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% Is
REPERTOIRE
DK.S
CONNAISSANCES USUELLES
nSTE DES AUTEURS QUI ONT CONTRIBUfi A LA REDACTION
DU 9« VOLUME DE CETTE EDITION.
MM.
Ariaod, insp. gto. de I'euieign. prim.
Aabert de Vitry.
Andim>el(FI.)-
Ballancbe, d« TAcad. franqaise.
Bandevllle (Fabb^ %
B«rdlii ( le g<SD^ral ).
Barr«9 ( £douard).
■artlieieiiiy (I'abb^ J.).
Bawr(Mad*de).
Mllol.
BiMlln(Mad«Caiuillc).
Bollard.
Bordat'DemoollD.
Bor«aa (Victor).
BOBCliluC (H.)> recteur 4 PAcadtaiie
d'Eure-et-Loir.
Bonlllec, anden proTlseur.
Bourdon (D' Isid.), de I'Acad. de inMedDe.
Boys de Loary (D^).
Bradl (oomtease de).
BreiOD, de la Gautie <Ui Minauiux*
Briclicieaa (IF.).
BrtfTaBK (Eugtoe).
Brunei (Guauve), 4 Bordeaux.
CamC (cointie Louis de).
Gastelnan (IF. U. de).
CaaUI-Blaxe.
Gliakrol (i^. de).
Gbarbonnler (D').
Cliaslei (Philaittc), prafessenr aa College
de France.
Ghanvel.
GIbrarlo (Louis), de I'Acad. des sdeoces
de Turin,
GlennonC (N.).
CSolln.
Qolomkat, de Vltkit (Docteur). *
Goapin (A.).
qrakowSU (Michel).
Danjon (F.).
Darronx (Victor).
Delbare (Tb.).
Deieclnse (B.-J.).
Dcletcre (J.-B.).
Denne-Baron.
Deadoxeaaz (Ernest) • anden secrtoJre
g6n6ra1 du minlst^ de la Justice.
Des Oenevex.
^Hikard, anden procureur g^n^ral.
Da Bols (Loots), anden sous-pr^fet.
Dachesne (atn6), conserraieur de la Bi-
blioib^oe impMale.
Doekeii (W.-A.).
Dafcy (d« TYonne).
MM.
DnUeaz (L.}.
Damas (J.-B.), de TAcad^mie des sden-
ces.
Danalme (Emile).
Do Bosoir (Charles).
FaTe(L), oflQder d*ordonnance de I'Em-
pereur.
Fayo (Fr6d^ric).
Ferry, anden examlnsteur A l*Ecole poly-
technique.
Flaaffcrgaes (Pauline).
Fondrelon(D'.).
Forffci(D'.].
FossaU (IF).
Franfals de Nantes (comte), anden pair
de France.
Foamier (^ooanl).
Fresse-Monlval (Alphonse;.
Gallols (Napoldoo).
Gaaben (IF. Paul).
Gaaliler de Glaabry.
Genevay (A.).
Golbery (P. de), anden procureur ^t%\^n\ .
Gonpll (IF. Augusts^.
Galxot iF.), de l*Acad«nile fran^alse.
Hairy (F.).
Herieoart(A.d').
Haffiiler (D'.}.
Hnsson (Augusts).
lanin (Jules).
JoncMres ()L).
laMaal (Achille).
K«rairy (de).
Laloe, anc gtodalogiste des ordresdu Rol.
Laaglcr (Adolphe).
Laurent (IF. L.), anc chlrurgien en chef
dc la marine.
Laareotle.
Lavlgne (B.).
Ledae.
Leftbore (L.).
Lemolne (£doaard^
Lemonnler (Charles).
Lenevenx (Elise).
Leroax de Llocy.
Leverrler, de I* Acad, des sdeiices.
Loavel (L.) .
Mac-GarlBy (Oscar).
Hanno (Baron Joseph), de l*AcadtaUe des
sdenoes de Turin.
llantx(Paul).
Marmler (X.).
Mariln (Henri).
Manitt (P.-J.).
Ilalles.
MM.
Maassloa (Mme. de).
Meriieax (Ed).
Merlin.
Mlllln, de I'lnsUtOL
Moieon (V. de).
Mojiglave (Bug. G. de).
Monk (S.), dels Blbliotbique imp^riale^
NIboyet (Bugtoie).
Rlsard (Mslri), de l*Acad. fran^alse.
Blsard (Charles).
Ilodler (Charles), de I'Acadtaiie fran^se
Nonrlns (J. de).
Odolanl-Desnos.
Olivier (G.).
OrUgne (I.-D*).
Oarry.
Paffle (C.-M.), proCesaeur de pliilosopbie.
Page (Th.), capitjune de Taisseau.
Paillard CAuguste).
FaaCei (Jules).
Pee^aeor (C).
Felilasier.
Feloaie p^.
Pongervllle, de TAcad^mie fran^aise.
Belffenberg (baron de).
BleBer (E.).
BlensI (G. L. IX de).
Blganil (H.).
Boland (Paulias).
Bomey (Charles).
Saint- Amoar (Jules).
Salnt-Frosper.
Salnt-Frospcr jenne.
Sandras (D'.).
Saacerotte (IF)« A Lnn^Yllle.
Savagaer (A.)b
Say (J.-B.), de Tlnsiilut.
S«diU0C.
Sleard.
TeyssMre.
Tiby (Paul).
TIssot, de TAcadfoile Ann^ise.
Toliard aln£.
Trlgoat (Th.).
Yatase (Lfoo).
Yaadoneoarl (le g6n<ral G. de).
Yaaiabelle (Achille de), anden ministrr
de innstroctloo pubUqoe.
Telpcan, de PAcad. des sdences.
YIennec , de PAcadteiie fkraaQUss.
Tirey (J. -J.).
Volarl (^Use).
Walcbenaer (Baron), de rinsUtut.
Wollls , de la Catelte det tribunaHJC,
1'yiHigrapbiu Finnin Didot. — Mesnil (Eure).
DICTIONNAIRE
DE LA
CONVERSATION
ET DE LA LECTURE
INYENTAIRE RAISONNfi DES NOTIONS G£N£RALES LES PLUS INDISPENSABLES A TOUS
PAK UNE m\m DE SAYANTS ET DE GENS DE LEHKES
sous LA DIRECTION DE M. W. DUCKETT
Seconde edition
ENTliBBMENT BBFONDUB
CORBMS^fi, ET 4UGHBIITtE DB PLU8IBUBS HILLIERS D'ABTICLEB TOOT D'ACTOALITi
Celui qui Toit tout abr^e tout.
MOHTBSQUIEU.
TOME NEUVlfeME
PARIS
LlBRAlftlE DE FIRMIN DIDOT FRtlRES, FILS ET G"
IMPRIHEURS DB L'lNSTmrr DE PRANCE
ROE JACOB, SS
M DCCC LXXIII
.055
9
Los lecteurs sont pr^venus que tous les mots cspaces (Inns le texte couranl (par
exemple : Transsubstantiation, Immortalile, Cesar) sonl I'objet d'articies
sp^ciaui dans le Dictionnaire, ei constituent d^ lors autant (le renvois a consulter.
'^ """^'^ ^ " ^'^DICTIONNAIRE
DE
LA CONVERSATTOJN
ET DE LA LECTURE.
fiSPAGNOLE ( Langue ). Les habitanto aborigtoes
de rEBpagne, au inidi les Ib^riens et au nord les Canta-
bna, parlaient peut-Mre iine langoe de la (limiUede celle
dct C e 1 1 es ; en toot cas, lis se m^Uuigirent de bonne heore
avec des peuplades celtes, et fiirent dte lort ddsign^ sous
le DOfu de CeltUtMens. Lear principale demeure 6tait duis
la eontrte qu*on appello aujoordtiui TAragon, le bassin de
l*i;bfe. Mais ee qu'il y avait de national et de particulier
dans lear langoe dlsparnt presqoe complMeindit ao mllleo
des oonqu^tes et des fanmigrations romano-germaines. Ce fiit
senlement k rexti^mit^ nord-ouest de TEspagne, aux abords
des Pyrtote, qoe qoelqaes tribos cantabres porent se main-
tenlr et prot^er jascpfli on certain point leurs mosors et
knr langoe contra tout mtiange stranger. (Test d'eox que
descendeot les Basques, qni oot conserve en partie la
langoe de leors p^res, k laqodle Us donnent le nom d*e5-
Cttoro, niais qoe les strangers dMgnent sous le nom de
Uaiffue basque f de mtaie qa*IU nomment provinces bas-
ques les trois proyinces od on la parie encore aujoord^hui.
Tootefoia, \k aussi, le basque a didiu josqo*li ne pins 6tre
qu'on dialecte popolaire; et voil^ d^jii Men longtemps
que toot ce qoi dans oes contrte appartient k la classe
instroite et ^dairte parie Fespagnol. 11 en est rtolt^qo'une
litt^ratore proprementdite n'a jamais po sed^velopper dans
cette langoe. On ne connalt qu'an petit nombre de frag-
ments de ebants populalres datant des andens temps, et
la bante antiqait^ qo*OB leor assigne nous paralt fort sus-
pecte. Tootefois, I'andenne langue basque s^est conserve
dans quelqoes noms de lieux ; et aojourd^ui encore le
people acoompagne ses danses nallonales de chants en
eseuara. Qodqnes tentatiTes ont 4X6 feites par des Basques,
qui ayaient d^ailleors plos de patriotisme que de discer-
nement critique, poor reoonstruire grammaticalement tear
langoe nationale, poor Pinventorier lexicologiqaement et
^ymologlquement, de mtaie que pour recueillir des chants
populatres basques. Consaltes k cet ^rd le catalogue des
moto basques dans les Reeherehes sur les habUants pri-
mitifsderSspagne,^U. A. de Humboldt (Berlin, 1821 ) ;
In grammaire basque pidiUte par Zarramendi, sons le titre
de : SI imposible Veneido ( Salamanqne , 1729 ) et le
IMctionnaire hispano-basqoe do mtaie auteur (Saint-S^haa-
tien, 174^); Astartoa, Apologia del Bascuense (Ma-
drid, 1803 ); J.- J. de Iztueta, iSuipuzeoaeo Dantsa Gogo-
angwniim Condahra^ c^est-li-dire Histoire des andennes
Iianses do Goipuzcoa, et R^es pour les bien eitoter et
chanter en Ters ( Satot-S^bastien, 1824 ); Snsealdun an-
HOT. DB U COgfEBM, — T. I&.
cinaeo ta ara ledabicico elorquien , Collection de Clianl^;
basques nationaux(Saint-S^bastieo, 1826)*
II n'y a comparatiyement qu*an nombre fort restrdnt do
mots (Forigine basque dans la langue espagnole aduello.
Comma toutes les langues n^romanes, die eut pour point
de d^rt la lingua romana rustica. En elTet, en d6-
pit de leur defense opiniAtre, les Romahis ayaient telUv
ment subjogu^ et romanis6 les habitants de la Ptoinsule,
que de tous les proyindaox les Espagnols furent cetix
qui par leurs mceurs et par leur langage se rapproch^rent
le plus des yainqueurs. Us en yinrent mtoie jusqu'li riyn-
liser ayec eux dans ce qui dtait du domaine des lettre^, et
plosieors des meilleurs empereurs qu*ait eus Rome ^talent
n^ en Espagne. Mais ind^pendamment de la langue ro-
maine terite ( merino urbanus ), 11 8*^tait Element form^
en Espagne une langue des rapports sodaux, one langue
populaire, compost de proyincialismesparticullersydeyenue
de plus en plus la seule en usage , la seule g6n6ralenienl
comprise , quand , k la suite de la dtoidence de Tem-
pire et de Tinyadon des trilras germabies, les rdation^
politiques et litt^raires ayec Rome ailment se rdAchant
diaque jour dayantage ; d'oh il rfeulta aussi en Espagne
que la langue synth^que ^crite deyint pen k peu une langnn
purement sayante, puis enfin une langue morte, dont
quelques parties seulement se consery^rent dans le dialecte
analyUqne et plus commode du penple. Ce dialecte, les Yi*
sigoths qui succ4d^rent aux Romains dans la domination
de TEspagne, Tadopt^nt et se Tappropri^rent d bien, sur-
tout quand ill eorent abandonn^ I'arianisme pour le catho-
licisme latin, quils oubliirent leur langue matemelle, dont
ils ne consery^ent et ne naturalis^rent dans le romanzo-
espagnol que les mots indlspensj^bles pour d^igner les ins-
titutions politiques et militdres qui leur ^taient propres,
ou ceux qui manquaient k la langue romaine ayec les
idto quMls repr6sentaient, par example, les mots seryant
k d^si^ner les difCftrents details du mtoinisme de laoonsti-
tulion fiMale, ou de Torganisation jodidaire et militairc
des Germains, les armes, etc Le romonso-espagnol, form^
compl^tement d'^l^ments romains et enrichi seulement d*un
petit nombre de mots germains, re^ut de nouyelles additions
des Arabes, contre lesquds les Hispano-Goths dorent hitter
pour la pcMsession du sol pendant prte de bait cents ana.
Mais les Arabes ne oontribu^rent k enrichlr la langoe qoe
determes relatirs lirindostrie, aoxsdenceB,ao commerce*
etc; peut-^tre bien ausd en modifi^rent-ils la pronon-
dation, corome TasinratloB de certaines lettres, 6^]\ coni-
:/
feSPACWOLE
n.tnc4» par les Goths, mus d'aatonn eliAiigpr eMentidto-
iiMrnt la constracHon orgmiiqiieet ^mologiqoe de la langne.
Kn eflel^ quoique oea dKnMBb Mtdrogtees arrlTte directe-
ment o^ indirectenMOt du pikbiiden, de Pbdireo et do srec
dam le iiofieaiiso-«i|Nigpol, sembleat j derofar ftdre domi-
ner, i la dilMranee de rttalieo, les origioes ^trtngtevs beau-
coT/p pias qae les originet latlnes, cette inflaenee dtraog^re
w, t'^tend pourtant qa^k la prononctationeti la Taleur des
r iioU. Quant k la formation et k Vinflekion de oea mtoies motB,
dies aoDt rest^ toutes romanes dans cette langne si sonore,
et plus rapprodites do latin que lltalien m^me. Les plus
andennes traces Rentes dePespagnol adud se trouTent dans
les Ori^ines d*l8idore de S^fille.
Le dialecte castillan paralt s'^tre dev^ le premier k T^tat
de langue 6crite, comme on peut le Toir dans le Poema del
Cidf qui date du milieu da douzi^e dtele, ddans le Fuero
Jtago ( la mdlleure Mitlon est celle qa*en a donnte en 1815
TAcadtaiie de Madrid) , code des Vhigoths traduit en langue
▼ulgaire, etc. Les CastillansdantderenaslecGBurdrditedela
nation, d lenr litt^ture ayant pris le d^vdoppement le plus
populaire, leur didecte arrlva ausd k 6tre le plus r4|)andu ,
et finit mtaie par Atre la seule langne torite de I'Espagne^ d*oii
U r^ulta que le nom decedialecte^ulTalotli cdui de langue
espagnole, d que ses progrte nlt^rienrs colndd^rant avec
€eux de la litt^rature nationale des Espagnols.
Antonio de Lebrija ( 1493) donna le premier nne gram-
naire et un dictionnaire de la langue espagnole, laqadle
ne reconnatt aujonrd^bui d'aotre autorit^ que TAcadtoiie
espagnole, dont la gramnudre et le dictionndre , publics
ieulement en 1 770, ont obtenn depuis de nombreuses Mitions.
Le dictionndre de T Academic ad^ Tobjet d'une Toulede cor-
rections d d'additlons de la part de Sdfa , it qui on doit
•nssi la meilleare grammdre espagnole qui ex isle. £n Idt
de grammaires oil la langue soit traits au point de tub
hlstorique, Tessd le plus satisfalsant qui ait ^t^ publid jus-
qn'^cejour est la Grammaire des langues romanes deDiez
(en dleinand). Ck>varrubias (1674) et Cabrera (1837) ont public
des Basais de dictionnaire ^tymologique de la langue ; Huerto,
one Synonymic (Ydence, 1811); et TAcad^roie espagnole a
donii^ un traits particulierd'OrUiograpbe qui fait autorit^. La
NomeneUUura geografiea de Sspana, de Firmin Cabdiero
(1884), conUent de prteieuses remarques dymologiques.
La langue espagnole, qui joint la force et la noblesse k
lliarmottie et k la richesse de Toydies de Titalten^ et la net-
tet^ , la dart^, Tdastidt^ du Ihm^ais k une remarquable
proprid^ d'expressions po^tiques, qui possMe la douceur et
la grAce du portogais, sans en avoir les d^gr^bles inflexions
nazdes et sifllottantes, s^est r^pandue dans plus de la moiti^
du nonreau mondeii la suite de laconqufite deTAm^rique du
Sud par les Espagnols. Toutefols, ind6pendamment de cette
langue espagnole, on pour roieux dire castillane , ii existe
encore en Espagne denx didectes principaux : le galicien,
qui a beaiicoup de rapports aTeo le portugais, et le Catalan
parld aussi dans le royaume de Valence, lequel ofTre beau-
coup de resseroblance avec le dialecte proTcn^d. L^un et
I'atitre possMeut une litt^rature particuliire.
ESPAGNOLE (Litt^rature). Dans sa, premih-e pi-
riode , c'est-k-dire depuis les premieres orations en ro-
manso-castiUan jusqu'au r^gne de Jean II de Castille, )a
litt^rature espagnole fut surtout ^pique et didactique, et, plus
qne toute autre peut-^tre, die conGrme la y^rit^ de cet
axlome d'histoire litt^raire, que partoutia po^ie populaire
pr^c^ la po^ie dev^ k T^tat d*art, de ro^e que par-
tout aussi la po^e ^pique ou lyrico-^pique pr^c^a la podsie
pniement lyrique. En effet, bien que leplus ancien monu-
ment de la lltt^rature espagnole parvenu jusqu'ii nous, le
Poema del Cid, qui date de la moiti^ du doudtoie sitele,
apparttame 64^ k la pofeie rafting , d bien que, en ce qui
ed de la forme, ce soit une imitation encore un peu gros-
sly de la chanson de geste frao^aise, on ne saurait ro6-
connattra ce qo*dle a d^essentidlement populdre, d dans le
dioix du so^ et dans la glorification du li^ros reprdsentant
par ekcellence du curact^re national, enlla joaqne dans h
forme, oil , mdgrtf rimHatlon ndve de Tdranger, apparatt
toqionrs la forme populdre d nationde des rdmoitces; ce
qui ettt d^ impossible sMl n'y avait pas en d^i wm potsie
populdre trto-d^vdoppte. Nous ignorons qudles ponvdent
en dre les formes, de mtoe que nous D*en possMons point
de monuments fort anciens; car des siteles s'^ul^rent pen-
dant lesquds dlen*exista que dans la bonche du peuple, tou-
joors riyeunie de gditetien en gyration i d en nefongea
k en recudlltr les monuments que lorsque la poMe, plus raf-
fin4e d passte a Tdatd^art, Jugea ces chants ponulaires di-
gnes de son attention , c*est-k-dire au coinmeitDement do
sdzitoie sitele. Cependant, de ces productions postdieures,
de ces ronumees devenues d cddnres, il est permis dlnl^er
que la plus andenne poMe popnUire espagnole avdt un ca-
ractire lyrioo-^ique, d que sa forme primitive diffdrdt peu
de ce <|u'dle est anJourdUmi. O^ peut afBrmer que ses plus
andennes productions ddent des diants lyrioo-^ques de
la nature des ronuiiices , dans lesquds le gdiie national
cherdiait k se manlfester, tant6t dans la personniOcation du
caract^ national , dans des h^ros tenant autant de la 1^
gende que de Thistoire, par exemple dans Bernardo del
Carpio, dans leCid, dans Feman Gonzalcii, premier comte
de Castillo; tant^^t dans Texposition idtelisee et Idgendaire
des ^vtoements les plus importants de lliistoire nationale,
pv exemple la mine de rempire des Goths par suite de la
Mblesse du roi Rodench , les guerres contre les Ifaores
pour la possession du sol d pour I'eiustenoe nationde die-
mdne, les luttes intestines des partis, etc. Quant k de poren
dpop^ telles que cdlesdes Indiens, des Grecs, des Ger-
mains, ou roemetdles que les chansons de geste des Fran-
fds, les Espagnols ne ponvdent point en avoir, paroe qu'ils
n'daient point une nation primitive, paroe qu*fl n'y avait
point de continuity dans leiurs mythes primitifs, parce que
iorsqu'ils se oonstitu^rent en nation eepagnote propremeni
dite (aprte la conqu^te de la Pdninsule par les^habitants des
Asturies an ddriment des Arabes), ils v^rent tout de
suite dans Tactnalit^ d la rtelitd histonques, d qu'U leur
fut d^sorroais impossible de jouir de ce calme qui seul per-
md de remonter ^iquement le cours des siMes; enfin,
parce que, divis6i pendant longtemps en petits £tats et en
intdr6ts diCE^rents, ils ne porent pas m^me, comme les Fran-
cis, trottver un centre ^pique dans une monardiie univer-
selle. VoUk ce qui (ait que les Espagnols n'ont pas plus de
contes populdres,proprement dits que d'^popdes naUondes,
mais aeulement des traditions d des Idgendes populaires, ou
des chants popnldres tenant tout k la fois de la l^ende et
de Thistoire. Cost aussi sur cette base populaire que se
ddvdoppa leur podsie d'art ou raffinde, d seuleraent encore
sous rinfluence des iddes qui avaient gdidiilement cours en
ce temps-lit, c'est-k-dire sous i'influence des iddes cbeva-
leresques d rdigieuses. Ced aind qu'inddpendamment de
ce poeme moitid Ugendaire moitid hjstorique que nous avons
d^jk mentionnd, Bl Cid, les plus anciennes productions de
cette poddesontles Idgendesde saints dde la Vierge Marie du
prdtre Gonido deBerceo, les Idgendes de Marie r£gyptienne
et des Trois Rois Mages ( treiddme dtele ), les podmes cheva-
leresques d*Alexandre le Grand de Juan Lorenxo de Segura,
des Yotos del Pavon (Vopux des Paons), d*Apollonius de
Tyr (encore du trdzidne sidde), et le podmede Conde
Feman Gontalo, qui date du quatorddme si^e, dqui ddj^
alTede davantage la forme des Cihroniqucs. Sans donte dans
tons ces po&nes Tinfluenre de la podsie latine d'dglise du
moyen 8ge d d^ la podsie chev^esque fran^aise apparatt
visible, d pour ee qui e^tdu dioix des sujets d pour ce quft
est de la forme; mais du moins on n*y aper^oit point la
moindre trace de rinfluence arabe, et le cdoris en est es-
sentiellement nationd. Ces poemes sent composes tant6t
en filropbesd*alexandrins monorimes, k IMnstar des ,poemes.
franfais, tant6t dans le fbythme fondamentd et national
den redoodilles.
On peut encore attdbuar au quatocddne dtele la com-
ESPAGINOLB
fpofitioii de eet longueB romances^ de nature ^pique, dont
Cliarlemagne ef ms paladins sonde snjet^ etqui, en ce qui est
du fond et mtoie de la forme, proYiennent peat dtre.bien
des relations que les joglares espagnola avi^nt aTec les
jongleurs du midi de la France. Les romances de Joglares
different encore essentiellement de tootes les autrea dans
leur forme actuelle, et en toua , cas constituent les monu-
ments les plus anciens de la poesie populaire espagnole, les
premiers du moins auxqneU on ait pris garde.
Aprte les pofimes populaires plus ou moins piques, na-
quit, sous rinfluence surtout d'A 1 p li o n s e X de CasUlle on le
Sage, nne po^ie savante et didactique, une po^e par-
venue enfin k r^tatd^art. En effet, AJphonse, qui r^nnissait
^ sa eour des /rovocfores de Galioa et de ProTence, et jus-
qu'k dee saTants joifs etarabes, Alphonse, qui lui-m6me cul-
tiya les sciences cabalistiques, PastFonomie, de m6me quil
compose aussl qnelques po^es de cour, ne flit pas settle-
ment le pretecteur des sdenceB, des saTants et des partes ,
3*1 exer^ encore sor la dTilisation de son people et sur le
d^Teloppement de la litt^ratnre nationale desCastillans ime
influence autrement pulssante, par le zdle arec lequel il
ft*employa pour qu*on cultiT&t la langue du pays et pour
qu^on l*appliqoAt aux sciences et k la po^ie. Par ses or-
dres et ayec sa cooptotion, les lois du pays forent r^ig^es
dans la langue nationale, qui rempla^ d^sormais la langue
latine comma langue judiciaire. La plus cdl^re de ces col-
lections porte le titre de : Las stele Partidas ( dernl&re
Edition; Paris, 1^^7 J ; fliaut mentionner ensuite le Fuero
raai (meilleure ^dman; Madrid 17B1 ). L'Acad^ie espa-
gnole a public ses autres cBuyres de Jurisprudence sous le
litre de : Opusculos legales del rey Alonso el Sabio ;
( Madrid, 1836 ). Par ordre d'Alphonse et sous sa direction,
on compoea en langue espagnole, d'aprte des ouvraged
latins, une clironique universelle et une biatoire des croi-
sades; le premier de oes oufrages est reste manuscrit,
le second a dt^ imprim^ sous le Utre de la gran Con-
quista de Ultramar (Salamanque, 1503 ). Ce prince fit
en outre rMiger en langue nationale une chronlque g^n^-
rale d'£spagne )usqu*k la mort de son pdre; c*est la Cro-
nica general ( YalladoUd, 1604), devenoe si c^l^bre depuis.
On pent done consid^rerAlpbonse Xcomme le v^tablecr^a-
teur de la prose espagnole, dans laquelle n'afaieiit encore
eu lieu avant lui que d'insignifiantsessais, tels que les deux
lettres de condol^ces d* Alexandre le Grand nuiurant k sa
m^re Olympias, jointea an po6me d^Alezandre; et il faut
ajooter qu'il impqma en ontre k la lititeture nationale
espagnole une direction plus didactique. On lui attribue en
effet, avec beaucoup plus de Traisemblance que le Libro
de las QuerelUu ( dont 11 ne reste plus d'aiUeurs que qnel-
ques fragments ), un poeme didactique sur Tart de laire de
Tor, le LUnro del Tesoro o del eandado, qui eut cela
irimportant ponr le d^Tdoppement de la po^ie espagnole
(levenue un art, qu*il n'est plus torit en stropbes d'alexan-
/inns, forme lonrde et ^trangdre, mais parde en coplas
(le arte majors partie en vers de buit syllabes. Par la me-
Riire plus petite de Ters dont il y fait usage, de m6me que
tians les cbants galiciens ( Cantigas), dont il est bien plus
certainement encore Pauteur, on pent dire qn'il prepare les
voies k la po4sle lyrlque espagnole. Son exemple influa aussi
sur ses successeurs. Cest aicsi que son fils Sancbe IV
compose El Bravo^ onfrage de philosopbie morale ( rest^
mannserit), qui contient en 49 diapitres des rigles de vie
k I'usage de son ftis Ferdinand lY. C'est encore alnsi qn'on
regarde le fils dece dernier, Alpbonse XI, leBon, commel'au-
teur d'une clironiqne rimte, en stroplies de ledondilles , et
qu*on lui attriboe Element le m^rite d^avoir Ait compo-
ser en pcoie castillaiie plusieura ouvrages, par exemple un
regiitre de la noblesse^ JBecerro, un livre de cliaaises, Libro
de MonterUSf et diterses cbroniques. De mftme, le recuell
d^apologues en proae de Tinlant don Juan Manuel ( mort
en 1247 ), afec les proverbes en vers qui y sent joints, re-
cueil conns sons le titre de El conde iMcanor ( public par
Afgote de Molina ; ^villet i67ft; Madrid, 1643), est sur-
tout i>Bmarquable en ee qoH y fHrtente sons forme de
rteits une suite de Noatelles, imitations de modules orton-
taux et en partie puista aux sources orientales, dans lea-
qnelles on troove les conseila donn^ au comte Lucanor
par son eonseiller Patranio. On a malbeureosement perdu
la collection de potaes compoete par ce mdme Infant (£i-
bro de los Cantares ).
Le po6te le plus Important du qnatorzi^me sitelefot tr4a-
certainement rarchlpr^tve de Rita, Juan Ruiz, mort Ters
la&l, qui compose ^galement toute one suite de NouTeUea
en strophes d'alexandrins, et qui a foit entrer dans ce cadre
see poAke lyriques et didactiqoes, de mtoie que des chanta
Arotiqaea et rellgieux, des pastorales, des fiibles, etc. ; toutes
oeuTresd'une importance extreme poor Thistoirede lalitt^
ratore espagnole, autant en raison de leur valeur po^qoe
partiealttre , que paroe que Tautear s*y 4tait express^ment
propose comme bot d^en faire un modMe de toutea les eom«
liinaisoos ra^triques alors usitte en Espagne. Ces potaiee,
de m6me que les prMdents, dont il n*exiate point d'^ditiens
particuU^es, ont ^ compris par Ochoa dans it nouTolla
Mitioa de la Colecdon de poesias casteiUmae mUertoree
al siglo XV de Sanchex ( Paris, 1842 ). Le Rimado de Pa-
lacio , livre rim6 sor Ja vie de cour, du c^^re chroniqoear
Lopei de Ayala, est aussi un poSme didactique aoqnel
se trouvent rattachte quelques digressions ^piques. La di-
rection qui domina k la fin de ce sitele apparatt encore
dans les ponies de Rabi Saalo, Juif qui toivit en vers, k
Tusagedu roide Castille Pierre le Cruel, des oonseils et des
r^les ^e vie; dana le podne de la Dense des Morts, Dan%a
general de la Huerte; dans Timitation espagnole de la JNjmi
Animss. et Corporis do latin (aucun de ces onvragea n^
encore M imprim^), ete. Enfin les cbronkpies d'Ayala
et de Joan Nunez de Villason, la chroniqne en pfose da Cid,
le r^tde voyage de Ruy Gonzalez de Clavijo, etc., tteoi-
gnent dea efforts qu'on tenta dte cette ^poque pour cnltiver
la prose espagnole. C'est anssi^ la fin de cette preml4re p^
riode que Ait compost VAmadis, le type de tant de re-
mans espagnols de chevaleiie.
lA secondepMode de la lltttoture espagnole, qui s'6-
tend dn r4gne de Jean 11 de Castille Josqu'l^ la eonstitntion
de la monarcble universelle espagnole, sous lea rois catho-
Hqoes, c*est-^-din Jaaqu^k la fin du moyen 4ge, bit appa-
raltre la direction lyrique en premitoe ligne a^ec la direo-
tion didacHqne. Lbl formation d'une po6iie lyrique de cour
d'aprte le module des troobadours , pr^partedi^, il est vrai,
par Alphonse X, mals que ce prince ne put r^aUser qne dans
le dialecte de la Gallce, ne put avoir lieu en dialecte cas-
tlUan qu'i^ la cour de Jean II. Les prte^dentes tentatives
de venlfication lyrique y avaient rendu propre ce dia-
lecte ; et il sufttt alors d'un prince anlm4 de sentiments
cbevaieresqnea et po^Uques, comme Jean II, pour provo-
quer cette esptee de resurrection de la poteie des trouba-
dours. II en rtalte qne cette pe^ie lyrique castillane, qui
eut une oonr poor twrceau, ressemble beaucoup k la po^ie
proven^e, surtout k celle de T^poque la plus modernc ,
poor ce qui est du ton et du contenu. C'est une po6sie
de conversation, s'agitant dans le cercle ^troit de la galan-
terie de oonr et dans les Umites du bon ton dealers , dont
la monotonia et la paovret6 didto sent le grand d^faut
Elle a mtoie d^jAqoelque chuse de plua lourd, de plus rude ,
que la v^table poMe des troubadours, parce que d6j& aussi
le prosalsme et Tascendant de plus en plus marqu^ du bon
sens sur Timaginatlon enlevaient une partie de leurs forces
k la cbevalerie et it la galanterie id^es, dteormais rMuites a
rev^tirdes formes creuseset vides. II est impossible toutefois
de m^eonnaltre le gtoie national mtoie dans ces poMes de
cour, oil domine Temploi d'antitliisea tantOt finemcot spi-
ritueHes, tantOt ironiquea, conune ausai dans la dialeetlque
dont le sentiment lait usage et dans lea formes populaires
qu*elles persistent k conserver* Dans cette fbole de pontes
, de coar, ((ui tous se ressemblent, qui n*ont aucune indivi-
1.
I
mSPAGNOLE
duality pfopra^ et <|iie tedillftraiioedeleDiBiuiiiitpeiitNiito
aider k ^^W^gMr let um det aotm dana lei veeuBils qa*0D
a puitfiids de lean oenvna aoua le tttre de Canekmenu ( le
ptaa aaeieii est celai de Baena; ^ient eoaaite eeloi de Fer-
Daado del Gaitillo [ VafladoUdy 1511 ]); on remaiqiieaurloiil
lea maiqaia de VilleBaetde SantllUna, et Joan de
Mena, doat en a aosai de plus grandas compositioiiB al-
l^goriquea et dblaettquea, oft d^jA Ton Toit lue tendance k
luuter lea andena mocttiea elasaiqnea et lea modules italiena,
le Danle aurtoot. Nona mentionnerona encore lea troia Man-
rique (Bodrigo* Gomes et Jofge), Maciaa, Garci Sancliei
de HadigoE, Alonao de Carthagtee, Diego de San Pedro, dont
on a aiisst deui romana d'amoury moitl4 en proae moitid
rini^s {Careel del AmAr et Quettion de Amor)^ qui aont
lestte oeUA>re8, et enfin Feman Pem de Guaman , qui s'eat
aus«i foit un nom comme tdatorien. Dana aea ouTragea
histonques, comme dana ceui de Hermando de Pulgar,
on aper^oit d^ le progrte du simple stjle de la ebroniqoe
h celui de I'eiposition pragmatique. II existe en outre de
Pulgar une collection de lettres , qui, atec celle de Cindad-
Real 9 peut donner une id^ de oe qu*^tait aloia le style
^pistolidre. On trouTcra on choix de productlona hlstori-
qnes de oette 6poque dana la CaUccion de Crcnieat (Madrid,
1779-1787); et plusieurs ouTrages dea troia toifains que
nous Tenons de nommer , ont ^. imprimte coUeetiTement
( 1776).
A eette pMode appartiennent encore les commencements
du drame espagnol , qui , lui aussi , eut lea solennitte reli-
gtenses et les r^uissances nationales pour berceau ; et on
y pent ^galement comprendre les dialogues alMgoriques et
aatlriqaes de SantiUana et de Rodrigo de Gota I'ancien,
qu*ontient pour Pautenr d*un dialogue pastoral intitule
Mingo-Bebulgo et oontenant une peinture aatirique de la
ooiir de Henri IV de CaaUlle, les Pastorales de Juan de la
Enclna, et surtout la CeleeHnOf ce roman draniatique si
c^iabre de Fernando de Eojaa, ouvrage consid^r^ k bon
droit anjourd'hui encore comme Tnn des mellleurs de la lit-
t^ratureespagnole, aotant k cause de son style, Tiaiment das-
aique,qufrde rhabilet^aTeclaquelle les mcsursy son! dtoites
etdelaTMtAdescaract^res(l'*6iit., Medina Campo, 1499;
la mdlleure eat celle qui fait partie de la Bibliueca de
tmtoree eepahotet ( Madrid, ia4a).llaMtraduitdanstoutes
les langnes (rdcemmeot encore en francs, par Germond de
LaTigne; Paris, 1844), dem^nie qu'il proToqna une foule
I'imitationa.
La Iroisi^me pMode, qui a^^tend de la premiere moilid
du seiiitene sitele jusqu^it la moiti^ du dix-hnititoie, com-
prend le d^veloppement de la Utt^rature espagnole dans
loutes les directions et son ^poque la plus brillante, puis sa
dteadence, aiors qu'elle eut attaint son apogte dans
TAge d'or des Philippe et qu*elle s'effor^ de rem^ier k la
diminution de ses forces par Tenflure et I'exag^ratioo, enfin
Miu complet ^uisement. EUe suit par cons^uent pas i pas
ii»> d^veloppements de I'^t politique et social de la mo-
iiarcliie espagnole. Que si en efTet la reunion des couronnes
de Castille et d'Aragon sur la t^te des rois catlioliques, la
• conquate du royaume de Grenade, dernier d^ris de la
pulasance roaure en Espagne, la d^uverte d*uii noiivcau
monde et la domination sur une grande partie de i'ltalie,
s.)r les Pays*Bas, sur le Portugal, transforroirent les pelits
rcyaumes espagnols, dont la Castille ^tait le coMir, en unemo-
njKchie unirerselle; en rerancbe, la langue et la litl^rature
tastnianea non-senlement se transform^rent aussi en langue
el litt^nAnra eapagnoles proprement dites, mais encore de-
▼inrant dea pins influentes qu*il y eAt alors an monde;
l*euig6fition, pais la dissolution de la puissance politique,
durent natnrellement r^r sur la litt^ratnre. Ge qui se
pr^paraH dans la p4§riode prMdente se d^veloppa com-
pl^tement dans celle-ci, par Tunion plus intime qui s'o-
pira aiors entre PEapagne et Tltalie; k savo'v : Tadop-
tion par la po^e espagnole des formes des anciens mo-
uses cl^ssiqu^ e^ if» modules italiens, pouss^ jusqu'^
aTasaimiler dea rhythmea pvHcotea n gMe Mfen, la
Teia de aepC et eefari de onw syDabea, et lea fbrmea font
itaUenaea dea aomieta, dea ottave rime^ des ierzine^ dea
eanxume. Xoutefoia, rindividnalit^ dn gteie national na
dispamt paa plua aous cette imitatkm des Itattena que oe
n^Tait ^ le caa lonque svift prMdemment ea Hen l^ni-
tatkm des Proten^anx, attendu que la poMe espagnole
Avail des basea essentiellemeni populalres. On peut mane
dire querto>le Ualienne, dont lea corypbte AneBl Boseaa,
qd avail suifi le due d*Albe en Italie,elqnldans lasod^t
surtout de renvoy^ vteitien Navagero avail acquis une
connaissance approfondle de la tttttetoreitalleane, Garei-
laso de la Vega, Diego Hnrtado de Mendoia, etc., en
vint sous Gastillejo k former m parti stricteneni attach^
anx andennea formea nationales, juaqu'k ce que de la
ftiskm qui s'opte entre rUnitatioo wkfin dea fwmea plna
oondses et plus ^Mgantes des daaaiqnes et le respect so-
perstf tienx pour le gteie populaire et le carad^ national
r6aulla la bean monvement litlfralra signaM par Tapparition
des poesies de Hernando de Herrera, de Luia Ponce de
L^on, de Hernando de Acuna ( morl en 1580 ), Tun dea
premiers qui alt su marier beoreusemenl le style national
el le sty le italien, el Jorge de M 0 n le m a y o r. C'est ce dernier
qui, avec son compatriote le Portugaia Sade Miranda,
Introdoisil le roman pastoral moitM vera moitM pnise.
La si cd^bre IHana de Monlemayor Cut dignemenl oontinute
par Gil Polo. Dans la ibole de pottos qui se rattacbeni
immMiatemenl k ceux que nooa venona de nommer, on dis-
tingue Francisco de Rioja, Baitaxar de Alcazar, aous Pbl-
llppe II, poete extrftmement gracieux et spirituel ; Vicente
Espinel, les deux Figueroa, Pedro Soto de Rojas,
Cristoval de Mesa, Agustin de T^jada et Luia Barabona de
Soto.
Aprte cetle esp^ de oonciUation, Pantagonisme entre
limitation classique et le gtoie national se produiait encore
une foia dans cette mtoie pMode, quand limitation eut
perdu Pattrait de la nouveaut^, et lorsque le gdnie national,
en rattacbant plus ^troitement la po4aie d'art k la podsie po-
pulaire , eut gagD^ de la force. A ce moment, lea «leux direc-
tions furent pousste k rextrtene, et souvent mAne, clioae
bixarre, furent suivies par le mtaie ^crivain. iUnsI lea
frferes Argensola ne se contentfereni pas d'imiler le das-
sidsme temp^ dans Titalien par Tddmenl modeme, mala
vis^rent aussi k iraiter Horace. Cost ainsi qu'Eatevan de
Vi 1 legas compose ses Brotieas d'aprte le modde d*Ana-
crton , en se servant mtaie de formes mMqnes tout k foil
empruntte aux anciens dassiqaes; et que Juan de Jau-
r e g u i traduisit non-seulement VAminta du Tasse d le Pastor
Ado de Guarini , mais encore la Pbarsale de Lucaln. D*nn
autre c6t6, Gongora et Quevedo s*e(foro^rent dlntro-
duire el de cultiver dans la po^le d'art le style particulfer
aux rovMOieeSf tout en cliercbant k d^passer encore les Ita-
liens d k introduire, k I'instar des Marinistes, nn prdendu
style d^gant, d ing^nieux, qui d^didv tout au^sitdt en
cuUorisme. Toutefois, 11 est vrai de dire que raitention
toute particuli^e accord^ dte lors k la po^ie populaire par
la po^e d*art, eut pour la premiere fois des r^ltats fort
utiles. Sans doule, IMpoque ddt depuls loogtemps passee od
la poMe populaire brillait do plus vif telat dans les romaneet
lyrico-^piques; car k la suite de rantagonlmie toujour:^
plus pronono6 qui , dans la pMode pr^^c^dente avail aurgi
entre la podsie d'art d la po6sie populaire , et en raison de la
ligne de demarcation de plus en plus trancbte qui s*dabltl
entre lea daasea instruites et le peuple, la po^sie popoldre
se trouva dte lors toujonrs plus limits aux basses classes
de la society d sans importance politique, en mtaie temps
que ses cbants, r^uits k n'avdr pour aujets que des int^rda
purement bumains ou encore spdciaux d locaux, ne com-
prirent plus que les molndres genres lyriqnes (leirillas,
seguidUloMf do.)» consacr6i& cd^brerramour, la dense, etc.
Mais lors de la r6surredion du g^nie national, ceux qui
cultivaient la po^ie d'art en vinrent bientOI ^tiouver un tai>
ESPAGNOLE
lAM UilonqiM et cith^tfqiie aux andennes romances po-
putadrw. Oa let nmH ilors en iamitee, on les ncneiUH;
let ^adlU et left pottee liTalisirent poor les imiter, poor
left coltiTeTy chaemi k sa b^on; en on mot, poor les Airer
Jnsqn'ii lenr sphto, ainsi qu'ils se Plmaginaient tons tite-
sinci^rement CTest de la sorte qae furent entreprises depob
le miiiea da seizi^me fti^cle jusqu'au milieu do dlx-septiteM
laplupartdes eoUectioiisde romancef, lesqaeUes, & yrai
dire, k cM d'andennes et autbentiqaes rmnances piques
populaires, oontfennent one foole de rmnances apocrypfaes
en forme de chroniqoes oa encore purement lyriqoes,
OBUTres de savants ou bien de pottea d'art. EUea 4taient done
nioinft propreft qu'li TorigSne de la littMtnre espagnole k
doter TEspagne d*ane T^ritable poMe ^plque, et dans le
grand nombre d*^pop£es ainsi bbriqudesd'aprte les modules
clasaiqaeftet italieos, II nV a toat an plus que le Bernardo
de Balbnena,le Monserrate de Viroes, la Betica de
CueTa, la Cristiadadts Padre Hojeda, qui s^^iyent au-
dessna de la mAdiocrit^ VAraueana d* Br cilia seule nous
olfre le TMtablegfoie de r^p6e, parce qae les bases en sont
Tdritablement^qoes. Le contraste existent entre ces dlTers
efforts poor crter one T^ritable ^popte et les drconstances
an mflien descpielles on les tentait donna nalssance anx
cbefe-d'oBorre de V6pop6e comiqne, les pofimes bdrol-comi-
qaes de Lope de Vega (Gaimnaqfiia)^ de VillaTldosa
( Mosguea) et de Qnevedo. Mais ces ^Uments ^ques des
andennes romoiiees, onis k une lyriqoe ^Tte k T^tat d^art,
Inflnirent d*ane manito beurense sor le d^Tdoppement do
drame national d*art,4e la comedia.
La po^sie dramatique, devenae aossi en Espagne, ayec les
d^Tdoppements multipli^ et llnstniction de plus en plus
grande des masses, un besoin de la nation et Pexpression la
plus Trale de sa Tie intellectuelle, avait tout d*abord troav^
dans Nabarro, Gil Vicente et Lope de Rueda des re-
prtentantft poor lee prindpales directions qo'elle snivit
depuis. An premier semble appartenir llnTention des oeurres
id^ales et d'imagination, des pitees k intrigaes et complica-
tionft (comedias de ruido, comedias de eopa y espada).
Danft left denx demiers on peat Toir les prteorseurs des
pdntures de caradtees fiddes k la yMlA et li la nature ,
genre auqod se rattachent les anteurs de pitees dites pr^
ludes et IntermMes ( loas, pasos, /arsos, entremeses^
sainetes et comedias dejlguron ).
A c6t^ de ces genres oontinate«nt faidubitablement d*exi8ter
left pitees religieuses, qui, en Espagne comma partout all-
leurs, ftirent le point de depart du drame, et qai par la suite
arrlTirent k eonstituer deux genres difliirents; les autos
sacramentaleSf c'est4*dire pitees de la Pasdon, et les autos
al nacimienio^ pitees de Noel, k la manite des morality
alMgoriqoes do moyen Age; et les comedias divlnas et de
Santos , on reprtentations dont les scyets ^talent emprunt^
k THlstoire Sainle et aux I6gendes de saints, asset semblables
aux myst^res et anx miracles. Dans oe domaine de Tart, les
partisans da clasddsny aTaient essays, an moyen soit de
traductions soit dioiitations, de donner an drame espagnol
lea formes des rooddes antiques, par exemple Boscan,
Feman Perei de Oliya, Joan de Malara, vers le milieu du
•dzi^me sitele, et plusieurs poi&les de I'^cole de Sdrille,
tels que Geronimo Bermudea, mort Ters 15S9, qui compose,
aous le nom d*Antonio de Silva, denx tragMies ayec chceurs;
maiSy pas pins que les essals critiques postMeurs de Rey
de Artieda, de Gascales, de Cristoval de Mesa, de Villegas,
d^Argenaola, eto. , ils ne rfosdrent k entravcr le ricbe et
complet d^vdoppement de la comMie nationale.
Cette brillante pM>de du drame espagnol s'^tend depois
la commencement dn seixitaie sitele Jasqu*li la fin du dix-
sepCitae sitele; et lea nombreux pontes dramatiqaes de ce
temps-Ui se divisent en denx grands gronpea, an centre de
cbacon desquds brillent Lope de Vega et Calderon. On
pent done oondd^rer et comme prtearseurs et comme suc-
eesseurs du premier Cueva et Vlrues, qai tout deux se sont
fdt on aom coamepoetoa ^ilqaeti CenranteSi qui tontefoia
dans ce genre est restA infdrieor ALope;GiiiOen deCaatro,
mort en 1631, dent le dd aerrit de modde k la |rftee de
Comdile; Loia'^elei de Guerara, Juan Perei de Mon-
talYan; Gabrid Tdlez, connn sous le nom de TIrao de
Molina; Juan Ruyx de Alarcon, etc Tons ces pottos, et
aurtont Lope de Vega, se distlnguent par one grande ri-
cbesse dlnvention, par roriginalit^ de leors conceptions, et
par lenr babOet6 k saldr la nature sor le ftit et ii la repro-
duire dana toote aa T^rit^ On pent lea eondddrar comme
les crteteors dn drame espagnol; ceuTre poor laqodle fla
employ^rent des dements essentiellement natlonanx, en
mteae temps qu'ils ttdent inspirte par nn enthondasrae
tout populdre et par Hmaginatton la plus ardente et la plna
fralcbe, et que d^parent seolement qodqaelbis Texagtetioa
du ton, Tabsence de formes et on travail beancoup trop
pr6dpit^. Cbex Calderon , la rdlexion modtetrice et one
exteution pins soignte duis les ddails s'assodent k cette
originality et k cette exubtence d*imagination; ansd nooa
repr^sente-t-il le dernier degr6 de perfedlon anqnd le drame
espagnol soit arrive. II agit k P^gard de Lope de Vega et de
ses pr^d^cesseors, qu'il d^paase de plndeora condta, comme
nn habile jardinSer k T^gurd d'une terre gMreuse, dont 0
profite sagement, ijoutant par I'art k sea qnalitte natnreUes,
les id^alisant et les portent an comble de la perfection. De
ses socoessenrs les plus cdd)rea ftirent Frandsoo de Rojas ,
AgOBtin Moreto, Rragoso, qnl Tivalt vers 1650 » J.-B. Dia-
mante, dont le Cid serrit anssi beaucoop k Comdile, An-
tonio Hurtado de Mendoza, Juan de la Hoa, mort vera la
fin do dix-septitaie sitele; Antonio de Soils, dont la repu-
tation est pittt6t fondte sor ses oovragea liistoriques, et
Agustin de Sdaiar y Torres, mort en 167&, qnl dana sea
(Euvres lyriqoes et dramatiques indine d^JA vers VesiUo
culto, mala qui dans ses dramas fait preuve de imagination
la plus puissante et la plus fteonde. Alora mAme qoe vera
la fin de cette pMode la po^sie espagnole se troova r6-
duite k un ttat d'^puisement complet, par suite de la d6g6-
n^rescenoe que lui fit subir le cult^raniame, la po^
dramatique ne laissa paa que de Jeter encore de VMsi dans
qadques ceuvres od respire le g^nie nationd, par exemple
dans celles de Bances Candamo ( mort en 1709 ), de CaiU-
zares ( mort vers 1750 ) et de Antonio de Zamora ( mort en
1721 ), leaqods peuventr^tre oonsidMs comme lescr^ateurs
de la comedia de Jlguron. L'opte de Moiart a rendu
oddMre le Don Jttan du dernier. Panni les autres poetes,
dont le nombre immense ne prouve que la ddcadence de
Tart, on pent tout an plus mentlonner les romanders Es-
quillache et Arteaga (mort en 16S3), Bemardin de Re-
bolledo (mort en 1676), et Ines de la Craiy rdi^ense
mexicabie, morte vers 1700.
La prose eut dans cette p^riode le mtoe sort que la po^
sie. Ul aussi deux directions prindpdes apparaissent blea
▼isibles : la tendance k la conddon et k Pd^gance de la
forme d'aprte les moddob dntiqoes, et le d^doppement dn
style national La premi^ de cea tendancea se manifesto
d'abord chei les liistoriens qui dte lors abaodonntoent en
parfdte oonnalssance de cause Panden style deft chroniqoes,
et cherch^rent k ft*approprier les formes et ]es proportions
savantes des Grecs et des Romains. On la remarqne d^^k
dans les ourrages de Phistorien de Cbarles-Qnint, Antonio
de Goeyara ( mort en 1546 ), de Pedro M<jia ( roorten 1552 ),
etde J.-B. SepolToda (mort en 1574), et surtout dans VBis-
ioria de la Guerra contra los MoirUcos de Mendoza, dont
Pouvrage a M continud par le comte Portdegre (mort
en 1601 ), lequd, il tkut le dire, est resid inf<6rieur k son
roodde. Cette Toie fut suivie par lea autenrs d'HIaloirea oni-
versdles d*Espagne, Fl. de Ocampo et Ambiosio Moffilea
(mort en 1594), par Hiistoriograpbe de la cooronna d*Ara-
gon Zurita et par son continuateur le po6te B.-L. de Argen-
sola, d^k nomm^, par Fr.-M. de Mdo, conm ^gdement
comme po6te, mais bien plua cdd>re par son Hialoira de
PInsurrection de Catalogue, par Francisco de Moncada, par
le marqais dd Esplnar, autenr d une hiitiiire de la giorra do
ESPAGNOLE
I^f-8aft ae iMa k 1699, ^lans bqaeUe il joua un r6ie, et
ooinmeg^^raL el comme diplomate, par Antonio de Iler-
rera et par Antonio de Solis; tandis queens Thistoire de
sa patrie, toite en espagnol par Mariana, le style natio^
nal, aoobli par I'i^tude des modeles de l*antiquit6, parYient
a autant d'originalit^ que de perfection. La tendance k
ia didactique et li la reflexion, qui d6}k se manifestait
dans la {M^riode prMdentei trouya alors dans une prose
mieux formte une expression plus conyenable. On en a la
preoTe dans lea dissertatious morales et philosophiqoes de
PerqadeOliva et dans son oontinuateur, Francisco Cenrantes
de Salaxai (mort en 1546), dans le prosateur Guevara, d^j^
mentioim^ parmi les hi^riens, dans Mejia, auteur des Jte-
loj de jprineipei , du Menospreeio de la eorU^ de la Silva
de varia leceUm et da Dialogos eruditos , etc., de m6me
que dans les toils politiques de Saated ra y Faxardo,
dans les correspondanees eotretenues ayec tant de finesse
diplomatique par le secretaire Intime de Philippe II, Antonio
Perex (oiras yreladonei; Paris, 1598), dans les medi-
tations philosophiques de Juan Huarte. Cependant il y a
encore autrement de chalair et d'origlnalit6 dans les ou-
vrages niS^mx et aso^tiques si parfaitement conformes k
>*e8prit national des doe Lutses, le poete Fr. Luis de L^on
et le c^ebre orateur sacrA Fr. Luis de Granada; de Soeur
Santa Teresa de Jesus, laqueUe a trouy^ un digne bio-
grapheen Fr. Diego y Yepes (mort en 1613), c^iebre aussi
comme toivain asc^tique ; dans ceux de S. Juan de la
Crux (mort en 1592) et de Pedro Melon de Gbaide (mort
en 1618 ), poetes et prosateurs non nioins cd^bres par leurs
poestes religieuses. Le digne LasGasas d^fendit ayec la
dialeur d^entbousiasme qa*inspire l*amour deses semblables,
et avec l*eieganced*un style dipinemmentclassique, Thuma-
nit^ opprim^e en Amdrique.
La prose se d^yeloppa encore d*uue mani^ plus carac*
Ufristique dans les ouyrages d'imagination. G'est ainsi que
les fijtaies epioo-prosaiques du roman et de la nooyelle, qui
seules aujourd*hui.tepondent encore k une ciyilisation avan-
o^e , fiirent aussi cultivees ayec soin en Espagne. A la ve-
rity le roman de cheyalerie, en raison de nd^e morte depuis
longtemps qn*il repr^aentait, en raison du contraste de plus
en pins frappant qu^il offrait ayec la r^allie dans les nom-
breuses imitations de VAmadis, les Palmerins, Prima-
MoD, etc., etait depuis longtemps deyenu une caricature sans
port^e; et sans doute aussi la nouyelle etait une nouyelle
forme littAiire yenue dUtaUe en Espagne, qni fut d'abord
iroitee ayec asses pen dliabilete par Juan Timonoda, yers
1576, et par Nunea de Reinoso, \ers 1550, etc« Maisle con-
traste existant dans le roman de cheyalerie ayec la reality
Alt ironiquement parodie ayec I'uniyersalite et la profondeur
du g^nie par Timmortel Geryantes dans le Don (H<(/o/e,
regard^ en m6me temps comme le module inimitable de
la prose espagnole ; et le m6me Geryantes, dans ses Novelas
tjemplaree^ ainsI que dans ses Trabajos de Persiles y Si-
giemunda^ sot si admirablementnatlonaliser la nouyelle et
le roman d*amoar, que ces genres deyinrent toot k fait
popuiaires, et quMleotbeaucoupdMmitateors, sans qu^m
seal d'entre eux pOf d*ailleors T^galer. Les satires de Cer-
yantejt semblent avoir ete moins pr^judiciablesau roman pas-
toral, introduit par Montemayor, et qni appartient aussi en
partle k la prose, qu^au roman de cheyalerie ; car Geryantes
Iui-m6me est Pauteur de Galatea , Tune des meilleures pro-
ductions de ce genre, qui fut encore cultivi pendant long-
temps par Lope de Vega, Montalvo et autres. Mais les plus
dminents prosateurs espagnols s^appliquirent dte lors k la
pdnture des mooura nouvelles et des rapports sociaux du
temps du ils viyalent Gest ce qni fut fait tant6t dans de
petites nouvelles, genre dans lequel Gervantea foumit des
modules sufvis par Montalvan, Mariana de Garavajal (Ao-
Mtos; Paris, 1646), etc., tant6t dans lea c^l^bres romans
eonsacrM li la peintore des miBors et des pratiques des f ri-
pons, k I'inslar du LoMarillo de Tormes de Mendoza , par
example dans le Gwuman de Al/araehe de Mateo Aleman ,
dans le Gran Taeatio de Quevedo, ^t dans Marcoi pbregem
d'Esphiel.
Les recits burlesques dont Quevedo donna la premier
l*exempiedans ses Suenos, imit^ avec le plus grwad succ^
par L.-P. de Guevara dans son JHdblo cqjuelp^ puis en
dernier lien par Saavedra Faxardo avec une grande liberty
dans sa Mqmblica lUeraria , et qni out pass^ ensulte dans
presque toutes les litt^ratures de I'Europe , forment une trol-
sitoe s^rie de peintures dela vie espagnole. Le roman hls-
torique d^buta aussi k cette <$poque en Espagne dans la
c^l&bre Historia de las Guerras Hviles de Granada de
Gmes Perex de Hita (mort vers 1590) et dans VBisteria
de los Incas del Peru de Juan Garcllaso de la Vega (mort
en 1620). Bfais vers la fin de cette ^poque la prose ne souf-
frit pas moins que la po^le de rinfluence exercte par les
gongoristeSf et tomba de son classidsme dans les bizar-
reries de Vestilo culto ( voye% Ccltorishe). Le j^uite
Ballasar Gradan est Tun des dcrivalns les plus distingue
de cette tole , quoique la recherche et U manii^re nuisent
singuUtoment k son talent.
La qwUrihiie pMode, qui commence au mAieu du
dix*hulU&me si^e et se continue Jusqu'li nos jours, est
caract^ris^ par rirrupUon en Espagne de la civilisation
modems, et surtout de la civilisation fran^se, par ses luttes
et ses triomphes partiels sur Tancien dement national, d^k
6tem% sous beaucoop de rapports , enfin par la tendance k
r^4n^rer, oonform^ment k Tesprit de notr^sitele, ce qn*on
peutiencoreconserver, et k le fondre avec les 6l|6ments euro-
pdens modernes. La mort du dernier et du plus incapable
des princes de la maison de Hapsboorg, de Cliarles II, fut,
dans la litt^tnre espagnole, le signal d*un temps d*arr6t
ressemblant beaucoup k une lethargic. On retrouva bien la
tranquillity n^cessaire aux orations litt6raires, quand la
guerre de succession fut terming et lorsqoe la domination
de la maison de Bourbon se trouva consolidde ; mais un es-
prit nouveau , Tesprit francs moderne , avail francbi les
Pyr6n6es en m6me temps que la nouvelle dynastie; et en
raison de la d^dn^rescence et de r<$pulsement de I^cien
gofit national , il dut bientdt acquerir une grands influence
et m6me 6tre consid^r^ comme un moyen de r^^dration.
II ne fallait qu'un novateur hardi et plein de tact pour le
faire admeitre partout; et Use trouva en Lazan, qui,
aprte avoir d'abord combattu rab&tardissement do Tesprit
national , essaya ensulte dMntroduIre les principes classiques
fran^is. Mais alors encore se rdp^ta la reaction du gtoie na-
tional contra T^l^ment stranger, ruction qui cut dans Garcia
de la Huerta un d^fenseur plus th^rique que pratique. La
htt^raiure espagnole ^ ce moment pent 6tre compar^e
k TAnt^de la Fable, qui lorsquMl dtait renvers^ n'avait
besoin que de toucher la terre pour trouver des forces
nouvelles. II ne tarda done pas k se former une to)le,>dit6
de Salamanque, du lieu od r^idaientses principaux adep-
tes, assez seos^pour ne pas rosier aveugle ralativement
aux besoins et aux exigences des temps et pour reconnaltre
les d^fiiuts de T^l^ent antique, mais en m^me temps assez
patriotique pour tenir compte , surtout en ce qui est de la
langue et du style , non pas seulement des modules stran-
gers modernes, mais aussi des modules nationaux deTAge
d'or de la littSrature nationals A la tftte de ces rSformateurs
modSres et aprte Luzan se placent Nicolas Fernandez de
Moratin, Gailalso, Tomas de Irlarte, Samoniego,
fabuilste plein de grdce et de talent , mais qui tous furent
surpass^ par Melindez Valdes, poSto veritable, qui aut
enUiousiasmer de nouveau la nation et qui tuik bien dire le
chef de Vacate de Salamanque. Des amis partageaient leurs
idto, el, non moins heureusement douSs sous le rapport
del'esprit, Iglesias, Norofia, Quintana, Cienfuegos, Ar-
riazaet Gallego, prirent comme eux pour rood^es, non pas
les Francis seuls, mais aussi les Itaiiens et let Anglais.
Tout en subissant I'influence de Tcsprit des tem.ps moder-
nes, ils demeurteent d^allleurs espagnols et pour les idto et
pour le coloris. Le triomphe qui couronna la guerre d*in-
ESPAGNOLE
d^MAdanee amtre I'asurpatioii fran^aise eut pour r^ultat
de donnef eodumr inte Tie- Boikvelle aa aenttmeDt national,
ansal bioi dans les matldm politiques qoe dans les mati^rea
UlKraiffw; el la paiiicipiMim k la diredfon Huts alfaires pa*
bUquea qnefirent prendre k la Nation lee boolairersemeote fo-
Mean auxqnels eUe liit en proie contriima , en d^it des
luttes de partis et des guerres dviles, k imprimer nn carac-
Ulre plus ind^pendant et pins multiple k son d^velopement
intellectual , en nitaie temps qu^dte redonha k la Utt^rature
une attitude plus ind^pendante et plus nationale. C'est ainsi
que les ann^ 1812,1820 et 18S4 slgnalent autant d'^poques
nouYelles dans la production. Les fruits de ce mouvement
apparalssent dans les aeuvres po^tiques de Xerica, de
Lista, de Martinez de la Rosa, deJose Joaquin de
More, d'Angel de Saavedra, de Breton de los Herre-
ros; et hi aombie des pontes de T^poqoe la plus r^cente
estd^ si considerable, qnit nous suffira dMndiquer id les
noms des plus c^lttires, tds que Tapia, Maury, Juan Bau-
tista Alonso (Poesias; Madrid, 1834), Jadnto de Salas y
Quiroga (Poesias, 1834 ), B. de Campoamor (Poesku, i 840 ),
Espronceda, Serafin Calderon,, Zorrila, Hartzen-
bosdi , et parmi les fenimes , Gertndls Gomez de Aydla-
neda(Poesi4», 1824).
En ce qui louche particulf^rement la po^le #pique et
lyrieo-^piqiie, T^oque o6 nous lirons, on le con^it sans
pdncy ne detait pas plus qu'aucune de eeUes qui Ton pr^-
oWe, fttreftiTorable^ la conception d'une Tdritable ^pop^.
Les esaais tenite en ce genre par les 'deux Moratin, par
Escoiquia, Rdnoso, Maury, Saavedra, etc., manquent de
veritable g6oie 6ptque , comme la plupart des productions
lopdemea en ce genre. Mais 11 est remarqnaUe que les
Espagnols atent enfin * commenc^^ k comprendVe que c'^tait
seolemeat dans la remise en luml^re de la po^e de ro*
^nances et de l^endes qu*on poutait anjourd'hul esp^rer
lie reneontrer les elements ^piques contenables k la nation
et k f^poque. Ge fut Saayedra qui donna rimpulsion pre-
iMn k ce nouYean mouTement litt^raire, dans lequel il
aeu po«r iroitateurs Mora, Zorilla, Gregorio Romero y
Larranaga ( Cuentos historicas legendas antiguas y tra-
didoneS populares [Madrid, 1841- ], et Historias cabal*
ierescQs espanolai [ 1843 ]), Manuel de Santa-Ana (Ro-
maneesy legendas andalucas [ Madrid, 1845 ] ), etc.
Le drama espagnol de cette p<Sriode souflTrit beaucoud
des luttes de I'ecole dassique fran^aise et du parti national.
La sctee eapagnole offril et offre encore en partie aujour-
d'hul une fdritable ella padrida de contrastes. Ainsi les
plus mof siffuettx produits d*une 4oole vidllie et sans Yiguenr
a> maintinrent longlemps k c6\A des avortons fenns a?ant
lerroe des gallldstes. En effet, pendant longtemps encore
le public espagnol pr^fi^ra, ind^pendamment des chefs-
d'ceuvre de T^poque dassique, dont qudques-uns se sont
loaintenus sur la sctee jusqu*aujourd'hui, les pAles imita-
tions qu*en donnirent on Gerardo Lobo, un Scoti y Agoiz,
un Valladares, etc., les pieces faeries les plus sotles d*an
Hidalgo, d'ttoFrumento, d'un Bustamente, etc., les farces
triviaiea et lea mauvais m^lodraroes d*un Cornelia et de
tant d'autrea, ,aux pieces dassiquemeni ennuyeoses et sans
couleur d'un Montiono y LuyanJo, d'un Trigueros, et
nitae aux csnTresun peuroeilleures, mais to^jours fort insi-
pidea, tfe Moratin I'atn^ , de JoYdlanos, de Lopez de Ayala ,
dlriarte, etc. Ce fut Ltendro Fernandez Moratin qui le
premier , par ies combes Writes avec beauooup de talent
<)aaa le genre fran^ais le plus rarfin^, d eependaot tonjours
aTCC unegrande timidity, rdussit ii donner pendant qudque
tempa drdt de bourgeoisie s«r la seine espagnole au goOt
et aux id^s dassiques , et m^me k lea laire si bien dominer
parmi lea classes telairte , qu'^elies en vinrent k roufdr de
J'ancien godt national. Des poSies 4)*autant de talent que
Cienfueges, 'Quintana,.Gorosttza, Martinez de la Rosa,
Salvedra, Breton de loa Herreros, etc., portirent enx-
ittdmea pendant qudque temps les diatnes du das^icisme;
ct ceae Cut que daaa lea piqoantes et spiritudles Sainetes
de Ramon dela Cruz (mellleure Mition, Madrid, 1»47 )
qu*on fconsentit k entendre I'expressIoU du veritable et an-
den g^e national. Quand les Fran^, k leor lonr, eurent
aussi brOie ces diatnes, leor exemple (rotiva sur la seine
espagnole des imttateurs, dont tea'plus ftensis retlnrent aux
andennes formes nationales en essayant de les accommoder
aux exigences de Tesprit des temps mod^mes. Les moins
pmdents, et malheureusement'ce fut le plus grtod nombre,
c^kent au vertige de l'6cole rom^ntique fran^tse; et
toutea les stopides atrodtte, tons les tm^ro^lio mdodra-
matiques dela Porte-Saint Martin, furent transport^ sur
la seine de Madrid, au moyen soil de traductions, soil d*i-
mitations encore plua liideuses. Qudques poites donnant
des esp^rances , on les ayant mime d^ji realtM^ , s'^ile-
▼irent, il est Trai, au-dessus de cesemim imitatot'um
pecusy par exemple Breton, Martinez dela Rosa, Tapia et
Saavedra, que nous a^ons d^jii nonimis, qui dis lore avaient
fait preore dMndipendance et d*originalit6, et aux'quds se
ratlacliirent des talents plus jeuhes, tds que Gil y Zaraie
Hartzenbusch, Mariano Jose de Larra/ Antonio Garcia
Gutiemez, Patrido de la Escosura, Zorilla Moral, Tnieba,
plus cdd)re encore parmi les pontes comlques anglais
que parmi les poetes comiqnes espagnols , "Ventura de la
V^, Campoamor, RUbi, etc. On troutera leurs plus r^-
centes piices dans la Oaleria dramdtiea. Teairo fnoderno,
qui diji necompte pas moins de cinquante Tolomes.
Au commencement de cette mime piriode , la pro^ , sin-
gutiirement dichue, die aiissi, par suite d'im retour de la
manie du cultorisme , ridamait une Mlbrme k likpidle tra-
yatlla d^abord le binididtn Fey]oo, qui le pretoter revinl
k la simplidti des modiles dassiques. On remarque en-
suite le jisiiite Isla, qui dans son roman satirlque Fray
Campazas ridicullsa la tririalit4 et TenAure des' orateurs
sacris de son temps; les historieus Ulloa, Munor, Cap-
many, Ferreros, Quintana^ Nairarrete, Clemencin, Tor-
reno, Mofioz MalJonado( Uistoire de la Guerre d'fn-
dependance [Madrid, 1883]'; les hommes d'lttat Cam-
pom a nes, Clavijo, et surtout le Clciron espagnol,
JoTcllanos, et le cAibre orateur et polHiqoe Agbstin
Arguelles. D*ailteurs, la tribune derie au milieu des as-
semble nationales rdtablles donna ^ la prose plus d*^nergie
et une dialectique plus pulssante. II n'est pas rare de Toir les
passions politiques inspirer de I'doquence , et on en a la
preuYcdans les ouvrages de Minano, de Marina, de Laro
( Figaro )f d*Acala Galiano, de Don o so Cortes, et
dans les discours de Martinez de la Rosa et atitres. Les
traTaux de philologle critique de Gallardo , de Sahra , tie
Lists, d^Hermosilla , de Mardiena, etc., n*y contribuireut
pas peu , de mime que la foule de Joumaux politiques et
littiraires qui commencirent^ paralfre vers la mime ipoqne,
tds que la Revista espanola, VArtista, etc., of) Ton
trouvait de piquantes esquisses de mo^urs et des tableaux
satiriquesiie la Tie de tons les jours, par'Mesonero y Ro-
manos, Larra, etc., ou bien dM siries d*artldea en forme
d'onvrageet dus k la collaboration de plosienrs icrivalns,
par exemple : les Tipas espaiUtles et Los BspaHoles pin*
tados por si mismos (Madrid, 1643 et annies suWantes).
Apris avoir longtemps n«^glig4 la forme dn roman, les
Espagnols, imns des succis obtenus dans ce genre par les
Anglais et les Fran^ais , ont oommenci dans ces demiers
temps a le cultiver avec pridilection. 1)8 dibotireot par
des traductions et des imitations d*orlginaux fran^is et an-
glais, etTrueba composa mime plosienrs de see romans en
langue anglaise. Mais il y eut eosuite an tel dibordement
de romans originaux, qo^l est exact de dire qo'en Eapagne
aussi cetle ipopie des temps modemes est devenoe une forme
favorite et a iti trattie des fa^ns les plus diverses. II faut
surtout dter, en fait de romans bistoriques et de romans de
moeurs, ceux de Humaray Salamanca (Los Amieos ene-
mifhs [Madrid, 1834]), d'Escosnra {Bl tonde de Can-
despina et iVl Rei ni Rogue), de Martinez de la Rosa
(/la^el de Soiis)^ d^Esproneeda (Saneho Satdana), de
BSPA6N0LE
lam ( Macias)^ de Job^ de ViUatta (SI Golpe en va(fo),
da SerafiB Ctldenm ( Maroi y Cristianos), et de Gertrude
deATeUaneda ( Dot Mugerei ), etc. Enfln, les EaipaffuAa se
toot aiiMi mis k cultiTer de nouyeaa le genre de la Noa-
yelle , polB ils sent rereniis li rimitatioD dee cbefo^'cBUTre
de Plge d*or de leor litt^atare. (Test ainsl qo'on a tu anc-
eeeaiTenient parattre une Colecekm de Novelas tspaSMa»
(Madrid, 183S )» oft Ton troure d*eieellents moroeanx; et
lea S9C8na$ eontemporaneas de la reeohulion espaSMa,
depnia 184S» aooa le titre de Jardin Uteraho, En mi mot,
telle eat TactiTit^ dont la jeone teole a dit proare dana
toutea lea dlrectioiiSy k PeffiBt d^opdrer la fusion de r^Uroent
enropta aTec Tanden espagnd, qnH y a lien d'esp^rer
Toir la Uttdratnre espagnole oceoper de nonyean one des pre-
miiies places parmi cdlea de I'Eorope. Consultei Puibos-
qae^.JSrix^oire eomparie des lUUratures espagnole et
yWmpsiM ( Paris , 1842).
La lUUraiure s^entifi^pm^ oomme on doit bien le pres-
seBtir, n*a pas brill6 en Espapie d*an anasi yif telat que la
Iitl6ratnre Bationale» car la premito a autrement besoln
que Tautre de la prateelion d^an gouTemement telair6 et
libtal. n ne loi fiint paa seulement des ^tablisscments d*ms-
tmction premlte, d^initiatioB » eonyenablement organises,
maia encore lea resaonrces mat^riellea aana lesqoeUes die est
rMoite k llnaetion. Tootea les lois qna ces ocmditions se
sent troufte rtenies en Espagne, on a m les sdences y
prendre le plus rapide essor, eonune sous les rois catholi-
qoeSySOosCharlea HI , et mtee depute 1834. Lea Espa-
gnola oat malntes foia proor^ qn^Ua avaient tout ce quMI
fiuit poor faire de grandea chosea dans eette direction de
llnteDiienee. IMJifc sous la domination romaine la Ptolnsnie
oe produlsit paa aenlement des pontes tels que Lucain, Mar-
tial et Sillos Italicna» maia des pbik»opbes et des historiens
conmie Sterne. Qointilien, Columelle, Florus, Pompo-
nios Mebiyetc. Aussi, aprte la conqu^te dea Visigoths, TEs-
pagne ne Jooit paa plus t6t d*un pen de calme et de tran-
quiUit6, qu'elle put t*enorgueiilir d'aToir produit un savant
td quisidore de Seville. La longue domination des Arabes
eot encore une infloanoe autrement importante, et peut'6tre
ploa grande encore snr le d^Tdoppement scientlfique que
anr le d^doppement litt^raire de TEspagne. Les Arabes
en efTet y fondirent one Toule d'acaddmies et d^^Ies; lis
propag^roit an moyen de traductions la connalssance d*on
grand nombre d'auteurs grees, et furent liTrai dire les
institnteara du penple espagnol en ce qui est des sciences
mMicdes et math^matiques. Les travaux ex^nt^ sous le
rftgne d'Alphonse le Sage prourent que les d^ves ayaient pro-
III6 dea lemons de leurs mattres. Quand, sous les rois catho-
Uquea et leurs premiers successeurs, des rapports plus in-
times s*dablirent entre TEspagne et lltdie, renseignement
de la philologie et des lettres y fit de notables progi^. Mais
qodque I'Espagne poss^dAt sdze uniyersit^, dont trois de
premier rang (Salamanqne, fond^ par Alpbonse X; Valia-
dolid et Alcala de Henarte, par le cardinal Xlmen^s), les
sdenoes pliilosopbiques ne purent jamais s*y d^yelopper ii-
bremeoty paroe que le despotlsme ecd^asiique et tempord
B*y toMrait tout an plus qu'une loglqne et une didecUque
scolastlques k I'nsage de la tbtelogie et de la jurisprudence.
L'ensdgnement primaire y fut organist d^ne mani^re bien
antrement d^ectueuse encore, et les acadtoies fondto sous
ks Bourbons pour T^tudede la langue et de Thistoire, de
mteoe que lea grandea Mblioth^ques de TEscurid et de Ma-
drid, aeryiient tout an plus de centre de reunion et d'ac-
tioB k on petit nombre de savantasses^ tandis que le goo-
Tomement se garddt de rien fdre pour r^pandre le pdn
de llnteUigence, rinstruction , dana lea dasses inf(6rieures
delanatioo«
La philosopMe est demeurte jusqn'ii nos jours au degr6
le plua inime d'une yaine acolastique. Ensdgnte exclusi-
yement par des prttres, die est toi^ours la trte-buiM>le et
Ma-sooraiae serwmU de la tbdolo^ , et n'est cnltiyte que
poor appreodre k ddiandreau moyen dela logique et de la
dialectiqne qodqoea sobtflites dogmatiqoes. Cast alnd qm
pendant longtemps la DIalectiqoe et l*Eii^dopMie dlsidore
de Seville fiieot antorit^. Lea tenUtiyea isoltes Idtes poor
francUr les limites soolastiqnes par qaelquea penaeora oiigi-
nanx , tels qoe Viyte, Sepolyeda et Oaorio, m trooykmt
point dimitatenrs. Oe ne Itat paa moina InutOement qoe le
moine de Pordre deClteaux, Caramod, (mort en C682) es-
aaya, ayec beaucoop de timldit6 d^aillears, quelques rdbnnei
dana latn^bode en usage dana lea ^odea. On ne poaVdt at-
tendre des j^suites qn'un empirisme nn pen raffing. Quaad
lea idte fran^aises, et notamment cdle dea encydopMistes,
p^n^trftrent en Espagne an adndei dasses priyil^tes, cette
direction nouydle donndeii nntdUgoMse dans les baotes sph^
res de la nobleise et du derg6 n'aboutit qn*li on mat^rldiuDe
mdang^ de anpematurdisme, et demeora Infteoode poar
la speculation sdentifique. (Test de nos jours senlemeDt
qo'on a yu apparattre en Eapagne un pbilosopbe dana la t^
ritable acception de oe mot, Jaime Batanea, rtoniasant na
remarquable tdent d*expodtion k nne grande profondenr
ro^taphysiqoe; et encore ^ii-ce un tbfologien.
II ya sans dire que la tb^dogie sdentifique, par suite du
blocus rigourenx ^tabli autour de la spteolatlon pbiioso-
phiqne par rinquisition, ne put jamaia lleurir en Espagne.
Elle se boma done a un dogmatisme rdde et ^trdt, md6 d'as
c^tisme d de casuistiqoe. Ausd est-ce en ydn que la litte-
rature tbtelogique espagnde a produit dea montagnes de
yolumes; la science n*y a absolument rien gagn^. laidofe
de S^yllle rteuma pendant tout le moyen 8ge toute la sagesse
et toute la sdence scolastlques. An doudteM sitele, le joif
conyerti Petrua Alfond, d an treidtee dtele, le Mm pr6-
cbeur Raym. Martini s'occup&rent bien moins des progrte
de la sdence que de ceox de la foi. Au quinsltaie et au
sddtaie sidles, le cardind Torquemada, grand-inquidtenr,
et le cardind Ximente , regent, sembl^rent k la y^rit^ yoo-
loir ravoriser T^tude de la Bible ; et Philippe II lul-mtoie
contribua par ses secours k assurer rach^yement de la po«
lyglotte entreprise k Anvers par l*E8pagnol Arias Montanus
( mort en 1627 ). Mds, comme cdle qui futpubli^e par ordre
Ximente k Alcala de Henarte (vHle dont le nom latin est
Complutum)^ cette polyglotte ^tait une aflDdre de luxe, et
le prix excessif de Touyrage garantissdt d^j^ quil ne pour-
rait ayoir qu'une drcolation extr^mement restrdnte. La
tentative fdte pour rendre la parole de Dten plus accesdble
au y^table pcuple, par un pr6tre ausd rigidement attach^
k Torthodoxie que T^tait Luis de Leon, son auteur Texpia
dans les cachots de inquisition ; et les efforts fdts dans to
mtoie but par Furius (mort en 1592) ne furent paa moina
inutiles. Melchior Cano, moine dominicafai (mort en 1560)
qui ayait des lettres, r^sdt seul k traiter la dogroatlque
d*une mani^re plus ing^ieuse. II n*y a que dans les bran-
ches de la thtologie pratique, oii le sentiment rdlgieux so
donne libre carri^ , dans Tasc^sme mystique d dans Ttio-
mil^tique , que rentiiousiasnte croyant des Espagnols a pa
produire qudques livres remarquables, tels que ceux d'An-
tonio de Guevara , de Luis de Granada , de Juan de la Cms
( mort en 1591 ), d de sainte ThMse de J^us. (Test Unit
rdcemment seulement que les thtologlens espagnola se sent
basard^ k rendre la Bible accessible an peuple, d qo^ont
paru les excdlentes traductiona de ce llvre dei livres foites
par Torres Amat, auteur d'une ff Maria Sceleskutiea
( 13 voL; Madrid, 1806), par Fdipe Sdo de San-Miguel
et par Gonzalte Carvigal ; traductions qui ne ftirent pour
leurs autenrs la source d*aucun ddsagrteient, d qaV>n
compte m6me ai]yourd*bui au nombre dea moddes de la
langue. Qudques eccKsiastiques, k la vMt^ revenus la plo-
part d*exil k l*6tranger, ont m6me public anr l*hiatoire et le
droit ecd^iastiques des dissertations od la tel^noe reti-
gieuse et Tind^pendance de l^ise espagnole aont d^fen-
dnes avec talent, comme dans les toils deVi I la nuey a, de
Blanco White (Leueudo Doblado), de Jos6 Maria Laviii
( Del CrUtkmismo en sas relaeUmes eon la lihertad p
la civUizaeion [Seville, 1834]), de Rome ( independemcitk
ESPAGNOLE — ESPA6N0LES
9
eciuiante d$ la IgUsia hispana, f neeuiiad de un nuevo
concortfato 11846]), Snsayo solnre la it^uenekt del Imt
teranismo if GalieaniMmo en la poUliea de la Corte de
SspaHaiMedrid^ 1S44).
La science du droit el la polUiqtie, par suite des entrayes
mises k I'esprit de discuasion, devaient n^cessairement rester,
Tone k rdtat de simple science de la jurisprudence , et Pantre
k r^tat de routine. L*Espagne n*a jamais manqu6 de recueils
de lots. Les plus andens, tela que le Fiiero Juzgo^ datent
d<34 de r^poqoe des Goths. Dans Tordrehistoriquey nous de-
Tons ensoite rappeler les traraux l^slatifs d'Alphonse X ; 11
en a d&ik M fait mentioa k Phistoire de la langue et de la
litt^rature. Jos. Finestres ( moit en 1777 ), Gregorio Mayans
(mort en 1777), et JuanSala {Digesto ronuino'espahol
'nouT. MlUt 1844 ] ), ont traits doctrinalement le droit re-
main, d<^j^ adopts pour base desa Illation par AlpblbnseX.
L*toblissement du gouTemement repr^sentstif en Espagne
a eu pour r^ultat de proyoqner quelqnes bons esprits k
^tudier les bases bistoriques du droit poiitiqiie; et c'est k
cette direction d'iddes que Ton doit la publication de la Co-
leccion de Cortes de Leon y Costilla ( 1836-4.3 ) par I'Aca-
dtolede l^Histoire, de VHistoria de los tres Derechos, ro-
mano, eanonieo y CastHlano ( 1831 ) de Garcia de la Ma-
drid, du Compendio historico de la jurisprudeneia de la
corona de Costilla de Znasnavar y Francia, des Leyesfun-
damentales de la Monarquia esp, segwnjkseron anHgucb"
mente y segun convenie que sean en la epoea actual
Barcelone, 1842) de Blagin Ferrer, etc, etc., etc
Le droit national a dt^, dans ces demiires annto, sden-
tiOquement traits par AlTarez, Fernanda de la Rua et
Ramon Sala; le droit public et le droit des gens, par D o-
noso Cortes, Andrto Bello et Agustin Letamendi, ie
droit administratil, par Pedro Gomez de la Sema et Ma*
riano Ortiz de Zui&iffi; le droit constitntionnel, par Tomas
Soler, F. Corradi; la pliflosophie du droit, par ie ceittre
d^put^ am cortte Alcala Galiano (Maxtmas y Prineipias
de la Legislacion universal [Madrid, 1834} et De fo re-
vision de nuestras leyes [1837 1), ainsi que par Donoso Cor-
tes. L*^conomie politique, qm d^jii, an sitele dernier el au
commencement de oelai-ci , avait M Tobjet des traraux de
quelques pubUcistes dont le nom est devenu europ^m, tels
que Gampomanes, Jovellanos, Cabarrus, a ^t^ tralt^ de
noejoursayecup remarquablesucote parCanga Arguelles
et L. Florei Estrada, noms auxquels 11 but ijouter ceux
deYalleSantoro (J72emeii<05 (feeeonomiapo^l/ica [1842]),
Ramon de la Sagra (la Industria algodonera y los obre-
ros en Cataluna [ 1841 ] ), et Manuel de Marliani (De la
i^fluendadel sistemaprohibUivo en la agricultural in-
dustrial comercio y rentas publicas [1842]).
Les Arabes et les Joifs espagpols ont laiss^ nne grande et
^latante reputation dans les sciences midicales. Les chr^
tiens en Espagne ne comroenc^rent k les cnltiyerqiie lors-
qu'au moyen^ le clergy s'en fut occupy. Parmi Ics^crivains
mMicaux du sitele dernier, 11 faut citer Piquer, Vi ves, Luzu-
riaga, Hernandez, Ortb et Miguel Lopez; et parmi ceux de
notre <poque, Villalba, Sampedro, Llorca y Ferrandfz,
Alfaro, EduardoCbao, etc line mention toute particuii^re
est due & VHisloria hihliografica de la medieina esp, (4
yoK 1843 ) de Fernandez Morej<m.
Dans les sciences naturelles et mathimatiques ^ les £s-
pagnols occupent depuis longtemps une place dlstlngu^ Si
an dernier sitele les noms de CaYsnilles (mort en 1804),
auteiir d*une Flore d*Espagne; de Ruiz, auteur d^une Flore
du P^u ; de Ri^as Clemente, du yoyagcur Ajjra, etc, sent
panrenus k une juste c^l^brit^, on peut de nos jours citer
les botanlstes Lagssca et Ruiz y Payon comnie ayant rdussi
k se faire un nom europtoi. Nous mentionneitms aussi
Manuel Blanco, auteur d*une Flore des Pliilippines ( Manille,
1837 ),et Miguel Colroeiro, auteur d*un Essai mr les progr^s
dela Botaniqoe (Barcelone, 1834). La mln^^ralogie a et^
trait6edans ces demicrs lcmp» nvot: hcniir.onp de siicc^ par
Alyarado dc la Pena, J.-M. rania!:ii.'i» Novella (Cnno
PICT. UK l.A CONVtHs. — T. IX.
eompleto de geologia), Garillo Laso (Tratado dedas
mimis antiguas de BspaSka) et Cisoeroa y Lanuza ( Lee-
ciones de nUneralogia [ 1844 ] ). Dans les sciences math^-
matiqaes, qni toujuurs furent traitto ayec succte en Es-
pagne, on remarque aujounPhul les noms de Mariano Val-
1^0, Nararrete, Alberto LIsta, Jose. Reguero Arguelles,
etc, etc
Les trayaux rdeents de Pons, de Tofino, d^Andllon, de
ClayQoy Viera,de Miiiano (Diceionario geogrt^/leo de Bs'^
paSia [1 1 yolumes, 1826] ) de Teidejo Paez, de Cean Uermu-
dez,de Serafin Calderon , de Caballero {Manual geogrejleo*
ad-nUnistraiivo de la Monarquia Esp, [Madrid, 1844]),
t^moigncnt de Tlmportance qu'ont prise de nos Jours en
Espagne la gtograpbie et la statistique.
Mais detous les genres de litterature sdentifiquep ks
sciences historiques rant inoontestablement celles qui ont
6t^ cultlyto ayec le plus de succte dans la Ptoinsule, sur-
tout lliistoire nationale e( riiistoire des pays conquiii par les
Espagnols. Les premiers onyrages de ce genre fiireni , il est
yrai, ^Mitsen latin, par exemple par Isidore de Seville, par
RodriguedeTol6de, etc Maisli parlir du r^ne d'Alplionse X,
on trouve d^jk une suite de cbruniques en langue natiunale,
dont beaucoup, comma nous I'afons d^jA dit, sVl^ent fort
au-dessns du m^te ordinaire de ces sortes d'ouyrages.
Parmi les toivains modemes qui ont su le plus lieureiise-
ment exploiter ces sources iteendes et prteieuses, il faqt
citer Florez, Conde, Ascargota, Capmany, Barauda, Mas-
deu, Tapia, Miranda, Mascaro et Gonzalo Moron (Curso
de IJistoria de la CiviUzacion de Espafia ( Madrid, 1842 ).
Ajoutons encore que lliistoire particuU^re des provinces et
des yilles, on encore de certaines ^poques, a donn^ lieu r6-
cerament k un grand nombre de trayaox estimables, et qni
ne peuyent que contribuer li r6pandre de plus en plus la
connaissance de Hiistolre nationale dans les masses. Nous
dterons entrp autres VHistoria de Felipe U d'Evariste dr
San-Miguel, La Espafia de Los Borbones de Goasalez Ctar
yajal, VHistoria de la Regencia de Maria'Crisiina de Pa-
cbeco (Madrid, 1844 ). Les rodmolresparticuliers public par
des bommes ayant figur6 dans les afTaires publiques sont
nombieux : une mention partlculi^ est due k ceux de To-
reno, du marquis de Miraflores, de Juan Van Helen, etc
La philologiep gen^ralement trop ndgligte en Espagne,
ne laisse pourtant pas que de nous olfrir aussi qnelqnes
noms auxquels se rattacbe le souvenbr de trayaux reoom-
mandables, par exemple ceux de Francisco Sancliez, dit el
Brocense (voyez Sanctius), dont la grammaire latlne jooit
pendant tout le dix-septitoie sitele d*une grande et Juste
reputation en Europe ; du j^uite La Cerda ( mort en 1643 ) ;
de Gonsalez de Sales ( mort en 1644 ), etc La pbilologie
orlcntale peut, die aussi, s'enorgueilUr de noms comme eenx
de Casiri, de Conde et de Pascual Gayangos. Les travaux
bibliograpbiqnes de Salva, de Fuster, de Torres Amat et
d'Ochoa assignent k lean atiteurs un rang distingu^ dans
cette sdence.
ESPAGNOLE (£cole). Voyez £oolbs db PEnmmi,
tome Yin, p. 315.
ESPAGNOLCS(Peintnre, Sculpture et Architecture).
Malgr^ des drconstances ext^rieures d<^foyorables, malgrd
toot ce qu*eut de p^nible et de douloureux renfantement de
TEspagne modeme au milieu de guerres quidur^rent plus de
cinq rents ans; endepit aussi desentraves do despotisme, et
roeme de son appauvrissement, toujours croissant depuis
Philippe II , la gto^reuse nation e^pagnole s'est constam-
ment montr^Se dans le domaine de Tart la digue rivale
des Franks, des Italiens et des Allemands. C'est elle qui,
vers le milieu du dix-eeptieme si6cle, tenait le sceptre de la
peintnre en Europe, et ses monuments sont au nombre des
plus magnifiques que le moyen Age ait produitn. Tout son
d<^ve]oppement artistique ofire k Pobseirateur le curieux
spectacle d'une production meridlonale modeme od Tin-
fliience de Pantique est presqne imperceptitile, c>5t-&'dir«
pr6ci<;enient le eontraire de Tltalie.
10
WfAmoaa
In ce qui tooehe I'Aiicnnciinui, on pent pourtaai «d^
luettf 6 que l«8 MiflfiM jroiDiiiii8» cei.ooii<tiiiclloii$ fr^odioi^
qui survteiureiit encore plunevrft sitelatii la putanpe de
Rouie, stiitout celles qui diteot il« U fin de I'empiM^ du^^
rentsemrpeiidaiill«agteiiip8de modMes a«x-pro<locUoiif de
oet art en l^spegpe. Ainsi» ai^onrd'liui enQore, ^vor^iniss^e.
un temple d*ordre oorintliieD parfaitement coDfenr^, Tarra^
gone un iiaJais et des mun qrcioptaMi Sagoote vniii^tre
et iin cirque, S^vie un bek aqoedoCv Capara an arc dft
triompbe, Alcantara un temple, Meiida diters ^mples,
UiMtreb^ amphiUidatrea, elc. 11 n^eKiste poor, ainsi dire plua
rten des iimneiues Milioea 4A»f^ par lea r^ia*. ^JHaigptba,.
tandis que tant et de si magniiiquei d^ri^ de rapnumenta
sont la encore pour lanoigner de L'^dat de rancieonc do-
mination aralie (711 - 1493). Cea monuments i^taieat sans
douie moins fiintastiques que ceoa que rislamUme a cont-
tnilla en Syrie et en l^pte i on n^y Toit ni coupoles ni mi-
narets; mais le style des dtotts n'en est que plus arr^t^ ft
plus ferme, et il semble qaUl sesoit iiiApli^ d« la iuddit^
de pens4^ dn gtaie . occidental. Le plus vas((:« des anciens
tiiiioes de eegenrB»dalaiitien partie duliuiti^nie si^e, eatla
granderoosqute de Cor d o n e, aveo ses dix-neuf nefs reposant
snr d^innombraiiles edonnesdisposta en fer k clieTal. Mal-
gf€ son extrftroe magnificence, rornementation en est encore
s^T^re et m^m^ simple quand on la compare k oeile d'6dl-
fioea plus rfeents. 4J exiale k Girone de charmants bains
msuresqnes, et on en yoit aossi k Baroelone et k Valence.
II n*existe roalhenreusement plusrien du raagnifique palais
d*Analira, bAtI Ters Tan 950, aux environs de Cordoue, et
qui ^talt omd de 4312 colonnes. £n reTanclie, lec^^bre
cbatean des rois de Grenade, 1' At ham bra, ouvrage de la
secoiide moiti^ de P^poqoe roanreaqne, «st encore debout en
partip. A Text^ieur il n'offre que des murailles unles et irrtS
gtili^res , mats il Pint^rieur la magaiAoenoe en est extrtane.
On y voit des coars et des jaidinaorn<^ de footainea jaillis-
cantes et de sveltes colonnades, de vastes salles et appar-
f ements avec des basslns. des baignoires, dea balcons, etc. ;
le tout endnit des plus ridies omements en moMique ti-
treuse de coiilenr, donnant aux OMirailles Tapparence de
modMes de tapisseries ; de mtaie que les ToDtes en sont
omte de mille caprlcieux dessins. La Cow dea lAont et la
SalU d€i Ambauadewn en sont les parties les plus c^l6-
bres. A Seville on yoH le grandiose palaia d'Alcazar, et la
partie toftHrienre de la tour Geralda, de construction man-
resqne. L'arcliitectnre romane, qui s'^lendit insensiblement
vers le sud avec les royaumes Chretiens, ne nous olTre que
fort peu d^Milices de qudqiie importance; |iar example la
catli^lrale deTarragone, oonsistant en unebasiliqiie voOtte;
qiielquei constructions k Barcelooe, etc. L'Espagne, en re-
vanche, n'en est que plus riclieen constructions gothiques dc
toole beauts, encore bien qu'elles datent pour la pliipart de
la seconde moiti^ du quatonltae slteie, par cons^uent de
I ^poque de la dteadenoe du goM golhique, et qu'ellcs ne
soient point exemptes de llnlluence mauresque. Ln catli^-
dnie ds TolMe (commence en 1227) en est Tune des plus
anciennas etdes plus magnifiques; il y a d^^ qudqjue chose
de plus capricieux dans les catliMrales de Burgos (1099) et
de S^vie. Lea cathMrales de Barceloneetde Seville, et la
roagnifiqne ^lise de Los Reyes k TolMe ( 1494 • 149i), da-
tent de la fin de cette p^riode; romementafion en est sur-
cliargte €L confuse, mals I'efret total ne laisse pas que d^en
aire imposant et pittoresqoe. II y a d*adniirables cloitres
gothiques k Guadetupeet chez les DominicafnsdeVallado-
lid, de magnifiques bourses gothiques de commerce k Va-
lence et k Palma, dans Hie de Majorqoe. Eat Portugal, V^
glisede Batalha, constniite en IS83, est d'une purely et
d^une richesse de forrnes surprenanles, tandla que la cba-
pelle dn oouvent de Belem, \Mt en 1499, paralt presque
barbare en di^it de loute sa magnificence. L'Espagne n'a
conserve qu'on tr6s-pclil nomhre d*Mifices de la p:irtie du
seiri^mc si^clc o(i Pimilalion de Tantique dtait encore dans
la bonne voie. L' Es c u r i a 1, ociivre de Juan de TolMo o( de
;Jiiap daHerr^,..esf iii(.^difioedlaiM.|oinbre4 (MiimDls
gnixitii,. maia qoi n'a rien 4e bean' |ii d'a0f^Ue.,Ces deux
qoalii^.nianqnnntconpiaeiDeQtjAsal ao cb^^a d*4roa^
jueZf oonstruit par le mitoie Juan de Ueraera. ^ partir da
ce moment r.EfV>8iM aubit le JPfug, de . rarchitectura Ita-
liennn ; seulei)i^eiil» aes roonqmenJa devieonent ak>rs plot m6-
dioqspf (Dpcore qunks monumenii Italiens qui leur serrsot
de modules. Quelqoes archilect^a d|on talent v^tahle^ tsls
que Filippo IviB^ (168^ - MZb), ne p,wn^t point empteber
la decadence deTart, Lea monuments lea plua jr<^cenU pe-
cbent auasi.beauco^p sous le rappoit de U decoration int4-
rieum. Cepend^nt il Caut encore menlionner hooorableiQeBt
Mariano Lopea Aguado, Custodio Teodoro Morenq^ Tardil-
tecte du tb^ti:e oe la PUua de OrienUf Joan Mfguel da
Indan Valdes, aoteMra de quelque bons onvragas awr aon art,
et Anntbal Alvareip
Danaie domaine dela Sculptorb, TEapagne, pauvreen
modules , n'a qu^nn petit nombre d'artistes k ^(er ; et jus-
que dana ces demieratempa, ce aont le phis soovent des
strangers qu*on y voit exercer cet art. C'est seul^ent k
partir du dix-baitj^nM aitele, qu*i] s*y produi^lt c|ue1ques
sculpteurs de talent « tels que JosA Alvarcset Antonio SoU,
dont lea meilleurs ouvrages sontune statue de Cervantes
et on groupe reprtentant JkuHz el Velarde deux pairiotes
morts efk 1802; fledina et Ponxano^ ^vea d'Alyarea, Fran-
cisco Perea del Valle, Esteban de Agreda et Fr. Elias.
En revanche, TEspagne' est on pays classiqne poor la
Peikturb. Si k r^poque du mo^en age cet art y brilla pen,
si c'est seulement k partir du quatond^e si^le qu*on y
trouve.quelqneanom^ iciter, enfin si pendant. le qniniltoie
sidcle iapelnture espagnole se ra^taclia k celle de< Pays-Baa,
et pendant le seiai^e k celle de Tltalie, le dix-septitaie
si^le, par oontre, olfre une ^latante plenitude de vie et d*o*
riffoalit^; radieuse ^poque k laquelle sucdMcn't au dix-
buititae allele I comme partout ailleurs, le reUcheAient et
la nanl^ (t^pfes k rarticle toouM ni FBtimjaB le para-
grapUaconsaciilii'i^fo/eesiNi^ito^). Parmi leaarA^^s Fla-
mands ^tablis en £ap9^ au qulnaitoie sitele, on c&e Rogel
(pent-^tre Rogn de Bruges) et Jean Flaroaotf (peut-«tre
Hans aiemling). Les Eapagnols attribuent aussi k' Albert
Ourer mie gmnde influence sur les d^veloppements de leur
peinture* I^is de Morales travailla dans le style septen-
trional; et aes vieox tableaux, malgr^la doret^ des formes,
ne laiasent paa que d'oftrir d^ik une expreasion agr^able,
souvent belle^ et un cploris facile. Parmi les peintres. do
seiai^me ai^e, Pablo de Areglo et Francisco KeapotI, se Tor-
mirent daus Talelier de L^nard de Vinci^ doptll leurarrlye
parfois de reproduire avec assea de bonheur la mani^;
Alonso Berruguete, n6 en 1480^ et rexceltent Ped^ Cam-
panna, na en 1&03, Turent ^I^ves de Michel- Ange; Luis de
Vantas, n6 en 1502, 8*appropria la grandeur et la grftce
de Tteole romaine cbea Perin del Vaga; Vicente Joanes, n^
en 1(23, paralt s*6tre rattacb^ aux peintres florentins de la
seconde i^iie. Mais les peintres de T^le V^Uenne fu-
rent ceux qui exerc^rent le phis d^nOuence sur la peinture
espagnol^le Titian notamment, doni quelques-nns dea beaux
oovrages furent ex^cot^ pour TEsfiagne et dont Patelier Tut
fr^qoent^ par un grand nombre d'Espagnols , entre aatrna
par Alonso Sanchez Cuello, devenu plus tard peiittre de
Philippe 11; par Joan Fernandez Navarrele, dit el Mtuio ,
n€ en IMA. et qu^on a m^me sumomm^ le TIHen espagnol.
Telles sont les bases (dont le coloris des VtoHlens ful la
pluf e^aentlelle) sur lesqnelles se d^velopp^rent las grendas
^coles duilix-septiime sitele : celles de Madrid, qui an mt
tadie surtout k la cour, et celle de S^^vUMi. Leor careclfere
oommun eat un naloralisme intelligent , qui parfois atlelnt l«s
demi^res limites de la beant^, auquel vienieiA'eii aide un
dessin et une composition bardls , sans avoir tfen de capri-
cieux ni d'arbttraire, «A on coloria p^liant peoV^tre par les
teintes obscures et vsk^mt nolres de ses ombres, mala renoair-
quabie par son ccl.it et sa transparence, en roeme Iraapn
que par sagrande douceur, tenant par consequent In mi
ESPAGMOLES — KSI'ALIEU
1 1
lieu entre lo colorltde' l^^le vaiili«iiiieiet ie cAtoris de
r^floto .upoUtinio; La carnfttioii eo est p&le, oonunecette
du 4Mrp&'dM Bspagnols , imusidittiide et pleine lie: vie; les
draperieft6ont le plus souvaoft' ^ua |Mu l^raB;.rai&eittent
.runiHiiWn MmoigBe dte loia partooCi ^U to* ^ tttdiHai-
j^nefiftj'aa coati^re»: U ufhe C6rt&iii89 parties ainquekles
4'ailiito H'.dvideiniiienk iMen plut traTaiU^ qu'au reato de
•rfoaiiBttire.Gfeit k T^le deS^vflte qa^appartuurent Fraa-
/ii8ei>.Patfiaoo, n^tti 1671, Jaau de ia Roelas, n^jen 1&&8,
4ea.daBxlIeneraB; leatroit GttadUosi 4tuaXi6 plus calibre
Mifom, le maltre de MttrUbi^enaiiite Franoilco Ziirtorao ,
tii^ea'18i6iiiM»rteB l(ltt,qoi par m graviUet fi4ui toergie
JixeiepBemler leetyledeceUeteole; enAn, Velasques,
qui plut'tard, coame petntre de la coucy exer^ la plos
igrande Influenee sar i'l^le de Madrid v le simple et noUe
Aioiue Cane ( 1610-MI67), Pedro de Moyi|,a^Te'de Vao-
Uy^ <iei0-ie66)» et le pUia grand de totts> MuriUo,
aprte la ttmi do quel ( ie82 ) r^oole de SdTiUe ne tarda point
iperdre toutiBBon. importance.
L'^coia de Madrid pnxhiisit Luis Tristan, n^ en 1586, el
lea dens Cankiclidt, florentUis de natsaance ; puis lea d&Yes
de VeiasqoeZy Juan de Parija el Bsdavo^ et Mazo Martinez;
Antonio Pereda ( 1690 - 1669 ) , qni |»ur le ooloris I'emporte
fiur MuriUo Iui*ni6me^ Juan Ga»no de Miraoda ( n^ en 16U ),
Fj. RIti, Juan Antonio Escalante (1630-1670), Claudio
Coelto, etc
Une direction partkuU^re, subiaaant daYanlage Haflnence
de nBalie, se dtiveloppa dans I'dcolede Valence, qui com-
nenoa 1^ Aregio, lieapuili et Joaaes, et 4ont lea asaKrea les
plus o^rea forent Francisco Bitolta ( 1661 - 1626) et ses
61^&{ Pedro Orvente (a^ eft 1660), dt Josepe Ribera, de-
Tenu phis tanl le chef de Tteole Je'Naplea. Lorsque, vers la
• fin>du dix-«eptitoie sitele, s*^telgnit ie prindiie de tie par-
Ueiitter k r6cole es|)agnole , plusieurs autrea circonstanccs
^daYttrabled se r^unirent pOur exeroer la pins pemfdeuse
• Jnfluciii^ 8ur la direction nltihieure deKart en Espagne; par
. exemple, TextiBction de la dynastie de Hapsbourg, Tappau-
YrissemflBt. incessant dn pays, et I'appd fait k Luca dor-
tlamo^ arttsle dou^ d'une estrdme rapidity d'extotion et
dont Texemple ftit dea plus Innestes. Parnii les peintres pos-
lerieurs, AnL Palomino de Velasco ( 1653- 1728) a moins
d'importancepar ses propres ouvrages que par le Recueil de
Notices qu*il a public sur lea anelens artisles eapagnols
(El Hvsm pietwicOf y escala eplica [3 vol. Madrid,
1715* 1724). Antonio Viiladumat {n6 en 1676) et Alonso
de Tobar ne sont aussi que de pAlea imifateors des raaltres.
En vuiu le roi Charles 111 fonda des academies el
a|ipela en Eapagne Raphael Mengs; Tart alia toujours en
se d^dant daTantage, et sous Cluirles IV Goya y Lu-
cientes, pelntre humoriste d'un talent toot particulier,
est le seul qn'on puisse citer. L'influence du clasalcisnie de
r^ccle franfalse reprfeent^e par David, quetque frappant
que xoit le contraste que aon pathoa et sa froldeur oflrent
avec Tancienne ^cole i»pagnole, ne laissa pas pourtant que
dliiAiter comine une tie nouvelle k Tart espagnol. C'est k
cette ^le 8lguind6e que se rattaclient laplupart des artistes
de Ukjeune ^cole, parmi tesqnels nous nous bomerons k
citer Vicente Lopex y Portana, Jose etFederico Madraxo y
• Agudo, Juan Antonio et Carlos Luis Ribera, ISivelles y HeKp,
Esquivel, pefaitre de portraits et dMiistoire qui s*est formd
d^afirks'les M^v^es pr^cept^ de T^eolede Seville; Genaro
Perez Vilamit, lemarquable paysagiste, mort en 1854 ; Pedro
. Kvnli, qtii exoelle dans la peMpectlYe ; enfin, Valentin Carde-
rersi, tout k la fois pelntre et critique de talent, Jose Gotierrez
de la Vlega, Josift Elbo, Tegeo, Agapfto Lopez San-Roman,
*Alemsa, Cavanna, Canderata, Benito Sanz, Ferran, Ortega,
'. Vam HalDir (Ala du gdnMI d^ ce nom), Bttccelll, et mes-
d]inMHr W6it et'Nieolao.
La- lilbographie a anasi 'felt de remiuquables progrte en
E«pagne, et la COfeccfon IHoajrdftca de cuadros del rey de
BipafifBf etc., publico par J. Madrazo, est un de ces ou-
yr«ISes qui font le plus grand honneur k un iiays. Con$ult»«2
<;ean'/l)enmidez, Dloiiona^io hisfoheo^ vie. (Madrid,
•1808, 0 vol.) ■ . , • .
Ed^PAGNOLUrr ( L" ). K^s RmitRA.
EWAGNOL£yFraL' On donne ce nom k une barre
de fer r6nde, attaolite aur celui dea deux battanta d'une fe-
nKre destine k arr6ter l*antre, lorsqu'on vetitia tenlr ferm^e.
Cette barre, dont tea extrtaiitdi se terminent en ctocliet,
porta A aon milieo irne main de mAme nuKal, et qui V^l^ve
ou s'abaisaei k volenti. La barre 6tant elle-m6me mobile, on
la fatt tourner au noyeta de la main. Si c^est |H)or fermer
la feoHre, les deux battants en ^tant rapprocli^s, les cro-
chets de respagnolette entrent dans des ^tes plac^es Tune
en liaut, la seCunde en baa , et la partie moliile de ta main
^tant easoite ptacte dans une sorte de crampon fix^
sur Tautre battant , la fenMre se trouve alors solidement
ferm^. Lorsqu'on vest Toiivrir, il Fuflit de sortir la' main
dn erodiel qui la reliant el de tourner respagnolette en sens
contraire. On a depuis quelque teu*% imaging un autre
moyen de digger fespagnolette.'II suilitd'un bouton plac^
k la liantelir de la main, qn*on fait jouer pour df^gager,
danale eena vertical, leliaut on le bas de la barre de fer;
les dearx battants nMtaHt plus retenus, la fendtre s^ouvre
factlemenf.
ESPALIER se dit dea arbres (hiiUers plants k Fappui
d*un raur et fix^ k sa surface par mi treillage, ou shnple-
ment par des dons. Ceux qui rdnsslssent le mieux en es-
palier sont les ptebers , les polriers, les abricotfers et la vi-
gne. AinsI enUit6s, its sont k Pabri des gel^es tardives, de
la grdle; expose k une temp^ture plus ^lev(^, lis pro-
dulsent des r^coltes plus sOres; leurs Truits, plus gros, plus
pf6coces ek mieux colore, acquih^nt une maturild parfaite
et one quality qui varie peu d*une ann^e k Pautre, malgr^
les variations des saisons : tela sont les avantages incontes-
tables qu*ils out sur les arbres cultiv^ en plein veut. La
n^cesstt^ de ce genre de culture est d^ailteurs ^vidente dans
les pays od sans elle les fruits parviennent dilTicllcment
k maturity, eomme il arrive en Angleterre, et m6me dans
le nord de la France.
La direction des espaliers est une grande affoire ; elle exige
des soins assidus et ^lairds : hi plantation, Tespacement, la
taille, r<^bourgeonnement, I'efTeuillage, le palissage, Ti^bou-
tonnement, la construction des murs , ^exposition , les pre-
cautions centre la gelte ou contre la gr^le, sont autant de
points qui dolvent fixer Pattention du cullivateur.
Les trous fails quelques semaines k Pavance, sMl est pos-
sible, cm y plante les jeunes grefles de mani^re que la tige
suit distante du murde 15 a 20 centimetres, que les racines
soient blen ^tendiics, les deux plus forles sur une ligne pa-
ralieie au mur ; on rabat la terre, l^g^re et bien teras^, sans
pressions r^t^r^es du pied , comme le font k tort des jardi-
niers peu ^clair^. Les plantations peuveot avoir lieu de<
puis la fin d*octobre }usqu*au mois de mars. La distance
entre cliaque sujet varie selon I'esp^ : cinq ou six metres
suffisent au d^veloppement de chaque branche m^re lat<^-
rale du p^cher et de la piupart des autres arbres; quel-
ques-uns 8*6tendent moins.
L^arbre plants , on le rabat sur quatre ou six yeux de sa
grefte; c'est 1^ tout pour la premiere annde, saul les Ta-
lons. A la ta file sutvaute, dont P^poque varie selon les
esp^ces, on choisit, pour la forme en V, les deux pousses le$
plus belles, une de cliaque c6i6 de la tige, et, autant que
possible, en parall^llsme avec le mur; pour la taille en ^ven-
tail, Irois ou quatre dans la m6me direction. Ce choix fail,
on supprime tons les autres bourgeons, et ceux qui doivenl
servir de brandies m^res sont rabattus sur six, sur quatre
ou sur deux yeux, selon leur degr^ de vigueur ou celui du
sujet Les brandies m^res cooservdes sont tenues en place
par des liens, et cehi de mani^re k favoriser la d^vdoppe-
ment lateral du suJet Les tallies suhrantes onl pour objet
Paccrolssement le pins r^gulier et le pins (Iteond de I'espa-
lier; dies consistent dans la suppression enti^ des bonr-
geoDS qui ne convicnnent pas, avec la aoin conatant d*^
13
ESPAUEE — ESPARTEEO
tablir r«gaW«» r^qaOibra, dant la fonnatioD. Anssi le colti-
yntear ne doit-O jamaU oobHar qoll y a riiiraltaii6U^ d*ac-
tion el eorrespondaiice antra laa radnaa el las feulllaa.
V4b0urg$onnemeni at re/^aiciUa^asepratiqoeDt
Fun al Tautre aai ^poqnat 06 le moiiTanM&t de la i^Te se
ral^iit, el eomme H a 4t^ indlqn^ k chacan de eaa mots.
Le pallitMoge le Cdt an moyen de Hena qui donnentaox
oraneiiei una direcUon pins on moiiu oaTeite, aeUm la forme
gfo^rale cboisie pour Tarbro. Gas liena ne dohrent point
embraMer la feuiUe ni lea yeux; ila ne doivent point 6tre
piae^ de manure h en gteerr^rolution. S*iU nieltaient lea
brandies dans des positions forcdcs , ails ne consenraient
9aa k diacune, gamie de sea rameaox, nne forme analogue
a cdle de Tarbre entierp d, dans la crainte de le laiaser d4-
gamir, le palissage rapprodiait les brandies , lea croisait an
pdnt d'emptelier la Ubre drculation de Tair, I'accte de la
Inmlire et da soleii, eette optetion serut d^fectueuse et
noidUe an sujet.
L*^froii/oiinemen< est la supresdon des boutons qui, mal
plao6s on trap rapprodi^ des autres,donneraient lieu li I^^
bourgeonnement ; onenl^velea boutonspendantllilTer, i^l'on
ed dnd dispcois^de reparation prte^dente. II ed d*dlleurs
fadle de oomprendre que rdxmtonnement a le grand aYan-
tage de ne point fatiguerTarbre comma TdiourgBonnemeut.
Tous les mat^riaux que Ton peut (dre entrer dans la
oondruction des murs d'espaliera ne sent pas ^ement
conTenables : les plerres dures, blandies et lisses, font des
murs d'un aspect agrteble » mais par leur nature Us r^fl^
ebissent beaucoup de rayons soldres sans se pdn^trer de
ehaleur; de cet eflTet physique il r^ulte dea ^tata de tern-
ptature qui varient condd^rablement pendant le Jour et
pendant la nuit, et nuisent k raccroissement des fruits.
Les murs en terre, les palissades en bois mdme, on dema-
tihe autre, nSisd'ane coulenr teme, d'une structure moius
dense, se pen6trent de ehaleur et la rendent, au profit des
plantes, aux heures oil la temperature s^abaisse; ils sent
done pr^fi^rables. Una d^vatlon de trois » quatre , ou cinq
metres y est suffisante aux murs d'espaliers ; mds die doit
Itre la m6me des deux c6t^, car d , par suite de lln^alit^
du sol, Tun des cOtte se trouTO au-dessous du niTeao, les
arbres en espalier plac^ sur cette parol ne pourront r^ossir ;
lis seront arr^t^ par Thumiditd habituelie du sol qui les
nonrrit et par cdle du mur auquel ils sont adoss^.
Le cultiTateur n*ed pas toujours libra de donner k ses
espaliers Texpodtion qu*il desire; die est ddterminte par
cdle de son champ. Pnur les Truits dont il ?eut liAler la ma*
turite , pour les arbres qui cralgnent les derniires gel^,
il choisira le midi, le Levant et les positions qui s*en rappro-
ehent le plus : une oblique du leTant au midi est, je crots, la
mdlleure de toutes pour le p6cber : cdle en pidn midi a
lo grand ioconvenient de donner aux arbres une dialeur
trop brusque et trop yive. Malgr^ lecbolx d'une bonne ex-
position, dans les pays od les frolds seprolongentau prin-
temps, k Paris et dans les euTirons, les jardiniere seraient
expose k perdre souvent leur rdcolteenli^re par Teffet d*nne
simple gelte blanche, s*ils n^avaient le soin d'abriter leurs
espaliers : aussi Tusage des paillassons l^era est-il gte^ra-
lement r^andu dans ces pays. La mani^re la plua simple et
la plus profitable pour les disposer est de les attacher k des
perches par leur extr^mit^ sup^rleure : ils sont de la sorte
toujours pr^ts et Idss^ en peu de temps; on les rdient par
des lourclieUes qui embottent Textrtoiit^ des perches trans-
versales, et reposent le long du mur k arc-boutant. Ce pro-
c^e sert encore k lea pr6smer des eflets d^sastreux de la
greie ou d^une chaleor trop sdsissante; une telle d'embd-
iage remplit le memo objeL En outre, des obserrations r^-
\)H6cs ayant port^ des cultlTateurs ^lair^ k croire que Ta-
vortemeiit de fieurs des arbres fruiliers doit souvent ara
aUribu6 k rinterruption du cours de la sdvedans la tige par
U aclt^ du printemps, pour ohvier k cet accident, ilaont
enve!opp<§ de pailie ou de foln la lige des espaliers, depuis
ic collet de la raciue jusqii'a h division sur les brauciies
mteaa. Le rteltal de lean expMeiioes noos panit de la^
loralicovrdnerederexedleooede eeUe prallqae, el nooi
la reooramandona tree eonfiance. P. Gaoanf .
ESPALION. Kofss Atitmm.
E8PARTERO (Don Bald AMito), ex-r<get d^Enpagas,
eomtede Lttctoui, due dels Ficlorto,et grand d'Espagneda
premMradaase, ed d6 en i7M, dana la Manche, k Grana-
tula, ouaonptoBtAntonioEspartero, exer^dt le odtierda
charnm. II ddt le pins jeoae de neof en&nts. Destine k
r^tat eecMsiastiqoa par anitede la biblesaede sa eowtttD-
tlon, tt abandonna en IMS, lors de liUTadon des Fran^ds,
le s^mindre oti il fUaait sea Mndea poor s*engager dans on
corps presque uniquemeDt compose d*^adiants el appd^ le
baiaUlon $aeri. Pins tard 0 passa an corpa dea eadets, d
Tera la fin de 1811 il ftil nooim^ sooa-lientenant dans la
corpa dea fnginleurs, k Gadix ; mala n*ayant pa aootenir
d*nne manito suffisante lea examena exigte par les r^e-
menta, a ftit en 1814 envoys aTec le mtoe grade dans on
r^gUnent dinfimteile en garnlson k VdladoUd. Bleaa^ dans
ses sasoeptibllit^ par Tordomianoe qd le aoumettait k cette
mutation, il ^tdt d^dd^ k donner sa demiasion, lorsqu^un
protedeur influent lui consdlla de se printer an g^n^ral
don Pablo Morillo, qui yendt d'etre nomm^ eommandant
en chef de Tarmte destinte k alter combattre les co-
lonies insurgte de TAm^riqae m^ridionde. Morillo coa-
sentit koe qn*il prtt part, atee le grade de capitabie, k
rexp6dition, dont le depart eut lieu an mois de jander 18 f 5,
et pendant la traverste il Tappela anx fonctions de chef
d'dat-miyor. Mala Espartero ayant montr^ pea d'aptitude
pour un tel poste, ne tarda pas k ^e nomm4 mijor dans
an r^ment d'infanterie au P^u. U y fit prenTe, k dl«
Tersea reprises, de r^solatimi et de oonrage, d passa Ueote-
nant-colond en 1817, puis oolond en 1823. Qoand la capi*
tnlationd'Ayacucho eut mis fin, en 1824, li la domination
espagode dans I'Amerique du Sud , il rednt en Espagne
avec Lasema, Valdte, Canterac, Rodii, Aldx, Lopes, Nar-
Taex, Blaroto, etc., qu*on dMgna plus tard par le aomom
gto^rique d^AyacuchoSf d ftit envoys en gamison k Lo-
grono, avec le grade de brigadier. Une fortune eonsidtabie,
qa*il avdt bite en Am<Srique paraon ran bonhenr au jeo,
lai permit de vivre avec taste, d ses qodftte personndles
lui firent obtenir les bonnes gr8eea de la fiUe dhm riche
propri^tdre de Logrono, appelS Santa-Cruz. II I'^pouaa, en
d^pit de Fopposition du pjre, d fot bientdt aprte envoys
tenir gsmison, avec son regiment, k Tile de Mdorque.
En 1831 il ae d^ara ouTertement en favour de la nou-
Tdle loi de succesdon k la couronne, stabile par Ferdi-
nand VII ; d quand , k la mort du roi, la guerre dvile ^clata^
il ofTrit spontan^ment de marcher aTec son regiment contre
les prodnces insurg^ du nord. On le nomma dors com-
mandant g^n^rd de la Btscaye , d bientdt apres martebd de
camp, puis lieutenant g^n^rai ; et quand, en mai 1836, Co r-
dova se rend it k Madrid, 11 fut charge par interim du com-
mandement en chef du corps d*op<Sration. Au mds d'aoOt
suivant, son apparition personndle saiiva la capitale qu'une
bande Carlisle fut au moment dTenlever, et en recompense
de ce service II fut nommd gdnenl en dief de Tamite du
nord, vice-roi de Navarre, dcapitaine gditel des provincea
liasques. D^ut^ aux cort69^constituantes, il prftta serment ii
la constitution de 1837; mds, mteontent du minidto Ca-
latrava, il prtelpita sa dmte en provoquant la protenla-
tion des ofBders de la garde k Aravanca. Quand, le 12 aep>
tembre 1837, Tarmde de don Carkis arriva*jusqoe sous lea
murs de Madrid, il eut encore une foia la gloire de anuver
cette ville. II reponssa le prdendant derriere VtJbre, et
r^usdt, au muis de d^cembre, k lui enlever lea hauteurs
de Luchana et k d^bloquer Bilbao, (dt d*armea qui lui Taliit
ie litre de comte de Luchana. LMnadion dana laqoelle il
persisla k [lartir de ce moment eut au moins ed avantage,
qu*dle lui periuitde r^tablir la disdpllne dans l*amite.
Tandts qifil gaguait de plus en plus la bveur de la leine
rdgcjitc, les saugiantes executions qu^il ordonnait k Panipe-
ESPARTERO — ESP&GE
IttiM eontre L^on liiartey k Miranda et antret Ueai, ren-
daioil ioa nom la terreur de ees protinces et de rennemi.
Eb 1838, fl antentit le corps eipMitioniiaire carttste aux
ordna du ^biML Negri. Gependanty !a in^aintelligence aliaH
toidoiin en augmentant entre Ini et le miniate Ofalia, sur
lequel 11 rcjetait toute la responsabilit^ de IMnaction k la-
quelle 11 ^t condamn^ ; et la jaloade que lui inspiraient
Narraea et Ck>rdoTale porta li enyoyer k la relne diTenea
adreasea centre enx. La eampagne beurenae qa'il fit en
1839 lui valiit, comma distinction personneUe, lea titres de
grand d*£spagne de preroite clasae et dedoc de la Victoria.
II sut|proflter arec beaacoup d'adresse des divisions du parli
carliste pour ouvrir avec Maroto des n^odations qui se
terminiient par la oonYention de Bergara, par suite de
laqudle don Carlos ae vit forc^ de se retirer en France.
Quandil coromen^a en ts40 la eampagne centre Cabrera,
il deroanda le breret de gto^ral pour son secretaire et aide
de camp Linage, qui tout r<^cemment avait grossiteement
insults le miidstre de la guerre dans une letbre publique.
II ^ait d^ trop puisMut pour qu*on pOt refuser de faire
droit k ses exigences. Narvaei dut quitter le ministire, et
Linage paaia gte^ral. Pendant ce temps-Ik, la session des
cortte s*<Uit ouverte. Le cabinet, comptant sur une majo-
rity dans cette assemble, essaya de porter un ooup mortel
aox exaltadoipdoni Espartero ^it devenn I'homme, en pr^
aentant nn projet de loi restrictif des liberty municipa-
les ( voye% Atdhtahiemto ); et, deson c6t4, la reine r^gente
s'^tait rendue k Barcelona, o6, malgr6 les tives repre-
sentations d*Espartero, rerenu Tietorieox de son expedition
eontre Cabrera, et qui avait 6ik aocneilli dans cette vile
avec les maniliBStaUons du plus Tif entbouslasme, elle donna
sa sanction au projet de loi vote par les cort^. Mais ce fut
aeokment lorsque le mouvement insurrectionnel proYuque
par cette loi eut pris un caraetere bien dedde qu'Espartero
se pronon^a en (aveur. 11 revint en toute bAte k Madrid, oil
il fit nne entree triomphale, et de Ik, comme president du
conseil des ministres, se rendit aTec ses coUkgues k Valence
oil, le 10 octobre 1840, la reine r^gente dddara renoncer k
sea fonctions et annon^a Tintention de se rendre en France.
Derenu de fait Tarbitre des destioees de I'Espagne, Espartero
fot eio, le 8 mai t84l, par les cortte, rdgcnt du royaume.
U fit pieure an timon de r£t&t d*energie et de fermete,
d*ententedea aCtaires et de finesse diplomatique. II sat re-
primer lea usurpations de la conr de Rome, oomprimer le
parti repuMicain, soolere sur divers points et notamment
k Valence, etooffer IMnsurrection de Pampelune, oil O'Don-
neO avait arbore le drapeau de la reine regente, et de-
jouer les complots trames pour enlcver la jeune reine et
seduire Taraiee par les generanx Diego-Leon et Condia,
dont le premier fut fusilie le 15 octobre 1841. En outre, il
repandit la terreur dans les provinces basques, toujours
agitees, en lea faisant parcourir par des colonnes mobiles et
eny levant des contributiens. Le 1& novembre il soumit
Barcelone, ot le parti republicain s*etait souleve, et entra
de noovau en triomplie a Madrid le 30 du meme roots.
A partir de ce moment la diplomatie d'Espartero prit une
autre direction. Use tonma compietement du cAte dePAn-
gleterre, conduite qui ne fit qn'aigrir encore davantage la
France contra lui et qu*exdter cette puissance k tremper,
d*aceord avec la reine Marie-Cbristine, dans une foule
de machinations dirigees centre son gouvemement. Mal-
gi^ eda, U reossit, grice au respect dont 0 faisait preuve
pour la constitution de 1837, k maintenir le parti exalte ou
prog^essistedans les strides limites de la legalite. 11 parvint
eg»lement, en bombardant Barce!one,k comprimer lanou-
vdle insurrection qui avait edate dans cettt^ maliieureuse
dte vers la fin de 1840. Mais la coalition qui se forma alors
entre les progressistes ou repoblicains et ies moderados (par-
tisans de Christine ) finit par rendre sa chute inevitable.
Le 9 mai 1843 il fut force de sandionner une amnistie
generate presentee par le ministre Lopei, et dont les clau-
ses livraient le pays en proie ktoutes les intrigues des mo^
18
derados. Le minbtkre ayant ensnite' exige de kd le renvoi
de son seereiafav Linage, partisan dedde de la poUtiqve an-
glaise, et du general Zurbano, qui s*etait rendu odieox par
la aeverite qoMI avait deployee k BarcdonOt il a^y reAisa,
destitoa ses ministres le 20 md, et, par on decret do 36,
pronon^a la dissolution des oortte. A la suite de cette me-
sure. d le bruit s'etant repandn qu*un trdte de commerce
desavantageux pour TEspagne Tendt d*4tresigne avecl'An-
gleterra, one insurredion edata, et, fomenteeavec soin par
lea nombreox ennemis d'Espartero, se propagearapidement
en Catdogne, en Anddoude, en Aragon et en Gdice. Dte
le 13 juin la junta revolotionndre eonstituee k Barcokme
prodama la majorite de la reine Isabdie et la decheanoe
d'Espartero ; aprte quoi, un gouvemement provisoire, com-
pose de Lopez, Cabdlero et Serrano, le dedara trdtre k la
patrie d dechu de tons ses titres et dignites. A Vdence,
Narvaez, ennemi personnd d'Espartero, se mit k la t8te de
rinsurrection ; il marcha dors sur Madrid, od la eormption
Id eut bient6t livre les troupes restees li la disposition do
pouvdr centrd. Ce brnsqne revtrement survenu dans la
podtion politique sembla flrapper Espartero de paralyde et
d'irresduUon. Dans la pointe qull tenta sur Barcdone, sea
lenteurs lui firentperdre le moment favorable; d bientAt,
quand Narvaez eut effectne, le 23 juillet 1843, son entree
^Madrid, il ne lui resta plus d'autre ressource que de s'em-
barquer, le 30 du mdme mois, k Cadix, d*oti il ae rendit, en
passant par Lislmnne, en Angleterra, oti B debanina k Fd-
mouth le 19 aoftt. Dans ce pays od il trouva alors nn asUe
paidble, Espartero fut re^u avec tons les bonneurs qui lui
etdent dus en sa qualite de regent, tandls qu*en Espagne
nn decrd, rendu le 16 aoftt, ravdtdeclaie dedia de toosaes
titres, di^tes d decorations. Toutefois ee decret fut an-
nuie plus tard, d dans les premiers jours de 1848 Espartero
revint en Espagne prendre aa place au senat Mais sa recon-
dliation avec ses adversdres n'etdt qu'apparente; en dfet,
des le mois de fevrier suivant, il se retirait k Logrono, o'l
il continue de vivre dans un complet isolement jusqo'au
moment oil une sanglante revolution provoquee par un prO'
nttneiamento des generaux O' D o n n e 1 1 d Dnlce est venue
le rappeler k la direction des affaires de son pays (juiUet
1854 ). Voyei Isabellk et MARiECHRisnifB.
ESPilGE) du latin species^ qui vient de spectare, re-
garder, d qui, comme le grec dfioQ d'oti nous avons lire le
nom id^ ; siipiifie ausd repr^seniation et image ou tffpe,
Une espece est done la forme arretee d*un dre naturd qui
se conserve, qui se reproduit oonstamment le meme, soil
parmi les animaux d les vegetaux dont ]*organisation est
eonstituee des parties reguUerement determinees, sottpanni
le rigne mineral, si Ton vent accorder le nom d^espUe k
des caracteres chimiques tranches plut6t qu'& des strudures
geomdriques qui peuvent se rencontrer isomorphes, dans
des mineraux trte differents.
En effet, Vespice mindraUy consideree dans tout corps
inorganiqiie, ne pent etra le produit de la gin^raiion ni
constituer une racBf comme parmi les etres vivants d orga-
nises : elle est le resultat d'one matiere particuliere, sui ge-
neris^ presentant sa molecule spedde, comme celle do
soofra, du fer, du carbone, de Tdumine, de la chaux ( ou
plnt6t du radicd de ees oxydes metdliques ). Tous ces me-
langes ou agregats diTers etalilissent p1ut6tdesyarietes que
des especes. Ainsi, ■ cheque espece mineralogiqne est com-
posee, comme ledit Berxeiius, des mtoes ingredients, dana
les memos proportions ». Ceddonc lldentlte de U oompo-
sttion diiroiqoe, d non I'idenlite des formes ou de la strao-
tura, qni contitue i'eipece inorganique. Tout an contrdre,
Vesphce organique est fondee sur I'identite des formes et
des structures internes d extemes.
Les minerdogistes, par la necesdte ob ils sent de dasser
la foule des compodtions geologiques, donnent tantOt le
tiere de genre, tantdt cdui He/amUU, au groupe des mi-
neraux dans lesquds predomhie un prindpe, oomme la d-
Uce, la magnesie, le cuivre, Tantimoine, etc.; ils resenreat
14
ESPECE
-1^ Yf&e^ (}*^p^«f'i ^^ ass(>ciiittoiis Je ces ^^menU avec
~d*ad(Hto iniiin^ pr^omfnatiU. Ainsij par exemple/lecuiTre
ttAftirif tarbonit^, an[^ni£, etc., sont pour les mindrato-
gUititt^dW ^p^b^'du gettre ou de la famille euivre, etc.
Ifetf vera detoAmcf fles comtitnalsons chimfques artificfelles :
'left' iMhrteftyiittrates'; phosphates, etc.^ ou left combinai-
ftoni deft addes mio^raax , v^6(aux , animaux , arec di-
Teraea bases saliflables, constituerontdes classes nombreuses
'd« siib|tances ndftttes, dbnt les ttpecei seront fnnniment dl-
VerSHi6e|S; ebmnae les prtncipea quf las coinposent.
Criateor difns je rftgtie inorganique, le chimiste institue
'diei'c^sptees; iHente la nature, et U (brce k parler dans ses
exp(hrM!nces: Des compositions nouteltes crdent de nouveaux
corps d^flnis podes esp^ces impr^Tues, comme les com-
posSss dia brOme, de cyanogtoe, dMode et autres, qui ne se
rentiontrent point alms la nature, ^ qui n*en Torment pas
molns des esfttees'plusoo moins stables, avec des pro-
pri^t^ blen caract^rlstlques. Les melanges sans combi-
naisoQ d^ffnle et proportionnelle ne constituent pas des es-
picaa. Ainsi, les agr^ts fbrtnits, tes difr<3rentes brdches
et marbres, les ^ocbe3> et strates de T^corte terrestre, ^ta-
bHsaent bien Aessortes, maisnon pas des es^/^es^ car dies
no sont pas des corps comMniSs, nl qui tSmisseot cntre
eux a?ec des proportions d^flnies par le pondus natur<r,
par dea lois de composition liarmonique, par \e fcedus
-vnftatis,
Ces animaux et lea v^i^taux sont deux r^gnes fornirs
par deft siftries d^tres plus on moins rollers et analogues
'dans teurs structures , pour ainsi dire fVaterneHes , et dont
tes ^p^ces se groupent en genres , en famille», en classes.
Vespice wganiqite est nn compost d^un certain notnbre
de parties constilu6<i8 fiour un ensemble et un but d*unit6,
lequel Jooe de concert ; elte nalt de parents sembiables k
'oll^fSbit d*on oeuf, soit d'un germe ou booture; elie se
d^eloppe, 8*aocmlt , puis reproduit des 6tres d*one m6me
ii)rmtft>tt structure qn*elle, et enfin meurt. L*espteeorga-
iiiqiie n« -pent Mre compost de moins de trois k quatrc
radicanx, tons combustibles :carbone, liydrog^ne, azote,
aT4H; Toxygtoe, qui entretienl Element Texcitation vitate
lar la respiration cliez les animaux, m6me les aquatiqnes,
et par son concours ndeessaire aussi aux plantcs. Ces ^1^
inenta simpies , toujours mobiles dans leurs proportions,
penv^nt k VMe de celles-ci, dirersement arrange, trans-
fonner la nature des solides et des fluides de ctiaque indi-
vidn. Ses formes, ses lissns, se modlfient suivant les con-
ditions des Ages, des sexes , des complexions, comme selon
les dimats ou temperatures et les drconstances ext^rleures
des ooqis ambiants, lesnourrltures, etc.
L^re organiqiie conaiste done daus un concours barmo-
niqaede prindpes easentleilement raiiabtes, et mtaiegaz^i-
iaMes, en rapport a?ec I'alr et I'ean. Toos les individus
qui se ressemlilent identiquement, et qui pen vent repro-
duireentre enx la m^me forme, constituent Vespice pure:
g^ih ne dIfRbrent que d<fpeu, cesontou des races passa-
gftres caus^esy entretenues par le dimat, la nonrriture et la
oonttnuite dea antres iniluenoes , ou des esphces voisines,
Idles que la clieval et Tftne, le boeuf et le buCQe, etc. ; il
en est de roft'me parml les v^taux. Par cette 4troite ana-
logie des formes, il s^^tablit entre dies une sorte de con-
aangolttite possible, puisque les races ou espices voisines
eonlracteift. parfois des alliances , d*o(i naissent des indi-
gos metis, des hybrid ea plus ou moins capables de
se.^ropigar eox-m^mes, soit aTecPuneet I'autre esp^ce
-qui leor donna naissance, soit m£me entra eux. Par le
premier cas les hybrides rentrent dans une de leurs tiges
primofdiales. 8*ils sont capables de se multiplier entre eux,
ils constituent une race tntermediaire ddsormais, comme
edto des mutttres, et probaUement comme taut de races
de chienSy iaaoea do divers mdanges possibles entre le
dMcal, le loup, le renar(f,etc., et le chien primilif. Mais,
k part lea variety de type de diaque esp^ce, resultant de
li chatoiir qui eolofe dtTanta^ h^ indiTidas, d^vdoppe
les odeors, lea sureurs, renergie organiqiie , la rapidite de
la croissance. les fonettons reproductitiea, tandia que la
iTroidure produit un effet contraire; k part llnfloence de
Hmmidlte, qui gonfle et d^ploie les tissus, grosdt les indi-
Tidus, tandls que la aecberesse op^re la retractions le res-
serrement dea orRanes, met plus en saillie les formes angu-
lenses, etc., voyona si les espfeces sont redlement Gnies el
constantea*
Parml plus de soixante mille espkes de plantes, decrites
ou connues des botanistes, et k pen prte aotant d^espkes
dinsectes ou d*autres animaux (et le nombre de toutes les
esp6ces du globe s^iieve sans donte an ddfc du double),
peut-on afOrmer qnll ne s'en forme aucnne nouveile? peut-
on dire que la forme de celles existantes reste stable en
elle-meme, invariable dans leur essence, et qu^elle tende A
rentrer necessairement' dans son type primordial, dont
quelque cause de deviation les a detoumeesf Examlnons
ces questions fondamentales.
D'abord, plusleurs races que les naturalistes qualifient du
titre d'espices peuvent fort bien n^etre que des varietes in-
dividuelles d^ft^, de sexe, de dimat, etc. On ne doit pas
toujours certifier que telle sorte de champignons ( par
cxemple les agarics ), prise k certain degri de y^etation et
dans tel lieu obscur ou edalre, n*est point d*espice iJentique
avec telle autre. Les botanistes les plus habliea difTferent sou-
vent d*avis k cet egard, comme pour une multitude de li-
chens, de mousses et autres agames ou cryptogaroes. Disons
plus, il est une foule de plantes phanerogames teilement mo-
di(i<5es par le climal, par la station, soit sur nne roontagne,
soit an fond d^une valine, qu*eI1es semblent constituer des
espies diverses. De m^roe , chez les animaux, partlculie-
rement les l^pldopteres et antres insectes, combien de mftles
et de femdies de mdme espdce ont ete pris, en entomologfe,
pour denx espfeces distinctest Les mues de plumage des
oiseaux deviennent des causes fr^uentes d^erreur des orni-
thologlstes; on est m^me en doute anJounThui si le singe
c h i m p a n ze , le plus volsin de l*espece humalne, ne devient
pas, k retat adulte, ce grand vtlain pongo a longues m&-
choires de mandrill. Les formes apedflques ne sont done
blen exactement constatdes qn€ pour certalnes grandes es-
p^ces determinees.
Mais en admetlant ces types constants poor lliomme, le
cheval, le noyer, etc., k travers les stales; en reconnalssant
que ceux-ci n'ont pas change dcpuis plusleurs mllUers d*an-
nees, comme le prouvent les roomies, les restes dMbis sacri^,
de crocodile, de magot cynoc<^ptiale et autres divinites
egyptiennes exhumees de leurs antiques catacombes, avec
les fruit<(, tes semences qui les accoropagnent, il faut bien
convenir de la specialite des formes organiques. Non-seu-
lement il y a telle co-existence de structure necessaire qui
fait que le mammlffere carnivore doit avoir des dents en
rapport avec la conlormation des intestins, la disposition des
griffes, I'activiie de certahis sens, I'energie des instincts, etc.,
roais de meme par les organes de mastication d*un herbi-
vore on pent juger, en anatonde compare, sans voir le
reste d'un animal fossile, qu'll etalt un romfaiant ou un ron-
geur, et deviner ainsi son ossatufe, ses habitudes et ses
formes certaines, inevitables. En effk, changes k force de
soins les caracteres du chou, plante oieracee, on autre, dans
nos jardins, par Thorticulture; deformez k la longoe, pour
voire utilite, le chien, le monton, la poute ou le pigeon, ces
modificatlona ne passeront dans la suite des generations
qu*antant que persistera Taction qui p6se sur en!t ; raais
abandonnez nne race mtttliee k la simple nature, die re-
prend ses droits : I'arbre redevient sauvageon^ le chien bf te
ferocc. Done il y a des formes origineHes, des types spon-
tanea, nn equilibre d*organisme natnrel qui se retablft.
Disons plus : cet equilibre individud, qui constitue I'es-
pece pure dans sa simiHIdte native , la plenitude de sa vie
et de sa sante, ne se deplole librement que dians son milieu
approprie et son dimat Si vous tenez an aec I'oisean aqna
tiipie, ou dans llmmidite tol animal, telle plante, formes
ESPECE^
15
pour des linii lees; si tous Jeiex torn no eiel brOlant le
renne <ni fonrs polafre ; sf rous prfiteada Mre More sons
les glaces sib^ennes los fleurs et tes tirniidits palnrfen dos
lAnes troplcalesy ^rideininent Tons Mtes p<rtr ces esptees
crMes poor des contr^es sf opposto. CerUdnesesptees cos*
mopoUtes sont seales capables de se plier snx conditions
les plus diYerses : let est rbomme, et le chien qui le defend,
on quelques Y^^taax aquatlques; encore oes 6ti^ ne s'ac-
climatent point partoot sans quelques circonstanoes protec*
trices y comme le fen on une chaleur de vMenents feetice
pour notre esp^. Done Vesptee n*est qn*mi ^uilfbra orga-
nfque persistant pour tel climat particuUer, puisquH sue-
combe sons d'autres. II n*en est point ains] des esp^oes ml-
n^rales, qui^ manquanf de Tie^ subsistent ftidlfKremtnent
sous toiites les regions du globe. AinM, Ton a rencontr^ en
Siberia des mines de plattne, d*or, des diamants m6me,
qn'on croyait 6tre seulement le don brilfiint do soldi sous
les t^nes enilamm^ de ta torride, k Golconde, an Pdroo et
an Brteil.
Mais si les espices organlques ne riyent bien que ]k ot
elles sont plac^ par la nature, on du moins si dies p6ris-
fient sous d^autres parall^les terrestres ou sous des tempe-
ratures trop dirr^rentes, U y a done pour elles une gtogra-
pbie et des races antoclitones, ou n^ sur telle r^'on do
globe exclusiTement. C*est ce que d^ontrent les crtftations
$ip<iciales de Madagascar et de l*Anstralie ( Nouyelle-Hol-
lande ), qui pr^sentent des genres d'anhnanx singuliers et
des Y^tauz qn^on n*a rencontr^ nulle autre part sur toute
la terre. D^ lors, on comprend que si des mammouths,
des d^ptiants et des rhtnocdros ont v^ dans les contr^es
polalreSy oti Ton d^couyre leurs innombrables ossements,
h Tembouchure des fleuyes de la mer Glaciate, et jusqu'il
leurs chairs, encore consenrte par la glace, II ftiltait que
ces r^ions fussent penpKes d'abondants pfttiirages, pour la
nourriture d'ausst ^aormes lierbiYores. 11 MA done n^ces-
saire que la temp^ture y fOl habitnellenient plus eliaude,
puisqne les horribles liiyers qui encroOtent pendant six roois
la Sib<$rie aetuelle yemptelient la y^g^tion, et forcent la
pi apart des anlmaux et des horames & s'enfoulr sous
terre.
On insistera cependant, et Vtm dlra que dorant ces Ages
antiques et primordlaux de notre plan^e se d^yeloppaient
des animanx gigantesques , des mastodon tes, des pa-
t^oth^riuros, des m^galosanrus, non mofns mons-
tmeuz, sans donte, que les y^^ux , foog^res , palmiers,
nMosses, de dimeDdonsexlraordinaires, dont nous admirons
tes d^pooilles. Nos continents sont joncfate de debris de
coquiltages innombrables , d^ammonltes ^normes : les Mres
produits alors par une nature ]eune et fi^oonde d^ioyalent
leurs Tonnes colossales blen antres que celles d*a^jourd*huf.
Nous serious k peine leurs ayortons d^^Ms si toute la
creation modeme ne paraissait pas oonstroite d^aprte nn
plan different et sur d*autres moddes. Done, d la nature a
cliang^ ses types et ses creations , on si , par le oours im*
mense des si^es , die a progressiyement transform^ ses
rriatures, dans des generations successiyes, modifiees,
amoindries, direrstfiees, en celles d*anjoord*hui , qui peut
lui imposer des limttes, dans le cours imnH>rtel des Ages k
ftnbr? Rous n^apereeyons presqne aocun changement pen-
dant les qodques milliers d'ann^es quHl nous a M dono^
d'obseryer, et nous regardons comme immutables les es-
p^ces dont les kmgues metamorphoses ^cliappent k notre
courte ovlttonce.
D^afllenrs, si Ton obserye one progression n^cessaire dans
le systtaoe general des organisations y^getales et animales ,
si tootes tirent leur origbie de structures 6bauciiees, infimes
primitiyement, comme des animalcules infusoires, remon-
tant, dans le i^gtte animal, jusqu*a l*liomme, etdes conrerye4,
bys^ on autres yegdations d'abord imparfaitement eiabo-
nSes, poor toute la S6rle ascendante des plantes, Jusqo'aux
irbres magnlfiques , 11 y a done developpement et perfecU-
M1it< dans les forces or^nisatrices de notre monde. On ne
pent, en outre, meconndtre que les esp^ees Iroparfaites ne
suooombeitt sous d'antres plus Indnsfrlensdi ou mtoii ooft-
formte : afaid a dispani le dronte^ oisean de Nittre,
epals et stupide; aind s*etefndroiit Is lent ettUitfiB parns-
seux, l^mau et 1'a\; : afnsi sont immoUSs ehiqne joer; les
gros phoqoes, les'tramenses balelnes, soot 'lea* eoops
do hardi nayigateor. !D*autres races bnt pit, jpai' mi'dTorl
contrdre, surgir sur le globe. If pMrqooili' nature
serdt-die doyenne toot k conp sterile? im fbfce :ed-dlo
toeryde?
Sans dOttte, tant que le systtoie aetud de M^e- monde
plan^tdre se mdntiendra dans son ^qnillbit^ bos dMsnts,
toqjonrs dans les mtoies rapports, entrefiendi^Mt'CCNSoiilsert
harmonlqoe. H n*y a pas de motirs, iii ta^M de |i6sdbilitd
de changement spontane j^armi les types de nos es|)Mss ae-
todles. Mais pulsque ey idenunent ces types eident aulrte^deiia
les epoques antedlluyiennes , d qu*lts nSsultaldit' sans'dootd
d*un conconrs dfiVSrentde nos dements ttiAiaiatft, II ne peol
rien rester d*etemdlenient fmmuable dans les desfinedshili-
nies de Payenlr. Les rftyolotions dn grand inoiide sont M^
cessdrement des cydes ou des orbites k tastes perioddl> le
temps nl I'espaee ne cofttent rien ii la DitlMie d A la MHik,
son mhilstre. 11 ne peut done r6dlemdit ^ ateir au(lnn^'es^
pece intransmutable, an milieu des diang«itteiltsdemdi> mais
des etats plus ou moins lentement tradsitoires dont nods ne
connalssons aucune borne, pas plus qn'li PinfMite qui nous
enydoppe tie tontes parta. Si la permanence des fspe^n at-
tudles tient k la stabllUe presente de notre systeme'pla-
ndaire qui la garantit, par Ui i^etablissettl les eqdflllMts or-
ganiqaes en rapport ayec les elnnats, lea saiions,- led ml*
lieiix amManta de l*air, de la terre et des eaox. Mais c*ed
id qu'il fliot liien adrofrerla menreflleuse prifthftMte qui a
rait approprier chaque esptee d^iaifal et dd t^^f,' pour
rempiiridle oo tdle fonction dans les diyeta ddparieinents
de ce globe.
L'anatomie compar6e demontre en effd, par la ooncald^
nation des esptees animdes, dans la grande iierfe dis yiftte*
br^s surtout, une tdle analogle des formes* dukqndttie, des
nerfe et musdes des membres, et de tootes les priiH^les dis-
tributions des Ofganes, des yalsseanx intdrieurs et eitteHeurs,
qu*dles sont toutes oonstmites d'aprte nn plan firiknoMial,
d qn*ils semblent dnaner d'une pensde gifoeraie! 'qui les
modiflle et les deydoppe pour approprier les quIdMpddes k
la terre, les oiseaux k Tdr, le^ poissons k I'ten, lesfqitiles
on amphibies k un g^re d'exidenee intennMiklrel- l>e
memo, les batraciens, d*abord pofssona k Fdlat delarVes ou
tdards, deyiennent terrestres, grenoullles ,'brapaiMh, etc.;
preuye que la nature approprie ses espfces k Idini d«ti-
nations sur ce globe, et k des conditions pre^biies, comme
die laisse les tritons et protees, oo sirenes, sous I'ltat per-
manent de laryes.
Mais, independamment des rSpports des Mpftces' toistnes
entre dies, la nature a disposd les sexes pour se •cherdier
d s^unir, ayec une tdle precaution que chez leS Insectes,
par exempie, les pieces sery^t ^ l> copulation ne; per-
indtekit point k une espece yoisine de fhrmer des Itanons
adulteresen qudque torte. Aufrement, cesesp^fces ie con-
fondraient, dans leurs fignees, par des melanges infini^.
Dans le sdn meme des ond^, oh les especes d^ twissoni
ne s'acoouplent point , mais fecondent les crafs pondus des
femdles par TalTusion de leur laite, qud ineomprdiekisibie
ctiaos de torn ces onifs d de tootes ces semencea mdees*,
confondoes, ne yiderait pas tontes les races, d la AaCbre n>
ayait mis obstacle P Mais cette sage prevoyanoe qbi'^r^ide
a toute creation a fait que la semence du brocbef ne fdcbrnKs
jamais i*Geuf de la carpe, d que chaCun des' iSIAbente n^ejct
re^u , absorbe , que par son ttpecb appropme. 'C'ed' ditoi
que se demeie de la Toule cl^acuner de* fnnoihbrables fti-
niHIes qiX peuplent les entrtilles de I^b66an rcmUo^ mol-
lusqoes, yers , d les titalassiophytes on forotdei, *d autres
plantes marine:^, avec les coraux ou lithophytes, de; Chaque
genre sc protiage pur k travers n^nie tempetes qui'brassent
16
tocessamoMiit tai flofs el lean haWtantt Jnsque dans tea
abtmei. J.-J. Yiret,
ESPECES(PhUasophUp TfUologU). L'andenne phU
losophie BGolastiqne appeUdt ainai tea imagea oa repr6-
aeDtatioaa dea objeta frappant la yne. D'^rte ropinioa des
atomiatea Dtoocriie, tpicore^ et d'autrea plus modernea, il
ae d^tacliait dea coq^ inceasammeot lenra images saperfi-
cielles qui Toltigeaieat dana les aira pour pdn^trer dans noa
yeux et de \k dans notre esprit Mais alors ces espiees oi-
suelleSf nne fois instaU6es dans rintelligence, pCNiTaient
dtre r^roduitea par ilmagination ou dana les songea, lora-
qu'on crolt revoir lea mdnes dea personnea mortes. TeUea
^talent, aelon cette phikwophie, les espies inteniionnelUt.
Cea mftnea (masientfa), on ^manationa, conune celles qui
s^exhalent te corpa odorants, ^taienl r^ut^es avoir de la
tMfl6f et Ton a'^tayait poor aoutenir cette opinion, des
lefletaqne lea aubstaneea colortea, rongea par exemple,
jettent aur lea corpa environnanta. II n^eat pas besoin de dire
que tootes les dteonvertes modemes snr la lumi^ et ses
rayona ont nkA eelle Tieille pbiloaophie.
Dana lea Utoiyea nndennes et modernea dn colte catlio-
lique, et mtoie chea lea aectes des nestorieos, des Jacobites,
des Syriens, dea Copbtea et Ethlopiena, on dana lea ^(lises
du rite looiarabiqoe, on reooonatt aoos les espiees du
pain et du vin de TEuc ha ri a t i e la pr6ience r^elle de Jd-
sns-Cfarist etla tranasnbstantiation.G'eat la doctrine
conatante de cea Eglisea, que aoos lea apparenoes, toojoura
aobsistantes, du pain etdn Tin laconateration opteU trana-
Tormation de cea espices en celie de Mus-Cbrist An neo-
▼itaiesitele, I'figUse grecque fit scliisme avec PtigUse ro-
maine an ssjiet de cette doctrine, n^ vonlant Toir qu^nn
cbangement ( (itroSob) ). Ensuite , Lutber, qni admit la pre-
sence rfelle dana Vespice du pain eonsacrif aoit par con-
comitance, aoit par infusion ou impanation ( in, cum e^sub ),
nia la transsubslantiation. Calvin et les protertanta ne vou-
lurent reconnaltre ni celle-ci ni ia presence rdelle dans
les espteea dn pain et do vin aprte leur conateation ,
mala aenlement un symbole, un antilype. Le ooncile de
Trente a 0x6 k ce sqjet la doctrine que suit toute I'^gUse
catboliqne romaUie. J.-J. Ymsr.
On dteigne encore mdilKremmenty sous le nom d*eipdces,
sortei on gualiUSf lea vari^t6i de fruits, pommes, poires,
raisms, etc., comme aupsi des productions industneUes,
drapa, etc, qui ne sont qne des modificationsoo qnaiificationa
iea okjeta d'aprte lenra formea ou ieurs propri^t^.
On dity en termes de m^ria, une espiee d'homme, de
femme, pour exprimer dea quality ^uivoques.
Une espiee^ en termes de jurisprudence, disigne un mode
d*action relatif k tel ddit ou autre aujet de proc^ure, et
Ton dit que Us drconstances ehangent Fespike.
En termea de monnaie, espices e-^t synonyme de piices
nUtttlliques : payer en eaptos sonnantes, c'est en argent
coroptant. II y a des esptees d'or, d*argent, de cuivre, etc
(voya Mohnaies). Cest aussf le nom d^une monnaie d'argent
ayant coora li Hambourg et dans le nord ( Voyez Spbcibs}.
En piiarmacie, on donne le nom d'esp^es k dea coUec-
tiona de aubstaneea mMidnales, bachdea on concassdes en
trte-menua mo|ceaox, donton ae sert pour fijre des infu-
sions on des ddcoctions.
ESPERANCEy instinct bnmain qui porte la pens^ de
rbomme vera aa pMition dans Tavenir, soit pour lui faire
supporter le mal qn*il aonfTre, soit pour le faire jooir sana
crainte dn bien qu'il possMc Pendant la douleur, Tespd-
rance eat mdlde de ddaira qui en irritent la vivadtd, et lui
donnent aouventnn caracl^re dMmpatience qni en altdre
lea diarmea; dana le caa contraire , die lyoute la sdrdnitd an
bonbenr. Par la volontd de son Crdateur, lliomme dut espd-
rer ; et la malediction qu*il encourut se termlna par nne pro-
niesse de misdricorde, doignde, maiscertaine. Cette idvdla-
tion de noa iivrea saints se retrouve dans les fausses rdigiona
de Tantiquitd : Vesp^ance dait eniermde dana It Mte de
Pandora avec tone lea maux qui devaient ddsoler la terre.
ESPtCE ~ ESPINEL
D*aprte le dogmechrdtien, refp^anreest,non seulemeDtuni
obligation imposde k llioinme par la volontd de Hien, mab
encore un don somatord, ayant poor olijet rderaitd bien
beureuae : c^aat par die qne le ooupable doit espdrer, d
espftre justement une beatitude qui semble n'appaftanir
qu'i llnnocent : Vesp^anee est alors nne dea trois neriUM
thiologalBi; die suit la fei^ qui la aootient, en lui
montrant to Tonte-Puisaance ; die prdcMe la charUi , qd
rafidrmit, en lui montrant nn rddempteur. Cette vertn bi-
fuse, fondde aur la bontd de Dien d anr aa fidditd k rempUr
ses promesses, nons felt attendre avec ooofience aa grioe
dana cette vie et le bonbeur dtemd dans rantre. L'eipd-
ranee divine Cdt plua que d^adoocir les boneara des cacbots
etde la torture, die cabne lea nmorda, die iUt pdndrer
dans les myst^res d'one quidtude aana faMipidltd, dim amour
aans terme, une Ame que des passions turbulentes tl bd*
neuses avdent ddvorde Jnsqne Uu
Appliqude A la vie lerrestre de llionime, fl eat pen de aes
actions que Vesp&anee n'inspire et n'acQompagne : aana
die , rexiatence serait bnpossiblc Vesp&anee est la eom*
pagne de 1* amour; il lui ddt Pandaoe de s*aasu]ettir par des
lois irrdvocables; mdme les Joies matemdlea s'aocroisaent
par Veip6ranee, Qud que soit son objet, la glob« ne pent
se paaser d'efp^ance. Quand, an moment de oonqudrir
TAde , Alexandre partagea ses (iMsors k Parmde qu'il com-
mandait : ■ Que vous rdservei-voos done? lui demanda Per
diccas. VespAraneef rdpondit le Jeune numarquc » Plndare
Tappdle fo nmarriiure de la vieilleue; Ariatote, le rive
d'un homme iveilU* ■ U arrive tant de diangmenta anx
cboses bumabiea, dit Montaigne, qu*il estmdalsd de Juger
il qud pdnt nona sommes an bout de notre espdrance. » Le
Crdatenr, sdon Voltaire,
A plac^ parni doos ileai dlres bienfaiMntf,
SoutieM daot let CraTani, (retort dant rindigeiice,
L'an ctt le doos toBOBdl et I'autra Tetp^nce.
Vesp^anee fdt le savant pers^v^ranty le voyagenr Intr^
pide, le commer^^t actif, le paovre laborienx, Pesdave
aoumia, le malade patient, le chr^en r6iignd. L'bomme
qn'abaikionne Vesp&anee n*aspire pins qa*k sa propre dea*
traction : nne rdigion ^minemment sodale est done oeOe
qui lui ordonne d'esp^rer. Lhios a dit : Nous devane esp^-
rer ce qui esi bon; et tons les poetes ont od^br^ I'effj^-
ronce; maia, comme Horace, 1m plua pliilosopbes d'entre
eux ont recommend^ anx bommea de ne a'y livrer qu^avee
moderation, car Vespiranee n'est plus que prteomptlon et
folic, d die manque de baaea ralaonnables; et aux yenx des
moraliatea die perd son nom de vertn dte qu'dle a poor
objet la satlsfnction des passions : c*est d'dle alora que naia-
sent les deceptions cradles, lea angolsaes, etenfin le de*
aespoir.
Les andens avaient fait une divinite de ce sentiment con-
aolateur, et deux temples lui etdent oonsacrea k Rome. On
la representdt sous les trdts d^une jeune fille, couronn^ de
fleurp, tenant des epis et des pavots, appuyee snr une co-
lonne, et les yeux Axes sur une ruche. Une eharmante alM-
gorie est cdle qui nous la montre allaitant Tamour. Sor le
revets des meddlles qui portent refflgie dHm empereur, on
la voit qudquefois sous les traits d*une jeune fiUe mardumt,
tenant nne fleur. On gravait autour de qudquea figures :
For tuna augusta^ Salus augusta^ Spes augusta. Lea em-
bl^mes de Yesp^ance sont une ancre, une proue de vals-
seao , nn nid d*oiseau , un rameau de feuilles ou de fleora k
pdne devdoppees. Le vert, qui r^ouit HHNnme an prin-
temps, est la couleur syrabolique de refp^anee. Rapbael
Pa representee dans Pattitude de laprite, le regard toani6
vers le del. C^ na Bium.
ESPERNON. Voves tj^aoKM.
ESPINASSE (M"^ de V). Voyei Lesmnassc.
ESPINAY-SAINT-LUC Foyes Epinay-Saint-Loc
ESPUVEL (VicBirra), poeteet romanderespagnd, na-
quit ilia Ronda«dans le royaume de Grenade, en l&&t«
BSPINEL — £SPIONS B^ARMeS
11
QiM^iie desedlldant d^one nunille noble, il fut pauvre dte
le b^ceau;flt mtoiey eo faisaat son coursde Uieologie •
Salamanque, il v^cut des aumdnei qu*il recevait aox portes
des cooTents. Puis il entra au senrice, et parcoorut,
comme simple loldat T^pagne, la France, rilalie, an miUea
d*^traagea aventures, qu^U derait raconter plus tard dans
MS BekUiones de la vida y meniuras del Escudero
Marcos de Oregon (Madrid, 1018 , derni^reMtUon 1B04 ).
II s*dtait d^A Uai une reputation corome podte ei rousiden
& roceasion du serrice fondbre c^l^br^ en 1&80 k Milan en
Pbonneur de la reine, <^pouse de PliiUppe If. Rentr6 dans sa
patrie, cliargd difj^ d*anntes et l^er d^argeat, quelqiies
cantiques qu'il oomposa plurent k Ti^^ue de Malaga, dont
les secours I'aidteent k einbrasaer T^t ecd^fasUque ; il oIh
tlot un bto4lice, puis la place de cbapelain de Pb6pital de
sa Yille oatale ; inais aprte la mort de son bienfaiteur.B^ayaut
pu obtenir de la cour ravanceroent quMl y ^ait venu cber-
clier, il se oonsacra eidnsivement k la po^sie, od il lit de
Jour en jour de nouveaux progrte. On avalt trouY^ en bant
lieu ses talents, mondains et varite, peu compatibles avec les
gra?es fonctions du sacerdoce. £n eflet, il avaltla passion
de la musique ; il pin^t de la gnitare, et il toivit sur le jeu
de cet instnioient, auquel Q ijouta une cioquiime oonle. II
a tradoit en vers espagnols VArt po^lique et les Odes d'Ho-
raoe;et sa version , quoiqoe proline et languissanle, a ^t^
longtenlpa dassique eo Espagne, jnsqu*^ oe que Tomas
Yriarte en eut donn6 one autre, dans le sitele dernier. Espi-
nel a compost anssi nn podine. La Casa de la Memoria, oti
il a mis en sctee les plus illustres poetesde son temps. On
le regarde comme Tinventeur des decimas (stances de dix
vers de buitsyllabes), qui de son nom fnrent ^pdtes espi-
nelas, et adoptte d^Niis par les pontes firing. Ses po^
sies farent imprimtes k Madrid en l&Ol , et Ton en trouve
aussi dans diTcrses collections espagnoles. Son Marcos de
Offregon serait presque Inconnu en France, si notre Lesage
n'y aTait pas trouv^ qudques traits dont il a su henreuse-
nient tirer pari! pour son Gil-Bias de SantUlanef son
£sUvanille Gofualez et son Bachelier du Salamangue.
Blais Lesage avail trop de godt pour traduire ou poor Imiter
les inconvenances, les grossiteet^, les cboses d^oatantes
qni fourmillent dans Toovrage espagnol.
La c^l6brite dont avail joui Espind par ses toils et par
eon Audition dans les langoes anciennes et modemes, loin
de Itti valoir des faveurs el des protections, ne lui atUra que
desenvieux oo des ennemis, sans rendre son existence plus
heureuse. Ses denUtoes annte s'to>ul^renl dans la soliiutle
du monasttee de Santa Catalina de los Donados k Ma*
drid, ou II mounil, en 1634 , accal>i6 demis^re.
H. AoDimET.
ESPINGOLE. Ce mot est trte-noaveau, puisqu'il ne se
trouve nitoie pas dans Richelel. Qnelques auteurs onl sup-
pose qu^il d^ve de I'italien spina f ^ine, fl^e, et de
golat boucbe, emboocbure, comme on dirail : gueule k
^nes. Le terme a signlfiti petite pitee d^artillerie; mainte-
diant il exprime un gros fusil. En 1780 environ, les sapeurs
porte-liadie des r^ments de rinfSuterie fVan^aise reoom-
menc^renl k Mre armds d*espiagoles, lorte de fusils courts,
k emboucbore large , quails portaient babiliieUement sur le
dos, an moyen d'une breteile qui soutenait rarme dans une
direction oblique, la crosse en bas. Le mousqueton a rem-
plae6 cetle espiagole. Les mamdonks dlaienl arro^ d^es-
pingoles. On appdle maintenant trombUm I'espingole.
L'ei^ngde el le troroblon sont peu estim^; lis ne gardent
pas leaf ebarge pour peu qn*0D les incline la boacbe en
baa; leur tir manqnedejostesae, leur port^ est bible. Le
trombloD peol tout an plus aervir sur lea bAtfanents de mer :
e*«st II qu*il pentremplaoer plus ntilemenl, en cas d^abor-
dage, les fiisils de la gamison de bord. G** Basmr.
ESPION9 edni qui fUt mMier d*observer les actions et
d*toMiter les diseours d'autnri pour en laire un rapport
Panni les domesliques di« grands, il v en a bien to«gours
tp m moina qui est un traltre, un espion » cliaigi6 da aor-
mfB* M LA QOMVSBS. — T. IX.
veiller les actions du maltre. « ^e ne veox pofait avoir sani
oesM nn espUm de mes affilires, dont les yeax maudits assi^
gent tontes mes actions, dit un personnagede Moli^re. » E9^
pkon^ suivant Mtoag^, vienl dWpol»e, foil de spia^ qui
derive lui-m^rae de I'aliemand spie. ■ L^etptonito^e, dit
Montesquieu, n^est Jaouda tolerable. S*il pouvait i'6tre, c*est
qn*it serait exerc^ par dtionndtes gens ; mais llnAimie ntees-
saire de la personne foil joger de Hnfunie de la clione. » On
reprocbait li M. d^Argenson de n*employer pour espions de
pdioe que des fidpooset des coquins : « Trouvcx-moi, r^pon-
dit-il, d*bonndtes gens qui veuillent faire ce metier. • Strada,
liistorien du dix-septi^me sitele, les appelait les ordllbs et
les yeux de ceux qui gonvement Cost au p^re Joseph, ce
capudn d faroeiix sous le r^e du cardindde Ricbelieu,
qu on doit i*6tabliS9ement des premiers espions sondoyte
par la p^ica. Cette fondatlon remonte k Fannte 16^9.
ESPIONNAGE. Vopez Espion et Espio.^s d*arh&.
ESPIOIKS D^ARMEE. Il faut les consid^rer comme
amis oa comme ennemis : qudquefois Us sont Tun etfautre :
en ce cas on les appdle espions doubles, L'abb^ Lenglet-
0 u f resnoi (tail k Bruxelles et en France espion aux gages
de Villeroi et do prince Eugene. L*art de conduire les es-
pions i*une armte , les precautions d^licates et nombreoses
que demandent les explorations qu'on attend d'eux, la d^
fiance non apparente dans laqudle il foul vtvre vis-l>vis de
ces etres cupides et abjects ont ^t^ Tobjet des r^ilexions de
qnantited*terivains; FrM^ricIl n*a pas d^daign^de tracer
lui-mtoie les r^es qui les concement. Au moyen Age , le
conn^Ue disposait des espions. Dans les siteles plus mo-
demes, le martebd dercamp ^it charge de cette partle ,
comme le dit le martebal de Biron; lis ont d^pendu ensuite
du pr^vdt des martebanx, du mar^chd g^lSral des loglf
de ?arm^, et, plus rAoemment, des chefs d^^tat^major.
Au temps ob les embuscades^taient un art ^tudi^ et une
frAquente operation , les chefb qui en ^talent charge se fai-
sdent accompagner d^espions qui les tenaient au couranl de
Papproclie de Pennemi et de sa force. Les rensdgnements
donn<$s par les espions soppl^alent les cartes topograpblques,
longtemps inconnues ou fort rares : ainsi, tonte compagnie
franche, babilenumt dirigto, ^it telairAe par ses espions.
Depuis la guerre de la rAvolution , on a appel^ bureau
de la partie secrHe cdui des bureaux du chef d*^t-major
gAn^ral od ^taient recudllis et r^um<$s les rapports des
espions : un ofHcler sup^ricur 00 un gi^Aral pr^idalt A ce
travail, etdonnaitle moovement aux explorateurs. Daoslts
siAges d<Sfensifs , c^esl par le cbemin convert que le goiiver-
neur foil sortir et laisse reotrer ses espions, en prenanl pr6a-
lablement toutes les precautions n^cessaires k cet egard ;
mais ce trajet devlent plus diffidle d la place n*e8t pas k
fosses sees. Les espions doivent Atre du pays et en bien pos-
seder la langue, car s^ls la savenl mal , leors rapports peu-
vent etre plus prejudiciables qo*utiles. Qfidquefois c'est
pour lancer chez Tennemi des espions qu*on le harcdle. Re-
courir A leur service est nne necessity imperieuse, car faute
dlespiott, on est redoiU de fatigantes et frequentes recon-
naissance8;le temps se perd, les operations s*ehruitent,
le resultat est manque. On foil esptonner les espions en les
crdsant k leur insu, pour savolr sMIs ne Jouent pas un r6le
double. On ne les charge que kt mofais possfi)le de Idtres
el d*ecrits : le commerce d'espionnage ddt se homer k h
conversation. Quantite d'auteurs eonsdllent de prendre les
espions parmi les gens d^eglise, paroe que suivant eux les
eccltidadiqnes sont propres et aouvent portes k s^acquitter
mienx que personne de ces fonctions. La collection des or-
donnances mllitaires dn dep6t de la guerre contient un
brevet d*espion donneet signepar le roi lul-mAme, en 1652,
k Siint-Qermdn ; II antorise le pAre Francois Bertboud , tout
eodedastkiue quit soil , A se travestir soog tel costume que
boo lui semblera , k Paris , Bordeaux , Blaye et autres lieux.
Eugene en agissait de roAme, comme le prouva la surprise
de Crenwne , en 1702 ; il se servdt mAme , comme sicdres,
des mointis, cnlMatHrantau camp sous pretexle da coiifea»
IS
iionft, cooumH leStien 1761, 1 Mantooa. On emploie aiuBi k&
femmes irespioimage, pane qn'aiiMi que tesecclMastiqaes,
dies ^Tdllent peo de loopfonfl et oooreot moins de dangers.
Le m^er d'espkm est aiuai utile que difficile : let rap-
ports quIU font peuTtnt 6tre d'one baote importance. Xes
perils auxqueU Us s'exposent sont grands ; tt latit done qolls
soient gens d'esprit et de rtelution : c^est dire asset qu'on
g^^l ne saurait trop se les attaclier, les former avec soin,
les r^compenser avec g^n^rosite. Dans la guerre de 1756,
les Fran^b ne se serraient point encore babilemeat d^es-.
pions; mats lis en sentirent le besoin, et U Ciit crM dans
Tannte un emploi de chef d*espions. Tons les espions ne
sont pas des personnages vils ; il en est que le patriotisme
anime , et qu*un d^voOment dMnt^ress^ et des sentiments
nobles pcussent k affronter le danger de oette proTe-ssion.
Un officier dn gtoie qui se d^iseou qui va,en rampant,
jusque sous ia baionnette d^une sentlneUe , poor mesurer un
rempart on reeonnattre une palissade, qu'est-il, sinon un
explorateur du rang le ptua bonorable? La grande diffe-
rence entre Tespion acbelA et rexploFateur devout, c'est que
Ton ignore le secret du g^o^ral, et que Tautre y est initio,
ou du moins s*en flatte. On si^iale aux grand'gardes les es-
pions donton suppose possible le passage , et que Ton sail
etre mis en campagne par I'ennemi. Les espions, oonsid^r^
comme ennemis, ont de tout temps M ipis h mort, et en
vertu des lois actuelles la mtoie peine leur est r^serrte.
Dans ios guerres andennes, et jusqu'A la fin du sitele der-
nier, on n'inYoquait que des traditions qnand il s'agissait de
les mettre en jugement ou de les tuer ; il n'y avait pas de
l^slation precise k leur 4gard. Les gto^raux liTraient
aux pr^Tdts, ou envoyaient pr6v6talement k la mort les in-
dlTidus suspects d*espionDage. lis ^talent ordinairement
branch^ sans procte : c*6tait la justice du temps. Le eo^e
ptoal de 1793 est intenrenu, et ledtoel de la mAme ann^
a dispose que les espions seraieat mis en jugement par-de?ant
des commissions mtlitaires. Le code pteal defan v assimilait
Tespionnage k Tembaucbage, et voolait que les indiYidos
prdvenus de ces crimes fussent liTr^ aux conseils perroa-
nents. Un dteret de Tan xii rendait les espions josticiables
de commissions militaires spMales. lis sont relomb^ sous
la JurUiction des conseils permanents. Surreiller, d^cou-
▼rlr, saisir les espions de Tennemi, a de tout temps, iU une
des fbnctions de la caralerie l^^re. 6'^ BARniii .
ESPLANADE, mot d6ni6 dellUlien spianata. ter-
rain nni, d6x>UTert, libra. An temps oti terivait Pliilippe
de Cl^YCS, le mot ne s'appliquaitpas nniquement k des on-
yrages de fortification : tout lieu aplani ^tait, en g^n^ral ,
une esplanade. Les fronts de bandi^ra s'^tablissaient snr
une esplanade. C*est en ce sens qu*on nomme encore es-
planade U place qui rigne dcYant rhOlel des Invalides, k
Paris. On a appel^ esplanade ^ comme le fait Fnreliire,
une plate-forme de bstteiie. On a donn6 ee m6me nom ,
comme le fait le lexicologne italien Grassi, k unespace
sans arbres, sans fosste , sans maisons , et qui r^e en de-
hors d'une place de guerre, k partir du pied du glacis jusqn'^
une distance d^terminte : c*est maintenant ce qu'on nomme,
en tennes dn gtoia, le raffon de la place. Mais dans les
usages modemes le terme d'espUnade a nniquement signifi^
le terrain nlYcId on l^rement inclind qui s'6tend dans I'in-
t^rieur d'une place de guerre k partir dn pied dn glacis de la
citadelle, jusqu'aux constructions des babitants de la Yille.
Cette esplanade sert, an besoin, de cliamp de mano^uYres ,
comme le Yonlait una cfarculaire de 1808. C fiAamif.
ESPOIR* L*espoii est, comme Tespdra nee, Tattente
d^itt bien qu*on d^ire et que Ton croit devoir arriver. Mais
il y a entre ces deux mots une nuance I sabir : c'est qu'es-
p^anee ne se pr^ jamais en mantaise part Bspitkr n'a
|)olnt de pluriel. II n*a trait qo*aux diofses k venir. (Test
tlone STec raisbn que D*01ivet reproclie k Radne de Tap-
pllquer ides cboses prtentes, quand il dit :
Me «;berclue«-iroiis, nadaae?
Us «4PMrsi ehsrasBt ■• straitHl psrais f
ESMOND D*AIiMl^E — ESPRit
ESPONTON 00 SPONTON. mots d«riY^ de ntallcD
spuntonef proYenn lui-mteM du Terbe spuntare , fairs
pointe on poindre, comme Plierbe qui pousse. Probable-
ment spuntene dtait Taugmenlatif du mot, maintenant bon
d'osage, spunia^ petite pointe. Peot-ttre le nom de cette
arme aYait-il de fanalogie aYcc le Yienx Yerbe flvn^ii
esponter^ fsire peur, porter IMpouYante. On a compart les
espontons aux genettes des Espagnols ; mais la genette rap- •
pelait dayantage I'anclen pilnm. Vers T^poque de la crea-
tion des foments dlnfanterie fran^lse, Tesponton suc-
oMe k la demi -pique, et derlent Tarme des ofTiders dln-
fanterie et de dragons : c'dtait k pen prte, avec lebaussecol,
le seul efTet d^uniforme que portassent ces offiders. Le co-
lond, r^at-major combattant et les capitaines ranges en
ordre de Iwtaille k la t^te des troupes, portaient lliablt
fhan^ais ou Phabit de cour, aYce responton k la main Les
offlders des gardes fk^n^ses ne se donnaient pas la peine
de porter eox-mftmes leur esponton, hormis dans la marche
en bataille; ils en chargeaienl un sergent pendant lesautres
marcbea ; ils ne prenaient cette arme que poor saluer, pour
parader, pour di^filer aprte une reYue. Les lieutenants et
les sous'lieutenants de ce corps continu^ent k Mre armds de
la pique; mais en 1710 le ftiail fut donn^ aux officlers
du mdme grade dans Tarmi^ de Hgne. Pendant le cours du
dix-septihne sitele Tesponton fbt la marque distlnctlYe des
commissaires des guerres ; lisle portaient comme K^moignage
du droit d'exercer la police et comme assimlMs aux ofli-
ders d*infenterie.
L'ordonnance de 1690 donnait anx espontons de colonel
et d*offider d*infanterie 2",45 on 3*,60 de long, y com-
pris la lame qui ^!t longue de 0*,31, quelqnefois effil^ ,
qndquefois en bee de corbln. On Yoyait k Jeandlieur, cbei
le marshal due de Reggio, des espontons dont la bampe n*a
que 1",95 de long, et dont le fer est accompagn6 d*une es-
p^ce de dent ou de croc, Tun en montant, I'autre en des-
cendant; une brocbe horizon tale traYcrse la douille de ia
lame pour serYirde point d*attadie& on <kul. L'ordonnance de
1710 retire I'esponton anx ofliders subaltemes, et leur fit
prendre en ^hany;e le fusil. Depnis, Tesponton n*a plus serYi
qu'aux offiders snp6rieurs dMniknterie, k des officlers de
compagnies bourgeoises , et aux gamisons de bord, qnand
dies montent k Pabordage. Dans les diarges dlnfanterie ,
les ofiiders dcYdent pointer en SYant Peiponton , k quinze
pas de Pennemi : c*^it k ce signal que les soldats fiiisaient
kanU lei armes, L*esponton, ainsl qne la hallebarde, ne
fut enti^rement aboil qu*an commencement de la guerre de
1756. Dans Parm6e de FrM^rlc II, les offiders particuliers
d*infanterie aYaient Pesponton, saiif ceux de grenadiers,
qui n'aYaient queP^p^e. Puys^gur fiiit connatire Pimpor-
tanoe qu'on attacbait dans le sitele dernier anx mhouties
militiire», et dterit les dmagrtes eompliqn^es qui oomposaien t
le saint de Pesponton, saint qui se faisaiten diant le cliapeau.
Les grsYures de Gifhrd noos donnent one idte de Poffldcr
qui salue. Des aoteurs, tels que Rognlat et Carrion, ne sont
pas dioignte de eroire qu*on rendra on jour une arme de
demi-longueor aux offiders d*infanterie, et ils le eonsdllent
presque en regrettant Pabolition de cet usage- On a yu re-
YiYre, dans nos ordonnaneea modemes le mot etjponfoit .
c*6tait I'armedonn^ an second et an trolsiteM porte-aigte.
G** BARnm.
ESPRlNG^LEoa ESPRINGALLE. Ce fbt d*abord, an
moyen Age, une esptee de fh>nde , ian^ant des pierres de
forte dim«Dslon; pnis une arbaUte, compost d'un an
d*ader, montd snr on fdt en bols, et qui senrait k ttnr des
balles et de gras traits. Plus tard, ce nom passa k nn petit
canon , lan^ant des balles ou des clieYrotines, asset sem-
blable k Vipingard mi^ngare, mais de |>lus forte dimen-
sion, cdui*d ne oomporlant pas an del4 d'une liYre de
balle.
ESPRIT. La dtificulU est grande lorsqull s*agit de
ddtadu»r on mot d*un systtaie g<^n6ral d'idc^, surtiMJt
loivquece mot a par lui«mtaie on sens d ind^tenitini^, 4«ia|
>.•
ESPfilt
19
tes iecepUoiis t aiient prMque k nnfioi, et qui n*impliqiie
iljyicuile ndtion podflire. S^U 8*agit da sens le plus ^n€nl,
<f^i-il-diri) 6n tern pir laquel le mot esprit doit produire
ISd^ Oppds^ A e^lle qui cist mtUcbte au mot matUre^ il
but eommencel^ par d^fitiir ce dernier otoi. Or^ tiela se trou-
vMii eii Kili Ii«u; toatdTois^ il est bon de femarquer eeci,
AVantttiut; fc'fot que poor arriTer k Hd^ absttaite de la
Mioil^re, Vdas ser^ u^tiisssairemeint oblige de la d^ponil-
Ur ittiicessivemeilt de totitcis ite /iblrro«ia^ d^ toutes les qua-
lit^ par lesquelles voos la cdiinaiBsez Ii1lt6riaihsm«(kit. Du
ph^nom^ne ?ous toulez passer au noiumtiui, et le ooum^e
vousi^appe. Alors, vous floisscz par rencoatrer I'immat^riel.
£st-ce la Vesprit que vous cherchiei ? Gertaiiiement noh.
Cet immat^riel» qui est au food de la mati^, est ce qui
prodoit les fbrces» les attractionsi les affinity, les essences
des choses : Hen au-del&. Ainst done , U j aorait nn im-
tomM qui nA setait pas VeiprUi
be qii^ ndus entiiriddiis par VUpriti oppose k la maiihrey
ebdipredd ijM Ce qtii est dd domalrie de fintdligence, de
rimagination^ de la nioraie. Votls le toyei» M mot ^prii ,
b'est toute Ups^^boidgie. Encore n*est-ce qtiela ps^clio-
idlgie il|ipruiu^e k Tbomme. Mais toot ce qui eiiste dans l*u-
iliVi^ li'y (ixiste qtt'i U condition de loie produltes par Tes-
ptHy etkuUes pa^ Vespnti La puissai^oe cr^atrice est la
puissance de Tesprt/. La palssailc6 cotise^vatricd et trans-
formatrice est la puissance de Vesprit. NoUS told $rt\\is k
Dieu. Mais laissons Dieudans son sanctuaire impenetrable,
et ne nous occupons que de l*bomroe : c'est bien assez.
L*homme est compose d*nn corps et d'une Ame. Le
Corps a des organes par lesquds l*bomme est en communi-
ration Avec le monde extArieur et a?ec ses semblables, et
par lesquels 0 se mani teste Iui*m6me. D'autres merTetlles
Voiit ddus eblouir, d'autnto idyeteres tout confondre notre
inlelUgence. L'homme est esprit €t matidre* Mala la matiere
dont est compose son corps est oi^puiiseey c*est-li-dlre donee
de certaines facnltes, et se mod&ant bicessamment, etsu-
bissant de perpetuelles transformations, et Tesprit gouTeme
ze corps organise^ mais il ne le gouTeme que pour porter
sa domination sur le temps et Tespace, et au-deUdn temps
et de Pespace, stur le monde pbenomenal, et au-delA du
monde pbenomenaL Mous aurions done k raconter ici les
fonetions de Tbomme dans le domaine od nous le Toyons
(^ubll I nous aurions k noos enqoerir de sa destination. Et
alorsi llioromenousapparaltraitse mesurantavec Tunivers,
en presence de DIeu. £t alors, nous essayerions de suiTre
cette briUante asymptote, composee de deux lignes toojours
prte de se toucher, et separees dans Tinfini, k savoir la ma-
tiere inerte pour nos yeux, pour nossens, pour notre pensee,
8*eievant A des Atcoltes chiroiques, k la vegetabilite, A la
▼italite; et Tesprit, commen^ant par rimmateriel, sVlevant
il Pinstinct, k rintelUgence qui comprend la creation, k Pin-
telligence qui la produit. Etes-?ous bien sar de ne pas 6tre
pris par le Tertige qui saisissait PascalP £t toutefois, il faut
bien que Pespnt tente une vote si periUeuse, car cest sa
nature, c*est son attribution, c*est son devoir.
Mais je veux tous presenter on point de Tue qui vous
rassurera, qui vousapaisera, qui animera votre courage. Le
unonde que nous hal^tons est plein de grandes merveilies.
.l/lionmke paroourt son immense domaine. Il francbit les
innntagnes, il traverse les mers. II luttecontre les elements.
11 jeuit de la lumiere. II emploie k son usage les animaux,
les fruits de la terre. Le present, le passe , Pavenir, iui ap-
liartiennent au m6me titre. Tons les climats Iui sont bons.
II se jooe des elements. 11 se sert de la vie eomme d*un
instrument. Mais voyei done : ces grandes mers quMl est si
tier de traverser sont une goutte d*ean. Ces montagnes qui
se perdent dans les nuages, et qu^il se plait k fooler sous
les pieds, sont un grabi de sable. £t tous ces temps fabu-
leox, on hbtoriques, sur lesquels r^gn^ sa pensee, ne sont
qu^un instant. Lt ces globes celestes dont il mesure lamarche,
liontil calcule le poids et la distance, se perdent enx-memes
dMS Pimmensit^. £t c^^ Wrre, tbe^tre de son activite,
pent s^eteindre eomme nn meieore sans vafenr leeHe, at
cieux,avecleur8i0oiides iofinis, etre routes comoBO pa
teau viellli. Oni, toot cela pent arriver, arriverp sana doutp ;
mais qu'importef L'esprit snbsiste toqjottrs* II n'y a pour
Iui de limites ni dans le temps, nl dans Pespace, nJ dans lea
mondes qui iMillent et s'eteignent
fiALLAMCna, de PAcadeaie Frao^iM.
Esprit f eomme substance incorporelle, aedit de Dieu. ;
Dieu est un esprit, Pesprit bicree. Le Saint Esprit, PEspril
Gonsolateur, PKaprit viviAant, teU sont les noms qaw donncal
lea catboliqoes k la troisi^me personne de ia Tf iaiie^
On appeUe encore esprits les anges, les demona, le»
re ten ants y lea Intins plusou moins familiers, etc
Esprit sigoili^ aoasi vertu , puissance surnatorelK qni
remue P&me, qui opere dans P&me : Ce n^est pas Pesprit de
Dieu qui agit en Iui, c*est Pesprit da demon; Pesprit du
Seigneur inspirait les prophetes, et deseendil sar let ap6tre8.
II se dit egalement des grAces et des dons de Dieo. L'esprit
d*adoptlon des enfimts de Dieu ; Pesprit de coMdl, de forcev
de science, de piete ; l'esprit de propbetie; Pespril d^£lie ser
reposasttrElisee.
II se dit anssi de P4me : L'esprit est plus noble ^ ler
corps* Bendre Vesprit c*est raoorir ; en esprit, c^est pikP
la pensee , en imagtnation : Dieu eat en esprit au miliek^
des FidMes ; saint Paul fut ravi en esprit.
Pris absolument, il slgnifie dans le langage de P£criture
Saittte ^oppose de la chair : L^eaprit est prompt et la cbair
estfaiUe ; les fruits delachair sont Padultere, Piflspttrete,ete.;
ceux de I^eaprit, la cbarite, la temperance, la Joie, la
paix, etc
Esprit sedit anssi defensemble des qualitea intellectoel-
les . Esprit ferme, mAle, solide, eclaire, net, sobtil, faible,
confus, embrouilie, grossier; dlsalpe, distrait, ome, etendu,
vaste, superficiel, credule, superstitieox, droit, Josle, da
travers, methodique, systematlque, etc. i grand esprit, petit
esprit; exercer, occuper, cultiver son esprit ; force d'esprit,
nettete d'esprit, Justesse d*esprit, presence d^esprit, eleva-
tion d^esprit, les dons de Pesprit II font former de bonne
heure Pesprit et le ocBOr d*un Jenne liomme ; il faut le ga-
rantir des mauvaises compagnies et dee manvais llvras, qui
Iui gAteraient l*esprit. £tre bien dans Pesprit de quelqu'un,
c*est avoir son eatune, sa bienveiUancc S*emparer de son
esprit, ,c'est Iui inspirer nneconliance extreme, qui permet de
le diriger k son gre.
Esprit se dit quelquefois simplement de Pattention, de la
presence d'esprit : Ou avait-il done Pesprit qnand il m*a fisit
cette question ? Avoir l^esprit aux talons, c*est par etoorderie,
par preoccupation, ne point penser k ce qu'on dit
Esprit signifie soovent la facilite de la conception, la
vivadte de Pimagination : Avoir beaucoop d'esprit, et pohit
de Jng^ent; avoir Pesprit vif, pesant, iourd, paresseux ;
c*est un liomma d'esprit, de beaucoup d'esprit; elle a de
Pesprit eomme on ange.
Esprit se prend quelquefois pour Pimagination seule :
Esprit brillant, inventif, fecond, aterile,.sec; avoir nn Umr
d'esprit agreable. Quelquetois, au oontraire, poor la con-
ception seule : Esprit ouvert, esprit btNicbe. Quelquefois en-
fin pour le jugement seul : 11 a mille bonnes qualites, mala il
n^a pas l'esprit de se oooduirc
Esprit se dit encore des pensees fines, ingenieuses, pi-
quantes : Depenaar beauooup d'esprit ponr rien, faire de
Pesprit, oourir aprte Pesprit Vesprit eowrt les nues^ disait
un liomme d'aasei pea d'esprit k Sophie Aniould. « C'e^t on
bruit que les sots font oourir, • Iui fut-il repondu. Pousse
k Pexcesy Pesprit deviant du pedauUsme :
L'etprit qu'oo Tciit avoir gits mM qa'M a.
II se prend aussi pour bumeur, caracite : Esprit bisbiuant,
doux, souple, facile, modere, ttcheux, pouitilleox, mutin,
voiage, remnant, factieux, dangereux, biquiet, brouillon,
avec qui Pon ne pent vivre.
II se dit egalemept 49 In disposition, da Paptltude i^o'un
\
to
ESPRIT
1 1 qnelqiit diose, cm da pifncipe, do motir, de rintention,
dm TUM par lesqaels on est dirig6 dans sa conduite : Avoir
reaprit du Jea, de la chicane, de» afTairesyda commerce;
eiqprit de eonduitey d'analyse, de syattaie, de paix, de cliarite,
de yengeance, de Giction, de parti , de Tert^e; Cesprit du
monde est une bamear ^gale, des manidreR aflablesy de«
liabitodes de aoaplesse et de mtoagement ; Cesprit ncUkmal
est I'ensemble dea opinions qui dominent dans un people ;
on dit dans on aena analogoe: CesprU du iHele.
V esprit public 9fA l^opinionqui se forme dana one
nation aur les ofajots qui int^essent aagtoire et saprospdrit^ ,
V esprit du temps est oelui qui aer^yMe dans lea acles, dans
lea terite, dana la physionomie sp6ciale de chaque ^poqoe;
V esprit de corps eat Tattaclieinent des membres d'une
corporation aux opinions, aux droits, anx int^rMa de la
compagnle ; Vesprii de retour est ie d^v qo*une personne
^loi^i^e de aon paya conserye d*y retounier an jonr. Avoir
Pesprit de son ^tat^ de son dge, etc., c^est oonnaltre oe qui
coDYient k la situation, k i*Age oti i'on est, et s'y oonformer.
Esprit signilie en oatre Ie sens d*an auteur, d^un texte :
On a peine k saisir Tesprit de certains auteurs ; ia lettre
tue el f esprit vivijle. (Test aussi Ie caract^re d^un ^crivain :
11 a youlu irolter cet auteur , mais il n*en a pas saisi l^esprit
Efipnt se dit quelquefois de ce qui tend k donner une id^
foinmaire de IMntcntion dana laqueile une lettre a ^t^ ^fte,
unliyre compost, etc. : Si ce n'est pas Ik ie texte de sa lettre ,
c*en est du moins resprtt.
Esprit s'entend aussi d*une personne oonsid^rte par r^
port au caract^ de son esprit : Un pauvre esprit
On qualifie parfois encore iPesprits une reunion de
personnes consid^r^ par rapport aux dispositions, aux
passions m^mes qui leur soot communes : 11 r^nait une
grande fermentation dans les esprits ; ^aulTer, remuer,
aglter, ^rer, calmer, telairer lea esprits; la peur a glac6
lea espritk Esprit ^ reprendre ses esprits^ c^est revenir
d*un ^yanouissement; c*est anssi se remettre du trciuble,
de Ptoiotion , de Pembarras, etc., que Ton ^prouve.
Esprit est aussi un tennede grammaire greoque : l^esprit
rude 0 ^ un signe qui marque l^aspiration ; I'esprit doux
(') un signe qui en r^y^le I'absenoe. Les esprits se placent
ainsi que les accents snr lea voyelles. Quand 11 y a deux d
de suite, Ie premier re^t I'esprit doux, Ie second I'esprit
rude, corome dans lictp^xi» influence. La lettre h tient or-
dinairement la place de Tesprit rude dans les mots fran^ais
Teniis da grec £ag. G. ns Mokglate.
ESPRIT ( CAintie ). Ayant Tdtablissement d*nne nomen-
clature raisonnte, lea < himistea donnaient Ie nom d'esprits
k une foute de substances plus ou moins yolallles, dont il
serait difficile de donner une definition g^n^rique exacte.
L* a 1 c 0 0 1 6tait Vesprlt ardent ; Tadde n i t r i q u e, Vesprit
de nitre; Tadde chlorbydrique, Vesprit de sel; iV
cide ac^tique, Vesprit de Vinus; etc Acides, alcalts,
essences, liquides inflammablea, quoique douds de pro-
priit^ diffi^rentes, ^talent consid^rte comme des esprits ^
sans doote paroe que Ton Toyait en eox les prindpes actifs
des corps dont on lea retirait; Ie r^aidu prenait Ie nom ex-
pressif (^ caput mortuum, Quelquesunes de ces deno-
minations, souyenirs de i*ancienne aldiimle, sont encore
u8it<^ dans ie langage yulgalre.
ESPRIT {Utt^rature), Cetteexpression, dans son accep-
tion la plus gendrale, a pour objlet de Taire connattre I'esprit
cl Ie but d*un liyre. Alnsi un aristarque spiritoel , exerce ,
pent, dans one analyse plus on moins deTdoppde, arriYer a
ce but; mah ce n'est point sous ce point de vue pbiloso-
phlquequenoua eonslderons icl ce mot. Vesprit des livres
eiait deyeouy surtout dans Ie sitele dernier, une brandie de
littdratnre trte-mnttipliee ct trda-productiYe; die avaitsnccede
aux ona, car toiyours lea libraires et certains auteurs out
spAcoie sur la paressede cette clasae trte nombrense de lec-
leurs qui yeulent ayoir Pair de tout connattre sans se donnvr
la pdne de tout lire. C*esl avec une sorte de uidprln que
^'«iiiiiii« 9nci;iii.pnQ • c g«>nr«^<io jilit^mtiirv* Puns «wk artiQle
Esprit^ da Dictionnaire pkihsopM^uet aprte ayoir jptM di
Vesprit de Dieu selon Ie langage bibl^qoe, il lyoute : « II y
a loin, de ik k nos brochures du quai des Augustins et da
Font-Neuf, intituldes Esprit de Marivaux, Esprit de Des*
Fontaines, etc « Toute la po^tique du genre se trouye dans
cette courte prdTace de V Esprit de La Biothe-le-Yayer^
publide en 1763 par Montlinot, chandne de Saint-Pierre de
Ulle. ■ Qmandon apeud'espritp on donneceM des au-
tres, adit un critique roodeme. Cette plaisanterie, bonne
oa mauyaise, n*emptehe paa qu^on ottn aujourd'hai au pu*
bile Pabrdge de La Motiie-le-Vayer sous Ie titre C^ Esprit »
titre common k plusieurs oiiyrages de cette nature. La Molbe-
le-Vayer est pldn d'excellentes choses, mafs dies sont mni-
y'ent mftldea k tant de longueurs, de repetitions et d^inotilites
qoe Ie lecteur Ie plus patient s^en trouye rebute. Pour rendra
plus commode la lecture de cet auteur, on s^eat permb de
retrancher qndqaefois des phrases enti^res, quand dies
n^offraient que des pensees communes; on a conig^ dea ex-
pressions surannees, on a rapproche des idces eparses, dan#
difrerents traites, lorsqu*elles tendalent k prouyer la meme
Terite... On a cependant, autant qu*on a pu, conserre les ex-
pressions de Tauteur : on ne les a jamaia aflaiblies ni alte*
tereea, sous pretexte de les corriger. EnUn , on eroit qu*on
trouvera dans cet ouvrage La Mothe-le-Vayer tout entier,
si on en exoepte son eloquence Terbense, ses redites et aes
inutiUtes. » Aprte ayoir donne cea r^es, Montlinot n'a pas
trop mal reossi dans Tapplication : sa compilation ae lit ayec
plaisir, et non aansutilite. Malheureusement, la plupartdes
compilatears d'esprit n*ont eie que des manceuyres sana
conscience et sans talent, etc*est avec rarson que Ie critique
Grimm en a dit :« Ces mesaieurs qui s*oocupent k nous
donner Vesprit des grands liommes ne font pas I'doge do
leur : an homme qui entreprend de donner I'analyae ou Ves-
prit de Bayle, de Montaigne, de Bacon, etc., doit ayoir
presque autant de tete que ces grands hommes, et doit let
ayoir <Hudies toute sa yie. »
Parmi les ouvragcs publies sous Ie nom 6^ Esprit , plu-
sieurs meritent d'etre distinguea : nous dterons, entre vingt
autres : VEsprit de i/"* ffeeker^ par Ie conyentionnat
Barrere de Vieusac; </e Sivarol, par Fayolle etChenedolie ;
de, Desfontaines par Laporte; de Saint-Evremond, par de
Leyre; de Saint- Real, par de Neuvllle; VEsprit des <*co-
nomlstes, par Ie prince Gallitzin. VEsprit de VEsprit des
LoiSf par Maleteste, est une rnpide et «ayante analyse; on
peut en dire autant de VEsprit des Naximes politiques ,
pour seryir de suite k VEsprit des Lois , par Pecquet ,
premier commis au bureau des affaires etrang6res. Les com-
pilateurs qui nons ont donne VEsprit de CEncychp^ie
(par Bourlet de Vancelles), VEsprit des Jottrnaux /ran*
^ais et strangers (1794-1811, 495 vol ln-12, et 8 vol. de
t2d>les), ont fait des entreprises yraiment utiles k la littera-
ture. Personne n'ignore dans quel but anti-reli^eux ie baroo
dllolbach et ses ecri? ains ont compose VESprit des livres
d^/endus, VEsprit du Judaisme, V Esprit da Clerg6. L*abb^
Sat)atiiier de Ca<;tres publia, en 1771, contre Ie philosoplie
de Femcy nn liTre intitule : Histoire philosophique de
respril de Af. de Voltaire : c'etaft totit simplement Tliis*
toire de ses querelles ayec Dcsfontaincs, J.-B. ct J.«J Rous-
seau, La Beaumdle, Manperluis, Saint-Hyadnthe, dc;
noais Ie titre esprit poussait k la yente, ct Sabatiiier i'adopta.
Un tres-bon article du Cours de Littth-ature de La Harpe
a poursujet d pour titre VEsprit des livres saints. On ne
saurait enumerer fous les livres ascetiques pubPes sous Ie
nom d'Esprit : nous avons VEsprit de sainte ThMse
(par fimery), de saint Francois de Sales (par Collot),
de J6sus' Christ (par de la Broue), de Gerson (par Ig-
noble) , etc. Nombre d^auteurs onl fait sur Vesprit de la
salute messe des livres que les fiddles llsent avec respect.
, Nous citerons, entre autres, VEsprit de C£glise pour suivre
Ie pritre d la messe (par Jaunrui); dans la cHibration des
taints mtfsttres (par RoOiuti;; (/ans la r^ilalion des
CoihftU^s (par Punnti). Ilous 09 eayons f^ auUnr «
ESPBrr
if
domi^ VBsprit de la Frane^Mofonnerie divoiU^ rtlat\f
au danger qu'elle rej^ferme. Aprte cela, pour en flnir, pou-
voDsnoiis mieax fiiire que de citer V Esprit des Sots, par
Cadet-Gassicourt, aoteur qui n*a gu^re donn^ que des bluet-
tes satiriqaes, dans lesquelles il se moqcait du public , des
auteurs et de lui-m^me ; c*^taii au rooins de Vesprit,
Cbaries Do Rozont.
ESPRIT (Bel). Voyes Bel Esprit.
ESPRIT (Bureau d') Voyez Bubeau d'Esprit.
ESPRIT ( Saint) ou £SPRlT-SAll«T,troi8i^me personne
de la Sainte Trin it6. Les mac^i/oniens, an quatri^me sitele,
ni^rent la divinil6 dn Saint' Esprit ;\es ariens sontinrent
qnll n'est pas ^1 au P^re ; Insociniens pr^lendirent
que e'est une m^taphore pour d<isigoer Popdration de Dieu^
Mais r^vangile parle du Saint ^Esprit comme d^une per-
sonne distincte du P^e et du Fils ; l^ange dit k Marie que
le Saint-Esprit sunriendra en elle; cons^quemmenty que le
fils qui naitra d'elle sera le fils de Dieu ( Luc, i, 55). J^us-
Clirist dit aui ap6tres qu'il leur enverra le Saint- Eprit,
V Esprit consolateur, qui procMe du Pere ; que eel Esprit
ieur enseignera touto v^rit^, demeurera eneux, etc. (Jean,
XIV, 16 et 26; XT, 26). II leur ordonne de baptiser toutes
les nations au nom du P^re , et dn Fils, et dn Saint-Esprit
{Matth,, XXTI11J19). h^ Saint' Esprit tsX doncnnei)ersonnes<>
on ^tre, comme le P^ et le Fils. Les sociniens ailirment
Tainement que le Saint-Esprit n'est pas appeli Dieu dans
TEcriture Salate; ear nous lisons dans la 1" ^pitre atix
CorintMens, xn, I4 : « Les dons du Saint-Esprit sont
a|ipel^ des dons de Dieu. « Saint Pierre Iui-m6mc reproche
il Ananie d^avoirmentiau Saint- Esprit, c*e$t-^-dire k Dieu
(Act,, V, 3 ). Les P^res se sont series de ces passages ponr
pronver la divinity du Saint-Esprit aux ariens et aux ma-
cMoniens ; its ont fait condamner ces demiers au concile g^-
m^ral de Constantinople, en 361. En vain les sociniens et les
d^ffttes ont-lls pr^tendu que la divinity du Saint-Esprit
n*6talt pas connne dans Tf gitse avant ce concile: nous tiou-
▼ons dto 326 celui de N ic^e ^crivant dans son symbole ces
mots remarqnables : « Moos croyons en un seul Dieu, le
Pire toot-puissant..., eten J^ns-Christ, son fils unique...;
nous croyons aussi au Saint-Esprit. » Cet article de foi est
m^me aussi anden que le christianisme. An denxi^me .Mtele,
rfigiise de Smyme (EpiU. 14) ^crivait k celle de Pbila-
dctphie qne saint Polycarpe, prM k soufTrir le martyre,
avait rendu gloire a Dies le Pere, k J^s-Clirist son fils, et
au Saint'Esprit, Cette anoyance e^t do reste celle de saint
Justin, de Tauteur do dialogue intitule Pkilopatris, de saint
Ir^nde, d*Atli^nagore et de saint Tbtophile d'Antiocbe au
deuxi^e si^e, de Clement d^Alexandrie, de Tertullien et
d^Origine an troisi^me, et de saint Basile au quatriimc. Elle
e^ confirm^ par diverses pratiques do colte religieux, par
Igs trois immefsions, et par la forme do baptfime, par le
Kyrie ripM trois fois pour chacune des personnes, par le
trisagion, ou Trois fob saint, chants dans la liturgie, etc
Le concile de Constantinople, dans son symbole,
qui est ie mime qoe celui du concile de Nicde, avec qnel-
ques additions, dit seolement que le Saint-Esprit proctde
du Phre ; il n'ajoote point et du Pits, parce que cela n'd-
tait pas mis en question k cette ^|)oque. Mais d6s Tan 447
les l^lglises d*Espagne , ensuite oelles des Gaules , et peu k
pen tons les £glises latinos, igootirent ao symbole ces deux
mots, paree qne c*est la doctrine formeliede P^criture. Cepen-
dant, ce tot de I'additloo de ces mots qne Pliotius, en 866 ,
et Micliel CeroUurins, es 1043, tous deux palriarches de
ConstantlDople, prirent occasion de si^parer P£glise grecque
de P^igliae latine. Toutes les fois qu*ii a ^question de les r^u-
uir, les Grecs out protests, d^arant que les Latins nV
\aient pas po MgitUnement fiure mie addition ao symbole
dress^ par un concile g^niral, sans y 6tre notorial par la
dtelsion d*un autre ooneilo g^n^l. De savants r^tomMte
ont aussi pr^tendo que les Latins avaient corrompu le sym-
bole de Constantinople par une interpolation manis/esfe,
MIo dispgte <toitd!E||4 ancloine; 0 en hit (|uestloq au cop-
cile de Gentilly en 767, et k oekii d*Aix-la-Cbapello eo
809. Elle a M renouTcl^ toutes les fois quil s'est ag) de la
reunion des <^ses grecque et romaine , au qoatritoie con-
cile de Latran, en 1215; audeaxitoiedeLyon,en 1274;enftny
k celui Je Florence, en 1394. Dans ce dernier, les' Grecs
convinrent qu'ils avaient eu tort; ils signirent la mtaio
profossion de foi que les Latins; mais ce rapprocbement ne
r^ponditpas k Pes|)oir de l*£giise : une nouTelle scission eut
lieu bient6t, et elle dure encore. Les Nestoriens partagent
Perrcqr des Grecs sor la procession do Saint-Esprit,
D*apr6s P^gltse, le Fils vient do Pire par gin^ration, et
le Saint-Esprit vient de Pan et de Pautre par procession.
II salt de \k que Tune et Pautre de ces personnes divines
sont ^temelles, puisquele Fils et le Saint-Esprit sontco-
^temels an P^, et qu'elles sont n^cessaires, et non con*
tingentes , puisqoe la n^cessiid d*£tre est Papanage de U
DiviulU^. Ellcs ne produisent enfin rien bors du Pbtt, pois-
que le Fils et \e Saint-Esprit lui demeurentins^ralriement
unis, quoiqne rtelleroent distincts. Elle n'ont par cons^uent
ritn de commun avec la mani^re dont les philosopbes con*
cevaient les ^ man a Horn des esprits; elles sont non-sen*
lemeot distinctes, mais rtellement s^par^ du P^e et 8al>>
sistaut bors de lui {ifogez Trinite). L*£glise o^bre la des*
ceiite du Saint-Esprit sur les apcHres, le jour de isi PeU'
tec6le, L*£criture dit souvent : Le Saint-Esprit noos a
tft6 donn^, il liabite en nous , nos corps sont le temple du
Saint-Esprit.
Les llieologiens entendent par dons du Saint-Esprit les
quality surnalurelles que Dieo donne par infosioo k PAme
do chrotlen dans la con /t rm a/ ion : oes dons sont ao
nombre de sept : la sagesse, Pentendeiuent oo Pintelligenoe,
la science, le conseil oo la pnidence, la force en le courage^
la pidt^ et la crainle de Dieu. Saint Paul, dans ses lettres ,
parle souvent de ces dons. L'Ecriture enteud encore par dons
du Saint-Esprit les pouvoirs miraculeux que Dieo acoordait
aux premiers fid^es, comme de parler di verses langoes ,
de proph^tii»er, de gu^rir les maladies, de d6cou\Tirles plos
secretes pens^es du OGeur, etc. Les ap6tres re^urent la
pl<^itude de ces dons , ain&i que les pr^cMeuts. Dieo les
dispciLsait mtoie aux simples fid^es, quand ils ^talent
ndcessaires au socc^ de la pnklicalion. Saint Paul re-
garde la cliaril^, ou I'amour de Dieu et du procliain,
comme le premier de tous. 11 pent selon lui tenir lieu
des autres.
ESPRIT (Ordre do SAINT- ). Cet ordre de cbevalerie,
le plus illustre de oeux qui ont exists en France, fut ins-
titu^ par H en ri III en d^mbre 1578. On a pr^endo, sans
fondeinent,quece prince en avait troovi Pid(^ dans cebii
do Saint-Esprit-au-Droit-D6str, fond^ en 1352, par Louia
d'A^jou-Tarente, roi de Jerusalem et des Deux-Siciies, ordre
Meint et oubli^ d^ son berceau. Mais Henri 111 avait eo
des motifs personnels pour order le sien. Celui de Saint-Mi*
die 1, appele vulgairement POr<ire du Roi, 6tait tombe dans
Pavilissement sous Cbaries IX. Henri 111, cliercliant les
moyens de raffermir la fidelity cliaficelante de ses d^fenseiirs
et de se cr6er des adbdrents, n'en poovait imaginer un
plus conforme 4 ses vues etmieux en rapport avec les cin>
Constances que Pinstitution d'un premier ordre de cbevalerie
bas^ sur Pobservance de la religion catboliqoe, a|)ostoliqae,
et romaine, et consacrantd^une mani^e durable deux coin-
cidences desa vie, son Election au tr6ne de Pologne en 1 573, et
son avdnement k la couronne de France en 1574, qui avaient
eu lieu le jour de la Pentec6te. L*analogie des statuts de oe
nouvel ordre avec ceux de Pordre de Saint-Michel semble-
rait annoncer d*abord que Pintentfon de Henri Ul aurait ^t^
delesubstituer iPancien Ordre du Boi ; mala, loin d'avoireo
cette pens^ il voulut que P^clatde Pun njaiUlt sur rantre
et lui pretAt un nouveau lustre, et poor parvenir ploa sOro-
ment k ce bot, il rdunit ^troitemeot les deux^ en preaoi-
vant que tous les ciievaliers du Saint-Esprit seraient prdala-
blemcnl re^us la vellle ciievaliers de Samt-Mldiel, d'oii leur
vini la d^opiio»tio|i d^ cfifpali^s de$ (Hrdr^ 4u 4oi«
M
h» pMU Qe raeefaient que le seal oitlre da Salnt-Es-
prH, et depots I'^tabUssement de oe dernier ordns oelul de
Safait^Mlebel ne ftit plas aecord^ seul qa*attx premieres no-
UbiHIte dsns les sdeoces, les ads, les lettnes» tocomineroe
«t rindustrie, Le nombre dee chevatlers da Saint-Esprit fiit
llx^ kcent, savoir : qaatre-Tingt-sepl ehe?alierS|neuf car-
dinaax oa prtf ats, y compris le grand-aum^nkr de iFrancei
et quatregrandt-ofRciers, le tbanoelier dtidlt eitlre> le pr^
vAt^nMtftre des tMmonies^ le graAd-tr^rlfir et le secre-
taire. Les cardinaux et les pt^ts ne prenaient que le litre
de eooiniaBdeur de Tordre dn Saint-Esprit, et ne portaient
wr la croix q«e la igiire du SalBt-Espri^ tandis ^ne les die-
vallers et les qoatre grands-oifllciers prenale&t le titif« de
commandenr das oidres da Roi, et portalettl fii croix d*un
cdt^ 4 Tefligle da Saint-Esprit, de l^otire k celle de saint
Michel. Les seals cberaliers talqties entouraient Ttea de
leors annoiriesdescollierB des deux ordres. Le litre de com-
mandenr, que perlaient les ecclteiastiqaes, et oelui de
ctieyalier-comoMUMlear , port^ par les laiques^ leur T6-
oaient de oommanderies que Henri III Toolait fonder en
tear wwn tnr des blens eecMastiques : le pape ayant re^
los^ sa sanction k ce projet, d*aprto roppositfon da derg^,
le bte^fiee de diaqne oommanderie Tut compens^ par un
iwsna ^gal et annuel de mille toa sttr le noarc d\>r. Le roi
«a touchait deux mille oomme HouTerain grand-mattrev et le
{rand-aanndnier de Ftmnoe pareH revena, moiti^ tomme
eommandeury nioiti6 ooaime aamOnier de rordrev
De 1764 k 1770, Louis XV douMa le revenu des Tingt,
pois des trenle plus andens chefailers^ Le dauphin, les fito
et pettts-fils de France, I'^lilent de droit en naissant, mals
lis ne tea reoeraient qa^ P^poqaede leurpremi^commu*
nion. Les princes du sang dtaient ordinairement re^s k la
ntoie ^poque, h moins que le roi n^ajoumMieur admission.
Quant aux princes strangers ^tablis en France, ils ^talent
admis kvingt-dnqans, et les dues et gentiUhommes k trente-
dnq; 11 n*y avait point d'Age iixe pour les souveralns dtran-
^tn susoeptfUes par leur religion de recevoir cet ordre.
Les statuts n'exlgeaient des r^piendaires ( le grand-au-
mOnier, le grand-tr^iorier et le secretaire except^s) que
centans, ou trois gteerations de noblesse paiernelle. Les re-
ceptions se falsaient avec un grand appareil; celle du roi,
Gomme souverain grand-maltre, aTait lieu le lendemain du
sacre. Le prtiat qui Tavait sacre lui lalsait jurer, en pre-
sence de tout Tordre assemble dans reglise, Tobservancedes
statnts, aprte quoi 11 loi remettait le grand manteau et le
collier. La TeiUe des promotions les novices etaient re^us
par le roi, dans son cabinet, avant la messe, chevaliers de
Fordre de Saint-MiCbel ; le lendemain avait lieu k I'eglise,
k risaue de la messe, leur reception dans Pordre du Saint-
Efiprit. Vetns d*an pourpointet de trousses d'etolfes d'argent,
eale^on, bas de sole et soutiers blancs, le fourreau de l*epee
de meme et la garde d*argent, ayant an con un rabat de point
d'Angteterre, et sur les epaulesun capot de yeloars raz noir,
one toque de mtoie couleur sur la tete, sommee d'un bou-
quet de plumes blanches et d*une masse de heron, ils se
prostemaient devant le roi, assis sur sonlr^ne dans lesanc-
tnaire, k odte de F^vangile, pronon^ient ti signalent le ser-
roent qal engsgealt lear fol religiease et politique, et reoe-
▼aient des inains da monarqoe, aprte qu^on leur ayait M
le capot, le grand manteau, ainsi que Paccojade et le col-
lier de Pordre, que le roi lul-meme leur passait aa cou. Les
quatregrands-offlders portaient le grand manteau, mais non
le collier ; les commandeurs ecdesiastiqnes n'ayaient ni Pun ni
Pantre Ceox-d de?aient egalement liechir les genoux devant
lerot poor prftterle serment, fussent-ils princes, comme les
cardinaux de BoortNm et de Guise ; le seul cardinal de Ricbe-
Ueu oaa ddrager k cette marque de soamisslon prescrite par
les statnts, et II recutdebout, des mains du faible Louis XIII,
les inslgnes du Sslnt-&prit. A leur reception, les cardinaux
deraient parittre en cliape rouge, les preiats en soutane
^-^olelte, avec leur rochet, leur camail et un manteaa vlo-
\ifl, SOT le cdte gauche duquel ei|ll brodde la croix d« Por-
ESFRIt
dvei comiMe sUlr to iaaaikieaa des ciierattets s ceox-d diaiHil
les seuU qui eossent des parrains k cette cMmanie) d
auxqueU le roi donnftt PacooUlde bt lis tdllMr.
Le ^«nd mabttsau^ reltrpasse du MM iladM» Hk^aiM da
cdte dixiit, etait deVdoulrs nair» double de satin orange el
geme de tammes dV ; one broderie d'or, de 37 centimMres
de hauteur, lui servait de bordura. Par-desSus eUit plab^
un mantdet de moiiio yert-lUissant et ^fifiAU desondaiii
asset bas sur U poitrine «t tos eptul^ U brctderle dtt
manteaa et dti maikteMi^ dtt meme que lea cbalnoos du
gratad odlier ( qol etait du poidsde deux eenU ecas d*or
tshvlron ), representaient des fleurs de Us, des tropliees
d*armes et la lettreH conronnee; de oes divers ornemenU,
places k des disUnces egales, naissaient des flammcs. Li
croix de I'ordre etait d*or, semblabh) 4 la Croli de MaUfli
k huit pointes pommetees emaUieede blane sur les bofds^
- dd
gent. Les chevaliers portaient cette croix saspeddoB eu
grand collier dans les jours de c^remoilitt de iohU«; datts
les auties solennites din euit attacbee k on Urgto riiMil
blen-cdeste mniki6^ pisse sur Pepiuilede droiie k 0luch«.
Les preiaU portaiettioe rubaa en mad^ de oollier, et les
dOfiders qui n^etaient pas commandeurs, en sautoir. Toos
les chevaliers portaient encofe one plaque brodee en ar-
g^t sur le c6te gauche de leur habit ou mantea«; die
representait exactement la crdx du cdtd de la co!ombe. La
devise de l*ordre, Diice ei mtspleet exprfanait la protectiott
du Saint-Esprit. li (httou|onn acoordeaux phis ancieones
ramilles de Francci et parliculi^reinent k cdles qui rem«-
piissaient les premieres charges de P£tat. Oft salt que hi
Fabert ni Catinat ne voulurebt achtoter pir Uil tneii*
songe gfinedogique Phonnedr de potter cetle decoration,
qu'ik avaient acquSae par tint de gloire : lear reAis modeste
prenetra Louis tlV d'une douleur egiie k son idmlntioa
pour ces deux grands hommes.
Cet ordre, qui rdietait on si vif edat sur le trdne de
France, ftit enseveli sous ses mines par la premiere revo-
lution. La Restanration le vit renaltre avee les andens noma
dela monardiieetson andenne splendeor, et Loots XYIII,
ainsi que Charles X, ne le refiiserent pdut aux grandee
illustrations de P£uipire. La religion cathollqae ayant oessd
d'etre rdigion de P£ut depuis la rdvolotion de 1630, Poidre
dn Saint-Esprit fut aboU de lait par cet evenemeni.
LaiHd.
ESPRIT (L'adM Jacqcss ). Le prindpal titra qui re-
oommande Esprit k notre attention, c'est d'avoir dte Pun
des quarante premiers membres de PAcaddmie IHrinfaise.
U naquit k B^ers, le 23 octobre 1611 ; aon frere, prdtre
de POratoire, le fit venir k Paris, et le pla^ in seminaire
de sa congregation, au mois do septembre de Pannde 1629.
Apres y ivoir etudid pendant quatre ou dnqans lea bdies-
lettres et la philosopliie, 11 eut occasion de freqoenter Phd-
td de RambouUlet et plusieursautres cercles litieraiies, o6
II se distingue par sa poUtesse et ses connaissances. II avait
une heurease physionomie, de la ddUcatesse dana Pesprit,
oneaunablevivadte,de Penjonement, beauconpde fadlite a
Kuen parler et k bien ecrire. Le jeune al)be obtint qud-
ques succes, et au lieu d'entrer dans les ordres, 11 se con-
tenta de porter le peUt-eoUet, ce qui lui (kctlitait Pentree
des maisons quMl aimait k frequenter. D'abord commensal
duducde La Rochefoucauld, Panteur des Afiudmei, il
entra bientdt dans la maiaondu cbaneeUer Seguier, qui
lui donna une pension de quinxe cents liwes sur ses pro-
pres revenus et lui en procora une autre de deux mille
sur une abbaye. Par le credit de ce poissant protecteur,
Esprit Alt nomroe membre de PAcaddmle Fran^ise le 14
revrier 1639, et pen de temps aprfes il fut |)ourvu d*an bre*
vet de conseiUerdu roi; mais en 1644 il encourut hi dia-
grice du chancdier^ et se vit contrahi( de retoonier an 86*
minairo de Saint-Magloke| od il resta(}odque temps,
tooteroii prendre lliabit des pr^tres oratoriens. 11 ftit asset
benreoii it la lotaie ^poqoe, pour fl^n la oonnaissanoe dn
prince de Conti, qui se retirait souTent k Salnt«>Maglolre,
k PeflMd'y fiiireses devotions, etqoi, charms de sa politesse
et de son savoir, se Tattacha particuHteement, lot donna on
logement dans son IkMel et one pension detrois miiie liTres.
Mais one fois rentr6 dans le nionde. Esprit y retrooTa tontes
les sMuetions aniqnelles U ne s*6tait d^Jii montrd que
trop sensible : il devint ^ris d*one jeune personne que la
gte^roalM de son proteeteur loi procure les moyens d^6-
pouser. II Gillait^ au dire do jeune horonie, quarante mille
liTres pour que cet hymen s'accomplit; le prince les lui
donna; de plus, M*"* de Lon^erille y ajouta nn cadean de
quitize mille litres. On assure que plus tard Esprit reporta
an prince les quarante mille livres de sa dot en lui disant :
« Cette somme est trop n^cossalre an soulagement des
Teuves et des orplusUns poor que je ne la rende pas k yotre
altesse. >
Esprit termtnasa carri^ dans la province de Langoedoc,
dont le gouTememcnt avait^t^oonfi^ kson proteeteur. Aprto
la mort de oelui-ci, il fiu sa demeure a Hosiers, et se con-
sacra k TMocation et r^tabliiisement de ses trois filles. 11
nourut dans cette Tille^ le 0 juUlet 1678. Jacques Etiprit
n**a presque pas Iaiss6 d'oufrages. Pellisson, dans son HU'
Mrt de VAcaMmie, ue lui en attribue qu'un seul : Para^
phroMes d$ gwlquet Psaumes. On a oependant cru qu'il
etait aoteor d'un asset plat coromeotaire des Maximes de
La Rocbefoocauld, intitule : Fausseti des Vertus kumai'
nes, 2 Tolumes, et d'une traduction du pan^yriqoe de
Tr4an, pobliteen 1677, in 12. Mais quelqnes critiques attri-
buent eesdeux ouvrages k son frfere, qui 6tait y^tablement
abbA et appartenait k la congregation de l*Oratoire.
Lb Roox db Linct.
ESPRIT ASTRAL. Koyet Asteal.
ESPRIT DE CORPS. Le mot cor|» an figure si-
gnitiant la societe , I'union de plusieurs personnes qui tivent
sous Tempire des mAmes lois, des roemes coutumes, des
mdmes r^les, des mtoes pr^jiigte, il en rfeulte qu'es>ri/
de cof^isdoU s*eotendredes principes, des habitudes, de la
maniire d*agir de certains corps ou de eertaines compagnies.
On dit d*une oompagnie , d'un corps d^lndiTidus exer^nt
la mftme prolession, et agiasant cliacun dans les inU^rdts de
tiMis. lis out de Vesprit de corps, Ua avocat , un mddecin,
un militaire, un bomme de lettres, on artiste, se lalssent
aouTcnt diriger par Veeprii de corps. Cliacun d*eu\ defetid
les habitudes, Thonneur , m^me les privileges du corps au-
qnei il appartient. L*aT0cat refusera de plaider devant nn
Juge qui aura manqud d'egards en vers un autre avocat. Le
vMerJn prendre fait et canse pour un confrere qu*on acco-
sera dignorance. Le miUtaire se rendre garent de la bravoure,
des seutimenti dev^ qui animent tons ses Mres d*armes.
LUiomme de lettres lendre la main an debutant devant qui
s*d^vent les obstacles et les dilBcnltte. L'artiste ouvrira sa
bourse k Partiste malbeurettx. Aglr autrement, ce sereit man-
quer ^esprit de corps, ceserut renoncer au bte^fice de i'as-
sodatioB tadle qui exists entre tout cent qni paroourent
la mtae carrito ; ce sereit se condamner k vivre, au milieu
de la grande coromttnanii& humaine, isoM^ sans aide, sans ap*
pui, sans protection. Vesprit de corps entralne queiquerois
de Acbeuses consequences : il pent laire nattre entre certains
corps des rivalitte souvent funestes; main ces rivalit^s,
qu'engendre ordinairement ramonr-propre ou la vanity d'un
petit nombre, n*ont qu'un temps ; le bon sens et la sagesse
de la nu^orit^ y mettent bientdl on terme, et, somme toute,
f esprit de corps tel que nous Fa fait Paboiition des oommo-
nant^ , des congr^lions, des corps de m^ers, c'est-ihdire
Vesprit de cor|ubienveillant, bonn^, anim^de sentiments
pliilantbroplques , etempt de Tues personnelles , s'il est trop
eommun^ment encore Poccasion de tristes Inconvteients, de
d^bats ridicules , de querdles pwiriles, enfiuite ansd le plus
ftmvent de grands et de nobles rteltats.
£dodM iJUioiHB.
tS^RTT — ESPRIT DE PABtt is
ESPRIT DK NITRE. Foyet tm Mltr et NrraiQti
Acide ).
ESPRIT DE P ARTL L'esprit de parti est entre toutes
les passions humaines, celle qui lalsseleplus de liberty k la
baine, le plus desteoriti6 pour mal foire. Cesmtimenta quel-
que cliose d'absolu oomme les lignes droites de eetle gtem^-
trie politique sdon laquelle on mesore les clioses et Pon ap*
pr^e les bomroes. Un parent , un ami , nn bienlaileor, vien*
nent-ils en d^ranger les lignes infleilhles , il ikudre que eel
ami, que ce parent, que ce bienfaitenr dispareisse, car ponr
Pborome de parti les amiti^ ne comptent pas, et cfaet lui la
t6te parte si hautqu'elle iait promptement taire le cmur. Cet
bomme n'agit et ne pense que sous Pinspiretion d'aotrui; U
r^fltehit ioutes les passions qui fermenient autonr de loi ; son
caract^ et son individuality s*elbcent sous la nature de
convention quMl revM ou qu'on lui impose. L'liooune de parti
ne s*appartient jamais k lui*niteie : tout bonn^ ou tout
bitelligent qn*il pulsse 6tre, il ire, ne fbt^ee que par huineor,
jnsqu'au crime , aussi bien quo Jusqu*^ Pabsurdit^ Tel est
dans ses relations privte aifectueuK et bienveillant, qui
parle de faire des exemples et d'abattre des tMes; tel autre
n^a Jamais donn^ signs d'alitoation mentale, tout au contraire
11 entend les affaires et oonnatt les immmes : le voiU cepen*
dant qui oi lisant Le Constiiutionnel de 1626 s^^pouvante
en songeant qoeles j^suites font Pexercice k feu dana les ca-
ves de Montrouge. En void un autre qui ^ en lisant La Quo'
tidienne de 1633, crie k la calomnie k propos du proc^s-ver-
bal des couches de Blaye. Ne provoqoet pas cependant Pin-
terdiction legale de ces deux bommee : Je vous dls, en v^rit^,
que vous ne lobtiendriet pas, et qu'iU n^pondreient avec
une rare intelligence aui questions qui leor seraient adress^es
sur les mathtoiatlques, Panatomie, le droit, ou Pdoonomie
domestique* Non, ils ne sent pas fuus, ils ne son! qu'hom-
mes de parti.
Le propre de cet esprit-U, c*est de d^gager chacon en
particoiier de la responsabllil^ de ses sotUses et de ses mau*
vaises penste pour en grossir le foods oonunnn. Sous ce np-
port tons les bommes de parti se rassembfent, quels que
soient leur ^cole et leur drapoau : mi^me crMulit^, noSHneoon-
fiance, m^me abnegation de leur persoonalit6. L'bomme
qui entre dans un parti fait des voeux de renoncement
k soi-m6me aussi rigoureut que ceux qui sont fanposes
aux novices des ordres monastiques. On a de partctd'autre
les idte les plus opposta sur les droits et sur les devoirs ,
sur la bonte des uistitutions politiqnes , sur la destination de
Phomm^ et son avenir; vous entendei saluer par les uns
oonnne jours de globre ce qui n^est aox yeox des autres que
jours d'opprobre : les hommages et les maledictions se croi*
sent et s'entre-choqiient. Ajoutet qu'i ces dlssideoees de doc>
trines la revolution fraufaise , comma toutes les revolutions
qui veulent vivre. Joint des dissidences d^interMs en se fat-
sant territoriale ; que la propriete a passe des uns aux autres;
puis, que les nouveanx proprietaires sesont cms inquietes
dans lenroonquAteJusqu'au moment od les spolies, k leur
tour, ont redonte de perdre ce qu'nne tardive munificence
leur avait rendu. Cost ainsi que la nation Ihanfaise s'est
tn>uvee , k bien dire , divisee par couches de vainqueors et
de vaincus, de destitues tUdAdestituieurs^ de spoUateun
et de victimes. De U ce repoussement entre les personnes,
plus profond encore que celui qui esiste cnbre les doctrines.
C*est ainsi que les simples reppoiis de societe ont ete inter-
rompus entre les citoyens, et qu'on a presque toi4onrs vecu
k part les uns des autres , eouvant aes haines et attMidant
d*autres jours.
L'esprit de Satan est venu en aide k Pesprit de parti, poor
eiever entre les diverses classes de la aodeie comma une
barriere insurmontable. Ce fait provoqoa dans le carectere
national une alteration profbnde, qui nelut jamais filusma-
nifeste qn*aox premiers temps de la fiestauratiun, ou Pesprit
da parti se developpa avec hiteosite. II y a sans doole plus
que de Pexageratloii dans les reprodies si sonveot adresses
k cette epoque de 1616, d*o(i sortirent les belles et pacUi*
u
ESPRIT DE PARTI — ESPRItS
qoes aBoto de notre dducation consti tationnell<» : mn^% rVst
Jtwtioe da reooDnaltre que de tootes lee ^poques hietoriqaefl,
ce fut peot-^tre rone de celles dans lesqnelles resprit de parti
pr^valut aveele phu d^^troitessedans iescombinaisoos, la
pluiid'IntoMrance danaie* repousaeneatt. Si la Restanration
ayait au aan La Bruy^ qoelt menreilleui portraitt na lai
aaraient pas founiis el lea Yoltigeon de Cond6 , et les soldats
labottreiirs, s'insultant les uns lea autres , eox si dignes de sa
dminer la main at de coniondro laurs nobles anseignesP A
iui dedira la crMuiit^ des dooairi^res, les rftvesdo vieux
niarqaiSy tea paroles da sang etdemorttropsouvent pro-
nonci^ par dai iMNiclies fralclies et innocentes ; a luidemon-
trer ooinmentPesprit de parti r^trteit les plus riebes natures
et dessecbe les ooeurs les plus expansife.
La r^rolotion de Juillat, la r^publiqoe de 184s et te nouvel
empire ont au san» doata poor premier at pour plus dd-
plorable eflet de r^ter plus loin encore Tune da Tautre les
classes dont la position eespecti?e a si soodainement ciiSng^.
Ccpendanty comment ne pas reeonnattre que dana les circons-
tances mdroe qui semblaient devoir la ranimer et Texalter au
plus liaut degr6, l*esprit de parti baisse d'une manite sen-
sible, Gomme une larope ^poiste? De part H d'aotrey Ton
-panl sa foi et sa eonfianoe, et Ton doTient p4os juste k me-
sure que Pon doote davantage de soi-ro^me. Puis, ▼iennent
les int^rdts qui rattaclient au present , alors mtoie que les
regrets ou les esp<^rances en s^rent Aussi est-on plus <lis-
po^ sinon k la bian?eiUanee, do moins k oette indiniirence
qui, en oontenant les nobles iians, amortit aussi les passions
niauvaises. A cet ^rd Topinion a Cait la le^on k la presse ,
et odle-d a da se mettre au diapason de la premie. Ajou-
tous que I'esprit de parti ¥it d^esptomce , et que toot parti
qui n'espte plus, est mort, et qo'en ce temps d'incertttude
et de sce|)ticisroe U n^y a d'espoir vraiment fond^ pour per-
Sonne CTest ainsi que les doctrines s'en vont, et Tesprit de
parti fiecompa^ie sYec elles. Louis de Cabii£.
ESPRIT D£ SEL. Koyes CauiuiYDftiQUB (Aeide).
ESPRIT DE VIN. Foyn Alcool et CIspbits.
ESPRIT FOAT. On appelle ainsi ees esprito qui ne
craignent pas de n^tstar les opinions revues. Cette qualifi-
cation , que l*on applique surtout k toot bomme dddaigDeox
des croyanoes religiauses, a toujours ^t^ empluyte oomme
una censure ironique. C*est la derision oppo»^ k on pr^
somptueox m^ris do sentiment common. Quand on dit de
qnelqu'nn : Cett un etprit fort , cela signifie : ^est un
esprU qui se craii fori, el que la vaniU aoeugle. Telle
est I'iatentioQ deLaBruyire, dans son ciiapitre sur les
tsprUs /oris, dont le milieu et la tin priocipalement sunt
mspirte par une baote ratson , et od oue pbilosophia ^io-
qoente s^^ve jusqo*ao sobiinie. Un profood sentiment de
justice at d'bumanit^ est empreint dans les pens6es qui sui*
vent : « Une certaine in^lit^ dans las conditions , qui en-
tretient I'ordre et la subordination , est TouTrage de Dieo ,
00 soppose one lol divine; una trap grande disproportion, et
telle qu*elle se remarqna parmi las bommes, est leur on-
vrage , oula loi des plus forts. Les extrtailtte sont videuses
et patient de rbomoM : toute compensation est juste, et
viant da Dlau. • Gela aait approuT^ soos Louis XIV. Qo'a
dit da plos J.-J^ Roosseao, tant pers^cot^ dans le satele
suivant? « Quand on ne serait pendant aa vie que i'ap6tre
d*un seul bon«me, ce ne serait pas dtra en vain sur la terre,
et Iui 6tra on foideau inutile. » Disons toolefois qu'ii y a
one force d'esprit ntossaire poor telairer la conscience, et
on milieo k tenir entre l*orgudl qui nie comme pn^ugrt
▼uigaire toot ce qoi est admis, et la fiiibiesse d*esprit bien
rMle,qoi re^ sans examen et sor la (bi d'aotnii, des prd-
jttg^s dangerenx. Iia Tie de Tbomma de bian est consacrte
k to ladiercba de ce milieo poor loi et poor les autres.
AinU»T MB YiTRY.
ESPRIT PUBLIC. Cet ensemble de sentiments, d*ap-
prdiensions, de passionii, qu^on appelle VtsprH publtc, nous
semble peo facile k d^finir, commv tout ce qui rcv^t loules
C^formes. Ia mot n*est gu^ en uaa^ qM^ dans la lan-
ssce politique, et encore na letrouve^t-on sootdtf tmiitoyvi
qQ*i partir da notra premise revolution : en 1792, Mar4
aaeosalt Roland d'cmpoisonMr resprit poblie, d*avoir on
boreao d*esprit politic poor corrooipre Topinion. Depois
lors, tons les partis sa soottoor k loar adrasa6s k Tcsprit
pubUc, et ont cberclid k la mettiada laor o(M)6, k le fain
passer k VMt d^opinion. Toos les goovameoMnta ont la pr^
tention de s^appoyar sor Tasprit pabNe, at las aflbrts qu'ils
sont obligte da Aiita poor remoer ce aoiosae proovent tou-
jours qu'ils se ddient beaoooop da ses sympathies oo de sa
mobility. L'esprit pobllc est en effist cette masse flotlanle
qui est a oelui qui salt i'entratner, aoit en la flattant, soit
en Teffrayant : la r^volntion de 17M cbercbalt k agir sur le
peuple par tea dobs et par la ptesse; et nteimoins Saint-
Jost s'teriait doolooreosemeot k la tribone de la Conven-
tion : Noos n^avona pas d'esprit poblie en France I L'em-
pire cherebak legalvanlser par des victoires , la Restanration
par des processions et dese^rtaionies religianses , Loois-Pki-
lippe par Tappei k la satisfaction des intMts mat^riels.
Marat, cooune noos I'avons dit plos liaot, reproduut k
Roland d'avoir eM on bureau (TesprU fmblie au mlnis-
t^ de llntMaor, c*ast-4Hiire d*y avoir grooppft des joor-
nalistes qoi veaaient prendre da loi la mat d^ordra, qni r^-
digeaient ieors joomaox d*aprte ses inspirations at eelle dea
girondins, afln d*entralner I'esprit poMic aontra la lion-
tagne. Sons Loois-Pbilippe 11 y eot, ao mtoe ministtee, on bu-
reau dlasprit public : on y rMigeait une correspondance poli-
tique toute looangeusa poor la goovemeraent, et oft tousles
faits^laient represents comme^tant k son avantaga, comma
toumant it la conftision da ses advenaiias; les pr^fets et
les soos*prei)Bts reeevaient cetta dlaboration aotogimpkida
qootidiennement, la eommoniqaaient k Ieors amis ; les jour-
nau\ subventionnes par le ministtee en province reprodui.
saient sor toote la llgDe les articles de fond, 1m attaqnos aootre
I'opposition qo*eUe leor apportait gratoilement, et l*on se flat*
tait de Iravaiiier ainsi Topinion d'amener, par ces moyans
Tesprit politic li des manifestations dynastiqoes. Cette insti-
totion fotaisci vivement attaqo^e poorqo*elle disparttt do
grand jour; eUe se rtfogia dans les t^nAbres des foods se-
crets. Aiais laspontan^il^ aveo laquella cerlabis mots d'ordre
politique se leproduisaient d^on boot k Taotra da la Franca
Uissait dairement entrevoir les instigateiirs da ces mouve-
ments iactices d'esp^t public En novembre 185 1 , i*Asaembl^
nationala siipprima i*allocation qu!un ministre faisalt k one
correspondance politique dont les extraits etsient chaqua
jour adress^s aox pr^fets, aox soos-pr6fets, et aox joomaox
do poovoir; les attaqoes qoa cette correspondance propa-
geait oontre Tassemblte Itirent la motif de cetta soppressioo
de credit : beaoooop de gens virent dans ca vote, qid k ca
moment n'^it pas sans importance, one protestation contra
ca qoa la majority de la l^slativa conskMrait comma un
bureau (Cesprit public occnite.
ESPRIT PYRO-AG^TIQUE. Koyes Ac^mb.
ESPRITS. Le sens primitif do mot esprU^ et lo plus
conforme k son origine latine, est cdoi de soofDe, priiH
dpe apparent de ia via aniraala. Par analogie, V esprit
est la prindpe de rintdligenoa. Inuigbiant qoe cet esprit ,
separ^ des organes pliysiqoes, poovait vivreet agirsana eux,
on a donn6 ce nom k dei^ttres inoorpords, dont tootes lea
religions ont admis et admettant Pexiatence. C'eat la plus po-
pulairt des croyances, cdle qui s^aocorde lemieux avec l«s8
penste de Tliomme, naturellement port^es vers les diosea
myst^euses. Les tb^ogonles, les livres sacrte d^ natioofl,
dillirentes parlent des esprits. Las traditions dMldtennes,
parses, ^ptiennes, des Hdireax, de I'lnda, de la Gr^ce, ont
k oet dgsrd one conformity presqoa onivandie. Soos le nom
gtodriqoe d*espri/s,oo comprend les on^es et lesd^mo n «,
dans le sens bellteique, et dans Tacceptiooquelui out don-
nte les Chretiens. Mais les livres lidireux font qudqties dia*
Unclionx qui n^onl pas encore 4t6 rdav^ : aiusii, les angea»
Salan d Vespnl apparaissent diacun sous sa denouiiurfliou
particuU^re. AbraltaBi. Jacab| Tobfo, tant vuii6S| accoiii*
ESPBITS
9S
^agnfe del anget. Satan frappe Job , et, dans l*borreor d*une
vision de nuit, un esprit passe derant sa face , et le poil de
sa chair se Mrisse. U voit oelui dont U ne oonoaissait point
le fisage; un spectre paralt derantses yeux, et 11 entend
nne Toix comme on petit souffle, etc. » ( Cli. ly, ▼, 16 ). Cette
difldrenoe se retrouTe dansplnsieurs autres passages. Quant
auxpalens, selon le langage catbolique, Hesiode comple
trente miile esprits qui surveillent les actions des hommes.
Jamblique et Trism^iste disent que l*uni?eni en est rempli.
Proclus el (*sellu8y qui ont traits sp^daiement celte niati^re,
nous exposent clairement, avec leurs propres id^, oelles
qui ^taieot ie plus gte^ralement r^pandues de leur temp».
Terentins Varron divise le monde en deux parties , le del
et la terre, puis il .subdivise le del en Mer et en air, et
ia terre en ierre proprement diie ( humus) et en eau. Ces
quatre parties , dit-il , sont pleines d'esprits. JLes uns , ceux
qui habitent V^her^ peuYent 6tre coinpris et vos ; PAnie el
non les yeux du corps peuvent voir les autres, qn^on appelle
tares, lamies, larves, Umures, g4nies,
Ces croyances sont restte, les noms seuls ont com^ d*etre
les nitoies. Les philosopbes cabalistes do mojpn ^e ont
donn^ le nom ^e$prU$ €Umentaire§ k oeox qu*on a cm pr^
aider aux quatre substances regard^ alors comme les uni-
ques (y^inents de tootes choses. Les esprits ^l^mentaires
du Teu etaient appel<b salamandres, ceux de Teau on-
dineSf ceux de Vm sfflphes, etceux de la terre gnd-
me$, lis ^talent en commerce avec les liommes, se plai-
saient k les agaeer, mais gMraleroent ne leur faisaieut que
du bien. Us ne def enaient nuiaibleB que lorstqu^on les irri-
tait. II y avail oelte diffiirenoe aUre les esprils ^mentalres
et les /an < dm ef ou levenants, qive les premiers Haient
des apparitions corporelles, doiioeft d'une existence propre
et ind^pendante, tandis que les seconds etaient les esprits
d^dlres bumains passes de vie a tr^fias.
Les esprUs foUeis on /amiliers sont k pen pr^ les
memos qoe les lares des Remains. On croit encore dans
quelques provinoesy aurtoot dans la Bretagne el la Vend6e,
que ces esprits pansent les chevaux, les eulretiennenlel les
noiirrissen). On n'oserait pas toucher k la crint^e d'un
clieval dont les crins seralent mei<^ : c'est roflioe de Tex-
prit follet ou du luiin, Pline le jeune seroble croire k Texis-
tenoe de ces esprits ( voir la leltre 27* du livre XVi ). De
grandes impurel^ secretes out dtt donner nalssanre aux
fables sur les esprits ineubes eisuccubes, Quand le
mai venail seulemenl de rimaginatlon exalte, le remede
etait diftidle k trouver; mais celui de saint Bernard, qui
donna son bAton k une Jeone tille poor le mettre dans son
lit, n'est pas le moins original.
Les esprits celestes sont les bienhenreux les bons anges ,
les esprUs de Unbbres sont les maqvaia anges, les demons.
Par esprits on entend aussl les Ames des morls qui revien-
nent sur terre , et les spectres, que. dit>on, autrefois les sor-
ders falsaient sortir des tombeaux , croyances encore bien
antiques. Dana la Bible, la pythomsse d*Endor evoque
Tombte de Samuel. Homire fail apparaltre Patrocle, tu^ par
Hector, k son ami Achille. Suetone nous apprend que
Neron employe inulilement des sacrifices magiques pour
voir sa m^ el lui |)arier. Qui de nons , vivanl seul , ne
s^est pas sorpris k peiipler sa solitude d'£tres mysterieux ?
Le« brises partum6es, les murmures loinlains, le souffle
liarmonieux des vents, les plaintes des arbres aglt^s, les
bruits granges des nulls , n*ont-ils pas cent fois ^veilie dans
DOS Ames Pidife de quelques esprits vaguant autour de nous?
Lorsquela sdencedoit parlerseule, qu*on soitde Tavis
d*Uorace :
ftomoia, terroret ma^rirot, miraeula, aagM.
NocUiruoa lemurct, (Mirteotaque tbeaaala ridet.
Mais il taut se rappeler cette penste de Proclus dans le
Traiti de tAme et des demons : Au-dessus de la sdvnce
est rintdligence, et ilntelligence Uent compCe des aenaalions
di rime. Vidor BauMh
iter, m i.a eonvnaA? iiim. -^ v. lau
Malgr^ le progrte des idenees , fl y a eo dans ces demiert
temps, sur presque tons Im points du globe, un retonr de
(royance aux esprits, h propos des pr^tendues ddcouverles
dues aux tables tonrnantes, frappantes et parlante);et
un gros in 8^ de 500 pages a mfime paru, ^n 185.1, adre^s^
k PAcad^miedes Sdenre« morales, source litre : Des ES'
prits et de lettrs mnnifrMntionn fluirfitfurs, imr .M. le
marquis de Miriville. Cetail k se (leinnn<lHr !^ri«*iisf^m nt si
Pon etait encore an dix-neuvi^me sl^cle, ou au inoyen Age, si
Descartes el Vollaire avaient dcrit, s*il y avail en Fr.mce des
aslronoinesou <les astrologues, i\es physiciens ou des alcbi-
mistes , des philosopbes ou des sorders.
£1 pourtant, Paiiieur He ce livre est un lioinme du monde,
un esprit cultiv<^, qui connatl les 8cienf*es, mftine les sc:ieuce8
occultes , la lilt^ralure prorane et la litti*raturc sarree. II a
lu les P^res de PEglise , et se pique parfois de tlie<>lngi^. II a
rev^ avec les mystiques , mi^dlt^ sur les thatiinaturges , et
compost, avec une clulcur de style qui InK^resse cm\ ni^me
quVlle ne persuaile |)as, le volume en question, dans teqiiel,
contrairoroeiit k bdn noinbre dVv^iues, il <l<^ini»nlre que
pour etre bon clir^tlen, il faul croire aux esprits. CVst la ce
que M. le marquis de Miriville appelle « tenter la tusiundu
christianisme el de la science. >
Du reste, des jHsrsonnes s^rieuses et fortsens^ ont depots
longlemps adopts son ci'edo, Des poptilallons c*nh>i'es se
sont ounverties k la religion des tables tournnnfes et dea
esprits, Les Am^rirains ne sunt pas des revenrs : ils out
voolu absolumenl savoir pourquoi l<^ tallies tourniMil, el lis
ont decouverl que ce sont d»*s esprits qui len font tonnier.
Aujourd*liui ces esprits invisibles sont ^tudit^ en Ainerrtine,
dass^s, organis^t eii castes, er.lielonn6i< en hi^rarchie,
comme de simples niortels; et il e<t ne de ce p^eux travail
une science non velle, on plutdt une nonvHIe reli^'on, ipie
re {leuple de hant|uiers, dMndnslriels v\ de comiufrv nts a
nomni^ fort sc^rieusenieut le sfHnfutt/istne. Celte religion
a d<^ja une foule de devots : la demist *. statislrque en
comptecinq cent mille. II y en a qiiarante uiille a New-
York seulemenl. Le xi9iri/{ia//A'me a sept jimrnaux ; il a des
duhs, sons le nom de cerates spirifuels ; il a ses oratenrs,
qui prfichenl la v^rit^ nouvetle ; en (in , ce qui l^uioigne
mieiix encore de la foi des croyants, il a une c^isse bien
gamie (>our les fniis de la piopagande. On volt que lorsque
les gens positifs se m^lent d^£lre visionnaires, ils ne font pas
lea choses k demi.
Tons les fails extraordinaires d*autrefois sVxpliquent aind
nalurelleuienl aujourd'hui. Le mot de P^nigme, ce n'est ni
Pextase du docteur Bertrand,ni Perotomanle de M. Hcc-
quet, ni Physi^rodf^inonopaltde du dncteur Calineil , ni les
n^vroses,ni1es borborygmes. C*eslun divinum quid, un
agent sumaturel, en un mot, c'eat un esprit, Urbain G ran-
dier 6tait Pintermt^ialrede Vesprit et dea religienses de
Loudun. Le sot^fleAe& Camisards, la terre du londieau de
Paris eiatent pr6cis^ment ce que sont les passes ou l(^ verre
d*eau duinagni^tisenr, le v^hiculedeP<»pri/. C'esl VcsprifqvA
permettail k la Sonnet d'etre incombustible sur les diarhons
ardents; c^esl lV.fpri/qni ^moussait les piques et les hro-
dies sur les corps desconvulsionnaires; c'ost Vesprit
qui donnait k leur pean une telle r^sihlance qu'on y voyait k
peine quelques eccliymoses, apr^ ime application de qi aire
mille coups de bAton ; cV-st Vesprit qui communique les
monomanias mysl<^rietises. C*<tail un esprit^ ce Gilles Gar-
nier, qui mangeait les petites lilies et les petits gar^ons ;
S6v^c un esprit, Papavoine un esprit, etc., etc.
Les partisans des esprits ne sont pas d^accord cependant
surlemagn^lismc. Les uns U^moignent le plus profond
dedain pour celte science et pour P^leclridt^, et c*cst tout
naturel. L'declridt^! un agent ind^flnissable , insaisissable,
inde>«crtplible ! un fluide! on je ne saisquw! Pariez-uioi dun
esprit, k la Iwnne lieure 1 Un esprit, c*est une iiersonne; un
esprit pense, parle, agit. L*eiectridl6 ne pense ni ne parie;
et si eUe agit, c'est comme un instrument passil, comme
line force aveugloi oorome ime maduiie. Un esprit a un
M.
ESPBITS
liiseerneDMnt, on libre arUtrt, on d^tMhi; et surtont si
c*est un ma'uvais esprit, si c*est led^inon, quel iotMtt C'est
radversatre de lUiomme, et la Intte commence : i^homme eat
BOX prises avec I'ennemi du genre bumaini Voiik le grand
progrb que nous STons fait sur le dix-huiti^me si^le.
Le dix-liuiti^mQ sitele croyait au magndtisroe , c^est-4-dire
k qne ctiose : il s^ehivrait d'Abstraction. Nous, an oontraire,
npus animons les clioses, nous personnifions les corps inertes.
Aussi quel mouvement dans Tunivers! tout s*6yeiUe, tout
s'agite, tout un peuple d^esprits pense, parte, agit antour de
nous.. (Test un bien autre monde que le monde connu jus-
qiiMci , endormi dans llmmobilit^ et la i^thargie ! Le mens
agitat molcm devient vrai , et le sjHritus flat ubi vuit
prend nn sens nouveau. Entin , c^est un nouvel univers qui
vient d'^lore sous le ciel. A merTeiile; maisen sommes-
nous plus avapc^ et surtout plus Chretiens? II me semble
que nous devenons on peu plus paiens et plus primitifs.
L^liabitude des peu pies enrants, c^est de personnifier les
choses. Les anciens, qui, comme dit trto bien-Pascal,
dtaient les jeunes gens de ce monde, ont en pour religion,
une vraie religion de jennesse , le polyth^isme, qui lui aussi
personnifiait les choses et divinisait les forces de la nature.
Du moment que nous recommencons a animer les corps
inertes, nous, les modemes, qui sommes'yraiment, cororoe
dit toujours Pascal, les vieiUards de Tesptee Uumaiue, nous
redevenons anciens, c^est ii-dire, pour parler sou langage,
que nous retoinbons en enfance.
Mais il y a d*autres partisans des esprit«, qui, au lieu de^
d^laigner le magn^tisme, font cause commune avec lui et
rallient les pli^nom^nes magn^tiques sous les drapeaux du
spiritualisme. Seulement jusque ici le magn^tisme n*a pas
4td compris. On y a clierch^ nn fluide, une Electricity; il
fallait y cliercher un esprit, Mesmer, « quand il r^chauHait
un bain avec sa canne, et faisait tomber h genoux les de-
moiselles qui le poursuivaient », Etait Tagent d^un esprit,
et un mediumt comme disent les Am^ricains. Tons les ma-
gn6tiseurs sunt des mediums Si en 17S4, et depuis, PAca-
d^mie des Sciences n*a rien compris au magn^Usme, c^est
qirelle a couru aprte un fluide, et qu^il fallait Evoquer un
esprit. Franklin, Darcet, Bailly, Jussieu ont battu la camr
pagne : c^Etaient des savants. On n'avait besoin que de sor-
ciers. Jamais un esprit qui se respecte ne comparaltra devant
\jtke acad^mie. Jamais acad^miden ne fera un bon medium.
Pour 6tre on bon medium , il faut cororaencer par dtre
bienveillant, etue passe montrer, comme les gens du
monde, fanfkron dMncr^ulitE. On peut Etre instruit, savant
mfime : ce n^est pas un inconvenient; mais il ne faut pas
que la science rende sceptique de parti pris. II y a aux Etats-
Unis une foule de midiums tr^-distingu^. On compte
parmi eux des magistrats , des ministres , des banquiers. II
s'y glisse bien aussi quelques charlatans, qui font profession
d^^tre mediums et dupent le public. Mais dans quel corps
n*entre-t-il pas de membre indigne? Le corps des mediums
compte quarante mille membres aux £tats-Unis; ils ne
peu vent £tre raisonnablement quarante mille vertus. 11 y a
les rapping mediums , qai sous Tinfluence des esprits
tombent dans des crises de nerfs et r^pondent aux questions
qo^on adresse aux 6tres invisibles par des mouvements spas-
modiques. II y a les writing mediums qui, armds d*une
plume oud'un crayon, 6crivent m^caniquementsous la dict^
des esprits, avec une vitesse et une precision incroyables,
comme des t^l^graplies Electrique^. II y a les speaking
mediums, qui prononcent, soit ^veiil^, soit endormis , des
paroles inspir^, comme la pr6tresse de Delphes on la si-
bylle de Cumes. ^fln, il y a presque autant d^esp^ces dei
mediums que de sortes d*esprits. On remarque m£me une
relation directe enfre la otture des uns et des autres. Les
m^hanis esprit^ sont plus souTent en rapport avec les m^
chants mediums; les bons ne con^muniquent gu^re qu*avec
dlionn^tes gens, de fa^n qu^on peut trte-bien appUquer
onx esprits le mot Tulgaire : Dis-moi qui tu hantes, je te
4frai qui tn es.
Quant aux esprits, les Ani^ri^ns en ont dresa^ une dass(<*
ficatton trte-m^bodique. II y a des esprits ttiMogieDs, qni
prftcbent les iM/H du spiritualisme : ils argonMntent contre
la Providenee et U divinity de Jteis-Christ. Ils lonl dtfstes,
fataiistes et panth^istes tout k la Ibis. Ils prennent Tolon-
tiers la figure d'Arius , de Luther et de^ Calvhi. Qoelques
autres, mystiques de professloa, se d^isent sous les traits
de Swedenborg et de Saint-Nartln. Api^ eux , riennent les
esprits politiques , qni, par Torgane de mediums fort igno-
rants, ont fait, en plein salon, des premiers-Paris trte-re
marquables sur la question d*Orient. Puis , les esprits po-
lyglottes , qui parlent les langnes earopEennes et roftme les
langnes orientales oomme un professeur da Goll^ d«
France; les esprits poetes, qni improrisent des rers; les
esprits pbilosophes, qui iuTentent des syst^mes; et mtaie
les esprits agioteurs , qui consdllent des op^tions k la
Bourse. Toutes les classes d*espritsont an fonds de roalveil-
lance contre Tesptee humaine, cela est tecile a Toir : les
esprits pontes iroprovisent de mauvais vers; les esprits pbi-
losophes inventent de fanx syst^es; les esprits agioteurs
conseillent des operations niinenaes. H en est d*aotres qui
d^abord ont un air de gentiUesse et d*es|ri^erie innocente,
comme le Ttilbp de .Charles Nodler : ils grattent aux mars/
ils frappent aux portes ; ils atlachent des crdpes noirs an seoil
des maisons , d^tachent les verrous, d^moBtenl les serrares,
nenversent les raeiibles, ^rpillent le linge , jettent par une
fen^tre des br^viaires qui rentrent par Tautre, et font
denser les pelles ei les pincettes ; ou bien Ils fabriquent
des esp^oes de mannequins-fantdmes , et qnand les mal-
tres de la maison rentrent chei eax, ils trouvent sept ou
huit grandes figures blafardes^ drap^es ayeeles tapis de
Tappartement et agenouillte d^yotement derant ane Bible
ouverte; mais bieat6t lesespiigles se Ochent : les >^ap-
peurs frappent les gens Jusqu'it leor eaascr la Jambe, et les
gratieurs les grattent Jusqu*aa sang.
On a interrog6 cesMres singuliers; et quelqoes-ims, plus
expansifs que les autres, ont commoniqaE k des adeptes
cboisis une esp^ de rev4UUion, qui forme la base des
dogroes ro6mesdu spirituaiisme, lis seprdtentent Chretiens,
mais ils nient la divinity de JEsus-Cbrist , ils nient le p6ch6
originel, ils nieot Texistence du dtoion (ce qni est asses
liabile), ils nient r^temitE des peines. JusqoMci on pourrait
les prendre pour des rationalistes; mais quand 11 s'agit de
reroplacer les dogmes qu'ils d^tnrisent , lis sont bien em-
barrasses, lis imaginent nous ne sayons quel melange de
pythagor^isme , de mabometisme et de foarierisnie. lis af*
firmentcpie les hommes ne menrent pas, mais qu'ils pas-
sent successivement dans six spheres spirituelles, ob ils
jouissent du parfait bonheur. Ce partait bonbeor est d'une
grossi^rete quelque pen paienne. Ce ne sont, dans lea
spheres spirituelles, qiie bals, concerts, promenades «
festins et grandes toilettes, hespkritualisme oonvertitbean-
ooup d' America ines. On s*y delasse du plaisir parte travail.
II existe dansces mondes soperieurs one esptee d*uniyersit6
d*esprits, dont les membres font des coiirs publics aux noa-
yeaox venus de la terre pour les deiivrer des pr^ug^s sub-
lunaires qu'ils apportent ayec eux et leur apprendre la langue
du del. Tout le monde est heureux t les esprits, qui gouver-
nent les hommes , les bommes , qui , bons ou mauvais sor la
terre, sont toos appelEs et tons eius ; les animaux eux-
memes, qni sont immortels, revivent au ciel, entre leors
maltres et ieurs mattresses, dans une eommunaute de bon-
heur. II n'y a gu^re que Dieu dont il ne soit pas question.
Maintenant quelle est la nature de ces esprits, quel est leur
sejourP L*antiquite les croyait gaz^ormes. Certains P^res
de i'£glise les croyaient corporels jusqu*a un certain point;
plttsienrs autres leur concedaient I'lmmaterialite absolue.
Ai:dourd*hui Ieurs partisans accordent k la fois I'antiquite,
saint Ambroise, saint Athanase, aaint Basile et saint CMmeni
d'Alexandrie. Ua deflnlssent les esprits : des intelligences
servies par des fluides. Cette.defimtion, imitee de celle de
M. de.Bonald,n»definit pent-^tre lieOt mais elle «st cqi»- ^
feSPRItS — ESQtJILACHE
dtiante. Quant aa a^oor des espriU , on lea rencontre k
pen prte partout » soua toutea lea latitodes.
Du reate, cea vieiUea \d6» se aont reproduitea k pluaieura
^poqaea ; mats 11 faot bien ee garder d*en oonclure que ce
aont dea y^rit^. Les foUea elles-m^es se r^p^tent Ce tout
lea maladiea de I'eaprit homain , et, comma certainea ma-
ladlea du corpa, quelquea>unea font le tour do monde et
reviennent, k certaina interraUes, Tiaiter lea m^am peoples
et lea rotoies contrto. Ce aerait une belle d^oyerte que
Tart de pr^dire k coup ftOr le retourdes id6ea fausaea,Gonune
raatronomie pr^it le retour dea comMea. On se tiendrait
au r aea gardes » et Ton ae d^fierait des espriu. H. Rigadlt.
ESPRITS i Commerce). On nommeainai lea eaux-
de-yie dont te yolume eat r^uit de moitM par la distil-
lation, qui en ^limine de I'eau. En coupant lea eaprits ayec
de Peau , on reprodult Teau-dfr-yie. Le commerce trouve de
grands avantagea k expi^ier Peau-de-yle sous forme d'eaprlt.
Cette traosformation a pour rteultata une grande diminu-
tion du nombre dea f&ts n^ocssairea et une^oonomie notable
aor le prix da tranaport. Cependant on n*y soumet que des
quality Jnf(Meure8, car elle a I'inconvtoient de foire perdre
k reao-de-yie ce bouquet que Ton recherche dana les li-
queurs de premier choix
La richesse des esprits ou alcools est aujourd'hui cona*
\dX6e k Taide de i'alcoolom^tre de Gay-Losaac On a aban-
donn^ les anciennes d6noniinationa fractionnairea du midi ,
comma 3/6 , 5/6 , etc , qui servaieot autrefoia k d^gner la
titre des produita distill^. Cea fractiona indiquaient qu'en
ajootant k un nombre de {lartiea d*esprit eaprim^ par le
num^ratenr, un nombre de parties d*eau exprim^ par Pexcte
du dtoomlnateur aur le num^rateur, on afait un m^ange
potable, portant la preuve de Hollander c'est^-dire 19° du
ptee-Uquenr de Cartier. On n'a coosenrd que le nom du 3/6
( pronoBcei IroU^ix ) , qui , d'aprte ce qui prMde^ est
un eaprit tuquel U fant nidanger un poida <gal d'ean pour
obtanir una eau-de-vie k 19°.
Comma Talcool peot s'obtenir d'on grand nombre de
mati^rea , on distingue lea esprits en esprits de 9in, esprits
deftcule, esprits de pomme de terre , esprits de grains ^
esprits de m^lasse, esprits de cidre, et de poiri^ etc.
ESPRONOEDA ( Jos^ de ), Tun des plus remarqoa-
blea poetea de PEapagnemoderne , naquit en 1608, k Almen-
dralejo, en Eatramadure, et aprte la guerre de Tind^pen-
dance yint fiiire aea^tudei k Madrid, ob, sous la direction de:
Usta, sea diaposltions po^tiques se d^velopp^rant de bonne
heore, mala en m6me tempa ausai aa paasion pour les ayan-
tures et les bouleyersements de la politique. Dte TAge de
qoatone ana il oomposait des po^aiea politiqoes, et a'^tait
fait affUier k Tnne des soci^tte secrMea de la ddmagogie, k
celle dea Kumantinos. II en fut puni par uit exil dana un
couyent de[ Guadalajara, dans la solitude duquel il ate-
cupa de la composition d*un grand poftne ^iqoe, El Fe^
lajfo, dont Un'existe quedesfragmenta. Bien qu'il eOt eu pen
detempaaprte lapermiaaionde revenir k Madrid, son esprit,
esaentlelleroent mobile et pasaionn^ pour rimpn&yu et pour
lea ayantnres, ne tarda paa li le lancer dana tooa lea hasarda
de la yie. II se rendltli Lisbonne, oft, manquant bientM de
tout , H dot 4 une intrigue aoooDreuse des moyeas de snbsia-
tanee et lea resaooroes ndccasalrea poor gaguer Londrea, k
re(ret d'asaayer d'y yine de sea talenta po^tiquas. Plus tard,
tt yint s'^tablir k Paria, oo , dana lea Joonta de iuillet 1630,
il fut un dea plua intr^dea et des plus exaltte parmi eeox
qu*ott n'appela plua dte lors que les Mros des barricades;
drconatance de aa yie qui eat pour rteltat de lot faire
prendre une part des plua actiyea k dlyerses entrepriaea rd-
yolutionnairea tent4ea k pea de tempa de Ui snr d*aotrea
points. La direction po^que qui lui ayait d^k foit cboisir
la lecture de Byron deyint encore plua exceotriqne par suite
des relations multiplea qu'il eut alora avec lea ooryplitea de
VMie romantiqae fran^ise.
En 183S Esproneada prafita de Tamniatie pour rentrer
:|pns Ml patrie^ et il ob|iQiii|taia.U9 ginde dana lea gante.
9T
du corps. Un po6me politioo«satirique, impfOyis^ dana on
banquet, et que sea camaradea r^pandirent k Tenyi, le lit
ranvoyer do senrioe et exiler de nouyeaude la capitate.
Confine dans la petite yiile de Cuellar, il y compos* un ro-<
man en six yolumea , Don Sancho SaidoAa^ o el casteU
lano de Cuellar ^ qui parut dana la Coleedonde novelas
historxcas originates espaholas (Madrid, 1634), mais qui
prouve qo*un genre exigeant de I'ordre , de la rtf exion ,
un plan, n*^ait point son fait.
Aprte la publication de VEstatuio real^ Espronoeda re-*
yint k Madrid , et tout ausaiiAt U devint Pun des principaux
r^acteurs du journal El Siglof mais il s'acquitta de cetta
tacbe avec si pen de prudence, qne InentAt il lui fallut en*
core prendre la fuite. C^^tait ik pour lui un motif de plus
pour essayer de jooer un r6le dana les ay^nemeota r^volu-
tionnairesde 1635 et 1636, et il n*y manqua paa non plus,
Cependant, a peu de temps de \k, ii ae yit enc6re contraint
d'ailer se cacber aux eaux de Santa Engracla. Qimnd, en
septembre 1640, Vayuntamiento de Madrid leva l^^teadard
de la r^olte , Espronceda enU'a dans les rangs de la garde
nationale en quality de lieutenant. Pour avoir d^fendu un
article du Journal El Vracan^ toit daUs le sens n^pablicain,
le gouvemement d'alors le n^compensa en le noramant aux
functions de aecr^taire de lotion k La Haie, et en d6cemJ
bre 1641 U se rendit k son poste. Mais le dlmatdu Nord el
le phlegme hoUandais conveoaient mal k sa nature volca-
nique ; il ne tarda pas k tomtier malade , et voulat atore r6>
voir le aol de la palrie, oil |1 mourut, le 38 mai 1642.
Ses ttuvraa po^tiquea refl^tent vivement le caracftftre al
les prfoocupations de son ^poque. On y remarque une grande
babllete techniqae et une imagination breiante, que malheo<^
reusement le po£te ne salt paa maltriser, et qui, par auite, lid
lait perdre le sentiment da vral beau. Bvron et Hugo, tela
aont lea moddes d'Espronceda, raaia avec toute la fougue
mMlionale il exag^re encore laurs d^fiiuta et se oomplait
dans ce qu'il y a da plua bizOre, ainsi qu*on pent le voir
dana sea plus beurenses preductions, par example dans 8oa(
El Piraia, son El Mendigo (potaie compl^tement 80->
cialista ), son El Verdugo (le pendant du Dernier Jour cTun
Condamn6 ), son affreux El Estudiante di Salamanca,e/t
aurtout dana son cd^re fragment El Diablo mundo (Ma-
drid, 1641 ). Une ^tion compile de aea oeuvres a paru k-
Madrid en 1640. La r^impresaion qid en a ^t^faite k Paria,
en 1646, conUent de pluA El Diablo nwndQ,
ESQUIF se dit en gtsnMi d*une petite barque, .t*un
petit eanot, d*une nacelle, d*one gondote, d'utfe piro*
gue, etc. C*est un de ces termes dent nos aneiens poetea,>
nos modemes foisenra de romancea sortout, ont fait nn tel
abua , qu*ila Pont rendu presqoe ridicule. .
Plua s^rteusement, en termea de marine, Vesquif est le*
nom technique de la plus petita da toutea lea embarcatlotaa.
affectte au service d*un navtra. II Adt le servtoe dans lea
radea et porta, aoit k la voHe , aoiti Paviron. On rembarque-
lorsque le vaiaseao met k la vQile, et on k place dana Pin-
t^eur de la grande chaloupe..
ESQUILAGHE ( Don FnARcnco ne Boa^ yabagon,
prince n* ), comte de Simari^ Magalde^ etc. , personnage
non moina reman|nal)le par P^^vatlon de aon rang qua par-
la diatlndion de aon eaprit et par ses talenta po^ques, na-
quit vratsemblablfinent k Madrid, vers Pan 1661. 11 «tait file
de don Joan de Boija, oomte de Mayalde y Ficalho, el de
sa aaconde femme, donna Francisca de Aragon y Barreto;
il obtint te litre de prince d'Esquilaehe par auite de aon
mariaga aveo Ph4rilito de la prhidpaut^ de Squillaea ,dana
le royaumede Naples, qu*il ^pousa an 1602. La ni6nie an-
n6e, il Alt nomm^ par Philippe 111 cliamballan rt com-
mandeurde Pordrede Saint-Jacquea. En iei4 ce prinoe
Pappela k la vioe-Toyaut^ du P^rou, functions quil rempUt
juaque vers la fin de i'ann^e 1621. C*eat [lendant abn edmi*
nistration que don Diego Roca de la Viiga i:onqiril tea Maynaa
aur le Maraiion , et y fonda une ville qu'ao Phcitr^-ur d^E
.qiiilacl]c il nonuna San-UnuK'Ucu do fif^ ikptc^ la
it
ESOniLACriE —
it
d« Philippe 111, tftqailacbe rerlnt 4 la cour de Madrid , ob il
ptssa le raftte de ses jours. Sa mort arriva le 6 oclobre 1658.
Son goOt ct 868 raret dispositions pour la po^des'^taient
manifests dte sa premiere jennesse, et il avail pris surtout
Aiigensola le jeune pour module. Ausslses ponies sontelles
remarquahles par rd^nce, la simplicil^ de bon godt» la
elart^. et riiarmonie de la Tersificatlon ; ee qui lear manque,
c*est la protondeur, roriginatit^ et T^lan. il fut i*un des der-
niers repn^ntants du style classique de Tdcole espagnole dii
se^xi^nie si6cle, et radveniaire d^iarf^ de celle de &onf;ora,
qoi dte lors oommen^it k dominer dans la litt^rature de
son iviyn. Ses ponies lyriques , parmi lesqiielles les Espa-
gnolH font aujonrdMiul encore grand cas de ses pastorales,
parurent pour la premiere tois en 1639 , h Madrid ; une Edi-
tion conHi(i<^rableinent augnientAe en fat encore public
en 166.1 k Anvers. Son poeme ^pfque : NapoUi reeupe'
rada pnr el rey don Alonso ( Saragosse , 1651 , et An-
▼ers. 1685), est nne cBuvre sans m^rile.
ESQUIMAUX ou ESKIVIAUX, c*est-ii-dire, dans la
langue des Algonquin)*, mangeurs de poUsons crtb , nona
donni^ k ToHgine par les Abenakls k leurs voUlnssep*
teotrionaux habitant Ics c6te8 du Labrador. Les Euro-
ptens s*en sent senris k leur tour pour d^*gner dilTiirentes
trihus analogues; et dans le syi^t^ine ellinograpliique mo-
deme, on Papplit|ae k tons les habitants de rAro^riqtie arc-
tique. On comprend d^slors aujourdMiul m>us la denomination
g^ni^rique tySxquimaux les Gro&ilandais, \n habitants des
oOtes de la bale de Baffin, des c6tes septentrionales et
orientales du Labrailor, de la c6te occidentale de la baie
d^Hudson, de la presquMIe MelTille, ainsi que de toute la
c6te seplentrionale du continent am^ricain jusqu'au Cap de
Glace , enliji toute la (Nipulation ilu nord et du nord-ouest
de TAmi^riqne ru<8e, juM|a*A la presqu*lle d'A las cb ka . Les
Esquimaux de la terre ferme, oti touten^is ils liahilent ra-
rement dans Pinlrrieiir au d«U de 7 myriam^tres des cOtes,
ae div'senten Esquimaux orientaux et occidentaux, que s^
pare le 140* degr^ de longitiule. Les Esquimaux liabitant
TAmMque russe foniient filiisieurs trihus difli^ntes, qu*on
partage en deux classes, k savoir oeux qui , comine les Es-
quimaux orientaux et notainment lesGroinlandais, se servent
poor navtguer sur la mer de canots en cair, et ceuiL qui ,
comme les Kou^^kokwinz JesTsrIioiigatM'li, les habitants de
Kadjak et de la iiioiti^ orientale d'Alasclika, vivent dans des
demaiires Axes plus au stid «t k une plus grande distance des
c6te8, dans des contrtoi boistes, et anplo)ent pouriiaTiguer
•nr les lleuveset rivieres destroncsd^brescreos^. Ce der-
nier groiipe, qui se oonfond peut-etre avec les trihus indiennes,
titaassi d<4jgne sous le nom d^Esqoiuuiux ni^ridioiuiox.
QooiquM les Esquimaux soient ripandua daua tout le nord
de rAin^rique, d^puis la c6te orientale du Grotaland jusque
par de Ik le d^troit de B eh ring, leurs diniftrentea trihus
(sans parler de la grande similitude qn^elles ollrent entre
elles en ce qui est des moetirs, des vetements, des asten-
dles, etc) sont caract^riste par runllnrmit^ de leur confor-
mation physique, et la trte-petite dilftirenee eitstant entre
leurs Ungues, lis appartiennent ^idemment k une seuleet
m^me race, laquelle ofTre de nomhreuses et frappantes
dissemblan<»( avec les autres peiiplades appartenantk la race
rouge. Aussi, voilk h)ngtemt>sdej{i qu*on range les Esquimaux
dans la race mongoie. Certains auteurs roiMlemes, Morton ,
parexeiiiph!, les apiwllent Mongols- Am^ricaina. Toiitefois,
dV rte les recherclies fiiites par Gallatin et autres, \ Koplnioa
desquelrtse range aui«si PriclianI, ils ne oonstltueraient qu'nne
Ikmille partlculiAre de la race roug«>, que des influences cli-
mat^riquea et aodales aoraient fait d^gtoi^rer. Les Esqui-
maux de toutcs lea trilms ont la t6te arrondie et dtoiesor^^
ment grande, la face large, plate et cependant plelne, avec
dee joues ^paiisea , des pommettes aailhintes, on net petit
et profondtoent ^ras^, des clieveiix noirs, longs, roides et
durs, ilea chairs mollea el Uches. Des jambes gr^les sup-
portent un tor<6 asset ^is; les mains et les pieds sont
4*000 reoaniuabta exiguite, fa» doiglaooorla. La peao, d^it-
ESQUINANQE
grteUement froide, toojoufs conveHe d^utte ^pafsae cfoAtf
de crasse et dliuile de bialeine, offre one teinte cnlTrto d*nit
jaone noirfttre. A Test, la taille des Esquimaux atteini rare-
ment plus de dnq pieds; k rooest, dieestassea gen^ralement
de dnq pieds et demi. L*espkoe de franchise et de bienveil-
lance qu'exprime lew pliyaionomie, et qui ooostltne aussi le
trait distindtif de leur carad^re , produit ao total one im-
pression lavorable sor le yoyageor europ^en, en d^pil de
leur salet^ et de leiire habitudes Ticienses. II exiate une vio-
lente ininiiti^ entre les Esquimaux et les dilfdrentes tribus
faidiennes qui les avoisinent.
Depnis asses pen de temps les Esquimaux orientaux sont
dans Tusage de venir cheque ann^ aux environs du 140*
degre de longitude ocddentale Changer avec les Esquimaux
ocddentaux des ustensiles en fer et autres ofajets imports
par les Russea, contre dea peaux de phoqoe, de I'huUe de
baleine et des foumires. Les phoqaes et les poisaona ferment
k pen prte la base unique de leur Industrie et de leur ri-
diesse. Placda au dernier dcgr^ de T^hdle de la civilisation,
ils vivent k T^tat de complete ^it^ dvile, sans ob^r k la
moindre forme de goovemement politique. II n*y a parmi
eux de privileges que poor le plua fort et le plus auda>
deux.
La plua grande partie dea habitania du Grotaland et da
Labrador sont depuis un si^cle environ ext^rieurement con-
vertls au christianlsme. C'eat aussi par rinterm6<liaire dea
missionnaires protestants, tda qu^Egide, que nous possd-
dons aujourd^hui les rensdgnements les plua exacts sur lea
DMBure , lea usages et la laogue dea tribos d'Esquiroaux qoi
liabitent le plus k Test
ESQUIMAUX ( Grands ). Voyez ALcoNQOina.
ESQUIN/VrVCIE (par corruption pour Mgnanehie , en
grec 9vy«TXT} » ^^vo ^ ^W* • a^fraTt auObqoer). Ce nom
s*applique a la fois kVangine gutiuraieei a Vangine
lomiUalre oo amygdalUe Son synonyme vulgaire est mai
de gorge. Cette aflection, mal dttnicy est sonvent aigue et
caraddriste par la g6ne et les dooleun des organes de U
respiration et de la d^utitkin. Nooa ne parleroos id que
de rainygdalite.
A l*4'tat aigu , raniygdalite eat Mviinairement prMd^ de
malaise gt^ndral , d^inappetenoe, queiqoefols mtaie de fria-
sons et d*un6 fi^vre plus ou moina vive. fiient6t la ^he-
resse de la gorge, la dialeor de oette partie, la gene dana
lea moovements de la dentition , le beaoin fr^uent d'a*
valer, malgrd la douleur qui s'exaspkre par dea efforta r6-
pdtte, annoncent le d^vdoppement de ralTection. La pression
sur les o6his da cou est pdnible; toute cette partie est
endolorie ; la voix se voile kigdrement , puis il survient une
toux raiique; aprks des efforts r^lte d^expuition, les
mabdcs rejettent des mooositte daires et visqueuses. Sou*
vent la douleur se propage vera Tune oo I'autre ordlle, et
s*augmente par kn moovements de la mkchoire , ce qal
annooce fextension de la maladie k la tromi)e d^Eustadie.
Les amygdales sont rouges et tum^^. II est rare que
la luetteet te voile dn palais ne partkipent pas k ce gonfle-
ment et k cette rongeur. A la surfkoe dea amygdales , on
otMcrve des mocosit^ ooncr^tto , opaques.
La inarche de cette affection est ordinairement rapide. En
quatra k cinq Joura, les accidents ont acquis leur maximum
dintensitd ; Ua reatent un ou deux joura stationnalres, puia
Us dteroissent. La maladie a one durfe moyenne d*une se-
malne; 00 Ta cependant vue aller Jusqu*k vingt-et-un joura*
Dans tons les cas , la r6iolutioa est la termhiaison la pltia
fr^oente. La fikvre tombe, la douleur diminue, la d^lo-
tition devlent plua fadle, et Pcdl pent suivre le d^rgament
des amygdalea. II n'eat pas rare de voirsubvenir un abc^s,
qui a*ouvred*onlhiaire spontan^ment. La rupture de cesabc^f^,
qui a lieu k pen prka oonstamment dana llnt^rleur de la
bouclie et k hi auite d^uneCTort de toux ou de vomisaement,
donne lieu k rexpuitlon d*un pus trka-f(ftide.
Aasei fMqoemment, la rtelutlon tent Incomplte, In
uialadle wiae k Ttet chroni^oe; lea divtra aymptflmti
KSOtTtRB -
loeaak persbteat, eC ftnduratkm chnmiqae oo hypertrophie
deft aroygdales peiit exiger leur excision.
L'amygdalite aigue l^^re ne reclame qae rosagf dea
botiaoiM d^yantes et mucilagineuses ; on la combat, loni-
qii'eUe est plus intense, par les dinisaions aangnines, les ca-
1apla«Dieii appliqu<^ autour du oou et les gargarismea. Les
pratidena ne sont pas d*aceord sur I'litillt^ de ces deax
derniers agents tli^rapeiitiques. Ceui qui pr6conlsent les gar-
garismes vantent aurtout celui qui se compose de 4 grammes
d*alun pour 200 grammes d'eau d*orge. On joint ii ce traite-
iiieut les bains de pleds sinapisms, la di^te. Entin, 11 est sou vent
utile de ravoriser TouTerture desabctek Taide du bistouri.
ESQUIRE 9 mot anglais qui se prononce eskouaire,
mais qui ne s*6criLordinairementqu*en abr^viation, Esq,,
eat d^ri?^ du mot anglo-normand escuier, en Francis
eeuyer, en latin scuH/er, Ce titre honorilique fut port^ k
Torigine » en Angleterre, par ceox qui, sana £tre pairs, ba-
ronets ou cbeyaliertt, comme les fits atn6s dea clieTalierH et
leurs descendants, de m^me que les premfers-n^ des Ills
cadets de pairs et leurs descendants, avaient droit d^annoi-
vtes. II 8*y rattachait nne grande consideration, parce qu'il
8*appliquait k une notable portion de la noblesse anglaise ; et
plus tard on en Tint k le donner k tout noble stranger. Les
iNMirgeois ne Tobtenaient qu*en vertu de lettres d^armoiries,
depuis longtemps tombtes en dteuetude , et le transroet-
taient ensuite k leurs descendants. AujonrdMiui , toutes les
fonctionspublfques, depnls celles dejuge de paix, et les tilres
de docteur dan» une faculty et d'avocat, donnent droit k U
qualification honorilique d*esquire, Mais il est d^usage de
Tajouter ^alaneut, par politesse, sur Tadresse des lettres,
au nom des n^ociants, et en g^n^ral k celui de tout liomme
qui a re^tt une certaine Mncation ou qni est parreno k se
er6er une certaine position sociale.
ESQUIROL (JBAif-^TiBNNB-DoMiniQOB), mMccIn ca-
libre pour ses trayaox sur la foli>B, naqult le 4 f^vrier 1773,
k Toulouse. II mourut k Paris, le 12 d^cembre 1840. D'une
organisation Mle et delicate, Esquirol ^it bienveiilant H
rftveur : on le destine au sacerdoce. Aprte des etudes au
eolkfige de Tfisquille, il Taisait sa pliilosophie an s^inaire
Oe Saint-Suipice, quanddepremiiressc^nesr^voluUonnaires
Ten cliass6rent : il ayait dix-huit ans. II se r^fugia a Tou-
louse, prtede son p^re, n^oclant estim^, qui avail obtenu,
en 1787, les honneurs tr^recherchds du capitoolat. Deca-
pitoul il ^tait devenu simple odicier municipal, mais en ou-
tre adtninifttrateur du grand hOpital de la Grave. Le jeune
liomme 6tudia la mMccine, d^abord k cet hOpital de Tou-
louse, sous le docteur Gardeil et sous Larrey oncle; il
aoivit les lemons de botaniqne de Picot de Lap^rouse , et
eut pour condisciple et pour ami le c^l^e Larrey. Es-
quirol, quelqoe temps aprte,quitta Toulouse pour Nar-
bonne, o6 8*^it exil6 le c^l^bre Barthei, qui aurait vouin
se Pattacher oomme secretaire. De novembre 1794 jus-
qu*en 1798, ^poque de son depart pour Paris, it u^uma k
Montpellier comme eiive do gonvemement, et ilyobtint
quelques soecte. Fort d^nnd 4 son arrivte dans la capitate ,
II se ressonvint d*nn de ses eondisciples de Saint-Sulpice ,
M, de Puisieulx, qui dans ce moment senrait dMnstituteor
ail comte Mol^, que sa mftre avai^ prte d*elle k Yauglrard.
Aocneilli dans celte maison, le Jeune Esquirol y trouva,
tTec de bona exemples, le vivre et le convert; il y resla
deoi ans, Taisant tons les Jours plus de qualre lieues pour
suivre les le^ns de Pin el, 1^ la Saip^tri^re.
Disciple favori de ce m^ecin c61^bi«, alors chef d'^cole,
Esquirol ne quitta Vaugirard que pour entrer dans te
grand hospice dont la sp^ialit^ d^cida de sa vocation.
Aprte avoir aide son mattre Plnel pour la publication de
•a M4deeine eiiniqw, Esquirol se livra exclusivement k
retnde des maladies mentales. Jamais existence ne fut
plus remplie que la sienne. M^ine du vivant de Pinel , il
fut consnlte de toutes parts. Vj\ Europe comme en France,
II ne comptail que des disciples et aucun rival. Pas un cas
Hi foUe M SO montralt dans lo mondo sans qu*Esquirol ne
KSQCCROL 99
fot appeie. Esquirol aTaitbeanconpToyafe. Aneone OMison
de fotts n^etait fondle en Europe sansqn*on nereOt prtelabliN
ment eonsnite. Je ne sais quel prince dltalie IMnvita k n^
alter une maison d^alienes oonstruite par ses ordres ; notre
docteur en dtepprouva Pordonnanoe, et mssitOt le prince
d^clJa qo*un autre asile serait 6d\M d*aprte les Yues du
mMecin Tran^s, et que le premier edifice servirait de ca-
serne pour des troupes. La maison de sante qo*Esquirol a
fondle k Ivry est un muddle acheve, que les adminislra-
teurs et les medecins visitent hicessamment. Les lumidres
d*Esquirol etaient egalement mises k contribution, soit quMI
fttt question de lois sur les alidnes ou de procte cei^res
oil se trouvait invoqute quelque excuse ou presomption
de Tolie, soit qu^il 8*agtt dInterdicUon , de IMnsanite alie-
gn^e d*un testateur, ou de crimes. Ses jours et ses nuits suf*
fisaient k peine pour les Innombrables consultations qui lui
arrivaient de toutes les contr^es.
Esquirol n*a laisse qu*un ouvrage, en deux yol., hitituie :
Des Maladies mentales c(msid&4es sous le rapport m^*
dical, hygiinique et midico-Ugal ( Paris, 1838 , avec un
atlas de 27 planches gravies), traite qui commence ainsi :
« Cette OBUvre que J^oflre au public est te resultat de
quarante annte d^etudes et d^observations. » II avail en
outre compose une tliese sur les passions et un memoire
sur les illusions des fous, Esquirol divisait les maladies
mentales en quatre ordres principanx : i* la Manie,
2* la monomanie^ X* la lypimanie ou milancoHe^ et 4" la
d^mence. Jusqo'a lui personne n'avait blen etudie let
hallucinations de Tesprit et des sens, qui sont des erreurs
sans corps nl motif; ni comment les hallucinations se dis-
Unguent des illusions, qui sont des realites dont les sens on
I'esprit font des mensonges habituels. Sur cent alienee, 11 en
^t au moins quatre vlngtsqui sont hallucln^, ou poursulvis
par des ennemis , on entendant des yoix mena^antes ci
chimeriques, on voyant des fantOmes, et ce sont li les lous
les plus malheureux, les plus dignes de pitie. C'est Esquirol
qui nous a fait connattre que les fous furieux ont plus de
clianoes de gu6rison que les fous tranquilles , plus au prin*
temps qu'en ^te et en hiver, et qu*apres six mois il restait en
general pen d*e$poir de guerison. C'est encore lui qui nous
a appris que les fous en demence tranquille ne vivent en
rooyenne que Irals k quatre ans, k cause de la paralysie qui
les frappe.
Esquirol etait spirltualiste et vivement croyant : anssi
fiiisaiMl pen de cas des causes materielles que les secta-
teurs d*£picure, de Gall ou de firoossais asaignent k la folie.
II savait d'ailleurs que le ceryeau des fous non paralyti-
ques olTre bien rarement des alterations sensibles, tandis
qu'on rencontre souvent de profondes alterations cerebrates
qui n*ont encore nullement derange ni la rectitude de Tes-
prit, nl la nettete Jes Idees, ni les manifestations du you*
loir. Les degradations de Teno^phale et des nerb ont des
suites visibles pour la vie, pour les sens, pour la sensibilite
et les mouyements arbitralres; mais dies n*en ont pas jus-
qu^k de certaines Ihnites d*exactement appredables poor
rmtelllgence. Voili la verite, et Esquirol y deferait pldne-
nement. Cependant , il enoourageait , au moins par son in-
dulgence, ceiix de ses disciples qui, n'admettant aurun trou-
ble mental sans lesion anatomique , suivaient les erremcots
des materialistes, sesadversaires. L'un d*eux, qui vivalt chcx
lui et le secondait, a compofd sous ses yeux, dans sa bi-
bliotheque et avec les falls recueillis dans sa maison, un ou-
yrage entierement oppose k ses doctrines, et d*allleurs re-
marqnable ; Esquirol ne Ten aimait pas mohis, et an besoin
meme il I*e6t defendn. Heureux hooMne qu*Esquirol 1 il ne
oonnnt jamais ni la jalousie, ni Tintoierance, ni cette ar-
dente rivaliie et cette passion du proselytisme qui toiinnente
la vie. Marie , mais sans enfants, et ne sachant que faire
d*une forfime qui rsrcnhlait df* ^ik dt)n<%, il donnaft Mins
compter el saus eiriru, cl a\ail chez lui, |)our les protcger
de pins pr6s, trots dc ses meillenrs disciples, en uiCnie tempi
qu'tl en fiiisail fojagw dix autrcs t? oc des alieuet ridiiii
io I^QUIROl
Comme Alibert poor 1m dermatoses, il avatt fond^ des prix |
de trois cents fhincs sor des sojets d^terminte , ayant trait k
raliteatioa mentale. Nomm^ mMedn de Ctiarenton aprte
ia mort du doctear Royer-Collard, frire du phtlosophe
il a bit doo k oet ^tabUssement national d*iin^ ann^ de son
trailement > s'61erant h dix mille francs , sonime destine
h la fondation d'ane btUiotli^ae k Tasage non-seolement
des mMecins, mais des malades.
Lorsque la Faculty de M^iedne fat reconstitu^, en 1823,
one chaire y fot offerte h Esquirol , trop occupy pour Tac-
cepter. En retour, il ltd fellut agr^er le poste d'inspecteur
g^n^ral de runiTersit^ poiir les facultte de m^decine
qu*avaient occupy avant lui Dupoytren et le docteur Royer-
Coliard. Jamais m^edn, pas m^me Tillustre Willis, n^ins-
pira plus de confianoe aox ali^nte confi^ k ses soins.
II connaissait si parfaitement les yoies fauss^es de letir
esprit et les propensions inalt^rablet des instincts, qu'il
savaitdonner k sa contenance, k sa pbyslonomie, k son
geste et k sa toiii, an air nair et comme pu^ril, un ton naturel
et de bonne Tol qui lui gagnait aussitot les corars bless^ ;
il captirait ces malbeureox au point de les gu^rir : on Tau*
rait cm lui-m^me anim^ d^une idte fiie et recherchant les
consolatioa<i dont lui seal avait le secret. Pour devenir an
m^decin moral au degrd od j^ai yu Tillastre Esquirol , il
fout 6tre an des grands esprits et des nobles oceurs de son
tonpsl D^ Isidore Bourdon.
ESQUISSE, ESQUISSER. Ces deux mots viennent de
ntalien schizzare, qui signlfie sotirdre, naitre avec rapi-
dU6, parce qu^en effet one esquisse exprime lldte de Tar-
tiste 4 rinstant od elle Tient de naitre, et que, tou jours
(Ute arec prestesse, elle semble voutoir rendre la pens^ aussi
Tivement qu'elle apparatt. LVsquisse retrace done aux yeux
de toos rid6e telle qu'elle est nto dans Tesprit de Tartistc,
qui dans la crainte de Toir s'^vanouir sa pensde a tiicli^
de la fixer. Poor y parvenir, il ne s'occupe pas k surmonter
les difficult^ que lui oppose la pratique de son art; sa main
agit, poor ainsi dire, tlitoriquement; elle trace des lignes
(|ui donnent k peu prte les formes n^cessaires pour y recon-
nattre les objets. LMmagination ne soufTre qu*avec peine le
pins l^ger retard. Cette rapidity d*ex6cution est ce que Hon
remarque principalement dans les esquisses des artistes de
g6nie; on y reconnatt le mourement de leur Ame ; on pourrait
en quelqne sorte en calculer la force et la fteonditd. L*arli8te
poor faire one esquisse se sort de tons les moyens les plus
exp4ditlfe, et celui qui se pr^ente sous sa main n'obtient
souvent la pr6f6rence que parce qu'un autre n^cessiterait
quelque retard. Si c'est un peintre, il se sort done indlfTd-
remment du crayon ou de Testompe, de la plume on du
pinceau. Quelquefois 11 raftie Temploi de ces divers moyens
lorsqull croit atteindre son but plus vite et d^une mani^re
plus certaine. Le statuaire emploie ordhiairemenf la terre
glaise pour ses esquisses.
II est rare qu'un peintre se soit bom^ k une seule idte
poor une composition ; c*est done une fort bonne ^ude que
de comparer entre ellcs ces dilTi^rentes esquisses, puis, en
(es rapprochant du tableau , de voir les perfections que le
peintre de gteie a su y apporter. Si quelquefois la premiere
esquisse a ravantage d'etre plus cliaude, plus brillante, elle
est en mdme temps plusfougiteuse, plus ddsordonn^ Celle
qui suivra ofTrira les efTets d*uae imagination d^j^ mod^r^.
Les aotres marqueront la route que le jugement de Tartiste a
suiYie et celle par cons^uent que I'dl^re est int^ress^ k d^-
oooTrir.
Tout ce que nous venons de dire se rapporte k I'expres-
slon /aire icne esquisse ; mais le mot esquisser prtente une
acoeption asset dilTferente, pulsqu'il s'emplole poor designer
la premie operation d'un dessinateur qui trace l^^rement
ses figures poor en indiqoer la place, avec des traits quel-
quefois imperoeptibles,qoi doirent ensoite enti^rement dis-
paraltre sous le fini do detsin.
Quoique le mot esquisse soit posltivement do ressort des
iax-artB,U est cependant aosai em^y6 dans la litt^ra-
-^ ESSAIS
tore : on dit Tesquisse dSm poeme, d^une pitee de th^tr
poor dire le plan dans lequel Taoteor a seolement indiqi
la marclie qu*il se propose de soivre, et d^igper les prii
cipaux caract^res des personnages qa'il est dans rinteiiti<
de placer dans son oeovre. Doghe8II.b aln^.
ESSAI , action par laquelle on ^proove , on exami
one chose, poor en connaltre les quality, les effets, I
rteoltats. Lea m^ecins font sur les animaux I'essai de qu'
qoe TemMe noovellement invents, ailn de Temployer pi
sOrement sor Tesptee humaine. On fait aossi Tessai d*u
pi6ce de canon , d*one machine k vapeor, d*on pont su
pendo, d*one salle de spectacle. Dans le commerce, ess
est qoelqoetois synonyme d*^hanCUlont lorsqo'il s*agit •
▼ins, eaox-de«Tie, hoiles, etc. Essai se disait autrefois
IVpreuve qoe les jeunes gens des deux sexes falsaient de
▼ie rellgieuse, en habit s<^culier, avant de prendre la robe
novice. On dit encore prendre ^ entrer d Vessai^ en pi
lant de qnelqu'un qui entre dans une maison pour savoir
on travail loi conviendra. Lesar6onaotes, pour s*as8urer
le temps, si le vent sent favorables, avant d*entreprend
one ascension , lancent ce quMls appellent on ballon dU
sai. Les com^iens font I'essai de leurs talents sor des tbd
tres de province, on de soci^ti, et lorsqoHls out d^ut^ s
nn des grands th^tres de Paris, lis sont admis k Vessi
Nona avons parl^ ailleors do cotip d'essai.
On donne aussi le nom d*ei5a<5 aux oovrages dont Ta
teur a traits l^g^rement et soperficiellement tel on tel sujc
sans Papprofondir, sans lui donner tons les ddveloppemei
dont il est susceptible. Nous avons V Essai $ur V Homme
V Essai sur la Critique^ de Pope; V Essai sur VEntend
ment humain^ de Locke; les Essais de Montaigne; I
Essais de Morale ^ de Nicole; VEssai de TModicie,
Leibnitz ; VEssai sur Vhisioire g^iraU , Vf sprit et I
masurs des nations ^ par Voltaire, etc. H. Addiffrbt.
ESS AIM (en latin examen, deex, de, et agmei
troupe). Les abeilles, soit domestiques, soft sauvage
occupent ordinairement des cavity peu spacieuses;
comme elles mulUplient beauooup, il arrive un temps <
une partie de la nation est oblig^ d'aller cherclier ailleu
une autre liabltation. (Test k cette troupe d'^igrants q
Ton donne le nom d'e^saim.
Par extension, essaim se dtt d*une grande multitu
d'autres insectes : des essaims de saolerelles ravagent
contr^. 11 se dit aussi figur^nent d'une foule, d*nnc mul
tude de personnes qui marchent, qui s'agitent.
ESSAISy operations chimiques ao moyen desqoelles <
porifie un m^tal pour reconnattre sa nature, celle des n;
nerais dont on I'extrait. L'ensemble des essais constitue
docimasie, OtL parvient k extraire d^ln m^tal les ro
ti^res etrang^res qui sont combin<^ avec lui par dei
moyens difT^rents, qui sont la voie siche et la voie humid
c'est-k-dire par le feu, dont Taction oxyde, volatilise qu€
ques-ons des composants ( voyez Coupbllation ); ou p
des acides, qui ont la propriety de dissoudre certaines su
stances sans avoir d'action sur celles qui leur sont nni
( voyez Analtsb ).
Les essais les plus importants sont ceox des matite
d^or et d^argent. Pour essayer les mati^res argentiftres p
la vole stehe, on emploie soit la fusion avec on flux rMu
tif oo avec des r^tifs oxydants , soot la scorification, po
ensoite la coapellation. On saisit avec one brooelle
bouton resultant de cette demito operation; on le bra
par dessoas, et on le p^ k Taide d*une balance sensible
nn derai-miiligramme. II va sans dire qu*on doit retranch
du poids obtenu le poids du grain d'argent que le plomb
la litharge syoutfo dans la coapellation et les op<^rations pr
liminaires auraient produits seuls : il faut done oonnatt
d'avance la ricbesse de ces mati^res. Quelquefois, surtoi
lorsqo'il s'agit d^alliages argeutifdres, on passe dans une coi
pelle, plac^ k cAl6 de celle dans laquelle on fait ressii
une quantity de plomb pr^s^ment ^le it celle qa'on
igootte k ralliagOy et Ton met dans le plateau de la h
ESSAlS -
lance, avec les poids, to petit grain d'argeot que Ton ob-
tient : oo appelle ce petit grain le Umoin*
Les imperfections du mode d'essai des alliages d^argent
par laooupellation ont port^Gay-Lnssac h lui substituer i^es-
sai par la Yoie liamide, m^tbode qui a ravantage dedonner
des risuitats d'une exactitude presqne matii^matique, sans
6tre moins rapide que la ooupellation. Elle determine le ti-
tre des mati^res d'argent par la quantity d'une dissolution
de sel marin titrte n^oessaire poor pr6cipiter exactement
• Targent oonlenu dans on poids donn^ d*aillage. Dans oe pro-
oM^, raliiagepr^ablement dissousdans Tacidenitrique, est
m^ng^ aTec nne dissolution titrte de sel marin que Ton
nomme dissoltttion normale, et qui pr^pite Targent h V^
tatdechlornre, compost tout k fait insoluble dans Teau
et ro^me dans les acides. La quantity du chlorare d^ar-
gent pr^piti est d^termin^e non par son poids, ce qui se-
rait peu sOr et beaucoup trop long, mais par le poids oo
par le Tolume de la diuolution normale n6cessaire pour
pr^ipller exactement Targent dissous dans Tacide nitriqae.
Oo reconnatt lacilement le terme de la prteipilation com-
pile de Targent h la cessation de toute n^bulosit^ , lors-
qu^on ferae gradoel lenient la dissolution normale dans la
dissolution nttrique d*argent Un milligramme d'argent est
rendu tr^s-sensible dans 100 grammes de liquide, et on
en distingue encore trto-bien on demi et mftme un quart
de milligramme, pourru qu'avant Paddition du sel marin
la liqueur soil pariaitement limpide. En supposant qu^on
op^re sur un gramme d*argent pur, la dissolution normale
doit ^tre telle quMI en billie 100 grammes pour pr6cipiler
exactement tout I'argent. Celte quantity ^nt regaid^e
comme divis^en 1,000 parties ^ales appel^ millihnes,
il s'ensuit que le tilre d'un alliage est donn^ par le nom-
bre de milUtoes de la dissolution normale qu^il faut em-
ployer poor prteipiter Targent oontenu dans 1 gramme de
cet alliage. Depuis 1829 la m^tbode de Gay-Lussac est
adopts dans les laboratoires du bureau de garantie et de
la Monnaie de Paris.
L^essai des matidres d*or par yoie stelie se fait absolument
de la mtoae maol^ra que odui des matiires d*argent Cepen-
dant, lorsqoll s^agil d*un alliage de cniTre et dV, ou de
coivre, d*or et de platine, on ne pent s^parer les demi^res
traces de coivre, k moios dMnlroduire dans Talliage une
quantity d*argeot telle qu'il y en ait k pen pr^>s trois par-
ties poor une partied^orou d*oret de platine. On determine
approximatfyement k cet effet les titres des alliages d'or et
de cuiyra par T^prauve k la pierre de touche. Enfln, la
e^paration de Tor et de Targent se fiiit par yoie humide, et
porteto nom de depart.
On pent, selon Gay-Lussac, faira aussi I'essai des allia*
gesd*or, d*argcnt et de cuiyre, ayec une grande exactitude,
au moyen de la dissolution titr6e du sel marin.
ESSAYEUR. Dans le commerce des matiires d*or et
d'aigent, on appelle ainsi des ofHciera de commerce pounrus
d*un brayet de capacity, qui leur donne quality pour ^tablir
le titre des lingots qui sent Tobjet de transactions. On ioscrit
sur oes lingots ayec on poin^on le nom de Tessayeur on des
essayeon, car Pacheteur et le yendeor emploient le plus
souvent cbacun le leur. SI les essayeura ne sont pas d*accord
entre eux, on peul ayoir recoure k un essayeor de la ga-
rantie, qui est an ofSder de radministration ; et enfin,
dans le cas od les parties ne s^en rapporteraient pas li ce
dernier, radministratkm des monnaies estappelte k joger en
dernier ressort, en faisant Tessa i dansses laboratoires :
tootefoJs eUe nMnteryient que pour contrOler les operations
des essayeon de la garantie » qui son! des agents soos sa
d^pendance , et non eelles des essayeon da commerce, qui
exeroent nne profession libra.
Toot ce qui est mati^ra fabriqo6e , oomme la monnaie,
les objets d^orfifiyrarie oa de bijouterie, dofttonjoun Mre
soomis ayant la mise en circulation k one garantie Mgale,
et ne pent par eons^uent Hre omtirM que par les es-
«^«ira de tai ganntiey aeuls agevls de radministration*
ESSEN .81-
ESSl^NS. VoyezZtti»nm.
ESSEK, ESSEG, ESZEK on OSEK, yille royale libre. da ;
Hongrie, sor la riye droite de la Draye, est le cbef-lieu
du comitat de VercBcze et Tune des yilles del'Esclayonie
les plus importantes par ieur commerce et lent Industrie.
II s^y fait notamment un commerce de transit trte-consid^-
rable, en c^rdales, bois de constroction , pores, ten et
planches de Styrie, yins de Syrmie et de Baranya, et lins
de Bacs, depuis que la Draye peut^tre remontte en ba-
teaux k yapeur jttsqu*ft Essek. La place forte du mdme nom,
appelte du temps des Remains Mursia, est protegee per on
fort construit sur la riye droite de la Draye.
Dans la derni^ revolution, Essek fut d'abord d^fenda
au nom du gouyemement national hongrois par le comte
Casimir Battliyanyi ; mais apr^s un si^ge qui dura plusieora
semaines, rarro^e imp^riale parylnt k s'en s'emparer
La population d'Essek d^passe 13,000 habitants ; elte est
presque compldtement d^origine raicie on Ulyrienne. Sor la
totality on en compte 8,860 qui professent la religion ca-
tbolique romaine, et 2,256 la religion catliolique grecque. Le
reste se compose de protestants et dMsra^Utes.
ESSEN, yille Industrieuse de la Prusse rhdnane, ar-
rondissement de Dusseldorf , situ6e dans one fertile con-
tr^e, compte enyiron 6,000 habitants, dont les deux tiera
prolessent la religion catliolique. EllepossMe quatre ^glises,
dont une, celle du cbapitre, m^rite d^6tre yue, an gym-
nase et des fabriques asses importantes d'armes blanches ,
de yitriol, de ferronnerie, de toiles et de draps.
La prosperity toujoun croissante de cette yille provient
surtout de rinepuisable richesse des mines do houiile de
premi^ quality qui sont situees dans ses enyirons. Les
seizes fosses aojourdliui ouyertes occnpent enyiron 3,500
mineure; leun prodoits sont surtoot consommes par le che-
min de fer de Cologne 4 Minden, mais trooyent en outre
d*avantageax debouches dans les grandes usines situees a
pen de distance de Ik, et au nombre desquelles on remar-
que une fonderie de zinc, les hauts foumeaux de Borbeck,
une yerrerie, des ateliers de chaudronnerie, etc«
ESSEN (Ham Hpjibii, comle d*), grand-marechal de
la diete suedoise, ne en 1755, k Kaflaes, en Westrogotliie,
descendait d*ane ancienne famille liyonienne. A Poccasion
d^on toumoi ceiebre k Stockholm, il produisit, par sa belle
prestance et son habiletedans tous les exerdoes du corps,
une impression si fayorable sur Tesprit de Gastaye III, qu'a
partir de ce moment il deyint le favor! de ce prince; mais
jamais U ne se servit de son credit pour nuire k autrui. Too- .
joure auK oOtes du roi, il assistait au bal masque donne k
ropera oik Ankarstroem tira sur Gastave 111 un
coup de pistolet qoi I'atteignit mortelleroent
Sous les regnes soivants, le comte d^Essen jouit cons-
tamment du mdme credit. Il accompagna le doc de Suder-
manie et le jeune roi dans lenr voyage k Saint-Peterebourg,
au retour duquel , en 1795, il fut nomme gouverneur de
Stockholm; puis, en 1800, on lui conlia le commandement
superieor de laPomeranie. General en cbef de Parmeerte-
nie dans cette province, il defendit en 1807, pendant deux
mois, Stralsund centre le corps francs aux ordres do ma-
rechal Mortier. Lorsqoe Gustavo IV, mecontent de ses ge-
neraox, eat pris en personne le commandement de son
armee, le comte d^Essen se retira dans ses Verres, et ce ne
fat qu*aprks rabdication de oe prince quMl fut rappeie au
conseil d*£tat. Le nouveau roi I'envoya la memo annee k
Paris comme ministre pienipotentiaire; et ce fut k ses
efforts que la Suede dut de rentrei encore poor qneique
temps en possessitm de la Pomeranie. En 1810. il alia rece«
voir anx frontieres Bernadotte, eiu prince royal de Suede.
. Kn 1813 11 fut charge du commandement du corps d*ar-
mee destine k agir en If orvege sous les ordres de Berna-
dotte. Aprks la reunion des deux royaumes , on lui confia le
poste de gouverneur gteeral de la Norvege, avec le comman-
dement superieor dei troupes; et lorsqu'on les lui enleva
Tannee soiTente, oe fut pour le nommer |rand-inarecb«i
M
ESSENCE — ESS£NIENS
de la di^ de SuMe, et en 1817 gouTerneor gdn^ral de
Scanie. II moanil le 28 juillet 1824.
ESSENCE (en laUn essentia, UmoA du yerbe esse),
ce qui oonstilue, oe qol d^termfne U nature d*ttiie cbose,
^ qui eat abaoluinent n^ceasaire pour la faire Mre ce qu^elle
est En philosophiei on appelle essence oe que I'od eon^t
de prime abord en une chose, ct on le distingue de son
acta, qu^on appelle son existence, Selon Descartes, T^ten-
due est Vessence de la matlto; selon Gaaaeodi, c*est la so-
lidity. Si r^ndue seule constitue Tessence de la matiire,
dit Dernier, rien ne distinguera les corps de Tespace, qui
est aus.si one ^tendoe. Que TeMcnoe des clioses ddpende du
IjlMre arbitre de Dieo , c*est une chiin^re cart^ienne dont
les P^res son! fort ^loign^ L*fofinit^ est de Vessence de
Dieu, la raison de Vessence de I'liomme. Les choses ne
diffih'ent que par leurs essences, et non par leurs accidents.
D^ que Dieu est in fin!, il est incomprehensible h un
esprit bom^; U parattdonc d'abord que c'est une t6m<i-
rit^, de la part des tliMogfens , de parler de Vessence de
IHeu. « Moins je con^s retsence de Dieu, dit J.-J. Rous-
seau, plus jeTadore. Je m'huroilie, et lui dis : Etre des
£tres, je suis parce que tu es; c'est m'tiever k ma source
que de mailer saos cesse. Le plus digne usage de ma rai-
aon est de s'an^ntlr devant toi ; c^est mon ravissement
d'esprit, c*est le charme de ma biblesse, de me sentir ac-
cabler de ta grandeur. » Ife nous efftayons cependant pas
ti-op d^un terme avant de savoir ce qn'il signifie. Parmi les
divers attribots que nous aperoeTons en Dieu , s*il j en a
un duqiiel on peut dMuire tons les autres fiar des oons^
quenoes ^ndentes, rien n*emp«che de faire consister Ves-
sence de Dieu dans oet attribnt. Or, td est celui que les
tbtelogiens nommcnt asHte, existence de soi-mAme, exis-
tence ni^cessaire, on nfeessiti^ d*etre Eneffet, dH que Dieu
est e\istant de soi-mtoie et ndcessairement, il exisle de
toute ^Iemit6, il n^a point de cause distincte de lui; il n*a
done pu 6tre bom^ par tucune cause : cons^iiemment il
est infini dans tons les sens, immense, independent, tout
puissant, immuable. Tontes ces consequent es sont d*une
evidence palpable , et aussi certaines que des axioroes do
malhematiques. 11 est deraontre d^ailleurs qu'il y a un 6tre
existantdeaoi-ro£me, etqui n^a jamais commence, imrce
que si toutce qui exi^te avail commence, il faudrait que
tout f&t sorti do neant sans cause, ce qui e^t ah&urde. Ou il
fant soutenir contre I'evidence que tout est necessaire, eier-
nel, immuable ou il faut avouer quMl j a an moins un
^e necessaire, qui a donne I'existence k tous les autres.
Essence se dit figiiremeni des choses morales. Les pa-
roles sacramentelle< sont Vessence des sacraments.
ESSENCE C£PII ALIQUE. Voy. Eao db BoNVEana.
ESSENCE lyORIENT. Voyez Ablettb.
ESSENCES (de esses ^tre ), principe qui entrent dans la
compCKsition d^one substance et qui en determinent particu«>
liirement les proprietes. En chimie et en parfumerie, on
appelle essences les huiles volatiles, odorantes, etc., qu*on
ex trait par distillation, au moyen de Talcool, etc., de ceriaines
mali^res vegetales, telles que la mentlie , le thym, la tereben-
thine, le citron, etc. Les anciens chimistes croyaient ob-
tenir les essences dans one plus grande purete en repetant
les distillations : de li Texpression de quintessence, ou
protluit de la cinquitoe operation.
En termes des eaux et forets, eueiice signifie esphe; on
dit : Ce bois est plante en essence de diene, poor faire en-
tendre que les arbres qui le composent sont de cetle espice.
ESSl^NIENS 00 £SS£ENS, auxquels Philon donne
aussi le nom de ih&apeutes , quoiqu'ils n^appartinssent
pas k proprement parier it cette secte, association ceiibre
diet les Juifs, etdont I'existence hislorique est constatee
dte le temps des Machabees, vers Tan 150 avant J.-€. Ce-
lait une des trois sedes qui sYtaient plus ou moins ecar-
tees de la purete des dogines de Moise : les deux autres
ecalent les sadduciens, qui n^admdtaient pas la vie ni-
iif«y et lit jiAarif ieni s qui croyaient ^ It fatalite, k la
roeteropsydiose, et qai tentient d*afllain singnbkwwi
Tobservance exterieure de la lot.
Les essiniens, que sous beaucoop de rapports on p
comparer aox pliythagoridens , et meme aux stoiciens,)
mettaient le dogme d^une vie future : lis peosaieDt que
Ames des justes allaient dans les ties fortonees, et eel
des mechants dans une esptode Tartare. Ao temps de J.*
et jnsqu*k la destrudion de Jerusalem, Us etaient cnvh
ao nombra de qnatre mllie; lis babitalent quelques boi
gades autour de Jerusalem et sur les bords de la nerMor
il y en eut aussi qui s'etablirent en ^igypte anx envir
d'Alexandrie. Mais aprte la prise de iienttalem par Ti
on n*entendit plus parler en Palestine de cette sede,
se maintint tootefoU en £gypte jusqu^au qoatrieme siei
La mani^ de vivre des esseniens etait k la fois slni
li^re d austere : commnnante de Mens, nonrriture frug^
table commune, uniformite de oostnrae, censistant ea i
robe blandie, vacation assidue k la pri^, k la meditati
ablutions frequentes pendant le jour : Ids etaient les stg
et pratiques exterieurs qui les dLntingoaient des aut
Juifs. « Leor mani^ de vie, observe Fleory, avail
grand rapport k cdle des prophdes. » La plopait re»
^ient an mariage : « lis cralgnaient, dit Bergjer, i'inA
lite d les dissensions des femmes. »
Les esseniens perpetuaient leur aede par des inltiatfoi
les postulants passaieut par trois annees <repreoves. L*ini
en entrant dans rassociation, lUsait vomi d'obdr aox an
rieurs d de ne rien r6veier aux drangers de ce qo*il aw
appris. L*estimedont jouissaient les esseniens etait si grai
que la phipart des Juifs leur confiaient reducation de le
enfants. Us meprisaient la logique et la qietapbysique com
des sdences inutiles k la vertu : leur grande etude etafi
morale ; its s^occupatent aussi de la lecture des livras ande
et pratiquaient la medecine. lis attriboaient tout au dest
rien au libra arbitre, meprisaient les tourments d la md
et M voulaientobeir qu*k leurs anciens. Dans leurs voyai
les esseniens ne faisaient aucune provision ; lis etaient s
de trouver lliospitalite chez les autres raembres de 1
aecte ; lis n*admettaient aucune distinction entre les homni
et regardaient les esdaves memos comme leurs egaux.
Ces traits, et bien d'autres encore que Pou peut troo
dans Pillion de Biblos d dans Jos^ie, out valu aux ei
niens Tadmiration des nns d les calumnies des autres. G
vu dMSz eux non-seiilement les instltuteurs de la vie n
nastique , mats le type des premiers dir(^tiens. On a ml
ete jusqu*ji pretendre que jesus-Christ etait de la sede
esseniens, qu*il avail eie eieve panni eux, et qu'il n*a
dans r£vangile que rectifier quelques points de leor doclri
Mais cdte supposition , admise par quelques incredulei
ete comliattne par Voltaire Iui-m6me, qui fait observer
Di dans les quatre ^vangiles re^a, ni dans les apocrypl
ni dans les Actes des Apdlres, ni dans leurs lettres, on
lit nolle part le nom dVis^nien. EusdMS de cesaree et qi
qiies autres out pretendu que les esseniens d*£gypte, app
tMrapeutes, daient des diretiens convertis par aaint Mi
Scaliger, Valois d d^autres savants critiques se sont ao
des avec les theologians pour refiiter cette opinion.
Cette secte inolTensive, qui fuyail le tumulte des tram
des affaires, pour ciiltiver en palx la vertu, a eie compi
k la secte des quakers : tontdbis, il ne paralt pas qu*oi
pu accuser les esseniens de cet amour des ricliesses q
deshonore un trop grand nombre des disdples de Pi
Des reproches de plus d*un genre ont <He faits aux easeni
Persuades que pour Mirvir Dieu il sufTi^it de mener um
austere et mortifif^, sans qu*il fOt neoessaire de lui rei
un cttlte dans le temple de Jerusalem, ils se conlcntaient
envoyer leurs offrandes, sans alter y sacrifier eux-m^i
Cette doctrine, conforme k la philosophie humaine, a
blAm<^ paries tlieologiens, comme oontralre i la loi de M
D*aiitres ont pretendu que les vertus apparentes des c
niens daicnl souillces par un orgiieil insupportable qu
porUit k ne vouloir reconoatlre que Pico mA pour nwl
ESSlfeNIENS — ESSEX
et ?es rendait pr^ts h tout souflrir p1at6t que d*obdr aux
hommes. EnGo la vie monasUqne des ess^iens ne devait
pas trouver grftce devaot les protestanta. lis ont va en eux
des fanatiques, mdlant a la croyance joiTe la doctrine ct les
mosurs des pythagoridens : Us les ont accuses d'avoir em-
pnuit^ des ^yptiens le goQt des mortifications » etc
Charles Ou Rozoui.
ESSENTIELLE (Maladie). On nomme maladies es-
sentielles celles qui ne dependent d^aucune autre , ce qui
les distingue des affections purement symptomatiques. On a
longtemps discnt^ pour savoir k laquelle de ces divisions
appartiennent les filvres. Les anciens m^edns les regar-
daient comme essentielles. La doctrine contraire , soutenue
d^abord par P i n el , mats snrtout d^velopp^ et propag^ par
Bronssais, a fini par pr^valoir, au moins pour un certain
ncmbre de cas.
ESSEQUEBO ou ESSEQOIBO, district de TAm^rique
du Sud entre Pembouchure de TOr^noque ou Orinoco et celle
de l*£ssequ!I)Oy contr6e aussi fertile que riclie, forme avec
Inmtrara un comt^ de la Guyane anglaise, dont elie
constitue Textrtoiit^ nord-ooest.
VEssequibo, le plus grand des nombreux cours d*eau qui
arrosent la Guyane, preml sa source dans la Sierra Aracay ,
qui s^pare son bassin de celui du fleuve des Amazones. Ses
eaui sont nolrfttres, et cependant tr^^transparentes; des fo-
* r6ts ^paisses et imp^ndtrables gamisscnt ses rives et celles
de ses allluents; et apiis un cours de 82 myriam^tres, il va
se jeter dans VOo6an Atlantique, par une emboucliure large
d'environ deux myriam^tres, mais s^par^ en quatre bras
distincts par trois lies plates. Les plus importants de ses
affluents sont leRoopounouni, leMazarouni etleCouyouni.
Entre le Quatata, cours d*eau qui vient alimenter le pre-
mier de ces affluents, et le lac Amuou, dans le bassin du
Rio-Branco, par 3°, 45 de latitude septentrionale, se trouve
un portage, qui k T^poque de la saison des pluies r^uit k
un espace de 1,000 k 1,200 metres le trajet quUl faut faire
par terre pour relier Derocrara au fleuve des Amazones par'
un syst^me de navigation int^rieure. 11 suffirait ensuite de
construirc dans le bassin des Amazones un canal de jonction
entre le Madeira et le Paraguay , deux des affluents de ce
fleuve immense, pour que Demerara se trouvkt reli^ k
Buenos-Ayres par un systdme complet de navigation int^-
rieure.
ESSEX) Tun des cx)mt45s les plus riches de TAngleterre,
dans Textr^mit^ orientale de laquelle il est compris, se
trouve sdpar^ du comt6 de Kent au sud par la Tamise et
son emliouchurc , dc:^ comt^s de Middlesex et de Hertford k
Touest par la Lea , des comt(^s de Cambridge et de SulToIk au
nord par le Stour, et k Test bornd par la mer du Nord. II est
richement arros^ par le Roding et divers aulres affluents de
la Tamise, de mfime que par le Crouch, le Cbelm et la
Colue, qui ont lenr embouchure dans des bales de la mer du
Nord profoud^ent ^hancrdes et oHrant de boos ports. Le
sol est plat, taiitOt sablonneux sur les c6les, tantAt compost
de marches ; et ce n^est qu^au centre qu'on y rencontre de
continuelles ondulations. Il compreud une superfide d'en-
viron 50 myriam^res carrds, dont environ 900,000 acres de
pkturages etdeterres k bl^. La population, forte de 370,000
dines, se livre k la culture du froment, du lioublon, du colza
ct surioiit des prairies , k l*616ve du bdtail , k la prd[iaration
du beurre et du fromage et k la fabrication de quelques
dtoffes de laine et de coton, k la construction des navires,
au cabotage, k la p£che , surtout k celle des hultres. ^
Le cheMieude oe comt^est Colchester; mais le si^e
des assises est k Clielmford. L'une et Taulre de ces villes se
trouvent d'ailleurs sur le clicmin de fer de Londras k Nor-
wich. On trouve des bains de mer k Harwich et k Southead,
et une source d^eau mindrale k Witliam. Le fort de Tilbury,
sur la Tamise, est considdr^ comme la clef de Londres.
L*ancicn royaumc anglo-saxon trtlssex ou Saxe-Orientale
(EastseaXf Sstrasaxonia), fondc vcms I'an 527 , [Or Erkenwin,
T/uniprenait aussi les cumlds de Hereford clde Middlesex, et
DIGT. DE LA COUNTERS. «- T. IX.
28
avail pour capitate Ztti<c/enu;icft, c*est-k-dlre Londrea ILon-
don), II fut reuui plus tard au royaume deKent, puis, comme
cclui-ci , d^pendit du royaume de Mercie, et fat soumis , vers
823, par Egbert, roi de Wessex.
ESSEX, ancien titre de noblesse qui dn douzikroe to
seizi^me sikde a snccessivement appartenu en Angleterre aox
families ifaiufei?i/2e, FUspiers et BourcMer. Henri VIII en
gratifia d'abord son fkvori Thomas Cromwell, puis, quand
11 Tent fait d^capiter, en 1540, William Parr, le frkre de sa
sixikme et demikre femme, qui fut cr^ comte d*Essez, et
ensuite marquis de Northampton, mais qui raouruten 1666,
sans laisser de post^rit^.
Quelques ann^ plus tard ce titre fhttransfiir^ k la famiHe
Devereux , laquelle pretend descendre de Robert, fils de
Waiter ( GauUer ) , seigneur d*ivereuXf en Normandie ,
Tun des capitaines de Guillaurae le Conqu^rant. Cest de
lui que descendait sir William Devereux, sherif du
comt^ d'Hereford en 1371 et 1376, dont I'arrikre-petit-fils,
Waller Devereux, lord Ferrers deChartley, I'un des parti-
sans de Ricliard III, p^rit en 1485, k la bataille de Bosworth.
Son fils John ^pousa lasoeur et h^ritikre de Henri Bourchier,
comte d*Ewe {Eu en Normandie) et d'Essex. De ce ma
riageprovint Walter , brave guerrier, qu^en 15S0 Henri VIII
cr^a vicomte de Hereford, et qui mourut le 27 sepfem-
bre 1558. Sun petit-fils Walter , Tun des cavaliers les plus
accomplis de son temps, aprks avoir comprim^ la r^volte
des cointes de Northumberland et de Westmoreland, fut
cr^, en 1572 , comte d* Essex ^ en consideration de sa des*
cendance des Bourchier. II alia ensuite commander en Ir •
lande; mais, entrav^ dans ses plans par I'influence toute-
puissante de Leicester, et rendn par lui suspect k la reine, H
mourut de chagrin, et suiTant d*autres, empoisonn^, le
22 septembre 1570, k Dublin. Son fils et h^ritier futRoben
Devereux, second comte d'Essex, k qui nous consacrons un
article sp^al , le malheureux favori de la reine ^isabeth.
Robert, son fits unique, n6 en 1592, fut r^labli par Jacques 1*"^
en possession des titres et des biens de son p^re, et ^pousa
la fameuse Frances Howard, fiUe du comte de Suffolk, qui
plus tard divorce d'avec lui pour ^pouser Somerset, le favori
du roi. Essex servit en 1620 dans Tarm^ de T^lecteur pala-
tin; en 1625 il cominanda une exp61ition centre les Espa-
gnols, et fut noinm^ lord grand-chambellan par Cliarles 1" ;
cependanty en 1642 il se rattacha au parti parlementaire, qui
lui con Ha le comraandement snp^rienr de son armte, qu'il
conserva jusqu'en 1645, avec des alternatives de succks el de
revers. II mourut le 14 septembre 1646. Son second mariage
dtaot demeur^ st<irile egalement, le titre de comte d^Essex
s*eteignit avec lui; auant k la pairie d'Hereford, elle passa
aux descendants d'Edottard Devereux^ fils cadet du pre-
mier vicomte. C^est de lui que descend Robert Devereux,
ne le 3 mai 1809 , qui en 1843 succ^a k son pkre, Henri
Fleming Devereux, comme quinzikme vicomte Devereux.
Les corotes d'Essex actuels descendent de sir William
Capel, alderman de Londres et lord-maire en 1503, qui par
ses grandes richesses excita la cupidity de Henri VIII etdeses
favoris, et qui en consequence fut incarc^r^ dans la Tour de
Londres, oil il mourut, en 1515. Son fils, s\r Giles Capel, se
coroporta bravement aux sidges de Terouenne et de Tournay,
ainsi qu*a la joumde des £perons, et fut Tarrikre-grand-pkre
d^Arthur Capel, cr6^ en 1641 lord Capel de Hadham, qui
dans les guerres civiles se montra royaliste d^vou4, et p^rit
sur r^chafaud, le 9 mars 1649, peu de temps aprks Char-
les r*^. Son fils Arthur, cr66 comte d'Essex en 1661 , rein-
pUt de 1672 a 1677 les functions de lord-lieutenant d*li lande,
puts celles de premier lord de la tr^sorerie. Accuse de cons-
piration en m£me temps que lord Russell, il fut renferm^
k la Tour, oil, le 13 juUlet 1683, on le trouva la gorge cou|>^.
II fut le bisa'ieul d* Arthur Algernon Capkl, n^ tc 28 Jan-
vier 1803, mari(^ depuis 1825 k lady Caroline Beauclerc,
fille du due dc Saint-Alhans, lequel succ^a, le 23 aoAt 1839,
k son onc-le Georges cumme sixikme comte d*Essex , ct qui
dans la chambre haute appartient au parti protectionnUte
81
ESSKX ( Robert DEVEREUX, cointe d'), c^I^bre par sa
liaisQatvec laraine^lisabetliy naquitlelOnoTembre 1567.
8a nhre, la bcHa Lstilia KnollM, peo de tem^ aprte la roort
de ton pramier roari , oooTola en aecondea noeas aree Ld-
eester, son enneinl. Lord Burleigli, char^, par Tacto conto-
pant lesidamiteoa rolontta doaon pte» da la direetSoB et de
la MureHlance de rMocation du Jeonecomte, kitrodafait dte
Vaante 1684 oe briHant oft^alier k la coor, o^ il se fit bean-
«oop d'amia'et 06 11 pradniiit ainsi nne TiTe impreaakm sor
le «Bar de U relne. Anitf son bean-p^, doTeua jaloax de
Miaiioe^ le contraigntt4l, en 15S5, k raecompagner dans sa
tampagne eontre lea HoHandais. Mais la bataiUe de ZotphAy
oft il eot occasion de se distinguer d'ane mani^re particali^
B'aotorisa que davantage la relne h lot Mmolgner one faveor
toote particuU^re : elle le cr6a gte^ral de caTalerie, et Ini
eonftra en in^e teoips Tordre de la Jarrett^. Qoand Lei-
eeetermourotYen 1&8», la relne sut bientfttae consoler d*nne
telle perte avec le beaa-flls de celol-d , et k partir de oe mo-
ment Essex de^int son fiiTori en titre. On Toyalt la rdne
aecabler sans cease cejennehomine de grftees etde marques
de tendresse de toate esptee, tandiii que celui-d semblait
pr^f(drer k Tamour d^nne femme d^k sur le retonr les satis-
factions donnte aux mAles sentiments de Tambltion.
En 1W9 II s*«djoigntt, eontre sa Tolont^ expresse, k I'expd-
dttkmentfeprise par Norris et Drake ponr r^blir don An-
looio sur le tr6ne de Portugal; mais cette dteb^issance ne
rliii Taint qoe de tendres reproohes. En 1591 11 fallnt encore
que U rdne lui accordAt le commandement en cbef d'an
-eerpa d'annte qo*elle envoyait en France, an seconrs de
Henri IV. IMsireax d*entourer son nom d^one aartole de
gloire militalre, Essex entreprit en 1696, et en partie k ses
propras frais, aTee Pamiral Howard, on audacienx coup de
main oontre Cadix , coop de main dont la rtossite valot k
.TAngleterre d'imnienses ridtesses et surtout les Inappr^cia-
Ues Taleors eontenaesdans I'arsenal de cette Tille. La nation
appUndU bmyamment k cet exploit. La rdne, die aussi,
nVpargna ni ses lonanges ni ses recompenses ; mais die Tit
avec doulenr que son jenne et brillant favori prtfMt encore
les applaudissements du publicaux siens. Elle se sentit cncorr*
bien antrement bless^ an cceur quand die apprit son ma-
riage secret avee la flUe de Walsingliam.
Au retour d'une carapagne malheureuse eontre I'Espagne,
Essex ayant M w^ Aroidement par la rdne et ayant en
•outre trooT^ tons ses ennemis en poasesdon de la fayeur
dibisabetb , tout Porgndl de son caraet^ hautain et gftt(&
par la fortune se rdrdta. Ses Tiolences, ses propos, les
I'ailleries qu'U lancait eontre les courtisans, dalent de nature
k bleaaer tonte femme, d k bien plus forte rdson one rdne.
Drears Borldgh, son protedenr et son ami, ^tait mort, d
tons ses entleox et ses rivaux avaient le champ libra. N^an-
moina £lisabdh ne se sentdt pas encore la force de comply-
tenMUt douffer dans son cceur sa passion pour son fsTori;
«Ue prenait soovent plalsir au contraire k lui pardonner et
^ I'accabler de nouvdles fayeurs. A la suite d*une alterca-
tion yiolenle qu*dle eut avec lui en plain consdl , die le
nomma, malgr6 son refns, gonyemeur de llrlande, oft des
troubles venaient d'telater. Essex quitta la oour forleux d
en se r^pandant en Imprtetions. Pour dre plus t6t dd)arra8S^
d^one mission qnll eonddiraU comme nn exit , il se hftta,
4 la snite de qudqnes entreprlses sans importance centre les
r^foltA, dB condore one suspension d^armes qo*ii la cour
on Jogea oonstltuer un ade de haute trahison. Pour tenir t^te
k sea ennemis, Essex accoorut ft Londres contrairement aux
ordraa formds qui le confinaient dans son goutemement, d
eut randaee de p^ndrer sans permission Jusque dansle ca^
bind de la rdne. Dea contemporams pr^tendent qu'il eftt
hmn^dlatement obtenu alors son pardon sH ayalt fdt preuye
de pins de patience, d d surtout il n*ayait pas en le mal*
Uenr de snrprcndre la rdne en toilette de nuit. La reine,
dil-on, ne lui enleya ses dignit6s et n^ordonna centre lui une
enqnftte jndiciaire que par resped pour les conycnances.
MaiSytoujoursiudacicux ct yiolent, Essex mit ft profit les len*
ESSEX — ESSLAIR
teurs calcuides de la proc^ore qui s'instruisaH, pour n
des rdations aycc la cour d*]^kx>sse et proyoqoer ft Lou
une ^meiite, dirig^ ayant tout, il est yrai, centre aes enn
et centre les roinistres. II fut alors jet^ en prison, et Pai
de la oouronne, Bacon, ft qui en toute occasion II ayait d<
les prenyes du plus grand int^rd, fut diarg6 dMnstrutre
mdlement son procfts. £lisabdh h^ita ponrtant longte
ayant de sandionner Tarrd de mort rendu «»ntre lot , <
Pespoir quil lui demanderait grftce. Eufin, le 35 feyrier 1
sa tde roula sur f^chafaud. Dans tout le oours de aon
ch, il s*etalt d^fendu ayec le plus grand conrage et a
fldt preuye du plus noble orgueil. Les trayaux hUtorii
les plosrtents out d^ontr^ que Tanecdote suiyant laqi
II aurdt tent6' de faire reyenlr la rdne sur sa d^iaion ei
faisant passer une bague qu'elle lui aurait donnde autre
en lui promettant que, quds que pussent 6tre ses torts
yers die, die les lui pardonnerdt s'il la lui faisalt 1
bague que la comtesse de Nottingham, son ennemie adiar
aurait emptehi de panrenlr jusqu^ft Elisabeth , ne rej
sur aucun fondement. D^ailleurs, sa lidsen inUme arc
yindicatiye fille de HenH VlII est aujourdliui un fait pai
tement acquis ft l*hi8toire. La Jeunesse, lesbrillantes qnali
la rapide fortune d la chute, ausd soudaine que tragiq
do comte d*£asex ont seryi de sujd ft un grand non
d*fleuyres dramatlqiies.
ESSIEU. En mtohique, fessieu d'une poulie, c
tambour, d'un touf, c*est Taxe sur lequd toument ces
yers objets. En charronnage, c*est unepiftoede boisengru
seulement d^rossie, pour receyoir ultfrleurement cette, c
tination. On appelle en gdn^ral essieu une plftce en bois
en (er trayersant ft angle droit les roues d^one yoiture,
y sont rdenues par un esse. Les essieux de rartillerie
campagne sont tons en fer. Les essieux se composent, d
leur longueur, d*une partie carrte, qu^on appdle le co
iTessieu, d dedeox bouts arrondi8,autonr desquds toum
les roues, et qui portent le nom de fusies de. tessi
Chaque ftasde de Tesdeu est percde ft son extrdmitd d
trou , dans leqdd passe Tesse qui ddt retenir la roue lorn
Vessieu la trayerse. On appelle ipaulemeni le point dc
naissance de la fusde de Fessieu.
Les afP6ts qui t)ortent les boudies ft fen ft bord des
timents de guerre sont months sur quatre roues bassef
pjdnes, qui ont des essieux en bois arrondis dans les rou
et carrds sous toote la largeur de Tairot Mesijh.
Dans le systftme ordinaire des c hem Ins de fer, Pessi
fixd aux roues, toume ayec dies, ce qui exige des yoic
grandes eourbures; dans le systdne articuld d^Amoux
roues toument sur Pessieu, ce qui perroet Temploi de co
bores plus petites. La construction des essieux de looon
Uyes exige un soin particulier.
ESSLAIR ( FEBDnfAim ), Tun des plus cddires con
diens qu*ait encore eus rAllemagne, dtait nd en 1772
Essek, d appartenait ft une famflle de gentilslioinm
celle des Kheyenhuller. Ses ddbuts eurent lieu ft Insprai
d il joua successiyement ft Passau d ft Prague. Re recey
que des Emoluments beaucoup trop faiblea pour qu*il |
sobyenir ft son existence d ft cdle de sa fenune, qui u^dl
point comedienne, il se rendit ft AugsbooiK, oft il eut eno
ft Inlter centre la misftre la plus pdgnante. Le th^
d'Augsbourg dant Tenu ft fermer, il passa au thditre
Hanau ; puis, sa preroiftre femme dant roorte, en 1S06
se remaria dans cette yille ayec £lise Muller, avantageu
menl connue comme adrice, d en compagnie de laquc
il fit, en 1807, diyers yoyages artistiques ft Stuttgard, Mi
liefm d Francfort. Apr^s avoir passd plusieurs anndM b(
reuses ft Manhdm, 11 accepta un engagement ponr le VM
de Carisruhe. En 1814 il yint, comme rdgissenr de
scftne, ft Stutfgard , oft la protection dclairde do roi Yxk
ric lui assure une existence exeropte de tons soads; en
il fut engagd en 1818 au thdfttre de la coin*, ft Mnnicli, d(
11 fit longterops la g1oh«, et oft il remplit en m^nielen
les fonctions de ^sseur, Dans I'interyalle, il avait divoi
ESSLAIR — ESTAFETTE
35
d*a?ec sa seconde ieiume, et avait couvoli en truisi&mes
noced af ec M"* Ettmayer, peu distingu^ comme arti&te.
Plus tardy pensionn^, mais toujoure an proie au beeoio, il par-
Gourut suceenivenient comme com^en nomade pre&que
toQtes les Tijies de VAllemagne, recoeillant partout dUoconte«-
tables tdmoignai^efl d*admiration poor son beau talent. II
mourot le 10 novembre 1840, dans Tune de ses tourmfes
dramatlques, k Inspruck.
On peut dire d*£88lair quHl fat en Allemagne le dernier
des h^ros de th^tre. SataiUe noble et tiev6e, sooi organe
sonore et soople, qui se prdtait k toutes lea nuances du
sentiment; ton ceil vif, sa mimfque expressive, son ima-
gination, sa Yive sensibility, sa declamation parfaite, la ma-
ni^ tout k fait originale , tenant blen moins de Tdtude que
^u g^nle .m6me de I'art, dont il cr^t ses rdles, le ren-
daientdminemment propreaox grands rdles de la trag^'e;
il en est cependant dans lesquels il ne r^pondait pas aux
justes exigences de la Critique. Elle lui reprocbait aussi d'a-
baisser queiqudbis les bdras, Wallenstein, par exemple,
dans one sphere beaucoop trop bourgeoise. £n revanche,
TIeck prodame que personne ne I'a ^gal^ ni ne r^galera
dans le drame r^l, surtout dans les rdles du tb^re d'lf-
fland, ou il atteignait les demiferes limites de Tart du co-
m^en.
ESSLING. Voyez Esuifc.
ESSLINGENyancienne villelibre imp^riale de Souabe,
dependant aujourd'liui du cerclc du Neckar (royaumede Wur-
teinberg ), est situ^ sur les bords do Neckar, et compte
environ 6,000 babitants, protestants pour la plupart, et dont
la culture de la vigne est Tindustrie prindpale. Dans ces
demiers temps, on est parvenn k y ehampagniser les vlns
provenant des vignobles volsins. Parmi les Alices que pos-
sMe Esslingen, il faut clter te vieux chAteau, i^^gUse de Saint-
Denis et surtout I'^Use deMotre-Dame, remarquabie particu-
li^rement par son docber, d'one construction aussi liardle
que l^ire; enfin PhOtel de ville, avec sonborloge si cu-
rieuse.
Cest k Esslingen qu*en i448 U ligue de Souade prit nais-
sance; les tournois qu'on y c^^bra k diverses ^poqoes du
moyen Age TaTaient rendue c^I^bre; enfin , la peste qui en
1567 et 1571 ravagea Tubingen y fit, k deux reprises,
momentan^ment trausf^rer runiversit^ de cette ville.
ESSOUFFLEMENT.On d^signe par ce mot des muu-
vements respiratoires courts , fr^uenls et pelits : dans cet
^tat, rinspiratlon est peu profonde et promptement suivie
d^une expiration rapide ; la poitrine se dilate peu ; les pou-
mons, gorges de sang, ne peu vent admettre qu^une faible
quantity d'air; la parole est cntrecoup^, ct dans ces cas
extrdrnes on ne peut artlculer aucun mot. En m6me temps
les narines se distendent et se contractent k mesure avec la
poitrine. L^essoufllement est un trouble fAcbeux quand il
surylent sans cause connue : il est le symptAme de diverses
maladies des poumons, duccBur, etc. Quand Tessouf-
tlement est le rteultat d*une marche ou d'une course
rapides surtout en montant, du jou trop prolong^ d*un
instrument k vent, etc., 11 n'offre lien d^alarmant. Chez les
femmes enceintes, i! est le r^ultat d'une action m^canique,
et il u*a rien non plus qui doive inqui^ter ; chez les per^
sonnes qui ont un ventre gros par excto d*embonpoint, Tea-
soufllement est commun : c'eat un acddent assez Ocheux,
et qui dolt engager k en ^teindre oo k en dimmuer la cause.
En pardlte occurrence, des purgatifs r^p^t^ sont indiqu^ :
leur efTet amoindrit le volume da ventre; mais c'e&t k un
mMedn k r^er ce traltement On peut aussi obtenir, et
avec molns de danger, le m6me r^oltat par de fr^uentes
applications dto sangsues sur P^pigastre ou au si^e, et par
un regime alimentaire pen notiitif.
Quoique ressoufOement acddentd et passager ne suit pas
redoutable, 11 faut ^viter aotant qoe possible de r^p^ter les
actions qui le produisent, parce qu^elles d6terminent one
aurabondance de sang dans les poumons : par Ik on ba-
bitue ou on predispose les organes k se oongestionner et k
sVriter. Les crachements de sang n*ont souvent pas d!'autre
cause. Ces conseils sont particuU^remeut applicables aux
enfants et aux jeunes geus; mais 11 est difficile de lea leur
faire suivre. W CnARBoifNiau
EST ou ORIENT. Cest le premier des quatre points
cardinaox, poisque le flambeau de notre globe se leva
de ce c6te et s'y Ikve immuablement depuis. Pour celte
rai&on, les H^breux, ceux qui toucbaient au berceau du
monde, appelkrent ce point du dd kadim (devant), parce
qu'ils se toumkrent toot d'abord vers le globe resplendiuant
de Tastre du jour avant mdme qu'll M on nom. Ett vient
de Tallemand ost, mot qui se perd dans le vIeU Idiome des
Goths , et dont les plus savants philologoes de la Germanie
n'ont pu donner retymologie. L'antiqidte de ce moty aanc-
tionn^e par Charlemagne , est prouvte par la mytbologie du
liord ; car die dlt, dans V£dda, qu^Odiu, le redoutabte dieu
desScandlnaves, ay ant tu6 le ^^aot Ymer, II lui plutde ftire
de son crkne la coupde du dd , et qu*U y pla^ en sen-
tindles quatre nains : VEsi,VOuest^ le fford et le Sud ;
tds etaient leors noms btzarres. Lea Grecs appelkrent le
point du dd od le soldi se Idve i^taQ, anrore, et les Latins,
oriens, ^oriri^ naltre, qnalification que noos leor avans
empruntee. lewmie est Texpression dontse servant le ploa
souvent les Italiens pour designer Vest'; lis I'onft appoitfe
dans notre idiome sous celle de levant ^ qui est la plus po-
pulaire parmi nous. Est, I'expresdon exdudve des mariiis,
est indiireremment employee avec orietU dans la langue des
giographes , lorsqu'il s'agit d'indiquer cette directkNi.
Poor trouver la plage orlentale , il /aot se toumer vera la
plus belle etoilo do ddnord, la polaire : dans cette po6ltloo«
on a Torient k droite et roccident k ganche. On appelle cela
s^orUnter, expression qoi est passde au figord, et qui si-
gnifie dans les afEBures de la vie prendre ses fMsures,
Tootes lea plan^tes sans exception, toomant d*ocddeat en
orient, pr^entent n^cessairement d'abord, par I'effel de
leur rotation diurne autour de leur axe , on de leors b6-
misphkres au soldi: ce c6t^ telair^ s*appeile Vorieni, et
Tautre btoisph^re, alora plough dana robacuriti, occideni;
eufin, par une definition plusexacte, roiient est la partie du
monde qui fait directcmeat (aceau soleii levant, lea Jours
des ^uinoxes.
Dans la rose des vents , plusieurs rhumbs portent des
noms ok entre le mot est, DnmcK-BAaoR.
ESTACADE. On donne ce nom k one banikre formte
k Tentr^ d*un bras de rivikre, on sous one arcbe de peat,
pour en ^carter tes glaces ou les antres corps ilottants cbar-
ri^ par le courant, et preserver aind de lenr oboe les ba-
teaux qoe Ton y a abrlt^ Vestaeade ae comp^ae d'one a^ie
de pllotis, de trka-forte dimendon, eafonote dana le sable ou
la vase au fond de Teau, moists et recooVerta d^on cbapeao.
U exiate plodeors estacades dans la partie de la Seine qui
traverse la capitale, notamment celle qui joint Tile Saint-
Loois aox terrains de randenae tie Looviera, et aor laqoeUa
on a pratique un pont; celle du Pont-Royal, derrikre laqoelle
sont abritte pendant Tbiver lea tehUsaementa de bains
Vigier ; celle de Grenelle, prks do village de ce nom. Ces di-
verses estacades sont iinproprement appelte gores k Paris.
Ces deux mots n'ont pas la mobidre analogie de significa-
tion.
Dans la marine, onconatniit des estaudesJtoUoMies, \wa
defendre rentrted^un port, d'nnerivikre, d'one anae, ete.,
centre dea vaisseaux enneinla. OetiA barrikre a'etablit au
moyen de mkts de bones, de drOmes, de mlta lortemeBl
Uea entre eux par desckbles, dea ebalnesmdiiie, hientfiiiliiei
en travera du passage qoePon veot dtfendre. Oftamftoaae,
ao besoin, des vaisseaux en dedans de oes esiaeades, dont
les exbremltte sont appnyte et aootemiea par de iMtea
batterieade canons et de morikra : ono pedlun de eetle
nature est consider^e oomme inexpognable. Mnuii.
ESTAFETTE. AotrefoU on entendalt par estqfeiU,
mot que Ton faisait d^river soit de l^eapagnol stqfeHa^
soit «le ritalien staf/u, etrier, un conrrier courant avee
36
ESTAFETTE — ESTAING
deux guides, oa des courriers portant un paquet d*un poste
k I'autre senlement. Aujounriiui Veslafette court seule k
travera les rontesy saDs ces deux guides qui lui donnaient
une si baute importance. L'estafelte est plus et moins qu'un
courrier : plus qu^un conrrier, parce que celui-ci est
charge de diverses d^ptehes; moins qu^un courrier, parce
que Pestafette n*a d^autre mission que de porter offidelle-
ment une nouvelle, one seule nouTelle, mais une nouTeUe
de haute importance. Combien ParriT^ d'une estafette dans
une petite Tille ne fait-elle pas palpiter de coeurs et fr^mir
1'ambitions!
ESTAFIER on ESTAFFIER, mot qui d^riTe de Pitalien,
itc^Of^tner, sta/^ero, homme d^^curie, et ne Tient pas,
comme le pretend Roquefort, dn latin stipator, homme qui
accompagne, garde dn corps. Un estafier du moyen Age ^tait
un bravOf mot qui ne se prenait en bonne part ni en
francs ni en italien. C'^tait un yalet k manteau, un la-
qnais k pied, qui tenait T^trier k son mattre, portait son
^pte, et ^tait arm^ lui-m6me; de ]k le noro de domestique
(T^e. Les chefs d*ann^, les seigneurs, ies cb&telains,les
gouvemeurs de forleresses, ayaient des estafiers dont iis se
servaient pour remettre leurs noissiTes, porter leurs cartels
ou assassiner leurs ennemis. C'^tait un emploi demi-mili-
taire : un homme Tigoureux et t6so\vl s^attachait k un ma-
rshal , k un capitaine, comme estafier, c'es^k-dire comme
volontaire, comme ordonnance,dan8i'esp^rancederairemiIi-
tairement son chemin. Qnand on donnait des carrousels, les es-
tafiers 7 Taisaient fonctions dlmlssiers, de senlinelles, de ser-
gents.Onlltdans Brant6me: « Le marquis deMarignanayait
6t4 estafier dn chastelan ( clifttelain ) du chasteau de Muns
(Musso)f et son maistre PeuToya vers le due de Milan,
srorce, pour porter quelques lettres, etc. » BreT, Testafier
MMicis ^orge, par ordre de son g^ral, un Yisconti; 11 se
fait gouvemeur de Musso, dont il s'empare par surprise;
il passe au service de Tempereur comme g^6ral ; il devient
marquis de Marignan; il gagne centre Slrozzi la bataiile de
Mardano, en 15S4. II est le (ttm du pape Pie IV. II s'amuse,
au si^e de Sienne, k assommer avec sa bdquille de gout-
teox les paysans qui portent des virres dans la place.
A des <^oqnes de troubles et de dfeordres, dans des villes
perches de rues longues, ^troites, obstni6es, tortueuses, en
des pays ot la police ^tait nolle et oil Ton s*attaquait k
toute heure, par esprit de brigandage ou de vengeance, il
fallalt b'ren ^e faire escorter de valets arm^. Get usage,
d'abord particulier k la noblesse, s*6tendit a la bourgeoisie;
et en Angleterre, du temps du roi Jacques, ira marchand
de la Ciift n^eOt os^ rien faire transporter de pr^eux sans
^tre escorts par des estafiers arm^. On en trouvait a loyer,
ou Ton en tenait k poste fixe, pr^ de sa personne. Les es-
tafiers d^£eo68e portaient un petit bouclier comme t^moi-
gnage de lenr profession. Dans le cir^onial de I'enterre-
ment des papes figurent encore des estafiers. Lenr service
participe de celui des corps privil^^. Les cardinaux out
ans^ des estafiers ; oe sont dee laqnais en livr^, de haute
stature, et en manteau.
Dans le langage modeme, estafier se prend en mauvaise
part, comme le t^moigne I'Acad^mie; il est devenu ana-
iogoe, sinon synonyme, dumatamoredu th^tre espagnol
et du fier-^-bras des tr^teanx fran^. G^ Bardin.
ESTAFILADE,mot k regard duquel on peut consulter
las etymologies de Manage, mals qui est r6ellement d^riv^
de Pitalien itaffilata^ coup d'^vi^re, coup de fouet, parce
que itafflle signifiait UrMkre d laguelle pend un ^trier,
Les estafiers 6taielit charge de faire ranger, au moyen
expMitif des 6trivi^res, les passants qui obslruaient le
chemin du cavalier leur mattre. Ce mot estafilade et le
verbe esta/Hader, expressions soldatesques, emprunt^es
de cette mani^ d*agir des estafiers , nous sont restdes
ponr signifier Tentaille provenant d'nn coup de sabre on
e coup donn^ par un estafier. Dans un langage plus releve,
en disait autrefois taillade , dans le sens que prend de
1109 jours estafiiade. G"*' B/uidin.
ESTAING (CHARLBs.HECTOR,comte n'}, lieutenant ge-
neral des arm^ na vales firan^aises, commandant de la garle
nationale de Versailles , naquit au chAteau de Kavel en Au-
Tergne, en 1729, d'une ancienneet noble famille,qui portait
dans son teusson les armes de France ^ depuis qu'un de ses
membres avait sauv^ la viek Philippe- Augpste iiU bataiile de
Bouvines. Charles-Hector d'£staing commeo^ aa carrike
militaire par le grade de colonel dans on regiment d'in-
fimterie, et devint bientAt aprto brigadier des armtes du
roi. 11 faisait, en cette qualH^, partle du brillant ^t-niajor
qui s'embarqnay en 1757, sur Pescadre dn oomte d'Auh^
avec de Lally, nomm^ commandant gdn^ral des ^tablisse-
ments fran^ dans les Indes Orientales. Kn mettant pied
k ierre, Lally le chargea dinvestir Goudelour. Six Joiu-s
aprte cette ville ^tait an pouvoir des Francis. 11 participa
ensuite k la prise dn fort S^nt-Denls, le Berg-op-Zoom de
rinde. Bient6t, tout le sud de la c6te de Coromandel dtait
balay^ d'Anglais. Bless^, renvers^ de cheval, fait prisonnier
par les Anglais au si^ de Madras, 0 en re^t la liberty sur
parole en ^ange de la brillante valeur qu*il avait d^ploy^e
centre enx. Pris une seconde fois, il fut envoys en Angle-
terre et emprisonn^ k Portsmouth. Rendu k sa patrie
aprte quelques annto de captivity, U voua aux Anglais une
baine Implacable.
En 1763, quittant Tarm^ de terre, il fut fait lieutenant
general des armto navales, et commanda, en 1778, la flotte
ft'anQaise arm^ pour la cause des insurg^ de TAm^rique du
Nord. U se dirigea sur Hie de la Grenade, dont 11 avait re^
ordre de s'emparer, el apparel lla le 30 ]uln du fort Royal
de la Martinique; la flotte, compost de vingt-cinq vaisseaux
de ligne et de frt^gates, n'avait k bord que quinze cents
hommes de diibarquement. Arrives devant la Grenade le
2 juillet, Il cinq heures du scir, ils ddbarqu^eut sur-le-
chai/ip. Le lendemain, lord Macartliey se rendait k discr^
tion ; il 6tait conduit en France. Le colonel en second du re-
giment de G&tinais fiit nomm^ gouTemeur g^n^ral de l*tte
et de ses d^pendanccs. Mais k peine les Fran^ais y ^talent*
ils ^blis quMIs eurent ^ d^fendre leur nouvellc conqu^te
centre Tattaque d^une flotte anglaise. Le comte d'Estaing
ne perdit pas un instant ; Tennemi approchait k toutes voiles ;
les forces ^talent ^ales ; les Anglais avaient de plus Pa-
vantage d^un ordre de combat mienx combing : iis n*en fu-
rent pas moins battus. Les Franks eurent dans cette ac-
tion 954 hommes mis hors de combat, dont 79 tn^ et 77o
blesses. Les Anglais perdirent 1,800 hommes.
j La conqudte et le combat de la Grenade flrent le plus
' grand honneur an comte d'Estaing etauxtronpes quMl com-
mandait : cette double vlctoire eut une grande influence
surles ^v^nements de la guerre derind^pendance«m^ricair>e.
Le g^n^ral fran^is, apr6s avoir r^par^ ses a varies, alU
mouiller k la Guadeloupe , oil il ne resta que dix* buit heures.
Dirigeant sa flotte vers la basse-terre de Saint-Christoplie ,
oil il trouva les vaisseanx anglais embosses, il feignil de be
preparer au combat, etreprit sa marche sur Saint-Domingiie.
II compieta ses vivres au Cap ; de Ui il se rendit aux Florides,
et revint en France aprte avoir ^puis^ ses forces au sitSge
de Savanah. L'ind^pendance am6ricaine futreconnue, et la
paix conclueen 1783.
La revolution de 1789 ramena le comte d*Estaing sur la
scdne politique : il se pronon^a pour la cause populaire, et
fut membre de Tassembl^des notables en 1787. Le 28 juillet
1789 les citoyens de YersaiUes rdsolorent de former une
' garde nationale : il en fut nomm^ commandant , pmvoqiia
j Parriv^ du regiment de Flandre, sous pr^texte d'all^er le
service trop ptoible des soldats citoyens , proposa , le 0 oc-
tobre de la m6me aim^e, k la municipality de Tersailles
d*aller Iui-m6me prdvenir le roi , qui etait k la cliasse , prit
spontan^ment Tengagement de le ramener , et Taccompagna
il Paris, n <Sta!t mal en cour , surtout aipr^ de la reinc. Ap-
pel6 en t^moignage devant Ic tribunal r^volutionnaire , dans
le proems (le cette princesse , il declare qu*il la connati de-
J puis sou arriv6e en France , qu^il a m6nf a se plaindrs
ESTMNG —
d*eUe» mais qu*il n*eD dira pas moins ia v^rit^, et qu*ii ne
8ait rien de relatif k Tacte d^accusation. Interpeli^ de s^ex-
pUqiier sur ce qui s'est pass^ dans la Journ^ du 6 octobre
17S9 , il ose rappeler on trait qui honore to courage de la
reine d^hne. « J'aientenda , dit-il, dec oonseiUera de cour
dire k Taccus^e que to people de Paris allait arriTor poor la
luassacrer, etqo*il fi^iait qu*eUe partit ; k quo! elle repondit
ayec un grand caract^ : Si les Parisiens vieonent pour
ut'essassiner, c-est aox pieds de mon mart quMls me trouve-
ront; je ne partira! pas. » Quelques mois aprto, d'Csiaing
Iai-m6iiie comparaissait, oomme accost, le St8 avril 1794 ,
devant le terrible tribunal , qui le condamnait k la peine
capitale. On a dit de loi qn'il s^^tait fait patiiote par pru-
dence, mais quMi dtait re8t6 courtisan par habitude.
DOFET (de rVoone).
ESTAMINET. L^usage de se rassembler dans un mtoie
iieu puur boire de la bi^re et (timer en liberty est fort an-
den cliei nos Toisins de Belgique et de Hoilande. II s'est
aussi il y a longtemps introdoit en France; mais eomme
leplaisir de la pipe ^tait sans doute plus rechercli^ ici que
la boi&son du Nord, ces ^tablissements prireiit cbez nuns ie
nora de tabagieSf mot significatif et qui a tovuours emporle
avec lui une idte d^favorable. Lorsque le cabaret ^taii
le rendei-Tous de la meiileure bourgeoisie , Toire mftme d«
la noblesse la plus huppte, les classes inf^ieures , et sur lout
les classes dangereuses, fr^oentaient la tabagie. Mainte-
nant le cabaret est devenu un ca/4 pour les gens de hon
too« et la tabagie, aprte avoir essayd de renier son origine
et de se transformer en estaminet ( mot forro^ de l^anglais
steam f vapeur, fomte, on pIutAtde I'allemand stum, qui si-
gnifle chau/foir^ pitee chauffte)^ s'est appelie. divan^ peut
etre bien parce que le mot estandnet 6tait devenu, en v^rii^,
trop mal sonnant : car frequenter les estaminets, sToIr des
babltodes, des moeurs d'estaminet, ce n*est pas pr^ds^ment
one recommandation dans le monde. II est sans doule k
Paris plusieurs etabllssemento dece genre qui rivalisent avec
les caf^ les plus ^l^anls pour la qualil^ des obiets de con-
sommalion et le luxe des salles, el qui sont rr^quent&i par de
tmtai bateande bi^re et par oeux qui au parfnm du moka
▼eulentassoder les Jouissances du cigarre oo de la pipe ; mais
il 7 riigne toqjours beaucoup trop de sans-fofon pour
que ce ne aoit pas lit nne detestable 6cole de ton et de ma-
ni^res.
La Togue de Vestaminet , cu plutdt du divcM^ n*a fidt au
reste que s'accrottre sur tous les points de la France, princi-
palement depuis que le goQt da fantasb'que, la litt^rature
marillme, la po^sie au rlium, et les dubs de la Burchens*
ehaft , ont donn^ Tidde k nos Jeunes gens de fumercomme
des loups de mer ou des etudiants de Leipzig... Aussi k
Paris, dans lequartier latin, ces eiablissements jouissent-ils
d*nnc fdvcur qu'ils ne doivent, fl l^ut le dire, mk\^ telntore
de chicor^e sauyage qu*on y d^bite pour du cafe, ni k leur
eau-de-vie de Cognac, qui n*est , en r^alite, qu'une odieuae
liqueur, dont le nom commerdal, trois^siXj indique assez
la falsification. Ce qui en (kit le centre de r^nnion des 6ta-
diants , c^est Pattrait du sans-gftne qui y rdgne et le plaisir
de boire et de fumer ensemble. La pouU attire d'aitleura
dans ces etablissements ces joueurs de profession, qui Tien-
nent eommencer k dix heones du soir une Joumde dont lea
benefices s*dl^vent k sept, huit ou dix francs et ferment
tous leurs moyens d^existence. Pour quiconque n*a pas au
con la cravate romantique, vingt-dnq ans tont au plus, des
moustaches formidables ou coquettes , la science du bloc
fitmant, et l*habitude de jurer fort et souvent, c*est folie
que d*aborder tels et tels estaminets du qoarlier de l*£cole-
de-M^decinc, estaminets moyen dge et primiHfs,ou Ton
s'bonore <JgaIement du tilre de truand et decUoyen , et od
le supreme bonhcur est de mystifier tout ce qui rentre dans
la dasse des bourgeois. A ces demiers le cqfi, oil Ton
ioue aussi ao billard, ob Ton peut lire aussi des joumaux, oii
Ton jase aussi, mais oil tous ces d<^lassemcnts ont une allure
dliuui^tete par trop aristocratique!
ESTAMPE 37 \
ESTAMPAGE, ESTAMPEUR, ESTAMPER. Voyet
ESTAHPS, £TAlll*ECn.
ESTAMPE9 de ntalten stampa , impression. Le mot
estampe est employ^ ordlnairement pour designer Tem-
preinte, Texpression , que donne sor du papier, ou sur toute
autre matidre, une planche de m^tal graT^e. dependant , on
se sert aussi du mot estamper^ qui signifle empreindre
qudque mati^re dure sur une matl^ pins flexible. Les
serroriers, les borlogersyles orftTres, disent estamper ou
stamper un ornement , un vase, une figure, pour faire en-
tendre quMIs ont Cut prendre k leur pitee la forme conve-
nable, en Tempreignant sur le moule, le mod^e, ou le
poin^on deader auquel on donne le nom d'estampe ou
d^itamper; mais il estk remarquerque dans cecas c'est
Tobjet qui sert k estamper qui porte le nom d*estampe ,
tandis que dans Tacception ordinaire c*esi le produit de
I'estampage, onderimpression, qui re^itcenom. On
dit aussi estamper du cuir, lorsqu*on y imprime, k fh>id ou
k chaud, des omements , soit en relief, suit en creux. Se-
ralt-ce k cause de cela que Ton dit aussi estamper un n^re,
ponr exprimer qu^ayec un fer chaud on empreint sur sa peau
la marque de son maltre, comme, en arrivant de la re-
monle, on empreint sur la peau d'un cheval le numero du
regiment anqud il apparlient. Les cuirs estampds ont 616
d^un usage assez frequent sous les r^e de Henri IV et de
Louis XI 11 pour orner les parois d'une diambre; mais les
tentures de sole d^abord, puis les papiers peints ensuite,
oat fait perdre enticement l^emplol des cuirs pour tentures.
Le m6t estampe a M autrefois synonyme dUmage, et
ce dernier mot n'est plus employe mainlenanl que pour des
esCampes de trte-peu de valeur. On dit d'une mauvalse es-
tampe: Ce n*est qu^une imagcp c^est une image d deiuc sous.
On dit : Une beUe estampe, une vieille estampe, nne es-
tampeaneienne. Autrefois le vendeur d'estampes portait
le nom d^magier : ce mot n'est plus en usage. 11 exista
maintenant des marchands d*esiampes et des marchands
d'images : ce sont deux commerces tout k fait dislincts.
On emploie quelquefols, mais k tort, le mot gravure
comme synonyme d^estampe, et on dit une belle gravure,
une gravure (S teau-forte, une gravure au burin ; on de-
Trait din une estampe, prise ou tiree d*une belle gra-
Ture, d^one gravure II Teau-forte, d^one graTure au burin.
On dit aussi une estampe avant la lettre : il est plus con-
venable dans ce cas de dire une ipreuve avant la lettre,
Qudquefois on a tire des estampes sor parcbemin, sor veiin,
sur satin » ou bien meme sur une ecorce, tdto que celle de
bouleao, qui, comme on sait, est fort blanche lorsque I'ar-
bre est jeune. On tire aussi des estampes sur du pUtre. On
sent bien qu'alors il ne peut y avoir aucune esp^ de pres-
sion, on coule seulement du pUtrefin et liquide sur la planche
gravee , aprte qu^elle a i^te cncrde et essuyee comme pour
une epreuve sur du papier.
C*est Tartde multiplier la gravure par Timpression
qui donne aux estampes qudque avantage sur les tableaux :
dies ont m^me cdui d^une plus longue duree, puisqu'on
pent facilement les preserver des injures du temps. Les ta-
bleaux places dans les egllses, dans les palais, dans les
salons, y eprouventdes degradations frequentes, par Phu-
midite et la sedieresse altematives , par la poussite et la
fumee, tandis qu'une estampe placee dans un portefeuille ,
ou sous un verre, est bien moins expostfe k toutes les in-
temperies. C*est ainsi que plusieurs peinturea de Raphael
sont dej^ detruites ou prte de disparaltre, thndis qu*on voit
des estampes de Mnrc-Antoine, son contemporain , encore
dans toute leur fralcheur. C'est ainsi que les bdles et magi-
ques compositions de Rubens et de Paul Veronese ne seraient
connues que dans le lieu oil dies sont placees, tandis que
les e:>tainpes de Vorstermann et de CumeiUe Cort donnent
la possihilite u^adinlrer le genie de ces grands peintres dans
toiites les contrees de TCunipe k la fois. Le secours des es-
tampes est done de la plus grande necessite pour acqiierir
uue parfaile connalssancedu style et de la manitoe de com*
3«
ESTAMPL — ESTE
fwfler d'un pdntre. Lorsque Ton veat porter an Jugement
aseurft sor le talent d'un artiste, il est n^cesMhe de com-
fiarer plusieiirs de ses tableaux , et c*eftt h peine tourent ai
line seule galerie en olfre quatre et tinq du mtaie mallre;
il est plus rare encore de trouTer r^nniee plusieorB stetaes
du mdme artiste; quant aux monoments d*arctiiteetare, oe
n'est que dans quelqnes vUles capitales qo*on pent se former
un jugement sain sur cet art. Une coUectton d^estampos l^ye
tous les obstacles ; c*est en compulsant souTent les oeuTres
des grands inattres que les jennes artistes agrandbsent leurs
idto, ei qu'ils parviennentiamiliorer leurs premf^reepens^.
D^^uis longterops des amateuTB d'estampes en ont rfoni
un grand norobre. Quelques-uns m^e se soul acquis de la
reputation par le goOt et le soin ayec lesqueli ils ont form4
^ur cabinet. La Bibiioth^qU'e impdriale» le Mus^e
du LouTre et beancoup d'autres ^tabUssements publics
potsMent des collections pr^deuses d'estampes.
DucansiiB aln^.
ESTAMPILLA. C'^teit le nom d*un emploi assez sub-
alteme en Espagne : celui qui le rempHssait et Tinstm-
ment dont il se serrait portaient lem^e nom d^eftampilla,
CT^tait un sceau deader sur iequd ^tait grafte la s^snature
du roi, tellement semblable qu'on ne pouTait la distinguer
de la dgnatnre m^me. On I'imprimait ayec une espteed*en-
ere dMmprimerie. Cdtalt Vestampilta lui-mdme qai y met-
taitrencre et qui imprimaH, operation qui se faisait en un
instant. Cet instmment fut imaging pour soulager les rois
d'Espagne, oblige de signer une inOnite de cUoses, et qui
sans cet exp^ent 7 anraient employ^ des demljonmte. Les
Emoluments attach^ h cet emploi Etalentpeu considerables.
VestampUla ne pouTait jamais s^absenter du lieu at se
tfouTait le roi, et les minlstres le menageaient. Vestampilla
de Philippe Y etait, au rapport de Saint-Simon, fort bien
avee ce piince; il etait gbneralemeut aim^, estime et con-
sid^re, et Tojait chez lui les plus grtmds seigneurs. On
con^it facilement que par la nature de sa fouction il dut
jonir d'un grand credit, et etre la source de beaucoop de
grftces et de fayeurs. Th. Dblbarb.
ESTAMPILLE. On appelle ainsi fai marque qui sert
8oit4 designer la provenance d'un objet , soit k attester son
authentidte; le poin^on on le cachet avec lequel s'im-
prime cetto marque porte Egalement le nom d*estamjHlle,
Autrefois nneempietote tenait souvent lieu de signature pour
un brevet. Un grand nombrede maisonsde commerce Impri-
ment leur estampiile sur la suscripUon des letties qn'elle
adressent k leurs corespondans: les oCfiders mfaiistdnels
marquent depnis quelques annte de leur estampiile les actes
qu'ils deUvrent * Les Tabricants ont des estampQles, qui con-
sistent en plaques de metal contenant Thidication de la &bri-
que, et qu'ils placent sur leurs prodnits, sur leors oolis, pour
constater I'authentidte de leur provenance. La contrefa$on
de ces estampilles et celle des marques de fabrlque
t:onstituent des ddlits punissables de la prison et de repara-
tion pecuniaire. A Paris, les sacs de charbon sont estempiUes
aUn qull n'y ait point de fraude sur leur contenn ; les nu-
meros des voitures publiques , les charrettes, fouigons etc ,
sont soumis k Testampllte de la police. I^aprte le dernier
decret sw le col porta g e, tout ouvrage dont le^lportage
sera autorise devra porter restampllle des pref^ , et celle
du minlsteie de Thiterleur k Paris ; le colporteur dont les
ouvrages ont dej4 ete estampOies dans un departement, est
tenu de les faire estampiller encore dans les autres. L*expe-
rience a fait reconnaltre les embarras de ce mode; et bien
que le decret que nous rappelons existe encore aiijourd'hui,
I'on n*exige plus, comme garantie de rautorisation de col-
portage accordee k ces livres, que Testampille du minlstere
de rinterleor.
£STE f Tune des plus andennes et des plus iUustres
maisons prinderes dltalie, mais dans laqudle II est gene-
ralement d'usage de distinguer une andenne maison d'Este
et une autre plus recente. Celle-d eut pour souche Oberto II,
Ills d*Oherto I*', dontle petit-fils, Azo ou Azzo U, obtiut da
Tempereur Henri III Rovigo, Casal-Magglore, PootreiaoU
et autres petits pays d'ltahe, k titre de fiefs.
Par les fits de cet Azso II, Gueife IV et Fuico i*', ou
Foulque, la maison d*Este se divisa alors en deux lignet
principales, la ligne,anemande ou Gue\fe-B$H^ et la Ugne
italienne ou Fulco-Bste. La premiere fut fondee par
Guelfe IV, lequel, en Tan 1071 , apres la deposition d'Otbon
deNordheim, ducde Baviere, re^ut de Temperear Henri lY
investiture de la Baviere et devint, par Henri le Superbe,
due de Baviere et de Saxe, et son Bb, Henri le Lion, le
tronc des maisons prinderes de BmnsvHck et de Hanovre.
La seoonde, c'est-ii-dite la Ugne italienne, et par suite les
dues de Modene et de Ferrare, reconnaissent pour souche
Fulco I**, mort en 1135.
Pendant les douzi^me, treizieme et quaioraieme siedes,
Phistoire des marquis d'Este, en tant que diefs des Guelfes,
se confond avec la destinee des autres fhmlUes souvemines
et des petites republiqnes de la haute Italic. Ils acquireot
d*abord Ferrare et la marche d'AncAne, puis, plus tanl,
Modene et Reggio. La maison d'Este se fit en meme tempft
remarquer par la protection toute partlculiere que ses mem-
bres accorderent loujours aux savante et aux artistes k re-
poque la plus briUante de la litteratore italienne.
Nicolas II d*EsTB, mort en 1838, avait deji fait de sa re-
sidence te sanctoaire des arts et des sciences ; mais k cet
egard Nicolas III d'EsiE, mort en 1441 , occupe encore
une place plus distinguee dans I'histdre. Cdui-d reoi^anisa
runlverslte fondee par son pire, en fbnda un^ seconde k
Parmie, attira k sa cour les bommes les pins eeiebres en
tous genres, et transmit* Tamonr des lettres et des scieoces
en heritage k ses fils, Lionel et Borso.
Lionel d'EsTS, rabrt en 1450, prince remarqoabte par Ta-
mabillte de son caractere, par la grice de son esprit, par
reiegance de ses moeurs, favorisa dans ses £tats le commerce
et rindustrie, proteges les arts et les sdences, et surtoot Te-
tude de la Utterature andenne, qui venalt alors de se re-
veiller dans les esprits. H entretenait un commerce episto-
laire avec tous les hommes eeiebres de I'ltalie, et passait
pour un modeie d'eioquencc, tant dans la langue italienne
que dans U langue latlne.
Borso d'EsTB, son fr^re et successeur, mort en 1471, ne
merits pas moins que lui de Pindustrie, de I'agriculture, des
arts et des sdences. L'empercur Frederic III, lors de son
passage k Ferrare, fut tellement cbarme de Faccueil que
lui fit ce prince, qu'en 1452 il lui odroya le titre de due de
Modene et de Reggio. Borso obtint ensuite du pape Pie II la
dignite de due pour Ferrare, qu'il tenait du saint-siege k
titre de fief.
UerculB I*' d*EsTe, mort en 1505, suivit de tous points
Texemple de ses predecesseurs. En deplt des troubles et des
calamity de son epoque, II reussit, seconde par son oeiebr«-
minlstro Bojardo, comte de Scandiano, k maintenir ses £tats
en prosperite et k faire de sa cour le rendez-vous de tous
les de ce iemps-l^.
Alfimse i*' d'EsTE, son fils et son successeur, mort
en 1535, miUtaire et homme d'£tat distingue, a ete oeiebr6
par tous les Doetes de son temps, notemment par PArioste*
Sa seconde femme fut la fameuse iMcrhce Borgia, et sod.
f^ere ce cardinal Hippolyte d'EsTB qui par jalousie fit
crever les yeux k son frere natord Jules, Une conspiration
tramee par Jules et par un autre frere, appde Ferdinand , k
Teffet de tirer vengeance d'Hippolyte, fut decouverte, et les
deux freres perirent dans les cachets.
En 1509, Alfonse acceda k la ligue de Cambrai^et lutta.
avec succes centre les venitient; la meme annee ii aneantit
sur le P6 leur flotte, jusqu'alors si redoutee, et remporta sur
terre one victoire qui eut un immense retenUssement. En.
revanche, les demeies qu'il eut avec les papes Jules IT^
Leon X et Clement VII, lesquels, «n raisdn de sa fidelity >
la ligue de Cambrai, te frapperent d'interdtt et dedardrent
vacant le fief qu'il tenait du sain^sieg^, eurent pour lui leu
»uitos les plus ficheuses. Ce ne fut qu'apres te sac de Rome
ESTE — ESTERHAZY DE GALANTHA
19
«a 1&27» sons Cbarles-Quint, que ce prince fit restituer k
.Alfoiise cTEste toiites m« andenneg poewsskms et oonfinna
de Dooveao la droit de MOYeramtfU doit JouisuH st mtiton,
Hereule li d*£ftTBt son raocessear, roort en f K9, <p<nix
de Rente» fiUe do roi de France Louis Xn el d'Anne de
Bretftgne, fit preoTe dn plti» entler d^ooement mx int6ret8
de Charles-Qointy perce que la puisaaooe de oe prince ^(lit
sans llmites en Italic. Lni et sortoat son frfere, te cardinal
ffippolyU te Jewie^ lionor^ent de toot leor pouToir les
arts et lee sciences, et ee dernier fit oonstrdre k TifoU la
masnifiqne yiUa tVS»U.
AVbme a ne leur anrait ^t^ inMrieor en rien, si un
gofit immodM poor le luxe, dans leqnel il Toolait Mipser
le grand-doc de Florence , si one ambition sans iimiteff, qoi
notamment, Texcita li dimeo repriies h faire ^ rnineases
tentatiTes poor olitenir la cooronne de Polegne, enfln
&i llnbomanit^ dont il fit preote en dtftenant poidant sept
ans prisonnier danaim eadiot le po£te Torqnato Tasso,
qoi afait'Tito k aa eonr, n*^talent pas aotaM d^efRK>l>lM
laches restte k. sa ripotalion comine prince et oomme
bomme. Qndqiie jbuM k trois reprises, il n*eut point
d'eniants, et dMiisit poor soccesseor son cobsin C4$ar,
mort en lOdSyOt d*oB fils naturel d*Alfonse I*'. L'empereor
4MMX>rda bien k €eloi-d llnTestitore des fiefii de Modtae et
de Reggio, qoi lelenientde rEmpire; nals le pape 016-
roent VIII dMara le cboix fait par Alfonse II nol et non-
aTcnoet en consAqoenee oonfisqoa Ferrare et diverses aotres
parties de terrltoiiv relerant da saint-ai^, oomme fleft
tombds en dtebtenee.
Alfaiue Til dnBBn^ ills de C^sar, par rextrOme tio-
ience^ son naturel fit d'abord redooter k sea si^on
r^e ariiitraire et tjranniqoe. Mais la mort de son ^poose,
Issbelle de Saroie, qu*a aimalt passfonnteent, modifla toot
k fait son oaractftre, et faiiinspira le goM d'aie Tie calme,
pieose et eonlemplatlye. Aprte on r^gne de coorte dorte, il
se retira, sooa le nqm de Frke Jean-BttpiitU de Modtne,
dans on coorent ao fond do Tyrol, o<k il termina ses joors.
Aprte loi Tient one longue aoite de princes sans impor-
tance el demrarte faMonnos X Fran^oii /* d'Esrs, fib d'Al*
fonse III, mort en 1058 ; Alfarue IV d'Effts , mort en 1663 ;
Fran^ IT d*BsrB, mort en 1694; tlinaldo (Renaod)
(rfiBTR, mort en 1737, dont le manage a^ec Chariotte F^*
cit6 de BruMwick, fille do doc de HanoTre, r^unlt les deox
brandies dela dmIrob d'Este, s^rte depots 1071 ; et enfin
ftan^(Ht III dlSfiB, k la coor doqoel Tteorent Moratori
etTiraboBChi.
ffercule ITT d^Esn, fils de Francois III, aoqoit il est
vrai par martege les prindpaotte de Massa et de Carrara;
mais k rapprocbe deParmte francaise, en 1796, il fiit oblige
M so f^taifter k Taiiae; et le traits de paii de Campo-
Formio (1797) MenloTa ses ^tatsdoModtoe et doReggio.
Avec ce prince s*6teigpiit, en 1797, la descendance mAle de
la maison d^Bsle. Sa fille nniqoe, Uarta^Bmhix Rieardo,
<^ponsa Fefdinwd, troisitae fils de I'empereor Francois
d'Aolricbe, qnl obUnt le doch^ de Brisgao k tttra dMn-
demniUt poor Modtee, et momot en 1806. Leor file
alo6, Franprii TV dUfo, lors de la dissolatlon do rojanme
d'lUlie, fut remii par lea traits de 18U et de 1815 ea
possession do dmM de Mod^oe, et, aprfes la mort de sa
mto, arrifda tm 1819 , loi soccMa en outre k Maasa et k
Cairara. /yoMfOto Fd^Esrc r6gne depots le If jaoTior 1846.
ESTE. On pent nrir 4 Partide qui prteMe comment
ce nom d*Ealo apportknt ^galement k fai maison de Brant*
wide. II est deroMi de noa Joors le nom de fomtllo dea e»*
fants tflsoa do dne Atigoste VMMt de Sosaex, n< le 27 Jan-
Tier 1778, et de lady Momy.
Le maiiasB do doe de Sossei, le siiitoe des fils do roi
d'Anglderra GeorfBs III, atree lady Aogosta Morray ( fiUe
«ln<e do eomto da. Donnore, aelgneor ^cossais, nfit le
27 janfier 176i ) IM 9£i€br€ k Rome, le 4 avril 1798, sans
f antorisatioB piMaMe des parents des cov^o^i^^*- ^'^ prftlre
aaglican , qoll fiit piv ttrd Impossible de retroiirer, avail
c^^br^ la c^r^monie noptiale, mais D*en arait dreft;^ >
, acte aotbentiqoe. Lady Aogosta, poor aToir la preuve l^alo
d*an manage rtellement contracts, bieo que dvHement imI,
fit prooMer k Londres k one nonrelle calibration de son
union. Le 5 dteembre 1798, aprto les trois publicationa
d'osage, ftit eOtSM sans pompe, dana la paroisse de Saint-
Georgs, le maiiage d'on M. Aoguste-Fr^lMcaTec Aogoita
Morray ; lea deox ooqjoints paraissaient appartenlr k la '
classe la plos obacore de la sod^tA; la c4r^monie ooptlale
out lieo Sana aocone pompe , et les formality ordinaires
constati^reot le fait de la cfl^ation. Le 13 Janvier 1794*,
lady Aogosta nut an monde on fils , qoi re^ les noma
d'Avgutte-FrMMe, alors qoe le doc de Sussex se trooTolt
k Usbonne. Une enqu^te Adte par ordre do gouTernomettt
^renta le myst&re, et le maiiage du dnc de Sussex ftit d4-
dartf nol de pidn droit en verto de la loi introdoite en 1771
poor r^Ier P^tat dnl des membres de la fiuniUe royalop
Le doc de Sosaex n'en perststa pas moins k se eonsid^rer
oomme Talablement mari^, et en 1801 lady Aogosta donna
enooro, le joor k one fille, qoi re^t lea noms A'Auguiia
Smma, Ce ne ftit. qoe plus tard qu^on arrangement de fa-
mine out poor r^soltat d^accorder aox deox en&nts issos de
oette onion Tsnttque nom d'BUe, appartenant k la maison
de Bronswtck-HanoTre, et k leor mire le litre de camiesse
(FAmelandf avec one pension annuelle de 4,000 liYres
sterling ( 100,000 fir. ). Le fils entra de bonne lienre dans
Tarm^. A la bataille liyrte sous les murs de la Noovdle-
OrMans, il rempllssait les fonctions d'aide de camp aoprte
do g4ninl Lambert, et panrint plos tardao grade deoolonel^
avec leqod 11 prit sa retraitcPeo de temps aprto son aT^o-
ment ao tr6ne ( 1880 }, GoiUaome IV lui conf^^ Tordre des
Goeires de HanoTre. Qoand le d^cte des difl(6rents princes
fils de Georges in, toos morts sans laisser d*enfant8, sembia
rapprodier le due de Sussex de la cooronne, et do viTanl
mtoe de ce prince, le oolond d*Este s*efror9a de faire r»>
connaitre la Ugitimit^ do mariage de sa mire, qoi eOt en*
traM sa reconnaissance comme prince de la maiaon f^
gnante d*Ang|eterre et dlrlande, ou tout ao moins de faire
Taloir ses titrea k 4tre reconno oonwie prince de la maison
de HanoTre. De nombreox fiKtnms parorent sur cette ques-
tion, qoe la mori do due de Sussex fit de nooTcao agiter
en 1848; mai^ lea pretentions do colond.fbrent encore one
fois de plos lopoosste par une decision fond^ sur la.lpi
r^gulatrice de IMtat d^il des meiobres de la familJe royale
d'Angleterre. 11 est mort depaiS| le 28 d^cenlbre 1848, sans
aroir jamais 4U marie. Sa sfleur a Spouse, en 1845, sir
Thomas Wilde, crM plus tard lord Truro.
ESTERf mot derire dn Utin stare, et emprunte k la
langoe romane; il n*est plos d'osage aujourd^boi que comma
terme de droit, et signifiait dans son sens primltif ^re,
exisier. Ester en Jugementf c'eslMreen cause doTant on
tribunal, adt oomme demandeor, suit comme defendeor.
Toot le monde indistinctement n*e«t pas capable dVj^^r
enjugement: lesmineors,lesinferdit8,nelepeureot
fdre sans 8tre assistes de leors toteors ou corateiirs; la
femme en poissance de marl, ffit-dle marchande pobliqoe,
00 encore separte de Mens, ne pool sans raotorisation
prdalable de son marl oo de U Justice ester en Jugementp
mime rdallTement k sea biens parapbem'aux. Ester d droit,
c'est comparattre et se presenter derant le juge oi'i Ton est
die. Dans notre andenne Mgjblation^ un accuse condamni
par eontnmace qoi laissait passer cinq ans sans compa-
rattre ne poovaK plos ester d droit , c*est-Mire etre eooote,
sans obtenir do roi one autorisationspedale, qu'on appelajt
tettres pour ester d droit.
ESTERHAZY DE GALANTHA, ancienne famflle
de magnats liongrois, dont plus tard le rameao prindpd
obtint la dignite de prince de rEmpire, et qui poaaMe ao-
Joord^hul des domalnea d condderables que son dief est
regarde comme le pins ricbe proprietaire de la monardiio
autridiienne. Des genealoglstes complaisants oot pretendu
la faire remonter jiiaqu*ii un certain Pant Estoras, baptisd
40 ESTERHAZY DE GALANTHA — ESTHfiXIQUE
en l*an 969, et qu'on noas dit iToir ^ l*an des descendants
d^Attila; mais les documents autbentiqnes qui la concernent
ne remontent pas an deUi de 1238 , 6poqae od Pierre et
^lie, fits de Salomon d^Bitoras se partagferent riidritage
paterael. Le premier eot poor son lot Zerhaz, et le second
ill^eshaza, lis doTinrent lasouche de denx lignes principales,
dbnt la demi^re s^est ^tdnte dans sa descendance m&le en
1S38» en la personne du comte £tienne lUeshazy. Les des-
cendants de Pierre prirent, en raison de leur propri^t^,
le nom de Zerhazy quMIs gard^rent josqu^a ce que Tun
d*eux, Francis Zerhazy {nA en 1563, mort en 1595), vice-
palatin do comitat de Presboorg, ayant ^ crM baron de
Galantha, eat cbang#^ cette occasion , en 15S4, sonnom
en celai d^Esterhazy. Les descendants de ce Francis
eonstitii^rent les trois branches qni snbsislent encore de
nos Jours, celles de Csessneckf d*Altsohlou de Zolyom^ei de
Frahno ou Forchfenstein. Cette demiere fat ^lev^e au rang
des comtes de l^Empire dte Pannte 1626, tandis que les
deux premieres ne le furent qu^en 1633. La principale bran-
clie, c*est-^-dire celle de Forcbtenstein ou de Frakno, s*est
subdiTis<^ k son tour en plusieors rameaux diffiSrents d(^i-
gnte sous les noms de lignes conUale et prinMre. EUe fut
fond^ par Paul IV d'EsniiiiAZT, troisi^me fils du palatin
Nicolas d*Esterbazy,'n^ en 1635, promu a la dignity de
comte de FEmpire en 1687, mort en 1713, laissant vingt-
dnqenfants.
Parmi les membres les plus remarquables dc cette ligne,
noos devons citer ici le prince Nicolas d'£sTEiuiAZY, n^
le 12 d^cembre 1765. Dans sa jeunesse, il parcourut la plus
grande partie de I'Europe, et fit surtout de longs s<^jours en
Angleterre, en France et en Italic. Aprte iToir embrass^
d*aiK>rd la carri^ mtlitaire, il fut plus tard charge de mis-
sions diplomaliqnes et d^ambassades. II encouragea g^n^
reosement lea arts et les sciences. On lui est redevable de
la creation de la magnifique galerie de tableaux qui orne le
Gartenpalast, dans le faubourg de Mariahilf, k Vienne, et
pr6c4klement habits par le prince de Kaunitz. II y avail aussi
r^uni un clioix prdcienxde gravoresetde dessins originaux.
II ayait transform^ en T^ritable temple de la musique et de
la botanique sa residence d*6t6 d*Eiseiistadt, oil il lit placer
dans un snperbe tombeau la d^uille mortelle de H a y d n.
Quand, en 1809, Napolton ent on instant la peos^ d'affai-
blir rAotiiche en proclamant I'lnd^pendaoce de la Hon-
grie, il fit offHr la courcmne de ce pays au prhice Nicolas
d*£8terhazy ; mais le eonqu^rant s^^tait tout aussi compl^-
tement mdpris sur les dispositions du prince que sur celies
de la nation bongroise. Le prince Nicolas avail le bon sens de
se soucier m6diocrement de T^^iat d^une royaut^, et ref usa.
En 1828, il acheta du grand-due de Bade la d^cieuse lie de
Mainau, situte an mifieu du lac de Constance. II est mort
le 25 novembre 1833 h C6me, en Italie, ou il s'^lait retire.
Son fils, le prfaice Paul-Antoine d^£sTEiuiAZT, n^ le 11
mars 1786, se consacra k la carri^re diplomatique, et fut
iiomm^en 18l0ministrepl^nipotentiaire d'Autricbe ^ Dresde,
ambassadeur kLondres en 1830, ou il resta jusqu'en 1838, et
cii il 86 fit remarquer non moins par le faste viaiment royal
de sa maison que par son babilet^ diplomatique. Revenu
dans sa paWie en 1842, il sTy rattacha au mouvement na-
tional, et fut nomm^ palatin du comitat d'Oidenburg en
m^me temps que pr^ldent de la sod^t^ d'histoire naturelle
(1847), etfitpreoTC entoute occasion du plus louable dtf*
Touement h la cause du progr^ en litt^rature et en poli-
tique. Cette attitude quMl avail prise depuis longtemps fut
<iause qu^en mars 1848 on Tappela k faire partie du minist^e
Batthyanyi, dans lequel 11 (ht charge, comme ministre des
affaires ^trang^res, de ddfendre les hit^rfits de la Hongrie k
la cour de Vience. Mais lorsqu*une lutte parut d^rmais
inevitable, et avant la dissolution du minlsi^ Batthyanyi
CQ aoOt, fl donna sa d^mision ; et depuis lors il s'est com-
pl6tementabstenude prendre part ao\ afTaires poiitiques.
Le prince Paul-Antoine d'Esterhazy est aujourri*liui pos-
Msaeur de .rimmense majorat appartenaat a la ligne prin-
ciire d'Esterbazy-Forchtenstein, lequel comprend 29 Ml*
gneuries, avec 21 cbAteaox,60 boorgslimardie, 414 villages
et 207 prxdieSf dont radmlnbtration oentrale est & Ei-
sen8tadt;8aDa compter la adgneorie de Pottenstein et de
Scbwartibacb, dansia basse Autricbe, lecomt^ d'£delstetten,
en Bavi^, el la seigneorie de Gailingen, dans le grand-da-
cli^ de Bade.
Son fils ahi^, le prince yieoUu^Paul-Charles d^EUtr-
hazy, xi€ le 25 join 1817, est OMri^ depuis ie8 fdvrier 1842
k lady Sarab-Frederica-Caroiine, fille de George CbUd-
Villiers, oomte de Jersey.
EST) EST9EST9 ( vin d' ). Foyes MonsnASCoNB.
ESTEUF. VoyBZ tnm.
ESTHER 9 lierolne juive, dont lliistoire est rapports
dans le livre de TAncien Testament qui porte son nom.
Elle s^appelait d^abord Badassa. Son p^, Abihail, ^tani
venu II mourir, die avail M adopts par son oncle Mardo*
c\\6d et habitait avec lui la Tille de Sme, residence do roi de
Perse Abasverus (Asso^rns). Gdni-d, qa*on presume D'e-
tre autre que Artaxerxte Loogoe-lfainy fat si frapp^ de sa
beauts, qoll T^ieva ao rang d'^ponae soos le nom d'* Esther,
qui veut dire ^MU, et plos tard il loi sacrifia mime son fa-
vori Haman ( Aman ). Init^ par les pretentions hautaines de
Mardocli6e, Haman avail r^ossi k rendre tous les Jutfs sus-
pects an roi, et avail obtenu de lui plain poovoir de les faire
tous forger. Mais avant que Pordre fatal eOt pu 6tre mi:i
k exdcution, Esther parvint k faire changer le roi de de-
termination. Non-seuiemenl Haman fat envoys au supplice,
mais loos les ennemis des Juifs furent enveloppte dans la
mdme catastrophe.
En commemoration do p^ril auqoel its echapp^rent en
cette drconstance, lis cdiebrent encore aujoord'hui, le 14 et le
15 do moia deodar, one grande f6tet appelte Fdte de Purim,
ou des sorts, parce que c*etait par voiede dteioations op^-
rtes d'aprte les d^signationa du sort qu'Haman avail de-
dde d^dgoiger les Joifs.
Le livre d^Esther, dans leqiid bon nombre de thdulogiens
ne venlent voir qu'une all^gorie reprtentanl r£gllse mili-
tante, et qui vraisemblablemenl ne f^t compost qu'aprte la
mine de rcmpire des Perses, n'eat poinl 6crii dans Tespril
Ibtecratiqoe; car rien n*y est immediatement ramen^ a Dieo,
dont le nom ne a*y Irouve m6me pas une seule fois men-
Honnd. Un dtorel du ooocile de Latran ( an 366 ) Ta range
parmi les livraa sacrds des Chretiens. Saint Jer6me en a re-
jete comme douteox les six demiers chapitres, que les pro-
testants regardenl comme apocryphes; mais le condle de
Trente a admis le livre tool enlier. A ne les considerer qoe
sous le rapport critique, il est impossible de ne pas voir
que ces demiers chapitres sont d'one autre maui qoe les
neuf premiers. Cependant, ils n*en sont pas mofais piiSdeax
poor'lea details de moeors.
Qud est Taoteor du livre d' Esther? Lea ons rattribueal k
Esdras, d*aotres au grand-preire Joachim. Mais le plus
grand nombre rattriboenl k Mardocbee lui-meme. On a pense
qu*£8ther y eut qudque part. Nooa n*aTons pas de petne
k admetlre cette soppositioo ; car toote son histoire atteate
qo^elle etail one sooverahie de droit el de fail, richeinont
poorvue d'espril et de beaute, assex pea lessemblaDte au
portrait doocereoxqo'en fail Radne. L*Estber de SaintpGyr,
M"^ de Maintenon, dul sans doute £tre flattee du parall^le ;
maia d Loois XIV lisait la Bible, il n*a pas dt etre aussi
satisfiiilt de sa comiiaralson avec Assueros. Deox tragedies
du nom d^ Esther avaient precede celle de Radne : Tune
d'Antoine Le Devio, 1570; Tautre de Pierre DuRyer, 1646.
ESTHJ^TIQIIE) science do beao, nolamment dans
les arts en tant qo^etant Texprcssion la plos complete du
beau. C'esl sortoot en AUemagne qoe cette partie ratioo-
nelle de la critiqoe a troove de fiervenfa et oonsdencieu^c
interpreies. C*esl meroe sor le sol germanique qu*elle a en
quelque sorte pris naiasance , car le nom d^esthHique , de-
rive (lu grec ato6i)(rK, sentiment, lui tVildomie poor la pre»
mi^re fois par Baumgarten. Lessiug k produit dans ce
ESTHfiTIQUE — ESTIENNE
((enre de critique des morceaux pr^cieax. II anaiysa 1e thi^ilitre
firan^a, alors gto^ralement h la mode dana son pays, er,
s*attachatit sartoat k la T<rii6 des caract^res et des senli-
mento, il prit poar amai dire h partie lea penomiages de cea
fictiona eomme dea 6trea r^ela. On regarde at critique plut6t
cornme nn traits aor le ooeur hnmain que oomme une po^tl-
qne. Lea terits de Lesaing donnteent une impulaion nouvelle
aux esprita m^tatift de TAllemagne. Ploaienra dcolea d*ef-
iMtiquete forni^rent. La plna c^^breeat eelle que Pilluatre
Kant a fond^ par aon ooTrage intitule la Cri/iyutf du Ju-
(ftment. Dana ce liTre, ou 11 recherche la nature du beau
et du sublime, le philosophe de Kcenigsbeiig aoutient quit
y a dans la po^ie et dans lea arte, dignes comme elle de
peindie les sentiments par dea images, deux genres de
beauts, Tun qui i^eut se rapporter an tempa et k cette yie,
Tautre k r^terael et k rinflni. « 11 eat, a dit un toivain,
une partie de la Critique du jugement qa\, malgr6 la
nouTeaubl dea aper^t, a obtenu les sufTirages dea adver*
saires le plus d^d^ des doctrines kantiennes ; c'est celle
qui renferme la thtorie du gotit et Tanalyse du sentiment
que les arts se proposent de rdTelller. » Malheureusement,
dana les objets les plus clairs par enx-mtaoes, Kant (et
c'est aussi le d^faut de son ^cole ) prend pour guide une
m^taphyaique fort obscure. Aussi ses onvrages, hi^riss^ de
difficult^, sont-ils pea ccnnus en France; mais chei sea
compatrioles il avatt affaire k des lecteurs patients ot per-
s^T^ranta, qui ont su T^tudier et le comprendre. 11 eut de
nombreux et dingteieux disciples : le plus remarquable
d'entre eux, en thiorie comme en pratique, fut le c^l^bre
Schiller, qui, outre ses chefo-d'oeuyre dramatiques et his-
toriques, a 1ais<^ un essai sur la grftce et fai dignity, et dea
lettres sor Vesth4ti<fue, CHAHPACiiac.
ESTHIOMENE (de Io6t6it8voc, qui ronge, qui cor*
rode, fait de Mita, rongar). Voyez Dasiub.
ESTHONIE, appelte par les Esthes IFiroma ( pay s-
fW>nti^e ), gouvemement de Russie plac^, afec la Li Ton ie
et la Courlande, sous radministration du gouvemeur g^-
n6ral qui rteide k Riga, est la moins importante des trois pro-
▼inces de la Baltique sous le rapport de la auperficie comme
sons celui de la population absolue et relative.
La province d'Esthonie ( en allemand Esthkmd ) occupe
one superflcie de 206 myriam^tres carr^, dont la dtxi^me
partie environ repr^ntde par le lac de Peipus, Tile de
Dagoe, et les Hots de Worms, Nououk, etc. La population
absolue est de 320^000 habitanta , ce qui donne k pen prda
1,550 habitants par myriam^tre carr^. Appartenant depuia
1721 ^ la Russi<>y sous le titre de duch^, die forme an sud
du golfe de Finlande , entre la Narvra, fleuve servant de de-
limitation k llngrie, k Pest, ia Livonie an sud et la Baltique
k Touest, on pays de oOtes, preaqoe enli^rement plat, par*
sem^ d'ane foole de marais, de landea et de blocs de granit,
arroA^ par plus de deux cents lacaetde nombreux misseaux.
Toutefois on y tronve aussi une grande quantity de terrains
fertiles produisant beaucoop de grains, notamment du seigle
et deTorge, employ^ soit pour la consommation locale, soit
pour la fabrication d*eanx-de-vie, pour leaqudles dea d6-
boucb^ avantageux existent dans TlntMeur de la Russie.
Le sol produit auasi beaucoup de chanvre et de Un, et Tex-
ploitation des ^paisaes forits de sapins et de iwuleaux qui
le couvrent en une foule d'endroits n'offV-e pas moins d'avan-
tages.
En ce qui est de la population mdme de celte province,
il faut bien dlstinguer les Esthes d'avec les Esthoniens, car
ces derniers, qui composent la noblesse et la population des
villes, melange d*Allemands, de S'K^ois et de Russet, regar-
doraient comme une insnlte d^6tre places dans la mSme ca-
K^rie qtie les premiers, qui forment presqiie exclusivement
ta population de<) campagnes. Cenx-d , les Esthes , qui ap-
partiennent k la rnce finnoise, sout les habitants aborigines
du pays. lis parient une langue douce et harmonieuse, for-
mant deux dialectea principanx, celui de Reval et ceini de
Dorpat, eC riche en beaux chants populaires ( consultez
OICT. DR LA coif VERS. — T IX.
4t
Neus, Chants populaires d^Esthonie, 2 vol. [en allemand ] ;
Reval, 1850-1851 ). lis ont d'allleurs beaucoup de disposi-
tions natoreUes pour la po^e, une grande puissance d'ima-
gination, beaucoup de bon sens nature! et une admirable
force de mtooire. 11a sent doux, bienveillanta et religieoxy
trda-attacbte an eulte proteatant; par contre, fort endins k
la colore, k ia vengeance et kla cootradlction; on pent aussi
leor reprocher beauooop de pi^jugte religieox. Mais tons
leura d^uts peuvent dtre attribu^ an pen de aoUlcitude
que leura dominateurt ont de tout temps t^moign^ pour leur
perfectionnement moral. Une grande partie de la Livonie
est aussi habits par des EsUies, notamment toute la contrte
de Dorpat, de Fellin et de Penuiu : aussi diatingoe-t*on
en Livonie une Estbonie particuli^ en opposition k la Li-
vonie proprement dite, ou pays dea Lettes, On lvalue k
050,000 Ames le nombre total dea Esthes.
Le gouvemement d^Esthonie est divis^ sous le rapport
adminlstratif en qnatre cerdea : odul de Harrien ou de
Reval, cdui de WIerland ou de Wesenberg, odni de Jerwen
ou de Wdssenstdn, et en0n celui de Wieck ou Hapsal.
Plus d'un dixltoie du total de la population babite lea villes.
Les dnq villes de cette province sent Reval^ Weissens'
tein , dont la population est de 3,600 hab. ; Wesenberg
(2,000 ), Hapsal (1,000), et Baltisehport on Baltisch-
hafen ( 500 ), k quoi il faut ijouter 45 paroissea plus ou
moins considerables et deux gros bonrgs. Leal et Knnda ;
le dernier, petit port de mer d*one oertaine importance. Les
deux autrea ports de rEsthonie sont Reval et Hapsal, dont
la navigation , comme celle de tous les autres ports de cette
partie de la Baltique en g^n^al, a dnguli^rement d^chu
depuis que Saint-P^tersbourg, giice k Taccroissement in-
cessant de la rade de Cronstadt, devient de plus en plus le
grand centre du commerce de cea contrto. Les importa-
tions de TEsthonie consistent prindpalement en ^tolTes de
sole, de lalne et de coton, en bois strangers, en fruits sees
et en sel. Les exportations se composent de chanvre, de
lin, d*orge, de seigle et d'eau-de-vie de grain. La religion
du pays est le culte lutlK^rien; sous le rapport religieux, la
province est diviste en huit pr^vOt^, placte sous Vautorit^
du conslstoire d'Esthonie, si^geant k Reval. Cependant, dana
ces derniers temps r£glise catbollque grecque a fait parmi
les populations dea progrte de plus en plus rapldea.
L^Csthonie a successivement d^pendu des rois de Dane-
mark, des souveraina allemands de la Livonie, dea rois de
SuMe et enfm des czars de Ruasie. Le fils de Waldemar 1*',
Knout (Canut) VI, roide Danemark (1182-1202), com-
ment la conqu6te de cepaya, qu'acheva Waldemar II, sur-
nomm^ le Vietorieux ( 1202-1241 ), lequd prit le titre de
roi de tous les Slaves, Waldemar III, en 1347, vendit
TEsthonie aux chevaliers Porte-Glaive de Livonie, ordre de
dievalerie aflilie k I'ordre Teutonique, dont cette province
partagea dte lors tontes les destinte. En 1561, £ric Xi V
soumit TEstbonie k la couronne de SuMe, qui en conserve la
possession Jusqu'en 1710. Cette ann^-lk, Pierre le Grand
a^etant empar^ de cette province, la poaaession Ini en fut d^-
finitivement c^d^ par la paix de Nystadt
ESTIENNE (Famille des). La famnie,on pourraitdire
la dynastie de cea c^^rea imprimeurs , a r^^ pendant
tout k) selzi^me si^e, par la sdence et par r.'ndustrie, avec
plus d'Mat que bien des families royaiea. Elle a produit et
public beaucoup plua que les Aldea et plusde 1,200 ou-
vragea sont sortis de sea presses.
ESTIENNE (Hsmu), premier du nom et clief de cette
fomiile, naquit k Paria, vers 1470. Admirateur de Tart typo-
graphique nouvellement invents, il ne craignit pas, pour
I'exercer, lul issu d'une tr^s-andenne maison origtnaire de
Provence, de d^rogerk la noblesse de sa race, et bravant
m^me rexh^r^ation patemelle, il comment, eu 1502,
son ^blissement d'imprimeur libraire , rue du Clos»Bru«
neau , prte des ^coles de droit. II adopta la devise plus
olei quam vini (plus d'huiie que de vin), et 128 ouvragea
f ont reat^ catalogue comme sortis de ses [iresses. il mourut,
6
49
ESTlENiNE
€0 1621, i Paris » laitttnt ime feuve et trois 6i&, Frangois ,
Mobert et Charles.
V&TlfSmE (FBAiffoif I*') contiDua U profensioii d«
100 p^, ep 8oci6ti6 aTec Simoa de ColiaeSy qui aireit M
TsMdci^ dfi Henri Eadeiiiie et qui ^poosa sa veuTe* II ne ae
maria point, eft mowut en ibM.
y ESTIENNE (ROBBRT I*'), aecond fik de Henri, naqnit
[k Parii, an IMS, et ae Toaa avee ardenr I T^ftude de la Btt^
[nture. II posaMait one eonnaisaance approfondie dea langues
iMne* greoqne et h^raiqae. Aprte la mort de aon p^, il
J travaiUa queiques anndea en common ayec Simon de Co-
•Unea^et donna d'abord tona aea aoins 4 one Mition dii
1 Kooveao Testament, plus correcte et d'un format plus com-
I tfiodo qufr toutea oeilas qui araient pani aoparavant. Son
; MM rapide inqui^ta les doeteurs de Sorix>noe , qui auraient
tolonticmtMiav^ nn pi^toxte poor B*oppoaer h layente d^un
Hvre qui s'tenlait av«c rapidity, et on lea partisans das
SouTeilea. doctrines religienses puisaient lenra principaox
miSumentB. Robert lal-m6me ^tait attadi6 kla rtforme, et
oootribua II aes progrte par di^erses publicationa. II ^usa
PAroaille, fiUe de rimprimenr Jodocos Badiua Asoensius.
Oetta fiBmme.sa>Tait si bien le latin, qu'elle reosetgna k ses
OBfaots et 4 ses domestiqaes, en sorte qoe dans toute la
flniaan . il n^y avail personoe qui ne parlAt oouramment
Mite langne. Vers I'an f 526, Robert dtabllt rae Saint- Jean-
de-BeaoTaia, k Penseigne de r Olivier ^ one imprimerie de
liqaetle il aortit . nne suite d*ooTrages trte-estimables. Ses
ddilioos des classiqnes greos et latins ftirent enrichiea de
•oCes ntilea et de prtfaoes inl^reasantes. De plus, il Yeillait
I ee qn'ellea ftisaent aosai eorrectes que possible, et dans oe
Imlii afflchait ses ^preoves, et promettait des recompenses
k teux qui lui signaleraient des fantes. II employa d'abord
les m6mes t^pes que son p^ et Simon de Golines ; mais
▼ers Pan 15S2 il lit fondre des caract^res plus ^^gants,
iveo lesqnels il exdcota aa belle Bible latine.
CMte publication lui rttire des perB^cutions , k Tabri des-
quclles il ne put se mettre que par la protection de
Fnm^oia I^, et par la promesse de ne plus rien imprimer
Mns Tapprobation de la Soriwnne. A U m^me dpoque il
donne lapremlted<ytion de son Thesaurus lingua lalinse,
dicUonnaire d*un grand m^te, quMl perrectionna dans
ehftqoe Mitiou posl^rieure, et qui a serri de base d*abord
•u TWfor de Gessner, puis anx Lexiques de Pacciolati
el de Force! lini. En 1539 11 rcQut le titre d'iroprimeur
du roi poor le latin et l*h^reo. A sa requite, Francis I^'
fit fondre, par Garamoad, lesbeaan caract^res que poasMe
encore llmprimerie imp<Male. Do nooveNes attaques, pro-
▼oqute an sujet de la Bible de 1545, ftarent une seconde fois
tertte par le roi ; mais, coraiiie, apr^ la mortde ce prince,
elles raconunenc^rent avee plus de vivacity , Robert se Tit
Mfltt force de quitter la France. En 1552, it se nftire k Ge-
fl^re, ob il imprima, avee son lieao-frere Conrad Badiua,
le NooTean Testament en fran^is; ensuite, il eiablit dans
^ Mile tille vne tyjiographie parti coUere , d'od sortirent en-
\ ton plosieurs boos onvrages, qui portent pour enseigne un
\ Ctivier, au-dessoos doquel on lit ces mots : OUva Hoberti
! Biephani. II se servit ponr ces publications des beaux ca-
; fteteres de Garamond, dont il avait emporte avec lui lea
ttiatrices, et ces matrices hirent pins lard (en 16le) lede-
■MUideea II la r6publique de Geneve par le gouTemement
frau^is. Rot)ert fut re^u bourgeois de Geneye eu 1556, et
fliounitdans ceite viHe, en 1559. On estime surtout, parroi
ies diverses editions, les Bibles b^braitques, la-4'' et in-16;
la Bible latine, tn-foL; le Nouveau Testament in-fol., que
Pon regardait comme le plus beau livre imprime en grec;
ks HistorisB ecelesiaUicas Scriplores^ Busebii Pr^epara-
tlo et demofutraiio Bvangelica^ \eDenys d'HalieamaMse^
le Dion Cassius, public avec des additions importantes; le
Cieiron, le Tirence, le Ptoute, etc.
X8TIE1INE ( GBARLBa ), troisi6me fils de Henri 1«% ayant
,dld re^n dodeur en mededne, voyagea en Allenia$;ne,
Ml ItaHOf et se fit imprimeur, a son retoui' a Paris, eu 1551.
Comnie typograpbe, il avalt one merveiUense babHsl^ :
parmi les 92 onrragea de son catalogoe, on dte partieo-
li^rement le IHciionariium historicttmaepoeiieum^ eumia
geniium, hominum, iooortim, ete., veeabula eompledens,
Paris, 155a, fai-4% encydopMie rtimprimite li Gcn^e m
1666, puis k Oiford en 1671, et k Londies en 1696. CDome
savant, il n*avait de rivaux parmi lea imprimeors que dans
aa&miUe MaUieureD8eaient,Uaaitd\MoaracttosiJaloox,
ai irascible, que, s'^tant ali^D6 toua aes confrtees et sei^
neveox, Urestaaawappui, sansseoonrt, quand sesdetleft
le arent enfermer auGbitalet a Paris. Aprtedeux aon^
de detention, U y moomt, en 1564.
ESTIENNE (Hsion U), lila de Robert I""^ naquit k Pari^,
en 1528. II «tait doo^ dea plus heureoses dispositions, a
s'adonna avee ardour li H^tude de la langoe greoque. 11 eoi
pour maltrole savant Pierre Dante, ^l^e de Lascaris el de
Budte, premier professenr de grec an Goli^ de Fnmce,
qui ne consentit k donner dea lemons particuliAros qu'an fil>
do roi et II Henri Estienne. Ce dernier afnstrulait aofisi
auprte de Tnnan et do TomMie, et devint bienlM Ton des
plus habiles bell^nistes de son temps. Ses progrte daas la
Ungue latine, que sa mtee lui avait OMOi^ite dte son bas
Age, ne furent pas moina rapides, comme le pronvent les re-
marqoea qu*il publia snr Horace li TAgede vingt ana. 11 avail
aussi 6tudl6 avec xde les maUiftnatiquea et appria asset d'as-
trologie, science fort en vogne k cette Apoqoe» pour regretter
le temps qu^ donna k oette Atode cbimteiqoe. A peine ligiii**
dix-buit ana, il coUaUonna un nanoacrit de Denys d*Hali-
camasse, dont aon pte publia la premiere Edition en 1546.
L'annte soivante, il se rendit en Italic poor mettre k prolit
les trteors des bibliotb^ues de Florence, de Rome, de
Naplea, de Venise, et 11 en rapporta plnsieors copies pre-
cieuses des autenrs classiqiiea. U visita ensuite rAngleterre
et les Pays-Baa, et revint k Paria en 1552, an moment oii
son p^ se diaposait k paitir ponr Geneve. II est probable
quMl i'y suivit; mais en 1554 il Mail de retour k Paris, ou
il sollicitait la permission d'^blir une imprimerie, et ap-
puyait sa reqndle aor le priviMge accord^ k sen ptee par
Francois I*'. La m6me annte il visita de nonveau iUtalie ,
pour comparer les manuacrits de Xtoopbon et de Diogtoe
taerce, et an commencement de 1557, il entreprit k Paris ,
dans une imprimerie qui lui appartenait en propre, l«
publication de ces ouvrages, pr^parte avee tant de soin ci
par tant de travaux. II n'aurait pu supporter par lui-mtaie
les fraisde cette entrepriae; maisUlricb Fugger,ricliepar-
ticulier d'Augsbourg, vint k son aide, et lui foumit les fond6
nAcessaires avec la plus grande gte^rositi^ : Henri, par re-
connaissance, prit le litre d'imprimeur de Fugger. La mort
de son p^ le plongea dans un profood ohagrin, dont il
fut afTect^ longtempa* II suivit enfin le conseil de ses amia »
se maria, et letronva aon ancienne actirit^. Cependnnt,
comme il avait embrasaA publiquement la r^forme, il ne vtt
que trop souvent son repos tronU6 et ses travaux inter-
rompus.
En 1566 il pnblia la traduction latine d'H^rodote , |>ar
Valla, corrigte dans un grand nombre de passages , et d^-
fendit dans sa pr^ce le ptee de I'bistoire centre le reproolie
de cr^dulit^. Robert Estienne avait d^ reeoeiUi dea mat^
riaux poor un dicUonnaire grec; Henri oontinua oe grand
travifil, et publia, en 1572, le Thesaurus linguss grsecse,
qui est rteliement un trteor de science et de critique , et
qui sufBnit seul pour assurer k son auteur une gloire du*
rable. Ntenmoins, ie prix tiev^ auquel il fut oblige dc
vendre cet ouvrage, qui lui avait tant coQIA de toutea ma*-
nitees, et I'abn^ qu'en fit Scapula, en relardteent telle-
meat led^l^ que le malbeureux auteur se vit bientdt dana
de cruels embarras. II fit un voyage en Ailemagne pour ae
distraire de sea diagrins, et y cliercher les resaonroea <|ui
lui manquaient. Le roi Hqnri III lui aooorda, II est vral,
pour sou livre de la Pr^cellence du langage frangois^
une graliiicalion de 3,000 livres, el de plus une p^iii&ioti
dc 300 livres pour Taider a la rcciierclie dest uiauuscriSs;
ESTIENNE —
f(tiM!» il est probable que ces souimes ne ftireDt pas enti^re-
inent ou r^suU^meat payta, car la position da cd^re
typographe do s*am^ora pas. H se retira de la eoar poor
4>occaper plus atilemeni, et Y^cot k Orleans , 4 Paris, k
Fraacfortf k God^tb et ^ Lyon. Dans un Toyage qo'il flt h
cette dw'niira Tille , il tomba Bialade, et moorol h Thdpital,
en I&989 probablenent attW. De son manage avec la fllle
du sayant Sarimger, noble ^oossais , il ayait eti deux flUes,
dont Tune, Florence, ^pousa Ca^anbon, et on ills qoi
honora anssi la profession d^imprimenr.
Telle fut la tiiste fin de Tan des bommes les plus sayants
et les plus actUa qni aient japiaiB exists, d'on bomme qui
a renda dMmmenses servioes i la lUt^tore andeuie. Si
ses ^tions son! moins belles que celles de son p^ elles
ne lear cMent en rien sons le rapport du m^rite et de la
correction, hd teste des auteurs elassiqnes qu'fl a pnbU^ a
longtemps ser?i de base anx 61itions post6rieores, et c'est
k tort qu^on lui a reproch^ d*y avoir introduit qnelquefoia
des corrections arbitraires : oes corrections ^taient tirfes
4es manuscrits; mais Henri Estienne a n^lig^ d'en fndiquer
la source. II composait les vers latins avec une extreme fa»
cilit^; ilavait de la viTacit^ dansresprit,aimaitii Cure usage
<le la plaisanterie et m6nie de la railleria; mais il 4tait sus-
c^ptible^ ne supportait pas la contradiction , et sa permottait
des ^pigrammes mordantes centre ceux qui ne partageaient
jias ses idte. Panni ses nombreuses ^tions, on distingue
princlpalemcnt ses J'oeUB grceci fnineipes heraiei carmi'
nitf ( 1666 , in-fol. ) ; Pindari et eaterorumoeto Iphcorum
camina.(1560, 1566, 1586, ln-24); Mcufime de Tpr,
Diodore^X^nophon, Thuqfdidef H^rodote,Sopkoele, Es-
chjfle^ Diogdne Laerce^ pltUarque, ApolUmiuide Rhodes ,
CaUimaque, PUUon, H&rndien^ Appien, Horace, Vk-ffUe^
PUne lejeune^ AulurGelle, Maerobe^ le recneO des bii-
toriens romains, etc» 11 a traduit en latin plusieurs aoteurs
grecs, et compost en flran^ais qnelques ounages de peo d'^
tendoe, tels que V Introduction otf Traiiide la tonformiti
des merveUles anciennes avce.les modemes, ou TraUi
pr4paratif& Fapologie pour ff&odote i 1566) ; 1^ Trait4
de la cor^formiti du longagefraneaU avec le pree, sans
date. Mais son plus beau' litre h la reeonnaissanee de la pes-
t^rit^ est sans contredil le Thesaurus Ungtus grseese, qui ,
a bien des ^vds n*a pas encore M snrpiftS^, et dont
notre si^cle a 66]^ vu paraltre denx nonToUes ^tions. L'une
•a 6t/6 pnblite k Londres , augmentte de renMrques el de snp-
|)!eaients foomis par plusieurs savants philnlognes; mais le
(irix en est ag-dessus de la port^e des g^ de lettres» et elle
n'a pas ^ ex^ut^ avec toute la critique d^irable dans le
clioix et la distribution dee mat^riaox. En outre, Tabseaoe
de Pordre alpbab^tiqne a nni considfrablement k Tdcoule-
ment do livi^ , k son nsualit^. Pour le rendre anssi utile que
possible, MM. Didot ont Judidensement pens4 que eet
ordre devait 6tre r^tabUdans TMition qu'ils en ont public,
pour laquelle ils ont mis k contribution les seconrs des sa-
vants de France, d^AUemagne, de Hollande, etc., et oil ils
<>ntfait entrer les additi<»8 les plus prfcieuses de P^dition
aaglaise.
ESTIENNE (CaABLGs),fr^ de Robert I*', fut d'abord
prdceptenr chez Uaubassadeur Baif» s'^tablit imprimeur en
1 55t» et mourut^ cribl^ de dettes, en 1564. On lui doit des
Diotionnaires latin et (free, nn Dietlonartum hUtorico-
geographico-poeiicum (1566, postliume), el le Pradium
tusiicum, de Vani^ (1554), tra4uit en francs, sons le
titre de ifai^on rustique^ par Liibault, gendre de Tddi-
tenr. Cbaries Estienne ^tait m^dedn.
ESTIENlfE (RoavRTlI), second fils de Robert I*', nA
k Paris, vers 1530, ne Toulut pas embrasser les opinions de
la rtforme, et fut, en 1552, d^h^t^ par son p^, sur son
refos deTaccompagner k Geneve. Pnw6 de Tappui patemel,
il se crte , par sun intelligence et son travail, d'honoraliles
resaonroes; et quatre ans ne sMtaient pas €coa)i6s, qu*il se
trouvait k la t6te d'une imprimerie k lui, d'od sortaient
148 oQVrages, avec ou sans la marque de VOlivier de& £s-
ESTIME 4f
tienne, et toojours dignes do ce symbole. En 1561 il eotit
titre d'imprimeur do roi, et moumt en 1575.
ESTIENNE (FRANQon II), troisitaie fils de Robert 1*%
sutvit son pto k Gen^e, ayant, oomme lui, embrass^ U
r^forme, et exer^ dana celte viHe llmprimerio, de 1563 I
1583.
ESTIENNE (RoBBBT m), fiH aln« de Robert II, dialt
fort Jeone k la roort de son pdre, et n'ettt qn'en 1606 PimpH*
meriede sa mto, veuve cm aeeondes n6oes de Mamert P%*
tisaon, totiifonrs sKote rde Saint-Jean-de^Beauvais, k 1'^*
aeigne de VOlMer, C^tait un bomme d'esprit; ayant un
talent partieuUer pour les devises; alorv fort k la mode. 11
moumt en 1639.
ESTIENNE (Hnmu III), son Mre, M tr^sorier deft
Mitiments do ro! et imprimenr, d^639 k 1653. Deux d|
ses fils se firent connaftre. Pun Ro^t IV, oonrnte avocal
au pariemont; Tautre, Henri IV, sleur des Foss^, par set
Aloges de Louis le Juste.
ESTIENNE (Paol), fils de Henri II, naqnit en 1566.
Aprfea de brUlantes et solides etudes, son p^, qui lui del-
tinait son imprimerie, le fit voyager potar le mettre eo
rapport avec les savants Grangers. 11 visita ainsi la Hollande,
TAUeraagne, PAngleterro, et fonda, en 1599, k Geneve une
lypographie , d*oti sOrtirent 36 MKions d'auteurs classiques^
tootes importantes par leur correction et leurs notes. 1|
mourot, en 1637, dans cetle villo, laissant deux fils, An*
toine et Joseph, dont le seeond mourut imprimeur do rol
k La Rodielle , en 1639.
ESTIENNE (AirromE), fils de Panl et petit-ills d6
Henri Estienne, naqnit k Geneve, en 1594,et vint s'^bllrl
Paris, ikdii-hnit ans. Rentr6 dans leselii^^ l^ise catholique^
fl obtint, ootre le litre d*imprimeur do roi et du clerg^, la
protection et les largesses du cardinal Doperron, publia df
belles et utiles Mitions , ^pronva de grands revers de for*
tone, et, d^venn infirrae et avengle, fut rMuit i^ soUieitei'
son admission k I'MMd-Dieu de Paris, oh il mourut en 1674^'
k 1^ de qoatfe-vingts ans.
^TOfATION* En termes de* pratique, on entend par
ee mot I'^valuation, la pris^ d*nne cbose mobili^ oa
d'un Unmeuble. Des experts nonnnte par lestribnnanx d<Her-
minent cette valeur prialaUement k toutes les ventes judi*
dalres sur Ndtadon, ou k tons lea partages. Les officieiv
ministferiels, notairesyhuissiers, grefliers,suivantles distinc*
tioBs de la loi, ont pr^ndu avoir le monopole des estima*
tions de menbles ou ob}ets niobiliers dans les inventairetf
aprte d^ete; cette pretention n'est pas fond^, ettout simple
particulier ou expert pent proc^der k cette estimation, en
pr^tant toutefbis entre les mains du Juge de paix le sefr
ment preserit par Part 935 du Cbde de ProcMure.
ESTIME ( Morale), II ne s^aglt pas Id de cette sorte de
eonsidirationquo Ponexprime an basd*une lettre, 00 dans 1^
coors ordinaire de la vie , et dont on s'attache k fixer la me-
suresuivant les droonslanoes et les personnes avec lesquelles
on est en relation : cette monnide, dont Peibpreinte est ef-
Uc6e, si Jamais die en eot , drcnle cependant , et cbacnn
vent en recevoir la quantity k laquelle il crolt avoir des litres.
On a ni6me pr^tendo en faire nn dts droits de Pliomme en
socitto : la quality d*homme et de membre de la dt6 impose,
dit-on , k tons ceux qui en senlent le prix Pobligation de
Pexprimer par des ^gards mutuds; il y a des convenances
sodales qui en dMvent, etc. On ne le ronteste point; mais
le mot estUne a une autre aeception, beancoup plus grave :
il dtelgne le sentiment inspire par de bonnes qualtt^s mo-
rales, appr^to par la raison. Entre les liommes estimablcs,
une estime r^proque est la source des plus deuces et des'
plus durables jouissanoes de PamitifS ; Paitadiement , Paf*
fection pour une personne qn*on n'e^timc point est toujours
pteible. L*homme d^urvu de bonnes quality morales saura'
les reoonnaltre et mtoie les apprdcier dans les autres, s! sa'
raison est exercte; mais il ne peut en r^ulter aucune sym-
patliie, aucun sentiment d'affection : il nW a que les homniea
csttmaMes qui pufesent ^tre onis par une estime mutuelliyi
44
ESTIME — ESTOCADE
Les Tertos ne sont pas touimire dignes d*eslime : si leurs
actes ne sonf pas approuvte par la laison , on regrettera qae
ces Booroes de bten cooleDt sufTant des directions et en des
lieux ou leur influence ne pent ^rasalutaire; en on mot,
on n*estime que oe qui est bon, et en raison du degr6 de
bont6 que Pon y d^convre; les fiicnlt^ sentantes et IHntel-
ligence prennent ^ementpart h cet actede TAme humaine;
elle y est tout enti^. Fbbbt.
ESTIME (MariM), m^thode d'approximation par
la^/ielle le navigateur mesare la longueur du cbemin qu'ii
a fait, determine la direction qu'U a suiTie, et par conse-
quent le lieu oik il se trouTe. R6duit k Tusage de deux ins-
truments, dont I'nn est peu correct, et Tautre n'indique pas
tout ce qu'il faodrait eonnaltre, il faut que rexp6rienoe et
quelques obsenrations Tiennent k son secours, et lui four-
nissent lea moyens d Aeciiiier les erreurs qui rteulteraient
in^Titablepnent des donn^es imparfaites que ses mesores lui
foomissent. D*tieure en heure, ou mtoie plus souvent, il
fait Jeter le lo c h k la mer, et on obtient ainsi la connaissance
de la Vitesse du navire, poorTu que la mer n'ait aucun
loMTement particnlier; mais il est rare que les eaux soient
r^liement dans T^tat d'imroobilit^ que Ton suppose* I/ail-
leurs , le loch n'apprend rien sur la dMve du yaisseau » et
1.1 boussoleneHndique pas non plus; cependant, il est
iniispensable de tenir oompte de ce mouvement qui modifie
la direction suiTie : de h la n^cessit^ de recourir li des ob-
servations ind^pendantes de la mer, et ce sont les aslres
qui donnent au navigatenr instruit la connaissance exacte
du point ou il se trouve, c'est-inlire la lo ngitud c et la
latitude. Mais les marins experiment's out acquis unc
telle habitude de rectifier les donndes de Vestime qu'ils
n^admettent les rteultats des observations astrqnomiques
qu*autant qu'elles sont k peu prte d*accord avec leurs moyens
ordinaires d'evaluation. Le capitaine Co ok etait dans Tusage
de prendre una moyenne entre son estime et les donn^es
qui lui etaient (oumies par les astronomes qui I'accompa-
gnaient dans ses voyages de d^couvertes : et I'on salt jusqu'^
quel pomt ce navi^tenr a pouss^ Texactitude , la precision
des mesures dans tout ce quHl a fait pour acbever la recon-
naissance de notre globe. Remarquons aussi que dans le
cours d^une longue navigation des erreurs en sens con-
traire peuvent se conpenser , et que des metbodes incor-
rectes peuvent etre employees sans de graves inconvenients.
Plusieurs voyages autour du monde out ete faits sans autre
guide que I'estime, et ils ont reussi dans tout les sens de ce
mot. Ferry.
ESTISSAC (Famine cV). La terre d*Estissac en Pcri-
gord (Dordogne), apr^s avoir appartenu, pendant plusieurs
siecles, h une famille noble de ce nom, passa dans la mai-
son de La Roc hefoucanld, par le manage de Francis,
prince de Marsillac, serviteur devoue de Henri lY, avec
Claude, soeur et heritiere de Charles d^£stis8ac, dernier rc-
jeton m&le de sa race. Sous ses nouveaux proprietaires, la
S4;igneurie d*£stis8ac obtint, comma celle de Liancourt,
d^Anville et de Doudeauville, les honneurs de Perection
diicalc.
Louis-FrangoiS'Armand deLa Rochefodcauldde Roye,
due D*EsTissAC, ne le 22 septembre 1695, fut connu d'a-
bord sous le nom de comie de Roucy, comme chef de la
branclie pulnee qui portait ce titre. 11 epousa en 1737 sa
cousine germaine Marie de La Rockefoufauld, dite M>ic de
La Rocheguyon , fille cadette d'Alexandre , due de La Ro-
chefoufauld , qui mourut sans posterite mAle, et il re^ut, en
fateur de ce manage, le litre de due d^Estissac, rendu he-
reditaire par lettres patentes du tnois d'aoOt 1758. Honore
da collier des ordres du roi en 1749, il fut pourvu en 1757
de la charge de grand-mattre de la garde-robe du monarque,
aur la demission du due de La Rochefoucauld , son beaa-
piive, k qui Louis XVI en reserva la survivance. Le due
d'Elstissac mourut le 28 mai 1783.
Francois de La Roguefodcaclo D^i^Tiss\c, petit-fils du
precedent et fib alnedu chef du nom ctdcs arir.es desa mai-
son, futautorise, en 1814, par le roi Louis XVIII, k rqirendre
le litre de due hereditaire d^Estlssac, que son aieul arait
porte. 11 recueiUit le ducbe de La Rochefoucauld et lapdrie
en 1827; mais alors au nom d*Estissac, dont le litre ducal
devait passer I son fila aine, le roi Charles X substitua,
par lettres patentes du mois d^avril 1828, le nom de Lian-
court, eneonservant k ce nouveau brevet Tancieoneie,
Tberedite et touCes les prerogatives dont il jouissait soos son
ancienne denominatimi.
Alexandre-Jules ns La RocosroDCAULD, comte d^Estis-
SAC, chef de la seconde branche de eette illustre maison ,
ne II Mello, le 23 Janvier 1796« releva en 1839 la qualification
de due d'Estissac Anden depute, U devhut nahr de France
le 7 novembre 1839; il etait alors colonel d'etat major, et
aide de camp du roi.
ESTOG ou ESTOCQ, mot qui est probaMement one
corruption du mot allemand stoss, qui a le m^me sens. Go-
belin et Menage le font deriver de Tallemand stock, tronc,
souche, b&ton ferre, epieu; Le Ducliat le tirede Talleuiand
stechen, percer, stichy coup d^estoc. D'autres veulent qu'il
vienne de ritalien stoceo, synonyme de coutille ou dV/M^
longue et etroite. Rarbazan ne fait dater que du quhoieme
siecie I'expression estoc, Cependant, Testoc etait coonu au
moins comma une espece d'arme de fantassln, shion
comme un coup d'arme, au temps de Louis IX , et dans
les exerdces od Ton courait le faquin. Sous le rigne de
Henri II, nos compagnies d'ordonnance portaient I'estoc.
Les Espagnols se servaient d*estocs dans les combats sin-
guliers. Rrantdme nous dit qu*en Italic « le grand-ecuyer
de Charles-Quint portoil Testocq du roi. » Le terme utoc
n'est plus employe maintenant qu'adverbialement : frapper
d*estoe, c'est pointer ou donner de la pointe d'une epee
ou d'un espadon. Frapper d'estoc, estocader, ou est(H
quer etait un ancien usage de la milice romaine, et ve-
gece rappelle aux troupes cette maxime, qn'i/ ne faut pas
frapper detaille ou porter des coups de taille, Tite-
Live attribue les defaites des Gaulois k la nature de leurs
epees, qui n^etaient pas propres k frapper de pointe. Lea
coups de pohite oud*estoc se donnent dansou hors, sur ou
sous les armes ; ils se portent aussi en flanconnade.
G** Rardim.
ESTOCADE ou STOCADE suiYMt VEncyclopSdie ,
mot dont retymologie est la meme que celle d'es^oc. Des
ecrivains prennent ces deux mots Tun pour Tautre , mais
dans les descriptions des pieces qui font partie des cabinets
d'armes, on nomme positivement estocade, etnon estoc,
une ep(^ en spatule dont on ne se servait qu^k cbeval et
comme d'une lance. Quoique le fer en ii^t long, il n*y avait
qu'une courte paKie de cetle lame qui pAt faire blessure :
cette partie offensive, cette spatule, de 22 k 27 centimetres^
avait forme de braquemart : le reste de la lame n^etait
qu'une barre carree. Pr^s de sa naissance et en son milieu,
la spatule etait percee, de part en part, d'un troo, dans lequel
s'introduisait k demeurc une brocbe de fer, de 5 k 8 centime
tres de luug : cette broche, de la force d*un gros clou d^e-
pingle, avait pour objet de retenir ou d*attacher le fourreao,
parce que ce fourreau n'etait pas plus long que la spatule t
le reste de hi lame demeurait nu et decouvert. Ce fourreau
eiait en mati^re solide et de forme inofTensive, parce qu'il ser-
vait de frette ou de mome k la lame, c'estrk-dire qu'il y restait
quand on devait s'en escrimer dans un combat simuie, en
employant Tarme frettee, mornee, innocente, courtoise. Les
estocades n*avaient qu'une poignee k croisette, parce qu'une
garde efit nui dans le combat k cheval , puisquMl f allait que
de la meme main dont il tenait la poignee le combattant
saislt le faocre ou branche saillante qui etait fixee k demeure
sur le pectoral droit de la cuirasse.
Le mot estocade a eu d'autres acceptions : il s'est pris
pour brette k qoatre carres , de un m^tre environ, et k poi<->
gnee termuiee en pivot; il a signifie encore un genre de
blessures, ou de bottes d*escrimc , ct un coup d*arme difT(6*
rent de la coutillnde. u" 0\acix
ESTOILE — ESTOMAC
4&
ESTOILE ( PiERHE TAISAN DE L'), naquii k Orleans,
Ten 1480 » d'un p^re qui, premier magistral de oette Tiile,
d^drait que son fils suivlt la mtoie carri^re. U se lifia avec
tant d'ardeor k i*^tude de la jurispradence, qu'en 1512 il
obtenait une cliaire de doctenr-r^ent k l^uxuTersit^ de sa
▼ille natale. Son enseignement multiplia singuli^rement le
nombre de ses auditeurs, parmi lesqueU figurait CalTin.
L*Estolle fat beaacoup plus son ami que son partisan. Marie
de I'EstoUe, oomme par ses liaisons avec Tb^ore deB^ze,
qui , dans ses Juvenilia , l*a c^l^rte sous ie nom de Can-
dide, 6tait ni^ da sayant professeor; elie moumt jeane.
L'attachement de Theodore pour la ni^s*^tendit^ Toncle,
qu'il cite oomme le plus subtil (aculissimus) juriscon-
suite des docteurt de France. Pierre Taisan de i'Estoile,
aprte avoir perdu sa femme, devint cbanoine d'Orlians et
archldiacre de Sully. Sous ces deux litres il parol, en 1528,
au concile provincial de Paris, od il s*deva avec tantd*^
nergie contra lea opinions nouvelles, que Francis 1*^ crut
devoir se Tatlacber en le nommant conseiller au parlement
et pr^ident aux enqu6tes. U mourut dans ces fonctions , le
21 odobre 1537, laissant plusieurs ouvrages de droit.
ESTOILE (PiEBRB DB L*), petit-Gis du pr^c^enl, fils
d^un conseiller ao parlement, parent ou alli6 des fiimilles
les plus distingu6esdanslamagistralure, grandwiudiencier
de la chancellerie, naquii & Paris, vers 1540. Ces audtenciers,
au nombre de quatre, exer^ent aiternativement leurs
fonctions par quarUer on trinu»tre. Quek|ues biographes
les ont signal^ comme de simples huissiers. C^est une
grave erreor : lesgrands-audiendersde la chancellerie ^taient
de v^ritables magistrals, cliargte du rapport des afTafres
port^ k cette haute Juridictlon.^ Pierre de TEstoile, bon
Francis, annaliste consciencieux, k port^, par sa position
sociale, d'etre bien inform^ de tons les grands ^v<^nements
de r^poque, avail 6crit, Jour par jour, ce qui se passait d*in-
t^ressant k la cour el k la ville. 11 n'^tait point ligueur, ni
ce qu^on appelalt alors politique on royalitte prouonc^.
Son journal se fait remarquer par une grande Iranchise et
vne rare ind^pendance d'opinion. C'est ub p61e«m61e de
fails tr^varies. Les alTaires de l'£tat s'y m^lent k cellos
de la famille de I'auteur, aux prix desdenr^es, aux maladies
r^antes , aux dv^nements s^rieux ou gais de cliaque jour :
c*e8t on compte-rendu de tout ce qui fait Tobjel des con-
versations. II raconte ce qu'il apprend, sans engager sa res-
ponsabilik^; et, quand il croit 8*6tre tromp6, il se r^tracte
francbemenl. Il ne s'est point pos6 comme liistorien; il n*a-
vait fait son journal que pour aider ses souvenirs. Ce n'est
done pas one liistoire, mais un recueil de prteieux materiaux
historiques. Son oeuvre se divise en deux parties : 1® le
Journal de Henri III, 2® \e Journal de Henri IV. ht pre-
mier, commence en 1574 , finil k 1589 : Godefroi Ta public
en deux volumes in-8°, k Cologne, en 1719; le deuxi^me a
(^td impnm^ en 1632, en deux volumes in-S**. Ces deux ou-
vrages ont aussi pam sous le litre de Mimoires curieux
ffour servir d Vhistoire de France, depuis 1575 jus-
iu*en 1611, 6poque de la mort de Tauteur. Godefroi,
Tabb^ Lenglet, Le Dochat et d*aulres commentateurs } ont
ajout^ beaucoup de notes et de pieces : 1° la Description
de Vile des Hermaphrodites , pampb!et Iddeux de cynisnie
rontre Henri III et ses mignons ; 2** Le Divorce satirique
et la Co7\fession de Sand : Henri lY est fort maltrait^
<]ans eel ouvrage; on lui reproche surtout son abjuration;
3 le Discours merveilleux de la vie , actions et ddpor-
tvmentsde Catherine de Midicis , libelle passionn^, acri-
iiionieux , oii la haine de parti se montre dans toute sa vi-
rulente exaltation. Ce recueil est d^ign^, dans le monde
litt^raire et dans le commerce de la librairie, sous le litre
unique de Journal de VEstoile. 11 oonvienl de distingiier
des pamphlets ajoutte k son ceuvre d*autres pieces origi-
nale^, qui se font remarquer par une discu^on sage et
<^4ilaip^ et par des relations exactes, telles que la Y&ritable
fatality de Saint-Cloud, la Relation du meurtre du due
et du cardinal de Guise, par Miron, mc^decin dc Henri 111; 1
et les Lettres de Henri IV aux duchesses de Bea^fort et
de Vemeuil. Pierre de I'Estoile moumt en 16 il, dans ud
Age tr^-avanc^.
ESTOILE ( Claude de L'), seigDear du Sanssai , n^ k Pa-
ris, en 1597,' fils du pr^cMent, 4tail an desdnq poetesque-
le cardinal de Richelieu employail k la composition de ses-
oeuvres dramatiques. Sen! il a toil quelques pieces m^-
diocres, telles que La Belle Eselave, V Intrigue des Filous
de Paris, Le Ballet des Faus, etc. Quelques odes, Yemeni
oubli^, lui ouvrirent Im portes de I'Acadtoie Frangalse ea
1632. II dut surtout Get honneur ao patronage da cardinal
de Richelieu. 11 travaillait beaoeoop ses ouvrages, elaffoe-
tail une causUque s6v6rit6 pour ceux d^autmi. Sea ooll6guea
le cliargirenl de lour Cure on rapport sur la Tersification
do Cid. La faiblesse de sa mmH el son goQl pour le plaisir
lui interdisaient tout labour assidu. II ne travaillait qu^a la
lumidre, m^me pendant lejour. Un mariage d'indinatioa
acheva de d^ranger ses afbires, el il ful (onA de se relirer,
avec sa famille, dans on petit domalne qui lui restait, et
oil il mourut, en 1651 on 1652. II Usail ses ouvrages k sa
servante. En cela seul il ressemblait k Comeille et k MoU^re
ESTOILE (PiEREB POUSSE-MOTHE DE L' ), fils du pn^
cedent, cbanoine r^gulier, abb^ de Saint* Acheul d- Amiens,
mort en 1718, a Iaiss6 plusieurs ceuvres arch^logiques el
bagiologiqnes, oubli^ depuis longtemps. Son principal
m^te eat d*avoir mis au jour les joumaux de son grand-
p^re, dont II l^ua le manuscril, forroant 5 volumes in-fo-
lio, i son abbaye. On ignore ce qu^il est devenu.
ESTOIklAC* On d^gne par ce nom le principal organe
de la digestion : c'est un sac membraneux, form4 par
Pamplialion des In les tins. Chezrbomme, ce visc^a la
forme d!une comemuse, mais chez les animaux ii diffl&re
sous ce rapport de configuration , comme sous celui de beau-
coup d^autres. Ainsi, chez quelques espices, telles que cer-
taines tortuea marines, I'estomac est arm^ de sortesde dents.
Les ruminants sont caract^ris^ par la presence de quatre
estomacs portant cbacun an nom particulier, lupanse, le
bonnet, le feuillei, la caUlette.
LWomac de Thomme est intdrieurement rev6tu d*ane
membrane analogue k celle qui tapisse la boucbe , laquelle
est dou^e d'une vive sensibility. On y remaqoe deux ouver-
tures, une appel^ car dia, qui communique avec un con-
duit appel^ (c 5 op A ape, lequel s'^lend jusqu'l Tarri^re^
bouche; Tautrese nommepff I ore, communiquant avec le
premier des inlestins, appel^ duodenum, Cet organe est
recourb^ sur lui-mdme el forme un arc dirig^ de droile a
gauche; ilest placd au-dessous de la fourcheftte que formenl
les c^tes et enlre le nombrii, endroit que Ton appelle vulgai-
rement le creux de Vestomac, ipigastre ou rigion^gas-
triquc dans le langage des midecins. Les deux ouvertures
que nous avons fail connaltre sont plus bautes que le fond,
et par cette disposition les substances aiimentaires ne pas-
sent point dans les faitestiiis par leur poids, mais seulement
quand elles out M suffisammenl ^aborte, II ^tait n^ces-
saire de determiner ici avec precision Pemplacement de I'es-
tomac, porcequ^on commel joumellemenl une erreur k ce
sujet en disant : « J*ai mal au coeur , » quand on ^prouve des
naus6es on quand on vomit; on devrait dire : « J'ai mal a
Testomac; » c*estdans la r^ion qui a ^16 indiqu^e qu'^on
ressent une sensation pdnlble : la place occup^e par le ccBur
se reconnalt facllement aux baltements de cet organe.
Les fonctions dont Testomacest charge dans le jeo de Tor-
ganisme en font un organe des plus importants , el qui a une
influence tr^grande sur la vie : si^e dela faim et la soif,
il est en rapport avec le cerveau , oil r^ide Tempire de la
volenti, et auquel il commando en despote. Ainsi, dto que
que la sensation de la faim est excite, Vestomac sollicite
le cerveau de lui fournir des aliments, comme un maltre
Sonne son valet pour metlre la table; et il est ob4i, coAte
que coOle. 11 est bien rare que le cerveau paisse roister k
Get appel : il faut un eCTort de volenti dont pea d^bommes
sont cap(diles. Le moi peed presque toujours ses droits >
46
Vorganedont fl procWe Tenant ^ s*affecter au point que la
Taiwn se perd. On a cependant des exemples de cc trioniphe
du oerveau mar I'e^toinaG.
On a pr^tendu quNine partieda oenrean prodoisattla f^i m ,
parce qu'on Ta troriYte trfta-d^velopp^ chei lea pereonnesaf-
fani^ et gpurmandes mAroedans TenAuiee : les pbrteolo-
gi8teseo4>nt fait Torgane de VaUmsnULnviU : Usle pUcent
4M-det80as dee tempes. Quoi quni en aoit , le cerreau, k aon
tour,eicerceune inauencetrte-grandeaar Pestomac, influence
dont II Gonyient d'Uidiqiier id la port^ Lea oecnpations intel-
lectueUes,8ienes80Dttropabstraite8,tropprolongto, prodoi-
flent one irritation e^i^raleqoe I'estomac partage prompte-
ment, elquiaetradoitparnnmalaiBe resaentidanal^^pigastre.
Le ehagrin agit de mtoie, et pioa Yivement ;8*11 eat entreteno,
it peot prodaire des effeta anaiogaea k ceox des poisons :
beancoup de (putrites, d^olc^rations, de cancers de i'es-
tomac, n*ont soQTent pas d'autres cansea. C'est ainsi qne
i*toie range le corps. En ralson de oette sympathie qui unit
«assi araitement le cenrean et I'estomac, les stimulations
de ce dernier organe retentissent k km tour snr le pre-
mier. L'iTresse foumit un exemple trap commnn de cette
action.
Ces informations snfBsent pour Indfqoer sommairement
llmporiance de I'estomac dans i'enserable des organes de
la yie, et poor montrer comment Plnsuffisance des aliments
«t des boissans, on lenr maoTaiae quality,- doit produire,
d'une part de grares dterdres, et d'une autre comment
l*exc^ contraire doit atoir foment dea r^ultats funettes.
€e n'est pas impnn^ment qu'on satisMt h la gourmandise,
li-.la gloutonnerie, on k la passion des liqueurs alcooliques.
Ainsi, par dee motifs oontraires, I'estomac est nn ennemi
pour le licbe comme pour le pauTre. D* Gbahbonniee.
ESTOMAG (Cramped'). Voyei Cramps.
ESTOMAG (Creux de 1'). Voyez l^piGASras.
fiSTOMPE* On donne ce nom k un moroean de peau
fOttMe, fixte dans cette disposition, par son bord eiteroe
aeolement, kl'aided'un pen de oolle, et taillte de telle fa^on
que sa forme ci^lindriqne se termine par deui cdnes dont le
sommet est en dehors. Get instrument sort k <^tendre le
crayon sor le papier. On emptoie plosieurs sortes de peaux
k sa confection. L'estompe de buffle fond ais^ment entre
elles les liachnres de la pr^aration ; celle que I'on fabriqne
ATOc le cuir de I'agneau enl^Te la coulenr ; la peau de castor
la fixeassasolidement. On substitne avec ayantage k cette
matitee le papier gris, ahandonnant plus facilement le noir
sur la feoiUe que Ton vent charger d'ombres. On propor-
ttonne la grosseur de ces objets d'ex^cution k la dimension
du sujet et des fignrcs k dessiner. On doit Writer cependant
la trap grande t6nnit^ de lenr pointe : oet exofes est nuisible
^ Pensembie du travail, et prodoit de la s^heresse dans le
faire, Aussi , tea estompes aplaties yers leurs bouts peuyent
ifttre adruitement utilisdes k reprodnire des plans larges, et
deyenir pr^f^rabies dans les fonds , que Ton rend plus yapo-
reux. Le crayon le meiUeur pour 6tre estompi est le plus
tendre; le darlaissedes siDons, qu*!! est souyent impossible
de faire disparbltre J.-B. Dglestre.
ESTOUVELLES (D*). Foyes DEsrooyELLBs.
ESTRADIOTS9 soldats k cheyal, qu'on tirait autre-
fois de la Grto et de I'AIbanie. Ce mot yient du grec orpa-
Ti^fvK* qui signifie soldat. Les V^nitiens introduisirent fes
premiers cette milioe dans lenrs arm^s. Lea Francis les
yirent k ToRuyre lors de Texp^tion de Charles YllI en Ha-
lie, et particoUtemenC k la bataille de Fomoue. C'dtait de
bonne cayalerle l^g^ : anssi Louis XTI en prit-il 2,000 k
son leryioe, lorsqu'il marclia centre GCnes. Leduc de
Joyeu$:e en commandait on escadron k la bataille <le Cou-
tras. D'aprte Philippe de Comines, lis 4taient y^us a la
turque et ayaient la sal ad e poor coifTure : on les app4!lpit
officiellement chevau-Ugers albanais, Lenrs armes (^talent
one large ^p^e, la masse k I'ar^on, etaii poing une zagaie de
3 mMres 25 ^ 4 metres, ferrto aux deux limits. Le P6re Da-
niel a donn^ la figure de t'ei«tradio{ dt^ns son HisMre de
ESTOMAG — ESTRAMADURE
la Milice franfaise. Monter k cheyal «yec des ^yi&res
oourtes , c'^tait monter d la mauresque; monter afec des
Mriyiireslongues, c'^tait tnonter & testradiote,
ESTRAGONy esptee dn genre armoisef de la familJe
des coraposto. On la nomme encore serpentine , k cause
de la ressemUanoe de sa radne ayec le corps d'un serpent
ou d'un dragon repli^ plnsieurs fois sur luiAndme, resaem-
blanceque rappeile ^^dement son nom sdentifique, arte-
nUHa draeuneulvs. Cette plante yiyaee crolt spontan^ent
en SibMe, d'ob elles'est r^pandue il y a longtemps partout.
Ses fieoflles, petites et aUoi^^, ont nne odeor agi^Ue et
l^^rement piquante. H eat peu de noa potagers ok Pestra-
gon ne se trooye. II contnbue k la compoation det salades,
dont fl rel^ye le gottt, en facilitant la digestion. L'estragon
entre aussi dans plnsieurs inflisions , telles que le yinaigre
d'eatragon, dont Temploi est trte-fr^ent On le mulb'ptie
parle separation de ses pieds, 00 par les bootures de ses
tiges; mais ce dernier proc6ie est trte-rarement mis en
usage , parce que les tiges de If estragon sont faibks et ddli-
cates. Cette plante est d*une constitution fiilble; elle craiiit
t*bnmidite, et est sujette k pounir ou k fondre , sortout daus
les terres Ibrtea, grasses et compactes : 11 faut done , autaiit
que les ciroonstances le permettent, placer Testragon dans
une terre douce et 1^^, et iui donner des arrosements
mod^r^. C. Tollard alud.
ESTRAMAQON ou ESTRAMASSON, mot d^ye de
t'italien stranuizzone, et qui dans ce cas semblerail anaiu-
gne au yerbe etramaxautte^ Jeter par terre, atterrer, comme
si I'on frappidt ayec one nuaza 00 massue. Cependant, on
pourrait croire , d'aprte Manage et iHerre Borbl, qu'il pro-
yiendrait du latin barbare serammasaxtu, qu*on trcHiye dans
Gr^oire de Tours. Carr^ , dans sa Panoplie, accuse une
^ymologie difRfirente : ii pretend qu'on nonunait estra-
mofon, ou extrema acies^ I'extrtoiiti du aabre, mesnrfe
k o"*,32 de distance de la pohite. Le terme estramagon si-
gnifiait lourde 4p6ej 6pU d large tranchant^ 00, suiyaut
Pasquier, coup de taille. De I& le yerbe estranuifonner^
frapper de taille. Chflp^ric, en 584, est asaassm^ k coups
d'estrama^on (scrammasaxus), Onse seryaitd'estrama^ons
dans les combats k la mazxa, dans les duels k mort.
G*^ fiAROUI.
ESTRAMADURE (Sstremadura). H y a deux pro-
yinces de ce nom, Tune en £spagne,raotre en Portugal.
Ayantlanouyellediyisionadmlnistratiye et politique intro-
duite en Espagne, PiTj^ramcu/iire d'Eapagneayait Badajoz
pour capitale. Situte entre le Portngal et la Nouvelle-Casiille,
die esttrayers^e dans sa partie septentrionale par le Tage, et
dans sa partie m^ridlonale par la Guadiana; bornte au aord
par le royaome do L^n et au snd par PAndalousie, elle forme
depuls 1833 les deux proylnces de Badajoz et de Cac^rte.
Sa superficie totale est d'cnviron 476 myriamitrea carres ,
et sa population de prte de 600,000 Ames. Bien qu^elle da
soit que la continuation de la haute terrassedelaNouyelle-
Castille, rEstramadurene sed^yeloppepoortant point comnte
celle<i en uneplaine unifonne. EUeest, au contraire, limit^e,
au nord, par la sierra de Credos et la sierra de pata : Tune
et I'autre yiyement accidents , et demiers prolongenaeiita
des montagnes qui la apparent de la Castille; au sud, par
les esp^ces de plateaux ou de p&turages ddseits, im pen
moina dey^s, qu'on dteigne sous le nom de sierra Cons-
tantlana, continuation de la sierra Morena; aoul^ Ye-
menis du sol qui enyoient en tous sens de nombreusea ra-
mifications k I'lnt^rienr de rEslramadore. Aussi cette con-
trte forme-t-elle moins une plalne qu'une cr6te oaonta-
gneuse et onduleuse, bien arroste, g^n^ralement bien bois^
\k ob il extste des montagnes, et ofTrant dana sea Tallees
les plus yerdoyants pAturages. Cependant, en d6pit de \i
ricliesae de son sol et de sa fertility, riLstramadure est rest^
depuis Pexpolsion des Maurcs dans un 6\Bt de mis^re et d<
desolation complet. Cest \k une des consequences des sacri
flees que I'agriculhire espagnole fait k VH^ve des moutons
dc la Mesta, ou droit de yaine pAture <$tal)li au profit dc
ESTRAMADURE — ESTRAPADE
troupcaui erranU, syst^e qui fait regarder le sol comme
la propri^t^ commime des Aeveurs de troupeaux. Ind^pen-
damraent des luoutons, on y ^ve aussi beaucoup de di^Trea .
et beaucoup de pores nonnris k la glands , qui scnrent h .
feire des jambous et des sanciflsons, k bon droit renonmi6s.
y^l^ve des cheraux, des Anes et des mulets, des vers k soie
et des abeilles De lalsse pas non plus que d^y doimer lieu
k des profits d'me eertaine importanee. Sexploitation d<is
mines, autrefois si productiTey est de nos Jours k pee prto
DuUe. Lindustrle y est d'ailtenrssans importance, et le com-
merce ext^rlenr se borne ao transit avec le Portogal. La
population de I'Estramadure, panyre et clair-sem^, tenue
en deliors do teste de TEspagne par Pabsence totale de
routes TiableSy eat pea dvilis^, et n'est gutee int^ressante an
point de vue moral. On recmte cependant d^excellents soldats
dans son sein, et c*e8t de rEstramadure que sont renus les
plus calibres eonquUtadores, et aotres chefii mllitaires.
Aprtel'Alem-TeJo, VEstramadure du Portogal est la plus
grande province de oe roy aome. £lle ofTre une snperficie de 29 i
royriaini&trescarrte, et, y oompris la population de Lisbonne,
compte environ 800,000 habitants. Elle est gte^ralement mon-
tagneuse. Ao nord du Tagei jusque dans la province de Beira,
se proionge la continuation de la baute sierra da Estrelha,
avec ses sanvages rocbers calcaires k pic, envoyant de nom-
breuses ramifications dans (oute la contrte. A I'oiottt de
Temboucbnre da mtaie fleave, se troave la montagne gra-
nitiqne appelte la ilerra de Cintra, hante deh k 600 m^
Ires au-dessttS du niveau de la mer, et do caract^ le plus
romantiquement sauvage, aboutissant au Cabo de Roea,
4equel forme i'extrtoit^ snd-ouest do continent europ6en.
Au sud du Tage s'^tendent des landes urides, fnterrompues
quelqiiefois par des marali; on y troove lUrroMcto, mon-
tagne calcaire k base de grte, qoi atteint okie Ovation d*en-
viron 340 metres, et abootit k la mer avec le Cabo de Espi-
cheL Beaucoup de parties de c^te province sont extreme-
inent fertiles , mala le reateest aride et inculte. Le Tage, qui
ne devient navigable qa*k Abrantte, 6*est4-dire k environ
15 myriam^tres de son emboncbnre, renferme un grand
nombre d*lles. Les principales productions de rEstrama-
dure sont le vin, Tbuile, les fruits du Midi, les grains, le
li^e. Les parties sablonnetises elles-mtoies sont couvertes
de cistes, de remarins, de myrtes et antres plantes odori-
f^rantes. L'A^ve da b^tail n'y a pas pris d'Importance. En
fait de min^ranx, on n'y rencontre qne du marbre, de la
liouille et do set foesile (suitoul aux environs de Setubal) ;
c*est \k aussi qn*est situi^ la seule source saline qui existe
en Portogal, la source de Bio-Mayor^ prte de Santarem.
C'estsurtout dans cette province que les tremblements de
terre, assei fr^uents en Portugal, ont exerc^ leurs ravages.
Elle est divis^-en trois districts : Leiria, Lisbonne et San-
tarem; en 15 comorcos, on arrondissements judicialres;
en 84 conselhoif ou communes, et en 474 paroisses.
ESTRANOHELO. Onnommeainsi l*alphabet syriaqne
lious la forme la plus andenne qu*on lui connaisse. Le Sy-
rien maronite Assemani, mort pr6fet de la biblloth^ue
du Vatican, en 1768, a cm troaver Torlglne de ce nom dans
le mot grec atpofrvXoc , arrondi, £plth6te qui ne s'accorde
aftsm^foient pea avec la nature, au contraire roide et an-
gulense, do la plnpart des vingt-deux caractires qui com-
posent cet alphabet. La forme la plus commune anjourd'hui
des lettres syrlaqaes, oelle du caract^ peehiio^ adopts k
une ^poqoe eomiparativement r6oente, pr^sente des traits
bien autrement arrondls que ceux de I'autre, et qui lui m^
riteraient k bien phis Juste titre le nom d'estranghelo , si
r^tymologie donnte par AssemanI avait qnelqne justesse.
Les savants orientallstes Mlcbaeiis, Adler, Hoffmann, voient,
au contraire^ dans ce nom une contraction de deux mots
arabes qui se ptxMioncent Satkar-andiii » et signilient dcrt-
tare de rMvangile, Le systtaie graphique connu sous le
nom &esiranghelo hit primltivement employ^ cliez les Sy-
riens poor la transcription des saintes kcritores et dc la li-
tBinie. Cost aussi le caractire dans leqnd ont 61^ ecrits
47
presque tons les manuscrits ant^riciirs au huitieme dtele.
Depuis cette ^poqoe , 0 est exdosivement r^serv^ poor les
titres des livres. On en trouve un beau sp^lmen dans la
Bible polyglotte imprim^ k Londres, par Samuel Baxter,
en 1831. Les formes deVestranghelo rappdlent celtes do
caract^re cbaldalque ou b^breu carr^, auquel dies ont ^vi-
demment^ empruntto. lAon Vaissb.
ESTRAPADE. Ce mot, d^rlv^ de Tancien verbe
fran^ia estraper, briser, a ou a eu deux signillcations. En
termes de mau^e^ il se dit de l*action d'un cheval qui se
dresse en I'atr, en d^tachant de furleuses rnades pour d6-
monter son cavalier. C'^tait aussi an supplice de mer, con-
ststant k guinder le coupable k la hauteur d'une vergue,
d'od, le laissant tomber dans la mer„ on 1^ plongedt au-
tant de fois que le portait la sentence : c^est ce qu'on appe-
lait aussi la cafe. Vestrapade de terre 6tait un supplice
plus crud, en usage dans le midi de l^urope, et dont la
forme variait suivant les locaUt^s. Quelquefois on Halt les
pieds et les mains du coupable derri^re le dos; on le his-
sait , "an moyen d*une pouUe, et on le lalssait tomber jusqu^a
80 centimetres k 1 m^tre de terre, de.manidre que ses bra»
et ses Jambes iprouvassent de grandes doulenrs par le i)oi(Js
de son corps. Mais quand on se contentail d^attacber les
mains do patient derri^re le dos, ponrle faire tomber sur
ses pieds, alors les sonffrances 6taient horribles : le poids
du corps faisant revenir les bras en avant, les 6paules se
trouvaient demises. Cost de cette demifere manid'e qu^oii
infligeait l*estrapade dans les £tats soumis k la domination
du pape. On a Tu longtemps k Avignon , sur la place Saint-
Pierre, k c6U du tribunal de ce nom, une poulie & 10 ou
15 mMresde terre, d^ob Ton faisait descendre rapidemeot
les victimes. Le sapplice de Testrapade fot introdult en
France sous le r^e de Ftan^is 1*', et on Finfligea spd-
dalement anx huguenots, que, par un rafflnement de
craaut^, on replongcait plusieurs fois dans les flammes,
ao lieu de les faire tomber par terre. La ganche ^tait Jadis
une sorte d'estrapade r^rv^ en Turquie aux assassins :
on hissait les patients au moyen d'une poulie, et on les
taissait tomber sur des crampons en fer, od lis restaient ac-
crocli^ par Ic ventre, la poitrine, ou par toute autre partie
du corps. On voyait qoelqnes-uns de ces mis^ables demeu-
rer ainsi suspendus deux ou trois jours, en attendant la
mort, demander k boire et k turner.
Une petite place k Paris, pr^ de Sainte-Oeneviive, et
une rue voisine , portent encore le nom de VEstrapade, et
ont remplac^ le foss^ qui renfermait la ville de ce cOt^, non
loin de la porta Saint-Jacques , qui n^existe plus. De ik est
venu le nom d^Estrapade donn^ au foss^, k la me et k la
place. Y voyait-on des cbevaux d^r^nner leurs cavaliers?
Y donnait-on autrefois la torture ^ des malheureax, notam-
ment sous Francis 1*' et sous Henri 11? Cette demi^re
^tymologie est la plus vraisemblable. Mais ce qu'il y a de
certabi, (feat que ce quartier dtait alors plus vivant qu*il ne
Test aujourd'hui. Devant la porte Saint- Jacques, k Tentr^e
du foss^ de TEstrapade, vers ia fin dp seizitoie Steele, un
tb^tre portatlf fut ^tabli par trois acteurs, ou plutdt troijv
farceurs, qui depuis entr^rent 4 cdui du Marais, d'oii ils
pass^rent a Vh6ie\ de Bourgogne : Robert Gu^in , dit La
Fleur ou Gros-Gnillaume ; Henri Legrand, dit BdleviUe ou
Turlupin,et HuguesGu^rin, ditFl^hdle on Gautier-Gar'
guilte. llsy (kisaient rire le pubUc, Tun , par son visage en-
faring et son grqs ventre d'ivrogne, cercU de deux cdntnres
de cuir comme unebarrique; le second, par salongue barbe
pointue et ses chansons bouffonnes; le troisitoie, par ses
pointes et ses quolibets , qu'on appela iurlupinades^
Deux si^desplus tard, lorsque la revolution de 1789, de-
trulsant tons les privities, enfanta uiie multitude de thcA-
tres, il s*en deva an sur la place de TEstrapade, sous le litre
de th^dtre des Muses, L'Apollon de ce Pamasse itait un
sieur Panier, toumeur de son metier, et ci-devant assod^
Il la direction des JHlassements comiques. II oflrit an pu-
blic des aclrices qui ne ressemblaient k ricn moins qu'aux
48
ESTRAPADE ^ ESTREES
Muses, ef des pitees qu*il payait qoaraote sous par acte.
On 7 jonait des ouvrages p«triotique»» qui produisaient sur
les bonnes gens dn qnartier nnegrande illusion, surtout
aui flfttes fnn^res de Voltaire et de Mirabeau. Ce tli^tre
Yenna an bout de quelques mois, et son entrepreneur se
lemit k toumer des chaises. Vers la fin de 1791, la salle
rouTrit, non sons le patronage des Muses, mais sous le
simple Uttedeth4dtrB de VEstrapade , qui ne lui rtossit pas
mienx , car eile fut fenn^ d^finitiyement dans les premiers
mois de 1793 , et il n'en reste plus anjourd*hui de Testiges.
H AlIMFFRET
ESlli^ES (Families d*}. H a exists' des families dn
nom d*Estr^es dans diffdrentes proTinces de France, en
Touratne, an Maine, dans la Bresse, en Picardie et en
Artois. Celle dont 6ta!t issue GaMelle d'Esrs^ES ( Voyez
Tarticle suiyant) ayait ponr berceau une seigncurie des en-
virons d*Avesnes-le-Comte, an diocese d'Arras. Sa filiation
remontait k Pierre d*EsTB^ES, Tirant en 1437. Jean d*£s-
TR^ES, arri^re-peUt-flls de Pierre, naquit en 1486. II fut
d*abonl page de la relne Anne de Bretagne, combattit k
Marignan et k PaYie,et deTint, en 1545, capitaine d'une
compagnie de cent dnquante ardiers, fonn^e pour la garde
de Henri II, alors daupbin. Ce prince, quelques anndes
aprte son av^ement an trtae, nomma d'£str<^ grand-
maltre de rartillerie de France, cbarge dans laquelle il se
distingua au si^ge de Calus. On dit que d*Estr^es fut le pre-
mier gentilbomroe de sa province qui embrassa la religion
r^forro^. 11 s'attacha au roi de Navarre ct au piince de
Cond^, dont il aTalt 6pous6 la parente, Catherine de Bour-
bon , mais sans S*^carter cependant de son devoir et de sa
fid^t^ envers son souverain. Uroouruten 1572, laissaht
pour b^ritier Antoine d*Estr^fts, son fils, qui futaussi grand-
maltre de rartillerie en 1597, charge qui, sur sa demission,
Alt donnde k Sully, nuutiuis de Rosny. Frangois Annibal
d'EsTR^ES, qui avait pour socnr GabrieUe d'Estr^, et
pour p^e Antoine, qui pr^cMe, fht pourru de r^v6ch^ de
Noyon en 1594, et prit le parti des armes aprte la mort de
Francis-Louis d^Estr^es, marquis deCGBUvres, son frire
atn^. n fut tu6 au si6ge de Laon , en 1594. Deux marins cd-
lebres du r^e de Louis XIV appartenaient aussi k cette
-fiunilie (Voyez plus loin), qui a fonrni encore diffi^rents
mar^baux. generaffx et ^vfiques, et qui s*^teignit en 1771.
ESTREES (Gabriellb n'), dame de Liancourt, du-
«hesse de Beaufort, naquit en 1571, et mourut en 1599.
Qui ne connalt les amours de Henri IV et de Gabrielle?
Le basard ayant conduit ce prince, sur la fm de 1590, au
cb&teau de Coeuvres, oh r^sidait Gabrielle et sa famille, il
re^ut de la jeune cli&telaine un accueil si empress^, que le
cGcur, d^ailleurs fort innaminable, du iiauvre roi fut con-
quis sans retonr ; mais de cette fois il ne fut pas vainqaenr,
soit que Gabrielle se sentit encore trop (Uprise du grand
^uyer Bellegarde, son amant, soit que Henri IV ne fOt
pas en ^tat de pousser k fin Taventure : en effet, les M^-
moires de Bassompierre nous apprennent que Tabbesse
de Vemon , Catherine de Verdun , lui aTait lalss^ un sou-
venei-voui de wwi beauconp trop durable. Quoi qu^il en
soit, Gabrielle ne tint pas longtemps contre les liberal! t^s
d'un prince qui n^avait pas toiqours des chemises , mais qui
ne comptait jamais aTecses mattresses. Henri IV, an reste,
ayait plus qu'ancun autre rd besoin de se montrer gdn^
reux en amour, car le prestige de ses h^roiques qualit^s ne
pourait dans certains moments effacer la r^voltante im-
pression de sa malpropret^, toute soldatesque et toute gas-
conne, jointe k la disgrftce d^one baleine k rcnverser morts
ses ennemis. La demorselle d^Estr^ se donna done au roi,
sans renoncer k son Intrigue avec Bellegarde. Le bon Henri ,
destine, dans ses amours comme en hymen, k la publicity
de pli*s d'une malencontre, nMgnorait ni les privaut^ de sa
matlresse avec Bellegarde, nl celles de son ^[)ouse. Margue-
rite de Valois, avec Tunivers enticr. Qui ne connalt ce mot :
« 11 faut que tout le monde Tive, » qu^il dit si plaisamment
en jetant un gAteau an grand-^Miyer cach^ sous le lit de
son infid61e.' Les M^moires de Sully nous apprennent Ti-
tonnement que t^oigna ce prince lorsqoeAlibonrtySon m6-
decin , lui apprit que Gabrielle ^tait enceinte : « Que vou-
lez-vous dire, bonhomme? Comment seratt-eUe grosse? Je
sais bien que je ne lui ai encore rien fait? » Pen de joars
aprfes, le 24 juillet I59i, mourut ce m^ecbi^ possessear
d'un secret si dangereux. Les ennemis de la favorite ne man-
querent pas d'attribiier cette mort snbite an poison {Jour*
nal de L'EsMU).
Poor donner k Gabrielle une position dans le monde,
Henri IV Pavait marite k un gentilhommepicard, lian-
court-Damenral; mais, disent les M4mMrea de Sully ^ *» il
sut bien empteher la consommation du mariage, » qui fut
bient6t dissous pour cause d'impnissance dn mari , qooiqull
eAt quatorzeenfants d*one premito femiue. Oe pr^liadnaire
^tait essentlel poor conduire la demoiselle d'Estr^ sur le
tr6ne que le roi lui destinait , lorsqoe lui-m^me aurait fait
dissoudre son mariage avec Marguerite de Valois. Dans ce
dessein, il ^rigea pour la reine de ses penste le oomt6 de
Beaufort en duch^pairie. Gabrielle ne n^igea pas de se
faire des creatures parmi les plus grands sei^ieurs du
royaume. Ellecontribua beaucoup k raccommodement ho-
norable qu'obtinrent du B^mais Mayenne et le doe de
Mercoeur. Ellene s*oubIia pas elle-nitaie, et pour prix de
ses bona offices ce dernier promit d*onir sa fiiie, qui teit
la plus riche b^riti^re du royanme, k G^sar, Monsieur^ doc
de VendOme, Taln^ des trois enfants qn'elle avait donn^ a
Henri IV. Un scul liomme contre-balan^it le cr^t de la
favorite : c*6tait Sully, trop d^vou^ k son maltre poor
r^tre k ses mattresses. C*^taient, entre die et Paustfere mi-
nistre, des scenes k n'en (las finir Le bon prince faisaitchaqne
jour des efforts pour les rapatrier : one parole indlscrte de
Gabrielle le mit k mtoie un jonr de se prononcer, et ce ne
fiit pas & I'avantage de celle-ci : « Tairoe mienx, lui dit-elle,
mourir que de vivre avec cette vergogne de voir soutenir
un valet contre moi, qui porte le titre de vnaitresse, — Je
chasserais pliitdt vingt mattresses comme vous qu*nn valet
comme lui , >• fut la rdponse de Henri IV.
Toutefois , sans avoir le titre de reine, la favorite en re-
cueillait d^jk tons les bonneurs ; ellene devait pasmteie tarder
Il le inissdder, car les n^ociations pour le divorce aliai^it
bon train. Cest le moment qu'attendit la mort poor la
frapper au milieu de tout T^at du bonbenr et dn luxe, au
milieu du prestige des plus hautes esp^ances. Le roi , par
une msignifiante concession aux reraontrances de son con-
fesseur Ren^ Benott, avait ^loign^ de la cour Gabrielle pen-
dant les fdtes de PAques. £11^ alia les passer chei Zamet ,
riche financier, qui 6tait le ministre des plaisirs du prince
et le complaisant de ses mattresses. Ce fut \k que le samedi
samt, 10 avril 1599, elle expire, dans d'aflireoses convul-
sions, qni la prirent subitementaprte avoir mang6 une orange
k la fin de son diner. Sa bouche s^^tait toumte presque ju8>
qu^au derri^re de la t^te, et, dit un biographe, « oe visage,
orn^ de tant d*attraits, n^ofTrait plus qu*un masque hideux,
sur lequel il ^tait impossible de Jeter les yeux sans horreur. »
Cette mort futrelle Teffet d'une apoplexie natarelle? pro-
vint-elle du poison? C*est un probliine que Thistoire n*a pu
r^udre. Henri IV donna d'amers regrets k sa mattresse ;
il porta son deuil comme pour une priucesse du sang.
11 paralt qu'an total Gabrielle, ambitieuse et int^ress^
comme toutes les femmes qui ont occup6 sa place , si Ton ea
excepte la douce et tendre La Valli^re, fut une asses bonne
cr^ture : « Sans hauteur, sans arrogance, sans Oert6, dit
le m6me biographe, eile n'abusa jamais de sa foveur. Affable,
poUe, douce et bienfaisante, elle avait acquis Testime ei la
consideration des courtisans. >• Un contemporain assez peu
flatteur de son naturel, d'Aubisn^, ne s*est pas «xpriiii/6
avec moins d'esUmcs sur le caractte de cette tavorite. « On
n'a gu^re vu de mattresses de nos rois, dit-il, qui n'aieot
attir^ sur elles la liaine des grands, on ea leur faisant per-
dre ce quails ddsiraient , on en faisant d^favoriser oeux qui
ne les aidaient pas, on en ^pousant les IntMts de leoiv
ESTREES — ESTURGEON
parents , teiirs rdeompenses ou leurs vengeances. (Test une )
merreilie que oette fenune, dont TextrdDie beauts ne tenait
lien de lasdf, ait pa vi? re dans cette coar avec si pea d en-
neniis. »
Sons un autre rapport, la chroniqne scandaleuse du temps
n^a pas ^pargn^ Gabrielle. On rapporte qu'apris aToir ^i& ,
h I'Age de seiie ans, prostitute par sa mire k Henri III, qui
la paya 6,000 6cas, etqui s'en lassa bient6t, elle fUt livrte
k Zamety dont le coffre-fort tron? ait pea de cradles ; puis
elle passa an cardinal de Goise, qui wicui arec elle pendant
on an; puis, aa due de LongueviUe, puis ^ deux ou trois
autres gentilsbommes , et enfln ao due dp Bellegarde , qui
finit par la partager aTec Henri IV. Nous rapportons cette
amonreuse litanie, sans pr^tendrela discuter id la garantir;
die prouve do moins que la mMlsance n*est Jamais en reste
k r^rd des femmes qui brayent les mceors avec autant de
publicity. Cette faTorile se li? rait sans mesure aux d^penses
du luxe le plus efrr^n^. Le Journal de VBstoile entre k ce
sujet dans des details curieax : on y Yoit que pour un ballet,
qui fbt donn^ k la coar aa mois de novembre 1594 , elle
porta on monchoir dont « elle arait arrfiti le prix ( avee un
brodeur de Paris ) d dix-nenf cents 4cus , qu^elle lui de-
vait payer comptant • Gabrielle a ^t^ lesujet d'une h^roide
de Poinsinet et d^e mauTaise trag^ie de Sauyigny. Dans
les environs de Paris, on montre encore plusieurs maisons
de plaisanoe qui lui ont appartena. Charles Du Rozom.
ESTREES ( Jean , oomte, et Vicior-Mabib , due n* ).
Ces deux hommes , le premier p6re do second , se transmi-
rent Tun k Tautre, par droit de naissance, les grands titres
et nUostration. Jean 6tait n^ en Picardie, en 1628; li
servit d*abord dans Tarmte de terre, sous Gassion, Bautran
et Turenne, et k trente et un ans le roi Tavait nomm^ lieu-
tenant g^n^ral de ses armiSes. Mais, fait prisonnler en 1655,
11 disparut du monde politique jusqu'en 1659, ou la pais lui
rendit la liberty, n profita des anntes de calme pour voyager,
et parcoonit les ports de France, d'Angleterre et de Hol-
laide, « eonversant, de temps en temps, avec les pUotes,
les officiers et lesmatelots, si bien , dit un biographe, qull
apprit toot ce qui est nteessaire pour former on homme
de mer. » Louis XIV llmprovisa vice-amiral en 1670, aprte
Tavoir fait due et pair, et lui donna une flotte ponr aller
demander raison anx Anglais des ravages qu'lls exer^ient
dansnos possessions d*Am^rique etpour donner ensuite la
cJiasse anx Barbaresques ; puis, en 1672, quand la France
s'unit k TAngleterre centre la HoUande , Tescadre de d^Es-
trdes se rangea sous les ordres du due d^York, et se battit k
South-Bay centre Ruyter. L'ann^ suivanle encore, avec
trente vaisseaux de Ugne et vingt frigates, il s'nnit aux qua-
rante deux vaisseaux du prince Robert, et le 7 juin les armies
combing engagferent nn combat centre Ruyter et T r o m p.
Ce jour I son intelligence 8*^veiUa aax belles lemons d'^volu-
tion navaie qu*il re^ut de Ruyter. Llionneor et I'amour de
la gloire emplissaient T&me de la noblesse firan^aise de ces
temps-Ik. D*£str4es rendit k son ennemi un gdn^eux t^-
moignage ; H toivit k Seignelay : « Ruyter est nn grand
mattie dans I'arl de la marine; il m^a donn6 de belles le^ns
dans cette bataille : je payends volontiers de ma vie la gloire
qu^il s'est acqoise. » Et sept joars apr^s 11 esp^ra mettre k
proGt ces hants enseignements : fl se heurta centre Ruyter,
mala il n*y eat qae deox afhires parQelles.
Si les officiers de marine dealers n^avaient pas nne large
entente de Tart des batailles , ils ^talent braves chevaliers,
et Phonneur pariait bant k leur Ame. Prenons-en poor
exerople la tentative que flt Jean d*E8trte sur Tabago en
167 1. II n*avait que aix vaisseaux ; Pamiral hollandais Binck
en avait dix, et de plus il ^teit emboss^ dans le cul-de-sac
de Tabago , oil nos valaseaax ne pouvaient p^n^trer que la
sonde k la main^ par on ^rolt chenal. D^Estr^ entra malgr6
le feu des forts , el engpgea Pennemi bord k bord pendant
liuit heures ; il fit saoter le vaisseau atniral, qa*ll avait accro-
ch^, et ftil brfil^ lui-m6me. II se passa dliorribles scenes ,
aurtout k bord d'une malheuieuse llAte ob Voo viwi entass^
niCT. I>E I cONVE!tS. — T. OU
49
femmes, enfants, n^res et vietllards, et qui prit feu.
Quanta lui, tl ne dut son salut qu*au d^vouement dVn
garde-marine. Ce fut une chaude affaire : sar onze vaisseaux
qui brfll^rent, nous y laissAmes quatre des ndtres. II revint
vers lafin de Pann^e, et prit possession de Tile. Mais il ^talt
destine k essuyer toates les chances de la navigation : en
retoiirnant en France , son cscadre alia faire t6te sur les lies
des Oiseaux ^6 d^rdre se mit dans son 6]Hipage : les ma-
telots d^lonc^rent les barriques de vin et d'eau-de-vie , se
soOl^rent, perdirent la t^te et se noydrent. A son arrive,
il recut le bAton de marshal. Dans la suite de sa carri^re,
il ranf onna les corsaires de Tripoli et de Tunis. Le rot lui
donna le commandcment des c6tes de Bretagne, et il mourut
en 1707.
La vie de VMor'Marie, son fils atn^, n6 k Paris, en 1660
ne fut que la contre-^preuve de la sitmne ; le grand rot
commen^ait k baisser. Louis XIV le tira de f arm^ de
terre, ou il servait sous le nom de marquis de Cceuvres ,
poor lui donner, sans raison, le commandement d'un des
vaisseaux de Tamiral son p^re. II d^uta par une traverse
p^nibfe : le journal de cette expedition , quMl adressa au
ministre k son retour, indique qu'il avait une haute portde
d^esprit : 11 m^rite d'etre consults ; de pareils monuments
sent rares dans U marine. Tour k tour soldat et marin, il
Alt toujours brave , mais il parat mieox entendre la guerre
sur terre. Nous ne donnerons pas la nomenclature des com-
bats aaxquels il assista : la posterity ne peut pas lenir compte
aux hommes d*un simple acte de prince dans les grands
^vtoements. Si Loois XIV le fit dievalier de ses ordres et
mar^chal de France, ce fut en r^ompense des bons trai-
tements que re^ut de lui le roi d'Espagne Philippe V, lors-
qoTQ le transporta k Naples sur son escadre. D^toumons
les yeox du combat de V^iez-Malaga : la marine fran^ise
dtalt en dicadente, et en 1706 les arm^ na vales de
Louis XIV nMtaient plus. Victor d^£str6es fut nomm^ mi-
nistre par le r^ent, et PAcad^mie Frangai.se Padopta pour
membre. II avait une intelligenee large et Tesprit cultiv^.
Pierre le Grand lui donna des marques d*Bne consideration
toote particiilidre. Cc fiit sous sa direction que le P^re Hoste
pnblia un traits de tactique navaie et de construction, qui
indique les progr^s rapides qu'avait fails Part de la marine.
II mourut sans enfants, k P&ge de soixante-dix-sept ans.
Th^og^e Page, capitaiae de Taisseau.
ESTR:6mADURE. Voyez Estbaxadobe.
ESTROPE. VoyezZtiSB (Marine),
ESTURGEON, genre de poissons da premier ordrt.
des chondropt^rygiens ; il renferme un assez grand nombre-
d'esp^ces, dont la forme gdn^rale est la m6me que celle des
squales, mais dont le corps est plus ou moins garni d*^-
cussons osseux , implants sur la peau, en rang^es longitu-
dinales. Les esturgeons, comme les squales, peuvent-6tre
compt^s parmi les plus grands poissons « poisqu'on en ren-
contre souvent qui ont plus de bnit ro^res de longueur ;
mais ils sent mohis forts, moins f^roces; ils n*attaqoent
que les poissons de petite dimension, se nourrissent surtout
de vers, de coquillages, et Joignent^ leur app^tit pen vio-
lent des habitudes donees et des mclinations paisibles. Voici
tears caractftres g^n^ques, tels que les donne G. Cuvier,
dans son Rigne animal : « La tete est tr^s-cuirasste a
Pext^rleur; la bouche, plac^ sous le museau, est petite
et d^nu^ de dents ; Pos palatin soud6 aux maxUlalres, en
forme la mAchoire sup^rieure, et Ton trouve les intermaxil-
laires en vestige dans P6paisseur des I^vres. Porhte sur on
pMlcule k trois articulations, cette bouche est plus pro-
tractile que celle des squales. Les yeux et les narines sent
msji c6U& de la t^te. Sous le museau pendent des barbillons.
Le labyrinthe est tout entier dans Pos du cr&ne ; mais il n*y a
point de vestige d'oreille externe. Un trou plac^ derri^ la
tempe I'est qu^un ^vent qui conduit aux ouie$«La dorsaleest
en arri^ des ventrales et a Panale sous elle. La caudale>
entoure Pextr^it^ ae rapine et a en dessous un lobe sail»
lant , plus court cepcndant que sa pointe princlpale. » Left
I
60
ESTUR6E0N — £TABLI
<;»turg6ons sont exd^meroent fiteonds; on ten troave dans
toutes lei mers, d'od ik remontent en abondance dans les
grands fleuTes et 7 donnent lieu aux pdches les pins profl-
tables. Les esp^ces sont encore mal d^temiin^ ; quel-
ques-ones d'entre eOes attirent snrtout Pattention do nata-
raliste, non-sealement par lenrs formes, lears dimensions et
leur maniire de yiTre, mais encore par la nourriture saine,
agr^bie et abondanta que lear cbafr foamit k I*homme,
ainsi que par les mati^res utiles dont elles enrichissent les
arts.
Vesturgeon ordinaire (aceipeiiser sturio^ L. )habite
dans I'Oc^an, dans la M^terrante, dans la mer Rouge et
dans la mer Caspienne; an lieu de passer toute sa Tie aa
milieu de Tean sal^, comme les rates et les squales, dte
-que le printemps arrire, qn'une chaleur nouTelle se fait
«entir, et que le besoin de pondre et de fender ses osufs
presse I'esturgeon, il s^engage dans presqne tons les grands
fleuveSy dans le Volga, le Danube, le P6, la Garonne, le
Rhin, I'Elbe, etc. L^ sans doote il tr^ore plus ais^ent
Paliment qu'il pr^ffere , et se plait k Taincre , par la force
de ses na^ires et de sa queue, des courants rapides, des
masses d'eau volnmineuses, Lorsqu'il est encore dans la
mer, ou prte de fembouchure des grandes rivieres, il se
nourrit de harengs, de maquereaux on de gades, et lors-
•qnll est engage dans les fleuTes, il attaque les sauroons, qui
les remontent dans le mdme temps ; comme il paratt , au
milieu de cesl^ons nombreuses, semblable itun gteut,
on Pa compart k un chef, et on I'a nomm^ le conducteur
des saumons. Si le fond des mers ou des riTiftres qu'il tr6-
qnente est tr^-limoneux, il pr^f^re souvent les vers qui
habitent la rase d^pos^ tu fond des eaux, et quMl se pro-;
cure avec d*autant plus de facility que le bout de son mu-
seau est dur et pointu , et qu^il salt fort blen s*en seryir
pour fouiller dans le limon. II agrandit et engrais^ dans
ces riTi^res fortes et rapides. An rapport de Pline, le P6
de son temps en renfermait qui pesaient plus de 500 kilo-
grammes. Tout le monde a entendu parler de la bont6 de Ja
chair des esturgeons : elle ressemble beaucoup pour le
godt et I'apparence k celle du yean. Comme dans quelque
pays la p^he de ce poisson est trto-ahondante, on le con-
serre, soit en le s^chant, soit en le salant , ou m^e en
la roarinant. La laite du m&le est la portion de cet animal
que Ton pr^fto k toutes les autres. Les peuples modemes,
quelqoe prix quMls attachent aux direcses parties de Tes-
turgeon, ou mdme de sa laite, ne montreront jamais un
goOt aussi Yif pour ce poisson que les anciens peuples
d'Asie et d*Europe, et surtout que les Remains, qui en Arent
porter en triompbe sur des tables fastuensement d^or^ ,
par des mlnistres couronn^ de fleurs et au son des ins-
truments.
Le petit estturgeon 00 sterlet ( accipenser ruthenus, L. )
ne paryient gu^re qu'k un m^tre de longueur. La partie Infig-
rieure de son corps est blauche, tachet^ de rose ; son dos
est noir&tre, et les boucliers qui y forment des rangte lon-
gitndinales sont d^un beau jaune ; les nageoires dela poitrine,
du dos et de la queue sont grises ; celles du ventre sont
rouges. Ce poisson habite dans la mer Caspienne , ainsi
que dans le Volga et la Baltique. Fr^d^ric I*% roide Su^e,
Va introduit ayec succte dans le lac Maelarn et dans d*autres
lacs de ce royaume. Le sterlet est facile k nourrir; il secon-
tente detrte-petits individus et m^roe d*aeufs depoissons dont
les esp^ces sont communes. C*est vers la fin du printemps
qu*il remonte les rlTi^res, et comme le temps de la ponte
et de la ftoondation de ses oeufs n'est pas trte-long^ on voit
' cet accipenser descendre ces m^mes riYidres avant la fin
deV6t6, Sa chair passe pour ddicieuse, et son caviar est
r^erv^ pour la coor.
Le seherg des Allemands , sevreja des Russes ( acipenser
steltatuSf Bloch), remonte au commencement du printemps
)e Danube et les autres flenves qui se jettent dans la mer
piuire. Il parvlcnt 1^ 1"*, 30 de longueur; sa couleur estnoi-
rMre; n esttachet^deblanc sur lesc6t^s, ct tout blanc sous
le ventre. On compfe pins de 300,000 tmh dans une seale
femelle.
he grand esiurgeon, hausenoo huso (acipenser huso
L.), fort rare dans nos rivieres, se rencontre en l^ons nom-
breuses dans les flenves qui se jettent dans la mer ICoire et
la mer Caspienne ; il est pour les habitants des rivages de
ces deux mers Tobjet d*nn commerce d'aotant plus oonsid^
rable, que non-seulement sa chair est delicate et se conserve
bien, mais qu'ils font un grand nsage de sa chair huileuae ,
au lieu de beurre et d'hufle, et que c*estle plus ordinalre-
ment avec les oeufs de eet esturgeon que se compose le e a-
viar. Une substance moins pr^deose, et qui nous est plus
oonnue, se retire enoore det estargeons et surtout du hus9 ;
c^est richthyocolle on bo 1 1 e de poisson. On d^coupe to peau
des grands husos , de mani^re k ponvoir la substituer au
cuir de plusieurs animanx; et eeUe des jennev • bien sMe
et blen d^barrass^ de toutes lea mati^res qui pour-
raient en angmenter I'^paissenr, tient lieu de vitre dans
une partie de la Rus^e et de la Tartarie. Comme les
husos vivent k des latitudes ^ignte de U Ugney et qn'ils
habitent des pays expose k des froids rfgoureox. Us cher-
' chent pendant Thiver k sesoustraireii nne temptoture trop
basse, en se renfermant plusieurs ensemble, dans de grandes
cavitis des rivages. lis sont tr^is-avides d'aflmeats, et, in-
d^pendamroent des poissons dont ils se nourrissent, lU
avalent quelquefois de jeunespboqnes etdes canards, qulls
surprennent k ia snrfiM» des eaux, et qa'ils ont I'adresse de
saisir par les pattes avec la gueuUi, et d^entralner aa fond
des rivieres; aouvent aussi, pour remplir la vaste cavity de
leur estomaa , Ils soot oblig^ d'engloutir dans leur gueule
de la vase, des tiges de joncs oa des morceaux de bois
flottant k la surface des rivieres. Le gnmd estuigeon , dont
la taille est souvent de six k huit mHres, et le poids de six
Il sept cents kUogramfties, ofire un boucVer plus 6moasB6
que oelui de Testurgeon ordinaire. 11 a aussi le mnseau «t
les barbUlotis plus courts. Bnfin, sapeau est plus lisse.
, N. CuaaoNT.
ESZEK. VbyesEssn.
l^ABLE* Quoique Ton donne souvent le nom d'Mable
k la bergerie et k la porcherie, ce nom s*applique
plus spMalement k la partie de la ferme qui est paiticuli^-
rement consacrte aux vaches. La largeor de I'enceinte doit
^tre de quatre k chiq metres qnand on vent lea placer aur
deux rangs, et sa longueur doit ^tre calculi, savoir : k
raison de l'^,33 pour 1^ boeufs, et. i^fi% pour les vaches.
Pour 24 vaches plac^es sur deux rangyi, il fant done que
IMtable ait 20 metres de longueur. II fiiut des rftteUers et
des mangeoirc»i comme pour les chevanx, et pour ^viter le
transport des fourrages, il feut des oovertnresdans le grenier
sup^eur, afin de les (aire descendre dans le rfttelier. Mais
comme il est souvent n^cessaire de donner une nourriture
liquide et f&uleuse apx vaches, les mangeoires doiveni 6tre
faites en cb6ne, souvent lav^, afin qu'ancune partie du
liquide ne s*tehappe, et il fant, oonme pour les chevaux,
une infirmerie pour les vaches malades oa en vdlement, et
un taureau qui entretieat la' tranquillity dans son harem. Les
vadies 6tant sujettes k dtre prises de chaleoi,. les portee et
lesouvertures prindpales devraient Mre placto att.void. Je
pense qu'il fiiut imputer I'avortement des vaiiher.durant P^t6
k la chaleur des ^bles, qui ne lear. laisse.pas la foree d»
v6Ier; ou blen k des coups qu^elles ont re^us en se battant
entre elles, ou en se blessant centre les poctes trop^troites
de ratable , lorsqu^elles y rentreat aveo tiop de vivacity. Les
vieilles vaches que Ton veut engraisser et les bceuls doiveDt
6tre renferm^ dans on lieu tranquille et obscur, et dans
des e^p^ces des talles dans lesqtielles ils n'ont qu^k allonger
le mu.seau pour se nourrir k toute Iteur^, On doit leur servir
quatre ou cInq repas par jour en nourriture vari^.
Comte pRANgAis (de JNantes ).
l^TABLI. La plnpart des ouvriers qni travailient dans
d^ ateliers ont ce qu'on appelle ua dtabli, c'est-k-dire une
tnble plus ou moins grandc, plus ou moins solkle, appro-
ETABLI — ETABLISSBMENTS DANGEREUX 51
pri^ k Vestyice de travail qu'ils ont k faire. L*^tabli des me-
Duisiers, par exemple , cousiste €0 une grosse table eil boia
dfi clitefi ou de h^tre , mont^ sur quatre pteda, en boia on
en («r, dont la force doit 6ljre. propoftionnte h edie de la
table : ces pieda, lorsqu'ila aonVen chtee, aont aasembl^ k
doublea tenons dam la table mAiiie, et an baa, par le
moyen de q^atre ibrtea traTeraea. La table eat ptorcte^. vera
un de sea bouta, d'tm trou dana leqoel a^iatroduit une pUxm
die for qv'on nomiM le ikUetf et qui iartk flier et retenir
lea planchtM ou lea pUwea de liois , k meaure qaefowrier
doit lea travaiUer; k un autre endroit aetrouve fix^ tne
sorte de grifre qui peat artAtet* anaai lea planeliea ; prft d*uii
pied de raabli on voit use aorte d*tett«n iMb. L^Hablf
des tailleurs n^eat autre choae qo^one large table q«i lear
sert k placer le drap on I'^lofie qn'ila veuient couper pour
faire un babit oo tout autr6 v6teiAent| et loraque T^tofTe eat
taill^ , ils ae plafsent aur oette table, a'y aaaeoient leajambea
croia^, et j compi^tei^ tout ee qui tient k la oooture de
ieur OQvrage. 11 eat dea m^dora , tela que celni de marbreur
de papier, auiquela deux 4tAblia a6nt uteesaairea. Le nar<^
breur ajbeaojln d*nn pcemier ^labli pour marbrer le papier :
il y pose son .liquet, lea pota k couleor et aea peigqea. Sor
le second, qui lui aert k ttaaer le papier et k broyer lea
couleura, il place lea marbrea ou lea pierrea qui lui aervent
i.cea deux uaagea. Lea aerrariera, lea ploubiera, lea ciae*
leurs, lea oorroyeura, oil auaai cbacun Ieur ^tabli , appro-
pri^ k la nature de Ieur travail L'^tabli dea bljoutieraestune
sorte de table avec entant d'^chancrurea qu'H y e d^oovriera
qui travaillent dana Petelier. Ohaque ^obancnire ou place
porte vers le milieu une cheville {date aur laqueOe fouvrier
appiiie son ouvrage» et en deaaoua eat un aao de i^eao , dea*
tin^ k recevoir lea rognurea et lea liMaillea dtl ai^tal qu^on
travaille. Get ^tabli ae plaee» ac^t qu'te k pant, del ma-
ni^re k oe qii^ k jour dclaire ^gateuMiil toua lea ourriera^
ainai que Ieur ouvragft. V. oi Moiioii.-
JJ^TABUSSEMJENT (du \A\in stabilimentum).f)km
H principe, on d^igpait ainai tout ce qui ^tait .inatitu^ par
quelque ordofinanoe royale, par quelque rJ^gleineBt Le mot
dtablissement a'appliqna anasi 41a oollectioii dea lote, dea
r^lem^ts, etdevint 4 peu prte aynonyme da code. De
puis, le aena primitif du mot a^eat ainguU^rement dtenfu.
Ainsi, aujourd'hui Voa entead par ^a^Hstement Taction
d^assurer, de fonderi dinalituer une eeavre qudconqoe, aoit
dana un but d'ntilit^ pabUque, aoit pour rexploitation, pour
rexerciced'one induatriepriv^ ; on apiflique cemot iiroBufre
mfime qui a M inatitute, et, par one extension nourelle, on
le donneau lieu, k la maison oil il«st aitod. Dana une autre
acception, (UabUssement eat aynonyme d'dtat, de profeaaion;
a'^ad/lf , c'eat ae procurer on ^tat ; on a fini par lUre du mot
6tahli$ument na ayQOBy:iia de mariage» et c'eat dana ce
sens qu'oo dit Talgairement qn'un pto a bieii itabli aa
fiUe.
Lea Uabli8$€msnU |wMicf aont de diveraeaclaaaea, qu'U
importede ne paa confcndre. On lea quaUfie ^itabliae^
menu de bien/aisanee, heipUaUers^ reti^eux, mUiaires,
d'instructionpubli^fuetdet^presstont Auivant Uwrbntetleur
usage. Lea bdpitanx, lea hoapicea, lealycdea, tea col-
leges communaux, lea biblioth^quea deaTlUea, lea mu-
sses, leapriaoaa, lea oaaemea, lea a^inairea, lea manu-
f^ctureaimperiaiea80Qtdea€tabliaaement8pnbtle8.Les com-
munaut^ardigieiiaeade femmeaellea congrdgationa
d'bommea rentrent dans la rateae caMgorie; Lea ^bllase-
inentapuUlica dece g^i^ aont, poor rexerdce da droit d*ac-
qu4rir ou d'aUteer, aaaimikaaox mineura ; ila demenreDtcon-
tjnuellement sous la tnttte, aoda la aurvdUonce da pouvoir
qui en a autoris^ llnstitutioa; ila ne peovent accepter de j
donation entre vifo ou teatamentafarea qo*ea vertu d*un
d^cret ; ila ne peuvent aligner, ou acquMr aana y «tre
autoria^ par TautoritA adminiatrative. Dea adminlatra-
teura noinm^ par le pouvoir exteutil pour lea ^blisae-
jnenta publics civilset, dana lea ^tabliaaementa publicareli-
l^ieux, lea sup^rieurs r^uli^remenl iHua oud^aign^, aont prd«
f os^a k la garde de lenra intMta ; lenra poOToira aont des
pouvoira de simple administration, ila ne peuvent faire de
baux dont la dor^ excMerait neuf anuees, k moins d*y Hre
auloriatepar teaprftfetaou par lechef der^tatlui-kneime, sui.
vant lea caa; ila ne peuvent tranaiger qu*avec eette dernidre
antortsatioB.
Certalna ^tabllaaemeiita peuveot Mre oonaid^r^ aimulfa-
ntoient como&e ^tabUaaenienta publica et comme ^tablisse-
Dsenta privto : noua dterooa entreantrea la Banqncde France,
lea chemina de fer, qui ont one existence comma ^tablisse-
menta publics 40 vortu du nonopole, du priYlKge que letir
a conoid^ l!£tat, etqui aootpourtant, au point de vne de leurs
attioqnairesyde ceuxqui en firent b^lSflce, de T^ritables ^ia-
bliaaementa privi^B.
11 eat encore une autre nature d'^tablissementa publics
que noua devons maitionner id, ceox qui aont inatitn<(8 par
dea particuliera pour lea plaiabra du public, moyennant une
redevanoe quelconque, comme lea th^tresy les jardins d*a-
grteMBt, lea lieiix od tout le monde a le droit dialler se li vrer,
moyennant payement, k une consommiation quelconqne, tela
que bdtela, reataarania, aubergea, caf^a, cabarets.
Tous cea 6tabU^&nnenta, ou Ueox pubtica aont aoumia k une
l^slation exceptiennelle; la police y a an droit de aurveil-
lance qo'elle pent exeroer nuit et jour. L*autorit^ pent, et
un dteret de t8Sl a ^tendu lea caa pour lea caffa , aubergea
et debits de boisaon, lea faire fermer k aoa gr6, comme elle
peot refuser Tauloriaation n^cetoaire poor lea onvrir.
Quant aux uainea, flEMques, manufactnrea, anxquels leor
importance fiut donner Pappellation d'itablissements, ce ne
aont que dea inatitationa privies qui reaient dana le droit
common , k l*exception de ceux que la lol qualifiei de dan-
gerenx ou incommodea ( wsres rarticle anivant).
En termea de marine, on appeHe itcblUsement d*un port
I'heure k laqnelle y arrive la pleine mcr k l^^poque de la
pkine lune. L'Annaaire du Bureau dea Longftodea public r6
goli^rement VitablisBerMnt dea marto.
£TABLIS6E1IENTSDANG£REUX, INSALU'
BRE6 OU INGOIIMODES. Lea aaUiasements nom-
breux qui dtoatureat lea debris que Ua populations aggto*
mMiA accumulent autour d'ellea, et qui pr^arent en
grand lea produita n^ceaattrea aux arta et ft la consomma-
tion, entralnent avec eax dea inconv^ents plus ou* moins
grarea, pour la propreii ou pour la aalubrit^ publiquea.
TantdC ila aont dangereux^ parce qu^b a6nt expose k des
explosions, comme lea maddnea k vapeur, les fabriques 06
I'on pr6pare lea poudrea de diaaae et de guerre, oa parce
qoMls exposent lea propri^tte Toialnes it dea incendiea, comme
les etabliaaementa oil lea natlirea combnsfiblea aont abon-
dantea etle feu employ^ en grand; tant6t ila aont insa^
Mbres, par lea teanationa m^alliquea on gaxeuaea qn'ila
ripandent, comme lea fabriques dans lesqueHea dea mati^rea
organiquea ou dea mflanx dangereux par cux-mtoes, ou
par lenra oxydea, aubiaaent dea d^compo^tfona plus ou moina
actives; tanttyt, eofln, ila aontincommodtfa, en eupposant
qn'ila [ne aoient pas inaalubrea : tela aont parttculi^rement
ceux o<i dea matlirea.animalea ae mettent en putrefaction.
II a done €i6 de tout tempa neceaaaire d'aaaujettir k des r^-
glementa parfieuHera lea etabliaaementa de ce genre; mats
jusqu^ft Tempire ce ne fn^ Ui que I'objet de meaures localea
de police, dont I'application etait trte variable. L*lnatitut,
consults, adreaaa, le 20 frinudre an xni, on premier, puis
un second rapport an ministre de llnt^rieur, et ce aont lea
condusiona de ce aecond rapport qni aervirent de base au
dtoet imperial do 15 odbohre 1810, et depuia k I'ordon-
nance royale du 14 Janvier 1815, qui aont lea baaea de la
legislation actudle anr lea etabliaaemento dangereux, inaa
liiirea ou Incommodea.
On diviae lea etabliaaementa dangeraux, inaalubrea ou in-
cooomodea en troia daaaea. La premite claaae comprend
lea et^liaaementa qui ne peuvent Atre fonnea dans le voisi-
nage de» maisons particolitoea, et pour leaquds il est nd-
ceaaalre deaepourvoir d'une aotoriaation imp^riale, accordee
fiTABLISSEMENTS DANGEREUX — ifiXAGE
4t
en conseil d'etat. La deuxiime classe comprend ceux dont
il importe de nepermettre la formation (lenr ^loiguement
des habitations n'dtant pas rigoureusement n^cessaire) quV
pr6s avoir acquis la certitude quo les operations y seront
ex^ut^ de mani^re k ne pas nuire aui voisins. La troi-
si^me classe, enfin, comprend les ateliers qui penvent rester
sans inconT^nient aupr^des habitations, etqui doivent^e
soumis k la simple surveillance de la police locale, apr^s
avoir obtenu son autorisation. Pour les ^tabtissements de
la premiere classe, la demande en autorisation doit dtre
adress^e au pr^fet du d^partement et affichte pendant un
mois ; puis il est dressd par rautoril6 locale un procte-
verbal d*enqu6te de eommodo et incommodo , et , qu'il y ait
ou non des oppositions, il ne peut 6tre status d^nitlvemcnt
sur la demande que par un dteret En cas de graves
inconv^nients , ces fabriques peuvent ^tre supprimd^ par
un d^cret rendu en conseil d*£tat ; les pr^fets peuvent sus-
pendre I'exercice des ^tablissements susceptibles de faire
partie de la premiere classe, etnon compris dans les nomen*
clatures ant^rieures. Pour les ^tablissements de la deuxi^me
classe, les mtoies formality sent n^cessaires pour la de-
mande 6t pour Tenqufite de eommodo et incommodo; le pr^fet
statue par un arrfit^, sauf le recoors au conseil d^lttat du
fabricant et de ses ayant-cause, sMIs ont^ se plaindre de la
decision du pr^fet; les oppositions des voisins centre Pau-
torisalion donn^ par le pr^fet sont portto an conseil de
prefecture, sauf le recours au conseil d*£tat. Pour les eta-
blissements de la troisi^e classe , la demando en autorisa-
tion doit etre adress^e , k Paris, au p'^efct de police, et anx
sous-prefets dans les autres villes. L^enqu^te de eommodo
et incommodo n*est qu^officleuse. S. Sandras.
^TABLISSEMENTS DE SAINT LOUIS. On dd-
signe souscetitre lerecueil des ordonnances et r^glements
publics par saint Louis en 1269, suivantla plupart des chro-
niqueurs, et que d'autres repr^sentent comme un travail
fait aprte sa mort par les l^gistes pour f aire concorder le droit
francs en decadence avec le droit remain renaissant. Ce
recueil se divise en deuxlivres, dont le premier se compose
de 16S chapitres, et le second de 424; on y tronve p61e-
meie des sanctions sur les lois civiies et sur la procedure
civile, sor les lois penales et sur la procedure criminelle.
Ce quMl y a de plus remarquable dans la partie des Mtablis-
sements qui fixe ou modifieles lois dviles, c*est la difference
de la legislation, selon qn'elle se rapporte aux*nobles ou anx
roturiers. Laminoritedu gentilbomme finitli vingt-etun ans ,
et elle se prolonge jusqu^^ vingt-cinq pour le roturier ; la tutelle
du second appartient k son seigneur , la garde du premier est
dc^feree k son plus proche parent ; le douaire qu'un noble
assigne k sa veuve ne peut sMtendre qu^au tiers de se^ biens,
le roturier peut lui assurer la moitie des siens ; les donations
sont soumises aux memes limites ; enfin , les proprietes d'nn
noble passant k sa mort k Talne de sa famille, pour quMl
puisse continuer le service de son fief; celles du roturier
sont divisees par egales portions entre ses enlants. On ne
peut meconnattre la cause de cette opposition constante : la
noblesse etait attachee k sa legislation feodale ; elle la deien-
dait centre les attaques des legistes, et elleavaitle pouvoir
de la defendre; mais ceux-ci, qui n*estimaient que la loi
romaine , s^efTor^ent du moins de la faire adopter par tout
le reste de la nation.
Les itablissenients de saint Louis contiennent quelques
modifications apportees an systime alors en usage dans les
tribunaux, la plupart necessitees par la suppression da
combat judiciaire : telles sont les r^les d'aprte les-
qnelles les procnreurs devaient etre re^us en justice pour
representor les parties; celles sur les defauts et les appels,
inconnns k la justice feodale. D*autres avaient pour but de
fixer la competence des tribunaux , que compliquaient , soit
les pretentions des justices seigneuriaies, soit celles des cours
ecciesiastiques. En general, la procedure etait celle que les
DicritaUs avaient donnee aux tribunaux de TEglise ; mais
elleencourageait au perjure, elle donnait Tavantage aux ar-
guties et k la ruse , elle faisail des procte un dedale ou les
seuls inities pouvaient se reconnaltie.
On trouve dans les 6tabl%ssements les premieres bases
d'un code penal; il est remarquable par son excessive seve-
rite. L*assassinat, le meurtre, Tincendie, lerapt, la trahison,
le vol sur les grands chemins on dans les bois, le vol domes-
tiqne, le vol d^nn cheval on d'nne joment, la complicity
dans tons ces crimes, la troisiemereddive poor petit larcin,
le bris de prison , Paocnsatlon k faux d'un crime capital ,
et enfin la possessioB d*un animal qui a tue quelqu'un par
suite d*un viceconnu de son mattre , sont punis par la po-
tence. Les heresies, IMnfantidde, rassociation d*une femme
avec des meurtriers ou des voleurs , encourent la pane du
feu. Un petit larcin exposatt pour la premiere fois k la perte
d*uneoreille, poor la seconde k la perte d'un pied, pour la
troisieme k la mort Pour le vol dams une eglise et la fabri-
cation de la fausse monnaie on avait les yeux creves. Le
deiit d 'avoir frappe son seigneur avant d'avoir ete frapp6
par lui emportait I'amputation de la main ; la confiscation
des meubles et les amendes etaient reservees k de moindres
deiits. La liberte sous caution ne s'accordait que dans les
causes qui n*entra!naient pas peine de sang. Lorsque le
crime, au contraire, etait capital, Paccnsateur et Taccuse
devaient eire conduits en egale prison , si que Vun ne soit
pas plus mal h I'aise que Vautre. L'accuse etait interroge
a Paide de la torture, s'il y avait deux temoins contre lui ;
un seul temoignage n^entratnait pas la q u est i o n. La proce-
dure entiere etait ecrite, mais on en communiquait tons les
actes a Taccuse. Au moment dn Jugement, le juge devait
se lever, et demander hommes st^fflsants on hommes
jugeurSf c*est-&-diredes conseillersou assesseurs charges de
reconnattrele fait, et qui repondaient k pea prte aux jnres.
Telles sont les princlpales dispositions dn code informe
connu sous le non d*Atablissements de saint Louis. Elles
peuvent servir k faire connattre I'epoqne qui les a'pro-
duites. Aug. Satagner.
I^TAGE. On entend par ce mot, en architecture, toutes
les pieces d'un on de plusieurs appartements qui sont situes
de plain-pied , et au-dessus du rez-de-cbaussee, ou, si Ton
aime mieux, Tespaoe compris dans une maison entre deux
planchers. Dans le langage de la jurisprudence, on designe
par ^tage souterrt^n les pieces voQtees et placees en
contre-bas du sol, les caves, en un mot ; par ^tage de rez'
de^haiusSe, celui qui est presque au niveau d*une rue,
d'lAe coar, d'un jardin; par Hage en mansarde, celui qui
est pratique dans les combles. Dans une distribution bien
entendae , on donnera an rez-de-chaussee, qui est cense
former un soubassement , une hauteur mediocre , d^oA re-
sultera pour I'ensemble un caractere mftle et solide. Le pre-
mier etage, considere partout comme formant I'appartement
d'honneur, devra avoir d'^yM d'eievaUon ; le second, 33 cen-
timetres de moins; S'^yCfi suffiront pour le troisieme. A
Paris, Posage general est d'ajouter entre le res-de-chauss^
et le premier on etage intoinediaire, apiieie entre»sol;
mais ces etages sont generalement malsains , et devraient
etre rejetes de touts bonne constrnction. Les r^ements de
la voirie interdisent d^aOleurs avec raison la superposition
d*un trop grand nombre d'etages; et un entrepreneur qui
s'aviserait aujourd'hni d'eiever une maison de dix etages,
comme celle qni est connne de chacun sous le nom de pas-
sage Radziwill, pres le Palais-Royal, se verrait iiomedia-
tement condamne k raser une partie de son edification. On
comprend, sans que nous ayons besoin de les indiquer, les
justes motife de securite publiqne et dMnteret general qui
viennent dans ce cas apporter une limite k I'exercice du
droit de propriete.
Dans Pancten droit feodal , on appelait lige-Stage YohVi*
gatlon des vassaux de resider dans la terre de leur seigneur
pour gardcr son ch&teau en temps de guerre. Cet ^tage
etait personnel , et le vassal devait le faire hnit jours apr^s
sommatlon. Pendant sa dur^e, il ne pouvait retourner dans
foyers.
ETAGE - fiTALON
5a
En g^Iogie, on entend par stages les couches successives
de terrains furmant la croOte da globe terrestre.
J^TAGNE, nom de la femelle du bouqnetin.
l^TAl. C*e8t le nom que Ton donne ordinaireroent aux
pieces de bois dont on se sert pour soutenir des planchers,
des iDurs on toute autre partie d'un ddiftoe prte de a'toouler,
ou qu'on a besoin de malntenir pendant tout le temps qu*on
roconstruit leur point d*appui. Pour cette op6ration» qu*on
appelle Stayementt on emploie des pieces de bois de
ch6ne ou de tout autre bois dur, qu'on dquarrit en forme
de poteaux montants, et qui forment supports. lis sont
presque toujours places entre deux ooncbes ou plates-formes ;
I'une, infi^eure, se tronve situ^ sur le sol mtoie, engage
entre le paT^ et le pied des ^tais^ pour les empteher de
glisser ; Tautre, supMeure, forme chapeau, et est intercalte
entre le raur et la t^to du poteau. De cette mani^re, Teffort
de r^tai ne peut pas occasionner un trou dans la muraille.
II y a une autre esp^ce d*^tai appeU contre-fiche, destine
k s*opposer aux efforts lat^raux » tela que la pouss^ d^une
Tofile, d*un mur, etc. : dans ce cas, T^tai est, dans sa partie
sup^rieure, arr6t^ dans une coucbe k pen pr6s verticale,
fandis que la coucbe infMeure, qui re^it le piedde la
contre-ficlie, doit 6tre incline de fa^on k lui dtre k peu
pr^ perpendiculaire. S*il s'agit de i^sister k un effort lateral,
le systeme d*4tayement prend le nom d*^r^illonnement.
C'est ainsi qu'on emp6cbe les tableaux des fenfires de se
rapprochcr : on y place des ^tr^sillons qui s'opposent k
tootmouvement. On peut les remplacer par une ma^nnerie,
qu'on d^olit ensuite. V. db MoiioN.
ETMES(Blason). Voy€% Chetroii.
ETAIN (en latin 5<anniiin). L'^tain est un des m^taux
les plus anciennement connus , car U donna son nom ( en
grec xaaoitepo« ) aux lies Cassitdrides, dont parlent les gte-
graphes de I'antiquit^, et nous le voyons iigurer parmi les
objets les plus importants du commerce des Ph^niciens sur
tes cdtes d'Espagne. Ce m^tal , d'un grand usage dans les
arts, est solide, d*une couleur blancbe ou plut6t tenant le
milieu entre celle de I'argent et telle du plomb. Qoand on
le plie, il fait entendre un petit craquement, que Von ap-
pelle cri de Vitain^ et qui est dA au derangement de la
structure cristalline. 11 acquiert par le frottement une odeur
particuli^re. II est tr^mall^ble, tr^s-ducUle et assei te-
nace ; il faut un poids de 24 kilogranunes pour rompre un
ai d'etain de deux millimetres de diamfetre. 11 fond k 228«
centigrades , est pen TOlatil , et cristalUse en prlsmes
rhombo'idaux. Lorsqu'on le fait fondre et tomber dans
Teau , on Pobtient dans un ^tat de division particulier : c'est
ce que Ton appelle de la grenaille d?itain, Le poids sp^*
(ique de I'^tain est 7,2914. Sa formula est Sn =» 73S,294.
L'^tainne se rencontre pas pur dans la nature, quoique
quelques parcelles en aient ^t^ trour^ sous cette forme
pr^ de Montpellier et dans le comt^ de Comouailles; il est
toujours combing soil avec Toxygtoe ( €tain oxydi ou
eais\t6r\te }, soil avee le soufre ( itain pyritettx ou
stannini)» Tons les autres compost de retain sont des
produits de nos iaboratoires. Les prindpaux compost bi-
naires sont des oxydes, des sulflires, des chlorures, des
bromures et des iodures; les oxydes serrent de bases k des
sels dont les principaux sont des azotates et des sulfates.
Ces oxydes sont au nombre de trots, dont le plus oxyg^n^,
le peroxyde d'itain, Tulgairementpo fied'Stain^ rougitle
papier de toumesol, se combine areeles bases, et n'a nulle
affinity pour les addes, ce qui lui a fait donner k juste
titre le nom d'adde st a unique, Dans les compost sul«
fur^, les degrte de sulftiration suivent la m6me progres-
sion que les degr^s d'oxydatlon des oxydes, c'est-i-dire
qu*il y a un protosuifitre , un sesqtUsuifiire et un persuU
fure\ ce dernier est plus connu dans le commerce sous les
noms d* or fit tii4 i/, 0 r (fe Judie. Les cb lor u res d'^-
tain sont surtout d*une grande utility dans les arts; Tun
d'eux, le protochiomre^ est appel^ Tutgairement sel <f ^
tain.
V^tain pyriteux, qu'on n^exploite nulle part, existe,
quoique peu abondamment, en Angleterre et au Mexique^
On le nomme encore pyrite d'6tain et or muss\f nat\f.
II contient toujours du sulAire de cuivre, est trte-friable,
se pulverise ais^ment et offre une cassure concboide, 4
petites dvasures, plus souTent grenue et parfois imparfaite-
ment lamelleose, avec ^at m^tallique. Sa poussi^re est
noire, etn'a pas encore ^trouTte cristallis^. II fondau feu
du cbalumeau, en r^pandant une odeur de soufre, et la&sse
une scorie noir&tre irrMuctible. H colore en un jaune yer-
d&tre le Terre de borax. L*6tain oxyd6 est ce qui constitue
proprement la mine de cemt^tal. II es.t dur et assez pesant,
d*nn Tif telat au dehors, gras et luisant au dedans ; il ^tin-
celle sous le briquet, et donne par la trituration une pons-
si^re d*un gris cendr^. Sa cassure, presque toigours k gros
grains, est rarement lamelleuse et iisse. Sa couleur est
d*un brun noirAtre, quoiqu'on en alt tu de blanc. Ce n*est
que trte-difQdlement qu*on panrient ^determiner les formes
variees de ses cristaux. L^etain oxyd6 se trouTe en Es-
pagne, en Boh^roe, en Saxe, an Mexique, k la Chine, mais
surtout dans les provinces meridionales de Pempire Birman
( Martaban, Y^, Taval et T^nasserim ), dans les monta-
gnes de la presqulle de Malakka et dans celles des lies de
la Malaisie : celle de Banca, entre Soumftdra et Borneo,
se distingue surtout sous ce rapport II appartient aux ter-
rains primitik et k ceux d'alluVion, qui proviennent deleur
decomposition. On ne letrouve pas pur dans le commerce,
mais alUe k divers metaux. Cdui d'Angleterre contient da
cuivre et un peu d'arsenic; d'autres renfermentdu plorob
ou du bismuth.
On grille le mineral d'etain pour en expulser le soufra
et Tarsenic qu'il pourrait contenir, et I'on r6duit Toxyded'e-
tain avec du charbon. L'etain common, mtoie retain an*
glais, qui passe pour le plus pur, contient presque toujonci
des traces de cuivre, de plomb et qudquefois d'arsenic*
Pour avoir retain chimiquement pur il faut trailer retain
du commerce par I'acide nitrique, laver Toxyde qui en re-
sulte, el le reduire avec du charbon. L'etain parfaitement
pur a un cri bien plus prononce que retain du commerce.
L^etain entre dans la composition de plusieurs alliages ,
tels que le br on ze des canons et des statues, et le metal des
cloches. Deux parties de plomb et une d^etain fondnes
ensemble donnent la soudure des plombiers. Les cym-
bales, les timbres d'horloge, les miroirs de telescope, se
font avec des alliages de cuivre et d^etain. Darcet a le
premier remarque que ces alliages deviennent malieables par
la trempe. Enfin retain est la base de la fabrication du fer-
b I a n c et de Toperation nommee it am age.
De ces nombrenx usages resulte une grande consomma-
tion de retain. La production totale de ce metal est annueile-
ment d'environ 75,630 quintaux metriques, ainsi repartis :
Angleterre, 40,000; Inde, 33,762; Saxe, 1,245; Bobeme,623.
Les alchimistes representaient retain par le symbole de
la planete Jupiter.
ETALINGUER, ENTALINGUER ou TALINGUER,
expression de marine designant une manoeuvre qui con*
siste k amarrer k une ancre un cAble ou un cordage de
niohidre dimension. Le noeud, de forme particuliere,
que le cAble fait dans Tanneau de Fancre, et le volume qu'il
occupe, se nomme italingure^ entalingure ou talingure,
Tant qu'un navire est retenu en mer par la longueur de la
traversee, les cAbles, devenus inutiles, sont, pour leur
conservation, ramasses et rouies en lieu sftr. Ce n'est qu'aux
approches du port qu'on les 4talingue, entalingue ou
talingue,
£TAL0N (dentalien sto/tonc), cheval entier ser-
vants couvrir lesjuments. Le gouvemement entreticnt k
grands frais dans les haras des etalons qu'il met Ala dis-
position des eieveurs, moyennant une faible retribution , ^fm
de propager les belles races. Les Anglais , ces grands ama-
teurs de chevaux , font lescendre tons les etalons qui jouis-
sent cliez eux de quelque reputation des trois branches ou
fiTALON — EXAMINE
€4
families mHtmIm i 1* CeUe d'i7erod» alnu nommte d*un
ctieval c^Uibre, King-Herod, b6 oi 1758, et comptant panni
iMftoofttiM das arabas et des barbes, entre autreace Byerteff-
Turq qui, amea^ en AngletemiOQa Jaoqaea II par le diicde
Berwick , fat emploj^ comme ^takm aprte aroir fait lea
guerrea (Tlrlande ( 1089) avec ie capftaine Byeriey. Nerod
t€gatt snr Thippodrooie de 176^ k 1767; pda 0 donna le
jour k 397 cberaux qui giifi$ihmA k ieon propri^tairea plot
de 5 mfUioBB dua lea coarua. 2* La bcan<^ 4*Bcl^p$e , qd
doit son BOtt k on cberal ilioatra, n6le 5 avrfl 1704 pendant
(die e41^re ^cNpae de aoleil. Ce cheTal deacendait en tlgne
directe de Darley*Arabian par son p^ et de MM^n
par sa vabn, H dispote k Flffing-ChUders , qui Tteot bien
arant lui , llionneur d'4tre eoniidM oomme le pranier
cheval de eoorse du aitele dernier. Eclipse, aelon lea bona
usagea da temps, ne pamt aar lliippodrome qa'k FAge de
einqans. U d4bata le S mal 1769, k Epsom , on fl fit 6,440
metres en aii minntea , qaoiqae retena par Whiting, aon Joe*
key , qoi 8*4(alt aper^ dOa le d^pni que pas on de sea
concurrents ne noarait lol dispoter s^rieuaement le priv. La
8up6riorit4 d'i7cZijMa4tait tette, <pie jamaia on ne troora k
lui opposer d6 diof al qd pAt eoarir do front avec Ini pen-
dant luoa de 60 mMrea. U falaait le d4seapoir des propria
taires de cbevavx deeoune, qni tt^^pai^iireBt aucan moyen,
pas mOme les menacea de mort, pour se d^banaaaer d^oa
si terrible adTeraaire. Foreo ftit an capitaine O'Kdly, son
propri^talre , do renoncer aox luttea de ITiippodrome, aprte
dit-sept moia de trfompbes inoina, qni lal Talnrent plus de
600,000 fr.A partirde ce moment, iSdifise aertit comme
^talon : le prix de la monte 4tait de 1,500 fr. II donna le
}our k 834 cheTaux, 4|ai gagn^rent k lenra propri^ires plus
de quatre millions , aana 04««pter les piteea d aigenterie. Lei
capitaine o'KeQy reftisa de le Tendre k lord Groarenor pour
300,000 fr. Dana sa jeunesae aartont 11 4taH videoi : on ftit
mtoie oh*ig6 de recourir, pour le dresser, au bmeox Sd-
llTan. Eclipse offrait dans sa oonformation , da reste belle ,
une particularity assei curieuse : 11 ^talt remarquablement
has du devant Dans son gdop, trte-allong^, il ^cartalt telle*
meat les Jambes de derri^re, qu*0 y avait plaee entre ellea
pour faire rouler oommod^ment une brouette. n avait une
grande pdssance moscdaire duis les aTant-braa et dans les
cuisses ; ses spades prdsentalent une ^tendue et nne obllquitd
Traiment extraordinairea.Loraqu*il mourot, k TAge de Tingl-
cinq ana, k Epsom, on.troora que son OGBor peaait 6 kilo-
grammes , et que ses os aTaient la force et la density de
I'ader. 3* La branche de MaUhem, qui porte le nom d*aQ
pctit-iilsde Godolphin-Barb. Matchem ^tdt n6 en 1758 ;
il mourat en 1781, apr^ aToir donn4 lejour k 354 chevanx,
et rapport4 k son proprl^tdre, comme dtdon seolement,
plus de 400,000 fr. On remarquera que, comme pluslenrs
des chevaux cfl^bres dontnous venous de parler, Matchem
atteignit un4geavanc6 (trente-trois ana).
1£T ALONy^TALONKER, ItTALONNEUR (M^rologie).
Les poida et mesurea, dont la precision importe tant k la
couaenration de la propria^, out ^^ uH dea premiers olqeU
doot se sont occupy 1^ bommea r^uds en aocfi$t4. Paucton,
dans son tntroductUm d la nUtrologie, remarque que lea
6talons adent gMrdement regard4a oonuna sMrte ohei
les anciena, et quila adent en cons^enee d^poa^ dana
Ite lieux saints, le aanctuaire dea Juifs, lea temples des ,
lalens et lea ^Uses des premfera chr^tiena. II 6tablit en |
outre que, poor une plua conataate r^laritd, )m ancMaa
4tdona s^ainstaient aur les dimensions de qudque Edifice
durable. La base de la plua grande pyramide d'tgypte,
qd formalt la 500^ partle d'un dagr6 do meridian ^ aerralt
k oet objet. U ajonte que pluaienra contr6ea Toisinea de
TEurope et de TAsie avdent emprunt6 leurs meaurea dea
l^ptiens, et que dea ^Idons udformes forent ^tabUa dana
tout Fempire romain, dTaprte Tarch^type conserve au Capl-
tole. Dana lea tempa modemea, c'est gto^ralement an pre-
mier magfatrat de ehaqae gouvemement que aont oonfi^
lea 4laIons. Gelui-d en envoie des copies k certaina officiars, I
on ital<mneurs, qu'il autorise k lea distribuer, en las aju)»tanl
sur les poids ou mesurea moddes, oe qu'oo nomme ^la-
hnner, et k veiller k oe qn'ils se conserrent dans une par-
fiute uniformity. En France, lea princfpaux 4talons, le
mitre, le kilogramme, le litre, fconi d^pos^s, avee lea
autrea ^tdons ditislonnairea, k TbOtd dea Arebites, It Paris,
et dana plunenra autrea endroita.
Jiialtm , dans le langage oommcrdd , afgnifie done un
poida ou unemesbre fiie, qd sort k en ajnsterd'antrea. Ha
sedivisent en adons arbiiraires et en Aaiona invatUsbUs,
e*e8t-k-dlre prla dana la nature. Lea premierB aont les plus
r6pandn8;lrpetoe en trotfve^-^ deux dana lea syatimea
aiMiena qui pdaaent 6fre eomparfia. Llmperfeetion du tra-
tail, Valt^tton naturelle dea aubatancea dont fla aont con-
fectlonn6a, tout oontribue eaeore k angmentei^ la eunfusioo .
Cea iuoonvlnienta out fait oomprendre la n6ceaalt6 de d6-
tendner lea ^dona anr tme base Immuabla , on aur quekpjo
propriety conatante de la nature. Pamri lea moyena propose
k eel elfet, nous eflerona la Id on force de gravitation ter*
restre, les moovementa dea corpa celestes, ou la mesure
de qudque arc on portion du m^rfdien {iwyH M^nuQVB
[ Syst^me ] ). E. RicnEm.
ETALON (SyMaUiure). Fi)yiaBDia,TomeIII, p. 363.
ETAMAGE9 optelfon qd oonaiate k eonvrfr d'une
conche d'^tain dea vaaea ou des plaqoea de for ou de coivre
pour les prterver de la rbdlle ou de Poiydation. Qiiand
on veut damer une pi4ce de euivre, par dxemple, on com-
mence par la d6caper, poia on la met aur le feu, et on Ja
cliauffe Ju8qu% ce que la temp^ture aoit ^e, d m4mft
sup^rieure k cello do Tddoi fondu. On Jette de la nteioe dans
fint^rieur du vaae, dans le but de mdtro la surface qui
tloit Otre 4tamte k I'abri du eontaet de Tair; aprte qud on
^tale I'dain Ibodn avee un tampon de filasae, comme ua
peintre en bfttimenta 6tend lea oouleura aveo la brosse.
Qodquefols on remplaee la poix-r4slne par du ad ammo-
niac. Qnand la pitee eat bien chattdo, on la frotle avec oe
sel, qd a la propri6t4 de d^craaser parfdtaroent le eiiivre,
et tout de aolte aprte on verse r^ain fondu, et on l*^nd
en frottaotavee de I^Aoupe et du sd ammoniac.
Vitamagepolyehronettsi afaial nonun4 parce quil dure
sept k buit fois plus longtemps que P^tamage onUnatre. II
est compost de six k sept parties d'4tain aur une de fer.
On fait fondre dea rognurea de fer blane dana un creuset,
puis on doate Tddn ; on brasse le bdn, et Ton code le tout
dans lea lingotiirea. Cd alliage, cass4 k ffok), pr6sente on
grain aembteble k ednl de Tader. Poor appliquer I'damage
polycbrone, on est oblig4 de chanffer la pitee presque aa
rouge; on la aaupoudre avec du ad ammoniac, d en m4me
teoapa on la frotte avec te boot d*un ling«yt ; cdoi*d food ,
11 ne reste plua qu'k IMtendre udfonn^ment avec une poi-
gn^ d'4tonpes. LMtamage polycbrone prend bien surle
edvre, le laiton, d mima le fer \ mala pour qull ail autant
dMclat que Tdamage ordinaire, onle reoonvre d*une coudie
d'^in fin.
La fabrication do fer-blanc n'est qu*une appUcatiuii
particali^ #1^ procM^a de Tdamage. TEYssitDaE.
I^TAIUNE ( Botanique), de ttmnen, tl. CTest I'or-
gane mde dea plantes, f^ avee le piatil forme l*appa*
reil le plua important dea vi6gdaox phan4rogamas, puis-
qu*il no peat y avoir de fructifleatioB aana le eonoours de
cea deox partiea. Les dambias composent un 00 pludeunft
vertidlles plaote sur le toma, d ellea dtenMot avee lea p6-
talaa oa avec les lobea de la eordlo lonqall n'y a qu'ua
aeul verttdUe. Si dlea lenr aont oppoate , oomme dans la.
famine dea primuiaete , das myrsinto , on aoppoae qu'on>
premier verticUle ed avort^, d daaa oe oaa il n'eat paa
rare d*en tronver dea fragpnanta aooa Ibnna de flleta ou d*^
oaillas dtarnea avec lea pdalea. Lea damines aont aoovent
en m4me nombre que lea pdalea, d qvand fl y a plndeura
vertidlles, cliaeun d'eax est compost du mime nombre de
;>arties, en aorte que le told eat un mdtipla de edui dea
l»6tdes. Par example , lea flanrs k cinq pdalea auront Ir6-
fiTAMINE — tTAMPES
quetnmetit cinq et dix Amines , celles h trois p^tales en
auront trois, six, neuf .
Une ^tamine se compose de deux parties principales, le
filet et Vanthire, qui renferme le pollen, agent es-
sentiel de ia f^eondation;.
Dans les Henrs doubles, les staminas se mdtamoriihoseot
fort ais^ment en p^tales, parce qu^elles ont avec ceux-ci
ia plus grande analogie de position et de substance. Sou-
vent on Toit dea fleurs k dnq p^tales et einq diamines
perdre ces demi^ns et les rempiacer par ua Ttftidlle de
p^tales altemea avec les premiers i les primulaote of-
frent asses commun^ment dea exemptes semblables. Ces
nouTeaux p^tales sont fonn^ par les filets seulement, et
dans ce caa TantbM^ avorte. Mais quelquefoisanssi les an-
tb^res se m^tamorpbosent, et alors elles prennent la forme
d'un comet de la eonsistance etdo la coulenr dea p6Ules,
<x>mme dans i'ancoUe Tulgaire.
O^est duis les ^aminea que Ton trouTe les prenves les
plus fr^quentes de rirritabilit^ T^6tale , irritabiUt^ que
quelques botapistea nient aujonrd*huiy pour lui substituer
non pas une cbose* mais un mot, celni d*excitabitit4. Si
I*on pique avec une aiguille la basa Interne d'une ^mine
d'^pine-vinette, elle se jette vivemeat contre le pistii. On
observe im mouvement anolagne dans quelques chardops,
centaorfes, opuntias, lorsqu'on irrite leurs antbftres.
La. nature a pris des soins admirables.pour garantir les
^famines des iatemp^ries de ratmospb^re. Elle les a ea-
ch^, tant6t dans le fond d'une ear^e abritte par delarges
ailes et un ^ndard qui pr^sente le dos 4 Torage, taut^t
<;ous nae clocbe, un casque, etc. Mais c'est surtout pour
les plantes aquatiques qa'elle a pris dea precautions extrft-
•mementsinguli^res : iavallisn^riaenoffirenndesexein-
pl^ les plus remarquables. BorEAiiD.
ETAMINE ( Technoloifie ), petite ^toffe fort mince,
(ravaillte carrtousnt comme la toUe. On dit diamine de
laine, de soie; StanUne de Reims,. du Mans; rcb^ ^^4ta'
mine, voile dVtomiM€. Le cardinal Jacqueade Vitry, dans
la Vie de sainte Marie d'Oignies, c. xnr, n° 37, semble in-
diquer que de son temps, et an commencement du qua-
torzitoe sitele, 4t€amine sigiyfiait une ^(Te grossi^re et
rude. U dit que la sainte, au Ueu d*une chemise de tolle,
portait on sac de cilice lude, vulgairement appel^ ^ta-
m%ne» Peut-^tre ne qualifie-t-fl ainsi Vitamins que par
opposition au linge«
diamine w dit ^ement d*un tissn pen serr6, fait de
crin, de sole on de fil, qui sert k passer le plus d^U^ de
la farine, quelques poudrea et quelques liqueurs. Fignrtoent
et dans le style familier, passer par VUamine si^^ifie exa-
miner s^iremcot la conduite, lea mcBura, la docbrine d^one
penonne, lui fisdre subir une ^preuve ligoureose. II se dit
aussi dea cboses examine en detail et scrupuleusement.
C'est ainsi qu'on lit dans Boilean :
Tout ce qoi t'offre k moi |»aste par Yitamine.
ETAIIIPE9 outil doni se serveniles mnrtehaux, les ser-
niriers , les chaudronniers, les doutiers , les eff&vres, etc.,
et qui din^ de forme et farie dans aes rteltats, sui-
vant les metiers ob on I'emiiloie, Tant6t c'est un moule,
tant6t c'est un poin^on. Dans le premier cas^ on force la
matiire que Ton veui ^tomper & se modeler sur I'dtampe;
dans le aecend, on force T^tampe h. entrer dans la mati^
qui lui est aounrise. Cast ^ i'aide d*une ^tampe que le clou-
tier foTtne la tftte du clou d'^pingle, on que le serrurier rive
des bduloBs. Le eoutelier s*en sert pour graver ^ cbaud sur
aes lames sa marque et son nom; Thorloger^ le mar^chal,
pour percer carr^ment une pitee 00 un ler*
L*^tampe des ehaudronniera et de Torl^Tre est une forte
I»l8que d'acier tremp^ 011 de bronze, ^ sent gravdes di-
"verses figures, et sur laquelle on place une. mince feuille de
m^tal pour lui en faire prendre l*empreinte au moyen du
poin^n, repouss^ h Taide da niarteau 011 du balancicr.
C*est aussi par ce procMd qu*on 6tarope ies boutons, les
55
plaques d'omement, une foule d'objets de quincalllerie, le
carton, etc.
ETAMPES, vUle de France, cbef-Ueu d'arrondisseroent
dans le d^rtement de S e i n e- e t - 0 i s e, station du chemin
de fer d'Orl^ns, h 40 kilomMres sud de Versailles et 55
sud-est de Paris, aur I'^tampes, li son embouchure avec la
Juine. Cettie ville possMe 8,083 habitants, un college commu*
nalyun tribunal civil, une typographie, denombreuxmoulins k
farine, des tanneries Importantes, des lavoirs de laine ^ des
exploitations de grte consid^bles dans les environs, de
forts march^ pour les c^r^ales, les f^nes et les denrto.
^tampes remoale k une antiquity asses reculte ; Gr^ire de
Tours parle du poQUS Stampentis^ du bourg d'£:tamp<;8.
Ittampes avait le droit de battre monnaie; on possede plu-
sieurs pitees frappte dans cette ville sous la race Cailovin-
gienpe. Philippe-Auguste d^truisit la commune d'Etampes,
et dte ce moment la ville cessa de battre monnaie. Le roi
Robert y avait fait oonstnpire un chAtean fort, que Jean Sans-
Peur et le due de Guienne foro^nt en 1411 ; 11 n'en reste
plus qu'une tour en ruine, qui k cette ^poque soutint un long
si^e, malgr^la prise du chAtean : c'est Henri IV qui fit
d^truire ce chAteau. Robert I*', Philippe I*% Louis vi',
Louis VlI,PhOippe-Anguste, saint Louis, s^ourn^rent tour
k tour k Etampes, qui leur dut alors plusieurs monuments,
aqiourdliuien pailie ruin^ £tampea fut, en llSO,'.le si^e
du concile 06 saint Bernard fit reconnattre le pape Inno-
cent II, et, en 1147, celui de la grande assembl(^ des
pr6lats et des barons qui vit Louis VII partir pour la croisa-
de, et investit Suger de la puissance gonvemementale. La
aeigneurie d'^tampes fiit donnte par saint Louis k sa m^re,
la rdlne Blanche, en 1240; elle ftit drigfe en comt6 en 1327.
En 1&26, Francois I^ T^rigea en dnch^, et Tattribua k Jean
de Brosse, le mari de sa maltresse, Anne de Pisseleu (voyet
rartide anivant). En 15S3, Henri II reprit le ducb^ d't-
tampea,et le donna k Diane de Poitiers, sa mattresse;
apr^ la mort de cdle-ci, Charles IX le rendit k Jean do
Brosse. En 1576 , Jean Caslmir, ^lecteur palatin du Rhin,
Alt investi da dudi^ d'^tampes. Henri III le donna en 1679
k la duchesse de Montpensier, moyennant 100,000 livres,
et en 1583 A sa sobot, Margnerite de Valois, femme do roi
de Navarre. Henri rv le donna, en 1598, A la duchesse d'Es-
trte. En 1712 fl passa par extinction k la famille d'Or-
l^ans, qui le conserve jusqn'i la revolution.
Etampes donna, en 603, son nom k une sanglante bataille,
ob les soldats de Clotaire II forent taill^ en pieces par ceux
de Thierry, et od M6rov4e,fil8 du roi, Agi6 de cinq ans,
fut pris. Outre le si^ qtfen firent les Anglais en 1411, les
Bourguigmons et lea Annagnacs se disput^rent longtemps.Ia
possession de cette ville, dans les slides qui suivireat.
Etampes, qui tenait pomr la Ugue an 1589, fut prise et pill^
par Henri HI; en 1682, die fbt livrte aux princes k Tinsti
gation desqudsavdt^at^ lagnerre de la frond e. Turenne
Vint y mettre led^ qu'il iVit oblige de lever k Tapproche
de rentbrta considerables envoys aux as8i4g^..Lesguerres
de religion contribuM-eat beaucoup k miner les monuments
et les Mifiees d'Etampes.
^AlfPES (AmiR DB PISSELEU, duchesse n'), dite
d'abord Bptu d^HeUly^ fille d'Antoine, seigneur de
Meudon, naquit vera is68. Demoiselle d'honneur de la du-
cliesse d'Angouldme, mtoe de Francois r% k laqudle ce
prince avait confii la r^gence pendant sa captivity , die
alia avec die au-devaat du monarque rentrant en France
aprte la oondudon dn traits de Madrid. Le roi la vit pour
la piemlte fois A Bayonae; die evait dix-huit ana. II fut si
. frapiMSde I'^at de aeseharmes, qnll endevint ^rdument
amourmx, et lui sacrifia la oomtesse de ChAteaubriant.
La nouvdie favorite n*avdt pas, du reste, que sa beauts en
partage : son esprit, solide et briHant^rendit son empire dn*
rable. Protoctrice des letbrea et das arts, die fut blent6t ,
disent ses contempordns, la plus belle des savantes et In
plus savanle des belles. Francis I*' la donna ca roariage
k Jean de Brosse, dont le pAre avait suivi le parti du due
53
de Bourbon, et k qui il fit rendre seft biens confisqu^. II ie
cr^, de plus, chevalier de TOrdre^ te nomma gouTemeur
de Bretagne, et lui fit present du duch^ d'^tompes. Anne
se seiiit, en outre, de 8on cr^itpour enricbir sa famiUe :
ses trois fr^es obtinrent des ^vAch^s ; deox de sea soeora,
de riches abbayes; et les autres s'aUiirent aox plot grandes
maisona du royanme.
Tant de bonheur fut trouble par la Jalousie que eon^t la
duchessecontreDianede Poitiers, maltressedu dauphin,
quinela haissait pas moins cordialeinent.Leurriva]it^par-
tagea bientOt la cour et m6ine la famille royale. Anne forma
on parti en fareur du due d*0rl4aift, Jeone prince dont la
Taleor brillante continuait d^ji celle de Francis !*<'. Diane,
qu'on appelait la grande sin^haU, se mit ^ la t^ de ce-
lui du dauphin. Anne, cratgnant que le premier ne Tempor-
Ut sur le second, 8*opposa, en d^pit des int^rdts de TEtat,
^ ses progfte contre les armte de Charles^^oint. Lorsqn*en
1540 Tempereur, se confiant It la loyaut^ de Francis r%
traversa la France pour passer dans les Pays-Bas, elle con-
seilla au roi de s'emparer de sa personne. Celui-d dit k
Fempereur, en lui pr^sentant la duchesse : « Men fi:)^,
Toici une belle dame qui me oonseille d^an^antir h Paris
FoeuTre de Madrid; » k quoi Charles-Quint r^pondit froide-
ment : « Si le consdl est bon, il le faut suivre. »
Gependant, Tempereur, cherchant k gagner la favorite,
7 serait parrenu, soiyant quelques aoteurs, en lui faisant
accepter un tr6s-beau diamant, quMl aurait laiss^ tomber,
et qii'elle se serait empress^ de ramasser pour le lui
rendre. Ce tali n^est gu^ probable. II est pourtant certain
qu'^ partir de oe Jour la favorite eut avec Charles-Quint des
relations fiinesles aux int^r^ts de la France. Ob^ssant ton-
jours k sa baine pour Diane et au d^irde rabaisser le dau-
phin, elle for^ par ses intrigues ce jeune prince k lever le
sidge de Perpignan ; et lesennemis, avertlspar die, jet^rent
dans la place dix mille hommes qui la rendirent imprenable.
Lorsqu'en 1544 Charles-Quint et Henri VIII attaqu^nt
de concert Francois I^, la duchesse fut encore accuse dV
voir livr^ i^rempereurle secretdcs operations de lacampagne,
d'avoir araen6 la prise d'£pemay, celle de Chftteau-Thierry,
et les succte des Imp^riaux, dont Tapprocbe^pouvanta Paris.
Abusant de I'ascendant qu'elle avait sur Fesprit du roi ,
elle le d^rmina k signer le traits de Cr espy, si honteux
pour la Fruice, et contre lequel le dauphin protesta haute-
ment.
Enfin, ce que la favorite redoutait depuis longtemps ar-
riva : Francis I*** mourut, le31 mars 1547, et le dauphin
lui succdda, sous lenom de Henri II. On pent dire que
Diane monta avec lui sur le trOne. Bient6t les cr^tures de
la duchesse furent disgraci^es ou exilto ; pour sa part, elle
re^t simplement Tordre de se retirer dans ses terres, et
Diane la laissa jouir de tons ses biens. Anne, qui avait tou-
jours prot^6 le protestantisme, en haine de Diane, qui le
perstotait, Tembrassa dtelon ouvertement, et employa les
revenus de ses grands domaines k lui faire des prosdytes
et k secourir ses pauvres. Cette favorite, qui avait si indi-
gnement trabi la confianoe de Francois r% qui Tavait aimte
pendant plus de vfaigt ans, rendit son Ame k Dieu si obscu-
r^ment, qu'on salt It peine I'^Kique de sa mort : on croit
qn'elle arriva vers Tan 1576. Eug. 6. db Monglave.
J^AMPEUR. Dans le monde, on dirait avec raison
estampeur, de mftme que Ton dit estampilU; mais le Ian-
gage technologique, qui empninte moins ses noms k TAca-
d6mie qu*aux habitudes des ouvriers, a fait les mots dtam^
ptir, itampeur, itampe. L'^lampeursalt donner & unefeuUle
m^lallique une masse de reliefs et de creux du desain le
pins pur. Pour cela, il fait graver d*abord une matrice d'a-
cier en creux, et un coin ou itampe en relief ^aiement
deader, pouvant Itbrement entrer dans les creux du desdn
de la matrice; puis il place celle-ci sur le sommier d*un
moutonou d*un batancier, qu*ilarme ensuite du coin appar-
tenant.h cette matrice; alors il fait jMSser des feuilles diauf-
itaau loug^detAle, decuivre^de laiton, de plaque, d*ar-
itTXMPES — tlk^Q
gent ou de maillecborf, sons ce mouton ou ce balander»
et par un ou plnsleurs coups il obtioit sor ces feuilles le
dessin qu'il d^re. Telle est aujourdliul la perfection de V^
tampage en France, que le fini et Fd^gance de nos ome-
ments dtamp^ forcent les Anglais, les Busses et tous les
drangers k venir nous en acheter des masses considdiibles
pour ddcorer k notre exemple lenrs maisons et leurs palafs.
J. OnoLAirr-DESicds.
£TANG. Nousavons ddini, en parlantdes eaux, ceqne
c*e8t qu'undang. II nous reste k parier de sa construction
et du produit qu'on en peut tirer. Un 6lang rapporte qud-
qnefois plus que les terres arables, des hois, des prairies.
On doit retablir surun terrain capable de retenir les eaux,
aprte s*dre assure que la pente des terrains environnants eo
permettra r6ooulenient dans la salson des ernes. II est indis-
pensable de gamir le fond de F^tang d'un banc dVgile et
de lui donner la pente suffisante pour permdtre de vider en-
tiirement la masse d*eau que Ton doit y retenir, par une
chauss^ que Ton fait ai ceinture quand on veut drconscrire
les eaux dans un espace donn^ , ou par une simple chausste
k Fextr6mit6 du point le plus profond de F^tang. Cette
chauss^, dont ia base doit avoir au moins le triple de sa
hauteur, pour pouvoir roister k la pouss^ des eaux , est
formdede deux murs verticanx panlldes, b&tis k cliaox
hydranlique , entre lesqnds on bat de Targile , et que Ton
soutient des deux c6tte par des talus en pente trte-donce,
jouant le rdle d*^rons. Souvent, par 6conomie, on fait
cdte digue en battant dans le sol des piquets dont on gamit
ensuite llntervalle d*argileou de tourbe, que I'on rdiausse
en dehors avec des plaques de gazon. On mdiage, k Pendroit
le plus profond de cette chausste , une Mose ou bonde , et
derriire cette Muse un foss6 ou Hef, le tout pour permettre
de retenir ou laisser sortir les eaux en raison des besoins. On
mfoage anssi dans un point de la diansste nn dichargeoir^
ou tehancrure pav6e et cimentte , par oil les eaux surabon-
dantes puissent joumdlement s*6couler : ce ddchargeoir,
ainsi que r^nse, doit Mre garni d^une grille en hois ou en
fer pour empteher le poisson de s'^chapper. II est bon de
creuser nn foss6 autour de IMtang , ooname supplement da
d<k:liargeoir, et d'en planter le eM6 ext^eur de peupliers
d^aulnes, ou de saules, pour preserver la chausste des
degradations de la s^cheresde, et, en mtaie temps, pour ofTrir
au poisson un ombrage salutalre.
L'dang termini, en ferme la bonde , et onle laisse s'emplir
des eaux de Fautomne et de l*hiver; puis au printemps
on Tempoissonne , suivant qu*il doit produire du poisson
d'un. an, appde/eul/te ou /re/in, ou mdme alevin, nom
doune plus particuli^rement au poisson de seconde ann^,
ou qull doit produire du nourrain ou empoissonnage , ou
bien du poisson de vente, Le poisson de vente ne se com-
pose gentelement qnede ca rpes, de tanc hes et de b ro-
chets, quoique Ton y voie encore qudquefois des b r ^ m e s »
des perches, des anguilles et du garden; mais la brtoie
a pen de valeur, les perches ddmisent trop dn/euilUf les
anguilles percent les chanasees, et le gardon, ainsi que tous
les petits poissons blancs appd^s menuisaUle, blanchaille
ou roussaillef n'est gu^ bon qu*^ nourrir les perdies et
les brochets, d k preserver ainsi la feuilU de carpes. Son-
vent dans le mftme dang on fait la/eui/Ze, Tempoissonnage
et le poisson de vente ; Fempoissonnage varie suivant iea
pays. Cependant, pour avoir seulement de la /eut/to oq
calcule qu*il faut mdtre dans retang sp^dalement destine k
la pose, un tiers- de carpes femdles d deux tiers de roAles ,
du sixiiroeau quart du nombre n^cessaire k empoissonner
l^etang en ptelie r^^e ; I'on ajoute des tandies dans la pro-
portion du quart du nombre des carpes , d comme ces der-
niers pondcnt annudleroent, en raison de la quality du sol
de l*etang, depuis 24 iusqu'li 300,000 ocufs, dont une bonne
partie n'arrive pasi^ bled, I'liabitiideseule indique le nombre
exact du poisson de pose dont il faut meubler un 6tang dea-
ling k foumir la feuille. Ensuite, on md ^rossir dans im
nutre dang de 500 4 unmillier de ctiie feuille par liectarf
fiTANG — fiTAPE
ou par cent du poisson qu'on doit placer dans T^tang des-
tine k donner dupoisson de vente; on ajoute k ceUefeuille
de carpes, 7 ^ 10 kilogrammes deyeui//edc tanches, etquel-
quefois mdme de 8 ^ 10 brochetons de la grosseor da doigt
par cent de feuille. Alors , au bout de i'annte on obtieut
des brochcts de 10 et 15 hectogrammes, et da nourrain de
0'*,10 k 0'",16 ponces entre t£te et qneue, ou du poids de
244, 867 grammes. On met ensuite environ un milller de ce
nourrain par hectare dans T^ftang k prodnire le poisson de
vente, pour obtenir ii la fin deTann^ des carpes de 500 k
1000 grammes.
Dans les Clangs servant tout k la foia k faire \aifeuille,
I'empoissonnage et le poisson de vente, on met par hectare,
avec unmillier de tfttes de/6ui(/e, six k huit carpes d*une
livre, toujonrs dans la proportion d^un tiers de femelles et
deux tiers de mUes, et, au bout d*un an, on obtient une
grande quantity de feuille, et de Tempoissonnage de 183 k
!^44 grammes par t6te » qui douze moU aprto arrive de 15
k 25 hectogrammes la paire.
On calcule que les frais d*^tablissement d*un ^tang d*un
hectare sont de 2 ^ 4,000 fr., et que Ton retire d*an pareil
^tang de 28 k 50 fr. de b^n^fice net, on de 40 ^ 100 fr. de
produit bruit, sur tequel il faut pr^lever les frais d'empois-
sonnage, de garde et de ptehe. Tons les ana ou an plus
tous les deux ans il faut mettre I'^tang h sec : on le la-
boure, et on lui fait produire une lev^e d'avoine : en efTet,
les ^tangs permanents foumissent k peine en produit brut
50 kilogrammes de poisson de 25 k ZO fr. par hectare,
dont le produit net par ann^ ne s'd^ve pas souvent k
plus de 5 Ji 15 fr. De pareils ^tangs ne doivent done, en
i*6alit^, 6tre conserve que dans les valines rocailleuses od
Ton ne pourrait pas faire venir autre chose.
J. Odolant-Dbsnos.
Le vol ou la tentative de vol de poisson dans les 6tangs
est puni de nn k dnq ans d'emprisonnement, et de 17 k
500 fr. d'amende. La loi range les poissons des ^tangs dans
la cat^gorie des immeubl&i par destination.
l^TAPE, ESTAPE, on FEURRE, ouFOARE, suivant
Gobelin. Le mot ^tape sigm'fiait originairement march4 pu-
blic. La place de Gi^ve 6tait V6tape de Paris. Ce terme ne
vient pas du latin stipendium, comme le pretend Pierre
Borel, mais du latin barbare stapluSy qa*on retrouve dans
les lois ripuaires; il ^iait emprunt^ de I'allemand staptl^
amas, entrepot de marchandises ; il s^est frands^ dans les
vieux termes estapU, estapple^ staple ^ stappe^ qui, sui-
vant Roquefort, signifiaient Mre ou marcM. II s*est change
en staple dans la langue anglaise; ce dernier terme figure
continuellctnent dans les lois promulguto par le parlement
d'Angleterre : elles ont appel^ Hapes les march6s de laine
des Pays-Bas, marchte qui ont 6t^ fort importants pour la
Grande-Bretagne. Consid^rant cette expression, au point de
▼ue militalre, nous trouvons au quatorzi^me si^le, le tr^sor
i^tant presque teqjours vide, les gens de guerre autoris^,
par lettres royales, k vivre sur lepeuple. Le moyen ^tait
inhumahi, impolitique, insens^ ; mais on ne savait pas gou-
verner mteux : la France sortait k peine de la barbaric. Les
rachats, Tastensile, T^tape, ont m des fruits ou des cor-
rectifs de ce d^rdre. Une ordonnance de 1 544 disposait
que quand il serait lev^ des aventuriers, iis marcheraient
par ^tape, ce qui signifie quails ne pouvaient s'arr^ter qu^^
des coucli^es assign^ et non dans les Ueux od il leur con-
viendrait mieax de passer la nuit.
On regarde, mais k tort, I'^pe comme ayant ^t^ institu^
pari Henri II, en 1549. Alors, ce terme exprimait un liea
de glteoii les troupes de passage poavaient, k lenrsd^pens,
s^approvtsionner de vivres dans des march^ publics ; mais
l^xpression ^tape ne comportait pas encore Tid^e d'un lieu
de foumiture de sabsistanccs d^livr^ aux corps en route«
par forme deallocations, et en vertu de mesurcs d^adminis-
tration publique. Entre cesdeux acceptions, lort diffi^rentes,
du m6me mot, il y a eu ce qu^on a appel^ Vustensile des
gens de guerre. Briquet, dans son Code nMtairey nous
viul. Ufa LA COMVEUS. — T. U.
5T
apprend que Louis XIV, r^alisant un projet con^u par
Louis XIII, comme le t^molgne une ordonnance de 1023,
fit dresser une carte qui indiquait Titiu^raire des troupes et
leurs lieux de gtte; mais cette carte n'offrait pas le tableau
des lieux de fourniture de snbsistances. Un r6glement de
1629 essaya d^am^liorer le syst^me : set dispositions sont
maintes fois rappelto dans I'ordonnance de 1633, qui vonlait
que les vivres fussent pay^ par les troupes, au lieu d'etre
fonmis par les communes. La direction de cette branclie
administrative ^it confite aux commissaires ginH-aux
des vivres, Le rescrit de 1635 prouve que les princlpes re-
latifs k r^tape ^talent encore si pen arr^t^, que pour chaque
grand voyage de troupe on annexait a Pordre de route an
taux souvent variable des prestations allou^s pendant la
marche : tela corps et tels grades ^taient ou mieux ou moms
favorablement traits. L'ordonnance de 1636 prescrivit des
mesures plus fixes. Les r^lements de 1641 et 1642 s*occu-
p^ent de la police k snivre dans les distributions de T^tape
et de Tam^ioration de la ligne de I'itin^raire. L*arr6t de
1643 embrasse la direction des routes dVtape, et la d^pense
qu^entralnait cet objet. Les ^hevins et les communes des
lieux de passage avaient mission de designer et de faire tenir
vacants les logementsn^cessaires anx troijipes; le soldat d'in-
fanterie devait vivre au moyen de sa solde de route : elle
^tait de huit sous. Pour maintenir le bon ordre, on faisait,
dit Bombelles, « lecture aux troupes des denr^, suivant
le taux r^^ par I'intendant; » mais elles se peimettaient
mille exactions, et, fiddles aux habitudes contracts dans
le cours des guerres civiles, s*emparaient de tous les fruits,
legumes, volailles, qui leur tombaient sous la main. Pour
rem^'er k ces abas , Louis XTV promulgua I'ordonnance
de 1650, et la lettre royale de 1651.
Ce monarqne fit faire un grand pas li la discipline en sub*
stituant k Vus tensile les vivres en nature, et en transformant
en lieux de foumitures administratives les Ueux de gtte ; mais
ces foumitures s'effectuaient au compte des communes, et non
de r£tat. La taiile en argent, nomm6e estape, y aubvenait ;
il ^tait prononc^ peine de bannissement contre les autorit^s
civiles qui auraient consent! k racheter k prix d'argent la
fourniture de T^tape due k un corps de passage. Sauf cette
particularity, et la forme difl^rente des perceptions fiscales
qui snbvenaient k la d<^pense , le sens du mot Stape devint k
peu pr^ ce quMl a ^i& dans notre langue jusqu'li la guerre de
la revolution. Le prince Eugene t^moigne dans ses M6moires
combien TAllemagne d^plorait Tabsence d*un syst^me d'^-
tapes, systtoie impossible dans un pays de principaut^ in-
d^pendantes. Jusqu^it la r^ence de Philippe d*Orl^ns, ce fu-
rent r^lement les habitants qui durent contribuer de tear
bourse k nourrir les troupes en route ; des communes ac-
quittaient aussi en argent Vtutensile, II 6tait pris, en chaque
lieu de gtte, des arrangements pour la foumiture de P^pe.
Si Tautorit^ la d^livrait en argent , die avait som que le
marche public f Otconvenablement approvisionn^ et alimente^
et les soldats s*y pourvoyaient k prix d^baltu. L'ordonuance
de 1718 , rendne par le conseil de la gaerre , malgr6 Villars et
par rinfluencedePuys^gur, supprimales foumitures de vivres
et augmenta la paye. Le d^sordre reparat ; aussi les fuuroito-
res d^etape furent-elles retablies par Tordonnance de 1727.
L'etape , depuis qu'elle est devenue une institution natio-
nale mise au compte de r£tat, consiste en une distribution
de vivres etde fourrages, faite Individ nellment ^ cbacun
des militiires d'un corps en route dans Tinterieur. Le droit a
cette distribution consistait en ce qu*on appelait les places
d'^tfipe, c*est-&-dire le nombre des places alloudes, des ra«
tions, variant suivant I'emploi ou le grade des officiers ; ainsi,
les allocations d'un capitaine d*infanterie fran^ise de ligne
etaient de six places. Cette largesse rappelait le temps eu un
capitaine avait quatreou cinqdomestiques. Le gouvemement
se jetait commod^ment dans de telles prodigahtds , parce
qu'elles etaient payees par les riverains des lieux de passage,
b'assurerde la qnalitedes rations de r^tape, pr^volr lesquan-
tites k faire fournir, les faire d^livrer confonnement aux ei-
8
B%
ETAPE —
traits de revue, et passer infime det revues oouvelles, telles
^ent en grande partie les fonctions des commiflsaires des
gderres.
Le mot ^tape s^est pris, par une application plus ^tendue,
dans itn autre sens : 11 a sigoiti6 auad lieu d'itape et de-
meure de r^tapier, Dt\k sont venues les expressions carle
iP4tape , T(Mte d'Htape , et la locution Mtler Vdape ,
^ast-k-dire tranchir le lieu d'^tape sans y prendre gtte, qnol-
qae tout lieu d*top^ fOt lieu de gite. L'ancienne carte d'^tape
continua, toute imparfaitd qu^elle fl^t, h etre en usage Jusqu'i
Npoque oh le territotre frah^ais fut divis^ en d^parteroents :
la drculaire de Tan ii t^oignait qu'il y avalt eu ntoss!t6 d'6-
tabttr de noaveau une carte de routes et distance , attendu
4106 jusque Uon n'avait eu d'autre guide qae le fivre de poste.
Une seconde ciculaire de Tan ir prouvait que la carte d^6-
tope n'avaitpu 6tre encore termini k cette ^poque, et que
celle dont on s^occupait, indiquerait la direction des chemins
et les lieux d'^tupe , pour qiie les feulUes de route fussent
iress^esen cons^uence.
Le mot 6tape s'est conserv)^ Josqu'iinos jours, quoique
Tincienne ^tape ait 6X& abolie depuis la guerre de la revo-
lution. L'administration p'ublique ne reconnatt plus de dis-
tributions directes et individuelles aux militaires marcliant
eo troupes ; elle a supprlm^ la d^livrance des boissons , mais
eUe a maintenu des distributions collectives, telles qne ceUes
do pain et des fourrages, accord^ aux bommes formant
Macbement. La surveillance de cette partie regarde mainte-
Oftnt le corps dd Tintendance. L'indemnit^ de route, ou sup-
fMment de soldo des militaires en route, s'est substitute k
Fltape, ou du moins repr^sente oelles des foumitnres
k ie retflqpe autres que le pain. En Pan yi , les administrations
d^rtementales ont cess^ d^intervenir dans le service des
^pes. Ce genre de d^pense financitee , pr^vu et calculi,
est devenu Tobjet d^tm des cbapitres ^l^entaires du budget
de rarmde. L'arrfif^ de Fan viii ordonnait la confection
dhioe nouvelle carte d^^tapes, et elle ^tablissait les gttes h
$6 kilometres ou 6 lieues, au moins , et ii 40 kilometres
ou 8 lieues, au plus. Get arrets ne connaissait plus d*autres
foumitures que lepain et le fourrage : 11 cessait d^6tre d^vr^
de la viande. G*^ Barbim.
ETAT' Ce mot d^ve du latin status, situation des
ehoses, form6 du grec ffraotc, <|ui a la meme signification.
G^est dans ce sens que Ton dit une nation en 6tat de guerre,
vne maison en mauvais ^at, un bomme en ^tat de d6-
meoce, Y6tat de sant^. Vital de maladie, etc. Le mot 4tal
i'emploie aussi pour d^igner la profession qu^on exeroe.
II est alors synonyme de metier; on dit cependint dans le
tii^me sens Vital eccUsiastique,
£n politique, le mot Etat doit s^appliquer k un pays tout
eiitier, represents par son gouvernement. L'alliance entre
flusleurs Etats, c''estrallidnce entre plusieurs peuples signte
|Mir leurs gouvemements. i^f{tf s^emploie aussi dansle sens de
poissance aouvernementale : c'est ainsi que Louis XIV di-
iidt : * L*Etat, c*est mol! * mot raniteux, qui a conduit
tons iceux qui Font prononcS h leur perte. II est des maxi-
. mes passdes dans les traditions gou vemementales qui se trans-
snettent de generation en generation : c^est }k ce qu*on ap-
peUe les nuudmes (fElal, Sous la premiere revolution ,
lee montagnards traitaient dedaigneusement d'Aommes d*£'
tat ceux de leurs adversaires anxqueis lis pretaient des aspi-
ntlons gouvernementales. On donne ce nom aujourd'faui k
ceui qui dirigent ou qui seraient capablee de dinger les af-
fiiies publiques. Sainte-£vreaiond definissdt avec Justesse
ce qu^un uppelle raison d*6tat one raison mysteriense, in-
▼entee par la politique pour autoriser ce qui se faitsans raison.
Lee prisonnicrs que I'ancien regime jetait k la Bastille ou
dans les prisons d^^lat, c'est-k-dire du bon piaisir, etaient
ippeies jirisonniers d'itaL Enlin, un de nos coUaborateurs
0 earacterise en son lieu les coups d^£lat,
Dans radministratiou, on nomme Hats les r61es ou ta-
Meaux relatifs soitaux depenses, soit au personnel.
ST/IT ( Conseii d' ]. Voyes Co.nseil o*£tat.
ETAT
l&TAT (Minlstere d' ). II existaitsoos le premier empire
un secretaire d*l£tat, assistant de droit aux deliberations du
6onseil des miuistres, et servant d*intenDediab« entre Tem-
pereor, les grands corps constitues, et les ministres eux-
raemes, quMl convoquait en conseii. II atait en outre dans
ses attribotions les arciiiTes iroperiales. Sous la restauration
il yeutdes ministres d*^!, mais pas de nUnisth-e d^itat:
ces ministres sans porteleuille etaient aimplement, sous un
litre pompeux, des membres do conseii do roi, fort peo
consnltes du reste. Mais eette qualite de ministre d'etat etait
une sorte de retraite lionorable poor un aaden ministre.
Sous Louis-Philippe et sous la republique de 1848, Jos-
qu'au 2 decembre 1851 , il n'y eut ni ministere ni ministre
d'etat. Le 22 Janvier 1852, un decret do president de la
epoblique crea un ministre d^Blat; AI. Casabbnca fut ap-
peie k ce ministere. Les attributions en furent ainsi determt-
nees : rapports du gouvernement a? ec le senat, le corps le-
gisiatif et le conseii d'^t; oorrespondianoe du president de
la republiqne avecles differentsministeres; contre^ing des
decrets de nomination des ministres, du president dn senat
et du corps legislatif, des senateurs et des decrets leur accordant
des dotations, et enfin des decrets de nomination des memlires
du conseii d*£tat; oontre-seing des decrets do president de la
republique rendus dans les attribotions que lui conferalent
les articles 24, 28, 3t, 46, 64 de la constitution nouvelle,
et de ceox dont les matieres n^etaient spedalement attri*
buees k aocun departement ministeriel. La dh'ection exclu-
sIto de ta partie offidelle du Moniteur^ Tadroinistratlon des
palais nationanx et des manufactures nationales compie-
taient ces attributions. Peo de temps apres, elles furent ac-
crues de la du^tion des bibliotheqoes des palais nationaux.
Le ii septenobresulTant, la direction des palais et manufac-
tures, qui y avalt eteetablie , ainsi que celle 4e la comptabi-
lite, y furent supprfmees et reonles au secretariat general ;
une nouvelle organisation des bureaux y fut arretee, dans
des motifs d*economie. Un decret du 14 fevrier 1853 a
distrait le service des beaux-arts du ministere de I'interieur
et celui des archives imperiales du ministere de ragriculture
et du commerce , et les a attribues au ministere d*£tat.
M. A. Fould a remplace, le 30 juillet 1852 M. Casablanca
au ministere d*£tat, et porte le titre de ministre de ta maison
de Vempereur, La L^on d'Honneur ressort aussi directe-
ment de ce ministere,. qui (igurait au budget provisoire de
1855. pour une sorome de 12,146,400 fir. Enfin au depart de
M. nalin de Persigny du ministere de rinterieur, le 23 juin
1854, le service des bAtiments civils , le service des tlieetres
de Paris non subventionnes, des theatres de departement et
de la censure dramatique, ont ete portes au ministere d^Etat.
£TAT ( Questions d' ). On designe sous ce nom les af-
faires dans lesquelles il s'agit de statuer jodiciairement sur
retat ciyil des citoyens. Get etat cItII a ete parfaitement
regie depuis 1789 ; mais il n*y en a pas moins un grand nombre
de questions dMtat qui peuvent surgir devant les tribunaux.
LesdTemandes en nuliite de mart age fondees sur des em
pechements dirimants sont des questions d'etat.
II en est de m6me des reclamations d*etat portees par des
enfants qui auraient ete victimes d*nn Alt que la loi qualifie
de crime, la suppression d^etat, leur naissance n*ayant pas
ete inscrite sur les registres de retat citII. L'enfant mi^jeur
ou celui qui le represente dans sa minorite pent, en rappor-
tant les preuTes de racoouchement de sa mere, et la cons-
tatation qu^il est bien Tenfant dont elle est accouchee, re-
conquerir sa possession d*etat. Lajustice n'admet cette sorte
de questions d'£tat qu*avec de graades reserves, et elles
sont, dans Tinteret du repos et de la reputation des families,
entdurees de difficultes Judidaires qu*on ne saurait desap-
prouver.
Les actionsen desaveude pater nite sontaussides ques-
tions d'etat Les contestations relatives au divorce, k la
m o r t c i V i I e constitualent aussi aagnere des questions d'etat.
I^s affaires prei^cntant une question d'etat ne peuvent etre
jugeesque par les cours imperiales en audience soleunelle.
fiTAT CIVIL — fiXAT DE Sl^GE
L*ActioD criminelle eontre la suppression d'etat ne peut Mre
intenlfe qu^aprte le jugenient de la question d*6tat
l^TAT ( Suppretaion dV). Vo^ez SomtBssioif otrAT.
l^TAT Gf VIL. Voici un mot d'origtne r6cente, comme
llnatitotioD qa'il Migne. S'il eat une cbose importante pour
unenatkm, c'ast depouvolrae rendre compte de tous les
membres qu^elle compte dans son sein, au point de vue de
ieurs droits et de leiira obligations dans la famllle, dans la
cit^, dans VtAiX. L'^tatdvil, tel que Pa 4tabli le Code Napo-
Iton, c*«st cette eomtataUon r^lariste.
Pour retroorer les gennes de l^tat ciTil tel que nous Ta-
▼ons aujourd'hujy 11 ilsut remonter aoi Athtoiens : des of-
Aclers sp^Sciaux inscrivaient k Ath^nes les noma des Jeunes
( itoyens fibres, dte I'^e de trois ou quatre ans, sur les regis-
(res deleur dasse : les esclaves u'evaient point d'etat dvil.
Tn maglstrat dressait Fade de mariage dans la maison nup-
tiale mtoie. A Rome, Serrios Tullius Toulut que la naissance
«t la mort dee dtoyens fussedt inscrits sur des registres
publics, dont les pr^teors derinrent les d^positaires sous la
r6publique. Marc-Aur^le ordonna le d^p^^t de oes registres
publics au si^ de I'empire ; U r^ementa sagement les dis-
positions delacondatation, qui(^tait tombteen d^utode
& la ohttteda la r^publiqne. LfnTasdon dqs barbares fltdis-
parattre les vestiges de T^tat dril. La tradition pour les
serfs , et poor les nobles qoelques notes inscritea sur un
oiissd tenaient lieu d*6tat dvil. dependant les prfitres pri-
rent pen A pen I'usage d^nserire sur les registres de Jeur
paroisse les bapttaies, les mariages et les enterrements;
cdte coDstatation con^oe an point de vue rellgieox , ^it un
grand pas de fait pour la constatation, indirecte il est Trai ,
de r^t des dtoyens. Francis 1*' institua, en 1539, des
registres de baptdme, dresste par les curds et Ticaires^ et dd-
pos^ ches le greffler du bailliage ; il ne songea pas au ma-
riage; il ne s^HquiMa aon plus de la constatatlon des d6cis
que poorcenx qui possMaient dea fieboa des bdn^ces. Sons
Louis XIY il est instUnd des greffUrs gardes et conserva-
teurs du registre de Tdtat dTil , et des contrdlears de ces
greffiers : ces registres dtaient toojours tenus par le clergd
qui trouvait un moyen d^hifluence dans les famillea dans
cette concentration de Tdtat d^it entre ses mains. Lonis XV
r6g1a , par Pordonnanoe du 9 aTril 1736, notre ancienne
ii^slation sur la matidre. Les cur^ et Ieurs Ticaires conser-
vaient la rddaetion des registres de P^tat dTil , receyant les
actes de naissance, de mariage et dedMs; la maglstrature
en avait le contrdle, et ils 6taient d^osds au si^e de la
juridiction. Mais les pr^tres continuaientA tenir Ieurs regis-
tres au point de Tue des sacrements de I'^lise, bien plus
qu*A cdui de Vdtat dvil. Les juifs, les hitb^ens n^ayaieut
pasd'^at ciyil.
Quand la rdvolntion de 1789 ^lata, PAsserabl^l^slative
iugea B^cessaire' d'enlever au dergd la tenue de ces re-
Kistres. Une lol du 20 septembre 1792 constHua notre dtat
r.iTil compl^ement en dehors de I'^glise : elle prescrivit
irouvrir trois registres doubles pour y inscrire sdpar^ment
let naissances, les mariages et les dMs, Les eonseils gdnd-
raox des ddpsortemeats d^ignaient un ou plusieurs de Ieurs
membres pour tenir les registres de I'dtat dvil. Les maires
n'ayaient le droit de recerdr les actes de V6Ut dvil qu'ac-
cidentdlemen% ea cas d'emptehement de ces offiders pu-
blics. En Pan viii one nouvelle loi, cdle du 28 pluvi^se,
€oiif6ra au maires etaox adjoints les fonetions d'officiers
dvils dana la drconscription'de leor commune ; les oonsdllers
gdntenx ne los exereftrent aiw^i qne peu de temps.
Poor les modes de constatation des naissances, ma-
riages et ddete, nous renverronsji ces mots.
Auconerectifioatioo ne pent ttre foite d'office par les of-
ficiere de P^t dvil sur les registres des naissances, mariages
et dtete ; les cbangements h y introdnire ne peu vent 6tre falls
qn*en vertu de jugementsdes tribunaox , prdpos^ k la sur-
vdUance de ces registres ; lenr noUitd ne peut dtre ddclar^ ,
(H>or iaux on poor tout autre motif, que par la justice. Le
iiiaire n'apas d 'autre mission que de transcrire oes juge*
59
ments et d*en faire mention en marge de Pacie redffid , de
mani^ que diaque extrait des actes entacb^ d'ifreur puisse
porter les rectifications.
La premise minute de cheque registre de I'dtat civil eit
port^ tons les ans au greffe do tribunal d'arrondissemeot,
ainsi quetoutes les pitos produites k Pappui des actes. Ces
registres sont cot^ et parapbds par le president du tribu«
nal dvil. Des tables alphab4tiques sont dress^ k la fin de
cheque registre, et fondues ensemble par cheque commune
tous les dix ans.
A Pdtranger, les agents diplomatiques accomplissent les
fonetions d'offiders de Pdtat dvil : ils ont ^element un
double registre, dont ils envoient cheque annte une mi-
nute au minlstre des afftires dtrang^res, et sur lequel ils
constatent Pdtat civil dea Franks hors du territoire.
En mer, le capitaine ou patron des navires accomplit cei
mtaies fonetions, pour les naissances et lesdMs : il endresse
les ades snr les rdles d'^uipage, dont fl depose une exp^
dition ches le prdposd de Pinscription maritime ou cbez le
consul fraofais, au premier port oh il aborde. Le rOle d*d-
qnipage lui-m^meest ddposd an portde d^barquement entre
les mains du prdposd k Pinscription maritime, qui est t«na
de faire exp^ition des actes de naissance et de ddcte k la
mairie du domicile des p^e et m^ ou du d^font.
Bans Pannie, un offider, plac4 sous la surveillance dea
minors etdes intendants, remplit les fonetions d'offider de
de WUt dvil.
GrAce k ce m^canisme, les nombreuses erreurs, la n^-
g)igence qoi pr^sidafent autrefois k la reaction des act^
constatant la position des dtoyens, ne sont plus k redouter;
P£tat et les fimiiles treovent dans Pinstitution de IVtat
dvil, td que la revolution Pa faite, la sauvegarde des
mtMts quails ont k faire valoir sur les personnes.
L'AngjJeterre a laiss^ josqu^en 1836 le soin de tenir les
ades de naissance, de mariags, de d6c^, aux ministres des
eoltes; mais depots cette ^poque die a adopts des mesures
telles, que I'on peut dire que llnstitotion moderne de P<itat
civil a pris k son tour droit de dt6 cbez nos voisins d^outre
Manche.
£tAT de LIEUX. On nomme alnsi la d^termiaa*
tion de P^tat o6 se trouve une maison, on appartement^
an moment oh Pon en prend possession en quality de ioca-
taire. II est trte-important poor Irlocataire de tkire dresser
un ^tat de lieox, car all n'en existe pas il est pr^um^ lea
avoir re^us en bon dtat de reparations locatives, et
alors il doit les rendre tels : il est cependant admis k faire
la preuve contraire. Les 4fats de lieox bien faits peuvent
6viter bien des chicanes. Avec cette pi^ce, plos de contes-
tation possible ; les lieux sont rendus dans P^tat oh on les
a pris, saof ce qui a it^ degrade, ce qui a p^ri par v^ust^
et par force noajeure. Les ^ts de lieux doivent «tre fiuts
doubles pour plus de r^larit^ : lorsqu*ils embrassent les
objets et ustensfles gamissant one usine, il prennent le
nom de prisie.
tfTAT DE SERVICE. Foyejs. Service.
l^AT DE Sn^GE. L'^tat de si^e est celui d*une
contr^e menacte oo celoid'une place assilg^ par Penneml :
te) e<t le sens absolu de Pexpression; c^est aussi Pdat
extxptionnd sous lequel le gonvernement place momenta*
n^ment one ville oo one contrte dans laqueUe une insurrec-
tion a 6c\M, Dans ce cas, I'^misdon d'on d^crety auto-
rise Papplication de mesores extra-l^les : c'est ce qo'on a
appeM la mUe en itatde Hige. La loi de 1791 a la pre-
miere embrasse ce sojet Dne loi de Pan v etablissait Pdtat
de siege dans llnterieor de la republique comme resultant
de Pinvestisseroent des communes par des ennemis oo par
des rebelles qui Interceptaient les communications k une
distance de 3,500 mMres Le d^cret de 1811 r^suma ce qui
j usque \k avail eu rapport k Petal de siege. La miso en
etat de si^^e a ete quelqucfois un droit ooifere par I'auto-
rite supreme aox generaox en chef; qudauefoi<( die a et4
un moyen oblique de sonstraire au iMrnfalt des tois com«
8
60
6TAT DE SifiGE — i6tAT-MAJ0R
munes et mnnicipalcs una ville, un d^artement m6me ,
eo en retranchant momentan^ment certaines portions de
territoire, et en y subordonnant lea antorit^s ciTilea k Vent-
pire d'un commandant de place ou d'on conmiandant su-
p^rieur. Dans les cent-joars, Bonaparte, & qui la Toix du
people avait i^vti^ plus d*un grief, fit nne concession dans
I'acte additionnel, en s'engageant k restrdndre k TaTenir
ie droit de prononcer la mise en ^t de si^e.
Dans une place en ^tat de si^ge, tout est soomls k i'auto-
rit6 militaire, k ses prescriptions; U justice dvile s^eflace
elle-mdine pour faire place ao regime des conseil de guerre ,
k moins que Tautorit^ militaire ne lui d^legueses pouYoirs.
Cette dictature temporaire de I'autorit^ militaire cesse avec
r^t de si^e. La France a yu maintes fois d^j^ T^tat de si^e
proclam6 iiraisondes ^Y^nements de Tint^enr. Dans les
joumtede juillet 1830, Charles Xd^clara Paris en ^tatde
si^ge : le peuple fit justice de T^tat de si^ge de la royaut^
expirante. Louis-Philippe appliqua en 1832 I'^tat de si^e
k plusieurs d<^partements et k plusieurs arrondissements de
Touest, lors de nnsurrection l^timiste qui y ^ata ; il
niit dgalement Paris en 6tat de si^e ; apr6s i^insurrection
r^publicaine des 5 et 6 juin 1832 : les conseils de guerre
s*attrlbu^rent alors le jugement des citoyens arr6t^ pour
fait d^insurrection ; mais It cour de cassation, sur une yI-
goureuse plaidoirie de M. Odtlon Bai ro t , consacra ce prin-
cipe pos^ dans la cliarte, que les citoyens ne pouYaient pas
etre distraits de leurs juges naturels, et d^ara que les con-
seils de guerre n*aYaient pas le droit de les juger; Get arr6t
produisit une yIyc satisfaction dans Topinion publique, et
entralna imm^atement la leY6e de I'^tat de si^e de Paris.
Le minist^, comptant sur la docility des chambres, chercha
k l^timer T^tat de si^e de fa^on k n'aYoir plus it s'arreter
dcYant les arrets de la cour de cassation : 11 prtenta un
projet de lot k la chambie des pairs; mais ce projet de-
meoraenseYelidans les cartons. Louis-Philippe d^cr^ta une
nouYcUe fois I'^tat de si^e de la capitale, le 24 feYrier 1848 ;
lar^Yolution passa outre. Le 24 juin 1848, au milieu de la
terrible Insurrection qui ensanglantait Paris, M. Pascal Du-
prat Yint proposer k I'Assembl^ constituante de mettre Paris
en ^t de si^e : cette mesure, dont la pens^e itait ^close
chez les amis du g^n^ral CaYaignac, qui le portaient
alors au pouYoir, excitait une si yIyc repulsion dans les es-
pnts que TAssembl^ h^itait. « Au nom de la patrie, s*6crie
M. B a s tJ d e , je yous conjure de mettre un terme k yos deli-
berations. II faut Yoter. Si yous tardez, llidlel de Yille pent
etre pris. » L'etat de si^ge fut Yote. II dura jusqu^au 19
octobre 1848, malgri la demande de sa leY^e faite aYec in-
sistance par I'opposition d^mocratique. Cette fois I'^tat de
si^ge couYrit de son ombre non plus seulement I'attribu-
Hon du jugement des citoyens aux conseils de guerre,
sanctionnee maintenant par la cour de cassation, mais encore,
ce que Louis-Philippe n'aYait ni r^Y^ ni os^ : la suppres-
sion des journaux et la transportation en masse des citoyens.
Le 13 juin 1849 Paris fut de nouYcau mis en etat de siege
par une loi propoc^e et Yot6e dans la m^me stance, et qui
fut presentee k la legislature par M. Odilon Barrot, garde des
sceaux ;retat de si^e de Paris fut etendu k toute la i"' di-
Yision militaire; il fut Icy^ le 9 aoOt suiYant; le 15 juin 1849
, une nouYelle, loi Yotee d*urgence par TAssembiee legislatiYe,
: mil en etat de siege Lyon , oh une insurrection sanglante
Yenait d'eclater, et toute retendue de la 6* division mili-
taire; retat de siege fut, dans le courant de 18&1, etendu
aux departements du Cher, de laNi^Yre et de I'AMeche;
enfin, I'eiat de siege fut reapplique k Paris et ^ la drcons-
cription de la 1^ diYision militaire, le 2 decembre 1851.
LorsdeseYenemenfs dedecembre, les departements de
SaAne-et-Loire, de rAllier, du Card , de PUerault, du Gers,
des Basses-Alpes, du Var, du Lot, de Lotet-Garonne, de PA-
Yeyron, de Vauclusc, du Jura et TAlgerie tout enti^re furent
ific\u4» en etat de siege. Cet eut de siege d'unc partie de la
France^ qui pour Lyon et la 6' diYision militaire durait de-
puis jidk 1849, fut icYe le 27 mars 1852.
L'Assembiee legislatiYe aYalt Yote,en aoAt 1849, une lul
qui aUribuatt ledroitde dedarer retat de siege k TAssembiee
natlonale seulement Void, d'aprte las dispositions non abro-
gees de cette loi, qnels sont les eTTeU de Peut de siege : les
pouYoirs dont Tautorite dYile est inYestie pour le main-
tien de Tordre et la police passent k I'autorit^ militaire; eUe
GonserYc ceux de ces pouYohrs dontrautorit6 militaire ne la
dessaisitpas. Les tribunanxmilitaires peuYentetresalsisde la
connaissance des crimes et deiits eontare la sArete de I'^tat ,
Gontre la constitution, contre Pordre el la paix publique,
qndle que soit la qualite des aateurs et de leurs complices!
L'antorite militaire a le droit de faire des perquisitions de
jour et de nuit dans le domicile des dtoyens, d*eiolgner les
repris de justice et les hndiYidus qui n^ont pas leur domi-
cile dans les lieux soumis k retat de siege, d'ordonner la re-
mise des arroes et des munitions, de proceder k leur recherche
et enl^Yement, dMnterdire les publicatiotts et les reunions
qu'eUe juge de nature k exdter et k entrelenir le desordre.
Apr^ la leYee de retat de siege, les tribunaux militairescon-
tinueut de connattre des crimes et deiits dont lis se sont attri-
hue la ponrsuite pendant cette situation exceptionndle.
£TAT-MAJOR. Cest tout ce qui constitue le per-
sonnel dirigeant d*une arroee, d'nne diYision acllYe ou terrt-
toriale, d^une brigade, d'une place de guerre, d'un batail-
Ion, d'un escadron, d*une compagnie, etc , etc. Cette ex-
pression est peu andenne. Monlecucttlli ne se sert que de
cdle d^itat colonel. La denomiuation d'etat-major ne |k>u-
Yait pas eiister lorsqu'un general avail pour second un
marechal de camp , ou quand un colonel commandait sans
intermediaire k des capitaines; mais quand les rouages du
mecanisme militaire se sont multiplies ; quand le general,
autrefois simplement nomme capitaine, s'est entoure d'ai-
des ou s'est fait accompagner d'un personnd norobreux ;
quand la tete d*un corps, au lien de consister en un seul
chef, a ete representee par un colond seconde par une quan-
tite d^acolytes, alors le mot 6tal-major est devenu necessaire,
et notre langue militaire Ta admis, quoique defectueiix; il
manque de predsion , et porte meroe k faux, puisqu'il y a,
comma on I'a yu, diflerentes classes d'etata-miyors, tandis
que repith^te major donne I'idee d'une superiorite ou d'une
sommite unique. Au mepris de cette r^le, il y a encore le
grand ei petit itat-m^jor. La demi^re de ces locutions
s'applique seulement aux corps; la premiere est ambigue,
parce qu^on I'adapte tant6t k Tarmee en general, tant6t aux
corps en particulier. Les instructions sur Tinspection n'ont
en Yue que ce dernier emploi, tandis que rediement c'est
retatmajor de Tarmee qui est ie grand etat-mai«ir. On ap-
pelle aussi itat-major le lieu od se tiennent les bureaux de
retat-major. Dans Tarmee fhm^ise, retat-major se prend,
nous TaYons dit, sous plusieurs acceptions : considere k
partdn chef d'une armeeagissante,il sert d'intermediaire,
dlnterprete, d'auxiliaire, entre les corps et le general d'ar-
mee; U est le lien des corps d'armee quand ils se ras-
semblent. Dans les temps ordinaires, Tetat-nitgor est Ten-
scmble de tons les odiciers, depuis le general en chef jus-
qu*au moindre officier d'etat-mqjor, ceux de I'etat-major
des corps non compris.
Jusqu'^ la fin du r^gne de Louis XIV, les moeurs feodales
et la brusquerie de rarbitraire se serafent mal acoommodees
de regies ecrites; mais vers cette epoqueon accueille des
idees plussahies; les sciences mathematiques font des pro-
grte; leur application sMtend, Tart militaire s*en ressent;
on reconnalt qu'une seule tete ne saurait embresser tousles
details de la conduite d'une armee; on tombe d*accord que
le general qui la commande doit Atre dispense de soms mi-
nutieux, parce que riiomroa le plus uniYersel ne saurait j
suflire; on cree done, successiYement, certains grades mi-
litahWy certains emplois finanders, et ceux qui en* sont re-
vetus sont assodes sous un roeme litre. Mais cet etat-major
eiait loin d'etre un corps special, permanent ; ce n'etait qu'un
ensemble temporaire d'ofTiciers qu*on appelaitofliders dV/a^
major, pour mdiqucr q»ril8 n'<';faier!t pns affectes positiYO»
fiXAT-MAJOR
ment ou insdparableineDt k telle on telle troupe, et quMU
dirr^raient par \k des officiers de troupe. On n'avait point
eu encore la pens6e d'instituer, en outre de T^tat-major, un
corps (T^tat'inajor qui en (Hi une section privil^^. Fre-
deric II et Napolton ont entrepris et termini glorieuiement
plus d*nne guerre sans le secours d^un pareil corps; mais
des idte noovelles et d'origine ailemande ont pr^valu. Dans
la guerre de 1741, le niinist^re de la guerre commence h
aenlir TutiUte d'on 6lat-major mieux organist et compost
d^ei^meots plus complets. La guerre de 1756 en d^montre
plus fortement encore le besoin, k raison des adversaires
habiles avec lesquels la France se mesure; mais rien de sa-
"tisfaisant ne r^ultedes mesuresadopttes, ou plutdt essays
jusque Ik. La Tictoire inoompl6te et sans r^sultats de Has-
tembeck prouve, au jugement de Napolton, la mauvaise
composition des ^ts-miijors fran^is de ce temps. Avant
la guerre de la r^voluUun on avail k peine eu Poccasion de
faire essai de pr^ptes que nos tacticiens proposaient ou
dout lis donnaient Tidte. 0epuis cette guerre T^tat-major
s^organise mieux; ildevlent un Triable corps, ou, comme
on dit depuis quelques ann^, un cadre organist Quel-
ques grades, sans appartenir imm^diatement k I'^tat-migor,
concouraient k Tenseroble de ses travaux : tels ^talent cer-
tains brigadiers des arm^, les chefs de batailion de jour,
les colonels de jour, les majors de brigade, etc. A la re?o-
lution de 1789 ces fonctions furent ou n6glig6es ou autre-
ment accomplies. Les dtoominations jusque Ui en usage fi-
rent place k ceiles des adjoints, des adjudants g^ni^aux et
des chefs d'eta^^^jor.
L*arr6t6 de Tan ix rtorganise I'^t-miyor. Bonaparte,
devenu empereur, y r^introduit un conn^table , y institue
un Yice-conn^ble, y cnte des majors g^^aux et des lieu-
tenants g^^raux. Le grade de lieutenant g^n^ral deviant
un tehelon de plus dans la hi^rarchie militaire. Plusieurs
* autres grades y sont des superl^tations et une imitation re-
nouTelte de Tancien luxe byzantin. En 1814 le minist^re
regarde comme un de ses premiers devoirs d'aboiir les
titres de gto^raux de division et de g^n^raux de brigade,
conuBe des grades r^olulionnaireSf etii replace des mar^-
cbaux de camp dans IMtat-major. Le legislation des cent
Jours confirme le retabllssement maladroit et malheureux
de ces grades, dont le sens est Equivoque, dont la deno-
mination est m^me fausse, et que la revolution de 1848
a pu seule replonger dans la poussi^ du passe , d'od ils
n'auraient Jamais dA sortir. En 1818 des aides majors sont
crees, ainsi qu^one ^^e dV/a^md^'or; c*e$t k partir de
la qu'il commence k etre donne aiix eieves d'etat-major une
education appropriee aux besoins de repoque et ^ la maniere
actuelle de faire la guerre : cette ecole est une imitation des
institutions et du college militaire de la milice angialse.
L^annee 1818 est marquee par la creation du corps royal de
rSiat'taqjor, section priviiegiee et perinanente d^im corps
quietait egalement royal et permanent. Maintenant, oe qu^on
appelie corps imperial d*etat-major ne comprend que les
chefs et sous-chefs d^etat major, les aides de camp, et
lesofQciers du dep6t de la guerre et des bureaux de
retat-major. M. Didier, qui a essaye de definir ce que c^est
que reiat-major, le regarde comme le compose de tout ce qui
scrt militairement sans appartenir k aucun corps particulier.
SMI s'agit , selon lui , de I'etat-major des places , il faut dis-
tinguer le fait du droit : aussi Tetat-magor des places est k
la fois parUe exteme et pourtant integrante de retat-migor
general. Toutes ces subtilites logiques sont le chaos. L*or-
dounancede 1831 a reuni retat-major aux ingenieurs geo-
graphes : c*est un retour de Tenfonce de Part !
Dans quelques armees, VHai-wnqjor du corps s*est nomme,
jusqu'au milieu du dernier siecle , ^at-colonel et pr^6t6»
Un etat-major de corps n'est pas toujours un etat-major de
regiment, puisqu^un batailion regimenlaire a un etat-major
•petial. Mais le mot sera examine ici comme synoiijme
d*etat-roajor de regiment dMnfonterie, et comme donnant
Tideie d*une agrdgation k la fois tactique et administrative,
attachee k un corps de plusieurs compagnies, car les com-
pagnies regimentaires n*ont pas d*etat-major. Avant le mi-
nistere de Choiseul, un etat-major comprenait unprevAt
et son lieutenant, un greSfier, des archers, quelquefois memo
un executeur; le seul oflicier superieur qui en flt partfe
etait le chef du corps. Depuis cette epoque les etats-roajors
de corps ont ete sans cesse s'augmentant en officiers jusqu^^
la guerre de la revolution : c'etait un eflet du vieux prejug^
qui ne permettait k la noblesse fran^aised'autre cam^re que
la profession des armes. Telle fut la cause de la surabon-
dance des grades inutiles, de la creation des colonels en
second, des lieutenants-colonels, des majors en second »
et enfin de la forme dispendieose des etati-majors fran^ais.
Vitat-major des places acompris, suivant les temps, des
adjudants, des aides majors, des aumdniers, des capitaines
de portes, des connetables , des castelans, des chefs d'ad-
ministration , des colonels, des commissaires desguerres,
des eclusiers, des employes, des gouverneurs, des comman-
dants d'arroes, des commandants de place, des comman-
dants superieurs, des commandants temporaires, des lieu-
tenants-colonels, des lieutenants de roi, des majors et au-
tres officiers majors, des officiers de sante sedentaires, des
portiersconsignes, des secretaires ardiivistes, des vice-rois.
En temps de paix,ou en residence dans rinteiieur, c'est
egalement k retat-major des places qu^appartiennent ou
qu'apparlenaient de fait les membres de rhispection aux
revues etde Tintendance militaire; mais le corps de Tin ten-
dance est regarde comme une section de l^etat-major ge-
neral, quoiquMl ne fasse partie active du grand etat-major
qu'en temps de guerre. L^opinion , souvent injuste, place
dans une inferiorite non meritde Petat-major des places
compare kTetat-major de Tarmee : c*est un mal et un abus,
dont les causes seraient trop longues k enumerer , et qui
ont resulte surtout des mesures fausses adoptees par le
gouvernement; le service de TEtat en a souffert maintes
fois. G*' BARniN.
Vdtat-major g4n6ral de I'armee de terre a ete organist
en France par une loi du 7 aoAt 1839.
II se compose : 1*^ des marechaux de France,,
dont le nombre est fixe k six au plus en temps de paix , et
k douze au plus en temps de guerre ; des generaux de di-
vision et des generaux de brigade. Les generaux de division
etde brigade sont di vises en deux sections. La premiere
comprend ceux qui sont en activite ou en disponibiiite : le
nombre des officiers generaux de cette section du cadre de
retat-major general de Tarmee est fixeii quatre-vingts gene-
raux de division et a cent generaux de brigade. La deuxieme
section de ce cadre, celle de la reserve, comprend tous les
autres officiers generaux : les generaux de division y sont
places k soixaiite-cinq ans, et les generaux de brigade k
soixante-deux;mais les officiers generaux ayant commande
une armee ou un corps d*armee de plusieurs divisions de dif-
ferentes armes, ou ceux qui ont commande les armes de I'ar-
tillerie et du genie dans une armee composee de plusieurs corps
d^armee, sont maintenusde droit dans la premiere section;
les gendraux de division peuvent etremaiutenus, par excep-
tioUf dans cette premiere section en vertu d'un decret spe-
cial. Les officiers generaux places dans la seconde section
refoivent les trots cinquiemes de la solde d*activite.
Le cadre de reserve de Tetat-mayor general de Tarmde
de terre avait ete supprime aprfes fevrier 1848, et les offi-
ciers generaux qu'il renfermait avaient ete mis a la re-
traite; mais il fut retabli par un decret du 20decembre 1851,
aux termes duquel les ofliciers generaux places dans cette
section aujourd'liui peuvent etre employes activement, en
temps de guerre, k des commandements k rmterieur. Les
generaux senateurs, quel que soit leur Age, peuvent egale-
ment 6tre appeies k Tactivite, meme en temps de paix, bien
que compris dans la section de reserve.
L*etat-mi^or de I'armee navale a ete organise par une toi
en date du 17 juin 1841, modifiee depuis par les loi s dos
17 fevrier et 1*' juin 1853. Cot etat-major est divise d a|M(:s
!cs hsisn adoptees pour Tarni^ de terre» en deux sectionft;
lc8 dispositions qni r^issent rami^ de terre sent applica-
bles h Tarmde de mer. Les Yice-amtraux k soixante-dnq ant
accomplis etles contre-amiraux h soixante-deux entreat
dans le cadre de reserve , saar les exceptions.
l^TAT-AIAJOR (Cbefd'). Voyez Chepo'^tjlt-Major.
ETiVT-MAJOR (^le d'). Voy. Appucation (ticolesd').
l^TATS (Assemblies d'). Vopez £TAT8(Paysd'), £tat8
CtN^ADX, £tAT8 PROTUfClicTX , ClC.
MTATS (Pays d'). On appelait ainsi, dans Tandenne
inonarcUie, les provinccR qui , en vcrtn des traits de reu-
nion k la France, avaient conserr^ le droit de s'adminis-
trer elles-rafimes , de fixer le chifTre alnsl qne le mode
de r6partitiou et de perception de leurs impOts. La plupart
des pays d'itati Jouissaient en outre de tous les droits
de ciU , par exemple de oenx de se garder eu;c-m6mes par
feurs milices bourgeoises, d^^ire leurs magistrats et d*6tre
r^s par leurs coutumes locales. Plusleurs provinces qui
^talent originatrement pays d*itat$ perdirent ensuite cette
qualification et lout ou partie des droits qui y ^talent atta-
ch^. On comptait parmi )a&pays d'^tats laBoargogne
(y compris la Bresse, le Bugey, leValromey et le
paysdeGex), la Bretagne,laProTence, leB^arn,Ia
Basse-Nay a irre, I'Artois, leDaupbind, le Langue-
doc.etc.
ETATS BARBARBSQUES. Voyez Basbarie.
igTATS DE VtGUSE9 tTKtS ROMAINS , ttkTS
PONTIFICAUX, ETATS DUPAPE. Voy. tcusE (Etatsdel*).
ETATS DE L^EMPIRE. On appelait ainsi autrefois
en Allemagne les princes qui rderaient imm^iatement de
I'Empire, et qui avaient droit de si^er et de Toter aux difetes.
lis ^taient ou spirituels, et k oette cat^orie appartenaient
les ^lecteurs ecd^iastiques , les arcbev^es et ^fiques,
les pr^lats, abb^ et abbesses, le grand-maltre de Tordre
Teutonique et le grand-maltre de I'ordre de Saint-Jean de
Jerusalem; eta siculiers^ cat^orie qui coroprenait les 61ec-
teuTB s^culiers, les dues, les princes, les landgraves, les
margraves, les burgraves, les corotes et les villesimp^
riales. Aprte lapaix de Westphalie, lea itats de V Empire
furent aiissi divis^ en catholiques et protestants ( voyez
Corpus Catrolicordii ). Poor obtenir la quality d'Jltat de
VEmpire, 11 rallaltpoesdder one prindpaufi rdevant imm^
diatement de TEmpire, ou bien on comt^ ou nne seigneurie
plac^dans les m^es conditions, puis obtenir Tagr^ment
de rempereur et de PEmpire.
£tATS GJSN^AUX. En France, on a donn^ ce
nom aux assembl6M des d^put^^ des trois ordres, derg^,
noblesse, et tiers ^tat^ librement dins, soit dans une reunion
commune de tous les dtoyens d^me mdme Juridiction, soit
par nne reunion sp^aledes ^lectenrs de chaque ordred'une
mdme locality pins oi^ moins ^ndue.
Le pr^ide&t Savaron,danssa Chronologle des itats gi-
n&aux, et d'aiitres historienson annalistes consid^rent ces
assembly commela continuation de cdles ducbamp
de mars et demai,et des andens pladtes on plaids,
conciles et parlements aous les deux premieres races;
Dependant il n*y a entrelcs assemble des premiers Ages de
la monardiie et les ^tats g^ndraux aucune esptee d*analo-
gie. Les dtats gMraux ne datent en effet que dela premiere
.annte du quatorzi^me sitele : ils furent la consequence de
r^mandpatioA des commnnes, op6r6e dans les deux
sidles prdc6dents. Les chartes d*afTrancbissement oonf6>
rferent aux commnnes le droit de r^er leurs Impdts, d'dlire
leurs magistrats, de se gisrder elles-mtoies; les babitants
des villes et des campagnes ne furent plus alors taillables k
merd. Les redevances de ceux qui d^pendalent du do-
maine du rol 6tant devenues insuflisantes pour foumir anx
d^penses de sa cour et anx frais de son gouvemement,
le eoosmtement des commnnes itait indispensable pour
tiManir d'elles des secours on subsides. Un autre motif noo
mnirMgnve dMermina le rol Philippe le Bel k con-
voqnor piKir la premiere fois les ^tats g^n^raux de France
^TAX-MAJOR — filATS GENfiRAUX
en 1301. La funeste bataille de Courtrai laissait le rol
sans arm^,et les d^penses de guerre avaient ^puistf le»
demi^res ressources de son ^pargne. En outoe, Boni-
face Y HI pr^tendait que le roi de France devait an saint-
si^ foi et hommage pour sa couronne. CTest dans ces
circonstances que Philippe le Bel, sor les consells d*E n -
guerrand deMarigny, r^lut deconvoquer la natfoa
toutenti^reen^tats gto^raux, pour s*appuyer sur elle contre
Tennemi et contre les pretentions ponUficales. La premiere
reunion des 6tats g^ii^raux des trois ordres convoqn^ par
ce roonarqne ent lieu le 3 avril 1301 , dans la cath6drale
de Paris.
Quelques pnbiicistes ont soutenn « que Vancienne forme
de convocation des ^tats do royaome ^tait d*en adresser
les commissions anx andens pah^, qui assemblaient les trois
ordres de leurs provinces et amenaient avec eux les d^put^
aux etata gtotenx ». Cette assertion est inexacte ; les pairs
qni assist^rent anx assemble des ^tats y furent appel^
comme gentilshommes et comme deputes ^us par leur ordre :
et Ua ne d^^rent jamais en corps aux ^tats gtoteux. Ifs
accompagnaient le roi aux stances d'ouvertnre et de ddtore,
entraient et sortaient avec le reste de son cort^. Les let-
tres de convocation ^talent presque toujonrs adress^es par
ordre direct du roi anx baillis on s^tebaux, avec cette sus-
cription ; « A notre am^ et fi^ le bdlli de , le 66ii^-
dial de ou son lieutenant; » avec I'ordre « de faire as-
sembler en la principale ville de lear ressort les trois ordres
dicdoi , savoir le clerg^, la noblesse, et le tiers ^tat , pour
nommer des d^put^ et les envoyer aux 4tats g^n^ranx. »
Ces lettres n^^taient point assojetties k Tenregistrement des
cours souveraines. L'^poqne et le Ueu.hidiqnte par les
lettres de convocation ftirent sonvent change par dei de-
cisions uU^rieurea. Ainsi, en 1560, rasseroblte indiqu^ k
Meaux se tint k Orldans; en U6i , celle indiqu^ k Melua
pour le 1" maicut lieu^ Pontotsele faoAt; en 15^6, celle
indiqnte k Blols au 15 novembre ne s'ouvrit que le 6 d^-
cembre luivant; en 1568,ra8sembl^ indiqnte ^ Blols pour
le 15 aodt fut igoum^e au 16 septembre, et n^eot lieu que
le 17 octobre; rassemblie indiqute k Sens au 10 septembre
1614 se tint k Paris le 14 octobre. Les lettres de convocation
recevaient la plus grande pubh'dtS.. Elles talent Ines au
prAne de toutes les ^lises, dans toutes les juridictions, pro-
clamte k son de trompe sur toutes les places publiqnes ,
dans tous les march^. Le nombre des dipotds k ^lire ^talt
ordinahreuoent d'un de cbaqoe ordre par bailUage; mais
cette indication n'^tait que facultative : la lettre du 30 mars
1320 fixe a quatre le nombre des d^put^ des bonnes villes.
Tous les citoyens , sans nulle exception , ^ient invito ii
fiure connattreles abns et les moyens d*y rem^er, et pour
mettre ceux qui n'avaient pas le droit d'assister k Tassemblte
k mfime de manifester leur opinion et Texpresdon de leur
volenti, on pla^ait, soit k la porte da lieu des stances, soit
dans td autre lieu accessible k tout le monde, un cofTre on
tronc ferm^ k trois serrures, et chacune des cle^ ^it confi(^e
a trois commissaires spteiaox. Le tronc ^tait ouvert publ-
quement, et k chaque s^nce on lisait les pldntes ou m^-
moires qni y avaient ^ d^pos^s. Ces documents ^ient
ensuite remis k la commission charg6e de la reaction des
cahiers du bail 11 age. A Paris, on plagait k cet effet un
grand coff^ en bois dans la salle dite du grand bureau,
dont Tentrte ^tdt publiqne.
Tous les contribuables, qudque modique que (Qt leur taxe,
4taient appel^ k voter; on ne distinguait point de cens d*6-
lecteursetd^digibles. LenvMle d*dlection variait suivant les
usages de chaque locality : les ones admettaient Tdection
directe, les antres nommaient dea ^ecteurs qui cboisissaient
k leur tour les d^ut^ anx ^ts g^n^raux ; les citoyens
ayant droit de voter ^talent appel^ dans Tordre de leur
profession. Les fonctions dectorales ^talent ponr nos p^res
plus qu*un droit , c^^tait nn devoir de rigueur. Nul dtoyen
ne pouvait le n^liger sans se rendre coupable d'on d^tt
politique : ceux qui ne sMtaient pas pr6seni6s an premier
ETATS GENtoAUX
ap[)el ^Uaeai assign^s k se rendre k jour fixe k Tasseroblte,
«»t punis en cas de non-comparution. Les suffrages ^taient
«]onn4s ordinairement k haute yoix et indiTtdoellement; on
n*«t de Tusage du scrutin qu'un seal exemple et par excep<>
liun dans une assemble tenoe k Vitry-le-Francais.*
Aprte lecture faite des cabiei^, les d^putte ^Ins en rece-
vaient une exp^lition, et juraient de 8*y conformer et de
r^clamer Tex^cution de tous les articles. Telles ^taient les
Elections du tiers ^tat Celles de la noblesse et da clerg^
donnaient lieu k de (r^uentes contestations de pr^sdance;
et le baut clerg^ pr^tendait avoir an plus grand nombre de
voix que le clerg^ de paroisses.
Les assemblies d^^ts gdnteux forent tr^ft^entes
dans les quatorzitoie etquinzitoie slides. A la longae Tasage
sintroduisit de s'y faire reprtenter par procareur, pais de
se r^unirplusieurs ensemble pour defrayer un repn^sentant
commun; on finit m^me par n*y en pas envoyer da tout.
Charles Vn se plaignit de cet abus. Les assemblies devin-
rent plus rares sous LooiaXI; et so^s les rftgnes soiyants
on ne convoqaa plus qu'on seal d^pat^ par ordre; mais
celte fixation n'6tait pas toajoars prescrite. Dans les pays
(T^tats les d^put^ ^taient sonvent ^las par Passembl^
des ^ts particuliers de la province ; les cahiers ^talent
T6d\%6s par cette m£me assemble.
Pour la tenue des ^tats g^n^raux , les formes variaient k
chaque assemble. Le roi en faisaH ordinairement Touver-
ture } souvent U assistait k plusieurs s^nces ; les proposi-
tions de la couronne ^talent prteut^es et soutenues par an
de se^ ministres. TantOt les trois ordres dflib^raient dans
une salle commune, tantdt dans des salles s^parto; le plus
souvent ils se divisaient par proYinces, par goavemfements,
6u en comity ou bureaux. Tous les cahiers ^taient r^nis
en un seul ; mals a?ant tout on d^lib^rait sur les propositions
royalesy qui se r^oimalent presque toujoors en demandes
(Vhommes et d*argent. Un orateur parlait an nom de cha-
que ordre, et le plus souvent un seal pour tons. Le roi
promettait d*examiner les cdhiers de dol^nce et de faire
bonne justice k tous; mais les subsides une fois obtenus, il
n^^taitplus question des demandes formal to dans lescaliiers.
II r^ulte de documents nombreux sor les ^tats g^raux
que ]usqu*en 1614 les d^put^ ^Uuent indemnis^ par tears
commettants , et c'est pour cette ralson sans doate que les
grandes di6& en envoyaient on phis grand nombre. Un rdle
sp^dal fixe llndemnit^ payable par le trdsor royal aux d^pu-
t^s de Tassembl^ de 1614, quine fut qu'une assemble de
notables : au cardinal de La Valette, aux mar^chaux de La
Force et de Bassompierre, 60 livres parjour; aux archev6-
ques et ^v6qnes, 50 livres ; aux officiers g^ia^raux, aux ma-
gistrals des courssouverainesy procureurs gto^ux etau-
tres, 30 livres; au tr^sorier g^n^ral de Fmnce, secretaire de
rassembl6e, au secretaire de Monsieur, 24 livres; an grand-
mattredes ceremonies, 50 livres; etc.
Jusqu'en 1789 la France ne ftit jamais compietement
representee aux etats generaux ; souvent des provinces en-
Hires n*y envoyaient point de deputes, et pendant longtemps
on n'y vit figurer que les deputes des bonnes villes. Les deux
premiers ordres ne s'occupaient que du maintien de leurs
privileges, et nesongeaient qja'k les augmenter; au tiers etat
tout te fardeaa des impOts , de Tentretien de la cour, des trai-
tements des fonctionnaires , des redevances seigneuriales,
et ses representants ne pouvaient exprhner ses justes plain-
tes qpi*k genoux ; ils etaient reieguls dans un coin de la
salle des deliberations, tandls que lea deux premiers ordres
se tenaient debout autour du trdne.
Quand la France formait deux divisions territoriales appe-
lees langue d'oc et langue (ToUf cbacuned'elles avail des aa-
sembiees dlstinctes et nommees egalement etats generaox;
Tune accordait ce que Tautre avail refuse. Ces assembiees,
qu'elles se coroposassent de deputes de toute la France ou
d'une partie de ses provinces, devaient etre periodiques, et
se reunir de plein droit cliaque annec, puisque les subsides,
objet prmdpal et souvent unique de tear convocation , n*e-
taient votes que pour un an, et qu^il ne pouvait y avoir
d'iropdt legal sans le consentement des etats generaux. Aussi
raulorite royale ne s*adressait k cet egard qu'au tiers etat ,
les deux autres ordres n'ayant nul interet dans la question.
Plus lard, rautoriie royale sUfranehR de'celie formalili en
sabstiluant au vote prescrit par notre droit public Ve ■ r • g i s-
trement parlementaire. Les etats generaux foreBt dte lors
consideres eomrae inutiles, eC il n'y eat plus que des aswmi*
biees de n 0 ta b I e s, c'est4i-dire composeesd'hommes cboisia
par les ministret; ces assembieea ne rarest memo convoquees
qu'kde rares intervalles. Plus de cenl-soixante ans s'eeon-
terent entre celles de 1626 et 1627 ; et celles de 1787 et 1788^
qui amenerent la convocation des etats generaux de 1789.
Signalons maintenant les faits les plus remarqnables de
Hiisloire des etats generaux.
Abandonne par les deux premiers ordres, PhiRppe te Be(
n^avait trouve d'appoi et de devouement que dans le tiers
etat. Ce prince oonvoqua une seconde assembiee dea etats
generaux, qui se reunit au Louvre le Id Jam 1303. II s'agis-
salt d'une question alors trte-importante : te pape pouvait-iT
disposer du trOne de la France et lui imposer an prince
etranger?. Cette question, d^ine solution si simpte et si fa-
cile , foumit k Vorateur des etats le texte d'une diatribe per-
son nelie contre le pape, et se resume dans un appel au futiir
concile. Lederge quitta i'assenfihiee, alieguant quH nepouvait
assister k une deliberation contre le pape. Les etats de 1301
avaient resolu la question; la proposition de ceux de 1303
ne (ut que ridicule et indigne d^nne grande assembiee le-
gislative. Philippe le Bel convoqua k Tours une nouvelle
assembiee, en 1312; il ne voyait pour retablir ses finances
epuisees d'autre ressource que la confisd&Uon des biens
imuienses des ^ e fn.p tiers ;fX sans sonp^nner le but du roi ,.
ces etats en voterent la suppression : on salt ce qni s'en-
suivit. La confiscation des biens de cet ordre fkmeux,cellc-
des biens des juif^ , et meme TaHeration des monnaies
n'ayant pu sulBre 'aux depenses royales , Philippe le Bel
convoqua encore des etats generaux. Les assembiees de
1313 et 1314 furent aussi incompletes que les precedentes,
du moins pour le tiers etat : Pordonnance de convocation
n'appeUut que les deputes de quarante villes.
Deux assembiees reunies en 1327 et 13^8 flurentappeieesr^
decider une question vralment nationale : Tordre de succe;^
sibiliteau trdne. Aux etats generAux seals appartenait ledroit
de statuer sur une question aussi grave. Toute la France eOt
do y etre representee, tandis que ce ne fat cette fois encore
qu'un conciliabulede partis. II s'aglssait do decider si Jeanne,,
reine de Navarre et fille unique de Lopis le Rutin, devait
heritar de la couronne de France, comme elle avail herite
de celle de Navarre, ou si cette couronne devait appartenir
iiPhilippe leLong, son oncle, comte de Poitou. Les
avis des barons etaient partages. Philippe, sans permettre
qu'on mtt en question les droits qu^l tenait de la loi salique,
se rendit brusquement k Reims k la tete d'une armee et s'y
fit sacreravec toutes les formalites d'usage; de retoor k Pa-
ris, il convoqua une assembiee composeeexclusivemeutdes
preiats et des seigneurs de son parti , de quelques principaux
bourgeois de Pari9 et de professeurs de rnnhrersite, et k la-
quelle les historiens ont donne la qualification d*etat gend-
ranx. Tous jur^rent de lui obeir ainsi qu'iisonfils, en-
core au bercean , etdeciderentque les femme? ne snccedalent
point k la couronne de France. La roeroe question de succes-
sibilite se presenta I'annee suivante , entre Philippe de
Yalois, petlt-filsde Pliillppelenardi,.ettdouardin,
roi d'Angletcrre, fils d'lsabelle de France et petit-fils de
Philippe le Hardi. Les deux pretendantis demandaient : l« la
legence; 2** la couronne, dans le cas o£i la rebe douairi^e,
veuve du feu roi, accoucherait d*une fille. Philippe de Valois
avail trente-dnq ans, Edouard n'en avail que qninze. Cctle
assembiee, suivantles anclennes chroniques, et&it nom-
breuse; mais elle n*en eiait pas moins incomplete et irre-
^uli^re. Les chroniques et le continuateiir de Gnillaunic de
>'angis ne client conune en ayant fait |)artie que des prelaU
64
«t des nobles, 6t pas on seul d^pat^ des viltes. Lacouronne
fut d6i^T6e k Philippe de Valois, attendu que la m^re d't-
dooard, n'ayant aacun droit, n^eii pouTait transmeltre au-
cun A son fils.
Lea assemble de 1350, 1351 » 1352, 1353, 1354, 1355,
1356 et 1857 , sons ier^e d^sastrenx da roi Jean, occa-
pent ane grande page de notre histoire. Aacone de oes
assemble ne fut complete. CeUede 1355 et 1356 ayait ma-
nifesto une dnergie jusque alors inconnue : die avail mis les
ministreset lesprindpaui seigneurs en accusation, demand^
etobtenu lenr destitution; elle avait cbarg6 des oommis-
saires de son choix et pris dans son sein de dinger dans
les provinces la repartition et la recette des impdts vot^,
et nommO une oonunission centrale et permanente k Paris
pour en sunreiller Templol. Gette commission est Torigine
de la cour des aides: Le roi Jean souscrivit la fameuse
cbarte qui porte son nom. Ces grandes mesures d*ordre
public et de droit politique ne restirent point sans rOsultat ;
le prindpe d*une juste repartition de Timpdt entre tous les
Fran^ais, quelle que fttt leur condition , fut solennellcment
cousaci-e par cette charte; malhcurcusemeiU les deux pre-
miers ordres parvinrentheu rendre Tapplication illusoire. En
1358 le dauphin avail convoquOk Compile les 4tatsde la
langue d'oil; Paris n'y envoya point de deputes; le clergO de
trente-quatre dioceses et dix-huit baiUiages refus^rent des'y
faire repr^enter. Les etats de la langue (Poc ddiberaient en
m^me temps. lis etaient encore partagds en deux sections,
Tune siOgeant k Tonlouse, Vaulre k Briers. Les etats de la
fangue d'oil furent seuls assembles en 1350 : cette assembl6e
ne reprdsentait qu^une partie de la France; elle fut peu nom-
breuse, mais elle se montra digne de la representor. Le traite
propose par les Anglais pour la deiivrance du roi Jean fut
mtkrement examine ; Tassembiee le rejeta : die pref^ra laisser
le roi Jean dans one captivite qui ne nuisait qu'k lui, que de
ceder aux Anglais une partie dela France, et de leur payer
en outre une ran^n de quatre millions d'^cas d*or, qui leur
aurait servi k conquerir le reste du royaume. L'assembiee
de 1363 fut remarquable par quelques reglements qui de-
fendaient aux seigneurs de piller les niarcliands et les voya-
geurs, de se faire la guerre entre eux, au mains jusqu'd
ce que la paix eUt 416 faile avec les Anglais, Les etats
de 1369 furent consultes sur TafTaire du fameux prince Noir
(£ d o u a r d HI). lis vot^rentun imp<>t de quatre livres par feu
dans les villes, trente sous dans les campagnes, une taxe sur
les vins, enfin la gabelle da sel, de un sou par livre, poor
TentreUen de la maison du roi et de la reine.
Une mstitution telle que celle des etats gOneraux etait
incompatible avec le regime feodal; les assembiees ge-
nerales et provinciales, cellesde la langue d'oc comme cel-
los de la langue d*oil, etaient composees de trois ordres
opposes de voeux et d^interets, sou vent ennemis. Ainsi, dans
les etats generaux assembles en 1382, le petit nombre de
deputes du tiers etat qui s'y trouvaient refuserent d'engager
leurs commettants k payer de nouveaux impels; les de-
putes de Sens y avaient consenti, et furent desavoues par
leurs commettants. Appeies , sous le regno precedent, k de-
cider deux questions sur Tordre de successibilite au trdne,
les etats ne furent point consultes qnand IsabeaudeBa-
viere livra la main de sa filie et le trdne de France k
UenriV,roid'Ang]eterre.Celui-dpouriegilimersMl se pou-
vait, son usurpation coovoqua une assembiee qu*il appela
etats generaux, mais aussi irreguliere que la prdcedente.
Aucun prince de la maison de France ne repondit k Tappel
de Tusurpateur: Philippe leBon, duo de Bonrgogne, s'y
pr^nta seul pour demander vengeance da meurtre de son
pere : il souffrit sans se plaindre que les prinees anglais
.prissent seance au-deasus de lui. Henri V exigea de nouveaux
subsides; il imposa silence k ceux qui voulurent lui faire
dea representations, dependant, cette assembiee n'etait en
grande majorite oomposee que de ses partisans.
Les etats convoques k Orleans en 1439 furent consultes
|Mir Charles VII pour savoir s^U fallait conlmuer la guerre
fiTATS GENERAUX
centre les Anglais ou aclieter k tout prix la paix, aprte ane
lutle desastreuse et non mterroropue depuis trento-neuf ans.
Les avis furent partages. L'assembiee fut congediee avec in-
vitation de se reunlr quelque temps apr^s k Bonrges. Dea d^
putes des villes s*y rendir^t; mais le roi n'arrivant pas, ils
seseparerent sans avoir rien foit. Xrois ans apr^s Charles VI
declara « qu^il avail le droit d'asseoir les impels , qu^il
n*etait nul besoin d'assembler lei trois etats pour hausser lea
tallies , que la dipense de tant de d4put4s itait une
surcharge pour les peuple » ( Monstrelet ).
L^importante question des apanages fut agitee aux eiata
de Tours en 1468. Charles, fr^re de Louis XI, avail le gou-
vemement de Normandie, et demandait la souverainete de
cette province pour apanage. Malgre les eflbrts des princes
et seigneurs de la ligue du bien public, le tiers etat fitde-
cider que la Normandie resterait irrevocablement unie k la
couronne, e( qu*^ Tavenir I'apanage des princes ne conais-
terait qu'en un domaine de 12,000 livres de rente, avec le
titre de duche ou de corote, tel que cet apanage avail ete
r^ie par une ordonnance de Charles le Sage. Ces etats de
1468 ne furent en realite qu^une assembiee de notables, dont
iesmembres avaientete nommes par le roi. Trois ans aprte,
Louis XI convoqoa egalement a Tours one assembUe Me
notables, que quelques ecrivains out confondue avec hi pre-
cedente, mais k laquelle il faut se garder d'attribuer le ca-
raciere ^Uats g^iraux^ puisque les deputes du peuple
n^en firent pohit partie.
Les etats de 1483 et 1484, sous la nunorite de Charles VIIT,
sont fort remarquables par^ leur compositiou ; il s^agissait
de ddcider de la regence entib la dame de Beaujeu , fille de
Louis XI, etle due d*Orieans. Jusque alors on n^avait con-
voque que les deputes des villes murees. Anne de Beaa-
jeu convoqua ceux des bailliages et des senechaussees , et
admit pour hi premiere fois les deputes des campagnes Les
depute en furent nommes par les trois ordres reunis dans
les bailliages ct senechaussees. Les etats, en consequence de
ce nouveau mode d^eiection, deiibererent en une seule as-
sembiee et par tete, au lieu de voter par ordre en assembiee
separee, comme ils Tavaient pratique jusque alors. La ses*
sion de 1484 fut un grave evenement. On y remarque poor
la premiere fois .des formes d'assembiee legislative, des re-
gies de deliberation, une discussion suivie et motivee, une
organisation reguUere. L*assembiee se partagea en six bu-
reaux, qu'on appela nations. Cheque bureau avail sa salle
particuliere, et tous se reunissaient souvent en assembiee
generate. Le mob de Janvier fut entierement employe k
dresser la liste des abus. Les princes n'assistaient point k
ces reunions, et ne s'occupaient qa*i se faire des parti-
sans ; pour se concilier Topinion de la majorite , ils affec-
terent un grand desinteressement et firent proposer la sup-
pression des pensions et gratifications accordees par hi cour,
demandant en mfime temps, ce qui etait le but de tons leurs
efforts, le renvoi de tous les membres du consdl. Les etals
virent le piege, et n*y tomberent pas. lis se prononcerent pour
la sage fille de Louis XI centre ses ambitieux competiteurs,
et en la mamtenant au pouvoir ils lui accorderent des sub-
sides; mais ils dedderent que le nom detaille, devenu
odieux au peuple, serait supprime, etqu'ilneserait plus dore-
navant leve de taxe qui n'eUt 4ti consentiepar les itats,
Ce f\it dans la discussion relative k la regence que le depute
de Bonrgogne Philippe Pot prodama hautement le prin-
cipe de la souverainete nationale; il faut assoder k cet ora*
teur Jean Massdin, official de Rouen, qui soutint avec
une remarquable energie la hitte ouverte reiativemeot aux
impdts, defendant la cause des gens des campagnes, tant
opprimes, et desquds il est dit d^une fa^on expressive et
toochante dans le caliier de doieances , que si ce n*6tait
Dieu qm conseille les pauvres et leur donne patience^
ils cherraient au d^espoir! Les ddiberations des etats
de 1484 furent fort animees. Une troisieme convocation
des etats generaux eut lieu k Tours eu 1506, sous le
regno de Louis XII, pour prononcer au siget d*un tiaile
fiTATS G^N^UAUX
ant^rieur eoncla atec Ferdinand le Catholique, et d'apr^s
laqael la princesae Claude de France devait^pouser le prince
qui devint depois Cbarles*Qaint. Les etats se prouonc^rent
contre oe manage, et le roi fnt invito k anir la princesse an
conite d^Angpultaie, depuis Fran^ta T'.
L^assemblte de Cognac, en 1526, sons le r^e de Fra n-
(ois I*', ne fut qa'une assemble de notables; maia elle
in^rita la reconnaissance de la France enti^re, en refusant de
ratilier le traits de Madrid, consenli par le roi dans les
angoisscs d*une longue et douloureuse captivity ; 11 avail c^6
pour prix de sa liberty une de nos plus belles provinces , la
Bourgogne. I/orateur de la noblesse, au nom des trois ordres
de celie province , d^clara , en prince de Francis l*' et
du vice-roi de Naplej, d<^l^gu6par Temperenr Cbarles-Quint,
qoele roi n*aTait pas le droit d'ali^ner one partie du territoire;
que la Bourgogne s'^tait spontan^ment r^unie au royaume;
qo'il ne d^pendait pas du roi de la li vrer k un prince ^iranger;
que les Bourguigons ^talent Fran^als, et qu'lls ne cesseraient
pas de I'dtre ; que la province tout entifere se d^vouerait pour
sa d^livrance, qo'elle 6tait pr6te k tout sacrifier pour I'ar-
racher k sa prison, noais que stle roi perslstait k tenlr Pen-
gagement surpris k sa loyautf^, la Bourgogne sedtelareraitin-
il^pendante. Toute Tassemblde partagea Topinion de Tora-
tour de la deputation de Bourgogne. Francois T' resta libre,
et de nouvelles conditions stipule pour sa ran^n et celle
de ses Ills, retenus comme otages, furent accepts et re-
vurent leur ex^ution.
Une seole assemble eut lieu sous Henri U, aprte la fa-
tale bataille de Saint-Quentin. Une disette g^n^rale avait
mis le comble aux calamity publiques : des d^putte des
trols ordr^ furent convoqute. L'asserablte s'ouvrit au Pa-
lai:; de Justice k Paris, Jans la salle Saint-Louis, qui pour
cette solennit^ fut d^rte avec une magnificence extraor-
dinaire. Le roi en fit Pouverture le 6 Janvier 1557. Le par*
lement de Paris fut appel6 en corps k cette asssembMe,
comme reprfeentant Vordre de la magistrature. Le registrti
de cette assemble la qualifie d*^tats giniraux, et cepen-
dant rien ne constate que ses roembres aient €\& ^lus par
les provinces. Le roi demanda les secours n^cessaires pour
Hubvenir aux besoins de P^tat, et promit de s^occuper des
afTaires int^rieures aussilAt que la paix serait conclue. L'in-
tention da roi ^tait d'empranter trois millions d'or sur
le clerg6 et sur les personnes les plus riches, k raison de
miile ecus par t^te. Sur I'avis des deputes, 11 fut decide de
subi^ituer k cet emprunt une imposition , r^partie dans de
moindres proportions. Cet avis fut adopts, et re^ut son exd-
cuton.
£n 1560, un conseil extraordinaire et nombreux, r^uni
k Fontainebleau , d^cida la convocation des etats g^eraux
pour le 10 decembre de la mfime annde, k Meaux ; une de-
cision ulterieure designa Orleans. Francis II mourut era-
poisonne avant la reunion des etats. Beaucoup de deputes
crurent leur mandat fmi. Une decision du conseil leva leurs
acmpules, et Tassembiee commen^^ ses importants travaux ;
Fobjet principal de leur convocation fut de dedder qui de
la reine mere ou du roi de Navarre, Antoine de Bourbon,
aurait la regence pendant la minorite de Charies IX. II n'y
eut point de decision formelle, et la reine mere prit la re-
gence, que son faible competlteur n^osa lui contester. Mi-
chel L' Hospital appela les deliberations de Fassembiee
snr toutes les branches de radministration publique. On
doit k son zeie, It ses lumi^res ct au devouement edalre des
etats d'Orieansces ceiebres ordonnances dont la plus remar-
qnabtey odie qui est relative au commerce et intttuiee De
la marchandUe , est devenue le droit common du monde
coiumer^nt. La formule d'execution qui termtne chacune
de ces ordonnances porte qu*elles ont ete deiiberecs par Tas-
Mmbiee des etats.
Les etats de Blois en 1576 et ceux de Paris en 1538, Tas-
f^emhl^ convoquee k Paris en 1593 par le due de Mayenne, et
({usMH^ fiar lui d*etats generaux, k Veffct d^Hlre un roi,
le rattachoht essenticllernent aux principaux evenements de
|*1CT. DB L4 CO.VVFaK,
T. IX.
es
la ligue et k la blographie oes pereonnages ceiebres ou fa.
meux qui ont figure comme chefs ou comme agents dans
les guerres dviles provoqoees dansT^tat par ramtution des
Gnlses pendant plusd*un demi-siede.
L'assembiee des notables tenue k Rouen en 1596, el dont
les deliberations se prulongerent pendant i'hiver de 1597, fit
quelques reglements sages; des mesures aev^res furent pri-
ses et executees contre les financiers qui avaient specuie
sur les mallieors publics. Le derge accorda un don graluit
considerable, et des dtoyens devuues avanc^rent au roi
Henri IV de fortes soinmes, qui le mirent en etat de conti-
nuer la guerre. Le premier article du traite entre la reine
mere regente et le prince de Conde, k Sainte-Meneliould,
prescrivalt la convocation des etats generaux : la reine mere
ne convoqua qu'une assembiee des notables : Pouverture,
fiiee au 10 septembre, en eut lieu le 26 octobre 1614. Le
nombre des deputes y fut peu considerable. On n*y comp-
tait pour le clerg^.^ que cinq cardinanx , sept ardieveques,
quarante-sept eveques etdeux chefs d*ordre monastique; pout
la noblesse^ que cent trente-deux meuibres, et pour le tiers
etat, cent quatre-vingt-quatre Ainsi, le tiers etat, qui de-
vait etre en nombre egal k celui des deux autres ordres
reunis, se trouvait en minorite. Les trois ordres se reuni*
renty et voterent separemenL La verification des pouvoirs
fut tres-orageuse. Dans la premiere assembiee generale, le
chancelier (de Sillery) porta la parole au nom du roi, Mar-
quemont, archeveque de Lyon, au nom du derge, Miron an
nom du tiers etat. Des disputes incessantes s^eieverent dans
chaque ordre poor les preseaoces. Les deux premiers or-
dres rivalisereot d^insolence a Pegard du tiers etat. Le baron
deSenescey, president de la noblesse, se plaignit au roi de ce
quele tiers etat avait compare le royaume^ une fainille com-
posee de freres, dont Pordre ecciesiastlque etait Paine, la
noblessei les pulnes, et eux les cadets. La oour obligea le
tiers etat k faire k la noblesse une reparation. La mesintel-
ligence n*en fut que plus vive. L'eveque de Beauvais fit re«
loge du condle de Trente, et demanda que la France adopt&l
ses decrets. Le president Morin repondit qu'il nVtail nulltv
ment necessalre de publier les actes de ce eoncile; « que
messieurs du derge pouvaient tou jours s'y conformer, en re-
nou^nt k la pluralite des ben<^fices et k d'autres abus qu*il
condamne »• Les trols ordres ne (urent d'accord que centre
les finanders, et demanderent Petablissement d*une diambrc
de justice pour juger les malversations commises dans ies fi-
nances de PEtat Le ?3 fevrier 1615 les cahiers des etats fu-
rent presentes ; Peveque de Lu(;on, Richdieu, depuis cardi-
nal et premier ministre, presenta ceux du derge, et de-
manda, au nom de son ordre, la reduction des depenses et
des pensions, la suppresdon de la venalite des charges, la
restitution de»biensde l*£glise possedes par les huguenots,
Padmisdon des ecciesiastiques dans les grandes charges de
r£tatetdansleconsdl du roi; que les benefices ne fussent
plus donnes k des laiques, mftme k titre de recompenses;
qu'on ne cre&t plus en leur faveur de pensions sur les ab-
bayes; enfin, la publication du condle de Trente. La noblesse
demanda k etre conservee et maintenue dans ses honneurs,
* droits, franchises etimmum'tes; qu^aux nobles seuls appar-
tlnt le droit d*avoir des armoiries, Pabolition des anoblis-
sements fails depuis le r^e de Henri il ; quMl fat pemiis k
ceux qui auraient k se plaindre des violences des gonver-
neurs de porter leur requete devant les juges ordinaires :
la noblesse adherait en outre k tous les articles du derge.
Le tiers itat demanda , de son c6te , la convocation des
etats generaux tous les dix ans; la suppression des ofllces
inutiles Pabolition de la paulette; le retablissement de la
policed du commerce; Peconomie des finances ;Pextinctioa
des pensions accordees sans necessite; la diminution des
impAts ; etc. Le meme jour, 23 fevrier, le roi lit la ddturc-
des etats, auxquels, comme dMiabilude, la cour promit beau-
coup de reform^} qu'dle n'execufa pas.
Une dernierc assembiee, mais de notables seiileroent, fut
convoquee, ct se reuoit en 1620 et 1627. Ses deiib^lioas
9
16tATS GENERAUX — ETATS PROVliNCIAUX
6S
foreBt cslflMR, eC ses proposftionn fort sages. £d I65t
Loots XIV ordonna )a coDTocation des ^tats gdni^raux ; lea
lettreft dt eonTocatkm furent en^oy^ aox baiUts ct aiix s^-
ni^rtiaiix, lea ^^lectiona ordonn^es ; maia cette asaeniblte a^eut
iwhrt Hen. Ceite convocation a?ait 6\A demand^ par lea
puisaanoes alors en gaerre aTCC Lonia XIV. On remarquait
dana leor OMmtfeate cea mota : « Le pou^oir despotlque
est la Ronrce Ats guerres fntermlnables de la France, et
tant que le roi sera le maltre absola de la volont^ de aes
sDjetft, il sera insatiable de conqo^tea et de Tictoires; mille
roTers ne rMonaeront pas. » Louis XIV fit r^pandre dans
tiMite tlSurope on m^moire fort d^taiUd : • Lea Francis, y
est-il dity ont ooMi^ qnH y a eu des Hits g^n^ranx dans
lenr monarcbie, et il y aurait k nooa de llnipradence k lea
en faire souTenir. • Les Anglais et lea HoUandais n^avaient
voulu qa'eflrayer Loals XIV ; ils nMnsist^ent point
D|}FBT(de fYoooe).
Sons la r^genee dn doe d'Orldans, Ftoelon parla de reu-
nion des ^ts g^B^raox , et cette question ftit agitte dans le
conseil. Dnbois la fit repousser, par des raisona tr^habfle-
inent d^uitea. Soua Louis XV, on coortisan ayant dit de-
▼ant le roi qu*U aerait pent-fttre n^oessalre de eouToquer les
^ta g6ntettx : « Monsieur, f^^ctih le monarque, ne r6p^-
tef jamais cea paroles : je ne anis pas sangoinaire, nnaia si
j^a^aia un frftrOy et qull fttt capable d'ooTrir un tel aris, }e
le sacnileraiadana lea Thigt-qoatre heorea k la durte de la mo-
narcbie et Ik la durte da royaume. » Le nora seal d^^ts g4-
nteoi soflisait antrefois k ^povvanter lea princes; lea
^ta g^ndranx apparaisaaient en eflet an people comme
leterme dee aboa sous lesqoela il g^missail, comme raurore
d*on all^ement k sea charges. Mais les ^ts se r^onissaient
toi4uwra aTeedes ^l^ents de division, qui paralysaient leurs
bonnes Intentions; et qoand ila se a^paraient, aprte beao-
coop de parolea yiolentes, delnttes ardentea et passionnto,
ils ne laiasaient aprte eoi qoe lea tehoa ^^ud» plainte
que la coor ^touflait bientdt pour de longnea annte. De la
st^rilitd da leura eflbrts bien plus que de la mobillM do ca-
ractire franfais venait ce fait, que lea maasea, que lea troia
ordres eux-mdmes appelaient de toos leors Tttux les <tats g^
n^raux qoand il n*y en avait paa eu depoia longtemps, et
qu'ila ne a'en souciaient qoe trte-mMlocrement qoand Ila
les Toyaient k r<BUTre. Cependant, il faot le constaler, si les
^tata g^n^raiix d^aotrefois n^^taient paa ce qoe Ton esp^rait
qu*iisseraient lorsqu'on les r^lamait, a*ils n^appoKalent pas
un soulagement immMiat aux aaignantes mis^res du peupl«,
ils fiiisalent asses pour l^tiraer cette crainte qu*ils inspi-
raient k la monarcliie, et qui ehez Louis XV a*accroissait
de la penste de tout ce qu'ils pou^aient fairie, de tout ce
quMls aorafent k faire. « Essayez de retrancher les ^tats
g^ndraux de notre histoife, dit M. Sylvestre d€ Sacy, ils y
laisseront bien du Tide. Leur trace n*est pas sans glotre.
Convoqu^ au roilieo des orages et dans les jours de dtfail-
lance de la niyauti^, alls n*ont pas r^uasi k fonder des ins-
titutions, its ont empteh^ Tespritde servitude de s*^tabHrau
cu»r de la nation. Le monarcliie elle-mAine liii a dO peiit-
£tre cet esprit de moderation, ce respect de Popinion publique
qui a bit sa force et son lionneur, ce funds delib^lisme qui
n'a jamais permis en France que le pouvolr ab;M>Iu d^g^^n^-
rftt en despotisme. La nation s'est toiijoors souveinie qu'clle
a'appartenait k elle-m^me. Dans toutes lesgrandes crises, on
est revenu aux dtats g^n^raux ; et qoand on ne les convoquait
pas, on savait cependaat qu*fts pouvaient 6tre couToqites,
el que derri^rele roi il y Avait un peuple. Leur influence se
retronve de si^cle en sitele dans les progrte de notre le-
gislation ciTile et de notre administration. C*est avec leur
ooncours que nos rots ont repouss^ les pretentions exorhi-
tantes de la conr de Rome et les envabissemcnts du clergd,
qoe Charles VII a ^tabli les arrate permanenles, que L'HO-
pital a rendu sea belles ordonnances. Leur protestation, re-
noorel^ d^Age en Age, a interrompu le cours de la prcscri plion
eontre la liberty ! Quand on relit les vienx raiirns <}i* leuivt
(M^ances^oo est toot surpris d*y rcirouvM uo* \aiu\ u»
plus modemea et ce que noua appelioas il n*y a pas bieA
longtemps encore les conqodles de notre civUisation. »
II y STait plus d'un aifecle et demi que le mot d'dtats
gte^raux n'avait point M pronono^, loraqne le ddsoidre
mis dana les finances par les prodfgaliite de la ooor, le
deficit toujoara croissant, firent conoevolr, aoos Louis XVI,
la pens^ de clierclier des reaaources dans la crAatkMi de
nouTeaux imp6ts ; mais ces impAta ne pouTaient dtre ^tabtts
que par les ^tats gto^ranx, que rtelama one asasrobl^dea
notables k laysuita d'un jeu de mot an bout dnquel HmU
une revolution, et, bon gr^ mal gr^, force ftit bien k la ooiir
de convoquer leur reunion. EUe a'atlendalt aaaa doote k
des attaquea, k des recriminations^ dans In achi de ess £tala;
mais elle pensait que, conformement anx traditiona et aox
prdcedenta des siteles pasaA, oea eiata flniraieni par dea
Totes dimpdts, et elle n'en demandalt paa davantaifs. Mais
cette reunion desdeiegoes de la nation n'avait plus lieo dana
les conditions ob die a*etait tant de fois accomplie. Clia-
cun ayait la conscience de son droit, cbacun avait le senti-
ment de son devoir. Anssi la redaction des cahiers des trois
ordres occopa-t-elle les esprits d*un boot dels France k Tau-
tre. Une question bien grave vint agiter encore plua vive-
ment lea esprlta : oonformement aux traditions, les elec-
tions avaient Ueo par ordre; Fordre da tiers etat ne oomp-
tait pas plus de membres qoe cbacun dea autres ordres;
ceux-d cependant ne repr^sentaient que deux castes, quand
le tiera etat representait la nation tout eati^re. Lea partisana
des iddes de liberte dlev^rent done bien bant la voix poor
qoe les deputes du tiers etat fussent en nombre egal aux
deputes des deox autres ordres. L'asaembiee de notablea,
qui dut s*occuper de la question du doubUmentdu titrt,
se pronon^ eontre cette proposition ; mala le mouTement
de Topinion publique etait tel que Louia XVI ne crut paa
|iouvoir refbser de Faccorder. Telles fiirent lea condlliona
dans lesquellessargirent les etats generaux de i7S9y qui de-
Talent initier la France A la vie parlementaire. Nos lecteora
en truuveront l^historique complet k Particle Comstitoaiitk
(Assembiee).
tTATS GtStRAJJX DES PR0VINC£S-US1£S.
VoyeZ HOLLANDB.
ETATS PROVINQAUX, assembiees des tvois or-
dres des pays d*eta ts, qui , aprte la convocation du roi , se
reunissaient k des epoques periodtques pour regler leur ad-
ministration interieure et voter ledongratuitoo aulMide
demande par les coramissatres du roi pour aobvenir aox
frais generaux de Fadministration du royaume. Ces assem-
h\6es difreraient cntre elles, quant aux epoques de leur
reunion , k la duree , au mode de leurs deliberations , k leor
composition , et par les modifications, les cbangements , qui
dans certaiues provinces en aneantlrent presque lea attrK
butions originaires.
Les demlers etats de Provence furent assembles en 1631 •
On les rempla^ alors par des assembiees generalea, ooo*
voquees cliaque annde par le roi. Leurs attributions etaieat
aussi bomees que ceiles de nos conseils generaux actoela ;
elles etaient prdsidees de droit par Tarckeveque d'Abc : Fla-
tendant de la province y remplissait les fonctions de com-
missaire du roi. Legouvemeuroo le commandant en blsait
Fouverture, et se retirait aprfes sa liarangue. A Fissoe da
cliaque seance, les commissaires du roi* les deputes et lea
principaux membres de Tordre de la noblesse aliaiene
rend re compte de ses resultats au gouvemeur ou eoiii«-
mandant. Les assembiees se tcnaient ordinairement 4
Lambesc. L'ordre du clerge se composalt des arclievAquea ,
des ev^ues, des abbes crosses, du prevdt de Pignan^
des prev6ts des catliedrales , et de quelques eccieslastiquen
qui avaient des benefices conMstoriaux;celuide ianobleesia,
de tons les gentilshommes de race et des roturiers possea*
sears de fiefs en /ou/e^ttf/iceetanbua^.UnanGiej) r^lemenl
excbiait ceux qui ne possedaienl que des arn^re«fie(s. Ott«
exdiision, qui d'aillenrs n*avait jamais et^ rigoureusniiw'nt
observee, donna lieu k d^oragenx HchHts, lore des as.^^cm.
fiTATS PROVINCUUX — ETATS-UNIS
bita poor Section desd^put^ aux ^taU g^n^raux de 17S9.
Ce rat par auite de ees debaU que M i rabea u, cadet deCa-
mille, n^ayaiitDl fief ni arri^re-fief, ouTrit uoe boutique,
et ae priseota i ratsemU^ du tiers ^tai. L'ordre du tien
^tait repr^nttf dans leaancienoea aseemUte de Pro^enoe
par lea d^put^ de 37 conunuaaul^ et de 20 ?igoeriea.
Lea iiaU du Dauptiin^, aupprim^eo 16M, avaient M
reaiplacte par ais Election a; maia en t7&7 et 1788 Top-
position pariementaire k Grenoble devint one T^ritabte in*
aurrection. Uneasaembi^g^Falede tous lea onires se r^u-
Djt apootaoiment i Viaille, malgr^ lea defenses formeJIea
de la eoar« qui, e^ant enfin, autorisa la convocation d'une
noavelle aasemblte pliia r^uti^re , laquelle so rtonit h Ro*
mana.
Loraque le Languedoc rormait , aous le gouvemement dea
corotea de Touioose, une prindpaut^ particuli^e et inddpen*
dante, cbaque seigneuriede cette province avait ses ^tata
et Tolait ses impositiona. Depuia la r^nion, lea ^tats s'asseoh
bl^ent d'abord par sen^lyuiss^, ensuite par dioc^.
Get usage comraeiiQa sous le r^ne de Cliarlea VII, et se
maintintjosqu'en t&33.Un r^ement de Francis r^'ordonna
que lea ^ta a^aasembleraient dans les trois sdndcliaussdes,
lis ^ient pr^dds par I'archeTdque de Narbonne, et k son
ddfaut par le pins ancien arciiev^ue ou ^vAque. Un 61it de
1749 Tixa la tenne des dtats pour cheque annde au mols
d'octobre et leur durde k un mois. Le cliiffre et la rdpartition
des Impi^ts dtaient rdglds dans lea lioit Jours soivants. Aucun
imp6t ne pouvait £tre ^bli sans lettres patenles du roi et
sans d^libtetion des dtats. L^urdre dn clergy ddpu'tait trois
archovAqoes et vingt 6v6que8 ( les pr^ats pouvaient se
Talre remplacer par lours vicaires g6n4raux ) ; Tordre de la no-
blesse, un comte, on vioomte et viogt et un barona; Tordre du
tiers 6tat d^ldgoait les roaires , consuls et ddput^ des villes
chefs lieox de dioctoe et des vUlea diocesainea qui avaient
droit d'entrde anx 6tats. Le tiers dtatdisposait d'autantde voix
que les deux autres ordres rdunia. La province avait en outre
aept fonctionnaires qui ^talent d^put^s de droit. Les lettres
de convocation ^talent adress^es au gouvemeur oo an lieu-
tenant g6niral commandant la province ; il les transmeltait
aux dignitaires et magistrats qui, par leur rang ou leurs
cbargea, avaient droit k la deputation. Les coromissaires du
roi (aisaient Touverture par Texposd des demandes et pro-
poaitiona deSa Majeatd, et seretiraient ensuite. L'assemblde
g^n^rale ddlil)eralt sur toutes les affaires qui intiressaient la
province , r^ait le don gratuU demand^ par les commis*
saires du roi et le contingent de contribution de chaque dio-
c^; une assemblde particuli^re de chaque diocese r^-glait
U repartition entre les contriboables de son ressort. Le Yi-
varaiii, le Yelay et le G^vaudan aequatifiaient etats parti-
cuiiers, et leurs ddiberat^ns s^6tendaient k tout ce qui con-
cemait leur administration interieure.
Les <ftats de Bdarn et de Navarre avaient ete insUtuds
par Henri d'Albret, fils de Jean , pour la basse Navarre,
sur la meroe base que ceux eiablis par la haute Navarre
avant renvaliisaeroent de cette demi^re province. La de-
putation do clerge se composait des dv^ues de Bayonne
et de Dax, de leurs vicaires gdneraux, du pr6tre mayeur
oucure deSaint-Jean-Pied-de-Port,des prieursde Saint-Pa-
lais , d*Harambels et dUtxiat; celle de la noblesse, de tous
les possesseors de terrea ou maisoos nobles ayant entrde
aux etats ; celle du tiers etat,de vingt-huit deputes des villes
et communautes qui avaient droit d'etre representees dans
cette aasembiee : elle se reunissait k Satnt-Jean> Pied-de-Port
ou k Saint-Palais. La noblesse n*avait point d*ordre de pre-
seance : cliaqot depute se pla^ait selon qu*il arrivait k Tas-
semt^. Leclergeet la noblesse etaient reunisdans la meme
aalie; le depute de Salnt-Jean-Pied-de-Port pre.sidait Pordre
du tiers ^t. Le bureau se composait d'un syndic , d^in
secretaire et d^un liui^«ier des etats : its etaient nommes par
rawtembiee. he vote ^'tait formuli^ par ordre : mai« en roati^re
de finances le tiers etat remportait sur les deux aulres. Lc
syndic falaait les rapports, dirigeait les deliberations et re>
cueillait les opinions. Le secretaire enreglstrait les dedsions^
L'assembiee reonie envoyait one deputation au gouvemeur
ou an lieutenant de roi , pour I'inviter k lui faire connattr*
les propositions royales. A pris la harangue dececommissafre
k Tassembiee , il se retirait, et envoyait ensuite la lettre «]e
cachet pour la tenue des etats. Une commission apeclale
eiait diargee de la redaction du cahier, qui etait ensuite remis
au comniissaire du roi. Celui-ci Texaminait en presence des
deputes, et Tassembiee deiibei^it sur ses observations; et
s'ii y avait des artidessur lesquels ils ne s^etaiont pas acconies,
les etats en referaient au roi , et souvent memo le commis-
saire suivait la meme marche. Le vote dn don graiuii ter«
rainait la session. Ce vote etait transmis au couimlssaire du
roi, qui pronou^it la harangue de cloture, apr^ avoir
entendu celle de Torateur du clerge , au nom des trois or-
dres. Les etats termlnes, le tresorier reodait ses comptes k
une commission spedale.
Les etats de Bigorre s^assemblaient tous les ans pendant
huit joiira. Lc senedial en faisait Touverture ; les trois or-
dres, reunis dans une mdme salle, etaient presides par re*
veque de Tarbes. La deputation du clerge se composait du
meme eveque, de quatre abbes, de deux prieurs et d'un
commandeur de Tordre de Matte; celle de la noblessse, de
onze barons ou possesseurs des baronnies qui conferaient ce
droit, que les possesseurs fussent nobles oo roturiers; celle
du tiers etat, des consuls de Tarbes, de Vic, de Bsgneies,
de Lourde, etc., et des deputes des sept valiees.
Les etata de Bretagne et les etats de Bourgogne occupent
une place notal)le dans Fhlstoire de ces deux provinces.
Les exemples qu*on vient de dter suffiront pour faire con*
naltre Torganisation des anciens etats provbiciaux, Les de-
putes nVtaient pas eios. lis Tavaient sans doute ete dans To-
rigine, maisle droit k la deputation avait ete depiiis attriboe
a des charges spedales et k certaines dignites ecdesiastiques
00 seigneuries laiqoes. Lors de la demiere revolution par-
leroentairer(1787 k 1789 ), les etats de plusieurs provinces
s^etaient coofedere«. L*anden gouvemement royal avait pro-
jete d^appliquer ce rooded'administralion locale k toutes les
provinces de France, sous le iiirtd^assembUes provinciales.
II avait reserve aux pays d^etats la faculte de conserver leur
andenne administration ou d'adopter la noovelle. Le gou-
vemement avait cm devoir faire nn premier esaai, et avait
choisi k cet effet la petite province du Berry. II en resulta
qu'apres deux ans d*experience cette province , sans nou-
velle contribution, avait sur ses recettes un excedant de plus
de 200,000 livres disponibles. Lorsquc la revolution de 1789
eciata, ce qui n^avait ete qu'un projet , qu^un vobu , devint
une realite; et un systtoie unique, uniforme , d^administra-
tion municipale, etabli pour tootela Franr«,remplaca^ jamais
les etats provindaux. Dufey (de IToiuiii}.
igTAl'S'UNIS DE L'AH&iguE DC NoRD. Cet £tat fede-
ratif, qu'on designe aussi quelquefois sous le nom d'Vnion
Amdhcaine, ou tout simplement d* Union ^ est home au
nord par les possessions britanniques de TAmerique du
Nord , k Pest par TOcean Atlantique, au siid par le golfe
du Mexiqoe, au sud-ouest par le Mcxique, a Touest par 1-0-
cean Padfique et au nord-ouest par les possessions rasses
de TAmerique du Nord. Il s*etend entre le 25* et le 49« de-
gre de latitude septentrionale, et entre le 69* lo' et le 126*
42' de longitude occidentale. Aux termesdu traite intervenn
le 2 fevrier 1848 entre le Mexiqne et les £tats-Unis, k la
suite des victoires de ceux-d, la ligne de frontieres separant
ces deux republiqyes commence dans le golfe du Mexique,
k 12 kilometres de distance de la terre, k Topposede rem-
bouchure du Rio-Grande, remonte cette rivif re jusqu^i la
limite meridionale du Nouveau -Mexiqne; se dirige ensuite
vers Touest, en longeant toute la limite snd du Nonveau-
Mcxique; puis, vers le Nurd, suit la frontiere ouest du Nan-
veau-Mexique jusqn'ik ce qu>lle coupe la Gila ; eofin , en
aval et au milieu de cette riviere, se prolonge jusqu'^ son
embouchure dans le Rio^^olorado, et de Ui ii travers le Rio-
Colorado , en suivant la division des deux Californies, jus-
9. ,
Od
fiTATS-UNIS
qu*k VOoian Padfiqae. Le territoire Mini comprend dte
lore ainon la plas grande, da muiiisla plus importante partie
de TAm^rique da Nord.
Des deox principaax systtoies de inontagocs de rAm6-
riqae da Non], lea monts Alleghanys et lesCordill^res
de TAm^qoe da Nord, le premier, k Texceptioa de sea
derniera prolongements au nord-ouest, appartient tout en-
tier aux £tat»-Uiu8 , tandis que le second forme sar nne
^tendae de 130 myriam^tres environ la frontidre du Mext-
qae. Ces deux groupes de montagnes diviscnt naturellement
le territoire des £tats-Uois en trots grandes r^ons : la re-
gion orientale, cumpos^e des terrasses successives par les-
quelles les monts AUegbsnys s'abaissent insensiblement
TersTOc^an Atlantique; la r^ion oentrale, compost du
grand bassin qae le syst^rae da Missisaipi forme entre ces
deux groupes de montagnes; enfin, la r^on occldentale,
formte par les plateaux situ4 h Toaest des CordiUires et
oonstitnant le bassin du Colombia ou Oregon.
Le systtoie d^irrigation int^rieure des ^tats-Unis est des
plus ricUes, et forme qaatre groupes principaux. Celui des
fleuves qui Tont se Jeter dans TAtlantique, et qui ont pour
la plupart leor source dans les monts Alleghanys, renferme
entre autres cours d*eau important s, le Connecticut, qui a
son embouchure dans le d^troit de Long-Island; TUudson,
qui se jetle dans la bale de New- York ; la Delaware, qui se
jette dans la bale du mtoiie nom; le Susqueliannah , le Po-
tomac et le James, qui ont leur embouchure dans la bale de
Chesapeak ; le Roanoke, qui se jette dans le d^troit cl*Al-
bermale ; la Savanna, lAltamaha et le Saint-John, qui vont
directement aboutir k TOc^n Atlantique. Le bassin du
Mississipi, outre le fleuve de ce nom et ses innom-
brables amuents, comprend le Rio-Grande, le Nueces, le San-
Antonio, le Colorado, le Brazos, et k Test du Mississipi la
Riviere aux Pedes, le Mobile et TApalachicala. Les cours
d*eau les plus impurtants du plateau sltu^ k Touest de la
Curdillire des Montagnes Rocheuses se r^unissent tous dans
le Colombia ou Oregon. £nfin, les EtaLs-IJnis participent en-
core sur leur fronti^re septentrionale au systi^me du Saint-
Laurent et des cinq grands lacs d^eau douce qui alinienlent
ce fleu?e, dont Tun, le lac Michigan, est conipris en
entier dans leur territoire, tandir que les autres servent en
partie de frontiires entre eux et les possessions anglaises.
Le systime des communications artificielles par eau cr(*^ par
la laborieuse race am^ricaine, au raoyen d*une fuule de ca-
naux pr^sentant ensemble un d^veloppement de plus de
700 myriametres, est form^ de la m^me manidre sur le
systime naturel. II unit toute la moiti^ orientale des £iats-
Unis , et plus particuli^rement le territoire situ4 entre les
grands lacs et le Saint- Laurent, an Mississipi etaux fleuves
qui se d(kUiargent dans TAUantique. Les plus vastes canaux
dont ils se component sont : le canal de COhio, entre Cle-
veland sur le lac tn6 et Portsmouth sur TOhio; le canal
Miami , entre Cincinnati sur TOIiio et Textr^mitd orientale
du lac Eritf ; le canal de Jonction, entre le Roanoke et un
aflluent du James; le canal de P Hudson el de la Dela^
ware, qui relie le haut Hudson k la Delaware; le canal
Morris entre New-York sur T Hudson et Easton sur la De-
laware; le canal de la Chesapeak et de la Delawc/fe,
^tablissant une communication directe par eau entre li^lti-
roore et Philadelpliie; les canaux de Farmington, de Hamp-
shire et de Hampden , coninren^nt k Newhaven sur le
d^troit de Long-Island et conduisant, au muyen de difTerents
cours <i'eau auxqnels lis se trouvenl successiveroent relies, ft
Northampton dans le Connt^cticiit , et de \k gagnant le
Saint-Laurent; le canal d*kri6, allant de Bunalo sur !'£•
n^k Albany sur THudson; le canal d' Oswego, construit
lateraleinent au canal irEri^, et conduisant de .rejui ci an
lac Ontario; le catial de Pensyivanie, eulre Piitsbourg
sur roiilo t't Goluuihia sur le Susqiicli<innah ; enfin le canal
de la Chesapeak el de VOhio^ eiattlisiuint uue communi-
cation ent<e l*Oh:o an dessus de Pittsbourg et le Potomac
a Georgetown.
n r^sulte de ce vaste syst^me d^lrrlgatlon, Unt naturelle
qn'artifidelle, que le territoire des titats-Unis est Tun des
plus fertllea do monde, et qu^il convient admimblemeot aux
diffi^rents genres dindnstrie agrioole. A Texoeptioo d'un petit
nombre de marais et de steppes aablonneuses , ii est partoot
couvert d'immenses fordts vreiiges, on bien de savannes
dont les gras pAturages conviennent admirablement k V€i^re
du oxtail ; et on n'y rencontre nulle part de deserts propre-
ment dlts.
En raison m6me de son Immense etendue , le sol des ttats-
Unis doit n^cessairement olfHr une grande vari^ de climats ;
k oet ^gard , lea monts AUeghaoys forment un point de par-
tage des plus reinarquables. Sur leor versant oriental, la
temperature en eflet est g^n^lement beaucoop plus froide
que sur leur versant occidental. Lh Toranger g6le d^ quel-
ques Ibis sous le 35* degr6 de latitude nord; tandis qnid,
dans le bassin du Mississipi et dans les r^gkins sita6e8 k
Pouest des Montagnes Roclieuses, la temperature est si douce,
qu'on y rencontre encore le colibri par 42** de latitude sep-
tentrionale , et qut le perroquet y vit encore, nndrae en hiver,
par 3G*. La edie occldentale baignte par ie grand Oc^an
jouit d*un cllmat particitli^rement doux. Mais clle est exposte
k de violentes teinp^tes, et Pabondance de m^me que la fre-
quence des plules la rendent fort humide. La rigueur exces-
sive du cliniat dans les Etats du nord-est, et plus particn-
liereinent sur la cdte occldentale, le long des rives de TO-
c^an Atlantique, est un phenomtae qui ne frappe pas moins
Pobservateur ; \k en effet k des Itivers ties plus rudes suc-
c6dent des nis d^une chaleur accablante, dem^nie qi«e Tat-
rooftph6re y est sujette aux variations de temperature les
plus brusques, ofTrant souvent dans une mftme joum^e la
transition rapide des chaleurs de IMte aux froids de lliiver,
et r^ciproquement. Les vents froids du nord-est dans eette
partie* des Etats-Unis commencent d^s la mi-septembre,
reviennentli la rai-octobre, apportant le fruid et la ffA6t
Jusque dans les Carolines et la Georgic. Mats d^ordinaire la
temperature s'adoucit encore vers la fin de novembre, e|KH]iie
de la chute des feuilles; et aprte un bel automne arrive,
vers Noel, on hiver accompagne d*abondantes clmtes de neige,
oil le fruid atteiut son plus haut degre dMntensite en fevrier
et ne cesse qu^en avril ; puis k un court printemps succMent
des le mois de mai les chaleurs de rete. Ces phenomencii,
qu*on a surtuut lieu d'ubserver dans les ^lats situes k Pex-
tremite septentrionale de la cdte orientale, deviennent tou-
jours moins sensibles k iiiesure qu*on descend davantage
vers le sud. Le climat e^t dejft plus doux en Virginie; ce
n'est pourtant qu*au sud du 35* degre de latitude nord que
commence un climat chaud et tempere , sous leqnel on Ignore
ce que c*est que la neige; region des arbres toujours vert5,
qui sMtend Jusqu^ux liontieres meridionales des Etats-Unix,
sur les bords du gulfe du Mexique, oil le climat commence
k devenir tropical , oii une clialeur toute tropicale r6gne ,
du moins en ete, dans les basses terres, et oi^ l*on ren-
contre d<^jk un grand nombre de plantes tropicales.
Dans les parties les plus eievees do pays, notammentdans
les montagnes. Fair est partout pur et sain , meme dans les
r^ons les plus meridionales, mais plus particnlieremenf
dans les sept Etats du nord, dans Tinterieur de la Pen^yl-
vanie et de la Virginie. En revanche, toutes les terres basses
et toutes les contrees marecageuses sont malsaines ; ce qu
est plus particulierement le cas dans le delta niarerageax
qui forme rembouchuredu Mississipi , et sur les c6tes plates
du golfe du Mexique, c«* foyer constant de la fievre jaune,
qui cheque annee en t^te y exerce de grands ravages , de
meme que sur les c6tes plates et niarecageuses de la Flo-
ride et de la Georgie, et qui parfois les etend encore plus an
nord 8nr les c6tes de TOcean Atianiique. D^ailleiirs, les baa
fondft de tout le bassin du Mississipi , ootammeot les rives
marecageuses de ce flt* uve, de meme que toiile la cdte jus-
qu^a New- York , ne hont au total rien moins que sains ; et
diverses lievres y exisifol k i^elat endemque.
Dans louies les regions des £ials Uuis, les pluiea.sont ^lo*
jfeTATS-UNIS
tenteft et snbites; lee brouillards y sont aossi tris-frdqaents,
iortout dans les r^oiu boisto. An printemps et eo au-
tumney des Tents Tiolents r^ent dans b partie aeptentrio-
nale des cdtes orientalea et ocddentales. On ne rencontre, en
revanche, de traces de tremblements de terre et de volcans
que sur la cdte occidentale.
La population des ^tats-Unis est d^nne extreme yari^t^
d'origines. On j remarque trois races principales : la race
am^ricaine, la race caucasienne et la race ^thiopienne. A la
premiere appartlennent les descendants des habitants abo-
rigines, d^sign^ ordinairement sous le nom d^tndUns;
aux deax aotres, les descendants des Eurup^ns et des nigres
immigrte et les m^tis provenant de leur melange. Les In-
diens, autrefois propri^t^ires du sol de tous les Etats-Unis ,
ont M refonl68 de plus en plus h Touest par les ^migr^s
europtos, et ^ peu prtoan^ntis dans les £tats de Test, au-
tant par les guerres que par les maladies engendrdes par
le contact de la race ani^ricaine ayec la race europ^eune.
G^est -seolement dans les territoires occidentaux , des deux
c6t^ des Montagues Rocheuses , quails se sont conseryds
jusqn'^ ce jour k P^ta^ de nature, yivant en tribus puissantes
ct uombreuses; mais le temps appruche rapidement oii il
Icur sera egalenient impossible d*y roister k Taction enyahis-
sante de la ciyilisation. II serait dimcile dMndiquer leur
nombre d*ane maniire praise , attend u que les plus puls-
santes et les plus nombreuses de ces tribus yivcnt dans des
territoires incultes, et en dehors de Paction du gouveme-
nient fSd^ral. Le calcul le plus probable est celiii qui fixe h
340,000 tdtes le chiftre total des Indiens habitant le sol
de rUnion , dont 25,000 environ r^ident h Pint^rieur m^me
de PUnion , 85,000 ont ^ dans oes derniers temps trans-
plants sur la rive occidentale du Mississipi, et 230,000 en-
yirun oocopent depuis un temps imm^orial k Pouest les
mtoies oontr^ qu*aujonrd*hui.
Les Indiens fix^ en de^ des Cordilldres ferment dix-hnit
peuplades ayant chacnne leur langue, laquelle k son tour
est sobdiyis^ en nn grand nombre de dialectes, dont plus
de cent sont aujourd'hni connus. La plus importante de
toutes oes peuplades est celle des Lenapes, forte d^environ
15,000 tetes et diss^minde dans la partie septentrionale
des £tats-Unis, depuis la c6te de PAltantique jusqu^au Mis-
sisHipl, et Chez laquelle on a reconnu Pexistencedevingt-cinq
langiies et dialectes diffi^rents. Les«0/^oioai et les Tschip-
pawns ^qai yivent surtont dans P£tat de Michigan, dans
la presqulie sltu^e entre lelac Sup<^rieur et le lac Michigan,
et sur les rives des affluents sup^rieurs du Mississipi, sont
les peuplades Lenapes les plus nombreuses, et comptent
environ 7,000 t6tes , dont une partie ont d^jk embrass^ le
christianisrae et pratiquent Pagriculture. La confederation
iroquoise, compos^e de cinq nations, les Mohawks, les
OnttidaSf les Onondagous, les Cayougas et les $enecas,
k laquelle on ajouta plus tard celle des Tuscaroras ( d'oii
on Pappelle anssi con/6diration des six nations ), ^tait
autrefois tr&s-puissante. Mais en 1679 les Iroquois, qui se
distinguaient par leur bravoure et par leurs capadtes inteU
lectuelles, furent subjugu^ et k pen pr^ exterminS par
les Anglo- Am^ricains. II n'en reste plus que quelquesfaibles
df^bris, 5,000 individos an phis, que Pabus des liqueurs al-
cooliques a rMuits k Pabjection la plus profonde ; lis sont
diss^minS dans ll&tat de New -York et de Michigan , oil
Ton a aussi r^us^i k transformer en agriculteurs quelques
families d'Oneidas et de Tuscaroras. Les CMroquees sont
ceax qui se sont I'e plus rapprochis des mceors et des id(^es
europ^nnes. Us habilent, au nombre d*eaviron 15,000 tfites,
le Tenessee sup^rietir, les £tatsdeGeorgie, d*Alabania ctsur-
toiit d*Arkansas, oil lis se livrent k Pexercicedes professions
maniielles et k Pagriculture. Tous sont devenus Chretiens ;
lis ont invents one denture k leor usage, poss^ent des
fcoleSy etse sont donn6 eux-m^mes nne constitution civile
Hbr ': Les Tchoklas, qu*on rencontre principalement dans
I'ctat de Missimpi , ont suivi Pcxemple des CMroquees , et
comroe eox ont des dcoles et pratiquent des m<!tiers. Les
60
autres peuplades indiennes vivant sur la c^te orientale du
Mississipi sont les Muskhogas, les Vtchies et les Natchez,
formant ensemble la confiiddration Creek et vivant, au nombre
d'environ 25,000 tfites, dans les £tat8 de Georgie et d'Ala-
bama. Quoiqne dejk parvenus, eux aussi , k un certain dtat
de civilisation, par suite duqud ils cnltivent le sol et fabri-
quent diverses dtoffes, on ne les en a pas moins conlraintsil y
a quelqiie temps, moitld par force et moitid k Paide de con-
ventions frauduleuses, d^abandonner les territoires qui leur
avalent M assignds k Pouest du Mississipi et de sVnfoncer
encore da vantage dans les for6ts de Pouest Les S6minoles
de la Floride, tribnde la mftme race, qui pendant lungteni[)s
rdsista avec la plus admirable bravoure k la pretention des
£tats-Unis delaoontraindre k s*expatrier, ou ftirenltnassacids
avec la plus sauvage cruaute ou durent odder k la force.
Les blancs dmigrds d'Europe, ou les habitants des £tats-
Unis descendant des dmigrds europdens, sont loin, par lenr
origine, par leurs mocurs, leurs langne<( et leurs habitudes ,
de constituer une seule et mdme nation, tous les peuples de
PEurope, k Pexceptlon des Slaves, ayant conlribud kla for-
mation dela population des £tats-Unis. La trte-grande ma-
jority, k pen pr^s les quatre cinqui^mes, «ont original res
des lies britanniques, notamment des parties de PAngleterre
et de P£cosse oii domine Pdldment germain : et ce sont les
immigrdsde raceanglo-saxonne, ainsi que leurs descendants,
qui ont donnd k la population des £tats-Unis son type fon-
damental, car la nationality anglo-amdricaine est inconlesta-
blement celle qui domine, tant au point de vue politique
et moral qu'k celui de la langue, la langue anglaise dtant
celle des relations sociales, des affaires et dela politique, celle
dans laquelle sont rddigds tons les actes publics et dont on
se sert pour tuutes les deliberations des assembiees parti-
culi6res des dilTerents £tats, comme pour celles du congrds
et du gouvemement central. Les Anglo- Americains ferment
presque exclusivement la population des six £tats du nord,
appeies aussi Nouvelle-Angleterre ; et noo-seulement ils
sont encore trte-nombreux, pour ne pas dire prc^ponde-
rants dans les Etats du centre Umitds par PAtlantique, mais
ils entrent en outre pour nne part tr^s importante dans la
population des £tats de Pouest. Les Irlandais immigrds
qu*on rencontre dans la plupart des £tats de PUnion, sur-
tout dans ceux du centre et du nord, ob en general ils vl-
vent comme Joumaliers ou du produit des professions les
plus humbles, ont une importance bien moindre que les
Anglo-Americains proprement dits. Apr^s les Anglo-Ameri-
cains, c*est la population dVigine ullcmande la plus nom-
breuse. Repandue k pen pr&s dans tous les Etats de PUnion,
maiscependant plus concentree et mdme jusqn^ii un certain
point dominante dans la Pensylvanie, dans POIiio, Plndiana,}e
Missouri et le Michigan, od elle forme pr^sdela moitie de la
population totale, on estime qn^eile s^ei^ve en tout k pr^ de
cinq millions dMndividus. On pent dire d'ailleurs que, toutes
proportions garddes, les Allemands sont encore tr^nonibreux
dans les ttats de New- York, de New-Jersey, de Maryland,
de Virginie, de Maine, de Kentucky, de Tenessee, d'lllinois,
de Jowa et de Wisconsin, oti ils forment souvent plus du
tiers de la population. La population allemande serait bien
autrement nombreose si elle conservait mieux le sentiment
de sa nationalite, et si le plus grand nombre des individus
qui la composent ne renon^ient pas peu ^ peu li Pusage de
leur langue, et ne perdaient pas bientOt de la sor e avec
leurs moeurs nationales Pempreinte de leur type originel.
II faut reconnaitre tontefois que cette denatiunal'sation de
Peiement allemand etait autrefois bien plus rapide qu'au-
jourdMiui, attendu que par suite des emigrations en masses
qui ont eu lieu de nos jours, et qui ont amend d*Alleinagnc
aux £tats-Unis un bien plus grand nombre d*honimcs
eclaires et animes de sentiments patriotiques, il s^est deve-
lopi^e au sein de Pemigration allemande une remarquable
tendance k fortifier et k conserver le sentiment de la nalio-
naliti^ par IVtude approfondie de la langue et au nioycn de la
transplantation sur le sol americain de la litterature et de
70
ETATS-UNIS
la civilisation allemandes, de mdme encore que par one
^lergie nonvelle donate h la vie politique et par des rapports
itucianx plus multipli^H. Aprte lea Allemandfl» on no peut
plus gu6re citer paraii les ^l^ments de la population que lee
Francis, qui aujonrd*hui encore se frouvenl en tr^-grand
nombre dans les £tals dii Sud et du Sud- Quest, la Loui-
siane, le Missis^ipi, riUinois et le Missouri, Jadis d^n-
dances de la France. Les autres peoples de TEnrope n^ont
fourni que de mininies contingents, par exemple : les Hol-
landais, desquels descendent les plus anciens colons de
Neifv-Yoik, devenns depuis longtemps compl^tement an-
glais; les Su^ois, les Norv^iens, les Italiens et les Efipa-
gnols. Ces demiers ne se rencontrent plus, comme dt^brisde
I'aarrienne et nombreuse population espagnole, que dans
les Etats du sud, ui'i nagudre encore, dans le Texas etla
Floride, ils conslituaient la partie pr^pond^rante de la popu-
lation. On n'^value qu^a 15,000 le nombre total des Juifs
qui existent dans loute T^tendue de la confederation.
Lo second groupe principal de la population immigree se
compose des n^res et des liuromes de cooleur ou metis
leurs descendants, qui autrefois furent^ diverses reprises
amends d^Afrique sur le sol americain pour y etre employi^s
aux trayaux de Tagricalture, roais qui de nos jours, la traite
des n^res etant abolie depuis 1821 et punie h regal du
crime de piraterie, ne se conserrent plus aux ftats-Unis que
par lenrpropagalionpropre, deyenoe pour un grand nombre
de proprietaires d^esda^es une Industrie particuliere. La
trte-grande majorite de ces niqres se trouvent encore aujour*
d*iiui en eiat d^esclayage; et le recensement de 184o consta-
tait qu'il existait k ce moment dans TUnion 2,487,365 es-
claTes n6gres ou mul&tres, tandis que le nombre des homroes
iibres de cette race, moUtres poar la plupart, ne s'eievait
qu'& 386,293 indi?idus. Tons les noirs et hommes de cou-
leur, Iibres ou esclayes, sont separes de la race blanche an
point de Tue legal comme an point de vue social par Tes-
prit de caste le plus rigoureux ; et m^me dans les £tat8 de
l*Union oil Tesclayage n*est pas permis, il existe toujours
contre enx chet les blancs un grossier prejuge fonde sur
h dinerencA des races, ct qui dans son inhumanite contraste
de la mani^re la plus penible avec les principes de la cons-
titution americaine. A rexception des £lats de Vermont, de
Massachusetts, de Maine, de New Hampshire, dlndiana et
d'Oliio, 0(1 i'esclavage a ete legalement aboli, il existe des
esclaves dans tous les autres £tats de TUnion ; mais on ne
les rencontre pourtant en grand nombre que dans les £tats
du sud riverains de PAtlautique ou dans ceux que baigne
le cours inreriear du Missis^ipi, oil le mode de culture em-
ploye pour la mise en yaleur et Texploitation du sol exige
le travail des esdaves, et od par consequent Tesclavage est
noq-seuleraent licite, mals protege et eternise par les lois les
plus inhumaines ; lois dirigees non pas seulemcnt contre les
esclaves , mais contre tous les individus qui cherchent k
favoriser leur emancipation, et allant jusqu'^ defendre de
donner la moindre instruction aux esclaves. C*est dans la
Virginie, les deux Carolines et la Georgia que les esclaves
sont le plusnombreux. En Virginie, oh Ton en compte en-
yiron un demi-million, ils Torment les 7/17 de la population
totale, dans la Caroline du sud les 3/5, dans la Caroline du
nord les 7/3, dans la Georgie les 2/5, dans le Maryland les
2/9, dans le Mississipl et dans la Louisiana la moitie, dans
PAlabama, les 13/34, dans le Tenessee le 1/5, dans le Ken-
tucky le 1/4.
D*apr^s le recensement general de 1850, operation qui se
renouyelle tons les dix ans aux £tats-Unts, la population
actuelle dea divers £tats de TUnion est de 23,351,207 ha-
bitants de toute origine, non compris les hordes Indiennes
fixees dans les terriloires de Touest. On pourra, au reste, par
les chUTres suivanls, se (aire nne ideedn rapide accroisae*
ntent (Ic rrtte population. En 1749 elle ne montait encore
q i'^ un rriillion tlans les provinces qui Tormaient alors TAme**
*i'YMcin).'^'ii$e. du Nord. En 1783, irepoqueoii finit la guerre
deriiHiopendance, elle etaitde 2,500,ooo. Le premier re*
censemeat giteeral, opere en 1790, consiata I'exisfeact 4§
3,929,827 habitants; celui de 1800, de &,303,925s oeliii 4a
,1810, de 7,329,903; celui de 1820, de 9,654,415$ celai d«
1830, do 13,866,920 ; et celui de 1840, de 17,069,453. Ga
rapide aecroissement tieot en partie k la recondite ■atn*
relle de la race germanique, qui domine aux £tats4JBis ,
recondite qui, loin d*y rencontrer des obstacles niaterielt, s^
trouve au eontraire eminemment Cavorisee par rimoMaise
etendue de tores mise en culture, par la focilite do ga-
gner sa vie etde fonder une famille qui enresulte poor cha-
otn ; de telle sorte que cliaque annee le nombre des naia-
sances Temporte dans une proportion considerable sur celui
des deces. 11 i»*explique aussi par le mouvement de rdmi-
gration enropeenne, laquelle prend cheque annee des pro-
portions plus considerables, putsqne dans ces derniersteraps
on Ta Tue s^eiever k plus de 200,000 individus par an, doot
2/5 d'origine allemande et 3/6 de race britannique, tandis
que les autres nations europeennes n*y fonmissaient que d*io-
signifiants contingents. On evalue k 4 pour 100 par an en
moyenne raugmentation constante de la population, d*ou il
resulte qu'elle doit au moins doubler tous les vingt-ciaqaos.
Le nombre des naissances est k celui de la population totale
comme 1 est k 20, tandis que celui des decis n^est que
comme 1 est ik 40. Aussi bienrimmense etendue du territoire
qui reste encore k defricher promet pendant longtemps en-
core un aecroissement continu de la population ; car, en
tenant compte de Petendue totale de TUnion, le chifTie
actuel de la population ne donne guire encore que 180 ha-
bitants par myriam6tre carre, et 400 k ne considerer que
le territoire des Etats propreroentdit. C*est dans les Etatsdu
nord que la population est la plus compacte. Dans l*Etat de
Rhode-Island elle est de 1,800 habitants par myriam&lra
carre et de plus de 1000 dans celui de New-York.
Le caractere national du people des £tats-Unis» sans
parler id des races opprimees, les n^res et les Judieos,
doit neoessaireroent presenter on grand nombre de nuances,
en raison de la diversite de son origme et des conditions raa**
terielles et naturelles de son existence. En general, cepen-
dant, on peut dire que le caract^re national anglais forma
le foods menie du caractere national americain, que cdui-d
n'estqo'on ddveloppement plus vivement accuse decelui-li,
et oil par consequent ce qu'll y a de particuUer et de carac-
teristique apparatt plus rude et plus anguleux. Tous cens
des habitants de TUnion qui s'y sont intellectuellement na-
turalises, la grande masse de la population par consequent,
ont de common entre eux d'abord un sentiment exagere de
kur importance personnelle, qui les porte ordinaireroent k
se croire de beaucoup superieurs aux autres nations, k
penser surtout quil n'y a rieo au roonde de comparable k la
mjralite du peuple americain et a ses institutions sociales ;
ensuite un remarquable besoin d^uidependance , de liberie
individuelle a penprte illimitee, qui apparalt dans tous les
details de radministration des diiTerents Etats, de mdme que
dans Taversion instinctive des masses pour toutes les res-
trictions de police , uni k un sentiment dinteret des plus
vifs pour tout ce qui conceme les afTaires publiques ; enlin,
une infaligable et inca^sante activite, qui finit par trioni*
pher de tous les obstacles que le sol et la nature peuveol
opposer k la colonisation , dc m^me qu^il se complatt dans
les speculations les plus vasles et les plus hardies , aiuai
que dans une vie inquiete et pleine dc peripeties. En regard
de ces traits commons et generaux du caractere national, on
peut toutefois etablir dans la population des Etats-Uois,
sous les autres rapports moraox, deux groupes principaux
offrant Texemple de profondes modifications subies par
le caractere national, k savoir les £tat8 do nord et les ttats
du sud ; difrerence ayant sa base dans des causes tout k la
fois bistoriques et physiques, et qui, en raison memo de sos
formes vivement accusees, reagit sur tons les details de la vie
sociale. En eflet, tandis que la nature k raoltie tiopicale d«l
Etats du sod et la culture des produits coloniaux qu^elle fii*
vorise provoquaieot Pemplol du travail des esclaves et pv
fiTATS-UNiS
siiilt tmnimUM de l*e8eifTage, la mture des Etats du
nordi tilgMiH oae agrleoHore plus Mign^ , analogue h eetle
de TEurope , el telle que des lualiis Ubres peuvent seales la
praClqiier; enfin, tandls qa*k Torighie les Etats da sad fu-
rent eoloniste en partiepar des ^Igrte apparteoant k la race
romane , plus tensuelle et plos arf de de jonlssances , et en
partie par les deseeadants defanrillesaristoeratiquesaogtaises
appartenant k I'fgHse ^piscopale, les ^tats da nord au con-
tralre, ft Terigine aortoot, ftirent colonist par des puritains
et avtres seetahres anglais et ^oossals, qcd abandonnaieot
lenr patrie pour ^liapper k roppressian religfensc, et qui se
dlstfaiguaient par leurs opinions rigoristes, par leur mora-
lity et par le«r aversion poar toute espto de plaislr. Ce ca-
raet^re fondamental tmprim^ frnm^ateinent par la nature
et par ]*liistoire ft ces deui groupes de population » leur est
ao total resl6 josqn*^ ee Jour, qnoiqne des immigrations pos-
t^rieures, surtont des immigrations d'AlIemands et d*Irlan-
dais, n'aient pas laiss^ qoe de les modifier dans certains
£t^ts. Telle est en effet la force do principe moral difTdrent
qui s^est d6velopp^ dans chacun de ces denx groupes, qu'on
a Tu ies RooYeaun venus eux-m^mes finlr par se l^assimiler
compt^tement au bout d^nn petit nombre de gtodrations.
C*e$t tout rtoemment seulement qn^il a surgi dans les £tats
du bissin occidental du Mississipi, et sous Templre d*aa-
tres conditions physiques et morales, one troisiftme yaridt^
flu caraettee national, laqueHe ne pourra que phis tard ayoir
dss formes pr^Jses et arrfttte. Dans les £tats do nord , ou
les sis tM» du nord«ooest ddsign^ sous le nom de Now
velU-Angleierre noos ofArent le type du poritanlsme dans
tuute sa paret<, rtgnent des moBors pures sans doote et
affectant in^me qoelquefois on rigorisme ootr^, mais al-
ii^ ft une bigote religiosity pousste jasqu*ao fanatisme,
qui laissa eonmeiiler le sens intime et n^a d^autres bases
que les demonstrations eatMeures et capridenses de fin-
divido ; ooe vie et des tendances tout ifgobtes , calculant
froideitieBt le hMRe% araot tout; d'afflenrs, des habitudes
inodestet et d^infiatigable activiie, que ne d^ermine jamais
le moiodre motif id6al , et qui, en d^it de I'ineonstance et de
la sorexcUation perp^toelle des esprits , laissent i*existence
sans joies mala ausei, comma saas aocune ieoissanoe noble
et flevte. De 1ft, en ddpit du fbrraalisme qui y domtne tonte
la fie ext^rieore , en d^plt de eette complete ^lit^ de
tooteales classes qui transforme les relations de la domes-
tidt6 eo oelles de simple OisUtanet^ en d^'t de la qualti^
et de i*ationdanee de toutes les Joulssanees mat^rielles en fait
d^habitationa, de TMements et de moyens d^alimentation ;
de 1ft , disons-nooa , qoelqoe ebosa de groaaier, de d^laisant
et de peo solide dans toutes les relations sociales , et dont
le yaniree uooa offre le type le plus eomplet; qnelque
cltose qui se rteroe dans Tabsenee absdoe de tous ^rds
mutuels, dans lea fraudea et les tromperies de cliacun pour
dominer et exploiter son prociiain , dans la brutaliUi des
jottissanoes, et soitout dans la passion dominante des classes
oaTriftrespiNir la plos crapoleose irrognerie : toutes cltoses
qui, de roame que les aspilrit^ du caraet^ pnpulaire des
Etatadfi nord, se reneontrent encore Men plus Tivement ao-
cna^es an mllieo de Tagilation des Tilleaquedans la vie, ordl-
naaranpnt phia ealme, do eoltifateur, &m former, Le carac-
Uan popnlMre dee Etata du sud pr^sente le plus frappant
contraste avpe eeloi do nord : il a qoelqoe cbose de cheva-
leresqoe, 11 est meins ^olste et moins inconstant, moins
triste, moins froid, moins rode et moins roide; en revanche,
l*esclavage et la nature n^ridionaie y d^eloppent one ef-
fervescence de paseioim, nn besefhi de domination et one
inhumanitd qu*on ne trouve pas dans les Etats du nord ; en
m^me temps qo^ft one groMi^t^ et ft une duretd tout lnt6»
rienres s'assecient une grossiftretd ext^rieore se raanifestant
en toute oecaslon de la mooi^re la plus bnitale, et une
hieri inoinflrc aptitude ao travail. Dans les Etats du sud,
rii itn niot, la vie est to«it ft fait semblabte ft eelle dea
< itlrns des Indes ocd<lenfales ; le laborieii!c fwmer y est
rciMpiact^ par I'orgueillaix planteur faisant travatltef ft
71
profit des esclaves nftgres et regardant avea ttih (trgueiUeux
m^pris les blancs r^uits ft vivre de leur travail personnel.
L^Union Am^ricaine n^oflre pas de moins firappants con-
trastes sous le rapport des religioas que sous cehii des na-
tionality, en m6me temps qu*ft cet ^ard encore elle dillftre
comptetement de nos Etats europ^ns. Ce qui y domine toot,
c'est le grand principe de la t^i^rance et de la liberty lei
plus grandes en mali6re de religion. D'aprfts la constitutlott,
rEtat ne reconnatt aucune commune , aucone corpeiation re-
Ugieuse. II ne se charge pas de bfttir des ^ises, II ne saiarie
pas de prdtres ; il abandonne ce soin aux individua. La seola
chose qui lui pr^te un caractftre ebr^Uen, c'est que dana la
plupart des £tats la l^slation particuliftre impose I'obser-
vation severe et toute puritaine do dimancbe, tandis qu'en
general elle se borne ft d^ider que quiconque croit en Dieu
est apteft obteniret ft exeroer les droits de citoyen. 11 se trom-
perait toutefois celul qui de rindiffiirence de TEtat en ma-
ti^re de religion voudrait conclure que la mtaie indifiidrence
existe dans les populations. Outre qu*autrefoia le culto po-
rftain dtail privil^'6 dans les Etats d^gn^ sous le nom
de Nouvelle-Angleterre et qull ii'y a gu^re plus d^unc tren-
taine d'annies que ce privil^e n'exlste plus, Tesprit g^ii^ral
du peuple, et par suite de son gouvemement, y rev^t un ca*
racl^re essentiellement chritien et mtoie s^vftrement reli-
gieux. (Test ce que prouvent ^videmment les sommes con-
siderables foarnies cheque ann^ par voie de contributions
volontaires pour Tentretien des ministres et pour les frais
du culte , le z^e et Texactitude avec lesquels chacun y vient
asdster ft la c^l^ration du service divin, la riguear ex-
treme avec laquelie a lieu Tobservation du dimancbe, la gi^-
n^rosit^ qui favorise et soutient une foule d^associatioas
religieuseset philaothropiques, telles que sodit^ bibliques,
missions , dcoles du dlmanche , sod^t^ de temperance, etc.
Tous les partis religieux qui divisent l*Angleterre se sent
reproduitsen Am^rique, et y out mAme pouss^ de nouveaux
rejetons. Les lutheriens et ies r6formds allemands y oat g^-
ndralement malntenu leur EgHse et lenr langue. La loi et lea
mceurs prohibent toute discussion publique. Chaqne com-
mune religieose existe pour dle-mftne; cependant, oellea
qui partagent les mfimes dogmes tendent toujours ft se
r^onir en de grands centres communs, formes par assoda-
tlonssynodales. L*£glisecatliolique romdne et TEglise angle-
episcopale y ont conserve leur caractere, tout en adoptant
cependant beaucoup d*usages soit republicains, soit de i*£glis«
primitive. Les quakers et ies unitaires ceiebrent tranquil-
tement leur culte ft cete d'elles. La toldrance en matiere de
religion a beau etre ponssee si loin, qu*on a pu publique-
ment nier la verite de la religion reveiee et qu*on a memo lals-
se unecertaine miss Wright, pour ameiiorer la vie terrestre,
predier oovertement centre tout attachemenl aux choses
celestes, les presbyteriens el Ies meUiodistes n*en ont pas
moins fini par donner le ton aux dilferentes secfes, qui toutes
ont quelque chose du rigorisme puritain etderagftatlonmetho-
diste. Cette devotion methodfste eclate surtout ft Tarrivee
dee predicants nomades dans les villes et dans les assem-
biees convoqnees et reunies au milieu des forets, dans ce
qu'on appdie des camp-meetings, Des milliers dindividus
a'y rassemblent aotour de quelques predicants. On dresse
nne chaire en pidn vent et des tentes alentour; puis, plu-
sicurs jours et nnits durant, tous Ies echos retentissent au
loin de sooplrs et de sanglots qa*arrachent ft Taoditoire des
sermons contenant las plos eflhayantes pdntares du peche,
de la mort etemdle et de i'enfer. Plus les auditeurs se deme-
nent et s'agitent, pins les excitations sont ardentes, et plus
la IHe paraft belle. Cest 1ft que se concentre toute la poesie
de oe peuple, d'dlteurs si prosaique, et le sentiment reli-
gieux est aprte la liberie politique le seul Interet iutelleclud
que connaisfient Ies populations metisses des Etats-Unis. Et
cependant , la plupart de ces predicants n^ont re^u aucune
ftsstruetion rdigiense; ie plus soavent ce ne sont que des
aventuriers, qui ont ete malhaireux dans d'autres branches
dindostrie qui dependent chaque annee pour leuj exis-
7J ^ATS-UNIS
teooe mat^rielle da bon Touloir de leurs auditeurs , et qn i
inalgr^ toat cela n^en constituent pas moins dans la soci^t^
am^ricaine une classe cxti^mement influente et m^me tout
a fait priyil^te. A joatons encore que la construction d*ane
<^lise y le groopement d*un certain nombre de fiddles autour
d'une mtoie cbaire, ne sont assez scuTent qu*nne sp^calation,
de mftme qne le passage d^une ^gltse dans une autre, une
affaire de mode ou de convenance. Qnelque sincere que soft
d'ailleurs le sentiment religteux des masses, il est jusqu^a
present rest^ imptiissant h briser ie joug d'une mat^rialiste et
dgoiste aristncratie d'argent, faute d'avoir su propager les
iddesdooces, tendres et humaines du T^ritable cbristianisme.
Outre un petit nombre de juifs et quelques mahomr^tans ,
en possession, les uns aussi bien que les autres, du droit
d'exercer librement leur culte, on rencontre aux £tats Unis
toutes les confessions et toutes les settes de r£glise clir^
tienne, & Texception de l^^lise grecque, en paisible jouis-
sance de la complete liberty des cultes.
Parroi les protestants, on compte les Eglises et les sectes
sulvantes : d'ahord les congr^fjadonalistes, au nombre de
pr^s de trois millions, descendant de ces presby t^riens anglais
et ^ssais qui , secouant Tautorit^ de la haute £glise an-
gliC'ine, donn^rent en Am^rique k leur constitution pres-
oyti^rienne une nouyelle forme eccl(5slasUque. quails d^sign^-
rent sous le«om de congr6galionalisme^ et qui babitent
surtout les £tats de la Nouvelle-Angleterre; les presbyU'
riens^ divis^ en Tietlle et nouvelle 6cole, en presbyli'riens
dn Cumberland ct autres sectes, et qu^on rencontre surtout
dans les Etata du centre, du sud et de Touest; Y£glise H-
formde hoilandaisct qui compte environ 500,000 adln^rents
dan<( le New York, le New- Jersey et la Pensylvanle ; V^glise
ri/orm^ unie, dans les £tats du sad et de Touest; V^giise
r^form^e allemande , qui compte plus de 600 communes
en PensylTtnie et dans I'Ohio.
Les baptistes^ au nombre d^uTiron cinq millions, se
partagent en sept sectes : les baplistes proprement dits , la
tecte la plus nombrense apr^ cclle des mc^tliodistes ^pis-
copaux, et qu*on trouve rdpandue dans tous les £tat8; les
baptistes Sabbatlianiens, ou du septi^me jour, dans le Rhode-
Island, le New-Jersey , le New- York, la Virginle et POhio ;
les baptistes des Six articles fondamentaux , dans le Ma<;-
sachusetts et le Rhode-Island; les baptistes du Libre ar-
bitre, dans le Maine, le New-Hampsliire, etc. ; les chr^
tiens, aussi dans le New-Hampshire; les tunkers on bap-
tistes allemands remontrants, et les mennonites.
y^nUlhodistes^ au nombre total deplus de trois millions,
se diviscnt ^ement en aae fuule de sectes; celle des m^
thodistes ^piscopaux, la plus nombrense de toutes , se
troiiTe r6pandue sur tout le territoirede TUnion.
Les protestants ipiscopaux , r^pondant aux dpiscopauz
anglicans, au nombre de plus de 600,000, sont ^galement
r^I-iandus par toute PUnion, et comptent surtout des adhe-
rents dans les classes riches.
VJ^glise^vanyilique, dont presque tous les ftdh^rentssont
allemands, et qui compte aussi environ 600,000 membres,
estr^pandue dans les classes moyennes, principalement en
Pensylvanle et dans TOhio, de m6me que les hemhutes.
Les unitaires^ quoique ne comptant que 200,000 adii^
rents, mats repr^sentants dn rationaPsme, ferment une secte
fort importante, h cause de ^instruction g^n^ralenient 6up<i-
rienre de ses membres; r^pandue dans toute TUnion, elle
a plus particuli^rement son centre dans les Etats du nord-
est, riverains de TAtlantique.
Les universallstes^ au nombre d'environ 600,000, setrou-
vent dans les £tats riverains de TAtlantique et dans TOIiio.
Les quakers , dont le cliifTre ne s'^l^ve gu^re au-dessus
de 100,000, mais extr6mement influents, k cause de leurs
richesses, sont disperse k pen pr^ dans tous les £tats ; ce-
pcnrlant , c'est surtout en Pensylvanle qu*on les rencontre.
II existe en outre nn grand nombre d'autres sectes fanati-
ques, telles quecdledess/^aAerjou 8ecoueurs,dans les £tats
du nord et rOhio,etdes harmonistes dans POhio, toutes
deux observant le c^llbat et vivaat dans tme esptee de oook*
munaut^ de biens; des iwedenborgiens^ des mormons ,
objet de tant de perstoiticms; on encore l*£glise de la Nou-
velle Jerusalem 9 etc., etc. II existe jusqn*a des sectes toot
k fliit anti-chr^tiennes; k Philadelphie, par exemple, od eo
voit deux qui r^pudient bautement le nom chr^en.
L*£glise catholique roinalne , elle aussi , compte un grand
nombre d^adh^rents aux Elats-Unis, k cause des colons d^o-
rigine catholique ^tablis primitivement dans le Maryland,
la Louislane et la Floride, et aussi par suite des nom-
breuses immigrations de callioliques iriandais et allemands
qui ont eu lien de nos Jours. Dans la liberty des cultes
^rig^ en principe aux ^tats-Unis, la propagande catholique
a vu un large et fertile champ d'exploitation ofTert k ses
efTorts , et die s'est mise aussit6t k le cultlver avec une
ardeur extreme, demani^ k acqu^rir rapidementune grande
importance politique et a en 6tre d^ja venue k exciter les
d(Tiances et les jalousies des difligrentes sectes protes-
tan les. Elle compte at]jourd*hui, et particuilfereroent dans le
Maryland, la Floride, la Louisiane et le Missouri, au delii de
1,600,000 fiddles, avec six archev6qoes si^eant k Balti-
more, Cincinnati, Saint-Louis (^lissouri), la Nouvelle-Or-
leans. New- York et Oregon (ville), dix-sept ^v^ues, et six
cent onze dglises on chapelles.
L^instruction publique vane beaucoup, suivant les lo-
calites et le degr^ de civilisation auquel sont d^jk par-
venus les divers l^tatsde TUnion, attendu qu^alors le gonver-
nement local ou y prend un vif inter^t ou ne s'en occupe pas
du tout , abandonnant ce soin aux individus ou bien aux
associations particuli6res. C^est dans les ^tats de la Nou-
velle-Angleterre et dans r£:tat de New-York qu*on a
le phis fait k cet ^gard , soit au rooyen de fonds assign^
par r£tat, soit par Peiablissement de taxes sp^clales dont
le prodult estappliqii^ k cet objet, ou encore par de
libdrales fondations. Anssi n'y rencontre-^on presque per-
Sonne qui ne sache lire et 4crire. Mais il n*en est pas de
m6me dans les autres Etats , notamment dans ceux de crea-
tion recente, ou en vole de creation, dans Touest. La lutte
centre la nature y est encore trop ardue pour qu*on pnisse
s*y preoccuper dinterets intellectuels. Si en eflet dans
cheque £tat des dispositions legates ont ete prises pour fa-
voriser rinstruction publique, et si dans les Etats nonveaox
un acte du congrto a reserve une certaine portion du sol
pour le prodult en etre employe dans des buts dMnstru4!tion
generate, il faut bien reconnaitrequ^a ^exception des £tat8 de
la Nouvelle-Angleterreyde New-Yorketdequelqnesgrandes
villes , rinstruction se trouve encore dans un etat qui repond
fort pen aux besoins des populations. Lk m#me oil les ecoles
sont nombreuses, il arrive souTent qne faute d*une bonne
organisation interieure,et aussi de capacitessuffisantes cliez
les maltres, elles sont loin de produire tous les fruits qu^on
set ait en droit d^en attendre. C*est ce que confirment les
donnees de la statistique, desquelles il resulte qne le nombre
des enfants qui en ce moment mtoie ne re^ivent dans
les diirerents ^tats de lUnion aucune esp^ dTustraction,
est de prte de 1,500,000, sans compter, bien entenda,
les enfants des esclaves noirs, k qui il est interdit dans les
Etats k esclaves de donner la moindre instruction, non
plus que les enfants de mulAtres, au nombre de plus de
500,000, et qui , eux aussi , ne re^ivent aucune esp6ce
d'instrnclion. Pour obvier k un tel etat de choses , il s'est
forme dans ces demiers temps une foule d^associations, le
plus generalement a tendances religieuses, pour fonder des
ecoles et y envoyer des maltres. Lenrs efTorts ne sont pas
restes sans fruit, et on doit reconnaltre qu'ii cet egard il
se manifesto dej& une amelioration sensible, constatee par
Taccroissement dn chifTre de la population totale des ecoles,
qui en Pensylvanle , par exemple , a ete de 2 li 7 , dana
rillinois de I It 13, et dans le Kentucky de 1 k 21. Lo
temps n^est paseiolgne sans doute oil les progr^s de hi coloni-
sation dans Touest aiiront donne une grande valeur anx
parties du sol qui ont ete reservees i}our (lourvoir aux
ETATS-UNIS
78
frais de riDstructioii poblique, et od rimportance des res-
fiouroes dont od dispoaera permettra de Urgement satlsfaire
80U8 ce rapport aux exigences de notre ^poqae. En efYet ,
la richesse en terres assign^ pour rinstruction primaire
dans POhlo, llndiana, rillinolSy le Michigan, le Missouri,
le Mississipi, rAlabama, la Louisiane, I'Arkansas et la
Floride, ne s'^l^ve pas k moins de 8,000,000 d^acres, et ceUe
pour ria<(triJCtion sup^rieiire k 500,000 acres.
L'Union ou Conf(6d(^ration des Etats-Unis de rAni^rique du
nord, (litre officiel de la r^publique), se compose (en 1854 ) de
trente-etun ttats, ^savoir, an Nord : le M alne,le New-
Hampshire, le Vermont, leMassacbusetts, Rhode-
Island et le Connecticut; ao centre, et riverains de
I'Atlantique: leNew- York, le New- Jersey, la Pensyl-
vanie, la Delaware, le Maryland; an sud, et riye-
rainsde PAtlantique : la Virginie, laCarolinedu nord
etlaCarolinedusudflaGeorgie, laFloride;arouest:
rohio, le Kentucky, I'Indiana, Plllinois, le Mi-
ch igau,le Missouri, le Wisconsin et le Jowa;au sud,
dans le Mississipi inf^rieor : le Tenessee, laLooisiane,
TAla bama, le Mississipi, I'Arkansas et le Texas.
A ces Etats il Oiut ajouler la ville de W a s h I n g t o n, si^ge du
goovemeinent fikli^ral, ainsi que les contrtes d^signto sous
le nom de territoires, c*est-^ire les nouvdles provinces
ohtenuc9 i»ar achat, cess'on ou conqii^te. et qui jusqu*ik r6-
poqne de leur admission dans la Conr4d<iration ( laquelle no
pent avoir lieu que lorsquMls renferment une population d*au
motns 70,000 Ames ), n*envoient au congr^s que des d^l^
gti^s, qui n*ont pas le droit d'y voter, mats seulement celui
d*assister k ses stances. Ces territoires sont en ce moment
au nombre de cinq : Minesota, Cali/ornie, Nouvtau-
Mexique , Vtha et Oregon,
Ces dirr<irents Etats, districts ou territoires forment une
r^puhllque dont les lols fondamentales se composent de la
declaration d^ind^pendance en date du 4 jnillet 1776, des
articles FMi^raux du 8 juiilet 1778, de Tacte constltuiionnel
du 17 septembre 1787, et des articles additionnels de 1789.
Aux termes de ces diverses lois fondamentales, les £tats-
Unis constituent une n^ptiblique fM^rative, c*est-&-dire une
r^publique d*£tats conf6d6r6(, dont cliacun est ind^pendant
en ce qui touche radministration de ses afTaires int^rieures,
inais qui ne saurait exercer ses droits de souverainet^ k re-
gard de cequi touche aux intMtscnmnmns de tous; droits
quil d^l^iif^ k un gouvernement central, charge de re-
pr6u;nter TUnion to«it entidre ausi^l bien k Tint^rieur qu*li
I'ext^rieur. Les principes sur lesqnels repose cette r^pu-
bltque r^^^ralive sont de nature essentiellement d^mocra-
tique. Aussi la souverainet^ r6stde-t-elle dans le peuple,
leqiiei, cependant, ne Pexerce pas directement, roais la d^
legueh des r^pn^entai ts de son choix. Le gouvernement de
runion se compose en cons^uence d^ln president ^ ctians^
de la puissance exteutive, d*un congrds investi de la puis-
sance Idgislalive, etd^me haute cour de Justice posst^ant la
supreme puissance judiciaire. Le president, de m^me que le
vice-pr^idenC, est tin pour quatre ans par runiversalit^ des
cttoyens de TUnion en 6tat d^exercer leurs droits politiques ;
le candidat qui aprte lui obtient le plus de sufTrages est
de droit vice-pr^ident. Le pr6ddent doit 6tre kg6 d*au
moins trente-dnq ans et 6tre dcpuis quatorze ans citoyen
de rUnion. La mftme personne ne pent 6tre plus de deuK
fois i^lu president. Si par un motif ou un autre le president
se trouve dans rimpossibilit^ de remplir ses fonctions, il est
remplac^ sans autre formality par le vicepr^ident. S11 en
arrive autant k celui-ci, le congrfts declare par une loi quel
est le citoyen qui remplira provisoirement les fonctions de
pr^ident, en attendant qu^un nouveau prteident ail^t^
eiu. Le pr^ident revolt un traitement de 25,000 dollars
( 125,000 (V. ), et le vice-prfeident, qui prteide le s^nat, un
traitement de 5,000dollar8. Le president a le droit de con-
clure des traits d*ailiance d'accord avec le s^nat, et de
noinmer les ambassadeurs et consuls k T^tranger, les jiiges
de la cour soprftine et les titulaires de toutes les fonctions
/UCT. I)K L4 QWVEIIS. « T. IX.
civUes etmililaires de lITnion. Le prudent re^oit les en-
Toyte et agents diplomatiques des puissances ^trang^res,
convoquele oongr^ annneUementou dans des circonstances
extraordinairesy donne force de loi aux rfeolutions du con-
grte et posskle k leur ^rd un droit de veto suspendf. U
commando en chef Tarm^ de terre et de mer, exerce le
droit de grAce, k moins qu*il ne s^agisse d*une accusation
de crime commis dans Texercice de fonctions administra-
tives. II peutMre lui-m^roemls en accusation et d^pos^ en
cas de trahlson, de corruption et autres crimes graves. \
Le pr^ident actuel, entr6 en fonctions le 4 mars 1853,
cstleg«n(^ral Franklin Pierce; sa pr^sidenceestladix-sep-
U^me depuis la fondation de I'Unlon. L^organe du president
dans toutes les affaires d'administratidn est le cabinet, an*
Jourd^hui compost du secretaire d*£tat ou ministre des af«
I'aires <Hrangeres, William ilfar<y;dosoiis4ecr6talred*£tat,
Mann; du ministre des finances, J. 6«/AH0;du ministre
de la guerre, J. Davis; du ministre de la marine, J.-C. Dob*
din ; du ministre de Tinterieur, R.-M CleHand;6\i direc-
teur g^nt^ral des postes, James Campbell , reoevant tous un
traitement de 6,000 dollars; et de Vattorneg general ou
ministre de la justice, Caleb Gushing, avec un traitement
de 4,000 dollars.
Le congr^s, qui exerce la puissance legislative, se compose
du sdnat et de la chambre des reprisenlants , et doit £tre
regulierement convoqui diaque anneo'cn sesdon le premier
luiidi de decembre; inais des sessions extraordlnaires peu-
vent avoir egaieinent lieu k d'autres epoques de Tannee, u
les circonstances Texigent. Tbus les membres du congrte
re^ivent des frais de route et une indenmite de buit dol-
lars (40 fVancs) par jour. lis ne peuvent etre arrets pen-
dant toute la durde de la sesdon ni en s^ rendant, non plus
qu*etre poursuivis k Toccasion desdiscours prononc^spar eux
dans le congres,.sauf les cas de trahlson, de fdonie ou d'in-
fraction k la paix puhlique.
Le s^nai est compose en ce moment de 62 membres.
Chaque £tat, quelle que soit Petendue de son territoire ou
le chifTre de sa population, en nomme deux par Tinterme-
diaire de sa legislature particuliere Pour etre senaleiir il
faut avoir au moins trente ansaccomplis, habiler depuis neuf
annees I'^tat od Ton est nomme et posseder depuis le mdme
laps de temps les droits de dtoyen des £tats-Unls. Le vice-
president, charge de presider le senat, n*a pas le droit d^
voter, k moins quMl ne se rencontre une egalite do voix a
d/partager. C*est au senat qu*appartient exclusivcment , en
cas d'accusation eievee conire un ionctionnaire public, le
droit d^en connaltre; et il functionnealors coinmecour de jus-
tice. 11 participe en outre k la puissance executive, le presi-
dent ayant hesoin de ses avis et de son conseotement pour
diverses afTaires et negociations politiques.
La chambre des reprisentants^ qui dans la presente an-
nee 1854 compte en tout 237 membres, estcomposeede de-
putes eius par les dtoyens en etat de voter. Aux lermes d'une
loi rendue en 1842, ctiaqiie £tat en nomme autant qu*il
compte de fois 70,816 habitants, on n'y compreoant par les
Indicns et ne faisant entrer les esclaves que poor les trois
dnquiemes de leur nombre total. Les representants ne peu-
vent remplir aucune espece d*emploi public ; pour etre eli-
gible, il faut avoir vingt-clnq ans accomplis, 3lre dtoyen de
rUnion depuis sept ans et liabiter l^tat depuis le mtoielaps
de temps. La chambre choisitson speaker ou preddent, aind
que le reste de ses employes, et a seule le droit d^accuser
les foncUonndres publics devant le senat. Toutes les lois
doivcnt avoir ete prealablement discutees dans les deux
chambres et adoptees k la majorlte des voix. Avant de de-
venir obligatoires,elles doivent aussi avoir re^u Tasscntiment
du president. Si celui-u le refuse, il est tenu de renvoyer le
bill ou le projet de loi en question k la chambre d*ou il
emane, en Taccompagnant de ses observations. Quand on en
a encore une fois deitbere dans le congres, si les deux tiers
des voix dans chaque chambre l*ont adopte , 11 devient obii-
gatoire sans qu*il soit besoin de rassentiment du president.
10
jStats-ukis
74
Le Gongrte est ioTesti du droit de tAirt des iois sur toutes
les mati^res qui fntfressent Tensemble de rUnion. Atnsi il
a la puissance d*6tablir des Impots, de d^Herminer les droits
de douane, de n^lementer le commerce des £tat8 entre eux
de m^me qu^avec les Indiens et les strangers, de faire les Iois
relatives k la nationalisation des Strangers, aux faillites, aux
monnaiea et aux poids et mesures, d^accorder des privities
et des brevets, d*etabltr des trlbnnaux, de surveitler la force
arrote, de dtelarer la guerre et de ddlivrer des lettres de
marque. Tous les bills reiatlfs k rimp6t doivent d^abord
£tre soumfs aux deliberations de la chambre des repr^sen-
tants, puis k celles du sdnat, qui pent d'ailleurs les amender
aussi blen que tous autres.
Le pouToIr execiitif et la legislature figuraient au budget
de t852 pour 3,478,i)49 dollars (17,392,745 francs).
Leponvoir j<idi( iaire, auplus baut degre de lajuridictlon,
est exerce par iine supreme court ou haute cour de justice,
qui se compose '1u chi^ justice on grand Juge et de huit aS'
tociate justices (assesseurs), nomm^s parle president avee
la cooperation du senat. Vattomey general est charge d*y
remplir les fonctlons du minist&re public. Les seances de ce
tribunal supreme, qui ne tient cbaqne annee qu^une
session, 8*ouTrant le premier lundi de decembre, ont lieu k
Washington, siege du goovemement federal. Cette cour
connatt de toutes les causes oh T^tat ou bien un ambassadeur
etranger est partie , k ^exception des cas oil ]'£tat lul-
meme se trouve demandeor centre un dtoyen ou bien contre
ceux d'nne puissance etrang^re, cas auquel c'est k elle k
designer le juge competent. II Inl appartient aussi de juger
sur appel touies les causes 06 Tuiteret en litige depasse
200 dollars , et de decider les questions de droit dooteuses.
Sous cette oour supreme fonctionnent d& cours de district
comme trlbunaux de premiere iobtance, dontune au moins
dolt exister dans cbaque £tat, et dontil existe souvent
plusienrs dansle mfime £tat. Elles tiennent^iaque annee au
moin^quatre sessions publiques, etoonnaissent de toutes les
affaires ciTiles, d^amiraute eide commerce, etdes causes en-
tralnant arrestation et repression penale. Les fonctions du
ministera public y sont remplies par le procnreur du dis-
trict. Dans tous les procto criminels , des jures prononcent
sur le fait. La cour supreme tient en outre ce qu^on appelle
dei circuit courts {amn de circuit) ou sessions ambu-
lantes; et dans ce but les l&tats-Unls sont divises en neuf
judicial circuits ( circuits judiclaires). Cbacun de ces cir-
cuits est parcouni deux fols Tan par un membre de la
cour supreme, deslgne pour y rendre la justice coqjointement
avecles jugesde district. Invest! des meraes droits que la cour
dont il fait partie^ il revolt les appels dans les causes d^une
importance de plus de 80 dollars , et pronon^ avec Tas-
ststance de jures sur les crimes , tandis que lea simples de-
lits restenl dela competencedes cours de district. Le district
de Columbia a une local circuit<ouri composeede trois juges
particuliers. b^apr^s les regies de droit generalement admises
dans toute TUnion, le tribunal de chaque £fat prononce sur
toutes les Infractions k la loi commises sur le territoire de cet
£tat, lorsque la constitution n'en a pas expressement reserve
h connaissance b la supreme court. Toutes les fols qoMl y a
^jnditentre les trlbunaux de l*Union et ceux des divers £taU,
<;*est au congrds qu*ll appartient de prononcer. A Pexception
do la Yirginie, oil un juge peut etre revoquo sur la demande
du corps h^gislatif, les juges ne peuvent etre revoques qu^i-
pres proc^ ct suivant les regies de droit. Les juges sont
nommes de la maniirela plus diverse et, suivant l^ iltats,
tantAt (Mr le corps legislatil seuldesl^tats, tant6t par leurgou-
vemeur, fantdt par Tun et Tautre conjointement. La duree
de leurs fonctions varie aussi, suivant les £tats, de deux k
sept anii(Vss. Les juges de paix fonctionnent comme otficicrs
de police judiciaire , de meme que pour des proces dvlLs
dMmportanrA minime. lis sont nommes par les gouverneurs
des difTiTenls £tats , mais ne peuvent eire revoques qii^a la
suite d'nnc deciston prise par Tassembiee legislative de
^eur tUU Leurs jugepoents sont rcndus , dans certaips Ipiats,
en droit strict, et dans d^autres suivant les simples r^^tM
de requite. lis constituent d'aiUeurs, k bien dire, U scule aii-
torite de police existant dans le pays, car les feguUUors
(associations volontaires formees pour le maintien de la paix
publique et pour la poursuite des crimes et del its), quietaieat
autrefois si nombreux dans les £tats de ronesl, mala qui
sont devenus bien plus rares aujourd'hui, D*ont point d*aii-
torite publique et legale ; leur pouvoir ne repose que sur le
consentement commun mais tacite. Cette organisation de la
pob'ce et reversion innee qu*aux '£tats*Unis la population
temoigne pour toute contrainte administrative et do police,
ont pour resultat de donner dans les £tats de TUnioa unc
large carriere aux malfaiteurs de toute esp^ce, qui n*0Bt
nuUe part d^aussi grandes facilites pour se derotier k Paction
de lajustice repressive. Les sources du droit en vigueur
aux Etats-Unis, sont : les Iois spedales, et par oonsequeni
les constitutions de TUnion etles constitutions particoUeres
de chaque £tat ; les traites conclus avec les puissances etrao-
geres; le droit commun anglais « common tow, en tant
qu'il n^est pas contraire aux Iois specialea de l*UnioD ou
des divers £tats ; Tancien droit fran^ais dans la Louisiane,
et le droit espagnol dans la Fioride sous les memos restric-
tions ; les dedslons rendues par la cour supreme; les prin-
cipes generaux du droit naturel et du droit des gene. En
general on peut dire qu'aux £tats-Uuis la legislation et la
procedure civUes sont des plus incertaines , des plus eua-
brouiliees, et pleines d*arguties. De \k Pimportance des sto-
cats. Influence preponderante qu'ils exereent partout; de 14
Tesprit de chiciuie qui domine dans toutes les causes son*
mises k rappreciation de la justice. Lajustice criminelle, par
suite de Tobligation quMmposela loi desoumettre idea Jures
toutes les causesentralnantune penalite, est des plus simplea,
mais au total souvent fort insuflisaote; et c'est son iin-
pnlssance qui a donne lieu k Tespeoe de justice sommaire,
suivie immediatement de la raise a mortduouupablei qu'on
designe sous le nom de loi de L y n c h , Lyneh^'law
Est citoyen des £tats-Unis qutconque est ne dans Pun
des etats de TUnion ou s*y etablit Touteiois, il n^obtieot
les droits de citoyens actif qu'4 la condition d^y resider de-
puisun certain nombre d'annees, fixe leplus generalement
k cinq. II n'existe point aux £tats-Uni8 de diflereaoes de
classes basees soit sur la naissance aoit sur les emplois, de
memo que les titres de noblesse y sont inconnus. Sauf ks
esclaves, on n^y connalt que des dtoyens ayant les mimes
droits et les memes devoirs. De meme, le citoyen d^un tXaX
jouitdans tous les autres des memea droits et privileges. N^an-
moins, sous les rapports sociaux, il s'est constilue, snrtout
dans les £tats du Nord et plus encore dans les £lat8 4
esclaves, une certalne aristocratle d^argent et de propri^t^
qui fait toujours plus de progris et qui devra finir par
etablir des differences sodales dans les rapports prives.
La liberte de parler et la liberte de la presse, le droit da
peuple de se reunir paisiblement et d^adresser au gouver-
nementdes plaintes et des petitions, sont des droits civils
auxquels la puissance publique ne peut jamais porter at-
teinte. Tout citoyen contribue aux duirges publiques pro-
portionnellementk ses moyeas; ila le droit de porter des ar-
mes ; sol domicile, ses papiers et ses effets ne peuvent ^re
Pobjet des perquisitions de Pautorite qu^en vertu d*un man*
dat de justice, et non par un ordre de police ; et sa propriei^
ne peut jamais etre confisquee. l^es memos garaoties sont ao>
cordees par la ioi k la personne de tous les citoyens. Nul ne
peut eirearrete aulrementqu^en vertu d*un mandat deiivre
par le juge ; nul n^est tenu de repondrei une accunatlon quand
il n'cst pas traduit devant le grand jury, k Pexception d«s temps
oh la chose publique est en peril et du service militaire que
remplit la force armee. En temps de palx, aucun soldat ne
pent etre loge dans une maison sans Passentiment du pro-
prietaire, et en temps de guerre seuleroeat d^apr^s les rigles
prescrilcs par la loi. Nul n*est astreinl k prendre du service
dans Parmee pcrraanente, laquelle ne se recrute qu^au moyen
d*enr6lements volontaiies; en revanclie, tout citoyen de«
6TATS-UN1S
ttiliD»ls, I l^eieeption des pi^tres, des Instttnteon, des
juges, des a?ocaU et des matelots, est depnls TAge de seize
MM jiiflqtt*a quannteeini}, soamis k robligatton de particfper
k la d^^se de la patrie, et dto lore de f^ire partie de la milice.
L'admhiistration appartient soft aax diff^rents ttatv, clia-
ean en ee qui le concerne, soit an gotiTenieinent (M6ral.
Cliaque ttsi fbrrae an tout partieiilier et ind^pendant, regi
le |ilus gto^mlement par une constitution ayant pour bases
lee prineipes da droit politique anglais, et est in^esti de h
plenitude des droltsr de sou?eralnet<, > Pexceptton de ceax
que la oonstitution des £tats-Unts rterre ao gooTernennent
central. Ctiaque £tat particulier,. toot en dependant de 1*0-
nion, n'en possMe pas moins nne puissance propre, aussi
blen l^islattTC qa'ex^cutire et judictaire, qoi le met a m^me
de maintenir le repos pabMc, de prol^r les personnes et
les propridl^ contre toute atteinte, et deeontribner k tout
ce qui est de Tint^rftt g^n^ral. Mais aucun £tat n'a le droit
do Gonelure des traits d*alHance, de d^lirrer des brerets,
d*^ettre du papier monnaie, de t>attre monnaie, de r^^
glementer les poids et mesures, de sur^lever les droits de
douane, deftiire la guerre, sauf lescas d*attaques hnprd-
vaes, ni de rend re des lois contraires an droit pu-
blic de l^nion^ Aucun d'eux ne pent entretenir un plus
grind nombre de troupes et de ▼aisseaox de ligne que le
congrte ne le permet ; et quoique chaque fitat poesMe le droit
de juridtction supreme en mattdres citile et crimindle, le
pouToir judicfaire institu6 par le gouvemement central
n*en connatt pas moins non seolement de toutes les difficul-
ty qui surgissent d*£tat k £tat, mals encore de tou|es dis-
cussions que les citoyensd^un £tat peuTentaToir entre eux,
comme aussi de tons les d<Slits commis contre rUnion. La
puissance l^slatire, dans les diffiirentB £tats, est partout
exerc^ par une assemble l^slative, compost, elle aussi,
d'un s^t et d'nne efaambre de repr^sentants. L'^lection
des membres de Tassembl^ l^gislatiTe^ la dur^ de leurs
fimctioBS el leors rapports avec la puissance extotive Ta-
rient suirant la constitution des dirers £tats, mais an total
sont analogues aux prescriptions de la constitution f^<k^le.
La puissance exteutlTe dans tons les £tats est exerc^ par
an gouTerneur librement ^In, dontla dur<$e desfonctions ci le
traitement Tarient ^galement suirant les £tats, etauquel sont
le plus sourent adjoints aussi un ▼tce-gouTemeuret un conseil
cboisis d*ordinairo parmi les s^nalenrs. Les cours de jus-
tice desdiTcrs tXais sont Element le preduit de T^lection.
L*administration publique, en tant qu^dmanant du pou-
Toir fi^d^al, se borne aux relations avec les puissances
Mrang^es, k la direction de Tarm^, de la marine, des postes
etdes finances. Les rapports avec les puissances 6tran-
g^res ont Hen par rinterm^iaire de ministras pltoipoten-
tiaires, de roinistres rodents, de consuls et d'agents oom-
merciaux que TUnion entretient dans tous les pays arec les-
quels elle a des relations politiques on eommerelales. Elle
n*a en ce moment des ministres pldnipotenttairesy dont clia-
cuD re^it un traitement de 9000 dollars ( 45,000 fr. ), qn*li
Londres, k Paris, k Berlin, k Salnt-P6tersbourg, k Madrid
et k Rio Janeiro. Led^rtementdes admires ^trangires fign-
rait au budget de 1852 pour 6,217,170 dollars.
La marine se composait en octobre 1852 de once vais-
seaux de ligne ( dont i de 120 et 10 de 74 ), d^in vaisseaa
de ligne ras^ de 54 canons, de 12 firdgates de 44 el de
deax fMgatee de 30, de 16 oorrettes de 20, dHine idem de
18,de 4 itfem de to, de 4 bricks de 10, de 3 schooners, de
5 fir^tes k Tapenr portant 30 canons, de 4 yapeurs de
i*^ dasse portant 17 canons, de 5 bAttmeals de transport
el bricks avec 24 canons, et de 5 vatsaeaox k bombes; total :
75 bMments portant 2035 canons. Cette ffotte 6tait eem-
mand^ par 68 capitaines, 97 commotforeret 325Keatenants
de Taisseau. Le d^partencnl de la marine ^tait inscrit au
budget de 1^52 pour nne somme de 8,987,797 dollars.
L*arm^ de terre, qui ne se recmte qne par tote d^enrO-
lements volontaircs^ se composait en 1852 d*un corps dMn-
(ifinieurs, de 2 r^mcnls de dragons et d'on r^gimenl de
ftniliers k cheral, de 4 r^ments d'artillerie, de 8 r^jjments
d^fenterie» el pr^aentait nn eflfectif total de 10,129 bora-
mes, saToir 896 offiders commissionn^ et 9,233 ofYiciera
non commissionn^, mqsiciens, artilleurs et soldats. L*ar-
m^ est commandee par six g^n^raux -imv'orx, dont Tun
porte le litre de g^^ral commandant en chef ( c^est aujour-
d*liai le g^nt^ral Winfield Scott), et par seize g^n^raux de
brigade, dont six Tolontaires. L^^tat-major se compose d*un
adjudant gfo^ral, de deux sous-adjiidants gto^raiix et de
deux ittspecteors g^n^raux de l*arm6e. A la m6me ^poque
la milice se composait de 76,929 ofSciers commissionn^
(dont plus de 700 g^n^raux ) et de 2,124,953 ofllciers non
commissienn^, musidens etsimples soldats. L^arm^e perma-
nente est prindpalement employee k tenir gamiaon dans Its
forts Aefii sor la fronti^de Touest, au nombre de 30 en-
viron, contre les irruptions des Indlens ; son service est d6s
lors des pins p6nibles en mftme temps que des phis ennuyenx.
L'Union nepossidepas de forteresses proprement dite?^, Mt^n
que tons ses ports de quelque importance soient dercncl.ia
par des fortifications. Le d^partement de la guerre figurait
aubadjelde 1852 pour 11 811,792 dollars.
Le budget gto6ral propose au congrto pour 1853-1854
^▼aloall les recettes probables, y compris les exc^ants
des ann^es pr^cMentes, k 56,572,079 dollars, et la d^pense
totaiek 46,203,756 d. L'ezc^ant pr^m^au l*'juillet 1854
devait done Otre de 10,368,325 d. La dette publique au
20 novembre 1851, ^talt de 62,560,395 d. Dans ce chiffre
n*<Haient point comprises les dettes partScuIi^es des divers
£tats, s'^levant ensemble k 169,076,638 dollars.
L*agricaltare est la base prindpale de la prosp^rit^ des
£tat8-Unis. Toute terra qui n'appartient point k des particu-
Irers on aux divers £tats (kit partie du domaine de 1*U-
njon, iaquelle, k I'exception dn district de Columbia, des
forte, fortifications, arsenanx, etc., neposs^de point de pro-
pria fond^res dans le territoire particulier des diflR^r^nts
£tate. Lesterres do domaine public sont ordinairement d^i-
gpte sons le nom de terres du eongr^. Cdui-d en a n^le-
ment^ la vente par nne lol, el a d(k:id6 dn mode k suivre
par le gouvemement iMAnX pour ces alitoations. Aux ter-
mes de cette toi, ces terres ont ^t^ exactement mesnr^es
aox frais da gouvemement IM^ral, etdivis^ en townships^
on teiritoires de vHles compost chacun d*une superficie de
36 milles anglais carr^, etceux-d subdivis^s k leur tour en
sections d^un mille anglais carr^ ou 640 acres. Deux fois
Tan on procMe k des ventes deterre, sur la mise k prix d*un
dollar par acre. Le moovement de colonisation contmuesans
interruption, grkoe aux incessantes arrive d'tarigrants qui
abandonnent la vidlle Europe pour aller se fkire nne nou-
velle patrie sor cette terre par excdlenoe de la liberie dvile
et religteuse, grkce snrtoot k rinqui^te activity k Tesprit
de sp^ulation el d'aventnre qui sont le propre de la race
anglo-am^ricame, et qui crtoit aux Etats-Unis une classe
toute particuK^e dlndividus, qn'on pourrail appder les
Maireursde laeivilisation; bommes dont Tindustrie con-
siste k foire tomber sous leur bacbe les arbres des for^ts
s^cttlaires, k en mettre le sol vieige en 6tal de reeevoir h
diarrne, k le vendre anssitOt aprte aux noaveanx arrivanta
dVnrope, el k aller ainsl toujours en avant sans jamais s'ar-
r^ter dans leur ceuvre de destruction. On les d^igne g&a^-
ralemeni sons le nom de pionnierSf on encore sous celui
de baekwoodsiften, Ce sont poor la phipart de hardis el
ffventnreox chassevrs, qai, per i^gnance poor loule vie
r^goli^ 8*enfoneeiil dans hss for6ts, ok fls se troayenl
en hitte constante centre les d^HnentSy eontre les Indiens et
contre les b^tes ftroees, nrais ok lis vivenl dans une ind^
pendance illlmitde; t/fice de sanvages cenqe^raBts, qui no
reconnaissent d'antre droit que la foree, el partidpaDt aussi
da braoonnicr, d*ok le somom dtirappen qa*oo leur donn^
qndquefois. Quand lis oiil pratique de premikres 6clair»
des dans one (orM vierge, et trouv4 dfe emplacemenli
propres k reeevoir des colons fixes, lis sont rcmplac^s pa|
des spiaUerSy lioromes qui font metier de completer le d^
10.
76
fiXATS-ONlS
frfchement, de mettre le sol oi ^t de receroir la chamiet
qui lui confient pour la premi^ fois des semences, et qui
alura le re^endeut aux colons, pour s'en aller sui^re les
backwoodsmen^ sur quelque autre point et recommencer la
m^me besogne. Les squatters, eox aussi, sont des bommes
le plus souTent grossiers et indisciplin^y qui ne reconnals-
sent noii plus d'autre loi que la force, natures dnergiques
avant tout et comroe fl en Taut \k ob n*existe et ne saurait
exister aucune espto d'ordre 1^. Aprte eux viennent les
colons fixes, qui construisent des fermes r^nli^res, se rasseni*
blent en hameaux eten villages, puis qui finissent par fonder
^es Tilles, lesquelles deviennent h leur tour de petits foyers
d*industrie et de civilisation , jusqu'i ce que la contr^ nou-
▼elie puisse, en raison du nombre d'habitants qu^elle ren-
fenne, pr^tendre k former un £tatet^6treadniiseli cetitre
dansTUnion. C'est ainsi que T^nergique et intelligente popu-
lation des Etats-Unis est parreiiue, aprte avoir triompb^
d'obstacles qui eussent ^t^ insnrmontables pour toute autre,
k transformer par une esp^ce de miracle des territoires na-
gu^re encore incultes et d^rts, des marais et des for6to
vierges, en magnifiques terres h c<^r^es prodin'sant les plus
riches moissons, couvertes d*adnurables plantations; et
dansraccomplissementdecetteceuvre prodi^eose, ellea ac-
quis une Anergic, une rfeolution, one assurance de carad^,
|ui la rendraient propre aux entreprises les plus nobles,
si son incessante activity avait d*aiitres mobiles que 1'^
goisme et une inextinguible soifde lucre.
On comprend, par ce que nuus venons de dire, que Pagri-
culture doit 6tre la grande Industrie des populations am^ri-
caines. Toutes les esp^ces de cir^ales et de fruits particu-
li^rcs^rEurope ont^^ acclimatees en Am^rique. Le froment
est le principal produit des Etats du nord et du centre, et
constitue, avec la farine obtenueau moyen de rooulins d*une
rare perfection, leur plus important article d^exportation.
Le mais est cultiv^ dans les £tat8 du centre et surtout dans
ceux du sud ; le riz dans les deux Carolines; le tabac dans
les £tat8 du sud, notamment dans la Louisiana et encore
en Virginie, mais moins que par le pass^, attendu que le
sol de cet £tat commence ^ s*^uiser. Le coton constitue
d'aillenrs le plus avantageux des articles d*exportatlon des
£tats-Unis; on le cultive dans tons les £tats du sud,
notamment dans la Georgie, 1* Alabama, le Mississipi,
la Louisiana et le Texas, et sur une ^lielle si large, que
la production de cet article aux £tats-Unis ponrrait suf-
fire ^ alimenter la piupart des marck^ du globe. La canne
k Sucre, qu'on cultive d^j& dans FArkansas, r^usslt admi-
rablement dans la Louisiane et le Texas. La culture de Pin-
digo commence dans le Kentucliy, et va toujours en prenant
plus d'importance k mesure qu*on avance vers le sud ; cepen-
dant sa production et celle du sucre ne vont guto au delk
des besoins de la consommation locale. Les fruits de la zone
temp^rte et de la zone troplcale r^ussissent parfaitement
aux £tats-Uni8 toutes les fois qn'on les y cultive dans des
droonslances favorables. La vigne seule s'est montrte re-
belle ; aussi a-t-on fini presque partout par en abandonner
la culture. Le lin et le clianvre donnent de beaux produits.
On pent dire d*une mani^ g6n6raleque toutes les branches
de Fagricultorese trouvent dans la plus florissante prosp4rit6
aux Etats^Unis. Que si un sol presque vierge et la valenr
rooindre de la terre permettent de se passer des proc^^s
plus rationnels des m^tbodes ositto en Europe, les pro-
grte que Tagriculture a pa faire dans Tancien monde n*ont
pas laiss^que d*y 6tre mis k profit ; et sous ce rapport les fitats
riverains de TAtlantique ont dfi naturellement 6tre les pre-
miers k donner I'exemple. L*^ldve du b^tail comprend toutes
les esp^ces d'animaox domestiques propres k PEurope, et a
pour centre principal les £tats du nord. La culture de la sole,
entreprise snrquelques points, n*a jusqu'kce jour donn^ que
des produits insignifiants. La ptehe, en revanche, constitue,
pour les riverains de TAtlantique surtout, une importanle
Industrie; et les baleiniers am^ricains, qui frdquentenl phis
particiiiidrement aujourd'hui les eaux du grand Oc^an,
sont pins nombreux que ceux de tontes les antres
r^unies.
Les for^ immenses de PAm^riqne constituent encore one
autre source importante de richesses, et leur exploitation, ea
provoquant k la production d'une fonle d*obiets qui entrent
dans la consommation gte^rale, donne lieu k un in»ii-
vement commercial des plus considerables. En fait de ri-
ohesses min^raies, nous mentlonnerons d'io^puisables glse-
ments houillers, du sel, du plomb, du fer, du cuivre, et sor-
tout Tor de lat^alilornie , quoiqu'on en trouve aussi en
Yiiginie, dans les deux Carolines, dans la Georgie, dans le
Tenessee, et dans TAlabama , man dans d^imperceptibles
proportions, en comparaison de V Eldorado modeme.
Lindustrie manufacturi^re en touts genres a prisles plus
rapides et les plus Urges d^veloppements anx £ut»>UBis; et
le temps n^est pas loin o£i sousce rapport ITJnionn^aararien
kdemander k PlSurope. Ellea naturellement pour centres les
£tats les plus peupl^s , par consequent ie Massacliusetts ,
Rhode-Island, le New-York, le New-Jersey, la Delaware, la
PensylvanieetrOhio. Les principaux articles dels fabrication
nationale sont les cotounades, les articles en fer et fonte,
lessoifs, les savons, les tabacsk priser et k fomer, les si»-
cres raffing, les peaux brutes et les cuirs ouvrfe, etc. Ob
jugera de Hmportance do raouvement inonstriel et com-
mercial auquel donnent lieu ces divers produits par le chinre
r^umant pour Tann^ 1851 ce qu^on appelle la balance
commerciale des £tats-Unis. Leurs importations s*6taient
eiev^es cette annte-lk k 216,224,932 dollars ( un milliard
81,224,660 francs) et lears exportationsk 218,388,611 dol-
lars. Un gigantesque r6seau de diemins de fer ajoute encore
aux cements de vitality et de prospf^rit^ du commerce int6-
rieur. Les ports les plus impoilants des ^tats^Unissont New-
York, la Nouvelle-Orl^ans, Boston, Philadelphie, Balti-
more, Charlestown, Norfolk, Salem, Newbury-Port, Port-
land, Portsmouth, New-Bedford et Perth-Am boy; et lea
villes les plus commer^antes de rint^rieur : Albany, Troy.
Utica, Rocliestei, BufEslo, Cleveland sur le lac ^i^, Pattei^
son, Pittsbourg, Lancaster, Richmond, Cincinnati, Louis •
ville, Saint-Louis, etc. Parroi les grandes villes de l*Union ,
il y en a cinq ayant plus de 100,000 habitants : New- York,
Philadelphie, Baltimore, Boston et la Nonvelle-Orl^ns,
trois avec plus de 50,000: Brooklyn, Oincinati et Albany , etc.
On aura une id^ de Taccroissement prodig eux pris sur
quelques points par la population, en songeant que Mew*
York, qui en 1850 avait plus de 650,000 habitants, n'ea
comptait encore en 1800 que 63,000 ; Philadelphie, au lieo
de 450,000, n*en avait que 73,000; Baltimore, au Uta
de 190,000, seulement 26,000, etc. Cet accroisseinent, ge-
neral de la population, fait d^ail leurs surgir k cheque instant
de nouvelles villes dans tons les ^tats de T Union. Ce n^est pas
tout que de fonder une ville, 11 faut encore lui iroposer un
nom. Or sous cc rapport, les Am^ricains ne font pas grands
frais d^hnaginktion. Les grandes villes de ^Europe et de
Tantlquit^ , les bommes illusires , les li^ros de llnd^pen-
dance, le vocabulaire n^ublicain, leur foumissent une sAr'in
de uoms assez restremte dans laquelle lis choisissent Inva-
riablement, sans slnqul^ter si on les a d^jk employes. Cette
indifTi^rence explique comment on compte aujourd'hui dans
runion 150 Washington, 116 Franklin, 95 Liberty oa Li-
berty ville, 26 Independence, 24 Lexington, 42 Milton,
48Middletown ou Mkldleton, 23 Charlestown, 15 Cartliagi*,
13 Utica, 22 Paris, 21 Rome, 8 Londres, 7 Nnpol^on, 6 Je-
rusalem, 23 Troy, 7 Byron, 6 Caire, 23 Clinton, 24 Colum-
bia, etc. L'usage s^estmtoieintroduit depuis quelques anuses
de baptiaer les nouvelles villes avec les noms des person-
nages vivants qui occupent k un titre quelconque une po-
sition ^minente dans r Union.
HisMre.
Cest grkce k Feasor pris au commeucement du dix-aep-
tl^me si^le par le gtoie national du peuple britannique,
que l^mmense territoire formant aujourdliui les £latt-
fiTATS-tJNIS
Vh\^ occape une place si importante dans Fbistoire de la
ci vilisation. Lonque C a b 0 1 y D r a k e , F r 0 b is b e r et aotres
bardis naTigateo^, earent recosna et explor6 la o6te de
rAm^riqne septentrioDale, les Anglais, appr^ant toute
Pimportance des colonies fondte par les Espagnols dans le
Noa?eaa Monde, comprirent que par deUt Toc^n Atlan-
tique il devait y a^oir aussi d'incalculables ^l^ments de
puissance et de grandeur pour leur pays, en meme temps
que les simples particuliers j rencontreraient une source fi^-
conde de richesses et des garanties certaines d'ind^ndanoe
politique et de liberie rellgleuse. D^ le r^e d'Elisabeth,
de ceile reine Vierge en Tlionneur de qui la c6te nord-ouest
lie PAm^rique fut appet^ virginie^ deux homme» d*un ca-
rad^ hardi et entreprenant, Hurof>hrey Gilbert et son
rr^re ul^rin Walter Raleigh, tent^rent plusieurs fois de
fonder des dtablissements dans ces contrees ; et l*lie Roa-
noke, snr la c6te du pays qu*on appelle aujoard*bui la Ca-
roline du nord, fut le th^tre de ces premiers essais de co-
lonisation qui tehouerent, et k cause de Pexigult^ des res -
sourc'/!S dout disposaienl les chefs et parce que les colons
manquaient de^ qualites n^cessaires pour de tellcs entre-
prises. A la niort d*£lisalieth, nn ecciesiastlque du nom
d'Hahiwyt parrint k fonder nne association de riches gentils-
hommes et n^octants destinte h venir en aide k de nonvelles
ex p^itions. Jacques r' favorisa la r^ltsationdu projet, d*a-
bord parce qu'il esp^ra qn^elle lui ferait gagner de Pargent,
et ensuite parce qu'il y yit un moyen facile de se d^barras-
ser de quelques individus dont Pesprit turbulent le genait
En avril 1606, il fit deux parts dgales de Petendue de cdtes
de I'Am^rique comprise entre le 34® et le 46® de latitude sep-
tcnlrionale, et en gratifia deux compagnies de commerce,
qoMl chargea de les coloniser et de les exploiter. L*une de
ces compagnies, qui se forma k Londres, entpour lot la
partie m^ridlonale, s'6tendant do 34® au 40®, et qui con-
ferva la dtoomination de Virginie. L^autre compagnte, qui
se constitua k Plymoutli , obtint en partage le territoire si-
tu6 entre le 40® et le 46®, et anquel, en l*honnenr du prince de
Galles , on donna le nom de Ntmvelle Angleierre. Personne
d'ailleurs ne oonnaissait la Taleor non plus que la natnl'e
des contrees objet de ces loyales ronccvions; on ne savait
pas darantage jusqu'ii quel point elles s^^tendaient k Honest,
et on n^avait aucune esptee de renseignements sur le carac-
tdre des Indiens errant au milieu des ^paisses forets dont
elles ^taient presque partout couvertes. La cluirte, en date du
9. novembre 1606, qui concha la Virginie k la Compagnie
dc Londres, i titre de propriety privte, garantissait aux Emi-
grants, st^fets de la compagnie, Pexercloe de tons les droits
cle citoyens anglais et libres, et les exemptait pendant sept
ann^ de toute esp^ de taxe sur les objets, de quelque
nature que ce fot, qu'ils feraient Tenir d'Angleterre. lis Etaient
autorises k se diifendre eux-memes contre toute attaque ex-
t^rieure et k commercer librement a^ec les nations Etran-
g&rea. La constitution octroy^ aux colons par Jacques l'*'
r^pondait d'ailleors assez pen ^ ce que des Anglais Hbres
pouvatent attendre. Sans doute la l^^gislation anglaise et le
jugement par jury les suivait jnsqu^en Virginie ; mais la
«lireclion supreme de la colonie, le droit de la doter des
lois que pQuvaieiit reamer les circonatances, demeuraient
roservte k un grand conseil &i<^eant k Londres ; et c'est
aussi la oouronne qni nommaitles membres du petit conseil,
investi dans la colonie du droit de juridiclion inf(6rieure.
DkA le mois de d^cembre 1606 la Compagnie de Londres
ex pMia en Virginie un premier eoToi deoenldnq Migrants,
h la destination de l*tle de Roanoke ; mais le hasard leaconduisit
dans la bate de Cliesapeak, o£i, sur les bords du James, its
ibnd^rent Jamestown. Malgr^ ParriT^ede diyersaatres trans-
ports d'toigrants, la colonie naissante faiUit maintes fois p^rir
dies saites des discordes intestines anxquelles elle fut en proic
et des lottes acbamto que les colons eurcnt k soutenir
contre les Indiens, sans compter le manque de Tivrcs pro-
tenant dece qu'au ben de cultiver la terrc les colons 8*obs-
iinaient k courir k la recherchedes m^tanx pr^ienx. En mai
1609, Jacques T', poor encoorager Pesprit d^toigration et de
colonisation, octroya k la Compagnie de Londres des priTi-
16ges pins- Etendni. Le petit conseil fut supprimE, et dE-
sonnais^ce fut aux membres memes de la Compagnie que
revint le soin decomposer le grand conseil, par Toied'Elec-
tion. Toutefois, on gooyemeur au nom du rol dut exercer
dans la colonie la puissance extoitive; et on impose k la
Compagnie Pobligation de Terser dans U» caisses de la cou-
ronne la dnqui^me partie de tons les m^taux prt^^ieux qu*elle
tronTeraiten Virginia. Tout colon Etait tenu en outrede preter
lesermentde snprEmatie, etpar cons^uent faire acte
patent d*adh6sion k Pfigllse Episcopate. Ces modifications k
Pade Gonstitutif de la Society de Londres furent bien ac-
cueillies en Anglcterre par Popinion ; et les adhesions nou*
Telles d*un grand nombre de personnages ridies et distin-
guEs foumlrent k celte Compagnie les moyens d'expEdier
dans la colonie beauconp d^aiitres envois d^Emigrants.
Poor mettre un terme k I'anarchie qui n'avail pas cess^
d'y rEgner, sir Thomas Dale, qui en 161 1 obtint le gouver-
nement de la Virginie, fut autorisE k y appliqtier les distposi-
tlons de la lol roartiale. Dale usa avec moderation de ses
pouvoirs, et sous son administration la colonie comment
pour la premiere fois k prospErer. II guerroya contre les
Indiens, et, dans HntEret de PAngleterre, ravagea on d6-
truisit les Etabllssements des Franks au Canada et des
Hotlandais sur PHudson. Josque alors les Emigrants de la
Virginie ayaient cultitE la terre en common et vEcu en com-
munautE de biens. Le gouvemeur dEdda la Compagnie k
accorder k cheque planteur une certaine Etendue de terre en
toute propriEtE. Cette introduction de la proprlEtE privEe
dans la colonie cliangea oomme par endiantement PEtat mi-
sErable dans lequelelle avalt langui jusqu^alors, et rempla^a
la pauvretE de tons par PardeOr uniTersdle au travail , ainsi
que par la snrabondance des produits et de tons les objets
nEoessaires k la ?ie. La culture do tabac, objet d'un
commerce important avec la mEre-patrie, prit surtout de
rapides et Tastes dEveloppemenls.
A la mort de Dale , arrivEe en 1619, ce M un bonune non
m'oins dIstinguE , sir George Yardeley, qu*on dEslgna poor le
remplacer. II arrive suiri d^un transport dejeunes filles
pauvres et de moenrs IrrEprochables , avec lesquelles la Tie
de famille et les Tortus qu'dle implique s^introdulsirent en
Virginie. G*est de ces femraes que descend en grande partie
la population actuelle de la Virginie. Jusqu^alors le sort de
la colonie avait dEpendo complEtement de Padtninistration
miiitaire du gouvemeur et des ordres despotiques dn grand
conseil de la Compagnie. Les progrEs toiijours crolMants de
la moralitE ei do bien-Etre dans le jeune £tat aTalent fait
nattre le d<^alr d'une mcilleure constitution. ISnlin, en 1619,
le gouvemeur, aTecPautorisationde la Compagnie, convoqua
k Jamestown un congrEs colonial de chacune des onze loca-
lltEs entre lesquelles s^Etaient rEpartis les deux mille colons;
e( le 21 juillet 1621 cette assemblEe introdiiisit une nou-
TClle constitution, k laqiielle le grand conseil donna son
agrEment Aux termes de cette constitution , la puissance
exEcutiTO Etait dEsormais exercEe par un conseil d^Etat cx)m-
posE de dix-neuf planteurs notables , k la nomination de la
Compagnie, et prEsidE par le gouTemeiir. Ce oonsdl d'£tat
formait en outre, conjointement aTec les dEputEs, le congrEs
colonial chargE de dElibErer sur les lois que confirmait le
conseil siEgeant k Londres. Qudque llmltEes que fiissent en-
core ces libertEs, elles exercErent cependant blent6t la pins
faTorable influence sur les progrEs de la colonie. La cul-
ture du tabac y prit une extension de plus en p!us considE-
rable, de roEme que Pusage de cette plante en Angleterre;
circonstanoe qui poor la premiEre fois amena de la mEsln-
telligenee entre la Compagnie et Jacques 1*'. ApprEdant fort
pen les jouissances quasi-intellectudles que procure cc
narcotique, le monari|ue anglais EcriTit des Htics ex|irEs
contre Pusage de fomer ci de priser qu^adoptaient ses sujets.
Les empiEtements successifo sur le territoire que les na-
turels s'Etaient rEeerrE, empfdCements uEcessltEs par les d^
78
vclopfMiMilt InMMaaU d« U euliure da tabae, amen^reiit
de nouTellet luttes contra 1m Indians. Ceun-d form^rent
alors le proj#( d*exterminer tous les enyaliUseurt, et le 21
mai 1621 lit mafMcr^rent k Plmproviste treiia mille colons
da tout Age et de tout sexe. C*est de ee jour n<^faste que
date riinpitoyable guerre d^exterroination entreprise contre
lea Indigenes. Les dlAdrends qui dclat^rent k eette m^me
^poque en Angleterre entre le roi et la nation r^girent
iramldlatenient sur le soit de la eolonle. Parmi les membres
de la Oompagole de I«ondpes, il se tieQ?ait un grand nombre
d'adversaires puissants de la eour; aussi, eo 1623,
Jacques !**, attrtbuant I la Ckimpagyiie toutes les calamlU^
qui a?aient frapp^ la colonie, suppriina-t*U ia nou?elle
constitution et ordonna-t-il que la gestion de la Ck>mpagnie
seralt Tobjet d^ine emfu6te judiciaire. Quolqu^elle eOt d^jk
dilpenuS au dellt de 150,000 liv. sterl. et transports plus de
neuf mille colons, nnarrCt complAisant, rendu en Juin 1624
par la eour du Ban c d u roi, en pronon^a la dissolution et
lui enlera sans indemnity aucune tous ses droits et prtvl-
l^es. Quelque rSvoltant que fOt cet abos de pouvon-, et si
la Compagnie se trouva Indignement dSpouillSe, toujours
est-11 que la colonie en proHta, parce qoe leg chatnes
que les rapports de lifodalitS lui imposaient k T^rd
^es eoneessionnalres propridtaires prlmitife se trouv^rent
ainsi bris^. Jacques I*' mourut en 1625, a^ant qn^n
nouTel ordre de choses eftt po 6tre ^bll en Virginie.
Charles I**^, son successeur, dMara la Yirginle province
royale, c*est-k-dire qu^il la soumit k son autorit4 tmin^
diate; d'aiHenrs, II conflrma anx colons tous leurs droits de
possession. L*adininistFatioB de la colonie reful alors un
grand conseil, qui do pot agir que sur les ordres directs
du roi, comme le petit conseii d^aprte ceux du gouvemenr.
En mtoie temps Charles I** mit le commerce do tabac au
nombre dcs droits de la conronne; mesnre qui hii permit de
fixer arbitrairement et ^ son trte-grand arantage le prix de
ce prodult.
Yardeley fut remplacS dans set fbnctions de gouyemeur
par sir John Harrey, qui outra encore la politique despotique
des Stuarts. Les Virgioiens ressentirent d'autant plus TiTo-
ment Toppression , qu*^ o6td dVux s^^lait dSvelopp^ lieau-
coup plus heureuaement uue autre colonie, objet de blen
plus de ftiyeurs de la part de la oouronne.
En 1629, rirlandais Geoiges Calrert, lord Baltimore,
converti au catholicisme, r^olut d*offrir un asile dans
PAmSrique septentrionale k sescoreligionnaires, cruelleroent
opprimes en Angleterre. Conmie en Virginie T^glise Spis-
copale Slait T^glise domlnante, il visita la bale Chesapeak,
reconnot que la c6le situ^ au nord du Potomac, et o£i d^jk
s'Staient ^MIs un grand nombre d*Anglais qui faisaient le
commerce des pelleterles, ^it tr^-faTorable k la oration
d'un nouvel Stablissement , et sollicita du roi la concession
de ce district. Quoiqu'aux termes de la charte d^livrte k
Pancienne Compagnie de Londres, le territoire du Potomac
fit encore partie de la Virginie, Charles I** lui accorda sa
demande, parce que la dissolution de oette soci^ Tin-
restissait du droit de fixer seal les delimitations de la con-
cession primltlTe. Lord Baltimore, qui se mit au lieu et place
deson pke, mort sur ces entreraites, obtint du roi, en 1632,
des lettres patentes qui lui concSdaient k titre de propridtS
h^rMitalre la partie septentrionale de le Virginie situ^ au
nord du Potomac. 11 6ta{t ioTesti de tous les droits de sou-
rerainetS k V4^rd de la population furure de oette fertile
coatr^ qui, en Plionneur de la reino, re^ut le nom de
Maryland ^ k la charge par lui de reconnaitre cbaqne annSe
la suxerainet^ de TAngleterre , et de Terser au tr^sor royal
ia cinquitoie partie de tous les inStaux prSoieux qu*tl ren-
conlreralt. Quoique le propriStaire eOt en certaioes circons*
tances le droit «te faire la guerre et de retirer les privil<^es
d^A aecord^, les lettres patentes exprimaient le vcbu qu'il
administrAt le pays oonformSment k Tesprit de la constitution
anglaise, qne lea lots qu'il Stablirait eusseni m pr^ilablcment
deiib^rdes dans un congrte colonial, et qu*ii ne pr^hsvAt pas
l£TATS-tJNlS
, d'autres imp6ls que d« drwls modSr^ de tannage et .da
aaTigstion. Dte la fin de rannSe IgU le fii^M dn pfoprU-
taire hSrAdHaire, Ltennid Oalverl, arrivm aveo 106 eatho-
liqucs dans le Maryland , o£i il fonda la mile de Saint-Mary,
k deux rayriam^tres enyiron de remteiiclittre du Potomac.
Les premiers colons y vSeurent d'abord eonune eusseni fait
les membres d'une seule et m6me fliroilie. Baltimore fit de
ses droits Tw^age le plus sage et le plus dAslutSressS, de
sorte qu^on rit bientdt arriver dans la nomeUe ooloBie des
masses d^toilgrants de toulea lea eonfesaiona.
En 1635 il acoorda la plus enti^re ^itd de droits k
toutes les £glises chrStienneSy eoncMa k cliaqoe nooTel ar-
rivant nn lot de terre de einquante acres , et die 1^36 U con-
voqua le prsroier congrte colonial.
Tandls que le Maryland proapdraH rapidement soua la pa-
temelle autoritdde i^timore, la ookmie Toisine, ia Virginie,
souffraH eraelleveBt boms la Terge de for du gouyemeur
Harvey , qui ne fiit rappeM qo^en 1640 , a Tdpoque o6 le
Long Parlement commenfo k battre eo brtehe le pouf oir
arbitraire de Cltaries i". Un nouveau gouvemeur, sfar Wil*
liam Berkley, qui arrive k Jamestown en 1641 muni de
pleins poufofars, s'erapressa de guSrir les phkies de la co-
lonic, et, k Pexemple du Maryland, y Slablit tout ausaUAt nn
eongl^U colonial chargd d'excrcer ddsormais ia pnisaanoe
l^slative d*aecord avee lo gouverneur. A partir da ee bio«
meift, les pregrAa de la Viiginie ftirent des pkie rapldes j et
dix ans apr^, sa population attelgnait d^ le chiHre de
20,000 Ames. AprAs le soppllce de Cluu-les 1*' et la trans-
formation de la mAre-patrie en rSpubllque, Baltimore et
Berkley rtessirent l*un et raotre A oonaerver lenrt colonies
A la cause royale. A cette ocoasiioB , les dissentiments les
plus Tiolents AdatAreitt entre les puritains, qui partageaieat
les id^ r^ubHcaines et dont on trAs-grand noMbra Ataieat
r^cemment venus se fixer dans ia eolonle, et les catlioliqiies»
d^Tou^ A la monarolde. Leproteoteur Cronswell finlt
par interdire loute relation avec les colonies rebeUes et par
y euToyer une forte escadro, sous les ordres delord Ayscoe,
poor les forcer A se soumetire A la rApubiiqne. La Virginie
obdit aussitOt, et en fiit rAoompensAe par la garantie de ses
limites et de sa constitution. Tontefois, les Virginiens dnrent,
moyennant indemnity, livrer leurs aimea et icnoncer k la
liturgie de l'£gllse Apiscopale ainsi qu*A tout ce qui rappelait
la royautA. DAchirA par des partis intArieurs , le Maryland
dut finir par reconnaitre la i^obKque. Les quereUoa intes-
tiues ne eessant pas, Crom welly en 1654, enlera A lord
Baltimore, petit-fils du premier concesskuinaire, son droit
de propriAtA, tout en laissant A la. colonie sa constituUcuL
Comme toutes les colonies anglaises en gAnAral, la Vicgiiiie
Aprouva un notable prAjudice de la miae en vigueur de
VaeU dena vigaiion, rendu par Cromwell dansloToe de
dAtruire le commerce des Hollandais, et qui dispoaait que les
produits Atrangers ne poorraieut A ravenir Atre introduits
dans les ports de la Oraade-Bretagne qoe sous pavilion
glais. Les colonies, ne possddant qu^un trAsi>etit
de navires, se trouvArent dAs lore A la oomplAte
des marcbajds anglais, tant poor Faequisition des ofayel^
nAoessalres A lour oonsommation que poor le transport de
leurs produits. Ces entraves pesaient si crueHemenl anr U
production et sur le commerce de la Virginie, qn^en 1659
cette colonie, secouant le joog de la rApobiiqne, rAtablitde sa
propre autoritA Berkley dans les fbnctions de goavenie«r.
La restaoratioa du pouvoir royal dans la mAre-patrie saura
les rebelles des suites que ce coop de AAle eOt pu antotr
pour eux.
Le Maryland, qui au nsoment de la restauratien de 1 aeo,
Goinptait 16,000 habitants, 6it restituA par Cbartes U Ai loi^
Baltimore, comme sa propriAtA particaliAre. Mais oe priace^
loin de se montrer auast reconnaissani k TAgard do ka Vir-
ginie, la Iraita en cnnemL En ciTct en 1663 il concAd* aa
comle Ckirendon et A sept autre^ sei^ieurs anglais toiila
TAIendue de cOtos comprise au sud enlre le A6' et le 3i*
de latitude, pour j fonder une nouveUe cokNiie. C^^Udt
tTATS-CMS
ttderer ^ It Virginie le tiers do (erritoire qae la i^pablique
lui aYttit eaooreioleoneUenieDtgarantiquelquds anntoau*
paravant. Charles II a'arait d*aiUeursaucime etp^ de droits
h ia settTeimioet6 da territotre situA an sud de b Virginie,
jusqn'au 3 1 *. Toaieoette odte avait ^t^ d^coaTerte en 1 6 i 3 par
les EspagDoU. En 1562 Tamiral fran^ais Coligny y avait
fond^ iwe ooloDie pour ses coreligionnairas perMScotte ea
France, et, ea I'bOBiiear de Ctiarles IX, U lui avait donn^ le noin
de Caroiine* Mais dte IMS elle fut enrahie par une bande
d'ESpognols, qui massacrfereiit les b^r^tiques fran^is et pri-
reDt poasession du pays ; pea de temps aprte, les Fnin-
fais lear rendaient la pareiUe. D6j4, sous le rftgne de diar-
ies r% des Anglais faisaient le commerce des pelleteries et
quelques colons s'^taient ^tabUa dans ces contries d^-
sertes, oA Clarendon et sea coassoci^ les renoontrferent.
A partir de 1669, et dans des drconstances faTorables , Cla-
rendon ouTrit ^ rtoigration catholique et puritaine, Taccte
de la nouvelle colonie, qui eonserra son antique dteomi-
natton de Caroline. Cliarles II ayant laissd les concession-
nalres compldteroent maltres d^y faire ce que bon leur sem-
Merait, Us y ^lablirent une oonstttutiun, ceuvre du c^l^bro
philosophe Locke, lequel y sTait admis une noblesse b^-
rMitalre, des palaUns, des magnate et toutes les formes su-
rannte de raristocraiie. Grftce k cette belle constitution,
la Caroline fut Juaqu'ii la r^Tolotion de 1668 le tb^lre de
Toppreaaion la plus cruelle et quelqnefois des scenes les
plus sanglantea. A la restauration, le parlement et la cour
cnirent trouver dans Vacte de navigaiion le seul moyen
d'assurer la prosp^rit^ publique et de rattaclier d^une mani^
indiMoluble les colonies 4 la ni^e-patrie. V<^U de navigch
tion fut done non-seulement maintenu, an vif ddsappointe-
mentdes colons, mais une resolution do parlement en aggrava
encore les dispositions en 1663. Ainsi, tons les produits des
colonies destinte k la consororoation etrang^re dorent d^r*
mais 6tre conduits d*abord dans les ports d^Angleterre etexpd-
di^ de U 4 destination, demtoie que les colonies durent
tirer directement d'Angleierre tous les objets n^cessaires
a leur consommation. La prosp^rit^ de la Virginie en souf-
frit aingiiMrement. A la d^prtelation de son tabac et de ses
antres produits se jolgnlt la d6moralisation propag^dans la
population par le commerce de contrebande, qui se fit d^
Ion avec une audaoe sans example sur toutes les cOtes de
TAmMiue du Nord. Enlin, en 1676, telata en Virginie, sous
lea offdres d^un nomm^ Bacon, une insurrection qui pro*
mena partout le fer et le feu. On r^ossit, il est Yrai, k la com-
primer; mais le m^contentement et reversion des colonies
ndridlonalea pour le gouTernement de la m^re patrie dur^
rent joaqu'li la diute des Stuarts.
A repoque oil avait commence la colonisation de la Vir-
ginie, la Compagnie de Plymooth avait ^galement pris ses
dispositions pour culliver et exploiter le territoire s'^len-
daot entre le 40* et le 60«, oo Nouvelle-Angleterre , objet
de sa concession. Mais ses efforts dchou^rent faute de capi-
taox sufllsants et auMi k cause de riioslititd des Indiens; de
telle sorfe an% partir de 1630 la Compagnie se boma au
commerce cms pelleteries et 4 la pdclie.
La resolution de se cr^er un asiie en Am^rique, prise par
ano colonie depuritains emigres dix ann^tM auparavant
d'Angleterra en HoUande fut Torigine du premier etablis-
sement fixe lond^ dans le nord. Cette communaiite parlit
de Sootliampton en 16)0 avec rintenllon de se rendre en
Virginie; mais soil neprise, soit traliiiion, die arriva le 1 1 no-
verobre an cap Ood, aUu^ dans le terriloire de la Compagnie
de Plymootli. On d^barqua cependanl lout ausaiiot, et on
s^eiablit dene on endroit du Massacliuseits actud auqiiel on
donna le nom de Ifew-Ptymoiith. Les nouveaiix colons, en
prdie ami plos crodles privataone et obligiis en m^mo temps
de sonlenir'une hitle incessanle avec les Indiens, fondorent
ftae oomnMnante independante, qui avail la pretention dc
leasenMer k la premiere commune cbretiennede Jerusalem.
A l*origine ils y vecurent sous Tempire de la communaute
de biensj mais d^ 1637 la misere et la famine les contrai-
79
gnaient k adopter le prindpe de la propriety Indivldodlo.
^ L^andenne Compagnie de Plymouth ayant laisse perinier
ses droits, Jacques I**", par lettrespatentesen date du 3 mai
1A30 fonda, sous la d^omination de eonseil pour les af*
f aires de la Nouvelle-Angleterre^ une compagnie nouvdie,
dedaree proprietaire de toute la odle de rAroeriqoe du
Nord depuis le 40" jusqu'au 46' de latitude septentiionale.
Cette compagnie n*hesita point k conlirmer aux puritains
de New- Plymouth la propriety do territoire dont iUetaient
en possession. En 1626 une autre association de Puritains
acbeta k la Compagnie une certaine etendne de territoire,
od elle ibnda la ville de Salem sur un promontoire de la
bale de Massachusetts. Malgre sa repugnance pour les pu-
ritains, Cliarles 1^' consentit en 1628 k accorder aux colons
de Salem des lettres patentos contenant Toctroi des droits et
privileges accoutumes, ssuf la liberie rdigieuse. Malgre cette
restriction, les puritains s'empresserent d*etal»lir dans la
colonie nouvelle reglise de la Perfection ; mais la morgue
dericale, le fanatisme religieuxetla tyrannie iheologique,
ne tarderent point k provoquer parmi les colons les plus
violentes discordes. Secondee dans ses tendances k Tinde-
pendance par les troubles politiqiiea dont la mere patrie etdt
le theiltre, la colonie de New-Plymontli n*ea prit [ms moins
un rapide essor. Ce n'eiaient plus sealement des puritains,
mais encore des mecontents politiques de toutis especes
( voyez GnANDB-DafiTAGNB) qui venaient s'y refugier ; et dans
laseuleannee 1630 dix-septbetimentsyamenerent 1,500 emi-
grants. Les ravages effrayants fails par la petite verole parmi
les Indiens favoriserent d^ailleors rextension des colons,
lis fonderent Boston, qui avec son excellent port fut bientdt
considere comme le clief>lieu de la colonie, ainsi que quel-
ques aiitres centres dc population parvenus en pen de temps
k une grande prosperiie. En 1634 se tint le premier congres
colonial, qui, d*accord avec le gouvemeur royal et ses sub-
ordonn^, exer^ la puissance legislative, etablit des impAts,
et opera le partage des terres de Tinterieur de la colonie,
qui re^ ut le nom de Massadiusetts. Pen apr^s leur premier
etablissement, les colons avaient de leur propre aulorite
annuie les rapports de feodalite qui les rattachaient au
eonseil pour les affaires de la Nouvelle-Angleterre, En
1635 cette compagnie, qui faisait de tres-mauvaises affaires,
rendit k Charles l**" les lettres patentee qui lui accordaient
des droits de souverainete, el conserva seulement la pro-
priete du sol, que ses roembres se partagerent entre eux.
Cette Importante transformation cut pour resultal de faire
du New-Plymouth une colonie independante, tandis que ce
n'etait auparavant qu'une prupriete apparlenanl k une asso-
ciation particuliere, et ensuite d^affranchir de toute espetoe
de rapports de feodalite qudconques les ventes olterieures de
terrains faites par les membres de la sod(fte dissoute.
A la suite de querdles theologiques qui eclaterent de
nouveau parmi les puritains k (Mrlir de 1634, d^autrej co-
lonies independantes se Conderent encore dans le Massachu-
seCts. Un pretre de Salem, appeie Hoger M/iiliains, qui ne
voulait pi ier que pour ceux qui dejA se trouvaienl en eiat de
grAce, en partil avec ses adherents en 1635 pour aller fon-
der plus au sud, sous le nom de Providence^ un nouvel
etablissement, aufoiir duqiiel il s'en crt^a siiccessivemenl un
certain nombre d^autres. Quoique sur ce point le sol de-*
pendll du territoire de Massachusetts, \Villiams oblint du
long parlement, par rintermediaire de Henry Vane, des
lettres pateiites particuli6res dans lesquelles sa colonie fut
designee sous ie nom de Plantation-Providence. Une scis-
sion analogue <ians P^lise de Massachusetts donna lieu k la
fondalion de la colonie de Connecticut. En 16.16 le prfttre
Hooker qiiilta Massachusetts k la li^te de cent disftitlents, et
funda sur les rives du Connedicut, dans d'efTroyahlcs soli-
tudes, les villcs de Hartlieid, Spriiiglidd et Weatliei Tiehh
11 fallut acheter ce bean terriloire, que diaries I'** avait deja
promis k quelques seigneurs anglais, pour la moindre partie
k Maseachuselts et pour la plus con.siderabIc nux ancinis
iiK'ml>res du eonseil pour les affaires de la Nmrelle
80
Angleierre. Quclqaes marchands de pelleteries et colons
hoUandais s'y ^talent d^jlt ^tablls ; mais ils farent forc^ de
d^guerpir. Une florissante commune 8*^eva ^ement ear
les lives du Connecticut sans la moindre iBterrention de Tau-
torit^ royale; et let iiopulations Indiennes ou y furent exter-
min^ ou consentirent k s'^lolgner et k c6der leur territoire
mo^ennant dinsignifiantes indemnit^i. Au mois de man
1638, la yisionnaire Hutcheson Ail expulsto de Massachu-
setts avec ses adli^rents. Elle aclieta aux indiens de Narra-
gansety moyennant quelqnes objets de Terroterie, la fertile
lie d'Aqtiidreck, qui reQut dte lore le nom d^Ue de Rhodes ou
Rhode- Island. La roise en culture de cette tie fut com-
mence sous la direction dVn digne lioromey appeI6 Wil-
liam Coddiut^n , et on la pla^ d'ahord sous la protec-
tion de Providence. Mais en 1644, par une dteisiondu par-
leinent, les plantations de Providence Airent r^nies k
Rhode-Island; et en 1647 cette colonic obtint par la mdme
▼oie une constitution particuli^re et un congrte colonial.
Le roi Cliarles f ne voy^it pas cependant sans un eilrtme
d^plaisir une foule d'honimes au caract^re rtolcilrant et
optniAtre, appartenant aux dirpiirents partis religieux el
politlqiies, se d^rober cheque ann^ k son capricieox des-
potlsme pour aller fonder sans son concours d*heiireiix Etats
dans des disserts d*un acc^ dilflcile. En 1637 il prohiba l'6-
roigration et, pour son malheur, contraignit ainsi des bommes
tels que Pym, Hampden etCromwelU rester en Angleterre.
Malgrd ses defenses, plus de 3,000 puritains abandonn^rent
encore leur patrie en 1638, et s*en all^rent fonder siir les
rives dn Connecticut Hartford, Guildford, Mllford, Stam-
ford , Bramford et Newhaven. La nouvelle colonic, qui prit
le nom de Newhaven , ne resta ind^pendante que jusqu*en
1665, et se r^nit alors au Connecticut Le Maine et le New-
Hampshire, formant l^extr^mit^ septentrionale de la Nou-
velle-Angleterre , territoires ou ne se trouva*ent encore qu*un
petit oombre de marchands de pelleteries et de colons an-
glais , furent en outre ^rigte k cetle <^poque en colonies in-
d^peniantes. Les andens membres du conseil pour /fi
affaires de la Nouvelle-Angleterre vendirenl en 1639 le
territoire du Maine k sir Ferdinand Georges, et oelui du
New-Hampshire k sir John Mason. Ces nouveaux propria
taires obtinrent chacun des lettres patentes royales ; et les
mtoies droonstances anxquelles Rhode- Island et Connec-
ticut devaient leur existence y amenftrent ^alement de
Massachusetts un grand nombre de colons. En consequence,
la puissante et jalouse colonic de Massachusetts for^a, en
164 1 , le New-Hampshire k se placer sous sa juridiction. Quand
les puritains et les r^publicains furent devenus tout-puis-
sants dans la m<^lropoie It, la suite du triomphe de la revo-
lution qui detrOna Charies T', les Emigrations k la Nouvelle-
Angleterre cess^rent ; et les colonies du nord, qui dej& comp-
taient une population de 21,000 Ames, se trouv^rcnt aban-
donn^es k leurs propres forces. Ce ne Tut que dans les
colonies du sud, dans la Virginia, dans le Maryland et la
Caroline, qu'eurent lieo de nombreuses emigrations de
royalistes. A I'^poque des troubles d^Angleterre, les ttats
de Massachusetts, de New- Ply mouth, de New-Haven et de
Connecticut condurent, le 16 mars 1643, sous le nom de
Colonies Untes de la Nouvelle-Angleterre, une alliance of-
fensive et defensive, avec un congrte general et on president
a sa tete. Cette ligue avail pour but ostensible la defense k
opposer aux attaques des Indiens, des Hollandftls et des
Francis; mais une separation d^avec la mere patrie en etait
la pensee secrete. Elle conclut des traites d'alliance, mil sur
pied une milice considerable, et frappa memo monnaie en
1652. Rho'ie-lsland desira aussi y etre admls, mais les puri-
tains de New-Plymouth s'y opposerent.
La metropole, au milieu de ses propres embarras, n'avait
pas le loisir de se souder de ses colonies, et,' paKegard pour
les institutions republicalnes que celles-d s*etaient donnees,
ferraait Ift* yens sur les attdntes qu'on y portalt k ses droits.
Ccprndant, pour les roaintenir en apparency Cromwdl exigea
x\iw \o\\% les t.\A\A de la Nouvelle-Angleterre re^ussent des
^TATS-UNIS
mains de la republique mere un gouvemear general. Sauf
des guerres contre les Indiens, des querelles tbeologiqnes ,
des proces fails k des soreieres et des persecoUona dirigees
contre les quakers, les colonies du nord passerent le temps
de la republique dans uue paix profonde et au milieu d^une
prosperite toujours croissante. L'acte de navigation leur fut
moins nuisible qu*h leurs sorars du sud. It ne fut plus alors
question de lettres patentes, d*acquisitions de territoires,
d'obstades mis au libre devdoppement d'inslitutioas cora-
munales independantes , etc. La restauration des Stuarts
surpril toutes les colonies de la Nouvelle-Angleterre k I'im-
provlsle; et les vexations nouvdles qu'elles eurent k soulTrir
de la part du pouvoir royal leur inspirerenl moins le senti-
ment de la crainle que cdui de la haine. Rhode- Island, lese
par la ligue, el les pelites colonies de proprietaires du Maine
et du New-Hampshire, se soumirent Immt^diatement. Massa-
chusetts, aucontraire, nereconnut pasTautoritede Charies n
sans hesitation, et lors de la confirmation des anciennes
lettres patentes, protesta contre la clause de tolerance re-
lative k r£glise episcopale. Cette altitude dedda, en 166i, le
roi , Il qui le parlement vint d^ailleurs en aide avec eropres*
sement , k envoyer k la Nouvelle Angleterre une forie escadi^
avec des commissaires qui avaienl ordre d'int'mider les co-
lonies, mais qui n*oserent pourlant rien entreprendre. En
1667, pour se mieux garantir contre I'aulorite royale, le
Maine se pla^ sous la protection du Massachusetts. Une
tongue periode de tranquille devdoppement suivit de nouvcau
ces orates. En 1672 la population de la Nouvelle-Anglderre
s*eievail 6^\k k 72,000 Ames, dpnt la moltie appartenait ati
Massachusetts. Une milice Inen organisee et forte de 8 000
liommes protegeait cdte population contre ses ennemis, tant
interieurs qu*exierieurs. Dans toutes ces colonies regnaient
des mflpure severes, des habitudes de temperance et de tra-
vail. LMnstniclion populaire etait mieux organic dans la
puiitaine Nouvelle-Angleterre que dans la metropole elle-
meme ; et on y trouvalt deja des eiablissemenls od etaient en-
setgnees, les sciences superieures autanl du moins que le per-
meltaient alors la diredion tonte pratique donnee aux idees
ainsi que le fanatisme religieux dont toutes les traces etaient
encore loin d^avoir disparu.
Les colonies n*eprouverent de nouvelles crises qxi'k la
suite de la reaction politique qui eut lieo dans la demiere
moiUe dn r^gne de Charies II, sous le ministere de la ca-
bale. Pour affaiblir le Massachusetts, Cliaries n essaya
d'enlever k leurs proprietaires hereditaires les colonies du
Maine et du New-Hampstdre, placees sous la protection de
eel £tal, d de les transformer en provinces royales. Massa-
chusetts ayant rachete le Mdne k son proprietalre en 1677,
un decret royal en detacha, en 1779, le New -Hampshire, qui
fut d^tare province royale, sans autre forme de proc^.
diaries II envoya ensuile dans le Massachnsetts le gouver-
neur Randolphe, qui mattralta fort cette colonic d en irrita
profondement la population. Le conflit aboutit en 1684 a
un decrd royal qui enleva sa charte particuliere k r£tat
de Massacbuselts; et josqu'k la mort de Charles II cette
cdonie demeura dans un etat compid de sujetlon.
Jacques I'' avail eu beau conceder k deux compagnles
toute la cOte de TAraerique du Nord, ce territoire, en raison
meme de son immense eiendue et des droits egaux de toutes
les nations europeennes k s*y etablir, devait toujours appar-
tenir k ceux qui roccnperaient en reatite. L' Anglais Henri
Hudson, au service du goovemement hollandais, ayant ex-
plore, en 1609, le fleuve qui porte encore aujourd'hui son
nom, les Hollandais s^empresserent d*acheter aux Indiens le
territoire quMI baigne et d*en prendre possession. En 1614
ils bdlirent un fort dans Hie de Manhados, sitiiee k Pextre-
mite de THudson, et fonderent sur la cAte plusieure eiablis-
semenls poor le commerce des pelleteries. En 1628 une
compagnie suedoise acheta egalemenl aux Indiens le terri-
toire arrose par la Delaware juMfu'h Hie de Long Island , et
y construisit divers forts et factoreries qui re^nrent le nom
de Nouvelle-Sutde, Des 1655 les Hollandais a^empaitrent
fiTATS-UNIS
des ^Ublissements suMois et en d^clarirent les habitants
suyets boUandaU. La colonisation des Hollandais, qoi don-
D^rent k leur territoire sur THadson le nom de Nouveaux
Pays-Bas, parnt anx Anglais anssi dangerense quMls la ju*
g^ent ili^itime en Tertu de I'acte de concession da roi
Jacques 1*'. Lors done qa*en 16C4 la gaerre telata entre la
HoUande et Charles 11, il ne fat pas difficile aux Anglais de
s'emparer de tout le territoire oompris sons la denomination
de NooTeaux Pays-Bas; d'aiileurs les colons' qails y tron-
vftrent obtlnrent d'eux la liberty de professer leor calte et
les droits de sajets anglais. Aprte la pais de Breda, aux
termes de laqaelle la Hollande abandonna k l*Angletcrre les
NoHTeaux Pays-Bas, Charles n fit don h son fr^re, le due
d*York , de tout le territoire s'^tendant depuis la Delaware
jusqa'k Long-Island, an nord, jusqu'anx lacs, et sans limites
fixes h Toaest. Le due donna k sa nouTelle possession le
nom de New-York^ et tendit aussitOt I'^t^doe de cAtes
occopde par ded SuMois et des Hollandais, entre la Delaware
et riludson, aax lords Berkley et Carteret, qui donn^rent k
leur nou?elle possession le nom de New-Jarsey. Quoique le
New-Jersey re^t imm^atement de ses propri^taires an
goayemement ind^pendant, il resta cependant encore dans
certains rapports de Cfodalitd k T^rd da due. Sa magni-
fiqoe position ne tarda point k attirer d'Earope on grand
nombra d^^igrants, qui y fondirentles TiUes de New-York,
d'Elisabethtown, de Middletown et de Shrewsbury. La si-
toation de la province ducale de New-York, an centre des
antres colonies, les facility qu'elle ofTrait poor commercer
tout k la fois avec les Indiens et avec les Fran^ais da Ca-
nada , la modicite de la redeyance fond^re que te prince
exigeait des colons, tootes ces droonstances coutributoent k
y attirer d'Europe an grand nombre d'^m^rants. Mais an
bout de quelques annto le doc donna fibre carrite k ses
penchants despotiqoes, opprima de toates les mani^res les
pianteurs, et jeta mtoie de I'lncertitade sar U propriety. Dto
lors la colonisation ne marcha plus qoe trte-lentement. Par
suite de T^tat de guerre, les Hollandais mirent en t673 la main
sur la proTince de New-York; mals dto Tann^ saiTante la
paix de Londres les contralgnit k la restitner k l*Angleterre.
Le due dTorft se fit alors oonfirmcr par le roi son fiire
ses titres de propriety avec tons droits de soarerainetd, et
traita d^rroais la proYince en T^ritable pays conquis. Son
gouTemear, Edbmond Andross, ^isa les colons par des
taxes torasantes, et rtfprima s^v^rement toutes les mani-
festations de I'opinion tendant k obtenir une plus sage
administration. Od tyrannean fut remplac^ en 1683 par un
trte-digne bomme, lord Dongan, sar les reprtentations de
qui la colonic du New-York obtint dte la m6me ann^ une
constitution et un conseil colonial. Dans rint^rftt comman
des diferses colonies britanniqaes, Dongan appela d'abord
Fattentiondu goa?ememeat sur les Francis du Canada,
qui des lacs du nord projetaient d*6tabUr one commonication
avec lears ^tablissements du Mississipi, sur le flanc des pos-
sessions anglaises. Afin de contrecarrer Textoition de ce
plan, qui pi&entait toates sortes de perils pour la puissance
anglaise, le gouTemenr condat, en 1684, on traits ayec les
cinq nations indiennes conf($der^, qui se pr^tendaient pro-
pri^taires de tout le territoire situ^ entre les sources tie
robio, le lac tri^ et le lac Cbamplain. Cette r^publiqoe in-
dienne, calibre dans lliistoire des £tats-Unis, mais dont il
n'^xiste plus aujourdliai que de faibles d^ris, demeura
toujours d^Toute k la cause anglaise.
Un autre tenement important pour la consolidation des
colonies fut la fondation de la PensyWanie par le quaker
Pen n. Son intention fut d'offrir an asile k ses cordigfon-
naires, qui n*6taient pas plus toKr^s dans la mire patrio
que dans les autres colonies ; et en 1681 il se fit concMer
par Charles II, k charge de payer k perp^toit^ ane cer-
taine rente k la trdsorerie, le territoire, encore d^rt et tout
couTert d'^paisaesforftts, sito^ entre le Maryland et le New-
Yoriu Cette contr^e d^pendait k la T^rite du territoire ant^-
ri^mrement conc^^ an due d'York ; mals ce prince n'h^ita
INCT. DB LA GQNTCkS — T. IX.
SI
point k renoncer k toutes led reclamations quMI eAt pa Clever
en vertu de sa charte de concession. Penn obtint pour sa
colonic des lettres patentes aux termes desqueUes celui-ci
reconnaissait les droits da roi oomme seigneur suierain, per-
mettait en consequence k ses svjets d'en appeler k la juri-
diction suprteae de la couronne, et s'engageait k s'abstenir
de tons actes contralres k la raison et k la oonstitution an-
glaise. En reyancbe, fl 6tait autorise k faire des lois d'accord
ayec le consdl colonial, k dabfir des droits de donane
moderns , et en cas de necessity k proclamer la loi martiale.
Aprte aToir encore achete an dne d*York le territoire, d^jk
peufde et diTise en comtes, qui s'etend de New-York k la De-
laware, Penn partit en 1683 pour la Pensylvanie et y fonda,
ayec qudques centaines de quakers, la Tffle de Philadelphie.
Les droits et les immunites quMl y accorda indistinctement
k toutes les religions et 4 tons les peoples, firent rapidement
prosperer sa colonic. Dans les trois premieres annees , U y
arriya plas de dnquante nayires charges d'emigrants. Un
grand nombre d*entre eux, qui daient idlemands, fondirent
sous la direction d'nn certain Pastorias de Windshdm la
yille de Germanstown. Quand, en 1684, Penn repartit pour
TAngleterre, la colonic nouydle contenaltd^k ylngt centres
de population. L'aydiement an trOne da due d*York , qui
en 1685 succeda k son frfere, sous le nom de Jacques II,
sembla alors menacer les colonies da plus tristeayenir. D'a-
bord de nouydles rigoeurs ftirent ijontees poor les colonies
du snd aux lois rdatiyes k la nayigation; d New-York se
yit enleyer Tacte de conformation de sa constltiition, lequel
acte eqoiyalait k des'Jettres patentes dans les colonies qui
n'daient point fondles sur le priyiiege' Bient6t aprte arriya
k Boston, ayec une flotte, I'anden geuyemeur de New-York,
Andross, qui , k la grande terreor de tout le Massachusetts,
s'annon^a en quality de gouyemeur general et de comman-
dant des forces britanniques dans la Nooydle-Angleterre,
Son premier acte fht de declarer le Massachusetts et le New-
York proyinces royales ; U attaqoa ensuite les titres de pos-
session des pianteurs et leor en reyendit la confirmation k
beaux dealers comptants. Poor satiafaire aax exigences de
la conr, il dablit toutes series de taxes et d'impdts, et re-
courut aux plus honteusea manoeoyres pour enleyer au
Connedlcot d k Rhode-Island Tade de confirmation de leiirs
constitutions respediyes. Qoand, en 1689, on refot en Ame*
riqoe la nouyelle de la chute de Jacques II d de Tayenement
au tHtaie de Guillaume HI , les colonies y applaodircnt yi-
yemeat Ea yain Andross youlut contraindre le people k
faire acte d'attachement k la cause des Stuarts; dans le
Massachusetts et le New-York la population se sooleya, d
se declare en f^yeur da nooyeau roi, non sans oommettre
de grayes excte. Partoot les colons remirent de tear propre
autorite tears anciennes libertes d constitattens en yigoeur.
Le Massachosdts n'obtint qu'en mai 1602 one nooydle
charte, par laqudle te colonic de New-Plymouth d te dis-
trict royal d'Acadie oo Nourdle-^cosse y etaientlnoorpores.
Malgre tout^ la bonne Intdligence qui existait entre les
colonies d le roi, des temps de mdes dprenyes se prepa-
raient pour cdles-d. BientAt en effd edat^nt les goerres
de I/)uisXiy et de GoiUaume III , goerres qui preparfcrent
remandpation de TAmerique , mals desqudles results an
temps d*arrd notable dans te devdoppement de sa dyili-
satton. Une fois la Intte engiigee, les attaqoes des Francis
furent prindpalement dirigees contie le New-York, dont
I'extention ]usqa*aox lacs faisait la def do Canada. Le Mas-
sachusetts , le New-York d te Coanedicat se Ugoteent k di-
yerses reprises poor lUre des imipdons en Canada ; mais
s'epoisirent tenement par ces expMitions, qoe te Massa-
chusetts enyint ksetrooyer redoitk creer on papier mon-
naie. La paix n'eut pas plustdtetesignee, en 1696, k Ryswyk,
que la guerre de la successten d'Espagne menafa de nou-
vean les colonies. Le New-York, qui dans la guerre prece-
dente ayait tant souffert, condut, en 1702, ayec te France
uue convention de neiitralite, dont le resultat fut de faire re-
toniber toutes ics diargcs de la guerre sur teMassadiiiaetts,
M
Stats-unis
Ces droonstaaoet le tlitermiateent ^ restituer TAcadie k
la couroniie; et le New-Jei^ley, affaibU par des dissensions
fBttrieures, se rtonit ao New-Yori, qal gardait la neutrality :
wdou d'aillears pea ayantageuM poor lul, et qd dura jns-
qii'eo 173a.
j Latf eolonieft eorent anaal beauouop k aooffrir des suites
'de la goerrei En 1703 les planteors de la Caroline surpri- j
tent dans la Floride lavllle de8alnt*Aa(pistin; mais en 1706
is eurenl k repousser one attaqoe tentie par les EspiH^nols
Ibnireleur floritsante Tfllede Charlestown. Ges ^TdneoienU,
fifaits am errh>yables d^rastatlims commises k Pimtigation de
%pagne par les Indiens , v61uisifent ^galement la Caroline
la n^eesshi d'toiettreanpapier-monnaie. La pafai d^Utreclit
rendit eniln, en 1713, am ooloides la tranquillity dlontelles
•vaient tant besoin. Dte lors en effet les ^taUissements du
Aid se trouTtant k Pabri des eontlnuelies d^r^dations Jns-
qn'alors commlses par des nbfftn marrons A qoi les Espaguols
lotimissaient toujoors dea anaes.
L* es e latagedes n^gre saraitM introduit dans les CO-
loaies dtt sod dte Pann6e 1680 par ki HdUandais. L'emploi
des esclaves oontriboa extraordinalrement, sans aocun •lonte,
am progrte de la mise en culture de la Caroline et ile la
Vfrginie; mats on dnt dte lorspresseotir les dangers ins^
parables de cette degradation syst^matique de la race hu-
nalne. La trfate shnation o5 se troovatt la Caroiino en 1716
Memrina les habitants de oette eolonie h faire abandon k
la coaronne de tous leun droits et priyil^es moyennant
12,&00 livres sterling; etelle ftit akm d6clar6e proyinoe
n>yale. Ge changement fiit solTi, en 1729, d'uae mesure utile :
h diyision de ce territoire en Carolins diLsud et Caroline
du nord.
La crise qui rtolta poor les ^tablissements rrancafs du
Missfssipi des operations finand^rea de Law flt uo instant
redouter am colonies anglaises la prise de possession saU par
la France, soft par FEspagne, du territoire desert situC entre
les fleuTes appel^s Savannah et Alatamaba. Le Frank's
one foig parvenus k s*etablir soUdement sur les fronti^res
mdridionales, 11 ne devait pas leor etre difiicile do r^aliser
leur ancien projet de relier le Canada an territDine du Mis-
iisafpl, sur le flanc des possessions anglaises. Ce grave peril
lUt detonme , non par le minislte Walpole, qui e|ait alors
MUX aflaires, mais par la patriotiqne et inteiligente initiative
dequelquesparticttUers.En 1783 II se cr^a k Londres« sous
la direction du philanthrope lord Oglethorpe, una society
qui obtint de Georges II des lettres patentes fiour la Ion-
dation d*ttne colonie nouvelle entre la Caroline et la Floride
espagnole. Oglethorpe lui donna le nom de Qeorgie^ en*
Fhonnenr du roi regnant, etemmena avec lui un grand nom*
bre dlrlandaia paovres etde mendiants anglaig. Arrive sur
les bords du Savannah , ii y fonda la viUe du m£me nom.
La colonie ne put que langnir, avec one population depuis
longtemps deshabituee du travail ; die ne fit de rapides
progr^s que lorsqn'un grand nombre de momtagnards
eeoMais et de protestaots exputees du diocte de Sahlioni^
etde la Suisse, fhrent venus s'y etablir, et qnand Oglethorpe
eut reussi k flaire depenser k laSociete one somme de 216,000
Hvres sterlfaig.
La guerre de la succession d*Antriche et la lutte qui en
1739 edata dans les Indes ooddentales entre TEspagne et
PAngieterre entratnerent aossi les colonies du sud dans
des inttes avec leurs jalom voisins. En 1732, Oglethorpe,
apres avoir inutilement tente one attaque centre la Floride,
repoussa les Espagnols entr6s en Georgie an nombre de
2,000 hommes et sulvis d'one horde d^esclaves desertenrs.
It etait natural que les colcmles du sud, pen peupiees et
dont les forces se trouvaleot bient6t epuisees, soupirassent
aprb la paix ; les florissants Atats de la Nouvelle-Angleterre
apprirent au contraire avec Joie, en 1744 , par la declaration
de guerre entre PAngieterre et la France, qu'il allait de
noovean Icur etre permis de se mesurer avec leurs cons-
tants ennemis du Canada, et commenc^rent par venh en
tide de toutes mani^res au pelit nombre de troupes en-
voydes par le gouvemeroent pour la defense de PAcadie,
Au printemps de 1744 le Mi^ssachusetts, le Connecticut et
le New-Hampshire entreprirent meme k frais communs, sous
les ordres du planteur Pepperell et avec Passistanoe de hi
flotte royale, une attaque contre Louisbourg, forteresse fran-
false bitle sur le cap Breton, qui fut contrainte de capi-
tuler le I*' mal. La prise de Louisbourg, dont les fortifica-
tions avaient oottte plus de trente millions k la France, et
qui passalent pour le boulevard de la puissance frangaise
en Ameriqoe, etait bien faite pour exalter l^amoor-propre
et Pesprit goerrier des populations. Aussi nliesiti^reDt-elles
pas k mettre snccesdvement le siege devant les differentg
forts flran^ dela froncti^du Canada, lorsqne la nonvelle
de Parrivee prochalne d'nne foruiidable flotte ftanfalse, aux
ordres dn due d*Anville, vint repandre une alarme generale.
Mais des accidents de mer detnUsirent cette autre armada
avant qu'eOe pftt attehidre les cdtes de PAmerique; et les
Franfais se aentirent alors si fidbleSy qoe Jusqu*! la paix
d'Aix-la-Cbapelle ( 1748 ) Qs n'entreprlrent fins rien eontre
les colonies anglaises. Le traite de paix rcndU Looisboarg
k la France, mais laisaa indedse la questkm des fh)ntieres
du Canada, au vif meoontentemeht des popidations de la
Nouvelle-Angleterre.
Les colonies s^aper^orent alors, pour la prendre fois,
que leur cause n^etalt pas la memo que celle de la metro-
pole et de son commerce, et qn'elles avaient )usqu*li present
sacrifie leors U-esors et le plus pur de leur sang k des in-
terets qui leur etalent etrangers. Le Massachusetts, de tous
ces nouveaux £tats celui qui avail fUt le plus de sacrifices,
avail emis pour 2,200,000 liv. st d*on papier*monnaie qui
perdait k ce moment 92 p. 100 de sa valenr nondnale, et qui
rendait d^nne dilficulte extreme toutes les relations com-
merciales. Le pariement consentit tontefois k prendre k sa
charge une notable pariie de ces pertes, de sorte qne le
I^IasRachusetts put retirer son papier-monnaie de la cbrcu-
latioD. Les colonies du sud, qui reforent egalement une
indemnite, gaspiiierent ces ressouroes et tomb^rent dans
une confusion extreme. La conclusion du traite de paix
avec la France n^etait point encore connne, que la lutte re-
oommen^ait sans declaration de guerre prealable sur les
fronti^res du Canada. Toutes les colonies , sauf les trois
plus m^ridlonales, se confedererent en 1764 en un congres
general tenu k Albany, oh, representees par leurs gouveme-
ments respecUfs, elles deiibererent sur les mesures de defense
commune k prendre contre les Franks. Le mhilst^ rejeta
par defiance les resolutions du congr^s general, et proposa
on autre plan, que les colonies repousserent k leur tour ,
parce qu'eiles y crurent voh* la pensee secrete de deferer
quelque jour au pariement le droit de determiner la nature
et la quotite des imp^ k preiever sur les colons.
Pour proteger d^une maniere plus efficace les frontierea
du sud, le gouvemement avidt annuie des le mois de juin
1752 les lettres patentes acoordees k pgletborpe pour la co-
lonisatton de la Georgie, devenue le theAtre des -plus deplo-
rabies conflits hiterieurs, et Pavaitdeclaree province royale.
Afin de pouvoir mieux defendre les fronti^res de PAcadie ,
le mhiistere s'empara aussi, en 1749, du territoire de POhio
k hi possession duquel les Frangais eievaient des preten-
tions^ et le concede k une compagnie qui eut mission d'oii-
vrir des relations, amic^es avec les sanvages. Tontefois,
cette mesure fut hnpuissante k arreter les progrte que les
Frangaia do Canada faisaient de plus en plus vers le sod.
En 1755 les colonies resolurent done, d'accord avec le ge-
neral anglais Braddok, arrive k la tete de quelqnes regiments
de renfort, d'entreprendre contre les forts fran^ Niagara,
CrowDpoint et Duquesne sur les ftontieres du Canada, une
expediticm, qui ne fut suivie que de revers.
Enfin, k la grande Jole dea colonies, to metn^Ie dedara
formellement hi guerre k la France en mal 17M. Les colo-
nies , surtout le Massachusetts et le New-Yorfc, redoobl^rent
alors d'eObrts; mais Pincapacite des geneniux anglais Aber-
crumbie et Loudon, pour qui d^ailleurs les milices coloniales
1^.TATS^UMS
^talent un ohjet de defiance et de m^rift, entraya et fit
^louer les plans ies plus liardis, de sorte qua les Franks
piirent porter toujours phis an sad leur ligne de defense eC
la rapprocber des froDli6res de la NonTelle-Angleterre. Ge
Tut settlement en dtembre 1756, k Tarrifte aux affaires du
c^l^bre William Pitt, corote Chatham, qu'ane direotlon
plus benreose (tit impilrote k la guerre. On rtelut de re-
prendre Lonisboarg. A cet efTet, on rtenit dans le port
d'Halifai une grande flotte atec un corps de d^barqnenient
de 11,000 bommes, idns! qo'une nombreose artiUerie, et en
mtoie tempe on projeta de fiitre attatpier par des troupes de
Ugne Ies forts fran^ dtofH sur ks lacs. Mais Loudon, qui
h la retraite de Chatham, ayait M InTCsti du commande-
ment en chef, demeura inactif pendant toute Tannte 1757
sous Ies plus (biiles pr^textes. En juin 1757 Chatham revint
au timon des afbires, d^termina les colonies k faire des
preparatifs immenses pourlacampagne de 1758, et envoya
en Am^rique une flotte formidable, avee des forces de tcrre
^piivalentes. Le 26 juillet 1758 le fort de Louisbourg tut
rMuit k capKuler. Pendant ce temps-lit Tarm^ de terre,
forte de 16,000 hommes de tro«pes de ligne et de milices,
parrenait, k travers des obstades de tous g^res, jusqu'aux
lacs, mais sans pouToir expulser les Fran^ais de leurs re-
trancberaents. La prise de possession do fort Frontenac et
du fort Duquesne, ^tacute Tolontairement par reBoeml , fot
le seul fruit de eette exp^litioo. Les colonies firent encore de
plus grands efforts poor la campagne de 1759, qui eut pour
r^ultat d'an^antir la puissance fran^ise en Amdrique. Les
milices ooloniales comroandto par le g^ral Amherst s'em-
par^rent des importaats forts de Tieonderoga et de Crown*
point, et, sons les ordres du g^n^ral Johnson, du fort Nia-
gara. Le gto^ral Wolff, k la t6te d*on corps mixta, enTahit
le Canada, et le 18 septembre il contraignit mtoie Quebec k
capituler. Dans une derail campagne, en 1760, Amherst
€t Murray achcT^rent, la conqu6te de toot le Canada, en
s'em|>arant de Montr^l et en diassant les Franfais de tous
les autres points fortifies qo'ils occupaient encore.
La paix conclue k Paris le 10 §6n\er 1763 assara aux
Anglais la possession de PAoadie, do Canada et du c^
Breton. 11 fot stipule que le thalweg du Mississipi forme-
rait ddsormais la ligne do dtomrcation des possessions
fran^aises et anglaises au sud, et que la navigation de ce
fleuTe serait libre poor les deux nations. L*An^eterre obtint
de I'Espagne, en ^change de la restitution de la Havane, la
Florida et tout le tenitoire quo cctte puissance avait ju^
qu'alors poss^6 sfir la riye orientale du Mississipi. Cest
uuiquement k Pin^puisable richesse, k la Constance et anx
immenses sacrifices de ses colonies que FAngleteire ^tait
rederablede T^norme accroissement de territoire qne cette
paix lui aTBit valu. Les STantagea que les colonies tirtrent
des triomphes de la m^tropole ne forait d'ailleors pas
moindres. D^rmais tears fhmti^res se trouTftrent k I'abri
de toute attaque, de mdme que les ressourees de leor com-
merce et de leur naTigation doabMes. Dte Ukts anssi elles
purent ourrir k Touest del d€boachte illimitte au torrent
de leur active et entreprenante population.
Au moment oh fot conclue hi paix de 1763 la popolatimi
des diflSrentes colonies s^^evait k 1,300,000 Ames, dont
500,000 poor la Nouvelle-Anglcterre. Dans les colonies du
nord il n'existait qu'nn trte-petit nombre d'esclaves, tandis
<pi*au sud Hs ^latent k pen prte aassi nombreux que les
blancs. La production des mati^res premieres restait toujours
la principale ressoorce des habitants. Leur industries se
boniait k la pratique des metiers les plus uidispeiisabies,
entray^ le plus souvent par les r^lements restricUfs de
U in^tropole. La Caroline avail troav^ de nenveaux moyens
d'^hange dans la culture de rind(go et du coton , et la
Georgie dans oelle de la sole. L^pritde nioraliti, les habi-
tudes de travail et trdconoinie domlnaient g^n^ralement dans
les Families; on y possMait en abondance tous les objets
ii^cessaires k fo vie , et nne nomhreuse po$tMt6 y ^tait
coiiaid6r<^ oomme la plus grande b(in<k)iction du del. Re-
89
trempd dans sa luttecontre la nature et anohli par one cons-
titution llbre, le cafact^re du planteur se refl^tait daus let
tendances essentiellement d^ocratiques dela vie politique.
Aprte la oondnsion de la paix de 1763, il ne put tapper
& peFsonneqneles colonies ang|ai«es,de rAm^rique do ^'or4
louchaient k nn moment de criso d^sive dans leurs rap-
ports avec la mdtropole. Leur attitude pleine de confiancci
et les diacoors deleurs agents t^moignaient qu^dles ac-
quteieot de pins en plus le sentiment de leur force. Qu«^
ques sacrifices qu'dles se fussent imp(is6s dans la dernl&ro
guerre, dies n^avdeat pofaitd'aussi profoudes blessures k ci»
catriser que la m6re patrie, k qui un Id ^tat de choses ne
pouvait manquer dMnspirer de Tenvie et de la ddfianee.
Dans rimposdbUit^ d'all^er <iutrement le fardeau toasant
de la dette de la vidUe Angleterre , le parlement crut juste
et convenable de fdre supporter aux colonies une part pro*
portionnelle des charges sous lesqudles succombait la nu^«
tropole. L'^tablissement d'un impOt au profit du tr^i an*
glais porut une mesnre uou-seulement Suitable, mds en-
core politique, parce qu^eUe oonstaterait le droit de souve*
rainet^ de TAngleterre sur ses colonies. Le roi Georges III,
son mmistre B u te et les torys, ence moment k la direction
des aflaires, virent en outre dans la creation de cet impOt uo
moyen de donner plus de force au prindpe de Tautorit^
royde, c'e8t*li-dire au despotlsme, tant eh de^ q^i^au ddi
des mors.
Le bruit se r^pandit bientOt qne lord Bute m^tait non-€eu-
lenient d'^blir un impdt sur les colonies, mais encore d'o*
p^rer dimportantes modificatioBa dans leurs constitution!
politiques et rdigieuses. Au mois de mars 1764 le pariement
declare incidemment qu'il avdt le droit d*4tablir des imp6U
et des droits de douanes dans les colonies ; et en avril
snivant il y frappa d'un droit d'entrte ^quivalant k une
prohibition les sucres strangers, le cafo, Tindigo, le vto e^
les soieries venant des Indea orientales.; Ce qui Irritales
colonies, ce fut mdiis Pitahlissement de ce droit, qu'on
pouvdt k U rigoenr condd6rer comme une mesure ooin-
merdale , que le prindpe prodam^ par le parlement Ja-
mais» k biea dire, les colonies ne s'^ient refos^ k con-
tribuer anx charges de la guerre;- mais dies entenddent le
fdre par leurs organes constitutiomidsy par leurs congrte
coloniaux. En leur quality d*AngUds Ubres, aind quails ^ient
qualifite dans les divenes chartes en vertu desquelles s'6-
taient successivement formte les colcmies de TAm^rique
du Nord , les colons pr^tendaient avoir le droit de s'iraposer
eux-mtoies. Dte lors toute disposition faite sur leur bourse
par one corporation ou une autoritd dans laqudle ila n*^«
tdent pas represents, leur paraissdt une attaque k leur pro-
pria priv^ one violation flagrante de la constitutioB an-
giaise. Toutefois, danalesreprSentations qu'dles pr^nt^-
rent imm^diatement eontre la nouvelle loi de douaues, les
colonies n'ostoent point eiiGure aborder la question de drolL
Le goovernement anglais ne vit done dans leurs reclama-
tions qu'nne protestation eontre ra«dette mAmede I'iuipdt,
et en 176511 fit adopter par le parlement deux bills, dont
Tun introdoisdt TimpOt du timbre dans les colonies et dont
raohre leur unposait TobligatioQ de foumir aux troupes
royales des logQmenls et dM vivres en nature. Ces denx
lois,odieuseseaellea-m6mes, n'avuent pas cette fois Texcuse
d*6tre des mesures conuBercides ; dies n^^ent que le tk^
sultat des flagrantes usurpations du parlement.
Les Am^ricains sachant Uen que lapremi^taxe I^s-^.
lativement ^td)lie ear eox par le parlement, constituerdt
un prMdent dont plus tard on invoquerdt tuujours Tautoi*.
rit^, prirent la forme rAsdution de nNster par tous les
moyens posdbjes k Pextoition de oes deux bills. La pressa
quottdienne, d^jft puissante dors et menace dans son exis-
tenee par T^tablissement du timbre , s'assoda de toutes Ml
forces k ce mouvement de rteistance. L(bs assemble colo»
niales du Massachusetts, de Rbode-Idaud, de Connecticut »
•ill New-Jersey, de la Pensylvanie, du Maryland et de la
Caroline du sod se r^unlrent au mois d'octobre 1716 |
94
New^York en eongrte gfnMi. On j d^dara les deux bills
ill^ux, en mAme temps qu'on adreftsa an parlement une
d^daratioo de droits et de griefs. En mtoie temps il se
forma dans le people des associations dont les membres
s'engagirent k n'acheter et k nu consommer aocone mar-
claandise anglaise, k faire Tider dorteavant par det aibitres
tbutes lenrs contestations judidaires, afln de se soostraire
ainsi an payewent de rimp6t du timbre. Qoand le bill du
timbre fut mis en vigueur, le 1*' novembre 1765 , les cours
de Jostioe elles^ntoies refus&rent de tenir la main k son ex^
cation. An mois de mars 1786 , cedent aux pridres da
commerce anglsis, qu* en ^prouvait on notable pr^jadioe,
le nouTeao minist^re Rockfngliam, d'accoid ayec le parle-
ment, sappiima Tacte da timbre, mats rendit en mtoie temps
un bill de d4ekartUion qni mettait k n^anttontes les r^so-
latious da congrte colonnial , et attribnait de nooTeaa aa
parlement anglais le droit de rendre toate esp^ de lois et
de r^ements poar les colonies. Cette declaration et le main-
tien de la k)i relatire k Tentretien des troupes emp^^rent
les AmMadns de voir dans le retrait de la loi da timbre
une mesnre de conciliation.
En mal 1767 le cbancelier de I'^iiqaier Townshend
prtenta k la sanction du parlement une loi qui dtablissait
dans les colonies one taxe sor le tii^ , le verre, le papier et.
les couleors fines, et une autre loi en vertu de laquelie un
drawlHiek oousidenble ^tait accord^ anx thds entoy^
d'Angleterre dans les ports d*Iriande et d'Am^riqne. Le
gouTemement pensait que le taux minime de ces taxes
triompberait de la r^stance des colons , d'autant plus que
grftce aux droits d^ drawback, les n^godants anglais ^talent
d^rmais en mesure de leur foumir des th^ k bien meil-
leur marcb6 que les contrebandiers bollandais. Mais les
colonies ne se laiss^rent pas prendre k l*app&t de Tint^r^t
priT^. A Boston, ob farent 6tablis les premiers bureaux de
douaiie, il ^data k cetie occasion de sanglants conflits ; et
les dtoyens ainsi que les autorit^ constitute eUes-m£mes
se refus^rent a loger les troupes arriTte dans leur ville.
Les gouTemeors ayant prdiib^ les stances des congcte co*
loniaux, les membres de ces assemble n'en tinrent pas
raoins des rtenions particoliftres, dans lesqudles s'oiigani-
sa la r^istance contre les usurpations de la mdtropoie.
Les pertes toujonrs croissantes du commerce anglais. Tat-
titude ferme et r^lue des Am^cains et l*extension ef-
frayante prise par la contrebande, d^dd^rent le gouveme-
nient et le parlement anglais k recourir k une politique en
apparence plus conciliatrice. Lord North, soccesseur de
Townshend, supprima, d'accord a?ec le^parlement, la loi de
douanes de 1767 ; mais pour laisser la quereUe ind^se, il
etablit un droit d'entrte sur le th^ de trois pence par livre.
Cette mesure artifideu3e, qui rencontre la plus Tive opposition
au sein m6me du parlement, proToqoa une grande irritation
dans les colonies. On s*6tait attendu k one solution qud-
conque de la question de droit, et non point k des ^hap-
patoires, et on r^.solut done imaniment d'opposer h Tastuce
ropini&trete et au besoin la force. Les b&timents chared
de the appartenant k la Compagnie des Indes ( man&o^ de
tomber en faillite par suite de I'accumulation de ses. mar-
cbandises, pour lesqudles die ne trouvait plus de d^bou-
cbte ) furent repouss^ des ports d'Am^ique en vertu m^me
d'ordonnanoes ^mante de la justice, lis ne pouvaient en-
trer qa*k Boston, et encore grAce seulement k la protection
des vaisseaux de guerre anglais. Toutefois, dans ce port
m^me, le 18 d^cerabre 1773, dix-huit individus d^guis^
on Indiens assaillirent le Ikamouth^ b&timent diarg^ de
the, defonc^rent les caisses contenant la pr^cieuse mar-
chandise et jet^rent soleunellement k la roer nne Taleur
de plus de 18,600 liT.sterl. Le gouverneur du Massachusets,
Hutcheson, homroe qui sembic d*aiUeurs avoir eie en tout
ced le mauvais genie de I'Angleterre, d^pdgnit cet inci-
dent k la cour sous les couleurs les' plus rembrunies. Le
parlement se laissa aiors aller k rendre, en mars i774, unt
aerie (le bills qoi dedaralent le port de Boston en etat de
feTATS-UNIS
blocos k partir da I*' juin, rapprlmaient U constitution do
Blassachusetts, et, en empietant sar le territoire des diffe*
rentes colonies, ordonnaient que la provfaice de Canada s'e-
tendrait desormais depois les lacs jasqu'au Mississipi.
Oes resolutions equivalaient k une dedaration de guerre, et ^
les colonies ne s'y tromp^rent pas non plus. Tandis que les |
sodetes popubdres deiiberdent sar la situation de la chose
publiqne, encoorageaient les dtoyens k scanner, veiliaient
k ce que diacun s'absttnt exactement de' consommer des mar-
chandises anglalses, et, d'acoord avec la presse, preparaieot
les esprits k une dedaration d'independance, un congres
general des colonies de Massachusetts, New-York, Rh(^e-
Isbuid, New-Hampshire, Pensyivanie, Maryland, Virginic^ .,
Caroline du nord, Connecticut, Georgte, New-Jersey et De-
laware se reunitle I*' septembrel774, k Philaddphie. De-
laware, la plus petite des colonies, s*etait separee d^
I'annee 1710 de la Pensylvanie, et etait devenue ainsi in-
dependante. Ce fut Pannee saivante sealement que la Caro-
line dn sud, plus particuli^rement favorisee jusqu'alors par
le gouvemeknent, accede par patriotisme au congr^, de
sortequMl y entalors une veritable ligue entre lestreize colo>
nies, fbrmant autant d*£tats independents,
Ce congres renfermalt tons les bommes qui dans les co-
tonies passaient pour avoir le plus de talent, de droiture et
de patriotisme, et suppieait au defaut d'autorite par one
dignite et par une unanimite de sentiments bien rares. II
envoya au roi et au pariement des petitions et des adresses
dans lesquelles les colonies d^Amerique protestaient de leur
attachement k la mere patrie , promettaient lear concours
constitationnd pour supporter les charges de T^t, et de-
mandaient en echange la paix, la liberie et la securite. D*au-
tres adresses furent envoyees au Canada et aux colonies iso-
lees. Ces demarches, tontes padfiques, n'empeeherent point
le coDgres de prohiber, k dater du 1*' decembre 1774, toute
importation de produits de I'industrie anglaise provenant
des ports de I'Angleterre ou de ses colonies des Indes occi-
dentales, el, k dater du 10 septembre 1775, toute exporta-
tion des produits des colonies pour TAngleterre. Le congres
se separa le 36 octobre, apr^s avoir dedde qu*il se reunirait
de nouveau le 10 mai 1776. Tootes les assembiees coloniales
et populaires adbererent bautement k ces resolutions. Le
general Gage, qui commandait k Boston les forces anglaises,
ayant pris une attitude mena^ante , fortifie le port et es-
saye de mettre k execution les mesures ordonnees par le
parlement k regard du Massachusetts, on s'attendit k voir la
lutte edater au premier jour. En consequence, on construi-
sit des moulins k poudre, on mit la main sur les caisses
publiques et sur les objets d^armement appartenant au gou-
vemement, en memo temps qu*on demanda des arroes k la
contrebande. Un comite de sOrete, qui s^organisa dans le Mas-
sachusetts, de toutes les colonies la plus menacee parPAn-
gleterre, parvinten peo de temps k mettre sur pied un corps
de 12,000 hommes, compose en grande partie de milices,
et reunit des quantites considerables de munitions k Con-
cord. Detds actes etaient certes de nature ^ exciter les plus
vivos inquietudes dans la metropole : aussi, lorsquele par-
lement se reunit an commencement de Tannee 1775, auto-
risa-t-il immediatement la cooronne k employer desormais I&
force des armes. Le 9 fevrier le Massachusetts fut dedare
en etat de revolte, et deux autres bills^ interdircnt tout
commerce avec les colonies. Le commencement des liosti-
lites jsuivit de pr^s ces dispositions legislatives. Le 18 STrit
1771 Gage fit detruire par un fort detadiement Papprovi-
sionnement de munitions reuni k Concord ; mais dans sa
retraite le corps expeditionnaire eut k soutenir k LexingtoQ
un combat des plus sanglants contre les milices du Massa -
chusetts. Toutes les colonies s^empressercnt alors de faire
marcher sur Boston des troupes et des milices, qui nc tanl^«
rent pas k former un corps de 20,000 bommes, avec lec|U(4
on entreprit le siege de cette ville. £n meme temps leconii(6
de sOrete faisatt partir Taudadeux colonel Arnold k\h tet«
d*un petit cordis poor les fronti^res du Canada, ou, au moi ^^
ETATS-UNIS
85
St mu, il 8*einpara des forts Hconderoga et Crownpoint,
ainsi que des b&Uments de guerre anglais en station sor
ie lac Champiain. Get beureui coup de main meltait les
clelli do Canada au pouToir des insuig^ am^cains.
Cependant le congrte se r^onit de noavean le 10 mai k
Philadelphie, pourrut k r^quipeuent d'une arm^ en errant
trois millions de dollars de papier-monnaie, et chdsit War
shington poor commandant en chef de Tarm^e des co-
lonies uniesy vrec Putnam, Ward et Sbugler pour com-
mandants en second. On ordonna aussi la formation d'une
escadre, qui rendit d'abord de grands services, mais qui plus
tard Alt an^antie par les flottes anglaises. Gomme lis ^talent
encore fort nombreux oenx qu^eflarouchait la simple id^
d'une deration d*ind^pendance, le congrte, pour donner
cette satisfaction k leurs scrupnies, rMigea une demi^re
adresse au roi, dans laquelle les colonies oflraieot encore de
se soum^tremoyennant qu^on leur garantlt leurs droits. Mais
Georges III refusa obstin^ment d'accepterun pareil com-
promise et rencontra les mtoies dispositions dans le parti
tory, sur lequel s'appuyait son gouTememeut. Les colonies,
qui connaissaient leurs forces et qui calculaient avec beau-
coup de justesseque la mdtropole s^^puiserait infailliblement
et inutilement dans cette lutte lointaine, comprirent que le
sort en 6tait jet^, et d^s lors se mirent en devoir de pour-
suivre leur but en d^ployant une Constance, une fermetd et
une activity toutes particuliires.
A la suite de quelques escarmouches, les troupes coloniales
occup^rent, le 16 Juin 1775, Les bauteurs de Bunkershill, qm
dominent la ville de Boston. Gage fit donner T^ite de ses
troupes, et ne r^ssit qu^aprte de nombreuses et sanglantes
attaqoes k ddoger Tcnnemi de ses positions. Les colonies
mirent k profit IMnstant de r^pit qui solvit alors pour orga-
niser leur systtoe administratlf et pour Clever des retran-
cbements sur les c6tes m^ridionales, oil le g^^ral Lie prit le
commandement des milices. Gage ayant c6d^ le comman-
dement k lord Howe, le 10 septembre , les troupes royales
chercb^rent plusieors fois k rompre I'armte am^ricaine, et,
pour d^tourner Tatteution de rennemi, incendi^ent Fal-
mouth et quelques autres locality voisines de U c^te. Mais
les Amiricains gard^rentleurs positions, et occup^rent mtoie,
le 16 mars 177G, les hauteurs de Dorchester, d'od iis canon-
n^rent si vivement Boston, que Gage se vltcoutraintd^^vacuer
la ville avec sun corps d'ano^ r^uit, k 3,000 honmies et
IMK) loyalistes on individus d€voufyik la cause royale, pour
gagner Halifax ? dans la Monvelle-^sse , en abandonnant
son artillerie et ses munitions. Vers la m^e ^poque, le
congrte et Washington envoyirent des troupes et des mi-
lices, aux ordres de Montgomery, en Canada, dontla popu-
lation t^oooignait d'une vive sympalhie pour la cause am6-
ricaine. Montgomery se rendit maltre des forts de la firon-
ti^re, enleva Montr^l le 12 novembre, mais fut tu^ sous
les murs de Quebec, dans un aasaut livr^ le 31 d^cembre.
Les debris de son armde, ^puis^ par le froid, la faim et la
fatigue, durent alors rqirendre la route de Crownpoint.
Pendant que ces ^v^ements se passaient, le gooveme-
ment anglais ordonnait la confiscation de tous les b&timents
qui tenteraient de oommercer avec les colonies insurg^ ,
et d^r^talt l*^uipement d'une nouvelle flotte ainsi que
la formation d'une arm^ de 55,000 hommes. Les disposi-
tions de Topinion publique en Angleterre rendant les enrO-
lements tr^difficiles, le gouvemement anglais achela aux
petits princes allemands de Hess(9-Cassel, de Brunswick, de
Waldeck, etc., 12 k 15,000 hommes de leurs sujets charge
de porter les armes contre les colonies am^rfcaines. L*^lec-
teur de Hesse-Cassel g^gna k lut seul, pendant la dur^e
de la guerre, environ 80 millions de francs k ce com-
merce de chair humaine. L'amiral Howe, frke du gdneral
en chef des forces de terre, reQut le commandement superieur
de la flotte, qui arriva k Halifax au printemps de 1776. Le
g^i^ral Howe r^solot d'attaquer les Am^ricains sur trois
points. Clinton fut charge des'emparer des colonies du sud,
et Burgoyue de ncttoyer le Canada. Howe lui-m6me, k la
tMe du principal corps d'arm^ fortde 30,000 hommes, dont
13,000 Hessois, se propo^ait d'occuper New-York, et soitd'o-
p^w sajonction avec Burgoyne, soit de pAi^trer en Pen>-
sylvanie. En^cons^uenoe, U passa d'Halilkx k Long-Island ;
mais, avant de commencer la lutte, 11 essaya d'eatrer en n^
godations avec quelques-unes des colonies s^par^ment, et fit
aussi des ouvertures an congrte et k Washington. Le con*-
grte, de son c6t^ pour pr^vcmir toute rupture de la conf<M6-
ration, prodama solennellement, le 4 Juillot 1776, k la ma-
jority de sept £tats, Tind^pendance des£tats-Unis. Quelques
semaines plus tard, les six autres colonies, qui au moment
de ce vote d^sif avaient constitu^ la minority, New-York,
New-Jersey, la Georgie , la Caroline du nord, le Maryland
et la Delaware, adh^rirent, elles aussi, k la declaration d'in-
d^pendance. Ce ne fut cependant, k bien dire, que le 4 oc-
tobre suivant qu'eut lieu la fondation de la f^dtetion am^ri*
caine. Lecongrte, non plus que Washington et son armde, ne
se trouvait pourtant pas dans une situation brillante au mo-
mentoil eut lieu cet acte qui devait avoir desi immenses conse-
quences. Les uns et les autres, lis manquaientd'argent et d*au-
torite, car le papier-monnaie, dont 11 exlstait d^jk des masses
en circulation, perdait cliaque jour de sa Taleur en presence
de la mis^re g^nerale et en Tabsence de tout commerce.
Les operations des Anglais avaient commence de& le mois
de juIn, parce queCUnton etComwalUs avaient marche avec
des forces hnportantes sur la Caroline du sud, oil cependant ils
echoudrent dans leurs efTorts pour s'emparer de Charles-
town, quoique cette ville ne fUt defeudue que par des mi-
lices. Washington, dont Tarmee se trouvait tellement afTai-
biie par la fkmiue et les maladies qu'il lui restait k peine
14,000 hommes sous les armes, y compris les milices, prit
dans une telle situation le parti de se bomer k la defensive.
Au mois de septembre Howe, repoussant une division
d'insurges, s^avanga jusqu'k THudson, et occupa New-York,
que les Americains evacu^nt sans mtoie tenter de resister.
Washington alia ensuite prendre une forte position k Wbite^
Plains; mais, k la suite de divers engagements malheureux,
il se vit contraint, le 10 novembre, de traverser PHudson et
de battre en retraite vers le New-Jersey. Pour comble de^
malheur, comme la duree du temps de service n'avait et6
fixee qu'k une annee, des regiments entiers depos^rent les
armes k ce moment; et, imitant leur exemple, les milices,
decouragees par le mauvais suocto que la lutte ayait eu
jusqu'alors, abandonn^rent aussi les drapeaux. Dans cette
extremite, Waslimgton conduisit son armee, reduite k 3,000
hommes, derriere la Delaware, mais n'en redouble pas moins^
d 'efforts pour combler les vides causes par ces defaUlances
dans les rangs des defenseurs de IMndependance americaine.
Vers cette meme epoque, le congrto, qui depuis la fm de
decembre, avdt transfere son siege k Baltimore, Tinvestit
d'une veritable dictature, qui Tautorisait k se faire livrer
meme de force tous les approvisionnements neccssaires pour
soutenir la lutte et k hitroduire une severe discipline dans-
I'armee nationale. Le petit corps americain envoye sur les
fronUeres du Canada contre les troupes anglaises commandees
par Burgoyne n'avait pas ete moins malheureux que Tarmee
principale. Le general anglais avait rejete jusqu'au lac Cham-
plain les Americains commandes par Gates, detruit leur
flottille, et pris Crownpomt ; cependant, il n'avait pu se rendre
maltre de Ticonderago, desorte qu*il lui avait ete impos-
sible d'etablir ses communications avec Howe par Albany.
Comme Howeattendait pnidemment le retour do printemps,.
Washington rappela le corps qui se trouvait encore dans la
New-Jersey sous le9 ordres de Sullivan, et resolut de re-
monter le moral de ses concitoyens en frappant uu coop
hardi. Le 25 decembre 1776, traversant inupinement la De«
laware, il surprit les Anglais dans leur camp de Trenton ,^
oil il fit prisonniers trois regiments allemands; et le 3 Jan-
vier 1777 li battit le general Cornwallis k Princetown.
Cette victoire et Tarrivee, au printemps de Tannee 1777,
d'un grand nombre de volontaires etrangers, parmi lesqueb
on remarquait suiloul Ic marquis de Lafayette et les Vop
80
ETATS-TJNIS
lonais KosciuEko.et Pulawslii^ inspiciraiit au AmArioaiDS
une nouTeUe ooBfianoe. On esp^ra dte Ion troayer deft
allies en Europe, odcbacim siiiTaitaTec la plus Thre aaxMK
les pliases diTerees de cette lutte. C'cslanrtout en Franee,
pays oj^ d'ailleara ae pr^parait une autre r^volattoDy que le
peuple prit la part la plus bruyante anx ^T^nements dont
PAmdrique ^tait le tb^Atre; et la cour cUe-m6Bie, quoique
d^testaut lea id to et lee jnincipea qui ayaleot aamA la
lutte , eacourageait et soutenait en secret les faiaurgte am^-
ricainsen baine de TAngleterre, son ^temelle ennemie.
Howe coufut enfin, en Juin 1777 Je pibjet d*attaquer Phi-
ladelphie; mais, tronvantla Delaware rendue irapratieable,
il se dirigea ayec la flotte et les troupes k ses oidres yers la
bale de Cbesapeak, oil il d^barqua dans le Ifaryland; Pour
couTiir Philadelphie, Wasbin^n prit position en face de
lui sur la rive gaucbe du Brandywine; mais 11 fut battu le
i 1 septembre, par suite de la superiority taotique des Anglais,
de sorte qu'ii se yit rMult k abandonner la Pensylyanie. Le
25 septembre, le congrte se transfte k Lancaster; et le 4
octobte suiyant Wasbington ajant attaqiid k Germanstown
ua corps anglids conaiddrable , ent encore une lois le dessoos.
Pendant que les Anglais prenalent leurs quartiers d'biyer k
Philadelpbie, il ^tait obligA de se r^fugier ayec les debris
de son arm^ dans uneoontrfe sauyage et d^serle, aux en-
virons de Valley-Forge, od il passa lliiyer dans le dtoue-
ment le plus entier. Malgr6 les tebees r^it^r^ et Timpnis-
ganoe absolue o6 se tcouyait le congrte de yealr en aide k
rarm^, les AmMsains ayaient le droit de porter la t6te plus
baut que jauMis. En effel, dans le eourant de oe mtaM M
le g^n^ral Gates, d'aocord ayee Arnold et Putnam, ayait
pu r^unir sur les frontiires dn Canada un corps presque
uoiquemenft compost de milices, ayec lequel, k la suite de
quelques engagements heureux, il ayait compMtement battu
\h 7 octobre k Saratoga, non loitt d*Aibany, les Anglais aux
ordres de Burgoyne; et qnelqnes Jours aprte, Burgoyne s'e«
tait yu rtfuit ^se rendre piisokinier ayec son corps, fort a
ce moment de 3,&0Q bommea seulement, mais qui nagu^
•encore pr^sentait un effectif de phn du double. Cette yic-
toire modifia d^antant plus eompldtemeDt la situation, qu^a-
lors Louis XYl, cMant au yaw g^n^al de la France, se
d6cida k prendre le parti des £tats-Unis centre I'Angleterre.
Le 6 fiiyrier 1778 fiit sign^ A Yeraaflles, ayec TenToy^ Fran-
ce Un, btt traits de commerce et de d^liensemntuette par le-
quel le ooogrto s'engageait k ne jamais conclure de paix
s^r<te ayec I'Angleterre, ni sans la reconnaissance de la
«omplMe ind^pendanoe din £tats-*Unl8 par cette puissance.
En mtoie temps la Fnnce declare la ^rre k I'Angleterre
-et arma deux flottes, une grande, k Brest, sous les ordres
de d'OryUfiers,el une moindre, 4 Tonbm, sous les ordres de
d'Estaing.
Ayant que la campagne de 1778 conmenvAt, Howec^a
le commandement en chef des forces angliises k ClintoR, qui,
pour ne pas se trouyer bloqud par les Francais dn oM de
la mer, 6yacua Pfailadelphie ayeo 13,000 faommes, et se retire
dans la yille de New-York. A oe moment Washington aban-
donna sa position de Yalley-Forge, et le 39 JuiUet il yint
attaqner, k Moomoutb, GUnton duis son movyemedt retro-
grade, mais sans poay(Sr empOeher les Anglais de le oonti-
nuer. Clinton ne fut pas plus tM arriy^ k New-York que
d'Estabg parut sur la c6te et yint bloquer la flotte anglaise.
Mais k la demande de Wastafaigton, d'Estaing dut se rendre,
ayec ses dooat tkisMBUX de goerre, k New-Hayen, que Sul-
liyan ^tait cbargii d^tfaquer narterre ayeo un corps d'armte.
L'amiral anglais Howe suiyit les Francais; mate, assailU en
nmte par une ferte tempdte , force hii ftit de rentrer k New-
York, tandls que cPEstahig, sous pr^texte de r^parer sa
flotte, se rendit k Boston. Les Am^ricains Airent si exasp6r^
de cette inexjpllcable oonduKe de l'amiral ftan^ais, que
Washln^on ne parrint pas sans beauooup de peine k pr^-
server de toute insnHe les alli^ de PAm^rique. D*Estaing
transfi^ra ensuite dans les Antilles le th^fttre de ses opiira-
tions; cA de son oM Clinton r^olnt de transporter la guerre
dans les colonies du sud, od il comptait rencontrer en abon*
dance tout ce dont son arm^ pouyait ayolr besoin , une plus
bible r^sistanee et Tappul des Ipyalistes, trte-nombrenx
dans cette'contrto. Dto le 17 d^ceo&bre 1778 un corps' an-
glais, command^, par Campbell, d^barqualt en Qeorgie. Ce
g^oMi^erapara de Sayannab, groiipa ihitoor de iul di-
yerses bandes de Unfolistes, et pte^tia jusque dans la Ca*
roline du sud , sans rencontrer de r^slante.
Le congrte enyoya alors ao sud le gto^ral Lincoln 4 la
tdte d'on corps ^arm^ compost, pour la plus grande par-
tie, de milices, et qui ne r6u8sit qu'4 sauyer Pimporfante
yille de Cbarlestown. AfTaibli par le d&uement et les mala-
dies, Wasfamgton dot passer toute I'annte 1779 k Westpoint,
et se homer k suryeiller de Ik les mooyements des Anglais
dans le New- York. Les succis remport6i par les Fran^^
dans les Indes orientdes d^termin^rent I'Espagne k declarer
la guerre k I'Angleterre, dans Tespoir de reconqu^rir Gi-
braltar et les Florides. Tontefois, le traits de neutrality que
la HoUande, la SuMe, le Danemark et la Rusde conclurent
le I*' janyier 1780, et qui bientdt aprto fut suiyf d'uhe de-
claration de guerre de PAngleterre k la HoUande, exer^
autrement d'influence sur les destuito de rAm^rique. Apr^s
ayoir, pendant rautonme de 1779, commis les plus affreuses
d^yastations sur les cOtes de la Yirginie pour determiner
Wasbington k abandonner ses positions, Clinton ^yacoa
New- York le 20 d^oembre, en y laissant 6,000 bommes, et
alia op^rer en Georgie sa joncUon ayec le corps de Campbell.
En 1780 il acheya )a soumisslon de la Caroline du sud, aprfes
avoir contraint Gbarlestowu k capituIeT k la sdte d'un d^
opinlAtre. 6,000 prisonniers, 400 pitees de canon, 4 fri-
gates et d'immenses apprbyisionnementB en tout genre ayaient
^ les trophte de cette yictoire. II reyint ensuite k New-
York, lalBnnt dans lesud, aux ordres deCocnwaliis, un corps
de 4,000 bommes, qui exer^a les plus efftoyables devasta-
tions dans oes £iat8. Waslnngton, penAint oe temps-Ik,
etait toojours teilemeiil depourvu dlMmmes, de munitions
et d'argent, que fbrce lul etait de demeurer temoin impas-
sible des ravages eommis par Clinton su^ les cOtes de New-
York et de la "^^rginie. Cost dans ce moment de supreme
detresse ok se trouvait le congr^s, bien molns k cause de
repuisement des forces du pays que par defaut d'autorite,
qu'&rriva le 1" juUlet 1780 k Rhode^Island une escadre de
sept valsseaux de guerre flrangais aveo 6,000 bommes de
troupes auxiliaires aux ordres de Rochambeau. Cet eve-
nement releva sans donle le courage des Americains; mais
Wasbington n'en rests pas moinstoujours dans nmpossibilite
de rien entreprendre, et telle etait encore la pennrie dans
laquellell setrouvaitau commencement derannde 1781, que
ses troupes, degradees par lamisere,en yfnrentplusleurs fofs
a se mutlner ouvertement. La France consentlt alors k prater
siezemillionskraidedesquels U fut possible de mettrel'armee
en etat de tenlr b oampagne.
Tandls quelJifkyette, k la i&te d'un corps s^pare, s'efforfait
yainement de mettre obstacle aux devastations de Comwallis
dans les Carolines et la Yirginie, arriva vlcforieuse la flotte
fran^aise aux ordres de I'smiral de Grasse, qui mft k terre
3,200 bommes, et alia bloquer New-York avec 28 bfttiments
de guerre. Washington abandonna alors avec Rochambeau
la {Msitkm de'New-Wendsor, fit croire k Clinton que son in-
tention etait d'attaquer New-York, puis se detouma tout k
coup, pour passer en' Yirginie, oil il entana Comwallis k
Yorktowtt, et des le 17 octobre 11 le oontraignait k capituler
avec les 7,000 bonmies places sous ses ordres, en meme
temps qu*k lui liyrer son artlUerie dt ses magasins.
Pour la premikre fois les AmeHcains s'abandonnerent k
^ne joie sans homes k Toccaskm de cette yictoire. Les An-
glais, qui avaient fini par s'epulser pen k peu par suite de
la tacfique de temporisation adoptee par Washhigton, se
trouvaient maintenant, k leur tour, tellement aftaiblis quMIs
etaient Iiors d'etat de rien entreprendre. Comme de Grasse
s'etaiteknpiesse de rctoumer en Europe, Wasbinj;ton ne pou-
yait songcr k rcprendre CUarlestown. U se relira done vera
£tats-unis
rHodaon , k Teffet d*]r atteodre rinstant fovorable pour atta-
qner Clinton. Mais Iw dtestras esaayte, tant sor mer que
sor tern, par les armes britanniqoeB donnftrent alore en An-
gleterre one telle fi>roe an parti de la pais, que lord North,
oblige de donoer aa dtoisaion, Ait ranplacd k la direotkin
des affairoB par Roe^n^uun, Sbelbameet Fox. Iiea nou-
▼eanx mfnistras ^talent sans doote rtelusk Tigoareusement
oontiniier,8*illQMait,lagDerre8Qrnier; mate Us n'en essays
rent pas moUis, quoique fort inutilement, de oondore one
paa s^par^ a?ec les Am^ricains, et ii oet effet enTojftrent
Carleton, bonmiecondliattt,qui orait jnsquealors command^
dans le Canada, ramplaeer Clint<»i k New-yoit. La tlctoire
natale remport^ par Tamiral Rodney atur leeomte de Grasse
et les iaotiles efforts tentte par les Espagnols contre Gi-
braltar hftt^rent le r^ablissement de la paix g6n6Fale. Les
prfliminairesy ayant pour base la reoonnaissanee de I'm-
dependence des itats-Unis par rAngleterrdy en forent ai-
gn6s le aonoTembre 1783, k YervallleSy od ae trou?aient les
Aoi6ricabu Adams et Franklin. Dte le moia d'octobre, le
corps anxiUaire fran^ avait qnitt^ le continent amMcain
poor se rendre am Ant&les. Toutefoia, Tarmte amMcaine
ne Tit pas sans regretarriver le moment de son Ueenciement,
parce qoe les diyecs £tais se troaTaient malntenant hors
d*etat As pomnroiraa sort des soldata, ainsi qa*ila a*y ^talent
poortant engagfe formellement en lea enrOlant. Aprte de
longnes n^gooiations, on finit par decider qoe les ofBders
recevreient one indemnity ^Iralant k dnq annte de soldo.
Quant aoz simples aolldats, on lea indemnisa, ponr la plus
grandepartie, en tear distribuant des terrea. Lore de la paix
definitive, aign^e k Yeraaillea leS aeptembre 1783, PAngle-
terre concede k aea anciennea colonies an prolongament
de firontiires josqu'eu Canada et k la Ifouvelle'Ecosse.
Plusieurs tribos indiennes, entre antras les Cinq, de-
Tenties mafaitenant lea Six Nations, dont il a ete f ait mention
plus baut, pasairent egslement seius la protectiun des £tats-
Unis. Par saite d'on compromia avec les loyailstes , l*eTaeua-
tion deNewyoric neinterrectnee que le 25 novembre; aprte
qaoi , Wasliington liccDda eoiapietement I'armee d^ le 4
decembre suiyant, et, abdjquant ses ponfoirs , rentra no-
blement dans la vie privee.
La gnerre qui assure Tindependance de PAmeriqne du Nord,
qm detruisit la menavante snprematie exercee josque alors
aur les mers par TAngleterre, et qui jeta eomme aiitant
de brandona d'inoendle les idte de Ubeite et d'egalite dans
les vieilles sodetds europennes , se trouvalt malntenant 4er-
minee. Mais les itats-Unis, parrenos an comble de leurs
▼max, etaientmoins lOtres et surtout moins heareo$ qn^on
AC a'y etatt attenda La gnerre avaltoottte 13S millions de
dollars (675 millions de firancs) ,8ans parler de la masse de
proprietes partlcnliires detraites ou devastees , et n'avait
pas d^ore moins de 76,000 hommes en etat de porter ies
armes. Le congrte se retirait laisaant une dette publique de
63 millions dedoUara (215 millions de franca), Independam-
nent des empmnts oondos en France et en HoUande. Cette
dette oonstetidten on papierinonnaieoompietement d^prede,
qui rendait d^une dificulte extreme toutes les transactions
eommerdales. La repobliqae etait sans credit, sans antorite,
sans constitution proprement dite. La lutte des deux partis
entre lesqnete se diTiseencoreaouonrd^bni Topinion publique
nux £tats-nnte rendait des plus difficiles la construction d'un
^ifice sodal de qnelqne soUdite. Les democrates on repu-
blicains purs voulaient que la puissance politique fOt par-
fagee entre tons les £tats; les federaltetes, au contraire, insis-
taient pour qu^on fondAt une federation avec nn gooverne-
ment central trte-fort. Ni Fan ni Tantre de ces partis n'at-
teignit compietement son but Dejli, pendant la guerre, les
diirerents £tata avaient aecommode leurs Tieilles constitu-
tions respectives av drconstances. Enlin, en mars 1787, le
congrte convoqua k Pbiladelpliie nne reunion generate de
deputes des divers £tats, qui redlgerent alors la constitu-
tion federale envigneur encore aojourdlini aux £taU-Unis.
Cette constitation fut acceptee k la guile de negocialioii
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particuli^res siriviesavee cheque Etat ; RbDde-Island n'acceda
k I'Union qa*en 1780.
Washin(^ ayant ete flu president le 1** fevrler 1789,
oonvoqna anssitot le congrto, conformement aux prescrip-
tions de la constitation noovelle. Le retabiissement de
Pordre dans radmfaiiatmtton, la reorganisation du pouvoir
jodiciaire et dee millcea nationalea, fkirent les qoestions qui
attirbrent toot d*abord son attention. U s'occapa ensuite de
legnlariaer la dette publique, et d'en assurer Famorttssa-
ment an moyen de legers droits de dooane, mais non sahs
renoontrer d'aillenrs nne vive opposition dabs ta mise k exe-
cution de cesdUrerentes mesures. H crea ensuite k r£tat un
revena legaHer par IMttbllssement d'un impOt sur I'indus-
trie et la propritte , et enfin 11 fondaune buiqoe nationale.
En 1791, l'£tatde Vermont, qui avail jusqae alors fait partie
de l'£tat de New-Yoit, s'en detacba, et fat admte dana i»
confederation, dont 11 forma desormals le qnatonitoe£tat-
Uni ; en 1792, le Kentnclcy, josqn'alors paitie de laTirginie,
en devlnt le quimitae. Qoand, aux termes de la constitu-
tion, lea foncttooa presldentiellea vinrentii expker, en 1793,
lea diirerenta partis , eo presence d'nne guerre europeenne,
se reonbrent pour reeUre Washfaigton.
Dans les discossions dn congrto relatives au commerce et
k la politique exterieors , les chefs du parti federaliste , pour
la plupait amis particuliers du president, avaient toujoiirs
declare que lUnfon Americainedevait rester neutre dans les
conflits enropeens, et qn'au lieu de gaspUler ses forces k en*
tretenir une flotte militaire, il lui fallait au contraire s^at-
tadieravantfouti s'aasurer des debouches avantageux pour
ses matieres premieres, an moyen de traftte de commerce
con^s danft un esprit liberal. D^ les traites conclus eu
1778 avec bi France, en 1782 aveo laHollaude» en 1783 avec
la SoMe, en 1785 avec la Prusse , avaient eu ce principe
pour base. Washbigton, quand eclata la gnerre generate
oontrela France revolutionnaire, maintint, lui aussi, la poli-
tique nationale, et publia, le 22 avril 1793, une dedaraUon
de neutralitei suivant laquelle les vaisseaux portant le pa-
vilion de rUnion ne pouvaient etre arretes et visites qu'en
cas de contrebande. Une partie de la nation, les democrates
surtout, virent dans cette dedaration un acte d'ingrati-
tude k regard de la France menacee et un indice des se-
cretes sympathies du president pour TAngleterre. Les adivea
relations eommerdales qui s^etablirent des lors entre TAme*
riqne et TAngleterre determinerent m^me Washington k
condure avec cette puissance, le 19 novembre 1704, uu
traite de commerce et d'amitie, que suivit l*annee d'apr^s
un traite semblable avec TEspagne. L9 premier, quelque
avantageux qu'il fOt pour I'Union , puisqo*iI ouvrait k son
commerce les ports des Indes orientates et occidentales ,
n'en exdta pas moins on vif mecontentement, parce qu'U ren-
dait impossible toute participation des £tats-Unis kH guerre
soutenue par la France contre i'Angleterre, c'est-i-dire
contre Tennemi common. Aussi, en meme temps que des
agents fran^is cberchaient k provoquer dans les differf nts
£tats de TUnion d'energiques protestations contre la poli-
tique soivie par le gonvemement federal, le Piredoire de-
darait le traite de commerce et d'amitie condu par les
£tats-Unis avec I'Angleterre une infraction k la neutralite
et une violation du traite condu avec la France en 1778.
Ces reprocbes etaient fondes, car le traite de commerce et
d'amitie, condu avec I'Angleterre autorisait ies Anglais, au
mepria du grand principe qoe le pavilion couvre la mardian-
dise, k rechercher les proprietes ennemies qui pouvaient
se trouver k bord des bitiments americains.
Washington depose ses pouvoirs en 1796, au milieu des
violentes discussions provoquees sans cesse par les questions
de politique exterieure. Pen de temps anparavant le Ten-
nessee, d-devant partie de la Caroline du nord, avail ete
admis^ faire le seizieme l^tat de Hlnion. Quoique la poli-
tique exterieure suivie par Washington e*t amgnlierement
nui k rinHuence du parti federaliste , on dut encore pour
president John Adams, Tun da amis de Washington. La
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Vranoe ayatit prohiM, le 31 octobre 1796, rmtroduction de
toutes esp^c«8 de marchandises anglaises, gtaa oonaid^rable-
tnent alnsi le commeroe des Aro^ricaiiis. Rompant ensoite
Jes n^fictations peodantes ayec rUnion, eUe rendit en
janTier 179ft une k>i oontre le commerce dea neotres, ^i-
▼alant k une dtelaration de gaerre contra ies fitata-Unia. En
consequence, on mit Ies c^tes en ^t de defense, on anna
une flotte, et on rtonit mtoie une annte dont Washington
prit le oommandement Mais la dtnation dans iaquelle se
tronvait le Directoire empdcba la guerre d*6:later; et aprte
ia r^Tolation dn 18 brumaire le premier consul Bonaparte
concluty le 30 septembre 1805, avec PUnion Am^ricaine, nn
traits de commerce dans lequel 6tait de noureau reoonna
le principe que le pavilion couvre la marchandise. Une
grande transformation eat lien cette mtene annte dans I'^tat
•des partis de l*Union, attenda que Jefferaonftat port^ h la
prfeidence, grftce 4 1'ascendant pris par le parti dteiocra-
tique. A son entrteen fonctlons, Ies ctats-Unis oomptalent
une population de 3,S05,000 Ames; et en 1802 le territoire
^e rohio Alt admis k former le dix«septitoe £tat de I'Union.
Jeffersop d^buta en 1801 par chatier et hnmilier le dey
de Tripoli , puis il dirigea son attention sur la sitaatiun de
to Louisiane, qu^k la grioide terreur des Am^cains, rEspagne
^vait secritement M6d k la France en 1800. Bonaparte ,
ayant besoin d^argent pour recommencer la guerre centre
TAngleterre, vendit, en 1803, eet immense territoire aux
£tat8-Unis, moyennant 15 millions de dollars ( 75 millions de
francs ). L'acqnisition de la Lonisiane est incontestablement
le plus grand ^vdnement de Tbistoire des £tat»-Unis depois la
declaration de llndependance. Ce ftitalors seulement que l*U-
nion ent unefronti^re solide; elle devint maftressede tout le
baastn du Mississipi et du BIbsouri, et put librement com-
mercer sur tout le paroours de TOhio. Le renouvellement
des hostilites entre la France et TAngleteire ftit d'abord trte-
profitable aux Americains , one decision rendue en 1801 par
le cabinet anglais ayant eu pour consequence de foire paner
entre leurs mains, comme puissance neutre, tout le oom-
tnerce colonial des Francis et des HoUandais. Mais dte
1805, alors que JeiTerson eut ete pour la seoonde fois eia
president, le gouTemement anglais par Jalousie supprima
ies tolerances exceptionnelles dont Ies batiments americains
ayaient Jusqu'aiors ete i'objet En consequence, il lea soumit
au droit de visite, Ies declare de bonne prise tontes Ies fois
que Toccaaion s'en prescnta et se permit memo k leor boid
ia presse des matelots pour recruter Ies equipages de aes
propres navires. Le congrte repondit k ces actes par sa
resolution en date d'aTril 1806, qui apporta de notables et
genantes restrictiona k Timportation des marchandises an-
glaises , et en n*eieTant aucone reclamation centre la decla-
ration de blocoa lancee par Napoleon contra tooa Ies ports
britanniques.
L'Angleterre se montrant de plus en plus arrogante et
hostile, Jefferson ordonna, le 2 juiiiet 1807, la fermetore daa
^rts de runlon poor tous Ies navires anglais ; et, afin de
souatraire Ies dtoyena de TUnion aux effets des decrets de
Napoleon anssi bien qu*4 ceux des orders in council du
gouTernementbritanniqoe, lecongrte rendit le 22 decembre
de la memo annee Bon oeidire aete<rembargo, qui interdisait
aux Americains de naTiguer yen des pays etrangera. Cette
meanre bardie paralysa, il est vrai, le commerce d'exportation,
qui en 1807 etait monte de 63 ii 108 millions dedollars ; mala
elle n*empecha paa lea Anglais de continuer k saisir Ies navirea
americains et k detmire en dteil leur llotte oommerdale. Na-
poleon et lecabinetde Londres ,cfaacun de leur c6te, persistant
opiniitremcnt dans leur politique maritime, le oongris flnit
par former indistinctement Ies porta de l*Union anx bAti-
menta anglais et francais, de memo qu'aux produits manu-
factures des deux penples, en vertu de son decret do I*' mars
1809 connu sous la denomination de non intercourse act.
En meiae temps Ies navires natlonaux furcnt autorises k
frequenter de nouveau tous Ies ports etrangers, k Pexception
lie oeux de PAnglelerre et de la France.
ETATS-UNIS
Jefferson transmit en 1809 la presidence k Madison,
qui conserra, lui aussi, ces fonctions pendant huit annees, et
qui suivit Ies memos prindpes politiquesquelson predecessenr.
Tons deux a'efforo^rent de realiser dans l*administration le
plus d'economies possible en reduisant oonsiderablement
Teffectif de la flotte et de Farmee; tons deux oombattirent
Ies tendances centralisatricea de la banqoe nationale, qui pa-
ralysaient le deToloppement dea institutions similaires creeea
dans lea dirers £tats, et apporterent le pins grand zeie k
fidliterles conununications des £tats de Test et du sud aa
moyen de la canalisation de lenr territoire, dejli oommencee
par Washington. Le denombrement fait k I'arriTee de Madison
k la presidence eonstata que la population totale de ItJ-
nion 8*eie?ait d^ii k cette epoqoe k 7,239,000 Ames.
Le nouTeau president entama dea negociationa ayec Ies
deux puissances maritimes, et obtint de Napoleon la promesse
du retrait dn decret de Berlin, sons la tondition que l*An-
gleterre renoncerait aussi aux mesuras identiques qu*elle
aTait prises de son c6te; en consequence, ies ports de PUnion
fnrent routerts en 1811 anx batiments franca. Mais le
triomphe complet remfiorte dana le congrea par le parti
democratique et Ies actea de Tiolence commis chaque jour
sur mer par le gooTemement anglais empecherent la coa-
dosion d'un accommodement semblablable vrec Tancienne
mere patrie.Les projets con^ des lore par lea £tat8-Unis
oontre Ies Florides espagnoles entralent aussi poor beaocoup
dans Ies causes dMrritation redproqnes. Dte 1810 Madison
STait ordonne la prise de possession de la Floride ocdden-
tale, parce qu'on conslderait tout le territoire s^etendant
juaqo^au Perdido comme faisant partie de oelui de la Loni-
siane, formellement admiseen 1811 k constituer le dix-hai-
titeie £tat de TUnion. Le gouTeraeur de la Georgfe re^iit
ensuite I'ordre d*entrer en negodationa avec Ies habitants
de la Floride orientale et de s'emparer de cette proTince k
litre de gage ponr certahies creancea repetees centre l*Es-
pagne par le gooTemements federal. L'Angleterre fit en-
tendre de mcna^antes protestations oontre ces enyahisse-
ments ; mais dies demeurferent inutiles, de sorte que cheque
parU en Tint k armer et que la guerre leooniuien^ aprte
de longues mais pen sinceres negodationa.
Dte le mois de juillet 1812, Tamiral Hope effectnait le
blocus des cOtes des fitats-Unis avec une flotte nombrense.
Les Americains, ne pouTant opposer k Tennemi quHm petit
nombre de vaisseaox de guerre, armerent en oorsairea nn
grand nombre de bAtiments de commerce, qui, ayee une
aodace et un bonlieor inoub, exercferent lea ploa mineoses
depredationa. C*est ainsi que dte les denx premieres annees
lis 8*empar6rent de 218 bAtiments de commerce anglais
portent 574 canons et des masses enormes de marchandises ,
et monies par 5,106 hommes d*equipage. Les entreprises
tentees aurterre par les Americaina forant moins henxensea.
Au mois de Juillet 1812 le general Hull envahit le bant
Canada, mala fut reponsse par les AngUis et lea Indiens, il
dut mettre has les armea k Fort-Detroit. Wardsworth eut
le memo sort avec un petit corps sur les bords du Niagara.
En 1813, rarmee americaine, forte de 42,000 hommes et
oommandee par Harrison, euTahit le Canada, mala n^ put
rien bire , k cause de son kdisdpline et aussi k cause de
Hncapadte de aon general , et ae fit battre en detail. I^
general Dearisorn r^ussit seol le 26 avril k a'emparer d'York,
chef-lien du haot Canada et oft ae tronraient des approvi-
aionnements considerables. Le 10 septembre Perry captora
sur le lac Erie la flottille anglaise chargee de proieger le
hant Canada, Harrison battit lea hordea indiennea aor
lea rites du Thomaa. Mala oes atantagea furent nols, parce
que, vera la fin de Tannee, lea Anglais a^emparerent du fori
Niagara , cie des £tats de rUnion. Pour apaiaer le mecon-
tentement cause dans Ies masses par la niine complete
du commerce , le congr^s supprima le 31 mare 1814 Tern*
bargo de memo que Tacte de non intercourse; mais oelte
mesure ne remedia pas k (;raod*cliose, parce que Pamiral
Cochrane dedara Ies ports americains en etat de blocas. km
^ATS-UNIS
pritttenips de 1B14, les Anglais d^barqo^nt sur plusieurs
points, enleT^rent le fort d^Oswego, parfutement fortifi^; et
le 19 juittet 12,000 de leurs T^ttons mirent en d^ute
complete una armte am^caine non ioin des chutes du
Nlaf^ra.
L^amiral Cochrane accomplit alors ayec le g^n^ral Ross
Tacte de destruction le plus sauvage de tonte cette guerre.
Teas deoXy faisant mine de vouloir attaquer Baltimore,
lemonttrent le Potomac. Tandis que Gordon, avec one
psrtie du corps exp^itionnaire, d^tniisait les forts War-
tmrton et Alexandiie, Ross, h U. tdte de 6,000 hommes,
marchait sur Washington, ville ^rig^ depub 1800 en
eapitale de lUnion et si^e du gonyemement fiid^ral. Le
24 aoAt il attaqua les roilices postte k Bladenburg, les
mit en fiiite et entra le soir dans la yille f^rale» oh il in-
cendia le capitole , le palais de la prudence , les arsenaux ,
les chantiers et toutes les propridtte publiques. Les Anglais
marchirent ensuite sur Baltimore , oh ils comptaient com- ,
mettre les m^es actes de yandalisme. Aprte ayoir disperse
6,000 Am^cauis qui ayaient pris position k pen de distance,
le colonel Brook arriva, le 13 septembre, deyant cette yille,
d<ifendiie par 15,000 hommes et de nombreui ouyrages. II
ne tarda pourtant point h 6tre contramt de battre prteipi-
tamment en retraite, parce que Cochrane ne put pas p6-
n^hrerayec sa flotte dans le Patapsco, rendu impraticable.
En mane temps les Anglais s*emparaient d^une partie du
Maine; et le gonyemeur du Canada, Preyost , enyahissait
r£tat de New-York k la t6te de 14,000 hommes. Mais les
Anglais perdirent leor flottille sur le lac Champlain , et Pro-
yost dut hattre en retraite.
Pmdant oe temps-Ui le gtoi^ral Jackson au sud ayait
contraint les tribus indiennes k demander la paix ; et alors,
k la tftte de 6,000 milidens, il courut k la Nouyeile-Or-
l(^an<, oh 15,000 AngUiis STaient d^barqu^ le 15 d^mhre.
Jackson attaqua, le 8 Janvier 1815, oes troupes, complies au
nombre des meilleures de leur sitele, en fit un efrroyable
carnage, et les contraignit k se raipbarquer en toute hftte.
i<a Intte se tormina par cette yictoire; en effet, dte le 24
o^cembre 1814, la paix ayait 6i& signte k Gand sous la me-
diation de la Russie. Aux termes de la convention qui m-
tervint alors, les £tats-Unis n^osisterent point sur le
liiaintien du principe que le pavilion doit couvrir la mar-
chandise, non plus que sur la pr^ention des AngUds de
faire U presse des matelots k bord des navires strangers. On
se restitua do part et d'autre toutes les conqu6tes faites.
Ln revanche, les Am^ricains s*engagirent k ne plus tol^rer
la traite des n^es d^Afrlque et k coop^rer k la destruction de
cet inl4lme trafic.
La paix ext^rleore contribua beaucoup k consolider la
paix int^rieure. Le congr^s appliqua dto lors sa plus cons-
tantc soUicttude k fonder une marine militaire, et k partir
de 1815 la population se jeta avec ardeur dans les voies de
rindustriey en m6me temps que par la cr^tion de nombreux
canaux ti chemins de fer, elle agraodissait le cercle d'a?;tion
de son commerce int^rieur. Dte le 3 juillet 1815 les £tats-
Unis oonclurent avec PAngleterre un traits de commerce qui
assurait aux deux nations des avantages ^ux, et qu'avait
pr^c^d^ un r^lement de navigation en date du 1*^ mars de
la mtoie ann^. En 1816 le commodore Decatur vint faire
devant Alger une d^onstration qui contraignit le dey de cet
£tat pirate k respecter d^sormais le pavilion de TUnion
am^ricaine. Dans cette mtaie ann^ 1816, l*admission do ter-
ritoire dlndiana dans TUnion porta k dix-neuf le nombre
des £tats-Unis.
En mars 1817 Madison ent pour snccesseur k la pr^i-
deoce Monroe qui, tin une seconde fois encore comme ses
pr^^cesseurs, .remplit ses fonctions jusqu'en 1824. Sous
son administration, on admit k faire partie de TUnion, en
1817, le territove do Mis&issipi; en 1818, le territoire de
riUinois: en 1819, le territoire d'Alabama; ^n 1820, le
Maine, et en 1824, le Missouri; de sorteque la fM^ration
te eomposa alors de yingt-quatre £tats. Le deuombremeut
laCl. OE I.A COiNVCHi. — T. IX.
81>
de 1820 donna une population de 9,638,000 Ames^ dont
1,538,000 escLave. Les irruptions des Indiens des Florides
amen^ent en 1817 Poccupation arbitralre de la ville de Pen-
sacola par le g^n^ral Jackson, et par suite unnouveau conflit
avec l*Espagne. Enfin, en 1819, 1'Espagne consentit, moyen-
nant dnq millions de dollars k la cession des Florides qui,
le 21 mars 1822, furent Incorporte au territoire de l^nion.
Les fronti^res de I*Union fiirent anssimotablement reculte,
par suite de U prise de possession du territou« sitn^ au nord-
ouest de celui du Missouri, et par Toccupation do territoire
de Columbia, d^pendance de la Lonlsiane. En 1822 on
fonda, sur la c^te occidentale de TAfri^ue, Liberia, colonie
de noirs libres. La m6me ann^ eut lieu la reconnaissance
des l^tats-Unis du Mexique, k Tdtablissement desquels TA-
m^que du Nord avail eu une part notable. Pour completer
le r^seau de canaux et de routes destin^e k reliei un jour
Toc^an Atlantique k Tocdan Pacifique, le congr^, sur la
proposition de Monroe, yota une somme de vingt millions
de dollars. En ce qui louche la politique int^eure, Tatten-
tion du pr^ident se porta surtout sur la crtoUon d^une
utile centralisation administrative, sur la formation d*une
armde et d'une flotte, et sur la mise en ^tat de defense du
\ittoral et des fronti^res. Une fois la paU r^tablie, les finances
de rUnion prirent un tel essor, qu*on put soccessivement
supprimer toutes les taxes et tons les droits k rint^rieur.
Des difficulty qui survinrent avec la France furent aplanies
par un nouveau traits de commerce, sign6 le 24 join 1822 ;
et les difl(§rends avec la Russie k Toccasion de la delimitation
des fronti^res de Touest, se terminerent par un traih^
conclu k Saint-P^tersbourg le 17 avril 1824.
A la suite de relations qui k partir de 1822 sMtablu^t
entre les Grecs et les ]^tats-Unis, le president Monroe se vit
contraint en 1824 de dtelarer que les £tats-Unis ne pou-
yaient tol^rer Tapplication des principes de la sainte-alliance
k leur mode de commeroer^ et qu'ils la consid^raient comme
de nature k compromettre le maintien de la paix du monde.
Le 4 mars 1825 Qhlztj Adams, fils de Tanden pr^ident,
succ^a k Monroe; mais en sa quality de f^d^raliste, ou
d'aristocrate, il adudnistra d'une mauiere pen favorable aux
int^r^ts des £tats m^ridionaux et occidentaux. Pour affran-
chir autant que possible TAm^rique des clialnes de la poli-
tique commerciale de I'Europe, llJnion, k partir surtout de
rann(^ 1825, Inscrivit en t6tede tous ses traits le principle
de la liberty et de la r^iprocit^ en mati^re de commerce;
principe en conformity duquel des trait^s de commerce lu-
rent conclus sous la pr^sidence de Quincy Adams avec la
SuMe, le Danemark, les villes Aos^Uques, la Prusse, la
Sardaigne, Oldenbourg, la Turquie, la Russie, le Br^ii et
les £tat8 de TAm^rique du Sud. Quand les trait^s de com-
merce pr^c^emment conclus avec rAngleterre vinreut k
expirer en 1828, ov: ne put pas tomber d*accord sur les
bases d^un nouveau trai.:^; et par suite on laissa sommeiller
pendant quelque temps le r^lement de la question du terri>
toire de TOr^gon. Cependant, unnouveau tarifdedouaues^
introduit k Tmstigation de Quincy Adams hdater du 1*^ sej)-
tembre 1828, menaca toiijuurs d^amener do nouvelles com-
plications dans les rapports de TUnion avec I'Angleterre
jusqu'en 1830, ^poque oh eut lieu une transaction favorable
aux colonies anglo-am^ricaines \6s6es par ce oouveau tarif.
Mais le tarif d* Adams provoqua aussi dans rint^rieur de
rUnion les plus dangereuses dissensions ; et c*est au milieu
de ces circonstances critiques qu^en mars 1827 Jackson
arriva k la pr^sideiice, par suite de rinfluenoe de plus ea
plus pr^poud^anle du parti d^mocratique. Les fitats plan-
teurs et agricoles du sud ne voyaient dans P^l^vation des
droits de douanes qu^une mesure prise pour lavoriser Tin-
dustrie des £tats du nord, et msistaient d'autant plus vi-
vement sur leur abaissement et m^me sur leur suppression
absolue, que la dette publique devait se trouver compl^-
tement ^teinte en 1834. Dans la Caroline du nord surtout,
qui ne demandail pas sculement la liberty d*importatioa
*. mais aussi le iibre commerce du riz et du colon, le peuplA
12
90
ETATS-DNIS
dare nuls les d^reU du congrte, et menaoa en mAsne temps
Id gouvemeur de se detacher de la confi^d^tioD, si runion
yoolait recoorir h la force.
La questkm de fesdavage fut encore nne autre .caose
de disMnsion entre le nord et le snd; question dont la so-
lution ne peut manquer quelque Jour de mettre k une rude
^preuve la solidity de TUnion. Les itats du sud, dont la pro-
duction a pour base le travail des esdayes, consid^rent
rinterdiction de la traite des n^es comme une conspiration
des ^tats du nord centre lenr prospMt^, et persistant
dans ces idta lorsque, k partir de 1827, lis les Tirent se
d^barrasser In una aprte les autres de la l^pre de Tescla-
Tage et pr^soiter au congrte des motions tendant k sa sup-
pression dans tous lesttats de TUnion. Tandis que la Caro-
line du sod se pr^paratt k lutter par la force des armes
contre la grande mfjorit^ de llJnion, rteiamantrabolition de
resclavage, le oongrte, en d^cembre 18S2, ouvrit la d61lb^
ration sur one nouvelle loi de douanes, oeuyre de Jackson, et
qui fut difinitivement rot^ le 26 i^yrier 18S3. Aux termes
de cette loi , un certain nombre de marchandises furent im-
mddiatement aCGranchies de tons droits, en m6me lemps
qu'un abaissement suecessif des droits existent sur d*autres
mati^res deyait ayoir lieu de roanito k ce qu*en 1842 le tarif
gto<^al des douanes eut subi nne diminution de 20 p. 100.
A cette crise int^eure yint se Joindre une gnerre san-
glante contre les Indiens. Dte 1830 le congrte avait rendu
un bill dit det Indiens, par lequ^ le president ^tait auto-
ris^ k assigner en toute propri^t^ aux tribus indiennes qui
consentiralent k aller s'y ^tablir, le territoire appartenant k
la confederation et situ^ k Touest du Ifississipi. Qudqnes
tribus accept^rent cette proposition; d'antres la repous-
s^rent et coumrent aux annes, qnand, en 1832, on youlut
les contndndre k abandonner les £tat8 de Georgie, d'Ala-
bama et dUlinois. £n 1834 on yit se soulever, dans la
Floride, les SSminoles, tribu dlndiens Credu, qu*en d^pit
de tous les efforts on ne put ni vaincre ni expulser des ter-
ritoires quMb occupaient. Des modifications apport^es k la
loi dedouanes n*Searent pas plus totr^tabli la tranquillity dans
les £tats du snd, que la question des Iwiques yint pro-
yoquer encore nne fois lea luttes de partis les plus yiolentes.
La banque natioaale, fondle ^en 1801, avait M sopprim^e
en 1811, k caose de la pression qu'elle exerfait lories trans*
actions monetaires; mats de cette suppression r^sultirent
bientOt les plus graves embarras commerdaax. En cons^-
qnence, dte 18lfi on avait dO cr^r une nouveUe banque
nationale, avec on privilege de vingt ans et un capital dont
ie gouvemement s^engagei k former le tiers, soil sept mil-
lions de dollars. L*etabHssement de nombreoses succnrsales
aetrut tdlement Hnfloence de cette grande institution finan-
d^re, qa*dle ne tarda pas k exercer le monopole du com-
merce d'argent; etat de cboses dans lequel les d^mocrates
virent un danger poor la liberty. Ce qui favorisait et sou-
tenait tnrtoirt lea Immenses operations et le credit de la
banque, e^est que le gonvemement se servait d'elle pour
la perception de UmpOt et quMl lui deposait ses fonds de
reserve. La buiqiie randait par Ik, sans doute, de grands
servlees k rttat; mais fl etait peot^tre k redonter qn*dle
I ne cedAt k la tenfation de (hire servfr les fonds et le credit
de I^tat k donner de plus en t>lns d'extension k ses ope-
rations particuli^res. En 1832, la banque s*etant adressee
au congr(te k rdfet d*ob1enir la prolongation de son pri-
vilege, la question M, 6fM6e en sa favour, grftce aux efforts
de Paristoeratle d*argent et des federaUstes. Mais Jackson fit
usage de son droit de veto, et perdsta dans sa determi-
nation alors mAme que laa doutes repandos au sujet de la
solvalHlite de la banque se furent dissipes. La discussion en
etait ]h quand, en 1832, le nom de Jackson sortit une se-
cunde fois de IHime pour les elections k la presidence. H
rf!tira alora de la banque les fonds appartenant au gonver-
nempnt, et r<^u«sit en 1836 k (hire decider par la diambr« des
ivpri^ntants la niise en liquidation de la banque, dont le
pririlege oefut pas lenouvde. Cependant die obtint encore
du senat un privilege identiqne^ nuds nniqnement poor Umo-
tionner cooame banque de Ptnsylvanik. Les democrates
pay^rent cher lenr vietoire sor raristocratie d'aigent. La
dissolution de la IwiqQe entratna la mine de ses succursdes
et d'une foole de banques particulieres, aind que d'innom-
brables faiUites. .
Un difrerend entr^ les £tats-Unis et la France, an tajet
du payement d'uoe somme de 26 ndUlons due comme in-
demnite pour les pertes oansees an commerce de ItJnion,
se termina en 1835, au milieu de la crise finandtee, k IV
vantage des ^ts-Unis, grAoe k la mediation de TAngleterre.
£n 1836 les territoires d'Arkansas et de Michigan furent
admis k lUre partie de TUnioB qui se composa dors de vingt-
dx £tatB, En mars 1837, Martbi VanBnren, du president,
prit la direction des alfdres, et continua la politique de son
predecesseur tant k ilnterienr qu*A Texterieun A s*effor^
de terminer padfiquement un diCrerend sorvenn avec TAn-
gleterre an sujet d'un batean k vapeur americdn, la Caro^
lina^ bruie par les Anglais k Buffdo, de jnAme que les
discussions anxqudles donnArent lien la delimitation des
frontieres du Canada et la question dn droit deyisite.De
puis 1834 la dette publique de llJnion etdt oompietement
amortie : cependant en 1841 le president se vit force de re-
courir k un emprunt de 12 milUonft de dollars pour la
continuation de la gnerre contre les seminoles et ausd poor
courrir les d4ficiU causes dans le reveno public par la der-
niteerise commeidale. En 1841 Van Boren depose la pre-
sidence entre les mains du general Henry Harrison, can-
didatdu parti lederaliste, qui moomt unmois aprte son en*
tree en fonctions. Conformement i la constitution, le vice-
*preddentTyler,candldatdu parti democratiqae, prit la presi-
dence, et ^effbr^ Ini anad, de mdntenir TUnion en pdx
avec I'Anglelerre. Cestce motif qui lors do procAs intente
k Mac Leod, Anglais oompromis dans I'affdre de l^icendie
de la Carolina^ porta le president k fovoriser Taoquitte-
ment de cet individu; et le 9 aoOt 1842 il oondot avec le
cabinet de Saint-James un trdte poor la regularisation des
i^ontieres respectives des deux mts, la soppresaion de la
traite des ndgres d Textradietion redproqoe te mdfdteurst
L'irritation dos esprita prodoite k diverses reprises depuis
1842 par la quediai de I'Oregon, de nouveanx dissenti-
ments k propoa do droit de vidte et PaflUro dn Texas meoa*
cerent plosieors fois encore de troubler les. relations inter-
nationdes des £tata-Unis et de leor anoienne m4re patrie.
En 1844 Tyler essaya de condore un traite de commerce
avec les £tats allemands du ZoUverein ; mais le oongres y
reibsa sqn adbedon, paroe quil eOt en pour consequence
nne modification comply dn tarif douanier dea l^ts-Unis.
Plus beurenx dans raOdre dn Texas, le president vit la le-
gislature confirmer le traite oondu avec cet £tat an com-
mencement de Tannee I84ft» et qnient pour reanitat son in-
corporation dans rUnion Americdne. Le ooogres consentit
aussi, SUP sa propodtion, k y admettre comme £tats ind6-
pendanfs les d-devant teiritolre de Jowa et de la Floride.
Au mois de man 1845 Tyler remit la preddence k Ja-
mea Polk, candidat dn parti democntique, dont le nom
etait sort! vainqoeor de IHime Van dea dections nouvdles.
A la suite de la dedaratioo de gnem qn'amena de la part
du Mexique rineprporatton. dn Texas aux £tats-Unis, Polk
determine le congrte k ordonner des armements fenniclB-
bles; et le^enerd Taylor comment les bostilites en e»-
vabissant le terrilaire mexieain. Dans rete de 1848, le ge-
neral Scott, comiyiaodant en chef de rarmee de lUnion, ae
dirigea de la cOte de la Yera-Cmz sur la capitde meme do
Mexkiue, qnl tomba en son ponvolr le 11 septembre 1847.
LeseTTorts desMexicains pour repousser rinvaskMi avdent
ete inutiles. Leura generaux avdent Aiit preuve de plus de
forfanterie que dMiabilete; et aprte trois campagnes, les
Ctats-Unis, qui en fdsant cette guern n*avaient eu d'aatr«
but que de s*emparer du Nouveau-Mexique et de la Call*
lomie, etaient mdlres du Mexique tout entier. Mais ils nV
busercnt point de leurs victdres, et s'attacli^renl pins, k edn*
fiTATS-UNIS
•oiider entre lears mains la possession des territoires qu*lls
iraient jng6 utile d'adjoindre h celoi de PUnion, qa'k I'ac-
croltre indifinlment en confisquant la nationality mexicaine.
II ^t toot naturel cependant que les Taincas payaaaent
les frals de <$ette longne et dispendiense gnerre; or, oomme
le Mexique 6(ait k bout de ressourcea, II dot a'efttimer hen-
reox d'ra 6tre qnitte, aprte de longne^ et difficilea n^o-
dations, potir i'abandon de la Californie et da ICouTean-
Maique, que oonsacra le traits de paix condu entre lea ,
deox pays le 3 furrier 1848.
les pOQVoirs dn pr^ldent Polk expir^ent en 1849, et
les ^lecUoBfl lai donnferent pour soccesaenr le fS^Mi Taylor,
dont le nom ^tait doTenu des plua populaires depots la part*
importante qa*il aTait eoe aux Tictoires remport^ par
rann^ de TUnlon sur les forces mexicaines. Cependant le
neete de cette candidature fut dd surtout k l*iaterTention
d*Dii tiers parti, qui, sous la denomination dt Jree soUers,
fenait de surgir pour la premiere fois entre les deux opt-
BioDfl si tranche existant depuis Tori^e aux l£tata-Unia,
et qui toot aussit6l s'^tait trouv^ aasex fort pour faire pencher
h balance do c^t^ que loi indiquaient aes convictiona oo
MS int^rftts. Que si en eff^t lea £tats dn nord poossaient
to^jours k Tabolition immMiate et absoloe de I'esdaTage
dans toute P^tendoe de ItJnion, et ai, bien loin d*y consentir,
ks l^tats do sod pr^tendaient ao contraire que Teaclavage
derail 6tre d^lar^ lidte dans les nouTelles acquisitions de
territoire faites au sud par I'llnion,. acquisitions oli II n^avait
pas moins aa raison d^^tre que dans ceox des anciens ^tata
ob 0 est l^alement ^tabU, le tiers parti dont nous parlons,
celui du free soil ( le sol libre } ^tait intenrenu comme
ntiiateur et ayait fidt d^ider, par mani^re de compromis,
qae TesdaTage ne poorrait pas 6tre introduit dana les jm-
Teaux Etats do sud, et resterait par cons^uent ciroofiff^
dans Tespace quil oocupe en ce moment
L*esclaTage, la question de son maintien oo de sa sup-
pression dans les £tats de TUnion, telle est depuia longteropa
la grande preoccupation des espiits dans la jeone lipobli-
que; et fl nous semble fort douteux qu*on poisae en reculer
kmgtemps mcore la solotion k Taide de compromis, qudqoe
iagenieax qoHls puissant 6tce an fond , comme lot, par
exeiriple, celoi que sogg^ra riUostre Henry Clay et quMl eut
encore le bonheur de Toir voter ayant de mouiir. Le ge-
neral Taylor n^eot pas. ao residf le temps de r^aliser les pen-
■ees poliUques quil avail apport^es ao pouToir; et sa mort,
arriv^e dte la aeconde ann^e de aes fonctiona, le 9 aoAt 1869,
donna Beo encore une fois k Tapplicatlon de Particle de la
constitution f^d^rale qui, eo vue d*une aemblable eyentoaUte,
t-ansfSre lea ponyoirs dn d^Aint, poor tout le temps qolla
ayaient encore k coorir, ao ylce^preaident nomme en m£me
temps que loi et oomme en eas» Ge yioe-president, appeie
IfiUard Fillmore^ se montra digne de la place quele baaard
loi accordalt ; aooa son administration ferme et sage, la pros'
piril6 de lUnlon ne fit qoe s'accrottre. Et cependant, le
^ president Fillmore ne laissa point, loi aoasi , qoe de aympa-
titfser plus 00 moins onyerlement ayec ce mooyement des
Intelligenoes qui semble aojoord^bul entratner llJnion yera
des d^tfai^es nouydles, m^ encore compietementinconnues
qnant ao resoltat final. Nous yoolons parler de cet esprit,
EOas deyrions peot-^tre dire de ce yerlige de conqo^ qui
depuis lea trop ladles triomphea remport^s par les troopea
fMe^rales sor Parm^e mexicaine, s*est (Bmpare de tootes lea
t^es aox £tat8-Unis« Co ba» cette ma^aifique colonie eapa-
gnole, cette relne des Antilles, est en effet deyenue depuia
qnelcfoes amines Pobjet de la conroitise haotement ayoo^e
des Am^ricains do Nord, qoi ne desespireot pas de voir le
Canada venir qodqaejoor grossir le nombre des^tats-Unia,
ct qoi d^jk res^rdent Pannexion proehaine dn Mexlqne ao
territoire de lUnion comme on fait n^cessaire, instable,
dont ii est Inutile dte lors de liliter la realisation , paroe
qo^eiie se fera d*elle-m6me. Or le gouvemement f^dral, re-
pr^senf^ par son prt^ident, est trop dminemmcnt national
A'avoir pa!$ ^^^ ^^^ empre^sement, dans ses rapports
91
avec I'Espagne, les plus IbUles pr^extes de discossion, d6s
qoTIs etaient de natore k provoqner qoelqoe conflit qui tui
permit de se saisir, ^ litre de gage provisoire pour le
payemeat de rtelamations plus on moins spMenses, de ce
denier debris de la puissance eoloniale des ERpagnols
Tootefoia, HiabUet^ et la moderation dn cabinet de Madrid
ayant r^uaai k eoarter tons les pr^textes de eonflit possibles,
le gnnveroemeBt americain Jaissa s^organlser alors sous ses
yeox de vdritaUea expeditions de flibastierB destinies k
vevolqtionner Cuba, et k lui (Ure prodamer son indepen-
dance politique, prtface oMig^e de son annexion definitive
k PUnion. Le manvals soceto qn'ont en Josqv^ ce jour
tontes ees entreprises est loio d'avoir deceon^ les aven-
tniiers pelitiqoes, non moins nombreox de nos Joors au delli
qn'en deck de PAtlantiqoe, et qui de plos y ont tootes les
sympathies dn poovoir. Aossi, les amia de PEspagne ne
Toient-ila gnte anjoordliol poor die d*autre moyen d'e-
chapper an peril qni la mence incessammani de ce c6ie,
9iedefrapper on grand ooop et de repoosaer Uen loin les
envabisseors^americafais, en aboHssant bardlment Pescla-
vage k Cofaa. U est evident qoe dans ee eaa la moHie de
PUnion, c'est-A-dire Ira tfats dn sod, les l^ts & exclaves,
ne voodndent plos eoteadre parier de Pannexion d'une co-
Itnie qni n'a peuUttre tant de cbarmes k leurs yenx que
oareevqoePesdavage yjlenrtf enoore, alors qoMI a disparu,
grAoe k Diea , du rests des AnIIUes. Las fifferences pro-
fdmdes de races, de moenrs, de langoe et de religion qoi
aeparent les deux popolatioas permettent de croire qne
Pesdavage one lols aboU k Cuba, PEspagne n'aorait gu^re
k redooter les elfets de la eonvoitise des Americains. Cepen-
dant Padoption d*one poliUqoe si tesoloe presente aossi bien
dea dangers. II ne aanqoe done paa de bona esprits qoi
penaent qoe le mieux qoe I'Espagne annlt k faire aojoor-
d*bui, ee seiait de vendre k beaox denien comptant sa co-
loQie k PUnion Americaine, qni loi en offra 300 millions de
firancs et qoi loi en donnerait meme davantage si elle le
voolait.
^administration dn president mifflore fiat signaiee en
outre par Penvoi d'one escadre amertcdne dans Jes mers do
Japo n , k Peffet de condore on traite de commerce avec ce
mysterieox empire; misdon poiltlco-oommerdale qni aete
couipnnee d^un plain succ^ et k la suite de laquelle le gou-
vemement mase s'estdedde k lUreone tentative dmilaire.
On peat sans crainte le inredire : nn qoart de sitele ne s'ecou-
lera pas sans qoe lea relations entee PAmeriqoe et PA'de,
entre la Californie et la Cfaine^ avecle Japon poor edidle, ne
soientansd actives qoe celles qoi existent anjoord'bai entre
les odtes orientales de PUnion et PEorope ocddentale.
Les poovoira do preddent Fillmore etplrant en 1853, on
proceda k la fin de 18&2 k Peiection de son successeor. Le
g^nerd Scott, aotre Mros de la gneree do Mexique, se
mil sor lea rangs dans I'espolrde raUtor Aaa candidatore les
soffrages et les sympatbiea qui, lors des elections prece-
dentes, avdent porte k la preddenoe le general Taylor;
maislesvoix se porterent sor le g^nerd Franklin Pierce
qoi en conaeqoence entra en fonctiona on 18SS.
On etalt natnrdlement corieox de connaltre Pattitode qne
prendrdt le nonveao preddent; et comme on ne se dis-
simole pas en Europe, oti la fd en la necesdte de Peqoi-
libre politique des peoples est toojoors vivace, les graves
compUcations qui poorraient resolter pour Panden monde
de Pextension bsdefinie de PUnion, on vit avec plaisir
M. Pterce, dans son premter message an congrte, protester
des penste de moderation qoi animaient le gonvemement t
americain, et dedarer qoe tootes les expeditions ncn auioA
risies centre Coba trouverdent dans le premier magistri.t
actod de la repobliqoe on adversdre resolo. Mais ensoite,
ea reflechissant k ce qoll y avail de vagoe dans one telle
declaration, en passant so crible tootes les expressions do
message, on reconnot que ce docoment oflldd nMtait rien
moins qoe rassorant et cacbdl an contraire les pensees d'ex*
pansion ao debors. de conqoeies, qoi fermenlent depoia
12.
92
longtempc dans toutes let parttes de lUnion et que la presse
am^ricaiiie eat aaaoiine k sureKciter encore davantage par
sea d^cUmaUoiia et sea forfimteriea. Lea gooTernementa r6-
publicaioa aenient-ila done si^eta aux mAmea accede Ter-
tige que lea monarchiqoea? La cbimtei« de la monarchie
universelle, tant de foia et si inatilement pooranffie, annh
t-elle done poor pendant \i cliimte de la i^pnblfqne uni-
▼eroelle? Cest \k poortant oe qu*il Ckndrait crolre si I'on 8*en
rapportait k toot oe qui se dit et s^emprime aujourd'hoi de
ratitre c6t^ de PAtlantique. Aprto tout^ comment cet eiete
de confiance dea AmMcains du Nord dana leora forcea, dana
ravenlr r^senr^ k leur CM^tion, ne sendt-tt paa nn peu
excuaaUe quand on voit un paya 06 iMmp6t eat preaqne nul
prteenter cheque ann^e nn exc6dant de reoetfea de prta de
cinquante nulliona de francs aur ses d^penses, et s^rieosement
embarrass^ de savoir oe qu'il en fera , alora que lea diff^ienta
gottvernementa de la yieille Europe sont de plus en plus
rMuits k yirre d'emprunts, qui ne soolagent momentand-
nient le present qo*en cr^t poor ravenir lea ptna tera-
aantea cbargea et les plua inextricablea difficult^ 1
j^^AU) outfl dont les aemiriers, lea arquebosiers, les
horiogersetdesouTriers de ploaieura aotres professions seaer-
Tent pour malntenir fixes certainea piteea pendant quite les
iraTaillent A proprementparler^ les 6taux sont des presses
que Ton modifie suiTant les uaagea auxquela on lea destine.
11 y a dea tonx en bote et deaStaux en fer; les plus com-
muna sont de ce dernier genre. Parmi lea ^taux en fer, on
distingue ceux k pied, k a/gfroft^ k fMdn^ oenx qui sont dits
/ounuuila, paraUilet. V4tau d pied se compose de sept
pieces: 1** deux Jones ; 9** deux mora 00 mordaches, armte
de lames soud<^ea d'acier tremp^ et taillto comma des limea;
Z* one ▼te ii filet carr4;4* unteoudont le paa est (aitd*une
bandelette de ier braate a? ec aoin dans rintdrieor d*une bolte
cylindrique; V* un levier avec lequel on feit toiimer la yia
pour serrer oa deaserrer te machine; 6^ un ressortqui fait
'^carter les mordacbea quand on veut retirer la pidce qu'on
traTaille ; 1^ one bride, par laquelle on fixe I'^tau ^ un ^ t a b 1 i.
L'^tau k pied se Toit dans les ateliera de tous les m^eaniciens
et de tona les serruriers. Cet dtau est dit toumant iorsqne,
par one dtepoaition particoli^re de la manito dont il est at-
tach^, on pent le Cure touraersur son pieddedroite k gaudie
et r^ciproquement ; alora on flxe aur T^tabli un arc de oercle
en fer dana lequel on perce quelqnea trous qui serrent k
fixer r^tau au moyen d'unecheville. Viiau A agrafe eat ainsi
appeii parce qu'on le fixe k une table au moyen d*une Tte
de preesion : il difi%re pen du pr^cMent ; les horlogers en
monlres en font contuinellement usage. Vitau & main n'est
autre chose qu^une sorte de tenaille k tU ; il est commode
ponr sateir des pitees qn'on Teot limer en rond ; on le tient
et on le fUt toumer de la mafai gauche pendant que de la
droiteon pouase lalime. V^auparalUletti compoa^de telle
aorte que ses deux mAchoirea a*dcartent ou se rapprochent
Tune de Tautre sana a'incliner en avant on en arri^ , tandte
que dana les antrea iAxax la mAcboire ant6rieure toume sur
un pivot comme une chamlftra. L'^tau parall^le est avanta-
geux sous certaina rapporta, mate il est eofiteux et moina
aolide que les autrea. TsTsafeDftB.
^TAYEMENT, optetion k Taide de laqnelle, le ploa
4>idinairement, on aontient avec de grandea piteea de boia
ou <t ai a on b&timent mena^ant mine, oa aTec dea pontrea
dana la refection d*aB mur ndtoyen. Les^yements ne sont
pas moina ntilea quand II s*agit de tranaporter de lourda
Csrdeaux; ite en licilltent la traction aur rouleaux, en em-
pteliant quHb ne d^versent. On a dea exemplea de dochera
tout entiers transports ainsi, k I'aide de cabeatans, apria
avoir M conTenablement ^yS.
ET G/ETERAvmote latina dont on ftJt un grand
uaage dans notre langne, et qoi aont d'one utility reconnue
dana la conversation et dans ce qu'on terit : ila ofTrent en
^et Tavantage d'^viter lea longueurs, les r^titlouA, les
^tationa trop ^tenduea, trop fr^quentes, et les ^omiratlont
4iop prottxea, trop dUfusea, C^^taieiit lea ictes des notaires
ETATS-13N1S ^ fiXENDARD
qui avaient donn^ aux ei cwtera le plus de vogue. Sous la
plume de ces officiers publics, ite avaient acquis une v^i-
table valenr, puisqu*ite avaient sensiblement allonge des ^ri-
tures qui se payaient k la page, et dont cette inevitable for-
mule ^t deivenne nn omement de luxe. Aujourd'hui, tonta
abr^viatloa est s^v^rvanent interdite dans les actea judi-
cialres et notari^ ; et Ton ne serait ploA fond^ k dire comme
antrefote : Dien nous garde dea mtoobes d'apothicaire et
des et cmtera de notaire.
Vet cxtera (et antrea chosea), cbass^ des actes l^aux ,
s*est refhgie dans le langage usuel. C'est un terme oonvenu
qui en dit plus qu*il n*est gros, un sons-entendn tour k
tour pudique, adroit, ing^eux, malln , qui peut devenir
mie Insnlte sanglante. Td bomme qui vent sembler profond,
dans sea discours, a bien sohi , aprte avoir tete dea idto
communea, d'essayer de donner par nn e^ cxtera, lanc^ k
propos, une haute opinion de ce qu'il semble taire. n serait
bien embarrass^ peut-^e at on Ini demandait k brfile-
pourpoint la traduction de cette reticence.
Dana le langage de r^paette, il a ^ et il est encore de
politesse exquise et d'!;(iinilite profonde, aprte avoir ^no-
mdr6 les titres et qo /itS d*unepersonne puissante, d'^ooter
trois etc. pour rearer les omlsdona qui ont pu tehapper.
L'absenoe d*un et extern a et6 la cause d'une guerre mi-
neuse entre la Pologne et la SuMe, en 1655, Jean-Ca-
si m ir ayant commte hi haute hiconvenance de n'sjouter que
denx etc. k la suite de r^nmdratton dea titres de C hris-
tine. Dans une sphere moins devte , ce sfgpeabr^vtetif est
devenu d'nne grande ressonrce ponr le charlataniame des
QBuvres d'eaprit : c'est ainsi que vous Uses sur le lh>nttepice
de plnsd'nn livre par M. ***, des acad^miea de Lyon,
d'Amieoa, de Nantc^, de Toulouse, de Rome mdme; puis,
la liste ^puIsS , arrivent i la file , au secoors de la vanity de
Pauteur, trote magnifiques etc., oomme sMl s'agissait des titrea
du premier potentatdela chr^tient^. Vanitat vanitatum ei
mnnia vanitas.
ETGHr4IIADZIN. Voyez Edoh-Miabzin.
]STE« FoyesSAisom.
Peignoir (Ordrede n. Cette plalaanterie de qnelquea
hommes delettres, parmi lesquetefiguraient Jon y, Boryde
Saint-Vincent, Harel et les rMactenrs du Nain Jaune^
^ignala les premieres annto du r^e de Loute XVIII ; elle
etait prindpalement dhigfe centre ce qn*on nommait alora
le corpa des jSuites, oorpe auqud on suppoaait une influence
tocjoors crofssante et one oppoaition oonstante aux progrte
des lumi^res. Tout le monde connalt le petit ustensUe creux,
de ier-blanc, de cuivre, d'argent, etc., servant k ^teindre
chandelles 00 bougies, et dont le noro figure en t£te de cet
artide. Cast lui qui se fidsait surtout renuirquer dana les
armea du noovd ordre , ce qui taidiquait dans ses satiriquea
foodateora an esprit pins emprefait de fac^e que d'obser-
vation. Eo aupposant en elfet toat Panden eaprit jfeuitique
r^veill^ dana le corpa de cenx qa'on se proposait de d^i-
grer par llnstltntioa de Tordre de r£teignohr, c^^tait donner
an d6menti trop formd k l*histoire qne de regarder les
enfimta de Loyola comme strangers au d^vdoppement des
lumttres , eax qui ont represents kmgtemps le corpa le plus
edaire de France, et ^ qui notre patrie a dO tant d'honunes
savanta. HAtona-nooa d*iJouter tootefote, pour rendre jus-
tice ii qui da droil, que te mijoritS des titulaires forces .du
noord ordre extra-Kgal, qui reoevaient d'une chanodlerie
anonyme dea breveta dont ite n'avdent paa acquitte les
drotts, et dont Us se seraient bien passes , appartenaient aux
jesuitea de robe eourtef sfanplea affiliSa k la trop illustre
oompagnie, n*6tant engagSa en rien dana le sacerdooe, n*ayant
qndquefds, comme on Ta dit, rien ooblie ni rien appijs, il
est vrai, mate pins souvent encore, ayant oublietrop promp-
tement lea blenfaito de Vtuwrpateur^ et apprte trop vite k
daniter sur Tidole abattne quite encensdent ia vdlle.
]£TEIX)N. VoyeztfmE,
l^TENDARD. Lea itendards qu'on volt sur les bas-
rdiefs dn tombeaa de Fran^ l** lOBt en banderoles loa-
tiTENDARD — ^TERNlTfi
goes, ^trottes » fourchoes; ceax des bas-reliefs da tombeaa
deLoais Xn ont la draperie ooarteetarrondie par les extrd*
nitfB. Youloir dire commeot ont 6t^ fails les Itendards sa-
rait ane entreprise pen utile, et le tableau qui en rteolterait
n'apprendnit rien de bien neaf. Jadis la Tolont^ du eapt- I
lahie dicidaU des omements on des armoiries de la dra-
perie; la eouleor de r^tendard 6tait la m6ine que celle des
rabee de ttrrte on des hoquetons que portaient les gens
d*araiea et les aicbers k clmal des compagnies de chevan-
Mgers. L'exprenkm itendard dnnne maintenant Hdte d*an
drapean, ainsi que nous Vavons dU, affects k la cava-
■erid : or, oomme autrefois lacaTalerieitait tout, Pinfanierie
rieo, ou peo de ebose , U n*est pas 4tonnant que le mot itesi'
dard ait consenr4 dans le langage bislorique et pitto-
resqoe un sens beanooup plus large que eelui qui lui appar-
tient r^eUeaoent anjourd'hui. YoiU pourquoi c'est surtout k
I'^tendaid que s'appliquent les Terbes arborer, diployer,
planter l*6ten4^; marcher ^ eombaitre, se ranger was
les ^tendards; e'est anssi pour oela que quelquefois on a
appeM diendard Tense igne confine k rofBder nomm€
por/e-enjei^ne. Les ^tendards francs ont ^ de toutes les
oooleurs. Dans la eroisade de 1 188, lis ^talent bariol^ d'une
«roix rouge. Dans les hittes centre les dues de Bourgogne,
lis out portd la eroii blanche; ils ont €^ tricolores de 1789
4 1814 , blancs Jusqu'en 1880; la oouleur natlonale leur a 6iA
alors rendoe. Les dtendards ont de Panalogie avec les dra-
peaux de llnllBnterie , quoiqoe plus petits en g^n^ral. Sur-
montte d*nne lance sons la r^ubliqne, d'une algle sous
t'eoipire, d'une fleur de lys sous la restauration, ils ont re-
pris V^^ depnis le 10 mai 1852. L^^tendarrl f aci^ des Turcs
poffte le nom de Sand|ak-Cb6rif. G*^ BAnnm.
ETENDOE* L*id<fe rtollement atUeh^ k ce mot est de
la nature de eelles que tout le monde pent concoTOir k Hns-
tant mtait et sans le moindre eflbrt d'esprit, quoiqu'il soit
Dtenmolns absolument impossible de la d^flnir autrement
que par una potion de principe, tant il est Trai qu*a existe
vne foule de lacunas que rien ne peut remplir entre les
optotions de la penste d^nne intelligence facile et la mani^re
de lea rendre TertMlement ou littdralement ( voyez Espace ).
L'^tendoe est une des profd^t^ g^n^rales de la ma t Ur e ,
«'e8t«-dire que nous ne pouTons conoevoir un corps qu'au-
tant quit oecnpe una ewtaine partle de Tespace. La g^o-
m^triOy que Pon d^flnit ia science de ritendue^ lui re-
oonnalt trois dimensions x longueur, largenr, et profondeur
oa ^paisaenr. Tout corps ofllre n^oessairement ces trois di-
menakma; les surfaces, les lignes, le point math^ma-
tiqiie ne sont que des abstrafHons de Tesivit.
Le mot Hmiue s'applique encore, tant au propre qu*au
fignr6, k tout oe qui eat compris entre deux extrfimes : c'est
ainai que Ton dtt VHendue de la voix, V^endue d'tm
pewfolTf etc
ifrn^OGLE et POLYNIGE,n^du plus saaril^ des
fneestesy cdui d^uie m^ atee son dte, ^talent fils d'CE-
d i pe, roi parricide de Th^Ms, et de Jocaste, femme de
Laioa. Leurs soenrs fbrent Ismtaeet eette Antigone, astro
«oiiaolate«ir de eette malheureuse fiunille frappite du cour-
roux des dieux. La vertu de eette Jeune princesse , module
de pIM miale, est merreilleosement oppose, dans eette
dynastie ablwrriSe dn del et des borames, k la ftireur
areogle d'At^oele et de Polynioe, le type impie des babies
HtBraeHes. Lorsque levieil (Edipe, parricide et incestuenx
4 aon insoy en de sea propres mains arrachd de leura
oriritaa aanglantes des yen qui souiliaient le soldi, ses file
dteaftnrda enferroteent, sdon Dfodore de Sidle, leur pta
daw son palais, et s*emparteent da royaume, aprte &tn
ooBveaos de rtgner atternatlTenient cbacun une annfe*
titfode, qui arait eu le malbeur de jouir d^abord de la In*
mitee , r6gna le premier. Mab I'annte expirte , il refuse da
desccodre du trOne. De Ul eette guerre de Thebes, la plus
o61^bre doa siteles hftro'iques avec cdle de Troie, qu*dle
prteMa. Adraste, afers roi d*Argos, dont Polynice avait
dpoua^ U Me, nonnite Argie, marcha, avec son gendre.
93
k la t^te d'une arm^, oontre £t^ode. Uni h six autres guer-
riers illustres , il forma cettc ligue de princes ou de h^ros
grecsillustr^parEschyle sous le nom des sept chefs devant
Th^es, La mort d'£t4ode et de Polynice mit fin k eette
guerre fameuse. Les deux Ar^res s^^tant cbercbds et ren-
contrte sur lecliamp de bataille, dit Euripide dans ses PM-
nieiennes, cumbattirent d'abord ayec la lanee; eette arme
▼ola en Mats dans leurs mains; tons deux blesste, lis sal-
sirent alors leurs <pte. £ttede, plus adroit, traTersa de la
sienne le corps de son fr^re, qui tomba mourant sur le
sable. II allalt lAchement le d^uHIer, quand Polynice , re-
cudllant toutes ses forces expirantes, lui plongea la sienne
dans le flanc gaocbe. C*est ainsi qu*Et6ode, qni ne r^a
qu'unan, jusfifia son nom (irs^xX^c), la ghire d^une
annie. Son fils Laodamas, en bas Ige, mis sous la tutelle
deCrten, fils de M^nosc^, lui saccMa sur le trOne de
Th6bc». On pta^sur un seol bOcber les corps inanlm^ d*£-
ttode et do Polynice. On dut penser que la mort qui 6teint
tout sur la terre, ^teindrait leur baine : il en fut autrement :
on Tit, ou Ton crut Toir les flammes du bOcber se partager.
Bien plus, la Cable et les pontes assurent que leurs cendres
nroides , odieuses Tune k Tautre, se dlTis^rent d'dles-radmes.
Outre les trag^diea d*Eschyle, d'Buripide et de Radne, ce
sujet k inspire ii Stace une ^p^ latine intitule la TfU-
baXde, ^ DEiniE-BAROir.
J^TlSOSnQIIE (Vers), d'in6c, ann^. Foyex Cbro-
MOGRAUni.
ETERNELy qui n*a point de commencement, qui n*aura
Jamais de fin. II n*y a que Dieu qni soit 6temd; aossi
dit-on le P^re ^temel, le Verbe ^temd, la Sagesse ^temelle.
Qodqaes pbilosopbes ont cm le moi^de ^temd. Ce mot
s'emploie substantlTement en parlant de Dieu. Une propo-
sition 6*^emelle v4rUi est une t^tH^ iinmuable et n^ces-
saire : le tout est plus grand que la partie est une propo-
sition d'^teinelle vMt^. On se sert aussi do mot ttemel
dans le sens dimmortd, pour sigpifier oe qui n*aora jamais
de fin, quoiqu'il ait eu un commencement : la Tie ^temelle ,
la mort dtemdie, la gloire dtemdle, la damnation ^eraelle,
les peinea ^lemeUes. H d^igne encore, par exag^ration,
oe cpd doit durer d longtennpa qu'on n*en peut prdToir la
fin : Des baines itemdies, une reconnaissance ^temelle.
L'adTerb^ itemelUmmU s'applique k ces diTerses ac-
ceptions; le Terbe HemUer^ Element : Eterniser sa m^-
moire, la chicane itemise les proote. n en est de m6me dn
mot 4temU4. Ce fbt ausd dans la mytbologie romaine une
d^esse all^rique, qui paratt n'ayoir eu ni temples ni
antels, bien qu'on la trouTO figure sur des mMailles imp^-
riales, stoc des attribots dlT^. Vf^e 6temiH fat aus!<i
un titre bonorifiqoe donn^ par flatterie k qoelques emiierenrs
romains, particuli^reroent k Constanee. Rabelais et Marot
ont terit parfois 4ieme pour ttemel. Les females rappel-
lent, dans notre bistoire rdigfeuse, les membres d'une secte
des premiers dteles de l'£gUse, qui ensdgndtque le monde
demeurcrait toojonrs tel quMl est
I^TERNITE. Le pbilosopbe Botee a d^ni l*6temit^ :
intemUnaMis vitss tola simul et per/ecta possessio (la
possession pidne et parfdte d*une Tie sans terme et sans K-
mite). Mais eette definition conTient suiiout k P^temitd de
Dieu , la seule, du reste, que I'bouuue con^iTe d'une mft-
niftre , sinou claire et distincto, dn moinsrationndle et logl-
que. Quant k V€temU4 du temps ^ ou la reprteente d'ordl-
naire conune une ligne sans oooimencement ni fin. Dans les
spteulatlons sur Tespace infini , nous considdrons le lieu oft
nous sonnnes comine un centra k I'^rd de toute I'^teaduo
qui nous euTironne ; dans kss speculations aur retemite, nous
regardons letemps qui nous est present oomme ie milieu qui
diTiae toote la ligjoe en deux parties ^gales : de Ik Tientqu*on
a qndquefOis compart le temps k une isthine s'^levant au
milieu d*un ocdan immense qui I'enTdoppe de toutes parts.
On salt que la pliilosophie soolastique distinguait deux eter-
uites : retemitd anteneure et i*etemitd post6rieure. Mais
qii'apprennent tous les termes de reoole et ses difisions s«b-
94
tilet sur le myittre de Vinfinf , que iliomine ne saurait em-
bnaser par sa nature 6troite et bom^ ? LlnteUigence dd-
montre sansdoote rexisteooed'une ^ternit^ antMeure ; mab
•Ue ne iaoraH s'en former aacuneidte locide ek concordaate.
n nous est impoMible d'avoir aocane notion d*iuie durte
qui a paafi4» si oe n'est qa'elle a ^t^ pr^sente uie fois ; naia
tout ce qui a 4t6 une Cois prtent est Imne eertaine dktanoe
de nous ; et tout ee qui est k one oertaine distance de nooa,
quelqne ^ign^ qu^il aoit , m peutjamaia Mrs VUemUi. JUa
notion mdme d'une dur^ qui a pass^ emporte qn'elle a M6
pribsenteune fois, puisque ridtedecelle-d renfenne actael-
lemeat Vid6d de I'autre. C'est done ^ un mysttee impene-
trable k Pesprit bumauDL Nous sommes aasur^s qull y a ea
iineeterait6; mais noos nous contredisons nous-rodmesd^
que noos touIods noos en former qoelque id^e.
Nos diQcoltea sur ce point Tienneat de ce que noos ne
aaoriona avoir d'aotre idte de durte que f id^e de oelle par
laqueile noos existons noiis-«itaesa?e6 toas Ics ^fres crM,
c*e8V4hdiiie une dorte soeoessiTe , ftmnee do passe, do pre-
sent et de Pavenir. Nous somroes persuades qu'il edsto
qiielqoe cbose de toute etemite, et oependant il noos est
impossible de conceToiry suivant IWe qoe nous avons
de Texislenoe, qu'aueune cbose qui existe pujsse eibe
de iauie UemiU. II est certabi qu'aucon etre n'a pu se
former lui>meme, poisquHl faodrait alors quMl e6t agi avant
qu^ existAt, oe qui fanpUqne contrsdidion, d'ob il foot eon-
ciure qull doit y SToir eo quelque cbose de toute eternity :
or, tooioe qpiotiste ii la maniere des etres fiois, en snirant
les notions que nous aTons de I'existeoce , ne saurait atoir
etiste de cette manito ; il fiautdonc que cet etre primitif et
etemel , cause et effet par rapport k lui-meme, qui se trouve
k une distance infinie de tons les etres crees, ait no tout
autre mode d'existenoe que le leur , et dont ils ne sauraient
avoir aucune idee.
On a soulere iongtemps dans les ecoles ia question de
saToir si reteroite est successiye, c*e8t-&-Kllre si elle est
composee de partieaqui cooleni les unes des autres, ou
bien si c'est une duree simple qui exdut essentieDement le
passe et 1 Venir. Les sootistes soutenaient le premier sen-
timent , les tliomistes s'etaieal declares poor le second.
Cbacun de ces deux partts etait plus fort en objections qu'ea
solutions. Tous les cbretiens , disent les scotistes , demeu-
rent d'aceord qu'il n'y a que Dieu qui ait tpujonrs existe ,
que les creatures n'ont pas toujours coexiste avee lui,
que par consequent il existait arant qu'eUes existassent
11 y ayait done un av€ant lorsque Dieo existait seul; il
n*est done pas yrai que la duree de Dieu soit on point in-
diTisible ; le temps a done precede Texistence des creatnres.
Par ces conseqoences ils croient fidre tomber en contradic-
iion leurs adyersaires : car , si la duree de Dieu est indiyi-
sible, sans passe ni ayeuir, il fiuit que le temps et les crea-
tures aient commence ensemble; et si cel^ est , comment
peot-on dire qoe Dieo existait ayant Texistence des crea-
tures T Dans toute succession de duree , disent k leur tour les
tbomistes , on fdSX compter par mois , annees et siecles. Si
I'etemite est successiye, die renfenne done one infinite de
siteles : or , one succession faifinle de siecles ne peot Jamais
etre epuisee ni eeooiee, e'est-Mbne qo*on n'en peot jamais
yoir la fin, paroe qo'etant epoisee, die ne sera plos infinie ;
d^ou l*on condot que s'fl y ayait une etemite successiye,
00 une socoesdon infinie de d6des Jusqu*^ ce Jour, il serait
impossible qu'on (At parvenu Jusque auuourdlini, puisque cda
n'a pu se Ciire sans franchir une distance infinie , et qu'une
distance infinie ne pent etre firancbie, parce qo'dle serait in-
finie etne le serait pas.
C*est dnd que Tesprit bumaia a^abtme dans d^incompre-
bensibles profondeors, lorsqn^aa lieu d'aocepter les mysttres
qui Tenyironnent, et au sdn desquds il est plonge, il s^d^
foree de Jes oomprendre, pretendant arriver par le fini it la
comprebendon de rinfini par le temps k cdle de retemite
CTest parce qne nous neconceyons, ni la nature de retemite,
Ai jesxQoditiQw d^exi^lence, qoe Tun des dogmes foodameB-
tiTEBNing — ^TEBNUMENT
taox du cbristianisme ecrase U laison de son poids et lui
est un objd d'epreuve d de scaudale. n n'y a piis plus k rai-
sonner sur reternite des pdnes qoe sur retemite en die-
mteie. 11 deyrait soffirede demontrer par rnistoire, par
wk' concordance avec le dogme de Teieroite des pdnes ^
que cette doctrine est oonaacree par la tradition primitiye
tout entite. Aveo la eroyance d'une adtro de, les aaciens
•dmettaient gfoeralement une reooD(enae eiemeUe poor
le Joste et des pdnes demeUes poor les mediants. lis
rocoanalssaiettt trois etats diffeieats de l^Ame aprto la mort a
le piemier etait I'etat de bonbeor dont les Ames Jooissaieot
etmdiementdana le dd ; le second, Tetat de aoaflrance au-
qud les fimes dea mediants, les toes abiolummU iacuro-
dto , sdon rexpressiea de Plutarqoe , etaient eteradtemeat
cond^mnees dans les enfers; le troisi6me eiat, mitoyea ea*
treles deox autres, etait cdui des Ames qui , sans avoir me-
lite des dittiments eiemda , etaient neaoonotna enooie rede-
vables k bi Judice dlvfaie (Plutirqae, DehUpiAa ntcmiae
sero ptmiefiltir). Platon ensdgne la meaie dodriae s « Ceox,
dit41, qoe les bommes d leedieux paaissent, afia que leur
pnaition sdt utile, sent les mdbeoreox qoi oat conunis des
pecbes gtUrissabUs : la dooleor d Jes towments leor pro-
coreat on bien red, car on ne peut dre aiitiement deiivr6
de I'iiQustice. Mais pour ceux qui, ayant attdnt les limites
du md, soot tout d/aii incurables ^ ils servent dTexem-
pie anx autres , sans qu'il leur en revienae aaeone utUite ,
parce qa*ils ae sent pas suse^Ublet d'etre goeris (Platoa ,
iHGorgia), Gette aeateace rendoe, lejoge •ordoaoe anx
jostes de passer k la droite, d de mooter anx deox; 11 com-
mando aox mediants de passer k la ganebe , d de des-
cendreanx enfers (le mtaie, De republiOpp lib. 10). »
Tdle est ausd la. eroyance des Indiens. L'enler, qu*ils
appeUent patalam^ ed le lieu du supplioe d la demeure des
pechenrs : « Ced Vk que, plonges dans le feu, ilsbHUent d
brtUeront toute I'demite* Un peu ao-dessus ed une viile
appdee CAousenu^i, ob J^omo, rai des en(d% idt sa de-
meure, et d'ob il Qfdonne d preside les difierents aopplices
qu'on fait subir k cbacun des damnes ( Bfumr-V^dam ). «
L'i^cidascandinavecontientlameme tradition. Oettedoctrine
etdt si generate etst oonstaate daas tout lepagaalsme, qu'eUe
ne bit pas attaqudepar les premiers antagunistes do cbristia-
nisme : « Lesdiretj^nsy dit Cdie, ont raison depenser que
ceux qui vi vent saiatement seront r ecompeus^sapres la mod,
d que les mecban^sublront des supplioes etemds (Oiigdie,
Contra. Cekum » lib. 8 ). » U* de La Meanais a reuni les
temoignages epars de tous In peuples et de tous les siteles
{Bnaitur Findiffdreneef torn, in, cbap. 27). Nous noos
arreterons U, en nous ecriant avec lui : « A quoi serviraient
les temoignages que nous pourrions produire encore? et
quand toutes tes g^aeratioas bumaines , eecouant leur pous-
dere, viendrdent eUes-memes nous dire : YoiU ce que nous
avons cru, serioqs^nous plus certains que la conndssance
d*un Dieu unique, eterad, pire de tout ce qui est, se oonserva
toijours dans le mondet G*ed bi fd universdle , la foi de
tous les dedes et de toutes les nations. Qudle frappante
unanlmitei qud maguifiqoe concert 1 Qodle est imposante
cette volx qui s'eieve de tous les points de la terre d do
temps vers le Dieu de retemite 1 » Louis de CAUii.
ETERNUBIENT. On dedgne par ce aom une expoldon
brusque de I'dr contenu dans la poitrine, d qui, traversant
en qoantite considerable les fosses aasdes, determine un
bruit plus ou moins fort. Cd aete ed convoldf , d il im-
prime an corps une secousse generde; ausd, quand fi ed
repete souvent, il deviod fafigant. II provoqoe la secretion
des larmes d du mucus nasaU
On attribue retemument k I'irritation de la membrane
qd revet les cavites du net, d on demontre (Element
cette cause en faisant prendre une prise de tabac aut per-
ioaaes qui n'ont pas Tbabitude d'en user. Bien que la mem-
brane pitoitaire soit le plus communemeat le pdnt de depart
de retemument, cette expiration rapide peut etre exdtee pai
faction d^une vive lumi^e d par des un|iressions internes ;
^ERNUEMENT — tlREK
dans de tels cas Peffet s'expUqne par des communications
Derreoses des yeux on des tiso^res aym ie nez. Dans quel-
qoes cas, on proToque artifidellement P^tenrament au
moyeade poudrea apprises tfernti^a/oiref, etordinai-
rement poor all^ger one affection de la ttte. Cest in moyen
dont fl Be bnt pas abuser, car ilrritatkm de la membrane
ivi tapisae le nei pent aToirde grsTes rteultats.
D' CBABMimiBR.
LHisage de salaer les personnes qui ^temueut et de faire
des souhaits en leor CsTeor remonte k one faante antiqnit^;
il ^taU d^ r^pando tbex presqoe tooe les peoples. Mais
les recberches qo'on a flutes jnaqoeid poor en connattre To-
rigine n*ont abooti qu*i des soppositions. Aristote n'a pas
d^daign^ de s'oeeoper de cette qoestion, et beaucoup d'6-
crirains aprte Ini en on^ donn^ dUI^reotes explications. Ce
qui est sortout difficile h deviner, c'est Tidte que Ton s^est
faite des ^tenmmeBts, dans le prindpe, et qui a pu donner
naissance h la coutnme dont il s'agit. Les ^egardai^on
«omme dangereox on utiles, contane on signe fsTorable ou
dtfarorable? Et le saint signifiaitril d'abord qn'on soubaitait
h la personne qui ^temoait que ee qu'elle d^sirait arrivfit ,
on qu*dle fftt prterrfe du malheor dont ette ^tait menacde?
-Qooi quMl en soft, Tosage s'est transmis Jusqn'li nous de g^n6-
ration en g^^mtion. Le vices des Grecs, et le porten-
tous Hen des Remains, de meme^ue notre d vos touhaUs
00 Dieu vou$ assiitel 6tait une affkire de politesse,
pr.'ae foit au s^rieox. Lei Romafns fiasaient de ee oompli-
meot nn dos devoirs de la Tie dvile; et, oomme chez nous
il n*y a pas longtemps encore, on ne pooTait y manquer
-sans ^e trte-r^r6bensible, oq sans paisser tout au moins
poor one personne mat fletife. L'emperenr Tfbto exigeait
eette marque de respect en tootes droonstanees. A notre
^poqoe,en France du moins> eet usage oomroenoe k tomber
en d^suande; 11 nM plus guto obsery^ que dies les per-
•«mnes Igteqoi tieonent iitoos les ns etooutomesdu temps
pass^, et dans les basses dasset^ la sod6l^, 06 les bonnes
mamans en font toojoors on des sujets de lenrs lemons aox
ettfSmts.
Ches lea andens, la superstition, qui se glisae partout, ne
manqoa pas de trouTer de grands mystferes dans le pb6no-
mtee de r^temoment. C^tait cbei les ittgyptlens, cbez les
Grecs, cbez les Remains, une esp^ de divinity famili^,
on orade yw*Kni»"*^ qui les ayertissait en certaines occasions
du parti qu*ils devaient prendre, dn bien on du mal qui
derait leur arriTOr. La crMullt^ dn people k cet ^gard ^tait
grande. Mais I'^temoment passait particuKirement pour etre
d^dsif dans le commerce des amants. Si, par example, un
amant^ terlTant k I'otjet de sa passion, yenait k 6temoer,
il prenait cet inddent poor one r^ponse, et Jogeait par \k
qoe sa mattrease rdpondait k ses yceoi.' Aosd les pontes grecs
et latins dissent des joUes personnes que les amours avaient
^temu^ k lenr naissance.
On distinguait de bona et de mauyais ^ternuments. Quand
4a lane ^talt dans les signes du Taureln; dn Von , de la Ba-
lance, dn Capricome, 00 des Poissons, Pdtemument passait
pour £tre nn bon angure ; dans lea antres constellations, pour
m mauyais prtege. C^tait un pronostlc filcbeui le matin
tiepois ndnnit jusqu^ midi , fiyorable depda mid! Jusqu'^
nunuit ; pemicieox, en sortant du Ut on de la t^le : n fallait
s'y remettre et ticber ou de domdr on de bofare, on de
manger, pour rompre les loia do manvais qnartHl'beare.
On tirait ansd de sembiables indnctions des ^temoments
siinpies 00 redonbMs, de eeot! qui se faiBaleat k droite ou k
(puicbe, etc., tontes droonstanees qui exer^aient la crMu-
Ut^ popniaire, mals dont on a finl par se moqner, comme
U arriye tAt ou tard pouriontes les croyancea qui ne sent
point fcyd^ sur des faits db Pordre natiud.
l^ntelENS ( Vents ). Le mot Stolen est d^y^ du gree
lti)cCai, qui signille annueU. Les andens appdaieot ainsi
dm yents dont le aouflle se fait sentir rdguli^rement cbaque
annte, et raflraiehit l^ir pendant six ou sept semalnes, de-
{juis ie solstice d*^t6jusqtte dans la canicnle. Ces yents, k
95
d^ftiot de pluie, repamhint de la fralcheor dans ratinos-
pb^re pendant la sdson des grandes chaleors, k'opinion la
plus commune les fait soufller des r^ons do nord. Mais
c'est k tort, car le vent H4s$en ne souffle paa du m£me
point de Iliorizon dans tons les pays. En Espagne, en Asie,
il souffle de I'orient; en Gr^, fl yient du Septentrion, et
dans d'autres r^ons il yient dn midi. C'est par cette rai-
son que dans plusieors auteurs andens les yents ^t^siens
sont d^dar^ favorables sur la MMiterran^ k ceox qui font
route d'ocddent en orient, et contraires k ceox qui font la
roote oppose
JI^EUF ou ESTEUF, petite balle, fort dure, remplie de
son 00 d'^toupe ( stupa ), conyerfe de cuir, et dont 00 se
senrait pour jooer k la longue paome : prendre P^uf k
la yol^, renyoyer F^teof. De Ui deux expressions prover-
biales et fignr^es : repousser ou renvoyer Viteuf, pour
dire repousser ayec y%ueur, soit par des paroles, sdt par
deseffets, une raillerie, une hijure; et courir aprhs son
6tet{f, comme a dit La Fontaine, pour dire se priyer d'une
chose dont on peot ayoir besoin un jour, 00 prendre beau-
coop de peine pour recouyrer un bien, nn ayantage qu'on
a laiss^ tebapper. Tout cela n'est gn^ plus usit^ mainte-
nant, pas plus que le dicton : Ne nous faites plus de ces
^teufS'ld, c'est-ii-dire de ces coups-li, en parlant de choses
contraires k la bonne r^ et aux conyenances.
l^TEX ( AirroiHs), statuaire, n6 k Paris, en 1808, et
dou^ d'une yenre et dHine facility des plus remarquables.
£l^ye de Pradier et dlngres, laur^t de 1829, ayec un pen
plus de goftt et de retenue, ayec moins de conflance dans
son g6ue et sob inspiration, et moins de d^dain pour les
grands moddes, fl seralt fnfUIUblement appd^ k voir son
nom inscrit qudqne jour parmi oeux de nos grands sculp-
teurs. Ses ceuyres les plus remarquables sont : Cain et sa
famUle, la Mort d'Byadnthe, LAia, Les MMicis, Fran^
Qoise de BinUni ( bas-relief), Blanche <fe CastUle ( k
VersaiUes), Le MausoUe de G4ricault, La BMstance et la
Poix, bas-rdiefb all^riqoes qui ornent Pare de triomplu
de I'Etofle; SaHnte GenevUve^ au Luxembourg; Saint Au-
gustin, k la Maddeine , etc.
]&rflELB£D,nom dedeux roisd'Angleterredelady-
nastie saxonne.
£TH£LBED I*', qui r^gna de 8fi6 1 873 , yit son r^e
contlnudlement trouble par les incursions des Danois , et
p6rit des suites d'one biessure qn*U re^ en les combattant*
AliM le Grand , son frto, lui socc^ida.
^THELRED II socodda k son fr^, J^ooard le Martyr,
et r^a de Pan 979 k Pan lOlfi. Prince fi^ble et pusilla-
nime , U laissa les Danois rayager plus que jamais PAngle-
terre, et mdme yenir mettre le si^e deyant Londrea. Hors
d'^t de se mesnrer ayec sea redoutablea adyersaires, il pre-
Un, poor les combattre recoorir k la trabison, et ordonua
le massacre g^in^ral, k ua jour fixe, de toos oeux qui se
trouyeraient poor qoelque cause que ce fftt dans ses Etats.
Sutoon, roi de Danemark , tira une ^clatante yengeance
de cette lAcbe fanmolation de tant de yictimes surprises sans
dtfense, et rfossit k expolser du /mI d^ PAngleterre ce
prince, qui n*y put rentrer qu'^ sa mort ( 1013 ), mais pour
en yre encore one foia cbaM^ par Cannt
£TH£LWOLF, rot d*Angletenre, de la dynastie
saxonne, qui rigna de 837 ii 857, et qui ayalt ^pous^ Juditlj,
fille de Cbarles le Cbauye. C^dant aux inspirations d'une
pi^ mal Mair^, fl abandonna son royaume aux rayages et
aux d^yastations dea Danois pour entreprendre le pderi-
nage de Rome, se contentaat pour prteryer ses SDjets du
fer et du feu des enyablssenrs, de les rendre tributaires du
saint-sidge et de les placer sons la protection desaint Pierre,
en leor imposant de plus une dime au profit du derg^. Pen-
dant son absence, spn fil9 n'eut pas de peine k se faire d^
cemer la couronne, et Etbdwolf la rdsigna sana difdculi^
ISTHER ( du grec atOps et aussi aiO^, le tkH herein.
Pair pur et yif, la fraldieur du matin ), mot qui joue un
grand rOle dans Ie langage poMque, od il est sourent
fiTHER - fiTHiRISATION
9G
tion des champs ou plaines de Vither, dee campagnes
itMrdes, de la voUte itkMe* 11 a qaelcpie analojie avec
le ipot empyr6e\ mais il d^igne sp6cialement Tair le plus
par, le plos transparent et le plus calme, qa'on suppose
au plus haut de Tatmosphto, et oii Ton a plao^ po^que-
uent le si^joiir des anges. On difinit Father un floide in-
Tisible, ^lastique, imponderable oonime la lomitoe qui
remplit rincommensurable espace, et k trayers lequel
les planMes et les com^tes poursuivent et acli^Tent leurs
revolutions sans le moindre trouble, tant cette substance,
mervcilteusement transludde, est mobile et pronqite i
se d^placer. £lle pdn^tre et traverse les corps les plus
compaetes, en s^inslanant dans leurs pores; die est infi-
nlment plus rapide que la Inmiere mAue, qui nous vient
du soldi, de trente-cinq millions de lieues^ en bnit minu-
tes. Ausfti les pbenomtoes de la lumi^ et de rdectricite
sont-ils attribu^s k la mati^re ether^e par le savant Euler.
En ef fet, la lumi^re, le calorique et I'dectridte sont, conune
retker, imponderables.
(Test cette imponderabilite de rether, son extreme te-
Duite, sou indivisibilite, qui out fait que des philosopbes
out nie son existence. Au delk des atmospheres planetaires
lis admettent un vide absolu. Euler afOrmait qu*un td etat
ne pouvait exister dans Tespace, paroe qu'ii etait traverse
de mille points diirerents par le calorique, la lumiere du
soldi et des etoiles, celle de la refraction et reflexion des
ptanetes. Le systeroe de Descartes justifle parfeitement I'e-
tyniologie grecque d'^ther, II pretend que le premier etat
de la nature a ete cette substance , et que le soleil et les
etoiles en out ete formes. Huyghens donne le nom' d*^-
iherh la lumi6re. Nevrton, tout en combattant le^plein
absolu des cartesiens, ailmet une substance d'une te-
uuite indicible qui rempKt Tucivers. M. Franoueur, dans
son Uranographief se decide pour le vide absolu. « Si
quelque substance, dit-il, sumageait k Tatmosphere, elle
serait d'une tenuite infinie, puisque sans oda elle s*abaisse-
rait jusqu'it la coucbe d*air de meme denste. » Mais dire
que cette substance serait mille fois plus leg^re que I'at-
mospbere, ce n^esl pas dire qu'dle ne puisse exister. L'es-
sence si translncide, si legftre des cometes, nous prouverait
la realite de ce gaz cdeste.
V^her, ce mot si fantastique, qui f^erme en lui un
mystere, puisque, comme les sylphes, on ne le vit jamais,
dut frappor ^imagination des poetes : aussi s^en servent-ils
k tons les moments. Le chantre des Saisons, Thompson, va
Jusqu'^ former des etres reds de la substance etberee ; te-
moins ces deux Vers :
Z^pbirs, fraicbe Miia, njmpbe rose et Mcree,
Da printemps cr^atenr, toi, la fille Mhireei
Demne-Babon.
ETHER {Ckimie). Le mon dVMer fut d*abord donne
k on liquidetres-volatil,tre»-inflammabley tr^s-suave. qu*on
olitient en chauflant des parties egales d'alcool et d'acide
sulfurique. On etendit le meme nom k d'autres liquides
provenant de Tactton de Palcool sur d*autres acides, et -
partageant k pen prte les mftmes proprietes ; enfin, il a ete
applique depuis k des composes d^adde et d^alcool pen vo-
latils et presque inodores. II y a done plusieurs genres d*e-
tbers; on les distingue tous d'ailleurs par le nom de I'adde
qui sort k les former : les uns sont composes d'hydrogene,
de carbone et d'oxygene ( others suifurique^ pkosphori-
que et ars&nique) ; les antres d*hydrogene percarbone com-
bine avec Facide employe {Others chlorkydrique^ iodhy-
drique) ; les autres, enfin, d*alcool et de Fadde employe pour
'. les faire : tels sont 6iher nitriqueel les ethers k addes ve-
I getaux. lis out presque tons pour proprietes communes
j une odeur forte et suave, une sateur cbaude et piquante ,
I une limpidite parfaite, une fluidite tres-grauoe, une volati-
lite extreme. lis se combinent en toute proportion avec
I'alcool, mais nou avec Teau. L'ether dissout les huiles xes
et volatfles, les bitumes et les resines, et non les gommes.
Tons les ethers s^enflamment su^le-champ par Tapproche
d'une bougie alJumee.
Les ethers connus jnsqu*^ present sont : 1° Vdlhersu(fu-
rique^ le plus andennement conno de tons, puisqu^on le
tronve mentionne dans la Pharmacop^e de Valerius Cor-
dus, publiee k Nuremberg en 1&40. CTest le plus udte»
il est employe en mededne soit pur, soit mde avec Tal-
cool, sous le nom de liqueur d'Bciffmann. On s*en sert sou-
vent dans les laboratou^ de chimie; 2** et 3^ les others
phosphoHque et arsiniquef dont U decouverte est due ^
M. BouUay : ces deux ethers sont probablement les m6-
mes que rether sulfurique; 4'' VHher chlorhydrique ga-
zeux k la temperature de 11® : la saveur en est sensible-
ment socree; 5* V^lher iodky drique dd k Qay-Lnssac : il
ne s'enllamme point par Tapproche d*un corps en combus-
tion, et n*occupe son rang parmi les ethers que par ana-
logie; 6° V4ther nitrique, d*unblanc jaun&tre, d^une odeux
extreinement Torte, d^une saveur &creetbr01ante : cet ether
estdft kJA. Navierde ChAIons; 7® V4ther adtique^ decou-
vert par le comte de Lauragnais, en 1759 : il a une odeur
agreable d'ether sulfurique et d*acide aoetique, une saveur
toute particuUere; 8® enfin les others benzoique et oxcUi--
que, plus volatils quo Talcool, et les others cUrique, tar-
trique et galliquet qui n*entrent en ebuliition qu^au-dessus
de 100''.
On n^emploie guere, meme en m^edne, qne les ethers
sulfurique et acetique; on les considere comme stimulants^
di/fudbles et antispasmodiques. On a administre Tetlier
sulfurique avec succes contre le ver solitaire. L^ether ace-
tique a ete preconise en frictions contre certaines attaques
de goutte et de rhumatisme. L'ether sert souvent d'exd-
pient a des medicaments actiCs prepares dans les pharma-
des sous le nom de teintures ithir4es, S. Samiras.
L'ether a acquis une grande importance par son emploi
pour produire Tanestliesie dans les operations cbirurglcales
( voyez £th£risatiom ). 11 en aurait une plus grande encore
peut-etre si le probieme de sa substitution k la vapeur dans
les machines etait compietement resolu.
Etherisation. Lcs moyens de rendre Thomme
insensible aux douleurs que causent les operations chi-
rurgicales out vivement fixe I'attention du public et des corps
savants depuis qndques annees. Les philosopbes qui, avec
Possidonius et sa secte, en nient jusqu'Jt Texistence, le&
stoidens, qui la bravent, les pbysiologistet, qui, comme Mojon
encore y soutiennent qu'dle est la source du plaisir, n*ont
convainco personne, et la douleor est k present ce qu*dle
a toujonrs ete, ce qu'eUe sera toujours : une triste realHe.
La pensee de soustraire a la douleur les humains qu*on est
force de soumettre aux operations que necesdtent certaines
maladies, est done toute naturdle. Aussi n'est-ce pas sen-
lement de nos Jours, comme beaucoup de personnes Toot
cm, qu*dle s'est offerte k Tesprit des medecins* L^espoir de
rendre Fhomme Insensible k Taction des instruments chi-
rurgicaux remonte d loin dans Thistoire, qu*on le trouve
nettement exprime dans les plus anciens auteurs. La pierre
dite de Memphis, reduite en poudre et dissoute dans le vi-
naigre, servait dej^ k cet usage, si l^on en croit les Gress
et les Remains; la mandragore a surtout joui d'une
grande reputation sous ce rapport. La decoction vineuse de
mandragore fait dormir et apaise les douleurs; c^est pour
cela qu*on Tadministre, au dire de Dodonee, k ceux auxquds
on vent couper, sder ou briiler qudque partie du corps.
Dioscoride et Bflatthiole parient meme de deux especes de
mandragore, Tune que Ton mange, I'autre dont on boil la
decoction pour rendre insensible pendant les operations
chimrgicales; et Pline avail dit avant eux que le sue
epaissi des bales de mandragore engourdit contre la douleur
ceux qui doivent subir I'amputation ou la ponction de quel-
qucs organes.
Les chirurgiens (]u moyen ^e etaient fort au courant de
I'emploi de certains anesthesiques, liugues de Lucqnes,
fiTHlfeRISATION
^7
pnticieQ distingue dn treizi^me siMe, s^expUque tr^claU
rement k ce stijet : Un« Sponge imbtb^ des sues de morelle,
de jiuqniamey de dgae, de laitae, de mandragore, d*opiuin,
mise sous le net, endonnait les malades pendant les ope-
rations; on les i^?eillait ensoite en leur pr^sentant une autre
i^nge trempte dans le Tinaigre, ou en lear mettant du
sac de rae dans les ordlles. ITavons-nons pas tu, par une
communication de M. Jnlien, qu'il y a plusieurs sidles, les
Ctiinois savaient aussi rendre les malades insensibles pen-
dant les op^tions. Boccace raconte que de son temps le
chirurgiea Mazet de la Montague, de la fameuse ^le de
Saleme, op^rait ses malades apris les avoir endormis an
rooyen d^one eaa de sa composition. Des formules ne se
sont-elles pas transmlses d*ftge en &ge pour donner k quel-
qoes malfaiteurs le moyen d^endormlr leurs Tictimes avant
de les d^valiser, on de les Hiire p^rir sans violence? Qui ne
salt qo^^ la Renaissance, certains prisonniers parrenaient k
se procurer qodqnes-nnes de ces drogues dans le but de
supporter sans douleor les tortures auxquelles on sou-
mettait alors tant de malheureux? Ne dit-on pas, enfin, que
des empiriques turcs endorment aussi ceux auxquels Hs
doivent pratiquer la circoncision?
Si depuis toutes tentatives de ce genre ont (ii& d^ai-
gnto, il faot s*en prendre k ce que les Taits annonc^s par
Tb^odoric et par d*autres, manquant de details precis,
d'authenticit^ saffisante, ont volontiers 616 ranges parnii les
fables oil les actes de sorcellerie, et aussi k ce que I'usage
des moyens indiqn^ ^tait de nature k inspirer de T^ritables
inquietudes sor le compte des malades qu^on y soumettait.
Tajoute que selon toute apparence les r&ultats n'^taient nl
assei complets, ni assez constants, ni assez passagers pour en-
gago' les cbimrgtens prudents k essayer s^rieusement Tem-
ploi de semblables ressources. L'actiTit6 de Tesprit humain
s'est tenement attacb^e k la question des anesth^iques,
ao surplus, qu'eUe n*a jamais cess^ compl^tement de sVn
occuper, et nous allons retrouver dans le sltele actuel le
flifime genre de tentatives, mats avec d'autres substances
que dans les si^es pass^, sans compter ce que Ton a
ditdu haschycb et da magn^tisme.
En 1818, sir H. Davy ayant fait usage sur lui-m§me du
Kss oxyde d^azote pour calmer des douleurs de dents,
nliMte pas k dire que Ton pourrait probablement em-
ployer ce gai avec avantage dans les op^tions chirurgi-
cales. Sans parler de quelques experiences tent^es pen de
temps aprte par M. Thenard et dZautres dans ramphitheAire
deVauquelin, qui Pessaya aussi surlui-mdme, poor veri-
fier les proprietds tpestb^siques et hiiariantes de ce singu-
lier corps, il n*est pas douteux au moins qu*un dentiste de
Harford, M. H. Wells, s'en servalt avec succ^s d^s 1842
00 1844, pour extr^re les dents sans douleur. On a trop
oabUe, en outre, qn^un Anglais, M. Hickman, se fit an-
noncer k Paris, vers 1821 , comme capable de rendre in-
sensibles a la douleur les malades qu'onop^re, en leur fai-
<ant respirer certaine substance gazeuse, dont il ne paratt
pas, du reste, avoir tait connaltre le nom.
Sottsce rapport, lesproprietes de Tether loi-meme n'e-
taient pas tout k (Salt ignorees des medecins. Quelques toxi-
oologaes, Orfila, M. Christison, entre antres, avaient
constate que donne k Tinterieur, et k de certaines doses,
rether peut rendre les animaux insensibles. Comme cal-
mant, il a souvent ete present k I'bomme sous forme de
vapeor. Merat parle dejk, comme Tavait fait Nysten,
d*nn appareil, d*un flacon k double tubulure, destines
Uin respirer la vapeur d*ether aux malades pour calmer
les dooleors. Un savant Anglais, M. Faraday, foit mfimere-
marquer que rinhalalion deTetber agit sur Tbomme comme
le ^ protoxyde d'azote , et que son action, exhilariante
d'abor , ne tarde pas k devenir stupeilante.
Les elements, les materiaux de la decouverte existaient
dans la science , et n'attendaient depuis longtemps qu^une
main liardie ou un heureux hasard pour se degager de la
confuH^on qui les avait soustraits jnsque 111 aux regards
OlCr. I)E LA convERS. — T. IX.
des savants, n etalt reserve an Nouveau Mondr^, h !n v<-'i
de Boston, de ^onner k ce que cbacun croyait iinpossiiiit*.
la force d'un fiiit accompli. Deux hommes sesonten qnelque
sorte associes pour la di§monstration du fiiil. L'un, M. Jack-
son , chimiste , savant distingue, ayant vn des eieves s'cn.
ivrer avec de Pether et devenir insensibles dans les labo-
ratoires de Cambridge, respire lui-meme de la vapeur
etber^e pour se guerir de la migraine on cahner des lirita-
tions de poitrine qu'il avait contractees en Inspirant da
cblore Ses experiences et ses remarques le portent k con-
clure que les vapeurs d'ether peuveot rendre I'bomme in-
sensible ^Taction des agents exteriears. L^autre, M. Morton,
simple dentiste, toormente depuis un certain temps du be-
soin de realiser le fomenx axiome des hommes de sa pro-
fession, d'eztraire les dents sans causer de douleur, en
parle k M. Jackson, dont il avait ete reieve. « Faites respirer
de rether k vos malades, lui dit le chimiste, ils s'endor-
miront, et vous en ferez ensuite tout ce que vous voudrez. »
Avec ce trait de lumi^re, M. Morton se met k Poeuvre,
imagine et construit des appareils, se livre k des essais, et
parvient bient6t k enlever effectivement sans douleur les
dents de ceux qui viennent reclamer Padresse de sa main.
Sdr de son fait alors, il s'adresse aux chirurgiens de l*hd-
pital de Massachusetts, et leur propose d'appliquer son
moyen aux malades qui doivent etre soamis k Paction de
Pinstrument tranchant. On hesite un moment, on accepte
ensuite. Sans etre complete, une premiere experience donne
du courage; k la deuxieme tentative, le succ^s ne laisse
rien k desirer. Les faits se multiplient en peu de jours, et
la qaestion est presque aussitdt resolue que posee; nnlle
objection n'est plus possible; les plus incredules sont obliges
de ceder k Pevidence; il faut en croire ses yeux : la solution
dn grand prohieme est enfin trouvee 1 Ces premiers resul-
lats, obtenus en Amerique, ont bientdt franchi les mers, et
ne tardent pas ketre conflrmes en Angleterre, par quelques
dentlstes et quelques chirurgiens. Nous n'en sommes ins-
truits en France, k Paris, que quelques jours plus tard , ce
qui n'empeche pas qu'en moins d'un mois la possibilite de
snpprimer la douleur pendant les operations chirurgicales
soit demontree sans repliqoe dans vingt bdpitaax differents
de la capitale.
Cependant, le bit de Panesthesieartificlelle ne pouvait pas
prendre place dans U science sans y etre soumls kon examea
severe. On ne range point deflnitivement une telle decou-
verte an nombre des acquisitions utiles avaot de Pavoir
etndiee sous toutes ses faces, avant d'en avoir blen pese la
valeur pratique. A ce pofait de vue , Pesprit eut lieu d'etre
promptement satisfalt Jamais deconverte ne fut soumise k
an plus vaste contrdle; jamais sajetne fut travailie avec
plus d'ardenr. Experiences rar les animaox, experiences sur
soi-meme, experiences sor I'bomme sain et sur Phomme
malade; mededns et chirurgiens, tout le monde se mit k
Poeovre.
Que de singularity, que de tableaux varies se sont derouies
aux yeux de Pobservateur attentif ; tant6t le malade qn'on
etherise a la conscience de Poperation qu'on hii pratique;
il sait qu*il en est le sujet, ii en suit pour ainsi dire toutes
les phases. Un noble russe avait reclame mes soins pour
une maladie dont les progrte ne pouvaient etre arretes que
par one operation des plus douloureuses. II s'aglssait d*ex-
tirper un odl devenn canoereux. Soumis aux vapeors anes-
tbesiqnes, le malade tombe dans on sommeil complet, et
Poperation est pratiqnee sans qull manifesto la moindre
doalenr. A son revell, 11 n'oxpUque ce qui s'est passe en
hd : « Je n'avais pas (Mrda , medit-0, la suite de mea idees ;
rtt^ne k roperation, je savais que ipdus j prooeote. ec
fen suivais tous les temps, non qoe je seotisse la moindre
dooleof, Dials j'entendais distinctemeui le brait d« votre
instrument qui penetrait dans les parties , qui les dlviMit et
separait ainsi ce qui etait malade de ee qui etait sam. »
Ainsi, sauf la douleur et ta faculte de reagir , PuiteUigenca
persistait ^ analysait jusqu'k Poperation cUe-m^mi.
13.
jyanfres foit, ee sont de» rftfes de diTene PAiure qui ber-
cent Ie» malades; des songes, qui tanMtont rapport k Top^-
ration, et qui tanMt lui sont Strangers. Des femmes slma-
ginent 6treau bal ou i qnelque concert. Quelques-unes m*ont
parl^ de yiidoiis , tantOt agr^ables tant6t p^nibles. L'une
d^elles se trouyait suspendue dans l^atmospli^ et entourte
iTune Todted^licieusement ^toUto ; une autre 6tait au centre
.#ttD Taste amphithdfttre^ dont tous les gradins 6taient garnis
i de jenaes vierges d'unfrblancbeor ^blouissante.
^ Au point de Tue de la chirurgie, ces r^Tes se rangent en
doix cat^ories : ies una avec mouvementSj avec agita-
tion; les autres avec maintien du calme, et sans r6ao-
flon musculaire. Its ont mis en lumi^re un fait strange. En
4teignantla sensibility, les anestbteiques provoquent ordi-
Mirement Id relAcliement des muscles : aussi nous sommes-
nous servis de bonne heure et avec des avantages marqote
4e r^tb^risation pour favonser la r^uction des luxations
ct de certaines fractures. Pen avals m6me infdr^ d^ le
principe queranestb^ie rendrait peut-^tre quelques senrices
dans la manoeuvre des accoucbements dif ficiles, dans le traite-
luent du t^tanos, etc... Or Texp^rience a d^roontr6 que chez
^elques nialades I'action musculaire est si peu ^mooss^
pendant Tdtb^risation, que, gouvem^ par leurs i^ves, ils se
ttieuvent, s*agitenl, se redressent avec. force, ap point dese
foustraire aux mains des aides et d^^bapper par moments
I la sollicitude de Top^ratev.
Ce qull y a de plus insoUte, te qui serait k peine
^oyable pour moi, si je ne Tavais constat^, plosieim fois,
€^est qu'un m6me malade soumis k ]*action des anes-
A^iques ait les muscles cooaime paralyse sur un point
pendant quil Jes contracfe ^nergiqueraent sur d'aotres.
ITn malade de la ville, auqael fenlevais one tuneiu
do bras gaocbe, ^tait tellement pr6occap6 de qoestiona
tfectorales, qu^il ne cessa de crier, de se disputer, de r^
Bluer avec force la t£te, les jambes et m^e le brat droit
pendant toute la durte do Panesth^e, en m6me temps
^ le bras malade restait calme et parfaitement exempt de
^ntractlons musculaires. Cbez on jeune bomme fort etbien
A>nstito6, aoquel J^ens k r^uire one luxation du coude, nous
ftmes frapp6s de ce singulier pb<^omine. Asais sur une cbaise,
il ne cessa point, durant toute Top^ration, de se. cramponner
cree v^uenr du pied et du bras sain k la table et oontre un
pflier Tolsin, pendant que de Tautre cM la luxation se
f^uisaitavec une extreme focilit^, que nos tractions ne
rencontraient aocune r^istance muscolaire. On eCitdit one
intelligence n^^fst^rleuse ^teignant Taction moscnlairel^ 06
Olle ^tait noisible, pour Texag^er en quelque sorte U 06
die pouvait servir ou ne pas nuirel
An surplus, les r^ves de ranesth^sie, les rftves avecmoo-
tements d^rdonn^ surtout, se voient beauconp moins
ivec lecbloroforme qu^avec T^tber. Encore faut-U lyoo-
fer qu*avec le chloroforme les malades, une fois r^veillds,
lie (KmVent plus, en g^ndral, rendre compte de ce quails ont
^rouv6 , ne se souviennent plus d*avoir rtwL J'en al vn
plusieurs qui eriaient , cbercliaient k remuer, parlaient dia-
tiiictement d'objets divers jnsqu^^ la fin de Top^tion, et qd
«ne fois reveous ont cro n'avoir rien dit, 6tre rest^ abso-
kment tranquilles. J^en ai vu anssi cependant qui n^oubUaioit
point le aojet de leurs r^ves. Une demoiselle do monde,
grande amateur de musique, fredonna tout le temps, avecle
plus grand ealme, un air qu*elle affectionnait, pendant que je
lui enlevais une ^orme tumeur des profondeurs de la cuisse.
A son riveil, die se rappela tr^bien sa ciianson, quoiqu'elle
flit restte parfaitement insensible k Taction de nos instru-
ments.
L*empIoi de Tanestbdsie artificielle s'est tellement et ai
rapldement popularise, qu'on en amaintenant fait usage non-
ieulement pour toutes les operations de la cliinirgie , mais
eocore, en m^decine, dans le traiteraent de T^ pilepsie, de
rhysterie,de certaines formes de Talienation men-
tale, des alfections ncrveuses en general. On s*en est servi
•usii dans VaH des accoacbementa , lorsquli eat neoessaffe
tilHERISATlOIS
de venii au seoourt de Poiganisme impoisaaot, ainsi bieit
que pour ^pargner aux femmes les douleurs qui servenl na-
turellement de preludes k la naissance de Tbomme. Mise ei|
pratique par MM. Chailly, Devilliers, P. Dubois, Bodson
k Paris, par M. Stolta k Strasbonrg, par M. Villeneuve a
MarsdUe, et pard*;»utres, Tetli^risation ne s*est point encore
gen^ralis^e dans Tart des accoucbements parmi nous. C^est
en Angleterre et en Am^rique, qu'on s^en est occupy avec
le plus d*ardeur sous ce rapport, k tel point que M. Simpson,
qui, partant d*une experience de M. Flourens 3ur les ani-
maux, a substitue le cbloroforme ^ T^tber en cbirurgie, et
M. Meigs, acooucbeur distingue de Pbiladelpble, B*en dis-
putent aujourd*bui la premiere idee.
Etudiant les resultats natnrels de Tetberisabon sur les
iluides, quelques experimentateurs, M. Flourens, M. Amussat,
en partlcuUer, ont cru que le sang devenait noir, que le
sang arterid prenait la teinte du sang veineux tant que dure
Tinsensibilite, et que l^anestbetisation est, jusqu*^ un certain
point , comparable a Taspbyxie. Gomme ceqid a ete dit des
animaux sous ce rapport a ete soutenn aussi pour TiuHnme,
on a dd se bAter de verifier des faits aussi serieux. Des ex-
periences nombreuses, faites par M. Girardui, de Rouen,
M. Dufay, de Blois, M. Kenauld, d'Alfort, paraissent de-
montrer sans replique que le sang reste rouge dans les ar>
t^fea tant que Tanimal respire sans gene, tant que l^ap-
pareil employe n'est pas prive d*one proportion conve-
nable d^air. La coloration noire signaiee dans le sang ar-
terial d^paadrait abisi d'une asphyxia yenant oompliqner
acddenteUement retberisation, et non de reth^rlsatlon elle-
memo. Les observations que j'ai pu recuelUir sur Tbomme
m*ont conduit k k memo opfaiion. Toutes les fois que Tin-
halation de Tether ou du diloroforme s*est faite en pleine
atmosphere, avec calme, sans resistance, la figure des ma-
lades a conserve sa tdnte naturelle, le sang est reste
rouge pendant toute Toperation. Dans les conditions con-
tralrea, c*est-ii-dire cbca les maladea qui Uspirent mal, qui
resistant InstindiTenieDt on par pour k Tentree libre Je li
vapeor an fond des brondies, le vib\ge pAlit on se couges-
tionne, prendqudquefoiamemeunetejnte vioUcee,ct le
sang qui a'dchappe de la plaie revet asaeff souvent en eflet
une couleor plus ou mofais vineuse. Gette remarque m*a
conduit, en ce qui toncbe le chloroforme du moins', k n-
Jeter le moucboir, les linges ou compresses, les vessies,
employes par beauconp de chirurgicns, et memo lea appa-
rdls , si Ingenieux du reste, constrults par noa habilea fa*
bricant^, et It me servir uniquement a*une bonne eponge
poor Tetherisation. Tenue pr^s du nei sana le touchtf ,
Teponge imbibee de chloroforme est tellement permeable'
que Tair ne peut eprouver aucune difSculte k la traveraer|
et que la respiration n'en souffre aucune gfine , qualites
qu'on ne trouve pomt au memo degre dans lea autres oUeCs
adoptesou proposes.
Aiors meme que les experiences sur les animaux n^eus-
aant point inspire de craintes sur Temploi des anestbeti-
ques , i*etberisation ne pouvait pas apparattre dans la pre-
'tiqne sana soulever centre die de nombreuses ofcjections,
une Vive opposition. Pour ne m'occuper que des objections
sensees, je ne repondrai rien k ceux qui repoussent Tetheri-
sation k cansede Tabus que poorraient en faire les mdfaitenis
par exemple, ou qudque bomme de Tart mal intentionne,
k cause ausd des attdntes que pourraient en recevoir la
morale, la prabite ou la discreUon, d die etait livree k
des mains mdadroites ou k des toies perverses ; mais 0(1 en
aerions-nous d , par cda seul que Tabus d*une bonne chose
peut etre dangereux , on devaiten rejeter l^usagel
II n*y a guere lieu de refuter non plus ceux qui preten-
dent que ladouleur dans les operations est un ma! neoessaire
et qu'il est dangereux d'en empedier la manifestation. Llio-'
roanite ne se souieve-t-elle pas tout entiere k Tenonce d'une
tdle doctrine. A ce compte, la diirurgie auraitete coupabic
d0 <out temps, car ses perfectionnements ont eu conslam-
ment iM>ur but de rendre les operations moins donlottieuset
«ii mtoe temps que moins dangereuses. Se contraindre, ne
pu le plaindre quand on ^prou?e ane yife doalenr, quand on
toolTre Tiolemiiient» peat nuire sans dilute, mais emp^cher
la dooteor de nattre sera toujours an arantage, an bienfait.
Lea animaax rerlennent toujoors k la sant6 quand on
eesse r^th^risation aussitdt apr^a que llnsensibilit^ est ob-
tnae , et Us ne meurent qae si k paitir de Ui on continue
de lea ^tMriser encore plusieurs minutes. Pourquoi en se-
fsit-il aotrement chex llwmme? Rendu insensible , le ma-
lade en a pour deux, qnatre ou cinq minutes. D^ailieurs, si
les besoins de qoelques op^alions sp^iales Teligent , rien
iM s*oppose k ee que T^nge anesth^sique soit remise sous
ie nei de FopM , quand U semble snr le point de revenir k
hd alors que I'opdration n^esl pas termini. On ne Toit done
pas, a priori que Men conduite T^b^risation soit de na-
ture k compromettre*la lie des maiades. On in?oque cepen-
dant dea fails en faTeur de i'opinion contraire. Des maiades
^^rii^ ne se sont plus r^Yeill^, ou onf succomb^ pen de
temps aprte aToir repris plus ou moins compl^tement leurs
sctti. On a dt^ des faits de ce genre en Angleterre, en Am^-
rique^ en Allemagne, en France, en Espagne. Nier les
fidta, ee n*est.paa les d^tmire : j'accepte done ceui que
l^histoire possiMe ; mais Je ne les accepte qu*k la condition
de les analyser , de les juger. Un jeune bomme de laboratoire
jttge k pfv)po3 ds se placer sous le nez un mouchoir imbibe
de chloroforme pour s^amuser ; il tombe sur le parquet avec
son moaehoir coU6 an nex> et on le trouve mort dans cette
positioD , sans que personne ait pu lui porter secours : il
^tait seol. En quoi T^tbirisalion est-elle coupable d'un pareil
nalbeiir YTroiBoa quatredes observations relate sontaussi
eondnantes que oelle-h. D^autre part, on voit k Londres
une femme qui menrt Tingt-quatre beures aprte une opera-
tion de taille, etron en accuse retherisation,comme sicela
ne a'obaervait Jamais chei les maiades qui n'ont pobt respire
d'^her. Un t^taniqne succombe au bout de six beures, et
quoiqiie oet bomme fAt roourant avant T^th^risation, on s*en
prendan cblotofonoe. Un bomme grayement blessi, encore
dans la stnpear , ^uis^ par une abondante parte de sang ,
et qu'en ^th^rise deox fois , succombe avant la fin de repa-
ration , et Ton aflirme qne sans le chloroforme nen de
semblahle ne serait arri?4; comma si avant r^tb^risation
des feits parefls ne s*^ent pr^sent^ nuUe part I On est all^
plus loin : on a mis snr le compte da chloroforme la mort
qui est surtenne an bout de deux jours chex on deuxiime
Iteniqae , an boot de doiize beures chex un op^r6 de la
hernie, au boot de vingt-quatre beures chex un autre ma-
lade, qaoiqu*ils eussent tons repris leurs sens, et que le
tenier se itA mteoe rendu loin de son lit , oti il succomba
toot k coop. Je le demande k toot observateur impartial ,
est-ce avee des faits semblables que Ton pent mettre en
^▼idence-la ietbalit6 des agents anestb^siques I
It est vrai qne des observations d^un autre ordre ont i\A
prodaites. Rien n'a pn r^veiller des maiades qu^on avait
^^Ih^sde pour de petites operations, pour des extractions de
dents, ponr la iente dHme fistole, poor Tarracbement d'un
oogle. Qne la flrayeur s'empare des esprits k Tannonce de
maibenrs pai«iis, rien deplus juste. Personne plus que moi
ne les d^;ilore, et ne serait plus dispose k rejeter retherisa-
tioii s'ils devaient se reproduire souvent, s'il etait demontrd
que I'anestbesie par dle^ntoieen soit veritablement respon-
sable. ITen ayant point ete temoin, je ne puis les prendre que
•omme Os noos cmt ete donnas. Mais, en observateur scru-
yufeox et sevtee, qui tient k d^gager la vdrite de Terreor, Je
ne puis tali« les flexions suivantes. D^abord ces cas mal-
heamix (Je parte de eeux dont les details offrent quelque
garantie) ne se sont rencontres que dans la pratique privee :
anenn des operateors en renom n'a eu 4 en deplorer de sem-
blables. Les bommes qui sont k la tete des grands bdpitaux
de Sainl-Petersbourg, de Moscon , de Berlin, de Vienne, de
Boston, de New-York, de Pbiladelpbie, de Londres, de
DoUfa, d'£dimbourg, de Mon^lier, de Strasbourg, de
Paris, n'ont rien observe d^analogue. Dans prssq'ia tons les
*TH16rISATI0N 99^
t
etablissements sanitaires, les medecins et les accoiicbeuni^
ont fait usage de retherisaUon un grand nombre de iois, el
toujours impunement; ensuite,' une fouJe d^eiudiants eo me^
decine^ la plupart des medecins <le Paris, des societes me*
dipalestout enti^res, vonlant voir iudividueilement on col-
lectivement par eux-m6mes ce que produit Hnhalation def
i'etber ou du chloroforme, se sont soumis k retlierisation J
les uns une ou deux fois seulement, les autres un grand
nombre de fois : en est-il resulte un seul accident notablef
J'ai eu recours k retherisaUon, pour ma part, pris de Irois
mille fuis, et il ne m'est jamais arrive de malheur. Avec
une experience sivaste, en presence d*uae masse si impo-
sante de fait^ aussi constamment heureux, n*est-il pas
permis de se demander par quelle fatalite des revers ^
cheux ne se sont attaches k Petherisation qu*entre les mains
d'hommes qui en avaient pen Tliabitude , qui n*ont eu que
de rares occasions d^invoquer son concours ?
SI les malheurs dontonparle n^etaient survenus que dans
de graves operations, ou apr^s une longue etherisation , k
la ligueur on le comprendrait; mais y a*i-il rien de plus vili^
fait qu'une extraction de dent? Puis n*a-t-on pas aflirrad
que pour qnelqnes cas au moins Tinhalation du chloro^
forme n'avait dure que trente secondes , une on deux mi*-
nutes au plus? S'U en etait ainsi, aucun cbirurgien n^oserait
en feire usage; car retherisation exige toujours au moins
quarante secondes , et quelquefois jusqu^jt quatre et cinq mi>
nutes, que Toperation k pratiquer soit petite ou grande,
D'ailleurs, il existe k Paris des dentistes, deux entre autres^
qui ont etherise dedeux k trois mille clients , et qui pourtaol
n'ont point rencontre de ces malheureuses catastrophes
dont se sont empares avec tant d'ardeur les antagonistes de
retlierisation. Dans les operations rapides, Tanesthesie doi^
etre si courte, que je ne m'ea explique point du tout le
danger. Est-cei dire pour cela qne Tinhalation des anestlie^
aiques connus soit absolument depourvuo d^ncunvenients,
puisse etre Uvree sans peril k toutes les mains, appliques
indistinctement k toutes les ospeces d'operations et d'lndl*
vidusP NuUement. Nous avons eu bien soin, au contraire^
M. Roux et moi, d'avertir des le principe que des agents
& la fois si puissants et si merveilleux n*etaient pas de na-
ture k penetrer fanpunement dans Tt^conomie , et qu^autanl
lis pourraient etre utiles employes k pr6pos, autant ils
seraient nuisibles employes k contre-temps ousans metbode^
Maintenant comma alors leur usage ne me paratt pas
prudent par exemple pour les operations qiii doivent etre
pratiquees dans la bouche ou dans le gosier, dans les fosses
nasalcs ou sur le larynx et la trachea, k cause des besoins
que pent avoir le malade de repousser au dehors le sang
qui taid k lui envahir les voies respu'atoires. Sans le d^p*
prouver, je ne le conseOle pas cependant quand on dolt agir
sur les yeux, les paupieres ou les levres, quand on veuf
proceder k la recherche de quelques arteres , et pour les
operations qui se pratiquent chex des individustres-affaibJis,
soit par la maladie, soit par I'Age.
Ajouterai-je que d*une mani&re generale, et pour dire
toute ma pensee, je ne le conseilleli personne; que, toute^
cboses egales d'ailleurs, j^ahne mieux operer sans etheri-
sation qu^avec etherisation. Beaucoup de medecins, las'
gens du monde surtout , croient volontiers qn'en presence
d'un malade etherise le cbirurgien est plus fibre, plus maltre
de ses mouvements qu'avec ceux qui conservent leur intel-
ligence ; c'est une erreur : Panesthesie trop prolongee ex-
posant k quelques dangers, I'bomme de Tart a natnrellemenl
bAte d'en finir, et ne pent pas se defendre d'un certain degr ^
de preoccupation tant que dure Toperation. S'il convient de
verier la position du corps, de questionner le malade, ds
hii adresser quelques recommendations ; si, d'une fa^on oa
d'une autre, on a besoin de son concours, du concours de
sa volonte, I'operation une fois commencee, Hiomme eveille
vous entcnd , vous obeit, et s'abstient presque toujours des
mouvements qui pourraient nuire; tandis que rien de tout
cela n'est possible sur on malade endormi. Ce n*est done
lie
pu poor tear tatlBbdion perBonneUe que les chinirgiens
iont si partisans de l^^h^sation, ce n*est done pas non
plus pour fadliter le manuel op^ratoire que lesnialades doi-
Tent la demander. En d*autres tennes, les personnes qui
n^ont pas peur de la donleor, on qui du moins la sup-
portent sans trop'de crainte, auront ralson de ne point se
fidre ^Mriser. Pour les autres , et c'^est inoomparablement
le plus grand nombre , Je n'h^te jamais , pour pen que To-
p6ration en vaille la peine; j'y ai m^me reoouru quelquefois
pour de trto-16g&res optotions , attendu que selon moi le
besoin de r^thi^risation est plutdt en raison du degr^ de
Ja erainte, de la pusillanimity du malade, que de la gra?]t^
de reparation. Ne voit-on pas cheque jour dans les hdpitaux,
comme dans la clientele priy^, des personnes qui redoutent
la ponction d*un abcte, Parracbement d'unedent, Tintroduc-
tion d'un stylet au fond d'une fistule , autant que d'antres
Tamputation d^une cuisse?
M6me restr^nte dans les limites que je viens dlndiquer,
r^th^risation comptera encore comme un bienrait inappre-
ciable dans rhistoire de I'bumanit^. Pour en saisir la port^,
il suffit de songer au nombre de malades qui reculent ind^-
iiniment, eflray^ quails sont par I'image de ladouleur, de-
' Tant una operation pourtant indiBpensable. D^Trte de cette
terreur, Tesp^ce humaine sera libre dordnayant de cboisir k
temps le rem^e le plus oonyenable pour se soustraire k
quelques-uns des maui qui tendent k La d^truire. Ceux qui
accusent sans preuve suffisante P^h^risation , qui s^eflbr-
cent d'en feigner les esprits, ignorent-Us qu'on pent mourir
de douleur, que la douleur ^puise, que dans les operations
une douleur exoessiTO ou longtemps prolong^e est toujours
une complication graTO? Songent-Us bien k la perplexity
afTreuseou ils mettent les etres craintifs, nerveux, sensi-
bles , pusillanimes , qui se volent dans Paltemati?e de se
r^signer k des douleurs qu'ils ne se croient pas capables de
supporter, ou de se sonmettre k Temploi d^on preserratif
qn'ou leur prdsente sous des oouleurs si noiresP
Les contempteurs de Tanesthesie allant jusqu*^ supposer
qtie les chirurgfens ctdient les dangers de retherisalion, de
])eur d^en detoumer les malades ou pour se manager un
plus grand nombre d*operations, ne peuvent parler ainsi que
par irr6ftexion. Y a-t-il un bomme au monde , en edet, qui
puisse trouver de Tagr^ment k porter le fer ou le feu sur
son semblable , autrement qu*avec la ferme conviction de
Itii en 6tre utile? Qui done pent etre plus int^resse au succ^
d^une operation que le chirurgjen qui la pratique?
En somme, les op^rateurs n*ont nul besoin d*amoindrir
^]es inconvdnients de Panestbesio pour la r^pandre : en rea-
lity , nous sommes bien plus souvent obliges de la reiuf^cr
que d*y engager le malade. Cost k tel point , qu*k TliOpitai
hommes et femmes la rudiment avec instance; que j*en ai tu
s<' Jeter k mes genoux et me supplier en pleurant de nc pas
leur refuser ce secours, se phiindre a?ec amertume m^me
(ie ce que je ne Toulais pas leur accorder ce qu*ils avaient
Tu mettre en usage cbez tel ou tel camaradedes lits voisins,
quand par basard j*ai trouv^ retberisation contre-indiqu^e.
On pent done etre parfaitement rassur6 Ut-dessus. Les ayan-
tages de retberisation n*ont nul besoin d*6tre exag^rds ou
embellis. Atcc la connaissauce que le public en a dej&, les
chiruiigiens n*en seraient gu^re partisans , que les malades
•auraient bien nous forcer k en fabre usage, et je ne crains
pas d'etre dementi par TaTenir en affirmant que c*est des
k present un fait acquis dont Part ne se dessaisira plus. De
nouYdles formulesen seront donnees^on en Tariera les
agents, elle se simplitiera sous Pinfluence du progres nature
de sciences ; mais Petherisation restera comme un des plus
grands bienfaits dont la chirurgie ait dote le monde dans la
premiere moitie du dix-neuvieme siede.
De nombrenx faits, des experiences muKipIiees, ont ete
infoques , des discussions animees ont eu lieu dans la presse
et au sebi des sodetes savantes depuis 1850, e|>oque de la
i^iieiniere publication docet article ( Union midicale, page
126); mik rien Jusqueid ne m*a pani de nature k modifler
ifcTH^RlSATlON — ifeTHIOPIE
ce que ja disais alors de Petherisation. On pent Toir aussi
dans le journal dte od la sdence en etait dejk sur Panesthe-
sie, sur Petberisation locale, et que sous ce rapport la ques-
tion n*est guere plus a?ancee par malh^r aujoardliui qa'en
18M. A. Velpbad , de I'Academie dct Sciences.
J&THER 0XYG£NE. Voyez Kc&tku
J^THER PYRO-AG^TIQUE. Voyet Acetone.
l^THIGOTHjgOLOGlE, nom donne par Kant ao
systeme phllosopbique qui cbercbe k demontrer Pexistenot
de Dieu rien que par des preuves tirees de Pordre moral de
Punivers, k la difference de la physicotMohgie , qui la
prouTe au moyen de considerations eropruntees k Pordre, k
la magnificence et 4 la destination proTldentielle de toutes
cboses. En ce sens, Kant definissait Pexistence de Dieu une
petition de la raison pratique, e'est-^-dire qudqoe cbose
qu'on ne peot pas savobr par des raisons theoriques, mais
qu*on est force de croire par des raisons morales.
J^TDlOPlEy^HlOPIENS ( de deux moU grecs, atOw
et 6<)/ic, sigoiliant les hommes au visage InitU [ par le so-
ldi ] ). (Test sous ce non que, dans leurs plus anciennes
notions geograpbiques, les Grecs designaient tons les peuptes
babitant Pextremite meridionale du monde alors connu. 11
en est dej^ fait mention dans les poSmes d*Homere, qui dis-
tingue les Ethiopiens de Porient et ceux de Puccident. Le
mot cousch, dans|la Bible, paratt avoir le meme sens, et
les Septante Pexpliquent toujours par £thiopie. La meme
distinction d'une ^thiopie orientale et d'une ^tbiopie occi-
dentale se retrouve etablie dans Herodote, ainsi que dans les
geographes grecs et remains posterieurs. Pour eux Pi^
thiopie e*etait toute la contree situee au sud de la Libya et
de P£gypte, entre la mer Rouge k Pest, et Pocean Atlantique
k Pouest. Au rapport de Pline, e'est le Nil qui formait la se-
paration entre PEtbiopie orientale et l^tbiopie occidentale.
L*£thiopie orientale, c*est-&-dire la contree k laquelle les
geograpbes anciens donnent de preference le nom d'Ethiopie,
comprenait Pancien £tat agricole de Meroe, dont le point
central se troovait dans ce qu'on appelle malntenant la
Nuble ou le Sennaar. AussI, aujoord'hui que les contrecs
arrosees par le Mil central sont devenues Pobjet dlnyestiga-
tions bistoriques nombreuses, est-on dans Pusage de designer
sous le nom d*J^thiopiens tons les debris d^une antique d-
yiUsation , tous les monuments andens qu*on Tient ^ y de-
couvrir. De meme on appelle dynastie Hhiopienne la vingt-
dnquieme dynastie egyptienne , parce qu^elle fiit fondee, au
temps oi^ le rol £zi^chias regnait cbez les Juifs, par Chewek
ou Sabacon, conquerant arrive de la Nubie, que Strabon
cite parmi les plus grands conquerants du monde ancien, el
qu'Herodote fait rc^ner pendanit cinquante ans. Au reste,
Pbistoire des tribus eibiopiennes nous est pen connue. Dio-
dore nous apprend seulement qu'dles etaient autochtbones,
firequemment en guerre avec l*£gypte et animees de sen-
timents de piete ^t de justice. Nous ne sayons pas queHe
etait leur langue, ni k quel degre de civilisation dies etaient
parvenues.
Quand plus tard des royaumes cbretiens ftarent fond6s
^ans ce qu'on appelle k pr^nt Abyssinieou Habesch,
on les designs egalement sous le nom d^thiopie ; c'est ce
qui fait quMl est encore aujourd'bui question de cliretieiu
etbiopiens, d'£glise ethiopienne, etc. ; et qu'on est ausd dans
Pusage d*appder ordinairement langue Miopienne Pai-
denne langue ecrite des Abyssins, la Lesana Geez. II e^t
rare toutefois qn^on deslgne sous le nom d^ithiopie le pa} s
meme, pour la denomination duquel le mot Abyssinie on
Habesch a prevalu. II en est de meme du nom de mer d*£'
thiopie, qu'on ne trouve plus que bien rareroent donne &ur
les cartes k la partie meridionale de POcean Atlantique.
Comme, au reste, la couleor brune ou noire constituait
dej^ cbez les andens le caractei« distinctif le plus saiilant
des Etbiopiens, Blumenbadi y a trouve une raison pour
comprendre dans sa ctassificalion des races bumaines les
populations n^gres de I'Afrique et de PAustralie, sous li
d(^nomination de race dthiopienne.
fiXHIOPIENNES — fiTHlQUE
101
iSmiOPlENNES (£criture, Langue et Litterature).
On parle en Abyftsiiiie plusieurs Ungues ou dialectes qui ne
fiont encore que fort pea oonnus, ou qui ne le sont mtoie
pas do tout. La langne ^rite d^signte de prdi^ence sous
le nom dV^Atopiemte , mais k laquelle les natarels don-
nent cdoi de Gees on Gihi (ou encore d'axoumite, nom
d^rir^ ^Axum, capitate duroyaume de GiAs, centre de
la r^^n on il arait cours) , appartient k la Tamille des Ian-
goes stoitiques, et pr^sente surtout beaocoup de ressem-
blance ayec le dialecte de I'Arabie m^dionale appel^ himya-
rite, parl^ autrefois sur ie bord oppose de la mer Rouge,
daBsfYdmen , mais qui depuis I'^poque de Mahomet a com-
pl^tement dispani de TArabie. Cependant elie est moins bien
formte et beauooup moins ricbe que la langue arabe sa sceur.
On y retrouTe non-senlement les radnes de rarabe, mais
encore la pbysiononjie de sa grammaire, et notamment cette
Tari^t^ de formes qui caract^se sa conjugaison. Elle a
d^ailleors quelques usages grammaticaux communs avec 1*6-
gyptien. On la parte encore aujourd^hui, dit-on, dans les
bourgs qui enTironnent Saaraioi, Ses rapports arec les lan-
gues de U Ounille chalddco-b^ralque la firent longtemps
confondre arec le diald^en k T^poque od celui-d fut pour la
premie fois connu en Europe, c^est-lt-dire an seizi^e
&i^e. Plus tard, on ne salt du reste pourquoi, elle re^ut des
orientalistes europ^s le nom de langue indienne, Bruce,
dans l^entbousiasme quelui inspir&K r^tbiopien^ a voulu en
&lre la langne de nos premiers parents , d^Adam et d*£ve.
Bibliander ae contente de la f^re remonter k Chusou Couch,
fUs de Cbam ; mais ii pense que. I'arriv^e des Ctouchites an
sod de l'£gypte dut £tre ant^rieure k P^poque de Moise. L*^
poque oil ce dialecte arabe pdnetra dans cette partie de TA-
ftiqoe 6tant an^eure aox premiers perfectionnements qu*il
ait re^s, c^est sans doute k cette cause qu'il faut attribuer
U rudesse qu'a gardfe T^tliiopien. La pronondation est ex-
trfimement dure, et pr^nte notamment dnq articolations
centre lesquelles Tiennent tebouer, dit-on, tons les efforts
d'un organe europ^en.
L'opinion gto^ralement admise de la complete afQnit^ dV
rigine des langues arabe et ^tbiopienne n*a M combattuo
qoe par an seol Toyageur, par Salt. Quelque poids que
pnisse aToir son avis en pareille matiire, il fiiut dire qu'il ne
le corrobore d'aucnne preuve liistorique, et qu*ii se borne
k infi^er des dilTifirences tranche existant dans la physio-
nomie, la couleur, la maniire de b&tir et de s'babiller, Pdcri-
iiire, riustoire politique des Arabes et des Abyssins , que ce
tout deux nations d'oinigines difliirentes, et k expliquer les
rapports nombreox existant entre leurs deux langues par
rinQuence du Toisinage et des relations commerciales des
deux peoples.
L*dcritiire 4tbiopienne propreioent dile , laqudle, sous le
rapport dee formes et de la di'^ection, difl^re de tuutes les
Ventures s^mitiqnes, est identiquement la mtoie aussi que
Ttoiture himyarite, et ne se composait k Torigine que de
▼iDgt-six consonnes, qu'on ^riTait de droite k gauche. Ce
fut plus tard seulement, lorsde rintroductiondu christianisme
dans oes contrte, que la direction des caract^res de cette
teritne fut chang^e suivantle module de T^iiture grecque,
c'est-4-dire de gauche k droite, et que, par Taddition de sept
signes repr^sentatifiB des voyelles qu*on entremfila aux con-
sonnes, Ton arriTa k construire un syllabaire complet com-
post de 182 caract^res, dont les formes tiennent k la fob des
lettres stoitiques et des lettres copbtes.
Nous ne connaissons que de fort insignffianU fragments
dinscriptions ^thiopiennes datant de I'^poque qui pr^cdda
rintroduction do diristianisme sons Constaotin. Mais depuis
kirs ila ^ compost une foule d*ouTrages, pour la plupart
de nature ecdteiastique et liistorique, et dont deux cents an
moins noas sent d^jii connus. Toute la Bible, TAncien Tes-
tament d*aprte la version des Seplante, furent traduits au
qnatri^roe iltele par des auteurs resU^ inconnus, mais qui
apiiartenaient k la foi chretienne. L'Ancicn Testament existe
cowplet en manuscrit en Europe; mais il n'y en a encore
que qndques parties d*imprimees, par exempteles Psaumes,
texte 6lhiopien avec le texte latin en regard, par Ludolf,
Francfort, 1701 ; texte ^tbiopien seal, Londres, 1815. Con-
sultcE aussi Dom , De PsaUeiio Kthiopieo; Leipzig, 183&}.
Nous po8s6dons aussi le Nooveao Testament (2 vol;
Rome, 1548; et dans U Polyglotte de Londres). La littte-
ture ecd^siastique ^thioplenne est d*nne ricbesse tonte par-
ticuli&re en traductions d*apocryphes, dont les originaux
grecs n'exlstent plus aujourdlini. Nona dterons ki cmnme
plusparticuli^rementimportajites la tradnction do Uvre d%
nocb (en anglais, par Lawrence, 2* Mition, Londres 1833.
texte ^thiopien, Londres, 1840), et VAscensio IsoUb vatis
(texte dthiopieu avec traduction latine en regard, par I^aw-
rence; Oxford, 1819). Citons encore The Didasealia, or
apostolical constitution of the Abyssinian Church (eft
anglais et en ^hiopien, par PlatI; Londres, 1834), et Toa-
vrage Intitule : Synacar (collection) , lequd comprend sons
une grossi^re forme rhythmiqoe la vie des saints bonoAte
en Abyssinie, des martyrologes, et les bynmes de TMlgUse
^thiopienne.
Rien ]usqa*k cejour n*a encore M imprim4 des ouvrages
historiques, assez importanta, que possMe la litt^raturo
^thiopienne. Le plus c^l^re de tous est le Keber za Negeste^
contenant rhistoire traditionAelle, entremeltede force fablea
et l^endes, du royauine d*Axom, autrefois trte-poissant.
Vient ensuite le Torek Negushti, la chronique des rois,
et d*autres chroniqoes de diffi^reutes ^poques, oonduisant
Thistoire de TAbyssinie jusqu'ii nos jours.
La langue ^thiopienne a 6t/6 Tobjet de travaux admirables
de la part de Ludolf, auteur d^une grammaire ^thiopienne
(Francfort, 1702) et d*un dictionnaire ^iopien (Francfort,
1 799 ). Depuis cet ^udit, les recberches dont cette langue a
^t^ Tobjet n^ont goto accni la somme des connaissancea
ant^rieures. 11 y anraittoutefoisde Tingratitude iine pas tenbr
compte id des recberches entrepribes par Piatt, Lawrence,
Dorn, Hupfeld, Hofltaiann, Rcedlger, Ewald, et les mission-
naires d'Abbadie, Isenberg, Blamenbach,etc. Alexandre Mur-
ray, mort en 1813 professeor k Tuniversit^ d'Edimbourg, a
6crit qudques m^oires sur les manuscrits ^thiopiens rap*
port^ par Bruce. Le voyageur aUemand Ruppel a rapporUf
d' Abyssinie une collection de manuscrits ^thiopiens, dont it
a fait don k la bibliotheque de Frandort-sur-le-Mein, sa ville
natale. II est fftcheux que le m6me esprit de lib^ralit^ n'ait
l)as anim6 Bruce, car ses b^tiera ont Jusqu*^ prisent refustf
de se dessaisir de ses livres.
Au quatorzitoie si^e, one revolution politique eut pom
r^sultat de restrdndre de plus en plus Tusage de la langue
^thiopienne ; c'est ce qui fait qu^elle se trouve aujourd'hui
presque k T^tat de langoe morte ou de langue liturgique ,
dont on ne se sert plus que pour les diverses esp^ces de com-
positions ccrites. La langue amharite ou d'Amhara Ta rem-
plac^ comme langue usoeUe et dominante. Cette langue
r^pond, il est vrai, sur la plupart des points essensids k la
langue de Gees, mais renferme anssi un grand nombre d^6-
Idments strangers et essentidlement africains. Aprte les es-
sais assez faibles tent4s par Ludolf pour composer une gram-
maire et un dictionnaire de U langue d'Amhara (Francfort,
1698), cette langue a M Tobjet de travaux autrement com-
plets et satisfaisants de la part du missionnaire allemand
Isenberg, agent de la Sod^ des missions de Londres, qui a
public une grammaire de la langue d*Amhara (Londres, 1842)
et un dictionnaire ( 2 vol. 1841). II n*eziste point encore de
litUirature de ce dialecte ; tout ce qu*on en poss^e consiste
en traductions de la Bible et autres ouvrages rellgieux par
les missionnaires Pearce, Isenberg, Blumberg, etc Le dia-
lecte de Tigr^, qu*on parle anx environs d'Axum , est celui
de tous qui ressemble le plus k I'andenne langoe de Gees ^
mais n^est encore que foit pen connu ; et les langues des
Clioas, des Enarfias, et autres peuplades de TAbyasinie, le
sont encore bien moins.
ETIIIQIIE (en latin ethiea, form^ d'fOoc, mcwirs)^
mot synoiiyme de morale, dont il ne difr^re que parce
\09
qii'il e^t d^rlT^ do gree, tandis que morale est de source
iatine. Quant au sous, il est exactement le mftme : cea deux
mots servant k d^gner cette partie de la philosophie qui
traite de Tactivit^ humaine, de la loi qui lui est impost, et
des moyens de la conduire k faccompiissement de cette loi.
Le mot Hhique a TieilU. Dans P^coley on se eervait da mot
ethke, plus uait^ dans les auteors latins ; c*est pour cette
raison que le mot itMque a surv^cu quelque temps -dans la
langne de )a philosopliie : il n'a jamais eu cours dans la
langoe usu^le, et mainlenant mtoie il est k peu pr^ banni
de la premi^.
ETHMOIDE (de 1^0(1^, erible, et elSo;, forme). Get
OS, de formed pen prte cubique, le plus petit et le plus fra-
gile des huit pitees osseuses oonstituant la boltecrftnienne,
est impair^ sym^trique, et log6,^ la ractne du nez, dansune
sorte d'tehancrqre que pr^sente le coronal k la partie infi^-
rieure ant^rienre et moyenne dn crtae. II ofTre comme une
sorte de tissu lamelleux, spongieux, et cribl^ en tons sens
de nombreuses cellules que forment une multitude de petites
lames minces, l^^res, fragiles, et se croisant dans toutes
les directions. On le divise communtoent en trois parties :
1* la partie sup^rieore ou horiiontaley nomm6e lame cribUe
( laressemblaiicequeluidonnentaTecimcriblelestrous nora-
breux dont elle est perc^ a ^t6 la cause des princlpales de-
nominations sous lesqueUes on d^signe cet os) ; 2* la partie
moyenne oo lame perpendiculaire ; etenfin, 8® les masses
laUraUs, Lalamecriblite oa cribleosey tapiss^ par lad u re-
mire, r^pond k la fosse ant^rieore de la base du crftne, et
s'artieule en arriire au moyen d*une petite ^hancrure avec
le spb^noSde. EUe offre en arant I'apophyse crista-galli,
alnsi nommte par sa ressemblance avec la cr^te d*un coq,
fi donnant attache par son sommet^ la fiiux ducerveau.
La base de son bord.antMeur concourt, par sa reunion avec
le frontal , k former le trou horgne. Le nerf olfactif se
ioge sur les cOtte, dans une profonde goutiiire dont le fond
«st perc^ de trous nomm^ oi/oc/s/i, lesquels sont cbacun
Torifice sup^rieur d'un petit canal tapiss^ par la dnre-mire,
et que trayerse on filet dn m6me nom. Ces petHs canaux se
subdivisent en penetrant dans Tos. Le filet ethmoidal du ra-
meau nasal da nerf ophthalmiqne de Willis passe dans une
petite fente prte des gouttitos cMessus et de Tapophyse
crUta^galli pour s^introduire dans les fosses nasales. Cetle
partie de Tethmolde concoart k la formation des cavity or-
bitaires internes. La lame perpendiculaire tombe k pen pr^
k angle droit, oomme Tindique son nom, sur la face inf^-
rieure de la lame prMdento. EUe commence k la » partie
sup^rieure du nex la cloison qui s^pare les deux narines*
Elle est d'une forme k peu prte quadrilatftre, et se d^jette
d'un cMA on de I'autre. Son bord infdrieur s'articule ayec
le Tomer et le cartilage triangnlaire du nez. Son bord an-
t^rieur est en rapport avec les oa propres du nez et P^pine
nasale du coronal. Le bord post^rieur s'articule arec la cloi-
son des sinus sphtooidaux.
Les masses lat^rales forment les parois lat^rales des fosses
nasales creoste d'anfraclnoflitftt , dont quelques-unes ont
4es noms particuliers , conune le comet supMeWf on de
Morgagni, petite lame mince ordinairement recourb^e et
surmontant nne sorte de gonttl^ borizontale, fai^ant partie
dum^t sup^rieurdes fosses nasales. Cette gouttiire, occu-
pant k pea prto la moitid en arriire de la longueur de
rethmoide,oirreen derantnne ouTertureconduisant dans les
cellules p(Mt6rienres de Tos , qui, ordinairement ferm^ en
arriire, communiquent cependant parfois avec les comets
ou sinus sphtooldaux. Le comet moyen borne la goutti^e
sup^rieure. On nomme m4at moyen one gouttiire longitudi-
nale en ayant de laquelle on voit Tonverture ant^ieure des
cellules de Tethmofde. Les cellules ant^rieures surpassent les
aatres en dimension. Toutes oes diverses pi^es consti-
tuant Tethmoide doivent 6tre oonsid6r6es comme la prin-
eipale partie de la charpente sur laquelle repose tout Td-
dilice de Torgane olfactif. Get oa i'artlcule avec le coro*
nal, le spbdnoide, les cornets infiiriears, la maxillaire
fiTHIQUE — ETHINOGRArilTE
supdrieure, les palaUns, le vomer, les os propres dn nex.
On donne en anatomie la qualification d*ethmoidai k la
cr6te criita-galli, au nerf olfact\f ou ethmoidal, aux
comets e^Amoi(totf:p,etenfinltdeuxartirieBet k deux veines
aussi nommte ethmMales^ dont Tune est antdrieure et
Taotre postdrienre. L'ethmolde, avec les mcmbralie^ qui le re-
couvrent et tout le systdme d'organes dontll est plos sp6ciale-
mententourd, pent dtre consider^ comme le principal foyer
oil le vice syphilitique d^loie ses ravages, lorsqn'il a €i6
porte k ce qu'on pourralt appeler son maximum d'inten-
site.
ETHNARQUE) gouvemenr, chef, prince chez les an^
ciens (du grec iOvoc, nation, et &px^» oommandement)*
He rode le Grand a laisse deson rigne plusieurs medailles
o(r on lit sur la (ace HPOAOT et sur le revers EeMAPKOr
(Herode ethnarque). Bien que Rome ne fQt plus republique,
elle avait conserve un tel dedain pour le titre de roi, que,
soivant leors caprices, donnaient on dtaient ses cesars, qu*elle
aimait k humilier ses prefets couronnes du nom d*ethnar-
ques. Cest un triumvir, Antoine, qui daigna faire Herode
roi ; ce ne fut qu*i la mort de ce prince que la Judee prit
le nom de t^trarcMe, du partage que fit Auguste de ce
royaume entre Archeiaiks, Herode- Antipas et Philippe, ses
fils, puisqu*ii en donna la moitie au premier, et de Taatre
moitie fit deux parts, dont il dota les deux demiers. II faot
done se garder de prendre le nom de tHrarcMe now le
nombre des provinces gouvernees. Aussi , dans I'Evangile
de saint Luc, estrce He^g^e-Antipas qui est qualifie de 16-
trarque de la Galilee. DstiNB-BARoif.
ETHNOGRAPDIE (des mots grecs lOvoc, people, el
Yp^f eiv, decrire }. C'est k proprement parier la description
des peuples, et c'est l*appeilation generale sous laquelle on
a jusqu'i present designe Tensemble de rensdgnements sur
les moeurs et les usages, les costumes, la religion et la forme
de gouvemement des peuples etrangers encore pen avances
dans la dvUisation ; notions qu'on est dans Tusage de con-
siderer et de traiter comme un appendice de la g e o g r a p h i e.
Toutefois, les rapides progr^s, les completes transformations
recemment realises, et quant aux materiaux et quant k la
methode, dans les recherches htstoriques, philologiques,
physiulogiques et d*histoire naturelle, ont eu pour resuKat
d'engager les observateurs k donner sous ce rapport aussi
plus dMmportance k retude sdentifique de rhomme'oomnie
etre organise et comme membre de rhumanite, dont le de-
veloppement moral constitue Tessence et le but. De cette
etude faite k ce double point de vue, est resaltee la creation
de deux sciences nouvelles et distinctes, ranthropogeogra-
phie et Tethnographie.
Vanthropogiographie traite de la propagation des races
humaines d^aprto les gradations physiques qu*elles presen*
tent sur la superfide du globe, d'apr^s les contrees qu'elles
habitant, et les conditions d'exbtence auxqoellea elles
obeissent. Les questions relatives k Porigine et k I'unlte du
genre humain, k la diversite des races ainsi qu*^ leur croi-
sement , sont les objets prindpau^ que traite cette science,
dont Blumenbach pent etre considere comme le createur,
et qui a pour la premiere fois ete systematiqueroent traitee
par Prichard dans ses Researches into the physical history
of manhlnd ( 3® edit., 5 vol. ; Londres, 1847 ) et dans The
natural History of Man (1843). On lui donne aussi le nom
d^ethnoloyie. Elle ne considere les peuples et les peaplades
que comme des varietes et des nuances de races, et celle»-
ci, k leur tour, que comme des degeneresoences de Tespeoe
ou genre zoologique, c*est-Mire de lliomme.
Vethnographie, au contraire , sdence plut6t historique
que naturelle, considere les hommes dans leur propagation
sur la terre comme peuples, uniquement dans le sens moral
du mot. Elle volt en' eux des socidtes diverses formees et
inaintenues par les memes liens raoraux. La languc, la re-
ligion et les loLs sont \i» plus forts et en lueme temp* les
plus universels do ces liens; cc sont dies qui reunisseut les
hommes en peuples, et qui doivent par consequent etre io
Iioint de (Mpart et U source de toute inyestigation ethno-
grapUiqiie. Ce qu^on se propose en s'y liyrant, c'est d'une
part, d'ariiYer i coanaltre ce qui constitue le caracUre in-
leUectoel da g^nie national d*un peuple oonsid^^ comme
indiTida, comment Q se manifeste dans la langue et dans la
ytttetare, dans Torg^isation politique et religieuae, et dans
reasemble des fails dont so compose Thistoire de ce peuple;
d*aatre part, c'est d*appr^er la position relative de cheque
people par rapport aux dilTi^rentes (amilleSy aux difl^rentes
races , aax difli&rents groapes de peuples, et enfin par rap-
port h i^omanltd toot entiire. De 1& une difti^rence bien la-
dle A folre entre rettmc^graplUe et lliistoire universelle des
peoples. L'ethnographie ne se pr^occupe pas des peoples
eott^6r^ comme autant d'abstractions distinctes , non plus
que dee wsociatioas humaines que resserrent plus ^rui-
teraent dee liens intellectuels et maUriels. dependant, dans
ces deniiers temps, le vif int^r^ que les peuples attacbent
k leers engines, les sympathies et les antipathies qui en
r^soHent et qui arriveat quelquefois k prendre un ^aract^re
politiqne, comme c^est le cas en Autricbe, en Russie, en
Bdgiqaa, en AngMorre, od des siijeksde races diff^rentes font
partie da m6me groope politiqae, a donn^ une im|H>rtance
toute particoliM aux questions de races et de nationality,
ci a proToqu^ sor ces matiires les recbercbes les plus sd-
L'etbnograpbie^ comme science d^ensemble, est encore k
cr^i mats les mooograpbies les plus pr^euses relatiTes
k&twenm races et i divers peuples existent d^j^. Scbafariclc,
IVadeschdin, Kosppen, out public d^excellents travaox sur
les Slaves; Rcebrig, Sohott, Gabelentx, Castrto, Bcehlingk,
•or les races tnrqae8;.G. de Hnmboldt, Newbold, Busch-
mann, Junghuhn, Roorda, sur les races malaisienne
et polyn^sienne; Lassen, sur les races indiennes; £wald,
Geseidos, Tocb, Movers, sur les races stoiitiques; Galla-
tin, d*Orblg|iy, Squiers, sur les races am6ricaines. A ces
documents U but ajouter rimmense masse de renseignements
de tons genres que publient Incessamment dans Icors recueils
spto'anx les diverses sod^t^ de gtographie. £n outre, des
associations particnli^res se sunt form^ pour IMtode de
eette sdence; et les Sod^^ ethnologiques de Paris, de
tondree et de New-York rivalisent d^ardeur poor recooiilir
loot ce qui peot faire progresser la sdence k la culture
de laqudle elles se sent vootey de m£me que pour former
des musses ethnographiques*
CTHNOPHRONESy bMtiques, qui apparurent un
moment dans le septi^me si^e, et pr^tendirent alJier la
morale da Christ avec les c^^nonies soperstitieuses du pa*
^misme, Taslrologie judiciaire, les sorts, les augures, etc.
Iioor nom Tenait des denx mots grecs lOvoc, nation, gentil,
paiens ^ 9p^>^f opinion, sentiment Saint Jean Damasctoe
»*ert occape de cette secte.
^THOPI^Et terme de grammaire. C'est one figure de
iMtorique, plus commune encore aux bistorfens qn'anx
poetes. Formte des deux mots grecs ifio^, mceurs, babitude,
nani^e d^^e, et noCctv, faire, construire, die assemble
et rapprocbe les difTirentes passions, bonnes ou mauvaises,
basses oa sublimes, de TAme, la tounuire de I'esprit, les
aentiineiits du ooenr d'on personnage, et en fait la peintore,
le tableau, la description. Ce n*est, k vrai dire, qu^une
division de cdtederniire figure, lalluste etTite-Live offrent
de beaox exemples d'^Ao^e dans leurs portraits de Cati-
liiia et de Sempronla. Tadte en abonde; celui de Galba
sartoat est on chef-d'oeuvre. On en trouve chez nous de
parfiuts dans La Bmyte. Tdle est aussi dans Bossuet le
portrait de Cromwdl , et dans Radne ie tableau si saisis-
sant ct si court du Juif Mardoch^ sous le dlice, daos la
hoodie m^me dUman, son mortd ennemi. Tel est dans La
Henriade cdiii du r^ent, et celm de Galerius Cter, le
gardien de tronpeaux, dans les Martyrs, Dekkc-Baroh.
ETHUSEy genre de plantes de la famille des ombel-
iileres. L^e^p^ce la plus importante^ connaltre est la petite
diMuse (MiMusa cynaplum, L.), oo peiUe eiguif que Ton
ETHNOGRAPHIE — ^ENNE los
confond fodlement avec le persil. Cost sortout qoand la
petite ^thuse n'est qu'en feuilles que Ton risque de se trom-
per : il faut alors se rappeler que les feoilles du persil sont
d'un vert dair, d*une odeur asses agr^le, tandis que <1mwi
la petite ^tbuse dies sont d'un vert plus fono^, et que frois-
s^ entre les doigts dies r^pandent une odeur t^tide, nan-
s^use ; maisrien ne la distingue mieux queses fleurs : cdles-
d ont le calice entier, les p^tales in^ux, courb^ en coeur ;
les semences sont ovales, arrondies, strides; ii n'y a point
d'involucre k rombdle; cdui des ombdlicules est k trois
00 quatre folioles lin6aires, allong&Bs, toumfies du m6me
cAt^. La petite ^tbuse, qui n'est que trop commune dans lea
jardins potagers et g^n^ralement les lieux cultiv^, sV
vance des contrdes temp^r^ jusque dans ceUes du nord;
£lle fleurit dans T^t^. Sa saveur Acre et briUante d^le sea
mauvaises quality, assez semblables k cdles de la ciguA
et produisant les mAmes accidents dans Testomac. On y
rem^die par des vomitifs et par des acides v^^nx, tels
que le vinaigre, le sue de dtron , dendus dans de Teau.
ETIAGE9 niveau d*nne riviere quand ses eaux sont au
plus bas; lorsqu'on dit, par enemple, que les eaux de la
Sdne sont k 2 ... 3 metres ao-dessus de T^tiage du pont de
la Xoumdie, cda signiOe que les eaux de ce fleuve se sont
^levte de 2 ... 3 mdres au-dessus d'un pdnt fixe qui r^
pond an niveau de ces m6mes eaux dans les temps de plus
grande s^cberesse. TeyssAdre.
ETIENNE (Saint), dont le nom ZTi^ocvoc signifie en
grec cowonne, est le premier cbr^tien qui ait re^u la palme
du martyre. Ueut ainsi la gloire d'ouvrir, sdon i'expression
de CbAteaubriand , cet dg^ h&roique du chrisiianisme qui
fit voir au vieux monde ^tonn^ tant d*bomro^ obscors,.
taut de faibles femmes dispose k scdler de leur sang leur
foi dans les dogmes et les promesses du Christ. £tienne,
que Ton croit d'origine grecque, ne fut point victime de la
cruelle politique du paganisme : il p^rit de la mdn des
Juifs. II dtait un des plus parraits disciples du Christ Dans
la constitution primitive de la soci^t^ chr^tienne, 11 futdu
le premier parmi les sept diacres qui daient charge d'dder
les ap^tres dans la distribution des aurodnes , la nourritute
des pauvres, Padministration de reucharistie et la pr^ica-
tion de TEvangile. « C'dtait , dit P£criture, un homme plehi
de foi d ronpli du Saint-£sprit » Cependant, la parole de
Dieu se r^pandait de plus en plus. £tienne en ^tait un des
plus ardents misslonnaires; chaque Jour son Influence sur
le peuple deveodt plus grande. II rencontra des antagonist
tes. Ceux-ci, ne pouvant rdsister k la sagesse et k Tesprit qui
parlaient en lui, subom^ent des t^moins qui d^ar^reot IV
voir entendu blasphemer contre Molse et contre Dieu. Us
^murent ainsi. le peuple, les anciens, les dodeurs de la loi;
puis se jetant sur lui, ils Tentratn^rent devant le conseil.
Son discours parut un blaspheme. Les juges et les tdmoins,
se houdi&ntles oreilles^ se pr^ipit^rent sur lui, et Tem-
men^rent bors de Jerusalem pour 6tre lapid^. Les tdmoins
devaient jeter la premise pierre ; ils mireut leurs v6te«
ments aux pieds d^un jeune homme nomm^ Saill, qui d*ar>
dent pers^uteur de TEglise miUtante, devint depuis son pins
ferme champtou sous le nom r6yM de saint Paul. Ainsi p^
rit, environ sept mois apr^ J^us-Christ, le premier martyr
d*une religion destinde k conqu^rir le monde par la resi-
gnation et par la souffrance.
L^£glise cei^bre sa fete le 26 d^cembre. Ses rdiques fu-
rent trouv^es, en 4 15 , dans un terrain qui avdt appartenn
au docteur Garoalid. C*est ce sage et ayis^ pharisien qui,,
sans se prononcer pour ni contre la doctrine du Christy
avait, qudques mois avant le martyre d'£tienne, sauv^ les
apdtres d^une premide persecution en pronon^ant ces pa-
roles dunt s^empara depuis Luther : « Si cette entreprise
vient des hommes , die sera bientdt dissipee; si die vient
de Dieu, vous vous y opposez en vain. »
Le martyre de saint Etienne a exerc^ le pinoetn de pla-
sieurs grands peintres.
L'lutlise revere en outre trois autres saints sous le
104
fiTIENNE
d^fitleniie, sans compter le pape £tleBne I*' et le roi
Etienne I*' de Hongrie, h qui nousconsacrons plos loin des
articles particuHers.
j^lENNE (Saint), diileJeune, moine byzantin, n^Ters
714, Alt mis Ik mort en 766, par ordre de Temperetir Ck)n»-
tantin Copronyme , paroe qn*il s*^tait dlev^ contre la fareur
th^ologlque de ce prince iconoclaste.
ETIENNE (Saint), de Muret ou de Grandnumt, flis
d*uB Ticomte de Thiers, en Anyergne, obtint en 1075 dn
pape Grdgoire VII le privil^e de fonder an noo?el ordre
monastique selon la r^e de saint Benott. U ^tablit dans
to Limoosin, k Mnret, cette nouTelle Th^baide, et fbt cano-
nist en loss, par le pape Clement ni.
£TIENNE (Saint), n^ dansle onzi^me si^e, en Angle-
terre, d'une ramille noble, Tteot en France, oh il fut le pre-
floier fondateor deFordre de Ctteaux, et od il mourut, en 1 1 34.
Charles Du Rozom.
l^TIENNE. Le saint-si^ a ^ occap^ par neuf pon-
tifes de ce nom.
^TfENNE P' (Saint), flls d'nn certain Julius, Remain
de naissance, avsdt, comme diacre, administr^ , sous saint
Ck>meilie, les biens de l*£gli8e, qai commen^t k ne plus se
oontenter des aumdnesdes fid^es. 11 passa, sons saint Luce,
k la direction des affaires 8(iiritueiles, et rempla^a roftroe ,
pendant son exil, ce pontife, anquel II sucoMa enfin en 253.
Le d^ir d'accroltre son autorit^ le fit tomber dans de grayes
erreurs. Certains Chretiens, pour ^chapper k la mort, se
procuraient de faux certificate constatant qu'ils avaient sa-
crifi^ aux idoles, quoiqu'ils ftissent rest6s attaches k lenr
culte; et les Chretiens TdritaUes les fl^trissaient du nom de
libellatiques. Deux iv^es d*£spagne. Martial et Basilide,
ounvaincus de cette Iftcbet^, accnste m^me deplusieurs cri-
mes, avaient M chass^ de leurs dioceses. U^ port^rent
plainte an pape ^tienne, qui alRcha la pretention de les r^-
iablir sur leurs si^es; les autres prOats espagnols en ap-
polteent, de leur c6te, aux dveques d*Afriqne. Saint
€y prien, qui occupait le si^ de Carthage, lotta contre
to si^ de Rome, et le pape eut la honte de Toir conflrmer
|nr un concile la deposition de ses clients. Le bapttoie des
b^r^ques fut bienUH le siqet d'nne contestation nouTdle :
eaint Cyprien et tons les pr^lats d'Orient le d^araient nnl ;
deux oondles en avaient ]ug6 ainsi. £tienne adopta I'opi-
nion contraire; il excommnnia les deputes de saint Cyprien
et les eTdques d'AfHque. Ces demters r^pliqu^rent; Firroi*
lien de Cfearfe le traita d*antechrist , de foux ap6tre ,
d^artisan de frandes; saint Cyprien Taccnsa dMgnorance,
d^erreur, d'impudence; II Tappela I'ennemi des Chretiens;
et quand on pense que ce discord ^clatait sous le r^gne de
Val^rien, trois ans aprte la persecution de D^ce , on est
coins etonne de la repugnance qu'^prouvaient les empe-
lenrs k prot^r Ttglise chr^enne. Yaldrien les en punit
cependant avec tropde rigueur; il les confondit dans sa co-
1^, et le pape £tienne expla trop cruellement le scliisme
|ii*il avait soaleve. Lesantoors out diversement raconteson
anrtyre : les nns le font mouiir en prison , les autres le
tat decapiter sur un autel quM avait ^leve dans un cime-
tttre pour braver ses persecntears. On n*a pas m^me la
date prfeise de sa mort ; on sait seulement que ce (ut Tan
1&7, dans la quatridme annee de son pontifical.
Un antre £tibnnb succeda k Zacharie, en 752, mais il ne
fonvema I^^ltse que quatre Jours, et n*eut pas mtoie le
temps d^etre sacrd : une mort snbite Tenleva k son troupeau.
La plupart des auteurs ne Tout pas compte parmi les soo-
verains ponttfes; le cardinal Baronius et to Pere Petan sent
i peo prts les seals qui Talent rftabli dans leur chrondogie.
liriENNE II sera done to litre que nous donnerons, en
depit de leurs opinions, au sueeessenr immedlat de ce pape
qui n*eat pas to temps de se foire connaltre. ^tienne fl
eiait flls d^ln Remain da nom de Constantin. Orplielin
dte son bas Age, il fut eieve dans le palais de Latran par les
papes,6t le devint Iiii-meme« par reiection do peaple» le 26
msrs 75a. c*est nar loi ou'a codimence, pour les serviteurs
des serviteurs de Dien, Tusage de se faire porter sur les
epaules des fideies, et Polydore Yirgile 8Joute qiiil fut le
premier qui scella ses lettres avec du plomb au lieu de cire.
L^ambition d*Astolphe, roi des* Lombards, trouble son
pontifical : ce roi, s*etant empar^ de Texarchal de Ravenne,
medilsJl I'asservissement de ritalie entiere, el, bravant les
prieres do pontife, il mena^t de passer tons les Remains
au fil de repee, sMls ne se soumettaient pas k son obSssance.
Elienne 11 essaya de Papaiser par des ambassades , et, ne
pouvant le valncre par ses supplications , il finit par implorer
le secours du roi de France. Pepin n'etait pas homme k ne-
gliger cette occasion d*eiendre sa puissance : il fit tout ce
que lepapevoulut, et, protege paries ambassadeursfran^is,
Etienne II partit de Rome le 14 oclobre 753, malgre les
pleurs et les prieres de son peuple. Astolphe to re^ul a
Pavie, ainsi que Tenvoye de Tempereur Constantin-Copro-
nyme, qui venait reclamer la restitution de Texarchat an
nom de son mattre. Mais le roi des Lombards declare qu'il
garderait sa conqudte , et il fallut toute la crainle que lui
uispirait le roi de France pour le determiner k permeltre
que le pontife continn&t sa route. Charles, fils de Pepin,
Vint au-devant de lui, et le conduisit au chAteau de Pontyon,
pr6s de Langres , oik I'atte&dait le roi son pte« Pepin ecrivit
au Lombard pour ie prier de respecter lavilleet r£glise de
Rome, et de rendre la principaute de Ravenne. Astolphe,
qui voulait la garder, sentit cependant la necessite de re-
courir k des n^ociations; to moine Carloman, fr^re du roi
de France, quitta Tabbaye de Montcassin pour venir plaider
la cause dn roi lombard au parlement de Crecy, et il paya
Cher le succes de son eloquence , car son fr^ , excite par
les conseils d*£tienne , le fit enfermer dans le monastere de
Vienne, et infligea k ses enfants la honte dela tonsure.
Le pape, retire a Saint-Denis, n'oubliait aucun moyen ne
pousser les FrauQais en ItaUe : il sacrait Pepin et ses deux
fils; il defendait aux seigneurs de se donner jamais des rots
qui fossent d'ane autre race; il faisait present de son
pallium k Tabbaye ; il reconciliait enfin to reine Bertrade
avec son epoux, et s^assnrait ainsi un puissant appui dans
llnterienr du palais. La guerre fut resolue. Astolphe, assise
dans Pavie , livra Ravenne pour obtenir la paix, et le pape
l^tienne II rentra dans sa capitale. Mais k peine les Franks
avaient-iis repasseies Alpes, que le fallacieox Lombard rom-
pait le traite et venait mettre le siege devant Rome. Trois
messagers partirent snccessivemenl pour rappeler le roi de
France, avec les lettres les plus pressantes et les promesses les
plus fortes pour ce mondeet pour rantre. Une qnatrieme let-
Ire lui fut ecrite an nom de saint Ptorre, et Pepin se dedda k
reprendre le chemin de ntalie. Astolphe quitta vivement les
environs de Rome; 11 se replia sur Pavie, et fut encore
rMoit k demander to paix an prix de ses conquetes. Trois
souveralns se disputaient alors cet exarchat et la pentapole«
L'empereur de Constantinople les revendiqoait pour sa cou-
ronne, et ses ambassadeurs ne quittaient pas le camp des
Francis. Pepin les adjngea an pape, suivant sa parole, et
Tannee suivaote, en 756, le roi Astolphe etant mort, £tienne n
eat I*adresse de mettre Didier dans ses interftts en soutenant
ses pretentions au tr6ne des Lombards , contre ceiles du
prince Rachls. C'est ainsi qu*entrerent dans to domaine de
saint Pierre les villes de Ravenne, de Bologiie, d'Imola,
de Ferrare et autres. Mais £tienne II ne JMiit pas longtemps
de son triomphe; la mort finit le cours de son pontifical an
mois d*avril 757. Si on lui reproche avec raison une trop
grande avidite pour les richesses temporelles, il est juste d«
reconnallre qu'il en fit un noble usage. Le reublissemenl de
quatre anclens hdpitaux abandonnes , la fondation d*un cin-
quieme, les panvres, les veuves et les orphelins sccounis
par ses bienfaits, deposent de sa charite. Les conferences
nombreuses qu'il tint dans le palais de Latran attestent
son savoir et son 7.Me pour nnstruction des pr^tres.
Etienne hi, fils d*un Sicillen nomme Olivusy fut eiu
pape en 768. Gregoire III Tavait fait venir k Rome «ur to
bruit de son austere piete, pour le mettre k la tete du
1
ETIENNE
106
DMttre de Saint-Chrysogooe. Le pape Zaciiarie Tea retira,
Id doona le titie de SaiDte-G6cile et le logea dans le palals
de Latran. U v6cut sous £tienne II et boos Paal I"', et se
ntin dans son ^se aprte la mort de ce dernier, pour
fehapper aox dterdres que causalt dans Rome rintrusion
deOonstantinllet duprttre PhiUppe. MaisChristofle,
primider du saintpsi^e, vlnt Py cbercher k la t£te des sol-
date, poor le reconduire oomme pape dans le paiais pon-
tifical. Son Election, pea canoniqae, fiit souilltepar la cruauU
de oette soldatesqne, qui fit snbir it Constantin tons les afTronto
iroaginables ; on y ajouta d^affreuses tortures ; les partisans
de Constantin furent recherche, emprisonn^ et mutil^, et
si Itlienne III n'eut d*autre tort que de ne pouvoir Tem-
pecher, ces barberies , oontemporaines de son ST^nement,
n'en sont pas moins une tache pour sa m^moire, car il
combla de ses foveurs les hommes qui les avaient com-
mis^. Dans un condle oouToqo^ k Rome, ot le malheu-
reux Constantin eut encore h se dtfendre centre Taccusation
d^aToir os6, quoique laique, toucher k U couroiine pontl-
ficale, £tienne III fit rendre un dteret interdisant k Pavenir,
sons peine d'anathteae, d'^lerer les lalques k T^^piscopat
sans les faire passer par tons les dej^r^s. L^exemple de saint
Ambrolse aurait dA arrtter les P^res de ce conctle; mais
lis aUirent phis loia : Us d^po6s6dirent le peuple du droit
d'dectkni, et en flrent le privil^e exclusif du clerg^; lis
cassteent toutes les ordinations faites par Constantin, et le
pape ne Yoolnt consacrer les ^^es de cette cr^tion
q«raprte T^preoTe d*une Section nouvelle. i
Qoelques troubles, auxquels les Lombards ne furent point
dlrangers, ^dat^rent k RaTenne k Toccasion de Parclievd-
cb^ que se disputaient deux comp^titears. Cdui qui 6tait
soutenu par le roi Didier fnt chased par le peuple, et Par-
ebidiacre Lten, d^TOu^ au saint-si^e, se Tit consacr^ par le
pape. Sa politique s'^tendait au-deUi des Alpes. L'eropereur
Copronyme vonlait marier son fils avec la fille de Pepin, et
la reine de France demandait pour un des siens la fiiie du
roi des Lombards. £tienne, qui d^testait Didier pour ses
pretentions sur Ra?enne, et rempeceur grec pour Taboll-
tion du culte des images, fit tons ses efforts pour rompre
ce double mariage, et n*y r^usslt qu*& moiti^ : la princesse
£rmengarde n'en ^pousa pas moins Ch ariema gne malgr^
le pape. Blais elle fut lipudite un an aprte, ipour cause
de stdrilit^, et la conr de Rome s^applaudit de la rupture de
eelte alliance. Cbristofle et son fils Sergius furent punis k
tear tour de leura attentats ^ un cbambellan d'^tienne, s^-
diiit par le roi Didier, ou jaloux peut-^tre de leur fortune,
les roidit suspects au pape, les tralna de cachot en cachot,
et ne les Ucha qu'aprite les a?oir mis k mort. fitienne III
ne surrteut pas longtemps k cette nouvelle Tiolence;il
mounit le 1" f^vrier 772, laissant une reputation fort
quiToque.
^T^MIf £ IV etait Remain et appartenait k une famille
noble. Le pape Adrien fit soigner son Mucation dans le pa-
kus de Latran ; L6on III Tordonna diacre, et k la mort de
ce pontife, ii fot flu d'une Toix unanime, en 816. Son pre-
mier sotn fut de foire renouveler par le peuple remain le
senoent de fid^Ut^ k Louis le Dfl)onnaire , quil alia visiter
eo France. Apres avoir sacr^ cet empereur et Timp^atrice
sa femme , il reprit le cbemin de Rome , charge de riches
prtoeots, et y mourut, le 23 Janvier 817.
£n£NN£ V, Romam, succ^a k Adrien III le 22
JuiUet 886 C*^t un honune modeste, quoique noble, et
ee Ikit malgr6 lui qu*on Tintronisa; il ^tait alors pr6tre du
litre des qoatre couronnes. Ayant trouv^ le tr^sor pontifical
■Tide, ainsi que le paiais, il les enrichit k Taide de son pa-
trimoiney et ne dtoientit point les vertus qui Tavaient d^-
^gn^ ao cboix dn people. Ce pape n^est connu que par des
letlres fort ebr^tiennes, toites en Orient k Toccasion de Tin-
tnasion de PhotioSy eC en France pour tocher de r^parer les
malheBrs qni sui^rent hi mort de Charles le Gros. On
iraote sa lib^ralittf envers les pauvres, son humility ; il n'eut
d^ornml que poor le sahit-si^, et c'est i lui qa*on doit
DICT. DK LA. CUA\IUla. -^ T. IX.
cette maxima, qa*Ujaui Unffimn invlolablementgorder
ce que V^glise ronuHne acrdonni une/ois. Mais il faut
le louer sortout d'aToir voulu abolir les^preuvesparle
feu et par reao bouillante. II mourot le 7 tuodi 891.
£TI£NNE YI etait loin de le valoir. C^ait ie fils dhm
prfttreromain, et Raronius le traite d'intrus et de sirooniaque,
comme RoniCsce VI, son prM^oesseur; il paratt m6me qn*il
acheta la Hare k beaux deniers oomptant Quoi qu'ii en
soil, il fut 6\u Fan 896, et comment par condamnerla m4-
moire du papeFormose, qui lui avait conf(§r6 V^%ch6 d*A»
nagnie. Le cadayre de ce pontife fut deterr^; on Passit sur
un tr6nc, au milieu d*Qn condle assemble pourle Juger,
etapr^ cette ridicule odr^monie, ifctienne VI le fit d^capiter
et Jeter dans ie Tibre. Son pontificat ftit digoe dtte d^but
II n*6tait queTinstrument des Addbert, marquis deToscane,
qui dominaient k Rome; et sa fin eouronnasa vie : pris et
depose dans une sMition, il fut strangle dans son cachot,
en Tan 900.
^TIKNNE VII sucG^da en 929 It L«on VI. C^ait un
Romain, fils de Theudemond. Platine loue sa douceur et sa
pi^te; mais il n*a, pour alnsi dire, laiss^ que son nom sur la
liste des souverains pontifes : ii r^a deux ans un mois
douze jours, et mourut en 93i.
£TI£NNE VIII ^tait Allemand^e nation et parent doi-
gnd de I'empereor Othon. Ilugues d*Arles, roi d^ltalie, le prit
sous sa protection, et le fit nommer, en 939, k la place de
Lton VII. C'^tait une raison pour que le patrice Alb^rie,
bdtard de Maroxie, devlnt son ennemi. Ce monstre exdla
les Romains k la r^volte ; ils se saisirent du pape, et le d^
figur^ent si crudlement, qu*il n^osa plus se montrer en public
Le mailteureux eut recours k Odon, abb^ de Cluny, pour
r^tablir la paix entre les deux tyrans de iltalie; mais il
mourut avant de Tavoir consolid6e, en 942.
£T1£NN£ IX ^tait fr^ de Godefroi, due de Lorraine .
et se nommait Prid&ric, Accbidiacre de Li^ pendant le
second voyage de Lfon IX en Allemagne, il Taccompagna k
Rome, y fut fait cardinal, diacre, bibliothdcaire et cbanceliei
de TEglise. L^t k Constantinople » il fot pris et pilld It
son retour par Trasimond, due de Spol^te, et se retira au
Mont-Cassin, oti 11 embrassa la vie monastique. La faveur de
Victor II et les intrigues du cardhial Humbert le roirent
bientOt k la tftte de cette c^l^bre abbaye ; mais comme il
n*y ^tait venu que pour Miapper k la haine de Tempereur
Henri IV, il pr^f^ra le s^jour de Rome dte qu*i] put y rentrer
sans p^ril , comme cardinal de Saint-Chrjrsogone. La mort
de Victor II ^tant surveuue, il ftit dev^4 sa place, en 1057,
par le peuple, qui lui impose en mtoie temps le nom d'^/ienne.
11 se montra d'abord digne de cette faveur populaire en
s'appliquant k reformer les abus de Itglise. 11 proscrivit en-
core une fois le mariage des pr6tres, et chassa tous ceux
dont rincontinence avait scandalise U cbr<^tiente ; il recom-
pense le m^rite de Pierre Damien par revAdid d'Ostie et le
cardinalat; mais 0 fallut user de violence et menacer mtoie
, d*excommunication ce savant solitaire pour le faire sortir
\ de sa retraite. Le schisme d^Orient occupait beaucoup
Etienne IX : il envoya trois l^gats k Tempereur Isaac Com«
ntoe, pour essayer encore d'etablir sa supr^matie sur cette
£glise; mais cette ambassade eut le sort de toutes les an
tres, et il ne r^ussit pas mieux en Orient qu'en Allemagne,
. oil II avait le dessem d'dever son fr^re Godefroi k Fempire.
Cette ambition , asses naturelle dans un slide aussi cor-
rompu, n'altera points purete de son Ame ; dleservit mtaie
k le faire honorer davantage par un trait qui m^rite d'ttre
dte. L^or etant, qomme toujours, le nerf de rintrigue^
£tienne IX eut Tid^e de se servir des tr^sors du Mont-Cassm
pour assurer le succto de son fr^ : les moines les livr^«
rent sur sa demande , malgr^ le regret qu'ils ^prouvaient.
Mais k la vue de ces tr^sors Ie pape , saisi d*un remords
pieux, versa d^abondantes larmes; il renvoya ces richesses
k Tabbaye, et les accrut par de riches presents pour ef fdcer
son p^cbe. Tant de vertu meritait un plus long pontifleat :
il ne dura malbeureosement qu'une ann^e. II mourut le 2»
14
106
ETIENNE
g^rs 1058, dans les bras de Mint Hugues, abM de Clony.
ViBNNET, de rAcademie Frtncaise.
^lENNE DE BYZANCE {Stephanus Byzantinus),
gitographe ou plotAt grammairien grec, qui YiTait vera
la fin du einqui^me si^e de notre tre, composa un
dictlonnaire grammatico-g^ograpbique , qu*!! avait intitule :
EOvixdE (Des Penplesl. Le litre flepl tl6\lu>^^ {De Urbibus,
DesTilles), qu'on donne ordinairement k cet ouvrage, n'est
point celai del*auteor. An rarplos, nous n'avons de I'original
qu*un seul fragment anttientique, qui sufSt pour feireapprd-
der et regretter le reste; c'Mt TarUeie Dodone : il n'existe
4)eloat to livre qn'un abr^^ fait par le grammairien Hermolaus,
qui rintitnlaJr^AnicoTijE'pi^omeet quite d^a k I'empereur
lustinien. « Quelque grand qoe soit le rarage que ce beau
livre a soufTert, dlt Bayle, par le pen de jngement de son
abr^Tfateor, et par Ifgnorance des copistes, les savants n*ont
pas iaiss^ d*en tirer bien des lumi^res. » D^ la renaissance,
Sigonius, Casaubon, Scaliger, Saumaise, etc., s'eiierc^rent i
IMliostrer. La premiere Mition du texte a ^t^ donnte par
les Aides & Venise, en 1502, in-fot. £tienne de B^izance,
non*seulemeDt donnaft le catalogue des pays, viUes, nations
et colonies, mals il d^cri?ait le caract^re des peuples, foisait
mention des fondateurs des Titles , et rapportait les mytbes
de chaqne lieu. A ce travail g^ographique se joignaient des
observations grammaticales , fond^ sur T^tymologie des
noms : c'est ce qui a dunn^ lieu k quelques savants de md-
cennaltre le but principal d'^tienne, pour ne voir dans son
Uvre qu*un ouvrage de grammaire destine k enpliquer les
noms dMv6s des peuples, des villes et des provinces.
Charles Du Rozoia.
I^TIENNE DB BLOIS, quatri^me roi d'Angleterre de-
pots la conqodte normande, n6 en 1104 , ^tait te dnqul^me
fits d'£tienne de Blois et d'Ad^Ie, Glle de Guillaume le Con-
qutont. Henri I*^, roi d*Angteterre , aprte avoir combl^ de
iiiens £tienne, comme fils de sa sceor, 6tait mort le l*^ d^-
cembre 1135, ne laissant qu*unefille pour b^riti^re de ses
£tats d'Angleterre etde France. C^tait Mfathilde, veove de
DBroperenr Henri V , et que son p^re avait forc^ d'^pouser
en secondes noces Geolifro! Piantagenet, comte d'A^ou.
£tienne se hAta de passer en Angleterre, oti Tun de ses f?^res,
Henri, 6vfique d^ Winchester, favorisa son usurpation.
II sut se mettre en possession des tr^sors de son onde , et
fnt reoonnu foi par les bourgeois de Londres, par le deig^ et
par les grands. II donna une charte par laqoelle il confirma
rind^pendanoedein^lise, promitde r^doire les forfttsroyales,
que Henri 1*', amateur passionn^ de la ehasse, avait ^ten-
dues outre mesure, accorda aux prelate et aux barons le
droit de se (ortifler dans leurs cbftteaux, enfin abolit le (fo-
il e^eM. Oes consession impnidentes eurent pourr^ltat
de couvrir TAngleterre d*un foule de forteresses devenues
hienMt autant de repaires d'o6 la f^odaiit^ put impuntoient
braver Tautoritd des lots et le pouvoir royal.^
Louis le Gros, qui sentait quels avantages il recueillerait
d'une lotte entre les deux branches de la maison anglo-nor-
mande, m^nagea k Tusurpateur la protection du pape In-
nocent II. lyautre part, David, roi d*£cosse, embrassa le
parti da M athilde, sa nitee , et entra en Aneleterre, od U
<€omniltd*borribles ravages, tandis que la dlie de Henri r'
occopait laNormandie. Etienne, efin de retenir dans TAn-
iott r^poox de MatbUde, GeofTroi Piantagenet, employa son
argent pour poosser k la r^olte plusieurs seigneurs ange-
vins. Geoffroi las rMuisit ; niats pendant qu*il prenait quel-
ques chAteaux, il perdait un tr^ne. Les ravages qu*il com-
mit en Normandie, province qn'il revendiquait comme rh6-
dtage desa femme, souknnferent contre lui la population;
dte le 5 octobre il fot forod de se retirer. I^ienne, retenu
en AngMcm jtondant les deux premieres ann^ de son
usurpation, abandonnala Normandie aux gentilsbommes,
qui la d<tfendaient par pure animosity contre la maison
d'Anjou. Qnand il se d^da k y passer, en 1137, il rendlt
hnmmage k Ixmis le Gros pour cetle province, et marclia
^ la ranooBtra du comte d'Aqiou; maii cette campagna
fat bsignifiante , et il repassa la mer dans lliiver de 1137 fc
1138, emmenant avec lui tousceux des nobles normaods
qu'il put determiner k le suivre.
Led^rdre, cependant, 6tait au comble en Angleterre :
les moindres barons aflSectaient Find^pendance. ^tienne, qui
n'^tait pas dliumeur k le souffrir longterops, voulut r^ro-
quer toutes les concessions qu'on lui avait extorqu^ k son
av^ement au trOne. De 1& des plaintes am^res sur toos lei
points du royaume, od bient6t on ne craignit m6me point
de braver ouvertement I'autorit^ d'un prince r^idt, pour
obtenir la paix de David, roi d'^cosse, k lui abandoiin^ U
ville de Carlisle et tout le Hortbumberiand. Cette pah sem-
blait de nature k cunsolider le trOne d'^tienne; mats oa
prince eot alors Timprudence de se brouiller avec le tkrgf^
ilosamdme emprisonner desprdats,et r^vfiT^ue de Win-
chester, son propre fr&re, ne fol pas des demiers k se tour-
ner contre lui. Alors Mathilde reparut(ll39), ramen^par
son fr^re Robert. Abandonn^ par les ^v^iques et par
les grands , auxquels il nVait plus de tr^rs k prodiguer,
£tienne se vit alors r^uit k la condition de chef de parti.
Vafaiqueur dans uhe premiere bataille, il est fait prisoonief
dans une seconde action prte de Lincoln, le 2 i^vrier 1141.
n (ut traits d^abord avec ^gards par le comte de Glocester,
son vainqueur; mais bientOt Timplacable Mathilde le fit en-
chalner comme un malfaiteur et jeter dans une tour, k
Bristol. Vainement il sollicita sa liberty au prix de sa cou-
ronne , k laquelle il ^tait pr6t k renoncer. L^^v^qne de Win-
chester, apr^ avoir faitsasoumission^ Mathilde,* asscmbla,
en sa quality de l^t du pape, un concile dans sa ville
^pisoopale, au mois d'avril 1141 : ^tienne y fut d^pos^ el
Matliilde proclam^ rdne et lady d'Angleterre. Le triompbe
de cette princesse fut court. Hautaine et crudle, elle cho-
qua tout le monde, et se vit bientOt abandonn^ de presque
tons ses partisans. La guerre civile recomroeuQa, bien qu't-
ticnne fdt encore prisonnier ; le comte de Glocester ayant k
sou tour 6i€ fait prisonnier par Guillaume d^fpres, chef
d*une bande de Brabaufons restte fidde k la cause d'^tieone,
Mathilde consentit k danger £tieone contre son fr^re, ea
novembre 114i. L'4v6que de Winchester revint ^rusorpa-
teur avec la fortune : dans un nouvean coadle tenu k W^esl-
minster, 11 excommunia les partisans de Mathilde, et
Etienne se remit en possession de la plus grande partie du
royaume. De son cOU, T^poux de Mathilde^ second^ par le
roi de France Louis le Jeune, conquit toute laNonnnMlie;
et la monarchie anglo-normande se trouva ainsi partag^e en*
tre les deux branches rivales.
Le royaume d'Angleterre demeura k Etienne, avec le seul
comte de Boulogne sur le continent. Le duche de Norman-
die, r^uni au Maine, k PAnjou et ^ la Tonralne, recooout
pour maltre GeofTroi Piantagenet. Mathilde etait loajoors
en Angleterre, soutenant la guerre avec^nergie; maia la
mort du' comte de Glocester, son fir^re, la detennina a
quitter cette lie en C6vrier U47. £tienne, voyant que les
ch&teaux forts des nobler de son propre parti n'^taient pas
moins funestes k la tranquillity du royaume que ceux da
ses ennemis, entreprit de les leur enlever, ce qui excita un
liouveau soul^vement. D'un autre dVtd, il fut mis sous I^b-
terdltipar le pape, contre lequd il avait vonlu d^fendre lea
droits de sa couronne, et U se vit oblige de fl^chir. Alore ua
noovel adversaire entra oontrelni dans la lice: c'^tait Henri,
fils de Afatbilde et de GeoflDroi Piantagenet, due de Noonan*
die. Ce jeune prince, aprto avoir traverse TAngleterre li In
t6ted'un bfiUlant cort^e pour aller nwevoir k Carlisle For*
dre de cbevalerie des mains du roi d'£oosse, David, son
grand-onde, ipousa £l^0Bore de Guieiine, femme dl*
vorc^ du roi Louis le Jeune ( 1 152 )* Cemariagi^.qui a^nU
le Poitou et la Guienne k toutes las provinces qu'il poaa^
dait d^j^ en France, produisit untel afTet ^n Angleierre, qoa
lorsque £tienne, jaloui d*assurer sa eonronne k Mm lila
Eustactie, voulut le faire sacrer par TaidievAque de €2aii-
torbery, ce pr^lat s'y refuse. Le moment parut ikvarnfale 4
Henri pour tenter une invasion. Un grand aombre 4n
j^rriENNE
IBears m d^arirent poor lui. Les Anglais, fatiga^ de la
guem dTiIe, press^nt left deux coropi&titeiira de trailer
ensemble. On consentait bien qu'Etienne porUt la couronne
pexidant Je reste desa vie, mais on voalaitqu'il Passurftt
k sa mort k Henri, que tout le roonde reconoaissait pour
1'b^ritier l^timo. Le plus grand obstacle k cette transac-
tion, c^taient les pretentions asses naturelles d^£ustacbe, fils
aln^d'itienne. Heureusement pour rAngleterre,.oe prince,
dans la force de TAge, et pldn de Taleur^ vint ^ mourir;
et comme c'^tait aprte avoir pill^ un domaine de saint Ed-
mond, roi et inartyr, personne ne douta que cette mort ne
IDt une punition du del. II restait a £tienne un second fils
beaucoup plus jeune ( Guillaume ); mais lea barons ne per-
mirent pas qn'on guerroy&t plus longtemps pour cette que-
relle de rois; Us forctont les deux concurrents k s'aceorder
(mars 1153); Henri promit de ne plus troubler Etienne
pendant le reste desa Tie; et celui-ct reoonnut Henri pour
son successeur. D^autres coatemporaios pr^ndent qu'il
Tadopta pour son Ills. Ces deux traditions, qui n'ont rien
de contradictoire, concilient avec le principe de la l^ti-
mite h^reditaire celui deVeiection populaire.
Apr^ ce traite, dont rivftque de Winchester fut encore
le m^diatenr, Henri retouma en Normandie (aTril 1154).
Etienne moumt le 25 aoM suivant, k TAge de quarante-neuf
ans, laissant k son jeune fils Guillaume les oomt^s de Boulo-
f[ie et de Mortain et les fiefs qu*U poss^dait en Angleterre.
tienne nVait pas pu maintenir son antorite, et la couronne
qo^ ayait conToiide avec tant d'ardeur ne lui procura
qu'une existence inqui^te et agit^e ; mais il a xa6n\A un eioge
qui Test bien rarement paries usurpateurs:c'est que jan^ais
il ne se souilla d^un acte de cruante ou de vengeance.
. Charles Du Rozom*
tiTIEMNE. Trois rois de Hongrie ont porte ce nom, sans
compter un voivode du en concurrence de Ferdinand d'Au-
triche.
ETIBNKE (Jban dbZAPOL, plnsconnu sous le nomd*),
comte de Scopus, volvode de Transylvanie, avait etd eiu et
couronne roi de Hongrie par une partie des etats dn royaume
CO 1526, apres la mort de Louis II tue ii la bataille de
Mohacz, tandis que Tautre partie choisissait Ferdinand d^Au-
triche.mari d'Elisabetb, soeurdufeuroi.Tropfaible pour lut-
ter^ Ktienne se ligua avec le sultan Soliman, et lenrs ar-
mees r^Huies assii^g^rent Vienne, en 1529. Il semblaitque
la roort de ce pr^tendant, arrivee en 1540, dftt mettre un
terme k la lotte des deux rois ; il n*^ fut rien : sa veuve
reprit les armes pour son fils Jean-Etienne, couronne sous
]e nom de Sigismond. Cependant, par untraitede 1551, eUe
ceda letr^ne k Ferdfaiand.
Etienne V ( saint ), roi de Hongrie, ne en 979, succeda
h son p^re Geysa, 4' due de ce pays. II r^forma les mceurs
barbares de ces peuples, fit venlr desmissionnaires qui pre-
cli^rent rEvangile, publia nn code, ne re^ut du pape Sylves-
tre II le titre de roi que vers 1000, et moumt en 103&, apr^s
nn r^gne paisible depr^ dequaranteans. CTest de lui que vient
le^somoni dM po5<o/igiie,donneauxroisen Hongrie, puis
aux empereurs d^Allemagne. Le diademe dont le souverain
pontife lui fit don sert encore au couronnement des rois de
Hongrie. La superstition des peuples ne regarde conrnie
Talablement sacre que )e prince qui a ceint la couronne de
saint Eitienne. £11 e avait dispam pendant la guerre soutenue
par Koss uth, contre Fempire d^Autricbe; die a depuis ete
retrooree et a servi au couronnement de Tempereur Fran-
^ois- Joseph.
^TIENNE II, dit la Foudre ou Vliclair, succeda k Co-
loman, son p6re, en 1114, fit la guerre aux venitiens, aux
Polonais, aux Busses, aox Bobemes, se rendit odieux par
ses cruaut^, et n^ayant point eu d^enfants de ses deux
femoies, o^a, en 1131, la couronne k son cousin Be!a,
pour se faire moine.
£tiENN£ m, fils de Geysa III, lui succeda en 1 161, et
motmrai Bfannel Comntae contre Venise. En son absence,
oneles Iiadislas II et Etienne usurp^ent la couronne
107
mais le premier ne la conserva que six mois, et le mcond
que cinq. Retabli sur le tr6ne en 1 163, il regna jusqueo
1173, et ne laissa point de posterite.
ETIENNE IV, dit U Cuman, succeda k Bda IV, son
pere, en 1270, s'lllustra par ses victoires sur Ottocare, roi
de Bob^me, et moumt en 1272.
J^TIENNE ( Famille des ). Voyez Egmvn,
I^TIEINNE (Cbahles-Guillauiis), autenr dramatique et
publidsto , naquit le 6 Janvier 1778, k Chamouilly (Hante-
Mame). A'pdne ^e de dix-huit ans, en 1796» il qoitta sa pro-
vince pour venir k Paris, etne tarda pas k y signaler la facilite
dont il etait dope par quekpies essais dans les joumanx ;
mais bient6t, attire vtrs le genre dramatiqae par une i^oea-
tion spedale, il obtint on succte qui fixa sur lui ^attention
du public : la petite comedie de Brueys et Palaprati^oio^
en 1807, lui valnt d'illustres protections, notainment ceile de
Ma ret, depuis due de Bassano, homme d*Etat, qui n'oublia
jamais qu*il avait d*abord ete bomme de iettres. Devenu son
secretaire particulier, Etienne avao/Qa rapidement sous un
td guide : un travail lacileetdair, une inteUigenoe proropte
k aaidr et k rendre la pensee d^autr^i, fiient appredar ses
services par le ministre secretaire d'Etat de Tempereor. Des
places et des Hsvenrs en devinrent la reoompense. En 16 lo
Etienne fnt appde k remplacer Fievee comme censeur
du Journal de V Empire^ depuis Journal des DibaU ; et
bientdt aprte il fut mis k, la tete de la division des iettres et
de la censure des joumaux auministtode lapolice g^oeraie.
Ces fonctions administratives ne Tempecherent pasde pour-
suivre sestravaux litteraifes. Le U aoiU laiQ, sa comedie
des Deux Gendres lut representee au TbeAti^Fran^is.
Cette piece, en cinq actes et en vers, bien oon^ue, bien
eerite, refut on aceueil favorabte. Mais die susdta des
envieux k Pauteur, k qui leposte qu'il occupdt dans une ad-
ministration peu populaire n^avait d^ donne que trop
d'ennemis. Pour 6ter k Etienne le merite de Tlnvention, on
dta des pieces imprimees, on compulse des manuscrits;
Lebrun Tossa» jadis ami de ranteur, denon^ les Deux
Gendres comme un plagiat d'une pieee poitant le titre
bizarre de Conaxa, oauvre d'un jefUite de Bennes, qui cent
ans aoparavant en avait pulse le sujet dans un vieux fabliau.
La decouverte du manuscrit de Canaxa fit du bruit Lepre*
mier jour on pretendait qu'Etienne avait pris plus de trente
vers k Poeuvre du jesuite le second jour, le nombre en euit
porte k plus de trois cente; le troideme, enfin, la comedie des
Deux Gendres etait presque entiere Touvrage dn reverend
Pere. Benvoyant les curieux aux trois gros volumes in-s**,
pnblies de 1610 a ibl2, sous le tUra de Proc^f d^itknne^
bomons^nons k dire que Conetxa fut imprime et joue an
the&tre de TOdeon, et qu^il resta prouve que le plus grand
tort d'Etienne etdt de n'avoir rien dit dans la preface de sa
piece des nombreux emprunte qu*U avait faits k Toenvre du
jesnite de Bennes.
Les Deux Gendres u'en ponfsui virent pas moins leur route
et ouvrirent k leur auteur, quand moumt Lanjon , les portes
de PAcademie Fran^ise. Le 7 novembre 1811 11 pronon^
son disconrsde reception, dans lequd on remarqua surtont
le developpement de cette v^rite, que la comedie est Phis-
toire fideie de la sodete; privilege qu'en entrant k PAca-
demie M. Scribe a revendique k son tour ponr la chanson.
L'Intrigante, egalement en cinq actes et en vers, qu'E-
tienne fit representer en 1812, vint %jouter k sa reputation;
maii quelques tirades ou se faisdt jour cet esprit dMnde-
pendance fort moderee qui devait pins tard animer d^autres
productions du memo ecrivain souleverent les susceptible
Utes non de Pempereur, mais de ses eourtisans, qui trouve-
rent inoui qu'un persunnage vouiet disposer lihrement de
sa fille, et que, resistant aux volontes du prince, fk s'eeriAt :
Jesnis sujet dn prince et roi dans ma faOffUet
Ce vers s^ditieux et quelques autres dn meme genre firent
suspendre la representation de la piece. £n 1814 le nouveau
gouveraement s*empressa de lever cette interdiction, si mai
14.
toENNE — ETIOLEMENT
108
motifte ; BurU alon one TiTe rtectfon m poarsniTait contre
le pooToir d^chn , et £tienne se reftisa , comme il le devalt,
k one leprise dont on Tonlait ftire on pr^tate dlotoHe
CDTert im goovenieinent qui PaTaU oombki de ses Menfliits.
ExpuM QB instant dM fonctions qn*!! remplisgait, pois i^in-
t^ an reloor de l*lle dISlbe, il n*en devait paraftre qne
plos conpable aux y«ox da goarernement de la seeonde res-
tanration. CM cberalier de la Legion d^honneor aprte le 20
man , oe fnt lid qui , en sa qnalM de pr^ldent de llnstitut,
aetrouva charge de fi^dter rempereur an nom de ce corps.
Anssi les Bourbons ileurnlottrd^pouiHirent-ilsdenouvean
Atienne de tootes ses places et rarracbirent-ils m^me de
son fcoteoil acadteiiqae, qui ne lot ftit rendu qo'en 1827.
Redevenn slmplenient hoinme de lettres, comme an com-
mencement de sa carri^re , en mime temps qu'il donnaxt i
nos tb^Atres lyriqnes plusieurs pitees embellies par la mu-
siqne de nos eomposiieurs cAM>res, de Nicolo et de Boiei-
dieu sortouty rex-censeur de rempire entrait en lice, an
nom des liberty pnbliques, contre le parti anti-national qui
Toolait les anteitir. Le soccte prompt et prodigieox de la
Minerve franfoise fnt en grandepartie do ii ses Lettres i
mr PariSf rtenles depots en 1 vol. in-«<> (1820), sons le
titre de Conespondance pour servir & rMstcire de r^a^
blissement du gouvemement repri$fintat\fen France.
Ces socete flx^rent Vattentlon publique sur lenr autenr,
et d^termbi^rent les propriitalres du Constitutionnel^
pocr assurer exdnsivement k leor entreprise le concoors de
eon talent, k Ini fUre doo d^ine action gratuite de propri^t^
dans leur entreprise. CT^tait loi attribuer, ind^pendamment
de la remuneration fort large de son travail, un revenu dair
et net de 20 k 25,000 fir. par an. En 1820 le dipartement
de la Mouse le choisit poor Tun de ses mandataires k la
cbambre des d^putte. Le mtaie bonneur lui Tut conf<6re en
1822, et il ne cessa d'y figorer josqu'en 1830 parmi les d4-
fenscuTS mod^r^ des institutions consacrtes par la charts.
II faX mime plnsieurs fols le rMactenr de I'adresse, cette
sortedecoropromis dans lequd Pesprit des diverses nuances
do corps reprisentatff d*alors se laissait entralner, avBc plus
ou moins detact et de mesnre» k trsTcrs les sinuosit^s capri-
deuses de la pbrasiologie incolore de Tipoque. On lui at-
tribue la patemiti de la pins inergique de toutes, t'adresse
des de%ix eentvingt et tin, qui amena la chute de la
restauration. Riiln dtiputi apris la revolution dc Juillet, en
ISSI, en 1834 et en 1837, il oontinua d*y singer au centre
gauche. Devenu alors un des cbefs dn tiert parti, il le diri-
geait dans sa guerre d'innocentes escarmouches contre les
cabinets doctrinaires, et k ce litre il exer^ constamment sous
le rigne de I'^lu des 221 une influence dont il sut profiler
pour assurer de brillantes et lucratives positions k tous ses
proclies. Ne Fen blAmons pas, puisque le systime parle-
mentaire n^itait qne Texploitatlon des faiblesses du pouvoir,
et surtoot de la gratitude qu^il devait avoir pour les menus
services que pouvaient lui rendre les reprisentants de la
France dectorale. En 1839, Etienne, disireox de cider son
siige an Palais- Bourbon k son flls (que toutde suite apris
la revolution de 1830 11 avait Adt nommer conseiller k la
cour des comptes ), se laissa diporter au Luxembourg en
aceeptant le titre de pair de France. Ce suidde moral et po-
litique n*itait qu*une preuve de plus de I'ardente affection
quMl portait aux siens en giniral , et k rbiritier de son nom
en particulier. ^tienne, mort en 1846, a eu pour snccesseur
k PAcadimie Fran^se M. Alfred de Vigny.
L'ennmiration complete des onvrages d*£tienne nous mi-
nerait beauconp trop loin. A oet igaid, les curieux petivent
consulter sesCEtevres complies, dont la piiti filiale a donni
une edition en 1846 et 1847 (4 vol. in-8*). Bomons-nous
k rappeler id qu*independamment des ouvrages dramatiques
que nous avons dejk mentionnes plus haut, il est Pauteur
d*Une Heure de mariage, du Mari en bonne fortune, de
La Jeune Femme colire, comedies ; de Gulistan (1 805 ), de
CmdriUon (1810), de VOriflamme, dc Joconde, dc Jeannot
<« Cottn (1814), des IMux JTorU (18 10). du ffosji^no^ (1817)|
de Z6loide (1818), de VUne pour VAutre (1819), toos
operas-comiques qui obtinrent les succis les plos edatants
et les plus prodoctife, et dont plusieurs sent restes an reper-
toire; enfin, A^Aladin ou la iampe mervelileuse, op^
ferie en dnq actes (1821 ).
Son flls, Henri EnnoiB, ne en 1801, abandonna en aoOt
1830 le commerce de la libndrie, qui I'oecnpait depois une
couple d^annees, pour entrer d^emUee, grftoe kla proteolion
et k Ptefloence toute-poissante de son pire, k la cour dee
comptes en qualite de consdller. tilu depute en 1839, il siegea
au centre gauche ]usqu*en fevrier 1848, mais sans excrcer
d'aillcurs d*influcnre sur ses ooUigoes. U avait ponitant
riussi k se creer an Palais-Boorbon une spMalit^ qui ne
laissait pas de le rendre assex incommode anx ministres. Sa
persistence k redamer, lors de la discussion dn budget de la
marine, qn'il ttt desormais tenn des comptes deteiUis et
reguliers de Pentree et de la sortie des matiires premieres
employees dans nos divers arsenaux maritimes avait fini
par etre oouromiee d*nn pidn sucote; et les dilapidations
scandalenses qui avaient jadis impunement Hen dans cdte
partte des services publics sunt devenues aqiourd'hui plus
diffldles k cacber.
La revolution de 1 848, qne certes M. Henri £tienne nVait
point appdee de ses vcrux, Ini maintint son mandat legis-
latif. II fut du k la Ck>nstituante par les dectears dn sof-
firage universd dans le mime departement qne pendant neuf
annees U avait represente k la cbambre dn privilege. La
constitution republicafne ayant declare les fonctiqps de la
magistratnre faicompatibles avec celles de represeotant du
peuple, M. Henri Etienne n*hesita point entre sa place ina«
movible et Phonneur de continuer k representer avec un trai-
tement k peu pris egal le departement de U Mouse k PAs-
sembiee legislative, od il.figttra parmi lesadversaires les pins
prononces de la prolongation des pouvoirs presidentlds de
Louis-Napoieon. Le coop d*£tat du 2 decembre, en
mettant fin au mandat ligislatif deM. Henri £tieone, ne Pein*
picba pas du moins de se Joindre k ceux de ses coUigues
qui essayirent alors de se reonir k la mairie du dixiinie ar-
rondissement k Peflet d*y protester contre la mesure de
salut public qui dissolvait PAssembiee nationale. Mais de-
ffuis lors , dicourage et renongant aux rives d*une n»taura-
tion an profit de la maison d^Orieans, dont il s^etait si long*
temps berce, M. Henri £tienne s'est firancbement recondlie
avec Pempire, qui, Idn de lui garder rancune , lui a rendu
son siege k la cour des comptes.
l^TIENNE BATUORI, roi de Pologne. Voyez Ba-
TRORI.
l^TIER) canal qui etablit une communication eotre la
mer et un marais sal an t On Pouvre et on le ferme ^
volonte lorsqu'on vent rempUr le marais on le laisser vider
par Peffet de Pevaporation.
^INGELLE, petite parcdlede feu, bluette (scintilla).
Quand on frappe un caillou avec de Pacier , il en jaillit des
itincdles. Ce mot se dit au figure de Pesprit , de PAme. II
n*a pas une 6tincelle d*esprit, de courage, de ginit.
En physique, on nomme itincelle iUctrique un trait
de feu qui Jaillit des corps dectrises lorsque Pexcis de
charge eiectrique qu'ils ont re^u s'ichappe avee explosion
en crevant la couclie d*air qui les environne. L'eclair n'esi
qu'une itincelle ilectrique.
Etinceler signifie briller , jeter des idats de lutnitee «
Les etoiles itincellent; ses yenx itincellent; ces diamanU^
ces rubis , ces vers-luisants, cepbospbore, itineellent. An
figure, Boileau a ditde Juvenaf :
Set outrages, toDS pletns d*affreufet rinih,
itineellent pourUDt de taMimes berates.
itincelli, terme de blason, se dit d'un ecu diargi dV/iii-
celles.
^TIOLEMENT. Quoiqu*on ne trouve point Petymo-
logie de ce terme, on peut reconoattre ses analogues dans les
mots eteuU ou esteule , qui di^slgnent le diauoM tuii*
ETIOLEMENT — £TIOLOGIB
109
imiii, comme dam Fa teiile du chanvre, etc. Toutes oes
«ipre«bn8 noas paraisseot d^rirer do grec axOX» , qu!
dMgne un amaigri^ Minent de r^^taax ^pois^ de Tigaeur.
Le mot HioUment^ d^ubord employ^ poor d^fligner cet ^t
de pAleor , de blanchenr fade et molle des tisaus dea T^g^
taux croiaaaDt k Pabri de la lami^ et dn grand air, en
tongues tiges minces , IJsses, aqueoses on Insipides, a M
ensuite appUqii6 aax indiTidus do r^e animal pr^ntant
une d^gto^rescenoe analogue sous rempire des mteies
privations du soieil et d'une Tie active sons une libre atmos-
phere. Ainsi, I'^tiolement est une eaehexie, on affaiblis-
sement morbide de Torganisme v^^tal et animal » mais
adventiceoo fodice , comme la chlorose, la pftleur , I'an^mie.
En gto^ral , les Jeones Indlvidus , les femelles k tissus tea-
dres, d^UeatSy bumides» s*^tiolent facUement par la ?ie
s^eniaire, ombragfo, da habitations dans lesquellei ni le
eoleil nl Pair pur ne p^nMrent habituellement II en risulte
que rdlaboration organiqne languit, et que ces 6tres ne d6-
pMent qu*uE simple effort de croissanoe on de v^g^tion.
-Chez eui Tabsorption domine; ils se gorgent de sues ou
d^bumeurs mal assimiMes ; Us restent pAles, leucophlegma-
tiques ou hydropiques, lisses ou presque d^pourms de
polls; toutis lenrs fonetions se tralnent dans rinertie, le
Tettchemenl^ C*estpar cette cause, sans doote, que les
protect tritons, sortes de salamandres des eauxsouter-
raises , ne subissent point lenr metamorphose complete
«lnai que les esptees viTant an Jour; dies restent aveuglea
Ante du d^veloppement des yeox , comme les taupes, I'as-
palax , animaux gras et louids deUeux sooterrains.
Ainsi, les t^^ux ^ol^ par Tobscorit^ , surtout sous
one temptoture bnroide, ef sans cbaleur viTe , ne peuvent
pas decomposer Tacide carbonique qu'ils absorbent, ni s'en-
ricbir du earbonne qui rendrait plus ilgneux et plus solides
teors tissus, ni exhaler les fluides surabondants qui les
gonflent et les surcbargent. Jamais les plantes etiol^es des
caves on sooterrains (excepts lea esptees cryptogamiques,
champignons, lichens, mucors , destines k ce genre de vie
nocturne) n'y donnent nalssance Jtia couleur verte ordinaire
du feuillage. L'^tioiement s'oppose egalement k la produc-
tion du Sucre, k celle de la f^cule dans les vegetaux de la
clanse des phanerogames. Aucune plante etioiee ne developpe
ces elements colorants, ces ardmes, ces principes sapides
actifs, ces huiles volatiles, ces resines, etc. , qui donnent
le caractere ou les vertus propres k cheque espece. Bien plus,
le resoltat decisif d*un etiolement complet consists dans Tim-
puissance de la floraison et de la fructification chez ces ve-
getaux.
Now tirons profit de cet etiolement pour adoucir les sues
trop amers ou Acres de plusieurs plantes potagires , les rendie
plus tendres, plus agreables k manger. C'est ainsi qu'on tem-
pore ramertume des chicorees ( la b ar be d e ca p n ci n ) et
qn*ou fait blanchir d^&uire$ esp^ces de salades, les car-
Ions, les choux, etc. Vm i du jardinier s'exerce sur ces
productions, en les liant, les couvrant, les empechant
d^etaler leurs feuilles et de Ceurtr, eto.
Vitiolement factice des animaux domestiques est
one pratique dont les fastes cnlinaires de la gourmandise
homaine font mention au temps memo de la barbaric.
On etiole k dessein, dans des cages etroites et sous I'obscu-
rite, les oies blanches, afin de leur donner ce foie graa
dont on fait des pAtes. Oi engraisse egalement les pores, en
les tenant dans les tenebres et sans mouvement, dans le
somroeil. On attendrit de mAroe la chair des veaux nourris
abondamment, etc. Or, cet empAtement du tissu cellulaire,
cette accumulation graisseuse , ces sues geiatineux qui abren-
▼ent et detrempent reconomie animale, resultent de retio-
lement. L*absence delalomi^re, Tabri d'un air viftraien-
tissent la circulation du sang ; le repos et le sommeil
determinent la stase des humeurs lymphatiques ; les mailles
des tissus s^engorgent ; riiematose s'o|)ere mal dans des pou-
mens , qui ne re^ivent qu*un air impur , charge de vapeurs
ou du gai adde carbonique des etables ; ce sang mal eiabore
prodoit une sorte de dilorose, ou de plAeur et d*anemie :
aussi ces animaux derieonent41s Uancs , lourds et engourdis*
Leur chair est tendre , mala fiide et muqueuse, dUfidle k
digerer.
Voyons si reUolement n'op^ pas viciensemMt aussi sur
plusieurs classes d'honmies souniis par etat k une rie obs-
cure et renfermee. Tels sunt d*abord les ouvriers des mines:
on les voit sortir bAves, decolores, de ces cavemes souteiw
raines, o5 ils s^enterrent vivants pour satisfaire la cupidite
humaine. Leurs chairs ilasques restent bonifies de sues
lymphatiques, faute dHme exhalation suffisante, qui n*a
lieu qu*ii Tair libre et A la liimi^re. De U viennent egalement
oetteinertiechlorotique, ces suppressions de flux menstmel ,
ces leuoorrhees qui tourmentent les religieuses, si biemes ,
emprisonnees dans leurs clottres. De U cet engralssement
flasque et maisain des moines, malgre dea jeOnes aust^es;
ces engorgements de membres ou de viscAres chei les pri-
sonniers , pAlis dans I'obscurite de leurs eachots, et deve-
nus, malgre la violence dn caract^ eigourdis, indifferents
et somnolents , aprte avoir croopi dans cette paresse forcee,
pour eux deaormais un besoin, k la suite de longues an-
nees. Ahisi s*eteint leur moral ardent par Teflet de cet
empAtement du physique. ITest-ce point aussi k retiolemeol
qu*est due la blancheur fode, la peaulisseet molle des femmes
de rorient, sequestreesdansleurs hare ms ou serails, outre
Pusage des bains et des nourritures humectantes pour les
engraisserf Cette blancheur est telle que les Haoresques
deriennent presque semblables aux Europdeunes pour le
teint , eC moins rosees encore , au point qn^elles ont la pAleur
inanimee de la mort sur les Jones. L*epaissenr de leurs
appas , gonfles comme une pAte , et cedent comme des cous-
sins , foit, dit-on , le charme dea musulmans. Pourquoi ne
rapporterait-on pas k retiolement cette deiicatesse, cette
blancbenr ai fine de la pean de noa plus brillantes Aoum
desgrandes villas, nees au sein des deiices d^une haute fortune
et de la civilisation? T«urs fibres sont si tendres, lenrs nefs si
sensibles , leur teint si prompt k s*alterer , que le moindre
rayon temeraire du soieil en temit redat. Et nos Jolis fashio-
nables , si flnets, si allonges dans leur adolescence, ne res-
semblent^ils point k ces pousses insipides d'herbes p&les qui
ont grandi dans I'obscurite des appartements blen closf
Cette Jeunesse de blondinSf vegetant au sein de la mollesse,
k demi encSrves par les mofaidres volnptes, a donne naissance
k ces falbles descendants des races les plus illustres fondues
dans Popnlence, k Pabri dn travail, da poids da soieil ou du
grand jour. J.-J. Vuiet.
£TI0L0GIE ou ^TIOLOGIE ( de &iTCa, cause, et Uyoa,
discours), partie de la m e d e c i n e theorique, dans laquelle on
expose les causes des m a I a d lea. L'etiologie se compose de
deux parties; elle s'occnpe d'abord des causes envisagees en
elles-memes, ce qui constitue V^tiologie proprement dit§ ;
elle recherche ensuite de quelle maniere ces causes agisscnt
sur reconomie, branche,de Petiologie qui are^n le nom de
pathog4nie.
Les causes des maladies etant extrAmement nombreoses,
on a senti de tout temps la necessite de les diviser. On les a
distinguees en extemes et en internes, en principales et en
accessoires^ en prochaines et en iloignies, en pr6diS'
posantes et en occasionnelleSf exipasitives et en nigatives^
en physiques , chimiqnes et physiologiques ; on a aussi
admis des canses occultes ; mais ces di?isions sont trop mul-
tipUees et rentrent trop les unes dans les autres pour pou-
voir etre accept^es. La dirision des causes des maladies qui
nous paratt la meilleure est celle qiii prend pour base leur
maniere d'agir : or parmi dies i« 11 en est qui produi-
sent constamment une mAme maladie : on peut les appeler
d^erminantes ; ^'^ d*antres, dont Paction est obscure ou
souYent Incertaine , predisposent seulement le corps k telle
ou telle maladie : ce sont les causes prMispasantes , que
Pon peut subdiYiser en causes pridisposantes g^n&ales-i
qui etendent leur action sur de grandes masses d'individu»»
sur tons lea liabitants d*une tille, d'un pays, etc., eiea
-0
ifenOLOGlE — tUQVETTE
"'*« prMspoiantesindividuelleSfqiaii'^f^Bsaaiq^e sur
^68 sujets Iflolte ; 3® ^nfin » un troisi^me ordre comprend
les causes ocoasionnelles, qui sont trds-nombreuses et tr^
Yari^. P.-C. HcGuiER.
I^TIQUCTTE. Ge mot a plusieara acceptions dans
notf« langoe. II rigiuBe au propre lui petit papier indiquant
ce qui est eontenu dans on sac , dans une botte, dans une
bouteille, dans nn vase. Ainsi Ton disait autrefois C^i-
quette d*un sac de procureur; mais TAcad^mie, dans la
nouvelle ^tion de son Dictionnaire , a commis une assez
grave inadvertance en donnant cette definition : « Petit
toiteau qu'on met , qa*on attache sur un sac de proeh ,
et qui contient les noms du demandeur et du d^fendeur ,
eelui de Vawmi. » Messieurs les Qnarante peuTent-ils
.Ignorer que Ton ne connatt pas plus au palais les sacs de
•procte que les procureurs, etque les avou^ ^tiquettent au-
jourd'hui, qon leurs sacs , mais les chemises en papier qui
contiennent les pieces du procte?^ On addriT^ ce mot, sans
doute par plaisanterie* de ra^r^vation : est h\c quxst {est
h\c qtUBstio inter N. 6^iV.)yqueles procureurs auraientterite
sur leurs sacs k procto. Proverbialement : Juger sur Viti-
quette du sac, c'est juger sans avoir esamin^ les pieces :
On ii'4coaU ni les W* oi les mais i
Sar Vitiqume on- ne fit pum prooii.
On a souvent port^ la m^me accusation contre certains jour-
nalistes, qui, dit-on, jngent les ouvrag^s sur le titre et sur
)e nom de Tauteur, voire du libraire; mais ce doit 6tre 1&
une m^isance siudtte par Tamour-propre de quelque
auteur mdcontent Au surplus, la littdratnre pent bien en dire
autant du bon public.
On a dit que les 6tiquettes d^apotbicaires ^taient moins
longues que leurs m^moires. Qui ne se rappelleles fameuses
etiquettes de Rabelais : Poison pour le roi , Poison pour
la reine. Poison pour U dauphin ? Mises par lui sur d'in-
nocents paquets de cendre » elles le firent defrayer magnifi*
quement, depuis Lyon jusqu^ii Paris, aux firais de r&at,
comme un criminel important, sans quil eAt k redouter au
bout du voyage le faineux quart d^heure auquel il a donne
son nom. Dans les (u^onnances mititaires de Tancienne
monarchie, ilest d^fendu aux marechaux de logis et four-
riers « de bailler des etiquettes pour loger les capitaines et
soldats dans lies habitations des ecciesiastiques ». Dans ce
sens , etiquette signifiait billet de logement,
iHquette se dit encore d^un filet carre qu^on attache au
bas d*une perelie pour prendre le poisson^
J^tiquette au figure ne s'einploie pas seulement pour ex-
primer le ceremonial des cours ( voyes d-aprte ), il signifie
encore des fonnes c^emonieuses usitees entre particuliers
pour se temoigner mutnellement des egards ; on dit : Cet
bomme tient k Vitiquette , il compte les visites ; diner
i^Hiquette , bannir toute esp^oe d'^tiquette , les lois de
Vitiquette. Ce mot se dit, enfin, des formules dont on se sert
dans les lettres ou placets , sdon les personnes i qui on les
adresse. Ainsi il est d^itiquette , quand on ecrit k une
femme ^ de finir par etre son trks-humble et trtS'oMissant
serviteur, Charles Do Rozom.
^TIQtJETTEs eipteedeloiqui,dans lescours,regle
les relations du soaverain avec ceux qui Papprochent, pres-
ent eertaines paroles, certainea formes, et oommande k pres-
que tontee les actions. Vitiquette est dans les cours ce que
les u 8 a g e 8 sont'dans le monde, avec cette diirerenee que le
monde toltoe dans quelques individus Pignorance ou le
dedain de ses usages, et qu^i la cour le prince lui-meme
est soumis k Viiiquette : les premiers se modifient assez
rapidement, Tauten se conserve dans sod integrite onginale.
On a 6n] longtemps que I'observance de Vetiquette con-
tribuait k la solidite Aes tr^nes , et cela jxHirrait etre vrai
•dans les iStats ou-une aristocralie puissanle cntourant le
menarque, il doit exister entre elle et lui une liarji^re dMia-
bitudes olisequieustts, AuUe aux yeux du peuple, luais que
Sen courtisiiM he«ii«iirf h g^T^^c^i^, On aev?^ pa^ccfi^ndaDt
que Vetiquette des cours de Perse et de Constantinople
pendant la duree du Bas-Empire ait preserve de la df»
cheance ou de la mort les souverains, bken qu'elle en ettt fait
des sortes de divinites, et qu*on robserv&t scnipoleusemettt.
Le desir de satisfaire Porgueil et la vanite n'a pas seal ea-
gendre Vitiquette; elle sert k maintenir Pordre dans les
palais, il classer le8 rangii, k regulariser le service, k pre-
venir les discussions, k derobtt k la connaissance de ceut
qui le voient de prte Pincapacite ou les defauts du prince,
dont une partie de la conduite se tronve ainsi traoee dans
une foule de cas prevus; d'un autre cdte, elle aide aux
Goinrtisans k dissimuler Pennui, PImpatienee.; et, mettaat
de part et d*autre un frein aux premiers mouvemeatft de
la nature, elle contient dans de justes bomes le roi et les
Sleets, car elle p^ egalement sur tou8«
V4tiquette dift^re selon les pays. CeUe qui s^obaorvait k
la cour de France avant 1789 etait coroposee de traditions
encore plus que de prescriptions ecritea : 8*agis8aii-il d^ua
manage , d*une mort , de la reception d*un des corps de
r]^tat, ou de celle d'un ambassadeur, si des droonstanoes
imprevues se presentaient, on oonsultait les vieiliards, et ils
deddaient d*apr^ le redt qui leur avait ete fait de qodque
anecdote, ayant peut->etre cent ans de date. II y avait
quelque chose du respect pour les aneetres dans ce desir
de 1^ imiter, qui devait en Inspirer aux genenitions futures
pour ceux qui doonaient cetexerople. Le ceremonial
observe lors des couronnements, des receptions de cheva-
liers, des audiences donnees aux differents corps de l*£tat,
l^isait partie de Vetiquette ; elle determinait la place ^e
Pon devait occuper, le nombre de pas que Poo devait faire,
el jusqu'A Pampleur des manteaux. Cetait une contraiate,
mais elle evitait la confusion dans les grandes reunions; et
il etait moins humiliantde se trouver, par suite d'lm usage
etabli, dans les demiers rangs, que d*y 6tre place per Pap-
predation de son merite personnel. Dto son revdl le rd
de France egissait d'apr^s les r^es de Vetiquette^ car
c'etait selon leur rang que ses auni6niers lui presentaient
Peau benite, le livre d^Heures; et les princes, sdgneurs,
gens de service, la chemise et les autres parties de Pba-
billement; k la chapeUe, au cerde, an jeu, au spectade, au
bal, k la chasse, au conseil, tout etait regie par Vetiq%iette,
Louis XIV ayant dedde que le conseil des depedies serait
tenu, debout, on parla de cette innovation. 11 fiillait une
grande habitude pour ne rien oublier de ce qui conceniait
vetiquette relativement aux repas, car apporter et poser
la n</, lecacfeiKu, faire Vessai^ donner la serviette, donner
k laver, ne se faisait qu'en observant beancoup de fonnes.
Sdon les lieux od le roi se trouvait, divers ofiiders de sa
maison pouvaient redamer Phonneur de le servir, et de
violentes querelies s'eievaient souvent k ce sujet; on appe*-
lait cda soutenir ses droits*
Les femmes n'etaient ni moins soumises ni moins exi-
geantes que les hommes quand 11 s^agissait iVetiqueite.
On fit intervenir des princes de I'^ise, des membres du
parlement, des sdgneyrs du plus haut rang , k Poccasion
d*un bal od M"* de Yaudemont devait denser. La reine
Anne d'Autriche, qui avait complique nos vidlles etiquettes
de PeUquette espagnole, inspire k son fils une telle venera-
tion pour ces formes, qu'il s'y conforma toujours, et son
exemple, autant que sa volonte, les changea en lois rigou-
reuses pour ses descendants et leur cour. La reine de
France, avec tout ce qui Pentourait, etait sujette au m6me
joug. Td plaisir etait desaison, tdle distraction etait de dr-
eonstance* Un souverain voisin etant mort, M. de Maurepas,
en assurant que le piquet etait de deuil^ comhla de joie la
femme de Louis XV, qui perissait d'ennui ^uand elle ne
Jouait pas aux cartes. Lorsque Marie-Antoinette arrive
de Vienne pour epouser Louis XVI , encore dauphin , ac-
coutumee qu^elle etait k la simplicite et k la bonhomie
de la coor d^Autriche, die trouva notre etiquette insuppor-
table, et Pennui qu*elle en ressentait la fit accuser de dedain
et de legerete : le nom de madame de Vetiquette, qu*ella
ETIQUETTE — ETNA
doaaa k ast dame dlioniieur, blessa profond^ent cette der-
ni^re, qoi &*en plaignH k Louis XV; et la jeune archi-
docheflse, qui D*aTait pas encore seize aos, fut groQttte avec
s^r^riU. Deveoue reine, rinfortante Marie-Antoinette se
sotimit sans doute, avec la grftce qui lui ^tait natureUe, aux
lois qii'on lui imposait, et se fit tendrement cb^ir de M*"*
la princesse de Chimay, sa derni^re dame d'bonneur. Ce
fut a cette princesse qoeNapol^u fit demapder des rensei-
^aementslorsque, r^tablissant Vancien rSgime h son profit,
U iorma une nouvelle cour» M"^ do Chimay r^pondit k la
personue cbargte de la questlonner : « Voqs yovdrez bien
dire k I'empereur que j'ai tout ouhli^, hors les bcmt^ et les
malheurs de celle que j'ai servie. »
VHiquetie cbes les princes du sang mettait un pea
moins de distance entre eux et oeux qui ^taient attacbte k
leur personne. On ^tait prtentd au roi arant de Tdtre aux
princes, et on u^\mi adnus a les serTir dans les places ho-
ftorables qu*a?ec sou agr^ment. H fallait se faire bistruire
de VHiquetU obser? te daus les lettres, quand on dcriYait :
tandis qa'une particoii^re mettait pour suscription : d la
Beine^ les princesses ajoutaient : tnadame et souveraine,
Quand une fenune devait 6tre pr^sentde^ on lui apprenait k
se retirer en recnlant, et k jeter en arndre la queue de son
manteau par un coup de talon. I<e roi baisait sur la jone les
pr^nttei, et celles-d prenaient le bord de la jnpe de la
rdne comme pour TappHqucr k leurs l^Tres, ce que la
r^ne ne soolfrait point. Les duchesses saisissaient la jupe
moins bas que les autres femmes. S'asseoir sur un ta-
bouret iiAii un droit r^rv^ aux duckesses et aux femmes
titr^es; les autres n'avaient que des pliants^ On 6tait ses
gants pour olfrir qudqae chose k leurs majesty, ou pour
receToir qoelque chose de leurs mains : on ne priait ja-
mais en leur nom, on invUaii; on ne disait point les ao-
conqtagnert mais les suivre; on se levait quand elies bn-
?aiait ou ^temuaient. Tootes oes etiquettes s'obserraient
cliex les princes da sang; mais les femmes y. avaient des
chaises k dos. Les princesses receyajeni les ambassadeurs
couchto, afin de ne pas les reeondoire ; et les cardinanx
oe terminaient leurs yisites que lorsque les princesses les
aTaient appel^ deux fois Eminence, Quant anx princesses,
on les appelait nuukanet et on leur parlalt k la troisi^e
personne : on disait aux princes du sang : menseigneur, et
non : iRon prince : oe titre ne se donnait qu^aux princes qui
n^appartenaient pas ^ la famille royale, tela que les princes
de Montmorency, de Rohan, de Talleyrand, etc., ainsi qu'aox
princes Grangers, comme ceux d*Aremberg, de Hohenlobe
et autres. Les femmes n'appelaient nwueitfneur que les
princes du saog, et lee ^T^ques uniqiienMiit
Les honnetirs de la cour pour lei homme$ consistaient,
selon V4tiquettef k monter dans les carrosses du roi , ^ le
suiTre k la chasse, a 6tre du Jeu de la reine, ^obtenir lee
entr^, tenir le boog^oir, etc ; quelques-unes de oes chosea
^ient de droit quand on aiait fait preuve de noblesse;
les autres toient de foveur. On grattait k la porte de la
chambro da roi, et quand on en sortait, il n'^it point
permis de meCtre la main sar la serrure : un buis^r derait
oQfrir. Dans les petits appartements, on n'obserrait au-
cune etiquette; det mani^res respectueoses et courtoises
suifisaient.
H fiuidrait des volumes poor foire connaltre arec d6tail
les Hiquettes obser? te k la cour de France. Plnsieurs
poumient s'expUquer oa comme yieilies eoutumes de la
monarchie, ou comme bommeges k la ni^iest6 souTerainCi
ou comme .pMcautionsconsenratrices de la personne du roi ;
mais beaucoup anssi de ces usages toiont absurdes, et les
NUTre scnipuleasement ne P^tait pas moins. Qui eroirait
qo'li SaintOkmd, le 29 juiUet 1830, un grand-oOiaer de
Charles X lefusa d%troduire dans la chambre de son
matUe on coorrier enToy6 de Paris » 06 Ton s^^orgeait,
pute que Vitiquetie ne permettait pas de p6n^trer dans la
clmnbre du roi qoand il y 6tait entr^ et en arait cong^di^
•aa flerr ice? II taut ponrtant qoe cette r^ si gtoante pr6*
ftt
sente de grands avantages, puisqu'un bommedout les talents
en fait de domination sent prouT^, Bonaparte, ocYenu
empereur, youlut r^tabiir Vitiqtiette. Bien qu'U U modifiiit^
il ne put empteher qu^eUe ne parOt alors plus ridicde qu'u-
tile. Son g^nie, sa grandeur de conqu^rant, ne (irent point
pour Vetiquette ce que le temps seul avait pu faire; et dana
sa propre fiunille il trouYa de Topposition, non k rece? oir
des bonneurs, mais^ en rendre. Ses scMirs, qui lors du cou-
ronnement consentaient k ce que leurs dames portassent la
queue de leur manteau , d^lar^rent qu^eUes ne porteraient
poiat celle du manteau de Timp^ratrice. 11 fallut que 2<apo*
Iton toiTit de sa main qu*il ne sooffrirait m^e pas que .
Fott/Ht malade le jour de son saore.
Vetiquette de la cour de Rome ni61^ aux rites religieux
surprend les strangers. La communion est port^ au pape,
qui se sort d'un cbalumeau d'or pour cpmmunier sous I'es-
ptee du Tin. A Madrid, la reine Spouse de Charles II fut
trainee longtemps par son cheval , dans la coar du palais,
parce que V^tiquette punissait de mort quiconque toochait
au pied de la reine, et que le piM de celled ^t demeur^
dans r^trier. A la Chhie, dans presqiie toute TAsie et en
Afrique, c'est le front dans la poussi^re que Ton re^it lea
ordres des souferains. Vitiquette est le rfteultat d^me
suite de cireonstances fortuites que la cifiliBalion a touIu
r^ulariser, qui suit les phases de cette civilisation, et qull
est ^ement fiidle de condamner et d'absoudre, tant elle
est mtiangte de bien et de mal. M*"* de Genlis a public un
Dicfiottnatre dee JBliquettes. 0^ oa Bradi.
]£TIRAGE. Ce mot, en technologie, a plusieurs ac-
ceptiotts. Dans I'art du filateur, I'op^ration de Vitirage est
ntossaire. Pour cela, on conunence par filer en gros; en*
suite on dimmue, en Pallongeant^ le fil pour lui donner la
^rosseur qa*on d^re, et c'est cette operation qa'on appeUe
Hirage. Dans la manipulation de Tader se trouve aussi au
nombre des op^ations qu'on lui fait subir celle de VHirage,
On itire aussi le fer quand il est chaud pour Pallopger eC
pour lui donner le plus de puret^ possible. V. ua MoiioN.
jjfiTISIEy sorte de marasme. Cette expression n'est
point employ^ par les m^ecins, mais seolement dans le
langage populaire, et pour designer une maigreur extrtaie.
ETN A9 en italien Mongibello ( do mot italien Jfon^^^ et
de Tarabe djebel, montagne ), la plus haute des trois mon-.
tagnes de TEorope qui vomisseat des flammes, s^dl^ve en
forme de terrasses, dans la partie nord-est de la Sicile, da
fond de U pUine de Catane, et atteint one altitude de
3»424 mMres, oe qui est 2,000 mitres de plus que le Vteye.
La base de la montagpe a environ 12 myriamitres de circuit
Au nord, et de VOliveto do eouyent de capudns de Tre-
cttstagne, Fceii dteoiifre de Unites parts les plaines lea
plus f6rtiles, couvertes de palmiers k dattes, de figuiers de
llnde, d*alote, de lauriers, d^orangers et de grenadiers, et
k niorixon aa loin le plus admirable des points de me.
L*£tna ne foumit pas seulement k une grande partie de
ritalie la neig^ dont les habitants ont besoin poor confeo*
tionner des boiasons k la glace ; on en exp^e m6me jusqo'4
Malte, et on estime k 18 00 20,000 fr. le bdn^ce annuel de la
Tcnte de neiges qui a Ilea rien que pour le compte de 1*^
T^ue de Catane seolement.
Le crattee qui couronne l*£bia n'a pas mofais de 4 kilo-
mMree de drconfi&«ioe : an fond de ce goufflre k reborda
in^ox et d^hirfe , s'^tend, k une petite profondeor , un
planeher que le bouillonnement des matiires en fusian,
qu'il reoooTTO conome una aorte de croAte> a soole?^ daoa
quelques endroits et d4chiM dans quelques autres. Troit
ouTertures sans fond a^r Mnt fonnite : l\ine «st un trou
oblong et ifr^gulier; les denx' auties prtentent la forma
d'on oOiie. C*est par ces trois soopiraiix que a*6cbappeBt
sans intermittence des tourbillons 4e fomte qui permettent
difficilement k Vctil de mesurer la profondeor de rablme,
^▼alu^ toutefois k 200 mitres. La conmienoe on large
canal qui se d^ame sobitement et ee perd dans les rdgiens
soutenaines. La fumte qui moBleda fond du grand €ratiro»
lis
ETNA
Tue de jour, paratt Botre et ^isse, mait la nait eUe
semble embraate : c^ert oe qui a feit croira kNiigteinps que
le Tolcan Tomisaait dea flammee. Dans lea tempa ordinairea,
lonque le goafTre est tranquUle, on enteiid coDstamment
dms rint^eor un bndt aoord, sembiable an mngiaseBieDt
de la mer oa k reOroyable bruit d'on immeiise fottrneaii
dans lequel dea in6taux aeraient en Ebullition.
Trois lonea bien trancbta ceignant, en a'^tageont inc-
lement, lea flanca de cette montagne. Dana la partie inf<6-
rieure (regione piemonte»e), qui a'^tend Jusqu'i une ban-
teor de plus de 1,300 mMres, rtgne un printemps Eternel;
des Champa da bli, dea Tignobles, dea Tergen, Etablls aur
un sol fertile, y d^loient une ricbe T^g^tation, et liTrent k
rbomme d'abondantes r^ltes : malgrE lea dangera du Toi-
sinage, une population de 120,000 habitants s'y est groupte,
et y forme 77 ▼illea, bourgs et Tillages. La zone moyenne
(regione boscosa) se compose de TieiUes et sombres for6ts,
peupl^ de troupeauz de boeufs, de chi^res sausages, de
porcs-ipics et d^oiseaux de prole. Au-deaus, k 2,100 metres
d^dcYatton, commence la troisitoie lone (regione scove-
rata, la r^on nue, d^rte) : c*eat la r^on des neiges et
des glaces, qui, jet^ ainsi entre la t£te ardente du mont
et sa croupe T^oyante, offre Tun des plus curienx spec-
tacles que roeil pnisse contempler. C^est dans cette troi-
si6me r^on que se trourent la tour du philosophe , que la
tradition dit avoir M habits par E m pEd ocle, et un bA*
timent construit en 1811 par dea Anglais (Casa de IngUsi),
« Le VEsu ▼ e , Trai nain k cdtE de TEtna, ne saurait en
donner une idte, ditun Toyagenr moderne. Au V^utc, c'eat
presque toujours dans le c6ne sup^enr que s'op^e tout le
travail. L*£tna procMe autrement , et son o6ne supErieur
se d^chire rarement. » En effet, surtreote Options, on
en compte seulement dix qui aient eu lieu par le crat^re su-
pErieur. « Plus de fumte seulement et un plus grand bruit
au sommet annoncent chaque Eruption, mais sans que rien
fasse pressentir oil cette Eruption pourra se manifester.
Tout k coup, sur un pomt queloonque de la base, et sou-
vent k une aasez grande distance du c6ne, la terre s^en*
trouve, engloutissant tout ce qui la couvrait. Des maisons ,
des villages entiers disparaissent, et des torrents de feu, de
cendres et de pierres aont violemment poussEs au dehors,
lis s'accomulent, et un mont nouveau, un cAnt, se trouve
formE, qui pendant quelques Jours vomit lui-mEme des
dEbris enflammEs. Enfin, le volcan s'apaise; maia c'est le mo-
ment le plus redoutable pour toute la contrEe. PrivEes de
la force uEcessaire pour jaillir Josqu'au sommet, les matiE-
res brfilantea se frayent on passage k sa base, et un fleuve
Epais et rouge commence k couler lentement. Malheur aux
champs, malheur aux villas ou aux villages qu*il trouve sur
son cbemin, car il n^est point d'obstacie qui lui rEsiste...
Tandis que le VEsuve reste solitaire, autonr de TElna se
groope une multitude d'enfimts qui attestent sa terrible puis-
sance. On Evalue k cent environ les monticules coniques
qui se aont ainsi formEs ; leur hauteur varie entre 100 et 130
mEtres. La lave de TEtna sillonne les contrEes les plus
basses, et serpente k travers les terres les plus fertiles. II
•St dea coulEes qui ont jusqu^k 4 kilomEtres de Urge, et 100
mEtres de hauteur. Quand on les voit d*un point ElevE , on
dirait un fleuve d'encre subitement congelE; quand on les
rencontre sur son passage, de hautes murailles, iuEgales, cre-
TassEes, calcinEes; quand ons'ypromEne,Une roche dure et
noire, toute hErissEe de pointes ; mais le temps prEpare cette
roche pour la vEgEtation : ai quelques parties restent lisses
et pelEes, d'autres laissent germer des plantes vigoureuses.
Plus tard la main de Thomme s'en empare, et des arbres
' a*y piantent, des champs s'y coltivent, des jardins s'y fer-
ment, d^ maisons s'y b&tissent. II n*est point alors de terrain
plus ricbe, de vEgEtation plus brillante. La lave qui, 11 y a
aept ou huit centa ans, combla le port d'UlyssEe et refoula
la merjusqu'A trois miUesde distance, est maintenant le jar-
4in le phis frais et le plus productif du pays. »
Les courants de lave vumis par TEtna, au moment oil
ils s'Echappent des flanca de la montagne, peuvent Eire
oomparEs, pour la fluidilE et la oouleur, k la fonte de fer
sortant du troo peroE k Tosuvre d'un haut-(oumeau. Us
se oomposent de mEtaux et d*autres mmEraux en fusion, eC
a'avancent en brOlant tout ce qui se rencontre sur leur pas-
aage; les arbres, les maisons dont ils s'approchent tombent
quelquefois deux heures avant d'Etre tou&Es, et une EpEe
pkmgEe dans leur brAlant fluide est InstantanEment fondue.
Leur marche, dont la vitesse ordinaire est de 400 mEtres
par heure, se ralentit axtraordinairement snr un terrain ho-
rizontal : Dolomieo dte mEme une coulEe qui mlt dix an<i
k parcourir un seul kilomEtre. Ce mEme fait prouve aussi
que le rebtrfdissement de la lave est parfois extrEme^
ment lent. Les quantitEs de matlEres vomies par rEtna
pasaent toute imagination, ill est des flenves de lave qui
ont jusqu'li 48 kilomEtres de longueur sur 13 de huget r.
Le JEsuite allemand Kircher s'est livrE, en 1660, k un cal-
cul sur la masse des dEjections de I'Etna, et il a reconnu
que ces dEjections rEunies pouvaient alors former un vo-
lume vingt fois plus grand que le volume primitif de la
montagne elle-mEme.
Les tEmoignages hiatoriques les plus anciens font mention
des Eruptions de TEtna ; il en est question dans Thucydide,
Strabon, Diodore de Sidle , Pindare, Yirgile, LucrEce. On
dte avant notre Ere onze Eruptions cElEbres, surtout celles,
des annEes 477 et 121 avant J.-G., et soixante-sept depuis
lors. Les plus mEmorables de cea demiEres eurent lieu en
1160, 1169, 1329, 1536, 1537, 1669, 1683, 1755, 1763, 1787,
1792, 1802, 1809, 1811, 1819, 1832; les plus rEcentes SOUt
cdles de 1838, lt42 et de 18.52.
De toutes ces Eruptions, il n'en est aucune sans doute
k laqudle ne se rattache TidEe dea plus grand; dEsastres ;
mais peut-Etre TEruption de 1669, qui dura cinquante-quatre
jours, surpasse-t-elle toutes les au^es par ses Epouvantables
ravages. Elle comment le 11 mars, deux heures avant mi-
nuit. A 20 kilomEtres environ an-dessous de Tanden era-
tEre, et 4 10 kilomEtrea de Catane, a'ouvrit un vaste
cratEre d'od aortirent des gerbes de flamnies de 200 mEtres
de hauteur. Des blocs de pierre pesant plusieurs quintaux,
lancEs par la mEme ouverture, allErent tomber k quelques
kilomEtres de Ik. Des fleuves de lave, semblables k des ruis-
aeaux de verre liquide, prirent en mEme temps leur cours
vers le pied de la montagne, et couvrirent un espace de
26 kilomEtres de long sur 4 kitomEtres de large : Pun d'eux
dEtruisit sur son passage quatorze villes et villages EpargnEs
jusqu'alors par le volcan ; un autre se dirigea vers la mer,
s'avanfa dans les flots jusqu'k un mille du rivage, et y forma
une digue brOlante, qui eommuniqua aux eaux de la mer
une chaleur si vive qu'dles brfilaient la main k la distance
de vingt pieds tout autour de cette digue, n C*est k Nico-
losi, village ricfae et populenx, dit encore le voyageur dont
nous avons invoquE plus haut le temoignage, qu'aprEs deux
jours d'obscuritE complEte, d^effroyables dEtonnations et de.
secousses multipHEes, un gouffre s'ouvrit, d*o6 s'Elan^
le mont connu aujourdliui sous le nom de Monterossie.
Ce gouffre, qui plusieurs fois changea de place et de forme,
ent*un moment 17 kilomEtres de long sur 22 k 26 de large,
et pendant qudques jours 11 en sortit des amas Enor-
mes de cendre et de sable. Enfin, au pied du nouveau mont,
une large ouverture se fit, ouverture que Ton voit encore,
et d'o6 la laveenflammEe prit son cours vers Catane. Frap-
pEs de stupeur, les CatanEens ne voulurent pas dn moins
Eire vaincus sans combattre. Quand 11 fut certain que le
toiient les mena^ait, ils se portErent k sa rencontre, et
Ik, munis de pioches et de peUes, ils esaayErent, en devant
une colline artificielle, de lui imprimer une autre direction ;
maia la lave alors eOt ruiuE d autres pays. Ceux qui les ba-
bitaient se rassemblErent done de leur cEtE, et vinrent les
armes k la main s^oppoaer au projet des CatanEens. On se
battitau pied du fleuve de feu, qui, cause du combat, pour-
auivait lentement etirrEsistiblement son cbemin; on se batUl
avec toute la fureur que donne un grand danger. Spectacle
fitNA -
«ikk|ii^, gilMe OTile sabs excmplet Les Catan^s fureot
Taincus, et sans plus de r^istance la lave oontinua. Enfin,
aVfte keaucoup de joars de inarche , elle arriva devant les
mura de la TiUe. Mais oes murs ^talent liauts et solides; et,
refroidfe, la lave n'aTait plus la force de les jeter. k bas. EUe
le grossit done, monta, et quand eUeeut atteint le sommel,
se pr^cipita en cascade de feu dans la ?ille. Etrange destin
de Catane, de cetteviUe si soavent ravage et d^lruitel Dans
le seizi^me siMe, une Option, lao^ant au loin en mer one
coulte de lave, lui donna unejette qu^en vain elle aratt
essays de construire; dans le dix-septi^me, une seconde
Option Pensevelit en partie, oombla son port, et fit dispa-
raltre le fleuve qui la traversait. Cependant Catane existe
toujours, et cbaque fois se rebdtit plus belle et plus r^-
guli^. De temps en temps seulement, un amateur des arts
perce la lave, et k qiiarante ou cinquante pieds retrouve dcs
debris dVgii<«es et de palais. ■
]£T0FFE. Ce root, que M^age fait venir de raliemand
itoff^ s'applique au propre et dans un sens gto^ral k toute
esp^ce de tissu fabriqu^ au mdiier ou m6me autrement, avec
le Hn, la sole , le colon, la laine, Tor, Targent, toute 8ub>
stance, en un mot, propre a confectionner des draps, toilcs,
TeloiirSy brocarts, moires, satins, taffetas, serges, et autres
objets analogues dont nous ne pouYons donner une idte g^-
B^le qu'en nous servant du mot itqffe ou mtoie tissu.
On dfeignait pins spteialement autrefois sous le nora dV*
tojyes certains prodults de laine, trte-l^ers, et servant k
Mn des donblures ou des robes de fiemroe, comme broca-
telles, ratines, etc Dans les manufactures de sole, on dis-
tingne les ito/fes fofonnies des ^toffes unies. 11 y a aussi
des ^toflfes damassta ( twyes Damas).
Les cfaapeliers ont doon^, par extension, le nom d^itqf/e
aux produits servant k la fabrication des chapeaux, comme
pods de castor, de li^rre, de lapin, de diameau, d*autnicbe,
les laines de mouton, de brebis, etc. Quelques auteurs ont,
•osal par extension, employ^ le mot itof/e pour d^igner
la mati^ de quelque ouvrage que ce soit, comme dans
ees phrases : Ces souliere sont d'une bonne ^tojfe; VoiU de
la vaisselle d^argeut oh Ton n'a pas ^pargn^ VHoffe, On dit
au<«i d'une pitee d'or : Qnoiqu'elle n^ait pas le poids, IV-
toffe n^en est pas moins bonne.
On dit figur^ment quelquefois : 11 y a de Vitqffe dans ce
ieune homme, pour dire qu'il promet beaucoup.
Enfin le mot iioffu s*emploie, au pluriel, pour dteigner ce
que le maltre imprimenr fait payer au deU du salaire que
re^t Touvrier, et qui doit le couvrir des d^penses que n^-
oessitent Tacliat et Pentretien du matdriel, le loyer, T^clai-
rage, etc Les ^tofles se comptent k raison de 50 pour 100.
[En termes d^armurerie, on norome Hofft un alliagp de
fer et deader, dont on se sert pour sonder ensemble plusieurs
lantes, dans le but d^obtenir une substance qui partidpe
des propn^t^ de celle<( qui entrent dans sa compositkMi.
La perfection et Texoellenoe des lames dites datnas con-
iilstent essentiellement dans I'art de bien corroyer l« lames
de diverses esp^ces d'ader, et de les bien contoumer en-
■eroble. Leader de fusion est une esptee d'itqf/e, Dans l'^-
tolTe, les vdnes de fer et d'ader sont parfaitement appa-
rentes, mais dans les pitees corroydes, cette disUnctiou est
plus dlflicile k faire. II existe toutefois un moyen de vMA-
cation, pubU^ par Vandermonde, dont IVpreuve est ^vidente,
et qui ne laisse aucune alttetion. Ce moyen consiste k verser
one goutte d*adde nitreux sur la pitee que Ton examine :
aprte Ty avoir laisste deux minutes, on projette de Teau
IHMir enlever I adde et tout ce qu'Q tient en dissolution. S
ne reste qu'unt taclie blanche ou de couleur de fer nouvel-
leioent d^cap^, la lame est de fer. Si Padde n'agit pas sur
la partie charbonneuse, elle se depose pendant la dlssphition,
cC forme une tache noire que la projection de Teau n*enl^e
pas, el qui reste asset longtemps : alors la lame est en acier.
Mrjtuif . ]
ISTOILE ( du latin stella ). Les H^reux priroitifo
■ommaient les ^oile^ kaknbim ( les ardentes ) ; admlrabit
OH.T. ni LA CO^VERS. — T« 1^-
1tt6ttM at
provision de leur nature de fed, i|dl les dntingne des pla-
net es. Les Grecs leur donn^nt le nom d'aorvipec (as-
tres)i comme enx, nous appelons ainsi indistlnctement
tous les globes resplendissants du del, les m^ttores ex-
cept^. Les ^iles sont des corps creates, lumineux par
eux-m6mes, qui paraissent conserver toujours entre eux la
mtoie distance, bien que toutes soient dans une i^erp^elle
activity 00 de revolution p^riodique, ou de rotat on autour
de leurs axes, ou de translation dans I'espace; msuvement
triple, que leur immense doignement ne nous pei met d^ap-
priicler qu'aprte des siteles. Pour exprimer leur haut degr^ de
permanence, on leur a donn^ le sumom de fixes^ qui ne doit
pas 6tre pris d^une mani^ absolue, mais seulement dans le
sens de la plupart des andens, qui ^ient persuades qu'dies
^talent fix^ dans un firmament de cristal, comme des dous
d'or. L'immobilite respective des ^toiles est assez expliqu^e
par les aiignements observe autrefois, et qui se trou-
vent constamment les m^mes. Ce nom de fixes }&& distin-
gue des plan^tes de notre syst^me, corps errants, opaquef'
et obscurs, bien qu*^ deux d^entre eux, V^nusetJupi'-
ter, nous ayons donn^ la fausse appellation d'dMlu, k
cause de la splendeur que leur pr^te le soldi. L'usage seul
et les podtes ont oonsacrd cette appellation.
Le nombre des i&toiles visibles k Toeil nu sur les deux b'* •
mispli^res pent 6tre ^alu^ de 15,000 k 20,000 ; mais sur le
champ du t^iesoope, dans un trte- petit coin de i'univers,
dans une zone de 2* de largeur seulement, Hersdidl, du-
rant une heure, en a vu d^filer plus de 50,000, et ai^ourd'hui
les astronomes en ^valuent le nombre 4 43 millions : la
Bible appda done avec raison tea astres rarmM celeste,
Les astronomes ont dass^ les ^toiles par leur grandeur
apparente et par leur telat : cdles de la piemito grandeur
Jusqu'a la septiime sont visibles^ Tcell nu; toutes les au-
tressont tilescopiques, EUes sont'tr^famili^res au commun
des obfiervateurs jusqu*^ la sdzi^me. Herschdl en a dass^
dans la 1342"** grandeur. Toutes les ^toiles ne sont pas sur
lemtoe plan dans le ciel; dies sout ^tag^, ^parses sur
des roiUiers de plans divers, dans les profondeurs etliir^.<%.
On pr^uroe, non sans raison, que les plus grosses et le^
plus lumineuses sont les plus rapprodM^ de nous; car Si-
rius, la plusvoisine de notre ^loile-soldl, cdle qui nous
Claire, Sirius, qui n^est qu'k une distance de 2,900 millions
de myriam^tres, etqui n'a pas plusde 44 millions de myria-
m^tres de drconf6rence, nous ottn une luroi^re 324 fois
plus Intense que celle d^une ^toile de dxitoie grandeur. Une
autre preuve serait le petit nombre des ^iles de premiere
grandeur : on n*en compte que 24, dont nous pouvons von
5 au nord et 12 au sud ; les 7 autres ne sont pas visibles sur
notre lioriion; enfin, les ^iles paraissent se multiplier a
mesure qu'dles ont moins d^telaU On doit comprendre
qu'il une si grande distance la chaleur de ces formes corps
ign^ est nulle pour nous. On ne peut obtenir deparallaxe
( mesure angulaire ) pour appr^cier leur distance ; si seu-
lement une^toile en avait une d*une seoonde, elle serait ^3
trillions demyriamitres,etle plus petit diam^ r^el qu^elle
pourrait avoir serait de 14 millions de myriam^es. Cha-
que ann^e, par reCTet de la revolution annuelle de la terre
autour du soldi, nous nous rapprochons et nous nous doi-
gnons de 30 millions de myriam^tres d^une des concavit^s
du dd ; ajoutez k cela la puissance du telescope, et ni leur
edat, ni leur diamitre, toujours sans parallaxe, n'en sont
pas le moindrement augmentes ou diminues : preuve irre-
fragable du prodigieux eioignement de ces astres. L'iliustrf)
Be ssel s^est applique k evaluer oes distances immenses
et pour ne parler que de la 61' du Cygne, etoile double ou
k satellUe, dont Tune toume autour de Tautm, comme la
lune autour de la terre, il a calcuie que cette etoile est si
eioignee de notre spli^re qu'il faut dix ans et quelques mois
pour que sa lumiere arrive jusqu*li nous qui rolHicrvnns,
bien que la lumiere parcoore 34,000 myriametres par .««••.
conde. Pour nombrer les myrtametres qui nous i^itainni
di) ejfAte tloile, il faudrait les coiuptcr par trillions, puisouq
44
IJ4 ^'1
Beuel ^vahie cette distance ii pr^ de 6&8 nrilte fols \% thjon
de Torbite terrestre, rayon qol est de 15 ndilHoiu de oiyria-
metres. Aiiwi, les mouvemenU que les astronomes aper*
^ivent dans T^oile doable dn Oygne sont des mou-
Tements el des aspects d^jft rdvolus depots dix ans et pltisf
en sorte que sMl ^tait possible que cette ^toile dispardt
du del , s*a ^tait possible qu*iin jour elle fAt d^tmite ou
^teinte, nous ne pourrions nous en aperoevoir qne dix ans
apr6s. 11 ne faut done pas s^^tonner si des astronoroes pen-
sent qu*il existe au firmament des ^toflesteUement distantes
de nous que leur lumi^re n' a pas encore ea le temps de
parrenir ju.squ*& notre plan^te, depuis les miUiers d'apntos
que Tunivers subsiste avec ses lois r^ulatrieesl Telle est
m^me {'explication* qu'on doime des nouTclles Cioi\e& qu*on
d(lcouvre de temps en temps. Ilerscbell, qui dit avoir ob-
serve des ^toiles quMl appr<^e 6tre de la 1342*^ grandeur,
pretend que leur lumiere pour nous parvenir a dA mettre
plus de 2 millions d^ann^es, elle qui ne met que 8 ndno-
tesk franchir les 15 millions de myrlamHres qui nous s^
parent du soldi. On ne les voit done que, 2 millions d*an-
n^ aprte leur creation ; et s'il pldsaitau Gr^teur de souiner
dessus et de les<^teindre soudainement, nous les Terrions en-
core ^ millSoi^s d'ann6es aprfts! Et si ce ii'^talt pas assez
pour donner one id^ de rinfinl de t'nniTers, ajoutons que,
d'apr^ Halley, 11 duit exister entre deux ^toiles, si rappro-
ch<^ qu*elles parals^ent , une distance an mofns ^le k
celle de la Terre aux ^tolles de premi^ grandeur.
Cependant ces doiles, qui semblent fixes, ont six sortes
de moorements, mais tons les six apparents : 1* le mouve-
ment diume, par <lequd en 28^ 56™ 4* tootes les ^tolles
paraissent accompKr nne revolution dmnltan^nent arec la
voAte c4§leste d^orient en Occident : cette illusion est dne k
la rotation joumaliftre de notre globe autour deson axe; c*est
le Jour sid^rai; 2* le mouvement annuel, par lequei tootes
les ^toilea semblent efTectuer une r^rolulfon complete d'o-
rient en Occident autunr des pAies de P^ateur celeste,
dont les deux extrrmlt^ de Taxe immense plongent Ind^-
nlment dans les aMmes de Tespace : cette illusion, qui s'ac-
compMt sons oos yeux en 8651 6^ ^ iq» s^t ^ ^^^
k la translation annudle de la terre autour du soldi ( c'est
ce qu'on appelle I'a nn <e sid^le ) ; 8** le mouvemeut stel-
laire retrograde, qui s'op^re le long de Tidiptique, et qui
g'accomplit en 25,808 ans : 11 prodnit la precession des eq u i-
noxes; 4** la locomotion generate des etoiles ou diange-
ment de latitude, apparenee causee par la Tariatlon de To-
bliquite de Pecliptique : ce changement est d'environ 5''
•0 Slid par annee, deun degreen soixante-dooze ans ; ils*d-
fectuedu nord; 5^ I ^aberration ou balancement des etoiles,
les unea en latitude, les autres en longilude, qui a lieu dans
Tespace d'uneannee : cette apparenee provient du mouvement
annuel de la terre, combine avec le mooTement gradnd de la
lumi^, qui semble les deplacer de 20" de leur yrai lieu :
c'est un effet d*optique; 6* la nutation on deviation des
etoiles, qui a lieu par le mouvement de rediptique sor l*e-
quateur. Ajontei k ces dx moiivemeniB des etoiles trois au-
tres, uu de rotation sur leur axe, on de revolution ob-
serve dans qudques-unes autour d*ane autre, et un de
translation dans I'espace. Cet exempie rare et surprenant
de translation, dont on ignore oompietement les causes,
nous estoAert dans Aldebaran, Slrins et Arcturus, Ces etoiles
se sont avancees, en sens eontraire k tontes les autres,
Tenle sud : Arcturus, pour sa part, est 33* plus an midi. Les
attrectioos dans tous let aeui doivent d'ailleurs modifier k
rinfitti le mouvemeut propre des etollea.
Fraucbissoos encore dans Tespace abtmes sur abtmesj
ijoutons rinflni k llnflnl ; entrons^enfin, dans les profondeurs'
de la vole laetee ou galaxie, cette tone d*un blanc laiteux^
du donx et paisible reflet de Dpaie, ceinture immense du
del, et doBi une frange detacli^e et pendante ome de ses
perta HI des panrb eeiestes de 160 degree. C'est 1^ que
iKMis trouverDos ces n e bule u s es dont le nombre surpasse
peut-^e IM iulte duPOoiau. dont la diatauoe diroyable
aneantH TimagSnation; mais dont les plus procbaines eioOai
sont de la 10® d de la 1 1* grandeur.
Plusieurs etoHes sont dites pMadiques^ parce qu'dles
ont des phases comme les plan^tes de notre systtoie. Une
etoile, o de la oonstdlation de la Baleine, paralt et
disparalt environ dooze fois dans un an; Algol, de Taste-
ri^ine de Persee, aaussi ses periodes de lumi^ et d^ombre.
on' suppose avec raison qu'un grand corps opaque, une
plan^, fait sa revolution autour de chacune d*dtes, en les
ocenltant dans des temps reguliers, ou que, toumant sur
dies-mdmes comme notre etoile soldi, comme lui dies ont
dimmenses taches tenebreuses, q undies emportent du bas
en luiut, et vice versa, dans leur rotation; entin, que pou-
vaht etredes spheres un pen aplaties, dies sont plus lumi-
neoses sous certains aspects. Les astronomes raugent les
p^riodiques dans la cat^oriii dos itoiles changeantes,
II y a cependant une grande difference entre dies. bans,
plusieurs de ces demi^res, la lumiere change de volume,^
d'intensite, de couteur mAme. D^autres paraissent tout k coup,
comme Tune d^dles qui se montra souddnement dans la
constellation do Serpentdreen 1604, el qui, aprte avoir re-
double de splendour, puis avoir pAli, disparut enticement.
On suppose dimmenses conflagrations dans ces corps ceies-
tes, consequence tiree de leur luml^ : foible d'abord, puis
inteikse, puis cramolsle, puis coulenr de sang, puis teme,
toutes gradations que nous observons dans les vastes in-
cendi^ sur la terre. En 1562, une nouvdle etoile de pre-
miere* grandeur fiit aper^e parTycho-Brahe dans la cons-
tdlatfoh boreaie de Cassiop ee. Seise mois aprte son appa-
rition, I'ffiil la chercba vainement. On salt qn'une etoile de
la Grahde-Ourse a disparu. Deux etoiles de la 2* grandeur,
dans la constellation dn Navire, ontcesse'd^etre visibles.
Pius de cent etoiles, entln, ont subi tes varietes dea chan-
getmtes,
Les H(Ale9 biMnrts, dans leur systime particulier, toor-
nent les unes autour des autres, dans des orbites reguliCes.
On les nomme bIncArts pour les distinguer des Hoiles
doubles jnxta-posees et superposees dans le del, et qui n'of*
front entre dies qu^une distance k peine appreciable dans
les telescopes. On a observe jusqu'A present nne quaran-
taine de ces etoiles. Dans leur etat Unaire, c^est un soldi
qui toume autour d*un soldi, accompagnes cliacun sans
doute d*Dn cortege de plan^tes avec leurs satellites ou lu-
nes. Le sddl central, toujours d^un diinnetre plus grand,
soumet Tautre, qui lui olieit, aux lois de son attraction d
d^une gravitation perpetuetle. On a observe que la plus
grande etoile etdt jaune ou orange, on qudqoefois cramol-
sle, tandis que la plus pdlte est vertc ou bleoAtre, de la
tdnte d'une vague. Outre la part que Von fait aux illusions
de I'optique, on a reconnu que les etoiles, comme les fleurs
d'une vaste prairie, avaient par leur nature meiuQ une im-
mense variete de couleurs, dont on n^a pas encore trouve
d'etplication plus satisfdsante que cdle qu'a donnee Boo 1 -
li add. S'il y a des habitants dans les plan6tes des bindres,
des jours magiques, tour k tour dores, roses et bleus, doi-
vent les edairer, d lenrs lunes ddvent pendre dans le de^
comnte d'admirables lampes'de couleurs. Les doubles et les
bindres jouissent de la propriete d*oiTrir k l*(eil toules les
nuances. Quant aux dtmbles, William Herschdl en a re-
connu plus de 500; & I'oeil nu, dies sont uniques; au te-
lescope, dies sont souvent trifles : on distingue entre elles
qudqoes secondes de distance, separation effroyable k un
d grand dolgnement, puisquMl font qu'une etoile ait entre
sa volsine des millianls de Xtlomdres pour ne pas se causer
de perturbations reciproques , qui coinprorodtraieut tout
rorOTB ineffable du firmament. Deux etoiles de la Vierge
toument l*uiie autour de Tautre dans la longue pdriude de
"08 ans.
Nous ne passerons pas sons silence ces etoiles dites in/br^
mm (lea Grecs les nommaient sporades ou les semet^A },
luolque douees de celle sc i n t i 1 1 a 1 1 o n qui distingue Wa
etoUeadea plaaeieb. **'i qui MicsW. ; iVi!<« <tw\ fla >v>iv;iA
GTOILE
k
FaiMes et otisciiftt, (Somnie le m^iite modeste, efles: ont
m abindonnte des homroes ; dies ont ^t^ repouss^es des
constella lions, les r^ines du ciel^ ayec lesquelles ^eHes
n'ont point ^ formul^eft, ce. qui leur a talu leur triste
nom d'if{forme$, Cependant un astronome anden^ dans sa
(k)<ftique adulation, a form^, avec plusieure de ces ^toiles
delaifis^iSy la CheTeliire.de B^r^nice, qui luit d'une
l^^re lueiir au septentrloA. Plusieura antres au9si depuis
ont en lea bonneors de la coa'^tellattofl. ^'
De tons lea phdnom&nes stellaires, pen sont hypoth^-
tiqiies; la plupart ont ^ sonmis auxcalculs rigoureux,-a(ix
observations des p^mocrite, des Utpparque, des Tycho-
Brahe« des Nelvton, des Kepler, des Cassini, des Lalapde,
des Delambre, des deiU Herscliell, des Blot, des Arago.
Des froids calcols de Talgibre^ ces grands hommes ont fait
6clore toote la po^ie dn ciel, mats la po^<;ie traie^ niais
la po^ie pure comme la verto. Quel livre ^tincelant de
hmagination homaine |>eut 6tre comparable k cette voDte
lis
a et^ ii^titn^. On nVn tronve aaeune mentfon aranf le rignt
dUlphonse V, qui monta sur le trdne en 14 16. Cet ordre sa-
raii cependant plus ancien, sel6n quelqnes drudits, et aorail
^ itabli en Aragon en 1333, en m^rne temps que celui de
la Bande en Espagne.
. ^TOILE (L'). Voyez Estoilb.
, ETOILE (Artifice), composition d*artiflce qui , Ion-
qu^elle s^enflanime , simnle TefTet d^une ^ofle. On * fait les
^ol/e« avec la composition des serpentaux onlinatresy
qn*on met en pAte ^paisse f^n I'bamectant avec de Peau-de
Tie gomm<^e. On ^tend cette pdte sur une table bien unie,
saupoiidr^ de pulv^rin; on en forme un gMean carr^, d'un
doigt an plus d^^paisseur, qu*on arrose de pulv^rin; on le
coupe an long et en large pour avoir la itoiles en petits
cobes , et on les laisse s^ber k Tombre, On en fait de deux
esp^ces : les unes , mouses pour etre employ^ dans les
cbandelles romaines; les autres, en forme de petits cubes,
servant k la garniture des fus^ volantes. La forme des
celeste, o6 le soleil est la eloire du jour et lea dtoiles les \ itoiles ne change rien&leur quality ; il faut senlementveiller
graces de la nuit, oil des fleurs de feu^ radicles et nuan-
ce comme celles de la terre, passent cliaque nuit d^orient
en Occident, sur nos tdten ; fleurs semdes sur les prairies
bleues du qel et quelqnefois mourantes anssi, comme celles
de la terre. DENtiE-BARON.
KTOILE ( Bonne ou Manvaise ). Les reveries de Tastro-
loflje jniiiGiaire persuad^ent longtemps aux hommes crd-
dules qiiecbacon de nousnaissait prMcstind au bor^heur ou
k rinfortune, suivant qu^une ^ile bonne ou mauv^ avait
pr^sidd il sa naissance. Beaucoup de gens avaient pris an
«^ieax les deux premiers vers des Fdcheux de Moii^re :
Soot quela^fne, bon Dten, faot-il tfaejesoisnet >
Poar ^tre, ete.
Remarquef qn^alora (comme M"* de Sdvignd nous peint Se-
grats le dlsant k une femme tr^ eommune qui parlait de son
6Mie) il y avait passaUement d'amoar-propre k se figurer
qiae Ton eftt & soi seul une dtoile , soft bonne , soit mauvaise,-
attendu que, Timperfection des lunettes astronqmiques
n*ayant permis 4*eB dtoMivrir encore que nUlle vingt-detix,
on ne croyafit point quil y en eOt dieivantage. Maintenant
qne nous savons que le nombre en est immense et efTraye
rUnagination, personne n^a plus la sotte ou vanit^se pens^
que sa destine soit en rapport avee un de oes globes lumi-
neux ; mais Texpression est resUe comme m^phore : on a
une bonne ou une numvaise iMle^ salon qua,l*one8thau-
reux ou malheuneax dans ses projets, dana ses entreprises.
CTest dana ce sens que If apol^R croyait k son 4tolle, comma
jadis Cter k sa forfuna. La flatterie ne manqua pas de ca-
re^ser cette superstition dn grand capitaine. EJie fit observer
que sa f(6te et€n g^^al celles qui se c^dbiiient sous son
r^ne ^ient toi^oura favorisdes par un ciel pur et sans
images, mtaoe lorsque la veille le tempa avfit dt^ pluvietix
ou inoertain. Le soleU ohHt iiune €toilt ,ts'empressa-t-on
de dire, par nn jen de mots adnlatenr. Qui oserait croire
nojourdliui k la fiiveor permanente de la ai^ne, aprte Vii-
clipse de eelle de Napolten? i Qurrt.
ETOILE (Ordre de T), eonfrMe militafre qui, ^ en
croire Favin (TMAtre (Fhonneur et de china^eri^), ao-
raJt M fondte dte le onzi^e ai^e par 1^ roi de Franee
Robert. Mais Tassertion de cet terivain n*esi oorro|)orte par
aiMson tteioignage hislorique* 11 paratt an contraire que
Pordre de ritoile ne ftit institod qu'en 1351, par le roi
Jean I**^. Le nombre des chevaliers fot primilii^^ment limits
a cmq eenta ; nsaia k la longne il paratt qu'on, se reUcha
singuU^ranent de la rigiieur des s^tuU ; et Chiles vn no-
tamment le prudlgna ontre toute mesure. II dtalt done de>
puia longtenpa oompMement ddoonaldM quaii^ Louis XI
crte, CO 1470, Tordre de Sain^Michel, £n le supprimant
ddfinitivenieBt, Charles VIU ne fit que consacrec nn foit de-
puia longtemps accompli par la seule puisa^ce^^ Topinion.
Lea roia d*Aragoi| enrent aussi^uii ordre fiilUaire de
k ce qu^elles sotent saupoudr<^es de pnivdrin pour leur servir
d^amorce et leur faire produire leur effet k Tunisson : ainsi,
apr^ avoir ddcoupd la pkie, on pent rouler les dtoiles dana
lepulvdrin, et en faire, si Ton vent, de petites boulettes. La
composition et la pAte des etoiles roouldes sont les m^mes que
celles des ^iles simples. On a ensuite un moule ou un em-
port^-pi^ du calibre exact des cartouches de chandelles
romaines : ce moule se compose de 4 pieces , une virole de
cuivre , un reponssoir cylindrique , une plaqnette en cuivre
et une broche mobile. Pour faire usage de ce moule, on re-
live le reponssoir, on pose le moule surlapAte, en Pappuyant
fortement poor qu'elle remplisse la virole; on descend le
reponssoir et la broche, sur laquelle on appuie pour lui
faire traverser Pdtoile et faire la lumi^ de chasse; on re-
live le tout, et on fait sortlr Pitoile de la virole au moyen
du reponssoir. Dans de grandes fitea de nuit , on appelle
quelqnefois des troupes dMnfanterie 4 exicuter des feux de
couleur. Vitoile, dans ce cas, est introduite dans le canon,
comme une cartouche, en observant cependant qu*avec la
baguette on doitse homer k conduire l^irement IVfoi/eau
lond du canon, sans la bourrer. Autrement, die ^lateral t
en sortant du fnsil, et manqoeralt TefTet qu^on en attend.
Merlin.
l^TQILE (Artillerie), instrument quf sert k verifier le
calibre des can on s. II consiste en un plateau en cuivre de
0",00a6 d'^paisseur pour tons lea calibres, et d*un diamilre
qui varie suivant celui de oes divers calibres. Quatre pointes
d'acier sont plac^esdans des trous carr^, pratCqnfe dans IM-
paisseur du plateau, suivant deux diamitrea qui sie croisent
perpendiculaireroeut Une seulede ces quatre pointes est mo-
fbile et ob^it au mou vement d*nn pli^ incline qui tafait avancer.
Un trou pratique au centre du plateau est destini k recevoir
une verge de fer qui porte ce plan sur une de ses faces. La
verge est elle-m6me logie dans une cannelure pratique dana
une hampe en hois ^ compost de plurieors parties qui se lo«
gent I'une dans Tautre au moyen de douillea li vis ; la poi«
gnte da cette bampe porte une tehelle graduie en centime-
tres ; elle eat entourie par un anneau nomm^ eurieur, out
au moyen d'one vis de pressiony peut ^ volenti itre fixde
k la verge, ou se mou voir sur la poign^ de la hampe« Apria
avoir disposi lYtoile pour Putiliser, on llntroduit dans Vkxne
du canon, onpousse doucement la verge, et si, lorsque la
pointe mobile ne peut plus avancer, le bord du cursenr est
sur le ciro, TAmeest exadement de ealibre. On mesure
TAme de centimetre en oentimitre, depots le fond jusqo'au
delAde la charge. Un canon ne doit plus 6tre oonsidir^ comme
de service quand le logement du boulet a plus de 15 points,
a'il doit tirer k boulet rouUnt , et plus de SO points s*il doit
tirer avec des boolets sabeC^s* Pour lea obuiiera et mortlera,
le boulet peut alter jusqu*k 40 pofnts. Merun.
£T01LE ( Marine.), petit anneau en fer-blanc que troia
petits morccaux de li^e supportent flottant sur PhnDe de
ytt^nqx : on ignore qui en fut Tauteur et en qyiel temp^ il J la Terrine. (ip\ snneau donne passage, dans ion milieu , 4
15.
116
^TOILE — ETOILES FILAWTES
une petite nitehey qui sert, dans I'liabitacle d^irn bfttiment, k
fairer le oompas de route. Mbblim.
£TOILE D'EAU. Voyei Callitric.
^TOILE D£ MEIL V<nfei Ast^ib.
£T0IL£E (ChamlHre). Voyez Chambre ^Toiiis.
£T0ILE POLAIRE. Si Ton oonsid^re d'une inani^
alteative le raoa?ement gdn^ai desastres, on remarque que
les ^ 1 0 i 1 e 8 d^cri vent en vingt-quatre beures des cercles plus
ou moins grands, maia qui diminuentsensiblement en se rap-
prochant da point nord , et qui finissent par se confondre
sur une assez belle ^toile voisine du p61e, et qu*on nomme
pour cctte raison V^ioile polaire, II est facile de la recon-
nallre» puisqu'elle conserve toute lanuit la ro6me situation;
il sumt d'ailleurs de tirer une ligne droite par les deui plus
briUantesdtoilesduCAario/(aet6de la Grande Ourse) ;cette
iigtie toucbe k r^ile polaire. Cette ^ile, qui fait partie dela
' constellation de la Petite Ourse, n'^it pas polaire autrefois;
en 1785 eUe ^tait ^ r* 2' du p41e; elle n'en sera qu*a 28'
vers i'an. 2100 ; c*ibut r^toile6 qui ^tait polaire il y a 2000
ans , et'2300 ans avant notre ^re l^^toile a du Dragon n'^tait
qu'i 10' du pdle septentrional. Quant au p61e austral, il
n'offre aucune ^toQe aussi brillaute que U n^Hre On se sert de
r^toile polaire pour tracer une m6ridienne,en clioislssant
le temps oil elle est dans le nidridten, ce qui arrive exacte-
ment lorsqu'elle est dans te vertical de Tdtoile s de la Grande
Ouree. L.-Am. Si^iNLUOT.
ETOILE polaire (Ordre de I'). Cet ordre suMois
est destine k r^compenser le m^rite dvil. n ne comprend que
deux classes : les commandeurs ct les cbevaliers; les in-
signes secomposent dVne croix d*or k buit poitites, ^maillte
de blanc,ayant au centre un mMaillon d'axur portant une
^toile polaire et la devise : Nescit occasum , qui , traduite
ilbrement, veut dire que Tespritde Tinstitntion est de ne ja-
mais laisser ternir la gloire de la Sudde. Cette croix se porte
su»pendue k un ruban noir moir^.
ETOILES FILANTES ou TOMBANT£S. Ces pr6-
tendues^toiles, que les Latins ont appelto avec plus de jns-
tesse stelUe transvolantes (transvolantes) , car elles tom-
bent rarement , sont de petits m^tteres oa globules ignte
usurpant ce nom (astueux , qui , par une illusion d'oplique ,
paraissent se detacher de lacoupole du firmament, filer dans
Patmosph^re , en laissant derri^re eux une trabi6e de lu-
mi^re blancbe, vive, pure, mais diffuse lorsqunis se pr^
dpitent sur la terre. On a fait de nombreuses hypotheses
pour expliquer ce curieux phdnom^ne. Dans Tune de ces
hypotheses , Ms en faveur aujourdUiui , on oonsid^re les
6toiles filantes comme des ast^rofdes, ou comihe des
corps existant dans les espaces celestes , se mouvant avec
une grande vitesse , en vertu des actions plandtaires, ets'en-
flammant dans notre atmosphere, lorsqu^ils yiennent k la
traverser. Cette opinion est appuy^e sur I'autorit^ imposante
^e Halley, de l^allis, de Bergmann, deChladni, d'Olmsted,
d'OIbers, d'Arago, de MM. de Humboldt, Qu^telet, etc. Pour
ces physidens , les ^toiles filantes sont done un pli^omene
^ astronomique; ponr d'autres , au contraire, ce ph^nomene
,* est m^ltorologique et se passe tout entier dans notre atmos-
, phere.
AvantChladni, avantia publication de son ouvrage en
1794, on avaltd^jk ^misrid^ed^uneoriginecosmique pour les
liolides et les adroit thes. Halley, Watlis, Prtngle, Ritten-
liouse, Maskelyne, 6onsid(fraient ces globes de feu comme des
corp<ico!tmique8; mais les dtoiiesfilantesproprementdites, tou-
Jours silencieuses dans leur course, se reproduisant en nom-
bre confud^rable, ^talent g^n^ralement regard^es comme un
ph^nornene atmosphiirique. Quelquesauteursles attribuaient
k reieclricit^, entre autres Beccaria et Vassal! ; d'autres ob-
servateurs, tcls que Lavoisier, Volta, Herbert, Toaldo,
Green, etc., n*y voyaient que rinflammation du gaz bydro-
iivne accumuie dans les regions snperienres. Gelte opinion fut
cumpietement renvers^e par Dalton. Chladni oonelut de sea
J tci'iM dies que ces mdteores n*ont pas leur origine dans notre
iituiospheroy UMis qo'ila aopl 4m wm$ touakfam^ h mou-
vant a travers les espaces plan^taires, avec une vitCMO
^ale k celle des planetes; lorsque ces corps renoontrent
I'atmosphere terrestre, lis s'enflamment, suiTant lui,pat le
frottement et la rteistance, et deviennent Inmlneux ; qaeU
quefois ils ^latent en pieces, et projettent des maaaes de
pierres et de feu sur la terre.
ttil798, Brandes et Bensenberg entreprirent de deter-
miner hi hauteur de ces roeteores et leur direction la plus
g^n^iale; ces savants trouverrat des altitudes aui varierent
entre 19,6S0 metres et 225,300 metres. Les nouvellesobKr-
▼ations de Brandes, en 1623, donnerent des hauteurs qvi
varierent entre 24,000 metres et 740,000 metres. Quant k
la rapidity de la mardie, elle varie entre 27,500 metres par
seconde et 79,500 metres. Dans les observations de 1823, lea
trajectob-es ftirent fir^quemment des lignes courbes, qnelqoe-
foisliorizontales, d*autres verticales, d'autres entin avaienl
une forme serpentine. Leurs progressions furenten g^eral
du nord-est au sud-ouest; cependant beaueoup de cea ib6-
ttefes se dirtgerent dans toutea les dhrections.
Quant aux ^poques de Tapparition de ee ph^Domene , on
en a distingue de fort remarqnables ; et le nombre de oea
epoques s'est accru avec le nombre des observaleurs et det
observations. D*at)ord ce ftirent les noits du 10 an 13 no-
vembre qui eurent le plus de retentissement, par le grand
nombre d'etoiles filantes qui parurent en 1799, en 1832,
1833 et 1834. Cette abondance ne se renouvela pas dans lea
annees 1835 , 1836 et 1838. • On Tit des etoiles filantes, dit
M. Galloway, dans lanuit du 13 novembre, dana difTereotes
parties du globe; mais quoique les observateurs fussent at-
tentifs dans cette nuit, on ne put dans ces demieres an-
nees on voir plus que dans les autres nuits de la mtaie sai-
son , drconstance qui a ebranie la foi en leur periodicite. ■
La seconde grande epoque de leur periodicite, indiquee par
M. Qoetelet, aete le 10 aoOt; 11 y a encore la periodedu
18 octobre , oelles des 23 et 24 avril , des 6 et 7 deceoibre,
des 15 et 30juin, celle flu 2 Janvier, et d'autres qui viendront
s'adjoindre aux preoedentes, k meaure que le sombre dea
observations augmentera.
On pent juger par ce qui precede comUen il est fedle
de creer une hypolliese sur ces meteores , si Ton ne v«it
accudllir que certains faits et ne lenir aucun ooropte dea
autres. Dans les dilTerences prodigieuses qu'on reosarquo
dans relegation de ces meteores , dans leur rapldite, dans
leur direction , dans la netteie de leur parcours , dans les
trainees etincdantes simples ou multiples qu'ils laissentapres
eux , ou dans les epoques de leurs retours, on trouvera toii-
jours quelques series d'observations concordant avec I'hypo-
these qu^on voudra etablir. Cette variete de manifestationa
a fait naltreles opinions lespluadivergentes : lesuns, comme
Ferret, Gassendi, Musdienbroeck , Bertold , Desue, etc.,
reunissant lea aerolltlies aux etoiles filantes, lea font pro-
venir de dejections volcaniques du globe terrestre; d'autres
les oonsiderent comme des globes enflammes prodntts par
des substances |>rojeteea des volcans de la lune ; une troi-
sieme hvpolbese oi fait dessatdlitulesqui tournent autoiir
de notre glolie , et ne deviennent luroineux que lorsqulla
penetrent dans les regions superieures de-ratniospbere ; une
quatrieme hypothese veut que les etoijes filantes soieut lea
debrisou lea fragments d*une grosse planMe qu^uneexploaion
amise en |iieces, etdont ceres, Pallas, Jonon et Veata aont
les prindpales portions restantes ; unednquieme veut qu'dlea
soietit dea dependances de la lumiere aodiacale; une
sixieme , quil existe des myriades de petits oorp» drculant
autour du Foldl , et dont unedes zones intercepte Pediptique
vers Tespacc que traverse la terre en novembre ; une sep-
tieme , que les etoiles filantes , les aerolithes , 1' a u r o r e
horealeet les come tes solent le reaultatde Tagregation
d^atoraes cosmlques-, une buitieme. que ce plienomene de-
pende de Tdectricite , sans indlquer en aucune maniere
commentiauraient ete produitea ces diarges eiectnqiies4 ces
gniiide8hatttoun,etooifM^ iW*
Bn mettant en regard lea foitsdeOMthtories, les objee-
tioas surgfesent de toutes parts ponr chacune d*elle8 ; d*a-
bord : 1* aucune d'elles , h I'exception de oelle qui s'appuie
tor r^lectrlciM, De peat rendre compte de la divergence
des directioas de ces n^ores, de ceux qui, partant d'an
iB^me point rayonnent en tons sens; 2* la ritesse moyenne
qu'on teor aocorde ncMe de beaacoap celle des corps qui
ae roenrent antour dn soleit, h la distance de la terre; 3^ les
Iratn^ luminenses qui dorent plusieurs secondes, et quel-
qnefois ptosleurs minutes , ne penvent entrer dans aucune
des tIkSorles prMdentea, k rexception de celle qui a T^lec-
trkit^pour base; 4* puiaqne I'on Toit des ^toiles filantes
dans Pombre projet^ de la terre , elles ont nteessaireinent
une Inmi^ns propre , et non une lnmi6re emprunU^e au so-
leil; &** leor ignition paraissant tout It coup & une liautenr
o^ Tatmosph^re est d'une raret^ qui s^approdie du vide,
die ne peat Hre le prodoit do frottenient de Tair ni de sa
oompresslon, en admettant m^me qa*an air plus dense pQt
produire nne telle fixation de temp^tnre dans des masses
qui varient, dit-OHy entre 40 et t»,000 metres en diam^tre,
ee qni certes ne peat Mre admis par personne ; 6* si le
ftottement de t*air ^it la cause de HgniUon de ces corps er-
rants , il y aurait un ooromencement dans leor ^lat, on
mavmum, puis une ddcroissance; ricn de semblable k
cette marche gradate ne se fiut remarquer ; les dioiles fi-
lantes paraissent tout 4 coup dans lear plus grand telat; elles
le oonsenrent jusqu'lk ee qu*elles disparaissent compl^-
BKiit; elles ne paraissent s^afTaiblir que lorsqu'dles s^appro-
cbent det*borixijn, lorsqull y a des vapeors interposes entre
rohserrateur et le Heu de leur passage; 7* si des masses de'
matiires solideas'approcliaient de la terre autant que le font
les ^loiles filantes, il y en a un grand nombre qui seraient
atliffes 'nm^*h die ; S* an Ilea d'Mre attir<^ vers la terre,
en voit des ^toiles filantes qni s*en doignent par un mou-
vent ascensionnd, oa qui dterivent des arcs convexes vers
la terre; 9* enfin, si c'est de rdectridte, qudlessont les
substances qui h eoSrcent, comment ces substances peu-
vent-elles kin transport's k pludeurs cent mille metres
d'd^ation?
• Us difllcultte, dii M. Galloway, qui re^ssortent des di-
verses hypotMses taiises jusqu'li ce jour font voir combien
BOOS connaisaons peu la nature des ^iles filantes. II est
certain qu*dles apparaissent^ une grande hauteur an-dessos
du sol, qu^eUes se meuvent avec une vdocit^ prodigjense;
mais toutle teste' est envdopp^ d^un profond myst^re. De
tons ces bits, M. Wortmann pense que la conclusion la plus
naturdle est celle qui donne une uridine electrique k ces
m^bkires, ou k qndqnes substances analogues h rdectri-
dt^; B ee qui a M dfik mis en avant, il y a plus de
soixanle ans.
^OLE, longne iMmde d'doffe que les prMres portent
au eou loniqn*il8 remplissent certaines fopctions eccl^sias-
tiques, d qui pend des deux c6f par devant. Les extn^mi*
tte de r^le sent omto de croix, de galons, ou de broderies.
Les prMres portent I'dole pouradmlnistrer les sacrements;
lis la portent en 6charpe lorsqu^ils remplissent les fonc-
tion de diacres. ce que les Remains appelaient stola ^tait
bien diffi^nt : robe d'honneur cliez presque toutes les na-
tions, die convenait plus aux femroes qu*aux bomme^. Les
rois la donnalerit qudquefois en prix de vertu. Cdle de nos
prdres ne forme que les extr6mil6s de la longue robe que
lK)rtaH If" grand pretre autrefois. L'usage de i*6tole a com-
iienc^ dans PEglise avec celle de Vaube. On Ta appelte
aossi orarmm, de orare (prtelier), parce que les orateurs
sacr^ de la primitive ^ise la portaient en cbaire, comme
eela se ptatique encore en Italic, en Belgique et dans d*aa-
ires: pays. Ce n'dait primitivement qu'une bandede linge
doin on se servait , par propret^ ,^ pour essiiyer \^ sueur
autoof du eou et du visage. Thiers*, cur^ de Champrond, a
flit un traits fort curieux sur I'dto/e.
V^ole ( wdo Stoldf! , equUes S(olx) dait im ordre mi-
litJ|ir«dtirols (PAr^pm* A Venise il y avait aussi uf^ ordfp de
l^TOILES FILANTES — 6tOLIE n?
cbevalerie appel6 de VtioU d^Or (ordo StoUs Aurex). Les
membres portaient sur T^ule gauche une ^iole d'or, large
d*une palme et demie, et descendant, par devant d par der-
ri^re , jusqu*au genou. On n'en d^ralt que les patrices.
l^TOLiEy contrte de la Grtee, sur la c^ septentrio-
nale du golfe de Corintlie, fut ainsi nommte, k ce que rap-
j porte la tradition, du fr^re d*Ep^us, roi d*£Ude, qui,apr^s
I avoir abandon n^ T^lide, se rend it ma|tre de ce pays. L'ati-
j denne fitoUe 6\n\i s^parte de TAcamanie par TAdieloOK, et
de \k s^dendait jusqu'^ Calydon ou jusqu^au fleuve Euenos
( TEvtoe). A Test die confinait k la Locride d li la Doridc,
au nord k la Thessalie et kr£pire, k I'ouest k rAcamapie,
au sud au golfe de Corlnthe. LorsquVlle eut M a^^^die
par des conqudes postdrieures, d'ignte sous le nom d*i£-
tolia EpicletoSf die eiit pour limitesau nord lemont (Eta
et les monts AtliamanA en Epire ; les Tbermopyles, M<^radde
et une grande partie de la Thessalie en fdsaient Element
partie. A Test on y ajouta la Doric d la dVte jusqu'ii Nau-
pacte et Eupalion. Cette contr' ne comprendt qu'un tr^
petit nombre de villes ; die ^tait des plus sauvages, surtout
k rint^rieur, d^ailleurs d*une st6rllil6 complde, d rendue
impraticable par les nombreuses ramifications du mont OBta
qui la traversaient en tons sens, d mtoie dans les temps
anciens , s'il feiut en croire le t^moignage d*Herodote d
d'Aristote, die n*^taitqu^un repaire de Mtas ffiroces, de
lions notamment. On n'y trouvait de fertile d de cultiv^
que le pays plat immMiatement voisin des c6tes, d que lea
bords de rAcli^lofis.
Les £toliens descendaient des Hdldies. Divis^ en petites
tribus, ils n'avaient point de capitale. Leurs habitudes de
brigandage les avaient rendos aussi redou tables sur terre
que sur mer. Libres et ind^pendants de tout autre people,
ils conserv^rent fort longtemfis leurs habitudes sauvages d
leurs moeurs grostu^res. lis institu^rent de bonne heure la
ligue 4tolienne, fondle Tan 323 avant J.-C.,^ I'oceasion de
la guerre lamiaque , mais qui ne prit d^importance vditable
qu*li r^poque dela ligue ach ^en ne. Les dilTdeDts ^tatsqui
en faisaienf partie s'assemblaient ordinairement tous les
ans au commencement de Pautomne k Tbermus;et cdte as-
semble pnoiait le nom de Panmiolium. D'abord ils firent
cause commune centre la ligue Achdeune avec les Ro*
mains ; mais quand ils s'aper^arent que ceux-d B*avaient
en vue que leur asservissement, ils s'alli^rent contre eux
avec Antiochns, roi de Syrie. Enfin, ilsembrassdent le parti
de Pers^, roi de MacMoine; d Tan 189 avant J.-O. ils fu*
rent suhjngu^ par les Remains avec toute cette oontr^.
Apr^ avoir d^abord consUtu^ avec TAcamanie une no-
marchie , P^tolie forme aiqourd^hui le gouveruement de
Livadie du royaume de Gr^ , avec le sous-gouvememeni
de Trychonia. 11 est bom^ au nord par le gouvemeroent
d*Eurytante, k Touest par TAcarnanie, It Ted par U Phthio-
tideet hi Phocide, et au sud par le golfe de Patras. Aunord-
est, le mont Panaetolion (appd^ aujourdliul Viena ) forme
un sauvage prolongement du Pinde de Livadie, Au siid-
ouest il vient se terminer abruptement dans les plaines de
r^tolie anstrale, tant6t martoigeuses , iant6t couvertes de
champs de rtz d de champs de b\6, bom^ au nord par
les lacs d^Angelo-Castron ( Arsion^ } et de Vrachori ( Tn-
chonion ). Au sud de ces lacs s'd^vent les chalnes du Zi-
gros ( le mont Aracynthos dfts andens ) , qui au sud*
Ouest aboutissent abruptement k une large plaine , remplie
de marais et de lagiines et parsenite de landes sablonneuses;
tandis qu*au sud-est , hautes de 1,000 metres environ, dies
se prolongent jusqu^k la mer, comme par exemple le mont
Clialds, qui s*avance au loin dans la mer avec le cap Anli-
rhion, puisse rapproche Jusqu*k deux kilomdres environ du
cap Rhion dans le Pdoponnte, en formant le ddroit de L^
pante (Nanpacte ).
Le<; principanx cours d*eau de r£tolie sent, k Pouest TAs^
propotanios (Achdotts ), qui sejette dans la mer au nord
du cap Scroph^, et k Test le Fidaris ( Euenos ). Parul
les ceptr^ de |k>|}u1uI!u|), t|ui touf out crMeUementsouiYuii
Its
frrOLlE — ETOUFPfiMENT
i\en ftuitcft Ad l« goeire de Pind^pendanoe , les plus impor-
tiniu sont Missolonghfy chef liea du gouvernement, L^
{lante, entre eax deux le chdteau de Roum^lie, enfin
Agtinion t>o Ynicbori , chef-lieu da Tricbonion. Dans les
plaines, Pagricnllure et la ptehe coiistiluent les principales
ressourees de lapopi lation, et sontpratlqute sur une 4(i)elle
«wez Importante, tandis que parmi les habitants des inon-
lagnes sobsistent toujours les habitudes guerri^es , sauvag^
et indomptablei des aodens Etoliens , comme on en a en
\& preuve lors de IMnaurrection dont ces contrto furent le
tlidfttre en 1836.
ETON OQ EATON , petite ville du comt^ de Bucking-
liam,sur la Tamise, vis-li-Yis de l^indsor, arec une popula-
ttoii de 3,000 Ames, et chef-lieu d'un district de 21,500 ha-
Ijilants, ayec ud cliapitre richeetcompl^tement ind^pendant,
compost d'un prdvOt et de sept chanoines , de la haute
lllglise, estredevablede sa c^l^brit6 It P^^le que Henri VlII
y fonda, en 1441. Cette^cole, connne sous lenom &Et6n
College, la premiere de PAngleterre, et d*oii sont sortis
une fouledMiommcs remarquables, poss^e une riche biblio-
tli^ue et les plus larges ressourees en mati^re d^instruction.
F^le a, tant k Tint^rieur qu^li Text^rieur, toute Tapparence
d^un couvent. Ses bAtiments, qui comprennent les classes,
les logements du pr6v6t , des sept fellows, de& professeurs
et des ^^yes, le r^fectoire, etc., renferment quatre cours
carries et sonl construits dans le plus s^v^re style gothique,
Mins aucune esp^ce d'omements, de m6me que T^lise, od
Ton remarqne, outre Tautel, une fort belle cbapelle, etqui
est remarquable d'ailleurs par la fonne toute plate de sa loi-
tnre. Le nombre des bourses gratuites, dont les titnlaires
sont appel^ royal scholars et portent un costume de drap
noir assez analogue k ceiui des moines, est fix^ a 70; mais
celui des fl6?es pensionnaires , appartenant en g^n^ral aux
families les plus considerables de TAngleterre , ya bien au
Mk de G6 chimre. En y comprenant les externes {oppi-
dans), log^s dans des maisons particuli^res a £ton ou aux
enylrons, le collie d*Eton compteaujourd*bui enyiron 800
^^yes. La discipline en est tr^s-s^y^re, et le regime ali*
mentaire des plus simples.
igTOUFFElIENTy grande difficulty de respirer, es-
p^ de suffocation. Cette oppression est quelquefois si
grands, qu*0 est impossible k celui qui la ressent de dormir
dans une position borizontale. Tel fut le cd6bre baron Fou-
rier, secrdtaire de TAcaddmie des Sciences, dans les dix
demi^res ann^ de sa vie : pour dormir, il ^tait oblige de
fixer sa t^te et sa poitrine dans une situation yerticale au
moyen de supports m^talliques. Sans cette precaution , il
eOt k chaque instant de la nuit couru le risque d^etoulTer.
Et qu*on ne croie pas que cette gtoe affreuse et ce danger
persey^rant le rendissent malbeureux : il n^en etait ni moins
gai ni moins sphituel , tant rhabttude du mal en all^e le
falx. Cependant jamais 11 ne se mettait an lit sans enyisager
la mort comme un effet probable du sommeil qui ailait
suiyre. Aussi, quelle belle Ame, toujours prfite pour le moment
supreme!.... Ces etoufTements ont des causes orgamques
fort di verses; causes qui agissent, tantOt an cou ,tantOi k la
poitrine ou dans le ventre, dans la moelle ^piniire, dans les
oerfs on dans les muscles, dans le coeur et les vaisseaux.
Certaines tumeurs du cou peuvent entrayer, jusqu'a Top-
pression, le passage de Pair dans la trachde-art^. De ce
nombre sont les an^vrismea des art^res carotides, des clia-
|)eleU de glandes engorg^es qu*il est souvent dangereux
d*extirperet qu^on parvientrarement k r^soudre Des loupes,
des cancers ynlumineux, des gottrea excessifs, out eu quel-
quefois des effets pareiis. Dans la gorge meme, aes amyg-
dales trte-gonliees, des tumeurs formcles dans le pharynx,
et des corps strangers arrAtes vers la glotte, ou plu^ has
dans ToRSopliag^ ont quelquefois amene noe g6ne extreme
de la respiration. Mais rien ne rend la suffocation aussi
Imminenle que le croup, parses fausses membranes, qui
roenacent d*ot>&tnier la glotte. Cette glotte n'a gu^re qu'une
Ugne d^ large cbei les Jeunes enfantSy et Too oomprend
oombien peud'epaisseuril faulA 6esitoetk»ftalbumiiiea«l
pour Gondttire k la sulTocatioD. Quant krcedime de la
gloUe, autre et perilleuse cause d^etouffement, c*eBt on
sorle d^hydroplsie locale, qui suryient parfois dans lea ma-
ladies chroniques , et principalement dans la pbthisie. Ceit
comme un amas d*eau qui s'abat en partie sur la gtotie i
chaque entr6e de Pair, et qui rend Paspiratlon trte-difficile
et quelquefois sufTocante, mais qui n*entrave presque paa
Pexpiration, c'est-A-dire la sortie de Pair II faut que le
danger d'etoufTer soit bien grand dans cette maladie, puis*
qu^on peut 6tre force de reoourir k la tracheotomib. Une
autre esptee d'eiouffement que j'ai observe pint d'une fois|
a pour cause de petites tumeurs arrondles et comme to*
berciileuses qui se forment sur PepigloUe et A la base de
la langoe ou aux abords du larynx, et qui retredssent d*aa«
tant le passage de Pair. La phthisie laryogee entralne aussi
a sa suite des symptOroes d*oppression et d^etouffementi
surtout k son dernier perlode, alors que presqoe inevita-
blement la phthisie pulmonaire Paccompagne et que les car-
tilages du larynx se carient.
Tout cequidimione le champ respiratoireter.d k prodnire
Poppression, PetoufTemeot, la suffocation, qui ne sont que
les divers degres d'un mAme 8ympt6roe. Au nombre des
causes produisant de tels effets, il faut compter Pengorge-
ment infiamroatoire des poumons, les tubercules dont aont
parsemes les poumons des pbthisiques et sur Pexistenoe
desquels il est rare qu*on semeprenne ; les epancbements ct
Phydropisie de poitrine, les cavemes tuberculeuses des
poumons et surtout la communication de ces cavemes avee
les pl^vres, dernier cas oh PetoufTement est promptemeot
mortel; les plaies de poitrine et Pemphysteoe puknouaire,
circonstances o(i Pair qui louche la peripherie des poumons
nuit k Pintroduction de ce fluide par le larynx, en detmisant
Peffet dn vide interieur qu*e(lectue le diaphragroe dix-huit
fois par minute. II fantde plus compter le trop grand vo*
Inme du coeur, ses anevrismes , de mtaie que Pasthme, qui
peut etre uu sympt6me tanif^t des maladies du oonir, de
Possificatlon de ses valvules , et tant6t d'uae deviation de la
taille, d'une gibbosite vertebrale, de Pemphystoe des
poumons ou de leur insuffisance. DaBS Poppressicm qu^ooca-
sionne P a s t h m e , on ne saurait trop redouter les exerdces
laborieux, les longues marches et la ooiere, les vivadtes,
demi^re cause qui nous a subitement prives de notre ceidm
et tr^regrettable collaborateur M. Virey, qui vivait trte-
oppresse depttis vingt ans. L*aneyrisroe de Paorte pectorale,
en comprimant les poumons et quelquefois la brooche gauche,
peut menacer d'une suftocation soudaine. Une autre cause
d^oppression et d'etooffement, plusfreqnentequ^on ne penae,
c'est le defaut dMiarmonie entre lea quatre ^vites du omor
et le defaut de proportion entre la masse du sang qui drcula
et la somrae d'air consacree k le rougir et i le ravitalller.
Une poitrine exigOe et de petits poumons se trouvant alli^
k un cQsur energique, c^en est assei pour provoquer oa
etoulTement habituel. II en est de mdrne si le ccBor, devenn
gros par PefTetde PAge, de Pintemperance et des passions,
ralentit peu k pen ses battements et n'en a que d'irreguliers,
en sorte qu'une toux instinctive doive sans oesse retablir
Pequilibre drculatoire en aidant le coBur et le provoquant
k se contractor. Des corsets oonstruits sans prudence, comme
aussi let attaques de tetanos, ont quelquefois occasionne det
eu>ii((«ments k la mani^re des serpents de Laocoon. Le cau-
diemar proyenant d'affections du oonir on d*abus en fait
d^excilants, et d'auiit:s fois des preoccupations de Pesprit
ou de la oon!^:ience, peut avoir des effets analogues. C'esI
en comprimant leur sternum, et par etouffement, qu'on a
coutume de tuer qu«Ique» oiseaux, en partieolier les pigeons
domestiques.
ha causes d^etouffement |)rovenant dn veiire sont les
plus vulgaires. Le volttme exoessif du foie, qni alors rs-
monte vers la poitrine et eropiete sur le pomnon voiiiii|
lliydropisle^ate, quelquefois le ballonnemeDt de PsIh
domeo par d^ far. exiialte eX sans issue; una (raaHif
fiTOtJFFEMENt — fitOtJPlLLE
119
ou line grossease double, ce sont Ui autant de
causes d*oppressioo. La simple compression de I'abdomen
peat menacer d^^touflement. Un acc^ de rire prolong^, de
Illume que l*^^que codtuIsioo des muscles du Tentre,
idans le t^tanos, a quelquefois occasionii^ I'asphyxie, uue
expiration trop pers^y^rante ne permettant plus d^asplrer de
nooTel air autant que le requi^rent les besoins de Texistence.
U y a menace de sufTocation chaque fois qu^il y a K^ion,
rupture ou alteration profonde de quelques-uns des nerfs
qui cbncourent h. la respiration ou qui servent aux mouve-
ments de la glotte et du larynx. C'est ainsi que la l^ion du
nerf pbr^m'que met obstacle h la respiration en paralysant
lediaphragme, principal agent de Tinspiration. A un
degr^ moindre , il en est de mfime de toute blessure des
nerfs intercostaux, lesquels animent et font mouvoir les
muscles de ce noni , qui secondent le diapbragme et le sup-
pl^snt. Quand an nerf vague et k Paccessoire de Willis ,
lenrs blessures occasionnent de r^touffcment en raison du
rdtrfeissement de la glotte, qui laisse malais^ent passer
Pair dte que ces nerfs sont atteints ou ddtruits. Mais c^est la
It^ion des cej fs laryngds inluricars ou r^currents qui met le
plus d*entraves k la respiration , en r6lr6cissant la glotte de
moiti^. J'ai pobli<§ dans la Kevue M^dicale^ en 1824, This-
toire d*un malade dont la voix dtait alt^r^e et la respiration
p^nible, en cons^uence d*un an^vrisme de la crosseaor-
tique par lequel se trouvait comprim^ et distendu le nerf
recurrent gaucbe, qui fait une anse autour de celte cour-
bure del'aorte. Un an^vrisme deTart^re sous-clavi^redruite,
que contoume le nerf r^urrent droit, de m^e que des
tumeurs comprimantces nerfs, pent occasionner un ^toulTe-
ment habifuel. Alors la glotte est toujours dangercusement
r^tr^e , parce que ses muscles dilatateurs ^tant paralyse,
les nerfs qui Yaquent au r^trdcissement de la glotte restent
sans antagonistes. J'ai dit ailleurs ( Recherches tur It md-
canisme de la voix; Paris, 1820) comment s'^touffaient
tout k coup, par Tocclusion de ia glotte et par des efforts
^ergiques , ces esclaves romains dont les historiens ont ex-
pliqu^ la mort par des causes invraisemblables.
Cest en haut de la moelle dpiniere, dans un espace de
quelques ligne^ , comroe Ta prouT^ Legallois , et depuis lui,
afec pins de pr^sion encore, M. Flonrens, que rteide la
puissance motrice de la poitrine et du coeur. Toute profonde
lesion de cette moelle au niveau de la deuxi^sme vertebra
(hi con interrompt la vie subitement. Si la division ou la
Messure a lieu plus bas, aux lombes ou vers le dos, alors
des paralysies et diff^rents tioubles surviennent, le cceur
lui-m£me a moins d*6nergie; mais la respiration continue et
la vie pcrslste. Voilk ponrquoi les deviations vert^brales ,
la maladte de Pott et diverses blessures vert^brales ont
d'autant plus de gravity et affectent d'autant plus la respi-
ration qu^elles sont plus rapprocli^es de la t£te. II est incon-
testable que beaiicoup d'oppressions et d^etoufiements babi-
toels ont leur cause et leur point de> depart dans la moelle
^piniire. Je suis convaicu que de ce nombre est Vanginede
poitrine, cette funeste maladie, que les Suisses et les Anglais
ont si bien d6crite, et que les m^ecins fran^is m^n-
naissent preeque tons. Dans cette affection, oil Ton se trouve
toot k coup saisi et arrftt^ pendant la marclie par un senti-
ment d'anxi^t^ qui n^est pas pr^s^ment de Toppression ,
roais qui r^de k la poitrine comme die , et menace la vie
davantage, on sent que le cceur cesserait de battre soudain
Ton continuait dc marcber plus longtemps. On no man-
qnerait pas alors d^attribuer la mort k Texc^ des battements
duornr, k un coup de sang ou k Papoplexie c^rdbrale,
tandis qu^en Ha\\t& c'est la syncope ou rinsunisance du
eoeur et sa lassitude qui Tauraient caus^. Je dis que celte
sorte d^^toulTement strange a son principe dans la moelle
^Ini^, ^ rfen n*en saurait mienx t^moigner que cette
traln^ de clialeur engourdissante qui se r^imnd dans la
saignte des bras tant que dure Tangoissu inli^rieure. Et ce
qui prouve encore que c'e&t ti: cu'ur el la uiuellc d|iini^re
fiiy dans ea cas font dtfaut. c*(iAt que cette maladie si in-
qui^tante et si subite n'attaque gnire que des individus
vieillis plut6t qu*Ag6s, en qui le corps a pris rapidement un
volume en disproportion avec le pouvoir initial du centre
nerveux et la puissance normale du ooeor; un autre carac-
t^re en sigqale la nature, c'est la mani^ dont on y remd-
die, en associant les toniquea avec la temperance.
D' Isidore Bocbdor.
l^TOUPE, du latin stupa^ d6nj6 du grec otvkti, parlie
grossiire, rebut du cbanvre, du liny de la filasse, de
Tortie, etc., d^iet de TalBnage de la portion corticale des
plantes filamenteuses. Les ^toupes ne sont point compn-
rables cependant poor la grossi^t^ k ce que dans certains
pays les gens de la campagne appellent rebouilles. On peut
filer et tisser T^toape jusqu'^ un certain degr^ de finesse,
tandis que les rebouilles sont tout au plus propres k ia
confection des cordes les plus communes. On file retou|ie
an rouet; ce n'est qu'k grand^peine qu*on peut filer Ioh
rebouilles au fuseau. Le peignage, k Taide du seran ou pei^ne
k dents de fer, produit des 6toupes de trois qualitds diift^-
rentes, les demi^brins, les brinasses et les repiranU, \jt
tapisiiier les substitueau crin dans la matelasserie commune,
il en rembourre les cbaises, fauteuils, canapes, divans;
mais comme cette mati^re n'est iws ^lastique, elle forme
de tr^-mauvais coussins. Le cbaudronnler appelle itoupe^
d itamer un goupillon dont un bout est garni de filassr ,
et qui lui sert k ^tendre retain fondu sur les pieces qu'fl
r^pare. Blandiie par Taction du chlore, T^toupe s'allie pai
le cardage an coton, et on les file ensemble.
En artillerie, on donuti le*nom A^6toupe k des filaments
de tin ou de cbanvre tr^s-doux. On les destine priucipa-
lement k la confection de la m^he k canon : pour cela,
cette etoupe doit £tre pil^ avec des maillets , battue avec
des bagu^eSy peign^e soigneusement et filte. Trois brius
sont ensuite r^unis et retors pour faire la mtebe. Dans la
marine, T^tonpe est plus commune : c^est le rebut ou le
d^bet du cbanvre qui reste dans les peignes. Dans les ports
militaires, on Temploie a la confection des matelas que Ton
embarque pour les malades. Pour calfater les navires, on
se sert d'une etoupe provenant de vieux cordages gou-
dronn^, que Ton d^tord, et dont on fait une esp6ce de
diarpie. Les calfats en font des torons fort Iftches , de 8 ^
10 centimetres de grosseur, en la toumant avec le plat de
la main sur le genou. lis en emplissent au besoin les joints
des bordages, qu'ils couvrent ensuite de brai.
En style figure, mettre le feu aux etnupes, c'est pro*
voquer , determiner tout k coup quelque mouvement imp^-
tueux, comme la colore, la liaine, un amour violent, la
vengeance, etc. On dit dans un sens analogue : Le feu
preiid aux itoupes,
^TOUPlLlJBy mtebe destinee k mettre le feu aux
/fif^esde toute esp^oe. On engamit tons lesailifioes. Pour
confectionner des etoupilles, on joint ensemble, sulvantia
grosseur du fil, trois, quatreoucinq brins de coton bien file.
On les fait tremper pendant vingt-quatre heuresdans du Ibrt
vinaigre, ou si Ton est presse, pendant deux ou trois lieurts
dans de I'eau-de-vie; puis on les passe dans du piilverin,
mis en pftte llquide , que Ton humecte avec de Peau-de-vie
gommde et campbree : et pour qu'elles soient suffisamment
imbibees, on les petrit avec la main ou une spatule. On re-
tire alors la m^ie en la passant legirement entre les doigts
pour en extraire le superflu de la composition; un I'etend
sur une table, et lorsqu'elle est 96chie k inoitie, on la
saupoudre Idg^rement avec du pulverin ; on en roulc les
brins sous la main poor rarrondir, ayant soin de rouler
toujours dans le m6me sens; apr^ quoi, on la divide sur un
cliAssis nonune s^ehoir^ dont les uiontants sont geruis «le
clieviUettes; on la fait s^cher k Toinbre, ou, si Ton en a un
prcssant besoin » an soleil, ou dans une cliambre cbaufTf>e
par un poele; enfin, on la coupe par bouts de 80 ^ntiuietrei
k 1 m^tre, et I'on en fait des petites poigneeaqu'onenvelopp
(Vune clicmtiie de .papier t solt.pour la cooserver, en la utft
tant dans un endroit sec, soit pour la distribuer au be^oiA
^50
fiTOtlPlLLE — fitOtJllNEAlJ
on nomme encore ^toupilUi les fus^s d*ainorc« qui
t«rvent ^ porter le feti avec promptitude k la poudre , dans
rime d*ttne pito d'artillerie. Ces StoupiUes sont devenues
une ptrtie ^^-euentielle de IVtifice de guerre, tant k
eauM de tear utility que de la grande consommation qo'en
fiiit Partillerie. On ne saurait 6tre trop attentif k leur pre-
paration. D*elles en effet peut d^iiendre le succ^ ou IMnsuccfs
d*une action devant I'ennemi. Ce sont de petits roseaux de
8 centimetres de longueur , de grosseur proportlonnde aux
Inmt^res deK boudies k feu. Us sont gamts de composition
incendiaire et coup^ droit d*un bout et en siftlet de l*aiitre
au moyen d*un canif. Apr^ avoir perc^ la cartouclie par
la lumi^re au rooyen du d^orgeoir, on introduit IVtoupille
dans cette lumi^re par le bout coup^ en sifllet. Le feu est
ensnite communique k Vitouptlle par ta lance h feu.
Autrefois on falsait les etoupilles en ier-blanc; des strangers
en avaient m^me fabriqud en cuivre jaune, minces, cotip6es
en sifllet dans le bas, assez tongues pour que le bout pOit
percer la gargousse : ils evitaient par III la manoeuvre du d^-
gorgeoir; mais lis avaient Tinconvenient de voir leors
pitees enclou^es par le porte-feu, qui restait dans la lu-
mito, et se trouvait souvent comroe rive interieurcment
par le refouleroent qu'occaaionait inflammation de la
poudre. De son c6te, le fer«blanc avait nnconvenient grave
de se rouiller ais^ment , et de gftter bientot la composition
qne Ton mettait dans les Jusies, Aujourd^liuf les iCoupilles
d^amoroesont confectionnees avec des roseaux bien sees,
ooup^s dans le cceur de l*hlver, dans des fonds oh ils n*ont
pas ete trop exposes k Taction des vents. Merun.
ETOURDERIEydefaut de prudence, de pi^voyance,
d*altention, produit par Tincapacite de r^fltehir, on par
ritabitude de c^der aux premieres impulsions , sans exa-
miner quels en seront les r^sultats. L'enfance et la premiere
jeunesse peuvent seules faire excuser retourderie : dans
l*Age raOr, elle indique une organisation incomplete; plus
tard, une organisation affaiUie. Daus les relations sociales
les nM>ins importantes, IMtourderie est insupportable et de-
▼ient bient6t odieuse ; Vitourdi ne calcule ni ne mesure ses
mouvements ; U entre dans un salon, marche snr la patte
du cbien favori et Testropie; U heurte le gudridon, le ren-
verse, «ti brise lemarbre et les porcelaines; de la canne
qH*il a soiM le bras , fl casse les cnriosites de Petag^re , et se
retoumant vivement, va frapper du oonde la poitrine d*une
femme qui s'avan^it pour le rceevolr; dans le jardin, 11
marche sur les platesbandes, les bouleverse; puis, saisissant
deux enf^nts par la main, couii avec eux k travers des ar-
bustes dpineux , et ne s^arr^te qu*apre8 les avoir precipites,
avec lui, dans une pi^ce d^eau; par les mes, le cabriolet
qnMI conduit rase les bomes, les rourailles, accrocbe toutes
les vultures; enfin, il verse, se rompt la Jambe, et dcrase un
vieillard. L'^tourdi est done non-seolement inutile li la so-
ciety, mais souTent encore peut lui etre tres-nuisible. Aucun
suin, aucune affaire, ne sauraient lui etre confiis, car ou il
oiiblie de s'en acquitter, ou il cboisit un moment ioop-
portun. N'ayant point examine les clioses, 11 ignore leur na-
ture, lea oonfond, les perd de vue, ne salt dans quel ordre
les unes se traitent, et ne oomprend |iolnt IMmportance des
autres,
Toutes les profbssions sont par le fait interdites k I'e-
tourdi ; il n*en est point en effet qui n*exige une attention
qui le oontrarie et le fatigue ; il n*en est point od, en com-
promettant aes intMbi, il ne compromette ceux d'autrui;
et les bomtnes ne tol^rent que les imperfections dont ils
n'ont pas k souffrir. On ne rit pas de retourderie des md-
clecins, des apotkicaires, des juges, des administrateurs, des
banqniers, qnand on a remis entre leurs mains sa vie ou sa
fortune, uetounlerie d*un general remplit de terreur son ar-
loee et le pays qu'H defend. Toute esptee de domination et
de responsabilite est incompatible avec retourderie, qui
i«nd DuN la braToure, la generoslte el le devoueinent. L*e-
iluciliou corrlge de l*4lourderie, si elle ne la previent pas;
9l reiperieaoe, k moins qu'oo ne soit tolalement depourvu
de sens, nien corrige pas moins; mais 11 est rare que dans
ce dernier cas on ne se corrige trop tard. Quand Moli^re 1
mis Yitourdi sur la scfene, il ne I'a repr^sente qu'amooreax ;
retourdi n'edioue que dans une intrigue galante , il ne
dejoue que les plans d^un laquais fourbe : ainsi, Tbabile co-
mique a montre ce quMl pouvait y avoir de plaisant dans oe
defaut. Mais que lieite soit le chef d*une grande entreprise,
que sa famllle , ses amis , le servent oomme il est servi par
Mascarille, vous verrez ses desseins les roieox con^s
echouer, ses esperances les mieux fondees detruites, et lui-
roeme entralner dans Tabtme quMl aura creuse fkimillc et
amis : vous aurez nne tragedie en conservant k Leiie son
caractere dans d'autres drcoostances. Apres Vitourdi de
Moliere, Andrieux a ose faire Us j6tourdis, et de ses nom-
breoses pieces, celle-cl restera peut-etre seule.
C'est sans doute parce que la nature et les moenrs inter-
disent aux femmes tout aocis dans les affaires publiques^
qu^on les accuse d*etourderie sans croire leur faire beau-
coup de tort, comme si reducation de leurs enfants, le gou-
vemement de leur maison , le soin de leur lionneur, ne re-
clamaient point un esprit refleclil et une conduite profonde-
ment meditee. La bonte, la douceur, la sinoerite^ Kaiuour
du travail, la chastcte, ne preserveront pas une fenmie du
tort que lui fera retourderie. Une seule action falte dtoar-
diment a temi quelquefois la reputation la plus meril6e;
et rinnocence et la vertu ne sont reconnues irreprocbables
qu*autant qu*elles sont attentlves. On medit, on caloronie,
on insulte, on offense par etourderie. On se lie d^amitie,
on se marie, on trafique, on Tote etourdiment, puis Ton
s'en prend au sort, en attendant qu'aprte avoir Joue etour-
diment son bonlieur dans cette vie et dans I'autre, on s^en
prenne k Dieo. C^m db Bb4Di.
On a souvent confondu retourderie etladistraction,
deux cboses fort distinctes, dont Tune est un defaut, un
vice roeme si Ton veut, Tautre slmplement un ridirole,
souvent involontaire, quelquefois aflecte pour se (aire croire
original. Le people disait jadis etre Hourdi comme le pre-
mier coup de matines; il se borne k dire de nos jours :
Hourdi comme un hanneton. On dit faire les cboses k I'e-
tourdie, agir k retourdie, de m^me que Ton dit : s'etourdir
surqudque cbose, s'empteher d'y penser, sMtourdir sur
une perte, s'etourdir sur son sort. Etre un etourdi , ou ^tra
etourdi d*un bruit, dMn coup, d*une chute, sont cboses fort
dissemblables et qu*nn meme terme ne devrait pas expriroer.
l^TOURDISSEMENT. On designe par cette denomi-
nation, qui est une traduction litterale du mot italien $tw»
dimento , un trouble moioenlane des fonctions du cerveau :
on vadlle et on croit voir toumer les objets environnauts.
L'etourdisseroent se rencontre communeiuent chei les per-
sonnes sanguines, repietes, nerveuses, dans la grossesae, etc
Quand il se repete souvent, il est llndioe d*une conges-
tion de sang vers la t^, et dans ces cas il annonce un
danger imminent. Nous reoommandons k oe sqjet les avis
que nous avons consignes au mot Bourdonnement d^Obcil-
LBS , affection k laqudle retonrdissement se ralUe d^ordi-
naire. D' CnABBONifiBR.
I^TOURNEAII, genre d*oiseaux de Pordre des passe*
reaux, renfermant dixi douze esptees, dont la plus conniie
en Europe est Vdtourneau commun (stumus vulgaris, L.)^
que Ton nomme aussi sansonnet.
L^etourneau commun ne differe des carouges que par son
bee, deprime surtout vers la pointe. II est noir, avec des
reflets violets et verts, tacbete partout de blanc ou de fiauve.
Le jeune est gris-brun. Le sexe se reconnatt, suivant
quelques oiseleurs, k une tres-petite tache noirAtre que le
mftle porte sous la langue; mais ce caractiren*est pas tr^
certain. Get oiseau, trte-commun dans Tancien continent
se noorrit dinsectes, et detruit ainsi une grande quantite de
ceux qui nuisent aux bestlaux et aux Jardina. 11 vole en
troupes serrees et nombreuses, et se platt partfculiireroent
dans les marais. Souvent les vuiees d*etoiimeanx aont trlle-
ment serrees que les oiseaux de proie craignenti k ce (|Uf
6T0URNEAU — feXRE
PoB dit, (to left attaqner, et D'ocent rompre ces ^pais ba-
taiUons , dont toft cria les effriyent ; aussi, Terreur de qoel-
qnftft ■aturattBles , qd ont aranc^ que r^toarneau poursuiTi
lance aTec force aa flente contre son ennemi pour le chasser,
ft'est-«lle bien Tite accrMit^
Dans DOS pays, le tempa des amours commence poor lea
^toumoaox aux premiers Jonn do printemps : c^est alors
qu*ils reviennent des climata plus cliaods, 06 lis ont M
passer rhiver. A cette ^poquo , ila se s^parent par couples ,
mais auparaTant lea roAies se balteot pour avoir one com-
jtaiqie, et le Tainqueur a to droit du choiz; dans ce temps,
leur gnooillemeBt est presqne continoel. La femdle cher-
rbe Oft lieu propre k reoeroir sa progdniture : c*est ordinal-
rement dans les colombiers, dans les Tieux mars ou sous les
toils; elle pond quatre ceufe bleu TerdAtre, que le mAle lui
aitle k confer. Les petita, pris jeunes, se laissent ais^ment
appinoiser; lis apprennent k clianter et mAme k parler. On
les chasfio en attachant une corde englute k la patte d'un
Moumeao et le Uchant an milieu d'une troupe de ces oi-
seanx; bieotAt II engine aes compagnons, qui, ne poovant
plus Toler, tombent et se laissent prendre facilement. Cet oi-
seao, dont la chair est aasez dtegrteble, n'existe pas an
cap de BonD^Esptenoe, ainsi que Tavaient avanod pla-
sienrs anteurft. N. Clbrhont.
Stranger. Ce terme s*applique k celui qui appar>
tieiit k une autre nation : ainsi lea difBirents peoples sont
r^ot^ strangers les uns k I'^rd des antres. Dans P^tat
priinitir, cbaqoe nation ne Toit dans Pdtranger qo'un ennemi
00 on barbare : idy 11 se trouTe constamment sons la me-
nace de Joift 8^^res» \k on le r6dnit k la condition de serf,
presqne partoot on le d^pooille ploa ou moins de ses droits.
A nesore pourtant que le moovement donn^ par le chiiS'
tianisme pousse lea peoples dans les Toies d*une civilisa-
tioo plus telairte, nous Toyons la condition de T^tranger
s'amdiorer. Toutefois, JusquMcl, la position d*un Strang pr
dans on pays n*a pas encore itA mise par les lois sor de
mAme pied que celle des r^gniooles. II n'y a pas longlemps
que la Grancle-Bretagne a renonc^ au droit d*expulsion ar*
bitraire qn*elle s*^it rAsenr^ k regard de tout i&tranger. Les
£tats-Cnis et la France sont les pays ou il est le mienx ac.
coeilli et joait de plus de liberty. Dans TAmMque du Nord,
one annte de residence le soumet au payement des taxes et
Ittidonoe, oomme compensation, le droit de cit6. La France,
de son cdt6 f en ceci cororoe en toute cbo^e , a la g ire
d*aToir donn^ le signal de rafTrancliiasenHmt de I'^tra ger.
(Test die qui la premiere a aboli ces droits iVaubai ne et
de ditraction^ cr^ationa du moyen Age.
Ainsi , aoJoonThut les strangers en France peuvent ac-
qwirir, jonir de tours biens, les transmettre, en disposer par
donation et testament, de la mAme mani^re que les
Fran^ia. Mais pour les droits dvils autres que ceux-IA, V^
tranger ne jouira que de cenx qui sont 00 seront accord^
par les traits de la nation k laqndle il appartient. La loi
rependant ne Texclot pas d'une mani^re absoloe de la joois-
sance dea droits ci vi U ; il peut demander au gooTeniement
Tautorisation de s^^tablir en France, pt cette permission em-
porte de droit la jouissance de ces droits , tant qu'il y con-
senrera son domicile. Toutefols, Tautorisation de s'^tablir
n*entratne jamais pour T^tranger la jouissance des droits
eiviques ^ politiques, pour lesquels deslettre^de na-
iuraligation deviennent n^cessaires. En fin, en France
la quality d^^anger entralne les consequences suivanles :
1" En toutes mati^reft aulres que cellea de commerce, Td-
tranger demandeur eat tenu de donner une caution sp^-
dale, appdte judicatum solvit et destine Agarantir le
payement dea fttus auxquds il pourrait 6tre condamn^.
3* 11 ne peut fignrer comme t^moin dans on acte notari^ ,
ni faire partie de I'armito. 3** Tons les jugements qui pro-
Dooeent ooatie lui une oondamnation au-dessus de
IM fraiicft to somoeltent k to eontraintepar corps,
4* ODepeotAtreadnils an btoAfioede cession tfeftiens.
•* L'^lnnger dtetovA Tagabond par jngement peat Mrt
131
conduit par ordre du gonvemement bora do territoire du
Toyaume. E. db Chabrol.
La loi du 3 d^cembre 1849 aocorde au rainistre de Tin •
t^ieor le droit d*enJoindre k tout stranger Toyageant ou r^
aidant en France de sortir du territoire rran^ais et celui de
le faire recondoire k la froniidre. L'^tranger autoris^ji ^tabltr
son domicile en France peut ^alement 6tre expols^ , en
Tertu de la m6me loi ; mais Tarret^ d^expiitsion torabe de
lni-m4me si Tautorisation d^ s^jour n'a pas ^t^ r^voqute
dans les deux mois qui le suivront. Tout Granger qui se se-
rait sonstrait k rex^ution des mesures administratives prises
contre lui, ou qui rentrerait en France , apr^ en avoir M
expuls^, sans la permission du gouvemement, est passible
d'un ^ six mois de prison.
j^TRANGLEMENT. Foyes Strangulation.
ETRAVE, pi^ce de bois qui tannine I'ayant du navire,
et qui fait corps avec la quille. C'est la base et Pappui de
tootes les con«tnictions qui se rattacUent k Parant du bdti-
ment. La contre^trave est une seconde pi^ de bois, des-
tinte k fortifier r^trave. LVtraTe est garnie sur cbacun de
ses cOtds de chiffres qui font connattre le tirant d'eau du
navire.
£TRE. L'idte 6*4tre est la plus haute abstraction k
laqoelto puisse s^derer la raison humaine, et cependant l*es-
prit la rencontre d^s ses premiers pas; il Tit dte le com-
mencement avec die, it la con^it et lui donne un nom qu'on
retrouve dans tons les idiomes dont il fait usage. En un
mot, aucnne Idte ne lui est plus famili^re, plus constam-
ment pr^sente, plus inh^rente en quelque sorte k sa pensde.
Mais comment ae fait-il que cette id^ qu'il porte toujours
ivec lui, qui lui eat acquiae de si bonne lieu re, qui semble
si Claire et si simple, comment se fl^it-il quMl ne peut s'en
renore compte, se I'expliquer, determiner la signification du
mot qui sort k I'ex primer? Et en effet une definition dn
mot itre seralt aussi ridicule que Yaine. Prouvons-en l*im-
p;)S8ibilite en Tessayant. L'Atre, c'est... aussit6t Pascal nous
arrdte, et avec raison : « On ne peut, dit-il, entreprendre de
definir i*etre sans tomber dans une absurdity; car on ne
peut deiinir un mot sans commencer par celoi-ci, &est, soit
qu'on Texprime, soit qu'on le sous-entende. Done pour d4*
finir TAtre, il foudrait dire &esi, et ainsi employer dans la
^fipltjftn to mot k deflnlr. * Mais ne nous arr6tons pas k
Tobjeetion de Pascal , et essayons de continuer notre defi-
nition. Que ferons-nous entrer dans le second terme? Un
genre et une difference, comme quand nous ddfinissons
rhomme un aninuU rtUsannahle? Mais dans quel genre
se trouTerait contenn le genre ^tre, qui contient tous les
autres , et qui n*en reconnalt point au-dessus de lui ? et
quelle d\f/irence peut presenter un genre auquei il nVxiste
rien de parallde? Chercherons-notis k decompo^r Tidee
d'^re dans ses dements? Mais c^est une idee simple s'il en
fut jamais, et par consequent indecomposable.
Si IMdee dM/re n*est point susceptible de definitions, lieu-
reusement elle n*en a paa besoin. L'esprit n^a qu'^ jeter sur
elle ses regards pour la conce^oir ; elle tire sa clarte d^elle-
mfime, comme l^astre du jour, qui pour etre aper^u n^a pas
besoin d'empninter aux autres leur lumiere, et qui fait
jaillir de son propre sein celle qui doit le maniff^ster k nos
yeux. Mais comment, k quelle occasion cette notion er.Jl^t-
elle dans notre pensee ? Descartes a repondu k cette ques-
tion par ces deux mots si ceiobres : cogito, ergo sum (je
pense, done je suis ). Nous ne pouvons en effet avoir cons-
cience d'aucune modification de notre etre sans que Pidee
dle-meme d*etrene nous apparaisse invinciblemcnt encbatnee
k ndee de modification. On a reproche bien k tort k Descartes
sa proposition comme one petition de principe. Par cette
proposition Descartes ne veot point demontrer I'existence
en la donnant comme une consequence de la pen see; il s'est
Iui-m4me exprime clairement k ce sujet dnns sa correapon-
dance : U ne vent que constater que les deux ioees de mi)'!<?
et d'etre sont inseparables, et montrer comment le rnf^M< 'I
n^e^ftsaire ^ j^iiiiit l«8 manlMe enminie temps A la r.ii^.ii.
4(1
122 feTRE
On voit que racquUition de cette Id^ ne se fait pas longr
If.aips attendre, et qii^elle nous apparatt pour ainsi dire aus*
sitdt que nous ooTrons tes yeox k la lumi^re. Mais com-
ment aniTons-nous ensuite h la distinguer de toutes les
autres, elle qui seroble confondue avec toutes les autres?
eomraent panrenons-nous k l*eii ddgager nettement poqr ia
considdrer k part, et comme abstraction ? Dfuis la nature en
efTet r^lre et le mode existent confondus et ne se pr^sen*
tent jamais separ6s. Nous poovqns done fester longtemps
sans les distinguer ; c*est ce que prouvent les Ifmgues an-
ciennes , dans lesqueUes des jugemenLs entiers sont expri-
m^ par un seul mot sans distinction de siyet, de Yerbe ni
d^attribut. Comment done Tesprit a-t-i1 pu s^parer ce qui est
toiijonrs uni dans la nature? Si nous n*avions jamais connu
qn^un seul objet, et que cet objet n'eCit jamais chang^, nous
n^aurions jamais eu Tidte d*6tre distincte de Tidte de ma-
ni^ d'Mre ou de mode. Mais nous prenons conmiissanc^;
de plusieurs ^tres, et nous remarquons que le.ro^e^tre
passe par des ^ats divers. Nous rencontrons les mfimes qua-
lit^s dans les 6tres diff^rents, et nous Yojona'souvent aussi
une quality disparaltre de T^tre auquel elle appartenait Alors
ces deux id^ commencent k se manifester comme diih
tlnctes k nos regards, par Topposition rotaie des caract^res
qu'elies pr(isentent..£n efTet," nous reinarquouf) quelque chose
de variable y qui est la quality, pu)sque nous voyoas les
lualit^ changer dans un mtoie objet, passer de Tun k Tautre,
dire communes k des objets difli^rents. Nous reotarquons
aussi quelque chose de constant, de permanent, qui sub-
sisle le m6me au milieu de c^ continuelles yariations. Ce
quelque cliose, nous Pappelops dtre, et notre raison le con-
^it comme une force qui rteide sous ces qualiUs, qui leur
sert d'appui, de lien, et qui ne cesse pas d^6tre' \k mtoe^
quoique ses modes puissent varier. Ainsi nous voyons un
iirbre croltre, se d^velopper, changer de forme, de cooleur,
de solidity, se couvrir de feuUies, de fleurs, de fruits, puis
se d^pouiller, enfin presenter mille aspects ditf^rents, et ce-
pendant, au milieu de tous ces changements, nous remar-
quons quelque chose qui ne Tarie point, c*est Vexistence
inline de cet arbre.' Nous percevons en nous des 6tats difl^-
rents : ou bien c'est le plaisir ou la peine qui Tieaneat af-
fecter noire &me, ou bien c^est une id^e nouvelle qui ident
s'ajouter k nos connaissances, ou bien c'est un aete que
nous nous d^terminons k produire. Nous pouvons ne pas
6tre k la fois dans tous ces 6tats, et nous les voyons se suc-
dder en nous tour k tour. Cependant, nous reniarquons que
ces diffc^rents 6tats modifient toujours le ni^e ^re, et que,
quel que soit le mode d'existence que nous percevions en
nous, le moi ne perd jamais son unit^, son identity son in-
variahilit^. De U Tid^ d'etre dLstingude de V\d6t de mocfe.
Cette distinction est surtout liAt^ et facility chez IVnfant
qui nalt au milieu d*une soci^t^ form^ et qui dks les pre-
mieres ann^ de sa vie entend esprimer sipar^ment le sujet
et I'attribut, T^tre et la quality
Mais rid^ d'^re va se dessiner plus neUement encore k
nos yeux quand nous I'aurons compart k ube autre id^
qui , par les caraci^res oppose qu^le pr^sente » doit servir
k la faire ressortir davantage , de mftme que deux couleurs
difr^rentes se font valoir Tune Tautre quand elles sont juxta-
pose : je veux parler de V\d6e de possible, II arrive souvent
que nous accordions Texisteocei ce quin^existe r^ellement
pas. Ainsi, dans les songes, dans le d^lire, dans Textase,
nous croyons k la r&ilit^ de ces fttres fantastiques qui ne
sont qu'un jeu de notre imagination ; puis quand le cLarme
est d^tniit , qiuind nous nous retrouvons au milieu des
existences v^ritables , nous rions de notre errenr el Otons le
caract^re d'itre k ces enbnts de notre pensfe. Nous les conce-
vons comme pouvaK/ eiister, puisqu'lls ont pris place un
moment dans notre conception comma les otijets vraiment
existantt » et nous irons alors Tidde de possible, Mait k
quels signes reoonnalssons-noos que les ons 6xistent et les
autres n'existent pas ? Ces signes , si nous pouvonsles aper-
cevoir, seront poiu* nous \e c^ract^ de rexistepoe el I9
caractere du possible. Vobs^pr^pn 9(ttentive de ce qui ea
passe alors en nons-mtoies va nous les liv^ler. U est terr
tain que le possible et le r^el Qnt «ela de eomauiD, que
tous deux 9q^X Ti^jet de notre pens^, c'est^-dire que tons
deox sont concos par nous e^ impdment leur trace dans
nQtie inteUifipnce; mais ils sent loin 4e rimprimer de la
ro^me mani^ Dans le caa oil nous pereevons dea objels
possibles, nous remarquons one ces perceptions ne sont
point durables » qu*eUe^ sont suaoeptifales d'etre disaip^es a
.volont^ , qu'elles ne nous contraignent que pour on moment
k croire^ la jr6alit^ de leurs objets , que cette croyanoe finit
par se d^ruire. Dans, le cas oil nous pereevons dea objets
existant r^ellement, nous remarquons au contraireque ces
perceptions sont constantes , indestroctiblea, que la croyance
k lar^alit^ de leurs objets nous suit partout et toujoors,
que nous ne saurions nous en d^pouiller, qu'elle fail en quel-
que sorte partie de nous-mtoiea. Alors nous acoordona Pexi^
tence r^elle ^ ce qni donne lieu k de seroblables connais-
aances , el ce caract^re d*invariabillt^ et dMndestnictibiliti
de notre croyance devient pour nous le s^e auquel nous
reconnaissons i'^tre v^table. Nous poiivona done dire que
ce q[tti existe pour nous, c'est ce qui determine dans notre
esprit une croyance constante^ iip variable ei irr^islible :
tel iest rel<Btivenient k nous le caract^re propre de Vitre^
de la r6UJt^.
, Nous avons acquis Tidte d*^a, nous Favons distinguite
de ridte de m^de, dei*id^ de possible; ils reste encore k
savoir comment no}isaoqu^nsrid^4^difr(6rentsMreB, com*
ment nous nousi^levons ensuite k l*id^ d*nn ttre qui domine
et embrasoe tons les autres , de cette grande unit6 que nous
appelons VMre suprime, etconuneot noos distlnguons cet
(Ktre im des jMres mu/4iples quiaontcontenus daps^son aeia.
Nous commen^ns, afaisi que je Vm foil remarquer, par
poiser Tidte d'Stre eu noasrm^es, avec son caractto dV
nit^ et de permanence. Mais si nous ne percevions du
monde qui nous entoure qne certaines quality, comme
r^tendoe, la forroe» la couleor, le son, la saveor, Todeur^ etc.*
nous puurrions ignorer ^ternellement quil existe autre
chose que nous; car nous ne verrions dans la percqition de
ces quality qne des ^tats divers par lesquels nous passons ,
et rien ne nous obligerait k rapporter les qualit^s per-
f ues k des atres distincts de nous-mtoies. Mais quant k
I occasion du ph^omtoe de r^stance nous avons remarqua
que notre force ^tait limits c*est alors que Tinduction uoua
a r^Y^U une force difTdrente de la ndtre, et que uons avona
«jnclu k une existence analogue et distincte k ia fois. Noua
avous ensuite rapports a cette force distincte de la ndtre
Jfr qualit^s perfues en sa prtence, car nous avons remar*
q»€ qu^en son abscence ces quality cessaient d'etre per<^
(ues par nous. Quand ensuite k Toccasion des forces disfioc-
tes de la ndtre nous percevions des qoalit^i diflifirentes et
mtoie oppose , notre raison nous emp6chant de rapporter
ces qualit^s aumtaie 6tre, nons avons admis autaat d^^trea
difT^rents que nous avons ij^marqu^ de quality difRirentei ou
I'occasiop d*une force risistante. C*est ainsi que nous avona
.distingu^ Tarbre de la pierre, raniroal de Parbre, rhonune
de Tanimal. Nous avons done acquis de rette mani^ Tid^
d'dtres multiples, et quoique nous ne pussioos percevoir
directeraent en eux I'existence comme en nousHn^uies*
n^anmoins l^induction nousa forc^ de la leur accorder ; noua
avons reports an sein de cheque ensemble de quality oetta
substance une et permanente que nons distlnguons en nousr
ni6mes, la raison ne nous permettant pas d^admettre que dea
.quality puissent exister ind<§pendamnient d'un ^re qui leur
sert de soutten commnn. Airiv^ k Tidte d'etre multiples :,
nous les avona class^ en raison de leura difl^renoes et de
lenrs analogies danades genrea, des esptos , tout en recon-
naissant antuit d^dtres dktincta que d'individus occupant
nne place dans I'espace. Enfin , malgr^ leur diversity inlinia»
nooa avona oonslamment reniarqu^ enpl^acun d'enx .le ca-
ract^ de re%iatence,ie seul qqe toua aiaiit de .Quuuaun, et
ilH>us nous sonunea flev^ ajk>ri a Tidte ^teMa d*^f » jioqa
Aire — EtREjsjNES
13d
Karons ooaaUkk dHMme le gi»re (|ai oontient tons te9 au-
tres^ et qui loi-i^itoie »e peut dUre eoi|te**n dana on genre
plus 6kr6*
Mais MMis ne aomnifla point eooore uAi^k Tidte de
Viire criateur, auprtmef d'o6 d^ooulent tons les autres;
ROUS aTons bien nd6) g^tole d'ilre » niais comine nous
aurioDsrSd^ g^n^le de oonleur rouge, de fonne ronde.
Getie id^ n'esi point celle que nous cberchoua : comment
3rpar?enons-Dous? Par deux voies priucipaleBy par TiJ^
dMnfini d'uaepart,de Tauliepar i'idde decause. 11 sufGt,
romme dit Descartes , de conceroir V\d6% dMofiid pour con-
eeroir enmeme (emps Pid^^e d'etre i;^7ii; car I'id^ dUnfmi
6(snt uae de celles que nous ne pouroos diissiper, einportant
U croyance insuimontable et indestructible k la r^lit^ de
son objety I'id^ d*^re luiest in^ritablementencbaln^. Or,
comme nous dist|nguons de finfini notre iire et les autres
itres analogues , puisque nous reconnaissons en eux des
liiuites , nous distinguons par ]k m^me les dtres finis de
I'dre infini , de VHtt qui est par soi-m6me » en« a se , qui
est nteessaire» qui n*a point commence, qui ne peut cesser
d*Mre. Mais c*6St par Tidte de cause que nous panrcnons le
mieux k conceToir k la fois la distinction et le rapport qui
existent entre Tfitre ntossaire et les 6tres finis dont ii a
peupl^ Tespace. Aprte aroir acquis Tid^ de cause, «t IV-
foir surprise ea nous-mimes au moment oil nous agissions,
oil nous €tiotta cauif , aprto avoir ^16 Irappdsde Tividence.
decette yMI^ que tout ce qui commence k e&ister a n6ces-
sairement one cause , si nous remarquons en nous et dans
t€«it oe qui nous entoure que Texistence a eu on commence*
inent, nous ne poavonslaire autrement que de reconnattre
que tons oes 6tres qui ont coromeiio^ ont eu n6cessaire*
nient un autre Aire pour cause, etqne cet 6tre n'a dO lui-
mime jamais avoir decomnienoemenl, puisqu'U landrait
pour celt qu'il ffit sorti derien, ee qui r^pogn^ ^ '^''^^
raason. Par tt nous arrivons «iissi k l*6tre infini , n^cesaaire,
eju a M, et de plus^ t*£trs cr^iteiNr da tout oequi eoiiste et
aussi distinct de tout ce qui exlate que le fini est distbict
de rmfini.
lei deux objections se pmsentent : la premiere , qui nie
/£tre infinit eu tantque distinct des ^tres finis ; la seconde,
<|ui nie les ^tree finis et les confond avec I'litre infini. L'une
nous Tient cte I'atbdsme ; le pantb^isme a de?^ Tautre. La
premite, celle de ratli^iame , se foude sur ce que lldte
(TUre en soi n'est autre cbose que Tidde g^ii^rale d'etre
quir6siili» poor nous de la connaissance des ^es partico-
Iters, comme Tidte gtotete d'^tepdue rteldte de la
connaissance que nous avona prise des^ndues particuUtees.
L*atre se troave bien au fond de tons les objets qui compo-
sent rnnivem, mala oette substance, comimmek tons et
r^pandue dans tous^ n'exlste pas bid^peadamment d'eux;
eUe n'a pas 89 vie i part et dittfaicte, elle vtt 'dansiout ce
qui existeet point ailleurs. L*idte d'itre absolu n'est done
qu*une abstraction de notre esprit. Avant d*teoncer cetle
otyection , noos ini Mions d^ja r^pondo dans oe que nous
avons dit plus haul, en faisant remarquer comment nous
arrivons a Vidt^ d^itre nicessaire, de oofise prenUh'e. ISm
eflet, il tsst Evident que lidte g^n^nle d'^tres finis ne peut
lire identique avec Vid6e d'etre infini , quel'id^ gto^rale
d*atresqui oat eu un oommenoement ne peat.^irer^uiva-
lent de Tidte d'etre ntaasaire et qui n*n Jamais.' commence,
Quand' nous anrions eonnu cent niille fois phu d*existences
finies, nous ne nous serions jamais ^levte au deUl de lldte
g6o6rale d'existenccs finies. Or,, ponrquoi nous sommes-
nouft ^levte au deli f Parce que la raison nous a eontnUnts
de dooner k I'bifini nae existnice distinote de rexialenoe dn
fini , parce que nous n'avoos pu concevoir des ^es ayant
ea commfwrtiment sans ooncevoir aussi une caose k cea
Mres, parcaea6qilentunecau»qui tient P6tfedfelle>m6me,
qui n'a pu Commeneer, et qui>, en > raison de ce caracttee
de nteiaaiie, dlafiai ^ eat bien distincte de ce qui est con-
tingiBBi el flni.
JIaiia la aeoeadeel^eetion, ee iM ^ r4tre ntosaaiiei
qui est ni^ , ce sont les Itres crM contmgeiits auxqiieis
le caract^re d'etre est refuse. Suivant ce systime, Y^tre
est n^cessairement un , et ne peut etre multiple. 11 a*y a
done qu*un 6tre dans i*unlvers. Tout le restc ne portant pas
le caract^re d'unit^ , de ntossitA , d*indetttructibilit6 , ne
peut fttre assimil^ a V^re; il n'en est que le mode, la ma-
nifestation. Ce que nous appelons ilres criis ne sont que
les d^veloppements , etpoorainsi dire la vie pb^noro^nale
du grand £tre qui est unique. Ainsi, chacon de nous , ciiacuo
des objets qui nous environnent n*est qu'un pb^nom^ne de la
mviniU. Tout cesystemereposesur une supposition gratuile,
et dont il serait impossible de donner la preuve. Cette sup-
position est celle-ci : qu*il n*y a que I'^^re n^essaire qui %
soit v^ritablement ^re. Or Tidite d*^/re n*entralne nulletntint
pour nous IHd^ de n^cessU^, Nous concevons Mre sans
qu'il soit marqu6 du caract^re de n^essaire et d'absolu.
£n efleC, nous concevons Tdtreen nous, et nous nous couctr
vonsen nitoie temps ayant eu un commencement Pourquoi
done rid^ d'Mre et I'id^e de contingent s'excluraient-elles ?
Par cela m6me qu'une cbose nous apparalt coomie ayant
commence et devant fintr, elle nous apparalt comme exis-
taate. Pouvons-nous au contraire foire autrement que de
placer sous les divers ensembles de qualit6s que nous per-
cevons autant d^ltres distincts les uiis des autres? et parce ,
que ces 6tres seront finis, neseront-iU done pas ? Ne voit-on
pasd'ailleursqu'aveconparetlsyst^me ilfaudraitarfUbler r£-
tre suprtoie de toute les imperfections du roondeer^, et en
mtoietempsdequalit^eontradictoires? Tinjustice, tacruaut^,
bi perfidie deviffidraient des attribute de la Divinity I et le
mtoie 6tre serait ii la ibis aveugle et sage, lieureux et mal-
heureoxi bon et mtehant f TeUes sont les contradictions r4-
voltantea et les absurdity auxquelles nous sommes naturet-
lement conduits, sans parler de rantentisaement de toute
morale,' qui serait Pinfiiillible consequence d'une pareille
aappoaiUon, puisque le raoi bomain se trouve d^truit, et
que toutes sea actions ne sont plus imputablesi ce moi, qui
n'est paa,. mais k Dieu seul, qui existe , et dont dies sont les
pli^nomtoes. N'est-U pas plus oonforme k la raisdn de re-
gaider les .crMurea comme des 6tres d^tach^ du sein du
grand Etr^, et auxquels il a donn^ une existence distincte
de la sienne , quoiqu'elle en d^pende par son origine P car, par
cela mtaie que lea modes de ces Mres sont passagers et imp
parllidts» ilsleur appartiennent en propre, et n'appartien-
nent pas k celui qui n'a que des peifectiuns pour attributs.
Knfln, ii sulfirait, pour r6pondre i cette bixarre hypotb^se,
de ee cri de la eonsdenoe : Texlste, et je ne suis ni Tarbre
qui erottf nl la plerre qui dort, ni ilnsecte qui rarope, et
je suis encore mobia Tinfini, r^tre n^cessaire, PEtre des
ttreaj C.-M. Paptb.
ETRENNESy prints que Ton iidit on que Ton revolt
an jour de I'an. Dans ce sens, il n'est gu^re usit^ qu'au
pluriel. En paTlant des i&trennes, on ne peut se dispenser
de remonter non paa aux Grecs , mala du moins aux Ro-
nains , invanteurs de cet usage. U eiistait aux portes de
Rome unkiois de pabnien consacrd k Sfrentui, d^esse de
la force. On Imagina d'y couper le premier jour de Tannto
lea brancbea decea arbresqui restenttoujours verts» surtont
sous le beau del de I'ltalie, et on lea pr^nta, comme
dODunage et comme signes de paix et do concorde , k Ta-
tins, roi des Sabins, avec lequel Romulus venait de par-
tager son tr6ne, par suite de la reunion dea deux peuplea*
Le ample et modeste tribut eontinua d'etre ofltert k \m
miftme epoque de I'annte. Emprunt^ aux domauiea de la
dte8aeStrenua,ilre^tlenomdes/r«niM?, duqudeatd^
rive cdui d*6trennes. Rome, conaiderant ce jour comme ud
jourdeliMe,leconsacraliJanos, le dieu aux deux vlaagea,
ruu regardant Pannee finie, Pantre Panate qui ennmenoe.
On se i«»it ausd des vceux , on s'envoyait dea prtenta,
qui ne eonslstalent gn^re d'abofd qn^ danaa, figues et
mid : c'etaieat dea dow alMgoriqoea, par laaqoda on ae
sauliaitdt motadlemeal une annee dooea et agreable,
Pbia iard, oapendaat, oa f jcdgnit ^ualfNI cadeauk d'tti
Ifi.
f
1)4
plus grand prix ; fl devint raAme de r^ pour les clients
d*y tjouter, en les ofTrant k lenrs patrons , une pi6ce d*ar-
gent : ce qui I vu IMmmense clientele de plusieurs de ces
derniers, rendait pour eux cette premiere journ^ d'un assez
bon rapp<»rt. Sous renipire, ie sdoat, les ctievaliers et le
peuple romains offrirei)t k Augbste et ^ ses successeurs ,
comme ^trennes, des sommes assez fortes, qui ordinai-
rement ^(aient employ^ k T^rection de qiielques nouTelles
statues de divinit^s. Tib^re d^fendit que Ton donnAt des
^trennes pass^ ie jour ae Van. Caligula d^clara qu*il en
accepterait k toutes les ^poques. De Rome cette coutume
passa aux peuples sourais k sa domination : la Gr^ce, ies
Gaules eurent leur jour de Tan et ieurs ^trennes. Celles-d
furent proscrites par les premiers Chretiens, comme enta-
ch^es dMdolAtrie, et comme ayant servi jadis k propager Ic
culte des faux dieux.
Aujourd^hui, chez presque tons les peuples, quelle que
soit leur religion , Tusage des ^trennes est pass^ dans les
mceurs ; il est devenu une de ces lois sociales qui , sans
Atre Writes dans aucun code, sent le plus respecties et
Ie mieux suiTies. C'est sans doute pour les fortunes m^*
diocres la plus pesante des contributions indirectes, Nul
n'ose s'en dispenser, k moins d'aToir recours au moyen p6-
remploire indiqu^ dans cette ancienne ^pigramme :
Cj glty dessout ce marbre blane,
Le plus avare bommc de Renaes,
Qui ir^pasM le deroiar joar de I'tn,
« De peur de donner lea itr^nnet.
Nous sommes loin du temps ou ces cadeaui oblige se ri-
duisaient k des figues ou du miel. En g^n^ral, on donne
pour ^trennes aux dames des bijoux et des parures, aux
jeunes fillesdes poup^/aux jeunes gar^us de Jouets d'en-
fants, aux uns et aux autres des bontions, souvent aussi
des livres (car nous avons une litt^rature sp4ciale qui trouye
la son ^coulement ). Avec les indiffi^rents on Change des
masses plus ou moins considiSrables de cartes de visite ,
qui ne font gagner que la petite posts et les entreprises de
distribution. Quant aux domestiques et k ceux de ees inf^-
rieurs avec lesquels on a des rapports joumaliers, tels que
portiers, gar^nsde bureau , facteurs, etc., etc., c*esten
argent qu'on acquitte k leur ^rd ce tribnt imposd par
la coutume, et qu'ils regardent comme une dette contract^e
euYers eux^dont lepremier jaBYierest T^chtonce. EUeserait
bient6t payto dans les maisons opulentes si le mature usait
envers beaucoup de ses gens de la recette du cardinal Du-
bois, qui le jour de Tan disait k son maltre d'hdtel :
« Monsieur, je tous donne pour ^trennes tout ce que vous
m'aTei voli dans Tann^. » Les foumisseurs habitnels des
ravages parisiens, Spielers, boulangers, bouchers, etc, sont
•oumis k de doubles ^trehnes, assez on^reuses : aux maltres
ils envoient quelques tehantillons do teurs marciiandises
ou produits, aux domestiques ils donnent de I'argent. Pour
8*y soustraire, ils ont eu recours k la pbUantlu*opie, et
depuis quelques ann^» k Paris et dans les d^partements,
ils font annoncer ii son de trompe, dans lesjoumaux,
que Ieurs ^trennes appartlendront d^sormais aux pauyres.
lis en sont sans doute quittes k mdlleur march^. La
Yeille du jour de Tan les tambours de la garde natio*
nale vont gagner Ieurs ^trennes en donnant des aubades k
la porte de Ieurs chefs et des hauts fonctionnaires de TEtat,
et k leur tour les fonctionnaires de tout ordre et de tout
rang, admlnistratif, judidaire, dyil on roilitaire, vont
gagner les Ieurs dans les salons du dief da gonvemement.
On a dit que le premier jobr de Tan ^tait cdui oil il se
d^bltait le plus de fausaet^; on pourrait dire aussi k la
foule de visiteurs int^ress^ qui ce ]our-Ut viennent tendre
la main avec le compliment d*usage , que llnterdiction de
la mendidii esl suspendne de fait Tontefois, les d^nses
nteeiBit^es par les ^trennes ont leur bon c6t6. L'^oonomle
politiqiie y volt une puissante impulsion , un encouragement
fhictuem donn< k presque toutes les brandies de com-
merce, et qui pour la seule Tllle de Paris peal s'deyer k
^ftENNfeS — fiTRlEtt
de tr^fortes sommes. £n Sb[iprtmant les 4treiiiiei, i4
r^ime de 93 avait port6 an n^oce de detail une attdnte
presque aussi terrible que celle de son maximum. Quant
k nous autres particuliers , nous y trouTons au moins Ta-
vantage de Yoir pendant une buitaine de jours nos enlants
plus soumis , nos domestiques plus soigneux et nos por-
tiers plus complaisants. Oorrt.
Etrenne signifie aussi le premier argent qu*un mardiand
revolt dans la joum^, dans la seroaine, et le premier asage
qu'on fait d'une chose : Dieu tous donne bonne etrenne !
Cette vaisselle n*a point encore servi , tous en aurez l*^trenne.
De \k le yerbe itrenner^ qui signifle dtre le premier qui
achate k un marcliand , ou qui donne k un pauvre, et Tac-
tion de faire usage d'une chose pf)nr la premiere fols.
ETKES (Echelle des ). Bonnet, o^l^bre philosophe na-
toraliftte, arguant des rapports qui lient les animaux aux
v^<itaux et ceux-d aux corps bruts ou min^ux , proposait
de les disposer d'abord sur trois 6chdles on series unili-
n^ires, et en formec ensnite une seule ^lelle dont la plus
infi^rieure commence suivant lui aux mati^res les plus
subliles , et Guit k I'amiante, substance roin^rale sttsceptil>le
de former des tissus. La deuxi^me 6chdle, cdledu Higne
T^^tal, se rdie au r^e mineral par les lithophytes (y^t^
taux-pierres ) , et s*616ye par les champignons et les lichens
jnsqu'aux plantes proprement dites , au premier rang des-
quelles il place la sensitive. Enfin , la troisi^e ^chdle, ou
celle du r^^ne animal, commence par les orties de mer et
les polypes, et finit k Phomme. Cette oompardson de la
hi^archie gradudle des ^tres naturds k une s^rie d'^lidles
exprime assez bien leur gradation depuis la mati^ brate
jnsqu'aux fttres dans lesquels rindiyidualit^ s'd^ye ao sen-
timent du moi, qui reconnatt sa supMorit^snr tous les corps
qui Tentourent. Les progrte faits de nos joars dans les <U»
Terses branches de Phistoire naturdle ne permdteat plus
d'adopter Tordre serial propose par Bonnet; mais Pid^
gto^rale qui a pr6sid6 k la conception d*une 6cbelle des 6tres
naturds, idte con^^e par I'esprit liomaln depuis TantiquiM
la plus reculto, n'a point HiA abandonn^e. Chaqne corps
(nous ne parlous inis des esprits) a^t^ rang^ dans un
des trois r^gnes de la nature, et du sommet de l^^cbdle
de chaque r^e se trouye en qadqoe sorte Tanneaa qui
I'unit au r^ne yoisin. Laobeht.
I^TR^SILLON. Les itrisilUms sont des pi6ces de
bois qu'on place en travers dans les trancb^es d*one fon-
dation , dans lea galeries d'une mine , etc. , poor empteher les
terres de s'diouler. On en place aussi, ooncurremmentayec
des^tais, dans les bfttiments que Ton yeut soatenir, soil
|NHir les reprendre en sous-ceuyre, soit dans tout antra bal«
ETRlSSILLONNEMENT. Voyet tra.
t^TKESSR {Tt^^hnologie). Voye% Carton.
£tRE SUPAEAIE (F6te de T). Yoycz Fftnts a^o-
LUnONKURES.
|£TAIER« En technologie , c*est le nom qa*on donne
k une esp^ de grand anneau de fer ou d'autre m^al. L*#«
peronnier le forge et lui donne la figure qu'U doit avoir. II
est ensuite suspendu k une oourroie appelte 4triviire,
el e*cst sur deux ^ers semhlables que le cavalier, assis
sur la sdle, appoie les deux pieds, ce qui rafTermit, le
soulage do poids de ses jambes et lui rend plus facile le
maniement dn dievd. Les ^triers des femmes sont ferm^
par devant, elon les fdtquelquefmsen boiH,sartoul en Cata-
logne et dansd'antres paijties de TBspagne. Chez les Gauchos^
les Certanejas et autres peuples cavaliers duNouveau Monde,
ri justement appelds eosa4iues de VAmSriquemMdionaie,
r^trierconsiste en ane baguette de bois blanc, de f 0 A 12 oen-
timitros de long , suspendne par le miiieo k une corde qui
descend de chaque c6t6 d*ane sdle de bois : le cavalier
ass^jettit son pi«d na sur eet appd en fidsanl passer la
corde entre le premier et ie second ortdL On a invents des
^^ieriappd^s d Umtemei on pyropAorw, qu'on Axail
auKlessous de la planche de P^bier ( c'eit la partle sur la-
qudle repose le pied ). Us teldrdcnl pendant la null |9
ETRIER -^ ETRURIB
iU
ttVilkr at lui di«ailaient ies pieds. Les anciens ne oonnais-
ni6Dt pas ies (Men : Knophoil n^eii parte pas une foia
dana aea tniUa aur la tavalerie ; Galieo remarqne que lea
cavaliera romaiiis ooatractaieDt dea infirmity aux jambea
par aoite de lliabitude de les laisser pendantes; Hippo-
crate avait fait la rotaie obserration k propoa des Scythes.
Dan ancan moDament antiqiie on ne Toik trace d^^triera :
11 en est question pour la premiere foia dans nn traits de
lactk|ne de remperear Manrice, mort en 609. Depuis, lea
toivaina du Baa-Empire lea mentionnent fr^quemoyvit.
L ^tner en chimrgie eat nn bandage dont on se sert ponr
la Mignte du pied, eten architectare, nne pitee de fer qu'on
eniploie poor sontenir one pootre. V. nn MoUofi.
ETRDRIE9 en grec Tyrrhenia. Ainsi s'appelait dans
I'antiqnitd la contr^e ri? eralne de la mer Tyrrh6nienne ou
HMT Inffirieore, qui 4tait a^art^e de la Ligurie par la
petite rlTi^ nommte Macra, de la Gaole cispadane par fa
crHe dea Apennlna ; et par le Tibre, de I'Ombrie, dea Sabins,
dei Latina et do territoire de Rome. Le nom de T\ucia
(d*o6 on a fait Toacajia ) ne devint que beancoup plus
tanlennsage pource paya, tandiaqoe de bonne beore Ton
dMgna IndifWremmeut sous les noms de Tusci oo d'i7-
fnud les popnlationa qni Tbabitaient Lea Ombriens, habi-
tanta aborigteea de eette oontrte, furent d^possMte des
cMes et de la partie m^ridionale par lea Tyrrhtoiens on
Tyrsteiens, 00 eaeoie P^laages-TyrrbteienSy qni, *4 ce qu'il
paralt, y arriv^rnt gte4ralement par mer. Tootefois, dto
afant la iondatloa de Rome, tenr domination ftit d^traite
par on antra peopte , qot ae d^aignalt loi-mtoe sons le nom
de Bauna^ el (pd , aiprte s*atre confondo avec les Tafncoa
on Tyrrh^nieDa, prit ensuito odol de Tusdeni (Tiuci)
00 ^Stnupiei (Btnuci), Gette nation RoMena, qoe d^or-
diaaire lea aotonrs andena eonfondent avec lea TyrriiAiiens,
et qoe par eoosdquent ila reprtententcomroe originaire de
la Lydie, ^talt Teane do nord k one^poqoe qui se perd
dana la noii dea tempa (1187 ana avant f^re cbrttienne
ffagt-deox uia aprte la prise de Trole), avalt envahl n-
talte par la RbAtte, et a*<tait d'abord emparfe de lt;trurie
paopremeat dite, c'est-k-dire dn pays sitn^ entre les Alpea,
4 TMa et I'Adige infiSrieor, ao aud jnsqa'ao de\k de fio-
logne on Peitkna en langue^trusque. Ontre Felsina, M<m»
UuL et Pairia ^taieat encore d'antrea Tlllea appartenant
an tilrasqaea; et qoand ila eorent M Talncos par lea
Gaoloiay U paratt qnlla ae retirteeat poor la plus grande
parlie en RMtie. La domination fondite par ee people dans
rdrorie propremeat dite fut et de plos longoe diorte et plus
fkdh; il y aob|ngQa leaOmbriena, mala pour ae oonfondre
bieatM aToe eoi. II est eitramement probable qoe de \h
lea titmsqoes s'^tabUrent ansa! poor qodqoe temps dans la
Campaniey ao moyen de oolociea ; il existaiten Corse dea 00-
loatea arosqoea, et Ufa (Hte d'Elbe ) leor obdssait
La qoestlon de savoir dana qoelle laroille de peuples !l
eooTient de ranger cette nation est encore aujourd^lioi one
^idgnie, oomme Teat aossi sa langue, dont de trte-raibies
dttria aeoleroent se sent oon»srv^ dans quelques inscrip-
tieaa de Tasea, sor des monnales et sor des pierres ( k
Moose notammeat). Toot porte k croire qo'elle difT^rait
eseeatieUenient dea langiiea parlte dana le reste de Tltalie;
■Mis 11 a M Jasqo*a prtent impossible d'^ablir aYec la
moiadra Traiaemblance qo^elle eAt qnelqoe rapport soit avec
la langoe greeqoe, soft avec la langue celtique 00 germa-
niqoe. L'toitore est, dana ses prlndpaox d^llntements,
eeUe des andens Grecs; et il est asses probable qo*elle
profeaait de la Grande Grtee. Parmi les Wiles fitmsques ,
il faat meatioDer sortoot V^ies, Faltoes, Volsinii ( aiuour-
d*boi Boliena), Clnsinm (CAiuji), P^ose, non loin du
laeTradmtoe, Cortona, Arretinra ( Aretto ), Faaola (Fie-
9oU), daaa riatMeor do paya, eC; aolt imnvfidiatement sor
eftte, aolt k kutt pen de distanee de la eMe, Lona, Pis»,
VoOaterra, YetaloBinm, Popoloaia, Raseto, Coaa, Voki,
Satanria, Tarqnlall et GBr6. La pinpart de ees flliea ^taieat
iid#pendintei tea oaea dea aatres. Lea Uena fWratifs qni
les onissaient entre dies ^talent asses faiblea : tootefoia,
des assemble fid^rales araient lieu, dans lesqoelles on
ddib^rait en common sor des alTaires religfeoses' et poln
tlques. On salt positiTcment que cette confederation se com-
poMtt de douze Titles, et que les contrtei riveraines do P6
etaient divis^ d*one mani^re analogue. Mais lenombre des
Tilfes restto ind^pendantes de tout lien f<ueral ^toit btea
plus considerable.
Dans tons les £tats etrusqnes existait une arittocratie sa-
cerdotale. Le s^nat etaft compost de famtf les dont les chefs
portaient, k ce qu*il paratt, le litre de lucumons ; et on e^t
fonde k croire que plus tard on remplaQa partout les rois
par des roagfstrats dont les pouYoirs ne duraient qu^une
ann^e. Sous cette classe aristocratique, le reste de la popu-
lation formaft une esp^ de clientele, qui seinble aToir
eo un caractere plus severe et plus uppressif que dans le
reste des iieuples de Tltalie centrale. II n^existait d^bomrnes
libres appartenant aux basses classes que dans les villes, et
leur ordre ne parvint jamais k jooir d*une certaine impor-
tence. LMnfluence de fa constitution politique des ^trusques
so- cef le des Remains se borna, on est autoris^ k le pen!;ery
k quctques details tout exterieors, par exemple anx insignea
des magistrals, aux entrees triomphales, eto- En revanche,
11 n^est gu^ possible de nier rUifluence que dot exercer
sur le culte et te systeme religieux des Romains la rdigion
des l^trosques, dans laqodle des Idees et dea osagea oom-
mnns k toote I'ltalie paraissent s'etre assodes et confondna
de la mantere la plus intime avec dea Ideas tootea localea
et particuli^res. La rdigion dea £trusqnes, d^on sens pro-
fond, mala aombre et parlant pen k Pimagination, s*eteit
coordonnee avee te plos grand soin dans ses mdndres de-
tails poor toot ce qui se rapportalt k la vte poliUqne on
drite. De tons les livres sacres des ^tmsqnes, ceox do
Jcur^ demon qni avait enseigne aox locomona etmsquea
la doctrine des dieux et des sacrifices, jonissaient de plus
de consideration et de credit. Les Ifyres dita achironti'
\ quei enselgnalent aussi I'expiation divine, la suspension,
de la destlnee, la deification des ames; et dans les livrea
rituels 11 etait snrtoot question de Papplication des usages
et des preceptes sacres ii la vie pratique. Lea dieux eux-
memes, qu^on se representalt corome liabitant le Nord,
etaient divisea en deox ordres : les dienx supremea oo ca-
ches, appeies yEsar, et lea divinites secondalres, en t£te dea
qndles Tina (Jupiter) presidait le aonsdl des doose con-
sentes 00 complices.
On pent considerer Vart itrusgve oomme intermediaire
entre Tart grec et Part romano-grec. De tootea les nations
italiqoes, la nation etrusque est cdle qui paratt avoir ete le
plus donee de dispositions et de goAt poor I'art; tootefois, k
oet egard sa dirMtlon demenra toote materielle et k I'etat
de manoeuvre. A Vorlgine die aobit dans la pratique de Tart
Itnfluence de TOrient, et plus tard celle des Grecs. Oa re-
marque oe caract^re de transition dies les ^trusqoes dans
la construction cydopeenne de leura mura , lesqods tien-
nent le mUieo entre la constniction polygonale et U cons*
tnidion en pierrea eqoam'es, comme en temoignent les mn-
railtes de Volterra, de Fiesole, de Cortona, etc., ete.
Dans ce qo*on appelle leurs thesaures apparatt dej&
comme base architecturale la voAte, qu*on volt employee
dans de larges proportions poor les constructions d'utllite
publique, telles qoe doaques, portes de ville, etc.; c^est en
elTet diec les £trosqoes qoe la constniction des rofites avec
des pierres eqoarrles et la forme en are ae rencontrent pour
I la premiere fois dans toote leor importance, en nous ofTrant
le germe d'un nonveau prindpe ardiitectonique qo*4 la verite
les £trosqa6s, pas plos que Im Remains, ne parent appreder
dans toute sa valeor estlietiqoe. Noos ne dterona comme
exemples que la ceiebre cloaca maxima, remlssaire do
' lac d*Alhano, et les portes de Volterra et dt peroose (celle
' d*Aagoste et celle de Marcia ).
; Les tombeaox olTrent ensolte one importance toote parti-
I calibre. Oa en connait troia esp6oes. La premi6ra a poor
126
point (ie depart U forme ifoo tertre gro«6ier, at ie aocie est
le saul orneoienl artittiqiie qu'elle ra^Te. £ile ae d^Tdoppa
en pyramidw polygouales, dont plusieurs out souTeat le
ni^a embaflement On en peut citer comme exemple le
toiubeau des Uoraoes et dea Cariaoes , a Albaoo. La seccmde
esp6ce comprend lea tombeaux a fofades arclutecUmiquea
pour ieaqudleft on a creufi^ lea paroU des rodiera. La sim-
plicity de la forme prindpale, Teflet fanposant de U oor-
uiclie, leur donnent un remarquabie caract^re de gravity. On
peutciter entreaulres, dans ce g^re» les ntoopoles d'Ordiia
et d'Aria, prte de Viterbe. Les toinbeaux de la troisi^aie
esp^ce, eulin, sont souter rains et creus^ dans le tuf. L^ordre
to scan caract^rise essentiellcment la construction des tein-
p!es ^Urusques. Le plan fondainental se rapproclte du carr6.
Les rappurts et les details pnisentent aus&i de nombreuses
difr^rencea a?ec les temples grecs, de m6nus qu'aux £trus«
qties appartient la distribution inUrieure des maisons ita-
Uciines, laquelle difl^resi essentiellenientde celle des maisons
grecques. Parmi les antiques productions de la sculpture, 11
faut surtout citer dea bas>reUefs en pierres plac^ sar les
pUiers des torobeaux et sur les c^t^ des autels, et repn^.n-
tant des entrees triompbales, des danses, desfun^raUles, etc
On en peut comparer le st>le k Tancien style grec.
Mais c^est surtout dans le travail de Targiie, notamment
dans la fabrication des vases aux fonnea les plus dWerses,
que brillerent les sculpteurs ^trusques. On a retrouv^ dana
les tombeaux une immense quantity de ees vases, dont
deux esptees sont surtout remarquables : des urnes dn6-
raires surmont^ d*un couvercieen forme de t^te humaine,
et des vases en terre noire non coite, aur lesquels de petite
sujets en relief sont ex^cut^ au nioule. Le travail de I'argile
conduisit k Temploi du bronze, et la acalptnre^tmaquepar*
vlut alors k aon apogee. Les ouvrages en bronze, le plus
sou vent dor<te, llnireut par remplacer dana les temples les
oniements qui originaireinent ^taient en terre ouite* £a
fait de modules pricieox^en ce genre, on pent citer : dans
la galerie de Florence, une Cliimtoi; k Rome, la c^l^re
Louve du CapUole, la statue de Mars, de grandeur presque
naturelle ; k Leyde, la naive tignre d'un luiCant avec one oie;
endn, dans la glyptotb^ue de Municli, une ligure de Femme
drappte, et de remarquables relief ayant servi k Tornemen-
tation d*un char. Mais c*est dans la fabrication d^objets de
dtora en bronxe, tels que cliars de luxe et tr6nes, armes,
candtiabres, boucliera, coupes, pat^res,miroirsm^talUques
et cestea aTec iigurea gravto, qu'exeellaient aurtout les ar-
tistes etrusques. Dea pierres graTte, des iMgues et autrea
objets toilettes, omte de aujeta grav^ ^taient ^galement
oonfeotionnte avec beaueoup d^babiletA et de fantaisie dans
une direction artistique offrant beaueoup d'analogie avec
celle de l*Orient. Les cistes cin^aires en pierre tailMe avec
des c6ite omte do reliefs, qu'on a trouvte en ai grand
nombre, k Ydterra notamment, appartiennent k une dpoque
posi6rieure.
Les peinturea murales des tombeaux, aurtout cellea qui
existent k Tarquinie, permettent de juger de ce qu*dtait la
peintiire ^trusqiie, L'ex^cution en est exiraordiuairement
simple. On employalt des oouleursclairea, gradute, pures
et sans uidange^ et les tableaux brillent plus par lliarmonie
des ctRileurs que par la verity* La peinture sur vases, k
1 instar de ceile dus Grocs, 6tait demeur^e fort grossidre,
autanl du moins qu'on en peut Juger par les fragments vrai-
luent autlientiques qu^on en poss^ encore.
L'liistoire des ^trusques se trouve meite k celle des pre-
miers temps de Rome.
I V'ja exaininaniavec attention det fragments d*annales et de
traditions que I'amour-propre des Remains leur a fait passer
sous silence dans leurs propres annates, il est Csdle de voir
que la reine du roondc fut quelque tem|M aoua la domina-
|ion brusque. Au luoins est-il certain, |»ar le t^oignage
dk> remperaip'' Claude, qui avait ^rit ime Ilistoire-d'Etnirie,
floe le roi appele per les Romains ^erviua TuUiua^taii
fm ttniaque du nom de Mastama , aucoesseur aVm autre
£tburir
cbef ^tniaque imnmi^ Ooeler liberie. Aptto I'etputao^
T a rq u i A a , la fiamilia bannie, aytnt latt une teiKtallTe inutile
aur Rome, a'adreaaa k Poneoaa, roi ^traaqoe de vaea,
qui paralt aToir M aiora ie cbef de toote la nation. Rome,
^troitement asai4g6e el rtduite k de dnres extrteiit^i, ne fat
paa, k la v^t^, forete de repreadre lea. Tarqoina, mais, en
obtenant la paix, elle ae vit obligte de noomialtre la suze-
ratnet^ de Porsenna en lui taisant hommage des inelgnes de
laroyaut^ (480 av» J.-C. ). Avant cette ^poque eependant,
la puissance ^truaque avait iMs4 nqu on grave Miec : une
norobreuae Emigration de Gaulois, aooa la condnite de Bel-
lovise, avait paas^ lea Alpea de Ligorie (eaviroo 600
a^. i.-C. ) et inondd lea plainea du P6. Aprte avoir perdu une
grande bataille aor les bords du Ttein , lea £trnaqoes fnrent
auceessiveitent cbaaste d^au deU de I'Apennin; ila n'y con-
aerv^rent plus que la vill« de Mantoue, qui leur resta jusqu'il
ce que lea Romains s'en luaaent empar68, et Mei^m, qui ae
soiiliot encore pendant prte de deux cents ana, mob qui Ail
prise et ruinte le mdmejonr qoeV^ies (895).
Cetle guerre longue et aanglante poorrail expiiquer com-
ment lea Etruaqiiea, qui d^k ne parataaenl paa avoir appoy^
de toutea leurs forces rentrepiise de PoraeaBa, a'abatiBrenl
d'atlaqoer Rome, el hii abandonn^renl la aopr^matie do
Latium. Gependaut, forote, per la perte d'une partie de leurs
poeaeaaions et par la preasion des Gauloia, de a'Mendre
encore au midi du Tibre, ils oecuptont la Campanie jus-
qu*au Silarua, et domin^rant meme les Volsques. Mais ila
^outeent deux fola dcTant Cumes, el y easay^reDt une
d^route navale qui ruina leur marine, praeque enti^rement
d^tmite en cette occurence par les Syracuaalna ('475).
Quatre ansplns lard, ila Mtiirent une colonic k Capoue :
ce All 4 peu prte le demi^ lerroe de leur puissance au deli
du Tibre. Lea peuplea Sabellea Maienl akm au plue bout point
de la leur, et lea ^truaqnea, forc^ de reeevoir une cotonie
aamnile dana Capoue, alora appeMe Vultumum (439), per-*
dbvnl bientM la Campanie. Ce fnl 4 pen pi^ dana fe
mAme temps oCi Capoue fbt' fMid^ que commenc^mt lea
guerres dea llmsquea Vteia conire lea Romains. La lutfe
entre ces deux puisaancea presque dgalea dura plus de
qnatre-iringta ans; elle Ait aignaMe par la dtfaite des
Fabiua an Cremera, ddaaatre qui amena les V^iena sous lee
murs de Rome, et par une fbule de sangtanta combats;
roaia enfin V^iea- auccoraba (S95), et fbt enti^menl de-
truite. L^Etnirie dtait alera dana sa decadence, et lea 'vices
du systteie ttddral par leqoel die 4tail r^ se Qrant aentir
yiyement pendant oette suerre. L^Energie de la nation ^tail
presque ^teinfee; cheque Etat Mini penaait plus k son in-
t^rdtqo*^ U defense commqne ; aussi fut-ce en vain que les
Vdiena a'adressteent plusieura fois k la dlMc IM^rale, qui
ae r^uniaaait au%temple de Fw/tomiim^ (prte de Viterbe) .-
ils n'en pnrent obtenir aucon seoeurs.
Aprte la perte de veiea, rinvasion dea Gaulois tenant
toua lea peuples dltalie en observation on en ddimse centre
le nouveau danger qui lea mena^it , environ quarante ans
a'^coolteent dans une paix ladle entre lea ^truaquea et les
RooMins ; die ne Ail rompue que par une guerre particu-
lite des habitants de Tarqninie el de Votoinie centre Rome.
Pen aprte, la guerre a'ailuma entre les Romains et les
Samnites. Lea tinisquea en denteurtent speotateurs pendant
trente ans, sans que les progrte des Romains pusaaent les en-
gager k venir en aide k leurs voisins, ni leur ouvrlr les yeiix
sur le danger qui les menacerait k leur lour lorsqoe lea
Samnites auraient sucoombift. Peul-^tre esp6rai«il-ila auael
proliter de l^anaitilissementdes deux partis pour leur protire
avantage. A la lin torn les peuples de la conllM^ation , k
I'exception dea Arr^ns, prirent les armes, etcommenedrent
la guerre par le si^ de Sutrium. Mais Rome MH df)Ji
trop puissanle. Penctont qu'nne de ees armta continuail ta
guerre contre les Samnites, une autre, sons les onlres du
oonaid Fabiuj«, entmien Ctnirie; ct une diMaile sanghinle
devant Sutritim for^ TarnMleelniaque k se retrrer en d^-
I su.iire ^ ^^^ ^^ 1a furCt C^niiiit^nne. Cette forfl, qui
ISTRURIE — [^XUDE
12?
«i»UTrait leptys moDtagpcini entre Vit«rbe, Bolaennft et
Orvieto^ les habitaBU da centre de r£Uorie la regtrdaie&t
iiNnnift on rempwi imp6v6tnMe k. rean^mj ; Fabius osa
U traTOTser, et ayaot Jbattu prite de P^iife one lacoade
«nn^ ^tniaqoe qui lui fut oppas^e , ce QovTean d^saa-
tre ronaipU m partie la Ugue. L'aaiite suivante k|9 ^ita-
qnea teBtteeDt un nooTel efTort : one puisaante arni^ fut
ley be par lea peoples restant daoa la Hgue, en vertii de la
lo* diia Mcr^. Lea armto ae reacootrdrent pr&s du lac de
VadimoD; lea ^tnisquea oomhatUreDt atec la plus rare
valenr, et De porent etre Taincoa qo'aprte una lutte longve
ci MDglantey et afoir mis rarm^ romaine dana le ^us
grand danger. Oblige de deniaoder la paix , Us n^obtiarent
qu'aoetj^ve d*un an, renDUYelteenoore ploa tard poiirdenx
ana; lea boatilit^ allaient recomnoencer, lorsqne Tttrurie
se fit moiacte par ene nouveilfs invasion des Gauiois de la
plaine du P6. Ge danger tort^ k prix d'or, una Ugue se
forma enire lea l^msques, lea Sanuutea» lea Ombriena et
lea Gauiois a^noaaLSy et une puissante arm^ des quatre
penplea se r^nit en Ombrie. Rome, menaoda d'on des
ploa granda dangers qu^elleedt encore coorua, redouble
d^eflbria , el parviAt k former cinq armte, afin de couvrir
son propre territoire, en OAdme tempa que lea consuls com-
battraient la grande armte ennemie. Maia la disproportion
^taii trop grande, et la fortune de Rome aurait auccomb^ sans
le talent militalre de seag^n^anx. Une diversion bien couQue
obligea les Etmsqoes et les Ombriena k se s^parer de leura
oonred^rda, poor dtfcndie leors terrea ravagte et leura
viilea menactea.d'incendie. Lea Gaukiia et lea Samnitea,
rest^senla, forenientlfer^ent derails dana la sangiaateat
nnSmorable bataiile od le oonanf DeeiiMi se d^votia pour
le saint de aes l^onh ( 297 av. J.-C.)* L*annte suivante,
trois penplea, les Volsiniens, les P^rousins et les Arr^na,
se separ^reot encore de la Ugue ^tnisque, et le Tuneste es-
prit d'^nme et de diasension , efTet inevitable du aystime
Ud^nlf oonduisft rapidement la nation ^trusqne k sa mort
politique. La guerre contre les Romaina fut ooavertie en
Inttea particUea dea diffdreniea villea de r^trurie ; un seul
eObrt Alt encore tenid par la nation, et aprte avoir vu une
seoonde foia leur armte d6truite prte du lac Vadimon , lea
titrusqoes forent obligte dese aoumettre aiix conditions qu'll
plut aux Romaina de leur impoaer ( 288 avant J.*G. ).
La parte de la nationality ne frappa en r^il6 que les
aobles ^trusqnes, qui senia }ouissaient du pouvoir et des
droits civile; le peuple resia serf sons roligarchie romaine,
oomme il I'anrait iU auparavant ; il y gagna peut-etre de
ue piua etre yictime dea quereUes presque continoelles. des
Incnmons , aoxqnellea il 6tait obllgil de prendre part Auaai
paratt-il que T^poque de paix et de souraisaion qui auivit
la conquete dea Romaina fut celle ob lea £trusques, d4-
sormais Ubrea de cultiver tranquiilement les beaux-arts y
exoell^reBt La seoonde guerre punique, dont le tli^lre ne
Int qu'un instant dans leur pays, le trouble k peine. Maia,
ptan d'nn aitele aprfes la guerre s oci a I e aouleva une ques*
tien qni cette ffois int^ressait le peuple et Ini ndt lea armes k
la main. II a^agisaalt en effet poor les populatiooa italiques de
eonqo^rir les droits de eitoyen remain, e'est-Mire de sortir
de retat dniotisme dans lequel Rome persistait k vouloir
les letenir. Lea Etrosques prirent part a la guerre aociale
avec cette vaienr et cette pera^^rance que Tamour de la
Kbert^ pent seul inspirer; lis succombkent lea demiera, el
snppeiiferent toot le poids dea vengeances de Sylla. Lea
prtndpaox dtoyena ^rg^ par la bache do boorreau, one
grande pnrtie de la popnlation d^pouillte et bannie ou r6-
doite en esdavage, tea villea ravagtea et convertiea en
mines, tel flbt le aort qui atteignit r£tmrie et aclievn d'6-
tdadre son existcaoe politique. Kile terminait alora ( 066 de
Rome, 67 avast J.-a ) le dixitaM* sitele de son tee« Depuia,
son Mstohn ne ftot phw que ceUe d*ttne province de lltalie,
iufiqu*^ repoque de sa renaissance, qui devint pour ainsi dire
le sIgMl de eelle dea arta et deasdenceaen Europe.
Gsl G. DE Vai2D0M»t'n7.]
Sous la domination remalne, Tantiqae denomination d'£^
truria fut compietemeni remplacde par celle de Tuscia^
dont on a fisit plus tarc^ Toscana (voyez Toscane). Depuis,
le nom de cette contr^e n*a plus subide changement, k Tev
eeption d'un intervalle de six k sept ans, pendant lequd,
aux termes du trait6 de paix conclu^ Lun^ville (1801 ]i,
elle fut erig^e en royaume cTitrurie au profit du prince
bMditaire Lpnia de Panne. A la mort de ce prince, sa
veuve, iWante Marie-Louise d^Espagne, se saisit de la r^-
^nee ep quality de tutrice de son fib Cbarles-Louis ; roaU,
k la suite dVne convention passte le 10 d^mbre 1807 entre
rEspaane et la France, elle dut s'en dessaaisir. l-e royaume
d^^tnirie fut alors incorpor^ a Tempire fran^, en verUi
4*on adtatua-conaulte en date du 30 mai 1808. Vanuie
SQivanle, toutefois, celle contrtfe Ait afTectte en toute pro-
pri6t4, comma souyerainet^ particuli^re et independante,
aooa le nom de grand-ducb^ de Toscane, k la soBur de Na-
polten tlisa Bacciochi, qui en 1814 fut oblige de la
rest'tuer k sea anciens souverains.
^TRUSQUES. Voytz ^Tamua.
^TRUSQIJES ( Vases). Voyez Vases.
ETSCH1I1IA.DZ!N. Voyez Edch-Miadzm.
ETTENUEIM, ville fort andenne et cbeMieu d'ar-
rondisaement dans le cercle du Haut-Rbin du grand-ducli^
de Bade, k Tentr^ d^une vallte d^licieuse , et sur les borda
de TEttenbach, compte une population de 3,500 habitants,
qw* s*occupent surtoiit de la fabrication dea toiles, d^agricuU
ture, d'el^ve de b^tail et de commerce de cbanrre; toutes
industrlea qui , second^ par diverses chrconstances favo-
rables, les ont fait arriver k une remarquable aisance. En
nat d'MiHoea , on peul cttor Tdglise Saint-Bartti^leray .
Tancien palaia dea princes^v^ques , et le tribunal ci-dcvfmt
impdrial. Cette ville fut fondee, vera la fin du septitaie si^
de, par le due Eticbo, comie do Nordgau, et parvint k Ta-
pogte de sa proep^t^ rers le milieu do quinxi^me allele.
De 1790 k 1803, die servit de r^aidence au prince de Ro-
han-Gu(6mdn^ ,dernier prince-^v£que de Strasbourg, si la-
menx par le rdlequ'il jooa dans raflaire du collier, qui y
moorot, en 1802, et qui y cat enterri. Cest d*£tten heim
qn*en 1804 NapoUon fit enlever le due d'Enghien par une
mesnre de haute police qui restera ^temdlement une tache
k sa m^moire.
ETTLINGEN9 ville do grand-ducb^ de Bade, chef-lien
d'arrondissement dana le oercle du Rhin central , k quinze
kilomMres environ de Carlsrohe, et k Pentrte de la romanti-
qiie valltede I'Alp, est encore entour6ede Uhs/U et de vieillea
murailles, qui lut donnent Taspect le plus antique. L*6dirice
le plus remarquable qu*die contienne est le chAtean , an-
denne ri^idence des aooverains, sur Pemplaeement m^me
qu^occnpalt autrefoia une forterease oonstruite par lea Ro-
malns. locendi^ le 11 aoAt 1689 par lea Franks, qui com*
mirent dana la ville les plus terribles devastations , il fut
reconstruit au commencement do dix-hoititoe aitele. 11 faut
dter, en outre, lea partiea do premier cliAteao ^pargn6es par
le feo en 1689, T^iae paroiasiale, reb&tle en meme tempa
qoe le chAteau, et i*hetd de ville. On compte environ
4,&0o babitanta k Ettlingen, ob existent qudquea fabriques
d'une certaine importance. Les environs abondent en an-
tiquity romaines. Ville libra imperialejusqu'en rann^l23i
rempereur FrMMc II en fit alora don au margrave de Bade.
pBt 1644 elle fut prise par les troupes du doc de Wdmar,
command^ par Taupadd. Lora de la guerre de la succes-
sion d*Espagne, les Unp^aox ^tablirent d^Ettlingan au Rbin
de formidables lignea de ddense. Le 9 Juillet 1796 Moreau
battit rarchlduc Cha rlea soiia leo murs d*£ttlingen.
£TUDE* Un de nos collaborateura pariera dea ayanta^ea
de retude en ttdtant des etudes daadques; id nous n'a
vons k envisager ce mot que sous une acception sp^ciale.
Oepuis qoelqnea ann^es ce terine a*app|ique aux projets
en daboration dana le senad'exametty de travail preparatoire ;
ainsi on dit V^lude d*bn cttemin de fer, et cette expression
indique tous l^s plans, tons les caloils f(|lts pour en d^iiKMi'
198
treritt fMilit^s; un projel de lol A F^iudemi on prajet qui
ftVlabore. Da laogage admiaistratit le mot a pan^ dans la
langue iiftudle, at Pon dit aujourd'hui 4tudier on prajet,
una eDtreprise, comma Ton disait autrefois iludier una
adenee, ud art. On comprend de quelle importance sont
cea ^iudes pr^ratoires, puisque le succte de I'entreprise
depend souvent de la mani^re dont elles ont ^t^ Taitea.
^niDE. C*est le nom que Ton est coorenu aujourd*bni
de donner ao bureau des ofliciers mini(»t6rieU , et par
extension k leur office mdroe. Un notaire, un huissler,
un Gomroissaire-priseur se d^foit de sa charge en faveur
d^une autre personne lorsqu*il Tend son ^tode. L'^tude et
le titulaire ne font qu'un , et cependant par ^iude on ne
doit entendre que la partie du bureau de Toflicier roinist^riel
oil travaillent ses clercs; le mattre, lul, tr6ne dansle cabinet,
qui est esaentiellement distinct de T^tude : le cabinet est
myst^rieux , it a ses secrets comme la puissance qui com-
niande; T^tude est bruyante, Indiscr^, comme la puissance
qui exteute. U n^est pas d^aiileurs de maigre bomme d'af-
faires qui ne place aujourdliul sur la porte, aouvent de son
uniaue pitee, un brillant ^cusaon portant le mot itude.
£TUDE (Beaux -Arts). Comme dans toutes les parties
des sciences et des lettres, Tetude est n^cessaire dans les
beaux-arts pour atteindre k la perfection, et nous n*&Tons
|ias rinfention de nous ^tendre id sur la Tari^t^ d'^tudes
qu*il serait k d^^irer qu*on artiste eOt faites ayantde s*occu-
fier des arts du deaain ; nous ne dirona rien non plus dea
<^ides par lesquelles 11 doit n^cesaairement commenoer sa
canine. Nous noua contenterons de declarer que c'est la
nature quMl doit 6tudier d'abord et aana cesae ; aprte tela,
aes besolna, son goAt, son caprice m^e, le porteront de
prderence vera T^tude de tela ou tels objets. Maia ce n'est
pas seulement sous ce rapport que Ton consid^ le mot
diude dana lea beaux-arts; il a encore une acoeption, sous
taquelle nous croyons devoir le faire consid^rer particuli^
rement, parce qu*alors il exprime une autre idte que celle
^^n^ralement adopts dans le langage ordinaire.
Lorsqu^on pdntre d'histoire a arr6t6 la composition de son
tujet, avanl d*en faire I'^banche, il fkit des ^iudes, c'est-^
dire qa*il ^dle en dteil toutea les parties s<Spar6e8 de son
tableau ; et il a*y applique avec d'autant plus de coin que
chacune lul paratt plus ou moins diffidie k rendre. Ainsi, il
felt ordinairement d^aprte nature , et souveiit de grandeur
naturelle, qudle que suit la dimension du tableau qu*il
projette, les t^tes prindpales , avec I'expression qu*il veut
leur donner ; puis il foit aussi des etudes pour les pieds et
las mains; il en fait mtoie poor oertainea draperies, et qud-
quefois aussi pour un vase^ pour un casque, pour un autel,
qui lui paraissent m^riter ce soin. Le peintre de portrait,
ayant dessin^S la t6te d*aprto son module, est souvent oblige
de faire dea ^udes s^par^ pour les vftteinents, les acoes-
soires : si le personnage est k clieval, il fait alors des Eludes
particuliftres pour mettre Tanimal en harmonie arec le ca-
valier, lui donner Taction convenable et le mouvement n6-
cessaire. Un peintre de paysage (ait anasi des ^tudea, mais il
u*attend pas que sa comjiosltion aoit arrdt^ pour s*en oc-
cupcr; ordinairement il profile de la bdlesaison pour aller
faine ses excursions, et rapporter des ^fodesde del, denua-
ges, de montagnes, de rochers, d^arbi^es, de plantes, qtiMl a
dessindes d*aprte nature, et que plus tard il emploiera lors-
qu*ii en aura besoln. 11 (ait aussi dea ^udes de fiibriques,
de chaumi^res, et sou vent lors(|U*il comfioae un tableau, il
cat entrain^ \wr le souvenir des 6tudes qu*il a dans son
portefeuille.
Un arciiitecte aussi fait des etudes, c^est-^-dire que, son
projet arr^td , il dtudle Iui-m4me, ou souvent fait cftudier
par ses dessinateurs, et d'aprte ses indications. Idle ou
tdlt* partle de detail, afin d*appr6cier avcc plus de Justesse
la gros.'^eur des bois on des fers qu*il emploiera, lYpaisseiir
des murs, la courbe d*one voOte, la forme qu*il donnera
aux roarclies d*un eacalieTi la sailUe d'une oomiclie, le profil
d'une omilure, etc
fiTUDE — fiTUDES
II nous reste encore k rappder qoe sous ce mtaie non
&4hides on dteigne la plupart des raoddes destinSe k Ten*
adgnement du dc^n, quand ils ne reprdsentent pas dea
acadimiesy c*est-A-dire des figures enti^res. On dit done :
« des iiudes d^yeux et d'ordlles , des ^udes de pieds el
de mains ; » mais on dit : « des iiies tTitude. •
DucBBSNB alnd.
£TUDE (Musique), sorte de composition dont le thtoo
est un passage difticile, calqud sur une mani^ de doigter
particuli^re et scabreuse. On essaye ce passage dans un
grand nombre de modulations, sur toutes les poaitiona da
IMnstrument, et en lui donnant les d^Teloppements dont 11
est susceptible. Les etudes dant destines au travail de ca-
binet, et k familiarlser rdive avec les difficult^ de tooa
genres qu'il rencontrera ensuite dans les sonatea et lea eoB«
certos des matures faineux, on a'est attach^ k les rendre
agrteblea et barmonieuses. Lea ^udes ont beaucoup de
ressemblance avec les exercices : ce qui les distingue ndan-
moins, (fest que ceux-d se rapportent Rement aax volx
et aux instruments, et que les Jtudea ne conoement qoe !•
jeu de ces demiers. On remarque ansd dans lea dudes one
facture plus r^uliire quecdle dea exerdees qui sont pure-
ment ^Mmentaires. Les dudes de Fiorillo, de Krentser^
pour le violon , et cdles de Cramer, de Kdkbrenner et de
Bertini, pour le piano, sont fort eatimto. Castil-Blasb.
^UDES. L*dude en gdidral est rapplicatkm de Tea-
prit k un objet qu'on se propose de oonnaltre. Chacon aait
ce quMI y a de fecond dans l*dude pour le perfectioDiieiiieBt
de la raison ; au mdns , chacon le dit car nooa aonunea
en on temps oii Pdude est rare; las eaprits naiaaent tout
improvise. On vantel*dtnde, mala oomme one dmple tlido-
rie. On raconle ses avantages , mais par dea oui-dire. 11 y
a une tradition accepts sur sea bienfaits. On Tout mtese
aller jusqu'4 soup^nner que Tdtade console la vie. Glc^riNi
Pa toit en belies d touchantes paroles. On lea rdpde, oo
les commente; mais c'est une spteulation de phlkM<H>hie , In
pratiqne n*y eat pour rien. De aorte que ce qoe nooa an*
vons dea avantagea de Tdude, e'eat ce que tont le moiide
en dit; mab le temps nooa manqoe poor nooa en aaaorai
par une expdience aaddue.
Laissons V^ude, toot en reoonnaiaaant qo'elle est le Mrf
de i'iotdligenoe, et occopons-nooa un faistant des 4tudt»p
tout en comprenant qu*ellea ne auppltait point VUude^ et
quVlles ne font tout au plus qoe la preparer. On entend
par itudes un conrs prdiminaire d*exerdoes sur lea diven
objets sdentifiques que I'^/ucfeaura pluatard k approlbndfr.
Ce mot s^applique d*ordlnaire aux premiers travaux do Jeuae
Age. Les itudei sont le premier essai de d^vdoppemeol
tent^ sur la raison de Thomme. On comprend que lea dftc-
dei, ainsi entendoes ont dtt donner lieu k bien dea ayat^-
mes. Le syst^me qui prdvaut depuis longtempa est cdui dea
Eludes classiques. Jl n*est pas lemeilleur possible, et I*ob
ferait un excellent traits d^diides do dmple expos^ de sea
inconv^nients et de ses perils. Maia ce systtoie est oomme
t>eaucoup d*autres clioses de ce monde: il prdvaut, paroe
qu*il est praticabie. Le malbeur dea tbteries les plus ing^
nieuses, c*est le plus souvent qu*dles sont (roposdbles 4
r^aliser. Ce qu*il y a de plus certain en fait d^4iude$f c^est
qu*elles sont n<k:essaires, et que Thomme ne saurait en dre
aflranchi. Vouloirdtcraux dudes ce qu*dles ontdepdiiMey
c*est une chim^re. On esp^re former Tesprit de Tenfant
sans le soumdtre k la condition du travail, c*eat mteon-
naltre la trt^to Ini de riiumanitd. Pourquoi ces vainea re-
diercbesT L^iiouime arrive lenteioent k la virility ; il n*ar*
rive aussi que par degr^ k la plenitude de rintelUgenoe.
Les dudes sont les premiers degree de la raison, d 11 y avail
plua de pbilosopliie qu*on n'imaglne dans ces gradet qui
marquaient Jadia d*une mauid« sirieose la marcbe de Tea-
prit, et qui aont devenoa de noa ]oura one parodie el oo
imp6t.
Ce qui manqoe aox dtndea dassiqoea , tdlea qa*os nout
lea CMt, c'est Wt peoate d*unlt4qui lea dhifp ellea Inaplr^
£TUDES
119
Od a ctes^ tes ^tudesy et cda semblait n^cessairey afin de
rendre r^aralation possible; mais il (allait surtout les r^ler
en les coordonnant k la premito de toutes, k ceOe qui fSail
niomme, k r^tnde de la r^on. Une dasaification tecbnique
pins oa moins exade ne sert pas de grand*cbose, si elle
D'est pas anim^e par one pens^ baute qui se iasse sentir k
tootes les ^udes. G*est par ce Tide que s'alTaiblissent les
etudes de dos join. On nous assure que nos dcoUers lisent
plus de grec et plus de latin qu^on n*en lut jamais ^ uni-
versity passdes ; je ne sais, maisyestime que leur intelli-
genee n*en est ni plus b&tive ni plus ferme : rintelligencese
nourrit aux meditations fortes et saTanies » et c'est \k ce
qui nous fait dtfaut
Ced va parattre strange k qndques-uns. Comment
mettre en doute la superiority de nos etodes modemes sur
les etudes des temps passes ? rt'est-ce pas temerite ? Je leax
m*expliquer en deux mots. H se pent que nous ayons plus
d^ordre dans la dasaification des etudes. Cest qudque diose.
Nous 7 gagnons du temps, et Pesprit de metbode n*est pas
sans elTet sur le progris de rinteiligence. Mais comme ja-
dis on etalt moins presse, les etudes etaient plus profondes
et souTent m^me plus Tariees. Songez que les hommes
etaient ecoUers k trente ans! Avjourd'hni, k vie est finie k
cet ^. Mais les etudes en sont-elles meilleures? Qui ne
trembleraU k la seule idee des travaux qui etai^t compris
sous le nom ^universitS^ qui semble signifier Vuniversa-
nu des sdences? Lliistoire des lettres nous dit les noms
Jes ecoliers cSebres qui etonnaient alora le monde par la
▼ariete de leurs etudes. Ce ne sont pas Ut des chimftreB,
comma on pourrait croire. De toutes ces sdences profonde-
ment meditees, qooique assurement mal interpret^ encore,
sait-on ce qui est sorti ? Des bommes tels qne Petrarque, le
Dante^ le Tasse, beaucoup d'aulres, enCn, dont la renommee
semble n*etre due qu^ii un seul genre de merite, et qui n'e-
tatent arrives k cette superiorite que par un egal embraase-
ment de toutes les etudes qui perfedionnent la raison. Nous
n'avons point les programmes des universites du quinzieme
et du sdzieme sitele; mais nous pouvons nous en donner
qoelque idee par le serieux catalogue de connaissances que
Rabelais, le plus bizarre genie des temps modemes, jette
an travera de ces conceptions demi-pbilosopbiques et demi-
booRbnnes. Quand fl s'agltd'etudes, le cyttique raillenr de-
TJent grave et austere. C*est que les etudes etaient alors ce
qn^il 7 arait de plus serieux dans la vie. Les itudes, c'euit
la sdence proprementdite, ct encore la sdence universelle.
Lea etudes comprenaient la granmiaire, les langues, Tbis-
toire, la pbflosophie, et sons oe nom la pbysique et les
malbematiques, la jurispmd^ce d la mededne. Quand ce
Taste eerde etait parcouru, les etudes etaient finies. Cetait
toute une vie dHiomme.
II 7 avait du tempe perdu, je Tai dit Les formes de la
acolastique allongealent demesnrement ce travail de prepara-
tioii k rinteiligence; mats Tesprit a'alTemussait mfime aux
emraia de cette f^Snce abstraite, et de cette methode de
controverse, et aussi les ecrivains qui se formerent k cette
sorfe d*etndes enrent un caractere d*energie dont ta pro-
fonde empreinte ne se retrouve plus dans les lettres mo-
demes. Tout le sitele de Louis XIV avait ete ainsi prepare;
les grands ecrivains de cdte epoque avaient rempli leur
longne jeunesse de travanx serieux etde meditations savan-
ten ; les langueb anciennes leur onvraient lenr trdsors. lis
approfondfssaient consdendeusement la sdence oil les por-
tait la vocalion de lenr genie; mais toutes leur etaient con-
pnes; de sorte qne Boileau etkt pu etre le plus corred des
i;mmma!rien« ou le plii^ savnnt des critiques, et Radne te
|ilii< fin el le plu^ ingenieux des moralistes. Et c'est au-
jourit*1iiit (III Mli.e -ujet dVtude de voir par qudle variete
ireindes tou!( ces grands hommes etaient arrives k cette per-
redion d'eioquence ou de poesle que nous essa7ons qud*
ffoefots de d^precier, mais qui alors meme fait mienx com-
prendre notre petitesse
\jpfi efffd«'< d»*n'w jotjrH ont eie rendues fadles: c'est nn
DICT. Ue LA OOXVERS. — T.
grand p^l pour I'esprit, qn! en devient snperfidd et leger.
On a fait des etudes une sorto de tromperie, k laquelle
cbacun se laisse prendre. On cberche les semblanto de la
science, et 11 ne se trouve que trop de gens habiles k la
deguis*. Jusqu^k nos livres eiementaires, k force de simpli-
cite, produisent la paresse d engourdissent la raison. Nous
sommes en etat de progris, qui en doute? mats je n'ai point
vu que dans les universites du viefl Age la science fdt re<*
duite en fornoe de catediisme, d que la dispute des grades
se rednistt k la repetition dHme le$on de petit enfant. Une
des ignominies da temps present, en matite d'etudes,
c'est cette Id qni fait arriver tons les ecoHers , sans excep-
tion, k un examen sans verite, afin de clore Tinstrudion
nniversitaire par une grosse retribution d'argent. Que signi*
fient les ^ocfei sons cette lof de finances? Cclui qui vend
k la porte de l^niversite le petit livret par demandes et
par li&ponses , ponr servir de guide k Taspirant au baoca-
laurdat, rend justice aux etudes de notre temps, et il a
droit Ala reconnaissance de ceux qui en out fiiit une partie
dn budgeC car 11 se propose de faire le plus de badieliers
possible; d k vrd dire ce savant est un bon coUecteur
d'impdts*
Ponrtant, ma pensee ne sanrait etre de meconnattre cer-
tains progrte dMtodes, ni anrtout de refuser nK>n suffrage
aux honunes baUles que nous avons vus parattre dans Ten-
sdgnement. Je dis qn'on se meprend sur la direction des
etodes, qa*en les rendant faciles on les aaaiblit, qu'en les
hAtant on les altera, qn'en en faisaut nne loi d'argent, on
les detruit Je pense que les etodes ddvent etre methodiques,
mais ausd qu'eUes doivent etre lentes et graduelles. L*Age oti
dies s'acbevent de nos jours est on Age de transition, oii la
raison est incertaine encore d aurait besoin d'nne mdn Btre
pour etregnidee. Puis, s'il arrive qne le jeune homme veuille
suivre des etudes plus bautes, des etodes de droit on de me-
decioe, fl se trouve en pen d'annees an bout de sa carriere,
et il ed nn honune avant I'flge ; de telle sorte, qu'etonne de
lui-meme, U etonne anssi les antres; d nul ne eroit k une
maturite qui est dementie par les annees d qndqnefois par
les habitudes. Alors il se fait comme nn vide dans cette vie
qu*on avait voulu hAter sane prevo7ance, d toute la suite
pent en etre trouUee d defdte sans retour. N'ed-ce pas ce
qui arrive k la plnpart de nos jeones hommes, esprita pre-
coces, dont on avdt admire to debut, d qui se laissent afliEds-
ser sous ie poids de lenr premier sncc^ d de leur glofaie
prematoree.
n serait assurement contrafare aux vnes des families, mais
certainement conforme aux vues de ta sodete, de prolonser
les etodes d de les rendre plus fermes d phis profondes,
en les variant adon la vocation des hommes. II 7 a des
etudes qui sont oonminnes k tons : telles sont les etodes de
religion, de philoaophie, de morde, dniistoire, de litterature,
delangues m6me. Mau an moment od I'esprit de ehaque dls-
dple fait un dioix d'nne carriere k venir, les dudes doivent
prendre poor lui un caractere tout nouvean : k i'un la
sdence de to natore , k Tautre ta sdence de rhumanite ; k
cdui-d les mathematiques et leurs applications, k cdui-ta
rhbtoire, 00 la poesie, ou les belles-lettres, ou la Ihiguis-
tique, ou les generalites du droit, ou les principes meme
de la societe politique. On pourrait ainsi proionger les
etodes d'une annee au moins, d les Jeunes gens n'arrive-
raient paa tout mcertalns d tout tremblanta dans les car-
rieres qiA s'onvrent devant eox an sortir de leur college.
L'homme ed impmdenti il se hAte d'entrer dans U vie;
et plus il se hftte, et moins il a de force pour ecbapper k
ses ecneils. Ce ne sont id que des observations gendrales.
Je sais quMl taudra du temps poor les faire goOter aux ge-
nerations. Nons sommes presses de nos jours : c'ed que
toot va vite, le temps d les revototions; nous avons peui
que Tavenir ne nons ediappe, d nons avons hAte de le
saisir.
Apres cda, Je ne saurds Id fkire en detail un traite
<r^tude$. Nous avons d'exedlento livres snr oe sojd; d
17
fiTUDES — ETUDIANT
130
d*al)ord celui de Roll in vieot de hii-m^me k la pens^e.
Cjest un li?re sage; maison dirait une oeuvre de paganUme
christianise. C*estle caracUre des anciennes ^udea univer-
ftitaires, etudes auxqueUes on fait rude guerre dans nos
livres inodernesde litt^rature auperflcieiie et romaatique,
mais qull serait plus utile d'imiter en ies r^formant. Rol-
lin , liomme de tradition claasique, n'edt pas M^ de force
k s'dttaquer k certaiues id^ qui prMominaient dans Ies
m^thodes d^enseignement. II n^a au que Ies temp^rer par
une penste de pi^t^ qui se r^pand comme nn batime dans
tout ce quMl ^crit. Nous avons d'autres livres moins d^ve-
iopp(^, raais plus fortement con^us : tel est le TraiiS des
Eludes de Fleu r y, petit ooTrage pleinde meditation, mais
propre seulement k ceux qui sont capablos de supplier aux
applications par la droiture natoreile de leurs id^es. Les
Merits dn P. Lami et ceux du P. JouTency sont egalement
substantiels. Mais quelques pages deBossuet sont plus do-
quentes et plus nourries : c^est une lettre en latin adress^e
au pape Innocent XI, sur reducation du dauphin. Bossuet
resume toutes les etudes qui peuvent convenir k un prince
ne pour le tr6ne ; mais ses idites sont applicables k toutes
les conditions de la vie, car k toutes il convient d'embrasser
et de connattre ce qui fait rhoDune bon et oe qui le fait
intelligent.
Depuis un siecle beancoap de systtaies ont pasae sur
nos etudes. Gondillac et Le Batteox ont Diit celui du
dix-buitieme siede; syst^me de secheresse pbilosopbique ,
que des esprits moins cultives devaient bient6t transformer
en une methode presque mecanique. Le plan d*etudes de la
Convention allait trop bien k une soeiete toute materialisee
par Tatlieisme ; mais il etait nne suite de toutes les idees
abstraites que Ton avait mises un siecle durant k la place
des notions morales qui sont le principe du deveioppement
de Tesprit humain.
Les etudes manquentau^ourd*bui d'un esprit d^eoseroble
qui les vivifie; Mais comme eUes sont reveoues k la tradi-
tion de I'enseignement antiqae, elles ont trouve les lots du
bon en retrouvant les mod^es du beau. Les etndes classi«
ques, dontquelques-uns aiment k nc% paroeqn'Us n*ont pas
fait d^etudes, ont oe grand avantac^ que d'elles-menies elles
sont nne le^on de morale, et qu^elles disposent k Tadmira-
tion des ffrandes et sainles cboses. Que serait-ee si nne
forte pensee les dominait? Lacnltnrede Tesprit deviendrait
naturellement le perfectionnemeDt de FAoie.
On distingue d*ordinaire les itudes iUmentaireSf ks
itvides spicialeSj les Hvdet supMeures ou les hautes
eltuies. Les etudes eiementaires ont poor objet les notions
premieres de la science humaiae. Les etudes spedales,
dej^ eclairees par les etudes eiementaires, ont pour objet
les diverses parties de la science bumaine dans ses rapports
avec les besoins particuliers ou les Tocations des bommes.
Les etudes superieures sembtent avoir pour objet la science
elle-meme, comprise dans sa generalite on dans ses points
de vue les plus eieves. Les etudes eiementaires sont ie fon-
dement des connaissances ; Ies etudes spedales en sont
rapplication; les etudes superieures en sontle perfeetion-
nement. Toutes ces etudes sont necessalres les unes aux
autres; nn bon systems d'etodes Ies coordonnerait avec
soin ponr faire sortir de cette unite une variete fteonde.
Nos etudes sont sans liaison et sans suite. Nous avons des
ecoles oil les esprits les plus divers sent sonmis k one
mftme loi d^etudes ; e( mAme les eooles que nous nommons
speciales ecartent la liberie des TOcations per rinliexible
nniversalite des travaux. C^est que tout se fMf per des re-
glements et des cadres : on s'est moqiie naga^e de cette
maxima : ioiU est dans tout, C^est pourfaat la maxime
qui preside k nos etudes. On dresse les bommes k tout
savoir et k tout faiie. Ceia est trivial, mats eela est vrai.
Et il s'ensuit que le plus souvent Us ne savent i>as grand
cliose et ils ne font rien. Au contraire, si par la direction
tit's (Etudes on allait penetrer en chaeun sa pensee propre,
Suu goatf son genie, on le drsiseraU a suivre son pen-
chant et k se eonformer k turn instinct. Alors sa raison de-
viendrait forte, et les etudes bumafnes, en reatisant la con-
dition du travail qui a ete imposee k Thomme, repondraient
en meme temps k la loi de sa natute, qui est une loi de
perfectionnement et de progrds . Laohentis.
Etudes (Bifurcation des). La bifureatlon ou division
des etudes scolaires en deux branches, k partir d*un point
commun, n'est point un f^it nouveau : la pensee en etait
formellement exposee dans la loi du 11 floreal an x, admet-
tant la division de Tenseignement de maniere k designer aux
jeunes gens, apr^s Ies etudes premieres indispensables pour
developper rintelligence, deux buts distincts : d'unepart Ies
lettres, de I'autre les sciences. Cette pensee, longtemps atKui-
donnee, le gouvemeroent Toulut la remettre en oeuvre en
1852. Ledecret du 7 mars 1852 porfait qne le conseil so>
perienr de Tinstruction publiqne presenterait on nouveau
plan des etndes dans sa prochaine session ; ce conseil adopta
le principe de la bifurcation des Hudes^ apres les deux
classes de grammaire, en deux branches : Tune litteraire,
Tautre sclentlfique, reliees par des points commons. Un d6-
cret du 10 avril 1852 consacra ce principe. Un autre decret,
en date du 10 septembre 1853, est veno en regulariser Tap-
plication. Aux termes de ce decret, Tenseignement est main-
tenant partage en trots divisions : i*\h division iUmentaire^
comprenant les hnitieme et septieme, et embrasflant la lec-
ture, reeritare, la recitation, lecalcul, le dessin lineaire,
Torthographe, la grammaire fran^se, et, en septieme, les
premieres regies de la syntaxe latine; 2** la dit^j^ton de
fframmairey comprenant la dnquiemeetlaquatrieme, et em*
brassant retude approfondie de la langue fran^ise, de Tbis-
toire,do latin, des radnes grecques; dans ItLtroisihne divi-
sion, la bifurcation des etudes s^accomplit. Pendant que les
eieves qui se consacrent k la partie des lettres, se fivrant aux
exerdces latins et grecs, apprennenl les langues vi vanfes et ar-
rivent k la logiqne, k la rhetorique, 4 la pbilosopbie, oenx
de la section des sciences s^occupent bien plus spedalement
de la geometrie, de la pliysique, de t*histoire natoreile : cepen-
dant oesdenx dassifications d^^odes sont communesjusqu'en
troisieme aux eieves des lycees; mais k partir de la seconde
les eieves qui sedestinent k lacarriere des sciences se livrent
exdusivement k retude de Talgebre, de la geometric dans ses
applications pratiques, du leve des plans, de la projection des
corps, de la trigonometric, de hi physique et de la cbimie,
de la cosmographie, de la mecanique, de la metallurgie,
et de la cbimie organique. Les applicateurs modemes
dn prindpe de la b\furcation des etudes ont pense que ce
mode nooTcau d^ensefgnonent aurait dlienreux resultats,
parce qu'en permettant aux uns d*etndier plus attentive-
ment tout ce qui a trait aux lettres, il ferait sortir des lycees
des eieves assez prepares di^k aux etudes sdentifiques pour
etre en etat de se presenter, soit aux examens des Facultes
des sdences, soit aux diverses ecoles speciales du gouver-
nement. II est d*appiication trop recente encore pour qu'il
nous soit permisd'en constater les resottate.
ISTUDES (Dtrecteur des). Voyez Normalb (licole).
I^TUDES (Maltre d'). Voyez MaItre d*£tud6s.
I^TUDIANT. La qualification d'^udiant, reservee aux
^Uves des £co1es de Droit, des ecoles de M^edne et des
Facultes de Theologie, etendue plus recemment aux eieves de
r£cole de Pbarmacie, pent s^appUquer a tons les jeunes gens
qui au sortir des bancs do college devenus libres, suivent
les coors des diverses Facultes de Tenseignement La vis
de retudiant qui etudie consciendeusement est une vie bien
laborieuse, car il a, quelle que soit la carriere k laqndle il
se destine, des conrs nombrenx, ardus k suivre; il a k se
rendre eompte dans la pratique des le^ns que la tlieorie
lui donne, et les moments qu^un travail serieux et coOteux
lui Uisse pour ses plaisirs sont bien courts et bien rares. Et
cependant, est-il au monde une dasse de jeunes gens
dont la reputation soft plus compromettante que ceUedes etu-
diants ? Qu*on dise que les etudiants ont dense avec une li*
berte toute partlcutiere au but de TOpera ou k cdui de Is
^UDUNT — ETYMOLOGIE
CkiamUrt, ^lls out felt da d^ordre, de Ttoieute dans
to rue, ^ ttpagt an thtttre, de Torgie chez eat, oda est tel-
lemnt paBs4 dons lea mffiore, eeia semblera al natarel, que
lienoBDe ae a*ea Sonera, ne s'en inqai^Cera. Cest qa'k cAM
d« Madiaati qui 4tudieot, qoVn nous passe ce pltonasme,
il 7 a ceus qui n'^tiidient pas, ceni qui s'amusent : Us for-
meot, il faut bien le dire, dans les Faculty de Paris eomme
dans celtes des d^rtements, une fort noiDbreuse parUe du
coDtiogent. I^ ^tudiants laborieux, on les trouTe aux cours,
dans les cabinets de lecture , dans les biblloth^ues des
Miti, aqx cliniques des hOpitaux, aux ampbitli^tres, aux
^oafltaices, aa\ examens de tears eamarades ; les 6tudiants
qui D^todtent pas, on les volt, au contraire, apparaissant
asset tard le matin , dans les estaminets , dans lea pro-
menades, avec des compagnes suspectes, menant joyeuse Tie
tant que dure la subvention patemelle, mettant en com-
muA leurs piaisirs, leur argent, leurs pelnes, ingdnieux k
proToqner de leur famiile, sous les pr^textes les pins fabu-
leux, des supplements deallocation p^cunialre pour des Hvres
qui n^existent pas, pour des acquisitions qn'ils n'ont jamais
faites. Cenx-IA se lancent dans la vie, 06 ils entrent tout nou-
Teaox, avec fougue, avec passion, se muItipHant pour les
excte, et donnant aux ^les cette r6putation tapageuse qui
est la mime partout.Mais cette gounne une foisjette, I'heure
ablig^tolre do trarail arrive; il font passer les examens, sans
SToir r6pondu aux appels, sans avoir snivi les cours, sans
avoir (ravaiil^; alors beaucoup se rebutent ou sont rebuts
par Ie« reftis que leur font 6prouver les professeurs; ils dis-
paraissent des ^coles, pendant qne les ^tudiants laborieiix
contiaoent h conquer les grades qui leur ouvriront la car-
ri^re 06 ils pr6tendent enlier; beaucoup d^autres semettent
itrafailler, et r^parent tant bien que mal le temps perdu
dans les jules ^hevelto et dans les misses Joyeuses de
leur vie d'^todiant. L'bomme se (ait, P^tudlant va disparaltre.
11 reste bien par-ci par-l&, dans le quartier latin, quelqnes
(ratnards cbez qui la mani^re de vivre des premiers moments
est pass^ k r^tat cbronique, buvant, fumant, Jouant an
bfUard, feisant du tapage sous le titre ^temel d'^tndlants :
niais ces^todfianta de buititaie, dixiime ou quinii^me ann^e
n'appartienneDt depuis longtempe k aucune 6coIe, k ancune
Faculty.
^TUf, enveloppe inflexible en bois, m^tal, carton, ordi-
naireroent de forme cyllndrique ou etllptique. Un ^tui se
eompofie de deux pieces qui s'embottent I'une dans Tautre.
Us ^tais cylindriqoes en bois, nacre, os, se font au tour :
3n crtuse et Ton flnit k la main ceux qui sont m^piats.
On appelle impropreroent ^iul de mathdmatiques un
assortiment plos ou moins complet de compas, d^^uerres, etc. ,
dont les gtomHres et les dessinateurs font usage pour tracer
Jes figures. La bofte dans laqnelle sont renferm<$es ces di-
verse^ pieces avait autrefois la forme d'un ^tui aplati ; aujour-
d*bni on lui donne plus commun^ment celle d'un petit n6-
eesMdre. TEisstoRB.
ETU VE« On nomme Huve one chambre ou une a'r-
moire i^p^alement r^rv^ pour maintenir dans une at-
mosph^ plus ou molns ^lev^ eertaines substances dont
Peao d*evaporation ne doit se perdre que trte-lentemeot :
telssont les ceufsdonton veut op^rer Hncubation arti-
ficiellement , les liquides destines k la fermentation alcoolique
0:1 acide , les slrops qui doivent cristalliser. Quant aux
(itees improprement appelte anssi Huoes, et dans
kfqtielles on expose des mati^res humides poor qn*elles
perdent le pins rapldereent possible leur liqulde, on les
oonime plus Jnslement siehoirt.
La chaleor eat comnraniqu^ k T^tuve par un calorifi^re
iKen oonstroit, un po^e, ou par tout autre moyen que Ton
ioge plus eoiivenable on plus 6eenomiqne : le principal est
d'avoir sein d'organlser les mnrs et le carrelage, ainsi que
es fenMrea et lea poftea , de mani^ qu*il n*y alt aucune
dipeidition de ebajeur, en ^tablissant de doubles vitraux
no, feaCCfes, et des doubles portcs. II est inutile de dire
|ue teste ii^rt ^oit Atra gamie d^aagires, en rvson des
131
besoins, mais nous devons insister poor qu'elle soit raeublto
d^m theonomMre, dont les variations solent visibles en
dehors comme en dedans , et m6me , si Ton a besoin d^une
temperature enti^reroent Invariable , on organise un r^gu*
lateur, invents par Bonnemain , et conslstant en une tige
metallique, dont la dilatation ddterminde par le plus faiblo
exc^s de temperature , au de\k du degre de cbaleur voulu ,
augmente la longueur de cette tige, sufSsamment pour foire
ouvrir nn vasistas , qui se referme aussitdt que rintroduction
de Pair exterieur a ramene la temperature de reiuve au
degre de clialeur qu'elle doit conserver. Le regulateur du
feu de M. Sorel peut, avec de ieg6res modifications, etre
applique k cet usage; et dejit son auteur s'en est servi poor
regulariser la clialeur propre k I'incubation artificielle.
Sonvent, comme dans les laboratoires de chimie etdans
les simples menages, on n'a besoin qued'uae eiuve assez
petite et portative : alors on se sert de celle qu'indique
d'Arcet, consistant en une caisse sous laquelle on fixe une
larope d'Argand, dont la flamme suit an long tuyan qui
traverse i'interieur de la caisse , dans les parols de laquelle
on menage des trous , que Ton ferme ou que Ton ouvre k
volonteavec des bouchons,afin de concentrer ou de dimi-
nuer la chaleur. Cette caisse , en outre , ainsi que toutes lea
autres etuves , peut etre cbauffee et maintenue k une tem-
perature de 100^ par un courant de vapeur que Ton iorce
k passer dans un tuyau contourne en heiice, et place dans
cette caisse. J. OooLAnT-DesRos,
Pendant tout le moyeu Age, et mdme jusqu'au dix-sep-
tieme siede, on donna aux bains le nom i^tuves, et k ceux
qui en faisaient le service, celui d'^uvistes. Menage et les
auteurs du Suppkment au Glossaire de Ducange le font
venir desMx, expression de la basse latinite, qui signitie
nettokment avec de Veau chaude. D^s les premiers temps
de la monarchic on trouve plusieurs etuves etablies a Paris
et dans les autres villas de France, ce qui explique pourquoi
on comptait encore dans la capitate il y a peu d'annees six
rues ou impasses qui avaient garde le nom des etablis-
sements qui s'y trouvaient. Ces lienx pnblics, dans lesquels
regnait une assez grande liberie , furent trop souvent des
rendex-vous de debauches. Malgre une ordonnance rendue
en 1498, les etuves n'en furent pasmoins des lieux deplaisir
de toute esp^ce; et quelques predicateurs du seizieme siecle
ne manquerent pas de reprendre, en un langage quelque peu
cynique, les femmes qui s'y rendaient. Nona voyens encore
dans plusieurs livres facetieux du seizieme et du dix-sep*
tieme Steele que les etuves etaient generaleroent assez mal
frequentees.
Les barb i era au seizteme siecle etaient etuvistes; et
sous ces deux noms reonis, barbiers'4tuvi$tes ^ ils for-
maient une corporation. Cest vers cette epoque, cependant,
qu'on cessa d'aller aux ^/ut?e«, que des maisoru de bain^
quelque peu moins de&honnetes, s'etabiirent; et Sauval , qui
ecrivait en 1660, a dit : « Vers la fin du siede passe on a
cesse d'aller aux etuves. Auparavant elles etaient si com-
munes, qu'on ne pouvait faire un pas sans en rencontrer. »
LCROUX DB LlNCT.
ETYMOLOGIE, mot forme du grec ervtioc, vrai, et
Xoyo;, parole. Cest ainsi qu'ohdesigne I'origine d'un mot,
et la science qui s'occupe de rechercher cette engine. Pour
qui connatt la formation , le mecanisme et Tesprit d'une
langue, il n'ya pas au monde de science plus dillidle que
celle de I'etymolo^ste, et ou II soit plus permis de s'egar^
dans llmmense champ des conjectures. Chaque lang^e ^
trouvant ordinarrement formee des debris deplosieurs autres,
comme le fran^is, par exemple, qui vient evidenun^fftif uh
melange do latin et des dialectes des differents | ppli^)iui
cha.^^erent les Romains des Gaules, les mots deT'^iiouvelle
langue , sortis de tant de sources diverse^;; cliai^^nr.d'ac-
ceplion avec le temps et les usages; IK [idjfe^t' Tun sens
propre k des sens metaphoriques et '^tteverse^,ije^iioti des
leltrea diange ^galement, la prph^nbfa(ti>n>'^ltefe^ et 11
arrive de toutes ces causes qcr^'lir' f^x^iiH &^6r» dans uin;
17.
183
langue qui tr&Taille k m former, varie tellement dans Fes-
pace <]e quelques siteles , qu*U finit le plus souvent par
ii'ayoir plus aucune ressemblance avec lui-m^e, comme
noUre langue nous en foomit une foule d*exemples. 11 en
rfeulte un chaos od I'esprit d'investigation , m^me le plus
subtil, est d^autant plus sujet k error, que ses com'ectures
mfime, en portant k faux, r^unissent souvent toutes les
probability du vrai , par suite des ressemblances de pro-
nonciation/Ot de sens de Tingt mots strangers avec celui
dontil cherche k suivre la filiation, et dont toutes les traces
de la racine sont eflacto dans le d^riv^. II d^coule de
toutes recherches de ce genre trois espies d'^tymologies ,
les unes certaines, et c^est le plus petit nombre, les autres
probables, et les autres possibles.
On salt quel usage il est possible de (aire des etymologies
pour 6claircir les otKSCorit^ deThistoire. Mous allons donner
les priudpales regies k suivre dans Texercice de ces sortes
de recherches. La premise de toutes est de bien connaltie
la marche, les gradations, et surtout les origines de la langue
a laquelle appartient le mot dont on veut chercber T^tymo-
logie. Pour rapporter ensuite le mot k sa racine, il fiuit le
(l^pouilier des terminaisons et inilexions grammaticales que
le temps a pu y igouter. Si c^est un compost, il faut en
s^parer les diverses parties, puis on en suit la filiation en se
guidant sur les changements bien connusqu'asubis la langue.
L'orthographe, qui se conserve quanid la prononciation
change, est quelquefois un tr^4)on moyen de ne pas perdre
cette filiation. On sent d'ailleurs que le probltoie se com-
plique beancoup quand des variations de sens ont con-
coum avec celles de la prononciation k d^naturer le mot.
11 Amt alors, s'il y a lieu , remonter du sens m^taphorique
au sens propre, et vice versa, ou chercber les points d'ana-
togie et de dissemblance dans les accepUons particuli^es
des deux mots qu'on prfoume venir Pun de Tautre, et
Ton juge , par le r^ltat de oette comparaison, jusqu'ii quel
point on s'est malntenu sur la trace qu'on avait int^r^t k ne
pas perdre. On acquiert ainsi plus ou moins de vraisem-
blances particull^res, dont la reunion constitue ensuite tout
le degr^ de certitude de P^ymologie. Plus on a d'^l^ents de
recherches, plus le travail est facile, ce qui Cedt qu'on re-
monte plus ais^ment k Torigme des mots compos6» qu*k
celle des mots simples, quoique quelquefois presque toote
la trace des mots primitifs se soit perdue dans le de-
rive.
II est souvent bien important, dans la recherche des ety-
mologies, de connaltre plusieurs des langues n^es de la
m6me source que celle a laquelle appartient Le mot dont on
cherche Torigine. L*italien et le roman, par ezemple, vien-
nent du latin comme le fran^ais, et Ton retrouve souvent
dans oes deux langues le mot intermediaire entre un mot
fran^ et un mot latin, dont le passage eOt paru trop
brusque si Ton eOt voulu tirer Tun directement de Tautre.
Dans les actes latins du moyea ^e, on d^couvre fr^quem-
Jbent Torigioe de mots fran^ , qui sans cela nous odi
eteddrobee par les alterations sucoesdves de la pronon-
ciation : on voit ainsi que metier vient de ministerium,
maiguillier de nuUricularhUf etc. hdGlassaire de Dn-
cange et ledictionnaire de Manage sontpleins deces
sortes d'etymologies. Parmi les langues dont celle que nous
parlous a tire son origine , plusieurs se sont peidues , entre
autres le celtique , qui a fourni au fran^ais plusieurs racines.
On doit alor^ rassembler les vestiges epars de la langue
perdue , et on les retrouve dans les andens noma des iieux
de la Gaule, dans Pirlandais, le gallois, le bas-tureton, qui
n'a pas varie depuis cesar, comme on le voit par nn pas-
sage des Camment0tres de ce general, od il dte une phrase
textueHement conservee dans cedialecte, et qoi fourmiile
de termes monosyllablques venus des Geltes , ce qui a porte
assez mal k propos un auteur de la fin du siede dernier k
emettre cette proposition bizarre, que la langue pariee en
Bretagne est la mere de toutes les langues. Le saxon , le
gothiqoe et les divers dialectes anciens et modemes de la
£TYM0L06I£
langne germanique nous serviront k reconstitiier m partie U
langue des Francs. De ce que les Pbenieiens ont paroonra
tres-anciennement les G6tes de la Meditaranee, on peut
retrouver dans leur langue les racines d'nn grand nombr^
de mots grecs, latins on espagnols. 11 ne faut pas oublier
non plus, dans les recherches dont nous parlona, qu'une
langue peut Joumellement tirer des mots nouveaux de ses
voisins.
11 n'y a du reste aucune etymologie, si bizarre qu'elle pa-
raisse , qu'on ne puisse justifier par des exemples incoi»te»'
tables. De plus, il n'y a rien de si facile que de faire deriver un
motqudoonque de tout autredonne au hasard, pour peuqu'mi
multiplie les alterations iuterm^diaires dans le son et la
signification des mots ; Menage fourmiile d*erreiirs de ce
genre, et un erudit d'outre-Rhin s'est avise de deriver le
mot FuchSf renard, du grec &Xcii»3ct)C. Cost un des princi-
paux ecueils que les etymologistes aient k eviter. Ce n'est
d'ailleurs pas un genre de travail aussi futile qu'on ponrrait
d*abord le croure que celui qui a pour but la recherche des
origines des mots ; 11 est memo absolument indispensable k
quiconque veut se penetrerd*idees un peu pcedsessur la
theorie generate des Ungues. Bnun.
Si la connaissance des ohoses depend en grande partie de
la connaissance exacte des mots. Tart qui apprend k con-
naltre le sens primitif de ceux-ci, et par consequent leur
sens propre, en remontant du connu a rincouno, des com-
poses au simple, des derives au radical, est snrtout d'liiie
grande importance dans la composition d'un dictionnaire :
td est Tobjetde retymologie,qiii, soivant Torigfaie du mot,
est la raison de la langue, comme rortbographe est la
raison de V^crUure. Get art a ses preceptes et ses regies,
mais il a anssl ses dangers et ses ecueik. Toutes les sden-
ces de la parole toncbent au vague, et celle de retymologie
souvent plus encore que toute autre : vonloir la pousser
trop loin, c'est tomber dans le pedantisme, oo meme dans
le ridicule. La plupart des etymologistes, par une preoccu-
pation qui resulte toujoors d*une longue spedalite d*etudes
et d'une habitude exclusive de rcdicrches, ont trop sou-
vent substitue des systemes absolus et de fansses hypothe-
ses aux simples notions qui eussent ete generalement sof-
fisantes; erreur fecondeen etymologies forcees, tdles qu^on
ea rencontre dans oette multitude d'eerivauis, plus on nxMos
recommandables, qui tons ont cm surprendre la langue
dans sa source et U suivre dans ses derivations. Les uns,
tels que Bude, fiaif, Henri Estienne, Leon Trippault, Joa-
chim perion, Morin, etc., se sont eflbrces de rapporter
toutes ses origines an latin on augrec; d'autres, comme
£tienne Guichart et Pierre Le Loyer, les ontdemandees a
Thebreu; Court de cebdin, Le Brif^t, Bacon-Tac4m, La
Tour-d'Auvergne, etc, les font desc^idre da cdtique, Ian-
gage tout de tradition, et dont il ne reste pas un seal mot
ecrit; d^autres enfin, purement edectiques, parmi lesqnds
il faut distinguer Menage et Ducange, les ont cherdiees
partout oil ils pouvaient les trouver. M. Raynooaid s'est
borne k les prendre dans la langue romane. PsLussiBn.
Les recherches etymologiqnes sont da reste fort anclen-
nes ; on en trouve des exemples dans la Genese. Piaton,
Aristote, les stoidens, diet les Grecs; cesar, Cioeron»
Yarron, cbez les Remains, s'en sont occapes, mais sans
suivre une marche methodique. Les granunairiens et les
lexicograpbes de ces deux langues n'ont pas mieux reussi.
A la renaissance des ksttres, on revint avec ardour k cetto
etude. Phavorinus, Perotto, Yalla, et plus tard, Sylbnrg , lea
^tienne, Gerard Yossius, Menage, ont lalsse des travaux
qui eussent ete plus utiles s'iU avaieot employe des pro-
cedes moins sujets k erreur^ Dans le dix-bnitieme siede,
ces recherches embrasserent un cbamp plus vaste. La ten-
tative du savant Court de Gebelin, ftute de methode, fat
prematuree, sinon chimerique. De nos jonrs on a coltiv6
la sdence etymologique avec plus de profit pour la gram-
maire generate, la Itngiiistique, Tethnograpbie, 11iistofre» la
pliilosophie ancienne et moderne.
ETZDORF — EU
ISt
liTZDORF ( JsMf-CBBfoiBN-MicBBt), payaagiste dis-
tingo^, ii6eii IftOl, k PcBsnek^ prte deMeustadt sur TOria,
fit sea ^odea k I'Acaddmie de Peinture de Munich. Qaoi-
oiie excdlant d^jk k reproduire la nature agresteet aauvage
abs montagnes da Tyrol, ii ae aentait entrain^ Yere T^tude
dea paysagea du Noid par une irresistible vocation^ et il alia ,
en conadqaenoe passer plusieurs annte dana la ScandinaYie.
11 ^tait devenu, pour ce qui est du style, ring^nieux disciple
dea andens maltres, notamment de Tagreste po^ie qui
anime toutealestoiles d*£Te rd i ng en, de mtoae qu'il aimait
k trailer dea auje^ semblables kcean da ce grand artiste. Sa
Vue iTune Jorge en Sutde, grande tuile remarquable par sa
simplidte et sa T^t^, produisit une sensation extreme. Le
moulin de la sderie, un groupe de noirs sapins, le ciel gil-
sAlreavec ses nuages qui s*enfuient et ses ^clairdes d'axur,
eofin lea efflorescences des rocbera reproduitea presque
en reliel, tout dans cette ceuvre annonce une vive et frat*
cbe intelligence de la nature. Etzdorf a aussi visite la nua-
gieose Angletene : il est membre de TAcadtoiie de Stock-
bolm.
Son firto cadet, ChristianrFridMc Etzdorf, n4 en 1S07,
aprte avoir d^abord peint but porcelaine, s'est plua tard
^onn^ k la peinture du paysage, ety comme lui, avec un
tare sucote.
EU. La Tille d'£u, en latin Auga^ Augum^ Aucum, Oca
et Alga Castrum, est situte dana Tancien pays de Caux ;
elle fidtpartie du d^partement de la Seine-Inf^rieure
et dc rarrondiasement de Dieppe, k 2S kilometres £.*N.-E.
de cette Tille, 'anr la Breide, k 3 kilom^trea de son embou-
chure dana la Manche, avec une population de 4,019 habi-
tants, un beiD cbAtean, un tribunal de commerce^ un col-
lege communal, des fours k chaux et k pl&tre, des tuileries,
des blancbiaseries, des sderies de planches, des fabriquea
de dentelles, des fileries de cbauTre et de lln. La Tilie d'Eu
date d'un antiquity reculte; des mines asses caract^
ristiquea la font remonter au temps dea Romalna : Fro-
doard, tetTam du neUTi^meaiteley en fait plusieurs fois
mention ; les chroniqueurs anglaia Tappelaient Ou et Ou-
vff, de U Tenait le nom d^OusUHs^ donnd jadis an comt^
d'Eo.
En fut attaqu^ et pris, sous Charles le Simple, par lesNoiv
mands, qui y ndrent gamison. Herbert II, oomte de Verman-
dois, emporta la yiUe d'assaut, et les en chassa. En fi^vrier
1408, Henri V d*Angleterre prit Eu aana coup f^m. Le
due de Bourgogne a'en rendit mattre en 1472; mais les
troupes royales y rentrtent presque imm^diatement.
Les habitants d'Eu, comme cenx du Tr^KMrt, ^taient sous
Louis XI d'intr^pidea marins, qui ddsolaient la marine
marchande et la marine de guerre anglalses. J^onard lY
fit publier partout qull iraitamqu^rir En, et qu*il y passerait
l*hiver. Louis XI ne trouia rien de mieux k lliire, pour em-
pteher cette menace fanfarone de s*ex4cuter, que de brft-
ler la ville. L'incendie qu*il y fit allumer le 18 juillet 1475
ne lalssa ddxiotqueles^glises et quelques maisons. Depuis
Iots la prespdrit^ de cette Tille n'a Jamaia pu se r^tablir.
En posaMeun magnifiquech4tean, dont 1^ pares et les jar-
dins ^talent royalement entretenos sous Louia-Pliilippe, k qui
il appartenait; c'est dans cette rteidence royale quela reine
Victoria Tint Tiaiter, en 1843, notre roi Louis-Philippe :
VentenU eordiale entre la France et rAngleterre y fut cA^
brfe au milien de tttes somptoeuaes. Quelques annte plus
taid, aprtele 2 d^cembre 1851, le chAteau d'Eu ^tait frapp^
de confiscation an profit del*Etat, comme biende la maison
d*0rl6ana.
EU (Oomt^ et Gomtes d' ). L'ad(onction d*une dnquan-
tainede parobses k la TiUe d*Eu fdhnait un comt^ qui, aTant
la r^olutkm» aTalt le litre de eomU-pairie; celui de
Brienne y fut r6uni lorsque Richard H, due de Mormandie,
rittstitua en 996, en diTeiir de Geo/Jroy, son fr^re naturel.
A lamort deGeoflroy, Gilbert, son fils, futd^pouill^ de son
comt< par son onde an faTeur tie GuillaumeJ*^ ^ement
Hn BalurddudiiciCchard. LenouTeauoomte.refusaderen*
dre bommage ji Hchanl, qui lefit jeter en prison ; mais apr^
raToir tenu en captiTittf pendant cinq ans, il lui rendit son
comttf . Boberi /«r, fils de Guillaume I^, lui succMa : il aida
Guiliaume le Conqu^rant k repousser iWasion des troupes
firan^aises en Normandie, battit Tarm^ royale, suiTit Guil-
laume en Angleterre, et se conduisit Taillamment k la ba-
taille de Hastings. Ilmarcba contre les Danois en 1069 et
mouruten 1090. Son fils atn^ Guillaume, lui suoc^a ; il
prit parti pour Guillaume le Roux, puis 11 conspire contre
ce prince. ATant touIu prooTer son innocence par un combat
siogulier, ilfut Taiucu, et condanm^ k la castration elk ta
perte de la Tue. Son fils Henri ceignit ensuite la ecu-
roone eomtale, et combattit tour k tour pour et contre les
Anglais et contre les Fran^; il alia 4 la croisade en 1121,
et daus sea deniiferes ann^oa embrassa T^t eccl^iastique.
Jean /^ en fit autant : celui de ses enfanls qui lui suc-
c^a fut Henri II.
Maoul f^, fils aln4 de celui-d, rdgna dans son comt4 de
1181 k 1186. Alix, sa soBur, lui succMa : son mari, Raoul
deLubignan, dit Raoul d'Issoudun, prit parti contre la France,
et combattit 4 BojuTinea contre Philippe- Auguste : celui-
ci confisqua ses biens et ne rendit 4 La comtesse Alix , le
comtd d'Eu, qui n'en iormait qu'une petite partie, qu*aprte
mortde Raoul, en 1219.
Raoul JlJt qui aucoMa 4 son p4re, eut Iui-m4tiie pour
suGcesseur sa flUe Marie, qui porta le comtd d'Eu dans lu
maison de Brien ne. Alpbonse de Brienne, qu'elle 6pousa,
fils de Jean de Brienne, roi de Jerusalem, et de B6rang^ de
Castille, ^lait Tenu en France aTec Baudoin de Courtenay,
empereur de Constantinople. 11 aocompagna saint Louis 4
Tunis, en 1270, et mourut doTant cette place le m4me jour
que le roi. En 1282, Jean de Brienne I^ sucG^a4 sa m4re
Marie. Asa mort, son fila Jean //Toulut joindre, en Tertu
de son mariage aTec Jeanne, filie de Baudoin de Guinea, le
eomt4 de Guinea 4 cdui d'Eu, et un arrftt de 1295 lui donna
gain de cause. II futtu^ 4 la bataiUe de Courtral, en 1302.
Baoul de Brienne, son fila, lui succdda aous la tutde de sa
m4re, et fut pourru de la diaige de conn^table, en 13S0,
aprte la mort de Gaucher de ChAtUlon. 11 fut tu4 le 18 jan-
Tier 1345 , d'un coup de lance, dans un toumoi aux noces
de Philippe de France, et la brandie dea comtes d^Eu de
la maison de Brienne finit en la personne de son fib,
Baoul, qui en 1350 ent la tdte tranche deTant la tour
de Nesle, par ordre du roi Jean.
Aprte le supplice de Raoul, le comttf d'Eu fiit confi8qu4
parce monarque, qui, le 9 aTril 1352, le donna 4 Jean
d^Artois, dit Sana-7efTe, fils du ofl4bre proscrit Robert
d'Artois, retenantpour lui la haute Justice, ainsi que I'hom-
mage et le droit de souTerainet^. Le comte Jean conunanda
sous Charles VI, en 1382, rarri4re-garde francaise 4 Rose-
becque. 11 mourut en 1387. Son fila Bobert II, qui lui suc-
c^da, noT^cut que quatre mois. Philippe d'Artois, aonfr4re,
prit les i4nes du cornt^ en 1383. En 1390 il accompagna
Louis n, due de Bourbon, dana son expedition d*Afrique, et
reQutdeuxana plus tard I'^p^de conn^table, 6tte, par arr4t
de la cour, 4 Cliason. Puis il fit partie de I'expMition
qui partit aTec le comte de NeTers et Ui fleur de la noblesse
pour aller secourir Sigismond , roi^de Hongrie, attaqu^ par
les Turcs. Ce fut en partie 4 son imprudence qu'on dut le
ddsastre de Nicopolis, dans lequd il perdlt sa liberty. II
mourut VanoAe suiTante, au moment o4 sa captiTil4 allait
cesser. Son fils aln6, Charles, alors en has Age, lui 8ucc6da
iraroddiatement D^ qu'il ttat en ^t de porter les armes,
Cliarles VI le nomma son lieutenant g^n^ en Normandie
et en Guienne. Fait prisonnier, en 1415, 4 la baUille d'A-
zincourt, il ne Tit cesser qu'en 1438 sa captiTit^. En
1440, il refusa d'entrer dans la ligoe des seigneurs 4 laqudle
on a donn4 le nom de Praguerie, et contribua beaucoup
plus tard 4 r^tablir la paix entre eux et le roi. Charles VII,
en reconnaissance de ses serTices, 4rigea le comt4 d'Eu en
pairie,au mois d*aoOt 1458. En 1465, aprte la batdlle de
MontUklry, Louis XI lui donna le gouTemement de Paris.
184
EU _ EUCHARISTIC
Charles d*Arton moonii sans eofaaU, en 1471. Jean de
Bourgogne, comle Nevers, lui tuce^da.
Let cinq successeurs de Jean rnrent Bngilbertde Cltvn^
son lils, de 1490 k 15D«; Charles de Citvei^ ib d'£ngii*
bert, de 1606 k \b2i ; Frangois J^, file unique de Charles;
FranfoU JI, fiU de Francis r% qui dMda sana post^t^
et enftn Jacques, fir^ de Francois U, mort sans enfenta
m&Ies. En 1564 y Catherine de Ci^MSySoeurcadettede Jac-
ques, parlagea la succession de ce dernier avee Henriette^
son atoi^e, et eut le comU d'Eu. EUe le porta a son second
mari , Henri le Balafr^, due de Guise , qui Ait assassin^ aux
dtats de Blo;s. Son fils aln^, Charles de Lorraine, lui sue*
c^da au comt^ d'Eu, et eut pour successeur en 1640 Henri II
de Lorraine, son fils, n^ en 1614 ; cdnl-dy en 1660, Tendit
son oomt^ k Marie- Louise d' Orleans, pour la somoie de
2,500,000 livres. Cette prtncesse en fit don, Tan 1683, au
due du Maine, His l^tim^ de Louis XIV et de M"*** de
Montespan. Le oomt^ de^iot ensuite la propri^^ de la famUle
de Pentlii^vre ; pui^ de celle d'Orl^ans. Le litre de comie d*Bu
a ^1^ depuis donn^ au fits atn^ du due de Nemours.
Achiile JuBlNAL, d^nte ao Corps legitlatif.
EUB^C, Ue de la mer ^6e, la plus grande et la plus
fertile de celles qui dependent aujourd^iui du royaume de
Grece, appelc^e, aussi ^t;t7la,ou,d'apres8onclieMieu, Bgripe,
par les Turcs Egribo et par les Francs N^epont , est e^
par^e de la Thessalie m^ridionale par le eanal de Trikeri,
au nord ; de la Phthiotide, de la Locride, de la B6otie et de
TAttique k I'ouest, par un ^oit bras de mer dont la partie
septentrionale porta le nom de Canal de 7Vitontfl,etdont la
passe la plus resserrte, decent pas de largeurau plus {VBuripe
des anciens, fameux par rin^larittf et I'imp^tuosit^ deson
couraot ), est m^me recouverte de ponta. EUe s^^tend paralli-
iem«nt au continent et dans la direction du sud^cst, sur un
developpement de 16 myriamitrea de long ayec une largenr
moyenne de 3, en prfeentant une superficle d'environ 44 my*
riainMres carr^. Elle est traverste par nne cliatne de mon-
tagnes reliiSes k celles de la Thessalie ( Ossa et Pelion ) ainsi
q'u'4 celles des Cycladea orientalea (Andros,Tenos, ilfyco-
nos ). Ces montagnes entourent d^une ceinture de rocbers k
pic rile, dont lesc6tes sont prolbod^ment tehancr<^, en for-
manten in^e temps troisgroupeadlstincts. Ainsi, au nords*^
l^ve le Xeron-Oros (le T^l^hrion des anciens), haut de 1 ,010
nie Ires ; plus loin, k Touest, ie Mont QaUzadhh , haut de 900
k 1000 metres. Dans le groupe central, le Delphi ou Dirphys
atteint une altitude de 1,790 metres, et au sadl*Orykiou mont
Saint' Elkas s'^ldve k 1,440 metres. Toulea ces montagnes
renferment des carri^res de marbre, qui ^taient d^'j^ o^l^bres
dans I'antiquit^, de la houille, du cuiTra etd'autves m6taui,
ainsi que des sources thecmales. Leurs flancs sont en outre
couTerts de belles (or^ts et de gras paturages. Le cb'mat de
nicest des plus sains; le sol, parfaitement arros^ dans les
rall^, est trto-fertile, mals asses mal cultiT^. Les prindpaleB
productions consistent en ooton, huile« ?in, froment,
miel, citrons et rruits de toutes esptees,ea liiTrea, lapins,
perdrlx, cailles, etc. Les habitants se livrent aTec succte k
I'dducation des aJkiUes et A I'ilive du b^il, et exportent
beaucoup d*liuUe, de bid, de laine, de peaux brutes et de fro*
mages.
L*Euh^, ayec lea ties qui PaToidnent, forme nne nomoT'
c/i/eparticull^re,comprenaqt nne population de 60,000 am«i,
ii^parliesur une superfictede 56 myriam^lres carr^ environ,
et estdivlsteen deux dioc&sea el eparchies, k savoir ;
1" Eub^t la moitid septentrionale de Tile, avec los ilOls
de Scifitho , Scopelo , Chilidhromia, etc. ^ et leclief-lieu
de toute la nomarcliie, Evripo^ Egribo ou Negrepont, Tan-
cienne Chalcia, sitnd k Tendroitle plus rcsscrrd de TEu-
ripc, prot^< par une citadelle et relid k la tcrte femie par
des ponts : 2« Carysto^ la moitid siid-e!(t, atec Pllo de
Scyros, les Hots voisins et le port de Carysto mCarls*
< OS, sur la cdtemMlionale, et dont la forfuresse dominc les
lies Toisincs en mtoie lem|)s que la cdtc du continent.
L'Eub^ (iTiito/ayC'est-JiMlire riciieen pjlturagcs) fnt
people k Torigine par des lonlens, des Abantes et des £to-
liens, puis habits par des colons Tonus d'Athtaes. Apr^
avoir ob^ d*abord k des rois, die eut ensuite un gouver-
nemeBt dfoiocratique , et ne tarda pas k jonir d*une grande
prospMI6. Si decadence date pourtant ddji de la guerre des
Persesy sousla domhialion desquels elle demeora assei long-
temps. Pins taid elle fot soumise k Philippe de Mac4-
doine , et ensuite k Mithridate. Les Remains ne lui rendi-
rent qu*une ombre dMnddpendance , et sous le r^e de Ves-
pasien die fut d^linitlTement hicorpor^ k la province
d*AcbaIe. Appdte Chaleida sous le r^e des emperenrs de
Bysanoe, die tomba au pouvoir des Y^nitiens en 1)04. Elle
appariint alors pendant longtemps k la famille Carcerio^ et
<^est k cette ^poque qu'elfe re^t le nom de Negroponte
ou N^grepont. Conqnise par les Turcs en 1470, die deroeura
en lenr pouvoir Jusqu^en 1821, ^oqoe od , & la voix de la
belle Modena Maurogeuia, raese souleva et comment la
guerre de nnddpendanoe.
EUBULIDB, philosophe de P^le de M^re, qui Ho-
rissalt vers Tan 350 avant J.-C, Tut disdple et succesfeur
d*£ttclide. 11 eut la gloire de compter D^ostlidne au
nomfare de ses disdples, et se rendit surtout c61d>re par Tin-
vention de plusieurs sophismes, Ids que Vilectre, le voiU^
le menteur, le sorite et le cornu, qui montrent que la
pliisosophle greoque n'avdt pas poussd Tabus du raisonne-
ment moins loin que ne le fit depuis la seolastique. Le der-
nier de ces soplitsmes , dit le comu , consistait k ralsonncr
dela mani^re suivante : « Yous aveice que tous n'avez pas
perdu; or, vous n'avez pas perdu de comes, done vous avez
des eomes. • Et ab una disee omnes
EUClIARISTlE(dugrecsOxa{iioi(uc, action degrAces).
C*est dans l^^lisc cithoUquc, lesacrement en verlu duqud
on re^it r^llement et substantlellement le corps, le sang,
Pame et la divinity de'J^na<Jhrist, sous les esp^ces du palu
etdu vin. On Tappdle saint sacrement, parce qu'il est le
plus auguste des sacrements ; con%munion, parce que
c*est le lien des fiddes entre eoz et avec J^sus Christ ; sainte
eine, parce que J^us-Christ Plnstitua dans la demidre
cine; eueharistie, enfin, parce que c'est le prindpal moyeo
parlequd les chnHiens rendent graces k Dieu le pire, par
Jteus-Christ, son fits. Les Grecs le nomroent saints mys'
tbreSf pour la m6me rdson que les Latins fappellent ^aint
aacrement Hs Pappdlent aussi synaxe, assembl^e; eulogie^
bfo^ction; anaphora^ oblation. II prend la d^omina-
lion de v iatique quand il est re^n par tesmalades pour
les fortifier au moment d^entreprendre le supreme voyage.
Le RMempteur, avant dlnstftuer ce sacremeut , y pr^-
para ses disdptes par ces paroles, que rapporte saint Jean :
« Je sols le pain de vie;vos pires out mang^ la manne dans
le ddsert et Us sont morts. Mais void le pain desceodu
du cid, afln que cdut qui en mangera ne meure point . . .
Celui qui 8*en noorrira vivra ^temdlement; |e pain que
je lui donnerai sera ma cliair pour la vie de ce monde...
Cdui qui mange ma diair et boit mon sang a la vie ^ter-
ndte, et Je le ressusdterai au dernier jour. » Ces « paroles
sont Men dures, r^pondirent qudques uns d^entre eux. Qui
peut les teouter? »
La promesse fhite par J^os-Christ se r^aliso h veille
de sa Passion, k sa dermire ctoe, quand, rompant le pain,
le b^nissant et le distrtlmant k ses disciples, il leur dit :
« Prenez et mangez, ceci est mon corps ; « et qu'devant da
mime le calice, et le lair passant, it ajouta : <i Bnvez-en
tous, ceci est mon sang ; feites cda en mimotre de mot ; •
paroles simples, claires, |K>pnlaires, ezemptes de toute loe-
Caphorc. Ainsi Tenlend saint Paul, lorsque, dans sa premiita
ipltre aux Corinthiens, il dit : « Le calice que nous b^ni«-
sons est la communion du sang du Christ; le pain que npiu
rompons est la communion de son corps. Quiconque ia-
dignemcnt mangera cu pain, ou boira dans ce calice, sera
coupable du corps et du sang du Sauveur : il mangera et
boira sa condamnalion. » Ainsi les recevoir diguemeat,
c'est les recevoir r^llemeot etsobstantielleroent; lea
EUCHARISTIE
eevok wu ies disposHioBs reqidstt, e'cst les profaner
rteHemeDt et gobflUHtieUement Jteis-Chrat est done t^-
riteUoMnt prtent aool les esptees da pain et da Tin.
Depttk Ignace, <v6que d^Aotioche an pansier sitele,
}Dsqo'^ JMiiiie> patriarclie de Constantinople en 1570^
loos les Pires grecs onl enseign^ que la doctrine de Ti^Hse
relaiivemeDt k b ctoe est (fu'aprte la consideration et la
bMdiction, le pain derient le corps, et le Tin le sang de
J^sos-Christ par la vertu da Saint-Esprit. Depub Tertul-
lien, an tioisi^me sitele, jusqo'i Pascase Radbert, au nea-
Ti^ne, et jusqn*^ nda joors, tous les Pires latins ont prdeli^
Iar^i6 du corps et dn sang de J^ns-Christ dans reucha-
ristie. Toates les liturgies Josqo^an seizi^me sikile recon-
naissent la presence r^le aprte la oonsterfttion. A peine
queSques Toix, perdues dans rinunensM des temps, ont
rompn oe concert unanime, k de longs inter?aMes. Lors
mtaie que de gnuides £glises se sont d^cMes de la masse,
eUes ont empori^ aree dies le dogme de la presence rMIe,
el elles I'ont soigneusement conserve aprte lear separation.
Et non-seolement T^Use cathoHqae crolt fermement que
le corps et le tang de J^ns^Christ sont contenus dans les
esp^ces da pain et da Tin, mais die croit uicore que Pun
et raatre ont disparu anx paroles de la consecration pour
tin refflplac^s par le corps et le sang, el qu'il n'en reste
plus qoe les esptees ou apparenees, ce qn'on appdle
transsubstantiation:
Des dissentioients se sont toutefois deytfs k ce sujet entre
les Intberiens et les oalTinistes. On salt que ponrcesder-
niers la cine cA€br€e sons les deai espteee, oonrnie chez
ies lolherieos, n*est qn'un repas oomBBemoratif, dans le
genre des a ga pea , et qu'ils n'emploient pas mtoie 1' hos -
tie, conseryee par l*£glise hithMemie.
Le mot transstibstantiation a M employe par les condles
de Latran , de CkMistance et de Trente. II etalt connn des
Grecs sous les noms de ^MxtnnijfliQ, aetiOD de (aire ce qoi
B*etait pas, et de f^n%€6kyi, cbangement Sdnt Justin et
saint Irenee ont reconrs k diyerses comparaisons poor foire
eompreadre ce changement de substance. L'JiSgHse senle ne
CFoitpas de?oir expUqner la traa^mntation. Sairant die,
MRvS'Cbrist est dans I'eudiaristie, non-seulement lors de
la manducation, nuis depois les paroles sacraroentelles jua-
qn*i la destroctioo dea dsptees. Le concile de Trente en-
seigoe qn'il 7 est avant et aprte la communion , et que les
parties consacrdes qai restent sont toujours le corps d le
sangde Jdsus-Cbrist.
Ms lors le Redempteur, dans reocharistie, a droit conti-
BoeUement aax adoiations des IW^les, comma de son Tivant
suria lerre. De U les expositions, les saints, les processions.
« Je ne m*arrete pototi i'adoration, ditBossnet, les plus
doctes, les plos senses de nos adfersaires nons ayant ac-
corde, il y a longtemps, qne la presence de Jdsos-Cbrist
dans reocharistie deralt porter k Tadoration ceox qui en
sont persQadds. a
Do reste, la conTictioa de cette presence a d6 porter r£-
glise k distribner la communion non point forcement sons
les deux esp^ces, mais sous Tone ou Pautre : admettre en
dfet qoe jesas-Ohrist est toot entier, corps, sang, Ame,
dtfiniie sons Papporence da pain ou sotn edie do vin, c*est
dedarer /{TTil snfBt de le receToir sous one sesle, la sepa-
ratiOD de la chair et da sang n'etant qu'apparente; c*est ce
qoe resmne admirablement ce passage da condle de Trente :
• On a toBjoars pense qn'apres la consecration le corps et
le sang de Jesos-Cbrist, arec son ftme et sa diTinite, etalent
sons Fesp^oe dn pain et sons cetfe da vin; c^est-ii-dire son
corps sons Pesp^ce dn pain, et son sang sous cdle du Tin ;
mais son eorps est aassi sous Pe^pto dn Tin, et son sang
sons oelle dn pain, et son ftme sous Tune et sous i*autre,
CB Terfn de edte liai^o'n natnrelle et de ccfte concoiffi/once
par laquelle ces parties dans Jeftos-Clirist ressuscite pour
Be plus niourir sont Hides entre dies; et la di?inlte de
KBfime, Jk diuse de son unien liy|H>stalique avec le corps et
riOBtdo SaoTear. Ainsi Jesus-Chnst est entier sous IVr^pcce
— EUCXIDE 115
da parn et sons disque partfe de cette esp^ce, comme il
est tout entier sons Pesp^ dn Tin d sous chacone de ses
parties... Les aotres sSfcrements n^ont la Terto de sanctifier
qa*aa moment qu*on les rc^it; celui de Penebaristle con-
tient l*anteor itieme de la saintetd ayant qa*on lere^iye. »
fiCUCIIER (Saint), arclierftque de Lyon. G*etoit un se-
nateur d'une naissance illnstre et d*und piete eminente.
Apres la mort de sa fennme, il se rdira dans la solitude de
Lerios aTee 'ses deux fi!s, pais dans nie de Lero. La Tie
rontemplatite ne lot faisait pas oubller la charitechretienne.
11 aTalt mis en resenre nne partfe de ses biens et Ies distri*
buail anx panTres femmes et anx Tidllards. llnVtait d^ail-
leurs pas mdos remarquable par Petendue de son ssToir
qne par ses Tortus. II fallut de tIto force Parracher de sa
retraite poor PeieTer aa siege arehiepiscopal de Lyon. II de-
fendit aTec an sderemarqai(!ble la doctrloe de saint Aogustin
centre les semi-p61aglens. De tons ses onyrages, il ne
nous reste qu*an Eloge du desert, adresse k saint Hilalre,
on traite Die Mipris du Monde^ des explications snr qud-
ques passages de Picriture Sainte, et Les Acta des Mar^
iyrs de la Ugion TMbaine, n assista, en 441, au premier
condle d^Ofange, preside par soa ami saint Honorat, et
raoomt Ters450.
£IJ€HITES, andens heretiques, tdlement conTaincas
de la pnisSaBce de la prl^e qnMls b croyaient capable d^as-
surer le saint etemd sans que Pon y juignlt la penitence,
lis tiraient leur nom dn mot cvx^ , qoi en grec signifle
prUre. Abosant de oes pM^es de salirt Paul : < Pries sans
reltelie! » its construieaient snr les places pobUques des
oraiofres nomrnds par enx adoreitoires ; its croyaient inu-
tiles et reJetdoBt le baptAme, Pordre et le mariage. Tls
STaienl adopteies erreurs des massallens, dont on leur
doonalt qodquelbis le nom, et furent eoBdamnes an condle
d' £ ph ise. On lear domiait encore le nom d^enihousiastes,
k caase des Tistons dont lis se croydent fsTorises. Saint Cy-
rille d'Alexaodrie repriniande seT^rement dans ses ooTrages
qodqnes roolnes egyptieas qui abandBnnaleat la Tie actiye
poor se Hyrer exdnstrement k la plUre.
EUGHIIOITB^ cahrre arsdnlate Tert dmeraade. Cette
substahce rare n^a encore ete trooTee qu'ft Ubdben ( Hon-
grie ), en crlstaux iraplantes snr on scfaiste.
EUCLIDE^ oeiefcre pbilosophe grec, ne Ir Megare Ters
Pan 450 BTant J.-C., s^attaoha d*abord k la secte dieatique ,
dont il etudia la doctrine dans les ecrits de Parmenide,
pais deyint un des disdples les pins feryents de So crate.
On raconte que pendant la gnerre du Peioponnese, les
Atbeniess ayant defendu anx Megariens d'entrer dans leur
yille sons pdne de mort, Godide exposa sa Tie pour entendre
son mattre; il s'introduisdt dans la Tille, de nuit, en habits
de femnne. Apris la mort de Socrate^ il alia se liter k Me-
gare, sa patrie, oti sa maison serrlt de refuge k Platon et
k la pinpart des disdples de-Socrate, qne la crainte d*e-
prouTer un sort semblable k celui de leur msftre ayait con-
traiats de s'eioigner d^Atbenes. Endide fonda dans sa patrie
one dcole de plillosopbie, connne sons le nom 6''4cole de M4'
gore, et dont le caractere etait d^antr 4 la doctrine morafe
de Socrate les speculations metaphysiqaes et surtont les
snbtilites dialectiqnes des £ieates. Oette ecole acqait une
tdle renommee par son got^t et son talent pour la dispute,
qn'elle en re^ot le nom dVrisfi^e, c'est-^-dire dispuieuse,
contentieuse, Elle fut sans doiite eocoaragee dans cette
Toie par Itf fereur que Pesprit subtil qai a toojours oarade-
rise les Grecs deyait dte lors faire accorder k ce genre d*excr-
dces. On ne satt que trte*pea de chose des opinions parti-
cuKeres k Endide. En morale, il sootenait, au rapport de
Ciceron, qu'il n*y a de Men qne ce qui est an, et semblable,
et toojours le meme ( id bonum solum esH quod esset
unum, et simile, et semper idem ), c'est-Wire qne lebien
est fnyariabie d absdu. Kn logique, H rejetdt ces ralsdh-
aements par analogic ou |mr comparaison dont son mail re
Socrate ayait Tait un si grand iisagr, d il voulait que a«j:s
la refutation des soplihtes on s'attarruM direclement k la
116
EUCLIDE — GUDES DG MONTBEOIL
eoDcliiiion de knirs raisAiinieroenU, sans se <k)iiner la peine
d*euminer la s^rie des premisses dans lesqueUes ^tait cacM
I'artifice. lies disciples d'EocUde exagMrent la tendance de
leiir mattro, et cette tole, qui aTait M institute pour com-
battre les sopkistes, dcTlnt bientftt eUe-mtoe nne p^plni^
de sopbistes. Les principaiu phUosophes qu^elle a produits
M)nt : Enbulide, Alexinus, Diodore Cronus, et Stilpon
ill' M<^are. Aprte Stilpon, qui donna plus dimportanre h
la morale qu'k la dialectique, et qui eot pour disciple Z6ion
de Citiom, U secte m^rique se fondit dans celle des
stotdens. (Test dans le deuxiWne li?re de Diogtoe de Laerte
que se trouve la source la plus abondante de renseignements
sur Euclide ct sur son teole. Booillbt.
EUCLIDE d*Alexandrie. Ses ourrages nous ont transmis
les connaissances matb^natiqoes de Tandcnne Gftee. II
enseigna cette science sous le r^e de Ptol^rote Soter, fils de
Lagus. Ce roi voulut y dtre initio par le cd^bre professeur,
mais il fut bientdt rebuts par les difficult^ de T^tude, et de-
inanda sMl n^^it pas possible d'arriTer an but par une
voie plus courte et moins p^nible : « II n'y en a point de
particoli^ pour les rois, » r^pondit Kudide. Cette r^nse
pronve seulement que le professeur ^tait plus gtem^tie que
courtisan; d^aillenrs, elle manque de justesse, et de toutes
mani^es. Premiiirement , Ptoltoite ne demandait qu*une
autre m^thode d*exposition des thtertaies gtem^^triques, et
non pas nne route pour y oondnire des rois k Texdusion
du TUlgaJre; en second lieu, les dteionstrations d'Eudide,
tdles qn'elles sont dans ses onvrages et qu^dles ^talent pro-
baUement dans ses lemons, ne procMent point sulvant la
roarcbe naturdle et spontante de rintelUgence : dies im-
posent aux ^tndiants un traTail qu^on eftt pu leur ^pargner.
On reproche aussi k la m^tbode du gfomMre d'Alexandrie
nne trop grande uniformity, qui h la longne fatigue le rai-
sonnement. Une monotone socoessioa de thtorftmes, de co-
rollaires, de dtoonstiations, oil cdle de la propodfion r6d-
proqne8uitimm6diatementcenedelapropodtiondireete,etc.;
nne redaction toujonrs sym^triqne, ou I'exigenoe de cette
syro^trie ralentit Mquemment le pas que le lecteur est
tent^d*aco^^rer : tout cda oontriboe k roidre IMtnde moins
agr^able et par consequent plus ^ineuse. Mais tons les de-
feats de Touyrage sont plus que coropens^ par les grands
et longs sorrices qu'il a rendus : pendant plusieurs siteJes
11 n^ eat point d'autre traits do gfiomHtie entre les mains
des professeurs et des todiants.
La Yie d'Eiidide fut simple et sans telat; on ne connalt
pas repocpje prteise de sa naissance, non plus que cdle de
sa mort. II vtent en gtem^tre, partageant son temps entre
Tensdgnement dont il ^tait charg6 et les occopations du
cabinet Febht.
EUGOLOGE 9 livre de pritees. Sen ^tymologie Tient de
tOxiq, priere, et de Xlywy Jo rer||idlley oe qiu Justifie Tandenne
ortbographe de ce mot, quil«*teriTait euchologe. II con-
tient Toffice des dimancbes ePdes f&b» sdon nn rit parti-
culler. Le premier eucologe ftit imprimd par ordre du car-
dinal de NoalUes* areberfique de Paris, conform^lment au
missel et au br^vialre de son diocte. G'est k pen pr6s le
m6me IWre que le ParoUsien, Les Grecs ont un eucologe
qui renferme leurs priires, leurs bte(^ictions, leurs oM-
monies, tout ce que conticnt enfin g^ndrdement un rituel
ou ponlificd. Le P6re Jacques Gear, dominicain, le flt im-
primer en grec et en latin, avec des notes ( Paris, 1647,
1 vol. in-folk»). Ce livre est une source antique et pure, k
laqudle lliisioHcn peut puiser avec confiance pouv connaltre
les moHirs, les usages, les rites de la primitiye Aglise.
EUCRAT^Ey genre de polypes bryoxoaires de la in-
nllle des cellari^s, itabli par Laroouroux, et dont il y a
d<9 esptees sur nos c6tes. De BlainYille le r6unit comme
simple sons-gmre k ses unicellaires.
EUDESy due d* Aqnitaine, (ils de Boggis, se trouva a
la mort de son p^e, arrive en 688, et par la relralte dans
on raonai^tte de too, cousin fcnnain Hubert k la ti^tc de
tides itats,qni embrfcssaient toiite la partic des Gaules com-
pnse eutre la Loire, TOeto, les Pyrinte et le Rhdne. Il
profita habilement de la laiblesse des sacoesseurs de CIotIs
pour constituer son ducb^ en £t«t inddpendanty et rMster
aux Francs : il fit, aTec les Bretons, la guerre k Pepin dH^-
ristd, et lul reprit Bourges, dont il s*etait empar^. Endes
tenta, en 717, de foire replacer ChilpM^ n sor le tr6ne de
Neustrie; il fut battn k Soissons par Cbaries Martel.
\ L'approcbe des Sarrasina, dont rinvasion ^tdt imidnentey
dmenta bient6t un traits de palx entre les partiea bdllg^-
rantes. En 721 Eudes leor lim sous les nrars de Toulouse,
qu'ils asd^gedent, une bataiUe sanglante; ilea fit an bor-
rible carnage. 11 fit eosuite alliance avec Abou-Neu, le
prindpal lieutenant du khaUfeAbd^raman, et lai donna en
manage sa filleLampagie. Abd^raman fit payer cber cetle tra-
bison k SOB lieutenant, et ne taida pas k envabir les £tats
d'Eudes. Gdui-d cbercha k r^sister k cette agression imp^
tueuse; mais son arm^ fut an^antie an passage de la Dor-
dogne, toutes ses places fnrent prises : Eudes, dans cette
terrible extrOmit^, implora le secoars de Charles Martd, et
les Sarrasins furent enfin toas^ dans les plaines de Tours.
Eudes, ce dernier type de Tind^pendance m^dionale du
pays d^ontre-Loire, de la resistance des Gallo-Romains aux
invasions des barhares, mournt en 7S&; il fut inhum^ daiu
an convent de Tile de R^, od Ton tiouva dix dteles plus
tard sa couronne docde. n laissa deWdtrnde, sa femme,
trois fils, dont ks denx atn^, Hunald et Hadto, partagkent
8es£tats.
EUDES, roi de France, ^tait fils de Robert le Fort. N*^-
tant que oomte de Paris, il s'^tdt d vaillamment conduit
dans les guerres sootenues oontre les Normands qui asd^
gedent I^iris et ravagedent ses environs, et &la bataflle
de Montfaucon, dans PArgonne, qu*il gagna sor eux , qu'il fut
du par les Neustriens roi de France, dans la diite de Tribar,
oil fut depose Charles le Gros. Quelques sdgneurs refu-
stontdele reconndtre ; illes oombattit, les vdnqdt, fit train
cber la t^ au comte Waltguir, le prindpd moteur de leur
r^stance, et poorsuivit jusqu'en Aquitaine les debris de
leur parti. Un autre comp^teur, Cbaries le Simple,
sacr^ roi de Laon par Tarchev^que de Reims, en 893, se
dressa devant Ini; Eudes finit par s*entendre avee lui : il
mournt le 8 Janvier 898, lui laissant sa couronne, qui devait
revenir k sa fiunille. Il fat enterr^ dans les caveaox de Saint-
Denis.
EUDES, I-IV, dues de Bonrgogne. Kofres Bocico-
CKE.
EUDES ( Jeah) , abbe» fondateur des Budistes^ fr^re
de rhistorien M ^ze ra y, naqult k Bx6 , prto d*Argentan, le
14 novembre 1801, et monrut k Caeo, le 19 aoAt 1680. CesI
a propos de ce frtre que M^zeray r^poudit k an ami :
« Mon frke, le mlitin U dit la messe, et le restedu jour il ne
sdtce quMl ditl » L'abb4 Eudes compose en trois vol. in 4*
une Vie de Marie des ValUeSf fanatique folle et ridicule,
fille d'un pauvre paysan de la basse Normandie ; lourde pro-
duction , bien (aite sans doute pour justifier le jugement de
M^ray sur son fr6re dn^.
EUDES DE MONTREUIL, oddNre arohitecte, floris-
sait au treidime dtele; il accompagna saint Louis k la croi-
sade , et s*y distingua lors de la prise de la forteresse de JaflTa,
dont 11 releva les foitiflcations paries ordresdece monarque.
A son rettfur k Paris, 11 fut charg6 de oonstruire plusienrs
^lisea, tdles quecdles de Sainte-Catherine du Yd des £co-
Hers, de rH6tel-Dieu , de Sdnte-Croix do la Bretonnerie,
des Blancs-Manteaux, des Qulnze-Vfaigts» des Malburins ,
des Chartreux et des Cordeliers. II avail sculpts dans T^iae
des Cordeliers un bas-relief de grandeur naturdle » o(i il
s*«^tdl repr^ient^ k mi-corps, entre ses deuX femmes. II avait
pr^ de lui, sur une table, un dseau de sculpteur, et tenait
de la main gauche une guerre. Le feu qui consania cette
<^lise, en l&SO, dt^truisit ^gdement ce mausolde, et aucun
autre des uuvrages d*Eudes n'est venu Jusqu'ii nous. 11
survdcut de vingt ans k sdnt Loots, et mournt en 1289.
A. v^BiMComa.
eudiom£:tre
EUDIOlliSTRE (de tOdio«> lereiii , ek (Urpov, mesure ;
(fdt-Mire mesure de la siriniUy de la pureU de Pair).
Les instnimento de ce nom serrent en eflet k mesurer la
pQret6 des gaz. On distingue ceux de Volta, de Gay-Lussac,
de Fontana^de Blarty.
Veudiomtire de Volta est destine k feire, par Vliydro-
gtoe, I'analyse des melanges gazeux dont I'oxygtoe feit
partie, et rteiproquement , en partantde ce principe, qu'un
Tolome de gai oxygtoe et deux Tolnmes de gaz hydrogtoe
s'abaorbent mutuellement pour faire de Teau. II oonsiste
en on tube de verre cylindrique , ^pais de 4 millimMres ,
de 20 eentim^tres en longueur, et d*enTiron 3 de diamitre.
Ce tulw est gradu^, ou , ce qui revient au m6me , porte une
tebelle en eolTre. Un oitonnoir renversd et form^delalton
est annexe k sa base infi§rieure ; une coupe de cet alliage
somiottte I'antre base ; le pied de la coupe et le col de l^en-
toonoir aont chacon munis d*un roblnet. L^un et l*autre
se lient au rerre au moyen d*anneaux de lailon , scell^s au
tiibe par du mastic de fontainier. S*agit-il d*eniployer cet
eudiom^re k €tablir que l^oxygtoe et Thydrog^e s^absor-
bent mutuellement dans le rapport de 1 ^ 2, on remplit d*eau
tout nnstrumeot , que Ton itdresse ensuite en maintenant
sa base dans ce llquide. On y fait passer successiveroent
deux mesnres de gaz oxygtoe et autant de gaz hydrogine ;
cm essule le tube de rerredans sa |)artie sup^rieure , on ferme
le robinet Infi^rieur, puis, au moyen d'une petite tige m^*
ta]liqiie,qois*enfonee perpendicuJaiiement au col supdrieur
ao-dessous du roblnet, etqn^enveloppe une garnttuie en verre
remplie de rfelne , on fait ^clater une ^tincelle tiectrique k
tnwen le mtiange gazeux. Le melange s'emhrase, et lors-
qa'on onvre le roblnet infiirieur , Tean qui afflue dans Tins-
tmment t^moigne de la condensation routuelle des gaz. Le
robinet inrdrieor ^tant de nouTeau term6, Ton emplit d'eau
la coupe sop^rieure, et Ton Tisse au fond de cette coupe un
tube de ?erre cempll d*eau , gradu^, scelld hermdUquement
k sa partie supMeure, et terming inf(§rieurement par une
Tis crease en laiton. On ouyre le robinet 8up6rleur : le r6-
sidn gazeux monte dans le tube gradu^, et Ton ?oit qu'il n'y
Rste que Tune des quatre mesures introduites dans Teudio-
mHre ayant la detonation. L^on ^prouve ce reste au moyen
d^iuie boogie oo d*une allumette, ne portant qu'un point en
ignition : elle s'allome soudainement et denote ainsi que le
gaz restant est de Toxygtoe. Des deox mesures d'oxygtee
m«14es aux deox d^bydrogtoe , il n*ea reste qu^une d'oxy-
gtee : ainsi , les deux gaz s'absorbent mutuellement dans le
rapport de 1 i^2.
Gay-LoAsac a simplifW cet instrument, en rempla^ant la
coupe sapMeore par une plaque en m^l, ^ rebord cylin-
drique , eeptee de co'oTercle , mastiqu6 au Terre de Teodio-
roMre, et sormoot^ d'une petite boule , de mtoie nature que
la plaque; Tentonnoir inf(iiiear est supply par un rebord
horizontal sor lequel se meut, antonr d*un pivot , un obtu-
rateur oa plaque m^tallique bien plane , portant k son centre
one soupape qui s'oiivre de dehors en dedans, et destine k
fermer Peudiom^tre; un fil m^tallique en bailee, surroont^
d'one iMHile de mtaie substance, sert k receroir int^rieure-
ment T^tincdle tiedrique que Ton depose sur la bonle exiA-
rienre; ee fil, aInsI dis|ios^, s*appelle un exeilaieur, Les
contoors de FhAice sent destines k faire ressort contra les
parob internes de Tinstroment lorsque Fexcitateur y sera
introdoit, dans le but de faire passer une 6tincelle dectriqne
an triTersda mtiange gazeux. Un tube gradu^ re^it ensuite
itraven I'eao, ao moyen d*unentonnoir de verre, le r^du
guenx que Ton y fait passer en dirigeant sous Tentonnoir
fouTerturede reudiom^tre.
Gay-Luasac est aossi rinventeiir de Veudlomitre A bloxpde
(Tozofe. II est fond6 sur ce principe , que le gaz bioxyde
d*azote abforbe instantantoicnt Toxygine atmospb^rique,
en ibrmant par Ik un adde que Teau absorbe avec rapidity
II eonsiste en on flacon de la lasigeor d*on verre k boire ,
n'ayant goto qoe la moitl^ de la hauteur d*un verre onli-
, et doDt le col est prolong^ par on court cylindrc en
WCT, DE LA CONVtUS. — T. IX.
— EUDOXE
137
laiton, creusd ea tronc de o6ne reovers^. Celui-ci re^it a
frottement doux une douille creuse du mtoie alliage, qui
elle-m^me est ajust^ k un tube gradu6 de 9 centimetres
de hauteur sur un de largeur, et qui est scelie hermetique-
ment isa partie sup^rieu re. Pour s*enservir,on fait passer
100 parties d^air dans I'eudiometre plein d^eau et renvers^ ,
on y iait entrer ensuite autant de gaz bioxyde d^azote. En
raison de ia largeur de Teudiometre, que I'onagite, lemd- ^
lange se Iait repidement, et il se rMuit k 1 16 parties , dont \
la dilT^rence k 200 est 84 ; Tabsorption est done de 84 , i
dontle quart, 21 , repr^sente roxyg^ne, parce que les gaz
oxyg^neet bioxyde d'azote, etant mdlang^s repidement au-
dessus de Peau, s^absorbent mutuelleiuent dans le rapport
de 1 & 3 pour former de I'acide azoteux , qui est soluble
dans Teau.
Veudiomitre de Fontana sort k faire absorber par le
phospbore roxyg^ne d'un melange gazeux. II eonsiste en un
tube cylindrique gradu^, ferm^ hermdtiquement k sa partie
supdrieure, portant k sa partie infMeure une gamitnre en
cuivre legerementevas^e, et suspendu , dans one ^rouvette
k pied , par un anneau k ressort qui l^embolte , et d*o6 par-
tent symetriqnement trois petites tiges horizonUles qui vont
porter sur le bord supdrieur de Peprouvette. Cet instrument
se manceuvre dans Feau comme les precedents : on y fait
passer une quandtedeterminee d'air; on y introduit ensuite
un beton de phosphore porte par une tige de verre ; on passe
sousTappardl I'eprouvette remplie d^eau,de maniere 4 soo-
tenir la tige de verre et k faire plonger dans Teau le tiers
du tube gradue. En abondonnant le tout k lui-meme, Toxy-
gene de Tair se combine au phosphore , forme de I'acide
phosphorique, qui se dissout dans Pcau de Teodiometre, et
laisse k nu Tazote de l*air, dans lequel reste un peo de phos-
pbore en vapeurs. On reconnalt que Poxygeneest compiete-
ment absorbe lorsqu'en portant Tappardl dans Tobscorite
Ton n^y apergoit plus de lueura phosphoriqoes.
L*ettdiome/re de Marty a pour objet de Cslre Panalyse
de Pair par la solution aqoeuse de sulAire de potasse qoe
I'on emploie dans ce cas pour absorber'Poxygene atmosphe-
rique. II suflit, k cet eflTet , de faire passer une quantite de-
terminee d'air atmospherique dans un tube gradue rempll
d'eau, detransvaser cet air dans un flacon rempll de la solu-
tion dont nous avons parie, et, fennant bien k Pemeri, d'a-
giter le tout k plusieurs reprises et de mesurer le rMdu ga-
zeux quand Pabsorption a cesse.
Tons oes instruments supposent Pemploi d'une cove pneu-
mato-chimique, on tout an mohis d^un scean pleln d'eau.
COUN.
EUDISTES. Cette sodete avait ete fondee en 1044, sons
le litre de congrigalion de JisuM et de Marie ^ par Pabbe
Jean Eudes. Les Eodistes etaient tres-repandus en Nor-
mandie et en Bretagne, od les eveques lenr confierent la di-
rection de leure seminaires et de leure colleges. Leur re-
putation a^etendlt au delk de ces deux provinces, ot leurs
professeure formerent de bons eieves. En 1735 une malson
d^Eudlstes s'etablit k Parisr Ces ecciesiastiqoes modestes
eurent pour rivaux les jesuites, Jusqu*^ la suppression de la
compagnie de Jesus; ils soutinrent toutefois honoreble-
ment leur concurrence, comme ils soutinrent plus tard celle
des Oratoriens, D^abord le Pere Eudes avait eu beaucoup
de peine k fonder sa congregation, quoiqu'il se bornAt k
soUidter Petablissement d'une maison i^ Caen, pour.y dis-
poser des pretres k Petal ecdesiastique, « mais sans aucun
dessein de former un nouvd institut ». A la revolution , les
Eudistes n*eiaient proprietaires que des maisons de Caen,
de Coutances et de Paris. Louis de Bok.
EUDOXE DE CNIDE, ffls d*Ascbyne et ami de PU'
ton, est de tous les auteurs grecs dont les ecrlts sont perdns
Pun de ccux qui ont le plus occupe les hlstoriens de la phi-
losophie , des mathemaliqoea et de Pastronomie. Il naquit
en 409 avanlJ.-C, re^ut les le^ns de Platon vers 386,
voyagea en £gypte en 362, (onda une ecole dans son payx
en 35<), et mounit en 3.5a. Les anciens le dtent toolonrs a<ec
18
13S
EUDOXE — EUDOXIE
^loge; son esprit avait embrasfl^ lecerde entier det scien-
ces et de la pliilosophie , puisqu^il est quaiiti^ dc gt^omdtre,
de §^4>graphe, (Vaslronome , de vi^decin, 6e philosophe ,
de Ugtslateur^ de sophlsle ey de lUt6rateur; mais c*est
prind|>alefnent la g(H)in^trie et Tastrunoinie qui/lirent sa
gloire dans raiitiqiiiti^. Cic^ron lenoiume le premier des as-
trottomes, au jugement des plus doctes; ^oiir Sexiiit
Eiiipirictis Cudove et liippar que soul les lepreMiutanla
de i*astiunoini^. '
£urlo\eenricliii(le qiielqiies v^ril^nonvellesla g^m<^trie;
il ^ik\{A\\ Taslrouoniie siir .sa v^rilaiile base. Jusqu^a lui , lei
pliil(K<ui|i|ieSsVtai('iille|tliiSsuu\entcuiitt'Ul('sd'appiiyerleurs
sp<^ci]lali(»iis 6osiiiulo^iqiies sur dcs preimVses arbilraires;
le preni er il piil rcxijciience el I ultservatiuu pour foude-
uieiit de retiide du ciel. Toiil le moude lounalt le debal qui
eut lieu eutre Mewton et Frerel, au sujet de ce qu'ou appelle
In spticre d^Eudoxe, et Ton sail le cas qu'ii Taut faire de
leurs ii)pollieses et de celles qui rp|)os«nt sur I'id^ que la
position lies roiures au 15* dctjr^ des siji^iies remoiite a To-
i^iiie lie i'astronoude. t^auleur de Vtpiiiovude^ proba*
bleiueiit Pbilip))e d'Opoiite, disciple de i*lalon, fait une
disliucliun chlre ceux qui soul a.>lroMuu)es ^ ia nianiere
dUle>iode, et les vrais aslrouoiues, qui s^occupent ue la ru-
ciiciclie des luou^eujtnU des plancles : en ce sens, il n'y
eut peut-etre pas un seui astronouie diez les Grecs avaut
Cu(io\ej qui se inoulre coiunie un des primipaux prumo-
teurs des (Etudes uidlheiuaUques panui les Grecs. Muni de
quelques tails positils euipruntes a r£g}ple, il entreprit de
dresser un ^lat du ciei eiuil^, de donuer au caleudiier une
base scientilique, et raslronoiuie pril uai^sauue.
Les .services qu'il a reudus a ia geuuietrie sont ri^unids
dans uu pas.sage de Proclus, et portenl sur qualre poiuLs
priucipaux : 1" il avail augiuenle le uoutbiv tlo Uteoremes
giineraux; on lui devait, selun Arcliiuiede, piusieurs priu-
ci|>es de siereonielrie, par exeniple, les dt^ix Uieor^ine-i sur
le rappoit de la p}raiDide el du cOue au pristne el au c)liu-
dre tie uidnie base el de uieme liauleur ; T il a\ait ajuute trois
analogies ai^x Iruis aulres (le mot analogic re^ioud cJiex les
ancieus niatU^ualiciens a ce que nous appelons propor-
tion geonu'trique); 3** il avail beaucoup ei^du la ductrine
des sections des cx)rp8, introduile |)ar Platon; 4" U s'etait
servi, pour les sectious, de Tanal^se. Aussi doit-on lui assi-
gner une des princi pales places parmi les uiaibemaliciens
de IVcole dc Plalon. Archiiu^de nousapprend qu'ti supposait
le diaiu^tre du soleii ^1 k neuf Ibis seuleuient celui de la
lune; Yitruve lui altribue le cadrau quou appalait VArai-
gnee ; on a dil, enlin, qu'il eut la premiere idte de ces spb^
res solides eiubolt^es les unes dans les autres , et qu'oo a
crues si longteuips n^cessaires pour expliquer le mouve-
ment apparent du soleii, des planMes et des ^tojles. Son
sysl^nie a eel ^gard se trouve developp^ et expiiqu^ avec
un soin tout pariicuUer dans un mtnioire de Letronne,
ins^r^ en 1840 dans le Journal des Savants.
L.«Aui. S^iujot.
EUDOXE DE CYZIQU£ , naTigatenr qai vivait vers
ia (in du second si6cle avant J.-G. Ayant soup^)nn6 que
PAfrique ctait eutoun^ par TOcdan et qu^on pon>ail aUer
aux ludes par le dtlroit de Gades, il s'eoilHU-qua dans cette
derni^re ville avec loute une colonie d'ouYjrierset d'artisans;
u>ai^ coinine on n*eul jamais de nou velles de celte expfdllion,
son vaisseau p^rit probabiement dans un nautrage. Pom*
ponius M<^la , d'apr^s Comc'lius N^pos, contredit ce i^cit de
t>tral»on, einprunt<) aPobidonius, et lui lait acconiplir son
▼oyage de drcuuiHavigatJondu goife Arabique au\ colonnes
dMlrrcide; mnU C4*lte version esl ^vid«uiU)ent couiruuvt^.
EUIiO\E« Ills de saint Ci^saire, martyr, n(^a Arabisse,
TJIle d'Aruienie, enibrassa Tarianisme el lut un des princi-
panx dffenseurs de cette lieri^ie. Faite\^ue de German icce,
dans la Syrie, |iar ceuKde sa communion, il assista au con*
die de Saniique et ^ piusieurs autres. En a^s Eudoxe usnrpa
le siege d*Antioctie. Deux ana apr^ Tempereur Constance
r^leva au patriaicbat de Constantinople. 11 pers^cuta le^i
catlioliqucs avec fureur ^ m^anit.raip 370 k N1efe« m
sacrant Ku$i^ne, ^v6que de celte ville et afien commejui.
EUbOXIE. Qualre imp^ratrice^ grecqiies ont porf^ ce
nom, la plus c^lebre est ia veuve de Coustantin-Ducaa qui
^pousa Roinain Diog^ne.
EUDOXl E (/Elu ), fille du, cpnite Bautoii, c^t^bre g<<n^l
sous le grauft TJii^odose, ^tait de ra<te franque; elle joignait
les agr^uients de Tesprit anx cliarines de la ligun*. LVuna-
que Eutrope la lit e|K)uscr il, Arcaitius, it parta^ea d*a-
bord avec eJle la coiiliance de ce faible einpereur: mais
a>anl voulu ensuite s'opposer k ses di^sins, elle ciiercha
les nmyens de perdre ce rival, et les Irouya. Maliiesse de
TElat et de la religion, cette lemme r<^gna en roi despoliqiie :
son ntari iiVtait enipereur que de nom. Pour avoir enc9re
plus tie cr^il que ne lui en dounail le tr6ne, e(le aiua>sa
des ric|iesses immenses pai* la violence etla taping Saint
Jean Clirysa<%tome Tut le seul qui osa lui resis.er : Eudoxie
s^en vengea en le faisant cliasser de soi\ siege par un concia-
bnle. Tan 403. La haine de rimporatrice centre le saini
pr^lat yenait d*un sermop qu*il avait prononc^ sur le
luxe et ia vanitc des femmes, e^ dans l^uel Topinion . pu-
biique avait cru trouver des allusions a la conauite d<'r^-
glde de Pimpdratrice. Eudoxie rappela Cbrysostome apr^
quelques mois (Pexil ; mais le saint sVtant rlev6 avec force
conire les profanations occasioun^ par les j^iux et les fes-
tins donnas au peiiple k la d^dicace d'nn statue de Pimp^-
ralrice, elle Pexila de nouveau en 404. Cette feunne, impla-
ci*lile dans ses vengeances et insatiable dans son ambition,
mourut d*une fausse coucbe quelques luois apfte. Ses m^-
dailies sont tr^K-rares. ,
EUDOXIE ( JElik ), fille de l^^once, pbilosophe ath^nien ,
s^appelait Allu^nais avant son bapt^jue et son mariage avec
reui|>ereur Tb^o:iose |e jeune. Elle avait toiites les graces
de soQ.sexe etles qii^lit^s du n6tre. Son p^re Pinslruisit dans
les belies- lettreset dans les sfiences; ilen fit un philosoplie,
un grammairien etun rb^teur. Le vieillard crut qu'avec tant
de talents joints li la b aut^, sa Tille n avait pas besoii^ de
biens et il l^a d^b^rita. Apres sa mort, elle vontqt rentrer
dans ses droits, mais ses frires les lui contest^reni. Se
voyant sans ressonrces, elle alia k Constitntinople porter sa
plainte h PulctM^rie, sceur de TlM^dose II. Cette princesse,
cliarro^e de sa personne, la fit ^pouser k son fr^re en 421.
Les fr^res d'Atlu^nais, instruits de sa fortune, se cacluTent
pour ^bapper k sa vengeance. Elle les til cberclier et les
^eva aux premieres dignity de Tempire. Son trOne fut tou-
jours environn(^ de savants. L'un d'entre eux , Paulin, fut
le plus en (aveur aupr^sd*eVe. Tlitoflose cnit sa femnie cou-
pable; il fit tuer Paulin et rel^ua Eudoxie en Palestine.
Dans son exii, elle embrassa les opinions d'Eutych^ ; inaia
toucb^e paries lettresdesaintSim<k>MStylit^elnar les raisons
de rabbd Eutbyroius^ elle revint^ la loi deri;^iseet passa
le reste de ses jours k J^rasalein, entre U liiteralore et les
exercices de pi6i6. Elle mourut Pan .460, apr^s avoir juri
qu'elle 6tait innocente des crimes dont son ^ppiix Pavait
soup^onn^. Eudoxie ayait compos* beaucoup d'oovrages,
Pliotius cite avec ^oge une traduction en ver^ hexamitrea
des bull premiers livres de PAncien TesUment. On altribue
encore k cette princesse on ouvrage appel* le Centon d^Ufh-,
nitre. C'estnne vie de J6sus-Clirist composte de vers pris a
ce pfere 4e la po^le grecque. .. i.,
EUDOXIE (LiaMu)» n^a ConBtantinopleen.4^72, ^*t fille
de Tb^oilose 11 et d'Eudoxie. Qtiuiqne d^^r^^e dans $>€$
umHira, elle sut plaire a Valentinieo ill qui lepousa Petrou^
Maxime ayani fait assassiner oet einiiereur dont il usurpa
le irdne, il for^a la veuve de Tenipereur a accepter S4|
main,et dans un moment dVpancliemeni lui avotia sa
participation au crime, proteslaot que son amour jaloiix
avait. ^U seul cause de la mort de Valeotinien. E^dpxi^.*
pen^r<tedniorreur, appela a son seoourH Gensi^rici j roi di£s
Yandates. Ce priaoe pa^sa en Italie k la t^te d*une noua^
breuse aroi^» mit tout k feu et It sang, saccagea Romoe|
eromena Pimp^trice en Afrique. Sept ans aprto elle fut
EUDOXlfi
f flyoy^p ^ pon^^fjfiopW # I Uroiiii4 /S4 vie dan« la
|»reti^ f|p8 T«l1jis ct^tieonos. $^ m^OaUles aont tr6.-
EUDOXl^ (MAcapMBOLiTia^A), imp^ratriGe d'OHent,
punuie de CQiistantJii-Uucas, ou C 0 0 8 f 9 tit i n X I, qui, «Uia
inorl en 1067 , Uissa le tr6ne ^ st» trois fiU, Micliel Vll,
AoOroDic l«' et Cgofti^Un Xll. Ces prioces aYaient 6W
d^rorts de la pourpre imp^nale et du litre d*augtal€ dans
leur extreme ieuuease. Leur oi^e, Kudoxie, fut charge du
fipuvernenieoide i'eippire peo.iant jetir njinorit<*, touteroisii
lacund tion qu'eile ne ms reuianerait piis Eile s'y eugagea par
un sermen^ 84>lt;apei. JUais i'eovabijMeiuent de la pariie orien
laJe de leinpire par ies Turcs la decide a ae inettre sous la
pruteciion a\ui guerrier capable de defendre VUai contre
un si fonnidable eoneini ; et sept mois etaient a peine expire,
qu'elle doooait sa uiain et le sceptre k Aoinuin Diog^ne; les
partisaos des jetuies princes conseutiient k le regardei
euoune le tuteur des heriUen legitimes, apr^ avoir re^u sr
proiiiea.se d'en remplir lid^ement les obligations. 11 i«mpot la
d'abord de grands avantages contre les ennemis; mais il
lomba easDittf au pouvoir du noble Alp-Arslan, qui le iraile
a»ec une grandeur d*ame pen commune, et le tit reconduire a
ConstanlinupUs coinble de presents et eotoure d'une escorte
d^boooeur. Mais Jiomain Diog^c trouva bien du change-
meol a son retour : sa rnmine avail et^ loroHj de prendre le
voile Ses sujets, all^jut qu*une des maximes du code elait
qu'un pritionnier entre les mains de l*etinemi perdalt tons
ses drvits, s'etaieat regards comine d^gagte de la fiddil^
qu'iis loi devaient. On ignore, du reste, il quelle ^(Mique
nounit cetle inipAratrice. Elle a compose un ouvrage inti-
tule ioHia , qui renl'erme tout ee que Ton a terit de plus
curieu& sur ks cuilcs du pagani>me. Ou le Irouve imprim^
dans les Anecdoies grecquu de Villoison ( 2 vol. fa-*".
EUDUXIE FCEO^OWNA, premiere femme de
Pieri-e |er, czar de Russie, etait title du bo>ard Feeder Lapoo-
cbin.Pierie IVpousaen liiiM, et I'ann^ siiivante il en eui up
His. L'tiistoire de celte princesse est assei slnguli6re. « te
caar Pierre, dit le marquis de Luctiet, lit auuoncer dans
toute r^mlue de sou empire qu'll destinait sa couroniie
et son cxBur a la leimue qui reunirait k ses yeux le plus
de pertectioos. Cent jeunes fiiles apport^ient k Moscou
lean timides pr^entions et leurs esperances. Jiudoxie lixa
le dioi^ du cjrar. Sa joie dura |H5u. Pierre, fatigu6 des repra-
ches qii eile lui faisait sur des amours elfr6n^,> , la r<^pihlia
en 165M>. Eiidoxie descendit du trOne sans murmure , pleura
uu^poux fuiidile, cliangea le bandeau royal conlre un voile
de religieuse et parlagea les long:; jours de sa solitude entre
qndqiies i^ltexions sur I'inconstance de la Dirtune et le«»
occupations paisibles du cloltre. Mafs la p.*iie d'un tiOne
rSnquidlait sonvent. A la voix d'un pr6tre qui lui avail
pi^it la mort procliainede Tempereur, elle rfiofre dans le
motnle el pren<l le titrc d'imp<^ralrir«. Soup^onnc^e d'avoT
foriiie des ItaUons avec le g^n.Val Gli^bof et de lui avoir
promis sa main, elle futarr6t«ie, condulte k Moscou par Tor-
dre de Pierre, condauun^e a vingl coups de discipline qu el!e
re^ildes mains de deux religieuses et renferuK^e ensuile daus
on cacliot a Sctiliisselbourg Elle y ^tait encore lors4|ue son
pHil-liU Pierre II parvint au trOne. La liberty lui fut alois
rendue et elle obtiut une pension convenable. » fudoxie
raourut au f»uvent de Dewttz en 1731.
LIJlMlXli^\&»9 'Hscr.e d*anpns, qui reconnafssait pou.
e\\e{ Kodpxc, d*abord patHarche d*Antioclie, ensuite de
Contnnllnople. Il< pr^tendaient que le Ills de Dieu et
le Saint Esprit n*4'taient que de simpler cn^aturcs, quails
avaieni «'t^ tir^ du mstut, et qn'iK ditri^raient de volont(i
avw la prfrni^n* pcrsoune de la Trinitd cliri'tienne.
EUl-'R/ViSli: ou EUPHRaISE, genre de la ramilledes
•cropluitariact'es, <Habli par Linn^ jiour des plantes herbaci'es
r^iamlues dans les parties tem|i^r(^ de tout le globe, ma's
plus communea dans rii<^mispli^re austral. Les eufraises soul
4es plantes de petite taille, la plupart oun aspect asse.
- EUGENE
IS9
agr^ble par T^l^gance et les couleurs varldes d^ leurs pe-
tites (leurs k deux l^res , doht la sup6r{eure est concave,
un peu ^rliancrte, et Pinfiirienre , k trots lobes Agaux ; le
caiioe ofTre qiiatre d^mpures inAgales; les ^tamines sont
didy names ; un appendicie semblabie k une 6pine ou ^ un
poll tennine une des logos de ciiacune des deux anlb^res
lnr<firieures; le fruit est une capsule comprim^e, k deux
loges, contenant plusieurs semences.
Les eurraise<t se plaisent dans les terrains sees. De toutes
les e«p^ces de ce genre, Ve,ufraise officinale (euphrasia
officinalis f L!nn<i) est la plus connue, k cause de la r<^pu-
tatton dont elle a joui pour se^ vertus oplitlialmiques : aUssi
fal^alt-on entrer son eau dislillte dans les col lyres. On a
depuis longtemps renonc^k Temploi decette plante, qui ren-
ferroe bien une petite quantity de tannin, mdis qui ne m^rtte
en aucune fa^n d^occuper une place distinguee dans la
pharmaoeutique. Du re<te, c^est k une tache ]aunc observ^e
Bur sa coroUe blanche, marqute de Itgnes violettes ou pour-
pres, taclie qui a ^t^ compar^e k un oeil, que Teufraisc ofli-
cinale a dO d'ftre vant^ pour la gu^rison des ipaux d*yeux.
Elle est plutOt bonne k embellir les pelouses et k 6tre brout^e
par les bestiaux.
EUGANEI (Monti), 3f on ^5 Eugenes, appel^s ^a&s
Monti Isolati ou Paduani, C*est le nom sous lequel on
d^signe un groupe de monta$;nes de la Lombardie, situ6 au
sud-ouest de Padoue et d'origiue volcaniqne , s^devant du
milieu d'une vaste ptaine en cOnes It base de trachyte , de
Tasjiect le plus pittorcs()ue, et entour^es des deux cOtes de
canaux navigables. L'^tendue du groupe entier , de Test k
Pouest, e^t de seize milles avi»cune largeur (fe. ueut milfes.
Le Monte Venda, qui ne forme le point cnluiinant, a une at-
titude de 510 niMi-ps. On y voit tes mines d*uu antique uio-
nast^re, etonydc^couvre undes plus va.<tes et des plus beaux
panoramas que Ton ptiis<e imaginer. Le Monte Run porte
une maguitique tor«'t de pin^, essence fort rare dans ces con-
tr<^. Au has rie ces montagnes se tmuvent diverses sources
tliermales, entre aiitre.s les Terme pnduvane ou d^Albano.
EUGE.\E, rhf^teur et grauiuiairien, professait la rh^lo-
rique^ Viennetn Danphinr^ lorsqiiMl fut salue euqiereur par
Arhoua^ste, apr^s te meurtre de Valentiuien II.
EITGEXC ( Saint ), ev^qne de Carthage k la Tin du cin-
qui^me s\tv\e, ful persOcutc^ par les rois Hun^ricet Thrasi-
mond,et enfm exii^ k Vienne, pr^ d'Alhi. II y baiit un
monastftre, oil il niourut, le 13 juillet j05. II a compost di-
vers ouvraj^ps : Expoxitio Fidei cat holiav ; Apologeficus
pro ftde\ Altercatio cum arianis ;des Requites a llun^ric
et ^ ses successeurs ; enlin une Lettre aux fiddles de Car.
ihage, h son d«»part pour rexil.
EUGENE. Qiiatre papes de ce nom sont mont<^ sur la
chaire de saint Pierre.
EUGENE 1*S fds de Rustinien, habitant de Rome, fut
^lu en c?54, par IVrnperenr Constant, qui avail f;nl eiit^ver
et conduire k Constantinople son pri^dt>ces>eur Martin r*".
S*il faut en croire Platine, ce pa[>e sedistingua par sa {)\^i6 et
ses Itonnes (puvres ; inais I hi^toirc ne (M'te de lui (|u'une
tentative d'aiM»mmodement avec les monotli^lites de I'Kg ise
d^Orient, et la date de sa niort, qui est fix6e au 2 juin 657.
II n*en a |ias ^r^ moins mis au nombre des sainU.
EUG^.NE tl est plus connu. CVtait un Romain, fils d*un
certain IkxiuKmd , que sa modestie el son savo-r rendaient
reoommandable; il ^tait arel)i|)r6tre de Sainte- Sabine, quanijl
le pari! des nobles, triornpliant des cabales de scm concur-
rent Zinxinus, lepla^a sur le saint-si^ge, le sjidn 824. Les
eario\ ingiens de Prance avaient alors un grand ascendant k
Rome, et se uitMaient m^ine des affaires de T^gllse. Loui
le Dehonnairc y envoya son Ills Lothaire pour demande
raison des outrages qu'on avail fait subir aux partisans des
Franks; il se plaignit de la partiality des juges, des con-
fiscations qui en avaient 6U^ la suite, el le pape Eugene II
consentit a des restitutions nomhnMises. Lothaire fit d^autrea
ades de souveraiiu'h^ en puhliant uiie constitution qui toiv-
diait inCmi! k Pelection ct k Pautorit^ des .souverains pun
18.
140 EUGENE
tifes; il r^ radministntioii de It Justice, oomld^nt le
trOoe de France comme on tribunal auprftmey 06 lea appels
poorraient 6tre port^ h Tavenir, et for^ to s^at et to
peupto i lul prater i^rment de fid^ito. Get 6tat de chosea
^tait ators si bien ^tabiique rempereor d'Orient, Michel to
B^e, aoomit k I'empereur Louis la question des images,
avant d*en conf6rer, par ses ambassadeurs, avee le pape.
Eugtoe II oonsentit k ce qn'un conciie fOt assemble k Paris
pour en traitor. II eut lieu en efiet le 1*' novembre 825.
Les iconoclastesy furent oondamnte. Ondicida qu*il
ne fallait ni briser ni adorer les images. Mais Louis leD^bon-
nalre m^nagea la susceptibility du salnt-si^e; et, consi-
ddrant cette d^ib^tion comme un pur examen, il en re*
mit la decision au pape, en rexhortant k r^lablir la paix
dans rorient. Eugtoe II ne se pronon^a point : il parol
plus occupy de fiure cesser les d^rdres mat^iels qui s'6-
taient introduits dans son £glise. II assembto on conciie k
Rome, en 826, poor to r^tablissement de to discipline : un
des canons de ce condto dtfend aox pr^tres d*etre usu-
riers et chasseurs ; un autre interdlt aux <v£ques de s*ap-
proprier les biens des paroisses; un troisitoie insiste sur la
n^cessit^ d'apprendre 4 lire et 4 toire aux fiddles. Ce hit
le dernier acte de ce pape. II mourut to 27 aoAt 827.
EUGtiNE 111 fut ^lu par lea cardinaux, le 14 f^Trier
1146, pour succ^er k Luce If. II se nommait Pierre-j?er*
nard, M6 k Pise, il avait ^t^ vidame de cetto ^ise avant
d'entrer dans l*ordre de Ctteaux, et ayalt t^cu k Clainraux
du tempe de sahit Bernard. Ren?oy^ quelque temps aprte
en Italto poor fonder une comronnaut^, il avait M retenu
k Rome par Innocent II, qui Payait nomm^ abb^ de Saint-
Anastose. C'est U qu*on le prit pour r^ever k la tiara, mal-
gr6 to cabato des seigneurs, qui le forewent k s^^iapper
de Rome pendant la nuit, a?ant son exaitotion. Elle eut
Itou trois jours aprte dans le monast^re de Parte. Ar-
naudde Brescia fomentait ces troubles; il combattait
rautoril6 du salnt-si^ge par ses declamations, excitant to
people k to r^Tolte, et lui conseiUant de rdtablir la Tieille
r^publique romaine. Ses partisans oommcn^ent par piller
les trters de r^gUse et les patois des cardhiaux fugitifs.
Rome enti^ ^il to tli^tre de leurs viotonces et to vic-
time de tour tyrannie. Eugtoe, retire k Yiterbe, recevait
pendant ce tempe les bommages des ^vdques d'Arm^ie,
dont les depute lui soumettaieut les difli^nds qu'iis araient
avec les Grecs. C'^talt one faible consolation d'on triste exil,
dont les chagrins ^taient encore aogment^ par to fftcheux
iiaX des crois^ d*Orient La prise d*£desse les avait cons-
tern^, et r^vdqoe de Gabale ^tait venu de to Syrie a Yi-
terbe pour implorer les secours des puissances chr^tiennes.
Eugtoe III toivit k saint Bernard pour lui ordonner de
prteher une seconde croisade; mais, plus impatient de ren-
trer dans sa capitate, 11 s'occupa de lever des troopes pour
Iui-m6me. Ses armes triomphirent d'abord des arnaodistes.
Ito furent contrainto de loi demauder to paix, et to pape revtt.
on moment son palaU pontifical, aux acclamations da people
romain. Maissesennemis netard^ent pas kreprendre Tavan-
tage, et Eugtae III fut forc^ de chercher on asito en France.
Louto VII avait di6ji pris la croix, ainsi que Tempereor
Conrad. Le pape n^eut qa'k les fortifier dans tour resolution.
II poossa jusqu'A Treves, en 1147, 7 tint un conciie pour
examtoer les 6crits de salnte Hildegarde , et pour d^poser
Tabbe de Fulda, qui s'occopait rooins de son troopeau que
de ses plaisirs: II vint enfin k Paris pour Atre ttoioin d'une
sctee scandalense dans regUse de Sainte-Genevi^ve, et poor
en diasser les anciens chanoines, auxquels furent substitu^
les rooines dt Saint-Vidor Un autre conciie fut tenu k Paris,
au mots d*avril, sou sa pr6siJence. Saint Itomard y d^non^a
les lieresies d«. Gilbert de la Poir^o dv£que de Poitiers; mals
la sentence ne fut prononc^e que par to concito de Reims ,
en 1148. C'est k cette deini^ro a.sscmbiee que le roi de
Gastilie, Alphonse VIU, envoys rarchev£quodc TolMs pour
se plamdre de ce que to pape avait acconto to Utrc de roi
de Portugal k Alphonse Henriquez. Eugene III n'^taft pss
homme k se r^lracter. II fiatto l^envoye castltton, eil dr-
donnanl 4 TarcbevAqoe de Braga et 4 ses sofTraganta dt
rester soomis 4 to primatie de Totode, se boma 4 declarer
qn^ n^avait voolo attenter en rien 4 la dignite do roi deCa»>
tilto, et lui envoya, poor le consoler, la rose d*or qu il avail
cootome de porter le qoatrieme dimanclie de carfime.
Les opintons de Pierre de Broys commen^ient alors 4
troobier to provhice do Langoedoc; Eog4ne III y depteha
trois togats poor le ramener dans to giron de l*£^i8e , el ne
fit qo^exciter par ses persdcotions ropini4trete des petro-
brosslens el des benridens , qui prirent plus lard le nom
d*Albigeois. Lu d'errer dans les provinces de France, el
comptont sor les secours de Roger, il reprit to cliemin de
Rome, et lor^ toe Remains 4 un aceommodement Mais cette
paix ne fut pas de tongue dorie. Eug^ne fut rMuil encore
4 s'exitor dans to Campanle, et trembla pour to puissance
temporelto du sahit-siege, en apprenanlque Tempereur Con-
rad, reveno de sa malheoreose expedition d*oatre mer,
se disposail 4 passer en Italic pour donner ralson au aenat
et au peupto.
Le pape eut recours 4 Tabbe Gulbald, consellier favori de
Pempereur, pour le dissuader de faire ce voyage; et le del
vim cette fois au secours d'Eugtoe : Conrad mourut avani
d'acoompiirson dessein. Frederic Barberousse, son neveo
et son successeur, se montra plus fkcile. II promit de re-
tabllr le poiiife dans ses droito, et d'aller recevoir de ses
mains to couronne imperiale. Ce traite , signe le 23 mars
1152, ne dora pas une annee. Frederic ayant nomme on
ardieveqne de Magdebourg sans la partldpaUon do cba-
pitre, Eog4ne III ooblia toos ses perils poor resistor 4 eel
empietement de to poissance secuUere. Gerard, competitear
de rardievftque nomme, vint 4 Rome pour rediauffer Top-
position du saint>siege. Le pape reprit les evequesqui avaieni
approuve to nomination; 11 leur ordonna d*employ£r tour
credit pour obtenir le desistement de Frederic , et envoya
deux l^to en Allemagne |>our deposer Tardieveque. L*em-
pereur persiste dans ses pretentions ; 11 renvoya les legate en
Itelie, et comment ainsi cette longue lutte de la maison
de Souabe centre to cour de Rome. Eug4ne 111 ne vit pas
to fin de to qoerelle de Magdebourg. II mourut 4 Tiber le
8joilletll53.
EUGENE IV (Gabriel CONDOLMERE), Ibt eprouve pai
les memos traverBes. Une edipse de soldi , arrivee to joor
de to morl de Martin V , fut aox yeux do people on presage
foneste pour son successeur ; et les malheurs d*£ugene IV
Justifierent les superstitions populaires. ceteit, dit-on, un
fits nalurd deGregoire XII, que ce pontife nomma soc-
cessivement protonoteire apostolique , cbanoine de Saint-
George , camerier et cardinal do litre de Saint-Ciement.
Promu plus tard 4 revdche de Sienne, il soccetla enfin 4
Marthi Y, toll mars 1431. Cetaitune epoqoe d*indepen-
dance el d'anarchie, qui gagna les cardinaux eox-memes ;
car avanI Tdection lis stipoierent, entro aolres conditions ,
quits jooiraient 4 Tavenir de la moitiedesrevenus do saint-
dege , el qo'aocon cardinal ne serait nomme desormals sans
leur consentement. Le nouveau pape se garda bien d'en tenir
compte, et ses difrerends avec le sacre college noisueni
d'autant plus au reteblissement de to paix qu*ilvootoil
reiidre4 ritelie. Son premier soin fut de conflrroer les pou-
voirs du cardinal Julien , qui se rendait 4 B41e pour presider
le conciie et pressor la cundamnation des busdtes. Les deputes
des villes d'itelie furent convoques en memo temps par ses
ordres ; mats les intrigues de Philippe, due de Milan, contra -
rierent cette reunion, et lesanatliemesdu papenereflrayereni
pas plus que les forces de Venise el de Florence. Philippe
suscite des troubles jusque dans Rome , par to revolte de la
puissante fiuuille des Colonne , qui ne rougit pas d^empioyer
rassasdnat.el to poison pour se defaire du pontife. Chasses
de la capiteto par les partisans d^Eugene, lis s*atlierent aux
Urdus pour entietenir to feu de la discorde. II ne fut [os
plus heureox dans ses negodations poor amener to France
et TAngleterre 4 terminer leors difrerends.
• ••
I
--ft
EUGENE
141
Le ooDcUe de Bftle» ouvert enfln te 23 JuiUet 14S1 , fot
pwT lot one noovelie source de chagrins. Les pires ayant
commence par 6tablir la supr^inatie des conciles sur les
papesy Eog&ne IV en pronon^ la dissolution et la translation
k Bologne. Mais le cardinal Julien Cesarini , quHl avail
charge de Tex^cution de ced^cret, fut le premier k s'y
opposer y et le concile resta k BAle, malgr^ ses defenses. Ce
o'^tait pasi asset. 11 fallait encore qu*il se brouillAt avec Tern-
pereur Sigismond, en refusant de le couronner, sous
pi^xte qu*U avait fait alliance avec le due de Milan. II
amenta mtoe contre lui le» r^publiques de Venlse et de
Florence ; mais Philippe , soutenu par les troupes imp^iiales^
ajant dispa^ celte ligue, force Tut au pape de s'aocom-
moder avecPempereur et de lui ceindre lacouronne. Le con-
cile persistait oependant k le braver. Toutes les n^ociations
^taientinutiles; il refusam6me,en l433,derecevoir les l^ts
qu'end^sespoir de cause Eugtoe IV avaitenvoytepour le pr6-
sider. Irrit^ de ce nouvel affront, le pontile cassa , par une
bulle du 19 juiUet , toutes les decisions du concile , et lui
interdit de 8*occuper d^autre cliose que des mati^res quil
lui avait soomises. Les p^res oppos^rent leur mflexibilit^ k
la sienne. Malgr^ la mutation de I'empereur , ils lanc^ent
on d^cr«t contre le pape, Paccusirent de scandaliser TEglise,
sospendirent son autorit^, et commandftrent k tons les pr^lats
qui aaient en retard de se rendre k BAle. Ce fut le signal d'une
attaque g^rale contre Eugtoe, k qui ue restferentque lesFlo*
rentins etJeanne de Naples. Le due de Milan roarchasur Rome,
et mJt son territoire au pillage. Les Vtoitiens eui-m^mes ,
quoiqu'il flkt n^ dans leur ville, se toum^rent contre lui.
Eugifene rv fl^hit devant tant d'ennemls. II r^voqua le
d^ret de translation , approuva tout ce qui s*^tait fait k Bftle,
bors ce qui touchait k son aulorit^, et ne mit d'autre con-
dition k la paix que la r^ption de ses 16gats. Le due de
Milan u^eut point ^rd k cette concession. II continua de
ravager la campagne. Les Remains, las d*6tre pill^ et
rutn^ par ses troupes , accus^rent le pape de leurs mis^res,
emprisonu^rent son nevea le cardinal Coadolm^ , I'assail-
lirent dans son palais , le 29 mat 1434 , et le forc^rent k
prendre la fuite. II se sauva k Florence sous des habits
deb^Mictin, pour^cbapper & une captivity que sa deposi-
tion aorait blent6t suivie. Le concile vint alors k son secoors,
et tous les partis panirent s*accommoder. Eugtae apposa
sa signatnre k ce d&ret de la dlx-neuviftme session qui fixait
la rtenlon d*one assembl^e pour trailer de Pnnion des ^lises
grecqne et latine , dteret qui resla sans effeL La rivalit^ des
maisons d'Anjou et d'Aragon , qui se disputaient la conronne
de ?(aples, vint ajouter k ses embarras. Le due de Milan,
partisan des Aragonais, forma U r^lution de Tarrftter dans
Florence mftme; la conspiration fut d^uverte, et le pape ,
n*6tant plus asses fort pour se venger, pardonna k P^dque
de Novarre , qui s'litait charge de ce coup de main. Un d^
cret du concile , relatif k la collation gratuite des bdn^fices ,
faistitutions et antres sources du revenu pontifical , renou-
vela le schisme qui d^lait l*£glise. Eugtoe IV fit de vaines
reiDontrances ; le concile passa outie , et le roi d'Aragon,
mftlant le sacr^ et le profane dans ses entreprises , sonuna
toot k la fois le pape d^adh^er aux dterets de BAle et d'a-
bandonner le cause de la maison d*Anjoo. 11 se bronillait
en mftme temps avec le roi de PortugM» dont les magistrats
t'arrogeaient le jugement des causes eccl^iastiques, et avec
le roi •i'£oosse , Jacques 1" , qui avait publle des ordonnances
oontniires kTautorit^du saint-si^e. Le concile attaqua de
oooveau cette autorit^, en r^lant la tenoe des conclaves,
en interdisant au pape d^^tablir ses parents jusqu^an trol-
sitee degr^ , en attriboant aux cardinaox la moitid des
levenus de l*l£glise, en accordant enfin des indulgences k
tooscenx qui facililcraient la reunion des deux tglisesd'O-
rient et d*C>ceident Eugene IV s*ludigna de tant de preten-
tions ; fl s'entendit avec I'empereur Paieologue pour arriver
a Tunion tant d^sir^e , et se remeitant en guerre ouverte
avec lecuncile, il en ordonna la translation k Ferrare par uno
bqlie da 18 septembre 1437.
Le concile persista dans sa d^sobeissance ; le roi d*Ara*
gon y envoya tons ses ^v^ques pour sontenir cette opiniA-
trete; le due de Milan reprit ses armements et ses iutrignes ;
le roi de Castille entra dans Talliance, et le pape ftit
somme lui-mftme de comparaltre k BAle, sons peine de de-
position. On fit plus, on cassa la promotion d*un cardinal
qu'il venait de faire, et on I'accusa, devant toos les princes
Chretiens, de troubler r£glise par son enlAtement. Les
soixante jours accordes au pontife poor tout deiai etant
expires, on le dedara cotitumace. Cette violence touma au
profit d'Eugene. L*empereur, le roi d*AngLelerre et d'autres
princes protesierent contre ce decret. Le seul roi d*Aragon
pressait la d<^positiou d*un pape ennemi de ses projets am-
bitieux. Eugtoe, se croyantassez fort pour lutter, fit ouvrir
le concile de Ferrare par le cardinal de Sainte-Croix, son le-
gal, assiste de quelques preiats dUtalie : ils annuierent tout
ce qui s'etait inik BAle et tout ce qu*on y ferait k I'avenir.
Cette levee de boucliers spirituels ne produisit d'autre elTet
que la retraite du cardinal Cesarini et de qiiatre preiats ita-
liens. Les autres resterent en Suisse, et, roropant ouver-
tement avec Eugene , ils prononcerent enfln le decfet de
suspension , et defendirent aux princes el aux preiats de re-
connattre one autre autorite qoecelle du concile. Les deux as-
sembiees ri vales firent des ce moment assaut de pretentions,
d*anathemes, de decisions contraditoires. Les princes eux-
memes se diviserent : les eiecteurs d* Allemagne proclamerent
leur neutralite ; Albert d'Autriche, successeur de I'empe-
reur Sigismond , se declara d*abord pour les peres de B41e,
comme le roi de France, Charles VII ; mais dans une diete
tenue k Francfort , les princes d'Allemagne etant convenus
de provoquer la reunion des deux conciles dans une troi-
sieme ville , I'empereur Albert et tous les rois Chretiens se
rangerent k cet avis , qui ne fut pas plus suivi que tant d'au-
tres decisions prises dans ces temps d'anarchieet de discorde.
Les deux assembiees se disputerent les ambassadeurs
d'Orient; mais le pape les mit de son c6te. La question de
I'union fut traitee d'abord k Ferrare , et transportee k Flo-
rence en 1439, avec le concile d'Eugene, que la peste avait
chasse de sa premiere residence. C'estU que furent regies les
articles de foi k professor par les deux tiglises, et que lapri-
maote do'eaint-^ege fut enfin reconnue sur toute la terre.
Mais ce ne fut encore ]k qu*une allianeo iUuioire , dont
un evenement faillit rompre le noeod trop recent. Le patriar-
che de Constantinople etant mort , Eugine IV voolut que
les legats d'Orient en nommassent un autre sur<le-champ,
pour qn'il eOt Phonnenr de le sacrer. Les legats s'y refu-
serent, sous pretexte qu'll devait etre sacre dans la cathe-
drale de Constantuiople ; ils repartirent U-dessos, abju-
rerent en arrivanttoutce qu'ils avaient condu k Florence,
et I'^glise greeqoe n*en resta pas roofais separee de
celle de Rome. Cependant, le roi d'Angleterre Henri V
avait fini par reconnaltre le oondle de Florence. Mais
comme il adoptait les decisions de Bflle sor les annates et
les collations gratoltes, ropinlAtre pontife Unt moins k
cette alliance qu'anx revenus de I'tiglise ; et one vaine dis*
pute de rang entre son legal et le primat de Canlorbery le
brouilla encore une fois avec le sooverain qui venait de se
separer de ses ennemis. Le meme legat ne reossit pas
mieox k faire aboliren France la pragmatiqiie-sanetion. Les
peres de B41e porterent au pape des coops plus sensibles t
ils le jugerent , prononcereut sa deposition , deiierent tous les
Chretiens de leurs serments d'obeissance, le dedarftrent
simoniaqoe , perjure, sdusmatique, perturbateorde r^gUss;
et le doc de Savoie , Amedee , qui, apres quarante ans de
regne, s'etait fait ermite au monastere de RIpaille, fut eieve
sur la duure de Saint- Pierre. Le fongueux 'Eugene protesta
violemroent contre ces actes. 11 traita les peres de BAle de
fous , d'enrages , de betes feroces , appda Felix V , son con-
current, cerbere, veao d'or, Mahomet, antechrist , et con-
tinua k faire acte de souverain pontificat avec la menie durete,
le meme orgueil qu'avant sa deposition. II noromaun evique
de Viseu, en Portugal, k la place de celui qui restait k
/^ "
143
EtifiERE
liftle , et ^rivit insoleiiMP^ au roi , qui ne voulatt pas
rec«voir 1^ nouyeap v^nti , qjioique ce inonarcpie lui fiikt
Tcsti fiddle, coniine Tli^lie, la France, rAn^deterre ^t uoe
pat fie (Je Tfilspagne. II fe^ii^ m^me )a souiniasioii deHJacohites
d^t^tl)io{)ip ^ r£gli.se r^maiae, eq f441. Mix V 6<ait reconnu
SjBiilmieQt mr 1^ Suisse, la Savoie, une parlie de la Hon^^rie
l^t le (|iicl^^ ij^ Vljl^iy. Leroi d'Aragon (init par In reconoaUre
§iis8i , et s^e servit dfi ^a puissance spirituelle pour acliever
)a conqu^te du rpyaume de Naples, qiriLiig^ne IV oe lui
aurait jamais accprd,^. L'enipeivur Fii^di^ic 111, successeur
d'AltHTt d^Autriciie, sojlieiU par lt*5 deux paprs k son er^-
lieinenl, en l4'«0, persista dans Tacte de aeiilialit^ sign^ i
Francfort, et poursuivit le deasein d*uD grand concile cecu-
m^niqiie pour reiueitre la paix dans i'^lis«. Engine IV r^-
pondit (^iril en aviserait h sot^ rt- lour ^ Bpme, ei il s'y rendit
en eflet an mois de seplen)|>re 1443. $on premier aoin fut de
se rccuncilier avec Alphonse d^Aragon, et de reconnaltre le
droit de la force qui avail fliis ce prince en possession de
Naples. II s'attacha le peuple en abolis<ant quelques impOts
sur le vii) ,et annon^ la convocation d^in nouveau roncile
^ SaiuM^an de Lalran. Celui deB&lemourut, pourainsi dire,
d'inanition. ViVw Y sVtablitavec shs cardinaux k Lausanne,
et e scliisnie continua d^une iiiani^e plus pacitique. [>e son
c^t^ , Eu^^^oe eut le bonlieur d^attirer dans son parti le fa-
meuiL ifjieas-Sylvius Pi col oini ni , qui vint lui demander
pardon des injures qu*il lui avait faites , et lui servit de I6gat
dans TAUen^agne , quMl avait matadroitemeut troubli^ par
la deposition de deux archevftipies partisans de F^lix V. Les
AUemands furent vaincus par I'liabilet^ de ce l^gat, k la
9eule condition que le pape Eugene convoquerait un autre
concile. 11 le prouiit , mais la inort lui ^vita la peine de se
deuientir. l\ la vit venir avec un graud courage , fit uue Al-
locution k ses cardinaux , refusa de pardonner k qiielques-
uns de ses eimemis, etexpira enfin le 23 fevrier 1447.
, ViENNET , di* TAradeiuic Fran^aise.
EUGflNE (F|iA.>gois DeSAV0|E^ARlGiNAN,appel4fo
Pnuce)f nek Paris, ie 19 octobre 1663, ^it lils putn^d^Ea-
i;&ne-]^Iaurice, premier couite de Soissuns, et de la oi^ de
Ma/^rin , la c^Kibre Olympe Mancini. Un jour, un jeime
h name faible et ddlicat, au lung visage \^\e, portaot collet
e( petit mantcau, vint demander un r^iuient ^ Louis XIV.
Ijq grand roi rit des vellciti^s bclUqueuaes du petit abbi,
Lonvojs riiumilia aro^rement. Mais le petit abb^ lisait Plu^
tarque tous les jours ; le pefU obb6 devait 6tre le li^ros de
Turin, d*Hocbst(edt , de Malplaquet el de Peterwaradin ;
le petit abb6 ^tait le prince Eugene. Deux ans apr^s cetie
humiliante r^ption, le prince de Baden, en pr^sentant k
rem})ereur Lipoid le jeune Eugene , fait colonel de diagoos
sur \t ciiamp de bataille de Vienne, en luSi, lui disait :
• Majesty , vo'ci un pelit Savoyard qui m'a tout Tair d*^-
galer un jour les plus grands capitaines. » Engine ne quitta
plus les drapeaux de TAulriclie : il relusa d*obeir a rordou-
nancc qui rappelait, sous peine d'exil , les Francis qui coni-
batlaient dans les armies clraog^res. « Taut luieux , dit
Louvois , envieiix par instinct du g^nic naissant, il ne rcn-
trera plus en France! — Ty rentrerai en d^pit de lu>, s*^-
cria le prince, roais qe sera les armes k la main. » Et il
failUt en elTet |)lus tard rentrer k Paris , comme il renlra k
Lille. Uo coup d'teil vif et net, une rapide et sDre intuition
de Tocca^iion, une soudainet^ prodigieuse a improvlser des
plans gii^antesques , la science de la guerre r^duile a un
calcul de minutes, ou la vie des bommes n eiitra jamais en
ligne di» coinpte, lei iul le prince Eugene. La vicioire dies
lui fnt toujuurs d'iuspiralion.
Colonel k vin^ ans , niupir gf^n^ral h Tingt-un, lieutenant
{(<^n6ral k viugt-i'inq, il em|»ortu Belgrade d'a^saut k la t^te
de la reserve en lOss. lyiphHuale autanl quHiuutme de guerre,
^ peine Ui guerre con Ire la France ful-elle d<H'laree, quil
enlralna dansralliance im|H^riale son cousin le due de Savoie,
au milieu d'un voyage de plaisir ^ Venise. ISattu , inalgr^ des
prodiges de valeur, a Slalfarde, ou le jeune Victor-Amddte
m^risa ses consciis, U enlra^ ea 1692« a la li^ de ravanl*
garde austro-pi^nDontalse, sur le territoire /ran^ais, eti
Dauphin^, et se montra si terrible, queLonis XlVliii envoya
secr6teinent la promesse du b&ton de mar^cbal , d^une pen-
sion de 200,000 fr. et du gouvernement de Champagne.
Eugene rejeta avec indignation < es proiiosttinn^ lionteu.<^ ,
et sur ie clianip de bataille de Zeuta , o(k, feld-mar^rbal et
genital en chef de Parrot de Hongrie, il eut le courage
de sauver, en 1697 , TAllemagne, et d*exlerminer Parm^
inlid^le , il rAva la jouro^ d'Hochstaedt. L^opdtl osa lui
ordonner les arrets pour avoir vaincu , et lui demander
son ^|i^ fumante du sang des musulmans. Vienne raUlit
86 r^TOlter pour le grand homme. Bug^ne ne Toulut re-
prendre son ^p^ qu*^ condition d 'avoir carte blanche
pour d^jouer ses ennerois. II fallut que Leopold lui accor-
dit < e pouvoir par un billet de sa main.
En 1701 ^data la terrible guerre de la succession d'Es-
pagne; Louis XIV regrelta bien des fois am^ment son m£-
pris pour le petit abb6. Pour son d^but, le jeune g^n^ral
imperial passe TAdige, en face de Tarmto fran^ise, et re-
jette deniire I'Oglio le vieux Catinat. Ville*-oy, I'inepte
et prf^somptueux Villeroy, ose se pr<^senter : battu k Cbiarl,
liontensement surpris k Cr^mone , dont les d^fenseurs se
felidtent « 'd*avoir ce iour-lli sauv^ la vilte et perdu leur
g^n^ral , » il est fait prisoniiier. V enddm e seul put conjurer
le g^nie de FAutriche. Eufin s*ouvrent ees campagnes d'Al-
lemagueet de Flandre, la gloire immortelle d^Eugdneet de
Marlborough (1704), un instant iuterrompues pour une
aouvelle victoire, celle de Turin (1706), apr^ laquelle Engine
disait, tt disait vrai, au due Victor : « Mon C4)usin, Fltaiie
est k nous. » L'arm^ fran^aise taill<^ en pi^ices k Hoch-
staedt (1704), Il Oudenarde, oik il avait Vend6me en
t6te(1708), il mange dans Hi^roique citadelle de Lille le
Cestin ordinaire du vieux Boufflers, un qnartier de die-
▼al. Void quelles conditions il avait lmpos<i«s an noble ma-
r^^chal : « Je souscris d'avance k tout ce que vous me pro-
poserei , tant J*ai d'estime pour votre persoiine. Jc snis
persuade qu'un homme d'honneur comme vous n^y mettra
rien d'indigne de nous deux. » Auquel de ces gto^reux ri-
▼aux ce billet fait-il plus d'lionneur? Vainqueur a la sanglante
joumdede Malplaquet, du gi^uie audacieux de Villa rs
et du d^sespoir frauQais (1709), maltre de Mons, de Douai ,
de Bi^httne, d*Aire, il pousse ses chasseurs jusqu'aux portes
de Versailles. Tout k coup, la reine Anne, par un caprice
de fejnme, en vote k Marlborough I'ordrede poser les armes.
Abandonn6 des Anglais , sans cesse traverse par les d^pulte
des Provinces- Unies , battu k cette journ<^ de Denain qui
sauva la France (1712), il signe avec regret la paix de R as-
tad t, le 6 mars 1714.
Une nouvelle gloire Tattendait sur les bords du Danube :
les vers de Rousseau c(4^r^rent la memorable \ictoire de
Peterwaradin; le pape Clement XI lui envoya Testoc
b^nit; la messe futditei haute voix dans la superbe tente du
grand visir (5 aoOt 1716 ). Un an apr^, min^ par la fi^vre,
avec ane armi^ rongee par la dyssenterie, ilgagne sous les
murs de Belgrade cette magnifiqiie bataille qui decide la paix
de PassSTOwitz. « A Vienne, dit-il dans sa vie ^rite par
lui-m£me, les envieux crient au bonlieur; les devots au
mirade. La paix sVnsuit. » Depuis tors ce tut comme poli-
tique seiilcment qu'il pr^sida aux destin<^.cs de TAIleniagne :
sa sanld allaihlie pr^sageait une prompte liii. Le 20 avril
1736 il rentra le soir dann son palais un pen plus souffraiit
que de conlume; le lendemain on le trouva mort. 11 sein-
bla qu*ii eOi emport^ avec lui la gloire de TAulriche : • La
fortune de TEtat, s*^:riait i^ans cesse Charles VI dans ses re-
vers, a-t-elle done |H'*ri avec ce li^ros? •
Na(K>l(^in \" meltait le prime Eugene au rangde Turenney
de Fnidcric, et regardait tons ses plansde cam|iagiie coiuiiie
des cliels-dNiMivre. Sou hisluire reste encore k eciire : au-
cune des t\e\\\ qui existent , en frau^is et en latin , n^est
de nature k satisfaire pcrsonne. Le seul document qu*oo
aime k consulter sur ce iMiros est sa Vie, par le spirititel
prince de Llgiie« K. Paillaad.
fct7Gl:9lE DE BEAt7HARIVATS, doe vt LEUCHTEN-
BfcRG, prince D'LICHST^CDT, Tice-foid'ltalie, n6 Paris, le 3
Mptembre l7Sl,duniart]ig6 d*Alexandr6 vicoinle d6 Beaa-
harnais et de Jos^phitreTascfier dd la Pagerie, depots
iinpt^ratrice des Frafa^is. Effg^ne ^ta)t ft|^ de treite an^
(piand ii pertfit son p^re. Cefin-ci Ini avaif lai^6 de beaux
exerfipleft , tant par les ^rviees qu'il avail rentitis ^ la <-atise
it niid^pendance am^ricaitie dans rarinc^e de Rocliambeau
et k oelle de Pindrpendance et de la lilterto nationales dans
les deux |>renif^rcs assemblies , qu*li la Idle de Parnite flu
Rhin. Condamn^ par le tribunal r^volutionnaire, du Tund de
KA prison , la Teille de sa inort , il avail l^gu<^ son fits au
):^\\€n\ Hoclie, et ce fut sous ce grand capltaine qu'tiu-
;:.'ne fiises premieres arines. Mais ii^tait destine ^appremlie
!.-i guerre souft uh plus grand tnaltre encore. Apres la Jouf-
iM^de vehd^mfalre 1795, qui pla^atout^ couple general
Bonaparte k la t£te de Parni^ de rint^rieur, la Convention
avaitordonn^ la saisie de totites les armes dans toutes les tnai-
sons de la capitale. L*dp^ do g^ri^ral Beauliarnais, que pos-
s^lait son fils Eiig^ne, lui avait 616 enlevee par cette niesurc ;
mais il se pr^nta cbez le g6n6ral Bonat)arte, r^clama r6|)«''e
de son p^re, Pobtiot, etde ce jour commen^a pour Engine !a
destin6e qui Pattacha jnsqii'au dernier moment k la gloire de
la France et k la grandeur de Napol6on. Fr:)pt>6 de la g(^n6-
rosit6 des senliments de cet enfant , le general Bonaparte alia
le lendemain f6liciter sa m6re d'avoir un tel His. II lut a son
tour seduit par la gr&ce et Pamabilit6 de M"i« de Be;inliar-
iiais, et bientdt apr6s lui ofTrit sa main, telle Hit la cause
de ce maria;;e, qid 6lcva aox honneurs touveraios une
parii« de la famille Beanhamais.
Napol6oh regarda les enfants de sa femme comme les
si'ens, et s'cxM^upa de iieriectionnei* P6ducation dTug6ne,
qoe les orages de la rrvobitioh avaicnt iaissi^e incompidte.
Roinra6 au commanderoent de Parm^e d^ltalie , il ne tarda
pa.« k Py appeler, et reccmnut bientdt en lui le gcrme des ta-
lents qu^il devait d6velopper plus tard avec tant de sup6rio*
ritr. Apr^ le trait6de Campo-Formlo, Eugene fut envoys k
Corfoti en mission, et , passant [fit Rome a sun ritour, il
falllit p6rir dans P<^meute populaire qui coAfa la vie au g6-
iMhal bnpliot. il f^oivit en quality d^aide de camp son beao-
p^ k l'exp6dition d'f^yt)te. D6barqu6 k Malte Puit des
premiers, il enle^a de sa main un drapeau k Pennemi. En
Eg}p(e, Eugfene se trouva aux actions les plus meurtri6res ,
et m^rila par sa bravoore Testime et I'amiti6 du g6ti6ral en
chef Son courage et son intelligence le firent rentarquer k
Passat d'Alexandrie , k la bataille des Pyramides, k la r6-
volte do Cairo, au combat d^Ei-Aricb , k la prise de Jafta,
au sidge de Siiot-Jean-d'Acre, et k la c6l6bre bataille d'A-
boukir. An |)t*emier assaut de Saint JeaiwPAcre , Engine,
hless6 I U t^le d'un 6clat de bouibe, resia luugtemps en-
seveli sotis les d6combres d^unc muraille 6croul6e. tl revint
d'£gypte capltaine de cavalerie, et re^ut le grade de chef
fPescadron sur le champ de bataille de>M a r en go.
Deux ans apr^*, Eugene fut nomm6 colonel commandant
de ce faineux regiment des phasseurs de la garde, qu'il avait
ToriD^ lui-m6me , el qui , sous le nom de Guides fiu ge-
neral en chefy avait 6t6 plac6 dans les premiers teinps de
la campagne dMtalie sous les ordres du colonel bessidres.
Les ann6es do coni^oiat fbrent la trolsidme 6lH>que de Pins;
traction hiilitaire d'Eugene HeaUliarnais. II etudia la pratique
de soli metier, el y acquit cette liabiletd qui le f^isalt distin-
guer panui le« premiers colonels de Tarm^e. napoleon Pap-
pelait sans cesse an cominandemeni des manauvres , k des
hispectiotis, et , a|>r^ liuit anm^es d*6preuves , doiil les deux
tiers sur les champs de batailles II nomma - eh 1S04 , g(^Ti6ral
de brigade Pdifant de son adotitlon et Pel^ve de sa gloirer.
Parienu k la dlguit6 Imp6riale, I<a|N)l6on cunf^raau g6n6ral
Beaubaroais le litre de prince fVan^ais. Eugene n*en de-
uieura pas moins Pami de ses cohipagnons d'armes, et coit
Unua iTifttre le p^re de ses soldats. Apr6s Porganisation do
royaome dHtalie, le prihce Eugene en fot nomm6 vice-roi ,
et ista i Miliui ret«to de tons les pooToirs dvils et mili*
MS
taf res. H avait k peine ▼ingt-qnatri ais ; Mais il arflit vo d^
si pr^ le grand liomme, qoe, malgr6 sa jeuoesse, il de tarda
pas Ii justifier le choix de Napoleon. Eiis6ne, que Napol6oa
appelait soiivent mix confidences de ton cabinet et k la coO«
naissance des 6l6ments politiqnes de son gonlremement,
se livra avec une ardeur iofatigable k Padministration du
royaume d'ltalfe.
Bientdt les brandies de Padministration publique fureol
r^gi^es avec ordre et Economic ; ii efi fut de m6me de Tor-
ganisatioti des rx>iir8 de justice et des tHbunaux inf6rieurs.
Peu d'ann^es stiflirent pour meltre Parro6e italicdne sur le
m6me pied que Parm6e fran^aiso. De grands encouragements
furent donn6s ^ Pagriculture, ao commerce, k Ptndustrie;
d'utiles travaiix furent ex6cut6s sur tons les points do
royaume. Assise sur des I>ase8 convenables, Pinstniction
publique donna un nouvei e^sor aox intelligences. On vit
refleurir les c^lfebres universities de Pavie, de Bologne et de
Padoue. Les grandes villes re^urenl des coll6<;es. La men-
dicity disparut : des etablissements de blenfaisance et des
ateliers nombreiix s^ouvrirent. La loi fut impiloyablement
appiiqu6e aux vols, aux assassinats et aux nieiirires. Ia
travail, sagement impost aux classes pauvres, suflit poor
rend re la m^curit^ aox villes el aox canipagnes. La protec*
tion des beaux-arts ne |)oovait 6cliapper au vice-roi d'ltalie^
qui avail contribu6 k la conqu6te des chefs-tPieuvre de la
Gr6ce et de Rome. II fonda le beau mus6e de Brera, 6ta-
blit on conservatoire de moei<tue el de declamation , qol
donna aox tlidatres une foule de sujets distingui^, fit revi*
vre Part antique de la niosaique en grand , et fit ex6cuter k
ses frais le beao tableau de La Ctne, qui, t)ar droit d'occn<«
pation, est aujounPbui k Vienne, en Autriche. Les admi-
rabies fresques d^Appiani et la fa^de du dOme de Milan sunt
des monuments qui t«*moignent de Padhilnisl ration do vice-
roi et de son amour |)our les arts.
Convert des lanriers d'Austerlitt, Kapol^on avait 6Iev6 k
la royautd, le i*' Janvier 1B06, P6lecleur de Bavi6re, prihce
excA;lleut, dotit la Prance avait accUeilll et prot6g6 la jeii-
nesse, et qui ne Pavali point oubli6. Ma|K>loon lui demanda
sa fiile pour son ills adoptif et Pobtint. C*est cette princesse
Auguste-Am6lie que daos ses m6moires il nomme la p/tts
btUe et la pita vertueme p'incesse de son temps.
Pendant la guerre de 1806 et lfto7 contre la Prusse, le
royaume d'llalie fut iepr6sent6 dans cette glorleose cam-
pagne par one partiede son arm6e, qoi m^rita, par sa disci-
pline el par ses soccfes, PalTectlon el Pestlme de celle de
Pempire. Le piiiice Etig6ne avait dO tester k Milan poor y
surveiller Iui-m6me, ind6pehdamment des Iravaox de son
administration nalssante, la foi^ toujours douteuse, de ki
maison d^Autricbe. Et eh efTel, deux ann6es apr^ la palx
de Tilsitl, cette puissance, profltanl do sejoor de rrapol6on
et d'one parlie considerable de ses forces eti Espaghe, en-
vabit soudain la Bavi6re sans declaration de guerre, etlit
marcher sur Pltalie Parcbiduc Jeiiti arec une armee nom
breuse. Le prince vioe-roi n*avaitque 40,000 Italiens de tiou
velle levee II opposer k Pinvasloh des vieilles bandes autri-
chieOnes. Aussi son debut ne fut-il |)asbeureux. Ii perdil la
baUiille de Sacile, et, Comme 11 Pavouait lui meme, jamais
bataille nefut plus compUtement perdue; mats son ge-
nie militaire, livre a loi seui, se developpa sotidam avec la
suprriorite qu^il conserva dto lors, et il prit une revanche
edatante aux oombat« de la Piave, de Saint-Daniel, de
Ratvir et <le Sainl-Mirliel, qtii bu ouvrirehl les portes de
PAutrlche , et bientot aprfes les avertues de sa capUale. Ricn
ne put arnMer desorlnais sa marclie rapide; il detruisit tons
les cort)s qui lui Iiirent op|.oses, el opera sa jonction avec
Panuee fran^ise sur les hautein^ de Sonimerlng. Cette
Jonction, exocuteeavec tant dclx)nlieur, fut annonceeh Ifa-
poli'oh, qui se preparait k livrer la lefrible bat&ille de \Va-
gram : ft II n'y ainlit qu^Eugeiie, l)it IVmtieriiitJir eh ilKce-
varti cette toou velle, qtil fTQt capabU* d'Hi river aujouhPhhi 6
brflch : iln'y a que lecceurqui puisse opercr ces prodi?;**?*. *
bij^ie elive de Napoleon, le vice-rOi parvint a atllrer I'ai -
t%4
EUGENE
chiduc JMn sur le terrain , et la mteiorable batollle de
Raab pla$a Juttement son nom aprte ce!ui do grand capi-
taine. « C*est ane petlle-fille de Marengo, » dtt NapoKon,
k la noQTelle de la victolre de Raab. « Je Mvais bien en
quelles maim J'avaia remis men ^pte. » Aussi, peu de jours
apr6s, assoda-t-il le prince Eagtoe au trioinphe de Wagram.
Aprte la paix» le Tice-roi Ait nomm6 lieutenant de I'em-
pereur, et re^ut I'iinportante mission de pacifier le Tyrol en
retoamant en Italie. Rien ne roanquait k la gloire el au
bonheor da vice-roi , k qui la Tice-reine venait de donner
(ils. Mais une cmelle ^preuve lui ^it r^serv^e. AppeM
k Paris pour 6tre t^moin du diforce de Napolten, 11 fut de
plus cliarg^ d^ disposer sa mdre. Jamais la reconnaissance
el le ddvouement n'avaient M soumis i un semblable sa-
crifice. U fut accompli dans toute sa rigoeur. Ainsi le tou-
lait Taost^rit^ du devoir qui avait ^ impost an fils de Jos^
phine. Cependant , son Ame g^nireuse avait youIu que le
sacri fice lui fftt encore plus personnel en y ajoutant ceiui de
co<c grandeurs et de Tavenir de sa vie. Ainsi Texigeait Tor-
gueii de sa pi^t^ filiale. Mais, vaincu par les instances de sa
m^ elle-mtoie et par les soUicitations de Tempereur, Eu-
gtoe, en consentant k garder le d^p6t de la souverainet^ de
ritalie, crut rdpondre par un sacrifice ^1 k celni qui avait
^ exigd de lui. 11 d^ara refuser k jamais toute favour
nouvelle de Napoldon, « parce que, ditait-il, on y verrait
peut-6tre le prix du divorce de ma m^ ^, De retour en
Italic, il pourvut^ I'organisation desnouveauxd^paHements
que la paix de Vienne venait d*ajouter au royaume. Mais,
Marie-Louise ^nt devenue ro^, le vice-roi fut encore
oblige de se rendre k Paris poar assister aux coucbes de la
nouvelle imp^trice et au bapttoie du rol de Rome. Ainsi,
ce royaume d*Italie, dont la prospdritii 6tait son ouvrage,
ne devait plus ttn le prix de tant de services rendus k la
gluire de Napoleon. Ge fut pendant ce voyage, oil la sensi-
bility de son Ame futmise k de nouvelles ^preuves, que Na-
poleon lui confia les projets de guerre dont Tattitude de la
Russia depuis la victoire de Wagram lui imposait les pr^
paratifs.
Le vice-rd partit pour I'ltalie, ou il organise un corps
italien et fran^ destine k coop^rer aux travanx de la
grande armte. Ge corps, qui en forma le quatriime, se cou-
Trit de gloire poidant cette terrible campagne , sous les or-
dres du vice-roi, et plus particuli^rement aux combats
d*Ostrowno et de Witepsk, k la grande bataille de la Mos-
kowa, mais surtoutli la bataille de Malojaroslawetz, oil
seul il soutint, avee une intrepidity hdroique, le choc de toute
rarm^e ennemie. On connalt les d^sastres de la retraite de
Moscou. « C*etait une epreuve, disait Na[K>ieon, au-dessus
de toute organisation humaine. » Elle ne fut pas au-dessus
dela force d*Ame dn vice-roi ; et quand il Posen il rempla^ le
roi de Naples dans le commandement des debris de i'armee,
en quality de lieutenant de Tempereur, dte oe moment
tout changoa de face. Vingt«ix jours passes dans cette viile,
en presence dela poursuite ennemie, imprim^rent k la fois
le respect aux Russes et la oonfiance aux Francis; I'armee
y fut repos^e et rterganiste. Les places do I'Oder re^urent
leurs approvisionnements de defense. A la teto de 10 k
12,000 bommes, pendant quatre mois, par une marcbe bel-
liquense et savante, le vice-roi oocupa el retint les vain-
queurs snr les denx rives de I'Elbe, el presora Berlin des
liorreurs du pillage. 11 ne quitta cette ville qu^en presence
de Pennemi, dont il conUnt enc6re les monvements, jusqu'i
ce qu'il eOt pu rqoindre Napoleon, k qui son admirable re-
traite, Pun des plus beaux fUts de noire liistoire militaire,
avait donn6 te temps de repanltre avec une nouvelle grande
armee. Les debris de Moscou rejoignirent I'aigle Imp^riale,
toiijours tow la oonduite du vice-roi, non loin de la pyra-
mide fun6bre eiev6e sur le champ de bataille de Lutzen k
Gusteve-Adolphe, par les Su^dois vainqueurs de rAutriclie.
Eogtoe arrivait k temps pour prendre part k une victoire.
La baniiesse avec laqiielle il exteuia une manoeuvre peril-
leuse, sur le flanc droit de Tennemi, dedda probabtoment le
succes. Charge du eommandemenl de Pavant-garde, 11 edsfai
Jusqu^ii Dresde la marcbe de I'emperenr par les avantages
qo*il remporte successivement dans sa route k Colditz, k
Wildmlf et au passage de PElbe. Dresde fut temoin des adieox
Napoleon et d'Eugtoe. lis nedevaient plus se revoir !
Le vice-roi repartit pour lltelie, oil Joachim Murat
Pavait precede : il etait urgent d^arrSter les dispositions
que la politique de Yienne, surprise en flagrant deiit deiiois
la retraite de Moscou, devait inspirer pour la defense com-
mune, et notamment.pour celle de rilalie. L*on savait que
PAutriche n^y avail jamais renonce, ni sur le cliamp de ba-
teille d^Austerlitz, ni memo sur celui de Wagram. « La poli-
tique a fait le mariage de Napoleon, disait il Paris , deux
jours avant la bataille de Lutzen, Parabassadeur Schwartz-
embergau due de Bassano, la politique pent le dissoudre. »
En revoyant Pltalie,le vice-roi fut frappe douloureusement
de Pepuisement de ses moyens de defense. Rien de ce qui
en etait sorti pour la guerre de Russie n*y etait revenu. 11
ne retrouTalt ni officiers, ni soldals, ni magasins, ni res-
sources disponibles. Cette fois encore, le genie et Pinfatigable
activite du prince Eugene fuent au-dessus des drconstan-
ces. En moins de deux mois 40,000 conscrits etaient reunis
sur sa fronliere, pr6to k entrer encampagne. II avait 661k
resolude porter la guerre en paysennemi. Il franchit les
Alpes etmenafaitllllyrie, quand il apprit que 60,000 bom-
mes, sous les ordres du general Hiiler, occupaient deja cette
province. Dis iors il se vit reduit k une guerre purement
defensive, et prit toutes ses dispositions pour se maiutenir
sur la haute Save. Mais Paccession de la Oaviere k la coa-
lition eoropeenne, en deUcliant tout k coup ce royaume de
Palliance de Napoleon, ouvrit k Pennemi la route du Tyrol,
et le vice-roi dut se replier successivement sur Hsonzo et
sur PAdige. Enfin, la defection du roi de Naples Tinl com-
pleter Pinvestissement du royaume dltalie, el ce fut desor-
mais derriere le Mincio quit lui fut possible d^attendre les
evenements.
MalgrePindgalitede ses forces, et les difBcultds toujoors
croissantes de sa position politique et niiliteire, le vice-roi
battit les Autricliiens k la bataille du Mincio, el les Napoli-
tains sous les murs de Parme. Presse entre ces deux tra-
bisonsde famine, ce prince, digne de la France et de Napo-
leon, etait de plus en butte aux tentatives de seduction les
plus ootrageantes pour son caractere et sa condoite. Un
grand personnage fut envoye au vice-roi pour le decider k
reunir ses armes k celles de Petranger centre sa patrie et son
bienfaiteur, tant on euit presse d*en (inir avec Napoleon, en
faveor de qui Parmee d'ltalie seule ofTrail une diversion im-
porlante. Le vice-roi r|pondil : « L^emperenr Napoleon a
re^u mes serments, et tent quMi ne m*en aura pas degage,
jelui serai fiddle. J'ignore le sort qui m'est resenre; mais
je connais mon beau-pere, et quoi qu'il arrive, je suis sAr
quMl aimera mieux relrouver son gendre simple particulier,
mais bonnets homme, que de le voir assis sur un tr6ne
achate par le parjure el la trahison ! i*
Enfin, sa mission en Iteliese trouvant terminee, non par
la cliute, mais par Pabdication de Napoleon, il duts'dlolgner
de Pltelie, et se rendit k Munich, oil II se livra au repos el
aux consolations d'une vie de famille. Appeie k Paris par
les instences de sa mftre et de sa sceur, le prince Eugtoe y
fut traite avec la plus grande distinction par Pempereur
Alexandre, et une eiroite amitie ne tarda pas i se rormer
entre eux. Ce sentiment ne (ut pas sterile : ce fut i la pres-
sante intervention de Pempereur de Russie au congrte de
Yienne, que le prince Eugene dut la conservation de sea do-
tetions en Itelie, seule fortune qu^il ait laisseeA ses enfants.
Il euit encore k Vienne quand U nouvelle dn d^barque-
ment de Napoleon y parvlnt. II repartit alors pour Munich,
ou il relrouva dans Pafieclion du roi son beau-pere, el dans
la tendre amitie du prince Cliaries, second fils du roi, tous
les adoucissemente qtPappelait sur let nouvelles diflicultet
de sa position le retour imprevu de Napoleon. La proecri|»-
lion gennaniquc, qui se reveille alors avec une nouvelle fu-
EUGENE - JBULER
Hi
nor cootre VenHenU eommun^ ne pouvait ^pargner oelni
qnilui ^tait refl6 fiddle jnsqoe dans ses adieax k son annte.
Dans le bat alon deoondUar, par rapport k rAUemagne, ce
(full derait k sa propre dignity at ^ la poaition de son beau-
p^ la prince Engtee, qui avait ^ cr^ due de L e uch te n-
berg et prince d^cbiUdt par le roi de Bayitee, se ren-
ferma pius ^(roiieinent qoe jamais dans ses devoirs int^-
rieors de p^ et d*4M>uXt et vdcot entour^ da respect de
tov las babitants de la Bafi^ josqa'^ ce que la mort Tint
la nrprendre» le 21 ll&frier 1824. « Je perds, dit ie roi, un
cudlent fils et mon meilleur ami. i* Le prince Eogtae a
hiss^ des documents iroportants, qui appartiennent k This-
toire de la France, tels qa*ane nombreosecorrespondanca de
remperaor Napoleon sor de baules questions poUtiques et
BriDtaires. J- db Nobtois.
E06£NES (Monts). Foyes Euganei ( Monti).
EUGENIE) imp^ratrloe des Fran^ais. Yoffez Lodis-
RAfoiioic.
EUGUfilNES (Tables). Ce monument est Tun des
pus importants que I'antiquit^ nous ait laiss^. II ftit d^
coavert en 1444, par un habitant de Chleggia, prte de Gub-
Uo, dans l*£tat da IT^iglise. Ces tables, au nombre de neui
OQ de sept, mala plus probablement de sept, 6taient enfouies
dans un caTeau aux Heux od s^devait I'antique cM d'Igu-
Tiora de POmbrie. Pour lea bien connattre, il faut lire la
saTsate dissertation public en 1833 par le docteur Lep-
sius. ATant lui, Kiebuhr et Otfried Mnller s'en ^talent serria
aTec un grand aaccte pour pte^trer plus avant dans le mys-
t^ des Tidlles langues itaUques. Ce dernier surtout a com-
part les mots et les caractferes: il s*est trouv^ que deux des
sept tabloi, qoe Ton a encore, sont tracte en lettres latines,
cinq en lettres ^trosqaes; que n^anmoins les sept paraissent
appartenir k la mteie langue; que c'est tout an plus all est
pennis de soap^nner une difference de dialecte. On y
trouve deox lettres qui ne nous ^taient paa connues. Otfried
MaUertransGrit dans ses £trusques toute la sixitoie table :
c'est une inscription en Thonneor de Jupiter de Grabovi.
Cette invocation ou priire est toot k fait inintelllglble ; seo-
lement il paralt quit s*agit d^un sacrifice de trois taureaux,
trob fois r€f6tA. Dte Tann^e 1453 la viile de Gubbio acheta
ces tables, donnant en ^liange, par rinterm^diaite de ses
msgistrats, les droits per^us sur sespAturages. Ceox qui pr<-
taident qoil y en avait neuf pensent qu'on en avail envoy6
deox k Yenise dans le palals du doge, pour 6tre livrte k
Fexamen des savants, et qu^elles n*en sont point revenues ;
cependant, dans Tacte d'acquisition pass^ douze ans aprto
la d^eouvecte, il n*est parl^ que de sept tables d'alrain.
Gmter et Herola disentqull y en avait huit. On en conserve
des imitations k Rome et k Cordone. Bourguet ( Lettre k M.
le marquis Scipion MafTd sur deux pr^teadues inscriptions
dmsqnes ) a cm y reconnaltre les lamentations des Ftiasges
sur lu calamity qui les atteignirent deux g^totlons avant
la guerre de Troie ; mais cette opinion n*a pas de fondement :
Lepsias a parfaitement dAnontr^ que ces caracttees ne peu-
vent remonter an del& dft la fin du quatritoie sitele de
Rome, et que m6me les caractires latins sont du sixitoie
sitele de cette ^re, ^st^eurs par cons^uent k ceux du
monument de Corn^us Scipion. Ce savant dtoontre, de
phis, que Tordre en a ^t4 Interverti. P. de Golb^ry.
EULALIUS, antipape. Yoyei Bomr ace V\
EDLENSPIEGEL (Ttll), le typede tons lesboufTons
modenies,naqulta Kneitlingen, vfllagedu pays de Brunswick.
Son p^ s'appelait Clous Eoleiispieccl et sa m^ Anna
Wodbeck. De bonne beare, U courutlea grandes routes, no*
tamment celles de la basse Saxe et de la Westphalie , pour
jooer de boos tours k toos ceux qu'll rencontrait Ces fsrces
sont raoontte dans un livre qui porte son nom, et dont la
papolarili est restte giandeen Allemagne. S1I Ikut s*en rap-
porter k one inscriptioii qui se trouve sur un tombeau dans le
dmetite de Mcelln, village voisin de Lubeck, Tyll Eulenspie.
gel y serait mort ety aurait ^ enterr^, en 1350. Le temps a
cffoc^ llnscription, mais on peut voir fort disUncteroent sculo-
DC LA OOKTEBS. — T. IX.
tte sor la pierre tomnlaire qoi sobsiste encore aujovrd'hui
une cbouette (en allemand £uUn ) et un miroir (Sptegel ),
r6bus facile k comprendre. Maiscomme on aaussi trouvd a
Damme, en Belgiqne, one pierre tumnlaire portent le nom
d'Eulenapiegel et indiquant Tannte 1301 comma celle'de sa
mort, on s^esl em en droit d'en infter qoe Tyll Eolenspie-
gel dUdtonpersonnage fietif. II est cependant plus vralsem-
blable que cea deox pierrea tnmolaires se rapportent k deox
individos difKfirents, mais ayantport^ le mtaie nom , et doni
run, le ptee, serait mortk Damme, et Taatre, le fils, ^ Moelbid
Ce ne fut, aind quale dlt le livre popolaire, qu'aprte la
mort d'EuIensplegel qo*on songsa k rtenir les rteits de sea
diffidrentes forces et malicea; et il est avM qu*ils ftirent
d*abord Merits en plat allemand. Le moine firanciscain Thomaa
Mumer les tradutell en baut allemand, el c^eat cette premitoe
version qui servit aux anciennes Mitiona ALites en bant al-
lemand. Dans les Mitions post^rieores, il font distingner
celles qui out M faites au point de vue protestant de oellea
qui out one tendance catbollque. La plus ancienne Mitlon
imprim^ que Ton connaisse est celle de Strasboorg (lfti9,
in-4*^), en bant allemand. Lea critiques n*ont pas seiilement
attaqu^ la valeur estbMquede eel oovrage, Us en out encore
surtout signal^ les tendances immorales. A dire vrai , on y
trouve trop souvent des gravelures; maia la faute en est au
sitele od le livre fut ^rit. Quo! qu*il en soit, ce reeueil de
fac6Ues et de tours plaisants est rest^ pendant des siteles no
des livres favoris des Allemands et de bien d'autres natlona
encore. II a en efTet M tradult, imit^ , arrange cent fois ,
et ]usque dans ces demiers temps, en langue bolitoie, en po-
lonais, en italien, en anglais (comma if iroc/e-ptoy ) , en
bollandais , en danoia, en fran^ais, en latin.
Quelques savants out imaging que ce nom d*EuiensfHegel
n*est que le mot fhoi^ etpHgle germanis^ ; nous rappor-
tons cette hypothte telle quelle, en nous contentant d*a-
/outer qu*il existe unogravure, fort rare, de Lucas de Leyde
ayant poor litre rSsj^igle^ et repr^sentant le personifaga
si popolaire encore an temps o6 vivait cet artiste.
EULER (Leonard), Tun dea plus c^bres gtemMree
du dix-huttitoie sitele, naquit k B41e, le 1& avrii 1707. Paul
EoLEB, son p^ 6tait ministre du cults protestant k Rei-
cben, prto de BAle, et il le destinait k lui soccMer un Jour.
Les mathtoatiques fivent raises en premiere ligne dans
ses ^udes, snivant les conseils du gtemifttre Jacquea Ber-
noulli, dont Paul Euler avail 4iA disdple. Cependant lea
autres etudes ne furent pasn^ig^, et Lfonard tnt promp-
tement en 6tat de paraltre avec distinction k runivenitA de
Blile, od son p^re I'envoya, et od Jean Bernoulli oocupait
alors la chaire de matbtoiatiques. Dte quHl eut obtenu le
dipl6me de maltre te arts, un ordre formel lui enjoignit de
renoncer aux matb^matiques, etdeselivrer exclusivenient
k r^tode de la tb^ologie. Le jeune Euler, d^sesp6r6, se mit
sous la protection de Jean BetnouUi,qui fit changer les dis-
positions du pasteur de Reiclien. Le p^e d'Euler n'eut pas
a se repentir de sa oondescendance, car son fils se diatin-
gua bientdt dans la carri^re des sciences matli^matiques :
il atteignalt k peine Vkgt de dix-neuf ans lorsque TAca-
demie des Sdencea de Paris lui dtoroa Toccesfit dans un
conoours sur la mMure des vaisseaux, question qui semblatt
hors de la p' /tte d'un jeune Suisse confin6 depuis sa nais-
sance dans un pays oil rien n*ofire Timage d'un vaisseau.
Quoique lojeone gfom^re ^r€Krki les mathtoiatiques k
toutes les autres divisions des connaissances liumaines, il
n*en avait n^iigd aucune. Ses professeurs et ses amis Ten-
gag^rent k se mettre sur les rangs pour une chaire dans
runiversit^ de BAle ; mais cette r^publique avait cbaig6 le
sort de la distribution de tons les emplois et de loutes les
fbnctions, et cette aveugle puissance ne fut point favorable
an jeune talent ni k Ttelat dont il ^ail environn^. Dte lors
Lfonard Euler perdit I'espoir detrouverpromptementdank sa
patrie les moyens de faire un usage profitable de son vaste sa-
votr. Ses deux amis, Daniel et Nicolas Bernoulli , etaient
alors k Saint-P^ersbourg, oil Caflierine 1*'* les avait appelc>,
148
EDLBB
.♦.'(
loiifM, pour te oonfonner am fUMilti^PtemloGciMid,
ellt londa racadtaiie de calte ^apttnkL.rj^ te ^^punat da
leor jmine ami^ oes denx. gifovi^tiifld. li»i.«iYMei^ proroU de
le toire Tenir aaprte ^en% uutMi Vi^ .pouiraient le
plifier coDTenablflinciil; Oi iiprqiit pmle* IMmti fiuler
qidtta done sa pi^trie^ ^v'U na.dt'vailpluatrevoir; mais
ayant son aniite i SainW^^t^i^abouiig, Nicolaa, Berni^ulU
elalt mort, at nmp^ratrice Gatlierioe l'^ Dl^tait plws < on
WNiraaa v^a, baauaoup jnoiiia iavorabla .aii« scieooes,
a? ait aomuieiia^^ Oapendant, la Jcnoa gf&oai^ fut retanu
par Mil ami DaiiaL BarnouUi, Jii|qo*|^ ca.qua das. dro^iia-
taocas pins propiaaa» M qiu na paraiiMient pas ir^s^lafgn^M,
permissaiit da la mottra.^ U pli^ioa-qoi M QoaTaoaU. Mais
I'aspoir das danK amis fut tiomp^ ; Ji'Aaad^mia fut ai^ios^
k ia Tiolaoca d*ai oiaga qui maoa^a son axistaoca, ancora
maL alfarmia. L'amfeat rusia oKnlk Eolar.ua amploi dans
la marina, sat la Jaona iMnrnna Taaaapta avaa raoonnais-
sanca i II tofatt diina las: acQupatloai da mariarooaasion da
se livfar k da aoutaUai reabarcbas nir (as sdmpas nsTales.
BnQn, las saunta da Baint^ P^tanbaoif poreDt aa ras-
/surar; l*AGa4Marfaprit lacoun da eas.tra¥aox, at Uo-
nafd Enlar y Ait abamui da la.cbaira da pbysiqaa. Pau da
temps apiteaatbanieiu. cbaDgamantt Paoial KarooDlli ob-
lint aa qn'il aTaifaltaass^da d^rer, ana cbaua k INinlTar*
siCd da BAla at la pamissioii da ratouniar dans sa patria;
Eular M mdMmu Jooissant alara da Talsanca k laqueUa
sas Tceat ftrait loidaars tam^ il ^'oiisa M"" Gsall * fiUa
d'un paintra bilals qoa Piaita la Grand avait amanii an
Roiaia; il enit alors.davolr conMd^rar ca pajs comma una
nouTalla«palria, at ae floamit avae r^sifDaUon auxinaoiiT6-
niants d*an r^me deBpo(lqna» souTent capricfaax, d^^
ntent qualqoafois an dura lyrapnia. Lsf acaclAniclans
da Saint-Pdtersboarg na parent sa pr^aanrar da calla da
Biran, dont catta capitala consar^ara longtamps la sou-
fanir. HanmnaamaDtpoof EiUar, Fr6dMs II .Toolot mattra
Paaadteiia da fiaiUa an niyeaoi das sqeidMs savantas les
plus c61^bras; il *bit faltait .qoalqiias ^vants d^ina bauta
rcwNBiada. Eolar Ait la. sujet d'una n^goaiatioa antra U
Proflsa at U Rumiai at l*iilustra gteai^tra obkiat an eongd
afac U oansarfation d*une partia da las appoiniaments; il
tni Alt parmisdaaanndnkllariinnTao sa lamiUa. Arri-
ve dans aatta nouTallar^stdanoai an 1741 »il fot mand^ par
la T«faia-m^ t^te^mpressiSa da feua aonnaissanca avac
on bommaillnatsd fiar las saiancani Darant un assas long
antretien, la gfomttra na rdpondit qoa par monosyllabas;
« MmM, monsieor Baler, poarqaoi done na parlSK-TOus pas?
dit la refaia aaaa un ton affaetoeux* ^ Bladamai c'ast qoa ja
▼lens d*un pays ad qnand on parla en ast panda. »
Laa^onr dealer an Pnissa sa proiongea Josqu'an 1766;
las pins grands trsTaux de ruiustra g^omMre remplirent
eat faitervalla da Yingt-dnq ans, et fixaot >ina das dpoqnas
las pins brillantas dana l^histoira das sdanoas matbtoia-
tlqaaa. Tandls qua Tanalyae alg^riqoa at sas nombreusas
appKeations s^anriabissaiant at sa parfactionnaient da joar
an Jonr, lea premieres dtodas da la scianca dtalant randues
ploa Mlaa par d*axoallants ouyrages ^mantairas. l<ag^nia
das matlitaialiqaas na dddaignait pM da Tenir an sacours
daa eommenfants^ de guidar laurs praroiers pas dans la
carri^re, da laur montrer at da preparer las voias qui pour-
raient les aonduire nn Jour ani dteouvertas. Oo portals sapt-
cants le nambra da sas m^moires, dont one partia, rast^
ioMita k sa mort, alimentait enoora au commancemant da
ca sitela las pobUaations amiuallas da PAcad^mia de Saint-
P^tsfsboarg. La catalogue de sas oeovres compose un cabiar
da hi pages iih4*. Gitons seulamant Meehanica ancUfftka
( Paarsbouiig, 1736, 6 vol. in*4'>); MetlUyfui invenUndi
itneas €mva$ ( Lausanne, 1744, in-4*)} rAaorki Moius
PUmetanm ei Comeiamm (Berlfai, 1744, fai-a«); Seian^ta
NamUU ( Paarsbourg, 1749, 2 vol. hi-4* ) ; InMiUuliones
Calculi difJtrentialU ( I7&5, 2 vol. in-4'' ; oouyalle Mition,
P<$(arNlKiurg, 1604 ) ; fn$tUuiianes Calculi inlegralii ( P^-
lersboura, 1770, 3 toI. in-4* ); Diopirico ( I'^larskuriu I77l»
aiwi iba-4?J« etc. &i un mot, on compta diins les tofti
d'Eular |^tis,da,tranie traii^^ sp^laoi, tap' sur las uttflid*
matiqpas' pores ^qne sur les kpplicatloiis da ccn' sdeiieas aux
arts qu'dles peuvant ^Irar ; il y comprenait la ' ibtcii<^ ,
art qu'il abnaii et cultivait, et poor laquel'la'gtillla daH io*-
th^matiques paraK avoir beaucoup aesyiiii^tUa.'Ajdnloitt
qua la plo^ graqde parfie de ces ouvrages ast Mta an ca«
ract^ras als^briqaes , signes dont aucuin 'idi6ma na pent
attaindre la concision. Tous ces ^ifts sont poor les saYabts^'
k L'excaption dhin seal, qiie'fau|ebr/'a mis^k la poi16a dies
gens du moode;,ce sont las LtUres ^ um prikeesse ^Atf-
lemagne (la piliioe88ad'AnhaIt-I>es8au),nirdlr«rxer^>K^-
^loai (Tcjilronamie ei de fhysiq}ne[ P^tersboaiig, 1773.
3 yol. in-6%,an fran^ ),
Capandapi, J^ler n*a?ait pu consacrer loot Son tiempa
aux scioices qu'il sanrait si biea : FrM4ric damandait
quelque&iis k ses acad^nuciens autre chose ^taa das ^iSrils,
et le baot savoir du g6omMra foomit sa pan de edntriim-
tion aux travaux publics do royadma. Eojer n'attt pu fsotAtt
k des traraux si multiplies et si divers, si' sa taMft^oSra'na
I'aOt pulssamment second^, en apportant fid^emenl'et tota-
Joors k tamps las matiriaux que' son gdnid metti^t an
oeum. jamais peut-^tre cette pr^euse fiiculf^ ne sa'montra
plus ^tonnanta at surtotit plus univarsalla qua (fims cat
bomma, s| richfmant dot^ par la nature : en matb^atl-
quas, ella s'^tait cbarg^ des formules alg^briques las pibs
long0es;et 1^ plus compliquto, et les reproduisatt sur-ta-
cbamp STac una admirable pr^ision. D^Alemboi Inl-mliaaa,
jlpnt ,1^ citations toujours eiactas'en histoire ^ en'litt^ra-
tiire ^urprapalant si fi^emment sas conft^res des deux
Af#c^mias da Paris, na put croira aqx prbdiges de la md-
moire matli^matique d^Euler qu^apr^ les avoir vus^u-
sieurs (ois 4urant un s^onr qu1L fit A BefUn. A c^t^ da cat
imn^ansa racuail defprmules alg^riqiies, las ciirieox pou-
vaiant provoqpiar rexhibition do potoe entier de T^nMfi,
car Euler le savait- par cmur, et n*en oublia Jamais on saul
vers. Ilava|t m^a retanu ca qui poovaii ^re oobli^.sant
faiconT^niant ni regret, Tordra da' pagmaiion du livra od fl
a^ait lu petta cn^vra da Vir^Ja, at na sa troinpait Jamais an
citant lapremiftr .at Je dernier vers de cba[que pageu Tons
les autnH fruits da sas etudes litt^a(res n*i$taiettt pas moins
bian oo^ser^^ qu^ VSnMe dans catta IBta debt la capa-
city tout antifere semblait envahfe par les m^th^matiques.
. £n 1 760,, Eular pardit son p^re, atsani^' vintaupris
da lui ; il 4tait alors lui-m6ma p^ d\ma IjimUla asses noih-
breosa, et son fib aJn< commen^it ^ jT^isar las esp^»
ranees que ses disposilSons, tr^prteoces, avaient fait oonca-
voir. En 1760 catta IkmiUa si intdrassanta dpouva qualqu^
partes qui Airant promptaroant r6parto, at qui maniles-
t^rent bi vdndration dont son cbef ^tait environnl$, at res-
ume qu^il avait mspirfe ^ toute rEnropa, La Russia at la
Prussa ^talent an guerre ; una arm^ nissa avail pdn^tri dana
lamarcha de Brandebourg. Une m^talrie qu'Euler poss^-
dait prto de Charlottamboug fut pill^e et d^vast^; mais
dte qua la gtotel russa TotUeben en fut mformd , il s^atn-
pressa da ibica r^parer tous les dommages, et en remlit
compte II rUnp^ratrica ]£llsabatb, qui fit ajouter 4,000 (To-
rins k rindamnlt^ fix^ par la gto^aL EnAn, en 1766, Eu-
ler fut rappaie an Russia, et obtint, quoiqua diOicileraent ,
la parroissian d*y ratournais avec sa famiUa^ k raxoeptioii
du troisitaa da ses fils, qui dtait alors au servica da la
Prussa. Mais la climat da Saint- Pdtarsbourg ne lui fut point
favorable :*aprte quelque temps de s^jour dans cetta ville,
roMl qui lui rasUit s'anUhlit tallament, qu^' ' ' rMult k n'a-
percevojr que les grands caract&res trao^ an blanc sur une
plancha noire; il avait perdu Tautra oeil an 1735, li la suite
d*iina maladie causde par an excte de travail, ^ dont les
ciroonstancas na doivant pas 61ra omisas. Ayant pari<i quit
tannlnarait an mobis da trois Jours das calculs qui cofi-
taient aox astronomes plus dUin niois da travail constant ,
il se mit II IVuvre, et vinl k bout da sa I6mdraira entre-
111 iiM, mais auxd^pans dc sa $antd, en exposant sa vie, el
feULER —
ee Alt en fle'rdaiit tin oeit qu^d'^a(na son p^ri. torsqii')! '
Ibt Molt k im ^t de eixM6 pres^tie totale, fo besofn fbt j
tran^r,^ 'd^^r^jdi^er des oumgei et'des m^oires de ;
maditeiatimitt oil I\A pas moiiid imp^iieinL'; mate les se-
coon vtkiratlc^'iboteBj^Hto vi^l^phtt af^
'WtkAa f^jBtW^e'm '^^^, jeunes gens bfto dignes de ftes
Mint, el dont' plosieurt lui forent associ^ comme membres
de raeadteie et prbfesseors ^ ,
En 1771 la raaiflon d'Euler ,ftit atteinte par les flammes,
ipd r&teteirail en cendres une partie de Salnt-P^tersbourg ;
nnosire' acad^fden ^tait alors retena. daois son Ht par
une mdadie assez grate. Un de ses .compatriotes , Pierre .
Grinmii'BilaU'iftabUdepais quelqnes inndea'dans le mdnie
qiiartierj accburt en tonte ^Ate, sans songer aii pdill qui
incDaee sa propire deitoenre, charge sur ses ^paules Je vieil-
Urd ateugle ^ malade, et ne pense h ce qui l^lnt^resse lui-
nftne qn*aprii avoir mis en sAretd son prdcient fardeau.
Le eomte Orloffa gonyemeor de la Title, parrint 2i sauver
Isi manoserits ^uler ; mais la blbtioth^e et la maison
■e purent dtre pr^rvM. La munificence de Catherine la
Orude r^para cette double perte. La maison 4ta!t un prd-
aeit de cette souveraiise ; elte favait fiiit disposer avec une
iknable recherche pour receroir le gdomMre et sa fiunille
k knr arrirde dans la capitale, en 1766. Apr^ cet 4v6ne-
nienl,U Tie d'Eoler reprit son cours paisible. Le 7 sep-
tembre 1763, Eoler aTait calculi pendant la mating la Ti-
tesse d'ascension d*un ar^rostat ; en dlnant, il atait expose,
aree la dart6 et la precision qui caractdriseni tous ses ou-
Trages, la m^liode et les dqnnto dd calcol de IVbite
dHJranos; aprte le repas, il se liTra ^ ses exerdces accon-
tnmis snr des questions de calcul avec son petit-fils ; au
mOieu de cet aniuseroent plein de channes pour fun ell*autre,
k Tfeillard laissa tomtier sa pipe..., II n*^t pins.
Parini les s^rrices dont les sciences matbdmatiqaes sont
rederabtes k Eoler, il en est un que les Fran^ n'ont pas
so eoQserrer, c'est la direction donnte k Tenseignement.
La mobility de notre caract^e se fiiit renutrquer dans les
choies les plus sdrienses anssi bien que dans la ftiUHt^ de
not modes. D'exceQents ouvrages ^dmentaires tombent m
dtettode, et des productions m^ocres les remplacent,
parceqn'ellea ont le mdrite de parattre nonTelles : c^est ainsi
que nocis sammes faits; le mal est peot-6tre sans remade.
Eoler eut treize enfants. Trois de ses fils h^rit^nt d^une
paitie de son toiinente aptitude pour les mathtoatiqiies.
On aatore que ses autres enfants ne furent pas moins Mea
pntag6t k cet ^ard, sans en excepter celles de ses buit llUee
qui purent 6tre mises k riSpreuTe.
tijLER (Jean- Albert), fils ataid du prMdent, mardM
de bonne heure sor les traces de son p^re; il naqoit k Saint«
P^tersbourg, le 27 novembre 1754, mais ce fut k Beilin que
let 6tudes math^matiques purent commencer. Ses progrte
forent si rapides quVant'sa Tiugtlime anndeil dtait membra
de PAcad^mle de cette Tille, et pljisieurs socidtds saranfes
aTslent public les mdmoires qu^l lear aTait adressds. En
176), rAcaddmie des Sciences de Paris ayant mis an con->
coors la question de t arriroage des Taisseaox, le prix fut
pailag^ oitre J.-A. Euler et Bossut. En 1766, tonte la fa*
mille d'Euler ayant quitt^ la Pfusse pour retoumer en Russle,
k PexcepUoo de (^hrUtophe^ qui futretenu par PrMMc II,
Jean-/llhert fut nomm^ professeur de physique k PAcadtoie
' de Saint-P^tersbourg, dont il ^itm^nbredepuis plnaieurs
ann^. Denx ans aprte, ce fiit aTec son p^re qu*ii partagea
la ooaronne d^oern^ par TAcad^mie de Paris au mdUeur
mtaioire sur la th6orie de la lune. En 1772, la m6nie ques-»
tioB lyant 4Xk remise au concoors, deux athletes seoJement
entr^reit dans la lice, mais c^^taient Lt^nard Euler et La-*
grange; /ean- Albert se cbargeadu rdle pleux et pdnible de
iiire les calculsque son p6re,deTenuaTeugte, n*eQt po termi-'
ner atMiprompteaient. Lorique ce Tintable p^re fbt enleT^
aox sciences el anx socidte saTsntes, son fils aInA (ht nni-
▼crseUemeat d^slcn^ nour le remplacer. Sa carri^ ne int
EULOGE >47
pas aussi prolong^ que celle de son p^, car 11 mourut
^vant la fin de^ sa solxante-sixiime ann^^ le 6 septem-
bre 1600.
EULER (Charles), Afire cadet dn prk^ent, naquit k
Saint* P^tersbourgi en. 1740, el, comme son atn6; 11 achcTa
ses etudes k Berlin. Qudiqu^U efit iaK des progi^ trto^emar-
qnables dans les sciences matfai^matiqnesy U le Toua plup
sp^alen^ent k Phistoire natnrelle et ii la m^ecine, non
sans leur (aire de temps en temps di^el^oes infid^tte, en-
traln^ par des cbarmes auxqui^ls son )p^ h^'avait pas su r^-
sister. Mais 11 fallalt dioiair un itat ;' il fbt m6decin. Le
ieune homme n^aTait pas encore fait PdpreuTe de ses ibroes
centre celles de la tentation : en 1 760, TAcad^mie des Sciences
de Paris proposa U question de la Constance du mouTement
moyen des plan^tes, ou des causes qui pourralent le faire
Tarier \ Charles Euler fut un des concurrents, et il remporta
le prix. Le Jeune Charles Eoler n*eut pas longtempa la per-
uisaioA de cultiTer k la fpis la science d^ArchlmMe et celle
d^Hippocrate; II accompagna son pire en Rusaie, oi le litre
de m^ecin de la cour et de UAcadfimie, les fonctlons de
consenier des eoll^ges du gouvemement et let missions par-
Ucottires dont il fut charge absorb^rent tout sdn temps. Les
grands ^6iements de la fin du dii-hulli^ihe sitele Tontfiiit
perdre de Tue; on ignore T^poque de sa meirt.
EULER (CniiisfoMB), troisi^me fils da grand gtomMre,
iaaqidt k Berlin, en 1743, et re^nt dans la maison patemelle
preeque tonte Pinstruction dont ii avail besoin dans la car-
riire k laquelle il se consacra, celle deTartiilerie et du g^iie
militaire. Lorsqoe son p^re quitta Berlin poor retoorner en
Russie, Fr£d6ric, ne Toulant pas perdre un excellent oMcier
d^artilterie, retint Christophe Euler, qui ne put obtenir son
eoog^ que sur les Instantes demandes de Catherine 11. En
arrivant auprto de sa nouvelle souTcraine, le jeune Euler
trouTa beaucbup plus quMl n^aTait quilts : son aTanceflMnt
tax rapide, et la direction de la manufacture dVmes de Sis-
terbecli lui fiit confine. L^offlcier d^artillerie ne se bomait pas
aux attributions de son emplol; il ^tait astronome, et fut
charge d'allerobserTer, dans la Russie m^ridionale, le pas-
sage de V^nus sur le soleil, en 1769. II profita de cette mis-
sion pour determiner avec plus d'exactitude diTcrs points de
la carte de Russie sur lesquels on n'avalt point de donnte
asset prtelses. Depuis cette ^poque }usqu*& celle de la r^To-
lution fran^aise, il n*eut pasde nooTcUe occasion d*6tre utile
aux sciences, et bientdt on neparla plus que de guerre; les
lettreset les sciences furent euTelopp^ d'on noage, ainsi
que ceux qui les cultiTaient. On ignore en quel temps Chris-
toplie Euler termhia sa calrrito, et cela par les m6mes causes
qui ont plough dans roubll let deml^res annto de son trtee
lem^ecin. ' Febrt.
EULOGE (Saint), martyr au neuTi^me si^de, issu du
plus' noble sang espagnol, naqnSt k Cordooe, d*QnefamiUe
clir^tienne, qui sans doute changea son nom castillan en celui
d*Eulogos, nom grec qui signifie Eloquent. II T^ut sous la
domination d^AMerrliaman HI, huititow khalife ommiade
d^Espagne. Sons son pouvoir tolerant florissaient cOte k cOte
I'^lise et la mosqu^, lorsque soodain one horrible perse-
cution souilla du sang chr6t]en ime domination nagufere si
douce. Cette persecution eut cela de particulier, que ce fut
un evAqae d'Andalousie , miserable k demi chr6tien , k demi
apostat, du nom de RecafrMe, metropolitain de Greoade
selon les nns, de Seville selon d'autres , qui en fut le prin-
cipal Instrument. Pour plaire k Abderrhaman , il fit jeier
en prison r^Tfique de Cordone, et aTec lul bon nombre de
pretres, parmi lesquels se rejouissait d*6tre Euloge, qu*une
ardeur brfilante de prosdytismeemportait centre la croyance
musnimane ; et cependant, le concile tenu k Cordone aTait d^
tbndu k tout Chretien dese liTrer soi-m6me. Toutefols, Euloge
et ses compagnons (\irent relaxes aprte six Jonn aenleraentde
eaptiTitd. Denx Tierges, Flore et Marie, Tenalent du miliec
des iupplices d*entrer dans la palx des saints; ]usqu*au
dernier moment, Euloge n*aTait eease de fortifier leur Am«
par ^ ses exhortations
148
Sur set entreMlMt le iMge ardri-^lieopa) de TolMe
Tint k Ttquer, par la mort de son pi^tat Wlstreniir; alon
M toorndrent vera Euloge tous lee regards do cleig6. An
mtoie temps k Cordoue Tlvait one Tierge chr^tienne do
noni de L^ocritie, de Liicrtee selon plnsieors. N^ dans la
foi dii Koran, elle Tavait, dte Tige le plus tendre, abjurfe poor
r£vaiigile, convertie, a Tinsu do son p^re et de sa m^, par
uiieiiiirenle d'Euioge, du nom de LIUose, ou Liliose. Bientdt
elle quilta le toil paternel, pour acceptor on asile dans one
famine clir^tienne, aroie d'Culoge, od elle se Unt cadite.
0e \k Pindigoation des musulmans, de lA la colore du p^
et de la m^re, amirement m^6e k leur dooleor. Ceox-ci
soUicit^rent des magistrats que Ton proo^dAt k one enqo^le.
Sa retrajte lot d<icouTerte; Lfocritie et Euloge y forent sai-
siSy puis jetfo cliacun dans un cacliot, d*oii on ne les tirait
que pour leur faire subir les plus cruelles tortures : on ne
lenr demandalt que d'abjorer. Le pi^tre et la vierge demen-
lArent in^branlables. Euloge fUt conduit an supplloe; sa t£te
tomba le 11 mars 859. Quatre Joure aprte, devant la foule
musulmane, an mtoie lieu, les yeux levte an del, Ltocritie
offrait son oou virginal au cimeterre du bourreau. L'ez^
coteur vendit aux cbr^tiens la t£te d*Euloge ; ils la mirent
dans le linoeul avec son corps, qu'ils inbuniirent en T^se
de Saint-Zoile. Celle du saint martyr Gente re^t les san-
glantes reliques de L^ocritie ; depuis , on les transfi^a k
Oviedo, en mtoie temps que le corps d*Euloge, le 9 Janvier
883. En 1300 les reliques de ce dernier furentd^poste k
Camara-Santa. Les martyrologes ont fii6 la flMe de ce saint
au 20 septembre.
La vie de saint Euloge a ^ ^rite par Alvarus, son com-
pignon d*en[knce et son ami. Nous devons k Alexandre
Moralto rimpression des ceuvres de go saint ; elles consis-
tent en une Exhortation au Mariyre , adresste de sa
prison k Flore et Marie , un Memoriale sanctorum ( Me-
morial des saints) et une Apologie pour U$ Martfprsk
VBispania ilttutrata et la Bibliothique de$ Ptres ont
recueilli depuis ces ouvrages. Derni-Babor.
£UM£NE de CARDIE futle seul des ofQciers d*A-
lexandre qui resta fiddle aux descendants de ce li^os. Fils
d*un Tottiirier de Cardie, dans la Cbersonte de Tlirace, il
jooait avec des jeunes g«ns de son Age, pendant que Pbilippe
traversaitcdte ville. Sa belle figure et son adresse charm^rent
le roi de MacMoine, qui le prit k son service, et Fadmit au
nombre de ses familiers. II en fit son secretaire, et apres
la mortdece roi, Eumtoe resta en cette quality auprted'A-
lexandre, qu^il suivit danstoutes ses expeditions. Sa charge
etait plus importante que le titre ne le feratt supposer«
La preuve en est dans Testime que faisait de lui son mallre,
pnlsque aprte s^etre marie avec une des filles d*Artabase et
avoir donne la seconded son lieutenant Ptoiemee, Alexandre
fit epouser la troisi^ne k Eum^ne. Une anecdote racontee
par Plutarque attesterait quMl eut une belle part dans le pil-
lage de TAsie. Au moment d'envoyer Nearque vers les cdtes
de Tocean, Alexandre, dont le tresor etaitepuise, fit d&man-
der trois cents talents k son secretaire. Celui-ci lui en remit
cent, et prolesta qu*il avalt en de la peine k les ramssser.
Le roi, Toulant le convaincre d*imposture, fit mettre becre-
tement le feu ^ la tente d'Eumines. II en resulta Tincendie
des arcliives royales , et la fusion de mille talents d'or et
d'argent, appartenant k Tarchiviste. Celui-d eut encore une
querelle serieuse avec son maltre au sujet d*£phestlon,
qui etait peut-etre jaloux de son credit; mais ces nuages ne
tard^rent point k se dissiper, et plnsieors expeditions mili-
taires confiees k la valenr de ce secretaire- miuistre attes-
t^rent k la fofs et la favenr dont il Jouissait et la variete des
services qn'O etait en etat de rendre.
A la mort d'Alexandre (an 323 avant J. C.)f c^tft par ses
consdls que la couronne fut adjugee k Andee, fils de Phi-
lippe et d'une danseuse, et par consequent fr^ naturel
d'Alexandre. Le jeune fils de Roxane lui fut associe, et Pe r-
diccaSfprincedu sang royal, prit en main la tuteile des deux
ruis. Rnmine s*attaclia k sa fortune, et re^ut dans le par-
EtlLOGE — KtJMOfeNE
taflB dee proviiicei le gtwvwnenient de It Cippadooe et da
la Papblagonle, oontrees qoi n'apparienaient pobit encore aux
Macedooiens; et pour avoir qneiqoe chose en propre, En-
m^ne etait force de les conqoerir. En Tan 321, U Tainqoit
Crat^qni,demeaieqa'ABtipater,avattreAMe de reeonnaitre
les pouvoin de Perdiccaa , dans one batafile od Craltoe et
son alUe neoptottoie d*Armenie trouvdrart la mort Cette
vicioire fut tristement compensee par la mort de Perdiccas,
qui, repoosse par Ptoiemee et cerae par Antigone et S^leocos,
avail ete massacre par sea soMats.
Antipater recoeiilit les debris de Farmee des deox rois,
s^empara de la rigBnce, et fit une noovelle distribotion
des provinces. Dans ce conseil de generanx, an anet
de proscription fut lance centre Eum^ne et les chefs qoi
suivaient ses bannl^res. Antigone, charge par Antipater
de le combatre, reossit^ detacher de Ini la plus grande partie
de ses troupes , mais ecboua dans ses eTTorts pour s*emparer
de Nora, forteresse situee sur les confins de la Cappadoce et
de laLycaonie, od Eumtoe s*etait vo force de se refugier
et d'oii il repoussa courageusement pendant toute une annee
les attaques de son ennemi. II fut d*ailleo» rederable de
son salut k Tambition meme de oelui-cL Prevenn de la mort
d* Antipater, Antigone forma en effet le dessein de se faIre
un royaumo ^ part de toute TAsie macedonienne, et chargca
son lieutenant Hieronyme, qu*il avail laisse devaot Nora ,
d'ofTrir son amitie k Eomtoe s'il voulait consentir k etro
son second. Cet offider avail ordre de lever le siege die
qu'Eunaene aurait jure par ecrit qu*il s'engageatt i avoir poor
amis et pour ennemis ceux d^Antigone. Le ruse Cardien re-
^t la formule do serment, et fait observer k HieronyoM
qu*il est plus naturel de substitner au nom d^Antlgone ceox
d' 0 1 y m p i a s et de la famUle roy ale. L'officier, Ignorant sans
doute les desseins ambitleux de son chef, trouve Tobserva-
tion juste , revolt k cette condition la signature do chef des
assises, etdecampe kTinstantde devant la place. Eumtee
se liAta de quitter la forteresse : il rallia quelques troupes ;
eC lorsque Antigone, furieux d'avoir ete trompe, donna
Tordre d*en reprendre le sfege, son ennemi sMtait d^
mis en campagne. Les capitaines des argyraspides se
plac^nt sous ses ordres avec leun troupes ; et il se trouva
bientdt ainsi a la tete de quinxe milie honmies.
Cependant il ne tarda point k reconnattre que ses nouTcanx
lieutenants, plains de mepris pour son origine, et fort vains
de leur noblesse, n^attendaient qu*uue occasion pour le
perdre. Il les sednisit par une prudente reserve , feignaot
de partager avec eux le commandement de rarmee , de re-
fuser les litres et les honneurs dont on I'avait reveto , ne
tenant conseil que sous une tente particuliere,om<^ d^nn
Irene d'or oik etait censee sieger Tombre d^Alexandre. Cette
prudence fut suivie d^un tel succte que les argyraspides
refusirent de le iivrer k la summation d' Antigone. Eum^oe
tonma alora ses armes vers Babylone, passa le Tigre, malgre
Python, gouvemeur dela Media, et S^eucus, commandant
des troupes de la Mesopotamia, qui essaya Tainenient de
debaucher son armee. Ace moment Antigone marcha centre
Eumtoe dans la haute Asie, et cette fois fdtplus beoreux dans
ses efforts pour se deiiarnsser de lui. Tontefois, il ne le
vainquit point, et ne parvint qu*^ le faire traltreosement
assassiner par ses propres troupes. Tan Si 6 avant J.-C.
EUlfENE. Deux rois de Pergame ont porte ce nom.
EUMENE I"' regna de 263 k 241 avant J.-C., fitquelquea
conquetes sur les rois de Syrie, et encouragea les lettres;
mais il se deshonora par son intemperance, et monrut a
la suite dHm excte.
EUfil^NE II, fils aine d'Attale I*', lui sncceda Tan 197
avant J.-C. II ne se monlra pas moins devoue eux Romaioa
qoe son pibre. En retour de rassistance qn'U lenr preta dans
leur guerre centre le roi Antiocbus de Syrie, il recot
d'eux, quand ils eurent vaincu ce prince, la Chersonte de
Thrace et presque toote la partie de TAsie sitnee en dec^
du Taurus. Les difncultes qu'il eut ensuite avec Prusias, roi
de Billiynie, ct avec Phamace, roi dv Pout , ainsi qu^avec
ECHliNE -. ECNOiaUS
teithraeesi qui, t^an 6e Aome ll2, enToytent inatile-
•iicBt det ambMsadeura exposer leun grieb an i6ut, farent
^gaJcBMBt tenninto k ton avantage par la poUtigne romalne.
Mab daaa la guerre oonbre Pera^e, roi de MacMofne, sa
fldflitd ayantpara dianeder en raison det plalntea qu'Q ne
enUffa paa de fkire entendre contre les Romains, ceux-d
pfufittrent da oeite occasion poor fevoriser les Ganlois asia-
tkpMSy k qui il avail d^clar^ la guerre , et dont Rome re-
eoBuut alors nnd^pendanoe. Le s^nat chercha anssl plus
lard, loais ▼ainement , k soulerer contre lui son Mn At-
tala, et aceneiilit a?ec una ftiTeur marqute tootes les plaintes
que le roi de BIthynle et les antres villes d^Asie ^lev^rent
contre hii. Une rupture onrerte de?enait dte lors imminenf e;
mais Eumtee II mourut avant qu'eUe ^latftt, Pan 1S9 avant
J.^., laiasant un fils en bas Age qui ne figure qu*on instant
aur le trtae et mourut an bout d*an ans. La biblioth^ue de
Pergaoie, qu*avait fondle son p^re, fot consid^rablement
angraent^ par les soins d'Eum^ne, et en toute occasion il
le montre le protecteur des sciences et des lettres.
EUMENE D'AUTUN naquit k Autun, vers la fin dii
traUkiie sitele de notre ^re. Rb^teur babile, savant gram-
nairieo, pan^riste d^gant, il se voua k renseignement avec
toute raetlfit^ et toute la supto'orit6 que lui donnait le
aang gree qui coulait dans ses velnes ; en elTet , son aleul
GtaSocus, le rh^teur, ^tait d'Athtoes mtaie. Les succ^
qu'Eumtee obtint dans sa fille natale lui Inspirirent ram-
bition de briUer aur un plus vaste tb^tre; il se rendit k
Rome, od Pempereor Constance Cblore le pourmt d*une
chaige qni ^quivalait k celle de mattre des requites des
Giides. Eum^ne , combl^ d'honneurB, revfait dans sa pstrie,
oft II se consacrede nouveau k renseignement de la Jeonesse
gallo-romaine. Ses bonoraires ftnrent double, et devant
CoastantiB^ qui visitalt sonvent Augnstodunumf il pro-
pose d'en abandonner la moitl^ pour la restauretion des ^co-
les, dasslediiscoors quit pronon^ pro restattrandis seho-
liM. L*cmpereiir accueillit avec bont^ la pritee de Tillustre
professeur. Ce discoors d^Eumtoe est le premier des quatre
qui nous restent; dans le second, il fi^lidte le prince, au nom
de la dt^d*Anguste, Augtutodunum ; d^nM le troisltoie, il
oflHire la fondation de Treves par cet emperour; dans le
quatri^e, il vient, envoys par ses concitoyens, rendre des
aclioDs de grftces A ce prince, qni arait all^^, en 311, les
hnpAts de la cit6. II y a quelque chose de saisissant k re-
trourei dans ees discours Templacement et eomme les as-
pects des temples, des artoes, et des arophith^tres d'Autun.
On ignore r^poque de sa mort. Jules Pautet.
EIIM£NIDES» c*est-2i-dire dresses bienveillantes ,
■om que les Grecs donnaient par antiphrase aux Furies.
EOm^lUS. Vopez Eoutes d'Autun.
EUMOLPE, fils de Neptune et de Cliion^ suivant les
uns, petit-fils de Borte suirant les autres , contemporain
de Triptolime et gendre de T^rius, 6tait roi de Tlirace.
Aprte plosieon aventures, il Tut obligd de venir en Gr^ce,
eC se retire A Cleusis, 06 on I'initia aux myst^res de C<^r^.
II eo defint I'hiAtypbante, le grand* prAtre, ce qui a fait dire
2u^ en ^it le fondateur; mats cet bonneur appartient k
;recbth6e, roi d'$igrpte. Des prdtres Options fiirent
pr6po8te k la garde de cea mystires. II est vreisemblable
qu*Eumc4pe, ausaltAt aprte son initiation, les supplants;
il a'en attribua les prlvil^, ainsi qu*A sa famille, et les
transmit k ses descendants k perpituit^. Ceux-ci , connus
•ous le iMMB d'Sumolpides , talent au temps de Platen
m posaession du sacerdoce de C^r^-£leu6ine depuls plus
de niille ans. La Juridiction qu*ils exer^ient sur la profa-
nation des myst^^ ^talt d^une extreme s^T^t^. Les Eu-
HMilpides preoMaient suivant des lois non Writes , dontlls
^talent les interprfttes, et qui llTraient le coupable non-seu-
koMut k la Tengeance des hommes, mais encore & cellc des
dieux. Us montraient plus de z^le pour le mainlien des
myit^ros de C^rto que nVn t^moignaient les autres prfilrcs
poor la religion dominante. On les Tit plus d^uoe fois tra-
dnire d'offioe les coupablesde?ant les tribunaux. Co|)end.int,
140
il but dire k leur louange qn*en oertabies ooeaaioBs, loia
de seconder la tbreiir du peuple, prtt k masaacrer dea ac-
cuse, lis exigealent que la condemnation Mt prononote sui-
▼ant les lois. Cest ainsi sans doote qu*ito firent traduire de-
Tant les tribunaux le pofte Eschy le , pour avoir, dans une
de ses tragMies, r^^^ la doctrine des mysttees. Amintas,
fr^re du po^e, tAcba d'toMuvoir les Juges en montrant les
blessures qu'il avait redoes k la bataiUe de Salamine ; mais
ce moyen n*aurait peut-^tre pas r^ussi, si Esdiyle n*ett
prouT^clairement qu*il ^tait pas initio. Le peuple Pattendait
a la porta du tribunal pour le lapider.
EUMOLProES. Koyes Euholpb.
EUNAPE TiTait au qoatritaae sitele de notre kt; Q
^tait n6 dans le paysde Lydie, k Sardes, capitate du royanme
de Cr^us. II fit ses premieres etudes sous la direction du
sopliiste Chrysanthius , son compatriote et son alli6. A aeize
ans, il partit pour Atbtoes, afin d'y sulTre les lemons de
Proon-feios , pbilosopbe telectique, ci^l^bre dans le monde
savant de cette ^poque. Eunape sut gagner ralTection de ce
professeur, qui taut qu'il T^ot eut pour lui la tendresse
d*un p^e. A la mortde Proaer^us, Eunape, alors kg6 de
vingt ans, revint^ Sardes, 06, aprte avobr renonc6 k la
doctrine du professeur atbinien, il r^lutde s'en tenir d^
sormafs aux prindpes de son premier maitre, Cbrysantbius.
C'est ce qui ressort ^videmment de plusieurs passages des
Ties d*£dedus et de Cbrysantbius qu^il a torites, et qui mal
Interpr^t^ Pont &it passer poor on chreUen de naissanoe,
ayant abjur6 sa religion pour embrasser le paganisme.
Il nous est rest^ d'Eunape un ouvrage Intitule : Vies det
Philosophes et des Sophistes, titre inexact poor une bio-
graphie commune k des Mectiques, k des m^ecins, k des
orateurs. Vers^ dans P^ledisme, il pouvait en trailer per-
tinemment; m^dedn distingu^, nul plus que lui n^^it ca-
pable dejuger ses confreres; enfin,dto longfemps exerc^
dans Part de la parole, il s^^talt acquis le droit de prononcer
sur le m^te dm bommes qui en fiusaient profession publi-
que. Eunape , afin de donner une suite anx travaux de
Dexippe Herennlus et d'H^rodien , a?ait compost une liis-
toire de son temps, depuls Claude II jusqu^aux fils de Tbfo-
dose. De cet ouvrage, perdu malljeureusement, il ne reste
que de courts fragments ins^rte dans le lexique de Suidas;
cette perle est toutefois d*une faiUe importance , si, comme
Passure Pbotius, Zosime a exactement traits le mtaie sojet.
La meilleure Mition d'Eunape est sans contredit celle de
M. Boissonade avec les notes de Wyttenbacii (Amsterdam,
1832, 7 volumes in-S*"). E. Lavionb,
EUNOMIE. Vogez Eurynoue.
EUNOMIENS, disciples d*Eunomius, appel^ aussi
Troglodytes f secte d'h^r^tiques du quatritoie sitele. C*^tait
une branche des ariens. lis pr^tendaient, avec leur cliel,
connattre Dieu aussi parfaitement que Dieu se connaissait
lui-mtoe. Le fils de Dieu, ^ les en croire, n'^tait Dieu que
de nom ; il ne s*^it pas uni snbstantiellement k lliomanit^,
mais seulement par sa vertu et ses oeuvres; la foi seole
pouvait sanver. lis rebaptisaient ceux qni d6j& avaient ^t^
baptist au nom de la Trinity , et baiwalent tellement ce
roystto, qoMIs condamnaient la triple immersion dans
le bapttaie. lis se dtebatnaient, enfin, contre le culte des
martyn et contre les bonneore rendosaux reliques des saints.
Une scission ^lata parmi les eumoniens. Ceux qui s'en
s^par^nt pour une question relative k la connaissance ou k
la science de Jdsus-Christ, quoiqu'lls en conservassent
d*ailleon les principales erreurs , prirent le nom d'euno-
mUheupsychiens. Nic^pbore soutient que c^^talent les
ro^mes que Sozomtoe appelle eutychiens, Suivant ce
dernier, le cbef de cette secte dissidoite aurait iU un euno-
mien appel^ i?tf/yeAe,etnon Bupsyehe, coounele pretend
NiciSpbore.
E;UN0M1US 00 EUNOME, h^rMarque du quatritoie
si6cle, qni adopta les opinions d*Arius, en les entrant en-
core , et fut ^lu ^v6quo de Cyzique, vers Pan 360. 11 enseigna
d'abonl ses erreurs secritemcnl, puis en public^ ce qui (9
150 EUNOMIOS
fit cbauer de •onB%e. %xti^ en MauritanJe^ll Tit, h plusleon
repriieSf ses ,A$^ple8 (enter Taloement de le porter Mir le
sijige ideSmoMte.Valens, 4ui to faTortoaH, to r^UU sar
celui' de Cyzfque. nudft api^« U mort de oet eoiperear U
fbt proserit de jMuveeo, et alia momir obtcurtment en Cap-
padoce,
ECNffJQCrCi (en gree liS«ovi(oc, di lOv^, lit, et ix». je
gacde; c*est^-dire gardien du Ut)^ L'eonuque, dire an-
nul^ nor la terre, existence amhigu£, nl bonime ni femme,
in^rifl^ du premier comine incapable, bd decetle-d comme
impuissant, attach^ tu fort pour opprimer le laibie, lyran ,
|Mrce qu^il n'est pas mattre , Joilit k son despotisme em-
prunttf la nq/i et le d^it d'etre priv^ des Jonlflsances dont
11 deWent le t^mofn , A noorrit en son cd^r des passions
avec le d^sespoir 4temel de les assoutir. On pent bien en
efTet retrandier les organes ext^rienrs, mais non d^raciner
lesdisirs int^riears. Orig^ne etses secteteurs, tels que
I/onoe d*AntlQcbe, les Yal^ens, etc.» se trompirent en se
rendant eyntiques par motif rdigfeux ; leor chastel^ n*6tait
pins Qa*inTolontaire ; en s*Atent U gloire de raster par leurs
propfes efforts, ils secr^ferent des regrets sans se donner one
tertu. (Test pourquoi rAgUse condamna avec ralson cette
pratique. On a tq, au dix-buitiime si^ctoi le pape Cl^-
ntetft XIV abolir Tosage de la castration des hommes,
qu'on pratSqaait poor fkire des soprani, et d^fendre k cenx-
cl de ebantef dans les ^lises. Cest encore pour oette raison
que sol bomme ne pent obtenir aoJoard*bui les ordres sa-
crte s*li est eunnque ; car, bien que les eccl^astlqnes soient
tenus au c^Hbat , il tot avoir le m^te de la resistance k
FalgpiQoa de la cbair poor m^riter to palme de la rtom-
pense.
L^bistolre de reonncbisme remente trto-haut dans Tanti-
quite, poisqoe le livre de Job, Ton des pins antiques, parte
d6Jlk des elmuques. Ceux-ci sont done de beaucoup ant^rieurs
k Mniramis , cette reine fastueuse de TOricnt, qui soumit
la premiere des hommes k la castration, poor mieux les as-
Kerrtr dMls sa cour, ao rapport d*Ammien-Marcellin et de
lostln. Des opinions religieuses avaient introduit aussi la
castration parmi liss GaUes, pr^tres de Cybtie. Dans TOrient,
h circondsion des mAles,. Texdsion des nymphes des
femmes, quoique pouvant aToir des raisons fond^ selon
les dbnats» ne sont pas moins le r^ultet d^opinions rdi-
gieuses. Quant k la castration des femmes, s*il est vrai que
Te roi de Lydie Andramytis Tait fait pratiquer, selon
Atb^nte, il serait diCGcUe d*en Toir rulilit^, si ce n*est afin
de les rendre stMes. Cette operation diez elie, est encore
plus dangereose pour la vie que celie exerc^e sur les
bommes. II est probable, toutefois, que ce nV.teit que la
nyraphotemie, en usage encore aojourd^bul dans r£Oiiopie
et d^auti'es pajrs cbauds,qQi produlsent des prolongements
Incommodes, par TefllBt do relftchement des parties mem-
braoeoses.
' On Diit encore aqjoord^bui beaucoup d^eonuques, soit en
Syrie, soit en f erse, soit en Afrique cbet les n^res. On les
Tend plus ou moins cher, sdon qu'ils sont en tout ou en
partie prfv^i d*organes exterieurs. II n*y a point de grande
matsdn, surtout cbei les pachas et autres agents du gou-
▼eniem^t, ob 11 ne's*en trouve, soit pour g^er le barem,
soit pour dever les enfanis et prendre soin des affaires do-
mestiquQB. Les eunuques n^es lesplus bideox restent plos
'sp^ialement charge de surreiller les femmes, comme ^tant
les moins kccessibles k la sMuction. En effet, les jeones eu-
Aoqties bfancs, slls ne sobt pas priv^ de tout, peuvent abuser
des femmes. lis conserrent la peao douce, Tair de fratclieur
et ee mol embonpoint qui les fait mtoie rodierclier des
Orienteux , sous ces ardents dlmats oil la facilitd des jouis-
sances en ^are les d^irs. C^est parces sortes de liaisons, si
reproovte et si contralres au but de la aature 4^ plusieurs
eunuques parrtennent, dans let cours d'Asle, aux plus hauts
emplob. D^rrass^ des soins d'one temllle, privds de la
Murei des grandet passions et de Pambitlon des premiers
poilM yattqueb lenr mUbev aelaur pennetpas d^aspirer.
— EUPEN
lis passent pour ^tre plus fid^es, plus sArA; ptoa asau)etlis
Soe les aotres bommes; lis attirent la confiance et ^oignent
'enx le soop^on et rentie. Alexandre le Grand avait son
euiyiqueBagoas, N^n son Sporus, ete. Abni, Ptiotin sous
Ptotom6e, Pbiiet^ sons Lysimaque, Mteonblle sons Mi^
tbridate. Bo trope sous Tbtedoise, ^to.,,gooTerBalent les
tuts de ces princes. On salt, en g^n^al qu'Os montrferent
t6us les vices det petites ftnies'; ttladis que le gouvemement
des empfrte requiert uite grandis'fonki de* caractk« et de
gteie. On dte pourtent Favorinus le pbilosophe ; Aristonicos,
general d*an des Ptol6m6es d*£gypte; K^rste, sous Justi-
nien ; Haly, grand- vlslr de Soliman II, et quelqnes autres
eonoqaes qui monir^rent de r614vation cFespiit ou do cou-
rage. On pent dire n^nrooins qoe sans leur muUlation ils
en toraient sans dtfute montii6 davantage. Ain^, Abeilard
ne conserva point apr^ le tralteinent crud qu*on loi III
subtr la mteie ardeor de g^ie.
Cest k cause de cette (Ublesse natarelle aux eonoques
qu'on les charge dans TOrient, la Perse et llndostan, de Fd-
docation de la Jeunesse chei les grands. Xdnophon , dans
son roman de la CyropMie. rapporte comment agissalent
les Perses. Les itcbo^ans ou pages de sa liautesse sont in-
Btrolts par les eonoques du strait. Cet attachement am en-
fknts, 00 cette phUogMsie, si nstoi^lle aux dtres faibles et
aux femmes, se remarque cbec tous les anlmaox neutres
00 eonoques, ches les is'beilles et foormis molete, el
cbei les chapons; ceox-d s^ipprennent m^e Hcoover
des poussins avec aotant de soliidtude qoe les poules. On
voit k pen prte la m6me chose pahnl les cochons difttr6s,
tandis qoe les uiAles les plos ardents en toote esptee re-
poussent la prbg^nitofe. . '
Si le faible recherche le foible, tl aspire aossi k s'attocher
au fort poor en recevoir protection. C*e6t ponrqooi toot
eonoqoe tend natorellement k T^tat d'esclavage domestique.
Son impoissance flatte le pouvoir de son mattre, qoi se croit
plus bomme aoprte d^un demi-bomme, semivir, comme on
nommaft jadis les eunoques. Mais en devenant esclaves, lis
contractent als^ment tous les vices de la bassease. Craintifs
par faiblesse, et par Ik m^ine foprbes et foux, ne pouvant
rien par la vigueui', ils recourent k la flatterie ; incapables
de gnmds travaux, ils sontd*one avarice soidide; ne pou-
vant atteindre k la gloire, ils se rabattent sor Ja vanite. Ils
rivalisent avec les femmes soomlses k toor garde de finesse
et d^artifice, poor se garantir de leur haine ou de leurs trom-
peries, ist se vengeir d^dles dans leurs picoterles ^temdles.
Aossi, la plopart des eonoqnes sont m^chants, avoQ ope feinte
dooceor. De toate mani^re, ils n'avaient pas chez les Ro-
malns fe droit de servir de UvMins, J.-J. Vuby.
EUPATOIRE9 genre de plantes de la famille des com*
pos^. Ila poiir caractires Pinvolucre oblong, cylindriqoe,
imbriqu^ ; to ricepUcIe nu , des fleiirons pea nombreux , la
graine cooronnte d^one aigrette compost de polls capillaires
simples 00 dent6i , to pistil trte-Iong. Ce gepre renfenne
plus de cent esp^ces. La seole qui croisse en Europe est Veu*
patoire d*Avicenne (eupaiorium cannaMnum, L.), ou
tupato\r$ h JeuMlei de chanvre^ yulgairement herbe de
Sainte-CuMgonde; ses racines, faiblement. aromatiqoes,
d^une saveor am^ et piqiiante, jooissent de proprtot6s
purgatives, et ont ^ pendant longtemps employees en m^-
decine. Parmi les aufres esp^ces, les plos remarquables
sont Tew/Nitoire pourpre {eupatorium purpptreum, L.),
qui contribue k Pembellissement des jardins, ei Veupaiabre
aya'pana.
On donne aossi to nom d'etipa/otre femelle k one esptee
du genre ft i den <•
EuPfiN) en fran^ NfiATJX, viUe maniifactofi^re im-
pbrtante de Prusse, situ6e dans raitondissement d*Aix-la-
Cliapdto, dief-lieo d*bn cercle, est bAUe dans une belle
vallte, tout prte de la IVonti^re beige, et compte plus de
11,000 habitants. On y trouve plustours manufketuresexbrA-
memcnt llorissantes de diaps dits du strait, de casimira,
de savon noir« des tanneries, etc Eiipen, qui possMe trelt
EUPEN — EUPHORBIUM
15t
dgliMS catlioUqMi , ime ^gltae ^fangflique , im' cbll^ com-
■nmal et 'im liospto^rpMiu, dail aa ptovptnlA k des
rMig^ fraofatey qal» Ion d» la 'r6¥iMaUoB da PMit ida
Nanlea. vimMl a'ilafalir daat ee bow^, iMk jiMia% la
palx da UnMUa partie teMffraatedadDioMdaUBibQ^,
Qoaad la comtirtta mit la fira gaoehe difrltWn looa lea Mt
da la FMiaa, lopeQ fltpartia du d^parfemaat daroarthe;
poia, km da la paix coadua en iai4<4 Parta, il fit latoor
k la PnMW. atec divafiaa aallraa iMitallea do Limboiirg.
EXJ¥BS90SME (dii grea tdfincCa^ parole de ban
n^wm,fnnn(1 dr til, bltn^ et dafn^i, |e dii), trope oa
flgpre da rMtortqoe, qui a pour ob|ct da iiffHiwBr k rimagl-
■attoD dea idta qui aoat an pea bonneiea, osdtegrtebles,
oa trirtea; raopMmliiiie eooaitta dono k Bavoir tf iider Fenth
pM dea aipreMiaiia propres qal rtreiUefaiflBl dinaetement
eei ldto» et 4 ne ftlre osage qoa da lermes d^lieatenient
MoMuUt qui, lea enyelappaiit eoainie d^oa ^Oa, Mm-
Meat eaaber en partie ce qa'elias ant de ehoqoant on da
pMMe. AInsi, lea Latina, aaliea do mot motcHr, qui
leor paraiiMft en oertainea eiroonatanees on tarme fo-
neile, diaaient qnelcpieroia par enpb^miBne : mfMr v^eUf
aMr M/«*drrB <KquUt4 de ta vte. Ainai, nous diiona
loBB lea jonra : a*dfre plus jeune, poor Ure Hate*. Phu
dTuna Ibto fAoqnence et la poteia ont en reoonn aTee sac-
ete k VeitpMmisme, Dnmanaia bit remarqoer qne, dans
lea ttvrea nints^ le mot binir eat mto en eertilns cas-aa
tten demMdira»(iDiaoaeflignliication prMatewatoppoflte.
QoandYbiPa dtt: Aurisaera/ames ( la aaif aacrfe de ror)|
sacra aapread poor eopeerviMifs .*• c^eat eAeore par atipil^-
EI7PflONE(dngree«u, blan, et fcAv^, Toix ), inatm*
de un^qne iaTenti6 par ChUdni, et dont lea sons
ibieot k eeon de rharmoniea. Un autre point de
reaaamManea eotra cea dem inatmmeBts , cPeat qna le corpa
aaaora y eat mia en roouvement par lea deigta, aana mta*
niame fntennMiaire, et que Tart de noancer lea degrte
dlMnnoBia y depend de fame da rea^colant.
EUraONlE) prononolatlon eoolante, haranoniense. II
ftaitdlatingoerdeaxeopboniea. one granunaticala, et Pantra
poattqae. Nona derona oa anol k la Grtoa. Oelte nation il*
iMftra, dans son aTeraion inn^ dea aons mal sonnanta et
henitfe, arte ee mot, qn'elleoppoaakceloi deeacopAonie,
aitt d*eipriaier bi dooeeur de la vocalit^ v e^est ainai qua
Qvintilfen traduit I'expreBaion greoqne dont I'^ymologie eit
c9, blen, at 9wv4, toil. L*enptionla grammaticale oanaialait
ebei let Heliteea, ainal qua cbea lea Lalina, en dea lettrea
iatercalairea, gte^ralement one dea ttquidea i, m, n, r. Afaiaif
dana io mot <^apx4 (aana eommandenaent), lea pramiera
ont ina6r6nn v, et disent iiyn^i (anarcbie). Get emploi
dea llqoidea, T^riUble testinct de iliannonie, eat de U pina
haste antiqnlt^; lea H^reux ont, dana leor Tieil fdiooM»
un mot channant ob deux d'entre ellea soot employ^ : e^eat
iabatia, la Uanche, oo la lune. Dans Feupbonie graaunati-
cale, lea Latins intercalaient qneiques fois le <f, exemple t
pro-turn (]e aers), pro-d-ai (tu sers); iUqoivantk < dana
notre impibvtif : va-fen poor va-en. Quant k reopbonie
poMlque des Latins, elle aale toute sa riohessedansoe ven
de y irglle :
Onmia tmh magna tabentia umina terra.
Tow Ics aeoTcs eouUnt aa tein du globe immeoM
Dana notra langoe, ainsi que dans la plnpart des idiomea
deaeendos de I'antiqoe Ausonie, Tapostroplie est 4 pen prta
touts Penpboaie grammatieale. Cest ainsi que nous diaons
Pankwr pour le ammir, Vwnbre poor la omtre.
Dcr4MB-BAR0N.
KUPHORBE9 genre type de la Aimille <lea «up1ior-
blac^es. II est ainai caracf^a^ : Flenri monolques; plu-
sfcnrs flcnrs milea granpfes antour d'nne aeule Aeur fernella
dans un intolocre cornmun, eampanuM, quadri-qulnqu^lide,
k lacinies membraneuAeft, rouni de glandes de fomies varirea
afternanC atec lea lacinies. Les ffeiirs mAles, p^iicelldes et
'pdorvues d^one bracMe, ont una aeole ^mbie, k antliera
biiocnlairai, didyma, mala ol-'eaHoo ni eohoHeiolea Heura
tafaL
, pIna loBgoenientpMia«ttdea, ont-imipatftt
demdoa lab«,'traia stylerUades; atln^plaa
irtgmataa blkMa. Harbaete dana lea parties'
llitelspliiraibovtel', lea^eaphorbes, que Ite-
toQte to aariboa do glabo, devieBneol anffroteaeartaa at
mteia arboraflcemtea dana lea r^ona tropioaleB ; aorlbot dana
l>bteiiaphire anatmi. Quelqaea esptees, piopna partiouHb*'
remeBt an Cap, sont^ eonma les eactna, d^ponrmaa da
feaHlea.
Le Boartm dea aspteea do genre e^horbe t€^t t prte
da SCO. Tootaa aont dea plantea laotoaoentea; A. to* mobidra
d^cbirura d*an» de ieurs parties, ettes labnant ^aooler an
soc Acre et corrosif, qui danS beaucoop d'esptefes est ixn
poison Tiolent. AinsI la gomme^rMna eonnno sooa le -nam
d'eiipAor^ltimoupomma-aifpAartos^eKtaaitdequelquea
eupborbea cbamoea dVkfHqne on d'AraUe, notanunent de
retipAorfre des onciana (eupbarbia tmiiqwirwm , L.)el
de reifpAorfra q;9lfcin«l ( wphorifia of/Mnttmmf L. ). Pour
ne ciler qne quelqnea eapteea indigteea, on aail qua lea
gralnes da l'aiq»Aor6ia lo^ Ayrif on 4wr^ oantiennent una
bnUe pnrgBtiTa qn*0B a propaa^ comma sueoMante de Pbuila
de eroton tUfUmn; VeupfurMa pepiut on rdceUle^matin
doit son nom ▼nigaire k to propriaia qua poarida son soc da
produire one rub^raction asiei intense et one viTo dtoan*
geaiaon toraque aprte PaToir loncbte ou aarotoe, par exenqile,
lea Jardlntors on lea eolUfatears portent par inattention l^rs
BHdna k leors yeux ; son soc est si actif, qu'on Pappiiqne sur
les verraes, lea poireanx et les cotb, qn'il tolt quelqoefoto
dfeparaltre; Tmipkorbia effparisHas^ k oanunnn dana lea
envlhms de Paris , a dea proprMI^ toxiquea beaucoup molna
ppononctes; M. Deslongcbampa penae que cette demtora
pourrait remplacar IHp^eacuanba; on a proport dana to
meme bat VeuphoMa gerardiana et reupAordio ipeca^
euanha; cetto dcmtore kppaVtient k I'AmMque aepten*
tarionale.
Qualquea esptoea exotlquea d'aupboriieaaootcultiTte en
aerre chaode, eonime plantea d*omement; parml lea piua
beliea, 11 ffant alter PaiipAorMa jaeqtOnkmjiora, origteaira
du Mexique, et i'evpAorMa splendem, qui crolt k Made*
gaacar.
Le nom du genre qui nooa occope Ttont difinpborbus,
m^deefai de Juta , rot de M anritania , qui le premier emptoya
pour la guMsoo d'Aognsta to aue d*nne de oes esptees. Avant
Linn^ on id donnait to nom de tHh§mai€ ( de ttta6c, ma-
meito, et |U[X6c, pemlclenx), qui rappelto lea elfeta dan-
gereux qne to sue laiteox des euphorbei pent praduire.
EUPHORfilAG^ES, famlito de ptantea dicotyMdonea
dicilnea. Ellea ont pour caracl^ras botaniqnea : Oaliea tn-
buleuxou divis^, simpto ou double; lesdiTtoions intdrieures
qoelquefbis pitatoidca; dans les flours mliea, staminas en
nombre ddini ou ind^i, k filaments distincts on rtonis,
ins^rte ao rteeptade ou au oentre du calke; dana qneiques
esptees des paiMettea ou des tailles interpoate antra les
diamines; dana lea flenri femelles un foul ovaire aup^rieur,
sessile on p^dicuto , snrmont^ d*un style tripto ou quelquefois
simpto et termind par troto stignmtea ou plus. Le fruit est
une capaule k autant de logos qu'll y a de stylea 00 de stig-
mates , a'ouTrant en deux talTes avec ^toaticitd et conlenant
cbacune nne ou deux graines; embryon entourd par on p<i-
risperme cbamu.
Beaucoup de plantea de oelte familto ont , conune son pnn-
ctpal genre euphorbe, un anc propra laiteux et Acre : teb
soot le iiianceiiii«ef> to moMloc, to iabiier^ to
eroton tifUum, le r ic in, ploaianra JairopKa ou m^-
dleiiiiera, etc CTest k ee dernier genre qn'appartient un
dea arbnstes dont on extrait to caontobono. Dana oelte
tomilto, il ikut encore dler lea genrea 6«ia,niareifria/e,
I phyilanthuSftU.
I EUPIIORBIUM, produitdatodeaiiccationb rair libra
I du MIC loltcux que tolssent dteoutor certaina nop bo r be a.
159
KUPHORBIUM — EUPOLB
Ven^horkkm s*offire soot foniie de Itrmes irr^gnliftret; sa
eoQlMr «tt rooMltie kVaUxknr et UaodiAtn ioMeure-
meot; mb odMr ctt ttuUe oo pretqne nntte. Oettetobstuoe
ctt, It cmie de Mm e&Mne ^aargie, plus employte dans la
mMecine r^tMukt que pour le trattement det aMiadles
de numiiiie; e'ert on des plus Tideiits diastiqiies. AppHqii^
h rextMeuTy Veuphorbium produH one ilTe raMfteUon et
agit eamiiie TMcant r/est un pmssant sterautatolre ; auBsi
sa rMuctkm en poudre doltrdle etre foite avec prteaution.
SuWant Orfila, VeuphorbHtm exerce one action locale trts-
iatense, soso^itible de determiner une TiTe inflammation ,
et MS effBts meortriers dependent de Plrritation sympathiqne
do sytttoe nenrenx , pl«t6t que de son absorption.
EDPBRAISE. Voyet EoniAiSB.
EUPHR ATEy le plus grand fleure de PAsie ooddentale,
et IHm des pins eOMires dans la Bible et dans rhistoire,
conle tont entierdans laTarqnieasiatique; son nom, d6mi
de TMbcea, oonBerre encore les formes do cette langue. II
est compost de Tarticlfrott pronom hu (le, ce), et de phe-
reth, qui prtente une triple signification : croitre, s'aug-
menier ifteohder^ fertiUier; divisetf s^parer, Les Grecs,
en tehangeant ce nom en celui d*SuphraUSt Tajost^rent
au gteie de lenr langne, avec la signification de rifauir, h
cause de Tagntaient qne ce fieaTo r^pand dans tons les psys
qu'H paroonrt Les Tnrcs le nomment Frai, On salt que
PEnphrate est mi des quatre flenves qui arrosaient, dit-on»
le paradis terrestre; que sor ses deux riTCS brilla jadis
la snperbe Ba byl one, qu*il fot longtemps la barritoe qui
i^panit Tempire des Perthes, devenu plus tardoduldes
Per ses sassanidcs, des pays soumis aux Bomains et aux
empereurs d^Orient q'est pris des bords de P£iiphrate, k
Cnnaxa, que C y r u s le jeune Cut vaincu par son (rkn Ai^
taxerc^Memnoo, et que les dix roille Grecs ses auxi-
liaires oommenc^rent cette belle retraite qu'a immortalise
la plume de leur chef Xfooplion. C*est encore prtede P£u-
phrate , k Carrbes ( Harran ), que Crassusflt subir k one
arm<^ romaine la boots d'une d^faite devant les Partlies.
LucuUus, dans la guerre centre Mi thridate, sacrifia
un laureau dans ce fleuve pour en obtenir un passage faro-
raUe, et Pomp^, en ponrsuivant ce prince, fit le premier
Jeter un pout de bateaux sur PEopbrate.
L'Enphrate a deux principales sources : Pune, appelde
aajourd*bui Mourad oo Kara-Sou, Tient des montagnes de
la Grande-Arm^ttie, et passe i 22 oo 26 kilometres nord-est
d*Cne-Roum. Son cours est plus long qne celui de la se-
conde source, qui descend d^une autre dialne de montagnes,
plus au sud, et assex prto de la source du Tig re : si bien
q^ les andens attriboaient k cesdeux fleuves une com-
mune origine. Les deux brandies de i*£upbrate, r^unies pres
de Monnacotoom, k environ as kilometres d'£ne-Room,
ooolent d'abord au sud-ouest, vers Samisat (Samosate), ou
une cbaine de baotes montagnes Pemptebe d*aller se jetei
dans la MMiterrante. 11 commence alors k porter de petites
caiques; mais son lit, rempli de rocbers, rend la navigation
peu commode et peu sdre. Arrive aux confins de la Petite
Armteie, il se dirige vers le sud, en (usant qudques detours,
et, aprte avoir traverse un d^fil^ du mont Taurus, s^par^
PAnatolie dela Tnrcomanie on Arm^nie turque, et le Dlar-
beckr on M^sopotaroie , de la Syrie et du ddsert d'Arabie , il
se joint au Tigre "dans I'lrakr Arabi on Cbald^e, prfes de
Gooma ou Kboma, ville ainsi nommee k cause de sa position
sur la poinle ou come que forme la jooction des deux Oenves.
lis n'ont plus alors qu*nn lit commun, qui court droit au sud,
entie le Kbousistan on Abwaa» (Pancienne Susiane), et
PIrak-Arabi, et se d^cbarge dans le golfe Persique par sept
embouchures, qui lorment un delta compost de plusieurs
fles nommte Kehan on Goban. L'Euphrate perd son nom
depuis sa joDction avec le Tigre k 00 lieues de son embou*
diiire. Les aodeos nommaient BasUkata ( lleuve impdrial ),
k cause de sa 1ai|pBary de sa profondeur et de son cours ma-
lestueux, le bras de mer quils fonnent ensemble, et qui
porte auJourd*bui le nom de Schal-el-Arab (Oenve des
Arabes). Le cours entier de PEnphrate est de pins oe
200 myiiametres, etson bassin, rteni k oehd du Tfgre, oe>
cope one superfided'environ 8,600 myriametres. Ses earn,
qnolqoestronbles,sont sainesetagrteblesk boire; si^ettes
k des ernes Men plus lir^gniieres, et qoant k lenr ^poqoe et
quant k lenr IntmitA , elles n'en sent pas moins tout aossi
utiles anx contrte qu^dles traversent que peuvent Peire
ceUesdtt Nil 4 llgypte. D'aillenrs PEuphrate, qui re^t
plnsieurs rivieres, renferroe un grand nombre dUes, et
foumit de Peau ^divers cananx, dont qodques-nns comrau-
nlquent avec ie Tigre , k travers la M^potaraie.
Malgr6 Pimmense volume de ses eaux, PEnphrate n'esi
navigable que sur un petit nombre de points; dans sob
cours snp^rienr, ce sent des rapides et des rodies , dana
son cours inHMeur, des bancs de sable et des banes qui eo
entravent le cours; et les essais tenths de issa k IS37 par
des Anglais, sous la direction du colond Chesney pour ap-
pliquer la vapenri sa navigation ontd^montri quil fallaifc
dteid^nent ranger au nombre des r6ves de l^imaginatkm la
possibility de se servir de ce fleuve, du moins dans son 4M
adud, pour ^tablir une voix de communication par can en-
tre les Grandes Indes et la MMiterran6e. Consultex Cbesaey*
The BxpedUUmfor the Murveif qfthe river SmphraUi amd
Tigris ( 2 vol., Londres, 1850 ). H. Aummsr.
EDPHRATltelB. Foyes CoHAoiHB,
EUPHROSINEou EUPHROSYNE (cOfpoovni, de §6,
bien, 9povto, je pense)« une des trois Gr Aces.
EUPHUISIIE. GrAce an gteie de Walter Scott, qui
ne connalt oa bd esprit de la cour d'£lisabetb, ce bt d«
sdxltaie sitele, ce sir Pieiey Sbaflon, qui apportait au mi-
lieu des moeors et de la pauvret^ de PEcosse son amour
dn luxe et de la m^tapbore, ses vetemeots magnifiqnes et
la broderie de sa conversation? Sir Piercy reprteentait na
petit-maltre du temps de John Lillie, qui jouit d*une r6pii*
tation aussi prodigieose qu'elle fut courte. Oet horame, qui
avait devin^ M*^ de Scnderi et les prMeuset, dlalt ap-
pd^, dans le titre de ses pitees de th^Atre, le scnl rare
poete dn sitele, le spiritud, le comiqne, le Csc^tieoseraeol
ing^nienx et Pingtoieusement ftc^tieux John Lillie. Bloant«
son 6diteur, nous assure qo*il s*asseyut k la table d*Apol*
Ion, que ce dien lui d^oerna une oooronne de ses prapraa
lanriers, et quMl ne manqnait pas one seule corde k la lyre
dont il se servait Le livre qui fit sa reputation est intitule •
Euphues et ton Angleterre, au Fanatomie de Vetprii.
AusdtM les courtisans de parier eicpAttisme, c*est-k-dira
d'alUer les IdAes les plus monstnieuses et kss plus outrtes,
de recherdier les concetti les plus btxarres et lea moins na-
turals, d^affecter enfin, un style forc6 et guind<, qne qudqnea
toivains, au nom de la vMt6, emplolent encore en se pro-
clamant originaux et moddes. Le barrean d la chaire adop-
t^rent le Jargon de Lillie comme la coor, et, sdt imitation,
soit mauvais goOt de P^poque, nous retrouvons dans prea-
que tooie PEurope ce penchant au style ridiculement fignr6
que Ben Johnson attaqua dans le Cin thiols Reveli. Un
des exemples les plus grotesques qu*on en pourrait dter est
Poraison du brave Crillon, prononoee en dteembre 161&y
k Avignon, par Iej6suite Bening, etdont Pabbe d*ArtigDy
a donn^ un long extrait an dnqui^ne volume de ses me-
moires, ainsi queceUe de Parchiduc Albert, sons letltredv
Soleil Mipsi, par dora Bernard de Montgaillard. Cepen-
dant le jesuite Pemporte encore sur le predicateur de Por*
dre de Ctteaux. Da REiFFBiiBcaG.
EUPOLE ou EUPOLIS, un des six pontes comiquea
grecs que les graramairiens de I'ecole d'Alexandrie ont jn*
g^s dignes d'etre places dans lenr canon, florissait vera
Pan 440 avant J.-G., et fbt contempordn d'Alcflbiade, qui
eut, dit-on, vivement k se plaindredela caustidte de ses at-
taques, d qui, ijoute4-ony s*en vengea lAchement. Eopo-
poHs fit represeoter snr le tbeAtre d^Athtaes dix-sept ooai6>
dies, dont sept furent couronnees. Un passage de Luden
permet de conjecturer que les osuvres de ce poete, remar-
quabl&s par la finesse du trait et par beaucoiip de grAea
KCPOLE — EURK-BiT-LOIb
l&S
ibmk utae it tes lectures /avorites, et qu'elles ne dureot
pas tilt MOt influence sur la tournure mordante et spiri-
tudJe <le sea dialogues. II en eiiste encore quelques frag-
menu 4>an dans Stob^ Ath^n^» Pollux, etc.; et lis ont
Ot reeneillis et commentis par Runkel (Leipiig» 182S).
On croit qu'Eopc^ p^t dans la guerre dn Ptf oponntee, en
eombattanl TaiUainment les Lac^^moniens ; on ajoute
m^me qu^i cette occasion les Atbtoiens rendirant une
loi qui dispensait k I'ayenir les pontes du serrice militaire.
ECRE ( D^partement de V ). Form6 de la partie occi-
deBtalederandenneKormandie,d'une portion duPer-
ebe, il est boni6 au nord par le d^riement de laSeine-In-
fiSrieore, k I'est par cenx de TOise et de Seine-et-Oise,
au 8od-est par oelui d'£ure-et-Loir, an sud-ouest par oelui
de rome et k Touest par ceini du Calvados.
Divis^ en 5 arrundissements dont les chefe-lieux sont
Evnox, Bemaj, les Andelys, Lonviers, Pont-Auderoer, 36
cantons et 798 oommnnes, ii oompte 415,777 habitants. II
cttToie trois d^pot^ au corps l^gtolatif, forme la 2* subdifi-
lion de la 2* division militaire, &it partie de la 2' circonscrip-
tion fonsti^e* est dans le ressort de la cour d'appel de
Ronen, et forme le diocte d'£vreui. Son acadtoue com-
pvad denx colleges et une^cole normale.
Sa soperfide est de &82,127 hectares, dont 358,863 de
terreslabonrables; i 11,045 en bois; 18,806 en landes, p4tis,
liroyires ; 1,677 en vignes; 23,212 en pr4s et cultures diver-
aes, 233 en eaeraiesy aunaies , saussaies ; 3,309 en propri^t^
btties; 34,732 en vergers, p^ni^res, Jardins; 495 en etangs,
abieuToirs, mnraia, canaux d'irrigation ; 2,897 en lacs, ri-
vikes, niisseaox ; 14,249 en for6ts, domaines improduc-
tife; 12,314 en routes, chemins, places publiques, rues, etc;
295 en dmetiires, ^ises, presbyt^es, b&timents publics.
lie aombredea propri^t^ bftties est de 1 13,535, dont 1 12,085
consaota Ariiabitation, 698 moulins, 25 forges et hauts
fbnmeaus et 727 fabriqoes et usines diverses. Le d^parte-
Mnt paye3,195,2ii ffr.d*impOt foncier.
Sitnidans le bassin de la Seine, qui le traverse dans sa
|iins grande pairtie, 11 est arros6 par I'Eure, dont 11 tire son
noBB, llton, I'Anre, In Rille, la Corbie, l*£pte, I'Andelle. Le
nanis Vender, entre QoiUebceuf et la Rille, est le seul con-
miMtiie da d^rtement de TEure. Le mont ROti, entre
Lieony et Salnt>George, est le point culminant du pays, qui
cstcngMrnlaaaei pUt. Le sol est d'one grande fertility.
On y trouTe du menu et du gros gibier de toute esp^e,
pen d*anlninux sanvages ou nuisibles. Le ch6ne, le h^tre,
rome, le chnrme, le tremble, ralisier, le cormler sont leb
SMencei doounantes dans 1^ forfils. Le pays renferme
des pmnieeSy des poiriers, des pommicrs, des abricotiers,
des mOrierSy des tilleuls, des sapins. On y trouve d^abon-
dantes mhies de for, de la pierre meuli^re, du grte k paver,
de la pierre de taille, de la pierre k chaux, du gypse, de la
pierre k foulon, de la ierre k potier. Ses principales sources
■dn^iales sunt celles d*Honssouville et de Vieux-Conches.
L^agricultare y est trte-productive, U culture trte-soi-
gate : U produit particuliirement des c^rdales, du chanvre,
dn Un. La culture des pommes, destindes k Tairc le cidre, a
dans la contrte un d^veloppement considerable. On ei4ve
des cfaevanx, des bocuTs, des moutons de haute taille,
oonnus sous le nom de ipoutons de pN saU.
La iilature et le tissage des lainages et du coton , la fu-
bricaUon des draps et des ^tolTes de coton constituent Tin-
dustrie manufacturiire la plus importanle du pays. On y
labriqne du fer, du fil de fer, des ^pingles et des clous d'6-
pingles ; U y a en outre des lamineries, des tanneries, des
DOttUna k tan, des fabriques de coutils, de saogles, de m-
bans de fil, de toiles peintes, de velours, de basin, des ver-
reries, des papeteries, notamment celle de MM. Firroin Di-
dot an Mesnil-6ur-r£8tr^.
li routes imp^riales, 15 routes d^partemcntales, 30,100
chemins vicinaux sillonncntle d<^parteroent de TEure, dont le
cheMteu esikivreux. ParmI les villes ou endroits re-
■iar%uables,noasdterons: Hemasf; ^ ilnc/e /y5, lott-
ma. m la ooRVsas. — t. u.
vieri; Pont-Audemer; MrtteuUf cbef-heu de canton
avec 2,146 habitants, ^35 kifomitres d*£vreni^ on exit-
tent de nombreuses tuileries; Conches, k 18 kilometres
d'£vreux, chef-lieu de canton, renomm^ iv>ur ses eaux mi-
n^rales, a de hauts-foumeaux; Ivr^lorBaUMle; Bau*
morU'le-Roger ; DamvilU; Pocy^tfr-J^tire, & 18 kilo-
metres d'Evreux, etait autrefois une ville fortifi^ d'uns
importance plus considerable que mamtenant : 1,597 habi-
taots; RtigUs, k 46 kilometres d*£vreux, compte 1,972
habitants : elle a des fabriques d*^ingles, d'aiguillei, de
pohites de Paris, des tr^fiieries, une gcosse forge, des fon-
deries do cuivre; Verneuil; Vernon; Nonancourt,
chef-Hen de canton, k 28 kilomMres d'£vTenx,ne compte que
1,041 habitants ; mais ce petit endroit a de Timportance, par
ses nombreuses fixtures et papeteries; Criiora, bAtie sur
TEpte, k 30 kilometres des Andelys, chef-lieu de canton,
3,6o3 habitants, a M longtemps disput^e entre les Fran^
et les Anglais dans le quinzieme si^de, et fut enfin assur^e
Ilia France par Charles VII en 1449. On y voit encore les
mines du chAtean fort que Guiilaume le Roux y avait ^lev^,
de mdme qu'une ^glise remarquable; on y fait un important
commerce de bl^ ; Btionne, dgalement chef-lieu de canton,
population 3,302 habitants, k 15 kilometres des Andelys,
a vu dans ses murs le ooncile qui, en 1050, condamna I'h^*
r^icde Reranger. Citons encore Gaillon; Quillebeu/
et Pont-de-l'Arehe.
EURE-ET-LOIR (D6partement d'). Form^ de U
Reauce presqueentiere,et d'une partie du Perche, 11 prend
son nom des deux principales rivieres qui Tarrosent, et est
borne au nord par le departement de VEure, k Test par cenx
de Seine-et^Oise et du Loiret, au sod parle Loiret et Loir-
et-Cher, an sud-ouest par la Sartlie, et k I'est par I'Ome.
Divise en 4 arrundissements dont les chefe-lieux sont
Chartres, Ch&teauduA, Dreux, Nogent-le-Rotrou, 24 cantons
et 451 communes, il compte 294,892 habitants. II envofo
deuK deputes an Corps legislatif , forme avec les departe-
ments del'Yonne et du Loiret la 3* subdivision de la I*'' di-
vision militaire, fait partie du quinzieme arrondissement fo-
restler, ressortit k la cour iraperiale de Paris, et forme le
diocese de Chartres. Son academic compte trois colleges
commonaux et une ecole normale primalre.
Sa superflcie est de 548,304 hectares, dont 435,277 en
fortes labourables ; 49,426 en bois; 5,626 en landes, pMis,
bruyeres; 5^01 en vignes; 22,581 en pres; 31 en cultures
diverses; 795 en oseraies^ aunaies, saussaies; 3,186 en pro-
priety Mties ; 5,982 en vergers, pepinieres et Jardins; 696
enetangs, abreuvoirs, mares, canaux d'irrigation ; 777 en
rivieres, lacs, misseaux ; 6,790 en forets, domaines non pro-
, ductifs; 11,857 en routes, chemins, places publiques,
rues, eto.; 179en cimetieres, eglises, presby teres, bAtiments
publics. Lenombre des proprietes bAUes est de 72,630, dont
71,393 consacreese Thabitation, 706 moulins, 5 forges ou
hauts foumeaux, et 526 fdbriques ou usines diverses.
I La partie nord-ouest du departement d*Eure-et-Loir est si-
, tuee sur le bassin de la Seine et de la Marne; la partie
sud-est, sur le bassin de la Loire; I'Eure, le Vaigre, la
; Yoise, la Rlaise, la Meurette, afHuents de TAvre, I'arrosent
dans la premiere region; le Loir, et ses affluents, la Connie,
la Tironne, la Faucliard, TOzanne et la Yere, I'Hulsne, qui
va se Jeter dans la Siuthe pres du Mans, arrosent la se-
conde region. Le falte des collines, dont ia chalne traverse
le milieu du departement et divise celui-ci en deux bassins
hydrographiques, n*a pas une grande elevation. La fertiiite
du sol de la Reauce est proverbiale.
II y apeu de gros gibier dans cette contree, et beaucoup de
betes k laine. Les rivieres y sont polssonneuses. Le chene,
le bouleau sont les essences dominantes dans les forets; les
pommiers abondent dans le pays. Pen de ricliesses minora-
logiques, mais argile k briques, k poteries, k faience, tour-
bieres, marne, pierre k betir, gi^ en quantite.
L'agriculture estparfaitementtenue;r6oolte abondante en
cereales, fourrages, plantes iegumlneinesiegBines seci, viM
20
164
EUBfrEE-LOIR — EURIPIDE
ct ddvet. Ob y tnmve beaneoup d^ittimaox domeitkiiiM,
dantlt ftbea^d'iAHinrfBn oe ranvquable.
Le (llf«ldn*«Bfiiit eoBtliMnM donatf dan Bim^tULolr
Ih aittate te edrM««^ iMpermb 4rindfistiteiiiaiiufac(u^
rttn d'y pnodra de grattta proportions; on y eompte ce-
pendant qadgqea ^UbUflMments hnportants, enU« autres la
papeterie de BiM. Pirmin Didot 4 Sorel, ou (at aablie,
en , 1915, la premitee machine k papier mtanique; inven-
,t6e parM. Didot Saint-L^^er, et qui est la plus consld^-
labie de Trance; des ftbriqaes de draps, de conyertares de
laine, de bonneterie et de clouterie.
'' Les cheraiix, las bestiaux, ies grains, tea laines, les
^loffes de eoton, les toiles, la merceiie et la qulneaillerie cons-
tituent les 'prfncipaies branches de commerce du diiparte-
ment.
Un chemhi de fer, celui de Touest/ 8 routes imp^ria-
les, 18 routes d^rtementales, 8,188 chemins vicinaux sil-
lonnent ce d^partement, dont leclief-lieu est Chartres.
LesTilles et endroits prindpanx sont kn outre iChdteau-
dun, Dteux, Nogent-le-Aotrou, An'et^ lUiers,
chef-Ueude canton de 3,146 habitants : k 24 kilomkres sud-
ouest de Ohartres, 06 se trouyent des fabrlques de draps
et de coutertorede Udne; J^pernon, if diiftenon, l^oii-
'nevai, cbeMleo de canton, Jolie Tille ayec une' ^llse dont
on remarque la fl^e ^leV^, I 1& kilometres nord-est
de ChAteaoduOy eompte 5,055 habitants : filatures de colons
et lainages; Bnm, chef-lieu de canton, sur roxanne, k 32 ki-
lometres nord^ouest deChAteaudun, ville de 2,345 habitants,
fait un commerce considerable de cereales, graines et lin.
La Ferti'Vidame, Senonchet cbef-4iea die canton, k 36
' kilom. sud-ouest de Dreux, eompte 2,108 habitants ; sa
^ chaux hydrauliqueest reoomm^ ; II y a des hauts-foumeaux ;
La Batoefik-Gauetf bourgde 2,309 habitants, k 27 kilome-
txm de Nogent-le-Rotrott, fait un grand commerce de c^-
r^ales ; La Loupe,, chef-lieu de canton, petite vllle de 1,610
habflants, une des prlnefpales stations du chemin de fer de
ronest, k ' i7 kliometres sod-est do Nogent-ie-Rotrou , a de
riihportanco, par son commerce de bestianx et de cidre.
ECRIPB. Kofex finia.
EURIPIDE 9 on des trois grands poetes tragiqaes de la
Grtee, naquH la premiere aimee de la 75* olympiade (480
avant J.-O. ), k Saiamine, le Jour meme'ob les Grecs y
remporterenttme tictoire d memorable sur les Perses. Ce
' jour ftlt epoqile dans i*histoire de la tragedie , car Es ch y 1 e
s'y distingua au nonibre des combattants , et le jeune So-
' phocle, chantant Iliymmede la Tictoire, mareha en tete
do ehcMir qui la ceiebrait La (kmlUe d*Buriplde s*etait re-
fugee clans Xllt de Salamfoe, pen avant PluTasion de Xerxes
dans I'Attique. Son pere Mnesarque ^tait cabacetier, au
rapport des IJiograplies , et sa meilB CHtb. marchande
d^erbes. Aristophane fait de freqiienfes alliidoos k la bas-
sesse de sa naissance^ notauunent dans les Acharriiensj les
CAeffalierMf les F^es de Ciri$. Par deierence pour un
oracle mal interprete , on eieva d'abord Euriplde poor en
Aire on athlete. Get oracle annon^t quMl sendt fainqueur
dans les Jeux publics. II se livra done aux exercices du
corps, et Ton dit memo quMI remporta une foia le prix. Mais
son esprit le porta bient6t& d*autres etudes. U s'exerca dV
bord k la pelnture ; puis, iietudiala rhetoriqoe sous Prodicus,
et la phllosophie sous An ax ago re. On ^oute quMl fut
intimement Ue avec So crate , plus Jeune que lui de dix
ans. Celui-cl, qui frequentalt peu le theitre, ne manquait
cependant pas de s*y rendre lonqu'on representait qiielque
piece d*Eurlplde. Ces etudes de la Jeunesse da poete lais-
aerent des traces profondes dans ses compositions tragiques.
On y refroute le sy^teme d*Anaxagore sur Torigine des etres
el tos prindpes do la morale de Socrate, ce qui le fit appeler
le pbilosophe du theetre. D*un autre c6te, on salt le cas
que Qntafllien fidsait de ses beautds oratoires ; 0 conseille
aui iennes '||ena qui se destiiient au btrreau la lecture de
ses tMivrages, comroe un excellent modeie de' Tart de con-
vaineraet de persuader.
Ce fut la premien amiee de la 81* olympiada qtt*Enr|pidc
fit son ddbiit dana la ^carriera dnmatf^ne. Son premier oo-
trage ftit Le» Pdiiades : U B*obtfait que 18 trolsieme noni-
nation. On a la date dequelques-unei de see iiuUtfs'pieoet .
d'apres Taigument de |a BiSdH^ elle lot repiresente^la pre-
miere annee de la 87* olympiade ; eile faisait partie d'nne
tetralogie , et n^obtiht encoire que le troisieme-prix. IVofo ans
plus tard , quatiieme annee de la 87* olympiade, il reussit
eompietement,afec VHippolyte, Lbs PMnMennes forent
representees la premiere annee de la 92* olympiade, d'apres
le scoliaste d^Aristophane snr Les QrenouUlef; HOreste ,
la quatrieme annee de hi memo olympiade. H parllt que ce
Alt 18 son dernier outrage; car 11 mouratdenx ans aprls,
dans la deuxieme annee de la 9S* olympiade, suiYant les
marbres de Pares, k la coor d'ArcheiaQs , roi de Maoedoine ,
06 11 s'etait retire dans les denders ^pe de sa Tie. On nVst
pes d'accord sur le genre de sa mort.Les-ons raoootent que,
se promenant un jour dans -un Keu solitaire, des 'Cbiens
forieux se Jetereot sur hii et le mitent en pitas. DHmtras
preteodent qu'il tai dechire par des temmes. OeUe demiere
tradition repose sans doute eur la haine qu*oo hu attrtbue
ponr'lesexe en general. On salt qnUrtetopbane, dans sa
comedie des Fiies de CM$ , suppose que lesfemmes, lirik-
lant de se Tonger des faijures qu'Eorlpide lenr predigoe daos
ses tragedies, deblierent entre-dles sur les moyens de le
perdre; et I'anteur comlque , toot en' feignant de preadre le
parti des fennnes centre Eoripkie, les outrage lui-naeoDe
blen plus audacieusement que ce dernier, neannoina Eori-
pide se maria deux fois : la premiere ftmme qoH epooaa,
k rege de Yingt-trois ans, s*appelait dMorine, et loi donna
tfob fils; apres TaToir repUdiee, U en epoosa nne antre.
11 paratt qu'aucune de ees deux anioBS no ftit lieaffease.
Anlo-Gelle rapporte, sor le temoignagede'inarren-,qa^Eo-
ripide avait compose soixante-qaliue tragedlev, et qii*il ms
remporta le prix que dnq fois. Gependant, sa biographie
redigee par Thomas Magister porta quHl fit qoatra-Yingt-
douxe tragedies, el qn% yafnquit qoinae foisi Mais lesiiotres
biographes,Sttidas et Mesehopolns, neparientq^e detiflq vk-
toires. 11 ne nous reste de lui que (Ux-neufijiieQe^ en^Yoiei les
titres? Hticube, Oreste, Les PMniisMnnes, M4d^y f^^Fpo-
ly^, Aleeste, Andrtmaque, Le Cfchpe (draaae satirlqii^),
Les Suppliantes, Iphiginie en AuMe; Iphiig^i&en Tau-^
tkle, Les TroyenneSf RMsns, LesBaeehantes' Le§B4ra*
elides, kMne, ion, Beteule fitrieux, iieetre. Parmi'les
nombrenx firagments de ses antres oo?rages, fl noos reste
le prologoe de Jkmai, atec un fragment de cheeor, plus
trois passages assez considerables da Phaiten , troaves en
1810 dans un manuscrit de la Bibliotheque taiperiaie.
' On a porie des Jugements tres-direvs sttrle'merfie d*Eo-
ripide eomme poete tragk|oe , tant ches les anciens que diex
ies modemes. Aristophane, son oontemporain , I'a fre-
quemment parodie ettoume en ridicule. Aristole, dans sa
Mtique, appelle Euriplde le plus tragique des podtef ;
rnats c'est par allusion au grand effet die ses catastraplies
funestes. Puis il lyoute : « Quolqo^il ne soit pas loujoors
heureux dans la conduite de ses pieces. » Quiptillen , de
son cAte , preiere Euriplde k Sopho^e , en les jugeapt de son
point de vue de rheteur. Chex les modemes aossi; Euriplde
a longtemps obtenu la preference. Racine paratt TaToir
etudie plus particuUerement , et Pa souvent imite. De imm
Jours, au confaraire , \V. A. Schl^ l*a rabaisse fort an-
dessous d'Eschyle et de Sophode. Ge critique ceiebre nous
semble avoir Juge le grand tragique d*un point de Tue trop
limite. Il lui preiere ISschyle, paroe que cehii-d a mfeux
copsenre le ceraciere religleux qui fht d^abord faihemt au
theetre. Mais Euriplde marque d^une maniere frappante la
transition de Tdpoque religlouse k Tepoque pldlosopliique ; el
ii n*y a uollement de la Ikute du poete : <^est la marciie
ineTitablede I'art, qui est force de sulVre le mouveikientdes
esprits. On pent y voir im progres plotM qu'uae alteration,
ou do mohis, s'il y a dtodence sous le rapport ieU|^x, il y
» n»-ifrr^<; i., ur pqii FMniiifte A fiu efliei deeouferton monda
EURIPlOR^^i EUROPE
Mm
inooBBv , to HHiiflede l*iBi», et oe flii te aouroedeaas flm
briKanlft moek^ QnehiiMS reproehes <in!il m^iat* 4'aiU«i]rA»
aDpe ptti iKtannatMCB {Id uv gnuidt pcMre da coeur.
ImMia.* CMt p(r Itqnll toodtfi ipi^l attaiOie^ et quil
ddl fiUlf»da*& too^'les tenp^ panse i|ttHt A netnc^ le$ len-
tianti'tf ««rif.au-etturde fbommeu Son fant principal «8t
ifteoiivoiPvO acimiaiwaH Jaaalore^lai paanaiu, et ii aavait
tiMMW Ma dtMtk»»0aM leaqueOeae^Bi peoT^at ae dive-
kipper atve^ to ptoa de fbfpa. On pent faire biei dea pbjec-
ttow cooire aaaplaM naiiirdemite, oontve to cbcdx de sea
CBlieU'et toB bcfi dTaarne de. 8ea> ehcaora, maia il reate
anpAieor dMia<4>espvanloii tiattf et natnrelto daapaaaiona,
dHa l%rtd^tof wtei del attoaltoiiaiiitdreiaaiiteay de grouper
deseanettfes^Miitomx; et deaaiair to Mdare bpmaiiieflOtta
tapteaaaaiaeaa^ll eat inattittdaiialtertdft traitor to diatogue,
eld'ad^pter.toa diaeeura.et 'toaWipliqiieBiao caraet^TOi au
ane, k 1« oooditiein dea penomiagea. Tmiien readant Joatice
k MMpooe et i^ te'fiKHit6. de aon atyto, tt towtrecmaaltre
ifiiil a aooTttt'tttsM dea aeataiMBa it de» tirades pliilo-
aepUqaaa. Par aea dMMa eooMae par sea qoalit^ , iL^tolt
pioaieeeaeibtolt I'isapritdea modaneaje'eatoequiexplique
to prMraiQe «f ae qaelqaea^na ini mit donnte aor Sopbode,
qidm malBtaBB Tart daoa me rlgfen plus pure et ptas idteie.
Ua lAwttaate ddittondeaoBama d^Eoripideeatcelto qu'en
a doimfo M. Fix, dans U BibUoikigtie de$ auteurs f/recs
de IHf:>Dldot (vol. Faria» 1843).
• '•> Al^atv, totprctevf fiD^t de I'iniinicUeB priiiiMi««
EUROf&Getto paitto de ia tern, dont l4 aoperflde
lelato eat de;S8;000 royriamMcaa ean^ et qui a'^tend de-
piria to Mepl Oaea1,^lefle0ve du mtee nenf et to mer Cas-
picnne, daae to dlreetton dts aodmoeat » entia to mer Gto-
ciato da word, PoUui Attootiqiie et to mer M6diteiTan6e, ne
iairme i' liton* dite qn'on prolongeiiiant oa one preaqo'tle
de l^Aate; Haiv les oonditfona phyaiqnea aooa J^eropire dea-
qoedea eOe ee'lroaTe plaefe nen^aedlenenl en font me
partto'de to terre toot A toU 4 part» eitoa I'ont en ootie
rendoo to foyer to ^toa toipectant et to plaa paiaaant de to
eitaiaattoii. Lee points extiimes de to terre- ferse aont ; k
rest, renlMMidiDre dv Kara^ par e6*» ao' de longltiide oden-
tato; an nerd, te€ap llord, par 71% 10' de totitude septen-
tftoode; A rooest, ie oap to Roea, par fa"", M'» 30" de longi-
tode ooeideitate^ an sod, to cap Tarito» par 96* de iatttude
iepteiMonote< Sa ploa granda 4tendue, do «ap Saint-Yinoent
k PerabonclNira da Kara, du sod-oueat an nord^est, eat de
560 myriamAfarea, et sa plaa grande largear, dn Cap Nord au
Cap Malapnn, de aiA. Intra to golfe de Lion et to golfe de
Btoeaye, elto n*A que 35 myriaroMrea de largear. au and,
dto ae ae trenve atparfo de PAsto qne par to Boapbore et
par radtospAnt, et de I'Afriqne que par to d^troit de Gi-
hraMar. Rton de pins caraotMstique qne sa aJtoation, qui
fait dUto to centre dea bdniaph^res continentanx, en OB^me
lempa qne l*antipode da moade ocdanien, aveo leqnel elle
ae tvDinre pooKant dtraiteroent onto an moyen de l'0c6an.
R^^OB eaaealieUeBMDt oontincntale A l^est, mMiterrantene
aa sody oc^teienne A Tbaest, et aitote presqne tout enti^
MMM to xOne tempMe, elto a M appelde A 6tre to tb^tre
d*nne dtiiisattoB particnlitee, en mteM tempa qo'A offirlr to
speetaete da moltipfe ddretoppement de I'Aaergte bumatoe
poflde A eon pina bant degri de pnlasanee^ II n'eat pas de
partto de to terre qui poaaMe nne anasi grande ^tendue
de eOtea, ane telto riehease de preaqvltos, qui offre
taat de fiidiit^ an aommeroe et an ai grand norobre de
poiato atoesaiblea. Oomme irmptiona importwtas de VO-
eta, nodi aignaieroaa an nocd to mer Blanebe, an nord-
oaealj to'Baltiqne, le Oatttgity to SlMgerack, to mer da
Moviy to Oaaaiy et to goHe de fiiscaye; et ao sod, oomnie
peittoa'dtoHBCteade to Mditerrante, la mer de Lignrie, la
mar TyrrltMeaaey to mer Adriatique, to mer lonienne et to
ncrttle;poi8y per deto lamerde Marmara aituteentre i*Hel-
tospoot et to Boapliore, to mer Noire vftc le golfe d^Azow.
EalM eea divmiea mars a'avancenten forme de preaqulles :
an aod, to Taoride ( Crimte ), to Torqnie, i*Istrie, i'ltoUe et
to pMasnto beaplriennq; on nofdrooeat^ toSntagpe, Ja
Nonaandie, la qi^ltondOf. toJottond.<l to]ireaqa*lto Scandi-
BKTo; An aord» to Lapooie, Cast dana to m^ 9toncbe qne
to oOte offre .to moins d'aofraetpoatt^ fsUefat antmment
tonrmentte do eM de l^oote Atiantiqqe^ c^ da oOl^ de la
MAditerran^ elto ofbe .encore bien phia d^^obwacrurea et
d^aeddeata, droonatance toot A toittoijorabto, et qni eemble
Afoir deitfaA oette partto de PRoropa A devenlr^ bereean,
puis to foyer to plna acttf de to dviUiatkm. Dea ttoa d^ien*
dant de rfiarape, Itslaade aaule eat isolito^ eomme ponr
aer?ir d'^tape entre dto el to Groentond^toa aatfeaae Iron*
vent preaqoe tontea idnnlea en grevpe et rappreebdea du
continent, MAfdr dea plna vaateAterntefraaannord^oueat;
et an aad*«d, de eeoa dont lea' oOlaa offirent to ptos de
8olutiona.de continoltd. Id,e^eat IWcbipd graoi en^ce de
poat m pomr to dvittiatlQii eatra i!Asto> rAQriqne et r£a*
rope ; IA; <^aat Pattfaipd britaaniqae^qol a'dAfe oommo oa>
wage airanfeA^fen IXNataa, etqoe aa.sitaatioii ^tegraphiqoe
a deattoA.AipoiaMer rempire dei memde mAme qa'A aerrir
dlntermMtoire entre rEarape d PAaMque. Id, c'est to
Sidle, point de repira^eBtrarAMqae d ntalto; to I'arddpd
daaoia,dealta^ii pi^Bpagar gdtoeatywndn vera to aord.
OropriqiAto^ A oqnsid^ toa aneaesaiena de ptoteam d de
baa-fonda, de menta^Ma d de valtoea qne prtanto to aor«
toce de I^Bnrope, sa oonflgnratioB axt^Meare pantt d'abord
avoir na eartato earadAre d'aaitarmit^ En tra^aat en eM
une ligne de i'emboaehnre.da Odeatr k odto dn Rhin, on
divise ie eontinent en den parties pdndpalea, edto du
nord-eat, graade valtoe atfpaiMto de to parOa ^-oood par
nne idrie conliBnelto de pldeanx. Jiato nn eaamaa plna at-
tentlf ne t«de pdnt A ddnontrer quo cetto graade valite,
elle auad , ae ialaae pea qued'avdr nnoanrtooe e^trlmement
to^gatod tonrmentAe; dqne»Ato difllirence deaautres parties
de to tem^ c'ed A I'eitrtae dtverstoS da oonflguratlon du
sol qo'ed do to earadAre paiticoiier qni fonne to propre
de to natomienroptane. Ia graade .valtoe Sarmate convre
k elto seale,,au aord-ed do MoBtr et de to yiatale, nae au-
perfide de 4§,000 myriamMvea earrfe, tandto qne lea dlff€-
rentei ootraa.validea dn continent nVnoceopent qpe e^ooo.
Dana tos preaqnilea, je^art to ooailgnration monta^ieose qui
domtoe, d de telle sorte que tea vaMea n*y ooenpent gadre
au deto de 5^00 myriamdrea caate; mato c'ed prtei-
n^meot an nord que ae trouvent lea vaUiSea lea phia profon-
des; d toScandinavto, la preaqnito qui pMtre to plna en
avaat daaa to lOae froide, ed auaii edto qui prtfsoito lea
valtoes.lea ptaa vaatea, drconstance A toqudto ed dne to
posdbilit^ d'y cultif er to aol Juaqu'an potot nord le plna ex-
treme. Lea ttoa, ellea anad, aont aawjettiea- A cette beu-
reoseoanflgoration. Letierade leor anperficto totato ae com-
pose de vdtoea, d plna parttcnll^rement au voisinage de
Toota Atlantiqne. Vno A vol d'oiaean , rEurope rentorme
50,000 Bqrrtomdveac8rr6s de vdtoea d 25,000 royrtomAtres
de contrte montagnensea. La grande vallte de I'Enrope
orientde commnniqne direetement, an sad du mont Oural,
avec lea ateppea de I'Ade, d forme to, au nord de to mer
Caspienne; cetto grande porta dea peoples par laqndle p^-
n^trtowt lea bordea asiatiqnoa qnand dtos s'en vlnrent mo-
mentan^OMnt oompromettre le dAvdoppemcnt de la dviU-
aation entfopAenne et tofoser de nonveauxAl^mento dans
son mdange de peoples. An noid, die toudie par les toba-
bltablea marato dea Tundras k to mer Gladato; au snd, eUe
a'appoto aox premiers oontreforto do Caucase, ceint la rive
septentrionato de to mer Noire, puto anbitnn exbaussement
do sol, ae oonvre atora de marais d de forOts, d ao and, de
luxurianto pAturages, pour oonstitoer un groope regional
parttoolier d on aeul grand £tot politique {ffogei Russia ).
De to Vidnle au Rhin, to pidne Sarmato oontmue en se
rdrteiaaaat. tm^oora davantage pour formal la cetetnre de
vdtoes germaniqnes qui aooompagne les rjvagiBa de to Rd-
tique d de to mer du Nord; r^ston divia6e)ana8i par un
grand nombre de togers soutovemento du sol d de profondes
vallto, avec un clienAl pour Ttoulement dea eanx, d qui
20.
IM
BUBOPE
dm la fntadenr moyenne de Test k I'oaest prtwnte It
treiisitkm det landes sabkHmemes an fteppes ▼ordoyantes
et anx mania , poor finfr par a'^baiaser joaqu^u nireao de
la Mer dn Nofd et mtaie ploa baa. Aa sud-ooeat dea em-
boochnrea dn Rhfai, lea ferUlea yalMea flamandea aerrent de
point de tranaitioii aax Talliea fran^aiaea qai, dea plainea
et dea plateaax de la Picardie limitropbeadea dernt^rea ban-
teara de la Flandre, a'abaiaaent poor former lea baaaina a^-
parant le groape dea montagnea oentralea de la France de
Too^an AUantlque et dea montagnea de la Bretagne, et an
and a*appiiyant aax Pyrte<te. Pendant que la region mon-
tagneoae du and^ooeat de TEorope eat entour^ de la sorte
de vallte formant on grand arc aeptentrional , lea vaUtoi
do Danube k Teat, cellea dea Marchea et de rodinr k Fooeat,
Rjoignent lea plainea do baaain dn Rh6ne et do basain du
Rliin, en constituant quatre r^ona oo groopea de mon-
tagnea Men diatincta. Entre lea baaaea plainea du Rh6ne et
dn Danube bongroi^, et entre lea yallta lombardo-vtei-
tiennea et lea plainea dannbiennea de rAllemagne m^ri-
dionilCy a*^^ve le yaate ayattaiedea difftrentea chatnea dea
Al pea aur une baae totaie de t,SM myriamMrea carr6a, at-
teignant avec le Mont-Blanc une altitude de 4,934 m^trea
poor former I'un dea ploa magnifiquea plateaux de la terre;
avec dea pica de 8 ^ 4,000 m^b^da hauteur. Au nord de la
p)ainedohant Danube, entre lea Tallta du Rhln d*une part,
et cellea dea Marchea et de TOder de I'autre, lea mootagnea
eentralea de I'Allemagne aoivent, aur une baae de 2,500 my-
riamMrea canito, one pente qui va ainclinant en terraaaea
▼era le nord et, ao moyen de diveraea chalnea longitudi-
nalea recouvertea dea plua richea forfita, partage le aol alle-
mand en im grand nombre de r^ons diatinctea ( vopet Al-
LKHA6HB). A Tcat dea Alpea, dont lea apparent le coura
moyen do Danube et aea Talldea bongrdaea, a'^vent, aur
une baae de 5,100 myriamdtrea carr6a de aoperflcie, lea
Monta Carpathei , depuia lea anglea couTerta de neige du
plateau de Transylvanie jnsqu'aux baaaea montagnea forea-
titoa de Preabourg, qui ceignent lea ricbea plainea de la
Hongrie, attelgnent au mont Tatra une altitude de 3,000 m^-
trea et prennent en TranaylTanie tooa lea caract^ d*un
paya de plateaux ( ooyes CARpATHsa ). A Poueatdn RbOneet
du Rhhi a^Tancent aur le flane dea Alpea et dea montagnea
eentralea de rAllemagne, les roontagneadu centrede la France,
qui ne a*y rattacbent paa, 11 eat Trai, aana aolution de conti-
nuity, mala qui, de mtaie que lea ploa hautea montagnea de
Teat et do aud*eat, Tont toutea en a^abaiaaant par terraaaea
auoeeaaivea dana la dh«etion dn nord'Ooeat et de Toueat, et,
aux enyirona dea aouroea de la Loire, forment on plateau
central de 1,000 m^trea de plan Tertical avec dea pica d^en-
▼iron 2,000 mMrea ( vopez Francs ). Parmi lea montagnea
dea preaqullea, cellea qui bordent lea cOtea de la Crim^, et
leachalneadea roonta Arr^qui couvrent toutela Bretagne, se
trouvent k une bien plua grande diatanee dea ayatemea prin-
dpaux que lea montagnea dea preaqullea de la MMiterrante
et de la Scandinayie. Le ayst^me ai lieort6 et al accidents
de la p<^ninaule Ottomane a aon point culminant etd*attacbe
au nord, dana le plateau du Tscber-Dagh on Skardua, avec
dea pica de 2,700 roitrea, et ae r^aout an and, en Grtee, en
divera maaaife k cr^tea qui reparaiaaent encore dana lea Ilea
de Tarchipel. Lea contrte de PItalie ae rattacbent au aya-
t^medela chatne dea Apennina, dont la cr^ atteint
dana lea Abrnziea une ^Mration de 2,000 ro^trea^ et mtene
de pr^ de 8,000 k Gran-Sallo, et reparalt, qnoique bria^
par dea forcea Tolcaniqoea, aur la cOte aeptentrionale de la
Sidle, de m6me qu^en Corae et en Sardaigne. Lea hautea
plafaiea eentralea de la Caatille t^moignent dn caradire fon-
damental de plateau que pr^aente toute la pteinaule hea-
p6riame, laqndle ae troure compl^lement a^parte de la
Prance au nord par lea Pyr6n^ aux dmea cooronnto de
ndgesp de mtaie qnVlle noua ofAie encore au aud daan la
Sierra Nevada un autre plateau attdgnant la r^on dea
ndgea. Dana la pdninante acandiiiatv un plateau riclie en
pica ndgeux et en gladfra^ aviec dea veraanta abniptca ^t
attdgnant dana la directton dn nord an and ow hautenr da
700 k 1,700 m^trea, a'afance vera la oOIb ooddentale, qui
eat ^cLancrte de la manita la pina tourmeatto, tandia qoe
dea plateaux couTcrta de laea et de forMi a^abaiaaent en ter-
raaaea dana la direction de Teat at dn aod-ert. Lepayamon-
tagneux et dlTeraement groups dea Ilea BrltaaBiqoea ac-
quiert aon caraetto le plua grandioae dana lea bantaatema
de r^ooaae, et y reprodnit k beaocoop d*i<garda Ja natiffe
acandinave. Lea catadyamaa anxqoda l*Eanpe doit aa eon-
figoration actndle n'ont laiaa^ dana lea tempa hlEtariqaea
que pen de tftnoina de leur force modittcatlTa. Tandia que
aur dlTcraea oOtea baaaea et platea, notamraeat aar lea rivea
de la Mer do Nord et au nord-oneat de la mer Adriatiqiie»
la Intte de Tdteient adide contra Tdimeat liquide a pro-
▼oqu^ de nombreoaea rtvohitiooa, at que le traTail reno-
Tateur dea eaux ae continue encore aooa noa yeox, lea t^
mdna de la puiaaanee volcaniqne emora aqioord*bui en
actiTit^ ae boment k PEtna, aux Tolcana dea Ilea Lipari, ao
V^uTe et aux Tolcana de l'Ia!ande, doo^P H ^cla eat le ploa
c^l^bre. Quant aux autrea formatkmaporamentvolcaniqoea,
on les rencontre plua particuliMiement groups dana 11-
taUe m^ridionale , PAoTergne, le nord de la Hongrie, le
centre de PAIIemagna et le aud de I'Eooaae ; et, aaof qoek^Ma
exceptiona, comma k Naplea par example, dlea appartieoBeBt
k une ^poque ant^-hiatorique.
Mers et fieuves. En raiaon mtaie dea nombreoaea alter-
natirea d'd^vation et de profondeur que aubit la configura-
tion du aol de PEurope, tant horlEontalement qoe TerCica-
lement, et dea largea irrupliona qu*y a praHqntea l*Ocdnn,
aon ayatftme d'irrigation ne ponvait qu'ttre dea ploa varite
et dea plua (aTorablea k la culture. On B*y reneoiitre nolle
part lea ai frappanta contraatea qn'oflftant d'autraa paitiea
de la terre entre Pexob6ranee deaeaox et leur extrftma ra-
tM. Lea fleuvea y out peot-^tre de moindrea baadtta;niaia
nnlle part non plua ila ne coolest atec une indomptable poia
aance. Ha aont diapoate de mani^re^ lliToriaer lea ploa mol-
tiplea traTaux de canab'aation, et aemMent antant de vainaa
cfaarg6ea dialler partout diatribuer la fteonditA et la Tie. Lea
fleuTea lea plua importanta du veraant arctiqoe aont le Pet-
chora, le Meaen, la Dwina et POnega, tooa earadi^riate par
dea eroboucburea de la nature dea lifnans ; et le ploa grand
de toua eat la Dwina, qui a 67 myriamMrea d^dlendue. La
BaKique revolt lea eaux dea fieorea qui ae aoccMent paral-
Idement aor le veraant aud-eat de la Scandinafie, tela qoe
le Tom^-Elf, PAngermanna-Elf, le Dal-Elf, etc, lea d^
charges de la plupart dea laea de la Fialande, la N^wa, qol
aert de d^veraoirau lac Ladoga, la Doha, lefMnen, le Pr6-
gd, la Yistule et POder, cea quatre demien caradMa^
par dea emboudmrea tenant de la nature dea lagnaea, eC
dont le plua grand eat la Viatole, qui a 1 10 myriam^trea
d*^endoe. Dans la mer dn Nord Tiennent ae d^reraer, par
dea erobouchurea en forme de gdfea : l*Elbe, le Woaer eC
PEms, ainsi qoe le Rhin, qui a 150 myriamdrea d'dBndueel
abootit k un delta. Le canal Saint-Oeorgea et Poc6ui At^
lantique re^oiTent la Sdne, la Loire, la Garonne, le Doero,
le Tage, la Guadiana d le Guadalquivir, toua ayant une
large embouchure a^ec un aeol braa d dont le ploa impor-
tant eat la Loire, qui a 112 myriamdrea d'dendue. Parmi
lea troia principanx aRluenta de la MMiterrante, c*ed-k-dire
l'£:bre, le Rh6ne d le Po, cea deux derniera ae diatingnent
par dea ddtaa T^ritablea, d le RhOne, qui a 95 myriam^
tread'dendoe, en ertle plua grand. La mer Noire ra^ le
Danube, dont Perobouchore forme un ddta, d le Dniastr,
le Dniepr d le Don, dont lea emboochorea onl la foraw de
Hmans; die abandonne an Danube aeol, dontle parooora
eat de 280 myriamdrea, on baadn de 11,000 myriamdrea
carr^a. La mer Caapienne reQOit par le pfaaa ([^and dea flcn-
Tcs de PEurope, le Volga, dont le parooora ed da 340 my-
riamdrea, d qui tt*a pas moins de 70 bras d'anboadmre ,
un Tolnroe d*ean auaai conaiddrable qua cehii qtfenvoia
toiite PEInrope k la MMiterramSe. En Rnaaie, le baaain de la
mer Caapicnne eat rdi6 par dea cananx avec celoi de la mar
EUROPE
157
Vbadie«t ftTce a Baltique ptr.leTolgi^la DtABpr, la Dma,
to HitaMB flt Ift y istule. An centre de rEorope, le canai da
Mate ei du Danobey oa canal de Louis, unit la mer dn Nord
afec la mar Noire; de nombreux cananx condoisent i tra-
ftrv la France dn baasin do Rbtee k ceux do Rbin, de la
Setae, de rEacaot elde la Loire, iiar cona^oent relient le
CoUb de Lyon k la mer dn fiord, ao canal SainMieorgea et
k roeten Aflantiqoe. Le canal do Midi ^ablit d*aiUeors one
autre eoounnnication entre le golfe de Lyon et TOc^an an
noyen de la Garonne. £n SoMe, le canal de Gceta conduit
de laBaltiqaedanalamer duNord(CatUgat); etdana lea
Ilea BcitanJqoea, nn r^aeao de canaux d*une extrtoie ricbeaae
prooTe qo'on a ao en Europe mettre k profit lea indi(Utiona
de la nature, et, en d^pit dea obstaclea qn^one ^paiaae cou-
cbe de i^ace feit naitre cbaque biver dana le plua grand
Bombre dea ooors d*ean, lea oUltaer autantqoe possible poor
Hablir dea relationa suifiea avec lea nationa lea plua di?er-
aea. La omi Caspienne dtantaitu^ tout au centre de contrfea
participant de la nature dea stqipea de TAsie, et on petit
Bombre de )aca de ateppea aeolement ae troufant asaez rap>
procbte dPeUe dan« la direction de Tooeat, la forme des lacs
int^neora n*apparait ploa que dana lea Ucs de Neosiedl et
de PUtten en Hongrie. En reTanche les lacs serrant de d^-
▼enoira k dea rivieres aontparticoliera k rcuropo. Ila pren-
nent les dimenaiona les ploa grandioaea aor lea deux lives
de la Baltiqoe et an pied dea Alpes. Nona trouvons lii le lac
Lado^ d^ona aopeiMe de IfM) myriam^trea carr^, ti id
le grand lac de GenAve, d*nne aopcrficie de 14 myriamitrea
carrda; le premier, rtfaerroir d'eaox a^teoolant tootea vera
Toe^an; le aeoond, aerrant de basain d'^poration aux eaux
qoi y am'Tent de tooa lea pobita dea Alpea. Le maraia, en
tantqne lente tranaition de P^at liqoide^ T^tat soUde, a eu
rMuit CB Knrope par la main dfilisante de Tbonmie an
ploa petit eqpaeeipoaaible. II rteiate encore en vastes 6ten-
doea A la coltnre dana lea baa-fonda dea Tnndraa, entre le
Petacbora et la Dwfaia ; il peraiste encore k Toueat de la
Rnaaie dana lea oontrte ou le Pripet prend aa aoorce , et il
eal le bat dineeaaantea et prodoctivea oooqtiMea dans les
Marcbea qoi bordant le rifage de la Mer do Nord et dana lea
lapmea de la mer Adriatiqae.
Climai ei prodtri/f . A la aitnation et ^ la configuration
de nsorope comapond on cUmat Element ^lofgn^ des
contraalea extrteieaqaeprtentent le nord de la Sib^e et
llnMriear de TAlKque, et offrant preique partout une tran-
aition pen aeaaible du froid au chand, telle que Texigent
lea beaoina de fai culture. La ebaleur ne va paa aeulement
CB dimiBoaBt do aud au nord, dn baa en baut, maia aussi de
roueat k Test et k meaore qu'on a'^loigne davantage de 1*0-
eten. La llgne iaotberme de o'' toucbe le Cap . Nord, maia
aoaai Tonieo, aitn^ Men plua au aud; celle de + lo*^ tou-
die LoBdrea, maia a'abaiaae an sod juaqu*^ Craoovie, Odeaaa
et Aatracban; -^ is** est la temp^xatore moyenne de
Bayonne, tandia que ce n*est que bien plus loin k I'eat que
telle est cdle d*Anodne, de Durazzo et de Larissa, et la
lemp^ratore de + 20°, qui toodie la cdte mMlionale du
Porba^, Be se letrouve pins nnlle part en Europe comrae
noyeBBe annuelle. Ces cbiflres indiquent bien que le nord
et Test aont pina froida que le aud et Touest, maia n*expli-
qaent point la difSfirenoe de temperature des saiaons pro-
▼oqute par lea iniluencea octeniennea ou par la aituation
eontinentale : et b cet ^gard une coraparaiaon entre £dim-
boofg et Kaaan nooa foumira on frappant exemple. Ces
deux villea aont aitntea k pen prte aoua la mtoe latitude
{ &&• as' et ur 4&' ), et cependant Edimbourg a une tern-
p^rature moyenne d'biTer de + S% 4 etKasande-- 12^2;
£dimboufx a nn a^ de + 14« et Kasan de + 18<* 3. Ce«
eoobaatea ne aont qn*apparenta poor lea conafiquences, car
dana les locality ob la T^gMation est arrttte dana aon acti-
▼il^par le froid extrteoe de Pbifer, la grande dialeiir de
r€ti pendant lea longs Joura est mdispenaable k la r^issile
et il la maturation des (raibi et dea aeroencea; a c'eat ainsi
^'en ne trooTe dana loute rcnropequ^un tiia-petit non-
bre d*eBdroita ae reAiaant k la eoltore dea planlea allmen-
tairea lea plua bnportantea. Lea pointa lea plua extrtaieida
nord aont aeola dana ce caa, de mtoie qoe lea partiea de
montagnea qoi a'^lftvent joaqo'ii la r^on deandgea. L*Eo-
rope n*en ofTre en gta^ral qoe fort pen, et dlea aont mteie
encore plua nombreuaea au aud qu*au nord. Ellea y oot
d'aiOeora one bnportance toote particuli^, comrae bi^Mii*
aablea rtenroin dea eaux qui doivent aller porter an lorn
la fratcbeur et la lie. Toot k Pextremit^ nord de ^Europe,
la r^on dea neigea commence k 700 m^strea de bauteor;
sur I'Etna, aeulement k une d^vation de 3,500 mdrea, et
mtee dana la Sierra-Nerada , k 3,566 mfetrea. Preaqoe toote
l*Eorope appartient k la tempfrature Tariable, car la ndge
n*eat un pbdioniene, ai non inoonnu, du moina rare, que dana
lea contr^ dn aud et de Toueat baignta par la mer et aur
le f ersant de TApennlhi k one haoteor de 400 mMrea, aor
TEtna k one baoteor de 500 etdana la Sierra-Nevada k 700
mdres. II en r6snlte naturellement preaqne partout la suc-
cession r^li^ dea quatre aaiaona de Tann^ Pbia on
ayance vers le nord ou dana Tbit^rieur du oontment, et
plus la difti^reDce des saisons paralt TiTement accus^ de
m^e quMl existe pour le divdoppement de U nature orga-
nique et la manite de Tivra de Tbomme une notable dilfifi-
rence entre le nord et lesud. La quantity annudle des pluiea
attaint aon point maximum dans lea pays de montagnea
et lea contrtea Toiainea de Tooten; die eat dte lora remar-
quablement abondante au nord-ouest; au sud, li ob n*existe
pomt, comme en Espagne, une exception due k runiformit^
d'un plateau, die est encore considerable; tandis que c'eat
an nord-eat qu*on obiienre aon point minimum. On remar-
que d^dUenra en gto^rd dea difl(6rencea bien plua eaaen-
tidlea entre Test et Tooest qo^entre le nord et le sod. En
ce qui est de la distribution annudle dea phiies, le nord
ae trooTO de nooTcan en opppodtion aTOc le aud, attendo
qoMl pleut plua aouTent et d*ordinaire en d^ et en automne
au nord, d ploa raremeot maia avec d*autant ploa d'abon-
dance en automne d en biver au aud. Dana toot le aod et
dans tout Tooest de I'Europe, dominent les yents plus cbaoda
dusud et de Touest; k Test de TEurope, les yents de nord-
ouest d d*est, qui y apportent ayec eux tant6t le froid sec,
tantOt la ebaleur ^touiCante du continent asiatique. Sur les
c6tes m^ridionales de TEnrope les alternatives entre les
vents de terre d les vents de mer sent bien plus sendbles
que dans le nord, d contribuent beaucoup k adoudr la plus
diaude temperature de jour. L'air est plus ddr an sud qu^au
nord ; mds lea vents chauds d engourdissanta (sirocco, sa-^
Umo) et les dnanations malsainea dea maremmes du aud,
aont inconnua an nord.
Ler^ne v^ital est le plus doquent temdgnage a dter
en fait de dimat; et on se rend parfdtement oompte de aa
propagation et de sa pbysionomie en Europe en descendant
du nord vers le sud. L'^troite d septentrionale etcndue de
cOtes de la Laponie et le baasin inftrieur du Petschora ap-
partiennent k la zone des mousses d dea baiea les plu
bumbles; on y trouve bien, dana qudqoea dtoationa favo
rablea, la flora dea Alpea, maia paa d^arbrea, paa de cd-
r^ales. La tone meridionale siiivaote s^etend jusqu*^ une
ligne tir^e du milieu de rEcosse jnsqu*^ Drontlidm, k Pe-
tersbourg d aux aoureea du Tobd ; elle comprend le nord
de r£coue, le nord de la Scandinavie, la Finlande d le
nord de la Ruaaie. Le bouieao y est le repr^sentant le plus
septentriond de la v^gdation arborescente; les rapuis d les
pins sauvages y ferment de vaatea forftta; on y cultive I'orge
d Tavoine. Une troisitoie zone s*dend au sud jnsqu'aux
liraltes de la culture de la vigne. Cette ligne si carad^ris-
tique de delimitation commence k Toucst aux environs de
Vannes (an nord-ouest, prte de Nantes), indine au nord-
ed jnaqu'A la vallte do Rbin k Cologne, aoit lea terrasses
septentrionales de la vallde du Main , p^n^tre dana la valine
de la Werra jusqo*^ Witzenluiuseo, dans cdle de la Saale
}uaqu^4 Naurabourg, attaint son point nord extrtaie k
Freienwdd d ^ la liescente de TOder, ae dirige alon au
sud^t Ten l6i Carpathet, polt Vers fes conn. iiie§rienrs
d^ Dilepf , da Vw et da Volga , et abandonne l*fiofope ao
nord d'Asti'aktian. Cette zone^ qoi oomprend lea Ilea Britan-
nlqtiA; 1^ parlie aord-ouest de la France, la Ngfque et lea
Pay8-Bas» lenordderAllemagoe, le aodde la SeandinaTle,
laPcilogne et la Rasrie eentrale, eat caract^rla^e par Pexia-
tenoe eo plainee de ploa grandea fortta d*arbrea k feaillea
adculalrea , de for^ts d'arbrea Terdiaaant en ^ et perdant
teura fbtilllea en automne, notamment de clitaea et de b^trea
ao and, dana Forest, od r^e pfaa dliomidit^, et dana lea
tnontagnea peu €iet^ ; par la cottore da a^f^e aaaod^s k
eelle de rorge et de l^ayoine-, da fh>nient an and, de la
poiame de terre et do aarrasin, da chanTue et do lin, et dea
afbrea fraitiera danord. Une autre tone a poor Itmitea ao
sod les ^yr^n^ea, le pled meridional dea Alpea, le teraant
PordoOi\eatd6i» daonta Balmates et lea c6tea ro^ridionalea de
la Thrace; de sorte qa'elle oomprend toate la France, la
Salaam, le aod de f Allemagne, lea cootr^ dea Carpathea ,
le nord de la tarqule et le aod dela Raaaie. Le chataignier
et le chdne y caract^risent parUculi^rement la T^^tation
arboreacente'; tea arbrea k feaillea adcolafrea j croisaent
dana lea raontagnea ; la vigne y est plants arec avantage;
on y coltiTe le houblon, etle finoment eat rfeolttf avec abon-
dance dana lea plalnea; le malay r^oaatt, de vH^mt qae lea
plua bellea eap^oet de fhilta. La xone la phia ro^ridlonale ,
oomprenant lea p^ninaolea m^ridionalea, peot dtre appel^e
celle dea aibrea k feaillea toujoara Tertea, car ai ]k, dana lea
baaaes oontr^, lea arbrea foreatieradn nord fontd^fant, de
mftme que lea grandea for^ta en g^n^ral, en revanche on y
trouTe dana dea boia de moindre ^tendite dea arbrea dont lea
Hedillea ne aont paa aijettea^ dea chatea pdriodiquea : outre
le clidne-li^, le cbtae-Tert et le laurier, le myrte, le pin,
le cyprte, le platane, et, comme pr^caraeura du Tolainage
dea tropi<piea, dea palmiers naina^ dea cactua et dea alo^.
L^oUvier et Torangery aont cultiT^a jnd^pendammentde la
▼igne, de Tamandfer, du p^cher et du flguier. Au froment
Qtan mala aucc^ele riz, et tout k rexti^^if^aud le coton
rtoait Oes diffdrentea nnanoea de la T^fation, Thabitant
dei contrtea mMdioAalea pent auceeaalvement le^ rencon-
trer en grariaaant lee haatcs montagnea. Le aod de TEurope
poasMe, il eat rrai, une ploa grande rari^te de T^^tion que
le nord, notamment plua d*eap^oea d'arbrea et d'arbriaaeaux,
ploa de plantea grimpantea et de plantea bulbeuaea, phia de
flenra et dlierbee odorifi&rantea; en reranche, faute d*a-
bondantea pluiea d'^, U manque de forftta figonreaflea et
de fraia et Terta pitaragea.
Le r^e aninial de I'Eorope eat r^parti k pea prte rfe
mhme, et noaa otttt aoaai k Textr^me nord et k Textrtaie aud
aea plua aaiUanta contraatea. Le nombre dea b^tea fauyea jr
a (M aingulitoment diminu^ par lea progrte de la ciyill-
aation, et aoua le rapport de la f^rocit^ comme aooa odui tfe
la taille on ne aaurait lea comparer avec lea eap^cea dea tro-
piquea. L*oura blancn'exiate qn'ao point nord le plua extre-
me; I'oura, le lonp , le chat aauvage et le lynx ae rencon*
trent k pen prte partoat, il eat vrai, mala ne laiaaent pourtant
paa que d^Mre aaaea rarea; 11a habitent de pr^i^ce lea
grandea fordta aarmatea et qoelqnea contrto montagneoaea
laolto. L*tian et Taurocha n'exlatent plua que dana qnel-
qaea forfttade Test; le chamofa et le bouqoetin dea bautea
montagnea devlennent tovjoara moina roromnna. Le poro-
epic ne ae rencontre qa'au aud, et le babouin n'f^ifste que
aur lea rocYiera de Gibraltar. Le chacal est exclualTement
parUcolier k la Dalmatie. La marmotte tH dam lea Alpea;
le aquato ne fr^quente que lea cdtea aeptentrionalea de TA-
tlantique, et la baleine n'abandonne paa lea roera do nord. La
famine dea oiaeaux eat moina flx6e k une r^ion particii-
liMie; cependant le flamant et le pdiean n'lexiatent qu*au
and ; II en eat de m^roe de l*aWe imperial, tandia que I'aigle
royal ae tient plotAt dana lea r^ona ^vdea. La funllle dea
Taulourx dcrlent plua nombreuae k meaure qu'on aTance
Tera le aud ; le ooq de bruy^ eat Granger aux p^ninaulea
m^ridionalea et la tourteretie k oellea dunord. Le canard-
eider tie niefae qbMu Mk &i ^ de labtdde aepteiitrionale ;
le cygne ^yelea eaux du nord. L^grandli^clfidMtedeaiie^geo
n'abandonne jamaia lea extrfenitj^ a^ent^i^nalegy U
poule de boia ^fite le and-oueat et'H aild: Oe quf caract^ae
partlcoli^rement FEurope , cSc^ U grand nombre it'olaeaox
Toyageara qu*on y rencontre, et qui Fkbandonnedt. en hhrer
pour aller a'^bllr dana dea poaMespUi .thaodea. En ca
qui eat dea animanx d'ordire iflliri^tiTy R eat- ft felnarqaer
que le aud eat ploa tiche eH eapicea et eil genrea, et' le nord
en quantity. Cue eap^ k part de lertne de iher eat parti-
calibre k la- MMiterrante; la toHue gl|^n(eaquo <i8t plus
rare , mala ae rencontre parfola juaque aur lea c6tea d*AD-
gleterre, tandia que la tortne de tenia eat ir^odue dans
lea Ilea et lea preaqu*tlea do aud, et la tortue' de marai*
Juaque dana lea oontrdea da nord. En ftit de polsaons, le
hareng et le cabSlaud ne ae rencontrefit qu^ hord, feitiir-
geon partoot, it eat yral, mala principalement dana lea.eaux
ruaaea, la aanline avr lea c6tea ocddtsitalea et mMdionales,
mala le tbon aeulement aa and. En g^pfral, cependant,
c'eat encore le nord de FEurope qui doft allmenter le aod de
|N)laaon. Dana Pinnombrable- Toole dea insect^, le aod de
l*Earope ofRre quelquea eaptoa qui luf aont particoli^res ,
tellea que la tarentule , Ic acorpion comnun et le acorpion
rouge, de nombreuaea eaptaa particullirea de crabea eC
d'^^eriaaea, tandia que le homard liabtte lea cdtea aepten-
trionalea. La aanterelle royageuae eat le ll8Sau k pep
prte exduaif dn aud; le Tera^ aoiey< thHrre anaai one
abondante nourrftufe et ne r^uaait dana le nord de FAl*
iemagne qn^k FaMe dea prfcaotiona lea' phia minuiieoaea.
L^abeille eat r^pandoe k peu prte dana tootea l|a par-
tiea de FEorope, et dayfent de plus '^n 'ploa rare ^ me-
aore qa*on aVn ^lofgne; dana lea i^ona aiid-eat, elle eat
attaqa6epar la larte dea dalrona apiyetea. La M^dfterran^
eat bien moina fidie, en (lilt de rera, de criqoeta, de 11*
roaaaea,de moolea, qae lea mera da nord; par leura Ibmea
particullirea et leora cooleura fonctea , tea eapteeay offirent
d^k one image dtt richeaaea que poaaMe ^cet tord Fo-
cdan tropical. En ralabn mMie de F^t de dvillaation
auqnel FEurope eat d^jk parvenne , il eat 'nbtnrel que le
nombre dea ainimaux rMoits en domestlaiKy- aeit trfe»^sen*
aidtoble. La propagation duchetal, dobQmf,'do mooton,
du pore et de la ch^vre ne rencontre 'd'obatadea qu'ao
point nord exU^me, oh le itnne et le ehfen, extramenMnt
communa d^aiHeura, en tiennent ploa ea iholna lieu. Mais
le aod poaaMe en outre le boHle et rotaie le ehameaa qoand
on aait le trtalter eonvenaiblement; de meme, le toalel et
Fane, bien antiement nombreox au 'aud qiPau nordj y aont
d'uno extrftme iitllit6 k Fbomme, aana compter ditera oiaeanx
r^doita en domeatidt^.
Lea produfta do f^gne nUn4ral tiennent moina aa dimat
saoa doote, roaia ne ae trouTent paa poor eela r6pandoa ao
liaaard et aana tola. Gependant Im ploa prkieox et lea pins
brillanta de cea produita aont moina communa en Europe
que ceox dont Fotillt^ eat ImmMtate; fkft dana leqoel 11 taut
▼oir encore one dea conditlona hnpoato li la vie de FEoro*
p6en. 'Sll Ikot indfqoer id quelqueavna dea principaux en-
droita oh ae trouvent lea mindraux lea ploa importanta, nooa
dterona : poor' For, FOaral et lea Carpathea ; poor le platine,
rooral aeolement; pour I'ai^eht, FOural aurtout, lea Carpa-
thea, F£ngd>ffge et la So6de ; poor le zhio, I'Angleterre et
FAllemagne; poor le plomb, FAhgleterre aortoot,^ rlSapagne,
la Hongrie et rAUemagne ; pour le cniTre, PAngteterre, |a
SuMe, ia Nonr^, la Rnsaie, la Hongrie. LUngleterre eat le
paya qnl prodnit le plua de fer ; le mdlleur vient de Soide;
et 11 a*en troore beaocoop eo Boaale, en Aufridie, en Pruaae.
L*Angleterre eat particul icemen t riche en houftlea ; vlennent
enaulte, aooa ce rapport, la Bdf^oe, la' France et FAUema-
gne. Le ad gemmeabonde en Gallide; le ad de aoorcea, an
Allemagne ; le ad marin, en Portugal. Lea eaox mhitaica lea
plua nombreuaea et lea plua ofldnrea ae tieoYent en Alle-
magne.
Popttlathn, Lea habitants de FEurooe Tfrent dana dea
EUAOPB
t»0
tWIi liiml Ijt HmHrti tnl AbMMiild^l0iadDte;miii |Munnl
«M ildhv^H.vi Mi'im dMtk dooliialioB •'ittoid Joiqtfatt
mid»PAite«t«i]U»il de l*AiiiM|Qe.JiftUgMdedtairv
cBtiOB pflMtinw ytf»<<pai>.yArfe •etl^Borope oa s!aeeorde
pti aadMD^tteieafteto ffoiiliifes naturaUba qui leur
mtMaMiVitay ilaDipMKaiiiteiilrtin, leUMMaisorleter^
raotpedai noaUOiiiiI«.qtfdl6|Mfte4|)rteda9»«aoa myria*
■lilfaa oarvdaHCaiiiiatolaladflaJ^tBtaauBaptea. Sweet
eapaea ylf6Bl»« d'aprte las oJaolaliiita'aii 18&2^ esviroa
Si7 iDttUanadilKimBiCi4 C»iat peeaqiia le tiers da la popu-r
Mas talala da gMwy tawUsque la tanilolBe des dilttrants
dais aaiop4sni xCm oocupegutoqiia laquatonitoia partia.
Os rappagUxJtqna aoillMimmaat qua Pgaropeastda toutssies
partias do QHWda la pl8avaopUe,qoaiqii»aa-pop«latioii soit
dUUeass foii fa^galaBieai s^partte at d^peade de .eartalset
draaoataoaas pbystqoas at Mstailqiies el 4ni8sI dai'^tat de
cifMsslian* CM aa noid da la Riiaria et daas la Bouidi^
na^ en g^ntel dans Test et aa iiovd» qoPalla ast la plus
alair-aBiiite^4aa& cpfall* tane las groupas las pkis.com*
paetas k raaasC, tea laplapartdaa partias aaatralasat dans
laspafsasMdioMHn(IUUa). <
Saus ia rappoitda ladWiwMCS dsa raoss et deslaagaes^
fEaaapa pvteesla ttwdiventMaitfiteey rtpoadaatdatous
palali A sa natam ci^ aa» Mstolre. La raae indO'ipraia*
aiqaaTacaapa fwaqaa aaolqsifa»ciit CettfrraaaoompNod
las paapiss snltaals :
1* hm aatfaaa ramsaes an grteo-latiiies (GrecSv Vala^
qaest BaamalBS, ItaHens, ffran^ais, Espagnels^it Postogais),
parad Isiqnelles la ramaaa 9«e fannilgri orighttireiMni
dUaia^ el 4taeope e&care aojaordliuii dus toute sa puret^
latMAlrapritailtirdeson aetl^t(^. .
9* LarsHieau eeilfr eii gsulols,' la seoanda raoaeurop^aDaa
par onha^lBMlaoBat^, dont las dMris etistesa ancoradans
laOraada iMlagnes raaMniste oamnarpMaiu et Mku
dans leaantaa das Grisoas et- dans la haute ItaMa, aprte
atair HA lelioaWa aatiefois de I'ooesI k Pest.
a«-ba«iiiut!at gBnaaia (Allamands, DsmIs, SoMois^
norti^mm ^«allandala» AagMh), latvoisitoa en asdrade
data at da laaalai>laslropartanl incoatcatableiiieBt, enEu*
rape rswaaa aar'ia rartedelatawa, -
4* Lea Slaves, qvi pMlrteest de Test aa teisanl one
paiatis jasqu'au eentre da TEuaope ; plao6s!entre Iss hordes
savrages da TAsIa et las nations las pins dalliste de I'Ba*
rapay flaoflseat tManeoiip d'affialtd avac la fanean latte -on
JfthBiidsi ai^oMdlwl- refeoM dans las aonlrte baipite
parlagollisdalUga. '
s^ Le» Albaaaia, ie eeul dflirls de la popolatioii illyrienne
attjaoffd'biii 6(einte, refeoMs s»r Ie UUscal mtrldloaal de
rAdriatkiue el aur les rtfea septaatrionales da la mer
aP Laa AmtoiaBa, dernier ramaaa de la rsoe hklo-enro-
pcaae el eaaiptant da nombnm raprdMBtants dans Ie has-
sia da Don InfiMear , en Tr«isyltaBia» en Yalachla el en
MoidaTiew
Aprta les Raomains , lesGennainsel les Steves, on antra
dUolienl principal de te . poputeUon anroptoine se compase
des Finaois, des Tschoadas oa OuraUens, diss^min^ sor
OB vasta leiTHoira an nord et an nord^t de yEnrope, niais
bian iddails en nombra depids Ie nenritoie sitele de noire
hn^ qu'oB laneontra' ausai v^pandns afeo Ie raneauongre
das Magyavas dans la bassin earpsihe du Danube, ou ils
sdpaNBi laa States du nerd ^aeux dusud.
lasOamaBlia, appaitanant k te CBrnlHe des nations Inr-
quae el la dsmlar people (§niigid d'Asie* sont , fl est vrai,
demanrdsttrangsra A la nature enrop^enne proprement dite
at difiitfa an snd-est'da< TBorope en noanbreoses pareelles
cqiaadaiilf m raiaon da tear importanee politique lis for-
aseatle dnqoltaa dMment prinelpal dels population de
l*Ekn«pa« ' >
Las aatiadaatioaaMlds aonstttueni plus ou itioinB das did-
oMats acaasaaires, par example : les ba i^q ue », demleni dd-
brls da te popnlaHonlbManne; 4i*ielq%aB border tiH>ii4otoa»
daaalebaaafai ceiti«lalial4iaaard« V^lgaiiaa&MppyM^,
taol k raitrtedtdnord-esl de fEaaape^ilefiiMMmtft ViM
da race steitiqiaa, de. Nalieeldas ttatHifoisins; (fpfioi tea
iUbienx, dispaia6i. dans toata VfUwwi^k r#MHi»tfan de
laNarrigael da nslande.- , • ^■. ..,. .u^.. . y'
MLtepaatanea anoidsiqae deaas difarsaSfrafas j^ jexpri-
mte par laaahi(SrasattiviuitSiX«BM^uauuas^sa ipfllipns ;;3lavf|8,
ao nillona; Gonaaina* 71 odUiaQS i^; CkBttas,.U.«ulliona;
OaralianaiO laiUians^.Sanii^BkUes^ 3inUUQna; 7wqb % nwH-
lions 1/3) Lattes;2 mttJians^ Aibaoais* 2 nyllioiis; a|iia.au-
tres raaes mo|naimpQrjkantai^ aa pen plus d'ua niiUon, , .
M algrd aatta eitrteM dlTersild da naUoaiait4s, qal est t|B)le
qnesl aa TaalailitabUr daa divisioas plus precises, on ufi-
▼arsHieoaiptar ao races distiactes, parlant &3 langues ^^'
ticaUtees subdivi^aB eanondweux dialedw, lacqpstijiwlian
ttbnograpldqne de Tfiurope na laissepas de pnisqatiw. pe
earaettea d^anifsnnild qui semble command^ par les cir-
oonstanaas ph|8iqnes oj^- eUe sa Iroaie placer ^dtendu que
te race faidofanaaptenna est da beauooop la pr^nd^ranle,
el que cas nations si mdlaagtes peuveot ^tns csmento k Uois
glands groupes prinoipanx t Ie groopa roumaia, te groupe
genaaia el te groupe slate. A catto division physique el
poiitiqoe oorraspdod.uaa divwioa anategoa- aq^ ae qiM est
des croyaaceaat duxulta. Dans. L'Eiiropa ropmaine doiaine
en efletle culte aatboliqae rooisin; dans TEurope genna-
nique, te cntte pratesteni; et dans TJEuropa slave, Ie aulte
calholiqne grea» If ate ua axaman plus attaaUf^ae teide pas
k porter de nombraoseaattaintas k oas rapports d'analogie.
Gonuna Undteocaidealale de^te.prapaga^on da Tliiglisa aa-
Ibolique graeqae, on pent approaimatiseinaat assigner une
ligne comneafant au goUe de Gattavo, :gagasai te S«re
ceatrate, leDniesIr oenteal, laDuna uiC6risara,ite lac Peipiis
et te lac Saiou pour aboutir k te 4ner Blaaaba* A Test dc
cetto llgaa doariaa r£glise.catboiiqaa lainslna ,i i^aicaplion
daniabanD^tisoie quj» a pinebid an sad. A l!«aasi de cette
name Ugne da dteareatten an pent an ^tablar.uae autre,
antra Ie pMleatantisma eUa aatbplicisma,4 paNir d^ te Duna
infMeura jasqu'sa llfeattn iaMavr, au VWfeJ,! A: renOKNi-
chnre dete Netce, k FOdar sap^itour* H te Poato. da I'Elbe,
entrate Saie a te fiobtaie» ai]<Maia :sup^riaur^ au Kbin
tefiMauTy li reasbottchure xla lltecaat, au JRaaidarGatels, au
caaal.Saint^GieoiigBs elAlacdte oeddantal^ dari'istende.
II a*y a d'esdusiyeaient pratestant quateSaaudteavie at la
valtea ganaaaiqaai. el dlexdusiTanBaaleathoUque que te sud
ooest de rifiurope. UMtependsmiaaat ite caa Irate- isnuMlei
fonaas de te religtea dir^'enae^ op tvauTa^ il est vrai ,
te mahometteme, la Judaiama et mteae eaoeae de aos jour5
te pagsnisme tool k Pextrfoiitd noid.lfatelaa GbilAas sui-
vaata iodiqueni en. quelte mikianA aaat laabteJas titeiaats
non Chretiens : on compte ao delA de 13S ndlltetts da catko-
liqaaaronMsna,>66 mUliona decalholiqaes gascsiidO miJllons
de pfotestants, & miUioas da aialioin^tansv -3 ndlltensde
juite at moins de 1 million de patens. De cettapiddomi-
nanee du christiaBisma idsuUe^ soasle rapport intaltectael,
una gmnde uaUanaiM en niteie taoipa qn'uae civiiiaatlon
pina aranate ddaat tea bases sent .footes morales. Les
sennes du ginie ds TEmop^ea, te aianite dont ila au s'ap-
propriar tea d^mante darichesses du sol^ la oonstMce a?ec
laquelteil panislalitraasplanter sous r^tendaid da te eroix
dana les plus lointeines r^gteaa leaisameitces de ce qu'll y a
dVrtite el da noble, ttoioignentde aan anleur k perpMer
son triomphe ; ce a'ast aiSasaqn'an idlteeldManI tea lumi^es
de I'Europe que tea auUas parliea de lalarre parriennaat k
pitispdrar.
BtUflUiqt/M* L*Enrope a^a pas pu arrivar taol k eonp
et saaa Inttea vioteates aa polal o4i oa U volt Aprte avoir,
sttivaal- toute apparence, refa sea premiers. bobilaate de
INaly son 4dstotee caaMnen^ da te manlire' te phis biiltentc
avaQ'te'iaee pites^eanades Halteaas, laadatanrs da te
potesaaoa'al datedvili8alteada>teGfteai Rivaa& dai Pha-
'iiteteos«'rsa«reca'«bawMrealiA'S'dtendra sar labt telMtoral
ite'la M«<4ilerran6a; naisArspog^da laor:poissaaoa at da
IM
EUROPE
leor pratpM^, vert ran 400 amtt J.-C, siicc^ bient^t
l*aiiteittMOiDaiit de lear libertt par Aleiindre, quaod il
Imdi le ^and empire mao^donieii ( Z30 av. J.-C.)- Tandis
qu'Alesandre confondaK lea deatinte do snd-est de TEufope
afec ceUea de aa dondiiation en AaSe, lea Romaina a^oc-
cupaient en Italie d'^lendra et de conaolider leor poiaaanoe
mllitaire ; etjparrenaa depute lad^ftdte de Carthagekexercer
rMgteionie an aod de l*Eorope, ite recol^rent k Taide de
leora l6giona Phoriion eoropte an deU do baBain de la
M^terran^ Vera Pan 30 av. J.-G., fls aendiient I'em-
piro d'Aogoate depute I'Atiantique juai||li*4 I'Eophrate,
et du Rhin et du Danube aox dtfaerta de rAfriqne. Qooi-
qoe aooa.ta domination dea emperenra le mooTement civi-
Uaateoraitpeu ^ peugagn^lea barbarea, la raligion chri-
tienne ne pot paa troorer dana lea tf Omenta abAtardte de
Pempire lea gennea vigoureax qoi hii eoiaent M nteeiaaires
pour op^reren Eorope toot le bien dootelle ^lait capable; il
bUait poor cela qo'eUe se retrempAt dana dea ^Itoiento plus
Jeonea; elle lea troova dana lea racea germainea. LloTaaion
del Hona^ wMtte d'Aaie vera Pan 375 de notre tn , donna
le aignal de la grande migration dea peoplea. Le Taiaseau de
Pempire romaio, d^j^ dtempar^, pdrit dana lea Yagoea de feu
qoe le torrent dea barbarea promena dana tonte PEorope.
Vui 476, le roi dea H^nilea et dea Rugiena , Odoacre, mit
lln k Peonpure remain d'Occident, tandiaqoe Pempire d*0*
rient, avec Conatantinople poor nooTdle capitale, panrint
encore k r^g^ter mille anade ploa. La domination germaine
a'^Mit aor lea roines de Pempire d'Oocident, et atteignit sa
pins grande extension ao aixiime aitele. Le lait hiatorique
le ploa Arappant qo*on obserre enaoite, c*eat la fondation
par lea Oalrogotba d'on empire en Italie a*^tendant au nord-est
Joaqo^an Danobe. Sor la rife gaochede oe fleove onttrou?e
^lablis pendant qnelqoe tempa lea Lombarda, tandte qoe lea
G^pidea J acqoi^rent de ploa en ploa d'importanoe. On foit
alora Pempire rond6 par lea Viaigotlia en Eapagne la com-
prendre presque tout enti^, et a*<^teBdre josqo*au aod de te
France; pote, a'41ever le royaome Soive do nord de P£s-
pagne, le royaome deaFranka et dea Boorguignona, et mteie
ao deUde te M<^terran4e, an nord de PAfriqoe, on royaome
desVandalea. Tandte qo'ii Pooeat de PEon^, Pagitation dea
peuplea ae calme peo a peu et amtae quelque choae de plua
fixe dana la natore dea institutiona politiquea, en Orient
lea bordea barbarea continuent leura d^vaataUona. De ce
cOt^ tea Stetea ptoMrent juaqo'ao ooeor de PAllemagne ;
lea Finnote appaniaaent dami le nord , tea bordes torqoea
francbisaent POoral, et p^itrent juaqo'ao Don en refoolant
lea Avarea derant eox k Pooeat; pendant qoe les Bulgarea
occnpeat lea Ihmtiteea nord«est de l^empire romain d'Orient,
et qoe lea Hona, aprte U mort d*Attite, ae retirent dana lea
ateppea do Pont
Le aitete de Cbarlemagne nooa pr^aente la aeconde p^
riode dMdwe do d^Tdoppement de £tate eorop6ena. Lea
Vlaifotha et lea Oatrogotlia renoncent k leor independence ;
OB BOQTel etement d^one extrteie importance poor U civi-
UaatioB p^nitre en Eapagne avec lea Arabea, qoi y fondent
Pteirat de Cordooe. Cliartemagne, de aon G6i6, fonde le
grand empire dea Franka, et ndonne dea foroea k P^lteusnt
garmain en loi infnaant one religion noorelle ; lea Normanda,
au nord, deriennent plua puiaaantaet poussent leura exp^
ditiona d^atentorea et de conquitea juaqu*ao aod de PEu-
npe; Pbeptarchte dea Anglo-Saxona ae tranaforme insenai-
btement en on royaome d'Angteterre ( 827 ) ; parmi tea racea
atefea, te tribu polonalae dea Uaaqoea aoqoiert ime prepon-
derance decteive ; Pempire dea khana de Cbazar a^eubtit
depoia te Volga faif6rieor Joaqo^ao Dnieatr ; lea Bulgansa aont
expulaea vera te fin do neovidme aitete par lea Blagyarea
de leora wwToaux etabliaaemeota aor te Danube central et aur
te Tbeiaa; et Pempire de Byzanoe Toit maintea fote aea fron-
tiirea ae modifier au milieu dea lutlea bioeaaantea qo^ est
oblige de aootenir centre lea envabiaaeora ATarea et Stevea.
Vera Pan 1000 d'importante cbangemento ont encore lieu
Jana Paaalette dea diflerenta tUts eoropeens. En Eap«gne,
le royaome de Leon et te cooite de Oaalilte paraiaaeBt d4i
aToir acqote ploa de force; mate te dominattonaralMaBbaiate
tooJoora;teFranceetteBoorgogne(Arlea),eommeroyannMay
aont bioi inieriearea A Pempire romaneNaltemaBd, defvenn
le pivot de I'Eorope; on royaome oni de Norvege a^etaad
Jtiaqo'a te mer Blanche; Pempire cbaiar diqparatt poor eCr«
bientOt remplaoe par nn empire roaao^tere, a'eteodant do
tec Ladoga ao Caocaae; lea Bolgarea, Ibrcea de oeder la
place aox Blagyarea, ae rejettent arec tea Yalaqoea aor una
grande partte de Pempire romain d'Orlent; etdea peopladea
tiirqoeB , las Petaclienegoea entreaotrea, 8*aTanceDt de plua
en ploa aor le littoral de la mer Noire. De granda dangera
menacent toojoora le Tigooreox deTcloppement de te dTili-
aation eoropeenne; te nord et Pest de PEivope tout encore
paiena; lea Normanda doTiennent conquerante k Pooeat et
au aod; tea lote do Goran aont reoonnoea ao audroueat;
Pempire aUemand ae firactionne et aes aouveraina viaenl k la
domination uniTcrseUe.
A ce moment, le genie de Gregoire vn oonaolide te puia-
aance dea papes; et aea aucceaacora appeUent aox croiaadea
PEorope chi^tienne, k teqoelte ite commonionent ainai ime
▼te nouTclle tout en proToqiiant dea eTenementa qui doiveiil
avoir d'immenaea conaequencea. Pendant lea croiaadea, par
conaeqoent de te fin do onxlteie aitete an oommeooement
do treteieme, de nooveaox £tata Independante ae creent at
d'aotrea perdent leur puiasanoe; le Portugal, deveno ploa
tard royaome, ae aepare de PEapagne ; PAragon rivaliae d*ar-
deor a?ecte Caatille pour expoteer lea Arabea; to poiaaanoe
de te Sicite a*etablit aur te terre forme toot en aubiaaant de
freqoenta diangements de aooveraina; te France reale pen-
dant longtempa dana aa partie occidentale on fief de te ooo-
ronne d'Angleterre; Pancien royaome de Boorgogne pasae
aooa te dominatfon de Pempire d'Allemagne, qoi airife k
Papogee de aa poiaaance et de aa grandeor aooa lea Hoben-
ataolen ; te Danemark parvient k exercer one grande impor-
tance politique ; la So6de etend aea frontierea joaqo'en Fin-
lande; la Hongrte pooaae tea aiennea juaqu*^ U mer Adrla>
tiqoe; Veniae et cenea deviennent toute-poiaaantea dana
la Mediterranee; te Pologne gagne en force et en indepen-
dence; un nouTel empire Valaquo-Bulfiare a*etabiit entre le
Balkan et le Danube , et te grand empire ruaae ae difiae en
pluaieurs partiea, reTolution qui la- met bora d^eiat de
repooaaer PioTaaion des Mongolea. Qoand, Tera te fin do
treizt^nie aiteto, te maiaon d^Aotrtche ae fut rendue inde-
pendante, et loraque, an oommencemeiit du quatorzi^ue
aitele, te Suisse en eut foit autant, te puisfsance dea papea
alte toujoura en dbninoant (exil k Avignon), et ooe longue
auite de sanglantea luttes commeu^a alora entre te France
et PAugleterre. A te fin du quatorzieme aiede , lea tiote
royaumea acandinaves n'en ferment plua momentanement
qu'un aeul ; la brillante epoqoe de la Pologne commence
sous Jagellon , et au aud-oueat Peneiigie portogaise panrlent
k poursuiTre Pialamisme jusqo'eo Afriqiie, eo meme tempa
que les Espagoola le refoolent de plus en plus de leur oOte.
Maia ai lecroisaant a'edipse inaensiUement A Pooeat, il n^en
defient que plus puiaaant k Pest; et en 14 S3 lea Turca met-
tent fin k Pempire romain d*Orient.
Vera le milieu do aeixieme sitele comment poor PEurope
oette periode cei^bre qoi, par l*importance dea efeoementa
dont elle fot remplie, loi oovrit la roote qo^elte defaitdeaor-
mate suivredans Pliistoire de Pboroanite. Aprte uneaerte d'im-
portantea inventiona temoignant de la poiasance Intettectudle
des Eoropeens, eorentlieo, kte fin do quinzieme aiede,lesde-
coufertes faitea par mer dana lea Indes et en Amerique« La
mediterranee cesae dte lors d'etre te centre de gravitede lliis-
toire de PAnden Monde. L'Europe ocddentale ae predpite
au dciu de POctten. Le Portugal eC PEspagne deviennentdis
puissancea de premier ordre, et inaogorent Pere dea con-
quetes transatlanliques. Qoe si te noovd essor de PEorope eat
pour resoltal de mett're lin aox inqoietodea )oaqu*aloca pro<-
Toquees par lea pi ogria de te poiaaanoe torqoe, laqueUe de-
aormaia n*onre plus dc perila qoe poor sea Tolaiaa iiuffl6-
EUROPE
161
dbte, ce Alt anssi Ten It mtoie ^^Miae que la rdformation
Tint poMT les bases et foarnir la def de Toilkte du noave
^fice poUtiqae que les peoples earop6ens ^taient destines
k ?olrs*6lever. Les conditions essentieiles et caract^ristiques
dela coQstitiition politiqae desdivers^tatsfurent alors fix6es ;
» (aoe dHine Europe catholiqae s'tie?a one Europe protes-
tante, e& £Boed'£tatsinaritimes se constilu^rentdes £tatscon-
tineotanx. L'Autriche deplete toute sa puissance dans leu
iattes de la rtfonnation; la France, bumili^ d'abord par
Cbarles-Qaint, rel^Te noblement la t£te; I'Angleterre fonde sa
p^yMuinfA industijelleet maritime, etht'est les princes mosco-
Tites briseot les chabies de Toppression mongole (148ij en
mteie temps quits crtoit la puissance russe actuelle.
L*nnioD de plusieiirs £tats puissants sous la souverai-
net^ de Charles-Quint n'emp6cbe pas TEurope, surtoat
an sud-oaest , de s'approcber de plus en plus de sa con-
fignraUoQ actneUe Ten la fin du seizitoe si6de. Le Portu^
apparall d^j^ puissance ind^pendante ; les Maures sont^
chassis de la Ptoinsole. En Espagne , les diffiirentes cou<
ronnes se r^unissent sur une m^me t6te k laquelle obdissent
en meme temps et Maples et Milan ; la France consolide de
plus en plus son territoire, depuis qu*elle en a It Jamais ex-
pnis4^VAii|^ais. Leroyanme de Bonrgogne ay ant disparu, de
ses mines se form^nt les Pays-Bas comme £tat indepen-
dant, en mtoe temps que la Confederation Suisse acquf^rait
k pen prte reCendue de territoire qu'elle poss^de encore au-
jourd'bui, et qu^au centre de Titalie les mtoes resnltats
ayaient lieu pour les £tats de r£glise.
Les £tats du nord de I'ltalie se consolident de plus en
plus par FaccriMsscmentde puissance qu'obtiennent les du.
cb^s de Toscane, deMod^ne, de Panne et deSaToie, en mdme
temps que G^nes et Yenise de? iennent toojours plus puis-
santes. En Angleterre, la conqu^te de Tlrlande est k Jamais
affiamie , tandis que TEoosse demeure encore inddpendante; I
des^tats scandinayes, le Danemark et la Nory^e seuls coo-
tinuent 4 lester unis, tandis que la SoMe s^etend de plus en
plus yen le Nord et en Finlande. A Test de TEurope, une
grande incertitude r^e toujours au sujet des fronti^res
de la Pologne , du grand-ducbe de Litbuanie et du grand-
dochede Moeoou; cependant ce dernier £tat finit par Tern-
porter et etablir sa predominance. Sur les bords du golfe
de Riga, le territoire des cbeyaiiers de Tordre Teutonique
se dedare independant ; niais la Prusse , tout en restant
plaofe sous la suzerainete de la Pologne, passe sous la domi-
nation de la maison de Brandenburg. Pendant ce temps ,
ao sod est, sur les riyes de la mer Moire, le kbanat de
Crimee s*etait coDStitueeD se detachant de la Horde d*Or;
Temptre ottoman, deyenu maltre de toute la presqu^lle,
s^etait etendn jusqu^au cgbut de la Uongrie et avait rendu la
Transylyanie, la Moldayie et la Valachie ses tributaires, tandis
que le reste de la Hongrie passait sous la domination UM-
ditaire delamalson de Habalipnrg. ^
Le dix-eeptieme sitele nous montre encore la maison de
Habsboorg k Tapogee de sa puissance, mats il est aussi
t^moin des tongues et eanglantes guerres entreprises pour
la briser. La guerre de trente ans optee des modifications
dans retat de TEurope, et la pauL de Westpbalie en fixe la
carte jusqu*^ I'epoque de la leyoluUon fran^se. Parmi les
changiemeiits les plus importants sunrenus dans la situation
de I'Enrope jnsqn^^ la fin de cette periode, il faut citer la reu-
nion de YtoMse k TAn^terre et k rirlande, Pessor pris par
la SoMe^ deyenue momentanement puissance de premier
ordre k la suite de ses yictoires sur le Danemark, TAlie-
mi^ae, la Palogne et la Russie. En meme temps, on yoit en
AiVfm^g— la oMlson de HohenzoUem grandir de plus en plus
et parvenir k Hiire contrepoids k la puissante maison d'Au-
trkbe; la Pologne s'agrandit par la conquete de la Litbuanie
et de la Coorkude, mais bientdt aussi oommence sa ruine,
qui omndde aycc Pextension de plus en plus rapide de
* Tempire msse; enlin, il faut aussi signaler renergique mou-
yemeat de resistance qui panrient k refouler toiyours dA->
ra itage la pocssanoe turque au sud-est
aiCT. DB U CONTEKS. — T. IX.
Ayec le dix-hiiiti^me siecle les dlfferents £tats da
rEiirope s'approcheut de plus en plus de leur configura-
tion actuelle. A ce moment en effet le monarcbie espagnole
se divise , et les Bourbons occupent les trdnes d'Espagne ,
de Parme et de Sicile. La Prusse deyient un royaume que
les yictoires de Frederic le Grand ne tarderont pas k agran-
dir; la decadence de la SuMe commence; la Russie prend
rang avec le titre d' empire parmi les grandes puissances, et
bient6t, dVcord ayec la Prusse ef TAutricbe, elle efface dela
carte de TEurope le nom de la Pologne ; la Porte est con-
trainte k restltaer k la Hongrie ses anciennes firontieres.
La reyolution fran^ise de 1789 yient alors ebranler tous
les l£tats. Au milieu de cette tempete surgit Napoleon, dont
les yictoires transforment compietement la face de TEurope.
Les traites de Lune^iile (1811), de Presbourg (1815), de
Tilsitt (1807) et de Yienoe (1819) font arriyer la France
k Tapogee de sa puissance en 1810. L'etoile de Napoleon
pftlit en Russie en 1812, disparalt de l*horizou k la suite des
desastres de 1813 etde 1814, et tenteyainement d'y remon-
ter en 1815. A ce moment, les puissances europeennes ne
retablissent pas seulement Tordre, elles simplifient encore
les rapports politiques des £tats entre eox ; par la premiere
et la seconde paix de Paris, elles se confederent pour creer
et garantir un equilibre stable en Europe; elles constituent
en 1815, dans le meme but, la sainte-alllance, qui donne lieu
aux congres de Vienne (1815), d'Aix-la-Chapelle ( 1818), de
Laybacb (1821 ) et de verone ( 1822). Sauf de peu impor-
tantes exceptions, les stipulations qui y furent arretees out
constitue les rapports politiques existants aujourd'bul entre
les dlyers £tats. Au nombre de ces exceptions, ii faut men-
tionner les resolutions en yertu desqnelies la Grece a ete
detacbee de la Porte en 1828 et la Belgique des Pays-Bas
en 1830 , de meme que les differeutes modifications operees
jusqu^en 1850 dans Tinterieurde la confederation germa-
nique et les arrangements diplomatiqnes qui out attribue
des droits de souyerainete mediate k la Seryie, placee desor*
mais sousle protectorat turc, k la Valacbie eta la Moldayie,
placees Tune et Tautre sous le protectorat russe, en 1829,.
k la suite de la paix d*Andrinople ; enfin, en 1849, la dispa-
rition du ducbe de Locques, reunl desormais k celui de
Parme.
Le resultat des phases si diyerses et si agitees qui yien-
nent d^etre exposees dans ce rapide aper^u liistorique, c*est
I'existence actuelle ( 1854 ) en Europe de 84 £tats souyerains,
ou 78 seulement si on n*y comprend point la Moldayie, la
Valachie, la Seryie, le Montenegro, les ties loniennes et la
republique d^Andorre. Sous les rapports de situation geogra-
phique et de population, ces £tats se classent comme suit :
Europe septentrionale : 1® le royaume de Noryega
(1,400,000 liabitants) ; 2° le royaume de Suede (3,400,000 ha-
bitants); 3® le royaume de Danemark (2,200,000 b. ).
Europe occidentale : 4** le royaume de la Grande Bre-
tagne (28,000,000 hab.); 5° le royaume des Pays-Bas
( 3,075,000 hab.) ; le royaume de Belgique (4,595,000 hab. ),^
6"* Tempire Franks (36,000,000 hab.).
Europe centrale : 8®leroyaomede Prusse (16,477,000 h.) ,
9*' I'empire d'Autriche (38,000,000 liab.) ; lo^* ^ 4l<* 32 fitats
purement allemands (voyez Allemagne) ayec une popula
lion de 16,460,000 hab. ; 41*' h 66® 25 republiques suissea
(2,365,000 habitants).
Europe m^ridUmale : 67° republique d'Andorre 1 6,000 b.);
68** le royaume d'Espagne ayec les ties Canaries 12,500,000
hab.); 769" le royaume de Portugal ayec les Azores
( 3,755,000 hab. ) ; 70** lo royaume des Deux-Siciles ( 8,600,000
hab.) ; 71* le royaume de Sardaigne ayec Monaco (5,008,009
h. ) ; 72'' les £tots de l*£gUse (3,000,000 hab.) ; 73" le grand-
ducbe de Toscane (1,900,000 hab.); 74** le grand -duche
rle Parme ( 503,000 hab. ) ; 75® le ducbe de Modene ( 587 ,000
hab.); 76® la republique de San-Marino (8,000 bab.)v
77® la republique (les lies loniennes (2i0,000 hab.); 78* le
royaume de Grece ( 1,086,000 hab.) ; 79® I'erapire de Tur*
quie (11,000,000 hab.); 80® la republique de Montenegro
21
163
EUROPE — EURYDICE
( 1 10,000 bab. ) ; S 1 ° la principant^ de Servie ( 900,000 liab. ). ;
82* la principaut^ de Valacbie (2,500,000 liab.); Sd"" la
principaat^ de Molda?ie (1,500,000 hab.)*
Europe prientcUe : 84'* Tempire de Russie (62,100,000 h. }.
On compte en Earope 4 empires, 16 royaumes, 1 £tat ec-
cl^siastique, one principaut^ ^lectorale, 7 grands-docb^, 10
4acbte, 11 principaut6«, unlandgraviat et 32 r^pobliques.
Lea Etata europ^ns, saufla Turquie, dontlecceur est v^
ritablement en Asie, out ^tendu leur puissance et leur in-*
fluence bien au-del4 da continent; et plus de 200 millioiis
d^hommes subissent aujourd^hui plus on moins dlrecte-
ment leurs lois dans les autres parties du monde. On pent
done ^valuer leur sphere d'action k une superficie de sol
de 530,000 myriam^tres carr^s, ayec une population de 467
millions d*bommes : ce qui rerient a dire que le tiers du
globe et plus de la moitid de ses habitants leur ob^ssent.
EUROPE ( Mythologie ) , fille d'Ag^nor, roi de Phd-
nicie etde T61^baessa, oude Pb^nix, ^tait soBurde Cadmus.
Dans le langagede Tyr, ce nom d'Europe signifiait la Blan-
che, k cause de la puret^ extreme du telnt de cette he-
roine, due , suivant la tradition, k une recette d^rob^e k
Junon par une de ses suivaut^. Le mytlie grec raconle
que Jupiter, sous la Ibrme d^un beau taureau, ^louis-
sant comme la neige, se jouant autour d'elle au bord
de la ?ague ^umeuse , cette vierge , pleine de confiance en
sa douceur, s'assit sur son dos d^alb^tre ; puis ^ que le diea ,
luugissant d^amour sous un poids si doux , malgr^ les cris
des compagnes de la princesse, entra dans la mer, et k tra-
Ters les Hots, transporta en Cr^te son charmant fardeau.
Le taureau dieu aborda dans cette tie par Tembouchure du
L^th6 ( fleuve d'oubli ). L^ , aux environs de Gortyne , sous
de sombres platanes, Jupiter se manifestant k la nymphe^
elle se soumit k ses caresses, dont par la suite Minos,
Eaqueet Radamanthe , les troiB juges infernaux, furent
les fruits. Mais la moins pokique histoire veut que la prin-
cesse ait tout bonnement M enle?^e sur les cOtes de la
Ph^nicie , par des marchands cr^tois en repr^saiUes du rapt
d*Io, fille dlnachus, roi d^Argos. La poupe deleur vaisseau
om^ de la figure sculpts d*un taureau blanc , leur roi As-
t^rius, qui ajoutait k son nom le nom divin de Zeus, et qui
s^adjugea la belle captive, 6veilI6rentrimagination des Grecs.
C'est sur cette trame qu'ils ourdirent les fils brillants de ce
mythe. Toutefois, Europe, dfipuis reine des Cr^tois , fut di-
Tinis^e aprte sa mort. Ses (6tes riantes, Turcnt appel^s JTel^
lotia, dans la langue de sa patiie, louange^ ^pithalame ; c*^-
tail un souyenir de ses amours avec le maltre de I'Olympe.
De leur c6i6, les Phdniciens, pour consoler Ag^nor de Tab-
sence de sa lllle, en firent une d^esse , et confondirent son
ctilte avec celui d^Astart^ (la Lune ). C^est sans doute de \k
que certains auteurs ont prdtendu faussement quTuroi»e
s*6tait d*abord consacr^ k Diane. Dennb-Baron.
EUROTAS, aujourd'bui Basilipotamo , fieuve fameux
de la Grtee , dans le P^Ioponn^ ( anjourd'hui la Mor^e),
avait sa source non loin de celle de TAlpli^, sur les limites
de TArcadie. II traversait la Lacouie, et se jetait dans le
golfe de ce nom. Le bassin de TEurotas n*^tait pas sans
quelque profondeur yers la mer, mais ses bonds ^talent tr^-
resserr^s. Plus large k son embouchure, c^est 1^ que crois-
saient en grand nombre ces roseaux dont les durs Spar-
tiates se tressaient des nattes et des lits. Ses rives alors
^talent toutes verdoyantes de lauriers, de myrtes et d'oli-
viers. Ce gros ruisseaudut sa c^l^brit^ k la ville de S parte,
quMl arrosait, au culte que les LacM^moniens lui rendaient
comme k un dieu, aux jumeaux h^roiques Castor et
Pollux, qui s^exergaient k lalutte et an pugilat sur ses
rives, etenfin aux bains d^licieux qu*otfraientses eaux k la
plus belle des heroines, H^l^ne, leur sceur. Les poetesparlent
des lis bleus qu^elle y cueillait, et qu*eUe m£lait k d'autres
lis , ceux de son front. On appelait aussi queltiuelois £u-
rotas le Oeuve de Marathon ( aujourdHiui Afaratonisi.
Les anciens ont encore donn(i le nom d*Euro(as k un tieu ve
qui fiortait du pieU de TO 1 y m pe et allait se jeter dans le
P^n^. Hom^re, qoile nomme TUttr4$0St dit que ses ondei
sumageaient comme de Thuile aar le ffleove tbessaUen.
Ewotoi fut ansai le premier, nom antique du Galesus^
riviere de Vltalie prte de Tarente, et quillostra Yiiigile par
la fiction oo la i^alit^ de ce vieiUIard qa*il (kit vivre sur
ses rivages, et dont la tranquillity et la sagesae bravaieftt
les asaaats de TambitloB et tootes les Aireurs de la guerre
civile. Dkmre-'Baboii
EURUS) vent d'est, que lea Latins appeiaient qud-
quefois vultftrnBn Ce vent, qui se I^ ordinalfement avec
le soleil, est frals, et balayeles nute. Son ^tymologie grecque
semble veoir de «C, bien , et de-^tv , couier, k caose de sa
rapidity : octor euro (plus vile qne Peurot), dit Horace.
Cependant, Pline assure que les Helltees ap^dfiaient par
le nom d'eurus ie vent dn aud-est : c'est )e mdme que de
nos jours les matelota de laM6dlterranto appellent iiroce,
EURYALE et NISUS* Ces jeunea guerriers troyens
sont molna c^l^bres encore par leur beanti, lenr amitid.et
leur courage, que par lea chants de Viigile. lis ^taienl a^
tous deux durant le ai^ de Troie. Euryale avait ponr p^e
le brave Ophelte. Ce no fht qu^aprte la prise de ta ville de
Priam, aux jeux c^ldbrte en SIclle, k rannlversaire des fti*
n^raiUes d*Anchiae, que se distingu^reDt d*abord ces deux
amis. Euryale y rena4M>rta le prlx de la oonrae par une nne
de Nisns^ ruse tant soit pen grecque. Quelques tours de ao-
lell encore, et lea deatins leur r^servaient k tous deux simul-
tangent une mort pr^roaturt^, mala glorieuse, dans cette
Italic, si fi^nde en scenes merveilleuses. Une nuit qu*]^^
lenr avait confi4 la garde d'une des portes de son camp,
tourment^ de leur juv^ile courage, lalssant k des soldats
cboisis leur poste nocturne, tons deux toum^ent leurs pes
vera Pallantde, la ville d'^vandre, oti ils croyaient porter la
mort et Peflroi. II s^enfonokent dans le bois voisin , k la
lisl^re doquel sMteudelt le camp des Rutules, et y p^n^tr&rent.
Lk, cbefe et soldats, lyres, gisalent assoupis entre les coupes,
les chars et les armes. Pendant ^ne Nisus veilleaux avenues
du camp, Euryale ^rge le superbe Rhamn^, d*autres
guerriers chers k Turnos, etparml eut, Serranus, le Ikvori
des Graces, le plus beau des Rutules. LMp^ de Nisus n^est
paa non plus oisive : elle plonge dans le noir sommeil du
Tartare plusieurs chdb qui r^vaient de gloire. Toutefois, Eu-
ryale, charge des d^pouilles de Rhamnte, d^une teharpe,
d*un riche baudrier k clous d*or, et du casque ^tincelant de
Messape, trahi par les premiers rayons de I'anrorei entend
crier : HalU t Cest la voix du Rutule Volsoens, ^ la t6te de
trois cents cavaliers. Euryale, investi par cette troupe,
jette un cri de d^tresae. Nisus, que cache I'^sseur des
feuillages, Tentend ; soudain, aprte une vive et courte pritee
quMl adresse, en levant les yeux yers les astres, k la d6esse
k Tare d'argenty la Lune, qui brille encore au del, il lance
successivement deux fltehes qui traversent le oeeur de deux
cavaliers rutules. Ce fut alors qu'^ Paspecl de la pointe de
r^p6e dc Volscens, prfite k percer le aein dlSuryale, Ni^^us
s'^lan^ criant aux cavaliers eette apostroplie admirable de
Yirgile : Me, me, adsum, qui feci; « c'est mei, moi soul ,
que void, qui Tai fait. » Mais d^k Euryale, abattu par
r^pte de Volscens, ^tait coudi^ sur la terro, ainsi qu*une
fleur qui pAlit et meurt dte le matin; et Nisus, pere6 il'une
grftle de traits par les Rutules furieux, se pendu du e6t^
de son ami, et alia tomber sur son corps inaniin^ : ils con-
fondirent leurs denilers soupirs. Tel ost le r^t de Virgiie.
H y eut aussi parmi lea Argonautes un EuftVAtE,'dl^ par*
Apollodore : ainsi que la plupart de cesillustres aventuriers,
il ^tait d*nn sang li^rolque et royal. DENNB^Banefr.
EURYDICE9 nymphe4ry<ide, Spouse d'Orpb^e,
fuyant k travers une praine 4es vives ponrsuites du pasteur
Arista, fils de la itymplie Cyr^ne, fut monine au tatoo par
un serpent cache sous les ilaurs , et mourat le jour de ses
noces. Orph^, inconsolable, k la favtor de cette lyre dtvine*
present de la muse Calliope, s<b mere, instrument nouveau
dont il avait essayii la puissance sur les b^tes sauva)^ et
les rochers, osa de^cendre vivant dans Tempire dea morls.
EUBYMCE — EUSBBK
16S
ParveuQ aa tr^ne de Pluton , ses chants , qa^accompagiiait
»a lyre, el ses pieurs ambUirent le ooeur de fer des ^poux
infemau^; et U reine das morts, sensible k ses plaintes,
ordonna aun I^arques de rendre k ^nrydioe sa forme ter-
lesUe et de la oondiiire k OrpMe, sous cette eondltion quH
remoDterait le premier le cbemin escarp^ qu*on ne remonte
jamais; qn'Eerydice le soirratt doocement^ en silence, et
que s*il avalt Hmpradenoe de tenmer la tMe poor In Toir ,
renfer reprendrait sa proie. Orph^ touehait d^jjl^ aux
portes de la lamitee, quaad, dans le d^re de son amour,
il tovHiia la tMe, et retit oe qo'il almait |ius que la Tie. Sou-
dain un broM soard sort! de I'ATeme lui rappela la loi de
Proserpine. II eot & peine le temps d'enlendre la voix afTaibiie
d^Eurydice lol crier : « Ah ! malheureux 6poux , ton amoor
nous a perdus tons deux ! » Et d6\k eUe s'^it dissip^
comme une ftim^ l^gire.
EURYNOIIE oil {»NOMIE ft)t la plus belle des
oc^ an ides. Jnpiter, 6pris de cette nymphe, la rendttm^e
des trois Graces. La Thiogonie d'HiSsiode fait foi deVan-
tiquit6 de son culle. Eurynome eut un temple o^l^bre en
Arcadie,prte dePbygalfe. Sa statue y ^tait attache avec des
cliatnes d*or, symbole de la puissance des mceurs donees et
polies snr le coeor de l*homme. Elle finissait, du reste, en
quetie de poisson, attribut des diTinit^ marines d^un ordre
inCfirienr.
Etnttnoms ^tait aossi un dieu infernal, dont Pansanias fait
mention, %i que Polignote arait jet4 dans un tableau des
enferR aji^Mmdu aux rourailles tnt^rieures dn temple de DeU
pbes. Le Tisage de ee ministre siibalteme de Pluton ayait
dan^ cette peintnre un reflet de bleu et de noir semblable
au dos de ces grosses mooches, eouleur d'ader bruni, qui
pondeot , vivent et meorent sur les viandes. Ckimme elles,
fl passait pour se repaltre de cbair et ne lalsser que les os.
Polignote, en outre, I'aTait repr^sent^ ^tendu sur la peau
fauTe d^m Taolour, el grln^nt des dents. DBNNB-BAROir.
EUIIYNOME* L'animal que Ton nomme ainsi res-
semble beaaeoup ant parthdnopes , et a ^t^ assez sourent
coofondu avec eux. Le genre eurynome, ^labli par Ijeach,
snr une seule espto, qui habite dans les mers britanniques,
et que l*on appdie cancer atper^ ap(tartient k Tordre des
d^podes. II est ^rtout caract^is^ par un test rhomboidal,
ordinairemeDt tr^rude et tr^-raboteox , oe qui rend les
eorynomes horribles ^Toir. Ces cmstao^s ont anssl de
longs bras/ qui ne penrent se rapprocheren ay ant beau-
coup an 6e\k de la Ifgne moyenne; les m&tes portent de
loDgues serres, termini par des crochets brosqnement
courb^, comme le bee des perroqueis; Ce qui disthigue les
eurynomes des partMnopes, e^est que les demiers ont leurs
antennes ins^r^es prte du milieu du bord inf^rieor de leurs
orbites, tandis que les eurynomes les ont prte de Porigine
des pMicules oeulatres et termini par une tige allonge,
tr^-menUe, en forme de sole, et beaucoup plus Tongues que
lenrs pMoncules. La queue des eurynomes olTre distine-
tement sept articles; eelle des mdles est allong^ et on pen
resserr^e dans son milieu i eelle des femelles est ovale.
N. CLBRnoirr.
EURYPYLE. Pludeon penonnages myllioloe^qoes
out porf6 ce nom.
EUKYPYLE, fils d^oemon et d^Ops, teit le chef des
Orm^niens, qni, de la Thrace, se rendirent an si^ de Troie,
- oti it fot Mess^ par PAris. Lors de ia prise de la ville, il
reciit poor sa part dor biitln une botte dans laqnelle se trou-
Tail on portrait de Bacchus, dont la roe le rendit fov. LV
• lacle, codsuH^ k ee snjet, r^pondit qi]*il serait gu^ri lors-
qu*il aumfl port^ le portrait dans un lieu oil se feraient des
saerites extraordinalfes. On pensa k Aro6 ( Patras), en
Acliaie , oO cliaqve ann^ on saerifialt k Diane on Jeane
gar^on et one Jiwne (Rte ; k Parriv^ do divin portrait, ces
sangteBts sacrffiees oess^rent Pausanias raconte le m^e
fait d'un autre Eurypfie, Ills de Dexamenos, qu? aocom-
pa^na Hercele dans sa guerre contre Laomedon , et qui t&^t
•ussi de ce dernier une bolte fatale.
EURYPYLE, fils de Poseidon et d'Astypalca, rol de IMle
de Cos et p^ de Cliaieiope, lot tu^ par Hercule, lorsqn'a
son retour de Troie une temp^ le jeta. sur les rivages de
cette tie. SoiTani uoe autre version, il ^tait fils d'Hercnle
et de Cluddope;
EURYPYLE , fils de Poseidon et de Celseno, roi de la con-
trto oil lut bdtie plus tard la riile de Cyrtne, donna k Eu^
phemus, lors da depart des Argonantes, une motte de terre
k la possession de laquelle ^tait attach^ la souverainet^ de
la Lybie.
EURYPYLE, filsde Ttiiphe etd'Astioche,<oeUrde Priam,
alli^ des TroyenSy tua fiiacbaon, et p^rit k son (our sous les
coups de Pyrrtius.
EURYSTH^E, fils de SUiendos et de Nidppe, i'un
des petits-fils de Pers^, dpoux d'Antimaque, fille c^*Amphi-
damas, et roi de Myc^ne. Sa naissance fut hAtte par Junon,
paroe que Jupiter aivait dtelar^ dans le oonseil des dienx qne
le premler-n^ des Persides serait le souverain de tous les
antres descendants de Pers^e. En parlant ainsi, il compfait
que son fils Hercule serait le premier-n^, et que par con-
siftquent ce serait k lui que reviendrait un tel honneur. Mais,
grftce k la supercberie de Junon , Eorysth^ devint roi de
Myctoe, et eut ainsi Hercule pour sujet. Aprte la morl
d'Hercnle, quMI derait laisser en palx dte quMl auhdt ac-
compli les douzetravaux qui hii ^ient impost, il s*en prit
k ses enfants, et exigea de C^x quMl les lui livrftt. C6yx
n'^tant pas de force k lui r^sister, ceux-ci s'enfiiirent k
Athtees auprte de T h 4 s ^ e , h qui Eurysthte adre^sa la m(^mc
demande. Ce prince sMtant refusd k y obtemp^rer, il lui di-
clan la guerre, mais elle lui fut fatale ainsi qu'^ ses fils. Les
versions relatives k la mort d*Eurystli^ varient beaucoup.
EPRYSTIIISNIDES. Voyei AcmES.
EURYTfilMIE ( do grec c^ , bien , et ^e|i6; , ordre ).
On appelle ainsi le juste accord , la proportion des muu-
vements dans Itidanse, dans la musique, et plus particuli6-
rement dans les mots, comme intonations de'la langue . ce
en quel eonsiste la superiority d'une langue sur une eutre
L^harmonie du discours depend en effet de diverses condi
tions de temps et -d'intonations , et le melange agr^Ne
Poreille des divers tons snlvant leur dorte et leur son cons*
titue I'etiry^Atnie d'une langue. .
Dam les beaux-arts, et plus particuliirement en ardiite-
ctore,on appelle ainsi nn bel ordre, one belle proportion,
et comme riiarmonie de tootes les parties d^un tout. En
mddecine, on emploie quelquefois le mot eurylhmie pour
indiquer la r^larit^ du pools, des fonctions.
EUSGARIENS oo ESCUARIENS, EUSEALDOU-
NACS ou ESCUALDUNACS, d^nomhiations diverses que
les Basques se donnent dans leur langue, qni est elle-
m^me d^sign^ par eux sous le nom d^euskara , escuara
on luucouara, selon les dialectes.
EUSEBE (Saint), trenie-deuxiime pape^ succ^a^
saint Marcel ra 310. H ^tait grec de naissance, et n'eut pas
le bonhenr de roettre fin aux troubles qui avaient agit^ le
pontificat de son prid^esseur. La mort Tenleva au saint-
si^e quelqnes mois aprte son flection, le at join dela m«me
* nn^e.
EUSEBE DE MINDE, pliilosoplic telecaque. Voyez
£ctJEcnquBS^
EUSEBE DE C£SABte, le p^re de Thistoire eccl^as-
tique, au nom du quel on ^joote ordinalrement celul de
Pamphiiey qu*H avait pris en commemoration d'un de Ses
amis, pi^tre comme lui, et qui avait ete martyrise en S09,
naquit vers 270, k cesar^e, en PalesUne, devint Mqw de sa
viOenatale en 3(4, el mourut en 340. Eus^be etait saas con-
testation le plus savant homme de son temps. On disatt
quHlsavait tout ce qni ovait Hi icrit avant lui, II eta-
blit k cesaree une ecole qui fut one (vepinl^re de savants.
D*abord, il se montra Tun des plus redoutables adversaires
des ariens ; mais bientAt il se joignit k enx, et, de concert
avec eux, il condamna A t li a n a s c. Cest k cette circonstance
qu*il faut sans doute attribue? la perte d*iiB grand norobrs
9v
164
<]€ 868 ouTrages. Flcrs d'ayoir acquis no 8l puissant appui,
les ariens Toulurent Ti^lever k T^yteM d'Antioche ; mais il
reftisa oette dignity. Les pr^lats assemble k Jerusalem le
d^nt^ent a Constantin ; ils obtinrent parson interm^iaire
le rappd d'Arius et Texil d'Afhanase. Constantin le pro-
t^geatt et le seoondait dam tootes sea entreprises.
Ens^be teriyit beaacoap. Pour son ffistoire Eccl^^Uu-
tique, terite en gree et en 10 livres, dans laqaelle il a ra-
Gont6 avec un ton renoarquable de y^racit^ les ^y^ementa
de rhistoire de I'^ise chr^tienne jusqii*^ Tannee 324 , il
mit k profit de nombreoaes biblioth^ues et jasqu*aux ar-
ebiyes de rcnipire. Elle a (U continue par Socrate , Soio-
mtoe et Th^odoret. RuGn, qoi la traduisit librement en la-
tin, la continua jusqu^en 395. Les ineilleures Mitions qu'on
en possMe sont eel les qu'enontdonn^Valois (Paris, 1659),
Rading (Cambridge, 1720), et Heiniclien (Leipzig, 1829).
Le president Cousin en a donn^nue traduction fianQaise fort
estim^. On a en outre d'Eus^be de C^sar^ une Vie on
plut6t un Pan^gyrique de Constantin, dont Heinicben a
donn^ une Mition nouyelle ( Leipzig , 1830) ; 15 livres de sa
Prxparatio evangelica (publi^epar Viger; Paris, 1628),
ouyrage dans lequel il expose lea motiCs qui doiyent porter
^irejeter aussi bien le paganisme yulgaire que le paganisme
sayant, traits pr6deux, surtout en ce qu'il nous a consery^
beaucoupde passages de pbilosophes anciens, qui, sans
cela nous seraient demeur^ inconnus. II ne nous reste que
10 iiyres, et encore fort peu oomplets, desa Demonstratio
evangelica, quMI ayait compost en 20 liyres, et ou il d^mon-
trait la pr^excellence du ckristianisme sur le Judaisme : la
meilleure dditlon eat celle de 1628, publide k Paris. Son
Onomastieon est une nomenclature des yilles et des lieux
nomm^ dans l*£criture Sainfe (Amsterdam, 1707). Toote-
fois, le plus important des liyres d'Eus^be ^it sa Chroni-
que, qui renfermait les (ytoements depuis le commence
meat du monde jnsqu*en 325. II n*en restait que des frag-
ments, lorsque Ic sayant Arm^nien Zohrab en d^uyrit
une traduction anndnlenne , quMl pnblia de concert ayec
Angelo Mai, k Xfilan en 1818. Cette d^couyerte est Tune des
plus importantes des temps modemes, et Niebuhr, dans
ime dissertation fort ^tendue, a parfaitement fait ressortir
tout ce que rhistoire y gagnait d'^airdssements et de
elates nonyelles. Valois a r^uni tons les passages et tons les
documents qui eoncement la personne d'Eus^ : on les
Irouye en tdtede son Edition deVffistoire EecUsiastique.
P. dbGolbiSry.
EUSEBE DE NICOM^DIE, patriarche de Constanti-
nople, instituteur de Tempereur J u 1 ie n , dont il ^tait pa-
rent, fut d'abord ^yfiqne de B^ryte, pulsdc Nicom^dfe. Pour
s'assurer de la possession de ce sl^, il se montra au con-
die de Nic^e dtfenseur zd6 d'Arius, et plus tard il deyint
une des oolonnes de rarianisme. Sous le r^gne de Constan-
tin, k qui il adminlstra le bapttoie en 337, il fut fait patriar-
€li6 de Constantinople. II mounit en 342, aprte ayoir tenu
Tannte prMdente un condle k Antiocbe, dans les int^rdts
de rarianisme.
EUSEBE D*tMi:SB, n^ k ^esbeet^ley^^ AlexaudHe,
futle disdpled'Eusftbede C^sarte, etTami d*Eus^bede
Kicom^ie. Ennemi de toutes les discussions Uu^ologi-
ques, il rcfusa, aprte la deposition d'Eustatiie, le si^e dpis-
4X>pal d'Antioche, quand il se fut conyaincn de Tinaltdrable
attacbemeat que le peuple ayait you^ k ce docteur pers^
€ut^ Plus tardy il Ait nomm^^ydqued'^tee, mais il mou-
rut exiles Antioche, yers Tan 360. Les homtiiesqui portent
son nom , et dont les plus auUientiques t^moignent d*une
Sequence y^table, ont ^ii pobli^es par Aogusti ( Elberfeld,
1829). Le sayant Mai a public qudques autres ouyrages
de lui dana sa Seriptarum veterum nova CoUectio (yol.
1*', Rome, 1825), commeses Quxsiiones xx evangelicss
et une partie de son Commentaritu in Lifcam.
EUSEBE (Saint), ^yftque deVerceilau quatri^roe si^cle,
^Uit 11^ en Sardaigne, et fut consacr^ par le pape Jules. II
signala son z^le pour la foi au conciie de Milan en 355, ea
EUStBE — EUSTACHE
Vro|)osant d'abord de faTC sou%crire fous les eyftques anx
opinions du condle de Nic^, ayant de traiter auame affaire;
mais Tempereur Constance s^^tant rendu mattrede Tassem-
hl^, fit sooscrire la plupart des ^yAques k la condamna-
tion d'Atbanase. Ceux qui r^sist^ent furent bannis. Eus^be
^taitdece nombre. Apr^s la mort de Tempereur, il retourna
k son figlise. II parcourot la Grtee, Tlllyrie, Tltalie, et par-
tout il agit contre Tarianisme. II mourut en 370. On croik
quMl est le premier qui joignitie yie monastique k la yie d6-
ricale. Au sdn des yilles , il yiyait ayec sea dercs comma
les moines du dtert. On lai attribueune yersion latine des
^yang^listes que Jean Andr^ Iric^ a fait imprimer k Milan, en
1748, in-4*. On tronye deux de sea lettres dans la Biblioth^qiM
EUSTACHE ( nom sans doute d'un fabricant ), couteau
grossier, k manche en hois, d*une seule pi^, dont la lame
n*est point retenue par un ressort. Ces sortes de couteaux ,
de la plus grande simplicity, n*ODt rien de remarquable;
mais leur fabrication offre des particularity assez int^rvs-
santes, k cause de la roultipUdt6 des optetions et du baa prix
auqud on les liyre. De nos Jours, un eustacbe perfectionn^
coOte trois centimes deux tiers, Le manche en bon buis
est fait k Saint-Claude (Jura); il est pay6 k Sahit-£tienne
sept centimes les dix. La lame fabriqu^ en ader de basse
quality, tir^ de Riyes en Dauphin^, coOte toute terming
un centime neufdixitmes : le montage d'une dizaine, y
compris le clou et les deux rosettes, se paye quatre cen'
times, etc. Maintenant on creuse un silflet dans le manche
des eustaches. Malgr6 I'exlguit^ du prix de ces couteaux ,
ceux qui les fabriquent en grand jouissent d^une aisance plus
qu^ordinaire. TBYsafeDRB.
EUSTACHE ( Trompe d' ). La trompe d'Bustache oa
d'Eu stachi,oa conduit guttural de tore Hie (Chaussier),
est un conduit, partie ossenx, partie fibro-cartilagineux et
merabraneux , qui ya de la caisse du tympan k la partie sn-
p^Heure du pharynx , et fait communiquer cette caisse ayec
Pair ext^rieur. Elle est oblique en ayant, en dedans et en
has , a enyiron dnq centimetres de longueur, et est par oon-
s^uent plus ^tendue que le conduit auricuUire. La partie
osseose, de 18 ^20 millimetres, est situte an-dessus da
canal carotidien , en dedans de la sdssure glteoidale et de
repine du sphenoide; commen^ant dans le tympan par un
orifice assez large , die est elle-m6me etrolte et arrondie par
la partie moyenne. La portion fibro-cartilagineuse augroente
progressiyement de diametre, et se tronye ensuite comprim<^
de maniere k offrir une coupe elliptique; puis die finit pr^s
de Taile interne de Tapopbyse pterygolde par une sorte de
payillon ^yas^, libre, renfle, dont les bords appliques Pun
contre I'autre ne ferment qu^une fente peu large. La mu-
queuse pharyng^e tapisse tonte la surface interieure de la
trompe. Les nerfs de cette partie sont foumis par les rameau x
palaUns du ganglion de Meckd ; les yaisssaux yiennent de
ceux du yoile du palais et du pharynx.
EUSTACHE ( Valyule d* ). Foyez Coeur.
EUSTACHE (Sdint). Cost un des pins c^iebres mar-
tyrs de Rome, et cependant sa yie et ses sonffrances sont i
pdne connucs. Nous sayons seulement qu^il donna son sang
pour la foi yers la fin du second siide, ayec Tatiane, son
epouae, et ses deux fils. Agape etTh^opiste. Les Groc8 et
leu Rosses, chez qui sa m^moire (ht toujonrs en grande y^
n^ration , Tappdlent Eustathe, et qudques calendriers an-
dens lui donncnt le nom d*Eustoche, Sa yie, telle que nous
rayons , est un tissu de fables , qui n^ont pas m^me le merite
de la yraisemblance : a!nsi en ont jng6 Baronius et Tillemont ;
Fleury a cm prudent de n*en paa parier. La fete de saint
Eustacbe k Rome ayait cela de remarquable, qu'on faisail
ce jour-1^ des agapes ou repas de charite. Ces banquets
Chretiens etaient toujours acoompagnes degrandes liberalites
enyers les pauyres. On dit que le corps de ce saint fut trans-
porte de Rome en France, yers le commencement du dou-
zieme siede, et que ce fut k cette occasion que P&blie Snger
fit Uitir la chapelle de saint Eustacbe dans regliM de Saint-
EUSTACHE —
Denis. Ces rellques ftirent enfermte plus tard dans une
cbisse d'argenty orn^ede pierreries, dont les hngueoots s*em-
partrent ea 1667. Mais quelque temps anparavant pliisieurs
de ces restes aTaient M transports dans I'^Lse paVoissiale
de Sainte-Agnte k Paris, ce qui lol fit donner le nom de
Saint-Eostache. l^aatres disent qne ce nom lui Tient d'nne
petite chapele bAtie dana les enyirons sous FinTocation de
taint Eostatbe, abM de LuxeuU. L'abM J. Barte^leht.
EUSTACHE on EUSTATHE, pbilosophe ^dectique.
Voyes ^CLScnQCBS.
EUSTACHE , dit LE MOINE. Ainsi s'appelait un ancien
rdi^enx , devenn aventarier, iiomme de mer, qui se distiu-
gua, sons le r^e de Pbilippe-Augustey dans les diff^rentes
exp^itions que oe roi diilgni oontre l*Angleterre. Cest sar-
toat de 1160 k 1217 qu'il se fit connaltre par de nombreux
faits d'arroes. Vers 1212y les barons d'Angleterre, r6?olt6s
centre leur roi Jean, appelirent pour lui succ^er le fils de
Philippe- Angnste, qui plus tard deyintroide France, sous
le nom de Louis VIIL Ce prince, en 1216, s*empara de
Londres , et fot qaelqoe temps mattre de la meilleure partie
de ceroyaume. Parmi les chefs qui lui pr6t&rent les seconrs
lea p1use(flcaces,onremarqua Eustachele Moine. Dks 120S
II aTaii dirig^ contre les vaisseaux anglais ceux de la France.
En 1206 11 iTait obtenu du roi Jean un sauf-conduit pour
yenir en Angleterre, et y sojourner jusqu*^ la PentecAte de
Tannte sniTante. Mais il ayait plus tard essuy^ one d^faite;
son frkrt, avec une quinzaine de ses marins, avait ^16 fait
prisonnier; hiiHoAme, d'aprte une chronique contempo-
rain«, ^it captifen Angleterre lorsqu'en 1211 le roi de
Fiance comment la guerre contre Jean par s'emparer de
toos les b&timents quMl pot rencontrer. Ce fut alors qu^Eus-
taclie le Moine pairint k s'^bapper et k revenir en France
avec cinq galores; mais, en 1217, Blanche de Castille, ayant
en connaissance des dangers que courait son mari, d^da
le roi son beao-pto k lui envoyer des renforts. Eustacbe le
Moine » qui guerroyait sur les cOtes d^Angleterre, (tat cbarg6
de prot^er la descente des secours tonus de France. Un
combat terrible s^engagea le 24 aoOt 1217 ; Eustachele Moine
y fut to^. Matthieu Paris, Thomas de Walsingham Nicolas
TriTot, Goillanme le Breton et d^aotres chroniquenrs ont
parl6 de oetle rencontre navale atec de grands details. Les
Anglais, sup^eurs en nombre, et mont^ sur des navires
arm^ d^on 6peron de fer qui brisait les petites barques des
Fran^, en firent un grand carnage. Eustacbe le Moine,
Tojant le vaisseau sur lequd il 6tait, prte de tomber au poy-
▼oir des ennemis, essaya d*dchapper par la ruse : il se bar-
bouilla le tisage, et se cacha dans la cale; mais il en i\it ar-
racb^ Tiolemment Richard » I'on des fils naturelsdu roi
Jean, lui coopa la.t6te : on la ficha au boot d'une pique, et
on la promena dans toute TAngleterre. Ce fameux combat
des Cinq-nes devint le sujot d*une loule de r^ts menson-
gers. On raconta qn'Eustache le Moine, Tun des plus balnles
inagiciens de son temps, ^tait parrenu k dissimuler k tons
les yeux le navire qu*il montait Mais un nomm^ ^tienne
Crabbe, ancien ami d'Eustaclie le Moine, auquel ce dernier
aralt jadis enseign^ la magie, remarqua fort bien le bAtiroent
du pirate qui flottait sur Tonde et s'approchait du port. Di-
rigeant de ce c6t^ la barque qu'il montait, il santa k bord
do natire inTisible, conpa la t£te au moine, et le cbarme
cessa tout It coup.
Le people de France et d'Augleterre a longtemps gard^
le souvenir des exploits d^Eustaclie le Moine. Un po^e en
Ters fran^als, ^crit dans la seconde moiti^ du treizi^me si^e,
oous fait connaltre tons les oontes, dans le genre fac^tieux
4M] terrible, auxquels aTait donn4 lien la pr^tendoe magie
dont oe pirate ^it en possession. SuiTant Tauteor de ce
potoie, Eostai'iie itait n^ dans le Bonlonnals; il ^tait alI4
dans sa jeonesse en Esp gpe, k TolMe, et y avail ^todi^ la
ma^e. Le p^ d*£usta iie, nommd Baudoin Buskte, ayant
M assaarinrf par Tun de ses voisins, qui voulait usurper
ion hMtage, Enstache qnitta son couvent, et demanda jus-
tice k Benaud , comte de Bonlogne, cdoi-U mftme qui com-
£USTACHI 161 f
battit Philippe- Auguste k Bouvines. Le conrte la lui accorda^
et plus tard le nomma Tun de ses baillis. Mais il I'accusa
de p^culat sur la d^nonciation d^un de ses ennemis. Ce fut
alors que Tancien moine et le comte se Jur^rent une haine
morielle et se firent une guerre acham^. Ce curieux podme
a €tA r^cemment imprim^, sous le litre de : Roman d^StU'
tache le Moine, pirate fameux du treiztime si^le^ pu-
blic pour la premie fols, d'apr^ un mannscrit de la Bi-
blioth^ue roy ale, par Francisque Michel ( Paris, 1 834, in-8'' ).
Lk Rovx de LmcT.
EUSTACHE DE SAINT-PIERRE, Tun des six
notables bourgeois de Calais qui se d^vou^rent pour lo
salut de leurs concitoyens ( 1346 k 1347 ). Jehan de Vienne,
qui oommandait k Calais, ayant offert de se rendre, les ba-
rons du roi d*Angleterre £douard III Fengag^rentit agrtor
cette proposition. « Eh bien ! dit Edouard, )e ne veulx mie
estre seul contre tons ; vous direz an capitaine de Calais que
la plus grande grftce qo'U pourra tronver en moy, c^est quHls
partentde la vUle six des plus notables bourgeois, les chefs
nus, les harts au col; et d'enx Je ferai k ma volenti, en lo
remanant prendray k mercy. » Cette r^ponse transmise k
Jehan de Vienne, il se bAla de rassembler les bourgeois :
« Lors se mirent k pleorer femmes et enfants, dit Froissarus,
il n*eut coenr si dnr qui n'en oust piti^. Apr^, se leva Eus-
tacbe de Saint-Pierre, le pins riche bourgeois de la ville^
lequel dit devant tons : « Seigneurs, grands et petits, grand
« meschef serolt de laisser moorir un tel peuple, qui cy est,
« par famine ou aultrement, quand on y peot trouver quelque
« moyen ; ce seroH grande gr&ce envers noire seigneur, qui
« de tel meschef le pourroit garder. J*ai en droit de moy
« si grande espdrance si Je meurs pour ce pcuple sauver,
« que Je veuille estre le premier » Aussitdt se leva Jehan
d^Aire, trte-honneste et trteiiche bourgeois; aprte luy,
Jacques et Pierre de Vuissants, frires; puis, le cinqai^mo
et le sixi^me. » L^histohre n*a pohit conserve les noms de
ces deux g^idreux dtoyens ; et qudqnes auteurs en ont con-
du que le nombre des otagea d merci exig^ par £douard
n*^it que de quatre; mais la plupart des historiens con-
firment le r4dt de Froiasart. Les six victiines d^voui^es
furent conduites au camp d^lidouard. Les seigneurs de sa
cour demand^rent grftce pour eux. £douard ^talt inflexible.
« Soil fait venir le cope-tftte, s*toie-t-il : ceux de Calais ont
tant fait mourir de mes hommes qu'il convient eux mourir
aussi. » La reine d' Angleterre, qni ^tait enceinte, se niit k
genoux en pleurant. Le roi la regatda, se tot un moment,
et lui dit : « Ah , madamet j'aimerois mienx qne vousfeus-
siez aultre part quMcy! mais vous me pryei si acertes que
je ne puis vous 6conduire -, si vous lea donne k vostre plai-
sir. » La reine les fit condnire k son appartement, et leur
fit Oter les cordes quHls avaient an cou.^ On leur servit ^
diner, et, aprte leur avoir fait donner k chacnn six dcusd'or,
die les fit emmener en sOret^ hors du camp. Tant d'h^
roisme ne resta pas sans recompense, fidouard avail expuls4
de la ville la population enti^; et de nombrenses families
anglaises vinrent s*y ^tablir. Les raalhenrenx Calaisiens
furent bien accodUls dans les antres villes de France. Le
roi Pliilippe de Valois, apr^ avoir rendu k lear h^rolque
courage, k leur fiddit^, on Juste tribut d'dogea, leur donna,
par une ordonnance sp^ciale, « tons les biens, meubles et
heritages qui teherront au roy pour qudque cause que ce
soil, ccmmeaussi tous les offices, quels qu'ilssoient, vacants
dont il appartient an roy on ^ ses enfants d'en pourvoir en
cola, jusqu*^ ce qu*ils soyent tons etnn chacun nScompens^
des pertes quMls ont (kites k la prise de leur ville. »
^ DOFEV (delTonne).
EUSTACHE DESCHAMPS. Voyez DEScnAMPs(Eo9-
tache ).
EUSTACHI (Bartolomco), n6k San-Severino, dans
la marche d*AncOne, fut Tun des plus c^l^bres anatoAiistas
du seizi^me sitele, et partage avec V^sale la gloire d'avoir
€t& le restaurateur de cette science. Eustachi ^tudiar^ Rome,
non-seulement le latin et le grec, mds encore Tarabe, qui
1G«
EUSTACHI — EDTHYMIUS ZIGABENDS
^tait alim la ptineipato souroe scieotiBqae ou allaient paiser
les m^ecins et les anatomistes. Son sayoir dana Tart de gu^
rir loi procora I'honneur d*6tre le mMecin del cardinaax
' Charles Borrom^ eC Jules de la Rov^re. II fut en outre gra-
tifi^ des titres d'arcliUtre et de professeur de la Sapienza k
Rome. Malgr^ sa renomm^ , ii T^cut dans un ^tat tr^
Toisin de la g^ne, et mourut en 1574.
Le noni d'Eostachi est familier au moiudfe ^tudiant , grftce
k la d<kM)UTerte du canal de cooununication qui existe entre
Foreille interne et rarriire-bouche, et du repli saillant dans
rorelliette droile que pr^sente TouTerture de la veine cave
infi^rieure, parties qui out re^u les nonis de irompe et de
valmUe d'JSustache. Mais ce ne sont pas \k les senles d6cou-
Tertes que Top doire k ce c^^bre anatomiste ; il n'est pas una
partie du corps htimaln qu'il n*4it fait connatlre plus exac-
tement. Cependant les reins, I'ereiUe et le systtoie central de
la circulation sont les parties sur la structure desquelles ses
travaux out jet^ le plus do lumi^res. H a public le Lexique
cTJSrotien (Venise, 1656); des dissertations 7)0 Renibus
, (1563) ; De DentUnu (1563) ; des OpMCules (1564), parmi
' lesquels on trouYe la description de Toi^ane de Touie. II
' avait laiss^ des Tables amUomiqueSf qui n^ont ^ publics
qu*en i714» par Lancisi.
; EUSTATHE, docteur de rfgUse au quatritoie si^e
et ^Tdque d'Antioche, est snrtout cil^re par le i^e qu*il
mit k d6fendre les d^sions du ooncUe de Nicte. En Pan 330,
le parti semi-arien d'Eusdbe de Niconi^ie Tayant emport^
' k la cour deConstantiny et par suite quelques adyersairesdu
condle de Nicte ayant ^t^ rappel^ de Texil , Eustatbe refusa
d^aToir aTCC enx le moindre rapport ecd^iastique. Cette
conduite le fit exiler en 331, et Meletius , ^^uede S^baste,
fut d^lgn^ pour le remplacer. Mais une partte du dioc^
d^Antioclie ne voulut point reconnattre ce nou?el ^yfique,
comme lui ^tant impost par les ariens, et forma, sous la
direction de Paulin, consacr^ ^T^que quelques anntoplus
tard, le parti des eustathiens. La scission qui en fut le
r^ultat dura bien longtemps encore aprte la mort d^Eustathe,
arrir^ en 861, et ne put se termiaer qu^au commencement
du cingni^e si^le.
EUSTATHE, moine originaire du Pont, et depuis
Tan 355 ^T6que dc S<$baste en Arm^nie , introduisit la vie
claustrale et le monacbisme dans le Pont, la Paphlagonie
et I'Armdnie. Ses doctrines sur le manage, qu*il d^rait
entach^ dlmpuret^, r^prourte par son ami le presbyte
Arius , furent solennellement condamn^es par le synode
tenu entre les ann^es 362 k 370, k Gangra , enr Paphlagonie.
On a aussl appei^ ses partisans eustathiens.
EUSTATHE, de Constantinople. Ce c^^bre commen-
tateur grec d*Hom^re et de Denys le P^^^te, fbf d'abord
diacre et professeur de rh^torique k Constantmople , sa ville
nataie; puis, k partir de 1155, archer^ue de Tliessalo-
nfque, oi^ 11 mourut dans un Age avanc^ en 1198. Quel que
l^re qu*ait pu fttre son Erudition thtologiqne et religieuae,
toujours est-U qu^il ^tait profond^ent rers^ dans la con*
naissanoe des andens classiques , comme le prourent ses
oommentaires , compost en partie avec les scoliastes anti^
rieurs, et dont ceui d*Hom^re notamment (4 vol. Infol.,
Rome, 1542-50; 3 toI. in-fol., BAle, 1559-60, et avec la
table de DcTarins, 4 vol, in-4*, Leipzig, 1835-29) sont
une mine d*^rudltion philologique. Deses oommentaires sur
les hymnes de Pindare , le Proemium seul est parrenu
]usqu*k nods, et it en a ^t^ donn6 une 6)ition nourelle par
Schneidewin (Gcettingue, 1837). Tafel est le premier qui
alt livr^ k Timpressionles ouvrages et les lettres th^logiques
d'Eustatlie (1 toI. ^-4*", Francfort, 1832).
EUST ATHE , appel^ aussi quelquefois Emathkus^ qui
Tivait au slii^me sitele, et mtene, snirant d*autres, an
douzttoie si^e, fut le dernier po€te ^rotique grec. On a
de lui un rohian assez mediocre, oil sont racont<^]es amours
d^tsro^nias ayec Ismdnie. Teucber, k Leipzig (1792), et
M. Ph. Lcbas, k Paris ( 1828 ), en ont public des Mitions.
EUSTATHIENS, sectateursdn moine Eustatbe. Cet
b^r^iarque avalt une si baute opinion de la Tic elanstrale
quMl condamnait toute autre manito de Tivre. 11 anathtea*
tisait 1^ manage , obligeatt les femmes k quitter leurs maris,
et d^darait T^tat conjugal incompatible arec le salut ; il d^
fendait de prior dans lies maisons, contralgnait ses sectateurs
k renoncer k leurs biens, quMl regardaft com^e un obstacle
jnsurmontable k toute esp^nce de paradia, ledr interdisait
la fr^uentation des antres fid^es, et les r6unissa!t en as^
sembldes secrkes; il prescrivait de jeOner le dimanche, el
bUmait comme hiutiles les autres je6ne8, quand on arait
atteint un certain degr^ de puret^; 1^ chapeUes bAties en
rbonneur des martyrs et les assemblies qui ^y tenaient
passaient k ses yeux poor aboniinablea. Nombre de femmea,
que ses discours avaient s^Juites^ abandonnirent leurs
maris, et beaucoup d^esclaves s'enfiiirent de la xpaison df
leurs matures.
La dtoomination d'eustatklens Art encore donn^ k des
catlioliques d*Antioche, attacli^ It Eustatbe, leur^yftqat
i^time , d^possM^ par les ariens. lis se r^unlrent s^par^
ment, et refus^rent de se prater k toute commnnicatiou a^ec
Paulin, que les ariens avaient substitu^ k Eustatlie. Viugt
ans aprte, le successeur de Paidin^ L6ontius de Phrygie,
sumomm^ Veunuque, d^miina les eustathiens k faire le
service dans son ^lise. lis mstltu^rent la psalaK>die k deax
choeurs, et la doxologie : Gloire au pire, au Fils e( au
Scunt'Esprit , etc., quMls r^p^taient k la fin de chaque
psaume, comme une protestation centre les erreurs de IV
rianisme. Quelques catholiques, scandalise de cette con-
duite , tfnrent des assemblies particuU^res , et donn^rent
ainsi naissance au schlsme d'Antloche. Ce schisme dterut
sous saint Flavien, l*an 881 , et s^^teignit compl^tement. Van
482 , sous Alexandre.
EUTERPE. La secondedes Muse 8, par le rang', ^talt»
comme ses buit sceurs, fllle de Jupitec et de 'Mnemosyne.
Elle tire T^tymologie de son nom toot grec de eS, bien, et de
T^pneiv, charmer. Elle pr^idalt itlamosiqne,et passait
pour ^tre l^inventrice de la f 1 Ate, instrument qui tenait le
premier rang*, aprte la ly r e, Chez les anciens. On la repr^
sente jeune, courounde de fleurs, ayant des baufbois et des
rouleaux de rausique k ses pieds. EJle dtait, comme Ca 1 1 i e p e»
la muse des poetes lyriques , et de plus celle des bergers.
Sur des marbres antiques , on la volt ayant k sa gauche un
masque, et une massueh la main droite, strange embltoie
pour la plus gracieuse des filles de Mnemosyne 1 Une m^-
daUle la repr^nte avec une bee double : ce sont ces attri>
huts qui la font confondre avec Melpom6n e et Thalie.
Denkc-Baron.
EUTHANASIE (du grec tu, bien, et edvaTo;, mort }, k
proprement parler, mort heureuse, ou passage doux et tran*
quille, sans douleur, de ce monde dans Tautre. On appelle
ainsi, par extension, Tartder^ter sa vie demani^re k pouvoir
attendre la mort et mourir avec cahne. En m6decine, c^est
Part de diminuer et d*adoudr les angolsses de 'la mort.
Cast une tAche bien difficfle que celle qu'un m^edn doit
remplir au chevet d*un moribond, alors qu*il lui Dint
mettre d'accord son devoir avec ses sentiments. Le devoir
lui commande de prolonger la vie du malade aussi longtemps
que possible , encore bien que' souvent la science lui diso
que les moyens qu*il va employer prolongeront pent-^tre
d'une heure la vie du patient, ou acc^erontpeut-6tre d*aii-
tant ses douleurs et son agonie. Cest done pour lot une
obligation sacrte, quand Q a rempli tons ses devoirs comme
ro^decln , que de cherchei' par tous les moyens k rendre la
position du malade aussi tolerable que possible. Youloir de>
vancer la nature et mettre plus tOt qu'elle un terme k
Texistence seralt de la part d*nn mMedn manquer k tous
ses devoirs.
EUTHYMIUS ZIGABEIVUS, savant mohie de rt-
glise grecqoe, qui vivait au oonmiencement du douzitee
si^cle k Constantinople, et quine brilla pas moins comme
critique sacr^ que comme doggiatiste et diaiecticien. Nous
avons delui im commentairc sur les Psaumes, Joint tux
EUTHYMIUS ZIGABEiNES — EUTYCHtS
ceutres de Th6ophylacte (Venise, 1530) et an autre snr les
quatre itvang^les , pabli^ pour la premiere fois en grec par '
Mattbaa (3 toI.» Leipzig, 179^). Sa Panoplie (arsenal)
de la foi orthotUuce^ en 24 iitrei, qu'il composa par ordre
de rempereor Alexis Gomn^, est un iiyre d^une haute
importanoft poor lliistoire des li^r^sies. Malheureusement
djters titres ea out M supprim^, pour des consid^ations
dogmatiqoes , tant dans Tuition grecque de Gr^oras
(TeigoTist, 1711) que dans ration latine de Zinus (Ve-
nbe, 1&55).
£UTIN» au moyen Age, Uthin^ capitate de la princi-
paul6 de Lube^k dependant du grand-ducbd d^Olden-
bourg, est. une jolie petite Title b&tie sur le lac du rndme
nom, et quicompte environ 3,000 habitants, protestants pour
la plupart. ^le poss^e une anUqae ^ise d6di^ k Saint-
Michel, avec un clocher en aiguiUe, un Taste chAteau, dont
la fondatioiii remonteautreizi^eau^ey qu'on a Inikl^en 1689,
puis recoBstniit par V6y(^ue d'alers^ et consid^rablement
embeltidans oes demlers temps; diflE^rentes ^les, plu-
sienrs ^labUssements hospitallers fond^, dit-on, par le
comte Adolpbe U de Holstein. Eutin tut entour^e de bon-
nes fortifications dte le douziiake sitele. £n 1155 le comte
Adolpbe en fit cession k T^Tdque Gdrok^ qui lui octroya
les priTil6ges de Tille, et qui s*y fit construire un palals.
Ao tretzieme et au quatorzi^e si^cle^ Eutin fut fortifi^
aTec encore plus de soin. Une branche de la maison de
Holstein-GoUorp porta longterops lenom de Holstein-
Eutin ; c^est celle qui occupa letr6nedeSuMe jusqu^en U18.
EUTROPE (Flats), bistorien latin du quatri^me
f4Me de P^re chr^tienne,61ait Ganlois. On lecrolt du m^me
pays que le po^ Ausone, son contemporaln. II aTait , a
ce quH paratty des propii^t^ dans les environs d'Ausci
{Auch), en Aquitaiue. 11 fit la capipagne de Perse sous
l*empereur Jnliai : on ignore quel rang il occupalt dans
Taring. On ne salt pas non plus sMl ^tait d*une famille il-
Ittstre on obscure. Les manuscrits lui donnent le titre de
clarissimet que les empereurs necon{^raient ordinairement
qu'aux dtoyens qni avaient rempli d'importantes fonctions,
ou qui aTaient ^t6 s^nateurs. Quelques saTants en ont fait
UD ctu-6tien : ceite opinion est fondte sur une phrase qui
prouTe plutM rxndifi<6rence d'Eutrope en mati^e religiense,
caract^e commun k la plupart des esprits cuIUt^ d'alors,
qui n'avaient pas embrass^ le christianisme. Eutrope a
Iaiss6 , sous le Utre de Breviarium hisi^ria romancB , un
abr^ de Thistoire romaine en dix liTres. Get ouTrage est
d^di^ k Tempereur Yalens : c'est par les ordres et poor
Tosage de ce prince qull a €\/k comp<^. Au milieu de la mo-
notonie k peq pr^ in^Titable des formes, Pauteur est tou-
lours simple et facile ; il ne manque mdme pas d'une certaine
^^gance , qui donne presque du charme k la lecture de son
ouTrage. 11 est aussi d'une concision qui a quelquefois son
m^rite ; car il a trouT^ le moyend*uidiquer dans son abr^^,
si court , non-seulement touS les prindpaux fails de rius-
tdre romaine, depuis la fondation de la Tille (753 aT. J.-C.)
JQsqu'au r^ne de Yalens (366 de I'to cbr^tienne), mais
encore plusieurs details qui ne se rencontrent pas ail-
leurs. En somme, quoiqu'fl soit extr6mement sobre de r^
fle%ions, et qu^ll fasse rarement connattre son opinion snr
les personnages, si ce n'est par une ^pith^, par un mot
jet6 dans le r^t, il est loin encore de cette steheresse des
chrom*queurs du si^le sulTsnt, qui imagin^reut de dresser
pour la post^it6 des catalogues de £aits, rang^ annte par an-
n^ , sans liaison et sans explication. '
La flatterieae laisse entreToir parfols dans Eutrope. En
g^n^al, U rappelle aTec complaisance les iaits qui sent k la
louahge des empereurs, et en paitlculier ceux qui peuTent
(aire honneur k Yalens , k qui TouTrage est d^£ Une seole
fois n se permet le bl&me ; c^est k regard de JoTien , qui ,
par une lAchel^ jusque 1^ sans exemple dans les annales ro-
inaines, aTait acliet^ honteusement la paixau prix de Ta-
bandon d'une partie du territoire. L*abrdg6 d'Eutrope a ^t^
traduit en grec par Capiton el par un certain Pseanbns; et
167
en fran^aispar TabbS l^ezeau.avec des notes (Paris 1717*
in'12). La premise ^tion de cet ouvrage parut k Route
en 1471 , in-fol. Mais elle contenait de nombreuses interpo-
lations de Paul le Diacre; un proCesseur de Yenise, Jean-
BaptisteEgnatius, tenia le premier de purger le texte d'Eu-
trope, 1616 : ce traTail fut achev^, d'apr^s un manuscrit
de Gand, par Antoine ScboonhoTe (B&le, 154$, in*8**),et
d*aprte OD manuscrit de Bordeaux, par £lie Yinet (Poitiers,
155S). BOUILUBT. ,
EUTROPE^ tameux eunuque, ministresous Tempereuc
A r c a d i u s , qu'il conduisit comme une b^te, selon Texpres-
aion de Zozime, et son plus cher fsTori, ^tait n^ en Arm^-
nie. On raconte que, destine k TesclaTage, il ^tait au serTice
de la fiile d*un g^n^al, Arinthte, lorsqu'fi entra, en 393, chei
Abundantlus. Ce pecso^nage le pla^ parmi les eunuques du
palais. Dans cette positwn Infime, il panrint, k force d'by-
pocrisie, k attirerles regards de Tempereur Tb^odose. ArriT^
au trdne, Arcadius le nomma son grand cbambellan* KiTal
de Kufin, qui Toulait faire ^pouser sa fillek Tempereur,
Eutrope fut assez adroit pour fove cboistr E u d o x i e comme
femme k son maltre, et par le credit de la nouTelle imp4-
ratrice il Humi k perdreRufin. Jaloux da Stilicon, il
priTa Tempereur du secours de ce gindral, perdit Abundan-
tlus, k qui il deTait tout, et euToya Timaze et Syagrius p6rir,
en Afrique. Eutrope eut ses flatteurs. Toujours la puissance
en aura, si pr^caire qu'elle pulsse 6tre. On I'appela lep^e
delapatrie, le troUiimefi>ndateur de Constantinople!
On lui ^leTa des statues; les monuments se dtor^rent de
son image* Semontrant engrande pompe aux spectacles, il
passait la nuit> table, dans la d^bauche , et n'eut pas bonte
de se marier aolennellement. Son insolence, saeruaul6
et sa lubridbS souleT^fent tout le monde centre lui Gainas,
Gotli, gdn^al romaio, fit r^Tolter les troupes, et ne promlt
de lea apaiser qu'h condition qu*on lui liTrerait la t£te
d^Eutrope. Arcadius, press^ d'un c6t^ par la crainte,
de Tantre par les pii^res de sa femme Eudoxie, que I'eu-
nuque BTait menace de flftire r^pudier, ie d^pouitla de
toutes ses dignity et le cbassa du palais. Eutrope, Utt^
k la Tengeanoe du peuple , se sauTa dans une ^ise. On
Toolut Ten arracher, mais saint Jean Obrysostome
apaisa la populace par un discours qui est regard^ comme
un chef-d'ceuTre d'^qnence. Au bout de quelques jour^,
Tennuque sortit de son aslle. Arr^, on le conduisit k
Cbypre, puis en Glialc^oine. On hii fit son proo6s , et cet
escdaTO qui aTait peut-^tre 086 aspirer au trdne imp^al, fM
dtoipitti Tan 899.
EUTYGH&SSf bMsiarque du dnqui^me si^e, qui a
donn^sonnum k la secte dei eutpchiens onmonophy-
sites, 6tait pr^tre et archimandrite ItOonstantinople , 06 pins
de trois cents moines TiTaient sous sa direction. L'bdr^sie de
Nestorius, qui faisait de Jdsus-Christ deux personnes?,
pour ne point confondre en lui kt nature divine laTec la na-
ture buoMUne, aTait rencontre dans Eutychte un ardent ad-
Tersaire; et, comme il arriTe ordinairement A ceux qui ont
plus d'ardeur que de jugement, Teicte de son sfele TaTait
jet6 dans Terreur contraire 1 pour ne Toir en J^sus-Christ
qu'one personne, il ne TOulait reoonnattre en lui qu^une na-
ture , comme si personne et nature enssent ^t^ deux mots
synonymes. II r^sultait de la doctrine de Nest6rius que, la di-
Tinit^ et rhumanit^ faisant de Jtens-Gbrist deux 6tres dis-
tincts, deux personnesdiffiSrentes, rien de Tune ue pouTait
6tre attribu6 a Tautre : il <^tait done &ux de dire que le Yerbe
se fHit fait chair, que ie fits de Dieu e&t soufferf , qu'il tdi
mort , que Maiie ffit m^ de IMen, ete. D'aprte Eiitycb^ ,
au contraire, i'hnmanit^ ayaat 6t6 absorb^ par ia nature
diTine dans la personne do fils de Dieu, son corps n*dtait
plus qu'une substance fantastique anbn^ par la diTinit^ :
J^eua-Chcist n'^tait phis T^ritablement un homme semblable
k nous, tout en lui derait dtre rapports k la nature diTine.
AinsI , on la diTinit^ aTait pu mourir , ou la mort de J^us-
Christ n'aTait M qo'apparente. Eutycfato Toolait bien qu'Jk
y eat ea en J^ns-Cbrist deux natures aTant rmcamatioB^
168
EUTICHfiS — fiVAGRE
parce que selon Ini les Ames ^UDtpru^ilstantes aux corps,
cdie de J^us-Ghriit serait demeurfe distincte de la diTinit^
jusqu*^ sa naissance; mais aprte rincaraation la diTinit^
etlMmnianit^ ae seraient tellement oonfondues et mftl^es en-
semble, qii*U n'en serait r^sultd qii*une seiile natore mixte ,
k peu pr^ comme en nous de Tunion de TAme et du corps
rteultela nature humaine.
La reputation de pi^t^ , le cr^it dont il jouissait parmi
les moines , le z^e qu^il avait montr^ pour la foi contre
Nestorius, le nom de saint Cyrille, qu^il invoquait, et
dont il pritendait soutenir la doctrine, Tobscurit^ de la ques-
tion m6me , tout fii?orisait Pb^r^sie naissante , et le mal fai-
sait detels progrto qu'Eus^bede Doryl^e, ami d'Eutychte,
aprte a?oir fait dinutiles efforts pour le ramener k la foi or-
thodoxe , se vit oblige de le d^noocer dans un concile r^uni
Il Constantinople, en 448 , par Flayien , dv^que de cette
Tille. La nouTelle doctrine y fut examine et condamni^ ,
St Tauteur, qui refbsait de ser^tracter, se yitd^pos^ et
fhipp^ d*un anathftme, qui futconfirm^ par le pape saint
L^n. Mais on parent d^Eutycb^s, tout-puissant k la cour
de Tb^odose le jenne , obtint que Taffalre serait renToy^
k un autre concile. Ce nouTel examen , qui eut lieu au mois
d'avrilde Tann^suifante, dans un synode que pr^idait
Tbalasslus de C6&ai6d , tourna encore k la confusion d'fiu-
tychte.
NouTel appel de Pb^r^iarque, nouTeau concile indiqu^
pour le mois d'aoAt suivant : cette fois, c'^taitlt £pb^se,
et sous la prudence de Dioscore, bomme violent et en-
nemi personnel de FUvien. Les mesures ^talent prises pour
assurer le triompbe de Perreur : Eus^be de Dorylde et Fla-
yien parurent k ce concile, plut6t comme accuse que
comme juges; les arguments de Dioscore furent des Toies
de fait , et ses moyens de persuasion la force des armes :
Eusibe et Flayien se yirent d^pos^ ; le dernier fut mdmc
maltraite ayec tant de violence, qu'il mourat peu de temps
apr^s de ses blessures ; les autres ^y^ues, intimid^ si-
gn^rent tout ce qu'on youlut; il n^y eut d'oppositloo que
de la part des l^ats du pape. Les actes de ce concile, que
Pbistoire a fl^tri du nom de brigandage tT^phhe, furent
cass^ par saint L6)n, qui d^posa et excommunia Dioscore.
Celui-ci, brayant les foudres de I'^lise, renvoya au pape
anatb^me pour anatbtoie. Un pareil scandale ne put 6tre
comprimd que par le concile g^^al de Chalcidoine^
tenu en 451, dans lequel fbrent d^finitiyement coodamn^s
les doctrines de Nestorins et d^Eutycbte. Ce dernier mou-
rnt peu de temps aprte, ftg^ de aoixante-cinq ans.
L*abb^ C. B^NDEViLLE.
EUTYGHIENS, EUTYCHIANISME, b^Uques qui
reconnaissaient Eutycb^s pour cbef. Cette b^r^e ne fut
point etouffite par la mort de Pb^r^arque, ni par sa condem-
nation au concile de Cbalo6doine; die parut tour ^ tour
audadeuse on timlde, selon qu'elle 4tait fayoris^ ou pros-
crite par les empereurs. Bientdt le scbisme s*y mftla : aux
^yfiques ortbodoxea on oppoaa des 4y6ques du parti : c^est
ainsi qu'on yit en mdme temps k Alexandrie Pierre Moggns,
k Antlocbe Pierre le Fonlon, k Constantinople Acaoe.
Sous ces ^y^qoes Pbdr^sie varia et mitigea ses doctrines ,
selon les id^es particuli^res de ceux qui s^en d^daraient
cbeb : ce n'^tait plus Penseignement d*Eutycb^s ; on n'ayait
retenu de lui que Punit^ de nature , d'od le nom d'ra-
tychiens ftit laiss^ pour cdul de monophysites. Au
trisagion (Dieu saint, DIeufortf Dieu immoriel ) Pierre
le Foulon fit igouter ces mots : qui avez €U crucifiSpour
fiott5;donnant k entendre que la Divinity avait souffert, ce
qui fit donner k ses sectateurs le nom de ihiopaschUes
(de 6e6;, Dieu, et icdox«v, soufMr). A la pri^e d^Acace,
Pemperetir Zteon rendit und^cret, quMl apppda hinoti*
que, <m condliatoire, lequd condamnait^ la fois Eutycli4a
et le concile de Chalc^eine. Ce dtoet fut adopts par
Pierre le Foulon et Pierre Moggus; mais I'h^tation de ce
dernier entre lli^notique et le concile de dialoMoine le
lit abandonner d^une partle des siens, qui furent appeMs
pour cda ac^phales, puis siv&iens, de Sevenu, pa*
triarcbescbisraatique d'Antioche, auquel ils se rattacbdrent.
Phistard, ces sectes se multipli^rent encore : on distingna
les cor ricp Nicolas, qui voulaient que le corps de Jdsus-
Cbrist fttt corruptible; les incorrupticoles, qui pr^tendaient
le contraire; les agnoHe$, qui voyaient en. Jfeus-Christ de
Pignorance; les trilhHtes, qui trouvaient en Dieu trois sub-
stances distinctes, etc. L'b^r^ie, livrte k elle-mdme, allait
se perdre et s'^tdndre dans une division sans fin , quand ,
an milieu du cinqui^me d^e, un moine, nomm^ Jacques
Zanzale, dev^ par le parti sur le d^e ^iscopal d'^esse ,
entreprit de ranimer les restes mourants de Peutycbianisme,
et en r^unit les diffiirentes brancbes en une secte qui prit
de lui le nom Atjacobi tes , et dont on trouve encore au-
jourd*hui les restes affdbUs en Egypte, en Syne, en £thiopie.
Du sdn des Jacobites on vit encore sortir, an septitoie
dtele, une nouveUe secte d^eutychiens mitig^. L*empereur
Heradius, faisant de la thtologie par ordonnances , ayait
rendu un ddcret^, juste milieu entre la doctrine des mono-
pbydtes et cdle des catboliques; U voulait qu*on admit
deux natures en Jteus-Cbrist, mais une seule volont^ : de
\k le nom de tnonoth^lites, donn6 aux partisans de
cette erreur, qui fat la demito) fille de PhMsied'Eutychte.
L*abb^ C. BAitDEViLLfi.
EUXIN (Pont). Voyet Poir^EcxiK et Noire (Mer).
iSV AGUATION. On ddinit g^n^ralement VHmcuation
la sortie de mati^res s^r6t^, enbddes ou excrtoientitieUeSy
par un organe quelconque, ouvertnaturdlement ou par Part.
Le mftme mot s^applique k la mati^re qui est entratn^ an
dehors : ainsi, on dit Evacuation sanguine, pour indiquer
le sang tir^; ^acuation bilieuse, purulente, s^euse,
^aisse, fitide, inodore, etc., pour indiquer que c'est de
la bile, du pus , de la s^rosit^, des mati^res plus ou moins
^pdsses, fiitides, etc., qui out pris cours an debors. On se
sert encore du mot EvactuUion pour d^igner Pop^ration
par laqudle la sortie des mati^res a lieu. Aussi distingue-
t-on les Evacuations naturdles des Evacuations artifidelles :
on entend par ^aeuations naturelles les operations par
lesqudles, sans Plntervention de l*art, se fiiit la sortie des
urines, des sueurs, des excrements de toute espEce ; et par
^acuations artiftcielles, les operations andogues dans les-
qoelles Part intervient, comme quand le chirurgien ouvre uk
Evacuation ( Art mHUaire ). Sulvant PAcademie
ce mot exprime Paction d'Evacuer un pays, une place de
guerre, en consequence d*un traite, d*une capitnlation, etc.
D'apres VEnqfclop^die, evacuer une place ou un pays, c^est
seulement en faire retirer les troupes qu^on y ai^ eta-
blies. En effet, il pent entrer dans le plan de campagnc
d'un generd de renoncer volontairement k Poccupation inu
tile d'une place ou d'un pays , et de porter ses troupes sut
un point plus favorable aux'projets qu^fl a congus, pom
renforcer un corps de son armee ou pour occuper une po-
dtion plus propre k la resistance et k Pensemble des ope-
rations. L'evacuation d*un pays pent encore s'operer lors-
que les ressonrees qu^il presente font crdndre qu'elles ne
soient pas suffisantes pour subvenir k tons les besoins des
troupes qui Poccupent On pent done employer le mot ^vocua
tion toutes les fois qu'on retire, soit par nEeesdte, soit en con-
sequence d*une capitulation ou d'un traite, des troupes d*un
point qu'elles occupaient; et Paction d'evacuer une position
quelconque n*est autre que Pabandon que Pon en fait pour
en cboisir une autre.
L*administration des bOpitanx militaires se sert ansd da
mot ivacuaiion pour exprimer le renvoi, d'un bdpital dans
un autre, des malades ou des blesses, lorsque cette niesnre
estjugee necessaire. Les militaires destines k etre ainsi
evacute refoivent nn billet de sortie d*un modde partico-
lier. connu sous le nom de/euille d*4vacwUion,
£ VAGRE9 ne k £pipbanie, en Syrie, vers 535, s'appli-
qiiad^abord aux belles-lettres; ensuite il etudiale droit, et,
en pen de temps il eut acquis assez d'aptitude poer p«a-
r
iSVAGRE — EVANGELISTES
Toirexercer arec succ^ la profession d^avocat au forum
d'Aitioche. £Tagre ^taii d^jh li^ fort ^iroitement a?ec Gn^
goire, ^T^ue d*Antiochey quand ce pr^lat fut mand^ h
CoDtantinople pour r^pondre devant les del^gu^ de t'em-
pereuf k I'accasation de ptosiears crimes capitaux ; ^yagre,
par son habilet^, le fit reoToyer absous. Ea cette occasion,
il sat m^riter la bienTeillance de l*empereur Tib^re Cons-
tantin, qni le nomma qnesteor ; et plus tard, Maurice, sac-
cesseorde Ttb^re, dispose pour luitout aussi foYorablement,
loi donna rimportante charge de garde des d^ptehes. du prtfet.
On ne connalt pas IMpoque de sa mort. II est autenr d'une
HisMreeecUsiasiiquey faisant suite aui bistoirw de Socrate
d de Tb^odoret; elle s'rtcnd Jusqu^en 693, et a ^ traduite
en Francis par le president Cousin. E. Latickb.
Evaluation » pnx qu*on met k une chose selon sa
Tileor (vojres fimvATioiO : Evaluation des frais d'un proote,
d*aoe reparation k faire, d*une indemnity; ^Yaluation ap-
proximative.
On saH que la douane donne dans ses tableaux une
Valuation des valeurs des marcliandises imports et ex-
ports. Les chifires officiels d^^valuations, appliqu^ par la
liooane anx nniUs dont elle constate le mouTement, ont
^14 ^blis apris one longue enqudte et bas^ sur la moyenne
des prix qui existaient au moment de la discussion. Us fu-
rent appUqn^ pour la premise fois au tableau du com-
merce de 1825. Depuis 1825, ces chiffres officiels furent ap-
piiqu^ sans modification, sans tenir aucun compte des
Tariatioos de valenr que le temps amtoe, et qui souTent
soDt fort considerables. En 1848, une commission permanente
desTaleurs fut institute, avec mission de rdviser cheque
anoee la ?alear que radrainistration des duuanes attribue k
chacnne des douze on quinze cents marchandises inscrites
dans son tableau annuel du commerce ; Taleur dont le total
determine dte lors, pour la statlstique, le montant annuel de
nos ^changes avec T^tranger. Pour donner une id^edeTim-
portance du tniTail de cette commission, qui compte prte de
qoatre^Tingts membres, il nous suflira de rappder que les
toiles de coton qu*elle ^ralue k 4 fr. 65, 6 fir. 50 et 11 fr. le
kOogramme, soivant qu^elles sont ^rues, blanches on peintes
et iifiprimto, ^taient portto dans le tarif de 1826 k 15 fr.
poor les colons terns et blancs', et & 36 fr. pour les toiles
peintes et imprfm^es.
La Grande-Bretagne a recours, pour T^alnation ofXicielle
de son commerce, k des taux d'^valuation qui remontent k
Tannte 1C96. Depuis plus d*unsitele et demi, nul cliangement
0*7 a ^t^ apporte. Cette estimation ne peut done senrir qu'^
eiprimer des quantttte. Comme correctif, on met en re^rd
ia Taleur d^larte pour les articles export^s et provenant du
sol 00 de l^industrie britannique, mais on s'en tient k la valeur
offidelle pour toutes les impoitations et pour la reexporta-
tion des articles qiu ne sont point au nomhre des produits
britanntques. De cette diversity de m^tbode il r^ulte Tim-
possibilitE de totaliser Pensemble du commerce britannique
00 la nteessite de i^ex primer par des chifTres qui ne repr^
Mfltent nuliement Pimportance r^elle des transactions. Anx
£tats-Unis, un autre systtoe a €i& adopts d'aprteun ade du
congr^ du 10 fivrier 1820. Pour taux d'^?aIuation , on
emploie, lorsquMl s'agit d*articles imports , le prix courant
des ports strangers d'oii la marchandise arri?e, sans aucune
addition de flrais; quand il est question des exportations, on
se r^e sur le prix courant du port amdricain oil la mar-
chandise est chargte. Chaque annte, ces prix coo rants se
r^fisant de la sorte, on arrive k une expression aussi cxacte
que possible de Timportance rtelle du mouvement commer-
cial ; mala tonte coroparaison rigoureuse entre les sommes
d'une ann^ et oelles d'une autre pdriode devient impos-
ttble, poisqneces mteoes soounes sont le produit d^flteoents
dissemblables.
EVANDRE (en grecEuavepoc) Tint, suiTant la tradi-
tion, euTiron soixante ans aTant la guerre de Troie d'Ar-
cadie en Italic, et, accudlli amicalement par Faune dans les
lienx od Rome s*eieva plus tard, fonda une colonic sur le
ntCr. M Lk CO^VfiHSAT10N. — T. 11.
I6f
niont Palatin , dont les uns font d^riTer le nom de son flls
Pallas, et les autres d'une Title d*Arcadie, appel^ Pallan^
Hum. C'est k ^Tandre qu^on attribue Tintrodoction en Italie
des caract^res d^^criture, de Tart de ia*musique, des jeux da
cirque, en un mot, des premiers rudiments de la ciTiii-
sation, aunsi que le culte desdiTCrs dieux. Unautel lui aTait
^t^ dcT^ sur mQAtlQATentin. II paratt ddmontr^ que This-
toire d*£Tandre a pour base premiere une antique tradition
italique, dont la forme fut plus tard modifite par rmfluenoe
du g6iie grec; et ce qui le confirme, c'est qu*£Tandre est
aussi repr^sent^ comme le ills de Carmen ta, diTinit^ es-
sentielleinent italique, opuiion qui ne put Mre d^truite chei
les Romains pat Porigine grecqne donndei ^Tandre, que Ton
pr^tendait fils de Mercure et d'une nymphe appelte Th6mis.
Le nom d^TAimax a ^t^ aussi portd par un philosophe de
r Academic moyenne.
J^VANG^LIQUE (£glise). Les deux figlisee Inthd-
rienne et calviniste, apr^ avoir vteu longtemps diTistes,
^rouT^rent enfin, Ters la fin du dlx-hoititoie sitele, le be-
soin de se rapprocher et de Tivre en bonne intdligence. Le
progrte des sciences et de la pbilosophie les y conviaient
de plus en plus : Leibnitz s^y ^tait opinifttrement oppose ;
mais Wolff y contriboa puissamment en r^veillant I'esprit
sysUfmatique, en angmentant I'autoritd de ia ralson en ma-
ti^re de dogme, et Kant appoya de toote ton influence les
efforts de Odixtos et de Spener dans oe but. BientAt, les
perfectionnements successifs apportds k Texdg^, I'^tude
des hmguesorientales, la comparaison de Pb^breu avec Ta-
rabeet le syriaque, Pexplicatlon de la Bible par IMiistoire,
la Hbert^ de la presse et la libertd d'enseignement, frapp6-
rent d*impnissanoe les partis violents et substitudrent Pm-
dilKfirence pour le dogme k un i^e aveugle et mal entendu.
Les obstades k la rdunion des deux figUsess'aplanissaicnt^
vue d'oeal, et d^j^ les adbdrents de Pune suivaient le culte
de Tantre dans les m^mes temples. Mais ce ne fut qu*au
jubil6 de la r^f<^rmation,en 1817, que s'op^ra Talliance des
deux Confessions. Leduch4 de Nassau en donna Pexemple.
Calvlnistes et lutb^riens s'assembl^rent en synode et ddci-
d^nt de ne plus faire qu'une seule dglise sous le nom d'i^-
glise ivang^liqiie. On se garda bien de soumettre les for-
mules dogmatiques k aucune controverse; on choisit pour
radministration liturgique de la ctoe des textes bibliques
susoeptibles d'etre inteq>r6t^ par ctiaque £glise dans son
sens; et cette condoite sage et prudente fut imil^ avec
plus on moins de succ^ par la piupart des autres synodes
de la Bavi^re, du grand-duch^ de Bade, de la Prusse, de
Weimar, d'Anhalt , de Waldeck, de Hesse -Darmstadt, de
Wurtemberg, malgr^ Topposition de bon nombre de luth^
riens rigides, soutenos par le has dergd, rebello aux ordon-
nances des gouvemements favorables k la reunion.
En dehors de I'Allemagne, le fusion des ^gUses protestan-
tes ne s^est encore compMtement opdr<fe nulle part, pas m^e
en France, malgrd I'initiative prise k Paris par plusieurs
pasteurs ^nents de deux conununions, et bien que tout
paraisse mAr pour la consoramation enti^re de cet acte de
tolerance.
iSVANGl^LISTES. Dans la primitive £glise, on desi-
gnait ainsi ceux des Chretiens qui se rendaient d'une com-
mune ii une autre et continuaient Penseignement des ap6tres.
Plus tard, on restreignit Pemploi de ce mot anx quatre au-
teurs sacr^s qui on 4critla vie de Jdsns-Chrit sous le nom
d*£vangile. Plusieurs commentateors anciens ont cm voir
dans les cpiatre animaux d'£zdchiel et dans ceux de 1* Apoca-
lypse une figure proph^tique des quatre ^vang^istes, tfiaia
I ils ne s*accordent pas dans Tapplication quils font de ces
animaux. Cependant, au dnqui^e sitele prdvalut k cet
dgard Popinion de saint J^rdme, que S6dulius , pr^tre et
poete du temps, exprima dans les vers qui suivent :
Hoc MaUhiena ageos homiuem genertliter implet,
Marcos at alta fremit tot per deserta leonia.
Jura saccrdotti Lucaa Icnel ore jaTCDcl.
More Yulana aqnlla verbo petit astra Joannes.
22
]£vANG£LIST£S — tVANGILE
•70
. Qiutuor hi proeeret, vioi te vmc eweotes,
. TeiD|>orft teu totidein lamm tptrgnntar ia orbcm.
ISVANGILE, base et r^e de la fol chrdtienne. Cest,
lafTani T^ymologie de ce mot grec, Vkeurtuse nouvelle
ipport^e.atjx nations. II eomprend l*liistoire de TaT^neinent,
de la doctrine, des action^ , de lamort et de U r^anection
tfe J^sn s de Nazareth , ou da Meeale, (lis de Diea. Quatra
lllstoriens sacr6s, approuT^apar I'^gKse, noas Ponttransmiee :
labt M a tth Uu et saint Jean, ^moias oculaires et aori-
vnlaires des actions et des pafolea de J^ut; saint Marc et
lafait L u c y qni se prdsenteot avec U( mkne aatorit^ , puis-
qalls ftirent cotupaguons des apdtresi et qne le premier fot
disciple de saint Pierre, U second disciple de saint Paul,
de la t)oacbe desquds ils ont recoeiUi toute leur doctrine.
Saint Matt/lieu toitlt son £vangile Tan 41 de i^e tuI-
ere, en h^breu , ou syro-cbaldden , ainsi que nous Pattes-
t les andens P^res de I'^Hse. Mais cet ^rangile fiit trte
pfomptement traduit en grec, et la traduction pr6?alut aqr
Foriginal, alt^r^ par les £b t onit e s, et perdu depuis le nea-
tSkne sitole. Le texte hdbren d^aojourd^bui D*e8t lui*m6me,
eomme le l^tiaf de la Vulgate , qu^une rersioB de la Tersion
greeque. Aprte airoir prteb^la folenJnd^, saint Mattbieu
J csomposa son ^anglle , et Ton cn>it eo gdn^rel qu^U fut terit
I J^usatem. CequifaitTnlrqull ledestintit plusparticoli^re-
nient aui Joitis chr^fiens , ce sent des d^taiU de moBurs , de
iectes, d'opinions et de gdograpbiequMl donnesans les^dair-
dr par ancune etplication, et comme parlant k des leeteors
qai n*en avaient pas besoin pour les entendre. Son bat est
oe prouTer aux Juifs que Sisas de Nazareth est le Messie
qu'ils attendaient , et qui leor ^it prMit par les propb^tes.
Cat ^vangile e»t done one bisloire dogmatique da Gbrirt,
fMAi qu^une biographie chronologique.
Saint Mare se proposait un autre but, il destinait parti-
eriiftrement son travail anx Romabis; Geqai le proave, o'est
le soin quMl pr<ind de leaf expliqucr Certains details qui poo-
faient 6tre obscnrs pour eux sor les moBurs des Juifs, leur
rites, etc Cet l^yangile fut prunitifement toit en grec;
toatefois, les h^bralsmes dont il roarmille ^tabliraient seals
que saint Marc ^tdt Joif, ainsi qn^il est, dn reste, attests
pir tons les toivains do premier st6ole« Si Ton rapproche Vt-
▼cngile de saint Marc de celai de saint M^Tttbieu, on veit que
les deux toivains sacrfe rapportent abeolument les mtaies
fiiita, ou du moins ne se contredisent sur aocune circonstanoe,
quoique I'un dt Tantreigoutent ou orndteot certains details.
On ne saurait douter que saint Mare n^edt sous les yeax
r^Yangile de saint Mattbiea : Ton croit gto^ralement quMl
compose le siend'ane partiede r^Tangile de saint Mattbieu ,
«n J ajoatant les notes quMI avait recueillie* sar les pr^ica-
tiOiM de saint Pierre. Maie saint Mare, ^rivant pour des
gentils , retrancha dans saint Mattbien «e qui ne poovalt
eonyenir qu'anx Jnifs : il ajouta qnelques IkUs et quelques
details nouveaoji.
Ces deux drang^listes avaient omis des faits el des par-
ffcularit^s de la vie du Christ ; en outre , on arait fabriqu^
ane viedu Sauveor pleine d^errenrset d'inexactitudes. Ce
fot k cette occasion que samt Luc compose son £vangile. 11
en recoeiliil les mat^anx de ki boucbe des ap6tres et des
disciples de J^sus. Disciple et coilaboratear de sabit Paul,
II Taccompagna dans presqne tons ses voyages. Son £van-
^e est en grec , d'nn style plos pur et plus ^l^ant que ce-
Itti des aalfes^cdvains du Nouveau Testament : on flxe k I'an
hi oa 5S I'iSpoq le od 11 fbt compost. Selon saint Jdrtoie,
saint Luc ^rivit en Grto et probablement k Ooriatbe.
L*dglise dhr^tenne soitait A peine du c^nacle pour ^'^ndre
sor la Jud^''«t sur le monde, que d^ des b^r^es meoa-
<aient de briser son onit^. C^'nthe, £hion^ Valentin atta-
qualent la divinity de J^us-Christ etniaientua grand nombre
de fefts etde paroles du Sauveur. Ce fut pour Vopposer k
ces danesraqne, sur les instaitcesde nresquetous les ^v6ques
et d^pul^ des ^Ksesde PAsie, saint Jean seddterroina torire
•on ^vangne, liistoire dogmatique de J6sus sp<k:i lemenl
«dn:ss^ aux chrdtiens de PAsie Mmeure. Legrecestla laa^ae I
originale de P^vangile de saint Jean. Si Pon rapproche ee
dernier des trois autres , on volt que, k Pexception de quel-
ques (aits qu'il rdp6te, P^cri vain suppose suffisamment con-
nus ceux que contiennent les trois £vangiles qui ontprteedd
le sien , et quMl rapporte un grand nombre d^actions et de
paroles de Jteos-Christ, ainsi que des details omis par ses
devanciers, teis que Pbistoire des premiers temps de la pre-
dication de J^ios-Cbrist, jusqu^a la captivity de saint Jean-
Baptiste; di verses circonstances de la passion , de la mort
et de la rdsorrection du Sauveurl
C^ quatiies ^vangiles sont autbentiques.ils ont M ^rits
par les auteurs dont ils portent les homs. li suffit poor s*en
Gonvaincre de comparer les ouvrages entre eux et avee lea
autres toils dont Pensemble forme le Nouveau Testament.
Le style de ces quatre histoires ne laisse aucone doute sar la
v^cit^ de leurs auteurs. D^ lea premiers sidcles de P^glise,
les Pires affirment Pautiienticit^ de ces livres sacr^.
II a exists aussi dans les premiers siteles une multitudes
d'EvangUes apocrypbes, rejet^ depais par P£glise. On ne
salt quelle date et quelle origioe lear assigner. Samt Ce-
ment d'Alexandrie, qui vivait aa deiuu6me si&cle, est
le premier P^requi en ait parld, en dtabUssant une juste dis-
tmction entre ces productions etJes livres autlientiques, fon-
dementsde Uloi chr^enne. D*aiUeur8,cespr6tendiis £van-
giles n'dtaient pas en si grand nombre, le mftme portant
soavent plusieors litres : c^est' ainsi que P^vangile selon les
Hdbreux» r£vangile selon les Nazartois, l*£vangile selon
Ic^ douse ap6tres, et Pfivangile selon saint Pierre paraissent
p'avoir ^ que le seul J^vangile selon saint Mattbieu, falsifid
par les nazardens et les dbionites. Quant aux 35 autres
£vangiles, ils en forment k pebie vingt en r^Ut^. £n voici
la listen d'aprte Fabricius : 1° un £vangiie selon les ^yptiens ;
2** un autre de la Nativity de la Vierge; 3"^ un Prot^vangile
de sauit Jacques; 4** P£vangile de Penfance; 5® nn £vangile
de saint Thomas (c*est le mdme que le prdc^ent); e"" P£-
vangiledeNicod^me,; T* PEvangiiedteroel; S** PEvangile de
saint Andrd: a"" celui de saint Bartbdiemi; lo*" celui d'A-
peOe; ll*" PEvangilede Basllide; 12*" celui de C^nthe; 13*
P£vangite des dbionites ; U*" l'£vangile des encratites oo de
Tatien; ib"* P^vangile d*£;ve; le"" celui des guostiques; 17"*
celui de Marcion; i%^ celui de saint Paul (c^est le mtoie
quele prdc^ent) 19^ les Grandes et Petites interroga-
tions de Marie; SO"* le livrede U Nativity de J6sus, le mftme
qae le Protdvangile de saint Jacques; 21® le livre de samt
Jean ou de la mort de la vierge Marie; 22® P£vangile de
saint Matthias ; 23® P^vangile de U perfection ; 24® l%van-
gile des simoniens; 25° PEvaogile. selon les Syriens; 2G*
P^vangile selon Tatien , le mdme que P^vangile des encra-
tites; 27® l*fivangile de Thad^ on saint Jude ; 2S® cdui de
Valentin ; 29® celui de la vie ou du Diea vivant ; 30® celui
de saint Phihppe; H° PEvangile de saint Barnabd ; 33® celui
de . sabit Jaoques-le-Miyeiir; 33® celui de Judas Iscariote ;
34 ]*£vangile de la v^ritd , le mtoie que P^vangile de Valen •
tin; 3&* P£vaiigile de Leudus, de Seleucus, de Lucien et
d'Hesychius.
Cette multiplicity d*£vaagiless'expllqae enpartie par Pabos
de ce nomqni fut donnd dans les premiers si6oles de P^glise,
non^seulementaux £vangiles proprement diis, mais encore
& tousles aotres livres du Noaveau-Testamant, aux histoires
de J^us et de la vierge Marie, et m6me aux professions de
foi. On Pexplique aussJ par la simplicity de quelques Chre-
tiens , qui , ayanl recneilli par toit ce qui leur avait H6
dit par quelqaes diciples des ap6tres, croyaient pouvoir
donner k leors notes le nom d'ivangile. Mais bientdl oes
pr^tendus Evangiles furent recunnus poar apocryplies et
r^et^ par les ortbodoxes. II n'en fat pas ainsi 'des quatre
Evangiles que les apdtres avaient eux-m6mes donn^ aux
^lises. Plusieurs ap6tres se servirent de celui de saint
Mattbieu , et samt M^e Pent k Rome enbre les . mains.
Saint Pierre approuva l'£vangile de saint Marc. Saint Luc,
pendant son sejour en Grto, seservitdc celui dece dcmier et
dc r£vangile da saint Mattbieu. Sai it Paul appelait celni
EVANGILK — iSVAPORATION
de ftiiut Lac son ivangile ; enfin , uint Jean , qoi ^rivit
le denier y rerit les trois autres ^Tangiles et les appronra,
aii»i qoe Fatteste EusMie de Oitear^. Toates les ^ises or-
thodoxes se senraient de ces qoatre ^rangDes ; on en foisait
des lectures pobUqnes ; on grand nombre de passages en
^tiieDt ins^t^ dans les titor^es et dans les onTrages des
picoders Pferea.
L'mUgritf des lirres da Nouyeau-Testament se prouye
pir TaccoTd de toates les yersions , qui offrent la plus par-
falte concordance. Entre les manoscrits les plus andens ,
recoeillis par Mill , Westein , Kuster et autres , et les an-
deones Terpens , ainsi qoe la Vulgate , on obserye , quant
k h sabstadoe , absolument le m6me accord. Mill , k la
f^t^, en cotnparant un trte grand nombre de manuscrits ,
a annot^ pltis de trente miUe yariantes , mais ces yariantes
oe seryent quit confinner Hnt^t^ des liyres du Nonyeau-
f estament , puisqoe toutes se r^uisent k des foutes de
grannnaire ou d^ortb<>graphe , ou k des mots remplac^s
par leurs synonymes. (Test ainsi que la critique la plus ri-
sooreuse met le scepticisme au d^fi d'alt^rer rirr^tiragable
certitude attach^ k ces liyres augustes donton 8*est bomd id
k iaire lliisfoire, ne pensantpas que ce fftt Poccasion d*ap-
prkier leur influence sur le monde dont Us ont renouyd^
U face {wyez CBBisrumsXE). Db GARifl
l^VANGILE (liturgie), partiedela messe qui suit
r^pltre etpr^cMe r 0 fferto ire. Elle se compose de la lec-
ture d*un eitrait des £yangiles d^tormind par la liturgiepour
cliaquejourderanii^. On cbercheraitenyainuneliturgie qui
fl'ait pas admis nne lecture d'£yangUe. Dans certaines ^glises
d'Orient, 00 crut andennemenipouyoir s*en dispenser le sa-
medf ; inals le concile de Laodicite de 364 ddcida que ce jour
a'easerait pas plus exempt que les autres. Aux messes basses^
le missel est transports du c6\A doit de Tofficiant, au c6tS gau-
che ou lepr^tre lit T^yangUe, pour montrer que la y^ritSest pas-
s^'des joif^ auxgentils. Ilest posS de biais, le dos falsant face
ao coin de I'autel. Le c^dbrant s'arr&te au milieu de Pautd
poar dire le munda cor meum ; puis, ayant de commencer
la lecture , U fait le signe de la croix ayec le pouce de U
ouiiD droite sur le liyre, sur son propre front, sur sa bou-
die el sur sa poitriney A la fin » il baise la pagesainte en di>
saat :
Per evaogelica dicU
Deleantur oosln delicto
Aux messes solenndles c*est ordinairement le diacre qui
cbaate Ftyangile : il fait sa pri^re h genoux , au bas de
faatel, y ditle munda cor meum ^ se l^yf , prend rdvan*
giliaire, et, accompagnS de deux cierges alium^, ya de-
niaoder au c^^rant sa bSn^liction en ces termes : Jnbe,
Domine, benedicere , auxqnels le cSlSbrant r^pond : Do^
minus sU in corde tuo et in labiis iuis, ut digne et com'
petenter annunties evangelium, etc. Amen, rSplique le
diacre, et il baise la main du c^Sbrant, qui bSnit Tencens des
tborif^raires et le jette dans Tencensoir. Tons les fideles res-
teot debout pendant la lecture de T^yangile. A Rome , lors-
qoc le pape offide, un cardinaUdiacre chante r^yangiieen
lalifl , un autre en grec ; usage qui s'est Element observe
i Pabbaye da mont Cassin , et k celle de Saint-Denis en
France, le joar de la fftte patronale. L'^yangile chants, le
peuple Impend ; Lous Ubi Christe. Puis on remporte le liyre
presque ayec le m^me c^rSmonial , et onle fait baiser au c^
lebraut , ainsi qu'^ tout ce qu^il y a d^Sminent dans P^lise.
A la fin de la roesse, le prdtrelit encore le commencement
de I'EyangUe selon saint Jean; ce qu'on appdle le dernier
Evangile.
Les Grecs lisent l^^yangile ayec beaucoup de soleunitS :
le c^l^rant se met en pri^re , prend sur Taiitel le liyre fermS,
le montre au peuple, en faisant le signe do la croix ^ et le
remet au diacre qui le revolt ik genoux, en lui disant : hi-
liisuz, seigneur^ Us predicateurs du Saint £vangile; k
i qud le c^flSbrant r^pond , en lo. bSnissant : Dieu nous
donne la parole pour annoncer son ivangile avec line
9^nnde force. — Amen n&plique le diacre. Aprfcs avoir pro-
171
menSle liyre processionneuement, 11 lereporte k la tribun#
et Tencense , tandis que le c^^rant , rest6 k Taut^ ^ se re*
tourneyers le peuple en lui criant : Voilin laSagesse I .refi^
tons debout 6t icoutons le saint ivangilel ^aint Jeaoi*
Chrysostome nious apprend qu^en ce moment solennei , lea
empereurs d^posaient leur diad^e.
EVANOUISSEMENT. Vouez Syiicop^.
£VAIVS D£ LAGY9 lieutenant g^nSral anglais et mem*
bre du parlement, nS en 1787 k Moig en Irlaude, d^buia dans la 1
carri^remilitaire au service dela Compagniedeslndes o^eiw ,
tales , et passa ensuite avec le grade de lieutenant dans ua
raiment de dragons. Apr^ avoir servi en J^pagne aona
Wdlington^ puis dans TAmi^que du nord, il remplissait k
Waterloo les fonclions d^aide de camp du g^i^ral Pon-
sonby , lorsqull fut promu au g^nde de lieutenant-colonel.
Blis en non activity au rStablissement de la paix gtoSrale, it
se jeta dans la politique, arborala banni^re du radicalmnef
et fut flu en 1830 membre du parlement pour Westmiosler.
En i83S , il accepta , avec le rang de lieutenant-g^n^ral daoa
TarmSe espagnole, le commandement de la l^on recrut^
pour deux ans eid Angleterre au compte do gouvememeBl
de Madrid, k Teffet de soutenir en Espagne le syst^me coos-
titutionnel. 11 s'y comporta yaillanoment, et notamment aoK
affaires qui eurent lieu devant Saint-S^bastieo, devaot !•
Passage , sur les hauteurs d^Amoxagana^ sons les mora d^O*
riamendl et d'Hemani, et tormina lacampagne de 1837. par
la prise d'assaut de la ville d'Irun , apr^s uner^istanceopl*
niAtre. A son retouren Angleterre , les ^ecteurs de West*
minster le choisirent encoreune fois pour leurmandataire an :
parlement , et le gouvemement lui conf6ra le grade de oe«
lend avec la decoration de Tordre du Bain. En 1846 il votg .
en faveur de Tabolition des corn-laws et fut r^lu en 1647
par les decteurs de Westminster, menU)re du parlement, 0^
ils n*a pas discontinue depuia d'appuyer toutes les mesvrei
propose par le parti liberal. Le ministtee Derby rencontre
en lui an adversaire des plus ^nergiques; mataapr^s deas
jours de d^bats violents la chambre dies communes re*
fusa, en avril 18&2, de s'assoder an vote de^d^ance ifu'fi
proyoquait centre ce cabinet en proposant k s^ ooU^uei
de rejeter le bill de la milice. Clief d'une divisioa de cava*
leriede I'arm^e envoy de en Orient, il a dt6 deyd«u grade de
lieutenant gdndral en 1854.
Evaporation, passage d*un Uqulde, et mtene d#
certains solides, 1^ I'dtatde vapeur par leur eombinaisoii
ave&le calorique. Ce qui distingue les mots ivaporation eC
vaporisation y c'est que ce dernier ne se dit que de la forma*
lion des vapours par r^buUition. Toutes les fois que dea
vapours se ferment au-dessous de ee point, U y a^w^^
ration.
Un liquide passe k T^tat de vapeur d^autant plus vito
que sa temperature est plus eievde, que Toaverture do vase
qui le contient est plus grande, et que I'air ou les gas am*
biants sent plus sees, etc. Si, par exerople, on verse On pea
d*eau dans une bouteille, et qu^on bouche celle- d , on ob-
servera d*abord (u I'air contenu dana la bouleiile est bien
sec) que le niveau du liquide baissera de qudque chose,
et qu^au bout d*un certain laps de temps il deviendrif sta*
tJoi»!.vire; si, au contraire, la boutdlle n'^tait pas bouch^ei
tout le liquide, au bout d'un temps suffisant, passerait k
H\di de vapeur et se disbiperait dans I'atmosph^e. 11 est
fadle de rendre raison de ces phenon^nes : dana le cat
on la boutdlle est bouchde, Tair qu'dle oouUent se sature
d*abord des vapours qui se forment au-dessus de l'eau{
aprds quoi il est imposdble qu*il en admette de notavellei
entre ses molecules ; au contraire t quand la beoteiUeeil
dcboucUee, les vapours se rdpandent librement dans la niaaie
ii air ext^rieur, et r^aporation contmue tant< qu a ; 4 ua
liquide dans le vase. II suit de \k que r^yaporation d'on 1|»
quide doit cesser si ce dernier est entourd d'nn yoiame d'air
qui ne pen I se rcnouveler : voil<^ pourqiioi du linge nouilM
expose k nn vent »ec s^lie plus vite, toutes cho»es ^igales
d'ailleurs, que lorsquMl est tcndu au soldi par un temps calme^
172
Autrefois les physiciens pensaiect qae Talr avait la pro-
pri^t^ de dissoudre les liquides et de s'en approprier les va-
pears, de la mtoie mani^re que Teau dissout les sels et se
combine avec eux. Une experience dteisi?e a d6montr6 i^ab-
surdite de cette hypothtee. £n effet, si Pair agissait comine
dJssoWant sur les liquides, r^Yaporation n'aurait pas lieu,
ou serait, da moins, plus l^te dains le Yide; or, on obserre
le contraire; an liquide contenu dans le r^ipient d'une
machine pneumatique se con?ertit, en partie, quand on a
fait le Tide, en yapeur, dont la tension fait monter, en peu
de temps, de quelques degr^s la colonne de mercure du
barom^tre contenu dans le recipient. Si I'air contribuait
k r^vaporation des liquides, les Tapeurs se formeraient plus
lentement dans une masse rare de ee fluide que dans un
volume de cc m^me fluide plus comprim^ ; U n'en est pas
ainsi : one mtoie quantity d'eau passe plus vite k T^tat de
Tapeur, lorsqu*on la porte sur une haute montagne , que
lorsqu'on laisse dans un Tase plac^ sur le bord de la mer.
L'^vaporation des liquides, toutes choses ^ales d*ailleurs,
est plus ou moins rapide, suivant leur density; Tether, le plus
l^er de tous, s'^vapore plus vite que Teau, et celle-d que
le mercure, etc.
Nous STons dit que certains solides passaient spontan^-
ment k T^tat de vapeur : nous en STons un exemple dans
la glace, dont le yolume diminue sensiblement avec le temps
sans qu'il y ait d^el. Tetss^be.
Evasion. Lo malntlen de Tordre public exige imp6-
rieusement de r^primer par des mesures u^T^res la n^i-
gence que les ge6liers, gardiens, gendarmes et tous autres
pr^pos^s semblables apportent dans la surTeillance des per*
sonnes d^tenues et confix k leur garde. Tels sont les termes
du prtembule de la loi du 13 brumaire an ii. Cette loi ?ou-
lait qu*en cas de conniTence k T^Tasion d'un prisonnier, les
pr^pos^ k sa garde fussent condamn^ k mort et que la
n^igence qui, de leur part, aurait donn^ lieu k cette dya^
sion, fAt punie de deux ann^ d^mprisonnement! Mais,
on ne tarda pas k t'aperceyoir que la premiere de ces pres-
criptions etait neutralis^e par sa rigueur m6me, etque, pour
en eiuder Tapplication, les juges d^laraient tonjours qu'il
n^y ayait que n^igence la od les prenyes de la connivence
<^taient ^yidentes. D^j^ la loi du 4 yend^miaire an yi ayait
rem^ie k cet abns; mais le Code P^nal de 1810 a ddfini-
tivement consacr^ une legislation plus humaine et cepen-
dant suffiBante poor garantir Texecution des jugements et la
sOrete de la society.
Aux termes des articles 237 et suiyants de ce code, foutes
les personnes pr^posees k la conduite, au transport ou 4 la
garde des detenus, en sout responsables, et, en cas cTi"
vasioiif sont passibles de differentes peines. Si T^yade est
pr^yenu de deiits de police , ou de crimes simplement iufa-
mants, ou s'il est prisonnier de guerre, les proposes k sa
garde ou conduite doivent £tre puuis, en cas de negligence,
d'un emprisonnement de six jours k deux mois, et, en cas
de conniyence, d*un emprisonnement de six mois 1^ deux ans.
Ceux meme qui, n'etant pas charges de la garde ou de la
conduite du detenu, auront procure ou fadlite son evasion,
seront punis de six Joors k trois mois d*emprisonnement Si
revade est prevenu ou accuse d*un crime de nature k en-
' trainer une peine afilictive ft temps, ou condarone pour l*nn
de ces crimes, la peine , en cas de negligence, sera Tempri-
sonnenient de deux mois k six mois, et, en cas de conni-
yence, la reclusion. Et quant aux personnes etrangeres k la
garde des detenus, lour participation k revasion sera panie
d*uu emprisonnement dje trois mois k deux ans. S*il s*agit
de crimes emportant la peine de mort ou des peines perpe-
tuelles, les conducteursou gardiens seront punis, en cas de
negligence, par an emprisonnement d*un an k deux ans, et;
en cas de connivence, par la peine destravaux forces k
temps. Les fauteurs de revasion etrangers k la surveillance
des detenus seront, en ce cas, punis d'un emprisonnement
#01 an au moins et de cinq ans au plus.
. Si rev asioD a eu lieu ou a ete tentee avec violence ou bris
eVAPORATION — EVECHE
de prison , les peines conire ceux qui Taaront (avorisee cn^
iuumissant des instruments propres k Toperer seroni
suivant les cas, de trois mois k deux ans d'emprisonnement,
de deux ans k dnq ans d'emprisonnement, et m6me la
reclusion. Dans tons les cas, lorsque les tiers qoi auront
procure ou fadlite revasion y seront parvenus en corrom-
pant les gardiens ou geOliers, ou de connivence avec eux»
ils seront punis des memos peines que lesdits gardiens on
ge6liers. Si revasion avec bris ou violence a ete (avorisee par
transmission d'ormes, les gardiens ou condoctenrs qui y
auront participe seront punis des trayaux forces k perpe-
tuite; les autres personnes, des travaux forces k temps. Au
surplus, tous cenx qui auront connive k revasion d'an de-
tenu seront solidairement condamnes, k litre de dommages-
interets, 4 tout ce que la partie dyile du detenn (c'est-^ire
son adversaire ) aurait eu droit d'obtenir contre lui. La sur-
veillance de la haute police peutetre prononcee pour dnq k ,
dixans contre tous ceux qui auront coopere k une eyasion. A
regard des detenus qui se seront eyades ou qui auront tente
de s'evader par bris de prison ou par violence, ils seront^
pour ce seul fait, punis de six mois 4 un an d'emprisonne-
ment, et subiront cette pdne immediatement apris I'expira-
tion de celle qu*ils auront encourue pour le crime ou deiit
4 raison duquel ils etaient detenus, ou immediatement apr^s
Tarret ou jugement qui les aura acquittes ou renvoyes ab-
sous dudit crime ou deiit, le tout sans prejudice de plus
fortes pemes quells auraient pu encourir pour d'autres crimes
quMls auraient conmus dans leurs violences. Du reste, les
peines d'emprisonnement prononcees contre les conducteurs
ou les gardiens, en cas de negligence seulement, cesseront
lorsque les eyades seront repris ou representes, pourvu que
cesoit dans les quatre moisderevasion, et quMls ne soient pas
arretes pour d'autres crimes ou deiits commis posterieure-
ment. La loi punit en outre le recel des personnes qui out
commis des crimes emportant pdne afflictive. Dubard.
D'apres la loi du 30 mai 1854, le condamne aux travaux
forces k temps qui, k dater de son embarquement, se rend
coupable d^evasion est puni de 2 4 5 ans de travaux forces.
Cette peine ne se confond point avec celle anterieurement
prononcee. La peine pour les condamnes k perpetuite est
{'application 4 la double chatne pendant 2 ans au moins el
5 ans au plus. Tout libere coupable d'avoir quitte la co-
lonic sans autorisation ou depasse le deiai tixe par Tautori-
sation est puni d'un an 4 trois ans de travaux forces.
£V£ {ea hebreu Chavva , c'est-4-dire la vie, la mere de
toute vie). Tel fut, suivant la tradition juive relative k la
creation , le nom de la femme du premier homme, par
consequent de La mere du genre humain. {voyez Adam ).
EVl^GHl^ diocese, partie deterritoire soumise k Tau-
torite spiritueUe d'un eveque. Dans un sens general, ce
terme comprend aussi les archev6ch€s. U se dit encore de
la diguite episcopale, du titre d'eveque, de la ville ou il y
a un siege episcopal, de la residence de I'eveque, de la de-
meuro enfin de reveque ou palais episcopal. Les evtebes
sout les premiers et les plus anciens de tousles oflices ecde-
siastiques. Leur institution remonte presque k la naissance
de r£glise. Le plus anden est celui de Jerusalem, dont saint
Pierre (ut, pendant cinq annees, le titulaire, k parlir de I'an
34 de notre ere, et quMl ceda k saint Jacques le M incur.
Le second eveche cree fut cdui d'Antioche, oil saint Pierre
resida dnq ans, et qu'il ceda k £vodius. Le troisieme, dans
I'ordre des temps, est celui de Rome, dont saint Pierre jeU
les fondements Fan 45 de J -C. Ainsi, Jerusalem et Antiocbe
ontete successivement le premier eveche en diguite ou prin-
cipal siege de I'^glise ; plus tard, Rome est devenue la capi-
tate de la chretiente. L'eveche de Umoges fut fonde par
saint Martial vers I'an 80. Certeins critiques ont cependant
pretenduque rerectlon des eveches ne remonUit pas audel4
du troisieme siede. Contrairement k cette opinion, le pape
saint Clement est dte pour avoir envoye, des I'an 94 « des
eveoues en divers lieux, nolamment k ^vreux et k Beauyais-
et poor avoir, en cette qualite, accredite saint Denis k
£V£CH£ — fiVENTAIL
179
PftHs et saint If icaise k Rouen. Les ^yteh^ se multipli^rent
insensiblemenl dans tout le monde chn^tien; mais c'est
snrtoot anx doazitoie et trdzitoie siteles que les Erections
d^^teli^ deriennent fr^quenles. A cetto derni^re ^poque
ils ^taient si nombreox dans la proTince de Constantinople,
qoele pape, teriTant, en 1206, an patriarche de cette ville,
hu permit de conf(irer plosienrs ^v^h^ 4 un seul titulaire.
La plnralittf des ^Y^bis a cependant M toojours d^-
fendue par les canons, de mtoe que la plurality des b6a^
fioes; mais on a 6i& dans tons les temps ing^ieux k trouyer
des pr6textes de dispenses. £broln, ^y^qne de Poitiers, fnt
le premier, en 850, qni pofs^da un &iMi6 et nne abbaye en-
semble ; le cardinal M as a r i n, quand il ^tait ^£qne de Metz,
po8861ait en mtaie temps treiie abbayes. Janus Pannonins
cumulait k son d^c^ dnq ^yteh^ de Hongrie. Le cardinal
de Juyeiise ^tait h la fois archeydqoe de Toulouse, de Rouen
et de Narix>nne. L'^tendue de chaque 6wMi6 n^^tait point
d^abord limits; ce fut le pape saint Marcel qui en fit la di-
Tision, en 30S.
Dans lea premiers siteles de l^^glfse, chaque ^y6qne ^tait
ind^pendant des autres : il n*y ayait ni m^tropoUtains ni
soCTragants. Chaque proyince ne poss^dait d^abord qu^un
€yteh^ jofiqn'i ce que, le nombre des chr^iens s*6tant beau-
ooQp accni, on ^rigea plusieurs 6y6ch^ dans une m^e pro-
vince ciyile, lesquels oompos^rent ensemble une proyince
eccl^siastique. Le conclle de Ric^e, tenu en 325, attribua
k r^yteli^ de la m^tropole, ou capitale de la proyince, une
sup^orit^ rar les autres ^Tteh^ comproyinciaux, d*oti est
Tenne la distinction des ^y^b^ m^ropolitains, que Ton a
qnalifi^ d^areheviehds, d^ayec les autres ^ytehds de la m6me
proyince, qu^on appelle st^ffragants, les titolaires de ces
^teb^ ayant droit de suffrage dans le synode m^opoli-
tain, 00 plnt6t assistant jadis k Tdection du m^tropolitain,
eonfiimant son Election et la consacrant.
On oompte aujourd*hui 15 archey6cb6s mdtropolitains en
France, et 69 ^v^i^ qui sont leurs suflfragants, en France
et dans ses colonies. Ces dyficlids ne sont pas Element
partag^ entre les m^tropolitains ; il n^y en a cependant
qu^an seal qui n'ait qu^un sufTragant : c'est Parcheyteh^ de
Cambrai, 6y6ch^ Arras. On pouryoyait anciennonent aux
&fhdbiia par yoie d'^ection ; c'est maintenant le chef de
r£tat qui y nomme ; institution canonique est donnte par
le pape ; les bnlles sont y^rifito et enregistr^s au Gonscil
d'Etat ayant la prise de possession des si6ges.
Il y a des ^y^cbes dans r£glise anglicane ou ^pic-
copale, r^pandue anssi dans les £tats-Uuis d^Am^rique,
dans r^glise grecqueou d*Orient, et dans Tfiglise lutb6-
rienne de SuMe , de Danemara e» de Nory^e.
^V£CH£S ( Les Trois). Jadis on di^ignait sous ce nom
one partie de 1& Lorraine, compost des trois yilles do
MetZf de Toul et de Verdun, toutes trois ayant
le titre d*^teh6, et de lenr territoire. Aprks ayoir ^t^ long-
temps yilles libres imp^riales, elles furent, en 1552, r^unies
par Henri II k la France, k laquelle le traits de CAteau-
Camb»^4 en confirraa d^finitiyement la possession.
EVECnON (de evectus, action de porter deliors, de
transporter). Ou appelle aiusi en astronomic la seconde in^-
galit^ de la lone, produite par Paction du soleil. Apr^ 1*6-
qoatlon do centre, c'est la plus grande des 6[]uations
de la lone. Cette in^galit^, d^couyerte par Ptol^mte, Infloe
particoli^rement sor F^oation do centre qu'elle diminoe dans
les syzigies et augroente dans les quadratures. B o o 1 1 i a u d Pa
eapliqote par le d^lacement du foyer de Tellipse lonaire,
qoi n*est pas fixe an centre de la terre; de II le nom d*^
vection, qu'il a donn^ i cette in^lit^ et que la science a
consery^.
£ VEIL* C'est commontoent on ayis donn^ k qaelquHin
sur one chose qui Hnt^resse et k laquelle il ne s'attendait
pas. Ce mot, qnoiqu'U n'ait au premier coop d'ceil aucun
rapport ayec cdai dis riveil, yient n^anmoins dyidemment
dece dernier, mais en ce sens que Faction de r^yeillerquel-
qo'on a pour bat de le faire passer de T^tat de sommeil k
celui de yeOle, c*est-i-dire de produire une rftyolution iifl
generis dans le systtoie d*action de ses faculty mentalea,
operation qui r^ulte aussi , quoique ayec des ph^nom^net
difli&rents , de Taction de donner IMyeil k quelqu'un. La r^^-
yolution qoi s'op^re en nous dans ce dernier cas est pro*
portionn^ k ^importance de I'objet sor lequel notre atten*
Hon a H^4veilUe; et telle pent 6tre cette importance qoe la-
direction des fiicnlt^ de notre intelligence en soit absolo-
ment change. Ce qo'on d^ne soos le nom d'^veil n'est
pas toujours le rfenltat d'un ayis donn^ k quelqu*un ; mais,
suiyant notre degr^ de capacity intellectuelle, il pent d^
pendre d'nne reflexion snbite, d'un incident tout insigni-
fiant en apparence pour ceox qui nous entourent : ainsi, des
circonstances tr^indiffiirentes poor one capacity ordinaire
donneront k des agents adroits d'un gouyemement I'^yeil
sur quel que conspiration, sur les dangers quelconques qui
peuyent menacer Tautorit^ qui les emploie. Dans la re-
cherche des causes d'un phtoomtoe qu^conque, du mot
d'une ^nigme, ou mtoe d'autres objets plus insignifianta
encore, ce sont des phtoomtoes on des obseryations qui ont
pass6 cent fois inaper^ us sous les yeoi des autres, qui don-
nent k un esprit plus ^tendu, plus profond, I'^yeil sur les
seuls moyens , ou du moins les meiileurs pour arriyer k la
d^couyerte qu*ils cherchent; et, en consid^rant hi question
sous ce point de yue, on est qoelqnefois ^nn^ du peu de
difficult^ des obstacles qui ont suffi pour arr6ter les esprits,
les sanies m6me les plus pnofondsl Buj.ot.
EVENT) alteration causae par Thnpression de Fair dans
les aliments ou dans les liqueurs, et qui en d^truit, en af-
faiblit, ou en corrompt le goOt : du lard, du yin qui sent 1V«
vent, 11 se prend aussi pour Fair agit^ : on met des mar-
chandises k Fair, d T^vent, quand elles yiennent des lioux
suspects de contagion. Donner de V^vent k une pi^ de
yin, c^est lui donner de Fair en y falsant une ouyerture.
Une t6te d V4vent est un esprit l^er, ^tourdi, ^yent^.
Mvent s*applique encore aux conduits qu'on manage dans
la construction des foumeaux, des fonderies, afin que Fair
y circule et en chasse Fhumidit^. C*est un d^faut de fabri-
cation dans un canon de fusil, une dtfectuosit^ de mine,
qui consiste en une petite ouyerture, ou fente, par hiquelle
Fair pent passer. En termes d'artillcrie, c'est la difli^rence
en moins du diam^tre d*un boulet k celui du calibre de la-
pito ; dans ce dernier sens, on dit aussi vent au lieu d'^uent.
^VENTAJL. Ce mot, comme le yerbe ^venter, est
ddriy^ de vent, V^ventail n'est autre chose que du papier,
du parchemin, de la peau, ou de F^tolfe, ^ndus sur de
petites lames dlyoire , de nacre, d'toiille, de corne, de*
bois, etc., qui se replient les unes sur les antres,et seryent
k iventer ou k s*6venter, L'dyentail, lorsqu*U est agit^, rem-
plit en quelque sorte, la fonction d*une pompe tout k la fois
aspirante et foulante, en ce sens qu'en s'^rtant de la
figure, il liyre passage k des colonnes d'air plus fralches,
sur lesquelles il exerce ensuite, en se rapprochant, une
certaine pression, de telle mani^re que, se trouyant en quel-
que fa^on refoul^, dies yiennent frapper la partie trop
^hanfTite, d'oh r^olte prteis^ment hi Aralclieur agn^ble
que Fon ressent alors. L'agitation de Fair par F^yentail ne
produit aucun eflfet sur le thermom^tre et ne le refroidit
pas.
Dans Fart inllitaire on donne le nom d'^ventail k ime
esp^ce d'ai5 que Fon dispose pour mettre les tireurs k I'a-
bri. Cest en architectore une croiste dont la partie sup^-
rienre se termine en demi-cercle. Les orfi&yres appellant
^entail un tissu d'osier dont Us se couyrent le yisage, et
qui, k Faide d'une petite ouyerture pratiqute au centre, leur
permet de recunnaltre F^tat de hi soudure. Pour Ftoailleur^
Vdventail est une petite platine de fer-blanc, on de cuiyre,
qui le garantit de la lampe k la dart^ de laquelle il trayaille.
Wicqfort, dans sa traduction de VAmbassade de Garclas
de Figueroa , appelle iventaiU des cliemlnto pratiquto
en Perse pour combattre la chaleur et rafralchir les appar-
tements. Enfin, on donne encore aujoord'hnl ce nom k une
174.
EV ENTAIL
«8p6ce de inacliine, faite de carles ou de morceaax de toile
gooua^, susiicpidue au plaocber* et qu'oa emploie poiir
donner de la fralcliear en Tagitant. Y. De Mol^n.
L'^ventall proprement dit scrt plas sp^cialeraeat anx
damesy pour lesquelles il eiit k la fois an objet d*utitit^ et
d^agr^inent. Nous trouvonH ^num^i^ea dans une brochure
in^tul6e la PfUlosophiede la toilette, par M"** la baronne
de C***, plus de cent manikes difT^rentet de se servir de
cejoli meuble-blion. Selonun liistorien fort ancien, I'^ven-
taii est n6 en Chine : ce serait la belle Kansi, (lUe d*un
mandarin, qui, ayant cqntActd Th^bitude de tenir son
masque h la main et de Tagiter pour se rafralchir le visage,
aurait cr^ ainsi Viventail, Dte lors il dot aToir la forme
d'un ^ran, qu^il c^nserre encore chez les Chinois. Soivant
un autre historien^ IMventail ne serait que Tinstrument
foruyant dont se servait la sibylle de Games pour annoncer
qu^elle allait rendre ses oracles. Une troisi^me opinion as-
signe r^pte pour patrie 1^ I'^yentail ; de U il serait pa^s^
en Jud^, puis en Grtee. Des branches de inyrte, d'acacia,
des feuilles ^l^uuient d^upte du platane oriental, au-
raient ^t6 les dventails primitife^.et Ton a quelques raisons
de croire que les pampres, le lierre, les sannents et les
feuilles de vigne, qu*on Toitsi fr^quemment sur lesanciens
monuments, entreiac^ autour du tbyrse que portaient les
bacchantes et les pr6tres de Bacchus, auralent eu, outre leur
destination symboUque, celle de procurer de Tombre et de
la fratcheur aux proselytes du dieu du Tin, ^bauffite par les
orgies de ces jours de d^rdre. Avec les paons, qui com-
menc^rent k ^Ire connus en Gr^ dans le cinqui^me sitele
avant J.-C,, Tinrent les ^ventails de plumes de cet oiseau,
fruits de la mollesse et du faste des habitants du littoral
de PAsie Mineure. Cette mode fut adopts avec empresse*
ment par les dames grecques : dans une des tragedies d'£u-
ripide, un eunuque vient raconter' comment il a, selon la
aoutume phrygienne^ agit<$ son 6ventail auprto des cbe-
veux, des joues et du sein de la belle H616ne. Dans les ten-
Tains post^rieurs, grecs et romains, il est question d'^ven-
tails de plumes de paon toutesles fois qu'il s^agit de toilette
^e femme; mais,comme les longues plumes se trouvaient
trop ]<V:;^es et trap frdles pour opposer la r^istance ntees-
saire a la repercussion d^une certaine masse d'air, on ima-
ghia de les soutenir par de l^g^res bandes ou tablettes en
boisqui rendirent Tinstrument plus solide, plus durable.
Tola etaiuitles eveutails dont parlent Ovidc et Properce lors-
qu'iis nous apprennent que les jennes filles se procuraient
de la fratcheur au moyen de certainea tablettes. Nous trou-
vons cette mode reprodnite sur les vases antiques avec une
telle Tarietequ'on serait tente de croire que la mode a r^gnd
aossi despotiquement k Tibur qu*aux Tuileries.
Si nous laissons V^re mythologique et ancienne de I'e-
Tentail, et si nous voulons savoir repoque de son introduction
en France, nous arrivons de prime saut au seizi^me si^cle,
oCi des parfiimeurs italiens, Tenus k la suite de CaMierine
de M^dicis , en gen^raliserent I'usage k la cour. II jouit
d^une grande fa?eur pr^ de Henri II et de ses mignons.
Par un edit de 1673, Louis XIV constitua les maltrcs iven*
tttillistes de Paris en corps de Jurande. Sous ce prince
et sous Louis XY il devint pour les femmes, sous diverses
formes , le complement oblige d'une ^l(^gante toilette. De-
puis ce temps sa Togue s'est toujours soutenue. II paratt
qu^en France, en Angleterre, en Italie, il fut en pliunes depaon
jusqu'au milieu du dix-septieme siecle , epoque o£i il cessa
de s*appeier ^ventoir, Yenise et les republiques marchandes
servirent dans ce temps-U d*entre|)6ts pour debiter ces pre-
cieux objets d'echange, que Ton faisait venir d^Alexandrie
et d*autres places du Levant. II existe des collections de
costumes pris chez tons les peuples du monde, et principa-
lement chez les Lombards, ou reventail de plumes de paon
se trouve parmi ceux du uioyen Age. lis etaient de formes
trte-variees, consistont d*ordinaire en plumes d^autruche,
ou autres, longues, mobiles, reunies en faisccau et Uxees
dans un mancfae dor, d^argent ou d*i voire. Cette mode
pasafll, avec qnantite d'antrai, d^Ittdfe en Aogleterre, smis
les rignes de Richard II et de Henri Yin, corome on peut
le voir dans une comedie de Shakspeare, od FaUtalT dIt 4
Pistol : « Quand M"* Bridget perdit le manche de son even- •
tail, je pris sur won bonneur d'affinner que vous ne raviei
pas. » On of^t k Elisabeth, le jour de I'an, un eventail garni
de diamants, que Nichols decrit avec un soin scrupuleux.
Sur le frontispice de La Femme doU aveir sa volants ^ co-
medie angfaiae, imprimee en 1616, on volt un eventail de
plumes, dont le manche paratt orne de picrres piicieases.
•A Rome encore aujoord'hui, dans les aolennites publi-
qnes, et particulierement dana ih/estadi catedra^ le papa
est porte ^ur les epaules de plusi^rs hommes, tandis que
deux tiennent, k c6te de lui, mais sans les agiter, d^x
eventails de plumes de paon, k manches d^voire. Ceci a quel-
que rapport avec la ooutume des diacres grecs, se tenant k
c6te du ceiebrant, avant la consecration, et agitant sur les
offrandes un rtpidlon, ou eventail, ressemblant k Pinstru-
ment qu*on emploie en ete dans les campagnes pour eloigner
les cousins et les mouches des clievaux qu'on ferre. Quel-
quefdis pourtant, cet eventail groc repr^ente un seraphm
4 six ailes deployees. Son apparition est, dans I'esprit de ce
peuple, empreinte d*un sens mystique : elle rappelle le souffle
du Saint-Esprit animant les ap^tres ; et la priere du celebrant
y fait allusion. On voit dansnn ceremonial de lamesse pon-
tificale du temps du pape Nicolas Y, qu^on se servait aussi
autrefois generalement de reventail dans les eglises de nos
contrees. 11 etaitsnrtout en usage dans I'abbaye de Cluny.
On Temployait en France au traizieme siede, dit Durand,
de Mende, pour empedier lea mouches de souiUer les es-
peces sacramentelles. En Italie, dit Balzac I'ancien, il y a
des eventails qui lassent les bras de qaatre valets.
De cet incommode ustensile 4 nos eventails, quelle dis-
tance ! de combien de graces ne. sont-Us pas douea de nos
jours! Comme on les dore, comme on les argente, comine
on les incrustel comme tantAt le hois de Sainte-Lucie, tan-
\Ai rivoire, sent employes avec art k leur parure 1 comme .
la peinture et la miniature. Tor et les pierrea se reunissent
pour les enjoliver 1 Sous la regence, tons les personnages
qu*on peut imaginer, tous les paysages qu*on peut retracer
furent deployes avec luxe sur les eventails, pour lesqiiels
on epuisa \e» phis beaux papiciB de la Chine el les tafTetas
les plus distingues de Florence. Une des dames les plus spi-
rituelles de la cour de Louis XY ecrivait 4 son amie, AP'^de
Steal : a Supposons une femme deUcieusement aimable,
magnifiquement paree, petrie de gr&ces ; si, avec tous ces
avantages, ellene salt que boargeoisement manier reven-
tail , elle aura toujours 4 craindre de se voir Pobjet du ri-
dicule. II y a tant de fagons de se servir de ce predeux coli-
Gchet, qu*on distingue par un coup d'eventail la princesse
de lacomtesse, la marquise de la rotiiriere... £t puis, quelles
(grftces ne donne pas reventail 4 une dame qui salt s'en
servir 4 propos 1 II serpente, il voltige, il se resserre, il se
deploie, il se leve, il s'aba»se, selon les eirconstanees. Oh I
je veux bien gager, en vdrite, que dans tout Tattirail de
la femme la plus galante et la iliienx par6e, il n'y a pomt
d^omement dont elle puisse tirer autant de parti que de son
eventail. • Ces lignes semblent avoir ete inspirees par Tas-
pect dVn cercle de dames espagnoles, de la metropole, ou
des colonies, de toutes les femmes du globe celles qui excel-
lent le plus dans ce manege enchanteur. « L*eventail, dit
M. Itdouard Fraissinet, joue an r61e important dans la vie
publique et privee des Japonais. II fait parUe du costume
des deux sexes. On le voit dans la main du soldat comme
dans (^le du moine. Quand un grand seigneur fait raum<>ne
4 un pauvre, il met la piece de monnaie sur un eventail.
On salue 4 coups d*eventail au Japon, comrae eli Europe
a coups de chapcau. Le professeur donne oet objet en guise
de prix 4 ses eieves. Pour annoncer 4 uncrimlnel d*unbaut
ning quMl est condamne 4 mort, on lui presente on even-
tail sur un riche plateau. II se met 4 genoux, tend les /)ras
versce don funeste, incline latete, et Texcuteur %ui s*est
fiVENTAIL
teso prtt, 8*«T«iioe et U lai tranche au m^uie instant... »
£n 1828 la mode adopta cliez noas r^yentail pour nos
fashkmableay dans les salks de spectacle. Ce hit k la premise
representation de Ccrisandre k rop^a-Comiqae, dans nne
bfililanie soir^ d*^^ Ges ^ventails mascolins re^arent le
nom de corisandres.
Sans Atre le sceptre du fMnde, oommc Ta dit un poSte
iiiiisqD4^ dn dlx-hniti^me sitele, T^ventail tiendra sa place
dans lliistoire dee grands tenements prodnits par de petites
causes : le eoop d'^entall du dey d* Alger a Talu un sup-
plteent de glotre k nos amies et une importante colonie k
la France. Ooiat.
EVENTAIL (Tailleen), taille qui donne iinn arbre
la forme croii ^ventail; elle est plus difficile k maintenir que
celle en V ooYert, qui lui a ^ gto^alement substitute, car
sa r^gnlarit^ d^poid d*on plus grand nombre de branches
m^res. Les arbres dirigte d^aprte ce procM^ occupent, il
est 'vraiy un espace moindre lat^ralement, mais auss! les
fruits aont moins »Mb, moins expose au soleil, etreffenil-
lage est phis souYent n^cessaire. P. Gaxjvbkt.
^VENTAILLISTE. O'est le nom qu'oa donne k celui
qui f id>rJqDe des ^Tentails. On app^it autrefois aiusi
can qn lea Tcadaient. Us formaSeat une corporation^ dont
la eonMiie #Cait stabile k Sainte-Maiine. Ses statuts aont
antMeurs k la declaration d^ 1073, par laquelle Louis XIV
^rigeaplQsietin communautte. On fait les ^ventails en pa-
pier, en talGetaa, on en d*autres dtuffes tr^ldgires. Les plus
nuples sont en papier nni, dMae seule conlenr, et c*est le
Yert qo'on choisitordtnairemeot. On les coupe en demi-cer-
cles de diyerses grandeurs ; on colle deux feuillerrnne sur
Tautre , et on laisse s^sher. On fixe le papier sur on man-
dria on sur nne pkmehette Men unie, dans laquelle sont
pratique 10 4 t2 rayons, creos^ d*un millimMre de pro-
jondeur. On ^barbe le papier avec un oompas h pointe tran-
chante, et' avec nn oouleau ^roouss^ on passe sur les
rayons crens^, pour d^erminer les plis do papier ; on t&
pMe Topiration en retournant le papier sur la plancbette.
La seconde operation consiste k introduire des brins de
boistrks-mince9,largesd'enYirun quatre millimetres, entreles
deux feoilles de papier ponr les souteuir, ce qui se fait au
moyen d'une aignHle ou sonde. Les fltehesou bAtons de 1*4-
Tentaifse rtonlssentpar le bootd*en has, etau moyen d'un
petit troo qu'eny mteage, on les enfile dans une petite
broebe de m^tal. S*il s'agit d'tSrentails de luxe, les extr^-
naUis de oetle broche sont gamies de rubis ou de dflamants.
Le papier de l^dventail est coll^ sur les denx fMches extre-
mes. Aprte que r^rmtail est pli^, on le laisse 86cbor ; tout
ce qui exeMe Ice deux grands h&tons est ^barli^, et on
borde P^entail.
On imprimod*abord enuoirles6?entails, eton les colorie
apr^. Ceux qni sont en taffetas , mousseline, etc., peuyent
^tre imi4, peints an brod^ en or on en argent; mais le mon-
tage s6 ciiit de la m^me mani^.
La mode exerce beancoop d*empire sur ee genre dln-
dostrie : on en fait aussi en bois prdcieux, en teaille, en
iToire; on les appelle ^entails d'hiver,
ToQtes les fltehos d^conpte k jour sont retenues par im
ruban ; c'est an moyen d'un emporte-pUce qu'on fait les
d6ooopaies, qui pr^^entent soavent de fort Jolis dessins.
Cette indastrie , en apparence si fbtile, entre dans les expor-
tationsannndlM departs poor une somme de prte de trois
minians. Orftee k I*hali0et4 el an goOtdes ^ventaillistes pa-
risieDs, TEnrope entitoe est deyenoenetro tribntaire pour
oet ohjct; mala c'est en Chine que i'on feit les ^entails
les plus d6Ucats et les pins remarquables.'Mous en aTonsTU
Tendreen Angleterre jusqn'ii vlngt-cinp loots lapitee.
V. Db MoLtoN.
iSVEKTS (Zooiogie). On donne ce nom anx onver-
tores par lesqueUes les e^tae^s appel6s smtffieurs rejet-
teat rean qui entre dans lenr botiche avec leor proie.
« Oette eaa 9 dit 6. Curler, passe dans les narines au moyen
d'one dispoaitiop particniidre du Yoile du palais, et s*amasse
— EVilQUE t7S
dans nn sac plae^ a Torifice exterieur de la cayit^ du nes,
d'od elle est chass<^e ayec riolence par la compression de
muscles puissants, au trayers d'une onyertore 6troite plact^e
au-des^s de la tAte. » N. Clermont.
JEVEQUE. An plus haut degr^ de r^belle bi(^archique
de rj^glise se trouye plac6 Vivique^ en qui reside, dtsent
les th^ologiens, la plenitude du sacerdoce, c'est-^i-ilire des
pouyoirs oonf6rte par J^us-Clirist k ses apOtres. Le carac-
t^re dont 11 est reyMu, c'est V^piseopat; Tdtendue Jo sa
juridictlon, c'est r^t;^cA^. Dans les premiers si^des, les
^y^qves ^talent appel^ apdtres , anges de VJtgHsefpapes
ou pdres, pontifes , etc. Le nom ^^ivique (itimu&ttft^ , sur-
yeillant, surintendant) d^signait moina le rang on le carac-
t^ que la charge pastorale, le soin de veUler au saint du
troopeau. Cest un terme empruntd par r£glise aux paiens :
les Grecs d^ignaient ainsi les inspecteurs qu*ils enyoyalent
dans les proyinces. Les Latins app^ient ^alement epis^
copi des magistrals charge dinspecter le pain et les yjvres.
Cic^ron ayait exerc^ ces foncUons : episc(^nis ora Campor
nUe. DH le temps des apdtres , nous voyons ce titre donn^
k de simples prfttres, auxquels ^tait confi^ une partie de la
joridiction. Alors aussi, les 4y6quc8 sont quelquefoh d^si-
gnds sous lenoni de jE)rtf/r6s(irpe(r€0Tspoc, yieillard ) : c*est
le nom que se donne saint Jean dans ses deux demidres
^pttres; samt P«ml, parlant de Tordination 6piscopale de Ti-
moth^e, rappelle tmpo^i^ioiiem manuum preshyterU. Ce
nom yenait de I'Age ayanc^ dans lequel on choisissait ordi-
nairementles ^y^ques et les prfitres; c*^it d'ailleurs une
quaUfication honorifique donnte a toute personne de dis-
tinction , quel que fOt son Age , comme chez nous le nom de
seignewTf qui yient de senior (ancien, yieillard).
De ce qoe les noms de pr^tre et d'6yAque out ^
alors appliqv^s iudistinctement, on anralt tort de conclure,
ayec les* protestants et les presbytiiciens, qii*il n'existait au-
cune difference entie T^iscopat et la pr^trise. 11 pouyait y
ayoir confusion dans les noms , dit saint Thomas, mais non
dans le caract^re. De tout temps l'£gKse a yu dans les ^y^ues
les h^ritiersdes apOtres, etdans les prfttres les continualeurs
des soixante*donze disciples; et personne Usantr£yangile ne
sera tentd de dire qu'il y ait en ^alit^ de pouyoirs entre
les onset les autres. Saint Paul, ^tablissant Tite ^v4que
dans I'tle de Cr^ , le charge d'instltuer dans cheque yllle
des prStres sur leaquels il aura pleinejuridictlon : car c'est
k lui , comme joge natarel , que doiyent tin adress^ les
plaintes qu'il u*est tenn de reoevoir que snr la deposition de
deux on trois ttoioins. SelonaainlIgnace,l'^y6que pr^ide
dans I'^glise comme le repr^ntant de Dim, ^.les pretres
y tiennent la place du s^aat apostoliqne, Tertullien , d'accord
ayec les canons des apdtres et les d^ision^ de plusieurs con-
dies, yecit que les prdtres , aussi bien que les diacres, ne
fassent rien sans le consentemontde ^'^y^ue. Saint Cdleslin ,
partant du principe que le disciple n'est pas au<dessus du
maltre , yeut que lea prfttres soient soumis aux ^dques.
C*est le sentunent unanime des P^res. D'aillenrs ^ k partlr du
second si^cle toute ambiguity cesse^etehaque ordreprend
exclosiyement le nom qu'il a conserve jusqu'i ce jour.
Par rinstitution de Jdsos-Christ , les ^ydques ont ^t^
etablis pasteurs des ftmes. « lis sont, dit I'^criture, consti-
tute intendanta par r£sprit-Saint, pour gouyemer r£gUse
de Dieo. » L'autorit^ qu'ils exercent est attach^ k leur ca*
raet^ et leur yient de bieu mdme, tandis que la juridic-
tion des prdtres n'^mane que de I'^dque, et ne pent ^tre
exere^ que sous sa directfon. Les 6y6ques sont done
n^ceasaires k I'^gliae, non-aeulement pour lui assu^ la
continuity du miniature, et transmettre par I'ordination
la misafon qo'ils ont roQoe de J^us-Chriat, mais encore
pour prteider, gooyemer, jugar et smyo&Uer. lis sont tons
^ux en pouyoir, parce que tons ont re^o la plenitude
dn sacerdoce; ce qui n'emptehe pas qu'il y ait entre eux
des prominences, dee degfte de jnridiction et d*konueur,
sniyant Timportance des si^es qu'ils occnpent Au dessns
de tous s'^^ye le pontife remain, le pape, dont rautoril^
1 76 fivfiQUE
ft^dtendear tout l*uniTera, et auquel se ralUent tous les auties
^T^oes comme aatant de rayons ^ un centre conunun. Les
aufres distinctions onl ^t^ introduites par I'asage. Quatre
prtiats, sous le titre de patriarches, se partagealent
autrefois TOrient : c^dtaient les ^T6ques d*Antioche , d*A-
'exaudrie, de Jerusalem etde Constantinople; I'Occident
n^ayait d*autre patriarcheque le souverain pontife. Venaient
ensuite les primats ou exarques, puis les nUtropo-
iUains ou areheviques , at exi(ia les simples ^Tftques.
lies titres de patriarche et de primat, qui emportaient autre-
faig oaie juridiction r^le, ne sont plus aujourd*hui que des
distinctions honorifiques.
Oans les premiers temps, tout le peuple dtalt appeld h
4\\re les ^T^es et les prindpaux pasteurs de r£glise; mais,
& cause des troubles inseparables de ces r^i^ions populaires,
•dilT&rents conciles, depuis celul de Laodicte au quatritoie
^i^cle jusqu*^ celui de Latran en 1215, restreignirent et
«upprim6rent les droits 61ectoraux des laTques; le clerg6
mime seTit pen h pen d^poss^d^. D^jkan tem(i9 de la prag-
matique sanction , sous Charles Yll, les seuls chapitres des
mdtropoles et des cath^ales <&lisaient leurs 6^6ques; enfin ,
les chefs de r£tat, qui s^^ient toujours rtery6 une large
part dans les Elections episcopates, out fini en France, par
se les attribuer exclnsiyement : le concordat passd'entre
L^on X et JFran^is I" donne au roi seul le droit de nommer
aux ^Tfiches et archeYtehes. Aux termes da concordat
de 1801» « le prfitre nomme par lechef deT^tat doit faire
«es diligences pour rapporter Tinstitution du pape ». Jusque
U il ne peut exercer aucun acte de juridiction. Dte qu'il a
-re^u ses bulles, il doit se foire sacrer dans le temps prescrit
par les canons. Le sacre pour 6tro legitime, non pas pourtant
«ous peine denullitd, doit etre fait par truis autres ev^qoes,
dont un cons^crateur et deux assistants, Les omements
distinctifs que T^lu re^oit h son sacre sont : l"* la crosse ,
houlettepastoralei aTeclaquelle il doit conduire letroupeau
de jesus-Christ; 2^ I'anneau, signe de Talliance quMl con-
tracte avec l^lise; 3° la croix pectorale, nouveau ratio-
nal, qui montre en lui le repr^sentant d'un Dieu crncifie;
4^ la ffii/re, sorte de couronnei symbole de sa souverai-
nete spirituelle.
Lesth6ologiens dlstingnent dans r^vfique deux sortes de
pouToirs : Tun attache a son caract^, et qn^s appellent
ptmvoir dTordre; Tautre attache ^son siege, et quails nom-
ment pouvoir de Juridiction, Les fonctions qu'il remplit
en Yertu de ce double pouvoir embrassent tout Texercice de
la religion chretienne. Aux cinq sacrements quMl administrait
comme pretra se joignent les deux autres , dont il est de-
▼enu leministre ordinaire, la confirmation et Tordre.
Juge natorel en matiere de religion , il dedde les questions
de foi, il interprfete r£criture, il prononce dans les conciles,
il examine, approuye ou oondamne, dans son dioctee, les
ouvrages qui se publient sur la religion. Gardien de la disci-
pline, il fkit les statnts, mandements , ordonnances , qu'il
croit propres h en assurer le maintien ; il dispense des canons
selon les canons memes, et quand Pinteret de I'^glise le de-
mande, il juge les fautes des eccKSBiastiques et punit les cou-
pables par des pclnes spirituelles : il peut interdire, suspendre,
excommunier, al»soudre, etc. Chef du tronpeau, tl choisit
les cooperateurs qui doivent travailler sous sa direction au
salut des Ames : il les ordonne , et leor assigne le poste qu'il
Teat'qu*ils occupent. En France, cette partie ie la jcridic-
Hon episcopale est ainsi limitee par les lols : « Lea evdques
nomment aux cures ; leur clioix ne peut tomber que sur des
personnes agreees par le chef de T^tat » ( Concordat de 1801 ,
artX.)
« Le devoir d*nn pasteur , dit le concile de Trente, est de
eonnattre ses brebis, d'ofTrir pour elles le sacrifice , de les
nourrir par la predication de la parole divine , Padrainis-
tratioQ des sacrements et Teiemple des bonnes ccuvres ;
de prendre un soiii patemel des pauvres et des niallieureux ;
de s*acquitter, enfin, de toutes les fonctions de lachargepas-
leraie; choses -que ne peuvent foire oeux qui , au lieu de
— EVERETT
veiller sur leur tronpeau, Tabandonnent comme des merce-
naires. » Le concile declare done que tous les preiats, quels
que soient leurs titres ou leurs dignites , sont tenus de
Holder en personne dans leur dioc^. Pui«, ilest dit « quiis
devront avoir soin de visiter leur dioc^ par eu\-memes ,
ou, slls en sont empecbes, par un vicaire general. Le but
de ces visites doitetre d'etablir la saine doctrine, de raain-
' tenlr les bonnes mmurs, de corriger les vices et les abas,
! de ramener le peuple par des exhortations et des avis k la
I religion et k Tinnocence. » D'accord en cela avec le concile
de Trente, les articles organiques disent que « les evftqaes
sont tenus de resider dans leur dloc^, et ne peuvent en
sortir qu'avec la permission du chef deT^tat «. Puis : « lis
visiteront annuellement en personne une partie de leur dio-
cese, et dans Tespace de cinq ans le diocese entier. En cas
d^empechement l^time, la visite sera faite par on vicaire
general. »
L'eveque qui ne peut rempltr tous les devoirs de repis-
copat obtient un coadjuteur ou un auxilkdre : oesont
des eveques qui exeroent en son nom les fonctions episco-
pales, raaisqui n^ont de juridiction que celle qu'il leur donne
en qoalite de vicaires generaux. Comme on ne peut nommer
deux eveques pour le meme siege , ni ordonner un eveque
sans eglise , ces preiats re^ivent le titre d'ane des egMses
qui sont sous la puissance des infideies, ce qui leur fait
donner lenom d'eveques in partihus inftdelium, insUtution
qui date des croisades. Un coadjuteur succede de droit k
reveque qu*il seconde; il n*en est pas de meme des simples
auxUiaires. Le chapitre imperial de Saint-Denis compte
d'anciens eveques parmi ses membres.
L'abbe C. Baitdbvillb.
EVERDINGBN (Alubht VAif),ceiebrepaysagistebol-
landais, ne en 1621, mort en 1675, eut pour roaltres Rolaod
Savery et Peter Molyn, mais profita encore plus de retud«
attentive et constante qull fit de la nature. Dans ses ma-
rines, il excellait k rendreavec one frappante verite Tagi-
tation de la mer; on a aussi de lui des vues de forets d'une
teinte sombre et tout k fait dans la nature du Nord, qui sont
de vrais chefs^'cenvre. D*ailleur8 , II ne reprodulsait pas
avec moins de bonbeur les scenes gradeoses desforets, avec
de beaux elTets de soleil. On admire notamment les toUes
dans lesquelles 11 a reprodnit laiuatore agreste et sauvaga
des montagnes. Par leur conception, eminemment poetiqne,
les tableaux de cet artiste laissent une impression ineflk^ble ;
et il en existe un grand nombre dans les musees de Berlin,
de Dresde , de Munich , de Y ienne , de Copenhagoe, etc.
Rverdingen, homme pieux et'spirituel, av^t etodie la tbeo-
lugie et remplissait les fonctions de diacre dans regltse re.
formee de sa ville natale. II s*exerQa en outre dans la gra-
Ture sur ciiivre ; et on estime particuUeremeat les planches
quMl composa pour le poeme de Relnecke der Puehs,
Son frkn afne, C^ar van EvBanmoBrc, ne k Alkoaaer,
en 1606, mort en 1679 , se distingua comme portraitiste et
anssi comme |)eintre d'histoire et dVchitecture.
Un troisieme Mm, Jan van EvEamRGEN, ne en 1635 ,
fnt avocat, roais n*ena pas moins laisse, lui anssi, qnelqoes
tdles remarquables.
EVERETT (Albxandrb-Henri), honune d*fitat ameri-
caln, ne dans T^tat de Massachussets, et flls d'un respectable
ministre protestant, fit k Boston,'et plus tard k roniversite
d'Harward, k Cambridge, les etudes qui devaient Tinitier
k, la vie Ipubliqne. Nomnoe en 1818 envoye des ^tats-Unis
de TAmeriquedu Nord k La Haye, 11 passa en la meme qua-
lite en 1825 k Madrid. Les negociations anxquelles il lai fat
donne de prendre part Tlnitierent k la oonnaissance des secrets
de la politique earopeenne, et lui foamireat le fond d'un
ouvrage qu*il poblia sans nom d'anteor sous le litre sni*
vant : Europe, or a general survey qfthe present titua'
Hon of the principal powers : with coi^ectures on their fu-
ture prospects (IBoston, 1823 ). II y examinait la situation res-
pective des differentes puissances do TEuropc , et signalait
la lutte qui s^est etablie entre les princes et les peuples, les
EVERETT - STICnON
pour b eooaorfalloB de Icar pottroir dsspoUque,
iei anires poor roMentkn de U liberty. SniYaol lui , cetie
k^ doit InftflliblciiMnlse terminer par la Tictoire despea*
pleiy attendn que la dTil:tatk>n oe peot af^onnThui que pro-
gmser, et que les progrte de la dTlHntioii amteent k leor
toile h Ubedk politiqae. Anssi conwOlel-ii aox princes d^a-
dopier on sage systteie de oonoessionst alls ne veoleat pas
aVxposer k ime perte in^Titable. Comme corollaire k oet
oorrage, il fit paraftre, en 18)7, im antra toil tntltnid : Ame-
rice, or a general iurveff €/ the polUieal situation of
tie several powers of the western eoniineni (Pbiiadel-
phicy l&17)y dans leqael U ilpialait d^j^ les dangers dont la
pr^pondtenoetoiqours croiasaota de la Rossie menace Tin*
dependence de l*£urope. II pnbUa ensnite, et cette fois en
J mettant son nomy ronrrage Intitol^ : JVeio ideas on po-
piUation^ with remarks on the theories qfMaUhus and
Godwin (Londrea, isas), oA, contrairement k Topinion des
fonomistes anglais, il ^tablit de lamanlto la plus pdremp-
toire qoe font accroissement de popniation a pour r^ltal
08 accrofaseinent de production; qne les moyens de subsis-
tanoe sent toujours en rapport eiact aTOC le chfffre des po-
pulations ^nourrir; eniln, qne la panvret^ et la bmine pro-
Twnnent d^autres causes qoe de la snrabondance dela popo-
latioQ
La MbSie du paiti whig et Farrirte anx afiUres da prdsl-
dent JackaoB, repr6senlant do parti ochlocratUpiet mit fin ^
Il la canttn politique de Henri Everett II rentra alorB dans
la Tie privte , et se retira Boston, oft il pnblia Jusqu'en 183&
le Jfarth American Beview^ que des besoins d'argent le
fMvkeot alors k Tcndre. Les prindpanx articles qn'il adonn^
kedk Reme out M r^unis, en 1846, sons le litre de Critical
and mlsetllaneoMS Essays ( Boston ).
ETERETT (Eoodaro), fr^re cadet du prMdent, est
B^en anil 1794, k Dorchester, dans l*£tat deMassacbnsetts,
stadia b thtelogie, et obtint dte TAge de Tingt ans nne
place de ministre de T^glise unitaire k Boston, oA il se fit
one Idle reputation que trois ans plus tard on lui ollrit la
cliaire de langne et de litt^rature grecque, nouvellement cr^
k PofliTersite de Cambridge. Sentant alors le besoin d*aller
etadnr rantiquit^ snr place, il s'embarqua pour FEurope
en 18U, et alia d'abord passer qndqne temps k Gflstihigne.
£b 1817 il Tint ^ Paris, et de lA se rendit k Londres. Aprto
SToirparcoura Tltalie, UGrteeetunepartiede la Turqnie,
fl reriot, en 1819, anx £tais-Unis occuper enfin la chafare qui
Im sTait M oonfi^ A qudque temps de U il prit ansd la \
rMaefion en chef du Aor^A-ilmericati-ilevieiP, recueil qui
MXBsa Erection parrint k unegrande popalarii6,etdatts 1^
qnd il se chaigea surtootde dd'endre les moenrs et les ins-
tihitians de eon pays contre les attaques et les railleries des
touriilet anglais. Hari^ k one femme riche, une telle po-
sition ne poirrait cependant suflire k son actiTit6 intdiee-
tacDe,et B rtelut, en cons^uence, d*aborderle tenrain de
ki pditique. £lo membre du congrte en 1824, fl y fit pen-
dant <fix ana partie de la cbambre d« repr^sentants , et s*y
nontra eonatamment ledtfenaeor des malheureox Indiens ,
it indjgnement opprimds par lal^slaUon am^ricaine. Goo-
Temenr du Massachusetts de 1834 k 1887 par trois Aee-
lions soceesdTes, U futnomm^, en 1841, enToy4 extraordi-
naire et miBfatre pl^ipotentiaire k Londres, et consenra
inM|n*en 1846 ses importantes flbnctlons. Plus tard, il fut
cbdri parte prMdent MUlard Fillmore pour remplacer
M. Webster en quatil^ de atar^lafae d*£ut. Esprit Infini-
neat cuRire, taiTain si bien nomri de Pantiquitd qne ses
compalriotes Font suraommA the elassieai Everett^ U a
tM k \k tentation de (aire imprimer qodques-nns de ses
tiioounan eongrte; et tout rtamment encore on a poblld
deloi : Orations and speeches (1. toI.; Boston, 1850).
£VERGi:TE (en gree EAcpr^ni^ e*cst-Mire te Uenfld-
Icor), samom dePtoldm^ellletdePtoiem^eTII.
JfiVCRGETES^ en greo ECcpT^rat, c'est-k-dire les
Heif/oiMiils. On appdalt aivl la petite penplade des
Agriasres 00 Arinuuipes, dans la DrargiaBe, prorincede
eicr. DB lA coinms. * t. ii«
ITT
Perse, paroe qn'antrelbis fls aTaleat emp8di4 Cyrus, fils de
Cambyse, et son aimte de pMr de fidm dans les dterts,
en leor amenant des oonTols de TiTres. Ilsjouissaient d^one
consUtntion politique fort sage, toot k fait dicn^rente de
cdle de leors Toislns, et qu*Alexandre te Grand lui-mtoie
crat derolr respecter.
£VflU£ll£R£ (engTBcEiMiiupocKphilosopbe deF^cole
cyr^aiqoe et disdple de Bio)D , qui acquit one grande cd^
bril4 dans l*antiquit4 par les efforts qu^il fit pour explique)
Forigine descroyances rdigleuses desGrees par les bonneurs
rendos dans le prindpe k des bommes puissants on bienlU-
sants. On ne connatt pas an Juste sa patrie t les nns pensoit
qu'il ^tait de Messtoe ou de T^e^ ; d'autres le font nattre
dans nie de Cos ou li Agrigente, et cette demited opfaiien
estiaplusiaccrMil^Il T^tenriron 300 ans STantJ.C, sous
le r^e de Cassandra, roi de Maoidoine , qui lui aceorda
toute sa oonfiance, et le fit Toyager Jusque sor Foeten Indlen.
Dlodorede Sidle, au line T, et Eus&be, dans sa Pripara^
tion ivangiligue, nous ont conserr^ de lui de prteieux (irag-
ments'; mids ce qu*il nous rapporte d*une lie appdte Pan-
chaie, d'un temple de Jupiter Tripbylien, et d'une eolonne
d*or sur laqudle ce Dieu aurait fidt graTer ses exploits, avee
la Tie et la mort de Satume, d*Apdlon et dee antras dienx,
a 6iA Justement regard^ comme une histdre faiTent^ par lui
k pldsir pour d>ranler les croyances du pa^misme et fonder
sa philosophie. Telle a ^td Fopinlon de Calllmaque, da
Polybe et d'&ratosth^. Ansd tTbtoire fot>U souTent qua-
lifi^ d^athte; maSs quand Tint le chiistianisme, les Pftras
de l^ise , pour combattre te paganisme, &*emparftrent
aTcc empressement de son ouTrage ; sa doctrine prit dors
le nom ^h>Mmirisme* Tertullien, sdnt CMment d'Alexan-
drie, Minudos Felix, sdnt Cyprioi, Lactance, sdnt Jean
ChrosystOme, forent des ivhSmiristes. Phistaid, Vusdnset
Bochart prdtendlrent recomiattre ohei les H^brenx et dans la
Bible les types de tons les dieux mytbdogiques. Ennlus a
mis en Ters latins riiistoira sacrte d'^Tbtoite.
P. M Gota^T. i
|VH1^£rISME. roires tTnfate.
EVIADESyondesnoms des bacchantes, ddriT<d*A-
Tins, sumom de Bacchus.
£VIANESlf IStes de Bacchus, qu'U ne font pas con-
fondre stcc les Dion ysia que s. CbeilesiTianes, peuple
de Maodduine, dont lonom rappdle cdul d^ivins^ doan6
k 'Bacchus, les CAtes de ce dieu se passdent an miUeo des
danses et des eicte dn Tin. Il y pardssait entres autres deux
danseurs qui se liTraient un combat slmuM, an son de la flOte.
L*un figurait un paysan occupy k labourer son champ; U
aTait ses armesauprte de lui. L'antre reprfeentaitun solUat
enneml , cherchant i sorprendre le labonreur. Cdui-d dte
qull aperooTait te soldat quittdt sa chamie, saidssait ses
armes, et te combat s*engagedt de mant^re qne les eombat*
tants sembldent se porter et receTdr des coups, se blesser
etse mutUer. Atli'^n^ appdie cette danse accompagi^ede
chants hyporch^matique. II dit qu*dle ^tait fort en Togne
du temps de Phidare, et qu'dle oensistdtfk repr68enter par
des gestes appropri^s ce que d^ignaient les paroles que I'on
chantdt X6nopbon , dans son Anabasis^ dicriTant I^ lepas
que lui donna Seothte, rd de Thrace, raconte Fextention
de deux danses semblables. . Tb. DauAan.
Eviction 9 action d'dvincer, ddpossesdon dHm im-
roeuble ordonn^ au profit du Triable propridtaire, au pr6*
Judice de odui qui possdddt en Tertn d*un acta de Tente,
d*^change on de partage, consenti par un individn r^mt^
propridahe. L*ddc<ion donne toujours lieu li la restitution
du prix de Funmeuble de la part du Tendeur au profit de
Facqo^reur, k mdns que celui-d n*dt connu, lors de la
Tcnte, te danger de F^icfloit, et qu^il dt adietd 2i ses ris-
ques et pMs. EUe est senlement une cause de rdslliatioB de
teTenle lonqu^dle n*^ lieu que pour une partiede Fimmeuble
Tendtt, et qu*dle est d'une Idle eons^uence rdatiTement
an tout que Facqu^reur n^dkt point achd^ sans la partie
dont fl est Mnct. Dans ea cu. et loraqne la rMliation n'a
S3
1
)78
pat Deo, Pfteqii^rMir • ^Ml in Mmboonancttt do prix de
la portloii doBtll est Miie6, rafnnt n taleor k Tdpoqae
de VMetUm. EmnalMra d'Miange, le eopermmtant (oo
nomme oopermntaBto eeox qot op^rent entre eox Tiehaiige
d'tineeboae poor une autre) qui est ^viiietf ale droit der6-
p6ter sa cbote on de rMamer des dommageBet tat^ieti. En
mature departage,rMeliofi domieUeu liuneindemiiMde
ja part dfli ooMritleri CO IkTeur de VMMetMne^.
l^VIDENGE (mot empmnt^dtt latin, et dont leTeiiie vi-
ciere,Toir,ettUraefaie).QuandlaT6rit4t*offire2ino8 regards,
eUe noosapparalt enTironnte d\me luml^ pure et resplen-
disiante, qui nous permet de la reconnattre, et contraint irr6-
flistiblement notre esprit 2i l^dmettreet k b prodameroomme
u soineraine. Cette Iumi6re dont la tMIA est rerttue
quand eUe se manifeste k nous , ^aX VMdenee. Teiiste', le
solen kit, 'out ce qui aeommeno6 d'exislera une cause de
son existence, le tout est ^gU k la rtanion de see parties,
torn lea eoipe sont p1ao6s dans Tespace, etc., etc., toO^ au-
tant de propositions ^ridentes, c*est<4i-dtre qui ont pour ca-
nette propre de commander notre assentimoit et de pro-
toquerune adhMm ibrme el InAiranlaUede notre espritaox
▼Mt^ qn'elles contiennent L'^ridence n'est done point en
nous , mais hors de nous; c*est nn attribot non de nos Ju-
gerocnts, mais de la wMU; e'est leflambeau dont eile marcbe
pr^eMte, et qui ^taUlt une sublime communication entre
elleetles intelligences. Ce qui lol r6pond en nous, c*est la
certitude ferme et iuTariaUe qu*elle produit dans notre es-
prit Demtaie qnH y a deux sortes de rMii^ les ▼Mtte de
Ml, eomme/ejrttle, Je pmue^ iifnU ntat^ U fait jour^ et
leBYMtederaison,eommeoenes-ci : deuxquantltSt^ales
d ifiie traUHmesont igaUs enire elltt; tout Mnement te
pfuse dont le tempi; de meroe on distingue deux sortes
d'dridence , VMdence defait et VMdence de ralson. Mais
IMat de Pone n'est pas moindre que YMaX de Taulre , car
les Mtssont admis par nous avec antant de certitude que
lea premierB principes, et nous n'^tabtissons cette distinction
qu'en consld^rant I'^Tldence par rapport aux yMUs qu*eUe
Maire et qui sont de deux ordres difi^rents, les T^rit^ con*
tlngaataa et lea yrMUe iiteessaires.
L'^fldence de ralson pent elle-mtaie Mre consld^rfe sous
deux aspects: OB bien la proposition qui contient une
T6rit^ est comprise Immediatsment sans qu'cDe alt besoin
d'Mre prMdde dViutres propositions qui I'telairdssent et
Ini serrsnt de preure. AinsI, cette proposition : le tout est
igdth la tomfM de see parties ^ n*a besoin, poor ^tre
admlse, d'aucnne autre proposition ; alors rdridence estdite
immMate, Mais le plus souvent une proposition , quolque
aussi TTsie que les a xl omes, dont , an reste, elle ne doit
6tre que Tapplication , ne manifeste pas 8ur4cHcliamp la t^
rit6 qu'eOe renferme ; II Cant, pour qu'elle derlenne ^ridente,
Palde et llntermMlalre d^antres propositions qui nous mon-
trent sa rdation avee le principe drident dont elle n'est
qu'une forme, qn'une application nouydle t en un mot,
die a besoin d*ttre d^montrte. Mais au moyea de cette d6-
moBstration elle nous apparaltra rerfttne de la mdme
Mdeoce que les propositions qui n'empruntent leur In-
ultee que d'dlesmtaies, et aura les mtaies droite d
la mtaie puissance poor entratner notre assentlment. AinsI ,
eette proposition : ft nuUtiplUpar 3 igale9 plus e, n'est
pas dMne Mdence ImmMlate, car, pour d^ontrer 1'^-
fdlli iea deux quantity fl est besoin de les comparer
fnccessifgment afee le mtae nombra 15. Pour pen
qu'onait ouTort un lirre degtemdtrie, on salt 4ne les trols
angles d'un triangle eont ^nx k deux angles droits^ Cette
propositiott est traiede la meme T^ritdque lesaxiooMs. de-
pendant, die n'est pofait ^fldente, et fl Oiut le seooorsde
plusieurs autrea propositions pour lul communlqoer F^tI-
denee de Paxiome dont cOe est ime application. Danscecaa,
fffifldence est dHe nKdlflfi, peree qu'dle a besoin , pour ae
manifestcr, de llntermddlaire d'antres ^tidenoes.
811 est miqoePMdsoeeaeltlealffManqiid nous re-
la Yiriliy fl esl Iwpeitint do ne pta se
Action -- Avtoencb
prendre sur le caracttre de Pdfidenee, et de biea MMk
atant de dire : Cette diose est ^rldente pour moi, d Pei-
prit se trouve r6dlement dans la situation o6 il doit Hn
quand I'^ldence d'un axiome vientii le trapper. En dfct,
bicndes bommes se oontentent d'une loeur, d'un demljour,
d'une apparence de dart^; et k pdne lem yeux Pont-tti
aperfue, qu'fls orient k I'dridence, Et pourtant, quand it
ne s'agit pas de la rMi6 premie, mab des T^rit^ qdi
ont bMhi de ddmonstration, I'esprit risque beauooup de is
mdprendre. L'erreur pent se gPner dans les proposHioBS
faitarmMialres, d lears tennes ne sont point sufflsammeat
analyses d connus, d la rigniflcatlon des mots qui les
expriment n'est point rigoureusement dderminte. Alors fl
suflBt qu'on croie comprendre ces propodtions, et qo'ettes
aoioit endidnta dans un ordre logique connunble , poor
qu'on regsrde comme dridenle la cons^ence qui en d^
eoule, d cependant die pent n'en ttre pas plus Traie.
Les sdenoes matb^matlques ont cet aTantage sur les sden*
ees mordes, que les id^es abstraites sur lesqudles on op^
sont d^termindes avec une extrteae pr6dsion , de sorts que
cheque propodtion renflBrme une r€M sur laqueHe on ped
ae reposer aTec une entl^ confiance, d que les ooiM^-
qnences qn'on en tire ont les mtaies droits k une compttle
certitude. Mais fl s'en fiiut blen que dans la langos
usttdle les tennes alent la mfme prteldon d soient aoni
dairement d ausd coropldement connus. n ikut doae
qn'on ait fdt une andyse Uen rigoureuse des termes de Is
question qu'on Tent r^soudre ; il fkut qu'un prolbnd examea
mftrlsse cette andyse d que le temps la consacre, aTsnt
qu'on alt le droit de prodamer la solution qn'on dosae
comme une t^rltd dTidente. L'ffldence ed un mot que
nous ne derons prononcer qu'sTCc la plus grande rterre,
loin do le prodiguer comme on le fdt tons les Jours , tint
n ed rare dans les questions compUqute de se tronter
rMlement dans la dtoation o6 fl nous ed permis de Pen-
ployer.
Est-fl dfident que nos peroepftons soient to^jours une
reprteentation exade dela rdaUtd, snrtoot quand U s'agK
d'oljds que la nature a plaete bon des Umltes asdgnta
k la perception didinctef Ifous pouTons atolr une coa-
fiance UUmitte au ttaiolgnage de noire consdence : riee
n'ed plus certain, plus MAeai poor nous que les bits qa'eile
nous atteste. Tant que nous ne ferons qu'afRrmer que noot
avons tdle perception , nous ne risquerons pas de nous
tromper ; mds d nous Toulons passer de ce Adt de cons-
cience au Iklt extMeur correspondent, c'est le raisoBBe-
meni seul qui pent nous Aire firanchir cd Intenrdle : or,
e'est en le frandiissant que nous aommes expose k rerreor,
d I'expMence Tlent Mqueounent nous eo couTainGre.
Avaut de se prononcer sur la rteUtd ext^rieure, U fiiut done
coBBdtre certrines lob de notre nature d les conditfoos
que le rdson exige ponr qn'on polsse afflrmer lldentit^ da
Mt extMenr d de la perception. Une remarque importaBte,
e'ed qu'il n'y a d'^dence pour nous que rdatt? ement aux
fails de conscience d aux viritis enseignies par laraison.
Ce sont en did les deux senles sources l^times de coif-
naissancee. Toutes les autres, eomme le sens ext^rieur, Pa-
nalogle, le ttaioignage des bommes, ont besdn d'etre rame-
nte aux premieres d de subir leur contrde.
Depnb longtemps les pUHosopbes ont compris oombien
fl ed esscntld de ne pas se laisser tromper par un laoi
semblant d'dfldenoe, d lb ont essays de ddermlncr les ca-
radtees anxquds nous pooTons etre sArs de la reoonndtrs.
CondUlae, f rappd de la supMoritA des sdeneaa matbdmatf-
ques k P^gard de la certitnde qu'dles praduisent dsos
Pesprit, et prteoeup6 de I'esptee de rapport qui sert debese
& presque tons les rabonnements qn'efles emploient, pr6-
tendit tron?er ledgne infdIBMe de Pdvidence dans Plden-
#iM.Ce8erait en dM une admirable dteouvertequed'afdr
trouTd un moyen d simple de reoonndtre r^vMenee. If al-
lieurenscment cdd qui llndique n'a pu toujoon dd ua
aseei fidde organe de h fdrUd pour que none detioM
l^YIDENGE — EVOCATION
ifoir |Mm coBtmodiiisioii tp6ciflqiie intdtoctuel, Qnand
0 tenit fkttc biao pronr^ qoe ridentH^ est le rapport M-
floit par eKceUaBOBy aerait*U bien atUed'en fidre on eriie-
rtemde YMdmobf paisque dans U plopart des cas U fim-
drait jostifler ce erUertum lul-mtaiey et prooTer qu^ y a
ideBtit6f or Is diffiealt^ ne oonilate paa & savdr d on
axioiiie att fni^ maia Ueo ^ 8*aiaarer al la propoaitioii qn'oo
▼eat dteiootrer cat une appllcatioii rigonroaae dW axiome
et lid est idaotNiae. Eosnite est-il Men Tral qne oe rappoK
dldentlU loit le taderiterium de I^^Tidence? Hon, P^tI-
dence n*a f paa d^ntre aigne qa*elle-mtoie. Toot ce qa'on
pent Uin de mieox poor en determiner le T^ritable carae*
ttre, e*eit de dler poar exemple quelqnea-nnea de oea y^
rit^ fbndamentalea qo! aont acceptto irrtaiatibleDient par
roprit aoaaitdt qoe parses, dont le oontraire f mpUquerait
ooalradiction, que Ton n'a jamaia 8ong6 adrieaeenient h com*
battre, que le doute n*a {amais obaavdea de son ombre, et
•Tec leeqaelles lliooutte nalt, Tit et menrt Quant aux t^-
ritfs dMoites de ces T^ritte premitoes, fl bat poor qu'elles
partidpent k la darti, qu*dies leor soient enchatnte par
les tieu d*ane logiqne s^ire; il fant que resprit pour ar-
river juequ'^ ellea ne fiuse point nn pas nouTeau sans s'dtre
attnr6 de toua lea pas faita prto6demment, et que tona les
tennesdela qneation aient^tft analyst aTec one d acropu-
knaeeudilnde qoil ne reste plus k I'^gard d*aiicun d'eux la
Boindreobscorite. Aossi, dans les qnestioos dont lestermes
soot eomplexea on dUBdlea k eonnaltre, eomme certainea
qnestfomde Fordre mord, qodle obsenration patfente, qod
iDBieianiei n'exlge point la dteooTerted'unoTMtA que Ton
pdne dhe d'nne cntiteedart^! Cequl le pronfOy c'est que
ptotaoos ann^na dans la Tie, et qne nons dereoons ri-
cbesd'expMenee, plus aoad ae limHe poor nooa le nombra
des iMin Mdentos. Combien dliommes ont to dana TAge
■ftrsaehanier en probabilitda, soovent mdmeen er-
raars dont Us roo^ssdent, ee qni duis lenr Jeune Age
Modddt briller k leors yeoi des hmiitees de r^ddeneel
C-BL PAm.
EyiLASSE. royes tata.
EVIRATION ( da latin evlraiia, retrancbemoit de
la drUHe ). Foyes EprtanATioif, CAsnATioiiy EiaiDQO>*
]6VITAGE« En marine on donne oe nom an mooTO-
BSd de rotatioii que ftdt nn bfttlment A rancre^ lore do cban-
giBMnldemapte 00 par la force da rtaL FiUre $an M-
taye, ^est tooroer aoloor de ses aneres, et prteoter le
cap an eoonnt oo an tcoL SI respaoe est trap bomd par
d'antres bAtfments, par la odtey on par on obstacle qod-
conoae, on dit qa'on est gted pur YMiage,
EVlTJfiE. Oe mot difRre pea en marine do mot 4vi'
tagei tootcTois, Us^emplote spteidement poor exprimer
i*eipace nfeeesdre k un bAtlment tenn par son anere de flot
poor dian0er de direction^ poor arriTer k J*appd de aon
ancre de Jonant^ et rteiproquement. Abid, FMtde des dir«
ffrants naTiros est toojours proportlonnelle anx difliirentea
longneors des Taisseaux qne Fob compare »paroe qne leora
longaenra aont. prises comme rayons d'un cerde, et Ton y
ijoote la kMBgneor du cAble que Ton a fild, aHi n'y aqn'one
aacra de mooillde. On dit d'un lieu trop renar^t od on
bMbMBt ne pent pas Mter, cap pour cap, faoted'espace^
quece tea n*a paa ^MUe. .
EVITER. Oomme laploagrande partiedeaferbeaodtds
dam la marine, oe mot a one acce|lioB neotre et one ae-
ception aeUfe. Danale premier cm, II signifle changer de
cap, c*est-4-dira qa'on aaTire k Vunut tonme par llmpnl-
doa de Pean oo dn tent sor ses amarieSy qui serrent dors
de point ixe Tars la prone. On dlt^n'on vaisseao M<a dte
rnwtant ip^Deotre en moorement pour prCaenter sa proue
d'un antra cM, qoand flest A I'ancre. 11 est bien entendu
oe eatle wtotJon estpradnite par le diangement de Tentou
de maf£e sor on bittment qnl B*ed teno qua par IVant;
ear sll ardt des aaurres de ranrlte eooune de I'afant , H
ae ponrrdt €dter. On fdt Mter nn navire au moyen d'a-
dhpoateaoBfenablcmsot Adifement on dit • dtant
17t
sons Toile , Mier un danger, on rfeif , ^est-Mfae manno-
▼rer de manitee k le parer, k %^ tarter.
EVIUS. Fofftfa BAOcnns.
£ VOCATION (du UtbitK>ear0, appeler),optation
qni sTait pour but de fdreappardlre les dieox, on ttre sor«
naturd qudc^qoe, ou les morts. L*^Yocation ^tdt andenne
en Ortoe ; die avdt da y Aire apportAe par les colonies orien-
tales. II y avait des oracles de morts en PbAnide et en
figyptelors do passage dea colonies de Cadmus et deDanaOs.
L'Arocation des dieux se Idsdt de deux manlArea : d'a-
bord , pour les attirer, on employdt des hymnes qa'on
croydt ayoir Aid composAes dans ce but par OrphAe et Pro-
dus; puis, qnand le danger pour lequd on les arait AroquAs
Atdt passA, on les reconduisdt avec d'aotres bymnes qu'on
attriboait k Bacchyllde , et qui Atdent plus longs que les
autres, afln de retaider leplas poadble I'doignement des
dienx. La seconde, qui Atdt dAslgnAe sous la dAnomination
d^Svoeaiion dei dieux tuUlaires, condddt i indter lea
dieux Atrangera cbei lesquds on portdt la guerre 4 aban-
donner rennemi et k Tenir s*Atabitr chei les Tsinqueurs,
qui leor promettaient en reconnaissance des temples nou-
▼eaux , des autds et des sacrifices. On rAdtdt pour AToquef
les dieux , sdon Maorobe , certdns Ters qui oontribnaient k
la prise des dlles assiAgAes. Lea Remains STdent grand
sofaide tenbr cachA le nom du dien tutAlabre de lenr dlle. Ce
nom, Inoonnu an tulgaire, n'Atait rArAlA qu'aox prAtrei, qui
pour prATonir les AyocaUona ne le pronoofaient qu'4 toIx
basse dans leors priAres solenndles. Les assistants ne poo-
▼aSent Aroquer les dieux liicoiintu qo'en termes gteAraux et
STec PdtematlTe de IHin et de Pautre sexe, dans la crainte
de les offeoser par on titre pea conTonable.
Fassons maintanant kV4voeaiion det mdnes. CAtdt la
ploa aolenndle d la plos pratiquAe ; son orighie remonte anx
temps les plos recolAs : die ardt poor objet de oonsoleE
les parents d les amis, en leor Idsant appardtre les ombres
de cenx qo'ils regrdtdent Cette opAration Atdt lAgitime et
exeroAepar les ministres de la rdigions die se fdsait dana
les temples consacrAa anx dieox m&nes. OrpbAe alia dans la
Tbesprotie poor Avoqaer Pombro d'Eorydlce. PAriandre,
tyran de Corinihe, se rendtt dans nn teosple du mAme pays
pour consuMer les mAnes de M AUssa. Pausanias dnt k HA-
radAe, ensoita k Phigdie, poor Aroquer one ombre par
laqodle il se croydt poomid. Le Tojige dlJlyaae ao pays
des CimmAriens poor consnlter TLrAsias d cdd a*£nAe aux
enfera n'ont vraisemblablement pas d'antre fondement
Ce n'ACaltpofait rimeqa'on Aroqodty mth on dmulacre
qoe les Grecs nommaient dMiov, d qd teoalt le milieo
entre I'Ame d le corpa.
Lea titrnsques Avoquaient la foodn, dit Plinoi 4uand lis
eroyaient pooTdrse dAMrs de qodqoe monstre ou de quel-
que ennemi. Noma PAroqoa soovenC mds Tnllos HosttUus,
ayantomisde se senrir des rites nAcessaires, ftit frappA de la
foodre, d en moorut Mobe dAfendit, aous pdne de la TiOy
d'Afoquer les Ames des morts, pratiqoa sacrilAga en nsaga
dm les CananAena. Safkl,aprte aToIr cbaaaA les magidena,
out, pen de temps aprAa, la fldbiease de ooosolter b py*
tbonisse d'Endor. Oonunec'Atait ordimrireoient aoxdid-
nitAs maifalsantes qoe la magle A'adressalt poor lea Afoca-
tions, on omalt lea antds de robana noira d de bcandiea
de eyprAs;oii8aerilldtdeslMebisBeiras; les lieox sonter*
raina Ataient lea templaa oonsacrAa k ee cnHa InfemaL
L'obaenritAde la ndt Atalt le tanqia do aacrifloe; dPon im-
molait, avee dea enlants on des bomroes, on ooq, dont le
chant annunce le Jour, la InmiAra Atant oontraira an suc-
cAs des enchantementa. Dans les Afocatioos, on a'Adrettait
k toot ce qui habite lea enfars, Ao moyen iga, lea prAtendoa
aordera Avoqodeot lea dAmooa d les anpen. De nos Joora,
bien des gens, qai ne soot pas sorders, tant s^en fant, Aro-
quent lea esprits;qadqaes«ons ont, dit-on, eonuneroe
STec les moid. Nona n^en saurions douter.
^VOCATION (DroU). Jlvoqwr, c'ed, de la partd'un
tribundy Joger one afblra qni, dans Poidrado Jnridiction.
23.
180 ifeVOCATION —
iefiit dtre Jogte par on aotre. La cour de cassatton a to droit
ff^vo^ner one can8e» de la reovojer, poor cauae de wUrM
00 de aospickm l^time d*one ooor d'asoaeay d*une coor im-
pMale k one aotre, d*on tribonal, d*an]oge d^instroction k
on aotre. Qoand one coor impMde ^Toqoe one affaire
de natore k 6tre aoomiae ao Jory, elle ordonne d^olBce
les poondtes et infdrmationf . Lortqo*an jogement interlo*
cotoire est infiiin6 sur appd, et qoe la mati^ est dis*
poste k leeeToir one d^^ision d^finitiTe, lea tribonaoi d*appel
peoTent ^oquer le fond et statuer par on leul nitoe Joge-
ment II en eat de in£me pour lea jogements d^fiuiti& in-
firmte poor Ticede forme oo toote aotre caose.
l£ V01l£ 00 EVO^ cri qoe Ton fobait entendre dans les
orgiea bacchanales poor invoqoer Bacciios. C^talt,
dit-on, en soovenlr de rexdamation par laqoelle Jupiter
enoraragea ee dieo pendant le combat contra les grants :
KO, vU ; tO^r, 'loxxYi ( Bien, men fils ; eoorage, Bacchos I)
£VOLUTE et mieox ^VOLVANTE, nom qoe les gfo-
mMres allemands et anglais donnent i des coorbes qoe noos
appelons d4v€lopp4es.
^VOLUTION (Physiologie , Seienees natvrelles ).
Ce mot est employ^ dans deox acoeptions. II signUle roti-
lement dTune partie en dehors, oo d^roulement, dioelop^
pement d*on gerroe prfoxistant En botaniqne, les feufUes
obsenrto pendant leor vernation oo pr^foUaUon prtenlent
dans certaines esptees (romarin) leors bords roolte eo
deliors, d*od lenom de/euilles 4volut^oa r4voluUe»,
qa*on leur donne par opposition aox feoUles dites impolvr
t6eSf c'est^-dire & bords roolte en dedans.
L'hypotbtoe de la crtetlon primitire et de la prtoListence
des germes poor expliqoer le pbdnomtee mystMeov de la
repniduetlon des corps organlate ayant ^t^ one fois admise
comme m fait possible et d^montrable oltMeurement, les
argnments logkiMs et les explications 8|Kicieoses n'ont point
fiiit d^ot aox savants iUostrea qol lasootenaient ; mais dans
les sciences qoi ont poor base robsenration directe des faits
do monde ext^rieor, il faot non-seulement savoir se senir
liabilement des instraments qoi ^tendent la portte do sens
de la voe, mala encore les diriger patiemment sor les points
de la qoestion k rNoudre, et pera^f drer dans ces tra? aox d*in«
Testigation pendant toote U dorte do pbteomtae, en soivant
i*ordre logiqoe trac4 par la natore mtee do aojet (Test
pr^s^ment ce qo*on ne faisait pobt et oe qn*0Q ne savait
pas fidra k cette dpoqoe. En revanche , k peine avaitron
vo des moltoiles trte-petites qui en conlenaient d*aobres, i
peine avaii^Mi recoeilli qoelqoes falta qoi proovent la divi«
siUlitA extrteoe de la matite organiqQe oo inorganiqoe,
qo^on 8*abandonnait entiirement k la Jolle du logiif et
rimagination enfiuitalt les thfories brillantes et spteieoses
qui ont sMuit les hommes les ploa reoororoandables et mtaM
les ploa habilea dans Tart de rexpMmentation, tela qoe les
Haller, lea Bonnet* etc Qoelqoe grand qn*ait po ^tre le
mfttihre de ces th^ries imaginaires, ellea ae rMnisent k deox
prindpales. Dans rane»tons lea germes indivldaelsde cbaqoe
esptee, primitlvcBMot crto et prtexfstant k tootes les re-
produdlooa nltirieores, sontlMia concentres dana on gome
primordial qoi renferme la genne sobs^ooit, et alnsi de
suite Josqn'ji nnflni. Cette eoncentration a 6%^ nommte em-
baUemaU da germet. Or, poor qoe ces germes possent
apparaltre dans le mcDdeexttrieor, II fallait ntossairement
qo'ils ftisaent d^totM6if oo d^rooMa, oo ^vdnt^s, d'od le
nom de tMorU d9 VivohUUm^ qn'on a donn^ k ce pr6*
tendu mtanlsme du ddveloppement des ^tres vivants.
Dana Tantro tbteie« tone lea germes crMa et prtexistant
anx raprodoclioBa aont an contraire isoUa, r^pandns avec
pfoAislon et dhiH'T''^i"^ dans I'cspace. Ces germes, libres et
Bon incaroMa d*abonl9 ptoAtrent, avee la noorritnre, <lana
lecorpa des atrea vivants; Us y sent alora emboltte dana
toot I'oiganiame on dana des organes spteiaox, et aprte y
avoir sdjoom^* ila s*y d^vdoppeot et 8*en d^cbent sans
avoir eo 4 sobir le phdnomtoe de revolution. Ce systAme a
M4designeaoaalenomdejNiiU|)eniile. L. Uorbiit.
Evolution
£VOLUnON(M)fft^lHe). Hoy gena dana aon Horoto-
g^m asciUaiorium ^dauai oe nom4 raetion par laqudle
on developpe one coorbe et on loi fait dteire one &tf^
ioppante. II d^flnit la divelopp it one covbe dtefte par
evdotion; eurva ex evolutUme dneripta*
£ VOLUTION (PhUowphiB). Ce mot a encore ^16
employe dana la noovelle langue mystiqoe inventteparles
reformateora de la philosophie de llibtoira poor designer le
deploiement de llioroanite progreasante. II indiqoe aoasi la
deVdoppement d*one idee, d*on systime, d^one serie de sy»-
tteea. L'^o/iifionpAi/ofopAi^tie, qoi commence k Socrate,
embrasse le pto/onijfnei Varisiotilwne^ P^icurHsme et le
iMeUme. Les reformateors espirent qoe la regeneiatioa
paling^isique resottera enfin de tant d'^oohUkmit maW
gre lesqoelles lasodete semble toojoonaossi stationnairs
en son activite qoe le soldat qui marque le past De ce mot
a ete cree radjectlf ^vo^t^, ^voluHve, pour exprimerca
qoi peot se modifier, ce qoi ne modifie par sa propre force.
L*homanite est evolotive. Cette expression apparalt fr6-
qoemroent dans les ecritsde Ballanche.
^VOLUTION (Art nUlitaire). Sor le terrain, Fexer-
cioe de rinfonterie comprend des evolutions et des ma-
noBovres : ces termes se prennent fireqoemment Ton poor
Paotre; 11 importe cependant de caracteriser leur oppo-
sition 00 leor synonymic. En tactique, lea maniemeDU
d'armes sunt on |eo sor place; les evolutions et les roa-
ncBuvres sent on jen locomobile ; Tordonnance on arran-
gement des troupea en est on le point de depart, oo le r^
sultat En tempa de paix, on a*exerce au maniement d*annes,
aux evolutions et aox manoBOvres. En temps de goerre, oa
manoBovra Josqo*^ Tinstantde Temploi hostile desarmes. Les
evolotiona sent des maniires de ae monvoir, de se tonnier.
Lea manoeuvres, terme empmnte aux liommes de mer par
I'annee de terra, aont des moyens de concourir 4 one ONivrs
d'ensembie, k un resultat concerte, maia avec cette dilM-
rence que sur terra elles consistent en operations de Jambes,
tandia qu'eUea ae resuroent pour Tarmee de mer en opera-
tions des bras. Les evolutions semblent etn plut6t le resul-
tat immediat d*un commandement prononc6 sur le terrain
meme par un general d*armee; les mancsuvres peuvent
etre le resultat, plus ou moins prochain, non d^on comman-
dement de cette nature, mais dTune instruction, soit verbale,
soft ecrite, transmise par qui de droit, et de prte couune
de loin. L'expression Hmlution regarde plut6t la tactique
d*une petite troupe; le terme mancemnrB s'appliqoe plutdt
k la strategic, aux camps d*in8troction, anx mouvements
faits par grandea maases ; Tun se rapporte egalement an
temps de paix et au tempa de guerra ; Tautra se rapporte
plut6t au tempa de guerra et au champ de bataifie. En
d'autra termes, les evolutions ont lieu surtout devant Ten-
nemi ou prte de lui. Si Ton mancmvra en tempa de paix,
ce n'est que comme image de la guerra. Se donner Tavan-
tage du terrain, r6usslr k conserver une position flivorable,
derober un monvement, avancer, ou, en general , changer
de terraui pom* rafaicre, reculer par feinte , ou pour n*C\n
pea vafaicu, e'est manceovrer.
Lea evolutions aont k une armee oe que les mouvementi
aont au corpa humain; anssi pendant plusieurs siteles les
a-t-on appeiees motions. A raison de sa spedalite, ce terme
valait mieux que le terme ^oo/v/ion, non definl ou mal de-
flni juaqu'icL La tactique presciit, le^lise, dtoit, desalne les
^dutiona; le coup d'csil el le genie appliqueni lea ma-
Bcenvres. Sana dlsdpUne, sans prindpes etudies, pobit d¥-
vdutlona; aana talenta et sans inspirations, point de ma-
MBUvres. Les evolutions sent le rudiment d« mancsovres:
les premitos ont des formes mathematiqnes et invariables;
dies s^acoompUssent par dea troupes d'une force determioee;
les manoeuvrea aont des operatiens tranacendantesy qoe Tes-
prit dVpropoa oowdonne anx dreaaalHices et an terrain :
la ftwce nnmerique des troupea en mancravrea est inde-
terminee.
il^iw/tcer, c*est ae livrer 4 on repetition decertafaisndes
INVOLUTION —, INVOLUTIONS NAVALES.
de la goeiTe, on j Hiire rappUcatkm de «r-
tiiMi rtgkt terites; manauvrer, e'cil eoneoarir k Fac-
cmpliitenMot dm ha«t« eomlyiiuilsoiis de U goerre. Les
IfohrtioiiB dohreat Ctre imti ftunOi^res an aoldat qa*aa g^
Bfral ; let munoeaYtm aont f^tude du gte^ral. A raison de
la eooipHcttioB dee ^Tolntioiis, ou platAt k d^nt de
dfenmimtleae clalrea et coartea que lee r^ementa
eosMBl dft leor donner, les maBceaTrea de gaerre a*ex4-
ctttaBt aourenl mal , qaelqoefoia eOes ne a*ei(Scatent pas;
de 1^ one IMqnente licrimfnalion r^proqne : • On n'a
pea estaiM mea ordroa, » dit le gte^ral qui oommande.
« Nena n'afona pea re^n d'ordrea, » disent lea gdn^raux
aaboidoonte. « Lea ordrea ^ient inintelligibles , » disent
leacbefa de eorpa et lea eolonei^; « Qui eOt pu 8*en tirer,
diaent lea adjndanta DMjora, lea ad^adants, le porte-drapeaa
et lea guideaf Ila fontdea oommandementa qui ne sent paa
daoa i^ordonnanee. » G** BAaniN.
J^OLUTION (Eaeadrea d'). Voyez Escamub.
EVOLUTIONS NAVALES. Toua lea mouYemenU
qiw pent fiUre on taiueao^ on une flotte entidre, sont
compria dans le mot Evolutions; eependant, elles ont plos
fp^daleuient en Toe lea monTements dea escadr es, on des
arm^ea naTales, tandia que leadvolationspartictili^reade
chaqoe na^ire sont plus gdn^alement rang^es dans la roa-
BOBQvre dea Taiaaeanx.
L'aatkpritfn'aTaitpas pouaa^ loin Tart des ^Tolntions na-
valea : qnand la nier ^tait calme, se ranger en ligne droite ou
coartey imprimer k force de ramea une rapide impulsion k
des gaUrea anuted'^peronsy et hearter Tlolemment lea
giMraa ennemiea; qnand la briae soufllait sur lea flota, ga-
gner le tent soi son adTorsidre, et en pro6ter pour fondre
aor fad et le briser, tel ^talt k peu pris aox temps d*Athtoes
el de Carthage to r^snro^ de la science des Evolutions
d*nne flotte. Anjourd*hui cette science est plus compliqute;
die appartient tout entiire aux aiteles modemes. Attaquer
el se dtfendre, tel est le double but de toutes les Evolutions
aavales. Mainteoant rartlUerie est la seule arme ofTensivo
de Doa Yaisaeanx ; Us n'ont d^autre arroe dEfenaive que I'er-
froi qo'elle Inspire et le danger dont die a'entoore : odte
fDrce, si mena^mte et si redoutable, rMIe dans lenrs flanca ;
ravanl et i'arriEre en aont dEgpunis, et» par une fatalltE de la
eoBtmction, eea partiea sont aussi lea pina faibles, et oelles
o^ les coops de Tennemi ont lea ploa terriblea rEaultats. De
U poor lea vaisseaox qui combattent , la nEceaaitE de se
preaaer 4 la file lea una des autrea, pour offHr une muraille
continue, hdrlsste d*un triple rang de canons. La force des
choaea a done fiiE la ligne droite pour pramier ordre de
balaaie.
On donne le nam ^ordret aoi diteraea poaitiona qae pent
prendre nne armtenavale; par conaEquent, Tart dea EtoIu-
tkMia ooaalate dana la formation dea ordrea. Mala panni lea
IVMa aulTanl lesqueUes une flotte pent se ranger, U en est
one qui jooit de propridEs parUcoli^reatrte-remarquabiesi;
lea vaisaeaoa a*y maintiennent ftcilement k la suite les uns
deaautrea; renneml nepent Taborder qu'avec pdneet en s^ex-
pocaol k toot le feo de ses eanona; on pent en la qoittant
ae porter rapidemant dana tontea lea directiooa que le vent
pennel d^atteindmy aoit pour attaquer, soft pour fuir, si la
finte devienl nne nteessitE. Cdte ligne d*attaque d defense,
cafte poattion centrale d'oii Ton pent passer k toutes les
aatrea» c*est cdle qui s'approclie le plus du point d'od
souffle le vent, d qu'on nomme pour cette raison ligne du
plus prH. Les autres en dErivent, d devant Tennemi tons
las ordrea que Ton adopte doivent dre tels que par une
dvolotion sJnple on puisse reprendra eo pen de temps cette
pffoaMfe Ugne de balaille. A la riguenr, ndrnmoina , cette
posttioa M peut se eonserrer Egull^ie que dana lea enga*
geflMBta peu adienx d kKsquVm ae bat en oourant;*maia
II en ed nne antra, que prennent presque foro6ment lea
armEca qui a'arrdent au roillen de la mer pour a*attendre
dsecomfaattfe k entrance : lea vaisseanx y sont ranges en
batkille antranl la perpendioilairc du vent ; viS^ ne dilftre
181
que triS'pen de la premiere, el Ton paase fadlement de l*une
k Pantre.
L^ordre de bataille ed direct quand rayant-garde ed en
tde de rarmEe; 11 ed renteni quand c*eat l^arriEre-garde
qui marche la premiere. Lea accidenta de la navigation ou
dea oombata obllgent aouvent 4 intervertir lea positions re-
latives dea trob escadrea d^nne armEe navale, ce qui donne
lieu k dea dvolutiona particnliEres, connuessous le nom de
changement d'eteadres,
Vordre demarche eat la position rdatiTe dea vaisseaux
d'une flotte qui suit une route difTifirente de cdle du plus
prh : 11 ponrrait done y ayolr une infinite d^ordres de
marcbe; maia I'obligation que Ton doit almposer de pou-
voir revenir par un mouvement aimple k Tordre de bataille
en limite bien vite le nombre. Le premier ed Tordre de
marche sur nne ligne du plus prte; tous les yaisseaux se
maintenant aur odte ligne , les uns par rapport aux autres ,
font des lignes paralldes. Le second est cdui oti les vais-
seaux aont rangii sur la perpendiculaire du yent : c*estr&-dira
od les vaisseaux sont tous ftice au vent. Le troisitoie ordre
de marche est perpendiculaire k la route ordonnte. Dans
le quatri^me, les bfttiments sont dispose sur les deux dia-
goniUes k la fois , le g^ndral au point d*intersection; Tarmte
occupe une figure en forme de coin , semblable k celle que
rinstinct a r^vdA aux gruea dans leurs migrationa k travers
les airs. Ces onlres ont Tinconv^nient d*dre diiliciles k con-
server. Lorsque Tarmte est trte-nombreuse , on a recoura
k un clnquiteie ordre de marche, o(i tous lea vaisseaux sont
ranges sur six colonnes parall^es : la flotte, dana cet ordre,
occupe le moins de place possible; la transmission des si-
gnanx y est rapide, mais la confuaion a^ met trop fadle-
ment dans les colonnes. L'ordre qu*on adopte le plus g6n6-
ralement , parce qn*U r6unit k peu prte les avantages de toua
lea autrea, c*est Tordre de marche sur trds colonnes. De
cette disposition r6sulte une figure rectangulaire qui jouit de
proprid^ g^om^triques asses remarquablea, car dies per-
mdtent de reformer tous les autrea ordrea d d*op^rer lea
changementa d'escadres avec fadlit^, aana perdre beauooup
de chemin , d auitont sana confusion.
Passons k Vordre de retraite, car il fiiut anaai y songer,
les plus braves n'^tant pas toujoors les plus forts. Id Ton
doit surtout avoir en vue de se d6fendre d*dre entam^ par
les roeilleura marcheura ou par Tescadre l^g&re de Penoemi
qui poursuit. Si Ton escorte un conyoi , on si i'on a des bA-
timenta faibles, fl faut lea mdtre k Fabri dea diasseurs
avanc^. La disposition de Tarmte aor lea deux c6l^ d*un
angle form^ par le prolongement de deux dlagonalea, Ta-
mird au sommd , envlronn^ des plus forts vaisseaux , d lea
petita navires rangte aur une aeconde Ugoe int^rieure, r6-
pond merveflleusement aux conditions premieres qu'il faut
s*attadier k remplir. On n'a paa os^ mdtre dans la tactique
le aignal de Sauve qui peut I Cependant, la penr le fait qud-
quefoia Mater an milieu d*nne arm^ comma un coup de
foudre: nooa n*easayerons pas d*oiganiser oe qu^'l y a de
moins rfgularisable an monde ; noua dirons seulement qu*en
paieil caa une flotte ne ressemUe paa md It une nnte d*oi-
seaux an milieu deaqoda nn chaaseur a flr6 un coup de
flisil. II y a encore un ordre tout particaller, dont on fait
usage quand on dispute le yent k Pennemi, mais qu'il faut
bien se garder de conaerver dte que la batdlle est engage ;
on le nomme ^hiquier. Id tous les vaisseaux , rang^ sur
une ligne du plus prte, serrent le vent en courant suivant
dea lignea parall^lea k la ligne du plua prte de Tautre bord.
Cd ordre a ravantage de dire gagner du chemin dana le
vent d de reproduire rordre de bataille par un aimple vlre-
ment de bord.
Cest au milieu des longues d sanglantes querdlea qui
ont divia6 rAngleterre, la France dla Hollande pendant
toute la Mconde rooiti^ du dix-septi&me sitele, que I'art dea
Evolutions navales a pris naissance d a attelnt le point od
nous le voyons au]ourd*hni; les plus grandes batailles na-
vires de ca temps eurent pour tli^tre la mer du Nard d la
182
Manche, men ^troitet, et rasierrte dayantage encofe par
les hauto-fonds dont aont temte las riyagea de la HoUanda;
et peot-^re tronyerait-on dana la configuratioa do caa bras
de roc^an la premie raison dea Ugnea de bataiUe teUea
que oette ^poque les a Inyariablemeiit transmlses k la n6tre.
Les e^emples des grands bommea de mer d^alors ont ^t^
depais oonsacrte en r^ea. Le premier de tons les ordres,
la ligne de bataiUe an plus prte da yent, a nne origine il-
lustre : les historiens en font bommage an due dTork, qui
fut depuis rol, et roi d^trOn^ sons le nom de Jacques II.
11 Tordonna an combat du Texd, en 1665, et le maintint
rigoureusoment pendant tout ^engagement : llmmense suocte
dont il fut sniyi en d^montra les ayantages, et son adoption
deyint bientOt g^ni^Ie. Martin Tromp, en i650» paralt
ayoir imaging on employ^ le premier Tordre de mah^he sur
six colonnes; ce fut en cet ordre qa'H sortit du Texel pour
courir h la rencontre des Anglais. Quelque temps auparayant,
il ayait donn6 le premier et magnifique exempie de Tordre
de retraite tel que nous Payons indiqu^ plus baut Tromp
eut ce jour-Ui une faispiration de gtoie. II deyalt reconduire
dans les ports de la Hollande, et protdger contre les attaques
^une armte nayale plus forte que la aienne on oonyoi de
200 nayires marcbands; il enyeloppa ce conyoi dans les ailes
de sa flotte, et le pousaa deyant lul ; Black et ses Anglais ,
que TappAt d^une si riche capture exasp^ait, fondirent en
yain sur lui, ils ne purent Tentamer ; et si qudque marchand
tomba entre lenrs mains, d'est qull ne comprit pas tout oe
qu*il y ayalt de protection derridre cette ligne die defense ,
que nnl autre encore n*ayait appris h former.
Depais cette ^poque latb^orie est restte stationnaire; die
s^est oomposte k pdne de la reunion d'un petit nombre de
faits; personne ne s'est ayis^ de demander k la sdence des
mathiimatiques ses limites et sa certitude, et cependant elle
seule ponrrait foumir un cadre qui permit de Tembrasser
d'nn coop d'cBil. De toutes les ^yolutions, la plus importante
peutpdtre, cdle da moins dont on fait ie plus d'usage en
temps de guerre, c*e8t la poorsuite, ou, comme Ton dit, la
ehasse dHin nayira, on d'une flotte, par un nayire, on par una
flotte ennemie. La solution de cette qnestion est rtellement
le probltoie le plus diflidle et le aeul compttqu^ de la ma-
mearra des yaisseanx. En appliqoant & tAtona lea prindpea
de la plus simple g^m^trie, on ^tait arriy^ k des rfeultats
diyers, mais on ne s'accordait pas sur le moment de la
conise oti les nayires dtaient le plus rapprocbte I'un de
Tautre. II est surprenant qna depob pluslears dtelea ce pro:
bltaae sdt rest6 dana la marine aana que personne ait daign^
prendre la pdne de le r^soudre d*une manito certalne. Tout
le monde comprend n^nmolns ais^ment que le yent em-
porte on yaissean dans sa course yers le point de Tborizon
od il ya Ini-mtaie ; mais que le nayfra puisse remonter contre
le flenye d'air atmospb^que qui produit le.yent, c^ oe
qu*on se flgure ayec plus de pdne. Alora to bfttiment est
oblige de suiyre des routes obUquea, et dana on caa on dit
qnMl kmvoie.
On range ausd an nombre des ^yolutions les mouyements
d^une arm^ navale qui ya an monillage, on qui s*embosse
derant une plage, dans one rade, 06 die yeut ae mettre k
Tabri des attaques de reniMmi , ou qoi d^e deyant un fort
pour le canonner. On cite comma examples cdoi del'amiral
Dopant et de la flotte franca deyant Alger, et cdui du
yiceamkal Roosafai qnand il remonta to Tage jusqu'4 Lis-
bonne. Th^ogtee Page, capiuine dt tdMcM.
£VORA (MeraUiat JuUa et Bbura). Cette yilto,
que les Portogais appdient la G^n^mise, comme ils disent
Porto ruMlquet est situte k 17% kilometres est de Lis-
bomie, dana one podtioa itylssaiite. C'eat la capitale de
PAlem-TeJo,ron6 dea ploa fartltos proyinces du Portu-
gal. Ses alentoors donnent pnsqae sana caltore des produc-
tiona de diyers dimats. Le bl^ et to rlx 7 aont aboodants
et de to pins belle qaditA; les bananas et presque tons
les fruits d'AmMque 7 rteaissent. Cest to que furent ap-
porUs de to Cbine laa premfera orangora qu'on ail
Evolutions navales - iSyreux
Europe. Les orangea 7 son! ddidaosea. tfota tf a paa tpiamB
milto babilanto, mato son ^tondoa annoooa one poputotiim
plua condd^rabto ; ses malaooa e8pacte,entramdte de noni>
breux jardins, ae dii^ersent anr one asaai graade aiiriboe.
CetteyiUeaqudqoestobriquesde toilesde filet de coloa,
de cbapdlerie, de quincaOlarie, et d*assei nonbreosas tan-
neries. Les paysana des enyirons oonfeettonnent de joHea
corbdlles en pailley en roseanx, aartoot en fibraa d'alote,
quails sayent tdndre et nuancer babilement. Ges corbeiUea,
qu'on appeUe des conUesas (comtesses), soot recberchtea
k Usbonne. Ito fkbriqnent aosd de bdles nattea, qui uteae
dana lea patois remptocent souyent les topis, et sont plua
agr^bles dans les grandes cbdeurs. La pays est paraeiiii do
ricbes carri^res de marbre de plusieurs quality ; to plua
pr^deux est rose Jasp^. £yora, place forte, est to 8l4;e d'ua
arcbeyteb^, £rig^ en 1540, et autrefois d'une nniyerdti, fon-
dle en 1576 et supprimte lors de Texputoion des jteiites.
Cdte yUle poss^ ausd on s^oainabre ^pisoopd, una dta-
ddle, one bibliotb^e, nn des moste les pins riches do
Portugal, une bdle cath^drale gotbique, on magnifique
aqnedue et de nombreux yestiges d*antk|uit^
£rigte en yiUe munidpate par Jules Cter, elto fot priae
en 715 par tea Maores. En 1640« lorsque to Portngd seoooa
le Joug espagnol, cette patriotique rtydution sraooompltt
dmultan^ment k Usbonne et 4 £yora. Pendant que to capi-
toto du royaume leoyersait to gonyeraement de r^tranger,
to capitde de TAlem-Tcjo prodamdt roi to portogato Jem
de Bragance, cbef de to dynastie qui rdgne encore. En 1632,
lorsque dom Pedro ybit, k to t6te d*ane arro^ libdratriee,
affranchir le Portugd deJa tyrannic de dom Mignd, cdoM ,
fuyant deyant to yabupieur^ ae retire k tvora. Oom Pedro
Ty poursuiyit, et o^est dana cette yille que fut aign^ Paete
connn sons to nom de Convetaiion d^tvcra , par leqod dom
Miguel fot banni du royaomek perpdtdt^, et sous pdne
de to yte. Pluaienra rda de Portugal ont rMdA dana cette
yille. Pauline FLAOGBMnna.
iSVORA (Oidre d' ). Vo^n km ( Ordre d' )•
l^VREUXy yilla de France, chef-liea dn d^partemenl
de I'Eure, k 104 kilomfttrea ouest nord-ouest de Pariai aor
I'Jton, ayec 12,677 babitants. Si^d*un dy6di6, dhm tri*
banal dyll et d'un tribunal de commerce, £yreox poasMe
en oatre un lyote impdrtol, one toto nonnato primaire, one
bibliotb^ne publlque de 10,000 ydumes, un Jaidin bote-
nlque, une aod^ d'agricdtore et de beUes-lettres, en a6-
mindre dioctehi et nn petit admfnaire, troto typographiea.
Le monyement conmierdd d'Eyreux eat asaa consid^
rable ; il a'y toit une grande fldirication de coutito et de bon-
neterie; to yille poaaMe beaucoup de tanneriea, de bian*
cbissertosy de tdntureries poor tobriqaea, des lamfaMries de
coiyra et de dnc, des sderies mtoniques, daa moaUns k
tan, k bto, k huile; des fonrs k chanx, k tnilea, k plAtra. II
s'y toit nn commerce considerable en grafaia, gidneset boto,
et il a'y Uent una hnportante f aire o<k se yeodoit beancoqp
de cbeyaux et de b6toa oyinea et boyinea,
£yreax poaskto de Jolies promenadea; on Toyait eaeoie
dans ses enyirons, k 2 kilom4tres, en 1666 le bean chiteae
de Nayarre, construit en 1686, aor les desdaa de Mansard,
dont lea janUns et les baaslns farent traete par LenOtra.
Josdpbine y paasa lea deux premites anntea qoi aaiyirent
son diyorce. En 1636, to chAteau fot abattn, sea baasuw
combtos, ses Jardins conyertis en culture.
Constraite au dnqotome dteto, sur lea mfaies da yieil
£yreux, Ehrnlicm^ £broieumf qui dalt dl6 au traidteaa
dteto comme une des yillea lea plua remarquabtoa, aprto
Rooen etToun, de to seoonde lyonnaise, to yiUe a H6 antre-
foU fortlfite. Elle possMe one catbddrale remarquaUe, bAtto
aiir une profondeor de 106 m^trea et dont to fltehe s'd^e k
61 metres ; on y yoit les restes de Tabbaye de Saint Taurin,
fondte en ggo, sur le tombeau de oe satot
Le yidl £yreux , que les Romams appdaient Mediolanum
AulerdU 6v>H M comptotement aaocagA an dnqultoia
ai^de; la nonydto yille to fot encore m 66S, par lea Nor-
EVBEUX
181
low la eondoito de RoUoo. Lm Anglais labrAltoeDt
m lilft* Jean aaaa Tom en ayant nuosaeri la garnison fran-
fiiia, €■ llM^ PfaUipiie-Attgusta la pfit et an fit mettre & mort
IM habllnli; an 1199 fl la rMoliit en eendres. Bn 1441
lee Flran^, eonunandte par le martehal Biron, prirent
fldta vllle, qoi ftit encore aMMgfo sons la Fronde f»ar les
tioapes Toyales. Bn 1791, tfreox, k I'fautigataoo de Bmot ,
sinanrgen oontre la Convention^ qui Tenait d*eidnrede son
ssin les prindpaox Oirondina; mais Ik rapfNTochedflS forces
eofeationneiles elleie aoomit, et la maison de Bnaot fiit
imtj^ en ▼ertn dto dtoet de la Contention.
jfiVREUX (Comfas d"). En tMe des eomtes d*£Treni
tgnre Eobert, de la maison de Normandie. Ce prince , fils
de Rieliard I*' et de sa coneobine Gomior^ fat ^y€ k la
d|gBil6 de comte en I'an 989 et nornm^ archeTeqne de Rooen.
OIi4b6 de quitter ses £lala en lOM, ^poqoe oft son oncle, le
due Robert, inrestit sa capitale, 11 fit osagede ses armes fl|)i-
ritnelles, et ]ela on tnterdit sor la Mormandle : efftny^ de
eelle nooveUe nmaihrt de combattre, son noTeu le retabUt
snr son al^. Le comte-arcber^oe moamt en 1037, et son
dHa atn<, Richard, Ait son snccesseor. Richard ^ 2** comte
ditncnx, acoompsgna, ea 1066, Gnlllanme le B4tard
dattaaonenfarepri8esarrAngteterre,etsedistingna41a ba-
ttfne d'Hastings; II moomt Pannte sulfante, et Ibt en-
terr6 4 fiibbaye de Fontenelle, dite de Saint-Vandrille.
Son fib efMmmM^ qni arait combatto anprte de lot
k In balBille d'Hastings, lot sooedda an comtA d*£yreax, et
refiitdn Tsinqoeor de PAngfeterre, comme rteompense de
aa Taleor, de Tastes domaines. De retoar dans ses £tats,
en 1073, fl se broofliaaTec le roi d'Angleterre, qnl lai retira
le chlteav d*ttren, et pins tard le fit mtoie prisonnier.
Apvte la mort de Gafllaume le Conqn^rant, U se remit en
peeseioion dn ehifesn d*£fTeaY, et commanda one partie
de Itante de Robert, doe de Iformandie, dans son exp^
dition contre le Maine, en 1080. En 1000, GuiUaume,
pOQSs^ par sa Ibmme, fit k son frire nt^rin one gnerre qui
dora trois ana ; en 1097, tt Itot Ton des eheb de Tarm^ qoi
essaya d'arraeher le Vexbi an roi de France. Aprte SToir M
en grande feyenr sous Henri d'Angletenre, h qui il promit
homniage, Goillanme fat banni, priT^ de ses Mens, qui lui
farent eideT^s, et rendna one nourelle fois; fl rooorot le
18 aTriljilia, sans lalsser d'enlants.
n ent'poor soccesseor son neven Amauri IV de Moni^
Jort, fib de Simon et d'Agnte. Ce ne fht oependant pobt sans
difllcaltd qoe ce prince recuefllit rheritage de son onde : U
Id fallut emporter d*assaot la Tille d'E^reox, qoi tenait
poor le roi Henri. CependaDt,Qn an aprte, le monarque Tint
assi^r la capitale du oomt^, Tinceodia en partie et y r^*
tablit VMqnt qu'Amauri en avait diass^. Le chAteaa seal
oppose one rMstanoe opinlAtre. Amaari finlt ponrtant par
le rendre de bonne griice, et la paix se fit entre Poncle et
le neveo , aoqnel le premier ne tarda pas k rendre la Tflle.
En 1114, Amanri, s*4tant mis 4 la t^ de SCO cberaliers
poor secoorir le fbrt de Vaterflle , assi^^ par les soldals
de Henri, fiit batta et fait prisonnier par Gafllaume de
Grandcoar, flls dn comte d*Ea, qni lai rendit la Hbert^ et
se retira arec lol, pour Writer la colore do roi anglais, sur
les terres du roi de France. Amaari et le roi d'Angletenre
se rdconcfliirent en 1 1 28 ; mais en 1 129 le comte d'Evroui
se brooflla avee le roi de France et entra en campagne
eontre Inl. Tootefois, ne recerant du roi d*Angleterre et de
Thfbant de Champagne, malgrtf lears promesses, que de fai-
bles seeours, fl snspcndit son exp^Uon, et se retira dans
afli eomt^, o6 fl mourat, en 1137.
Son fib aln^, Amauri ir, lui succdda an comtd d*£f reox
c( k cdui de Montfort Soit lAchet^, soft faiblesse, ce prince
laissa rarager sea domaines par les seigneurs ses Tolsins,
et sortoot par Roger de Conclies, dont on rapporte des actes
d^ne cniaotd r^ToMante. Le soccesseor d'Amauri II fUt,
fers 1140, SOD Mre Simon, troisitaie comte de Monfort. Ce
prfnee sot gagner tellement ramltl^ de ses stiyets que, la
file ajant M prise par des gens d^armes qn'on y aTa:t im-
prodemment laisste entrer, lea bovrgeois dtfendirent avee
tant de courage le chftteao od s'^ait retbr^ le oomte qu'U
fat sauT^. En 1173 Simon fut fait prisonnier dans le cli4-
teau d*Anma]e, atec le comte GaiUaume, par le fils de
Henri U d*Angleterre, Henri au Court Mantel^ contre le
p^ duquei U dtait en pleine r^olte. Les deux eomtes furont
obUgte de payer one ran^on. Simon mourut en 1181,
laissant un assex grand nombre d'enfiants, dont Ton,
Anuntri in, derint oomte d'fiTrenx.
Une chose assex coriense , e^est que oe prince ne possMa
pas le cbef-Ueo de son oomt^; Simon PaTait, de son Tivant,
remisan roi d*Angleterre, et en 1198, pendant la prison
de Richard, Phflippe-Auguste s*6tant empar^ de la tUIo, la
oMa, en gardant le chateau pour lui , au prince Jean , fiire
de Richard. Ce prince, an retour de son Irkre, I'annte sui-
Tante, afin de gsgner ses bonnes grAces , se rendit k £yreux,
fit massacrer par .traliison toos les ofliciers qui y eomman-
daient, et alia ensuite offrir la place au roi son Mre, qui lui
fit une pompeuse reception. A cette noutelle, Philippe-An-
gnste, aloTB occupy au si^e de Ternenil, acoourt, prend la
▼file et la brOIe. En 1200, aprto la mort de Richard, Amauri
oMa k Philippe-Auguste le comt^ d*£Trenx ; fl re^ en
6change du roi Jean, qui consentait k cet arrangement, le
comt^ de Glocester. Avec lui finirent les eomtes d*£yrenx
de la race des Montfort, qui fluent remplacte par ceun de
la maison de France.
Le premier de oeox-d ftit le prince Louis, fib de Phi-
lippe le Hardi et de Marie de Brabant, seconde femme de ce
roi; Philippe le Bel lol donna, en l307,le comt6d'£Treux,avec
les seigneorles d'£tampes, de MeuUn, de Glen, d*Aubigiiy et
qudques antres. Le comte Loufo se dbtingoa, en 1304, i la
iMtaUle de Mons-en-Pnelle; U accompagna Lonb le Hutin
dans ses expMitions de Flandro, en IS 15, Tit son comt4
tfrig^ en pairie par PhUippeleLong,etmourutli Paris, en 1319,
laissant une grande r^utation de douceur, de bont^ et de
probity, chose assei rare en ces temps recnlds. L'aln6 de
ses fib. Philippe le Ben, on le Sage, lui succdda. Ce prince
avait ^poos^ en 1318, aveo dispense du pape, Jeanne, (Ule
unique de Loub le Hutin, qui avail droit aux comt^ de
Champagne et de Brie, an cas ou le roi Phflippe mourrait
sans enfimto, ce qui arrita. Charies b Bel refuse de rendre
ces comt^. Le comte et b comtesse d^yreox translg&rent
aree Ini, moyennant une somme d'argent En 1828 b Na*
rem augmenta Papanage de Jeanne. Phiflppe b Bon ac-
compagna ie roi Philippe de Yalob dans son expedition de
Fiandre; laTictoire de C asset Ini fbt doe en grande partb;
en 1339 fl Tint an seeours de Cambray et. de Tourniii, as*
sidgte par bs Anglab. II mourut en 1848, en Espagne, &
XMs. L'alne de ses nomhreui enfanb. Chart es le M a u-
Taia, lui succMa.
Charles, dlt le Noble, son fils aln^, n^ i £Trenx, en 1361,
lui succ^da, en 1387; fl racheb Cherbouits des Anglais,
moyennant 25,000 UTres ; il transigea en 1404 aToc b roi de
Ftance pour reoouTrer ses nombrenx domaines de France, et
fl lui c^a, entre autres, b comt^ d'^Treox, qui, k partir de
cette ^poque fat r^uni 4 b conronne de France. II re^
de Cliaries TI le litre de garde, de par monteignetar le
roi de France, dee terres que souhit ienir audit royaume,
tant en Languedoil comme en l/mguedoc, notre dit sei-
gneur etptre (Charles T).
Cependant, en 1589, Charles IX donna b eomt^ dlftrreox
k son fr^re le doc d'Abn^n, dont b mort fit reTonir oe dcf
mains k b couronne, en 1584. Loub XIII, en 1842, Pen d^
tadia de nooTeau, et b donna an due de Bonill on, Fr6-
dMC'Mauriee, en Mange de b prindpaat^ de Sedan ; b
mort de ce roi Tempficha de condure ce trait^ qnl fut ra*
tifl^ par son soccesseur. Un an aprfes , FrM^ric-Maurice
^tant mort, son fib atn^,Godefroi, lui snccMa. Aprte le d4-
ote de oe prince, arriT^ en 1721 , son second fib, Bmmanueh
T/idodose, ti&nie de tons ses domames et de tootes ses di-
gnity. U eut pour successeur, en 1730, son fib, Chartes*
GodtfrcH , qui flit grand-chambeUan de Fraocei comme son
184
p6re, leqad aT«ithMt^ da nen de cette dignity. En 1771,
tudn, God^oi'CharleS'Henri , M le 5 jaoTier 1718,
nomm^ colonel g^^al de la caTalerie en 1740, succ^a A
son p6re dans le oomt^ d^^rreux et dans ses autres terres.
II combattit h Fontenoy^li Lawfeld, et aveclui s*^teignit dans
la grande nationality fran^aise fonn^ par U rtvolotion le
litre de oomte d^Evrenx.
A. JUBINAL*, d^oCi ao Corps UgUUUf.
EWALD (Jb4ii}, Tun des pontes danois lesplas ori-
ginanx des temps nkodemes, naqnit le 18 novembre 1743, k
Copenbague. A Vifgd de qninze ans il aUait oommencer ses
etudes nnlTersitaires, lorsqae la renonunte de FrM^ric le
Grand excita cbes loi et chez son fir^re alnd one telle pas-
sion poor r^tat militaire, qa'ils 8*enfuirent tons deux k
Hambottiig, od le rodent prussien lear donna une lettre
de reoommandation pour Magdebourg. Mais, ao lien de les
faire entrer dans les hossards, ainri que le leur ayait promis
le resident, on les incorpora dans un regiment dinfanterie.
Mtontent du procM^, Ewald dterta aux Aatrichiens, corn-
men^ par ^tambour, puis finitpar passer sous-ofBcier,
et prit part k diTerses aflaires des campagnes de 1759 et
1760. Racbet^ aiors du service par sa famille, il revint k
Copenbague, od il comment, en 1762, Mude de la th^-
lo^e. Une passion malbeureuse Tarracba k cette carriire.
Une Jeone porsonne qu'U aimait depuis longtemps s^^tant
marite, il tomba dans une profonde mdlancolie, disposition
d'esprit qui forma depuis le trait saillant de son caract^re.
n se llTra alors k la culture de la po^e et il ^veilla
d*abord I'attention des connaissears par son poemeall^ori-
que intitule le Temple du bonheur ; n cantate fun^re k
I'oecasion de la mort da roi Fr6d^c V (1766) prodoisit
une TiTe sensation. On pent dire que comme podte lyrique
ZwM est demeitf^ inimitable. Dans son RoffMrage^ tra-
gddie en prose (1770), on reoonnatt visiblement T^tudede
Shakspeare. Dans sa Jfor^ de Balder (1773), OMiTre si re-
marquable sous le rapport de la forme, il a repr^sent^ les
derniers retenti«sem<iits poitiques des mytbes du Mord.
Touteibis son drame, des Pieheurtf dans lequei I'^ldment
lyrique domlne tont k fait, et oii la simplicity de Paction
permet de voir d*autant plus clairement le travail de la
composition po^que, est restd son clief d'oeuvre. Ewald
s^est fait aussi un nom comma comique, mais moins par
Tesprit fin et railleur qu'n a d^ployi que par la gaiety des
situations et des caract^es qu'U a su order. Partisan du mi-
nisf^ de Bemstoff, ce tat pour lui, aux yeux de Tadml-
nistration qui le rernpla^ (177S) un litre sulfisant de dis-
gr&ce; et le d^rdre de sa conduite privte ne fit qu'ijouter
k sa mis^re. Abandonnd dans ses dernites anntes par tous
ses parents et m^me par sa propre mto, 11 mourut dans les
tortures de lagontte, le 17 mars 1781, k Copenbague.
EWALD ( GEOBCES-HBrau-AuGOSTi d' ), professeur des
langues orientales k runiversitd de GcBttingue, est n6 dans
cette ville, le 16 novembre 1803. 11 dtait encore sor les bancs
de runiTersitd lorsqull publia son premier ouvrage, intitule :
La composition de la Genise ( Brunswick, 1823 ); la m6me
ann^e 11 fut cbargd d'une classe au gymnase de Wolfen-
buttel. Nommd en 1831 professeur titulaire de philosophie
k Gcettingue, il fut appeld en 1835 k y occuper la cliaire
des langues orientales. Ses titres pour succMer au c^ibre
Eichorn itaient : sa Grammaire critique de la langue M-
brcAque ( Leipzig, 1827 )j son Commentaire nor FApoca-^
Iffpse (1828); enfin, son ffistoire dupeupled'tsrail^JuS"
qi^d la venue du Christ ( Gcettingue, 1843-44 ). On a aussi
de lui un esaai de Metris camUnum arabieorum (1825),
un £ssai iur gueiques anciene mktres sanscriU ( 1827);
un extrait de I'bistorien arabe Walkidi, de Mesopotamia
expugnaUs Historla (1827), et une Grammaiiea critica
lingux arabiese cum brevi metrorum doctrina ( 2 vol.,
Leipzig, 1831-1833 ). La part quMI prit en 1837 k la pro-
testation des professeurs dePuniversiU de Gcetlbgue centre
la suppression de la constitution lianoTrienne par lo roi
Ernest lui fit perdre sa position; mais le roide Wurtem-
AVREUX ~ EXACTITUDE
I beig Pappda en 1841 k remplir k FunlTenitf de TuUogn
1 la chaire des langues jorientales, et Ini eonfte des titres ds
noblesse personnelle. Les dvdnements de 1848 oaten poor
r^ultat de le rdtablir en possJBssbn de sa cbaire dsGoet-
tingoe.
EX 9 pr^xMltion latine qne Ton emploie aouTent joiate
k un mot d^T^ da latin, qui ne change pas alors de signi-
fication, ae prend dans le mtene sens que notre mol ci*de*
vani qoand on Taocoaple par me sortede bartiarisme k ea
mot fran^. Mous retrouvons Tacception primitiTe do not
lalin dans ex cathedra^ ex tmnpore, ex libris*
Quelquefois ceUe locution, adverhiale dans rorifpne, est
prise substantivement, comme dans ex voto, Dan^ la
jniisprudence anglaise, ex parte se dit d'une requite dans
laqudle Pune des parties seulement expose sa demande poor
obtenir un jugement provisoire, on par d^ut, en rabsenee
de tout oontradicteur.
Quant kla seoonde signification de la proposition ec,
adapts k un terme fran^, on Pa d'abord appUquOe aux
l^uites aprte leur expulsion sous Louis XT et aprte Tor-
donnanoe confirmative sous Louis XVI; Voltaire, croyons-
nous, s'est servi le premier da mot ex-JisuUe. Dans les
premiers temps de la revolution de 1789, Temploi de la pro-
position ex a donn^ liea aux plus ^tranges alMis : comne
beaucoup d*instilutions furent alors renverste, et une mtd-
titude d*existences briste, on Tappliquait k pea prks k toot :
on disalt ex-noble^ ex-moine^ exHwocat^ ex^procureurs
on dit bientOt ex-roi. Le prooks-verbal d'enJkvement etde
destruction de la cbksse de sainte Genevikve, qoalifiait la
bergk« de Nanterre d'e««saln/e, en mtene temps qne Ha-
dustrieux orf^vre, on mmUlaire de Dagobert II, qui avail
fabriqu^ le prOdenx cercoeil, y est qnalifi^ iVex-saint £loi.
Un mari etune (emme divorce etaientqaalifi^d'e»<poitf
dans les actes destinte k liquider la conununaut^ On sp-
pllquait mtoie rin^puisable proposition k dea cboses Uuni-
mOes : parlait-on d*un ancien siOge de {ustice ou d*adnd-
nistration suprimO, on disait Vex^bailliage, Vex-prisidialt
Vex'parlement, Vex-inteHdancejVea> province. Unpnriste
rOvolutionnaire voulait qne Ton dit les ex^Tuileries, Vex-
Tjixembourgf Vex-palais igalU4^ et qu'on dOsignkt Paris
comme ex-capitale, Au mois de novembre 181&, k TOpoque
du deplorable procks da marOcbal Ney devant le cooseil
de gaerre dont il rOcusa si imprndemment la competence,
un journal, se disant royaiiste, osa dire que riUnstre guerrier
s^etait declare mariehal ex'pair I Aprks la revolution de
Juillet, on parla beauconpdes ex-ministres. Dans oes der-
niers temps, nous avons eu des ex^pairs^ des ex^d^put^,
des ex-repr^entants, etc. Cette manikre vicieose de parler
commence fort beureusement k passer de mode, et Ton se
dit toot simplement ancien negodant, ancien magistrat,
ancien ofllcier, etc. BafiToii.
EX ABRUPTO. Foyes AaaoFro.
EX AGTES ( Sciences ). Fbyex Sdioicn.
EXACTION (d'U(£T*», fexige ). ^exaction oonslste k
exiger d^nn contribnable ce qull ne doit pas, oa au delk de
ce qu*il doit ; ce mot ne a'appliqoe qn*aux fonctionnaires. II y
a entre l^exaction et la concussion cette difference, que
I'exaction peut etre pariaitement desinteressee de la part de
celui qui la commet au profit de son gouvemement, de ses
superieurs , tandis que la concosslon est un pfofit illicite
qu'il s'attribue. On est cependant oonvenu d^appliquer tout
au plus le mot A*exaction k Taction des offiders ministeriels
qui, enveloppant tears clients dans toutcs lc» snbtilitte de Is
chicane, exigent d*enx beaucoup plus qu^ii ne leur doivent
pour frais. L'exaetion est presque toiqours inseparable de la
violence. Ainsi, dans le droit de la guerre, U est admis que
les vainqueurs peuvent Infllger certaines contributions aox
babitants des villes conquises ; mais eiever oes oontribotioos
outre mesure, les porter k des limitcs qui les font ressembler
k la confiscation, c*e8t de TexacUon.
EXACTITUDB. On d^^e sons ce nom osoel, qni
derive dii latin exactus, exact, soigneuxi bqoatite^sottdSj
^
EXACTITUDE — EXALTATIOIf
18$
iWMNmes qui s*aitacbent I pandiever In ciioMs, c*e8t-i-
Am a Itf ei^eater euctemenl, sott da travail que ntossfte
eette extetion, loiteiifln du produit de oe travail, c*est-k-
dire des ehoaes ftites avee soln. Let choses faites de eette
nanicfe, qoelque nombreines qu^dles soleot, peuvent ^tre
rameadea 4 troia ebefii principaQX , aavolr : tea dWeraes
loftei de iaita» leur loterpr^lalioo, ou lea Idte que ooua
megtait leor natnra et leora rapporta, et enfin, les termea,
let looutioBa, doot Dooa noiia aervona pour eiprimer plus
«i noiiia exacteoient ces idte. On dit en effet dee person*
nes, des^todea, des lecherchea, qu'ellea aoat exactes on
inexaefesy que lea folta obaenrte sont eiacta oo Inexacta,
et, wfin, que lea Interpr^tionaet les dtoionatrations qu*on
ea doBDe, en teniiea plus ou moins nets et prteia, offrent
e§^icaientdivera degNte d^exactltude. On dit auaai notions,
coaaaisaanoea, adenoea emclei. L'exactitude 4 1'^rd des
|ienoanes est wbMM^ cooune synonyme ^aiienWon et
tie vi^tonce, avec eette nuance , oependant, que Xatten"
%\m (ait que rien n'tehappe, que ^txactitudt emptehe qu'oii
ooiette la moindre chose, et que la vigiianee foit qu*on ne
D^llge rien. L. Laorbnt.
EXAEDRE. Voye% HaxAimiE.
EX JEQUOf deux mota latlna passte dana la langoe
fran^aise, indiqiiant une ^lil^ absolue ratre deux person-
DCS. Gette expression ne s*emploie qu'4 propos de concours,
de dlstributkma de prix. Lorsque deux eoneurrentssont con*
sid^rte oomme dtant d^un m^rite dgal, lea examinateura les
plaoent sor le mAme niveau, ex mquo, et alors le prix qui
devail 6trs la rteompense d'un seal est partagd entre deux
on plosieon; lorsque c*eBt une place qui est k donuer, la
miflistre pent 6tre embarrass^ car aucnn des deux concur-
kbU ae veot naiurellement t^der la place k I'autre. 0ana
lei prtentationa acadtoiiques, lea aecliona mettent souvent
sat la mtoie ligne quelquea-una dea concurrents, ce qui
a'arrtte gntoe loa aead^iea et ne lea emptehent paa quel-
quefoa de raaiotenir Tdgallt^ en cholslasant plus baa sur
I'Midle do prtentation. Des prix sont souvent partagda
ex mquo k Facad^ie, oonune dans lea doole% entre divera
coDcorrents; cea couronnea divisdes perdent toujoura beau-
coop de leor prix.
EXAG^RATlONy figure de rhdtoriqne par laqoeHe
on aagmente, on amplifie les choses, en blen on en mal.
• n faut prendre leaexagdratiima poMlques k leor Juste k»-
ban, 9 dk Saint-^vremond. En peinture, exagiratUm s^
furifie la mani^ de repr^senter les choses en les niarqtiant
trap, en lea cbargeant « II y a, dit de Piles, des contours
<4iarg6s qui plaiaent parce quMIs sont ^oignds de la bas-
seise dn nalurei ordindre, et qu'iia portent, avec un air
de libertd, une certaine idte de grand goAt, qui iiniwse k la
plopart des peintrea. » Bxagirer^ an naturel, veut dire u»er
dliyperbole, augmenter, agrandir par des paroles; ampli-
fier, repr^8«ater les clioses pins grandes, ou plus roau-
vaises, plus loiiables oo plus bUkmables qn'elles ne sont.
• L^inagination, quand eUe est^iauffte, dit F^nelon, exa-
gire lout ce qa'elle ressent. » Bxagirer vient du latin
exagerare^ amonoeler, dever en taa, en moncean, aeco-
maler, de agger, hauteur, levte de terre. Sxagiris, en
politique, eat one denomination que les partis se jetteat
toork toar an visage, ainslqueceUe demodi^rds, et presque
toujoors avec aossi pen de bon sens que d^propos.
EXA€ftON£* Vogez Hixaconi.
EXALADE* Foyea CBATAiGmBE.
EXALTATION. Ce mot, synonyme d'ilimUJon , ne
s'cmplole pins go^re qu*an lignnS, et sedit alors de T^l^atioB
d^ne personnek quelquedi^it6 eccUsiastiqne, k la papautd.
Dana ce aens, il eat consacr^ k signifier le couronnement
da pape^ aa prise de possession , le commencement de son
poBlificat L'ancienne £g|ise appelait exoMo/ion lamort des
BHBtyra, leur dIdvatioB an del.
Vexaiiaikm en terraea d'astrologie est une certaine di-
unepUn^ en certains degrteoii signesdn
> dfgnitdqui hii donne pluade verto ou d*iiillu9ii09»
MCr. D» LA GQ^opa, — T. |iu
Le signe oppose se nomrae tUUedUm, on chute de la plankte.
En physique , c^est Paction, Topdration qui exalte ^ 4lh^
purifie, subtilise quelque corps naturd, ou ses priodpes,
ou ses parties; c*est aossi la quality et la dis^iosition que lea
corps naturels acquidieut |uir eette opdratlon. En diiinie,
c*e8t une elevation et purificatiou de iii^taux au plu$i haul
degr6. 11 se dit aussi de la spiritHalisntion ou volati.iiciition
de qudqties autres coqis. Les pliyAiulogisttis uuKlenics dcsi-
gnent par le mot exaltation de* forces vilalvs l^aupiien*
tation morbide dans raction des or}(aiies, et iNntlculibreuieut
cdle qui a lieu dans un orgnue enllariiiiid.
EXALTATION (^/oi-ei/e), tU\ dans Icquel les tMres
vivauts, ou ro^ne des substauces Inaniiu^is, sont (XesH k
de plus hauls degr^ dVnergie et dVlivltd que dans Ifur
etat liabituel. Ce terme , qui vient d'exaltare, esliausser,
signifie surtout eette exageratfon de nos sentiments et de
nos id^s qui se rapproclie deVenthousiasme.
Tout ce qui porte une vive excitation au cervrau et sur Tap- .
parell nerveux dela vie sensitive ou ext^rieine, tout ceqiii
suscite les passions int^rieures Ich plus dilatable^, la colore,
Tamour, Tesp^rance, tout ce qui impriiue une pluiigrande
v61odte k la drculation et provoque un pIuH abundant aHlux
de sang artdrid vers la t6te, dispose k Texaliation ou la
produit. La chaleur, surtout oelle du soldi qui Trappe k pic
sur lecrAnedes mdridionaux, les passions anfeutcs, une
constitution bilieose ou ncrveuse , impressionnable , des ali*
ments telianfTants oo ^)icds, des boissons spiritualises ou
des liqueurs stiinulanteH, Pabstinence prolongf^e de< joiiissan-
oea les plus d<Slideu8es dc Tamour , les il^sirs iuuuodcnSi uon
satlsfaits, des dudes prolongates, le ddlire, la verve d^nie
imagination ennamm(^o dans la solitude, qui inuiite i^esprit ;
Texcitation par la musfque, par des conteiii|>latiMns as<4-
tiques, nar le (anatisme religieux on poliU(|ue, Texeinpie
oontagieox des Amotions, des spectacles extraonlinuires d«us
les revolutions, voiU les princi|»ates sources de rexniljiliou
La jeunesse est trte-su!H%ptible d*uxaltation : sa cir\:Hla-
tion porte plus vivement le sang vers le cervciiu. De uii^ine ,
lea personnes de courte taille sont d*onlinalre bouillantes,
irasciblea ; leoerveau dant pen doign(^ du cicur, il eu n'voil
on sang diaud et abondant Par la ni6me raison, la situation
couch6e inspire des id<^es plus inlenses et plus proftindcs
que la station drolte. On prdend que eette chaleur cdri^brale
rend cliauves de lionne heure les homines exaltds , et Ton
dte comme exemples Jules C^sar, saint Paul, etc
Apr^ la chaleur , preroi6re cause de Texaltation , on
pent-dreson unique rause (caril se ddveloppe des plK^oo-
ro^nes de chaleur dans tout dat d^exaltatiun physique ou
morale), viennent lesafTedions vivcs de TAtue. On cunmilt
assex ceile de li colore, cdle de la vengeance, si crudle
parmi les nations sauvages, et qui les trans|H>rte jiisqii*^
ranUiropophagie ; mais on n^observe plus gudre , dans nos
d^*lea de complaisances sociales et de transactions ja-
cileSf Pexaltation de Tamour.
11 est certain qu^on n>st point encore susr eptihle d*exaN
tation avant la puberty. La femme est pcut-«itre encore plus
exposal ces ddires que riiomuie. Cliez dlC| un appareil
int!&rieur d^organes dniinemment scnsibles, surtout k I'e-
poque do tribut mensuel , un syst^me musculaire grftle on
mince, qni laisse plus d*emplre au genre nerveux , une loi
de podeor plus sdv^re, qui comprimant les ddsira les re-
double par la contrainte , une imagination plus mobile , un
ceeur plus tendre , des sens plus impre^onnablea , tout
conspire k susdter une exaltation dont die n*est pas mat-
tresse : aussi trouve-t-on plus de folles que de fous par
amour dans les hospices d^ati^n^. Ceat plutdt ranihition
dn ponvoir, des grandeurs ou des blens de la fortime qui
exalte les esprlts de la plupart des fous ; mal^ la Jalousie ,
Tamoor, et la devotion , qui est encore tme antra sorle (Pa-
*mour, troublent bien plus IVdquemment Pfsprit de Paul re
aexe. Si Pon volt souvent des symptdmes dtiystdrie ddran^^rr
la santd de tant de femmes, combien dliystdrles mentiles
aecittea^ ifioofiou^^ )i(>lll9V«naU eef tendna Amest
14
1S6
EXALTATION — EXAMEN DE CONSCIENCE
Tant <ttie Vknm est exalUe, die ne sent ni les douleara ,
ni les mines de sa fragile demeure; elle porta nidmeloa-
guement Texistence. Les hoinmescouteroplalirs, lei ainaclio-
r^lcs, les pliilosoplics , \ivent en g^ni^ral lon^lenips sains,
anlanl h cause de leur sohricl^-et du peu de passions qu*il8
<^proiivcnt» que par celte forte tension vers le cerveaii, qui^
tiiiiiinuu la i^ensibiUld et ses d<^perdiltous par lesautresor-
gane<i; elle soulient sans cesse leur puis-sance Titale, et les
exeiiipte de la pliipart des maladies aiguSs, m6me les plus
redoiUablcs. En effet , c^est par cetle forte exaltation que.
les MBiirs de cliariti et les missionnaires du Iievant sotgneiit
les f>esti£6r^ sans crainte, souvent sans danger, etquMIs
sVlancent dans des contrto tointaines au-devant da mar-
tyre. J.-J. ViRBl.
EXALTATION DE LA CROIX (F^te de I').
Votjez Croix (Exaltation de la).
EXAMEN, perquisition, discussion, recherche exacte ,
soigneuse, 8^v6re, p<»ur arrivcrk la v^rit^ d*ane ehose. Si les
horomes, dit Saint-^vreniond, ne se hfttaient pas tant de de-
cider apr6s un ej;ame;i superficiel, ils nesetromperaientpas
si souyent. II y a, dit Nicole, de la t^^it^ k soumiettre la
religion k Vexamen de la raison.
[La doctrine de Vexamen est fondle sur le droit qu*a la
raison iudividueiledese determiner par elle-m^me, comme
la doctrine de Tautorit^ sur la faiblesse et Pincapacit^ de .
celte m6me raison. Selon les partisans de cettedemi^re phi-
losophic, le t^moignage d'un plus ou rooins grand nombre
de personnes dignes de foi est la r^gle unique de nos juge-
ments. Mais les gens dignes d*4tre cms, en vertu de quoi
ont-ils prononc^? Sur le tdmoignage d*autres personnes qui
m<iritaient la confiance. Mais si ces maltres et les maltres de
ces maltres, et tons ceux qui ont re^u leur science de I'au* ■
torit<^, n*ont eu qu*k Pouter pour apprendre, les premiers
maltres, cenx qui n*ont eu personne avant enx, comment
ont-ils appris? d*oii leur sent venues leurs corniaissances?
D^enx-niemes ; il le faut hien, k moius qu^on ne dise quMIs les
ont revues tontes failet de Dieii. Et dans ce cas il faut
encore reconualtre la necessity de la raison individuelle pour
accepter et coinprendre Teuseignemen^ divis^; et c'est dans
ce sens que s'explique le pieux Huet, k propos du cdl^bre
Porpliyre, qui pensait que les Juifs avaient dans la foi un
moyen |dus sdr pour arrivei k la T^rit^ que les Grecs, qui la
clierchaient a?ec la seule raison. « Ce philosophe, dit-ll, ne
s'appuyait*il pas dela raison elle-m6me quand il la pr^f^-
rait a la foi? Oui sans doute; et si la foi a plus de res-
sources que la raison, c'est la raison qui nous apprend cet
avantage de la foi. » Saint Augustine dit de mdme : « Nous
apprenons dedeux mani^res, par Tautorit^ et par la raison;
rautorite est la premiere si Ton consid^re le temps , mail
la raison a le premier rang si on lui donne sa place natu-
relle el logique. •
En nous renfcrmant dans leu limites de ri^umanit^, H
pons semble qu*on ne s'^rerait pas en avangant que si
Vejcamen &i Ic rdsuitat de notre nature, si c^est une loique
la base de nos conuaissances soit dans notre raison indivi-
duelle, c*est aussi une lot pour riiomme que la sociability,
et qu*en sa quality d*6lro social, il doit trouter dans laso-
ci^li, dans Vexamen des autres liommes, avec les moyens
de diSvelopper sa raison, le redressement ou la confirmatbn
de ses jugements. De R ci FFEfSBERc. ]
On a sou vent inslst^S sur la n^fcessit^ A" examiner les
preuves de la religion. On a reproch^ k ses d<^fenseur8 de
froire sans examen tout ce qui est en sa faveiir, ou de ne
Vexamlner qu'arec un esprit fasc'n^ par des pr^jug^ d*en-
<^nce ou d*(Mucation. Les d^Ienseurs de la religion ont ac-
cuse k leur lour ses emiemis de tCexamlner la religion que
dans les ^rlts de ceux qui Tattaquenl, et jamais dans let
ouvragA de ceux qui la dt^fcndenl ; de croire aveugl^neut
et sur piirole tous les falls et tons les raisonnenients qui pe-
raissent lulMre eontraires; d^apporter k leur examen pr<-
tendu un d^r ardent de la trouver faiisse, parce quel*lncr6-
4)i|it^ leur paran plus commode que la religion, Les d^en-
seurs de la religion nMnterdisent pat re&anMl db set pne^
Tes. La religion, dlsent-lls noos y eoiiwiei et ilt dtent Id des
paroles de taint Pierre, de saint Panl el da taint Jean. La
question est done oniquement de saToir cenmieDt 4m doH
pnoc^der k eel examen^ et c*est \k quit y a dittenHnent,
non-seulement enire les calkoliqiies et les inei^dules, mtit
encore entre oeuvUi et les Mr^tiqnes el les schismatiqees*
[ Kxnm^n se dit aussi de repreuve^quesubit ctlnl qui as*
pireaux ordres on kqiielqiie degnti dans les feolea. II solBt
drMndiquer let la premiere de ces aoeeptions^ Qoant k la te-
oonde, les ezamtM. jmbHu ool re^ nne extension qu^ts
n*avaient pat aulrelois. Cenx que doiveat subir aujonrd^hui
let candidate 4 teutet let earritees lettrta et tdenCMqees
sont, aux yenx des hommet ro6me les plus pr^enns , one
garantie de taToir qui n'exittaH pofait sous linden rdglme.
lis eonsistaient alors le phit Mqaemmenl en des questions
consigotesd'avanee dans des caliiers, aotsi bien qne let r6-
ppnses ; et le candidal a'avait besein que de let apprendre (kar
comr. II n^enestbeurensement plus de m^me attjoord*hiif i
pour les facalt^t des lettres, des sciences, de n^edne et
de droit, pour l^^le po4ytechniqae,l'£coledeSaint-
Cyr, r^le navale, eomrne pour l*l^e nor male,
TEcole forest i^re, etc., les examenssoitleMeai, dlflidles
k. sttbir, et, sauf tr^pea d'exceptions, ne sont oouronoAs
de socc^ que poor des tujett m^iitantt. Une indnlgente
partiality de la part det examinaleurs, qoelqtie frandede la
part des r^piendaires, ne sont qae des cas excepUonnels, 0t
beauconp trop remarqu^ pour se presenter fr^nemnieat.
Le litre d'examinateurde l^^le polytediaique est one A-
gnil^scienHfiqae qui , telle qu'elle a>t6 el qu*eHe est too-
jours remplie, suppose antent de probity, d*ind<^pendance,
que desavolret de talent. Xfest k qui, dans I'UnfversIt^,
parmi les ppofesseurs les plus distingif^s , sera d^ign^ pour
com|ioser let divers bureaux d'examen d*agn^lfon. A Vt-
coledemMedne,i T^eole de droit, aux Facnll^ des scien-
ces etdcs lettres, malheur au profosseur qui n*esl pas redouts
conune s^^t^ examinatenr ! Sa consideration personnelle
en est, es pent le dire,.duulnu6e d*aulant -
Malgr^ toot ce luxe d'examens, 11 est trop Trai de dire que '
cheque jouv let Faculty det sdenoet, det lettret, de droit
et de m^deoine, re^ifenl de d^plorablet tojels. Qae d'avo-
catt Ignoraatt! que de bacbeliers te lettres qui ne sateol
pas I'orthograpliel ^pjeding^nienrt maladroits ! que de me-
decinsqoi ne sont que des Anetl de chlrargient dignes da
nom de boochers I de pharmaciens savanta seolement dans
Tart d'allonger les m^molresl Malt que prouvent toutes cec
plalntes? La n^cetsit^ det prtoiations que Pen a accumoWei
pour ^Titer de pareilles ni^prises. II arriTerait encore biea
pit si le sage oMMiopole det exament et des receptions ^tait
aboli. diaries Do Rosoia.]
Examm signifle aotsi qndquefois eeititrre, critique. En
ce sens, il a senri de litre k plusieon Rrres : ^Sxamm des
espriin, VlSxemen de VBxnmen det espriis,
EXAMEN DE CONSCIENCE, revue que Ml le
pteheur de sa vie patt^e, afln d*en connalire let faiites el de
les cpnfesser. Let P^res de r^glise, let tlieolofi;fens, les an-
leurt asceUques, quitraitenldn sacreraeot de lap6nitenoe,
montrent la necestitd el pretorivenl la manlire de lahe oel
examen, cemQie moyen dMnspirer an peclienrle repentlrde
ses fautes et la volonte de t'en oerrlger. lit le redniseDt^
dnq points : 1* se metire en la presence de Dieuel le re-
roercier d^ set bienfslts ; 2* kii demander les kimi^res 4 les
gnaces n^cessalrea pour connalire el dem^ler nos doles;
3*" nous rappder nos pentees, not paroles, not actions, not
oecupaliont, nos devoirs, ponrvdrenquornont avons of-
fense Oien ; 4* lul demander pardon el concevoir un regret
tinekrad'avoirpdelie; a* former la retdolion dn^^ dent
plus roCfenser, de prendre totftet let precaotiont poar nous
en prteerver el d*en ftiir let oecadent. Outre eel examen
^iniral^ neceasdre poul* at preparer & la confession,^
lit cnnsdilent iiceux qui veuleni avaaeerdans la' teito, da
fairt tent letjoon on arameii peofikuikt^ tnr diKoad^
fel^HEN DE COSSCIEINCE — EXCENIRICITJS;
ci^voirs 4v dnr)itfiintgm6 el de T^t de vie ou on est eng^6^
pbor voir en titiol Toa peat avoir besoia de te corriger.
EXitiVTHfeME (en gree i^ve^lMl, eflloreflcence, de
floEvd^Uy neutii;, ft^panotilr). On a appliqu^ oe nom h la plu-
Iwft d€S ^pitons qui se m^ nifestoit h la peau. Les no^o-
logiatea i^em^ ue dassent parmi lea exanltt^mes que les
mptioBS ayantpour earact^re commun une rougetir plus
00 moini Viti^ qpl dlsparalt sods la pression du doigt. L*^-
rjtM4a>e,,ta rps^ole, la rougeole, laacal-latlne et
rortlcaire tont done les seules affecUona auxquclles
Gonvienne %i\tn.4'^0ftthime,
EXABQUAT^ EXARCH AT ou EXAKCaT, charge
militaire cbes les andens Grecs, dlgiiit^ eccl6siastique dans
la primltlTe l^f^» et vice-ro^fautd dans les premiers alleles
de Pempire d'Orient. Les mots grecs l^xoc» '(opxtiov,
r^poodeot, dans iiotre lapgue, anx mots prince et princi-
potiM. tsarquat sSgnifle tout i^ la foisia cliarge, la dignity
(f etarque. le pays sourois k un exarqiie, el la duri^ de
r^dmhiiatration, do gouvemement .d*un exarque, eccl^ias-
iSqiie og chrfl. L^exarquat d'ltalie, souinis aux empereors
d'Orieot, contenait Ravenne, CMne, Imola, Rologne,
Mod^Qe, Creme, Mantoue^ Aqullte. etc Lapartie del*exar-
qont poai6dte aujourdMiot par le saint-sii^ge a*appelle H<h
ma^n^, et a Ravenne pour eapitale.
' EXAHQUE (du grec llopx^^ prince). Dans les pre-
miers fllteles du clirfstianisme, Fexarque 6tait un dignitalre
eod^astiqne, assex semblable k celui qu*on a depuis appel^
primai. Plac^ dans h bi^rarcbie entre le patrlarcbe et le
m^tropolifaia. sa juridictlon s*^tendait sur pluMeurs pro*
tineas, btan randehne £jg)!se d^Orient, Texarque <tait te su*
p6ne»tr g^n^ral de plnsieurs monast^rea, difl(6rent de Tar-
difmandrite, sup^riair d*une seule maison. L*exarque ^it
^ peu prte ce qu*ont M depuis le g^n^ral on le prorincial ,
sbef detout Tordre ou d\ine partr<^ de Pordre; n^nmoins,
par la suite, il devint on des derniers ofliciers de Tfiglise.
Sons les empere^irs d*Orient, on donna le nom d'exarque
an giMjf erneur gin^ral de lAIVique , main plus parliculi^-
^nmt aux pr^fets ticair^, ou lieutenant^, qui pendant les
^ilrae, s«pU^ne et liultl^me sl^es, gouvernaient la partie
Je Fitalie encore Muinise h leur domination et laddfendaient
eontre la puissance des Lombards.
Le patnce Klatius Longfnus, entoy^ par Tempereur Jus-
tin If ^ur rempIacerNarste'en 56S, futle premier exarque,
ft 6xa sa residence k RsTenne. Eutycliius fut le dernier des
dix-hutl exarqueSy dont te gouvernement a?ait dur^ cent qua-
tre-vtngjtk|ua re ans..Leur puissance 6tait sans tjomes, et elte
aoraft egal^ cdle des rois slls n*eussent 6U k la nomination
des empereors, amovibles k leur gr^, et oblige de leur payer
me aomme annuelle; mats lis n'us^rent de leur pouvoir que
poor satlsftYre leur availie et leur vengeance , et parmi eux
on ne peut dter un grand homme. Les exarques avalent
infln^sor Pdectlon et Tordinatloq des papes. Pepin, roi ^ei
France, ayant oonquia Ravenne et Texarquat sur les Lom-
banla, en 755, les c^ an pape rann6e suivantt . A Tdpo^ue
de b dtaidence do royaume d*Arles oil de fe>ur^ogne, par'
tea tnurpatiooa des Vasaaui et des prdlats, raicliev^u^
de Lynn, ll^diua de Montboissier, fut conGrm^ par Vem-
pereor FtldMc I*' dans le titre d'e^arque, qu^fl 'a'^tait
amg^ an doodtoie 8i6de. ^ _,
tens rfilgtl^se grecque modeme, fexarque. est. iin Idgal a
tere du patriardie. 11 visile les provinces',, si ii forme dea
Mere
K
Biflecira des €IHes, des caus^ ecci6^iastiques,' des manages
eCdfviMTces, des dilKrends entre les pnMats e( le peupfe , de
radministration des sacrements , enfin de Tbb.'^ervance des
canoiis, de ia lltiirgieet de la discipline monastique.
Oomme exarqiie signifie ^lement celui qui commando
4 cdid qiri commence^ on a doon^ ce nom au malire-
diantre d^une ^{ttfse. M. Aldifi^r^..
' EX CATHEDRA, sorte de lociitfon adverblale tlr<^'
ia lat?ff,et qAi'^niirecik trini^Uife ia chalre, Parler ear
infhedrOf c^ parler du baut de la diairc, c*est->-djre
fvec faotohtd d'un dodeur on d*un pr6(re. On se seri
tS7
souvcnt de ces termea quand on traite de llnliiilinrfnt^ do
pape ou de aes d^crets. Ondit que le pape parte on ne parle
^9& ex cathedra^ du baut de son ai^e. Le pape n^est cens6
parler ainsi que lorsquMl rend un d^ret pulilic, comme chef
de r£)dise unlversette, et qu^il Padresse k tons les fiddles,
pour <^tre la r^gle de lenr foi ou de leurs mcciirs.
EXCELLEXCE, quality extraordinaire d'une cliose,
supc^riorit^ qn'ctle tut douuesur toutps'ceiles du m(^me g(*nr«.
Par excellence^ fa^^n de parler ad%erb!ale et lamili^ne,
synonyme d^excellemment. Cela est lieau par excdlenc«.
On dil aussi que Dieu est T^tre par excellence^ pour dire
qiili est le souverain 6tre, et que toutes lea crdatures n^ont
r^tre que (tar participation.
On nomme prix d'excellenee dans les lyc^ on prix
unique, d^m^ dans cliaque classe Ji IMl^ve qui a obtenu
les meilleufes places depuis la rentr^ des classes (c*est-k-
dire deptiia le mots d*octobre). Cdfe distribution se fait sans
solenniti au mols d*avr11, quelque^ Jonrs avant les va-
cinoes de PAques. t)dfis les grandea distributions des ly-
G^, collies on |iensionnats, on accordeaussi qiielquefois
nn prlT (Texcellenee au sujet qui s*est le plus distingu^.
EXCELLENCE (^liquelle), Les rois lombards pri-
rent les premiers ce titre, que les rois franks et les empe-
retirs allemands cohtfnuftreht de porter josqO'au qua-
tdrz^me si^e. Au quinxi^me aitele, lea princes ilaliens se
le iirent dbnner ; mails ayant vu, en 1593, le due de Nevers,
ambAssadenr de France k Rome, ae Parroger (exemple
qu'imiftrent auasitOt les envoyte des autres grandes puis-
sances), ils Pteliang^rent oontreoduid'it/fesfe. La paix de
Weatpbalie accorda anx fieeteors de TEmpire le droit de
Bommer des anibaasadeora avee le titre d' Excellence;
droit que lea autres aoaveralns prineea de PEmpire h*obtin-
rent que pins tard. L*tisage de donner le titre d^BxceUence k
certains liantsfonctionn^dhta ne aintroduisit en France qu'k
partir de 1654. II gagna'bient6t PAllemagne, ob an sitele der-
nier, on en qualiflait jiAqu'li des professeurs d'universit^s.
[Le titre d'lrxce//^C0, donnd aujoord'bni an moindre
jockey diplomatique qu\in caprice de son maltre transforme
eh envoy 6 extraordinaire et minUlre plinipolentiaire,
saUsfaisait au dix-septi6me sitele le chef d^un gouvernement,
le descendant d*un empereur : eue(fet,ce ne fut que du temps
de Louis XIV que le prince d*Orange obtint la qualification
d*a / ^ e a a e, et U fallut bien des n^oclaUons pour en venii I^
Un ^It de Pbilippa IT, foi d*Espagne, promOlgb6 auxPays-
Bas en 1 595 , dtfend'de donner le titre ^Excellences k tout
autre qu*au capitaiue-gto^ral de ces pays et de Bouiigogne,
k moins qn^ ne soit de la maison royale ou de celle d'Au-
triclie. Malgr^ cet tilt, les vice-roia, les ambassadeun, lea
S rands d*Espagne etle^ cbevatle^ de la Tolson-d'Or se firent
onnerderj?j;c^//eiici0. Ce titre, attadid d*ordinaire k quel«
due cliarge de codr ou baufe fonction soit dviie , soit mili-
ralre, est encore autrement commun kii nord'et ausud de
l^Europe qu'en France. II n^est'meme presque pas de gentfl-
lAtre en Italie qui ne fexige de ses laqiiais et aussi de sea
foumisseiirs, lorsqo'il les paye. En Allemagne^ la plupart dee
foncUonnaires et des di^italres qui J avaient droit y !«•
nonc^rent bien vite k la Suite des ^v^ements de 1S48; mala
depuis que les dioses y ont h^ partout remises sur Tancieo
pied, V Excellence y r^fleuril de plus l>elle. C'est tool comma
en France, ou depuis la proclamation de Pempire un douiia
ce titre non-seulement aux ministres ( lout sollidtcur babtle
ne manquera pas de les monseigneuriser par desi^us le
mareli^ ), mais encore aux prdsidents du sdnat, du coqis Id*
gislatif et du conseil d*l^tat, aux grands ofncien; de la maison
de PeihiH^reur, de' Pimpdra'.rioe, etc De REllTE^aellG.]
EXCELMAXS. Poj^fs Exelmars.
EXCEXTRICITtt (de ex, liors, d centrum, centre).
Dans Pel I ipse et dans Pby per bole, on doone le nom
d'excenlriciUk la distance dcPun quelconque des foyers
au centre. Gette expr<^sion, nrincipalemeiit employee par
les astronomea, rappdle que fe suleil n*oceupe ivia le oen-
tre dea orbitei plandtairesy roaiii uo de leurs fo)<'i <;. oa gj^
u«
feXCENtRtClt^ — fei(iBPTlOlfl
fti<!nt rexeentricit^ d^niM plan^te k l*aide de diverses m^-
tbodes. Celle de la terre peut se ddduire de ce principe
que les distances d'un astre a la teire sont en raison in-
verse de see diamitres appareots. Si l*on reprtente par a
le demi-grand axe de I'orbite terrestre, et par e l*excentri-
cit6, 0+ e exprimera la distance aph^e, et a — e la dis-
tance p^rih^Iie, de sorte que A ^nt le plus grand et d ie
plus petit diamMre apparent du soleily on aura
a+g_A .. . /A— 8'
d*obe
(a+J*
a— e «• ' \A+8,
En prenant pour nnit^ le deiri grand axe, on tronve atnsi
pour rexcenlridt^ de la terre 0,0167.
LVxcentricil^desplan^tes connnes, d*aotant plus grande
que leiir orbite sVlolgne pliisde la forme clrculafre, a pour
liiniles 0,0068, excentriciU de Ytous, et 0,25A, excentricit^
deJunon. Ces nonibres eux-mfirnes subissent decontinuelles
varialicfus, conune tous les autres ^l^ments plan^talres, et
parliciilidremcul comme P^qualion ducentre, donn^
a laquelle l*e\centricit^ est iiitiinement lide par une rela-
tiou doiit l-luler a I'ait connaltre deux expressions en series
tr^SHonvergenles.
On doiinu auswi qnelquefols le nom iVexcenlriciU k la
distance ties deux foyers de INirbite : 11 faut alors dire Tex-
cenfricii6 dtmhle , pour ^viter loule confusion avec Tex*
centricili simple. E. Mehmrux.
E\CE\Tlil(IITE« Ce inof, emptunt^ au langa^e
scientilii|He, ap|Mirtienl a la lanj;ue anglai5^; la cliose qu*U
di^si^ne i*kI lisseidiel lenient hrilanniquA. Un excenfric est
un (»rii;inal, un lioniine bixarn*., dont la lUMiduile, s*ik»rtant
des ri*;:i(s ri'vties, i«t en di'lu.r* d« I'usage gi^ni^raL LVjDceit-
(ric n'esi point iin Ami; ce n\!At luis un sot: il a souveiit
bcnncoiip dVsprit , il nVt |«aH rare qiril soit dou^ d*une
Tasti*. in<tnirtion ; inaisi il aiine k a;;lr Asa guise, il a roinpu
en visiV^ie avii: ii*s u*n^^'» rr^n'** il est propri^laire d^ine
iiiiV li\«%|i!ns ou uiotn^i <^lniiige, d*apr6s laquelte il r^le
lantOI rrnM>iidile dt» sa vie, tanlAl quelques-une^ de sesac-
liiiiis S4MiliMiii'nl. Ciivind amateur des originalitt^ ile tout
gHirc, Ir pnlilic des trots rojanines fail ses dilic&i de la lec-
ture di's laits et geslen ile cex ^trcs au cerveau liaroque;
Iturs bingra|d)ies ^ font iniiUtplidcs pour lul plaire;nout
avons M)us les yeiix une KxcfiUrte Gallerg, laqiielle ne
coniprend pa^ mofn^de six volumes. G. Bhuket.
EXCEMTIUQUE. Deux cerclessont dils excenlri"
ques , lorsque reiilenn&i Tun dans Taulre lis n*ont pas le
uitoie ronlre. Cetle qualilication s^appliqne dgalement k
deux splidres plac^ de m6me. Le mot excentrigue a |)our
oppose concentrique^ qui signifie ayant le mdme centre.
Substantivenient, le mot excenlrlque s'emploie en m6-
caniqne |K)ur d^id(;ner ret tains organes |»roprcs h efTecloer dee
transformationft de mouveuieid circulaiiecuutiuu en drcu-
laire alternatif ou en rocliligne aliernatif. Ces demiers, doni
on se sert fr^queniment , consistent en une courbe toumanl
autonr d*un axe qui irest pas p!ar^ au centre de figure.
i,eti loiirneiirs apjiejlenl ejrrHfni/tie un niandrin com-
pose an nioycn dnqoel lis font varier le centre de la pi6ce
qi/ilH fa^mnen^ 4ansrenle\er de des.MiA le lour.
K\<1KI* riO.X. Dans le tanga^e usuet, on entend par
oxr«'l>tion iu ite ili^rir^ition h nue ri^le g<^n6rale; aiosi, en
granniiaire« on roniiiu'nre d*alNinl |iiir enseigner les r^les,
puis on en fait nninalln* lexreption ou los exceptions. Les
e\ci'|)litins i:rainiuati(*aleii , qiieli|Ui; noinbreuses qu*ctles
i^oienl. soul enc^ure assez nires |NMir avoir donud uaissance il
c«t adajje : VexcrpOon conjirmr la rhjle.
' En Jurispmdenci% le mot e\ce|ition est usit^ en deux sens,
&|ipUqu4 auK lots, aUx tribunaux, il sert k qualifier tout ce
qui est en deliors du droit common ( voyez les articles soi-
vants), Dana un autre sens, on appelle exeeplions tous les
moyens pr^jodidels qui sans toucber au fond d*une affaire
^tablisscal qiM k demande ne doit pas ttre aocucillie.
Lea exeeptioBS at dhrlwnl en dans eiasiet, las eseeptiouM
tflfalolreSy dana leaqoellea enirent les d^clfoatolres,
y les excff lions p&emptoin$, Les premieres fbnt terler la
demande pendant un certain ienipSy reiar^l seukaaeftl fa
Jttgement du fond par des querelles de forme; les seeondes
font teartef d^finltivement la demande, sans qM soit pass*
au jugement du fond. Les exceptions dMinatoIres reoToint
la demande 4 un autre tribunal ; eltes doWent £tre pcesen-
tte les premieres. Les exceptions pteroptolres^ tirte des
nollitte des actes de procMure doivent #tre prtentte en-
suite. Les exceptions dilatoires, qui tendent senlement k
faire renvoyer k un autre temps, Tiennent ea trdsiiroe.
EniUi, les exceptions p^remptoires, tirta de la non-receva-
bilit^ du demandear, soit par d^bnt dIntMt ob de quality
soit k raison d*une prescription acquise, d*nn Jugwient inter*
▼enu,d*une transaction, etc., ne doiTent voiirqu'en dernier
lieu. Get ordre doit Mre suivl sous peine de d^di^anee.
II y a aussi des exceptions temporaires, ne poovant Mrs
invoqudes que pendant on temps d^ermini; des exceptions
perpMuelles, qui peuvent l*6tretoi^oors; des exceptions per*
sonnelleSf telles, parexemple, que la caution iwHeatum
soloi, si le demandeur est un stranger ; des exceptions rfelles
rejNisant sur des moyens inbdrents k la cliose en litige.
EXCEPTION (Tribunal d*). A ce nom la pens^ qui se
pr^iente la premiere k Pesprit est celle d*une juridiction po-
litique des1in<^ a devenir, en deliors des limitesde la justice,
rinslrument du |K>iivoir, et dans ce sens TexpreMion a
quelqiie cliose d*odicux ; mais il y a encore un autre genre
de tribunaux d*exceplion, crM pour Texp^litioo d'affai-
res 8p(^ciales. Alnsi, nous avons des tribunaux de commerce,
des tribunaux de paix, institu^ les uns pour connaltre des
affaires et des op^ations de commerce^les autres pourd^
cider, d*aprte les r^les du simple bon sens, et poor alnsi
dire sur le lieu m^me du litige, les contestations de petite
valeiir, qui ne peuvent r^llemeut £tre qualifito de procis.
Une r^ie de Tanden droit, consignee dans le TraitS des
Offices de Loiseau, c*est qu*on ne regarde comma vrais
magistrats que ceux de la justice ordinaire; les autres ont
plutOt une simple ifolion ou puissance de juger qa'une
vraie Juridiction. Quant aux Juridictions politiques, dies
ont emtiiit^ de tout temps beaoooup plus sur le droil cri-
ininel que sur le droit dvil. La diarte de 1814 supprima
les oours spteiales. Avant le Code d'lnstruction crimi-
nelle, il y en avait de deux esptees : les unes, oompo-
Ues des membres du tribunal crimlnd, avec ad|ionction da
tribunal dvil, oonnaissalent du crime de faux ; les autres,
compose du tribunal crimhid, arec adjooctioB de milital-
res, jugeaient certains crimes Violents, teb que les toIs de
grandes routes et leb m^faits des vagalionds, etc. Le Code
<rinstruction crimfnelle donna une nouvdie vie 4 ces der>
nitres, et abrogea les autres, Ju8i|u*ji ce que la cliarte les
lit disparaltre toutes. Mais en 1815, 4 la suite des invasions
etdes inallieursdela France, onvit reparattredes ooors prd-
▼6tales, qui cotnptdent dans leur sdn un grand-pr^vdt^
lequd ^tait n^cessairement on ofDder gMril, Ces cours
n*existaient plus quand la cbarte de 1830 vint prociamer
eii lermes forinds qu'il ne pourralt k Tavenir Hrt crM de
tribunaux extraordinaires, k qudque titre et sous qudqne
dt^nomination que ce pOt £tre. P. ds GoLater.
EXCEPTION ( Lois d* ). Dans notre droit public, on
entend |iar ials (Cexceplion cdles qui, en vne d*uB danger,
sus|i«ndent pour uu tanps les droits garantis aux dtuyens
par la constitution : ainsi, les lois qui permdtaient d'arrtter
ou d^iioignerde certains lieiix les liommes qui avaient pris
pari au nitablissement de Teinpereur dans les centjours
fUrent des loisd*e\ception. II en est de m^e de toutes eel-
les qui plusleurs fols suspendirent, sous la Restauralion, le
droit dMmprimer et de publicr sa penste autrement que
{lar la permission des censeurs et de odlo qui confMrent
le droit d'arrestation k trois ministres. Les attdntes aux
constitutions et aux bis organiques des peoples sont ton-
jours dangereuses pour le pouvoir qui selea pennet, paroa
que leur but unique est d'assurer le triomphe d'un pnitl
sur un autre. La loi fondamentale ddt dtreliors de la por-
tte dn pottvdrqu'dle consacre. Lo iiial est licaucoitp plui
teXCEPTlON -
fertiii al6m WrtqM k tmU^ob do pacte social, au lieu
ifaire avou^e oomme one mesiire temporairey m gUsae
afee astuce ana ime loi dasUn^ k r^r tout ravenir ;
kKaqua reapcit dea finstitutioiia d'aoe Dation est fausa^ au
poiBlqn^ii auffit du rapprocbement dca datea pour en dtre
euDTaincu : par e&emple, ai dana une chaite on avait ati-
piiM im nouToan mode d'aaaurer la reapoDsabilitA dea agenta
du pouToIr, et que oepeodant on proposit dana on projet
da mainlenir randen ; ai Ton atait aboli la cenaure et qu*on
la r^Ubltt, etc P. ni Golbi^t.
£XGES« terme d^riv^ du terbe excedere^ d^paaser, car
lea cflpcte, oppoateenoelaani dijautt^ semblent Mre un
dtlMNtleaieQt dea fKultte ou puissancea en toutea chosea,
dana le bien comme daaale ooai. Tout excto aoppoae done
OM auFabondanee, par rapport k on point fixe ou k on ^ui-
libr«, i eet 6tat moyen, k ce Jtute mUieu^ en de^i et au
ddi doquel il n'y arien de atable ni de vrai. Lea exc^ aem-
McBt Aire le r^aoltai d'une force pr^ominante; la jeanesae
y emit dooner la preote de la Tigueur, tandla que la vieil-
leaae ^puiste ue pent montrer que aes dtfauts, qui aont dea
casact^rea de laibleaae. Maia, comme on Ta dit, lei excte
Be aaoraient durer : tla aont maladifo ou destructeurs, au
Hen que lea med^a eooaerrent ou rttabliaaent le repos, la
aantt et T^nergie complete dea fonctiooa, la neutrality, la
anturation dana lea combinaiaona cbimiques, etc.
Lea airimanXy drounscrita dana la aphire normale de
leufs iMtineta, ae d^bordent rarement ou dillidlement dana
dea excte : ila cesaent de manger od finit Tapp^tit, et nuto
apprtta gaatronomiqueane lea portent 4 1'abua de bi goumian*
dbe; ramoor diei eox a*<vdl1e anx dpoquea marqute
par la nature, et le tcbu de bi nature s*^tebit aprte que le
bot en cat accompli ; lea beaoina a'arrttent qnand le but a
eeaa^. Lliomnie aeul, parmi toua lea fitrea crM, fot dot^,
par one nature prodigue, d*immenaea moyena de aenaibilit^,
d*ttn appardl nerreox riche et puissant, d^une intdligence
favatiable dana aea d^irs. Si Tbomme eAt ^t^ rMuit, comme
la brute, au rOle limits d'uiatrument de aeaorganes, il n*eQt
point M digne de rfeompenae ni sujet an blAme. Sea excte,
qnV pent refreoer par aa raiaon et par Tamour de I'ordre
HBlTeriel ( qui eat le aentiroent de to vertu ), ne aont qu'one
pnuTe de aa liberty d*action. L*bomme a d*aotant plua de
globe d'y rMater, quila ae pr^aentent k lui aoua Taapect
daTifeaJouiasancea.
IloiM devooa eette tendance vers lea excte ao d^velop-
pemcntderapparetl aenaitif,pluaconaid^rablechearhomme
que cha lea animaux. Une peau nue, trte-impresaionnable,
en cerreau vaate, un immenM rayonnement dea nerfa dana
toutea lea r6giona du corpa, qui le rendent toinemment
mubile Juaqu'aux apaamea et aux convulaiona; dea aenaa-
titana ripidca, profondea; dea pasaiona emportiea et foo-
picnaca. le beaoin d*aimer dana preaque toua lea Ageade U
Tie, un organe exceaai? ement exdtable chex la femme, lea
npporta perp^tnda de T^tat aodal entre lea biditidua et
lea tffif^ lea ttxaHa^l^n* que rimagination et Teaprit re-
foiveal de TMucation, la ddicatcase qu*engendre U dviliaa-
tioQ, lea appr^ta de toutea lea jouissancea pour h table,
pour In Tie molle et ddicieuae au adn das richeaaaa, ToiUi
4es Moaea da bien das excte» Toili lea polaona de Texistence.
Lea exete aont la mine, la peatede la race bumaine, ai
Too conekMre quMla ^pulsent n^ceasairement lea centres de
In acnaibilit^ et des pouvoira vitaux. Un excte d*exerdce
nHncotaure a bientdt fotigu^ Tappareil du mourement ; et ai
cea excte aont trop r^pdite, sana une restauration auflisante,
le pkut robuateatblMeestproDiplcment oaas6, ^cras^. II en
aen de mteae par las excte du boire et du manger. Ceux de
rappnrdl reproducteur produiaent r^nervation, Pipui-
aement. Ceux de nntdligienoe peutent causer Tidiotie
dana lea plua graiida gteiea : c'eat ainsi que Newton petdit
revrit, el que le Tasae fut atidot d'imbteiiliti. D*ordinaire
Ih excte abr^eat la earrite bumaine, oomme un llambeao
ae casaame d^ianl plua ^e quii brille daTantage : /iiceo,
ffd amsumor, telle cal la devise de eas bnpnidccts qui
♦ ^
- EXClDfeUtL t«9
a'toient : Que la Tie aolt eourte et bonnel llaia il attrlanl
aouvent qu*aprte avoir aavour^ avec trop dineaae le nec-
tar, 11 Csut enaoite longiiement avaler le ddK^ie, aa Ue
am^e, dana la TidUeaae. Ceile-d, aprte lea excte, devieni
bientOt prtoce ou pr^roatur^; die engendre m^me cetta
laiblease pusillanime qui fait redouter aans cease la mort et
qui dte le courage de la braver. Laaage, pour ne paa bioi-
ber dana cea d^fauts de (dblesse, 6vite les exoto; par U
il se maintient fort et toujoura complet : totus teres atque
' rotondus, suivant le prfeepte d'Eorace. Tel est Tbomme
Bolide et vigoureux, Vhomme earri war toutes ses faces,
aelon leniotde Napolton. J.-J. VmsY.
EXGES DE POUVOIR,acte par loqud un fonction-
naire ou un tribund sortdo'cerdel^ de aea attributiona.
Cest un prindpe du gonvemement constitutionnd que
diaque autoritd doit reaterdana la limite que lea loia lui onl
aasignte. Aind, cheque pouvoir dolt raster dana la spliira
que lui a traoto la conatitution. Le pouvoir extoitif ne
doit paa a*attribuer le droit de fdre seul les lois, de crfer
dea impOts, d*entraver le ooura de la justice, se dispenser
d'ex^cuter lea lois, etc.; le poqvdr kSgtolaUr ne ddt paa
empider sur le pouvoir Judiddre, d le pouvdr judiddre ne
doit pas s^atlribuer la puissance Mgidative ou exteutive.
Notre Illation pteale est s^v^e pour lea fondlonnairea
de difTferents ordrea qui aurdent couniia des excte de pou-
voir. Aind, leCode Pted, article 127, punit de U degra-
dation dvique lea Jugea, procureura gtedraux ou imp^riaux
qui se seraient immiaote dana Texerdce du pouvoir l^alatif
on dana lea mati^rea attribute aux autorit^ admlnistm-
tivea. Lea mtaiea pdnea sontappUcaMea aux pr^feU, aoua-
pr^feta, mdrea et antres adminidrateura qui se aerdeni
fanmiaoda dana I'exerdoe du pouvoir Mgialatlf, qui anndent
pria deaarrMtegMraux tendant bbitimer dea ordrea qud-
conquea k dea conra d tribunani, ou bien qui ae aeraient
attribute bi connaiaaance de drolta d d^bit^ta privte da
reaaort dea tribonaux. U arrive cependant aouvent qu'nne
mtoie affaire art revendiqute k la fola par ranloritd judiddre
d rautorilA adminiatrative : de to natt on con/li t, dont la
connalasanoe appartient au conadl d'£tat, lequd , dana ce
caa, decide devant qudle autorHd devra dre renvoyte Taf-
lUre litlgieoie. Pendant rinatrudion anr le conOit, et en at*
tendant to dteiaion qd ddt fixer la competence, raftoira
resle en auapena, d il y aurait exde de pauwair d to tri-
bunal ou rantorilA adndnialrative a'obaSinait k proooncer.
II y a une autre eaptee d'exeis de pouvoir, qui n*entratne
aucune peine, mato ipii cependant pent donner Iton k oer-
tainea meaorea. Afaid, qu'un fonctionnalre ddpaaae lea ins-
tructiona qu'il a re^ea , bien qu'il dt agi dana le eercto
1^1 de aea attributions, 11 n*en commd pas moins un excie
de pouvoir vis-k-vto de sea sup^rieurs; la loi ne prononce
paa de pdne pour ce fdt, dto laisae k la disdpline hiter^
chique to soin de to rdprimer. On pent en dire autant dea
tribunaux : par exemple, un tribunal ayant k proooncer
sur un ddit d'b^urea ou de diltomatlon, ordonne que to
parUe oondamnte fera reparation d^bonneur k I'ofTenae ,
00 bien ce mdme tribund ordonue toute autn meauro que
told n'autoriae paa. 11 y adana ces deux caa e»ei$ de pou'
voir^ d alors c*ed aux tribunaux d*appd d 4 to cour de caa-
aation qu'il appartient deoontenir succeadvement .toa diflK-
rentea juridictiona dana lea Umites de leur competence.
Quand lea autoritte empideot lea nnea aur lea autrea»
comma dana to cm dea articlea 127 d auivanto du Code
penal, il y a ejEo^f de pouvoir rdtochi d volontoire; o'eal
one aorte d*inaurrection combinee eontro to toi dle-mteie,
d par conaequent nn crime. Quand, au oontrdre, Pejc^f
de powfoir ne rtelte, comme dana les demtora exemplea
que nous avona dtda, que dhine meprise on d'nneextendoa
erronte de toura attributions, il n*y a paa faifradion punla-
aabte, mda aeiitoment il y a Itoii (to diferer cea dedaiona
aux autorilda ou anx Juridictiona qui « dana rorriro Idiirar^
diique, ont to droit de toa rdbrmer. B. m CuAMieii^
eXCIDEUlU Vo^ez DonMonn.
I
\- .-'♦
190 feXOPlENT -
EXGIPtKNTf stibsUiica qai sert k faire prenflre aux
«)Micaroento lai foi*ni« |lharmhec^itiqiie sous laquelle lis sa
-|>r6seiitefit. r<Mr oonvMfr en-pfliiles une poudre qtiel-
^eonqne-, on y ajtotite totevi^iif im oot'ps'fnou baliquide qui
-en devient Texcipiettt. Dehs le^lnTuMonft, dans les d^-
eoetiona, Teao ert rexeitilent des auUjttiincea mMfcinalea
'BTee le<quelle» on fohne ai^ agents ) ' dan^ les t e i n t u r e t,
liunft Iea6lixira,c*e»!t l^loool. '
• Ij*«x€fpfent, employ^ pre«qii^ tih^O^ment pour donn^r
ab medicament \dr forme convenable, est par consi^qtient
ia' partie la motna importante d'lineTormute; mais on
aurait tort de alroagfner que oette pafti^ sott'tont h fait in-
diffi^rente. fVaburd, 11 est des caft ou l*eKcipipnt donne au
m^tcament non-seu)emeflt^ sa foi-m6, mais Ime graiide
partie de se^-propri^l^ ; c^ ce-^iii arrite toutes lies fois
que Texcipient inditing jouit par litl-m/^me de propri^t^
particiili6res, et «urtoiit quand dn eom|>te sur l*ctcipient
pour determiner certains efTets qua lea medicaments ncpro-
duiraient pas sous une aHlreformc.
11 y a encore une autre femarq lie,' plus {mpoi^ante,^ faire
relatiTement aux excipients ; c^est qti^un medicament ne se
conserve pas intact dans les formutes; il peut varier seion
les corps aTec lesqods on le meld, ausid bien'que suivant
lea rapports dans leaqneli 11 se troirre wee nos organes ;
d'od resulte la necessiU de cholsir les excfpfcnts avec soin,
soit pour etendre une dose de medicalnent, qui serait dan-
fereuse si on en laissait Taction concentres aipr arec toute
aa force sur un point unique ^ soit |)our ne paa decomposer
certaines preparations avant qu'eltes aient exerce sur lea
organes Taction pour laquelle on les reclierclie, soit pour
faciliter par une dissolution pins fadle au sein de nos or-
ganes la medication attendue, soit pour extraire de certains
medicaments quelques-uns seulement de leors principes
dont on desire se servir, laissanl les autres de c6te, soil,
enrtn, fjour modifier ju»qu^ un ceiiain point faction trop
active de certaines substances.
EXCISE) nom qu'on donne en Angleterre ii une bran-
che iiiiporlante du revenu public ; elle correspond k pea
pr^s k ce qtie nous appeions conMbiUions indirtcles,
EXCITANTS* On designe sous ce nom lea moyena
propres k reveiiler lasenslbilite,^ emouroir les corps
vivants, k determiner plus d^acUvlte dans Taccompliaso^
uient de leurs fonctions. On les distingue des toniques el
des fortifiants en ee que Taction de ceuK-ci est molna
Immediatement appreciable et plus prolongee't les stimu-
lants soot un peu plus aclifs, et raontrent un pen plua
longtemps leurs errets;le8 irritants sent Texageratton
complete des mis et dea autres. Les substances volatilea
et aromatiques, le cafe, le tlie, aont dea excitants. Du roste,
tel moyen qui n'est qu*excitant pour certaines personnes ou
certaines organes, est stimulant ou meme Irritant poor une
autre personne on pour d'autrea organes , et redproque*
ment.
On entend surtont par excitants lesmoyensqul Appellent
un organe ou on ayateme d'organe k rempllr avee acU?lte
sea fonctions. Sous ce rapport, nous devons dire qu^il y a
dea excitants giniraux et dea excitants $p4eiaux. Lea
xdtants generaux aont eeun quf piia k Tinterietir, par
-xemple, avivent toutea lea fonctions, augmentent la force
la frequence du pools, dereloppent la dialeur animate,
la Tiecerebrale, les excretions, les exhalations, les faculies
aensitlTea et looomotrices. Ces medicaments sont en graufl
MHubre : on lea a naturellement recherdies et multiplies,
farce que Tbomrae aaln y trouve avec plalalr un surcrolt
de Tie, el que Thomme maladeet faiUe est porte Ji y re-
eourir, el dierohe en eux on snppieant des forces qiii lui
aianquent* Dans les ekdtanta apedaox, noiissToas des exd-
lauta de la drculatioii, des fonctions cerebrales, et particu-
li^remest dea excitants dont Tadion prindpole a^atlaclie de
prtfimwe k queiqu'une de nos secretions. Ainsi, nous trou-
vona pannl eux dea exdiants do sysieme nerreux loeomo*
l^iKoa aeotltif, eomme lastrycliniiie, la belladoaot
EXCItATION
le the, le cafe, etc.; des fBxdtantf ^.. la fmemf,^
la dialeur aidee des moyens dits iuacri/iaues; de la
secretion urln^ire, comme la plupart des vnedicamenta dhh
retiques; des M^retlons blliaire.et sail vaire, comme le ca^
lomel; des secretions gastrique et intestinale, comme lei
Tomitlfs et les purgatifs, outre que cliacun de ces or-
ganes participe a Tauvnientation d'action qu*iia recoitent
tous de {'administration d*un excitant general quelconqas;
Dans le meme sens, Tex^ercice, La clialeur du soldi ou des
foyers, la luiniere,,Timpression d*un air sec, etc., aont dea
excitants. L'e((|>ril a apsni ses excitants.
EXCITATEUU* On donne ce horn k tout Instrument
propre k excilor, sans aucun' risque, des etiuceAea que Ton
tired'un corps electrise. Voyez titcnuqvE ( Machine).
£XCITATl0^f, EXCITABlLllt. L*exd^afri<i/^est la
faculie par laquelle tous les corps. vivants produisent des
actes ou une reaction quelronque k Toccasion d*un stinui-
lant qui los md en Jeu : Vexcilatign en est TefTet. Moos
disons totu les corps vivants^ car non-seqlement .les ani-
maux manifestent cctte activite sous Tinfluenpe des <^ses
de stimulation , mals meme les v(^etaux en donnent de|
preuves. On peut dire egalement que si nos tissiis organi-
ques vtvent , se reparent et s'agitent sous le stimulus da
sang arteriel , de meme c*est.par Tafflux d^une sik\t nonm-
dere que toutos 1^ parties des plantes s*accroissent et sa
deplolent au printemps ou 8*epaoouis^$ent avec joie k Tas-
peel de Taurore.
U terme d'excUaWitS, ou plutdt dUncitaSfttlti^ a ete
substitue par, John Brown, ceiei^re mededn ecossais de
la Hn du dix-Yiuiti6me siede, aux mots irritabilU6 et lrri/»>
f ion, d*abord employes par Haller et retabljs par B r o u ssa is.
En eftet, ta faculie d'excitation ex/irieure on 6*incUatiQn
intMeure , que met en mouvement toule cause atimulante,
soit au ddiors , soit au dedans de nos corps, peut etre natu-
relle, normaie, regnli6re, favoriier le jeu de la vieet la sante,
ainsi que le font t*air pur, des aliments aalulaires. Mais Virri'
tabiliti senible, au contraire, designer deji cd eiat d'agaco*
ment et comme une coiere dans laqudle entreralt la fibre
vivement piqut^ par un aiguiilon, ou Testouiac par une
boisson alcooliqne. Ce serait un commencement d'inflain-
mation, une imminence morbide, ayant dejil besoin de
calinants. Cesdifferents terints : excitabilU^, incitabiiui,
irritabiliti^ n*en exprimenl |>as molns le pouvoir qui anime
toute organisation dans son etat de Tle,.ott plut6t c^est la
vie eile-meme. Elle re&ide dans cette propriete t|e &*etuoD-
voir Ji divers degres, non ])as seulement par Teffet des
agents extemes ou divers excitants, maU encore par
les passions, les voloutes, propres fonctions de Torgaoisme
reaglssant sur lul-meme. Ce sont ces Influences, oes alTbe-
tionsdu dehors comme du dedans, qui soutiennent Texistence;
cdie-d s*eteindrait inevltablementsana leur concours. Ainsi,
nos sensations , la locomotion, les actes de Tintdligence, les
aiTecUons morales, reaulteni de toutes les puissances exd-
tanlea.
L^xdtabilit6 abonde ou a'accuuyile quand oa lui tppliqoe
peu de stimulants; die a^epuiae d'Autteit phis qu'on b de-
pense par des excitations trop vivea; die Unit meme par
se consumer, par manquer. Une absence oomplMe de tiout
agent excltaleur plongerait Texistence dans TinerQe, dani
un aommeil egal ii la mori, aans eependani epulser nos fa-
cultea vitalea. Tout au contraire, eHes n^en reprendraient
que plus dintensite initiale, comme aprte le repos. '*'
Notre vie constate ainsi dans le stimulus, ou dans eette
proportion normaie d*exdtation sdon nos besoins d nos*
accooUimanoes. Lt sanie est renfermee entre certaines 11*
riiites; elle se regie sdon la quantite des stimulus donnei
par les objets environnants entre lesquds il nous foot
exister. Trop d*excitalions produisent, sdon lea browniens,
des maladies stlienfqoes; trop faibles, ces excitations lal<-
sent nos organea languides, font tomber dans dea aflections
astbeniques. Or, les indications curatlvea dans edte lhe!>-
rie consistent k dimfaioer Texdtation quand 11 y n en excte
dt! stimulus » comroe k raugQenter dans P^tat contraire.
Go compneoil sans peine que moins on aliuse des excitants ,
pliis on ^cimomise son excitability f «t qu*un enfant » un
homroe sobre, seront tuen plus TigoureuFement ^mus par
OB l^er stiuiolant, que ue leserait un vieiilard dpuis^, ou
tel indivldu b^ h Torce d^iinpressiona vives. 11 s'^talilit
.iooc un rapport n^ces^aire entre Teicitabititd et Texcitation.
Trup de stimulus physique ou niural k un organisme jeune
et oeuf le fatigue » T^lonne, Firrte ou te cabro, puis finit
par r^puiser; trop peu de stimulus au vieiilard insensible
le Ui«j« inerte ou languissant, J.-J. Virbt.
EXCITATION. Au moral, c^est Taction d*engagcr.
He porter k faire une cUose. Exciter k boire» a manger, au
traTall, ^Tetude. Nos'lois ptinisseut diff^rentes excitations,
comme rexci/a/ton d la ifebauche. La loi du .9 aoOt
18 i!), repliant k peu prte les dispositions de la Xqi du 25
mir-i 1822, reconnalt deux autres genres d*excitatiop , Vex-
citation A la haint el au mipris du gouvernemenl^ qui
est puai d'nn mois k qiialra ans d*emprisonnement et de
l&O i 5,000 tr. d'amenda, et VexcUalion A la haine et
tum^prii des citoyens les uns contie les autres^ qui est
frappe d'uu emprisimncmeut de quiuze jours k deux ans, et
d\iDe aineode ia 100 a 4,000 fr.
EXCLAMATION. Ce uiot, qui nous vient du lalin
ejrc/amof io, forin^ d*exclamare^ crier, s'toier, sert k ex
priiner le cri suliit et telaiant qu'arraclie Tadmiration, la
jnie, la fiireur ou tout autre inoiiTemcnt passionnf^. Par suite
de eetta d<^finit1nii ^ty moio^i(|iie , on sent que Vexctamation
derait troiver place parmi les nonbreuses figures que
dtslingiienl les rlioteurs. Cost avec raison que Tun a com-
psrt Vexclatnatton au nierveiileiix Prut<^ dont parte la
Fable; elle est susceptible en efl'ct de premlre toules les
tonnes. Approbation, plaisanterie, sensibtliK^ , ^motiou,
trouble, salsissement, surprise, emi)ortement, fureur, rage,
d^ence, tels sont les princfpaux rOles qtu convienneut k
cette figure. L*exclamation ei^t d^un grand effet dans Toile,
d gtei^ralement dans la po^sie lyrique, qui ne peut se sou-
tenir qu'i Paide de renliiousiasmc. Elle fmiruil anssi parfois
k Torateor des arroes terribles. Mais c'est surtout dans les
chefo-d'oeuTfe de Tart dramatique qu*on trou?e de frappants
examples du parli avantageux que Ton peat tlrer de cette
figure. ITestelle pas dr^ne d^nii 'Roroain, cette exelama-
tkm que Comeine met dans la bouchedu ▼ieil Horace?
0 BOB fib ! A OM joie ! 4 rbonneur dt net joars 1
U d*«Q etat penchant I'loeip^re secours i
Verta digite de Rone et sang digue d'llnracel
Appui de loo pays et gloira de ma rSce!
VoyezeocofB oommo VoAtairo » dans la Mori de C4sar^ fait
pirler le faroaclio Brutus » au moment o6 it reoonnalt sod
p4redaiitto ? ictaoiei qu*ii tienl de fntpper :
Alb ! a«fi IpoovanUble, et qui ne detestp^re !
Oaerarttt! 4 pelriel 4 Rime tonjoura ch^re!
Casar,..! ah, flialbeurciii I ]*ai trop lunglenpa t4ct!.
La grairif^ du style de nd.<(toire exclut Temploi de Vex-
clamalion. Lliistorien qoi« 4 Tinstar de Raynal, ferait abus
de eette figure serait Jn!ttement regard^ par la rritiqtie
corome ua d4clamatcur. En gdn^^ral, Vexclamation doit
Itre bnnnie de lout ouvrage M^rieux. II est une foule d*^-
crivains,d'iJn goOt ignorant et fkux, qui s'imaginent en pro-
dipiant les exclantations donner plus de clialeur 4 leur
style, lis se trompent 4 tears d^pens. L«s exclamation^.
ftHcs liors de propoe ou 4 lout propoa sont toujours souterai-
Denent ridicules, dans les lirres comine dans la conrersa-
fion, siirloni si, procMant d*une vile bassesse, die ont pour
but de flatter ramour->propre d*autnd per Tabus des fonuoles
ks plus adulatrices de radmiration ou de la surprise.
CnAumankC
EXCLUSIOrV^du greciwactb), d*o<i est venu le latin
excludire, dont la slgniticalion propre est ./ermer dehors^
iw pas adioettrc. Les lalllis non conconlataires ou Don r^-
lUbQit^ sont exclm de Texerciee des droits dviques. En
EXCITATION — KXCOMMUNICATION ' . , . . 191
jurisprudence, comme on le Toit, le i^oi exclusion rappello
le fai( dMnterdire 4 eertaines perso^nes certains dnnts oo
eertahies fonctions. En mati6re de tutellor 11 ya des ex^
elusions que la loi a /ornteilement d^iuies. En mati4re de
com in.u na u t ^ coigugate, \>xclusion ou le regime simple-
mentexclusif decommunaut4 donneau nuiri radniinistration
des biens meubles et immeubles de la (euune^ 4 la ebarge
de les restiluer 4 la dissoluUui^ du mariagu, sans avoir 4
rendre conipte des revenus, qui sont cousiddr^ comme ayant
€{6 employes pour les charges du manage. La femme est
consid^r^ comme ayaut al)andono6 4 sun man Tusufruit
de tous ses biens, eH n^en couscrxe que la nue iiropii^t6.
EXCOHIMUMCATIOiV. ExcommunicalUt. est, dil
Lancelot, a (^ommtuiione exclusio ; et en ef fet^ o'est la (i^ne
eccl^iastique par laqueile uq cbr^t'en coupable de.quelque
faute grave est exclu de laoommuaion des fiddles. C*est une
sorte de nnort civile pour la socidt^ rellgieose. L/£gli8e,
comme toute autre soci<ttd, a le droit -de rejeter de son seia
un mnubre scandaleox ou rebelle, dont les exemples
pourraient nuire au bon ordre. Mais Torigine de Texeom*
municatioQ est ant^rSeore au cbristianlsiDe, et rcnK>nte 4 lA
plus Ikiute antiquity. Les Grecs en transmirent L'usage aun
Romains, et les druides ne foisalent point participer 4
leurs myst4res oeux qui nVtaient pas enti4renient soumis
4 leur jiigement. L*exoommunication ^tait en usage cites
les Juifs ; on la volt constaroroent ^labile au temps de
J^us-Cbrist, puisqu*il avertit les apitres qu'oa les ebassertt
des synagogues. A leur tour, on voit« dk* le beroeau du
cl)ri<;tiani8ine, les apOtres user de oe terrible ^ouvoir a
saint Paul livre it Satan Hym^n^et Alexandre, qui avaient
fait naufrage dans la foi, et rinoestueiix de Oorintbe, pour
outrage aux rmvurs; le concile de Nic^e exeommunie lea
quartodi^mans , pour infraetion 4 la disciplHie stabile, etev
Le but que doit se proposer on pasteur de r£gli»e en pro*
noncantcelte peine doit 4tre, selon Guillaume de Paris*
1^ de venger la gloire de Dieu , offense par des criniea
scaiidaleux, 2° de prevent r ou de rearer la profonation des
cho<$es saintes, 3^ de veiller au salul du oorpe de r£glise«
par le retrancbement d*un merabre gangrene, 4** de oorriger
le ooupable et d'empteher la ebiite des mtpes. Cette pefate,
la plus grave qui solt dans r£gli#e, dut Atfe dan* les taBtpti
de foi un frein puissant poor airiter Men dee dterdres;
mais, dit le concile de Trente , « II ne fant a^ea aervir
qu'avec sobri^t^ et circonspection , car Texp^rlcnee aoppria
que lancte t^m^rairement et poor de Wgert inotilb^ elle est
ro^pris^ plut6tque redoutte, et devienl plus peraicleuso
que salutaire. • L'abus qiU a HA fait dans certains tempo
de cette arme, autrefois si formidable, a flnl par r<^monsser,
et n*a pas ^t^ peoi-iKtre moins nulsible 4 T^glise que le d^
p^rissement de la foi ou le dMglemeBt d«s lAcMlv.
L^exeomRMinication est majeure ou wtineitre, selon
qu*eMe prive, en tout on en partle, dea Mens splrittels da
ritg|i:w. Dans les premiera temps, Vexeommonleation avail*
ses degr<^; un ooupable indocile aux avertlsseroents qui lui
^tawnt donn^ dtail privA des saeivnienta; aMi persistail
dans sesdi^Mirdres , on aggravait so peine en l^^luant des
suffrages de l*^Hse, on retraneliait aon nom des dipti<pies;
enfin, s*il se montra't opinlAtre, on lui Interdisait, mdmo
pour la vie commuue, toute rrlation avec les fiddles. Uant
la suite, toute excomroonleation fut maieure, c*est-4dira
on amva tout 4 coup et aans degp^« au maxiimim de la<
peine. 11 n'y a plus d'exeonimunicalion mineure ou par*
tidle que celle qid s'encoiirt dans lea rapports avec les ex-
cumninni^s, laqueile prive seulementdu droit de recevoir
les sacreiuenis et d'etre pounu de quelque b^n^fice. On
distingue encore rexcotomunication encounie par le seiiJ
fait, et aonimte par l<9 canonistes latx sentenlix, et
rexootnmunication purement comininatoire, ou ferendx
sententur. lies premieres ne reniontent pas au del4 du
douzi^me si4ct«, ear, an ttoioignage de Van Cspen, it •> a
pas dans le dteret de Gratien, qui est de cette 4poque,
un seul exemple d*uo^ ^xcommunicatioQ d^ ce |;enre. Nqv«
1^9 EXCOMMUNICATION
avoof dK let eflbU de rexeMununlcAtioii mineure; eeux
de reioooiamieatkai majeare soot de priver odd qui
roDOOurt I* dot iMnmeatty qu*il no pout ni donnor ni re-
oeroir; 3* deiinffragei ou prttrat pablk|iiet do r£glUo; 3* do
j'MiittMOO an lacrifioo do la meiM, qnl dotrait mtaie Utt
interrompoo on m prtenoo; 4* dot bMAoos ot dot cbargot
ooclMastkinoi; &" do tooto juridiction danc I'tiglito; 6" do
o^pvltnio roUgioino, k moinM qu*U n'ait donn^ anparaTant
dea loarqnoadorepQotir ; 7* do tool rapport avoc let fld^lot,
rapport qui fiuaft oncourir k oenx-d mtaio roitiommu-
On pout joger ia portte do co domlor ofTot doroxeommn-
nication quand on to rappoUo le rol Robort, huM dant ton
palait, ot tot doinettiquet pattant par lo fen let objeta
quil avait toncMt. II ^ait deronu trta-diffldle d'^vitor toot
contact aToe lot oxoommunl^t » tortoot dant nn tempt o6
lot oentoret oncooruos de fkit ^iont oxcetdToment mul-
tiplite. Poorapaiter lot terupuloi dot chrMont tlmorte,
Martin V d^daro, par nn docret rendu ao condio de Cent-
tanco, quo let teulet portonnot dont lo commerce ^it In-
terdtt ^Uient collet qui aTaient M excommnnlte nomm6-
Dient, ot dont rexcommnnication aTait M l^loment pa-
bli6e, CO qui a CbK dittinguer let excommunite dinoncis^
qui no to rencontrent presque Jamais, et let excommuni^
tolMSf k r^rd detquolt sont Ji pea prte nuls les Oflett
oxtMenrt de rexcommunication. On pr^tendit an rooyen
Age qn'nn roi oxcommuni6 ^tait d^shu par lo fait, et tot
ti^fltt ddMt onYort Inl do lonra sermentt, comroo ti nno pdne
looto tplritudle ponTdt aller Jnsque Ik; autant Tdait-il dd-
clarer toot excommuni^ d^io de ses biens. Nous no rappe-
Ions quo poor mtoioire cette pr^lentlon abuslTO, qni eat
depuis kmgtemps abandonn^. 0ans certains lieux, la fnlmi-
nation do Poxeommonication so falsalt ayec on appardi
terrible : dte que la sentence ^lalt prononcte, let pi^trot
^teignaient nn denge, lo brisaient et le fouldentaox plods;
on tonnatt uno dodio en signe d^alarme et do docil, puis
rdr^qoe et les prMres crlalent onatMme,
II y a dot oxoommunicatlons dont toot pr^tre appronv^
peutabsoodre, ot d^autres qni sont rterrte k Tef^uo, on
mAinoaa papo, ot no penvent Mro levte par un autre sans
uno antoiisation sp^dalo. Cette absolution s*ett qudquefoit
denote tolomidlenMnt ot avec dlHlfirentet cMmoniet, qni
toot protoritet parlo Pontifical romain, entre autret, des
eonpa do verge tor le dot do Pexoommoni^ ; malt ces usages
■0 sont point recot ca France. On a vu ansd abtoudre de
rexoommnnication dot mortt qui avaient donn^ auparavanl
dea dgnet do repontlr. Par Ik sant douto on no pr^tendait
pat changer leor tort dant I'aotro monde, roait tenlement
lour rendre lo drdt de partldpor aox prlAret de T^gliso.
L*abb6 C. Bandbtillb.
EXCORIATION (dn latin ex^ bors, et eorium, cuir,
pean ). Si Ton met on contact et d^une manitoe nn pen tio-
Into das oorpa dors ot raboteox avec la peau, r^iderroe
ottenloTd, et cette tolntion do continuity tuporflddle re^
lo nom d^^corcAure, d*eMoria<toii, cTest-lKlIre moint qo'uno
bletturo. II ott ordinairement trte-fadle de guMr uno ox-
coriatkm, par rappllcation de qnelquot corpt gras qui met^
tent let booppet nerrentet de la peau Ji I'abri de Tinfluenco
de rdr et bvorlsent la r^gto^ration de T^piderme ; cepen-
dant, d le rodado ttdt prtelablement attdnt d*nn mal gi-
nMi, oommo dartre, tcrofble, scorbut, typhiUt, etc., Tex-
ooriation ponrrail Mro tnivio d*ulc^ation et no oMer qu'A
nn traltemont on rapport avec la maladio prindpale. Qoand
IMpiderme tient encore par un lambeau , it fant lo rteppli-
quer ; 11 t^attadio blentM k la partie au moyon do la dessic-
catloa det toct foumit par la plaie, et ne tombo qu*aprte la
formation do la oaoche Apidennique noavdlo.
N. CLEaVOKT.
EXCRl^lENTSt mati^ret derenues inutilet k Vieo-
Boodo animde et ^limlntet par let v«iies quo la nature a
pr6partet pour cet objet. lit ne doivent pas «lrc conrondus
•rep les produilt dei dlvcrset s^crdtlons (bile, ce-
— EXCBpISSANCE
rnmen, saliTo, ote.), qui troufeat dant roisanisBiem
emploi d^termin^. Quoiqn'oB range la sueur parmi lei
excrteientt, on to tert plut tp<dalement do oe mot poor
dteigner let r6ddns do la digettion, qui dans lea antmtox
sop^eors so divisent en oxerteMnts Uqiififet, oo « r i n e,
et excrtaientt tolidot, on maiiiresfieaiei. Get domiers at
tout pat tenlement compotdt det ddme&tt doTonot inpra-
pret k la nutrition; lit contlennent encore diflKrentet tobi-
tancet qui ont M employte pendant la digestion k turner
let paiiiet notritives det allmiBntt d*aToc lours parties inn-
tiles, et snrtout les portions d^dbnentiqain'ontiinMiadi-
%Ma. Lescblmlstes ont reoonnn dans cet produitad^ la d4*
f 4cat: pn rexitteooe du toul^ ot de plodeort tdt ( pbot-
(ibatet, carbonatet et cblorbydratet) , ce qni expliqoc Icnr
puistance comme engrait.
L'oxpolsion r^li^ des exertoentt est uno dea oondi«
lions de la tant^ Leor retention pout amener la consti-
pation, riUus, et d'antros aflSsctiont gravot. L^*
Ijectlon det mati^ret ftealet, comme cdle de rorine, aide
souvent k ^tabllr le diagnostic dot maladiet.
La compodtion et la qoantitd des excrteneats Tarient
beaucoop d'un individu k nn antra , oe qui tient k la drfK^
renoe de Tftge, du sexe, et prindpalement de ralimentation.
Malt ces fariations sont encore plus trandito d Ton com-
pare entre dies diverses espteea d*anlmaux : ainsi les ex-
crements det chiens contiennent beaucoop de pbosphde
ealcaire^couxdesoiseaui lieauooopde sdsanunoniacaux, etc
Ajootons.que les excrements solides et liqoidcs, onlioaiie-
meat rassembl^s dans des rteenrolrs s^par^s chez les aai*
manx sop^rieurs, sortent d'un m^roe orifice dans certains
froapob, tds que cdtti des monotrimos.
EXCBl^TEUR , ^pithete que les uiOdorJns donneot
aux organes cttargte de ster^ter les fluides qni dotreot
sortir du corps, et aux Tdsseaux qoi, recueillant ces Oaidei
ansdtAt aprte lenr formation , les condulsent , tdt bnn^
diateuient ao dehors , solt dant on r6tervoir dedind k Iw
conwrfcr pendant qudque temps. Let foUicules d ks
g 1 a n d e 8 sont les orgtnes excrdenrs connns dam l%omme;
mais les glandes seules ont det conduitt didincta pour lls-
•ue ou rexcr6tion det fluldet qn'ellet tecr^tent Ces coa*
duits naissent toos dant la prolondeiir dela maate glandii-
leii^e, par det ramnscoles treaddite» qoi s'unlssent socoesii-
vement les uns aux autras poor n*en former enfin qu*un
^h\ (voffezExchinon), N . Clbuiokt.
EXCRETION, termede mModne, qoi veut dire ex
pulsion au dehors. Pris dans trois significations diff^renle^,
il a senri k ddsigner : t* Taction par laqodle certains or-
ganes creuXy certains rter?drs, to ddiarnuiseDt det na-
tives liquidet on tolidot qui y dtdent accumulte, et Ifs
trensroettont an ddiors; 2* Taction par laqudle I'^conooiie
forme certdnes mati^ret qui doiTont Mre entnite rcjd^
bort d'dle, d dana ce tens excretion est synonyroe de »4-
tr4tiQn\V enfln, tonte matitee solide, iiquide ou gsieoM,
401 est cnasste du ooqis, qud que sOlt le but pour lequH
die a M produite, qudle que soil Taction qui lui a doiuiii
ndssance. Si Ton envisage le mot excretion avec oettc drr-
ni^ acception, nous sommes conduits k ranger en At.i\
dasses les matl^res expulste du corps. Dans la prcmiM
classe sont les d£jeclionsal?ines, I'expuldon de Tair «lu pou.
mon, etc.; dans I'antre sont les s^^iitioiis et les exhala-
tions, c*est4-dire que nous r^unissons les mati^4res qui
ne font que traverser le corps, et cdles qui, devaot £tre
soumiscs k un^ li»nu;ic daboretlon , en font partie pins oa
moins longteiii|KN. N. CLBaHoitT.
EXCROISSANOE. En g^ntol les excroissancei wai
des productions paradtes, implants sor un orgaoe d vt-
vant k ses d^pens, et 11 y a entre elles la pins grande dissem-
blance, provenant tantdt de lour nature partJoilrte, rl
tantM de Tessence des organea sur lesqndt dies vIvenL Tar
exemple , les excroissances combes, comme on en a m sor
qodques liommet, difllferent css«!nliell«ment des excroiasaD
oe^ nolTpeiiMs; les exostoses sunt d^s e\crois>anci?s tiwl
EXCROISSANCE — EXECUTEUR TESTAMENTAIRE
193
Mtres que eellas d» pirties molles (voyei Fovom, Car-
MMirt). Aa reste» dm excroissanees naiasent et se d^eiop-
p0Bl nr tons lettisflut, dans la puipe do oenrean et dei nerb,
mhI Um qua mr laa oa at dana lea partiea lea moina TfTan*
lai da rtomomta animala. Da oea prodactloii8y lea nnea,
eoBuna la piopart daa terraea, lea petKea excrotaaancea
loogBsal moilea que Booa apportona en nalnaiit, oellea qDi,
pieiaas da maliteia gmaey ponaBent k la rarftiee eiterne de
li |«u, B^ost praaque aneone fanportanee, tandis que dana
dMras caa eliea odI la plna haute gravity : tellea lont eel*
tai qui aa d^eloppeot dana dea organea Importanta ponr
h fia, la oerreaa , le ayattaie arlMel central , lea poa-
moDf , ate.; on Men oellea qn^on connatt de nature ^ ne paa
eMer factlament >m traitement le mieux entendu , conune
eertainspolypeay oertainea T^totiona cano^reuaea ( voyez
Giacia) on ayptdlltiqnea (voyea STPaiua). Dana le pre-
nricr caB» oolea garde aana inconvenient Joaqu*k ce qn'eUea
dlipgiiiiiant d^ellea-niteaeay on blen on a'en deilvre par
ina optfation extrteaement simple et h peine douloureuse ;
daoi le second caa, on n'eat paa toujoura assure d'en Hre
qaitta poor dea donleora virea et nn traitement dangereux
etloBg, poor lea plna cmellea op^rationa chimigicalea, au
prix des nmtHatkiaa lea plna eflirayantea.
EXGURSMMf. Qooiqoe ce mot puiase, k la rigneur,
atn iSM/h k d^aigner toote eaptee de voyage, on one prome«
oade in loin » oo en limite asaei gte^ralement le aens k one
aceepUoBftiat^giqoe. BxeurtUm dolt alora s*entendre d*one
wand, d'oaeiiniption en«paya ennemi. Nous disona course
ou irr^plioii, poroe qne lldte attacMe k ce mot emporte
en efltt afec elle celle dtue grande promptitude , d'one
graada aetivitd de mooTements, condition Indlapensable
dsBs la caa en goeatlon poor ae manager le ploa de chances
posriUes de aoeete. II y a cette difGfirence entre one ex-
atrskm et one invaiion , que la premiere eat ordinaire-
msat one operation eoorte, rapide, hardie, toote de sur-
pris^taBdia que la aeoonde, opei4e par one armee, est au
eoatraira one manoBOTre regime, methodiqoe, leote paifois.
Le pfltagap faetlMi de maraoder, d'enlever oo fkfre du butin,
aoable le hot le ploa orvlinaire de toote excursUm^ comme
ea faisaient antretoia les Turca et les Sarraains sur le lit-
toral et mAme qoelqaeroia assez arant dana llDteriear d'on
pajs ennemi. Une conqo^te r^gl^e, renvatiisaement, I'occu-
pationd^ule provhioe, de toot on pays, roWk le but ordinaire
dVne teaofioff .
Les astroDomea ont donne le nom de eereles dPexcursion
h dcs eerdea pnralieies k reclip ti que, et qu*on en sup-
pose phe^a li tdle distance qolls renferment ou temiinent
Pespace dea ploa grandea excnraions ou devfafions des pla-
Bto (lea teieaeopiqoea excepteea), par rapport k ce mtoie
MqiUqoe.
Exewnlonf ao Ugai^ et dans le aena litteraire, est ayno-
ayme de digresHan, et aignifie on disooors qoi s'^carte du
sajet principal poor en tralter on accessoire, qoi peot y avoir
qodqae rapport. Lea excorsiona litteraires sont vicieoses
qaand eUea sont trop flr6qoentea, et ennoient quand elles
sont trop longoea.
EXCUSE9EXGUS ABILITY. Dana eon acception la plus
vmelle , ce mot aignifie Taveo d*one faote pardonnable ,
d*oa tort qoe Ton a eo dana dea conditions qoi Tattenoent
en grande portie. Vexcuse, en mati^ de doel, est la repa-
ration verhale ftite k la partie ofTensee. En droit, rea;ct»e est
salt one attteoation dana le caract^re de criminalite, aoit one
atttealion de U peine k appliqoer. II y a excusabiUt6 do
■lari poor le meortre de aa femme et de son complice lors-
qim lea aanvend en flagrant deiit d*adolt^re ; 11 y a exeusa-
kUU4 poor la femme k la podeor de laqoelle il serait at-
taaie et qoi motfleralt celoi qoi se porteralt envera die
aax deralen ootragea; 0 y a excnaabilite poor celoi qui
btae oo toe qoelqo'on lorsqoli est en dtat de l^tlme
defenae. Lea excoaea slmplonent attennantea n'enldvent
pttiractedMMhlAloatlce SOD caractteede criminalitd
00 de dflit, maia ellea ramoindrisaent ; Ilgnorance, la bonne
MCr. DB LA fiORVaaS. — T. IX.
fol, la cralnte, sont des drconstances attenoantea, dont Tap-
plication est abandonnee , et en matito crimhielle et en ma-
hkn correctionnelle , k Tapprteiation do Jory oo dea Jogea ,
et qui permettent d'abaisser la pehie qo'entralnerait la de*
daration de colpablUte. En mati^re de fall lite, Vexeiua^
bUU6 do fidlli le place k Fabri des oonditiona deiavorablea
d'on contrat dMnion.
EXEAT* Ce mot eat porement latin : c^eat la troisitoe
personne du singolies du subjoncUf do verba present
exlre^ aortlr. n a d'abord ete osite dana I'ordre eccMaa-
tique, pour exprimer la permission qu'un eveqoe donnait k
on prfttre de soiHr do diocte ob il avait ete ordonne. Ce
qo'on appdait dimissoire etait one esptee d'exeat^ 00
plutAt de permission k un candidat d*aller recevoir la ton-
sure ou qudque ordre eociesiastique dans un autre dioctee
qne celui oh il etait ne.
Le mot ea;ea^ jooe aossi on grand rdle dana la vie de^ool*
lege; il designe en diet cette bienlieureuse permissioo de
sortir que {amais eieve u^obtient assez soovent. 11 s^emploie
de meme dans qodques h6pitaux poor indiquer qoe le me-
dedn ordonne la sortie do malade.
EXl^GRATION (do latin exseeraiio, compose de ea;,
ddiors, et de sacraiiOy action de sacrer). Ce mot est em-
ploye pour signifier deux actioos difrereotes : cdle de perdre
la qualite de sacr4, et cdle d*attirer oo de provoqoer centre
qndqu*un, on centre soi-ineme , par une.sorte de serment,
les vengeances du del les plus terribles. L*ex^a/ion est
aussi Thorreur qu*on a poor ce qui est execrable, ou Taction
regardee comme digne de cette horreur la plus profonde,
en face d'one chose sainte ou religieuse. En theologle mo-
rale, tout ce qui expose k Texecralion est designe sous le
nom d'exScratoire, Un serment dansjequel lea choaes
saintes sont profanees est exicratoire. La chute des mors
d^une eKiise Test aossi ; mais cdle do toit ne Test pas.
EXEGCTECR DES ARRETS GRIMINELS. La
legislation modeme a foit disparattrel'odieuse denomination
de^oterreaifetle nom d'ex^cti^etir des hautes cntvres
des arrets criminels est reste; mais comme il est Uen
diffidle d'avoir ralson dea vidlles locutions et dea repo«
gnances populaires, on continoe, k qudifier de bourreau
l*homme dont les fonctions, aujourd^hoi que Ton ne mar q u a
plus les criminels k I'epaule, qu*on ne les ferre plus au
poteau de I' ex position, se boment k decapiter ceux que
les arrets de la justice ont voues an fer de la goi Uotine. La
loi du ISjuin 179S etie decret du 11 jnin ISll portdent qu'il
y aurait un executeur des arrets criminds dans chaqoe de*
partement; celui de Paris avait droit k qoatre ddes, ceox
des autres departements k deux senlement; Tordonnance
du 8 octobre 1832 dddda que le nombre des executeors se-
rait k mesure des extinctions, reduit k quarante-troia ao
plus, et celoi des aides k pen pr^ enti^rement supprime.
Les fonctions d^aides etdent nagu^re encore remplies par
les execoteurs du departement voisin de celui 06 1'execution
capitate devait se faire. Depuis pen de temps, on ne compte
plus qu'un executeur des hautes oDuvres par ressort de
cour imperide; les executeurs des cours voisines lui servent
d'aides pour les executions capitales.
EXECUTEUR TESTAMENTAIRE. C'est cdui
que le testateur a designe pour veiller k 1'execution de son
testament. Sa mission a pour but d'assurer, contra le
mauvais vonloir possible de Theritier ou des heritiers,
Texecution des dispositions dn testateur, ou simplement de
faciliter entre les heritiers la liquidation et le partage de la
succession. L'execution testamentaire eat un mandat dont
I'executeur ne peut pas depasser les Umites, et dont il doit
raidre compte; ce mandat est gratuit Neanmoina Texecn-
tenr testamentdre recevdt autrefoia qudqoe objet de prix,
qoe le teatateoi lui attribodt conune soovenir. C^eat ce qu'oo
appeldt et qu*on appdle encore le diamant d'execotion
te8tameotdre;cumme lea dpingles do mardie , le <f 10-
tnonf se troove aojbQnrhoi coBverti en une somme d'argent.
Le Code Civil, dans lea articles 1025 ji 1034, a specifie
2%
touten lei. attribulioiiB et touloirlMi«iUUiittafl.49> Tex^cuK
leiir tetf nantaira. UMIapiMMr liqiMDlkl^AMlf a^mM-
ritien inin|Dm»i«liidtta oo almiitf; il ftdt fiir«».«tpfiMDM
de VUMOm prteonpttf, on lai dOoMl appel^» I'iAvea-
taire dea bfaoa da la avQcawkMi; il piwvaqoe la veata do, »
roobilter, 4 dtfant da^aniaia sufliiaoto poor ao^ittar lea
legs ; an per^t la montant , ainsi qua lea QiplUnx 'afliocMf .
au J^ ; pourauU la vaoouTraniant daa erteQcaa;'- \i tePleiik
ca quaJata^aman^soitaxfoit^etil peoU«n caa4e<eoQtM-
tatloa mr aod e«4autioD» an aoutenlr la Talidit^. li peot.AIra
Invasti par (!icte qn| llnstitoa da la saisina da taut oq da.
partia du nx>Wliar « naia il doit an HMra fake riatentairo &
cetfe sateiAa don on an at on Jour h eomptardo ^Mb do
testateor, k moins da aaoaat qoi aofaiaoi retards rax4cutian
du ta^tamaoi; riiMtier peui faira caMar eatta aaisiae^n of-
frant k Textoiteor let sommas n^oessairea k IfaoqultliBMnt
des Jegi mohUieni» oo en joalifiant da iaur p^yamant. L?aid-
cuteur taslamantaira n'att d^lenteor qiA. tiira da d^t ou
de s^estia.; au bout d*un an at on ipur do d^aia do testa*
teur, U dpi! compta, de la l^n. dont U- a accompli son
mandat, mandat dont 11 ne peiit d^paaear lea limttaa, dte
qu*U a fait i qoi da droit la d^ivnuwa doi \tg^ paHfcaHers
d^?olus k sea soins.
l0 droit roroain ji*afaH pas. inatito^ d'ax^coteopa testa-
mentaliiea; Us nous yiennent du droit cootumier.
Lesmineurs, ceox qui sont d^elarte incapaUea da con-
trader des obligationa, na peuvent kre extoiteors tastamen-
taires ; la (emina ne peut P^re qu'avee Tautorisatioo de son
roari. L*ex|kateur lestaniantalra est de droit respoBsabla de
sa gestion ; il ne peut ttro dteliarg^ de ses fonctions» aprte en
aToir accompli une partia^ qan poor des motifs gra?as. II
n'est point admis k se Ciire remplacar.
EXl^GIITIF (Pouvoir). Cest la portion do gooverne-
ment d'un pays qui est cbarsfede i*adminiatrer etda le gou-
« Temer. Ao rol seal appartient lajwitttiiioa eastfeitfioe, »
diaait Particle 13 de la charta de ISSO. Cetta pn&rogativa, la
r^Tohition de ta4S la confia k na gooyarnement proTisoire;
TAssembMe Constituanta, k une commission enteutlye,
et plus tard au prtteident du conseil des minlstres, chef du
pouToir extotU^ le gMral Cataignac; la coostitution
de 1848 en invastit un prteident nomm6 poor qoatro ans;
oelle de 1882 Pattriboa poor dix ans ao prince Loois-Napo*
pol^n Bonaparte, prMdent de la r^publique; anfin le
steatus-consulte du 7 novembro laas, au m^me parsonnage.
d4clar6 empereur bMdItaIre sous le nom de Napoiten III.
[ATant la rdrolution de 1789, le monarque r^nnlssait en
sa personne le poovoir l^gislatif et le pootolr esteotif , et
sooTent le poovoir Jodidaire, qui dans tons las caa <^a-
nait da lot seoL L* Assemble natlonale commenfa par tracer
netiemeot la lignede demarcation qui derait d^rmais s^
parei les trots pouvoirs; die dtor^taquela sooyerainete
appartenait k la nation , da qoi seole teanaient tons lea
pooTouK, at elle na lalssa ao roi qoa la polssanca da sanc-
tbnner lee loia reodoes par la l^slatore ; en mtoe temps
alle lot reconnut le pouvoir ex^cutif, c*est4*diro odui de
veiller au roaintien de I'ordre et de la tranquillity publiqua,
de commander Tarmte de tarre et de mer, de nommer lea
ambassadeurs et les agents dipiomatiqoes, les gteteox en
clief et les amlraux. Toutefols, on lui 6Ut les deux tiers des
autres nominations inilitaires, et il fallait encore pour cellea
qu^on lui lalssalt, qoll se coalbrmlt aux lois siir ravan-
cement. On restrelgnit beauaoup, au moyen de P^lection, le
droit de la cooronne pour la nomination aux places, et dans
Tordro iodidaire la roi ne nomma plos qoe ses commlssai-
res. La coostitotion de 1793, ne reconnaissant plus d'autro
souveraiDete que calle du paopK), crte on ttAuHtxicuHf^
aorapos^ de ▼iiif;t-qoatre memlires, leM|oels a'aTaieot qn*una
puissance collective et n'exer^aient aocone aotorit^ person-
ndle. Moins ombrageuse, la comtitution de Pan ui ne orai-
gnit pas d*institoer onDirectoire exicutift dont les
manibres, Ig^ de quaraatc ans ,an moins, dtaienl nom-
mds par le Conseil dei AndcnStSqr la pni^mtation du Con-
sdl des ginq€«iis^ lis devsiapil ^^awtoa peadml^ebiq sas
du Diraaioiia dont 4la.«vaiei^.liit>pim^isW'fOHfqk^lba
rMloa, La INroctoifaAiila^droll^daimHiMMrilaa «iWs|iesit
lasfMraoxjiil M>d4anH4iaoaiA qoalaaraiiiis||eS(<MfM«
menieni po^nlioa eaisell. Eafin, .Vi<Miianlal.fiwfe9oaiti-
toer. ploaiorteaMBi . encore le poovoiri enAenlif ,i(|t Mfn«
aa# V w^^^ ^^HHvuvav . a^^aa^i^wa^n^ ^wc^^^wc i ^^^hh %9 ^^^^p'^' aa^^^^w^^ vi^^a^^^p ^^v
nominatiQas^ Jta alappalteeni $Qi^ff9Fmmn$$ ei aaa pips
poovoir ex^ttf^ Lewa anr»t^«.pi4cinfeofa d«s;.dtedi,
furaot biantdjt./de T^taMes eoyl<i|caaaiti aor, la pooasir
UgUlatif. Les f^aaMnta d'adminiitnlkNi.politt^ua gnadi-
rent en impoitaiipe, loraqoe la.steataiai^coiiaDlte do ta tinr-
midor ail^ x pr^luda 1^ V^blieseaMnt da rattpiia. CaAo, aa
sait commoit la poofoir Ugislatif , absorb^, par la H^m^
des d^creta, essaa d*avoir da I'impoitiHMie anx/ycoa ^ la
nation, comment jusqo'i la AestanrationiiBa seole valDBti
r^gnaaur la France. . i >.. P^m GoiMiaTj]
U cbarta de' lailA a9tr«Nia.4 on foi, bMattafaa U poii'
sance exteotive..IIMtlediaf aapitaMda*ntet,joQBMDaa*
dait lea forces de l^erra et da mari d^ariit la.gnerrt, bi-
sail las traits d« paix, d'alUaneay dficoramanee, naBaiiit
k tons les ampMs d'adodnlstivlkHi pabUqua et flMt les
r^glemenU et ordonnaoim o^oesiairas paiif raxtotian dei
loiaet la $^€ti d$ tit(U* A hii syilappmUPIII.lB'didtde
proposer la loi ; A Int. seul. appartenait la<>MMMt|oi| dla pro*
molgation des; loku cbMla de 1810 maiBtint. A pen prte
les rataies attiilmUcttaau poovoir extattlt^ aaaf la df«Ht de
proposer les Ms, qoloa Ini^itplfis exdndvemsni'rtssrvl
La oonstitotioo i^wbUoeina do 4 aovemlms .ia4aiBvestit
du ponvpir exteoUf on prdiiifeiit tfa to ripMi^mi do, par
lesuflregs onlverMk,'poar qpstoa ass, nan iMlijU»pendsat
une p^rioida da qoatra aas apria sa aartia<dttfo«ivoir« fli m-
ponsaUa oompse ses nini8tres:5esatlrlbntiaoa-pr4ddaBlidtoi
n'^tdaal do leste gnte moindres fneeeUes^doAi^fayanl^
La constflotioB da 1889^ madilMa par tetdiwlos epaiuHg
do 7 novembro soivaiit» Invastit Y€mperewr do.paovdr ai^
cntif. Ses attributioBS sent ^ement oatoipii aatroomiflBt
d^Onies dana la charta de l8U..OaaMD«laioi de droit di-
vbi et comma le rol de 1830, II ale droU de iiire grAce. Ls
constitotion de 1883 attriboa li I'empereor aeol t'toitiatife
des lois; eHe ioi doone aosd le droit dedddarer I'l^tat ds
d^ dansua oo phisieors d^rtenpnta, eaof ban r^ffecr
ao stoat Les miniatres ne dependent qnado chef da VtM,
et ne peovent 8tre mis en accosation que par la steat I^cm-
pereor est responsabia devant la people fraB08i8, 4 qd il
a toujonrale droit de ikire appd. :
EXECUTION, actloB d'dlbclner, dO! mattro H dfet
nneciiose. L*extetiUon aoit oidinairaMitdaprfti la de-
termination. On extola on plan, mi^ dsssslii, nti pro-
Jet L'autorit^ doit vdller k I'extootion des lois ; on addd
ddt extoutar les ardras de ses abdiL Hne asuvre.d'art est
d*one bonne, d'one maovaisa ex^entiea. On aiidoiite aa
morcean de modqoa, on bdlet, dea maneBBvrea,<daa^vala«
tions, etc. Cest par one aeeaptloo on peO' ddtaonife do
vrai sens dn met asdetcfion qu*on lefattqadqoafaisaBrvir
k marquerTactivitdd'an liomme,commedansccetiB.pbfasB :
oa miniabra esttin Aomma iPexieuiUmf poor^Ure aatwrnae
habile, aetif, prompt iaaddariBllier et A aglr.
A la Bourse de Paria on nomme execution I'acHat oo la
vente da litres que fdt d*onice HO agent de diaoge ao eompis
d'on dient qoi ne loi livre paaceox qi^l lui a vaodus aa
ne Mtiro pas eeox qo'H hii a donnA ordro d'Mheler, aAn d'^
tablb le vteilUt ddiniUf dal>opdratlon.
fiXEGUTION inm^OB^ArUU Vw6m\\im daas lei
arts est une partia qoT semblardt are poiament mdeaniqoe
et ne rien devoir an ginia, po|sqo*dle,ddpend prindpala-
ment da la .mdn^^En. did^ Fexdeotioa est one chase wooa
ddre,'niais paortant fMi lmpartaale» aortont dana Ja pda-
tore. Vn taMeao profondtecnt pen8d.etjNfii.cosipaa6 »*ob-
tiendcait pas on aolTiraga.vaitarad a'Sl/dml oal aidenl^^
Les artistes aeula aannical y teider ie tdaat, et le pv
blic le repouasersit
&M:UTION — li}Xll£UTiON MILITAIKE
zmtsuM k: tttMcfedMi^ liB'icttNcMre et l^ae^oh do pdsMw
Mge, cii ^ttiuail Mt&^tteHlei tttt<$^de sa figo^ la toaplease
oa la ^Itaiei^iMvhtlMblii^'i^^^ 'et en rondaot k U
pwk bSisitm'M^i^'^'^ibmle^ dltp^ttttn
ie iiMi^;aiM BicM (MiMfl:'^ ^^ ^'^ ''-^ ^ * i - ' •
Ouirf farcbnediire, , Pexteution wt, toiiJom^ doe adx ' oa-
vTiaraaiip^tepir WknpiiMiitt jiftftftfe' pdurtani par
TardMlBtiSw-itHirf; UN^tte^ dtti^'tea^aatrM'arU^ eeiiii qui
penie cat dolA Mkif qui ex^cttte, '^ aMliHeetura^ l^auteur
da iWrhg^ lie sikfritit 4<Mifi«ilei^«liil^niMia« U'lrat qb^]i
ttAjfiM HaylBafcru«Btttt'^farangeftt.;<t iioii-«ieuleiiienl1i doit
ft«'«Brflir (M IM nilStf d'tatiitf, Aali da aa part toula ebop^-
rdHo#>'ttiiM0fil :^ 'tefidBtf^ rarcblteotfira ae dWise
d<A^^^leiki'^M^;el8i 6eH<jqaWappeile consfntc-
t ¥an aft - tretmi atitera iittliavdeDai^ dam son actkm ^ rin-
Id4iieil^.^6 fareliHi^e, i ^\ii forte rafsMi demi-t-Oii re-
(!trdar Miii^>d^peKidni€a de lul sciil et'de aon gtoie la
partfeidellttg'ipniptrohMMdIt, qui cohi^prettd la fonm g6-
bMIo ^ imctlliM' Ab 'feiiseinMtf cit - das details. €«te
fwiaa W'aat'teiteBaiilperaoiinalle Monnalt las Ml*
fioBi If lenr ad^ulfoB; tiotmbe dam uA' taUaau, dans one
alahie, ODdMbguatefalreda peintre at da sculptear.
B&Jl9uU'iWN'( J¥«il^ua)^ Executor une composition
mnsiflila, e'esi ekanler o« jouer, chantei^ et joaer foutes les
parfias qii*eUe bonUeBt , tant iKycales qu'iBStrumentalta,
dana tVaiaemftlo qii'dlas doiTcint aroir, at la rendra MIe
qti'dte^l nol^ ^r la partilibB. L*extoi1lon a non-aeale-
mai it^ graiitda influance siir aon sueete ; mais, comme la
niaaic(ii«n*e]fetaTMIament pour la plus grand nonibre des
aodHem que ^forsqu'elte eat ex^cot^, rex^cufer mal ou h
aoDtre-sans, c'est non-aaolement la d^figurer, niaifl VwHimkr
firriid&^omiaiaseors pearent' cependnit la }tiger par les
^ant fi la' simple lectore.*
1^ le ediiipoaiteiir aat k la merd dengiionince<les exfcotants
on die feor imUvaiflaiice', il Pest anssi de lear ftox savoir
at da lenr box goA^ <^ qeMis ajouteraient k ce qnll a fait
sehit qoel(i|Wol9 plus pieiliidettx (^uece qa'fl!l y pou^^
omaitre. Ce qolls omettfqni 'tenure, Vils ne soot que des { et d'actes aotlienf iqu^ en forme peat (fr« paralys^ hnqae
I, f/est Texpressfon I'acCe est attaqtid de nullity oo qu*U j a in^ption d^ ftiux,
et lorsque h d^biteur jasfifle, par des t>aax aothentigues,
que les reyenos de ses btens pendant una ami^ sumsent
pour acqnitter la dette i^ciam^. La force d*ex^cu1!on dure
treate annto ;elles'<i(end sur les hdritiere du d^biteur, tIs-
k-Tis desqoeis die est par^. Les actes et prmcipalement
lea Jngements rendus k r^ranger n'ont la Ibrce d'exteution
qu^iutant C|ue les tribunaux Francis les ont rendns ex^cu-
i^t»f ce que oenx-ei ne font qu*en oonnaissance de cause.
EX1^|}T10N IfflLlTAIRE, sorte d*ex^cution dc^nt
les formes ont Tari^ dans les armees^ snlvant te degr6 de
pouToir que ie general exer^it ou qu*il d^I^ualt aux pri-
vets, suitant le genre des armes que la ju&ce mflitaire y
eroployait, et, nous le disons k regret , blen ploft suivant la
puisaanee de la mode que 8ui?ant !*empire du raisonnement.
Obex les Romains, le trtbun, bo le g^n^ral d'arm^, d^i-
gnait les annes qui ser?aient aux supplices. La buec/ne
etait llnstrmnent qui domialt le signal de rex^cutfon. Dans
la mflke trancalse, la lapldatlon fut pratique ^ous la
premiere race, ta d ^collatio n lui succ^a sous la seconde,
eomme le^ capitolalres le t^oignent Dans les temps pos-
t^ieors, l*usage ou Tarbitraire, Men plus qoe la lot, d^i-
dai^t dii genre des exteutions : 11 ti*jr a guire que le pal
qif on n*ait pas mis en pratique, encore IVt-ll ^t^ k regard
de rassasain de K\€bet. Des tortures jm» proportioii avec let
crimen 6iMitappliq[ute Josqu'ji ratant-darniar sitele. L'or-
donnance de 1768 parle encore depotence; toutes les d()U
b<frations des comit^s du ministire de la guerre de i/»i i
25.
105
moaiden a beaueoup d'«e^MioHf IM^tl execute cohw-
temebt; M» Mdter et ' I la prtoiiftre >iie»« I«b choses les
pins <llJ|B^|f[r ' OAStiL-BLxzB.
' EXBCDTHNV { Droit): P«r ce mot on entend, daiis le
laogaf^do palals, qoadd il ft^igft d'aetes, racconpHssement
des cMditioni ; des obligatfont qui' j sent eontenoas, et
qoand H a'igii de'/ogement, raccomplissement de ce juge-
ment. II est one derail stgnilleation dans laqitelle le mot
ex^ciMMOhM en^osW : Ve^Oeution iur §a pttrsonne s«
prendMiA^lfr' staa de la eonh-c^ntepdr tx^ps; Vexieu-
tionsuri$ibiemd'tindMieur,t'etii^ salsie, la rente
de ses meoUes et de ses immeuUes* II est dirers modes
d'ex^ctttioni VexScutkm vofontelre est eelle quia licii spon-
tan Aneiit de- la' part des parties contraetaates d^oa ade ; die
cbmporte, aot termes de hurtlele ISH da Code dril, la
renondation ^x: moyens et exteptions que fon pourrait
opposef dotaheeetsitte, sans pr^jodiee des drnits des tf<>r8.
Vex^cHtUm pikr^e (de Mjeetir latin paratus, pr^ar^,
pr6t ) est oelle que Pen pent exercer en tertu de titres qui
rendent on acte toojonrs prM k reeevoir execution, sans
aWr k en M&rer k la Jostiee: Le Code de Procedure dispose
qoe lea actes odntenant mtoie pr^mbule que lee lois et ter-
nrinft par on mandement du souterain aux ofUdera de Justice
entralnentrextotion parte; tons lea actes notari^en vertu'
desqods le porfenr de la ^rosse pent fUre un commande-
men t, soft en yertu de conventions expresses foites entre
let parties, aoit parce que la lot leur aattribu^ ce caractire,
entralnent rexteutkMi parte. Lea arrMa et jugements des
ooors et tribunaox entratnent naturellement I'ex^cutlon
parte. La loi iaotorise, en mati^ dVile, Vex^eution pro-
«lso<redetitres,cenede jogementsqni peovenietre r^form^
par one Joridietion srip^rieore ; aind , les Jugements dea tri-
bimanx de oommeree portent eette formole : exteotion non-
obstaiitepflel;c*est aind qoe les poorrois en cassation, en
BiatiM« ddle on commerdale, nVmpeebent pas Pexteolfon
provisdre sor lea Wens, et mame sur la personne, en mati^re
de eotttmilitepiftorps, en fantque mesore consenratoiie ,
Men plos qoe comme mesure d^nitive, tandis qn'au cri-
mbid le poo rToi est suapehsif de rexteotion. On ne coita-
preddraH pas en efTd que fantqu'D reste au condamn^
un chance de vdr son sort changil par one noovelle cour
d*as8isea, Tarretqai le frappe eet meme prorisoirement
SOB pldB efld mr aa personne. L'extention d'un Jugement
de metiet', d non de vMtableaartlstes
propre de' chaqoemofceao d t*lBccetat de chaque passage.
Lk oa ib' ne verront qob des notes, ce ne- seront qoe des
Bolea liu'ils ^feront ditdidre; et tel air, td duo, td morcean
d'aaseinblej'oii tdle pi^ de monqne instromenlale, derail
tooeter profendteaent le coeur, qui,' grAce k one exteution
froide el puimte, iie ferai'qo'efileurier inotnedient TordUe.
Le taleiit'dii dief ^'orctiestre infltie beaocoop sur
beaocoop
I'extailibli.'^hilqu^ lioah^ en par^uUer serdt capable
dfe Voadrd {nirftitem^ni «i partie ; mafs dans les' grandes
rteaioBs il faot (|oe la volont^ soil, v^e, etqoele phis
"^-"^""b lelM^iibietle'^lfioonimane toff. D^bsildre des se-
do'iidiiiposfteori^-le chef dVyrbhestre a la partition sous
^eHx, ipd d*^anoe lul rendent compte des sensations
qoe foime 46U'eproarer. A la connalssance profondede
saa artjl dott 'fdndre encore f expirienee' pour bien dder-
niaer lea taoaVements d, les soutenir sans contrainte; il
anifliie lea eiteotants oo rdient'lenf foogue Imp^tueose; il
indlqa^ li ^pos les entrtes, inspire'ime noble conflanee;
d «haeaa,'^'aofTaV^*up td guide, surmonte dies difflcultte
qu1f attune sans ci^nte.'L*eidciitibnVoede to plus par-
bita d|ua iMk ^eondahse est cdle des tirti^oses do Th^tre-
lullei ilkrPcrb; Le^ajrliljI^fibUstes de;roixbestre de notie
CcMBaarfitbike a*o^t fas de HVaox; Bsaxteotent les oompo-
sitiBBi iattrameDlMes de Haydfl^d^ Mfonrl^^e Beetiioven,
de Wefaar^ d'ltte nundere mdffinleose*
On appdie eaeore e^RJctUioaia MHHd de lire d d*exd-
cuter oie partle Tocale 6o <iidhuiientile, et Ton dit qo^un
196
17ft4 ttemigBeDt qu^oii ae psiiait par lei amies lea d^aer-.
taan qoe quand U Mil in^oisible de troorer dans le pays
iffl eiteuteor publie.
L*ordonnaiice de 1768 est la premiere qiii ait prescrit le
mode d^appHcatioD de la peine capitale : c'est ce qu*elle ap-
pelle exietiter mUitairtment le eoupable. En garnison ,
le commandant de place determine le norobre des troupes
qui doivent prendre ies arroes. L'ez^cuUoD da criminel a liea
dans Ies vingt-quatre heures qui suivent le jugement. Le
corps dont le condemn^ faisait partie se rend sans armes
sur le lieu indiqu^, et 7 tient ia droite des troupes rassem-
bltes. Un d^taclieinent de grenadiers, ou un piquet de cin-
quanta bommes, accompagn^, si faire se pent, de gendar-
merie, amtoe le patient; il entend sa sentence k genoni ; il
snbit la degradation ; uu parrain lul bande Ies yenx ; on ban
d*exiteutiun est battu ; un adjudant de place commando le
fen aux fr^res d'armes de riiomme qui Ta dtre supplici^ ,
on, comme disent Ies lois modernes, anx douie tireurs
cbargte de lui caaser la t^te. L'adjudant dteigne ceox qui
Tiseront au crftne , ceux dont Ies coups doivent Trapper an
CGBur. Le patient demande le plus souvent la iriste (aveur
de commander le feu et de relever son bandeau; il salue or-
dinairement de cette exhortation Ies ennemis qui vont le
foudroyer : « Mes amis, ne me manquez pas I » Mais comme
la main des plus Intr^pides tremble en cette occasion, leurs
coups, mal ajust^, trompent Pordre des diefs et la priire
du eoupable, et ils renversent palpitante la Tfctime : • Mes
camarades , acbevez-raoi ! » est le dernier adieu que leor
fldt le mooranL Quand ce soulialt soprtow est exaao6, et
qu'on a joo^ de la balonnette si la poudre manque , Ies
troupes d^filent derant le cadavre, el sont prteMte do corps
ou de la troupe dont le diMunt faisait partie.
Qnelles r^exions ne doivent pas naltre des dispositions
de DOS lois! de nos lois encore en vigueur! Celle de 1793
▼oolait qnll fOt commands pour rex^cotion quatre ser-
genls, quatre caporaux, quatre fusiliers, Ies plus anciens de
service, pris k tour de rOle dans la troupe du phhrenu. Lea
pins anciens de service !... De U il suit que peut-6tre le p6re,
le Mn^ le neveu du roallieureux que la conscription a en-
cbala6 et que le plomb va f rapper seront contraints, an
noin de la lol, k tremper leurs mains dans leiir propre sang
et k d^ionorer lemr fusil I L*£tit pent dire ao labonreur ar-
rach6 de la charrue pour devenir soldat : • Si domain la jus-
lice frappe de la peine capitale ton plus proche parent, et
si Ion capltaine te d^igne pour 6ter la vie au eoupable, tu
es inbabile k te rtoiMr, et un geste, un mot de menace en-
▼ers le caporal qui voudrait te contraindre k cliaiger ton
Ibsil, te m6neratoi-m6me k la mort. • Quel n^est pas Pem-
pire du pr^jug^ 1 Les demi^res classes de la sodjt^ ToienI
avec borreur le boorreau , et les plus brillantes danseuses
du plus beau bal d'un ministre accepleront gaiement la main
encore ftimante de T^l^ant officierqiU vientde commander
le feu et de laire suppHcier le Francis que la r^uisition
avail fait soldat Et i'on parte de charity chr6lienne, de
tralle des n^res, de prisons modules, de pbilantbropiel...
El ee sont des bommes d'tiite, des gienadiers de I'arm^
francaise, qui de prtf^rence sont des instruments de ces
bolocaustes, landis que c'est tout au plus aox compagnies
de discipline que devraient 6bre inflig^ et ce triste minist^re
et la fonction de fossoyearsd'une inhumation sans appareil.
Qui eroirait que c^est la milice russe qui noos suggto ces
remarqiiesr Un criminel k qui il est fait gsAoe de la vie y
manie le knout militalre. La mflice anglaise applique judi-
ciairement des formes que l*hnmanit6 r^pronve , mais do
noinp les camarades ne s*y entre-fusiilent pas , et les ex6-
cotions y sont trte-rares. G** Babdin.
Le nu>t execution nUlUaire a encore one acceptlon irapoN
tante. Lorsqu*une contribution exfg6e d*une ville ou d'une
locality quelconque, qui a ^t^ enlcv6e de vive force par un
•chef militaire, n^est pas rtelis^ dans nn temps donn^, celui-
«i accorde quelquefois on pi 1 1 age dedeux ou troLs lieures :
<*est ce qu'on appellc une execution militaire, Cclteextr^-
EXKCUTIOM MILttAIEE -- EX^GUtOIRE
mflA eal terrible, el ne laisse aprte efle que maaiaera el
ravage. HeurensemenI la nalnre toatepoHtkiaedesgaems
do sitele repousse le relour de pareOles borrenrs. L^armte
fran^se en Espagne en 18M, la campagne d'Anven ea
1833, donnent une idte des m^iagenients que la potitiqw
conseille d*adopter envers les peoples dont on ibule le soL
Peut-6tre faut-ii attribuer aux nombrouses exactions, sax
Irop fr^uentes executions miliiairet conunises par in
Fkan^, la guerre meurtri^ qui d^ma pendant six anseo
Espagne la plus belle et la phis valeureose armte de I'Ea-
rope modeme. Maauii.
fiX^CTlONS GAPITALES. Koos n'avons point
ici k nous occuper d'une qoMtlon de la plus haole gravity
irivement d^battue entre les phllosopbes et les Mgistes, ccile
de savoir si la peine de morl doit ttre rayte de nos
codes. Noos ne devons pas davantaga examiner les diffiSrenls
modes d'exicutlon, ou mortson so p p 1 1 c es . Bomons-noos
k constater qoe la peine de mort s'applique mahitenantbin
moins qo*il y a Tingt el trente ans. La tkcoM acconUe an
jury de reoonoaltre des drconstances alUn n an les antes
souvent un abaisseroent sur la p^nalit^; locsquNine sentence
a ^ rendue et confirm^ par la cour de cassation, la cM-
mence du chef del'Etat intervient, et arradie, dans presque
la moiti^ des cas, le eoupable au triangle dPaeUr. Void,
d*aprfes unrelev^ fail sur ies comptes-rendustoan^dn nii-
nistke dela justice, quel a 616 en France, k parlir de 1837,
le nombre des executions capHales ; en 1827, 80 ex6co-
tions; en 1828,79; en 1829, 69 ; en 1830, S8; en 1831,25;
en 1832, 41; en 1833, 34; en 1834, IS; en 1835, 41;
en 1836, 22; en 1837, 25; en 1838, 34; en 1839, 22;
en 1840, 45; en 1841, 35; en 1842, 29; en 1848,33;
en Ib44, 41; en 1845, 37; en 1846, 40; en 1847, 45;
en 1848, 18; en 1849, 24. En 1851, sur 45 condamnations,
34 avaient 616 ex6cut6es; en 1852, sur 60 condamnationi,
58 sont restees definitives aprte renvois devani d'aotres
cours d^assises par la cour do cassation , 32 onl 616 ex6co-
t6es.
En Angleterre, les ex6cutions capitales 6taienl fort mnlti-
pli6es li la fin du sitele dernier et au commencement de oe-
lui-d; des actes criminels qui d'apr6s nos lois ne soat
passibles que de la prison 6taienl ponis de mort d^aprks
la jurisprudence britannique. Le vol, dans un magasin oa
dans une boutique, d'objets d^une valeur de 5 shUUngt
( 6 fr. 25 c. ) entratnait one condemnation capitale. De 1805
i 1817, cette condemnation tai prononc6e conire 113 psr-
sonnes convaincues de vols semblables; ancune ne fut ex6-
cut6e. Depnis, gr8ce au able de Samuel Romilly et de Mac-
kintosh, de John Russell el de Robert Peel, la peine de
mort a 616 abolie pour un certain nombre de crimes, ao-
tamroent pour le faux en 6criturc priv6e, la contrefa^on des
billets de banqne, le vol de clievanx et de b6tail, le vol
simple dans une maison habil6e, II est r6sult6 de ces rtfor-
mes one diniinnlion de plus des qoatre cinquitowa sur le
total des condamnations k mort; le chiffre des executions a
dtmmue de pr6s de moiti6.
EXECUTOIRE. Ce root exprinne tout ce qui donne le
poovoir de mettre k execution une decision judidaire, et par
extension on i'appliquek la forme qui entralne cetle execu-
tion : Mandoni et ardonnons d tous huiisiers sur ee rt"
quis, est une lormule executoire. On appelle tool simple-
ment execution \h constitution mise par le juge de paix an
bas d^une requ6te presentee par les officiers minlsteriela poor
poursulvre contre les parties Tavance quUls leur onl faite
de droits de timbre et d*enregistrement, reqoete sur laquelle
est transcrite la quittance de ces droits, dont U minute doit
etre presentee au juge de paix. Le visa du juge de palx sur
lescontraintesdecemees par les agents de la r^ poor le re-
oonvrementde droits ou d'amendes, les rend ex6cutoires. On
appelle enfin executoire de dipens la fixaUon des depens,
quand elle n'a pas 616 prononcee dans le jugenient de cup-
damnation ; cetlc nxation est faite par un juge taxateor. Ce
magistral accorde la mise Ji execution de la taxe qiril a fsHa
EXl^UTOIRE -^ EXELMANS
Ah d^pent, eC eet eitealoire est ddliTr^ par to greffier li
rafwi4 oa ^ la partie ^va en laire usaga.
ESfiG^Ef EXEGETE. Gea moU, d*origuie greoqne,
fimeBtda Teriie ICirrfotuK» J'ezpoM, j*eipliqiie. A Ath^
Ml, OBappeUttcflP^dlef (ICnr^Oceox qui aaientchar-
fte par nstat de loontrar aox Mrangers lea antiquity de la
fille, aortootleatoiDpleaelleachoaaa aaerte, etda leur en
dooaer rexpHcatioo.il jenavtil tr(rfa:Gio6noiileaappeUe
Mtrpreies reiigUmum.
Cbei Dooa, oo appeDe 9x4gHt oeltd qui ae conaacre k
Pexplicatioii dea difliftrentea partlea de la Bible; et le mot
cs4^e ( explication ) aignifie excIoaiTement I'interpr^-
tion dtt livrea aacrte. Gea litrea ^ni Merita dana une langoe
^tnagorey remontant k une bante antiquity, et appartenant
k OB meade doot lea Idte et lea naagea dlfftelent compM-
lHMBtdnn6tre, la bonne ei^gte anppoae lea connaiaaanoea
lei plus Tarttea. L'ei^gfete doit noo aeulement poaatier par-
fiilBDent la langne dea originanx et celle dea andennea
tenioBa, maia anaai lea antlqoitda de rOrient, rUatobre et
k giofl^ble dela Bible.
CooHnela Bible eat la baae de raodetbtologique, Texd-
Cte a and poar Init de falre retroover dana Ttoiture cer-
taim dognea qui n'y aont paa explidtement II a'agit de
noatrer dana l^Anden Teatament le prteorMnr da Nou-
teaa, da retroaTer dana cehii-d dea dogmea et dea doctrines
qui D'oat M dd^eloppte que plna tard par lea premiera Pa-
nada Ffigtfae. Poor y pamnir, on defalt eonvent avoir re-
eoon k del aubtilitda et fiifa« violeBce aux textea primi-
tift. (retail Vk aorUwt I'dcoeil dea ex^g^tea, et dana lea
tempi BodefBea 11 j ent ii ce aujet beaocoap de divisiona
pamu las tbdolog^ena. Lea una crolent devoir aubordonner
k rdNQ anx dogpnea et expliquer la Bible adon lea traditiona
nfoei. Sekm «iix, c^est Dieu lui-mteoe qui parle dana lea
Bmi ednts; rdcriTain n"; porta paa le fruit de eon imagi-
Bdion, de aea penate et de aea dtudea, maia il dorit, pour
aiaai ittre, aoaa la did/^ de Dieo. Ces prindpea tuent n^
OMairement la critique ; car, de qud poida est la raison
honuiBe Hi oil fl a'agit d'ona|papiration anmaturellef D'ao-
tr«,^toat en reeonndaiant dana l*:£criture Sainte une faia-
liirdian divine, ne la croient paa cependant aumaturelle.
Laitarivdna aacrda aoot poor euxdea bommea aopdrieura,
qd stepfaraioit de la giande id6e d'on Dieo unique, qui
pndamaient ce Dieu au milieu des peuplea plong^ dana
ndotttiiedla agperatition ; maia ila aont toujoura bommea,
pariant on langage bumdn d se mdtant k la portde des In-
teillgeneca aoxqiMllea ila a^adreaaaient. L'inspiration imme-
diate ae troorant dearth I'fcriture tombe dans le domdne
de la critiqoe, d dana ce ayattae I'ex^^ difTbre peo de
ruUqoitd profane. Ce syatime a pr6valu anrtout parmi lea
tMdogpens proteatanta d*Allemagne; on lui a donnd le nom
demf ton aliame, eton a ddaignd leaysttoe oppoad
tooalenom dit tupernaturaliMme, Lea deux md-
tfaedea dinterpvdtation ont aouTent did exagdrdea. Lea auper-
Batordiatea, non contents d*appuyer lea dogmea fondamen-
taox de la religion dea textea qui s*y prdtdent le plus, sent
alUa dicrcber partoat dea prtidlctlona d dea aUuaiona, d
Os ontcoofert lea aobllnea beantda de TAncien Teatament
do voile d*ao acnnbre myatidame. Lea rationdistes, de leur
cdd, ont qodquefda ponsad trop loin le scepticiame, et anx
sditilitda dogpnatlqnea ila ont opposd les subtilltds philolo-
giques, et 11 leur a anffl aouvent de qudquea mots, de
qBelqoea syUabea poor rendre auapecte rautlientidtd dea li-
vrea aacrda, et bire deaoendre kune dpoque rdoente.ce qui
parte le cacbd d^une haute antiqaitd. Le USX est qull fiiut
apporter k Fexdgtee non-senlement le sentiment religieux,
BKds ansd un profond aentiment podtiqne, poua dire k Ta-
kri dea aobtilitda de toote eapdee.
la rdigioo julve, plna que le chriatianisme, se prftte Ji un
rationafiame moddid. Anad voyons-nous ddjk an moyen dge
OB grand nombre de rabbins se livrer k une exdgese Indd-
paa!dante, d^gigde dessnbtilitds (hdmudiques et cabalistiqnea.
Ua phM ipaoda exdg^lea parmi lea dir^tiena aont Ori-
19t
gdne, Jean Chrysostomedsnrtootsaint Jdrdme,qui
aenl parmi lea andens parall avofar. oonnu le texte bdbreii,
d dont lea oommentairea renferment beauooop de cboses
otilea, que lea exdgdea de noa joora ne ddvent paa dddd-
gner. Au moyen ige, ob la Volgde aeole lUadt antoritd
parmi lea cbidtiena, Texdgtee fnt eatldrement ndgligfe. Ce
ne fut qu'an commencement du dix-bnitidme ddcle que I'd-
cde boUaadaiae poaa lea fondemeots de la nooveUe exdgte
par nnedtode approfondie de rbdbrenddea aotrea langnea
admitiqnea. Albert SdmUBoa pent dtre appeld le pdre de
I'ex^g^ modeme. L'AUemagne noua offre, depuia la der-
ntkre mdtid do dix-hnitidme sidcle Joaqn'k noa joora, one
adrie d'exdgdtes dont lea travaux ont repando la plus grande
lomidre aur l'£criture Sdnte. Lea noma dea BCichadUa, dea
Paulna, dea Boaenmnller, dea De Weftle, des Vater,
dea Gesenina, aeront k Jamaia immortda dana lliiatoire
de Pexdg^e. ' S. Murk.
EXELMANS (IUaiT-Joain»IarooBB, corote), martebal
de France, naqoit le 13 novembre 1776, k Bar-le>Doc II
ddbota k Tdge de adie ana dana la carridra qoll devdt d
bonorablament paroourlr, en a*engageant dana un batdllon
de Tokmtdrea, commandd par le jeone Oodinot. Aprda
avdr rapidement franchi lea gradea aobdtemea, U fit arec
diatinction, en Pan vii, la campagne de Naplea, aoua lei or-
drea de Macdondd d de Championnet L'annde snitante
11 ftit attacbd au gAidrd Murat comma dde de camp. La
campagne de 180& lui fonmit maintea occasions de (dre ad-
ndrer aa froide intrdpiditd. A i'dfdre de Vertingen , il ent
trois cbevaux toda aoua lol; k Ansteriitz, autant loi en ad-
Tint; anad , ayant dtd cbargd de prdsenter k rempereor lea
drapeanx enlevda k rennend dans cette campagne, fut>U
nommd k llnstant mdipeofllder de la Ldgion d^Honneor, d
peo de tempa aprda cdond d'on regiment de buaaarda, k
la tdte doqnel, dana la campagne de Proasede 1806, il entra
le premier dana la Tille de Posen. A la suite de la batdUe
d*Ey1ao, il ftit promo ao grade de gdndral de brigade. II
auivit en 1807 le grand-due de Berg, Murat, en Espagne.
Mais k pen de tempc de Ik, aprks avoir dtd cbargd d'es-
oorter le roi Cbarlea YI pendant aon Toyage de Madrid k
Bayonne, d a'dtreacqoittd avec bonheor de cette pdrilleoae
misdon, il tomba dana une embnacade dreaade par une
bande d^inaurgda catalana, d fat fait prisonnier de guerre.
Transfdrd aucoeadvement k Valence, anx Ilea Baldarea d
en Anglderre, il vit dcbooer tooa lea diorta qnll tenia poor
obtedr aon dcbange; maia en 181 1 il parvint k a'dchapper
avec on autre compagnon d'infortune, le colond Lagrange,
en se jetant dana une barque k quatre ramea, avec laqudle il
traversalaMancbe, drdusdtkddbarquerkOraTdinea. Qud-
que tempa aprda il paaaa au aerviee du grand-due deBerg,
deveno roi de Naplea, d ae rendit k Naplea, ob M"* Exd-
mana aTait dtd nommde dame du palda, d ob on le crda
grand-dcuyer. Cependant, 11 ne reata que ffmrt peu de tempa
au aerviee de Murat, etddal812 noua levoyona, inveati
d\in oommandement dana lacavderie dela garde impdride,
prendre part arec la grande armdeklagiguitMqueexpddition
de Ruade. Bleaad pludeura foia dana le coora de eette md-
morable campagne, 11 ftrt nonund gdndrd de dlviaion k la
suite dekibatailledelaMoakowa,dattacbd oonunetdau
corps du mardcbd Macdondd. Dana la campagne de 1818,
il fut diargd du oommandement de la 2* dividon de cava-
lerie Idgkre, aoua lea ordrea do gtedrd SdMtttiani, d ae d-
gnala en Saxe d en Sildaie. Dana la glorieuae campagne de
France, 11 commanda jusqu'k Monterean ie 3* corps de ca-
vderie, d ensoite la cavderle de la garde impdride, k la
tdte de laqudle il se didingna particolidrement aux diairea
de Craon , d*Arcia d de Sdnt-Dider.
Le gdndrd Exdmana ne ftit point de ceox que la Reatao-
ration compta tout auaaitdt parmi sea plua flddea aoutlena.
Une ordonnance du 12 septembre 1814 le mit en disponibi-
litd, avec ordre de quitter Paris dana lea Tingt-quatre hau-
res, pour dier rdsider ksdxante lieuea de la capitde. Son
crime dtait d*avoir dcrit k Murat poor le fdlidter d^atek
m
EXELMAJVS
uaH tt MiunMttie do Titte utofrage deTeiaplM , lettre que
Ton salMt'Mc IftfMMBM fMnMedn do roi JoMhhiii qa\
le itadiK |r llaplBt.:Le «Mral «y«lt muf€ 4d M goto-
tnile ii MtroBdi* MMtiaii^^^iniiMacheomit ^dealiMiiiftQte
0eiidarmM«il?aMfeMilanMite^'e(liie^^ le
m d6 8% fiBmtB^aMiitti toOuDlMrnii^ vfa«M* i^^a(>er,
«t, aprteVMBB-cieM^paliatt <|ii6lqMftt«iny iltHa^eons-
lituw in!iMfiaicrki2iH.aii H M Mi|iilMli»ratairinlltf {Mr
le CMiMa de 9N*itt idnrif (MoiTle Jugttr^ ^ qw 'tir^dail le
brave §6AMA Brouetidf^pliettl LrMmars tsts, '<tod-
<Iiiee imirei ^pite le dApertde* Pir& de UNrtsXVIir et
eTaoi A^friTte defenipeMr, tt seiiitt Ji la MIe de pknlears
oOieiert de l'aiiciM|De:ami^'prit, au noni'de Napol^oo,
poa^eiaioii dea IHiilerie^, et y fit arborer le drapeau trlob-
lofe/pendapi iqoUl cbToyait it> %Mnk MerUii oecoper le
chAliMa de VUMaBBBaB.A W«terl«#v ll>oaaniaiida de
nouvow^la ca^alerie de la garde impMaley oommaideaMiit
qaUae quiftU^JpCMHMi t<w^ fiit prndu^f^^apite avoir in-
flig^, prtede TciP9alttea» ueaMiele^ k vn €orpa pnu-
si^ fdrtid6*3«oae ehemwL et de s^oae fanlas^s.
Le g^udral jtyetoMiaa eir. avait eases.. Mi pour mMter
rhODneiir:4'^trei*aiiedea vleliaaeatle la rte^lioft woltBrehi-
que de .l8id*rMenae6 ^ebaque Inalaat deperdre sadifaeEU,
U ae d^dda, aniQeiaded^eeinbreA passer en Belgiqiie^d'ed
iapoUce.firfliicMMfieitaiMla pia41e Me tenteyeto; et 11
erraalorspendaat troiaanafesenAUeHsagiiey poacmWi en
toot Ue>i par la raaoune tracasiitte do gpuverneBaeBt des
Bonrbona. C^Jie Ail qii'4» 1S19, sous le minlslftre'da sna-
rtekial -Qou V L9 n «-ftals U Ojfi iqn'UpulTCiitref en Prance,
fi^tabli k^v^que temps de Ji anrle cadre-iles effielers g^
n^rauaeo dlspeniWIit^, iiobtiot^en lata, ditminist^.De-
caq.x ,. pendant deea meisv wae eommission ^Tmspectenr
g^ral det la'caialeHe. Qslla taidive^ Jnstiee, rtndoe par le
.gaoverneiMnt'r^yali Ait cause da lavm^iae qnele parti po-
paiaireeoii|ffiU.^.i^4»^ de^seaopinieiis«|irtelfrFftfolutioh
de laaa. Le^ jMilletan matin le een«le#ieOinidin» giand-
venenr leti son amoieB Mm dlamsa, tquft * se trouvait alors
aux Tiiikvieai I'ajant ebarj^ d^Veaiif^veHirOasiinlr PMer
rt bafltte qverjObarlea XeoBScntaitli retirar les' ordon-
nanoea ^<li. raoff«Q^ sea ninistiea^ mistion qa'il accepta
poor 4am> cesser l.*effiisien:du arng^ on ae bita'de raceo-
ser d'aveir paetiai-aveo la oontrft^rdlrdliitioii ; mah le ^n^-
lalt^enaeipeftanliKir Rambooillet, aveo'lO'gte^ral Pajol,
k in tMardes t »voloalaii«s parisicMv -dunnk ,toat anssitOI h
cetto. aecvsatiott' le seal «1^eiiti ^pd'fUlt dSgne^e loi. Lou1»-
Pbilippeladandilen.iaai le Utiedftp^c4l»Pmiice,queNa-
pofafion luianiHm^ eonf^i^ dana les cent jeota; il vutait
habituslleoient avee les paira lea pliia ind^pendanta et les
pload^OQ^i aux inlMla dn paysi. On se rappeUe la gAn^
renaa exdamafion qoeloi anachteent^ lore dn procte.d'Ar-
inand Oarrel devantlacltfoibre deapairs^ leaeflbrts du
pidsident Pasqaler poar eiapMher faeensd de se Hvrer k
rappr^clatkm . idtroapectlre .dn«procte da uMrfehal Ney.
« Moi aossli Je le peaseet je le dia» aVcria legtedral Exel-
roaaa en se levant de son sMge de Jnge, eefutum horrible
auatsUuUJ «>Le 15 eoOt 1848 le g^^ral CaelmiDS Ait
Domns^ grand*«haBcdiar dela L^o« d'Honnenr/en rem*
•plaeeflMn*<dif aiantehal Motilor, ddc^de, Le 11 mars 1851 11
AiT^lev^ian^igaltAde snar^elMd de France* An 2 dtemlire,
il afempresaa 'da. se mettre k la* dispoaition dn pr^ident,
qui leeoasprit dansMes asembres de laeonroisskni eonsul-
laHie; SaiqoalM ide marfebal lefit enlrer au sdnal, niais
le liJnttM fsa^ anaoir, Ufabait npochnte d» cbaval pris
di*ppnt de^ires>.eteapirailta'«ait«nlvanle, dene les bras
de aas tta» JfamieaBxauiaiiB, eapitaine deM8»le,idde de
camp de Temperear.
EXEIffliB' (en latto, dgewp/ww)j-Op nomme abisi
ce qnl seit on penlaerrir4e B«lto,e'e8l4Hllre«nenefiott
on nn ayaitaied^Botiooa 00 helioses qne la plupart des
bommia aM^reest dtaiterponr^saicaoses qneloenqaeB.
U 7 adoneda 6oim aide mnnaalieawaipfef yot I'on est
aoovent Isndd'^^attriNei >la bonno et mnnfaiie eondntte
- EXEMPTS
d^un hemme aox examples' qtilt a re^s , (ant ndtre Wpte
est fin^eresse de sa nature. V^ de Mnplea so^t^ittM en-
dina i^ le nMre I ' solvrer les eiempleB de leiiff i^lieii. et k
' laAiitit s^rvflement les aetiona de fenia goovernaiitk
On parte sbuvent de fettr^dei eaDempfei.el rbik entend
par ft poabr s^h«ment quriqo'uA'iSdbt dmpklier d^aqtres
indivfdns d^Tbir ler yhtoies td&s. C*est d4|ka U mAme pitaste
'*qn*on dialalt aotreTofs aot'veux dd pobHe lea ei^tlona des
crimlnels.
OomeOle a dR f ' ' '
VtX€mfU bien foa? oit a'ait qm'oD Biroir Ifovpeor.
fit I'ordre da dcslin ^oi fire nos pra^ci
N*eil p«» tonjoan iani dant let chvict paM^ot^ . *
Jteempfa,' en termes d*toitnf«, ae ditde l%iiea qot^cril
le matire pom* tesrddniiihrlroapierf fil^te. Phis aontentles
mattres d'tariture donnent i leors ^UfYd des* excmples
gravds.- •
Par exemph eat one fii^de parier advefMale, d<»t
on se sort pour fairs one eomparaison, terM ^rvfto.-
[Bnrlitfterlqoei Vexemplt est un ayl lo gf sm e*^aMMI on
)oint r^nondatfen d^n^ m plusieofs ftlta pbolr 'iibvllrmer
le frindiie dmia dans latnajetire; Sl'fttn tjoMltMre
I'applieation de' ee prinefpe qae le'ibidhear esfsdovoit
I'apanage du ^i^ on ^iteraitraxemple d^6ili^, de
Milton, dn 'Tasse,'da iienr^tes, eUi. Ge geart de raisto-
neflMnt pent se subdhlset' eln plusieora 'e^ptees, car II e^t
Aujie d*aprte un exeraple dtd de oonclore, 1" ctparif c'est-
ih^repar la mfime raiton ;' 2* atantraribp paf la ratsdn oon-
tralre; 3* afortUni, k plus fort^ raison. Poor que rexomple
soit eondnant, H ne safllt pas qtie ie Aft qu*oii Ul^e et
dont on s^ntorlse aolt 'avM, H faot lenoore ffat les dr
constanM soientles mdmes^ et qnMly tft Heas^blance,
dgalitd, anatogie efttra rexeniple qn« i'dndfe >t la diose
qu'on vent'pronver. Aug. HOSsoH.}
EXEMPTION (du latin ejpimere, dispenser»exon6w ).
Ce mot ne alsipplique plus gu^aujourd'lMi qu^eA'matf^re d€
reerntemenl Levexemptioniy i^oltent'sbfld'ittBi^tds,
soit de d^fant de tailb, aoit dcrvioes de conlbhttaiiM; aolt de
eertaitts ess pr^vns par la ioi. letr exemptlonl (^tdant^'iVant
la revolution, des privil^es, quimettaient oeox qiA let pos-
sddaient I IMbri deS obligations » des devcffiVy d^ cfiarges
imposds k Urns lesadtres. La fkmille de Jeanne d*Arc et cdlede
Jeanne' Hacbette dtalent exemptes dMmpdt. La noblesse, le
clerg^, les Corporatiotts eccl^slastiques , les corporations
Jndidalres, grtce iides exemptions dn in#me geitre, hlssaient
les impdts peser de tout leor poids sor le* people, "sur Is
petite bourgeoisie, et nY ootttfibuaient pas :''I7%9 d^t veno
d^tmire compl^tement ces prfvfl^, doiiti^dignaitres|irit
d'^litd que la phHOM^^ fit pr^lolr au dlx-hoftitaie
slide.
En matire eceK8iastiqne,l*exemptlon avait'pdttr but de
sonstraire, soit une corporation rdigjieuse, soltttn Um\ de
ses membres, k I'obddience, k la Jorldietion <Spistopa1e.
L'dv6que diootehi n'avait pas le droit de cdl^brer de
messes publiques dana le nNmastftre joolsaant de Pexemption.
Les exemptions se mnltipMteent d^ine fe^ai'scaildaleiise,
que le condle de Trenfeerot'deveit* 1^ pHofafter Iprnxt IV
venir* ' •' ■•:-•'. ••• • '
En remontant la unit des ttemps du mo^ ft|e; nous
retrouvons Taxemption jodfdaire;' c¥talt cdlef qui* per-
mettaitsu onmparantde se soustrairo k la procddoreifsuelle,
enappdantle Jugeau combat judfeiafre: cMfait un
prhril^ de justice sdgneuriale, qui depuis a^ restreinl
an modeste droit de rteosatlon.
EXEMPTS. Ce mot s'appHqualf ant ecd^^asUques ,
soit stoiliers, soit r^U^rs; quln'^ant polM sdbmis a
la juridicGon de I'ordinaire. De Vtgiwt le mot passa dans
rarmde , et I'on appela ainsl ; "dana eertains corps de cava-
lerie, deaoffiders d*ongnMle auHJesiooa.defensdgne et an-
desstttdtt brigadier qui Gommandalent an TahseAcedn eapi-
taine f^ ou Hentenant : ce nom leur venttit de co^Siu'ils
<taieBl weaxfiUi de, fUh le tntaie serrioe tpt 1m aotret'
cKfaliars; lb |M>rtaiebty comme signe de cctaimtfi^^ineiit,
QB pedt Mtoi dPJOitoe garni dlToire li ses cjetix ^iMmltti ,
qnVyB appdftil bdtmaCexmpU II j'^yait, iB Ji^eippU',
dans lea qmtre cpnipagnles dt^ gand^ "di ^H'^a S. ^^f »
lea cent soisaes servant par quarile^. l>conii(SiabUeavAfe M
eiemptB, ehiffg6a de.notlfler les ordres ilea' niar^i^hainc de
Ran^e poor lea affkirea d*honDear/et au besoin d^krreter
lea oombattanU etleatfmofns. Des corps pri?fl|^6al*appel-
latSond^earenipf a'^tettdit aax ofTiciera aubaltemesdes troupea
prfTfl^^fiea ehai^g^ea de la police^ da, gaet^ de la mar^
chaoas^; epfin, anx gardea de la ptd^My dont la ioniasioB
^Uit de notUier les ordres du roi, de prQoMier aui lurea-
taiieitt. Lea exempts ftfsafent dea captdteflfa la t^ de
qoelqiies arcbers , de qoelqiies. aoldat^ du guet oo de U ^ma-
rrebanaate.
EXEQUATUR (litt^caiemen^t qu^tela ioit exSeuti)-
Ytgez CoTisoL , tome TI , p. 401 .
EXEQUATUR (Ordonnance d'). foyes AaBltaAca.
EXERCICfy occupation, travkil ordinaire. « L&
poMe. ax Booboors, a flUt Totre amnsement et Totre txer-
dee te plus agrtable dte tos premieres ann^. » On dit
qn*uii magtstrat temporaire achftye son anii^e d'exereice,
pour direqn*!! active Pannte.aprte liaquelle sesfpnctions
doiTenteeaaer. iV'«erdce signlfiA encore peirte, (rapail, of-
/fiefion. Sxerciee, en matS^de devotion, est syn^ynie de
prati^^t^9iVexireice do chr^en, la contemplatfon passive
n'eat^ dft FtecAon^ qoe l*eserdce paisfbie de Pamour pur
9i d^niktmL » Sxerciee se dIt ausst des etudes, dcs
confiSrenoea qd ont poor but le perfectlonnement dans les
lettraiw iTxereice^ en cdrnptabnitg, se rapporte, snrtout k
nnapdt el ^ aa perception annueHl^ ( i>oye% BnnoR ).
(Test aua^ fann^ coorante dont le compte est oovert.
Sxereiees au pbirld , c'est Thabltude do cbeVal, de la
danae, daa annea, de la gymnastiqne. Les Grees attacliaient
one grande Importance anx exereices dn corps : ind^
pendamment de la cbasse et de la danse| nous voydns qtiMls
s'exer^aiedtde bonne beure i la coarse, i la lotte,^ lancer Te
disqoe on palet . le Javelot, etc. 11 en ^taSt de ra^e ehea les'
Romahis, ^ dte Torigfne de la nionarchle fran^aise, dans
les Gaeides:
Bxerdees en mat!6re de pl^ sont encore certaias jours
de r«tjaSte que Ton prend pour mdditer, pour sonder sa
coMdence. On attrlbae la fondatlon de oea exeMceispi-
ritfuis k Ignace de Loyola, crdatear de la compagnie
d? J^us , qui a ^crit un livre, fort aonvent r^imprinl^, siir
oesujet.
EX£RCIC£ {Ifygitne), L'exerelee eat fdtat d'action aon-
teno pendant mi eeiialn temps dana nn pins on molns grand
oombre d*organes. Tous les org^nes Tivants en sont snscep-
libltt, depuis le cerveau, qui est rintnunent de la penaee,
iusqa*aox os, qal sont tout simplemeot les lignes rigides
sur leaqoelles s^op^rent nos niouvements, jusqu'aux yoies
figntiTes , dont les fonctions se bomoit . ^ preparer les
outi^rea indispensables k la r^ration de Panlmal. Ces
exemples sufflsent pour faire coniprendre que des organes
ptaa oa moins nombrenx penvent entrer k la fois en exer-
eice, quil y a des exercices plus g^n^rauxles una que les
anfrea, et en mdme temps que, physiol^giquement parlant,
rexereiee n'est pas on itat simple et tonjours Identlque,
BMia ao conlratre un ^tat coropUqn^ et partoot dini^rent,
ooa-seolement k cause des fonctions sp&iales de chaque
ofgane en exerclce, maia encore et sortout parce que ces
organes ..aont loin d*avoir tons la m^ine inftoenee les nns
snrlat iolrai.
d eat difficile , qaoiqn>n ait donn^ le nom de g4niraux
k certoioa exerdces» de se representor un ^t tel que tous
lea otfsum j Aiaaent en action : toojours pendant que les
una aglaaent, lea anires se reposent. II n'y a done que le
ploa on le mofos dPdtiodue do syst^e en action qui con^titue '
deadHfitaieea de g^^llt^ entre les exerclces. On doil d6s '
lors, poor se repr^aenter Teffet d'un exercice quelconque |
EXEMPT^ ^ EXERCtCB 199
snr'an corps biijraisi^; (%^b^-f^M'ittii<M qlie bet exer-
cice d6ft avoir sur cliaqde systlttn'e d^di^|(lliea,et^conitMiaer
ces efffsts p6iu: en 'former irae^oA^ 'd<l'lMltaiil6 Approii*
matfve ; operation fort^cdmi^lictte A , (idmm^* kdotea lea dMes
physlddgtqaes's^rieaaement mUiL' '-"■''"
On aippetle ' tsieriiti passiftAiAiiilA' le^rid 11 y « moa-
vement et action d'unorsfane, -^tfsj'tiOai^afniff dite', qn*ll
y coopftre. Afnsi , roell ; iaxH f^^HH^, n^in eat paii' moina
dans I'exercice , tffi mH' tirOtive ik^bmlkti 66 h lOfiiiftrb : il
est dans un exerdce piistHf. L^ j^blssanee dmsoriaire est'
exerc^ oiiand on se promte^ ieri'^c^fttre; mads-e'est encore
on exercice pasatT^ tandls qu^Pexterdds eataedr tbofea lea
fois qu*an organe se livre k Hilkm qo'on sollidie de lul :
rceil prend i;m exetdek a(if(/'tniaiid il regarded les mnadea,
quand on ise nieut sbi-iiiemcf.'n y W, on le oqn^it, unetrte-
grande diffti^ce entre oas denx sbriijs d'eiiEJitices : fexer- *
cice actif exdte et d^pensennebeanilonplplos'gra^^esomtne
de forcea que T^utre. Ausal conabiHe-t-on TekerdeiB passif
aux convales(!ents, k'toiis It^ corps aflTaibBs qu'on vent for-
tifler , et Vexerdce actir k ceux dont ta v%nebr n'a betoin
que do se opnserrer ou qui veulent aoqiiMr nn dagr6 de
force sop^ilenrl ''
Quant aut rapports qui extstentenfre'teYoroes d*un sujet
et les exerdces auxquds ft se Iltie; la graduation k ^tabllr
entre les exerdces varierait^ IMnflnf : on exerdk^ insoffiaant
pour Vun est mod^r^ pour un aiAre, etTiofeo^ pour un troi-
aidme. (Test k bfen sklsif ces rapports que les m^dednss'al-
tachcnt quand lis prdscH vent de l*exercJ<^ potir conserver'
ou r^tabtfr la sant^.' En effet, I'exerdce, en quelque partle
du corps qul^'se fasse, a Aea r^ultate dlfKrents jinitant
le rapport (^ans leqpel il se trouve avecles forpos db s^jet
qui s*y'(lvre : insuffisant, 0 laisse pMre aiix organes la fa-
dlite d*entrereO' action : c'est ce qui arrive k ceux qui laia-
sent trop reposer leors musdes, ledr ' estoinac el niOme
leur cerveau; rood^, rexereiee enti etient , les organes
dans tootes leurs fkcnlt^; U d^Vdoppe en'enx ape vie
bicessante et one 6faetgle qui rend leurs opiiiMims plus In-
dies et plus puissantes. Excessif et viofedt^'il l*e^ alfere 00
les use avec rapidity. •
An reste, on aurdt tort de crbire.iiue les ^ftbfii'^ Fexer-
dce se boment aux organes en action ; IF SufStlde il*observer
soi-meme avec un peq de disceriiement p^ant.qn'pn se
livre h quelque exerdce pbiir ise bien cbnvaincre que toua
les exerdces infYnent ear la circulation , et'par. die sur nn
trte-grand nombre de fonctions, et pour ratonrer que d
Porgane exerc^ et les ofgafM^ cong&iAresy prennentun su^
crolt d^action , cfantres organes pMent aufabtqoe ceux-d
gagnent. Aind, un exerdce mnsculaire Vfeteni ^ntte la
digestion ; upe digestion laboHeuse brise la force des roeni-
bres; les.travaux Intdleduels opInlAtres d^rangent raction
de pres()ue tous les systtoies organlques.
EXERCICE ( Ari tnilUaire). Co mot provient do latin
exercUiOf exercltium; il rappelle ce que Clc^ron indl-
quait par I'expreasion ea?erci^dfio ^egiontim; Cette ^de
^tait survdflte par les prdets de l^n. La natation ^tait
ohez les Romdns an nombre des premiers exendces des
recrues; les promenades' en' armes ^talent les principaox
exerdces dea soldats form^. Casdodore'a dit : « Qifan adn
de la paix le soldat^udle lesressourcesdet^art dela guerre. >
L'anciennet^, futiltt^j la pimtique^ Pobjet de Texerdce,
se troovent retifenn^ dans cet apboHamesi coiinn r « Pour
vivre en pdx, pr^pare-toi k la guerre (^ vUpac$m, para
bellum), »
Obex les anciens, et surtool diet les Romafns, Pexerdce
^tait bl^ plus qo^ cbei les mpdemes mie appQeation de
toutes )es choses dia la igoerre. m^ rnde appratissage des
mardies. une e^crime prat)cable en'pnSsience d^ l*enneml
coramun ; il n^ con^stait pas, qoipme ^ present , dana one
redierche deposes de bon goAt, dails des etudes de mou-
vements corporels , pour afnsI dire', sur place , ^ans des le-
^ns monotones donndes au mllien d'nne conr df caseme ou
d^unesalled*exerdce^ I'ombre des mors on seas de graodi
300
EXEBQCE — EXFOLIATION
arbras. Saloer nabilMiient et aT6c giioe, (klre retentir en
cadence lea armes en lea portant ou les pr^sentanty occopaient
pea lea andens. Delanoue Braa-de-Fer cite one ordonnance
de remperear Adrien qui Toulait que troia foia par moia
dk roille honmiea marchaaaent en bataiUe. Ainai , de tout
tempa on a senti rimportance dea campa de repos et dea
campa dUnatroction , qui aont la yral \h6ktn dea exercicea
dea armte. Scipion, maltre de Carthage, ne ceaae , comme
Doua Tapprend Polybe» d'exep»r eon annde ; U ne lid pennet
de repoa que le quatritoe Jour; il ordonne qoe le premier
Jour elle mar^e I'eapace de quatre miUea, que le second
eUe rourbiaae aea annea devaot sea tentes, que le troisitoe
elle Tasae la petite guerre. Lea exerdcea que lea Romaina
appeiaient campestret, et auiqnela lea campidncteurs ou
maltrea d'annea pr^idaient, eominencaient li T^poquede
Tftge mllitaire : ila ont 6t6 retract par V^gtee ; maia c*^tait
d^ le tempa ou le Champ de Mara n'^tait plua fir^quent^ que
par dea soldata toerr^. Lea empereura byaantins qui ont
terit, au aeptitaie et au dixiime ai^e, aur la cboae mili-
taire lecommandent encore lea exercicea : ce futde leur part
one vaine exhortation.
Dans notre Occident^' aoua la troiaitoie race, la mode dea
toumoia a*introdnit ;dea caTaliera detout paya a*y fa^onnent
aux finesses du man^; dea volontaires nobles j courent
te faquin^ j/ont leur quintane , y d^ploient rhabilet6 de
rescrime;tes exercicea, les seuls alors en usage, ^taient
individuals , maia non tactiques ; c^6taient lea etudes et lea
passe-temps de la clicTalerie, maia non un apprentlasage,
une occupation de aoldats agiaaant par masaes. jLMnatitution
dea IVanca arcliers est Tori^e des jeux d'arc, ou du moina
depuis la cr^tion de cea troupea on bergaude r^guli^re-
ment, pAiiodiquement Depuis Philippe r'Jusqu'Jt Louis XI
I'action de bersailler , de berser^ ^tait ^ peu prfes le seul
oxerclce des hommea de pied, ou ai lea milicea coumonales
ae sout livrto ^des etudes plus militaires depuis ruistUntiou
des maisons de ville, rien n*en estvenu k notre connaisMuice.
On salt aeulement que les principaux bourgeoia et les habi-
tants des TiHagas ^talent aatrdnts au tir de Tare. Probable-
ment cea aventuriera d'ltalie qui firent la fortune et
la reputation de quelquea condottleri ae pliaient k la fii-
tigue ilea exerdces ; et dana ce eaa ce serait peut-6tre leur
root e$erdiiU> qui se serait cliang^ en une expreasion fran^aise.
Sous Louis XI notre gendarmerie <tait de?enue le module
de cellea des atutres puisaancea ; lea prindpea de la forma-
tion des gendarmes , tonte d^fectueuse qu^dle At , mais non
leur tactique, avaient ^tA imit^; le plua anden document
sur ce aqjet qui nous soit rest^ est un manuacrit de la
Bibllotb^e Imp^ale qui contient les ordonnances de
Charles le T^m^raire. Les troupes du dnch^ de Bouigogne
acquirent de rhabilet^ ; aussi Ittt-ce un g^n^ral an serTice
de ce duche (le luar^diai Desquerdes) qae Louis XI appeia
ou embaucha pour Tenlr Instruire, en 1480, sea troupes
du camp de Pont-de-l'Ardie; dies y manceuvr^rent , disent
leshlstoriens, li la romaine; ila enasent parl6 plua justement
en disant qu^elles y manceuTrftrent li la mani^e des Grees
et des Byantins.
Quand la poudre eotd^tr6n4 la eneralerie et fait oublier
Pare et I'arbal^te n^vrobalistique, ce ftit letour de Tarbalite
k feu et de la pique, exerdcea commence pour les Naaaan
et perlectionn^ par FrM^ic II, lorsque le feu eOt triompli^
de la pique et que rartillerie se fut disjointe de I'mfan-
terie. A partir du dix-scpti^me sitele, l*exerdce cesse d'etre
Pinstrudion de Pliomme Isold et devient cdle deshommes en
corps. C*est de cet immense cbangement que naqnit la ta c-
tique modeme; mais la France ne se i^assimila que bien
tard. D^ 1600 rEspagnol Basta dictalt dea r^les lila cava-
lerie et k rartilMe; le Hambourgeols Walliauscn donnait
des lois k l*iu(anterie, et ce n*estqu'en 1647 que leFran^ais
Lostdneau, ooptat Walliaiisen, dMiait k Louis XIV un
fort mMiocre traits, le plus anuen que nous ayona snr
Texerdoe. La Feulllade en lira one thterie pour les gardes
fran^ises. Sous r^onla XIII , c^dtalt le seul corps de nos ar-
mte qui fit l*exerace. Le premier des Puya^jgnr Amn^ ^
r^lement aux troopea eapagnoles : alors le ministtefiaifais,
ae piquant d*tomlationt, fit paraltre oflSdellenent, en 1707,sar
ee siidet an Urre de 10 oa 12 feuUiets. Enfin, les ordonnanees
de 1763, 176S, 1760 y noua bitiirent aux aecreCa de Fi^
dMelL Dfaianaaprte., Saint-Germain lllustraitsonmhiistin
par on rftglement qol serrit de modde k odui de 1791, ^.
bor6 par Dumouriei, Persch et Gulbert , lequel est devsno
eoroplfien, unlversd mOme, puisque Tlnda, la Per8e,les Sdks,
PAmdrique, etc, etc, n'en ont pas d*autre. Une oitlonnanos
de 1831 Pa rempUo6 par an nouvean qui a, entre antrea d^
faots , odnird d^dtre beancoup plus Tolamlneax.
G^ Baeoiii .
EXERCaCE (Con/ri^tf/toiu indireete$). Voftz Bois-
SONS (Imp^surles).
EXl^RESE ( de if, bors, d atpcD, jeretir«, Je ratrancbe).
On nomme ainsi une des quatre prindpalea dlviaioBsdeB
operations chirurglcales , d*aprte Tancien syst^me declassifi-
cation. L'exdr^ oonaiste k rdrancher ou extraire da corps
cequi lul eat devenu nuiaible, d ^ ce mode optetoiie le
rattachent ies rtections, les excidons, les r^Tuldoos, les
ablations, etc. Aind, TouTerture des abcte, lea ponctioBS
lea op^tions de cataradea, font partie de TexMae. Les
instruments sp^alement destine k ces sortes d'optetioos
aont, outre ceox dont on fait usage dans la dUrise, la
forceps, lea pinoes, lestenettes, l« tirefonds, etc.
EXERGUE (du grec mpyov, horsd'cnivre), terme
de mMailliste , petit espace bors d^oeuvre qui ae manage
ordinahrement au has de la mMaille, et le plus fr^aemment ao
ravers, pour y mettre qudque Inscription, cblflre, derise
on la date. Parfois, Pexergoe est double, c'est-^-dire qn'fl le
dirise entre le haut d le baa de la m^lle ; aouTent il se
trouve deux exergues. Ton k la face, rautre au revers de la
mMaille. L'exergne est pour les gestes des TiTants ce q^
r^pitaphe est pour la oendre des morts : 11 itemise Lien des
nobles actiona, bien des g!oiienx exploita; maia anssi
que dlnaignlfiantes Tanit^, que de hontea qu'U eOt ftUn
cacher n*ose-t-t'il pas proposer k notre admiration! Cest II
que la flagpmerie prostitue sa nudity k toua les roia , k toos
les triomphants : il s'est trouv^ une main pour foiie an«
deasus de I'image de Tib^re les mots : ModeraUoni^ cU^
mentix, Jtutitix, Le faroudie Commode, en deacendant do
tb^tre od, Hercule ignoble, il ▼endtd'aasommer lea panTies
malades de Rome, fidsdt frapper sur ses m^daOles la 6s-
tueuse inscription : « Commode regnant, le monde est hea-
reUX. » A. PiULLAKO.
EXETER, chef-lieu do comt^ de Devon, bAti k Pem-
bouchure de TExe, qu'on y passe sur un pont, avec un port,
constniit en 1697, est le si^ d^un ^v6ch6. Cette ville, en
raison du grand nombre de riches fomilles qui sont yenoes
succesdvement s*y dabUi , a de nos Jours qudque cliose d*eft-
aentidlement/uAiona6/<;. On y remarque une bdle catb^
drde de style gothique, construlte de 1194 k 1327, poss^
dant une bePe sonnerie, compost de douze dochea, Porgos
le plus cd^bre de PAn^eterre d une foule de monuments
aussi remarquables par leur antiquity que par leur magnifi-
cence, dix-neuf autres dglises , an palais ^piscopd d on
grand nombre< de beaux 6iifices publics. Le dernier recen-
sement Ini donne 32,800 babitanta. Les reasouroea de cette
population sont le fret des navires d le commerce. Exeter
estausd le centre d^une importante fabrication de Idles;
mais les manufactures si florissantea de lainages , de colon-
nades et de quincdilerie qu*dle possMdt autrefola aont
bien dtehoes aujourd'hul.
Exeter est Visca Dumnoniorum des Romaina » te Caer*
Jsk des Rretons, VExaneeaster des Anglo-Saxona. Les
mines du fort Rougemontt situte sur une bauteor qai
la dominant, rappellent les nombreox IUtsd*armea dont ealla
▼iile futle tli6&tre an moyen Age, 6poqae od d^& aon eon-
roerce Tavait rendue riclie d oildire.
EXFOLIATION, separation par fioillea oa par lames
de quelques portions niortes d^nn os ou d'on tendim : c*est
EXFOLUTION — EXH£r£DATION
iM 9tfhot d^aUjMMi propre k oes iiasas, Qoaod un os oa
OB Indooa M lea6, oa qiuuid Use tronye expose au contact
4^n eorpa Granger, poor que la dcatrlsatioii puisae se faira,
i iui qD'aOe aott prtcMte de Top^ration natardle k la-
ifatik on a doiin6 le nom ^eatfolkUion. Letissn oeUulaire
ipij eoMOQft k former Posonle tendon doit, ayant de prodidra
dci booigeons ehamot, se d^barrasaer de la matito cal-
caire qui rencroate, aoit que la rapporation rentralne sous
fonne de petites grannlationa, aoit qu'on la trouve dans la
plaia MNM Ibnne d'teilles on de fenillets plus on moins
yobmiinenx. Cette separation prWminaire, indispensable,
Inlae toi^)oan en longueor les maladies des oe et des ten-
dons, entrellent une suppuration plus on moins aboudante
aotoor de la partie qni s'exfolie, et nteessite trte-sonyent
dei operations cbirurgicales donlooreoses et grayes. Pour les
OS, TeilMiation est presque toojonn facile k constater ma-
iMlement, poisque Ton yoit on Ton sent les morceaux d^os
dtecfate ; poor les tendons, le diagnostic n'est pas tonjours
aoM simple, k moins que le tendon, mis k no, ne se prteente
lis Toe sous ft»nne d*one polpe moUasse, blanch&tre, gri-
iitre, ou sous I'apparenee de fibres longitodinales ramollies,
qd se s^parent oouche par cooebe des parties sous-Jacentes.
On croyait antrefbis possMer des moyens d'ayancer beao-
eoop eette operation ; mais ai^onid^ni, qa*on se rend plus
eudemeDtoompte des phteomteesphy^ologiques, on doote
foitdereflleacitedecesremMes, eton seoontente quandU
malaffie oecope an tendon, de s^parer le mienx et le plus t6t
qo'cn peat les parties moiies, et qnand c*est nnos, on cberche
k eMfldr par tas proc6d6s chirorgicaux la separation la
phM eoDpMe, la plus prompte, la plus sOre et la moins
doolovense possible des lames ou feuilles osseuses qui ont
csMc de vivre*
EXHALAISON (de i(, bora, et d3^, je Jette). On
BOBue exhiUaisons des sortes de yapeurs eman^es des
eorps solides , qui s'ei^yent en Tair par la l^girete de ieurs
putienles et se comMnent k Tatmosph^re. EUea jouisaent
de foates les proprietes d'un gaz; on ne sanrait les rendre
k)mriUA pfimfCif. Les eilialalions sent de natures bien di-
nntk, Les exhalaisons d'un parterre rempH de flenrs ne res-
iwbleBt gotee anx exhalaisons qui s'ei^yent dTune fosse
nifmoant des matiires en putrefaction. Tootes les exlia-
lilions 0*001 pas des effets deiet^res surVteonomie aminale,
ct ce n'est pas tonjours par le mdme prooMe que nnisent
cdles qui sont conoues pour ayob" une influence Acbeuse.
Soofcnt, par des causes presque irremediables, puis-
qa'eOes tknment k la nature du sol ou k des accidents g^o-
logiqaes, Talr de toote une contree se trouye infecte par des
eihalauons meurtrieres el periodiques. Les pays roareca-
geox situes k Touest de I'Ameriqoe septeotrionale prescotent
ee mortd dteTantage pour cenx qui les habitent. Une
grande partie de ntalie est dans le mtoie cas. Le plus
Morent ee nunwais air est dO aux marais qui exhalent
legsxbydrogene carbone. D*autres exhalaisons dange-
rmes soot odtes qui se d^gagent des fosses d^aisances, cbar-
gfes d'adde earbonique.
E}LHALATION.0n appdle exhalation la plus simple
de BOS stoetlons , celle dans laquelie une partie des ele-
ments du sang se repand k tootes les surfaces exterieures
etiatMeares dn corps. Magendie, qui definitainsi les exha-
Utions, les dlyise en exhalaiions intirieures, comme Tex-
hskiion sereose, la cellulairey la graisseuse, les exhalations
nagnines, et en exhalations ext&ieures, comme oelles des
Bemfanmea nsoqueuf^es et oelles de la peau.
Les exhalations interieures ont lieu partout oil des suriaces
graodes on petites sont en contact ; dies entretiennent glis-
tsotes et pelies les surfaces interieures du peritoine, des
pKnes , etc.; dies maintiennent separees les lames du tissn
eeOolaife. Td est Tusage de la serosite, qui ne paralt etre
antra chose qne le serom do sang ayec mofais d*dbumine,
ct qui, peu abondante dans Tetat desante, peut s'accumuler
m diirerents points dans les mdadies , et y produire des
coHectiow de Uqoide plus ou moins condderables, des tu-
ns LA 00llfEaS4Tl0R. — T. IX.
301
meurs plus on moins yolumineuses, commo dans les hydro*
pisies, i'aoasarque. On range parmi les memos fonetiooa
rexbdation qui depose la gr aisse dans ceitaines mailles do
tissn odlulaire, Pexbalation synoyiale, qui permet anx aoi^
faces aiticuldres de gUsser les noes sor les autres sans s'eo-
flammer; I'exhalation des differentea humeura de Toeil, et
enfin les exhalations sanguines, qui ont lieu dans les or*
ganes sosceptibles d'erectton.
Quant anx exhalations exterieures. Tune se fait sur toute
retendue des membranes muqueuses tapissant les yoies di-
gestiyes, les appardls des sens et les yoies urindres; die
depose sur oes membranes un liquide yariable, suivant Ber-
zelius, le long des points oii on le recueille, mds qui dn
moins est k pen prte partout transparent, yisqueux, fllant,
sde et l^toement acide (c^est ce que ynlgafarement, quand
il est fort abondant, on nomme ^/airei). Ce liquide sert
k garantir ces membranes des lesions auxquelles elles se-
raient exposees de la part des corps etrangers ayec lesquds
dies sont en contact oontinud pour remplir leors fonctions.
L'autre exhalation, ojiierieure se Csit par la peau, et foumit
un liquide aqueox, transparent, sale, adde, d*une odenr plus
ou moins forte, soitant habitudlement k trayvrs replderme
sous forme detranspirationinsensible etde sueur.
Les medeeins se sont liyres k de nombreux trayaux pour
trouyer les moyens d'accderer, d'angmenter, ou de dimi-
nuer toutes oes exhalations; les phyddogistes ont youlu les
expliquer de diyerses manieres; de patients experimenta-
teurs ont trayailie k determiner rigourensement ks quan-
tites des liqnides exhales. Tons les jours on tente d*utiliser
en mededne pratique les oonndssances aeqnises sur ces
points, et pourtant il ftuit conyenir que Jusqu'^ present,
Oialgre la patience de Sanctorius, malgre la precinion de
Layoider et Segoin, mdgre IMmaghiation de Bichat, on s*est
trouye loin encore du but qu'on se propose. Les demiers
trayaux des physiologistes, d de Dutrocbet en particulier,
semblent pourtant promettre k notre siede des explications
plus satisfoisantes et des applications plus heureuses.
EXHAUSTION (deexhaustio, epuisement), metiiode
dont les geometres font usage pour prooyer Pegali^ de deux
figures, de deux yolumes, etc., en demontrant que la dif-
ference qui peut exister entre eux est plus petite que telle
quantite, si minime qu*eUe sott, qu*on poorralt imaginer.
Cest cdte petitesse inassignable, d qui ^ise toute gran-
deur qoelconque, qui a Tdt donner a cette methode le nom
de methode ^exhaustion.
C^est k I'aide de la methode d^exhaustion qu^Euclide,
Archimede, etc, ontcree la geometric. Pour ne donner
qo'un exemple de ses nombreoses applications, yeut-on
prouyer que la surface ducercle est e^^le au produit desa
circonferenceparlamoitiede son rayon : ayant demontre
que rdre d'un polygene regulier se cdcule en multi-
pliant son perimetre par la moitie du rayon du cerde inscrit,
on suppose deux suites de polygones, Tune inscrite et Tau-
tre drconscrite au cerde, dont on multiplie les c6tes k l'in>
fini, de sorte que les perimetres de ces polygones se con*
fondent ayec la circonference dn cerde. C'est encore ^ Taide
de cette methode qu'on cdcule U surface, la solidite du cy-
lindre, duc6ne,dela sphere, en les considerant comme
des prismes, des pyramides, etc., d'uno inA.iite de o6tes.
La methode d'exhaustion a et6 transformee de bien des ma-
nieres; mais nous n'ayons fait que perfectionner ce modede
demonstration : le cdcui differentiel n'est en efTdque
la methode d'exhaustion des andens, reduite k une andyse
simple et commode. TETsstoBB.
EXU^Rl^DATION, disposition testamentah^ par la-
qudle, sous Tancienne jurisprudence, on aydt, dans cer-
tains cas determines par les lois, la faculte de priyer son
enfant, ou tout autre h e ri ti er i resenre, de tons droits k sa
succession. L'exheredation a passe du droit romahi dans
les legislations des autres peuples; die formalt la conse-
quence de la puissance paterneile, qui k Rome etdt
d absoloe. La forte hidrarchle du moyen Age trouya aosd
SOS
dttiste|MNif«lr dn pto» da tenRto one naelliMi puUsante,
iC TextiMdittoii fDt ngu&tit eomne b mojm de le eon-
MUdi^r Mr dis biMi MbnnUJilei. Le piittiaaqdd iln*^
tut pdc dtt da Id^UlMtf pomnft Mm prit4 de ton expee^
tttlhre«aBfaiieeiMMatfdD|NPOpreinant dite; leleMateor
flfaTttt qo% disposer de Mt bieu en Iktear d*inie antre^ per-
•Muie. L^asMrMallonaetroiivailettncentrteb la parents en
Ugnedirede, solt aicendantet aoH deaoendante;' let mbtife
en detaientMraffBrmeOemettt exprinte. La tached^^rteie,
la profeMion de eoniddienf rattoefathm de VexMrM€ avec
des geoB de mauyaitie Tie, la d^bancbe d'lme fllle, te d^faut
de solns enyen ton pire en ddmenoe, le reftis ou fa aimple
n^igenoe 4 radieter aon.pM captif, ftirent saecettivemenl
eoragifltrto parmi les eauie« d*e)LliMdat!on. Oo en compta
]uatiu*iqaatorxe eontre lea deecendanto, e( bult centre les
aaoendants. Nos l^latears modemeaont pens4 que Texli^
rMation dertft disparaltre k JamaU de noa loto dvfles, car
elle infligeafti celui qui en ^tait flrapp^ une peine qui s'6ten-
dale aur aa post^rit^ innocente, et elle donnait souvent nais-
sanceldCMandaleux proc^, dans lesqiiels llrritation et la
haine venaient d^chlrer a PenTi la m^molre dn p^re de Ta-
inille. Totitefbis, en proscrivant TexliMdation, le Mglslatenr
n*a paa pn mfeonnattre les droits de la puissance paternelle,
et la loi lui a lafsa^ la faculty de r6dulre lli^ritier k sa le-
gitime, aana Mre tenn d*en d&luire les motifs ; elle a de plus
dtelar6 que dans certains cas Iti^tier aendt abaolument
Indigne de succ^der. AinsI, elle etclnt de la succession a
laquelle il anrait eu droit 1* celui qui serait condamn^ pour
avoir doun^ ou tentd dedonner la mort an d6ftmt; 2^ celui
qui aurait port^ contra le d^funt une accusation capitate
Jug^ calomnicuse; 3* lli6ritier majenr qui instruit du
meurtre du dtfunt ne Pauirait pas d^nono^ k la justice. Ce
n*est plus lei laTolont^'de Iliomme qui prononee Pexpnlsion
de Pli^ritier : c'est la loi qui Tlent aolennellement le frapper
d*nne peine ; mals en m^niie temps elle ne se fonde que
anr des M\s graves, que toutes les religions condamnent et
qoe la conscience publiqne fl^trit d'lnfamle.
E. ne Cbabhol.
EXHCMATIOIf ( do latin ex kumo, liors de la terre).
Ce mot ne s'applique que par Opposition ^Inyktima^lon;
e^est en eftet faction de retirer de la terre oh 11 a M diposA
le corps d*une personne roorte. L*exbumation se (ait aujour-
dlioi d*abord sur la demande de la famtlle du mort, lors-
qu^elle veut transfi§rer ses restes d*un lieu k un autre; dUe
est alors accompagnte de formality adminlstratives assez
coAteuses, etentonr^esde toutes les prdcautions voulues pour
ne point compromettre la salubrity piiblique. la justice or-
donne souvent aussl d'ofBce des exhumations, 'alors que Ic
bruit d^un crime parvient jusqu'l elle, et que poor constater
k quel point la romeur publique dolt 6tre accbeillie, II y a
Ueu de faire examiner par des hommes corop^tents V6Ui dfu
cadavre de la personne qo*on croit avoir ^t^ la viciime de ce
crime. Le cercueil est alora retire de terre, ou vert; le cadavre
eat examine, son 6tat est constats par les borames de Part,
eo prdaence de PofRcierde police judlciaire, et dans les
aoppositioQS d'eropolsonnement, des portions des entraillcs
ou de certains visicires en sent meme d^clito pour 6tre
PobjeC d*une attentive analyse chiroique; puis le corps,
redon^ dans son cercoeil, eat replace dans cette terre qu^U
semble n'avoir soulevte un instant que pour demander k
Dleo bi ponitlon d*un coupable on la r61iabnitation d*un in-
nocent.
An moyen Ige, qnand le christianiame eut 6teint les hd-
cbers palens qui d^lsaient les cadavres, quand 0 eut /ait de
la conservation des d^pouiUes mortelles de P6tre bnmain une
obHgatkm toote rellgfeuae, Uy eat souvent desexbnmationa.
Lea Chretiens exliumalent les restes dea martyrs do sol
mk la pa^aidime lea avatt Jel6s avec m^pris, pour les hihumer
en larre b^nlte, pour en Hiire dea reliques prteleuses. Mais
li religion ne fut point too]oors le pr^texte d^cxliumations
•Qsai pieuses; cM en son oom que Pon arraclia souvent
des cadavrea anx entrailles de la terre pour les livrer d^risoi-
KXBlfeRtoATION — Em
rttmnt ilajnatice, aubftcher, pooreojeleriaaeeadreaa*
An pobit da vtie hygMniquOp les exbmiiationa prtsentent
qaelqnedanger, loraqne Pinhnmation ne date qoe de qnelques
Jours ou de qudques mots : lea Emanations putridea qui aV
chappent alors du cadavre exhoin^ peuvent compromettre
la santtf de ceux qui le deterrent. Pour ^viter antant qne
possible ces tnconvtoients , Orfila recommande : 1* de fi^
Pexbumatlon avec un nombre'dlionuues safBsant poor
op^rer promptement; V* de la faire k la b^be ; el k meaan;
qu'on fouille, d'arroser la terre avec une liqueur composfo
de tas grammes de chlorure de cbaux, dissous dans 7 A 9 U-
tres d^ean, en iaissant un intervalle marqu^ entreebaqne
arrosement; 3* arrive au cercueil^ ou au cadavre, d^y Je-
ter 3 ou 4 kilogrammes de la dissolution mentiomi^e; on
retire le cercndl entier, s*il n*eat pas endommag^ ; s*il eat brisd,
on en ddrange one planclie avec pr^uUon, et on le convre,
ainsi que le cadavre, de la liqueur dteinfectante : 150 litres
d*eau, tenant en dissolution 1 ou 2 kilogrammes de cblomre
de cbaux, suffisent ordlnairement pour d^truire en qodquei
minutes Podeur f^tide; 4* enfln, apr^ avoir retire le corps,
on Pexpose quelques minutes k Pair, et on peut se livrar
aui operations ult^rleures que Pon a en vue. Si la putre-
faction est moins avanc^, ou qu^on ne veuille paa batgner
le corps dans la solution de chlorure de diaux, il sufDt d*en
Jeter quelqnea verrte aur la surface. A Palde de ces pre-
cautions , on peut exhumer sans inconvdniott des cadnvres
dont la putrefaction est presque complete. Si pendaot les
operatlona d'exbomation ou aulres, on se blessait avec un
instrument qui serait reste Impr^gne de putrtlage, on aurait
soin, surtout si le sujet avait snccombe k one alTectioD pu»
tride on contagieuse qudoonqoe, de cauteriser lea putiea
entam^es.
£XIL« Comment exprimer mieux notre attacliement si
profond et si natnrel pour les Ueux qui nous ont vus naltre
que de citer ce vers de Voltaire :.
A tons Im crnan bicQ n^, qjie l« patrie cti ekire 1
£t comment hkt mieux compreildre lea peinea de Pexfl qae
de rappeier<eefr autre verade De Bdloy P
Phujc vittMUPMDger, |«lut j*iiiiiii ma patrie.
II manifeste aussi avec Eloquence Pamour du sol natal et la
peine qU*on epronve k Pabandonner, ce sauvage repondant
k l^uropden qui Pengageait k se transporter allteors avec
sa tribn : « IHrons-nous aux os de nos p^res : Levez-voua et
suivex-nous sur une terre ^trang^reT « Danton disait, k too
tour, k ceux qui lui conseillaient de cherclierk sauveraa vie
en fuyant k Pc^tranger : « Fuir! J£st-ce qiiVn emporte sa
patrie k la semelle de sea soulfersP » Qui pourrait en effel
remplacer dans notre cosur les lieux oil nous avons appris k
sentir, k aimer, k penser, la langue roatemelle, les parents,
les amis du jeune Age, Paspect du del sous Icqoel nous avont
v^cu dk$ Penfance, les pr^s et les bocages oti nous aimloni
k porter nos pas, tout ce qui a servi k former nos liens lei
plus cbers et lea habitudes de notre viet Comment ae rap-
paler sans d*amcrs regrets toua cea nceuds, tous ces rap-
ports intinies, par lesquels nous nous sentons indiasoluble-
ment unis k la patrie T Jamais Iliomme que les passions
n^ont point corrompu n*<^chaugera volontlers lesol dela
patrie contra un s^jour stranger, celui-d lui proai!t41 toiift
lea biens ext^rieurs. La peine la plus cruelle que llioimne
polsse imposer k lliomma, aprte U mort ou une capUvite
perpetuelle, c*est Pexil. Encore a-t-on vo d^Uostres oiai-
lieureux lui pr^f^rer la mort Sana doute le respect pour la
loi, mtaae ii^liste ou iijustement appliqu^e, profeaad par
Socrate avec nhe si sublime eloquence, retenalt ce aage
dans sa prison. Mais on volt dans sa reponse k Criton, que
monrir k Atbknes lui sembtoit preferable k une vie prolon-
gee par la pitie de Peiranger. Si Cston eOt pn sortir Ubre-
ment d*Utique, aurait-il voulu ecbapper k U deoMnoe da
Oeaar en se refugiant cbei lea barlnrest Comma la lot di
Rome, il jugeait l*exil le plus grand des suppiices pour oo
EJL^I, — E^MOUTQ
s'dUit-oe {m^ en effet perdre pluique la Tie! La (riste fin f tence d*an 6(re Vfvant, |«r aiemple, ne peutpaa se cona-
, -Wv.. — j_ni: j»A4i.>--^^M.^-^:-»^-:i-'^. ai.:k:.4^ -^^ j^^^^ j^ tout«t pttoM, apootan^mciit, d'oi^ dqnanera^taUef
II tui faut v'^cessafrebMot une sdurca. Qo^, selon les stoi-
ciens et lea lanth^istes, anciens ou moderaes, hindous ou
des e^brei ezi)^ d^Atliinas Th^mistoda et Alcibiade 'ap-
pnoait asaa li tout bomme n^ eifoyen chez uq |>eupl« Iibre
ce que cVtJut qtMfexi] parbi des esclaTes.' " ' " - * ' '
Let anaales des ptoplea aociens, conmie not annales mo-
demes, soni rempli^ des douleura des axiI4s.«t de leura ef-
forti pour renirer sttr la sol de la patrie, nAw aii prix des
actes les plus criminels ^ tels qife le sont la violation k
laaiD armde (|u teriitoire natal, le meurtre des compatrio-
tei, etsartput Pappel au glaive stranger. Celui que des lois
iaiqoes oat.forc^ k fnir la patite' ne sparine point ciontre elle ,
•oomme Coriolan. Ilia plaint, comme Aristlde ou Ca-
mi lie, et il attend dans Vexil Fheureux moment ob il ,
poorra la servir encore, Cette peine si cnielle de rexil ne
peat ^treprononc^ que par! la loi, et ne doit atteindreque
le crime. L'ostracisna^ ii^est que Perreur d*uD peuple
jsloax ou d*un gouvernement ombrageux. XJn pays ob r6-
gaeot U liberty et les lois n^a pas de citoyen qu'il puisse '
<nuidre. Dans qnelques pays, le pouvofr exile d*un lieu
dsDs OB a^tre ceux qui lul d^plaisent on qui TinquiMent.
(T^itruna dea coutomes de notre ancienne tnonarcbie.
On exilait ainsi des ministres, des courtiaans en disgrace,
des parleroents recalcitrants et importnnspar'leors iremon-
trances. Sous ud r^ime qui n*admet fexercice du pouvolr
que pov Fexi^tiua des lois, toute roesnre emprdnte d*ar-
bibaba ou de caprice serait ill^gale. Aiicun d^placemcnt ne
pent Mre present qu'en vertu d^une loi ou d'un jugement
fond^ sor des disposition's l^les. Adbkbt pb Vitbt.
£XlLi » empoisanneur fameux an dix-septitoe sitele.
Y(nfez BaiiiviLUBaa.
EXISTENCC. Ce terme d^ve ^exstare, se tanir de-
bout Son origine » c'est iire^ c^est vivre. La vie senftfitive
et intellectuelle de I'liomroe ei des aniroaox possMe seule le •
seatimenton la conscience de Texistence. Maia de oeque'
U lensation el la pens^ donnent la preove de cette exia- '
tence s'ensuit-U, comme dn Va soutenii, qu^elle na r^de
qne dans cette Tacult^ de sentir et de penserT'On existe
pendant le somnoefl certainement, en Tabsence de toute fan-
pression perpie et de toute action d^intelligence. Le terme
txistenee doH done se g^n^llser, puisque non-seulement
rbomme et les anlmanx, mats m^me les plantea qoi ont
uoe fie et qui meorent, prtentent one existence pins ou
moins utenae et d*une dnr^ limitte. Dana ce sens, Pexia-
tence appartieadr^t' k T^tat de vie et anx seols Mrea orga-
nist. Pent-on dire cependant que les mintonxj, pierres,
m^taox , etc. ; Tair, Teao, le globe ierrestre , lea arbrea, etc,
h*exisient pan? On n*oserait soateair ce paradoxe; mais
abrs il fant unlversaliaer I'ldte d^existenqe, at convenir que
toot ce qui tombe sons la perception de noa aens, tout ce
fni devient viaiblCy palpable^ apcroevaUa d'une manito
qoeleoiique, existe mat^ellement.
Toutefoia, cette exiatence ph^nomtoley qui ne pr^jnge
rien sor la nature essantieUe dea Atrea on des corps (toot
en nooalaiasant ignorar ea qii'ila aont an food, en rtelit^),
indiqoe senlenient leur prtence actuelle, leur dur^e dans
le temps. Ce qui pMt, ce qui est ^htoito, transitoire,
piot^iforme, n'a d'existenoe que relativement k la mati^re
qoi le eowtitiia momentantoent. En ce sens, les elements,
dans la nature dea choses, dtant les seulea substances per-
manentea, tandta que lenrs formes subisseni de jour en Jour
toutes lea oi^taniorpboaaa, par le renouvelleraent perp^tuel
des gtotatloas et dea destructioiis dont le oiOBde est le
Ui^Mre, eea Mnenta aenia poasMeraient une veritable
cdrtenee. Et encore, cas ^ments existent^ils par eux
Molsf ae aonl-ila donnd apontan^ment leur etre, leurs pro-
priMat Mais on Ta d^ontr^ maintea fois, la tnati^re r^
Ma k aea prindpaa ultinMa ne saureit Mre active et pas-
iiva m mtee lamps, ce qui impliqiie contradiction. Poor
que dea ^Idmenta non organist, conune anx premiers jours
do nMode, pioduisisaent la structure liarmoniqne de Tor-
pniaation, il bodrait qulls donnassent plus qu*i1s ne pos-
eoroptois, la vie des Indivldus soit une existence pariicu"
laris^, la mort une dissolution dans Vexistence uni-
verselle du monde, 11 n^en rttte pas mdns Evident que le
aeul principe existant par' lui-m£ine est Die ui txk effe^
taut dc t^moignagea maidfestent Pinconsfance, la corrupti-
bility des dements mat^riels, leur Iropuissance d^engendrer
spontan^ment la vie, quand ib miinquent de ces gerroes or*
g^is^ e( savamroent pr^dispoate pour dea fiqs et une des-
tination pr^vue relativement k nn but^ qu^on est forc^ de
recourir k cette Intelligence supreme, r^ant et ordonnant
toutes clNMes, et p^trissant , salon ses vues iricompr^ben-
aiblea, les astres qui d6corent Tempyr^, comme Taile briU
lante du plus bumble papiUon. . J.-J. Viae^^
£X UBAIS9 deux moiB latins, signiiBant en fran^i^
des Hvrest d'entre tes livres^ faisant partie des livru.
On lea fnscrit d'ordinaire en t^te de chacun des volumes
d'une bibliotb^que, en les faisant fuivre du qom de cette
biblioth^oe ou de celui de son propri^ire'
EXMOUTH (EnouARO PELLEW, vicomte), vice-
amiral anglais, nA iDouvres, le t9avril 1767, entradana
la marine en 1770, etconibattiten 1777.sur lelacCbamplain,
dana rAro^riaue septentrionate. Fait priflonnier k la auite de la
capitulation du g^n^ral Bourgoyne, mais renyoyiS sur paiip^,
II ftit nommd en 1779 lieutenant, employ^ en 17B0 dans la
guerre centre la France , et promu au grade de capltaine en
1783. De 1786 k 1789 il fiC partie de la sUtipp deTerre-
I^euvc en 1 791 ; il fot mis en disponibilf t^, pub rappelii k Tac-
tivH^en 1 793, quand ^lata bi guerre de la ndvoluliuu f ran^aise.
le premier vatsseau de ligne fran^is qui dana cette guerre
tomba anx mains des Anglais fut pris jiar, une fr^teque
commandalt £douard Pellew, dont en toute occa^ipo on re-
marqua le courage et Ui resolution ainsi queU blenveiUance
et la douceur k Tdgard de ses subordonn^ En 1794 on lui
confia le conunandement de Tescadre de I'Oueat, et en i709
il fut cliarJK^ de Uoquer Rocbefort, dans Pint^rM du projet
de descente si malbeureusement tent^ iQniberonparles
toigr^^francais. 11 tut ensuita nonun^ en 1801 colonel ^e
marine^ et l^ann^ auivante tin par le bourg de Barnstable
membre da la ebambre des communes 9 ob il prit place
panni les lories. Lorsqu'aprte la courte trfive connue aoos
le nom de paix d*Ainiens, la guerre ddata de nouveau entre
la Franca et TAngleterre, il fut cbarg^ dialler bloqucr la
flotte ennemie au Ferrol, et en 1804 il fut ^lev^ au grade
de contre-amiral et cliargd du commandement de la flutte
des Indes orientales, oii il s*empara des colonies danoises.
Nomm^ vice-arolral en 1810, il ferma TEscaut avec sa
flotte, et en 1814 fbt appeld k la pairie sous le litre de lord
Exmootb de Canonteign. Gomuiandant gdi^al des forces
brilanniqnas dans la M^iterrante, 11 contribua aprte le retoor
de Napolfon de Pile d^Elbe au r^tablisseroent de la maison
de Bourbon sur le trdne de Naples. En 1816, sans recourir
k la force des armes, 11 obtint des puissances bart>areM)ues
qu*elles missent en liberty les esclaves cbr^ens, qo'elles
fissent la paix avec la Sardaigne et Naples, et qu*elles re-
noncassent d^sormab k U course. Alger ayant rhlA cette
promesse, il vintjeter P^ncre k Uliauteur du mole, devant
les batteries du fori, et, toutes representations etant demeu-
nSes inutiles, il ouvrit le feu centre cette ville ie 17 aoOt
1816. Aprto un bombarderoent de quelques lieures, il con-
tralgnit le dejr ^ conclore un nouveau traits, fait d*armes
qo'a bien fait pilir depuls la prise m6me d*Alger par une
armee fran^iw, mais qui bii valut le titre de vicomte, la
gnnd*-croix de divers ordres de cbevalerie du continent, et,
au nom de PAngleterre, des remerciements pubiica vot^a
par le pariement Appeie en 1817 au poste Incretif de com-
mandant du port de Plymoutli, il en r^slgna les fonctions
trois ans apr^, pour vivre d^sormais an sein de sa faniiUe,
2G.
I
304
EXMOUTH — EXORDE
dans Sd terre de Telgouiouth, jiuqii'i sa morl, arriyte le
23 janfiar 1SS3.
EXOGETf genre de poitsoiia de la familla des teoei,
remarquableB par le d^reloppemcDt excessif de lean na-
geoires pectoralesy asaei ^tendaes poor faciliter ime sorte
de Yol qui B*^li?e k enTiron 25 oentini^trea au-deuus da
niveau de la mer, et peat se prolonger aur un espaee de
80 It 100 mMres, sans qu'il y ait poar l*anlmal n^eessit^ de
se replonger dans les flots, od la dorade lui fait une guerre
acliamte, mais o6 il lui fant bien finir par huroecter ses
brancliies dess^chte. Faibles et sans defenses, ils u*6chap-
pent du reste ainsi k leurs ennemls oiarins que pour devenir
la proie de dWers oiseanx , entre autres de ralbatros, et n*4-
vitent un danger que pour tomber dans un autre. On dis-
tingue cinq esp^ces d'exocets; la plus commune dans les
mers de Ph6misph6re bor^ est Pexoctt volant ( exocetw
volUans ) ; ce poisson, long d'environ 15 i 20 ceotimMres,
est remarquable par sa parare resplendissante d'aior et
d'argent, que rebausse la teinte bleu fonc4 de la dorsale, de
la queue et de la poitrlne. Les exocets Toyagent le plus soa-
▼ent par troupes nombreuses. Corame les daetylopt^res,
les triglea, etc., les euwets ddyent k leur singulis oonfor-
mation le nom Tulgaire de poissons volants.
EXODE ( en grec i(o8o«, ^cart du chemin, de <^, hors,
et 6^c, sortie, digression ). Ce mot aralt anciennement plu-
sieurs acceptions, sur la nature desqoelles on n*est pas bien
d'accord aujourd^hul. II paratt, d'aprte Aristote, que c'^talt
one des quatre parties de I'andenne trag^die, ouce que
Ton disait quand le choeur ayait cess^ de cbanter pour ne
plus reprendre. C*^it, suivant Dacier, tout ce qui r^pond
k notre dernier acte, c'est-ii-dire le denouement et la ca-
tastrophe de la pitee. Ce serait done k tort que plnsieurs
auteurs aoraient pris ce mot pour synonyme d^ipilogut,
k moins de changer TaccepUon gte^ralement attach^ k oe
dernier mot Soivant le scollaste de Juvenal, j'exode aurait
^ cbez les Latins ee que nous] appelons at^ourdliui une
faree. La pitee finie, on faisait venir le farceur, nomm^
ansd exodiairolexodiarHu ), qui dlTertissait par ses bouf-
fonneries, ^ bons mots et ses grimaces, ceox quVait at-
trist^s la graTite des seines tragiques. On a dgalement
appeie de ce nom des vers plaisants, que les jeunes gens r^-
dtaient i la ffai des coroMies , et qui r^ndaient aossi k
DOS farces. Les exodes, d'aprte Vig^nire snr Tite-Live,
dtaient comme une sorte d'faitremet) entre les ades, partle
fable el plaisanterie, partie chant et musique, ayant pour
but de faire reprendre baleine aa spectateur. On noumait
aussi exode cbei les andena une esp^ dMiymne ou de
dianson, qu'on entonnalt k la fin des repas, pour divertir
et ^yer les convives.
Exode dans Ics Septante est pris pour designer la fin
ou condiision d*une l%te. On la cdl^brait le huitiime jour
iecelle dite des Tabernacles, en commemoration de Texode
on sortie d'£g>pte. Billot.
EXODE, titre du deuxitoie des dnq livres de Moise,
(voyez Biblb), lequd traite de la sortie des Israelites d'£-
gypte, ce qui est assez conforroe k retymdogie ( i|, hors, 666^,
sortie ). VExode de Molse contient aussi la relation de ce
qui>s*est passe en £gypte depuis la mort de Joseph jusqu*a
la sortie des Juifs, ainsI que les eyenements qui s*accom-
piirent dans le desert, particuli^ment au mont Sinai, jus-
qu*i la construction et Perection du tabernade. VExode
donne encore Tbistoire de Moise et des plaies d'£gypte.
II renferme le decalogue et diyerses ordonnances re-
latives kla eeiebration da aabbat et i i'etablissement du
«ulte parmj les Israeiitea.
EXOGENE (de i^u, dehors, et de Y>vvdii>, j'engendre ),
nom sous lequd DecandoUe designe le grand groupe des
▼egetaux dont les tiges s'accroissent par Taddition de couches
ligneuses successives qui se fonnent toujours en dehors, en
sorte que les couches lea plus andenncs sont voislnes do
i'etni rnedullaire) rl les plu« ietin&( son! les plus mppro-
tfliees dtf recorce ( voyez li\coT\\±iw\tA ). Ce noiu est op-
pose k odai d'eNdopteet ( d*iv8ov, dedans )» io«e loqnd «■
groope toatea lea ptentea dont les tiisa ae fbrment et 8*to-
croiaaent en sens inyerse, au moyen de fidaeeanx yaacolalnB
d ligneax epara dana la aubstanee medalldre. Oo a aoid
appeie aerogknes ( d^ixpov, extremite ) lea yegeCaoz cdln-
lahres qui crofssent par lear extremite. L. LAoaBHT.
EXOPHTH ALMIE ( de U, dehors, et h^M^, odl ),
sortie de I'csil hors de Torbite. U faudrait une grande vio-
lence, et surtout an effort bien dirige poor fidre sortfar TcbII
de sa place, et rien n'est moina commun qa^ooe exoph-
thalmie produite par an coup. Les cas les ploa IMqiMita
d*exophthalmie sent causes par des tameura ppA se deye-
loppent dans Porbite. Les paroia de cette eavite etaat in-
flexibles, la tumour, pour se f ^ire place , pooBse Toeil an
dehors. Cest ce qui arrive dana certdns abcte dn tiaiu od-
lulaire de llnteriear de I'orbitet dana qudqaes cu de po-
lypes des fosses nasdes ou du sinus roaxiilaire, qaand des
exostoses naissent dans le fond de Torbfte, oo enfin quand
Todl 00 ses dependences se trooyent le dege de qnelqoe tn-
meur squirrbease oo cancereoae. On a die qodqoes caa
d*exophthdmie par une sorte de relichement du pedlcole
tres-complexe qui 'retient I'cdl k sa place; maia ces cas^
rares dans la sdence, ne sont point encore asset cnnrtntes
pour y etre admis sans resenre.
Le traitement de l*exophthalmle yarie solyant lea causea
qui I'ont produite; renievement des tumeora, dea pdypes,
qui peuvent remplh* la eavite orUtdre, est le moyen que
Ton doH mettre en usage loraqull est praticable. SI I'exo-
phthdmie resulte de blessures, il faut recoorir aox pan-
sements oonvenables, aux saignees, aox sangsoea^'enliii k
tons les moyens antiphlogistiques les plus enefgiqaeay car
c*est surtout I'inflammalion qu*il est important de oombattra
dans cette circonstance, puiaque c*est an gonflement qo'dk
determine que Todl doit sa sortie de la eavite orbitaire.
EXOPTILE& Foyes DicoTTLiDOK^.
EXORCISME (du grec<eopx(Ctt>, je conjure, deriye
de opxoct serment , conjuration, prierei Dieu,et oom-
mandement fait au demon de sortir du corpa d*un pos*
sede). Cdte ceremonie,'conseqaenoedu dogme de la demo-
nologie, a dO par \k memo etre en usage chei tooa les
peuplea par qid ce dogme a ete ro^, c*est-Mire cbei
toutea les nations polytheistea, aind que chex lea chretieoa.
Chez les JuHs, nous dit Joseplie, il y aydt dea exordales
qui, dans lea fonctions de leur cbaiye, se servaiaut Se for-
mules attribuees k Sdomon. Jesos-Christ a oonfirme, par
son temoignage, le sentiment qui impute aux demona oer-
taines mdadtes d certains vices. II ne se boma pas 4 de-
ll vrer des possedes, il donna encore k sea dlsd|to le poo-
voir de les deiivrer en son nom, d le socoes avee lequd lla
userent de ce pouvofar ert un dea prindpaux argumenta
dont les andens apologistea de la religion cbretienne se aonl
servis pour en demontrer la divinlte aux paiens. C'est done
d'apres raotorite de jesus-Christ et des apOtrea que I'em-
ploi dea exordsmes s'est etabli d a prevdu dans TCgliae.
Ldbnttz, toot protestant qii*il ed, ne laisse pdnt d^avooer
que I*£gli8e a pratique de tout temps les exordsmes, el qa'il
n*y trouve rien d'oppose k hi raison.
On distingue deux sortea d'exordames, les ordintAres
d les extraordinaires : les premiers sont en nsage ayant
d*administrer le bapteme d dans la benediction de IVaa;
les seconds s*eroploient pour deiiyrer les possedes, poor
ecarter les orages, poor fisire perir les animaux nolaibles.
EXORDE ( du latin exordium, deriye d'erortftri,
commencer, el proprement oommencer k ourdir ). G*ed le
nom qu^on donne en rlietorique au debot d'un diacoura.
L^objet de Vexorde est de preparer, de disposer (liyorable-
ment lea espriCs.
En general, Vexorde doit etre court, aimple, dair» mo-
deste : deux ou Irois phrases peuvent sofBre; on ne saorait
trop se hAter d*arri'ver a la question. Cependant Vexorde
demande k etre proportlonne au mijet; il est comme le v«a-
tibule d'un grand edifice. II ne faut done pas quit edip*^
EXORDE — EXPANSION
905
pu MMi M»t ter fMte dn diMOun, ni quMl en ^hiIm la
mlMtiMe. Lm aoties d^fiuts de Vexorde aeraient d'etre
TBi^ttf communy inutile, trop long, hon d'cBoyre, d^plactf
on k eoBlitt-eeas : iw^aire, s'il pent s'accommoder ^ pln-
tkun canwa indlfKreminent; conuntin, s'il conTient tout
ansai bien it la cause de Tadyenalre; intUiUf til n'est
quHm prAide oisemL et ^transer k la question; trop long,
aH eontieiil plus de penste et de paroles que lanteessit^ ne
Taxige; Mors cTcnivre, sll n'est pas tir^ du fond da sujet;
d^>iaeif sil na Ta pas dindeoMBt au but -que Torateur a
d6 se proposer ; enfin, d contre-seni, s*il peut compromettre
rintMt de la cause qu*on a entrepris de d^fendre. Tuute
esptee de discours on de plaidoyer ne rtelame point un
exorde, U est mtaie des causes mlgaires od cette sorte de
preparation serait ridicule. G'est done k Torateur de Men
fitapninfr ion fiqet, de yoir s*il est susceptible ^exorde, et
quel €Xordt lui conyient. Cicton , qui nous a laisai^ de
ton art des lemons et des modules ifgalenient imp^rissables,
eoDseiUe k roxateor do ne penser k Vexorde que lorsque le
discoara est termini. En effet, ce n'est qu*aprte avoir pro-
fondteent ni6dlte son sijet, ce n*est qu*aprte en avoir sonde,
poor aiosi dire, lee entraOles, que I'oa peut savoir conunent
il ooBTient d*entrer en matl^.
n est on genre d^exorde brusque et sans preparation,
que les anciens appelaient ex abruplo. II consiste k heurter
ImpetueuBenent, ou des adversalres qui ne ni6ritent ancun
mesageDicDt, on une proposition totalement depounme de
sens et de fdndement. Get exorde delate oomme un coup
de tonnerre. Uais il but qn^ soit motive par la gravite des
dreoBstaiices oo par quelque incident inattendu qui lui
donne le merite de T^-propos. L'eiorde ex abrupio, pour
Mre oonvenablement place, doit 6tre on de ces mouveroents
faeureux qnlnspire qiwlquefois roccasion. Ce n'est gudre que
dans les luttes du bariean et de la tribune politique quMl
aoua semble pouvoir se produire avec avantage. Tout le
monde connalt le fameux debut de la premiere Catilinaire
de dceron : Quousque tandem abutere, CatUina, pa-
iienUa nostra ( Jusques k qnand abuseras-to de notre pa-
tienoe, CatiUna )? Cat 1^ le plus bel exemple que Ton puisse
cUer de I'exorde ex abrupto. AussI cette vigoureose apos-
trophe etait-elle puissamment legitimee et par la decouverte
d'one conspiration flagrante, et par la mena^ante audace
da chef des conjures, et par Tautorite des services et du ta-
lent de rorateor ^remain. Mirabeau s^est aussi quelquefois
aervi avec soccte de Texorde ex abrupto. Un jour, etant
interrompo dte sea premieres paroles par les rires du c6tA
droit, il se reprit, et debute aind : « Messieurs, donnex-moi
cfuelqoes uMments d^attention; je vous jure qu'avant que
j*aie eessd de parier vous ne seres pas tentes de riro. »
AnssHdt, il se fit un grand silence, et Torateur continua son
discours, qui fut religieusement ecoute. Ajoutons tootefois
qu'U fallait £tre un Mirabeau pour exercer un tel ascendant.
Avec la m^e presence d'esprit, avec les nodmes paroles,
im orateur vulgalre n*edt pas produit le mtaae efTet
Vexorde d*un sermon, d'une oraison fun^bre, d'nn pa-
D^^yrlque, se presente parfois avec un caractte particulier,
qui contrasle avec la simpliclte que nous avons recoromandee
pina haut. Cest que i*eioquenoe sacree ne doit pas oobller
qu^dle est Tinterpr^ de la parole de Dieo, et qo'elle a, par
coos^ent le droit de donner k ses enseignements la forme
la plus Bolenndle. De Ik ce ton d*eievation, de soblimlte, ou
de majeste salute que nous admirons dans quelques exordes
de noa grands orateurs de la cbaire. Deux dea plus beaux
€XordeM eonnus dans ce genre tt>nt celui du sermon de
Bourdaloue pour ie jour de Piques, et celui de Fiecbier
dans I'oraison Amibre de Torenne. On cite encore le ma-
gnlfique exorde de Poraison fun^bre de la reine d*Angleterre,
par Bosauet, et le debut si Imposant da Toraison funibre da
Looto XIV, par Massillon. Chavpagnac.
EXORHIZES (da l|, liors, et^Ca, radne). L.-C. Ri-
ebard a propose de divisor le rigne vegetal en trois grands
embrancheiiients : les ar/Uzes, depourvu^ d*einbr>on, et.
par suite, de radicule; les enddrAises, qui ont la radicula
interienre; et les exor/Uzes^ dont la radlcote estextertoure.
Ces traia dividons correspondent exactement k oelles qui
sont pins generalement adoptees sons les noma d^acotyU"
don^, monocotyledon^, ^dicotyl^donis,
EXOSMOSE. Voyei EimosnosB.
EXOSTOSE (de <{, dehors, et iotlov, oa). On donne
ce nom aux tumours centre natare qui se ddveloppent k la
surface des os ou dans lenrs cavites, et qui sont oonstituees
parTexpansion du tissn oaaeux lul-meme. Tous les os sont
sujets k cette maladie, qui oependant atbcto de pr6fennoe
ie tibia, le femur, le crAne, le sfeemnm, la davicnle, eto.
Le nombre, le volume et la consistence des exostoses sont
tres-variabies. n ne s'en devdoppe onlinairement qu'une
seule sur un oa, mais plosieursos peuvent etre aflbctes k ia
fois; rarement I'exostose depasse te volume d'une noix ou
d*un petit eauf. Celles de volume enorme decrites par les
autenrs sont presque tontes des tumours d'une autre nature.
Le kissu osseux qui constitue la tameur est le plus soovent
ranSfie; lorsqu'il presente Topacite de l^voire, on Tappelie
exoitose 6lmmee.
Les causes de rexostose sont trte-mullipliees : elle peut
resulter d'une violence exterieure ( exostose traunuUique) ;
mais le plus souvent elle est reffet d*un prindpe morbide
interienr (exostote viniriennet saqfutaue, eanoireuu,
seorbutique, dartreuse, ete. ). L'o|rfnion la plus geaerale
est que I'exostose est le produit de i'inflammation des os;
son traitement est done celui qui convient k llnflammatioin,
modiflA par la lenteur des mouvemente organiquea dans le
tissn des OS, et par la cause speciflque de l*inflammation.
Les antiphlogistiques simples oonvlennent done k I'exostose
traumatique; aux autres on opposerales traitements indi-
ques centre la syphilis, les acrofules, le cancer, ete. Mais
souvent la tomeur resiste an traitement medical , et reclame
Temploi des moyens chirurgicaox , c*e8t-k-dire Pablation au
moyen de la scie ou de la gouge et du maillet. II ne faut
pas confondre Texostose avec les tumours dues au gonflement
de la membrane flbreuse qui enveloppe les os ( voyei Pi-
riostosb). D' Fobcbt.
EX0T£RIQIIE. Voye% £sot&iqiji.
EXOTHEQUE (de iCu, en dehors, et 64xvi, bourse,
fonrrean ). Voyet AirraiRa.
EXOTIQUE (eu grec i(wttx6c, etranger). Ce mot,
particuUerement oonsacre k lliistoire naturelle , est Toppose
dHndigine,ei s'appttque A toute production etrang^an
pays oh on Temploie : ainsi, la plupart des plantes cultivees
dans les serres dee Jardfais botanlques, telles que les derges,
les patmiers, ete., sont des productions exotiques, c'est-^
dire apportees de climate plus oo moins eioignes. Billot.
EXPANSION, EXPANSIB1LIT£, FORCES EXPAN-
SIVES, ete. Ces termes derivent tous du verba expandere,
etendre, deployer, epanoulr. La dilatabiliti n'est qu'nn
moindre de^re d'expanaion dee corps , tandis que Vexpan"
sibilitif en physique, designe plus particuUerement retet .
aeriforme ou vaporise d'un corps. L\ine comme I'autre re«
suite en general de Taction du calorique. L'expansion de
Teau en ebnllition, ceUe du naphte, de Talcool, de Pether,
de rammoniaque et autrea fliddes, dprouve d'autant plua
de rarefaction qulls sont exposes k une temperature pluf
chaude. Les ar6mes des corps odorante sont d*autant plus
expansifs qu'ils ont plus de leg^rete, de volatilite, comma
les hniles essentielles, ete. En general, les substances trte-
hydrogenees sont trte-expansives ; rhydrogtae lui-meme est
si leger, si rarefie, et contient tant de calorique combine,
quil est, par cette raison, le plus expanslf de toua lea gas
connus. II y a pareillement rareihetion, expansion, sous une
mohidre presdon; et par exemple, Tean, Palcool, entrent
en ebullition sur les hautes monta^Ms, k una temperature
faiferieure k cello qu*il faut employer dans les profondes val-
lees. L*on doit mettre encore au nombre dea causes d'expan-
sibilite la puli^sance centrifuge des corps en rotetion sur enx-
mdmes. Ainsi, vers requateur de notre plan^ Texpanst-
SOS
EXPANSION
9
bilit^ doU ^ Idas eonildteble, oa la grATttation bten
moindre 4m reifft ia$'p61«; iud^Ddamment Am diffibrenees
de temp^ratDre de c«d obntrto:
Aprte avoir condd^i^ Pexpansion de la lomi^laiiefe par
Ib8 Boldls, on Voiles Qte9, dans tootel*^tendoe des espaoes,
quelqnes phllosophes <mt cru pouToir expliqper les gcands
phtoomteM de la nature par la loi de Texptuiftibnitdy aTec
autant de motlb plausibles que Newtbu en avaU apportte
poar ^tabtfrlee lots de Tattraction . Afin de pr^Tenir l*ob-
jection que tons left corps plan^taires, en se lirrant k cette
lot d*expansioni demient se dissoudre dans riminenslf^ des
deux, A X at s, par exemple, ^blft, corome contre-potds,
que les expan^ibiliMs, ou tensions; se contre-balaneent r^-
dproqnement, se'contlennent entre leurs limites, et que la
lumi^re sotaire (ou le fluide stdlaire), frappant la surfoce
des plan^tes opaques, les bat, les condense ayec taut de
force qu'il rebondit k angles droits Ters les cieux, comine
ferait une baTle ^lastlque lanc^ avec viguenr contre le sol.
De U cetle reaction 6jgale ^ Taction ; de U compression an-
tagoniste I cette expansion ; de Ui le systtote des compen-
sations. Mais oetta pritendoe explication universette ne
peut rendre ralson des phdmimtees d'attraction gtocentrique
qui oorrespondcal non an yolume, mals I la masse, des
corps pesants.
En ^tabllssant la loi du d^Tdoppement suocesdf ou de
la croissance chex tons les (tres "vtTants , la nature a rendu
expansWes leurs (hcultts pendant cette p^riode d^existence,
comme dies dimlnuent, au contraire, dans TAge de d^crols-
sement , de Ta concentration ou du resserrement de la Tie.
Plus la jeunesseestTOisine de fenfance, plus les pulsations
du cGBur sont rapides, fortes , pltis les organes s'dtendent ,
se nourriftsent promptement en tons sens. Comme de Jeunes
et brillantes fleurs se d^ploient et s'ipanoulssent atec joie
aux premiers rayons dd Taqrore , et au soldi du printemps ,
aind Tadolescence, l^enfance, sont tout en expansion. La
Tivacit^ natiTedu oosur pomse un sang bouillonnant jusqu'aux
•xtr^mitte capillaires des art^i^ qui liennent s*^i)anouir vers
la p^ph^rie du Corps et le dllatent intessamment; la peau
dors est rouge , chande, moite ; les pores sont ouverts , le
corps transpire et absorbe beauconp , telle qu'une 4>onge
avide; ausd des exanthtaies , des ^oresoenoes cutan^,
se manifestent fr^uemment chez les enfants. L*ardente
jeuneHe aspire au mouTement musculaire; la gdet^, tons
les sentiments expandfs , d^pldent son moral non moins
quMIs ^tendent ses organes. Elle se complatt dans les pens^
Tastes, audacieuses; son imagination impdtneuse s'dance
au deU des bomes de TunfTers visible : exaltde, iilimitde
dans ses d^sirs, die ne redonte nl crainte ni dangers; die
aime la guerre, les actes de valeur, de t^^rit^^; sortout d6*
vorte d'amour, die s*^panouit dans ce sentiment ddlcieux
et se plonge dans I'abtme des Toluptte. Ainsi , le (en vital et
cette premitefe ivresse des anndes mettent en expansibility
tonte Torganisation , rendent (Vanc, uuvert, et impriment
un caractire loyal, magnanimc.
II y a ansd une graude diffiSrence d*expanstbititd snivant
les constitutions ef les sexes. La femme , comme en sait ,
est beauconp plus sensible que Thomme ; son syftt^me ner-
veux est ^Inemment expansible aux sentiments tendres
et affectaeUx; sa compassion pour les infortun^s devient
m^me involontaire et toute spontan^ , par cette sympatlite
innte , noble et touchant apanage de la plus aimable rnoiti^
du genre humain. Les peuples du IVord n*ont pas non plus
cette sensibility exdtablc d*un ddlcat Italien, d*un Frangais
vir cC mobile , nourris d^aHitoents exdtants. De m^me, Tin-
nooence rustique d*un pAtrene divdoppcque les affections
naives d^on caractire simple , tandis que le cltadin , Malr^
lite Tenfance par ceU^ Mucatlon exquise, laqudle solllcite
Irop rintdlrgence uu lejeu pr6eoce des passions, ^panoult
oti resserre ses aflections, les d^iise tantAt sous le vemis
dune fausse politesse, tant6t exag^re des dmotlons factices
que dteavoue eh secret un oa>ur Insensible et glac^.
Il est atuii des complexiona diaodes, joviales . Almantes.
E^PECJQRATION
comme les bommes sanguins , qui recherdient lea plaitirf de
fa sod^^ , du j6n ,' dij U-^fAter 4t d& tlni boss tivittli , saw
sonde, beorenx ^dirlens, ami* de tmli'll otonde; W ail-
ment de leor bmyaut baUf les cottTersations; CMhrdnkf ^«
b^raux, obligemitt, prenant feu d^bord , mais late'ee^'pl-
quer de cdnsfamce , ils afment la'vle , et se plalMitli oMh
muniquer leur bonbeur. diasi les btlieuz, l^xflaasiMIM
sortout est explodv«, eaaltfe, 'fougueu^; eH^wae!r<|NiMd
pas avec cettv chaleur douce , unifpnne , eomitaeiliie^itaiet*
pbto antour d*ettx j 6t sont deabouflifes Vidhnitair^^eol^,
et comme das ddlotaatftms impMeoiefi'd^il$a!rilii d*A-
cbllle.
II y a, dureste, dent ordresd^ past! bides ^ in^pni*
iHfes tiU^eoneenMes, ParmI les preoiidres, H^lilf eompler
la jofei,' Pesp^nnce, le d4dr, Pamour, 'la 'cofttpasskm, la
tendresse et la colto, bleu que cdI(B*d inspire fltMti*€xa f*
t at ion que Pexpandon. Parmi fes eoiMiMlft'As sent
les affections tristes , le cbagrfn; la bdne «t^i\hrersioa,
I'antipathie, la r^ugnance ou lerdi^dt ; ioutei lea esplees
de crdntes ou de fVayeurs , qui resserirent la peau , Mroidis-
sent PextMeiir du corps en refoulant la vie au dedatfs ; efles
font trembler les membres , reUdient les Uitestfm , dWIUait
le systtaie musculaire, et dtdguent pffusou mofaU la sensT-
toiUt^. Onvoit poorquoi les comolexlons cbauder'ibnt plus
dispose aux affedions expansives;' <^ lies' Mip6nments
mdancoKques ,' fh>ids, sont r^rv^. aux seiiitlments eon-
centrte et tristes. On cdmprend ausd pourquel Ma boiseoDS
spirftneuses , les dimeuts exdtanta, pr^ittpteent le corps A
l^pandbnit^, et adduni etfrnuapauperi, 'Peot-ota ajouter
que les pasdons populditft , dens les r6voltes ou' lea revufu^
tions, se trtmsmetttent avec une dngnli^ expafurfbiW,
aind que les sympathies dans les spectacles , bu les dtnotlbBS,
soit de la tribune^ soit du barreau. Enlin, td est'lVmsde
Pexpansibiiitd dun le tourbilHrn du mbnde- qb*dl8 pent
aller jusqu^i une sorte de f^toitd f(4Mre , voRlgomte, bdiil-
larde, d'une l^iret^ incons^entt et IncorHgible. OtXtb
HnMtude contracts, qui met toutes left faculty ^ expan-
sion et en reprte *aOon ext^rieure, fhift par reodre te
cceur et Ik tftte Tides de tons sentiments vrsis , de tobies so
lidespenste i.-J.'VwEr.
. EXPEGTANTE (MMedne). On dftigne sous ce noi^
la m^thode qui condste I observer la mardie des maladies,
k les lalsser se d^vdopper naturdleroent, et k'nHntervenIr
que loMqu*on y est oblige par la gravity des symptdtties.
Cette m^tbode, oppose k celle que suit la m^ecf iie af/is-
santet prtecnte de Pavanfage dans certdnes drobhistanbes,
mais ne saurdt htre employ^ dans toutes les dIbcSlbiis : IT
est des cas oti die pourrdt avoir des rteiAtats fiinestea. G^
n^ralement, on dolt se bomer k la mMedne expeclante,
dans les maladies aigu£s et peu profondes, tendant I une
gu^rlson sponlan^e. C'est surtout \k qu'il fkiit se rappder
CCS mots d*Hippocrate : Medieus naturx ntinister et in-
terpres ; naturx si non obtemperat, natures non imperat.
EXPECTANTS. Voyez CBEacneuns.
EXPECTORANTS, agents propres k fadliter Pex-
pectoration Les plantes l^rement aromatlques, le ker-
mis mineral, la vapeur du sucoin, Ic chlore, et en
g^n^I les pr6parationsdltes6<^cAijrtfe5dpee/or6/ej^
sont des expectorants.
EXPECTORATIO'hl (de «x, hors, et pectus, pec-
toris, poitrine), fonction par laqudle les poumonsetia
tracb6e-artdresed6baitassentdesmatliress^cr^tte par
les membranes qui taplasent les voles a^riennes. L^expec*
toration est qudque chose de plus que le simple cracA<-
ment, Dans le crachementy 11 peut ne se trouver que de la
sailve, et c*est m^me te caste plus oriinaire, tandis que
dans Vexpectoration , les llquMek cracb^, vulgdrement
nomm^crac Aa^<, viennent de plus loin que la nkembtane
muqueuse de la bouche. L*expectoralioo k Hbu daos la
rbumes, les eatarrhes, les inflammations del poooMMis,
cdles de la gorge, soit k P^t algu, soit surtout k VMm
Chrottique.
EXPltolTION
EXP^DinOft (Drot/). On Bonmie atesi la cople
molt «t HtlMter^ li miflote a*imillre <m d'an« pl^,
MIfrte 'pir m offinicr piiblie. Les espMUibns font fol de
M i|at «t eontdlltt MIX Mies, dont Hi repr^ntatiott pent
•tenMias<M§0m'ttM etigte par ledpersMieA inttrMste.
L««si|u6 l»filni «rfgiiiai n^exbM phis, las pnurif^frea expMi-
tM» <|ii en oal M dMivrte font la mflme fol que tt titre
tul-niiii^ (Code Civil, 1335 ); Lte notairea Mt adiria le droit
de^dtfivvr dea^npMtlfoaia dm aetea dont ila potfMent lea
Bdniitat; eklea grefilera, oelle dm Jugeuenti, dea actes et
dea pf ncta ▼eitanit dont ie d^pot ieor eat confid. Lea
e^dcttioxf dea actea notartte difltoent doayroaiai, ou
oe qoMloa no aont paa revMoaa do HaitHoM dea' knis, et par
aoH* n'oBiportent paa vrec'etlea l*ex4etition p^ar^. Les
■atalm, qui no peownt voiitraliidM k- raeevoir des exp6-
diliotta dea aetea pante denrant en, dolTent toujours ddli-
▼rer rellea qui leur sent demandte par lea partieB intereaste
eftaaai direct, par leura bMiera on aiynnt droit, sous peine
d*7 itieeontraittta, mteie par corps (Code do ProcMore,
art 830 ). Qoalit aux peraomiea ^brangirea k Tade et qui n*y
lignreot pu, ellea no peuvent en obienir expedition qu^
yettn d'one aillorisafion; ioificiaira on dhm JngeineBt, qui
prend H umn 4e €ompui40irei Lea eipMitiuna ne peH-
vcost eootettir plus de S5 ttgnea par page de noyen papier,
etfloa de30 lignea par page de grand papier, i peine de
b fr. d'anieoda ; allea doirenteontenir ift ayliabes ii la Dgne.
Laa OLp^ditioBi'ne pettvent Hn foitea qoe aur papier tim-
btL U JM pent itre dSkft^ deux actea k la aolte l*nnde
fanflie aor la mtee ibMe* II itat dO aueun droit d'enre-
gjatiwient onr lea ooplea dea actea qui doivent ttre enregls-
trte'aur lea nrinatea on origfnanx : iea coplea oollationnte
aeut aeulee aoundBes k I'eoregiatreinent. A. HoaaoR.
EXPEDITION (Contmn^ions intfireefes). Topes
Boaaoin ( IropMa aur lea), et DooANaa.
EXPJ&MTION I An naiikUre), operation ^'araH>e,
dVoto durte plua ou moins longue, mats ayant un but
determine et un molif couibine d'aTance. Elle est dfrfgc^e
Tera m but unique, auquel toutea les autres coasbinaisons
soul eobordonueea, en ce sens qu'dlea no peuvent dtre
•dmiaea dana le calcul dea evteementa qoe poor ce
qo'eileaoBt deteadant k Pofajet qo'on veot attebidre. En
efliet, d^ qoTon a on but d'action Men determine ,11 fiiUt,
afinquV a'tolmppe pas, pouvoir y tendreaveela rtenion
da tana lea moyeus qu*oni poaiiMe, et sana en 6tre d^-
loosai pdr des obtfadea de la nature de ceux qu'on est
le oiattre d'evMer. JTemo^is impedimendSf hoc est ex-
pediiut : leUe eat la Traie etyroologie du mot expMiiion.
SouTcnt ou Ut dans lea auMra latins, et surtoot dans Otair,
qoe le general d'armee, soft pour pi^venir Pennemi sur on
point, soit poor extoiter nncoop de niain rapide,a marche
expeditU legionibus ou cohortibus ( a?ec desl^ions ou des
eoiuiteadegagdea de toot enibarras). Cos operations etaient
daveritablea expeditions cortantde la serie des moovements
oidinalre^ d'armeea* Le mot eat reste, mala Tapplication a
graadi. Ai^ourd'liuf, poor'qii^one op^tion mllitaire porte
le noB* d*espMti(m, It ne sufOt plus qu'elle soft executee
per dea tiiHipes degagees de bagages : une ou pluaieufrs
nsardwa forcees peuyent etre dans ce eas, sans sortir ce-
pendant dela aerie des combinaisona du plan de eampagne,
■iannrir im but Una! iieierrnine d'avance, ou independent
des autres; ces -operations soul alors plus exactement ap-
pcieea dea eo«(|M lie tnerHi.
Dana renfonce dea nations, ciiez tons les peuptes barbares
«ie fAsie et de Pl^nroite, cliez les Grecs, roeme cliez les Ao-
'Oialna^ vrant qu^ls eitssentdes arroeeS permanentes, presque
loitea lea gncrrea ne forent qoe des expeditions successives,
doal ehneune ne duraiti|de reiendne de la belle saison. D^
qu^ y sffilt do foarragedaus les ciiamps, on nHinissait des
e«tii|ies, H on allalt ravager les terres de son voisin, ou lui
prcuiiie one ou deux tWea, aoit pour les pHler oo les brCleir,
Mit pour lea eonserfer; An ntour de rautoinne, cliacun
cttat aoi pour i^otunencer Itenee auivanle, si une
301
treye on la paix tte vepaient pas Suspends les detaatatlons
Longtemps aprte retablissement des armeea permanentes
cbez les Remains, on retrouve encore des guerres d^expedi-
tions : celle de Cesar dans lesGaules, jusqu'au moment
oh les Gaulois reunirent en0n, mals mallieureusement trop
tard, toutes leurs forces contie lui, sous lea,ordFesde Ver-
' cingetorix, ne fut qu'une s^rfe d^exgedifions cootre des
peoples quil so'umit isoiement. L^etabljssement des Francs,
dea Goths, des Lombards, et des autres barbares asiatiques
dans Tempire remain, amenereot Pusage des guerries d'ex-
peditions, ou plul6t ft n'y en eut plus d*aulres. L*esprit de
rapine et de brigandage de ces Tatars de V.Occident, organise
et favorise par le regime Tf^odal, se deploya tout a son aise.
Chaque chef de brigands, ipdependant de droit de seis ca-
marades, et souTent'meme de celul qui etait le chef nominal
de tons, se lim sans contrainte k ses goOts de pillage euTers
ses voisins et quelquefbis eoTers les passanta, sur les grands
cliemins. On ne fit plus la guerre que pour cela. Nous Toyons
en eRet en France jusque sous Henri II, et en Allemagne
jusqu^au temps de la guerre de trente aps,. llcencier, apr^s
cliaque expedition^ ou k cbac^uepaix on treve partielle, les
troupes qui avaient servi, pour en lerer des nouvelles k la
reprise des hostUites, : c^est ce qu'oa appeUit dresser une
arnUe.
Depiiis que le metier de la guerre, soumis k des r^les
theoriques, est deyenu une science; qu'on.ne peut plus
avancer quemethodiquementetprogressivement, et toujours
appuye sur une base soUde, les expeditions, qui sent des
mouTements excoitriques, et demandant dee precautions
speciales, sent devenues bien moins rrdquentes; ce sent des
episodes qui trouTcntrarement place dans un plan blen coor-
donne; et II n*y a guere qu'uiie faute de rennemi qui puisse
y donner occesion. La conquete de la Franche-Comte
' par Louis XtV fut une expedition mal preparee d'abord ,
puisqu'elle pensa ectiouer, parce qu^aucun magasin n*avait
ete prepare, mals qui reus^it, parce que les combinalsons
iDJlftaiFes furent bonnes. Dans les guerres de la revolution
franfaise, la conquete de la HoUande par Picbegru fut une
expedition bien combinee et bien executee^ dont les resultats
chang^rent k notre avantage le plan de la eampagne sui-
rante. Pendant les campagnes d'ltaliedu general Bonaparte,
cclle qui fot resolue centre le pape, et qui finit par le trails
de Tolentino, fot egalemeiit dne expedition qui nous deilvra
de quelques mouclierons bourdonnant ii notre droite. De-
pais lors nous ne. voyons plus dans I'ancien continent
d^autre expedition proprement dite que celle qui amena la
conquete d'Alger. Celle deMoree fut un episode meio-
dramatique, degage non pas de tKtgages et d^autra emiiarras
d'arm^e, mais de toute combinaison strategique. Le guerrp
d*Espagne (^ lS23ne me paralt avoir ete ni une guerre
ni une expedition; Tensemble en fut une espece de saluii-
gondis, oil les mouvements niililaires ne servirent qu^ii don-
ner une cooleur aux comhinaisons diplomatiques, ou k cou-
vrir les deiectioils achetees. [Nous parlerobs ailleurs des ex-
peditions d'AncCne, en 1832; de Rome, en 1849; de
Grece, en 1854.]
Une expedition, soit qu^elle precede ou commence uno
guerre, soit qu*elle Ut lieu au milieu des operations d'une
eampagne dont elle se detaclie, demande beaucoup de re-
flexion, des combinaisons bien con^ues, et des inoyens bien
assures i c'est, pour ain.4i dire, une guerre ajoutee ii une
guerre parce qu'elle cxige des preparatifs d*action, de reus-
site et de consenration, ind^p^dants de toutes chances qui
peuTcnt se presenter en dehors. Si elle precede ou com-
mence une guerre, 11 n'en faut pas moirts que les moyens de
faire ou de continuer ccjtte guerre solent prepares ou reunis,
independamment de TexpeditiOn , et de maniere non-seu-
lement k n'avoir besoin de disposer de rien de ce qui y
appartient, ce qui la ferait echouer, mais encore li pouvoir
Pappbyer et en assurer le succes.
Une expedition foite pendant la duree d'uile guerre, et
qui se'deuche pour ainsi dire, iu milieu dee operatious
EXPJ^DITION -^ EXPJ&RIENCE
908
iTuiM campag&e, «st beoocoap plus dtiicate et plus difBcOe
a eUe-mtaae : die exige des conditioM pr^alables, que le
htitnl ne bit pas toujoore nattre, et dont mdme dans ce
eas !• taliDt ek Padreasa peoYeni seuls profitery en roteie
temps que la prudence les assure.
G*^ 6. M Vaodomooubt.
EXP^ITION NAVALE oo MARITIME, mission
spteiale donnto k des bitiments de guerre, et qui doit Mre
rampUe par des forces plus ou moins oonsidtobles. Ordi-
nairement cetle expidiiion est une attaque impr^yue contre
reouemi, soit pour d^barquer des troupes sur une plage,
soit pour appuyer one demande en reparation d'insuUes fiUtes
k on paTilion ou k un consul , soit pour s*emparer d*un
coDTOi, soit enfin pour transporter une armte d^optotions.
On distingue de grandes exp^tions, commescelles d*£r>
gypte, de Saint-Domingue, etc; de petites exp^itions,
telles que ceiles de Duguay-Trouin i Rio-Janeiro, du
eoiomandant Gourbeyre k Foulpointe, de Tamiral Roussin
dans le Tage, etc QudqncTois des forces nayales partent
pour une expMition incbnnue, c'est-^ire que Ton a touIu
tenir secrMe. Dans ce cas, des instructions cachette sont
remises au commandant de YexpidUUm, avec ordre formel
de ne les ouvrir qu*en mer, k une hauteur determine. Ar-
riy^ an point fix^, le commandant fait un procte-rerbal de
Touyerture des d^ptebes, qui le plus sonyent doiyent 6tre
lues en conseD, el Pexp^tion prend la noovelle direction
qui lui est indiqu^. Mebun.
EXPEDITIONNAIRE, em ploy 6 en sous-ordre,
charge dans les admhiistrations publiques de recopier et
mettrean net la conespondanceque les oommisrMacteurslui
donnent k transcrire. L*etymologie dece mot indiqueassesE la
nature dn trayail qu*on exige de cette classe ignoree et souf-
fireteuse, en ^change de la maigre pitance que lui allooe le
budget : expMitlonnaire yient ^yidemment d'expediref
fkire et fUre yite. Le trayail manual, yoiU le lot de Texpedi-
lionnatre;iiecrit, ou phit6t il moule, il pelnt la pens^e
d*autrui , et tailie sa plume p^ant qu^un autre cherche
one penste, une expression. II copie dMnstinct, comme le
bcBuriaboore, parce qull est expeditionnaire, et que le but
de son existence est la copie. L*emploi d*expeditionnaire
est asset ordinairement le premier pas des Jeunes debutants
dans la carri^ administratiye. Aprte un long sumume-
rariat , cela semble toutf^fait bon et confortable de toucher
12 ou 1,500 francs par an. Mais malheur k celui qu'une in-
trigue ministerielle ou sa capacite n*arrache pas blent6t de
ces bureaux ignores, poadreux, oil le trayail fait concur-
rence aux presses autographiquesi T. Trigoit.
En termes de commerce, expAiitUmnaire se dit de ce-
lui qui est charge accidentellement par un autre de faire un
enyol de marchandises, ou de celui qui ftft habituellement
des enyois de marchandises , par terre ou par eao, pour le
compte d^autrui. On donnait autrefois ce nom k certains
banquiers, etablis en France, qui se char^eaienl d'obtenir
en cour de Rome, moyennant coiftmisslon, les resents, bulles,
proyisions, dispenses, etc., expMUUnu de la chancellerie
ou de la daterie, dont les Fran^ais pouyaient ayoir besoin.
EXPJ^EUENGE. Dans son acception phllosophique la
plus rigoureuse, ce mot signlfle la eonnaissance des faits
qui se manifestent ou se sont manifestes k nous, qui sont
tombes sous les regards de notre intelligence, que nous
avons nons-memes en quelque sorte ^prouv^, (Test ce
qu^indique le mot eaeperiri^ qui yeut dire ipromer^ et d'oil
Ton a forme le mot expMence. Depuis que j*exlste, le Jour
a regnUerement succede k la nuit. Telle substance m^a
nourri, telle autre m'a desaltere; J*ai yu la terre produire
certains fruits, etCt etc; mon esprit a acquis des connais-
sauces; fai passe par des alternatives de peine et de phd-
sir;j*ai pris colaines determinations, accompli certains
actes, etc, etc.: yoil4 le domaine de Texperience.
On oppose ordinairement la raison k Texperienee, et
die en est leellement distinctc, qiiotque yiyant toutes d«tix
ten lliomnie et concoonnt k lid donner toutes ses con-
naissances; ear la raison et Pexperienoe, e'est tout Pen-
tendement.humain. Si Pexperlence noosdonne la eon-
naissanee de certams laits, la raison nous permet de ^hd-
raUser les idees, nous rey^le les rapports nScessairei d
toutes les conseqoences qu'on en pent deduire; eUe noos
reyeie anasi U» Mm de la nature physique ou morale et
toutes leors applications, n y a done en noos deox cboses
hien distlnctes, d'une part la eonnaissance des faita qui as
sont manifestes 4 nous, et que nous ayons recoeillis par nous-
menies; d'one autre part, les inductions que nous ayons
tii^ de ces faits , et au moyen dcsqucUes nous ayons si
prodigiensement agrandi le oercle etroit de nos connais-
sances IndiyidueUes. Ckminie on a remarqoe entre ces deux
sortes d^aoquisitions inteUectoelles une diffifirence esien-
tielle etprofonde, on les a jnstement attribneee k deox
pooyoirs de Pesprit diiierents. On donne au premier le nom
^^eacpMenee^ au second cdui de raifon.
En separant le domaine de Pexpeiience du donudne de
la raison, nous ayons resolu la c^ebre question de Porigine
des idees, qui a si longtemps diylse les philosophes et les
a partages poor ainsi dire en deux camps, oh Pon yoit d*on
cete lea partisans de Pexperience, de Pautre lea partisans
des idees hinees. Or, on entend par partisans de Pexpe-
rienoe, 00 philosophes tmpMques^ cenx qui yenlent que
toutes nos kiees nous soient acquises par le f^ de Pexpe-
rienoe aenle, et qui regardent la raison comme one faoilte
imagtaiaire, dont la supposition n^est nnllement necessaire
pour expUquer Pacqnisttion de nos connaissancea.
Par vMtis d^expMenee on doit seolement entendre les
yerites rdatlyes aux Mts que Pexperience noos ntteste; car
ce n*est point Pexperience qui nous donne par elle^meme ces
yerites, ou, si Pon yeut^, la loi d'un fait ne condent point sa
loi, il y est contenn , puisqu'il n*en est que Pappiicatioo.
La croyanoe k Pexistence et k la stabilite de cette loi nous
est bien inspire k Poccaslon du fait, mals elle n'est pas la
croyance k ce fait, car le fait et la loi sont deux cboses bien
distindes.
Le mot experience, dans la langoe usuelle, a tin sens bien
moins restrdnt que dans la langue philosophiqne. On en-
tend communement par experience non-seofement la eon-
naissance des felts qui se sont prteentes k nous , umIs en-
core toute Pinstruction qoe nous ayons pu en tirer au moyen
de Pinduction. Mais on entend tou jours par ce mot les con-
naisssances que Pon acquiert par soi-meme. Ainsi, on dira
d*un homme qu^il a une grande experience des aiTaires,
lorsqu*il lui en est beaucoup passe pa les mains et qull les
a conduites habilement. II en est de mdme d*on homme
qui a yoyage, qui a examine ayec aoin le caract^, lea mceots
des peuples qu'il a ylsltes,
Qai moret bominum 4nultoram vidit et urbet;
on dirade Id qu'il connelt jMir experience ce que lesantres
n*ont appris que dans les liyres. Bien sonyent en effet le
mot experience est oppose an mot iMorie^ et se tradoit
alors par celui de pratique. Ainsi, on dit d*un mededo
qull a beaucoup de pratique, c'est-4-dire d*experieoee, lors-
qo*n a pu obseryer et traitor par lui-meme un grand nombre
de maladies. Dans le sens oh nous prenons ici 1« mot ex-
periencCf il ne sufQt pas poor en acquerir d'ayoir yu bean-
coup de faits. II faut etredouejusqu'4 un certain pofaitde
Pesprit d*obseryation, il faut examiner les faits , les dUt^
render, les rassembler, remonter k leurs. causes , en lirer
des inductions, s*eieyer aux consequences qui aortent de
ces inductions, etc., si l*on yeut acquerir cdte histrudioB
rfolle d applicable que Pon nomme experience. Ckwibien ds
gens out traverse la vie au milieu de faits nombreux bien
propres k leur donner d'utiles ensdgnements, qui, doming
par leurs prejugte ou leurs passions, n'ont sn reCirer ancon
firuit de tous les evenements auxquds lis out assiste, d dont
on peut dire quHls ont beaucoup vu ei rien apprifi
Qiiand le mot experience s'einploie d*une maniere ahaolua,
il se prend alors dans un sens particuHer d aert k designer
EXPERIENCE — EXPIATION
209
rekp^rienoequeron aeituiertsar la nature morale de rhomme
et sur le coars habitoel dett ^vtoements dans la Tie sociale.
Ainsi^ Ton dit que les Tidllards ont plus d*exp4rience que
les jeunes gens.« parce que la longue carrito qu'ils out par-
eooroe leer a permis de connaltre un plus grand nombre
dliommeSy de les stiiTre dans la vie, de juger de leurs
actions et des motifs qui les ont fait agir, d*ol>ser?er la dif-
ibenoe des caract^res, des penchants, des habitudes, et les
diTenes eons^quence^ auxquelles ahoutissent les difTi^rentes
modifications de la nature humaine, etc«, etc. Cette sorte
d*exp6rience, qa*on semble regarder comme VexpSrienee
proprement dite,esten.efret U plus importante pour Phomme,
potsqo'dle loi enseigne k se condnire dans la Tie et ^ se
garantir des toieils dont elle est sem^. Mais si die est
U pins importante, elle est aussi la plus difficile k ac-
qoMtf en xaieon des nombreuses causes d*erreur qui agis-
sent dtans ce cas pour nous tromper. St quelques hommes
parfieonent k oetteexp6rience si pr^ieuse, ce n'est qu'apr^
ayoir parcoom tonte lent carriire au milieu des a^^tations
et des orages de la vie, aprte avoir i^t^ mille fois dupes
d'cnx-mtoies et de leurs semblables, mille fois bless^
dans leurs affections, mille fois tromp^s dans leurs esp^-
rancesy et c est an moment o^ ils ont acquis cette exp^rienc^
qui leor a cottt^ si cher^ quTelle leur devient inutile.
C.-M. Paffe.
EXPERT, EXPERTISE. Le mot expert Yient du latin
expertus, habile, et s'emploie ponr d^gner celui qui est
d^nne grande habilet^ dans son art, dans son mdtier, celui
qui a des oonnaissances sp^ciales telles, qu'on pent s'en
rapporter i son avis, quand il s*agit d'nn cas douteux rentrant
dans sa spMalit^. Dans les temps primitifs, les contestations
snr bten des matiires devaient 6tre naturellement portto
derant des experts : aussi trouTons-nons chez les Romalns
des experts-arpenteors, des experts- priseurs, dontle nora
seal indiqoe les attributions. L'instUntion des experts s'est
maintenue josqu^ii nos jours, et nos lois ont r^l^ aTec
soin la mani^ dont ils seraiect choisis, V expertise k laquelle
ils deraient se livrer, et le rapport qui derait ^tre le r^ultat
de cette expertise. Les experts sont ctioisis par les parties,
on par les tribunanx, avec facility aux parties d*en d^igner
d'aotres dans les trois jours, par d^aration faite an greffe.
lis doirent 6tre trois, k moins que les parties ne consentent
k ce qn*U soit proc^d par nn aeul. Ilsne peuvent, quand
ik ont accepts la mission qui leur est attribu<Se, refuser de
la rempKr. Ils peavent ^tre r^ns^ par les parties, lorsquMls
sont nornm^ d'officCf on dans les cas od les timoins peu-
▼entfitre reproch^ Ilspr^tent le serment de rempllr Mh-
lement lears fonctions. Aprte 8*6tre WsHa an traTail d'exa-
men qui lenr a M confix, les experts procMent k la r6dac-
tioo de leor rapport; ils ne doiyent former qu'un ayis, k la
plnialit^ des toIx, mais ils peuTent n^anmoins, en cas d'avis
diff^rentSy indiquer les motife d^ermlnant des diff^rents
ayiSy sans Cure connaltre ceux qui les ont tola. L'avis des
exptsis BC fidt point lol ponr les jnges, et si les r6sul-
tats d'ane seconde expertise leur semblent nteessaires pour
^clairer leur eonscience, ils peoyent Tordonner. Mais le
plttssoorent les tribunanx s*en rapportent au dire des experts,
dont ils ne font qu^homologuer, nous ne dirons pas la sen-
tence, let experts n'ayant point, comme les arbitres, le carac-
Vtre de jnees, mais Topinion motivte.
EXPIATION* Ce mot signifie r6paraiton^ saiisf action
pour ttne/aute. Si les soufTrances qui se manifestent dans
ce monde, sons des formes si yarite, sont destine k faire
aceomplir la loi de Texpiation , oela pr^uppose quelque
grande att^ratton dans la nature de Phomme, un yice ori-
pnel ei primordial, rtenltat de la yiolation de qnelque loi
de mh existence. II serait difRcile de penser en eCfet qae
llkoffliiie, ayec tontes ses mis^res et toutcs ses passions,
STcc ses saoyages Instincts de destruction, fttt ainsi sorti
det maljH de son Cr^tenr. Dans eet dtat de d^cli^ancc
et de noallieur, oe ponyant plus s*^leyer ju3qu*k Dieu,
u fin dernltn, la mort et d'^temelles doulcurs eussent 6X6
MCT. DB LA OONyiRS. — T. !¥.
son partage, si Texpiation, lol d'amour et de mis^corde,
dont la forme typique est repr^sent^ par un Dieu fait
bomroe, mourant sur la croix pour le saint du monde, n*^it
yenuelui donner Tesp^rance de la rehabilitation et le moyen
de reconqn^rir les desi*nte magnifiques qui Ini ^talent
^app^s, et m6me de plus belles encore. Par Texpiation,
la trace ou la souillure que le mal a laisste sur TAme est
eflhcte , et rbarroonie est r^blie dans le monde moral ,
ou, pour parler th6ologiqnement, la justice de Dieu est
satisfaite. dependant, il ne suflit pas qnll y ait souffranoe
pour qu*il y ait expiation. II faut que la yolont^ ac-
cepte la souflrance et Taccueille comme nn bien, ou an
moins s*y r&igne : telle est la doctrine cathoUque, telle ^it
aussi la doctrine de Platon. II laut en outre que Ttoe
habite un monde oil I'expiatlon soit possible. Sur la tenre
il n'y a pas de soufTrances qui ne puissent Ctre expiatoires,
parce que la justice de Dieu ne s^y exerce pas d'une ma-
ni^re d^mitiye et absolue. La souffrancela moins yolontaire
dans le principe peut deyenir par la yolontd du patient un
moyen de salut et de yie.
Dans les croyances catholiques, il y a un lieu autre que
la terre, qu'elles destinent plus sp^cialement k Texpiation,
c^est lepurgatoire: monde dinexprimables soufTrances ,
nnais qui cependant yant mieux que celui-d, car la certi'
tude du bonheur y remplace I'esp^rance.
C*est dans les Soirees de Saint-Pitershourg qu'il faut
yoir tout ce que le g^ie de leur auteur a jet^ de lumi6r«'
sur cette importante mati^re, k Taide des traditions uni-
yerselles; comment il ^tablit que I'id^ d*une satislactiou
due k la justice de Dieu a exists chez tous les peuples, et
comment ceox«ci ont toujours admis en pratique la ne-
cessity du sacrifice. Platon ayait admirahlement saisi et
d^veloppe le yeritable caract^re de Texpiation. On trouye
cette sublime doctrine expos^e dans le Gorgias^ ayec des
donn^es qn*on croirait emprunt^es au christiamsme.
L'expiation, qui est une des grandes lois de I'ordre
moral, est aussi une des premieres lois de I'ordre social. Elle
ei^ye I'humanite yers le monde inyisible, d^od ^mane tonte
yie. Elle donne de sublimes accents de g^missement et
d'esp^ranco k Part, dont la mission est de faire aimer le
yrai par Tintermediaire de la beauts. Elle soutient et con-
serye la society, qui sans elle irait bientdt se perdre dans
la degradation de IMtat sauyage, en r^parant les rayages et
en effa^nt les traces du d^sordre que le mal et le crime ,
sans cesse renaissants, y entralnent ayec eux. Aussi est-ce
un deyoir pour le pouyoir social de faii'e accomplir Pexpia-
tion dans une certaine mesure; de ]k Torigine et la necessity
de la justice penale. H doit egalement proteger et fayoriser
tout ce qui tend k raccomplissement yolontaire de cette loi,
ou au moins ne pas y mettre d'obstacles. Tonte th^orie,
toute legislation, tonte mesure gouyemementale qui alTaiblit
ou entraye Taction de cette force organique de la societe ,
attaque ou detmit celle-ci dans la meme proportion. 11 y a
done plusienrs esp^ces d'expiations : Fexpiation infligee di-
rectement par Dieu m^me sur rhumanite : c*est le trayail ;
ce sont les maladies, les calamites et toutes les soufTrances
auxquelles Thomme est expose sur la terre; l'expiation in-
fligee par le pouyoir social, dans Pinteret et pour la conser-
yation de la societe ; puis enfin l'expiation yolontaire, qui
se manifests et s'accomplit par le sacrifice et rabnegation
de soi-mtoie, par les priyations, les mortifications et les
durs trayaux entrepris pour plaire k Dieu et seryir Pbuma-
nite.
EXPIATION (Fete de I'), chez les Juife. EUe se
c<^iebre le dixieme jour du mois de tisri. Dieu ordonne
cette f&te dans le L6vitique ( ch. xxiii, y. 27 & 3S ). En ce
jour, le grand-pretre confessait ses fautes, et, aprto plusienrs
ceremonies, il se soumettait k Texpiation, qui layait le peuple
de ses peches. On oCTrait ensuite an holocauste, et Ton ne
faisait aucune oeuyreseryile. CTetait le seul jour ou le grand-
prCtre cntrftt dans le Sancta sanctorum, le lieu le plus
faint du temple. Aprte 8*etre laye, il se reyetait de v6tenients
2.
3t0
EXPIATION — EXPLORATEUR
de lln. II prenait on Jeane taureau roux pour TofTrir en
^piation du p^ch^ et un Nlier poar roffriir en hofocauste.
Lc peuple lui pr^QU4t deu\ bpuo^ et «n belter. U con-
duisajt ies deux boucs I la porte du taoernacle i et Jetait
an sort sur ce$ deux Tictimeg, 4ont Tune ^talt pour Dieu
et Tautre devenajt le b o u c 6 m i s a a ir e. II aaciiOait le pre-
mier; Q i^rteutait Tautre tout viyant au Se^pMur; it aacri-
^t le jeune taureau pour lui et pour aa famille, et ces
deux aacnfices ackev6s, mettant sea 01^9 sur la ti^te de
I'autre bopc, il coufessait toutes lea iniqullte 4'Urael; puis
il lanfait ce bone dans !e desert. Aujourdlinl, lea Joifs fee
?ents n^observent plus cea cir^iponies , mais ils oflrent no
coq ponr victime, |eOneQt du premier Jour du roois au
dixi^me, prient beaocoiip et ne man^ent point ces joura*U
lie pain p^tri par des mama ehr^tiennes.
Les Greca et Ies Romaips avaieqt aussi leura expiations 9
accompagn^ea de diverses c^rt^ouies. On en faisait pour les
Tilles comme pour les personnes coupables. Apr^ que le
jeune Horace eat ^t^ absous par le peuple du meiirtre de
sa aoeur, il fut parilid par toutes les expicUions que les lots
das pontifea avaient prescrites pour les meurtres involon-
taircs. Lorsque les homicides 6taient de haul rang, lea roia
eux-m6mes ue dddaignalent pas de iaire la c^r^moQie de
Texpiation.
EXPIRATION «9 4it, en droit, du terme assign^ pour
acconiplircertaines fomialK^oonservatoiiea ; iVxpiraliup des
d^ais d*ap|iel9 c'est le Jour oti ces dSala fioisseot. Ia coq-
naissance de I'expiration du d6lai est d^une haute importance
dans la proc^ure, et les ipterpr^tations auxquelles e)le donn^
quelquefois lieu attestent combien il impoile aux parties de
a'en pr^oceuper. En gi6n^ral| ni le premier ni le deri^jer jour
d'un d 61at ne sont compt^s; c*est ce qu^on appelle le d^lai
Iranc. Quand les ddaia sont moindres d*un mois, et se comp-
lent par Jour, le jour t^rme, Texpiration en arrive le der-
nier jour flranc; quand ils sont calculi par mojs ou par an-
n^, le quanti^me leur aert 4e r^lateur, sans que Ton
tiepnecompte du nombre de jours du mois ou de Tapn^e; le
jour de Texpiration est alors le lendemain duauanti^mede la
date du d^lal (Ix^. VexpiratUm se prolonge de vingt-quatre
lieures lorsqu'elle tombe le dim^nche ou un jour C^ri^. Mais
oette r^le n^est pas appiicil>te aux longs d^lais, dans laquelle
la jurisprudence n*acoorde pas toujoursle jour franc. L'expi-
ration , lorsque la partie int^ress<^ k faire des actes conser-
vatoires de ses droits dans le temps ipctlqu^ 9 Q^Hg^ l^ac-
complissement des formality voiUoes« eotraUie pour elle la
d<ich^ance.
EXPIRATION ( Physiohgie). Vaye:i Hespiratiqiv.
EXPLICATION so dit de VacUon d*expliquer ou
pliil6t de faire comprcndre par une d^-monstration ddre
et nette une cltose obscure, amblgud ; alnsi, Ton expliqoe
une propU^tie, un oracle, une ^nigme. On donne ordinal-
rcment aussi ce nom au discours que fait un professeur apr^
sa dict^ pour en fecUiter Tintelligeiice aux ^coliers. L'habi-
tude de I'analyse, ou dela d^mposition des chosesqn'on
veut faire compreqdre, est le prfpclpal moyen pour arriver
k expliquer facllement. 11 se dit quelquefois de oe qni aide
h Irouver la cause, le motif d*une chose dlfUdle^ conce-
Yoir : Donn^r k quelqu*un Vexplication d^un fait. II s*cn-
tend aussi d*une simple demonstration , d'une ^num^ation
de details 1 Vexplication de la spli6re, explication anato-
mique. Ce mot, en termes de b avache, signifle, enfin^ Tacte
par lequel on se discuipe d'un m^fait, les raisons que Ton
donne k quelqu^un pour s^ justifier d*un tort dont on s*est
rendu coupable envcrs lui. Billot.
La prudence present de ^avoir se bomer 4 des explica-
tions et k des applications suffisamment ratlonnelles dans
chaque ordre de connaissances huroaines. H n*appartient
qu'li UM intelligence fnflnie et &une raiaon supr^e de pou-
volr expliqner tooa lea fliits vlsibles 00 invisibles. L'esprit
hnmain s'ait ^vertn4 plus d*une fois k donnef des explicn*
tlont universellet ; de nos jours, il est hien nioins harUt,
ipatgf^aott peaehaoti a'aventorer tlans ce genre de redier-
cbes. II y a dans cette tendance de I'esprit bumain k vouloir
tout expliquer un fait pratique tr^-important, w ce qu'il
donne des aotioDs brunettes des homes assignte k la fdenca
bumaine, de la valeur relative des explicatmna sciantifiqiM
auxquelles on peat atteindre, et enfin, de Texiaience cartaun
d*une science divine et mtinie , k laquelle resprit bonnia
voudrait fst espte partlciper. L*aveu sipo^ra de ooUe im-
pnissance k tout expliquer nous conduit done josqa'aox ii-
mites 4n ehamp des faits de Tordre de scienoe« et mm Cut
passer logiquement dapa le cbamp des faita d« ror4ra ds
foi et d'une csp^ance qui ne doit point ^tre d^ue,
L. LAOBmr,
EXPLOIT) terme militairo qui d^pTe du verbe ^fq^H-
care, II est employ^ par Yal&re-Maximeet p#r Martiii dans
le sens de/acere, faire. On entepd par le mote^pptoft/, daos
son application g^n^rale, Taction d'une guerre m^orable,
d*une exp^lition ayaat ea pour r^ltat la conqufite on 1|
soumisaion d*un pays. Les grandes op^retions atrat^quei
dont un peuple a €ik rinstromept, et dont ie g^ntel d*arip^
a 6t^ 6 la fois Taoteur et le cbef» sont d^gntes sous le titre
g^^rique ^^exploiU, loraqu'elles opt ^te accompagn^ de
grandes ^dions, de faita 4'anpw glorieux. La Grtee, Roma
et la Franoe, Alexandre etO^sar, Charlemagne et Napolto,
embrassent k eux seuls tout ce que ce mot peut avoir d*6-
tendue, de poblesae et de grandeur. Dans le langega ipi|i-
taire, il est rarement employ^ an sipgulier; il est pluspropre
k quali0er rhoamne <|e gaerrOy ep partioulier, que la natioa
eHe-pk^me, car pour oeUe-d le mot technique serait pkitOt
tnctoiret ou, mieux encore peut^re, conquUes, On dit
/ en parlantd*un grand capitaine, quMl Qt m premiers exploits
en Italie, en France, en AUem^goe. SicAao.
£XPJLOIT« £p droit , cette expression ne rappetle an>
cune idde d'h^rajsme, maia le vulgaire procte- verbal daoi
lequel an offlcier miniat^rie) , un notaire dans certains cas
asses limit^, an huisaier dans k peu prte tons las cas,
constate raceompliasement d*up acta de son miniate dans
rint^r^t d'une partie. S'U faut 'en rapporter A r^tymologie,
lea exploits procMunera datent 6e loin, car le naot vieadrait
de txplacUo (quitient aax plaids). Lea actes par lesqaeb
on assignait lea d^epseurs a*app<daient des exploicU. Lss
exploits des hnissiara doivept ^tra faits dans les formes k^as
d^termin^, sur papier timbr^, et remia 41a personne contrs
laquelle ila sont dirig^s ou k Ton (lea siens. Si on exploit efit
dtelar^ nol par le fait 4*on huissier, il ponrra Atre eondamiii
aux frais de Texploit, de la prooMure annulie, sans pr<h
judioe dflsdommegsa-ipti^ii^dela partie. Les exploits d'e x^-
cutiop dijis bpiaiieiB ont lait prendre 1^ mot exploiter dans
le m^ sens que s<»uir9 ex^uter ; par extension, on a d^
sign^ p«ir ^xploiteble tont ce qui eat avscepUUe d'ttre saisi
sur upe partie et vepdu au profit de Tautre.
Goounept de ces exploits d'buissier, qui sont la mine pour
ceux sur Qpi iU pleuvent, a-t-on lait le mot exploiter^ pour
reodre i'idte de travail utile, fiructueox, de rapport du sol?
Nous renoncons k le recbercher, k moins de sapposer que
c'est par antiphrase que cette pouvelle sw^iHcation s'est
forra^e. V^wpMiatiun d*une propri^t4, d'une uaipe, c'est
sa mise en rapport. Par extenaiop, loraqu? Ton veut d^-
gner d^ grandes propriiSU^ mises en culture, on dit :
ies grandes exploitations, et on les oppose alors aax petites
exploitations ( vouez Cultuib ).
EXPLOITATION. Voyeii Cxploiv ( en Droit ).
EXPLORATEUR* EXPLORATION) ( du verbe latin
explorare^ recbercher). La plupart des dictionnairea n*at-
tachcpt au qualificalif explarateur d*autre id^ que ceile
d'liomme k la recherche de nouveUes et de renseignements.
Mais on 6tend aurtout le mot exploration k Taction de fairs
des dtouvertes en pays granger pour en copnaltre T^ten-
due et les limites, le ceract^ et ks weam de ses hAbitants
ses productions, ^tc.
L'exploralion est aussi Tapplication immolate ou m^iate
dc l*un ou de pluaieura de noa sens k la recherche de cer-
taincs substances, de c^tamea propri^t^i de certaina ph6-
EXPLORATEUB — EXPONErmEL
211
vnahiU, En ni^dedne, resp7oMUoik waMb dam to pfi*
ttqud des dllKreilfs tiMyend k Tifde deftqiids on |MirHent k
h cotmabaanod et fc la d^tmninatioii deft maladies. Parml
cei ttmymi^ II rant mettre en premfdre llgne Paugedlta-
lion, la pereuaalon, la pa Ipftt Ion et rinspection. tea an*
cieos praticiena iguoraient vraLsetnblablement la plopart de
tea proeM^, tens tesqneb on tie peat avoir aiicune certi-
tude tnr l*etisteoee e( aur la degr#d*an asset grand nombra
d'afltetkma. Pamd lea modernea, 11 en eat encore beanconp
qui lea n^gent od ne lea oonnaissent quMmparfaltemenl,
et dottt la diagnoalic, tagne et indteia, ne contrlbue paa
pen k fortifier cetto opinion, d^^ trop acerMit^ dana la
moitltude, que to tnedecine est nn art conjectural.
EXPLOSION (da lattn explosio, dMy6 d*explodo, je
diatte) 80 dlt giin^letnent et an propre du ph^nonitee
parlectueiralrestmisen mooveinent d*ane maniftre braaque
et Tioiente ; du moins tt'eat-ce qn^k ce aubit d^laocment
d'air qa*on peat rapporter to canae da aon qui aeoompagne
toute aiplosiott. L^ioflaoimation da la poudre i canon eat
b prindpato cnuae dea etpioslona qui ae paasentoomniun^*
mettt soaa noa yeux. Cequ*on appelte proprement explosion
se cookpose de toaa les piidnomtoea qui ae paaaentau moineBt
ob la poodrevient d'etre iniae en contact atec le reO|0'eat^
^-dire oned^tonation ploa ou moina Tioiente, acCompaF-
goee de IVfloit plus ou moins grand que la poudre a d^ve*
lopp^ antocr d^elle an moment de aa coiubuition, et qui a
toujoors poaf bat de Taincfe une rtelstaneo qiielconque.
LMd^attadi^ I toute eaptoe d>ipiosion, quelle qu'en
toit la caote, comme celle d*an to lean, cctie qui fiiitd6-
tooner un on pluaiean gat, on antres eorpa aeoiblablea,
|dac^ dana de cerlainea oonditlona, cette idtiedoit toujoura
r^Teiller ea nooa nne analogie compIMe de pii^nomtoea
afec ceux qne dfivdoppe llnflammation de la poudre k
caaoa oomprimfte , c'est-Mire an moina nne donation et
le d^veloppement bnisqne et auMt d'une plus on moina
grande force. Iloua disons dHonation^ puree que le d^re-
loppement dHine Ibree etosUque , at aubit et at grand quil
aoi^ n*est paa une eiplosion a*ll n^est pas aecompagii6 da
bruit, comme on le Toit par to fbfce q\ii aoutove le piston
des machines Arapear. Qnant ft to detonation, qu*il ne
fiuit pas confondre avec le druit ett g#n^l, ella anppoie
toojour^ le df^teloppement d^une force qui agit aur I'air,
pnisqn'eUe n*en est qne I'elfet et partant elle auppose
toaiours explosion. Nous tenons departer de ceph4ittuititee
cooiddM dans les tolcana : ii ne tout paa to eonfoudre id
arec ie tnot iruption, m tout autre analogue, qui auppose
toajours one disunion de parties, nne rupture, taadlaquNi
n'y a on quit ne pent y atoir que d^placementde eea m^mes
parties, de Tair, par eiemple, dans i^expioaion. L*^pUon
est ordinaimnent aceompa^A^ on mtoie pi^cM^ de
I'explosiott, et petit conlinner seule ensnite, k moina que lea
eotrallles do Tblcan ne contiennent les eanses de noutelles
explosions. Ce qa*on appelie le fracas dn tonnerre n*eit
qu'oae longne explosion, nu plutdt qn*ttne suite de plidno-
mtees de ce genre qnl ee auccMent Insttntatt^ment et aana
ifiterrUption.
US explosions qnidoft«nt to ploa attlrer rattenltoo sont
ceHes des cbandiferea k vapeur, k cauae de la muiypiieittf
dec&sappart*ns. M. Boutigny a rechercM ienra ctnaea dana
utiphfinomhieqalserattochefttoeaUfactioadealiqoidM.
Si Vtm suppose qn^nne chandiM mni anrctiaume, le mdtal
itenne k se refroMlf brnsquement, to Ilqdide dteiora, faisant
coiitoct atee hii , entre aussitM en ebullttfon, prodait din-
nombrsWes bntlea de tapenr si to taae eatniitert, ou d*>
tenuine sur tootes les parois one pression considerable si
l<t fase est cloa : cette taporisaf ion si soudaine Seralt, suitant
M. Boutigny, to eauso de ces exploaiona terriblaa qui ont
dq4 Eiit tant de tiotimaa en AmM|«e et en Europe. M* Bon-
Uipij pease qu'on porVtondrait i ooi^urer ces funostes
ealastnipbea, t*^ si Ton maintcnait leachaudi^resat les bouil-
icarstonjonra reroplis; 7** si Ton chauflaitcea vaiaseaux gd-
aeratenra tot^alement et non par le fond} a"* ai Ton plafait
dana lea ehaadi^rea des Iragmento angutoni de tomes ui^tal*
liqnea; et 4* si Ton arait to prtentton. de priteiiir tout
relroidissement de leura paroia d^udte ou misea k sec.
A. S^ier, qui, lui aussi, a loagtempa nM\A aor les cauaea
des expldsions des maehinea k tapeur, at sartout de eeUea
dea vaisseaux^ s*est mMiocrement attikch^ k en trouver to
rem^ ou to prtertatif; il ne a'appUqne, to caa ^cb^ant,
qu'4 rendre lea explosions sans danger. II panse qu'on ren-
drait les explosions k peu pr6s insignifiantes si I'ou fraction-
nait, dana on aaset grand nomtoe de tasea distincto et
presqne isol<^ lasunf des autrea, soit la vapeur dejk for*
m^, aoit I'eao destinto k to prod aire ^ et qu'on rMuirait
alnsi to dtestre anx propOrtiona exiguSs do premier yase
qui ae rompt.
La formatiod de d<$p()ts terreox adli^ant anx diaudi^res
eat anasi une cauae d'explosioa : lorsque caa d^to out ac-
qais nne certaine ^sseur, to tftle quMla recoovrent peut
rougir, par anite Alire fendiltor ees d^ts et mettre en con>
tact atee Pead toa parois ra^taltiquea port^es an rouge. On
a done to plua grand int6ret k ^viter la formation de ces
d^to. On y parttont en introduisant de temps en temps
dana to ehaudtora una petite quantity d*argito bien lavte
et trte«fine, on de pommes de terre. On trainsforrae aiasi
to crddte dure dont nous tenons do parler ea une boua qui
n'adhtee pas k la cbawli^e, a'entore tocileineot, et n*oUre
{<as le mtee danger.
Une aurchaiiBB dossoupapeade snret^, ou une mau-
taise oonstmcUon dea chauditeea peut aussi donner lieu k
des explosions. 11 est rare oependant que I'l^reute exigte
par les r^gtoments ne fasae paa d^nvrir les tices de cons-
truction. En effet , atix termea de la I^sUtion trte-sage
de 18)3, aocune machine k tapeur, qu^dle soit de haute ou
de baaae preaaton, n*est aotoristeA fonctionner qu'apr^
atoir aubi aana ae rompre» do to part de la presse hydrau-
lique, i*6prente d^nne praasion triple de celto que lui assigoe
aa deatination.
A regard dea explostons de poudre, telles que celle de
Grenelle en 1704 et ploa rtemment celle d'Alger, a Par-
senal de to Gasbah , on a dit que , pour les rendre moins
terrtbtos, il falliit emmagasiner la poudre, nun dans des
ch&teaox forte, ee qui multiplto la commotion au point de
lui donner les proportions d*un treroblcment de terre, mais
dana des petitions k fondeniente et k parois m^iocrement
solides; car alors to principal elTet de to deflagration serait
d*emporter bmsqueoient I'Mifice entier, qui ne comporte
pour toiainagaaucane maison habitue. On a d*ailleurs trou?^
an moyen, en Iui-m6me fort simple, de conjurer de pa-
reillea exploaiona. 11 consiste k meter k to poudre grenue et
trte-exptosita do charbon en pouasi^re, lequel a pour
elTet de rendre to d^flagratiott beaucoup plus leote, isol^:
^ et to, et seuiement suocesaite. M. Piobert est i'auteur de
ee prudent prooM^, qui n^a qu'un inoouT^nient, c^est qu'on
est oblige de cribler to poudre lorsqo'on s'en sert ou qu'on
rexpMie. U aerait nftme plus convanable, car il y aurait
en cela plus de a^ourito* de faire toyager la |>oudre avant
qu^on Tedt criUee.
L^exploaion de to poudre est employ^ dana Tcxploit*-
tion dea mines, dea oarri^rea, etc, et surtout 4 la guerre.
Dans caa demiera tempa on a beaucoup parto d^apparells
aouannartos destines k fonctiouner en mer comme lea f ou r-
neanx de minea aur to terra.
Le mot explosion est parfois emptoy6 figurdment pour
d^igner rexpmssion ^nergique et subite d'une passion con-
oentrte quelque tempa dans le cceur de celui obex qui ell»
ae d^Toloppe { on dit airisi explosion de col^e, de rage, l>«
m^ocins ont parfoia employ^ cette expression pour dei^l
gner rapparition brusque et inattendue aur un point quc'-
oonqua d^lne tioiente inflammation.
£XPOi\£i\TIEL (Ulcul). Une quantite est Jii^
exponentielle quand eite renferme un ou plusieurs ekpu
santa tariables. Une Equation exponentielle est celle <«(
rincoadue entre comme expoaaot. Le calc^l des quaii(ii<^
213
BXPONENTIEL ~ BXPOSANT
eiponenildles, ile leura difMrentiaUes, elc^ forme Fobjet da
caleul eaeponentiel. Les premiers essais de oe calcul forent
public ea 1695 par Jean Bernonlli. Le nom d'eoc^po-
nentiel lui a ^ domid par Leibnitz. BemouUi le.nommait
d*abord parcaurant; « parce que, dit Montocla, la quan-
tM exponentiette paic^rt en quelque aorte tons ies or-
drea ; » male la d^omination Idbnitzienne a prdraln. Du
reste, le calcul exponentlel n^est qo'one branche du calcal
d,ifr^renf..eL
Lea qoantitte exponentiellea et logaritbmiques oot entre
ellea dlntimea relations. Ainsi, en yeita dea propri^b^ des
logarithmes, on pent IndUttremment foirey bbo^ on
log. y ss X log. a. Cost par des transformations de ce
fponre que le calcul oponentiel rend de grands serrices dans
toutesles parties deTanalyse. £. BIbrijedz.
EXPORTATION. L'exporUtion est la Tente k IMtran-
ger des produits da sol ou des manufactures ; on exports
aussi , on plntAt on transpurte, Ies produits d*un autre sol ,
soit brats, soit fobriqu^s, lorsqne Ton troure du profit k Ies
acheter pour Ies rer endre, et k se constitoer Ies pourroyeurs
d*nn pays, en y conduisant Ies marcbandises acheltes dans
on autre. Cest ce n^ce, semblable 4 celui des commis-
sionnaires et des courtiers, que I'on dteigue sous la d^o-
mination de comm^ee de transport. Ce commerce est une
source abondante de richesses : ttooin Ies Ph^idens et
Cartbage, dans Pantiquit^; Venise, G^es, Anyers, Dru*
ges, etc, et Ies YiUes bans^tiques, au moyen Age; lea Hol-
lendais dans Ies temps modemes. Ceux-d ^talent lea cour-
tiers de FuniTers avant que la France et surtout l*Angleterre
eussent donn^ k leur commerce un essor dont Ies prodiges
ont ddcor^ de tant de splendour cette derni^re puissance.
Les bto^fices que procure le d6bit au dehors des pro-
doits natorels ou artifidels du sol (commerce exterieur di'
reet) sont sans donte de grandes sources de richesse; mais
ce qui fait afOuer dans on pays les denrte et les valours
nam^ques qui les repr^sentent, c*est l*industrie, qui fait
do ce pays Pentrepositaire, le fabricateur et le d^bitant au
meilleur marcb^ des denr6BS de tons les pays ; c'est ce mo-
nopole d'entrepdt, de Tabrication el de d€b\t qu'est parrenue
k s'assurer la Grande-Bretagne. LMridence de ces ayantages,
si bian attests par les fUts, dOmontre Terreur du pn^ug^,
encore aubsistuit, qui (aisait consister la prosp^rit^ mM
rielle d*nne nation dans la balance du commerce,
c'est-k-dire dans Texc^ant dea expc^tions sur les im-
portations, ou des marchaudises vendues au dehon sur
celles que Ton a achetto ailleurs pour les importer au de-
dans : c*dtait snpposer que toutes les denr^ imports
^talent consommtes dans le pays qui les acbetait Dans ce
cas, il est dair en eflet que vendant peu et achetant beau-
coup, il ne pouvaK s'enrichir. Tdle est la position des pays
sans Industrie k T^rd des pays od Tbdustrie a fait de
grands progrte. CP^tait la situation respecUve du Portugal et
de TAngleterre depuis le traits de M^tbuen, en 1703; le
Portugal s*appaavrissait k la fois et par la vente sans con-
currence de ses Tins , livrfe au monopole anglais , et par
I'achat des marcbandises anglaises, dont la fonrniture an
Portugal ^tait poor 'la Grande-Bretagne un privO^e ex-
dusif. L*Espagne, qui avait tout sacrifi^ k Texploitation de
ses mines d'Am^riqne, et dont llndustrie presque unique
^tait rextraekion et la fonrnitnre de Tor et de Targent, se
trouvait dans one position^ peu prte analogue k V6sud des
nations faidustrieoses. Hals les contrte qui, comme autre-
fois TjTf Cartbage, Venise, Anrers, etc., et comme de nos
jours la JBloQande et PAngleterre, se sont constitute en
▼astes entrepots et en Immenses atdlers de bbrication, a'en-
ridilasent dVidemment antant par kmrs importations que
par lenrs ezportations, pnlsqu'elles importent principale-
ment poor rtaporter, et qne le hicre tir6 par leur bidustrie
dela oonTersion des mati^ premieres imports en objets
tnannfodarte d*an grand dOit^tels que lescotons, les soie-
rfes, ete.» est le plus puissant dtoient de leur richesse. La
balance du commerce n'est done pas en rialit^ centre ces
m6tropoles de rindnstrle, lorpqu'elle signale des excMaats
d^importations sur les exportations, dans les rdatloos com-
merdales de Tune de ces m^tropotes avec un aotre pays ,
si le r6sultat total du commerce de la nation qui Importe eit
un bto^fice acquis par la manipulation, le transport et le
d^it des produits imporUte.
11 n*est pas vrai non plus (foe ViatMi d'nne nation in-
dustiieuse doive la porter k comprimer aiUenrs Pessor ds
IMndustrie. Longtemps arenglte k cet 4gard par une cupi-
dity effr^n^ , PAngleterre a enfln appris k ses d^peos qu'on
ne yendait beaucoup qu*k ceax qui pouyaient beancoop
acbeter. Les pertes 6iormes et les mteomptea dtestreox
du commerce anglais au Br^l, au Mexique et k Boteos-
Ayres, en 1825 et 1826, ont prouy6 k nos voisins que les
peoples sans bidustrie et sans besoins ^ient de maurais
chalands, et qu*un grand dibit se bisaits non avec des na-
tions pauyres, mais avec des peuples riches. Cest oe que
d^onfarent assez d*ailleurs les lapports du coouneroe entre
la France, U Grande-Bretagne et les ^ts-Unis anglo-am6-
ricains. Ces deux pays , les plus riches et les plus indot-
trieux, sont cependant pour la France les ddioucb^ les plus
avantageux. Ces fails suffiraient pour attestor la loi provi-
dentielle^ qui » en dotant les divers pays de productions va-
rite et d'aptitudes diverses pour les travaux de Pindustrie,
a voulu que les ^changes du commerce fussent autant de
moyens d'unton, et non pas des brandons de discorde ; Pava*
rice et Pavidit6 insatiables protestent seules centre cette loi.
L^<^nomle poUtiqne nous apprend en memo temps que si
Pexportation des produits accumul^ par le commerce et
par Pindustrie est une source iiiconde de richesses , c'est,
non pas Paccumulation, mais une lieureuse ri^partition de
ces richesses, qui Cut la prosp^t^ d'un pays.
AOBEKT DE YlTBT.
EXPOSANT , EXPOSANTE. En termes de jurispni-
dence et d^admmistration , c^est odd, celle, qui expose on
fait, qui expose ses droits, ses vomx , dans une petition, ou
qudcpie autre ade. Dans le langage oniinahe, on nomme
ainsi oeox qui exposent des ouvrages d'art , pour les sou-
mettre au jugement'du public.
EXPOSANT (Algibre), nombre qui , pUc6 k la droite
et vers le bant d'une quantity, exprimela puissance i
laquelle die doit 6tre dev6e : o^ faidlque la quatriteae puis-
sance de a, ou le prodnit de quatre facteurs ^ux k a;
pardllcment 3^ ^uivant i8X3X3X3X8ou 243. Autre-
fois a* s'exprfanait par oa, a' par ooa, etc Cest Des-
cartes qui eut Phenrense idte d*faitroduiie dansl'toiture
algd)rique Pdigante notation des exposants.
Le calcul des exposanta est trte-eimple. Dans la mu Iti-
plication, on ajoute les exposants d^nne mtee lettre :
ahisi a^Xa^»a^; cda est Mdent puisqu'nn produit se
compose de tons les factenrs que renferment le multipli-
cande et le multiplicateur ; en gteral, a"* X o^ <= a"»+».
De Ik d6coule imniMiatement la r^e des exposants dans la
division, rfegle que Pen exprime ainsi : a"* : o^ ss a* — >».
Dans le cas particnlier oil Pexposant du diviseur est ^
k cdui dn dividende , le quotient se prtente sous la forme
a^; oette expression ^qvlvaut donc4 Panit6, et Pexposant
1^0 ne doit etre regard^ que comme on symbole rappdant
la division d'unequantit^ par dle-m^ne. Dans le cas o<k Pex-
posant du diviseur est plus grand que cdui du dividende, si
on applique U rigle, on tronve an quotient on expoeant
n4gat\f : or, en se repoitant k la d^nition de Pexposant,
une tdle expresdon ne sanrait avoir ancnn sens ; mais ri
Pon tient seulement compte de son oi IgbM, on volt que a^\
par exemple, ^Ivant4-|, car on pent regarder a~^
comme le quotient de a* par a^, ou de o4 par a7, etc
Poor dever une quantity affects d'on expoaant k one
puissance, il r^snlte des prindpes pos^ d-dessus qnH
RufRtde multiplier Pexposant par Pindice de la puiiiunce :
(a^)n^am; Poor extraire une radned*un<iegr<i donne,
on devra done soivTe, la marcbe inverse, c*est-li-dire qua
EXPOSANT — EXPOSITION
913
Poo ton: v^3"ssa". Si n divise exactement m» rien
de plos ample; mais s'il en est autrement , nous sommes
eooduits k It conskltotion d'exposanU fractionnaires ,
dont linterpritation doit donner lien k des remarqaes ana-
logoes k odiea qu'em^ent les exposants n^tifs : t^ re-
prteite stmpleoient la racine cublque da carr6 de a.
On le Toit, le calcol alg^briqne a singuli^rement ^tendu
remploi primitif des eiposants : I'analyse consid^ ^le-
nient des exposants iirationnels et mftme des exposants
imsginaires. E. Merubux.
EXPOSti DES MOTIFS. On appelle ainsi i'toonc^ des
raisons on des aioti& qui d^terminent le poavoir e x6 cu t i f
i proposer aox ci^bres Idsislatiyes telle disposition, telle
menre, telle kH. Qnoique cette expression n'ait ^ employ^
olfideUement que depuis le Code Ciyil, la chose qu'elie ex-
prime est aossi ancienne que la l^islation mtoie. Dans les
plus andens monnments l^gislatifs nons trouvons la raison
dhme lot k c6U de ses dispositions. Un grand nombre de
Dosaacieones ordonnances contiennent dans des pr^ambules
les motifs gte^ranx qui ont dict6 leurs dispositions; et sou-
Teat ntaie, ind^pendamment de ces pr^mbules, les rootirs
particoliers des dispositions de detail sont expose dans le
corps mteie de Tordonnanoe, faisant en quelque sorte
paitie des articles quMls expliquent. Toutefois, k mesure que
la l^gulatioa a pris im caract^re plus precis, on a fini par s6-
parer tout k fait les motifs des lois de leurs dispositions. Ces
uiotiii^ au Ueu d*^re diss^minte dans le corps des ordon-
nances, ont €i& expose dans des discount ou rapports , et
Too poorrait dter comme des moddes en ce genre les »Jli-
bres rapports de Tuigot, et de remarquables discours aux
assemUte liglalatives. Dans I'Assembl^ constituante et
dans les assemblies qui Ini succ^^rent jusqu*li l^ao Tiir,
Texpos^ des motifs rteolte d'abord des discours et rapports
aoxquds cbaqua disposition donnait Ueu. Les d^rets de ces
aseembUes contenaieni sonvent des consid^rants que Ton
peat regaider comme Texpos^ l^gal et officiel des motifs de
leurs d^sions.
Loraqne, sons la constitution de Tan tui, le co r ps 1^
gisiatif ne Ibt charge que de sanctionner ou de rejeter
les propositiona qni lui 6taient soumises , les projets de loi
lui ^talent apporlte au nom du tribnnat par un orateur
qui en exposait les motifs dans un discours de pr^ntation.
La plapart de ces discours sont roeuvre de jurisconsultes
teinents; oeux de Fava rd de Langlade ont consenrd une
graode autorlt^. Get expose des motife ^tait ensuite soumis k
des commissions pcises dans le sein du corps l^slatif, et les
rapporteurs proposaient ^adoption ou le rejet de la loi.
Sons le r^me de la cbarte de 1814 , Texpos^ des mo-
tift fut r6dig^ par le ministre qui pr^sentait la loi et apport^
par loi aux cbambres. Sous le gouvemement de Juillet les
chambres ayant TinitiatiTe des projets de loi et des amen-
dements, Pexpos^ des motifs p^it de sa Talenr, les vrais
fflotife de la loi on de certaines de ses dispositions pouvaient
aossi bien se trouTer dans le rapport de la commission ou
rtoilter de la discussion m6me. Sons le regime r^publicain
las choses restirent k peu prte dans le mtaie dtat; aeule-
Boent lea rapports prirent peut-^tre encore plus d*importance.
La coostitntion de 1852 ne parte pas d*expos^ des motifs,
ttuusil en est parfois r^dig^ par les conseillers d^Etat cbarg^ de
lotttenir la loi pr^sentte. Mousdteronsentreautres la loi snr
la mort civile etia loisnr les r^ormes donani^es. Les com-
missions dn corps I^gislatif font aussi des rapports, et la loi
ne pent ^tre ensnite que yotfe ou rejette en entier; cepen-
dant des explications donn^dans la discussion peuTent en-
core venir fairer la loi.
EXPOSITION 9 action par laquelle une cboae est ex-
pos^ mise en Yue; 4tat de la chose exposes t Ve:iq)osUion
da saint-sacreroent, des reUques. Dans les beaux-arts, expo-
tUion se dit de la maniire dont un tableau se trouve plac6
nflatiTemcnt an spectateuret a la lumi^re. Ainsi, un tableau
e»t dans une bonne ou une mauTaise exposUiorif suivant
qn*il est trop bant ou trop bas, on Uen qnand 11 est trop
prte on trop 6loign^ de rosil du spectateur ; ou, enfin, quand
il est mal ^air^, solt quit ne re^iye pas assez de lumi^,
soit qu'elie frappe dessus d*une fa^n inconvenante.
Exposition se dit aussi de la situation par rapport aux
Yues et aux divers aspects du soleil : Ce palais est dans une
belle exposition; Vexposition de cette maison n*est pas
saine ; exposition au nord , au midi. En termes de Jardinage,
c^cst la situation d*un endroitou le soleil donne : Un espa-
lier a besoin d^une bonne exposition.
Exposition est encore employ^ k propos des enfants
trouY^sou abandonn^s par leurs parents qui ne veulent
ou ne peuventpas les nourrir; on dit quails ont 4t6 exposes,
lorsqulls ont ^t^ places dans les tours qui existent encore
dans bien des locality, pour les recevoir.
Exposition an figure signifie narration, r^dt, dMuction
d*un lait : il a fait Vexposition de cette affaire fort nette-
ment. 11 vent dire ausd quelqoefois explication, d^velop-
pement : V Exposition de lafoi par Bossuet; une exposition
de prindpes. II se prend en outre pour interpretation :
Vexposition du texte de T^criture; exposition litt^rale.
EXPOSITION (Bhitorique), On sait que Vexorde
est rintroduction, ou plutdt, comme le dit Cic^ron, Ta-
Yenue du discours. Vexposition remplit les mtoies func-
tions dans le poSme dramatique. La premie r^le de
Texposition est de bien faire connaltrt les personnag^ cdui
qni parte, cdui k qui Ton parle et cdui dont on parle, le
lieu oil Us se trouvent, le temps oil Paction conunence. Boi-
lean a nettement formula ce pr^cepte de Tart dramatique :
Qae dte let premiers Yen racUoa prepare.
Sans peioe da sujet aplaoiase I'entr^e.
Le sujet n'est jdmais asses t6t expUqu^;
Que le lieu de la seine y soil fixe et marqu^.
Ce qui rend difficile Pexposition du potoie dramatique, c'est
qn'elle doit ^tre en action, et qu*dle doit se produire si na-
turellement quMl n'y ait pas meme le soup^n de Tart Lll-
losion le veut ainsi. Les pontes tragiques grecs exposaient
g^n^ralement leurs sujets de la mani^re la plus simple et la
plus frappante. Escbyle , dans Les Eum4nides, dans Les
Perses, dans Les sept Chtfs devant TMbes, dans Les Co^-
phores, pr^sente k TouYerture de la sctoe des tableaux de
PefTet le plus thd&tral. Sophocle ne montre pas nooins de
g^e dans ses expositions; VAntigone, VJ^lectre, les deux
(Edipe, en sont des exemples admirables. Euripide est rest^
inf^rieur k ses deux rivaux dans cette partie de Tart : son
Hippolyte, son AUctre, son H6cub€, sa M4d6e, et qudques
autres de ses trag^es, p^hent sous le rapport de Pexposi-
tion. Cependant, pludeurs de ses ouvrages attestent qu'il
aurait pu exceller aussi dans la mani^re (Texposer. Qnoi de
plus natnrd et de plus toucbant qu*Andromaque, prostem^e
au pied d*un autel , ouvrant 1^ sctoe en rappdant et en d^-
plorant ses mallieurs! Quoi de plus ing^niensement drama-
tique que le rteit d'£lectre, dans la trag6die d'Ores/e/ Cette
princesse est assise auprte du lit de son fr^, endormi et
pour un moment ddiYr!§ de ses remords ; die verse des larmes
et se retrace, depuis Tantale jusqn'^ Oreste, tons les d^sastres
de sa famille, tons les crimes de ses parents. Ces expositions
sont encore surpass^ par cdle de Vlphig^ie en Aulide
du mtaie poSte : ceUe-d a le double m^te d'etre en senti-
ments et entiablcaux ; on pent en jnger par la bdle imitation
que Racine nons en a laiss^
Les grands mattres de la sc^ne fran^alse rivalisent
qiidquefois avec les andens pour la beauts et le naturd de
leurs expositions: ComdUe, dans Le Cid, dans La Jforf de
Pompie, dans Othon, a donn6 de beaux moddes k imiter.
On cite avec admiration Fexposition du Bajazet de Radne,
exposition si beureuse, d cJdre, malgr6 tons les d^ils
n^cessaires dont die est charge Cdle &Athalie est pldne
de la grandeur et de la majesty du sujet Le tb^trede Vol-
taire foumit aussi de nombreux exemples d*exjio5</ionf , Bf>-
tamment dans Brutus, dans Mirope, et dans SMiramis.
Les prindpes de Texposition sont les mteMs pour la oo*
214
EXPOSITION — EXPOSITION DES PRODUITS DE L'INDUSTRIE
nj<!d{e. (Test daiu notre MoUire qu*U fant en cherclier les
plttft parftiits modules. 11 il*y a rien, dansaucnno lAngtte, h
o'jposer ii reiposilion du Tartufe, k celle da Misanthrope t
et sartout h oelle da Malade imaginairt,
Dans une ceutre dramaUque , si le sujet est grand, a'il est
connu, lo po€te pent entrer tout d'un coup en matlire; roais
sf les li^fos de la pi^ sent noureaux pour les spectateurs,
il fant d^rouler dte les premiers vers leurs difTerents inUS-
rets, etc., et cependant tacher d'^viter d'etre long ou obscur.
Le g^nie de Comeille lui-meme n*a pas toujours so triom-
pher de ce genre de difflcuU^ : Texposition de sa Hodogune
est regard^ comme la plus froide, la plus p6nible et la
plus obscure de notre tbddtre. Cbampagnac.
EXPOSITION ( Peine de V), Cette peine avait ^t^ em-
prunt^ par notre Code Pdnal k la legislation des temps pas-
8^. Les condamn^s aax travaux forces et k la r^clu-
a ion la subissaient, encliain^s pendant une heure k un po*
teau, sur un tehafaud, et malntenus soovent par un car*
can, au-dessus duquel on lisait leurs noms et les motife de
leur condamnation. C^tait k la suite de I'exposition que le
boorreau fl^trissait de la marque les condamniSs aux tra-
Taux forc^ ; la marque fat abolle sous Louis-Philippe, en 1832,
et la cour d'assises put dispenser de la peine de Texpo-
sition le condaron^ aux travaux forces k temps ou k la r^*
elusion qui n*etait pas en ^tat de r^idive, k Texclusion des
faussairea. L'exposition ne devatt en outre jamais Hre ap-
pliqu^e aux roineurs au-dessoos de dix-hult ans ni aux sep-
tuagfoaires. Un d^ret du gouvemement provisoire a al)uli
Pexposition publique. C*est une r^forme que nos moDurs r6'
ciamaient depuis longtempa, car le cynisme qu'aflectaient la
plupart de ceux qui snbissaient eette peine ^tait loin d'etre
un salutaire exempla, non plus que les injures que leur pro-
digoait la fonte.
EXPOSITION DES BE AUX-ARTS» ou SALON.
Lea artistes de Pancienne Grioe exposaient leurs ouTrages en
public potar connaltre le jugement que Ton en portait ; mats
cet usage ne flbt pas repris en Italic , k T^poque de la renais-
sance. Depuis, quelquea academies ont fait des expositions
partielleS) pen nombreuses et souvent irr^oU^res. La France
m^me avait ancienneinent une exposition annuelle , o6 le
public ^tait appel6 k voir lea tableaux des Olives qui avaienf
coiicooru |iour le grand prix de Rome. EUe se faisalt dans
une des salles de I'Acad^ie, et souvent dans une autre salle
on pouvait en meme tempa voir pluaieurs des morceaux de
rtoptlcm des membrea de I'Acadtoieroyale depeinture. Une
autre exposition , que quelques personnes peuvent encore
avoir vue dans leur jeunesse , ^taii oelle que TAcad^mie de
Saint-Luo faisalt faire, 4 la place Danphine, le jonrde 1' As-
cension. Kile se composait uniquement des productions de
ses membrea , qui , comme on le salt , ^talent les peintres
non re^s k PAcad^inie royale , soit qu'iU n*euaseut pasassex
de talent, soit quMla'n'eussent pas voulu a'y pr^enter,
comme M I g n a r d , qui reruaa d'en faire partie pour n^etre
pasdomlne par Le Brun, alors premier peintre, et Tun de
ses fondateurs les plus influents.
Ges expositions n*avalent pas assez de magnificence , assez
de noblesse pour attirer I'attention du pubUc. M ansart,
surintendant et ordonnateur g<te6ral des batimenta du roi ,
et protecteur de TAcad^mie » vouint Taire quelque diose de
digtie du r^ne de Louis XIV. II propose done ail roi de
profiler dela vaste galerie du Louvre, enti^rement vide
alors pour faire nne exposition gtodrale des tableaux , sta-
tues et busies, fails par les membrea de PAcad^mie royale
de peinture, ainsi que des mod^es ouautrcs objeta curienx
invents par des membrea de I'Acad^mle des sciences. C*est
dans la demi^ annde du dlx-septi^mesitele, au mois de sep*
tembre 1699 , qti*eul lieu cette premiere et magnitiqne expo-
sition. La galerie du Louvre, longne de 227 tolses, parut
tivp vaste; on y ^tablit deux cloisons, qui en rMuisirent
la longueur k 115 toises : cette partio fut passag^remunt
d^coree ct meublte de riches objets, de belles lapissertes ,
tf« tableaux et de statues de P^poque. Les portraits du roi
et du dauphin s'y trouvaient plac^ k Pentrte, sur one escrade
couvertcd^tin tapts , et surmontite par un grand dais de vb*
lours Vert, avec des galons et des cr^pfnea d*or et d*argent.
II est bon de faire remarquer qu*au lieo de dias^miner,
comme k pr^ent , les tableadx d'un mftme artiste , on avait
eu soin , an contralre, de les r^nnir , de sorte que cbaeea
d*eux oecupait Une ou deux trav^es. An milieu de la galerie
^laitune petite statue 6quesire du roi , par Oirardon ; c*^tait
le module de celle que Ton venait dMnaogurer aur la place
VendOme; it se Irouve mainlenant k Dresde, dans le
Trfoor.
Sans entrer dans de longs details sur les objets l«s plus mar-
quants de cette exposition, quMl nous soft permla nti moios
de rappeler qu^on y vit la Descents de Croix et /^i»-
Christ chassant lei tfendeurs du temple par Jouvettet ;
le portrait de M*** Dacier , par M'**' Clieron ; o^ui de Boilean,
par Bonis. Il s^y tronvait aussi des estampes fort belles.
Une seconde exposition publique eut lieu en 1704 , k i*oc-
casion de la naissance du due de Bretagne, Patn^ des petits-
Ills de Louis XIV. Cue troisi^me fut faile en 1727 ; mais ce
n*est qu*^ partir de 1737 que les expositions eureflt lien
r^guli^rement cbaque ann6e, jusqu*en 1751 : alofselles hi-
rent rhinites aux ann^es impaires. Ces expositions ne du-
raient qu^un mois. Il fallalt etre de PAcademie pour avoir le
droit d*y presenter ses ouvrages , et le total des objets de
peinture, sculpture ou gravure n'^tait gu6re que de 150
environ. En 17S0 Ic salon ne contenait encore que aoo
objets; mais en 179 1, premiere ann^e oh le privilege de Ta-
cademie setrouva aboli, le salon offrit BOO articles. Depuis,
ce nombre a augments jnsqu*a 1,200 et 1500; et quoiqde
depuis les expositions soient redevenues annuelles, eUes
d^pass^tent pourlant le c]\l{fre de 3,500 raurceaui. tn \%hi
dies atlelguirent mame le nombre de 5, ISO morceaux de
peinture, sculpture, dessln, architecture, aquarelles, gra-
vures et lithographies. Lors de la demiftre exposition, cfl
1852 , ce nombre ^tait retomb6 1 1 ,757.
DocnESNe atn^.
Des r^ements particnliera r^gissent les expositions de^
beauxarts;la Ck)nventionnationales'en occttpa, et surla
proposition de David elle institua un jury.
La composition du jury charge d'admettre lea tableaux k
Pexposltion, et conti'e lequel s'tievaient cheque ann6e de
nombreuses protestations , a souvent vari^. Sous la monar-
chie elle fbt du domaliic du peuvoir ex(H;uiif ; en tslS les
artistes eux-m£mes fhrent appeltfs k nommer le jury, et lei
floms des roembres qui le composftrertt attestftrent que cetla
Election avait 61^ faita avec une grande intelligence : qilinze
peintres, onze sculpteurs-, cinq graveurs , cinq arcliitectes et
quatre lithographes compos^rentee jury, dont la mission se
tioma cette anuria k placer seulement les tableaux qu*il
n^avalt pas mission d^examiner. AujourdMiui le jury d*ail-
mission est compost moiti^ de membrea nomni^ k Vi-
lection, moitl6 de membrea choisis par Padmiuiaf ration ;
les artistes qui ont d^ja expose y tiisent cinq peintres , irois
sculpteurs , un graveur, un graveur en m^dailles et dit ar-
chitectes. Le jury d'admisslon statue malntenant sur le
m^rfte.des ceuvres expose et snr let recompenses k leur d^-
cerner. Ler^lement de 1850 portait que les memhres de
PInstitut, les grands prix de Rome, les artistes d^sonM ei
ceux auxquels avaient ^16 decem^ea en rfcompense des nn^
dailies de premiere et de seconde classe exposaient de droit
leurs tableaux, sans etre astrelrtta k les aoumettre ih IVetanwn
du jury ; le r^lcmentde 1852 n*attribue plus cette immunite
qu^aux membres de PInstitut et anX artlatea dteores.
EXPOSITION D£S PRODUITS DE LINDUS^
TRIE. C'est k notre premiere revolution qu'est due Pins-
titntion des expositions industrielles; qui a passd depuis par
tant de phases difrerentes. Elle se produlsit dte Pabord aoui
une fonne bien modeste; trois jours seulement, trols des
cinq jours compiementaires de IVm vi (1798), tui fbreni
conj^acrte. L^expositton avait lieu au Champ de Mars : on y
compta 1 10 exposants > 23 recompenaea y furent distribiiees.
EXPOSITION DBS PRODUITS DE L INDUSTRIE
214
£b Tan n Pe&pmition a lieu aassi dans les Joura com-
pMmiatsim; die est installde an LooTre, dure six jours,
el eoapte229 exposants; 80 recompenses j sont distvtbn^es.
En ISO) (an x) nouvelle exposition, ^alement fix^ aux
joors conpl^raenUires t ceUe-ci, install^ an Louvre eorame
la prMdente, oompCe S40 exposants, auxquels 2S4 recom-
penses sont decem^es.
En 1800 .^ la roftme epoque, ourerture de la quatritoie
exposition des prodnits de llndustrie nattonale ; TexposUion
se tlent sor Pesplanade des Invalides, et dure vingt-quatre
joum; 1,411 exposants, 610 recompenses.
De 1806 I 1819; les expositions disparaissent les guerres
qui Tont flnir k Waterloo ont enlcTe les bras k Tindustrie ,
IV>eeapation etrangire a deconrage les industries ; mais en
1819 la cinquitoie exposition a lieu, et cette Tois elle a les
proportions d*nn grand ^Tenement, prepare de longue main.
Elle ouTre au Louvre le 25 wdi , jour de la Saint-Louis ,
dare trente-cinq jours, compte 1,661 exposants, et voit dis-
trilme, 869 rtompenses.
A partir de ce moment les expositions devienncnt perio-
dkpies , dies doivent avoir lieu tous les quatre ans.
En 1813 sixitoe exposition; elle se tient au Louvre,
le IS aoQt, dure dnquante jours, compte 1,642 exposants,
1,091 recompenses.
Le 1^ aoAt 1827 septitoie exposition, toujours au Lou-
vre: die dare deux mois, compte 1,695 exposants ct 1,254
r^^mpenses.
Les agitations , les commotions qui suivirent la revolution
de 1830 tfrent ijoumer Texposition a Tannee 1834, et d6{or-
mais 11 devait j en avoir one tons les dnq ans. Cette fois
les vastes salles dn Louvre ne sufllsent plus k contenir les
produits expose ; die eot lien place de la Concorde, ott quatre
pavfllonsavaientet^ eieves pouria recevoir : 2,447 exposants
et 1,785 rfeompenses attest&rent le devdoppement que pre-
nait alors Findostrie franQaise. Ouvertc le jour de la fete du
rd, le f*' ma, Pexposition de 1S34 dura deux mois, comroe
la precedente.
La neavitoe exposition comment le I*' mai 1839 , et
dnra e^^iement deux mois : on lui alTeota des constructions
provisoires , qui furent devees an milien da grand carre des
Champs-^lysees, oft se sont tenues toutes les expositions
sobseqoentes : die compte 3,181 exposants, auxquels 11 est
aeoorde 1,305 recompenses.
Le 1*^ mai 1844 s^ouvre la dixi^me exposition, durant
d«DX mois : 3,960 exposants, 3,258 recompenses.
Le I*' juin 1849 s'onvre laonzi&me, duree fixee k deux
mois. prolongee de quelques jours : 4,532 exposants, 3,738
reco'.npenses. 81 departements , TAlgerie, une colonic j
sont representes. Comme dans toutes les precedentes , Paris
et le d^partement de la Seine y occupant la plus large place.
En 1844 lis comptaient 1,133 exposants; en 1849 ils en
eomptaient 2,885. Les prodnits agricoles , les bestiaux sont
adrais k cette exposition, qu'on appelle exposition des pro-
duUs de ta^rieuUure et de Industrie.
Exposons maintenant le mecanisme adminlstratif des ex-
positions des produits de Tindustrie fran^se k cette der-
Bl^re date de 1849.
Ceiix qui ont llntention d^envoyer des produits k Pexpo-
flitiQii doTvent les aonmettre k une commission departe-
mentale , clioisie par les prerets, dqni prononce radmission
oa le rqet de cos prodnits. De plus , on a attribue depnis
184s aux merabro^ des commissions departementales le
sotn de feire des rapports (Merits sur les services rendus k
ragrlculture d k rindustrie par des chefs d*exploitation , des
oontre-maitres, des ouvrlers d des jonrnaliers. Arrives k
Pari9 , les produits en sont sonmis k Texaroen d'une com-
mission eentrale , eomposee de 31 membres, ct constitnee
endouxe eoraltes. Les membres de cette coministon etaieat
desigmes par le ministre du commerce. Enfin, une jury central
de 61 incniiircA, egalementnommet; par le mini^^tre du com-
ineroe, d divis^ en 10 sections ou commissloni« , prononce
•ur le merile des prodait<, d propose les recotiip<*nses k de-
eemer. Oes recompenses sont de divenes classes : 1* La
medaille dV, 1^ la medaille d'argent, 8^ la medaille de
bronze , 4^ la mention honorable. Elles sont dtstrtbuees par
le chef du pouvoir ex^eutif , ainsi que les croIx d^Honneur,
qui par le fait viennent augmenter le nombre des recom-
penses proposees par le jury.
Comme nous I'avons vu , IMdee des expositions est jus*
qu*en 1849 exduslvement nationale. ^*exposltion fran^iae
n'appelle que les produits fran^is , et reciproquemeot celles
des autres pays ne songent qu*^ leurs produits.
L'exempic de la France a en effet profile k retranger.
La Rnssie a eu ses expositions : en 1S29, k Saint-peierd-
bourg; en 1831 d 1835, k M6scou; en 1839, k Salnt-Pe-
tersbourg; en 1843, k Moscou ; en 1848, k Saint- Petersbourg;
en 1852, ^Kief; k Moscou, en 1853. LaBdgique aeu de son
cdte trois grandes expositions industrielles : en 1835, 1841,
et 1847. A cette derni6re on a compte pr6s de 1,000 in-
dustrids.
Vienna a eu trois expositions : la premiere , en 1835, com-
prenant 594 exposants; la seconde, en 1840, en comptait732,
dla troisieme, en 1 845, occupant 48 salles des vastes bAti-
ments de r£coIe polytechnique, et k laqudle ontpartidpe
1,865 exposants.
Berlin a donne asile, en 1844 , li Texposition industrielk
de Passociation douaniere allemande connue sons le nom
de Z olive rein; 3,100 industrieis y ont pris part.
L^Espagne, le Piemont, la Suisse ont aussi tente de leur
cdte des expositions.
La pensee de convier dans an mfime lieu les industries de
tous les pays a ete emise, die a germe ; mais comme toutes
les idees qui prennent naissance en France ( celle d'une
exposition nniversdle delMndnstrie a ete revendiquee par des
Francis), il Ini faut traverser la Manclie pour etre comprise,
adoptee , pour passer de la theorie k la pratique. Aussi bien,
les idees de Hbre ichange^ qui gagnent de plus en plus
d^influence en AngIeterre,son^ elles trop en harmode avec
cette pensee pour ne pas recberdier avec empressement la
sanction qn^dles esperent y rencontrer.
La rdne d'Angleterre convoque k Londres une exposition
nniversdle , dont le resnltat sera de (aire embrasser d'un
seul coup d'oni I'dtat od sont parvenus les arts d Tindus-
trie de rhomme. Une commission royale, placee sons la pre-
sidence du prince Albert, est instituee; les presidents des
granges societes savantes et artistiques, des professeurs dis-
tingues , les principaux conseillers prives de la couronne ,
les hommes d*£tat les plus connns dans les diverses opi-
nions qui se partagent le parlement, font partle de cette
commission preparatoire. Un concours est ouvert pour la
construction d^m vaste palais, que Ton appela dcpuis Palais
de Crist al, od viendront s*etaler les articles ftibriques, les
prodnits agricoles de toutes les nations du monde , et ce
palais sort de terre , sYieve d se termine avec une prodi-
gicttse rapidite ; nn concours est ouvert pour le modeie des
medailles k decemer aux exposants; le modde proppse par
un graveur fran^is est couronne', d par une courtoisie
toutedebon gofit, la commission royale fait graver la me-
daille par des artistes fran^is : les recompenses seront de
trois classes : la grande medaille de bronze « la medaiUe
de bronze moyenne, la mention honorable.
Un jury , dont les membres seront nonunes par 25 puis-
sances de TEurope, de TAsie, de TAmerique appeiees k
concourir k Texposition nniversdle, proncncera sur le
m^ite des produits. 36 jures flran^is , et 16 suppieants ,
designes par le ministre de Tagriculture d dn commerce,
vont prendre part aux deliberations deoe memorable congres,
oil siegent reunis en jury general au nom des nenples civi-
lises 314 rcpresentants de Hndustrie, des sciences et des
arts. Ce grand jury est divise lui-meme en SO sections ,
dont qnatre sont presidees par des jures fran^Ls. |4efl pre<
ddentsde ces 30 sedlons ferment un consdl des presidents,
compose autant que possible de jures anglais et de jtires
etrangersen nombre egd de part et d^antre, d dont la
itte
EXPOSITION DES PRODUITS DE LINDUSTRIE — EXPRESSION
ittiMion est de tracer les r^esqai doWent guider les juges
de chaqoe section.
Le mode de nomination des jurte difl^re selon les pays ;
en France, c'est le pouToir exteutif qui les d^gne ; aillearsy
leur'nomination est r^l^ d^une maniere'Tariable par les
gouYemements ; en Angleterre, les villes qui font des enyois
considerables k I'exposition dressent des listes de candidats,
sur lesquelles la commission royale ehoisit les jorte.
Les produits expose sont imports et exports en fran-
chise de douane; ils nesont accepts qae lorsqa^ils ont 4lA
accepts on enT07<^ par les commissions ou jorys des pays
de proTenance. En France, c'est le jury central de Texposi-
tion de 1849 qui accepte ou rejette les produits pr^nt^s
pour le Palais de Gristal. La France est Pobjet des prove-
nances les plus grandes de la part de la Grande-Bretagne,
qti'elle a si longtemps combattae sur les cbamps de ba-
taille, et qu'eUe Yient combattre padfiquement anjour-
d'liui dans le champ clos de Tindustrie : un espace de plus
9,000 mMres est accord^ k nos produits , et quelques diffi-
cult^ soulcT^ par le rOtrteissementde cet espace pour les
besoins de la circulation gOnOrale sont promptement aplanies.
Enfin , I'exposition uniyerselle est ouTerte , par la reine
Victoria, le i*' mai 185i.Jusqu'en l:S34y dans nos expositions
fran^seSy les produits ayaient M rOpartis , k pen pr^ sans
classification, en quatre pavilions difTtirents; depuis, on les
divisa en quatre classes, qui furent rOparties- en quatre ga-
leries affects k chacune de ces classes. En Angleterre, ils
furent expose ensemble, sous une classification g^^rale
qui Ocbappait k I'oeil , puisqne chaqne nation avait son quar-
tier ^ part Sur 18,000 exposants, T Angleterre en compta
0784, et la France, qui venait en seconde ligne, 1,760,
PAngleterreobtint 79 grandes m^ailles, 1,265 mOdailles de
2* classe, et 2,089 mentions honorables ; la France, 57 grandes
m^laiUes, 622 de seconde classe, et 1,050 mentions ho-
norables. Nous avions remportO lit une grande victoire in-
dustrielle, car les recompenses de premier ordre Otaient
pour nous de 30 pour 1,000 exposants, tandis que les
autres pays, la Suisse exceptOe, ne les avaient obtenus que
dans la proportion de 8 sur 1,000.
A Texposition universelle de Londres succOd^rent d*au-
tres expositions uniTerselles, qui eurent un retentissement
moindre : celle de Dublin , ouverte en mai 1853 , et pour
laquelle Londres donna 1,250,000 Ir. ; celle de New-Yoric ,
ouverte en 1853, etc. Enfin , bien quVUe aitete toute spOciale,
nous devons classer parmi celles que fit ualtre la pensOe
exOcutee k Londres Texposition universelle des beaux-arts
que la Bdgiqoe provoqua k BruxeUes en aoOt 1851.
La France ne pouvait pas demeurer en arri^re du grand
roouTement qui avait pris mdssance dans son sein. L'ex-
position periodique de Findustrie nalionale devait avoir lieu
en 1854 : nn dteret da 8 mars 1858 enagrandit le caract&re,
et fixaau I*' mai 1855 Tonverture d^nne exposition universelle
des prodoits agricoles et industrids de tous les peuples. Un
d^ret post^enr confondit encore dans celte exposition celle
des beaux-arts qui avait lieu annuellement k Paris, et crOa
ainsi ane;exposition universelle des produits agricoles, indus-
trids, et des beaux-arts. Une commission de 37 membres,
prfeld^ [lar le prince Napolton Bonaparte, et dont, par un
dteret sp^al, Pambassadeiir d* Angleterre k Paris, lord
Cowley, a 6t6 appd6 k faire partie, est charge de la direc-
tion et de la surveillance de oette expodtion.
Un palds de Tindustrie, reropU^ant les mis^rables cons-
trudioiis ^phto^res que Pon a vues tour k tour, s*d^ve aux
Cliamps-Elysto, au milieu du carr^ Marigny, sur une im-
mense ^tendue. II formera un rectangle pailait; la salle, que
^urmonteront des galeries suspendues, couvrira un espace de
Irois hectares; ct d^lk Ton se plaint de Texigutt^ de ce mo-
nument, auquel on est oblige d^ajoutcr des appendices pour
qu*il puisse satisfaire aux exigences de Pinstitution.
EXPRESSION Me latin expressio, forme de ex, de,
liors, et j^emo, presscr). Cunsiddr^ comme terme oratoure,
Ct mot d^signe la manijsre d'exprimer ce qu'on veut dire, Ic
choix de termesplusou moins heareux anxquels on a reoowi
pour rendre sa pens^. II y a des e^rpreutoiu d^gantei, cbot
des, fortes, nobles, vives, bardies; 11 y en a de basses, de
trivides et de populaires.
En dgd>re , Vexprtuion d'one quantity ed sa valeur re-
pr^sentto sous une forme alg^brique. Aind , une Equation
n'est autre chose que Phoned de P^gattt^ de deux expres-
sions difKtaites d^une meme quantity.
Le meme mot est pris pour la reprtentatioo plus oe
moins 6iergiqiie des pasdons , et, dans on sens plus g^
n6rd, pour la sensation produite en nous par divers pbteo-
mtoes rooraux ou physiques, par diverses pdntnres de
choses ou systtoies de choses, plus ou moins vivemcat
anim^. L'ezpression tient snrtout au visage, aux yeoi,
ces mirolrs de PAme, comme on les a appdds, k la physio-
nomie; legeste, les babitodesy les airs de tete contriboest
aussi k Pexpresslon. II n'ed d'ailleors ancune esp^ de
physionomie , si IndifTi^rente qu^eUe soft en apparence, daas
laqudle ne se retronve Pexpresdon d*un caract^ particu-
lier. Mais si Pon considte les bommes sous llnfluenoe d'ane
passion qudconque , pour peu que cette pasdon sdt intease,
la phydonomie du plus stupide prend alors un td aspect
qu'il est imposdble de s'y m^rendre.
L'expression ed singuliirement modifite dans Pdd de
mdadie ; die peat souvent dors donner d'atiles rensdgae-
ments k Pbomme de Part qnl sdt tenir compte des iodioei
foumis par le dicubitus, le Jacies, etc.
EXPRESSION (Technologic). (Ted une esptee de fil-
trationddted*une force m^caniqne. On I'emploie pris-
cipalement pour se procurer les sues des TiSgdtaux frais et
les huiles v^dtdes onctueuses. Elle s*exdcute an moyeo
d'une presse It vis et de plaques de bois, de for ou d'dtain.
L'objet k presser est prddablement battu , moulu ou dcrad.
On Penferme ensuite dans un sac, qui ne doit pas etre trop
plefai, et qu^on introduit entre les plateaux de la presse. Us
mdlfeurs sacs sont ceux detoile de crin, ou de canevas en-
fermd dans la toiledecrin. Les sacs de toile de chanvreoa
de laine sont sujets k communiquer aux sacs vdgftaux an
goOt ddsagrdable. La pression doit etre d'abord moddrde,
eton doitPaugme&ter gradudlement Les vdgdtanx destine
k cette opdration doivent etre tout f rds et sdpards de tode
in^iuretd. En gdndrd, il convient de les exprimer anssitdt
apr6s qu'ils ont dtd dcrasds , car cette opdratlon les dispose
k la fermentation ; mais les froits aigrdets donoent une plus
grande quantitd de sue d d^une mdlleure qualitd quand on
les laisse pendant quelques heures, d dans de cerCdns cas
pendant quelques jours, dans un Tase de bois on de terre,
apr^s avoir dtd dcrasds. A qiidques vdgdtanx qui ne sont
pas assez juteux, il est ndcessdre d'ajouter nn peu d*eaQ.
Les oranges d les dtrons doivent dtre pdds , car leur pean
contient une grande quantitd d'buile essentidle qui se md-
lerdt au sue. Lhuile , de son cAtd, peut dtreobtcnue sdpard-
ment en Pexprimant avec les doigts sur un morceaa de verre.
On se sert de plaques de for pour les semences onctueuses;
et on a Pusage non-seulement de chaufTer les plaques,
mais de faire chaufTer mdme les semences dcrasdes dans une
marmitc plaode sur un feu doux, aprds les aToIr arrosdes
avec de Peau , ou odeax en dirigeant dessus de Peau & Pdid
de vapeur, paroe que de odte manidre on obtlent nn plus
grand produit, et que Phuile est plus limpide. Mais comme
les huiles obtenues par ce moyen sont plus disposdes k la
randditd, cette partie du procddd doit dtre qudqiidois
dcartde. Peloozb pM*e.
EXPRESSION (Beaux-artM). L'expression est le rd-
sumd de Peffd des parties d*un tout vivant : ce mot s*entend
aussi du mode employd poor rendre sensible k d*autres
Pimpression que Pon a re^e. II existe une rorrdlation pa^
faite entre les niouvements de PAme et da corps , dans Pdid
nonnal de Pdtre usant de ses lacuUds. Ces deux espies df
mouvements oonsdculif;; ont trois phases distiactes , sHor
Pdtat du fiioi, quand ils sont^ produits. Dans la condition
moyenne. ils soot excentriques et doux, Ils se comportent
EXPRESSIOIN — EXPROPRIATION
J17
eoQccnkriqaenMDt dans la fkiblesse, source des aflections
tristes ; ils passent de la concentration k Peicentration forcc^e
lorsqoe le moi se trouve sure&cit^, et deviennent violents
dans oette cat^orie. Quel que soft l^instant de la passion , le
geste qai en d^coole suit constamment une direction ana-
logue. Ainsi , les muscles et les extr^mit^ s'tioignent de la
Ugne mMiane, dans Fexcentration de la Tolont^; Us s*en
rapprocbent dans rimpulsion contraire.
D'aprte ce principe, la fr^ence d*une m6ine passion
amtoe une haUtode corpordle offirant mat^rieUement I'ex-
pression ordinaire de chaque 6tre, son caract^re perma-
nent Le jeu des diTerses parties du corps denote, au
moment m6me , i'apparition passag^re d'one expression ac-
ctdentelle. H snfBt pour se convaincre de ces virit^ d'exa-
roiner une s^e d'actes vitaux. Dans la crainte se d^ve-
loppant en nous, ne voit-on pas les pieds et les mains se
rapprocber du tronc pour le preserver contre loute atteinle
nutsiUey avec one vitesse dgale k la rapidity de conception
de Tesprit pressentant le danger? Dans cet ^tat de I'ame
s'amoindrissant afin d'ofliir le moins de surface possible , ne
troove-t-on pas une similitude frappante avec Taction per-
ceptive de rindividn concentrant tous ses moyens moraux
derfoistance? Si Ton met en parall^le de cetexeuiple celui
que Ton pent tirer de la vue d*un bomtne exalte par un
bonheur fortuit k lui survenu , Ton reconnaltra la concor-
dance exislant entre sa penste Temportant en deliors de
ses habitudes, et le geste oxcentrique inyolontaire s^^lan^ant
avec elie. Dans ce castle rire , la dilatation des narines,
Tafflux du sang k la p^riph^rie »le Jeu rapide des extrtoiit^
tant sopdrieures qu'inf<iiienres , ne t^noigne-t-il pas haute-
tement en fisveur de ce principe oonstitutif de corr^tlon
du moral et da physique? Les nuances les plusd^licates ne
sont pas moins salsissables en les parconrant avec jnstesse.
La pr^tendue objection soulerte en montrant lliypocrisie
d^ouant roeil de Pobserrateur par une grande rteerre dans
rext^orit^ Tient confirmer au contraire nos assertions, en
reodaut bommage k cette loi d'analogie, puisqoe, pour
eacber T^t rM de TAme , on se croit oblige de maltriser
mie pantomue d^latrice. Du reste , il est facile de s'assiarer
de la duplicity par TefTet de la contrainte des muscles de la
face et de ceux do T^nomie tout entire; car Texpression
ne reside pas seulementsiur la face, oil TAme se reflate ayec
le plus de clart^; Tame est partoot
Les extrtmit^ ont une pbysionomie non moins expressiye :
Im. main snpplie, ordonne , menace ; le d^abi , la fermet6 ,
rimpatience apparaissent dans le pied : II souffre dans le
marbre de Laocoon autant que le tronc de cette admirable
statue. Subdivisez encore ees fractions, et chaque parcelle
aura son expression locale. C'est ainsi que selon nous on
pent mettre snr la Toie des recbercbes k suivre pour ma-
t^rialiser avec le crayon ou le ciseau ce qui d'abord semblait
apparfenir an donudne exclusif da rabstraction. Si le peintre
reporte sur la toile, ou si le sculpteur fait sortir de Targile
les furmes senties, les liniments caract^ristiques incrust^
par la passion sur les trails de Thomme, la copie aura la si<
gnificatien morale de Poriginal.
n ne suffit pas dans an ouvrage oil se rencontrent plu-
tieora groupes que Texpression individoelle soit Juste; il
bot encore qu'elle soit Jodicieusement appropride k Tex-
prassion de la penste dominante. Cerles, Part ne dolt pas
D^gliger les oppositioas faisant valoir Pensemble de la com-
position; mais cependant on ne pent y introduire des ca-
raet^res dont I'aspeet deriendrait clioquant par bioppor-
tonit^. J«-B. Dblestbe.
EXPRESSION (Musique). (Test une quality par la-
quelle le musicien sent TiTement et rend avec Anergic toutes
les id^ea qu'il doit rendre et tous les sentbnents quMl doit
axprimer. fl y a une expression de composition et une
d*exteution, et c^est de leur concoors que rdsulte Teffet
mnsical. Le compositeur doit bien connattre et sentbr PelTet
de tous les caracl^res, afin de porter exactement celui qu'il
dioisil aii degrc fiui lui convient. II doit rendre par la m^
MCr, M LA OONTBaS. — T. IX.
Iodic le ton dont s'expriment les sentiments qu'il yeut repr^*
senter; il doit pourtant bien se garder en cela d^imiter la
declamation th^trale, mais la Toix de la nature parlant «ftng
afTectation. Quant k Tharmonie, il dvitera soigueusement
de couTrir le son principal dans la combinaison des accords;
il subordonnera tous ses accompagnements k la partie cluin-
tante;^ partout il rendra present et sensible Tencbatnement
des modulations, et fera berrir la basse et son harmonic k .
d<^terminer le lieu de chaque passage dans le mode, afin qu'oa ^
n'entende Jamais un interralle ou un trait de chant sans '
sentir en m^e temps son rapport avec le tout. Une obser^ •
Tation que le compositeur ne doit pas ndgliger, c'est que
plus riiarmonie est recherch^e, moins le mouvement doit
6tre Tif, afin que Pesprit ait le temps de saisir la marche
des dissonnances et le rapide encbatneiuent des modulations.
A.-L. MiLLllf, de rinstitat.
EX PROFESSO, locution adverbiale et toute latine,
qui Tient de la proposition ex et du participe pass^ du yerbe
profiteri, en fran^is emnoncer publiquement , promettre,
profisser : Iraiter unsujet er j^ro/esso, c^est done le traitor
sans myst^ sans dissimulation, k fond, d'une mani^re
compl^, aTcc toute la science et Taatoritd conyena-
hies.
EXPROPRIATION. On entend par ce mot on acte
de (^possession des biens d^un d6biteur, lesquels sont
vendus au profit d^un crdancier. L'expropriation est ton-
jours considOr^e comme /orc^e, suivant le Code Civil, qu;
determine longoement la nature des biens dont le cr(^ancier
peut poursuiyre l'expropriation, ainsi que la mani^ de
procMer k leur yente forc^. Les lois sur la proo^ure Ota-
blissent Pordre et hi distribution k suiyre dans la repartition
du prix de oes biens entre les creanciers , qoand il y en a
plusieurs. On peut ponrsulyre Texpropriatjon, 1* des biens
immobiliers et de leors accessoires reputes immeublcs, ap-
jpailenant en propriety au dObiteur; 2" de Tusufiuit appar-
tenant au debiteur, sur les biem^ de mftme nature. Toute-
fois, si le debitear Justifle par baux authentiques que le
revenu net et libre de ses immeubles pendant one annOe
suffit pour le payementdo la dette en capital, intOrets et
frais compris, et s'il en oCTre la delegation au creancier, lea
Juges peayent sospendre la poorsulte, sauf k hi reprendre
s'il suryient qndqne opposition ou obstacle au payement. Ce
n^est qu'en yertu d'un fitre autbentlque et executoire, pour
une dette certaine et liquide, qu'on peut poursuivre la yente
forcee des immeubles. Si la dette est en especes non liqui-
dees, la poursuite est yalable, mais Tadjudicatlon ne pourra
etre faite qu'apr^s la llquidaUon. Ce n'est qu'aprte que la
signification du transport a ete faite au debiteur que le ces-
sionnaire d'un titre executoire peut poursuivre Texpro-
priation. La poursuite peut se faire en vertu d*un jugement
provisoire oa definitif, executoire par provision, nonobstant
appd ; mais radjudication ne peut se faire qu'apres un ju-
gement definitif en dernier ressort, ou passe en force de
chose jugee. Un Jugement rendu par defaut durant le deiai
de Topposition ne pent autoriser la poursuite.
On ne peut operer de poursuite en exQ^priation d'im-
meubles sans qu'dle ait ete, au prealable, precedee d*un
commandement de payer, fait k la diligence et requete du
creancier k ia personne du debiteur ou k son domicile.
Toutefois, la part indivise d'un coheritier dans les immeu-
bles d*une succession ne peut etre mise en vente par ses
creanciers personnels avant le partage ou la lidtation,
qu'ils proyoquent alls le jugent convenable, ou dans laquelle
ils ont le droit d'interyeuir. On ne pent ayant la discussion
du mobllier mettre en vente les immeubles d'un mineur,
roeme emancipe, on d'un interdit. La discussion du mobilier
n'est pas requise avant Pexpropriation des immeubles pos-
sedes par Indivis entre un majeur et un mineur on Interdit
si la dette leur eat commune , ni dans le cas oft les pcmrsuites
auraient ete commenoees contre un niajeur ou avant Pin*
terdiction. On poursuit contre hs man debiteur seul,
quoique la fenune soit obllgea k la dette, l'expropriation dirs
218
EXPROPRUTION — EXPULSION
immeubles qui font partie de la comrounaut^. L'expropria-
tioQ des immeubles de la femroe qui ne sout point *entr^
en commuuaul^ se poursuit centre le mari et la femme, la-
quelie peut dtre autoris^e en justice, au refus du man de
proc^der avec elle, ou si le mari est mineur. Ce n'est que
dans le cas dMntuflisance des biens qui lul sont hypo-
tli^qu^ que le cr^ncier peut poursuiyre la vente de ceux
qui ne le lui sont pas.
On ne peut provoquer que successivement la yente forc^e
de biens situ^ dans diYers arrondisseroents, k moins quMb
ne fassent partie d'unc mdme exploitation. Celte vente se
fait dans le tribunal du ressort duqiiel depend le cheMieu
de 1 'exploitation, ou, k d^faut de chef-lieu, la partie de biens
qui,d'apr^ la matiice du rdle, est d^m plus grand revenu.
Si les biens liypotli^qu^ au cr^ncier et ceux non hypo-
thdqu^, ou les biens situ^s dans divers arrondisseinenU,
font partie d'une seule et m£me exploitation , la yente des
uns et des autres se poursuit ensemble si le di^bileur le re-
luiert; et s*U y a lieu, yentilatioo se fait du prix de
Tadjudication. Une pour&uite en expropriatioii dMmmeubles
ne peut d'ailleurs jamais 6tre annuls sous pr^texte que le
rreancier Fauratt commenciie pour une somme plus forte
que celle qui lui est due. Biixot.
Tels sont les principes pos^ par le Ck)de Civil en ma-
ti^re d^expropriation forc^. Quant aux regies k suivre , aux
f<-rmalit6s k observer, elles sont longuemcnt d^yelopp^es
dans le Code de Procedure civile, titres XJI etXIIT, articles
673 k 805. Ces dispositions exigent : t** un comroandemcnt
du crtoncier vis6 par le maire du lieu o(i il a €16 signifid,
commandement qui doit 6tre renouveld au bout de quatre-
vingt-dix jours s*il n'a pas ^t^ suivi d'eifct; 2^ la saisio
immobili^re, trente jours apr^ ce connmandement ; 3° la
ddnonciation de la saisie immobili6re ou saisie dans les
quinze jours qui suivent la cloture du proc^- verbal qui
en est dress^; 4** la transcription de la saisie et de sa d^
nonciation au bureau des bypoth6ques , dans les quinze jours
•u plus tard de cette d^nonciatiou ; 5** depOt au greffe, par
le poursuivant , dans les vingt jours au plus tard aprte la
transcription, du cabier des charges; e"" dans les huit jours
de ce d^pOt, summation au salsi de prendre communication
du cabier des charges; pareille sbmmalion aux crdanciers
hypolh^ires; 7° mention de celte notiOcation dans les
huit jours du dernier exploit la constatant au bureau des
hypoth^ues; 8° publication et lecture du cabier des charges
k i*audience, trente Jours au plus t6t et quarante Jours au
plus tard apr^ le ddpdt de ce cahier; ^** adjudication dans
les trente jours au plus t6t. et les soi%a&te jours au plus
tard de la publication du cahier des charges; 10° insertion
dans un journal l^ement ddsign^ quarante jours au plus i6t
et vingt jours au plus tard avant radjudication ; 1 1*> remise
de radjudication, s^il y a lieu, par jugement rendu sur la
demande du poursuivant, du saisi ou d'un cr<^ancier inscrit,
et dans ce cas adjudication nouvelle dans les quinze jours
au plus tot et les soixante jours au plus tard , une insertion
huit jours a Tavance; 17? enfin , ench^re, et sMl ne se pr^
sento pas d^enclidrisseurs, le poursuivant est d^lar^ adjudi-
cataire pour la raise k prix.
Le d^cret qui a institu6, en 1852, des socM^ de credit
foncier a prescrit, quant k ces soci^t^, un mode plus ex-
p^ditif, rooins compliqu^ d^expropriation , relate dans les
articles 32 k 42. En cas de non payement d'une annuity,
il y a lieu k poursuivre le payement d'un immeuble. Un com-
mandement transcrit au bureau des hypoth^ues, six in-
sertions pendant les six seroaines qui suivent cette trans-
cription dans les journaux Idgalement d<isign4s k cet effet,
deux appositions d'afTichcs k quinze jours d'intervalle, avec
di^nonciaUon aux d^bitears et aux cr^anciers inscrits, et,
enfin, vente aux encli^res devant le tribunal du lieu quinze
jours apr^ raccomplissement do cette formalih^, voillt
comment a lieu ^expropriation en mati^re de cr^U foii"
*f(T. Le tribunal peut sur la requite de la soci^t6 de cr^t
oficleri par uii jugement noo spsceplihle d'appel, ordonner
la vente dans les etudes des uotalres du canton ou deranw-
dissement, ou devant un autre tribunal.
Outre Texpropriation forc^e par suite de saisie immotn-
li&re, la loi reconnalt un autre mode d'expropriation, dans
lequel la d^possession est motive par des rafsonsd'un int^M
plus g^n^ral, c'est V expropriation pour cause (VulUi(i
publique. L^£tat veot construire un palais, une route, ud
chemin de fer; un d^partcment veut ouvrir une voie de
grande communication ; une commune veut faire proloager
une rue : si I'emplacement destind a ce palais, k ces voies de
communication, appartient kdes particuliers, TEtat a le droit
de les exproprler, moycnnant une juste et pr^alable indem-
nity, et apr^s que Tutilit^ publique a^tO l^alenient cods-
tat^e. Les lois du 8 mars 1810, 7 juillet 1833, et 3 mai l$4l
ont d'abord r^i la mati6re ; aujourd*hui les deux premieres
sont abrog^. Aux termesde la loi, du 3 mai 1841, il ne
peut £tre proc^d^*, soit par r£tat, soit par les dt^partements,
soit par les communes, qu^cn vertu d'une loi ou d*un d^cret
pour les moins importants, k de grands travaux d'utili!6
publique ; cette loi ou ce dccret ne peut ^re rendu qu^apr^
une enqu6te administrative; il en est dem^me pour leg
chemius vicinaux dont le trac^ a 6i& approuv^ par les con-
sells g^n^raux et dont un arr6t^ pr^fectoral determine Tou-
verture ; une enquMe administrative doit accoropagner la
production des plans. Les tribunaux prononcent Texpro-
priation pour utility publique des terrains, bAtiments conipris
dans le p^rim^tre des travaux k faire : rassignalion k trois
jours aux propri^taires de coraparaltre devant le tribunal
dnonce la somme ofTerte; le tribunal determine la somme i
consigner pour la garantie du propri^taire ; si le propri^taire
n'accepto pas les offres qui lui sont faites, il est ren?oy<
devant un jury d' expropriation , dont les roembres sont
dfeign^s cbaque ann^e par les conseils gdn^raux : rexpropri^
fait soutenir ses pretentions devant le jury d'expropriatioo,
dirig^ par un magistrat de Tordre judiciaire; ce jury est
compost de douze membres ; il vote souverainement , k la
simple majority , son president ayant voix pr^pond^ranle eo
cas de partage, le chiffre de Tindemnit^ k allouer en faveur
des propri^taires, fermiers, locatalres, usagers expropri^. Si
rindemnite fix^c n'iftait ni acquiltiki, ni consignee dans les
six mols de la d^isiun du jury , les int^rdts courraient de
plein droit ^ Texpiration de ce d6la«. I^n certains cas l*expro-
prialion donne aux expropri&> le droit d'exiger de Tadminis-
tration Tacquisition totale des immeubles qu'elle frappe. A
Paris, en vertu d^un d^crct du 2G mars 1852, radministration
a la faculty de comprendre la totalitcdes immeubles atteints
lorsqu'elle juge que les parties restautes ne sont pas d^une
^tendue ou d^une forme qui permette d^y Clever des construe-
tioas salubres. £Ue peut pareiUeiuent comprendre dans Tex-
propriation des immeubles en dehors des alignements, lors-
quo leur actiulsition est n^cessaire pour la suppression d'an-
ciennes voies pobliquesjugdesinutiles. Les parcellesde terrain
acquires en dehors des alignements et non susceptibles de
recevoir des constructions salubres sont r^unies aux pro-
pri^tiSscontigues, soit k Tamiable, soit par Texpropriatioa de
ces propriety. Une loi de 1845 a d^cld^'que Tttat peut expro-
prier pour cause d*utilit6 publique des cauauxconc<^l^sk des
compagnies. Cette loi determine le mode de procckler poor
ariiver k faire tixer dans ce cas, par un jury special, le ptix
k rembourser pour les actions de jouissance die ces canaux.
EXPDITION. Voyez CiucnENErvT.
EXPULSION ( du latin expulsio, tormA de ex, bors,
et pello, je pousse }, action par laquelle on est chass^ d*ua
lieu, mis dehors. £n termes de pratique, il se dit de Tac-
tion par laquelle on est chass^ d*uu lieu oti on n'a pas droit
de reeter, d^m bleu dont on dtait en possession ^ ou oa
n'a plus droit de rester. Si un locataire s'obstfne k rester
dans une niaison dont le ball est finl ou r^sili^ on procMe I
son expulsion, en vertu d*un jugement et aveo tesageati
de la force publique. Les Ids sur les strangers donnent
en gdn^ral aux gouvernements le droit de les expul^er da
territoire od Us se sont riSfugi^s, et on n'a jamais (ant vim
EXPULSION — EXTINCTION
919
^iiiout de oeite fiMuit^ que dans ces derniers tempe^ inalgr6
rexempie de rAngletene , qui 8*e6t obstin^e k laisser une
graode liberU ehex elle aux rtfogi^s politiques, en d^pit des
r^cUmalioiis des pQissanoea continentalea. La Suisse^ qui
s'dUlt refuse 8008 Lonis-PliUippe k I'expuUion d'nn prince
conspiraieury add eipulser de son aein une foule de rivolu-
thnnaires. Aprte le coop d*£tat du 2 d^cembre 1S51 , « le
goaTernement, fenonemenl d^termin^ k pr^venir toute cause
de troobles, dit )e Monlleur^ a dft prendre des mesures
eontre oertaines personnes dont la presence en France
poorrait emptelier le calme de se r^blir. Ces mesures s'ap-
pUqucnt k trois categories : dans la premito figurent les
Individos coDTaineusdVoir pris part aux insurrections
rteentea; ils seront, sniTant leur de^ de culpabUitd, d&-
pori^ k la Guyana Tran^aise oo en Alg^rie. Dans la seconde
se tromrent les chefs reconnus du sociallsine; leor s^our en
France aerait de nature k fomenter la guerre dvile: ils
seront exjmUis da territoire de la r^publique, et ils seront
transports s^ils Tenaient a y rentrer. Dans la troisi^me sont
eompris les hommcs politiques qui se sont fait remarquer
par leor violente hostitit6 au gouvernement et dont la prd-
senee aerait one cause d'agitalion : ils seront momenta-
ndment ^loign^ de France. » A la suite do ces d^crets, cinq
leprtsentantft etaient d^porU^ k la Guyane, soixante-six
etaient espulsS du territoire (ran^is, de celui de I'Algdrie
et de oelid des colonies pour cause de sAret^ g^n^rale;
pamd enx on remarquait Victor IlUgo, Agricol Perdiguier,
Charles Lagrange » Th. Bac, Colfayrn, de Flotte, Nadaud,
Esquiros, Joigneaux, Madier de Monyau, Dupont ( de
Bossae ), Chanras» etc. Dix-buit autres repr^sentants ^talent
momentantoieot dIoignS des m6naes territoires.
EXSUDATION, acUon d'exsuder (de ex, hors, et
sudare, soer ), c*est-k-dire de rendre soos forme de sueur
on llqutde par trte-petites gouttes. En patliologie, Vexsu-
dation est une sueur trte-abondante.
EXTASE, exaltaUon oa actifit^ extraordinaire de I'es-
prit, avec inaction plus ou moins complete des sens ext^-
rieurs et des mooTements volontaircs. Dans le langage tuI-
gttre, on exprime par le mot extase un sentiment de
raTisaement extrtoeet inattendu, une sorte de Tolopt^ Ttve,
acoompagDi6e d^immobilit^. On a confondo g^^ralement
Teitase ayec la eatalepsle, le somnambulisme et
aotres affecUons do syst&me nenreux, anxqoelles elle res-
semhle en qudques points; mais par la definition que nous
Tenons de donner, il est facile de la distinguer. L^habitude
de la meditation, la Yie contemplalive et asc^tique, et one
predisposition particnli^re dans I'organisation dn cerreau
aoot les causes ordinaires de Textase. Les lodiTidus qui se
liyrent k la meditation mystique ot rdigieose sont jetes
quelqnefois dans une sorte de reverie voluptueuse extatique,
qui se renouvelle ensuite plus ou moins soovent sans Tin-
terrention d*aucune cause manifeste. Les femmes tr^irrita-
Ues etd'on temperament nerveux sont plus particuliirement
sojetles k Textase. Zimmermann dte plusieurs exemples
d'extsae mystique : le plus remarquable est celui de sainte
ThMse, qol jouissait d'une Teritable Tolupte pendant son
extase. Les Ihcultes intellectuellea dans I'extase, bien loin
d'Mie sospendues, exereent une eneigie exoessiye; ce qui
n'arriTe pas dans les alTections comateu8es. Les oonnais-
sances que nous possedons actuellement sur les fonctlona
des dilierentes parties do cerreau nous mettent k meme
d^expliquer I'extase. Par consequent, elle ne dolt pas ttre
icgaidee comme une lesion de Fattention , ainsi que plu-
aienrs aoteors ont tooIu la deflnir, Vattention n'etant elle-
mense qa*an attribot general des bcultes cerebrales; mais
rexlatiqtie, au contraire, a concentre toute son attention
anr les objeta hnaghiaires qui sont dans son esprit H faut
done bonslderer Tcxtase cbmme le resultat de Tactivite ex-
dqiire de certains organes des facoltes mtellectuelles et des
aentiments, cotijointemcnt au repos ou k Tinactivite des
m^ines des fiKultes pcrceptives, des sens exterieoi's et des
mouTcmenls Tolontaires. Les divisions des fonctions des dif-
ferentes parties de Tencephale et la piuralite des organes
cerebraux peuyent seules expliquer les pUenom^nes de
Pextase. D*^ Fossati.
EXTEMPORAIVE. Les pliarmaciens donnent la qua>
liGcation iVextemporan^ ou de magistraux aux medi-
caments qui doivent 6lre prepares sur-le-cliamp, tandis quails
nomment o/ficinaux ceux qui peuvent eire prepares d*fr-
yance* Les loochs, les potions , etc., sont des medlcamenta
exteroporanes.
EX TEMPORE, locution latine signiaant sur le
champ ou d*une la^on improyisee.
EXTENSEUR, nom donne k certains muscles, en rai>
son de la nature de leurs fonctions. Tous appartiennent aux
extremites. Dans les extremites superieures, on distingue
re^/en5ettr commun des duigts, Vexlenseur propre du petit
doigt, le court extenscur du pouce, le long extenseur du
mtoie doigt, Vexienseur propre de Pindicateur. Aux extre-
mites inferieures, on trouye Vextenseur propre du gros or-
teil, et le long extenseur commun des orteils. Nous croyons
d*ailleurs inutile d'obsenrer que tous les autres muscles,
entrant comme parties constituantes dans les membres su-
perieurset inferieurs, et particulierement ceux designes sous
le nom de fUchis.seurs , n'ont pas absolument d'auire
but, dans toute csp6ce de mouyements, que de produire des
phenoro^oes d*extcnsioo ou de centre-extension.
EXTENSION , sorte de mouyement par lequel un corpH
8*allonge. Cest par leur extension et leur contraction suc-
cessiyes que les muscles sont les prindpaux agents des mou-
yements des animaux,
£n granmfiaire, on dit qu*un mot signlGe, par extension^
telle 00 telle chose : ilans cette locution, extension prend
un sens figure. II en est do in6me quand on parie de Vexten*
sion d'une loi, d'une clause, pour designer leur interpreta-
tion dana un sons plus etendu ou leur application k un plus
grand nombre de cas.
En chururgie, VextensUm est Taction par laquelle on etend,
en tirant fortementlt sol, une partie luxee ou fracturee, pour
remeitre les os dans leur situation natnrelle.
EXTENSO ( In ). Voyez In extei«so.
EXTER ( Pierres d' ) ou d'EGGESTER. On disthigue sous
ce nom un massif de roches quartzeuses situe dans les
montagnes d'Egga, prte Horn, prindpaute de Llppe-
Detmold. Ces roches sont le plus souyent fendues yerticale>
ment, et qudques-unes renferment des cayites naturdles.
Sur plusieurs pics, dont le plus eieye a 42 metres de hauteur,
se balancent en equilibre dimmenses blocs de pierre , dont
le yent, en les faisant osciller, semble deyoir occasionner
la chute, sans pourtant les iaire changer de place. Dans
tout ce massif existent des yodtes en plehi cintre, formant
de grandes salles, dont les parois sont ornees de sculptures,
et anxquelles on arriye par des escaliers. Une de ces sculp-
tures en rdief represcnte une desceate de croix, et, malgfe
la grossi^rete de Texecution , trahit une composition digne ,
noble et simple , remontant, suiyant toute apparence , au
dixt^me siede, epoque ou les trayaux de sculpture furent
Uts-rares en Allemagne. Une tradition yague fait des pierres
d'^xter Tantique siege de hi deesse Vdieda.
EXT^RIEUR. Usodlement, ce mot est susceptible de
receyoir trois acceptions. En eflet, il pent signifier : V* tout
ce qui est en dehors d*un corps organise ou brut; 2^ la sur^
face ou la peripherie, etd** cette surface et toute la partie
des conches plus ou mohis epaisses qui, receyant Timpres-
sion directe du milieu enyironnant, reagissent sur lui. L'abbe
Girard , k Toccasion des aynonymes de ce mot, dit que ext&^
rieur diitere de dehors et d'apparence en ce quo Tcxterieur
est ce qui se yoit; il fait partie de la chose, il est la partie
hi plus eioignee du centre; le dehors est ce qui enyironne;
i'apparence est Teifet que la yue de la chose produit ou
I'idee qu*on s*en forme. Par extension, VextMeur se prend
pour retranger.
EXTLXCTION ( du latin extinction d'extingu o, (brvmi
dVx, hors. ct stinguo, eteindre), yulgairement action U'<^
28.
MO
EXTINCTION -H EXTRADITION
ttiindre le fto, tun inoendie. On emploie acusi ce mot dans
lui sens fignr^ dans les locutions suivanles : Extinction d'une
rente, son amortissement; extinction dTun crime, sa re-
mission, son absolution; extinction <Pune maisoUf dTune
tranche; on appelle aussi extinction du verre. Taction de
le tirer k i'ean. On dit aussi une extinction de voix ( tfoyez
Aphome); extinction de la ehaux, du mereuref son pre-
mier degri d'oxydafionv
En termes de pratique, extinction des feux est one sorte
de formule dont on so sert dans quelques yentes, quelques
mljudications^ oil Ton est re^u k enchirir Jusqu'lt ce qu'une
chandelle, une bougie soft ^teinte. En mati^re de saisie im-
mobili^re, aux termes de Particle 706 dn Code de Procedure
ciTJle, aucnne adjudication nepent 6tre faite en justice
qu'aprte Textinction de trois bougies d^nne dur^e d'eoTiron
une minute, allumto successiYcment. Si pendant la dur^e
d^une des trois bougies il surrient des encb^res, I'adjudica-
tlon ne peut 6tre faite qu'aprte Feitinction de deux feux
sans encli^ressdnrennes pendant Ieurdur6e.
EXTIRPATION ( en lalin extirpation form6 de la par-
tlcnle extractive ex, dehors , et stirps, sooche, racine ),
action d*arracher, d'enleyer, soit les mauvaises herbes, soit
les parties malades dont Talt^ration, reconnue incurable,
gtoe ou compromet la sant6 et la Tie. (Test en ce sens qu*on
dit extirpation d'une tumeur, d^une loupe, d*un cancer. On
dit aussi au figurd : extirper les vices, extirper une families
Texterminer.
eXTORSION. Ce mot, qui Tientdu yerbe latin extor-
quere, extorquer, ^tait autrefois employ^ plus sp^alo-
ment en parlant des toioluments excessib que certains
officicrs de justice arrachaient impuntoient k ceux qui
^taient obliges de passer par leurs mains; certains gouTer-
neurs de province se gdnaient peu en matito d^xacUon et
d*extorsion. Aujourd^bui le mot extorsion a conserve cette
dgmfication ; mais 0 s^applique surtout k Taction d'arracher
par force, violence ou contrainle, la signature on la remise
d'un ^rit, d'un ade ou d\m litre, d'ime pitee quelconque
eontenant ou operant obligation , disposition on ddcbarge.
L'extorsion de litre, i'extorsion de signatures que depuis
quelques ann^es on voit se reproduire par un moyen peu
Tari6, Tapparition d*un mari <]i]i pretend trouver sa femme
en d^lit d*adult6re et arraclie, le couleau ou le pistolet sur la
gorge, des obligations p^nniaires k celoi qn'U pretend etre
lo complice de son infid^e, est punissable des travaux forces
k temps, aux termes de rarticie 400 du Code P6ial.
EXTRA. Voyez Extraokdw aoib.
EXTRACTION ( du latin extraetio, tom4 d'ex, bors,
Qt traho, je tire ). C*est Tactiun par laquelle un oorps est s^-
f;ar^ d'un autre dont II faisait partie naturellanent ou par
suite de circonstances accidentelles, comme qnand il s'agit
de I'extraction des m^taux du sein de la terre, ou de celle
dHme balle on d*un calcul vesical. On extrait une dent de
son alv^le, au moyen d'un instrument ad hoc, etc.
n y a cette dinigrence entre Taction d'extraire et d'arra-
Cher, que, quoique ces deux termes puissent se suppl<^
dans un grand nombre de cas, le premier suppose gto^rale-
ment un procdd^ plus m^thodique, plus roller, comme Tex-
traction d'une pierre de la vessie, tandis que Tautreemporto
plus g^^ralcirient une id^ de violence, de force brusque ,
et ordinairement Tabsence de tout proc6d4 roller*
Le mot extraction est tres-usit^ dans les op^tions cbi-
miques , pliarmaceutiques ou iiutres analogues , pour d^igner
faction des^parer un corps quelconque d'autres auxquels il
est uni : c*est ainsi que difTdh'entes liuiles s*extraient des r6-
sines ou d*autres corps. I^e procdd6 do la distillation est
un des principaux moyens qui servent k op^hnei oe genre
d'extraction. Toute d^mposition chimique n*est k la ri-
gueur qu'une s^rie cTcxtractions successives des compost
s^uxquels ils sont uni^, des corps r^put^ indtomposables
ou ^Mmentaires.
Extraction est pris aussi quelquefois pour rare, origine;
tu ^ ainsi : A'otle Worigine ou d* extract iJun, delntsse e»-
traction; reprocber k quelqu'un la bassesse de son extrot^
tion, etc.
En math^matiques, Vextraction d'une racine de td on
tel degrd d'une quantity num^rique ou litt^rale esi Top^-
tion qui a pour but de trouver cette racine. BfLuyr.
EXTRADITION ( de ex, bors, et trado, ]e Uvre ),
action de remettre le pr^venn d*un crime entre les mains
d'une puissance dtrang^ qui le rteUme pour le laire joger
et punlr. En g&i6ral, on ti^t pour vrai que eeloiqui, ayant
Gommis on crime dans.un pays stranger, se r^Aigie dansnn
antre £tat, ne peut Mre arrets ni |ug6 dans celui-ci; maij
cette r^e soufire plusieurs exceptions. EUe cesse Detain-
ment lorsqu^'y est d^rog6 par des conventions diplomatiques.
La r^ie cesse encore toutes les fois que le souverain de T£lat
od s'est r^fugi6 le pr^venu juge k propos de le livrer i la
puissance sur le tcrritoire de laquelle a €i€ commis le crime.
« Lorque Pextradition est demand^, le gouvenfeneat qui
la soUidte doit le faire par Tinterm^iaire dn ministre des
affaires 6trangtees, et il dolt joindre les pieces k Tappui,
afin que le gouvemement aoquel la demande est faite paisse
jngerenconnaissancedecausesic'estle cas de I'acoorder. «
TdJe est la forme indiqute par un dto^t du 23 octobre ISil.
Aux termes de Tart S du Code dUnstruction crimineUe,
tout Franks qui se sera rendu coupable hors du tenritoire
fran^ais d'un crime attentatoire k la sAret^ de TEtat, deooo-
trefa^n du sceau de T£tat ou des monnaies nationalea ayaat
cours, des billets de banque autoris^ par la loi, peut £tre
jug6 en France d*aprte les dispositions des lols fian^ses.
Un individn coupable d'un crime commis en France peat
parvenir k atteindre la frontitee. Pour le juger, il faot qoe
l'£tat od il habite le livre k la France. De 1^ la n^^essit^des
trait^s d'extradition, dont nous tronvons d^jit des pr^c^deoti
sous Tancien rd^me , puisque d^ le 29 septembre 1765 H
en avait 6X6 concln un entre I'Espagne et la France. Depois
lors \\ ea k M conclu par nous arec les ^tatMJnis, en
1821 ; avec la Bavi^re, en 1827 ; avec la Suisse, en 1817 tf
1828 ; avec la Prusse, ^galement en 162S ; avec laBelgique, en
1834 ; avec la Sardaigne, en 1838 ; avec TAngleterre, en 1843;
avec le dudi^ de Lucques, les £tats-Unis d'Am^qoe, le
grand-duch^ de Bade, en 1844 ; avec les Pays-Bas, la Prusse,
les Deux-Sidles, en 1845; avec les grands-ducbte de Meek-
lenbouig-Scbwerin et d'Oldenbourg, en 1847; avec la Saxe,
TEspagne,enl850. En 18S1 laNouvelle-Grenade, Hamboun;;
en 1852 le Wurtemberg, la viile libre de Francfort, le Land-
graviat de Hesse et le ducb^ de Nassau, en 1854 la princt-
paut6 de Lippe, conclurent des traits d'extradition avec la
France.
Les traits d*extradition sont k peu pr^s con^ dans la
mftmes termes, pour ce qui a trait aux fails qui peuveat
motiver Textradition ; tons on k pen pr^ tons les crimes po-
nissables d*une peine afflictive et infamanle entratnent cette
mesure; le menrtre, d^omination sous laquelle sont com-
pris Tassassinat, le parricide, Tinfimticide, Tempoisoane-
ment; la tentative de meurtre; le viol, Tattentat k la po-
deur consomm^ ou tent6 avec violence; I'incendie; tons les
cas de faux punis d'une peine afflictive et infamante; la
fabrication et Temission de fausses monnaies , le faux t^oooi-
gnage, la subornation de t^moins; le vol, dans tous les cas
od les circonstances aggravantes le constituent k IMtat de
crime; lasoustraction dans les d^p6ts publics, dans les cas
oil die encourt des pdnes afflictives et infamantes; eafin, la
banqueroute frauduleuse sont les prindpaux cas stipule a
peu prte dans tons les traits d'extradition. Les natioaaox
appartenant k la nation k laqucUe Textradition est demand^
et qui se sont r^fugi^ sur son territoire nesont point oompris
de droit dans les limites de Textradition. L'extradition ae
petit 6tre accordde que sur la production en original, ou co
copie authentique, des arr^s portent ou mise en accosatioB
ou condamation. Les individus livrte en verta du tralb^ d'ex-
tradition ne peuvent £tre poursuivis ni condamn6( pow
dditspolitiquesant^rieurs^ Textradition, nipouraucnnd«
crimes ou d^Uts non orAvus oar la convention d*extraditi(NL
EXTRADITION — EXTRAIT
Au oonibre des criioes qui entratnent I'extradition , on re*
tiiju-qae dans quelques traits les attentaU centre la sfiret^
lie r^Ut; c^est Ui une qualification on ne pent plus vague,
et qui embrasse beauoonp de crimes qui, dans I*£tat de nos
mfsarSy ne sont que des ddits poUtiques. Aussf, malgr^ la
lettre des traiite d*extradition, n'a-t-on jamais tu r^clamer
cdle des r6fngi^ politlqnes. Mens nous trompons : sous la
Reslaiiration, le gonTemement napolitain demanda ^ la France
I'extradition d'un r^fngi^ napolitain nomm^ Gailotti. Char-
les X Fordonna; mats il y eut alors une telle explosion de
ro|Hnlon pubUque que le gouTemement s-arr^ta. Gailotti ne
fat pas Ktt4 anx sbires napolitains. En 1849, quand la
Russie eot aidd I'Autriche k comprimer la r^Tolution hon-
groiae, I'Antriche et la Russie demand^rent k la Porte Otbo-
inane rextraditiondesprincipanx cbefsde cette insurrection,
leors sqiets : la Porte r6sista noblement k cette demande,
loot en donnant k ces deux puissances certaines sdret^
contre des tentatiTOS de la part de ces rdfugite. Le monde
entier applaodit dans cette circonstance k la r^tstance de la
Turqoie, et la demande de TAutriche et du czar Tut I'objet
d'uoe r^robation unanime. La Toscane, qolavait refuse, en
1847, de IJTrer des rdfugito au gouTemement papal, se montra
plus facile aprte les ^T^nements de 1849.
« II existe des traits d'extradition entre la France et
Tingt-sept £tats strangers , ¥ingt-dnq d*Europe et deux d*A-
m^rique, dit le ministre de la justice dans son Rapport a
Pempereur sur radministratUm de Injustice criminelle
en France en 1852. Sept autres £tats d*£urope nous accor-
dent aussi des extraditions on nous en demandent sans qu'il
y ait de traits et en yertu de traditions consacr^ par I'u-
(age. Pendant Tann^ 1852 la France a demand^ Textra-
ditiott de 36 accuse renvoyte devant les cours d^assises pour
divers crimes, et elle a autorfs^ I'extradition de 88 indiyidus
strangers qui s'^taient ri^Aigi^ sur son territoire aprte avoir
commis dans leur pays des crimes pour lesquds lb <^taient
poursuivis. Les extraditions demandto par la France I'ont
€H : 17 kin Belgique, 6 & la Sardaigne, 5 k TEspagne, 3 k
la Suisse, 2 4 la Prusse, 1 k TAngleterre, 1 au Portugal, et
1 a la Toscane. Les extraditions autoris^ par la France I'ont
^ & la demande : 20 de TEspagne, 15 de la Suisse, 11 de
la Sardaigne, 10 de la Prusse, 7 du grand-duch^ de Bade,
6 de la Bavitee, 0 de la Belgique, 5 de la Toscane, 3 da
Wurtemberg, 3 de la Hesse-Darmstsdt, 1 de I'Angleterre '
et 1 de rAntriche. Les crimes qui ont motive le plus frd- |
qoemment Les demandes d'extradition sent : Tassassinat ou le
meortre, 35 fols; le vol qualifi^, 35foi8; la banqueroute
frapdolense, 21 fois ; la soustraction des deniers publics par
desd^positauvs, 15 fois; le faux, 12 fols. »
EXTRADOS ( du latin extra, bors, et du francs cfos). 1
Conrbnre ext^rieore d*une voOte, dessus d*un voussoir !
( wnfez DouBiXE ).
EXTRAIT. Ce mot, qui a la mftme origlne qu'ej;/r ac-
tion, s'entend, dans les administrations et en jurisprudence,
dHine expMition d^un acte quelconque qui n*en contient que
les dispositions principales, que la substance. La loi pres-
ent rafBebe ou la production d'extraits dans nn grand
nombre de droonstances; ainsi Pen doit , dans Pint^rM des
tiers , donner de la publicity, soit par raffiche aux marcb^,
soil par Palficbe dans Pint^rieur des tribunauz, aux extraits
de contrats de marlage entre deux personnes dont Tune est
commer^ante et I'autre ne Test pas, aux extraits d^actes de
constitution ou de dissolution de soci^t^ commerciales ; on
doit faire connaltre par extraits les demandes en separation
de biens on de corps, les saisies immobilizes, etc. Les no-
tfitres sont astreints k prendre dans leurs cbambres de discl-
pUneet k faIre afGcberdansleurs^tudes extrait des jugements
portant interdiction on nomuiation de oonsells judiciaires
entre des partlculiers.
On disait autrefois, et Pon dit encore genera lement au-
joixidliai, bien qu'il s^agisse d^un acte tout entier, un extrait
de bapteme,un extrait denaissance; cela vient sans doute
dtf oe que ces copies sont extraites des registres de Petat civil.
321
EXTRAIT ( Littirahtre). Ce mot d^rigne one sorte do
precis, d^abr^6, d'analyse d'une production quelconque do
I'esprit, dans laquelle se trouve un grand nombre de pas-
sages tir^ de Pouvrage analyst. Pour que VextraU d^un
livre soit Inen fait, il faut quHl reproduise fid^lement la
physionomie de Pouvrage qu*il conserve religieusement la
Ijenste de Pauteur et qu*il mette impartialementen relief ses
beauts et ses d^finuts; il faut, enfin, que Vextrait pr^sente
une miniature parfaitement ressemblante du tableau origi-
nal, foite non-seulement avec goOt, mais avec conscience.
De notre temps il y a une telle surabondance de livres, que
de bons extraits des meiUeurs constitueraient une mission
utile. Malheureusement, les baines de parti, Pesprit de sys-
t6me, les querelles d^<^les, les rivalit6s de coteries, dis-
pensent trop souvent de consdenoe, d'^oit^, et poussent k
la mauvaise foi , aux supercheries. G*est ainsi qu*on voit
cliaque jour d'infidMes faiseurs d^extraUs, taiitOt snppri-
mer avec effronterie les plus beaux passages d'un livre,
tanl6t lenr substituer des sottises et des triviality de leur
invention, ou bien d^tourner avec malice en unsens ceqni
avait M dit dans un autre. Phis souvent on nomme
extraits des morceaux d^tacbis purement et simplement
d'lm livre. Un bon conseil k donner aux jeunes gens avides
d 'instruction, conseil qui leur proGterait plus tard, serait de
faire de consciencleux extraits des bons livres qui leur tom-
bent sous la mam : ce travail les accoutumerait insensible-
ment k la nettet^ , k la justesse d'esprit, et les formeralt de
bonne heure k Part de penser et d*toire. Pline le natura-
liste, chei les anciens, ne llsalt aucun ^crit sans en extraire
ce qui Pavait frapp^. Montesquieu, cbez nous, agissait de
mfime, mais il y joignait ses reflexions, ses reinarques , et
ces cahiers d'extraits lui ont servi k Clever le grand menu*
ment de V Esprit des tois. Ce sont ces series d'extraits, faits
methodiquement et disposes par ordre alpbab^tique , en
suivant un certain syst&me, que les ^mdits nomment coltec'
tanea, Cbampacrac.
EXTRAIT (P^armade), substance retiree d*une au*
tre par quelque operation cbimique. Un extrait renferme
la partie la plus essentielle, la pins efficace d'un ou de plu-
sieurs m^caments.
Les extraits s'obtiennent soit par la simple Evaporation
des sues vdg^taux ou animaux, soit par PintermMiaire d^un
v^hicule, le plus souvent eau ou alood. Dans la preparation
des extraits aqueux, on peut employer la decoction, Pin-
fusion ou la maceration : le premier de ces modes s'appli-
que k Vextrait de gaiae, le second k Vextait de salsepa-
reille, le troisiime k la plupart des extraits aqueux, tels
que ceux de rhubarbe, de gentiane, de quinquina, etc.
Les extraits alcooliques de jalap, de scammon^e, de
qui7iqnina, de noix votnique, etc., se pr^parent an moyen
de Palcool rectifiE k 33 on 30*. Les extaits hydro-alcooti-
ques de cantharides, d^ipieacuanha, de s6n6, de bella-
done,e{c., s*obtiennent en traltant ces substances par Pal-
cool k 2T*.
Les autres vehlcules employes poor la preparation des
extraits sont levin, le vinaigre et Petber; ainsi on connalt
un extrait vineux et nn extrait acetique d'opium, nn extrait
de cantharides par Pother, etc
On dvapore les extraits jusqu'i une consistence telle que
refroidis lis puissent se rouler ladlement en forme de pilu-
les ; ce sont les extraits mous, Quelquefols on vent les avoir
eotierement sees; alors on arrdte Pevaporation au bain-
marie au moment od les extraits ont acquis la conslstance
du miel ; on les etend en couches minces sur des assiettes
et on ach^ve ladessiccation k Petuve, jusqu'^ oe quMls puis-
sent se detacher fodlement en ecailles , que Pon enferme
de suite dans des flaoons bien boficbes ; ce sont principale-
ment Vextrait de qiUnquinaei VextraU de tige de laitxte
(oxxthridaee) que Pon dessicbe de cette mani^re.
II est en medecine pen de formes pbarmaceutiqucs des
medicaments aussi usltees que cellos des extraits. Cest Ic
plus souvent k Pint^rieor qa*oa loo odadiilslrey tanCOt sous
25S
forme pitulaire, tantdt dissous dans des potions ; ils for-
rpent aiissi la base de certains sirops, tels que ceax de thri-
dace et d^opliim. Mais on en fait encore un frequent usage
k Texti^rieur, soit comme liniments, comme empl&lres, soit
appliques en rriclipns.
EXTRAIT {Jeux). Voyez Loterie.
EXTfeAIT DE SATURNE. Voyez Achate.
EXTRA-JCDICIAIRE ( Acte). Onappclle ainsi tous
eitploits ou significations qui ne concemcnt point un proems
actttellement pendant en justice. Un simple comman-
dcment, unesommation, un proc^s-verbal et au-
tres actes semblables, quoique faits par le minist^re d*un
Imissier, sont des actes extra-judiciaireslorsquMlsnecontien-
nent point d'assignation. Le mot extra-judiciaire est done
employ^ par opposition au mot judtciaire (extra, bors).
Les actes judiciaires ou pr oc^ d u res soni soumis au genre
particulier de prescription qu'on nomme peremption,
tandis que les actes extra judiciaires ne sont sujets qu^^ la
prescription ordinaire. Les anciens auteurs ne font pas
mftme mention de ce mot, qui n'^tait d^aucun usage dans
Tancienne jurisprudence.
EXTRAORDINAIRE, ce qui est en debers de Tor
dinaire, contre Tusage, ce qui n^est pas commnn. Les d^pen-
ses extraordinaires sont des d^penses impr^vues, ou qui
exc^ent celles des ann^ communes ; un conseiller d'etat
en service extraordinaire, c'est un conseiller d^£tat sans
fonctions et sans traitement ; un ambassadeur extraordi-
naire, un envoyd extraordinaire, est celui qu'un gouver-
nement envoie k un autre pour une affaire particuli^re et
importante, ou k Toccasion d^une c^r^monie ; un courrier
extraordinaire, un extraordinaire, celui qui est d6p6cb6
pour quelque occasion particuli^re. Ce qu'on nommait au-
trefois question extraordinaire ^tait la plus rude qu*on
pat appliquer k un accuse. Les soldats prdtoriens, qui
dlsposaient d fr^uemment k Rome de la fortune des empe-
reurs, provenaient d*un corps de troupes nomm6es les e j: ^ r a-
ordinaires, parce qu^elles campaient bors des rangs du
restede Tarm^e, extra ordinem, et setenaient tout pr^de
la teute du g^n^ral, pour 6tre plus a port^e d'en ex^cuter
les ordr^. Les camps romains avaient aussi une i)orte nom-
m^ extraordinaire f Traisemblablement celle par oh pas-
saient babituellement les troupes qui portaient le mdme nom.
Extraordinaire est aussi subslantif : Vous soupez au-
jourdliui, vous faites on extraordinaire qw ccque, par abr^
viation, on appelleplusg^n^ralement un ex^ra; defiezvous
des extras. Dans les coniptes, ce qui est outre la ddpense
ordinaire s^a|>pelle V extraordinaire, Vextraordinaire des
guerres ou de la guerre , c'^tait le fonds qu'on faisait au-
trefois pour ce service : on disait dans le mdme sens : Tr6-
sorier de Vextraordinaire, commis k Vextraordinaire,
Extraordinaire signifiait aussi une feuille volante, conte-
nant des nouvelle$, et qu^on donnait k lire comme la gazette.
On faisait un extraordinaire apr6s les grands ^v^nements.
« M. de Bautru, dit Mdnage , avait Finspection des gazettes
et des extraordinaires de France. » Billot.
En Jurisprudence, comme dans le langage usuel, ceterme
exprime tout ce qui ne se fait pas babituellement, ce qui
est en deliors du droit commun. Ce mot ^tait employ^ au-
trefois quand une proc^ure an grand criminel prenait un
caract^re assez s^rieux pour n^cessiter la comparution des
t^moins : la proc^ure ^tait alors, disail-on, rdgUie k Vextra-
ordinaire ;\QJugenieni qui iutervenait^taitdgalement rendu
A Vextraordinaire. Reprcndre une instruction criminelle,
abandonn^ faute de preuves sufTisantes, sur de nouveaux
indices, c^tait ce que Ton appelait rcprendre Vextraordi-
naire. AujourdUmi la qualification crexlraordinalre n^est
gu6re employee que dans un bicn petit nombre de cas :
suivrc d'autres \oies que les voics usuellus, cV<t suivrc des
voies extraonlinalres : c*est cequi arriv*^ parexemple lorsque
Ton se pounoil en ca<;sation ou par requCte civile contre
un ju;;eincnt de premiere instance, au lieu de faire suirre k
Tap pel sa marcbc rcgulicrc.
EXTRAIT — EXtRfiME
On appelle tribunaux extraordinaires ceui qui n^ont
qu^une competence sp^ciale : la bante cour de justice, le»
conseils de guerre, les tribunaux maritimes , les tribunaux
de commerce, sont des tribunaux extraordinaires; les com-
missions judiciaires que tant de gouvemements ont compo-
s^es en debors des regies du droit ^taient aussi des tribu-
naux extraordinaires.
EXTRAORDINAIRES, owalbeions, suivant Roque-
fort, soldats de la milice romaine, dont il est question dans
Polybe et Y^^. Les pr^fets des alli^, ou les ofBden
d'un rang dgal a celui des tribuns militaires romains, for-
maient particuU^rement en extraordinaires les hommes de
pied et de cbeval qu*on aurait pu appeler les disponibkt
ou la r^ei've, car ils <itaient destin^ k servir suivant U
mani6re dont les consuls jugeaient k propos de les employer,
soit en d^tacbements, ou de toute autre mani^re. Le corps
des extraordinaires comprenait le tiers de la cavalerie d«s
alli^ et le cinqui^me de leur infanterie. On pourrait d6*
duire de la lecture de Juste-Upse que les ablectes ^taieot
tir^ des extraodinaires. II y a eu aussi ea France des
extraordinaires : on appelait ainsi Tune des compagnies des
gentilsbommes k bec-de-corbin, qui formaient une par*ie
de la ^rde du roi. G*' Baroin.
EXTRAVAGANCE, bizarrerie , folic, imperliuence,
sottise, action ou discours bors du bon sens, chose dite ou
faite mat k propos (de extra vagans, errant en debors do
bon sens). « La po^ie, dit Saint-£vremond, doit parler le
langage des dieux, sans s^^garer et sans dire des extrava-
gances. Extravagant est done synonyme de « fou, bizarre,
impertinent, fantasque, contre le bon sens, contre la raison;
il 5*applique aux personnes et aux choses. « II faut un assei
grand amas d'impertinences, dit de M^^" Scud^ri, pour (aire
un extravagant, w
EXTRA VAGANTES. On ddsigue sous ce nom les
collections des d^c rotates de Jean XXII et de quelqnei
autres papes, post^rieures aux Clementines, ajout^es ao coipi
du droit canon. EUes ont ete appel^es ainsi, quasi vaganta
extra corpus juris, pour direqu'ellesetaient hors du droit
canonique. J. Chappuis les a divis^es en deux collec-
tions, k savoir, les Exiravagantes de Jean XXtl, ao
nombre de vingt, et les Exiravagantes communes, au
nombre de soixante-quinze ; et depuis Tan i&OO on les a
jointesaux diverses editions du Corpus juris cano-
nic i. Les vingt extravaganles de Jean XXil sont les epttxes,
decrdtales ou constitutions de ce pape ; les soixaote-quinze
exiravagantes communes sont des epllres, decretales ou
constitutions de divers papes qui ont occupy le saint-sil^
soit avant soft apr^s Jean XXIL
EXTRAVASATION ou EXTRAVASIOX (de extra,
hors, et vas, valsseau), mouvement par lequel des Ouides
contenus dans des vaisseaux, tela que le ch y le, la ly mpbe,
le sang art^riel ou veioeux, la s^ve et les sues propres,
en sortent et s^^pancbent dans les tissus qui environneot
lesvaisseaux ouverts ou d^hires.
EXTREME ( du latin extremus, derive A'exterus ), ce
qui est au dernier point, au supreme degre. Une Joie
extreme, une misere extrSme, une extreme rigueur.
L^expression ii Vextrime signifie en dehors de toutes bor-
nes raisonnables : 11 ne faut pas pousser les choses d
Vextrime.
Au pluriel, extremes exprime sourent deux dioses op-
posees par Icurs qualites : ainsi, Teau et le feu, ie cliaud
et le froid, sont des extrdmes. Les rembdes extrimes
sont des remedes energiques, hasardeux, qu*on admintstre
apres avoir employe tous les autres sans succ^s; un parti
extreme est un parti violent, hasardeux; an hommi
extrime en tout, c'est un boiuine sans wesure, donaaut
toujours dans Texces. Les extremes se touchent, dit k
proverbe, et en effot les himaucs les plus mobiles sont sou*
vent les plus nxtrfimes.
En geom<^trie, diviser line ligne en moysnne et extreme
raison veut dire la partager en deux parties tclle:» que Tune
loit mojenae proportionnelle entre Pautre partie et la ligne
eaU^re. On applique aussi, en malh^matiques , le nom
d*exlrimesh deux termes d*uneproporlion(aritlim^tique ou
g^oiD^ique ) : ce sont ceux qui sont au comm^Qcement et
lla bn; les deux autres termesy occupant Pespace interm^
dJAire, seDomment movens.
EXTREME-ONGTION, nom donnd par inSgllse ca-
tbolique^ an sacrement institu<^ en vue du soulagement spiri-
tad et corporei des malades. Pour administrer ce sacre-
meot, on ae sert dUiuile Ixinite par P^v6que, avec laquelle
on /ait des onctions, accompagn^es de pri^res qui en expri-
meoi le but et la fin, « Quelqu'un d^entre vous est-il tna-
lade, dit saint Jacques au 1 'i* yerset du chapitre v* dc son
6pltie, qu'il fasse Tenir les prfitres de l*dglise, et quails
prieot sur lui en lui faisant d^s onctions d*lniile au nom du
Seigneur : la priire, joinle k la foi, sauvera le malade , le
SdgBeor le soulagera, et sHl a des p^ch6s, ils lui seroiit
remis... • C*est en s*appuyant sur ce texle que le concile
de Trente a d^id^ que Pextr^me-onction est un sacrement,
piiLsqall en op^re les efTets , savoir la remission des pdchds
et le sonlageraent des malades.
t4es protestants, qui ne regardent pas comma canonique
r^re de saint Jacques, rejettent du nombre des sacremeuts
cdui de rextr6aie-ooction. Mais il ne Taut pas oublier que
faoteor de I'^pltre dont U s'agit, ne fOt-il qu'nn simple
clir^tien, 4criTatt du moins dans les premiers temps de
I'tgltse, et rapportait une pratique unanimement suivie h
cette^poqoe, ce qui suffiraitpour constater qo'eJIe est d^ins-
titotioD apostolique. L'extrtoie-onction ne se donne qu'aux
Chretiens qui sont dangereusement malades; elle a ^t^ ad-
ministr^, tant6t ayaut, tantAt apr^ le viatiqne. Comme, au
tretutaiest^e, qnelques personnes se figur^rent que celui k
qui ce nacrement ayait €L6 administr^ no pouyait, s'il rcyenalt
eosant^, ni cohabiter avec sa femme, ni prendre de nourri-
tare, ni marcher nu-piedft, on se d^ida k ne donner le via-
tiqDe et Textr^me-onction que dans le cos od Ton d^sesp^-
rait de la yie du malade. Par la forme de Pextrfime-onction,
Ofl d^larait autrefois que le malade obtenait la ri^misslon
de ses p^ch^; c*est ce qu'on peut yoir dans la formulo du
rite anibrosien, di6 par saint Thomas et plusieurs autres.
Depuis plus de six cents ans, la forme est d^pr^catiye,
cofflfoe on pe'jt s*en assurer par Pinspection du rituel ma-
nuscrit de Jumi^.
L'£$dise grecque fait usage de ce sacrement sous le nom
^huites sainies; il sulTit d*61re indisposd pourle recevoir,
et les malades vont parfois k lV.glise pour qu*on le leur ad-
ministre. Chez les maronites , on distingue deux sortes d'ex-
tr^e^nction : Pune pour ceux qui sont en sant^, et dans
laqaelle on se sert de Phuile de la lampc b<$nite par le pr6-
tre : k proprement parler, ce n*est pas un sacrement ; Pautre,
qoi est im sacrement, est semblable k celle qui est usitde
rbez les Latins, et ne s^acconle qu*aux malades.
Alphon<C PRESSE-MONTyAL.
EXTREMIS (In). Voyez Is bxtreiiis.
EXTR^HilTE (du latin extremitas), le bout d*une
chose, la partie qui la termine: Lei exfrdmitds d'un champ;
aax extii^mitfe du royanme. L*expression i'ahandonner a
des exlr^milis a beaucoup d'analogie ayec colle dc tomber
dans les txlrimes. Cettc locution : 11 est it I'extrdmit^,
veut dire k Pagonie , aiix dernlers moments de la yie ; i
toute exMmlld est une autre locution, qui signlHe k pen
pr^ au pis alter ^ ou plntdt s*il n'est pas absolument pos-
tible defaire d'une autre maniire.
tn anatoroie, on donne le nom (Vextr^mitis k cc que
iKHis nommons yolgaircment les qttatre membres, et on
les distingue en extrimilis supirleiires et infirieures,
EXTRIXSfeQUE. Ce mot, d^riv^ du latin extrlnse-
eHS, signifie : qui yient du dehors. On dit : la cateur extrin^
<^7«ed'une monnaie, celle que le souyeraln lui a as&igndc,
pir opposition k sa valeur intrlns^^ne, ou ce quVlle vaut
CB eUe-nn6me.
£n anatontle, lonqne certainA organei ^ont nds en mon-
EXTREME — EXUTOIRES 3%^
yement par un tr^-grand nombre de muscles, on distingue
les agents dc ces mouyements en muscles extrinstques et
en intrinsbques. Les premiers sont plac^ autour de leur
organe, s^implantent sur lui et le mcuyent en totality en di-
yers sens : tels sont les muscles extrinsiqiies du larynx, de
Poreille, de la langue. Les seconds entrent dans la composi-
tion de leur organe, s^implantent sur leurs pitees solldes
en passant de Pune a Pautre, et leur impriment des mou-
yement yarl(*s : c'est ce qu'on yoit parfaitement k la langue,
oil les muscles intrlnsftqucs se croisent dans toutes sortes
de directions, et constituent k eux seuls la plus grande par-
tie de Porgane. L. Laubekt.
EXUBERANCE (du latin ex, hors, et ubertas, abon-
dance), surabondance, abondance inutile et superOue. £n
littdrature, cc mot caract^^rise ce genre de yice par lequel oa
emploie pour exprimer une chose beaucoup plus de ter-
mes qu^il n'en faut; il est tr^s-commun chez les jeunes
auteurs, qui prenneut souyent pour richesse de style un
trop grand luxe, une trop grande profusion de paroles, de
fleurs de rli(?lorique. Une exuberance n'est pas toujours un
pl^onasme, en ce sens que yingt ou cent motspeuyent
£tre inutilement employes, sans que Pun r^pMe Pidde des
autres, k reudre une proposition tr^s-simple , et que deijx
ou trois termes sulfiraient pour 6noncer clairement.
On disait autrefois en style de palais : « Tel ayocat ne s'est
seryi d*un pareil moyen, n*a produit une telle pi^ce, que par
exuberance de droit : il pouyait bien gagner sa cause sans
coin. » Cct^te locution n'est plus usitc^c.
EXUOERE (du latin exu6er, mot compost de la pro-
position e^r, hors, et de ubera, mamelles). Les m^ecins
emploient ce mot pour d^igner les enfants que Pon a se-
yrfe.
EXOIA. voyez Baoama.
EXUTOIRES (de exuere, ddpouiller). On doit donner
le nom (Yexutoires k toutes les ulcerations superflcielles on
profondes , produitos 011 seulement entretenues par Part
afin de determiner une suppuration.
Les moyens k Paide desquels on etablit les exutoires peu-
yent^tre divisOs en chimiques et en physiques; dans les
premiers on dolt comprendre : 1" tons les caustiques
min^raux , tels que la chaux, la potasse, Pacide sulfurique.
Ic chlorure d'antimolne , etc. ; 2* un tr^s-grand nombre dc
substances v^gdlales, comme Pdcorcc de garou , les graiues
de moularde et de ceyadille, les feuilles de cheiidoine et do
r/ius toxicodendrum, Phuile de croton, etc. ; 3" enfin, qnel-
ques substances animales, comme les melons, les mllabres,
et surtout les cantharides. Les moyens physiques se com-
posent de toutes les incisions que Pon pratique k Paide d'ins-
trumcnts, et dans lesquelles on place des corps strangers
incrtes chimiquement parlant; les plaies que Pon produit
par Papplication d*un fer rouge, d'un m 0 x a , etc.
La suppuration, que Pexutoire a pour but d'entretcnir,
n^est pas identique dans tons les cas. Lorsque Pexutoire est
superficiel, Phumeur sOcrdtde est un liquide presque trans-
parent, conteiiant^ peine qaelquesglobules purulcob^; quand
Pexutoire est profond, le liquide fouml est du pus queJque-
fois tres-dpais. Outre cet effct sdcrdtoire, les exntoires pro-
duisenf Encore quelques autres efTets locaux, qu*il fautcon-
nattre. Ceux qui sont superficiels occasionnent une douleur
ou une excitation Idg^re, quelquefois une tumefaction qui ne
parvient jamais k un degrd bien considerable; un gonflement
douloureux se deyeluppe quelquefois dans les ganglions lym-
phaliques yoisins ; enlin, et ceci est commun k toutes les
yarietes d'exutoires, unerysip^le, ordinairement peu grave,
peut se manlfester une ou plusieurs fois pendant leur durde.
Quant aux effets gendraux, ils sont yariables suiyant
Pesi)^ce d*exutoire et suivant Pepoqoe de son etablissement.
Au moment oh Pon etablit Pexutoire, s*il est superficiel et
[tew etendu, ses effets gdndraux sont nuls ou bomds k une
Idg^re excitation , a une faiWe acceleration du pouls. Lor*.
qu*au contraire Pexutoire est etendu ou profond , la reac-
tion est plus energlque, et elle pent *tre suivie d'unc tievie
I
3^4
EXCTOIRES — EYCK
intense; c^est parficuHteoment dans lesexutoires tris-dou-
l«ureax , eomme le moxa, que cette reaction vire se d<Sve-
loppe. Dans qnelqaes exutoires qui out besoin d'ttre entre-
tenos |»ar des subataDoea irritanles, i'excitatiou gto^rale et
wabmd la Mvre peat se d^vdopper cliaque foia que I'on re-
nouTeUe I'application de cette substance.
Lea effeta cons^cutifa et m^iicamentaax des exntoires sont
beaucoup plus difSciles h appr^er que lea prdcMenta. On
ies emploie dans la plupart des maladies chroniques, dans
le but de d^tourner l%ritation et de la fixer sur une partie
moins importante que celle primitiTement aflect^; maison
est loin d'atteindre tovyoars ce but U arrive souTent qu^une
irritation nouvelle se ddveloppe sans queTancienne diminue
d'intensit^, et akna Texutoire ne fait qu'ajouter une cause
de d^t^oration k celle qui existait d^j^. Cest done un pr^
cepte dontil ne faut jamais s^^carter que celui qui dit qu^un
exutoire ne doit Jamais £tre ^tabii cbez Ies malades afTaibli^
d^ja par une maladie ancienne. Un autre pr^cepte dont Tob-
serration est d'une assez grande importance, surtout quand
il s'agit d'un exutoire profond, c^est qu*ii ne faut I'appliquer
que sur des points assez- doignte du si^e de la maladie ;
si on I'appiiquait trte-pr^s de ce si^e, Tinflammation pro-
voqude pourrait s^^tendre jusqu*au foyer de la maladie et
activer plus ou moins la marclie de cette demi&re. Dans
quelques cas, cependant, il eat plus avantageux de placer
Texutoire trte-pres de la maladie que Ton traite ; maia c'est
lorsque celle-ci est de nature nerveuse, ou du moins que
' 'dement inflammatoire n^y est que peu d^velopp^. Lorsqu'un
exutoire a produit lea rotate qu^on doTait en esp^rer, il
faut le supprimer le plus t6t possible; lorqu'on lelaisse pen-
dant trop longtemps, T^conomie finit par s*y habituer, et
l*on ne pent plus te supprimer sans inconv^ents pour la
sant^. D' Gastelnau.
EX-VOTOt L'acception de cette expresaion latine, que
I'usage a ft-ancis^, se trouve enti^rement comprise dans
SOD etymologic, ou plntdt dans aon sens littdral : c'est comme
si Ton disait provenant (fun vont^ offers pour acquitter
un vceu. L'offrande des ex-voto a ^t^ i^te au christia-
niame par Ies peiiples latins, qui en consacraient un grand
nombre k leurs divinity ; ils Ies nonmiaient tabellx vo
tivx, d'oti on lea a appel^ eX'Voto, parce qn'ils contenaient
d'ordinaire one inscription qui finiasant par ce mot ^tait
destio^ k en rapporter l*origine. C*6tait gte^ralement
alors, ainsi qu'aojonid'bai, pour s'acqultter d*un yaea fait
dans uu grand danger auquel on aVait ^app^, pour
remerder le del de quelque faveur, ou pour liii en de-
mander.
Non-seulement Tempire romain,mais I'^gypteet la Gr^
etaient b^riaate de temples oh venaient s'entasser Ies plus
riches oCTrandea. Cehii d'Apollon k D e 1 p h e s avait ainsi ac-
quis aatant de richesses qu'en poss^dait le reste de la
Grtee entito ; le temple de Diane ^ £ p h 6 se ^tait aussi un
des plus opulents. On snspendait ^galement aux parois de
cea MiSces des boncliers , des gUifes de gnerriers , des
palmes, des couroones d'alhl^tes, des 'vaaes, des statuettes
de simples dtoyens, des Toiles et des cdntures de femmes.
B^r^iice oflrit sa cbeTdure k V^us; et son exemple fut
souTcnt imit^ Messaline prisentait cbaqne matin k Priape
autant de couronnes qu'elle ini avait offert de sacrifices
dansU nuit. Les femmes st^riles consacraient an m6me
dieu , k Yteus, k Jnnon Lucine, de petits bronzes obsctoes,
dans Tespotr d^en obtenkr un germe da ffecondit^. On en re-
trooTe soovent dans les mines d*Herculanum et de Pomp^i.
Lea ^ises cbr^tienncs ne peuvent pas 6tre compartea
aux temples paiens]poar les richeasea votiTes. En Italic, oe-
pendanty en Espagne et en Portngal, qnelqaes sanctaaires
sont splendidement dotte. Le irter de Salnt-JanTier k Na-
ples k M tour k tour enricbi par les rob de la contrfe, les
Sicillens, les Francis, les Autrichiens. II y a la profusion
de busies, de croix et de flambeaux d'or ou d*argent massif,
de mitres, d'anneatix, de plaques, de derations, de col-
liers de dlamants, etc. Le tr^r de Safait-Jacques de Com-
postelle est moins riche qu'on ne Ta prftendn. La rMdnee
de TEscarial n'est elle-mlme toot entire qu'nn im-
mense eX'VOto de pierre. Certaines localit^s, oomme Notre-
Dame de Lorette, la Madone de San-Loco en Italic, Notrs-
Dame de Montserrat et Not re-Dame del Pilar en Espagne,
la Sainte-Baume en ProTeoce, Sainte-Anne sur la oOte de
Bretagne, le Viergedes Orders sur celle de Normandie,etc.,
abondent en ex-voto, gto^ralement sans Taleur, tela que
bras on jambes de dre , b^quilles, miniatures de navires
appendues k la ToAte , petits tableaux repr^sentant des
temp^tes , des naufrages, des incendies , des sinistres dans
tons ies genres. Ces peintures sont pour la plupart si gros-
si&res, qu*oa appelle d^risoirement un manvais artiste
peintre iex-voto, Le plus grand nombre de cea oCfrandes
proTiennent des marina, qui sont expose ^ de si cnielles
ipreuves.
On Toit dana la Franche-Comt^ des ex-voto que les
montagnards du paya appellent des dieux de pitii : c'est
ordinairement une image ou un petit buste de J^os, on de
la Vierge, plac^ dans le tronc de quelque arbre, comme oa
saule sur le bord d*un ruisseau : les jeunes rameaux , en
se penchant dana fonde, semblent aller y recbercher la %ie
pour le tronc ^uis6 qui les porte, et il y a qudque chose
de tonchant dans cette esp^ de syinbole qu*un instinct de
morale religieuse fait pr^f^rer aux habitants. Mais le plus
souTent ces dieux de piM, ou Ton porte en oflhmde des
couronnes de flears, les pr^mices de la moisson, occupcot
des grottes en pierre, dans I'mt^eur des wastes et sombres
forfits de sapin qui cooTrent les montagnea de la contr6e.
De nos jours encore les nationa idoUtres sont prodignei
d'ex-voto. n suffit pour s'en conraincre d'ourrir un reeneil
de voyages en Am^rique, en Asie et surtout dans les lies de
la mer du Sud. La plupart des peuplades de la o6te d'Airique
en suspendent ^galement k des arbres qui ont quekjoe
chose de sacr^ pour eux. Billot.
CYALET9 mot d6riv6 de Tarabe, et que les Tares em-
ploient pour d^igner une grande division territoriale et po-
litique, ou province administr^ par un gouvemear g^nM
portant le plus sonvent le titre de vaU (Tice-roi). Les
eyalets sont subdivis^ en un certain nombre de livas. La
Turquie d'Europe est partagi^ en quinze eyalets , tandis
qn'onencompte dix-huit dans la Turquie d^Asie, ettroisea
Afrique.
EYCK (Jan van), ainsi appeU dulien desa naissanoe,
Maaseffckf dans Tevtob^ de Liege, et qu'on nomrae aussi
qodquefoisyaii van Brugge (Jean de Bruges ) , du lieu qu'il
habitait, ^tait fils d*un pemtre, etsuivantropinion commune
toiise pour la premiere fois par Sandrazt, naquit vers
I'an 1370. Un frfere aln^, Hubert van Eyok, n^ Ters Fan
13CC, etqui fut ^galement un peintre c^l^re, lui eosdgDa
les premiers ^ments de I'art. Les deux fr6res vinrent s*^
tablir k Bruges, qui, en raison de son florissant commerce,
^tait k cette dpoque le rendez-vous d*une fouie de gens ri-'
ches et de seigneurs. Mais vers 1 ^20, ou fort peu de temps
apr^s, ilsall^rent faire un assez long s^jonr k Gand poor y
executor unde ces dessus de maltre-autd^ compartiments
que Ton di6pIoie et que Ton referme k volontd , qui leor
avait ^ command^ par Jodocos Vyts, riche bourgeois de
cette ville. C'^tait la cdibre Adoration de VAgneau par
les vierges de V Apocalypse^ vaste toile qni ne comprend pas
mohis de trois cents figures, et qui est regards comme on
chef-d^oBuvre. Plusieurs des compartiments primitifs oment
aojoord^hui le mus6e de Berlin, oA on Toit aussi one partie
dea copies exteuttey d*apr^ les ordres da roi d^Espagne,
Philippe II, par Michd de Ooxis; mais le reste du tableau
ae trouve toujours dans T^lise cathMrale de Saint-Bavon,
k Gand. On pent voir deux compartbnents des copies ex^
cutte par Midid de Goxis dans la Pinacoth^oe de Mn-
nich, et il ($xiste k Londres une cople du tableau entier par
un autre artiste, demcor^ inconnu.
Si i'on a pr^tendu r^cemment que Jan van Eyck naquit
vingt ou vingt cinq ans plus tard que la date fix^ par Sau-
EYCK— EYLAU
M
drait, c^«Bt qii« l€8 portraits des frtees van Eyck plac^ ao-
denoos de leiir tableau des Juges, et qui , comme tout ce
moroeaa, lUrenl ex^cnt^s de 1420 k 1432, repr^ntent
l^!o6 comme im homme de aoixante ana environ , et l^autre
comme mi homme de trente ana. Hubert mounit en 1426 ,
ayant qoe ee tableau fCtt termini, ainsi que sa aoBur Mar'
gueriie Tan Etgk, qui, elle ansai, ^tait pelntre. Jan ter*
mioa cette amrre immense en 1432 , et roTint ensuite a?ec
sa fiemme k Bruges, ot jusqu'^ sa mort, arriTte probable-
raent tots 144S, U trouva le lucratif emploi do son talent k
la eour briUante et polie do due Philippe le Bon, et ohil
peignit encore plusieurs toiles regardte comme autant de
cheb-d*(euTre. Une cireonstance qui oontriboa suitout, de
SOB Tivant mtoie, k augmenter sa reputation, c*e«l quMl m-
troduisit dans P^coie flamande la pelntnre k Phuile,
proeM^ dont, aprto sa mort, qnelques-uns Toulorent k
tort lol attriboer I'inTention. Mais le serrice le plus essen-
tiel que les Mres van Eyck aient rendu k Tart, c'est la di-
rection nonveUe , Evident nteultat de ce progrte technique,
qulls donn^rent & lenr tele, appeMe la vieille 4eoU fior
numde, et per suite k tonte la pdntore du nord de
rEnrofMB.
Laors prM^cesseurs s'^taient presque exclusiyement bor>
win k des aujets d'^lise , et n'y aTaient fait fignrer que ce
qui pooTait sp^cialement contriboer k l'Mifl<»tion des fi-
dMes : de U les ciels k fond d'or, le calme, la douceur et
la tfyinit^ des traits du ylsage de leurs personnages, le jet
simple et Impoaant des draperies, mais anssi les ddfauta
dena le trac^ des formes et des Tdtementa , et chei les pein-
tras de moins de talent et d'habflet^ la pmistance It ne paa
eorfir do type traditionnel. A partir des premieres annte
do qoiniiteae sitele apparatt dans les mirres de la pein-
toffe one tendance d^jk visible depuis longtempe dans ':;,
vie sociale et dans la litt^ratore des peoples. Les arte du
dessin rendirent alors hommage au rtetisioe. On en trouve
d^ des traces dans roeovre de mattre Stephan de Cologne;
mais les TMtables anteors de cette revolution dans Part,
ce furent les firtees Tan Ejck, Abandonnant rid4al , ils re-
prtenttecot des indlvidus, des caract^rea, et leplus sou-
vent des portraits, et remplacirent la magniiJcence celeste
per on ooatome vrai , emprunt^en partielt la conrde Phi-
lippe le Boo , et eotourd de details dIntMenr oo agrestes.
An lieo do fond d'or, que Hubert van Eyck ne consenra
que poor les trois prindpales figures de VAdoraikm de PA"
gneau, nous apercevons dtermate des appartements om^
de bolseries , de cheinintoi, et oh les loisde la perspectlTe
soot parfoitement observte; des villes avec lenrs tonrs,
leoit ^lises, leurs rues ^troites et anlmte; de riches prai-
ries toailltes de fleurs, dea arbrcs au riche feuUlage; dans
le lointain , des monta^ies bleuAtres et un del parsemd de
peftts nuages d*un blanc tendre. On reconnalt memo dans
lea figmes des commencements d'^tndes anatomiques,
loot an mohisdans les mafaia, les pieds et le visage, car un
aentfanent de retenue exag^rte ne permettait pas de montrer
phis de no : ausd les figures et les groupes ptehent>ils le plus
aeuvent aous le rapport de hi pose. II n'est pas rare
■OB ploa de trouver beaoooup de froideur et de duret^ dana
les traits du visage , d^faut qui paraft d^autant plus saillant
line le fini brillant des figures a quelque chose de la mfnia-
tnra. 11a excellent snrtout dans la peintore de la mati^re,
que ce soient des ^ITes brodte , des armures dordes , des
iBStensiles de hois et aotres d^ils analogues, ce qui ne lenr
ftitposaible que par la perfection technique et artistiqne d'un
eoioris en quelque sorte indestructible. Les meilleors pein-
trcs de T^oole vMtienne arrivent rarement be one couleur
anssi vive, anssi transparente. 11 est remarquable, du reste,
qai'A to mteie 6poque une tendance analogue vera le Hat-
Kemese faisait sentir daps r^cole de Florence, t^moin
Blasaedo , en m£me temps que les efforts de Paolo Uccello
aliootissaient k donner plus de perfection k la perspecUve
liBMre. Les fti^res van Eyck donn&rent k la direction de
fart, k cette ^poque, le caract^ et Texpression qui lui fu-
•B LA OOnVERS. ^ T. IX.
rent propres ; et blentdt toutes les teles d* Allemagne se ral-
tach^nt k eux.
La peluturo sur verre ftit, dit-on, redevable k Jan Tan
Eyck d'one invention grkoe k laqoelle on put dtermaia
pdndre sur des vitraux entiersavec un melange de cooleurs
et des tehitea d'nne douceur extreme, et cependant hieffli-
fables, rteultat auquel on ne pouvalt parvenir aoparavant
qu'en r^unlssant d'^is morceaux de verre pour en former
une mosalque. 11 (kut toutefois n*admettre le fait qu^avec
quelques restrictions, puisquemtaie les mdlleures pdnturea
aur verre de la fin du quinzitoie et du commencement do
sdittaie sikde ne prtentent pas de nuances de couleura
proprement dites , k moins qu'eUes ne proviennent de d^t^
riorations ^Tidentes.
Les prindpaux tableaux des frkres Tan Eyck et de leor
6cole se trouvent dans la cathMrale de Gaud , dans les mu-
stede Bruges, d'Anvers , de Berlin , de Munich et de Paris.
ETDER* Voyez Eider ( G^ographie),
EYLAU (Bataille d'). Preussieh-Bytau, qu*on sor-
nomme ainsi pour le distinguer de Teutsch-Eylau, dans la
r^genoe de Marienwerder, est une petite ville prussienne,
que les Romafais appeUient Gilavia, et qui est sito^ k 36 ki-
lometres snd-snd-est de Koenigsberg, sur la Pasmar, avec des
fabriques de draps et une population d'k peo prte 3,000 kmes.
Elle est c^l^bre par U bataille acham^ et sanglante que Na-
polton 7 livra aux Busses les 7 et 8 t^vrier 1807.
Six jours aprks la bataille d'l^na, le roi de Prusse avait
dgu^ avec la Rnasie la convention de Grodno, qui lui assurait
hi cooptetion de Parmte russe. Les corps franQais ^ient
cantonnte en^e TOmulef , to Narew et I'Ukra, an nord de
Yarsovie, oh s'teit reports le quartier gfa^l. Bemadotte
avait pris la direction d*Elbhig, pour feriner aux ennemis
la route de Dantdck, et le corps de Nej, ^bli k Mlawa.,
^tait charge de surveiller Tespace qui s^parait notre arm^
de son extreme gauche. Cependant, le gto^ral russe Ben-
ning sen avait rtelu de couTrir Koenigiberg et de d^blo-
quer les places de Colberg, DantEig et Graudentx. Prtedd
d'une forte aTant garde, command^ par Bagratlon , 11 sM-
tait port^ sur HeUsberg , aTait ralli6 les Prussiens de Les-
tooq et pous86 Jusqu'k Gotstadt. Les coureors de Ney se re-
pIMrat k son approche vers Gilgenborg. Bemadotte cou-
rut k Mohmngen cooper la route k Bagratlon, et to battit;
mais, reconnaissant qull allait avoir atTaire k toute Tarmto
msae, il se replia sur Strasbourg, k 80 kilometres, pour
attendre les ordres de Tempereur.
A cette nouvdle. Napoleon lui ordonna de ne pas con-
trarier le moovement des Moscovites sur la basse VialBle,
chargea Lannes et Savary de les eropteher de se porter sur
VarsoTle , et aTOC Sonlt, Angereao, Davonat et Ney, se mit
en devoir de manoravrer sur les derriires de Benningsen.
Le !*■' ffivrier n enhrait k Willemberg, k hi suite de rarrikre-
garde russe, que la cavalerie de Moral aTait sabr^ et pre-
nait position to 8 k Altonstdn. Cette retraite piMpitte mit k
dteuTert le corps prussien de Lestocq, qui essaya de ft-an-
chir le passage de TAlto k Deppen ; mais Ney 6talt d^jk en
aTant de cette riTikre, et le 5 f($Trier, au combat de Wal-
tlsrsdbr, les Pmssiens perdaient seize canons et 1,500 hom-
mes. lis rtossirent cependant k se rapprocher des positions
de BenningMn k Eykin, par one marche forc^ bravement
sontenue par lenr cavalerie, et lea Busses parurent se d^i-
derk accepter to bataille. Marfcoffet Barclay de Tolly
tinrent longtemps dana la ville, to 7 an soir, contre les atta-
quesde SonlL Mais enfin, to mamdon de Tenknitten fht em- '
port^ par to 18* de llgne, et trois r^ments russes, qui Men-
daient T^gMse et le dmetikre, furent culbot^s par to dividon
Le Grand ; cette podtion , prise et reprise trois fois dans
la joonte, flnitpar rester k l^hitr^pide Soult, qui, k dix hen-
res du soir, coorut s'^tablir en avant d'Eylan. Le corps de
Davoust avait march^ pendant ce temps sur Domnau, afin
de toumer rextr^me gauche des Russes, tandis que Ney se
dirigeaitsor Kreutsbourg pour d^border vers leor droite et
empficher lea Prussiens de Lestooq de U seooorir. Cos deus
r"
29
iti
BYLAU
fonts forment en arrive d'Eylau la base d^tm triangle doDt
cetieviUe est le sommet ; et comiue c^^tait U que Benningsen
Avait pris position, il ea rtaltait qoe «i retraite aur Kisnigs-
Wg poMTait fitie oompromiae 6*ii 8*obstinaili nons attendre.
Sorat doata de cette rdaoliitioa ; on raouTement mai eoni-
inia Hii fit mteM auppoaer qoe rcnneml se retirait; et Na-
polten, partageant oette idfe, 6taUUy aaoa le aavoir, son
bhrouacisous les oanons des Russes.
Son iliusfam se ^Ksaipaft dto Taaforei an bruit de fonni- •
dables dfeliarges d'arlib^rie , tonnast sur la ville et snr Ja
diffBion Saml-liilaire. BenniDgsen reprenSit I'^OensiTe,
conim^ s'il elit oonm rinttriorit^ num^que de son eanend.
]] avail efei effet Ml,000; hommes » et Napolfon en eomptait k
peine 60,000, harass^ de Tatigne, aprto use mardie forote
de neuf^ dix joora 4 travers des plaines oouTertes de neige.
I n ^t h craindre que iemouvement excentrique de DaToust
ft de Ney ne s'^teadlt un *pea trop loin , et que oes deux
corps ne ftissent pas k port^ de prendre part k mte action
d^ciuYe. Soult, r^duit k 18,000 liommes, eut d'abord k sou-
teair tout le poids de Pattaque. Ses troupes ^taient ^tabiies
1^ droite et k gauche de la ville, et ce fut toujours snr la di-
Tision.Saint-Hiiaire que pertinent les premiers ooops. Na>
poldirn oounit avee sa .gai^ dans le dtneti&re, si TiTement
dbput^ la veiUe, et qui, plac^sur un monticule, dominait
de ee €M la position des Rosses. Soixante pitoes d'artU-
krie furent surle>cbamp d^loyte en avant d'Eylau,
et foudroy^rent k demi-porlte lea eolonnes ennemies,
qai maneeavraient dans une plaine peu aecidentfo. Auge-
lesn, quiaTait pass6 la unit en arrive de la yille, ddbon-
rbtaXea mtaie temps dans la plaine, et menai^it le centre
de Benningsen. Le gtotel Doctorof Tint an-d«tant du corps
^Angereau sur deux fortes eolonnes , tandls qu'une de ses
dhisions cherchait k le loomer. Mais k oe moment la neige
dennt si ^paisse , que pendant une demi-beiire il fut iropos*
iible aux deux armtes de distinguer leurs mouvenients r^-
dpfoques. On ne se Toyait point k deux pas; on tirait, on
laarehait au baaard. Les eolonnes d'Angereau perdirent
leur directioii, et qua&d Tobscnritd fut dissip^e dies se trou-
fkreni en face de quarante pitos de position, eotre Pinfan-
leriede Doctorof et la eavalerie russe. La diTision Desjardins
iliit m6me ^k p^le-mde atec les escadrons ennemis. EUe
•e put former ses carr6s; il fallut se battre corps k corps,
Imtassins contre oavaliers. Le massacre, fat borrihle. La di-
fiaion Heudelet se trouya plus t6t raUiitey mais eUeeut de
iirop fortes masses k combattre. Augereau, De^ardins, Heu-
delet, furent bless^ dans la m6Me.
Cepoidant, le danger commun n*6cbappait pas k Tcnl
Tifi^ilant de Napol6on : il ordonna k Moral el ^ Bessi^res de
eiiaiger avec toute la eavalerie de Parmte les -eolonnes russes,
an cAtoyant la division de Saint-Hilaire, qui t^ait Textr^me
gaocbe. Cette charge fut «x6cutte avec autaiit de pr^dsion
qned'audace. Mliliaud, Klem, d*Hautpool d Groodiy debou-
ch&rent entre les villages de Rothenen et de Serpallen sur
le flauc droit d'Osterman et de Doctorof. Deux lignes d'ia-
linterie furent enfoncte, sabr6es» culbutte. La troisiime
ne put tenir qu*en s'adossant aux bois sito^ entre les viUa^
ges de Kldn-Sausgarten et d'AnUapen. M^anmoins, suooes-
dfement renforote par les rterres de Benningsen « et sou-
tenoe bientdt par nne artiUerie fermidable» die repritli son
tour, TofTensive, et bos masses de eavalerie furent forotes de
batlre en vetfaita. Lenr retoor devenait diflidle; les lignes
qu'dles avaient rompues s'^taient reform^es derri^re eUes.
II fiillut s'ouvrir un passagis le sabni au pouig. Le g^atel
d^Ahlmann fut tu6 dans cette seconde nidte;d*llaiilpoal y
tai gri^vement bless^; Corbineau, aide de camp de I'empe-
reur, y fut emport^ par un bould ; mais enfin, Murat et
Besd^res purent rallier lour cavderie dansles environs de
Rutbenen. Pendant ce temps, une colonne de 6,000 honunes
avdt pass^ k la faveur de TobscuriUS, d sans le savoir pcui*
lire, entre la droite de la division Le Grand et la gaudie
du oocps d^Aug^roau. Son avant-garde, p^dlrant jusque
dans la TfliCi s'avansai^ droit au dnnetiire, o^ rempereur
6tdt avec sa garde. Napoltoa crut quil suttsait dHai ha*
tdUon de ses vieux grenadiers pour ropousser cdte attaqae.
Dorsenne le conduidt I'arme an bras contre cette colooBe
ennemie, pendant que Tescadron de service la chargedt sor
gpn flanc droit. U ne lui fut pas^ m6me permis de batlie m
rdrdte. Murat Tavait apergue; et leg^^ni BruyAces, I li
t£ted*une brigade de cavderie Idg^, Vi^ant prise «n queue,
la mil dans« una idle d^raute qu'dle Idasa les trois quarts
de son monde. autour de hi ville.
Pourtapt, rm n'^ldt encore ftni : les gtoiraux insies
Doctorof, Saslten et Qsterraaa avaient refoncai6 letor inba-
terie et repris l^ur llgne de bataiUOi La division Sdnt-fifldie
et les dd»is duconps d^Ainsereau en aoutendent-le cboc aaas
avantage marqu^ II ddt une heure de raprte-mtdi, d
toutes les -reserves de Benmngien a'daknt pas.eSKore ea^
gag^es. Napolfon s^iaapatientait de Be.vfoir.ai:iiver iiifMoy
ni Davoust, d il ne lui restdt de troupes fratdiea qii\ne
partie de sa garde. Les tirdlleurs de Davoust se firent ea>
tendre enfin. JKgar^ un nmnent par L'obeenrit^ qu'avait pn^
duite un dduge de neige» ee corps avdt retrouv^ sa foule,
et poHsaant ^vant lui les brigades de Barclay et de. Baga-
woutb, il s'emparait du plateau de Klein-Sausgartca. La
division Sdnt-Hildre, second^ par ce inonvement, attaqne
plus vivement les bataillonS'd'Ostennan. Benningsen vdt
sa gauche ddK>cd^ d kmoe une forte reserve de sea Uea-
tenants. Davoust, arr^t^ un moment par ee nouvd effort,
repouise troia attaques successivcs, et, soulenu par Saint-
Hllah« et par la cavderie de Milhaud , II Tenverse toote
cette aiie gauche d la chasse en d6M>rdre ao^el^ du vill^
de KutsehUten. La contenance de Benningsen n*en paralt'
pas d>ranlde. A force de uouveHes troupes, il r^usdt k nw-
direr rimp6tuod(6 de Davotast, etun inddent impr6vu
vient lui rendre quelque esp^ance : le oorps prasaicn d»
Lestocq, ayant ^Iiapp6 ^ la vigihince de Ney,d6boncbopar
le chemin d'Althoff k Sdimoditten , traverse oe dernier vil-
lage, file derri^ la droits d le centre de rarmte ruase, et
se Joint aui reserves qui attaquent Davonst Cdul-d me pent
pins tenIr oonire tant de forces. II 6vacoe le village de
Kutschitten, et fic Jvptte sur lea bois et les hautenra d'An*
klapen. Mais le corps de, Mey s^annonoe k son tour sor la
droite de I'arrote rosse ; il suit de prto le corps de Leatocq,
reprend le village de< Schmoditten, coupe Ui route de Km-
nigsberg aux eanemis, et ne leur laisse plus qo'un c^Mot
de 3,000 mdies environ pour se moavoir entre Davoust -d
lui.
Malbeurenscment hi ndt ddt venue. Si Ney TeAl devaneee
de deux heures, a'il avdt gagni Lestocq de ritesse, la guerre
6tait termini, et la bataille d*£yhin eOt di le pendant de
cdle'dldia. Benningsen le fit valncment attaquer k butt
heures du soir par la dividou Sacken. II lui suffit do 6* r^
giment d%fauterie l^re pour la repouver ; et le village et
la route rest^ent au pouvoir de Ney. Par bonheur pour lea
Russes, d guftce k la gdto, les champs vdaient la loute.
Cdte plaine, coopde de marais d de lacs glacte qui avaient
sopporCe le* poids de rartillerie et les charges de cavatoie,
dtait nivd^ par la ndge, d Benningsen, qo^on prompt &&-
gel efit adievi, profita de k gdte d de la null poor gagner
leBenVht)n8 de Kcenigsberg. Ahisi, le ohamp «Ie bataille de-
menra aux Fran^ais. II ^tdt horrible k rck^ Des lignea en*
ti^res d*infanterie n'offraient phis qa'une tratn^ de eadavras
converts de neige. Dix mllle hommes y avdent pin, trenln
miile avaient d< bless^ ; inds la perte des Russes ^tdt plna
considerable, d malgr^ les chants de vidoire qoHIs firoit
entendre enarrivant k KoBnigsberg,la parte de 16 drapeanx
el de 63 pieces de canon ^Idt un tdmoignage irr6cusable de
leur difaite. Bennfaigsen se tint en repos pendant le resle de
riiiver; rarm^e fran^se, arrAtte par un d^ sobit, qui
rendail tons les chemins impraticables, repril en paix aea
cantonnements ; el la bataille d'Eylan ne fut en d^nitivv
qu*nne inutile botidierie, car trols mds aprte la cam|Mign«
fut rouverle sur le terrain m6me ou die avail d^ infer-
rompue. Tout hi monde connatt le beau tableau dn bnrma
EYLAU -• EZSCHIEL
Crafty rapctetttonl Rapolton Tisituit le champ de bataitle
d'B]rUu. VlFfrrarr, de PAcadimie franraiM.
EYN AAD ( J.-6 )» banqoier geoeroUy eonnu par le x^le
aniii actif qn^iotelllgeBl dont fl fit pr^ve pour la cause des
Grecs, et qu*0B aconstamment tu Uire le plua noble usage
de la fortune eoosld^rable qu'il dolt k son intelUgenoe et k
sa pnidence eonuDerdales, descend d'une iiuniilc fran^aise
. de refiigite , et naquit en 1775, k Lyon, oil son p^ pos-
stfait one naison de oonimerce. II fonda lol-mtaie use mai-
eon k G^nee, el qmuid Bfass^na dot ddfendro cette place
eontre les eflorts oomUnte des Rosses et des Aatricbiens,
il 8'enr6la parmi les Tolontaires qnl se mirent k la dlspo-
sitioo da gto^nU firan^ais. En 1801 U se rendit k UTourne,
•6 Use cbargead'opdrar ponr le compte do prince qui por-
lait alora le litre deroi d^^inuie nn empmnl qui lui rap-
pocta de grands profits, et il ne revint k 6en6?e qn'en 1810.
En 1814 il figure au eongrte de Vienne comme d^ot^ de
b i^pobliqne de Gcd^tc. En 1810 le gcand-<loe da Tos-
cane Fappela anprte de lui , afin de s'aider de set conseils
poor la rforganisationL aduinistFative de ses £tats. Pins tard
il lerinl se fiier k Gen^e, oik dte 1824 il pril en main la
cause dee Gnea Inltanl poor leor independence. L'ann^
soiTnnte II ee rendil dans leor int^rtt k Paris, od il iit
paiUe do eomiltf greo. En 1837; II alia 4 Iiondres mais il
a^j icnoonlra pas la aympathie sur laqueUe il aTail era
ponroir eompter. InTteti par le prudent el par le gouTer-
neraeat de la Grtee de pooToiis illimitfe » il reyint k Paris
en I83ft» k TefliBl de determiner le cabinet fran^aia k ac-
cofder son appoi aox Grecs el^ fadliter par sa garanlie nn
nouTel einpnnit on leur &Tear. Le ministftre PoUgnac lui
ajaot refusd I'mi et I'anlre en octobre i829| il prit aur sa
fortane lea 700,000 Ar. donl le gonyememeol gree avait k
ce momeHl le ploa prasianl besoin , el les lot envoya sans
gsiantje. En join 1830 il se rendil encore nne fois4 Londres,
a VtiSii d*y negoder oniKMiTeicmpranlen ftvenr de la Grtee.
Phis ted il adressa diversea notes aux enyoy^ des
grandes prissanres, el prii la conference de Londraa d^ac-
odUitr le cfaoix d^ rot poor la Grtee ainal qne U con-
dnsioB de Tenprnnl diji promia. D rerta intimemenl lie
Mnt le peMdenl Ca p o d'Islrf a Josqn*ii an mort Lots de
nnanrrectioB qoi edata en Grile en 1841 , U s'adreasa aux
eHmbreB de raoicien comite grec k Paris poor les engager
k nooDunencer, daae nnter6l do salnl dea Chretiens d'O-
rient, I'aigltation el les efforts de 1884. Mais la prompte com-
prMrfoD de Pinsorrection creioise rendil ses demarches
ianlfloi. On a de Ini des LUtres el documents qffteieis
reUt^ aux di^en MnemenU de Grie$ (Paris, 1831 ).
EYOUBIDES, AYOUBITES on JOBUES, dynastic
qui Ure aon. nom d'Ayoob on Job, fils du Koorde Shadi,
de la Iriba de RaYadiab. Saladin, fils d^Ayoub, fat le
foBdatav de cette dynastte. A la morl de ce prince, son
fib aine, iVpKrreddiii-iUi, hii suoeeda dans ses £tats de
Syrie el .de . PalestiBe, el son. second fib, Malek-al'A.%U,
out rt^ypte ponr sCsipartage (voyes'tome VIJI^ p. 439).
Cdni-ciy mdcontenl de son lot, depouilla Nooreddln de son
heritage. Vers 593 de l*hegire ( 1190 de J.*C.)i le Tshien se
conaoia en AisanI des vers , el se mil en relation poetiqoe
avee le kbalife abasside Nasser. A la morl de Malek-Azis,
son firere, en 1 199, les tgyptieos le leoonnnrenl poor mattre;
mab Malek-AdAel, Irtee de Saladhi, qui avail en le ch8-
leao de Knrak poor tool heritage, aprte aToir commence
par s*emparer de la Syria, cfaassa son neren Noureddin du
Cairo, et lui permH senlemenl d*aller Tirre en paix k Sa-
niosale, oil ce prince detrOne moornl, en 1324. Malek-Ahdel
poorsoifil le conrsde ses conqnOtes, s'empara d'une grande
partie de in Mesopotamie, el monml en 1318, apres avoir
fait le paitage de ses ifetats entre ses nombreux enfants.
L'alne, MaUh-al'Kamel^ cut le royaume d'Egypte; le se-
cond, Malek^l-Moadham, celni'd de Syrie ; le trobieroe,
J^alekHtl'Aschrttff ceiui de Mesopotamia; le quatrieme,
Uaiek'^il'Modhaffer, la piOTince de Miaforekin ; on cm*
qoibne. Qoaune tsmael, alia regner k Bosra; le sixieme.
Mr
MaMHa-Aouhad, a*etaUitdans la coMree d*Akhlat ; Jfo.
iek^'Afiid, dans eelle do Glabar, et MoMhU-AAs, dans
celle de Banias.
Mabk-al-Kamd, roi d%sT^t fopril Damlette sur lbs
Francs, en 1321, et mourul raoa de I'hegiie 638 et de l*ere
chreUenne 1237. Son fib, MaUk'Sahh^ hd suoeeda,, le-
pou88a4a croisade do saint Loeis, defitce roi k la MA-
soufe^ en 1380, el f ul massacre pen de Jons aprte pv les*
mamelouks, <|iii eommeofaieni k dominer oe royattme;* Leurl
chef; EnediD, partagaa arec la reine Schagraldor la lutelle^
dn jeone J^alek^al^Moadhmm, fib et suecesseurde Mebk*
Saleh. C'est k lui que fol payee la ranQon de saint Lonb
et de ses cheTaliers; nufisson rigne ne Ail pas tie longne
duree I les mameloaks Ini arraohereni la Tie, el mlranl
Ezzedln Ibek sur le trOne. La retaie essaya de reprendre.la
couronne ; elle reuasll Bseme k lliire egorger Eizedifl ; mab
die fut Inee par les mamelouks, el un rei nomme Gotheos
fut prodame par cette seklateaqoe. Ancun autre enfiul de
Malek-Adbd n'eul dtieritiecsdans lea difsersesprindpaotes
qnl sTaienl fail leor heritage. Mais na hrobitee fiis.de Sa-
ladin, nomme MdUk»al^Dkaheti avail re^tt la prindpoote
d*Alep. Morl I'an 618 de lliegire 0317 de J.-C), il avail
eu ponr successenr son fib MaUk-^^Asis. Ccfaii*cL aisil
regne Tingt el on ans; iXJialtk^'-Naiier lui avail sue-
cede au trOne d^Alep, vers 1338. Ce dernier meriu qudqpe
gloire; il se rendil maltre de Damas et d'nne partie de la
S}rie. Appeie par les £gypUe&s spite le menrtre de ienr
rdne, il mardiail vers ce royanme^ qnand il appril que
rempereur des Mongdes, Honlagoo, menagdt ses propres
£taU. 11 se retouma poor les defendre*,mds, accabie pai
le nombre, il peril, avec son Mm MaUlHil^Dhab^r^ dans
sa capilale d'Alep,en 1360 (688 del'Mgira). Aveoeuxflnil
la dynastle desAyoobilBs, b nombienseposteriUde Saladin,
solxante-Deuf ens apr^s la morl de ce grand hcoiine.
ViERim, de TAcidMe frm^im.
EZEGHIAS, loi de Jnda, fib el successeur d'Acbax
(737 avani J.-O.), deiruisit les aulds des fanx dieux, briss
les idoles et mil en pitees le serpent d'airain que le^ Isra^
lites adoraienl. II rouvril les portes du temple, el assemble
les pretres et les levitet poor le pmifier. 11 reprit les viiles
dont les Philistins s*etaient empares sous le r^e d'Adias.
Sur son refus de payer le tiibot ordinaire aux Assyrians,
Sennacherib porta b guerre dana le royanme de Jeda.'£ae-
chias fill dors attdnt d'une maUdie pestllentidle, et Isale
lui annon^ sa fin prochaine; mab IMen, dit TEcriliire, touche
de ses prieres, revoqna sa sentence^ el Isais^ pour convaioore
le rd, fit reenler de dU degree Pombre do soidl..Cepeiid8nt
Sennacherib a'et^l rendu mdire des pins fortes places et me-
nafdl Jerusalem. La pdx ne:se filqu'4 condition de payer
one somme immense. £xecbias epuisa ses tresors eldepoollla
le temple poor satbfaire k sea engagements ; k pdne remplb,
Sennscfaerib rompit le trdte el revinl ravager b iudee, bbs-
phemani contra Dten. II s'avinfail vers Jervsdem, mab
l*ange du Seigneur rebligea de prendre b ftaite en exlermi-
nant dans nne seole noil 195,000 homines de son anttde.
£zechiaa monnil Pan 698 av. J.-C. H reforma ie cabndrier
des inifs, snivanl Genebrard, par rintercaUatton dn mda de
nisan au bout de cheque trobieme annee.
£Z]£CHIEL, 00 mieux Yeeheskel^ fib de Boozi, d*nne
famille de pretres, ftil un des grands prophetes des He*
breox. Jenne encore, 11 fill emmene en exil , probablement
avee rdite des Hd>reux, qui suivil lord Jechonb on Joja-
chim k Babylone. L8, sur les rives dn Chaboru, il onvre ,
dans b dnquiime annee de Pexil, sa carriere de prophets
par nne vidon oil Pen ne pout roeconnattre nnflnence des
ideas locdes, d qui contraste sfogulieremenl aveo la sbn*
plidte mijestuense de b vbion d'lsale. Mds qnoique Thna*
gination de noire prophMe soil trouUee par bs genles et les
demons qui erreni sur le Chaboras , son coinr esltoujours
auprte de ses mdheurenx frires, restes dans b Terre Sahite»
et fl deroub devani ses compagnons d*exll b sombre la*
bbau des maUieon qnl firappent jemaabm el Is psys de
39.
tiZ^CHlEL — EZZELINO
398
Juda. De temps en tonpt 11 trooTe quelqnes piroles de oon-
soUtioDy et son Ame s'abandonne anx eiptenoes d'on meOlettr
aTenir. Encore dans la Tlngfrdnqnitaie annte de Texfl, nous
leyoyons, par una vision propb^qua, se transporter sor la
terra d*Israel , et 11 se plait k foira una longoe description
dHm nouTean temple qui doit s'derer dans Jerusalem aprte
la r^emptlon de son peuple. CTest U le dernier orade qui
BOOS reste d*£BfehSel ; probablement la mort TenleTa bientdt
nprte. Selon une traiditlon conserrte par £pipbane, 11 fut
afssftffi"4 par un da ses co^iilte; son tombeau, que la tra-
dition JuiTO pla^t entre le Chaboras et l*Euphrate, ^tait
an moyen lige un objet de culte pour ies pterins Julfs.
Les oracles qui nous sont conserve sons le nom d*£z6-
clilel paraissent tous lui appartenlr. Dans rensemble do
livre on reconnalt le mAme g6nie, les mtoies allegories et
le mtaie iangage. L'ordre chronologique n'y est pas ton-
Jours obsenr^; mds las oompUatenrs du canon de I'Anden
Testament paraissent avoir rang^ les oracles d']bE6cbiel par
ordre de mati&res, et Ton paiit y distingiier trols parties. La
iremi^re parle de la cbute du royaume de Juda : le pro-
pbMe y reproche aux U^brenx leur abandon du culte de
JAora, et il retrace leurs crimes nombreux sous les couleurs
les plus Tlves. Les aU^rias qui peuTent surtout choqoer
notre goftt, et oh 11 taut enti^cvment se replacer dans Pes-
prit de ces temps antiques , sont celles oil le propb^te pr6-
sente Jerusalem et Samaria sous Timage de deux conrtisanes.
La seconde partie s'adresse aox ptsuplcs Toisbis des H^reux,
tels que les Ammonites, lesMoabites, lesTyrient, lesEgyp-
tiens : eui aussi ; qui se r^jonlssent de la cbute dlsrael,
tomberont au pouTolr des Babyloniens. Dans cette partie ,
nous remarquons surtout les oracles sur Tyr, qui foumiBsent
k I*historien des renseignements pr^eux sur le commerce
de cette yille et sur sa navigation. Dans la troisitoie partie,
ie propb^ pr6dit le retour des exil^ sous llmage de la
r^urrection des morts , et le r^tablissement du temple
coumie centre du culte de J^hova. On y trouve m61^ oe-
4)cndant quelqnes oracles sur les Edomitcs et sur les Mago-
gites, nom d^un peuple inconnu du nord, qui, selon le
proph^te, fera une invasion dans la terre d'Israel et y suc-
combera. Get oracle est un des plus obscurs de notre pro-
pli^.
La diction d*Ei6chiel est ricbe, souvent m^e surcbarg^e ;
son principal d^faut, c*est de se laisser trop entralner par
le vol de son imagination, d^encombrerses tableaux de de-
tails minutieux. 11 prodigue les images, les all^ories ; et il
nous dit lui-m6me qu'on I'appelait Jaiseur de parabolet,
Plusieurs de ses visi<»s, ct surtout celles du premier clia-
pttre, out paru si obscures anx rabbins, qn'ils d^feiident
de lea. lire avant Page de trente ans. S. Moiou
EZRA. Voyez Esdras.
EZZELINO 1*'', sumomm^ leBigue, seigneur de Ro-
mano, chef d'nne maison qui poss^da de grands biens dans
la marche Tr^visane et joua un grand rOle anx douzitoie et
treizitoie si^es, dans los giierres des Gueires et des Gibe-
lins, accompagna, en 1147, Conrad 111 k la croisade ets>
couvrit de gloire. II en fut recompense par I'investiture du
souverain pouvoir a Via>nce, qu*on croit etre sa vUle natale,
entra dans la ligue Lombarde, combattit FrAderlc Barbe-
roussa, fit plus tiurd alliance avec lui et mourut vers 1 180.
EZZEUNO II, dit le Moiney fils dn prdo^dent, lai soco^a
dans le gouvemement de Vioence, en fnt chasse par 1«
Goelfes en 1194, se mit k la tMe de Gibelins, ses compa-
triotes, s^allia k cenx de verone et de Padoue, combattit k
entrance les Goelfes, commandos par le marquis d^Este,
rentra dansVicence par la protection de rempereor Otbon IV,
qui hn donna le titre de vicaire imperial, partagea en I2is
ses £tats entre ses oifants, et se retira dans un doltre, ok
11 mounort, en 123S.
EZZELINO III, dit le Firoce, fils du pr^cddent, n6 le 26
avril 1194, It Onara, dans hi marcbe Tr^visane, se signals
par de briilantes qnalit^, qn'il temit plus tard par des pas-
sions violentas et des crimes. Dte sa jeunesse, il prit part
anx luttes de sa lamille contre la maison d'Este et le pape
Boniface, devint podestat de V^rone, se dtelarapour Tem-
pereur FrM6ricll, qnand ce prince fit la guerreaux Lombards,
et en re^nt pour rteompense la main de sa fiUe natnrelle
Salvagia et le gouvemement gto^ral de Padoue. Yisant k
fonder pour sa maison un £tat inddpendant qui devait com-
prendre toute la marche Tr^visane, il soumit rapidement Vi-
cence, V^ne, Feltre, Bellune, Bassano, ne reculant devant
Temploi d^ancun moyen, prenant le titre de FUau de Dku
comma Attila, exterminantjnsqu^au dernier rcjeton mftledes
plus nobles families, frappant indistinctement amis et enne-
mls, ne respectant ni TAge ni le sexe, et (aisant p^r dam
les phis atrooes supplices quiconque avait le malheor de loi
d6plaire« La sentence d*excommunication que le pape In-
nocent rv lan^ contre lui en 1252 ne Pintimida nullcDient.
Enfin, ses ennemis et ses victimes se coalis^rent : oooh
mand^ par i*archev6que Philippe Fontana de Ravenna, Hs
marcli^rent contre lui, et s*emparferent de Padoue; mais ils
farent vaincus k Toricella, et Brescia tomba au pouvoir
d'Ezxelino. Une nouvelle configuration se forma pour le
oombattre. II finit par succomber, et ftit fait prisonnier, le
26 septembre 1259, apr^s s*etre vigourensement d^fiendo
et avoir re^ une blessure grave k la t£le. Dans sa prison,
il refuse tout aliment, les secours des mMedns, les conso-
lations des pr6tres. Enfin, le onzitoie jour aprte la bataile
ok il avait M vaincn , il arracha I'appareii qn^on avait mis
sur sa blessure, pour hftter la venue de la mort, trop lente
k son gr6. Ainsi finit Ezzelino III , aprte avoir pendant de
longnes annfes fait preave d*une barbaric qui d^passe toute
croyance. Plus de 50,000 individus ^talent morts par
ses ordres dans les prisons oo de la main du bourreau sor
la place publique. Son cadavre, enferm6 dans un cercoetl de
marbre, et escorts par des chevaliers deCrtoione et d*aatres
villes, fut solennellement depose en terre non consacr6e, k
Soncino.
Un an plus tard, le 25 aoOt 1260, Alberie, son frto,
^tait rMuit par hi faim et la soif k raid re son cbAteau fort
sans conditions; aprte Tavoiraccablii des s^vlces ies plus r^-
voltants, aiasi que ses fils et ses fiUes, qui parent sous ee»
yeux, on Tattacha k la queue d*un cheval, et on le condoisit
ainsi au supplice. Avec lui s^^eignit la fainille des Ezzi'lini
da Romano.
F
F« coMonnCy la gixitoie lettre de Palpbabet fran^ et
de la plopari d«a alphabets europtois. Le F l itait dans
Torigiiie qu'uiie aspiration, on souffle l<^er, analogue aux
deox esprits de Talphabet grec, et qui dans ks temps les
plus andeDS paralt avoir tenu la place du f, ijout6 plus
tardi c^ alphabet Lesigne de cette aspiration , oonsenr^
psr les £oliens, m^e aprte I'invention des lettres aspir^
propceme&t dites, ^Aait un double gamma, ou pluUftt deux
fomwuu superpos^ d*oii lui vint le nom de digamma.
BieatAt elle servit k rendre le wau des Hdbrenx, dont I'al-
pbabet ne comprend pas notre F, k moins qu*on ne prononce
ainai le p^ tandis qu'il y a en arabe le /4 outre le wau. Le
digamma telien derint le F des Latins, quolqoe dans une
multitude de mots il se Ait d'abord transform^ en V.
L^artlcalation rf/e ne rend pas exactement la valeur de
cette lettre, ei nnit k I'exacte ipellation des enfants, puisque
la T^table pronondation est an contraire fe, comme celle
de la double lettre j^A. Celle-ci, n'ayant point d'autre va-
Itw, poarrait alors, sans incouTtoient, dUparattre de Tal-
phabeC, sieDe ne rappelaitr^tymologie des mots ddriv^ du
Krec, dont elle doit rendre le f ; Jilatofie se prononcerait
eomme philosophies mais paraltrait strange.
Trte-distinctes entre elles par le genre d*aspiration et le
plo* on moins d^outerture de la boacbo qu*U faut pour les
proooncer, les deux lettres F et V ont sourent n^anmoins
^ confondnes ; mais le son F a toojours ^t^ plus subtil ,
plus allien i c'est un souffle qui s'^appe de la boucbe
cotre ouTtrte, en passant entre les dents. Pliisieurs (ois le
V latin est devenu un / en firan^. Ovum a (ait cn^f; 60-
Mf a fait bceuf.
En fran^ais, dans les mots termini par un F, cette lettre
■e prononce k trte-peu d*exceptions prte. Mais on ne la
fait pas sentir dans cerj, baillif, clef, Aussi PAcaddmie
Fran^aise teit-elle aujourd'bul bailli; mais elle a laiss^
intacte Torthographe de cer/ei de cl^, que d^autres torivent
cU. Au milieu d*un mot, le double j/ s'emploie et derient
sensible.
Comme abrdviation latine, sur un monument F signiGe
/iliuSf /rater, famiHaf/ecit, Deyant un autre nom, cette
lettre signifie Fl(xvius on Flavia. CUei les Romains on
marqoalt d*on F sor le front {/ugitivus) les esclaves ^ap-
p6s et repris, comme en France on marquait nagu^ sur
r^T^ule de la lettre F les fauf saires et dM lettres T F les
criminels condamn^ aux travaux finrcU k temps. Le
double Sf dte'gne les pandectes de Justinian; J{. est IV
br^Tiation de fiorin; Jr. celle de franc. Dans le calendrier
eoddsiastique, F est la sixiime lettre dominicale. Sur les
pieces de monnaie, F dtait jadis la marque d'Angers ; F est
employ^ dans le commerce pour abr^er les renvois aux
diffifrentes pages de liTres ou registres : ainst P* 2 signilie
foUo 2, 00 page seeonde. Dans les mandements des dvAques
et arcbev^qnes, dans leurs lettres pastorales, etc., F. si-
gaifie/r^es, et N. T. C. F. Nos Irh-chers frires.
Dans les formules chimiques, F repr^nte le fluor, et Fc
Id-fer.
F ( Musique ). Cette lellre a deux signiflcations en mu-
■que : 1"* elle reprdsentc le son sur le quatri&me degr^ de
Ttebelle diatonique; 3* die est rabrdriation du mot
forte,
FA, quatritoienotede T^elle ougamme en ut. Les
Italians la nomment F dt fa, F fa ut, ou simplement F.
FAB ARIES 9 cdr^onles qui avaient lieu k Rome, an
mois de juin, en I'honneur de Carna.
FABER (Basile), pbiblogueallemand, n6 en 1520, k
Sorau, fit ses etudes k Wittenberg, et fut recteur d'abord
de riteole de Nordliausen et ensuite de celle d'EHurt, 06 tt
mounit, en 1576. Son mdlleur ouvrage est son Thesauru$
eruditionis scholasticiB (Ldpzig, 1571)-, travail fait avee
un sum extrftme, perfectionn^ encore plus tard par Gesner
et en dernier lieu par Ldch (1749). Faber fut ausd le fon-
dateur des centuries deMa%deb our g, et, pour contri>-
buer aux progrte de la reformation, traduisit du latin en
ailemand plusieors ouvrages de Lutlier.
FABER (Tanaquil). Vogez Lefebvu.
FABERT (Abraham, marquis db), martebal de France
sous Louis XIV, n^ k Meti, en 1599, du directeur de Tim-
primerie du due de Lorraine k Nancy, entra k quatorze ana
dans la carri^re militaire, se distingue, en 1627, conune
mijor, au si^e de La Rocbelle, contribua puissamment»
en 1626, k la prise de Suie, qu'assi^eait Louis XllI en
personne, fut cbarg^ de dinger le si^e de Chivas, en Sa-
Toie, et battit compl^tement Tarm^ du prince Tbomas,
qui cbercbait k d^bloquer la place. II fut promu alors au
grade de capitaine des gardes fran^aises et se signala de
nouTeau en cette qualil6 dans unc foule d*actions, notam-
ment, en 1640, au sidge d'Arras et, en 1642, k celui de
Perpignan. Cette brillante conduite lui yalut le brevet de
gouverneur de Sedan, et, en 1646, le titre de lieutenant
g^n^rah En 1654 il dirigea, sous les yeux de Louis XIV ,
le si^e de Stenay, et for^a la place k capituler. Ce fut k I'oc-
casion de ce sidge qu*tl inventa les paralUles et remit en
usage les csTaliers de trancb^, qui ont jou^ depuis un
si grand r6ie Jans le systtoie d^attaque et de defense des
places. Fabert reguten 1656 le b&tonde marshal de France,
et rendit encore d^importants services. Le roi lui offrit le
collier de ses ordres; il le refuse, ne pouvant produire des
titres de noblesse suffisants. « Pr^sentez, lui r(ipondit-on, ceux
quevous voudrez; on ne les examinera pas. * Non, r^pllqua
Fabert ; pour dteorer mon manteau d*une croix, jenc d^sho-
norerai pas mon nom par une imposture. » £t Louis XIV lui
^crivitdesa main : « Votre refus, Monsienrle mar6chal, voos
vaut k mes yeux plus de gloire que le collier n'en vaudra
jamais k ceux qui le reoeyront de moL » Fabert mourut
dans son gouvemement de Sedan, en 1662. Son fils uni-
que, Mollis , marquis db Fabert, comte de S^nne, gou-
verneur de Sedan, colond du regiment de Lorraine, fut
to^ par les Turcs, au st^e de Candle, en 1669, k dix-huit
ans. Les descendants du frtoe aln6 du mar^cbai se distin-
guaJent encore dans les armes au dix-buititoie sitele. La
Tille natale d*Abraliam Fabert lui a iii^ dans ses murs une
statue, due au ciseau de M. Etex.
FABIEKS (Fabii). Romulus donna ce nom k ceux qui
s'attacli^rent k sa periu>nne, k cause Fabius Celer, leur
chef. On appdait aussi FaOiens del prfttres qui teaaienl
.^ I
980
FABIENS — FABTUS
un des coll^fs des laperoes ou loperqnes, prdtrw pr6|ios^
aux fHes du dieu Pan.
FABIUS9 nom d'une illnstre fomflle patricienne de
Rome, ainsi nommte, dit-on , parce que aes ancAtrea ensei-
gn^rent les premiers , en Italie, la culture de la fbre. Elle
faisait remonter son origine jusqu'^ Fabiuif R\s d*Uercule
et d*une nympbe d'ltalie, 500 ans environ avant la fonda-
Uon de Rome. Cette famille ^tait diyiste en six branches ,
qu'on nommait AnUnuH, Maximit Vilmlanif Buteones,
Dorsones et Pictares ; elle compte pendant on grand nombre
de sidles soixante bommes d*£tat et sept ^crivains, 306
guerrien, tons les Fabius, march^rent contre les Vdiens, Tan
477 avant J.-C ; ils lesbattirent en plusieors rencontres, mais,
k leur tour, accabl^ par le nombre, ils furent tons extermi-
n&s^Cremera. Quinttu Fabius VraoLANus, alors enfant, resta
le seol ^jeton de sa fSimille. II la releta , et elle compta en-
core 74 Fabius, dont le plus c^^bre fut QuintvM Maximui
Fabius. Elle s*^eignit compKtement dans le deuxitoie sidcle.
C*6tait ansai le nom d'une tribo romaiBe : elle le tirait des
Fabius, qui en ^talent la famille la plus dlstingu^e.
FABIUS RULLIANUS (QotNTet), m^ta, par ses exw
ploitt, le glorieox soniom de Maximus (trte»grand), qui
passa depute k ses descendants. Maltre de la cavalerie sous
Je dictatenr Papfalos Corsor, fan S24 avaht J.-C. , U se
laisaa entfalner k combattra les Samnites, raalgr6 les ordres
^ormels du dietateur, et lenrtua 20,000 bommes; mala fl
n'tehappa qu'^ grand^peine, grAce k I'intereesaion do s^
Jiat et anx supplicatfons du people, lla mort dont le mena-
<ait Papirius Cursor, en punition de son fnsubo^^Hnalion ,
bien qo'elle eAt eo pour rteultat une victoire signaMe. Us
guerres que Rome eot k soulenir contre les Samnites, les
Etrusques, les habitants de TOmbrieet les Ganlds, lui don-
n^cent occasion de d^loyer ses raiiBS talents oomme g^n^ral
•d'arm^. II flit nomm^ dietateur en Tan 3t6, et rer^tu des
hoonears dn consulat k dnq reprises, trois ooQJolntement
a?ec D6cius.Cest ie prender gin^al remain qni, firan-
chissant 1m crdtes escarp^ do Comlnos , parHnt, en 310,
dans le nord de r£tmrie; m Tan 195, 11 franchit ^galement
4es Apennins , et pfo6tra anasi le premier sor le tcrritoire
des Ganlois a^qonais. G*e8t dans cette demise campagne
qn'il liTra la bataille de Sentinnm, dans laqnelle DecHis se
sacriBa pour la patrie et oCi p^rit anssi GelUna Egnatius, le
ploa grand capltaine qn'aient eo lea Samnites. En I'an
89a il ariXMDDpagnay en quality d'envoy^ de la r^pobllque ,
son fiJs, QvUnius Fabtos iSurges, et par ses sag^s eonsells
lui aida k efboer la bonte da calibre dtestre connu dans
I'lafe^ire sous le nom de fourehet caudines. Collogue
4b Dedus dana les fonctions de censeor, en I'an 304, il
atait encore bien- mMb^ de la r^pnbHqoe en faisant ^chooer
les dangereoses innoyatioBS mMlties par Appius Clau-
dia s, et en Umitant raffrandiisseBient aux quatre tribus
urbaines.
FABIUS PICTOR (Qxmnm) tiTsit Pan 223 avant J.C.
n (bile premier historien de Rome,' prit poor basede son tra-
Tail les ro^moires confix k la garde des pontifes, et donna
k son ouvrage le titre dUnnafos. Tite-Live en a grande«
ment profits 1 dit-on, poor son Hitioin, Du reste, on ne
salt pas si originairenent les AnnaUs de Fabius Pictcr
BTaient dt^ teiitos en latin ouen gred. Toojoors est*ii qu*elles
existaient encore au terapa de Pline I'ancien; nous n'en
BTona piua qua qnelques fragmenta, dkmt on conteste Pan-
tbentictt^ et dont on a quekpiefois attribn^ la Mricatlon
k Annioa de Yiterbe. On reprocbait & F^ua Pictor de
la maigrenr dans la compoaitioo, et nn atyletpre et grea-
sier.
. [ FABIUS (Qornns MAxtMOS YtBBUcosos). Q«f de connatt
le c^lebra ▼eff»d%nnta : ^
Uitus boiuo nobis eonctando retUUiit ren.
Touta la vie de Fabius Maximus est r^snmte dans ce Tcrs.
Home ne dut aon salut qn'4 sa prudence, mais, aoit exekn
ie pr^utkHip soit jahmsiav il s'oppeaa k PapMitioD do
jeune Sci p i 0 a ; et quand die fut d^eret^ centre sea atii,
il cbercba par tons les moyens possibles k Peaspteber d*ap-
pareiller pour PAfrique, en aorte qull 8*en Mlut de pea qaV
prte avoir sauT^ Rome, 11 ne sauvAt auasi Carthage. Daas loa
enfance, Fabius paraissait fort doux, mais d'une mlelligMes
assez bomte, ce qui lui Taint le samomm4 (Meuta (Petit
Mouton). Le sumom de Venrueasus, qui! garda, faii Teaiit
d^une verrne qu'il aTalt k la l^vre. Plua tard , on Tit bis
que ce que Ton aTait pria pour de la lentenr on de la parens
n'^tait que de la graTit^* II fut consul pour la pranikefoii
I'aa 233 BTant J.-C. et alia faire la guerre anx Ligorinn,
qui s'^taient rdToltis k PinsUgatlon de Carthage. Ce Ait 4li
suite de cette campagne que les Romains enToyteeat anx
Cartbaginois une pique et un caduc^, alin qu'ils eossod i
choisir entre la paix et la guerre. Sept ans aprte ilfot defi
de noaveaa au consulat avec Sp. CarTilius.
Dans la suite, quand Annibal eat battn les RomaiBsk
Itn'aaymtee , on crte Fabius prodictaieur, et on ne Id
donna point le titre de dietateur, parce que le consul, ao-
quel seol il appartenait de nommer le dictatenr, ^tait absent,
et qo'on ne pouTait commnniqoer aTCC lui. II choisit poor
g^n^ral de la caTalerie Q. Minncios Rufus. Fabius core-
men^a par de nombreuses cMmonies de religion, di<^
que Flaminlus avait pteh^ sartout par le m6pris qull snit
fait des auspices. Aprte cela, Fabius ae mit en campagne,
et d^truisit tout ce qui se trouTait sor le chemin d*AnDibal,
pour intercepter ses communications ; pais il sVan^ sor
Preneste, et gagna la Toie Latine par des cbemina de tra-
Terse.
Toute sa tactiqae consistalt^ observer Fenneml^ k Mkt
le combat, et ^d^truire les moyens de. subsistance. Annlhsl
Mait prte d'Arpi, dans la Pbuille. Dte le premier joor fl ft^
senta la bataille; Fabins se tint dans son camp ; et, qpoi-
que le Cartbaginois comprlt toute la sagesae de aon adfer-
saire , il affectait de le traiter btoc dMafo , le faxant de II*
chet< : il ravageait les eampagnes , et mettait Ie feu aux
Tilles et aux bouiigs. Mais Ftablos, sana jamais s'^loigner, «s
pla^ft sur les baoteors, et retenait tea soldats dans le eaaip,
ne lenr permettant que de 1^4res cscarmoucbes quand fls
allaient aux fourrages. Cependant, legte^nd da lacavalerfe,
Q. Minudua Rufus, traTcnrsait tons ses projets et raccuaaH
pnbliquement de lAchetri ; matb lui, se bomscnt i tnalntenirli
discipline, fisisait bon marcli^ des inTectiTes. Qqelqtie tempi
aprte, an maientenda fit entrer Annibal daa^ un pays en-
Tironn^demontagnes; il avaitvoula marcher aar Casinitfo,
et ses guides sTaient coroprla Casilinum sur le TulUma.
Fabhis fit occuper Pissue du d^Id, garda les hauteurs, H
prit Annibal en queue. La perte des Cartbaginois fbt grander
C*en ^tait fait de Parmte sans nn stratagftme trfis-adroit An
nibal fit attacber anx comes de 2,000 boeofe des torches
et du sarment enflamm^ : effray^s, exasp^r^ par la dou>
leur, ces animaux se Jet^rent sur les posies romafais, et y
mirent le dterdre , en sorte qa*il put se faire jour et se
tirer de ce mauTais pas. Le combat se termiaa d'une mani^
ddssTantagease aux Romains, et Q. Fabius Maximos n*en fut
que plus d4ctl€. On remarqoa qu^Annibal ne fit point n-
Tager ses ferres, etqufi y mit un^, sauTe-garde, moyea
habile de le rendre suspect k sa natioa, Le s^oat lui repco-
cba aussi le rathat des prisonniet^; mais B s'biqal^ peu
de la mauvaise hoinear des phes eonscrits. Comma on ne
lui eoToyait pohit d^argent, if fit Tcadre ses terras par sotf
ills, et paya btoc leur prfx la ran^a sttpul^.*
Rappel^ k Rome pour accomplir des xacrlflces, il laissa te
oommandement k Q. Minudus Rufbs, en lui defendant d'en
Tenir aux mains; mais celui-d ne tint pas oompte de ceCI^'
recommandation. Aprte on premier socote contre fesfbor-
rageurs, le peuple, dans sa joie, ordomia que Minndus par-'
tagerait dtermais le cooomandemeot aTec Fabii»s; inais ce-
lui-cl, de relour dans son camp, aima mieax lui abandonner
la rooiti6 de ses forces que d'aitemer avfc lui, et no garda
que deux l^ons. Annibal ayant attlr6 Ifinodus dans oa
pMgOy et fann^ sa teouTant dana an grand danger, FaUas
FABinS — FABLIAU
mareiia 4 mb WMnn^ et remporta vur les CarthogiiioU nn
•vantage maiqu^. Touehtfde la loagnaniiiiit^ He ca grand
homme, MiMidua ravint aTeo rarmte se aoamettre k tel
etim. Uwhemnm&emeBA Fabias ne reata pas an pouToir. Le
eoosohlde P«a l-&nilaat deTarentitts Varran ftitenaan^
^any par laMkiUfda^aiiBaay afe5O,O00 Romaiiia iro^4-
mt la matt. On odmmanj^ h oamprendra combian la tac-
fliqaa da grand bMflme ^t prtf Arabia I )*oiiftracuidanaa da
lo meoeiaadn t on kH midit la eamhiandaniaat Dam celta
campagnay fl prit taranta at acenit baauooop aa gkllra;,
Noas arena m d^ji qaH §» mantra oontraira 4 raxp&ition
de Sdpian : il na vteat pas asaai pour an apprandra la gla-
rienseissoa ; II moonit 1*101 S06 avant J.<!. Cbaqna dtoyen
eoatriboa k aas fOD^rafltas, aomma 4 aeUiea d\m p4fa com-
■mn. H <tait fort igd, sortout sf, comma le dit Val4va«
NaxUne, 11 aimtl M ao^iira pendant aoixanladaiix ansj
P. DB GoLBter. ]
PANOS RUSTICUS, bMbrieB oomtamporaio da Oand^
et de N^roD , teirit les ^T^namants da son temps. On na
MitrieB da lai sinon qo'il fbt honors dal*amiti4daS6B4qua.
On ignore mtea o^ commen^ait son Urra, at 4 qnaHa dpo-
qoe Q B^arr^tait Taeita, ca Jaga si s^T4fey en Mt Pdlbga. II
Ini emprnnta dans ses Armalu das details sur la diagrAca
de Borrfatts et sar les ddsnrs incestnatix con^s par Ndron
poor Agrippine. D*apr4snn passage d'Agrfcola, U paraltrait
que Fdbm Rnsticos aonlt d^erit la Bretagne.
FABLE (do latin/a^iifo, at peot-«tra de/oH, parlor^
/oftttlori, raeontar). Dans son sens la plus g(ta6hl, fabie
4gaifia, tind qoa fiiyliqoe soaorlgine, eonvenaHon^ rMt',
nuis ce n'est pas la saala accaptkm que ee mot ait dans
natre langna : on entend encore par cetta ddnomination la
tjMmt mytbologiqua dn paganisma da la Gi^ca at da
Koine,iamytliologie rOrphde, Md8fa,El^sloda, Homte^
sontles poHea on las fnTentanrs da ces fictions saUimes,
de eeda Fable sOlva at graciaasa, qoi a eharmitf pendant
tmt de si4cles las peoples las plos ^dalrte et les pins spi-
litneb da monda. Fable sfgnifia ancore r4eii sans vrai-
smbtanee en sans vMUi at il est alors Toppos^ du mot
Aiiioire. H sa prend pour la plon, le cancTas d*un ouvn^e^
et Ton dit \h fable dSin poima, d\m opto, d*ana tragMia.
Dms UB sens elliptiqaa, H est synonyma de wutquerie^ da
Hsde : je dcTiendrai W fable da quartier. Bnfin, \h fable se
cQBfeBd pacfois BTOC Vapologue^ at e^ast dans ce sens que
BOOS alloDs renvisager d*une manl4re plos particuli4re.
lA fable est esclave d*oiiglne. Un borania libra ne ereint
psB de parier cbdremant, la front baut, 4 celid qui Tent Top-
primer, tandis qfjm le malhenreox courbd sous la domina-
tion toute-pmssante d*an maltra Impitoyabla n'osa sa plafndia
(jia\ demi-voli et btoc tons las nihageooents qua donna
llislntade de la paur et da la servitnda. Les asclBTas at les
eoortisans forent les premiers fiiboHstes. « L'ssdaTO, dit
PUdre, qai n'osalt pas dlra oe qn'il vonlaity a traduit sas
teatioMaits dans des fables. • Ellas sont done aussl an*
eieooesque le roonde* Cdles que Hon attribua 4£sopa
wBt peot-^ ant^iaures 4 oet autaur, dont Paxistanca
dl^m€tDa est donteasa. Do reste, ca tecueil, la plus ancien
qoe BOOS connaissions^ porta la manjne das fars : il ne con-
tieat qoe des instroctious anx faibles pour lam* apprendra 4
K gvantir do fort, et das conseils 4 calui-ci pour J'engager
t ae pas aboser de son pout oir. fisopa fit passer la fable
d*Orient.en Occident; Pb4dra traduisit en latin le (abuUsta
pet, qa*ii embdlit par les cbaimes d'nna versification 4ld*
poteetfodle.
Aiistote, en tra^ant ana po^tiqna da la lUila, a tooIu la
reafemier dans d*^roHies limites, lai 6ter sas plus grandes
liberty la d^pouiller de ses francliises. II pr^endait, par
ciemple, que les personnages employ^ par les fiibotistes ne
derdent Jamais 6tre que des animanx : le grand piiiloso-
pbe grec semblalt sToir totaleroent oubli^ rorigina et le but
de la fable. £taii-ca rinyraisamblaaca qui le dioqiiait? Mais
1> CQBTereation d'on tigra btcc one baleine , d'une carpe
*vec on aigle, est-elle plus facile h conreToir que celle d*im
231
chteaaTae nn rosaonr TootaiSdda tt'est-aUa pas bonne dte
r^nstant qua les aetears qoi y -figorent, da qoalqna nature
qn'ils soient^ agissant conformdment 4 cettanaloce, et que
laor entratien est mMconadquenea natoreUada Taction r
Llnstmetlon qai rdsolta du rdcit aUi^riqaa da la fable
sa nomma mareMUi alia doit itra claira at reaaortir directe*
ment da laitmAme^pialapdcit du fabulis ta ▼iantdamettre
an 8a4na. Ph4ditf tet La Fontainai mattant indiffdcemment
IkmcraUU aTOntoaalprAsraUdgoriakPatttr^tra vaut-il mien
la plaaar api^ Plna d^una fikbia da La Fontaine debute ce-
pdndBnt par la moralitd^ at n'aneat pas nwins banne^ <
^ Les andaK Toolaient que la fiible fftt coarte, el en cela!
ik ayaiant parfSytamant nlion. Mais laUa faUe qui n'a qua
dtxTers eat trap longae^ tandis qaateUeaotre qui en a pr^
de cent est coorte, Aftfnt que QutntUien fbrmolAt cette
r^^ HoFacOy oubUant I'exemple d'i&iope et de Pb4dre, en
arait eomposd one qui est nn ydritable cbef •d'anyce.. D6-
passant de beauconp les limites qu'ayaient poste aes pr^-
cnrsanrs dana la carri4re, ra^gant et spirituel conyiya de
Mdc4ne orna avec tootala recherche do bon goOt son petit
potaedttJto/iitfaatea^dii ito^ <2ef ctoniw. Par des de-
tails pleinade charmoy 11 abr4^ la kmguenr desa narra^
tion^ at rand la morale qui en rdanlte p^us toucbante et plus,
capable da fUUV'Chdrir la tranquilla paix d^une beureuse
mddiocritd.
Una fkbla ne ponyant|amais trop attacher, alle doit ^Axe
dcrjte d'nn style dair, chAlid, dMgant, et pourtant facile^
comme on rddt fait ayec aoin par no bomme d*instruction
et de gofit On dolt re|eter adv4rement de sa composition
tons les ornaments qui ponrraient Odtaomer I'attcntioo du
ledear do but de la fable, de la moralitd que rauteur se
propoaa de retirer da ion rddt
La fable doit-elie Atre toita en yars on en pro.8e? Comme
le bnlde oa petit r4dt alldgoriqne est dediminuer Tamer-
tome d'nne yidritd, I'on doit employer la forme de style la
ploa capable de produira cat effet. II nous semble, en con-
siqoance, et malgrd Topinlon de Patru, malgn^ mtoie
rexemple peu conduant da F^nekm, que la fable doit 6tre
dcriteen yars, mais dans an rbytkme particulier. D'ailleurs,
la yers poaaide Payantage de graver dans la mdmoire comme
one sentence la morality que Ton veut presenter au lecteur.
C*est poor cette raison que taot de vers de La Fontaine
aont devcnns proverbes. Sor qod ton doit torire le fabn-
lisle? Cette question, qui se trouve dans presqoe toutes les
rb^riqnesy nous semble oiseuse 4 force d'etre facile, car
sa sohktion ddooule Mdemment de la definition de la fable
dle-m£me. Le style de la bonne fable variera suivant les ac-
teurs qo^a mettra en sc4ne} elle soivra sur ce point la
camddie, dont eUeest Sawr, qui change de ton suivant les
personnages qu'elle fait aglr ou parier. Le simple bon sens
veut qo'on lion ne parle pas comme une fauvette, un vieil-
lard comme an enfant, Taigle comme le lapin. 11 est surtout
une observation 4 laqoelle le fabuliste doit faire la plos
grande attention, c'est de girder aux personnages qu'il met
en jeo non^sealement le ton. qui leur est propre, mais en>
core ie caractire qui leor est gdn^alement aUribu6. II est
one qoalitd qua Ton recommande sans cesse 4 ceux qui veu-
lent s*essayer 4 dcrire des fables, c'ttt la naivetd, qualitd
charmante, lorsqu'dla est naturelle*. mais que Ton ne
saurait conqudrir. Aussi faut-il que le fabuliste derive sous
son inspiration propre, sans vouloir chorclier4 iiolter La
Fontaine, sa naivety spiriluelie et moquouse dtant un don
divin, que md dcrivain n'a possMd depoia. A. Genevat.
FABLEOB oil FABLIER. Voyez Fabuau.
FABLES ATELLANCS. Voyez Atellames (Fables).
FABLIAU) genre de podsie fort cuUivd en France dans
lesdouzi4me et treizi^me si^es, consistant dans le rddt
simple etnaif d*une action gdndralement plaisante et parfois
dramatique , de peu d*diendue, quoique plus ou molns in-
trigude, et dont le but ordinaire dtait d'amuser ou d^ins-
troire. Cette es|»ecc de petit [lo^me parait avoir did un fruit
descrolsades : en celales troubadours et les trouvdres
I
133 FABLIAU — FABBE
oe firent qu*iini(er les Arabes et peut-Atre aossi les Maures
d^Espagne. Les fabliaux furent ainsi nomro^ da latin /a-
bula^ et da roman/o^e/, parce qaela plopart decescontes
n^taientquedes fictions fabuleuses, et par suite de la mtoie
^tymologfe, lenrs auteurs re^orent le nom de/ableort oa
fablien. La plus ancienne pitee de ce genre panrenoe Joa-
qu'^ nous, et qui date de la fin du oniitoie titeley est due 4
GniUanme IX, oonite de Poitiers et due d'Aqnitaine, tron-
badoar e^^bre, mort en 1112. Ce no ftit que Ten le miliea
du doozitene liide que les poetes du nord de la France «e
livrirent 4 ces sortes de compositions; mais il est juste de
dire qu'en oe genre lis surpass^rent les essais, pea nombrenx,
de leors ^mules proyen^aux, dont le talent s'exer^ de pr6-
Mrence dans la po^sie amoureuse, satirique et morale. Ci-
tons parmi les oonteurs AtfabUaux UtIs ,RutebiBuf,B«-
sir, Andefroi le BAtard et Marguerite de Navarre, to Mar^
gueriU des Marguerites, comme Tappelaient les pontes
de SOD temps.
An cbarme que les fabliaux doTaient 4 la nature de lenrs
ftujets, 4 la cbevalerie, passion do merveiileux, et 4 cette ga-
tanterie fameuse dont elle ^tait la source et le mobile, leors
antears ajoot&rent Pattrait de la d^amation et celui de la
musiqae : la plupart de ces petits po&nes sont diyis^s en
stances^ etles vers, presqoe tonjoursde buit sjUabes, ofTrent
parfols, 4 la fin de cheque eonplet, le rerrain des chansons
popolaires da temps. Qaelqnes-ans ^talent destine 4 6tre
dddamte seulement; d^autres devaient Atre tour 4 four rtei-
tte et chant^s : tel est ^videmment celui d'AucoMsin et Ni-
Colette^ dont la narration en prose est entrecoupte de vera
sous lesqnels le chant se trouve noti. Dans ce cas, les par^
ties r^servtes poor £tre chantte prenaient la denomination
de laii. Ce genre de composition , si utile 4 une epoque od
lee lines talent rares, les th^tres inconnns, et le Jen rtinit
aux seules combinaisons de T^^iquier, puisque les cartes
n*^ient point encore inventto, se prfttait merveiUeosement
4 toutes sortes de sijjets, et pouvait admettre toos les cadres.
Si Ton troove en effet trap fir^uemment dans les fabliaux
des m<Bore licencieuses et des expressions grossi^res , d<-
fauts qui tiennent au temps, soit que Ton crfit alore, comma
il est dit dansle Roman de la Rose^ qn'i/ rCy avait point
de mat d nommer ee que Dieu a/aU, soit plut6t qu'on
n'edt point encore imaging ces artifices de langage qni pa-
rent les nudity en les Toilant 4 demi, il ne faot pas croire
ndanmoins que les trouv^res se soient bomte 4 des r6dts
galanti : parmi lean ouvrages, il en est un grand nombre de
nobles, d'int^ressanU, de gals, d'h^roiques, de pienx, et
qudques-uns , tels que Gesippe, ou les deux AnUs, le Pa-
rement des dames^ ou GriselidU, etc., joignent aux situa-
tions les plus touchantes des lemons de la morale la plus pare.
C'est surtout sous ie rapport de noire histoire privte do
moyen 4ge que T^tude des fabliaux est une source abon-
dante de details pr^cieox, qu'on ne troove que 14, et qni
seuls peuvent faire justement apprteler le caracl4re, les
m(Eure, les opinions, les pr^jugte, les usages, en un mot, la
mani4re d'etre et de vivre des FranQais 4 cette Epoque trop
pea oonnne. Ce nesont pas en effet les mceurs g^n6'ales, on
€eUe8 des conditions les plus ^levte que les fabliera 8*ap-
pliquent 4 retraoer exdusivement : lis s^attacbent de prdfd-
renoe 4 reproduire les actions de la vie commune, et leure
mille et on tableaux nons reprtentent ioujoon rimage
de la nation peinte en d^habill^; mais, ind^pcndamment
de ce m^rite de speciality, et sans parler des documents
qn^elle foarnit 4 la lexicologie, pour retude de noire langoe
primitive, cette ancienne litierature pent encore interesser
€t- plaire par se^ formes nalves et la gr4ce de ses details.
C*est an point que, m^me dans les heureuses et fr^quentes
imitations qu^en ont faites Boccaee et La Fontaine,
on ne retrouve pas toujoure cette deiicatesse de sentiment
et cette naivete d'expression qui font le cbarme des fabfianx,
aoxquels lis ont Hiit d'ailleur^ de si ricbes empnints.
An reste, ces empnints, ces imitations que nos ecri vainsont
fails aux trouv4res sont aussi norabreux que dignes d*are si-
gnals. II suffit de paroourir le recueil de fabliaux public par
Barbaian pour reconnaltre que Rabelais a d(k ses lenguM
et trequentes tirades snr lei papelards^ sur membrer, it*
membrer^ rtmembrer^ anx fobUanx de StAnte-IAocadt^
de CharUit le Ju\f et de Coccrt^ne. MoU4re a pris Is is*
Jet de George Dandin dans on episode do DoU^ateot, oa
dans le douzieme conte da Castoimnent de celui ftii ea-
ferma safemm$ dans une tor; ii doit lesujet da MidecM
'tnalgr6 lui au l4bUaa dn Fitoin If Ire, et quelques leta
du Malade imaginaire 4 celui qui est intitule La Boms
pleine de sens. Nous n*en finirions pas si nous dtions tout
les emprants que La Fontaine n bits aux fabliaux. La fable
da L'Huttre, par BoOeau, u'est autre chose que le fabliau des
Trois Dames qui trouvirent un oneL Le fameux contede
^adig est en grande paitie tire du fiibliau de VErmitt, Dm
renfanoe de notre IbMtre, Hard j et Chevrean empraDlAreat
an Castoiement et 4 la premiere partie dn ruman d'Athis
et ProJUias les aqjets de leors tngi-comedies de Gisippt,
ou les Deux amis, et de Gisippe et THe^ ou les bont
amis. La com^die du Tribunal domestique, joute en 1777,
est tiree dn Lag d^Aristote^ que Marmontd a de mteie
imite dans son conte moral da PhUosophem Les ogku
comiques de La Fie UrgilOf des Seuliers mordorh, du
Magieien, dUueassin et Nieolettey etc., sont imit^ des
fabliaux de La VieilleTruandet des Deux Changeurt, da
Pauvre Clere et d*Aucassin. Les oontes d*OnviUe sont en
grande partie tirte du Castoiement; les Bijoux indisereU
sont aussi une imitation du Chevalier qui faisoit parUr
les anex muets. La Gageure^ de Sedaine, est ^enicnt
puisee dans le fid)liau dn Pescheur de Pont-suT'SeiMe,
Les Deux Gendres, d*£tlenne, se retrouvent dans un U-
bliaa. Malgre ces nombrenx emprants, il y a encore U,
poor qni veot prendre la peine d'y foulDer, une mioa de
sujds dramatlques en tons genres, plus riche et plus fteoede
peot^tre que celle qu'exploitent la plopart des faiseursde
romans ou de contes de nos Joan. PKLinsna.
FABUER* Vogez Fabluu et Faboustes*
FABRE DE PEYRESG ( Nicolas-Olaudi ), lavaot
distingue, ne en 1580, 4 Beaugensier, ea Provence, Dort
en 1837, etait conseiller an parlement d*Aix. n avait lait de
briUantes etudes chex lesjesoites, qui le comparaient 4 Pie
de la Mirandole. Grand amateor de pliilosopliie et de namis^
matiqoe, il voyagea beaoooap dans sa jeonesse, en Italie, en
Hollamde, en Angleterre, en France, se lia avec les bommes
les pins oeiebres, avec Fra-Paoio, Baronins, Sinnond, le
cardinal d*Ossat, Scaliger, Rubens, Grotius, Casauboo, de
Thou, les freres Salnte-Marthe, Saumaise, Ifalherbe, Fras-
^is Pilhoo, et etendlt ses tnvaox 4 toutes les branches de
la science et de rerudition. Hattra d^une grande foitnoe, il
en profitait pour encourager les savants et entretenir en Asie,
en tigypte, dans le Nonveau-Monde, de nombreux agents
auxquels il commandait d'incessantes recherches sur Iliis-
toire, rantlquite et Hiistoire natnrelle. 11 entreprit mtaoe
avec Gassendi des observations astronomiques. Baliac et
Bayle ont fait son eioge. Celui-ci Pappelait le proeureur
giniral de la lUtirature. n etait en correapondance avec
toutes les illustrations de son epoqae, et a laisse un gread
nombre de lettres, dont on n'a pnblie qu*une iaible partie.
6asi«endi a ecrit sa vie.
FABRE ( Jban), Jenne caKiniste de Ntmes, cei^bre i^r
son devouement filial. Son pere ayant et6 condemn^ aoi
gaieres, en 1758, pour avoir pratiqnd son culte, Jean alia
prendre sa place au bagne de Toulon. Le due de Choiseul,
alors ministie, le fit metlre en liberie aprto aix ans de fer.
Ce trait de piet« filiale a ete mis 4 la scene par Falbaire, daas
Vlwnnite criminel,
FABRE(c{e VH6rault)^ membrede la Convention, Ml
avocat 4 Montpellier lortque la revolution ddata. L'exalta-
tlon avec laquelle il en adopta les prindpesle fit nommer en
des deputes de son d^partement 4 la Convention ; ii s*y fli
pen rcmarquer, et nes*Y occupa que des questioDS de sul>sis-
tanrc^ ct des moy<*n^ de r^tablirlatranquilUte. Dans le|«oc^
FABRE
S3*
de Louis XYI, il toU poor la culpability, puis [Kior la mori
sans appd oi sursis. En 1793 il fut envoys en missioii k
rarmtedes Pyi^nte-Orientales, oil il montra plus de cou-
rage qae de prudence et dliabllet^ : bless^ k Taflaire de
Siloes, ie ITseptembre, il pdrit le 20 d^cembre, prte de Port-
Vendres, en cberehant k rallier les fuyards. Les bonneurs du
Paotbfon lai fiirent dtern^.
FABRE D*fiGLANTINE (Piiilippb-Frah90IS-Nazaibe),
D^ le 28d6cembre 1755 , d*ane famille boorgeoisey k Limonx,
^it on bomme d'un talent remarquable , mais d^in esprit
inqdet, qai avait 6t6 frire de la doctrine cbr^tienne et
pioCesseur an oolK^e de Toulouse , que des erreurs de Jeu-
nease araient ensuite rejet^ de la soci^td et lanc^ sur le
tli^Atre , od son talent d'acteur n'^talt point goAt^ du public,
qoand la i^Tolntion de 1789 irint ouvrir one carri^re plus
fodle k SOD ambition. D^jk , yen 1775 , il aTait obtenu aux
Jeoi Floraax T^antine d'or. En d^rant son nom de la-
mUle do nom de cette fleur, il s*6tait avec raison jug^ plus
propre^ composer des pitees qu*4 les repr^nter, et il ^tait
Tena se fixer k Paris avec une tragMie d* Augusta et une
comMie faititulte : Les Gens de lettres, ou le poite provin-
cial AParis, qui fbrentreprtonttoen 1787, runeetPantre
san^soecte. 11 en ftit de m^me du Collaterals ou Vamour
et tinUrit, en 1789, et du Prisomptueux , on Vheureux
iautginairej en 1790. Le Philinte de Molitre, qui suivit
imm^atement ces deux pitees, ^ablit enfin la reputation
de leor auteur; Le Convalescent de quality, VHMtibre^
Le Sot orgueUleux , V Intrigue ipistolaire surtout , con-
firiD^rent Tesp^rance de roir naltre un nouveau pofite co-
iDtqae. Mais la revolution, qui semblait ne devoir amener
que des r^formes salntaires , renversait rapidement les bases
m6mea de la sod^t^. Fabre adopta, exag^ra ses principes,
avec la violence qu'il mettait k tout ce quMl entreprenait :
monbre de la commune de Paris et secretaire de D a n t o n ,
il fat 8oaiM;onn4 d'avoir provoqu^ les massacres desep-
tembre. Nomm^ depute a la Convention, il devint un des
pins ardents persecuteursdes deputes de la Gironde , ses an-
densamis. Enfin, accost d*avoir re^u 100,000 francs des
admloifltratears de la compagnie des Indes pour (alsifier un
d^cret qoilesexdnaitde la liquidation des comptes de leur
assodation , il fut chass^ des sod^t^s des Jacobins et des
Coideliera , et dierM d*accusation par la Ck>nvention na-
tionale. Traduit an tribunal r^volotionnaire en mdme temps
que Danton, CamilleDesmouIins, H^rault de S^dielles, etc.,
cenx-ci se plaignlrent bautement d*dtre accol^ di un vo-
leur; ilsn'en subirent pas moinstous le m6me sort, le 5
avril 1794.
La c4>inddie des Pricepteurs , OBuvre posthume , joude en
1799, obtint encore un grand succ6s, nonobstant les cri-
tiques de La Harpe et de Geoflroy et la d^lavenr attacbte
ao nom de Fabre d^figlantine dans un moment de reac-
tion. On n'a po retroover le mannscrit d^une autre de ses
piteeii, L'OroTige de Malte, dont la perte toormenta Fabre
juaqii'ao pied de recbafaud. Son Philinte de Molit-e, ou
VigoUtej n'est pas mieux torit que aes autres pieces. 11
la fit iinprimer avec une preface dirigee prindpalemeut
eontre Collin-d'HarlevUle et contre sa pi^ de VOptimiste :
c*^tait one denondation d^magoglque contre le plus doux
el le moins hostile des bommes. La famille de Falire d^^glan-
fine a pabUe, en 1802, un recueil de ses poesies m^ees. A
part sa satire ii ten JeunePoHe^ sa Riponse du Pope A Xn*
drieux^ sa chanson /{ pleut, il pleut^ berg^e, et sa ro-
mance Je Paime tant, morcean de predilection de Carat,
tons les defaotsdo ccnir et de Tespritde Fabre, son aigrem
eC son cynismes'y retrouvent sana presque aucune des qua-
lities qui le distmguent Viollet-lb-Duc.
FABAE ( Jean-Pierbe ), dit de lUtfie, ne k Carcassonne,
le 8 dteembre 1765, fut avocatau parlement de Toulouse,
ef figara, fort jeune encore, dans le proc^ des assassins
de la marquise de Ganges. Depute aux etats du Languedoc,
en t7S3 , il adopta les principes de la revolution de 1789,
§ai aoaicne en 1790 commissaire du roi pour organiser ie
OSCn. OC LA CUNYU.O. — 1. UL.
departement de PAude, dont il devint le premier procurevr
general syndic, et commissaire royal prte le tribunal cri-
minel de Carcassonne. Proscrit et fogitif pendant la Terreur,
il reparalt aprte le 9 themddor. Eo 1795 il vient sieger an
Consdl des Chiq Cents, par le chdx de son depariement*
et plus tard II fait partie de I'opposition qui culbute le IM-
rectdre. Aprtela revolution du 18 brumal reel PetabUs-
sement du consnlat, il fut envoye, conune commissaire da
gouvemement, pour condlier les partis dans les departements
meridionaux. En deoembre 1799, nomme membre du Tri-
bunal, il en etait president lorsqu'ii la tAte de ce corps 11
Vint, le 18 mai 1804, haranguer Bonaparte , qui, peu con-
tent du litre de consul k vie, s*etait fait proclamer empe*
reur; il alia aussi compUmenter TUnperatrice Josepliine.
Au mois d'octobre suivant, il se rendit en AUemagne,
avec une deputation du Tribunal, pour feiiciter Napo-
leon sur ses victoires; mais il ne put le rejoindre, et
rapporta de Lints 170 drapeanx pris sur Tennemi. Madame
mere ay ant ete nommee, en 1805 , protectrice des bospita-
lieres et des soeurs de diarite, Fabre , au nom du Tribunal,
lui adressa un compliment, dans lequd il la compare, dit-on,
a la m^e du Christ ; mais il a dementi cette inculpation dans
une notice qu'il a pubUee sur sa vie, en 1816, sans doute
pour refuter le Dictionnaire des Giroueltes, qui d'aUleurs
n^a pu mentionner qu^une partie des versatility de Fahre. En
1807 il fut nomme senateur et comte de Templre ; en 1810,
membre du grand consdl d'administration du senat et
procurer general prte le conseil du sceau des litres.
La reconnaissance qu'il devait k Napoleon ne Tempecba
pas d'etre un des soixante-trois senateurs qui, le 1*' avril
1814 , voterent sa decbeance et la creation du gouvemement
provisoire : aussi flt-il partie de la chambre des pairs creee
par ordonnance royale le 3 juin 1814, et il y vota contre
les mesuresqui pouvaient retarder la mise en obuvre de la
nouvdie constitution. II n*en fut pas moins appeie, en juin
1815, k la Chambre des pairs imperiale, oh des la pre-
roiere seance il proposa Tadresse d'usage k J'emperenr.
Mais aprte la bataille de Waterioo il s'opposa vivement au
projet de prodamer Napoleon II, se pronon^ pour la se-
conde restauration des Bourbons , et s'employa pour hdter
le retour de Louis XVm ^ Paris avant Parrivee des troupes.
II fut neanmoins compris dans Pordonnance du 24 juillet
1815, qui dedara dechusde la pairie tousceuxqui avaieut
siege dans la chambre des pairs de Napoleon. Ce ne Ait que
le 21 novembre 1819 quMl reoouvra son banc k la chambre
haute. La revolution de juillet 1830 ne changea rien k ses
habitudes ni 2t sa position : il preta serment k la nouvdie
dynastie, et devmt un des juges des ministres du roi dechu,
II moorut k Paris, victune du cholera, le 6 juillet 1832.
Pendant toule sa carriere legislative, il s'etait principale-
ment occupe des finances. En 1796 il avail dgnde des abus
dans Padminislration des posies ; en 1797 II fit statuer que
les eiecteurs preuaraient serment comme les fonctionnaires
publics ;il fitdecreter PimpOt sur les billets de S|iectacle,
le retablissementdela loterie, PimpOt sur le sd. En 179S
il fit divers rapports sur les loteries particuUeres , sur le
retablissement des octrois de bienfaisauce, sur Porganisation
des ponts et cbaussees. En 1799 il s'eieva contre Pemprunt
force et la loidesotages. En fevrier 1802 11 publia une bro-
chure mtituiee : RecherchessurVimpdtdu tabac, qui avec les
rapports dont il fill charge , provoqua, en 1804, Petablis-
sementd^un imp6tsur les boiss onset la creation de la
regie des droits reunis. En 1814 il proposa d'abolir la con-
fiscation. Outre plusieurs rapports imprimes, on a de lui :
Lettre d monjils sur maconduite politique ( 1816, m-8<>).
FABRE D'OLIVET (N.), po8te, grammairien, niusi-
den, ne k Ganges, en Languedoc, le 8 decembre 1768,
mort k Parb, en 1825 , etait de la mfime famille que le pru-
testant Jean Fabre. II debuta dans la litterature par
qudques bluettes dramatiques, mdees de couplets , repre-
sentees avec un succ^s mediocre sur diiierents tliefttres^
dopuis 1789 jusqu'ea 1796. 11 publia, to outre, des Lettree
^ I
934
FABRE
j^ Sophie sur I* hUioirei^aim, 1801); puis, Le Troubadour,
ponies ocettaniqoes da treiziteM sitele ( 1804 ), oavrage sup-
pose tradait par I'auteur , et od il y a de Tesprit et de Tima-
giaation. Depnis quelques aimte U ae Uvrait k I'dtnde des
langues, de la m^tapliyuque et de laphilosophie, arec one
telle ardeur^ qu'U ae cnit ea 6tat de crter un nouYeau
•ysttoie de Unguiatiqiie. Gea p^niblea trsTanx loi avaient
^cbauifid rUnagmation, et leor auteor , aTee one aeience in-
contestable, nerecueiilit que la renomm^d'an visionnaire
et d'un fou de sens rassia. II pr^tendalt aToir d^coavart la
clef des hi^glyphea ; 11 croyalt anssi aroir troav^ le moyen
de restituer Tome aun aonrds-miiets, d'aprte onem^thode
emprontte aux prfttcea de I'antiqae tigypte , et qui arait
quelque rapport avec les phtoomtaes du magn^sme animal.
U altacliait one si grande foi an poavoir de la volont^, qa'il
assurait aTolr sooTont fait sortir un Tolome des rayons de
sa bibliothdque en se pla^anten feoe et en slmaginaiit for-
tement qn'il avail Tautear en personne derant les yeax. Gda,
dUait-ily loiarriTa souTentaTee Diderot. Danssesrecherdbes
sur les langues, il rejelait tout ce qui ^tatt dair, precis,
logique, poor cbercber un sens d^toom^, mystique et se
Jeter dans les regions t^ntt>reuse8 od il espidrait trourer des
r^^latlons inconnoes. H imagina un nooTeau systtoie d'^
tymologie et d'analyse des langoes, qui offre des r^ultats
aussi bizarres que tout ce que les anciens cabalistes nous
ont iaissd de plus absurde. Partout 11 Toit des all^ries
morales et on sens cach^ dans chaque mot, syllabe, lettre
et cbiiTre.
II avait donn^ en 1818 une traductton en vers eumolpl-
qoes firangais des vert dor4$ attribn^ li Pythagore, aecom-
pagnte d'un Discours iur Peuenee et la forme de la po^ie
Chez les principaux peuples de la terre. Trois ana aprte,
il publia rouvrage intitule iLalangue MbnOque restitute
et lesens des mots h4lnraiques ritabli et prouv4par leur
analyse radicale (1816). Ce liyreprouTe une Erudition
immense, m616e aux vues les plus bizarres; Pauteur neToit
dans la Genhe qu'un sens alligorique, et pretend que Moise
a Youlu peindre la cr^tion dn monde telle que la concevait
le college des prdtres Options. Adam n'est plus un bomme,
mais la personnilication du gienre bnmain ; tve n*est pas non
plus une femme, mais une faculty de Tbomme. Nod (ignifie le
reposuni?er8el.En 1832 Fabred'OllTet, passant de la cr^ition
aux temps bdroiques, puis historiques, a, dans deux gros to-
lumes, i^Ti^ntAPhistoirephilosQphique du genre hMmain,
Ce sont encore de nouTeaux rATes : tdmoin I'expMition de
Lama dans Tlnde et les guerrea antiques des races noires
et des races blancbea. L'autenr, poor coaronner tant de
cliimeres , propose de soumettre toute TEurope au pouYoir
mod^rateurd'un pontlfe ou du pape. En 1823 Fabre d'Olivet
donna une traduction en YersUancadu Ctdn de lord Byron,
avec un commentaire ayant pour but de prouYer que les
opinions do noble po^te sont faijurieuses k la DiYinitd, et
que lui seul, grftoe k sa oonnalsaance profonde de lltdbreu,*
a su p^D^trer les myst^es de la Bible. On a encore de Fabre
d'OliYet Le Retour aux Beaux-Artsf, dfthyramlie pour
Tann^e 1824. Comma mosicien, il a compost un grand
nombre de romances, et publii on encore de quatuort
pour deux flOtes, alto et basse, d6did k M. I9U Pleyel. Bnfin,
dans ses recbercbes arcbtologiqnes , il crut aYoir retroaY<(
le syst^e musical des Grecs. Pour donner un exemple de
cemode helUnique, il flt.ex^niter en 1804, paries pro-
testants, ses co-religioonaires, k rooeasion du oooronne-
ment de Ifapol^n, un oratorio k grand orcbestre. II est
reconnn anjonrd'bui que la prdtendue dteuYerte de Fabre
d^Olivet n'est autre chose que le made mixte, dont Bbdn-
Yille s'^tait anasi cm HnYenteur , et qui a tant de rapport
aYec Tancien mode plagal, qoi subsiste encore dans le plain-
cbant.
Fabre d'OliYOt avail un caract^rc honorable H inddpen-
dant : conoentrd dans ses etudes, il prit peu de part aux te-
nements de la revolution. II ^tait en 1802 employ^ au ndnls-
i^edala gaerre. Plus lard, 11 passa dans les bureaux do
minist^Yle rfait^rieur, et donna sa demission pour nepit
r^iger une pitee qui ^talt en opposition avec ses idto.
n avail 6pQusA une femme fort instruite, k qoi Ton doit na
ouvrage intituU x Conseils d mon amie sur r^ucatm
physique et morale des enfants ( Paris, 1821 ). Gelte cob-
formitis d*occupatlons ne rendit pas les deux dpoox plus
beureux. Charles Do Rozont.
FABRE (BfARiB-JAGQUBS-JosBPH-Vicroiiu), po€teet lit-
terateur, naquH le 19 juillet 1785, k Janjac, village de PArdi-
che, oil sa ISimille etalt consideree. Yictorin Fabre viot i
Paris vers 1803, et y d^buta par quelques poMies et mor-
ceaux de prose qui lui mdrit^ent Paccueil bienveilLant dei
bommes de lettres les plus distingue&( Viloge de BoUetu,
quMl publia en 1805 , est moins remarquable par r^oqueoce
que par les nobles pens^es , les sentiments gdnereux et b
juste appreciation dn g^nie, de I'art et du goOt de ce gnod
poete. La deuxitoie classe de TInstitut ayant propose pour
sojet deconcoursl'/nef^pencfance de Vhomme deUUrts,
iiobUnt I'accessit. En 1806 il publia ses Opuscules en
vers et en prose. En 1807 il fut couronne pour bod
Di5Coiir5 en vers sur les voyages, alnsi que sob rifd
Millevoye. Viloge de Corneille loi merita sans par-
tage en I8O8 le prix de Tlnstitut. La m^me annee U puUu
son poeme sur La Mart de Henri IV, qui avail ete ooDroaai
par Tacademie de Nimes, et il lut k TAcademie des inscrip-
tions son Introduction k one histoire ( qu'U n'a pas publite)
des peuples barbares. Les materiaux de cet ouvrage lui four-
nirent le plan de ses Principes de la seMt6 civile.
En 1810 11 reparut dans iescencours dMloquence, et
remporta deux prix le memejour. Tun en partagaavec Jaf,
pour le Tableau littiraire du dix-kuitikme sitele ; TautR,
pour V£loge de LaBruytre, H n'avait encore que vingt-doq
ans. En 181 1 il concoorut de nouveau pour le prix de poena
sur les Embellissements de Paris , sujet vainemeat pro-
pose depuis quatre ans : 11 le remporta. Membre de VAUiMe
de Paris, y fit un coors dVloqueuce en 1810 et 1811. Sob
ode sur Le Tasse fut couronnee, en 1812, par rAcadeoie
des Jenx Floraux, tandlsqueson Eloge delUehelMontaigae,
digne de celoi de Corneille, n'obtenait k rAcademie Fru-
9aisc qu*une mention honorable. D'nn caract^ fier et in-
dependant, V. Fabre ne fiatta aucun goovememenl : auisi
n'obtint-il ni places ni pensions. U sucoomba k une uuladie
d'estomac, le 29 mai 1831. II laissait plusieors moroeans
inedits, oompris dans ses csuvres completes, imprimees par
saflunille.
FABRE (Jbaii-Raiiiond-Augdstk), frto du precedaat,
ne ^ Jaiijac,1e 24juin 1792, mourut k Paris, le 12 mars
1837. Les treits de sa vie se lient k celle de son abie, avae
lequel il fut uni par la plus tendre amitie. £n 1824, il pubfii
La CaUdonie, ou la guerre nationaie,po£Baeen 12 cbanls.
II fit recevoir k I'Odeon, en 1825, /r^e, ou VMreHne dt
Souli, tragedie avec des chcBurs^ dont Berton composa U
musique; mais la censure en empecha la representation. Ea
decembre 1826 U publia I'jTif toire du St^e deJtRssolonghi,
En 1829, il Itit un des fondateurs du journal politique £a TVi*
hune, qu'O dirigea Jusqu'au jour ou la mortde son firereloi
fit suspendre tons ses travaux. Cette feuille eiait alors Uo
difrerente de ce qu'elle ftit depuis. Fabre, repnbltcain mo-
dere, a repousse toute responsabillte avec la nonveUe Jti^
bune, dans un ouvrage qnll a pobiie en 1833, sous le tiin
de La Revolution de 1830 et le v^itable parti ttjpii-
blicain,
FABRE (Frah^ois-Xayier), peintre distingue, ne k
Montpeiller, en 1766, mort en 1837, fut ei^vede Darid,
obUnt, en 1787, le grand prix de peinture, se rendit iRome^
puis k Florence, oti 11 epousa, dit-on, secr^tement la 0001-
tease d'Albany, veuve du dernier des Stuarts et d'Aifieri.
Ses prindpaax tableaux sont La Mort de MUon de CroUme,
PhiloctUedans Hie de Lemnos, La Chaste Swanne, U
Jugemenl de Pdris, La Mort de Philop€smen,'\e portrait
dUifieri, It a fait don , en mourant, k sa viUe natale de n
riche blbUoth^qoe, de n predeuae coUectiuii de tableaux.
FABRE — FABRIQUE
cl te la fODime de 30,000 Oraocs poor ijouter une nouTelle
galerie an mos^ qui porte son noin.
FABEETTI ( Rafabl), c^l^bre arcb<k>logue, ^tait n^
en 1618 » it Urbino, dans lea £tatB de T^glise. Aprte aroir
ramiili dlTenea missiona en Espagne, il fut; nonun^ par le
pape Alexandre VII trterier da saint-ai^e, et bientdt
aprte jorisoonaiilte attachd k ramlxMiaade pontificate k Ma-
drid. A son leloor k Rome, il troava de i^Ms et puis-
nntspiotecteorsyd'aboiddanale cardinal Gaspare Carpegna
ek eaaoile dana le pape Alexandre VIII. Innocent XII le
noBuna garde des aicbires da chAteau Saint-Ange. On a de
loi de renmrqnables dissertationa sur les aqneducs de Tan-
denae Rome et sur la colonne Tnjane. U a consign^ dans
roQtragie intiUiM : JnscriptUmum antiquarum, qua in
gdibus paiemis asiervaniurfexpUeatk>(U(md^ 169d),
les pi^dmea d^couTertea ituileut lieude fai^e dans ka ca-
tacombes de Rome. II moarut le 7 Janrier 1700. La riche
coUectaoB d^nscriptiona et de monamenta qu^ii avait rtonie
se trouTe aajourd*hui dans la palals ducal, k Urblno.
FABRICIUS LUSCINUS (OAios), ^ait ainsi aomomm^
parte qoH avait ks yeoz pettts. Consul en 471 , il battit les
SMmdtes, les Bruitienaf les Lucaniens, et triompha de oes
peuplea. Apite avoir diit on botin si considtaUe* que tons
ks fraia de la guerre restitute anx citoyena qui y ayaient
ceoferibu^, il reata quatre cents talents^ qa*U fit Terser dana
ietiteor public, sana en riengarderpourloi, il refasaun
cadeao qae loi Toulaient faire les ambassadeurs samnites,
qui, voyant sa maison di6ganiie de menbles, dteiraient le
mettre k mime 4e a'en procorer : « Tani que je oomniaB-
doai k oed, dit-iiy en touchant les diversea partiea de son
coipa, a ne me manqoera lien. » Pyrrbusayant battule
CQMisl LerfMis, en Tan 473 , Fabridua Ait envoys vers ce
prinee pour traiter de I'dcbange des pdsonniers. La r^iuta-
tion de paovrel^ ei d%idigence du Roinain Tavait devanc^
dana le camp da roigrec, qui lemitli une double ^preuve :
d'abord, U Ini ofTrit beancoup d'or, que Fabricius refusa,
ei k lfiy<<«>^« U fit subltemenl paiattre derrite hii un
aghast. Ge apectack, toutnouTeau pour on Remain » ne
pioduisit aueone impression sur son grand caracttoe. A isbk,
Cin^aa ayant parl^ de la pbilosopble d'tpicure, qui iaisait
cenakter k sooTeiain bkn dans k TolttplA : « Plaise anx
diau^ a'^cria Fabrieins , qoe Pyrrhns ist les Tarentins em-
brasacat oette aede pendant qnlk font k guerre aux Re-
naioal » Pyfrima fit des eflbrU pour sc Taltacber, ^>rte qu'il
aonttiBtea^ on accommodement entre lui et ks Romains.
II M piomit qull serait k premkr de ses amk. Fabridus
i^pondii qne cek serait trop dteTantageox an roi, paroe
qoe oeux qui nMooraieBt ne nanquerdent paa de lui pr6-
§6wr SOD noQTd ami one fok qulk sanrdent de quei lui
Fabrieios ^ait capable. Pyrrbusneftit pdntbkss^decdte
frandike. II rendit ks prisonniera qui parent a'ea retoumer,
aooa U aeote dkret^ de k promesse de Fabridus, qui s*en-
gagen k ka renroyer d k steat ne ratifidt pas k couYen*
ties; «t en diet ik fhrent renvoy^s aprk la Cftto des Satur-
nalea t 1« s^Bai ayant prononc^ k peine de mort centre
qnic^iMioe ae retoomerdt pas aoprte de Pyrrhus.
Ed rao 476 Fabridoa fut revdto d*an aouTeau oonsuiat,
Bfee JEmOiaa Papoa , qoi aTdt d^ji M son odkgpe. Q ^tdt
CD eampacpie oontie Pyiriraa, knqpe k m4decin de oe
priooD Ini oifrit de rempdsonner d kt Remains lui pro-
mgffiJOTif one rteompense. Le conaol m a? ertit Pyrrbus. Lea
oDsaiaeDt qoe ce Alt soeritement el sana se faire conndtre-,
ka DoliDD doonent mtaie k taxte de k lettre qu^aordt
tette Fabridus. A edte occasion, k roi rauToya tens ks
ptiaonniera sana ran^on. Et poor n'^tre pM en retard de
' ;, les Romaiaa lui rendirent un pareil nembre
J at de Saqmites. Ge Ait Fabfkhisquifit porter
«■ Tnrri P, • Cofiidiaa Rafinusy sen ennemi, candidat
beava an aombat, mds krt avide de ricbesses. Etonn^ de
cetia proteetton inatteadoe, il dia. remerder Fabridus :
• CasTT rtpondH cdui-d, qua r*iroe jnlcux ttre pHk par
la ooDsol qu'eramen^i capUf par rcnnemi. « En 478 il fut
23.S
du censeur, tonjours avec son anden collie Papos. Pyr*
rhus avdt quitt^ Tltdk aprte le combat d'Ascutum , dont
I'issue Alt d dooteuse que pecsonne n^osa s'attribuer ia Tic-
tdre. Lea oenseufs dgnakMot leor ade pour le maintien des
bonnes nunurs. Ge mAne Gemdius RuAnus STdt 6i& deux
feu consul et une fois dictateur ; il Ait nteunoins ray^ de
k Uate des atedenrs', eomme ayant dies Ini an-dessus de
qaime marea devaissdkd'aigaBt poor satabk. Cette fldris-
sora s^attacba k sa desoendance , d bien que personne de sa
po8t6ril6 ne parrint an oonsulat avant Sylk. Quant k Fabri-
cius ,Pline nous apprend qM n'aydt pour tonte argen-
teck qu*une tasse et one sdi4re. H ne Idssa point de fortune,
d l*£tBt fut obligd de deter sa fllk. Ph. db Golb^iy.
FABRIGiro (JikOMB), sumemm^ ab Aquapendente,
du lieu de» sa naissance, aHM dans ks ifitats de l*£;gti8e ,
anatomiste et cbinugien od4bre, n^ en 1S87, ^dk k Pa*
done sous le c^kbre Fallepe, i qui il soccMa, en 1562,
corame proksseur d'anatomied de ddrurgie. De nombreuses
dteouToKes en anatomie et me ricbe eollection d'obserra-
tionscbinirglGdes ont rendu son nom cdibre dans I'histoire
de k m^dedne. II mourut k Padoue , le 23 md 1619. La
premie Mtlon doses Operu ehirurgica parut en 1717, k
Padeae, et Albtnos a donn^ (Leyde, 1727, in-fol. ) la meil-
kure qu'on possMede ses Opera phfsiologiea ei anato-
nUca.
FABEIGIUS (JaAN-ALBBaT), odibre polygraphe die*
mand, nd le 11 novembre 1666, k Leipdg, mort professeur
an gymnase de Hambonrg, le 30 arril 1736, avdt embrass^
presque totttes ks branches du saToir humafai , . possMdt
d'fanmenses lectures dnd qu'un in^puisable tr^sor de con-
naissances en histoire, en litt^ture d en philologk, et sa-
Tdt aAodrablement Urer pard de ses richesses. Sa Biblio-
theeagrxea ( 14 Tol.in-4^; Hambourg, 1705-8); sa Bi-
blMfiecalMna (1697); sa BiblUUheea media ei it\fimce
iaiiniiatis (5 toI. 1734;)8a Biblioiheca ecclesiasiica
( 1718, in-fol. ) d enfln sa Biblioiheca aniiquaria ( Ham-
bonrg., 1718) sent des moddes d^^rudition. Ses ^itions
de Sextus Empiricus d de Dion Gasdus, son Codex pseu-
depigmphus Vei. Tesi, (2 vol., Hambourg. 1713-1722), et
de nombreux tefts rdatifb k k th^logie dnd qu'& Phis-
toire litt^raire et k lliktoire de llftglise, t^mdgnent encore
de k Tarid^, de k profondeuret de I'deoduede ses con-
naissances.
FABRICIUS ( JBAR-GBa^TiEif) , le plus c^ldire des en-
tomologistes du dix-boitiime si^le, n^ le 7 janyier 1743,
k Tondem, dans le ducM de Schleswig, ^tudia succesd-
vement k Copenliague, k Leyde, k £dimbouig , k Freiberg,
en Sate, d enfin k Upsd, M>as Linn^, qui lui sugg^ I'idte
de classer les insectes d'aprto Torg^ne dels bouche. Nomm^,
en 1775, professeur d*histoire naturelle k Kid, ou il mou-
rut, le 3 mars 1808, 11 se Avra compl^kment k son dude
de prtdileclion, et cr«a un systdne qui ne saurait k la t6-
n\6 fitre appeW naiurel , mds qui n'en ouvrit pas moks
une carrifcre tout k kit neuve k rentomologie..S'U a dO
depois disparattre devant d'autres syst^nes, du moks son
auteur eut-il rincontestable mMte d'indlquer k Tok qu'on
suit aujourd*hui. Ses ouTrages les plus importents sent le
Sysiema Sniomologix ( 1775), d k Philosophia Sniomo-
FAIJRIQCE, FABRICATIO« (duktin/after, ouTrier).
Ce mot estsynonyme de manufaeiure, et sourent on
les prend Tun pour Tautre. Tout ported croire que les pre-
mieispeuplesnecennaissdentguirequedesouvnersisoks,
d peu ou point de kbriques. Ce qui prouve que les IW)n.
uues avdenl acquk peu de d^vdoppement chcx les anawis,
Jest krarcl^ des mdaux, des uslendles de took esp^, ctc.^
comme Tatlestent d k petit nombre qu'on en Uoute daw
les mines de leurs lilies d divers passages de ^^n icrl-
Tdns. On a qudques rakons pour croire que sur la fin de
rcnipire d'Ocddent Q s'«UH 6Ubli en Europe dM kbrlquw
d'doircs considerables ; dies durent cesser de produire quantf
^0.
'
386 FABRIQCE
les barbares da Nord earent enyahi VEurope meridionals.
II n^est pas Traisemblable que ces fabriques aient re^u de
grands d^Tetoppements ni inTtnt^ beancoup de proc^d^;
rempire d'Orient, dont la capitate ne ftit conquise qoe dana
le qntnii^me si^cle, lesaarait transmisaux peuples d'Occi-
dent. On fixe an dooziteae ntele Tipoque od rindostrie corn-
men^ k reprendre una marche pro^esaiTe. Colbert lai
donna one impnlalon qu*dte n'aTait pas encore refue eo
France; die contmna d^ faire des progrto pendant le dix*
holUime sitele, mais arec moins de raindifai que cbez les
Anglais : nous ^tions h Tdpoqae da la Revolution bien en
arriire de ce peuple , chex lequd nous etions obliges d'acbeter
une grande qnantite de prodoits sortant de ses fobriques ; et
Dons sonunes encore moins aTanods que lai poor la confec-
tion de certahis objets. II Cant eonrenir touteTols que depuis
te commencement da si^e noos a?ons fidt des pas im-
menses, progrfes qu*U fiuit attribuer en partie k la grande
revolntion, qui, supprimant les jurandes, les corpora-
tions , etc., a donne aux fabrieants tonte liberty d'^tendre et
de perfectionner rindustriequ'ils exer^ent, suiTsnt leurs
lundiras et Icufb moyens.
Ce qui distingue surtout les modemes , ce sont les d^cou-
Teites qu'ils out faites en cbimie et les nombreoses machi-
nes quails out iuTentte ; de sorte qu'unefabrique n'est plus,
comme autrefois, sealement une reunion d'ouTriers faisant
joner des limes , des navettes ; ce sont aussi des reunions
de maclrfnes, agents muets, qui ex^cutent certains ouTrages
pins promptement et avec plus d'exactitode que ne saunit
le foire un homme liabfle : on a construit des machines qui
Gordent, filent, tissent, etc; mals il taut un agent qui les
entretienne en mouvement On n'aTait pour cela autrefois
que les animaux, levent et les chutes d^eau. Les modemes
on trouye an quatritoie agent, f nfiniment preferable aux trois
premiers ; il est de la force qu'on veut, se place partout;
c'est enfln la machine dvapeur.
La plupart des flibriques sont dependantes les unes des
antres ; la prosperite de celle-ci est due au has prix des
produlls de celle-lk. La machine k Tapeur a permis d'exploiter
plus en grand et ^ moins de frais les mines de fer. Or, oe
roi des metaux sous le rapport de TutUite , est necessaire
an plus grand nombre des Abriques , puisque les outils, les
instruments, les machtaies , en sont faits, en tout ou en partie.
n y a des etablissements qui en font une grande consom-
mation , tela que les constructeurs de machmes k yapeur ,
les fabrieants de quincaillerie , de metiers, de coutelle-
rie , etc., etc. Converti en acier, le fer est la mati^re dont
on fait tons instruments qui seryent k fa^onner les hois, les
metaux , les mineraux. Parml les causes qui contribuent
la posperite de la plupart des fkbriques, le has prix du fer
ioit compter au nombre des premieres. TBTsstoas.
FABRIQUE. On appelle de ce nom radministration
chargee de la recette et de Temploi du reyenu aTTecte k
Fentretien desparolisses, auxdepenses interieuresdel'^gtise,
de ses recettes casuelles. Les adnUnisfaratenrs de ce revenu
s^appellent marguilliers dans quelques villes, fabri'
dens dans d*autres, et gagiers dans qudques communes ru-
rales. Us occupant dans I'eglise une place distlnguee, appeiee
fabrique ou banc d*CBumre, ou simplement Vauvre, Les
fabriques parolssialea ont ^ dans Toriglne administrees
succmiyement par les eydques, les archidiacres et les cures ,
enfin, par quelques notables eius dans une assemblee gene-
rale des paroissiens, et choisis dans la noblesse, la haute
bourgeoisie et les boutiqniers. lis rendaient leurs comptes
chaqua amiee pardeyantreveque oo son archldiacre. L'of-
fice des tebriciens ou marguilliers a smrecu k tootes les ins-
titutions locales supprimees parbireyolution de 1789. Deux
decrets, Tun da 30 deoembre 1809» et Pautre du 14 feyrier
I8IO9 ont r^e tout ce qui louche k radministration des
blens et des recettes des eglises.
Aox termes de I'art 76 de la lol du 18 germinal an x, les
fabriques sont chargees de yeiller k Tentretlen et & la con-
eervation des temples; d*admfaiistrer les auro^nes et les
biens, rentes et perceptions autorisees par les lots et r^le-
ments, les sommes soppiementaires foornies par les com-
munes et generalement tons les fonds qui sont affectes i
I'exerclce du culte; enfln, d'assurer eetexercice et le main-
tien de sa dignite dans les eglise» auxquelles dies sont at.
tachees, suit en reglant les depenses qui y sont necessafres,
solt en assurant les moyens d^ pounroir. Les reyenug de
chaque fabrique se ferment : 1* du prodoit des bfeos el
rentes appartoiant ou affectes par decreCa aux fabriques et
confireries; V du produit des biens, rentes et fondatiom
qu^elles ont ete ou qu*elles pourront ebre autorisees par decret
k accepter; 3* du produit des biens et rentes ce(& au do-
maine, dont ils sont aotorises k se mettre en possessioo;
4** du produit spontanedes terrains servant de cimeti6res;
5" du prix de la location des chaises; 6* de la conoessioB
des bancs places dans reglise; V des quetes faites poor les
frais dn culte; 8* de ce qui sen trouve dans les tiona
places pour le meme oljet; 9* des oMations faites k la fa-
brique ; 10° des droits que, suivant les riglements episcopaax
approuves par decrets, les fhbriques perQoiyent et de celui
qui leur revlent siir le produit des firais d'faihumation;
11* du supplement donne par la commune, le cas ^cheant.
Les fabridens administrent ces differents revenns ; il en est
meme dont Us fixent enx-memes te prix, tel est entre autres
le tarif des chaises. Les chargea de la fabrique consistent
en ced : 1* foumir anx frais necessaires dn culte, savoir •
les oniements, les vases sacres, le linge» le luminaire, le
pain, le vin, I'enoens, le payement des vicaires, da sacris-
tain, chantras, organlstes, sonneiirs, suisses, bedeauxMet
autres employdi au service de reglise, seloo la coavenance
et les besohia des lieux ; 2* de payer l^honoraire des predi-
cateurs de Pavent, du car^me, et autres solennites; I* de
pourvoir k hi decoration et aux depenses reiativea k Tern-
bellissement interienr de reglise; 4" de veiller k rentretien
des eglises, presbyteres et dmetieres, et, en cas d'inaufll-
sance de revenos, de fUre les diligences necessairea pour
qu*ll soit etabli dans la commune une oontribution extraor-
dinaires pour les frais du culte, ou qn'il y soit poorvu par un
emprunt oonformement aux lots. Pour foire fUre Men et
promptement les reparations, les fbbriciens ont la mission
de visiter les l)Atiments an prlntempa et k rautomne, avec
des hommes de Fart, afin de faire proceder sur-le-champ
et avec economic, aux reparations locatives on autres.
Lesconsistoi res protestants, outre leunaltiibaticHU pu-
rement religkmses, sont aussi chaiigee de radministration
des biens de reglise et de la distribution des deniers pro-
venant des aumtees; en cette qualite, ils remplissant les
functions des oonsells de (kbrique du cnlta catbolique. Les
consistpires Israelites remplissent aussi lesmtaies fooctioas
relativement aux synagogues.
FABRIQUE (l?eatMP-ar^s). Cest le mot que I'on em-
ploie dans la peinture pour d^igner toute espece de cons-
traction servant d'oraement dans les fonds d*uii tablean
dliistoire, ou bien pourembellir un paysage, ou constitiiaDt
meme le siijet principal dans nn tableau d'architectu re. Par
cette expression , 00 a certafaiement vouhi designer ttMit ce
qui est fidt domain dliomme, par opposition aox art>res,
aux rochen, aux montagnes , et meme aox figures d'hom-
mes ou d'animanx, tons objcis formes par to Createar. On
designe done egalement sons to nom &e fabriques les palais
et les cabanes, les ponts eonstruits sar les gnndes riyf^rea
et cenx qui sont jetes sor les mlsseaax, dM villes entttna
oonstraitea en pierre et de petits hameaux cooverta de
chaume. Dans te paysages de Nicolas Pouasin, les fjabri*
ques sont remarquaUes par leor masse imposante , par leoc
noblesse et par leur caractere particulier, qui paratt les
rendre propies aux peoples andens qoe to pdntre a Toota
representer. Bourdon, an contraire, n'a employe qoe des
parties de monuments k demi ralnes, qui font bien pour-
tant, de la mani^ dont il les a places. Docbcsi^b atn^.
FABRIQUE (Bfarqoe de). r<^es BfAaoos »c Fa-
BRtQrc.
FABRONI — FABVIER
FABRONI (AWKLO), c^^re biographe italien, n^
le 7 MTrier ITSl, k Marradi, en To8cane,deYint,en 1773,
lAStitutcnr d«s fits dii grand-due Lipoid de Toscaoe, fit en-
suite de noinbrauz Tojagea k r^tranger, et moomt le 22 sep-
temlm 1S03. Ses Ytlai Jtahrwn doctrina exeellenthnn
qui seeuioxfu et xim fhruemni {20 toL, Pise, 1778-
180&)t toites en exeeUent latin, appartiennent aux meOleors
<HiYrages de ee genre, et renferment d^inappi^ciables tr^rs
d*iteBdition. On pent dter comme des modties sa LaU'
reniU Medici tUa (l toI., Pise, 1784), et sa Vita nutgni
Cocrni Mediei (2 toI., 178t-f ).
FABUL1STE& L'antiqait^ ne noos a transmis qn*an
Men petit iioittl>ra de fables, et le nom de pea de ftiba-
lisles est venu jnsqu'^ nous. Lea fables d' isope brillent an
j premier rang. Les Orientanx en rerendiqnent la gloire poar
! L ok man. D'aotres,aQ contraire, Toyantque savte, terite
par Mirkhond , a Iwaneoup de rapports avec celle d'fisope
que Blaxime Planndes noos a laisste, se sont persnad^ que
lea Greca aTaient ddrob6 Lokman aux Orientaox pour en
faire £sope. Les Perses ont samommd Lokman le Sage ,
comma la Grtee nomma son (kboliste. SuiTant Quintilien,
HModeestioTMtableauteurdeslablesdl^pe. Dans les
UHles, le hrahmane Pilpay, ou Bidpal, renferma toute sa
politiqoeet tonta samorate dans un lirre de febles, qui fot
coBserr^ oomme mi Triable Mam d'^rudition et de sa-
gesae^ A tM da bboleux Lokman, de Pilpay, dont la Tie
Bona paralt bien merrelllense, il fant aussi parmi les fhbu-
fiitCB orientanv, placer Sadi. Mats le po^te par exeei-
l«nee» Ph Ad re, en traitant les fables d*£8ope, s'est plaod
•0 ning des meilleors telTains dn sitele d'Augnste, tant
par la poieti que par I'ti^ganoe de son style. Une dtoo-
verfe rfeente a Ait oonnaltre les fables d'un soccesseur
d'tisope, dont on n'arait jusqne id que des fragments. Ces
firagmeBfa aTaicat d^k m^t^ kBabrlusune renommte
de Mffet^ et da grAce que la lecture de son recueil justifie
pieinement N'onblions pas les gracieuses fables latlnes de
Fteme, pobtitaan seizitee si^e, quand cellesde PhMre
ii*^taientpas encore retrooTte.
L'AUmagne poss^ nn grand fabuliste, Leasing,
toirain spirltnely qui aoorent a toit la fable aTec des doo-
nte aoaai nenfis qn'origiaales. On cite aprte lui Gellert
et Pfelld. La Rnssto s*honore de Krylof, qui a souTent
empnmtd ses inspirations k La Fontaine , et dont le comte
OrioT a traduit le recueO en firan^is. Litalle abonde en
poMea de ce genre, teb qua le o^l^bre Pi^iotti, Gerard de
Sosal, Roberti, Passeroni, LodolL En Espagne, les fables
d'Iriarte ont le mdrite d^une ?ersification souTent heu*
reuse, apptiqu^ k des sojets habilement clioisis. Son recueil
de Fablet Utt^rairee est anrtout un petit cbef-d*oeuTrB. En
Ani^eterre, Gay, avec un esprit enjoo^, un style Tif, une
▼ersiflcafion douce et parfbis gradeuse, a donnd un Tolume
de C^ilea qui sont derenues dassiques, quolque les person-
nages soient en gdntol mal cboisls. Moins oniTersellement
estim^ que Gay, Moore nous semble pourtant lul 6tre pr6-
ffnblew Son grand d^fkot est de donner trop de d^Tdop-
penwttt k ses rteita.
La Flranee ooinpta beaucoup de fabalistes. A leur t£te
briOa L« Fontaine. Lamotte^ Tabb^ Aubert, et Flo-
rin n ont foit des fkbles brillantea d*esprit L'ouTrage de
LamotteettprMddd'mi moroeau remarquaUe surla foble.
De noa Jonrsi Arnault a public un recueil de fables faitea
et teitea aTec aoin, mils non sans une certaine pretention,
ironblions pas ceOes de notre oollaborateur M. Vlennet,
aatiriqoea et mordantea dans leur bonhomie, et qui, lues
dans des steioce publiqaes de l*Acadtaiie Fran^aise, ont eo
aouTcnt le ptiril^e de la d^rider. Glnguen^ aTait aussi
taH des fkbleSy sur lesqudles U a rtfpandu plus de poteie
quo dans ses autres ouTrages en Ters, mais, comme les
Ikbles d'Amanlt, dies Tisent trop k r^pigramme. Le Bailly
BOOS lemble supMeur k Arnault; il est plus fabuliste, ct
qndqnea-unea de sea compositions sont reroplies de tMU^
de grtce, el ont qudque diose du lalssei^iler du grand
287
maltre, 11 existe encore beaucoup d'autres auteurs qui ont
6cril des fables. U bonne M°^ La Sabli^re, Tamie la plus
dftTou^e et la plus tendre de La Fontaine , I'appelait son/o-
bUer, parce que, sdon cette exoellente femme, le bonliumroa
portait des fables comme nn prunier des pruues. Cette ex«
pression, InTentte par I'amiti^, a tiA gard^e pour La Fon-
taine senlement a. GisraTAr.
FABVIER (Charles-Nicolas, baron), g^n^ral de dl-
Tision, naquitkPont-k-Mottsson (Meurtbe), le 10 d^mbpe
1782. A sa sortie de ll^oole Pdytecbniqne et de r^cole d*ap-
plication de Mot/» il entra, en 1804, au camp de Boulogne,
dans le i" foment d*artillerie, aTec tequd il fit la cam-
pagne d'Austerlitz, et fot d^cor^ de la croix de la L^on
d'Honneur k Pissue de ralTaire de Diemstdn. 11 sTait alora
Tingt et un ans : c'6taitle phisjenne des offiders sur la pol-
trine desquels die brillait Apris SToIr seni en Italie, iJ fit
partie, en 1807, de oeux que Napolfon euToyaau sultan
S^Um pour assurer Ik defense de Constantinople contre les
Anglais. De Ik il alia remplir une mission politique et milftaire
en Perse. Ne pouTant rejoindre Tarm^ fran^s^en 1809, il
serTit, comme Tolontaire, dans I'arm^e polonaise de Ponia-
towski, se trouTa eapitaine par andennet^ k son arriT^ k
Vienne, et passa dans la garde imp^ride. Aidedecamp du due
de Ragusek son retour en France, il fit, sous ses ordres, la
guerre d'Espagne, rejoignit, quolque bless^, Tempereur la
Tdlle de la batdlle de la Moskowa, et s'y comports d bien ,
que Napoleon le nomma dief d'escadron sur le terrain. Dans
lacampagnedeSaxe, il re^t la croix d'offiderde la L^on
dHonneur, la Gouronne de Fer, le grade do colond d^6tat>
mijor, le titre de baron de Tempire, et doTint, k la suite de
la retraite de Ldpdg, chef d'dtat^mgor de onze corps d'ar-
mde rtonis. Attach^ k celui du mar^bd de Ragnse en
1814, il fit encore la campagnede France, et fht grikTement
bless^ sous les murs de la capitde. II toit un des commis-
sdres cbargte de trailer de la capitulation de Paris et d*en
remdtre 1m barrikres k Tennemi.
La Restauration le laissa sans emploi. Seulement, en
1817,11 fut nomm^ pour accompagner k Lyon, comme
chef dMtat-maJor, le marshal Marmont, quiy dlait
remplir une mission de pdx. Les intentions dn due ayant
M ineriminte par les ultra-royallstes, FabTier, pour le
Justifier, publia une brodiure, qui flit poursuivie sur la di-
nondationdu gdn^rd Cannel. Une condamnation s^ensui-
tH contre le colond, qui ftitd'abord mis en r^rme, puis,
I'annte suiTsnte, en dlsponlbilit^. Compromis soccesslTe*
ment dans la conspiration militaire de 1820, puis , en 1822 ,
dans raffaire des sousK)ffiders de La Rochelle, il flit, k deux
reprises, renToy^, fkute de charges sulflsantes, des accnsaUont
intenties centre lui. Las cnlln des defiances et des Texa-
lions dont il est I'objet,!! Ta Tisiter I'Angleterre, TEspagne,
le Portugal, et se dtelde, en 1823, k dier oOHr son ^p^
aux Grecs combattant pour leur Ind^pendanee. Aprks une
guerre iktde aux Tdnqueors non moins qu*aux Taincus,
plus heurenx que Byron, il reritaon pays sur la fin de 1828.
L'annte sulTante, le gouTemement le chargaa d'accom-
pagner les troapes quMl enToydt en Morto. Il se trouTdt k
Paris quand ytelatala rirolution de 1830, et prit part aux
dT^nenienta des trois jours. Dka le 4 aoAt il ^tdt, comme
mar^dial de camp, nonan6 commandant de la place de Paris;
mds 11 se d^mit de ce commandement en 1831 , ^poqne od
il se maria.
Promu au grade de lieutenant gto^rd le 29 julllet 18S9,
il fut nomm^ pair de France le 2S septembre 1845. Qudques
Jours aprks la r^Tdutlon de F^Trier, le gouTemement pro*
Tisdre le nomma ambassadeur de France k Constantino-
ple. En 1849 le d^rtement de la Meurtbe TenToya k TAs-
sembl4e i^slatiTe; et la mdme annte il accepta Poffre que
lui fit le gouTemement danoisdn commandement sup6rieur
de son armde destin^e k agir contra les duch^ de S cli 1 es -
wig-Holstein. Mds aprks dx semaiues pass^ en Da-
nemark, il s*en revint en France, non pas comme il 6tdt
parti, car le gouTemement danola ayant chaug^ d'aTis et s*^
S38
FABVIER — FACE
t&ntddckMlk ae passer de ses 8er?ice8,lui fit compter 40,ooo fr.
4'iikdenuiit6 pour ses frais de d^pUoement. Conseirateiir et
eatholique mystique au Lnxembourg, il ne sut pas bien ce
qu'U Toolait 6tre aa palais Bourbon, oil il ne se fit goftre
remarquer que par sa croisade en foyeur d'Abd-el-Kader,
qu'il Toulait voir dlaigir et qu'il alia mfime Tisiter k Ain-
boise. Le 2 d^cembre 1851 1'a rendu k ses loisirs. On a de
lui Journal des Operations du sixiime corps pendant
la campagne de 1814 en France (Paris, 1819)..
FACADE, terme d'architectnre par lequel on^d^s^e
09 des e6t6s d'un Edifice s on dit bien l^ft^iade du nord» du
midiy etc. ; ntenmoins, lorsqoele mot /opoife. est suiTi fan*
m^diatement du nom.du batiment, U d^sigiie Je^ cMle
plus important, le pins ricbe.de I'^iiflce* Quand on dlt^par
exemple, Ik facade du LooTce, oo entend commnnAment
d^igner eelle qui rcjgarde Forient, la plus liehe de oe ma*
gnifique palais.
De tout tenqis on a senti la nteessil^ de r^gleoMoter la
coustractioo des maisons des Tilles, autant dans on int^M
de s^rit6 pobliqoe qu'ao point de vue de rembelljaaemeot
des cit^. Sans remonter plus baut que la r^folution, nous
Toyonsli cette 4[)oque lea loisdes 16 et 34 aoOt 1791 attri-
buer k rautorit^ munlcipale le droit d'interdiro 1/i eonstmc-
tion ou la r^^fication de fa^es en bois, et celui de deter-
miner la hauteur des maisons et de leurs fia^ades.en raison
de la largeur de la Toie publiqne. Des r^glements sp^daux
pour la Tille de Paris fix^rent P^TiUlon des fii^ades; un
arr£t6 du U juillet 1848, avyourd'hui en Tigueur, I'a d^tcr*
roin6e d'aprte les bases suiyantes : danales Toies puhUques
au-dessoosde 7"*, 80 de largeur, U"*, 70; dans celles de?"^,
80 k 9"*, 76 de largeur, 14*", 62; dans celles au-dessus de
9", 76 de lai^eur, 17", 55; c^M poor ces demi^res Cifades
5 cenUm^tresdeplus que dans les arr^t^ pr6cMents, qui per-
mettaient encore d*fle?er des facades de 18"^ dans les Toies
ayantune largeur de 10 mitres et audessus. Aux fennes de
Parr^ du 15 juillet 1848, les fa^es qui seront construites
sur la voie pnbttque, mais en retraite de l*alignement, ne
poucront 6tre ^loYtes qu'& la hauteur diStermin^ par la la^
genr existant entre ces constructions et Talig^ement fix4 pour
te c6t^ oppose de la voie puhliqoe.
Les fa^es d*un b&timent occupant toot Pespace compris
entre deux voies publiques d'in^gale largeur ou de niTean
different ne ponrront d^passer la hauteur fixte pour ces fa-
^des en raison de la lai^geor ou du niveau de la Toie pn-
blique sur laquelle cbaque fii^adesera sitode. Un dteet du
26 mars 1852 preserit aux propr^taires, sous peine d*une
amende qui pent s^derer k 100 fr.,det6nirconstammentlee
fa^es de leurs maisons en bon 6tat de propr^ et de les
fairegratter, repeindre ou badigeonner oue fois tons les dix
ans, sur Tinjonction de l^aotoritft mnnicipale.
FAGCIOLATI (Guoomo), c^ttm philologue italien,
naquit en 1682, li Torreglia, dans les environs de Padoue «
de parents toot k fait d^urrus de fortune. Le cardinal
Barbarigo le prit sons sa protection, et le fit entrer au s^
minaire de Padoue. Dou6 d'une inteUigemee pea commune,
capable d'une infatigable perseverance au travail, k l'8ge de
vingt ans 11 fut, anx applaodisMments de toute la foculte,
le^n docteur en th6olo^e; bient6t aprte 11 devint professeor
de cette sdence, et enfin prefet du seminalre en m^me
temps que directeur des etudes. A ce dernier titre, U dut
prononcer tons les ans, lors de ronvertnre des classes, one
harangue en latin snr quelque sujet de phllosophie on de
rbetorique : ces divers diseoors, recuefllis et publies de
son vivant, eiendirent au loin sa reputation.
Dans la direction des etndes, qu*il exer^att a?ec un tr^
grand xMe, tts'apcrcat bientAt que rensetgnement des se-
mlnaires italiens laissalt beancoop lidesirerioos le rapport
des langnes andennes. Jaloux de remedier k cet etat de
eboses, 11 voulut favoriser le retour aux soUdes etudes clas-
siquesenpohliantdebonsIlvieseieBentaires, et^cetettet
11 s'a4joignit un de ses eiives les plus distingoes , le savani
ForeellinL Dana cette association, le maUre se reservail
la part de Texperience, cdle de tracer le plan de Touvrage^
et d'en reviser Texecution ; Peiive etalt charge dt rassem-
bier les materiaiix et de les mettre en (»dre. Ainsi fureqt
con^oes de nouvelles et fort bonnes editions dn dictioa-
naire en sept langues vulgairement appeie ca/epl^n; dn
Les^qv^ srec de Schrevelius , du Jssieon .dcenmianum
de NixoUf et dn Jtait^ des particides latin/es de Jkur-
selin, Mais Facci<^ti doit prineipalement aa celebrity k
I'utile travail qui pamt deux ans aprta sa roort, sous oe
titre : ASgidii Foreellini totUts lattnUaiis isxieon, ete.
(1771, 4 vol). De tons les dictfonpaires latins qoi avaient
pam jnsqnealors, aueun ne pent faii etre6ompaii$, etil est
la source oa puisent commodemeat tons nos Abrieants <te
lexiquea qua l^miversite impeiiale adopte at praserit poor
I'usage da nos lyoeea eteolieises..Faooiolati moumt en 17«9.
F. Lavkne.
FACE (en latin faeUs), Ce motparalt deriver de/ori,
parler. La region anterienra et anperieora des animaox est,
en gen^ , U plus noble on la dtadeiie de la vie , poisqie
latete comprend loeerveanet tons let ocgaaes du vi-
sage. CTest done le sie^s principal de ranimaHte; Le pins
dominant de tons les centres nerveux , lequel preride'snrUmt
aux mouvemeats Tolontaires^ et qui posa^ en quelque ma-
ni^ le bant goovemeraent de reoonomie, est place au aom.
met de la doe : oeUe-d presente toqjours la. bondia et les
sens qui sont destines k\a recherche de la nonrcitore, canou
lis dirigeat aussi toutes les autres actions. do P6tre anime.
Chez les aidmaux vertebres , les os de la ftoa ou soaf
prasqueperpendiculairementsitoes, chea rhomue; ou ae
prolonf^ plus ou moins en mnsean, chea .les autres
mammlAies, les reptiles et les poisaens; oa sont muais
d'un bee corne, cbee les oiseaux. L'anatomie ftit voir qua-
tone OS dans la Hko humaine. II n'existe d'os mobile qoe la
mAcdUoirein(erieure;,tousles autres s^unissent par eograniv
avec d'autres. |1 y a des muscles nombreux k la faoe,; les
plus supcnrficiels adherents la peau du visage, et lui doanent
U mobUe expression qui la distingue ; lis font surtout gri-
macer les singes. Outre ces muscles du front, des paupiires,
les ycux. en ont de particoUers, qui les rendent si propres
k peindre les passions ou les besoins de la pensee. Les
vaisseaux de la face sont des branches de rar&re carotide
exteme divisees en plusienrs rameaux , dont le principal est
I'artere faciale; les vemea, phis multipUees encore que les
arttees, servent, dans leurs nombreux lads, k injecter
plus ou moins le syst^me cap'llaire du visage. De \k resulte
aussi cette prompte et facile coloration dea j o ue s , soit par
on mouvement plus rapide , tel qu^un accte de fi&vre , soit
par la aeule emotion de quelque passion sabite.
Tons les nerfs dlstribues k la lice emanent du cervean,
11 n*est done pas surprenant que la lace soit trte-mobile et
trte-sensible. Les observations pathologiques viennent en
preuve, car nulla autre region du corps (sice n'est la
sexueUe, egalemont sen«ible ) n'est aussi exposee aux affec-
tions inflammatoires , au cancer , aux carcinomes , aux ol*
ceres, k des boutons, k des eCQorescences , aux marques
de petite verole, etc. C*est la partie do corps q^l sa main*
tient le plus constamment cbaode , quoique la plus expose
k Tair. Elle possMe en elTet une vitalite faitense , que la
mohidre impression agite ; ses nmsclesdeiicats sont oonune
autant de cordes harmoniques sur leaquelles vibrant sane
cease les alTections derame. Le teint memo se ressent du
reghne de via : il deviant une trogne rubioonde et allumte
cbei les biberons de profession; il deceia par la pAleor ^
ches les filles, la chlorosa, et souvent une cachexia vermi-
neuse dans les enfants. On salt qua la vive eoloration dea
pommettes indique les inflanunations des poumona ou la
pDthisie; les levres paiissent, les joues s'a/faisaentetlea
yeux se creusent chei les Individus qui abuaent das voluptte ;
one physionomie truculenteoo ferooe denonce le deiire od
la manie; enfin, les yeux, ces fenetres de Tama, brilknl
dans la joie , s'allument dans la coiere , etinoellent dana la
vengeance , s'adoucissent dans ranK>ur , deviennent momes
FACE
339
du» ia tristesae , liumides et rouges dans le chagrin ; on lit
dans lea regards lea traits ftvppants de la pena^.
De foot temps, PeiceUence et la dignity de la face bu-
inaine, qui s'd^re Ten le eiel, tandis qoe oelle des animaai
se oourbe basseoient vers la terre, a servi de texe aux poMes
«t aux orateursy t^moms oes Ters d'Oride :
Ot homini •obliioc dedit , caelumque tueri
Joflsit, et ereetot id lidcra toiler* Tultu.
I^cacontradicteurs ( ear il y en a partoot ) dlsent n^anmoins,
^▼ac le aeepti(|ue Montaigiie , que lei ehameaux, les'au-
tmcbea , et mtoe lea oies et les dindons , rel^Tent ^alement
la tMe , et que nous oe regardons pas encore si directement
le del que le poisaon uranosoope , dont les yeux sent sitnte au
aommet de son crflne : enfin , I'oiseau pingonin ( aUa tarda)
marche aussi redress^ que nous. II y aoependant une toorme
diilifirence entre la face de rhomme et I'ignoble nauseaudes
brutes. L'aUongeinentde leursmftchoires^ le reculenientet Ta-
piatiaaeoient de leur cerreao , montrent bien qu'elles mettent
l^pp^tit derant la pens^, qu'elles tendent vers Paliment,
piemier besoin pour eiles. L'orang-outang , le plus Toisin
de Dotre race, a plutdt une moue grima^nte qu'un risage.
Mji il pr6sente des vestiges de oet os faacisify ou Inter-maxil-
taire, qui porte ebea les autres mammifbres les dents
indsiTes supdrieuras, . et coneourt k Mongation des m&choi-
rea. Le n^^re , ind^pendamnient de son teint noird et de
see cfaeveox laineuz , annonce encore , par le prolongement
de sa boucbe et rabeissement de son ih>nt , qu'il a des ap-
p^lHs plus sensuels, une disposition moina noble, pour
rordinaire, l^remplof de la pens^ que lliomoie blanc, dont
ia bouche est plua rentrante et le (tonX plus saillant On
doit done consid^rer que phis le museau sera prolong^ dans
un Mre, plus son cerreau sera recul^ et r^trM en mtaie
teibps , plus il sera brute ou d^urTu d'inteUlgence. Le
xontraire se nuinifeste dans Ttebelle progressive des ^tres ,
depuisle reptile jusqu'^ rbomme » qui , 6tant plac^ au som-
met de la cr^tion intellectaeUe; doit offrir par cda m6me
le cerreao ie plus ddrdopp^ on les os de la Cice les moins
aUongAi de tons les 6tres. Cest aur de tdlea obserrationa
que setrouTe fondte la c61M)re r^le de I'angle facial
Aablie par P. Camper. DaubeotonaTait ftM I'obserration , re-
marquable ^galement, que le trou occipital est d'autant
plus recall que le museau des animaux se prolonge , en
lofteque dans les esptees k tr6s*Iong mus^u ce trou est
plae6 k Poppodte de la gueule et le cr&ne est trte-petit. De
cette mani^, la ^Me, qui est presqne perpendiculaire
cbezrhomme, se recoorbe toiqonrs en baa cbez les quadra*
jMes : cTeai poorquoi ils out besoin d'un ligament cerrical
plus fort, k proportion de ce prolongement dn museau,
poor leaontenir.
La beauts de la fiiuse n^est done pas tout 4 fait un r^ultat
de simples couTentions, ni le fruit du caprice et des goOts
particuliera de cbaque peuple. Les seuls aveugles out la
penniasion de nier que la r^larit^ des traita , le d^vdop-
pement d'un grand front d autres orgaaes nobles, ou 1*^-
minence des quality intdlectudles, caract^risent la beauts
d mtaae la muesli de la (^ humaJne. (Test oe qui rteulte
de Fampleor da cerreau d de la diminution proportionnelle
des parties senrant li la mastication, pulsque lea ignobles
figures des idiots d imb^dles se carad^risent par une
droite cerYdle d de grosses ou lourdes mftcboires. Ce fait
est tellement manifesto qu^on appelle mdehoires d gana-'
<hes ces dree stopldea.
La i^npart des animaux ne sent beaux que par les formes
gteteles de leur corps, t&noln le eheval : aucun ne
Teat spteialeme&t par la faoe comma Tliomme : hii senl
porte SOT iOB firont Tauguste emprdnte dls sa dignity.
LVHnme est tout entier dans sa fhoe : e*est par la tde
qu^ Tit le plua d qu*ll dilT^re d'un autre liomroe. Les
brutes se resaemblent presque toufes entre dies dana leur
propce esptee : l*tiomme , destine k la soci^t^, avait besoin
#ib« distlQgiiA d'lm aum par les traita de sa ^oie et par
son individuality. Un tronc d*bomme sans tdte n'a pas de
nom : et sine nomine corpus. Les sauvages offrent , dit-on,
pen de y^Mi^s dans leurs traits ; il n'en est pas de mdme
parmi nous : la prodigieuse difTdrencede fortune et de con-
dition , de regime pour la nouniture , les habitudes , les
occupations, les soins bygidniques , les dudes d Tdtat so-
dal , apportant une foule de modifications k nos tempera-
ments comme k notre constitution morale : diacun a M
tirailld ou contrarid souvent en tons sens. Le plus ou le moina
d^^us dans hi ^bourse et les rangs sodanx se pdgnent
souvent en carad^res frappants sur le yisage du richo et du
pauvre, du puissant et du faible.
D*ailleurs , en doit distinguer dans les traits de la face
les lineaments reguUersoii irreguliersquirendent unepbyslo-
nomie belle on hride, del'expression pathognomonique
on de ces nuances fugitives qui caraddrisent les passions ,
les fortes hnpressions ou les Tolontds dans nos afledions,
soit naiurdies , soit (kctices. Cliez la femme , la sensibiiite
dant plus prompte k s'^mouvoir que chez I'homme , I'ex-
pression des sentiments doit dre plutAt etudite. Les enfants ,
egalement mobiles, n*ont presque jamais la face reposi'e;
leurs affections s'y succMent souvent, comme les pleurs
et le rire , avec la rapidity de r^clalr.
C*est prindpalement par le visage qu'on juge du tern -
pdramentde cbaque hidivldu. Voyex cette face creuse
et allongee, cea joues decbarndes , ce teint have et iivide ,
ces yeux enfoncds d ombrag6i d'^pals sbnrcils, ce regard
sombre, cette mbe voilfe dsdv^re , ce frontsillonnede rides
soudeuses, ces cbeveux plats et tombants t chacun y recon-
nalt d^abord le triste mdancolique. Voyez prto de lui cette
face epanouie d rubtconde, sur iaqudle se depioient le con-
tentement et la galete : k oe teint fleuri, qui brflle du prin*
temps de la yie, i ces joues pidnes, k ces regards qui
hivitent au plalsir de la table ou de Pamour, li cette chevdure
blonde, mollement boudde, vous reoonnattres Pheureuse
complexion sauguUie. Plus loin , une grosse d lourde figure,
k joues flasques d pendantes, k teint fade d blafard , avec
de lourdes mAchoires, un oeU moroe et indifferent, de longs
cbeveux mous, semble porter dcnte sur son fh>nt I'apatiiie
du temperament lymphatique. Qu^il diff^ de cette physio-
nomie ardente , au regard etincelant et andadenx , k traits
mAles dtendns, au front intrepide, k la barbe tooffue,
an tdnt bruni, k cbeveux crepus, oik vous remarquerez
sana pdne la complexion du bilieux. En general , Pexpres-
sion de la face est plus vive, plua saiUante dans les tempe*
raments sees d maigres que dans les constitutions empAtees
d humid^, dchea les brunsplus que cbez les blonds.
La figure est plus arrondie parmi les femmes et les enfants
qoe chez les adultes.
La bonne proportion de la hauteur de la fiice ou de la tete
k ceUe du reste du corps est, selon les peintres , d'un sep-
tieme pour Phomme fUt, mais elle est d'un dxitoie ou d'un
chKiuidne dans I'enOoit d dans le nain , qui ed un vieil
enfant ; die est de proportion phis petite chez le gdant d
les jeunes gens eiances on Aaets au sorthr de Paddescence.
Lea peuples des reg^lons polaires^ les montagnards, out
une figure d nne tde fort volumineuses, rehitlvement k
lenr taille , qui est souvent rabougrie , parce que la froidore
restrdnt son devdoppement. Mais il serait diffidle d'expU-
quer les figures qui caracterisent lea nations d les ra c es :
PItallen se distingue prindpdement k la coupe du nez , P£s-
pagnol au fh>nt d ^ la face longtie^ PAllemand k la forme
un pen quadrai^laire de son cxkna , le HolUmdab k sa
face ronde» etc, J. -J. TiftEr.
^ace, en termes de pdntiire et de sculptvie, se ditde
la mesure qui sert k detemdner les proiKMiions d'une tete,
d qui est <^le k la longueur du visage : Dn bas du gcnoil
au cou-de-pied il y a deux faces.
On appdle^ace, en numismatique, le cdte d'une pi6ce de
monnaie oh est la tete : Jouer it pile et dface.
En anatomie, c'est une des parties qui oomposeot la so*
perflde d'un orgaoe.
340
FACE — FACHEOX
En architoctore, c*est oa le deYant d*on Mifioe, ou celui
d^unede ses parties considerables : Ce Mtiment a tant de m^
tres de/oce; on im roembreplat qui a beaucoup de largear
et peu de saillie : Faces de ParcbitraTe, bandes dont elle
est compost. Face, en terroes de fortification, ce sont les
deux c6t^ d'un bastion, situte entre les flancs et la pointe.
Faire faeSf c*e8t6tre tonme rers un certain c6t6; oo, en
termes de guerre, presenter le front : Faire/oce^ Pennemi.
Faire face signifie aussi figurtoent pourvoir k une d^pense,
k un engagement. Face se dit encore pour ^tat, situation
des afTaires. 11 se prcnd ^ement pour les dirers aspects,
les diyers points de Tue sous lesquels une cbose, une alTaire
pent 6tre examine, consider^ : il n'y a point d^affidres qui
n*aient deux faces.
FACE ( G^onUtrie ). On donne ce nom aux diferses
portions de surface qui limitent un corps solide; une face
peut 6tre plane ou courbCf et parmi ces dernitees, on
peut consid^rer des faces concares et des faces convexes;
un de k jouer est termind par six faces planes, qui sont autant
de carr^s ^gaux entre enx ; une coqnille priSsente une face
concave (creuse) d*nn e6U et une conTexe de Tautre. La
face d*un corps sur laquelle U repose prend le noin de base.
TEYSStoRE.
FAGI&TIE, FAC^TIEUX. « La fac^tie, dit I'Academie,
est une boulTonnerie, une plaisanterie de paroles, ou de
gestes pourdivertir, pour faire rite. i» Mais,li notre avi:), la
bonne faoetie renferme une idde s^rieuse sous une enve-
loppe amusante, et il ne faut pas la confondre avec la bouf-
fonnerie, qui excite le rire grossier et inintelligent. Le fa-
c6tieux, selonM. Guizot, r^pond assez exactement au/oce-
tus des Latins. Ce mot se prenait chez eux en tr6s-bonne
part; les meiUeurs ecriTains nous pr^sentent les fac^ties
parses ou accompagneesd'agrdment, ded^licatesse, d'urba-
nite, et assaisonn6es de sel, sans melange de scurrility ou
de basse bouffonnerie. Cic^ron dit qu^Aristophane fut le fa-
cetieox poete de Tancienne comddie, et que Sdpion sur-
passait tous ses contemporains en fac^ties piquantes. Dans
son dialogue De l*Orateur, il distingue deux sortcs de fa-
ceties : Tune soutenue et ripandue dans tout le discours, ou
la raillerie; Tautre, courte, piquante, ou le bon mot. La
facetie est, selou lui, tant dans les actions que dans les pa-
roles. Mais, dans nos demiers si^cles de barbarie et de mau-
Tais gottt, des compilateurs, dignes de ces temps, ont re-
cueilli et public tant de ridicules plaisanteries , tant de
boufTonneries degotttantes, sous le titre de/acdties ; les his-
trions ont donn^ sous ce mtoie nom tant de mauvaises
farces, que rid^e du mot en a ete corrompue et le mot
m^me d^crddite.
Cependant, nos bons ecrivains du siMe dernier ont en-
core dit 8ouvent/ac^^ie,/ac^^iet<ar, dans lesens primitif
et pnr : Rabelais, avant eux, a dte le type de Tauteur fao6-
tieux. Arlequin, disant la verity en riant, est un personnage
facetieux. Sans parler des farces de Tabarin, n*oublions pas
les Joyeuset6s, facities et folles imaginations de Carime-
prenant, Gauthier-Garguille, etc.; les Dibats et/ac^tieu'
ses rencontres de Gringalet et de Guillot Gorgeu, son
maUre; Les fac^ieux paradoxes de Bruscambille ; Les
fac^tieuses Nuits du seigneur Straparole; Les facdtieu-
ses Joumies de Gabriel Cbappuis; les Facetice Facetia-
rum, Imprimees 4 Francfort, en 1615, etc Quclquefois la
fac^Ueest plus s^rieuse, et r^sulte deraccouplement bbuure
dc deux id^es qui s^excluent dans rimagination qui les a
r^unies : c*est le personnage biforme du ballet de Gustaye,
, mi-parti marquis d^gant, mi-parti lourd et ^pais Tillageois.
; Les cumedf&is ont souvent appel6 lears f a r ce s de petites fa-
cities. Les conies du Pogge, Florentin,deBonayentureDesp6-
riers, d'OuviUe, sont des livres pldnsd*agreables fac^ties. Les
Facities du Domenicbi sont un liyre italien rempli decontes
ct de cboses semblables. Mais il faut arriver tout d*un trait
Jnsqu^i Voltaire pour trouver le mod6le de la factHie. Ses
nooabreux opuscules en ce genre sont tous de \>e\\\& chefs-
d'cBOTre. La diatribe du docleur Akakia, les discours aux
Welches, les Quand, Iw Ahl Ah! les Questions sur lee
miracles, sont desfac^tiea trop connues poor qu*il aoit ii6-
cessaire de les rappeler. L^aoteor les a rtenles pour la plu-
part et publi^ea sous le titre de Faeries parisiennes.
FacHieux est un terme k oonsenrer : il dit plus que plai*
sant et mienx que bofi^ffon. Scarron, booffon si souyent,
est souyent aussi trte-fhoetieux. Ccst Id qui a dit pourtaat :
« La faoetle est basse et mftme trop comique pour un in-
fortune. » Moli^ n'est pas seiilement pUisant, il est &e6-
tieux. Sa plaisanterie est agrteble, yive, eqjouee, piquante
et trte-comique. Le plaisant plait et rtote par sa gaieie^ sa
finesse, son sel, sa yivaclte et sa manifere piquante de 4ur-
prendre: il exdte un pbiiair yif et la gaieU. he/ac^Heux
plait et r^ouit par l^abandon d'une bumeor enjoo^e, im me-
lange heureux de folie et de sagesse; en un mot, par la pln»
grandegaiete comique, U excite le rire et la joie.
Ed. BASLRt.
FACaSTTE, diminutif dn mot/oce. Dans les arts, le»
pierres pr^deuses se taillent kfacettes : c'est ce qa*on ap-
pelle /aceffer les pierres. L'on doit yeiller k ce que toutes
les faccties soient parfaitement polies et se r^untssent eo
formant des arfttes viyes qui donnent la fadlite de les bien
encbAsser et de les monter tr^r6gulierement On taille les
fecettes avec diyers outils, et on les polit soit ayec de r ^
meri, soit ayecla poussite dediamant
FAGUERIE, irritation passage, produite par les bom-
mes ou par les cboses. Vient-elle de ces demi^res, la {&-
cberie a quelquefois des suites trte-grayes, parce qu*il n'est
pas donnd k tons de se r^gner k la puissance d« ^y^e-
ments. Quant k cette flcb^e qui pour les causes les plus
l^^res jaillit au milieu de rapports joumaliers, elle n*a pas
assez d'importance pour laisser m6me de traces dans la m^
moire. 11 y a, d*un autre c6fa6, des attraits de caract^res tels
qu'on a yo des liaisons intimes r^sister k des f2k:beries pour
ainsi dire quotidiennes. Les femmes, par suite de mille ri-
yalit^ diff6rentes, ^prouyent trop souyent des victoiies ou
des d^faites pour ne pas £tre expose k des fAcheries qui
disparaissentla yeille pour reconunencer le lendemain. En
g^niral, la concurrence des int^rftts, les exigences de la ya-
nit6, sont les causes les plus fr^uentes, comme les plus
ordinaires, de la f&cberie. Les jeunes filles elles-mtoies, en
s'aimant beaucoup, ne peuyent ^chapper k de petites Cl-
cheries : c*est Tinstinct de la coquetterie qui commence k
les rendre inquiites et tourmentantes. Depuls pr^ de deux
tiers de sidde, la cause la plus fiteonde en fAcheries, c'est
la politique, d'abord parce qu'elle passionne beaucoup plus
qu'elie n'^aire, et que faute de faits posltifs, faute d'une
instruction assez ^tendue, on roule dans des lieux-oommuns
qui tour k tour semblent donner raison aux uns et aux au-
tres. Sairt-Pbospeb.
FAGHEUX, race nombreuse, qui paliule partout pour
cmbarrasser touL Les f&cheux ne savent ni entrer ni sortix
h propos : presence, conyersation, mani^res, tout en eux
dcirange ou fatigue. Les uns, priy^ de ce tact qui fait de-
viner tout k coup qu*on ya devenir incommode, n'dcoutait
que ce qui les int^resse dans le moment ; les autres, c^dant
k la personnalit^, restent oil lis se plalsent, sans se soocier
si leur pr^ence est une indiscr^Uoa ou un contre-temps. Le
rOle de fikcbeux, pour 6tre bien rempli, exige une certaine
ind^pendance de fortune; il faut ^tre maltre de tout son
temps pour faire perdre celui des autres : c'est done dans
les petites yilles que les flkcheux de tous genres abondent pHn-
cipalement. Quand on n'a rien k faire cbez soi, on pcend
naturellement I'babitude d'aller s*lnstaller cbez les autres ;ct
comme on y tombe k toute heure, on panrientyite k fatigucr.
Moli^re a mis en sctoe un certain nombre de fAdieux, qui
par leur succession d^sesp^rent un amant, auquel ils font
manquer deux rendez-yous. Pi card, plus de cent ans apr^,
a refait, sous un autre nom, cette pitee, qu'nn nouyel auteui
comique pourra bien encore recommencer ; ear si les foiiae»
sous lesquelles on est f&cheux changent k Tinfini, Ir. lond
reste tomours le mAmey ilcst indpuisabie. SAiKT-l*fc3srsft«
FACHINGEN — FACILE
Ut
FACHI\G£N , bourg du ditched de Nassan, dans une
tbarmante position, sur les bords de la Lalin, ot situ^ h peo
de distance de Dietz, est surtout c^l6bre par les sources
d'eaux mintoles qui y ont^ ddcouvertes en 1745, au
nombre de trois, et qui appartiennent aoi eaux min6rales
alcalines et salines lea plua toergiques que possMe TAUe-
magne. Leor temp^ature eat de 8" Rteumur ; elles contien-
feeut une grande quantity d^acide carboniqiie, et le goftt en
tst ausai agrteble que ratFaldiisaant. Ces eanx sunt peu
consoaunto h la source mteoe ; mais on les expMie fort au
loin et juaqu^en Am^rique , fit le cbi/Tre dea exportations
dans'oertaines annfes a^est dler^ jusqu'i 300,000 crucdions.
On lea emploie aurtout contre les accumulations visqoeusea
dans les organes du bas-Tentre, et m^ies de vin et de sucre
comme fortifiant aprte de grandes fatigues. Conaultez Bis-
chof, Examen ehimiq^e des eaux minirales de Geilnau,
de Fachingen et de Setters (en allemand; Bonn, 1828).
FACIAL ( Angle ). Voyez Akglb facial et Facb.
FAGIESf mot latin transports dans notre langue, pour
designer les diverses modifications d'expresdon que les
maladies font subir & la pbysionomie. On a donnS le nom
de prosopose ou prosoposcopie k T^ude de ces auctions
des traits, qui eat pour le mMecin ce qu*est la physiogno-
monie pear le moraliste. BagUvi y attacbaitla plus grande
importance : « 0ans les maladies grayes, dit-il, ne manquez
jaoiais d'examiner la fiice. » Chaussier recommandait aussi
beauconp cet examen; et une foule d'autres mSdedns, d^nne
autoritS non moins respectable, tant andensque modenies,
ont insiatS anr le m6me point. En un mot , de tout temps
00 a regards la prosopose comme an des prindpaux moycns
de diagnostic. Cest qu'en elTet la face, siSge de presque
tous les organes des sens, formSe d*eiSments aussi nombreox
que dSlicats, ricbe de nerfs, de vaisseaux, de musdea di-
rigSs en sens divers, et liSe an reste de TSconomie viTante
par les sympathies lea plus Stroites, doit se modifier dana
son expresaion, aa oouleur, son Tolume, etc., aussit6t qu*un
organe malade transmet au ceryeau Hmpresaion de la souf-
franoe.
Le fades plus ou moins rouge et anhnS, qo'on dSsigne du
nom dt face vultueuse daxaXe degrS le plus intense, se lie
le plus ordinairement ayec un Stat inflanunatoire de qudque
organe important,et plus particuliSrementdes organes tbora-
dqoes. 11 peut Stre aussi le rSsul tat d*une simple congestion
des mSaies parties, ou d'une plStbore gSnSrale. Le fades
devient pdie aox approcbea d*une syncope, par reflet
d*one yle trop austere, d*une mauyaise nourriture, d'une
habitation ualsaine, des maladies longues et douloureuses
(la plupart de ces causes produieent eo uiSme tempa la mai-
greur de la face), de lliabitude de la masturbation, qui Im-
prime en outre sur la pbysionomie des malbeureux enfants
qui s'y liyrent un cachet particulierde fatigue etde triatesse,
au moyen duquel on devine aisSment leur passion solitaire.
A cette pAleur de la Cace se joint la transparence dans les
hSmorrhagies abondantes. Certahiea maladies de poitrine,
aecompagnSes de difficultS de la respiration, donnent k
rexpreasion de Ui fioe un caractSre d''anxUi6 remarqua-
Ue. Dans les afTectlona du coeur, ayec gSne de la circula-
tion, le/adea deyientrougoyergetS, yiolet ou mSme liyide:
n eat Mfttdana hi cyanoae. Le eerele bleudtre qui entoure
les yeux dana heancoop de cas, notamment aux approches
des regies, k la suite de yeilles prolongSes, d^excSs vSnS-
riena, donne k ces organes ^nn caract^ particulier auqud
on a donnS le nom d*yeux cem^s.
La pdleur plonMe de toute la £Me, jointe k un air de
laogueur et de falblesse gSnSrale, eat le signe physionomi-
que de to diloroae etde FhystSrie andenne. he fades Jaune
pcAlle est cdui de la cachexia eancSnmse et de plusieurs
afledions dironlques. Les maladies du/oie et \h constitu-
tion bilieuse se traduiaent sur la fkce par une UknVejaune
verddtre. On remarque k fades pdle hovffi, au dSbut des
conyalesoenoes, dans' Tanasarque et certaines affections du
cupur \ to boufllssure des conyalesccnts ne tarde pas I se
MCI. SE L4 OONVBRS, « T, II,
dissiper : on la dSsigne ordinairement du nom de tnati-
vaxse graisse. he fades houffi^ tantot pftle, tantAt rosS,
est un des caract^res de la constitution lymphatique. Le
mfime Stat de la face, avec des modifications particuli^res,
se remarque chex les stjyets scrofuleux. L^amaigrissement
rapide, le refroidissement et I^Stat instantanSraent cadayS-
reux de la face, sent le signe de qoelques maladies trds>
grayes, du diolSra-morbus, par exemple. La stu|ieur qui
accompagne la commotion cSrdbralc, les affections dites
typhoides, et toutes celles qui portent une attemte profonde
au syst^e neryeux, en paralysant I'influence de celui-ci,
rendent le yisage immobile, muet, sans expression, et lor
impriment un air d'ilranget6 singulier. Lorsque ce fades
existe k un faible degrS, on lui donne le nom (Vhib^tude;^
cdui de visage abcUtu indique un caractSre moins prononcS
encore.
On dSsigne par le nom de fades grippi ou abdominal
un Stat du visage dans lequd les muscles sont con-
tractSs, de mani^re k ramener les traits vers la ligne mS-
diane et la partie supSrieure; ce qui fait paraltre la face
rappetissSe. Cette expression annonce une douleur vive,
profonde et soutenue, et liSe it la plupart des pbtogmasies
abdominales aiguSs. Elle contraste d^un maniSre frappante
avec le fades des maladies thoraciques, qui est caractSrisS,
au contraire, parTSpanouissement des traits et la dilatation
des ouvertures naturelles de la face. Mais la plus fAcheusc de
toutes les expressions fadales est celle qu^on a nommSo
fades hippocratique^ parce que le p^ de la mSdedne Ta
dScrite le premier : c'est celle qu^on observe dans presque
toutes lea maladies aux approches du terme fatal. Ses prhi-
dpaux traits rSsultent de ramaigrissemeut extrSme de la
face, et de sa coloration d*un p&le yerdAtre, qudquefois li-
yide, plombSe et mSme nohe. hR Jades des aMn6s est ex-
trSmement mobile et chaugeant, d*oh ce proyerbe : « Rire
sans motif est signe de folic. » LMnimobilitS complete de la
face, quand elle ne dSpend point d'une cause passag^re, est
an contrahre le plus souyent un signe d'idioUame.
Nous ne fiuirions pas si nous youHons retracer toutes les
yariStSs d^expression que peut prendre le fades des mala-
des. II n'est pas jusqu*^ la tristesse, k la gaietS, aux pleura,,
an rire, etc., qui ne soient qudquefois liSs k une altSration^
morbide, Ct ne rSdament dte lors toute Tattentlon du mS-
dedn. Les yeux surtout mSritent un examen attentif, parti-
culiSrement dans les aflections cSrShrales. L*ftge, le sexe, 1&
constitution, les habitudes, les maladies antSrteurea, lea
diverses conditions sodales, apportent qudques modifica-
tions k la sSmSiologie de la fkce. Certaines professions
donnent au fades une couleur particuli^ caractSristique i
ainsi, presque tous les boulangera ont un tehitpd/e et bla-
fard\ 11 en estde mSmedes meuniers et dea plAtriera.
CBAUyET.
FACILEU Ce mot est on de ceux dont il est peut-Stre
le plus difftdle de dSterminer bleu exactement les accep-
tions. Dans son sens le plus ordinaire, il suppose un acte
matSrIel.ou moral, qui s*exScute sans aucune peine, ou bien
un genre de travail dont iv. conception, rexScntion, ou l»
crSation semblent en ayofr demands trSs-peu : c*est ahisi
qu'on dit d*un style quMl esXfadle. De mSme que dans ce
deiuier cas ou Tapplique par mStonymle k des effeta rSsnI-
tant d^opSrations mentalea, de mSme aussi Tapplique-t-on
parfds aux causea d^oh dSrivent cea effets, c*est-^-dire aux
fkcultSa de Phitdligence, comme lorsqu^on dit : un gSnie,,
un esprit /aci/e. Ce mot, suivant les phrases dans lesqudlea
U se trouve, suiyant lea termes auxquela il est joint, prSsente
des acceptions trte-yariSes, parfois mSme contradictoires.
De ce qu^il paralt exdure toute esp6ce d*opposition, de rS-
aisUnce, on le prend en mauyaise part quand ila'agit d'une
femme. II est Sgalement pria en mauyaise part quand 00
parle d'un homme sans Snergie, imhSdle mSme, qui, tola
sant prendre sur lui toute espSce d'empire, n'a de volonlSs-
que celles desautrea. Fadle se prend nSanmoins en bonne
part anand il s'agit de qodqu'un qui a les moeurs, les ma-
31
343
FACILE
nitres sedablei , qiiand on TBOt dire que le commerce de la
vie est trto-eommode, sans ra^n,agri^le m£me aveclui. 11
est dans ce eas synonymedeeoiuteeeMfoR^ eomplaltant,
L*abb6 Girard, cherdumt k dtabUr U diffdrenee qn*il y a
entre facil6 et ais4i dit : « La premiftra de ces expressions
exclut proprement les obstacles ct oppoiftloDs qu'on met
k la chose; I'antre eiclot la peine qui natt de Tdtat m^me
deJa chose. Ainsi, une entriSe est facile quand personne
n'arr^e au passage; elle est ais4» quand elle est lai;ge et
eommode li passer. » Nous abnerions mieux restreindre
l!aeoeption do mot aisd, tant au physique qir'au moral » k
Tabsence d'obetades, soit artifidels, soft naturels dans la
chose dont U s^t t le mot facile, qui vient ^Yidemment
defaceref supposerait toojours (k part les sens ddtounuis
dont nous avons parld) one operation manueUe on mentale,
dans la conception , la crtotion on Tex^ution de laqueUe
on ne renoontrerait que pen ou point dediffienlt^. D'aprte
cela, ais4 se rapportera toajours k la chose, ti facile k rao«
tion. Billot.
FACILE (Littdrature). Qui ne sait ce que ce mot si-
gniiie et comblen il rteume avec bonbeur,avec8imptlcitd,
avee justess^, Pophiion qu'on doit aToir do genre de lltt^-
tore auqoel U s'applique? A nons molns qu'^ tout autre it
appartieni d'ljoBter k ia definition qu'en a donn^ son docte
et spiritoel faiTenteiir» ni d'en letrancher qud que ce soit.
Siir la fin de 1833, la Recue 4e Paris poblia vat article
qui agitajosqoe danS ses fondemeats lai^pnbUqoe des let-
tres. On y signalait sons le titre modeste de LUt4ralure
facile certafnes productions de Tesprit, Tantdes , accoeillie*
arec renthouaiasme ' qui suit la . ddcouTerte d'one mode
nouTelle, qEmd eette mode aat ais^ de peu de f rais et ac-
cessible k tout le monde; si abondantes, qu'on aupposait lo-
giquement qu^eiles avaient dft ooOter peu d'efforts k leiirs
auteors ; si naddioeres, qu^en aucnne d'eltos on ne soup^nnait
le g^e; d ^hto^es, qu*on eOt pu les ddfier de Tine an
delli de quelques lendemains, et d^^d incounues, qu^elles
seraient encore k tronver un nom, sHI n^avait plo k un ^ri-
Tain d*dlite de a'occuper d^elles et de nous ^ayer on pen
ii leurd<(peii8. On ne manqoait pas, dans ce m^me article, de
ddplorer que to mal eiit gagnd quelques bons esprits; on d^
signait les uns, on laissait dcTlner les antres; on Toulait par
Iji les iinroer ttrdpondre;1ls r^ndirent en dM. Un liorame
dood d^nn incontestable talent, ayant de la sdenoe- et du
goOt,sentit raiguillon et regimba* toot dtalt aisd k sa plume »
point-de 8o]ct qu*el]e ne traitAt, point d*espacequ*elldnepar-'
coorOt II craignit qu^Mi o'en tartt la source et qu'on n*en
comprlmftt I'essor^ il la diargea d'encre, Bt, non pas aTec
la passion froide d*nn aTocat salarid, mais aTee la iconTio^
tjon d*un oonf^sseor de la foi pers4cut6e, il tra^ un long et
^olennd plaidoyer en faTeor des doctrines qn*on attaqndt.
Vains efforts I le mot, centre lequd 11 ddployait toutes les
ressoorces d'uo esprit charmant , sinon Tindicatif , ce mot
r«>sta , ina^rable dela chose et attach^ k sa Tictime comme
le vautoor aux flancs de Promdb^
Mais Tuirent bientOt i la suite les toriTdnt snbdtemes,
ceux qui pratiquent excludvement la littdrature ddnonc^,
qui en trafiquent , mais qui n*en TlTent pas toigours, bien
qo^on en saclie plus d'en qui s'y soit eurlehi li faire envie
k des soppftts de finance. N^nmoins, leurs dameurs ne
s'dev^rent pas au-dessus de la surface du sol; le nom de
litUrature facile passa en proTerbe, et nous sommes en-
core en attente ou d*ttn nom qui lui conTfenne mxent , on
d'OMiTres qui le d^entent Plus de Tingt ans se sent i6coul^
depute cdte poltelque, et fl fout dire k la louange de la
UHirattire fadle^ qii^indifKrente k Pattaque comme k la
(l^leOiH*, die n*« pas iaifi.«d que de prosp^rer. Ses partisans
ont (lit d*dle ee que GatiUte disait de la terre : « Et pour-
tant die mardie. » AiijourdMiui, tout lui succMe, tout lul
applaudit; c*ti:it nnc It^ coui tisane, qui taie sesfaveurs
k ile.< prix insens(b, d qui, faute d*un achelcur assez riclie
pour I'entrdonir k lui feu I, soulTre qued*autres secoallsent
pour aasouvir sa toif incktinguible de Tor. Une chose nous
frappe dnguliirement dans les faiseurs de la litUraturefa^
die, k qnelque genre qulls appartiennent, c'est ime res«
semUanoe entre eux , d parfdte de ftmd d de forme, qo!oii
dirait qu^iltsecopioit les ons les antres. Cdaest si vraiqull
est da notorMte pabliqoe qn^oa des plus fgconds disciples,
et, pour ttre plus Trai, nn des maltres kA plus iameox, les
plus oeenpte de eette litt^ratore, a pu se mettre klni&te d*un
atelier de confeetkM litttebre, od trtTdHentqudques jeunes
ouTriers babUes, dont il marque les eeuTres k 'son estam«
pilie. Ansd, po€tes, tomanders, TaodeTiUlsles, ftufiH^tonistes
sPbispirent-Us tons, se n6Td^t«ils:toQS, d^butent-ib tons
d*une maniire onlforaie. Auoun d^enx n'a besoin de TocatioD ;
il n'a besofai que d'uiie eertabn flidlite et de beauooup ds
m^moire' Quant aux pensfes, dies aontd'un td ordre qu*H
n*y a pas A a*en inqui^ter ; on lea a* toutes nta dans sa t«tei
il n*est pas n^cessaire qu*on Use son mod^to pour se les sug^
g^rer; on ed ansd riehe deee ftaide-Uiquelui. Apr^ cela,
on se met k I'oBuTre, on a to talent- qoti fiiut, c'est eonvenu ;
et pour peu qa*oa y Jdgne do I'intrfguie, de robstinaUoo,
poor peu qn'on ait de aouplesse, de penchant k se faire le
pr6neur de cdul-d, le eottrUsaiit de ed«i-tt, on se erfe dei
amis, des soutiens, on force rentrtedeeth^tres, des feuH*
Idons, des roTiies; on entend parler de sd, on a un nom,
on a de Pargant, on a des honneara.
Un amateur, tout pidn des Tera de M. Yietor Hugo d.de
M. de Lamariine, fait Tolontiers des Ters comme ces deei
messieurs ; il y a trente Taudeviiffstesqn! sont I'Mio plus ou
mofaisexaddeM.ScHbe,afitantde feuOtotonisles qui to sod
de M. J. Janin» dnqnante romanclers qui ne le cMenl I
M. Dmnas qne poor la rapidity et to aeeret desmoyensd'ex^
Gution. A Dieu ne plaiise que nons refudons de grantk u-i
lents et, d l*on veut, du g^nto, aux corypbte de la liUe-
ratttre facile\ mais la plaie qui ronge to sidcto, et qui lei
a ^rgnte moSas que tons antres, I'aaaenr de' I'argenf, oe
tour Idsse, nl to temps, ni le ddsir de aeeoMplder. Eotr^
eux et to libraire s'^tablissenl les mtaMs rapports qu'eotre
^entrepreneur d tooompagnon : ito mardiandettt d on l«i
marchande. II en est qui traTdllent k forfdt, d'aotres qui
sont k leurs pitees. Ceox-d fontdea mardite k tenue, c/fsn-
14, d ce sont lea plus hupp^, se^ knA payer d'aTsnoe.
On n*en Toit ancnn, pour me aerdrd'une de tears expre:s-
sions faforites, fdre de fart pour Fati^tidi^ par im^^
possible, s^^renant pour lui d'un beanxde, Ds a^enblideol
jusqu^^ rSTdr, oorriger, poMr, adierer leurs osiTres, la co-
pidit6 serdt to qui tampdi^erdt tours sorupulea , goormande-
rait tour apatbie,'et leurcrlerail ': HStet-TOOsl D^ilfeurs,
ont*ils bten le sentiment dePart F Un trdt, an contrdie, lis
caractdise s o'est un fgnoranoe prbfilnde, o«^ ce qui e^tpis,*
une oonndssance superiidelto de toutes eboses , snffisante
pour donner beauooup de prtemptton, Insufitoante poor
aider an d^doppeuMnt d^un talent durable. Aussi, exoeptec-
en un on denx, toos netrooTeres chez les autres nolle trace
de ces quality qui constituent les grands toriTalBs, on sim-
plementtos ^rlTains ntUee^ e*tet'4-dire la sdenoe, to m^di^
latlon , des Toes Justes, de Td^Tatfion sans empliase ; mais,
en reranche, to Tide, une l^gdvt^ touteeataiiiire, to £mu, to
faux surtout, qui y r^e en monar^ absoln , des idto
ou sl^riles ou huicceselbtes k la nature bom4e de rbomme;
enfin, un artifice de langage appropritf k cdenaeadiie, on'il
couvre, qu^il prot^e, auquel ii donne un air de vie et de
sant^ iactice, et k r^ard duqud il rempUt assez to rdle de
ces costumes de parade dont on retdles cadarres desrois
jusqu^au jour des fun^rdlles.
On se rendra aisdneot raison de eette ignorance en con*
siderant d*oD sortent pour la plupart ces teriTains. Ce soot
d'abord des oisifs, les uns riches, les autres pauTres, qd
sentent ta n^cessit^, quoique dans des Tues difr6rentes,d*agir
d'une faC'Un queloonque, et qui choisisseat la plume ; des
jennet ^cns enrOl^ de lorce dans oertafaies profesdons, d
ayant rumpu avoc elles par incapacity ou par orgudl ; des
personnages ruin^, inca|)ables dindustrie d de trsTail, d
ayant acquto asses d*eip6rience d de jargon dans to moada
FACILE — FACTEUR
S43
poor fle flatter da rebire leur fortmie ao moyea de la presee ;
dfs UU^raleon ineomfnrU dans leor proTince, «t qui accoo-
lent k Paris avec Tespoir d*y faira aensation; des clercs
d'avou^, qui ont quelqaea mola de prooMure et qnl s'ima-
gineni qn'en appliqmnt le style de T^de k dea r^ts d'^-
Tteements dramatigoea, Ua dertieBdront des teriTains; des
oonunia de fiaance, habitiite k quitter le bureau de bonne
beore, ayant par eona^iicnl da tempa de reste, qu*lla em^
ploierool ii ae Inyer on aoote dandeatin et gratuit dans les
boiidoin des Iboubms gaiantes, et treutewnt mati^ k bro-
cker una pitee, on roman, qui se reasefetlFa da lieu. Pas un de
eea gens de lettrea Improvise n'a pu ni su se faire un
foods de eonnaiasaBces aoiides ; pas un d'eux n'a manifesto
le mooidre de eea symptAinea prteooes qui sont les signes
aTantreoarears de la destiny et cependant tous eroient que
sans aatre effort que cetui de noireir du papier, fls arriTe-
ront par les lettres k Yivre sur un pled couTenable ct ^ oc-
coper d*eoi le publie.
Taiaemeot qaelqnea esprita supMeurs gtoissent de
eette foaesle taadance et a'eflbrcent de la nentraliser par
des paoteatatlooa ^loqucales : ils reconnalssent tous les
joors qoll eo est dea Ungues eomme des indiridus et des
peoples y qu'eUes ont leur enfanee, leur TirilitA et leor d6-
cr^pitode ; qu'ellea ausai pensent taire des progrta , lers-
qa*clles sobatituent des eBOkbelUflaennnts faetices k leura or-
nements natorela» de ni6me que Ton sMmagine en imposer
aor Tige et revAtir una seoonde Jeonesae en dissimulant
la calTttie sooa On fanx tonpet, le d^pouiUement des alrtoles
maxillaires k I'aide d*aa rfttelier, les rides de la peau avec
des oosm^ques. Ge qui adoudt un pen Pamertume de
leors regreUy c'est de croire k reiistenoe d*une autre loi
g^n^raley en Tertu de laquelle le beau qu'iia ont aini^ arec
paaeioD ne p^rit cbez un peuple que pour reflTre ehes un
autre, et qoe oonme noua en aTona bdritd dea Grees et
des Bemama, quelque peuple en bdritera do nous k son tour
I^ici tt, U font s*y rteigner, la aaine litttetare fran^ise,
battoeen brtebe, moqu^, inanltte, n^gUgte enfin et tout
a fait abandoDD^ , ira prendre place k odt6 des lltt^ratures
naortea; et on lui fera des btotombes de tons les chefs*
d'ceoTre qn'elie a prodults. Charles Mismid.
FAClLlTl£« On entend par ee mot le moyen ou la ma-
niire ais^de faiie. La facilM d'esprit, de g^e, est cette
diapoattion natnrelle d'un auteur qui lui fait ^Viter tout ce
qui sembla reeberch^ tout oe qui porte le caract^ d'un es-
]irit qui fiiit les cboses atec peine. Ce n'est souTent qu'&
Taide d'un trSTail opfailAtre qu*on parvient k donner k des
productioos qoelconquea le caradiire d^ign^ sous le noro
d/e/aeiHU de diction^ de tiyle, Ainsi Ton dte de grands
auteurs qui font aToc difficult^ des vers faciles. On appelle
facility de nuBurs la disposition k vivre en paix et mtoie
cordialement aToc toot le monde. On nomme fadliU de
mooveuient la aouiilesae des ressoits, le Jeu ais^ d'une ma-
chine, etc. Billot.
F AGIO UT DES ou DT FACIAS, proverbe latin, qui
signifie : Jef€A$ pour que tu donneSf ou pour quetu/asses.
tn termea de droit romain, le contrat /ado ui des ou ut
/aciat est un de ceux qu'on d^slgne par innomm^^ c'est-
4-dire n*ayant ni un nom ni un caract^ essentials, tels
que eenx d'acbat, de commission, de prdt, etc; et ne don-
nant dte lore lieu k une action qv*autant qa'ils ont d6}k 6i6
tuAcaUe par Puae des parties contractantes.
FACON (da Utin/oeere, fabre, agir ). II se dit de la
manftre d*agir, d'€tre, de traTaiilery etc U se prend aussi
poor composition, invention : Ces vers sont de la/o^n de
Racine. II se dit, en termes de grammaire, de la mani^re
de s*exprimer : Cettt/afon de parler est on gailidame. On
s'ea sertpour la mine, Pair, les mani^res : Gena d^une bonne
ftvom, d*une certalne/apoitx, sans/o^on, ftira des fofons^
agir sans fafon. En agricultore, ce mot d^aigne les diTers
labours qu^on donne k la terre avant de Tensemencer.
L*ooTrierd/af on est celui qui traTaille cliei lui pour son
cooiple. 11 a'emploie aussi oour exprimer les minauderies
cbez les femmes, et cbez les deux sexes certaines ma-
tti^res contraintes, c^r^monieuses, embarrass^. Un auteur
qui cherdiait li flatter Jusque dans un dictionnaire avait,
sous randenne cour, ^tabli eetle difference entre les mots
fa^ons et manures : le premier, d^aprte Id, ne deyait se
rapporter qu'k une allure, k des dehors affects, ^dite ;
rautre, au contraire, k des dehors simples et de bon goftt,
difE§rence qui n^avait d*autre but que de faire passer la
phrase sufyanfe : « Les mani^es de lacour de?itonent des
fagons dans les proTinces. • • Elie a, dit Scarron, mille
petiies fofons qui loi gagnent le cteur de tout le monde. »
Fafonner Yeut dire, au propre, donner la/opon k un ou-
▼rage, TenjoliTer. U se dit, au figure, de I'esprit, des mfleurs :
Rien n'est plus propre que la sod^t^ des dames k fofonner
un Jeune homme. Billot.
En teonomie politique, on nomme /a^n productive une
modification op4rte par Vindustrie pour cr^er ou accroltre
Yutilit^ d^une chose, et par \k sa valeur. Dte qu*une/a-
fOft ne contribue pas k crier, ou bien^augmenter la raleur
d*un produit, die n'est pas productive. J.-B. Sat.
FACONDE» Ce mot marcbait autrefois avec Eloquence;
c^^it one seiile et mteae chose. On ne passait pas pour
Eloquent si Ton n^^tait pas orateur abundant , ayant de la
faconde. Puis ce mot est derenu, paraltjSratioo, le synonyme
honteux de loquaeitif et on ne Temploie plus que pour de-
signer la mauvaise et sterile abundance des phrases.
FAG-^IMILE) mot latin compost, introdult, sans alte-
ration, dans notre tongue, d qnl signifie ressembkmeepar-
/aite, Ce moyen sert prindpalement k reproduire avec hi-
tegrite recritnre des personnages cdibres. Pour arriver k
ee rteoltat, on fixe une fenille de papier k calquer sur le
manuscrit, dont on suit exactement tons les traits avee une
plume taiUte k ed effet et trempte dans une encre pr^paree.
Pais on transporte cette copie sur le cuivre, ou sur une
pierre llthographique, que I'on soumet k Paction d'une
presse. Le goOt des autograph es a tait nattre celui des
faC'Simile, Les libralres en ijoutent aux CBuvres qu'ils pu-
blient. On en a mftme fait des collections spedales.
FACTEUR. Dans le sens propre de ce mot, ild^slgne
cdui qui fait qudque diose pour le compte d*autrui, qui
vend , qui n^gode, qui porte pour un autre. Dans le Ian-
gage commerdal, le mot faeteur nous est venu des an-
ciennes /ocfories que les Anglais avaient etablies autrefois
dansdiverses parties du monde : les factories^ que nous avons
appeltes /oc/oreriff , sont des etablissements commerdaux
plusimportants que la logCf moinslmportants que le c o mp-
f o ir , od Tagent d*nne maison de commerce vend des ma^
chandisesaux indigenes du pays od fls*estdabli, ddchange
ses produits centre les leors. Nous avons encore des fac-
toreries sur divers pdota de llnde, et dans certaines parties
de i'Afrique centrale. hefaHewr y remplit rofUce du com-
missionnaire, accompUt son mandat de vendre ou d*acheter,
et permit un quantum sur la valeur des merchandises qui
lui passent paries mains, quantum beaucoup plus consi-
derable que cdui que les conventions usueUes attribuent
auxcommissionnaires* Beaucoup de grandes maisons
ont encore leurs fecteura dans diverses parties du monde.
On a plus tard appeie faeteurs certains fonctionnairea
priviiegiea charges dans les places interieures, dans les bailee
et marchda k Paris, de la vente en gros de certains objets
de consomroation, venie k la criee dont ils ont le monopole,
niais k laquelle 0 leur est serteement defendu de prendre,
par enx«mtaies ou par dea prete-nomsy un interet quelcon-
qoe. Paila a dea fadeara de la halle anx grains, des fedeurs
de la halle aux charbona, dea (acteura k la maree, des fae-
teurs k la Tente de la volatile, des oeufs, du beurre ; lis sont
nommteparrautoiite munidpale, (oumissent un caution-
nement, ont un tant pour cent sur le prix des ventes, par
exemple 6 pour 100 sur cdlea de la marte, 10 pour ioo
sur cellos de la vdaille, do beurre d des (enfe : la vente
dea denrees de consommation enbre les marchands eu gros
et les detaillants, dana laqudle ils remplisaent en realite
31.
344
FACTEUR — FACTIONNAIRE
les foDctions de eommissaires priseurs, les fait r^puter com-
merfants; ilspeuTent fairecr^it aux acheteurs, ai bon leur
aemble , niais ils sonl immMiatenient responsabies du prix
des marchandises c6dUa eoTen le Tendear. Ces charges
sont tr^s-lucratives, et partant fort recherche : aussi se
▼endent-elles fort cher.
Le nom de facteur se donne aossi aa commissioimaire
qui re^it et p^, dans les bareaax de roulage ou de mes-
sagerieSy les articles oa colis, et les d^liTre contre ^arge-
ment aux persoimes pouTant 7 avoir droit 11 y a mainte-
mant anpr^s des chemin de fer tin seirice de factage pour
la distribution des colis dans les yiUes.
Enfinje /ac^etir de la poste est rhomme charge de
lever, k heare dite, dans chaqae botte, les lettres qui s'y
trottvent d^s^^, et de distrlbuer ensuite ces lettres Itleurs
adresses. Fonctionnaire aristocratique au galun d^or sur les
eoutures de son l^abit, dana les directions des Tuileries et
da s^nat, le facteur est moins ^Idgant dans les autres di-
rections parislennes , et dans les Tilles de province*, dans
les communes mrales, il se contente le plus sou vent dVne
blouse, et devient on pauvre diable de commiasionnaire, que
Tun ddsigne valg^irement da simple nom de facteur rural
ou piston, et qui povr un salaire plus que modique doit
parcourir chaque Jour, en an temps donn^ assez restreint,
un espace souvent de 40 k 50 kilometres. II y a dans chaque
regiment des soas-officiers d^sign^s poor remplir en quelque
sorte les fonctions de facteur de la poste aux lettres vis-k-
vis da personnel de lear foment; ils prennent le nom de
vaguemestres.
FACmWJVUMatMnuUiques). Dans la multipli-
cation, oe nom a'appliqoe i la foia au multiplicande et au
multipUcateur, qui sont dits les facteurs du produit. Par
ei tension, on appelle /oc^eur toute quantity qui entre dans
la composition d'une autre par voie do multiplication :
par exemple 30 est le produit des facteurs 2, S et 5 ; pris
dans ce dernier sens, facteur est synonyme de diviseur,
Ce mot s'emploie avec ses deax acceptions en alg^re
comme en arithm^tiqne.
FACTEUR D'lIVSTRUMENTS , ouvrier qni cons-
truit des instruments de musique. On appelle plus particu-
li^rement/oc/etirj les fabricants depianos, d*orgueset
de bar pes. Ceax qui font des violons, des altos, des vio-
loncelies, des contre-basses, des guitanrs, etc., ont conserve
le nom de luthiers,paTce qu^autrefois le luth (^taitlMns-
trument k la mode. 11 y a des fabricants sp^iauz pour les
instruments en bois, tels que liautbois,. clarinettes, bassons,
notes, flageolets, etc., d*autrea pour les instruments en
ctiivre, tels qae trompettes, cors, trombones, etc
Aa seizi^me si^cle, les foctean dMnstniments de mu
sique furent r^unis en corps de jurande , et lo roi leur
donna des statuts qui ont &A imprim^. Avant cette dpoque
ils ne pouTaient employer pour la fohrication des instru-
ments que retain, le cuivre et le liois; car s^ils se servaient
d'argent ou d'or, ils ^talent querell^ par les orf^vre8;s'iIs
se servaient de nacre ou de bois colons, ils ^talent que-
rellds par les labletiers.
Parmi les focteurs d*2nstruments qui ont acquis quelque
c^^britdy on dte Silbennann et Clicquot pour les orgues,
Erard, Pape ot Pleyd pour les pianos, Sax pour les ins'
tniments on cuivre. Daniou.
FACnCSE, qoalifieation manvaise, applicable k toutes
les imitations, plus on moins exactes, de la v^rit^. he faux
est tont^ fait en oppasition avec le vrai, tandis que Xefactice
n*est que la cdhtrefa^on du rrai. Rabelais a fait un cliapitre
sur le$i ehevaux/oc/ices de Gargantua. Dans Tordre maUMel,
chaque foisqne la science ou Tart veulent tromper nos sens
en copiant quelque creation de la nature. Tart ou la science
nous donnent des productions/oc/tces, des eaux min^rales
factices^ des fleurs /oc/ices, etc Dans I'ordre moral, lors.
que les peiiples, d^k loin de leur berceau, ont vieiili, et
que la civilisation est si avancde qu'elle louche k la cor-
ruption, tout devient /ac/ice.
FACTIOIV, FACTIEUX. Le premier de ces mote d^
signe une cabale, an parti qui se forme dans un £tat , dans
une ville , dans un corps, dans one compagnie, poor trou-
bler le repos commun (faeiio, teditio). Lefactieux, selon
le DictUmnaire de Tr^vouXt est on dtres^tieux, remuant,
excitant on cherchant k exciter dee troubles, formant des
cabales, ou y adh^rant Faction et parti sont synonymes,
en ce que tons deux supposent ^galement Panion de plusitura
personnes, leur opposition k qodques vnet diff^^rentes des
leurs ; mah faction annonoe da OMiavemeat, parti n^esprime
qu'un partage dans les opinions. Le dernier u'a rieu d'odieox,
le premier Test toujours. Un chef de pafti est constamment
on cbef de Diction. Un parti encore faiUe n*est qu'une/oc-
tion : \h faction de Gter devint le parti dominant qui ea-
gloutit la r^publiquo. Lea amis de C^sar ne formaient dV
bord qn^one /action, Ils se cachalent. Dte qu*ils furent
asset forts, le secret devint Inutile, Impossible, ils fonn^rent
un parti,
Les factions k Rome ^talent les difTi^rente groupes de com-
battante an ci r qne . 11 y en avait qnatre : la verte, la bleoe,
la rouge, la blancbe. Domitien en ajouta deox, Ul faction
dorte et la pourpre. On les appelait Urates, en g^n^ral,/ac-
tiont des auriges on des quadriges. Sous Justinien, 4
Constantinople, 40,000 honnmes ayant p^ dans un combat
entre les partisans de {^faction des verte et oeux de la /ac-
tion des bleus, les tactions du cirque furent abolies.
Dans Part bermitique, on appelait faction de Vcmvre
divin raooomplissement, la perfection, Tacb^vemait da
grand ceuvre.
Dans les conclaves, on donne le nom de factions aux
partis des difliftrento cardinaux portte au saint-si^e.
FACTION (Art mUitaire). Ce mot, appUqud aa m^
canisme du service des troa|ies, ^Uit inconnu il y a tniis
si^cles; on n'employait dans ce sens que I'eipression guet,
guette oa escoute. Le terme faction so tronve pour la
premlto fois dans les ordonnances de Ilenri 11, mais il
avait plut6t le sens defonction ou de poste. et de rondeim
de patrouillef qoe I'acception actueUe. £tre en faction ,
oa dtre en sentinelle, ne se prennent Ton pour Tautre que
depuis Loais XIY, et n'ont ^t^ consacrte par les ordon-
nances qae depuis le millea du sitele dernier. La faction
est aiqourd'hui le poste oocap6 par une sentinelle cbargte
de Tex^cation d'une oonsigne : le temps d*ane faction est
ordinairement de deox heures; mais k rarm^, aox postes
qui exigent une grande snrvelllance il n*est qoe dHine heuie.
L'^tymologie da vaoif action est inoonnoe. Dans les asages
des troupes romaiues, les factions s'appelaient vigilix ei
duraient trois beures; du mofais, il on ^telt aioat du temps
de Lucain, t^moin ces vers :
Jam autra siUbanis
Twtiajam wgUes commo^^erat hcra secundos,
Daui ua calme profood d^jile camp repose ;
La troisitoie heare aonoDce one seeonde poee.
Les buccinateors en donnalent le signal aprte avoir consults
Tborloge k sable 00 k eau. Les vers suivante peuvent fair«
croire que les factions se comptaient k partir du soir, et que,
suivant la saison, la quatri^me pose r^pondait au point du
jour. On lit dans Properce :
St Jam quarta eanii ^vetUuram bueeina lueen,
L'aorore et la trompette
AnnoDcenC aas loldata la quatrieme guette.
G** BABDm.
FACTIONNAIRE. Dans Tantiquit^ romaine, c'^ait lo
chef d'une faction dans les jeux du cirque. Au temps de
BrantOroe, on appelait factionnaires lesfactieux. Pendant le
oours dadix-huititaie slMe,/ac/ionnaire et/bnc/ionatatr4»,
ou militeire s*acqaittont d'ane fonction de service, ^toient
synonymes, et i'usage avail fait de factionnaire one «pi-
tliMe ddsignative du rang doscapitaines. Un capiteine
factionnaire ^talt un capitifaie non exempt de mooter la
garde : ainsi, le colonel , le lieutenant-colonel, le major, dtant
capitaines, puisqu'ilsen toudialent la solde ct qu'ils avaieut
FACTIONNAIRE — FACULTES
245
4Jnc compagniey ne comptaient pourtant pas au nombre des
lactioiinairesy parce qa*ils ne montaient pas la garde : tel
^it aussi le cas du capitaine de grenadiers. Le premier fao*
tionnaire du r^ment 6tait le commandant de ia quatritoie
compagnie, qui en m£me temps dait la premiere de ftisi-
liers. C*^tdt on personnage consid^raUe; fl commandait
efi Tabsence des ofDciers sup^rieurs; il ^tait le d^posi-
taire des fonds da concordat. C'est pea arant la fin du
sitele dernier qoe I'idiomedes soldats a commence k donner
an mot /aetUmnaire le sens quil a oonserr^, celui de «eii-
iinelle, od de vedett9% G*' Bardin.
FACTORERIE ou FACTORIE. Koyes FAcrEim,
CoHPTom et Ihdb.
FACTOTUM 9 odni qui est cbarg^ ou qui se charge de
tout faire : tel est le sens du latin quifacii iolum, C'est le
Dom qu'on donne k Tintendant d^une grande maison , an
mandataire cbarg^ des alTaires d'une lamille , h qui rien n^est
stranger, et qui s'occupe volontiersde tout, sansr^e ni me-
sare. Yoili ponrquoi cette eipression se prend le plus sou-
Tent en mauvaise part, et s'appUque^ celui qui, diarg^ d*un
mandat bom£, s'eflbrce de se rendre utile et parfois n^ces-
saire, grftoe k la faiblesse de son mandant, en allant bien au
dela de ce qu'on lui avalt demand^, s'^tablissant le d^fen-
seur oflicieux d*int^6ts que personne ne songeait k discuter.
Le propre du factotum est de se donner une importance
qu'il ne doit pas aToir; et aotant 0 Tait le plat Talet en?ers
oelui qu^il f eut eapter, autant il cherche k tynnniser ceux
que le basard place sous sa dependence : aussi le l^totum
rtossit-il g^n^alement k se foire d^tester et m^priser de
toot le monde.
FACTUM 9 m^moire manuscrit ou imprim^, contenant
Texpos^ d*une aifaire contentieuse, les faits d*un procte,
racont6s sonomairement, et od Ton ^outait quelquefols les
moyens de droit Ces sortes de m^noires, d*aboi^ t^ig^s
en latin, Toreiit ainsl appel^ parce que on y mettait en tfite
oe moi Jfactum, pour annoncer Texposition du fait. Depnis
que Francis I*' eut ordonn^, en 1539, de r^diger tous les
actes en rran^ais, on ne laissa pas de consenr er encore an
palals quelqoes termes latins, entre autres celui de /actum,
Le jurisconsulte Lojsel remarque que le premier factum
imprim^ fut lait conire le prudent Le Maltre, par le sieor
de La Vergne , son gendre, sous le r^e de Henri II. Ce mot
n*est plus d'aucon usage dans notre jurisprudence actuelle,
oil il est rem|dac4 par le mot, plus gdndral, de m^moire.
Factum se dit, par extension, de tout dcrit qu*unc personne
rublie pour attaqtier ou pour se d^fendre. Rien de plus c^-
l^re dans les Castes de TAcad^mie Fran^ise que \tsfaetU9ru
de Fureti^re centre quelques membresde ce docte corps,
k Toccasion du Dictionnaire par leqnel 11 ayait devancd la
publication de celui de TAcaddmie. Que de factum* ont
pam dans la fameuse querelle du jans^nismel Dans la
dicussion qui seprolongea de 1730, k 1750 entre la Faculty
de m^edue et les chirurg^ens de Paris, il fut public de
part et d^autre des factums et des mimoira od chacun
dirinisait son art et appuyait molns sa cause sur de bonnes
ralsons qu*il ne la g^tait par des personnalit^ inconTenant^s.
Lors de la d(^p1orable aflUre des couplets, le poSte J.-B.
Rousseau, cruellement calonmi^ par ses ennemis , fit pa-
raflre no factum asses firoid, et qui n'eut aucun surx^;
mais, dans son m^moire, Saurin, principal adversalre de
ootre lyrique, montra aatant de T^h^mence que de logique :
c'e^t ce qui fit dire dans le temps que le gtem^tre avail dcrit
SOP factum en poete, ct le po^te compost le sien en gdo-
mMre.
Le factum diff&re du pamphlet en ce que ce demiei
root indiqne toujours on <crit agressif, tandis que i^autre
J cot ^gilemeat lire coosacr^ k d^^fcndre et h attaquer; mais
quand il passe les bomes qui lui sent impos^*f$, Q devicnt
on libelle. Charles Du Rozoia.
FACTURE ou Compte de venle. On appclle aiii«i IVtat
d^lirrd par on marclumd a celui aitquel '1 a vendu. Dans le
petit eommerce, la lecture est asscz ordinalreoicnl revaue
de la signature du vendear, parce qn^elle suppose un
payement k vue. Si oe payement n'a pas lieu, la signature est
biflte ou dtebirfe par le porteur. Apposer sa signature au
bas d*une Cicture oo d'un compte de yente, cela s'appelle
Vacquitter, Dans le bant eommerce, de Tiile k ville, d'Etat
k £tat, la factnre^ toojours acquit!^, est eoToyte sous le pit
d'une lettre, par la poste, par un n^odant k on autre n<^-
godant. Alors elle doit contenir : I*' la date de I'envoi ; 2^ le
nom de la personne qui le lait, et de celle k qui il est Tail;
8°le temps des payements; 4** le nom du Tolturier; 5" les
marques et nnm^s des bailee, ballots, oolis, paquets, ,
caisses, barriques, etc., qui contiennent les marcliandises;
6*" les esptees, quantity et quality des merchandises, conune
aussi leurs num^ros, poids, mcsures on aunages ; 7® lenrs
prix ; 8® les Arals, comme droits d'entrte ou de sortie, cenx
de commission et de courtage dont on est conveDo, ainsi qoe
cenx d^nsage, les frais d*emballage, portage, etc Ces frais
sent fljout^ k Tensemble da montant de la factore. Quand
il s'agit du commerce maritime, il faut jolndre le prix du
fret et des assurances. F€tire nUvre la frais d'unefacture,
cela Tent dire charger le Toiturier oo le capitaine de navire
qui transporte les merchandises dont elle fait mention de
toucher de Tacheteur le montant de tous les frais de ceite
facture.
FACTURE (Musique). Ce mot exprime la mani^re
dont un morceau de musique est compost; il s^entend de
la conduite ou de la disposition du chant comme de celle
de l*harm<»iie. On dit: une bonne ou unemauyalse/octure;
mais sans ^pith^lc ce mot se prend toujours en bonne part
On dit qu'un morceau a de la facture, ou qu'il est d'une
belle facture, pour signifier que le chant et I'harmom'e en
sent disposes avec art Lorsqu'on dit simplement un mor-
ceau de facture, on entend parler d'un morceau de longue
haleine, fortement intrigue, et dans leqnel le compositeur^
en d^ployant tous ses moyens, montrera ce qu'il pent faire.
On a d^k applaudi ses airs, ses duos; on attend, pour juger
son talent, quMl ait donn^ un morceau de fiictnre.
II est bon de faire ebsenrer que ce mot ne s*applique gn^
qu'il des morceaox d'ensemhle, k des finales, k des sympho->
nies, k des fragments de messe, k des fugues, k des choses
d^une certaine ^tendue, d'une conception difficile, ct parti-
culiirement consacr^ au contrepoint li serait ridicule de
parler de la facture d'une romance on d'un petit air. Mais
on pent venter la facture savante d'un canon, d*un madrigal,
parce que ces pieces fugitiyes appartiennent essentieliement
k la science.
En termes d'organiste,/ac/tfre est synonyme de grosseur.
les tuyaox de la petite et de la grande /oc^ure.
Castil-Blazb.
FACTURE ( Littirature) se dit de la maniire dont
une pi^, prose ou yers, est compost. Lbl facture tient au
g^nie particulier de I'autenr. II s'emploie indiyiduellement
en parlant du genre de yersification d'un poete; on dit : Son
yers a de la facture, on est d'nne excellente facture; il
entend bien \Bi facture du yers. Le yaudeyille et la chanson
se seryent aussi de ce mot en cette acception : couplet de
facture.
FACULES9 nom qne les astronomes modemes ont
donn^ k des esptos de taches brillantes que le telescope
leur a flEut quelqnefois obserfer sur ou au-dessus de la sur-
face du soleil, et qui ne tardcnt pas d'ailleurs k prompte-
ment disparattre; aussi sont-elles extr^ement rares. En
1634, U^fdlios en yit une dont la largeur ^tait , dit-on ,
^e au tiers da diamMre du soleii. Le mot/orctf/es est,
par cons^uent, le contraire de macules, terme qui sert k
dfeigner les endroits obscurs du disque du soluil.
FACULTES (Psychologic ). Le mot faculty, dans
son acception la plus dtcmdue, signifie pou i.*oJr. virtualiti,
puissance, mais une puissance dont on a d^termln^ le mode
4'actloa. Ainsi faculty ne pent pas ^tre employ^ pour
puissance qu4i«i on dit la puissance en g<*ncraj ; mais si
Ton d^nnfaie le mode de celle- d, et qu'on dise la jnils-
346
FACULTES
sanee de dig^rer, de penser, etc., 1e isxoi/aeulU devient son
synonyroe, e( cf^ploie de ptdflSrenee.
Leg faculty de TAme sonttespoureirB dent elle eetdoa^
de se d^velopper dims les difMretit6>pl«teonitees par lesquela
eile se maniieste k la eonscienoe'z'aiitant Wk reeonnatt de
sortes distinctesde pbtoomteee oi> de'raodes de'd^eloppe*
mentde Ptoe, anfanion Ini reocmnattidejraeiilttedutinotes.
Ce n'est done que par ie» cafactire»'di(Miientiels qne pr6-
sentent les phteomtoes qu^on dintfrencle les fiicalt^. Or
malgr6 les innombrables modificationt qnol'lne pent subhr
pendant son s^jour iei-bas, IVslI de la consdenoe n'y d^
coavre qne trois ordres prindpanx de pMnonines : i^ des
piaisirs on des pelnes, V* des oonnaissaneeSy 3* des actes.
Tons les laits psycbologiques penrent se raaener k ceux-1^ ;
ils n*en sont que des formes dilKrentes, on Men des com-
post od ees fiiits simples entrent comme ^l^ents. De U
trois pouTOirs distinctsdans I'Ame: la faculty de jonir cm de
sonffHr, ou , en on seol mot, de sentir : on Ta nommte
sensibilit^i \m Taculttf de connaltre, en d%otres termes
rin#0//i^eiice;etla()iciilt6d^agir,c'est4-direrac<iril^.
Les faculty de Tftme different essentieUement des facalt^
du corps i qui ont pour but racoomplissement des fonctions
de la vie organique; elles s'en dlstingnent d'abord par la
nature de leurs phdnomtees. n n'eilste ancone similitude,
aucune analogic ratre les faits relatifs k la digestion , k la
circulation du sang, k la stoftion des bumeurs^ etc., et
entre les faits qui constituent le d^Tcloppement dn principe
pensant, tels que les idte, les sentiments, les d^irs, les
d^Sterminations, etc. Les pb^nomtoes des faculty de TAme
ne tombent point et ne sanralent tomber sous les sens;
lioos les conoaissons sans avoir besoin de recourir au
scalpel ni ao microscope. Les pb<hiomtoe8 des faculty du
corps tombent, au contraire, sous les sens, et nous ne les
oonnaissons que paroe qulls sont accessibles k i^observation
exteme. Ges deux sortes de faculty different encore par
leur but : aind, le but des facnltte de Vkme est de nous
laire connattre le vrd, sentir le beau, accomplir librement
le bien , en un mot, de nous aider k remplir la destine la
plus gloriense qui pnisse 6tre assign^ k une cr^ture. Le
but des faculty du corpa est tout k fait difEftrent : elles ont
pour unique misdon le mdntien dela Tie organiqne, c'est-
k-dire Paccomplissement des fonctions que les organes ont
k remplir pour que le corps pnisse crottre, subsister dans
on ^tat normal , et vivre aind pendant un certain temps ao
senrice de VAme, qui a besoin de son minist^. Mais ce
qui creuse encore one ligne profonde de d^arcation entre
ces deux ordres de faculty , c'est que , par cda m6me que
PArae est one force intdllgcoite et qui a pouvoir de se con-
nattre, die oonnatt ses faculty, leurs opitoitions, leurs d^
vdoppements , et il n^est aucun de leurs pb^nom^nes qui
lui 6cliappe. Si la force qui sent, pense et agit librement
<^tait ausd la force qui digfere, qui fait drculer le sang, s6-
cr^ter les humeurs, solidUierlesos, etc., comme cette force
se connalt, die se connattrdt avec toutes ses faculty, et
attdndrait leors pb^nomtoes comme die atteint les pb^o-
mtoes affiectifs, intellectuds et volontdres; la rdlexion
seule lui suffirait pour les Int faire dtoorrir. Mais il n'en
est pas dnd : la consdence ne lui r^vde en aucune ma-
ni^ les mystftres des fonctions de la vie orgimique, de la
digestion , de la stolon, de la drculation; PAme a beau
se replier sor dloHmtoieet faire tons les efforts Imaginablea
de reflexion, ellene 8*aperQoit pas qu'dle dig^re et comment
die dig&re, qu^dle fdt drcoler le sang et comment die le
fdt ciivaler. SI plus tard die prend connaissance des ph^
nomtees de la vie organique, die ne les connatt dors que
comme die connalt 1m aotres pbteomtoes de la nature ex-
tdrieure; die les regarde comme ind^pendants d^dle^mteie,
parce quMls ne se manifestent pas & die directement par
la conscience, comme les phfoomtoesqui lol appartlennent
eftpropre.
Mds d les facoli^ de PAme se s6parenl des facult^s du
corps par des caracldres dUTerentids ausd prononc^, dies
ODt eependant cda de commun avec dies, que, dans Vdat
actod de i*Ame , dies sont unles par un lien mysKrieoi I
des organes dont dies soblssent Plnfluence, et qui doiTcot
accomplir r^liftranent leors fonctions pour que l*ime
pulsse accomplir ausd les siennea. Les d^couTerlesr^centes
de la pbysiologleqn! le proovent reposent sur des fidts trop
constants p6or qi^ ne solt pas Insens^ d*en' dodter encore;
mais ce n^est point du tout one raison de les confondre
aTcc sestn^anes dans la dependence raomentante desquds
dies sont placte; dar les facdt^ dles-mtees qoi consti-
tuent la viedu corps nedoitent pas dtre plus qu'dles con-
fondues ayec les appardls oi^aniques au moyen desquds
dies ex^Cutent leurs fonctions. '
On distingue d'abord deux sortes de facult6s dans llntet-
ligence : les nnes sont destinies k nous donner toutes les
connaissances que BOtre entendement est susceptible
d^acqu^rir; la fonctton des aotres consiste k traTaitler snr
les connaissances acquises, soit pour les conserrer, solt pour
les combiner de diffi^rfmtes mani^res. On a donn^ le nom
6efae«it4s iUmentcAres k celles qui sont duuig^es de Pac-
quisition des connaissances, et on a appd6 seeondaires
odles qui sont cbargte deles modifier. La premiere faculty
d^mentaire qui s*offre k uoos est cdle qui noos apporte la
connaissance desqudit^dn monde ext^rieur; on la nomme
perception exteme^ do nom mteie de la notion qu*dle est
cbar^ d'acqu^rir. Les pb^omtees de la mati^ ne sont
pas les seuls qui existent dans la nature. Les ph^omtees
de la pens^, les sentiments , les actes , pour n*6tre point
des ph^nomtoes d'6tendne ni de cooleor, n*en sont pas moins
perceptibles kPAme; die en prend connaissance au moment
piAme ob ils apparaissent dans le nuA, On appdle cous-
clenee ce pouvoir dont PAme est doo^ de connattre tous
les pbtoom^nes qui nalssent dans son sein , et qu^on a
nonmi^/aM» internes, par opposition aux fdts du monde
ext^eur : la consdence est done le pouvoir de conndtre
k Pinteme. On nommdt, dans P^le, cette facoltd sensin*
time; M. Laromiguiire Yti^ipeUe sentiment des fatnUtis
de Vdme :bous prififirons le mot coiudence (scire secum),
qui fdt comprendre, mieux qoe les mots sens intime,
sentimentf qu'il s'agit d*une faculty de Pmtdllgence. Les
id^ qne nous foumissent la perception Cxteme el la cons-
dence ne penvent se manlfester k noos sans que nous aper-
cevions lentre eUes des rapports; uM de convenance, soit
de disconvenance; la faculty cbarg^ de la perception de
ces rapports s*appdle Jugement, Ind^pendamment da
moi, de ces ph^nomtoes, des phdnomtoes du monde ext^
rieur el des rapports qui se manifestent entre les ofajets de
ces id^, nous conoevons quelqne chose d'illimit^, d'^
temd, d'universel, de n^c^saire, d'absolu, en on mot»
d'infini. Cdte nouvelle id6e, qui n'^contenoe dans aucuoe
de celles dont nous avons parid juSqn'id, nous est donaee
par une (acuity toute spddde, qd est la raison, sublime
reflet de la Divinity, dont la dart^ loit dans tout hommc
tenant en ce monde. La raison , s'exer^ant sur les donn(ies
do Jugementi op^aot de concert avec lui , prend le now
de raisonnement, Le rdsonnement prooMe par deu%
votes difTdrenteSy qu*on a nomm^es induction d ^de-
duction.
Lespliflosopbes ^cossals ont^t6 embarrass^ des id to dt
be a 0 et de laid, de bie n et de md, et ont cm devoir ad-
mettre, poor les expliquer, deux nouvelles (acuity d^men-
tdres, le goOt et le sens mord , oo la conscience morale;
s*ils avaient pooss^ plos loin leur analyse, ils auraient tu
que ces (acuity ne sont point d^entdres, mds qu'dles
peuvent se ramener aux faculty d^ji connues : la peroep-
tfon, le]ugenient etla raison.
Lorsque noos entcndons parlor, qoe boos iisons, qoe
noos rAvons, que nous faisons usage, de qudqiie mani^
que ce soit, des idto que nous avons acquises, quoique lei
objets dont nous sommes occupy soient absents, cx*pcsdanl
nous |i00vons noos les repr6senter, les concevoir. La fa-
culte cbargi^ de reproduire aliid dans notre esprit la notion
FACULTES
<)e$ objelB en lev ibeence est la eo ncep^ian. Kile D'est
point berate k la reproduetkm dee pli^noitotoes da moode
fuible. Ifoos ooneeyoos des eoUy nooe codceTons un aeii-
timent, an acta , etc Noa idte ne aa i^Teillant point alnai
daaanolie eaprit Bana una oertaine loi qni pr^ida h leur r^p*
parituNL Ellaa tant excHta k repartltra ainaien Terta dea
rapporfa qn'attea penfent avoir entra diea. Oa podYofary que
Qoa idte ont da aa cappelaf aiaai at de a'aBchaloer lea nnea
un aolRa, a Mappcl6poQTwird'asao«ia/ion. Savoir
fa'aaa notion prteanto k noCit ci|Mit eat la mama qna aella
qui s'jr ait ^flbrta prMdamment» e'ait le $ouvenir. La ^-
calt^aa aMy>CQ delaqnaUa la aonTanir a liao s'appeila m^-
aiotr^. QMaftd naoa aTonaaoqufa m giand liomljre de oon*
naisaaiiofla , nona ponrona las comMnar dans un autre ordrt
que odni an «Ustant leora olqela dana la nature, nooa
poofoos lea aa^amUer k notregr^, de manfire k en former
oa taut nouTaao^ dont lea ^Umanta «ms aont Man fauraia
par floaperceptiooa anMaurea, mats qui lui-mame n'exlsta
pas, qua naua n'avana reneonti^ nolle part, et qnl conatltua
Sinn ana vMtabla crtatiiin dn notara eaprit La laeidt^ an
mojen 4% laquaOa nona ponvona ester oea combinaisona
iKHiTeUes a'appaila ima9inaii9H* I/lmaglnation appll-
qnteanx prodoctioDa ittdoaCriellas'prena le notn d'inaen-
tion. Qnand leacrtetiona de rimaghurtion nooa frappent
par leur benvtd, par k perfecfion da ranaamble,. noua
doonoBsAoalteOMttltdtenomdefitfnia* Tout ca qui exista
dans la natnre a*offre I nous k I'^tat de concret, c*est-ihdire
que cfaaqna d^ aeprteenta k notre esprit aTeatantes lea
parties qui In conatf tnant Uala nooa arona la pooToir da
omeeroir s^paiteer C oea partiea etda Tea dttadier, de lea
abitrairameDtalemantdntant a<^ ellea taistent Ce poofofr
da eonoavoir isnlteient aa qui' dana la nature ne pent
existara^paM dm iimt, a'appdlenfrflraelion. En6n, U
Mtuaaaotre Itenlt6» aana laqnalle nana naponirioaa Tina
aaaatdeaaddl^y atdsnt ledteiloppenient pent aanl amener
la d^reioppement de lontes les antra. (Test la potfvoir d'at^
tiflbardasaignaBattxIdteaqai sent renfermtea dans notre
oprit Attx pauteii qui aena oeoopent la ploa lifement
aorrespandani eertainatota dn corpa, eertaina ebange^
ownta dana PUIihiday dans k pfayakmomla, certains oris,
qaisontlni immiararfgoaa Inspirte par k nature poor ex-
priBMr noa ■entlmanfs at noa idtea. Cette fbenlt^, inofUd
mteUednaQe , nsoHId pbyslqae , e>at k langag$ natnrel; Ges
ngaes deveaanl InfoOteanti pour aiprimer Urates nos Idtes,
fhoouna^ proAtant dea le^na de la natnray a'est serrl de
ngaeaaonnentlnnniky afin da pontoir prodoire an debora
da Id sa peaate to >plna eampM^meBi poasible. (Test «a
qa'an appeH^/anpnye 1A9 connanlloiinn nrff/ldei.
Jaaqaa k!, nooa afolia -eonald^ nntolligBnce en die*
BitaM} dans: aa» kcnltte propres el eenatUntlvea. Ifds
poor que eea kenltte pnteaent aexaroer afeaauoetey d
fant qua raedfltd ktanknne peurlea'dhigar vers knr but*
Abaadonatea k aUaa-mameay dks' ne Aona- donneralent qna
dea notkna vagnaa et oonfusea, qui na m^ritaralentpaa la
aam de eounatsaaHoaa. <)nand lea IscuHte a*axereeDt aind
d*dles-intoaa^ aav ancun eflbrt de k iwrt da fame , dka
a«t ditea kJMat poMtif. EUea son! Ii VHat ocH/qoaod
ellea ne se bomant paa k raoeroir,* k attanihe les conaaja-
saaeea^ makqu'eilea se portent, ae dirigeut au-devant d*dles
poor ks eoropldtar et lea dddrdn On kur donna akrs uu
Boai diflKrent pour iadlqner le ifouTd ^tat oil eUea aa
trsnTeai t aind^ k paraaptton extame k KMal' aettf ae
aomiaa otoarvaf im » el k kanltd chargte de peftevoir ka
Mk ktanaea r^fftdeisi rebeervatta et k i^exkn out
nfokaomeonmuind'allanKeii ; k Jogeuient a'prk k
aam da eamjasrclaea; k laiaenacndit a gard^ k dan,
aksi que k mdmolre , rimagkatloii H lontes ka autiaa.
L*atteBtkn, k eomparaiaoa , k raiaeuMment k Vd&i actif,
ae aent done point dea faeottda nooveitea de rmtdKgeoce ,
ea aent senkmcol dea 6tak nouteanx de cea faeultte, d^-
InaMa par rinier?eatlen de radmcnt actlf.
Dad ft ranarqner qpe fabserratkn d k rdkxlon seat
247
ks seals modes d'actiTit^ de rintenigenoe, e'est-ii-dire quo
toutesles kcaltte k V^i adifn'ont besoln, pour parven'r
an but od dlea tendent, que d'actes d*attenlian. B en est
de mteie poor rimagination , k qui il audit de Pattention
donnte ani idtes fooniiea par la conceptiott pour dteouvriif
odtea-qui conyieanentd a'adaptent k mienx au plan qu'dlo
s'est propose. Nous' detens obserrer, au sujd de rimagi-^
nation , qu'dle toe a*exerce Jamds qn'k V€bX aetif, si co
n*est dans ks r^Tea, danaTextase, d dads cerkin^ mo-
mento dlnsplralion. La plopart dn temps ausd l^ibstraction
est aetive, Quand eea ades aont muKlplite , c'ed-Mira
quand rattaation est donnte aneeesdveinent k toutes lea
parties d*an objet, elk prend knem dVmafyaa.
La sens ibi I ltd diant k ponvoir d^^rouTer du plddt
ou de la pdne, on peutdistinguer dans k sensibilitd aufaat
de pou vein divers que nous sommea susceptibles d^prouver
de sortes de peines ou de pkislrs. Ou bien ces modlfieationa
aaisfient dlrectement des modificattons orgattiqde9,et fe pou-
Tdr d'dprouTar oea modificaUona a re^ le nomde iensi-"
hilU6 physique, Ou foien nos sentimentandssent des objek
itttellectuds, et le ponvoir dont nous sommes douda ^^
pronveir cette sork de dditiments a re^o lenom de sens du
beau, on JatulU esthSCique* Ou bieik ks modlfieationa
afTectiTea naissent dn ddveloppement de i'acttvitd, et nous
pouTons en dpranrer de k satlskction, des remords; cette
facultd s'appdkadna moral. Outre ces plaisirs d ces pieines,
H est d*autres sentiments, qui sont exdtds par k prdsence
des dres sembkbka ft noua. La ponvdr d'dprouTcr de tek
sentimento a re^ le nom de sfpnpaihfe,
Lintenrention de radlTitd dans lea phdnomftnea sandbles
n^ed paa moiaa remarqnable que dana oeox de rintelligenoe.
Enprdsaneadeaohjek qui aont pour eftenn dldmeat de pkisir
oa de souffiranca^ l^ma ne rede pokt inerto et fiasdTe. Ella
aapeite tars enx, tend, aspira ft a'unir ft.eux pour augmenter
aoa Irfen-dre, ponr .prdongar sa jouisaanoe; on die d^
tonma d'aox sea regarda, le rettrs en arriftre,' ponr ainsl
dka, d ks Mt, a*Ua Ini ddpldaent d k blesseot. Ce pre-
adar dan de rime iFersl'objd qui lui agrte a*appdle amour;
k aeiitittedtoppoad,o*eat ravardon, la haine. Quand elk
ed prfvte de rol^d qa*dk aime, la sentiment qn'dia
dpronva prend k non de cMrir. Quand l^oKMir est portd I
nn haot degra dintandtd, il a'appella passion. Lea difTd^
rentes sortea d^ufionr que Tftrae pent resaentir ont auf^i
re^ le nom de penckanlff ^incHnaiions de rime. Ld
penchant est ft k sensibflitd ce que rattention est ft Hhtdli*
gence. La sendbflttd "se porta Ters un oljd poor en mieuX
Hmir, c6mme llntaliigBnee se porte vers lui ponr le mieox
eonnaitre, C.*M. Patpb.
FACVLTE&iPhysidhgie), motabatrdt, ampkyddana
k kngage phUoeophiqo^ pour eipdmer la puissance, la
force natnrdk, k pontofr, le princIpe, k proprldtd eu k
qvditd iobdrente ft k maUftre organiste, d capable de pr'6«
dnke des pbdoomftnea d*un ordre particulier. Toute fticultd
ddlenninte et active ddt dtra regardte oonune to rdsuHat
apddd d'un organeddtermind. Alnd,c'e8t arec justessb
qn'on dit quale eouir a la kcnltd de se contractor d de faire
dreuler k sang, que to fok a k kcnltd de aterdter la bile^
que Pestomac a cella de digdrer, d qnele oerveau a oelle da
penser. La foraa oeculta'd natiirdla qui Ait que ^ 6rganes
produisent dnd kun eflda partleuliers s^appeile faculty :
oa mot n*ad done qo*un mode d^^xprimer one cause in*
connue. Si kcervaau edeemposd deplusieurs organes
diffdreak, diaque ongane^en partievlier aura ators k tk-^
caltd de predulra dea phdnomaaaa apddaux d esaeutidle-
mant dilkrenk les unadesantras. Cedde cette maniftre d
paa autrament qu*on peut se rendre eoaiipk des dilD^rentea
kcoltds inatindives, morales d intdlectudles propres ft
ndre esptea d anx dilTdrentea espftces d*anlniaux. Le mot
faeulUf d'une acception natnrdlemeni trfts-vague lorsqnll
ed pria dana on aens trfta- large, s^ap^lique ft toua les phd-
nemftnea inhdrank ft tout dre ur^ni»a d Tinnt; consd-
qnemment, oa peut dire, en parlant,, par exempky d'nne
348
FACULTES
plante , qu*elie a la faeulU de se reproduire d'une telle
biani^Te oa d'ane Idle autre , quelle a celle d'absorber tel
gaz, d'eihaler une odeur on une humeur particuli^, de
s^cr^ter telle ou telle substance, ayant la propri^t^ de
purger, d^endormlr, d'empoisonner, etc.
Gall, le premier, et les phr^nologistes aprte lui, recon-
nurent qu'il existe une difT^rence essentielle entre les attri-
buU ginira'ux des organes du cerreau et lenr« faculty
primitives et fondamentaUs, lis ont fait ce que les phy-
siciens firent pour les corps de la nature, dans lesquels ils
consid^rent les propri^t^ g^n^ales, au lieu de leurs qua-
lit^ partiouli^res ou sp^ciales. Les attributs g6n<^raux des
facuU6s appartiennent indistinctement h tons les organes
cdr^braux : telles ,sont la sensation, la perception , la m6-
moire,riinagination, Tattention, etc. Les facult6s primi-
tiTes sont celles qui sont exclusivcment inb^reotes k chaque
oigane en parliculier, tds que Tinstinct de la g^n^ration,
Tamour de la progtoiture, Tinstinct de la propre defense,
la circonspection, la fermet^, le sens du rapport des lieux,
des nombres, des sons, etc. Nous regardons une faculty
comma primitive l"" lorsqu'elle existe dans une espice d'a-
nimaux, et non dans un autre; 2° quand elle Tarie dans les
deux sexes de la mfime espice; 3** quand elle n*est pas
proportionnde aux autres faculty du mdme indiTidu;
4* quand elle ne se manireste pas simultan^roent avec les
autres faculty , c'est-ii-dire lorsqu*elle apparatt ou disparalt
de meilieure beure ou plus tard que les autres faculty;
5« quand elle peut agir ou se reposer s^par^ment; 6** quand
elle se transmet distinctement des parents aux enfants,
7* quand elle peut seconserrer s^par^ment en ^tatde sant^
ou tomber isokment en ^tat de maladie. Toutes les facultds
de Vhomme peuvent 6tre divis^ enfacult6s ciffedives et
em faculty* inletteciuelles.Xea premieres se subdivisent en
penchants et en sentiments : le penchant n^est qu'une
sorte de d^ir ou dHnclination , qui s^appelle instinct; dans
les animaux , le sentiment est quelque chose de plus. Mali
les penchants et les sentiments ont lien dans notre int^rieur,
on le sent en soi-m6me ; mais ils ne s'apprennent pas : de
Ik la yari^td des penchants et des sentiments des hommes,
soumis k rinfluence des m6mes causes ext^rieures. Les fa-
cult^ intellecluelles auxquelles on peut raltacher les sens
ext^rieurs ae divisent ea/acult^s perceptives et en /a-
€ult6s rijflectives, Les premieres font connattre les objets
extiirieurs, leurs quality et leurs relations; les autres se rap-
portent et agissent sur toutes les sortes de sensations et de
connaissanoes. Les affections dites de Vdme sont des modes
des faculty afTectiTes; les id(ies oo les connaissances rteul-
tent des faculty intellectueiles. D' Fossati.
FACULTES (Bnseignement), Ainst se nomme le
corps de professeursconstitu^pour Tenseignement sup^rieur
d^une science dans T University Aotrofois, on ne oomptai t
que qnatre Facuit<^ : celle de thtologte, celle de droit, celle
de m^decine, et celle des lettres et arts , qui fut la pre-
mie de toutes, dans Tordre chronologique; une cin«
qui6me, celle des sciences, fut cr66e en 1S06.
La FaeuUi de tMologiedaie du douzi<»ne sitele. Elle se
composait des docteors en thtologic de Paris, des provinces,
et m6me de Tdtranger : le plus ancien de oeux r^s^dant k
Paris remplissait de droit les fonctions de doffen^ et sl^geait
au tribunal du recteur comme repr^sentant la Faculty. II
y avait igalement prto de la Faculty de th6ologie un syndici,
^lu tous les deux ans, qui falsait les i^uisitolres, examinait
les theses, surveiUait les etudes, Ces^des ^taient fortement
organiitey et les grades ^talent confuSrte avec une r^ularit^
tr6s-grande. Les aspinmts au doctorat te tli6oiogie devafent
^tre maitres is arts et licend^ en thtelogie. La Faculty
avait deux maisons, ou teoles thdologiques, ceDe de Sor-
bonne et celle de Navarre; lee aspirants au doctorat,
aprte avoir termini lear CNMire de philosophic, devaient y
passer trois ans. Les candidats avalent k subir deux exa-
mens et k passer leur th^. Ge n^iHait que six ans apr^s
«Teir re^ le grade de licend^ qu'on subissait les ^^reuves
du doctorat Les Jennes pr6tres de grande maison, destio^
aux pr^latures, obtenaienbdes dispenses d*ige et de temps, et
ne soutenaient des examens que pour la forme. On ne pou-
vait 6tre nomm^ ^v£que, vicaire g^n^al , chanoine ou cor^
de premi^ classe sans avoir soutenu un exercice public et
rapports un certificatde capacity sur ces matiftres. Nous re-
trouvons Tesprit de eea dispositions dans Tordonnance du
25d^oembre 1830; elle porte que pour 6tre nomm^ aux
fonctions d^archevftque, d'6vdqne, de vicaire g6n6ral, de di-
guitaire ou membre de chapltre, de cor^ de chef-lien de
d^partement ou d^arrondissement (k moins que le postulant
n*ait rempli pendant quinze ans les functions de curd oude
desservant), il fant 6tr6 pourvu du grade de licenci^ en
th^ologie. Le grade de docteur no devait 6tre exigible que
pourles professenrs, titulaires ou suppliants, de cesFacultds;
celni de bachelier devait ^tre exigible pour 6tre ncmm^ k
une cure de canton; mais on ne le demande pas k celui qui
a rempli pendant dix ans les functions de Gnr6 ou de des-
servant Pour subir Texamen de baecalaurtet en th4k>logie, fl
faut itre ftgi de vingt ans, Hn tnchelier ks lettres , avuir
fait un cours de trois ans dans une des Faculty de th^logie.
On n*obtlent les lettres de bachelier qu*aprte avoir soutenu
une th^ publique. On n^obtient les lettres de licenci^i qu^apr^
avoir soutenu deux tlitees publiques, dont une ea latin, un
an au moins apr6s Pobtention des lettres de baccalaur^t Le
grade de docteur en th^logie n'est confM qu*apr^ une
demidre tlitee g^ndrale.
11 y a en France buit Facultds de thtologle, dont deux,
celle de Strasbourg et celle de Montauban, appartiennent au
culte protestant. Elles comprennent des chalres de dogme, de
morale, dliistoire et discipline eccl^siastique, de droit ec-
cl^iastique, d*£criture Sainte, d'h^breu, d'^oquence sacr^e.
Celle de thtologie pour la oonfesdon d^Augsbourg, k Stras-
bourg, compte une cliaire d*ex<fgtee; celle de Montauban
possMe une cbau^ de philosophie et une chaire de haute
latinit^ et de grec
La Facult6de droit 8*appelait anssi Faculty des droits ;
la France en comptalt plnsieurs, mais oelle de Paris 6tait hi
phi^ ancienne : au treizf^me et an quatond^me sitele, il y
avait des teoles de droit au clos Bruneau (rue Saint-Jean-de-
Beauvais) et rue du Fouare; c*^taient des teles libres, car
Jusqu'au seizitoie siMe on n^exigea des avocats aucune 6preu-
ve, ancnn examen. En 1525, Francois I*' ordonna que nul
ne serait admis k parler au parlement s'il n*<^tait Ucenci^ en
droit civil ou canonique. Ce n'est done k peu prte qu'k oette
^poque que la Faculty de droit devint une institution l^le.
L'andenne Faculty de Paris 6tait composle de six profes-
senrs appelte antecessors f d'un professeur de droit fran-
^sh et de douze docteurs agrdg^s. Les cbairea se donnaient
an ooneours en presence de la Faculty el de deax oonseiUers
du parlement II en itait de mtoie poor les places d^Sigr^g^s.
La chaire de droit fran^ais ne fUt stabile que longtemps
aprte les six autres. Le professeur dtait nomm^ par le cban-
celier, sur une liste de hull avocats, prdsenlia pair le parquet
du parlement : il prirent le litre de prqfesseur royal, Les
professeurs donnaient chaque Jour une le^on d'une heare et
demie; deux enseignaient les Institutes de Jnstinien, les
Dter^Ies de Gr^ire IX, modiflte sniiant les maximes
de IXglisegalUcane; les D^rets de Gratlen; deux autres,
les lots dti iHgeste. Le cours dMtudes dtait de trois ana ; le
baocalaurdat poovait 6tre postuM dans le dnquidme tri-
mestre, la hcence dans le onzitaie. L*exanien aur le droit
firan^ ne pouvalt avoir lieu que dans le doozitoie tri-
mestre. Toutes ees dispositions sont en vigoeor ai^oordlini
encore. De plus, alors, on dassait les dtndiairts en deox ca-
tteries : i* les 6tudiants par droit command assojettis aox
trois ans d'^de pour la Hcence; 2* oenx par bdndfioe d*ege :
oes dormers pouvaieot 6tre refus bacheliers aprte huit
mols d*<itude, obtenlr la licence aprte trois autres moU. Ik
dtaieut dispense d*examcn sur le droit fran^is. Ge privi-
l(^f e avait t\t iHabli pour les dtudiants Hgte de vingt-ctoq
aiis, et desf m^ k occuper une charge de magistrature i c*6
FACDLTfiS
34d
tait on abus. Le doctoral ne pourait £tre postal^ qu^aprte
une ann^ cVdtudes dcpuis robtentien de la liceoce; poar
concourir au litre d^agr^^ il fallail une annte de plus, qu*on
appelait le stage. On distinguail trois eateries de doctenrs,
en droit dvil, en droit canon, enfin docteur in utroque. On
ne poQTait 6tre agr^6 qu*a Tingt-cinq ans, et professeur
qu*^ trenie. Chaque ann^ la Faculty accordait une gratifi-
cation anx jeunes ^tudianta d^j^ graduds, inslruiU, mais
trop pea fortune pour a'avancer. Apr^ 1793, la Facalt^
et les ^coles de droit furenl sopprim^, oomme loutes lea
corporations d'enseignement; et lora de I'organisalion du
DouTeaa s;st^me d'instruction publiqae, chaque dcole cen-
trale eut une chaire de legislation. La Faculty de droit et les
toilea sp^dales ne fiirent r^tablies que sons le oonsulat. Le
systtee d^enseignement dela Faculty de droit fut cbang^, le
oombre des teoles augments.
On compte aujourd'bui en France neuf Faculty de droit :
Aix» Caen, Dijon , Grenoble, Paris, Poitiers, Rennes, Stras-
bourg eC Toulouse. Le nombre des chaires varie dans
cbaqoe Faculty ; elles nesont plus donn^ au ooncours. DV
pite la legislation nouTelle, les etudiants en droit sont tonus de
suiTre lenrs cours, 06 les professeors doiYenl faire des ap-
pels : de plus, Qs doivent s'inscrire k denx cours de la Fa-
colt6 des lettrea. Une ordonnance du 17 aTril 1840 a ins-
titoe divers prix dans les Facult^s de droit, aprte un ooncours
entre les eiives : il y a deux premiers et deux seconds prix
4 distribuer, au ooncours, k des ei^Tesde troisitoie ann^e,
aprte one composition ecrite sur on sujet du droit romain
et one composition ^crite sur une maliire da droit Iranfais.
Les ei^vesen qaatri^me anu^e, aspirant au doctoral, doiTont
pour concourir produire one dissertation terite sur un sujet
choisi par le ministre de rinstruction pubUque; deax m^-
daillet d*or constituent les prix qui leur sont accord^s.
Les Facultes de droit possMent des diaires de droit ro-
main (Institutes et Pandectes), de Code Cifil fran^is, de
legislation ciiminelle, et procedure ciYile et crimUielle, de
4iroit criminel et de legislation penale coroparee, do proce-
dure dvile, de commerce, d'bistoire du droit, de droit ad-
ministratil, de droit des gens,
FaeuUddB midecine, Elle etait originaireroent eom-
prise, eomme celles de droll et de theologie, dans la Faculte
des arts. Elle en fut distraite k la memo epoque. Depuis, ses
statots et ses usages ayaient pen Tarie, et lors de la refonne
de rCnxTersite de Paris par le cardinal d^Estouteville , au
quinzi^me si^e, il n*y fut ajoute que la these d^bygiene,
appeUe eardinale* Pour etro admis aux degres dans cette
Facolte, les candidats doYaient etre maltres hi arts, aroir
snivi ks cours quafare ans, et re^ le Utre de docteur dans
one oniversite. Tous les ans on eiisait les sept professeurs,
le doyen et le Libliolhecaire, qoi pouvaient etre reeios
pendant deux autres annees. Le cours de licence etait d'au
raoins deux annees. Les etudiants prenaient cbes le doyen
qaatre inscriptions par an. lis soutenaient quatre theses,
dont chacune durait six heures. Les aspirants au bacca-
laoreat en araient dnq k soutenir pour etre admis k ce
grade. Le doyen el six autres docteurs donnaieot des con-
sultations gratuites chaque samedl apres la messe de la Fa-
culte. Chaque mois le doyen etd'autres docteurs conferalent
sur les maladies qui aTaient sevi pendant le mois precedent
et sur les moyens employds pour les guerir. Le cercle des
etodes s'est beaucoup agrandi depuU 1769 ; la Faculte reu-
nit toutes les branches de la science medicale. De nombreox
apeges sont en exerdce, les autres sont appeies agreges
stagiaires. Des eieTos de tous les departements de la France
et on grand nombre de tous les pays etrangers suiTent les
:9oarB , coocourent aux prix qui sunt decernes. De vastes
amphillieetres, des collections predeuses, sont ouTerts aux
eieTes,qui peuvent suiYre d'autres cours relatifs aux sciences
■aturdles, k la physique, k la botanlque, k la chimie, etc.
Comme Paris, Monlpellier et Strasbourg ontdcs Facultes
el 4les ecoles de mededne : quclques autres vlUcs n'ont pas
^ Faculte, mais ellcs out des Scales secondaires denMe*
ma. M LA coxYxas. — t. ix.
dne. D'apres la legislation nouYelle, nul ne pent etre admis
k prendre ses inscriptions poor le doctoral dans les Facultes
de medechie sMl n^a prealablement obtenu le dipldme de
badidier es sdences. Independammsnt de ces trois Facultes,
11 y a en France Yingt ecoles preparatoires ou secondaires
de mededne, dont le siego est k Amiens, Angers, Arras,
Besan^n, Bordeaux, Caen, Clermont, Dyon, Grenoble,
Limoges, Lyon,Mar6oOle, Nancy, Nantes, Poitiers, Rehns,
Rennes, Rouen, Toulouse et Tours. Les chaires d^ Facul-
tes de mededne embrassent I'anatomle, I'anatomie patbolo-
gique, la phamude, la roaUere medicale et la therapeutlque,
riiygiene, la cblmie organiqoe et minerale, la pathologie in-
terne, la pathologie exteme, les operations el apparells, ac«
couchements et maladies des femmes etdesenfauts, mededne
legale, la dinlque interne, la dinique exteme, la clinlque
d'acoouchement, la pathologie et la therapeutlque generaJe,
physique medicale, histoire natnrdle medicale, physiologie.
L'ensdgnement des ecoles est le mime que celui des Facultes.
FaeuUi des lettres^ autrefois FaeuUi des arts. C*etait
dans I'origbie toote PUniYersite : aussi son histoire est en
memo temps cello de V0niversU6, Elle forme k elle seule la
partie la plus considerable el la pins nombroose de Tensei-
gnement public ATetude des.langues classiques andennes
elle ajohit cdle des langnes modemes, rhistob'e, lageogra-
phle, etc. Ce systeme se rapproche bMucoup de celui qua
soiyaienl les benedlctlns dans les colleges oonfles k leur
direction. Cette Faculte conl^re les trois degres; mais le
baocalaureat es lettres est le seul grade indispensable pour
etre admis aux degres de Ucencie et de docteur dans les au«
tree Facnltes. Les aspirants au baccalanreat sont sonmis k
on examen. Le temps des etudes est mofns long, mais
mieox distribue qu*autrefois, ob tout rensdgnement sa
bomalt k retude des langues andennes, et ou il n*y SYait
point de chain d^histolre ni de geographie et de langues
modemes : on compte en France onze Facultes des lettrtis,
degoanl k Aix, Bordeaux, Caen, Dijon, Grenoble, Lyon,
Montpdiier, Paris, Rennes, Strasbourg, et Toulouse. Ces Fa«
eultes ont des chaires de llttereture grecqne, dMLoquence
latine, de poesie latino, d^eioquence fkan^alse, de poede
francaise, de philosoplile , dliistofa^ de la phJIosophie an*
denne, d*histdre de la philosophic moderae, d'histofare an-
denne, d'histoire modenw, de geographie, et de Utterature
etrangere. La nouvelle iol dont nous aliens parler doitaug*
mentor le nombre de ces Facultes.
Faculti des sciences, II a ete histitue en 1806 un autre
ordre de Facultes, cdles des sdences : on en compte dix en
France, degoanl k Bordeaux, Caen , Dijon, Grenoblo, Lyon ,
MontpdUer, Paris, Rennes, Strasbourg, et Toulouse; dies
oomptent des chaires de physique, de chimie, de meca-
nique, de mlneralogie, de calcul differentiel et integral, de
geologic, de botanlque, de zoologie, d*anatonAie et de physio-
logie, d'astronomie physique, degeometrie superieure, d^as-
tronomle mathematique , d'algibre superieure, de physio* .
logle generele, de calcul des probabilites et de physique
math^natique. Dans le principe on ne pouYsit se presenter ,
k un examen dans les Facultes des sciences si prealable-
ment on n*aYait obtenu le diplOme de bachelier h$ lettres ; '
ledecret du 10 SYril 1652 a supprime cette obligation.;
L'examen du baocalaureat es sciences comprenalt dans Vo».
ri^e, des interrogations sur raritlimetlque, la geometrie»1
la tr^onometrie rectiligne, Palgebre et son application k la ,
geometric ; aujourdliui les postulants sont astrefaits k deux
compoutlons ecrites, et k des questions orates sur tout ee
qui fait Pobjet de la section d*ensdgnement scientlfique des
lycees. Pour obtenir ia licence, fl faul repondre sur la sta-
tique et sur le calcul diirerentid el faitegral. Pour obtenir le
doctorat, il faut soutenir deux tlieses, soil sur la mdcanique
et rastronomio, soil sur la physique et la dilmie, soil sur
les trois parties de Phlstoire naturelle, suiYant cdle de ces
sdences k renselgnement de laqudle on declare se desliner«
Tellcs sont Icfl dlspodUons qui regissenl avjourdliui nus
dnq Facultes.
i^o
FACULTES — FAENZA
I'ne Un Ue l$l>4 vienl <le n^lementer PenseignemeDtsu-
fKiicur; c«;Ue loi renverse les circoascriptioiis academiques
Mnhlie^ dans cbaqiie d^pariemeat par k loi du IS inai 1850,
ei insUtue seize academies ou w6%j» dib Facuttfe dans las
▼iUeAque voici : Aix, Besan^n, BoVdeaux, Caen, Clennont,
l>yon, Douai, Grenoble, Lyon, Muutpellier, Kancy, Paris,
P(riUers, Rennes, Strasbourg, Toulouse. La Loi nouvelle a
▼oaln rehansser Pimportance des Fadult^ : « Mos Faculty,
4isait It ce sujet le Moniieur^ duiveiit cesser d'6tre ces
ainpliith^tres brillants' oik des imptx>vlsations spurituelles
. Attirent une foule plus d^sfisuTi^ que studieose, qui en s'^-
coulant emporte le souvenir ^pti^^ d^un plaisir pLas que
Tenipreinle utile d'une le^n. Cora me en Aogleterre, couune
en Ailemagne, dans ces palais des sciences et des arts, les
^i^ves doivent ^re en contact babituel avec les professeurs.
lis d<jiTent dans des Gdnftences joumaliires r^p^ter et ap-
profondir Fenseignement donn^ du haut de la ctiaire. Dans
des biblioth^ues proprcs k nourrir leur esprit et k tenir
celni de leurs maitres sans cesse ^veill^, au milieu de ooUec-
tfon^ ou les r^es de la nature soioit TiyemeDt reprteent^ ,
Venft des laboratoins oji Ton puisse renouTder toutes les
fxp^riences de la science, oi^ Ton puisse, an besoln, agrandir
les conqufttes, its doivent, avec une ^ulation soutenue
par une critique toujours vigilante, prendre au s^rieun et
ill vif oe nK&tier d'^diant que les hommes faisaientautre-
ki% Hi lengtemps, et dont il ne reste plus guire chez nous
^ne le nom. A ce prix, non-seulement lesbanles et fortes
(jtndes flenriront en France, mais encore une vie rdguliire
d qui pourra constamment se suffire k eUe-m6me d6-
cdalcra du soramet de rAcad^mie dans les colMges qui en
eomposent le degr6 secondaire, et Jusque dans ies petites
^les qui en forment la base lointaine et ^tendue. •
En attendant la r^isation dece programme, constatons
lei principes pos^ par la loinouvcdle k propos des Faculty.
I^ gouvemement, par un d^cret rendu en la forme des r^-
glcments d'administration publique, r^lera les conditions
d^Agfi et d'^tude pour Tadmission aux grades conf(&rte par les
ifablissements aup^rieurs cbarg^ de leur collation; il d^-
feroiinera le tarif des droits d^inscription, d^examen et de
. dipl6uie. La loi a eu en elTet pour but d^amener une cer-
tairieu ttit^dans ces tarifs, fort in^gaux jusqu'ici, pulique une
in^i-ription coiUalt 50 fr. Ji b Faculty de m^ecine,
ib tt, k\h Faculty de droit et 8 fr. aux ^les de pbar-
macie.
Une dea autres dispositions de la loi de 1854 ^tablit un
budget annexe pour les Facult^s. Le but de la lui est de foire
KDfiter exdusivement renseignement sup^ieur des rdtii-
tions impost aux families pour la collation des grades.
Le budget de r£tat encaissait jusqu'lt pr^nt les recettes
des Facult^s, qui s*^lev%ient k 2,000,000, et acquittait leurs
d^penses, qui se OHMitaient k 2,800,000 fr ; toutefois, le bud-
get profitait des annulations de crddit* L'augineotation des
droits permettra aux facultdsde se suflire eUe-m^es a?ec
Jenr budget, dont elles poorront reporter sur d*autres exer-
iices les exc^ants de recette; en caa dluauffisance de ce
Inidget, r£tat les subventionnera pour le reste.
I FADAISE. Voyez Billetesi^e.
FADEUR. Ce mot reprtente Timpression en quelque
aorte n^ative et presque d^tagr^ble que font sur le goOt
certaines substances coonueasous le nom de fades. 11 y a
cotte dUC^nce entre les cboses fades et les cboses 11154-
§Mes que oelles-d n^^Teillaat aucune sensation dans les
otganes du goOt, taadis que les corps fades causent une
MDsation falble qui appruehe dud^goAt. L*eau distiUte, les
aiucUages naturals et ceux qu^pn Ibrme avec les gonimes et
Iff fteules bouillies soQt les substances les plus propres k
idre bleu appr^der les idto defade et defadeur. Presque
foates les saveurs trte-douoes tiennent du fade. Sous un
iutre rapport, la Udeur depend :»ouvent de Titat des or-
Moei qui la per^ivent : ainsi, par exeiiipie , si Ton a la
Muche pAteose, beaucoup de substances {taraUseot fades ,
^ m loat pas jug<^ telks dans une auti-e disposition*
MOme en sant6 , la fadenr dHme substance n'est pas la mCoN
pour tous les goOts : ceux qui ont riiabitude des savoin
salte et fortes accusent de fadeur des substances rooins r«-
levte, qui parattraient sapides ef exdtantes k ceux qui <iBt
pris rhabitude des aliments fades.
La fadeur a cela de oommun avec une foule de saveun,
qu'elle peut exister dans des corps doute en mtoie temps
d'un on de plusienrs autres goOts ; rien nVst plus coramaii
que de rencontrcr des substances k la fots fedes et socrfes,
fjetdea et amtoes, fades et Acres. Los raudlagea des plantes de
DOS dimats sent presque tous fades avee qudque autre qw-
lit6 : eette propria distingue surtout la ftdeur de Viiui-
pidit4.
Les motsyigEtfe, fadeur, s^appliqnent encore pbysique^
ment k des odeurs, soit k cause del'^roite liaison qui existe
entre les organes du goOt et de Podorat, soft parce que ces
odeurs prodoisent sur le systtaie nervaix une impression
analogue k celle qui rAsulte des savours fades.
ly S. SAHUaAS.
An moral, la fadeur est ^alement Pabsence de tont
ce qui flatte le goOt en Texdlant Dea cbeveux, des soor-
dls, des cils blonds, des yeux dalrs et faieno^ r^uon I
an Idnt bldme, que la maladie n^ pas d6eolore, compo-
sent une figure /mitf; un ananas, im melon, une IVt^,
priv^, sans Atre fl^tris, du fiarfum qu*ils exiialent or(Iinatr»>
ment, sont des fhiits fades; des mets pr^par^ sans sel,
Sana sucre, sans 6pices, paralssent /acfei k eenx quieot
contracts lliabitude de ces assaisonnementa. Passaat dei
sensations que U fadeur produit sur nos organes k ce qo'efle
nous fait ^rouver moralement, nous dirons qu*elle s^
proclie beaucoup de \Hnaipidit6t mais se fkit moios seatir,
et cons^enunent provoque molns Pennui et nrritatkm de
ceux qui la remaiquent. R^tant des lieax commuas, n»-
nifestant de la satisfaction ou de Tadmi ration sans csii^e
soffisante, d^cidant niaisement que les gens ont do mMte,
et le disant de m6me, la fadeur prend aouvent sa souree
dans un bon natnrel.
Tout ce qu'on dit de trop vkKfade et rebaUmt,
a dit Bofleau. 11 est difUdle «le louer sans /oKfeur les geas
puissants et ies femmes, parce qu'il leur a ^ prorttgo^
tant d*^Ioges que les mtoies tours, les mdmea expressioos,
revenantsans oe88e,ne causent ni plaisir ni surprise. Doral
en fiit un modtie toutes les fois quMI parla de sessentimeats
et de ses mattresses; les poAsies du cardinal de Berais et
cdlesde Gentil Bernard n'en furent certes poiAt exemptei;
et en gto^ral \Afadear se glisse dans presque tous les oo-
vrages ayant I'amour et les femmes pour sujet. Cette obse^
vatlon a dicid^ les <k»ivains de nos jours k pdndre I'smoar
atroce et les femmes sc^l^rates ; Moli^re flftisant dire A un sot :
Lt ballade, k bod go6l, est uoe Awtftide,
foX cause que pendant longtemps on n*osa phis ^rire dans
ce genre. Quelle que soit la fadeur que Ton remarqiie daas
lea discours des courtisans et des amants, les personnel qui
en sont Pobjet la diacement rarement
Louer les femmea sur de^ agrAments frivoles s*appdait
autrefois leur d€hUer des fadeurs : C^ ra fia%iH.
FADHL. Poyes BarmiScides.
FAENZA ( la Faventia des Rotuains }, viile d si^
d*^vMi^ des £tats de r£glise, dans la dddgation de Raveone,
anr le Lamone est le canal Zanelli, qui la met en oonmnui-
cation au nord atec le PO di Primaro, est tr^s^golidre-
ment bAtie, entourfe de murs, et compte une populalioB
d*environ 20,000 Ames. Dans la grande place, qui est tout
entourte d^arcades, qu*embdlil< une fontaibe JalUisMBte et
oil viennent aboutir Ies quatre rues prindpales de la Tille*
se trouvent la catliMrale, lliOtel de ville ot le tlidUre. Us
dgiisea des Servites, de TAnnondade et de Saiut-Benurd,
aottt remarquables sous le rapport de Pardiitecture dsb
moius qii'A cause des tableaux qu 'elles renferrocat. La TiUe
poss^de aussi un collide, dans lequel st trouve une gslerie
de tableaux, deux ^colea de pelnture et divers ^tablisM'
meitts do bienfalsance. Faenxa est cddire par ses UAm^
FAENZA — FAGEL
35f
it majoVqves, flonf Timportanre 6ta!t traiUeurs bien autre-
ment graxide jiidis qo'aujoutdlitti {voy€% FaKkncb ). Les en-
TJroiii de Faema, Vvbo» dea ctfntrtes de^ £tata da I'lfeglise lea
mien caltirte, prodtafaent' teaucoap de tin et de Un.
FAERNE (Gabukl), poSte latin ^o aefelMne sitele,
Da(|i^^ Cf^DBone «b lUMI, ct moiuiit eil t561. Anteor d'on
reenal de ftiblaa fort nAtta do aoD tempa, II n^est en r^a-
m qaVin IntennMlafre Al^nt antra la belle latfnit^ de
Pli^lrtetle atyleMnitabledenotre UFoataine. Lecardlnal
Jean-Anga de MAIIcia (Pie' IV) ftit le protedeorde Fterne.
(Test fona aetf anapioea que parol h, Rome ayee hue lei re-
cudl dea apologiiea do cot anleut. On n'aridt pas encore
reCroav^ eeox de PbMre. Faerae aTait fait one Mde parti-
ealj^ das dcriTaiDa de Rome : la philologie hii doit deiix
liTKs d'^aaotatiiini sur lea PhiHppiques et lea antrea ha-
nagMa de CMran » et un eomroentaire anr T6ranoe. Sea
fables onl 61^ tr^nitea en fraii^ par Perranlty en 1699.
FiEBOR (Ilea ). Voyet Fa«<Eiiiib
FifiR-^OfiRNB (lies )i groope d*lle8 relenni de la coo-
roaae dn DenenarlL et sltote dans lX)e^an AtUibtiqae, k 69
myriamMreaaod-asI delM si ande et k 2ft myriam^tresnord-
ooeit dea Ilea. Shetland. EUes aont an nombre de Tingtcinq
float dli lept eenlement sont habits, et pr^sentent ensemble
line seperflcie de 25 myriam^tres canres, avec nne popnla*
tians de 8,300 habitants. Lenrs cAtes , . en general trts«es*
carptoi, aifectent les formes les plus bisarres , et oflrent
one inihiit^ 4^ bales, de golfes et de d^troits, oti la mer
I'eacDoflra en conraots rapides, qoi rendent la naTlgatlon
de OSS parages trte^ifficile. Elles sont, pour la phipart ,
eaafertee de monta^ies,' dont L*altitode Tarie de 3S0 k 700
mfttreK^ et an pied desqnelles s'^tendent qnelques plafatea et
do TsU^ airoate par des sources et plosieors misseaut.
La pins grande de ces ties est StrcemtBi^ qui a 41 kilometres
eante de saperfide et-l^MO habitants. On y raroarqne le
SkttUiiff^fMdf liautde 080 mMres^ aTec Tfurshavn, eHef-
lien et narob6 principal de tootes ces lies, ainsi que Wssi*
auouAavji, bes port; 11 fant en ontre mentionner Hie
d'eMtmil 42kliimi. cvr^ et 9,000 liab. ), aTec le Slattare-
and, qa*on dit atteindre 900 mitres d'^ynftion, et un
portappeid Kcngtfuam , lea ties Syderai et Vaageti (che-
cone dell kilom. carrte), Sandaiti Bordai ( efaacunerie
14 kUoB. cairAi ). Le cHmat de cei lies, ed ^rd k leiir
poiitioB septentrloDalo, est sfognUhemcfnt adoucf en toutea
ntens par Pair de la mer; mais il y- r^e nne liiimidfr^
eitrfane; et pear un jour clalr on en oompte toujonrs deux
Buagnn. II eat rare que la neige y dure pTos de huit jours :
ausri les moolaas y paasent-ifo mdme Vtihftt en plein air ;
loais il y rfignedM onngans fnrieiix, qni sont l*nne des
cauaes ds rabsence totale d'artoes qu'on y reroarque. Dh
Teste, on y troBTe comnie oemboattbles de U tonrbe et de la
looiUe (k 8ff€Uftgi ). Lt nktiire dvsol y est en g^n^raT plus
ftronble vax pftturagea qo'k la culture des c^r^less ws94
)es habitaata a'adonnent-fts particnlfferement k PMocation
da bteil ( dont Pespto* est' d'anieors petite ), et sur-
font dea mootona, dont la hdoe est asset fine. La race des
cberaux faidSgtaea estaosai v4gotti«ttBe que Vive et sOre.
te iolest de nature rocheuse; mais Ik oO il est couTertd'une
^paiase ooqehe dlmmus, il eat d*orie grande fertility, et
prodoft beaneowp d'orge ef depommes de terra. La Flora
<)€* flas Fer-<Eme comprend SfSS esptees, dont 70 phan6-
rf^Eamss. Uneosrioaitd remarqoable k Yisiter, (fest cequ'on
appelleie Jlbnf aux OUeauXf avec le gdufre de Westmans^
consis^nt' en lingt-dnq deueils ou rochffi sitntot an milieu
d*Ba portdoplna sombre aspect et tout entonr^de rocliers de
plus de 350 mMres d'6l4tatlon. Des myriades d'oiseaux
aqaatiques ^ligent oonstamroent autonr des pfcs de ces
rochers, msla ehaqne esptee y a sa demeiire k part.
U population des lies Fder<F>ne ost une belle et ri^on-
reiMe raoe, dn caractira le plus loyal et le phis senriable^
■ai mftors les pins simples et les plus pnres. Pendant Tes
langveji soh^ d^i^er, les femines tricotent one grande
<iaantit^ de baa dekiine (aannenemenl environ 120,000
paires ), qui ferment nne brancbe asset importante d'exp(iv
tation. L'^ncation du bdtailydes moutons surtout, lap6cbB,
la chasse aui oiseaux et la rt^lie de r^dredon, ^T&i| dfw
plus pfoibles, constituent les prindpales ressourcea des ha-
bitants. Tout le commerce s^ fait <d*ait]eurs an nom dn
gouvemement, par IMnterm^iaira d^me compagnfe prfiiV'
gi^. Lalangoe de ces insnlaires est un yieux dlatecta'scfii)-
dinaTe^ mdange dislandais, de norr^glen et da daiiofs .
mais la langoe danoise est laseulequi soitemployte dans U^
^lises et pour la ruction des actes, tant publics qiu-
priv^. lis ne connaissent aucun histrument de muslqoe .
et leuirs danses ne s'extoitentqu^au sonde chants nationaU'>«
conisenr^s oralement depuls plusieurs sidles. Le jeu d*e-
cliecs est le diTertissement favorl des hommes et des femmes ,
et il n'exlste pas dans cea ties une seule cabane oO Ton n4r
trouTo un tehlquier.
Les Hes PffiT-CKmesont divisto en six districts («yj«c/#)y
qui compreonentdix-sCpt parolsses. L*administ^tion se conj>
pose d*un bailU danbfo, qui eat en mdme temps commandant de
la force arrodo, et d*un s^n^hal, qui eomule avec ces Tone* '
tions celles de directeor de la police. L*tin et Pautre resident
k Thorshcccn, peUte Tille sltute sur la cote orientale de
Straemcefi. (Test un assemblage d*une centalne d'h^ntatiuos
en bois, couvertes en gazon, avec une ^ise, un gymnase,
uilo blbiietli^e de 2,000 volumes, une dcole latine et ua
hOpHal; le toot prot^6 par un petit fort.
FA£S (PlERKK TAN OCR). Vopeii LtLT.
PAGAN DE LUGNY (CDRisTOPOfe-BARTn^LBiiT),
anteur dramatique, naquit i Paris, en 1702, d'ube famiile
iriandaise, qui pour cause de Religion ^ft venue se fixer a*
Lorraine, et puis k Paris. Son pira,secr^ira du roi et cot-
trOleofr de la chancellerie des guerres, ayanf perdu une for*
tune consid^ble dans lea agiotages de la r^gence, Fagaa
^poosa la venve d*un ofllcier, plus Agte que lui, pen forton^
et entra, charge de trois enftnts, dans les bureaux des ooi^ '
signations du parlement; mais son goOt pour le tb^tre^
sa liaison avec Panard dfcid^rentde sa vocation. 11 donoo
seul ou en collaboration avec son ami, tant k POp^ra-Cc^
mlque qu*au th^tra de ta Fof re, Le Sylphe suppose ; L'S$*
elavagede'PsycfU; l/i Fatase Ridicule ; Isabelte-Arli^'
quin ; Les £veiU^ de Polssy ; Le Temple du S6mme$lf
Momns ii Paris; la 'Poire de Cylhkre; etau Th^trePraft*
Qais, onze comities ; Le Rendezvous ^ ou Vatnour suppo-
s^; La PupHle; Vitourderie; Les Originaux, LUnquietf
ob Tautenr s^est peint lul-mdma; La Grondeuse; Lucas ei
Ferreite, oti te rival utile; VAmitU rivale de V Amour;
Le 3fari(i sans le savoir ; Joconde ; eiVHmireux Hetour,
An Th^tra Italien , il fit jouer dnq combes : La Jalousis
imprivue; Le Ridicule supposi; Vttedes Talents ; La Per*
mibre; Les Almanacks,
Les ou vrages de F&gan et son caract^ personnel I'avaienI
d'abord fiiit rechercher pat* d^ grands personnages, cotr^ t\x*
tres par le prince Charles de Lorraine, et par le chevalfer d'Or- .
I^tts, grand-prieOr de France, qui le logea longtemps clics
lui. Mais ces seoours, les Emoluments de sa place les pro-
dm'ls de ses travaux dramatiqoes suffisaient k peine, k
I'existence du pO^te et de sa famille. Get ^tat deg^ne aigrit
tor h'-meur,nature]lement douce etinsoucfante. Une sombre
m^lancolie d^truisft ses habitudes sociales. 11 ne quitta plua
te cabaret, et une hydropisie qui r^sista k tous les rcm^dos
I'enleva, en l7S5. L^ (Suffres de Pagan out M ptibilte
an nom de sa veuve et de son fils ( Paris 1760, 4 vol. in- 12).
Outre les pieces que odtis avons dt^, on y trouve : Isa*
belle grosse par tertu, parade; PAI/onom^, op^ra ; ettroit
C4)m^ics : Le Musulman, Le Marquis auteur, eiL'Astre .
favorable. , H. AoDiFpnirr.
FAGEL9 nom d^une famille hollandaise qui a donh^ k
la r^publfqne des Provlnces-Unles plusieurs liommes d*litat
et des gnerriers distingu^ qui tous se montr^rent les par-
tisans x6f68 de la malson d'Orange. £lle descend de 0aS' .
pard Fagcl, n<S k Harlem, en 1629, qui ramplit les impor-
tantcs fonctionsde secretaire d^tat prte les 4tats g^n^raux^ '
32.
2o2
FAGEL — FAGOT
et qui M diitingua eatre tous. Ion de I'mvasiuD de la IIol-
lande par Louis XI¥»|iar son oonrageet sa ferniet^. Ce lut lui
qui, en 1678, (Ut cbarg^ d^acoord aYee le cheyalier Tem-
ple , de preparer les pr^Umfnaires de la paix de Nimigue.
Le bat de ses eflbrts ^ait de &ire monter Gaillauroe III
sur le trAne d'Anglelenre. Ce fut lai qui ridigea le manifeste
lanc^ h cette occasion par ce prince, et qui dirigea tonte
cette grande et difficile n^odation. 11 mourut en 16d8,
avant qu'on eftt encore re^n en Hollande la nonTelle de la
complete rtessite du plus ardent de see Tceux.
Fran^ Fagbl, n6 en 1740, mort en 1773, ^ement
secretaire d^tat, a ^t^ c^lebr^ par Hemsterhuys, dans un
pan^yrique remarqnalile.
^enH Fagbl, neen 1706, mort en 1790, pritune part
active, comme secr^ire d'etat, k r^dration de Gull-
laume lY A la dignity de stattiouder^ en 1748. Henri
Fagbl, fib du pr^c^ent succ^a h son p^ danssa
charge de secretaire d*£tat U n^goda et condot,en 1794,
rallianoe de la UoUande avec TAngleterre et la Prusse,
accompagna ensuite le statbouder en Angleterre, et ne re-
vlnt en Uollande qu'oi 1813, ayec le roi des Pays-Bas, Guil-
lanme I*'. Nomm^ alors ambassadeur des Pays-Bas k Lon-
dres, il condut le traits de paix et d*alliance entre la
Grande-Bretagne et les Pays-Bas. Rappeie de ce poste en
i 824, il fut nomme 4 cette dpoque ministre secretaire d'Etat ,
11 moumt k la Haye, le 22 mars 1838. Son fi^re, Robert^
baron db Fagbl, general bollandais, entra de bonne lieure
au service, et se distingua dans les campagnes de 1793 et
1894 contra la France. Quand la revolution democratique
reiuporta en Uollande, partisan constant de la maison d*0-
range, il passa k I'etranger, et ne reLtra dans sa patrie qn*en
1 813. Des 1814 le roi GuiUaume I*' Taccredlta k Paris, en qua-
lite d*envoye, poste qu*il occapa jusqu^en jan?ier 18&4, epoque
k laquelle il prit sa retraite , k I'Age de qriatre vingtrdeux ans.
F AGON ( Gmr-CBBSGBirr ), premier medecinde Louis XIV,
professeurde botaniqoeet de cbimie, merobre de 1* Academic
des sdenceset surintendant du Jardindu Roi, naqult k Paris,
le 11 mai 1638. Son p^e, commissaire desguerres, avail
epouseune nitee de Guy de La Brosse, fondateurdu Jardin
des Plantes. L*exemple et les consdls de son grand-oncle
le pousserent k embrasser la profession de roededn. Dans
une th^ il soutint la circolation du sang. On trouva qu'U
avail defendu avec esprit cet Grange paradoxe, et il re^ut
le bonnet de docteur en 1664. Norome profcsseur de bota -
nique etde clilmie des quMl fut medecin, Fagon attira k ses
oours des jeunes savants de divers pays. En meme temps il
se llvrait k la pratique de la mededne, mais en liomme qui ne
veut qu*6tre utile. Jamais il ne redamait et n'acceptait au-
cune remuneration, aucun present Cependant sa reputation,
croissant toujours, luidonnait accteprtodes grands : souvent
mande k Versailles et attue insensiblement vers la cour,
Lonis XIV le nomma, en 1680, pour etre le medecin de
Madame, et deux ans apr^s il le fut aussi de la reine. Aprte
la mort de la rdne, le roi cbargea Fagon de prendre soin de
la sante des enfknts de France. Or la gouvemante de ces
enfants etait M"** de Haintenon. L^esprit de Fagon lui
plut ; son zeie Ini parut admirable, sa disoretion Tenchanta.
M"^ de Montespan protegeait D'Aqnin. L'amI de H"* de
Maintenon avail la plupart des memes qualites qu^elle : donx,
fin, souple, modeste et ingenieui, patient surtout, il savait
attendre, sans paraltre soofTrir nl meme esperer. Ami des
savants plut6t que savant lui-meme , U les protegeait sans
\ envie, sans januds rien sollldter pour lui ni pour les siens.
'. M^ de Maintenon le vantait k tout propos devant Louis XIV,
etlorsque le roi, fatigue des importunites de D^Aquin, se de-
lida k le renvoyer, Fagon heritade ses emplois, de ses pri-
vileges, et jouit pendant vingt-deux ans aupr^s du maltra
d*un acces que les plus hauls dlgnitalres lui enviaient
Au lalte des dignites de son art, et tout- puissant parmi
ceux dc sa.robe, son caract^re ne devia jamais. Implacable
ennemi des emplriques et des cbarlatans, autant que pro-
lectcur edaire des gens de merite, et toujours egalement
dednteresse, il donna k la cour un spectade rare et dngo*
Her : 11 diminua beaucoup lesrevenusde sa diarge, Toujours
attentif k enrichir le Jardin du Roi, dont il avait la Sttrinten-
dance, quand les fonds de l*£tat manquaieot, II y suppieaH
de sesdeniers, de sorte que, comme dit FonteneUe, « oe petit
coin de tern ignorait presqne sous sa protection les mal-
beurs de la France • . Fagon avait Tesprit orne, une locution
fiidle, un leie et une ponctualite incomparables; mais Is
brigue obsequieusedeceux qui Tentouraient finit par le rendre
le defensenr trap opiniAtre des erreurs de son temps. Nons
n'avons delui que qudquesthteeSyquelqius feuilles volantes,
nn petit poeme latin sur la batanique, une brodiure sur
les g^^niratUnu spontanies, une autre sur le r^ime laeU,
utile selon lui dans la gootte; d'autres, snr les quality du
^ingttlna, sur les inconv^ienU du tabae ^ sur la ndees-
sU4duecifi,eUi. 11 s'etaH prindpalement adonne itHiygiene,
sansdoute par e^oisme, k cause de Textreme faiblesse de u
constitution. L^asOime violent, puis la plerre, dout il etatt
tourmente, « robligeaient, dit FonteneUe, k un regime presqoe
superstitieux ». Cependant il vecut encore trots annees par-
deU la longue viede Louis XIV : Q mourut le 11 mars 1718,
k l^ftgB de quatre-vingts ans. II (init sa vie ]k oil il Pavalt
commencee, au Jardin des Plantes, oil il s^etait transporte
ausdt6t que Louis XIV fut mort. Toumofort, qu'il avait
eonstamment protege sans envier sa renommee, lui a dedie,
par reconnaissance, une plante de la famiile des rtUacieSt
genre de plantes a^reables k ?oir, mais corrosives des qu'oo
les Uesse. D^ Isidore BoinuKiR.
FAGOT 9 reunion de brins de bois k brOler. L^fagotage
consiste le plus communement dans les brandies et ra-
milles que l*on exploite dans les taillis ou qui resteot de la
fabrication des bois de corde. On donne aux fagots diffe-
rentes formes et des dimensions qm varient suivant Fusage
de cheque pays. A Paris, on les distingue sous les noms de
/o/otcrdes, fagots et coUreCs, Dans qudques provinces,
on connalt le fagot tres>long et forme de brins minces sous
le nom de/aguettes. Les falourdes sent formees de |iercba
ooupees , ou de qudques rondins joints ensemble ; leur ion-
guenr est de I'^ylO, et la drconference du paquet de 70 jos-
qu*a 9& centimetres; le poids moyen est de 10 ^ 20 kilo-
grammes. Les fegots dits de Paris se composent de me-
nues branches de 1**, 16 de long , et ils out o", 50 de dr-
conference; leur poids moyen, k retat de secheresse, est
de 6 kilogrammes environ. Dans plusieurs pays , on bat
des fagots beaucoUp plus gros. A Toulon, par exeoipte,
ceux que Ton brOle pkent 8 kilogrammes, mais assez ge-
neralement en France le pdds moyen des fagots est entre
5 et 10 kilogrammes. Les cottrets sont de petits fagots ties
avec des baris ; leur poids varie entre 3 kilogrammes et 3 kilo-
grammes etdemi. Ordinairement Qs sont composes de brins
de bois refendtt.EnAn,Ies6ottrr^sontde petits fagots foimes
de bronssailles , d*epines, de ronces,d'ijonc, de genet,
meme de la grande espece de bmyere, etc Ces bourrees se
font ordinairement sans moiile, el les pay sans les lient sous
leur sabot : dies ont des longueurs et des grosseore fort va>
riables.
L*emploi des fii^ots dans les travaux des nsines pent dans
beaucoup de cas ofTrir des avantages independants de la
quantite de dialeur produite par la combustion : c'est le cas
(irindpatement quand on veut obtenir desflammes allongees,
telles qu^il en faut , par exemple , pour la cuisson de la diaux
et de la brique par Tancien precede, il y a encore du profit
k fSiire usage de fagots pour les feux intermittents, etc, etc
Mate comme moyen de chauffage des appartements, les f^igots
sont en general un combustible fort desavantagmix.
Pelodzb pere.
Menage fUt deriver le mot fagot du latin faeotlw,
Nicod ^ fasciculus f d*autres defagus, hetre. Du Cani^
dit que la basse latinite a employe fagatuw e' fagotum*
Ce mot s*applique encore k un ouvrage de diarpeuterie, ds
menuiserie, ou de tonndlerie , qu*on a demunte , etdont les
pieces sont liees en paquet, en faisceau , pour qu^eUes oc-
FAGOT —
eaoent moini d^espace, et qn^elles pnissent Atre remonUes
«ii besotn.
Aa fignr^, on dit d'an homine : C'est xm fagot d*^ptDes ,
0n nc salt par ob le prendre : c^est-ii-dire qa*il est fAcheux
el rertehe ; H est &it, U est habill^ comme un fagot : c^est-
a-dire sans soin , sans godt. On dit dans le m^e sens
qu'nn bomme est bien fagots, H sent \e fagot signifie qn^il
est pen orthodoxe, quMI est digne de Vauto^a-fi. U y a
fagoti AfagatSj qualifie une difT^rence entre des personnes
FAIBLESSE 259
ft S'GraTesande, qui fut cliarg6 par ses Mritiers de 1*
mettre en <^t de Tonctionner, en modifia tellement le m^ca-
nisme, que d^ le premier essal on reconnut rimpossiiniit6
de la D*ire marcher, et qu'on renon^ ^ s'en servir.
FAIIS (Le). Cette denomination arabe correspond, dans
notre langue , au mot banlieue. Cette partie du territoire
alHcain rayonne k enriron 8 kilomMres d Alger; elleen-
serre la yille dans un demi-cercle qui aboutit de deo& c6t^
h, la mer; &u nord-est, k I'emboucbure de THarrach , et,
00 des choses scmblables. Conter 6m fagots, fikire des | an njrd-ouest, an capCaxines. Elle forme, avec les z6ne9
fagots, c'est confer des choses frivoles on faosaes.
FAGOT (Artifice). Voyez BnALte.
FAGOT DE SAFE, fascine dont on se sert k d^faut
de ttcs h terre, pour boocher les Tides entre les gabions,
dans les travanx de sape; ils ontordinairement nn m^tre de
long sor on m^tre et demi de diam^tre.
FAGOTllV, singe babiU6 que'Ies opdrateors, les char-
latias, font mooter sur lenrs tr6teanx. La Fontaine a dit :
Qtt'ao mois doraot le roi tiendrail
Coor pleni^re, doat ToaTerture
Devait itre an furt graod festio,
Sditi des toon de ragoUn.
Ce nom a passd aux valets d'opdrateurs on de charla-
tins qui amusent le peaple par des bouifonneries et des lazzis.
Moliire a dit :
U, dans le caroaral. ▼ou poorrcs etp^rer
Lc bal, et la grand'oaode* kaavoir deal motettea,
St fwrfoia Fagotio et les mirlonnettes.
FAGOTTO (Musique), Vogez Basson.
FAHLGRANTZ (Coarlbs-Jean), Tun des plusc^l^-
brespaysagistesqn'aitprodnitsla SaMe, n6 le 22 novembre
1774, dans la paroisse de Stora-Tuna, province de Falun,
o6 son p^ ^tait pasteor, s*occupa de peinture dte son en-
luee, et se eonsacra bientdt an paysage. 11 apprit son art k
peo pr^ sans maltre, n*ayant d^aatre module que la nature,
qoH dodia avec an soin et nne exactitude infatigables. C*est
die qni a dteid6 la direction et le caract^re de son talent
II De connatt pas d^autre nature que oelle du nord, jamab il
n'sTu ritalie; tnais il a parcoani la SuMe, la Norr^e
et le Danemark dans tous les sens , ^tudiant k fond le ca-
rad^ particolier k ces diverjes eontrdes. D6s les premieres
amines de ce sitele, il jonissait, oomme paysagiste, d*une
rotation fort Vendue. En 1815 il fht nomm6 professeur,
et re^ot plus tard la decoration de Tordre de Wasa. Ses
principaux tableaux ont M acquis par le roi de SuMe, et
dans ces demiers temps il avait 4i^ cliarg6 par le roi de
Danemark, FrM^ric VI,dVxteuterune3uitedeTnesdu Nord.
FAHLUN. Voyez Falun.
FAHLUN (Diamants oo Brillants de), sorte de Terro-
terieqneron fabrique particuli^rement en SuMe. Pourcda,
00 nude ensemble, par lenrs extr^it^, plusieurs bouts
de tubes de Terre, qu*on taOIe en forme de brillants, et qo*on
ploDge dans un alliage fondu et bien 4cum6; il s*y attache
uneooQclie trts-mince de m^tal, qui pr^sente un grand ^at
L'alUage dont on se serf s^obtienf en fondant 19 parties de
plorob et 29 d'dtain.
FAHRENHEIT (GABRiBL-DAifin.), habile physicien,
Baquit k Dantzfg, en 1086, et avait €tA destind au commerce ;
mais des dispositions inn€es Tentraln^rent vers T^tude des
ideDces physiques. Aprte avoir voyagd en Allemagne et
CO Angleterre, il se fixa en Hollande, ob les savants les
plasefiMires, SX}ravesande, entre autres, devinrent ses
maltres et ses amis. II se fit connaltre par divers travaux
importants , mais le senl qui ait r^pandu son noro au loin,
c*est la graduation d*onthermomitre dont on se serf
CDoore giniralement en Allemagne, et sortout en Angle-
terre. Pendant son sdjonr en Hollande , Faiirenlieit s*oc-
copa aussi 4NHablir une machine pour des^ddicr les con-
trtes expose aiix inondations. Le gouvemetnent liollan-
daift loi aceorda k cot eOet un privilege; tnals la moK. qui
lesHqiriten |740« IVmjMia de terminer cctle mac^.;:*' *
dites duSabel et deStaon^li, la ceintnre defensive de
la capitale de Tancienne r^ence , par Tagglom^ration d'un
certain nombre de villages ou points fortifies et livr^ It Tin-
dustrte ou k la culture des colons europ^s. En 1832 , sous
radministration du due de Rovigo, des fiimilles alsaciennes,
pr^ntant un total de 416 individuft, arriv6rent subitement
du Havre k Alger, par suite d'avisqui les avaientd^tonrn^
de se rendre en Am^rique. Grand fut Tembarras dn goo-
Temeur k cette irruption insolite; il n'y avait encore en
effet aucun travail k donner k ces colons , qui mourralent
de faim ; il fallut songer k fournir k leur subsistance et k
leur procurer des abris. Des terrains leur forent en cons^
quence assign^s k Kouba et k D^Iy-lbrahim. On leur hAtit
des maisons, on leur donna des rations, des instrnmcnts,
des semences, des bdtes de labour. Mafgr^ cette bienveil
lante assistance, les deux colonies v^dt^rent ]osqu*en 1839.
Sans cesse inquidt^ par les Arabes, les travailleurs avaient
toujours le fusil en main , la b^che se reposait dans une terre
k pehie ddfrichde. Cependant, vers cette ^qne, Pdloigne-
ment de Vennemi permit k la proapdritdde visiter ces champs,
f^ond^ par tant de sang g^n^reux. On s'occupa de rdgnla-
riser la colonisation. Divers arrets successifs consacr^renl
P^tablissement de plusieurs nouveaux. centres de population,
et en ce qui conceme U z6ne du F&bs , sept pctits villages
s^^ev^rent comme parenchantement, pen distants les una
des autres, reli^ par des posies de troupes, ddfendus par
quelques ouvrages en mA^onnerie ou en terre, et k rabrl
desqnels le colon europ6en put recueillir le fruit de tea
sueors et de ses sacrifices. Ce furent Kouba, D^y-Ibrabim,
Drariah, Hussein-Dey, Birkadem , TAchour et Clidragas.
FAIBLESSE, ddfaut de force, manque d'^alitd entre
les moyens et les besoins physiques ou moraux , ddbilitd
que i'on confond souvent avec la ddlicatesse : un organe
esifaible quaod fl ne suffitpas aux functions qui lulsont
assignees; on a les yeux, la voix faibles, quand on dis-
ceme mal les objets qui sont pen ^oign^, et quand on ne
pent se faire entendre en parlant sans effort ; on a la m6-
moire faiblCf lorsqu'on ne pent retenir un certain nombre
de fails, de vers, de pages en prose, etc.; on a i^esprit
faible lorsqu*onne pent comprendre des vdrit^ communes,
lorsqu^on juge d^aprte autml , lorsquMn renonce k ses opi-
nions sans conviction, lorsqu^on n'achftve point une oenvre
commencde; on a un caract^re faible lorsque, apr^ 8*6tre
formd un plan seton des principes justes tA raisonn^s, oir
s'en ^rte dte qu*il prdsente des difilcnltds; on e&\ faible,
enfin, toutes les fois que Ton cMe k des passions en les dd
sapprouvant. « L*esprit est prompt et la chair est faible, » dit
i^Ecriture. L'homme faible ne s*appartient pas; le vice
dispose de lul , ainsi que la vertn ; et son sort depend de
ceox que le basard lui fait rencontiw. C'est surtout arrivdi^
au poovoir que hfaiblesse est k redouter; elle a fait plus
de mauvals rois que la mdchancetd. La faiblesse morale
est done une des plus grandes imperfections de I'dtre in-
telligent, et quoiqu*elle soit naturelleli Thomme, il ne peut
lui accorder de pitid qu^cn jugeant son semblable. Lliomme-
doit combattre sa propre faiblesse comme un ennemi de
son honneur, de son repos, de sa fdlicitd. L*orgoeil de
lliomme rdpugne k reoonnaftre qn*il a^it par faiblesse , et
il n^est point de doctiincs absurdes quMI n*essaye d^dtablir
pour mofiver les fautes ou los crimen que sa oonseiencef
rdprouve. L^amour, dont, suivant Crebillon,
Ijik/aibUtte du eaw fait toate le pnissance«
FAIBLESSE — FAIENCE
254
est de toutos les passioiiB celle que Tod cbercbe le plus ^ |
justiTier ; maU BoUei^ Padasste, en diaaot aux6cri?ains, qiie
dans lears Uvres
L^atocrar, de rentordt eomlMttay
' PtraiiM Vin$faibUtstet boo Hue tcrta.
Oa ne peat accuser de/aibtes$e lea femines et lea enfaDb
<|ii?e«k proportion dea pr^ntiona qu'fls manifeatent : ren-
fem^ dana le ovrcle qu*il lear a. €U donnd, de parconrir,
leor d^icateaae n'a rien dliomiliant , parce que Tordre est
uoe dea plus belles lois de. la nature ,,et que le ciron et lliy-
sope n'oyRrent pas mo^ de n^erreiUea que Til^pbant et le
•c^dret niiaU.,vS^phant rcnTerse des morailles , le cMreest
incomiptibie : ainsi, certaioea ceuvres ont M r^serrto k
la cop^ptionde rbooune seui. Hom^re, Tacite, Conieille»
Michel- Angft, CaaoTa, n*ont point trouT^d'^mule parmi lea
(emmes, et o^les qui out tent6 deVdtre se sent montr^es fai-
bits. En fait de vertaa , ellea ont .riYalis^ et souvent Taincu ;
dispuier le gteie lenr 6tait inutile. On ne dit paa d*an fil
destind k Taire de la dentelle, quil eat foible i a^il devait
dtre employ^ coinine cAble , on le d^signerait ainai.
lA faiblesse d*un liTre ou de quelque auTre que ce aoil
provient touiours d'un d^faut de discemeroent, qui ne
perBoet paa k Tauteur de calculer lea moyens d^assurer son
extoition : ootte faiblesse est ordinaireraent le r^ultat de
la pr6soroption Faiaant la part de la faiblesse huniaine,
Dieo a Youlo que sa creature lui dmnandAt d'etre pHsenr^e
de la tentaUon : la plus grande preure de faiblesse, a dit
Bosftuet, eat de craindra de paraltrei /aid/e. Pour agir tou-
jonr» selon la raison, et ob^ir aux pr^eptes qui lui e^joi-
gnent de faire le bien et d'^viter le mal, rbonune doit non-
seulement roister k »faibl€sset mais encore ^viter lea oc-
casions od cetle resistance dcTiendra n^cessaira. Quelque
reprehensible que soft la faiblesse, die impose k ceux qui
en aont exempts, par organisation ou par courage, Tobii^
gation de seceurir leefaibleSfqvii sent toujours les opprimes.
141^ f prce, don auperieur et incontestable, quality oppos^e
•k U ffUbUue^n^e, droit au respect de odle-ci qu^autant
qufelle lui apparalt aocompagnee de justice.
AU'(igure, avoir lea nbas faibles, c'est nVoir -pas assea
d^ foods, de credit, de talent, pour reussir dana ni^ aibire.
Uj^ oratenr, un ecriTaln faible est cdui qui est depourru
dcitalent. Faiblesse siguifie qudquefois defoillance, eva-
nopiasemeiity syncope, etau fligure, manque de force mo-
rale, disposition k trop dMndulgence. Une m^re faible pour
sea enfanta est ceHe qui est avec eux trop indulgente, trop
facile. Avoir de la faiblesse ou un faible pour qnelqu*un,
«*,est avoir un grand penchant pour lui, on une grande dispo-
sition ii Irouver bien, k excuser tout ca qui v|ent de lui. On
quaiifie particnliirement de faiblesse la oonduite d*one
femme oui n*a pas su resUtef k la seduction^ C^ de Bradi.
. FAIENGE* On donne ^ nom It deux, genres de po-
le rie bien differents, la faience comnune, originaire d'!*
talie, et la faience fine, originaire d*Angletenre. La faience
commune, ftihriquee d'abord par lea Arabe^, se naturalisa
ensnite en Italic, et e*«9t totme sans doutede la ville de
Faenza qu'ellea.pria son nom. D'ltalie die fot importee
en France, oft kss premises fabriques s'etabllrent k JNevers,
dds le quatoru6rae idMe. BientOt toutea nee provincea
eurant ieura dbriquea de filence, et cette farandie de la
<cer antique ftit iU^atree par Bernard de Palias j.
1a faience commtme, sons le rapport de la texture de la
1i4te, est pen saperieara h cette ppterie tendre, poreose,
opaque, recouverte d*un emaU brunv jaune, violet, vert, etc.,
k ca^sure grise, iaanAtie ou brone, poterie qui forme ex-
clnsivement la batterie de cuisine du pauvre. Cependant son
grain est Mn pea plus fin ; aa composition rooyenne est de
trente-cinq parties d*a)umine fernigineose, dnquante-iinit tie
mlioe, et sept de carbonate de cliaux ; 11 s'y tronve en ontre
loujours un pen de magnesia, et c^cst aux oxyiles de fer t:t
de magnesia que cette faTence doit d*olfrir une rassure co-
loree, die est ordinairement recouverte d^un email btanc
k base-d'etain. On fabrique des faiences commnnee destbte
k aller au feu ; celles-ci sont recouvertes interieuremeat
d^un email blanc, exterieurement d*un email brun ; mais diet
ne sont plus gu^re en usage que dans les campagnes, oft
Ton voit encore divers ustensUes de ce genre amis deflenn
ou de paysages de diverses couleurs. Du reste, la dleoce
commune n'ayant paa un grain fin, et sa pite etant genera-
lenient 'pea ductile, en n*en peut faiie que des formes
lourdes : aussi ce produit tend-il pen k pen k dispafattr^ et
k etve remplace par la faience, fine* La faience coQunqne
sert encore k faire des <;arreaux de foumeaux^ des
poeies, etc.
La faience fine, fderyce anglaise, ou terre de pfpe,
porte encore le nom de cailloulage, parce que le cailloa
( silex ) entre en assea forte proportion dans sa composifioD.
Sa p&te, essentiellement oomposee d*argile ptastiqpe lav^,
de silex ^romaque, on de quarta broye tr^fin, etqaeU
quefob d^un pen de cbaux, est blanche, d*un grain fin, et se
prete aux formes les plus leg^res, les plus elegantes ; die est
recouverte d*un email transparent k base de plomb. CeA
aux potiers do Straffordshlre, et prindpalement ant de-
oouvertes de Wedgwood, que l*on est redevable de ce
produit On a commence k en fabriqner en France vers la
fin du sitele dernier, et des efforts des fidNricanta fran^
est rdsttltee une nouvdle modHicatien de hi (Wenee fine, i
laqudle on a donne le nom de poreelaine opaque 00 tfeail-
poreelaine, designattona qui vienoent aana doote de Pen^
pld en faible propertimi dea miieriaax da Ja porodahie
( kaolin, feldspath ) daaa la compodtfon de la pile de oe
genre de poterie; mais ce qui distingue easentidleoieot h
poreelaine 6tant sa deroi-vitriiication et an transfaiddite,
on ne doit ragarder la poreelaine opaque que comma oae
variete moina Imparfaite de la falenoe fine, ffotre ponelaiae
opaque n*a paa la durete de la terre dei pipe anglaiie; mus
die Temporie pour le blandieur; la terre de pipeaaglaisea
en eOet one couleur jauoAtre, .<«na inconvenient il est vni
en Angleterre, oft il est peu de pieces qui ne re^vent pas
des impressions de gravures en noir, en bleu, en rose, ea
violet on en vert En France on fait ausd des Inspressioas
sur fence de pipe, mais beauooup moins qu'en A^gMerrr,
et diee sont generaiement moins bien solgneea, ce qui tient
Sana doole en grande partle ft nnieriorite dea pAles dde»
vemia. Quant ft notre poreelaine opaque, on se garde bi«e
4e cadier sa bUtnebeur en la convrant d^iupresstons; oa
Tome senlement ^pidqaefois de filets da eoolenr ou de
desdna legers.
Le posage des eonleura snr la Ikience par impreasioa se
(alt soit sur biscuit, aolt aur glacnre; la aeole difrerenee ert
que le biscuit n*a g^idralement beaoin d^aucuneprepemtioD,
tandia qne la glabra doit fttre preparee en Penduisant soit
d*ean alimee faible , soit d^esaence de Urebenthine meiee de
1/12 de verais de copal, et lalasanl 'sedier oompietement
L'impresslon s'opftre de deux maniftrea diffterentea : tantet
on encre la plancbe type, gravde an taiOe douce, avec une
enore grasae formee d^liuile de Im ou de noix cuite, meianjire
avec une couleur vitrifiable ou.unc'poudre metdlique, d,
excepte pour les verts, nobrs et rouges, aveouneproportioo
variable de noIr de fumee ; on tire cette planche anr du papier
humide et sana coUe, trts-fin pour le posage sur gla^iire,
beanoouq^ plua tenace pour le posage snr biscuit, et en d^
caique aussit6t aprte sur la poterie repreuve encore hu-
mide. TantOt on encre la planche en taiUe douce aenlement
avec da Huiiie de noix cuite rneifte d'un pen J'esaence de
terebentiiine; on en tire, soit directement, aoit per voie de
transport, une epveuve sur une phiquc mince de gelatine,
qui sert ft son tour ft fture nn transport sur la poterie; cette
demiftre se trouve ainsi imprimee en mordant, sur lequd
on saupondre lea couleurs vitrifiables ou les poudres metal-
liquet. Lorsqu'on hnprime sur biscuit, il isiiil repasser ce
dernier nn feu , pour detruire les matieres graasea, avani de
poser la gla^ ura.
En France, lea principalea iftbriquea de faMSce fine font
FAIENCE — FATLLTTE
eeltos d€ Creil, Montereati, Choisy-le-Roi , GieD, Sarrcgae-
Mfneft, Toulouse. On frabriqae aussi, principalemeot k Lu-
a^viile et 4 SakiiClteflDl ( Mcortbe), une fojeaee fine k
Entail hlanc opaque, c'esl4-dire k Uaw d'^tain ; oette faieDce
«st mtaie plot blanebe qoe la terra de pipe, son toiail plus
dor, inaia set formies soni moiiia pom, moins d^licates,
paroe que la ceoebed'taaily nT^tant paa aussi mince, arroodit
et ^paUsit lea Hgnea.
La Prance n*eiporle ge^de feleiieea fines que dans ses
colonies. Qnant k la fdenee commane, sa oonsommation est
toute locale.
FAILIJB* On nomme ainsi, en gfologie, de grandes
fissures oceasionnte par I'aflfatesement d*an terrain, et wm»
plies de debris prorenant de ce nidme terrain. On confoit
que plti^lenr* eoaelMsde rochea horiiontales et saperpos^
puisfient exister en nn certain endroH, qu'une cause quel-
eonqoe produise des fissures perpendiculaires an plan des
cfioelies, et que oette mtaie .cause ou une poatArieure per-
melle k une partie de ees oouclies de s*aClaisser» tandis que
les aotrea parties du aysttaie resteronlen place ; on oon^it,
flis-je, que les niyeaux des couclies ne correspondront plus
entre em ; que si les couches ^tent, la premiere de cal-
caire, la seconde de grte tiouiUer, la troi^toie de boiiUle,
ei la quatritae de granwacke, apite r^tablisaeinent de la
ftHle, le calcaire correspondra an grte, le grte k la houiUe,
la liooille k la granwacke. Lea failles. sonI tr^ nomlMreuses
dana le tenraln boaiilcr, qui a ^ boulef ers4 d^une manicre
si eitraordinaire. Sonrent oes fenies, presque tonjours rem-
plica 4*Ugile impermteble k L'eau, serrent beaucoup le mi-
neor, ear elleft empAcbent les eaux sooterralnes de p^n^trer
dans le nassif- oil il traTaille^ et les Corcent de prendre une
course ascendante, et de Tenir fomier des sources k la sur-
taee de la terre. L. Possibux.
FAXLU^TEm Tout coouDeq^ qui eesse ses payements
est en 4M de laiUite. Kous nVons rien k ajouter k cette
ddinitioQ du l^islateor. Le fiiilli est tenu de (aire au grefTe
do triboaal de son domicile la d^daimtion de la suspension
de ses payemettts, dans lea trois jours de cetta suspension, le
jour de la suspension oompris. Cette dddacatlon doit ftre
acoompngnte do &6pU de son bilan, ou da rindication des
oK^tifs emp^cbant de le d^poser. La faiUite est d6ciar6e par
OB jugemcnt du tribnaal de commerce, rendu soit sur la
d^daratioa do (k\\l\, soit k la requMe d'nn ou de plusieurs
cr^nners. soit d'oOlce. L'ou^erture de la failUte eat r^put^
SToir lieu du jour du jugeinent qui la d^are; mals un ju-
geuient nllMeur, rendu soit d^office, soit k la requ6te des
parties Intdrsaste, sur le rapport du juge-commissaire,
pent la dire remonter au jour oji la suspension r^le do
(layement a eu lieu, et souTent k une ^poque blen ant^rieure
k la dddaration du failli; elle r^ulte soit de la retraite du
dcbiteor, soit de la cloture de ses magasins, soit de la date
d<^ toos actes eonstatant le refus d'acquitter ou de payer des
(' i^emeots de commerce. Extrait des jugements d^aratils
de fiuUite et de ceux qui en fixent Touverture doit 6tre iasM
dans les Joumanx du lieu 06 la faiUite a 6!tA d^clarte, et
de toos les Ueux ob le faiUi a des ^tablissements commer-
A oompter de la ddclaration de faiUite par le tribunal, le
failli est dessaisi de plein droit de l*administration de tons
fes biens. Et comme la lol suppose qu*U a dtt connaltra
liHat de ses affaires au moins dix joif rs avant cette ^poque,
une pr^somptiob de frande est attach^ aux actes qu*il a
.souscrits dans les dlx Jours qui pr^cMent TouTerlure de la
Tailtite. Ainsi, aucun pri?il6ge, aucun droit hypotli^caire n'a
pa^tra acquis sor aes biens. Tous actes translattfsde pro-
pri^tds faunobiliferes iUU par lui k titre gratult dans les dix
joun qui prMdent Pouvertuffe de la faillite sent nuls et
saos eflet, relatiTement k la masse des cr^anciers ; tous ac-
tes du mtoe genre k titre on^reux sent so8ceptli>les d'e-
tre annuls sur la demande des cr^anciers, s*ils paraissent
aux jiiges porter des caract^res de fraude. Tous actes ou en-
gageiiicnU |>our faitde couuuerce contracts parle ddbiteur
3&5
dans les dix Joun qui prteident Touverture de la faillite
sont pr^um^ frauduleux; quant au failli ; ils soul nuls lors-
qu'il estprouv^qu*il y a fraude de la part des autres coh-
tractants. Toutea sommes psy^ dans le m^me espace do
temps pour dettes commerciales non ^chues sont rapport^,
et en gto^ral tous actes ou payements fails ^ frai^ des
cr^anciers sont nuls. Enfin, I'ouverture de la iailUte rend
eiigibles les dettes passives non Mue^
Aussit6t que le tribunal de commerce a eonnaissance de
la faillite otficiellement, ou aeulenoent par la notori^ pu-
blique, il doit ordonner Pappoaition des scell^. Le juge de
paix pent mtaie se dispenser d^attendre cet ordre et proc^-
der k Tappositfon des scell^ sur la notori^t^ acqoise. Le
tribunal de commerce nomme un de ses membres commis-
saire pour la. sorreiUance des operations de la faiUite, et
un ou plusieurs syndics pour Texteution de ces operations.
II ordonnele dei>Mdelapenonne do faiUi.dansla.maisoo
d'arret pour dettes, ou la garde de sa persoone par un of-
ficier de police ou de Justice, ou par un gendarme ; il or-
donne egalement TafXicbedu Jugement. Le juge-commissaire
doit spdcialemeot acceierer laoonfecUon du bUen, la convo-
cation des cntenciers, ^ faire au tribunal le rapport de tou-
tes les contestations que la fiilUitepourra faire nattri^, etqui
seront de la competence de ce tribunal. Lea syndics provi-
soires. sont nomute^ par le jugement declaratif de iaillile ;
ces syndics provisoires sont ienusde rendrecompteau Juge-
commissaire de retat de la failUte, de sea principales cau-
ses apparentes et descaracteresqu^eUe peut avoir. La pre-
miere reunion des creanciers est consultee par le juge-
commissaire sor la nomination d^ nouveaux syndics; it
soumet au tribunal un rapport sur les observations de ces
creanciers, et le tiibunal designe de nouveaux syndics ou
maintient les ancleos. U peut y avoir pour une faiUite
Jusqu*li trois syndics definitifs, pris dans ou bora la ma^se
des creanciers; Usre^oivent pour leurgestion une ind«^n-
nite que le tribunal de commerce fixe, sur le rappurt ,du
juge^ximmissairc, Les syndics appellent le failli aupresd*e^ux
pour arreter et clore ses Uvres en sa presence; k Taide de
ses Uvres, de aes papiers et des renseignements qu*ils se
procvurent, ils dressent le bUan, dans le cas ob le faiUi ne
Taurait pobit lait, et le deposent au grelfe. Les symdics re-
quierent la levee des sceUes dans les trois Jours ; procedent
k rinventaire des biens du fiulU dOment appeie, se font deli-
vrer les marcbandises, Targont, les titres actifs, les livres et
papiers, meubles et effets du debiteur, qui sont portes k cet
inventaire. Les syndics precedent au recouvremeut des dettes
actives, et s*il y a Ueu, a la veote, soit aux encberes, soit k
Pamiable, des effets mobiUers ou marcbandises du i^lU. lis
versent les sommes en provenant^ Ucaisse desdep6tset con-
signations, deduction &ite des sommes fixees par le juge-com-
missaire pour les depenses et faais courants. Ils font tous actes
pour la conservation des droits du iailli contre ses d.bi-
teurs, et prennent inscription au nom de la masse des crean.
ciers sur les immeubles du faiUidont Us connaissentTexis-
tence. lis peuvent, avec Tautorisation du Juge-commissaire,
transiger aur toutas les contestations interessant la masse,
memo sur ceUes qui sont reUtlves k des droits et actions^
immobiUers. Si le faiUi a ete afiranchi du depAt k la maison
pour dettes, ou s'il a obtenu un saul-cooduit, les syndics
peuvent I'employer pour fedUterleur gestion; le juge-com-
missaure fixe les conditioni de son travail.
Apres la nomination des syndics, U est precede kUi veri-
fication des crdancei^. Cette operation, apres que toutes les
precautions out ete prises pour en assurer la pubUcite et
Pexactitude, est faite entra les creanciers et les syndics, en
presence du Juge-commissaire, qui en dresse proces-verbal ;
et toute personne dont la creance est verifiee peut assister et
prendre part aux autres verifications. Le creancier est tenu
d^alfirmer que sa creance, ainsi veriliee, est sincere et verita-
ble,et s'il y a contestation, le tribunal de commerce prononce
sur les difficultes eievees. Enfin, apr^s que tous les moy^s
possibles ontete employes, soifpour avertir Us creanciersi
3.S6
FAILLITE — FALN
soltpour 8*as8orerdela8iQC^riUdes reclamations, la r<^parti-
tion (]es deniere est faite, et les d^faillants n*y sonl pas com-
pris. Toutefoi»y et s'il y a lieu de Cairo encore de nouvelJes
distributions, ces cr^anciers d^laillantft peuvent se presen-
ter; mais iU ne peuvent rien pr^tendre aux r^pairtitions
consomm^, qui k leur ^rd sont r^pat^ irr^TocableSy
et 8ur lesquelles ils sont enti^ment d^bua de la part quMls
auralent pu pretend re. Trois jours apr^s Texpiration des d^
laia flx^s pour TaflirmaUon dea crdances, les cr^nciers ad-
mU sont convoqu^ ; le ]uge-commissaire fixe le Jour de
rassembl^, et Ik^ sons sa pr^idence et en prince du
failU, il se fait rendre compte de toutes les optetiona : le
failli est entendu. C'est alors qu*un concordat on traits
pent 6tre oonaenti entre les ci^anciers d^ib^rants et le d6-
biteur faUli.
SMI n*intennent point de concordat, lea crtociers aasem-
blte forment, k la majority individuelle des crdanciers pre-
sents, uncontrat d'uniott; Us sont consult^ssur I'utilite du
maintien ou du remplacement des syndics : ils accordent on
refusent un secoors an fallU sur Tactif de la failUte. Les syn-
dics proc^dent k la liquidation de la (aillite, k moins que
les creanders neleurdonnent roandat de cbntlnoer Texploi-
iation de Tactif. lis poursuivent la Tente des imraeubles,
niarchandiseset efTets mobiliers du failli et la liquidation de
ses dettes actives et passives, sous la surreUlance du Juge*
•conunissaire. lis rendent compte tous les ans de leur gestion
anx crfonciers convoqu^s k cet efltet. Lorsque la liquidation
de la fidUite est tenninee, les syndics d^finitifs rendent un
compte general de leur gestion dans une demiere assemhlde
g^n^e des cr^anciers. Ceux-d donnent alors leur aris sur
VexcttsabUiUdiOi faiUl, avis que le JiigeKM>mmis8aire trans-
met an tribunal de commerce avec un rapport snr le carac-
tftre et les circonstances de la faillite. Le tribunal prononce
sur Texcusabilite. Si I'excusabilite a ete reconnue , le Cadlii
demeure affranchi de la contrainte par corps k P^^gard des
cr^anciers de sa faillite, et ne pent plus 6tre poursuivi par
eux que sur ses biens ; si an contraire il n'est pas declare
excusable, les creanciers restent dans Texerdce deleurs ac-
tions individuelles, tant contre ses biens que centre ^a per-
Sonne. Le failli non excusable est prive des droits dviques.
^ur la poursuite des syndics, de tout crdancier, on do mlnis-
t^ public, le failli peut etre declare en banqneroute.
La loi a distingue les creanciers du failli en hypo
tliecalres etchirogrspbalres. Ceux-d n'ont droit qu*^ la repar-
tition de Tactif mobilier du feilil, dans la proportion et ao
marc le firanc de leurs creances Terifiees et afiirmees. Les
autres ont droit exdnaivement an produit des inuneubles
^oumls k leur hypotiieque; eten outre, en cas d'Insofflsance
dn produit des Immenbles, lis oonconrent, k ra2son de ce
qui leur reste dO, avec les creanders chirographalres sur
les denlers appartenant k la masse chirographaire. II est
d*autres creanders priviiegies ; ce sont les creanders vala-
blement nantis de gages; lis peuvent vendre leurs gages,
quitte k rapporter au syndic de la faillite ce qull a produit
en plus de la somme qui leur etaitdue ; Us ne fignrent dans
la masse des creanders que pour memoire; ce sont encore
les ouvriers employes directement par le Hiilll, pour leur
salaire acquis dans le mois qui aura precede la foiUite, et les
employes du Aulli pour leurs salaires des six roots qui I*au*
txmt precedee. 11 est une espto de creanders que la lol a dft
proteger spedalement, malgre les abos qui plusieurs fois ont
^te la suite de cette protection : ce sont les femmes des
faillis. En general, dies repreooent en nature tout ce qu*e!les
ont apporte, tout ce qui leur est echu et tout ce qu*elles
ont acquis de leurs propres denlers; mais dies ne peuvent
se prevaloir des avantages qui leur ont ete faits par leurs
maris dans le contrat de mariage. Le failli qui aura Integra-
lenient acqoitte toutes les sommes par lui dues, en capital,
interetset (irais, pourra obtenir sa reiiabilitation. De
meme que Ton peut poarsuivre en dedaratlon de faiDite
apres la mort do failli, de mfroe la rehabOitation dd cdui-
<i peut etre ponrsuivle aprto sa mort
Telles sont, en bloc, les dispositions de la loi dn 3S buI
1838, qui forme aujourd*hui le troiiiitoie livre du Code de
Commerce.
De 1817 a 1 826, il y a eu en France 12,272 faillites, douiuit
une moyennede 1,227 par an. En 1840 nous troavons ca
chifTre plus que double; en 1840, 2,018 faillites; en 1S41,
2,514; en 1842, 2,435; en 1843, 3,101; en 1844, 3,024;
en 1845,3,447; en 1846, 3,795; en 1847, 4,762; en 1848,
3,541; en 1849, 3,223; en 1850, 2,144; en 1851, 2,305. De
1840 k 1844, le montant de toutes les faillites fut de
553,099, 508 fr. de 1846 k 1850, leur montant se compost
de 866,313,938 fr., et leur passif de 375,656,760. De 1840
k 1850, sur 1,000 faillis, &00 obtinrent des sauf-oonduits,
300 furent dispenses de la mise au depot, 62 furent places
sous la garde d*un offlcier de police, 93 incaredres, et 4s
prirenl la fuite. Pendant cette periode, sur 1,000 faillites,
189 furent doses pourinsulBsance d'actif, 58 ne donntreat
pas de dividende aux creanders chirographalres, 132 don-
nirent moins de 10 p. 100, 867 de 11 k 25 p. 100, 75
de 26 k 51, 22 de 51 k 75, 31, plus de 75; enfln, 26doo-
nerent un dividende fort deve , mais qu'on ne pouvait pas
encore fixer.
FAIM. lies mots /aim et appitit^ quoique d^-
gnant Tun et fantre one sensation qui nous ports k maa-
ger, ne doivent pas etre conlondus. La faim nindiqne qoe
le besob, qoMI provienne d^une longue abstinence ou de toute
autre cause. L^appetit a plus de rapport au goflt et au phi-
sir qu'on se promet des aliments qn*oo va prendre. La faim
presse plus que I'appeUt; die est plus vonoe : tout meli
Papaise. L*appeUt, phis patient, eat plus deiicat; certiins
mets le reveillent, Bien plus, quoique ces deux sensattoas
se trouTent rennies dans la plopart des cas , Tone pent ce-
pendant exister sans Tautre.
La faim a ete attribuee au froncement de restomac, k la
pression ou au lirottement de sa tunique interne^ k la lassHii^
de ses fibres mnsculalres, trop longtemps oontnctees, k la
compression de ses nerfe, au tiraillement du diaphragme, i
I'action des sues gastriques sur les parois qui les oontien-
nent , etc. Toutes ces causes sont hypothetiques, et on a'a
encore rien pu eondure des lesions Tariees que presenteat
les sujets qui meurent de faim ou plut6t d1 n a n i ti o n. Us
effets de Ta bsti nen c e aont mieux oonnus. Le sentiment
de la faim varie en intensite sulTsnt TSge, le sexe, le tem-
perament, l*etat de sante on de maladie; il peut ttredfaniDoe
par divers agents, tels que les liqueurs spiritoeoses, les oar*
cotiques, une temperature trte-eievee.
On a donneie nom de/alm caniiie k diTerses alterations
maladives de la (aim, laboulimie, \ml cynorexieetla
polypbagle, qui sont ordinalrement Uees k des affections
nenrenses des organes digestifk.
FAIN (AGATBon-JKAN-Faio^Rin, baron), secretaire la-
time de Napoleon, mort k Paris, le 16 septembre 1837 ia-
tendant-general honoraire de la liste dvOe de Louis-Phi-
lippe, etait ne k Paris, le 11 janrier 1778. Entre k seize ans
comme sumumerdre dans les bureanx du comite mlUfaiie
de la Convention, il futadmla, apr^s la Joomee du 13 ven-
demiaire, dans ceux dn Directoirc. A quelque temps de li
11 fut charge de la direction des travaux interieurs du seoe-
tariat general ; et lors de retablissement do Consulat, 11 entra
k la secretairerie d*£tat oi^ il fut charge de la direction des
archives. En 1806, Haret, due de Bassano, dont 11 avait
gagne les bonnes grftoes, le fit attacher, avec le litre dese-
ci-etaire archlTiste, au cabinet partkulierde I'empereur, qoe
depnis tors fl acoompagna dans la plupart de ses voyages
et de ses caropagnes, et qui lid odroya avec le litre de
baron ^ des dotations dans llle de Rogen et sur le MonU
Napoleone de Milan. En 1813, la maladie ayant force H. de
Menneval k reslgner aes foncUons de secrefaire du cabinet,
Fain fut appete k le remplacer, et des lors ne qoltta plos
i'empereur qu'aprte rabdlcatlon de Fontainebleau. La pr^
miere restauratton Toublia dans la distributionde ses l^veare,
aussi des le Icndenudn du 20 mars 1815 Fain etait-fl
rAiN — PAmrAX
95t
h^ aui Toliariei 4ani ms fbndtMi de leerAaire du cabinet.
Le 21 man U ligliA , dans le oonseil d^^t, le protooole de
fade eoolenant T^ondation des principes que Napolten
aiDoo^ devoir Mre i l*aveiiir la r^e de aa conduite el
la baie de sa politiqiie; et oe ftit lui qui le m^me Joar r6-
difea le dteret par,leqael ^talent remises eo Tigoeor tootes
les lois d*flKfl et de proacriptioii rendues par la Gonveotion
eoptrela funlUe des Boorbons. Le 6 Juillet sulTant, k la
Mile da dtestre de Waterloo, le gouTemement provisoire
Tsppela am fonettons de secretaire d*£tat ; mala il ne put
hs eiercerqoe pendant qiiarante-lioit beures, Loais XVIII
^tint reotr^A Paris dte le surlendemain, 8.
La teeonde restauration ayant persists h se passer de son
eoBOOorSy le baron Fain se retire dans on domafne qu^il
^ost^dait am environs de Montargis, et y occiipa ses loisirs
k eomposer sor diverses ^poques da r^c de Napol^n , et
MMS le litre de ManuscriU, des m^moires qui abondent
en mat^riam d*une liante utility pour rUistoire conlempo-
nioe, et dont rauthentlcit^ est garantie par les lonctions
oflleielles que remplissalt Tauteur, lequel fut tout k la fois
lAiioiD et acteor dans la plo|iart des n^ociations dont il
noonteks pMp^Ues et le d^ouement. Quoique r^criTain,
lonqoll aborde la partie strei^gique des laits et essaye
d'expliquer le roonTement g^n^ral des operations militaires,
Mil re^ fort an-dessoos d'une pareille tilche, le succte de
Ml MImoires n'en Ait pas moins tris-grend. En void les
litrN : Manuserii de 1814 , eontenani Vhistoire des Mix
dernien mais du rtgne de NapoUon ( 1833) ; a" Manus-
crtf de 181 S, contenant U prMs des Mnements de cette
oMie^ pourservir d Phistoirede Fempereur NapoUon
( isn) ; 3" Manuserii de i%i2, pour servir d Vhistoire de
HapoUtm (1827); Manuserii de tan ni (1828), ouvrage
deitine par Pautenr k servir dlntroducUon k une bistoire
de Direetoire, qoe les ^Ttoements snnrenos k pen de temps
de \k remptebfereBt de contlnoer.
L'uD des premiers sotnsde I/>uis-Pbilippe, enmontant
m letrtoe, en J8S0, fnt d*appeler au Palait-Royal Pancien
Mcr^laire du canoet de Napolten , pour lui olTrir one posi-
tion analogue aoprte de sa personne; et Fain, pour qui
rorpbeiin de Sehenibmnn n^^it plus depuls longtemps
qii'B eoUmei auiricMen, ne cmt pas manquer k la m^
noire dn eomr, k ee quit devait k la race du prince qui
avail did son Meoliafieur, en acoeptant avec empressement
kiavanees et les offres de Tdlu des 221. Aussi bien, depuls
plMiean anndes d^ il avait sollicitd et obtenu pour deux
ic acs enCuits des emplois dansla maison de M. le due d*Or-
Idns, et lui avait ainsi donnddes arrbea de ddvooement.
Des revirements ministdriels, en obligeant en 1832 et en
iSle N. de Montalivet, intendant gdndrel de la liste civile,
k accepter le portefeuille de Tinldiieur, firent, k deux re-
priMS, eonlier k Fain Vini^m de ses fonctions; et le
rtle loot d*abndgation et de ddvooeroent qu*n consentit k
jouer dans oes drconstanoes, fut rdcompensd d'abord par le
tiliede eonseHler d^£tat, et plua taid par le grend-cordon
de la Ldgkm d*Honneor. Quand la mortle surprit, en 1837,
U exerfait depnla 1834 le mandat de ddpotd dont Tavaient
iifesU les diecleun du Loire!; mais, i^oute nalvement un
Idographe pandgyriste, « ancune circonstance partlculi^re
Bella sor Ini Tatlention publique durant la Idglslature dont
a 81 partie-.
FAINIS, fruit du lid Ire, espto de capsule ovale, poln-
tae, k quatre pans, quadrivalve, renfermMit quatre se-
Mtees triangulaires. Les daiins, les coclions, tous les qiia-
dhipUes babitanU des forftts, ou qu'on y mdne, sont trte-
■Hdei des fiatnee , qui sont d^ailleurs tr^propres k Pen-
grali de la volatile. L'amande est agrdable au goOt et Tort
raoherdide par les enfonts; elle est douce, mais cette dou-
CBir est mdlde d*ane eertaine astriction, due k I'dpidcrme
9/A h incoavre. On a it juste litre appeld la (atne Voiive du
Kerd. En effety elle foomit une h n i i e comestible qui lors-
fijalleadldexprimde k irM, et avec Ich pN^uuitiofLt conve-
rivalirfe jiisqu*^ nn certain point avec riiuile d^olive,
MCr. nC LA CONVERS. — T. IX.
du moins au dire de eertaiHf amatenrs qui ptdtendeot mdme
qu^un rodlange k partie dgale des deux donne nne huile de
beauooup prdldrable pour la salade k Pbuile d^olive pure.
FAINEAIVT, defaire et de nSani, On appelle ainsi
les gens qui oonsomment sans rien produire, sans rien bire.
L*btetoire de ce mot est oelle d'une grande partie de la so-
ddtd, qu*une injuste, une bidgale rdpartition des richessea
force k se vendre, et que Pautre partie a toujours le moyen
d*acbeter. II est teltes Uistitutions que nous pourrions citer,
qui, comme de bonnes m^res, nourrissent grand nombre
de/ainianis. II y anrait une bien grande rdforme k opdrer
dans la soddtd ai Pon voolait en faire dlsparaltre tout eo
qui mdrite le nom de /aUUani, Li/ainianiise est nne pa-
resse Ucbe, qui oonstitoe on Tlce pins dangereux que la
paresse PToprement diie.
FAINEANTS (Rols), sobriquet donnd k ces fontdmee
de rois sous les noma desqoels rdgnalent eflectivement lea
mairesdupalais, et que Bolleauasi bien pdnts. Lea
rois fain<^ants comraenoent k Thierri III, roi nondnal de
Bourgogne, de Neustrie et d'Autrasle, gouvemd d*ahoTd par
£broin,ensuite par Pdpind'Udristal. Les autresrois fai-
ndantssontClovi8lII,Cbildebert III, Dagobertlll,
ChllpdrlcII,Tbierri IV, etCbilddriellLCe prince
ayant dtd ddtrdnd en 750, rasd et renfermd dans le mona»>
\hn de Sitbfai, Pepin dit (e Sr^ se flf proclamer roi. II est
remarqnable que Louie Y, le dmier roi de la race des ear*
lovingiens^ et descendant de Pepin le Bref, ait dtisfldtri aussi
du nom de/ainiani, comme eem qn'avident ddtr^nds sea
ancdtres. De RnFrEFtmiG.
FAIRE* On pent oonsiddrer le/aire, dans un tableau,
comme nn cadiet partlculier k cbaqoe arUMe. Gdrard Doir
a nn /aire aoisnd, Wooirerman nn /aire a»'/6ntin, Salvator
Rosa nn /aire liardi; tel autre arUate a un faire timlde,
un /lire moo, un /aire blxarre. On dit qu'nn tabieaii eat
d*nn bean /aire, Cette expression tient principaleroent k la
pratique de la peinture, au mdcanisme de la broese, an tra-
vail de Is main. Elle est d*usage anssl poor la scolpture el
la gravure, etddsignealors la mani^re dont I'arliste emploia
le dsean on le burin. Docbbbre atnd.
FAIRFAX (TnoHJka, lord ), gdndrel des troupes da
parlement k Pdpoque des guerres dvilea d'Angleterre, sons
Cbarles I*', naquit en 1611, A Denlon, dans le Yorkshire ,
et, aprto avoir fait ses dtodes k Cambridge, alia servir comme
Tolontaireen Hollander dans Parmde de lord de Yere, dont plus
tard II dpousa la fille, lady Anne de Yere, femme belle, ver-
tueuse , Instruite et doode d^lne dneigle tonte virile , qui
exer^ toijonre la plus dddslve influence sor son mari ,
camctdre lionndte et loyal, msis bomme lUUe el presqne
ooropldtement ddnod d'tfupulsion propre.
A son retour en Angleterre, Fairiiix oonfnt la pits vive
antipatliie pour Cbarles I**", et, au ddbot dels gneire dvile,
aocepta do parlement le posts de gdndrel de la cavalerie k
Parmde dn nord , dont son pftre , lord Ferdinand Fairfax ,
fut le premier gtedml en cbef. Les champs de Maralon*
Moore furent tdmofaib de Pardeur gnerridre de oes deux ca-
l^taines. Malbeurenseroent , Thomas Fair€ax ne montre
jamais de vigneur ailleore que dans les combats. Son irrd-
solution et sa timidltd en firent le plus soople comme le plus
utile instrument deCromvrell, qui, placd aoprte de Ini
en qualitd de lieutenant gdndrel, exer^ de fait Pautoritd, en
lefoisanttoi^ours pUer sous son ascendant. Loroqn'en 164&
la bmeuse ordonnanoe du renoncement k soi-mdme, eenvre
de l*bypocrite Olivier, retire le pouvoir mUltaira des mains
de Paristocretie pour le donner anx bommes du peuple,
Tliomas Fairfax , investi du gdndrelal suprdme, en rempla-
cement du oomte d^Essex, denna, de concert avec Cromwell,
Parmde royale k Naseby.
A la seconds explosion de b guerre dvlle , oe fM encore
Fairbx qui ddtruisit et disperse llnsnmctlon royaliste.
Lorsqne les rdpublicains inddpendants, dont Cronivrdl sir
faisait le chef malgrd leurs d^*fianoes , attaqudrent le pprH
presbytdrien dans le parlement, Pascendant d^Olivler Pcin-
33
ISS
FAIRFAX — FAISAM
parte «Mbi« tm Mt tipaismMk de PaMkx. H en fat de
mtaie quand ramte, opiMtaiant la eapitale et le parlement,
eipulit d^finfttvament , aTee laa preabsfMriens, tous ceux
qui a'oppQMlaiit k latyranniedo salire. Enfln, lonqtie
rarmfey on plotdt Qroraivflll avee son appiti« Toalat ae dA-
ftlra da la penoime do roi, «t s^ontrir, aor lea debris aan-
gSantada tHMie, lechemhi de la palaaaiee mprtaie, foppo-
aition de FaMix M, encore toate paasWe. II ae borna ao
reAia de ai^ger panni oeox qni s^arro^eaient le droK do
cliatiment et da meurtre. Lady Fairflix, nagii^re presbyt^
rienne idlde, et qui aa d^but de la r^Tohition avail adopts
avee eatbeuaiaaaie lea idta r^mblieaines, mala qof a?ant
tout avaltun ooenrde TeniHieet ae poatait TobrspnflKr
sana ae lai^ser aiuuiHdt do paiti da maHieor; lady Fairfkx
aaaiatait ao proete de rinforUm^ inonarque dana one Iribane
rtervte. QMod le iffMm, liaaiit PairM de mort rendo
ooBtre Chartea I**, prooon^ oea mota : « Ao nom de toot
le people d'Angletarre, » elle ^derla : ffontpas mime un
quart du peuple (TAnpUUrret voanignw proteatatlon
d'line femroe, qtfvn offider de rarmte, Axtell, Toohit ponfr
en doonaoty dil-on, Tordre de bire Teo aor la tribone d'o(i
cea perolea ^Udent parttea. Aprte la roort de Charlea 1%
FalHkx reliiia de aMger au eonfleil qui exer^ le pouToIr
ex^cotlf ; mala il eonaerra l» edmrnandeinent dea troopea
en Angletem et en Iriande. A leor tete, UrendH encore k
•on paya le aerrioe de diaperaer lea nireleora, et d^apaiaer
de oooveanx troubles , pnia rMgna bientM aa commfasioD,
pour ne poa eoneovrfr 4 one eipddition contra D&cosae, qoi
venait de ae dtfdlai^ en AiTenr de Cbarles II, et oe fot
Gromwell qoi en prit le ootaunandement en chef.
Fairfix ae telira alora dana sea terrea do Yorkshire, et
n*eat ploft d'antre pena^ que la restaoration de la famine
royale. A la niort de Oromwell, en 1658, 11 leva one armte
pourrop^rar,et«eeDnda poittammentrentreprtsedeMonk.
Ehi en 16i0 nenbredQ parlement par le oomt6dnroi%, fl fot
unde oeox qoe catte aiaeaiblte dipota ^ La Haye aoprte
de Cliariea 11, poor I'engager k venir aosaitOt qoe possible re-
prendre I'exereioe dehuitoHt^ royale. Francliement recond-
M avee ie nouTean #0i, il paaaa paiaiUement le r^ste de sa. Tie
dvM la retniite,ioiqa*an l A Omet 1671, 6poqae de sa mort
Fairbx dM inalnilt» eta laiisd plndenra terita, cntre an-
tree dea MimiiAnt, poMMa aprte sa mort (1099). Sa com-
podtion laphta rdnaiqoable par aa singolarit^ est slkrement
la pMoe da.Tera'qaH adreasa k Cbariea if , le joor de son
cooffonnement, k I'ooeaaiott do dieral qoe mootalt ce prince,'
d dont le poetOi anden gtodrti des armdea parlementalrea,
loi arait bit prteent
UKly KdHbXy«4lte fenune d pa<ssag^remcnt mdte aux
aflbires de son tempa^ a laiaid aosd qoelqoes compositions
UtltininiydeMdioene bnporfance. Sea toita, prose d vera,
qui li*ont Jamala Uik piibti^ font partie de la gnnde collection
des mannacrita de Thorasby. Aubxit na VrraT.
FAISANf genre d*oiaeaox de I'ordre des gallinac^a.
FoUan^ en latin phaiUmui^ vlent do grec 9aoiav6c^ iait
de ^doK, ie Phaae, fleufe de Vanfiqoe Gdchide. On pre-
tend en eOd que le fUaan eat originaire des r^ions do
Cancase, d'o6 il anvait M r^ipoitd en Europe par les Ar-
gonaniea>i Oe gmrea poor earacttrea prindpanx : Bee fort,
coorb4 k aa pointer eontexe en dessoa et no k sa baae;
jouesnoea, verraqoeoaea; iaraea lobasles, arm^ d'on
^peron oanlqM et de mddioera longueur; do^^ta anUrieors
r^uniapar one menbfine Jnaqon^ U premMre articulation;
qoene trte-loogne^ <tag<e» eonpoate de dlx-liolf pennea,
faraiant deox pUna, etae reoouffant iDomme les tolles dhin
toit Le plumage dea mUeabrfliedeeouleuraTarWes; cepen-
dant mtk a ramarqud que lea fBeodleaquI eeasent d'etre 16-
eondea prennent pen k pea nne llTrtequi approebe de plus
en plus decdle dea naiaa; en termea de cfaaiMe, ces Ibmd-
lea aont appeMeseoTiifln, evpresaion d*autant plua tideuse
qu*dle iMaigne ^alemenl lea mdb que produit le fdaan
avec la poole onlindra.
Le genre/oiion renfenne quinaeeapteesy dont lea prin*
dpales sont le/oljun commune le AdMui d eoUier, li
faiion argenti et le foAsan dori.
hb/aisan eommun (phasianui coUhiau, JJnS)td
ai:joord*bni r^pando dana toote I'Eorope. Sa taiUe est cells
d*one poole. La tdnte g^n^rale de son plumaga est oa bm>
lange poorpr^ trte-brillant de marron , de bleo, de verti
de violet et de nolr, d ploa oo moina toailUi de tadM
roossatrei , blancliAtres d grta&tre oliTAtre : lea parUss Im
plos fonc^, la t^te et le coo, soot d'on Tert dari diaa-
geant en bleu d en Tiolct, conune les deox bouquela da
plontcs (io*il porta de chaque cdt^ de Toedput; les parties lei
plus dairea, le bas du coo, la poltrlne, le ventre d les
(lanes sont d'nn marron roussatre lostr^ ; qoant anx plu-
mes scapulaires d do dos, dies sont bnines dans le mlliett
d bordte de marron, avec one bande blancbatre; les pea-
nea de b qoeoe sont d^un gris oliTatre vari^ de baodes
transYcrsales noires, d frang^es de marroo pourpri De
larges membranes, d'on ronge ^rlate, bordent le eootour
de ses yeox, dont ilris eat jaune. Gea papillea oo caroDcoles
ferment comme Texpreadoo visible de tons lea mouvemeotfl
de son 6tre; dies deviennent p&les oo poorprea, sdoa quH
est ioqiiiet, soofTrant, dispose k la colore oo amooreoi. U
femelle les a plos petites d moins prononote. Le plomage
de la femelle est kiln d*avoir T^dat de cdni do male ; e*eil
un melange iondo debnui,degria,deroQS8Atre etdenoirltre.
Le faiaan est d^on natord Ikroocbe dd*one homeur saa-
vage; aosd ainie-t-il sa liberty avant tout Quo! qu*on fuse
poor lui adoHcir sa captivity, on ne parvient jamds k Tap-
privoiser. II vit mal avec ses compagnons, quil liarodle sans
cessek grands coups de bee, nesV>ccope tie aa femelle qac
dans le temps de ses amours, d aluquide fort peo des
soins de famille, qu^il laisseenli^rement k la charge de edle-
d. Sa fougoe au printemps ed tdlement violente, qu*il se
jette poor satisfaire sa passion dans les basse-ooors ao ou-
lieu des pooles, et qo*il fdconde la premie venue. €epea>
dant, les natoralistes pr^tendent qoe dana V4itt loot k fmi
aaovage on ne loi volt jamais qu*one aeule femdle. La fe-
mdle est plos sodable; do moins die ne toormente p»
comme le miUe ceox qoi partagent sa captivity. Elle ftitor-
dinairement son md ao pied des grands arbrea, aa mlliea
des buissons : die le compa<ie de brins de boia, de moosse
d de debris de plantes allies. Elle pond rdguli^nonttoos
les deux jours ,. d d^ve sa couv^ de douae k quince eBois d
qoelqoefois ao-dd^. Les petits naissent apr^ vii^|4rds oa
vingt qoatie jours dMncubation, d on les voit conrir on ins*
tant aprte leor sortie de la coqoey cherchant d ramasaMt
dea brins d*herbe et de petits insectes.
Le (aiflan est le premier gibier en France; on n'en con*
nalt pas qui I'^e pour le goikt d le himd : aa chair est
d'une dc^licatesse extreme, et, ootie qo'eUe est fort noons-
sante et tres-fortifiante, die se dig^ fadlement, etconvied
aox ^tiques d aox convdesoents. Aotrefoia, aous le regime
des privil^es, le faisan dait un mats sp^alement Ht/trH
iuix tables seJgneurides oo aox banqoeta de la oour*
Noos ne dirons qoe qodqoes mota des troia aotras cs^
p^cea que noua avona plua particuli^rement atgnalte. Le
faisan A collier (phoiianui torquatus, Temm.}, oiip-
ndre de la Cliine, tire son nom d*one tacbe d*im beau Uanc
qu^n porta de chaqoe cOt^du cou. Qndques auteu^lle^^
gardent comme une dmple varidd dn faisan coumuia. Le
faisan argenti (phasianus nyetbemerttif Linn6), erigi*
naire des m6mes lieux que ie faisan k collier, et commen-
cant comme lui k ae natoraliser en Eorope, est blanc sur le
dos, avec de petites Ugnes ndres sur diaqoe plome* Maas c'cst
aortout id faisan dari en trieolore (phasianus ptelui,
Unn^), de la Chine ddo Japon, qoi ae distingne entre tootes
lea autres eapteea par I'^at de son plumage. Une hnppe d'ua
beau jaune dord omesa tAle; iinecollerdfeorangte» maill^
4e noir, revd aon cou; le haut da doaed vert, lecroupiaa
jaune ; les atlea aont ronasea, avec une tached'un beau Uau;
le ventre ed rouge de feu, tandia que la ''leue, kmgoa d
brune, eat tachdte de gria.
I
FAISANDEBIE — FAISCfiADX D'ARBfES
259
FAISANDERIE, lira ok M <kit# dM thUttn% eC des!
perdrixdetovtesttptos. Les fidsandenetMUtiMMiitriiiteft
poor pearler eartalmi eantoiu qol nanqdeiit de gibier oa.
poat rtparei' ladertmclioii qa^cm eo a fiUfe pu la cbasse.
EUea doiTent Atn eiposte ato midi, daw le iroisiiiage des
grandg bois, Mb det baMtationSy k k poiitt dd qaeiqnes
prairies, afin dn se proemer l^l^lMiDtdies<eufs de faormSB,
qo! soot nnenonrrttiire Indispauabte aax Jettifftt fefaandeaux.
On dispose dans l^foMriear pliuieara s^es de petifs loge-
BM&ts, qu'on adoase aox Buirs, tea una appeite ioges, deis-
ttnte cox ooaveiues el am eeavto Meses, lea autres ap-
peka pdrqutiSf poor lei poodeoses. Le miliea de la faisui-
derie, on plutftt toot te terrain qui B*est pas occupy par les
loges el 1m parquets, doit itre diaposd de maniire h reoe*
voir les oouvte oo bandea de fsisandeam, nOB Ibia quMls
peoTent aortir k I'alr, et k bAter leur <ldttoatioB. On laisse
cniltre dana certaines plaeea de grandea berbes et d'^pais
baiasdns » et on fait Tenir dans (Paotres on gazon menu et
dfiicat, sor lequel les petKs folsandeaux aiment k se prome-
ncr en P^pointant da bee; mais comme Us sdnt anssi trte-
fiianda de monron et deplantes potag^reSi 11 faut atoir soin
dte faire des semis. On doit encore » quand on Ic pent,
pratiquer ^ et \k qaeiques mares d'eaii, dont on ganiit le
bord de joncs et de roseaux ; car Tbumldit^ est qnelquefofs
ialotalre aux petits falsans, et on les voit sonvent la recbe^
cher aussi avidement que bi terre 1^^, oik lis se roulent
avec tant de plaisir par nn beau seleil.
An moia d^trilon enferme sept ponies fafsanes tfvec an faf-
san mftle dans les parquets ; elles ne tardent point k pondre.
Le liiisaBdler doit recueilllr chaque soir les oufs, sous peine
d*eB trouTer quelques-uns teras^ oa mangte le lendemaln
matin. On eonOe i8 & 24 de ces oeufs pour les ftlre couver
k des pooles de basee-cour, de la Addit^ desquelles on s^est
assart Pannte prMdente. Qaand les petits soot Tenus, on
place la mire dans nne caisse assec grande , portative, o6
on la retient priaonni^re, mais dont la devantnre est k daf re-
voie et permet anx faisandeaux d^ sortir et d'y rentrer an
moindrB sujet d'alarme, ou quand laro^ noorrice les rap-
pdJe. A mesore qn^ls avaneent en ftgc , on transporte la
caiaae et la wikn du petit eeliier dans la partie claire de la
loge, et de b tege dans nn des coins de la laisanderie. On
Udn la mtn quelqoes jours aprte , et 11 est bien rare qu*elle
s*tearte do voisinage de sa caisse, ob elle revlent d'ailleurs
ooocberxhaqne soir avec sa fomUle adoptive.
Le fiusandier dans le premier m<^ ne sauralt apporter
trup (Taltention dans la nourritnre des faisandeaux. Elle
devrait Itre d'cBolide fourmls de pr6 ; mais la difficott^ sou-
vent da s*en proenrer y a fait supplter en hachant des Jao-
nes d'amfs dors ai ec de la mie de pain et nn pen de laitue.
Apfte le premier mois, on cesse pen k pen la fWquence des
rapes, mais on en angmente I'abondance en y ajontant
tanlfll des cents de foarmls de bois, qui sont plus nourris-
santiy tantdl un pea de bl^. Les fidsandeaux sont sujets
alors k Hte attaqn^ par une esptee de poux qui les met en
danger, si on n'y preaid garde. Pour j remidier, il taut re-
doobler de soins et de propret^, leur preparer de la terre
bien Idgi^ , ot Us polssent se ronler, et ^hlir k Deur de
terre des petites coves d*eaa bien entretenues et sans pro-
foodeur, ou ils puissent se baigner. Plus tard, quand ils ont
attaint deux moia, lis ont une autre crise k passer t les
plnmes de leur queue tombent, etil en ponssede nouvelles.
On bftte cette moe oo on rend cette ^poqae oiolns dange-
reose en lalsaot usage d^on repas, entre autres d'cenfs de
tbonuia de boia et d*0Bufii dors , bacbte avee de la mie de
pain et un pen de laitue. On a observe que Texote des asub
de foonnia dana celte cireonstanoe ^tait aossi nulsibie que
Pusagp mod^r^ en ^it n^sessaire. Les faisandeaux sont en-
core sosiets i^ la pd pie. Une autre maladie k laquelle Us sont
espoete, ci qui est plus k redooter, paree qu*elle est oonta-
gpeoae , a'aanonce par one enflore eonsldteble k la tftte et
aux plods ) eUe est accompagn^ d'one soif excessive, qui
btte In moiiquaaddn lasatialUt Le fiUsandeau entre alors
dans son troisitoie mois. On pense que cette maladfe
tient du besobi d^ fibert^ qu*ii ^prouve; aussi est-ee te
moment ob on to l&che danft' les' bois ou les cantons qu*0D
vent peupler. Llvrfe k eux-ni4meS| il^ ne tardent point k
prendre un caraetfoe sauvage et k gagner les lieux les plus
soHtaires et les plus escarp^; eependant B est rare qu^on
les vole cbanger de canton, k moins qa*ils D*y soient a^
tebits de dlsette du importunte par la prtencede Pbommo
on de quelqnes anlmanx malfeisants.
La m^thode pour flever des jeunes perdrix est la mdme
que Ton suit pour les faiians, k quelques l^ires diffi^rences
prte, que nous croyons Inutile dMndiquer ; mais on tente-
rait en vain de f appllquer aux perdrix rouges : elles nc
pondtot point dans les parquets, et 11 est toujours n^ces-
saire de se procurer du dehors les oeufs qu'on veut donner
k couver. Jules Saiiit-Ahoijr.
FAISANS (He des). Vopez Bidassoa.
FAlSCEAUl assemblage de certabies choses lite en-
semble :/aisceau de verges. En termes d*anatomie, on dit
fdiieeaii de muscles^ de nerfs, Faisceau deraffons iumi-
neux, en optlqne, c*est un c^ne de rayons lumineox qui par-
tent d'an m6me point, et qu'on isole par ia pens^ de tons
les autres rayons, pour les souroettre k d^ consid^ations
partienlih'es. Colonne en/aUceau^ dans Parcbitecture, est
un grospllier gothique, entonr^ de plusieurs petites colonnes
isolfes, qui i^e^oiveht les retombdes des nervures des
voltes.
Les/(tisceatcr ^ient k Rome la marque de la puissance
souvei^ine : one hache, entourte de branches d'orme, que
le fer de cet instrument surmontalt, ^tait port^e par des
I i c te 0 rs qo) pr^cMafent toujours les premiers magistrats.
On en portait 24 devant le dictateur, 13 dovant les consuls,
6 devant les proconsuls et les pr^teurs. Suivant Plutarque
et lite-Live, ce tot Romulus qui introduisit cet usage k Rome.
Selon Florus et SHius-ltalicus, ce fut Tarquin PAncien qui
Pemprunta aux ^trusqnes, ses oompatriotes. Cette marque
de la sonverainet^ subslsta k Rome sous les rois, sous les
Consuls et m6me quelque temps sous les empereurs. On di-
sait d'on consul qui entralt en cliarge, qu'il prenait les fais-
ceaux (sumere fasces) et de oelui qui sortalt de charge,
qu'U d^KXsait les fidseeanl ( deponere fasces ). Lorsque ces
niagistrats Youlaient se tendre agr^ables au peuple , ils foi-
saient abaisser les feisceaux devant lui, et on acta de d^f4-
rence s^appelait submittere fasces, L. Valerius Potltus,.
Pun des dteemv]r8,qtti fut consul Pan 449 avant J.-C,
m^rita le snmom de Publieola poo^ avoir plusieurs (ch
rendu cet hommage au people. Ce Ibt lul qui fit Otcr les ha-
cbos des (kisceanx, en privant les consuls du droit de vie
et de mort dans I'int^rienr de la vlOe; fls ne les conser-
v^nt qu*ii ia t6te des armies. ^
FAISGEAUX D^ARMES^ assemblage de plusieurs
armes. B y a diff^rentes mani^res de fonner les faisceaux.
En gamtson et dans les casernes, cliaque chambr^, com-
post de plusieurs Kts. a un manteao d*armes, servant b
placer les fbsils, les carabines on les mousquetons, dans un or-
drem^thodique,tel que chaque soldatpuisse imm^iiatemcnt
reoonnattre son anne. Les ftisils sopt ptac^ la crosse en baa,
et rang^ en cercle ou en long, selon la disposition du local,
aur une forte planclie, travers^e k sa partie snp^rieure par
un m(»tant en bofs dentel^, destine k recevoir le bout du
fusil, qui se trouVe toujours plac4, de itoanito qoe le canon
soit on pea pencb^ du tM oppose k la sous-gaidOi Dans les
camps, chaqoe ooofipagnle, cbaqtie poste a son Aiisceau
d'armes. 11 oonsMe en plusieurs tbevalets , places sur un
m^me alignement, 9 metres 75 en avant do front de bandi^re,
et autour desquela on range les fusils. Poor les prterver des
intemp^ries de Pair, on les reco^vre d*un manteao , dit
manteau Sarmm, On nomme JSgalement/oiiosatfx les
piquets ou cbevaiela ob sont flchte les drapeaux et les 6ten-
taids t ils sont am centre du r^ment et sar falignement des
fndla. Les caJsses, les cUrons et les trompetlea appartenant
tux hommea de serviee amit plaete an pied de c« Cslsceaug
93<
)60
PAISCEAUX D'ARMES -*- FAIT
et fonnent, aveo quelques armes, ane esptee de trophte.
L'ordonnanca du S mai 1832 , «ur le aenrice des armte en
campa^ie, dit ; irtide 39 : « Le drapeau eat plants
au Geotre dvi bataillon avec leqael il marche; lea compa-
gnjes formeot les fidaoeaux; deux homines de conrte ^ta-
blissent les cheTalets, sous la direction d^un sergent^ qai en-
suite y place ies annes. »
On forme aossi les faisceauz lorsque , dans les excrcioes,
la troupe est mise ao repos, et dans les marches, toutes
les fois qu*une oolonne iait halte. Le faisceau n'est alors
qu^un assemblage de rusils, qu^on forme en engageant les
batonnettes les unes dans les autres, de mani^re que
ces armes se soutiennent mutuellement et reprteiitent
une esp^e de pyramide. C*est aUisi que Ton dit : mettre
Us armes, les fyails en faUceaux; former les faisceaux ;
rompre les faisceaux, Les corps de garde soot Element
gamis, en dedans ou en dehors, de laisceanx d'armes;
mais alors lis prenuent le nom de rdteliers dTarmes, Les
ar^enaax et autres magasins d'arines sont gamis de oes rk-
tellers : its sont dispose en stages ^ et destines k recevoir
toutes les esp^ces d*armes portatiTes. Ces fkisoeaux ou rftte-
Hers sont ordlnairement ^tablis dans de Tastes salles ou
traY^es.
FAISEUR, PAISEUSE, ouvrier , ouvri^ dont la pro-
fession n'a point de nom sp^al . Le vocabulaire modeme
k substlttt6 k oe mot oelui defabrkant daos beaucoup de
cas. Molitoa dit un collei, une f raise de la bonne faismtse.
Le mot faiseur s'emploie aiissi, au flgur6 et au positif ,
comnie terme d'ironf e ou de m^pris : on dit un faiseur (fem-
barras , de conies^ dTalmanachs, pour indiquer un homme
qui se donne de I'importance, se m^e de tout, et n'est quln-
utile, ou importun, ou hableur. On appelle aussl/oiieurf
de vers les pontes mMiocfes. La plupartdenos tlid&tres ont
Iftanfaiseurs attitr^s. Le faiseur d'affaires est un liomme
qui se m^le d'un commerces dans Pexercioe duquel la probity
se Iait mohis remarquer que Tesprit d'hitrigue. Cette expres-
sion est peu andenne , et s'appUque k toutes ies hidustries
qui emporient avec elles Tidte de quelque chose de trop
liasard^ , coraroe les jeux de bourse , ainsi qu'^ celles qui
semblent avoir de Icur nature quelque chose de vil ou de
bas, coinrae Taction de sp<kiuler sur la mls^re des partica-
Hers, pour conclure des affaires dans lesquelles T^tat de
duresse de Tune des deux parties la livre presque comply -
tement ft ia merd de Tautre.
FAISEURS DE FONTS (Fr^res). Ya^a Pontifbs
(Fr^res).
FAIT (Philosophie). Un fait, c^est ce qui commence
d'etre, ce qui arrive , c*est on chang^ent qui se produit
dans la nature, unnouvd ^tatpar lequel nous voyons passer
une chose, c*est ce par quoi se manifestentdirectement aux
regards de notre esprit les Mres on les lots de oes 6tres. Les
diff(^ren^8 6tres dont se compose la nature ne changeraient
Jamais d'etat sMls n*y ^talent contrainis par nue autre force
dont Taction les sollidte k anbir ce changement; c'est cette
modification que nous appdons un fait; cette adion n*aurait
point dle-m6mede r6iultat sans une loi en vertu de laqodle
cechangement s'op6re et s'op^rera constaminent de mtoie,
et par laqudle est r^M d'avance le rapport de la force inu-
difiante avec la force modifite. Void done les id6es qui ser-
vent d'in^vitable cort^e k I'idte de fait; d'aboid, Vitre,
Vobjet qui subit une modification, un changement d*^tat;
puis la force modifiante , qui d^termhie *la modification k
avob lieu, et dont Taction revolt le nom decatixe on d'oc-
casion diterminante; eofin, U loi en vertu de laquelle
cette modification a Ueu.
On pent encore envisager nd6e de fait sods on autre point
devue. Un faiif c'est ce qui tombe dhrectement sous le
regard de notre esprit, c^t lui seul qui apparait, se ma-
nifeste k nous; car les forces, les agents de la nature,
I'fttre sujet de la modification » la loi en vertu de laquelle la
modification a lieu, ne nous apparafssent qu*^ travers le fait;
lious u^ laa apercevc^na pas dlrecteqient, la rabon seule
nons en fUt deviner Texisteiioe. Moos appdoM alon «•
qui nous apparatt, se manifeste k not re^jfds, pk4
mine. On peu done encore d^finir le mot faii k
festation d*nn 6tre, d'une cause, d*Qiie loL
Un flUt oonsidM Isolteient, c^est-^-dire abstmetioa kite
de la loi en vertu de laqudle U sa prodnit, est qndqae
chose de fort Insignifiant poor nous; il n'a v^titabieiwat
d'mtirM et de sens que par rapport i la loi, ee plutdl cPest
la loi seule d'un lUt qui a du sent et de Tint^rtt k not yeux.
Un (Utqui n^est point gtedraiis^, c'est-^-dire dont la loi ■•
nous apparatt pas en mteae temps qoe loi, ne nooa donw
done qu'une eonnalssance stelie, sterile et roorte.Cest oe qui
a donn^ lieu k cette locution : Bite eomme un fait, Qa*oo
lui passe oequ'elie a de trivial en Aiveur de sa vMt^ Mab
qnand on considto les fdts sous le point de vue de leors
lois, quand on ne se borne pas ^ la notion des phtennteea
isol^, qu*on les gfo^raUse, et qu'on s'd^ve aox indocHons
que la raison pent en tirer, alors oe proverbe est mentenr :
Tobservation des fSuts devient la aonrce la plus Ucan^
d^instruction ; car plus on dteouvre de faita difCfiienta, ploa
ausd on connalt de lots difliirentes; plus on remarque de
rapports entre les faits, plus on remarque auad de rappoila
entre les lois. Or, c'est la connaiasance des lois de la na-
ture et de leurs rapports entre dies qui constitne las
sdences. Autrefois, ceux qui ^tudiaSent la nature ^laiaat
moins pr^occup^ d'observer les faita que de d^terminev a
priori les lois de Tunivers. Oomme ces lois n'aoraient pa aa
maniflester k eux que par les faita qui en sont les applica-
tions, et qnlls n^igeaient prteis^ment Tobservation de oea
faits, lis avaient recours k des hypothtes, sur leaqodles ila
bAtisaaient leurs systtoics, ausd pMssaUes qua leura foo-
dementa ^ient mal assure Bacon fut le premier qoi pro-
dama la veritable mMiode des adenoes, et qui poea ce pria-
cipe, qu'on ne pent connaltre la nature que par Tobsenra-
tion rfgourense et d^tailUe de ses phteomtoes.
On a d^autorlsd iis^parer tons les phteomteesdont la na-
ture est le th^tre, en deux ordrea de fbits prindpanx : lea
faits que nous manifeste le monde extdrieur, qni tombaat
sous nos sens, et que Ton appdle pour cette raison >iiUs
sensibles ou faits de VextMoriti^ et les kits qni aa
passent au dedans de nous, qui sont les modifications da
notre ime , qui ne tombent que sous Toeil de U consdenca ,
et qu'on a par cons^uent noiaaofy^ faits de conscience oo
fails psyckologiques. £n efTet, c'est k la faveur da Tobaer-
vation donn^ k ces deux ordres de ph^nomines qu*oa a
l^gitiraement condu k la distinction de leurs suJeUraspectik,
et qu*on a pu fonder la psychologie comme sdence rfelk
et bien distincte des sdences qui ont pour objet la oonnaia*
sance de la nature ext^rieure. Mais ce qu'il importe de ra>
marquer avaat tout, c'est que les faits psychologiques oo
de consdenca sont des faits tout ausd rtels pour nous qua
lea kits de Text^riorit^ et que nous pouvons encore moina
dootor de Texistence des premiers que de la r6alit6 des se-
conds.
On distingue en outre des kits qu'on poorrait appeier
mixteSy par ia raison qulls offreot en qudque sorte un me-
lange d*ext^riorit6 et de spirituality, si 1 on pent parler aliiai
Mais ces faits ne sont pas pour cda d'une nature partica
Here ; ce sont des phdnom^nes complexes, dans leaquds en
trent corame d^ents un fait sendUo et un fkit spirituel
Atnd, quand nous parlous, le fait qui a lieu est de oe genre;
11 y a en efTet un pli^nomtae d'ext^orit^, qui est T^misaioo
du son par Torgane vocal, et un phtoomtoespiritud, qui eat
I'idte que Tesprit attache au son €m%. Le son en efici na
constitue pas k lui seul la parole ; Tdtoient essentid de ceii^
d, au Gontraire, est k penste, representee par le signa sen-
sible. C.-M. Pam.
FAIT (Droit). Un fM est toqioors k base des olili.
gallons; mak pour que les obllgaliuns soient valablas , ii
kut le ooncours de plusleors conditions : i*^ U kut que le
fait soit posdble; V quil ne suit oontrairo nl aux IoIa ni
aux bonn^ mo^urs; 3* qu'il soit clair et d^temiio^; 4*^ enus
f AIT — FAKIR
Hi
qoH prtfMola ini MMi apprMtMe. htA/Ms dtfendus par
let lob produiaait let d «lits elles qoafli-<MKto.
En praeMore, le mot /oil ilgnUie partkolttremeiit le cas,
Pesptee doDl U t'aglt dans one diacumioii on dans one oon-
iMtation. htJaU pris dans eette acoepUon est Texpos^ des
dmostances qnl oonstituent le proote ; les jogements dohent
eonteoir Texpositlott sommalre des points dejait. C'est
niloat en matite eriminelle qne les jngements doiveat d^
elBRr les fUts dont on pr6vena est reconnn ooupable, car
^est la qoaifficalkMi dn fait qoi determine rappUcation de la
loL La eoorde cassation » ^tant institu^ pour la opnser*
TSllon des prindpes dn droit, n^a point de jnridlctkm sar les
IsitSy c'est^HHre que les foits reconnns constants par les
tribiuiaoi oidlnairetf dolYtnt dtre par eUe tonus poor af Ms,
el que aes attributions se rMoisent k examiner et ft juger si
la Id a ^ Uen appliqute anx bits dtelaris par les Juge«
mats qui Ini sont soiimis. line faudrait poortant pas Urer de
cs prineipe la oons^nenoe que le tribunanx pourraient, an
ntprisde la Y^rit^ di^rer constants desfaits dementis par
lei oetet mtaies du procte; car dans oe cas les lois con-
fscrant la fol des actes pourraient 6tre Yslableinent iuTo-
qota, et le recoursen cassation serait admissible. C'est
prindpalement dans les matins soumises k la decision du
jary que Im declarations de fait sont lirtfragables. Les
juris soot MbHs pour prononcer sur les faits, et la mission
des tribunaux consiste dans I'appUcalion de la loi k laquelle
«es Ikits se ratlachent DimAan.
FAIT (BisUnre). On appelle alnsi les ^f^nements
dont se composent les annales d*un peuple, ou la Tie d'un
penonnage Ustorique. Les /aU$ sont Fd^ment oonstitutif
de lliistolre; nuds Us n'y ont de Taleur que par la ma-
il^ deles eonafdfirer, de les grouper, de les coordonner.
EflbdlfemeBt les /ailt qui dans un tableau chronologique,
daas les cbroaiques nnes et ddoolorte du moyen Age, nous
seoiUcnt si pea signlBcatirs, si dteute dlnt^rtt, se revMent
des eoolenrs les plus expresslYes et les plus attachantes sous
Is plume d'un historien haMle. Un petit /atf bienappr^^
eipUque tonle raw dpoque ; mais c'est k PtoriYain sagace k
le mettre an Jour. Rien n'est plus fiMfle que d'abuser de
ee talent et de tortureries/atts pour leur arracber des men-
soflges : c'est Ttoieil sor leqoel Tient sans cesse ^cbouer
cette modeme deoie hlstoriqne, qu*on pent appelerrdcole
pittoresque. Aossi, si en matitee de pMlosopbie Ton a pu
dire : JNen d*abiurde eomme tin fait , on pent m fUt
dliistoire s'dcrier souTcnt : ilien de menteur eomme un
fait I CPest dans oe sens que lord Byron a renferm^ dans
m Tcrs oette bootade : Je n'admets un taJd que quand il
€$t attests par deux bons faux t^moins. Que n'a-t-on
pis dit sur PfaicertUnde des bits bistoriques f
II but prendre rUstoire non pour ce qu'elle doit Mre ,
mik seolenient pour ce qu'elle est, et ne voir en elle, selon
Is diiflnition seasfo de Voltaire , que le r^cit des faits donn^
pour TralSy an contraire de la bble, qui est le r^t des
1«U doonds poor bux. Cost one opinion professde par tous
lesaoepflqnes, que les moins mauvaises histoires sont celles
qui ont ^ terites par des bommes qui, comme g^niiraux
on oomme poiltiqnes, STaient eu connaissance ou partid-
pstion personndle des bits qu*ib raoontent. Tootefots, Asi-
nius Pollion , an rapport de Su^tone, trouTait que C^r,
ea ses Comrnentairei , ^tait tombd dans qudques erreurs
ds fait, parce qu'il n*avait pu a? oir les yeux sur toutes les
positions de son arro^ et qu'll en avait cru des subaltemes
qd Ini rapportaient soofent des faits controuTes. Ces re-
flexions ne dolYcnt pas emp^cber d*etudier Tlilstoire, men-
songe couTenu tant qu'on roudra, mais roensonge utile, en
ee quil ofTre, par I'asseroblage des faits, une sorte de pliy-
siologle des sentiments, des passions et des opinions qoi
lour k tour ont anime, guidd, agite I*esp6ce Immaine.
L'art de tirer des inductions des faits a donn^ lieu k I'^cole
philosopldque en bistoire : il est encore bien facile d'abuser
de ceUe sdenoe, ttewUis Mably, Raynal, Voltaire, en un mot
iMil le db-Mttl^ dMe, qui ses| gioatre <|uelqudbis
ausd ahsordedans son sceptldsroe exdndf, qne les iges pre-
cedents avaient pu I'Mre dans leur credulite. Comme dm>-
ddes de l'art de tirer des faidoctions des faits il faut dter
les le^ns d^bistoire modeme de M. Gulzot, eties lettres
deM. Augustin Tbierry sur l*bi8tolra de France. Les Al-
lemands ont ete sans doute beauconp plus loin ; mais c'est
une raison d'estimer dsfantage ceux de nos bistoriens pbi-
losopbes qui, sadiaut^s'arrftier dans la carriere immense des
faiductions, respectent asset les faits pour ne pas les re? etir
de toutes les couleurs d'une imagination vagabonde et sys-
tematique. Charles Do Rozoia.
FAtTAGE, piece de bois qui r^gne tout le long d'un toit,
en forme la crMe, et k laqudle Tiennent aboutir tons les bouts
supdrieurs des cbef runs. Elle bit partie du comble on
de la toiture, form^ ordinairement de deux plans inclines,
Torsant les eaux des deux c6tes opposes.
AuUefois il existait un droit de faitage^ qu*on payait an
sdgneur pour poser k sa mdson hbfaiie. Cetait b partie
b plus eitsf ee de rediflce.
FaItE. Foyes ConsLB.
FaITE (Ugnede). Foyes Busin (Bffdrographie).
FAfrifeRE, sorte de lucanw pratlquee dans btdt,
Dour edairer I'espace qui est sous b combb. Ce nom s'ap-
plique aussi k des tuiles courbdes dont on reoouf re b falle
de la maisou , et qu'on place les ones k suite des antres et
foisant Crete de coq. Elba servent 4 empecber que Tean ne
pourrisse le faltage et ne laisse sans appui les dierrons.
V. nn MoUoR.
FAIX9 charge, brdeau, corps pesant Nicod idtddrifer
ce mot de fascis. Paix d co/, en termes d'eaux et foreu,
indique le ddlit forestier de cdui qui est said charge de bob
quMl a ddrobe. On appdie Jaix de pontp en marine, des
planches dpaisses et etroites, pos^ sur les banx du pent,
dans b loogueur d*un Taisseau. Les ralingues et bs rabanM
de/aix sont des cordages qui soutiennent tout le poids de
la Toile ; les faix de Jaix , des pieces de bob qui support
tent les poutres prindpules du pont d'un bAtfanent ; les d^oii-
ces ou aeeores en faiXf de fortes pieces de bds desUnees
4 senrir d*appub k un naTlre en construction. On emplob
aussi ce mot an figure.
FAKIR 9 mot arabe qui signlfie pauvre. On ddslgne
dnd dans Tlndoostan les mdnes mendiants et vagabonds ,
soit musolmains, soil idolAtres, qui ont beanooup de ressem-
Mance avec ceux qu'en Perse et en Tnrqule on nomme
calenders et derviehes.
Les fakirs malioroetans qui se destinent k devenir mot"
lahs ou docteurs sont asses r^es dans burs roceurs, et
Tivent retlrte dans les mosquees, ob lb etudient le Koran et
la le^slation musulmane. Quant aux fakirs IddAtres, ils
sont partages en plusieurs sectes, qui diiierent par lours
noms et leurs costumes plus que par leurs habitudes. Ces
pretendus rdigieux, dont la devotion n'est que de la paresse,
aiment mieux Tivre d'aumdues que de leur travail. Si on leur
refuse, ils insnltent ou volent. lb mardient isol<^.ment ou
par bandes, sou vent de trois ou quatre miUe , sous la con-
duite d*on superieur, et tralnant qudques femmes perdues,
qui leur appartiennent en commun. Ln uns vont presqiie
nus, les aulres couvrent leurs haillons d*une robe composde
de plusieurs morceaux , qui leur descend Jusqu'k roi-)ambe.
Des bkirs moins dissolus et plus actifs se contentent de ceie-
brer bs louanges de bur fondateur, et s'adonnent au tralic
d k Tusure. Quidques-uns se barbouillent le corps de cendre
et dc bouse de vadie. 11 y en a qui s*ajustent d se parent
comme des femmes. D'autres, ayant pour rdlbrs des peaux
de serpenb ou des ossemento bumains, affectent Tdr feruce
du dieu Sdiiba. Les fakirs penitenb sont nus Thiver d
rete , d se tiennent jour et nuit dans des positions gtaantes,
les uns sans se coucher, appuyes senbinent sur une oorde
tendue, tef autres enfermes dans une fosse, sans boire ni
manger pendant plusieurs jours ; ceux-tt restent d longlemps
les bras deves au dd qu'ils ne peuvent plus bs abaisser;
ctMx-^ St faotrtDt sur des ej^lnes, o« tbuiMOt w bur
162
Ute des charbons ardents qai ies brftleot jasqa^aax os*
l^aoique tons ces fakirs se donnent pour, proph^tes , la plu«
part finissent par derenftr totaleraent foiu.
Des raisons de politique et de sOret^ ont souTent d^ter-
inin6 des seignears raoghoto k se faire fakirs, maissans
s'astreindre k leor Tieaastto. L^empereur Aureng-Zeyb loi-
m^me s'^tait fait inscrire sur lear registre, les fr^uentait et
feigoait de les aimer et de les imiter. Un des demiers rois
de Bokhara avait aussi adopts, tant par bizarrerie que par
d6sir de popularity , le costume eC la manito de vivre des
Cakin. H. Aouiffabt.
FAL A.1SE. On appelle ainsl des terres et des rochers
escarp^s , taiil^ en pr^pices , sur les bords de la mer. Ce
mot, qui s'est dit primitiTement sur les cOtes de Normasdie,
Tient, d'a^:teScaliger, de I'allemand/e^i, rocher, dont on k
^ait faltsia dans la buse latlnit^.
Les falaises erayeuses de la Normandie s'dftTent de 60 k 1 30
mitres au-dessus du niTeaii de la roer. Constamment en
butte k Taction des Tagues et des eaux pluviales, elies four-
nissent par leurs debris les galetsqui encombrent les an-
ses et les ports, depuis TemlMucbure de la Seine jusqu'k
celle de la Somme. Souvent cette degradation est pouss^e
plus loin : de grands fragments s'teroulent, et leurs debris
offrent tos aspects les plus varies. Ailleurs les falaises sont
enti^remeot form^de mame, comme entreHonfleuret
Caen , ou d'un calcaire coquillier, comme aoprte d'Odessa.
L^existence des falaises a servi k expliquer la formation
des d etro i t s. Ainsi , sur les cOtes de la Mancbe, leur cor-
respondance en France et en Angleterre annonce Tantique
Junction de la Grande-Bretagne au continent. On ne pent
gakte en efTet attribaer leur fl^Tation presque Terticale
qu'k une rupture Tlolente occaslonnte par la pression des
«anz de Toc^ Atlantique.
FALAlSEf autrefois Falesia, Tille de France, sUu^e
4 214 kifomMresde Paris, etk 34 sud-est de Caen. Chef-lieu
d'arrondissement du d^partement du Calvados, cette ville
corapte 8,920 habitants ; elle possMe un tribunal civil , un
tribunal de commerce, un collie coromimal, une biblio-
tli^ue de 14,000 volumes, un tbMtre, deux typographies ; il
y a un grand nombre de filatures de coton, de bonneteries,
de teintureries,de fabriques de deotellcs; etelleoccupe, pour
la bonneterie, plus de 4,000 m^ers. Falaise doit surtout
aujourd'hui sa reputation k sa foire de Guibray, I'une
des plus importantesde France. C^etait cependant autrefois,
mtoie dte le disdtoe sltele, une ville assez renommde dans
riiistoire de la Normandie; elle 6tait d^fendue, d^ 1027, par
un chiteau fort, repute imprenable, et qui fut, sous Phi-
lippe-Auguste, le centre des operations militaires contre les
Anglais. Falaise fut prise par Philippe- Auguste en 1204; par
Henri V d'Angleferre, aprisun siege de qnatre mois, le 2 Jan-
vier 1419; le cli&teau tint bon pendant une annee entiire
aprte la prise de la ville, et ne se rendit que par capitu-
lation. Xaintrailles Tassiegea , et les Anglab capiluldrent.
Lors des guerres religieuses, Falaise fut le pomt de mire
des deux partis, et eut croellement k souffrir; lescalvinistes
la prirent en mai 1562, les catholiques k la fin de la m^me
annee; CoUgny la reprit en 1563; Montgommery en 1568,
Matignon en 1574, Henri IT en 1590. II fitdemanteler les
fortifications de Falaise. Guillaume le Conquerant naquit dans
le ch&teau de cette ville, et on y montre eocore la chambre
od il aurait vu le jour.
FALARIQCJE , arme projectile incendlaire , aussi an-
cfenne que les machines de guerre de grand echantillon :
c'etalentd'eBormes dards, ayant une bampe, une poutre pour
lame 9 nn fer de I m^tre 65, accompagne de nombreux pi-
quants. On gamissaitcetlelamed'etoupeyimpr^gneedliuile
de sapfn , et entre-m£iee de bitume ou d*autres matieres
innamraables : on y mettait le feu, eC on lan^t, k I'aide
de batistes 00 de catapulte8,lesfalariqu6s sur les en*
nemis, ou sur les constructions qu*on voulait incendfer. On
n'iinprimait k ces brOlots qu*un mouvement de projection
pen rapide, de peur que la ceierite de la trajection n*en eteii
FAKIB — FALCK
gnttles matieres incendiaires. Us legloai romaines, kinqoe
Fusage des machines s*y fut introduit, firent un rodmonble
usage de falariqoes. II en etait de plus leg^res, DomiDees
malUoleSt qui se lauQaient 4 l^aide d'aiines portatives : lei
unes etaient les bombes du temps, les aotras en etaieot lei
grenades. Im Gaulois, les Espagnols, ont coonu Tusage del
falariques ; les gnerres soutenoes en France sous la seconds
race et cdtos des Francis et des Mormands en rappellenl
encore le souvenir. On les employait k Tattaqoe des toon
de bois et des vaisseaux; on e'en servait k la defense dM
tours en ma^onnerie. Les Bjtantinsi les musulmans, an
temps des croisades, lan^aient du fen gregeois k Faide
de falariques. .. G«iBabdiil ^
FAL\WES. Foyes Cohans. ^
FALBALA, bande d'etoffe plissee, dont les fieouMi
ornent le has de leurs robes, ou qu'elles appUnoent k At
petits tabliers. On met encore des lalbaiaa aux rideanx.
Cette mode a d^A prte de deux cents ans d^existenoe pamd
nous, et a occupe {'attention des antlqoaires, qui en gene-
ral ne se passionnent guAre pour les dames ou leurs babil-
lements : aussi est^ceuniquement sons le rapport deTeiyno-
logic quilssont intervenus. Dttchat,le president Desbroues,
et jusqu*kLeibnitx,ont consacrequelquesmuiutes deleor vie
docte et serieuse A disserter sur l^origine premiere du faibala.
Suivant Duchat, il vient du mot allemand falt-bUUt} k
president Desbroflses est de la memo opinion ; enfin , Leib-
nitz, nous apprend que de son temps les femmes, ea AUema-
gne , portaient un habiUement pUsse et fronce , anqud eilei
donnaient le nom de falt'blatt^ c*esl-A-dire jupt plissie,
ou, plus litteralement, feuille pliss^. SAurr-PnoapsR.
FALCK ( AHTO»»>RBiiiHARn ) , ministre hollandais^ne
en 1773, a Utrecht, fit d'excellentes etudes A Amsterdam^ et,
au retoiir d'un voyage entrepris en France pendant l^aanee
1795, se fit inscrire an tableau des avocats da La Haye. La
munidpaliie d'Amsterdam l*appeU A sieger dans son seia.
L'annee suivante il fut nomme seoretaire de legation eo
Espagne, et pendant Tabsence du ministre hollandais Hey-
ners gera seul quelque temps les aflkires. Rappeie d'Espigne
en 1806, aprAs I'avenement du roi Louis- Napoleon, fl M
attache d'abord au minislAre des affaires ^trang^res. Ea
1808 11 s'installa A La Haye en qualiie de commissaire ge-
neral pour les oolonies. Feu apr^ il devint secretaire geoM
dn ministre des colonies et de la marine, fbnetioDS qnMl rem-
plit Jusqu'i Tbiver de I'annee 1810. C^est alora, comme ea
salt, que, ne pouvant se resigner A n'Atre qu'nn prefet coo-
ronne charge d^exptoUer la HoUande, le roi Louis desoeodit
noblement et volontairement du trOne. Falck rentra k Is
memo epoque dans la vie privee, et alia voyager pendant
quelquees annees en Allemagne, en Danemark et ea SoMe.
Dans les critiques circonstances qu'amena Tautomne de
1813, il fit preuve d*autant de courage que d'habilete ; ca-
pitalne de grenadiers dans la garde nationale d'Amslerdaai,
' lorsque dans la unit du 15 novembre 1813 edata Pinsiir-
rection , il determina le conseil municipal , encore Ineertaia,
k se prononcer en fAveur du parti national. Nonund secre-
taire general du gouvemement provisoire en ddoembre 1813»
puis commissaire general auprte des troupes anglaises,!!
devint de droit secretaire d*£tat dAs queJe prince d'Oraage
fut reoonnut comme souveram ; poste qu'il oonserva jos-
qu*en 1818, epoque A laquelle le roi lui confia le departemeat
de Pinstructlon publique, de i'mdustrie nationale et des co-
lonies, qu'il continue de diriger jusqu'en 1835. Cooime mi-
nistre de I'instruction publique, il rendit A la Belgique no
service immense : elle n*avait Joui jusque alors que d'un ea-
seignement uicomplet, sans solidite et sansprofoadeor : par
la creation de trois universites, elle se vit mitiee aux veri-
tables doctrines scientifiques.
Falck fut d'aiUeurs chaige k diverses reprises, peodaat
son ministAre, dMmportantes negoclations diplomatk|u«*,
notamment A Vienne en 1819 et en 1820 au siget des rap-
ports du grand-duche de Luxembourg avec la GoniederalkNi
germaniqne^ ^ 1824 il rempilt one missloa aulogoe k
tALCK — FALCONNEf
LondrM, et eondut des arrangemeDts avec rAngJeterre
relaiiveiDeDt aux liides orientalea. Le poste d*amba»adeur
k la eoor da Saini-James lui fut confi^ en 1825. Sa sant^ ,
das ddgoAtft qall diMimolait en philoiophey le forefront, au
mois de ]oia 1829, de partir poor lltalie. II ^tait de retoor
I SOD poite ao mois de Jain 1830, juste pour prendre part
aox dflib^tions auiqodles allait donner lieu la revolution
deseptembre. 11 g^isaait'sans doute de Toir s'^crouler un
Mifiea qu'il avalt aid^ h construire. Cependant, tout en pro-
ftestant, selon lea ordres qull receTait de La Haye, contre
un dtoembrement dn royaume, il s'eflbrgait d^engager son
noTerain k conaentir k oe sacrifice au roeilleur marchd pos-
sible. Le Tieai monarque ne pouTait ae r^igoer k rompre
ea deux son diadtoe; U ne prenait aucunc mcsure pdremp-
loire. Le rappel de Tambassadeur fut enfin 66c\d6. Au mois
deseptembre 1833, Falck quilta Londres, et se letira avec le
titre de minis! re d'etat dans une petite campagne pr^s de
U Haye.
Dependant les talents de Falck ne pouvaient rester stdriles
poor sa patrie. Apris la conclusion du traits ddfinitif entre
la Hollandeet la Belgique en 1819, il fut nommd ministre
p(6oipotentiaire kBnixelles, odsonarriv^e fut saluce comme
DB ^6nement heoreox par tous les liommes de coeur et de
•ens. II mourut le 16 mars 1843. Membre de la 3* classe de
llnstitot des Paya-Bas, on a de lui , dans les Bf6moires de
cette fioct^ savante, une dissertation relative k rinfluence
eierofe sor leapeaplesdu nord de r£urope par la civilisation
bdlandaise. de Keifpbnberg.
FALCKENSKJOLD (S^^NfeQUE-OraoN, comte db), nd
le isavril 1738, ^ Slagels^e (Danemark), mort k Lausanne,
le 30 septembre 1820, entra au service dte I'iige de treize
aas, et ne tarda pes k passer oflicier. Au commencement de
la goerre de sept ana, il obtint rautorisation de prendre du
service en France , et lut incorpor^ dans le raiment d*AI-
!4ce. Les queiqu«:8 campagnes 4^*il cut occasion de faire
dans les rangs de Tarm^ fran^aise lui foumirent Potxajsion
de perrectionner par la pratique les connaissances tbtori-
qiies quil avail puiste dans son Mucation premiere. A la
pais, il rentra au service danois, puis il ftit nommd adjn-
dant gtedial du roi de Danemark , et obtint la clef de cbam-
bdlao. La guerre qui ^clata en 1768 entre les Russes et les
Tuits fat pour hn une occasion nouvelle d'employer I'acti-
▼it^qni ks toumientait. II fit les deux campagnes de 1768
et 1760, avec la plus grande distinction, dans les rangs de
Tarm^^ nisse.
Rappel^ dans aon pays par Strue ns^e, il devint Tun des
cooiideDtsde sa politique. La revolution de palais quicoftta
la vie i eet homme d'etat, en mtoie temps que le tr6ne
et la liberty krinfortunte Caroline-Mathilde, brisa IV
venir du comte deFalckenskjold. II fut arr^tii eo m^e temps
que Sfruensde, jet^ dans un cacliot et condamn^ k la confis-
cation de ses bieiis,k la degradation civique et k 6tre en-
fenn^ le restant de ses jours dans la forteresse de Mnnck-
kolm. Toutefois, au bout de cinq ans, on lui permit d*aller
^▼re, avec one petite pension, en Languedoc , sous I'enga-
gement d'bonneor de ne point quitter le lieude son exil sans
raotorisationdu roi de Danemark. Kn 1780 il obtint la per-
nMon dialler s'etablir dans le pays de Vaud ; et, sauf un
court voyage qu^on Tautorisa kiaire k Copenhaguc,en 1783,
il oonlinua jusqu^k sa mort k habitcr la Suisse. Un ami se
ckargeade publier sons letitrede Mimoires de M, de Falck-
€ntl^ld (Paris, 1826) ses souvenirs postbumes, oil Ton
dKrcherait vainement des explications au saiei des pers^cu-
tiona dent il futTobjet; persecutions quieurent leur source
<^ la disgrftoe dont furent frapp^s tons les amis de Stni-
cBsee, et qui darirmt plualongtemps que lea causes qui les
avaient produites.
FALCONER ( Wiujam), poete ecossals, ne k ^im-
boufg, vers Pannee 1735, se Irouvade bonne lieure orplielin
et nnsappaL IieCait roousso k borddNm liAllincnt marchand,
l^nll fut remarqae par Campbell , I'auleur du Uxi-
phanu , qui ae chargea de lui faire duuner dt* riiluiMlion.
11 compose son premier po(Une en 1751, k roccanon de
la mort de Henri , prince de Gallea. li avail dlx-hnit ans ,
et aervait k bord de la Britannia ^ kurequ^il fit nanfrage
dans la traversee d'Alexandrie k Venise. 11 parvint k se sao-
ver avec deux camaradea, et trouva dans cette catastrophe
leaojetd'un po^eentrois chants, the Shipvoreek^ qui
parut pour la premiere fois, sans nom d^auteur, en 1762,
mais qui depnis a ete r^mprbne k diverses reprises avec un
grand luxede typograpbie et degravure. On a con^nmeot
rendu justice k Tbarmonieuse vers^iflcation de ce poeme , k
la verite avec laquelie le sujct est traite , k ses descriptions
pittoresques et souveot originales; maia on lui reprocbe le
trop frequent emploi de termes de marine , intelli^bles seo-
lement )iour les lionmH» du metier. Une ode adressee an
due d'York valut k William Falconer une place dans Tad-
ministrationde la marine; et sa reconnaissance le porta k
ecrire , sous le pseudonyme de Theophile Tliom , une satire
politique. The Demagogue ^ dirigee contre Wilkes et Chur-
chill. Son dernier et meillenr ouvrage est son Univergal ma*
rine Dictionnarg (Londres, 1769; nouv. edit, 1809). II
remplissait les functions de payeur k bord de la fregatOiltf-
rora,ea destination pour lea Grandes-Indes, lorsqnll peril,
en 1769, dans un naufrage, non loin de Macao.
FALCONET (^ennb-Mavricb), statuaire, naquitk
Paris, en 1716 , de parents peu aises, qui purent aenlement
lui faire apprcndre k lire et k ecrire. II entra comme ap-
prenti, tr^jeune encore, chez un mauvais sculpteur en bois;
mais la nature avail place en lui le germed'un veritable ta-
lent, et il employait aes heurea de deiasseraentk modeler
en terre et k deasiner d*aprte dea estampea. Lemoine, cliez
lequel il se presenta avec quelquea-una de cea fkibles essais,
demeia ce qu'il y avail d^heureux dans TorganisaUon du
jeune Falconet, et non-seulement il Tadmit dana son atelier,
mais encore ii Taida desa lx>ur8e, afin de le mettre k meme
de suivre sea etudes. Falconet eut asscz de justesse d^esprit
et de tact pour reoonnaltre que riiabllete de la mainne sudit
pas pour faire un artiste, ct que Tinstruction aeule pent
feoonder le genie; aussi il partagea ses joura et aea nuita
entre retnde de son art et celle du latin, du grec, de Ti-
talien , de rhistoire , etc II (allait encore quil employAt
pour Tivre nne partie de aon temps k dea travaux d*oo-
Trier, et cepeodant il n'avait pas encore trente ans lorsqu'll
termina sa figure dn 3iilon de Crotone^ qui le fit rocevoir
k TAcademie comme agrege. Cette figure n*avait aucune res-
semblance avec cdledu Puget ; Tanteur Texecuta en marhre,
en 17S4, pour aa reception k TAcademie, oil il fat socces-
sivement profeaseur et adjoint au recleur.
Falconet avail etabli aa reputation par un grand nombre
de productions, telles que Pygmalion^ V Amour mena^ani.
La Bdigneuse^ un Christ agonisant et une Annonciation^
destines k reglise de Saint-Roch, et un saint Ambroise re-
fusant Tentree de U catliedrale deMilank Tempereur Theo-
dose, lorsque Catherine lirappela k Saint-Petersbourg pour
y eaecuter une statue equeatre de l^erre l*'. Falconet voulut
representer Pierre I^*" calme, sur un cbeval fougueux qui
ecraaait un serpent en gravissant un roclier. Le roclier, c'est
la nature sauvage du dimat et de la nation qu^il avail aub«
jttguee; qnant au aerpcnt, embl^me de Tenvie qui a'attaclie,
k tout oequi est grand, H s'cnpliquede lui memo.
Comme tous lea artistes et les hommea de lettres qm
Catlierine appeUit auprks d^dle. Falconet fut longtemii
Pobjet de ses attentions et de ses prevenances lea plus de>
licalea; mais il avail des envienx et des detracteura, et li
fonte de la figure et du dieval , qui devaient Atra mouiei
d'un roeme jet , ayant manque dans la partie auperieure,
paroe que la matiire en fusion se fit une issue, lis eurent
beau Jeu, et de ee jour Falconet'ne vit plua I'lmpenlrioe,
mtaie k son depart Cependant ce malheur (tit habilement
repare. La partie auperieure refondne separementy lea deny
morceaiiN fur**nt soigneusemenl rajuates.
En revenant en France , Falconet aUa passer quelqiie
temps en (lollande. De reloiu* k Paris, il crut que le iiiomeiif
I
,'
1
)ft4
PALCONNKT - FALEftNfi
^Uft Tenu de dore ta onrri^ de stataaire , et il s^occupa
H reyoir el h completer lea diTers Merits qn^il aTait public
sor tea arti. Ila forent imprimte de nouyean, de son TWant,
k Laasanne , en 7 Tolames iii-8*» el ont 6t4 r6iinpriiii^ plu-
aicnra fois. On tronve dans oes Merits , qui prooTent que
Falconet aaTalt bien let languea anciennea, dea dissertations
aor pliisleurs Uvres de PIfne. En 1783, cet artiste se dlspo-
lalt k partir poor Pltalie, qa*ii n'avait Jamais Tne: toutes
aes dispositions ^lent prises, le Jour du d^rt flii; mais
11 flit arrftt^ par una Tiolente attaqne de paralysie, qui, en
lui enlerant sea qualitda physiques, n^alt^ra pas cependant
ses Acuity rooralea. li mourut le 24 Janvier 1791, aprte
bait anndes de aoaffrances. P.-A. Codpin.
FALCONNET(JBiUf), avocatdu barreau de Paris,
n^ en oette TUley Ters 175&, fut plus remarquable par son
mdrite ooddm i^acteor da faetunu, rdsuni^ de causes
on de rotoioires, que par s«m talent pour la plaidoirie.
Beau ni a r eha i s , lors de sou nMknorable procte contre le
eomte de La Blache el madame Godsroan, cherchait mofns
k se Juftttflerderant sea Juges qu*^ exciter puissamment To*
pinion pnbllque; 11 ^riyait lui-mftme ses ro^rooires, mais
aucun aYOcat en crMit n*aurait os^ les signer. Falconnet
dMrat^t alors, mais il ne donnait pas ses signatures aveu-
gl^ment Je lui ai entendu dire k lui-mtaie, dans sa yieiU
lease, qu^ll n*afait pas touIu s*astre{ndre k un r6lepurement
paaaif ; il se cbargealt de la partie contentleufte, et foumissait
pour la discussion didactique seiileroent une espto de ca-
neras, qoe Beanmaveliais enluminait enautte de son style in-
cisir et pittoresque.
Pendant la rtrolution , Faleonnel Ttoit dana la retraite,
josqu*^ ce que la tourmente r^Tolutionnaire ftit calmde. II
repanit alora, et surtoat dans les causes qui avaient une
tdnte politique. Telle (tit la ftuneuse afTaire du due de Loos-
Corawarem, affiiire k laqiidle on trouTait quelque analogie
avee eelle du collier , parce que le due de Looa avail em-
prunt^ an foment capitaHste S^in deux ou trois milllona,
qui, k en croire les gens d'afTalres, deyaient serrir k assurer
le Yote d*une indemnity princl^re en faveur du due par la
diMe de Ratisbonne. Une forte partie de la somme aorait
^ destinte, toujours aulTant la calomnie, k un membra
de la famille Bonaparte, et deux colliers de diamants, du
prix de 300,000 fr. cbacun, deTaient fttre ofTerts, Tun k la
femme de Talleyrand, Tautre k la femme d*un ambassadeur
^nuiger. Falconnet lut k Taudience, et fit iinpriroer ensuite
des plaidoyera dont la Terre brOlante n« le cMe pas quel-
qnefois k I'dloqaenoe anim^ de Padversaire do oomte de
La Blacbe. II fut plusmod^r^ dana la defense qu'il pronon^,
le 27 Juillet 1811, deTsnt la commission militaire chargte
de jnger le comte Sassi della Tou , confident de la reine
d*£trarie, Gaspard Cliifanti, n^godant k Liyoume, et d*ao-
trea ofliciers deVinfortun^ princesse, accuses d*aYoir Tonlu
fadliter aon ^raslon hors de France. Les deux premiers fu-
rent condamnJis k roort Le comte della Tosa obtint un
anrsis ao moment de Tex^ution , et ne surr^cut que troia
Jonra k oette gr8oe. Faleonnel dk^fendit aussi, devant une
commission militaire, en 1812, le capltaine Argentou, ac-
cuse dViToir serf! d'esplon aux Anglais lors de la retraite de
Tarm^ fran^iae du Portugal. Son plaidoyer ^tait aem^
de traits ac6r6s contre le marshal Soolt et de sarcasmea
qui remontaient beaucoup plus liaut II enyoya lui-iu^me au
due de Feltre , minlstre de la guerre , une copie complete
de son disconrs, afin, disait-il, qn^on ne pOt accuser le
itinograptie d*lnfid<lit6.
Lore de la Restauration, en 1814 , Falconnet montra le
royaUsaw le plua ardent ; II ne paralssait jamais an Palais
sans eocarde blanche. Ce ftil lui qui dtfendit M. Galhiis,
rMaetenr eo chef du Jmimal de Paris, contre un proc^
en calomnie, intend par M. M^h^ de La Touclie. II le
perdu, el dil, en aortani de i^andienoe, qu'il allait dteiiirer
aa robe, paisqa*on ne pooralt plus soulenir la cause du
royalisme le pins pqr defant des jugea qui Tenaient de
pr^ sennent k Louis XYIII. Cependant les Jngcs ayaient
appliqu^ fort sagement Paificte It de la Chuts de 1814,
qui interdisait toutes recherches des opinions et Totes ^iais
Juaqu'ii la Restauration, et qui recommandaK le mtaae ooUi
aux tribnnaux el aux dtoyens. Le retour de Napot^on da
Ifle d*Elbe ayait fait sur Falconnet une Impreaslon funesia,
11 rooumt on an aprte, tout k fait d^silhuionnif selon M,
anr les bommes et sur les chosea, car, nalgivft son d<-
Touement ^prouy^ k la I6gitimit6, aa proliitA Inoonleatable
et la Taste Vendue de aes connaiaaances en droit, 11 n*ayait
rien obtpuu. Barroii.
FALERES, Falerii, Title dtlnnrie , dont T^se de
Santa-Maria di Falari, prte de Civfta-Ca«tc1lana, rappdie
encore aigonrd'hul le nom. C^talt la capitate et peut-£tre
la TiUe unique des Falisques , peuple d*origine pfiasgi-
que , dont le territoiro sMtendalt depots le Tibre sop^eor
jasqn*an lac Vigo, et qui anx premiers si^es de Rome
fbt il bon droit regard^ comma Ton des plus dangereux ea-
nemls de la r^ublique. lis ne se aoumirent qa'aprte plo-
sieurs campagnes sangiantes ; et ce fut moins encore la force
des armea qui les y d^rmina que le bel nemple de mode-
ration que donnaCa mill e (an394aT.J.-C.),lorsqtt*au lien
de profiler de la trahison d^un mattre d'dcole qui Tint on
Jour liyrer audictateur les fils des pins ilhistres bmilles de
la Tille, 11 eut la gdn^roait^ de renyoyer ces enltots k leun
patents. Ce r^t de Tite-Liye ne saurait dtre admis aans r^
senre, car il est certain que loiigtemps encore aprte la eon-
dusion du traits de paix aign^ aTOc Camilte , lea Falisqoei
eurent malntes fois recoursaiix armes , el quils ne furcnt
compl^tement subjugute qne lorsqne le resle de Plilnnie
reconnut hi suprtimatie de Rome. Une demi^re teaorrection
quils tentftrent en Tan 341 fut pnnie par la dealroction de
leur TiUe, sur les mines de laqudle s*deTa blentdt nne co-
lonic nonunte Junonia faliscorum^ k cause da temple cti^-
bre qu'y ayait Jnnon.
F ALERNE, canton cdibre de la Campanie, dans le pays
dea Volsques, aujourd*hui Terra di Lavore, Lea champs fa-
lemiens lai;ri Jalemi) ^talent contigus k oeux du Cfeube.
Ce lut Pan de Rome 415 ( 337 ayant J.-C.) , que le adnat
distribua an bas peuple de la yOle ^temelle toot ce prteienx
territoire, dont les yina dana la aoite furent pay^ au poids
de Tor. Cbacun des plus pauTrea dtoyena romains eut
trois arpenta de terre de Faleme. Ce ne fut que longterops
aprto que les moots qui conronnalent ce ridie territoire se
festonn^rent de ces Tignes fameuses, ai bien culdTdea par
leurs nouyeaux colons, el d vant6es des g^ograpliea el des
^icuriens. Pllne parle auad des poires de Faleme comma
d^nn fmitddideiix; dans ie pay8,on les appdle encore
aujourd'hui poires de sucre, Le mont Massique ( anjour-
dMioi monte Massico ) ^tait une branche du mont Faleme
(aujourdliui la rocca dl Mondragone): le Tin de ee crA
el celui du Ctoibe ayaient ansd un grand renom.
Le territoire de Faleme se nommalt encore andennement
Aminea re^io(contr6eam{ntenne }. Virgilc, dans sea G^or-.
giqueSf en yante lea Tignobles. De tt on doit condure que
\ejaleme ^tait le nom gdn^ral donn^ anx Tina des diffilrents
crOs de ce territoire, dont le Massique et le C^ctifredlaient
les plus estimte. Le Tin de Faleme contenalt beaocoop de
partiea spiritueuses; il ^it de longue garde, puiaqu*il se
consenrait plus d'un si^Je; alors 11 se changealt en une es-
ptee de strop, ce qui obligealt de le roller aToe de Teau pour
le rendre plus potable. II y aTait plosleura sortea de Tin de
Faleme, le donx et le sec. Le sec ^talt le plua eatimd; il
.aTdt un pen d*amertume : auad Horace rappelle-MI. jetw-
rum, Cette amertnme 6tail fort du goOt dea andena, d Ton
en crdt Catulle et S^n^ne. LncaSi el Perae qualifient le
Faleme d'indomiium. Poor Padoudr et le domptar, on y
mAlait dn mid d*Hymette ou d'ffybla. Pllne, dana aa no-
mendature dea Tins d'ltdle, met an second rang le Tin de
Faleme : « Lea Tins de ce territoire, dit-il, sont aalutairea
an corps, ponrTU qu*on ne lea boiTe paa trop nonyeanx nl
tropTieux; on pent commencer k les boire k la qntnai^ma
ann^. • Ce Tin cdd>re serTit k Horace de tli€ine adnn*
f ALERNE — FALKLAND
363
nble dans aet channaiits tebleaox de la aageaae, du plaiair
d de U briivel^ de la Tie. Stnboo a 8%iiali el fi\€ Tezcel-
feace do Falenie ; Horace lui a doiiii6 1'immortalitt. Les ▼!-
gBoUei de oe erO piMenx disparnreiit Ten Pan 500, sous
lertpMdeTModorie. Dbrio-Babon.
FALIERO (Mabwo). Ceftt le Bom d^an doge de Venise
qoiioeeMa, en 1364, 4 Andr6 Dandolo. La flkmille de
Faliero, on Faiieri, d*auti«a dfaent Faledro, ^ait depuls
loBgtemfM iUustre. En iWkf un Faliero fat ^In doge et senrit
lartpubliqiie aTee gloire. £a 1102, on autre Faliero ou Fa-
ledro Ordeloffo, ^galement dogOt ^ aignala par la prise de
Zira. Marino naquit en 137a. De bonne lieure, U roanifeata
de raits talents el un brillant courage. Cbarg6 de commander
rannia de lerre au si^ de Zara, il battit le roi de Hongrie
e( ime um6t de 80,000 bommes, en tua 8,000, el tint les
ua6^ bioqu^s en mtoie tempa. AppeM bienlOl an ooni-
maadement de la flotte, il prit Capo-d'Istria, et ftit ensnite
Boramd ambasaadear k Gtoea el k Rome. 11 6tait danscette
derail TtUe qoand U apprit, k TAge de soixante- seize ans,
son ti^Tation k la dignitd de doge. U comroenga par con-
dure one tr&Te aToc les Gdnois, qui Tenaient de d^tniire
compMlement la flotte T^tienne , dana le port de Sapiensa :
ce premier ade semblait faire prteger aox Vtoitiena one
profende sdcuritd tant que durerait Tadministration de Fa-
lien). Mais un ^T^nement aasei pea important Tint bfare
mentireesaugurea.
Le doge avail poor dpoose one fenune Jeune , belle, dont
it Mi jakwx k Texcte. Un jeune patricien , Micliel Steno,
Tun d«i cliefa <lo tribunal dee quarante, s*dtant pris de
qoerelle aTee lui , toiTitsur les mors m^mes de son palais
oetta Inscription injnrieuse : Manno Faliero, mart de to
pins belle dee femmes; un autre en JmUty et pourtant it
la garde, Marino, forieux decet outrage, dteon^ Steno
an tribunal dea «|uarante, qui le condamna^ denx mois de
prison et k une annte d*exii. Getle punition fut loin de
calmer le ressentiment du Tienx Faliero; il ^tendH sa liaine
tar tont le tribunal , siir tous lea patricians, qui n*aTaient
pti mjeux pris f3iit et cauae pour son honnear, et attendlt
I'occasion de la teire telater. Elle ne tarda paa ii ae pf6-
ttiiter : Tamlral du port, ayant ^t^ maltraitd par un noble,
▼hit se plaindre et demander Justice au doge : oefbi*ci r^-
poodit en d^ploranl son impuissance, le degr6 d'abaisse*
meat od il dtalt tomb^ , el en manifestant ses ddsirs de Ten-
geance. D^ ce moment la conjuration fut ourdie , et Pani-
mosit^ de Manno Faliero et des pl^b^iens conti^ li noblesse
tdnitienne en cimenta lea baaes. Seiie des principaux con-
jure a? aient ordra de atallonner dans lea dilK&rents quartiers
de la fille ayanl cbacun sous leurs ordres soixante bommes
detennin^, ignorant leur destination; lis deTsient exciter
queiqoeturoulley et la cloclie d*alanne du palais de Saint-
Marc aorail alors donn^ le signal du massacre. Au son de
cette docbe , tooa les patricians dtaient forcds de se rendre
snr la place de Saint-Marc et de se ranger autour du doge :
€*e8t U que lea oonjorte comptaient se porter et les forger
tous sans exception.
Le secret le plus profond aTalt dtd gard^ rellgieusement;
mais le hasard, plutOt que la delation, fit que le consdl
des dix eol Tent du complot : plusieurs des coupablea,
eaipri9omite,d6iono^rent leurs complices; lis ftirent mis k
U torture, el supplidte le U aTril 1355, jour fixd pour
Textoition de leura projets. Le doge ne tarda pas k sobir
iemftme sort : interrug6 par le tribunal des quarante, auquel
on aTsK adjoint Tingt dtoyens, mais sans Toix d^UMratife,
et iug6 par le coni«eil des dix, auquel Tingt citoyens aTaient
^pardUemcDt adjohita , il fut d^ard coupable d*Mre entrd
dans on complot centre le gouTememen^ et condamnd k
tToir la tae tranch^e. L'arrtt fut exdcut^le 17 aTril 1355,
iur rescatter ducal, au lieu mteoe ob le doge aTait pr^
serment de-fid^Utd k la n^publique lorsde son intronisation.
Ua membre du conaeil des dix, saisiasant T^p^e sanglante
des mabia do boorreau, la Inrandit deTant le peuple, en
di^aal : « Le traltre a re^u son chAtiiuent. » A ces mots,
MCI. l>t. UA UIAY^US. — 4. U.
la foule se prddpita dans le palais pour contempler ee
restes furoants de celui qui aTait ^ iUTesti de la bouto-
raineld. Le s^nat fit remplacer le portrait de Marino Faliero,
qui se trouTait, aTee ceux de tous ses prM^cesseurs , dana
la salle du grand conseil , par un Toile noir, aTCC cette
inscription : Cest iei la place de Marino Faliero, d^apiid
pour sei arimes. Plus de quatre cents personnes furent em-
prisonnto et punies comme complices du dog^. En 1817,
Byron reproduisit, le premier, sous la forme du drame, les
^T^nements que nous Tenons d'esquisser. Hoflinann en fit
le sujet d*une de ses meilleures nouTelies. Casimir Dela-
Tigne s*en empara, et lea transporta, aprte eux, sur la
ac^ne fran^ise. Napoldon Galloib.
FALISQUES. royea FAiiaas.
FALKIRK f Tille et bourg du oomt6 de Stirling, en
ifccosse, sur le canal de Forth and Clyde, d^oik le canal
d^ Union conduit k I'est k £dimbourg, sito^ dans uae eon-
tr6e maricageuse produisant beaucoup de bid. Elle ne se
compose gotee que d'une seule grande rue, est asses irr^-
guli^rement bAtie, et compte eniiron 9,000 habitanta, sana
y comprendre la population de Grahanutown et de Bains*
ford, ses faubourgs. Falkirk est surtout importantek cauae
des trois foires k bestiaux {trysts) qui s'y tiennent cbaque
annie, et ob il ne se Tend pas moina de 60,000 bcnufo et
Teaux. Elle est en outre le centre d'un grand commerce en
grains, colonnades, culrs et articles de quincaillerie. GraU'
genumth, au point de jonction du Fortb et de la Clyde, leur
sert de port Le pays situ^ entre Falkirk et Glasgow eat
Tun dea plus riches en bouiUe quMl y ait en Ecosse; et tout
prto de Baintford se trouTent d'buportanta dtabllasements
m^tallurgiquea connua sous le nom de Carronworks ( voye%
Cairon), ob se fkbriqnent notammmt une immense qoantitd
de canons, de boulets, de clialnes et d'ancres de marine.
Cest k Falkirk que, le 22 juillet 1298, les£cossais et lour
roi W a 1 1 a c e furent completement battus par £d o u a r d I*',
rohfAngleterre. Le 23 JauTier 1746, Cbarles*£douard y
ddfit les troupes royales commanddes par le gdndral Hawley.
FALKLAND ( Ilea) , prdc^emment appddea en France
Ues Malouines; archipd de TOc^an Atlantique, appartenant
k I'Angleterre, et situd k 42 myriam^tres k l*est de la Pata-
gonie et du ddtroit de Magellan. 11 se compose de deux
grandea Ues, West-Falkland ou Maidenland, et jffaar-
Fcdkland ou SoUdad, ensemble d*une superficie d*enTiron
56 myriam^lres carrds et s^pardes par'le ddtroitde Falkland
ou Carlisle ; de 360 k 380 tlots, rochers, dcueils et banca de
sable entourant de toutes parts les deux ties principaiea ,
et portent k 79 myriam^tres carrte la surperficie totale de
Pardiipel. V East-Falkland ( Falkland orientale) se compose
de deux presqulles, dont Tune, cdle du nord, est trte*mon-
tagneuse, bdrissde de rochen, et attdnt au Vsbom une al-
titude de 800 mitres, ce qui n'emptehe pas que plus de U
moitid du sol ne soil de nature k dire mlse in culture on
n*ofrre de bons p&turages. L^autre presqu'Ue, celle du sud,
forme une plaine ondoloose, bien arrosde et 8usceptibl«^
d^are mise en culture. Le sol de West-Falkland (Falkland
occidentale) est plus bas, couTert dgalement d*une ricbe
terre Tdgdtale en plaine, mala pierreux aur les montagnear
Les petites ties soul pour la plupart tr^-montagneuses, et
ne sauralent guire dtre mises en culture que sur leurs cdtes.
Le cliroat y est de nature oodanienne tempdrde. L*hiTer y
est si doux que la neige ne pent pas se maintenir aur la
terre et disparatt pen de temps apr^a «!tre tombde; Tdtd,
en roTanclie, y est si froid, si kpre, que le firoment ne pent
pas murir. La Tdgdtation se compose aurtout des plantes
ali>estres de la Terre de Feo et dea pUdiMi aridea de la Pa-
tagonia; mais les effroyablea tempdiaa particoliires k ees
rdgions sont cause qu*elle s'dlkTe peu ao-desaua du aol.
L*berbe appelde tussak, la planta la plus feroarqoable el,
comme fourrage, la plus utile de toute cette Flore, recouTre
toutes ces ties, particuliirement les cOtes, eomme une for^t
de palmiers en miniature. Cest surtout k Pansence de toute
esptee de Tdgdtatioo arborescente quil fenX attribuer Ptn-
366
FALKLAND — FALLOPPE
succte deft difeneft tentatives fa\\M insqu'h ce jour poor
ooIoniMT eeM lies. EBes ii*(»t d'impolrUnce que parce qu^eUes
se troufent plaete sur la grande route conduisant d'Eu-
rope aox cAtes ocddeotales de rAiii6rique, et aussi h cause
de ieur grand nombre de bales, de golfes et de ports excel-
lents, qui servent destatkHls de fiArel^ aux ttavires qui Tout
faire la pdcbe de la balefne dans les mers antarctlques.
Ces lies ftirent aper^ues pour la premf^ fois au mois
d*aoOt 1592 par TAnglais Davis. Elles flurent positiyemeot
reconnues et visitto Tannte auhante par Ricbard Haw-
kins, d'od le nom de Hawkins Maidenkmd qu'on Ieur
douna d*abord. L'Anglais Strong, qui les visita de nouveau
60 1689, Ieur impose, en riionneur de lord Falkland, son
protecteur, le nom d*Iles Falkland, qu^elles portent an-
jourd'bui. Le premier ^tablissement Qie qu'on essaya d'y
cn^ Alt fond^ dam East-Fatkland, en 17B4, par des Fran-
cis. L'Espagne revendiqoa alora son droit de propri^t^ sur
toot Tarcliipel ; et aprte de longues n^godations la France
Ieur c^, moyenuant Indemnity, sa nouretle Colonie. Dans
les annte suiraates, TEspagne essaya de coloniser de Bue-
nos-Ayres oes lies, auxquelles elle donna le nom de Mai-
vinos. En t773 les Anglais y fondant une colonie, sur la
cdte septentrionale de West-Falkland; mais lis Tabandon-
n^ent deux ans plud tard , sans que poor cela le gouveme-
ment anglais renon^t k ses droits. L^pagne, elie aussi,
laissa vers la mtaie 6poque p^rir son ^tablissement, sans
renoncer davanlage k ses pretentions k la souveramet^ de
tout I'arcbipd. Plus tard on y transporta les individus con-
damnte k to deportation dans \eS difTdrentes colonies espa-
gnoles de TAmerique, et on cbdngea le nom de Port-Louis,
qui etait celul de la colonnle fran^ise,' en Puerto de 5o/e-
dad (Port de la Solitude). Mais eette tentative ne tarda
pas k ecbouer, comme eelles qttil*avalent pr6ced6e; etau
oommenoement da dix-neuvieme sitele U n*en restait plus
d^antres traces dans les deux grandes Hes Falkland qu^uu
nombre inunense de bfttes k comes et de cbetaux k retat
sauvage. Des vaisseaux de commerce et des baleiniers les
visitaieat de temps k autre, quand en 1810 la nouvelle r6-
puUique Argentine en prit possession, etqudqaes ann^es
plus tard elle y cr^a mi etablissement, qtie les Anglais d6-
traifiirent en 1883, 6poque ed lis s'emparkrent de tout Tar-
chipel, dont la propriety entikre Ieur (ut d'ailldurs ced^e en
1«37, en vertu d'un tmite formel, par la rdpubllque Argen-
tine. Ce ne ftittoutefois qn*eii 184t que TAngleterre se de-
cida k coloniser ces lies. La colonie qo'eUe y a Stabile , et
qui ne compte gu^re que I60't6tes, a pour princlpale res-
source relive dn betail.
FALKLAND (Locros CART, lordvicomte). Tune des
plus interessantes 6gures que pr^sente la revolution anglaise
dudix«6eptiknieaitele,siricheen ce genre pourtant, naquit
en 1610, d'une taniUede hanta noblesse, du comted'Oxford.
£leve k I'universiie de Cambridge, il etaitk peine sorti des
bancs de Peodte qnequelqoes leg^retes de jeunesse le firent
condaoNier k un empiliMmemeat temporaire. 11 voyagea,
aprka avoir subl cetle petfte epreuve, et lorsqiie^ tout jcane
enoorCv il ravint en Angleterre, quelques ann^ed plus
tani, heritier d'une Immense fortune, il avait juslement
acquis dejk la reputation d'un homme de mcBurs pores et
irreprochablesy et eelle dVn esprit eieve. Cree gentilbomme
de la cbambrek vtngt-trois ans, 11 resolutalors, enleve k ses
doux loisirs, de pnndre le parti det annes, et en 1639, lors-
que (ut projetee Texpedition contra les oovenantalres ecos-
sais, il soUidta le eornmaDdenent d^in corps de troupes :
on le hii ptomlt; mais eonroe on lui roanqua de parole ,
il se decida k soivre rarmee en qualite de volontaire.
Malgre ses repugnaMees k se treuver en lace d*une assem-
biee nationale'j Ohavles V dnt songerk convoqner un parle-
menl. FilktaidsiegeadansiicttekBsembiee, qui devait abolir
la rcqrtutt en Angleterra. Son esprit semblait admirablement
prepare pour les graodes luttes qui allaient s*ou\ rir. D'abord,
il 8uivit le niouvemeat revoldtionnaire ; il alia io6me fort loin,
eton le vit prendre partau proc^ileS«rarrord, tUmi il vula
la condanmation. 9falB Falkland devait bttntttkVreter, ear
il etait sincisemetttAttaehe k la conatltatien, k la monar-
cbie et k lapersonne de Ghariea I** en particufier. Ciependani
il hesita quelqoe temps enooie. II abborrkit cette coor,
toute compoaeede brouilluns etde vanitenx, qui semblsit
prendre k tkcbe de perdre on monarqoe romanesque et en-
tete ; mais il voyait avecun egal degottt la morgne, l*hypo-
crisle et les ambitions egolsies des parlementaires. Dsns
rindecision, il fmit par se toumer genereusement du cdte
ok dejk on pouvait pvevoir la deikite ; et lorsttue diaries I*' ,
fugitif, ft'eflfor^ant de reconstituer k Oxford ime sorte de
gouvemement, lui lit olTHr une place de lecretaiie d*£tat,
U aocepta avee eoorage ee posle dangereux. Peuuetre il
espera un moment prendre quelqoe ascendant sur le rao-
narque qui Teppelait ainsi ik hii ; pent-etre il crut detouroer
les maux qu*U prevoyalt pour ftun pays. Mats il n'avait pas
devine lemondeoil 11 allait vlvre. Oette malheareose covr
d*Oxfonl etait litneetontentlkre k rintrigpeetaoxmauvaifles
passions : Charles etail tout k fait domine par Henriette-
Marie, qoi ininteliigente , eapricieuse et eoqoette, semblait
veritablement son mauvais giteie. Personne, pas mtoie le
roi , ne clierehait aveo sincerite la route du vrai et du bteo,
qui seule pourtant oifrait qvdques chances de salot It
etait impossible que Falkland dominkt oette tourbe malfai-
sante , il ne pouvait menie la eomprandre, non pins qu^ktre
compris d*elle. SInckre , loyal , plain de dnrfture , les pefits
moyens employes par les eourtSsans pour sauver ta cause
royale lui semhlaient capaMee de peidre toua ceux qoi s'ea
serviralent Ttiate et r6venr, il voyait avecdesespoir la guerre
civile devaster sa patrie. La vie , que jadis il semblait ai-
mer, lui devint Instipportable, et cheque fois que se presen-
tail {'occasion d*une mort gloriense, il semblait volar au-
devant d'elle. Le matin de la premikre balallle de Newbury
(20 septembre I64a), il sembla partknlikrement frapp^ de
ndee d'une An proebaine : « ie suis las do temps ou je vis,
dtt-il alors; je prevois de grands malheors poor Tavenir,
et c'est avec joie que je pressens qn'avant la fin de cette
joumee je serai bora de cet ablme de crimes et de maux. »
Falkland ne jse trompait pas : place aux premiers rangs de
rarmee royale, fl Ait mortellement attaint d'un coop de
mouaquetdka le eoounencement de I'action, et il expira
sur-loHcbamp.
Falkland a lalaaeqnelqnes onvragea de politique : ce abnt
dee disoours aor les al&dres du temps , predeux sous tous
lea rapports. Verae dans les mattkras theologiqoes , on croit
qu*il a beaueoop aide ChilUngwerth dans son Ifistoire du
Protestantisme, En outre, en a die luf quelques pikces de
poesie. Panllne Roland.
FALLOPPE (Gabubl), en ItMca Falhppio, appar-
lient k cette generation de grands anatomistes qui jeta,
dans le seixikme aikcle , les bases de la science de Torga-
nlsation ; il naquit k Modkne, vers I'an 1523, k ce que Tod
suppose , car, malgrt la juste ceiebrite dont il jouit, on
connalt pen les details de aa vie. On aalt aeulejnentqu'eiefe
du ceikbre veaale, il (ut, k peine kge de Tingt-quatre
ana, nomme pcofeaseur d'anatemie k Ferrare, puia k Pise
et enfin k Padone, ok il mourut Jeune (1662). Dans one
auaai courts carrikre, Falloppio troova le temps de Aire
pluaieura voyages acientifiques , de enltiver aveo distindion
la botanique , la cbirorgie , et d^attacher son nom k de nom
breuaes et bellea decouvertes en botaniqne. L'oatdologie et
la myologie lui aont particulikrenent redevablee. II enricliH
aussi d'observalions neuves lanevrologie, la splancboologi^
Tembryologie. On hii doit one deacription et9t^ de I'o-
reilley dont un des caaaux porte encore son nom, aInsi qoe
lea trompes uterinea et le ligament qui va de Tos Hiaque i
U sympltise du pubis. Set deacrfptioiis aont d'une admirabia
clarte. Ao/t vkii aUum auetaremf diaait de lui le grand
Haller, qui maU$m tuam dmiore et dktinetiomeniume
proponertt. On lui a reproehe, coomie k vesale, d'avoir
pousse le fanatisme de la adenee jusqu^k dlsseqoer toot
vivants lies cnmhiels que lui anraH livrte le doe de Toa-
f
^•ALLOPPE — ^FALSIFICATION
ctiie.Cett6 odieuie imputatioii, est em oppositioii, pompl^
atec oe que les Ino^phes de Failoppio nou* od • tppris de
la nobletse de aon catac^ et de la boDte de son cceur.
Des dilttrents ooTrages de oe grand mattre, ud leul parat
de son Tfyant : (Hnervationes anatomicm : U renferme aea
plus importanta traTaox. II a ^t6 r^lmpnm^ im grand nombre
de t(Ai, SescDOTres completes ont paru h VeQise (1684) et li
Fhmdort ( leoe ). D' SAixasaonE.
FALLOUX (Fn^oteic-ALFiicp-PicRai na), anden mi-
BictrB de llnstnictioa publique, est nd le U mai 1811, ^
Aogen. (Test k tort« diton, que sa fainiUe a 4ti& class^
panni la vieille noblesae. Son grand-p^6 ^tait marchand, et
lortit de la bourgiBoisie par r^cbeTinage. Son p^, mort
en 1S50, crte aoua la restauration, un ni^orat au titre de
Ticomte. £l6ve de De Maistre^ adnucaleiir de ^inq^iaitiony
M. de Falloux a publid une Vie de Louis XV[, une Vie du
pope saint Pie y. On Ini doit de plus ime Introduction au
liTie de Louis XVI, intituld : Biflexions surmeMentfeiiens
amc M. le due de La Vauguyon, D^put<S de Sdgr^ en 1846,
il prtta aerment au roi constitutionnel, vota ndanmoin^
itec Topposltion ligitiniiate, et se moQtra un des partisans
lesplusi^ dece qu'on appelait alors la. liberty de Tensei-
gnement Apr^ la revolution de Fdrrier, il Cut ^lu 4 T/Vs-
aembl^ constitaante par le ddparteiueat deMaine-et-Loire;
ii sccepta bien eatendu la r^pubUque, et le 15 mai il lut un
de ceox qui reparurent les premiers it TAssembl^ aprte sa
dissolution par r^meute. Rapporteur de la commission
Dommte par TAssembl^e pour la dissolution deis ateliers
nationauiy sa parole acerbenecontribua pas pen J^amener
les ^vteemeats de J u i n 1848. Quand le gto^ral CaTaignac
eat Ildted^enToyer dans les ddparteroents des commissaires
charge d'^foirer l^esprlt public sur T^ection du prfeident,
M. de Falloux Tattaqua viTeme^t, et renvoi proje^ ,n*eut
pas Ilea. M. de Falloux j gagna le portefeuille de Tinstruc-
lioB pabUque dans le mini^i&re du 20 d^mbre^ Ri^eiu k
TAssemblte Mgialative^ il prit plusieurs fois la' parole sur
les affaires de Rome» soutenant avec vigueur le gpnverne-
meDt papal, el c*est Ini qui prdsenta la fameuse loi vot^
en 1850 pour organiser la liberty de Tenseignemen^ On
lui a rcprocbe d*avoir recommend^ k TAcad^mie des Sciences
line invention de roouvement perp^tuel et d'avoir donn6 4
on Anbe une mission scicntifiqne pour cbercber en Afirique
rbomme k queue. Cependant U fut remplac^ par M. de Pa-
rieo le 31 octobre 1849. Ensuite it voyagea, et A son retopr;,
pr^sidant la reunion l^gitimiste de la rue de AlvoU, il.te
pronoD^ pour le r^tablissement du suffrage universel, en
mteie temps qu*il altaqualt les tendances pr^identielles.
Le coop d*Etat du 2 d^canbre ^it sans doute pen dc son
|odt; il recommend ses vo)'age.s et un Jour, k Rennes, il lut
Tobjet des redierdics de la gendarmerie. C^4tait yraisem**,
biablement un malentendu, car lorsquH se mit4 la dispoj^i-,
tioo des eutorit6i, elles se trouv^ent sans ordre. Depuji^
M. de Falloux n'a pas quitt6 la terre qu^il poss^de aux en-
virons d*Angers. II a un fr^re atn^ attacn^ A la oour de Rome
ca quality cfaudfteur de rote. L'abb^ de Falkmx, propri^t^lre
d^ pr^endu suaire de sainte Vdronique sur lequel se
troaire nn portrait dn Christ, croit tr6s-rermemep|L possdder
le seui veritable portrait de J^u»€hrist, relique ,d'un prix
iMppr6dable» comme on pense bien, et ayant d^jV opfSr6 nne
foole de miracles plus antbentiques les uns que le§ autres .
Ii. LOUVET.
FALMOUTH, vilie maritime, 8ur la c6te m^ridioaale
<la comt^ de Comouailles ( Angteterre ), A Touest de Tentrte
d'oniolfiB appel^ iWmow^Aririirtocr^ qui p^uMre fori
ivaotdans rinterieur des terres^ forme Ton des plus v^tea
ct des meilleurs ports de TAngleterre, k Tabri de tons lei
▼ats, et aert de station k un grand nonobre de yai^ux,
de guerre amsi quA la patacne dee douaniers anglida
cbargte de surveiller la coutrebande. Pendennis-CaetlBf
forteicsse coBstmite sur uu petit promontoire voisin, et
le fort Mawes ou Muudit^ situid en face^ A festysur une
Aralte langne de terre, I'un et rautre datant du rtigne de
Henri YIII, protigent rentr^ do port Charles II er6a
lord Berkley comte de Falmouth, et en i%ll ii octroya A
Geoiige Fitxroy le titre de eh<ktelain de Falmoath. Plus tard
d'autres seigneurs ,anglaia ont aussi pcvtd le titre de Fal-
mouth. Gette ville est redevable de son accroisaement et de
sa prosp^it^ aui Ugnes de paqpebots qui depuis les premiA-
res annte du aitele dernier en parteot r^galfirement pour
les Indes ocddentales, TAm^que da Sud et du Nord, J'Es*
pagne, le Portugal et iesiKirts de la M^iterran^. La na-
vigation A vapeur a sans doute fait perdre A Falmouth une
grande partle de son importance ; mais eomne les steamers
qui pauent par le canal s'y arrdtent poor, prendre des past-
sagerset du cbarbon, la ville n'a pea trop d^obn. Elle poasMe
en propre 130 b&timents, fait im conamerce trfts^actif avec le
Portugal, exporte du cnivre, de I'dtain, dea colonnades et du
poisson, et tire un grand profit de la pAche; nais sea cfaan*
tiers de construction ont sensiblement perdn de'leur acti-
vitd. Falmouth par elle*mlfne n*a que 6,000 habitanta; mala
sa popuUtion s'^ve k 22,000 Amea fi Ton y comprend les
diffi^entes paroisses de sa baolieoe,
FAJLOUBDE. Voyet Facot.
FALSEN ( CHRvnAN-MaoNus na )^ historien et homme
d^tat nonrdgjen^ nd A Opaolo ,. prfai de Chriatiama, en
1782, fut nommd avooat de la oonronne prka la conr su-
pdrieure et, l*annte suivante, juge dans les environs de
ChristianSa. £n 1814, envoyA oomme ddpol6 k rassembl^
eonstiinante d'Bidawold ,. il y montra lea prinelpes du li-
b^ralisme leplusavancd, et renon^ spontan^mei^^ sa no-
blease. Komm^ hailli de Nopd-Bergenhuus, il fit partle dea
stortbingiB de 1816, 1816, 1821 et 1822, comma d^utd de
ce bailliage. Ayant» en 1822, aeceptd les fonotions de pro-
cureor gdndfal, et ayant dte lors cm devoir aoulenir cer^
taines mesures proposdes par le gonvemement, qui ^talent
en opposition manifMs avee aea anciena prindpea, sapopn-
laritd ne tarda pas A dderottra. En 1827 ii taX appeid A
fUre partle de lacour aupi^ftme, doat le ai^ est A Ghristia-
nia, oA il mourut, le la Janvier 1880. Son plus bean titre
littdraire eat son Histoire de la NorHge som Harold
Haarfager ei sesdeseendanis miles ( 3 voL ). II a aussi
rdassi, dana un autre ouvrage, A Jeter aor randenne gdo*
graphie do sapatrie one vivelnmi^re.
Son 1^ cadet, Charles im FAUsaif, iMiilli de Christian-
sand, fit partie de loos les storthings idnnia depnis 1821.
Choisi A divenes reprises par I'aasemblte poor president, il
se JBQOBliaoratear lucideet parfUtemenCau fiait dea besoins
du pays, et jooit oanslaminent de tonte la oonfianee de la
nation. II monnit en 1852.
FALSIFICATION, aellon dniltdnr, de ddnaturar
tine chose, avea llatentiottde tromper aur aa natnre. Oe
mot a'emploie plnaspddalementdans denx caa ddterminda.
D*ane part, U s'applique aux drognes mMidnales, aux
denrtes allnientairea, aux boissona. Nous avoaa fctt oonnaltre
au mot A%.TteAnQN les diffdrenlea natures de fAlaification par
lesqnellea le commerce chercbe A a^enricliir Ulloitement, et
la fafon doot la loi les rdpdmo* Nous devona ajonter ici que
la fiateification des vhu par dea anixturea nulsibles A la sant^
estponio df nn empriaonnement do six jours A deux aaois , el
d'une amende de lo A 500 fir,, sans compter la eonfiacation
des boissons falsifides trouvtechei le vendouronddbitant.
Quand cetle falaificatton a dt^ faite par dea voilariers. chaiig^s
du transport dee boissona, eUeestpunie eomnMi vol quallfid,
et le coupable est eoodamod A la rdciuskMu Xa fUstfcatioia
, dea boissona, loraqu^eUe n'est paa fidte avee dea aubetancea
nui^ihles, constitue une contravention , qui est ptmie de 6 Ir
10 (^, dtam^eiade poor les vendeura ou dl^bitants, ektraitdo
comma vol almple si elle a dtd oommlse par la voKurier
chargA du. transport dea boissons , et punie dte empriaon-
nement d*un moia A un an, et da 16 A too fir. 4'anM»de. -
Appliqod aux dcritures, aux actea pubUcs o« privds, le met
falsifUaiitm indique le plus g^nendenMOl nne optadioA
frauduleuse, qua la loi fcraito de orteio et ponit eomma isk
Elle conatitue le fan x. Heat des aavanta qui ae soul doanl
3«.
I
168
t'ALSiriCATlON — f'ALUN
la MtisfactioD d^alt^rer desteites, de falsifier des manuscrits ;
ce n'est plus \k qti'uli crime litttraire, et lonqn'il est d^-
couTert, si la loi le couTrede llmpunif^la plus absolne, Topi-
Dion publique le bit expier A qui I'a oommis k bon escient.
On emploie aossi le mol faU^Hcalkm en pariant de Pal-
l^ralion desmonnaies, crfiae qui reatredans la cattf-
goriedu raux monnayaga.
FALSTAFF (Jobh )» le fidMe compagnon de debau-
ches du prince de Galles qoi derint plus tard le roi d*An-
gleterre He'n ri Y, mort en 14^1, est le personnage drama-
tique le plus original que Sliakspeare ait introduitdans son
Henri V, et, k la demande expresse de la reine Elisabeth,
dans Les Joyeuses Commires de Windsor.
[ FalstafT est une des plus belles creations de Sbakspeare :
e*est un type complet de toutes les pens^ honteoses, de
toutes les debauches , pr^sent^ sous on jour si franc, avec
une candeur, avec une naivete, fallais presque dire avec
une bonhomie si grande, que Thorreur disparalt, et qu^on
ne peut m^priser ni injurier FalstafT qu'en riant de son in-
famie mdme. Rien de ce qui est mauTais ne manque k son
caract^re : tons les Tices lui sont bons, paroe qne tons lui
sont d*un rapport fertile } il ^it de toutes les mauvafses qua-
lit^, en tirant d'elles tout ce quHl peut en avoir. 11 semhle
que les sept p^h^ capitaux aient prdsid^ k sa naissance,
et Talent dot^ chacun d*un don pr^cieoi pour toute son
existence; aussi a-t-il vieUi sousle hamals, n'avan^ant nine
retardant Thorloge d'une minute,- ne changeant rien k ses
habitudes. Youlei-voos son portrait, il se peint lui-mtaie,
le fall « Cest un homroe de bonne mine, d'un ricbe embon-
point, qui a Tair gai, Toeil gracieux et le port des plus no-
bles; il peut avoir k peu prte dnquante ans, ou, par No-
tre-Daroe, tirant vers soixante. ■ Mais 6coutez une voix
moins pr^venue : « C^est un monstre charge de graisse,
un homme en forme de tonnean, un magasin d'humeurs,
un sac k liqueurs, une loupe dliydropisie, une tonne de
Tin, une valise de chair, un boeuf gras rOti avec une farce
dans le ventre. ■ VoiU pour le physique ; passons an mo-
ral. Si FalstaCr^avait la moindre quality heureuse pour tenir
en ^cbec, ne fdt-ce qu*un instant, les vices nombreux
qu'H lege non dans sa I6te, non dans son coenr, mats dans
son ventre, car FalstafI est le type le plus grossier du
roat^rialisme : tout partdu ventre ehec lui; ou s'il <^t«iil
brave, ou sensible, ou g^niSrenx, FalstafT ne serait qu'un
type tronqn^. Mais FalstafT n'est pas on homme : il a tons
les d^fauts d*un enfant et les vices d'un vieillard; il a poor
noorrices les premiers et pour b^quilles les seconds. Ge qui
fait rire dans FalstafT, c'est TenCuit; ce qui d^oOte et r6-
▼olte, c^est la b^uitle, c*est lo vieillard, Falstaff est a(li^;
il neaoit pas & la vcrtu , il croit k la sottise; il ne soup-
^nne pas le remords, car, au lieu de faire rire, il ferait
trembler; il ignore le repentir : le repentir serait pour lui un
suicide. Voyex le courir au-devant du prince Henri, devenu
roi : les lots d'Angleterre vont ttre k ses ordres; il s'avance
avec confiance, et ik cette sotoe snblime : « Je ne te con-
naia pas, vieillard; songe k prior le del. Que ces cheveux
blancs silent mat k un insenslft, k un boulTon ! J*ai vu, dans
le songe d*un long sommeil, un liomme qui loi ressemblait
ainsi, charg6 d*un embonpoint roonstrueux , aussi vieux,
•t bavard ettr&oA comme lui mais k roon r^veil, je m^-
prise mon songe. »
FalstafT, loin de saivre un pareil exemple, pense que son
eher Henri a perdu la raison. Cest cette candeur qui rend
le caractte de FalstafT si coroique; c'est cette foi si Imper-
turbable et si aouvent attaqu^; ce sont oes aMScomptes
nombreux qui exdtent le rire. A la fin, aucun de ses vices ne
Ini tient oe qu*il semblait lui avoir promts : FalstafT se croit
a^<ii8 aollementsor sa bMe; mais il n'est assis que sur la selle :
It montnre a M d^bte,et quatre pieux l*ont remplacte.
Ooormandisey paresae, vanity, p«llage,oisivete, rien ne mar-
die plus, et FalstafT rests suspendu. JoKafeMes. ]
FALSTER, rune des ties dauoises de la BaMique,
ia wd de la S^lande, s^r6e de l*lle de Mosen par Ic d^
troit de Groen ( Gretniund) et par celni de Guldborg (^uU*
borgsund) de llle de Laaland avec laquelle elle forme le
bailliagede Laaland, prtente one superfide d^environ 8 ray
riam^tres carr^ g6n«6raiementphite, mais traverse dans la
direction du nord*est par une chalne de oollines attefgnaBt
k Bawnehoi une altitude ide 60 metres et de 63 mitres a
Saeshoi^ avec une population, presque entiiremeot daaoise
de 28,000 imes, dont Tagricultiireest la principale indostrie.
La grande fertility de cette tie I'a fait suniommer le verger
du Danemark. II est au monde peu de vues plus endiante-
resses que ccUe dont on joiiit en passant entre cette tie et la
SMande ; mais les vaisseaux 6vitent ordinairemept de s^en-
gager dansle labyrintbed^tlotsquirentourent FalsteTyjadis
la propria particuUire de quelques grandes fiiroilles no-
bles fait partie depuis le seiiitaie sitele du domaine royal,
qui k cette 6poque en fit raequisition. Elle a pour chef-
lieu Nykiceping , petite ville de 1 ,600 Ames , admirablement
situte, sur le Guldborgsund^ et centre d*uB conmKroe fort
actif. Le roi de Danemarii j possMe un chAtean qui servait
autrefois de r^dence aux rdnes dooairiires.
FALTE, FAUDE, FAUTE, GIREL ou TONNELET.
On appelait de tons ces noms Tesptee de basques d*mie
cuirasse de fer pldn, partie iMufTante qui couvrait le liaot
des cuissards, ou des demi-coissards. CT^Iait on bant de
diausses, ou un gardfr«liausses de m<$tal. Plus ordinairement
les faltes r^gnaient k partir du dessus des bandies : dies
^talent le prolongeioent de la cuirasse, et s'^vasaient k rai-
son de la corpulence des guerriers. G*' B4BDi!t.
FALUN ou FAHLUN, appel^ aussi Gamla Koppar-
berget , c'est-A-dire vieille montagne de etAvre , dief-lieo
du lisn du m6me nom ou andenoe province de Dal^
car lie (SuMe), dans une vall^ situde entre les lacs de
Warpan et de Run, au milieu d*une contrte deserts et b6-
ris86e de rocbers , est le si^ge d*une direction des mines et
compte une population de 5,000 habitants. On y troove un
collie fondj par la rdne Christine, une 6coie pratiqoe de
mfaieurs avee un laboratoire et diverses cdlecUons sdenti-
fiques , et la mine de cuivre la plus ridie de la SuMe et peot-
^tre du monde entier, que le rot Gnstave-Adolphe avait
coutume d'appder le tr^tor de la Subde. La foese situte
en avant de la ville, k Touest, et qui s*est form6e par suite des
dboulements successifs de diverses fosses andennes, a
400 metres de longueur, sur 200 ro^reft de laiigeur avec
one profondeur de 75 nifttres ; de sorte que les ouvriers
peuvent sur presque tous les points y travailler i dd d^
convert Aux approches de la mine, de vMtables noontagnei
de pierres provenant des d^blais suocessifk opMs el aocu-
m\\\H pendant plusieurs siteles. Ind^pendamment de son
reinarquable outlilage, la mine ofTre enc4ire d*aatres cu-
riosit^s au visitetir stranger, par exemple la salie du con-
sdl , taiUde dans le roc vif ; la salle oh le trilHinal des
mines tIent ses sauces; une chapelle, une bibliotii^ite
min^ralogtque et un ricbe cabinet de min<^ralogie. Depuis
1716 la mine de Falun appartient k une socidt6, dont le ca-
pital, compost de 1,200 actions, se trouve r^paili entre phis
de trds rents actionndres. La compagnie possMe aussi
plodeurs niuies de fer et de sdxante k soixante-dix hants
fonmeaux, tons sitii^ k peu de distance de to ville. Le pro-
duit de cette mine ^it jadis blen autrement considerable
qu*aujourdPhuL En 1650 il s*deva k 20,321 quintaux; il oe
va gu^re maintenant au delii de 2,500 quintaux. Elle ne
foumit pas d*ai1leurs senlement du cuivre : on y troove
ausd du vitrid en abondanoe et un peu d*or, d*ar9Bnt d de
plomb. Le minerd de cuivre qu'on en tire s*expMie aux
fonderies d^vetto ou Awesiad situ^ sur le Daldf, a
8 myriamitres au aud-est de Fdun, oh on rafSne, on le rnon-
naye, ou blen ofl II snbit d'autres prorations.
La ville de Fdun est r^li^rement oonstnilte, avec d«
grandes et torges rues, ooop6es k angles drdts; mais Vas^
pect ne lalsse pas que d*en dre des plus tristes : ses mal-
sons, bassM et btties en bois, dant constamment ndr-
dcs par r^paisse fum6e qui s^tehappe de to muie d nuM
fALCW — FAMILLE
969
mime k la r^6U\imk d'alentoor. Cet endroit n'est cepen-
daat pas roabain, et en tempt de contagion on vient an
contraire de fort loin s'y rtfo^.
FALUN ou CROU. On donne le nom de/alun A des d<^
pMs immensea de coquiUea et de polypiera foaailes. Cea d^-
pAts aoat meoblea, c*eBi4-diro pen coMrents. L*lge gfolo-
giqne dea falona eat recent. En efTet, lea faluna aont
immMiatement poat^rienra k la formation dea meuliirea , et
fool partie dea terrains tertlaires aapMenra, qui manqnent
diMle baaain de Paris. Parroi ies d^tota de ce genre, les
falans de Touraine aont e^I^bres. lis fonrvirent k un pen-
sear profond do seiiltoie sitele, Bernard de Palissy, I'oo
cMiOB d^afaneer • que cea dip^ ne pouTaient point avoir
M fomtepar on ddoge soMt, instantan^, et qu*au con*
traire il atait follu on temps consid^raMe pour que ces co-
quilles enaaenl po se d^ioaer dans la vase, k la longue et
MM r^olntioo. » On pense bien qne ces idte si pliiloao*
pliiqoeset si TraSea ne furent point admlses k oette ^poque.
Les ibtsiles qui eomposent ces depdts sont surtoot dea bul-
trei, des arcbea, des p^toncles, desp^gnes, dea c^rites, la
tMbratnle perforce, des (krosites, des balanea, qnelqnes
pbsqoes, dea edtaete, de norobreox mammif^respacliyder-
laes et ruminanta. Lea lUnna sont employ^ af ec on grand
socofes poor rameoderoent des tenres. L< DuaaiEux.
FAIIARS9 lo Fanum Mortis des Romains, est un vil-
1^ do d^rtement du Nord, k 5 kilometres de Valen-
deoBeSy c^Mre par le camp qoi 7 fut form^ en 1793, aprte
la tiabisoB de DumourieZy par le gto^l Dam pier re.
Plasieora operations, tentte de oe point centre lea Aotri-
ducon, qui avaient enTabi la France , manqo^rmt leor but,
et fliin legAiiSral pMt d*nne bleasure Ic 9 roai, I^e g^i^ral
Laanrcbe lui soeoMa; mais les Autrichieus ayantenloTe les
ndooles de Vk Rondle le ti mai, Laroarcbe ^vaeoa pendant
h Bait ee camp, qol pendant qnarante Jonra avait ralenti la
mtrche victorieoae d*un ennemi sop^rieur. Dix mille Fran-
fiis se r^fngi^reot dana Valenciennes ; les aotres dlTisions
M repliant sor Boochain , apr^s aToir perdu troia roiile
bonnea dana on nouvean combat; la levte de ce camp
hisBa ies alHte mattres do terrafai et libres de cbolsir ceUeft
dsBOA placea fortes qoMla Toodraient attaquer.
FAIKLIQUE^ qui meoK de foim. Cefte appellation
i^orieiise a M appliqote de pr^fifirenoe aux anteurs, et ton-
joors par dea anteors. En efTet, fl est un degr6 dans la ml-
tkat qui m^ne droit an m^ris dn public. Or, comme c'est
UBS lajaridiction dece dmiierque se tronvent essentielle*
neat placte les ^criTains, onoon^tt combien il est donx k
ua anieor qoi se Tenge d'lmpoaer one sorte de degradation
I lesennemis. Parmi les poHes qui ont le plus souTent abuse
de tout oe que eette ipithMe renferme d'insoienee, on pent
dter Boileao et Voltaire, qui, nestousdeux avec one
fBrtnae iadepesdaBte, aoraient bien dA designer nn pareil
geared'attaque. SAnrr-PaoaPEB.
FAMEIJX (do latin fama^ renoromee). Foyes G^-
aaiTl
FAMILIARITY 9 absence de toute forme ceremo-
itaBse. EBtre gens d*un Age dejk fait et de condition pareHle,
la IMHarit^ est le resuttat de rapports plus 00 moins )ta-
bHaela : k force de se Toir, on arrive k vivre sans fa^on,
MBHne en familie; mais cette familiarity insolite ne tent
pas dire qn'on s*airoe, on mtoie qu*on s'estime. Un attache*
tneotvif et profond natt quelquefois dans Tespaoe de qnd-.
qnes joors, et i*on se sent He comme si Ton se connaissatt
dcpnis looigtempA : ainai, leajeones gens eotre enx sont
cbcUbs k one aorte de fiunlliarite aobite, et lorsqoe des
pairioM videBtea ne lea divlsent paa, cetle fiimiliarite
les mtee h on attaehemeat qui dure toiite la vie. II n'est pas
dsBneii toua de ae permettre la lamiliarite; il but poor
ca Hre di^ie avoir re^ une certaine education premiere,
fm dn moina poaadder one grande habitude dn monde; alors
la famlliarite est d^un prix ineatinMble : k toutea les deiices
de riniiiBite die joint lea charmes de ce natorel qiri s'aban-
(oaae, aana ft«ncliir lea limitea de la reserve. Maiiieurenae-
ment on ne 8*arrete pas toojoors an Juste point. Trop sou-
vent on se fait peu de scrupule de manger dans la main
d^autrui, et alors, conune dit le proverbe : lafamUUniU en*
gendre U m^pris, Avec des personnages d*une grande im-
portance, lors memo qu^on les approclie frdquemment, II
faut beaucoup de meaure poor s'aventurer ]usqu*^ un ton
noblement familler; k plus forte raison, faot-il se preserver
d'un abandon plein de famiUarite dans les manieres. Toutea
les fois qoe le commandement doit etre execute k la lettre,
il exclut, dans un intervalle donne, toote famlliarite du
snperieur k llnferieur : ainsi , enlre gena de guerre la fa-
mlliarite cesse du moment ob le service commence. II y a des
professions ou la lainiltarite est passee en cootume. Les avo-
cats, qui en plaidanl s'attaquent avec one acrimonle ai
perseverante, se tntoient presque tons, comme les come-
diens. Saurr-PaoapEB.
FAMILIERS. Voyez iRQmsmoM.
FAMIUSTESy sectalres dont fensemble composait ce
qo'ils nommaient familie ou maUon d'amour. La per*
foction chretlenne conslstait suivant eox dans la citarite.
Aossi professaient-ils oniquement cette vertu, etexcluaient-
Us Tesfierance et la fot, comme des imperfections. Cet atta-
cliement reciproque qui les unissait ies ons aux aufrea, et
dans lequd ils comprenaient toot le reste des hommes, leur
avait foit donner cette denomination. Telle etait la puis-
sance qu*ils attribuatent k la cbarite, que par elle Us se
croyaient impeccables et places au-dcssus des lois. Henri-
Nicolaa de Munster, suivant lea una, Armand Nicolaa, ou
David-George de Deft, selon d*autres historiens de cette secte,
se donna d*abord pour inspire; puis II se pretendit deifie et
plus grand que Jesus-Christ, qui k I'entendre n*avait ete
que aon image* Rednit au silence dans une discussion , au
lieu de s'avouer vaincn, il aliegua que PEsprit<Saint lui or-
donnait de se taire. Lea diadples de cet entliousiaste se pre-
teodaient aussi des hommes deioea. II a laisse, entre autrea
ouvrages, V^vangile du royaume et La Terrede palx.
FAMILLE, reunion dMndividus (ormee par les liens du
sang. Le utoi familie rappelie tont ce qui emeiit le coeur de
Tbomme : amour, devouement, respect, reconnaissanee.
L^amour qui unit le pire et la mere s'accrolt encore quand
les enfants en deviennent Toilet, et se dumge en devouement
qoi excite la reconnaissance et le respect de ceux-d. II est
peu de cceurs que ne toocbent ces noms d*epoux , de pere,
de fils, de f^^re, cette magnifique variete d'affections qui
naissent de la familie, modde de la sodete, qui n*existerait
point sans die. La fomilie ne se montre dans sa perfection
que lorsque I'union de Thomme d de la femme est indisso-
luble, d que cliacun reserve pour Tautre exclusivement
Tespeoe do sentiment qui le lui fit preferer d dioisir. II n*y
a point de familie dans les contrte ofi la polygamic est en
usage : les femroes, jalouses, transmdtent k leors enfants IV
verdon quViles ressentent pour des rivales ; d dans les fils
que son pere a eus d^autres femmes cheque enfant ne volt
qje Ies fils de renneniie de sa mere. Sans les enfants d'Agar
et de Lia , qui tronblent le repos des tentes d'Abrabam et
de Jacob, la familie au temps de ces patrlaches s'ofTrirait
k nos yeox dans une plenitude de majeste d de grftoe qui
laisse bien loin derriere die tons les charmes de notre exis-
tence modeme : de la pluralitd des femmes viennent les
meurtres qui ensanglantent lea pdds de POrient..,
Cest du pere ct de la mere que natt la fkmille : d'eox
aussi en derivent les vertus d le bonheur. Leurs exemples ,
leurs preceptes, produtront Talfection, leor autorite la
maintiendiB. Le pere travailtera poor fbomir aux besdns de
la fSsmille, soit qii*il administre lee biena re^ de aes aleux,
aoit qu'il en acquiere ; sea fils partageront ses travaux. La
mere, renfermee dans sa maison, allaitera lea enfants , ins-
traira les fllles, s'occupera de {'administration hiterieure.
Ainai, une partte de la familie echangera sa force phydqne
et morale contre les soins tendres, asstdoa , patienta, de
Paotre mdtie. Tooa neoessaires, indispensablea ao bien-eti«
common , ila composeront ce toot compid qni constitov Ig
i1&
t'AMILLE
famOltp Yofll rofdre de la natum. Les Uens da stag seres-
flernotenooveparU iriedeflimilla , leor foroes'te angmentey
et la floeiM profite do bonhear dont cette Tie est la SDwree
eidont l^^golsme ne pciam Jamais ^tre le priiieipe. La fiunille
est Tabr^ de la nation, et les plua sages Mgislateors se sent
efforote de reprodoire dans lears codes les lots qni la font
prosp^rer^ Ms qoi se rMolsent k «n mot t Union* Eo vain
riiomnie Tovdrait slsoler, le sort Ta fait, dans son honnenr,
dans sa fortune, danssa eliair, dans ses os, solldaire de sa fa-
mille, on ses mistoes : oo ses affronts Tatteindront totifours.
Est-ee done do cette ntessit^ dHinion que nalt la violenoe
des haines entre ceax que la nature destinait k s^airoer? La
haine de famllle sembfe appeler h son aide tontes les pas-
sions bumaines , et les hordes Tenues des extrtoiitte de la
terre pour se combattre montrent moins d*achamement k
se d^tniire que des enfants con^s dans le rodme sein...
Les sod^t^s roodernes, par difttrentes insUtotions, par des
cootumes prorenant du melange des peuples, par I'extea-
sion du coQirooroe , par le goOt do phiisir , snccddant k fa
satisfaction des besoins , ont afTaibU i'esprit de femille; ces
soci^tte ont voqlu r^uoiren nn large cerele les anneaux qui
formaient une cbatne, sans cesser d*aToir un centre particn-
lier. Uest douteux que le blen public en soit augments,
roais certes le Iden iiMiiTidoel en a M dimino^. Non-seo-
lement les joies de la famille ^talent puree , mais encore
eiles toiient fadles , prplong(^iS, et toules les ^poqnes de
la Tie ^talent appdto k j partidpcr, car dans la femille
le ridicule n'atteint ni les cbereux blancs ni les rides du
du Tieillard ; la puerile et brayante gaield de Teafant n*est
point importune; les cbannesde la jeunesse exdtentPintMt,
et non TeuTie. Et les maux do corps, ceox de TAme^ que
la soci^t^ rMoitau silence, oo s'adouciront-Us par laplainte,
06 serottt41s teoot<te, sooUg^s, si ce n'est dans le. sein de la
Duuille?... La sagesse, qui nooslSut aimer laTcrta etreeheiv
cber notre propre bien, nous apprendra toojoors, seooodte
par Texp^rience, qne dn bonheor de notre famllle nalt notre
plus sAre et notre pius solide fidicitd. C*^ na Biuih.
L*^roologie du noi fauUlle est ineertaine ; Festus le
fait Tenir de famel, qui dans la langue osque signUlait^er-
vus , et dont Eanios anrait fait famuli racine de fanmhu,
D*antres le tirent do gree 6|uX(a, qni, aTeo le digamma
toli^ne, derient FoiuXioc, couTersation. Ge nom de femille
a, du reste, M donn^ tr^s-andennement k I'ensemble des
hommes libres d'une maison et 4 une branche particuli^
d'une gens romaine. Qnelqaefois gens el/amUia sont oon-
fondu8;cependant on lit dans Apulte : QtUndedmliberi Ao-
mines^populus est; totidemservi/amUia; toiidemvinctif
ergasiulum. A Rome, lechef dela famille aTaitsor die
une puissance sans Uroites. La puissance pater nolle a
cliez nous des bornes bien plos modestes. N^anmoins, la fii-
roilie a ^U attaqute par des noTSteors : on Ini a reprodi^ de
porter k Toubli trop complet de ses seroblables par amour des
siensp et Ton comprend en eflet combien rbomme d^i^rlUi
des biens de la terre doit souOrir de Toir Tabondanoe Aire le
lot de gens qui n*ont souTent d'aotre rodrite que le saToir-
faire, ravarice,la bassesse, les passions sordides de leursau-
teurs. Heureuseroent , ce sont lit des exceptions, et sans re^
noncer aux Joies de la iamille, Tdlions k ce que diaoun poisse
Ubreroent et lionn^tement<^leTer la sienne par le trsTdl.
FAMILLE ( Coiiseil de ). Voyez Conseil db Famllb.
FAMILLG ( Droits de ). Voget Daonra db Famillb.
FAMILLE (Moonaies de), expression autrefois syno-
nymede oelle de monnaies con sti /a ires, et qu'on ap-
plique ai^oard*hai 4 lontes les monnaies romalnes portant
le nom dHme famille ou d*uae personne , de sorte qu*on
comprend mtoesoos cette denomination les monnaies des
monnayeors sons Angoste, ele. La plopartdes monnaies de
famille, cooune les monnaies consulaires, sonl en bronze et
en argent; U n^en existe qu^un trte*petit norobre en or, car
ce n*est qa^k partir da Tan 206 aTant J.-C. que ce m^tal se^
Tit A la fabrication des monnaies. Conmieoelles-d,elle9dir*
^kreat esaentiellemeat dans leor empreinte des monnaies
flrappte aalonps des mapMaH^ ear dies soat trts-rtdai
en lepr^sentations hjstoriqoes*
FAMILLE ( Noms de ). Forres Noas nopRES.
FAMILLE ( Paetede ), traits fkmeux n6goci6, arscle
plos profond myst^re par le due de Cfaofseui, princi|N|
ministre de Louis XV, entre ce monarque et le rn d*Ei-
pagne, el signd an rools d*aoOt 1761. II sediTisdt en n
arlifles. Lesdenx rois y traKaient lant pour eux que poor
le rot des Deui-Sldles et llnfant due de Panne. C'^tait nne
aUianoe offenslTe et dtfcnsiTe entre les princes r^ants des
diffifirentes brandies de la maison de Bourbon. Cbaqoe
prince s'engageait k regarder comme ennemie tonta pais-
sanoe ennemie de l*un d*eox ; its se garantissaient rfcipro-
quement tontes leurs possessions, dans qudqoa partie do
monde qu^les fbssent sitn^, suiTant I'^t ob dies se-
raient au moment 06 les trofs oonronnes et le doc de Parme
se trouTeraient en palx btcc les autres puissances. Us s'o-
bUgedent I se foumir les seconrs n6eessaires, k ftire la
guerre conjofnteroent, el 4 ne Jamais oonsentir k one paii
sdparte. Loots XV renon^ au droit d'aobaine en France I
i^igard des sojets des rds d*Espagne et des Deux-Sidles, et
il Alt conTenu qne les sujels des trofs cooronnes joulraieot
i*Am lenrs Ittats respeetif^ des m#mes droits d exemptions
que les naUonaux quant k la navigation et au commerce,
sans que les antres ])u{ssances europ^nnes pussent 6tre ad-
mlses k cette alliance de famille, ni prMendve poor leors so-
jets auxmtoies aTantages dans les £tats des trois coiironnes.
Le due de Chofseol regardalt oe traits comme Ptete le plot
honorable de son minist^ ; il ne se fUsait pas Itfasion snr lei
rteultats de ce traits pour les Int^r^ts materials d^ la France,
mais II esp^rait obtenir une pdx moins dteTaatageose,
amener one utile diTersion, affaibiir en les diTisant les forces
de TAngidenre d obligor le Portugal k se dtelarer contre
rAnglelerre; dans le cas contraire, II esp^rdt pooToir s'em-
parer faeflement de ce royanme, oiiTert de tootes parts, et
doubktr les forces marllimes de la France par F^djonctioa
des flottes espagnoles.
Ces provisions ne se r^Hs^rent point. La ddsastrense
gSire de sept ans conttnna aTeo pins de Tlolence. Haisle
doc'de Chdseot acquit par ce traits plus de pouTofr d d*la-
floenee : aux portdenilles des affaires drang^res et de la
guerve 11 rtonlt cdd de la marine, d le roi d*Espagne lui
euToya Pordre dela Toison d'Or, qo'O re^nt das mains do
dauphin aTec le c^rOmonial d*nsage. Le roi Ini donna la
charge de oolond g^n^rd des Suisses et Grisons. A la noo-
Tdle de la signature de oe traM, les n^oddioos de piix
entre la France d TAnglderre oess^rent. Le roi d^Angiderre
chargea son amlMissadeur k Madrid de demander au minis-
t^ espagnol d le rd ddt r^ln de s*dlier k la France,
d'exiger one r^nse cat^rique, d de d6darer que tode
teigiTersatiott serdt regardOe oomme one dtelaration de
guerre. La fiertO castillane f^it TiTcment bless^ de cette no*
tifioation, d bientdt les hostility oommenc^rent entre TCs-
pagne d TAngleterre. Td fot pour la cour d'Espagne le
premier r^snltat du pacte de famille. La pdx ne fnt rendoe
il TEurope que deux ans aprte.
Ge fltt en Tertn do pacte de fkmille que la France d PEs-
pagne se rdmireat contre T Angleterre dans la guerre de lla-
dOpendancede TAmOrique septentrionde; ce fot aosd ea
cons^ueace de ce trdt6 que la oonr de Madrid fnterrint
diredemeat enfhTeur de Lods XVI, d qu'elle fit f^n des
propositions k la CouTention; td fbt aussi le motif de la
guerre que cette puissance sontint en 1793. Loads XVIlIss
fonda Element sur les stipulations du pacte de f^mftte
poor faire marcher, en 18)3, ses armies au seconrs de
Ferdinand VII. Dupbt (de I'Yonne).
FAMILLE (Statnt de). On appdle dnsi en Allemagne
on eontrd pass^ entre les membres d*une m^me ftaiille
Boble d privil^iOe relativement ii des IntMts conununi,
tels que laoonsenratlon de la fortune patrimonide, I'emploi
qd doit en itra fiait , les formes k otnenrer k ronTertm« du
successions y las fonndit^ n^eossaires pour nillder des ma* '
PAAiCLLE — FAMILLES NATUa£LLES
J7l
H«gesy la dArfgnation d^un chef ou repr^senlaiiil (senior ,
iubsenior) de la Ounille, etc., etc. Quoiqu^au premier coup
d^ceil de pareiUes conTentions sembleDt n^mi^reMer que )m
roembres des (amilles qui se trouTent lito par ces actes, et
qu'oD puiBse croire dte lors qu^elles n*ont pas besoln d'etre
coDilnnifes ou infirm^ par I'itat, oo ne saurait oier que s*U
^Uit libre k cbacun d^en 6tabHr de pareiUes, la masse de la
nation en pourrait 6tre Tivemeut I^s^. Ces statuts de/amillB
ayant suiiout pour but rimmobilisation des fortunes et la
coDcentrafion de la oropri^t^ territoriale en un petit
nofflbre de Doains , l^tat ue doit jamais se dessaisir du
droit de r^^menter les contrats de oette esp^ et d'en
sttTYeiUer Texteution. Aussi, dans ces deroiers temps, dilTi^-
rente gouTenieinents allemands ont-ils d^id^ que I'etablis-
aement des stcUuU de famille he saurait a? oir lieu sans
lenr autorisation pr^alable. L'acte constitutlfde la conf^d^*
ralion germaoique dnum^ cependant (art. 14 ) au nombre
des prif ildges garautis aux families des anciens princes et
eomfes de TEmpire le droit d'aulonomie ou privilege d*^-
tabDr h Tusage de leurs membres tels statuts personnels qu^il
leur plait. Mais si les statuts de famitle peuvent 61re
etabUs par Tassejitiment des membres viTants d*une m^e
toiileet licnt alors leurs descendants, ils peuvent aussi
^tre abolis en satisfaisant aux mtoies conditions. Toutefois,
I'tsseotiment unanime des membres Tivants est pour cela n^
eessaire ; Tasaentiment de la simple msgont^ serait insuOi-
santyioit qu^U f<^t question dMtablir^ soit qu'il s'aglt d'abolir
uo statut de iamille. C^est ainsi que les gto^rations &. Yenir
se trou^ent \\6e& par ce que leurs p^res ont d^cid^.
£n Rrance , la revolution , en abolissant tons les priyil^es
de la noblesse ffeodale, a mis fin aux statuts de/amUU; et
ceax qu^on teuterait d'^tablir seraient radicalement nols et
de Qui effet.
II existe des contrats ou statuts de famille dans la plupart
des maisons sou veraines. L*une des plus remarquables coa-
▼eotions qu^on puisse citer en ce genre ^tait le dtoret qui r6-
glait r^tat des membres de la famille de Napolton et les
Boomettalt compMtement k ssl puissance paiemelle, d^ret
qoele r^tablissenient de Pempire a fait revivre ( voyei Fa-
IliLLB nOTALEy FaMILLE IHP^HULE).
FAMILLE ROYALIB, FAMILL£ IMP^RIALE. Sous
Tsncienne mooardiie, on ^tdoUssait dans les (amilles royales
trois divisions bien (Ustinctos : 1® la maison royale, com-
prenant le roi, la reine, et leurs enfants ; 2^ la race royale^
1« fibres et soeurs du roi, et lee enlants des premiers; 3° ie
sang royal^ compost des princes qui n'^taient pas tmrn^-
diateraent enlanta de rois, ni eofanto de fr^rcs du roi. Ainsi,
dans Tordre de successituliUS, tous les princes de la maison
ruyale pr^c^diuent ceux de la race royale, et ces derniers
pr^cMaient les princes do sang royal. Dans le cdr^monial,
les princesses jouissaient de lapr^s^ance qu'elles devaient k
ce ni^me ordre de primogtoiture, quoique par la loi sali-
que dies fuasent excliies de la couronne, et que tous les
princes qu'ellee primaient y eussent des droits k un degr^
plus on moina dlolgnd. Le titre d'altesse royale ( usit^
en France depuis 1663 ) appartenait aux fils, lilies, ir^res
etUBors'du roi, ainsi qu^aux femmes des fr^res du roi et
k leors enfants. Lkint.
La a^iatua-eonsulte du 10 novembre 1852 a ^tabli pour
ii fiuniUe imp^riale les r^les que void. Les membres de
la iamille de Louis-Napol^n Bonaparte appelds 6ventudle-
ment k rb^r^dite, leurs <^pou«eSy lour descendance 1^-
timedes deux sexes, constituent la /amifleimjD^Hato; ils
portent le titre d*aUess$ HnpMaU. Us ne peuvent, aux
termes de I'art 4 d\\ ddcret de 21 Juin 18&3, se marier
ans rjMitorlsation de rirnipereur; tout marlage entre mem-
bres de la famiUe imp^rfate fait sans son consentement est
■oi de plein droit. Les dispositions suivanles sont appli-
eaMes et 1^ la fami!le impdriale et aux membres do la fa-
uiiUp de remfiereur ne faisant |)oint partie de la famille
irapMale. L'etupereur a sur eux les droits de la puis-
fance palernelle pendant teur minority, et k leur niajorit<&
un pouvoir de surveiilance.et de dlsdpliiie; ees droits ap-
partiennentau ri^gent dans lecas 4>ii Pempereur est mineur
iui-mtaie; Temperear pcononoe seul anr leur demande ea
separation de corps ; ils ne peuvent ni adopter, ni se ebargar
de tutelle ofiideuse, ui reconnaltre un enfant naturd sans
le consentement exprte de I'empereur ; rempereor r^ tout
ce qui concerne leur Mucation; ii nomme et r^voque k to-
lonte ceux qui en sont diarg^ ; il pent teur ordonner d'dol-
gner d*eux les personnes qui iui paraissent snspectea, en-
core qu'elles ne fassent point partie de leur maison; il
pent, pour des actes contraires k leur dignity ou k leurs de-
voirs, leur infliger les arr^, Tdoignement de sa personne,
Texil, et, en cas plus graves , sur \t declaration du conseil
de famille institue par ie titre cinquiime de ce mtoie de-
cret du 21 juin 1853, portant que les laita dont 11 a ^16 saisi
sont reprehensibles, prononcer oontre eux la pdne de deux
ans d'arr^ts forces dans un lieu qn'U designenu
La famille imperiale se compose au)ourd*bui de I'eoipereur,
de rimp^trice, du prince- Jer6me Bonaparte, et de sa des-
oendaxice legitime. ]jes autres membres de la famille de
Tempereur constituent simplementlafamiUe dvUe.
FAMILLES N ATURELLES. Sous oette denomina-
tiun, employee pour la premie fob parMagnd, botaniste de
Montpdlier, les naturalistes modemes ontgroupe la phipart
des productions, soit animales, soit vegetales, et m6me mi-
nerales, dans Tordre de leurs ressemblances ou analogies
et aflinites, comma si eUes possedaient entre eUes une sorte
de consanguinite et de parente originelies. La famille se com.
pose d^une collection de genres analogues entre eux par leur
structure. Mais dans cette coordination dee etres, les metbodes
et-les systemes proposes par les naturalistes ont jusqu'li pre-
sent sembie si incertains, que les fiunilles et mftme les genres
detd botaniste ouaoologiste ont snbi sou vent les plus etran-
ges noodifications. Kldn dassait les quadruples d'aprds
les divisions des doigts des pieds. De mtaie, avant Tour*
nefort, on n*avait pas au bien constituer des genres dans les
plantes. Seulement, cesalpbi et qodques autres naturalistes
.avaient dejk etabli des associations asset regulieres, conune
ceUes des ombellififeres , des graminees, etc La mettKxle de
Toumefort groupa d'autres families, les emdi^res, les pa-
pilionacees, les liliacees, les labiees, les amentacees, etc.;
mais separa encore md k propos les arbres des berbes. Le
syst^me sexud de Linne, d ingenieux, et qui excita on en-
thousiasme si generd, eut le grave inoonv^aient de sdndec
pludeurs famiilas trfes-naturdles de Tournefort , tdles que
les labiees, les graminees, etc.; de coofondre dans la pen*
tandrie des families tv^s-distinctea, lea aolanees, les ombd-
lififeres, etc. Cest en effet le vice reprocbe aux systtmes
de ne vouloir condderer les etres que par une senle sorte
de caractto, comma les doigts, ou les dents, oo les nageoi*
res, etc., pour las animaux; ou la coroUe, ou lea etamines
peur les plantes. Ce n*est pas que par certaines liaisons les
CamiUesne se soudeni entre elles. Les fiunillea se classent en-
suite en difierents ordres dans cheque regno {voyez Amimal,
BoTAMiQOB, etc.).
La dasdfication deaminerauxen families, sdt cdle de
Berzelios. soit ceUedeBeudant dde qudques autres
mineralogistes ou geologues , ne depend nullement des
memes prindpes que edle des etres organises. Dans la mi-
neralogie , ce qu'on appelle familU repose sur la predo-
minance d'un dement, ou dkine base. Par exemple » la
famille fer ou cuiwre parmi les metaux, cdle du bore^ du
soyfre^ du carbone^ parmi les autres corps, se compose
d^autant d'especes qu'ii y a de combinaisons ou de melanges
dans lesquels ce prindpe predomine. Berzelius emploie
cette base ou Tdement minerdise; Beudant prefix le prin-
cipe mineralisateor, qui, comme dans les siliddes^ lea av/-
furideSfChlorideSfphospfiorides^ arsenides, dc.,imprime
ses caract^rcs aux bases. Chaque substance simple ,
d^apr^ Tillustre chiiniMe suedois, est done le type d^une
ftimille; le carbone cnfante les divers carbonates; le sou-
fre, les sulfures , les sulfates | qui sont lea genres et e^
979
FAMILIES NATURELLES — FAMINE
p^ces de cetle CuniUe. Quolque le 8a%aiit fran^ais emploie le
prindpe oppose poor oomtitaer les families, cette classift-
cation peat ^galemeiit condulre h la oonoaisaaiice des mi-
D^aux; mSanmoinSf die est peiii^tre plas inoompl^
quand U s^agit de dasaer ceui qui renferment des min^a-
lisateun mulUplea. Deplus, le r^gne inorgaDique, outre
ses oombinte en proportions fixes, tels que les seU, les
oxydes , les sulfures et autres corps dont la composition est
d^tinie en ses alomes, pr^sente des agr^ts en strates , en
rocbeSy en terrams de formations diverses. Ces rastes d^p6ts
on accumulations de matdriaui associ^s prtentent encore
de grandee Cunilles , comme celles des schistes, des argiles,
des mames , des calcllres secondaires on tertiaires , etc.
J.-J. ViREY.
FAMINE (du latin fames, faim), fl^u destrocteor
des populations, caus^ par le manque absolu.de denrte
alimentaires. Cest \SidiiBtte panrenue k son dernier terme.
Les causes ordinaires de la famine sont ou IMntemp^iie
des saisons, Pexcte soit de la s^cheresse, soit des ptuies ,
qui ont Irapp^ la terre de st^rilit^, ou des guerres d^vasta-
trices, qui ont ddtruit des rteolte^, ou enfin Tliorrible cupidity
de riiomme, qui accapare les moyens de subsistauce pour
ne les vendre qu'au poids de Tor, ttoioin la trop cilfebre
famine du Bengale, qui d^rora par milliers les maUieui^eux
Hindoos, tandis que les magasins anglais regorgeaient de rix.
Dans r^ que nous appelons sauf age , les peuplades guer-
ri^res , qui ne YiTcnt que du produit de leur chasse , sont
expose k des famines fr^uentes, lorsque le gibier Ttent
.k leur raanquer. Ces tribus impr^voyantes ne trouvent pas
toBJours facilement de nonveaux cantons k d^peupler d'ani-
maux. Les hordes pastorales, Tivant du lait et de la cbair
de leiirs tronpeauz, peuvent plus ais^ment cherdierde nou-
Teaox pftturages, quand cenx qui nourissaient le b^tail
sont 6puis^. Us ont oependant aussi k craindre la famine,
si une steberesse a empteb^ Therbe nourriGitee de croltre,
et s'il faut cbercber au loin une contrte pins fertile. Alnsi,
laraced*Abraham, au Uimoignage de r£criture, fut forc^
de recourir aux greoiers de TEgypte , et de s'y transplanter
ensuite eile-m^ne pour <^bapper k la famine qui mena^lt
les pasteurs bdbreox. La btelie et la cliarroe sont les armes
les plus sllres centre la famine. Quand les Orecs, dans leur
mylhologie, Alevaient desautels k G6rte l^litrioe, lis
consacraient one reconnaissance Mgitime pour ragriculture,
fondatrice dela piopridt^ el des lois. Cesteneffet la culture
desgraminte alimentaires, c^est anssi la propriety du iham\\
oil croissent les rooissons, qui, rassurant les peoples centre
la crainte de la fiunine, leur permettent de clierclier dans
des travaux padfiques et dans Tordre de la society, les
garanties de leur atoirit^.
Cependant, oelte s^curit^ protectrice a ^ trouble sou-
vent par les passions ennemies de Tordre. La violence , ar-
dente au pillage pour subsisier etjouir sans travail, la fu-
reur des oonqu^tes, la cupidity effrtote remanent bientot la
diaette el la lamine. La spoliation que ri^justice puissante
exeroe au sein de la paix, les brigandages de la guerre , raTis-
sent aux pauvres cultiTateurs leurs rteoltes, et portent, avec
le fer, la flamme et les rapines, la st6rilit6 dans les campa-
gues. Lorsque la destruction des petites propridl^ eut livr^
Tantique Italic k la culture servile et au p4turage des bes-
tianx, il fallut que les greniers deta Sidle et de TAfrique
alimentassent, par des distributions gratuiles debl^, la
population ronuiine, r6duite k la mis^ et sans ce%se m^
nac<^« ruir la fnuiine. Cc lldau d^soleles |ieuples , soit lorsque
la multitttde, sans proprid^, sans travaii,ou rcstreinteli d*in-
suRisants salaires, ne pent se procurer une subsistance as-
siirte , soit lorsque des peuptes barbares et panares se pr6-
dpilettt sur des pays florissants, le glaive it la main , |)our
en d^vorer les ricbeases. Aussi les ^poques les plus afnfgte
par les famines sont-eUes les temps d^sastreux niarqu^
par la cbute de Pempire romain et par Ica invasions des
peoples fdroces et grussiers de TAsie, de la Scandinavie
et de la Germanie, Les mis^res et les guerres adiar-
nte dn moyen Age n*ont pas eld moins signages par ee i
Ses ravages sont devenns pins rares , ou se sont reofermte
dans de plus ^troites limites , depuis que les progrte de Tn*
grieultnre , du conunerce el de Tindostrie n'ont cese6 dm
multiplier, pour lea nations dviliste, les ressources et les
moyens de subsistence. Les contrte fertilise par una
culture habile et active sont'de venues les ones pour les autres
autant de greniers d^abondance, ou le besoin et la prd*
voyanoe peuveut toujours aller diercher leurs approvisioii-
nemenls. Les forines des ^tatsanglo-am^cains, las bids de
la Crim^ , ont aliments les mardi^ de TEurope. Toutee
les brandies de IMndustrie manufaduri^re ont rivalit6
entre dies pour foumir k des multitudes laborieuses les sa-
laires qui les nourrissent Mais, qudle que soit la puissanoo
rdelle de ces ressources, des fails nombreux n^en attesteot
que trop rinsulfisance cuntre les efforts d*une cnpidil^
cfTriote, toujours avide de propridtte , de ridiesses , el tou-
jours oooip^ k diminuer le salaire du travail , poor angmea-
ter ses profits. Laissez crottre le monstre, el les disetles pn
tielles qui d^vorent une foule de malheureux , sans que In
8odet6 s'en toeuve , feraient bientdt place k la famine. On
verrait reparatlre ce fl^u , comme aux ^poques du d^cUa
de Tantique civilisation. Rien de plus important, poor en-
tretenir dans un pays I'abondance qui pnivient les dlaettet
d les famines, qu^une bonne l^islation sur le commerce
d» grains. AoaEitr ns Vitet.
Depnis les teinpa les plus recul^ jusqu'li nos Jours les fa-
mines ont 6i6 extrtaieinent (r^uentes en Asle el en Alrique*
KUes y ont pour causes ordinaires les inondations , les sd-
cheresses , les sauterelles, etc. Dans ces contr6es, les tour-
meets da la faiin sontd'autant plus terribles, que les peuplea
n'y petivent attendre de secours ni de lenrs voidns nl de
tears gouveniemenls. La plus andenne famine g6n6rale
dont Thistoire fasse mention est odle qui afRlgea duranl
sept ans la grande monarchie d*£gypte. Rome ftit souvent
aussi en prole aux funestes effets de la fiunine, surtout sons
Pempire, et particuli^rement durant le r^ne de Tlluay
Tan 79 de Pdre dir^tlenne. Neuf annte auparavant le m^ma
einiiereur assldgeait la ville de Jerusalem; les combattanta
qui mouraient delkim'sur les remparts daient anssitOI par-
tag^ entre les survivants. Sous Maro-Aurde, la bmine ee
combine avec IMnvasion des barbares; Tempereur vendit aa
vaisi^elle, son ameublement, leajoyaux de llmptetrioe,
|K>ur proairer des vivres k son peuple. Famines affreuses
en Angleterre en 272, d en Italie sous Gallien, en 260. A
Constantinople en 446 les habitants se voient rMutts k
un td ^t de privations, qu'ils essayent de se nourrir de
I'dcorce des arbres. Famines trto-fr^uentes en Chine,
notamroent en 451, 4&7, 461, 465 ; pendant pinsieors disel-
tes, on s'y noorrit de chair humahie. L*£urope est soaveni
aussi expose k des famines longues d diSsastreases depuis
le dnqui^me siecle jusqu'au quatorel^me. En 542 et annte
sui vanles, famine dans plusleurs parties de TEurope, de PAsie
et de TAfrique. Cn France, en 645, die dure plusleurs an-
n6es ; en 056 et ann^ suivantes , Clovis II fait enlever les
lames d'argent plac('<es par son p^re sur les b&timents do
convent de Saint-Denis, et les convertit en noonnale, qu*il
distribue aux pauvres.
Wilfred, dv6qtie d^ork, durant une famine horrible, en
676, montra aux Saxons, dit B6de, le moyen de tirer de U
mer qiidque nourriture. l/es Ir^tientes disettes aiixqudlcs
les pays septcntnouaux de TEurope dtaient andennement
livi^ inspir^rt^nt aux Normands leurs invasions dans das
pays mieux situ^t. En 739, famine dans toute rAngjIeterre ;
en France d en Allemagne, du temps de Charlemagne, en
776, 779, 793 d 794; retour de ce fl^u en France, en 811
et 843 : les haliitants m61eut de la terre k la brine, qui seit
k leur nourriture; en 845, 861, 868, 872, on vtt de chair
hiimaine dans quelques pays ; en 874, une famine horrible
produit en Allemagne d en France dea maladies oonU-
gieiises, qui font pt^rirle tiers <les habitants. Autre famine en
France, en 875, 876, etc. En 1006, oe Il4au est presqna
¥AMfNE
iMral en Europe durant pluslean aondes, et y d6-
truit le tien de ia population. Autre (amine, en 1031 , qui
dure sept ens. Famine en Rossie en 1023 : lea liabitants, qui
attriboent oe mallienr am conjorationa magiques de oertaines
fieillea femmea, lea ^gorgent toutea impitoyablement pour
^carter lefl^o. En 1030 (amine en Europe poidant plusienra
annta : dana qudquea partiea de la France, on ae nourria-
aait de chair bumaine; on alia Josqu'^ en mettre en-Tente
dana tea marchte de pludeura Tillea.
Autre bmine, en 1042 et 1043. Faminea en Europe en
1053 et 1069, qui durent sept ann6ea. Famine et peste trfts-
meurtri&rea en Russie en 1092, altribudea k un 6)onne
serpent toaM da del, k des gdnies malfaiaanta, qui enraient
jour et nuit h choTal, etc, etc.: en peu de tempa la aeule
ville de Kiew perd plusienra milliers d^habitanta. En 1074
)es cbroniquea ruasea dtent one horrible,fiunine canUe par
ksraTagea de aauterdles. Famines en Europe en 1096, 1 101,
1 108. En 1125 horrible fiunine en Afrique; on grand nombre
d*habitanta passent en Sidle. Dana la m^e ann^, des pluies
etdea inondationa aoudahiea, arriT6ea au moment des r6-
coltes, produiaent one disette tr^meurtriire en France et
en Allemagne. Famine affreuse dans lea proTinces septen-
trionalea de la Russie, surtout aux enyirons de NoTogorod,
enaoftt 1126. En 1197 fomfaie en Angleterre, qui est sniTie
d*une peste trte-menrtri^re. Les bistoriens ontcomptd 10
fiimines prindpaiea en France dana le dixftoie sitele, 26
dans le enzitoie, 2 dana le douzi6me, 4 dans le quatorzi^me,
7 dana le qnbudkne, 6 dans le adaitoiey etc.
En £ooftBe et en Angleterre, famine en 1314, 1315, 1316.
En 1334 mtaie Oteu en Italie, en Angleterre, pendant plus
de Tingt ana. Les pluies oontinnelles tomb^es en 1345
d^trempent le soi & une grande profondeur dans la plupart
des pajsde Pfiorope; les semaiUea du printemps et de Tau-
toame ne rinaaissent pas; les rteoltesde Yin manquent aussi.
Qoelques gouTemements italiena font de grands achats de
hl6 k Tunis et dana toute la Barbarie pour nourrir leurs su-
jels. La d^Tastation des campagnes et la rufaie de plusieurs
pro? inces dana les tongues guerres des premieres anntes du
qoiBzitaie sitele se font crudlement ressentir k Paris en 1420.
Famine trte-meurtri^redanscette f ille et dans toute la France
en 1437 et 1439; tea pays autour de la capitale restent
rinbabit^li une grande distance; lea loops Tiennent d^Torer,
Joeque dana Feiieeinte de la TiUe, lea cadavres abandonn^ ;
on promet 20 aols pour cbaque t£te de ces b^tes fiiroces.
Famine en France en 1481 , suivie d*6piddmie : les malades,
alteints d*une fi^re contmue, ^rouTent de Tiolents trans-
ports, et p^risaent comme par des acete de rage. Famine en
Angleterre et en £oosse en 1483 ; die reparalt dans le m6me
pajs, d^sole la France et I'Allemagne en 1528 et durant les
cinq annto anivantes. Le cours des saisons paratt intenrerti :
le printemps ae mootre en automne, V€ik eu biver; mais
one dialeur excessiTe r^e presque sans interruption pen-
dant ce temps de d^sastre. Disette en llalie, notamment en
Toscaae, en 1&31 et 1534. Famine affreuse en 1586, causee
■par la prtenoe d^innombrables bandes de sauterelles. Di-
nette eitrtoie en Italic, particuii^rement k Rome, en 1591 :
Jes liabitanta soot rMuits k une distrilMition Joamaliire de
qndques oncea de pain.
Horrible famine en Russie en 1601 , pendant trois an-
Bte entires: plus de 120,000 habitants pdrissent de faim
dans la aeule Tilie de Moscou. Famine liorrible en Lorraine,
en 1632, durant HnTasion des SuMois. Calamitds du mCnie
genre endiil^rents temps, dans plusienra parties de t'Europe,
notammentcnToscaneen t5a2,etenFranoe,en 1669, en 1693,
et 1709. « Pendant cette annte, dit un historien, lea pauyres,
qui moaraient de fiilm en France, pr^parirent du pain avec
des Inlands oidinaires,qu'iIs r^iluisirent en fifirlne; Ton ftt one
grande consommation de cepain, quoiqu*il fftt extremcment
maoraia. • En 1768, disette extreme au Bcngale : lord
Clire, 0MiTemcur anglais, exigea a?ec ht plus grantle rt-
gueor des Indicji!^ tributaircs le payenient dc 11mp6t en ri/;
ke magjiains de la Compagnieen 6taicntencombr6s, tandis que
UCr. nt LA COIITERS. — T. IX.
273
lea angoisses de la fabn d^ruisaient une partie de la po-
pulation bengalaise; une a^cheresse extraordmaire rendit la
fiunme plua meurtrite encore. Lea Indous sacrifiteoit tout
ce quils possMaient poor ae nourrir du riz qn% avaient
sem^ et recudlli. Un grand nombre pMrent debesou dans
leurs maisons, sur les grandes routes, aux portea m^mes
de Calcutta; longtemps le Gauge fut convert de cadavrea;
des maladies pestilentieUes suiTirent ce fl^u, et veng^rent
les roaiheureux Indoua en frappant leura oppresseors eux-
mdmes. Le Bengale perdit le tiers de sa population ; hi moiti^
mAme p^rit dana qudques provinces. Pendant la diaette qui
tourmenta I^Angleterre, en 1794,radmini8trationbritanniqne
de PInde exp6dia pour lea ports de la Grande - Bretagne
14,000 tonneaux de rix. A. Satagreb.
FAMINE (Facte de). L'histoire du dix-septitoe dtele
a fl^tri de ce nom le monopole des grains , dont la f uneste
exploitation livra k la merd d'une compagpie d'accaparenra
privil^^ la subsistance de toute la population de la ca-
pitale et des provinces. Les guerres ^trang&res et intestines
avaient frapp^ de st^lit^ une grande partie do territoire de
la France ; le systime de Law avait boidevers^ toutea les for-
tunes ; nnterroption des optotions agricdea en avait €i&
lMn<^.vitable cons^uence; des disettes s'^talent fait sentir. II
fut focile de faire agrfer au roi un nouveau syst^e ayant
pour but le commerce des grains et Ti^abUvseinent d*une
r^rve sur les ann^ fertiles pour parer aux besoins des
mauvaises annte. Mais on trompa sa rdigion, on abuse de
ses intentions pour exploiter oe syst^e au profit de qud-
ques sp^ulateurs. Le gouvemement, disait-on, ne pouvait
faire lui-m6me cette operation ; il convenait d^en charger une
r^ie ap^ciale, qui partout adiderait des grains qiiand Us
seraient almndants, itablirait des entrepots, et revendratt k
des prix moddr^ dans les temps dilficiles. Tel fut le motif
qui determine Louis XV k consentir k r^tablissement de
eette r^rve et k lui ouvrir un cr61it considerable Fur le
tr^r : le premier bail date de 1729 ; sa dur<^ devait 6tre
de douze ans; U fut signd par le contrOleur g6n6ni des
finances Orry, d renouvd^ par ses suocesseiirs jusqu'en
1789. Le quatri^e et dernier bail fut aouscrit par Ta-
boureau des R^ux. C'est la seule op^tioo de son trte-
court minist&re, en 1777. Tons les baux ^talent r^ig^ dans
les m^mes termes; il n'y avdt de change que le nom du
monopoleur en chef. Des milliers de malheureux p^rirent
de faim, de mis^re, ou dans les prisons, les bagnes et au
gil)et. L'histoire a conserve le souvenir des famines g<^6-
rales qui d^m^rent les populations en 1740, 1741, 1752,
1767, 1768, 1769, 1776, 1776, 1778, 1788 d 1789. Le people,
cepeudant, adressait au clief de l*£tat ses dol^nces ; mais
dies n'arrivaient pas jusqu*^ lui : les mt^ress^ aux immen-
ses b^ndices de la r^e obstruaient toutes les avenues du
trOne. Telle fut Torigine de cette longue guerre au pain ,
qui dura soixante ans, et qu*on vit se renouvder dans les
premieres annto de ia revolution.
Le funesle royst^re alldt cepeudant cesser, le secret de
tant de d^sastres allait etre r^vde k U France entiire en
Juillet 1768, lorsqu'un nouvd Incident couvritd'un nouveau
voile les operations des monopoleurs. Riuville , prindpal
commis de Rousseau , receveur general des domaines et
bois du dudie d'Orldans, et Tun des prmdpanx assod^s
de la rdgie, avdt communique ie dernier bail k son ami
Le Prev6t de Beaumont, agent general du derge, en
lui permettant d*en prendre copie, et lui foumissant sur le
mode d^exploitation du bail tons les renseignements quMl
ddsirdt. Le PrevOt de Beaumont fit dnq copies du bail, et
y joignlt des notes explicatives avec une requCte qu*il adressa
au parlement de Rouen. Rinville lui propose d'envoyer le
paquet sous le contrc-sdng de la r(^gic ; Le PrevOt de Beau-
mont y consentit. Mais le paquet resta sur le bureau da
Rinville... 11 fut ouvert par un inspecteur, lequd adrcs>a
siir-le-champ Ic paqni.'t nu iinanacr Boului , qui se liAta
d'en confercr avcc le lieulcnaut gi^iieial de police Sartines.
L'inspcctcur Maraid fut di^pechiu^ ti I'lnstant, muni d*unc lettre
3«
274
FAMINE — FANAGE
de ciehely poor urrMer Rfaivflle, qa'<m nisK dans toa lit.
On 8*«npara de tons aes papien. Sea dMaratioaa amenireiil
PempriamHieiBeiit de Le mvdl de Beaikiiioiit el de toiia eeax
qne Pon soop^onnait ea relali<» iTee ltd. II M aneeesaive-
flient enfemii^ , nam de faux noma ,kUL BaatiHe, k ViBcennea
ct A BicMre; et ee ne fat que pltiade dix am aprta, qu'une
de aea parentea apprit ee qu'H ^tait de^eou. Sa eourageoae
r€f4\9lAm iM aonidte#xe, et pendant aa longue captiTtt^
il n^aTsK eeaad d*terire an roi mteioire anr mtoioire; mala
^aucun n^tait parrenu h aa deatinatloa. Lea originanx et
i tona lea antrea doeumenta de eette alMre ont ^\6 troiHr^a
^dana lea archlTea de la BaatfHe.
M Le dernier bail (1777), qui derait Mre reaoaTel^ ie 17
Juillet 1778, nommait pour preneura Rol de CliauDM>nt, re-
eevenr dea dooialnea et bob da oomt^ deBlola; Rooaseau,
reeerear dea domainea et bola du eomt^ d'Orl^ana ; Per-
niebot, rtgiaaeorf^n^rat dea li6pitaux mHHalrea. Muliaaety
au nom doqnel le ball ^lait paaad, agiaaait comrae agent
du roi. B devaK ae porter partout oft I'exigeraR le aenrioe de
I'entrepriae, poor I'acbat, le tranaport, la manutention ,
rentr^6t d« graina et ferinea dana dea chftteaox forta
et quelquea rteidencea royalea. 8a portion d*lnt6rM et eeUe
deg quatre r^genta aop^rieura dtalent r6gl^ par im article
apto'al. Quatre intendanta dea ftnaneea, Tradable de Mon-
tkny, Boutin, Langlola et Boalongne ae partagealent lea pro-
Tmces, et oorreapoodaient parlenra agenta aTeelea hitendanta
de ebacone d'ellea. Le lieutenant g^niral de poliee a'^tait r^-
aerfd rexploitation de la capltale , doa enTirona et de la
Brie. Le bureau g^n6ral aTait pour aidge I'bdtei Doploix, roe
de la Juasienne : il ^talt dirig^ par Roi de Cbaomoiit et Per-
rucbot ; la calaae gfo^rale ^(aM tenue iMtr Googet, auquel
aoccdda Mlrlavaux ; lea r^uniona aTatent Hen ebei fiin dea
intendanta dea finanoea, ou cbei le lieutenant g6ntel de po>
lice. Le dernier article du bail preaerivalt aux aaaod^ on
don annuel de 900 llTrea pour lea pautrea. Une pareille
clauae ^tait plua qu'une derision, e'^tait on blaaphtme. On
lit dana la correspondance dea directenra avecleiura agenta :
« SI dana Toa acbats Ton tient af ec trop de rigoeur aor le
prix que Tooa offrex, dHea quIlTieot d'anirer k Rouen dix-
buit bAtiinenta cbaigia de bl^, et qu*on en attend encore
▼bigt-dnq. On ne aait paa que cea bitimenta aont leanOtrea...
Quand la diaette sera sensible dans Tofare canton, Tcndei fari*
nesetblte: e'eat le moyen de voua acquMrue laconaiddra-
tfon... Si la chertd montait au point d^xciter le ndnistdre
pubUc k Toqa deoiander d*expoaerenventelea bl^ du roi, ne
roanquez paad'obtir, mala fendei avec moderation, toujoura
k un prix avantageux, etfaiteaauasitdt d'un autreoOt6terem-
placement da Toa Tcntea. » Cependant, la flunineallalt tou-
jourscroisaant, aurtout de 1768 k nib. « Lea babitanta dea
caoopagnea, dlt un biatorien oontemitoraln, aetralnaient avee
dea cbaudrona au bord dea riYiirea, ddror^ par lea angoia-
sea de la faim : lea yeux fixda aur lea eaux, ila attenddent
lea bateaux qui tear apportalent dea graina , qulla fidaaient
cuire aur lea lieux mtoiea. » Dea maf^trata, dea cur^a, tou-
lurent Interrenir dans llntdrftt de leura admbiiatr^ et de
leura paroiaaiena; ila furent Jette dana dea prisona d'Etat.
Lea autorit^ aup^rieurea gardaient le ailenoe. Deux parie-
ments seula, cenx de Rouen et de Grenoble, baaardirent
dea remontrancesy qui fbrent aana elfet. LaUgoe dea monopo-
leura dtait trop compacts et trop puisaante : elle avatt dea
auxfliairea ini^reas^ Juaquedana le conseil du roi.
La r^Tolution de 1789 ^data troia joura avant Texpinition
du dernier bail; le renouTCllement (Utimpoadble; lea en-
trepreneura et lea croupiers ae disp^s^cnt. Une grande
partie dea bMa de la rtgie arait 6td transports k Jersey et
Guemesey. 11 fallut k force d'or Mre rentrer cea approTi*
siounemeots. Le banquier Piaet, alora calssier general de la
nSgie, etait resl^ k Paris; le 29 juillet 1789 il fut lrou?4
cxpirant dans le bote de Vdsinet, prte de SaintGermain-en-
Laxi;, oil il avaft une malaon de campagne: un pistolct dd-
rUa:;;^ etait a quelqiie distance. II aurr^cut trois jours k sa
blt5surc, el nc ccssa dc soutenir qull a?alt did assassind;
H bisistait aurtout poor qne fan aa^Tit mi poj1eAMiiller90|f
qu^l a?ait laiaa^ dans sonbdtd, k Paria, et aul, disafi^l, rei)>
fermait des Tsleurs eonsidMdea. Le portefeullle nese re*
trouYa point, et la mort de Pbiet Int, centre toote naiaem*
blance, signal^ comme PefTet d'un suicide. On dralua le
deficit de aa caiaae k aoixante mllUona. Tdle fut la catastro-
pbe qui tennina f exploitation du paete <f« fanHne et la
9uerre au pain, qui a'^tait perpdtu^e dans toute la Fvaaoa
depuis 1729 jusqu*^ 1789. Dorir (de rVoooe;.
FAMPOUX, Tillage du d^partement do Pas-de-
Oa la la, its kilomMnss d'Arraa^aTec 1,005 babitauts. Cest
en fkce de oe bourg que, le 8 Juillet 1846, s*accomplit une
des plus borribles catastrophes qn*aR eu k enregistrer la duo-
niqne fbn^re dea cbemina de fer. Le confoi piaiti k aepi
beures du matin de Paria pour Brnxellea, etcompoa^ deriogt-
buit Toiturea, ae troovait sur un remblai 3ef d de aept metres
au-desaua d^one andenne tonrblinre remplie d*eau. Toot k
coup un d^raUlement a Keu dansce conrpl trains par deu&
locomoUTee; onze Toitores ou -wagona sbnt prddpit6s plus
ou moins loin, plus ou mdns profonddment dans le marais.
Le norobre dea victimea s'^leTa k quatorsa peraonnea tu^ el
dix blesades.
FANAy un dea noma de Fauna ou la Bonne D^esse.
FANAGE. Ge terme d'agricoHured^gne lea manipv-
lationa pour la conferdon oe I'berbe fiiucbte dana ka
pr^a et lea prairiea artiiiddlea en folp ou en fourrage
aec. Elle a pour but d'erap^cber, par r^yaporation dea part&
aqueuaes que contiennent lesplantes, les actiona chimiques en-
tre lears dltoienta, leur fermentation ^ leor d^mpa-
aition. On fane Therbe en la toumant, la retoumant, Pagi-
tant en Tair pour la faire aMer. Si I'on ae rappette que la
aantd dea beatiaux depend en grande partie de la quality des
foorrages, et que cetle quaUtd varle beaueoop adon laa adas
apportite an Anage, on aentbra toute PImportance do eette
operation.
Pour le linage dea pr^ naturds, en eholaft us beau temps,
UQe cbdeur mod6r6e, un airsec et l^gterement agit^; llicdw
abattue est ausdtdt Asperate aur toote la aurCsce du pr^;
tons les andinSf formte atant qoatre beorea de Taprte-cnMi,
aont ^pandua. La rteoKe abid diaposte atebe Tlte et faien.
On rertent Tera la partie dpandue en commen^ant, on b
retoume^ puia lorague', le aoMl a'taicUnant, la tempMore
baisse, etque la roadedu aoir Ta se fonner, le foin edrfaai
en masses plua ou moins grosees, sdon le d^grd de aiodtt.
Le lendemaiUy lorsque la roa6e a disparu, nonvd ^jmndage
yen nenf beures du matin , mdmea adna pour le dep^
convenable de deaalceation k donner aux foine; enfin, rte-
ninn en monceaux, en meulea, boltelage et transpoit. Darn
jours suffUent pour assurer la rfodte du foin, quand aoeane
drconstance d^favorable ne ralentit lea opdratlons du lanage.
Malbeureusement toutes ces bonnes conditions n^axlsteot pas
toijours : si les faucbeurs oat commene6 par one roa6^
abondante, on fdtun demi-dpandage, poor qne llieriM ne aoi(
pobit aalde ; d la plole eat aiurenue, l*berbe eat lalaafe eti
andma et retoumte k tempa pour emptelier le deaaona de
jaunir; si llierbe ayalt dprouv^ un eommenoement de des-
aiccation lorsque le temps a menacd, die eat miae en eke-
vroUes. Un soleil ardent, un Tent dolent et sec, d^vorenC
lea v^Maux ; Tdpandage eat mdna eomplet.
Le fimage dea prddes artiflddles pent se eondnire comme
cdui des pr6B, et c'est en effet ee qui ae pratique dans pres-
que toute hi France : anasi ces fonrrages out- Us tths*
sou vent la t(ge cassantfiy It feoille ndre et grilMe. Mieux
Taudrait cependant pr^venlr oetle desaiecation Tidenae par
qudques modiflcatlona dans la manipulation. La Inxerpe,
le trifle, le sabifoln, faucbds, restent en andbu; le premier
jour on se contente de retoumer oas andins poor qu'ns
^prouTent dans leor masse un commencement de desafc-
cation Icnte. Le lendemain, tots les nenf ou dix beuies,
sdon la quantltdde roste, on prooMekun demi-dpandage,
dans lequel lea tiges sont soulerta le plua poadble , alia
quo Taur d to cbdeur operant uniform^ment sur li
PANA6E -- FANABIOTES
)7S
Ott raMHiTeile eellt optefioB^piiii MUTent qu'ii le faot, et
quand U detsiocation est eoavenablei on mal en bottat on
«■ mMke^ Mkm It dettiofttioB on les habitudes locales* Le
foarraie aiaai teaA eonaenre mie bdle couleor) la tige est
fleilUe, la feaUle reate adb^fenle et M 80 rWaH fas en po«*-
mbn k la motedre presaiea.
hmfaneyn el les/oiMiifef sent les bommea etieafainnes
empAoy^ wfatutfe* Le/anoirMtmi eOne en bote, k ctaifo-
▼oie, pluaon moins Hivfif our loqeel onjcttarherbe fiMielite
dans lea pnirieB inartragwiaea» poor la fairo s6cher.
P. GADsnrr.
FANAL (da baa latin pAo»«/liMi» bit dn greo f«vd-
piovy lampoi loml^)f esptee dofroaao lanlarne dont on so
iert snr lea novires. Las inarinB ont adopts ee terme ft Tex-
dodon de toos antres : jamato les mota ioHierne et faM^
dont fleet synonymef la sont prononeds k borddes hMtments.
n 7 a des fanaux de plusiears espftoes. Le fanal de ia
miehe est sospeadu dana la batterle banla, toot k M snr
ravant; il ^elidn leUea oti Ton conserve pr^eieusement la
Diteho toujonrsdlamte qui sort k distribiier la kimttre par-
toot 06 11 en est beaoin. Les bousaolea ont aussi lenr fanal
partieulier, amd de rtfleetenrs : on le nomme /oiMrf d* AoM-
taele. II 7 a encore le /anAl de to ewte aus poudree,
hn/anaus de eombtUt que Ton aHume dans les batteries
eolrelea canons pendant les enManeiNa de nnlti sont plats
d^anc6td, poor qu'on prisse les aoerocbsr eontre la mn-
raiDa. Le fanai simrd est nno laateme sourdo. Las fanaox
que Ton empioiedansla cale sont otdtnaireoMBt garais d'on
grillage en filde for.
Poor dviter lea abOTdages» m dtaret du chef dn pon-
Toir exdcutif en 164a a rendu obHgatoIre pour tonte la ma-
rine fkan^yaise on syttae d*delalrage d^jh adoptd en Angle-
terre , et qni oonsiste en trois finaox : blanc k la eoraedn
nUtdemi6afaie,Tertfttribord, roogeft babord: an OMiyen
de cea faux de ooutoors diversesi asset semblables aus Ian-
temes attachte aux eonYois deehemin de fer, 11 est facile
deie rendre conpte non-seatonent de la prtenea d'un na-
▼ire, mais encore do sa marche.
Les signanx de nuit so font k Taide de fanaux f lis sont
les signes d'un langaga de convention ; lour nombre 1 Tordre
dans lequel Us sont dispose , fixent leur expression.
Ragn^ les aaTiras na portaieat qn'on tanl de ponpe,
^osM k poste fixe au eounmnemenl de I'arriftre. Quand
plosieors bAttments naTiguaient de oonserre pendant la noil,
lis suspendaieni au mlt do Tarri^ nn fanal poor indiquer
lenr position; on appeUdt cola faire fanal : eette expression
a TieOH. Dans una armte navaloi lea fanaux suspendus k I'ar-
ri^ 00 dans les bunes sont nn signe d'bonneur et de com-
mandemenl : I'aroiral commandanten chef et les chefs d'es-
cadre ont souls le droit d'en porter ainsi , en dehors des si*
gnaux de nuit
Fanal so dit aussi des feux qu'on alluroe durant la nuit
sur lea UmrSy k Tentrte des ports et le long des plages,
ponf indiqner hi route aux valsseaux. On dit plus ordinaire-
menipharet
PASASi on FANAL (en groe <l»avd ), qoartier de Co n s-
iantinople, sitn^ sur le port, et quirenferme rdgllse
de 5«aint-06orges, devenue la m^tropole et la demeure des
patriarcbes grecs depds que Sainte-Sophie a M eonrertie
en roosqote. Le Fanar est habits par les Greos do distmc-
IJon. C'est \k que virent dans la retraite les descendants
des Paleolognes, des Docasi des Oomntoes, traltdsde princes
et d'altesses par lanrs domestiquea. Ce qoartier est ft pea
prfta entiftrement bftti en pierrei et see Taatef maisons go-^
Ihlqoea ddfienl les ineendieSf si frdqeants et si terrlbles
dans lamMropole de Tlslua. Cost pw unoporto du Fanar
qne lea Tnrea, en I4S3| pte^trtrent dans la YillOf tandas que
Pcmpeffur Oonstantin Draoes^ d^fendail encore la tear de
8eint*Roniain.
FANARIOTES. On d^iime Mits ce nom nne c\tt^im
deGfecahabitaBlle qoatier du Kanarft Oonf^lantinoplc, qifl
•ar lema riebaas^ et lenr esprit d^inlrigiie r^issirent ft ae-
qndrir une grande Inflnence dans les eonsdla de k Porte,
etaorent iTen privaloir poor obtenir et oonsenrer pendant
plus d'on sMcle le gMttemamettt exdustf de la MoldaTie
et de la Valachie. Aprfts la prbe de OonStantinOpte, profitant
de rignorance des Ottomans , ft qui le Goran Interdlsait
I'dtudedeslangoes, llss'insinnftrentattprftsdeschefo de TEtat,
d'abord eomme simples traductenrs , et anprfts des person-
aages riches et pnissants eomme dcrifains , gens d'aflaires
et intendants. On donnait ft ceox qui remplissaient ces em-
pkria le nom oolleetif de Ypa|i,(ian«6i on ^ctmma^itter.
Dans le principe lis ^talent oonfondos aYoeles domestiques ;
Poffioe detradoctenr de la SuUimO'Porte n^emportait pas
mtaie avec lui pins de considdratlon. Hais en 1669 , sous
le r^gne de MaliometIV, on mMedn grac, nomm^ Panaj*-
takf, porsoada aux mhiiatrea qne la Porte troiiTerait bienplos
de fiddlit^et de discretion dans un interprftteofllciel, lionofd
de sa confiance, que dans d'obscurs tiadoctenra. Le divan
accneilHt cette id^ , et Panayotaki fut nommd drogman
du divan ; on lui donna nn appartement dans le palais , et
Ton ajouta ft eet honnenr , non sans y avoir mfirement r6-
fltehi, la permission de laisser crottre sa barbe. Les sncces-
senrs de Panayotaki cMitinuftrent ft jouir de ces avanlages,
et <Mttrent de nouveaux bonneiirs encore. L'l^btUon des
families fanariotea ae tonma dfts lors tout entifttede ce cMi ;
les phis dievitea firent apprendre ft lours enfants le turc , Pita-
Hen et le fran^, afinde les mettrs en dtat de remplhr uii
jour TofHce de dro^nan dn divan.
Plus tard, le divan crte un nouveao drogman, le dropnan
de lafiotte. Lea ftmctioiis de ce dernier conststaient ft ae-
compagner le capitan^pacha lorsqo^ilallait, cheque aan^,
recoeillirl1nip<yt dans les ties de I'Arcliipel. II le fempla^
mftme aonvent dans cette pereeptfon. Cette charge assoralt
au Fanariote qni Texerfait un ponvoir presque sans bornos
sur les lies de TArchipel.
Les Fanarioteslnvestis de I'emploi de drogman do divan,
^tantles iatermMiaires cl>ligtedetoiit6sIes communicatiofts
qne les Ignorants ministres de la Porte entreteoaient aveb
le reste de PEurope, acquirent par cette vole to plus grande
inflnence dans le divan. Enfin, lis en arriv^nt ft Jeter dei
regarda d'envie snr les prorinces de Moldati e et de Va-
lachie, qiti]osque alors avaient M goovemte par des
cbeft nationaux, qnolque sons I'autoritd jde la Porte.
Tons les moyens furent mis en cenvre par les Fanariotes, et
eo 1711 le divan , sdduit par les briHantes promesses de ses
drogman8,d6posalea bospodarsnationautde la Moldavie
et de la ValacMe , et coofla ft dea Fanariotes le gonvernemefit
de ces belles prorinces. Mavrocordato fut le premier Grec
qui qnitta les rives dn Bosphore pour aller prendre posses-
sion de lliospodarat de la Valachie. Une foule de FanA-
notes s'attaehftrent ft hi Ibrtone des nouveanx hospodars :
ceux-d, poor aogmenler le nombre de leurs cn^tnres St
humilier Vordre BoUe dea htffords, donhftrent ft leurs 0016*
patrioles la plopart des emplofs cirils , religienx et mill-
taires,en oonfirant letltre de hoyardt ft cenx qui oocupaieilt
un posletant solt pen <lev^. Comptant ainsi des agents dft-
von^ dans tootes les divisions do poovoftr , les hospodars
fanariotea se livrtrent aox exactions les plus odieoses, mei-
tant, comne leers proMgds, la coorte dorfo de lenr pula-
sanoe ft profft pour ^enriehlr. Harement mtee les Intrigues
du diugnian dn divan, poor devenhr liospodar ft eon toof ,
permettaient avx hospodars en place de conserver leur an-
torit6 frtns de dedt on trois anites : au bout de ce temps ,
patroil et cKente tombaient tons ft la fois. L'dpoutantable
tyrannie dea prtnees fanariotes ^ enconr^g^ par la v^naliM
dn godvememeni tore, qni partageaH avec eux, ne tobsMa
pas mains dhm aiftele* Lorsqu'ed 1811 la Orftce eonmtanx
amies poor brisef le joug honteux de ses oppreaseurs 4 ee
f\A au aein memo de la Moldavie et de la Valachie que 1*111-
snrreotion pilt naissanee, et Mentdt ces deux fyrovincM se
rirent ft Jmais aflranclifes dn Mespotisme dM FAiarioles
La poneesion des liospodarats de Moldavie el de Tela-
diio tt*dtait point Poniqae snurcedes riobesses et de la pt«is»
35.
27G
FANARIOTES — FANDANGO
s^ Ranees families faoanotes; lesbanquiers da Fanar dis-
posatent, en ouire, de la plupart des emploia civiU et mfli-
taircs de Tempfav ottoman. Qaoique incapaUes , k cause
de leur religioii > d^'exercer par eox-mfimea aacun de ces
emplois , ils en achetaient les breteta aa grand-Yiair, moyen-
nant un present considerable et une soumission pour le re-
venu total de deux annte. Tout seigneur turc qui aspirait
au conrniandement d^one forteresse, an pachalilc d*une pro-
Tince, ou a tout autre gootemement, troutait chez Tun des
banquiers afiid^s du yizir le firman n^cessaire k son instal-
lation, atec le nom en blanc; ii s'engagealt, soit comme as-
soci^ du banquler, soit comme son pr6te-nom, soit pour un
salaire convenu , k faire rentrer ce dernier dans ses atances;
puis il partait pour la province muni du firman qui le nom*
mait bey, mousseiim, Tayyode, ou paclia. Un commis, Gn^
do nation el de religion, Taccompagnait en qtialft^ de gram-
matisteou secretaire, et administrait en son nom. Cetait
par ses soins que les deniers arraches anx habitants de la
proYince par la cruaute du gouyemeur s*ecoulaient dans les
cofTres du banqiiier et contribuaient k former ces fortunes
colossales qui donnaient auxGrecsdu Fanar une (r^grande
part dans la direcUon des affaires de Pempire. Toutes les no-
minations-aux places de cadis et autres emplois de judicature,
qui se distnbuaient ctiaque ann^epar milliers,6taient igale-
ment acheiecs au grand-moufti par les n^gociants et les
banqufers fanariotes; elies devenaient entre leurs mains Tob-
jet d'un trade fort lucratif, au detriment des pauvres jusli-
ciables, qui en definitive supportaient le poids de ces Id-
deuses speculations. I^es Grecs du Fanar, non contents
d'exercer cette infiuence occuite sur le maniement des af-
faires publiques, surent <^ement s'em|»arer ile la conduite
des affaires privee;! des princes et des seigneurs turcs. lis
aclietaieut, vendaient et geraient en leur nom une foule de
douiaiufrs que Tignorante apatliie de leurs maltres laissait
k Tabandon , et les Mn^ftces quMls retiraient de toutes leurs
transactions irallaient pas k moinsde 40 k hO p. 100. Le harem
leur foumissait aussi des moyens de lucre, et bien sou vent
ils dij$putaient k de vila eunuques le honteux monopole des
plalsirs du sultan etles benefices que procurait la satisfaction
des goOts et des desirs des odalisques. L*education des jennes
Fanariotes d*un rang distingue etait I'objet d*un soin tout
particulier , et rien ne leur repugnait pour accrottre leur
puissance. Consulter Marcos Jallooy, Essai sur les Fana-
riotes (OATseiWe y 18)4). PaulTiBT.
F ANATIQUE. Le fanatique est oet etre foo, extrava-
gant, visionnaire, qui s^imagine recevoirdes inspirations
subites d*en liaut; c^est aussi cet energnmene qui s'exa-
g^re les devoirs de sa religion, au point de regarder comme
des crimes toutes les croyances qui different de la slenne,
et de condaraner ou persecutert an nom du del, ceux qui
ont le malheur ou le bon sens de ne pas poiser comme lul.
Oette denomination fat plus particuUiremeBt appliquee, dans
le seizieme siede, It une secte d'Oluminet qui parut en Al!e-
magne sous la conduite de Vigdlius, et d'an savetier nomme
Jean Bohm. Celui-ci se posait en docteur et en prophete : il
86 taisait appelerle philosophe teutonique. Sa philosophie
n^etaitpas des plus bumaines; ellejustifiaittoas les crimes,
de qoclqae nature qa'Os fussent, pourvu qae les crimineis
«e prodamassent iiupires de Dieu. II sufBsait k ces cer-
veaux malades d'associer la Divinite k leurs sangofaiaires ex-
travagances pour les croire jnstes et meritoires.
VlBIIIfBr, de I'Aeademie Prao^nlse.
FANATISME. Le fanatisme est d*origine reiigleose :
il eut son berceau dans les anciens temples ( Fana ), antonr
desqueis re^t la foule de ceax qui venaient aspirer les va-
peurs ^phetiques exiiaiees de leurs soupiraux, afin de
lendre quelque oracle; car fanum lui-meme vient de
/arif parier. Fana^ quod fando eonseerantur^ a dit
Festus. Aussi les temoins de ces iiirears ridicnles ont-its
appde fanatismB toute soile d*entetement enrage, touto
exaltation de senliment qui n*est point fondee sur la
raison, ou qui depasse la portte des moyens ordinaires
que la raison sons sngg^fl^nr accrediier nos Uifn, poor
fidre triompher nos opinions; ainsi , H y a nn fanatisme de
liberie, de patriotisme, d'amonr, etc. II signifie plus par-
ticuUerement une exaltation aveugfe et passionn^e^ qoi natt
des idees superstitienses et poosse k des actions condam-
nables, ridicules, injustes, cradles, qu'on aonomplit non-
seulement sans honte, sans remords, mais encore avecnna
sorte de joie, de consolation, persaade qn*on sera agreable
kDleu. C'estle/ana^Ume re/i9leiix,c'e8tlasuperstitioB
mise en action , maladie mentale, contaglease, qni, dH
qa*elle s'est enradnee dans un pays , y prend le caract^re
et I'autorite d*un prindpe. Ainsi les sacrifices bumains ont
sans doute pris naissance et se sent ensuite continues;
ainsi ont agi les Jacques Clement et les Rayaillac ; ainsi
agissail cette pauvre vieitle femine soafflant lestisons du bft-
Cher de Jean Huss, qui ne put s'empteher de dire : O iancta
simpHeitas !
F ANCnONNETTES , excdlente patisserie, qu'on
sert en entremets et dont le foild se compose d'un melange
bien deiie de jaunes d'oeufs, de aucre en poadre , de farine
tamisee , avec un grain de sel. On fait ensuite un demi-litre
de feiiilletage et on lui donne dome tours, puis on l*abalsse
de qiiatre millimetres et demi d*epaisseur. Aprfescette opera-
tion, on /once avec une trentainede moules^ tartelettes, qu'on
met au four, clialeur moderee. Lorsqne les fandionnettes
sont bien ressuyees, que le feuilletage est de belle oouleur,
on les retire du four et on les laisse refroidir On prend en-
suite trois btancs dVufs bien fermes, qu*on meie avec
quatre onces de sucre en poudre ; on remue re mi^lange,
aitn deTamollir, puis on gamit le milieu de creme k la va-
nille, ou de lait d'ainandes, ou de cafe Moka , on de cho-
colat. On (ait aussi des fanclionnctles au raisin deCorintlie,
aux pistaches, aux avellnes, aiix abricots, ou avec des mar-
melades de pommes, de poires, de pecties, de coings, et
d*ananas. On masque le contenu, quel qu*il soit, avec des
blancs d*(eufs, et sur chaque fanclionnette on place en
couronne sept meringues; au milieu de la couronne on met
encore une petite meringue, puis, apr^s avoir glace et perie
cet entremets, on le remet au four, chateur douce, jusqa'4
ce qu'il soit d'un bean meringue rougefttre : c'est le mo-
ment de le senrir.
FANDANGO. Ni ces pyrrhiques voluptueiises tantcou-
rues des Remains, ni ces danses des Saltans tant c6iebrees
par Denys d*Ralicarnasse, n*approcberent jamais du /%m-
rfan^o espagnol. Mais, pour qu'il plaise, il fkiit que le/an-
dango soit bien danse, bien execute ; que la tete, les pieds,
les bras, ie corps de la danseose, se meuvent ensemble
pour exciter le trouble et la volupte. Les Espagnols raoon-
tent au sujet du fandango une anecdote qu'ils donneot
pour yraie, et qu'on nous permettra de dter comme un fort
joli conte. La cour de Rome, scandalisee de voir una na-
tion dtee pour rausterite de ses moenrs et la purete de sa
foi toierer une danse ansd yoluptueose, resolnt de la pros-
crire, sons pdne d'excommunication. Les cardinanx s*as-
semblent, le proems du fandango sinstrait; la sentence
ya etre mlse anx voix, quand un des juges fkit observer
avec raison qu'on ne doit pas condamner nn coupable sans
l*entendre. L'observation paralt juste, die est aecndllie;
on fait comparaltre devant I'assembiee un conple espagnol
armedeeastagnettes, eton lesomme de deployeren
plein tribunal toutes les grftees da fandango : la sevdrite
des juges n*y tient pas; les fronts se derident, les visages
8*epanouissent; lenrs Eminences se leyent; des pieds, des
mains, dies battent la mesnre; la saile do eonsistoire se
change en salle de bal; le sacre college imite les gestes et
les pas des danseurs, et le fandango est absons. On a fait
de cette aventure nn fort Joli yaodeville; mais la scene a
ete transportee de oe e^te^ de la Bidassoa, en France, k
Saint-Jean de-Luz, et les cardinanx, par respect pour les
roonirs, ont cM6 la place k un petit tribunal de province.
Tout cda s*appelle Le Proeh du Fandango, et c'eat ftirenr,
cliaque fois qn'on le joue snr tout le yersant septeatriooal
FANDANGO — FANON
277
te Pyr^nte. Cette danse est fort andenne. CaUimaqoe,
dans son Hymne sur D6los, assure que Thds^ I'almait a
la folie. Le poete latin Martial, qui 4tait espagnol, en Tait
r^logs. Pline en parte fr^uemment dans ses lettres. On
danse encore Id fandango k Smyne, dans I'Asie Miueore,
en Gterigle, ii Cacliemire sardnit, oil les femmes sont pas-
sionnte pour ce diTerttsaemcnt. txig. G. ob Mo?icl4ve.
FANE. Oo donne ce nom aax feuiUes des c^r^ales et
des plantes alimentaires Tulgairement appddes Ugumes.
L'inToiucre des anemones et des renoncnles re^it
ainsi des jardiniers le nom de fane.
FANFAIUB. mot doUt P^ymologfe est rest^ mal
^dairde, et que des dcrivains ont suppose aToir ^td produit
par barmonieimitatiTe poor exprimer un air militaire court
et yif, on brillant effet dinstruments de cuivre. Cette
expression nous Yient de Pe^pagnol, et peut-6lre des Maures.
Au temps de la oonqnete du Mexique, les Espagnols appe-
Uient fartfaron an oroement de bonnet fabriqod en or
da NoQ^eaa-Monde. Le nom de fanfaron dtait dgalement
domid aux dl^nts aInsi coifl^; et comme tous nos mots
d^escrime sont sortis des ^lles d'armes espagnoles, elles
nous ont aussi pr^ l^expression fan far on, dans le
seosde6re/ai//euronde ridomont. Le substantir espagnol
fanfaria peignait leur vanitd, leor arrogance. Les fanfares ,
prises dans le sens de concerts d*in&truments militaires ,
ft'appliquaient hlstoriquement k la marclie des comparses
d ) ts la carrousels et les toumois ; elles s*appliquaient tech-
ifiquement, depols Tordonnance du I*' mars 176S, k cei^
tarns signaux de caTalerie. Le martelial de Biron cr^ k
ses frais et soutint jusqu^ sa mort une dcole de fanfares au
d^l des gardes-fran^aises. Aigourdliui c*est un genre
d'cffet musical connu dela cayalerie etde Hnfanterie, et qui
difl^ dea sonneries d^ordonnance : celles-ci sont dMnva-
riables moroeanx que le cuivre foit entendre sans le seoours
d*one cid; les fanfares sont des airs Yariables, capricieux ,
de droonstance, que prodoisent dans I'infanteri V|)s clai-
rons k clef, ainsi que dans la cayalerie les bugles a clef, les
con, les ophiddides, les trombones, les trompettes. 11 se dit,
en tarmes de cbasse , de Fair qu*on sonne an lancer da
eerf. G** Baboiii.
FANFARON. Cost aInsI qu'on dteigne nn faux braTe,
00 oelai qni cbercbe k passer ponr braTe sans Tdtre. La
fanfaronade doit done dtre ddflnie Phypoerisie du cou^
rage, Les habitants de la Gascogne ont dtd de tout temps
r^atds/oT^arona, et oette province, quoiqu'eUe contienne
d'ailieors d^aitsd brates gens que toote autre, a dtd le ber-
ceaa ^one foule d'aneodotes plaisantes, qui font plus dlion-
oenr an caractte spiritoel d«i Gascons qu^dles ne peuTont
rdeOement nnire k leur rdpntation de bravonre. On ne donne
pis senlemat le nom de fanfaron k un lAcbe qui affecte
oae bravoare qnll n'a pas, mais encore k quiconque se
▼ante outre mesnre dequelqaes qnalitds, on mdme des dd-
frats qnMlne poss^ pas da toot, on dn moins qo*k un trte-
(Ubledcgrd.
FANGE9 bone, boorbe, terrea grasses, hnmides, ma-
/dcsgeosea. Ce mot Tient de phanum, basse latinitd, selon
Da Cange, oa de fangue, vieux mot fran^ais qni dgnifiait
lae eimaraU, oa defaignes, mot flamand encore en usage,
oa dn ceMe on bas-breton /ancg. U signifie, au figurd et
dans les disoonrs ascdtiqaes, les souUlures da pdchd. U se
ditcneore, par mdpris, d*ane condition basse, abjecte; et
s'sppSqoeenfin kla bassesse d'esprit, de style, de langage.
FANIONy mot dont Td^mologie est allemande, et dont
rorthographe aea des formes tite-Tarides. II Tientde/sAne,
evdgne 00 drapeau. Ce substantif s'dtait reprodnit dans le
bas latin fano, f ononis, qui s^est frandsd depuis la guerre
de 1687. Le ftnion dtait un petit drapeau dont I'dtofTe, en
serge, aTalt k pea prte un pied earrd; on Femployait d*a-
bord, dam cette gnerre, k la police des dqoipages; diaque
ofllder gdndral avait son fonion de la eouleur de sa livri^e;
chaqae corps aTait son fanion de bagages; c^dtalt coinine
rdliqoelle an moyen de laquello le Tagnemestre gdndral das-
sait et groopait les valets et les cbeyaux de bdt L'osago
sintroduisit bieutdt do se servirde fanions comroedefiches
decamperoent, et cheque compagnie d'infanterie commenca
k avoir le sien, dont le sergcnt d^aflaires ( il n'y avait pas en-
core de sergents-majors ) dtait le ddpositaire. 11 y avait bien
des sidcles, d*ailleurs, que les troupes diinoises avaient des
fanions, quand les Occidentaux commencdrent k en employer;
mais ceux des Chinois avaient le double avantage de servir
nuitamment de rdverbdres dans les camps. Cet usage des
falots k hampe n'dtait point toutefois Inconnu des Idgions
romaines. Dans la premi^ moitid du dix-septidmesitele, l^u*
sage des fanions ne s'dtait pas malntenu dans les troupes
fran^ises ; mais dans les arrodes anglaises, hollandaises
impdriales, prussiennes, ils concouraient k distinguer les
compagnies d'infanterie. Les rdgiments fran^is en repri-
rentdesdtrangers la mode; toutefois, la Idgislation ne s'en
occupa qu'en 1753. Le sergent-fourrier avait k cette dpoqoe
la garde du fanion, et, quand un corps faisait route, chaqne
sergent-fourrier arrivd au lieu du gite faisait flotter en de-
hors de sa fi^ndtre son fanion, pour indlquer sa demeure
aux soldats qni auraient besoio de la connaltre. Les ordon-
nances de 1788 ne reconnaissaient par bataillon que trois
fanions : Tun d'eux dans les manoHivres reprdbontait le dra-
peau, les deux aulres dtaient confids aux guides gdndraux,
guides dont Tinvention venait d*avoir lieu. Quantild de
dispositions rdglementaires se sont de nos jours contrarides
au sujet des fanions, sans qu*il en soil encore rdsultd de
principes simples, dairs et vraiment utiles. 11 manque aux
Fran^ais ce qui se volt en d'autres arm<^, ce sont des ca-
valiers porteurs de fanions et cbargds d'etre guides dans
les grandes manceuvres et de ddfendre le terrain des dvo-
lutions centre les envahissements des cnrieux et rimpru-
deuce des badauds. G*' Bardin.
FANNIA ( Loi ), loi somptoaire, ddcrdtde I'an de Rome
593, sous les auspiies du consul C. Fannius. EUe bornait
la ddpense des grands festins 4 100 as et celle des repas
ordinaires k 10. Une autre loi Fannia, ddcrdtde sous les
auspices du consul Fannius, donnait au prdteur le pouvoir
de chasser de Rome les rbdteurs et les philosopbes.
A. Savagnbr.
FANO9 le Fanum Forttaue, rt plus tard la colonia
Julia Fanestris des Remains, port de mer et sidge dpis-
copal des Etats remains, dans la ddldgation d'Urbino et de
Pesaro, sur la route de Bologne, situd de la manidre la
plus pittoresqoesur les herds de TAdriatique, k remboucbure
d'un des bras du Metaure, est une viile bien bdtie, entourde
de murs etde fossds. EUe possdde une cathddrale et plosieura
autres dglises, od se trouvent qodques belles toiles. On y
voit sidze convents, one acaddmie nobl^, un grand et ma*
gnifiquetbddtre, une bibliotbdque puhlique, les ddbrisd'un
arc de triompbe remain, et qudques autres mines Intdres-
santes. En y comprenant ses faubourgs, qui s^dtendent fort
au loin, die compte 15,000 habitants; et die est le centre
d'un commerce fort actif en soles et en cdrdalea.
FANON. On appelle afaisi la peau qui bat sous la gorge
d'un bmuf, d'un tanreau. II se dit aussi de Tassemblage
de crins qui tombe sur le derridre da boulet de pludeurs
cbevaux et cache Tergot Les lames comdes, ou barbes
qui pendent des deux cdtds de la gueuie de la baleine, et
gamiasent transversalement son palais, se nomment aussi
fanons, Ces lanons retiennent les mollnsques qui ferment
la nourriture de ce cdtacd. Cost avec les fanons de baleine
que Ton a commencd 4 faire tout ce qoi sort k mafaitenir
les corsets des femmes, les buses, baldnes, et en gdndral
plusieurs sortes d'ouvrages pour lesquels on a besoin d'une
matidre pliante et qui fasse ressort, comme lea baleinee
d'un parapluie, d'un coL
En termes d'dglise,/aiio]i signifie un manipuie ou oroe-
ment de la largeur d'une dtole, que les prdtres et les diacres
portent an bras gauche en oPidant En tcrroea de blason ,
c*est un large bracelet pendant du bras droit, fait a la ma-
nidre du manipule dont nous venons de parler. Fanon ae
J7»
FANON — FANTASMAGORIE
dit ^gataient, au plorid, del den pendants qui sont an
derriSre de la mitre d*on ^yftqae , de la oooronoe dea etn-
peredit, et dea pendanta d^one bannitee. Lea marina ap-
pellant fmon le raccourdssement da point d^une Toile,
lotaqtt*on la raraaaaeaTee dea garoettea pour prendre taoins
de vent.
• Le plnriel de foLntm aTiit it n*7 a paa longtemps one
d^mi^re aoception dans lea adencea medicates. On nommait
ainai dea attdlea ou lainea flexiblea el rteiataiftea, d'ane
orme partlcuUte, employees ap^daletnentdana lea fracturea
e la ettlaae et de la jambe pour meintenfr lea fragmenta
es oa en eontaet. On diaait appliqaer lea /ano^t. Depnia,
1^8 oltirtirgiena ont rcmp1ac6 les ianons, k caase de leora
inconrtot^, par dea attellea ordinairea.
Edflni une petite pl^ce de nionnale dea Indes, en argent,
Talant at eetitlffiea, porte aoaal le nom deyimoit.
FANTAISIE^ root Tenn dn greo fovraaCa, qui aignlfle
viiitm, Dans sa priroititeaceeption, qui a tidlll, il d^igoait
rimaginatlon. 11 ae prend aojoiird*hoi anrtout pour caprice,
bontade, bfaearrerle, que oeux qni T^prourent itiotiveraiedt
tllffidlement. G'ett de la l^retd, protenant de rage on da ca-
raetftre, que naftte/ctfflaiaia; elledifAre da capHoe par sea
ob)et«, qui aont dmineniment fritoles, et par mohu d'tnten-
Rit^ encore. La fanioiiU a'eieroeaur lea babita el lea petite
meubl^ inutilea; lea fotilit^ aedlea IVudtent, el on croll
si pen r^r^henaible de a*y litrer qo'on atone lui 6tfe soumls.
Oh ae raine pourtaitt qitdqoefoia par dea fantaialea. S'aban-
donner I aea/t n/dMlas noit an bonbenr, ear II est tmpos*
aible de lea satiaHdre eonatatmneni, et satisfattea, dlea rie
procorent pins aoonn pkdsir. ij»fiint<A$ie$ diet les eft-
fants consiaiettt X f odlcrtr diange^ de lien, de Joneta, d*aU*
meatsi k ae plaire aHetnatitettient atee dlfR^tes pero>
sonnes. II esl peil d^horomes, qudque sagea qn'ila solenf , qnl
n*alent parfoia tih^fantaM^i et qui ae e'en repentenf ; mais
uB penebant baMtml k agir sans moOr et k yarier cbaqoe
Jour est inoompatible atec le sens eoiimiua.
/vmreiifie aignlfle paribis envie : Bf^ de Sdrlgnd M\i
q«e la/d^itolite Itti pnnd de metlre de la ertoie dans son
cafi.
IjC nom dOttd^ I Tid^e ftigitiTe appe14e/anf aisle d^igne
a«asl les etioAea qif*elle fait dflafrer. AhMl^ on appe1le/an-
mmm lei ometnenta de clienrttt<$e, de console on d'^a-
tkft, cofisfafailt en petlta aojeta d'itdre, de porcetafne, de
cHstal, ate. Il est Men fare i^ Part soft poor qoelque
chosA dans la eottfecHliM de ees db|e(s. Le prfi des tcmtai-
siis, baa« atir riMstabiritd el la d^l?t6 de rimagf nation,
est trte-^leta I ft HbaortRS (H'dttialremeirt le snperiln de la
ftprtmte dea riches* On Utt pedt ftfeefiariiableni g^n^retR
qnand o* saHafaH smfoHtaUki ; en eit eonoyeux, fati^,
insnpfiarfaMe « qnand m n'agK ^ttl*k sa fimtaisie.
€"• ne BaAbt.
F AFfTAlSn ( MUaqus ) slgnHle tine chose intents k
plalalTi et dana taqhdle m a plutdC sditl le eaprlce que les
r^^les de Tart. Les grands Maltres, lets qtfe Bach et Mt*
aarti ofct m reediira k H/mMMe p(mt ouvrir mi du^p
ploa taafe I la f^ccfuditd de ieur g^, et trouyer aiasi \^
moyen d'entployer une faHnftd de reeherdMS harinoi^ea,
de modttUtiona satafites et hardies^ 4e paaaagei pldas de
fbiigue e( d'atfdaee, quMI ne Ieur dtait pas permis dlnt^o-
duire dana m» pito rdgnn^. (Tam ptm dMioyef enMre
phis de selanee qn'lia ranhmcMasatent des lots ereserHeA
ponr M eondofle de la aeilafe et dif eofieertd. Tdfa dialf la
fanioMi entietes maind do eefl lidnnMa oiitraofdHiafrea t
die a bien d^gdnM depiila lofai qfumtnin maiaia i co
■*eal ptos mHnteHanl que k paraphm dnn af r eonmi« €*m
refrahi qui eoitfi lea rueS| qaeTon viffede t«wiea lea ma-
nitres, en le faisant prdclsder d*nne fntradiidlMi et aofy^
d\iue qnetff j baaale pOreirafsoK oil la Mf aor la pddale
M'cat }aniils ouMld.
La fbntaisle alinj eon^ a did adoplle et mlsa il hi mode
par 5He?belt^ qui finbtlii, Te#s tsoi, sd finnense fanfauie
atir lea a^s da hi F/H/a ifiihonui** Fen da fnoroaana dc
piano ont en on pareO aoccte. Le tttee eompoattenr A
teriyft d'autrea iur le mkoe module; cent pianialei se Jl^
ttrentdana eette earri^re, qnf prdsentaft pen de dinieateg,
et tons les Miteurs tovlnrent atoir des ftmtaUUs doM U
ancete approdiAt de Tetatra de Stdbdt, qui JoolsaaK dStt^
aigrande fateti^.
L'andenne fltntaislB, la noble, fa htXtttfdnuds^ de
Bach et de Mozart, a cependant repafo at de la Krfflaata
parore que Tart nodeme pent lui donner. thalbefg, pis-
niste d^un talent merydllent, cofnpositenr de liaute portiSs,
en prodnisant plusieura ceutres de Ce gente, a en qndqoe
sorte r^aUlitd \AftntcAsie. GAStttrBuLtt.
FAl^ASIA, nom que les tnroptois doiinenf I des
exerdces on Jaul dqnestres et militairea deH Arabea, dt qua
Ton Toit assei sottTcnt en A^pMe. Oea |eux, consaer^ et r^
gl(^ par la lol mnsulmane, alhi d^excKef et d^mtfetenif la
courage et d^angmeliterPadresaedcs coffibattantay beidttt
en qiielqoe sorte qd^un apprefttlasage de hi guerra, ear VA*
rabe Se bateonune 11 a*aimise; c'est-lhdire bn^t soB
cheral k fond da train, ffappant rennend aoit d^un coup da
fusil, soitd'ott eonp d*yatagan, loi tonmsfltioMMdiatcnient
ledos, toujouta 9teb h manie dlnre, pais retenant iur ses
pas poijr frapper de noutean son adyersaire. La ftmtasUt
eommence quelqdefbis par nn d^ffid pidn de momrement d
de bruitj oh le galop deaebetani est aeeompagiiddecdtfpi
de fusil ; puis tient le iotfr de^ eonrsea, cbacun MUdftad
la fougne de aott caprice, oar if eM 1^ le propre de la /b^tflto.
Lei cayaHers eonrent lea cMi aof led autfiia, k» IMili^-
tent, se brandissent, yolent en rdf , pMr Mtontber dkaeim
dana les mafais dn eatalier qtfi Pa laafcd, 61 qnl le reeharie
pour leddcharger encore qnand, aprte ad eonrae ett arMfi,
il retiettt aor sonefmend. Parfdalei (MUneaasaiafiuilcsi
fMes, dana les iUaikhes, onpalanqdhispntiaMtr Iddoi del
chameaux. L. Locfffef.
FAIVTASIIAGORIE (de^dyt^u^, ftntdlilft,«f &ts^,
aaaembMk). Cest I'art de kita apparaftrd dea finttdmes d dH
imagea de eorps afifan^ i Pafde des iOudona de roptiqiie.
Le moifantasmagmie ddafgiM encore le apeetade prodaK
de cdlemani^reei rappareflim moyen dnqttd on lepfdduft
Les prindpes snt lesquds repose la construction de la lid"
terne magique aoni aosd caaiqfil eenalftMiit la fanUs-
inagorte s dans lea dent faislfuMeBti ^ leadfefdlsftont lehdrii
et amplidda par lea mdniea terres ^uiida da la aaamd fl^oi.
Setflemeirt, dana lea Hem &d fon monira fa lantdMe ma^
giqoe^ les spectaeteora aont dn mdme edid de la tdla qd
re^dt leshnagea^quelalaiiteme. Dana la faaMsrita^aris, aa
contrdte, fiom> augmentw rHMiakaii on a en lldid di
tendre la taile antra lea spedaieurt el I'lnstraoiettt
Id, en effet, toot le mdearilaaaa de ropdratton dMpifatl
aox yenx du apeatalenr t rohievHld la frtoa proOuiddfigM I
tont k coop un apeelfe apparatli Idn, faMn MA (POaiit
et yieni se pdndre ani J'ent de l*aaieinMde ewHiM ttl pdM
innmieox. BteniM 11 i'aecrdll, grandli, el aamtrt^ rap|N»*
Cher lentement d*abord , et puis se prddpiter attf las ipo^
tdenra. LWoaion eat ampMIe ) oanx mdme qw eoMtolrtlBt
lea toisdePopthine et la mMnlamdda rappardl nepiiitiit
ioa ddlsndfe. One la addM aa passe dana ttd Hen triaia / qu*«i
nwrae aHaooe aoft par htter? aNea iwlartompn par mid mi
dqoe Itigarbre, «l H ieni prtsqmi fhipmiidMo da fdpfl'
ner une fl^ayenr an aaotaa mamaimMdei
Mala pdn^trona mataiaMmt AartMra la tdid, mfafvmi
ce qai a'y passe 9 mid imrtam* BBiilqad ofdinalfv aal 4af^
ade da manfftre k ponyair d'ddgaar dn an nppiaeiardo
tableaa dd lafTdlaa ffommd ml de Idila cMn trls'mrfd liif
leqod y tent ae pdndre I'faiMga dn faMdme. Urn dea mffeM
dehi lantenw a nn mmiTamett Inddpdmlant d*eile; ftMdprt
qnand dfie ae rappraeiie dn taUeaVf se mppfodid qadM
dle^en dlalgHia^aAttdeconaeryartmi}onralPifflagaiaMI^
laid qnl hii eonfieiil peiir reiiar eonslamttMat ffsima w
distinde. Qfnda ddfeilt dtre, dliprte eda» leaadBs dafV^
pdratenrf II comflNaed d*abord pm dkposer rappafdl h
mie tras-pdita dblance de hi Idle,- mi ddpiaaf la fii
FANTASMAGORIE
INMfHtlie le Terre mr lequel llmage est pdote; to tpectre
aiors Mml)l« DO point. L^op^rateur dloigne ensuite progres-
civMiient U lanterne, en rapprocbant la lentilto ; le spectre
gvaodlt, et to specUctour prend eet aocroissenient pour I'eflet
d*a9 mooTeoMot progreasif : il sMmagine evoir tu to fan-
fAme a'^loigper d^abord, s'epprocher ensoile, et eofin veuir
ee pUeer k cW de lui. Crest cette sensation de surprise ,
meJfe d*iiii pen de frayeofy qui (ait ordinairement to cliarme
de oes fortes de spM^ctos, qui pour 6tre devenus popu-
tojres, n^en aont pas moins ingiSnieox et cliarmants.
Or, pour proddre ees TariaUoos de grandeur des images
qpif con^Ment si bien nilusion, il Ikut monter rinstromflot
•or det roulettes ganUes atec sojn d^un coussin de drap cir-
caUire » gttn qn*dles puissent rouler sur to plancber sans
lUre de ImiiL Cest, dn reste, en oombinant les distances
de l*instroment k la toile et de la leniiUe k Toilet, qu*on
lianrient k reodre HniBge pro]et6e sur la toile plus petite on
plus grande, tout en luT conservant sa nettetj. Telle estla
diffi^rence des spectacles produits par la fantasmagorie avec
ceux de U lanteme maglque simple : mats un d^faut es-
seotiel de la premi^ est que I'objcl est plus Tiveuent
4daM qoaad 11 sembto fort loin que quand il paralt tout
pres.
Ob pent dlviser en troto classes les apparitions prodoites
par la fontasmagorto : dans la premiere , les ol^ts sont d*a-
bord trfee-petlts, et ne laisaent dlstingucr qn*un point lumi-
umx i pub on tos Toit grandlr successiTement, de mani^e
quite serablent Tenir de fort loin, et Us disparaissent an
moment 06 to spectateor les croit sur lui ; dans to seconde ,
lb oot une grandmr fixe , et reslent k une certaine distance
dn spectateor y mais ils ont dn roouveinent et paraisseot
viinolib; dans to trolsltaiey enfip, lea ohjeto se montrent su-
Mlement sa mflton deTassemblte , disparalsent, et semblent
parcourir tootee les parties du lieu de to sctoe.
On produft le troisitae efTet fantasmagoriqoef c^est-k-
dlre rapperitkm des spectres qui se promtoent an milieu de
fassemblde , pareissent et disparaissent promptement, avec
des mannequins et des masques transparents, dans Hnt^
rtosr deaqods on place une lanteme soorde. Une personoe
tranaporte ees mannequins dans Hit^rienr de la sotoe, et,
k IWe dTtane perobe, elle d^eooTre on recoovre to tonteme :
en aperQoH le spectre par FeM de to lumi^ qui passe k
InTera lee maaqpeSy et qui dlsptritt auasitftt qu'on to re-
oouTie.
ta fantasmagorfe est on speetaeto out n^ commencd k
Mrebtof eonooque anrtoflndudix-huittome dtele. QuelqOes
aiTanta croient que l*on en a (alt usage dans la haute antl-
qoit^; ib pensent mtoie que c'^itait la (antasmagorto qui
aemit k effrayer les pertonoes que I'on initiait aux mys-
ttres de dr^ et ^Jsis, et que par ce moyen un grand
nombiede ebartotans (Uasient apparaltre les divinity infer-
■ntos et tos morts que Pon evoquait.
Le mot dB/antasmagorie s*eraploie aossi qoelquefois au
igor^; 11 aedft alorsde Tesptee de tableau mouTant dont
loos les penoonagea , comme dans un bal , par exemple ,
paaeent rapfderaent derant les yeux d*on obserrateur pour
di«|iaraUre Mentdt, remptoc6s par de nooTeaux, qui s*^Ioi-
gnenl ii leor tour. I! se pr«nd en mauYaise part dans la littdra-
tora el toe artSy poor alms des effeti produits par des moyens
sonsalnreb eo extraordinaires : Ge roman , ce drame est
lompU d^foeatfoBs , d*apparitions , de sctoes nocturnes ; Je
oTalnie pas teole eette/an/amui^oHe. T. ob Moiioii .
FANTASQUB, earactire qui ^ctote et se manifesto
yaoa transition, et qui passe d*B0 extreme k Tautre sans
itfeaore. Hoi ne pent eompter sur le i^ntasque, pas plus que
to iuileflqtie ne pent eoetipter sur lui-mftmc. Son existence
A ^oooto daaa one fonto de sensations qui sont aussi subites
que oonlradiotoirea :id^, mani^res, v6tomente, tout dans
to fsntasque se trooTO en opposition atec telle on teHe cir-
CMwIanee donn^ li fait de premier raouTemcnt et avec
>apeiiMMil6ee qoi exigedeto reflexion; et pour les chores
toi fflH iodttMnatesy II apporte de to grafitd et de U m^ii-
— FANTASTIQUE ^o
tatloo. On coropreod eombien une famllto est k ptoindre
torsqua son sort est confix k on pareil homme.
FANTASSIN, Gemot rtfpond an vieoi subatantlf^le
rie; U s*to1valt encore /an/ocAin au temps de Henri Es-
tienne. Saracineest italienne,et ilest unecorroplionde/hn^e,
fantoocino; il succ^ait aux tennes mmktutre^ otenodtoi',
paonnieTf pion, fionnler, Mgani^ eQmpagnon , qui se pre-
naient de mftme dans le sens de f i^ion. On treoTe fan-
tassin mentionn^ pour to premite Cab dans I'oidannance
dejuin 1338, relative aux troupes des sAi^hauaedes et ii to
paye des arbatotriers. Us expressiona li(/cnilerit, Aomme
(Tii^fanterie , qui prirent naissance dans les preaitorea tra-
ductions des oovragss de MachtoTel , ont (ait onblier to mot
faniauin, qui a oes84 d*6tre r^tomentaire, poor devenir
une locution (kmili^re et memo tont aoit pen ro^risante
dans la boocbe des cavaltors, paree que to biton etalt la jus-
tice r^ressive du/oo/oMtn, tandls que l*homme de cbe-
val ayait ragr^ment de n'^tre battu qu'4 coops de plat d^O'
p^e. G** B4BDW.
FANTASTIQUE. C'est un mot plus altomand que
fran^b, et voii^ justemeat pourquoi nous TaTons adopU
a?ec tant d^empressement. Aotre(ii>to, dans to bon temps,
ot notre Uit^rature mtoie partoit franfais, noos n^iona un
mot qui signifiait tout autant que le mot /inloiilque; noos
avions to mot/an fas ^ tie. G'^t unmotcbaraunt, ptoia
de sens et de bon sens ; on n*en ponrrait trouver un meiltour
pour designer to plupart dea genres nooveaux dont nous
avons Out la bienbeureuse d^cooTerte dopob blentet trento
ana. Nous avons done le genre /tmtastigue^ oomme nous
avons to ^enre romantique^ comme nooa avons to liiti"
rature marUime et to lUUraiure uMMre^ eemmenous
avioAs aotiefob to genre Aurfes^iM, dant eel «eeltont
d*As80ucy 6tait Tempereor. Quant k Tooa dire eomment ee
bienheureux genre fantastiqoe nooa eel Tenu, la ebose n'est
paft diffidto. II y a tantM vingt-qoatra 00 i4ngt-cinq ana
qu'ua tr^s-spirituel articto du Journal dee Dubois apprit
k la France quil y avait U-bas, en AUemagne, an deU du
Rhin, quelque part, un certain Ivrogne, qui <tail A la (iob
pefntre, po^te , romancier, hbiorien, et qui s'appelait Ho f-
manni que HolTmann ae ptobait , antra deux broes, k ra*
center mille bbtoires ptoines d'intordt, dana tosq^iettea to
viritd ^tait si hien mAtoe et entretoote avee to ictton^ qn^il
^tait impossible de lea s^parer Tune de rautre. G^laioot k
to fob to Gontede Cfeaet toconte de to «k prlvdr ( autre
motnouveau); c'^tait notre grand Pevraoll accoopM avcc
M. de Marmontd. De ees deux ti^mento si diven, to men*
songe et to v^t^, rbistoireet to (abto, to poMe et to proso,
to ban Hodbiann anit compost one esptee d\tUa podrida
littftraire, qui n'^tait pas sans cbarme et sana inlMt, sor*
tout quand on Paccompagnaii de quelqaes rasadea de vin
du Rhin. Or, ees contes, A moiti<S vAtua de bore, A moitid
converts de gaze; ce p^le-rotfe de riiooMae et de I'enge, de
la terre et du ciel; ees minutieox d^taib de to vie oidtaaire
tout k coup biterrompus par mUle tiaioiia de IVe-en-del;
tout cela , ce rire m^to A cea tormes, ce grotesque mHA ao
sublime, ce sans-facon vulgafare empAtri dana dea cMmo*
nles de cour, tout cela, c'^tait to eonte/anlaa<(fiie, c'Alail
le conte d^Hoflmann. VoiU qui va bien.
Voycz pourtant quel people nous aommea poor no penpto
d*esprit ! Ge mot nouveau/on/as/igoe produisit chea neoa
une revolution ^to pour le moins A to rivoluUon opMe
par cet autre mot, rcmantique!^ Tbomrae d*esprit qoi v»»
nail de ddcouvrir HoflfmanOy en CsLsant, dana on ttm in-
connu cbex nous» sa piemiira version de ralteesand en
fran^b, eOt dik^laiA tout simplement quH venalt de dd*
couvrir les contes d^un /aafofi^Me , A peine y eAt-en pris
garde. Mab A ce tervibto mot nooveao tojknJt ftipug, ^
nous a (ous ^oub, oomme on est tfitool dn tool eo qo^eo
ne com prend pas, cbacun de s^enqudrir da ce que tfAtaH
que le fnntastique.
En ni^nie temps, un autre liomme d*esprit, M. Lo^vei
Weymar, liabile k profitcr de cette curiostt^ noorelle de sa
180 FAINTASTIQUE
nation, noos dotinait conp sar coup, et k noire grando admi-
ration, dix Tolomes de cbntes fantastiques traduits d'Hoff-
mann. Dix Tolumest tontautant Et k cbaqne noavean to-
hiine c'^tait one admiration nouTdie. On admirait les
inventions les plus pnMes, les details les plus extratagants :
cMtalt fantastique. Et eomme, au milieu de ces podrilitds et
de ces extravagances , il y aTait sans contredit des ^tinceiles
de passion, des sentiments allcmands, roais nairs et Trais,
beaucoiip de oes petites grftces d^au-delli du Rliinqui seraient
desgr&oes partout, on mettalt sur ie compte du genre fan-
tastique oes douoes ^chappta k traters la fum^e du tabac.
On croyait qu^HofTmann, Ie grand horame de Pbeure pr^
sente, ^talt ainsi tonrk tour tristeatec de douces larraes,
et gal avec une franche gaiety, parce quVA 6tait fantastique,
pendant qu*ii^tait tout cela, ^tcoi^tie fontastiquet Surtout
ce qui fit Ie grand sticc^ de oe nonvean genre , c'est qu*en
sa quality de musicien, Hoffmann parlait de son art fayori
avectant d*admiration et de conscience, U se mettaitsi
bien aux genoux de Mozart, la musique de Don Juan re-
tentissait si avant dans son CGCur, quMl onbliait alors tootes
ses fantalsies pu^riles, ou plutdt il ^tait tout entier A I'art,
cette fantaisie des belles Ames, des coeurs bonnfites, des es^
prits derte. Ainsi, grftce k ce melange de bonnes qnalit<^ et
de frivoles inventions, d*ing6nuit6 moqueuse et de niaiserie
sentimentale, grftce k Don Juan, grice k Mozart, gr&ce k
ce Tiolon de Cr^mone dans lequel une Ame en peine est
enfermte, grftce aux traits excellents de la vie de Kreyssler,
ces dix volumes de Contes fantastiques furent ref us et
accepts tons les dix. Hoflmann on instant contre-balan^
cliez nous (cha^ difQcile k croire) la gloire de lord Byron
et de Walter Scott
Rientdt on ne vonlut plus que du fant&^que, coramean-
trofal^ on ne voulait plus que du romantiqne. C^tait k qui
se rerait fantastique. L«s libraires disaient k leurs autenrs :
Faites-nous Am fantastique tt^mxot^n temps de Montes-
quieu lis disaient : Faites-nous des lettres penannesthe
fantastique d^borda sur nous comma une avalanche. Toat
ce qui ^lalt bizarre sans nouveaut6, fou sans esprit, al>-
surde sans int^r^t, s'Intitula figment fantastique. Pour
Ie iantastlque, on abandonna Ie moyen Age; on laissa \k Ie
roroanhfetoriqne;le drame modemeen Tot ^branl^. Puis
tout k coup, un beau matin, cette fureur s*apaisa, lescontes
n^buleux s'arr^t^rent ; HofTmann descendit de son trdne de
nuages, sans un ^lair pour lui tracer sa route. Le genre
fiintastlque ^ait arrive k sa demito p^riode; il finissait
cliez nous, comme il avail commence, sans que pentonne
pot dire ni comment ni pourquoi. Depuls lors je ne crois
pas qu*on ait lent^ de refaire du fantastique, excepts pent-
Aire dans les pensions de demoiselles. Quant A ce bon Hoff-
mann, Vempereur du fantastique, il est all6 rejolndre
Vempereur du burlesque! Paix k leurs cendres! Quand
par hasard voos lircz les vers de Pun ou les contcs de Tau-
tre, ne voos en vantez pas. Jules Jawis.
FANTI. Voyez C^Vte n'Oa.
FANTIN DESODOARDS (AirromE-^TiENNB-m-
ooLAs), liistorien, ni k Pont-de-Beauvoisin, en 1738, aait
to 1789 vicaire gdndral d^Embrun. La rdvolntiun avail k
peine telati qn*il en embrassa la cause avec empressement
Sa premiere pens^, son premier acte fut de rcnoncer au c6-
libat. II avail dijA publi6 un Dlctionnaire raksonni du
gouvemement, des tois, des usages et de la discipline
de Vigllse^ concilia avec les libet Ids et franchises de Vi-
glise gallicane, les lois du royaume et la jurisprudence
des tribunaux de France (6 vol. ln-8*). Ce livre fut suivl
d*un nouvel Abrtgichronologiquede VHistoire de France,
ftdsant suite k Touvrage du president Hinault. Pins lard il
lit paraftne une onivre plas importante, son ifistoire de
France depttis la mort de Louis X7VJitsqu*d la palx de '
1783. II dtevona ensuite cet ouvrage, disant que son tra* i
vail avail M tellemenl mutili, d^ngiiri par la censure, \
quilneressemblaitplus AToriginal. Son Histolre philo- \
sophiqne de la Revolution fran^aise a eu plusicurs Ml- i
- FANTOME
tions. C'est le plus court et Ie plus remarquable de ses
ouvrages. 11 a'estaecru sueceBsivementjnsqa'Adls vobmiea.
Ses relations avec Danton, Robe^iitrre et d'aotres per-
sonnages influents de cette ipoque lui avueat permb de
connallre nne foule de lUts et de details partScnUert, da
juger et d*apprteier les hommes comme les chosea. N6an-
moins, cette histoire a donni Ueo A des critiques sMraa el
passionnte. Le repr^sentant Baiileuly qui s'y pff^leodait
maltrait^, calomni^, appela raoteur devant les tribonaox;
mais il perdit son proc^
Fantin Disodoards publia, en 1796, nne HistoHre des Bi-
volutions de VInde au dix-kuUiime siMe, ou Mimo^Tts
de TippoO'Sdb, Merits par ItU-mSme, traduUe de la
langue indostane. Personne ne fbt dupie de oe titre. En
1799 il livra au public Louis XV ei Louis JCVL Puis U
fit parattre encore de gros volumes aur rblstoire de Ilnde,
de I'ltalie, sur rhistoire de France, notamment one oonti-
nuation de Velly . Sonstyle se ressent de la rapidity de son tra-
vail. A sa mort, arrivte k Paris en 1820, il laissa un grand
nombredemanuscritsque sesbdritiers firentvendre, eldont
pas un seul n'a M imprimd. Dofbt (de rYoom).
FANTOCCINI 9 mot italien, qui employ^ ainsi an pin-
rid signifie petits mfants, poupies. On a particoli^rement
donni ce nom k unesortede marionnettes perfectionnfes,
tant pour la forme que pour le costnme, et que Ton foil agir,
danser sur on petit thiAtre, se grandir, se rapeiisser k vo-
lont^, paraltre et dlsparaltre, soil par lea coulisses, soil par
le dntre, ou par les trappes du plancber, au inuyen de fib
de fer qui les ticnnent suspendues, et de ressorts qui les font
mouvoir. Les fantoccini peuvent repr^senter une action,
plus ou moins simple, plus ou moins eomique ou merveil-
leuse, de mani^ A prodoire une certaine illusion, parce
qu'aucun des acceasoires qui lea entourent n'est ii^gUg|6,
tables, fiiuteuils, voitures, animaux, etc.
Le& fantoccini soul connua en France depuis lediz-sep-
titoie si^de. II y en avail ao th^Alre de la Foire, ao com-
mencement du sitele sulvant. Les premiers acteurs de
r A m bigu - Com iq ueel du IbdAlre Beau jolais furentdes
fantoccini g&uits, car ils avaienl de 65 centimetres k i mitre
de haul. Plus tard, les spectacles de M. Pierre et do Petit-
Lazari furent dcsservis ^galement par des /on/oocinl. Puis
un ancien adeur du Vaudeville, Joly, en fit voir de fort
reroarquables au passage de i*0p<5ra. Les fantoccini font en-
core partie int^grante du tli^tre des ombres-diinolses de
S^raphin au Palais-Royal. H. Aodipfhet.
FANT6ME9 simulacre d'un objet dont rapparition
excite for lenient la surprise, la terreur ou la jole, le d^c
ou raversion. On emploie fri^emment Texpression incor-
recte se crier des fantdmes, \iOur dire, se livrer aox il-
lusions que produirail la vue de ces vaines images. Les il-
lusions des rAvcs et du d^Ure ne aont pas toujonra des
fanlAipes on ne pent donner en g6i^al oe nom qo*A des
represent ions, k des simulacres form^ sans que lima-
g*nation y participe, et le plus soovent k des pbinomtoea
nalurels sur lesquels Tignorance el la peor se m^preoneot
fadlement. Des lueurs pbaspboriques auront pam dana nn
cimetifere, voilA des revenants ; des nuages se seront amon-
cdds de mani6re k former une grossiire caricature d'homme
A cheval : c^est un messager venu d*en liaut; une roche, vue
sous un certain aspect, a quelque apparenoe d'une tete bn-
maine, de prodigieuse grandeur, ou de quelque animal : Pi-
magination ne s'arrAte pas A ces faibles impressions, eUe
anime la pierre, et voilA un fhntOme qui ne sera pas sans
action sur les croyances populaires du pays. Le raison-
nement a peu de pouvoir sur les intelligences conraones;
au lieu que Timaginalion, exdl6e par les objels exlMeors,
maltrise la pensU^ et lui montre cliaque diose comme die
Ta viie, sans iiermettrc aucun examen. On pent esp^rer que
la croyance aux fantOmes s*afTaiblira de plus en plus, a
nicsure que rinstructiou sc rdpandra; mais fl restera lou-
jours ime portion de Tesp^ce liumaine qui Ini acra d^volue,
ct cette portion n^c^t pas exclosiveroent daiis les demiers
PANTOME — FABANDOLE
3fll
degrte de P^ehella sodale; elle est dissdmiiu^e partout, et
comprend tons les indiTidoft pea ca|)ables de raisonner, dont
rimigbiatiaii est mobile et le caraclfere faible.
Sana reinoDter bien baut dans iea temps paaa^, on arrive
aui ^poqnes ob les fiuitdmea eiere^vnt ime pulssante in-
floenoe aar la religioD, lea mceara, lea institntioiia; Ua de-
vinreDt qodquefoia la eaoae d'^T^oementa d*ime haute im-
portaoee; fla Uvrftrent des populatioiia IgDorantea aiix
prestigea de qnelqaea iroposteura babilea. A mesure que lea
tMbrea de IMgnorance et du faux aaToIr devfairent plna
^palssea lea fontAmea eoreot leor temps de Togne et pa-
rent laire toot oe qu'ila ^ent charge d*op^r. Enfin, lea
acicBces oommeoc^nt k r^pandre quelque lomite; maia
ton roteie que leur flambeau brillera de toot aon telat, et
chei tous les peoples, lea fantdmee trooTeront encore des
croyantSy tani la poiaaanoe dea traditioiis est grande, im-
prescriptible.
Le bntdQie » en dMnitive, n*eat paa aealeuDent un apectre,
ime vaine image que Ton croit Toir, c*eat encore figar^roent
€6 qui n^est qu^en apparence, ce qui nVxiste pas en r^alit<^,
nne cbintto qn'on se forme dana Tesprit On appelait
fitni&net^ dans le Ungagede I'ancienne acoiastique, des
images prodnites dana le cervcaa par Timpression dea objets
cxtMeors. FaaaT.
FAON. C'est le nom que Ton donne gtetolement aux
petits da genre eerf avant quails aient attaint six mois.
FAQUIN Ce mot dans son origine italienne, faeehino,
signifiaitpottore Mre, commiiatonitoire, valei de place,
SH est Yra! qne le substantif latin fascieuius (i^ot, botte
de foorrage ) ait ^ la radne de/aoeA<no, Toid comme ce
serait arriYd : on se aenrait dans les mandg^ dans les liccs,
comme dble on but d^escrime, d^n mannequin, d'un
homme de paille, revfttu de fer ; les aapiranta k la cbcTalerie,
les pages, lea fl^Tea en fiiit d'armes, s'Hudlaient h dinger
leers coops aur ce goerripr dmul^. Quelquefois, poor s'ititer
la pdne de oonfectionner un maneqnin, on trouvait plus
eip^dient de loner an Talet de place; le/oscicti/tta de-
▼cnait le faeehino. Cdui-d ae lalssdt armer de toutes
pitees, on se lalssait Tttir en Tore; on Tappelalt dans les
teles Dapditaines il Sarraeeno^ le Sarradn; lo stafermo^
llmmobile ; Toomo armaiOf Thomme d'armea. Plus d'nne
fois des ^Goliers roaladrdta on des cherdiers iTreSytroavant
trap bien le d^faut de la euirasse, tu^nt lo Ikqnin; c'^tait
OB dea d^aagrtoients, nne des faiterrupiions de ce noble
exereice. Pour y obrier, on se aerrit d'un mannequin plua
periectionnd que Panden faseicuius : il posait aur un pi^
destd, sur lequd il 6tdt soscepUble de pi voter; il tendt de
diaqne main on groa aabre de boia ; chaqoe ^todiant, qnand
▼eaait son tour de coorre le faquin, de rompre contra le Ik*
qain, devait le frapper de sa lance an mitiea de la figure ,
on, comme on diaait, le brider; mala s'ii manqnait la pasae,
d son coop mdhabile attaqudt k Tune ou k Tautre. 6paule
lliomme posticbe, cdoi-d, pitotant brusquemenC, sdndt
de son bAton le cavalier maladroit et Ten flrappdt rodement,
an grand divertissement de tooa ses tonics.
Pooiquoiydepois qoe lestournois, les carrousels,
les qnintdnes ne sont plus de mode, le motfran^is/aTttin,
fort dilttrent en cda du tenne iUUen, a-t-O donn6 ridde,
■on d*nn miatoble ou d'un stipendi^, mds d*un person-
aa^B viaant k one d^^mce exagMe, ou de mauvaia goOt,
ayant nne toomure arrogante, alliant la baaaease 4 llmper-
tiaenee? Ancnn profesaeur en linguiaUque n*a cherch^ k
Boua en imtruire. Nooa aommea dispose k croire que le
langagi aoldatesqoe ou Tidiome dea colldgiens aura crM
cdte acaeption ddnigrante, en aoovenir de ce que I'anden
foifntt vivant MH un gueux dtoass^, un vagabond endi-
■aacM. Boileau est un des premiers auteoni qui en dent
Ml naaga cbei nous, quand il a dit :
Qb^ob iuM ^ta/kqmn no eoMdller da roi,
n M rental toojoars de son prenler eaploi.
Saoval, dana tmAnti^lUs de Paris, pretend que les iilous,
lMi.r. bk, LA CUAVLhhATlOM. — T. IX.
pour exercer leurs adeptes, disposalent de son temps on
faquin de paflle, pendupar one ficdieanplancher, et qu*ils
les exer^ent k enlever au faquin ce qu*il avait dans ses
pocbes, Sana le faire remuer, fante de quoi les panvres ap-
prentis dtaient fouett<Ss dimportance. G*' BAaour.
FAQUIR. Voyez Fakir.
FARADAY (Michel), Tun des pbyddens et des cM-
mistes les plus distingu^ quil y aU anjourdliui en Europe,
n6 en 1794, est le fib d*un paurre mar^bd ferrant. Son
p^ le mit de bonne heure en apprentiasage k Londres, cbez
un relieur, dans TateHer duqnd 11 travailla pladearsann6es.
A ses beores de loidr U s'amusa k construlra une macbfaie
dectrique et autres objets andogues, que son patron fit
voir k Tune de ses connaissances , du nom de Dance, et qui
^tdt membre de la Roy<U InstUution. Dance , k cette occa-
don, emmena avec Id notre jeane ouvrier asdster aux
quatre deml^res le^ns d*un cours que sir Humpbrey Davy
faisdt dans cet dablissement Faraday prit fort exactcment
note de toot ce quMI entendit dire k Tillustre professeur, et
le rMigea en forme de le^on. Qudque tempa aprte, il
adressa son manuscrit k Davy, en y Joignant une courte et
modeste lettre dans laoudle II le piidt de Pemployer, si
cda Id dtdt possible, aux pr^parationa du laboratoire de
phydqoe de la Aojro/ InstUutkon. Davy, frapp^de la nettettf
de conception et de la dart^ d'exposition dont fiiisdt preuve
ce manuscrit, prit aussitdt one grande confiance dans les
talents et I'assiduit^ du Jeune bomme, et en 1813 une va-
cance ayant en Hen dans le laboratoire parmi les pr^para-
teurs, il lui oflKt cette place, que Faraday accepta avec re-
connaissance. A la fin de la mtaie annte, il accompagna
Davy dana une toum6eque cdui-d alia fdre sur le continent,
puis revint en 1814 reprendre au laboratoire ses occupations
ordbidres.
Le premier travail de qudque importance qui dt attlrd
sur lui les regardadu monde savant date de 1820, et depnis
cette ^poque il s^est distingn^ par une fuule de dteouvertea
aassi int^ressantea qu'importantes dana le domaine de la
pbysiqneet de la chlmie. On doit sous ce rapport mentionner
aurtont aes recheidies sui la fabrication de I'adar et sur lea
qudit^ quil acquiert quand on le combine avec d*autres
m^taux, tda que Fargent d le platine; le procM^ ingdnieux
k I'aide duqud 11 parvint k rendre liquides et mfime k soli-
difier dea gaz regard^ jusqoe dors comme permanents, tela
que Tadde carboniqne, le chlore, etc., procdd6 d'extrftme
compression, dont au reste Tbflorier a pu lui contester le
m^rite et la prioritd, lui qui ^it parvenu k aolidifier le gaz
acide carbonique; son m^moire aur difRirentes combinaisons
liquides decarbone etdliydrogtae, qui, bien que compost
comme le gtf bydrogtae carbur^, difRrent cependant avec
lui de propri^t^ ; son mdmoire sur un nooveau verre optique
fd>riqn4 avec de la silice , do I'adde borique et de Poxyde
de plomb. Mais cdni de ses travaux qui exdta la -plus vive
sensation, ce f\it aon beau mdmoire aur lea pb^nomtoes d^
la rotation des dmantsautour dea courants ^loctriques, ainsi
qoe do cea demlers autour dea dmants, et surtout sa d^cou-
verte sur leoonoours del'dectridtd et de la lumi^ polarise,
tous plitoomtaes qd n*avdent point ^td observds avant lui.
En 184611 prouTa parde conduanteaexpdrienoea llnflnence
du courant dlectrique sur le mouvement de la lumi^ et
fit k ce sujet dana la Moyai Jnstituiion un cours dans
lequd il ddvdoppa cette idte que la lunii^, la cbdeur et
rdectridli sont des manifestationa diverses d*une seule et
m^roe force existent dans la nature. Son trdt4 dea manlpn-
lationa chimiques est un llvre d'une baute utilitd poor le
diimide praticien. M. Faraday est profeaseur de cblmie k
la Moyal tnstitutUm et k Pdcole militdre de Woolwicb. En
1832, runiverdtd d^Oxford addcemd k M. Farailay le dipl6-
me de docteur ; il est en outre membre de la Sod^td Royale
de Londres, et depots 1844a880cid dtrangerde TAcaddmie
des Sdenees de Paris, en remplacement du cd^bre Dal ton.
FARANDOLE9 on plut6t/aran(fot(/e, esp^ de danse
qu'un grand nombre de personnea exdcutent en formant une
36
I
)83
FARANDOLE ~ FARCIN
longoe ehitae k VMb^ 4e nxmebofan qua cbacan tient k
ilroit# et k g»ocbe , wte^U cepaodMii oeliei qui te trouvcBt
Aux extr^miUa. ta famodoala m compose d« vlogl, de
ioixaiite» de coot penoiinet, pUcte, anUnt qu'fl eat poa-
aible, une de ehaque sexe altematiTament Cettt cliatne ae
met en mouTement, parcourt la Tille oala eampagM an aon
ttea inatnimeota, et recrutedea dansenn partootoii eUe passe.
thac9B danaeoo saute de sen mieux en cadence; ou oe se
|>iqae point de mettre one grande r^laritA dana les paa,
tnais on a aoin de former avec exactitude lea difTdrentea
figures que commande celui qui est en tftte de la farandoule,
et qui Itii sert de guide. Ces figures oonsistent principalement
I r^unir lea bouts de la chaloe et k danaer en rond, ^ la pe-
lotonntT en spirale, k la £aire passer et repasser sous une
esptod'arc forro^ par plusieurs danseurs qui ^l^vent les bras
tans abandonner les mouchoirs. La Carandoule n'esi en usage
que dans la Pretence et one partie du Mngoedoc; elle a
lieu k la suite des noces #1 des baptteies, dana lea f(&tes
tbampAtres et lea r^ouiaaanoea publiques, dont ToUet in-
t^resae TiYcment, et dana lesqueliea on roit ^ater les trans-
ports d^une gaiet^ bruyante et pleioe de Irancbise. « Point de
demi-mesure, Cusons la farandouley * disait on politique
exalte : c'est aiasi qoHl Toulait signaler le triewphe de aon
parti. L'air^de la farandoule eat un allegro k six*buit, for-
lement cadeno^ Castii.-Bi.4W,
FARCE (Art dranuUi^), eom^ie fa«£tieuae, dont
Torigine remonte aux nremiers temps de ootre lilt^atuM
th^trale, etqni porta d*abocd le nom 66 so tie. La force
de L* ii voca/ Pa j^Ae /4n pent aervir de med^e en ee genre.
Molito n*a pas d^ign^ de s'esiercer aouvent dans ce genre
secondaire. oft il est te^io«lr9 ^ premier, le Mutecin
malgri lui,'Pourceaugnac, aont de v^ritablea farces , einsi
f|ue quelqoes seines du Bourgeois-gentilhomme, du Mth
fadeimeiinairei mais on yreconnalt tomjours l^auteur da
7*ar^eet du Misanthrope. Ce grand mattre de la oom^die
tons enseigne, par |es foliea qoMl prodiguait dana ces sortes
de pieces ultra<omiques , aaxqueUes on doit ijouter Lee
Fwrberies de Scapin, ce que lesmoeors populaires et basses
iious pentent fournir de plaisenleries pleiiiea de morale, de
bon sens et de sel. U est ^ remarqoer que lea portraits de
Moliire ne sent pas roftme chargis; Us ne aont que fiddles,
mais consid^^ sous lenr cOt^ grotesoue on ridicule. C^est
leur parfaite ressemblancc qui les rend plaisants, c^est lew
Tranche T^t^ qui seule ^ye les esprits les plus d^licats.
Cette sorte de com^die a done, comme Pautre, son tenne de
perfections el la retepne, la pruderie de notre goOt, qui
n*admet dans une clasae de la sod^ que les cboses adoncies
on fardto, rend la bonne elt y^table faroe de Jour eo Joor
plus rare, U fout ^viter de confondre la l^rce arec eea pi^kses
d*un comiqoe grossier ou U biensiSanoe n'est paa moins viofate
4ue la naisemblance; eft le jdeisant consiste dans les ^ui-
Toques du langngB, dans lea m^rises de npla, dans des
grimaces bisarres; des portraita indtenta et cans Qrigfoaux,
bu des ^Y6nements impossiblaa. La f«ree rabaisate ft oe d«gr6
de triTialit^ d^gteftre en parade. Viomj^u-Dug.
ITonblions pas de dter mnw% em nombre des anteurs qui
out exoelM dans la fareei SearroBi eyec ses JodeUU et
son i)oii Japkei d'Arminiei Legmnd» e^ee vm Roi de
Cocagne »- Dancoort, evec plusieurs de aaa petitea piftcea.
Avjourd'bui la teree avrait de le peine ft ae faire tol^rer et
mftmeaecueillir ft la Oom^die Fran^aise. Notre goftt, trop d4-
licat peui-fttre, ne lepermet plnsqu'aux tbftfttres seoondairas,
•nx Varifttia sorieutet aaPalais^RoyalyOft U consommation
inn a ifttd efiTrayenlB depuis las /ano<, lea JocrisH, lea
Cadet'Eoweelt lea ^enn-Jean^ les $aUimJbanquu^ ele.
Farce se dltencoie»«Mrigurft, desactionsqui ont quelque
cUose de plalsant.de bouQuQ. de ridicule: fairt uneAirM»
Taire ses farces*
FARCE Un en^iiMire), TiieiB non appliqa^ft uge
cbose exceUente* tiandes iftrclts, Idgmnea l^iMe me^
no, irempda dana du beumi fin, dans de lliufled'Alx o« de
FlorenoCi dans des essences de Uiiffos. On les diviseit {edia
en farcea frateheSf de reH09 ^freUee. On lesdifise a9-
jonrd'hni en iirces ftnmes el Meailes. On met de ^ dune
dans le corps d'one volailk^ dana quelque* vjandea, d^as
dee esols. (JNn Aiitoae force pour one dlnde,^ (ait d^a^lk
ft la fon^ La foroeeat eneere «n mefo d*berfaes baehtes :
^rce d'eseiUe, Le mot en gte^el Tient de oe que Ucbose
sert kferdr en gpaaiwen vaigie. Peur foireune foiee or-
dinaire, on eenpe «n ionne dedii, M Ten met dana une cas-
serole, des blanca de volaiUe crue^ vn pen de benrrai do
sely dugres poifre,defo«iiacade. Oopasae le foul ft petit
Ibo dix Ainutca, et Ite^geutte lea blaaeB» qnVM leiase if
firoidir; puis en ieUe on moNean de mie de pain dans la
m^e eaaserole a? ee du beiiAk>n , nn iten de pentt beeli6
bieBfin,en fo iwnmnt demaniftn ft le fonler et ft In rMeire
en panade. Ijb bemUon rMnit et la mft» Wen mitomi^ on
lalsse refreldir cette demiftM. On pHe ensnite les Idanesde
Tolaille, que Ton passe au tamis ft quenelles ; on pile» et Ten
passe de mtee eu tamis leiniedepaj|i;en pttele lout en-
semble pendant tMs qoaiia d'henre, en y flseUant cinq
on aix Jaunea d'eeufo. On emploie ftgalement celta force
pour les gratinaavectooteseertesde ▼fiandes.lJne foreede
poisson nafoit oibabiHant etd^seasant des broch«fo» ^arpei,
ai^illea, barbeenx et aotres poiasons» qne Pen helchb bm
ensemt)le et fort menu. On joint ft ce badiis noe emeietie
pas trap 4»ile^ des champignoBa, des imflba, du |iarpil,des
dbeulea, one poignte dendede pain tiemp^ dana du lait,
on pen de beuite et des Jannes d*osuia. On becte le tout,
qu'oB m^le avec le pejsaon baebd, et ro# ob foit one faras,
qa*en peol sertfr aenlei on wree laqoelle en forcit deaeoles,
dec carpes, des ebOBx« dea croquettes, et tente autre cheas
ft ▼olontd.
F ARGEIJR# Le /Eirceiif est nn ae|eqr qui nn jooe qne
dans dea /arc e«, on un comiSdlen qui cli«iteini r6le,eu
no bomme qal foit des bouiTottBeries t en dit Men : Un
gros /EircMtr, bb nsanvefoyiirosMr, nn fitrcew laeipide. Le
faremr estasaexaemblableaH bottffen,nMis H n qnelqee
diose de plus relevd. Son Bom vient du ceUHqim fane,
moqneiie, et de/vtcel, bonffoB. Les foveettrs dtniemt cobb—
chea les Reoufttt. L'empereur Deadtjen les escMdu spae-
tade; sen anceeaaenr Nerrales rftlaUit, par eendeeeendaBea
pour le people ; meis Tr^an abelHde nenveaEO lee ferees at
les foroaufs, eoBMoe daBgeraux peer lea ttaran. Benueeopde
nos ncteurs des petito thaina, qui se diaent dee oewiyiiei ,
ne eont qne des fereeurs. fli Pen Tent prandmySiree dans
le sens de fmeiHe^ ce naot ee dit tlon en benne pert, et
le faroenr pent fttra un homme d'esprit, on faettienx, qni
dit dea plaijmateriea dnea. H. AuMfiMET.
FARCIN,«iafodie qni attaquepartieBliteemeBl les cftn-
▼aux, lasftnea, les mnleU, et qu'en e ensai qndqMfofo eft-
aerrde dhen lea bosufo. Lsa syuqitdmes earactiriell^eB de
farciB aont das taoMora dares, presque Bph<riqoee» ptesen
meioa toinmineuaea, squirbeoseale ploa aoaf«nt» et sBifant
leeonrs daa vniaseanx et dea gangttans lymplMtiqiiaa. CSS
Umiears soppnrent lentement, et donnant lien ft das otabes
f(6tides, ft bords irv^ieiB et renverafoi qnelqnea-iBMa sent
ft ale^feBgneox. Lagnftriaon de «p oloftMa eal estrftme-
ment difdeiie. On e easeyd une terie de m^dieamaati saal
ebtenir d'am^Uoralion aansiUe} lea nnyeBa ebirBi#0Befc
n'ont paa dennd de BMilleore idaoltata, et on ee lRNiTei4>
doit ft on trattenient purensent byglteiqBe.
Le foroinest tanldt 8peridiqa% tnntftt enuoliqieoa dptaei-
tiqoe. Ob range perad eea caoaes lea ptoa IMqwaBtas f^aal
tioB ft BB froid hnmide, le OMnqne d'air daaa dee dcnries
tanssee et mal Inmea, las ateeaU de meuvaiae qunHltf , lal
eanx inanlubres, l^efta do trtvail^ PaoWi dea antne de pio-
pnid, elBdeasaairas aax animaox deraestlqnesi ete. La laB>-
p^rainent lyrapbatlquesemMefttranae piddfopeaiUoafteatfo
afToction qui offra une eertalBe enalogfo evee lea »ifefftlii
de lliomme : c*est du moins ce qne Pen a Hi port6 ft con-
dure des 16«lons que Ton a obscrrdes d£us Ice orgioes in-
tdrieurs, ct notamment dans les poumons des animanx qoi
ant soeeoBBbdan fofriw.
PABCIN — FARBT
m
tkmkdm cm MMftnnii kt kmUmuMrctnmm at d4f««
MpfMnl taas aucMA InfluaMtapptNali mrUaaM4 de IV
■buU^puis «i HMlTiKt mm laiaaar 4b Umm^
FAj&Du U not tart 4 dMfMff tMtet Im con|iositk»8
^^oaemiiloie pour anballif latainl, pmar nnaMi tor dM
JAMS IMlriM par riga on la Muiraiica la fritolieMr aC F^
clat da la JeoiieiM. Si I'ob m emit la profbftle taosk^ oa
Alt Tan^ Asalid qnii langtempi avaat la <MI«0B| eaaaigM
la teerat da ford am ianiMa da la Mtioa Johai pluiaiira
pasaacM da I'Andan Xastamaiit noM appremiaDt q«e lea
baautte da J^maalan amployaianl la aMMum, w fiiiHurt
d'anUmoiDa, pour la pMftira la ^iaaia. Gatia moda^ on pkh
m cette biurre nanja, iafBOta UerilAt la Syria al kCbal-
d^ d'aii «Ua m f^pandtt parmi ka praniait adaptaa de
rfi^ cbr^Ueme. U Grtea eft VaMiemia Itotta m poranl
^chappar 4 U tiraania da fMags t Vui da la tollatte y da*
iriBl OM adaMa 4 part» noiMa^a wmm^Uqw, qui, ootnma
tootM lea aoliea, eiU aM prafaaiMra at 8« diadplca. On vil
lai damaa fgnniMa» ma Mntoalaa da blanchir laurs joMa
d^UaatM avM da la cdmaa owdalatarradaOhiodttraaipte
daM d» Tioalgra^ en iderar lac noanoea^ taAtdt atec )e
j^urfmriumm, tamtsra TCtaMiila tiited^Hi coqulUaga da
genradeabacciaai lant^ avao la aae d'ma plaiite da Syria
Mmmte riMion, qv^aa oroit Un vM aap4ca da garnaea
00 d'orcaMtta. DaM aoK Art ^aimer^ Ovide dooM «»
reeettedeiard. Calaxa fitdanpideaprciip^tey lacairnpUon
da rempura enfaToiisa laa alms; mala la vohiptMuae Pop-
pfe QHt la eamble aa acandala par liaTantioB d'mi fard
aoetMu dont elle ae eooTrail la iriaage^ at <^'eUa NtTait
aMiitte avec do lait d'4Ma«a^ paw aiiymitar la Ma&chaur
deaoateiot
tre ford All iolraduit aa FraMa par las ItaliaM qa'anieu
CatberiM de IMdiaia ; U ii*sr devinl fftatel obea lai daiMa
de eooditioa qM Ters la fia da dift^aeptitaa aitela. Oa aa
oM taancoop oioiBa aHiourd'bui daM aatia pajrs ben da la
aetoa. JEarevaacba^iilaadanManifiaM m •'anadMut plM
foa aourdlfl, boama aa taaipa da Itere le Grand, poar y
<mb«<ttiiar aM coacbe^paiaiadaplaBibagbia, ailea a'ani pM
eacore aUor^^ font a^an font, laor viaU aiMiir daa coaaii*
tlqoea. L'lndian aa UtoMi la aaoTaga m d^figaia «fM
lea oooleura Ua plM ridicaleai at aoa baUM EarapteaM aa
maqaeat da lear exlraTagmcak Qui craMtoepeadaat qall
ea eat qndqaes-oaea qoi aa dtelia da VAga onl aaaii lear
tatoaaga et lear raaooa? Eabnes daM oe boadoir a4 lapoM.'
le galaat atlMl da la aoqoatterie; examtaiei caa magiqaM '
foliimana qulaTenta la dlaa de fo tolletfo pour dlendaar foa
diannaa de la beauts ; ^tudSea le coataaa de eaa vaaea mya*
t^rieax ob la laidear troava toi4oara dea Ua et dea roaMi
Qodiea aorpiiaes! qM dlUoaioBa d^brutleal Ca ford, dont
la blaacbeur Tirginale tam soariait aS d^UcieuaaBMit ear
le front du beau aexe, n'eat plua qu'un mdaaga iapor da
craie de Brian^on alUte 4 de Toxyda da UflDsoth; ee roaga^
emUteae de la pudeor et de la aaat^ n*aat qu'oa anudlgune
de Biercare at de aoufra porpbyria^; eetautrey qu*oa ap»
pefle vigMalf a^eitratt da caHbaaM daa taiatnriera. Aioutai
iaatfta liate aiaguli4ra I'Aifite 4fa <ale* le aiaoi^re (la nwfe,
Mstoa aolotieada aarada BMpeadM daM le viaaigte 4 Paftde
d'oM petite qoaatitd de moaflaia; lear^Mm, dtoflb Ma*
Siia» tebite saM mardaat, maia saillaaBuaeal coloide pour
hiaaer bm trace aor la pMu qol m rafolt llmpeaaaloa : et
fOM coaaaltrei prasqM toua foa aecrela qateploiaatBM
moderaaa Aapaalaa pear r^parer laa aatngaida tampa aa
palUar laa torta de fo natura.
Malbeaiaoaaaieat Tart da se njaaair aaMdlagrieec aiasi
1^ aea fafeura; la ooquetteria, eenaia raaMtioa» a aM
viclinittet aM martyrs. YoyM oette bMald aS radleaM : en
d^t de Tige. qui Ud eanunaade U laodeatia, 4 fane da
aofau et d'adrasae, elle eat parYaaM 4 dtfgoisar sea faapoa*
lare; sm cbannas tom surpraaaMt, ito toM dbloahaent,
Atfoodcil le prestige sera bientOt dissip^; qudqueaaante
eaoofe, et ria.seB46e iiayera biea dier om boaunaacs qu*aBe
asarpria, cm trionipliea pMsagiera quVUcdoit4 nagABlaoi
artiiM de sm pfaM»anc » di)4 aM Mto a'aH4rMt et m fie*
triaaaat; foa ifdM qu'aia a taubi caebar a*Meadent at i&*
laaaaat aoa froat4 pMa radoalMa; m paaa derient rada,
alcfae, Ihdde; aM deata aPibraaleat et m oorroaipnl; bm
jpnIsM aaUn baaade n bauaba et dfooale de sm 14Tres2
alia aoodkay alia maudit aoa ImpradaaM i nala il eat tro^
lard : le asal est saaa raoi4dei al aea d^sMpoIr m fera
qa*M acoAiiar Im prog«4a. Qae ne saivait-ella U aagi
maxlasa da pacta Afraaiuat « Dn grMM almplM et aains,
nacafaat de la padMr, raqjoaaaieat et la eomplalaanee,
To041aford la ptMsddatoaal dajeuaelss; ila*ea Mt qu'ba
poar ambettir la Tkntoan, o^sat Teaprtt eoltfvd par Tittada
at mfiri par la r^Miaa. • Cmtte DaiiAnn.
FARE (FaaiWe de La). Voff9% Ia Fais.
FAREL (GntixAaMi), I'm Am plM aeM praiaoteara
de fo rMmsatioa m SaisM, a^ ea 1489, dans to Dauphin^,
M dtait iraaa da baaae haan, par Mite de aM ntotions
avM 1m Vaadofo da Pl^aiaat, 4 panser libraaiattt ea n:a-
tfocade Ibi. Apria SToir, 4 partir de Xhl^y prMi4 n^Tan*
gUe ano aa ate ardent et mUa» foaatiqne dans lea patties
ftaaQaisndMaaatoudaBeraeetdeBlel,ildtablitm 1S80
fo rdforaiatioa 4 NeafcbAteL Mate aoa priaeipal oMtTd
d*actioaflilGea4Te, o4, grifoa 4 sm afforfo, tea ralbmte ob*
tbaraat, ea 1526, to libie axeretoe da tear oalte; et pea de
taB^Kapr4s 11 d^tenaiM tocoaaeil lai*ni4nie 4 adopter lea
noanllM doetriaea. Ce ftit Mssi lul qai d^dda GaUia,
da paasaga 4 GenAra, m 15M, 4 m flier dtenMfo dana
cattoTille. Aa mofo d'oetoboe aulMnt, Rprit part amo lai
aa MUoqoa de LaaaaaM, qui eat poor rtellal da iliir^
eaibraasM teparll da fo rdbrmattoa par to caaloa de Yaod.
Ea IftMyleifttoaearbeafMtoqnalil ebarobaitb reuiMtei
par aM rigida diseipliaa raligtoase 4 la eorraptioa dn
BMBara, qai anit M pear to pMpto geaevofo toidMltat da
aa sanmlwloa aua piiaen de la nMlMa de Savof e^ to fit
aaOer de fo pallte r^Uiqaa, at tt dat m ratlrar 4 If eof-
cb4tel, 04 il ooatiaoa de idaider )asqa% M morl, arriTte ea
IM5. Oa le Mit eepeadMt aacon aasister m ISM^ 4 Qe*
a4fa9 M sappliM de flerret, qaH acMmpagn ]asqa*4
rdcbafondy at dont la deraton prf4n aa tal arracha qae
aatto foraacbaaidamatloB : « VoyM qaeHe potaaaaM to
dfobto Mane anr aa homme qui a*Mt donnd 4 luit » Flirel
peat £tn ooaaidM eonmie to fondalsar de to seala presby*
tortenae, dont II anit iiaavd toa gerniM ehn toa Yandol^
daPtomoat
FARET (Nioaiju), l*aa dn premlen nMmbna de I'A**
caddaite Fnatafoe, a'eat ptaa eoaaa qw par to trrit de u-
tin que Baitoan a lanad aaalre lai, ao conmeacement da
aoa Art poitiquB. Fttet ^talt nd 4 Boarg en Bresse,
da panato obaean^ M ia0k oa i€M. H Tint en 1625 4
Paris, ane dn lettrM de noaauaaadatfon pour Mteirfoc .'
Boisiobert et Yangefoa, aatn, ooanne aecrMain, dans fo
malaoa da comte d^Harcourt, et fiit asaea habile poor gagnen
fo foTMr dn cardinal de Btoheltoa , aoBMatoment poor luf ,
mate eacore pour aoa maltre. II persuada an nrdtMl, qui
charchait 4 dlviaar fo malaon da Lorraine, qu*aa des meillear^
maysM tfdt de foire fo fortoM dn cadeto de oette maison.
MM. d'Haroeait el d*Elbeni; aui d^pens de tours ainds. Ami
partinller dn pranton Ibadatoon da PAndtofe Fyaa^se^
Paret, qui anR d44 paMto qnetaanouriagn, iVit admis danii
tear rtealon, et eat beaacoop de pattaai premiers trataux
de Mtte ofl4bneDnipagnie. C^argd, ea 1M4, de lUre un dts-^
oaonsor teaoeeupatfoM de fo nouTeHe Aeadtoie, il ftit Tun
da 8M aeaf membm qai dona4real par iaft teur opinio]^
aur In afoAafo anxqaeto Ifo deYatont n aeamettre. En 163$,
Baisrabert to propon ao cardinal, arn Yaogefos, pour
traniflar aa fonwax diettonnaire, et OoeAMeau, en moorant
chargn Pant de eeatlanir aoa HUioin BomaHie. Farei
avait acqufo qoalqan Mena aa aenriM da CMato d*narcourt^
at prinaipatonieat 4cehit da cardinal. 11 n maria deax fois,
ettooioBrad'aaemani^n avaatagcnse. Reoonnalssant eiiTer^,
sn pntaeUmra, II tint an secours de Yaogelas 6H quMl I^
sot cmbatnaat. II moarat4 Paiis, en septembre 1646. Pat
30.
284
FARET — FARIA Y SOUZA
lisson dit que sa liaison a^ec Saint-Amand to fit passer k
tort pour d^baucMf et que oe poete, ayant trooY^ dans to
Dom de son ami one rime fiiclto avec cabaret^ se complut
i to compter an nombre des goif^fires dont il chantait U
gloire. Quant k ses ouTrages, ils sont assez nombreox, et
foos en prose, k l*exoeption d*une ede adresste au cardinal
de Riclielieu, et d*un sonnet teit an bas d'nn tableau Totif
que Faret fit placer k Notre-Dame en comm^oration da
p^l qull aTait couru en Pi^ont, au combat de la Route,
prte de son maltre, to comte d*Harcoart. On lui dott une
Histoire ehronologique det Ottomans (1621), un traits Des
Vertus n^essaires d un Prince pottr bien gouvemer ses
sujets (1623). I'BcnnSte Homme, ou Vart deplaire d la
eour (163S), etc. Leroux de Lmct.
FARFADET9 sorta d'esprit foUet, le plus friTole de
ces Atres fontastiqnes tou^ spteialement k to friYolit^. La
presence et Taction dn farfadetne se manifestent que par de
petites agaceries, des malices enfanlines, qui peuyent impa-
tlenter, mais dont on ne daigne pas se Acher. C'est la nuit
qn*ils cboisissent de pr^f^rence pour se montrer ou se faire
entendre. Qoelques-uns apparaissent sous des figures d'ani-
maux ; le plus grand nombre est invisible. Diverses penplades
de llnde oroient que leor oontr^ pollute de larfadets , en
commerce babitoei arec oertaines personnes. Les £co8sais
les appellent/atf/o/As. On ne les rencontre chcz nous que
dans d^ t6tes de pontes on de fous. Un de ces demiers,
ancien magistrat, mort depnis longtemps, a fait paraltre
en 1821, ^tant interdit par safamille, un ouvrage en trois
TolunieSyintituto les Far/adets, aTecplusieurslitliographies
curieuses. L'auteor, Berbiguier, de Terre-Neuve du Tbym,
a d^dto son livre k tous les sonverains des quatre parties du
monde. 11 y ^tablit trte-doctement I'existence des farfadets,
et en donne to nomenctotnre complete. Dans leors rangs
figurent plusieurs cdl^bres mddecins d^ali^n^, Esquirol,
Ptoel, etc., ceux en particulierqni ayaient 8o{gn6 1'autenr, et
qu^il poursuivait de sa haine Tivace.
FARGUEIL (AnaIs), charmante actrice, d^Te do
Ck)nservatoire, fille d*un acteor de proTince qui ^tait arriT^
il jouer k I'Op^-Comique, d^nitasur cethMtre au mois de
mars 1835, dans La Marquise. Elle s'y montra trte-bonne
^rice , pitoyabto cbanteuse; to public flit inexorable pour
elle, et elto disparut. BlenlOt elle frappaaux portes du Van*
devilte, et un an apr6s sa chute de Feydeau elle d^utait avec
^clat ^ to rue de Cliartres dans Le DHnon de la Nuit. La
beauts, la grkce de M"* Fargueil furent de moiti^ dans ses
succte, avec un tolent que Tdtude et Teip^rience ont d^ve-
loppd depuis. En 1842 MUe Faiguell entra au thdfttre dn
Palais-Royal, en 1S44 & celui du Gymnase, qn'elle quitta
en 1845. Pendant plusieurs annte elle sembla avoir renonc^
aux tli^tres de Paris; elto fit de fructueuses toumto en
province, etelle y abordait avec on ^ wacchi des r61es de
Mii« Mars et des rOlesde M"e D^jazet. £nfin, en 1852,
M"« Faigueil est rentrfe au Vandeville, oil elle erda avec
distinction to r6to de Marco dans Xes Filles de Marbre.
F ARGUES (BALTBAZ4B oe) ^tait un gentilbomme des
environs de Paris, qui avail fignr6 assei activement, quoi-
qu'cn sous-ordre, dans les troubles de to Fronde. Le procte
qui loi fut intents en 1665, sa condamnatton &mort et son
exteotlon, pronvent quels souvenirs ptoibtos Louis XIV avail
conserve de cette guerre civile qui avail ensanglani6 les
annte de sa minority, et avec quel acharnement de baine
et de rancone il poorsnivit tous ceux qui, dans ces temps
d'^preoves et d'adversit^ pour rautorit6 royato et ses d<f en-
seurs, s'^taient prononcds en favour d'un prindpe et d^in-
I6rtts dont to tr5ne n'dtait pas to personniQcation. Saint-
Simon, dans sesMtooires, nous a racont^ cette singuli^re
histoire. Des seigneurs s'^tant dgarte dans une partie de
chasse finirent par Be trouver au ch&tean de Courson; to
inaSIn dn lieu les traito de son mieux, et 4 leor retour ils
racont^nt au roi tour aventnre. Louto XIV apprenant que
to mattre de Courson 6tait Fargues, s'^tonna qu'il fOl si pf^
de to cour. II en parla k sa mdre; to premier prudent La-
moignon fat appeto, et on trouva to moy€n d'impliquer
Fargues dans un meurtro commls au temps des troubles.
Fargues flit arr^t^; il eot beau se dtfendre de ce dont on
Paccusait et all^guer qu*en outre ramnistie devait le couvrir;
les seigiieors eux-mtees eurent bean s*entremettre auprte
des Juges et du roi, tout flit inutile. Fargues eut la t^e
coupitey et sa propri^t^ confisqo^e flit donnde en rfcom-
pense au premier prfeident. « Elle dtait fl>rt k sa biens^ance,
dit 5ato^Simon, et flit le partage de son second fils. II n*y
a qu'une liene de Basville a Courson. » La fiimilte Lamoi-
gnon, dans ces derniers temps, a clierob^ vatnement it d6-
mentir, au moyen de rdflitotions ins^rfes dans des recneils
comphdsanto, le Hdi de Saint-Simon , qui se trouve cor-
robor6 par le ttoioignage de Laplace et par celui de L^mon-
ley, dans son Essai sur r^tablissement fnonarchique de
Louis XIV. Cette ramtlle a eu tort de se montrer d cba-
touilleuse k Pendroit de Forigme d*one parttodes biens qn>lto
possMe; qui ne salt que les trols quarts au moins des ri-
cliesses de Tancienne noblesse provenaient uniqoement des
confiscations prononc^es centre des families protestantes?
FARIAY SOUZA (Manobldb), naqoit to 19 mars
1590, dans le cliAteau de ses atonx, prds de Pombeiro, dans to
province portugaise d'Entre-Douro-et-Mtobo. Apr6s avoir
appris le totin dans to maison patemelto, 11 alia faire ses
Etudes supMeurcs k Braga, et I'^v^uo de cette vilto, qui
^taitson parent, leclioisitdquatorze ans pour secretaire. 11 en
exer^t les fonctions depuis dix ans, quand Penvie lui prit
d'alter visiter la capitate des Espagnes, oil Pierre-AIvarer
Perreira, secretaire d'l^tet do roi, PaccoeilUt avec distinc-
tion. Ma» ses mani^es fianches jusqu*^ la rndesse, son ca-
ract^ bizarre et tenace, choquirent les seigneurs castillans,
au point quMl dut renoncer bientdt^tout espotr d*avancement
Dans son d^pit, il quitta la cour de Madrid, et roprit to
cbemiu dn Portugal. L'arohevdque de Lisbonne, Mendoca,
gouverneor du royaome, lui destinait Pemploi de secretaire
des Indes; mats le marquto de Castello-Rodrigo, autre pro-
tecteur de Faria, trouva cet emploi inferieur k son merite;
et le pretot le cr^a provisoirement secretaire d*£tat Le
marqms, ayant ete nomme ambassadenr k Rome, cboisit
Farto pour son secretaire d'ambassade, et tons deux se
mtrent en route pour to capitate de to clirettonte en passant
par Madrid. A Rome les vastes oonnaissances de Faria to
meriterent la consideration de tous les savants qui entoo-
raient Urbain VIU. Mais, ne pouvant se faire ao cUmat de
cette ville, O dut revenir en 1634 A Madrid, oii un
mallieur Pattendalt: il fut incarcere par Pinquisition,comme
prevenu d*avoir outrage le catholidsme k Paide d'allusions
paiennes, et ne recouvra k grand' peine sa liberie que par
Pintervention dn secretaire d'Etal Villanova. Fatigue des
vicissitudes de ce monde, il igoutak son blason un eoropas
oovert sur un llvre, avec ces mote : in wtnum laborave*
runt. II mourut d'une inflammation de vessic, le 3 join 1649.
Les modernes ont reproche k Faria les memos defauts
qu'k Marini, k Lope de Vega, k Gongora: de la pretentioo,
une recberche excessive, de Penfiure, des images foroees et
des hyperboles. 11 ecrivait avec une prodigtouse facUite. On
a de lui, entre auires onvrages, des Commentaires sur les
tAUiades de Camoens (1639), la Dtfense des Commen*
taires (1640), on Epitome de Chistoire de Portugal, cravre
tres-estimee, tres-impartiato et tres-veridique (1626), Asie
;wr^ti^abe (1166-1675), Europe portugaise (1667-1679),
Amdrique portugeUse ( 1681 ), restee mannscrite, des poe-
sies diverses sous letitre deFuentede Aganipe (1644-164C,
7 vol.). II a en outre mis en ordra ^ pubUe Poovrage de
Semedo, totitnto : Imperio da China, etc
Farto, Portugais de naissance, a presque constamnMnt
ecrit en espagnol; dans la tongue de son pays, ilu'a com-
pose qu'un petit nombre de cliansons. 11 mourut dans nn
etatvolsindePindigence. Ses longs etconsciencieux travaux ce
luiavaient vahi quedc minces bouiieur^ et |x:u d^argcnL Plii-
lippe IV, roi espagnol de la mesquine race autrichienne,
. lui acconia, il est vrai, sur la tin de ses jours, une pension
FARIA Y SOUZA -^ FARINE
des plus modiques ; et le toi de Poiiugd , malgrti'inqaisi-
tioQ de Usbonne, digno sceur de celle de Madrid, le d^ora
de 8on ordre da Christ.
FARINE. On donne ce nom k diTeraes sobstances r^ui-
tes en poudre tris-fine par des moyeoa mdcaniques , raaia
on le r^senre particuli^rement pour di^igner, d*uue inaniire
sp^dale, la poudre produite par des c^r^es, onrant dans
leur composition une oertalne quantity d*ane matl^re gom-
meuse, que les chimistes appeUent ^/u/en » et qui reste
dans la main lorsque Ton malaxe an morceau de p&te sous
im faible filet d^eau courante. Cette mati^re est des plus im-
portantes pour rend re les farines nutritiTes, et il est ii re-
narqiier que la farine de froment est celle des c^rdales qui
«D conlient le plus, et que le froment des pays m^ridionaux
en poisMe beaocoup plus que les bids des contrto septen*
trionales : ainsi , on en trouve l4 pour too dans la farine de
W dor d'Odessa , 12 ponr 100 dans celle da bl^ tendre da
mtoe pays, et de 9 li 10 dans les farines employ^ k Paris ;
les farines de seigle , d*org6 et d*av«ine n*en contiennent
gu^ qoe de 3 i^ 4 poor 100 : aussi elies sont bien moins nu-
tritiTes que celle de froment. Cependant, comme elles Invent
uoins bien quand on les boulange, U en r^ulte que lepain
qu^elles foumissent est plus lourd , reste plus long-temps
k passer dans Testomac, sans pour ainsi dire y latsser de ma-
ti^natritive, et trompe par cons6]aent Tapp^tit, sans r^
parer les forces autant que pourrait le faireun pain de farine
de froment Les ilarines contiennent siirtoat unegrande quan-
tity d* a mid on, c*est&dire depuis 56 ou 62, dans les bids
d'Odessa, jusqu*^ 74 pour 100 dans la plopart des autres fro-
roents. Les farines d^orge, de seigle et d'avoine sont bien
moins riches en amidon, ^ poss^ent k peine quelques traces
de socre , excepts pourtant la farine d'avoine, qui conlient^
md que celle des bids d'Odessa, de 7 k & poor 100 de socre,
fandis que la farine des autres froments n*en prdsente ao plus
qne de 4 k 5 pour 100. Plus le gluten etle sacre dominent
dans les farines, plus elles fermentent aisdment , plus ea
mdme temps leur pain est nourrissant , et plus cependant
lapltedece pain est Idg^, car la fermentation ayant
donndlieu k one assez grande quantitd d'acide carbonique,
cet adds pendant la cuisson tend k s*dchapper , et enlralne
STeclui one plus grande qnantitd d^eau.
C*est pour obtenir one action semblable , mats d^une ma-
ni^ facUce, que pour actirer leur leTain quelques bou-
langers ajoutent k leur farine, en la pdtrissant, on pea de
MttS^arbonated^ammoniaque: ce moyenest inofTensif. Mai-
beoreusemeot il n'en est pas de mfime de I'addition dans la
p&te de beaucoup d'antres sels, et la police, dans I'intdrdl
gdndral, doit emp^cber tons ces mdlang^ Arauduleux. Ged
f'applique encore aux farines de haricots , de pois, de (tvea,
de cbitaignes, de nuus, de carottes, de riz et de pomme«
de terre; car si par ces mdlanges on ne risque pas d'em*
potsonner la population, du moins on ne lui donne pas toute
la matidre nutritiYO que Ton est censd lui vendre. En effet,
admettons qa*au lien de pdtrir 14 kilogrammes de farine de
froment ayec 13 kilogrammes d*eau, i)our obtenir, aprte une
bonne cuisson, 18 kilogrammes de pain. Ton ne ddlaye dans
la mdme quantitd d'eau que 12 kilogrammes de farine de fro-
ment aTec2 kilogrammes de farine deriz, il en rdsultera que
Ton obtiendra 24 kilogrammes depain, c*est-k-dire quMl res-
(era dans la p&te apr^ la cuisson 6 kilogrammes d'eau do
pluv que dans le pain de pur froment; et comme I'eao ne
pofis^e aucune qualitd nutritive par elle-mtoie, il est cer-
tain qu'une paretUe addition est fraodaleose, poisqu'eUe
s'exerce an ddtriment des acheteurs.
Le mdiange de la fdc u le de pommes de terre k la farine
est tout k (ait analogue; aeolement, il est moins sensible dans
•es rdsoltats apparents, car le pain provenant de ce mdlange
dtant moins nourrissant et passant Irds-promptement dans
restomac, on est forod d^en manger davantage, et sa con-
sommation est par consdquent beaucoup plus grande. Mous
ajouterons que ce mdlange de fdcule de |iommes de terre
avec de Sa farine n'cst profitable qo'au mcunier on bien k
celui qui fUt et vend ce mdlange, ear il est rui&eiu pi^ur
le bonlanger , qui achdte et pdtrit une farine ainsi mdlangde.
Ceci pourrait paraltre un paradoxe, si Ton ne savait que la
plupart des faillites saryennes parmi les boulangers de Paris
ne sont dues en partie qa'aax pertes quMls ont faites sur ces
farines mdlangdes, pertes que Ton peutfacilement expUquer
parTexemple suiTant : gdndraiement, un sacde fannepur
froment, pesant 102 kilogQpimes et demi, rend an bon-
langer 102 pams de 12 kllogaromes; mait si la farine a did
allongde d^un vingtitoie k un dixiime de fdcule, proportion
habituelle de cette fraude, le sac, quoique pesant le mdme
poids, ne rendra plus que 92 pains, et mdme qnelquefois
que 8/ k 88, an lieu de 102 : c^est done une perte de 10
pains de 2 kilogrammes, nn ddfidt de prds de 10 pour lOO
par sac; alors ndoessairenkent plus un bonlanger emploiera
de cette espdoe de farine, plus il se tronvera en perte a la
fin de Pannde. Les pertes snnrennes parmi ies lx>alang»«
par suite de cette aKdration des farines pures par la fdcole
les ont conduits k cliercher les moyens de leconnaltre les
farines ainsi iUsifides, et bient6t, en dtalant la farine dans
la main avec une lame decoutean, et en examinant aTec
one loupe, lis sont arrlTds k apprdcier 4 pen prds , par les
points brillants el lenombre apparent de ces points, si Td-
chantillon qu'ils examinent est mdlangd de fdcule. De plus,
M. Boland, bonlanger de Paris, a reconnn que la teintnre
d*iode colore la fdculed*ane manidre plus intenseqae Pamidon
des farines de pur froment : alon il malaxe un morcean de
pdte faite avec de la farine k essayer; il prend les eaax de
lavage 9 les colore par une teintnre alcoolk|ae diode, les
laisse ddposer ; et s'il se troave an bout de quelques beures
deux coocbes de matidre saperpoades difldremment noan-
cdes, il apprdde la quantitd de fdcule ajoatde par I'dpaisseur
proportionnelle de la concha la plus fortement colorde. Nous
ne parlerons pas ici dn sable, de Pargile blanche et de la
craieque des meuniersajoutent frauduleusementaux farines.
Si le oonsommateur est asset habile ponr ddmasquer la
fraude, lis s'excusent sur tears meules, qui, disent-Us ton-
Jours aossi, riennent d'dtres battues , et soaslesquelleson a
mis du grain par rodgarde. Mais toiites ces firaudes sont pani»>
sables, et le mohidra rodtenge , mdme de fdcnle , peat dtre
condamnd en verta des articles 419 et 420 du Oode
Pdnal.
Si Ton doit, tantponr rdconomie que pour la santd, driter
d*employer des fkrines mdlangdes, il est dgalement impor-
tantque ces farines ne soient ni trop nouvellM ni malsdchdes;
car de Ik il rdsnlte que les farines de grains nou? eaux , con*
servant tonjonrs avec elles une certaine hnmiditd, s^dchaur-
fent fadlement , se moisissent, et par suite de ce premier
degrd de fermentation putride, il anrive que la fermentation
panaire a beaucoup de peine k s'dtabllr et ne s'dtablit mdme
qa'imparfaitement. Auasi aeraitril important qoe dans tous
les moalins il y eftt un systdme de ventilation tellement bien
dtabli que la farine fftt entidrement dessdchde loiaqa'on la
met dans les sacs. G'est afiln d'empdcher les farines de s*d-
chauffer qo'on emmagasine les sacs dans des endroits sees,
bien adrds, et qo*on les empile de manidre que Pair puisse
circuler de tons les cdtds ; il est mdme utile, qaand on veut
foire voyager de la farine sur mer, de la puiiger autant que
possible de tout le son quelle conlient, de la dessdcber k
Pdtuve et de Penfenner hermdUqnement, en la pressant
fortement, dans des barils de 76 k 80 centimdtres de haot
snr 40 de diamdtre, cerclds en fer, dont on gamit Tin*
tdrienr de papier blanc : c'est ainsi qoe nous arrivent les
belles farines des fitats-Unis. Si par hasard , malgrdces prd-
cautioBS, la fiuine s'dchaufTe, soit ponr avoir dC^ embarilldia
trop immddiatement aprds sa moutore , soit ponr avoir dtd
mal emmagasinde et mal solgnde, alors il fiint la dessdcber k
Pdtuve. Mais si aprds ce remdde , rarement puissant, la fa*
rine conserve une odeor aigre et particulidre Hen prononcde,
que Pon fait exbaler enddlayant une cuillerde de cette fkrine
dans an verre d*ean ,11 fknt en fklre le sacrifice et la donner
aux bestianx, car 11 est positivement prouvd qnesaconsooi-
PARINE — FARM
186
I
mat ion par )es popalatk»s peot aroir qnekiuefois de graTes
oicoaTteietits rarh saDt^pobliqoe. J. ODOLAifr-Dunos. .
FARirVE F0991LE,tem ca!ea!re pnW^leote, j
tr^blancheet trt»-i4S^, que Ton trooTe quelqaefols dans
lea aioBs mMaHiqiies et dana lea fentes dea nmntagDea eal-
aalret. On M doooe aoaat \t nmn de Mt de htne, paree
qii*aUA «t asaat souTanl dflay^a par lea eain sooterrainea
at pMaente alon nne BUliire inidey MaDCbe eomme dn
laK>
FARINELLI (Oablo BR06CHI, torDomm^), naqnlt
to 94 jtATifl^ 1705; maisle Kea de aa naiaaaiice eat demeari
ineertaiii. On ii*a pea dob plua de renaeigneRieiita pr6di
for Perii^aedeaoii auraom de Farinelli : lea una ont pr^
tends qnH venait ^tfiarina, parce qoe Satvator Broschi,
ptee da chanteur, aT^ ^t^ meunier on marehand de ferine ;
lea autrea djaent, avee ploa de probabilM, que le Tirtuose
ayant en dana aajeuneaae pour piotecteun lea troia Mnea
Forliiay amateura diathigiiite de la tifle de Naplea, le Don
de FarinelU VA «iaK restd. Qnol qull en aoit, Farinelli au«
Ml fort jeune Pop^ratfon de la eastraiiott, grtee k laquelle
II fdt deu^ de la plus merreDleine voix de aoprano qu'on
ait Jamaia entendne. Aprto avoir appria arec son p^ lea
prineipea de la muaiqae, & antra dana P^eole de P or po ra,
et doYint aon Mve de prMHecHon. Agd de dii-sept ans, il
aeeempagaft aenmaRfe ii Rome pour dAmter dens on op^
d'^^ane, que Porpora allait torire en eette Tllle. Ses d^
bula Aireal onvqiids pei; nn anccte ^datant, et en 1724 aa
r^pvlatioa I'altira k Yienne; en 1725 II ae 0t apphudlr I
Venlae» dana la Diffone ehbandonaia de M^taataae, miae
en Dwaiqne per AlMnoni. H revfart eaaoite k Naplea» od 11
eaeita lea phia yife transporta dana one airteade dramatique
de Haaae, dana laquelle ebants la Ainieaae cantafrioe Test.
DeMilaiiy ell n alia en 1725 ponr jener dana le Ofro de
f . CSaanpi, il ae readtt k Rome, oil fl dtait impatfemment
attandB. Ce fot en 1727 qn'H ae meaura, k Bologne, avee
Remaechli aoraonnd Ibtoi dt» chaniewri. Dana lea an*
nte I72» k 173e» FariMft Mvb aeeond toyage k Ylenne;
puis dana diveraea toumte qu'tt fit k Yeaiae, Rone, N8«
plaa^ PiaiaaBoe, Panne^ R eot Poecasion de lutter avee
lea plna efl^brea ehantettra du feupa, tela que Giai, Hieo*
■Bly to Fauattna, to duamii, qvli aorpaasa tone. Un trot-
atome a6jonr quti fit A Vkme, eo 1731, eoDtribaa beancoop
k modifier aa manito , grftoe anrtont aui couflella de Penh
pereuf Cbarlea YI, qui brf-mtaie, eseeHent mudcieny ne
dMaigna pea (Paoeompagnet pluatenra foia to c^tobre tIt*
laoae ao etoteelB. Ce prinee tal dK on Jour que eea gigB»
teaquea tnite, eea loBga paaaagea qnl db finiaaaient paa, eea
bafdieaaea de Pexdcutfon, poovalenl Men esdter I'dtonn^
MNttt et Padmiratlon, Bon toueher to caeur, et quil lui ae*
ndt peurtaBt biea toeito de Mre naltre P^motloB, aMI too*
tali ecra qBelqaeloto ploa aimpto et plus expreaeif . A paiiir
deee BMmeBi FtirindN est, aviraBt lea dreonstancea, rd*
aiater 4 PeBtratneaMBl gMral, et ehaater aotremeot que
danaoe atyto de braveure que Bernaoehi aTalt mis eo Togue.
Farfnem fetovma eneofe ob Italie, et aur tea tb^Atrea
de Rome , da Ferrare^ de Luequea, de Turfaiy fl mlt to aeean
b aa riputation de premtor cbantear d« BUNide. Ea 1784
II pasaa en Aagtotenre, et I4» pour le roalheur de Handd,
fid avail IlBtraprlfle du IhdAIre Hay-Market, H ae fit en^
tendae asr totbMtre de UnoolBVlnB-Ftolda, dont Porport
YflBaH de preadra to direetioB. Ce M daaa Pilr^BJEerM de
Mime que notre ehanlear ddbeto. On ne ae figure paa lea
biBneora^ lea riebeaaes, lea prtaeata de loulea aertea dont
Fa taeHi Ait combld. Pendant lea Iroia ana de aon a^
Jour k Loadrea, en 17$%, 1736 et 173e, le revenu de Furl*'
Belli ae a'lleva paa k moiaa de dnq mlHe livrea ateriing,
environ i2ft,eoe fr.
Yait to fia da t7le» FbrlaeHI tyaat pria dea eagagamenta
avee lea eatrepraaeura de l*Op^ de Loadrea, partit pour
PRapegaa^ dMMto b«l de a^ Adrequ*aa voyage : il y reate
vb#^liM| aaa, aombM de la toveiir de deua raonarqtiea. Ce
IBleBeaet to praatlga de aoa talaat qui parvint k diatraire
P hi 1 i p V e Y de la profonde m^lanoolie dana laqoeDe il Wt
plough. Farinelli fat dte lors attadi^ au aervice de la eoor
avec 50,000 fir. d*appointementa , aooa oondiUon de ne
plus dianter en public. II eonaerva aon poate auprto de
Ferdinand YI loraque celui-d b^rita de la couronne de
aon p4re, comma fl avait d^k bdritd de aon bypocbondrie.
FarlndH, nomm^ cbevalier de Pordre de Catotrava, finit par
acqu^rlr to plua grande infiuence k to coor d'Eapagne, el
devint preaque to aeul canel par ob conlftrent tootea lea
grfteea. « II tout cependant avoner, dit M. Bocoua, qu^ll ae
lea accorda qu'an m^te, qn^ellea n'^taient paa pour hii Pob-
Jet d*une ap^totion ptoinisdre, et qu*U n*abuaa Jamaia de
aon pouvoir. Ayant obaervd I'efTet qu*avait produit to musi-
que aur I'eaprit du roi, 11 lui perauada alatoent d*^tablir na
apectade Haiien dana le palala de Buen-ReUro» ob il eppeia
toa plua babilea artiatea de PItoKe. II en fut nomm^ diree>
tenr; mala aea fonctiona ne ae bornatont paa to« Outre U
grande preponderance qoll continuait d'exercer anr to mi
et aur la rdne, Farindii dtait aouvent employ^ dana lea ar-
Airea politiquea $ il av^lt de frequentea conferenoea avee le
miniatre La Enaenada, et etait plua particuli^rement consi-
dM oomme Pagent dea mlniatrea de difliireatea eours de
PEurope, qui euient int^reaada k ce que to roi calbolique
n'efTectoAt paa le traits de famille que to France lui propo-
aalt » Ainai, ai Farinelli ne ftit paa mlnlstre en titre, U ftit
dn moina un tovori dont Pinfluence dquivatoR k celto d*oo
mbiiatre.
A Pavenemeat de Cbarlea III au frOne dlSapagne. Fari<
ndU refut Pordre de aortir du royaume ; cependant u eon-
aerva aon traitement, aoua to condition de a'dtablir k Bologne.
Retire dana aa aolitude , Farinelli paaaa vingt ana aana chan-
ter, mala Jooant qudqudoia de to viole d^amour, du clave-
dn, et compoaant pour eea faiatrumenta. 11 avait une collect
lion de beaux inatrumenta , de tableaux, de portralto dea
prinoea qui avaient did aea patrona. U aimait k patter de aea
honnenra paaada, et aa vidlleaae ae plahaitdana la aoovenir
d*une foule d'anecdotea qull racontait un pen trop Mqnem-
ment. FarindH mourut to 15 Jufllet 1782, k l*ige de aoixante-
dix-aept ana et qudquea mcda. On dte phideura traita qui
font bonneor au canietta el k to gdadroaitd deeetartiato.
J. dXIrticuc.
FARIBIEUX9 nom donne anx aobateaoea v^g^alea qui
contiennent deh ferine. Au premier rang aont lea cdrea-
lea, et aurtont to fh>ment; enauite tieanent toa menua
graiaa, lea legnmea aeoa, le aarraafai, to mala, lea poamiea de
terre, lea chfttaignea, ete. Leura prlndpea commmia aont Pa-
mldon et one partie aocrde, eriataillaaUeoa non : eeadenx •
demento, rtenla en proportion difKrente dana lea differeotea
aubatancea, aont aaaoetoa an gloten, k l^bomlna , dana to
froment et d*autrea odrtelea, b dea prindpea proprea, PAar-
tfdiiie dana Purge; I dea parttoa flbrenaea, k dea aeb, etc,
dana d*autrea aubatancea de la mteie daaae. De eea com-
poaea vegdtaux fl rdaulte dea corpa on ndoeaaafaea ou ntflea,
maia toua predeux pour Phomme.
De nombreuaea expdrlenoea ont conduit k eonaiddrer le
gl nt en eomme cehil dea diemento qui donne, anrtout anx
torineui , leura propridtda allmentairea. P. Oaubekt.
FARM, FARMER. IiO mot anglda fearm r^xmd 8 ce que
nous appdona m^fafrle, ferme, c'eat-8-dlre k une oertdae
etendue de terre de laqudle dependent une malaon d'babi-
totion et dea lifttlmenta d*exploitation, et qu*on looe mo)cn-
ant one rente annueHe. Qudquea etymologialea to font veoir
du latin fifTna, qui algnifle un emptorement entonrd de
baies; d*autrea, de Panglo-aaxon ybarme oafeorme, qui
aignifiait vivrei, attendu que dana toa temp« antiqnea lea
grna de la campagne ne payalent to louage de lenraterra
qu'en produita du aol. C^eat k partir do deiaitaie aitete aeu*
lement que la redevance en nature fut tranaformee en reda-
Vance en argent
ht fanner eat le locateire dHine fitrm, et daaa an aana
plua general, un coHivateury on payaan. Ea Amerique, eti
H existe pen de fermagea, on emploto to mot fiatm pear
FARM — FARNtSE
Mt
ii<jpnfloiite praprllM fenettre rftoft en dehors des Tillee.
Ijtfnnwr B*y e&t done autre ehose qa'un petit propridalre
FARIVfeSEt Mahon prlseilre d*Italie, dont I'orfgfne re-
flHMto {ttque merft le mfllea da trdsitoe allele. EUe possl-
Mt ilon le ebltoau do Faroeto, prto Orrieto, et donna li
nfilgjUfle iinif qa*h la r6pQbU(|tte de Florence phi^lettrs capl*
latoeBdietinKn^, notarament fiHro FARNtes, mort en 1 363,
^ q^ lea Ftorentuia fltrent redevaMes de leur triomphe sur
lea Piaina. Le pape Paul III. qui 4taU de la malson Far-
ifese, eC qni ayait fort ^ eeenr ra^vation et la grandear de aa
ftimfle, 8*oecapa snrtout d'asserer la fbrtane de son file
nafnrri, Pietro Luigi Fabn^c. Ayant yaineroent oflert k
i'empefear Cliaries-Quint des sommes immenses pour quMl
^tfgjrtl en aa fliTenr le MHanala en duch^^ fl fit de Parme et
de Halaaiiee , odev^a par Jules It aux Milanais, un dnch^
dont Q hii fit don an mois d'aoAt 154&. Mais le r^ne do
JPfefro Xlti^i ne (M que de conrte dun^e. La tyrannie quMI
eicftiit dans aa capitale, ii Plaisance, finit par fttlguer les
ehRfs de la noMesae, qui Iflrent de secrMes Intelligenees
avee Feidlnand de Gonzague, gouvemeur de Milan, puts
leylmft onvertement P^tendard de la r^toite. Le 10 sep*
tenbre 1547, fl ftitassassin^ par Giovanni Anguissola, etOon-
zagne prit possession de Plaisance au nom de rempereur.
Otiavto FAitictei, fils et auccesseur de Pietro Luigi, se
trooyiit alora k P^use auprls de Paul in. Parme se d6-
dara k la rHiU pour OttaTlo, qui s*y rend! t en eons^ence
I la tMe d'one anntepontlflcale; mais, trop faible pour ten-
ter one attaque centre Plaisance , il dut se r^signer k con-
elore on armistice avec Gonzague. Le pape Julea III, suc-
cesaenr de Paul, le rMablit bien en possession de Plai-
sattee en 1550, k eause de l*attachement qu*n portait k la
naiaon Famte, en memo temps quMl le cr^ gonfalonier
de ntglise ; mtis nne alliance quil contracta k pen de temps
de li avec le rel de France Henri II mtontenta Tiyement
le pape et Femperenr, et le Jeta dans des embarrasauiquels
ua aeeommodement honorable mit pourtant un terme ao
boot de deux ans. Son spouse, Marguerite de Parme,
le nfeoncfltii arec la malson d'Autrlche. Apris trente anndes
de pall, employes 6H lors k faire le bonlienr de sea sujets,
fl moufut, en 1580.
It ent pour successeur dans le gouyernement des deux
&adMB son fils atn6, Alessandro (Alexandre) FARiftsB, k
qd son hdroTque mire ayait donn^ une Education toute ml-
Itaire. 11 eombattit iesTurcs k L^ante, en 1571, sous les or-
dres de don Joan d'Autricbe, son oncle. Plus tard il accom-
pagnasamire dans les Pays-Bas, r^yoltds, o6, le 31 janyler
1578, 11 cdntribua k la tictoire remport^e k Gcmbloux sur
Im Gneox. L'attaque des places fortes ayait pour lul un
attraK tout particulier. On {"y yoyait parcourir, intr^pfde-
meat, en S^exposant aux plus grayes dangers, les batteries
et lea trandito pour y distribuer ses ordres. tin Jcur qu^au
d^ d'Ondenarde, en 15S1, II dlnalt pris de la batlerie
de brtebe atee d'antrea gdn^raux. un boulet de canon tua
troia effidera k tM de lul et en blessa deux autres. Quant
k lul, Mns qaitter sa place k table, II ordonna froidement
d'enimr lea morts, de lui apporter une autre nappe et de
M aertir d'astrea mets. Ao a1^ d'Anyers, en 1585, fl
i'es^eaa k de plus grands dangers encore. Oomme la for-
Inne ataltjuaquealors fkyorisd toutesses entTeprlses,rinsuo-
ete 4e son espldltfon centre PAngleterre k bord de IVntHii*
elM A rmada, k lattte de laquelle Payalt plae6 Philippe II,
ne loi en eausa que pitis de diagrin. A aoh retour dans les
Pays-Bas, il re^t le eommandement de Tarmde destinde k
I Franee au seeonri des eatboOques. Mais, mal secondd
ilgaenrs, Alexandre Ftirnlse, dont Philippe 11 laissa
d'anemv l*lirmle tmuiooer de tout, Ibt obllgl de c6der aux
iMeea sttpCrlinrea de Henri IV, et mourut peu de tempa
iprte, en ddeembre 15M.
A Alexandre auceMa son fils atnl, Banuzio r*'FARNlsis,
■Mft en 1631, prince greasier, eupide, sombre et d<illant. II
le A^eoatentement que son gouyemement Ins-
plralt I la noblesse, un prjfexfe pour Inyenter une conspi-
ration, dans laquelle on prit soin, par ses ordres, dMmpliquer
les chefs des principales families. lis fhrfnt tons exicntis,
le 19 mai 1612, et leurs blens confisoute. II fit anssl ^rger
dans un cachet son fils naturel, 0/fitvto, eoupable d*ltre aimd
du peut)le. Ces crimes ne Templchlrent pas de timolgner dn
goOt pour les sciences et pour les arts ; et ce fot sons son
rlgne qu^on construisit, dans le style antique, le thdfttre de
Parme.
Son fils et successeur, Odoardo FAAntsE, mort en 1640,
ayait beaucoup de talent pour la satire, une remarquabie
fecilit^ d'Aocution , mais encore plus d'amour-propre et do
pr^mption. II airaait passionn^ment IMtat miiitaire, quol-
qoe son excesslye ob^sit^, qu*il transmit k ses enfants et
petits-en fonts, ne le rendlt guire propre A la yfe de Sotdat.
Son goOt inn^ poor les ayentures et le d^lr immodiSr^ qnH
ayait dMIIustrer son nom par quelque brfllant fiilt d'annes,
Tentratn^rent dans une guerre centre TEspagne et le p^f^
Urbain Vill , guerre qui lui coOta de grosses sommes.
It eut pour successeur son fils , Ranuzio // PAMcisB ,
mort en 1694. Prince Ihible, il fUtsouyentle ]ouet dindignea
favoris, entre antres d^un certain Godefroi^ Ftvn^s et
mattre de langues, dont U ayait fait un marquis et son pre-
mier ministre. Le fils aTn6 de Ranuzio II, Odoardo Famlse,
€tant mort ^uffd par la graisse, son fils cadet, qni n'ltait
pas moins oblse, Francisco pARfrtsB, mort en 1727, lul suc-
c6da; et celui-ci, k son tour, eut pour successeur son non
moins gros frire, Antonio FAKiftee, mort en 1737. Phi-
lippe Vd*Espagne ayait 6pousd £lisabeth FAARtse, fille
d*Odoardo. D*aprls une conyention pass6e ayec les grajides
puissances, et stipniant quVn cas d'extinctlott de la malson
Famlse, ses possessions passeraient k un fils die Philippe V
el d*filisabeth qui ne fOt pas roi d'Espagne, les Espagnols prl-
rcnt possession de Parme et de Plaisance au nom de doU
Carlos quand Antonio Famlse yint k mourlr.
Le nom de la famllleFamlse se rattaehe k piuaieal'a pte-
ductiotts calibres de Tart. On cite le palals Farnlseet la
Fames ina comma de beaux morceanx d'architeclure, et
parml les antiques, jadis propri^tlsdelamaison Farolse, qui
depute son extinction, en 1786, ae trouyent au mns6e de PM-
pies, fl en est deux qui portent eneore aofoord'hnl le nom ae
leurs anciens proprldtalres, k sayolr : le Tanreab FlnlOse
et I'Hercnle Famlse.
FARNfeSE (Palais), ^fiee oommencO par le pipe
Paul III ayant son ayenement k la tiare, d'hprls lea plans dti
Florentin Antonio do Bangailo, et foment un qdadtilatli^
isoll anr la place Famlse k Rome. H fot termini par Miehel-
Ange, deqni proyiennettt hotamment te gnuid entablement
richement omi et la grande fenltre qui se trouyent an-
desaiia de la porta d*entrle de la fkcade, de mima que la
oour, k Fexception de la loggiadt la facade dederrilre, elll-
mime ceuyre de Giacomo della Porta. Ca palaia, qui dans
sa fbrmeaemble trahir ilnflaence de rancien style en nsage
k Florenee pour lea palals, est un des plus beaux quil y alt
k Rome. Les dues de Parme de la malson Faralse en de-
meurlrent propriltaires Jusqu'l Textinetlon de lenr ftimille;
aprte enx, il a pass^ an rol de Naples, dont rambassadeur
pris le salnt-si^e Pocoupe aujonrd'hui. Les aeolptores an-
tiques qui Tayalent alitrefbis rendu olllbre oment main-
tenant le muste de Ifaples. Cependant fl B*y trouye en-
core quelqnes monuments classlauea, dans la grande aaUl^
Dans une salle yofsine, on yoit des firesques de Mylati et
de Taddeo Zueearo , reprlsentant dea Itlnements arritia
aoas le rigne de Paul III. Mais ee que ee |falals renftrme de
plus important, c^est la galerie eh ae treutent lea fresquOa
d*Annibal Garracbe, TcBuyre laploa belle etia plea oeiisl'
dlrabie de ee mattre, et qui montre de la manilt« la pMa
frappante la direction artistique qn*il ayait adeptde. Lea
prinolpales de ces fresqucs reprMhtent le triotnphe de Bao-
ehos etd^Ariadne, Pan sacrlfiant, Aurora et dpbale, TEn-
llyement de Ganymlde, Diane at Endytnlon, et
Sleets mytheloglques. On attribue euelqnat^'Unea dea
288
tures omant les ^troits pans laUraux va DonHnichino » dont
il existe aosri des fresqnes mytbologiqoes dans on salon at-
tenant a la galerie.
FARNESINA, charmante Tilla, ooDstrnitei Trastette
par Peruizi pour Agostino Cbigi, et qd appartient aujoor-
d'hui an roi de Naples. Elle est toote orn^ de pilastres 4
Pext^rieur. Mais elle est surtout o614bre par les fresques de
Kaphael, qu*ellecontient. Le plafond d'on grand salon don-
nant sur le jardin repr^sente rhistoire de PsycM ; dans une
pi^ attenante se tronve le tableau connu sous le noni de
Go/a/A^etrepr^sentant la diessedes mersse promenantsur
les flots dans sa conque, en compagnie de nympbes et de
tritons. Ce dernier morceau proyient pour la plus grande
partie de la main m£me de Raphael; le reste est ToBUTre de
ses ^vesy et malhenreusement le tout a €tA fort mal restaur^
par Carlo Maratta. 11 existe en outre 4 la Farnesina des
fresques de Peruzzl, de S^bastien del Piombo,et nne tftte co-
lossale en chiarooscurode Michel-Ange, de mtoie que dans
r^tage siip^icur des fresques de Sodoroa, etc.
FAR NlCNTE,locutionitaliennecompostederinfinitir
fcUre et du substantif rien* H fautTivre dans les climats
chaudspour scntir le channe resultant d'une inaction absolue
de corps et d*esprit; car leyor niente comprend le repos des
deux natures; et tout liommo occupy d*un projet ambiticuxy
d^une intrigue galanle, d'une d^couTerte scientifique, ne
jouit pas du far nienttf son corps fClt-il immobile et repos&t-
il sur les plus moelleux carreaux. Penser, r6fltebiry rfiver,
ce n^est pas pratiquer le/or niente; pour quHI soit parfaii,
il faut avoir resprit tellement libreetcalmequ'il puisse s*in-
teresser 4 toutes les impressions proTenant d'une cause ex*
t^eure, impressions qu'il n*a ni la faculty , ni ren^iey ni le
loisir d'analyser , tant dies sont yarite et rapides. Sous ce
rapport, Tancien laizaronede Naples est le plus parfait
amateur du far niente! Comoie les Italiens et les Espagnols,
les Orientaux ont leur d^icieux kt/, pendant lequel ils fu-
ment et se font trasser ayec un bonheur inconnu aux Eu-
ropeans. C^ DB Bbaai.
FAROE (lies). Voyes Fjer-CErhe.
FAROUCHE) sauyage, qui n'est point appriyois^, qui
s^^pouvanteet s^enfuit quand on Tapproche. II ne s'appUque
dans oe sens qu*anx aniinaux. 11 se dit, par extension, d'on
bomme rude, misantliropci intraitable, ou d'un Ctro pen so-
cisblc, craiguant, foyant le monde. Und femme/arotic/te
est celle qni repousse toute galanterie. Farouche sedit^a-
lement de Tair, da regard, des mani4res, des sentiments.
II ne faut pas oonfondre farouche et sauvage. On est/a-
rauehe par caract^, sauvage par manque de culture.
FARQUHAR (Geoigbs), run de ces brillants esprits
qnl ont jet^ tant d'dclat et qui r^pandent encore une lueur
cynique si bizarre sur le tliMtre anglais des commencements
du dix-buiti^me sidcle. N^ en 1678, 4 Londonderry, en Ir-
lande, bien dev6, mais d'une Csmille panvre, Use Tit acteur
dans sa]«inesse, et, mettant trop dechaleor dans ses gestes,
unjour qu'il jouait un dramede Dryden, il enfon^ jusqu*4
la garde son ^pte dans la poitrine d*an de ses camarades.
Ce dernier, qui sury^cut 4 nneblessuresi dangerease, deyint
4 ce que Ton pretend I'un des meilleurs amis de son assas-
sin, et le recommanda 4 lord Orrery, qui lui donna une lieu-
tenance. II se conduisit en bon oflicier, mais il fit des dettes,
et fut force de se r6ftigier en Hollande, oil ses aventures
galantes et gastronomiques se multipli4rentun peu trop pour
sa fortone et sa aantd. Forc6 encore de quitter son pays
d*adoption, il revint 4 Londres, et sema le bruit que George
Farqnbar, le mauvais siijet, etait 4 marier. II n*avait pas
trente ans ; il etait bean, dej4 o614bre dans les lettres, et il
ayait fait jouer plusieurs spirituelles et licencieuses come*
dfes; celle dont fl (bt Tacteur et bi ylctime est aussi tiien
intrigpee et au«4 plaisante que la plupart des siennes. Far-
qnliar youlait une lieriti4rc. Une jeune Anglaise belle, sans
fortune, qui ayait M acirice et tr4s-intrigante, trouya qu*il
aeralt plabant de jouer un tour de Scapin 4ce createur d'in-
trignes burlesques ct lianlics. Farqniiar cacbait ses dettes.
PARNfcSE — FARSISTAN
et faisait grande figure 4 Londres; elle eacha les siennes, 4
mena un train splendide. On fobriqua des armofaies, on
suppose des litres, on eut de faux parents; Farquharde
son c6t6 redonblait ses depenses de taiOeur et de earrossier;
et ce dut etre nne so4ne fort plaisante, une fois le mariags
accompli, qne le moment ob Tdpoux et r^pouse exhib^reat
la liste interminable des dettes que Pun espdrait faire payer
par rautre, et que personne ne paya. Cetait tout leur ayoir.
Ce qui ijoute 4 la shigularite du r^dt, c'est que, d'nae
part, la femme qui ayait trompe Farquhar s'etait prine, pen-
dant le cours de I'lntrigue, d'une passion trte-yiye poor hd;
et que, d'une autre, Farqubar, qui ponyait aisement (aire
brlser ce manage enyironne de nullity, lui pardonna ayec
une g^^osite parfaite. II roourut en 1707 , laissant aprte
lui sept commies, toutes peiillantes de saillies ei impn^t^es
de corruption. £lles ont disparu du tli^atre, malgre le talent
incontestable qni s'y trouye, et quoique Tnne d'elles. Let
Arlificei d'un RotU (Beaua?s Stratagems), sesoit main-
tenue longtemps 4 la sc4ne et ait fait les deiices des Anglais
du sitele dernier. C'est le sort des plus briUantes produc-
tions de Tesprit, quand elles dmanent des fimlalaies depra-
ydes d'une epoque, et non de Tobseryation et de retemells
yMte. Pbilar4(e Chaslcs.
FARSISTIVN ou Pay$ de Fare, aujourdliui I'une des
proyinces de la Perse, bom^ par les proyinces de Koa-
sistan etde Kerman, par legolfe Persique, le long duquelelie
occupe une etendue de 50 myriam4tres de c6tes, y oompris
celles doLaristan, qui en forme la partie meridionale, ^ an
nord-est par le Gruid Desert. Sa snperiicie est d'environ
4,000 myriam4bres carres et sa population est eyalu^e 4 prte
de dsux millions d'babitants. Elle est trayersee paries mon*
tagnes qui boment la Perse an sud-est et ferment la conti-
nuation sod-est du mont Ragros. Elles s'd4yent 4 une alti*
tude d'enyiron 2,700 metres, et s'abaissent d'un oOte yers le
plateau interienr et desert d'lran, et de Tantre en terrasses
successiyes yers le golfe Persique. Le plus remarqoable de
ses cours d'eau est I'Araxe des andens, appeie aojoor-
d'bul Bend^^nUr. Dans les parties les plus bantes de cette
contree , le climat est sain et tempore ; mais dans la partie
etroite et basse du pays decdtes, entrela montagnequis*ei4f e
4 pic et la mer, le long du golfe Persique, la cbaleur est ex-
treme en ete et yicie singuli4rement l'atmospli4re. Les trem-
blements de terre y sont aussi tr^frequents. Fante d^on
nombre sutfisant de cours d'eau, le Farsistan estanjourdliui
sterile 14 ob on n'a pu su employer des moyens arlificiels
dlrrigation pour remedler 4 1'aridite generate du sol. Panm
les produits qui lui sont partlculiers, il faut citer les perles
qu'on ptelie prte de Itle de Kliarak, de meme que le vin et
les roses de Cbiras. Les babitants du Farsistan passent
pour les plus dyilis^^s de toute la Perse, et leur langue poor
le dialecte* persan le plus pur. De tout temps ils se fireot
remarquer par leur goOt pour les sciences et lea lettres. lis
fabriquent de beaux cristaux et de bonnes armes, et le com-
merce qu'ils font sur le golfe Persique est asses bnporlant.
Les principales yiUes sont : Chiras; I'lndnstrieuse Yezd, qui
compte plus de 60,000 habitants; Lar, qui en a 16,000, et
Aboushehr. Plusieurs aotres yilles, jadis extrememeat
0ori8»anles, telles que Ftrotcs-iltecf , Darab-^erb, Sourma,
FessOf tombent aujourd'hui en ndnes. La plus grande par-
tie, c'est-4-dire la partie meridionale du FandiSun et des
lies qui I'ayoisinenl, est occupee par des Arabes, dont les
uns reconnaissent ia souyerainete de llman de Maseate, et
les autres celle du scliali de Perse, mais dontU plus grande
partie est compieumient independante.
Le Farsistan est, 4 proprement parler, le pays qu'babi-
talent les anciens Perses. Cest 14 que regnerent lea ancMres
de Cyrus , yassaux et tributaires de Tempiro des M4des,
jiisqu'a I'epoque ob ce prince reunit les deux monarcbies,
en siiccedant 4 Cyaxare II, son onde, et fonda I'emplre des
Perses. Soumlse aux Mao^oniens, puis aux rois de Syria,
ct cnfin aux Arsacides, rois des Partlies, oette oontrde eiait
aouyernec |)ar Ardescliir-Uabdum (Artaxenes), qui, fen
FARSISTAN — FASHION
389
Paa tt3 da noire ke, s'^tant r^folU oontn eux, Jeta l«t
jbndfltM-t* da la puissanoe dea Sassaoidas, panni lesqueU
flgortrant lat Sapor ( Chah'Ptmr)^ las ClioBroes ( Khotnm ),
ai fiunaux par leorB goerres oootre lea emperean d*OrleDt
IstaMar dtell alors la capitala da la Pane proprement dita
at da rampire paraan. Mala oatta Tille, nommte en grac
Fen^oUs , dtebut locsqna las Saasanldaa anrent transfifir^
laor rMdenoa k Mad'Ain^ war le Tigre; et Ton n'an Tolt
ptaa qua las ndnea, iltates 4 60 kilomkres nord-ast de
ddras. En Tan 647, la Farsistan ftit oonquis par las Arabas;
ptaa taid» U tomba k deox reprises sous la dominatioa des
Solbrides. En 034, las khalifas le perdirent d^finitiTament,
paiea qua la Boiddes y fond^rent alors leur empire ; et le
nnistan, k qui fla firent beaucoop de bien, devint le centre
de ieor pdasanoe. A lenr tour, caux-d en furent expulste
an Pan 1057 par les Sddjooddes, 4 la domination desqoels
les schabskbowaresmes mlrent nn tenne. Le Farsistan passa
cnaaita sooalasouTersinet^ dea Mongoles ; puis, an I'aoi 1263,
U fot oompl^tement rfonls 4 I'empire persan des Djingiz-
kbanidaa. Timoor on Tsmarlan le lour enlera vers 1393; et
ses sooeessears le conserrtoant josqa*en 1469, 6poque od
les Turcomans s'en rendirent mattres. lis en conserv4rent la
poseesslon josqu*4 oe qo*en 1503 le cbah Ismael llnoorpora
k fcroplradas Sof^s. En 1723, les Allans s'en empar4rent
pour qoelqua tempa; mats Nadir le Ieor enleva dte 1730.
Aprte Passaasinat da ce prince, en 174&, catta contrte se
troavaan proia 4 bi plus al!renseanarcbie;et il en futalnd
jasqu'on 1758, ^poqoe on Kirim Khan, qui r^sidait 4 Cbi-
raa, y fonda la dynis^ das 7iandides. GeUa-d se mdntint
aor le tr6ne iuaqu*en 1793, ^poqua ob s'^va la dynastie
Kadilaia qui occape encore aujoord'boi le tr6ne de Perse.
FARTBDiG (en anglo-saxon/aorlAtfit^,daranglo-
saxon /RHoer, quatra), nom d*one petite monnaie de
billon en usage an Angleterre, et ^dTslant 4 la quatri4me
partie d'un penny,
FASCE9 FASC£. Le mot /duce, en latin fascia, si-
gniile bande ou bandetette da toile. En arcbitedore, on Tem-
ploie poor designer les frises on les trois b an de s qui com-
posent rardiitraTe; en termes de blason, il indiqoe una dea
piteea prindpdas de Ttoi ; c'estcdle qui le coupe horizon-
talement par to milieu. 11 y a qudquefois deux ou troia fas-
ees; dlea.dbnbiuent alors proportlonnellament da largeur.
Qoand ellaa sent an nombre de plus de trois, on les nonune
hurelles d tour nombre est pdr, et trangles d tour nom-
bra est impair. L*origine de ces deux significations du mot
/aicedeiit^ddemment d'une source commune : dans ces
deux cas, la/asee ressamble 4 une pootre transTersale, et
c'esi prteisteent dans la sens da ce dernier mot que I'em-
ptoydent lea Latbis.
La mot /uctf se dit d*un toi om^ de plnsleurs fasces
d'teiall diir(6rant Cdni dontT^mdl est d^e contour dilTi-
TCDte dea foscea se nomme contrefasci. Enfin , l^^u fasd
deneM, est cdni dont tontes les fasces se troa?ent denties,
11 y a des bsces dentte en haut et en has, d^autres seulement
d'un cAtd, oa qui les a fdt sumommer feidlles de scie;
qpielqueaiines sont losangtes, d'autres crtod^es, etc.
Achille JuancAL.
FASCINAGE, FASCINE. On appdie/osdne, dans Tart
militdre, on ftigot de menus branchages arrange de ma-
ntore qn'il reate autre enx le mains de vide posdbie, for-
lament scrr^, et contenu par deft liens plao^ 4 SO centime
tree endron da distance da chacune de ses extr^mit^. Une
fasdnaa d'ordinaire une tongneur de 4 mitres et un diam4tre
de 22 eenlini4tres ; to diam4tredaa Casdnes goudronn^ddes
(kinas d'^Mulemant edbeaucoup plus grand. Les bois pr^f6-
rabtoa aont ceox qui donnentdastigestongues, droito8,flexi-
btoa,gamiea da rameanx, tds que to chane, le coudrier, le chfl-
ta^der, toiiaule, rosier, etcLe gtole se sort ausdd^oscines
iiamronner, de foueines d reviiir, tongues de 3" sor
a^,22, d de/ascina d iraeer, da 1",S0 sur o",15. Les fas-
daasaont d*un grand usags 4 to guerre, d prindpalement
pov las fortificattons; on tos emploie4 constnfav des bal-
MCT. an La cortcrs. — t. ix.
teries , des ^ulements, das retrancbemants, 4 traaer des
oufrages, oombler des foaa^ d enfhdliter topaasaga^ dever
dea digues, d Jeter des ponts sur les ruisseaux qui ponrraient-
interrompre lescommunlcatiotts. On fait avec tos Hudnes des
saucissons, desgablons,etc.llnefaotpointlesooofondreaTec
les blindes. On emploto les troupes 4 fdredes Ibsdnes;
dans les sieges, la cafderfe ert chargte de cette corrte, de
prdSftrence aux fantassins, les cataliers itant mains utiles
dans tos rdrancbements, d ayant la bdlit6.de pouToir ftire
porter tos fudnes sur leurs cbevaux. Le sabre-poignard ,
qui fnt si critique lors de son apparition , sert menreQleu-
sement an ftntassin, comma 4 rartiUeur, 4 abattre le bois
d fdre les faadnes. C'est moins une arme qn'un outil tran-
chant
Les ftsdnesne sont pas seulement a Tusa^ de la guerre ,
elles serrent ausd duis Tarchitecture bydraulique ddle,
pour oonsdider des terrains dont en vent border un cours
d*eau, afin de to retrddr d d'arrder ses d^bordements.
FASCINATION (en latin fasdnatio), enchantement,
enreur, charme, qd emptehe de Yoir Juste et de porter un
Jugement sain. Fasciner, c*est empteher de Toir, deconsi-
ddrer tos chases ayec Justesse, ensorcder par une esp4ce da
charme, d>louir,tromper, sMuire par unefaosse appareoce,
un^if^dat L'entdementqn^ont certaines femmes pour cer-
tafais honunes tient do IsifaMeinaiion ; Vunousfucine leurs
yeox d leur coeur.
Faseinaiion ae dit ^galement das animaux auxquds on
attribnaitto hooM defiuciner, Le serpent exer^dt, dlsdt
on, unegrande/ofdno/ion sur le rossignol; il mdtrisalt
ses mouraments en to regardant fixement, et finissdt par
I'attiiar 4 Id. Les grands adeptes dn magn^tisma prdien-
dent axereer to mdne pdsaanoa sur tos personnesqd ten-
dent an somnamhuHsme.
FASCIOLAIRE9 genre de moUusqnes trachdipodes,
dato ftoiilles des canalif4res. I^apits MM. Quoy d 6d-
mard, Panimd ne difiha en rien de celui des Ibseaux. Les
coquilles dles-mftmes sont fusiformes , et ne se distingoent
des fuseaux proprement dits que par qudques plis trte-
obliqnea et In^aux , se montrant constamment 4 to base de
to colomdie. Ces plis Tont endtoroissantd'avanten arriire,
d leur Constance lenr a fait attribuer par Lamark une vdeur
gtoirique que M. Desliayes regarde comme 4 pen prds
nulle.
F AS£OLE« Voyei Haricot.
FASHION, FASHIONABLE. Void un deS plus bor-
ribles ntelogismes dont notre tongue se soil tofed^ depois
longtemps. Apr4s le mot ariisiiquet fashionable est to
mot nooYcao le plus stupldement niais qui se puisse ouir.
Fashionable Tient d'un root angtois , fashion (ce mot-14
se prononce dn boot des tovres, en ouvrant la bouche et
en serrant les dents). Fashion, cda ne se d^finit pas,
c'est la fashion, Tous les mots que Moli4re a balay^s
dans to roisseau de Phdtd Rambouillet ne Talent pas k eux
tous ce mot-14, /oiAton. La fashion, c'est plus que 1*^16-
gance, c*est plus que le bon goAt, c'est encore plus que la
grace, c*ed plus que laddicatesse, c^est plus que Tarislo-
eratie, c^est Pessence, c'est la quintessence de la mode;
encore uqe fois , c'est [tt fashion. On raconta de cettc pr^-
eioseU anglaise (il faut bleu que je fasse mon mot, moi
aussi)miUe dt^tails incroyables. La folic liumafne n*a jamais
^U si loin dans le supreme bon ton. Les exagdrations em-
pesto et ampoutoes de I'lidtol Rambouillet idles que
TOUS les retrouTcz dans Les PrMeuses ridicules, ne sont
rien , compart 4 ( es minauderies de qudques hommes d
de qudques femmes de la belle sod^t^ de Londrcs. Dans
ces beaux lleux, Ih fashion est partout; die est dans le
bourreletde I'enfant d to dentolledeto Tidlie femme; die
s'inquide d'un fer 4 dieTal et d*une lioude de choTeux ; die
a dttlois pour toutes choses, une loi pour coupar sonpdn,
d one loi pour plier une lettre; die a sea accents, ses
Toyelles, ses consonnos, sa graminaire, son dictionnaire;
eOe a son gaste, sa Tdx , son sourin, son regard; dto a sea
37
i90
FASHION — PASTES
despolM.et ses vic(ui^» ses tyrans et ma mcUtoi : c'est
ln/ashian ; eUe toit , eUe gazouiUe , elle gkMiifle , eUe mar-
mura ,eUa minaude; elle ne se doone p» la pd&e de m^
priser I'esptee humaine : elle ne Toit riem aa moiiide que la
fashion ;^ elfe ne reconnatt ni rol, ai gentilhomaie, ni
citoyen, .ui homme, ni fenune : elle ne reconnatt qii9 1&
fashion; elle n^est ni bomme ni femine s elle n^est d*aiiciin ,
8e&e ni d'aucun art; elle est \h fashion. On neaait paa.ce
queerest, on ne salt pas oil cela se rencontre » comment
cela vient et comment cela s'en va ; €*est la /ashion. Mi-
slSrable petite vanity de petits esprits oiaifs ! mcsquine ambi*
tion de quelques t^les sans cervelle^ qui ne veuleat jptas qn'on
les prenne pour tout le monde 1
Naturellement , fashionable vient de fashion , et c'est
bien le cas de dire : tel ptre, tel JUs. SaTez-vous ce que
c*est qu^un dandy? EAcecAsie Tons diral qu'nn/cuAio*
noble, c'est un dandy i>errectionn<^ N'est pas dandy qui
vent, n^est pas rasliiooable qui veut Et puis, qui est le
yrai fasliionable? qui est le faux fashionablef ^1 7 a antant
de sectes dans les fashions que dans les partisans de Mabo-
met Pour ne parier que de la fashion fran^ise (ear nous
afons noire fashion ), cheque rue de Paris., cheque borne du
boulevard, a ul fashion qui lui est propre; aiUantde mai-
sons, autant de fastiionablea. Le moindre villiige a aoa
fashionable ; la moindre table d^hdte a le sien. 11 7 a ^
Paris telle table dans un cafiS, telle loge dans ,une salle de
spectacle, qui sont h elles seules tout un monde de fashio-
nables. Robert >facaire, lenouveau-n^ du drane nnodeme,
cet assassin aux mains blanches et aux belles mani^es , est
le fasliionable du Hi^lodraine, il a fait ^cole. £n gto^ral,
vous reconnallrez unfashionable k la forme de ses habits,
k la pominade de ses clieTeux, k la cire de ses jsauUem, k
ses gantsjaunes, k la pomme d^or de sa canne, k son bi-
noclc (le fashionable a la vue basse), k sa laiilo eourb^,
a son pied long et ^troit, au d^braiU^ de sa cravate, hier lour*
dement empes^ , k toute Ui grftce de sa personne : seule-
niont ne le faites pas parler» Jules JaitiN.
FASTE» luxe exag^. On dit la magnifwence (Tan
roi et le fasle d^un partlculier, parce que les ricbesses seules
ne inolivent pas Thabitation dans un palaii, la somptuosild
i\es ameublements, la quantity des servitears et descbeTaux,
les d^penses n*ayant pour but que de fixer les regards d*une
foule dont I'admiration ne tourne point au profit de I'ordre
social. On n'accusera point defaste le (ondateur d'un hos-
pice ou de tout autre ^lablissement utile; mais on le repro-
chera k celui qui dans an monument n^aura consid^r^
que sa propre e^li^brit^; k oelui qui multipliera les festins,
les bals, les f6tes, et qui, ne se bpmant pas k satisfaire ses
invito, youdra encore les ^tonner. Un esprit juste se garde
d'^taler ua fasts qui denote encore plus deyanit6 que d*or-
gueil. Cest du d^faut de proportion entre Tindividu et la
sensation qu*il veutproduire que natt le bl&me dont le faste
est I'objet. Quelque chose nous oflense dans cette yolont^
manifesto d^extorquernotre consideration : c*est nous USmoi-
gner peu d^estune, que denser de tels moyens : aussi les/as-
tueux sont-ils souvent appel^ insolents, etayec justice. Dd-
pounrusde discemement,ils pr^f^rent Tdclatantau beau,
ne savent ni appr^er les arts ni r^mpenser les artistes,
blessent les gens moins riches qu'eux, attristent les pauvres
qu'ils oublient, et personne neleur salt gr^ defrais im-
menses quMis font dans Tint^rftt seul de leur ^isme.
Les inconT^nients du faste sent TeuTie et la liainequ'il
excite, le d^fant d*aisance int<irieure qui Taccompagne, et
la mine qui le suit. Les grands seigneurs autreiois ^talent
fastueux pour la plupart; et le due de Lauzun nous apprend
que» comme l$s m{fants de sa classe, il avaii des habits
brod4s et des chemises dMiiries. Les dames formantla ooor
du Directoire ^taient/os^ueifseJ, et la premito d^entre elles,
toujours couverte de pierreries , etdonnant des diners splen-
dides, ne po$s(^dait que detix nappes. Ce sont les Romains
corrompus par leurs succ^ qui ont donm^ les e\('U)pl(» los
plus curieux d^ faste, Les princes d'Asie , q^ielqucs aei-'
gaaurt anglais, polooais etnnsea aonteneore dopesdaesMe
fatfoa de slUuttrer, qui ne ie vamarqoe ptaa en Tnaee que
parmi lee parreaiis. L'afgent pradignd et bmI d^ptea^n^eH
cpi'ane desooeasions de diployer da faste; oumk nset dans
toateaies actioos de la vie 1 tel grienlsr ea moiiMaii eoabit,
tel plulMopbe dans jsA enieii^enMts , telle wkn dans ses
airecUona, telle oommte dana let soSmA donnU k wam^
nage. Enfin, la doslenr mteie nte est point exonpte.
Toujonrt im peu de faste entre paimi nos pleors. Attirer
rattentbm, faire parier de soi , tel est le bnt du /vfe,
d^riTanl'toqioars de la Tanit^ II n'y a. pas un taniteux
qui ifebe ae soit/otsftfeiij;. C*^ bb BaABt.
FASTESw Ce mot, empront^ aux usages dea BoMte,
n^eat, ^dana sa signiication prapre, que l^ipitMte do mot
dim (jours tetea, fasH ; jonrt iMiAM,'n^atii ; jours par-
tagte, intereisi)i les premieib entelalit^ lee demierB dans
lemiUea de. la joiunfe eetdemenl, poovaieBt Hn oonsa-
crtei Padministrationde la justice. Dana les Jours ntfastes,
on interdlta, le pr^eur ne pouvait ^tuer sor auenne
affaire. Le mot/sMes de?int.dte Porlgine le terme eonsacr^
sous lequelon ddslgna le calendrier remain, 06 Maicntmar-
qute jour par jour lot fttoa, lesjeux, les oMmonies de la
religloii. LetfasteSf ou dalenirier ronudn, tareot institu^
par Noma, qui en cdnfia la rddaction et le d^^M anxpon-
tifea. Le boia, le cuir, la toile, enfin le m^tal el le marbre,
ontsuceeasiTement s^ k IHaacriplion de oea documents
quotidieiia, qui durent 6tre d'abord tr^peadtendus. Les
fastes deviarent par la auita des tables oidcielles, sur le&-
quellea ^talent marquees les annte par les consuls etles prin-
cipaux ^yteements de la piaglstrature. II 7 ayait plu^urs
esptees deySufer : d*abord les fastes des pontifes; puis
lea grands et le$ petits fastes* Leagrands fiistes (fasti ma-
fores) s'appelaient aussI les/Rtes amnUaireSf trUmtphaux
ou fastes des tnagistrats; lespeClts ftstes, noaua^ fastes
calendaires, se diyisalent en fastes de la ville fA fastes de
la campagne.
Fastes pontyhasuf, Personne n'eh aitait conmaissattcc
que keapontiibs. Tons lea autresRomaiaa, lea pl^btfens sur-
tout, ^talept dans Pobligation d'aller consntter le saoyeraia
pontke poqr saydr le jour od'ils pouyaleat agir en justice;
car ces iastes, quMl fiuit bien se garder de oonfandn avec
lea grandas annalea dea pontifes, n'teient autre ehose que
I'indieation des }oars de proc^nre el de pUiidoiiiei Ge ca-
lendrier judiciaire indiquait ainsi exdnsiyement les Joan
reconnus/M/es on ntfaStes par la Ibi. Lea joaia a^iastes
^taientoamiDe aea joars f^rl^. Les joors/ntei Maient mar-
que par una F sur le calen drier ; les joura n^flastes , par
les deux lettres i^ #*. II 7 aVait des jours n^fastea le matia
et fastes le soir, d'aotres fastes le matin et n^fiutes le
soir. On n*esl pas d'accordsur I^7mo1ogie de ce mot Le
docte Varron, qui, dan<i on endrolt de ses ouyragea, fait
d^riyer /oa/edu mot /ari( parier ), ayanee ailleors qu'a
yient de /ooere, Cairo : fas, fais; ne fas^ ne faia point
On salt combien il ^ait fadle aux pontifes d'abuser da
droit exorbitant d'indiqoer ampouple lea joon 06 il pou-
yait Procter deyant les tribunaiix. De \k les r^damatioas
fr^quentea des pldb^ens. Tite-Liye nous rapporte la
diatribe d*un trlbun du peuple k oe sujeti EnllA , Pan 550
de Rome, Oneus Flams, secr^tre du grand^ipontiie Appius
Claudius VAveugle, oea dresser une esptee de caleodrier
sur les fastea des pontifes, dont flayait la garde, et to rendit
public. Aiasi, dit Tite-Uye, U r6v«a le droit dytt, dont
Jusque alors les pontifes avaientrlaitan myisttee. II adicba
ces festes dans le forum vafin que cbacanafttqaand il^tait
permis de prooMer en Juatloe. Le peuple, poor la rtoom-
penser, rdleya4 PMilit^curUleetao trlbunat Tite-Livenous
apprend qne lea festea des pontifes andeBl pdrl dana on in-
cendie. >
Les grands fastes on fdstes connMresMimi les tables
sur lesquelles on toiyaft le nom deatonsuls et dea dktateivTs,
, annate pacann^o; on 7.inscriyaitaaasl les gnerres« les yic-
toires^ lea iiaitia depa|x» leslois ^tabltos, les <Mdioaces
PASTES — FATA MQBGANA
991
Lti fastet, caUnMreit cantflDiient lfiii4i<atioA4e toiitos
let eMpKHMM religi9iiM» <UWieii!<yto.iiiQi» k f anti6 : ;^^-
tait, oumiii^ le dtt Fattns , la 4<aoriptio» >da. loute. ramufe ,
oa , aeloD Yerriu^^ I'mdieatioii 4e9 jourad^ touia .rannte.
II J eo aTait dedeax aortea, poor la ville et pour la campagM.
Lea/wtef 46<a «tf<«^taMDtirob)iqtt«aiaQteKpoato«a diff^
reota lieax de. Boma. C'^tait aur cea faates qv^avaiitnTaiU^
OYfde, daaa, ^qd po^^me intlUM h» Fmtw^ • doAt U nous raaie
six Ihrrta. lis avaieDt <igaieQ3iiot aerfi defiiidea idiffiteents
hiatorieBa ciite par MacrobOt etdontlaaonfragoi aomt pardus.
On trooTait aw aaa fostoa f indication de toolaa lea fttea, de
toatea lea Gdrtaioiiiaa du culte , vrec le Bom dea magiabraU.
Ploa tMid, Poigiietl dea emperaun «t Tadulalian dea peoples
proatitutant oea table%8acr<ea4 Maro^Aiitoiiift flit le premier
qui aasocia le nom d*ua honMDe. aux choaea de la religiQO,
el Cio^roa, dana aea PAUvvH^nei , a'e paa nanqii^ de kii
c& bire le reprocbe . P^ iora.OD lutdana lea fttHei oalen-
daires de la vflle le nom dea copanounl, le joqr de leu# naia-
aaooe, leuratiUea honoriiqiiea, lea joora qo\ ieor ^taieot
coanorte, lea Ataa et les aaciificea publics ^labtta en leur
honneor; rien dtsormaia nefiol phia.faoile qne de con-
fiuidre cea laalea aveo lea fraada Mea eonaulaireay et c'est
oe qu'ont iait on gpond nombro d'ontenra. L^ fastet caUn*
daires ruBUque$ on de la eampagne 4taieal un c^ndrier
06 Ton ne marquait que lea fMeadie la eampagne. Cea IMes
^taie&tmoinaiMNnbrQoaeaque celles delaTiile;queiqiies-
onesilaientparticoliirea k la eampagne, etneae e^l^braient
paa I Rome. On 7 indiquait encore les ioirea, lea aignes
do a«U«que » raocroiaaementet le dtoaiaaament dea jours,
lea dieua tut^res- de.cliaqoe.moia, et certainea choaea k
faUe cbaque moia pour la. culture dea terrea et poor le ma-
nage mstique. II est aasei probable que certaloa vera teclini-
qoea dee.&dofi^Kea do Virglle n'^taient que la repro-
duction dea prioeptea consign^ dans cea abnanacba rus-
tiquea. Une foole de soTi^nta , entre^ autraa RoalnoSi le P.
Pdau, Gaaaendly.SigQoinSy Plghiua el Janaon d^Abne-
loweeo.^ ont pobli6 dpa Caatea <HNi8ulaiiea oveo dea com-
meotairaa pjoa an moina ^tendoa. Pi^blua et.Sigonius
entre autrea marquenft non-senlement les consols, mais en-
core lea didiileoat lea ng^Ureade In cawalerie, lea pr^teora,
lea tribona. lei trionipbea,,lea ovatlona, etc, Cea diffidrents
traTanx out ^ fori otilea aux savants autaora de VArt de
vMJler l€t daUi.
L'oaagD dea fastes dtaH common aux monidpes el a plu-
aieora antcea v^lea d^Jtalie. Chacon y consacrait le souvenir
de qoelque devotion parliculi&re. A Pr^nesle, c'^tait la For-
tune, dont le culte pr^valait, comma dtase tot^Uire dela
ville. Dana aon traits De la Divination, Cic^ron donne de
curieox d^tiJla aur lea Fa$iet prinettin$.
Ploa tard on a ^tendo le mot/<u^es k toutes arcbives, k
lotts reglatcea, od soot consign^ les cboses mdmorables ar-
rivte k cbaqoe nation. Nooa avona parl^ dea FaUes d'O-
vide, ee monoment de pa&sie et d*arch6ologie, qui oifre des
documents si precox poor Tann^ romaine et tant de vers
remarqoablea par la condaion beureose et U propria del'ez-
preasiooA 11 existe un poeme de Lemierre en seize chants,
intituld Xei Fattes; mais quel rapport y a-t-il entre cette
rapaodie aans int^^t et sans plan et Toeuvre du poete iatio ?
fjne foule de eompihiteura en fait d'bistoira out public des
Castea. Nona avona lea Fattes de UnAs le Grand^ par le
>teite de tandel; lea Fa$te» de fiapoUon, par Petit-
Radd,eta Charles Du Roxoib.
FAT* Foyes Fatdit^
FATALITY t FATALISME. Cea mota d^iivent du latin
fatvm/lt dcstin, la destine Us prennentltur origioedans
rid^ que tout ou partie de ce que Ton voit, ou de ce qui
arriTe dans le roonde, issX l^effist de in n^eaait^ (ivaYxii)
dont Horace a dit :
Seta neceMttM
< ' Clavod trahalei eteuoratf niirio
Geslaos abena. ....
Le fataUsme est le food de toutes les religious et q^ toutes
les doctnnes plulosophiquesqui i^'admettent point Tinter-
vention des lois providentiepes dans les aflaires de ce monde.
La mythologie grecqoe subordonn^ raction des dietix aux
arrets infleiibles du Des tin. Pour ralhde Diogoras, comme
pour le chef de la secle atU^ du dix-huiti6me si^cle, Dide*
rot, le destin ou la n^cessit^ est le dieu unique. La ;pr ^•
destination des musulipans veut concilier renipire de
la destih6e avec la foj religieuse. Luther et Calvin cbercbeot
le mfime r^sultat pour les croyances cbr^tiennes k travers
Tobscurit^ de leors explications sur la nature et les eflets
de la gr&ce. Cette sortie de fatalisme se retrouve dans les
doctrines des solitaires de Port-Royal, ma]gii§ tous leurs
efforts pour Ten ^rter. On connalt le mot attribu^ au c^-
l^bre Amatild sur la PhMre de Racine : « C^est une fenune
Tertueuse k qui la gr&ce a manqu^; » et oes TQrs, od Des-
pr^ux semble avoir tra(du!t ce root ;.
£t qai, voyait on jonr U douleur vcrtoeuae
Up fhhdtPf malgrd toi p^ficfe, iooeilHtiue....
Le ayaltae dea docteura Call etSpuiididm paraftrait nV
▼oir pour bot que de donner lea nHsons physiques de ces
foita moraox^
L'aapeotdo mal moral sor la terre el la dUnooKd d'en con-
cilier I'eaiaience atec la bont^ et la toote-poissance'dfviue
ont donn^ naissance ao fakiHame. Geox qui trooVaiMt trop
absuide le imQnichiisme, ou la doctrine de deot prin-
dpea. Fun bon, I'autre mauvais, loltent sans oesse entre
eux, ontsuppo8<idea leis f^&n^rales pour I'ordre da l*uaivers,
en vertb desquelles leu^les pb6iomtoes el- loos les <iv^ne-
ments a'encbalnent nteessairement, de mani^ k ce que
I'ordre univerael aoit toujoura maJnlcnu, maia sans qu^l
soil tenu oompte des partioularitte qui noua semblent d^
roger k cea loia» TeUe est Topinion de eeu\ qui recoonaissent
la, Divinity en rejetant Taction perpdtuelle et spddale de sa
providence. GVtait la dodrine de Voltaire. Aux maux et
auxecreura^ sooventstufidesiqui aUligent le genre liumain,
le aeol remMe ^laR k sea yeox le cMe ^dairi des amis de
rbumanlU. Siee-ayattoe nemiteonnatt paa absolument la
toute-puisaance divine^ il n'en eboqoe pas moins' la justice
et la bont^, atirlbota non moina etoentieb do soovemin Mre.
Le malbeor d*an aeol hommo vertoeox, rimpunit6 de Top-
pression et do tloa, proleatcralent contrrcas attributs. L*ar-
bitraire et la fatalil6 dana la grftee ne seraient paa dea ob-
jections moina puisaantea. On ne l^eaioai aucune difficnlt^.
Le basard,, le desUn, la ndceaait^, mots Tides de sens, et
qui n*exprimenl que llgnoranoe dea cauaeal La raison et la
conscience nous crtentquMl y a pour nous dea loia morales,
dont nous aommea libres de respecter ou de violcr les pr6-
ceptea, que Tordre bless^ dana ce monde se r^blit dans
un autre, que noa actea seront jug^ d*aprte nos racult6s,
comme les recompenses et les expiations seront proportion-
nte aux fautea et aux mirites. Ces donntede la pbilosophie
naturelle trouvent dana la r6vdation ^vangdique bien com-
prise leur confirmation et leur aancCion.
On appelle ffltaUstes ceox qoi professent le dtelant aya-
t^e do fatalisme.
La litttetora pbilosophlqne do dix-buititee altele noos
a 1^06 deux ouvragaa renuirquablea aur la fatality : le conte
de Zadig, dief-d'omvre de Voltaire; et le roman de Jacques
le Faialiste, par Diderot Victor Hugo a inscrit le terrible
ivflrpcn ao (rotttispioe de aa Notre-Dame de Paris.
AUBCRT DB VrroT.'
FATA MORGANA, c*est-li-dire /de Jforpane,
nom que donnent lea llaliens k on pbinorotoe atmosph^-
rlque que Ton obaerre k Naplea,^ Rcggio, k MessiOe et sor
les cAtea de la Sidle. Ce phteointoey qoelea SidllaDa attri-
boent k la bagnette d*one ffe, cenaiste dana rapparStion
in8tantante,dans lelomtain 00 danale dd^dedUSfiranta ob*
Jets, tels que des raisseaoxydaa toora daanifaiea, daa eh$«
17.
1
99 »
teun* des colonnw, etc. Toote oetto fteie a'ait sans an-
CUB doute qa*a]i elM de mirage.
FATtGUE. U fotigoeest one aorto de Ciibleaae Jointe
k on sentiment dooloareox qoi eogendre la paresse et bit
d^irer I'inaction. Rtoltat ordinaire da travail on de Texer-
eice» la fatigue provient anssi qoelqnefois d*une forte Amo-
tion, d^in emportementy d\in ezcte, d*une Impradenoe on
de qudqae privation essentielle. AioAi, Tartisan doit sa fii-
tigne k ses labeunt, le citadin d^soeuvr^ k ses promenades
ou It ses passions, Thomme de gi&iie k ses TeOles, Pbonmie
dissoln k ses debauches; le malheureox doit la sienne k ses
chagrins, Tindigent k ses privations, et le malade k sa fi^vre
ou li la donleor. (In bain trop chand on trop prolong^, one
digestion languissante on ptoible, on grain d*opium oo d^^
m^tique, et I'ennui oomme les soofDnnoes, peovent caoser
autant de (atigoe que le travail le plus excessif. TantAt la
fatigue porte sur tout le corps, c^est ce qu*on nomme one
courbature; et tantAt sur les membres seulement. Les
>ins et les moUets sont plus particuli^rement fatigue
x>r8qu*on gravit one montagne on qu'on travaille oourb^ vers
la terre. La toux fatigue les ^paules et la glotte, tandis que
de longs efforts fktiguent le ventre et la nuque. Le travail
nocturne fktigue et rougit les yeux ; les bruiU retentlssants
fktiguent et endurdssent le tympan, et Tennui sortout fatigue
le oerveau. Anx bommes fSstign^ il fliut du repos, du soro-
nieil,nne alimentation suoculente, des bains tlMes, deiaqui6-
tnded*esprit etdesvinsgto^reux. Un plaisir longtemps d^r^,
et venant toot k coup combler I'esp^rance, est U plus douce
recompense du travaO; c'est un spteifique centre la fktigoe.
FATUIE9 le type de la femme musnimane, ^tait rune
des quatre fiUes de M eb 0 m e t • Elle eat pour m^re Kadidjah,
la premiere des ^uses Mgitimes du propb^, et naquit
i'an 604 de notre ^re. Elle ftit une des quatre premieres
femmes qui le reconnurent pour prophMe, et en 621 die
dpoosa All, cousin germain de son ptee. Elle en eat trois
Ills et deux fiUeSy dont la seoonde ^^Misa letameuxOmar.
EUe ne survtoit gu^ que six mois k mm p^ et mourut
k MMine, k I'Age de vingt-huit ans. Sa mort pr^maturte
I'empteba d'etre ttooin des ealamltte qui finappteent son
^poux et ses ills. CTesI d'elle que les kbalifes/a^imitf es
pilrent leur nom ; c'est d'elle qoe tirent leur origine tons
ceux qui, pormi les musulmans, portent enoon aijonrd'bai
le turban vert et le titrede iM on de ehirif^ qulls soient
d'aiileurs princes on simples particoliers.
FATDilDES, FATIMITES ou FATH£MITES, puis-
sante dynastie arabe, qui rdgna en £gypte pendant deux si^
des environ. Ge nom , de m6me que ceux dU lides et d7s-
maOUet, veoait de oe que le fondateur de cette dynastie
8*etaltdonn4comme issu de Fatbmahou Fatimeet d'Aly,
fiile et gendre de Mahomet, par Ismael, le sixi^me des
douze imans. Mais cette illustre et respectable origine lui
fot Un^outs contests, bien que les aoteurs varient sur la
patrie et Porigine du fondateur de cette dynastie; les uns
le Hiisant nattreen ^ypte, en Perse, k Fez, en Afrique;
ies autres ledisant fils d'un julf ou d'un mage, oculiste 011
seiTurier.
Quoi quH en soit, Ab<m^Mohammed-^>bM'AUah s'^tant
fait passer poor le Mahady (dbecteordes flddes), annouce
par le Koran, etattendn comme le Messie par les cbyites,
oompta bientdt pour partisans tons les adherents dc la secte
nondireuse et schismatique des Ismadites. II avait com-
mence ses predications en Syrie. IMnonce an khallfe, il
a'enfUit en Egypte, et traverse toote I'Afriqne jusqu'li Sed-
jelmesse, oji il fUt mis en prison. Mais une grande r^vo-
Intion changea MentAt sa destinee. La dynastie desaglabides,
qui depois cent douze ans r^gnait a Kaht>wan , Tunis et
Tripoli, ayant M daroite en 909 par Aboo-Abdallah ,
lieatenant du kbalife de Bagdad, le vainqueor s'empara de
Sedljelmesse, et ddivra le pr^teodu Mahady, qull fit recon-
naltre comme tel par toute son armee, etqaHpta^a surle
Moe des l^ts (910-934).
I^SQccessewr d^Ob^iilrAUeh dtendit soq aotoHte jusqu'k
FATA MORGANA — FATDIT6
Fez; etsonan1te«-pelit4UayJfotes,coiiqiiKl'tgjple (970),
d'od II expolsa la dynastie r^gnante^ celle des i^ei.ll ft
de ce pays le point central de sa domination, y fimdala
viile do K aire, od il fit transporter les corps de ses sn-
cdtres, prit le titre de kbalife (oe qui <Stait se prodttner le
soccesseorduprophMe), puis conquit la Syria et la Pa-
lestine.
Aprte la mort de Motas, les FaUmldes conservteent ea-
core pendant qudque tempe toote leur puissance ; mais plos
tard lis diSg^nMrant et aliandonnftrent k dee vkdrs les scu-
ds du gouvemement La decadence de leur empire fot alors
rapide, et leors £tats s'en all^rent en lambeaox. Dans leur
politique IntMenre, les Fatinddes, parvenus ao ponvoir
conune repr^sentants dee partisans d'Ali , se roontrta«nt lei
protecteurs zflte de la foi chyite, et firent toot pour assurer
letriompliedee doctrines isma^tiques. Lo kbalife Bdktm^
Biamrillah (lOOa-1024) entre autres, conlbndit dans la
mfime perstation les juifs et lee Chretiens avee les maho-
m^tans ortbodozes ou Sunnites. II fbnda au Kaire uneaea-
ddmie, k laqnelle fl lattacha une sod6t4 secr^ ayant
pour but la propagation des doctrines isma41itk]oes. Elle
Malt diviste en plusienrs degrte. Dans les dnq premiers, on
fkisait successivement voir anx initios toot ce qull y avait de
d^raisonnable et dimpraticable dans les doctrines du Koran.
On leur apprenatt an sixiteie degr^ qoe les r^les de la
pbilosopbie I'emportent sur les prtoptes de la reUgton.
Parvenus an septieme degr^, on leur enseJgnait un pao-
tb^isme mystique. Au neovi^medegri, enfln,ll8setroavaieDt
assez convenablement pr^par^ pour qn'on leur tMM que
Thomme ne doit croire k rien etqu*il est libre de tout Cs&e.
Le dernier des Fatimides fiit Adhid ou Adiied, vainca
et d^pouill4 par Saldli^'din (Saladin), fondateur de la
dynastie desEyoabides^qoiles remplstfa dans la soav^
rainet6deP£gypte.
F ATRAS9 terme m^prisant, qui se dit d'un amas coaliis
de choses. On a mtoie appeld fairas 00 futras on petit
poAne que Henry de Cray d^it ainsi dans son Art et
Science de rMtorique pour faire rimes et ballades :
« Antra esptee de rh^torique nommde fairas, et sont con-
venables en matik« joyeuse pour la r^i^titioa des nMres,
qui sont de sept et de bniet (syllabes), desqoels les nns
sont simples et n'ont que ung seal cooplet, les aatres seat
doubles et out deux couplets et pareille sabstanoe et tenni-
nation. Mais la preml^ lignedu premier couplet sera se-
conde au second couplet. » Si Ton veot des exemples de
celte forme rhythmiqoe, on en tronvera dans le cnrieoz
recueil intitule : Ritmes et r^alns iowmMent (Mons,
1837 ). On verra que le sire Jehan Cresf^el, ftks^ Massin Vi-
lain, Jehan de Marvis, Jehan Nksolai, ^talent pass^ mattrei
en ce genre. Toutefois, malgr6 leurs succte, on oon^ qoe
le mfiifatras ait d^n6r6 an point d'exprimer oe quH y a
de moins relev^ dans les productions de I'esprit
Db RanVBICBBRG.
FATUA^un des noms de Fauna ou la Bonn e Diesse.
FATUIT]^9 extreme contentementde soi, qui se dMle
par la physionomie, les manieres, etjusque par la toumore.
La Bruy^ a dit : « Le fat est entre Pi m pertinent et le
sot. n est compost de Ton etdePautre. > On pardonnerait
k la fatuity si elle se renfermait exdnsivement dans sa propre
adoration; mais die y Joint toujours, poor 6tre an eomplet,
un profond dddain poor les autres; c'est ce qui expttqoe Is
baine qu'on lui porte en tons pays. On aurait tort, an rests,
de croire que les jeuues gens soient seuls attaqnds de tsr
tuitA, quoiqoe ce soit en g^tol leur maladie. Mais die
existe ausd cbez des hommes dont les cheveox blandiisienL
Cette exception se rencontre sortout parmi les inAvidos qui
ont passd leor vie k briguer des sncote de sakm aoprte des
femmes. Us conservcnt jusqu'an dernier jour de leur vie
one teinte de fatuity que riige pent adoodr, mais Jamais
effacer. Chose remarquablel cette infirmity de I'esprit est
restfe ^trang6re aux femmes ( le moifaJt n'a pas de ftelnfai ) *
dies auront de la hauteor, de PorgudI, Jamais de la l^MA
PATDITE — FAUCHAGE
Pmi6 trante ansy la IkfaM est saas chame oomme eUe est
saas eseuae; e^esl une maoTaiae habttade qui ne nooa ftit
pfais que dea enneD^, et boob rend k charge k nos meQ-
leun amis. Samt^Prospbr.
FAUBOURG. L*ai«mentation de la popalation, lea pro-
grte dea arts, de I*indDstrie et du commeroe, la proap^rit^
eroissante dea elites, obligirent sooTent lean habKuits k
flerer de nooTeUes eooatnictioiis an del& de Teoceinte, quel*
qoefoia restremte, de lean maraiUes. C*est k oes agrandisse-
ments soccessifs, entrepria aassi trte-souvent poar ^chapper
aox esigences de roctroi» que I'on a donn^ le nom de/iu-
hourgs, Plos tard, oea parties ext^eares des Tilles Itant
dereaues aoad et mtoe plaa considerables qn'elles, on en
recola TeBC^tey on les engloba dans la cite, et I'osageleur
coaserfa on nom qui ne oonvenait plus k lear noardle po-
aitioo : tela sont k Paris les faubourgs Saint-Germain, Saint-
Jaeqnesy Saint-Marcel, Saint-Antoine, Saint-Martte, Saint-
DeniSy Mootmartre» Saint-Honor^, etc. Les Tilles de la ban-
l i e a e sont aojoordliui les veritables feubourgs de la capitale.
Les Hiuboargs de qoelquea Tilles ont acquis une importance
considerable. A Vienne (eo Antricbe), lis sont trois fois
aossi etendus qae la viUe eUfr^mtee. Cenx de Londres et
de Paris (tela que nous les entendons) prennent joomeUe-
ment plos de deTdoppemeat, tout en offrant, quant k I'as-
pect, des differences qui ne sont pas du toot k IVantage de
ces demien.
On pent lire dans les pages sanglantes de lliistoire de
notre premise rerolution les detaiU de Pinfluence que la
population de certains HiuboaiKs interieun a exercee sur
pliuiean eveneiDents de cette epoque.
L'etymdogie du moi faubawrgeai assei incertaine. On Ta
fott deriTer de TaUemand vorburg ( prononcez forbourg ).
SoiTant d'autres etymologistes, avant de dire faux-bourgi,
sulmrbium, suburbia, on aurait ditybr<6our^<, c*e8t-lt-dire
bora do boarg, on hon de la TiUe.
FAUBOUBIEN. Ge mot, qui Josqo'lt present n'a po
Madr droit de boorgaoisie dans le Dictionnaire de TAca-
demie Fran^atse , est re^a dans la conTersation faroili&re, ct
a*appliqo6 k cette dasse d'babitants des extremitea de la
gruiide ville qoi , en depit de la dyilisation , a oonsenre une
phjfsionomie tout k fi»it distincte. En proie k la miste, livre
k des indostiies rapportant pea, le Csubourien s'est ba-
bitoe k TiTre de presqoe rien ; il ne pense qu*lt]ooir do mo-
ment present, seoonsole avec on petit verre d*eaa-de«Tie^ et
ne coonalt go^ lea affections de la famille. S'il pent se pro-
carer on plaisir plos releve, c'est an theatre do boolcTard
qn'il Ta le cbercher. n fl&ne, il joce, tralne sor la Toie
pobliqne, couche aoorent sur la paiUe et dans les ordures,
traTaille le moins possible, et ne s*inqai6te pas plus de sa
aante que des maladies qui t6t oo tard doivent Tatteindre;
alon II Ta droit k Thospice, comme 4 on liea de retraite
qoi a ete fait tout exprte pour lul. On dte k Paris une pe-
tite roe du faubourg Saint-Marcean ok de temps imme-
morial on n'a compte ni naissances ni decto, les femmes
aceoocbant toijoun k la Matemlte, et lea bommes mourant
tons dans lea b6pitaux. Les grandea, les Teritables epo-
qoes de gloire, de triomphes et de deiices pour le faubourien ,
sont les troobles et les emeutes : il n*y a sana doute aucun
interet, puiaque leur denoOement netoumera jamais h son
profit : nlmporte! il est toujours le premier en ligne,
tirant son coup de fbsil et presentant sa poitrine au feu.
FAUGET9 du latin fauces, faucium, la gorge, le
ffosier, et nonde/a2na, oppose de Juste, comma Pindi-
qoent loos ka lexicographes etles grammairlens, qui, dV
prte cette derniere etymologie , ont toojoun ecrit faussei.
On designe par ce mot une sorte de Toix aiguA, qu*on nom-
me auasi wHx de UU, mais que nous avons propose d'ap-
pder voixphaningienne^ poor indiquer la partle do tube
focal qui contriboe prindpalement k aa foraiation. Si dans
la plus grande etendue de redidle musicale la glotte est
Je seul organe productenr des son^, il n'en est pa^ de roeme ,
■eluo nous, lorsque le larynx est parvenu k son plus haut
S9t
point d'ascension ; alors le diapason de la ▼ o i x natnreUe est
pooase an deUt de sa portee, et le chanteor est oblige d'ayoir
recoon k one autre esptee de Toix, dependante d'un meca-
nisme particnlier. Le point de depart de cette nonrdle serie
de sons se trouve fixe aprte laderni^ note do premier re-
gistre Tocal, c*est-i-dire k la premitee da second , qoi peot
ttre sooTent portee k I'octaTe de cette note , plos 00 moins
loin selon les indiTidos. (Test k la reonion da sons qd cons-
tituent ce second reglstre qu'on donne ordinairement le nom
de voix de tSte ou defaucet. Pour produire ces sons, le pha-
rynx se contracte et se resserre , te Toile du palais se tend
fortement , et a'eieve demaniireli boucher compietement lea
orifices posterieon des sinus nasaux , la luette se raocourdt
au point de s'ef&oer dans lea notes les plus bautea ; la langue
s^eiftve k sa base ; les pilien se npprochent et se dessinent
en saillies trte-prononcees ; les amygdales se tomefient
condderablement; Tisthme du gosier se resserre ; enfin, le
son Tocal ne sort plos en partie par le net, comme dans les
notes graves , mais fl retentit dans la booebe aprte avoir
ete produit par Pair qui est venu , par un filet deue, se
briser «x>ntre une nouveUe ^otte formee par le voile du
palais , la base de la langue et tous les organes contractes
et rapprocbes que nous venous d'lndiqoer.
Dans le mecanisme du faucet , c'est surtout la forme du
tuyau vocal qui paralt changer le plus : en effet , dans la
voix de poitnne ou Uxryngienne, Pinstrument a deux ori-
fices externes, le nez et la bouchc. II est recourbe superieu-
rement, tandis que dans le faucet il n*a qu*un orifice avec
une direction verticale et droit*, fkvorisee par Peievation
du larynx et la tete renyersee en arri^ , ce qui fadlite le
resserrement des oiganes , et empeche que le son ne sorte
par les sinus des fosses nasales. Enfin, dans la voix de
premier registre ou voix de poiitine , la cavite bocco-pha-
ryngienne forme deux c6nes creox dont les bases toomees
ven la glotte se confondent , et dont les sommeta separea
sontanterieurs; au contrdre, dans la voix du second rej^stre,
la boucbe et le pharynx ne ferment quVm oAne k sommet
posterieur et k base anterieure. Pendant le mecanisme du fau-
cet, le larynx ou plutdt la glotte ne vibre plusd'une manite
apparente; son usage don est de retredrcondderablement
Porifice par ou a*echappe le petit filet d*air qui , joint k
cdui qui se trouve diik dans la boucbe , sulSt pour produit e
les sons du fSiucet et ceux des cri s dgus. Ce qui prouve
encore que Pair nesort que par la boucbe dans la voU haute ,
et non par cet orifice et par le nez, comme dans les sons
graves , G^est quMl est impossible de prononcer purement les
sons nasaux dans les notes eievees du faucet Aind , pour
dire main , lointain , on dira ma , huata. Ctft poor cette
rdson que les fSunmes en g6aerd , les tenors , et sortoot les
soprani 9 sont moins fadlement compris loraqolU chantent
des paroles que les barytons et les basses. Ausd^ les per-
sonnes qui ont une voix nasonnee et desagreable dans les
sons du medium et surtout les notes basses, font entendre
des sons flfites, pun et harmonieux, en prenant le faucet
ly GOLOMBAT (de Plsire).
FAUCHAGE, action de faucher, c'est-li-dire de
couperavec la faux. On fauche le bie, Porge, Pavoine et
les fourrages; cependant Papplication du fauchage aux ce-
redes n*est point encore generdement admise : en beaucoup
de departementSy cdte reoolte est faite avec la fauc il 1 e,
malgre Pexcedant de depensequi restilte de ce procede. On y
|)eniste paroe que, dit-on,la secousse imprimee auxepte
par la faux fait perdre une partie du grain, ce qui n*e8t pas
exact.
Le fauchage s'applique surtout aux pres et aux prairies
artifiddle. Si VherbedoU Ure consommitttn vert, et pai
consequent coupie succesdvement , le fkucbag^ est mene de
maniire k feumir constamment aux bestiaax une nourriture
tendre et succulente, c'est-i-dire qu*il doit etre commence
un |ieu avant la floraison , surtout d Petendiie du champ
et la quantite de fourrage qu'il porte prolong^t le temps
de cette operation; s\ Vherbe doit 6tre eonvertie enfoin
394
FAUCHA6E
ou fourrage sise^H fimt se rappder que les chevaux pr4-
l^rent on foarrage fibr^^x, presqne cassant, ^ une berbe
molle et oans coosistaocci^ que \e» mmioauta pot un g6i](t
Gontraire; d'apr^ oette doon^y on ayance ou l^on retarde
de quelquea jours T^poqu^ 4u fauchage aelon l^esp^ des
bert)iTore8 k laqnel]^ le fourrage est destio^ ; roais en gto6-
ral, lordqne lea pUmte» qui eomposent le pr^ Yiennent k
perdre leura fleuis, fl est temps de les abatti^e. Les/cmrra-
ges verU sont coup^ rdguli^emeotetle piuspr^ possible
de la terre, s'ils'doWent foumir dVutres r^ltes; dans le
cas contraire^ il importe peu, qu'H reste une partie plus #)u
raoins considerable de la tige, car la charrue, qui passe
dans I^ champ imm6diatement apr^s la faux » conYertit en
engrais cequi reste k sa surface; \e& fourrctges sees sont
conp^ constanunent le plus has qu^on le pent, parce que
si les faucheurs U^ssent une partie de I'berbe qn'Us auraient
pu abattre, il en rtoulte une perte d'autant plus conside-
rable que^ beancoup de plantes s'eievant moins que les au-
tres , Therbe est plusj^sse h, la sdrfaoe du sol ; en outre , la
prairie, encombr^e de tiges mutil^es qui Jaunissent et meu-
rent, ne reccYant plus Tinfluence immediate de la lumi^re
et de rdr, est priY^e pour la r^colte suiYante d*une grande
partie des nouYcUes pousses^ arrfitdesdans leurd^Yeloppe-
ment par la couche morte qui les etouRle. P. GximEBT.
FAUGHARD ou FAUCHON» espto d'arme d^bast,
form^e d*une pito de fer, longue et trancbante des deux
cdtesy dans laquelle Yenait s'emmancher Textremite d^une
hampe , et qu*on Yoit jBouYent representee dans les minia-
tures et antres monuments des quatondeme et quimd^me
sidles. C'^t I'arme des gens de pied, qui adopt^rent plus
tard lapertuiaane, et ensuitelahallebardei lien fut
fait usage an combat des Trente, en 1351.
FAUCHE-BOAEL (toms) naquit k NeufcbMel
(Suisse)^ le 12 syiII 1762, d'une famUIe de reHgionnaireS
fran^fs, ori^nairede.la Francbe-Comte, etquela reYoca-
tiondel*editde Nantes AYaft forcee de s'expatrier. Destine au
commerce de la librairiepar son p^re, Tun des fondateurs
de la ceiebre Society typographique de NeufchAtel, il se
trouYa lui-intoie k la t£te d*une grande imprimerie, et se
produisilt, comme editeuir, en France. Ce Tut de ses presses
que sortit la premito edition des CoT^usions de J,- J,
Rousseftu, banis un de ses frequents Yoyages k Paris, il re^t
de Tauteur d*un pamphlet centre Marie-Antoinette la pro-
position de llmprfmer; mais fl s'y refuse, et porta le libelle
k la reine. Cette demarche loi Yalut une presentaGon k Ver-
sailles et quelques mots de cette princesse. II n*en falliit pas
daYantage pour exalter son imagination et detenniner son
deYOuement k d'augustes infortunes. La premiere preuYe
qu*il eh donna fbt do se charger, apr^ Tarrestatfon de
Louis XVI ik Varennes, dlmprimeretderepandre le factum
Intitule : Protestation des princes, etc. Phis tard il pr6ta
ses presses k I'aYOcat royalisto FenouiUot, et imprima, aprte
lacatastrophe dn 21 jauYier 1793, le testament 4e Louis XVf,
ce qui Itti Yalut Texil. De ce moment il fut acqnis a la
cause dii pretendant, Louis XVIII , et re^t du prince de
Conde , par I'entremise du comte de Montgaillard^ la mission
importante d*entamer des pourparlers ftYec Pichegru.
Sous le simple nom de Louis, il se rendit k Altklrch, ob
etait le general de Tarmee reYolotionnaire, se fit presenter
k lui sous qoelque Tain pretexte , et le trouYa bien dispose
k seconder les entreprises royalistes. Pour mieux masquer
ses menees, Fauche-Borel s'installa comme imprimeur k
Strasbourg , d^oti il suiYalt sa negoclation aYec Pichegru. II
yfutarretek 21 noYeubre 1795, par ordredu Directoire, qui
ne put toutefols saisir ia moindre preoYe de nature ^^blir
jndiciairementlec6mpTot. A peine eot-ll recoirYre sa liberte,
qnll renoiia ses intelligences SYecle general retire k Arbors.
Pluft tard ce fut k Paris que Tintrepide agent dut se rendre
pour etre de nouYeau llntermedlalre du prince auprte de
Picliegru, nomine pre^dent du Ccn^^eil des Cinq-Cents.
lUenlOl le 18 fructidor renYersa les projets royalistes.
B arras, qui, fiddle k sa naissance abandonnait la cause
— FAVC9ER
reYolutionnaire^ accorda pIusieurs^treYues ^ Fi^oc^^orc^
qui Yenait de la part d^ princes ^ et lul fit donner im paW
portsous le nom de Boreliy. Fauche passa pfi Ang^^errs,
od il reYit PicbegrU| qu*il entralna dans de nouYeUes'intri;
gues. Mais elles furent ruinees par la^ Jdfoifm lour^
du is brnmaire an Yin, oh le bireotbire liit* renverse
pour faire place au Consulat. Toujoprs plein Se courage et
d'ardeur, Fauche-Borel ne craignit pas de se rendre k Paris,
ou il serYit d'intermediaire entre M o r e a u et Pichqpu, ainsi
que Georges Cadoudal; roais cette fois la police le salsit,
et le plongea dans les cachots du Temple^, ok il resta trois
ans, et d'ou il ne sortit, comme etraioger, qiae sur la
demande pressante de TenYoye de iPrusse. On le recondiiisU
jusqu^^ la fronti^re; il se rendit det^ k Berlin, ou son activite
se ralentit si pen que Bonaparte lui fit riionneur de s*eQ
plaindre au roi de Prusse, et d^euY oyer des agents cha^^
de s^assurer de sa personne. Mais, aYerti & temps par la
reine, Fauche put reprendre la route d^Apgleterre,
Les desastres de Russie, qui amen6rent la chute du trdne
imperial, remplirent son coeui^ de nouYell6s esperaoces.
II put rentrer en France k la Restauratipn ; mais alors
il ne trouYa plus Louis XVIII aussi accessible qn^il Tafait
Yu k Mittaiu ou k Hartwell ; les courtisans eioign^rent ua
senriteur qui pouYait aYoirpart aux largesses du prince, et,
malgre son deYouement pour la cause royaliste , Faucbe-
Horel,loin d'obtenir le million qu'on lui aYaitpromis, avee
la croix de Saint-Michel et la direction de rimprimerie
royale , ne reciicillit que dedains , ingratitude et calomnie?.
U s'en Yengea en publiant ses Memoires; il fit connaltre la
correspondanoe de Louis XVJII aYec un certain joumatiste,
du nom de Perlet; celui-cf Taccusa d'avoir ete un agent
trattre et sans loyaute. Fauche, indigiie, Youlut une repara-
tion publique : il attaqua Periet et le fit condamner comme
calomniateur. En eftet, Perlet, nMtait qu'un agertt de la po-
lice de Napoleon. Ce succte n^ebloult pas Fsudie-Borel, qui,
decourage, le coenr naYre, rAmeulceree/retoumaA ficat-
chAtel, en jnillet 1629; mais Taspect de la belle contrte qui
TaYait YU naltre ne put calmer son ihiagtnation, frappee tit>p
douloureusement , et le 7 septembre soiYant , api^ aYoJr
ecrit une lettre touchante, dans laquelle ft reoomnmiidaftYa
fille au roi de Prusse , k fAngleterre et k Charles X, fl le
precipita d'un^troisitoie etage snr le paYe. Toute son adi-
\ite, tout son courage, tons ses. serYfces n'aYaSent about!
qu'lides lettres de noblesse, donnee^^ par le roi de PmssCi
^au suicide. ' ' Jules Paotct.
FAUCHERCCiSsARet CbmrANrm), sumomroesles/tf*
meaux de La R^le , etaient fils d'on offieier que ses bles-
siues aYaient force de quitter le senrice et qui deYint soe-
cessiYement secretaire k Tambassade de Torin, cliai]^
d'affaires prfts de la republique de G^nes, et secretaire
general du gouYemement de Guienne. Fr^res jumeaax , ib
etaient nes ^ La Reole (Girondc) , le 12 septembre 1760.
Kntres ensemble , k TAge de quinze ans, dans les cheYan-
legers de la maison du roi, ils pass^rent, en aoOt 1780, Offiders
dans le roeine reghnent de dragons. Leur ressemblanoe
etait si parfaite, qu*elle trompait leurs parents eux-m€mel.
Retires du service k repoqoe de la reYolution , tons deux
lors de la joumee du 21 jauYier se tronYaieut reYetos de
functions publiques, auxquelles les SYait appeies le cboix de
leurs concitoyens : ce$ar etait president du district' eC com-
mandant des gardes nationales de rarrondissement; Cons-
tantin , chef de la municipality de La Reole : ils ae dend-
rent de leurs fonctions. Leur inaction toutefoia fUt covrte;
I'appel aux armes pousse par la CraYention, If la soite des
reYers militaires de 1793, les fit acooorir dains fes rangs de
la nouYelle armee.
Entres k PAge de trente-trofs ans , comme sfmples yoIoii-
taires, dans un des corps diriges contre la Veodde.lear
intelligence et leur braYOin^ leur Yaluiient an aYanoHnent
rapide r chacun de leurs grades fut le prix d*une action dV
clat , et lis furent nommes le mteae jour ( le 13 roai 179S,
k Pattaque de la (oret de VouYance) generaux de bfigade.
FAUGHER
29$
Poqr JofepMT tars ;bl«isiirei, iU ft'4Uie«t rtWn 4 Saint-
Utiwmif locscpnN.ie i*' janyier 1794, siir and d^ooncift-
tiai paiti« 40 leiur ihiiMrteBaent , \b TeprOscnlant xlu people
LBqitiiito'.jOfiikuiiia to^rcQinpaiTiUon 4e?ant.ie tribMDiU r^
TOtatJonnakpe de Bocbefiirt Jl$ iUiflnt aoeus^ d'avoir (ait
l^ikige de louia XVI <c( dVkvoir. ptthUqoei^eiil poit6 son
deuil. Ces faits, avou^ par eox, motiv^rent teor condam-
mfiaB k mort JLt M^aVmm ttt.trouva iHusi caimes que le
dnaip de bataille. Bien qu^affoiblis par la aonffirance , ils
ilpndre ipied anr le lieu du suppUce ; ils ae firent
leur uiarcbe^ et arriv^rent ainsi soutenus jus-
qa'ao pied da Tteliau&ud. C^sar s'apprftlalt . d^ k en
franehir tes degr^, qnand ie repr^aentaiit du people Lequi-
win Ofdonna de aospendre rex6cution« Leur sentence., r^
Yiste par on autre tribonal , fiit annnltop el les ideux frnrcs,
reaToy^ absoas , se firent transporter k La R^ole^ Oblige,
par ieiMmbra et la gravity de leura biflssum , de renoncer
an eerrloe actif , ils obtinrent leur r6fbrnML
Ce rtpos fore^ prafita k lenr pays niM.f la (orlnne des
jnoMaax lenr permit, en 1794, d'op^rer pu loin das achats
dec^ftelea, qui d^umirent de La Rfole In fl^n. dc la
famine ,^ leorinflueoce, uise an aenriced*an grand nombre
de prasaita^ fit obienit anx nns lenr liberty, k d^aolres la
leditnlioiidelenrabinna. Leconsulat nnt : Cdsar re^ut le
liira de soua-pi^letde. La Rtele , Gonttaolinoelni de^ raem-
bre do eonseil glutei du d^partenieat Toon deiix dona6rent
lenr dimission lors de FaTdnement dn prender consul k
Tenptre. L*inviaion de 1814 les tranmi dans la Tie prtfi^
lee royaftstea de Bordeaoi , voyant en enxdas adtersaircs
du gouTiemement dc?fapol6on, leur firent qObiqnes oa've^
tune; mais les deux Mew rdpepdinsnt qn'lls resteraient
itrangers k toot mouvement qui iv'anrait pan pour boi de
eookbattre renaenii , etilspropostentanxaulorifiifoinipdria-
iesde ae charger de tedtfensed'nne partie de U rive dttute de
la Oaraime. GettiB oflVe , qui ne fdtcependant jia$ accueillie,
rapprocfate de lenr r^poose anx royalistca bordelais, valnt
am donx IMrea , durant la preniSte restanration, in renoiii
de rifolulienaalieKetdebonapartfetiBittcorrlgihleSi Uiir.at-
titnde 4 i*)6poqae des Cent-Jotirs donna one nouveila iorcd k
eeCte aecHsatJon: Ndnieenlement tons denx sdln^ent a?ee joie
lajonnitedt»20 mars, noaia Cdsar, nomm^ memhm de la
Ohamlne de^reprttoitants, et Gonstantin, 41u mairede La
R^ole , os^rent dn tonte leur influence poor diriger l*optnion
de leora eondloyena en fsTeiir de Temperenr et d^unec^is-
tanoe liootmnce k I'lnyasion. Leur intimity avee le gto^ral
Clansel dennt on notfrean cikoe anx yeux des royallstes
bofdeUia.
Le d^Murtement de la Gironde ayant^t^ mis en totde
sidge aprta la bataille de Waterloo , C<»statttin fttt appel^
an oommaoDdement des deux arrondissementsde La R6>le et
de Bazas. Mais k qoelquea jours de Ik le mbsiatre Gonvion
Salnt-Cyr ln( enjoignit de cesser sea fonctions et d'arborer
le drapean blanc Gonstantin recni eet ordre le 21 joillet;
et to 22, an point du joor. en pr^spnee du lieutenant de gen-
danaeiiat aenle autprit6 militalre de La Btole, U fiteolorer
' '^(endard trkolore et replacer. lo drapeau blanc. A oe moment
na d^tacbement du 40* de Kgnc , se rendant de Toulouse
k Bardeanx , Tint k traTerser la ville : la vue des drapeaux
bbnesy arboip^ sur la soo»>prifecture et snr la mairie » ir-
ritates adidattf; ils abattent les Aoadanla.royalistes, les d^
cbinnt, |ea uWent anx flammea, poisGontinuent lenr route.
<Apnteienrdd|»rt, les drapeaux blanos sent r^blis. Mais la
nonvellede oetinddent^taitpromptementiMvfek Bordeaux,
it toai6ratioB.babilneUe aux populations dn midt donnait k
cet aete de celte de qaelqncs soldata en mardii les* propo^
lions d^naerdiolte. La RMa, sontev^ , disait*on, par les
flfatanx Pandierv seAisalt de nconnaltra rautorltA royale.
Laanriendananin, 24, une Irqnpo norobraose devolontaires
baidelaia aoooonit k La R4k>le, et ac prteipita dans les niea!
1eialiieau|>Qlng^et anx cri»': A besha Mgands Fawlurl
A btu Im^mruux de.laRMr\ il/^ut les iwrX Ces
eteeseris seproleng^nt si% jonrs, pendant lesqoels
les jumeauxt enfannte dans lenr demeore avee lenra dones-
tlquea et qoelqoes Toisins, se teDalent/;pr|taiik nponssv
tonte attaque de Tive force. « Nnos-'ne^iaiMflrona fiaa violer
notre domicile,, nous aoqs d<U<androna, y aYaient4l8 ^crit
an nooTean maire« qnl appionxa leur sMution dana una
lettre dont lecture ftit donnte ptnatard devant to conaeil de
guerre*. Malbeureusement lis ^?iient :anaai an gte^ral
Clausal pour ie pr^Tenir de lenr s^eatratl^n. volontaire ;
et dans cetle lettre, adresate4 nn ami^ ils paclaiant de lenr
roaison comma d'nne place de guerni. Le gdaidral ClaMel
transmit cette lettre an nooveau prdfet, M. de.Tonraon;
celoi*ci, prenant au a^rienx lea plaiaanteviea daa jnmeanx
aor leurs pr^ratifs de defense, et oonsidtomt qtb^d».oetie
Uttr0 r4nUiaU Vavmi que les siewrs Faucher mfoieni
dans leur maisan uneanas^.d'mrmes et quHls^ oroieiU
rduni des iiadiTidna annte^ . ordenna an conunandant de
la gendarmerie du d^partement de se transporter k La
R^e cliex les deux ftires, et de feiie k lenr domicile lea
pina s4v^es perquisitiona. Gee recbercbes amentoantladd-
couverte de dix Aiails da cfaafna, dontfapoisi bora de aerrice,
d*un fusil de.monition, dedeux pairea de pialoletBd'aiyon,
de troia aabras de canralerie l^gtee, de denx aabres d'infim-
terie,et d'autres annes hors de service;
Quoique le proc^verbal nVrffltt laprenve d'ancnn d^,
le procorenrdn roi n'en ordonna pas mebis farrestatlon
dea denx fr^res , motiT^ sur le bmit pnblic De Ja prison
de La Rtole lis furent tranafiftr^ k Bordeaux, oil on Im
incarc^a an fcnrt du HA, a« mittau de for^ata attendant la
chatne qui devalt les emmener au bagne. Le 22 aepCembre
ila compamrent dovant le conaeil de gnevra. En vain ils
invoquircnt Tappoi du talent de tour parentet ainlRavex.
Geiui*ci, aprte avoir d'aboixl rormdlement proinia do
se cliarger de lour defense, eni ia lAcliet^ , pour ne pas se
comproinntUeavec le pouvoir,>de leur refuser son mlnlst^re.
lis durent en cons^nence comparattre seals devant le
cooseif* Le r^uisitoiredu capitaine-rapportenr, rempliasant
lea foncHons de proeuvour du >roi, condut contre eux k la
peine de mort Pendant les.ddbats, Gdsar. et Gonstantin ft-
rent preove du pins grand cairoe et d'dna rare fermet^.
Lenr defense ne fut ni moina ferme ni moina digne ; ils fu-
renttooa- lea denx 6loquents« mais ils ^lent condemn^
d^avance, et la sentenoe fetale fut rendne k Yunanimiiii,
Us en appel^rent an eonseil de r6vislon, qui rendit une di^
oision confirmative, etr^xtaition des eondamn^ Ait fix<H)
an lendemam 27«
G^sar et Gonstantin pasadrent la nuit du 26 et la matinee
du 27 k icrire; pas una de leurs lettrea ne se ressentait de
leur position :on y retrOdve lafaottitd et la liberty d'esfjri!
des temps les plus benreax deleurvife. AnmomentdequiKnt-
leur cachet, tons deux s'embrassdrent; puis, se prenant
par la main, ils all&rentse placer au.miiiea du d^tacbeinent
charge de les conduire. On avail d^ployd to' plua grand ap-
pareil militalre. Arrive au lieu de rex^cution, ils refuse-
rent de se mettre bgeoOux et de se laisser bander lea yeux ;
Ito ae placdrent devant les soldats, debont et tonjoiirs
nnis par la main. Gter oommanda le feu : tous denx tom-
bteenty Cter toA, Gonstantin seuleraent bless^ an ventre ;
11 aedreaaa sur )es poignets, et regaida son trkre; un des'
soldata s'approeha, et, lui pto^ant le canon de son Aisii
contre roielUe^ l'd|endit roide moft
" AcfaiUe nn VaulabbIiXb. .
FAUGHER ( UtoN ), tomomiste distingue, d*origine
Juive, ndli Limoges^ en 1804^ antra,- vers ta26, en quality de
pr6cepteor dana la famille d'un riche indusirielde Paris,
dont to salon ^taitto rcnde]&<voos>babltuel de boo nombre
d*bomnM8' influents dana lea lettres etla politique. C^tait
to pour un jeune bemme qui avatt son avenir k faire une
situation des plus fiivorables, carelie Ini cr6aitdes retotions
utiles li na Age oil on a rarement lien d*en avoir. Aussi T^
ducatton porticnIi^^^.dolft il «*<tait ohargA ftit k pebw ter-
mini, qu*un mariage aaantagettx vint assurer arM. L^on
ITaucker Hnd^endance delbrtuneqaieat' aiqo«rd*hni to
296
FAUCHEA — fAUCHET
pramita eondllkHi do taerti dans toutei \m carrttras UM-
ralet ; «l il se traiiTa libra dte Ion de se liTrer k U cuttora
det lettras, ten laqneUe le portatt la naUira de ses ^des
et de SOD talent 11 eit doaienx tootefoU qnll ftti jamais
ali^ liien haut Di Men Mn , s^ s'Atait born^ k des traTanx
de pure Edition, tela qoe forant ses premiers esaals, par
exemple,4 tradoire qael<iaes livres da TiUmaque en grec,
on eneore k puUier des dissertations archtelociqDes dans
des recnells spManx. Toat oe qa*on peat raisonnablement
esp^rer en salTsnt cette Toie-Uiy c'est d*arriTer qnelqne Joar,
k force de soUicitations, de gteuflexions et dintrigues, k se
ftfare enterrer yif dans qnetqne bibUotfaAqoe par on ministre
jtrotedmir iclcAri des sciences et des lettres, Henrease-
ment pour lui, M. LtonFaucher eat le bon esprit de 8*ar-
rlter k temps sar cette pente fktale et de se {^ dans le
JoomaUsme. H offrit avec an entier dMnt&ressement son
coneonrs le plasactif It qnetqaes joamaax de second ordre,
dont les administratenrs s'estlmteent bearenx d'avoir ainsi
constamment sous la main an Yolontaire exact et laborieax,
grand poarfendeor d'abus, implacable redresseordes faates
do gooTemementet bomant k I'origine Urates ses pretentions
k placer son nom, contrairement k Tosage d'alors, an bas
de cliacon des articles qnMl toirait pour Tamoor de Dieu
et ad majorem popuU UberkUem.
On rit d'abord besuooap dans la coulisse d'nne innoTstlon
qui mettait en reUef une indhridualit^ encore parfeitement
incounne, qnand Tingt antres toriTains de tout autant de
talent et attacbte depnis longues annte k la mAme entre-
prlse gpirdaient un modeste anonyme. Mais il se tronva
en fln de oompte que cette innovation 4tait on fort bon
calcul de la partde celui qui ayait os^la tenter. En effet,
one certalbe notoii^t^ d'opposltion quand mime finit par
s'attacher dans le gros do public k ce nom qu*li propos de
toates les questions d'adminlstration, d'^nomie politique, de
l^islatlon et de diplomalie on retrouvait toigoors ao bas
d'onelongue Aocobrationdont l*aateordemontrait Tictorieu-
aement k nos gooTemants d'alors qolla ne savaient pas le
premier mot de leur metier d*hommes d'etat Aossi quand
Cliltelabi, ce publidste puritain qui s'teriait un jour dans
un aoote de naive franddse : « Sont-iis bdtes, ces boos
abound! Yoilk quinze ans que je leor fais toos les matins
le m^e article, et Us ne s*en sont pas encore aper^ I »
aossi, disons^nous, quand ChAtalain passa de vie k tr^pas,
lo public troura-t-il tout natural que les propri^taires du
Courrier Francis lui donnassent poursuccesseorM. Lton
Faucher, dont le nom ^tait aussi connu des abonnte de ce
journal que de eeux du Temps. Le talent incontestable mais
pen brillant de cet tolvain fot d'aillenrs impuissant k ar-
rtter la decadence et la ruine de ces deux feuilles, r^ig^es
dans llntMt de la coterfa pariementaire d^ignte sous le
Bom de tiers parti. Inresti, en sa quality de rMacteur en
ebef, d'un droit plus grand d'im'UatlTe, M. L^n Faucber
eompta seulement alors pour quelque chose en politique et
se fit blentdt accepter pour Tun des hommes de la presse
pAriodique 4 qui il ^tait permis de brigner les triomphes de
la deputation. DViUeurs, oomprenant parfaitement, avec
son tact habitoel, qu*un journal sans abonn^s est une im-
passe od Ton r^colte beauooup d'bonneurs, sans doute, mais
pen de profits r^elset solides, il avait dtorte 4 temps arec
armes et bagsges, et etalt alie ofTrir an journalisme au ra-
teb, k la presse k 40 francs, au SUele^ qui grandissait k
Tue d*oeil, Tapput d'un nom depuis longtemps dans la circu-
lation. Les articles d*eoonomie politique qu*il lui foumit
avaient peut-4tre le d^fout de ne pas etre il la port^e des
eeteurs liabituels de cette fooille, gendraiement recrut^s
dans les classes laborieuses mais peu Aclairttes de la popula-
tion, et dont rintelligenceseinonlre assez r^ve k I'endroit
des ineflables bionfalts que doit op^rer an jour le r^e du
libre ecliange;niaisilsnelalss6rentpas du moinsquede
▼nlgariser quelques id6es utiles. Collaborateur de la Bevue
sfof Deux Mondes pour I'tSconomie politique, M. L^n Fau
pttblia en 1$4S des Eludes sur la Grande-Mrelagne
( 3 ToL ins"* ),qu'il destinait 4 lui servir de passe-|Mrt peor
arriver k TAcademie dea Sciences morales et potttiqusi;
et cette compagnie fadmiteffeetifement dans son selaeo
1849, en remplacement de Roa si. II lot ett M dilBcOe, an
traitant un pareil si^et, de parattre toiOours neuf ; mais oe
ll?re n'en est pas moina rosurre d'un obaervatenr atlentif
et intelligent.
En 1846 il ayait enfln obtenu la rteompense de quime
annto de Inttea inoessantes dans le journalisme. 11 await
eteeio depute 4 Reims, et etaitaliegroaair^la ehambreles
rangs du tiers parti, de cette coterie taqnine, francliement
devooee an fond k la dynastie de JuiUet, et qui cepeodant
contribua tant k sa chute. An banquet reformiste de Reims,
M. Faucber declare que « Tagitation legale est rarme des
peoples qoi cot atteint I'flge de la Tirilite. » Le 24 fevrier
1848 Ini apprit que la France etait encore enei^onee, epo-
que, disait-il, oil « les peuples, poor trencher les difflcoltes,
en appellent k la vietoire. » A la suite de cette rerolntioB
eiu par ee memo departement de la Maine representant do
peuple, il prit nnepart importante aox discussions de PAssem-
bieeoonstituante. Uy combattit avec uneenergie dont U
France lui saura toujonrs gre les tendancesanarehiques dn
soda&me, bnvant courageusement la haine d'on parti im-
placabledanssesnobunes, etqui inseriritalorason nomparaii
cenxdes pins redontables ennemis du people et dela revoio-
tion. Sans se labser intimider par les vociforations de la Mon-
tague et par les insultes de ses journaox, M. Leon Faucber
pcffsista k payer de sa personne et k Toter aTec la mijorite
dans tootea lea discossions od la cause de Tordre, de la
iamille etde la propriete se trouva en jen. Aprte reiection de
Louis-NapoUondla presidence, il fotnomoie nunistre
dea traTanx publics, puis bientdt aprte ministre de rinterieor,
et, dans i'exerdoe de oea fonctions, il a'asaoda A la pemee
reparatrice qoe six millions desoflhiges parfaitement fibres
Tenaient d'appder k la directton des affaires du pays. Ce-
pendant, eon administration n*a pas plua laisad de traces
que ceDe de tons lea grands faiseurs de Topposition, qui one
foia an poovoh*, n^aTaient eo rien de pins presse que d'oo-
blier leors engagements les plos precis et s'etaient montres
encore plosinsolents et plos despotes que leors predeoesscnrs.
Son wtie ne fot meme pas toojoors inteOigent, et force loi fot
de donner sa demission k la suite d'un vote desapprobateor
ends k la presque unanimite par I'assembiee k propos d'oae
depecheteiegraphiqneadresaeeparlaiaux prefeta, qoelques
Jours avantles elections da is mai. Le to avril 1851, Loois-
Napoieon rendit le portefeoUle de Hnterieor 4 M. Leoa
Faucber, dont les formes angoleoses, blessantee, etles ten-
dances Tiolemment reaetionnaires • n'etaient gui^e propres
k faire beancoop d'amis k la pblitiqoe dont fl etait le bru.
II oocopa ee poste josqa'ao 26 octiAre 1851. Rapporteor
de la oommittion nommee poor I'examen de la fameose loi
du 31 mai i860, qoi avait restreint le soffirage oniTersel,!!
ne voolot pas se prMer k on retoor k Tesprit de la constitution.
Inscrit d^office par le president de U repubiique aur la
liste des notabllitea qui deraient oompoeer la commiasion
consultative aprto le coup d'etat du 2 deoembre 18&1 , il
refuaa aTec eclat de 8*associer au systeme que oe grand ere-
nement Tenaitd'inaugurer en France, et depuis lora il a'est
compietement retire de la politique. Toot demontre qoe
jusqu'au dernier moment U avaK cm treTailler k la restau-
ration do trdne en fiiTenr des d*Orieans; on comprend dte
lore combien dut etre Tif son desappointement en Toyant U
reafisation dn plos cher de ses tgbox indefiniment reco-
leo. M. Faocber est mort k Bjkres ( Var), en deoembre 1854.
FAUGUET (Claooe), Ton des bommea lea pins sa-
Tants sur noire bistob« et nos antlqultes nationales, naquif
k Paris, Ten Tannee 1529. Jeune encore, fl liabltait Mai*
seiUe; une rerolte populaire, dans laquelle il fut pilie, lai
fit perdre une grande partie de ses liTres et de ses ma-
nnscrits. II s'altacha an senrice du cardinal de Toumon, qoi
I'emmena aTec lui lore de son ambassadeen Italie. Ce pre<
lat tnroya Faucliet en mission prte du roi de Firanoe^ k
FAUGHET — FAUCnXE
90t
phMieaiB rtprifet, m iWk, pendant qoe la iriUe de Sienne
Mail aiaUg4e par lea troopea du pape et ddfendne par lea
Fran^aia, Caa voyagaa le flrtnt connaltre avantagensement k
la COOT, et la fiiveur dont il ne tarda paa Itjoofar autti blea
qne aea Tiatea eonnaiaaancea loi Talnrent una charge de
prMdent k la ooor dea moonalea. Dans lea moments de
loiair qne Ini laiasaient sea fonctions» Claude Fauchet se
Bvrait k aea dtndea faToritea, et oonaacrait sea lessouicea et
Urn an delk k I'achat d'andena mannseiita dont il se ser-
¥Blt habilement pour eompoaer ses onfragaa. Ayant dMi^
nn de aea oumges^ Henri lY, oelui-d fit mettre son efiigie
dans nn niMailkm du diAtean de SainUGcnnain. Faucliet
le reoiereia dans dea Ters ob Q disait :
Le roif de pierre ■*■ fait faire j
S*tl poorait ausi bin de fain
Me farantir qve omd ima^.
Le rol, ae aentantpiqnd, le fit coocher aur son ^t k sit
cents tens de gages, atee le tltre de son hSstoriograpbe.
FauehsC mourut vers I'annte 1601.
Las onvrages qn*ll nous a laiss^ atteslent une grande
Audition^ beancoup de lecture ; mala 11a sent confos, sans
eri6(|ue»etd'un8tylepen soigne. On pretend qne Louis XIII,
ajani ^ foro6 dana aa jennesse d'appiendre notre histoire
dana lea livraa toita pw Fauoliet» en ftit toilement rebuts
que dqmia il ne Yonlnft jamala entendre pailer de cette
^Inde. Onlui doit t Let AntiqtMtgmiMiesei/rangoiseSf
MeeueU derarigim de la langue etde lapoMefranQolse^
rime ei roMona; Ortglne det JH^nU^ cu Oiigine des
Chevaliers^ AmuMet ei BirauU (1600) ; Traii6 des Li-
beries de Pifflise galUcane ( 1608) ; une traduction de Ta-
dtcetc.
FAUGHET (GuLusaO naqdt^ Dome(Ifl&Tre), le 22 sep-
tembre 1744. Entr^dana lea ordres, llse fit on renom comme
prMlcalenry et defint grand>Tlcaire de rareheTecM de
Booisaa, run dea prtdicateurs da roi, atec b^nMoe de I'a-
baye de Montfort«ir*Men, dans le dioctee de Saint-Malo.
En 17899 Faocbet semoBtra ardent poor la canae de la r^To-
hilion ; il ftit du comM dea tiectenn ^ lliMel de TiUe de Paris,
dela commnnede Paria, rMigea le Journal to Bouchede
Fer et pronon^ des barangnes palriotiqnea qui le firentnom*
mer dv6qae eonstitntionnel par lea tiecteun dn Calvados. Ge
d^parftement I'enToya k I'AsscmbMe legislative , o<k il Alt an
des pramoteura de 10 aoOt; puis k la GooTentlon, oO 11 mar-
cha avecla Gironde, etTotaTappelan peupleet lebannlsse-
UHnt de Louis XVI. Fanebet avait conduit Cbariotte Ooiday
dana une dea tribunes de la Conventiony le jour oA elle arriva
kPseh ; Cbabot le dteon^a k ce propos. Envelopp^ dans la
proscription des 01 rond instil compamt avec euxdevant
le tribunal rtvohitionnaire , ftit oondamn^ et mourut aur le
mteM tebaluid qa*eux; il se fit asaister d'un pretre k ses
FAUCBEUR (phakmgktm^ Linn6), genre d'aracb-
nidea tnchtaines, appartenant k la ilunille des bol^res, ok
il estle type de la tribu des plialangiens. Void, d'aprte La-
treille, les carad4res de oe grenre : « Tete, tronc et abdo*
men rtenia en une masse, sous un 4piderme commun ; dea
pito anr l*abdomen formant dea apparences d'anneaux ;
aaandibnleaarticnlteysoudte, termlDto en pince, sail-
IsBtes en avant du tronc; deux palpea filiformea, de cinq
articles, dont le demier termini par un petit crocbet; buit
patlea aimplement ambnlatoirea ; six ni4cbofa«s dispose
par paii«s, lea deux premieres formto par la dilatation de
In Insedea palpes, et qnatre autrea par la kanche des deux
pwi>rca paires de pieds; une langue stemale, arec un
traadechnquecOtA servant de pharynx ; deux yeux portte
anr un pMlcule commun. »
Lea esptees qui compoaent ce genre aont toutes d*une
taille tr^ihgrlie. Lenra patlea ont une longnenr d^mesnrA
proportieBnelleaBent k la petilesse du corps, et rendent leur
dftnarrhe trte-remaninable, onlsqne le nom de ces aracb«
nidsa vieml de ce qn'on lea a compaite anx ouvriers qui,
MGT. nn LA oonvaaaanoN. — t. ix.
en bncbant lea prairies, marchent k panda pas et lente-
ment. Une autre partlcnlarit6 qu^offrent leurs pattes, e'eat
qn^aprte a'4tra fadlement d^taebto du corps, ellea conser-
fent encore des mouvements pendant des beures entiAres,
en se pliant et se d^Uant altemativement, ce qn'on attri-
bue k Taction inritante de I'air aur lea fileta nervenx et im-
pereeptlblea dea musdea ddi^ qui a'taisteent k chaqne ar*
tide.
Les Ibndienrs sent asset commune : on les rencontn^
sur les murallles eodnites de plAtre, sur les troncs d'arbre
et dans beancoup d'antrea lienx k la eampagne. Lear d6-
marcbe estagile ; ansd arpentent-ils avec leurs grandeapattea
un long espaee de terrain en fbrt peo de tempa t par tt ila
^cbappent fadlement anx dangera qui les menaeent; nuds
fls savent ansd s*en preserver dans r^t derepoa an moyen
d'une ruse aasei sbignli^re : le corps appoy^ sur le sol, el
les pattea ^tendnea drcniairement et occupant un espaee
condd^rable, les liiuchenra restent alnd aaaei longtempa
dana llmmobilit^; dtOt qu^un anfanal vient k toucber una
de leura pattea, fls d^vent leur corps et forment une ea-
ptee de pent, aous lequd leur ennemi peut passer Ubrament;
cependant Us s'doignent promptement si ie moyen bien
simple que leur organisation leur permet d'empleyer n'a
pasrtoiBl.
La durte de la vie des Hiucbeurs est d'un an; pendant
ce temps fls ne filent point, comme qudqoes auteurs Tout
pr^tendu. Toua sent camassiers, et qudques-uns compor-
tent une odeur forte do leulUes de noyer. Leur nourriture
conslste en petlts insedes qulls saisissent avec leurs man-
dibulea, et dont ils socent les liquides apvte les avoir percte
avec les crocbets dont ces mandibulea aontarmte; on aa-
sureauad quila se livrent entre eux des combats k mort^
d s'entre-d^vorent On ne trouve ordlnairement an prin-
tempa que de petlts bncbeura qui proviennent deaeBoiii d6>
pos^rantomne prte^dent ; ce n*est gu4re que vers la iUi de
l'd6 qu'Us ontpris tout leur accroissement, et c*est alors
qu^bs'accouplent « L'accoupleroent, dit LatrdUe, n*a paslien
quelqnefois sans un combat entre les mAles d sana on pen
de resistance de la part desidndles. Quand cdlo-d se rend
au d^sir du mftle, cdui-d se place demanite que aa partie
ant^rieure est en face de oeUe de la femdle , dont U saisit
les mandibules avec ses places. Le plan lnf(6rienr des deux
corps est sur une memo ligne; dors Torgane du m41e at*
tdnt cdul de la icmdle, d racooaplement a lieu; U dure
trois on qnatre secondes. Aprte raccouplement, la femdle
depose dans la terre, k une oertaine distance de sa surface,
des oenb do la grosseur d*un grain de sable, de coulenr
blancbe, entaaste les una prte des autrea. »
Pamii les nombrenses esptoes de ce genre, nousciter^ns le
faueheur des murailles, dont le corps est ovale, roosaAtre
00 cendr^ en dessus, blanc en dessous; ses palpea aont
longues; U a deux rangtes de petites ^ines sur le tnber-
cule portent les yeux, et des piquants aur lea cuisses; les
antennes-pinces sent oomoes dans le m41e : la femeUe a aur
le dos one bande noirAtre li borda festonn^ Lefasicheur
des fnousses a le corps ovde, dHme couleur cendrfo tirant
sur le jaune , avec des tacbes obscures en dessus, et une
baode ndratre sur le milieu du dos; les cuisses sent an-
guleuses. N. CLEanoirr.
FAIIGILLE9 petite faux courb^ en demi-cercle, qu'on
tieot au moyen d*un mancbe fort court Les liuidlles ser-
vant k moissonner les bl^, cooper de l*berbe, etc II y en a
de trois series : i* cdles qu*on aiguiae aur la meule, ou
avec une pierre qu'on tlent k la msifai : eUea sent les plos
communes; 2* lea fondllea dont on reldt le trancbant a
froid, au moyen d'une endnme d d'nn marteau; 3* lea
faiidlles dont le trancbant, dentd4 comme une sde, ed ra«
irddil avec la lime d'nn c0t4, d sur la menle dn oOt^ op-
pose. Ces instruments coopent en sdant, d*ob ed venn I'ex-
praaaion scier les bids. La faudlle ed un des attribots de
CMs, L'£te,sai8on de la matuiitA dde larteoltedes grdns,
est ansd reprteent4 avec ed Instrument
•j>i
298
FAUGILLB -^ FAUCONNKRIE
On nomme faucUlon me petite foiMai*deDt ^MHvtage
dans les jardini, iefe., p(mr:c<iiipei' deft faertMH, deftMlts.'
' ' ■ T^ntafM. '
FACCdN, genre suNanf leswift, tiMiMtnt Mautree;
de Tordre dei tapfeoes dioriMS. LefMcttti ( en litiil/Wdo, uol
diriv^ de /bto flibh; k came de la resaeittblanee' da bee iM
eel oiseail aTee la forme courMe de oet Mtrament ) est r^
panda dans tootes les r^ons da globe, quelle qae soitleaf
tempMtnre, Men qM eoit 116 en Edrepe ^os im' diinat
temp6r6; mais la force, la gTossear, le -pliiaiage el les ht^
bHades deeet oisean Tarieni en raison da pnysqall fesibfte;
de li^ sans donte les errenrs daM lesqtieUes soM fomMs
fes anciens naturalistes, et qoi ont ea poafrfeoHat de BMri^
tiplier k' 1i>rt le nombre des esp^ees. Celles-qa) nulaa*
jourd^oibien d^termin^ 9oti\efBiucm c&mmuH(/aie6
commtmtj, L.), ^lont lefakcon pterin de Umi6 nTest,
afnsi que Ta reconnu Javier, qd*an' jeune MWida on pea
pins tioir qite les ailtres; le gerfau t\\» lanier de Bof'
Ton; leftover ^au do ro^enatiiraK8te;U cr'tfSfereUe,
rang<^ par Bris^n pflntff les 6pe r Tier s iAtfft&ssBreUeite:
le kobez de Somiinl/'en /otceon ft pieds roHges.
Tons les fattcons sdnt vortees et cmels * its se nooiTiBseHt
d'ordinaire die chair pid|iitante, se plaisent k ttrre solitaires^
par couples, dans les montagnes, les bois et les roeliersles
pins escarps ; ils font leaf nid on aire dans des lienx inaeees-
siMes, et pendent g^^rtfement trois 00 qaatie cnfii; les
petits sent ^r^, j(t«qa*k oe qnHls qalttent lenr 11M, par
le p^re etla m^; lenr plnmage Taf4e jusqn'lil'Sge'de trois
ans, ^poqne seulern^nt o<i ta iiAnpart prennent'lear Kn^
d^HnftiTe; encore sobissent-ills dans toot le oonrs de leor vie
des Tariations acddentelles trte-noubreases; 4enr plamage
ofTrecbec tons le bran pins oa moins fonc^, le roini, pres*
qae jamais le nolrpur, qadqeefois Tistbdle, Fardoisd et
le blaneL La femcJUe est toojoitrs dMn tiers enTinm pins
grosse que le mSle, oe quia felt domier k ee denrier le nom
de hereelet,'
■ Lesfaucons soot des olsesax d'one Mg^vtt sans igale.
Leor vol'est'rapide et soatenu. La rapldtti aTeclaqaeile Us
parooorent les distances est telle qu^un (ancoD Mupp4 de la
fiiueeiinerie de Henri IV franchit en one seule jonm^ la dis-
sance qui s^pare Paris de Malie. L'envergore de cet oisean
est'de plus de deux fois la longueur da corps. Alnsl I* pins
grande esp^ce, le gerfaut, long de 9", 56, a one entei^are
de !•, 2A.
Le /oMcon c&nunun d'Eorope a le bee long de 0^, es,
crochu et courb^^ entour^ k sa baese supMeure de petltes
phimes ^roites, blanchAtres, finclinte en arrl^re , et ^mf k
son extr^mit^ d*6chancnires oa petites dents qoi lai faeili-
tent ie d6chirenent de sa proie. Les tarses sobt, soirant les
Tarl^tfe, rerfttos de plomes oa lisses et reooorerts d'tallles.
II a la main gamie de quatre dolgts, dont trois antMears et
an post6rieory plus on moins allong^ et arro^ d'ongles
acMs, trto^rochas, mobiles, r^traotiles, et presqne ^gaux;
la membrane qui les recouvre et les unit, oomme la mem*
brane qoi recoone la base de la mandibole sop^rieure,
est d^ne coolenr Jaone Terdfttre an pen fonc^, qnel-
quefois', ntenmofais, dHm Jaone dair brillant Le feucon a
la tAte parfeitement proportionn<^ atec le restedu corps,
le cou fort et nerrenx , les tarses ^pais et la forme dn
roqw oUongne, on peu aplatie carr^ment sar le des. U a
Pattitnde noble et fi^e, le regard imposant et le sens de
la Tue d^une finesse extreme. On le volt latter 4 plomb
contra la farenr des Tents, et franchir, malgr6 la temp^te ,
lies espaces considtebles , sans d^rier de sa route. Les
faucons entrtat en amoor ters la fin de lliiTer, -et oeMme»
cent k bitir \hxr vSA lorsque la glace estenoora pendante am
fochers. Leurs oboA, de la grosseur de oAii do feisan, sont
•I'm jaone roogeAtreet tachette debron. Ln fbmelle les ooofe
avee soin, les d^flend atec eonr^se, et meart qnelqaerois
phitdt que de les abandonner. fi'ineobntion cbex oesoiseaox
est trl»ectiTe ; les p^ts naissent en moins de Tingt jours ,
«t m sent en «tat de prendre letfTTOl ters le milieu! dumoiH
demal. Lepra et la'nrtre lestfoanfMSHl dlDMSlei, de
petits reptttev ei de cbafr, et' ee n^est'^'apfia leer nveilr ap-
pris k ddcMrer mU' praie Titutt ^*lls' lei tbixiol ilea
qonter. ■ • '"•.:»>"> r*
lyaflassllota qaelefMeoMaper9oltaa''pMiey iltadev
elle commv rMair; U saiilt avee •ersems, la tiNie»r4'
toardit, en passant, d>n choc dMomae, od Ibiifidt; slela
lai offhl qoelqae rMslanee, en li raiint iietrto«prls» de
profond^ Messntes atee foigto de ito<MglS'|idstMeBiti
qui est tr^s-tranehant^ afln de I'llfeiblfn' 4oaaltOt qtfil dvtt
pouToir s'en rendre naltiwi i^Pntli^dey et«e la • Italia 'plis
qoe I'nn on reulrene soeeoabe. 6^ est vietbHeuK ^ ft hd
donne sans tarder la moit^ eten felt sor piaee-vnetam^
cur§e. n salt oil porter le ooop fotal poor Mitepr la mort de
sa Tictlme : alnsi, <f est ordinaureinent w cnm\ de I'oeo^
qa*il frappe les oiseaux, et aa d^au^. de r^paole gauche
qu*il attaque les quadruples, n se nonrrit de glMer, d*oi-
seatix detevle esptee, depettts^qoadnipdtay'da itpiM, de
IMifies, de reptilee, de tortnes, etc: CenVst ^ danedes
cas extremes dedisette q«1l se Jettd sar*deroaditta4. Le
fenoona lecaraelMtrte4dfiant,mais trtenWddd i;imelbis
Iane6 eoiftresipreie^UnebatiamaibflB'ralrailay et b^est
to^joors dd sa part'lm combat k mtni, Lorsqini eatanpr,
H se plait dans le fepoa> ettonfioiseaif fsnl passer iaip«»
ndmentppto db fall; OnatiidestaqmtivMaqal^vifaient
en bonne InleUlgsiica ewic- rlea ihalHaiits das faasae»«mne*et
qui acoonr^lent mtae rdtMir roidfe\)artni'eail iqaaad lis
se prenaient de qaSniie; mais H MMt sfoilbeditf dtenetei
laisser jaroeis nanqtar di lien. toDSboont <panl vsapportei
de trte-IOBgdts:dMtes, et Tift trte^bmgtemps. ^OaMveottCa
qa'en 17D7 oaeoprit maneap^defionm^DspilietMe q«l
s^^tait tehapp^ de la feuconnerie royale en Anglcteine> et
qoi portsit on eoOier cnor HTpecelta doTJse ^ Jii. ft# Jte-
quet, idte. n «liit -eihcore pletade'foroa.etdRvi^ttnr;
mais 11 fut tnd queiqaas annte a|irte:par«eddM*
Joies ^JMn^'Ajnen.
FAUGON> FAUODNNBAU (AriOkhe)^ i V^ea Cjmr.
FAI7CON*«LAN<; (Ordndo')rdi»>dn8d:0ml^ ife
ia ri^tfdnoe. 11 Ibtidstitad'en l7e8,|HrlediM BiseiM»
guste de 5axe-Weini»r^ tt diait .preiqnefeaibdieft 'OnUlt
lorsqa*il ftit iqneaiteK etL fei6 par- le grandnlnoH^lMria^-
Angnste, comma wdredrll ^ militlirrk- IVtatdiwM^m
trois dmsek La dtawattsn eoHsiste eni ittie tnrixnifm
oetogone, dmalHde de tert et, cbang^a d*a» feneoB Idane^
amft etbetoqnd d*oc. Getta croixesKmailMe da^lMienn
refers', treo' ona^toile Torte k qoatre pOtatea^inar 'teqnetts
se trooTe nn den dmailld de Men ameealta^eflie t Plfi»
lando aioautimm , et calanr6 d^armei poor lermilitaiies,
et d^ne cooronneidelaarier ponr lee awmbies apperftenaat
k Pordre dTN. Les dense grand'a-croix (panai Iraqmilu le
grand-dnc, en qnalltd de grand. matlre)pertnt k'd^eoo
ration sospendoe k un large, ruban rouge 'taed- ct^aeird,
passd 4 r^ole droite, stoc one plaque sifftbltMe'MMliee
k gauche sor la poMne. Les Tingl>oiBq' faarniamliinB Ir
portent attach^ 4 on vaban ipoinft laige^ V^Md en* sanloik
autoor dn col; les dnqnaale cbeTaUsrs^ en module rddai^
4 la bootonni^. Le prMdent do eooacfl des oinktaeaest
de droit le cbanceUer de Pordra.
A Tordredn Fanoon aarattaeheat nne mddaJlla en eoim,
avec eetle iaseriplloa ; Awrgmnitn iWlaStet ana^nd-
daille d^er poor le mdrtte drU.
FACCmmERlE, •rtdedraaserlea'etoeaa&dafffai^
et partienlkrement les-lancoiis, pear Ja chassa. Oei art,
trtoesHmd an aioyea Age, est compMtetaaaHomb^an dd*
•n^tnde depois k fin da Si6cle dernier. On dsaaaltaaaaik
nom da/a«Monaerle an Ilea a& aa dleraitaai: feaaaa&t
Comma les fenoona ne prodnisant paaea captffMieftsa las
lyrecmaKaofteapfaBaat des petf|a an aid, eott en Mtaaat
tomberlea alaltes daas des pMgaaj Oasdemiars dialwt im-
rnddiatement enehatn^, et peadapt troiajoafiat Ms
lea Iteconniars lea portalnrt sor toaipoiaiganii ^m
Mm leer permeltra nl rapes ni-sbihal. '4>aaBdigaf<ftawat
FAUGOINJNfiRIE _ FAUNA
eottTnit-te tM*d'iiD chaperon, qui ieur d6-
riball.lBJliinittnr4a jMDV ^ qnand on 1« emi^ait wiRUam^
wnt -doraptte I da^lenr eQl«iiit le clnpcroii, qn'on . letur le-
■tdaitiottVttit poar.«'attarar.dftJeiic docttil6« Oa a^cou*
tUDMtCDSiBle- KoBftap.i .tanteroir J6 foing pour.iiraDdre
1b pdiwi aMoritiiie, qiiipEin»Htalt,«o ciiair. do boufcM
dBimoBiui oonpte tt biiidflt iMgnat d ^froilBa, et di^tgite
dft lagrtiaM M dM |iu1itpteidteBati. JPMBdant Je repat^ OD
•idtait Jes.dieMiK pw on eii paitidili6r» mais toiyoan le
nAma, ppurqulla ppmenlle racoonattrp Oa.ita eomman*
failkttraam.^ajflueaqiieqiiaiidikayfeuant totites leura
phii^ et volitetavee aUanca.
DePetarciaepric^dent on passait^ oelui du leurre^ cs-
ptea d!iaAi0a.dV>iieaii. 8^r laqaaila on pla^l la. iSottrkMbre
dea fif nnn, lOn. ne'tour prteaotatt jamais. In teurre sans on
algnal qui ftiiait paitied^ r^ducafiOn'dePofaean^et quand il
foodpilrteuhiOMnldeaain, on temiinait its lemons par Vescap^
mmiea qui cottMait 4i le ftmiliariier avec ke ^enre do gil>ier
anqael'ii ^tail destin6> Toutes ces instnittiona S0 donnalent
ill ilMBa,«t qoand l^oMan staiUiibi oatta derni^re ^preave,
a 4(Bil rendu k In UtmUr en qu'oa appelaft voier pour ban.
II fiUaitnnfiinB nnmoia.ponrdreiaar. nn Aneon; quinxo
Joura iiulcwanl pom^VtiucattoodeaJiiaU (oiaaaq pria an
■id^; an pen pins longtampa ponr le sort ^oiaean qnl n*a
pat ivbi sa premito mnn;) et ponr le hagard ( ftncon qui
a en nnor ou plnaieamnineft). On dreasait ainii lea gerfoots,
le* iaiiDona pMerina et le ianiar, .qni chaiaaient le li^ron, la
dsB^My la bose, ie ntilan, ielidm; dea petttes eaptes, telles
qoertaeriUonet le hoberean, aervaient k la perdrix, k la
iTiBbi et i il . l!alonetta> Lea fattoonniera distingoaient deux
9olarlef , la toifte, oaUe dn fanoon anr le h^ron, le canard
et lea gniea, du gerfaut cur le aacre et la milan; et la iHisse,
ceile mumtteyur le fander et le tieroalet do lluicon snr Us
ftiaana, let pcfdrix, lea caflles, etew
L*enaeniMe dea moyens^cmployite pour rendre lea oiseaux
de proie doeilea et oMiiuanta ae noinme a/faUage,
Bn tout tamps, enFiinceJusqu^rabolitiondelaftodatitd,
lea gnmdaont fkit de leur feoconnerie une dea ddpendances
piindpnlea de leun domatnes^et on jugealtaooTentmtaie
de nmportinoe d'tenelerre seigneuriale par Taspect de eet
dtaUlaaement; ila latonalddraient comme one rteidence paA-
aagtee^ commenn rendea-vons de chasse. Ces ^tablissemeuts
diaient tonjonrs constmits avec got!kt, avec ^Mgance, et assez
iraslaa pour loger beaucoup de monde et contenir tout le
BMlArid d*une chaaae nombreuae. Lea plua belles foui-on-
neriea qn*on ait vues sont les feuoonnaies royales d'AUe-
magna et d*Anglelerre et celle de Versaittes.
FAUQONNIER ( Grand ). C'^it le tflre que portait Pof-
ider qni avail la surintendance de la fauconnerie du rpi et
nonnnait k tons les offices de eet i^tablissenient. Le premier
de cea ofBeiers dont Thistoire fasse mention e^ Jean <)c
Bfaone, qui exer^ de 1)50 k 1258, sous saint Loui8« Oe fut
Ktt^tadie de Gauoourt, dit Tassin, seigneur de Yiry, qui
porta to pMBfier le titre de grand'/aticonnier de Prance.
See pr^d^eeKieurs 8^a|)pelaient simplement maiires de /a
fauconnerie du rot. Sous Francois I*' les foiolumeuts
et la eharge dc ces ofiiciers prirent une eitension consid^-
nbie. Le grand-ranoonnier toucha par an 4,000 florins ; il
eet sous lui 50 gentilsiiommes, dont les appointements, sans
Mre nnaltfevte que les aicns, r<^ient ceitendant beaucoup,
et 50 aldtti 5 MO fr. La fauconnerie fut dte lors fellemeut
aogmenUe epiole roi entrelint plus de 300 oiseaux.
Kn mteae temps 'lea grands-fiiuconniers ^tendirent leurs
prifiKgaa; iia.oommencerent d'abord par-s^arroger to droit
de ebnaser eo tout tempo, en tout Hen, dana le royaome. Tous
lea tnarelianda 4bneonniers iMaient oblige ,- sons peine de
rimiiTittim de. lenrs- oheatox , de lea lui.prteenter avant
«te tea mnttraeDvente^ afin quit dioislt eeua qui ponvaient
eotfenir k la fauoonneiie du roi. A lul seol '4talt r^serv^
le droit de presenter le f^ucon au roi, lorsque eeini-ci tou-
laR Jeter ttdmonieaon olaaan. Hous Louis XIV^ r^at du
'^iBd-luieQiinier tot ^Moit nngment^, et lesd^penses de
390
la. (aufionnarie royale mont^rent k dea sonmes ^nornies.
Louis XVI esaaya de rdfonncr cea abuf ; mm U n'y ^rtesait
point. Ill ne cesii^rentaNupIetement que lonque la r^o-
iution eut lenTerai la monardiie. ,
FAjqCON teCH£UR» nom Yulgaioe dn b^lbn-
«nrd# .
PA.UGRE* On appelaii aiBai^ au moyen Agja,.una pi^
de fer on d*ader placte sur In cOtd droit dd U enicasse dea
hommesd'amies,etdeBtinte probablement^utenbr la lance.
La Corme de cat acoeasoire, qui nn vemonta pas au deU du
milieu du quatonitoie ai^qle, a beaucoup varid. TaotOt
CO n'est qu'nne aorte de ebenUe en fbr coodte, fixte Jk via;
tantOt une pl^ fort bnYaiO^ munie d?un fossort^ et pou*
vant sVUever on s'abaisser k volenti Fiuucre vSent de fitl-
crunL, appui; lea Anglais I'appeialent lance-^eU.
FAUDE on FAIHTE. VogeA Paltb.
FAU4AS DE SAINT-FOND (BAnniLBHY ) » uatu-
raliste fran^, naqnit k Mont^mart, le 17 mai 1741^ d'un
ptee homme de robe. U comment ses ^tudea dans sa viUe
natale, et vint les adieYor k Lyon, an ooU^e dea j^anites. 11
manifasta d'abord nn goOt trte-vif .pour la po&ie, puis , an
aortirdn eolUge, U so rendit k Grenoble pour y laite son
droit. Cependant, aon goftt pour la gtologie so ddreloppait
jnaensihlement : dea excursions fr^quenlea dans le& Jupes
^talent pour Faijas, devenu avocat, d*agr6ablea diver^ns
aux ftodes du droit. En 170& ft fut nomm^ pnftsidtot de
la atfn^cbanss^e do son paya, emploi qu'il remplit bonorable-
ment. Son pte' ^tant mort, 11 ae d^mit de sa cliarge pour
ae liTier ezdusiTement k T^tude de la nature, et U vint k
Paria, en 1777. Bufron, avec quiil ^tait en correspondence
depnii qoelque temps, lui fitTaccueil le plua affectueux, et,
par le bant credit dont II jooisaait k la conr , il obUnt en sa
favour, de Louis XVI , le titre |i^ioiot natnralisteau Jai^
dtndu Roi, nvec dea appointements de 6,000 franca. Quel-
que temps avantla idvolution, il re^ut lelitre deoommissaire
du roi pour les mines, nvec 4,000 firanes dlionoraires.
Fanjas employa la plus grande partie de son temps et de
ses fessouroes ptfcuniainis en voyagea, qni tons avaient
pour bnt r^ude de la surfMe du globe, de sa constitution
et des niatiiret<|ni Incomposent. On le voit done parcoo-
rirleDanpldn^,.la|leuigogne,la Provence, I'Auvergne, le
Boorboniiais ; puis quitter la FVanoe poor aller explorer 1*1-
taHe, le Pl^ont, laCarintbie, la Bob6me, TAllemagne, les
Pays-Bas , TAngjIeterre, les lies Hebrides. Pendant ces ex-
cursions, il d^nvrit dans le VAay une ricbe mine de
pottzzolane, qu*il fitonvrir k ses fMs. On lui doitanssi U
d^couverte de la ricbe mine de fer de la Vootte (AidMie).
Cest lui qui signala k PEurope lea basaltes et la grotle de
Fingal, de l*lle de StafCa (una des H^rides).
Soup^nn^ de royalisoie, quand la revolution so fkitem-
parte de tone les pouvoirs, le naturaBste du cabinet du Jardiu
du Jtoi ftit priv^ d'une partie de sea traitementa. Mais en
1797 le ConseU des Cfaiq-Cents lui acoorda vingt^nq mille
francs comme indemnitd des d^penses qu'il avail faites pour
augmenter et enrlcbfir les collections du Cabinet d*Uistoire
Naturelle. Quand Penseignement public reprit son cours,
Faujas fut nomm6 professeor de gtelogie au Jardin de:»
Plantes; il proflessait encore, quoique septuag^naire, en 18ia.
£puise par V&ge, il a'adgnit le 18 juillet 1819, dans sa
terre de Saint-Fond, en Daupliin^.
Les principaux ouvrages de Faujas soot : M^nunres sur
Us Bms de Cerf fossUes . trouv^ dans les environs de
MonMimari (Paris, 1776); Recherches sur les Volcam
feints du Vivarais ei du Vilay (1778); Menwire sur la
maniire de reconnaiire les d\ff4rentes espies depouz-
xolaue (1780) ; Min^ralogU des Vokans (1784 ) ; Voyage
en Angleierre, en ieosse, etc. (1797, s vol.) ; UisUAre no-
turelle de lamantagne de Saint-Pierre, pris MaistriefU
(1798); EssaUde Giologie (Paris, I803«'in09» 3 vol ln-8«);
nn grand nombre de mteooires. TBvaBtonn.
FADLX. Foyes Faux {AgricultHre).
FAUNAou FATUA. Yogez Boimi-Dteafiet Faonk.
58.
3QD FAUNAUES —
FAUC^aUES (/awna/iii), fiMes romalnetenllioiineor
dt F.avniit. Reflet paisiUe et dom do sitele de Satume ,
elles aeea^braient deux fob Fami^ dans llle da Tibre. D'a-
bondantes Ubations de vin noo^eaa, ([oelques grains d*en-
cens^ atee le sang d'une breUs on d'un cbeTreao, teient
toutes les exigences des autels du dieo Faunas on plat6t des
mAnes dPon bonrd. La crojance ^tait que Faunas passait riii-
Ter en Arcadia et 1*^ en Italie, son anden royaome; on
pr^tendait qa*ii cpiittait les solitudes da M6naleaa commen-
cemant de Cftvrier. Sea fMes avaient done lien le 11, le is
et le 15 de oe mois. EUes se rtp^ftaient le 9 novembre, ^po*
que o<k U quittait lltalie et lemont Lnerdtilepoar retoumer
en Arcadie, sur les soounets da Lyc^
FAUMB. De mteae qoe les botanlstes donnent le noin
de/lore k la description des plantes d'un pays, de mftme
les loologistesont emprunt^ le nom de/stme 4 la mythologie
pour d^s^crPbistoironaturelle des animaux d'un |iays,d'nne
province. C'est Linn^ qui le premier Ta mis en usage : ce-
pendant, nous avons peo de iaunes, tandis que nons avons
des ilores d*un grand nombre de pays. Pannl les Ikunes
pnblite jusqu^i oe Joor , on pent dter celle de M. H. Clo-
qnet s die comprend an grand nombre d'animaux utiles en
mtfedae; puis celle qui porte le nom de Faune/ranfaise^
et qui a paru sous les auspices de Vieillot, Desmarest, De
Blainrille, Serville, U PeUetier et Walckena§r.
FAUNESydiYiniUschampttres, demi-dieux qui, ainsi
que les dryades , mouraient aprte qudques siteles d'exis-
teDCOi ^talent les descendants de Fannos, le roi du Latium.
Demi-dieox comme les satyres et les sylvains, ils ^talent
de pins de sang royal; aussi, de m6me que leur illustre an-
cdtre , on les reprteentait sous des traits moins bideux que les
pans, ^pans et syWainsy bien que parfois les pontes etles
statuaires les montrassent sous la forme d^un bomme demi-
bouc depuia laceinture. En g^n^ral, les faunas sont repr^
sentte sous la forme bumaine , avec des grftces juvtoiles :
des oreilles pointues et une queue courte et friste Ie3
distlnguent de notre bumanit^. Pan et les satyres sont for-
mula de mtoie dans les monumenia antiques; leur pby-
sioaomie seule les Ciit leconnaltre an premier coup d'ceil
de Tartiste ou do connaisseor. Les ftumeset les satyres pa-
ralasaient tooioors, aur le tb^tre antique, dans les scenes
comiques, libres et mordantes.
Siint JMme atnduit par/oimet le Mohrim (les vdus)
de la Bible : « Les fannes, dit Isale en parlant des Yilles
d*£dom devenues des solitudes, de loin k loin, s^appeileront
par des cris dans ces lieux de delation. • Dbmnb- Baron.
FAUNUS9 troisi^me roi des Latins, fils de Picus, au-
qud il succMa, ^tait petit-fils de Satnrae, le premier roi-
dieo du Latium. Le r^gne de Faunus toucbait il TAge d*or.
Contemporain d'Uercule , d*£fandre et de Pandion, il rd-
gnait environ 120 ans avant la guerre de Troie, 130C ans
avant Vkn cbr^enne. N6 en Arcadia, dit-on, il apporta de
cette oontr^ et le culte des dieux et les traTaux de Tagri-
culture. Toujoors s'isolant dans les campagnes solitaires,
00 il m6ditait I'art qui nourrit les hommes, il se ddrobait
et se uontrait tour 4 tour aux regards de ses sqjets, k la
mani^re des divinity. Son peuple en eat pour lui d*autant
plosde v^a^ation : aassi, apris la mort de ce pruice, le
placa4-il an rang des dieux rostiques, etla chaste Fauna ,
sa femme, parmi les divbiiUSs, sous le nom de la Bonne
Diesse,
Le culte de Faunus teit 4 peo de cbose pite cdui de
Pan, le dieu d'Arcadie; on lea confondit m6me souTent,
mals k tort, putsque oe fut Fannua lui-mtoie qui fit ^ever
sor le moot Palatin un temple au dieo Pan. Que de lois les
fsrouches Roniains, parmi les cbaumiftres et les villages, au
milieu des prairies verdoyantes, se reposteent-Us, ayec lea
f^ttea riantes de Faunus, nommto Faunalies^ de leurs
liiompbet nugnifiques et craebt
Les troupeanx 6taient sous la protection s|i^ale de ee
4ktu Horace loi a dMi^ on bymne cbarmant. Ledon des
tfrades, qoe Ton aocorda k Faonos^ vient de Tidcntit^ de
FAUSSAIRE
son nom avec le mot grae ^wth veix. Les peialns, las pe^
tes, et les statnaires repr^sententqndqoefoia Fanms, afaisi
que Pan, avec des comes et des pieds de booc 00 dich^
▼re, et aooventsooa one forme Umte bnmaine ; Us ont gwis
cependant de loi donner ee nea aiqo^ ces narines oovertes
et coorraoctes do dieo Pan, type bien conmi de reOronte-
rie obex les andens. Faonoa eat olfort par eox avec on
front large et cabne, on net presqoe droit, ^as^ vers las
extrdmitte oo ailes, qo*aooompagne one boocberiante, gra*
deuse, qooiqa'on pea grande et on pea lasdre, sor la*
quelle est pebite la bienTeOlanoe, et sons laqudle aurgftuB
menton barbo, mais non incolte, comme oekd des satyres.
DEmifi-BanoH.
FAURIEL ( CBARUBS-CLAnna), d6 k Saintpftieone, la
37 odobre 1772, mort k Paris le 15 joillet 1S44, oommea^
ses ^tndes an eoll^e de Toomon, lea acbeva k Lyon, chei
les Oratoriens. En 1794, k Plkge de vingt^eoxans, la r^qoiii-
tion TenrOla dans Taniite des PyrAntes-Orienlales, sods les
ordras da gtoAral Dogonunier. Sous le Directoire, fl revint k
Paris, oili il antra dans le cabinetde Fooch^ anden orstoriea,
alora ndnlstre de la poUce. Hals k rav^oonent de Tempire
il renon^ poor toqioors anx fonetions adnUniatratiTes. 11
fit alors partie de la fkmeoseSod^ d'Aoteoil, oil les id^o-
iogaes se rftonissaient dans lea aalons de H"** de Con-
dorcetetde Destnttde Tracy. Cast k Faurid qu'est
adres«^ la fiuneose L$ttr€ de Cabania sur Us causes
premUres, En mdme temps il se Uvrait k dea etudes ap-
profondies sur les langoes ; il remontait 4 la langoe romane,
pour surprendre les litl^ratnres modemes k leor beroesa,
devan^ant ainsi Raynouard dans cette voie. 11 recueOliit
tfgalement les d^ris du edtiqoc et do bawpie; il apprsnait
Tarabe et le Sanscrit
Oes etudes si varite, si patientes, si approfiwdies, na
d^passaient gate, do reste, l*enodnte de son cabinel, et
restaient sans rtoltat pour le public. 11 avatt <^fpw»'««n*
d^jii fait paraltre les traductions de la ParihinMe (I8I0),
poeme du Danois Baggesen, aon and, et de deox tragtiiei
de Manxoni. Le ComU de Carmagnola (1823) et Adelghis,
dont la premite lui avait M d6^ par Taateiir, aind qoe
qudques articles d^arcbtelogie et de Ungnistiqae dans di-
vers recuefls, lorsqu'en 1824 et 1826 il publia les CManis
popuUAtes de la Grice modeme, en en doonantalafois le
texte et la traduction. Cdtait le temps de la iotte biroiqoe
que soutenait la Grtee poor secooer le joog ottoman. Oelte
publication vint en aide an moavement de Topinion, qui se
pronon^t dki lore pour la cause des Ilellines. Dfes lors
ausd son nom conmien^ k 6tre connu do public
Aprte 1830, ceox de ses amis qoe la rdvolotion avail por-
t^au poovoir crdtent pour loi la diaire delitttelure 4tnn-
gte liIaFacultC' des lettresde Paris. B la remplit avec 6dat
Faurid voyait dans la France mdridionale U sooroe de toute
la dvilisation modeme; k la po6de proven^^ U rattacbsit
la litttetnre espagnole et celle de Tltalie; les Minnesinger
allffliands n*avaient pas tehapp6^ aon inOoenee; les faiva*
sions dea Arabes Tavaient mise en contact avec TOrienL
VHisMre de la Gaule m^ridionale sous la dominatton
des eonquirants germains, dont il publia qaatie vdomes
en 1836, n'daitqu^une partie du vaste plan qoilavait contu.
EUe le fit admettre la mtaie annte k PAcadAnie des Inscrip-
tions et Bdles-lettrea. Bientdt il fiit mis au nombre des coUa-
borateors dePiSria^oireli^Mraire de la Franee^^aarlsqpdle
0 compose plusieurs notices, entre antrea one trte*remar-
quable soir Brunetto Latini. Ckmiine conaervnteor adjoint
des mannscrits k la Bibliotbiqae royale, il publia, dans la
ooUectiondes Documents inMits sur Fhisloire de Franu,
l*bistoirede la Croisade contre les hir^iques aUdgeois,
potaie bistoriqaeenversproven9aux,attqadil joignitune
tradodioa etune faitrodnction. EnAn, U alaiss^ one HisMre
de la PoMe proven^e^ public aprte sa mort en 1846,
3 vol. in-8*.
FAIISSAIRE9 cdui qoioommet oo qui a oommis &e
crime de faux, qui a ialsifi^ an acta aotbentiqiM^ eonawp
FAUSSAIBE --. FAUSSER LA CX>UB
SOI
M, ^ a canMUt tos timbm et aoeanx de l'£tat On doit
flOfiora na§at pinni tos tumukm^ qooiqiie la Id ne les tt-
tci0M pas de la mtaie maottny ceox qui fUfliflenl d« ma-
Bmoitay qui oontnfoiit dec mMafllM, dei obJeU d'antt-
qMf poor lea veiidre^de nalfs arcMologiiea.
F AUSSE AMUBE. Ceit, en termee de marine , une
eoide de loagoenr wffiitante poor etre arrets parundeses
iMnia k rexMoolt^ do boid InfiMeur de la grande voile on de
la misaine d^an Mtiment, afin d'ljouter plus de force k eelle
qoi lert k mefaiteDir cette partie de la voile dans la position
qn*on Ini a donn^ poor Um msrcher le navire an plus
prte dn vent La Ikusse amuce, port^ par un piton attacM
an bord exttrieur dubAUmenty sert de plus k retenir la voile
dans le GU ob i'antre cordage, c'est-k-dire Vamure v6ita-
bie, viendnit ^ etre casste par la force du vent on par toate
antxe cause, et k donner le tempa de r^tablir une nonvdle
amure, sans etre oblige de cargner la voile, et sans retarder
la marche du navire. Merloi.
FAUSSE BAIE. La plupartdesbotanistes donnent ce
nom aux baleit qui ont des loges et des gralnes raog^ dans
un ordre apparent; d*autres I'appliquent k une varl^t^ du
drupe.
FAUSSE BRAIE. Une braU de fortification, par allu-
akm k la braie ou liaut de chausses, dtait la portitee dhine
das issues d*une forteresse. Tant que ie systtoe de la forti-
ficatioB dn moyen Age a durd, la brale dtait un avant-mur,
une barbacane, un poste tant toit peo avanc^ qui mas-
qnait la porta; on en retrouve la preuve dans Rabelais.
Dans la roodane foctiflcationdes Hollandais quand un sys-
Iteie de debors a commence A prendre favour, quand les
enceintes se sent bastionntes, la dtfease analogue k Tau-
denne braie s*est dtendue; on ne savait quel nom lui don-
Mr : en 1^ appdte /ausse braie, baue enceinte, seconde
miuinte. C*dtsit on repos, un pied4roit terrassd, (pil rdgpialt
entie le rampart et le bord dn fossd ; c'dtait un rempart d'une
ber me, qni poovait battre la contrescarpe et le fossd, quand
Passidgeant cbercbait k s'en rendre maltre. Quantity depro-
fBiaeura se sont prononcte contre les fausses braies ; Vauban
lenr a sobstitnd les ''enailles, parce qu'une fois la derai-lune
occnpte,la rfeisUncedes busies braies devenaitimpuissante,
el que Tescalade endtait fadle quand le fossd^tait sec ou
Cel6;d'af)tors, les ddcbinires que les batteries de brtebe
cansaieat an revetemeot rendaient bient6t inbabitaUes les
bosses braies, par la chute des Eclats et r^boulement des
matdrianx. Les cap on nitres ontMJugtes prtf<6rables;
les demi-revetements leur ont succMd; on do moins les
fimsses braies, an lieu d'etre continues, a*ont plus ^ que
partielles, et ont r^6 seulement devant les coortines et les
bees, 00 devaot certains flancs. G^ BAanni.
FAUSK BBANCfllE-CBSlNE. V<^ez BEacs.
FAUSSE CLEF. Voyez Cixr.
FAUSSE COLOQUINTE. Yoyez Coloquikellb.
FAUSSE COTE. Koyes C6tb (AnaUmie).
FAUSSE GOUGHE. Voyet Avortehbiit.
FAUSSE EQUEBBE* Voyes ^queiibb.
FAUSSE MESUBE. Voyez Fadx Poms.
FAUSSE MONNAIE. Koyes Faux Momkatagb.
FAUSSE NOUVELLE. Voyet Nouvellb.
FAUSSE OBANGE. Voyet Goloquihellb.
FAUSSE OBONGE, nom vulgaire de Vagarieus
psmidixntrantiaeui. Cet a ga r i c, extremement vfodneux,
eat d*anlant plus dangereux qn*on le confond qudquefois
nvee Poron^e, esptee compldtement inoflenstve. 11 est ,
eomme Toronge, d'une belle couleor torlate en dessus,
d'nn blanc de lalt en dessous ; mais I'esptee vdndneose se
distingue de i*antre par des moucbetures Uandies qui con-
vrent le chapean, et dans leaquellec paratt rfeider le prin-
cipe toiique dont dies rdv^ent Texistence.
FAUSSE POSITION (R^le de). Cette r^e, qui,
snivant la remarque de plusieurs auteurs, devrait plutet
porter le nom de rigle de fausse iuppasktion, a pour but
de rdsoudre avec I'uniquu secoursdcsnombres tous lespro-
bltoes d^terminte k une seole inconnue, e6 Vn donnfes lont
eUes-mteMS nomMques. La r^e de fausse position dia>
pease en effet de Temploi des formoles; eependant, sa d6*
monstration appartieni k Palgftbce ; c*est done nae opdnlioa
dont I'esprit est essentieUement algttriqne.
Supposons que nous ayons k traiter one question dn pre*
mier degr^k one senle inconnue. Mettons an Uendellneon-
nue un nombre qpetoonqne; sll satisfUt aux conditions
dn problime, la question est rtelue. Mais en gtetel il
n'en sera pas ainsi, etle rteultat offrira one erreur. Faisons
poor la valenr de Pfaioonnue une nouveUe suppoiitkm;
nous aurons une autre erreur. A Taide de ees qoatrenombres
(les deux suppositions et les deux erreurs) , nous aurons
tout de suite la valeur de Hnconnue par la i^e de fkusse
position que Ton pent teoncer ainai : Multipliei ekaeune
des suppositions par l^erreur correspofiddJite d Pauire,
prenez la difference ou la somme dee produiU (tuivant
que les erreurs sont de mime sens ou de sens ooniraiTe),
ei divisez ce dernier risultat, dans le premier cas par la
difference, dans le second Caspar la somme cfei erreurs^
Comme les suppositions sont arbitraires, si Ton prend Uro
poor la premi^ et tin pour la seconde, I'^onc^ prMlent
se simplifte de cette manitee : Divisez la premike erteur
par la d\ffirenee ou la somme des erreurs^ suieant que
ces erreurs sont de mime sens ou de sens eontraire,
Prenons poor exemple le probl^me suivant : On veutfor*
mer la longueur du mHre avee 40 pOees d^orjuxtapoUes,
les unes deiOjr,,les autres de 20 /r. : comMan/oiif-i^
prendre des unes et des autres , sachant que les dianU^
tres respecHfs de cespOces sont de om,026 et de 0m,021 r
1* Supposons que e soit le nombre des pitees de 20 fr., et,
par suite, 40 celui des pitees de 40 1^. ; la longueur rteiltant
de la Juxtaposition de 40 pitees de 40 fir. sera 40 X 0^,026
ou l"',040; ce qoi donno une erreur en plus de 0^,040*
2* Prenons i pour le nombre des pitees de 20 fr., d^oe ce-
lui des pitees de 40 fr. sera 39 ; la longueur resultant de la
jnxtaposition de 39 pieces de 40 fr. et d'une de 20 fr.
sera 39X0°',e26 -f 0"',021 ou 1",035; ce qui donne une
erreur ^galement en plus de 0^,036. Nous avons done :
i'* Supposition 0 i*^ erreur +0,040,
2* Supposition i 2* erreur +0»035.
Divisant la premi^ erreur par la diff&ence des deux
0 040
erreurs, fl vient pour le nombre des pieces de 20 fr. : -^ —
0,005
ss 8. On voit en effet que
8 X 0,021 + 32 X 0,020 = t.
La rfegle de fausse position ne serait qo'un objet de piire
curiosite si die se bornait aux questions dn premier degr^.
Mais elle s'applique foment aux ^nations des degr^
sup^rienrs. Soilement, quand on veot Temployer k la rteo-
lution de ces ^nations, il fluit d'abord se procurer d*une
mani^re qnelconque des valours d^ji approcbces des raci-
nes ; plus les suppositions sont approclides, plus on doit at-
tendre de succte de cette m^thode, qn'il dint alors appli-
quer suivant la H^e g^n^rale que nous avons dnoncte la
premiere. E. Mbbubiix.
FAUSSE QUILLE. Cost un bordage d*une seule ou
de plusieurs pitees de bois, de huit k dix centim^ties d*6-
patssenr, que Ton fixe au-dessous et dans toute la longueur
de la quille. II serik la fois de renfortli laqulUe et de
defense contre les c1k>cs qu'elle est expos6e k ^prouver en
toucbant anr nn bas-fond. n arrive quelquefois que la
fiuisse qniUe est enlevte sans que la quiUe revive aucun
dommage notable. Mbblw.
FAUSSEB LA COUB, FAUSSER LE JUGEMENT.
Dans le droit ftodal , c'^tait s*attaquer k llionneur du juge
et Paccnser d'avoir menti It sa foi, d*avoir rendu un jug^
ment qni n'avait poor base ni la vMte m le droit Gette
accusation, ce dtoienti constltuaient un veritable appel qui se
termfauit par le comfraO'i^<ficiaire, par le jti^emen^
de Dleu. « On ne pouvait, dit Pardessus, fausser le Joge-
ment que devant Icn cours des barons ; devant celles des
z&%
PAUSSBR LA GOCR — B^ACST
Ioorge6it>i tette- Insolto dMaalt tetilemeat tiea k \mt
Amende,' eC M Jog|ii»eiit ne s'en ex^cotalt paft sioins.*
Qttand le d«el jadidaire eut dispani, rexpressioo qui le pro-
«4Ntaait:deBiei]i«^defts le langagei de ^iroit, sens qn'on y at'
tacbAt la port^ inlbmaote qo^ette aralt d'abdrd ; fauuer let
amr ae aigiiifia plOB qa^teijeter appel*- Saint Louift ehei>
eha eniTaiB 4mmplaeer cette location {lar cefle-oi : De-
nuutder amendmntnt, Ntomoios^ pentet longtemps en-
core^ Ik oil fl y waft 9iMn cas dans-racttoo defausser le
jitgemSnif il y eut sajet k bataUle; maSs qttand Tintention
dii jugft D*4tait pat attaqote, qnand on ne faussaSt la cour
que poor crrenr <fappr6dation dans lea feits ou application
emmte de la loi, 11 y avait toatsiinpiement k (Siire dtelarer
la sentence Traie oa fauese, k la faire reviser on mafntenir
en appeL '
FADSSES DISCRISTALES. Voif^s Dtoi^rAUES.
PAUSSES TfilGNES. Rteamur a donn^ ce noni k
nne sectioa de son genre teigne, renfermant les espies
dont tea cheniUea quittent leur foorreaa pour marcher :
telles sent fesd eri to ides deLatreflie. -
PAU8SET. Vayez FAeasr.
FAUSSST^) organisation fldieose par laquelle
I'leipresfiion dit Tisage, le son de la Toix, lea disooors, les
gerteSflaconduite, sonten eontrtidiction avec la pens^^
£lle eat natliNlle a qaelques individnSy et il feat one probity
rare, une grande force d'&me, poor renoocer aox aTantages
q»'on sendMe devoir en retirer. Pins sontent ia fausseti
C8t le resoltat d'une passion qai prend toates \k formes
pour aniTer k ses fins et putse dans sa violenoe le poa<»
toir de se Contraindre et d*appara)tre sous divers aspects.
Le besoia on Penvie de plaire k ceux qoe l*on n'ftbne point
rend /mm?. I! est difiicile de se pr^unir centre \h fausseti
naturtHe, et le temps seul apprsnd k la discemer, tandis
i|iie \9i fausseti a6quise k la suite de reflexions -sugger^
|ttr Knt^dt se trahit dans mille droonstances. Ia fausseti
naturelle se remarqne dans les femmes et dans lous les
Mres tiroidesi ainsl que dans ceux dont les volenti sont in-
ttrieores aux forces, hsi fausseti aoqnlseest commune k
prosque tous les gens qui approchent les grands et vivcnt
dans le mende. Lk, sans autre intMt qoe cdui d*ttre en paix
avec les sots,' les fats, les coquettes, les fripons, et tout ce
que la aodM^ rdunlt de m^prisable et d'ennuyeux, on use
&e fausseti. 11 est curieux d'obsenrer 'que cette fausseti
n'<^ qu*une provocation k une fausseti semblable, qu'on
le sait par experience, et qu'on n'en est pas moins dispose
A bien TaccueiUir. Mala si Ton pent toldrer la fausseti
quand elle se montre sous la forme de la polUesse^ elle ne
peut qu'indigner alors qa*eUe est employee k corrompre et
k nulr/B.
On se defie des gens reoonnus poor faux; on les fuit
Justem^, our de \^fausuU k la traldson et k la perfidie
la pente est rapide. La fausseti ne procure done que des
suco^ passagers; elle force k changer frequemment de re-
lations, quelqoefois merae depays, parce qu'il ne faut qo'un
regard, ua accent, pour devoiler la i^enseede lliomme et sa
maligpite; et, tout bien considere, on decouvre souvent
que les allaires seraient plus avancdes au moyen de la sin-
cerite et de la droiture. Les gens qui se jugent sever^ment
out p<»|j k cramdre des personnes busses; mais la vaoite,
toiigours Cff6dule, felt qu'on en devient le jouet et la m-
time. CMdeBRAM.
L FAUS^ TBACUJ^. Foyes Tracb^.
FAUST ou FUST ( Jeam ), rbomme qui fit feire le plus
de progr^ k I'invention de IMmprimerie, mort en 1460,
etaitimricbe bourgeois deMayenceetlebeau-pte dePierre
Sebmffer.
FAUST ( Lfr docteur Jean ) , dont la tradition fait un
magiden femeux, et qo'oii confond soovent, msxs k tort, avec
rimprimeur Fauit ou Fkisl, ^taftortginaire de KnittiingeB, en
Wurtembei^g, et suivant d^autrea de Roda, prte de VTeimar,
vecot dans la seconde moiue du quinziftme sitele, ou au
coomienceinent du aeialtaie, et, dlt*on, avalC etudie k
CracoviiB la magie, sdence 4aB» laqoeQefilastnilslI'
tard BOB serviteur Wagneir. Aprte avbirdisd|id le'Hcbe
patrimolne de son onde, Vaiist, ajdute-^dn, tetti profit
lea vastea- connaissanoes qall avait aequiaea podf eoi^urer
le demon et condnte av(Bc4ut mi piaete devingt^alre ans.
Le demon Ini donna alors poor dom«9Ai4ne*nn esprit, Mi'
phistophitis , dont le nom' a ete ilialhte^'fcli -tnodifie d^
puis par ceux qui ont rac6nte'' celteiegende','avecfqni Use
mit k courir lemonde, me&ant partbut fo^euse vie, et ftap-
pant cbacun d*etonneitaent par lest prodiges qu^ aooom-
pUssait, jusqu'k ce que le demon finft par ll^orger entre
mintrit et une heure de matin , k Rimling, village de Wnr-
tembefg ; on cKe d'ailleors encore d'autres Reux comme
ayant ete le theitre de cette catastrophe. -
G*etait autrefois une question fort eontroversee qote celle
de savoir si jamais il avait redlement existe tm homme tel
que ce Faust. Mais ai]4oord*hui on s'accorde generalement k
reconnaftre quMl y eut en effet nn individn qui par ses con-
naissanoes dans les sciences , peot-etre bien ausai par des
tours de passe* passe, palrvint k imposer au vulgaire, k se
fUre regurder comme nn gralid magicien, enf ratenant d*e-
troites et secretes relations avec les manvais esprits. Sa le-
potation s'etendant deplus en pins, on en vint noil-eede-
ment k Ini preter les frodiges appartenant en propre aoi
magidens desepoques anterieures , mais eoloore fc focons-
tituer le heros d'une foule de contes et de tradiiiona reoHmtant
k la plus' haute antiquite, si bien qu'on finft pair en feire le
veritable genie de la magie. Le redt de ses prod^es etant
en possession de charmer le peuple, on- vouliit y jolndre
nn c6te instroctif et moral; et on montra dans IMffrayaote
destinee de Faust les dangers des sortileges et des pratiques
de la magie , ainsi que i'horreor profonde que doit Inspirer
une viepassee dans le desordre ^ la debauche. On Arraiigea
donclaiegende deFaustde mille felons difrerentes. On racouta
d'abord ses prodesses et ses aventures dans des livres k Tu-
sage du peuple. Le plus anden de tous fut imprime k Fl^tnc-
fort-«af-Mein, en 1588 ; et ^dmann le reifondSf en llnti-
tulant : HisMre viridique des Gambles pichis du doeteur
Jean Faust (Z vol.; Hambourg, 1690). 11 ftitd*kiHeurs tra-
duit dans la plupart des langoes de rEurope,4et notarament
en francs, par Palma Gayet. Sairadoc^n, qal aete souveat
reimprimee , est fort recherchee des bibliomanes. EUe est
intitule : HisMre prodig$eu$& €$ lammiable deJean Fausi
grand tiuxgieien, avee son testament et savie epouvan^
table (Paris, in^2; lfi74). Le travail de Wiiknannfut refeit
ensuitepar Pfitxer ( Nurembeig, 169^ ): Des impoRteurs ima-
gimferent alors de pnblier sous divers titres, tels que : Grande
Condasnnation de Faust AVei^fer, VArtmerveiUeux de
Faust , La triple Condamnation d Ve^fer (avec la fensse
date de Lyon, 1669 ) , le Corlfeau noir, eta» des fivres de
magie attribues a Faust lul-meme, tout heilsses en conse-
quence de caractkes et de figures l^zarres, niab sans aucno
sens, farcisen outre de dtations dela Bible, et auxquels la
superstition atfachait des effets sumaturds. La poesie ne
pouvait manquer de s'iemparer d*un si^et qui offralt une si
riche matiereilimagination, et de s'en servir pour des com-
positions eiegiaques, des pantomimes, des pieces k spec-
lade, des tragedies et des comedies. De lout le repertoire da
the&tre des Marionnettes ^ Touvrage demeure depuis la fin
du dix-septieme sl6de Jusqu*li nos jours en possession de
divertir le plus la foule de Tautre cMe du AhM, est la pike
du doeteur Faust ^ arrangee de viugt fa jons differeBtes. ( Oo
s'est avise pour la premiere fois, en 1850, de I'lmprimer.)
Getteoeuvre draniatiqueest, dans sa naivete^ comme un terme
moyen entire les grossiers contes de magie et la cone^on
philosonhiqne d*une legende devenue l^xpresdonpoeHquela
plus Bohevee de retlrneUe Inde durbien et du mal, et de 11b-
quiete et incessante aetivite du genie del^mme, qndqos
limltee que sdt d'ailleora aa- aphei^ d%ctbn.
he premier dramatoiige de qudque fenom qui ait essaye
de trailer ce ai^et fat rxnglalt Mariow, vers 1600. Mais
tout oe qui avaft ete feit Jnsane alors en ce genre fat sur-
FAUST — FAOTE
903
3is8£ ptr Gcetbe dans la prasai^ partie de.^Qii ftiusf » pu-
blic d^'abord apw.U^ titre de i.ZeMocteur Fau$t, trag^ie
( Leipi^y l7M)^jipi*il refondit plua tar^ compUtement sous
le titre de J^aust, trag^ie (T^b^lg|e^, 1808}» et dont la
veconde partie ne paryt ^Q^aprte la luort du poete < 1833 ).
II fant ensoite sigpaler ['admirable fragment de Lessing
qo'Engd nous a consenr^, ^ <)ai est btftiil^ iFcnUt et Us
Mept M$prUs ; reami dnunatiqiie, Infbiliie mais tigoureut
eCorigiiial^ deManv, la Vie du Dodetir Faust (Manbebn,
1778) ; Vie, gestes et deseente enen^du D&ctei& Faust^
par KHnger ( 5 liTres ; IieipEig, 1791 ); JP'ouK^lrag^ie po-
polairef par le comte de Sodea (l79i); Jean Faust ^ fan*
taisie draroatiqdey d^aprte une tradition da seizi^me si^cle,
par Scbink ( 1809 ) ; anfin , les traTaux de Klingemann , de
Grabbe, de Jienaa, de Bocbtlein , etc. Dans son Moinjred ,
Byron a Tisiblement imit^ TceuTrede (kethe.
Les beam-arts prif;ent aussi de bonne henre poursvjet
la )^gende de. f anst Deux jpeintures, dans le cellier de la
Cour d^Auersbach k Leipzig^ datant de 152&y repr^ntaient
dem apparitions que Faust etM^phistophi)6saaraient faites
en ce lieu. On a de Rembrand une belle plancbegrav^ re-
prtentant Faust dans son cabinet pendant une apparition
d*eaprits,, Christophe de Sichem a repr^sent^ dans deux
graTures Faust et M^pbistc^b^fte, et le valet Wagner avec
son Esprit. Tout r^cemment Cornelius et Retzscb ont
eompoe^ de fpirituelles illustrations pour le Faust de G<Bthe«
FAUSTA (Flatia Maxouaiia), fille de Maximien-Her-
cule et d^Eutropia, soeor de Maxence, ftit la seconde femme
de Constantin le Grand; eUe embrassale cbristianisme,
el paitit d^abord, par sea Tertus, digne de partager le tr6ne
impdriaL Dies pan^gyristes ont c^^^ sa g^^reuse compas-
sion pour les maux du people et ses soins Tigilants pour
r^Qcatlon desestrois fils, Ck>nstaDtiny Constance et Cons-
tant, qui rappd^rent leor p^ plut6t par leurs noms que
par leur mMte. Pourtant, rinterrention de Faustadans les
afTatres pabliques n*est signal^ que par des malbeurs. Maxi-
mien-Hercule conspire contre Constantin; eller^v^e le com-
plot, et ne saure son man qu'en sacrifiant les jours de son
pire. L^amperenr aralt de sa premise femme Minendna
on IDs obmm^ Crispua^ ^tc de Tfloquent Lactance, re-
marquablc par de bifilUintes quality, et illustr^ par sa tIo-
toire navale sur Lldnius. Tout k coup fl est arr6t6, jug6 en
secret et ex^cut^ Fausta, nouTelle PbMre, avait accost
on Bonrel Hippolyte ; et le marl, qui se crojait outrage.
Be a^^tait plus souvenu qu^il ^t p^re. Qudqoe tenps
aprte, Fansta p^rit elle-mtoie par ordre de son ^ux. Ce
r^dt a trouT^ beaucoap de contradicteurs et dincrtiules.
La mort seole de Tinfortan^ Crispus est.certaine; mais
pent^tre fut-il victime des soup^ns de Constantin , qui^
jaloux de ses suco^ et de sa popularity, redoutait, i tort
sans doute, une conspiration et en m^me temps frappa
d*exil 00 de mort les nombreox amis de son flls. On pent
croire aussi que Tambitieuse Fausta eut reconrs \ la perfidie
pour faire p^rir un prince qui fermait ^ ses fils le cbemui
da trOne. Enfin, la m^ort violente de llmp^ratriceest racontte
ti ^yersement par certains aoteurs, si complr^tement oroise
oa x&bt par d*antres, qu^il est difllcile d*asseoir sonjugement
.Sons Constantin et sons ses (Us, Hustoire fut muette on
pmdente; plus tard, elle fut alGrmatiTe, mais sans preuves.
On ne salt si Fausta p^rit poor aYoir injostement a9cusd son
bean-iSs , on pour s'^tre Uvr<^ k de honteuses d<^baucbes.
Penf-^tre ses (aiblesses d^voilt^ la firent-elles soup^onner
d*aToir suppo96 le crime de Crispus. Selon d'autres versions,
elle aarr^cat ii soi;! fila Constance, et pleura sa fin pr^ma-
tnrfe.
FAUSTIN l**, empcreur d'Haiti.
FAUSTINE^ nora commnn k phisieors imp^ratrices
ronudnes.
FACSTnrc (AiiiQA 0AU9UA Faustuu}^ nile dUonius
▼exQs, issu de Numa, et tante de Marc-Aur^le, ^pou.^ A n-
Conin le Pienx. Elle s'exposa par ses galanteries au\ trails
Hi» la satire, ot Julius Capitolinus la traite plus que s<^v(^rc*
ment dansla tW da son j^pon)(» F31e en aTaiieu^ qnatre ea-
fants, deux prmoea et une pridcesse ^ qui mou^ent'en bai
4ge, et one autre princesae, Faustina la jenne^ lemmc; de
<te, Maro-Aurde. Antonin, soit qu^i) a^t ferm^ les yeux.snc
leserreurs de son ^ppuse, soit qu*il n'j crQt pas, la fit pla-
cer an rang des dresses, d^s qu'etle eut expir^ h trenle*six
ans, la troisitoie ana^ de son rigne, lui deYa^es temples et
des aotels, et fit frapper en son bonneur des jm^daiQea dont
ni^ consacre rinstttution des Caustiriien^nes, jeones Roroai?
nes noUes, sa/i^s foctpne, qui ^'ebt dey^ anx Ccaia dal'fU^
sous le patronage de llmp^ratrlbe. . .
FAXJSTINE (AiQOA Faustina) ^iisa son cousin igat'^
main Marc-AurMe.| destine M'empire. Elle surpa^sasa
m^ par la dissolution de sea monirs, et fut une Triable
Messaline. C*^tait dans lea demiers rangs de la population
qu'elle chercbait sea adoratenra. EUe-md^M les aUaitcbotoir
au bord de la mer, pvmi les bateliera et les. inateTots,* et
cela, dit Aurelius Victor^ parce que pour l^ordinaire lis al«
laient nua, Les bistoriena aont unanimes pour dire que le Als
qn*elle donna k, Marc-Anrtie, Com m ode, ayait pour pfere
un jeune et Tigoureux gladiateor. L'emper^ur nlgnoraiL au^
cun des di^rdres de aa femme; mais u 1^ ipi^niii. On lui
repr^sentait un jour que pui8qu*il ne ^oulait pas toer sa
femme, dont les iippodlcitfo i^taient port6ea au. (^mble de
rinfamie^ il la devait r^udier ; « inais si je la r^podie , r^,
pondit-il, il iaudraluirendresadot; • etcette dot ^taijt Pcii)-
pire. 11 paralt, du reste, que dans sa condnite poUtiqiie
Faustina n*^it pas moins o^^chant^que oetl^ayai^it^ '^^iV.
pine. EUe fut accuse, entre autres cripies^ 4 ^^^^ contri-
bu6 4 la mort de Lodua Venu, aon (Qendre, poor qui elle
avail eu de criminelles complaisances, et qui s'en ^it vant^.
Elle fut enlev^ fort Jeune par one maladie aiguC, dans un
bourg dela Gappadoce, nomrn^ Halala, an pied du moht Tau-
rus. Blarc-Anr6Ie lui donna des larmes, et fit de cette bour-
gade une Tilie nonmi^ Faustinopolis, II mit son ^use
au nombre des divinity, et lui prodigua les mtoies bonneurs
qu*Antonin avait rendus k sa m^re. Sur ses m^dailles, Faus-
tina fut appel^ de aon yivant Mater castrorum (la m^re
des soldats), titre qui n*aTait encore 4t6 dtomd I aucone
impdratrice, et dont plusieurs princesses sed^r^rent apr^s
elle. Mais rien de plus strange que de troover sur ses m^-
dailles la l^ende Pudicitia.
FAUSTINE (AuMA Faustina), qn'on croA l^'te-fiUe de
Marc-Aur^e et de )a prdcddente , avail dpousd Pomponlus-
Bassus. Lgrsque leSyrienHdliogabalederintempereur,
il fit assassiner Pomponius, et dpousa sa feipme , malgrd
elle. Un caprice Tavait oouronn^, un caprice la d6tr6na ;
Hdllogabale reprit la Testale Julia Aquilia Severa, qu1l
avail r^pudite pour elle. Faustine, aussi belle que vertueusc,
Tdcnt dans Tobscnrit^^, sans qu^aprte sa mort aucnn tem-
ple, aucun autel^ aucune mddaille, lui fossent consacr£s. '
Une quatrii^e Faustinc (ht la seconde fenime de Tempe-
reiir Constance, et eut pour fiUe une cinquiiroe Faus-
tine, qui dpousa Gr alien. Cbarles Oiu Bozom.
FAUTE. Dans aon aoception la plus g^ndrale, c'est
toute violation d*une r^e, d'nn principe de la loi natn-
relle, on mQroe d*une loi en vigueur. La sag^sse exige qu'on
fuie toute esp^ de fantes, m^me cellea qui ne clioquent
que les convenancies.
Le pdchd est une (ante contre la loi divine; le crime, le
ddlit, sont des fautei contre la lot bomaine. L^riture al-
tribue la chute derbomme et rintrodudion du mal sur
la terre k la faute de nos premiers parents. « C*^ plus
qu'un crime, c*est une faute, » a dit on bomme plus poli-
tique que moral k I'occasion d*on acte sans g<^n<^rosltd ni
cl^ence. « On Juge de la conduite par le siicc^, dit Saint-
£vremond, et si r^v^nemenl n*est pas lieurenx, la mau-
vaise fortune bent lieu de faute. > Les fautes qui proytennenl
de rem|H>riement de la jeunessc arrfitent le conrs de noire
fortune ou nutsent a notre ayancement; mais tant qu*clles ne
portent pas atteinte k notre. ddticatesse on a notre lionneur,
nous pouvons les r^parer : c^est un diemin en apparence
804
FABTE — FAUTKUiL
phu long et pliurade, inaisle repentir de o« mteMifMites
nous inspire maintef fois one telle ardear da blen que nom
arrivons plus rite et plus bant dans la Tertu que oeux qoi
ne cbeminent Ten elle qo^ayec one sorte de mMiocritft r6>
guli^ et qnotidienne. Lea femmea peuvent aaocoraber k
certaines fantes qol dMvent do la senaibilif ^ ; mala fl est
bien rareqnedana le monde, etlonqa'dlestont diSsint^resate
du cAt4 du Goenr, ellea faasentdea fentes de oondoite. £clai-
rtes tout k coop, dies ont poor cbaque dlflicalt^ snhite vne
riierve in^puisaUe de tact, de finesse et de di8oerneinent<
Dans nn sens pnrement materiel, /aute signifie tout pro*
MA oonstitnant one erreor. On fiiit des (kutes centre la
tactique militaire, centre les r^es de Tart « contrele gottt;
on fait des fantes d^orthograpbOy de grammaire, etc
Sairt-Pbospbb.
FAVTE(DroU). L'ignorance, Timp^tie, la n^igenoe,
amteent souvent des foits on des omissions qui penTont
occasionner do dommage k antroi ; c*est ce qa*cn droit on ap-
pelle /ou^e. La faote n'est done jamais intentlonnelle; les
fixutes inteniionnellM constituent des d^lits on des
crimes; les botes nonintentionneUesoonstitnent k pefaiedes
contraTentionSy mala donnent lien k des reparations dYiles.
Les l^stes dlTisent les fautes en trhS'Ugbre$» Ugires, et
lourdes on grouUres, Les Jnges, dans la reparation dn
dommage qn'elle ont canse , doivent tenir compte du carac-
ihn de la personne qui les a oonmiisesy de son degr^ d^igno-
ranoe, dn oontrat qui les a amen^es. La Taute legireest celle
qui rteuHorait de ee qu*nne personne n*aurait pas apportA
aux alTaires dont elle s'est cbargfe plus de soin qu'elle n^en
apportek ses propres afTaires; I'beritier beneficiaire qui se-
nit dans ce cas n^enconrrait aucune responsabilite pour faute
Ugkre, tandis que, k regard du mandataire oo du d^posi-
taire salarie die eonsUtneriit une dote graTO, deot il serait
responsable. La faute lourde lesulte de llgnoranoe des plus
simples notions de ce que tootle monde doit savoir, d*nne
negligence poussee k un point impardonnable. Autrefois la
Jurisprudence atait adopts k propos des fautes certains prin-
dpes qui sent encore appliques aujourd'bui. Cdui qui avail
ete charge d*une chose sana en rettrer ayantage n'etait tenu
que dn dot personnd , on tout an plus de ]a faute grot"
sUre; dans lescontrats od ravantage rcTenaitk unseni des
contractants , et od les inconTedents etalent A la charge de
rautre seul, le premier etait tenu de la Jauie tris-Ug^e
seulement, et le second de la (i&utegrossite; tons deux etaient
tonus de la/a«fe Ugire^ seulement dans le cas oA les deux
contractants retiraient dn contrat un egal avantage; cdui
qui 8*etait ofTert Tolontairement k feire une chose ou qui en
retirait senl aTantage etait naturdlement tenu de la &ute
tr^iegfere.
FAUTES milPRESSION. Les erreurs typographi-
ques ont souvent eu des consequences f&cbeuses. On sent ,
par exemple, de quelle importance doit etre la purete du
teste des lois. Un livre que tant de Chretiens regardant
coinme la base de leur croyance, la Bible, ne saurait etre ausd
irop exempt de feutea dimpression. En J 047, les autorites
anglaises Mrent brOler une edition de la Bible qui renfer-
mait des erreurs denatnrant le sens du texe. Addison parle,
dans un des numeros du Speetaieur.f dhm libraire qui fut
condamne k une forte amende pour avoir laisse imprimer
dans le Decalogue : « Tu commettras adultere, « an lieu de :
« Tn ne commettras pas d*adultere. « Voltaire mentionne
dans une de ses leitres la mesaventure d*nn avocat qui s'etait
eerie r « Le roi n'a pas 6te insensible k la justice de cette
cause ; • on Imprima : « n'a pas ete sensible. » Grftoed cette
omission de deux Idtres, liiororoe de loi iot, malgre lul,
lege dnnntqudqiies mois dans nn des cliAteaux de Sa Ma«
Jeste. Pardlle ineprise etait excusable en comparaison de
oelle qui plus tanl vint k tomber sur une plirase de Vol-
taire lui-meme. II ayait dit dans TEloge de M"* du Cli&te-
let : « Elle se Uvrait au plus grand monde comma k Petnde ;
« un imprimeur hollandais mit i • au plus grand nombre, »
et cdte monstrueuse erreur a consdcncieuseroent ete rcpro-
duHe dans dnqou six editioos. llestbon de remarqu«r aaul
qn^Q s*est rencontre des feutes dlmpresdon qui ontete lieu-
reuses; dies ont Conml k des auteors lldee de eorrectioni
qui ODt ameUore le premier Jet de leur pensee. Dsns ant
ode cdebre , MaRieriw avatt eerit d'abord x
El Rosette « Teeii ee que vireBt let roeee.
Ce Alt un ouviter Imprimeur qui, lisant non ceqne Tan*
teur avait trace, mala ce qu^il anralt pu mettre dans sa.
copie, fit de ce vers cet autre, si connu :
iZt Rose, die t vfea ee que ti? eot lei retei.
Nouvdle leoon, que le podte adopta avec enthoosiasme.
Les editions soignees et vraiment correctes de nos bens
auteurs sent en petit nombre ; une multitude d*editions fsites
trop vite et dans un seul but de speculation oommerdale
presententles fantes laaplna grossieres. Ce ne sent pas seule-
ment des imprimeur^ obscurs quiontmontre d pen de sood
de la correction des Tolomes qui sortaient de leurs prestos;
les Aide eux-memes, dana leur Horace de 1519 et dans cdd
de 1527 ont ooblie les deux premiers vers de la slxiteoe ode
du deuxitaie llvre : SeptinUf Gades,,. Dans redltioa des
Contes de La Fontaine, executee avec luxe aux irds des
fermlers generaux, en 1762, le huitl6me vers dn JHable de
Papefigui^meaqpt^ ainsique dans lardmpresrion de 1764.
CeA dans one edition de VAnthologie donnee chez les Junta
(Florence, 1519) qu'a commence I'etrange confusion quia de-
ligure dans plusieura reimpressions le texte d*une piece de
vers de Paul le Silentlaire. Aprte avdr parie de diverses
editions dhine hioorrectlon desbonorante, ce serait Justice
de dire qudques mots de cdles qu*ont reoomnandees ao
contraire des soins particuliers; nous mentionnerons le Lu-
coin deM. Renooard, 1795, 06 11 n'existe, k oequH pa-
ratt, que deux erreurs; nous dterons le Fir^Ue de DUot
atne, an vi, dont le premier tirage superieur au aulvant, se
reoonnatten ce que le premier vers de la page 177 porte :
Ne te natter amor, au lieu de Kee /e... Cette erreur e^ la
seulc qui existe dans cette edition, et les meflleurs exem-
pldres sont ceux qui ant la faute, droonstanoe qui se
reproduit de mfime k regard de qudques autres oovrages :
les exemplaires dn premier tirage de V Horace grave, de
Londres, 1733, se distingnenten oe qu'^ la page 108 du t n
le mot potut a ete mis sous la forme de pott ett, Un d6-
mocrate anglais , odebre dans les premieres anndes du rhgpe
de Georges III, John ^^Hkes, pr^tendit un Jour quHl se
falsait fort de faire imprimer deux volumes, l*un en iKtia,
Tautre en grec, sans qu*il s*y glissftt aucune erreur typo-
graphique. II en resulta un pari; Wflkes fit fanprimer Ca*
tulle en 1788, et les Caractbret de Ttieophraste en 1790.
Nous ne sevens point s*il gagna sa gageure, mals oes edittons,
fort bdles et tirees k cent exempldres seulement, sont gran-
dement recherchees des amateurs. G. BRuifir.
FAUTEUIL. Qui ne connalt ce menhle utile P La date
de llnvaitlon dn premier fauteuil et le nom de cdui qui
merHa d bien de U poMerite en fabricant ce dege commode
nous sont egdementincoonns. Cependant ^ tout porte k crdre
que son orighie remonte k Tantlqulte la plus recuiee. On
trouve en effet des liiuteuils, de la memo forme k pen pr6s
que les nAtres, sur des medailles fort andennea eC sir pfai-
sieurs monuments grecs et romalns. Dnrant le moyen Ige,
Pusage du fauteuil etdt loin d'etre dedaigne. Nous sevens,
k n'en pas douter, que les rois et les grands avaient dee lan-
teuils dans leurs pdds. Pails possede encore le lantenil do
bon roi Dagobert, que Napoleon fit transporter au Cbamp-
de-Mars, lors de la federation de 1815, et sur leqod il ne
refuse pas de s*asseoir en face de la grande nation. La
people de TAsie qui a ete l^un des premiers, sans eontredit,
k comprendre les bienfiiits de la dviliaation, le Chlnds,
preconlse les flnrteuils depuis un temps fanmeiiiorld. Denes
Jours, le fouteuil est devenu un menble dHitlllte et de luxe
dana tons les paya, et II n'est pas une maison Jouissant d^une
certaine aisance dans laqudle on ne solt sftr de le Iroover.
Cost d'abord ce fauteuil , de forme particuliere , baptie^
PAUTEUIL - FAUX
d05
da Dom de VoUairBf et dont i'aaage est aojonrd'hai
li s^nM chex les malades el les oonvalesoents, les fern-
mes d^cates et waiSna^ les bumiicrates, les bommes
ifoi te livrait k des travaax intellectaelSy les indolentsama-
teon da ybrntefile..Gertaines ftmilles oonserrent religiea-
sement cenx qui ont supports le poids de kurs aocdtres ; la
•od^M entite Youe im culte non moins ferrenl k oeaxqui
Qot appsrtenn k des homiDes ofl^res. 11 est dans la petite
TiDe de P^ateas une toute petite boutiqne de perraquier
dms laqodle tons ees peuples du midi » k la tdte ardente^
Tont apporter leur tribnt d*adndration ponr le g^e; le
pHerinace dum toute Pannte : et ponrtant oette bootiqae
ne contient quHm ftntenil ; mais son possessenr ftit jadis
J.-B. Poqoelin de MoUtoe.
n est des firateafls, bat de bien des ambitions. Qne de
foil, depuls le commencement de notre sitele , U/auieuU de
laffisidenee dans nos assemUte d^libdrantes nVt-il pas
^ robjet deslnttes les pins yItos ! Les ijn^rlcains du Noid
foot asseoir lenr cbef sar nn lanteniL Letr-dne n'est lai-
mtoe qn*un fauteml pins ^ler^ et par eons^aent moins
•elide. Koas ne parlerons pas des fouteutls des pr^idents de
coofs ettribunaox. Dans de moins graves assemble, et m6me
dSDs lesrepas de corps, celui qni preside a ^galement les
hmnewrs du/auteuiL D^saugl ers occapa longtemps le
ftoteoildu C are an moderne. Un autre fanteuil estdevenu
le synonymede place ou de fonciion d'acaddmicien, de mem-
hn derinstitut. GdaYientdece qnel'Acad^mie (ran^seeut
longtemps qnarante fanteoils exactement pareils. Si nous
en croyons oertalne chroniqne, voici quelle serait Torigine
de ces qnarante sl^es. « Le cardinal d'Estr^, deTcnu
tris-iofimiey et dieichant nn adoncissement k son 6tat
daos Tassidait^ aux assemUtes de I'Acad^mie , dont il ^tait
Bembre, demanda qa'U Ini flkt permis de foire apporter
an 81^ plus commode que les chaises qui toient encore
ea usage ; car il n'y avait en jusque alors qu'un fauteuil, et
il appartenait exdusiTemait an directeur. On en rendit
compte k Louis XIV, qui, prdvoyant les cons^ences d*une
pareille distiactioa, onlonna k nntendant du garde -menble
de Cure porter qnarante fauteuils k TAcadtoiie, et consacra
sinti poor toujonrs T^galit^ qui doit r6gner partout ok
les gens de lettres s'assemblent > Quoi qu*il en soit
de cette 4galit^ qa'on voulait reconnattre ou ^taUir, le fau-
tsoil de raiustre sodM savante ne fut pas plus tdt en yue
qoH devint le point de mire des quolibiets. Fontenelle eut
ringiatitiide de le d^finir : « Un lit de repos oik le bel es-
prit s*endort » Etles hommes k cenrdle satirique ne cess6-
rent pas de Lut flaire supporter leur mauvalse humeur contre
les acad^addens. Lors de la rteeption de Cresset k TAca-
dteue, Plron imprima I'^plgramme suivante :
En France, on fut, par an plaifant mojeo,
Tairc an aotear, qoand d'^eriu il aaMmme :
Dnna ua/atUeuil a^aeadenueien,
I^tti qoarantiime, on fait aaaeoir mon homme :
Lori il a'eodort, ct ne fait plos qu'un iomme ;
Pint n'ea avez pbraaea ni madrigal;
An bel esprit \t fauteuU taX^ en somme,
Ce qa*Ji 1 amour ctt le lit conjugal*
II est encore d*autres fauteuils par lesquels nous fini-
roDs : d:*abord, le terrible fiiuteail dans lequel les chirur-
giens placent les malbeureux auxqueUt ils font subir lenrs
plus atroces operations; puis le IJuiteuil, k dossier mobile,
ob les dentistes installent le patient qui r^lame le secours
de lenr art, T^tabtes cbevalets de torture, qui rappellent
involootaiiement ceux ob les bourreaux de llnquisition es*
pagoole martyrisaient sans piti6 les victimes condamntes k
la question. Napolton Gallois.
FAIJTEUR9 ^^^ 4^1 appuie, prot^e et favorise une
action ou une entreprise quelconque; c*est ce qu'expTique
d*elle-BBteie T^ymologie du mot, qui Yient du latin /a-
vere, Cavoriser, dont le supin est fauium. Ce mot ne se
prend plus aujounf hui qu*en mauvaise part, k propos d*ac-
tiotts criminelles r^primte par les lois. Les/aii/etfr< d*un
bICT. DE LA COXTCRS. — T. IX.
crime, c*est'i-dire ceux quf 7 ont pouss^, qui en sent les
v^tables instigateurs , sont traitis et punis comme les
complices auxquels laloi les assimile.
FAUVETTE ( curruca, Bechst ). Les nombreux oi-
seaux auxquels on donne le nom de fauvette appartien-
nent k I'ordre des passereaux,!^ la faille des bee s-f Ins;
ils ont presque tons un ramage agr^able, de la gaiety dans
leurs babitudes, volettent continudlement ^ la poursuite
des insectes, nichent dans les buissons, anx bords des eaux,
dans les joncs, etc.
Les fouTcttes ont le bee droit, gr^e partout, un pen
comprim^ en avant; I'ardte sup^rieure se courbe nn peu
vers sa pointe. Toutes les espioes nous quittent lliiver,
alors que les arbres d^ponill^ de feuilles et de fruits , les
insectes morts ou engourdis, no leur offrent plus une nour-
ritnre fadle ; mds dks que les fleurs commencent k s^^pa-
nouir, que le bocage se convre d*nne naissante Terdure, et
ofAre de tendres aliments k des millions de pelits animaux,
la nombreuse famOle des fauTCttes reparalt dans nos climats
et se disperse dans nos campagnes, dans nos jardins , dans
les bois, les lienx aquatiques, et les anime par laTivadtd
de ses mouvements, par ses jeax et ses combats amoureux.
Si quelqoes-unes ne vivent que d'Insectes, il en est d'autres
qui se nourrissent aussi de raisins, de figoes, de mfires et de
tous les fruits succulents, ce qui rend lenr chair auad sa-
▼oureose que celle des bec-figues. Leur ponte ordinaire est
de quatre ou dnq oeufs.
Cuvier place en t6te des fauvettes une esp6ce assez grande
poor avoir presque toujours ^t^ mise dans le genre des
merles ; c*est la rousserolle^ bran ronssAtre dessus , jan*
n&tre dessous, ayant la gorge blanche, un trait pAle snr
rmil, ne Tivant guire que dMnsectes aquatiques. La fau-
vette des roseaux, beaucoup plus petite que la pr^c^lente,
d'nn gris olivAtre dessus, d'un jaune tr^pftle dessous, et
portent un trait jaunAtre entre Tceil et le bee, la fauvette
d tite noire, la fauvette proprement dite, la fauvette
baMllarde, Isl fauvette roussdtre, la petite fauvette on
passerinette, etc., etc., sont des espices qui se tiennent
dtroitement; enfln, la traine-buisson , la seule e&pkce qui
nous reste en hiver, et qui ^ye un peu cette salson par
son ramage, est en dessus d'un fauve tachet^ de noir et
oendr^ ardois^ dessous. EUe niche deux fois Tan ; YM
die Ta dans le Nord et dans les bois des montagnes, riiiver
die se contente de grains. Cuvier range encore dans ce
groupe les ros signols. N. Clermont
FAUX9 FAUSSE, d^igne non-seulementunecbose qui
n*estpas vraie, ce qui est la definition d^un mensonge or-
dinaire, mais plot6t on genre de faussete on de mensonge
qui est i*imitation d'une iMU qudconque. II a beaucoup
d^acceptlons, qui varient snivant la nature des termes
auxquels il est joint. Faireun/atixpox, an figure, c*est error,
foire une faute. Avoir un faux air de qudqu'un, c*est lui
ressembler. Une faussejoie est une joie mai fondle; un
vers faux est un vers irr^gulier; nn faux Jour est une lu-
mi6re qui ^claire mal les objets; faire/atM?/eu se dit d^une
arme dont le coup ne part pas, qnoique I'amorce ait pris.
Vnefausse sortie au th^fttre est une feinte de sortie. Faux
s^appliqne k tout ce qui est simnie oupostiche : faux che-
veux , faux toupet , fausse barbe , fausee dent , faux
mollet, fausse parte. Faux se dit aussi des personnes : un
faux brave, un faux prophite, un faux d6vot , un faux
ami, £tre faux comme unjeton, locution vulgdre, c'est
avoir Fair faux. Vnfaux-titre en imprimerie est le premier
titre abr^ge, imprime sur le feuillet qui pr6cMe celui ou est le
litre entier de Touvrage. De fauxfrais sont des d^penses
accidentdles. Plaider le faux pour savoir levrai, c'est
dire k qudqu'un une chose qu^on salt 6tre fausse pour en
tirer la v^rite.
I>e/at»se5 vertus supposent Phypocrisie, la mechancete.
dans ceux qui les pratiqnent : mais on pent6ndtre des pen-
ste fausses, avoir l^esprit et le godi faux, quoique restant
toufjours honn^te liomme ; ce n'est qu*un tort de la nature,
20
J06
/ottdP M dit auMi de dissoi^oanQ^w smique :/ai^; (3^-
cord, fausse note, faussc ^ordfi,
A foux ^t pris pour fautsement, m^i^ Tacc^tioo ao
▼arijo suivaot las ipots auxqueU 9 est ioiot, cooiina dans
occuiar lita^Xy et cotijp ;7or/^ i/aux. ^ siipufia un crime
dans la pretoier cas, uca ijn^Iadressa daos I9 sacood.
En ardiitecture, on appall.^ /au^^f i^rco^ei /aufif Ao/4a,
famst fenitre, fausse porte, una arcana, etc., qui est
leinte, poor qa*un corps de |)&tin9eat ne choqua MS la rue
par di^faot de sym^trie. Uoe porta, una fen^ti^ feuites res-
ienUenty par lean jambages, leurs dimensions, etc., au:L
portes et feQ^tres 4u ro^me ^didce ; 9 y 9 m^ma de (aijisses
fenfttres qui ont des litres.
FAUX ou FAULX (Agriculture) f gr^nd coutalas plus on
uioins coorb^ en arc, qu*09 fixe au bout d*u9 tang maQLcliei
ft dont on fait usage pour couper las foijos. las avoinas, ata.
Qoolque ces Instruments aoient connus aepoi^ raniiqylt^
la plus recuIiSe, leur (abricalion est demeyr^ longtemps
cottcentr^ dans certains pays : U n'y a pas encore biep
longtemps qua la France tirait presque toutes ses faux d*Al-
iemaKne , et principalament de ia province de Styrie. Au-
j<nirdniui oa genre d'Indnstrie a pris cha^ nous ud gr^nd d^-
▼doppement.
La fabrication des fon^ ne prtente pas 4fi difdcult^s bieo
aitraordfaialrat, et toutefols, elle exigc une suite d*op^rations
qui damandant une grande habitude daps le? OM^riers qui
tes exdcntent Les faux sojil formdes de deui( barreaux d V
alar da qvaHtd diffirente soud^ Tun sur Tautre : |e tran-
chant est pris dans celui qui est le plus ppr; le dos 9u la
mrvure peat sans incoi|y<$nient se faire iHitf^e ( melange
da far et deader ). Le travail de la fabrication des Aiujl sa
lait enfl^rement an cbarbon de bois ; on les fogonne k Taida
de raartinetSy dont qudqoes-uns frappent jiisqu'i 300 coups
par ndnote; quelqiies operations sa fQi^t avac des marteau;^
I la main. En Angletarre on fait das faux dSina ii^ani^a
fart tonomique : oa dtoupe Jes lances dans una feuille de
Mia deader, et Ton rapporte la nervyre destine i lew
donner la roidaurn^cassaire pour qn'elles oe sefaussept pa^
aisdment. Les faux ra^oiTentune ^mpe douce; leur dpais-
seur est <te sept dixltoies de millimMre, plus ou moins :
aussi cdles qui viennent 4e )b pcovince da Styrie, et q^i
passent pour les moins im|iarfalt^, ne ptent-eUes que
5S0 \ 560 grammas.
On entratient le tranchant de ces Instnimants da ddux
manl^res : au moyen de }a meula et par le martelaga. Le
premier de qes procM^s est uslt^ ches lea Anglais, qui al**
gttisent leurs f^ux, plus dpaisses que les nOtres, comme un
rsmouiettr alTbta one hache. La faucheur du continent est
mimi d'une petite eiiduma qu^ fixe en teore; il s*assied au-
prte, at an moyen d'nn marteay acidr^ fl anundt le bord
du trancbaut da la fanlx. Cette op^tioq ex^e une cartalne
dext^rit^, qui s'acqulert par la pratique. La faux ^tant bat-
tue, on raVive son tranchant de ^mps en temps au moyen
dHme pierre k aignlser que te faucheur porta dans ua vase
de bpis qu de fisr-blaac stispendy i sa cdpture, qui s^ap-
pelle coffin , dans lequd il met aiissi de Teau. On a tu des
ftnc^enrs donner le fil & leur Instrument a^ec uo morce^u
de bola saopoodr^ d'taieri.
Lorsqu'on coupe les bids avec la faux, on rounit cdle-d
d\me espte de claie, dans le but de ramasser toutes les
pailles, et de les jeter avec ordre sur Vandkn, lequd (brme
une JaTdle continue : C*est ce qu*on nomme une faux d
rdieau qq ramassette^
On appdle/hux arldsienne ime petite faux emmancbde
au bout d\in manche vertical, avec laqudle aa coupa les
bids sans avoir presque besoin de se baisser.
Dans les dm^tea de cam|)|gne, les troubles civUs, daas
les gtierres de Pologne, etc., on a vu des viOageais s'anoer
de teiirs fiiux, qulls ijustaieot de fagon que la lame et U:
manclia avaioU one m^nia direcUon. Ces aortas d'amiea
FAUX
aont fort dangereuias, car one tusx coupe comma le uieH*
leur damas. TifasfeME.
IfAVJi ( AMaiomi$). Ce nam ae donna k certains re
plis mambraaeiix qui onl la forma d^naa fiiux, eomm^ la
/otijp 4u cerveaUp la faux duc$rveUt ( Mifas Doaa-lltaB),
to grande faux dup4ritQiM$.
FAUX (Vroit ). Dans U loi ramaine, le Ciux Mgal dait
fdv^amaot rdprimii; c'efit-4-dira que des mattalentiDiinte,
iloneonuna aujourd'boi, aitdii^iani la v^itddans on bat frau>
duleuv, S(dt par des paroles, soit par das dcritorss, soil par
des Ms. La pomendaftun des orioBas que les Romaittt
quatifidevldanuxaelroavedaM la loi CorMliatfa FMsis,
qui fuft pubUda^ rocaadon das taatanBaats et qui forme un
titre du Digeste ; toutes les faussctda comoMsea daas la vie
privteoudeoa laTiepubliqiie,laateilioDal,iaAitd*avdr re^ti
de raiWQt de qudqu'w poor intaBter da procte injoate,
daiaftt placds par em daoa la cafedgoria des lauz. La ddpor-
^tion^ia peine daa miAes, al quaid H y avail dea droons>
tancas aggravaatas, on quaad las coopables dtaient des es-
daves, ia ^ori punissatt la crime de Dmix.
Nos loU aodaniiea Irappaiaot dgalement le lluix de la peiae
de rooit; Louis XiV pubUa, an ifiao, un edit qui paiiail
d'una maayiibre ahsolua ia iieiaa de mart poor lona les hat
commis dans rexerdca das fonotioos pnfailiqnea, tandis qu'i
r^ard das individus aoa Ibnotioooairaa aceosds de fkux,
die n*^t qua facufttatif e. Le faux rdsultant do la eontre-
fa^oo del aceaiix de la i^ande ou petite chanoeUeria dtaH
Igalanient puoi da mofl d'uno manidre absolue. Hotra M-
Ration atadenie aW Mantrte naoina rigoureoae. Camme
laloiromaine,elleadasadialkux en troia catdgorias r/aur
par paroles, faux par faUs, eifaux en ierUures, U
faux par parahs ae comnet par le faux idmoigaagaea
justica on par da fuMsea ddolarations, ooranaa daaa la atel •
lioaat.
La faux par desfaiis aa produit sous cent fonaes di-
Tenas, ei n'ast paa toqlours envisage coouae eriiae par les
lois, mais soovent coouae ddlit, et parfois aosd eamne
simple GoatraventioB : la vaate k faux poida, la tromperie
au no|on de faasses mosores , i'altdratioa dea oKNiades
d'or etd'oTKeat, le faux monnayage, la contraft^an des
aceanx de l%lBt,UoontrefiMHMaoo lacdrttUoa dea Umbiesna-
tionaiu, daa marqoaa do Iwt, ou ianr usage, crimes jmnis
dos travanx fMcda k toapa; laoontrelki^oB daa anrques de
fabriquSf la ^bricatioB de fiuxsaes clefs, aoqtautaat de va*
ridtds do faax par aolea on par Cuts.
Le faux aa dcrilura eat la ptaa ooaaaun de loos les
ISsuv, cdol qae la toi ddarit at llrappe d'nae aianlte toote
particoU^ra.
On distingue d*abord lo/oiui aa doriltiret pubtiguesom
ttuihentigues. Tout fondionaaire ou ofl&der public qui
dans Texerdce de ses (onctiona commet un (aox, sdt
par fausse signature, soit par aUdratku des aotes, dentures
ou dgnaturea; aoit par suppaailion da peraoanos, aoit par
des dentures failas 00 lalnrealdea sur des r^stres on d*aa-
tres actes publics , depuia lenr confection ou ddture; sdt
en ddnaturant la substance ou les dreonstances des acles
rddigds par son ministdre, soit en dcrivant des oonventioDs
autres que ceUas qui aursieal did tnatea on rtirldw par les
partiaa* aoit eo conatatant eonuae vrais das Idls fiaix , oe
comme avondi dea fiidla qui ne rdtaieal paa, eat poai dei
travaux forods k perpdtoUA
Lesparticolieia qui ae leodaat cottpabiea de foax en dori-
tvos publiqoos n'eoeowoBt qua la peiae des Imvaax foccds
k tempa.
lAfau9 e»*4arUaru da banque made aammerea edpow
des travanx foccda k temps, qiiMl ait did coounis, soit par
oontrefi^oa ou altdralioa d*dcri|ares oa de dgoataras, Miit
par fabiicatioa do coaveotioas, dispodtioBs, obligatioot
ott ddcbargjBS, oh par ieor iasartion aprta ooup ^mbs oei
actes,soit par addiiioa ou aUdiatioa dea dausea, des ddda-
rations ou diss faits quo eas acles aTaieal immv obif t da
racavoir ou de condaier*
FAUX - FAUX
Le f&ax en eeriiure pr(ve$ eA ptm) de h rMuslon.
Le crime de Aiiit, en gto^ral, ne conslste pas senlement
\ SToir personnetlemeiit eommis la eontrefe^ otr att^ra-
tioD; le simple usage folt sciemment de h pltee feinsse rentf
passible, dans tons les cas, de la m^me peine.
La feosse signature ne consiste pas senlemenf k tmifef,
contrefotre on alt6fer nn« signatnre riniMe. tfoH 6tre
consid^^ comlne/ciwiaire celol qui auraft sign^ d*un autre
Dom que le slen, fttt-ce d'un nom imaginaire et n*e<kt-il
pas chefctid & d^uiser son ^Hture.
La fUsificallon des passeports, (Muffles de foute, la fkbr!-
cation on la d^liTrance de faux certificatSy sodt tfalt^es irtt
molns de s^T^ft^. La fhbrlcation tm la f?Js}ficat(on de passe-
poris, Tnsage d*an foui passeport, la fabrication ou la lSils(-
fication d^une feuilte de ronte dans le but de tromper la
sorveillance publlque, sont frapp^s d'nn an Ji cinq ans d*em-
prisonnemcnt; pour la feuflle de ronte, si la falsification
a en pour but de f^lre payer par le trdsor public ce qu^ll
ne dcTait pas et si la somme pay^ par ce1u!-ci est an des-
sous de 100 fr., la peine prononc^ est la fMuslon, et le
bannisseraent si elle est moindre. Le faut qui consiste k
prendre ou k faire d^lrrer un passeport sous im nom s<jp-
pos^ est puni d*un emprlsonneraent de trols mois h on an $
rofljcier public qui connaissant la supposition de nom ,
aura ddirrd le passe -port sera flapp^du bannlssement Les
logeors et anbergi^tes qui aufont inscrit sons des noma faut
oti supposes stir leurs registres les personnes log^es cha
eut soot paf^sfbles de six Jours k ud moia de prison. Lea
faux certificats ayant poor but d'afTranchir nne per-
5onne d^mi serrice pnblic quelconqne attlrettt sor leurs ail-
teurs, m^ecitts, chirnrgiens et autres omders de sant^, oit
contre cetui qui les aura fkita connne ^manant d*eux , la
peine de deux k cinq aiis de prison. TJn empHsonnement
de six mois k deux ans frappe qniconqne fkbrlque sons le
nom d'un fondlonnaire ou pfflder public on certlllcat de
bonne conduite, d 'Indigence propre k appder I'attention ef
la MenTeillaace da gouTemement ou des partfcullers sor la
personne y d^gnte , et ft lul procurer places , CrMit on se«
cours. La mtoie peine atteint cetui qui falslfie on certiflcat
de cette esp^ce, originalrement T^rftable, pour ratfrlbner
k one autre personne que son titulaire et celul qui se ierf
do certiHcat ainsi fabriqu^ ou falsifi^.
Quant anx d^Uts, aux contrarenttons qui par lenr nature
teanent du faux, d'autres dispositions en rdgissent la r<S-
pression.
Le faut peut donner lieu k nne action citflc, Ind^pen*
dante de Paction crimfnefle, que Ton nomme le/oi/jf Incf-
dent civil; c'est ce qui.se prodoH dans one Instance entre
des parties, quand une d*e1ies declare iHnscrire en faux
cmitre Tade qn*on loi pr^tente en d<$clarant que lA slgna
tore que Ton produft est fausse. II y i lieu alofs k une
proc6lure particullftre , dont tes articles 44S k 464 do Code
destruction criminelle out r^gtd la marclie.
Les comptes rendus de la justice criminelle eh Prance nous
oitt, k propos de faut , donn^ les rdsultats sfatlstlques que
▼oiid : l>e 1826 k 1S30, it y a eu en France une moyeirne
annnellede 40) faui; de 1S3I k 1835^ 454; de 1836 k 1840,
606; de 1841 k 1845, 606; enfln, de 1846 k 1849, S80. Sur
1,000 accost de Oiux, 544 Jpparfiennent aux communes
rurales, et456 aux vUles. 0c 1826 k 1830, sur 1^000 accost
de faux, on en comptait 22) ne sacbant ni tire ni ^rire;
de 1841 1 1850, on en coioptaft 164 suf 1,000; mois c*est
surtout ponr \t&Jaxix en matlbre de recrulemenl que la
part <le ffgnorancc est la plus large; sur 1,0«)0 accnsds, dA
1826^ 1830, on en compte 635 ne sucbant ni Hre nl dcrire;
elde 1841 k 1850,604.
FAtTX (A/tif/or/^ue). Le /ztrx dans te style eststtrtottt
oppo«d ^.nnatureLW peut exister dans Xeip^nsies on dans
les sentiments. Lefatix dans les penseej consfsfeft pf(^ler
aux objets des quaUt^ qui nc Icur convieihrent pas, a Iter
des id^ qui se rfpoi(<:sent, ou k dt^sunir eeltidqiii ont des
mpiYorts. Comeillie, genie accoutumii k I>enf^!r des ctioses
MfONNAYAGE 8«t
sublimes, est odtf6 eft prasfeun endfflffta, ooiinme lorsunH
faH dire k PnichMo, dani ffiraelhit i
fjk ttntat de laeB ttug Irt poi^r l« foadrf
One nieu tlent d^ji ptHb k U rMoIri M poodre*
Cette pensde de i.-fi. Konsseao n'ett pas fnoins fiittM 4
intolerable :
... Cherrtiez bicD de Paris lus^ti*! tlDirie.
One Dd rerfet iof <(dl toil boofl^te nomme,
Le/atfxdans iessen/imen/j consiste k les Conlrefaire, I
les exag^ri si Ton fait parter un personnage. If faut lOi
preter des sentiments conrenables k son caract^r^ , k sa ii •
tuation, aux dispositions de ceux auxquels il s^adresse, etc.
Dana Racine, le rteit que Tb^m^ne fait k ttids^ de
la mort d*Hippolyte est magnifiquc de style, mals 11 n^est
pas naturel; la douleur ne sexprime pas arec tant d*aft et
de pompe. Uemani dans le drame de M. V. Hugo, repfO-
chant k don Gom^ la mort de sa fianc^^i lui dit :
« « • . • Ah 1 loo Amc cm eraellel
Poa?ai»4a p« chotsir d'auu-c poison pour elle?
ce aentliiient aomble Men lotn de ce que dolt rMlement
direct penaer un bomme qui volt expirer ai railtreite.
Aug. HualoN.
FAUX (syovlerie en ). Le besoln de aeprocflrer an moins
Pappareooe de eertaina ol^eta fabrtqnte en or, argent « et
autres tnatittes prtelentes ^ a donnd naissintce aux indtli^
tries qui eonlteUmmefit ces objeta en maUires de baa prit«
on trodTO per etemple dans leeommeree one quantity ex-
traordinaire de bijouterie fort bien exdcnt^ en coiTre, ver
roterie, qvl tmite asset bien les Mjoin. en or et dlatnanta; on
fait aussi de fllosses perles ou des imitations en yentf ete«,
dea perles T^ritaUes. On imite les diamanta avee tant do
M&M qoe, tos d^une oertaine distance, Pail le plus eaerod
pcNurrait s^y tromper ( pefie, stras). Teyss^dbb.
FAUX ACACIA. Vofes RoiimER.
FAUX ATTIQUCy conranoament d'nn Mifiee qui
s'616te II une oertaine taoten^ ra-dessus de Tentablenient^
qol est lisse et sans omement : tei est ceHii da palaia de la
Bourse il Paris.
FAUX BAUDOUIN. Fo^la BaooooiM VI et /sArnm
vt pLAinmn.
FAUX BaUADOri ISntmnolofU). On nOmme
ainsi plusieurs bymenoptftres do genre tfoitrdon^ et M
m&le des ebeltles.
FAUX-*BOURDON ( JTittifne ), sorte de mnsiqne
Il plusieurs parties, en usage poor le diant des psaumes,
dont les notes sont presque tonics .^gales, et dent IMiar*
monie est toujours syllabfqne ( voices PIaIr-Oa^ ). Les
Italians appeltent encore fitUx-hturdtM oifO progntoslon
de plosienrs accords de sixte dans laqoetle le denos forme
des qnartes de suHe avea In ptrtle IntennMiaite, et des
sixtes de snfte ivec la basse.
FAUX DAUPHINS. Yoye% DAtPBlNs ( Fan ).
FAUX D^ll^TRIUS. Fofes IMniniot ( Les iaai).
FAUX Ib^ GBRVEAU9 FAUX DU OKRVELET on
PETITE FAUX, rosres Doaa-M^B.
FAUX ^BBNIER. Vo^a Crrtsa.
FAUX MONliAYAOE. Depuia qoe lea bommes feel
usage M piteea Ai^aUlipiea ponr reprtenter certaines va*
leurs et rendre par tt les ddtiknges plus faciles, il s*est ren-
contrd des IndiTldnsqui ent ebereh^ k imiter les pitees de
roonniie a?ee des meianx d*ane raleur comparallf e inf^*
rieure. II y en a qui se contentent de rogner lea pieces k
Taide de Hmes, di barins> d'atides. Mala la phipart des faux-
moonayours eootent ledrs plioes dans des moules de bois , de
plAtre, etc; Us ne pendent par ce moyen obtenlr que des
eopiei impnrfaites, ARsflea k reeonnaltre. II y a enfin des
Aiux-*mOBnsye0fS qni frabriquent trte-eerreciaroent des
places d*or et d^argent k Taide des preedda iisiMs dans lea
tiAiels de monnaieS( mats leurs pi6oea ont nne raleur in*
f((rietire, soit k cause d*un exete d'alliagai 00 bien parce
qu*e}les n*Ont pas le polds Tonla. Pea taossalrea knit dss
39.
808
FAUX MONNAYAGE — FAUX SYCOMORE
pitees dont le corps est one ronddle de eoiTre reooorerte
d*iifie pelllGoIe dV oa d'argent Ces momiafes ont trop de
volome, on bien elles n*ont pat le poldt; d*aillean, il est
facile de les reconnattre h la couleur; car da coirre dor^
ott argents ne r6fl^chit pas la lumi^ exactement comme Tor
oa Targent par. En g^^ral , on distingue beaoconp de noon-
naies fonsses an son qn'elles rendent. Anjonrd'hai les mon-
naies sont frapp4es avec tant de perfection qu*il n'y a que
des Insens^ qui pnissent tenter de lescontrefaire. Tetss&dre.
Les Articles 182 k 138 da Code Pteal sont consacr^ k one
nature tonte spMale de fanx qui compromet k la fois et les
intMts particoUers et Tint^rM de l*£tat ; noas Toulons parier
de la tausse monnaie : le crime de fausse monnaie 6tait
antrefois pnnf de mort; anjourdliui 11 est puni des travaux
forc^ k perp^tnit^y lorsquela contrefa^n ou remission s*est
attaqu6e aux monnaies d'oret d'argent, et des travaux forces
k temps s'llne s'agit que de monnaies de cniTre on billon; la
contrefa^n on falsification d*effets ^is par le tr^sor public
avec son timbre, des billets de banques autoriste par la loi,
leur usage, sont punis des trayanx forc^ kperp4tnit6.
La falsification, contrefa^on oa toission en France de
monnaies ^trangiies alt^rte on contrefidtes est panic des
travanx forc^ k temps.
Cenx qui ayant re^a pour bonnes des pitees fansses les
remettent en drcnlation n'enconrent pas ces peines; mais
s*ils en ont v^fi^ on fait T^rifier les Tices, ils sont panis
d'une amende triple an molns, et sextuple an plus de la
somme qn'elles reprtentent, sans que cette somme puisse
en aucan cas Atre Infiirieure k 16 Arancs.
La r^y^lation dn crime de fausse monnaie ayant toutes
poursnites ou m8me aprte poursuites , s'il s'ensuit Tarres-
tation des coupables, exempte des peines ci-dessus men-
tionnte ceux qui auraient particip^ k la fabrication on
Amission. Ndanmoins, ils peuvent ^tre mis pour leur Tie, ou
k temps, sous la surveillance de la bante police.
La contrefa^n ou alteration de la monnaie rtelte de
toute operation qui marque nntention de faire passer la
pi^ pour one valeur sup^rieure. Ainsi on oontrefait la mon-
naie quand on la couvre d*un enduit qui lui donne la fausse
apparence de Tor on de Targent quand mAme on I'altto
et on la contrefait si grossiteement qu'il est impossible de la
prendre pour bonne; qnand on la rogne dans I'intentton de
la mettre en circulation sons une fausse yaleur.
Pour les fSiux monnayeurs , la statistiqne nous ofTre la
moyenneannuelle sulvante : de 1826 k 1830, 46; de 1830 k
1835, 84; de 1836 k 1840, 106; de 1841 k 1845, 105; de
1846 k 1849, 123.
FAUX PLATANE. Fcyes I^eablb.
FAUX POIDS y FAUSSES MESURES. Quiconque
trompesar la quantity des choses vendues par usage de faux
poids on de (knsses mesures est punid^un emprisonnement
de trois mols an moins et d*un an au plus et d*nne amende
qui ne peut excMer le quart des restitutions et dommages-
intMts,ni 6tre au-dessous de 50 fr. Les objets du ddlit,
en leurvaleor, s'lls appartiennent encore an vendeur, sont
confisqutey les (kux poids et les fausses mesnres sont aussi
conilsqate et de plus bris^. Si le vendenr et Facbeteur se
sont servis dans leur marcb^ d'auties poldt on d'autres me-
sures que ceux qui ont (AA ^tablis par les lols de r£tat, Ta-
cbeteur est prif< de toute action centre le vendeur qui Ta
tromp^ , sans pr^udice toutefois de Taction publique pour
la pimition » tant de cette flraude que de Temploi mtoie des
poliff ei mesum prohibte.
Laloi du 27 mars— I*' avril 1851 porta lamteM peine que
d-dessus pour cenx qui cmplolent des roananmres on pro-
e6dte tendant k Itosser l*optetion dn pesage et dn mesu-
rage, oa k augmenter flrandnleusement le poids oa le vo*
lame de la marcbandise/mtaie avant cette operation, on
qui donnent des indieationsfrandnleasestendant a faire croire
k an pesage on k on mesurage ant^rienr et exact. Sont
punIs d*une arocode de 16 fr A 25 et d*un emprisonne-
ment de six k dix jenra , ou de 4*une de ces deux peines
senlement, sidvant les droonstances , ceux qui aans mo-
tifs l^times anront dans lenrs roagasins, boutiques, ate-
liers ou maisons de commerce , ou dans les belles , foires
on marcbte, des poids ou mesures laux , oa antres appa-
reils inexacts servant au pesage et au mesurage. En eas de
rteidive dans les cinq ans qui suivent le d61it, la peine pent
6tre devto jusqu*an doable du maximum. Le tribanal pent
ordonner raffichage du jugement dans les lleux qn*il d^dgne
et son insertion int^grale on par extraitdans les joomanx,
aux frais du condemn^. Les deux tiers du prodoil des
amendes sont attribute aux communes dans lesqnelias les
d^lits ont ^tA oonstalte.
FAUX-PONT. Au-dessous dn premier pent d*on aa-
vire, il y en a un second qui diminue la profondear de la
cale, aide k Tarrimage de la cargaison, consolidele navire , et
facilite le logement de T^quipage : on l*anomm^/a»x^poii/.
A bord des navires de guerre, le fauvpontestprindpalement
destine au logement des offiders et de T^uipage : on dis-
pose , k partir de Parri^re de cheque bord , one s^e de
petites cbambres, oa cabanes, que Ton r6paftit entre les di-
vers membres de T^t-mijor; I'espace vide qui se trouve
au milieu sert de salle k manger anx offiders k bord det
fr^tes ou navires de moindre rang ; snr les vaisseaux ,
cet espace reste libre. Les ^l^ves ont learposte en avant du
logement des offiders. Enfin, les maitres , on offiders ma-
riniers, ont lenrs chambrettes tout-^-fait k Pavant du navire.
La partie interm^aire , comprise entre le logement dee mal-
res et cdui des offiders, est occup6e[ par dM caissons , par-
tagte en petites cases dans iesqueUes sont rangte les sacs ,
c*est-^-dire tonte la garde-robe des matelots. A bord des
fMgateset desbAtimentsinf^rieurs, lesmatdots snspendent
leursbamacs dans le fanx-pont; mais aur les vaisseaux o6 fl
y a plusienrs batteries , c'est dans les batteries que coocbent
lesmatdots,et lefaux-pont reste enti^rement d^g^. L'hy-
gitoe uavale approuve cette mesure, car le faux-pont, ^taht
sous Veau, ne revolt Pair et la lumi^re que par des Incameit,
00 hublotSf qu*on est obligd detenlr strictement et herra^*
qnement fermteila mer. L'atmosph&re qu*ony respire serait
done bient6t vidde par les exbalaisons d^une multitude
d^hommes aind concentres, tandis que dans les batteries on
peut k volo^t^, et presqne toiyours, renouvder Tair par les
sabordsdes canons.
Ainsi que la cale, le fanx-pont a ses habitants, race k
part , qui vit k Tombre, et semble redouter Texposition k cid
ouvert. C*est ]k que Ton trouve continndlement les cam-
busiers on agents des vivres, parce que c*est dans lefaux'
pont qu'el^t placte I'ouverture du cabanon ou se fait la dis-
tribution des vivres de r^qnipage/et que Ton nomme caM-
bu$e. La dose d*dr pur n^cessalre ^Pexistence de ces
hommes est trte-faible; il faut quePbabltude inflne aingaH^
rement snr les organes de la respiration^ pour qalls poissent
s*en contenter. Au milien de cette atmospbtee m^pbitique
et rar6fl6e , les cambuders ont tons un tdnt p&le et bitoe ;
rarement ils viennent se rafralchir k Tdr vif du pont; il
semble que son action snr lenrs poumons soit trey forte.
Tons ces hommes ont un aspect terreux d unifbnne, on
d*un blanc mat, qui fdt md k voir. Et cependant, rarement
les maladies qui dteiment les Equipages descendant jusqn^
eux. Tli^toe Pagb, capitame de TdtsMo.
FAUX SABORD. Koyes SABonn.
FAUX-SAUNAGE, FAUX-SAUNIERS. Ces deux
mots, sous I'anden regime, a'appliquaient k la oontre-
bande dn sd d anx individus qui exergaient cette iadustrie ,
trte-rigouren^|»ient punie par les lois et ordonnanoea. Les
individus reoonnns coupables de/snup-iawiaya oommis k
main arm^e ^talent punlsde neuf annte de galtees, d pendus
en cas de rMdive. Qaand le ddit ddt oommis sans port
d*armes, la pdne ^tdt une forte amende , den cas de rfei-
dive les galores.
FAUX SCORPIONS. Voyes AaicniifMS.
FAUX SYGOMOREf nomvulgairederaa^ifaracA
hipenni.
FAUX TfeMOIGNAGE — FAVART,
FAUX TEMOIGN AGE. La ftnx t^oigoage oonsUte
^ declarer en justiee des faits dont on connalt la fausset^.
n cat frappd de la d^adation dyique et d*im emprison-
nement d*nn an k cinq ans, lorsqu^il a ^t^ oommia en sim-
ple police ; de la rtelusion en police correcUonnelle et en ma-
tiire civile, et destravaax forc^ i temps en matito crimi-
nelle. Si Paccos^ a ^t^ condamn^ k one peine plus forte que
celle des tiaTanx forc^ k temps, le faux ttooin subit la
mteM peine. Le &ux ttoM>in en mati^ ciTile et correc-
lionneOe est t^uni des travaux forc^ k temps lorsquMl a
le^ de Targent on des promesses pour son faux t^oi-
gnage ; dans le mtoie cas en simple police la peine est
la rtclniien, Une deposition fauase en mati^re criminelle ne
pent dtre argu^ de faux ttooignage que tout autant qu'elle
a M faite k Taudience ; la loi a Touln qn*il en f At ainsi afin
que les ttooins qui dans la premise instruction auraient
pa s^dcarter de la vdrit^ ne fnssent pas induits a persiv^rer
dans le mensonge par la crainte d^Mre ponrsuivis comme
fimx t^oins. En mati^re dvile, toute fausse declaration
faite en dehors du procte devant Tofficier public ayant
caract^re pour la recevoir constitue le faux t^moignage. Le
prrsident d'une cour d^assises peut, soitd^office, soit sur la
r^quisitJon d'une miniature pubUc, de Taccus^ on de la partie
cirile, faire arr^ter, audience tenante, le t^moin dont la
d^xMition loi sonblerait fauase.
FAUX VERTIGILLE, Terticille dont les pidon-
coles partent seolement de deux cAt^s opposes, mais dont
les dears, plus on moins nombreoseSy s'^taient k droite et k
gaucbe , de mani^ k former un anneau autour de la tige,
comme cela a lieu dans la plupart des labi^es.
FA YARD DE lANGLADE (Guillachb-Jean, ba-
ron), Jurisconsolte estime, n^ le2 ayril 1702, k Saint-Flour
(Poj-de-Odme), fit eonstamment partie de nos differentes
assemblies legislatives depnis les premiers jours de novem-
bre 1795 jusqu'k sa mort, aRi?ee k Paris, le 14 novembre
1S31. Sesprindpanx ouTrages sent : Conference du Code
Cmlf avee la discussion particulUre du conseil d'etat
€i du iribuntU avant la redaction dSftnitive de chaque
projet de loi, etc, (Paris, an xui; 8 volumes) ; Code Civil
des FranfttiSf suivi de Vexposi des mot\fs sur chaque
loi, pr^senUs par les orateurs du gouvemement ( 12 vo-
lomes in-12; Paris, 1804); Bipertoire de la fumoelle
Ugislation civile, commerdale et administrative (& vo-
lumes in-i**; Paris, t823);7yai<^<f»privi2^ef etdes hy-
pothiques, etc, etc. Au moment oil eclata la revolution,
Favard etaitiavoeat au parlement de Paris; en 1792 il ftat
sonime oonunissaire pr^s le tribunal dUssoire. Sous le con-
salat , II prit one part importante k la discussion du Code
Gvil , et fat particuliteement charge de soutenir devant le
Oorpe legislatif cdledes cbapitresdu troisieme livre relatifs
aox donations entrev\fs et testamentaires, aux contrain-
tes et obUqaiUms, anx dipdts et s^questres. En 1808 il
flit DMBund ooDseiUer k la cour de cassation, et en 1819
la presidence de la chambre des requMes de cette cour
loi fat deferee. Un decret imperial I'avait attache au con-
sdl d'ftat en 1818, aTec le titre de mattie des requetes; la
Rcstaofation le confirma dans ce titre , et loi acoorda en
1817 cdui deconsdUer d'etat.
FAVART (CvAaLES-Sinoii), ne k Paris, en 1710,
eiait ills d'oD pAtiasier, chansonnier-amateor, qd avait
lieaiiooop d'esprit natnrel et de gyiete.' CTest k lui qu'on doit
llnTcntion deseehaudes, et, comme de ralson, II chanta
SOB onnrre. Aprte avoir fait de bonnes etudes au college
Loois-le-Grand , le jeune Favart fut eouronne par les Jeux
Floraox poor on poeme sur la France diliorle par la Pu-
eeUe d^OrUans, L^education lyrique du jeone poete, pour
leqoel son pttt mettait la morale et la grammaire en cou-
pMs, et qu*il menait soatent k TOpera-Comlqae, dedda sa
vocation. Devenn Tauteur le plus fecond et le plus distin-
ga6 <le ce thefttre, il en soutint et en augmenta la prospe-
rite par une foole d*oiivrages ingenieux; il siit y ramener
la deccncc, trop souTent bannie de cc spcdade forain, et,
300
en la revetant dNme gaxe podique , conserver k eette Muse
otttre une Tive et piquante allure. Les Njfmphes de Diane,
he Coq du village. La Chercheuse d^ esprit ^ surtout,
sent des moddes en ce genre. Les cagots et les pnidei
s*etant montres fort scandalises du succes de cette demidre
pi^, Henaut, lieutenant de police de ce temps, Toulut ju-
ger lui-meme du plus on moins de fondement de leors
plaintes. II assists done k l*une des representations, muni
d'un calepin sur lequd il devait prendre note des couplets
dont la trop forte gaillardise exigerait la suppression ; mais
k chacun d*eux la grftoe et la finesse du trdt arret&rent
la main prete k les porter sur Vindex; la pitee finit, et le
calepin resta vierge de notes de proscription. Pea de temps
apr^, Ane jeune et Jolie actrice, qui debuta k Paris sons
le nom de MUe de Cbantilly , vint ajouter le diaime de son
Jen k celui des ouvrage^ de Favart , qui bientdt devint son
epoux. La grande Togne de rOpeia-Coinique ayant excite
centre lui de Jalouses inimiUes, qui entralnerent sa fcmie-
tnre momentanee, Fayart et sa femme formerent une troupe
qui alia jouer le vaudeville dans les camps, et qui fiit atta-
chee k Tannee du marecbal de Saxe. Malheureusement,
le heros de Fontenoi etdt, comme on sdt, trte-facile k
s*eprendre; il roulut ijouter M>n« Favart k la liste de ses
conquetes, et sa resistance fut de la part du marechai Toc-
casion dHme suite de persecutions. Rappdesde lear exil par
la mort de leur persecuteur, Favart et sa femme revinrent
offrir k la capitale, par leurs doubles talents, de nouvelles
Jouissances. II fit pour elle la charmante piece des Trois
Sultanes, et ceiebra la paix de 1763 par la jolle comedie
de V Anglais d Borde^aux, representee au Ttientre-
Fran^is.
La reunion de Tancien Opera-Comique et do Thefttre-
Italien fut poor Favart une nouvdle occasion de montrer
la variete de sa muse fadle et gracieuse. Le genre de la
pitee k ariettes lui valut de nouveaux succ^s , et Voltaire
feifdta Thabrle commentateur de ses conies, odui qui arait
fait applaudir sur la scene non-sculcmcnt Ninette d la
cour, VAmitii d V^euve, mais encore La F^e UrgHe,
Jsabefie et Gertrude, eiLa Belle Arshie. £n vain la ma-
lignite de qudques envienx fdgnit de reconnattro dans ces
ouvrages la cooperation de Tabbe de Volsenon, que de
mecbantes langues avaient d^^ suppose dans une commu-
naate phis que litteraire avec Tauteur; les succ^s prece-
dents de Favart, le genre d*esprit de Tabbe, suffisaiciit
pour reitater cette assertion. Depnis la mort prematuree
desa femme, quMl avdt yivement regrettee, Favart babi-
tdt presqne toujours sa petite mdson de campagne k Bel-
leville. II s'y fixa tout ^ fdl k repoque de la revelation de
1789 , qui lui enlevdt ses pensions et le froit de ses eco-
nomies, revers de fortune qu*il supports avec une pbiloso>
pbie sans ostentation. C'est \k qu^octogendre , U s'etdgnit
pdsiblement dans les bras de ses enfants, le 12 md 1792.
Favart ne fai point de TAcademie : le Jour des vandevillistes
n*etdt point encore venu. Certes, il aurdt pu luire avec
justice pour Tautenr de V Anglais et de Soliman II, pour
remule de Tacademicien Sedaine, qui, par sa correctioo
et son elegance , meritait inieax le fauteuil.
FAVART ( Marie-Jostinb-Bcnoitb DURONCERAY, dite
M*"* DE Chantillt, femme), euit nee k Avignon, le 15
Juin 1727. Sesparents etdent des artistes distingues,attacbes
k la musique du roi Stanislas, qui, descendu du tr6ne dePo-
logne, tenatt sa petitecour k Luneville et k Nancy. £levee par
les soins de ce prince, qui avdt reconnu dans la petite Justine
des dispositions precoces, sa mere Tamena k dix-sept ans
dans la capitale, o6 die devint repouse de Favart et la perle
de ropera-Comique. Elle excelldt dans te chant, la panto-
mimeet la danse. Amourwues tendres on Ingenues, piquan-
tes soubrettes, naives viUagaoises, die remplissdt tons les
rCles avec un egd suocis. Pour completer, dans ces der^
niers personnages, la verite de leur representation, die osa,
la premiere, pardlre, avec un gros jupon de Idne, des
sabots, et les cheveux sanspoudre, sur une scene o^ Ton
810
FAVART — FAVOBIS
n'ayaH to jusque tk que des paysannes atec des robes de 1
Roie, des souliers de satin et les cheveux pondi^s. Vn des |
Tolomes da th^tre do sun man a paru sous le nom de
M"« Favart; eile a en effet foumi son contingent de cou-
plets et de traits heureux anx pieces agr^bles de Sastien
et Bastietine, &* Annette et Lubin, etc. Ch^rie an tlit^Mre
pour ses talents, dans la soci^t^ ponr les excellentes qua-
lU6s de son ciBur et le charme de son esprit, partont pour
son in^t>ui5abl6 blenfafsance, M"** Favart, apr^ une longne
nialadie, od elte montra beaucoup de resignation et de
conrage, fot enlev^ k la sctoe le 20 arrfl 1772, h peine ftg^e
de quarante-cinq ans. A ses derniers moments, ^e arait
compost son ^pitaphe en vers, et Tavalt mise en musfqne.
Ootbt.
FAVfeUli, penchant que les princes et les hommes
puissants ^prouyent pour quelque personnc p\ac6c dans
lenr entourage, ou que le hasard a rapproch^e d*eax. Quo!*
que ce sentiment n'ait pas le rang de pas;don, il est qael-
quefois aussi tif, aussi aveugle dans ses efTets. Aussi n^est-
il presque jamais le fruit des yertus ou des services ; il se
fonde principalement snr des agr^ments personnels ou des
talents frivoles. Ce n'est pas Tabus de leur faveur envers le
prince, mals envers le peuple qui perd quelquefois les la-
Yoris. lis peovent dfemander sans lasser la bienreillance
du maltre, s^enrichir sans 6puiser sa g^n^rosi:^, accaparer
les plus hautes dignit^s sans rdrolter sa faiblesse. Tant
qu^elle dure, la faveur peat asplrer k tout : on immolera
ponr elle Jusqu^aux Uens da sang, jusqn*aax ncends les plus
sacr^. Mais si la favenr n^a pas de bornes , elle a ses con-
ditions, qnll faut snbir. Elle ^yeille Tenvie, expose k
(ous les trails, condamne k des hostility continnelles et
implacables. II faut lui sacrifier son repos, son honneur,
ses aflections, et sonvcnt (inir par la payer de son sang.
On Tacquiert sans m^rite, on la perd sans motif, par un
mot qui frappe , par one circonstance impr(^Tue. II fant
done poBs(kler seul le prince, robs6)er k toutes les heurcs
par sol-m6me ou par autrui , le tenlr enUn dans nne sorte
d'esclavage quMl ne puisse soup^nner. Car 8*11 yoit f^
chatne, il la brise ; et comment la rendre toujonrs invisible,
ou assez forte pour qu'elle ne se rompe pas ? II est done
peu de positions aussi dures et aussi pesantes. Sem^e d^in-
quidludes pMgnantes, de defiances ^ternelles, elle vons force
k repousser tons les sentiments comme antant de pi^es.
L'amiti^ ne paralt plus qirane flatterie, le d^Tooment qif un
men.^onge, le ddsintdressement qu^une sp^ulatlon.
Quant k la /aveitr poputa&e, elle enivre plus encore
ccux qui la recherclient, mals elle offre la mine ou la inort
en perspective, el peut s'^vaporeren un moment. Meeker,
rappei^ au pouvoir au milieu d^acclamations unanlmes, o<^a
iuvoquer la cl^mence. Soudain les cocurs se refroidircnt ,
et quelques beures sdpar^rcnt son triomplie de sa chute.
Cette le^on, si r^cente et si forte, n^a pas ddgoDK^ de la fa-
veur popiilaire. Au re$$te, la Raveurdn {leuple n^est si volage,
que parce quelle natt de Tenthousiasme, et que, formr^c de
tant de volont^s, elle ne peut £tre cons^quente comme an seul
homme; si elle est si ingrate , c^est qu'elte est affranchie de
toute consideration, nul ne rdpondant personnellement de
ses decisions.
Suivant les auteurs da Dlctionnaire de Trdvoiix, « fa-
veurs, au plnriel, significnt tout ce qn'une maltresse ac-
corde a celul qu^elle alme «.
Coaibien en TOTons^DOUs se laisser pas h pas
RiTir jusqirauv faveun dernieres ,
Qni dans Pabord ne crovaicnt pas
p0a?nir aecorder les premieres?
Cette remarque avait 6te faite pins d^m slide avant La Fon-
taine par le due de Nemottrs, Tun des princes les plus ga-
lants de la cour de France au seixi6me sidcle. Quo! qu'ii en
soil, si la mobility, le changement et Tinconstance s'ntta-
chent k tout cc qui est faveur, on peut anirmer du moins
que ic:^ favours du boau sexe donncnt en plaisir tout ce que
x'llc des rois donne en ennuis. 11 est vral qn*en retonr la
fav^r des princes emiehit pour des sidles, taaidts qQ€ ttt
faveurs de mainte* dames nmienf en (^dqoes mfnotes
tonte une famille. Sawt-Prospek Jenoe.
FAVORimUS, phlfologue et lexicograpbe &fi aelzfMd
Slide, s'appelait Gtiarino. D'abord 11 se contmita de lafiai-
ser son nom , dont il fit Vafinui ; pm's il y 4^ta ctsMit
de FavoriniUy qnf devalt pr^taloir, it qu'ii aiaft prf^f
de Favor a , lietr de sa naissatice; puis encore, to(i)ottr$
curieux d'accnmuler les appellations snr sa \Bje, il em-
prunta de Camerino, YiHe capitate de FOmbrie, rotsfiM
de son berceaa , le nom de Comers, contracts dt Ca^
marinensis, qni en lathi signifie habitant de Camerino,
Dis qu'il fat en dge d'^todier, ses parents TenToyirent k Flo-
rence; il y pufsa la science dn grec anx le^ns de JeanLas-
caris c( d*Ange Potftien. Favorinas appartenait k I'ordre de
Saint-Benoft qnand il fat appeli k dtriger la blbliothiqne
des MMicis, emploi qni hil procura Texcellente fortune de
devcnir Ton <ie& pricepfeurs de Jean de Mddicis, depntt
pape sous le nom de L^on X. II dtit k cette circonstance 6a
nomination k Tivicfai de Nocera , qn*il conserva josqn'a sa
mort, arrivde en 1537. L'onvrage qui Ta faft connaltre est
intiluli ; Magnum ac perutile dictionarium , etc. ( Rome,
1523 ). Ce dictionnaire a sans donte perdn beaaconp de urn
prix par la publication snbsdqnente d\m grand nombre d^oa-
vrages du mime genre; mais fl anra toujours sa valenr rela-
tive. On doit encore k FavoHnns nne tradocfion latine des
Sentences de StoMe. E. Latigne.
FAVORIS) toaffes de polls qa*on laisse erottre de
chaque c6td dn visage , le Itfng des oreflles , et qoi paHbis
vont , ou s^unir aux monstacbes, otf former on collier au-
tour du con. Sons le menton. Les Ffan^s, les Angfafs et les
SiKl^doIs passent ponr avoir les plus heanx faroris. h»
gentlemen n*ont ancmie ripngnance k porter des flvoris
ras<^ k la haateur de la bondie, k fixdoslon de la barbe «(
des montaches.
FAVORIS, FAVOfttrtS. On donne le nom de fa-
voris k certains personnages qni se gKsseht dans la Amri-
liarrt^ du prince, entrent dans ses boimes grAces, dominent
ses volontis , et finissent par s*emparer dn poiivoir, qnHs
exploitent au profit de tear ambition. L'ennaque llagoas ,
Sijan, Flantten, Rufln, £atrope, et, dans nan temps
modemcs, Alvaris de Ltma, Wolsey, Ctnekiiigham,
Olivaris, Concini,*Luynes, s'dlevirent par cette voie,
sans fafre amnlstler leur fortune par des services rendus i
la patrie. IToubHons pas de clter encore, parmi les favoris,
Biren, Cinq-Mars, Escoiqnfz, Essex, Gadoy,
Leicester, L'Estocq, Potemkln, etc. Si la pinparf
s*occupent si pen des intirits pablies, ce n*est pas toujoait
faute de bonne volenti on de capaciti; mafs , attaqois sans
rcldchc par des ennemis diclaris on converts, II tear fatit
veilter jonr et nnlt anpris da mattre ponr les ('carter. An
reste, les favoris sent k pen pris Inivitables dans les gon-
rernements despotiques et monarclifques , flfssent-fls i^gfs
par les plus grands princes. Ces,t que toot s^se aree le
temps, mime la passion du conmiandement; Famonr dn
repos poursuit jusque stir li trdne les caractires les p\ni
fermes, et les engourdlt. TIbire, capitaine haMle , [Kiiflfique
delii, livra k Sijan la jouissance d'un empire (y>nr}tris avrc
tant de peines et cimenti par tant de crimes. S#vii-e, d(i*ie
des mimes talents, permit k Plaalien de rignerft sa pbc**,
et Lonts XIV, subjugai par ime fetnme, laiast le pmivotr
tomber en quenouille. Toulefols, malgr^ ees exemples, fl
faut rcconnaitre que la cause principal du feiroritisme vi'^nf
des sottveraina trop faibles et frop fnitaMlea poor sooti^hr
le poids des affaires. Ce qui sonlive le plus comtre les fa-
voris, c*est qa*ils ne portent Jamais leur fortune avec n:^-
destte. Kniouris d^nne pompe insultaBte, qui eontrmte atfc
leur bassesse primitive, lis y joignent enoorv rin<>olence «V*4
manrires et des diseonrs. lis riyoMefit par 111 la fierli, re-
frofdissent le ditooement, ivelllent les haines, et jetteiil rftt
coti de Icurs ennemis tons les resMntimeiits quits oirt bit
'Uitre par leur propre fiiote.
FAVORIS — FAVRp
On 9e r^neontre gi^re aussi des favorites ^e dan9 ies
nonarchJes et 1^ ctats despotiqnes, car, daos Ies r^pu-
btiques riBflaence des femmes &*est toujours renferm^ dons
des bornes asses ^troitea. La seule doot Thistoire ait con-
fertile noip est lafomeuse A spa si e. En Orient, Ies fem-
mes, depuis un temps immi^morial condamn^es ^ ToisiTetd
du harem, sont toujours resides loin des alTaires, et si la
sultane favorite^ la sultane pr^f^r^e, fait tomber un visir,
on monter 2lutl honneurs un prot6g6 , elle ne gouverne pas
l^t, el son rOle est anssi obscur que circonscrit. Dans
I'Eiirope, an contraire, oil le se^ie aconquis son arfrancliis-
scmeni, il a doming souvent Tesprit des hommes ies plus
remanjnables, aid^ par ses charmes, qui peisuadaient ses
raisons. Mats c*est en France que Ies femmes ont eu le plus
de socci^de ce genre. Longtemps confln^ ndanmoins dans
Ies soins domestiques, elies n^en aortirent qu'di T^poque oil
Francois 1*' Ies installa souTeraines dans sa coor ; c'est de
ce moment qne date rexi^tence dea faTorites. La cour se
partagea alors entre la ducbesse d^tampea et Diane do
Poitiers. Henri IV eut beaucoup de mattresses, mais pas
une favorite. Comme lui, Louis XJY tint d'abord le gou?er-
Daild^one main ferme, mais (init par Tabandonner h une
faTorite, M** de Ma in tenon. Louis XV eut plus d*une
favorite, de la ducbesse de Cbftteauroux i M"** de
Pompadour et & la Dubarry.
D'aiitres £tats en Europe ont subi des favorites. An qua-
torxiime si^cle, une femme sumunim^e la Catanaise,
sortie des demiers rangs du peuple, regit Naples et la
rdne Jeanne I*^, la poussa au crime et la perdit. Dans le
mteae si^le, Marie de Padilla r^na en CasUUe sur le cotur
et Ies £tats de ce farouche Pierre, fl^tri du nom de Cruel,
Une autre essaya de Jouer prte de Pliilippe V le rOle de
M™ de Maintenon; c*6tait la princesse des Ursins. £n
Angteterre, oil Ies femmes ont r^gn6 par le droit politique, la
c^ibre £li sabcth eut des amants, non des favoris; mais
la fille de Jacques IT, Anne, fut constamroent doming par
des faTcrites, entre autres par la femme de Marlborough.
£n Prusse, la comtessede Lichtenau gouvema aussi Ic
conir et lea jfctats du successeur du grand Fr^d^ric.
Sairt-Pbosper jeune.
FAVRAS (Tbouas MAHI^ marquis oe), n^ ^ Blois
en 1745, entra au service dans Ies mousquetaires, et fitavecce
corps la campagne de 1761. Capitaine aide-major dans ie rd-
giment de Belsunce, puis lieutenant des Suisses de la garde de
Monsieur, ii qoitta cette diarge en 1775, pouraller^Vienne
faire reconnaltre aa femme comme l^itime et unique h^ri-
tl^ du prince d*An)ialt-SchauemI>ourg. Lors de i^insurreo*
tion dc I^ Hollande conlre le slaUioud^rat, en 1787, il com-
battit i la t^te d^ane l^on. It revint en France au milieu
de la toormente r^volutionnaire. Dou^ d^une t6te ardente,
il prdsenta aux divers ministres des plana de r^forme
fiaaociire et politique. Tout h coup, en d^cembre 17S9, on
annoa^ Tarrestation de Favras, accuse de haute-trabison.
11 devait, assurait-on, introduire des brigands arm^s dans
Paris, forger Lafayette, Necker et Bailli, sou&traire le sceau
de IXtaty enlever Louis XVI, pour le mettre A la t^e des
troupes contre-r^volutionnaires, et affamer la capitale. DV
prte la rumeur publique, le chef du complot ^tait Monsieur.
Le Cb&le!et de Paris, cbargd dinstruire Taftaire, venait
d^acquifter Bezenval;le peuple regardait en consequence
le tribunal comme Tendu k la cour. Favras soutint devant
stt jngea quMl avait 6t6 cliarg^ d^efTeduer un emprunt pour
Monsieur^ et qu*a eel effet ce prince lui avait souscrit une
obtigation dedenx millions. Quant au rocrutementdesoldals,
il pr^tendlt ayoir touIu aider k la revolution du Brabant
TorquaU el Morel, denonciateurs et t^moins, ddclar^rent
que Fanas Ies avail charges de recniler dea liommes pour
an oorpa de 1,300 cavaliers, qu*il avait le projet de r^unir k
VcrsaJUesy alitt de proteger la retralte da roi sur Metz.
G>oime la voix du penile meaa^it Monsieur, qu^on s'ohs-
tinait k voir a la Idle du complot , le ficre du roi vint se
iitttifier k U comnuine de V'aiis de IomU liaison avec Favras.
311
I Cette demarche, le bant rang, I'luHuence de cebii qui la fiii-
sait, etaient autant de coups mortels portea k Taccuse.
Cependant, lea denonciations de Turquati et de Morel
etaient appuyees par la declaration du banquier Ghomel.
Favras se deiendii avec beaucoup de courage. La ioule fu-
rieuse qui entourait la salle du palais demandait la vie de
Taccuse; elle Tobtint le 18 fevrier 1790.
Le lendemain eut lieu I'execution : k trois heures, le
condamne partit de sa prison : il etait sur one charretle, en
chemise; ii portait suspendu k sa poitrioe un ecriteau
sur lequel on lisait : conspirateur cotitre Viiat, Apr^s
avoir fait amende honorable devant le parvia de Kotre-Dame,
il demanda k ^re conduit k Th^tel de villc pour y reveler
des secrets unportants. Favras dicta son testament avec la
plus grande indifTerence : « Si je reveiais, dit-il ensuite,
le nom du grand personnage qui m'a doooe lea 100 Louis
dont on parte dans le proems, serais-Je aanve? « Le juge
lui fit un aigne negatif : « Alors, dit-il, Je mourrai avec mon
secret. » Jusqu*au dernier instant, le malbeurenx crut que
sa grdce Ini serait accordee. Eniln, k huit heures du soir, il
descendit le perron de ThOtel de ville , compldtement illu-
mine. II etait p&le et defait; il attendait toiiuours le retonr
d^un message envoye k Monsieur... II ne regut point de re-
ponsel £n mettant le pied sur rechelle : « Cttoyens, dit-il,
je suis innocent ; priez Dieu pour moi! » Trois fois, Favras
protesta de son innocence en montant Ies fatals eclielons.
II fut pendu k la lueur des torches, k dix heures du soir.
Deux heures apr^s, son corps fut rendu k sa famille.
Comme il n^etait pas encore froid, on congut Pespoir de le
rappeler k la vie. Un medecin le saigna; le malbourenx ou-
vrit lea yeux, poussa un soupir et expira. Son testament,
que publiferent Ies joumanx, avait ete altere auisi que Ies
inlerrogatoires. Les contre-revolutionnairea avaient mia toot
en ceuvre pour liAter son supplice. Le lieutenant civil Talon
s'etait rendu aupr^s de lui avanft qu'il fAt interroge par la
rapporteur. II retira du OhAlelet tos principalea pitos du
proces, qui pass^ent dans lea mains de aa fille, U ceiebre
comtesse du Cay la, laquelle sous Tempire lea commnni-
qua au due de Rovigo, et aoua la Bestauration en fit don k
Louis XVIII, qui se hAtade les brOler.
FAVAE ( Joixa), avocat k la cour imperiale de Paris et
ancien membre de rAasembiee nationale, eat ne k Lyon,
le 31 mars 1809, dana une femille dMionoraUes oomroer-
^ants, et debuta au barreau de Paris pen de teropa apr^s la
revolution de juiliet 1880. L'independance deaon caractere,
la nature acerbe de son talent et le radicaliame de ses opi-
nions politiques, mirent souvent dans le pins cruel embarraa
les membrea dn parquet et meme lea jugea, k Foccasion des
nombreux procte politiqaes oi^ il lui appeie k figurer au
banca de la defense. Avocat dea muiuellisies de Lyon,
en 1881, il courut pins d'une foia des dangers personnels;
ce qui ne Tempecba pas, en 1834, ^e ae diargor encore de
la defease devant la ciiambre d^ pairs d\m certain nombre
des accuses dU vr i L Dans cette drconatance on remarqua
aurtout la hardiesae avec laquelle il pla^ dans Fexorde de
son ptaldoyer une profession de foi eompietement republi-
caine. A la revohition de fevrier 1848, M. liiles Favre de-
vena secretaire general du ministere de rinterieur, redigea
en cette qualite la Cuneuae circulaire par laquelle M. Le-
dru*Bollin investissait de pouvoirs dictatoriaux les com
missaires envoyea dans lea departements par le goaverne"
ment provisoire. Nomroe par la commission executive
aous-secretaire d'£tat au miniat^e des aflaires etrang^rea,
il donna sa demiason k la auite de la discussion du pro;{et
demiseen accusation de MM. L. BJancetCauasldi^re,
presente par MM. Portalis et Landrin, et qu'U avait appove.
Elu representant du peuple a la oonstitnante et k la
legislative par le departement du Rhtee, il y fit preove
de brillantes facuUes oratoires , et vota toujours avec
Textreme gauclie. On remarqua surtout aes non^reux dis-
coui'K sur les aflaires d'ltalie, sur la liberie de la presse,
couUe la deportation, etc. Elu consciiier gendral dana ik
i
S12
PaVRE — t'AYOUM
Rbdiie et U Lolra en 1852, 11 refiua de prMer le sermeot
ezig^ par la constitutioii notiTeUe.
FAWRES (Ginr)y leehefdela fomeuae conspiration
des Pond re a, ^tait n6 en 1570, dans le Yorkahire, d'one &-
miUe protestante. Mais tout jeone encore il a'^tait conrerti
au cathoUcisme, et^tait aU<S prendre du aerrioeen Flandre
dans rarmte Espagnole. Amm6 dn xMe le pins fanatiqae
poor sa foi nouvelle , k son retour en Angleterre il entra
avec quelques indiYidas qui pensaient eonune lui dans une
conspiration, et se chargea de mettre le feo k des barils de
poudre plao^ sous le local des stances do parlement et dont
Texplosion eftt Ciit p^rir du mdme coup, le jour de roinrer-
ture de la session (5 novembre 1605), le roi Jacques T', les
gensde saoour, et les membres des deux chambres; Arr6t^
par soite d'one d^nondation d*un de see complices au mo-
ment od la mtehe k la main U allait perp^trer son crime, Guy
Fawkes fot d^abord soumis h la question, puis dtopit^, et
subit d'ailleors son sopplice ayec une in^branlable Termet^.
En commemoration du danger auquel ^bappa le pays en
cette dreonstance, on prom^e encore aijourdliui dans la
plupart des TiUes d'Ai^eterre, le 5 noTembre de cheque
ann6e, un manneqnin grotesquement affubl^ d*nn uniforme
d*ofBcier. La populace, qui forme le cort^ oblige de oette
bizarre mascarade, &it retentir Pair d'one chanson oommen-
fant par ces tots :
Pl«ase to remember
The fiflh of noTember.
The gunpowder treaeon tod plot, ete.
Puis qoand elle est fatigu6e, elle jette le manneqnin dans
un Ten de joie, dont il devient le prindpal <3^ent En 1850
cette d^onstration populaireeutun caract^re dMmportanoe
qu'dle n'avait plus depuis longtemps, parce qu*on y Tit un
moyen de r^pondre k ce qu^on appdait the papal agres-
sion, c'esi-k-dire aux tentatiTCs faites par la oour de Rome
pour etendre son influence en Anglderre ; et cette annte Ik
le mannequin d^usage nerepr^sentapas Guy Fawkes^ mais
le cardinal Wiseman.
G'est par allusion au grotesque accoutrement dont on af-
fubie ce mannequin que les Anglais donnent le nom de
Guy Fawkes aux femmes et aux hommes dont la toilette
ptehe par rexagi6ration et la bizarrerie.
FAWKES ( Francis) , po6te anglais, n^ en 1721 , connu
par ses traductions d'Anacrton, de Sapho, de Bion et au-
Ires pontes dasdques, et de qudques poesies originales fort
agr^bles, ^tait ministre k Hayes, dans lecomt^ de Kent,
et mourot en 1771.
FAY (CttDSBNAT no). Voyez Dufat.
FAY (LtoNTUCB). Vayei Volnts (M"^).
FAY (Andbbas), po^teet torlTain hongrois, n^en 1786,
k Kohany, dans le comitat de Zempiin, dot, en raison de la
faibiesae de sa sant^, renoncer suooessivement au barreao
et k la carrikre de la magistrature. Use Tooa dks lorsavec
d'autant plus d'ardeurk ia culture des lettres et de la po&ie.
En 1808 il Gt parattre un assez m^iocre reciidl de Ters,
intitule Bokrita, auqud , aprte une pause de dix annte,
succ^a son Iris Bokrita {Nouveau Bouquet; Pestli,
1818), qui fondasa reputation comme po£te. Ses Mes^k
( Fables, Vienne, 1820), remarqnables par la richesse de
rinvention, par la almplidt^ et In naturd de I'exposition,
obtinrent encore pins de soccte. Ses Kedvcsapongasok
( 1824 ) ; sa tragic A'ket Batory (1824) , son roman oo-
miqne A' Belteky-Haz (1832) ; les Nouvdles et commies
qu'ii pubiia dans VAurora de Kisfaludy, dans VAthenmim,
dans VBmleny, et autres joomaux, Id asslgnkrent un rang
distingue parmi les prosateors bongrois. Ces comedies , qui
toutes out obtenu de nombreuses r^resentations sur la
aokne nationale, brillent par un grand fonds de gaiete et
par Pdegante correction du style.
L*agitation politique qui se manifests en Hongrie, kpartir
de 1825, compta Andreas Fay au nombre de ses fauteurs les
plus actils; et iusqu*en 1840, ^poque de la piemito appa-
rition de Kossuth, Pay resta forgane hatiitnd de I'opposl*
tion do comitat de Pesth, qoll represents Josqn'ai 1835 k
la diMe. Si alors des tal«its plus Jeunes et plus teerpques
Tinrent le jeter au second plan, il n'en resta pea meins un
des representants les plus importants du parti da progrte.
Une edition complete de ses OBUTres litteraires a para en
huit Tolomes ( PesUi, 1843-1844).
FAYAL, Tune des Azores, d'une superfide d'eoTiroa
13 myriametres carres , n'est separee do Ille do Pic ou
Pico que par un canal de 5 kilometres. Son port, ou plutet
sa rade, s'appdle Villa -da-Horta. Decouverte d'abofd par
les Flamands, die est depuis tombee au ponroir dea Portn-
gals. Ses montagnes sont tres-hautes, et semblent %trt des
aiguilles du fameux pic qui donna son nom k IHe sa vd-
sine. Fayal abonde en excdient gibier, en bestianx. Lei
▼ins et le pastd sont le principal conunerce de cette tie.
FAYARD. Voyez Hfinut.
FAY DE LA TOUR MAUBOURG. Voyez U
Todr-Maobourc.
FAYENGE. Voyez VnSmKau
FAYETTE (LA). Voyez La Fatetr.
FAYOUM9 nom d'une province de la moyenne ^gypte,
situee k Touest du Nil et k qudques jours de marche da
Kaire, et ne communiquant avec la valiee dn Nil que par
un etroit defile. La depresdon remarquable que subit id le
sol dvL] desert est d'une etendue totde d'enriron 40 kilo-
metres du nord au sud et 55 kilometres de Test k I'ouest. Au
point od elle a le plus de profondeur, die se trouTe k 33
metres au-dessous du point du rivagedu NU qui I'aTOisine,
k Benisouef. A Forighie, cette contree etait compldlement ste-
rile et depourrue d*eau, sauf un lac sale existent encore au-
jourd^hui dans sa partie la plus basse, tout k rextremite oc-
ddentale de I'oasis, et appeie Birket^el-Kem ou Birkei-el-
Karoun, soit parce que ses deux pointes fonnent deux
especes de cornes, sdt parce qu*il n*est qu*k pen de distaooe
du labyrinthe cdebre dont la garde etait confiee kunof-
ficier nomme Caron ou Charon, qui presidait aussi aux fo-
neraiUes des rois qo'on enterrait dans une lie dn lac. (Test
pourtant aujourd'hui la province la pins fertile de toote
r£gypte, cdle qui est le plus entrecoupee de cananx artiTi-
dds pour I'arrosement des campagnes. Elle produit en
abondance le bie, Torge, le millet, le lin, toutes sortes de
fruits et de legumes, de llndigo, dn sucre. C'est en outre
la seule de ll^pte qui ait des vignobles, et le Tin qu'oo y
recolte scrait deiideux s'il etait mieux fkbrique. On en
pent dire autant de Thuile que produisent ses oliviers. On
y trouve aussi d'inmienses champs toos cultives en roslen,
dont les flenrs servent k la distillation d^une eau de rose,
objet d*un grand commerce d^exportation.
Cette transformation est le resnltatd*une operation g^sn-
tesque, entreprise environ 2,500 ana avant notreere paries
pharaoDS de la douzieme dynastie de Manethon, op^tion
qui consista k deriver du Nil, dans la direction de I'ooest,
et k 20 myriametres an sud de Benisouef, k Doroot-d-
Schdrif, un canal apppeie aujourd'hui Bahr^Joussovf;^
k le conduire le long du desert de Lybie, avec une pente
aussi faible que cdle du Nil, jnsqu'au defile donnantacois
au Fayoum, de telle sorte que ses eaux pussent frandiir is
point le plus eieve de ce barrage de rochers et penetrer dans
I'oasis. Apres avoir alors separe, au moyen d'une digue pais-
sante de 40 kilometres de devdoppement, la partie la plus
eievee et la plus orientde de la contree, ok le Bahr-JouS'
sotf/amene d'abord ses eaux, du terrain situe derriere,et
qui va toujours en s'abaissant davantage, on forma le grand
lac artifidd connu sous le nom de lac Masris. L'eau dece
lac, regiee par des eduses, fut ensuite utilisee k repoqoeoii
le Nil attdnt son point ft^nimum d'eievation, soit poor a^
roser le Fayoum memo, soit les contrees voidnes de la val-
lee du Nil, en y fatsant refluer Texcedant des eaux. Toufela
province regut de ce lac le nom de PMom, comme on le
prononce en copte, d*oii lea Arabes out lait FayoHVL Sur
la rive onentale dn canal, Ik on le lac Maoris^ vendt s^f d^
FAYOUM — FEBRIFUGE
««ner, se trovTiit to haeax labyrinthe dont il a d^J^ M
qifBstioB plus bant , ct de U , en travereant diagonalement
1e laCy on arriTait an ctief-Ueu de la proyince, appel6 d'a-
bord Crocodilopolis, pais plus tard Arsino6,eiqm avait
donn^ son nom an n&me ArsinoUe, lequel comprenait le
Fayoom. Sor les mines de cette Tille est bAti le Medinet'el-
JFbytfm actoel, qni est toqjonrs le chef-liea de la proYince.
On 7 Toit plnriearsmosqnteet aotres ^flces publics. Les
naisons sont oonstruites soit en pierres , soit en briqaes
recoites au soleil. Les habitants sont pour la plupart maho-
mdtans, mais dans le nombre setrouTent aossi des coptes.
"^ FAZY ( James ), Tun des cbeb dn parti d^mocratique h
Gen^Te, et Tun des principaux fauteurs du mouvement r6-
Tolutionnaire qni en 1S46 fit passer la direction des affaires
de cette petite r^pnbliqne des mains de Taristocratie
dans celles da partt popalaire, est n^ k Gen^Te, en 1796, et
de 1825 k 1S32 prit one part acOre aux lutteo de notre
propre presse opposante, d*abord contra le syst^me retro-
grade de la Restauration, et ensoite contre les tendances il-
libdraks dn poovoir issu des barricades, ticonomiste dis-
lingD^ il a les quality et lesd^uts de T^cole g^neToise, h
laqn^e il appartient par ses ^todes et par ses prindpes.
Le Merevre de France, la France ekritienne et la Jeune
France le compt^rept successiTement au norabre de leurs
r6dactean. Enjuin 1830 il doTint Pun des fondateurs d'une
leoille ayant pour litre : le Pour et le Contre, et pour sous-
litre : La Revolution et la Contre- Revolution; accouple-
ment monstmeox d^nn jonmal do progrte avec un journal
retrograde, nnis comme les fiimeux jnmeaux siamois et en-
voy^ sous la mtoie bande an m£me abound. James Fazy,
cda Ta sans dire, travaillaitk la partie de cette fenille bic^
phale qui avait pour mission de d^fendre les int^ftts de la
r6Tolation, etdont le r^lacteur en cbef ^tait M. Plagnol. Tons
deoi sln.slall^rent des premiers, le 38 jnillet, k YhibUX de
TiUe, tombd au pouvoir do people; et les murs de la ca-
pitale se cootrirent pen dMnstants aprte, comme par en-
efaantement, d^e ^nergique proclamation signte par ces
deux toivains, qui y prenaient une qualification analogue
a ceOe de membres du gouTcmcment proTisoure. L'arriTte
de Lafayette k VhAUA de yille fit cesser leurs ponvoirs, qni
aTaient dur6 li peine une heure. Quelques jours plus tard,
par suite dela retr8ite volontaire deM. Plagnol, J. Fazy de-
▼enait le rddacteur en chef de La Revolution ( le seul des
deux jomeanx de la presse pdriodiqoe qni eftt surrteu k
la temp6te des trois Jours ) ; et sous sa direction ce jour-
nal se montra tont aussit^t hostile k la dynastie d*Orldans.
]1 ne cessa de la poursniTre de ses attaques de tous genres
que lorsqoe T^puisement complet de la caisse le for^ de
capitnler arec les bonapartistes ou partisans de Napo-
Ifon II, represents par an certain comte de Lennox, qui
metlait k ta disposition des d^fensenrs des droits dn Fits
de Chomme les debris d*one fortune Jadis assez consid^
rable. James Fazy refusa de pactiser avec les interns de la
canse iroperiale, et abandonna La Revolution k son triste
soft. 11 fonda ensuite la Revue republieaine, recoeil dont
le Utre indique suffisamment Tesprit, et qui mourut, lui
aossi, faute d^abonnes, mais non sans avoir eu malUet k par-
tir avec le parquet; et alors, fatigue sans doute des d^sil-
losionnements qaietaient aoo lot decbaque jour, comprenant
auasi la foussete de sa position d^etranger an milieu de nos
luttes intestines, il sedteida, vers 1833, ^ s>n retoumer en
Suisse, od il a eu tout an moins la consolation de voir ses
priDiipes politiqaes finir par triompher dans sa ville natale.
An moment o6 la revolution de fevrier 1848 vint
si inopinement ebrtnler l^Enrope snr ses bases, James
Fazy fut on de ceox qui insist^rent leplns vivement pourqne
la Suisse prIt nne part active k la lutte dont le nord de
l^talie etait le tbe&tre. La Revue de GeniveeA depuis nom-
bre d*annees son organe officiel. Ce reeueil sVtant declare
en 1852 en fiiveor du maintien de la neutrality Suisse et
rxmtre toote intervention dans les aflaires de Petranger, on
doit croire que telles sont aujourdMiui ses opinions sor cette
Did. M LA GORVEaSATION. — T. IX.
813
question, et qirdles ont ete singnUkement modifite do--
puis 1848 par la transformation complMe qui 8*est operte
dans les divers fitats de I'Europe.
En ce qni louche les affaires interleores de Gen^e, on
pent dire que Tune des mesures les plus importantes pro-
voqnees par James Fazy a ete la demolition des oiiYrages
de defense qui entouraient antrefois cette vllle. On nesau-
raitnierqu'ilen est resulte pour Geneve de notables ayan-
tages; aussi ses ooncitoyens reconnaissants lui ont-ils (kit
don d*une vaste etendue de terrain devenne libre par suHe
du rasement des fortifications. Ce n'est pas pourtant que
quelques voix discordantes ne s'eievent de temps k autre
pour reprocber an meneur du parti democratique ses ten-
dances arbitraires et une ambition qn'on ne trouve pas suf-
fisamment justifiee par son talent. Cette opposition taqoine
n'a pas senlement pour centre le parti aristocratique, elle
s^est encore recmtee dans ces demiers temps de bon nom-
bre d*adherents du parti democratique lui-meme, oil a
surgi une petite fra<^on sodaliste anx yeox de laqueDe
James Fazy et consorts ne valent guere mieux que les valn-
cus de 1840. Par bonheur, le mot de Paul r' sur les trou-
bles de Geneve : « C*est one tempeie dans un verre d'eau ! •
sera toujours une veritd. On a de James Fazy nn Pricis de
VHistoire de la Ripublique de Genkve fusqu*d nos Jours
( 2 vol., Geneve, 1838-1840) et mie brochure intituiee: De
la tmtative de LouiS'NapoUon (Geohye, 1846).
FE AL 9 terme de chancellerie correspondant k Panden
titre de fidile. Sons I'ancienne monarcfaie, le roi qualifiait
ainsi les grands vassaux et ofBders de la cooronne, les
prindpanx de Pepee ou de la robe, et memo indifleremment
tons ses sujets. Les lettres patentes adressees aux pari»-
ments et autres cours du royaume commen^aient toujours
afaisi : A nos ames et flaux les conseillers, etc
FEARNLEY ( Thomas ), ceiebre paysaglste norvegien,
ne en 1802, k Frederiksball, avail d^abord embrasse la car-
riere commerdale ; mais il Pabandonna k PAge de dix-neof
ans pour se livrer sans contrainte k son gofit natorel poor
les arts du dessin, et se fit recevoir deve k Pecola des beaux-
arts de Copenbagoe. En 1822, le prince royal de Suede Oscar,
aujourd*hiii roi, passant par cette capitate k son retour d'un
voyage en Allemagne, eut occasion de voir qudqoes-unes
de ses esquisses, et jugea tont de suite qu^elles annon^aient
un veritable talent; il lui oouimanda en consequence une
grande toile, et lui donna poor snjet une vue de Copenha-
gue. Qtiand ilPeut achevee, Feamley alia passer k Stockholm
dnq annees, durant lesqudles 11 fit de nombreoses excursions
artistiques en Suede et en Norvege. En 1828 il se rendit k
0resde, ob il frequenta pendant dix-huit mois Patelier de
Da hi; puts k Munich, od un sejourdedenx ans perfectionna
encore notablement son talent. De nombreoses vnes de la
Norv^e qu^il y executa attirerent tur lui Pattention et
tronverent des acquereurs pour Paris et pour Londres. En
1832 il alia k Rome, od son premier paysage, representant
egalemenl une Tue de Norvegf , lui fut achete par Thorvraie-
sen. Apres diverses toumees dans la basse ItaUe, 11 alia faire
dans les gladers de la Suisse les plus serieusesetndes* L'une
des toiles quil y pdgnlt, et qui represente one too dn glacier
de Grinddvrald, est remarquaUe par sa saisissante verite.
Feamley visita encore la France et PAngleterre, recneillant
partoot en ete des esquisses qn*en hiver il transformalt en
magnifiques paysages, que se dispntalent aussitdt les ama-
teurs, et dont les copies memes sont extremement Techerchees
aujonrdlini. Apres hull annees d^absenoe, Feamley retonma
dans sapatrie, on 11 se maria. En 1 8S6 il parcoomt de noorean
une grande partie de l*£iirope et le nord de PAnglelerre sur-
touU En 1840 il essaya de s'etablir k Amsterdam; mais
le climat ne convenant pas & sa sante afhiblie, il sedecida
k alter se fixer definitivement k Munich. A pdne arrive daua
cette capitate, il y mourat, le 10 janvier 1842.
Fl^BRIFUGE. Ce mot, qui derive de/sMi, fievre,
et de fugare, diasser, indique one dasse de medicanMnts op-
poses k la fievre. H ne se dH gnece neaomoint qw dea
40
814
moyens qui oombatteot d'une mani^re sp^iale les fifevres
iotermittentet et rteittentes, et non de ceux qui sont pro-
pres k rem^dier aux fi^vres continues, rrr^gullerM ou ano*
males. Comme les fi^Tres r^mitteutes on intermitteDtes re-
coDoaissent des causes trts-varito et pi^seotenk beauconp
de modifications, il en rfealte que les moyens de lescombattre
sont eux-mfiroes tr^s-Tari^, d'od k nombre et la diversity des
remiss Bp^^ ftbr\fuges proprement dits. Les Dns» et
c-est le plas grand nombre , sont des substances toniques ,
amdres, tir^ da r^e v^^tal : tela sont les divers q uin*
q u i n a s et leurs nombreuses preparations ; le sulfate de q u I-
nine, qu*on est parvenu k en extraire ; le sauie, le marron-
nierd^nde^Ia camo mille, la petite ce ntaur 6 e,le petit
boux, le syringa, Tarnica^ lacasearille, labenoite,le
trifle d*eau, Vangusture, la serpentaire de Virginie, etc.
Les febrifuges de la seooude esp^ce nous sont foumis par
Id r^ne mineral : de oe nombre sont remet ique, et quel*
ques autres preparations antimoniales ; Tarseniate de po-
tasse , la teinture arseidcale de Fowler , le carbonate de
potasse, le clilorhydrate d^ammoniaque , le sulfate de fcr
et autres sels ferrugineox , queiqiies eanx mindrales salines^
siilfu reuses, ferrugineuses, etc. Nonsne considerons pas ici
comme febrifuges plusienrs medicaments qu'on associe dans
certaines circonstanoes k ceux que nous Tenons d'indlquef)
pour rempBr des indieatioiis acoessoires et particulifcres : dans
cette classe se trourent Topium et d^autres narcotiques »
les ethers , quelqoes huiles essentielies, des gommes resifles
douees d*ttne tertu anti-spasmodique , etc.
Les febrifuges se donnent le plus ordinairement k Tinte-
rieur ; on pent toutefois les admlnistrer par absorption eu-
tanee , quand les voles digestives les reponssent, an moyen
de frloUons atec lemedicameiit incorpore dans de la grais!^,
de la salive , ou par des applications bites sur la peau pri-
vee de son epiderme : c'est ce qu*on appelle la nUihodt
endBrmique, La manKre d'agir des febrifuges n*est pas
eonnue; leur action est la memo que celle des medicinments
spedflqoes. If Bricbetbav.
F^BRILBy qui conceme la fiivre, qui a rapport k la
fievre. On applique cette epitliite k tons les phenomenes qui
se rattachent d^une maniere qaelconqne k la fievre. Ainsi,
on dit le troi^fibriUj pour designer le premief temps d*un
accte de fi^vre , qui eonsiste dans un tremblement plus qu
moins long, suivl dechalenr etdesueur; on appelle iusoinnie
fibrile celle qui est occasionnee par la fidvre; ^aulsftbrile,
eelui qui caraeterise la fievre. _
GAteau fibrtU est aussl le nom qu'on donne k I'engor*
gement de la rate ou de qnelque autre visc^re abdominal,
qui est la suite dea fietres intermittentes d^une longue du-
ree. On appelle encore da nom de mouvement febrile un
ensemble de faibles symptdmes qui constituent une petite
fievre 00 fibricule. D' Brichcteao.
FEBRUALESou F^BROES, c*est-^-dire jmri^cation,
nom d*une fete que les Romains oeiebraient au mois de fe-
vrier, en Thonneur de Plutt)n,de Jupiter et de Junon, pour
apelser les roAnes. « On y faisait des sacriOces, dit Macrobe ;
on y rendait les demiers devoirs aux Ames des morts ; et
c*estde cette fete que le moisde fevrier a pris son nom. »
Suivant PlinC) son butetait pIntM 6% rendre lesdieux infer*"
naux propices aux morts , que de les apaiser. EUe duralt
douae jours.
F^GAltP) ville de France, cheMiea de canton , dans
le departemeni delaSetne-Inferieure, k 35 kilometres
nord-estdu Havre, sur la Mancbe, ^ Pembouchure de in
riviere de son nom» avee ll,40t habitants, one ecole
d*bydrogra|>hie, un tribunal deoomnierce, un bureau de
douane, on theatre, trois typographies, des fabriques de ca*
Ueotet d^ndiennes, de toiles, de cbaussures pour expeditions ,
da cordages ^ dMiiiiles, d*hame9ons, d'ancres de navlre,
decardes, de ceavertures, de salaisons, de <«ude de varech,
des filatures de cnton, des sucreries de lieHeraves, des mou-
Um k (arine et & tan, des* tanneries, des tonnelleries, une
iMpertante OfMStmctloli do jiavircs et uq commeroe de den*
FfiBRIFUGE — FfiCOND
rees coloniales, de the, de genlSVfe de Holllftde , de Ml
du Nord, de sel. La peche do la monie, du hcreftg et dn
maquereau occope un grand nombre de bitlttents.
Fecamp est une ville tres-andenne. On pretend que dn
temps de cesar elle s^appelait Fisci campus, pdrce qn^on y
recevait les contributions des locaHtes volsides. Mah cette
etymologic n^est rien moios que proutee. En 622, Maniog ,
seigneur de Fecamp , y fit b&tir et y dota richemeot on nio-
nastere de fiUes. Sur les mines de cet etablisseraent , Ri-
chard I*' fonda, en 9HS, une ceiebre abbaye de religieuk,
qui subsista avec toutes ses prerogatites juaqu'A la fin da
dix-hultieme Steele. Richard II confirraa et augineuta les
donations, et exempta Tabbaye et ses doute paroiss^s de la
juridfction de Tarcheveque de Rouen ; privilege qui fbt eom-
firme par le roi Robert, le pape Benolt VIII, et etendu par
d*autres docs de Normandle, rolsde France etpapes. Ao Ste-
ele dernier, Tabbaye de Fecamp rapportait encore cent mills
livres de rente. De tons les bAtiments, 11 ne subalste plus an-
jourd'hui que regitse , bel edifice gothique.
En 1594, b citadelle de Fecamp fUt surprise par nn chef ti-
gueur nomme Bois-Rose, k la suiie d'un coop de main d'ons
aiidace presque fiibuleuse. II y penetra avee cinquante
hommes resolus , par une nnit tres-noire , au moyen d*na
cable fixe au sommet d^un roclier k pic de six cents pieds
de bant par un soldat royaliste qull avaitgagne. II rendit tt
place Jannee suivante k Henri lY.
FECI AUX (Feciales), college de pretres romains
dont les uns attribuent la creation k Ituma et les autres I
Ancus Martins. Ilsecomposaitde vingt membres qui appsr-
tenaientanx families les plusduitinguees, exergaient leorsroflo-
tions II vie et se recrutaient par vole de eooptatlon. Le ehef
de ce college sacerdotal portait le titre de pater patraitu.
La mission des feciaox, institution qu^on retrouveegalement
ehez la plapart des anciennes nations italiqoes, se raltacliait
an droit des gens. II leur appartenait de prononcer sur la
legitimite d*une guerre qu'on voulalt dt^larer; depute ven
les nations qui avaient vioie la fol juree on le territoire ro-
main , quand eties se refffsaient Iterativement k donner sa-
tisfaction, c*etaient eon qui allaient solennellement leur de*
noncer les hostilites. Arrive snr le territiore ennemi, le So-
cial, la tete couverte d*un voile et couronne de verveine,
pronon^^it aion, en presence de troiS lemoins, la formiile
suivante : « Ckimme ce peuple a outrage le peuple romain,
mot et le people romain, du cunsentement du senat, lui de-
darons la guerre. * A oes mots, il se retirait apres avoir
lance sur les terres de ce peuple un javelot enaanglante et
brOie par le bout; et les hostilites ne tardalent pas 5suivre.
Les fe^aux figurafent aussi lors de la conclusion des
traites d'alliance, afin de leur imprimer le caractere saot
de la religion; de memo, ils avaient mission de veiller aa
maintien de la paix et 5 la striate observation des traitfe.
Qoand Rome devint plus puissantes les functions des feciaui
perdirent k vrai dire leur caractere primitif, et ne oonsis-
terent plus que dans le vain accomplissement de formalHfe
Burannees ; mats on retrouve encore des traces de cette inrti-
totion ainsi compietement modifiee Jtisque sous le rigne
d'Adrien.
FEGOND) qui abonde dans un genre de produits. Unt
terre est (econde en moissons » die donnera dans une ann^
piosieurs recoltes; un bomme est fecund en ruses, en in-
ventions et en subtilites ; il est telle annee qui a ete feoonde
en grands hommes : ainsi , Napoleon , Cuvier et Cblteau-
briand naquiivnt en 1769 ; il y a des noes qui ont ete feooti*
des en heros : fcHes sont cdlea des Gnises et des Condes ; il j
en a d*autn5S qui sont feeondes en savants, teis que les
Euler et les BerMouiU.
Fdcondani , qui apporte les gernies, les princlpes de la Di-
condation : ainsi, h*seRgrais, ies mames, les fumleni,vent
fecondant un terrain , quel qu*il suit. En fin, Xhfleondiltft
prise dans son ensemble , annonce le nombre et la fiuan-
tlte, mats pas toujours la quaiite de oe qd est H^cottd. U
feeondite des eprivains est rarement •ccompAgaft du $(S
PECOMD -- Fi^CONDATION
SIS
nk et ifci taittil; k feooadita det raoU d0 oondiiii louveal
4M*i l|l K^rllK^ das idte. fiAnfr-PBotvu.
F£C0NDAT10K. Le trtTaU pbysioiogiqM qu'aiise
la (^condation ast tr^complexa, loisqu^U ait fait par dfl«
iadividiis oo das Oi^anes i^iNir^ oa rapprochte chaiig^ da
aacNkr laa uiu les produjfs IfeoodaaU oa C^ndatears , les
aaCraa dea ccnrpa reproductaars on ovalas qui ont beaofn
<*Mra fteond^ poor davaaJr dai aanbryoas. Ca mtoie UaTall
eat moiaa coaspos^ kmqua dea organea sexuds siia|4as
aaal r^unja daoa ua aaul individu d^J^ cryptogame , ou en-
aore adpai^ okez dea« iadividua k aaxaa peu dialincts. EnOa,
la tranil phfaiologjkiue da la ttcoadatioo asl arrive k son
swMnum da simplifioatioii lorsqu^on robserra dans las v4-
g^ua et ias aniraaux las plus simples parfutenant agames,
a'cst-a^ira toat-ii-fiut d^poorrus d'organaa aexiiela , et qui
aapendaat produiseiit encore de v^ritabtes azurs aaturellaineat
fiteonds par CMX-m^mes.
Latnvailphysiologiqocqn^exige la f4kx>pdalion est d'abord
caafie k des organea plus oo moins nombreux, se concentra
ease ainsplUiantgradQelleinent au point da n'aToir plus besofn
d'organes apddaox , et s'efTectue dans le tisso fondamental
qui sort an mtaie temps h la nutrition et ^ la reproduction
dea arganisaMs vivants las plus simples. Nous arons cons-
tats coowMpt, diez dcttx organismea animaox trte-simpUis
(rbydraet rSpongad'eau douce) » le tissu fondamen-
tal da oea deux eaptoessuffisait i hit seul pour la nutrition at
poor la production de vSritables ceufs que nous avons tus
Itre natoreUeoaant fiends par eux-ratees». Noua ayons
pris k eet ^rd toutes las prteautions eonvenablea pour
Bous bien assurer que le fluida nutritifou la sang ne prdsento
ancnn Teatlge de loospermes. Ces animalcutas, qua presqtie
teas les pbystologistea consid^rent comme caraeUristiques du
iuide (Scondant deaanimauxy auraient bien pu exister dans le
flnide nutritif ou le sang du polype etdel'^nge d*aau douce,
paiaqu'on las a abservfe dans lasang das poly pes bryozoaires
(afeyanelie, tenda aos^aricoto, etc. ) ; maiSynous le rSp^ns,
talis nos soina, tout notra bon vouloir dans cette recberche,
n'ontpu Dous faira arriTer ii lea y ddcou?rir. II est done
pft)babla qa% dans oea organlsaoes animaux entldrament
dtpourTus de sexes, et qui pourtant produisent des orulas^
fort simples , la fdeondation e^ produite par le sang ou le
•uide nutritif , soil qu'U contienne des aoospernes , soitqu'il
an soit to«t-ti-fait ddpourvu, et e^ert alors que las CBiifs, qui
seat prodoits aana aocun indice appreciable de fteondatioo
parainaiit £tra natnrellanaeBt f6conda par aux-mtoias.
Ce qua naua venons de Toirs^effectuer dans les organia-
BMS aniaaaux lea plus simples pent encore dira observe et
coaatatS dana les organismea T^^taux les plus infimes et
tout 4 foil aganea, qui produisent des ovules vdg^ux
simples, cobwk sous les noms de spores eidesporules. Nous
derana mentlomier ici la d<^eouverte , faitedans ces derniers
temps, deoorpusGules, les uns de forme granuleuse, nom-
mte fovilla^ les anlres sous forme de filaments, dans le
taide fi^ndant oa le pollen dea v^^aux pban^rogames
ateryplogamea. Ges corpuscules , k cause de leur existence
dans le fluide contenu dans les grains de pollen , ont St4
appall pk^te$perm€$ par les physiologistes, qui les ont
eaosidSrfo comme rsasemblani aux animaeuleasperma-
tiqaas ouxoaapamea.
fin gMml , la J6c%n4aiUm eat le feit oo Facte de Hndi-
tMu mMe ; la eo ntepi ion eat le rSsultat d'one attraction
vHale da M4e ffgcondant par le germe ou ToTule de llndi-
ndn feroelle. La ftcondation pent aussi Hre considSr6e comme
Vimpt^gnaikm ipiq^nMique de ToTirie par les humeors
do aperma etdu pollen. II fttitdaac que ces humeursaoienl
pai16ea jusqoe snr les ovaires pour queHes soient mises en
eoatact avec les onifs qu*elles sont destine k f^eonder.
Les pbysiologistes des deux rignes organiques sent enftn
parvenus ii d^montrer campKlement cette mise en conctact
imroMiat des huroeurs f<^ndantes avec les oeufs non en-
core d^eh^ de Fovalre, ou dc^jh sorlis de cet orgaiie , et
rqet^ borsdu coqis dea mirea. On Tuit dc^ii que la |
. ttfiondation pant Atre produite soit dana rmtdrievr da Torga-
nisme des esp^ces dites Tiyipares ou ovoviWpares , ou bors
decat erganisme , soit au moment da la ponte des issok ,
soit plus ou moina longtempa apr^ oette ponte (tw^s G^iii-
BATion).
Quoique le m^canisma physiologiqua de la fitoondation
n'ait point <t6 scrutd ausei profond^meat qu'U m^tte de
I'Atra, k cause da riBfiiienoaqu'il axerce surles ressamManeea
dea novveaux indiTidiis avee leors parents iramSdiatsou avae
leura aieux , noua soasmaa ntenmolBs aasea a?ano68 dana
cette ^toda pogr M)aterl'faypotb4sada XauraiMUnaks el
celle da iloaprdgnation gteSrala da tout rorgaaisme fbnetla
par le fluide fteondant, qui, agissant k la naai^re d'na vims,
r^rait aur lea osufs mOrs dea ovairas pour lea f(teonder.
Parmi les d^couvertes r^oentes qui serrent k ^laf rer la m^
canisrae employ^ par la nature pour Isire arriTer le ihitd»
fiteondant Jusqu'ii Tovaire des animaux , il faut mettre en
relief celle des cils Tibratlles des membranes muqueuses de
Tappareil genital des femelles. Ge sont les mouvements tres-
rapides et continus de ces cils qui portent jusqu'aux ovaires le
fluide f<§condant TersS dans lesappareilsgtoitaux connussous
les noms de matriee, de irompe de Fallope ou d^oviduete,
Chez les esp^ces du r^e animal dont les indtvidus sont
des A e r m ap A r 0 d i ^ e J in^i(jSiS5aB^s, la f^condation r6sul -
tant d'une oor^onction peut itre rteiproque et aroir lieu sur
les deux individus conjoints, ou bien ne s'effectuer que sur
un seul agissant comme fenielle , et faotre remplissant les
functions de m&le. En Studiant les mmurs d'un certain
nombre d'esp^ces demoHusques gastSropodes, nous avons
pu recueilltr des faita in^ts et trds-curieux , qui nous au-
toriseut k croire que ehex les hermaphrodites insuffisants
la feoondation peut avoir lieu sans conjonction de deux In-
dividus , et mfime que lorsque oette conjonction a lieu ,
ehaque individu f^eonde lui-m^me les onifs qu'U poadra
ultSrieurement. L. LAvaaNr.
La f^condation des v^Manx , du moins celle des v^g^taux
plianSrogames, la seule bien connue, offre, suivant Topi-
nion la plus g^n^rale de grandes analogies avec fa f^oonda-
tion des animaux : les <^ta mines remplissent les fonctfons
de Torgane m&le, et le pistil joue le rMe d'organe femelle.
Toutsemble com^nrir, dans Torganisationdes flears, pour
favoriser Pacte important dont depend la conservation de
Tesp^. Atnsi la corolle est construite da mani^re k pr^
server les famines jusqu*au moment de la fteondation. Si
dans les campanulas eA dans on grand nombre de compo-
sto , la nature semUe n*avoir pas pris ce soin , c'est que la
l^foondatlon s^optee avant P^panouissement de la fleur. Dans
tons les eas, les proportions relatives des diamines et dit
pistil concourent avee leurs positions respaotives k amener
le pollen, lors de sen taission , en contact avec le stig-
mata. Anssi dans la plupait des fleuis hermaphrodites les
dtamines sont-elles plus longues que le pistil , de sorte que
la seule action de la pesanteur suflit pour que la poossi^e
poliittique, au moment od eile s'dchappe de l*anth^, lombe
sur le stigmate. Lorsque cette r^e n^estpas observie, Linn^
a le premier fait cette cnrieuse remarque, que la fleur est
renvers^e, da mani^re k arriver an mArne but par les
ni6mes nioyens. Dans les plantes oKmoiques, il flint attri*
biier k la mfime cause la position dea flenrs mdles k l^xtr^
rail^ des branches. Mais l^ ne se boment pas les re8Sonfc(*s
de la nature. Dans beaacoup de caa, las diamines s*appro-
dient des pistils pour d^poser leor pollen : par extniple, durvt
les liliac^, les this, les saxifrages. Dans les kalmias et les
g^ranluraa, les filets se courbent pour poser Pantli^re sur le
stigmate. Dans la capucine , les hult Amines sUnclinent
chacune k leur tour, pendant huit jours, avec une sorte
de r^utaritd. Dans la pamassie , ehaque famine s^approche
a son tour du pistH, et ae retire aprte aa dMoretion poui
faire place k une autre, etc. Des mouvenienfs analogues se
remarquont dans les stfgniates d'un grand nombre de plantes
Le piit^iiomdne de la fi^condaflon est probablemnnt toiiyours
accompagne d*un direloppement de chaieiir, qui jusque Ici
*' .
FfiCONDATION — FfiCONDATlONS ARTIFICIELLES
816
n'a ^ constats d*ane manitee notable qoe dans les plantes
de la fiunflle det aroSd^.
Si tons ces fdte sont aiqourd'hui bien ^tablis, il n'en est
pas de m^e de ceux qui sont relatifs k Inaction da pollen sor
les OTules on k IMmpr^gnation. hk encore on se troove en
pi^sence des denx tbik>ries de 1* < v o I a t i o n et de T^pig^nte.
P^autres diflicultte se prtsentent encore quant an mode sui*
▼ant lequel la mati£re fifeondante se trouve transports
dn sUgmate Jusqa'anx ofules. Nous lalsserons de cAt< ces
questions difBcUes, mals nous ne pouvons quitter oe scjet
sans parler de I'opbiion profess^ en Allemagne sur le r6le
des organes gtodratenrs dans I'acte de la Cteondation.
Suif ant If. Schldden , qui a foit 6GoIe de I'antre G6t6 du
RUn I le pistil n'est pas un organe que Ton puisse assimiler
k Torgane sexuel femeile des animaux ; ce n'est pas lui qui
foumit le genne ou Fembryon destine ^ la propagation de
Fesptee. Cest tout simplement un organe de gestation dans
lequel le germe embryonnaire est apport^ , pour s*y d^Te-
lopper et y paryenir ^ sa maturity. Le germe est foumi
par r^tamine, qui est essentieUement I'organe femelle.
M. Schlc»den ne Toit dte lors aucune analogie entre la
f^condation des animaux et le phtoomtae qui, selon lui,
porte improprement ce nom dans la Tie des v^^taux. Cette
thtoriey adoptee avec des modifications par MM. Unger,
Widler , Endlicher , etc. , a ^t^ r^futte par MM. de Mirbel,
A. Brongniart , et autres pbysiologistes habiles.
Quoi qu^il en suit, nous pon?onSy avec M. A. Richard,
rteumer ainsi les fiiits principaux sur lesquels doit se baser
toute thterie de la fiteondation : « 1* Dans les T^^taux k
sexes s^par^, les individus femelles ne portent des fhiits et
surtout des gralnes mttres que quand le pollen des fleurs
mAles a M mis en contract arec le sUgmate des fleurs le-
melles. 2* Dans une plante dioique, on pent f<Sconder ar-
tifideUement et k volont^ une ou plusieurs fleurs d^nne ro^me
grappe en y d^posant du pollen; toutes les autres restent
st^es. 8* Si dans une fleur liermapbrodite on retranebe
les diamines avant la ddhlscenoe des antb^res, le pistil reste
sterile. 4* Dans les fleurs doid)les , c'esUk-dire dans cdles
dont toutes les diamines se sont transform^ en p^tales,
les pistils se bnent sans se conrertir en fruits. 5" Les
plantes by brides, c'est-2t-dire celles qui rteultent de la t^
condation artlfidelle ou naturelle d'ond esptee par une autre
esptee analogue, mals diffi^ente, sont encore une des
preuves les plus conTaincantes de Taction que le pollen
exerce sur le pistil. Ces bybrides en efliet r^unissent k la
fois les caract^res des deux esptees desquelles dies pro-
▼iennent, comme on le remarque pour les bybrides ou mulets
parmi les animaux. > E. MsauEux.
F^GONDATIONS ARTIFICIELLES. Ube fois
qu'on eot acquis la certitude que les poissons et beaucoup
de reptiles mAles ne fdcondent les oeufs de leors femelles
qu'iprte la ponte, il Tint k Tesprit de qndques pereonnes
d'imiter artifidellement ces fteondations. Spallanzani sur-
tout, ce savant abbd k qui l^istoire naturelle doit tant de
d^couTcrtes , fit ^ ce sujet beaucoup d'exp^rienoes, et des
experiences tellement ^tnnges que les gens scrupuleux s'en
montr^rent scandalise. Notre abbd commence ses essais
par les salamandres (ce que le Tulgiaire nomme mouronSf
petits reptiles bruns et Jaunes qui crient le sofr, an voisinage
des babitations ebampfttres). Or, tant que Spallanzani n'em-
ploya que la semence pore des miles pour en arroser les ceufr
des femdles, H n^obtlnt ancmi rteultat : les uoub ainsi asper-
gi^ furent inlands, tandJs que la fteondatlon fut parfaite
toutes les fois qu*il ddaya la semence dans de I'eau, dans du
sang, dans de la bile, dans de Turine, et m6me dans du vi-
naigre : quelle que fhtla nature du T^bicule, les r^ultats
^talent identiques. La seule condition qui sembl&t essentidie,
c'est que la semence ne fftt point employee k I'^tat de con-
centration ou de puret^; sans cette precaution, la sterility
etait irremediable. Aprte aTobr rdtere les memes experiences
sur dea oeofs de crapauds et de grenouillcs, et en avoir ob-
lenu des resullats analogues, Spallanzani s'assnra par beau-
coup d*epreuTes, que la semence conserve ses proprieies pro*
lifiques plusieurs beures aprto la mort de Tanimd de qol
die provient, mais surtout lorsque le temps est mediocrs
ment froid. Une autre remarque singuliire, c'est que lei
cenfii sont encore susceptibles d'etre fecondei dix k doose
lieures apr^i la mort des femelles, tandis quils demeoreot
4 jamais steriles quoique cbauds et nouvellement extraits oa
pondus, s'ils sont restes plonges dans Tean plus de dome
minutes avant d^avoir eprouve le contact dn fluide semiaal.
Quant ^ la puissance lecondante de cette liqueur, le meme
experimentatenr s'assura qu*ll suffisalt de trois grdns ds
semence, deiayes dans douze onces d*ean ordinaire, poor 16-
oonder et amener ^ bien les oeufs reunis de dnquante grs-
nouilles. Pen importe meme que ces ceufs n'aient ete im-
merges dans ce liquide mixte qu'un instant ou de longoes
beures; quails en soient de toutes parts iropregnes, on
touches seulement par un seul point de ieur sur&ce. II sof-
fit, par exemple, qu'une pointe d'aiguiile, trempee dans le
fluide seminal, soit appliquee sur un oeuf pour feconder oe-
lui-ci , et meme la fecondation s'etendra k un deuxieme oeaf
conligu et colie au premier, sans que Taiguille l*ait tooclie.
Si Ton jette des ouifs de grenouille non encore fecondes dans
une mare renfermant dij^ d*autres oeufs fecondes, toos oes
omh seront productifis, tons donneront le jour k des
tetards. D*oii il suit que remission seminde d*one seole
grenouille suffirait pour feconder tous les oeufs de U meme
espeoe contenus duis la meme piece d*eau.
On a cdcuie dans quelles proportions etalent la semence
et les oeuft fecondes par die, et Ton est arrive k des rhsA-
tats vraiment incroyables. Une fois, entre autres, SpaUsn-
zani avdt plonge dans du sang des oeufs non encore fecondte
de crapauih; et fl s'attenddt bien k les voir rester sterilet.
Jugez de sa naive surprise quand, qndques Joors apres, il
y vit apparattre des tetards bien formes et vivants ! £mer-
vdlie d'un resultat ansd inattendu, il n*en poovdt deriner
la cause. Gependant il se rappda que cette masse d'oenfii
avait ete tiree de I'oviducte d^un crapaud femelle avec dei
pinces qui avdent servi k dissequer les testicules d^un en*
paud mdel.... On a varie ces operations k i'infini. On a m
que Teau spermatisee conserve plus longtemps sa vertn fi^
condante que la semence pure; que la chaleor commQ-
nique d'abord plus d'energie k cette vertn fecondante de la
semence deiayee, mais qn*ensuite die la lui fisit perdra, et
que lorsqu'en le filtre, le liquide flltre perd ses proprietts*
tandis que le dep6t forme sur le filtre les conserve enenfter.
Enfin, cette eau seminde cesse d'etre fecondante quand oa
Tagite k I'dr libre, quand on Pexpose k un froid ^adal oo
k une chaleur de 44^,6 , de meme que lorsqn'on la meie a
de I'doool 00 k du sd marin. De \k on pent inierer que les
polRSons de mer ne fecondent les oeufo dea lemdles qu'en
repandant Ieur semence imediatement sur eax et ao mo-
ment meme de Ieur sortie. Mals les poissons d'ean doooe
et les reptiles peuvent effectuer cette leoondation k distance :
Vean sort de vehicule k Ieur semence, k pen prte oonune
Tair sertd'intermediaire etde messager au pollen des pladei
dioiques.
Ces fScondations artifiddles , que Spallanzani realisa poor
les eenfs de qndques reptiles et du ver ^ loie, d^ Liniie st
Kooelreuter en avaient effectue de semblables poor )m plantts,
en seoooant sur le pistil des fleurs la poosdera grairae des
etamines. On s*euil de meme assure qnll est possible de
repenpler des etangs et dea vlviers, en y jetant les oeafli ar-
tifideUement fecondes des poissons qu*on detrult Idle eit
I'origine de la nouvdle Industrie dite pisciculture. Vi-
magination ensuite devan^ant les fdts, on a suppose qoe
meme les grands animaux peuvent se feconder k distance,
un liquide inerte servant de vebicule au fluide prolifiqoe :
c*est aind qu'on a afRrme qu'une jeune fille avdt coagt k
la maniere des poissons pour avoir pris un bain equivoqod
conune si les fdts verifies par Spallanzani n*etdent pas asset
merveilleux sans y joindre des fables ausd rii^icules quia-
vraisemblables t Toutefob, on trouvera dans notre Phfisio-
FfiCONDATIONS ARTIFICIELLES — RECONDITE
^it
logie comparde plusiears exemples de fiteondatioitt artt-
Adellat efTectute sar des mammifires.
II mUit k saToir si la aemenoe d*one esptee serait apte
k Uoaodw let oeoft d^uie eaptee diflifirente : or, Spallanzani
16 ooDTainqiiit que la aeinence d^iDe eaptee de grenouiUe na
poorait senrir k f^teonder let obuIs proYenant d'une autre
esptee, maia que le m^laiige des deux tortes de aemences
jovdasaitde la propria dettoonderlesoMb del deux flunil-
lea. D'oii pent proTeuir cette inadioii dn fluide sAuinal
panant d^ineraoe k Pantrer Ifouf ne laTons rieu lur cet
etwsesy maia nouaen mesurons lea oona^quencea, eteiies noua
aemblent dlgnes d^ACre m<dltfea. - V Isidore BooaDOR.
F£GOBn>IT^ quality en Tertu de laqoeUe lea Mraa
origBnlste peuTeut reprodnire, par Toie degeneration
un OQ plusieura individos semblables k eux-mdmes. La
pniaaance Greatrfce, co menreiUeux attribnt des seuls corps
organiaea » se diveloppe dlTersement chez les Tdgetaux et
lea animaux. Dans lea uns et dans lea autres, elle paralt
egalement prodigieuse. Qa*une tige de mala produise 2,000
graines , qa*nn soleil en ait le double, qn'un pied de parot
donne Juaqu^lt 32,000 semences, une tige de tabac plus de
40,000, qu*un orme, qu'un platane, fournissent Jnsqu'A
100,000 gninea par an , qn*on giroilier produiae plus de
720,000 clooa de girofle, qu^en comptant les bourgerons
qull pent donner en outre, on double le nombre de ces
mojens de reproduction cheque ann6e, ils sont immmses
sans doute ; et si toute r^nergie procr6atrice d'un aeol t^-
getal ae d^reloppait en autant de nouTeaux etrea , la terre
et les aphirescilestes mime ne soffiraient bientftt pbia pour
lea nourrir tons. Mais tout cela est pen encore en compa-
raison de certains animaux. Ainai Reaumur a calcuU qu'k la
dnquitoie g^nerationun pnceron pent compter 5,904,000,000
de descendants. Jurine a egalement dtahli qtt*un seul indiv
tidu d'une ebp4ce de crustac^, le qfclqpe quadfieome^
pouTaH produhe, dana Pespace d*une annfo, taut par lui-
mteae que par ses produits suoceasiTement f^condes, le
cbilTre ^norme de plus de 3 milliards et demi d'individus.
Une autre supputation de ce genre, trts-aisee ^ y^rifter,
c'cst qu^en qnatre ans une paire de lapina pent avoir
1,274,000 descendants. On salt que cea animaux uettent
bas jQsqa'ii buit fois par an, que chaeune de lenra porteea
est de quatre k buit indiyidus, lesquels sont eox-ULfimaa
aptea k engendrer au boutde aix moia. Sana parler des dnq
k mx mille oenls qu*une reine d'abeilles pond chaque
annte, non plus que des moucberons , n! des sauterelles,
qui s^Tancent dans les champs de la Tartaric en nu^ea
assci epalases poor obscurdr le soleil , et d^rorer en quel-
qoes beares loutes les productions T^g^tales, bomons-nous
k citer lea animaux aquatiquea, et pafticuUdrement lea pois-
loiia. Le moindre bareng a pris de dix mille oeu6. Bloch
en a troure 100,000 dans unecarpe d*nn quart de kilo-
gramme; one autre, lotngne de 0",M, ayait, de calcul fait,
miTant Petit, 262,254 oeufs, et une autre de 0'*,43, 342,144 ;
una perch e avail 280,000 oaofs; une autre, 380,640. Cela
a^est rien encore. Leuwenhoek a pronT6 Texistence de
8,344,000 OMifo dans une senle morne. Or, ti Ton consi-
An quo ce seul poisson en pent donner autant pendant
beaneoop d*annte, que Pocten noorrit Uendes milUonade
caa mCmaa momea, que tooa leora cenfii penreat donner
aoUnt dm pobaona qni en produlraient dea mflUarda de mQ-
Baids k War toofy Pon aera effra j6 de Pepourantable fteon-
due de la nature. Lea bomea de Punlvera mtoie derien-
dnlant k la fin trop etroltes, si Pon suppose cette puissance
pcodoctiTe agisaant de tous ses mojens, sana que rien Par-
rile ; car la nature se porte d*ailleors aTcc impetuosity vers
la reproduction par PattraU inconcevable du plalsir; de sorte
que Peqnillbre de Punirers ne poorrait pas snbslster sana
lapolssanee de destmctkm qni retabllt le niveau de toua lea
Dans Pesptee hnmaine , la puissance de reproduction eat
heorenseroent plus limitde, quoique Punion sexuelle y soil
plus freqoente que chei les autres esp^ces; et Pon nepcut
meconnaftre en cela une ftveur de la nature. La puissance
de reproduction commence k s*exercer lor^qu^il y a deve-
loppement complet de llndividu et surabondanoe de vie;
puis, qoand arrive Pige mOr, les forces assimilantea el
nutritives diminuent, et avee eUes la puissance reproductiTe.
Cost en general de quarante-deux k quaranta-neuf ana que
les femmes cessent d'etre fecondes; chez l*bomme, la puiis-
sance de reproduction se perd d^ordinaire de dnquante k
cfaiquante-aix ans, quoiqn'on ait dea exemplea d'individus
qui la conaervent Jusqu'k solxante ans et memo k un 8ge
beaneoop plus avance. On se tromperait au reste en pre-
tendant fixer cea epoquea comme falsant lot pour toute
Pespeee bumalne. Le fait est que cette rigle sublt de gnindes
modifications, en raison du climat, dea mosurs et des pas-
sions. Par exemple, les Orientaui, qui deviennent puberes
dea P8ge de douie k treize ans, perdent souvent leur force
creatrice k trente ans; et leors femmes cessent, elles aussi,
d'etre fecondes k cet Age. Chex les peoples du Nord, tout
au contraire, cette faculte ne ae developpe que beaucoup
plus tard; en revanche, elle y dure plus longtemps, car
presque partoot il y a rapport egal entre son developpe-
ment et sa disparition.
Quant aux causes qui flivorisent la lecondite chez llionmie,
il fiiut porter en premiere ligne une nourriture abondante.
En effet, par tout pays, les bonnes annees sont ioojours
marqueM par une augmentation notable dans le nombre
des naissances. On a aussi remarque que les peuples qui
sc nourrissent de poisson se multlplient avec plus de (iudUte
que ceux qui ne consomment guere que de la viande; un
fait certain, c'est que les populations des cdtes, liabituees k
se nourrir en grande partle de poisson, sont plus fecondes
que les populations fixees dans Pinterieur dei terres. La
feoonditeestplusgrande dans les pays froldsquedans lespaya
chanda. On ade lout temps, par exemple , ceiebre la fetondite
des Suedoiaea. En Allemagne, lea femmes out en moyenne de
six k buit enfanta, en France de quatre k dnq, en Eapagne
de deux k [trois ; mala les exceptions individuelles ^ cette
regie naturelle abondent Certains pays sont plus parti-
ouUerement ceiebres pour leur tecondite; ainal lea femmea
des negres d'Afrique sont extremement fecondes, et rien
de plus common en £gypte que de rencontrer des Jumeaux.
Les bainadontleaOrientaux font, comme on salt, un si grand
usage contribuent sana doute pour beaneoop dans ce pays
k un tel resultat. Lea regions equatorialea, malgre la ri-
chesse, la proAision de leurs productions alizMutaires,
malgre Pardair et la beaute de leur cUmat, qui favoriaent
tant le rapprochement des sexes, malgre la aurabondauce
des fiemmes, la polygamic, la facUitd dea Jooiaaances, sont
beaucoup moina fiteondes que lea regiona aeptentrionales
ou australes.
En general, la fecondite est tres-grande parmi les popu-
lations agricolea vivant dans un etat de bien-etre reel. Les
Tillages, les bourgs oil abondent les travailleors et uu les
gens reellement riches sont Pexception, contribuent bien
plus II Paugmentation de la population d'un paya que les
grandes Tillea. II y a dea temperamenta et des constitutions
pfaia aptea que d'autrea k la fecondation. Ainsl, les hommes
k largea epaulea, k la toIx forte et pWna, aux mnadea
Tigoureux, aont particulierement aptea k rendre ftoond
I'teta de l>Bulon dea aexea. Cost une erreur de crolre que
les plus beOea femmea soot auaal les i^ua fioondea , car la
nature n'etabllt paa toujoura un equilibre parfait entra la
perfection dea formea et la force phyaique dHm hidividu.
SI, comme nous Pavona dit, lea anneea heureuses sont
fjiTorablea k la multiplication de Peapece bumaine, par
oontre, lea anneea de famioe et de misere sont constam-
ment sulvles d'une diminution sensible dans le nombre des
naiasances. Chez lea peuples nomadea et chez ceux ot les
deux sexes yivent liabituellement isoies Pun de Pautre, il
nalt beaucoup moins d'enfants que parmi les nations oti les
deux sexes ont entre cux de phis frequents rapports. Le
defaut d'harmonie entre le temperament des deux eponx.
I
TaDtipathie, ie d^ofit, I'iodifr^ence, des mfinxut^, im ^tat
de maladie qui ne pr^ispose pas aax sensations amoureu-
ses, la d^licatesse de constitatioOy une trop grande irriU-
biiiU des nerfs, un embonpoint tr^-pronouc^ ou une trop
grande maigreur, i'^puisement et La faiblesse, de trop grands
e(Toi1s de corps et d'esprit, des passions trop Tives, l^in-
terapdrance, l*abus des plaisirs de i'amour, telles sont les
causes les plus ordinaires de st^rilit^ chei les deux
sexes. On a remarqud que la multiplication de Tesp^ce est
touJQurs d'autant moiodre que la jouissance sensueUe est
facile et fr^quente. L*usage de yfitementstrop ^troits, couime
culottes et pantalons collants, ou I'babitude de faire de
longues courses h cheval , peut aussa faire perdre k un
liomme la puissance de reproduction. Cest k cette demi^re
cause qu^U faut notainment attribuer le peu de fi^ndit^
deB anciens Scythes , ainsi que des Tartares et des Arabes
de nos jours, peoples qui, comme on salt, passent une bonne
partie de leur Tie k che?al.
FECULE. Si Ton donne le nom de /artneaui ma-
ti^res pulvdris^ contenant un melange d' amid on etde
gluten, on appelle /dcule la poussi^re d^amidon pur ou
le d^pdt pulverulent d'amidon qui se pr^dpite au fond de
Teau quand on y lave divers v^^taux, pr<^lahlement broy^
par un moyen m^canique. Les pommes de terre, le manioc,
Torchis, le sagoutier et plusieurs autres plantes fournissent
de la fi^cule.
Pour oblenir \&/^cule de pommes de terre ^on rftpe ce tu-
bercule k T^tat de erudite par un moyen quelconque; on lave ces
rApuresdans un premier baquet^on les tamise k grande eau
en les recevantdans un second baqiiet; on laisse reposer, on
di^cante Teau , on enl^ve une couclie supdrieure grisAlre ,
meiangde de f<6cule et de parencbyroe ou pelure qui s*est
form^ au fond du baquet au-dessus de h veritable f^^cuk.
On r^p^te ce lavage trois ou quatre fois , puis on lait egout-
f er la f^cule dans des paniers doubles eu toile ; on purte
ensuite la masse qui en r^ulte se dess^Uer dans une ^tuve
chaufTito d'abord k 30**, et que Ton finit par amener k 60
ou 70° centigrades. Ces formes de fi^ules, semblaiilcs k
eelles de savon, une fois dess^chto, sont pulvdrisdes et
bliitees : le produit de ce blutage est la f^cule, qu'on livre
a'Dsi au commerce, lies pommes de terre jaunes sont les
plus produclives, et ieur fdcule est la mcilleure. Cette nid-
thode d*extraire la fi^ule de la pomme de terre k Ictat de
crudit<^ laisse au produit une petite Acret^ ou l^ger goQt d6-
sagrdable, du a quelques atomes d'une liuile essentielle
fournie par le d<^cliirement du parencliyme. Pour 6viter cet
inconvenient, on a propos<^de faire cuire prealabicuicut les
pommes de terre k la vapetir, et de les introduire, une fois
cuites, dans le corps d'un cylindre vertical, ferm^ d*an bout
par une t£te d^arrosoir, puis deles fouler par Touverture su-
perieure du cylindre avec un piston sur les tubercules, dont
la fccule, par suite de cette pression, est forc^ede passer
k travers les petiU trous du cylindre et de tomber dans un
baquet, oil elle forme tranquillement son d^pOt, tandis que
le parenchyme reste dans le corps de pompe.
La preparation des f^cules -exotiques, telles que celie
du manioc ou caasave, s^execute k peu pr^ de la
memo mani^re. Par une nouvelle operation on tire de la
cassave le /api oca, qU'e Ton ialsifie ou que Ton knite au
moyen de la f^cule de pommes de terre. Dans le pays d,ii
manioc, ct surtout k la Guyane fran^aise, quand on veut
obtenir de la f^cule ou amklon tr^s-pur, on ne s^adiesse
pas au pain de cassave , mais on laisse d^iHiser le sue que
Ion vient d'extraire par la pression, et cette f^cule, des
pli.'S belles, appelde cipfpa, est employee poiu* faire des
p&l's«€ries dclicatos , dc la colle, des apprftts, et pour fa-
briqner la poudre a mettre sur les cheveux.
C est ici ie lieu de parler d'une ddcouverte due k un
lionuue qui, declare complice de Fiesclii, a fmi comuie
lui sur recliafaud, ^ Pepin. Cclle d^couvcrte etait la decor-
tication et la pulverisation des Idgumes (arineux. Longtemps
CD avail cUercltd cc moyen, et pourtaatU ^tait fort simpk*.
FECONDlTit -- FEDfeRATlF
car il Gonsiste k jeter daoa Teau bouiUante lea barMa,
pois ou autres legumes que Ton vent d^rtiquer, c'est-i^
dire depouiller de leur peliicule, Ik les y laisser quelques
minutes, jusqu*^ ce qu'ils soient gonOes , puis k lea retirer
de Teau et k les dessi^cber dana une etuve k fi^uW; alori
le grain se condense, la peau se d^tre et le moiDdre
concassage et yannage met ais^ent tous les grains h
nu. II ne a^agit ensuite, pour avoir U Urine ou U ficuW
puWeriaee de ces legumes, que de les porter k un mouUi)
qui les r6duit en poudre auau fioe que Ton le peut dftelrnr.
Fj^D^EALIiNfif F^I>^ALIST£, r^aUsation du sya-
ifeme f^d^ratif, et partisan de ce syst^me. Par e« preioicx
nom on a d^igne, pendant la revolution de 1789, le proj«t
attribo^ aux giro n dins de rompre I'unit^ Rationale, et cU
composer des quatre- vingt-troia d^arteroeata de la France
quatre-vingt-trais ^ts, tous egaux entre eux et conM^r^,
comme les £tats-Unis de TAm^que du Kon). Da reste
Buzot et Brissot defendaient, au food, Itfid&alisme pluf4U
comme une opinion tbeoriqiie que corome un ayst^e pra-
tique applicable ^ la France ; ce qui n'emptolia pas la Con-
vention, k la suite des d^bats relatifs k Taccusation .de/4^^-
ra/tsm6, ded^r^tar Tunit^ et TindivisibiUt^ de la v^ublique
fran^ise. On a cru voir avec raisoa une contrefacon mes-
quine du f^d^alisme am^cain dans lea ellorta tent^ sous
la republique de 184a par les r6actionnairea de TAssembl^
natiooale pour investir, dans certains cas pr^voa, kss
conseils gendraux des d^partements du pouvoir souverain,
sous priitexte d'opposer one digue aus ^lueutes de la ca|M-
tale ; impuissante contrefa^on dont ont eOt bient^t reconno le
ridicule, ai la r^publique se fikt conaoUdito en France.
Le secret dea r^votutions continueUes qui d^aoleot les beaux
climats de TAm^que du Sud eat tout entier dans la lutle des
deux partis/M^o/U^e et unltaire, auxquels se ralliealtema-
tivement, auivant les int^rfits de leur ambitbn, toot oe peu|4«
de g6n6raux Sgnorants et grossiers que les guerres intestines
deces malheoreiises r^ubliques ont (ait sortir de terre. Dans
notre Europe, c'est en S u i ss e que, sur une ^cbelle r^uite ,
le fid^aiisme est en rigueur, comme il Teat, dans de plus
grandes proportions, au aein des £tats-Unis du nord de I'A-
ro^rique. Sor lea ancieones conC&l^rations etlea moderaes on
peut coosulter Texcellent recueil des articles publife ee Anw-
rique par Hamilton , Madisson et Gay, lors des diseiiisions
sur le projet de constitution federate, pri^nt^ par la oenvan<
tion anglo-am^ricaine quepr^idait Washington, en 1787 ."Ce
recueil parut sons le titre du FMircUiste, et fut trednit, per
le girondin Lantbenas, ea 1793. Toutes lea constitutions
federatives y sont signal^ et appr^cieea avec un jugemeni
sAr. II n'est pas inuUle de rappeler que cette publlcatioii
servit de pretexte k Taccusation de fi^eralisme, sur laqueita
les jacobins bas^rent la proacriptioo de leurs adversairea.
FEUERATIF (Syst^me). Un £iat M^ntn cst ceka
qui se compose de plusieurs £tata unia entre eux par un
pacta coromun. De tout temps, les pettts itats oat seati la
n^cessit^ de s'onir, soit pour fonder leur liberie , soit pout
la defondre. L*antiquit^ eat pleine d*exemplas de cea unions^
temoin la confederation dea r^publiques lydennes, atgnaMe
par Montesquieu conune le mod^e dea l^tata fiedcratys; la
ligue amphyctioniqne des dt^s grac^es , la Ugae %cli^en*
ne, etc. Pendant six ai^clea U r^ublique mmine fut
ea Italic le oenlre d'une oonfiideratMn qu'eHe ilawineili, ei
qu^elle fut eafin forc6e de s^asaimiler par PadMSsioa dea
allies au droit de cite. Quand cesar envabit ka Gaules, les
peuples de cette contr^ formaient des eonfed^rations inpar*
faitcs, dont les divisions Taid^nt k les aaaervir. Le senii*
meat du hesoia deFunion manqua aux r^publiqyea ilalieaaes
ilu meyen Age. Aveu^d^es par leurs rivalit^, ellea ae com*
prireni point la n^cessit^ d^une associatioa forte et durable
pour n^sister aux grandes puissances que leurs ricliesses iik
vitaienl k les d^titjire. Le ni6ine aveiiglement tivra au glaive
do la noblesse fdodale les opulentea cit^ dea Pays»Bas.
L'amour de leur ind^pcndance et one vie fnigale ia.<(pirtecnl
F£d£rATIF — F^D^RATION
Ifls etntoBft fioisses. Leon ligoes Aireni assez fortes poor
ftire respecter leur liberty. Animte dee monies sentimeaU,
lee ProTteceft-Cniet Mlandaises, malgf^ rimperfection de
leur tyBMine M€nUty sttrent pendant prts de denx nicies
seioaiDteidr teddpendantes et s^lerer k une grande prosp^-
rite.
Jmf^*k tioa Joun ce sysltoe d'union entre des peoples
fSbre^f eomme moyen der^lstance conlre ragression ^Iran-
gfcre, n'airait ^ appliqod qo*k de petits ^tats; car la con-
fM^ration rormant I'e m p 1 r e d'Alleman^ne, pretque toujoura
troobl^ par des goerreB intestines, on doming par ime oo
deux poissances pr^pond^rantes, ne semblalt destine qu'^
aCtester l^mpo»s1bint6 de I'application de ce syst^me ftnr une
ffvn^ ^helle. Le cbef de cette ilgoe formte d*6l^ments M
ineob^nnts, remperetir d'Alleniagne, nMtaltqu'un suzeratn
en hitte perp^toeite avec ses yassaux et seft co-£tabt ; encore
anjourdiiol, laconf^d^ration germaniqiie laisse voir
trop sonvent la lutte des deux puissances pr^pond^rantes.
C*est seoiement depuis pr^ de quatre-vingts ans que le
monde a to s'dtablir pour la pretni^re fois une cm r^^ra-
tion d'Stats Hbres unis entre eux par un pacte conimun,
que fait respecter un gouternement central. Pendant cette
p^riode la puissance des ^tats-Unis n*a cess6 de grandlr.
Dans les nombreuses r^publiques de rAmcSrique du Snd,
toutes d'origine espagnole, c*est le syst^me f^d^atif ou uni-
taire qui est constamroent la cause ou le pr^texte des re-
volutions qui les ensanglantent.
Montesquieu a vu dans les r^publlques conRkl^r^ le
Dioyen d^^tendre la sphere des guuvernements populaires ,
et d*tfnir les avantages de la monarchie d ceux du gou*
vemement r^bticain, « II y a une grande apparence,
dit-il, que les hommes auraient 6i^ k la fln obliges de tivre
toujours sous le gonvemenient d*un seul, s'ils n^atalent
Imaging une maniire de constitution qui a tons les avantages
inl^rieurs du goutemement r^ptiblicain et la force ext^rieiire
du monarchique. Je parte de la r^publique federative. Cette
forme de goovemement est nne convention par laquelle
pinsteurs corps politiques consentent k devenir citoyens d\in
l^t qu'ils veulent former. CTest une society de societes
qui en font nne nouvelle, qtii pent s*agrandir par de
noareaax a.s8ocie$ qui se sont unis. Composee de petites re-
pobliques, elle Jouit de la bonte du gouvemement interieur
de diacune, et k l^ard du dehors elle a, par la force de
Passociation , tous les avantages des grandes monarchie:!. »
Jean-Jacques Rousseau, k son tour, promet de fkire voir
eomment on pent reunir la puissance exterieure d*un grand
people avec la police aisee et le bon ordre d*un petit tint,
II atiraft accompli cette promesse lorsqu^en traitant les re-
lations externes, il en serait Tenu aux confederations , ma-
ti^, ajonte-til, toute neuve, et oh les princlpes sont encore
k etablir. On ne saurait trop regretter que ce grand ecri-
vain^ qui ne s'avan^it pas legerement, n^ait point tcrroine
scs fnsdtutions po/lfigi/es, ou il eOt explique son systeme
federatif. Acbert ub Vitrt.
Flto^RATION. Si la revolution fran^aise a eu
sea joomees de deuil poor tous les partis, elle a cu aussi ses
beaux jours de t^e^ sur lesqtiels Phistoire aime h s^arreter.
En premiere ligne de ces fetes r^volutionnaires se placent
les federations. La prertitdre idee de ces imposantes reunions
datede 1T90. A cette epoque,des fetes nationalos avalcnt ete
oirganisees dans un grand nombre de departements , pour
la prestation du serment civiqoe : ces fetes avaient donne
lieu ^'des pactes d'alliance entre les gardes nationales (te
pinsieurs districts et les troupes de ligne. Ces federations
particolieres insplrerent k la commune de Paris le projct
d*one federation generale, dans laquelle les serments civi-
qircs de la nation toutentiere seraient confondus en un seul
serment : « Nous proposons, disait le maire Dailly k I'As-
sembh^e nntioiiale , en hii soumettant ce projct. que cette
r^mirni ait lieu le 14 Juillel prochain, anniveri^airc de la
prise de la Bastille. » L'assemblee accepta le plan <pii liii
ttalt presente y et flxa le contingent qu*auraient k envoyer
819
les gardes nationales et les troupes de terre et de mer.
Chaque 100 bommes de garde nationale devait choisir six
citoyens, lesqueU, reonis au cl^ef-lieu, designeraient sur
deux cents citoyens on depute pour venir k Paris acsister k
la federation generate; la depense etait mise k la charge des
districts. Chaque rei^ent dMnfanterie devait egalement
fournir six deputes; chaque regiment de cavalerie, quatre.
Ces federes furent loges chez les habitants de Paris, qui se
disputerent Phonneur de les recevoir. On choisit le C b am p-
de-Mars comma le lieu le plus con venable pour la fete
projetee. Cette immense esplanade n^tait pas bordee,
comme aujourd^hul, de talus en terre. On employa douze
mille ouvriers k construire cenx que nous y voyons; mais
ces douze mille ouvriers ne suffisant pas encore k enlever
du centre plusieurs pieds de terre, et k les voiturer sur les
bords pour y former des gradins , de t9utes parts on courut
aider k ce travail. Sur ces entrefaites, les federes se r^unis-
saient k Paris, et y recevaient Taccueil le plus fratemeJ.
Quelques-uns meme arrivaient assez k temps pour partager
les travaux des Parisiens.
« CMtait la liberte faisant eile-meme les apprets de sa
pompe triomphale, a dit M. Pages (de TAriege). Le roi la
desirait pour Iter les FranQais k sa cause. II fit ouvrir le
pont Lotiis XVI, qui rappelait un bienfait de la monarchie
dans cette fete de Tindependance. 11 accueillit tous les fe-
deres avec bonte : « Dites'^ vos concitoyens, repetait-ii
sans cesse, que le rot est leur pere, leur frere, leur ami;
quMI ne peut etre heureux que de leur bonheur, grand que
de leur gloire, puissant que de leur liberte, souffrant que de
leurs maux. » Et le peuple, attendri par ces paroles, croyant
k la loyaute , penetre d'amour pour le prince, faisait re-
tenlir la capitate des oris de t;it;6 le roi! Les federes deie-
gnes par quatre millions de soldats citoyens, et ranges par
departement sous quatre- vingt-trois bannieres,*partent de
la place de la Bastille pour se rendre au Champ-de-Mars.
L'Assembiee nationale, precedee des veterans , suivie des
jeones eieves, arrive k son tour. Le roi s'assied sur sou
trdne, entouro desa famille et des ambassadeurs. Talley-
rand benit les drapeaux. Lafayette , k latete de retat-major^
monte k Tautel ; il jure d'etre fideie k ia nation, k la loi ei
ao roi. Les bannieres s*agitent, les sabres nus et crotses
etincellent ; federes, soldats, marins, s'unissent^ ce serment ;
le president de TAssembiee nationale le repete; les deputes
y repondent; le people entier s'ecrte : Je lejure! Le roi se
leve alors : Mot, roi des Francois , dit-D, je jure d'em-
ployer le pouvoir que m*a d6l6gu4 Vacte constHutionncl
de I'hlat il maintenir la constitution d^Me par VAs-
sembUe nationale et accept^eparmoi. — Voild monjils,
ajoute la relne , en eievant le dauphin dans ses bras ; il por-
tage avec moi les mimes sentiments. Aussit6t, les oris de
Vive le roil vive la reine! vive le dauphin! fontretentir
les airs ; les acclamations du peuple , le bruit des tambours,
les sons d*une majestueuse musique, les deeharges guer-
rieres de Tartilierie, annon^ant les promeases mutoelles
d^m peuple llbre et d'un roi citoycn, repandent dans Paris
une aliegresse unanime. Mais depuis le jnatin hi pluie
tombait ^ torrents, et le ciel , par un effroyable orage ,
sembiait annoncer k la terre qn'il ne garantissait pas la fui
de ces serments. »
Un arc de trioraphe d*une grande dknension etait place k
Pentree dn Champ-de-Mars. Au milieu dece cirque gran-
diose se dressatt majestueusement Tautel de la patrif .
Les n^deres se rangerent dans la plaine, ou plut<H
dans ce lac de boue ; des torrents de pluie venaient du
temps en temps les mouiller jusqu*aux os, mals, loin do
cherclier k s*abriter, ils formaient alors de lougues faran-
doles, et cet exemple etait snivi par tous les assistant*.
« CYlait un spectacle digne de Pobservatcur philosophe, dit
le niAnpils de Ferrieres , que cette foolc d'hommes venus
(tcs parlies les plus opposees de la France, entralnes par
I impulsion du caraciere national, bannissanl tout souvenir
du pas.(;e, tonteniee du present, tonte craintc de Pavenir,
320
86 liTTftot k one d^idease confiance; et trois centmille sp^-
tateara de toot lige , de tout seie, suiyant lean momre-
ments , battant la mesnre avec lea mains, oobliant la plnie ,
la faim et reniral d^une longae attento. » L'offlce diTin
lilt c^ldbi^ sar I'antel de la patrie par r^6que d'Autan.
Au moment de I'^I^ration, le dd, josque alors roil^ de nua-
ges , laissa dchapper comme an sonrire ; on rayon de soldi
^laira sobitement lepr6tre etrbostie. II n'en eftt pas faliu
aatant dans le moyen ftge poor crier an mirade. Les d^ton-
aations de Tartillerie, la mnsiqae guerri^re, qai se m6-
bient de tous c6tfo, les cris de joie qui rempliasaient les
airs, toot cda formaiton ensemble qa*ane plame bnmaine
essayerait en Tain de retraoer. La ciu^monie termini, les
fM^rte se rendirent h un banqaet de 25,000 coorerts qoe lear
oCTrait la commnne de Paris. Les joamte soiTantes forent
encore de noaTdles flttes : roTues, illaminations, tpectades,
ascension de ballons , joOtes snr I'eaa, bals, feox d'artifice ,
rienne tot n^ig^ pourenthoosiasmer leAfrires des d^par-
tements. Les foss^ hideax de laBastille aTaient ^couTertis
en Ilea de pliusir, et on lisait sar les mines de la forteresse :
Id ron dame!
Toates les communes de la France araient o61<br4 en
mtoie temps la l%te de la F^d^atlon : au m6me joor, k la
m6me beuie, an m£me instant, dans tootes les parties du
royaume , tons les bras se levaient pour prononcer le m^me
serment ; le rdentissement s^en fit sentir jusqne cbex Y^
tranger : k Londres, k Hamboarg, les amis de la liberty
eurent aussi leur FM^ration.
La seccmde F^dtotion ent lien le 10 aoOt 1793. Le Mfyth-
^isme n'^tait pas encore mort en France : la plopart des dd-
partements ^talent bosUles a la capitale, et d^ane rfeonci-
liation sincte d^pendait le salut de la i^pablique. On
profita de I'acceptation de la constitation d^ocratique de
i*an 1*' pour provoquer cette r^condliation. Cbacune des
assemblta primaires dut enyoyer son repr^sentant k Paris ,
et U^ an Jour anniTorsaire de la chute de la royaut^, ils
Tinrent tons Jurer sur I'antd de la patrie de d^rendre jus-
qu'a la mort la constitution nonydle que la nation venait
d^adopter. Dans le mdme moment, tons les dtoyens fran-
fais, rtonis en fifidtotions particuli^res , juraient aussi de
la maintenlr. Les r^ltats de cette FMiration furent tels
que la Convention FaTait espM. Dn reste, rien n^atait ^t^
n^ig^ pour que la f6te do 10 aoOt fit oublier celle du 14
juillet 1790; David en avait^t^ Tordonnateor.
La troisikne et-demito FM^ration flran^ise Ivit celle du
champ de mai en 1815. Cette fois ce n'6tait plus un
penple Tenant se jurer k lui-mtaie de maintenlr sa liberty et
ses droits ; c*dtait one reunion de fM^r6s, au milieu de la-
qndle le souTcrain, revenu de Texil, Jetait i^^tincelle quMl
destinait k r^veiiler le patriotlsme indispensable pour re-
pousser one nouTdle iuTasion. Les d^put^s pr^tirent ser-
ment ^Tacteadditionnel anx constitutions de Tempire,
et une distribution de drapeanx, faite par Napolten, tormina
la joum^. Mais la FM^ration de 1815 n*eot et ne pouvait
avoir aucon rteltat NapoUon Gallois.
F1^£r£& Cest le nom qn'on a donn^ anx d^pot^s
enToyi^ des d^partemenU aux trois F ^d d ratio nsde 1790,
1793 et 1815. En 1791, on TappHqoa aux votontaires des ba-
taillons lev^ dans les d^partements qui s^joum^rent k Paris
ayant de r^oindr e Parmte actiTe, et qui y partidpirent k la
Joumtedn lOaoOt : On disaitU»/4^6*^ marseUlaU^ les
fULMi bretoru. Vers les premiers jonrs de la Convention ,
lorsqne la guerre telata entre les girondins et les monta-
gnaitls, et que les premiers propos^rent la cr^lion d*une
gpurde d^partementale pour Teiller sur Tassembl^, pludeurs
d^partements, dcran^nt Fadoption de cette mesmv, en*
Toy^rent ^ Paris des bataillous qu'on appda aussi batail'
Ions defidiriM. Enfin, en 1815 U s'en forma aussi en Br»>
tagne poor tenir ttteaux Vendtes et aux chooans. Cest de
Rennes que partit le premier appel, qui tronTa de Tdcbo k
Nantes, k Yannes, k Brest* ^ Saint-Malo , k Morlaix, ^ Lo-
rlsnt. Aux fM^rfo bretons r^pondireBt oeux de Paris, de
FISDI^RATION — FfiE
Rouen, de Strasbourg , de Metz, de Nancy , de la Boofgo*
gne,du Berri, deTAuvergne, du Dauphin^, etc.; pui8,avec
an nouvd 61sii, cenx des faubourgs Sain^AntDine et Sainl-
Marceau, qui, au nombre de 12 k 15,000, en habits de tra-
vail et sans armes , ftirent pr^sentte k I'empereur dans It
coor des Tuileries, au grand effrol des courtisans. BientAt
an dteret ordonna la formation de 24 bataillonsdef6d^r^,
tirailleurs de la garde ruUionale^ qui devaient dtre 4qah
pds et babill^ anx frais de la ville, avec des olflders pris
dans la ligne. Le glutei Dorricau fnt d^sign^ poor en
prendre le oommandement en chef. Mais cette oiganisation
redouble les alarmes de la cour, qui se croyait meaacte
d'on nouvean 10 aoOt, du pillage et du Jaoobbiisnie. Elle
essaya bientAt de calomnier, d*entraver les Cftd^rfe, et Ton
finit par refuser leurs services. Napoleon Gallois.
FEDERIGI (Cahillo), Ton des meillears poetes co-
miqnes modemes de Fltalie, et fondateur d'une noovelle
dcole dramatique, naquit ea 1755, ^ Poggiolo di Garesuo,
dans la province de Mondovt Son nom veritable, dit-on,
^tait Giovanni-Battista Viassolo, ou, suivant d^autres, Ogeh,
En 1784 il fut nomm^ juge k Govone , petit bourg de la
province d*Asti. Le roi Victor- Am^^ III ayant en occasion
de Ty connattre et de Tappr^cier, le nomma joge k Monca-
lien , petite ville k pea de distance de Turin. La passioo
que con^ Yiassolo pour une comMienne, appd^e CamiUa
Eicci, Tengagea k renoncer k la magistrature pour se vooer
au th^tre et s^engager dans une troupe de comMieus. Re-
pousse par sa famille, qui ne put lui pardonner cet ouUi
des convenances sodales , il prit d^rmais le nom de Fe-
deridf contraction des mots/edele alia Riceif et moonit
k Turin, en 1803. Les meiUeures pitees de son tMAtn soot
VAvviso ai maritif Lo ScuUore e ijl Cieco, et Enrico IVid
passo della Mama. Creuz^ de Lesser et Boger ont imit^,
sous le titre de Partie et Revanche^ one exoellente co-
m^diede Federici, intitnlte -. La Bugia vivapoco, trans-
ports aussi sur la sctoe allemande par Yogd, sous an titre
anal^e (Gleiehes mit Gleichem).
FEDOR. Fbyes FitonoR.
F£E 9 F£ERI£. Nona n'avons sans doote pas besoin
de d^finir ces fttres merveilleux qui occopent one si grande
place dans lamythologie et les oeuvres po^ques du moyea
^e; il n*est personne de nous qui ne se souvienne de oei
contes dont on a berc^ notre enfance, et de ces belles
grandes dames qn*on nous (aisait apparattre avec nne^arpe
d^or et nne baguette magique; il n^est personne de nous
qui n*ait cm de tout son cceur aux fifes, et qui ne vodQt
peot-^e y crdre encore. Le mot de fie a donn6 lieu k
plnsieurs discusdons; qndques savants oat pens^ qn^Q
provenaitprimitivement du root persan pert, d*oa Ton an-
rait fiiit d^abord/sris ( en anglais /airy ); mais Toptnioa
gto^ralement admise aujourd'hui, c'est que ce mot vient
defatum^/ata. En espagnol, le nom de/(^ se traduit par
hada ou fada, en italien J^a. Boiardo n*a-t-ii pas dit ?
Iiri i ooa fata ooraata Morgaoa.
De/ata est venu le verbe/a^or, puis Tanden verbe fran-
^is /oer, et le partidpe fad, Cette ^tymologie est nun-
seulmnent trte-logiqne sous le point de vue grammatical,
mais die s^accorde parfaitement avec le caract6re et la mis-
sion attriboS anx fifes. C*^tait en dfet, comme on le
sdt, des ^res puissants, soit par leur propre nature, soit
par le secours de leurs enchantements, et qui exer^ient
une grande influence sur I'hommeet sursa destine (/o/um ).
Mallet, dans son blstoire de Danemark, pretend que U
croyance aux ffes nous est venue du Nord; et, pour soo-
tenir son assertion, il s'appuie sur ce que les divinity scan-
dinaves connues sous le nom des nor nes ont plnsieurs at-
tributs des ffes. H est bien vrd qu'il existe plodenrs rap-
ports entre ces deax natures d'^tres fictifs; il est bien vrai
encore que les nomes ^tuent v^n^rfes en Danemark, en
Norv^e, avant que les fifes fussent connnes dans la partie
m^ridionale de I'Europe. Mais on aurait tort d^attriboer an
FEE — FEUVTE
Nofd !■ crtetloD de noire monde fderique. L*hl8toire de
not U» ii*csl point empreinte des sombrea fanages du Nord ;
die est tODi orientate par lea MWea, par la coatear. Lea f^
Tiemientdel'Oiient : leaPeraesleaonttransmfsesaai Arabea,
leaArabeaanEapagDols, anProven^ax^i^tooteGettefoiile
de pontes, detronbadoara, qui a^en allaient porter de chA-
tean en chlteaa lenra trobtu^ leora vera d*amour et ieara
ficttona.
n J ayait deox aortea de Ita : lea nnea ^talent des nym-
pbea d'one nature auT'htiniaine; lea autrea, teUea que Mo r-
gaiie, VlYiane, n'dtaient que dea femmea inatniitea dana
la magie. II y a?ait auaai de bonnes et de mtehantea f^ :
lea premi^rea, loujours prfttea h donner un appui an mal-
heor, h r^parer un d^aastre, h pr^yenir la discorde; lea
aecoodea , ne songeant qu*^ ezercer lea mal^flcea lea plua
dangereox. CeUea-d ayalent k leora ordrea les d^ona, et
dlea poovaient, avee leura conjnrationa, enftinter de grands
nanx. Le people lea redoutait, et employaitdiTera moyena
pour ae mettre k Tabri de leur pouTdr. Dana Tabbaye de
Pdaay, on disait autrefoia diaque annte nne messe pour
prtenrer le pays de la col^ dea mauvaises t6eB. Quand
on fit le pro€^ de Jeanne d'Arc, on lui demanda ai die n*a-
▼ait paa aaaiat^ quelqndoia anx asaemUto tennes par lea
malina eaprita pi^ de la fontdne aux fites. La pauTre fille
avoua qu'dle y avait ^. Les andena poemes de la cheva-
lerie, lea contea et l^endes pr^sentent souyent le tableau
dea Inttea d*une f6e bfenfoisante ayec une manyaise : c'est
toot aimplement cedualismequise retrouye dans chacune
dea croyancea letigieoses, le sentiment du bien et dn mal
penonnifi^ aoua I'lmage d^une fde. Nona ayons dit que les
ffea eieriQaient une grande influence sur la destinde de
l*bODune. Les ones se d^youaient tout entiires an sort d^uie
feittillc , eomme M^lusinekla famille Lusignan ; d*autre»,
au sort dWindiyidu, oomme Viviane k Lancelot du Lac ;
fPaotrea, comoie Aldne, attenddent les dieyaliers au bord
de leur fie, et leur donndent k boire un pbiltre niagiqoe
qui les enifrdt et leur dtait toute rtolntion; d'autres, enfin,
orraient k trayerale monde, chevauchant sur un cbeyd ail^,
tanfM inyidUea k tons les regards, tantdt apparaissant pour
aoolager un opprim^ on r^parer une ii^ustice. Les cheya-
licra qui a*en dldent k la rocberche dea ayenturea rencon*
tnient qndqoefois sur leur chemin une bdle dame qui sd-
Udtait Pappui de leur bras, dans unepMUenseentreprise;
et c^^tait nne fte qni se aenrdt de ce pr^texte pour les at-
f irer k die. Souyent la i6e emmenait I'ayentoreux pdadin
dans aon palals de diamants , et lui donndt tant de bonlieor
qoH ne pouydt plua ilen regretter an monde. (Test aind
que la Cte Moorgue emmena Ogier le Danois dans aa ma-
sque demenre d*Ayalon. ^
Chaque grande maison ayait sa ffe protectrice, qui ^tdt
eomne aon bon gteie. On Tappdait dans les drconstancea
aoleondles, k la naiasance d*un enfant, k un mariage. EUe
amcndt ayec die qndques-unes de ses compagnes, nipan-
ddt sea dona sur renfimt, et cherchdt k deyioer son avenir.
Dana la Scandinayie, lea nomea ontaosd le don de pr^io-
tioD. Les ffes appardsaaient encore sous la forme de drtoes,
da Bymphes des eaox, comma on le yoH dana plosieurs M-
geodes et dana le po^e de Bolardo. Au reste, pour com-
prendre toute la yari^ et la ricbesse de cea fictions fteri-
quea, il fandrdt lire lea romans de cheyalerie, les vieux
poemes, les contea populairea, 06 les fites se montrent tour
k tour d pniasantes et d gracieoses.
Le mot /ferie proyient naturdlement de la mtoie soucbe
que le mot fie; mds on Id a donn6 quelquefois deux ac-
eapiiotta difH^rentes. Dana certains romans, il sert k dM-
pmr le pays des fitea; mala le plus soavent on s*en sert
pourdedgner un prestteOf un endiantement. Aojourd*liui on
dome plua paitlcnli^ranenl le nom de /Series k dea
piteea de tb^re ridies en changements k yue. Au figurd, on
tmploie le mtaie mot pour designer un beau spectacle.
Tontes les CMiyresdu moyen Age respirent odte mervcO-
lauw anoyance aux fdes. Lea vieux podmes fran^*s du dou-
Kcr. ne u cony na, — • t. n.
zitoie et du trddime sitele la reproduisent souyent Le
Roland amoureux de Bolardo, Le Roland furieux de
I'Arloste, la pr^sentent sous les images les plus s61ui-
aantes; Spencer I'a prise pour base de son ^popte; Shaks-
peare lui doit qodques-unes de ses plus bdles pages. Plua
tard, qnand la po^ dMdgna oes cbarmantea fictions, la
prose y eut reconrs, et les contes de ffes parurent d obtin-
rent une yogue uniyersdle. Le premier recudl de contes
oil lea fifiea commenc^rent k prendre place ed le Pentame-
rone de BasDe (1667 ). En i697,yinrent les contes de Per-
rault, que noua connaiasons tons, et en 1698 ceux de M"*
d'Adnoy. En 1704 Galland publia sa tradudion des mile
et une Nuits; et en 1786 la collection connue soua le titre
de Cabinet dee Fies absorba dans ses longs rteits tout le
monde fiderique. Xader MABiiiEa*
FAERIES. On appelle amsi an tb^tre les pieces dans
leaqudles I'interyention d'une fife, d*un g^nie on d'un 6tre
doo^ d*une puissance sumatnrelle prodmt des fdts mer-
yeilleux. Les furies sont nto en Italic; dies tiennent du
mysttre , d on les trouve k TenfiBince de la sotee dans la
patrie de TArioste. Ce fut aux marionnettes , i Burattini ,
que parurent les premieres faeries; de U, dies out escdad^
I'Olympe de TOp^ra. Le caract^re origind de ces ceuyres ne
s'ed point dt^r^. Ce sont toujours deux amants yertueux,
prot^S^ P^ une bonne f($e , ou par un bon g^nie, contre
d'injustes persecutions. Le plus souyent il y a un roauyais
g^nie qui combat l*infloence fayorable. Ordindrement aussi
ceux quele bong^nie adoptepossMentnntdisman, an moyen
doqud lis agissent eux-m6mes ; le mauyds gtoie emploie
toutea ses resources k leur rayir ce talisman par ses artifices,
par la ruse ou par la yiolence. Td est le cadre commun k
toutes les f(Series; on yoit combien H pent 6tre fiteond ei^
prodiges. La fterie aimelessctoes populaires, d la foule
en raffole; die se pldt aux tbtttres forains; die y fleorit
encore. Cependant, die a brills d^one splendeur sans^gde
k rop^ra, sous la forme my thologique, sous le faste orientd
et sous Tappareil b^rolqoe ; die a eu des triompbes dans
la ballet et dans le diant, et Ton a yant^partoot les mer-
ydlles, la magnificence et les surprenantes Evolutions de
son spectade. Pour la fiferie, il faut un th^fttre machini^
c'est-i-dire propre k tons les changements, apparitions, dis-
paritionsi yols dans Tair, et abimes qni's'entrouyent, et dis-
pose pour tons les pbtoorotoes du cid etde b terre. Chaque
faiddent d^une faerie se nomme un true, H y eu a de fort
faig^eux d de yraiment donnants ; uu bon true doit £tre
impr^YU, rapide, net, et ne pas montrer la ficelle. La clow-
nery anglaise a introduit dans nos fderies des charges yiyes,
biusques d fort originalea, et ausei des tours de force in-
.concevables. La ftoie est drang^re k I'art; pourtant, die a
eu qudquefois des bonnes fortunes d'esprit : le Pied de
Mouton^ de Martainville, est resl^ dans la mdmoire de tons
les hommes nte ayec le sitele. Le Cirque-Olympique, ayec
ses Pillules du Diable d sa Poudre de Perlinpbtpin ;
la Porte Saint-Martin, avec Peau dAne d la Biche aux
Bois ; la GdtE, avec lea Sept Chdteaux du Viable; TAm-
bigu-Comique, avec Les Contes de la mkre VOie^ ont donnE
aux fderiea r^centes le plus pompeux d^vdoppemenL
E. Baifpault.
Fi^ES ( Contes de). Voyez Cortb.
F£ES (Roches, Grottes aux). 7oy«s Droidiqdbs (Mo-
numents).
FI^ES (Tables ou Tulles de). Voyez DouitM.
FEHRBELLIN, pdfte yille del, UK) habitants, situ^
dans la Marche centrde, cerde de la Ifavd orientde, goo-
yemement de Potsdam (Pmsse), est cdd>re par la victdre
quV reroporta (18 join 1675) sur les SuMois Tdecteur de
Brandebourg FrM^ric-Guillaume; victoire qui, dana les
circonstanccs critiques oil se trouvait oe prince, sauva ses
Etats. Un monument a d^devd sur la hauteur qd domine
Fehrbdlln, pour perpduer la lu^moire de ce fdt d*armes«
FEirVTE est synonyme de d4guisement^ d^artiflee.
M. Gutzot caractdrise ainsi la diif<ireuce qu*U y a entre
il
833
feindre et dissimuler : Feindre, c'est se senrir d'one fausse
appareoce pour trooiper, faire semblant; dUaimuier, c^est
cach«r des sentiiDenta, des projets. La diaaiinulation fait
partie de la/einte; Tune cache ce qui est, I'autre montre
ce qui n'est pas. Les femmes savent /eindre bien mieux
que dissimuler, parce que la dissimulation demaode plus
de discretion, et la /einte plus d'adresse. La dissimulation
est le contraire de la franddse ; la feinte est le contraire de
la sinc^rite. Feindre la gaiety est un moyen de dissimuler
sa tristesse. £n termes d'escrime, feinte se dit de Taction de
diriger un coup vers un point da corps quand on le dirige
rtellement vers un autre«
FEITH (Rhunvis), Ton des pontes boUandais les plus
remarquables des temps modernes, et qu'aTCC Bilderdijk
on peut consid^rer comme le r^formateur de la po^ie de
son pays, naquit en 1753, kZwoU,dans I'Yssel supikrieur, et
y mourut, en 1824. Nomm^ d*abord bourgmestre, et peu de
temps apr^ reccTeur au collie de Tamiraut^ dansssTille
natale, ms foncUons administratives ne Temptebirent pas de
continuer k cultiver la po^ie, pour laquelle il avait de bonne
beure annonc^ les plus beureuses dispositions. Ses premiers
essais se ressentent du sentimentalisme mis k la mode par fi e 1-
lamy dans son roman de Ferdinand et Constance (1785).
Dans son Het Gr(^ ( Amsterdam, 1792), po^e didactique
bien ordonnanc^, on remarque encore des traces du genre
faux auquel Feith ayait commence par sacrifier. Ce ddfaut
n'exiftte plus dans son poSme De Ouderdom (1802), auquel
on peut d*ailleurs reprocher Tabsence d'un plan bien arr^t^.
Panni ses po^es lyriques, Oden en Gedickten (4 vol.,
1796-1810) , il en est plusieurs oi^ briilent Tenthousiasme
le plus ^ev^ et le plus pur sentiment de Tart. Les pieces
de son tb^&tre que Ton estime le plus sont les trag^ies
Thirza, Jeanne Gray (1791), et surtout Inis de Castro
( 1793).
Feith entreprit avec Bilderdijk de donner une forme plus
noble au c6l^re poeme de Haren, De Geuzen, dans lequel
ce po^te a chants I'^tablissement de I'inddpendance des
Pays-Bas.
FELAPTON. On appelle ainsi, en logique^ Tun des
six modes de la troisi^me figure du syllogisme , oil la pre-
miere proposition est une native universelie, la seconde
one affirmative universelle, et la troisi^me unendgatiTe par-
ticuli^e.
FELDMARMcHAL, ou plus correctement/e2(fmar-
schalL Mot qui, quoiqoe allemand par ses racines, a 4t^
imit^ des usages firan^is; 11 a ^t^ la traduction, sous forme
germania^ k gteitif reavers^, du mar^chal de camp,
terme qui dans I'origine donnait id^ d*un grade plus 61ev6
que ne Tdtait dans oes demiers temps celui de maricbal
de camp. Ce dernier, de revolution en revolution, est devenu
le ma r^chal de France; et depuis le dix-sepUeme si^cle
le feldmarechal ou le marechal de campagne y correspond.
Mais il n'avait dans la guerre de trente ans que le sens de
roiyor general ou de chef d'etat-major ; un feldmarecbal
servait sous un general , maintenant il est lui-meme un ge-
neral d'armee. 11 en est ainsi obex les Anglais, les Aatri«
cbiens, les Hollandais, les Prussiens, les Rosses, etc. Dans
Parmee autrichiflnne, inmiediatement aprto le feldmari"
chalf Tiennent dans la bierarchie le lieutenant general et
le g^ieral de cayalerie, puis \e feldmardchal-lieutenant
et enfin le general-nujor, grade equivalant k celui de nos
generaox de brigade.
FELDSPATH. Dans Tancienne mineralogie, on de-
signait sous ce nom plusieurs mineraux de composition as-
ses diirerente. Beudant a partag6 ces mineraux en deux es-
ptees du genre silicate dans la familledes silicides. Ces deax
esptees sont : Vorthose et ValiHte.
Vorthose cristallise en prisme oblique rhomboidal, a
poor poids specifique, de 3,39 k 3,58, raye le verre, foit feu
ao bfiiiiiet, mais Men moins que le quartz ; fond au cha-
loinetn en email bkae, n*est point attaque par les addes.
L'orthoae est tioii oompose : Siiioe, de 64 & 66; alumine, de
FEINTE — F^ETZ
17 ik 19; potasse, de lU 17 ; chaux, de 0,354 1,35; oxjdi
de fer, de 0,47 k 1,75. Les oouleurs de oettesubstantt Mot
le vert, le rouge, le blanc jaunAtre, le gris et le noir. Son as-
pect est chatoyant, nacre, opalisant, vitreux, aveohirine.
On troove Porthose k Tetat cristallin, schisleux, granulaii^
compacte, decompose. L^orQiose forme, en se meiaogeant
avec d^autres mineraux , plusieurs rocbes, teUes que le
gneiss, le leptinite, le granit, la protogyne, la pegma-
tite, la syenite, lediorite, ladoierite, lesbasaltei,
plusieurs laves, et le porpbyre rouge antique, etc Ln
usages de Torthose sont nombreux ; ies rocbes formees par
ce mineral sont employees dans les constructions, dans lei
arts : ainsi, c*est U pegmatite qui foumit 5 U fois le kaolin
etlepetunze, mati^resdela pAteet de lacouvertedeU
porcelaine. La pierreefe lune deCeylan onfeldspaik
chatoyant^ et la pierre de soldi ou/eldspath aventvriiUt
sont employees en bijouterie; on en fait aussi des tabati^
et meme des vases et des pendules.
Valbite (fsldspath vitreux, /eldspath de soudi^
eisspathf clevelandite, schorl blanc ^ etc.) cristallise eo
prismes obliques \k base de paralieiogramme obliqoangle, a
pour poids specifiqne2,61, raye le verre, fond en email blanc,
n*est pas attaquee par les addes. £lle est'alnsi composes :
Silice, de 67 4 70 ; alumine, de 18 4 19 ; soude, de 9 A 11 ;
chaux, de 0, 15 A 0,66 ; oxyde de fer, oxyde de inangan^
et magnesie, qudques traces; potasse, de 0 k 2,41.
La maniere d^eiredel'albite estk peu pres celle de Toithose.
Sacouleur estordinairement le blanc. £lleconstitue plusieurs
rocbes, notamment reuptiolide, la variolite, quelqute rocbes
byperstiieniques, le petrosllex, le retinite, robsidienne,
'k» trachytesetla pumite. L*albiteet Porthose s^assodeot
k peu pr^ avec les mAmes mineraux. L. Dussieitx.
FELDZEUGMEISTER, grade partScuUer k Tarm^
autridiienne et intermedialre entre celui de /eldmarichal
et cdui de feldmar^hal' lieutenant , mais qui n'a pas
d'equivalent dans l*armee fran^aise. Jadis en Allemagne
et en Russie les grands-maltres et les generaux de rartill^e
etaient qualifies de feldzeugtneister,
FJ^LETZ (Charles-Marie DORIMOND de), un des
plus spirituels critiques du commeDcement de ce si^Ie,
membre de TAcademie fran^ise et administrateur en diel
de la biblioth^ue Mazarine, apparteoait k une ftnille
noble Qt avait re^u les ordres ecciesiastiques. 11 rests par-
faitement fidde k ce double engagement^ et ceui u6ii)e
quiprofessaient des opinions contraires aux siennes ne pureot
qu'estimer et bonorer la Constance, Vuniformite et la fermet^
de sa conduite. Td Use montradansle prindpe, opposes
la revolution ft'an^se et defenseur deTancienne monarcble,
td il ne cessa de se montrer depuis. 11 (kut avooer aussi que son
debut dans le monde ne devait point le rendre favorable sax
mouvements qui allaient s*operer : condamne k la deportation
comme ecdesiastique, apr^s avoir ete trob ans maltre de
conferences, en philosophie et en tlieologie, k Sainte-Barbe,
oh il avait Cait ses etudes, il passa onze mois d*une craeUe
captivite sur divers bAUments en rade k Rocbefort, etvit cent
trente de ses compaguons d'infortune, sur sept cent soixante,
expirer k bord des memos navires faute d'an* et de nour-
riture. ReUche ensuite, puis repris k Orleans, il parvint k
ecbapper aux gendarmes qui dejk dressaient le proc^
verbal de son arrestation.
Ce spirituel et ingenieux ecrivain etait ne k Brive-la-GaO-
larde, en 1767. Jpignant k d*excdlentes etudes les cessouroes
naturdles d'un espnt fin, incisif et pidn de grAce, il devait
reussir egalement dans la sodete et dans les lettres. II avait
trente-quatre anslorsquMl revint k Paris, oil il put enfin joiiir,
k Tabri du sceptre consulaire et imperial, de ce repos qoeks
gouvernements precedents ne lui avateot pas encore laisse.
La societe reprenait une forme normale ct TeguUto;foatsf
reorganisait, et les esprits demeores fideies k Tonlre de
choses qui avait succombe s'appretaienf k prendre lenr
revanche et k venger, du mohis par rironle, les sonfEranees,
les pertes, les douleurs que U sodete nouvdle lear avail
F^ETZ — FI6LIX
Imposes. Ftiets se trouTait natoreUement dass^ dans ce
faataiUon, dont il ftit l\in des combattants leu plus habUes
et let plus loyanx. On le Tit prendre place k c6tA de
Geoff roy,de DussaoU, de Hoffmann, et collaborer
k la foia k la rMaetiou du Mtrcure de France et k
edledtt Journal des D4bats. L'atlioisme de la plaisan-
terie, la sQret6 exqnise da goM le plus par, diatinguaient
lea artidea de F^etz, qui contribuirent beauooop k la for-
tone du Jwmal de$ DibaU^ alort Jeumal de VBm-
pire, C'est surtout par lea noma de quelquea critiques de
Pordre le plus d^lieat et le pina rare, querto>le de litt^ra-
tnre hnp^riale se recommandera au sonTcnir de la pos-
Mrit6; dana le nombre de oea bommes distiogu^, il
n'en est pas de plus ingtalenx, de plus caustique, et qui
rappelle mieux les traditions fl^gantcs de Tandenne roo-
narcbie, que F^letz. Nomm^ en 1830 inspedenr des etudes
de Tacad^ie de Paris , et sept ans aprte membre de i*A-
eaddmie Fran^ise, il r^unit et publia en 6 ▼olumesin*s<' ses
principanx artides; oe recneil de melanges litt^aires con-
tient, sous une formetrte-amusante, une grande pariie de This-
tolrelHt^raire du commencement de oesitele. La fermet^, la
mod^ation et le tact exquis dont F^letz fit preuTe k trayers
one Tie longue et bonorfe, hii permirent, cbose rare, de
eonserrer la grAce et la Tigueur de I'esprit dans la tieil-
lesse, d^Tohr des amis dans tous les partis, tout en se main-
tenant dana la ligne de ses opinions, et d'etre honors de
tootes les to>le8^ sans fUre de conctisslons aux exigences
des unes et des aatraa. L'abb^ F6letx mourut en 1S50.
Phllar^te Chasus.
F^LDHEN (Anj»^), sieur des Avaux et de JaTercy,
d6 k Cbartres en 1519, suiTit k Rome , en 1647, Tambassa-
dear de Franee, marquis de Fonteney-Mareuil , en quality
de secrMaire. Ayant eu occasion de voir le Poussin dans
cette patrie des beaux-arts, il se lia d^amiti^ avec luij et
perfectionna, sous cet artiste, son goAt pour la peinture,
la sculptare et i'architectnre. Le sorintendant Fouquet, et
Q»lbert aprte Ini, employ^rent ses talents. II eut la place
dliistoriograpbe dea Uitiments du roi en 1666 et celie de
garde dea antiqaes en 1673. Deax ans aoparayant il avait
it6 nommd secritaire de TAcad^mie d^Architectore. II mou-
mti Paris le 11 join 1695. II fut an dea huit qui oompos^rent
r Academie des Inscriptions et Bell es-Lettres, lore
de sa fondation.*Il avait compost de nombreux ouvrages :
le pfaM eonnn a pour titre t EntreHens sur les Viet et Us
thunrages des plus exeellents peintres. On cite encore :
Ori^inecfolapeinMreC t660,in-4^);— iPriiieipef de Var-
cMiecture, de la seulpture^ de U^peinture et des autres
arts qui en dependent ( 167&-1696, fai-4* ) ; — Description
vmmakre du chdteau de Versailles (1674), etc. Son fr^re
Jacques f chanoine et arcbidiaere de Cbartres, mort en 1716,
daos an ige avano^, a eompoad qudques oovrages rettgieux.
F&IBIEN (JsANoFajLiifon), fils atn^d'Andr^, suoc^a
k son p^ dana toutes ses places , et eut comme hii le goOt
dea beaux-arts. II mournt en 1733. Son meilleur ^rit est
intitule : Reeueil Mstorique de la vie et des ouvrages des
nlus ciUbresiorchitectes.
F£UBIEN (Dom BfuaiL), fMredn pr^cMent, bto<^c-
tio de la congr^tion de Saint-Manr, n^ k Cbartres
ea 1666, soatint a^ee bonneur la reputation que son pto
et MO Mre s'^taient acquise. Lea ^cbevins de Paris le
choisirent pour terire rhistoire de cette Tille : il ravait!
Iieaaeoap a?anete lorMiaHl mourut le 10 septembre 1719.
Ella fat oontinate et publl^e par dom Lobineau. On a
cneore de dom F^libien Vffistoire de Vabbaye de Saint-
DenjfS en Prance , livre plein d'^udition et de recherches.
FELICITATION. Cestun compliment que Ton fait a
qiielqu*un pour ttaioigner la part que Ton prend k un ^t^-
nement beureux 00 raalbeurenx qui lul est arrive. Ce mot,
qui a re^ de noe jonra une grande extension, on qui plutot
est devenn d*une appUcaUon de plus en plus famili^re, est
tTone formatloA assex r^cente; on le connaissait k peine
Franee il y a un sitele. II n*y a preMine iias d'dv<Snement,
333
si indiffi^rent qo'il soil en apparenee, qui ne derienne Toc-
casion de f^Udtatlons. C'est surtout k I'^poque da jour de I'an
qu'on s*en adresse mutuellement le plus. Bnxor.
FELICITY. Foyes Bonnxun.
FEUNSKI (AloIsb), n6 vers 1770, k Loutak, yiile du
palatinat de Wolbyiiie, avail k peine attaint TAge de dix-buit
ans qall s'enrOlait dans Tarmie nationale qui avait surgi k
la voix de Kosdusxko. Quand la Pologne descendit au tom-
beau, il demanda k la caltore des lettres des consolations pour
ses patriotiques regrets. Les universitte de Varsovie et de
Wilnaluioffrirentvainement des cbairesde llttdrature; et
eene ftit qu'klMnstantesollidtationde ThadeusxC sack i quil
consentlt enfln k accepter les fonctions de directeur du iyc^
de Krxemienielx, devenn btentOt, grftce k ses soins, une p€-
pinlkre f^conde d*bommes marquants dans les sdences et
les arts. Fdinski mourut en 1820, et la Pologne pleura en
Ini le boa dtoyen, Tardent patriote, non moins que le Utt^
rateur distingue. Ses premiers ouvrages eont des lettres en
vers k ses amis, et one traduction des Jardlns de Detille,
qui se distingue par une grande ^l^ganoe et une remarquable
puretd de langage. Mais ce qui fera surtout rivre son nom
dans Pbistoire de notre litt^rature, c^eat la rtforme qu*il
op6ra dans notre ortbograpbe. Avantlui die n'avait rien de
fixe ni d'arr^. Felinski Ini impose des r^les sAres et in-
variables; il y mtroduidt les accents et la voyelle J, qui
rendirent la langue plus barmonieuse et plus propre k
exprimer les pensto sentimentales et podtiques.
Felinski osa plus encore. II entreprit la r^iorme de notre
tragddle. Jnsqu'li lul on s'^tait bom^ cbex nous k tradulre
les tragMies grecques, latines et firan^ises. La sctoe ne re-
tentissait jamais d'anlrea noma que de ceux dea Miltiade,
dea Brntus, des OSsar, etc On n'y voyaitque togas romaines
00 cblamydea greeques. Un absurde pr^og^ d^larait que
rbistoire nationale n*ofl)nit pas un seul ^v^nement qui se
prOtftt aux exigances du tbMtre, ob dte lore on n'avait encore
jamaia entenda prononoer le nom dea SobieskI , dea Batbory,
et de tant d'aulres b^ros polonaia. Felinski brava le pre-
mier cet absurde pr^jug^, et publia, en 1814, une tragMIe
intitulte : Barbara^ qui obtint de nombreuses reprints-
Uona sur lea tb^trea de Yarsovie, de Wilna,. et autres
villas de Poiogpe, ob toiqours le publie raccudlllt avec en-
thousiasme. Le snjet en est empruntd an seixitoie dtele et
k Pbistoire de Pdogne. n s'agit du mariage secret que, du
vivant de son ptoe, Sigismond-Augoste avait contracts avec
Barbara Radziwil, et qu'il voulut fidre reconnaltre pour le-
gitime an moment ob il f\it appeM k ceindre la couronne.
L'opposition quMI rencontre dana rex^cution de son projet
de la part de la rdne-m6re. Bona, de la famille du Sforze de
Milan, forme le noead de la pi^; et c'est au moment ob
le rd, k force de fennet^, est parvenu k triompber de tous
lesobstadea, que U jeane rebie meurt, empdsonn^ par un
m^dedn italien, compatriote et complice de Bona.
LMntrigue de cette pitee est conduite avec beaucoup d'art,
les caractirea en sent trac^ avec une remarquable v^rit^
historique, et le style y a constamment la noblesse et 1*41^-
vation que reclame le genre tragiqne. Quant aux sentiments
qneTauteur y exprime, lis sent de ceux qui feront toujours
treasaillir des coenrs polonaia.
Micbd CZAIKOWBKI (MuHAHXD-SADIX-EFFBlfDl).
FJ^LIX. Le saint-si^ a ibh occupy par dnq papesou
antipapes de ce nom.
FELIX 1*' etait fils d*un Remain appeM Constantius,
II succ^da k Denys, I'an 269, sons le r^e de Tempereur
Claude II. L'fglise ^tait dora troublte par Pb^i^e de Paul
de Saraosate. Cet ^vAqued'Antiocbe, d^pos^ par on eondle,
refusait d*obdr k la sentence et de cMer son palais Episco-
pal k Domnus, quale eondle avait nommE k sa place. L*em*
pereur Aur^lien, juge de ce difli^rend, s'en. remit k la deci-
sion del'ev6que dellome etdes prtlats dltdie; et Fdix,
ayant refuse sa communion k Tberesiarque, le fit cbasser
d'une figlise que Paul avait scandalisee par son faste asia-
tique. Anrdlien dementi! bientOt cette apparence de respect
11.
324 Fl^IX
pour let prttres chr^ens : an ^it de persecution fut lanc^
contra eux. F61ix soutint par set discoars et par son exemple
le z^e de son troupean. n affermit et conaola les Tictimet
de la colto imp6iale. On aurare qa*il enseTelit de seg mains
342 martyrs. Mis en prison, il y moorat, le 22 dtoembre 274.
F£LIX II fut 6\ew6 sur le saint-si^ en 3S7, aprte I'exil
du pape LiMre, et malgn^ les protestations da people et de
ia partie du clerg^ qui tenait pour ce pontife, .d^posd par
Tempereur Constance. A en croire saint Athanase, Fdlix
n'aurait M (\u que par trois eonuqnes et sacr6 par trois
^Tdqnes yendusk Peropereur; d^tres toivains ecd^as-
tiques I'accusent d'arianisme. Mais le ttooignage de saint
Atbanase est tort suspect, puisque le pape LiMre ne fut
exile que pour avoir refuse de signer le d^cret du oondle de
Milan, ou plutdt des preiats ariens centre cet ev6que d'A-
lexandrle. Quoi qnll en sott, Felix 11 ne jouit pas longtemps
de sa puissance pontificale : les dames romaines lui prece-
raient Ubere; ellei se presentftrent k I'emperear Ck>nstance
dans tout reclat de leur parure, pour lui demander le rappel
de leur e^eque favori. Constance se laissa flechir, k condi-
tion que Libere signerait la condamnation d'Athanase, ainsi
que la profession de foi soascrite par le concile de Sirmium
'ui faveur de Tarianisme, et qu'en outre il consentirait i
partager le saint-siege atec Feiix. Libere, impatient de ren-
trer dans Rome, signa tout ce qu'on voulnt, et ftit re^udans
sa capltale, en 368, aux acclamations des dames etdu peuple.
Mais k peine I'emperear eot-il quitte cetteville, que le
peuple se ma sur les partisans de FeUx, et le chassa de sa
capitate. Retabli un instant par le zele de ses amis et par
la protection de Constance, il fut banni une secondefois4
force ouTerte, et» aprte aTotr vegete bait ans dans one terre
quil avait en Toscane, il y mourut, pea de jours avant son
competiteur. Sa memoire eprouva les mftmes vicissitudes
que sa vie. Saint Augustin, Optatus de Miieve et plusieurs
autres ne Tout jamais compte an nombre des pontifes de
Rome ; et ce ne fut que trois siedes aprte, qu'il fut declare
tout k la fois pape, saint et martyr par un decret de Gre-
goire le Grand.
F£LIX in etait fils d*an prfttre remain du mfime nom,
et portait le prenomde CalHu, II etait marie, et passe pour
le quadrisaieul de G r eg oi re I**, dit le Grand. II succeda,
le 8 mars 483, k Simplicins, sousle r^e d'Odoacre. Vb6-
resie des eutycbi onset les debats pour le siege metro-
politaio d'Alexandrie occup^rent les premiers moments de
son pontificat. Pierre Monge Tarien, et Jean Talaios Portho-
doxe se disputaient cette£gUse d'Afrique. Acace, patriarche
de Constantinople , protegeait le premier, tandis que le se-
cond etait soutenu par le saint-siege. A I'aide de oette qoe-
relle, Feiix III essaya de soumottre le siege de Constanti-
nople k oelui de Rome. Le patriarcbe et Tempereur zenon
se jou^rent de ses legats, les firent mettre en prison, et deux
d'entre eux n*en soitirent qu'aprto avoir coramoniqoe avec
les heretiques. Fdix les fit excommunier k leur retour, le
28 juiUet484, par un concile, qui enveloppa le patriarche
Acace dans la sentence. Un nouveau legat, charge de la si-
gniiier dans Constantinople, tut seduit k son tour par le
patriarciie et frappe du memo anatheme par le pape. Les
evdques orthodoxes ayanl ete cependant retablis dans les
eglises dUfrique par le Tandale Gondebaod, Felix III
lan^ unedecretale centre les catholiques, clercs ou laiqnes,
qui pendant la domination des ariens s'etaient fait rebaptiser
par eux. 11 leur interdit les ordres sacres, les soumit k une
penitence, ^ d^rada tous let pretres on eveques tombes
dans ce peche. Acace etant mort en 489, et son successeur
Flavita ayant voulu menager les deux partis, Felix III de-
couvreses menees, et chasse ses envoyes de Rome ; bient6t
la nort derobe Flavita h Tanatliemc, et le nouveau |iatriar-
die Cuplieinius sollicite la communion du saint-siege. Mais
«« n^est point assez pour I'intraitable Feiix III. Euphemius
<i conserve dans les diptyques les noms d'Acace et de Fla-
vita, l^e pape lui reAise la comniuniou, et Jut ordonoe de I«h
*«.» » r. GrUe disoute dura trenio an?*, et finil iiar la ra<li:«tion
des noms coudamnes par ie saint-siege; mats Felix ni ns
fut pas temoin de ce triompbe; il ne re^ut pas mteu la
reponse de Temperear Anastase k la lettre qn'il avait ecrita
k ce saccesscur de zenon pour Tengager k pToteger la foi c»-
tholique. H mourut le 2& levrier 492, apris on pontificst
de neuf ans moins donxe jours.
F^LIV IV Alt le soccesseor de Jean I*', sons le r^
de Tempereur Justin et do roi Theodoric, qui, traacbaot
tootes les brigues, le fit dire ou Peiut lai-meme, de sa pkine
autorite, Tan 526. Il etait fils d'on Samnite, appeie CatUh
rius; etrendit un service signaie an saint-siege, en faisaal
revoquer par le roi Atbalaric redit de Valentinien n qui
autorisait l*appel du jngement du pape i Pautorite secali^
C*est k lui que sent dues encore la leparation de reglise de
Saint-Satumin et la fbndation de celle de Saint-Ctaie et
Samt-Damien. Son pontificat dura trois annees, et finit le
12 octobre 529.
F£LIX T, sous le nom d*Amedee Y III, etait doc soo-
verain de Savoie. La mort de sa femme, Marie de Boargo-
gne, ftlle de Philippe le Hardi« que la peste de 1428 lui avait
enl^ee, et un assassinat tente sur sa personne par un gen-
tilbomme le degoftt^rent du monde. II fit bAtir un palais
sur les bords du lac de Geneve , prte du convent qu*il avait
fonde a Ripaille, et, remettant les rftnes de l'£tat k son fits
Louis, il s'y retira, sous Phabitd^ermite, avec six clievaliers.
Ce fut le 7 Dovembre 1434 qn*il prit cette resolution, pen-
dant la tenue du fameux condle de B&le, ou de vioieali
debats s^etaient eieves entre EugenelVet les Peres. Ces
debats se prolongerent longtemps encore, et la liainertei-
proque s'aigrit k tel point , qu*£ogene IV fill ddpose le 25
join 1439. Loin de songer k le remplaoer, Anied6e Till pr»-
teste, le 20 juillet, centre un acte qu'il considere comme
attentatoire aux droits du saint-siege; et cette protestation,
regardee comme unepreuve de aeie pour PEgliae, attire les
regards du concile vers sa retraite. Sur les trente-trois pre*
lata choisis pour former an conclave, seize scrotins dM-
gnent Amedee. Alors les brigues eclatent; la ealomnie s*en
meie. On presenteson pretendo ermitagede Ripaille comma
un lieu de debauche et d*orgies. Mais une voix poissante
le protege, c*est cdle d'JEneas Sylvius, qui se fera connaltre
plus tard sous le nom de P i e 1 1. 11 atteste Pausterite deics
moDurs, son xeie pour la religion, sa piete, le grand nombre
de ses fondations religieuses ; d'autres refutent les objedieAs
qu'on tire de son caract^ de laique. Ces raisons Pempor-
tent; le cardinal d'Arles', president du conclave, le pro-
clame le 5 novembre 1459. 11 va le chercher k RfpaiUe; et le
due Amedee est intronise sous le nom de Felix V.
Cette exaltation lui valut I'anatheme d*Eugtee IV et las
grossieres injures des partisans de ce pape, qui retint sons
sa domination les trois quarts des puissances chretienneB,
la Tille de Rome et le piSbriiaoine de Saint-Pierre. Feiix V
ne fut pape que de nom. Le concile de B41e se troovaflStyrce
de lui allooer pour revenu le di&ieroe denier de tons les
benefices ecdesiastlqaes. Mais ce decret a*etant execute que
dans les terres de son obedience, Feiix vit dediner rapide-
dement sa puissance splrituelle, et se r^ira en 1442 k Lau-
sanne pour lecbapper aux ennuis de sa position. Les con-
ciles de BAle etde Florence finirent de lassitude ; et qnand
Eugene IV fut mort, les cardinaux de sa bction se hAiereat
de lui donner un successeur dans la personne de Nicolas V,
de peur qu*on ne les for^t i reconnaltre Feiix. Cehii-d
etait bors d*eut de les y contraindre. Malgre ses legats et
ses bulles, toutes les paissances chreUennes adheralent k Pe-
lection de Rome. II ne restait k Felix que la Suisae et la
Savoie. i£neas Sylvius avait depuis longlemps deseite sa
cause ; et Nicolas V renonvelait les anathemes d*Eugtee IV.
La mediation de Charies VII, roi de France, mit un tenne
k ce schisme. Felix abdiqua la papaateen avril 1449, et re-
devint Amedee de Savoie; mais il rests le second dans Vt-
glise, sous le litre de cardinal de Sainte-Sabine, qa*ll aPa
ensevelir avec lui dans son ermitage on son palais de Bt-
(latllc, au milieu des six clievaliers pour lesqoela U avail
F^LIX — FELLENBERG
foihl^ Tonlre s^culier de Saint-Maurice. 11 moarutk Geneve,
|p; 7 jaaYter 1411. Ywrna^ dc rAeAa^mie fran^aiae.
F^IJXy gouTerneur de la Jiidte pour les Romains, yen
ran 53 de notre ^re, 6tait Mn de Pallas, affrancbi de Clattde»
et<poasaDrufiille,fiUeduTleuxroiAgrippa I*'.Saint Paul
comparat devant lul h Gterte, et 11 le retint en prison.
FJfiUX DE MOLE (Saint) , prdtre de Note en Campa-
Die, eut beaoeoup i flouiliir pour la foi sous Dto et Va-
Mrien. Aprte la mort de Maxima , ^vdqne de Nolo, on
vonlutlemettrelilatfttede oekte^gliie; maia il reftasa par
hnmiliM et passa le reste de see Jonrt en paii sur un petit
coin de terre qu'il cultivait Ini-mdme et dont 11 partageait
les fruits ayec les pauTres. II ayait en de grands biens avant
la perstoition et aurait pu facflement se les (aire rendre;
nals.il aima mieux Tivre dans rindigenee, ch6re k Dieu. 11
modnit Tan 256 et fut honors comme un saint i Nole d'oii
son culte passa en Afrique.
F^IX D'URGEL , ^vdqiie d'Uigel en Catalogoe, ami
d^Elipaod , ^vdque de TolMe , soutint oomme ce dernier
que J^uS'-Christ est seulement le fils adoptif de Dieu. Ce
qui avait donn^ naissance i cette li^rteie, trte-r^pandue k
cette ^poque en Espagne , c'^tait le d^ir de repousser I'ac-
cosatioii d^idolAtrie que les musulmans portaient centre les
clir6tieDSy coupables k leurs yeux de ne pas reconnaltre
VmM de Dieu. F^ix d'Urgcl soutint ses opinions dans
les tents; mais elles furent condamnta aux conciles de
Batisbonne en 792, de Francfort en 794, et de Rome
eu 799. F^x fut d^poss^d de T^piscopat dans cette der-
nifere asseroblte et rel^u6 k Lyon , d'od 11 ^crivit i son
peopte d*Urgel une Lettre qui contenait Tabjuration de sou
systfeme. U mourut Ters I'an 818.
FtUXy rbdteur, Ganlois d'origine, aprte aToir proress<i
la rb^lorique k Clermont en AuTergne, Tint se fixer k Rome
dte Tan 532. II y corrigea les sept livres d'bumanit^ d'un
autre F^ix, sumomm^ Capelta. II mourut en 549.
Fl^LlX (Rachbl). Voifez Racbb..
FELLAHS. Cest te nom qu*en^nbie et sortout en
£gy pte 00 donne aux Arabesqui cultivent te sol. n ne faut
point confondreles Fellabs avec \eB Foulahs^ race n^gre
do iiaut Soudan, qui est extr6menient r^pandue, non plus
qu'aTec les FelUUahSy peuplade nigre de m^me origine
que les Foolahs et qui babite Touest de TAfrique. Le fellah
d*ti;gypte Tit de Ayes, de l^umes verts, de riz, de mais;
il babite une cabane de quatre pieds de haut, n*a d*autres
menbtes qu*une natte pour ydormir, une crucbe k eau, quel-
qnes natensiles de cuisine, et d'autres Tfitements qu'une cbe-
mise de toile blene , relevte sur le genou par une cdnture,
et un tarb<mch pour eouTrir sa t6te ras^. II a la figure
OTale, les traits rollers, rceil noir et per^ant, la barbe
divis66 par bouquets. Sa pbysionomle est noble , fito, fran-
che et ou?erte , et sas manikres sont plus distingotes que sa
position ne te comporte. Qu<dque naturellement paresseux
et indolent, il est ftpre an travail et supporte la fatigue avec
eoorage et vigueur; fl accompagne m6me ses travaox de
cbanls pieux et d*inTocations k Dieu et k Maliomet 11 est
d^ailleuTS doux, patient, soumis, d^sintdress^ et surlout
obligeant, gto^reux et trte-bospitalier. Les fellahs ne sont
point Jalonxde leurs femmes, et out pour elles les plus grands
dgards. fortes, sooplea et bien d^couplto, elles oot les
traits molns rollers que les hommes , maisde beaux yeux,
on beau buste , desjambes musclte et nues; elles oommen-
ecBt i se d^sbaUtuer de voiler leur visage et de tatouer
CB noir leur front, leur menton, le dessus de leurs mains,
el en rouge leurs ongles , le dessous des pieds et rint^rieur
dcs mains. Bien que voluptneuses et fteondes, les femmes
des iellabs sont laborieoses; dies supportent ais6ment la
marcbe, la fatigue, le poidsdes fardeaux; elles parlagent
les tnvauxdes liomroes, et leur servent de manoeuvres lors-
iia*ils oonstraisent des bAtiments. II. Audiffret.
FELLANISyFELLATAHS. Voyez Foulaus.
FELLENBERG ( Pnii.iPP£-£uMAM'EL ne ), fondaletir
eA directeur de plusieurs graniU ^lablissenicnls d'aj^ronomie
S2&
et d*enseignemenl public en Suisse, naquit k Berne, en 1777,
d^une famUle patricienne, et re^t uue Mueation distin-
gue, que perfectionnteent encore de nombreux voyages k
r^faraoger* Lors de la revolution de 1798, qui cbangea
tout le systime gouvememental de la Suisse, il se soumit
aux nouvelles autoritto de la r^ublique helvdtique : com-
mandant de quartier k Berne , 11 parvint k comprimer par
des moyens de conciliation une toeute des paysans de
roberland; nudsksautorit^ supMeures ayant refusA da
r^ser les promesses qu^ avail faites en leur nom, il se
d4aaAi de son commandement, rentra dans la vie privfe,
et renon^a k toute function publlque, pour se livrer d^r-
mais exdusivement au perfectionnement de P^ducation po-
pulaire et aux etudes agricoles. Mari6 et dijk pdre de plu-
sieurs eniluits, 11 acbeta le vaste domahie d*Hofwyl, k deux
lieues de Berne, sur la route de Soleure. II entra k quel-
que temps de U en relation avec P es ta I ozzl , qui ne taida
point k transporter son ^cole de Burgdorf au di&teau de
BuGhs<^, voisin do domaine d*Hofivyl. Le projet de FeU
lenberg et de Pestalozzi avail ^ de partager la direction
de cet etablissement; mais la difRSrence comply existant
entre leurs caract&res fUt cause que leur bonne fntelligence
dura peu. Pestalozzi transf^Sra alors son ^blissement k Iver-
dun, dans le canton de Vaud; et Fellenberg, de son cdt^,
n*en oontinoa pas moins k poorsuivre isol^ment la r^ltsa-
lion de ses id^ particuli^res en mati^ d^Mucation et d*a-
gronomie. 11 redouble m6me d^effbrts poor accroltre le re-
venu de son domaine d*Hol\nryl au moyen dinnevations
Judicieuses introdoites dans la culture, prtebant ainsi
d*exemple en faveor de la r^fonne agricole k laquelle 11
s'^talt vou^, et dont il propageait en outre les id^ an
moyen de nombreux Merits. En m^.me temps 11 cr^t une
maison de refuge poor les enfants abondoniMSs, ainsi qu'uue
6»le agronomique, pour laquelle le gouvemement de Berne
lui donna pendant quelqoe temps la jouissance dn domaine
et du cIiAteau de Buchs^; en 1808 11 comply ces dlverses
cr^tions en fondant un ^tablissement dUnstmction snp^-
rlenre k I'usage des enfants de families ricbea.
En 1817, la mine de r^tablissement fond6 par Pestalozzi
d^termina Fellenberg k se r^ncilier avec lui et k tenter de
fusionner les ^les d'Hofwyl et dlverdon, on du mofais
d*etabltr entre elles de tels rapports, que Tune ne f At que la
succursale dePautre. Mais ce projet ^cboua compl^ement,
et il en fut dem^raedes plans qu*on Imaglna plus tardpour
fonder dans chaque canton de la Suisse des ^tablissements
analogues k celui d'Hofvryl, et qui auraient ^ tons plac^
sous une m6me direction sop^rleure. Et puis, fl fuit bien le
dire, les liommes etles cboses n'ont qu'un temps; et il vint
un moment oti les id^es qui avaient prteid^ k la fondatiun
de reiablissement dinstruction publique d*HofWyl k I'usage
des classes supdrieures de la eoci^ parurent vieilles et ar>
ri^r^es. L^^tranger cessa peu k peu de foumir des recrues
k cette p^pini^re, de laquelle, disait^n , ne devaient Ja-
mais sortir que des bommes forts et des sujets sup^eurs.
CVtaient les profits qu'on r^isait sur ce pensionnat dn
grand genre qui servaient k couvrir les firais de IMnstitut
agronomique de Bucli»te : or, ces profits cessant d^avoir lieu,
il fellut fermer lVx)le d'agrlculture. On ne sauralt nier ton*
tefois qu*eu d^pil de tons les obstacles quMl dut surmonter,
et qid lui vinrent quelquefois du mauvais vouloir dn gou-
vcmement de Berne lui-m£me, Fellenbeig n^ait en defini-
tive propagis des id6es utiles et ffoondes. II ne fut pas pr6-
clsdment regard^ comme un proph^te dans son pays ; mais
retranger fut plus jnste k son ^gard. De tons les points de
derEurope on veoalten Suisse <^tttdierPorganisationinterieore
deses diCT^rents itablissements, comme autant demoddesft
suivre pour des creations analogues projetta paries diffi^
rente goiivememento. En 1833 Fellenberg fut Au landan*
man de Berne. II mourut le 21 novemhre 1844. Son fib,
Guiilaume db FELLErasac, avail essay^ de conserver r^ta>
br.ssement d^llofwyl; mais 11 avait flni par ac trouver fbro4
dc le fermer bien avant la mort de sou p'va
826
FELLER — FEMERN
FELLER (Joachim ), oA^re profeMearstxon, somnam-
bule, n^ en 1628, k Zwickau, ddbata k traize ans par on potaie
btin sur la Passion de J^s-Christ. GonserTatanr de la bi-
bliotb^ue de Leipiig, et I'un des rMacteora des Acta Eru-
dUorum, il fot mtM dans les qnereHes littdraires da son
temps, et moarut en 169t.
Son flls, Joachim-FtidMc Feller , mortk cinquante-trois
ans, en 1736, est connn en Allemagne par son lifre intital^:
Otium hanoveranum^ sive Biiseellanea exore et sehedis
LeibniiUL Cast nn excdient ana^ od Ton trooTe ane foale
do particQlarit^ curieuses siir Leibnitz.
FELLER ( FRAN^ois-XATncii), j^snite, naquit en 1735, k
BrnxeUes* Ses Etudes acheTte k Rdms, il flit envo^^ par se«
sup^riears k Li^ie, pour ensdgner les hnmanit^s. II pro-
Tessa ensoite k Paderbom, et occnpa k Tymao, en Hongrie,
darantplosienrs annto, nne chaire de tbfologie. En 1771 il
roTint dans sa patrie, et s'^tablit k Li^, od il se livra k la
composition de divers ouTrages. Lors dn sonl^yement des
Pays^Bas, en 1787 , Feller prit parti dans cette lutte , et se
rangea da oOtd national, dont il appoya la cause par des bro*
chares. La revolution fran^se, qui ^lata deux ans aprto,
bJussait trop YiTement ses opinions politiques et religieases
pour quMI pot en adopter les principes. Aussi , quand notre
arm^e s*empara du pays, en 1714, Feller abandonna-Mlsa pa-
trie poor 86 retirer en Westphalia. Il moarut k Ratisbonne, le
23 mai 1802. Quoiqall ait beancoupterit, nous ne mention-
nerons id nises oetiTres sdentifiqaes, ok ils'efTor^it de ren-
verser le systteie de Newton, ni ses cenyres morales et th^
logiques. Nous dterons settlement son Dieiionnaire histO'
rique, qui a eu plusieurs Editions. Une si Taste entreprise,
e\^ut^ par un seal homme, pr^sente natordlement des
lacunas et des iniperrections ; on regrette surtout quMl ait
copi^ trop souTent celui de Cliaudon et que Tesprlt de secte
ait fausfld son jugement au point de le rendre injuste envers
toot jans^niste et toot philosoplie dn dix«buitikme sikcle, tan-
dis qn*U cberche k grandlr certidns hommes m^liocres, n'ayant
d'autre m^rite qued^ktre orthodoxes. SAnrr-PaospER jeune.
FELLETIN. Vogez Crecsb (D^partement de la ).
FELLOW. On appelle de ce nom qui signifle compa-
gnon, conArkre, dans les uni?ersil^ d*Ox To rd et.de C a m-
b r i d ge , les membres des colUges ou fondalions savantes ,
chargte d'administrer les affaires int^rieures et ext^rieures
de ces fondations. Leur nombre varie snivant l*importance
des colMges ; dans quelqnea-uns il n'est que de dix k douze,
et dans d'autres va de soixante-diz k cent. lis se partagent
autre euXy par ordre d^anciennet^, les revenus de ia fondatioa,
d^uction failes de tootes les d^penses n^cessaires; la quote
part de cliacun ne descend Jamais au-dessous de 25 livres
sterling (600 fr.), et parrient souvent k an chldre furt
eiev^. Lm fellows per^iventd'ailleursdes traitements par-
ticuliersattachte auxdiferses functions dont lis sontrev6tus.
Us habitent les bktiments appartenant au coll^ dont ils
fout partie, et y sont nourris gratuitement ; mais ils ne sout
tenus d^ rMder chaque ann& que fort peu de temps. La
jonissance de oes espkes de b^n^Oces uniTersitaires (fel-
iowshipM) est k Tie; elle ne cease de droit que lorsque le
titulaire se marie, acquiert une propridtk fonclire d*un re-
▼enu sup^rieur, oo encore lorsquli obtient on emploi unl-
▼ersitaire mieax nttribu^, suit nne cure avantageuse. L*un
de cei/ellowia le titre de prorecteur^ et remplit les fonc-
tions de prteident (head on master)^ et ses pairs ont
seals le droit de le choisir. Les uniyersit^ de Dublin et de
iXirham ont ^galement des fellows. A la grande teole d'^-
toa se trouTO aussi attach^ un concede sept/e/Zotrs, char-
ge de la direction sup6rieiire de relablissement et de l^ad-
mlnistration de set revenus. Ils ont Ic privil^^ge de poavoir
se marier sans perdre leur place, et peurent lacumuler
•▼ee one cure. Enfln, les Anglais appellent encore /e///)tri
les membres des soci^t^ saf antes.
FELON,FtL0NIIC.Au moyenkgc,onqaaliriait defilon
le vassal qui ne voulait pas rcconnaltre son seigneur, ou qui
violaitenvert lul son serroent de fid^ild; on (tonnait aus.si
cette qualification an sdgneur qui faisait injnra k son vaiid«
Dans la langne du moyen kge,fihn signifiait anssi cruel st
inhufnain. Ge mot est rest^ , avec le sens de trattre , dans le
langage Tulgaire. Selon les uns, il yient de lli^breo nq/b/,psr
m^thteou d^placement desyliabe ; sdon les autres, il ddiva
del'allemand fehlen, manquer, Milir; d^antres luidonnent
pour radne le grec 9T}Xetv, ou le latin >^/, colkre, fid. •
Dans le droit (Stodal, le crime defilonie emportait eoafls*
cation du fief: c'est de cette ioi que s'arma Pbilippa-
Auf^uste centre le roi Jean d*Angleterre. On connaltce
yieil adage du droit f6odal : « G*est fihnie si le rassal st-
tentek la personne de son sdgneur. » Le crime de/ffonie^
selon les Tidlles lois d'Angleterre , comprensit le menrtre,
le vol, lesuidde, la sodomie, IMnoendie aree prtoMlta-
tion, etc. ^ Charles Do RoniR.
FELONGENE. Toyas I^clairb.
FELOUQUE. Les fdouqnes s'en Tont avec les demiires
puissances barbaresques qui les aTalent conserrta. La felou*
que florissalt dans le quinzikme et le seizikme dMe sar la
MMiterran^e. Afin de prbfiter de tontes les droonstanoss
du temiM, 11 fallait aiix forbans qui avaient ^Itbli fours re-
paires sur la e6H septentrionale d*Afriqoe, des nayiiesallaot
k la voile et k i*aviron. La fdouqne, qui n'est qu'unegaKrs
de trks-petites dimensions, convenait parfaitement Comme
la ga I k r e, die n*a que deuz mkts un peu incline sur ravant,
et leurs noms indiquent son origfaie italienne; oeini de Tar-
rikre, ou le grand mkt, s'appdle Varbre de mesire ; Pantre,
l*ar^6 de trinquet. Chacun d*eux porte une rofle dnurme,
du genre de oelles qu^on nomme A antennes : cette Tdlors
permet de naviguer tr^prks de ia direction du vent ; pds,
quand la brise tombe , on amkne les antennes snr te pent,
et le reste dn grtonent n*o(Ire plus qu'une bien ftiMe r^is-
tance k PefTort de la rame. De la prone saille on ODlterean, en
pikce de bots ronde, quV>n appdie JUehe : elle fkdlHe la
manceuvre.
La felouqoe a douze arirons de chaque bord; les ra-
menrs, dont la moiti^ du corps se trouve au-dessoos da
pont, sont bien abrit^ par la muraille. Son artillerle est fo^
nadable; I'avant est arm^ de deux canons, el tool antoorp
sur des montants en bois, qui portent le nom de ehande*
Uers,on ajoste des pierriers, ou petits canons, en cniTre, avea
piTot ; lear nombre est ordinairement de trente-deux. Qoait
aux logenients, il n'y foul chercber ni le luxe ni la commo-
dity; les matdots, qui sont trte-nombreuxrelatiTement anx
dimensions du navire, s^arrangenl oomme lis peoTenI sous
le pont, dans de petites cases. Le capitaine a son posterterv^
sur I'arrikre : on dispose pour lui une espkoe de cairosse
ayec des cerceauz de bois, reconverts d*ane lolle pdnte on
gondronnte; et de chaque c6t6 de cette cabine on done des
caissons, quiservent k lafois d'armoires, de tits el decbaisei;
une petite table peut tenir au milieu. G*est autour dn cabaoon
du capitaine que les felouqaes denies prodiguent leurs
omements : la muraille est sculpts en arabesques, iapein-
ture fralchemententretenuey le tableau qui porte lenomdu
navire, enjoliy^ d*une foole de fantaisies, an gr^ da propria
taire ou duconstructeur. En arrikre de la cabane, il y a en«
core une saillie, od se place le timonnier, qui tient la baire
du gouvemail , et ordinairement , pour ne pas lout boole-
verser chezle capitaine, on a soin d*employer une barreren-
renvers^. L*anteur de Don Quiehotte nous alatss^une
charmante description de la navigation sur uoe fdouqne.
Th<$Ogkne Page, capitaim de tmiiaeao.
FELTRE ( Due de). Voyez Clarke.
FEMELLE. Voyez Male.
FEiMERN ou FKMARN , petite He de la Baltiqae,
dependant du duch^ de Schleswig, k rextrfoiit^ nord-est
du duch6 de Holstdn , dont elle n'esi s^r6e que par la
Femarsund, Hdroit large k peine de 2 kilomMres^ estgtek-
ralement plate, d^poorvue de bon port, pauvre en bois, sans
eau , mais produit des cer^ales en abondanoe, et compte sor
une superfide de 4 myriamktres carrte environ 9,600
habitants, dont la p^he, Vagriculture et la navigation sont
FEMBRN — FEMME
827
Im piiMl|nlM tadnslriM, et qui font en ootre im commerce
important en lias de laine de leor fabrication. Burg on
Birgy prta da lac du mteie nom, sor la riTe m^ridionale,
a?ec environ 1,000 iiabitants et nn fort mauvais port, est
le chef-lieu de cette lie.
Femeni d^pendit dte Ie« temps les pins recall des comtes
et des dncade Holstein, qui en 1326 lui donntont son droit j
propre le pins anden; lenoa?eau date de 1558. En 1406,
Burg obtint le droit de Lnbeck ; le traits condu en 1580 i '
FIcMboarg attriboa la possesion de Femam k la ligne de '
HolsteiA-GoUorp; et ceux de 1767 et 1773 root ftit passer,
de mtaie que tootos les iwssessions de cette maiBon , sous
la domination du Danemark. La oourbore que forme' au sud-
ouest la cOte opposte s'appelle la Lande de Kolberg, et
est ofl^re par la yictolre navale que le roi Christian IV y
remporta le I*' jniUet 1644, snr la flotte suMoise.
FEMME {Phgsiologie), La taiile de la femme est moins
^leTtequecellede lliomme, condition d'barmoniequise con-
eilie ayeclabeant^ : unefemme trte-grande est rarement grA-
rieuse. «QaeUe est la taiile de ma-aomr Marie f demandait la
reine^lisabetb^rambassadeardeMarie Stuart —Madame, la
prinoease Marie est plus grandequeVotre Mijest^ d'enyiron
deux pouceSy r^pondit Tambassadeur. — G*est deux pouces
de trap, r^partit Elisabeth : j*ai pr^ds^ment la taiile qui sled
le mieux k mon sexe... « Toutes les femmes jeunes et belles
penaent comme Elisabeth, on ce serait lenr fkute : an moins,
oe sont-ce pas les attestations qui tear manquent Toutefols ,
la V^nns de MMids a 7 tfttes et demie, oomme disentles
ar(istes,tandisquerApononduBelT6d6rea8t6tes et
quelqnes modules , ce qui fait k peu pr6s la diflKrence d'un
adtltoie. Les deux sexes dans nos cUmats temp6r6s ont ap-
prodiant les m&nes proportions jusqu'^ douzeoutreixe ans;
Dials la erne des lilies s*arr6te presque enti^rement dks que
▼ieat I'ige de la puberty, tandis que llximme continue de
crotfre jnsqu'ii Tii^ans, et quelquefois au dett. Les propor-
tions difl^nt aussi d'un sexe k Pautre. Chez Thomme, la
moiti^ du corps correspond k la bissection du torse, k peu
pris au pubis; taodis que cliez la femme, oe point median
est situ^ plus haul , dans Hnterfalle du pubis k roiubiiic.
Vt tronc chei elle a done proportioimellement plus de lon-
gueur que obex Thomme; les meinbres inf(Srieurs sont plus
> c»urts ; et pour peu qu*on veuille y songer, on comprend
que eela derail £tre.
La tfite de la femme a moins de tolumeque dans la race
masculine : lediaro4tre transversal a moins d*^tenduc; le
front a moins de largeur, moins d'^l^vation; et Toil^ pour-
qooi, s'U fiiut en croire ieiA phr^nologistes, jamais femme
n*a cM de religion, n'a faitde po&ne 6pique ni de grandes
dteonvertes. An moins existe-t-il des difTi^rences manifestos
entre le crftne d'un homuie et celui d*une femme. Le finont
de celle-d est en g^n^ral moins in^ que le nOtre ; et
c'est afin de rompre cette uniformity du front que qudques
femmes d^antes foment de noeuds ou de pierres ^tince*
laates. La senle chevelnre suffirait pour caract^riser les
•exes. Les chereux de la femme sont asset longs pour la
Tttir, asses beaiix pour la parer, assez toufftis pour exiger
dea soins Infinis oil se consument de longs instants. Les
yeax de la Hsnme sont un peu plus dearth, et ordinalre-
inettt mleux Toil^, soil par des oils plus long^ que ceux de
Itionuoe, soit par des paupi^res dont le tissu Hii etcumme
maOm& se ddroule atec une rapidity magique, sans garder
ni plis ni rides. Les sourclls sont aussi mleux arquds, ca-
ractte que qudques femmes rendent encore plus sensible
CB colorant les sourdls et les oils k la maniire des Orien-
tales ei des Grecques du Fanar. Le nez est presque toi^ours
plus petit qu'en Tautre sexe, affectant an reste milte for^
mea, menaces ou promesses; tantAlse continuant fitomeut
arec le front oomme celui de la V^nus grecque ; tantOt ddian-
crt Immodestement vers le liaut ; qudquefois court, retroussd
oa 4igM, rarement aqnilin.La boucheest presqne toujoors
plus petite, on dn moins plus gradeuse^memesans leseoours
daiourire. Biaia cfestan tronc prlndpalement que diffl^r<%nt les
caracttres dteisifs du sexe : un iMssin irk^iuk, la lou-
plesse du torse et son ddgantel^ftret^, le gradeux contour
des ilancs et le parfait poll du ventre que des corsets m^l-
liques deferment d fr^quemment. La poitrtne de la femme ,
quant k Tespace pulmonaire, k moins d'ampleur que cdle
de Pbomme : la double pyramide forro^ par le tronc est
beaocoup plus ostensible chet te femme, au moins dans la
Jeunesse... Pour que les seins sbient irr^pix>duibles , 11 doit
exister autant d'espace d'un mamdon k Tautre qne de cha-
cnn d'eux k cette fossette entre davicules formant la limite
Inl6rieure du con. Mais cette conformation premiere, di-
verses droonstances la modifient. Enfin , d nous ^udions les
membres, nous verrons quits ont pour charpente solide dans
la femme des oe plus blancs, moins anguleux, moins hdriss^
d'emprdnles musculaires; pour rooteurs, moins dneigiques
qu'agiles, des muscles plus arrondis, moins rdsistants, plus
ductiles; pour envdoppe coounune, et condition dhmitd, une
peau plus fine, plus dastique et plus unle. Le bras, descen-
dant moins bas que cdoi de Thomme, est aussi articuld plus
en levant, la davicule dtant moins courb^; et deik vient
que r^ule est plus arrondie. La main est plus petite, plus
ddicate, d toutefols les labeurs ou le dimat ne Tout pas
d6formte. Et quant aux membrea infifirieurs, T^asement
du bassin fait qne , les fdmurs dtant plus ^rt^ vers te
haul, les genoux d les pieds tendont k se dieter Tun vers
I'autre; ce qui rend la station naoins assure, et la marclie
plus vadllante. Atissi la femme cour^elle p^blement, die
dont la danse est d l^^e ; die bolte mtoie un peu qudque-
fois, quand die prdvoit qu'on la rcgarde. Le pied, oh le
deuxi^e ortdl di^passe tous les antres, tant qne d'droites
etcourtes chaussures neTont pas oourbd, a les formes les
plus ddlicates, surtout parmi les classes devdes, ok Fopu-
lence autorise llmmobite ddseeovrement.
Un trdt remarquable dela figure, c'est lapurd^du blanc
des yeux formant contraste avec la tdnte fonotede I'lris. 11
est d'autres causes de beauts tout aussi irrdcusables : Idles
sont ces petites fosseltes capricieuses qui se dessinent aux
jooes, aux bras ou aux lombes, quelquefois au menton.
D'autres fois c'est un signe brun ou noir qui s*incorpore k
quelque partie dela figure, etfait singuliirement ressorllr la
finesse dela peau et sablancheur, dolors moins uniforme. La
purely nacrte des dents est de m6me uno trte-ricbe parure,
qui ne se remplace ni ne s'adi6te, et qu'on doit pi^rver
attentivement de tont ce qui serdt mdtdlique ou mineral.
Mais k quo! sert d^teom^r les caracteres de la beautd^,
d chacun de nous la con^it k sa mani^, et d ce qu'un
peuple admire est rdputd ddiaut diez une autre nation? Le
N^re ne trouve-t-il pas adorables les grosses tevres, le nex
dpatd et le tdnt d'i^b^e de sa n^gresse? Ses Canova et ses
Thorwaldsen, si la race nigre en possddait, enfauteralent
des Ytous aux cheveux crdpus et des graces couletir ba-
sdte. L'Anglds attache un grand prix k la clievdure dorte
des anglaises, k leur taiile svelte etddite , et k leur pAleur
autant qu'li leur indifflirence. Le Franks , plus unlversel
dans ses goOts, et plus digne d'dre cosmopolite, pr^ffere
n^anmoins Tdr enjoud ou capricieux des Parisiennes au%
physionomles plus sentimentales ou plus majestueuses des
femmes grecques , des Allemandes , des Espagnoles ou des
Orientales. J'avoueral en mon particulier que le nex grec
dela Vdius de Mddicis, ainsi qne sa pbysionomie trop
puerile, a dO, sdon moi, restreindre le nombre de ses ad-
mirateurs exclusKs.
Quant auxappardls de la nutrition, ce sont dans les deux
sexes les m^nes organes, ne diCKrant que par le volume et
I'toergie. La femme a pour la mastication des organes moins
prononcte. EUe a parfols en mouis deux ou quatre dents
moldres, ses dents de sagesse faisant souvent ddkut L'es«
tomac en die est plus pdit, moins dnergiqne, mlenx fa^nnd
k I'abstinence, tant lea soins de sa sant^ comportent de pri-
vations. Mds 11 est plus ddicat et plus susceptibte, plus
prompt k s'affecter par une multitude de causes, outre les
reiaillissemeats sympatliiques de I'ntdrus^ organe cssentid,
398
FEMME
par qui tons let autret sonl doming, et dont chaque acte
vital retrace rinflueoce.
Le coeur de la femme est plus petit, et ilbat plos Tilaqae
celni de rhomme; eon pouls a mollis de force et plus de
fr^quenoe; mais de certaines p^odes ont en loi pour pr^
sages des rebondissements siogiiliers. La femme a ce trait
d'analogie avec renfaoce, que sa clialeor Tttale est moins
devte. Aussl est-c^ plus accessiUeau frold, disposition
qo'aocroisseiit encope et sa sobri^t^ et les r6les sMentaires
que lui assignent les moenrs ches la plupart des natioiis. Son
temptement est plotdt lymphatique que sanguin , et plus
rarement bUieax que celoi de Tbomme. Les vaisseaui
lymphatiques et le tlssu cellolaire abondenten elle; et ce
genre de stractore, favorable k la beauts des formes, est
pour nn grand nombre de femmes une cause fi^coode d*iu-
firroiUs. Eiies sont quelqoefois nerveuses, ce qui les expose
aux souflrances, a la maigrenret au d^laissement. Tout est
lent dans leurs maladies , auxqoelles les chagrins servent
fr6quemmeut de cause. Les distractions et le plaisir doivent
tenir une grande^place dans lenr bygitoe, et Thygitoe de-
trait en grande'partie composer leur m^ecine , tant dies
sont InAuen^ables. Famill^res avecles souflrances, eiles ex-
cellent k supporter ladoulenr.
Le larynx des femmes a pea de saillie; on ne volt point
k leur cou la pomme d'Adam, et lenr glotte est plus ^troite :
un grain de raisin les ^toufferait encore plus aisl&ment qu'A-
nacriton. Leur voix est en cons^uence plus aigud, plus
baate quand elles chantent, plus ^mouvante quand elles
crient, plus persuasive et plus p^n^trante quand elles par-
lent II r^e dans les sons qui s'envolent de leur bouche
une vie d^expression, une douceur, one m^lodio, qui ^bran-
lent et cbarment les nerfs de ceax qui ^content. 11 faut
qu*nne femme don^ d*une belle voix soit d^ailleurs bien
disgrad^e de la nature pour qu'elle ne susdte pas aotour
d'elle de tendres sentiments*
Pour ce qni est du langage, la femme conserve longtemps
dans son accent la douceur et rind^cision du Jeune Age.
Elle r^duit en syst^e tout ce que le doux parler de l^n-
fence ad^almabie. Ajoutonsque la voix de la femme, in-
eomparablement plus ladle, a plus de moeUeox que celle de
rhomme t Tune a en ^tendue et en durte ce que Tautre aen
force et en volume. Observons aussi , pour nous en fdiciter,
que la femme en cons^oenceparle plus que lliomme... Ilbre
d'enchalner I'attention et de commander le silence, un simple
conp d*oeil est son exorde, et sa pdroralson un sourire.
L'accroissement des individus du sexe f<§minin est d'abord
plus lent On croit h raisou dece fait que ley accoudiements
tardife concement le plus ordinairement les enfants de ce
sexe. Mab, aprte la naissance, les progrte sont inverses. La
femme est plus vlte accrue , ce qui est un caract^ dlnfi6-
rioriU; plus \6i pub^, plus tdt nubile : plus hfttive aussi est
M vieillesse, qvoiqoe assez g^n<Sralement son existence soit
plus prolong6e que cdle de Thonune.
Une remarque assez sinj;uli6re, qui a trait aux premiers
Ages du foetus, c*est que ces premieres ^bauches d'un nouvel
Atre paraissent toutes form^es sur un patron femeiie, tant
les differences sexuelles sont lentes k se dessiner. De ce
fait qudques personnes ont mf^ que les mikles ne sont que
des femdies plus parfailes, ou que les Jemdles sont des
niAles dont certains organes ont discontinue de crottre avant
leur entier accomplissement; mAme aprte la naissance, il
n'est IMS rarequ*on vole subsister qudque diosed'analogue
quant aux traits de la figure.
A repoque de la puborte, les sebis sediveloppcnt, tout
s*arrondit; les organes caracteristiques dusexe se p^ndtrent
desang, et finalement le flux menstrud s*etablit, pour re-
venir d^sormais, hors le temps de gestalion et TAge mOr, par
periodes fixes de vmgt-huit A trente jours, comme la lune :
L'iacontante Pli^e lui niarquant ki retonn,
DaM les fasles dn iu<»it lui fail suit re son court,
Cctle sini^itliCre revolution s^acconiplit ordinairement lorsque
les solas s'elivenl d^jA d'envlion deux do%U : c*est alois qus
le temperament se forme, et qoe la saate maaifeile ses plm
brillants caractAres. La puberty est le grand mAdedn dsi
maux de Tenfance; mais quelquefois elle prApare desmao-
pour toute la jeunesse. A partir de cette epoqne, qui est
comme le nceud de la vie, la firalcbeur ei la santA des fem-
mes depend par-dessus toot de la rAgnlaritA du flox mem-
trud. Les femmes non rAglAes sont Men rarementlAcondes,
et les lenmies cncdntes trAe-rareoient rAglAes. L^intemptioa
des mensfaroes en des feoiroea jeones et non phthUAqoes est
nn dee signes les moins douteux de la conception.
Un lAger embonpoint, indicede santA comme de Jeunesse,
marque ordioabrement le rAgne de la fAcondiiA, qo'Q rend
plus froctnenx, plus prospAre. Cest on AlAment de fiat-
cheur, un tAmoignage do calme de TAme, une promesse
d'allAgresse oo de sArAnltA, nn aimant pour la Constance,
un gaga de bonbeur. Une jeune femme maigre est fort A
plaindre..* La roaigreur ammdt les lAvres; die Alargit la
bouche, arrondit et dAnudeen partle les yeux, qnl laissent
voir alnd plus d*une demi-sphAre, soit de la pruneUe, sdt
de IMris ou de la comAe : autant de pertes pour la poAsie de
la figure.
Depuis longtemps, la longAvitA des femmes caose Teton-
nement des philosophes. DAs Tautre siAde, on trouvait suh
prenant que, dans le dAnombrement de la ville de Mont-
pellier, on renoontrAt plus de femmes qued'hommes parmi
les vidllards de 60 A 80 ans, nn nombre double parmi ceox
de 80 a 90, et un nombre quadruple de 00 A 100 ans. (In
recensement fait A Paris prouva qu'en dix annAes il s'Atait
trouvA dans la capitale 3,800 femmes de 80 A 85 ans poor
2,800 hommes du mAmeAge ; 807 fiunmes et 188 hommesentre
90 et 95 ans; et enfin 50 femmes centre 29 bommesde TAge
de 95 A 100 ans. Les femmes offrent done plus d*exemples
de longAvite que les hommes, si ce n*est toutefois pour les
cas de longevitA phenomenale, qui tons concement des
hommes. Partout il a ete constate que les femmes avaient
un grand avantage sur les hommes, non-seuleroent pour la
vie probable aprAs 40 ans , mais encore pour la vie rooyenne
ou la durAe absolue. A Cahors, parexemple, oik la vie pro-
bable, A la naissance, estde 45 ans pour les hommes, die
est de 50 ans pour les femmes; tandis qu'A Blois, od U vie
moyenne n'est que de 22 ans pour les hommes, die est de
27 pour les femmes : efTrayante difference, qui paralt due A
TextrAme mortalitA des enfants et surtout des enfants mAles
dans ce dernier pays. DIsons cependant qu'il meurt plus de
femmes que d*bommes, depuis la paix de 1815, parmi les
personnes de 20 A 35 ans, Apoque de la vie od les femmes
ont A supporter tant de pAnibles devoirs, tant de sojflrances
et de pdnes de coeur. On croyalt ausd nagnAre qall inourait
plus de femmes de 45 A 50 ans, qui est un temps critique
pour dies; mais on s^est assurA que oelte disproportion,
trAs-faible en France, est nnlledans d^autres pays de l*Eu-
rope , oik sans doute les femmes montrent moins d'entralne-
ment pour les plaisirs. On a mAme constatA qu*A Berlin d
Sauit-PAtersbourg la difference de la mortalitA des sexes
entre 45 A 50 ans etait A Tavantage des femmes. C*est sur-
tout dans la premiAreenfance qu*ii meurt beaucoop plusde
gardens que de filles. )£nsuite, quand I'Age critique est
passe, A cdtepAriiide de la vie oil les fonmes n*ont plus
rien A redouter ni des irregularitAs de la menstniation, si
des soins matemds ; plus d^infirmitAs A conjurer, plus de
tourments A craindre; alors, devenues hommes A leur tour
par une sorte d'affranchissement, dies jouissent d'autant
d^energie que nous , sans avoir nos ambitions, nos Cublesses,
et presque toujours elles nous surrivent
A la verite , par compensation A tous les maux de lenr
jeunesse, lesfemmea ont pour dies la sobriAtA, la modera-
tion , la conslante protection du toil et le climat dn foyer,
raffectlon et le devouement de Tautre sexe, aiusi queTlia-
bitude des soms liygieoiques, eux dont rhifluence est si
grande sur la sante; elles inoutrent en un mot plus de do-
cilitA quant aux conscils de la mAdedne et de la aa^etscb
FEMME
229
Ea oatie, tons 1m naiix ne sont pas poor eOes : presqna
UMyoun la gootte, la gravelle , lea caloilft et Tapoplexie lea
^paignent; aoavwt aniai dies aont k Tabri de graTes aoci-
denls et des trte-gnndea maladies : les an^iUnies , les
hendMy lea fluxions de poitriney etc., attelgnent rarement
In feoimes. Ajootei d*ailleiin que P^tat de mariage n'a pas
poor eUea toua lea daogen qii*on lul attriboe, pulsque les
crfUbataires de leur sexe , conune ceox da iiMre, TlTent en
gMral troia ooqoatreanntedemoins que les gens marite.
Notoiis tonlefola qa!niie femme snr douxe et one ilUe sur
ooae paiTieiuient4 quatre-Tingts ana ;ensoi1e qoe lesTleiUes
fiUea aoraleat un petit aTantage snr les fenunes marltes.
Aiosiqiie rhoinme, la femme n*a qae qoarante-denxpaires
de necf^ depois Posil )iisqo*4 Pextrtoiit^ des membres ; et ces
qoafiiit»deiix nerls doubles, paitootdistribu^et confondus ,
donnent Ilea cbes elle k d'innombrables Amotions... Ses sens
aonttooa d'anegrande finesse. Les odeors ontbeancoap d'em-
pire snr elle : les saa?es perfums I'enlTrent; les odeurs f6-
tides la ealoMsot et la maltiisent Le grand broit dpouvanle
les femmes , la simple parole lea troore soa?entindilf ^rentes
oo distnltes; mais im ebant mdlodieax les ^meot, on cti
per^ant excite leor oummisdration, one plainte les afllige.
CTest anx yenx , c*est ik la Tiie que les feomies sont rede-
Tatdes deh plopairt de leors connaissauoes et de leurs plai-
sIrsprdlMs.La Toe est le sens deramoor et de la coquette-
lie. Auaai vojez combien les fenunes excellent k d^chiffrer le
grimoire si illisible de la pbysionomie , le soorire, ies gestes,
la cootenancel... 11 est eertain qae ks femnoes tiennent
pins i platra qo'li possMer, ei qa'elles seat plus heureoses
de ieora eombats que denos triompbes. Conune le del, leor
digue patrie, dies ont fait une Terto de Tesp^rance.
Las goftta de la fenmie sont caprideax et Tersatilee. Son
iaoonstance en felt de pararea peot-^tre induit h plus d*in-
▼entiona qae ses vrais besolns. Son extreme et changeante
ddUeatesse derieot one mine pour les arts, une fdconde ins-
piration pour leg^nle.
En gfo^al, les femmes sentent trop vivement pour bean-
coop raiaonner et longtemps r^^chir. Leor pr^coce expe-
rience do monde lea persuade ais^ment de la Tanittf des
tbfories etdea syst^mes. Un secret instinct les ayerlit que
les gteteUlte en toutes diosea ne sont que de superbes
meBsongeSy et c*est ce qui les a oonstamment rendoes ^tran-
gdres aox dteeorertes et anx doctrines. £Ues n*ont jamais
bieneompris qoe les effets IndiTidueb. L'^tude des causes
et des abetradions les ddooncerteet lea ennnie... Peut-
ICre la fenune esl-dle trop persuade de notre superiority,
trop occopee desesattraits ou trop fierede nos hommages;
an moina est -11 certain que son intdligence en beaucoup de
points a nM)ins de puissance qoe la ndtre.
Jfaia de qodle adresse dies font preove danslesmystdres
da sentlmeotl Faoi-il eorrespondre, tout leur est td^grapbe
oa meaiager : une fleur, on ruban, on Jeton, une coquille,
eooBie daas Le Majorat; un cbant d'oiseau, corome dans
Les Aveux au Tombeau; des lettres piqute dans on livre,
euouae dans JfVr/i. Sopbie Teot^le causer des remords k
Tom Jooce, elle depose sur le lit de Tinfidde le mancbon
qa'il n taat de fois baisd. Pour enoourager Paul k la pa-
tience, Tirginle lui envde en poit'seriptum des graines
qai croltront k Tombre des deux cocotiers jomeaox. Trop
pmdente, trop sage poor garder pris d*dle le portrait do
doc de Nemours, dont Pattachement la desesp^re, la prin-
de Cieres omera son pavilion d'one bataille oii4e doc
an premier rang. Bien de plus ingenieux qu*un es-
prit de femme, sortoot d cette femme inspire et ressent
ramoor.
L^id^edepatrie a sur les femmes moins d*empire qoe sur
Leur ftttie est •ax liens on I'Aae est eocbaioec.
dies tiennent plus k la mdaon qo'ao pays, plos k riiorome
de learcbdx qa*i^ toote leur nation. Horsdes Episodes de la
vie domestlqoe, les femmes sontde mediocres observateors
iHi^entadie presque toi^ours rexagtetion, la partiality.
WOT. DE L4 oomriaSATIOlt. — T. IX.
Peintres, on leor VdtUs mtoies qudit^s, les mtenes ddaots.
Ordinairement incapables d'atteindre k la veriM bistorique
et k lldid , dies excdlent dans la pdnture du portrait, les
sctees d'interieur et le paysage. U est dans leur destinte
intdlectudle d'imiter tout ce qui n^est pas sentiment En
musique, dies brillent surtout dans Texecution; composer
serdt one t&die qui exc^derdt leors forces. Ausd compte-
ondix Sontag oodixMalibran pour une Sophie Gay
d uneP.Ducbambge. Depuis Sapho jusqu'ii M"^ Deshou-
liires, iusqo*k M"^ T a s t o et M"^ L. C o 1 e t, quede foison a
TO la lyre inspiratrice aux mains des femmes! qoe de fois
leors beaox vers noos ont ^mos ! Pldns de tendresse et de
mdancolie, ces vers expriment toujours ou les r^ves d*un
coeur passionne, ou le desenchantement d'one tendresse
de^e. Pour qu'il y dt tant de femmes poetes au milieu de
noos , di 1 sans doute 11 fkut que les bonunes aient de
grands reproches k se faire! Exaltte et vdiementes, et
tour k tour g^nereoses Jusqo'a I'beroisme, oo vindicatives
jusqo'k la croaoUi, leor imagination les rend excesdves en
tootes clioses.TanU)t, attentives aox cooibats de rardne, do
regard dies exdtent Tardeur des combattants ; tantdt , vive-
ment Uprises des cbarmes d'on repos partage, dies etd-
gnent en nous le goQt de la glolre, d noos aveuglent ao
point de noos faire prodamer meritaote one lAcb^te qol
leur pldt :
FerreoB illc fait qui, te cun pouot habere,
Mduerit pradas, 11111(08, et arma Mqd.
TantAt , ivres de liberty dans les revolutions oo les emeotes,
dies enhardissent les citoyens k la sedition et ao carnage;
et tantdt, redevenoes compatissantes d genereoses, leors
dooces mains pansent des pldes et consolent des miseres.
On les a voes on joor accompagner triomphantes la tete de
la princesse de L a m b a 1 1 e ; one aotre fois dies offrdent des
fleurs mooiUees de larmes k un roi indignement condamne
que la fonle abreovdt d'afllronts. Aojoord'hol, devonees
conmie M"* Lavalette, soovenantes comma Fran^lse de
Rimini, oo fiddes comme Artemise; domain perfides
comme J odi tb ; crodles un joor de fomine, et sobUmes aox
jours de terreur on d^epidemie. Cette versatility dlrameur,
qui tant de fois a place le repentir k leor chevet, plus soo-
vent encore les a rendoes mallieorenses. Mais poor bien
joger do coeor et de r&me des femmes 11 faot les vdr as-
sidoes, la noit comme le joor, aopres d'on enftnt malade
oo d'one mere infirme, oo occopees k rdever le ooorage
de ceox qoi desesperent. Ce qui platt sortoot cbes ia femme,
c'est la pudeor naive, c*est la cliastete. LMnnocence et Tin-
genuite , td est le plos irresistible attrdt des fenunes. Mais
dies ne saordent croire combien les pretentions excesdves
leur sont prejodidables. D' Isidore Bouanoii.
FEMME (AforaIe).Les femmes, moifiedu genre bumdn,
doivent etre oondderees sous un double rapport , tdles que la
nature les a fdtes , et tdles que les fait la societe suivant la
variete de ses moenrs. Les nuances que la Providence a
etablies entre les sexes doivent , sll est permis de suivre
cette figure, former, par leur reunion un ton complet. A
chacun se place, ii diacun son r61e. Mds un vaste cbarap
a ete Idsse aux pasdons humaines; la force est devenue op-
presdve, la beauie seductrice , et ce bd assemblage, trop
souvent renverse, ne I'a pas ete seulement par des Indi-
vidus isoies, mais par des nations entieres, par lee lots et
les religions dles-meraes. Toute association entralne supe-
riorite et subordination, aind ie veot nroperfedion bu-
maine. five avait etedonnee pour compagne k Adam ; mais
apr^ le peche die dut hii etre soomise, et od arret, en-
core aojoord'bui, a dans les cootrees od il fot prononce
one execution dont la rigueur semble devoir offenser la bonte
du pere commun plutdt que satisfidre sa justice. L*abus
du poovoir a inspire k des boromea d*aillears esUroes sages
les systemes les plos ofTensants pour cdle moitie du genre
bumain, pour ces femmes qui sont leurs meres, etdont ils
retracent si souvent les traits ou Iss dt^pusitions; car il est
Hi
S80
FEMME
k refnarquer qne le Cr^ateur , qui n'a point Toutu ^tablir
eutre lea sexes cette in^alit^ , oette distance imaginaire
dont la force s'est pitivalue , croisatit en quelqae sorte les
dispositions h^rMitaires, a de prtfiArence form^ le fils snr
rimage de sa m^n, et la fitle sur la ressemblance de son
p^re. Nous ne rctracerons point ici ces opinions d^lirantes
qui ont refuse aux femroes la spirituality de Vkmt , ou les
ont exciues des recompenses ^temelies. La plante que Tair
Tivifie, que le soldi (^cbaulTe, se oouTre de feuiUes et de
fruits ; celle qui est ^foufT^e n'^nd sur la terre que de pAles
et st^riles rameaux. Mais il en est aussi qui , rendues h
force d'art plus fortes et plus belles, demeurent ndanmoins
sans rejetons et sans utility. De m^e , les femmes sufli-
ront k tous leurs devoirs dans l'6tat de naturelle liberty ,
tandis quModoientes, ^oTstes, fritoles, partout oh eliesse-
ront priv^ des droits de la famille et de la society, ou
amolUes par la sati^ttf du bien-^tre, elles renonceront to-
lontairement h des detoirs qu'elles doiventregarder comme
les plus pricienx de leurs droits. L*&me s'alimente d'occu-
pations et dIntMts. La privation en est aussi mortelie h
VtaM que Hnanition au corps. Les femmes, que la nature
a Yonines actives, pr^voyantes, ni^nag^res/rapportent i*in-
action plus mal encore que les hommes; leur esprit, sou-
vent l^er et curieux , dvidemment destinft aux Int^rMs
priv^, lea pr^pite plus vite dans lea toieila de roisivet^
et dans les <g»i«mentB 4e la vantti.
L'enfiuice des femmes est k la foia plut douce ^ plus |ir6-
coceque celle des bommis ; il semble que, ne devant pas aller
aussi loin, elles arrivent plus vite ; leur adolescence est pleine
de cbarme. La Jeunefille dont le ccrar s*ouvre au sentiment le
portetout entier snr sa famille ; elle respecte et ch^rit son p^e,
dont la voix prend un accent plus doux lorsqull lui adresse la
parole, elle aime et soigne ses petits fir^res; mais rien i^^e
son amour pour sa m^re et la conflance enti^ qu*elle place
dans son affection et son experience. Rien de plus doux qne
I'union qui s*6tablit entre une bonne mte et sa Jeune fille :
c'est pour toutea les deux une des ^poques les plus heureuses
de la vie, ^poque passag^re, comme f outes les fdUcites. Le d^sir
de plaire , le goM des parures , I'attrait du plalsir, vont agiter
ce coeur, troubler cette vie li catme et A pure : heureuses
celles qu*une bonne Education , de bons exemples , ont pr6-
munies, celles qu'attendent une destinte simple et des de-
voirs cbers k leurs coeursl La beaute, qui transfomie les
esclAYes en reines, Joue un trop grand r61e dans Thistoire des
femmes de tous les pays et de tous les temps pour ne pas
etre regard^e comme la chance principale de leur destin^e
et la premi^ cause de leurs faiblesses ou de leurs fautes.
Les avantagea exterieurs sont lea plus t^t reconnus, les
plus viiement sentis; leurs triompbes sont les plus eni-
vraota. Inutilement la raison reconnalt leur vanity : lis la
r^duisent elle-m^me. Us enllent le oceur. Heureuse la femme
dontila ne troublent que momentanement la raison, dont ils
ne perrertissent pas I'espriti Toutes ne sont pas belies, mals
toutes voudraient T^tre ; et Tamour de la parure , Inspire
par le d^sir de plaire, est comme inne chex elles. Les or-
nements piaisent aux femmes, et leur vanite est devenne
souvent la cause des profusions les plus insensees.
Gependant , les premieres de toutes les parures , la grftce
et le goQt, sont des dons naturels. Aimables dddommage-
ments de la force, ils embellisscnt la bcaute et souvent y
suppieent. Compagne de la jeunesse , qu^elle n*abandonne
tout a fait dans aucune conation, la grftcc, qu*on ne sau*
rait definir, sMmite mal et ne s'acquiert pas; le goOt,
8*11 ne se donne enii^rement, se forme du moins et devient
par Ik un attribut plus special de reducation et de la bonne
coiopNignie. Mais aussi il s'tfgare avcc la mode : la mode ,
ilont icH femmes adorent les caprices , g$te bien souvent la
nature ; et Gependant,les yeux qu*ellc fascine s*y accommo-
dent encore. Les aberrations du goAt sont, au reste, te
moindre inconvenient de oet amour de la parure , anquci
te necessaire esi quelqucfois sacriiie, et dont le but n^cst pa^
seiilenient de plaire el dVlrc belle , inais de rivallscr avec
les autres femmes et de les surpaaser. La Jalousie , noa pu
celle que la passion rend homicide, nuds la jalousie de vanite,
n'aigotse paa de poignards; elle enAuiteaeulemeot de man-
valses actions, steoe Fa^renret trooble la sodete.
Une cause non mofau grave* de oes effeta ftmestas, c'est
le trop parler, ee sont les Indiaeretio&s si souvent repie-
cliees aux femmes. Peut^tre ce penchant est-fl molBs a
attribot du sexe que la consequence de sea oceupatloBs prf*
sibles et sedentaires qui n'entratnent nl effort depensee, ni
deploiement de force. Quo! quit en aoit , la vivacite des In.
pressions, une oertalne mobilitf de pensee, suite do vida
de Tespiit ^ souvent du defknt d^istruetion, la eoriesM
ausaiy tr^ caraeteriatiquedes filles d*tve, expliquent asia
cette aisi)08itipn qui, lors mCme qu'dle'est sans but et sans
malice , pent etre mise au nombre dec fManx dela aoeiete.
On a dit que les fenunes apercevaient plus vite que les
hommes, voyaient aussi blen , mais obaervaient moins loi^-
temps. La senstbilite et Pofgueil, trte-irrttaUea chei dies,
les ei^vent jusqn'i nierefsme du sentiment; maia dies les
egarent jusqn'aux phis crimlnds emportemcDta de la )a-
loude et de la vengeance. Lenrs fkntes sent Jngtea plus se-
v^rement que ceDea des honunea , paree qu'elles ont des
consequences phis graves. IMpodtaires du premier de tons
les interMs, cdui de la patemite, dies tiennent entre leun
mains rintegrite de la famHle, rhomeor et la paix dn l^er,
la prosperi te do menage. CM d'dlea que les Jennea anbots
recoivent cea premieres coltnrea, cea premiteea semences,
si inlhientes sur le reste de la vie.
L*amour matemd , on aeolementl'taMir poortateca,
est cbei les femmes un sentfment insthMHf, que lei vaniies
du luxe etla depravation dle-m6ine peovent dnerver , leirir,
mais Jamais detruire. A ee premier amour , que la nature
aussi unpose k la brote, succident des aoins, despf^oyan-
ces, dont I'mtdligenceetla contfaioite soot eaacDtidlement
du domainedea femmea. Chargeea d*eiever et de cherirFea-
fance, de servir PinArmite , de consoler la douleor, il lenr ap-
partieut encore de calmer h colte, d*eieiDdre lea leMCoti-
ments, d'adoudr tesmosura. Souaceademiers rapports, Pedo-
cation etend bflnhnent leur inlloeDce ; rinatmetion, qui ddve •
loppe et rectifle reapiit, les talents, qui ajouteoC aoi mojeis
de plaire et de fhter, leur devieonent de pnisaanta aosilialitB.
Partout oh Pesprit des femmes est onltive , partoot oi dies
prennent rang dans le monde intdligent et qrfritnd, la in-
desse se pollt,la soddte se perfectionne. Maia nae Ucbe si
honorable et d Hatteose , reservee an trte-petit aombre, est
dans Phistoire generale des fismmes oomne oea points de
repdre qui montrent seulement jnsqu'oh Pen pent aller. Le
niveau ordhiaire, la Juste part, c'est le libra exerdoe da
leun devoirs. Ce partage vouhi per la natvre eat lofai e^
pendant de'leuretre partout accordd. Llaflueiiee dn dimat
sur les mdeure etablit une immense inegaHtd daaa lesort
Gomne dans la moraHtd des fbmmea. La nature, mohM pi4>
coce, et les passions, moms fougueoses, permetteot diM les
pays temperes une presque egalite entre les sexes. La raisoa
et I'experience, reropla^ant i^ndleroent chez lea Kmums
le diarmedc la Jeunesse , entretiennent Palfeetion ; Phd^ttuda
et la comraunaute dinterftts cimenlent POnlon ; et I'epoux ,
communement plus Age que sa femme , vidttit doucemeat
avec dfe. II n*en est pas de memo dana tea contrees meri-
dionales, oii les femmes, niibiles dte hoitoo neuf ans, sent
nehies II vingt. Elles ont etd traiteea en enfanit, et la
raison , si elle survient , ne saunit lenr donner on wai^n
dont la beante n*a pas en le temps de jeler lis prendert fon*
dements.
La plurelitedes femmes, premi^ antidpation de lafeice,
les fit gradudlement descendredo rang de compagnea ft Cdd
d'esclaves; car l^dpoux, tranaforme en mattre* ne put ndn-
tenir la paix dans ce foyer de rivalitea et de disoonlea, an-
trement que par la force et la erainte. La lot natnrelle, eedaat
au dimat, toierait la polygamic, maia avec des rastrie-
tions, qui furent dans la suite regieespar Meise. Abraham,
si longtemps fidde k Sara, dioisil poor avoir an ila ons
FKAIME
811
MtrD fiBuune panni mi eKlayes^ maiB saos nianmoins
r^lererao nog d'^ose^ sans la soustraire k l*autorit^ de
aa rivale. Isaac n'aima jamais que R^b^cca, et Jacob , saos
la tromperie de Laban , n^eAt eti d*enfaot que de Rachel.
Hom&re nous int^resse k la Tieill^ union depriamet d'H4-
cnbe, an chaste amour d'Hector pour Andronfaque. £^ ces
tempSy r^use 6tait senle admise au partage du rang et des
droits de chefde fiunille ; et si Pesdave satisfaisait aux in-
constances du maltre» c^dtait du Qiolns sans troobler le
ibyer domestiqne par ces rivalit^ qu^entralnentla sopplanta-
Uon et r^galit^ des titres. AinsT, rescla^age , contribuant
SOBS ce rapport au repos des (amilleSy cooservait au manage
des droits n^cessaires au maintien de la sod^t^. Chez les
£gyptiens , Tautorittf de la femme 4galait , surpassait m6me
eeUe da mari; elle lui 6tait assure par les conventions du
mariage et par contrat S^miramis, puissante par la vic-
toire, ed^hre par des UuTaux dont le rteit semble miracu-
leux; cette reine de Saba Tenant ^prouver par des questions
la sagease de Salomon , etpar ses prints ^tonner sa ma-
gnifieence; Thalestris et ses Amazones , dont lliistoire n'est
pas entiinment fabuleuse , proovent que dans Fancienne
Asie le aexe» loin d'etre assenri, pouvait attteindre k la plus
baote domination otmtoiekuneind^pendance contrairei
lanatore.
Le Ugislateur de Sparie avait voulo que les femmes par-
tageassent les exerdces et les privileges des hommes : aussi
^galaienl-dles anx moins leur d^vouement patriotique. Pis-
ton va plus loin , 11 vent dans sa R^publique les admettre an
gomrernement da V£tat, au commaadement des troupes;
mais Xteophon, pins raisonnable^ reconnaissant k cbaque
sexe des devoirs auxquds s'adaptent des dispositions parti-
culi^resy compare la m^e de fSunille k la reine desabeilles,
qni gouveroe la.mchey anime les travaux et'pourvoit k tons
les besoins. La liberty dont les liemmes Jouissaient k Rome
ful Jnstifite tant que la s^v^t^ des mmurs r^pubiicaines les
empAcha d^en abuser. Honorte du titre de dtoyennes, on
les voH souvent s'en montrer dignes par des actes de d^voue-
raent, el Coriolan, sourd & la voix de la patrie, s^^meut k
celle de sa mkn , aux.sappliGations des femmes qui Taocom-
pagnent. Cependant, la repudiation et le divorce laissaient
aa champ assez Ubie k I'inconstance, mais sans qu'il fOt
permit d*avoir deux spouses k la fois. U etait reserve au
chiistianisme dMparer la loi naturelle, et de corriger les codes
des nations. Libteteur de toutes les oppressions , reparateur
de toQS lesabos, 11 ^galise les balances ot Tamour du Cr^a-
teor avait pes^ les destinies de ses commons enfants. Le
manage t rendu indissoluble, remit aux mains des femmes
ce soeptre do foyer domeeUque, que la nature leur a In-
ooBtestaUement destjn^
Oependanit la loi ae Mahomet, que sa conformity avec
lesdispodtlons des dimaUchauclsa dgeneralementrepandoe
dans rorienl , ayant, centre nature, d^tr^ne les femmes du
goovcmenent interieur, a permis, centre nature ausd, quHl
fAtcoafid k des hommes ddgrad^s, victimes comme dies de
ce videaz renversementdes lois naturelles : en Perse, les
emuiqaea, charges de tons les soins domestiques, enldvent
aux temmes iusqa'4 cdni de leurs vetements. Subjugu^es,
svittes par Tignoranoeet Poidveie, ces creatures dediues,
presqne assimiieesaox animaox domestiques, deviennent
u objetde luxe, I'nne des vanites du faste asiatique, doot
In Bible noas montre dans Salomon le premier exemple.
€>tle depravation , toiqoors perpetuee dans I'Orient, y existe
encore diet les grands, cbez les princes , depuis tant de sid-
des, avec les difficultes , les inconvenients.qu*entralne ne-
cosairemeni le maii^ien d*un ordre de choses centre nature.
Os cootnnies tyranniqaes n*ont ponrlant pas toiuours etd
aeos qodquet exceptions. Do temps des klialifes ^ diez ces
Maorea d'Espagae, createara de la chevalerie, dies les
peemlera emperears mogols, k toutes les epqqnes de per-
fccHonnemcnt on de gloire, lea femmes, mieiix devees , en-
TCRl pfaisdInflueMeet de Uberte* LesCliluois,troppolis pour
ffuTpcr Icon epoosei, ont eu Tart d'attacher una opinion
de beauteet de distindion k la mutilation de leun pieds. lis
les estropient dis Tenfance pour les rendre sedentaires, en
vertu du droit du plus fart, droit plus crudlement impose
encore par certains peuples sauvages, et mtoie chez les Be-
douins, oil les femmes, chargees de tons les travaux penibles,
sont employees comme betes de somme.
La finesse et la ruse, armes du faible, Instrufsent k la
tromperie k proportion que la sodete accorde moins : leg
femmes y recourent surtout, lorsque, les moyens de plaire
ayant cesse , dies esp^rent encore , par des charmes , des iil-
tres, de pretendus arcanes, exercer quelque empire sur la cre-
dulite. Le surnaturd, dont I'ignorance est tonjours avide,in-
flue puissammentsurrimagination des hommes meridionaux.
L'astuce feminine s'en est partout emparee. Dte les temps
les plus andens , les femmes juives etaient accusees de sor-
cdlerie. Les sibyllessnrprenaient la conflance par leurs sen-
tences enigmatlqnes, et les pythonissesjoigndent les grands
eflfets de Tenttiousiasmekqudques secrets naturds dont dies
tiraient habOement parti. Associees au culte par le paganis-
me, les femmes partageaient en plusieurs pays avec les pre-
tres les functions et les privileges do sacerdoce : comme eux,
dies consultaient les entrailles des victimes; la pr6tresse de
Diane egorgeait les etrangersquelo sort jetait en Tauride,
et la barbare druidesse concourait dans les Gaules aux
sacrifices humains. Les bonneurs rend us aux vestalespar
les Remains tenaient k desidees plus seines : ils honoraient
en dies une pureie , une innocence de moeurs qui semblenl
rapprocher'lliomme de la Divinite. C'est le meme sentiment
qui dans le chrfstlanisme a consacre les vierges au culte
du Seigneur.
Les dispositions affectueuses et enthousiastes des femmes
les eievent fadlement aux idees contemplatives et rdigieuses.
Le devouement semble une production spontanee de leur Sme.
Kt Thonneor, Thonneur que le raisonnement diss^que et de*
truit , est vif aussi chez les femmes, qui sentent plus qu'elles
ne raisonnent : il etoulTait I'aroour des m^res lacedemo-
niennes ; il conduit au bdclier la vaove de THmdou ; il se
montre dans les crises de la fortune et sous les traits du
courage dans les douleurs physiques , aux approcbes de la
morl, oil les femmes paraissent souvent plus fortes que les
hommes. M"** ob Madssiok.
Malgre rinferiorite des femmes dans les oeuvres de IMn-
telligence, inferiorite rdatee par tant d'ecrivains, meme de
leur sexe, I'liistoire constate cependant de nombreoses ex-
ceptions en tons genres, notammentdans la litterature.
Les femmes chez les Grecs ont cultive le genre erotique
et' d'autres genres encore. Mdheoreusement le temps n'a
conserve aucun des onvrages qui fondaient leur renommee:
toute Tantiquite atteste que les modernes ont fait k cet
egard une pierte immense. Sap ho, dont nous ne possedons
que quelques vers, reste k jamais comme un grand nom.
Rien de semblable n^apparaft, du reste, dans Rome, heri-
ti^re de la litterature grecque. La fi^re matrone de la ville
aux sept coUines se deddait blen parfois k sortir de son
gynecee pour exciter on partager le patriotisme de son epoux
et de ses flls. Jamais il n^eOt pu lui venir k Pidee d'en des-
ccndre pour se livrer k ces travaux litterdres, longtemps
le partage exdusif des aflirandiis et des fils d'esdaves ; et
cliez les barbaires , vainqueurs de Rome, la femme etait trop
esclave dle-meme pour songer aux deiassements deTesprit.
Aussi, jusqu^aux premieres lueurs du moyen Age, k part
qudques rdigieuses inspirees, n'en voit-on aucune s'aven-
turer dans cette carriere. Mais quoi d'etonnant k cela?
Quand Thomme barde de fer tenait k bonneur de ne pas
savoir dgner son nom , comment la femme, resignee aux
ordres de son seigneur d mallre, edt-dle ose se permettre
d'en savoir davantagef Cependant, il ne devait pas en etre
longtemps ainsi : • Les femmes du moyen Age, dit M. Mi-
chdd, sentlrent bient6t qu'elles ne devaient pas rester in-
dignes du respect enthousiaste et de I esp^ce de culte dont
les entourait U. clievalerie. Dans les monast^res elles ne se
resurvereut p'qs tout endures ^ Uieu, mais aussi k la
42.
333
FEMME
science ie 2>ieu ; elles devancirent le& docteurs dans, cette
carri^; siles (iirent aossl shTontes et souTent plus sabtiles
qu*eax dansl'interpr^tation.AumonasttredeCheUeSy prtede
Paris, les hommea et les femmes 6coutatent avec an ^gal
respect les le^ona de sainte BertUla, et les rois de la Grande-
Bretagne lui demandaient quelqaes-uns de ses disciples
poar fonder des teoles dans leur pays. »
Insensiblement uu trouve des femmes pr^idant aux lattes
po^tlqaes des troubadours et des IrouY^res. La reine Cons-
tance amtoe ces chantres galanls des r^ons de TAquitaine
4 la cour bigote de Robert, et ayec enx y introduit une ^16-
gancCy une culture inconnues jnsqu'alors. On compte m6me
dijk un grand nombre de dames qui se font eUes-m6mes
pontes ; et quelques noms de oes troubadours fdminins sont
▼enus jusqu'4 nous. Elles fondent des cours d'amour et
de gtxy sf avoir, et CMn^ce Is a u re s'immortaJise par la
creation deFAcad^mie des Jeu\ floraux de Toulouse.
Plus tard, tandis qu*nne femme, one fiUe du peuple,
Jeanne d'Arc, reconqulert 2i son roi le patrimoine de la
France, qu^uie rdne d^onorte, une ^trang^re, a venda
aux Anglais, une autre feuime, Ohristine de Pisan,
chante la premiere, dans un po&ne national, Ph^rolsmo
de la Pucelle. Parml les femmes galantes de la cour de
Francois I*', il en estde plus dignes d'estiroe, dont la post^-
rit^ se souviendra toujours avec v^n^tion; telle fut, cntre
autres, la suaur du roi, Marguerite deValois, ^cbesse
d'Alen^n, reine de Navarre, princesse lettrto, protectrice
des savants, amie des huguenots persteut^, m^re de Jeanne
d^Albret et grand*-mto de Henri IV, samommde la Mar*
guerite des Marguerites, auteur de VHeptam&on, on Re-
eueil de nouvelles, dans le genre de Boccaoe. Une autre
Marguerite de France, reine de Navarre, brille encore h I'au-
roredn r^e de Henri IV et s^immortalise, reine ddlaiss^,
par ses m^oires, Elle a pour rivale dans Tart d*toire la
belle Lyonnaise Louise Lab^, qui manie ^galement bien la
plume et T^pte, et laisse loin derri^ elle Cl^mence de
Bonrges, Pernette du Guillet, les dames Desroclies de Poi-
tiers, ses contemporaines. « Le temps est venu, dit-elle
dans une de ses prefaces, od les s^vires lols des hommes ne
ddvent plusempteher les femmes de s^appllquer aux scien-
ces... Je ne puis (aire autre chose que de prier les vertueuses
dames de mon sifecledMlever an peu leurs esprits par-deasus
leurs quenouillee. •
Un sitele aprte, dans ce bean pays de France , ce n*est
pas seulement k la cour de Louis XTV que Tinfluence des
femmes se fait sentir. Tandis que les La Valli^re, les
Fontanges, les Montespan, les Maintenon, agitent
Versailles et soumettent le roi .\ leur poo voir, k Pa-
ris la soci^t^ brille aussi par I'esprit et les talents que ce
sexe montre dans tous les rangs, dans toutes les classes.
M™* de Rambouillet, entourde de son artopage ftaiinin, d^
cide souverainement du mdrite des ouvrages et des person-
nes, jusqu*ik ce que Moli^, Pimpitoyable enneini des femmes
savantes, ait par une comMIe dlscr^it^ ses arrets. Cheque
homme de gdnie trouve alors sa providence: Quinault
dans M*** de Thianges et de Montespan; Racine et Boileau,
dans M*^ de Blauitenon; La Fontaine, dans la duchesse de
Bouillon et dans M"* de La Sabli^re. BientAt beaucoup de
femmes ambitionnent de nouveau puar elles-mfimes la gloire
littdraire : M"** de S^vign^fait, dans ses courses deplume,
briller non-seulement pour elle et pour sa sod6t/& intlme,
commeonTa pititondu, mais un peu aussi pour la post6rit^,
comme elle Tavoue elle-m^e, son imagination, sa joie et
ses larmes. « Je saisis bien, a-t-elle dit, que les clioses plai-
santes et jolles que j*teris k mes viellles amies iront plus
loin. »
M'** de Scuddri est prodam^ la Sapho de v>n sitele,
M^ DeslioulUres en devient la Calliope, la savante
M** Dae ier se fait le champion des anciens centre Ics mo-
dcraes, et Johnson, comme .Manage, la proclame la femme
la plus Erudite qui ait jamais exists, feminarum quot
sunt, quotfuSre, docthsima. Le m6me doge, Ic mfime
droit de pr^teiinence dans les sciences OAatbteiatiqiies ne
peuvent Hn contests k cette snbHme taXOe, k eette e^
bre marquise do ChAtelet, qni necraignft pasde suivre
Newton dans les baotenrs prodigleoses oA sMIeva son gteie,
et entreprit la premito de rivder k la France la th^oria
du nonvean systtaie du monde. Avant die, 1^^ de Ne-
mours et de Motteville,llf*"* de Montpensleravaient racoot6
avec esprit les agitations rteentes du royaame. Maia qnaad
Louis XIV, accabli par lei levers et doming par la Main-
tenon, se ftti fait ddvot, una autre artoe que lea sakMia
8*oavril anx femmes spiritoellet : ce ftit oeOe des qaercOes
religieoses. On lesvit s'y lancer avec one ardeer qu'on a
peine k comprendre au]ourd*huf. Rappelona aeulemenl
M"^ 6u yon, Tamie de F6nelon , et ks soxirs Amaald de
Port-Royal qui luttirent si vigoureusement k la tfte do part*
jans^ste.
Rien k dire delMnfluence llttteire des femmeaau tsmpe
des orgies do Palais-Royal, do Parc-au-Cerf, et dea Petitea-
Maisons. Un grand changement s*introdait dans les mcenrs
an commencement dn dix-hultitaie sitele. Ce sont lea fem-
mes de la viUe qui contribuent le plus an moovement de
I'opinion. Dans la rdpuUique mteae des lettres, ce sont dea
bourgeoises qui , conservant les traditions de la marquise de
Ramboufllet et de la duchesse du Main e, tiennent les bu-
reaux d'esprit : M"^ Doublet, Geoff rin, Dochitdety
DuDeffan^M*"*L'Espinasse,M"*DuBoccage,rte-
nissent, accaparent les gens de lettras et sortout lee philoeo-
phes; M'^de La Fayette, Graffigny, Riccobonl,
deTen cin^ et plus tard Bf^ Gottin et M"* de Geiilis, se
font un nom dans le roman. Qnand vient la revolution, 11
se trouve une femme, la fllle d*un gravenr, qni se distingne,
entre toutes, par Tddvation de son talent et par la force de
son caractto : c'est M*^ Roll and, qui fnt plntdt que son
mari le mhiistre de la Gironde. Sous Pempire, les femmes
ne purent s*exercer que dans la iitt6ratnre : celles qni von-
Inrent faire de leur plume une arme politique fornt bfen-
t6t rMuites an silence. Citons ponrtantBf^ de Slael, qui
brilla m^e dans Toppositlon.
Sur les traces de Tautenr dtCorlnne, mais k one grande
distance d'dle, brilla dans le m6me temps nne femme bean-
coup trop vant^de ses contemporains, on pea trop onbllte
peut-6tredes ndtres,M"** Dufresnoi, d^vede Tlballeet
de Properce , nourrie de la lecture dHorace et de Virgile,
dont elle possMait la langue. Alors brillaient encore en
Angleterre M*^' Inch bald, rauteor de Simple Mttaire,
Humans et Landon, comme brille aojourd*hui sane rivale
aux l^ts-Unis Tantenr de radinirable roman de Vonele
Tom, En France, parml les contemporaines, nous boos
bomerons k dter M'"*'Tasta,Desbonle8*Valmore, de
Girardin, Anais Sdgalas, Louise Colel et M** la ba-
ronne Dudevant, qui sous le pseudonyme de Geoi^ San d
s'est depuis iongtemps placde k la tte de noire litttetnre.
L'ltalie est le pays qui a produit le pins de femmes dls-
tinguto par leor tradition ; et, chose dtrange, c^est la contrfe
de I'Europe oil I'tiucatlon des femmes est le pins gteteale-
ment n^ligde. Les universitds de Padone et de Bologne
ont en le rare privil^e de compter plodeurs femmes parmi
leurs docteurs. M"* ClotildeTambroni a iignr6 jasqa*en 1817
parmi les professeurs de rnnivernt6 de Bologne; die y
avait occup^ durant plusieurs aimte la didre de Utttea-
tore grecque, qu'dle quitta poor reftis de sennent k la r^pu-
blique cispadane. A Padooe, Hdtae Pisco|^ cnseigaa la
philosophle et toivit doctement sur la thtelogie, lea malii6-
matiques et Pastronomle. Dana la mtaie oniverdl^ Novdla
d*Andrea supplto't son p^ dans rensdgpienient dn droit ca-
non. Mais ce jour-lk on avait la prteantiondeiendremi rideaa
devant la chaire ; car cbez cette dame profenear la selcace
etait loin de nuire k la beaut6. On voit sous le porUqne de
cette university et dans T^ise de Safnt^ Antoine deox Imstea
d'Hdtoe Piseopia, en costume de b^nMictine, qui JustifienI
la passion malheureuse qu'dle hispira anx plus grands ad*
gneursdeson temps. On peot admirer dana Tomasiiii ( Flfi»-
FEMME — FEMME LIBRE
S3S
rum Ulusirium Blogia ) Ics portraits des lotres dames il-
Imtres des oniTersit^ italiennes : elles sont* poor la plu-
party remarquablement gradeoses et nnllenieDt pMantes.
Aprte Pltalle* ^est la Hollande qui est la contntela plos
licbe en lemmes saTantes. Nous ignorons si elle en possMe
anssi les portraits ; mais ee que Ton connalt par oul-dire
des cbarmes do M*^ Ruhnkenius suffit k donner une haute
opinion de leor beauts. Eo Toii^ certes plus quHl ii*en faut
poor rMiter les m^cbanoette de Moli^re. Une antra savante
hollandaise, W^ Wyttenbadi, docteor en TuuiTersit^ de
Marboorg* dait d'origine firan^aise. Le milieu piatonique
dans leqnd elle aTait y^cn , et qui se r6y^ dans son Ban-^
quet d» LAmtitf la (it accuser de paganisme par les pi^-
tistes. Cette Inculpation n^ayait pas le moindre fondement,
qooiqne, la Tcille de sa mort, elle ait encore toit, de sa
main d^nte et ferme, oes huit mots : le vaiiseau dB D61om
St fait Htn aitendre,
Ges eiemples de femmes savantes n'ont point M perdus
pour les mtB-Unis, et dans le mois de d^cembre 18&3 la
mnnlcipalit6 d*Antloche ( £tat de TOIiio ) a nonun^ proles*
•enr de langne ei de litti^ratnre latines au coU^e de cette
yille nae }rane fiUe, miss Obediah Pennell, nitee et ^live
dtt recteor de ce eoU^. On est mteie oblige de conyenir
qne les femmes ont su rendre aux ttats-Unis de grands
aerriees k Peducation. Eug. 6. nn MoRCUkyB.
FEMME (DroiO* ^ femme est soumise k une 14-
gislaticm spteiale* dans les dilf^entes positions que lui re-
connalt la loi ; flile mineore, fille nujeure, marine ou yeiiye.
Cette Ugislation impose h la femme plus de deyoirs qu^elle
nn lui reeonnatt de droits; car elle la priye des fonctions
d^nne magistratnre pobllque, des droits politlqoes, et m6me
de certains droits se rattacliant simplement i Tdtat ciyil.
An reste, cette inH^iorit^ Mgale de la femme se retronye k
pen prte chei tons les peuples. Par one assez strange excep-
tioB« en France, nous les exduonsde Th^r^it^ k la couronne ;
et cependant les hautes fonctions de r^ente peuyent leur
Mre confite, k elles , qui ne sont pas m6me aptes k foire
des conselllers munidpaui. Nous nVons pas ii prteber ici
rdmancipatlon de la femme; elle a eu ses ap6tres en
jopoat; ^ a trouy^ d'ardents partisans ches qudques
bommes disposes k partager ayec elles leurs droits dyiques
et drils; nous n^ayons qu'^ runnier les dispodtions de nos
codes qd les n^gfssent.
La femme est m incur e jusqn^l^ yingt etun ans, k moins
qne le mariage ne yienne rtoumciper ayant cette ^poqoe;
nais cette ^mandpatimi de puissance patemdle la place sous
la pDinance maritale. Elle ne pent se marier ayant quinze
ana rtyolus, k moins de dispenses d*lge poor motirs grayes,
neoordtespar lechefde FEtat A partirde sa majority,
die dispose de sa personne et de ses biens comme die
Featend; dlene pent cependant contraeter mariage sans
le eonsenteroent de ses p^ et mdre^ en leur adressant
desaomroations respectoeoses, qu'aprte I'Age de yingt-cinq
ans r^yolus. La femme mari^ doit fiddit6, secoors, asds-
tance et obdssance k son mari; die peut se rdseryer la
disposition de ses rcTenus, en se mariant sous le r^ime
de la separation de biens, ou laconfier k son marl,
lertqo'eUe eontracte Tunion conjugde sous le r^me de la
€0 moan n ant d ; mais dans ce cas die a une hypothique
UfoU sor les fatais de son mari, comme garantie de I'ad-
mfailatration de cdnl-d. La femme est obligte dMiabiter ayec
son mari et de fe sniyrv partoot ou 11 yeut raider, excepts
la cas ob il s'expatrierait. SI die Spouse un stranger, die
salt sa condition dylle, et deyient ^traog^ ; die ne peut
ester en jug^ment sans autorlsation de son marl ; die ne
peat donner, di^er, bypotb^ifer, acqu^rir, k titre gra-
tult 00 onirenx, sans le concours ou le consentement du
asarl dans Facte ; die ne peut contraeter. La femme peut
<tre autoriste par son mari, solt tacitement, soft par un scte
antlieittiqiie rdyocable, k falre le eommerce; la femme
marcliande publlque pent s*obHger, pour tout ce qui con-
ccne son ndgoce, sans Pautorisatlon de son mari, dinner
et hypotb^uer ses immeubles; mais die ne peut ester en
Justice sans Tassistance ou Tautorisation de xidui-ci.
La femme yenye deyient rteUement libre, ind^pendante,
comme la fille majeure, le yeoyage arriyit-il ayant la miyo-
rit6 ; die jooit dors de Tadministration comply de ses biens,
die peut yendre, alitoer, bypoth^uer, contractor, aoquMr,
sans que ces actes d'administration puissant ^tre attaqute
en rescLsion motiy^e sur la fhigilitd du sexe.
La liBmuiemari^ qniade justes motifs pour se soustraire k
la puissance maritale, peut intentar un procte en separation
de corps; mds mtoie cette se|>aration prononcto, aind
que la separation de biens, die est tonjours indirectement
placte sous la tutdle de son mari, d continue k ne pouyoir
donner, dinner, hypotb^quer, aoquerir, sans Tautorisation
de son mari.
Si le droit dyil a pris texte de la foibles^ de la femme
pour Tastrdndre k la protection, k I'bntorite du mari, le
droit criminel y a eu 4gard en plusleun drconstances. Gc-
pendfmt, la peine de mort lui est encore appliqudc Les tra-
yaux forote sont moins durs pour die, et consistent par-
ticuli^ement dans une rteludon ilgourensei La lot da 30
md 1SS4 porta que les fenunes condamnte anx trayanx
forc^ pourront etre conduites dans nn des etablissements
cr6te aux colonies; mais qu'dles seront s^par^ des iiommes
et employees k des trayaux en rapport ayec leur Age et ayec
leur sexe.
FEMME ( tmanclpation de la). Fojres ^haiicipation db
laFemub.
FEMME LIBRE. Un de nos yen^rables collaboratenrs
a dejlttraltederemancipation de lafemme. Laseule
chose que nous youlions i^outer id, c'est one propodtion
devenne triviale k force d'ayoir M ressass^e dans les tra-
ditions et dans les llyres, et dont Tapplication se retronye
poiuiant de uilse toutes les fois, sans exception, que les
sdences annoncent une d^nyerte et la perfectibUte, un
progrte : il tCy a rien de nouioeau eout le Moleilf axiome
inunimorid de Sdomon, qui le trouya probablement toot
feit Or, cette ^mandpation de la iiunme qn*on nous donne
pour une id^ noiiydle est une des yfdlleries les plus snran-
nte de la sod^te chretienne, et on sdt qu'il ne pouydt
pas en ayoir ete question dans les autres. Cast depuis le
denxitoiedicle le ydiicule desnoyateurs, la prteantionora-
toire des yidonnaires; et, n*en d^plalse aux saint-dmoniens,
Jamds cette tbeorie, yrde ou feusse, ne s*est renooydte qu*dle
nefOt marquee au sceau de llgnorance, de la superstition, on
du deiire. Je ne sais si les eompagnons de la femmes qui
ont yainement cherchd \h femme libre k Paris, oh die sem-
blait plus fadle ik trouyer que partout dlleurs, la decouyri-
rent en coorant le monde. Ce que Je les prie de tenir pour
certain, c^est qne le I*' Jdn 1794 la femme libre babitdt
rue Contrescarpe, section de PObseryatoire, n^ 1078, an
troidtoe dtage, sur le deyant. Elle s'appdait Catherine
Th eot, dont elle aydt fait Thdos, par amour pour le grec,
on blen k cause de la belle et mystique signification que la
proyidence des illumines aydt attachte k ce nom, par une
pr^yidon singulito). Dans le sanctuaire de Catiieiine Tbto,
rue Contrescarpe, an troidtaie, sor le deyant, on la recon-
ndssdt pour la nouvelle Sve, diaigte de r^parer une pe-
tite mi^yrerie de I'autre, dont f fanagbie que personne n*a
perdu souyenance, et de rdiablliter la femme dans tons ses
droits politiques. Malheureusement, ce temps de liberty pl6-
ni^ Mix pen feyorable k la Ubertd, et on le fit bien yoir
k \a femme libre : sur le rapport do dtoyen Vadler, die fht
envoys par-deyant le tribunal r6ydutionnaire, le 17 Join
suiyant, ayec le cbartreux dom Gerle, son grand pontife,
et tout le choeur des saintes, Jeunes ou yieUles, qui prenaient
place autour de son tr6oe. Le 9 tbermidor suryhit fort k
propos pour sanyer llnnocente famllle de la femme libre ,
mais die aydt pris lluitiatiye sur les consequences de cette
grande joumte. Elle etait roorte au bout de cinq semaines,
et on n'a jamais reparld d*elle Jusqu*i ce Jour.
CatiMrine Thta n'dtdt que llieriUto d'un plan d'd-
334
FEMMB LIBRE — FE&fMES
mancipation des fenunes qui avait fait plus de bruit sans
en fUre beancoop, et qu*eUe se contenta de broder de p{4-
tiame et d'asc^titme, pour lui donner un peu de credit cliez
lesd^Totes. C^talt Tcijet des rddamationB quelquefois ^lo-
qoentes de rinfortunde OlyiUpe de Gouges, assassin^ sur
Ptehafaud sept k huit mote auparavant, pour avoir pris au
pied dela lettre la liberty r^Toktlonnaire. La pantre Oiympe
ayait fond^ces soeldt^ dtfemm6s lihres qui lutt^rent sou-
Tent de T^^eace avec le^ Jacobins, et qui dispahirent
toutefois de la seine politique sans atofr conquis sur leurs
fti^es et amis nne seide immunity. Leors privil^es se r^-
duisirent k tigurer de temps en temps, charge de ruhans,
de rouge, d'oripeaux, surVautel op. m peuple d^Urant
allait adorer la Raison ; de sorte que la liberU fran^ise ne
Tut pas plus llb^rale envers les femmes que le despotisnie
asiatique. EUe en fit des almte et des bayaderes. Le plus
amine des liommes de la revolution, le berger Sylvain
Mar^bai, proposa mfine assex s^eusement de leur d^-
fendre d'apprendre k lire. Bonaparte arriTa beureusement
wr ces entrefeltes, et c'^est ce qui fait que les femmes li--
sent encore. Nous auriotis beaucoup k perdre s! elles n'icri-
vaient plus.
Pendant les rigues totuptueux de Louis XT et du r^eut
les femmes furentsi libres d^une certalne fa^n, qu^elles se
soudirent fort peu de Titre autrement. II faut remonter
jusqu'i^ la demiire moitii du dii*fieptiime siide pour re-
trouver la /emme Ubrewas les traits disgracieux d'Antei-
nette Bourignon, monstre de naissanoe, auquel un cur^
maossade avait contests ks droits du baptime, et qui exdta
souvent depuls des passions fort extravagailtes, s*il faut en
Juger parson portrait. AntoinetteBburignon r^statotyours,
et se d^ba aux poursuites de ses adorateurs, tant6t par
Pafxsendant de sa vortu, tantOt par fa promptitude de la fuite,
la mission de \%/emme Hbre exigeant, suivant die, dans
la per Sonne qui en itait revitue, la pureti de la plus infacte
vii^nite. (Test petit-itre pour cela qu'il ne s^en pr^nte
itlus. Une particularity assez' curieuse, c'est qu^Antoinette
Bou rignon avalt soumis k son systiroe le puissant g^nie de
SwaiTimerdam', qui avait soumis. li^i, kwA Investigations
tnute la nature a^e. La sublime intelligence qui yenait de
se rendre mattresse de tant de faits ^choua centre une vi-
sion.
II en fut tout an contraire de la savante et spiritneQe
Anne-Marie de Scburmann, autre /mtn« Hbre du mime
temps. Anne-Marie de Schurmann , philologue , artiste et
po^te, re^t sob brevet de rMcmptrice du sexe dont die dtait
Tomement, d^un fanallque fort exalt^^^ mals tris-midtocre,
qu^on appdait Jean de iaiiadle, espice de sectaire enti sur
un apostat EUe fit aasaut de diasteti^ avec Antoinette, si
tontes deux ne se hiariirent point aecritement, ce qui n*est
pas bien d^brouill^ ; mais ce n*^t pas une mince difficult^
dans les conditions ^manCipatoTres de l^itat politique des
femmes. J*en iaisserai Jugeir k de plus savants que moi.
Leur contemporaine , Jeanne-Marie de Laraotte, plus
connue sous le nom de M*"* Gu y on, r^unft toutes les qua-
lltis qui peovent justifier r<{mandpation des femmes et la
rendre desirable; mais elle n*aspira |>as au r61e scabreox
de la /emme Hbre. Elle borna son empire aux liinites
que Dieu semble avoir impost aux femmes , comme aux
flots de la mer, en leur diunt : Vous nHrei pas plus loin!
et sa puissance se composa tout entiirede beauts, de vertu,
de tendresse et d*enthousiasme ; ce qui n'est df^k, pas trop
roal. Aussi vit-eileF^helon se raiigcr parmi ses dSsdpIes,
Findon, dont Jean-Jacq^ues eftt^t^ si fier d*6bre le valet de
cbambre.
II y a Ik, si ]e ne m^abuse, une progression de transccn-
dance morale qui vaut mieiix que I^imaodpation. La veri-
table/emme libre laiaguissait alors depute trenteans dans
un asile obscur ^ apris avoir M foiiettee et marquee ,*^le 14
mars t6C3, au pied de I'^diafand de Simon Morin. La fille
Malberbe etait en efiet la nouvelle ive de ce paiivre
homme , qui n*avait pas reconnu les facult^s propres k un
si haut emploi dans Jeanne Honadier, sa feDune.q^Miqn^
eOt dibaucbe cdle-d k cette intention dans Ptehoppe dNioa
fruitlire du qnartier Saint-Germain-PAuxerrote. La perfeeUbi-
lite a d^etranges grftces d^etat ; mate 0 faut avooer aussi que 1m
bonnes civilisations out de mauvais moments. Lesupplice du
malheureux Simon Morin concourt,anneepar ann6e, et pent*
etrejour par jour, avec l*etablissement des trote academies.
On donnait, quelques beures apris, Idi Critique de r£eoU
des Femmes, avec reprise de la pike. Le grand Colbert
etaitministre, et Louis le Grand repiait sur le grand dtele.
Deplora1}le humanlte!
Voilk bien qudques femmes libres; mals ne croyei pai
que nous soyons au bout de riiistoire retrograde de cette
dynastic gynscocratique. 11 s*en fiiut de beaucoup. Les com-
pagrions de lafemme, et on ne saurait trop les fdidter sur
le choix d*une d agreable vocation, n^ont ete jusqoe id,
comme vous voyex, que les ptagiaires de dom Gerle, qui
fbtplagiaire de Jean Labadie, qui fut plagteire de Simon
Morin, qui fut plagialre de Guilteume Postel, qui ftit pb-
giaire de trente generations d'beresiarques auJourd*hni fort
obscurs, mais dont vous retrooverex le nom et les doctrines
dans Putile Dictlonnaire del'abbe PluqueL GuUlaume Postd,
un des bommes les plus emineots en bon savoir, et un des
plus grands fous de son si^e, avait prodame Pemandpa-
tion do la femme deux cent quatre-vingts ana avast qo*on
8*en avis&t dans Peoole de Sdnt-Simon, savoir, en i&&3 k
Paris, en 1555 k Venise, et ea iihSk Padoue. La femme
libre de Postel, qui s'appeldt la mtre Jeanne, ne vecutpas
longtemps, parce qu*elle etait assez vieille quand il la reo-
contra, ce qui dispensa cette pauvre creature de s^engager
par le vceu de la virginite, comme la Scburmann et U Bou-
rignon ; mais die eut la complaisance de s^incamer apr^
sa mort dans la substance de Postel, « qui sVn trouva, dit-
il, notablement etendue ». II fut qnitte de cette usurpation
de substance, qui n'etait pas pi^vue par les lois, poor
qudque reprimande canonique ou pour quelque leg^re pe-
nitence de disdpline monacale, lesquelles ne Pempechereat
pasde professerleslangues, si peu oonnues alors, de POrient
jusqu*^U fin d*un grand Age, aux applaudisseoients de tons
les savants du sitele de la sd^mce. Les jansenistes oot
pense depute que \h femme librt oe Postel pourraitetre
une personnification embiematfque de la raison bumaine.
Les Jansenistes n*ont jamais ete d poUs. J'auraia bien de la
pdne k partager citte opinion.
Cette longue eiucubration a dfi faire penser souvent au
lecteur quMl serait temps que j'arrivasse au deluge; mais
je ne m*y arreterais pas, si je Pavate dans la fautateie. On
m'etonnerait peu du moins en m^apprenant qu^llve premiere
eOt^ntendu paricr de Pemandpation de la femme dans le
paradis terrestre. La Gen^se lui donne \k un interlocuteur
qui etait de son metier un philosoplie tres-subtil, et qui se-
rait fort capable de lui en avoir touche qudques mots.
Cliarles NoDIER, de PAcademle Fran^iae.
FEMMEUSni'JBtdiminutifde/emme.teime de de-
dain, par lequd on desigiie cdle qu*on pent dire ^iminie,
Cette epithete s^adresse encore figurement k Plionune faible
et sans energie : beaucoup dMiommes k cet eganl peuveot
etre traites de femmelettes {voyez Cffj^hination).
FEMMES ( Education des). Un mdange fort extraor«
dfaiaire d'amonr et dlndifierence, d^bommages et de de-
ddns, s*est attacbe pendant bien longtemps en France
au sort de U femme. A la voir dans son bet Age un objd
d'adoralion, ne s^etonne-t-on iias du pen de soin que
semblaient meriter les premieres annees de son existence?
L*education donnee aux filles de])uls des siteles ferdt
ccoire que jusqu*id Tenlance et la vieillesse ne comp-
taient pas dans la vie d'une moitie du genre bumdn. Sans
doute, kla naissance de la societe, et loe^ dans le moyen
lige , quand le premier merite d'un komme etdt la force d
la vaillance, il etdt natnrd que le r61e de la femme se re-
duislt k plaire tant qu*elle etdt belle ,et I mettre au moode,
si son bonlieur Ic vouldt, dea enlants ausd foitS| ausd va-
FEMMES
leureia qaelenrp^; mais quandlesprof^rte de la ctyiliM-
Gon earent f^ acqo^rir k l*inleUigence sa juste snp^orite
tor let iTantages physiques , comment s'est-oa obstin^ k
priver la jeune fiUe d^ane dJncatioii qai la rendtt propre aux
emplols que lui destioait la nature? Ci?tte jeone fille , mari^
et deTenne mhn^ n*est-elle pas appel6e k r^ one maison,
k malntcnir oa crfor une fortune , k gouverner une famillei
et sartout k grarer sur la molle substance du cerveau de son
fib ees premieres idies, ces premieres connaissaaces, qui ne
s'eOacent jamais et devienuent la base de touto intdlig^ce
hnmainef Pour ^clairer, il faut des Iumi6res; pour ensei-
gper, n faut saToir ; et que sataiciit les femmes aux ^po-
qoes doDt je parle? Lea plus habilea cousaient proprement,
danisaient ou faisaient on peu de musique.
Ftodon Itat le premier dont TAme tendres*6nut utilement
en hweat de oe pauvre sexe. H didgna rev^tir de son doux et
beau iangisge des idto Civorables, d^ avis propices k Viduca^
tion des filles. ■ Je n^expUqiierai pas ici, dit-il, toot ce queles
femmes dolTentsaToir pour I'Mucation de leursenfants, parce
que ce m^o^oire leur fera sentir T^tendue des connaissances
qull foodrait qo^eDeseussent » N6anmoins, il veot que toules
les filles apprennent^ ^crire correctement leur iangue ; pour
eelles des. classes ^levto, 11 insiste sur rarithm<iUque, sur
les principales regies de la Justice ; par exemple, il yeut qu'elles
eonoaissent la difference gu^U y a entre un testament et
Hne donation t ee que c'estqu*un contrail un portage
entre co-A^fi/iers, etc., eic^, en un mot le Code Civil. 11
va m&me jusqu^k conseiller f^tude du latin , afm qu^elles
eoroprennent leurs priires, et parce que cette Iangue ofTre
des beauts de discours plus parfaites et plus solides que les
auUes laiguee. Toutefois, quels que fusscnt le charme et
la persuasion qui s*attachaieot aux Merits do chantre de TiU-
tnoque^ longtemps encore aprte lui, beaucoup de du-
chesses ^rivaient sans meltre un mot d'orthographe , et pas
one serirante ue savait lire. Je sais bien que I'on peut citer
onedouzaine de femmes qui dans le grand siMe, si disUngui
en toutes cboses» se distinguaientelles-m^mes par le charme
de leur entretien et par un talent ^pistolaire qui devait, ii
ienr insu, (aire passer leurs noms Jusqu'^ nous. Servies par
lei ciroonstances, mesdames de S^vign^, de Lafayette, de
Mainteooa et quelques aotres , out fait leur Mucation dans
cctte oour, dans ce monde ^ tout remplis dliommes et de
de talents sup^eors ; mais, outre quil Eaudrait les avoir
connoet penonnellenient pour les juger en leur quality de
femmes , on ne peuit se former ainsi soi-m6ine et triomplier
aossi Tktorieusement du difaut d*instniction premiere
sans avoir re^u de la nature des dons qui malbeureusement
sont relbs^ k la plopart des humains.
Depola la r^voiution, il faut en convenir, les parents se
sont beaucoup phis occuptte de T^ucation de leurs filles
qu'ila neleftisaient autrefois. Soit que les fortunes restreintes
aiest iait chereher desjouissances et des occupations au sein
de la Csmllley soit que les Jeunes personnes elles-m^mes
aient aeoti quMl n'^tait plus temps de ne jooer. dans le monde
que lo rdte d^une Joliepoupde, un grand nombre de femmes
malntenant possMent des talents et des connaissances pro-
pres k les fdre briller dans le monde ; mais ce qu*^ I'avenir
il lautsurtout tenter pour les filles, c^estde leur donner Fins-
truction qui lepr est n^cessaire pour inlervenir uUlement
dans ce qui tonche les int^r^ts de leurs maris. Ces avantages
soot trte-loin de poovoir conduire une femme k n^gligerses
premiers devoirs; elle les remplira d'autant mieux au con-
tfoln qo*eUe appr^ciera plus juslemeot leur valeur et sa v6«
rjUUe posttion ^ociale.
On aeot bien qu*en demandant pour les jeunes filles une
MsMatieiiplos forte qoe celle qu^elles reQoivent malntenant,
oa ne pretend pas tes Clever pour qu*elles devienuent des
littteteurs oo des artistes. L'observation , aussi bien que
I'exp^rieDoe , proo ve asses que jamais , dans aucune carri6re
ooverte an talent^ ies femmes n*#gaIeront les hommes. Leur
constitution ne serait pas aussi falble, les vives Amotions
qpi'eidtent en eUes des sentiments de mflle natures ne ren-
835
draient pas leur esprit aussi d^ndantde leureoeur, qu*elles
n*en poss^eraientp^ davantiige. je crois^ cette continuiU
d^attention que ]ftuffon ap{(elait le g^ie ."Dieo n'a pu le
vouloir qiiand il les. a cr^ta pour 6tre les compagnes de
i*homme ^t pour Clever les enbnts,puisquele gteie absorbe
r6tre qull favorise dans une spteialit^ noisible k toote autre
mission. C*est en vain qn'on pourrait citer le grand nombre
deitounesqui, depuisquelquesannte surtout, ontsu se laire
une ressource honorable de leiir plume ou de leur pinceau.
On ne peut attribuer cette partlcularite qu^aux maiheors des
temps , qui ^ booleversant les fortunes, ont oblige beaucoup
d'entre elles k trbuver de^ moyens de subsister. Que Ton in*
terrogeles fbmmesqof vivent de leurs telents, la phipart di-
ront comblen il leur en a cofit6 pour rendre leur uom pu-
blic^ pour exposer aux traits d^une critique, trop soovent
incohvenante, upe vie destine au calme et aux jooissanoes
de rint^rieur ;que s*ilenexiste une oo deux sur la multitude
qui se sentent r^lement appeldes k devenir auteurs, c*est
une exception qui n'infirme en rien la r^le g^ndrale. Libre
de choisir sa destin^e, sa nature fr6le, I'esprit de r^rve
et de timidity qui caractdriseiit une femme, la porteront
toujours de preference k remplir les doux et nobles devoirs
anxqueU I'appeUe son instinct , plutdt qvl'k s*^ancer vers
un but ot les hommes la devanceront toujours.
Toutefois « de ce queles jeunes filles ne sont point appe«
1^ k devenir meuibres des acaditoies , il ne s'ensnit pas
qu'on doive les priver d*uiie MucaUon forte sous le rapport
du moral , et d^une instrucUon aussi ^tendue que le com-
porte le degr^ dMntelligence de chacune. « Comma cr^ture
intelligente, la femme n^est pas diffiirente de Thomme, a dit
M**" de R^musat. Elle pos&Mesans doute&un moindre de-
gr4 les mtoxes facuUis, mais die les posside ; et c'cst assei
pour qu^dle m^rite qu^on lesexerce : leur nature ^tant com-
mune, leurloi doit 6tre la mtoie. L*6ducation de la femme,
pourvue par la nature des mfimesmoyensque lliomme pour
connaltre et remplir les conditions deson existence, ne doit
pas difC^rer essentiellement de cdle de l*homme, du moins
quant aux principes. En sa quality d'etre dou^ de raison ,
d'etre moral et libre , parce quH est raisonnable, son Ques-
tion, si elle est raisonnable aussi, ne peut que vouloir se
conformcr k sa nature, en assurantsa morality par I'empire
de sa raison Rur la liberty. •
Le sort dels femme , d^ailtcurs , quolqne dependant sous
phisieurs rapports, est loin d'ofTrir lldte de i'esclavage. On
voit au contraire que dans un manage Fempirese trouve tout
naturellement partag4. La mire de famille ^l^ve ses enfants,
conduit la mai$on,gouverne etdirigelesdomesUques, sou-
vent mtoie elle dispose de la fortune , oo poor le moins elle
est consults sor la mani^re d'en disposer. Tons ces devoirs
A remplir ne sont-ils pas assez importants? N*exigent-ils pas
un fonds de raison , de lumi^res et de connaissances trte-
rares , et-qui s'acquiert difficilementf C*est vers Taccomplls-
sement de ces devoirs quil tkui diriger touto I'^ducation
d*une fille; car de \k naltra pour sa jeunesse du bonheur,
de la consideration , et pour ses vieux jours la satisfaction
d'avoir bien v^cu. Le plus grand soin d'une mire seradlns^
pirer k sa fille raversion d'une mauvaise conduite. La vertu
est le premier element du bonheur d'une femme; oo ne sau-
rait trop le lul r^p^ter en s'appuyant des exemples qu*of-
fre k cliaque instant la societe. Mais de ce que la vertu
ameiiore prodigieusement la situation d*une Gunme dans
son manage aussi bien que dans la society , il ne s*ensait pas
qu'elle la dispense des autrcs devoirs qu*elle est appel6e k
remplir dans la communaute qu'eublit le marlage. D^ son
plus jeune Age, il tet bon qu^elle soit penetr^e de lld^e qoe
femploi de tenir une malson est one des aflaires les plus
importantes de sa vie. Ne lui laites pas de longs discours
sur ce sujet ; montrcx-luiavec une grande Evidence les avan*
tages qui r^sultent pour voos, pour votre marl, pour vos en^
rants, d^une pratique constantede rordre et de reconomie.
Cbargez-la de tris-bonne heore du soin de voos aider dans
quelques details du manage. Mille occasions se prtenteront
836
toat natureUemeDt de Ini faire seatircombien Tonscontri-
boa au bien<4tn9, k raisanoede la famille, et lai donnerunt
le dMt de ▼cms imiter; car beauooap de fenimes ne Dili-
gent les devoin de oe genre qne fante d*en aToir recounu
Umte rimportance , que faute de ponvoir apprMer an juste
le tort de celles qui a'en dispensent et le mi^rite de celles qui
les remplisaent «
La premito habitude quMl conTient de donner k une fille
est odle de riTre toujonrs occnpte : c'est oonunun^meot
de ToiiiTet^ que naissent les erreurs , les torts, et par suite
le malbeor des femmes. L*ennui est une si cruelle chose
que pour s*en d^vrer tout semble bon , tontsemble bieni^
ceuxquir4>rouTent : cequi explique fori nahireliementcom-
nient tant de paovres femmes, qui ne sayent que blre des
heures de leurs joum^es, ont reconrs k la galanterie, an jeo,
k des d^tpenses effrteto. Mais, poor mettre les fllles k Tabri
de i'ennui, gard«»-Tous de compter aTant tout snr les talents
agrtebles. D*abord , parce qu'il est douteux qu'nne jeone
personne en aoqui^re qui soieot assez perfecUonn^ poor
qu*elleneles abandonnepas le Jour de son maiiage ; ensuite
les talents d'une femme, comme sa beauts, n'ontqu'un
temps, pass^ lequel la musique et la danse , par exemple,
ne sont plus d*aucune ressource. Or, il fant Clever une
femme pour son flge roOi et sa Tieillesse aussi bien que pour
son jeune ^e. Cest done prindpalement des occupations
GonTenables k toutes les ^poques de la vie , et surtout de
celles qui n*exigent point le secoors du monde, qu*il faut
inspirer le go<lt4 une jeune <. Dece nombre sont le tra-
Tail k Taiguille et la lecture. Le goAt dn travail k ralguille
est, pour ainsi dire, inn^ dans la femme ; toute petite encore,
son principal amusement est de coodre les vdtements de sa
poop^ Serrea-Tous de ce penchant pour la rendre habile k
toos les ooTrages d'agr^ment comme k tons les ouvrages
utiles; en un mot, qu'elle polsse tout faire elle-meme dans
Toccasion. Pour moi, Je ne sals rien qui me plaise plus k
Toir qn'une Jeune et jolie femme travaillant aux habits
de ses enfants. Quant k la lecture, comme elle est la source
de toutes Dosoonnaiftsances, que nous lui devons led^ve-
loppement de notre esprit, i^^tendue de notre Jugement, il
eel bien inutile dlnsister sur Tavantage qui rteulte pour nne
jeune fllle d*aimer k lire. S'll lui rcste du temps , nous aime-
rions k lot Toir apprendre le latin, quelque langue vivante,
des notions de quelques sciences utiles; comme il faut k
r^tode quelques d^lasseipenU, nous aimerions mieox la Toir
dessiner que chanter. Nous voudrions qu*on lliabituAt k la
discretion en Ini confiant quelques petits secrets. II faudrait
aussi Ini prteher la douceur, la bont^; Texercer enfin ii la
Menfaisance.
Un point sur lequel il est plus facile de se faire ^oter,
c*est I'article de In toilette, et k Di&i ne plaise que j'en
fasse un reproclie k notre sexe! II est bien qu*une femme
annonce en elle par sa toilette le soin et la propret^. On
dolt done accoutuiner de trte-bonne beure une fille k ne
point saliret d^cliirerses vfitements, ainsi qu'a se mettre
avec goAt ; bien entendu que par ce mot on comprend qu'elle
se meltra simplement, la simplicity d^une toilette <^tant de
reicgance. Faltes qu'une propret^ recliercli^ r&gne toujours,
Don-seolement snr sa personne, mais encore autour d*elle,
en lui faisaut prendre Hiabitude de serrcr, de ranger k leur
place ses llvres, tous ses effets d^ quVlle s^en sera senrie :
l*appBitement d*une femme ne doit jamais offtir I'aspect
du il<^rdre, encore bien moins celui de la nialproprcU^.
All n*ste, cette partie de TMucatlon des filles est celle qui
pnl<ente le plus dc facility : Tordre, la propretd, et, puis-
qu*il faut en convenlr, la eoguetterie, sont, pour ainsi
dire, innte clicx la plupart d'entre elles; il ne s*agit done
que de s'aider de leurs iMmclianU natui'els, et m£me d*em*
p6clier souTent qu*ils ne les entratnent trop loin.
F^nelon dit que Ton doit consld^rer dans Tedncation
d*uue Jeune fllk sa condition , les licux ou elle doit pas^
ser sa vie, el la profession gu'elle embrassera selon les
apparenees. Sans doiite, il parte de profession parce qu*il
FEMMES — FfiMUR
▼ivait dans un temps oil beaoconp de filles ^talent desU-
nte k dcTenir religieuses. Quant k la condition, il est
certain qn^aujourdliui encore pour une fille destinte, seloi
les apparenees, k ^ponser nn jour un mardiand, U eit
dMrable que Pen snpprime toos les talents d'agntaMot;
qal^k Texception de la lecture, qui lui sera d'une InuMoss
ressource dans un comptoir, son instruction se r6dulte k
6ex\n parfaitement, et k savoir compter aussi Men que son
mari, afin de le seconder dans son commerce, et de m^
riter sa confiance et sa oonsidtetion en Taidant k Aire
sa fortune. Mais quant k ce que ilons appellerans rAfuco-
tion morale, comme Je ne sacbe pas de condition qui dis-
pense une femme d*<)tre douce, sage, discrete, tenome,
et d*aimer le travail, Je pense qu'elle doit Aire absohmient
la mAme dans toute les classes de la soddUS, attendu que
dans aucnne \\ n'est pas indilli&rent pour une femme d'acqu^-
rir I'tfstime de ceoi qui I'entourent et de Tine contents
d'elle-mAme.
Quant k cette classe si intiressante dans laqudle rhomme
doit diaque Jour au travail de ses bras son pain , celul de
sa femme et de ses enfants , II est bien rare que les femmes
n'y travaillent point aussi du matin au soir pour ijooter k
la petite aisance de la flunille, et que par suite les filles,
grAce aux Monies primaires, n*y resolvent pas I'Mucation
publique. Cest done au gouvemement et A ses agents
qu'il appartient de s'occuper sans relAche dn soin de porter
les Scales primaires k leor plus haut degri de perfec-
tion, en n^admettant dans ces ^blissements poor instito-
teurs et pour maltres que des personnes dont les roorars
soient irr^prochables et Tinstniction solide; en foumissant
des livres propres k d^velopper rintdligence humaine, tout
en respirant la morale la plus pure. Ces livres sont bien
difBdIes k fiure ; car 11 faut k la fois qulls amusent et qulb
ne puissent Jeter dans I'esprit des enfants que les idte les
plus Justes, les plus honnfttes et surtout les plus claires. Ce sont
les toivains du plus grand m^te et du plus grand talent
qui devraient les toire. M»« nn Bawb.
FEMMES (£dit des). Voyes £orr, tome Yfll, p. 37S.
FEMMES MAllINESy pure creation de IHmaf^nation
des poetes et des voyageurs, qui, pen avanete en faistoire
natiirdle, ont cm voir des hommes oy des femmes aquatiqoes
U 06 11 n'y avaitque des lamantins, des dngongs et d'antres
anlmaux marina ( voyez StbAiies).
FEMMES PUBLIQUES. Voyes Paosmnmoif.
F£MUR. L*os de la cuisse, ainsi nomm^ par les ana-
tomistes, est toujours unique dans toutes les dasses d^ani-
maux. Dans lliomme, le f^ur, le plus long de tous les
OS, est presqne cylindrique, l^^remeot arqo^ en dedans et
en dehors. Son extr^mit^ supMenre offre trois Eminences,
dont la plus d^tach^e porte le nom de tile et 8*articule
avec la hanche, en p^n^ant dans la cavity cot y I oide,
oA die est malnteuue |iar un ligament capsulaire qui vient
de tout le poortour de la cavity, et qui s*ins^ autour du
col et de la tAte du ftoiur. II y a* en outre dans TartSoila-
tion nn ligament rond, qui natt dans la petite fosselte de
la cavity cotylo'ide , et qui s'attache dans un enfoooement
de la tAte. Les deux autres Eminences donnent attache k
des muscles nombreux et puissants, et portent le nom de
petit et de grand trochanter, L'extr^itA infArienre de
Tos prAsente infArieurement une large surface qui s*articnle
avecle tibia et la rotule pour fonnerle gen ou. Comme
tous les OS longs, le fAmur est formA extArfeurement par
une substance compacte ; cdle desextrAmltAs est spongieose,
tandis que cdle qui forme les parois du canal central de
ros est dite riticulaire,
Dans les mammifAres, la forme do fAmur varie on peo;
mais sa proportion avec les autres parties du roemj>re abdo-
minal dAfiend en gAnAral de cdle du mAtatarse. Clies les
ruminants et les sdipAdes, par exemple, il est sa eoort qn*il
se trouve comme cachA dans Tahdomen par -les diair^ ;
c^est ce qui fait qu*on nomme vulgpirement cuisse^ dans
ces animaux, la partie qui correspond rAdlement k la jamU.
Fl^MUR — F^NELON
lyaillenn^ dans oette dasse, tt n'est point arqn^; son coo
esl ansfli plus court el plus perpendiculaire k Taxe que
dana l*tiomme. Dans lea singes, U eat absolument cylindri-
que, et si court dans ie ptioque que aes deax extrimiMs
articolairea sont plus de la moUl^ do sa longueur. Dans les
oiseauxy fl n*aqu*un seul trochanter. Sa forme est cylin-
driqoe, aa longueur minime en proportion des os de la
jambe; dans rautrucbe, ii esttr^ros oomparatiTement
k I'oa du bras, car cet oiseau eat destine k marcher plutAt
qn'^Toler. Dans lea reptiles, ii ressemble beaucoup icelni
des animaux Tivipares. Lea tortoes ont des trochanters trte-
prononc6a; les Iterda et lea grenouiiles n'en ont pas. Dans
Jes inaectea, la nature et T^tendue du mouvement de la
cuisse paraissent avoir d^termin^ aes formes. Les iosectes
qui roarclient beauooup et qui TOlent peu, comme les ca-
labes, lea cicind^ea, ont deux toineoces ou trochanters
i la base du fteur. Chcx oeox qui ont besom de muscles
forts pour sauter, la cuisse est ^paisse et souTent alloog^,
oomme dans les sauterelles, 1m altises, les puces, etc.
Dana ceiix qui fouissent la terre , et chez lesquels la cuisse
dolt op^rer un fort mouTement, elle porte nne focette arti-
cuiaire qui correspond an plat de la hanche sur laquelle
elle appuie.
L^adjectif /^morcU Tent dire qui a rapport au fimur ;
il eat synonyme decrural, ets'appliqne k un grand nom-
bre des parties qui entrent dana la composition de la cuisse.
fi. Clebmokt.
FENAISON 9 saison oh Ton coupe les fo ins. Ge mot
a'appUque surtout k renaemble des tra?aux pour la r^colta
des Ibms : II coroprend done le fauchage, le fan age,
Tentr^ ao fenil on la mise en meule.
FENDERIE) m6:aniame au moyen duquci on dirise en
petites barres des bandes de fer rMuites pr^abiement k
r^Missenr des barres que I'on Tent eo tirer, dans les forges
de TAngleterre et dans cellea du conthient que Ton a mon-
tte k Vanglaise; ce m^canisme sert malntenant k fa^onner
le fer en barres de toutes les dUnensions et de toutes les
fohnea demandtes par le commerce, line fonderie se com-
poae ordinairement de deux systtoes de couteaux circu-
laires mont^ sor des arbrea en fonte et s^par^s par des
rondeUes de mtme ^aisseur, mais d'un plus petit diam^
Ire. Le fer fondu est surtout employ^ poor les besoins de la
douterie.
FEXELON (FHAHfOiS db SALfGNAC ob LAMOTHE),
naqmt en 1651, an cbAteau deF^elon, en Pirigord. II passa
scs premises annte dans la maison de son p6re. Ag6 de
douzeans, il entra k runiversit^ de Cabors, oh il prit ses
degr^, et d*oh il passa an coll^ du Plessis , dont il devmt
bjentdt romement Comme Bossuet, il prteha, k TAge de
qaiue ana, decant nne illustre assemble, et Tenfant tra-
Tcna heureosementcette ^preuve , moins dangereuse encore
par dle-ffltoe que par les applaudisseroenis quMl deTait en
lecoeillir. L*abb6 Olier ayait fond^ I'asile de Salnt-Sulpice ,
qoe dirigeait alors son successeur , Pabb^ Tronson : ce fut
U que le jeune F^nelon se retira pour mArir sa penste et
dif^r son Ame de ce monde qui I'appelait La confiance de
I'arcbeT^ue de Paris, M. de Harlay, I'appela k la direc-
tioD des nouoelles catholiques , communaut^ r6cemment
iostitute ponr les femmes de la religion r^formde qui em-
bnssilent le catboliclsme. II lui Tallut alors entrer dans la
Toiede oes devoirs aust^res de la prdtiqne sacerdotale, et
oe ne fut pas peut-6tre sans serrement de coeur et sans
m^rite aox yeux de Dieu qu*il devint Thnmble oonfesseur de
ces paavres fiUea. Dix ans il en remplit les fonctions , et ce
ftit poor loi r^poque de Texp^rience , de I'^tude de Tftme et
de la vie positive ; ce fut aossl celle de ses premiers travaux
littMrea.
A ce tempa de aa jeunesse remonte le commencement de
Ks fiaisons intimes avec Bossuet, plus flg^ que lui, et qui
hma prMd^ dans la gloire. F^nelon s'attaclia k Torateur
i(l cd6bre avec un abandon et une enti^re abdication delui-
). Cede liaison fut longue, et Ton sail les circoustancea
MCT. DB LA CO:ffEMJi* — T. IX.
837
anxquelles il fanten atfaribuer la rupture. Le due de Bean*
villiers fht ^galement du nombre des amis qoe cultiva
F^nelon k cette premiere p^riode de sa vie : ce fut pour
M™*de Beauvilliers, m^re chr6tienned'one nombreose famille,
qu'il compose leimU dePJiducation des Filles^ livred'un
sens si droit, d'une observation si fine, d^e unagination
si delicate , mais en mAme temps si contenue. Dans cette vie
obscure ei presque ignor^e , il soivut avec courage et Cons-
tance ces etudes s^v^res qui font le pr6tie Eminent. Aprte
avoir compost nne rtf utation de Malebranche, dont le ma-
nnscrit est perdu, refutation d'autant ploa ^ergique que le
critique ^it ploa vivement Impressionn^ par le spiritoa*
lisme thdosophique de la Recherche de la viriU, F^nelon
terivit le traits Du Minist^e des Pasteurs. Ainsi que le
fait remarquer M. de Bansset, en se reportant anx confe-
rences de Bossuet avec le ministre Claude, sur la mati^
de l^Iise, les deux antagonistes avaient pam convenir
eux-m^mes que toutes les questions qui les divisaient de-
vaientse rallier n^cessairementk cette question fondamentale.
Bossuet avait indiqud les caract^res qui pouvaient faire re-
connaltre dans r£glise romaine le nom et raotoritd de la
v^table £glise ; ce fot la mtoie question que F^nelon s'ef-
for^ de produire sous on point de voe plus pratique et plus
populaire.
Ce livre le prepare k la t&che la plus importante de sa
vie : il Alt d^ign^ au rot et nomm^ par lui missionnaire dans
le Poitou. Louis XIV venaitder^voquerr^dl t de Nante s;
il avait viol^, dans on int^rftt qoll croyait 6tre celui de la
religion , des engagements sacr^ pris par le roi son aieul, et
que ses serments sanctionnalent en m6me temps que la bonne
politique. Les populations de la Saintonge et du Poitou s*a-
gitaient; etce fut pour cahner <^te irritation et pour faire
contre-poids aux dragonnades que la conr se d^da k
envoyer dans ces malhenreuses provinces quelques pienx et
savants ecddsiastiques, ao premier rang desqueU ^tait F^ne-
lon. II porta dans ces p^nibles fonctions one telle charity ,
une telle prudence , que ses paroles furent accneillies avec
confiance et finirent bient6t par Ihictifier. La persuasion sue-
c^da k la terreiir ; on eut dans les ^lises catholiques autre
chose quo des troupeaux d*esclaves et d*hypocrites. « Sl-
Ton voulait, ^crivait k cette ^poqne Fdndon k Bossuet,
fUre k ces hommes abjurer le christianisme et sui?re TAl-
coran , 11 n*y aurait qu*k leor montrer des dragons; ils ont
tdlementviol^, par leurs perjures, les choses les plus saintes
quMl reste peu de marques auxqudles on pnisse recon-
naltre ceux qui sont sinc^res dans leur conversion. H
n*y a qa^k prior Dieu pooreox et qu*^ ne se rebuter point de les
instruire. » Fidde k Tespritde prudence etde chants, F^nelon
portait la condescendance Jusqu'^ accommoder les formes
exhSrieures et libres do catboliclsme k la faiblesse de ces mal*
heoreux cat^.hnmtoes s c*est ainsi quMl supprima VAve,
Maria, dans les sermons qu'il pr^cbait cheque jour k ces
populations ignoi antes et fanatisto. Sa conduite lui attira
d'am^res censures ; mais les firufts de son apostolat furent
abondants , et U r^potation do missionnaire grandit k la cour
et pr^ du rol.
Ce fut sous cette inspiration quit fut d&dgn^ k la con-
fiance de Louis XIY comme pr^pteur du due de B o u r-
gogne. Cette Mucation, k laquelle s'attachaient tant d'es-
p<Srances, venait d^6tre organist : le due de Beauvilliers,
le plus honn^ hommede la cour, avait re^u du monarque
cette mission de confiance, et F^ndon futindiqu^ au nou-
veau gouverneur, dont il ^tait dej&l'ami, par les motifs m^mes
qui avaient appdd sur lui ie choix do prince. Les abb^ de
Beaumont et de Fleuri le seeond^rent comme soos-pr^cep-
teurs. II est peu d'actes de Louis XIY qui Thonorent autant
que le dioix des hommes appel^ k cette location : leur
nom jette sur ce r^e un reflet de dignity aost^, qui re-
parail toujours au dix-septi^mesitele, ao sdn m6me des
plus fougueox ^remenis. On sent qu'unfonds de morality
subsiste dans c^Ue society que les sources de vie n^y sontpaa
tariea ; on respire je ne sals qod air fibre et fort qui reiu-
43
• » *ri« m ■
I
Bsa
FENELON
ph'l 'a pottrine et ^l^e rime. Veat-on ttvoir eomment F^
nelon ^tait appr^d^ dana une carri^re oil ildevait reneon-
trer tant d*uaertiiiiie) qu'on ^eoiUe deux illostres ^criTains
eo qoi vit et respire le gdnie de cea temps qui nous aont
si strangers i « Varcber^qae de Gambniy dit le chancelier
d'Aguesseao t Mi on de eee boounet qpk hoDDient autant
iiiumanitd par lenrs Tertos qnlb font houiear aox lettret
par dee talenta supMeort : ftdle, briUaot, doot lecarae*
t^re ^tait une imagiiiation fiteonde , gradeose, domtoante,
sans Ciire sentir sa domination. Lea giAces ooulalent de see
I^Tres, et U semUait traiter les grands anSetft, pour ainsi
dire , en se jouant ; lea plus petits s'ennobUss^ent sous sa
plume 9 el il eftt fait naltre dea fleura du sein des Opines. •
Yoid maintenant comment a*6xprtane le doc de Saint^imon :
« II 6tait dou^ d'une Aoqoenoe natorelle , douce d fleorie ,
d?une poUte8aeinsinnante,mai8 noble et proportionnte; d'une
locution ftcfle, nette, agrtoUe, embeUie de cette dart6
n^cessaire pour se Diire entendre dansles malices les plus
embarrassta et lea plusabstraites; avec cday un bomme
qui ne Toolait jamais avoir plus d*esprit que ceux I qui il
parlait, qui se mettait k la portte de chacnny sans le faire
jamais sentir, qui leanettaitki'aiseetqaisemblaitenchattter;
de ra^n qu^on ne pouT^it le quitter, ni s'en d^fendre , ni
ne pas cbereber k le retroaver. »
Tons les mtooi^.du temps attestent que le due de Bour-
gpgne etait n^ a?ec des dispositions Tiolentes et un carac-
t^re iptraitable : F^nelon sut dompter cette nature dure at
hautainesans briser le ressort deTAiae; U contint tout,
r^la tout, assoupKl toot Du moment 06 U avait 4AA appel^
k8eG0Bder.M. de BomfilUers^ toutes sea penstas'^faient
concentrdea sur ces grayes de?oira. On suit, pour ainsi
parier, k la Irace , dani ses ouvnyes, le progrte d^. cette
Education : ses traits litt^ahresj ^ r^sum^s bistoriques et
jusqu'^ses fables sont compost pour ibss besoina de diaque
jour, pour d^felopper une Tertu naissante, pour extirper
le genn^ d'nne quality dangereuse, Cette ^ucation fut tout
expC'rimeniale» foule d'observation e| de patience. V\m^
tnicUon classique de T^Uive r^pondit it ce qu'on avail droit
d'attcndie d^un td prteptenr, et ran nepeut lire sans 6ton-
uement et sans admiration, les prescriptions contenoea dans
les lettres que le pieox arcbev^ue adressait de Cambrai.aox
hommes cstimables et savants cbarg^dele supple dansoea
focdions dirSciles. A la cour,.Fteelon consenra cette ind^
pcndance 4u caract^ et de la pais^, plus commune^ il faut
le tlire, en ce si^ que dans le nOtre» mtoe dans ratmos-
pli^de Versailles. Qu*on Use sa correspondence, d digne
et si sens^e, et Ton trouvera de nombreoses preuvea de
cette exquise ddicatease et de cette fenDeti& de ¥ues qui ne
ll^it pas plus devant les prestiges du pouvoir que devant ,
les seductions de la vanity Ses rapports avee M"** de Main*
tenon se maintinrent toujours sur on pied parfait de noblesse
et de dignity. Mais jugeant avec s^v^t6 Louis XIV, il ne
pouvait manquer d^ se preparer des disgrftces, qui ne tar-
d^rent pas en elTel k ^prourer sa lie.
M°^ Guyon avail public pludenr$ ouvrages, donl un Cam-
mentaireiur le Cantique descantiqueSfei un Moyencourt
pour /aire onOton. Cette dame, jeune encore, et que la
inort de son mari avdt laias^ veuVe, aprte avoir habits
le PidmoDt, venalt de parconrir lo Daupbtn^ , ob die avail
li< des relatktts d*un ordre mystique avee pludenrs eccl^
siastlques ^minents en vertu comme en sdence; son esprit
distingoi^, sa conversation abondante et inspire, ses moeors
Irrlpiochables, lui pr^parkent k Paris «i aocitdl d'autant
plus fiivoreble qu*k odte ^poque les bauts problknes de
llntdHgence^dans ses rapports avec dle-m4me et avec Dieu,
^talent Pobjet des mitiitations gtotales , an sein de cette
socidt^ si prolond^menl chniienne et en mtee temps si
pr^ de ne Tdtre plus. Bossuet lui-m^me avail nou^ avec
Mn« Guyon dea rdations suivies; M»« de Maintenon,
M"** de Beanvilliers, ftrent accuelll cette femme; Ftoelon
abonda dans le sens d*une spirituality tendre, d*un amour
d4gag6 de toute prfoccupaUon perBonneUe. La doctrine de
M*« Guyun eftt pent*Mre pass^iaapercoe, comma unedeees
opioiooa librea d commonea ches les mysUquea , ai die ne
s'4tait atlach^e k fdra seete el k troobler Tordre de cette
bi^rarchie et de cdte socMli, si edme et d r^glte. Eropri- •
sonn^ par ordredo rol, die Ail remise en tibertt, puis em*
prisonnte de nooveao, el ce qn*ll y avail de liMral dana
Tesprit el le coeiir de F^eloo se sooleva k lidte de Toppres-
slon el de I'arbitdre. Lea doctrines de M"* Guyon, aprta
avoir longtempa ooonpA le clergt et lea aalons , oil il se
falsail ators anlanl de thtologle que dans lea s^mioaires,
ftareni eondamn^M, aprte des confirencea ecd^dastlqoes ,
tenoes seerMemenI k lad, eatre I'^vdque de C%Alooa • M. de
Nodlles, Bossnet at Tabb* Tronson, sop^iteur de Saint-
Snipiee.
D^ r^vAqnede Bleaox avdt rompo avee Ftedon , dev^
depuia pen de temps k Tarchevldi^ de Oambrd , ses rda-
tioos d intimes qoi remontaient aux premieres anote de la
jeunesse de ce dernier : dans sa Reiatlon du ifuUiisme^
il Kavdl appel^ le Monian d'une nouvelle PrUcilie, Le
refiia de Ftodon de donner une adhteion toite k Ttoit sur
le qni^tlsme |>ubli6 par T^v^que de Meanx d^ennioa
one rupture, dans laqoelle, d Tun eotdeslerta d'«sprit,
Tautre cut des torts deoosur; encore est-il juste de reoon*
naltre qne le reftas de P^nelon teiiak beaucoup rooins k des
dissidences doctrinales qo^li noe ddicalesse de podtion qtt*il
y eul de la cruant^ k mteonoaitre. L'erreor dogmatique de
I'ardiev^ue de Cambni ne comment qu'^ la pabllcalion
des Maximes des Saints, dont les proportions , sans Mre
h^rodoxes par dles^mAmes, pnisqu'eHea avaieni oblenu
rapprebation des tbdologiens les plus a^v^rea , pr^aenlaient
pependant une tendance doign^e vniment dangereose. C'est '
le prepre de r£glise oatholique l*avoir de longs presaeoti-
ments, de p<^n^trer oft vont les pens^ m^me innocentes
et les passions encore ignorantes de leur but LVtell d'aigle
de Bossuet ne s'arrftta, dans celte grande et malfieureuse
afl^ire , que sur les oons^uences obscures qne sa perspi-
cadt6 rendail vislbles pour lui ;{| brita rhotnme sous lld^f ,
et fit taire la cbaritj devant son inexorable fo!. U est difS-
cile , sans donte^ d*excaser la conduite de ce grand <v^oe
dans une quereUe qui devint vitetrop personnelle ; lea lettres
de son neveo, TsbM de Bossuet, son agent k Rome, portent
des ttoiolgnages accablanta , et rodent digoobfes intrigges
donl on s'^tonne qu'un grand bomme ail pu ^tre complice ,
an moins par son silence. Ainsi est faite, notre paovre na-
tulre humaiae i elle ne pent go^re se d^voner qn'A une id(t
k la fob; et quand ellecroit avoir rdson an fond, elle semi I
vile en sftrel^ de conscience sur toot le rests. On salt qn*ln-
Bocent XII pronon^ par une bnlle la condamnadon de
VBxpiicaiion des Maximes des ScAnti, aprte plus d'une
aun^ employee li«rexameo dea bautes questions soulevto
par cette oontroverse. Des motifii humalns eotrftrent sans
donteoomme dements dans la ddermfnatlon du saint d^e.
Lea pasdona des hommes, leure erreure et lenrs cn'roes ,
coocoorent k rceovre gte^nle de la Providence, et rinfait-
KblKt^ rdigiettse, qni pent et doit ^re dnsi comprise, est
k eel 4^t4 tar plhs parfkite expression , dans Tordre intel-
lectuet, defaetioo de Dieo dans rordre g^n^ral des M-
nements terrestres. « Dieo veitle toujours, a dif F^nefon
luiHn€me, aftnqn'aueon motif corrompo n*entraine jamais
centre la v4rit6 ceux qai en sont d^posftaireii, 11 pent y
avdr dans le coors d'un examen certains mouvements irr^-
guHers; mais Dieo en sail tlrer ce qu*il lui plaft : il lea
amtee k la fin, et la oondnslon promise vient infailliblemeni .
ati point pr6ds qu'il a marqu^. » *
L'eflpril et la conscience de Penelon se feposSrent avee
hottlicnr dans noe sonraisslon que la simplidt^ de sa foi
voulut rendre raanifeiite plutdt qu*^clatanle , et qui reste
pourtant comma son plus beau titre k une gloire m6ine pn-
rement humaine. Sa docilit4$ h une coodaronatioa que tant do
pensto devaient loi rendre am^re ne d6darma pas cependaal
d*afaord sesennemis : ilsnese turent que devant radmiretioa
du monde. On sdl qne la condudon da cette aflaire aftliil
FfiNELON —
rnaTrit pas, du reste, les Toles h la fareor dn monarque s
il 7 arait one sorle d^oompafSbiilt^ de nature entre
Louis XIY et rarclier^qne de Cambrai, Tun professant le
poaToir absola cofume un article de foi, Tantre le aabis-
santconune one n^eeBsM que la religion devait incessam*
ment terop^rer. Le THimaquef soastrait ^ Fteelon par Tin-
fid^t^ d'un copiste , aVait para» et ce livre causa an roi nne
irritation que son aoteur n*a?ait pas song^ k falre nattre, ct
qui fut sans doute d^autant plus viTe que ToeaYre ^tait tm
tableau d*bistoire, et non point une satire personnelle. D4<
fendu par des amis ardents et nombrenx, que Bossuet ap-
pelle la cahaU^ ador^ dans son dioc2»e, respects des en-
nemis de la France pour son g^nle, et peut^tre aussi pour
sa disgrace et pour TiUmaque^ involontatre expression de
ses regrets et de ses voeuxy F^elon menait ^ Cambrai cette
Tie de charity pratique et de devoirs quotidiensy at grande et
si belle quand elle est lllnminte par k foi ; il ^panebait dans
un commerce de cheque Jour les trters de son Aroe, ^-
fiant ses amis, r^ant leur conduite en des occurrences d^
licatesy proToquant leur avancement spiritnel, MiaufGant
et contenant leur ardeur. Sii lettres seront peut-^tre pour
la postfriii son premier titre de gloire i jamais on n*unit
plus de tact des chpses bumalnes et plus de hauteur dans
la penste h plus de saintel^ dans le but CTest la menreil-
Jeuse fusion de la Tie do monde et de la Tie religieuse en
line onit^ forte et souple; c*est la prudence, cette Terta
clir^enne de tous les Jours, la prudence, qui fait les sages
fehm le ritele, combing avcc Pamonr divin, qui mArit les
saints pour le del. II y a cbes F^nelon un temperament en
tant de chosesl sa correspondence stcc le due de Bour-
gogne en offire de constants t^oignagss; c^est la perfection
chr^tienne rialiste dans la Tie commune. Esprit pr^Toyant,
coBur pen iUt pour le despotisme, alors mAme qu'il ^tait
ccMiTert d^un manlean de gloire, il oflrait un parfait con-
traste aTec Bossuet, dont la nature jnclinait Ters le pouvoir,
poonru que ce pouToir fdt grand, noble et anim6 par une
puteante et sainte pens^
On salt qnelles douIoureioseB ^rtuTcs remplirent les
demiers Joan de Ftoelon : la France ^tait euTabie, sa
gloire d^truite et son a?eair semblait s*abtm«r dans une
sombre et uniTorselle catastrophe. Dien avait rappel^ k lui
le prince dont le seol titre avjourd*hu! est d*aToir ^t^ r^^?e
de F^elon : Germanicus nouTeau, pleur6 par un peuple
malbeureox, qui sTait besoin de se consoler par Tavenir
des dooleors do prtent, le due de Bourgogne mourut en
Ahrrier 1712. Dte ce jour comment la lente agonie de F^
nekm, qui termloa ses Jours qnelques mois STant le grand
roi, mesurant dn regard les turpitudes de la r^gence, et
ti^ayant pour entretoiir ses demi^res penste que des bruits
sinistres d'empoisonnement et d'assassinaL
Louis naCABiii.
Fl£NEflTRANG£, petite Tille de randcDme Lorraine
aUemande, cheMieu d'une terre libre( baronle ) et d'une des
arciii-mar^chausstede Pempir^ est auJoord*hui un chef-lien
de canton du d^rtement de la Menr the, sur la ri?e gau-
che de la Sarre, 4 IS kilometres de Sarrebourg, aTccnne
population de l,epo habitants, des fUniques de bonneterie,
des tanneries, des buileries, des Manchisaeriesde toiles, etc.
La maison de Finesirange s'^tant tointe au quinsitoie
si^de, de ses domaines les nns passkentaux princes de Salm,
lesautres anx princes de Crol d^HsTrt, d'antresenfln firent
relourao domaine imperial, et entrkrent par cons^uent dans
le domaine de I'ttat, quand la Lomine M derenue proTince
fran^aise Ges domaines, dMgnte sons le nomde barMie^^
Fine8iran§$, noos fbornlssent nnexerople frappant dn scan-
dalenx abus desdomaiiiei enga(^ (t^estomeVII,
p. 731 ). GfAoe 4^ erMitsans boraee dont elle ^taitparTenue
it jonir k la coiir du roi Louis XVI, et snrtout dans les petits
apparleracols de Marie-Antoinette, la famille P o I i g na e , na*
goire ob5(core et indi^cente, obtintde ministreseomplaisanUt,
eotre autresmenue.<fa?eurs, que labaronoledeF^nestrange
raiserait engagit moyennant nn prixprindpalde^, 300,000
FENfcTRE 839
liTreat, payables k l*£tat par le concessionnaire Inutile sans
doute d^^outer que ce fot le tr^sor royal qui acquitta cette
sorome, en Tertu d'une ordonnance au porteur, inscrite au
fameux Hurt rtmge^ diapitre des dons et des gratifications.
L* Assemble constituante roTint sur cetacte de honteuse di-
lapidation de la fortune publique, et par un d^ret du 14 fi^
Trier 1791 elle r^Toqua cette cession en se fondant sur ce
que le prix n^en STait pas ^t^ r^ilement payd k ritat. La
terre de Fdnestrange fit done retonr au domaine de r£tati
et continue d'en fairepartie jusqu^li la restanration. A cette
^poque, la lamille Poligoac Jouissait aux Tuileries, et suHout
an pavilion Marsan,d'uncr^t au moins^l k celni qu'elle
aTait eu k Versailles. Des ministres, jalonx de capter la bien-
Teillanoe du (kvori de TliMtier prisomptif du trOne, ne crai*
gnirent pas de pr^^senter k la chambre des d^put^, le 20 avril
1816, un projet de loi ayant pour but d'annuler le d^cret de
TAssemblte constituante et de restitner la terre de F^nes-
trange k la;ftunille Polignac On aTait comptA sur la lassitude
d'une assemble r^onie depuis plus de six mois ; cependant,
les intrwvdbUi eux<m^es reculftrent dcTsnt Tdnormit^
d'un td acte et rcjetteent le prejet minist^rid. Le ndnistre
Corretto, pouss^ par M.Decaxes, reproduisit ce malencontreux
projet dans la sessloa de 1S17 ; mais la commission char-
ge de Texamhier se montra si mal disposteqne le gouTcr-
nement se bftta de le retirer, et depuis on n^osa plus le re>
presenter. Mais la famille Poligpac ne se tint pas pour bat-
tue : die trouTa enfin, qudquesannte plus tiurd, dans Tad*
ministration Villde la compldsante GeiiK>lidt4 qui de-
Tait la faire rentrer en possession de cette terre, ^dute k
plus de deox millions. Vdd le bidsqu'on adopts pourob*
tenir sans bruit Tabandon gratuU des droits du domdne ;
Comme le conseil d!£tat , mis k trois reprises dtfTiirentes en
demenre d'sToir k se prononcer sur la Tdidii^ des r^ama-
tions, les STdt constanmient repoussto, on Unagina d^in-
tenter une action directe en roTendication oontre le domdne
par-deTantle tribund de premi^ instance de Saarbruck*
Fidde aux instructions que lui envoya la dianodlerie, le
ministtee public se garda bien d^oppoaer le mohidre d^*
natdre, ou d'doTer un conflit. II s'en rapporta anx umiirea
du tribund, lequd, sans plus de famous, a^jugea aux de-
mandeurs leurs condudons. Le jugement contenant cette
daormlt^ une fois rendu, le minist^re public felgnit de n*eo
pdnt comprendre la graTiti ; 11 laissa to ddai tetd de trdi
mois s*^uler sans interjeter appel, et le Jugement d*un
obscur tribund de premi^ instance, compost de cr^tures
d^Tou^ du faTori, doYenn de la sorte d^finitif, acquit torce
de chose Jug^ Cest atnd que TAssembl^ constituante, la
chambre des d^Htf^, le consdl d'£tat, en furent pour leurs
arrMs, leurs Totes, leurs STis, et que la terre de F^estrange
fut restitute k la fiunille Pdignac Get Episode, peut-dtre
oubli^, de Thistoire de la restanration, est un des plus hon<
teux scandales d'une ^poque si riche en ce genre.
FENESTRELLES^ Tillage pi^montds de la diTision
de Turin, dans la proTfaice de Pignerol, sur la Cluson et
sur la route eonduisant de Brian^on au mont Gen^vre , est
remarquable par son fort, lequel ftit eonstruit en 1696 par
les Fran^ poor oouTrir la ftxmtito de Sa?oie. Le due de
SaToie>'en rendit mattre en 1706, et la pdx dlJtrecht lui
en assure la posiessktn d^finitiTe. Phis tard , le gouTeme-
ment sarde en fit heauoonp augmenter les ouTrages de d^
fense x ansd le rogarddt-on g6n^alement conune impre*
nable. CependanI, en 1706 I'armte franfdse le contraigntt
k eapitnler, etie rasa. Hns, lard les fortifications en (firent
relevte. Sooa la domhiatkm fran^aise, U senrit longtemps
de prison. Anjonrd'hoi encore sa destination est la m6me.
11 a perdu d'dUeors de son Importance strat^glque depnis
rdtabllssement des deux routes d'embranchement eondui-
sant par le mont GenftTre ii Suse et k Pignerd.
FENETRE (en latin Jenestra, de focCvsiv, teiairer).
ouverture m^nagte dans un roor, par laqudle le jour s*in
troduk dans llnt^rieur d'unemaison. Les temples desaociens
qui flont perTenus-Jusqu'A nouan*ont presqoe jamds de re-
43.
840
u6tres lor lean flancs, oe qui a fait dire k qiielques auteurs
que ces ^fiees ne receyaioDt de Jour que par la porte. Cela tie
con^it des temples ^gyptiens, dont le deyant <^tait ferm^
par dea colonnes isoltea, qui formaient comme une sorte
de balustrade, au travers de laquelle la lunii^re pouvait
alutroduire dans le temple sans difficult^. Mais pour ce
qui est des temples grto, du Parthenon; par exerople, dont
la porte ^tait ombrag^ par un portique form^ de deux rangs
de colounea, il n^est pas probable que son int^rieor n^t
^dair^ par la porta seuleinent. Quatrem^re de Quincy d^
montre, h I'aide de quelques textes antiques et de raisonne-
ments d^luits de la destination de ces monuments, et des
omements, des statues, qui ddcoraient leur int^rieur, que
les temples antiques d*nne ^tendueun pen condd^rable
reoevaient lejour par des ouvertures mdnagte dans leurs
combles. Ces toitures ^tant en bois, aucune n'a pu r6sister
aux injures du temps.
Pour ce qui est des malsons antiques, nous ne pouvons
guire saToir quelle ^it la grandeur, le nombre relatif de
leurs fenetres : aucun Mifice de ce genre ne s*est oonsenr^
jusqu*^ ce jour assez entier pour quil suit possible de se
former une opinion snr les fen^tres des anciens. S'il faut
en Juger par les mines d'Hercolanum et de Pomp^i, les habi-
tations des anciens araient fort peude fen^tresdonnautsur
la rue, encore ^ient-elles fort petites. On les pratiqnait
au-dessous et toot prte du plafond ; de sorte que de la cliam-
bre qu'elles dclairaient on ne pourait roir les personnes qui
se trouvaient au dehors ni en 6tre tu. Comment les anciens
fermaient-ilsienrs fen^trest On llgnore. Bon nombre de sa-
vants ont pr^tendu quHls ignoraientTart de sooffler le yerre
et de le d^velopper en plaques. Cependant on a truuv^ dans
les mines d^Herculannm une Titre dont le chassis ^tait en
bronze, avee des carreaux comme ceux dont les moderaes
font usage. Ce fait, s*il est vrai, ne prouverait pas que les
Titres ^talent communes chez les peuples antiques, car le
Terre est ineormptible : or, si les maisons des Romains
avaient eu des vitres, on en trouverait des fragments dans
les fouilles nombreuses qu'on a faites dans le sol de cette
antique dt^. La Titre d'Hercolanum fut un tour de force
ezfyiM h grands frais. 11 est permis de supposer qu*on coula
d'abord du verre dans des moules, qui produisirent des ta-
bles grossi^res, lesquelles ^tant recti fi^, amincies et po-
lies, au rooyen de sable, eurent les propri^t^d'un carreau
de yerre transparent.
Les fendtres des Mifices moderaes sont nombreuses, plus
ou moios grandes, plus ou moins orates. II y en a qui sont
une ouyerture toute simple, d*autres ont leurs jaml^gcs or-
n^ depilastres, d'autres sontsurmont^ d*unlh>ntontrian-
gulaire ou arc de oercle; il y en a enfin qui sont abrit^s
par un petit portique, form6 de deux colonnes Isolds : on
en yoit de ce genre aux stages sup^rieurs des facades de
la cour du Louyre.
Parmi les formes qu*on donne aux fendtres, on en distin-
gue trois prindpUes: 1^ \eifinitres en pMn-cintre ou en
arcades f comme celles qui se yoient aux ayant- corps ex-
tremes de la fa^de orientale du Louyre. Ces ienetres font
un bd effet dans lea ^lises et les palais. Les yitres qui les
ftrment ont Tihcony^nient de ne pas pouyoir s'ouyrir com-
mod^ment dans la partie comprise dans I'int^rieur de Tare.
2^ Les fenStres A plaie-bande dont le linteau en bois, en
pierre d^une seulepitee, ou form^ de dayeaux, est toujours
droit; ces fen^tres sont les plus communes. Z^ Les aiis-
de-bmuf: ce sont des fen^tres dont le cadre est un cerde ,
00 se compose d^un demi-cerde et d'une tablette d'appui.
Les habitants des pays diands ont pen de fences k leurs
maisons , sortout du c6i de la me. Au contraire, les peuples
du Nord et des dlmats temp^r^ de r£urope et de TAmd-
rique percent leurs demeuresde fendtres surtoutes les faces.
TETSSiORB.
FENILy b6timent destiny ^ scrrer le foin: les gran-
ges, et plus souyent les greniorH situ^ au-deAsus des <^ta-
blea, senrent k cet osaya. Les cultif ateon iMplustetolr^t
FENl^RE — FENOUIL
Matthieu de Dombasle k leur tete, ont reconuu que le foin
dispose en meule au dehors se conserve mieux et plus
longtemps que dans les feniis. N^anmoins, comme dans la pin-
part des bfttiments d'exploitatton rarale les feniis existent,
et que d^ailleurs Tusage y est la lol souyeraine, nous aliens
d6crire la mdlleure disposition du fenil: Q a ^t6 balay^;
les debris de fein yieux ont dispara ; un vent see et chaod
a p^^tr^ quelques Jours dans toutes les parties. On apporte
le foin, dont. la masse est formte par des ouyriers intdli-
gents, de mani^ k ce qu'elle soit partout ^aleroent foo-
1^ De cette uniformity dans la pression qu*elle 6prouye
r^ulte r^alit^ dans la fermentatiottf 6galit^ si n^cessaire i
la bonne quality du foin. L'entassement termini, une ooo-
che de paille reoooyre la partie qui n'est point en contact
immMiat avec les parois du grenier; toutes les ouyertures
sont fermte. Mais rartout point de courant d'air k Vrnti*
rieur, point de chemln^ dans la masse. P. Gaubert.
FENNEE DE FENNEBERG, cbef deVmsurrection
du Palathiat en lft49, n^ ^Trente, dans le Tyrol, estle fils dii
baron Frangois PAi^ippe Fentibb ns Fenrebbrg (n^en 1763,
mort en 1824 ), fddmar^shaMieutenant au service d'Aur
triche. £ley^ k Tdcole militaire de Wienerisch-Neustadt, U
antra dans I'arm^e en 1837 comme cadet etpairint, ensuKe
]usqu*au grade d'offider; mais dte 1843 il donna sa d^is-
sion. Les obseryations quMl avait eu Keu de faire dans le
cours de sa carri^ militaire lui foumirent le sajetd^an ou-
yrage intituM : VAuMche et son armie ( 1847 ), dans le
quel, tout en rendant justice k ce quMl y a de bon dans Tor-
ganisation de Tarmte autrichienne, il en signalait aussi les
yiccs r<^els ou apparents. A la suite de cette publication, il
jugea pradent de quitter le tenitoire autrichien, et alia s'^
tablir au sud de TAllemagne. Mais les ^^nements de 1948
netardferent point k lui rouyrir les portes de sa patrie. Lors
des ^y^ementsd'octobre, k Vienne,il fUt le cUef de T^tat-
migor g^n^ral des insurg^ ; et, apr^ la prise de Vienne par
les troupes imp^riales, il r^iissit k se refugier sur le tern-
rove bayarots. Quand, en 1849, le Palatinatdeyint fe thd&tre
d^m soul&yement popolaire, il y accoumt, et fut nomm^
par le comity national gdn^ral en clief de Tarmte insufrec*
tionelle. Mais il n'exer^ ces fonctions que fort pen de temfis.
LMnsuccte de la tentative faite k son instigation pour sur-
prendre la forteresse de Landau le d^termina k donner sa
demission. A la suite des ^v^emeuts dont le Palatinat et
le pays de Bade ftirent le th^tre , il dut aller demander
asile k la Suisse. Mais, expuls^ k qudque temps de \k du
territoire de la Confdkl^ration belv^tique, il passa aux Etats-
Unis, oti depuis 1851 il fait parattre k New-York une ga-
zette hebdomadaire en allemand, Atlantis. On a de lui ^
Histairedes Joumies d'octobre A Vienne ( I^pzig, 1849 )
et Precis pour servir & Chistoire de la Revolution des
Provinces rh^anes ( Zurich, 1850 ).
FENOUIL, en latin /e»icii^t<m, mot d^riv^ defenttmf
foin, k cause de la ressemblanoe de I'odeor des deux berbes,
lorsqu'dles sont faudito et qu*elles se d^stehent au soldi.
Sous ce nom , Adanson a cr66, dans la fkmille des omhelii-
fiferes , on genre qui ne se compose plus anjourd'liui que
d'une senleesp6ce,le/enictt/umq;jftdna/e, originaire des
contr^es m(h*idionales de I'Europe. Les anciens en faisaient
beaucoup de cas : outre qu*ils s'en senraient comme aliment
propre k augroenter les forces du corps, ils TempIoyaieBt
en m6decine comme m^icament. Sa radne ^ait autrefois
une des dnq racines aperitives, et ses semences une des
quatre semences chaudes majeures.
Le fenouil est une plante herbac^e, qui sMIdve ordinalre-
ment dans les pays chauds kdeax niMres de hauteur; ilcrott
volontiers dans une terre U^brt et pierreuse , et exige pen de
soin dans sa culture. Cependant quand on le cultive poor
la table, comme font les Italiens et les Espagnols, qui le
mangent cuit ou en salade, comme le cderi , on le transplanle
dans de petites fosses pr6par^ a>ec du terreau, et on le
butte pour le faire blancliir et le rcndre plus tendre. Le fe-
nouU a U radne ^paisse, semblable k un fuseau , et d*uM
FENOUIL — FfiODALITjS
couleur blandiAtre tirant 8ur im jaune pdle ; elle est quel-
quefois rameuse, mais seolemcnt quand la nature do ter-
rain 8*oppose k ce qu^elle piTote. La tige de cette plante est
d^un yert glaaqne noiagnifique , surtout dans sa partie sop^-
rieare, qai deTient rameuse, et s'^tale enbdsson k partir de
queique distance dn sol. Ses feailles, aropleiicaules et d<^-
ponnmea de toutes asp^rit^, sont tem^ et deux on trois
foia ailte, et ent lenrs proles membraneax k jeurs bords.
La Hear da fenouU, qui paralt ordtnairement en Jnillet ou
aottt , est d'un beau jatine orang^ clair , et i^pand k one
grande distance son odeuragrteblei Le frdt est lenticalaire,
comprim^, strid, et fornix de denx semences, petites,
orales, appBqn^ Tune sur Pautre, nnes et marqute de
trois nervares au dehors. Le fenouii est bisannoel ; mais
on peat le conaenrer aussi longtemps qu'on le d^re « en
coopant solgneusement les fleurs au for et k mesure qu'elles
paraisscnt
Les chimistes retirent de cette]planfe plusieurs substances,
entre aotres une huileTolatlle aromatique trte-suave, dont
le poids spdcifiqoe est 0,99. Dans les pays chands, le fe-
nooill^sse 4chapper de ses rameaux une liqueur blanche
^paisse, qui se durdt a Tair , et qui est connue sous le noin
de gamme de fenouii. On faisaSt entrer le fenouii dans la
composition de la th^riaque d'Andromaque, du Mithridate,
dn philonium romanom, du diophaenic, des pilules dor^,
et dans la composition hamech. On fait aussi avec la graine
de cette plante nn Tin aromatique , qui est trte-prdconis^
dans oertaines maladies. L'eau distill^ du fenouii entre dans
la composifiondeplusieors collyres r^lutifs. Dans le midi
de la France , on r^colte la graine da fenouii pour la Tendre
anx conflaeors, qui en font de petktes.drag^ d*un go<lt
anis^ trte-agr^able. Les Allemands la rMuisent en poodre,
et s*en serrent en guise de polTre pour assaiaonner qoantiti
de mets et donner an pain on parfum qui ouvre Fapp^tit.
A Paria'y les confiseurs remplacent dans beaucoup de prepa-
rations r ang e liq n e par les tiges tendres de fenouii, et les
font Element confire dans le sucre en formes de bAtons.
On ne saurait laire one grande difl<6rence au go At entre ces
deux plantes ainsi pr^parte. Les Romains aimaleot tant
I'odeor du fenouii quMh 8*cn couronnaient dans les festins.
Ce sont eux sans donte qui ont laiss^ en France , dans les
pays qui avobanent les ports de mer, I'usage d'enyelopper de
feuilles de fenouii beorr^es certains poissons, tels que le
maquerean et I'esturgeon , poor les faire cuire sur le gril.
Cette preparation ajoute singuli^reroent an goOt <le ces pois-
sons, et les yrais amateurs de bonne cb6re ne sauraient la
d^dalgner. On r6tit de la mftme mani^re les cailles et les
perdreanx; mais les gourmets les pr^ftrent en g^n^ral
enilR dans les feoillea de Tigne, oa bardds de lard settlement
Jules SAiirr- Amour.
' FENOUIL iraSAUt nom Tnlgah« de roenanthe
aquatique et dela renoncnle ilottante.
FENOUIL BiAAIN, FENOUIL DE MER, noma Tul-
gaires da eriihmum maritimum ou bacile.
FENOUIL PUANT ou ANETH. Cest Vanetheum
graveolenSf aujourd'hui unique esp^dHin genre d*ombeIli-
fifcres doot plusieurs plantes ont ^ retirto par les bota-
nistes moderoes, poor former diyers genres Tosins, entre ao-
tres le genre/enictf /urn ( voyes Fehooil ). Le fenouii puant
crolt spontaxiitoient dans tonto la r^on m^terrantoine.
FENTE et REFENTE, rieux termes de jurispru-
dence. Le mot fente ^tait synonyme iA portage , et rtfente
signiGait subdivision d'un lot en deux. En mati^re de suc-
cession ascendante ou collat^ralc, on procMait k la/071 ^e,
(^est-Mire k la division des biens en deux moiti^. Tune
pour la ligne patemelle, Tautre pour la llgne matemelle. La
rtfenlt M\i Tacte par Icquel on partageait entre les branches
d'Une mtoie ligne la portion qui lui ^tait dcvolue. Le Code
Civil n*a admis ni ce systtoie ni ces distinctions.
FENUGREC, nom vulgaire de la trigonella fenum
grxcum ( voyez TMi(io^Ei.LB}.
FEO ( Fr4:(cc800}, c(^l6brc compositeur , n^ aNaiiles,
341
en 1699 , y stadia le chant et hi composition sous la direc-
tion de Domenico GizzI, et se rendit ensoite k Rome pour
y prendre des lemons de contrepoint de Pitonl. Ses etudes
termini, 11 composa dans cette ville son premier op^ra,
Ipermmestra, qni obtint le pfos grand saccte. Trois autres
operas sacoM^rent k cet ouvrage dans rintcrvalle de I72g
li 1731. En 1740 Feo retooma k Naples, et y fot charR6 de
U direction de la c^lfebre ^le de chant fondte par Pitoni.
Ind^pendamment de phisiears opi^ras, on a de Ini on certain
nombre de psaames et de messes , dont one k dix voix, on
OratoriOt desUtanies et on Requiem. Le style de ce maltre
est noble, grave et plain d'expression, chaleureux et vral;
il porta le caracttoe de la perfection.
F£0DAL (Droit). Voyez DnorrFioDAL.
F^ODAL (Syst^e). Voyez Viohkurt.
F£0DALIT1£. a la fin do dixi^me si^le, lorsque It
rdodalitd fut d^finitivement constitute, son ^Itoient territo-
rial portait le nom de ftef (feodum, feudum). Ce mot ne
se rencontre qu*assez tanl dans les documents de notrc bis-
toire. II apparatt ponr la premiere fois dans une charte de
Charies le Gros, en 884 : il y est r^p^ trois fois, et k pen
prte k la mAme ^poqoe on le rencontre aussi aillenrs. So-
lon les toivalns allemands, son ^tymologie est d*origine
germanique, et vient de deax andens mots, dont Tun a dls*
para des langnes germaniques, tandis que Tautre subsiste
encore dans plusiears, sp^cialement en anglais : du moife,
fee (salaire, rteompense), et do radical od ( propridt^, bien) ;
en sorte qae feodum disigne une propri^t6 donate en ri^
compense, k titre de soldo, de salaire. Cette origine me paralt
beaucoup plus probable que Toriguie latine ifides) : d*abord
k cause de la structure mteae du mot, ensuite parce qu*aa
moment od il s'introduit dans notreterritoire, c*est de Ger>
manie qu*il vient; enfin, parce que dans nos anciens docu-
ments latins ce genre de propria portait un autre nom,
eelui de beneficium. Dans la charte m£me de Charles le
Gros, et ]usque dans une charte de l*empereur Frdddric I*',
de 1162,/eocfKm et frene/Scium sont employte indiffi^rem-
ment. Ce qne nous avons dit des bdn^fices s^applique
done anx flefe, car les denx mots sont, k des dates diverses,
{'expression du mtaie foit
A la fin du dixi^e sitele, la socidt^ ftedale est d^finiti-
vement formte; elle a atteintlila plenitude de son exis-
tence , elle posaMe notre territoire. Ces ch&tcanx qui ont
convert notre sol, et dont les mines y sont ^parses, c'est la
ftedalit^ qui les a construits ; leur dl^vation a 6X6, pour ainsi
dire, la dtelaration de son triomphe. La guerre ^tait par-
tout li cette 6poque; partout devaient^tre aussi les monu-
ments de la guerre, lea moyens de la faire et de la repousser.
Non-seulement on construisait des chAteaux forts, mais on
se faisait de toutes chosea des fortifications, des repaires on
des habitations defensives. Vers la fin du onzitoie sitele, on
voit k Nlmes nne asaodation dita des chevaliers des ar^
nes : ce sont des chevaliers qui a'^taient.^tablia dans I'am-
pliithd&tre romatai ets'y retrancbaient an besofai. La plupart
des andens drques ont 6U employte an m^me usage et oc^
cupte qaelque temps en guise de chftteaa. Les monast^res, les
^lises, se fortifi^rent aussi ; on les entoora de fosses, de
remparta, de tours ;lesboargeois firent comme les nobles.
Les villes, les bourgs, forent fortiflte. Bien plus, Tennemi
6tait souvent au-dedansdes murs; la guerre pouvait 6clater
de quartier k quartier, de porte k porte, et lea fortifications
pdn^traient partout conmae la guerre. Chaque rue avait ses
barri^res, cheque maison aa tour, sea meartri^res, sa plate-
forme.
Dans quelle direction devait se d^vdopper la petite so-
ciety que renfermait le ch&teaut Le premier trait do sa
situation est Pisolement ; le second , c'est une oisivet^ sin-
gullftre. De \k cette longue s^rie de courses, de pillages, do
guerres, qui caract^rise le moyen Age, elTet du genre de
riiahitatlon fcodale et de la situation matdrielle au milieu de
laquelle ses maltres ^talent placte. lis ont cherch6 partout
Ic mouvemont sodd qu*ils ne trouvdent pas dans leur uit^-
843
rleur, An douitoe liteie, les croi a a d es n^ont pas ^\6, k
beauooup pr^, anssi siuguli^res qu^elles nous le paraissent.
CoDoevrait-on aujourd'hui uu people de propri^taires qui
toat d^un coup se d^pla^ abandooD&t ses proprii^Us, sea
femillesy poor aller, sam one n^cessit^ absoloe, cbercber
aillenrs de telles aventitres ? Rien de pareil n*eat ^ possible
si la Tie quotidience des possesseure de fiefs n*eQt d^ pour
^Rsi dire, un avant-^ftt des croisades, s'ils ne se (ussent
trauT^s tout pr6t8 pour de telles eupMitions.
Deux traits caract^stiqoesdclatent dans la fifodalit^. L^un
^t la sauvage et bizarre toergle du d^Yeloppement des ca-
ract^resindlviduels; le second^ c^estTobstination des moears,
Inir longue resistance an changement, an progrte. Les rem-
parts et les foss^ des cb&teaui ont fait obstacle anx id^
ix>inme aux ennemis, et la dvilisation a eu aatant de peine
que la guerre k les percer et k les envabir. Mais en m^e
temps lis dtaient, sous un certain rapport, un principe de ci -
Tilisation.il n^est personne qui ne sache que la Tie do-
mestiqne, Tesprft defamille, etparticuli^rement la condition
des fenunes, se sent d^Tclopp^} dans I'Europe modeme
beaucoup plus compl^lement que partout'ailleurs. Parmi les
causes qui ont contribu^ k ce d^Teloppenient, il faut comp-
ter la vie de cliAleau. Toutes lesfois que l*bomme est plac^
dans une ccrtaine position, la partie de sa nature morale
qui correspond k cette position se d^Teloppe fortement en
jui. Bst-il oblige de Tivre babituellement au sehi de sa fo-
mille, auprte de sa femme et de ses enfants, -les Id^es, les
stotiments en hannonie aTec ce fait ne peuTent manquer
de prendre un grand empbre.
iUnsi arriTa-Ml dans la r^odalite. Quand le possesseur de
tef sortait de son cbfttean pour aller cbercber la guerre et
ta aTentures, sa femme j restait, maltresse, cb &te Uine,
repr^sentant son marl, cbarg^een son absence de la defense
et de rbonneur du fief. Cette situation eicT^e et presque
souTCrabie, au sein m^me de la Tie domestique, a souTent
donne aux feinmes de P^poque une dignity, un courage, des
Tertus, mi ^dat, qu^elles u'aTaient point deploy^ ailleurs, et
^Ue a , sans nul doute, puissauunent contribue k leur d^Tc-
loppement moral et au prqgris general de leur condition.
LMmportance des enfants, du flls atn^ entre antres, fut plus
grande dans la maison f^odale que partout ailleurs. Le fils
atne du seigneur etalt aux yeux de son p6re et de tous les
siens un prince, un h^ritier prdsomptif, le d^positaire de la
glolre d*une dynastie. En sorte que les fiiiblesses comme les
bons sentiments, I'orgudl domestlque comme raffection, se
rdunissaient pour donner k Pesprit de famiUe beaucoup d*6-
nergie et de puissance. Ajoutez k cela Tempire des id^es
cbretiennes.
Les relations domestiques , aussi blen que les STentures
cxterieores, laissalent k coup sQr dans le teojps et TAme
des posscsseurs de fiefs du onzi^me si^Ie un grand Tide.
On deTait cherdier k combler, k peupler le cb&leau, k y at-
tirer le mouTement social qui y manquait. On en trouTa
les moyens. Quand on aniTe k P^poque oil la ffodalite at
tcint son complet d^Teloppement, on retrouTe antour des
grands possesseurs de fiefs une petite cour, non-seulement
la ptupart des offices quails STaient emprunt^s de Tempire,
mais des olfices et des noms nouTeaux, des pages, des
varlets, des ^cuyers de toutes sortes : Tecuyer do
corps, recuyer de la cbambre, Fecuyer de r^curle,
de la panneterie, les toiyers trancbants, etc. Et la pin-
part de ces charges sont eTidemment occupies par des
bommes libres, sinon les ^gaux du seigneur auprte duquel
lis TiTent, an mohude m^me dtat, de mAme condition
que liri. Lea benefices en terres aTaient rinconT6nient de
disperscr les compagnons, de les s^parer du chef. An
conlraire, ces offices donnas en fief les retenaient auprte
de lul et Tassuraient abid bien mleox de leurs serWces et de
leur fideiite. Aussi, dte que cetle ioTention de Tesprit f6odal
eat paru, la Tit-on se r^pandre aTec one extreme rapiditd.
Des ofliocs de toutes sortes furent donnas en .fief, et les pro*
piidlaiies, ecddsiastiques aussi bien que laiques, s'entour^
FfiODALITE
rent ainsi d*un nombreux cortege. Mala V\xMA\t/6 ne yrhk-
lut pas aussi compietement dans les offices que dans les be-
nefices feodaux : on rencontre tant(yt des documents qui la
reconnaissent ou la fondent, tant^t des documents qui la
nient ou Tabolissent.
L'megalite etaitdeTenue tr^rande entre les possesseurs
de fiefs : tel suzerain etait infiniment plus ricbe, plus puis-
sant,, plus considerable que les douse, quinxe, Tingt Taasaax
qui tenaient leurs terres de lui. Or, c'est la tenduice aato-
relle anx bommes d^aspirer k, s'eieTei^ k TiTre dans une
I spli^ sup^rieore k la leur. De ]k Tosage, bientM adopte
{ par les Tassaux, de faire eicTcr leurs fils ^ la cour de leur
! suzerain. Cetait d'ailleurs une mani^edes^assorer d'aTance
I sa bienTcillance. Le suzeraui, de son c^, en ayant auprto
! de lui les fils de ses Tassaux, s^assurait de leur fideiite d
! de leur deTouement, non-seulement dans le present, mais
dans PaTenif. Ainsi se peupla et s'anima Pinterieur du cha-
teau ; ainsi s'eiargit le cerdede la Tie domestiqoe fiiodale.
En m^me temps se deTdoppait un autre fait dans I'mtio
rieur du chiteau. La cbcTalar ie y prenait naissance.
Descendons maintenaut au pied du cliAteau, dans ces cfae-
tiTcs demeures ob Tit la population sujette qui en cultive
les domames. Sons Pempire, la rente due par le colon au
proprietaire etait fixe; line depeodait pas du proprietaire de
PeicTtr k son gre. Mais b c a p i ta t io u que je colon i^yait
k Pempereur Tariait, s^aggraTaitsans cesse, et la Tolonte de
Pempereur en deddait. Quand la fusion de la aouTerainete
et de la propriete fut operee au sdn du fief, le seigneur fut
biTesti, comme souTerain^ du droit d'imposer la capitation^
et, comme proprietaire, du droit de perceToir la redcTance.
Selon les andens usages, la redeTsuce derait rester la
meme , et ce principe passa dans la feodaUte. Mais, quant a
la capitation, qui deiint la taille, le sdgneori comme jadis
Pempereur, la r^la et Paugraenta selon son plaisir. Amsi,
le meme maltre disposa de la redevance et de rimp6t, et
ce fut Ui, sans nul doute, un graTe cbangemenL non-seu-
lement le seigneur taxait, taUUUt ^ son gre ses colons,
mais toute jutidiction lul appartenait sur eux. En prindpe,
et dans P&ge de la Traie (eodalite, il aT«t le droit de faire
grftce aussi bien quele droit de punir.
Au milieu de Panarchie et de la tyrannic, il etait impos-
sible que id distinction entre la condition dies colons et cdle
des esclaTcs se maintlnt daire et predse. Aussi, quand on
parcourt les documents de Pepoque feodale, on t retrooTe
tous cos noms qui, dans la legislation romaine, designaient
spedalement les colons, oo^c^ni, adscripUM, inguilini,
censitif etc. Mais on les trouTe employes au basard, pres>
que indifreremment, et confondus sans cesse stcc cdni de
servi. La distinction cependant ne cessa jamais d^etre non-
seulement redle, mais reconnue par les jnrisconsultes :
c'etait par le mot de vUoin squalls designaient ordinaire-
ment les colons. « Et sacbe bien, dit Pierre de Fontaine,
ke, sdon Diax, tu n*as mie pidne poeste seur ton Tilain.
Done se tu prens du sien fbrs les droites redcTances ki te
doit , tu les prens centre Dieu et seur le peril de Paroe, d
comme robitoes. » Pen k pea, par cela soul qu*en prindpe
les droits du possesseur de fief sor les Tilains qui cultiTaient
ses domaines n*etaiont pas tout k fait illimites et arbitraires,
la condition des Tilains acquit qudque fixite.
Telle est la Tertu de la seole idee de droit, que partout
oil die existe, dte qu*elle est admise, qudque contraires
que lul aoient les faits, die y penHre, les combat, les dompte
peu k pen, et deTient une iuTindble cause d'ordre et de de-
Tdoppement. Ce fut en effd ce qui arrira an sein du re
gime feodal. Du cinquiime au dixitoie sfede on Toit la
population agricole constanmient decboir, etde plus en plus
miserable. A partir du onzieme le progrte commence ,
progres partid, assez longtemps insendble, qui se manifests
tantdt sur un point, tantAt sor on autre, lalsse subsister
des iniquites et des souffrances prodigieuses, et que cepen*
dant on ne sanrait meconnaltre. Ce progrte eut bient^t
Pdfet qu'on en dcTaU atteodre, et la fameuse ordoBaaacr
FEODALIXe
^43
de Louts le Hutinrarrafiranchissementdes serfsprodama
leprindpA que, « 8elon le droit de nature , cbacun doit
naltre frauo, et que la cboM doit s'accorder au nom ».
Looif n'enteiidait point donner la franchise aos colons : il
la leur rendait k bonnes et convenables conditions ; mais il
n'en est pas moins certain, en principe, que le rd croyait
doToir la lear Tendre; en bit, quHs ^talent capables de
Tacbeter. C€t^ % entre le onziime et le quatorzitoie tih-
de, iliie immense diinirence et un immense progrto^
La d%nilA des ileb tariait comma leur nature. Qudque-
fois trte-l^tee et presque nominale , hi difKrenoe est le plus
sourent r^e. 0'autre part, la situation des possesseurs de
fielii ^talt tris-complexe; la plupart d*entre eux^taientea
mteie temps suzerains et rassaux : suzerains d*un td, Ik
raison dW fief quMls lui araient donn^ ; Tassanx da rn^me
ou de td autre, k raison d'un autre fief quails tenaient de lui.
te mtoM bomme poss^ait desflefli de natures trto-diverses i
id on fief re^ k charge du serrice mifitaire, \k on fief tenu
de serfioes infiMeurs. Enfin, la ro-]^aut4 et les commu-
nes, partoot et sans cesse en contact vrec toutes les parties
de la soci^t^ fitodale, y ^laient partout une jiouTdle source
de complexity et de vari^t^. Ck>mment la fitodalit^ se serait-
elle d^Ydopp^ sous des formes pures et sbnplest
Les relations f<fodales n'^taient qu*une transformation des
fdatlonsde l*ancienchef barbare aTCO sescompagnons. Sur
la pefsonnalit^ et la liberty reposait cette sod^tis mobile,
tMse premttre de la sod^ CMale. Ce earadte primltif de
la rdation ne Alt point aboli. Instinctirement, par la seule
puissance 4es mcBors, on fit effort pour qu'elle restftt libre
et personndle. A la mort dhia vassisd , quoique le prindpe
de fb^r^t^ des fids (dt compUtement ^tabli, son fils dtait
tenu de fidre bommage do fid 4 son suzerain. « Le sd-
gneiir fiSodd doit estr)e requis humblement par son bouime. .*
ayant la teste, nue ;... et le Tsasd doit descdndre sa ceinture,
sH en a, osier. son espte et baston, et sd mettre h un ge^
nottil et dire ees parples » : « Je dcTdgne vostre bomme de
cest jour en avant, de Tie et de membres..* > C'est id
^Yjdemment un acte analogue k celoi par lequel un compa--
pagnon choiaissait, d^darait autrefoiiB son chef : « Je de*.
Tieos Totre bomme. » Et le mot mftme hommage (homU
nium), que Teut-il dlk«, sinon qu'un td se foit honune de
td autre ? A la suite de lliommage Tendt le serment de fid6-
lit^; les deux actes ddent esseutleUement distincts. Cda
lait, le suzerain donndt au vassd TioTestiture du fief, lui
remettant une moUe de g^zon ou une branclie d'arbre, on
une poignte de terre, on td autre symbole. Alors seulement
le vassal ^tdt en pldne possesdon de son fief. Malgri Tin-
troduction de Td^ent de la propri^t6 (onci^e, le prindpe,
qui a^dt pr^d^ k la formation de Tandenne bande genua*
nique, le cboix Tolontalre du chef par. les compagnons et
des compagnons par le cbef , perdsta dans la noutdle sod^
Le consentement ddt u bien exig^ pour serrer le ncrad de
Tassodation dtodde, que soutent la formule m6me del'bon^
mage rexprime nettemnt Le mineur, I'entot au bercean,
^taiedt admis 4 fdre bommage; mais le serment de flddit^
oe pouTsit renir qu*4 Tdpoque de la msjorit^. L'hommaga
Hui une esptee de c^r6monie proTisoire, qui cootinudt en-
tre le suzerain et le mineur les rdation^ qui aTsient exists
^eutre le suzerabi et son pte, mais qui n^dtablissait pas plei*
nement la soddi6 entre eui : il felldt qu*4 la nuyorit^ le ser»
ment de ftddit^ et rinvestiture Tihssent confirmer les en«
gagements quele mineur avdt pris en pretaot Tbommage.
Les obligitions que contractdt le rassd enters son suze*
rain ^laicnt de deux sortes : obligations mordes et obligstions
ipat^dles, derobs et serTices. Voyez en quds temies les
Arises deJ&u$alem posent lesprindpdes obligations mo*
rdes da Tassd envers son suzerain. CTest qu*entre Tenfance
des sod^t^s et leur plus grand d^fdoppement, U y a une
4poqoe od la legislation s^empare de la morale, la r^ige , la
pobiie, la commando, ob la dtelaretioa desdeToirs est consi-
d^rte eomme la mission et Tun des plus puissnots moyens
de laloi. Cest tt, dans riiistoire de la sociiitd dfilemoderne,
le caract^e distinctif de la Mglslation {itodale..La morale y
tient une grande place, elle 6mm^re les dcToirs rteiproqiies.
des Tsssaux et des suzerdns, les sentiments qu*Us dolTeni
se porter, les preutesqu^ils sont tenus des*en douner. Quaot
aux serYices, le premier et cdui que Ton peut consid^rer «
comme la source d la base mtoie de la rdation f^^e, cW '
le service militdre. On ne saurdt afflrmer rien de g^ral
sur la nature, la dur^ les formes de cette obligation, Uk
11 6tdt de soixante jours, id de quarante, ailleurs de vingt.
Le rassd, sur la r6quidtion de son sdgneur, ^tait tenu de
le suirre tantdt seul, tantdt avec td ou td nombre d'hom*.
mes, tantM dans les limitesdu territoire ffodal, tautdt par-
toot, tantAt pour la dtfense seulement, tantdt pour rattaqua
comme pour la defense. Les conditions du serrice milltaiia
▼arident sdon l*dendue do fief : un fief de telie ^ndua
obligedt k on serrice couplet; un fiefmoitie moins grand*
n'hnposdt que la moitl6 du service. En un mot, la varidi6
des conditions d des formes de TobUgation ^tdt prodigreose..
La second service dA par la vassd k son suzerdn,' et
qu'«xprimdt, sdon Brassd, le moijlduei^ (fiancel, tftdt
I'obllgatiQn de tervir le suzerain dans sa. eour, dans sesi
pldds, toutes les fois qu'il conToquait sbs rassaux, sdl
pour leur demander des consdls, soit pour qu^jls prisseat
part an jugement des craitestations portte devaat lui. La
troidtoe service, J«ffi/ia, ^tdt robligatioa de reconnaltre
la juridictlon du suzerain. Le quatri^me, otur^ki^amsiatdt
en certains secours ptoniaires, que dans certains eaa les)
rassaux devdent k leur sdgneur : i* quand Q Mt en pri-s
son d qu*il faUdt payer sa rancon ; 7!* quaad il armdt am
fils atn^ cheTalier; 3* quand |1 maridt sa filla alnte. Ontre
oes aides, ditas I4gaie$^ il y avdt encore les ddes gracUU'i
MS, que le sdgneur ne ponvdt obteuir que du consentement
des vassaux.
L*u8age introduidt de plus en fiiveur du suzerain queU
ques prerogatives : 1* le drdt de relirf ( relevHfm, rtUva*
mmtuim), que llkdritier d*ua fid devait payer, comme d le
fief etait tombe par la mort du possesseur, et qu'il.fallfit la
relever poor en reprendre posiMssloa;. a* le droit appelA
placUum^ raehahen, reaeeap^tumt et qui consistdtan une
somme qu^ tout aeqoereui d*un fief vendo payait au suze-
rain k cheque motatioo; S* hfarftdture ou decbeance :.
lorsqoa le rassal manqudt 4 td ou td de ses prtndpaox
devdrs ftodaux, il tombdt en forfeiture, c^ed-lndire
qu'il perddt s«»n fief, soit, pour un temps Unite, soit pour )a
vie, soU meme pour toqjours; V^ le .droit de totdle ou da
garde-noble : pendant la miaorit6 de ses Tasaaux^ le suze«
rain prendt radministratiQU du fief, d jouissdtdu.reveou;
5® il avdt aosd le drdt de manage {maritagiuni}, c'e8t«^
k'din le droit d'oCfrir on mari k llieritiire du fief : la jeuna
fille ne pouvait se dispenser d*accepter un des maris qu'oii
lui offrait, d ce n'est en payantau suzerdn ana somme egde
IkceUequ'lls lui sTdent of ferta pour Tafoir pourfemme;
car cdui qui prdenddt k la main de rheriUere d*uafief I'a*
cbetdt dnsi du suzerain. Non^eulement rmdepeudanee da
Tssaal qui avdt rempli ces diverMS obllgatioas etalt cook
pl^,. mais il avdt des drdts sor son snzmin,. at la MLn
prodte entre eox eidt vedla. La sd^Mar ddt (ena non*<
seulement de ne foire aucun fort i son Tassd< ' mais de la
proteger, de le mainteair, envera d co.ntro tous^ eft posses-
sion de. son fief d de tons aes droits.
Les vassaux d'to m^e suxerain, etablis .autour.da Inl
sur un mtoie territoire, inTcstis de fiefo de meaie< rang,.sont
designes an moyealgs par anHH>t qui est leste dans la Ian*
gage des tamps modames^ par le not paru <les pdrs)..
Hors des rtonions autour da l^or snaeraln, eti mdns qulla
ne sdent lids les ims aux antres k titre de soseraia et ^%
vassal, ces eganx n*ont entre aux pdnt de rapports obl|g^».
Iiabttuds; lis n9 se doivent rien, ne font xienen conmua :.
ce n'est que par Tintermedlaire de leur sozeraia qpillsse
rduaisseht et seformeat en sodete« Ce (ait trop pea remar**
que est un de ceu9^ qui pdguent et expliquenl; le mieaxc
I'extreme faiblesse de la spjcfake fi^addd. Ce|«dant«, mdgiA
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leur isolement 1^, par cela seal quits habitaient le mftroe
territoire, lea Taaaaax du mtoe smerain avaient des rap-
ports accideateby irr^galiers; H fallait absolument que
quelques garanties d'ordre et de Justice prteidassent k ces
relations : il en fallait aussi pour les rapports du suzerain
avec ses Tassaux. Quelles ^latent ces garanties? Quand
fl 7 ayait k prononeer, en matiire de droit, entre deux vas-
•aux du mtoie suxerain, cMtait au sup^rleur qu*on deman-
dait Justice de llnfiSrieur. Blals le smerain n^avait nul droit
de juger senl , fl ^talt tenu de convoquer ses yassanx , ks
pairs de Taccns^; etceux-d, r^unis dans sa cour, pronon-
^ent sur la question. Le suserain prodamait leur juge-
ment. Lors mtoie que le syst^e Jud&daire fiodal eut re^
une profonde atteinte, lorsqu^ y eut, sous le nom deb ai His,
line dasse d*homoies sp^ialement charge de la fonction
de juger, la nteessiti du jugement par les pairs se perp^ua
longtemps, soit k c6t£ de la nouvdle institution, soit
rn^me dans son sdn. Qu'arrivait-il quand la contestation
avait lien entre le suzerain et son Tassalf On la contes-
tation avait pour objet quclqu*an des droits et des devoirs
du Tassal euTers son suzerain , ou du suzerain enyers le
Tassal k raison de leur relation ftodale : die devait alors
dtrejugte dans la oour du suzerain, par les pairs de son
vassal, comme toute contestation entre rassaux. Ou bien la
contestation ne roubit point sur le fief et la relation fitodale,
mais sur quelqne attdnte portte par le suzerain k qudque
droit, k qudque propri^t^ du va^ autre que son fief; et
alors le procte n'^tait plus jug^ dans la cour du suzerain,
mais dans cdle du suzerain supMenr.
Si le sdgneuf refusait, ou, sdon le langage du temps,
vMt la JusLc4> dans sa cour, le plaignant formaitune plainte
dite en difuwte de droU; ou si I'une des parties trouvait
le jugement mauvus, die se plaignait en faux jugement;
et dans les deux cas la plainte ^tait port^ devant la cour
du sdgneur sup^eur.
Mais quds moyens assuraient le maintien du droit une
fois reconnu et prodam^? II n*y avait nuUe autre Toie que
la guerre. Le se^enr dans la coor doqud le jugement avalt
^t^ rendu, ou le plaignant au profit duqud il avait ^t^ rendu,
confoquait ses bonmies, d tentdt de contraindre k Tob^is-
sance odui qui avait ^ condamn^. La guerre partidle , la
force employte par les dtoyens eux-mtoies, telle 6tait, en
ddfinitiTe, la senle garantie de Tex/teution des jugcuents.
Le mode d'examen des droits contests vdait-il mieux?
Pour qu'un precis qudconque soit bien jug^ par les d-
tuyens eux-m6mes, 11 importe que ceux auxquds on s'a-
dressedans ce dessdn puissent 6tre r^unis promptement,
facilement, souvent; quils vivent habitueUement rappro-
cb^; quails aient des intMts oommuns; qu*il leur soft ais^
et naturd de considdrer sous le mime point de vue, d de
bien connaltre les faits sur lesquds XiA sont appdis k pro-
noncer. Or, rien de td n*existait dans la soditi fdodale. Le
plus souTent, les vassanx s^inquiitalent peu de venir k la
cour de leur suzerain ; ils n*y venaient pas. Qui les y aurait
contrainU? Ils n'y avaient point dIntMt direct; et I'in-
t^iitginiral, patriotique, ne poavaltitre fortement ezciti
dans un td itat sodal. Aosd les cours fitodales itaientdles
fort peu suivies; on itait obligi de se contenter dHin tris-
petit nombre d'assistants. Sdon Beaumanoir, deux pairs de
I'accusi suflisent pour juger; Pierre de Fontaine en veut
quatre; saint Louis, dans ses i^^afr/iiiemen/i, t\e ce
nombre k trois. Le sdgneur appelait ceux qui luiconvendent;
rien ne Pobligeait k les convoquer tons, * k convoquer les
uns plutAt que les autres. L'artntrdre r^gnatt dnsi dans la
composition de la cour fifodale; et ceux qui 8*y rendaient
y itaioii le plus souvent attiris soit par qudque intirit per-
sonnel, soit par le seal disir de oomplaire k leur suzerain. 11
n*y avail point \k de viritables garanties. Aussi en cherdia-
t-on d*autres : la guerre privie d le duel judidaire, qui de-
Tinrent deviritables institutions, des institutioas r^ies
aelon des principes flses, et avec des formes roinutieuse-
»ent convcnues; principes bien plus fixes, formes bien
F^ODALITt
mieux oonvenues que n*^taient edies des jugements pacr«
fiqoes. On trouve dans les monuments fiodaux beaueoup
plus de details , de prtoiutions, de prescriptions sur les
duels judiciaires que sur les procte proprement dits, sur les
guerres privies que sur les poursnites juridiqnes. Qu*est-ce
Mire, sinon que le combat jndiciaire et la guerre
privie sont les seules garanties auxqudles on^dt con-
fiance, d qn'on les institue, qu*on les rigle avec soin, parce
qu*on y a plus souvent recours.
Le lien fiodai ne se formdt que par le consentement de
ceax qui y itaient engagis , du vassal comme du suzerain,
de rinfirieur comme du supMeori on entrait dans la so-
diti fitodale k des conditions oonvenues, bien diterminies,
connues d^avance; aucune nouvdle toi, aucune nouvdle
charge ne pouvdt itre imposie au possessenr de fief, si oe
n'est de son consentement; le jugement des contestations
devies entre les propriitaires de fiefs appartenait anx pro*
priddres de fiefs eax-mimes; le droit die ridstance, que les
peuples dvilisis, avec tant de raison, redoutent taut d*in-
voquer et mime d^inoncer, ddt formdiement proclanii
dans les itablissements de saint Louis'; enfin, ie vassal d
le seigneur pouvaient igdement rompre Fassodation d re-
nonceraux charges comme aux avantages dela rdation fio-
dale : par exemple, d le vassd croyait avoir qudque grave
motif d^appder son seigneur au combat judidaire, il en itdt
le mattre; il fallait seulement qu*il renon^t k son fid; le
sdgneur, dans le mime cas, devait renoncer ao lien fiodal.
Tds itaient les prindpes de droit et de liberty qui pr^-
sidaient a Tassodation des possesseurs de fiefs. Qn*itdent-il8
destinis^ protiger? La libertiindivldudle contre toute force
extirieure. Mds qu'est-ce, k vrd dire, dans l*itat aocid, que
Tindipendance individudle^ C*est la portion de son exis-
tence et de sa destinie que I'individu n'engage pas dam
ses rdations avec les autres hommes. Or, oe n'est poini
par la pridominance de llndipendance indivldoelle que se
fonde d se divdoppela soditi; die condste esseDtidle-
ment dans la portion d'existence et de destinie que les
hommes mettent en common, par laqudle ils tiennent les
uns aux autres, et vivent dans les mimes liens, sous les
mimes lois. C*est 1^, k proprement parler, le fait sodd.
Sansjdoute llnd^pendance indivlduelle est respectable, sdnt ,
et doit conserver de puissantes garanties. Mds ividem-
ment dans le rigime fiodd cette indipendanoe itait exces-
sive, et s'opposait k la formation, au progris viritable de
la soditi; c'ddt Tisolement encore plus que la liberti.
Ansd, indipendamroent de toute cause itrangire, par sa
seule nature, la soditi fiodale itdt-dle incapd[>le de sub-
sister riguliirement et de se divdopper sans se dinaturer.
D'abord, une prodigieuse inigaliti s'introduidt tris-vite entre
les possesseurs de fiefs. Dans les premiers temps, la mul-
tiplication des fiefs fut rapide. Dis le milieu du onzlime
slide, commence le phinomine contraire : ie nombre des
petitsfidk diminne ; les fiefs, dij& grands, s'agrandissent aux
dipens de leurs voisins. La force prisiddt presque seule k
ces rdations; d dis que Pinigditi itait qudque part, die
allait se diployant avec une rapiditi , une fteiliti fnoonnoes
dans les soditis od le faible trouve contre le fort protection
et garantie. Quand IHnigaliti des forces est grande , I'iniga-
liti des droits ne tarde pas & le devenir. Orlgindrement^
tout possessenr de fief avait dans son domaine lea mimes
droits, Ie pouvoir ligislatif, le pouvoir judidaire , souvent
mime le droit de battre monnde. Dis le onziime dicle,
rinigditi des possesseurs des fiefs est ividente : les uns
possident ce qu'on a appdi la haute justice, c'ed-i-dire
une juridicUon complde, qui comprend tons les cas ; les
autres n*ont que la basse justice, juridiction infirieure d li-
mltie, qui renvoie au jugement du suzerain les cas les plus
graves. Sous le point de vue ligidatif et politique, le mime
fait se diclare. Les dmples liabltants d*un fief dipen-
daient complitement du sdgneur, qui exercait sur enx les
droits de la suzeralneti. On voit au bout d*un certain
temps le suzerain intcrvenir dans le gouvemementint($rieor
f£odaut£
U£
Jes fieft de set yassftax, exercer un droit de sunreUlance,
de protection, dans les npports du simple seigneur avec la
population sujette de ses domaines. D*autres cbangements
s'aocomplissaioit en rodme temps'par les memes causes. Le
prindpe fondamental en matl^re de contestations privies
itait d'abord le jugement par les pairs, ensuite la guerre
priT^e et le combat Judidaire. Mais le jogement par les pairs
^tait presque impraticable; et les plus grossiers esprits ne
oonfondent pas longterops la force avec la justice. Alors
sintroduistt dans la f^odalitd un autre systime judiciaire,
one dasse sp^ciale d'bommes tou^ k la fonction de juges.
C*est III (a veritable origine des baillis, et meme, avant eux,
des pr^Y6ts, cbargte, au nom du suzerain, d'abord de per-
oeToir sesrevenus, les redevances des colons, les aroendes ,
ensuite de rendre la justice. Ainsi comment I'ordre judi-
daire modeme, dont le grand caract^re est d*avoir fait de
Tadministration de la justice une profession disUncte , la
Ucbe sp^ale et exclusiye d*une certaine classe decitoyens.
Nous ayoDs assists h la lente et laborieuse naissance du
n^gime kodal; et cet expose snffit pour d^truire Tidde que
se sont fonn^ de son origine, non-seulement le public, mais
beauGOup d*hommes savants , qui, par un anachronisme
Evident, mals naturd, ont transports ie dixiime sitele an
sixi^me, et suppose que la fitodalitS s'etait faite d*un seul
coup, telle qu'elie fnt cinq cents ans plus tard , lui donnant
ainsi pour origjne V^i sodal que son triomphe progressif
deyait aiuener. De grandes Glioses et de grands liommes,
la cbeyalerie, les croisades, la naissauce des langues et des
litttoitures populaires Tout illustrte. De U datent presque
tontes les families dont le nom se lie aux ^y^ements na-
tionaux, une foule de monuments religieux, od les hommes
se rassemblcnt encore; et pourtant le nom de la fSodalitS
ne r^ydlle dans Tesprit des peuples que des sentiments de
craintCy d'ayersion et de d^oAt. Peut-on s*eD StonnerP Le
despotisme Stait l^ comme dans les monarchies pures, le
priyil^e comme dans les aristocraties les plus conoentr^,
et I'un et Pautre s*y produisaient sous la forme la plus of-
fensante, la plus crue ; le despotisme ne s'attSnuait point par
rsioignement et Tdi^yation d'un tr6ne; le priyil^e ne se
ydlait point sous la majesty d^un grand corps ; Tun et Pautre
appartenaieut k un homme toujours pr^nt et toujours seul,
toiijours yoisin de sea siijets, jamais appelS, en traitant de
leur sort, h s*«;Dtourer de ses ^ux. Or, de toutes les tyran-
nies, la pire est celle qui peut ainsi compter ses sujets et
voit de son si^e les iimites de son empire. Les caprices
de la yolontS humaine se deploient alors dans leur intole-
rable bizarrerie et ayec une irresistible promptitude. C'est
alors que Hnegalite des conditions se fait le plus rudement
sentar ; la ricbesse, la force, I'independakce, tous les ayan-
tages et tons les droits sWent k cliaque instant en spec-
tacle k la mis^re, k la faiblesse, k la seryitude. Les habitants
des fiefe ne pouyaient se consoler au sein du repos : sans
cesse compromis dans les querelles de leur sdgneur, en
proie aux d^yastations de ses yoisine , Us subissaient k la
fois la contioudle presence de la guerre, du privilege et du
pouyoir absoiu.
Mais si la ftodalite, en plaint le maltre prte du sujet,
rendait le despotisme plus odieux et plus pesant, die pla-
^t aussi, dans la nation souyeraine, rinf^rieur pr68 du su-
perieur, cause tr^efficace d'^liie et de liberty. La gran-
deur fSodale etait accessible et simple, la distance courte
du yassal au suzerain, llsviyaiententreeux famiii^rement
et comme des compagnons, sans que la superiority se pOt
croire illimitee, ni la subordination senrile, presque egalc-
inent necessaires Tun k Tautre, seule garantie assur^e de
(a j^procite des deyoirs ct des droits. Do 14 cette etcndue
de la yle domestique, cette noblesse de services personnels
ou Tun des plus gSnereux sentiments du moyen Age, la fi-
ddite, a pris naissance, et qui conciliait merydllousement
ta dignite de Tlu^mme ayec le devouement du yassal. D'ail-
leors, les situations n*etaient point exdusives : le suzerain
d*un Gef eiait le vassal d*un autre { souvcnt les mfimcs
OI'JT. Oe L4 CO>VLK»ATIO.N. — T. IX,
bommes, k raison de fiefs diflerents, se trouvaient entre wt
tant6t dans le rapport du vasselage, tant6t dans cdui de It
suzerainete : nouveau prindpe de li^prodte et d*egalite.
(sole dans ses domaines, c^etait iichaquepossesseur defief
k S7 maintenir, ^retendre, k se conserver des sujets soumis*
des vassaux fiddles, k punir ceux qui lui manquaientd*obeis-
sauce ou de foi. Les liens qui Punissaient k ses superieurs ou
k ses egaux etaient trop faibles, les garanties qu*tl y pouvait
trouver trop lointaines et trop tardives pour qu'il leur con-
dki son sort. De \k cette individualite si forte et si fi^,
caract^re des membres de la liierarchie feodale. Cetait un
people de dtoyens epars, dont chacun, toujours arme, suivt
de sa troupe ou retranche dans son fort, yeillait loi-mdme
k sa sOrete , k ses droits, comptant bien plus sur son cou-
rage et son renom que sur la protection des pouvoirs pu-
blics. Un tel etat ressemble moins k la societe qu^k la guerre,
mais l*energieet ladignite del'lndividu s*y maintiennent; la
sodete peut en sortir. En effet , jusque \k dlssoute et sans
forme, die a retrouve enfin, avec une forme detenninee, un
point de depart et un but. Le regime feudal, k peine vain-
queur, est aussit6t attaque, dans les degres infi^eurs, par
la masse du peuple , qui essaye de reconquerlr qudques li-
bertes, quelques proprietes, qudques drdts; dans le degre
snperieur, par la royante, qui travaille k recouvrer son ca-
ract^re public, k redevenir la tete d*une nation. Ces efforts
lie sont plus tentes au milieu du choc de systtoies divers ,
confus, et qui se reduisent Tun Tautre k Timpulssance et k
I'anarcbie; ils naissent au sein d'un systeme unique, et ne se
dirigent que centre lui. L'aristocratie feodde, plus que toute
autre aristocratic, provoquait les resistances par les exces
dhme tyrannic individodle et toujours presente ; et en memo
temps die etait beauooup moins capable de les surmonter.'
Ses rangs n*etaient point serres ; die opprimait et rt^sistait
tndividndlement. Son oppression en etdt plusarbitaire, mafa
moins savante, et sa resistance moins dficace, surtout moins
obstinee. Ensuite, Texemple de ia liberte etait yoisin et in-
dividud comme la source de Toppression. Dans ses rap-
ports avec son suzerain, avec ses yassaux, cliaque sdgneur
revendiquait sans cesse ses droits, ses privileges, Texecu-
tion des contrats ou des promesses. II appeldt la population
de ses domaines k les soutenir avec lui et par la guerre.
Cette population comprit qu^elle aussi pouvait rddamer des
droits, condure des traites; die se sentit renattre k la vie
morale; et un siede s^etait k pdne ecouie qu'au mouvement
general des communes yers raffrandiissement et les
cbartes, on put reconnattre que le peuple, loin de s'avilir,
avait recouvre quelque dignite et quelque energie sous
le regime le plus arbibraire , le plus vexatoire qui (ut ja-
mais.
La feodalite n^etait pas plus compacte centre ta royaute
que contre Tailranchissement du peuple. A Tune et k I'antre,
un senat eftt oppose la force d'un corps unique, permanent,
toujours anime du meme esprit et voue au meme dessin.
La feoddite ne leur opposa que des individus ou des coa-
litions mal unies et passageres. Qu'on y regarde : la for-
mation progressive de la monarchic fran^ise n'est point
une oeuvre politique, la lutte d'un ponvoir central contre
une aristocratic qui defend et perd ses libertes, c'est une serie
de conqoetes, la guerre d*un prince contre d*&utres princes,
qui defendent et perdent leurs Etats. Les rapports et les de-
voirs feodaux etaient le seul lien qui les unit entre enx ; et
ce lien, par sa nature meme, touma au profit non de Taris-
tocratie, mais de la royaute. Toute aristocratic veritable est
une association d'egaux. L'aristocratle feodale ne' fut en
France qu*une hierarchic de superieurs et d^inferieurs;
hierardne fondee sur des droits et des devoirs redproques,
maintenue par de genereux sentiments, mais qui, ne con-
sacrant que des rapports Individ ueW, ne put jamais acque-
rir la consistance d'un corps politique. Quand le roi se fut
enfin place au sommet de cette confederation , ou domiuait
le prindpe de IMsolement et de rinegalite, il devint le centre
de toutes les obligations feoddes» Tobjet le plus eieve de 1^
44
146 F£0DALIT£ — FER
MHt4 et do ddTOuement Dte lors b fdodalit^ fut yaincue.
F. GUIZOT, de rAcadenie Frftucaite.
F£0DAUX (Droits). Voyei Droits f^odaux.
F^ODOEy nom qui a ^i6 commun a trois grands-priDoes
40Btttsie.
FtolX)R i*% fils d'lTan le Terrible, r^a de ibU k
1608. Piinee foible, il abandonna presque compl^tenoeDt
la pouvoir it SOD beau-fr^re, Boris Godounof, quiaon-
Mldenient dirigea avec habiletd les aCTaires int^rieares de
nttst, mais encore s*effor^ de le d^fendre eontre ses en-
Mttkis ext^rieurs. La race de Rourik s*^Ceignit en lui, et oe
hi Boris Godonnof qui lui suocMa, aprte avoir foit assas-
alner D^m^trius, fr^re de F^MMlor.
F£ODOR II, fib de Boris Godounof, ne r^gna que pen
de temps.. 11 (hi assassin^ en 1606; et il eut poor succes-
f^ le premier des faux D^m^trins.
F£ODOR UI, fib du czar Alexis, r^gna de 1676 k 16S2.
11 gnerroya centre les Polonais et les Turcs, el gagna, k b
lliix de BaklschisaraS, Kief et.qndques autres YiUes de
rUliraine. Le fait b plus remarquabb de son rfegne, c'est
fall mit fin aux pretentions de b nobbsse k b possession
MrMilaire des liaotes dignity, et qu'il aboUt bs r^ements
JDsqa'aiors en yigueor sur b hitordiie k observer par bs
aoUes dans les empiois publics, rfeglemento qui donnaient
Beo k de nombreuses contesUtions, en faisant puUiquement
brfiler les registres contenant les litres de b noblesse, ap«
pei^ raaiimd. Le plus jeune de ses frires, Pierre T', lui
Mce^, an m^ris des drotb divan, autre fr^re que b
lot de primogeniture efit appeie a« tr6ne> mab trop bibb
d'ifllelligence ponr faire valoir ses doib.
F£oDOR IWANOWITSGH^ artbte lemaiquable,
Wfk vers 176&, au milieu d*une borde de Kalmoucks, sur bs
fimntl^res de b Cbine et de^ Hussie, ftit fait prisonnier en
1770 par les Rnsses, qui remmen^rent k Saint*Peierabottt^,
06 rimperatrioe Catlierine b prit sous sa protectbo parti*
cliU^ et le fit baptber sous ce nom de FMtw Iwano-
Witich. Plus tard, eependant, elb b dda k b prinoesse
BMditaire Am^lie de Bade, qui se cbargea de son ddnca*
Hon* Aprte avoir pendant quelque temps suivi bs cours de
Vdeob de CarbrulML il se d^dda k etudier b pdnture.
Quand il eut acquu les notions pr^liminaires indispensabbs,
11 alb passer sept anii4es k Rome, ob son talent se d^ploya
de b manito b plus varide. De b, fl acoompagna en qua-
nta de dessbiateur lord Elgin en Grtee, pub k Londies
ponr y presider k b gravura de Toeuvre d'Elgin. Aprte nn
l4<nir de Irob ann^es danseette eapitale, il revint k Carb-
tube, ob le grand-due Gbarbi-Freddric le nomma peintre
dto sa cour, pbee qu'il oonserva jtisqu'lt sa mort, arrivde
OD 1821.
Gr&ce k retude assidue des antiques et k oeUe des anoiens
mattres floreutins, Iwanowitscli dtait parvenu k s'approprier
Compbtement leur styb, 4 b fob grandiose et s^vtoe. Toutes
les tetes temoignent d'une varidte et d*une individualitd dlon>
aantes, mais ildoboua toojours dans ses eflbrte pour repro-
dube la douceur des tralto de b femme. On a de hii quel-
ques pbncbes merveilleusement gravies, entre autres, bs
portes de bronze de Ghiberti, et une Deseenie de er<Hx
d*«pr|s Daniel de Volterre.
. FEODOSIE. Foyes Kappa.
FER* « Le fer, • dit notre calibre Haiiy, tel que la na-
tuns Fa prodnit en immense quantity, est bten dilf^rent de
eeUii dent I'aspect el Tusage nous sont si famiUen. • Ce
a*est en eflet presque parioul qu'une masse teoreuse, une
fouflte sale el impure; et lors m^me que b fer se pr^sente
dans b mine avec Tdebt mdlalUque, il est encore trds-dlolgnd
d'avoir bs quatilte qn'eiigeni bs services multiplies qull
ooos rend. L*bomme nb gwbre eu besotn qued^epurer For:
fla IkUtt, pour ainsidira^ quHl crttt b fer.
Le fer est, apris Main, b plus bg^j* des metaMx;son
poids spedfique est 7,788. Sa durete est assei considerable;
it kmqu'il est k retat d*acier trempe, die aurpasKC cdb de
tan lei anlrei metaux. Fnppe eontre uiie picrre quartieuse
ou siliceose, il donne des etboeUes qui sont does k b com-
bustion subite des particules de ce metal qui ont ete ddb-
cbees par le choc. Sa lenacitd est si grande qu*uD fil de fer
de deux, millimetres de diam^tre peut supporter laas se
rompre un poids de 2&0 kilogrammes. Sa ductilite pennet
de b reduire en plaques minces sous le martean, et de b
tirer par b fili^re en fib presque aussl fins que des dieveinu
D est trte-diffidle k fondre ; mab it Faide de b chabur, on
peut hii donner toutes les formes imaginables et b reodn
propre k une infinite d'usages : c'est de tous les mebox
b plus important par les services qu^ii rend k la sodete, et
il n*est pas mofais beau qu'otile, par b brillant poU (bot
il est susceptible. Sa couleur est b gris ayec one nuance de
bleu&tre. II est solubb dans presque tous bs addes, et
susc^tibb de trob degree particuliersd'oxydatiun : il brfib
k une haute temperature. Le fer est attire par Faimaat,
qui lui communique ses proprietes ; il devient aimant bi-
meme , il acqubrt b polariUp et nous devons k cette admi*
rable proprieie I'invention debboossole.
Ce metal est abondamment repandu dans b nature :
presque toutes les substances minerales en sont oobrtes;
et ses diveises alterations produisent une dtonnante variete
de oouburs, depub b bleu jusqu'au rouge et nu bnm b
plus fence. On observe meme qu'il est formd joumeUement
ou du moins eiaboredans les corps organises. On b troove
dans b cendre des vegetaux qui n^oni ete allmentesqne par
Pair et Feau. On donne le nom de miJie on minerai de fer
aux diverses esptees de ce genre qui font I'ofcjel d'une ex*
ploltetion. La nature n'offre que tr4->nrement ce metal dans
un etat de pureie; Uestmeie plusou moins, dans bseinde
b terre, k diverses snbsUnoes beterogtaes.
Dans b mineralogby le genre fer oomprend quatorae es-
ptees prindpales, subdivisees en un tris-grand nombre de
varietes; ces quatone espeoes sont : l** le fer nat^f^ oo I
Fetat de metal pur; V lefer axffduU/fer magn^igtie^
ou aimantnaturd; 3° le/er oligUte ou fer sp^culaire;
4<^ b fer arsMcal; b"" le fersulfur^ ordinaire, plus conna
sousb nom depyri/e; e"" le/er sui/iari bbnc (pprUe
rhambique ou sperkUe de Beudant ); 7° le fer oxyd€; ^f* b
fer kffdraxifdif dout les varietes sont b gathiU et b fi-
monites 9^ le fer phosphati ou vivianite, aussi nomme
bleu martial fossile, ocre bleuet etc.; 10<' b/er
chromai4 Quchromale de fer {tid^rochrmne dt Bea*
dant); 11<> b/er arsinktU; 12° le/er carbonai^^ ou it-
d^rose, ayant ponr varbtes b fer epathique^ et b/er
carbonate liiluMe^ on fer des houiUkres; 13* le/er sifl-
caii^ lUwrUe ou ilv(Ate ; 14° b/er sul/dti , dont ime des
varietes est bcouperose.
Le sidermigiste appdle nUnerais defer les substances
minerales que, dans .les operations e& grand, 11 peut em-
pbyer avec avantage poui: en retirer le fer qu*elles contien*
nent. Toutes lea antrea , queUe que aoit mtoe leur ricbesse
en fer, si quelque ciroonstanoe s'oppose k cette extraction
utile, nem^ritent point oe nom sous b rapport metaflurgi-
que. C'est kV^% d*oxyde que b fer se rencontre b plus abon-
damment dans la nature. L'A^ma^i^erotipe, ou I'oxyde
rouge, le plus pur sous le rapport de b oomposition, ne dif-
Are pas da fer spiealakre. Cdui-d, dlant plus dor et plos
oompacte, prend Taspect metaUique, tandis que b premier
Jooit d'un aspect soyeux. Les ti«nsitions de l*an k Fauire
sont si imperceptibles, que le mineralogbte est souvent em*
barrassd pour dasser Tune ou Pautre esptee. La mine rouge
est en gendral impregnee de quarts, de caiUoux fermgittenx,
de petr«K6ilex, de Jaspe, de fddspatb, ou d'aotres fossibs
ar^bux ou quartzeux, dont ib est impossible de b sepa-
rer par une preparation mecanique , et qui sont suscepti-
bies de b rendre trte-refractaire. L'oxyde rouge se trauve
presque tovjours combine avec des ierres , sans perdre son
caract^re essentbl, b coubur roog^; il peut conienir une
Idle pi-oportion de ces inatieres etrangfcres, qui! ne idnne
plus qu'une transition entre les substances metalUques et
bs inatiires tcrreuses. Une augmentation de sflice el d*alar
FER
ZH
mine le fail |>a.^scr aujaspe; unc Additioq de silice seiilement
le rapproche do cailloo ferruginettx et de I'opale; e^An , line
plus forte dose d^alumine le change en fer aigileui ou en
ar^e schUtease.
Lee hydrates, qui sontdes compost divert d^oxyde rouge
et d^eao, pr^ntent un ph^omtoe bien reinarquahle» en ce
que le peroiyde, dans ce mineral* perd son caractdre essen-
tiel, la couleur rooge, On ne connalt pas dMiydrate nature!
pnti^ment pur; tons les peroxydes colore. en jaune par
Tean contiennent toi:gouni de ralnmine et de la silice; ils
rt'prennent leur couleur rouge en abanjdonnant le Uqoide
dans les temperatures ^lerto. Les fers brum vdritables
5;oDt compost de peroxyde de fer, d*oxyde de mangante
et d'ean ; Icurs propriil^ et leur aspect sont modifi^ par la
presence des terres. VfUmatite brune oonstitue, dans cette
p^p^e, le mineral le plus pur : sa coukur est brune et sa rt-
dure jaune. Expose au feu, ce mineral ne doit pi^ devenir
rouge , car alors ce ne serait quVn hydrate compacte ; U reste
d'autant plus brun qn*il contient plus d'oxyde de mangante.
Le/er spatkique^ compost de protoxyde de fer et d^a-
cide carbonique, est d^une haute importance dans la sid^
rurgle. U est probable qu^on ne Ta jamais dans un ^t de
puret^ parfaite. On le trouve loujonrs uni au carbonate et
k roxyde de mangan^, k la diaux, h Targile, h la magn^-
sie, h Poxyde de fer. Lorsqa*!! est pvfaitement pur, le fer
spatliique ne se compose que de protoxyde de fer et d'a-
cide carbonique; ^ couleur est alors le jaune pAIe. L'Al-
(eroagne abonde en fers spatbiques. L'AutridiQ et la "^est-
{jhalie sont surtout dot^ par la nature dn meilleur mi-
nerai de cette espto. Cest cdui dont le traiteroent exige
le inoins dcd^penses, k cause de sa puret^ touteparticuUto
et de sa ftisibiUt^, qui n'est point, comme favaient pens^
plusieorsm^tallurgistes, nne suite naturellede la presence du
niangan^. Ce m^tal, quand il existe dans cette espto de mi-
neral, s'oppose seulementii la formation du graphite, rend la
fonte blanche et la rapproche de T^tat de fer mailable. (Test
le mineral qui, en exigeant le moins de manipulation , pro-
duit un des meiOeurs fers et des meiileurs aders de forges.
Le minerai des houilUres^ (er carbonate, argileux ou
lithoide, mdrite uue place k part, qui semble marqu^ k la
suite du fer spathique, dont il fonne one soqs-esptee. H
existe en couches, en veines continues et en masses rtoi-
formes, balles ou galettes, en dessus et en dessous des cou-
ches de charbon de terre ; mais on pent le troover aussi :
1® dans le calcaire gris Uenfttre coqniller ; a* dans les ter-
rains des debris degrte etdeschistes bouillers propremeiit
dil.s ; 3** enfin, dans les terrains tertialres. Sa couleur est
le i^ris enfum^, passant au noir ; ca^ure terrepse, conchoide
plate on scliisteuse ; en g^n^l peu dur, mais nSsistapt cepen-
dant aux outfit. B rend aacreuset d'essai de 6,10 li Q,3l[(
4te fonte, et en grand, de 0,20 k 0,33, sur la matiire crue.
Le/(pr argileitx comprend tous les minerals d^s les-
4|iiels Toxyde se trouYe combin<$ avec une si grande quan-
tity de terres, qu^lperd son caracUre essentiel. Un aspect
terrenx, peu ou point dVclat, dans les fers aqgilenx, sont des
indices certains d'une formation nouvelle. Le peroxyde est
raractdris^ par le rouge de sa r&dure, lliydrale par le jaune,
et I'hydrate. combing avec Tbxyde . de mangan^ par le
bran jaundtre. Les fer^ argUeqx de la ^enii^re formation ,
1orsqu*lIs contiennent du protoxyde on dn protocarbonate,
sont blancs en sortant de la mine, deviennent gris par Texpo-
sitlon continue k fair . ou par un falble grillage , passent
ensuite au bmn foac^* et ftnissent par prendre une cou-
leur brune rouge&tre quand le grillage est pouss^ plus loin.
La richesse de ces minerals est aussi variable que leurs antres
propriety. Ce sont les drconstaoces locales qn*on doit consul-
ler pour savdir si iairtraitement pr^nte des benefices. Les
terres qui les accompagnen! sont ordinaircment la silice ou
raJumine. Cette derni^re est presquc toujours pr^oroinanfe.
[ Pour convertir le fer k na^ divers usages, on le fait pas5<:r
par trois.^tatsdifTdrents : l^onle retire du mineral par une
simple fusion dans les liauts fottrneaux;et il porte alors
lenom 6% fonte oude gueuse; 2° on travaiUe celle-d
dans un loumeau d*afluiage, et on i*^tire sous le marteao on
martinet des gro&ses forget ou dans des lamlnolrtf
c*est le/er fm-gi; 3® on lecoavertit en oeier, en ie traltaal
avec des mati^res diarbonoeuses. Ce n*est pat seutemenl
dans les trois ^tats de/onte, defer dotuf oviforg4 et deader
que ce m^tal est d*nne utility majeure; ses oxydet foomii*
sent encore des preparations imporfantes, tolt en roededBa,
soit dans les arts. Passoos done une raplde revue det ooni*
breuses compositions chimiques dans leMioelles entre toter.
On oonnalt deax ox y des de fer bien determines : le firth
toxyde on asffdule, qoi Ti*a pu encore etre iaoie k retat i$
.purete, et le les^uioxytfe, peroxgde^ ou oxgd^de fer,
qui porte dans le oommeroe le nom de c o Ico tar, Couunt
le mangantee, le fer donne, en outre, des oxydes inlerine-
diaires, dontJes prindpaux sont Yoatyde magn^ique, qirf
oonstitue Taimant naturel, et Voxyde des battUures, quf
te forme k la surface du fer lorsqu^oa le obauffe an- ooniaet
deTair, et qui se detacbe sons le marteao pendant le Ahv
geage. La rote i/ /east do peroxyde de for combine OTat
une certaine quantity d'acide carbonique et d'eau; die eos*
tient souvent ausd des traeet de oarbonate d*ammonHiqiie,
Let autret composes binaires de ee corps que Ton otAieel
dans not laboratoiret tout des sulforos, det dilomresy det
bromuret^ des iodures, des fluorures, un ptiotpbore, un ar*
seniure et un borare.
Les prindpaux sdt de peroxyde de fer tont' le tuliyi
(voyet COopbro^b); Taiotate; to carbonate, qui dqeoe le
s of ran de Mars apMt\f\ et qui ae ceneootro dans l>eao«
coup d*eauxmineralet;le phosphate, et Parseniate. Cett
de texquioxyde appartieooeDt aux rataies fomiUes.
Les/erricyaiiffres, ou.qKxniifet doubles de fer etd'im
autre mitalj sont des sdt quePoft obtient par voie de double
decomposition. Les ferricyanures alcalint sont seuis soluhlei;
les prindpaux aont le /erricyanure defer ou b leu d§
Prusse; le ferricyanure de peiassiun, eoeote nonmi
set rouge de GmeUn et prussia$e rouge de potasse; et ie
ferricyanure de zinc, le seul sd de doc qui soit* colore
(il est jaune). hesferroeyanures, qu'il ne faut pas confoB*
dre avec les/erHcyoittifiSf , soi4 d»cyanures doubles de
fer et cT tin autre m^taL Le plus connn est le fenocya*
nure de potassium (set jaune ou prussiate jaune),
Le nickd et le cobdt s*allient fiidlement avec le fer en
toutes proportions ; oes alliages sont blancs, et ont les meroet
proprietes que le fer. Le onivro ne pent s'allier avec le fer
qu^en petite proportion et ^ une trte-haute temperature; un
Tingtieme de cnirre donne plus de tenadte k la fonte. Let
dllages de manganese et de ler sont presque infusibles, lort*
quele mangantoe y est en proportion considerable ; ils sont
plus oxydases que le fer, et exfaalent, sous rinsufllation de
Thddne, Podeur de Hiydrogene impur. Le platine donne
avec Tader des alliages (Usibles et susceptlbles de prendre un
tres-bean poll; ees dliages sont tres-ductUes et raalieablet.
Let dliaget d'antlmoineet defer sont assez fusibles et tret>
cassants. Bnfln, on salt que le f e r-b 1 anc peut etre regarde
comme un alllage de fer et d'etain.
Ontre ses mllle emplois Industriels , le fer entre done dans
une foule de substances, telles que lesdifrerentes ocres, le
bleo de Prusse, le colcotar, etc., toutes recherchees dant
let arts. Kn mededne, teotes les preparations ferrugineuset
tont toiilquet , et pandttent en mtoe tempt agir sur le«yf
temenervenx. Elletimprimenti It drculation uneactivite
qui rd^e let forces Ik la tnite d'e^temento ou de maMie*
Elles proroquent chei let femmet debilet Paecomplissenient
i^ulier de la menstraatloo. Les nusrtiaux (les alchhnitfet
donnerent ce nom tax preparations femigbieuaet , paroe
que le fer etait place tout Pin vocation de Mars) Aont autti
employet pour combatlre let debllttes et les douleur* spat-
modiques de Pestomae. Le lactate defer est aujonrd*lnii
prefere aux autres preparations ferru^ineHses, en laison de
Ml fadle absorption. Les eaux minerales naturelles d artilh
ddles. Idles que cdles de Passy , de Vichy « de Spa, de
44.
us
FER
Bourbaa4'Afcbaiiibau1ty etc., doiyent ^e comprises au noin-
bre des mMicaioients ferrogineux.
Si maintenant noas reyenons k Templof des masses immen-
sesdeoe m^l, Htt^ chaque amite^ laconsommation, force
noos est bien de donner aa fer la premiere place parmi les
m<^taiix. Qn'oD essaye de d^ombrer les mtoiiismes , les ap-
pareOs, les outiis, les ustensUes dont la mati^ premiere est
le fer ou encore la fonteou Tacier, qui sont deax aspects par-
ticuliers deoe m£me m^tal, on reconnaltra que c^est nne ya-
rl^t^ infinie, quil n'yapoar ainsi dire pas nne industrfe qui
ne s'en serre, pas nn ouvrier qui n*alt sans cesse au bout des
doigts, k litre d*instrument de travail , quelque objet en Ter,
en fonte ou en ader. Un savant illustrey M. Th^nard , a dit
justement que Ton pouvait, jusqn^^ un certain point, me-
surer la civilisation d^un peuple k la quantity de Ter qu'il
consonmie.
• Le f er ^tait extrftmement rare dans la dvilisation an-
tique, a dit M.Michel Chevalier. II est bien connu que
pendant tr^-longtemps lesarmes furent non en fer, mats en
bronze. C'estce qui r6suUe clairement du texte d^Homere.
En ces temps read^ le fer <^tait r^put^ une substance pr4-
cieiise. Quand Achille c^ibre des jeux poor les funeral lies
de Patrocie, un des prix qu'il d^ceme est un morceau de
fer. Les temps sont bien changte ; la civilisation modeme
consomme ^orm^ment defer. » L'agriculture a besoin d'un
grand nombre d*ustensiles en fer. Les rails des chemins de
fer en exigent d'immenses quantit^s. Aijourd'hui que ce
mdtal a ^ rendu inoxydable par le gal van is me, aprte
Pavoir convert! en objets d'ameublement, aprte lui avoir
lait remplacer lacharpentede bois dans une foule de cons-
tructions, on a 6t^ Jusqu'k construire des maisons entiires
uniquement en fer. On a (hit en fer galvanise et 6iAm6 non-
seulement des maisons d'habitation de deux k vingt pieces,
mais encore de vastes magasins, des manufactures, etjusqu'a
des nsines m^tallurgiques. Le palais decristal de Londres
montra , en 1861 , ce que Ton pouvait faire de grandiose
avec ce mdtal. Que demerveillesne doit-on pas encore au fer
lorsqu'on Tapplique aux grands navires, aux ponts, etc.
Le tableau suivant, que nous empruntons k M. Debette,
donnera une idte des ressources n^cessaires pour suflire k
une telle consommatfon. La production du fer est, d^aprte
ce document, de 21,963,900 quintaux m^triques, ainsi
r^partis :
Angleterre (1850) 12,000,000 quint, mitr.
Franee (1846) . 3,601,900
Ruttie ( mojenne de 1836 4 1838 ). 1,027,000
SuMe (1844) 900,000
Autriehe. 900,000
PrniM 860,000
HoUande at Bclglqqd, 800,000
Harts. 600,000
lie d'Elbe et lUlie 280,000
Plimont. 200,000
Eepagne. . ... ••• 180,009
Norv^ 160,000.
Daaemark. • 135,000
BaW^ 130,000
Saxe. 80,000
Pologne. 76,000
RuMie. 30,000
SaToie 25,000
Total. . . 21,963,900 qnint. m^tr.
etce tableau ne renferme que TEurope. Or, les £tats-Unis
donnent d^j^ 1,500,000 quintaux m^triques.
Jamais k aucune dpoque la oonsommatlon du fer n*a ^t^
aiissieonsidteble que de nos jours. Aussi nos usines sont-
elles loin de pouvoir satisfaire k tons nos besolns. Plusieiirs
indostries rtelamaient depuis longtemps nne diminution sur
les droits per^us k Teatrte des fers. Un d^cret du 22 no-
vembre 1853 a diminu6 les droits snr les fers, k partir do
I*' Janvier 1855, dansde notables proportions.]
L*Augleterre occupe aujourd^hui le premier rang parmi
iDUtes les nations cliez l<»quelles Tart de travailler Ic fer
est dans un ^tat d*avaneement et de prosp^rit^. file n dis-
tingue particuli^rement sous le rapport de ses proo6d^ si-
d^rurgiques , de la perfection de ses macliines et de Tira-
mense production qui en est le r&ultat; elle est devenue I
juste titre T^colc du sid6rurgiste, quoiqu^elle ait ^ dans To-
rigine redevable au continent de Tinventlon des haots foor-
neaux et de la cementation de Tader. L'esprit entreprenant
des Anglais s^est poT{j6 avec une ^le activity vers la pr^para*
tion du fer, la fabrication des objets oouMs en fonte, do fer-
blanc, dont elle aprodigieusementpeifectionn($ lesproc^i^,
deTader et surtout de Pacier fondu. La mdtallurgie du fer a
prischez eux un d^vdoppement v^ritablementgigantesqoe,
eties prix ontbaiss^en proportion. En Rossie, la fabrication
du fer est devenuedepuis soixantedix ans un objet important :
la Rnssie nous offre aujourd^hui des ^tablissements degros^
ses forges qui peuvent rivaljser presque avec ceux des An-
glais. La Su6dc tient le troisi^me rang parmi les pays pro-
ductils en fer. La nature Ta dot^ sous ce rapport avec
tant de lib^ralit^ qu*elle y laissc pen de clioses k faire k I*io-
dustrie de Thomme pour augmenter et am^liorer les pro-
duits sid^rurgiques. La France a fait des progres dans cer-
taines parties de la mdtallurgiedu fer; mais dans d*autres
elle reste encore arri^rde. La monardiie autrichienne pos-
sMe d*excdlents mineraisen Boh6me, dans la Hongrie, le
Tyrol, la Styrie, laCamiole, et ni6me dans presque toutes
les provinces de sa domination; mais la manidre d*y con-
duire les grosses forges est encore, dans ces localitds, sus-
ceptible d'une foule d'am^liorations. La quality sup^rieore
des minerals y est, comme en Su6de, qui le croirait? ta
prindpale cause de la lenteur dans le progres des proc^dds ;
cenx-d n*ont pas k lutter contre la nature. L*Espagne fat
c^l^bre pour ses fers dans les temps anciens ; elle les expor-
tait au loin, mtoie encx>re au dixi^me si6de. De nos jours,
il nc lui reste gu^re en ce genre que la reputation de ses pro-
duits sous le rapport de la quality naturelle. En Portugal,
la production du fer est k peu pr^ nolle. En Prusse, les
produits des grosses forges sont considerables et d'une qua-
lite parfaite pour la plupart. Pelouzb p^re.
Dans la langue poetlque, aussi bien que dans la prose
vulgaire, le fer n*a pu se preserver d^une sorte de fletrissuie;
son nom est presque synonyme d^esclavage, dMnstrumeut
de meurtre et de destruction. C'est un mal sans remidc ; car
Tart de la guerre n'est certainement pas dispose k changer
la matiire de ses armes, et quant k la servitude , ii serait
pueril de sVxiiper des entraves dont die charge le m.ilheu-
reux esdave , si ce n'est pour Ten deiivrer. Les fers qui 6teDt
k un sceierat endurd dans le crime le pouvofr de conti-
nuer ses attentats contre la societe ne sont pas deslionor6s
par leuremploi, puisqu'ils sont imposes au nom des lois, et
pour Pinterfit de tons les citoyens. Ferry.
FER. Plnsieurs metiers out des outils qu*iLs nomment
fers. La repasseuse en a pour faire dispafattre les plis da
Huge; die a des/er5 A repasser qui sont plats , avec una
poignee ajustee en dessus, et des fers ft tuyoter qui se
composent d'une tige de fer ronde emmanchee dans da
bois. Les fers des tailleurs prennent le nom de carreaux; lit
sont plus epais que les fers k repasser et portent du feu
sous la poignee. Le coiffeur emploie des fers pour soumdtre
les papillottos k Paction de la chalenr et de la pression : ce
sont des fers h /riser ou ft pajHUotes; lis lessembleot k
des tenailles arrondies. La fabrication des fers k repasser a
fait la fortune d*un industrid du nom de Gendarme. -
FER (Bois de). Plusienrs arbres etrangers foumissent
cequ'on nomme en France le bois defer. Tous difftreot
entre eui , mais tous croissent dans les contrees diaudo de
PAsieet de PAmerique. Les caract^jres generaux de ces Ixms
sont une grande durete, une grande pesantenr, un grain fm,
la faculte de recevoir le poll, et en general des coolcur&
agreables; ilsservent principalement pour les ouvrages de
tour. Nous nommerons les plus employes.
Le siderodendron triflorum, qui crolt dans les lies de
la Martinique et de Mont-Serrat, et qui appartieat k la fa-
FER — FERBLANTlER
849
mille des lubUoees, est plus particuliirement appel^ bois
defer dans nos colonies. A Maurice, ce nom s'appllque an
sideroxfflan einereum , de la famIHe des sapotaci^ , que
Ton appelle soorent aiissi bois defer blane et bois de fer
^Afiiqtte, Aui Antilles , on nomme bois de fer le g6ni-
payer d'Am^que et une esptee du genre chionanthe;k
Ceylan, c'est le mestia ferrea ou bois de naghas; h la
GujanOf les robinia panacoco et tomentosa; chez les Ma-
lais, un metroiideros ; k New-York, une esp^ deeharme.
Oo nomnw bois defer de JanuAque le fagara pierota ,
bois defer A grandes feuilles le coccoloba grandifolia ,
bois defer de Juda ou bois de Juda le cossignia pinnata.
FER (Chemins de). Voge^ Chemins ne fer.
FER ( Couronne de). Voye% Codbonne ns fer.
FER ( Fil de ). Voyez Fa de fer.
FER (lie de), la plus ocddentale des lies Canaries,
avec une population de 5,000 &mes, sur une superficie d'en-
wiron 4 myriam^tres carr^, est trte-nud culliv^e, manque
d*eaa, et a pour chef-lieu un bourg appel^ Valverde. Comme
celte lie passait jadis pour I'extr^mit^ occidentale du monde
connn des anciens, on y pla^a le premier m^ridien, em-
ploy^ d^rdinaire pour calculer les degr^ de longitude.
Les Anglais, les premiers , sed^partirent de cet usage g^n^
raiemaii adopts par les gtographes, et calcul^rent les Ion-
g< lades d'aprte un m6ridien 6tabli ^ Green wich. Aujour-
d'hm* les Francis comptent dum^ridien de Paris , etc.
FER A CHE V AL« Lefer est cette espto de semelle m6-
talKque que Ton fixe sous le pied ducheval,'de rflne,etc.,
k TdKet d^en garantir Tongle de Pnsure trop rapide ( voyez
Ferrxr). Tout Ic monde connalt la (orme du fer k chcval,
qui est devena un point de comparaison pour ce qui a la
Qgtire d'ime sorte d'd renvers^.
F^RALlESy f&tes romaines en l*honnenT des m&nes.
Elles fkisalent partie Aes februales , ou fifties des morts et
sacrifices d^expiation pour les Yitants, commen^ant le
7 r<^¥Tier, et se terroinaient le 18. Onapportait demodestes
offrandes sur les tombeaux de ses parents et de ses amis ;
ur , soiTant Pexpression d'Ovide , les mAnes se contentent
tie pen , et les dieux du Styx ne sont pas avides. On offrait
des Mgomes, te!s que lentllles et l%ves, a?ec du miel qu*on
posait sur une brique; on y ajoutait do pain tremp^ dans
do \in, des gateaux sal^ et des violettes. CesolTrandes
elaient accompagnte de pri^res, et des feux ^talent alium^
pour la c^r^roonie. Les jours des f^ralies passaient pour mal-
heureux. On ne se mariait point, et les persoones mari^
ne deyaient point user des droits du mariage oes jours-l^;
le4 temples etaient fermds, les autels sans feu ; I'encens ne
fumait pas. Th. Dblbarb.
FISRAUD, n^ en 1764, dans la Tall^ d'Aure, d^puf^
des Hautcs-Pyrto^s k la Convention en 1792, se mootra
Tennemi d^lar^ de Tanarchie , et ddfendit avec courage les
d^put<^ girondins. Partisan sincere de la liberty, 11 fut Tic-
time de son d^vooement a la cause quMl servait : dans la
joum^du 1*' prairial an iii (20 mai 1795), II s'opiMsa h
la r^volte do people, quiforgait les portes dela Convention,
el fut tn6 d^un coup de pistolet dans cette ^meute; sa t6te
ooopte fut pr^sent6e, au bout d'une pique, au pr&ident
Boissy-d'Anglas,^ui demeura in6branlable,etsalua ces-
pectueusement la t6(e de son malheureux coll^ue, dont 11
partageait les opinions. F^raud avail beaucoup contribu^ k
renyerser Robespierre. On assure qu^une m^prise fut la
cause de la mort de F^raud; son nom Taurait fait cciifondre
avee le r^cteur Fr^ro n. La Convention lui rendit les bon-
neurs funibres.
FER-RLAIWG. Le fer ayant le d^faat de 8*oxyder, les
lames minces de ce m^tal , outre qu*elles aont d^un aspect
d^sagr&ible, se criblent blentdtde rouille; fl n*est done pas
possible de faire en t61e de fer des vases propres et durables.
Les Allemands, les Bohdmes, peut-^tre, obvi^rent les pre-
miers k cet inconvdnient en couvrant des feuilles de fer d'une
eooclie mince d^^tain. Telle fut Torigine du fer-blanc, Un
ipretrele transporta en Saxevers 1610. Colbert Hntroduisit
en France ; nos premiers ferblantiers s'^tablirent k Cbenecey^
en Franche-Comt6,etli Beaumont-la-Ferri^re,enNivemait;
mais bient6t, faiblement prot^g^ , divis<^ entreeox,ils s*^
loignirent. Sur la fin de la minority de Louis XV, ii 8*tie?»
k Strasbourg une manufacture de fer-blanc. Quatre autres
furent fondte successivement a Massevaux, en Alsace
(1717); k Bains, en Lorraine (1733); k Morambert, en
PrancheOomt^, et k une lieue de Movers , en 1775.
11 y a deux maniires prindpales de fabriquer le ferUane,
celle des Allemands et celle des Anglais. Dans la fobriqne
de Graslitz, en Bobtoie, on se procure d^abord des barres
de fer de la meilleure quality; on les rMuiten feuilles minces
au moyen dulaminoir; puis on les d^blte, k I'aide d'unca*
dre de fer et de cisailles, en rectangles tons ^aux entre enx.
Avant de proc6]er & T^tamage,' ii faotd^per (nettoyer)
les feuilles , car la moindre crasse emp^erait retain de
prendre sur le fer. On pent dtoasser un m^tal en lefrottant
avec une lime, du gr^s, du sable, etc. Mais, outre que cette
op^tion serait longue, et qu*il faudrait user les feuilles
jusqn'^ une certaine profondeur pour enlever toutes les cras<
ses, onaeu la bonne idte de lesplonger pendant vingt quatre
heuresdans descuves contenantuu bain compost d^eau et de
ferine de seigle : ces cuves sont placte dans une chambre
vot^t^, oh r^e une temperature ^lev^, ce qui provoque
la fermentation du bain. C*est dans cette eau, devenue sOre,
qu*on plonge les feuilles pour que les cresses se dissolvent.
II snffit, aprto cette immersion, qu'on frotte les feuilles avee
du sable; et quand elles sont bien nettoy<^s, on lesjette
dans un vase contenant de i*ean pure , afin de les preserver
dela rouille, apr^s quoi on proc^e k r^tamaije. Dans une
chaudi^re de fonte de fer, on jelte 18 quintaux m^ques
d'^tain, on y ajoute environ 13 kilogrammes de cuivre; on
met Talliage k Tabri du contact de I'air, en jetant dessus
une couche de suif et d'eau de dix centimetres environ d'6-
paisseur. Lorsqu*on Juge que les matl^res sont fondues, et
qirelles ont acquis le degrade chaleur convenable, on plonge
vcrticalement les feuilles dans le bain on les retire au bout
d*un quart d'heure, et on les place sur deux barres de fer,
|K>ur que retain qu'elles ont pris de trop puisse 8*^outter.
On les plonge une seconde fois dans le bain detain, mais on
ne les y lais^ qu*ttn instant; on les frotte ensuite avec des
tftoupes, do la sciure de bois, operation qui a pour but de
donner k la couche dMtain une sorte de poK. On place lea
feuilles etamtes par 30 ou 40 sur un billot, et on les frappe
avec un marteau plat pour les dresser. L*expMence a appris
que la quantity d'^tain qui adhere au fer est proportionnelle
k la surface, quel que soil d*ailleors le poids des lames, et
qu'il fant de 130 & 140 grammes d^^tain par m^tre carr^ de
surface k recouvrir.
Voici comment Anglais oi)^rent : le fer est dianffd au
charbon de bois ; les feuilles ^tant d^coupte, Touvrier, ap-
peie d^capeur, les plole vers le milieu, etleur lalt prendre 1^
gdrcment le profil d'un C. Ces feuillesainsi courb^es sont
mises dans un four k r<$verb^, dont la chaleur d<itache les
^cailles d^oxyde ; on les d^cape en suite dans des bains
compost d'eau et d*acide sulfurique, dans lesquels on les
agite pendant une heure; lorsqu^ellessont bien nettoy^,on
les plonge dans une cnve remplie de graisse fondue , puis
dans un bain detain etc. Tetss^re.
FERBLANTlER, ouvrier qui fait des onvrages en fe r-
bIanc,tels que casseroles, entonnoirs, cafeti^res, monies
k pAtfo, etc. Autrefois on faisait anssi beaucoup de lampes en
fer blanc. Leferblantier a quelques rapports avec le chau-
dronnier, Torf^vre : k Texemple de ces ouvriers, 11 fait pren-
dre au fer-blanc des formes convexes, concaves, fuMton-
n<^s. Les outils du ferblantier sont destas(enclumes)d'a-
cier, des bigornes, des marteaux de diverses sortes, letoot
d'acier poll ; il fait encore usage de maillets de bois. Qooi-
qne le fer-blanc ne puisse 6lre faQonn^ qu*k froid, le ferblan-
tier a n6anmoins besoin de feu pour faire chauffer ses fers
k souder, qui consistent en un coin de cuivre rouge portent
un manchede fer, au bout duquel est fixte une poignte de
9A0 FERBLANTIER
Jxftto i c*e8t avec cet liuvtrument, chaufE^ k uo certain degi4,
que rouYrier {irend la sondnre, alHagie dedeuK parties
ji^^tain 9ur aoe partie de plomb. Lea .ferMaut'ierB font quel-
tq^efois usage d^^mpes ;. niais le plus aouTent ils font 6taiu*
per » dtouper , etc., par des gena qui exteutent cea aortes
•d'ouvrages. Lea ferblantiera font nne grande consommation
,de zi nc laming : ila confectionnent en cette mati^ des bai-
gnoires, des aeaax, dea goutti^res. Quelques-utis d'entre eox
,ont |«ia k cause de cela la qoaiilication de lingtieurs.
TETSsiioaiu
FERDINAND* Trois empereprsd^Allemagpeont port6
«e nom, sana compter rempereor d'Autriche Ferdinand I*'.
. FERDINAI9D I*', empefeur d'Allemagne de tS56 k i 564 ,
.n^ ea 1403, k Alcala, en Espagie, itait fila du roi d'Espagne
P b i n p p e i*' etfr^re de C bar 1 es - Q a i n t, ^ qui il succ^a
-commeempereur d'Allemagne ^)r^ avoir d^j^ 6t6 inresti, en
1&S6, des oonronnes de Bohtoie et de Hojigrie, et avoir 4tfi
4Ia rol dea Romains dte Tannie 1531. A ces diffi^rents tttres
se rattachait une puissance r^lto^ et en diverses oocasions il
intenrint aetlvement comma mMateur entre son firire et
lea princea ailemands. C'est ainsi noiamment que ftitcondn
sons sa mediation , en 1552 , le traits de paix de Pasaaa ,
entre I'Aecteur de Saxe, Maurice, et Chacles-Qnbil. En aa
quality de fol de Hongrie, U eui aussi k souteoir de longoes
et sanglantea Inttes, d'abord avec Jean de Zapolja, qu*ap-
puyaitSoliman, et avecqui il dui finir par partager la Hon-
4Snt, puis, k laroort de son redoutable rival, avec Soliman
Iui*m6me, an sujet de la posacssion dece territoire; luttte
antrement sanglantes encore, et qui ne eess&rent que lorsqoMl
-Bt futdteid6 kacbeter la paixaux Turcs moyenpant un tribot
^Biinel. Ileut encore denombreux ddmfilds avec le samt-
ai^e. Paul IV lui contesta la l<^tiroit^ de son litre d^era-
pereor, sous pr^texte que le pape eOt dA intervenir dans
son Election comma dans Tabdicatioa de Cbarles-Quint.
Ferdinand protesta hautement centre cette pretention de
la ooor de Rome; et aucun de ses aueoesseors ne crut non
.phis devoir demander au Vatican la confirmation de son
.titre. Ferdinand I«r, en prafitant de la tenue da concile de
Trente pour rddamer avec inaistance la suppression de nom-
breux et eriants abas, de m6me (jue rinlrodoctioa d'utiies
^r^rmes dana r£gUse , ne contraria pas moins vivement la
politique des papea. L*Allemagne lui sat gr6 de la tol^^mte
doocenr avec laqnelle il fit trailer lea prolestants, de Ti^t
•telatif anx monnaiesde I'Empire qu^il rendit lora de la di^
>ienue k Augibourg en 1559, el de l*tnstitution du conseil
auliquedeTEmpire. 11 moorut le 25 juilJet 1564, apr^ avoir
iait dire deox annte aaparavant son fils Maximiiien II en
•quality de roi des Roinains et aprte avoir partag^ ses
Etats entre ses trois fils, Maximiiien, Ferdinand et Charles.
FERDINAND 11, empereur d'Allemagne de 1619 k
ij637, fils de IVorcbidac Charles due de Styrie, et frere cadet
de Maximiiien II,etatt n^^Gratz, leSjuillet 1578. Sam^re,
Marie de Bavite , lui inspire la baine la plua ardente contre
les protestanta; et T^ducation qu'il regut dea jdsuites k In-
golstadt, en mtaw tempa que Maximiiien de Baviire, pen-
dant lea annte 1580 k 1696, ne put qu'exalter son fanatisme.
Aussi, dans an pMerinage k Notre-Dame de Lorefte, avait-il
solennelleroent (ait voao devant Taulel de la Vierge m^ de
Dieu de ne reculer devant aucun sacrifice pour r^blir le
.ciathoUcisme oomme seule religion dominante dana sea
Etata. 11 ne Cut done pas plus t6t arrive an pouvoir soprftme
quit entreeonnA la violence afin desupprimer la religion
protestante danssea Etata bMditaires de Styrie, de Carintbie
cl de C4miole; et il essaya d*en foire autant en Autricbe et
4sa Bob^e loraqne, du vivant mime de Tempereur Mat-
tliias , qd n*avait point d*enfant , 11 eut ^ prodaro^ roi do
Bolitoie, et en 1613 roi de Uongrie. Lea Boli^mea, s'ap-
poyant aur les lettres patentes de rempereur Rodolphe II,
opposirent la force k la violence, et, comm&nd<!s par le comte
deThum, 6*avanc6reot m£mejusquesous lesmurs de Vienne;
mais one diversion op^rde par Bucquoi, gto^al flamand , les
oontraignit Ik battre en retiaite avant d*avoir pii s*etnparcr
— FERDINAND
. de cette capitale. Cecl donna le* temps k Ferdinand dew
dure dtire empereur a Francfort, en IMD, ead^t de Top-
position des Etata de la Boli^me et de tooa les efforts de la
Ugue protestante. Les Bohtoieaeureni bean le dearer d^iu
du trtoe, et, d*accord avec lea Etata de bi Siltoie, de la Mo-
ravia et de la Lnsace, dlire pour roi PdlecteuT paiatin Fr^
ddric V ; le nouvel empereur, grAce 4 la ligue eatholique et
aux secoura de Pdecteur Jean-Georgea 1*' deSaxe , ne tarda
point k avoir raiaon dea opposanta. La Boblme en fut poui ta
' perte de tooa ses privQ^es; et oe ualheureux pays fut ra-
' men^ au catholicisme ^ force de sopplioea et de confiscations ,
' de m6me que par Tintroduction des Jtaltea et par les plut
cruelles pers^utions k regard dea prolestants. En 1612, Fer-
dinand nScompensa i'appui 6iergique que le dae de Bavi^re
lui avait pr6td contre les BohAmes, en lui oetroyantde son
autorit^ [Mivte la dignibS d^dfectenr palatin, malgrd rofjpo-
sition des diecteurs de Saxe et de Brandebourg. Wallenstein
ccntraignit le premier de cea pruioea k reeonaaltre on arran-
gement contre iequel il ne pouvait plus rien; quant an se-
cond , on le lit taire en lui engageant la Lusace. En mtau
temps I'empereur transportait duisle reste de rAJIemagne
la guerre d^rmais termin^e txi Dobtoe , mala qui en pre-
nant alora esaentiellement le caract^re de guerre de reljgioa
en Vint ainsi k avoir une durte de trenl^ ana. A la v^rit6
le roi de Danemark, Christian IV, seoondd paries Etatsdo
cerde de la basse Saxe, arrftta un instant lea progrte dei
gte^raux imp^riaux Tilly et Wallenatein ; mala vabico k
Latter aur le Barenberg, et oblige de battre pr^pitanuneat
en retraite , ce prince ne tarda point k se tnmver dans la
ntesail^ de faire la paix. Les deux duct de Mecklembovrg,
qui avaient pr6t^ aide et assistance k Christian lY, forent
mis au ban de TEmpire; et Wallenstein, en recompense de
sea services, obtint Hnvestlture de leurs flats. En revandie,
Ferdinand ^choua dans ses plans pour se rendre mattre de
conuneroe de la BalUqoe en asai^geant Stralsond, qni fut
vigourensement soutenne par lea villesanaiatiques. En 1629,
pldn de confiance dans rasoendant qn*n 6tait parveno k
exercer sur TAllemagne, Tempereur rendit un Mitordonoaiit
la restttation des biens usurpis en AUemagne par les pro-
lestants. C'^tait leur enlever d^un aeol coup k pea prte tons les
avantages qu'ila avaient obtenus depuis bienlAt un &Mt k
furoe de lottes et de sacrifices; et Wallenstein, 4 la IMe des
troupes de la ligue, se mit imm<^diatement en devoir de
lUre exteuter snr divers points de TAllemagne les pres-
criptions de cet MIt Mais le renvoi de Wallensteitt, auqiiel U
didte,r^nie ^Aatisbonne, for^ Tempereor de consentir, et
d'un autre c6t6 la ration op^r^ par Richelieu , qui mil ea
jeu tons les ressorts de la politique la plus consonun^ k
Teffet d^affaiblir la puissance de la maison d*Autricbe, em-
pteb^rent ce prince de faire tout progrto ultArieur. Ea
m6me temps Ferdinand II rencootrait dans le roi de So^
Gustave-Adolphe, qui appamtalors oomme le sauveor
da protestanlisme et r^mittous les £tatB et princes protes-
tanta sous sa direction , un ennemi dont les glorieuses vir-
toires etles conqu6tes mirent un terroe k ses prospMt^ uii-
litairea, et qui , lorsqull mourut de la mort dea b^ros an
diamps de Lutzen, laissa encore de puissants appuls k la cause
protestante dans Axel Oxenstjerna et les gdn^ux Bernard
de Saxe Weimar, Horn, Baner et Torstenson. Qnand Wal-
lenstein eut p^ri assassin^,* Ferdinand II gagna blea encore,
en 1634, gr&ce k GaUas, la bitaille de Nordllngen, victoire
qui eut pour rteultat de d^termmer la Saxe k se retirer de
Talllance su^doise ; mals les g^i^raux suMois, auxquels PAu-
triclie ne put paa opposer autant d*hommes de talents et de
capacity, de m6me que la part puMtquement prise par la
FVance k la lutte contre la niaison de Ilabsbuurg, firent de
nouveau tellement pencber la fortune du c6te desprotestaots,
que Ferdinand lorsqu'il mourut, le 15 fi§vrier 1C07, avait ddji
perdu depuis longtemps Tespoir de jamais r6allser ses plans
ambitieux. Son i^nc fut un des plus calamlteux que pr6-
sente rbistoire de I'Alleroagne; 11 couvrit ce pays ile sang
et de mines (voyez, Gobbrk m nsKn am)*
FERDINAND
851
FERDINANOIII, empereur d'Alleinagne de 1637 a 1057,
fllfi et SDeeesseiir deFerdi]iandiI,n6k Gratz, le 1 1 juiUet
1608* et tiu roi deaRomauu en 1636, aemontra moinsd^-
Tou^ qae ton p^ tux inUrfito des jteuites et ^ la politique
de TEspa^ie. Aprte la mort de Wallenateiii, ii arait aivist^ en
penoniM k qaelqaea campagnes et appris par experience
peraoDnelle qoelles aflieuses calamit^ la gaerre entratne
UHijoun avec die; mala qnoiqae IncUnant i la pafx, force
511 lot de ocmtinaer lea hoatiUtite , parce que la divergence
jintMta dea puissances beUig^rantes mettait k une rteon-
ciliation gtetole des obstacles presqae insuimontables. Ia
guerre contlDua done, entrainant aTee die, enraiaon de la
dtoMMalfsatlon de plus en plus grande de la soldatesque,
des d^astationa peut-^e pkis horribles encore que
celles qui avaieiit signal^ le r^e de son p6re. Toutefois,
ks Tictoues des Su^dols d ks coiicesdons de Tempereur,
qui acGorda de compUAes amnisties h diTers £tats de Tem-
piiv, de mAme qii*en 1641 il signa les prdiminairesde Ham-
bourg, eurent du mobis poor r^sultat de preparer le r^
tabfissemeBt de la paSx g^n^^le. Enfin, un congris ser^unit
en 1643 k Monster d Osnahruck, des ddibtetions duqud
rteulta en 1646 la palx dite de Westphalie. Tandls que les
n^godafions en ^talent encore pendantes, Tempereur avait
fait dire sonftb dn4 Ferdinand IV en quality de roi des Ro-
Bains; mais ce prince mourut en 1654. A la diMe de
J6SS-1654, la dentin qo'un empereur ait pr^d^ en per*
•ODne, Ferdinand III r^alisa d^importantes amdiorations
dans rofganlsatlon de la justice en, Allemagne. Luiet son
fits, Lfopold r', ^talent d'babiles d fi^conds compodteurs.
On poaskle encore la partition manoscrite d*un op^ra terit
par Fer£nand, d qui, dit»on, abonde en mdodies heureuses :
J>rama mmieum composUum ab augustissifno Ferdi-
nando Itl^ Ecmanwum ImperatoTt^ etc. Le texte est toit
en Hallen ; le sofd, e^est la lutte d^nn Jeune liomme plac^
entre le Tioe et la vertu. Le chant n*e8t accoiiu)agn6 que
de deux Tiolons, d*ane basse de irlole et d'une contre-basse.
Foidinand m mourut le2 aoOt 1657, peu de temps apr^s
anrolr e(mdu on nouveau traits d'allianoe arec la Pologne
eontre la SoMe. Son second ills, Leopold r% lui succ6da
Gomme empereur d^Allemagne.
F£EDiN AND I*' (CnaRLBS-LiopoLn-FRANgois-MARCEL-
lih), empereur d'Autridie, fils atn^ de Peropereur Francis 1"*
et issu de son second mariage ayee Marie-Th6rtee, princesse
des Deux-Sicilea, est n^ 4 Vienne, le 19 ayril 1798. D'une
constitution cbdife et maladlTe , ce prince eut peu k se
looer des honunes auxquds fut confl^ son^ucation, et qui
se poss^daient aucone des quality qu'eAt exig^ une sem-
bSable mission. Mds ce qu'dle eut de ddedueux ne I'em-
p6dia pas de donner de nombreuses preuTos d'une bont6
de ceeor, d^velopp^ d fortifi^ par Texemple de son onde
rarchidue Ctiarles, pour qui 11 t^olgna toujours Talfection
U plus vIyc. Un Yoyagp qu'il fit, en 1815, en Italic, en Suisse
et dans une partie de la France, raffermit on peu sa sant^
ddiile, d eut en outre pour rteultat de lui donner qudques
]d6es antres que cdles qu*U atait pu pmser dans son Educa-
tion premitoe. (7est de cdte^poque que date la prMilection
loute paiHeall^ qn^U a toujours montree depuis pour les
Iravaux tecbnologiques et les dudes b^raldiques. CouronnE
le 18 septembre 1830, k Presbourg, en quality de roi de Hon-
grie sous le nom de Ferdinand V, ce titre Uil Talut de valns
bonneurs de phis, sans doute, mais ne lui donna pas plus
ainfluence sur les aflaires. Le 27 l!6Trier 1831 il Epousa
la pf Uicesse Cardine , (roisi4me fille du roi de Savoie Victor-
Enunanud; mariage demeorE sterile. Dans TdE de Tannee
stttnmte , II fcliappa 4 une tentative de mcurtre commise
sur sa persoone par un capftaine en retraite, du nora
de Franz RMl^ que le refus d'mi seconrs d^aigent avait
dderminE 4 ed aasassinat. Le 1 mars 1835 il succ^a 4 son
p4re comme empereur et roi, et Inaugura son accession au
trtee pair de nombreux acies de d^inenoe 4 l^^gard d'lta-
lens ddenus dans les cacliots pour crimes ou diiiits poli-
tiques. Da reste^ son ri^ne ne fat gucre que la cmiUnuation
dtf cdui de son p4re , car le pouvolr r^ continua 4 4tre
exercE comme avtmt par le prince de Mettemich d par I'ar-
cbiduc Louis. Son couronnement en quaUtd de roi de Bo-
h4me eut lieu 4 Prague le 7 septembre 1836. La c^r^monie
analogue n'eut lieu pour le royaume de Lombardle que le
6 septembre 1838, et fut signdte per Toctroi d*une amnistie
4 peu pr48 g^Erde pour kss ddits politlqnes commls jusqu*4
oette Epoque dans les provinces d^Itdie*
L'industrie prit sous Ferdinand I** un essor rapide dans
les £tat8 autrichiens, et fest dors qn'on entieprit la cons*
traction du vaster^seau de chemins de fer qui rdiera proehd-
uement entre dies toutes les provinces de la monarcfaie.
Linsurrectlon dont la Gdlide fot le thdktre en 1846 amena
rincorporation deCracovie et de son (erritoire aox ^ts au-
trichiens. Quand, vers la fin de 1847, se manifestirent les
dgnes avant-coureurs des troubles qui, 4' peu de temps de
14, devdent d)ranler PEurope jusqiie dans ses fondements ,
il ne d^pendit point des excdlentes intentions et du coBur
bienveillant de I'emperenr d^en pr^rver ses £tats. En mars
1H48 11 consentit au renvoi de Mettemich , dnd qu*4 T^ta-
blissement d*un minlst4re responsable, d sanctionna les prin-
dpes qui devdent servirde base 4 une constitution represen-
tative {voyti AuTRicDB). Mdsles troubles qui ^claiferait 4
Vienne en md'suivant le ddtermin4rent 4 abandonnei cette
capitale pour aller fixer sa r^ddence 4 Inspruck ; et ce ne ftit
que sur les pressantes Instances des babltanls de Vienne
quMl consentit 4 revenir liabiter patml eux au mois d*aofit.
LMusurroction dont cdte ville fut encore une fois le th^tre
en octobre le ddcrmina 4 quitter de nowvean Sdia-nbrunn,
pour se retirer 4 Ohnutz, oti, le S d^cembre 1848, il abdiqua
phllosophiquement en faveur de son neven Francois- Jo-
se ph. I>epuls loFB, 11 rMde 4 Prague.
FERDINAND, nom commnn 4 divers lois d'Espagne.
FERDINAND I*' ou le Grand, premier rd de CastUlfr
depuis Tan 1035, fils de Sandie III, roi de Navarre, ettlev»
4 sonbeau-fr4re Bermudes le royaume de Lton, d eut avee
son fr4re Garcia IV de Navarre des ddn616s qui oo614ronl
la vie 4 ce dernier. Ferdinand I*' conqult une partie du
Portugal, fut heureux dans ses expMitiona centre les Mau*
res, d finit m6me, en 1056, par prendre le litre d'empereur^
ce qui, de sa part, annon^it ^videmment la pretention d'e-
tre le souverain de droit de toute I'Espagne. La Castille lui
fut redevable de la premi4re constitution r^uli4re qu*dle
ait cue. II mourut en 1065.
FERDINAND II, fib d sucoesseur d*AI phonse nil dans'
les royaumes de lAoa, d*Asturie et de Gallce 4 partir de
1157, combattit avec succ4s les Maures et les Portogais.
Cependaut son r^e ne fut qu^une suite non Interrompue*
de troubles et de odamitte, parce que jamais il n'eut d'an-
tre r^c de conduite que ses caprices. C*ed sum son r4gne
que fut fond^ Tordre d'Alcantara. Ii mount en 1188.
FERDINAND III, autrement dit le Saint, occtipe une
place bien plus importaote dans I'histoire. N6 en 1199, 11
succ^da en 1217 4 sa m4re comme roi de Castille, et en
1230 4 son p4re Alphonse IX, en quality de roi de L^on.
C*est sous son regne que des prescriptions l^latives r6uni-
rent les oouronnes de Castille d de L4on, pour ne plus former
dtermds qu*un m4me royaume individble. Dans une guerre
heureuse eontre les Maures, 11 fit la conqu4te de tout le
royaume de Murcle, s'empara des Importantes viiies de
Seville et de Cordoue, d rendit ses armes redoutables aua
princes mahomdtans de I'Afrique. En fondant I'universit^
de Salamanque, 11 ne contribua pas peu 4 fdre fleurir lea
sdences et les Idtres en Espagne. II mourut en 1261, d fot
canonist en 167 1 par le pape Clduent X. Son mhiistro, Tar-
chev4que de Tol4de, Kodrigo Xlmen4s, a ^crit I'ldstoire de
sa vie dans sa Oronica del santo rey don Fernando III,
saeada de la libreria de la iglesia de Sevilla.
FERDINAND IV, rolde Castille et de lAon, fils de San-
ehe IV, monta sur le trOne en 1295, et cut tout aussitOl 4
^oulenir des guerres acliam^es d*abord eontre le roi de
Portugal, puis centre le roi d'Aragon ; mais il s*cii tin aTee
853
FERDINAND
bonhenr. Seft succte dans aes expeditioDS contre les Maares
ne rorent pas moiidres. U Yainquit le roi de Grenade, et
^tait engage dans de DouTellea entreprises militaires, loraque
la inoitle aorprit, en 1312, et, hce que raconte la tradi-
tion, an dernier jonr do di^ai de trente ana que lui avaient
aaaigu^, poor comparaltre k son toor deyant le tribonal de
Dieu , les deox fr^rea Canrajal , accost de meortre, et qu^il
arait fait pr6cipiter do haut des morailles de la Tille deMar-
tas aana Tooloir entendre leur defense. La mort de Ferdi-
nand IV fut poor aes £tata le signal des plos grayes d^or-
dres ; car son flis et successenr Alphonse XI n'^tait encore
^^ alors que de deux ans. •
FERDmAND Y ou le Catholique, roi d'Aragon ( 1479-
151 C), n^ le 10 mars 1452, ^tait fils de Jean lld'Aragon , et ,
qooique prince habile, a laiss^ dans lliistoire on nom triste-
ment fameox, k cause de son despotisme et de sa politique
f«dlacieuse. La reunion des deux couronnes de Castillo et
d'Aragonsornne m6met6te,qui s*efTectua post^rieorement,
avait iK6 pr^parte do Ti?ant intoie de son p6re. En Castille
r^ait alors Henri IV, prince qui ne reconnaissait point sa
fiUe Jeanne poor son enfant l^time. A la mort de Henri, la
sttor dece prince, Isabel le, qni a?ait ^pous^ quelques an-
nte auparavant I'h^ritier de la couronne d'Aragoo, s*empara
do tr6ne de Castille. Qoand ensuite, k la mort de son p6re,
arriT^ en 1479, Ferdinand V devint roi d*Aragon, les deux
Foyaoraes d*Aragon et de Castille se troov^rent de la sorfe
rtanis sons la domination de Ferdinand et d'lsabelle. Tou-
tefdis, tant qu^elle v^ut, Isabelle resta reine de Caslille, et
n*accorda en cette quality d'autre prerogative k son ^poux
qoe celle de mettre son nom k c6i6 do sien au bas des lois
it ordonnanoes qo*dle ^tait appel^ k rendre cuinme sou-
veraine. Lej^e tout entier de Ferdinand V ne futqu^one
snite non interrumpoe de (fuerres beureuses. Apr^s avoir
triompli^ d'Alphonse V, roi de Portugal, il r^uisit sous son
ob^ssauce, en 1491, & la suite dedlx aun^es de lultes son-
glantes, et singuli^rement favoris^ par les discordes intes-
tines de ses adversaires, leroyaume de Grenade, dernier de-
bris de la puissance des Maures en Espagoe. En 1503 son
lieutenant Gonsalve de Cordoue lui conquit le royaume de
Naples, et en 1512 il soumit k ses lois tout le royaume de
Navarre jusqu'aox Pyr^n^s. La ddcouverte de I'Amdri-
que, favorisde par la protection quMlaccorda k Christophe
Colom b, demeurera d*ailleurs k jamais r^v^nemeut le plus
memorable de son r6gne. Ferdinand et Isabelle, en employant
les artifices d'une politique macbiav^lique , r^ussirent k
etablir dans leurs £tats un syst^e degouvemement comply
(ement nouveao. Us d^truisirent la puissance de la f^odalit^
en introduisant I'Inquisition en Castille ( 1480 ) et en
Aragon (1484 ) ; mesure qui n'avait pas seulement un but
religieux, mais anssi et avant tout un but politique, et dont
la persecution des jaifs (1492) et Pexpulsion des Maures
(1501) ne Turent que des r^sultats accessoires. Dans leurs
efTorts pour fonder une monarcliie absolue, its furent puis-
samment second^s par le cardinal Ximen6s. Apr^s avoir
vo mourir tons sea enfants, k Texception de la plus jeone
de ses fiUes, Jeanne, qui en 1459 avait epous^ Philippe, re-
gent des Pays-Bas et fils de Tempereur Maximilien I^',
Ferdinand V perdit aussi sa femme Isabelle; de sorte que
le gouvemement de la Castille passa alors aux mains de
Jeanne ou plut6t de Philippe son ^poux. Le d<^pit qu'il en
ressentit d^termina Ferdinand k convoler en secondes no-
ces avec la comtesse Germaine de Foix ; mais ce mariage
demenra sterile. Philippe dtant mort d^ 1506 et Jeanne
etant devenue folle, le gouvemement de la Castille revint
encore une fois k Ferdinand qui mourut le 23 Janvier
1516, ik Madrigalejo, des suites d'un breuvage que sa femme
lui avait fait prendre dans Tespoir de lui rendre la puissance
de perpetuer sa race. II eut pour successeur le prince
qui r^f^a en Espagne sous le nom de Charles 1'' et qui lut
en AUemagne Pcmpereur Charles-Quint. Consoltez
Prescott, History of Ferdinand and Isabella ( Boston,
1«38; 5* edit., Londres, 1849 }.
FERDINAND VI, ne k Madrid, en 1712, eiait ills de Phi-
lippe 11,^ qui il raccedasur le tr6ne en 1746. Prince d?aa
esprit non^uoina faible que son p^re, eieve par lea jesnitef
dans les ridicoles pratiques de la devotion la ploa exageree,
et oela en depit d'un temperament dea plus ardents, il aban-
donna compietement k ses ministres le soin de dinger lea af-
faires , et il etait tombe dans un etat d'imbedllite foriense
meiee d'erotomanie lorsqu^il rooomt en 1759, sans laicaer
d'enfonts de sa femme, la princesse Maria Barbara, fille da
roi Jean V de Portugal, nee en 171 1, quMl avait epooaee en
1729, et qui ie preceda d'une annee dans la tombe.
FERDINAND VII, ne le 14 octobre 1784, euit liia da
Charles IV etde Marie-Louise de Parme. En 1801, il
epoosa Faimable et spirituelle Antoinette-Ther6se , iiile du
prince berMitaire des Deax-Siciles, devena plus tard roi
sous le nom de Ferdinand I^, et qui, bien que tendrement
aimee de son eponx, mourut des 1806, des chagrins de toote
espece dont Pabreuverent k Tenvi Godoy, et k i'inati-
gation de celui-cl le roi son beao-p^re et la reine aa belle-
mere. La haine inspiree par un faidigne fovori k la plos grande
parUe de la noblesse et de la nation groopa bientOt autoor
do prince des Asturies, visiblement en butte aux outrage de
Godoy, on certain nombre de licigncurs et de courtisans
influents qui representerent k Theritier du trdne que lea ma-
chinations et les intrigues de Godoy n^allaient k rien moins
qu'a le priver, k la mort de son pire, de ses droits k la cou-
ronne. Ce fut pour conjurer ce peril, que Ferdmand, apr^s
quelques pourparlers avec le comte de Beauhamaia, alort
ministre de France k Madrid, ecrivit le 1 1 octobre 1807 k
Napoleon une lettre dans laquelie il lui demandait la mahi
d*une de ses nieces , de la fille atnee de Loden Bonaparte.
Godoy, ayant en vent de cette negocialion, fit saisir les
papiers du prince, qui fut arrete k TEscurial, le 11 octobre
1807, et declare trattrea la couronne et au pays par une lettre
autographe qoe le roi adreasa aa conseil de Castille. L'exas*
peration dela foule contre Godoy produisit, le 18 mars 1808,
la revolution d*Aranjuez, par suite de laquelie Charles IV
abdiqna, le 19,1a couronne, qui passa des tors, conforme-
ment au droit monarchique, k Ferdinand. Maiden mtoe
temps qu^il sooscrivait son acte d^abdication, Charles IV
ecrivait secretement k Napoleon en protestant coutre la vio-
lence dont il etait victime ; protestation dont Napoieoa prit
pretexte pour intervenir dans les affairea d'Espagne, de-
trdner la branche de la maison de Bourbon, qui y regnait
depuis un siecis, et lui substituer un membre de aa famille.
On sail avec quelle genereuse unanimite l* Espagne refosa
de se courber sous le joug honteux qu*on voulait lui imposer,
et quelles suites eut pour la fortune de Napoleon la goerra
essentieHement nationale qui s'alluma alors dans la Penin-
sule. Depuis cinq ans Ferdinand VII avait pour prison le
chdtcao de Valen^ ay, appartenant k Talleyrand , loraqoe
Napoleon, reduit en 1813 k defendre le sol fran^aia contre
Tinvasion etrangere, lui fit offrir de le retablir snr le trAne
de ses peres moy ennant qu*il souscri vtt anx conditions posees
dans on traite en datedu 11 decembre 1813, qoi avait poor
but de separer les interets de TEspagne de ceux du reste de
TEurope, mais que les cortes refuseront de aanctionner.
Ferdinand, en verta de ce traite, n*en rentra pas molna dfes
les premiers jours de mars en Espagne, o6 ilfutaccoeilli par
les populations avec les plus chaleu reuses demonstrations
d*amour et de fideiite. Mats alora, n^ecootant qoe les
conseils de la noblesse de ooor, do cleige et de qoelquea
generaox, ce prince, avant .meme d'etre arrive k Madiiid,
refosa de preter sermcnt^ la constitution des cortes de 1813,
et la repoussa comme contraire ao principe monarchique.
Cette declaration fut d'ailleurs suivie de la promesse aolen-
nolle d*une constitution qoi repondrait k 1*^ dlnstmction
generale aoqoel l*£orope est aujourd'hui parvenue, de mdma
qu*aux besoina moraux de la nation espagnole dans les
deux hemispheres. Cependant k peine le general Egoia
fut-il arrive k Madrid avec on detachement dea gard&ty
deux joors avant Tentree do raiy qoe lea membret de la t^
FERDINAND
85S
genee, les ministres et un grand nombre de d^put^ des
corlta forent arrdt^ aa miliea de la nnit et jette dans les
cachoU. Le 14 mai laU Ferdinand VII fit son entrte bo-
leniMlle k Madrid, oil il chercha h gagner resprit des masses
en foisant preore de la plus grande aflhbilit^. II ne se fbt
pas plos tot saisi des rtaes de Vttai, qu*(m Tit se snccMer
nne Mrie d'actes et de mesnres qoi exdt^rent en Europe la
plosTiresDrpfise. A*i lien de la constitution reprtentative
si fonnellenient promise , on Tit alors s'organlser le plos
TioUmt systtoie de persiScotion oontre tons les bonunes
soup^nnte d*aToir des idte Hbtoles. Les arrestations ar-
bitraires, les emprisonnements, les confiscations et les sap-
plioes deTinrent h Tordre do Jour dans toutesles parties de
l^pagne. On r^bUt les ordres monacanx, rinqoisltion et
«es tortures, et tonte manifestation de sentiments lib^ranx
fot s^T^rement r^prim^. Pea k pen tonte Tadministration
publique se trouTa sous la d^ndance d*ane camarilla
aTengle et inepte. Enfin nne insurrection Mata en janvier
1»10, et le 7 mars sniTant Ferdinand VII ^tait contraint
de coosentir aa ritabttssement de la constitution des oortte
de 1812. Maisrinterrention arm^ de la France, en 1813, eut
pour T^snltat la restauration du ponToir absolu en Espagne.
En 1816 Ferdinand YII s'^tait remari6 aTec la seoonde
title da rot de Portugal Jean VI, Maria Isabella Franciscan
qui raoorat le 26 d^cembre 1818. Au roois d*aoAt 1819, il
conrola en troisi^mes nooes aTee Jos^hine, fille du prince
Haximffien de Saxe, laqnelle monrat le 16 mai 1829. La
mfime ann^ il contracta an quatritoie marlage, aTec Marie-
Christine, fille de Francis I*', roi des Deux-Siciles, de
laqnelle il eut deux filles, Isabelle, anjonrd*hni reine
d'Espagae, et llnfante Marie-Louise, mari^ an due de Mont-
penster. L%flaence que Marie-Christine exer^ sur Tesprit
de Ferdinand Vn led^termina k mettre k n^uit dans la mo-
narchie espagnole, en Tertn de sa pragmatique sanction du
29mar8 1880, laloi salique,qaed^ili, dans les cortte de 1822,
fl avalt M question de sopprimer, et de la remplacer par
Tanclenne loi dli^^dit^ en nsage en Castille, et aox termes
de laqnelle les femmes et leur descendance pouTaient arriTer
k la coaroone. Cette mesure d^rmina, du TiTant mtee da
roi, les partisans deson frfere don Carlos k ourdlr les
trames lea plus dangoreuses, et fit plater tout de suite aprte
aa mort la plus terrible des gnerres ci?fles. Menace tant6t
par le parti liberal et tant6t par le parti rtectionnaire, et
constamment le jouet de sa camarilla et des intrigues de sa
coar, le roi, qnand il Tint k tomber gravement malade en
oetobre 1832, remit k la reine, sa femme, la direction des
aflUres de VtM Jnsqu'an r^Uissement de sa sant^; et toot
aosritdt an systtoe plus liberal rempla^ ceini qui aTait
doming josqn'alors. Leministre Calomarde, entldrement
d^oo^ aa parti Carlisle , et qui aTait profits d*un moment
ob le roi n'aTait plus la conscience de lui-mtoie pour lui
faire signer an dteret qui retirait la pragmatique sanction ,
fat contraint k prendre la fuite. Quand Ferdinand rerint k
la saatd, n d^lara, en prince d'une assemble de tons les
nmustres et de tons les grands d^Espagne, co^roqu^ le 31
d^oembre 1832 par la reine Marie-Christine, qne ce dtoet
loi arait M surpris ; et le 4 JauTier 1833 il reprit Pexerdce
dn pooToIr sooTeraio. Le 20 jufai de la mftme ann^, il fit
solomellement prater loi et hommage k la princesse des As-
tnries par les d^put^ des eortto et par les grands d'Espagne,
et moorot le 29 septembre 1833.
FERDINAND, roi de Portugal. M en 1340 , ce prince
moata sar letrOne en 1367, 4 lamortde Pierre leCrnel,
BOO p^. On lai reprocbe d*aToir enlcTtf k un sdgneur de
aoB rojanme sa femme pour la placer sur le trOne k ses
oai^ ; roais son administration fot pleine de sagesse et de
dooeeor. II ne fot pas heureax daos la guerre qull soiitint
oontre les roisde Castille Henri II et Jean I*', etdut rencncer
k ses pretentions, poor obtenir la paix. n mournt en 1383.
FERDINAND. Cinq princes ont r^^ sous ce nom k
Naples. Lequatritoe a recommence unes^enouTelleoomme
roi des Deux-Sidles.
aiCT. nC LA OOiCTEItS. — T. ix.
FERDINAND I", fils naturel d^Alfonse le Magna-
nime, naquit en 1424, et suco^da k son p^ en 1458. Ce
prince, d*nn caract^re lAcbe, sombre et Tindicatif, s'attlra
bientdt la haine de ses siyets, et la conjuration des barons
edata. Dej& ii etait rddnit k la demi^re extremity, aa point
que la reine Isabelle sa femme, pour lui ionmir quolque
argent et quelqaes effets d'^quipement, fit eHe-mftme, aTec
ses enfimts une qu6te dans les rues de Naples, quand les
secours que lui enToyirent le pape Pie II et Francois
SfoTza, due de Milan, puis rarrlTde de S candor beg, le
heros de i*Albanie, qui Tint se mettre k la tete de son armde,
raffermlrent son trOne cbancelant Ferdinand I*' souUla son
triomphe par sa cruaute et sa perfidie; au mepris de la foi
jur^e, il ne songea qu^k se Tenger de tons cenx qui aTaient
embrasse le parti de la maison d'Anjoa. Jacques Piccinino,
ruinstre general, fut nne de ses Tictimes. Cependant son r^
gne ne fut pas sans ^clat, et son fils Alfonso eut la ^oire de
reprendre Otrante sur les Turcs, sauTant alnsi ritalie du joug
mnsnlman(10Beptembre 1480). Cinq ans plus tard les ba-
rons se revolt&rent de nouveau, et, comme la premiere fois,
Ferdinand se d^barrassa de ses ennemis par la trahison. £x-
communie par le pape en 1489, il moorut en 1494, au mo-
ment od Charles VIII se pr^parait k fondre sur Naples.
FERDINANDD, filsd*Alfonse n, etpetit-filsdo pr6c6dent,
succMa en 1495 k son p^, que la haine de son people con-
traignit d*abdiqoer. ATant de mooter sur to trdne ii aTait
inutilement essay^ de former to passage dans la Romagne
k Tarm^ fran^aise. Charles Vm, accoeilli comme un Iib6-
rateur par les populations enthouriasmtey se trouTa bientdt
doTant Naples; cette capitate et Capoue se soulerteent en
sa faTour, Tarmte mtoie de Ferdinand Tabandonna et passa
k Pennemi. ATant de s*embarquer, le jeune prince adressa k
ses sijots de nobles et touchanis adieux, et les d^lia de tears
senuents pendant que la populace pillait d^A son palais.
Mais la fortune inconstante ne tarda pas k trahir son beu-
reux riTal , dont les roTers forent aussl prompts qoe ses suc-
cte aTaient 616 rapides. L*^p6e deGonzalTodeCordoue,
le grand capitaine^ ne contribua pas peu k la restauration de
la maison d'Aragon. Ferdinand rentra k Naples le 7 juillet
1495 , cinq mois apr^ quMI en ^it sorti, et STant to mi-
lien de Tannic suiTsnte U aTdt reconquis tout son royaume.
II ^pousa alors sa tante Jeanne, et monrut presque aussitAt
(5octobrel496).
FERDINAND HI. C*est to nom sous lequel Ferdinand V
d'Espagne gouTemala Sidle k partir de 1479, et le royaume
de Naples de 1504 k 1510.
FERDINAND IV on FERDINAND I*', roi des Deux-Si-
ciies, n^ le 12 jauTier 1751, troisitoe fils do roi d^Espagne
C h a rl esl 1 1, fut ^toT^ par le due de Santo-Nicandro, homme
loyal, mais esprit de peude portte. Quand, en 1759, sonp^
monta sur to trOne d'Espagne, 11 lui succ^da sur celni de
Naples, conformtoent au statut de famille qui prohlbait la
rfonlon des deux couronnes sur la mdme t^; et pendant
sa minority on le pto^a sons U direction d*un conseO de t6-
gence, pr^sid^ par to marquis Tanocd, anden professeur de
droit k runiTorsit^ de Pise. Par sa rate affabilitd II ^ait
d^j^ doTona I'ldole du peuple, quand, le 12 jauTier 1767 ,
y prit lul-mdme les rftnes de TJ^tat, sous to nom de Ferdi-
nand /F, eten 1768 il ^usa Caroline-Marie, filtode
I'impfiatrice Mi^rie-ThMse, qui panrint oi pen de temps k
exereer sur lui la phis d^dslTo inOuence, et sans Tassenti-
ment de laqoeUe il n'eAt rien osA fairo plus tard, lorsqu*a-
prte le reoToi de Tanocd ( 1777 ) elle s^occupa daTaatage
des alfoirea de l^taL Sous to ministre Acton, homme enti^
rement k to d^Totton de la rdne, le cabinet de Madrid perdit,
k partir de 1784, toute influence sur la cour de Naples, qui
s'allia plus ^troitemcnt aux cabinets de Vienne et de Lon*
dres, et par suite se rattacha (en 1793} k to coalition contra
la France.
Quoique Tun des plus Tiotents adTcrsaires de la r^Tolu-
Uon, Ferdinand se Tit contraint en 1796 de conclure la
paix aTec to r^Kbliqiie fraofalse, qui en 1798 lui d^darm
45
>•-
/
-»«.-v .^ J
164
TERDIMAND
s
la gutfre, loni|iie de BOUt eaa il acc^a k la eiiatitioji. tJne
Amfo fran^aise aux -ocdreft dn g^^ral CbalnrpiDDiiet,
k la Buite d'one rapide sacceBsfoft de Tfctolres^ ebtcaiiNv-
'pl«8^ oik le- 23 Janvier 1799 bn iJ^roelama la r^pubUqim par-
'tlMif^ne , a^rte qoele fdi idMHtf^ k PaltriM dte
:1a 94 d^eembi^ l^Ofti Itontafbiii ^ ane ^odtre-t^Toliilion 0t
W(6Hibtir; le 2il JAib.l799, latapfiate^ali poUtoir^^iMafiiife
irdyiikliBW conmiandte par leciidAial'Mniy eTMotance^
^feiett^y ^ouff la difkllctf*dd*ira)QieQif€pK ta'pim^ii^rto
^an^oftte' k I'^gard d^ lindltidiis qui ataidiit ^rta 'paii tila
, l^obitioii; 'et debt 'iitf'tftod iidffibi« 'fuMiil '^6iMBMMk
ttOiiei ex&btoi La c6brW're>»flft d^niJbwl iMi^ qd^aii
'BioiadielBiitite' lS(M»/^ptf(|(aa 'off rfc0|tt|h«t^
' vremfer- iBotAtt) Ittr^ti4f(8 ^qtl! '^a^'amMll 'riuMiFiUI tti
foyatim^' de 'N&^leir dt dii U 9»elle. t^iJipeikdaDt; )<H«deia
■■ ptA% cM«lD6at«clk'Fitiiee1i^'2S' iMrBidal, irerdiHand diit
abialidbnafer enfre aatres Itf S^dlo ' deifH 'Prrndf , > MMtMr
dans seA £tit«iiii^ armMlhuj^afft^d'ofcaupatiMy'et tMrielMft^
d^ A^ub^ttd yie(l'sesi( a^tj^^al^ea Ivrefieiist^totit dSM--
qtHSnent 'dit ^(iop<^^ult)«wrtait etftf* tentt porlaa jpiois-
MJfleea engneirredoiitrela Francii. DiMta'sidisd^' iiovembre
fbt de iiA)JuVt!att t^dtttU/ & AetreftgTei'te firefle*
GrAbe'k I'^pptii'-de'rAiigletents, I^erdlttuid t^iWM ir ft^y
maimeiiir i nakk en fMd, 'do diOifi^eiMl 'a^Ctant ' «Mrr« elllta
la reifie ell lecafaiaet aii|^lal&, A abinfdonifakMii fila Fran^la
ladireetidadedaflkfyes, ifufltiJeftpepHt qii'en d^Oibre 1611,
loraqike la rein^ iA ftif >eHrd^ 4 VieaUe.' ReOdAbu fifat" le
congnte de Yieftiie dbiiB tiiiis ^eft dr6its de rot de^ Deat-SI-
ciles, quoiqueftrtirat i(A eneere en pdssbMrclii datoyaunie
de Naples, ilTentora'datis «li tiipitale S) 17'Juftf 1916, quattd
eelui-d ent a^ cetotralnt de se #adVer erf Ffatiee;'et to 12
d^cembre 1816 it il6adil sea pofl8^^<foii» d^d^ eC d'aa.
deli du ddtroU-en lib seul royaunie, qui re^t U'd^omi-
liatiottde royaiimede^ Deux-Eidl^M, Oeunne rbide ce
noavei £tat, il pt'it le litre de/'€rdtnan(ir^. Safeaime^tait
morte le 8 septembre 1814 ; e€ la meme aniu^ il atait ten-
Told eh'teeondea neces avee la priocesse d<Miairfere de Palr-
faiia, qu'en J8tMUr^ duc^d^de Floridia. A la^ailede
la r^oMtion de 1820 , force tni Alt dtmtrodttSi^ daitt> aes
Etats la constitution des cort^ de I8l2 ^'k la^ineUe It dnt
'aiissi priter seitneiit, inais qui Tat reiiver^ d^§ 1 82f1 k l*aide
des balonnettes aatrichiennes. Si alors son gottvemanent
d^ploya une grande rigueur dana la' pbafsniitedes'&d'r^o-
na'Ti\VL ^ot teccbdattre'd'aavDtre c4f^ qdHl m^rltaliien
' do pays par Petpfilsion des j^ttite§,'par la sappi^ioii d^kn
grand nombrede convents inatllea et'par d^eun^iDDies reld^-
nies^op^r^datas radministratioii Int^eiire* llfnourat)e4
}aiit!er 1825, et eut poor saccessenraea'fitt Fran^ t*'.
F^RDINA'MDII, roi des Deiix-Sidles, neie 12 Janvier
'1 810, fils dn toi Francis 'I*', issn de aod'seeond mariage avec
Vinfante d^paghe /aaMfe-^JIfmie, antcddic k son p^ en
1830. Le inoyattttiedea Deut>4fdlei ; ^ auite delaoMM-
vaise adminiaU'atioil qui TaVait d^nts longteinp^ r^, des
charges qneil^t tf^aim Mguees les aiideBiMB goerres tt de
celles qu'illuf avait ftllft supporter en plelne paix, ae treu-
vait daM la plus d^pldrable situation;* On mab'qdait de
liberty dans b v1e'«lvile, de atofritd'l PfnUHenr:, oi pdine
iempa ttne" lea prodlgafitds dela cbor etufaa Mndnialralimi
inintdtigente avaient ruin^ las finaneea'. Danadeidltsa cir-
Constances; il ^tait natural qiii le Jenn^ roi inspirit les plus
vrtes esp6mncesi son people. Auasf la joie poblfc]tie1^i|Meile
grande lorsqo'on vit Ferdinand ttyli'son avi^tfement nu
trdne, adoucirle sort des indlvldiM peljtiqoelnent cortipromis
et ordotoer la oessktidn dea pdnrsuff es' dlitj^ eontre eox.
\jb roi fit aussi i)ubHer Tdtat de' stiuation do tresor; et promit
de dlminoer le poids dds impdts an moyen de sages i^no-
tties. Mais Ferdinand II ne pf«ta que trop tdt Tordlle aui
aonaeOa inldresa^' d^dtrinage^ qui * voyaient dans raononce
tf one oigjuisatian adbdniatritM fIiu IIMrile on dangereux
example pour le reste de la Ptetnsole ila&que; et I'l
ctfalie, d^aooprd avec le elerg^y acheva de In cmnreillir'eQoi-
f Mwnent anx iddes aTiiohitistes. Ausai depnis lorale rayiMae
de KapM et celoi de far Sidle aortoot onIA ^ift'prsqno
•aana interruption le thditrade^ona^Fatiooar'el; dn.r6Mltei,
aoiviea toajOinra dis pnloto poKtiquea el4e'aanglantes exaea-
/floiiS( dent ta cona6qnenep diaeetn a'«et4>de:phlpagsr dtas
lepeople<das idteadd viofenee M^de f^rodtt^ wmeniatenfs
"qnelaf plna diptomble dMrdre sMtooMaait dans lautes let
pailjaaide TadniniBtmion.
" La tanenlntinn jp6<»olotiaiwiah<i ^ne pat^tte^pnadiaaB
ddvalaplieaMntde ptaa eil pldaiiHnafnnti^anqae Mala,«B
1647, 1'BcltaUoA itetfrala da la; PMnattla iMiqde. U^ di-
> verses idrfolte&avaientrtn Abe oompcfniMe par 't'cmploi, loit
des moyena de aimple iH>litia^ aoitdala fonee arante,* km-
(qnfao conubanoainelitide rannda 1648 In Sicila toot anti^
se aaniava^deauiln itnn in l» jaoviar. la rdl dtait'rMait i
cooaaiitir k llitrodnctiaL d* qvelqdM' rtfMpBsaa at anrea-
voi daaeauinMie^imisiliaeouidMtla nadnttteeman,
one conatiteflsn eonnnobnnifa dao&pirtiBa da kmonardue,
'el MmtdtanemaA pfeadv paat A^la.^MBMCDiitaa rAntridK
an noid deE'TUnlie.* lla||S(<les'*8idUeD»iia mokaranftpts
avoir "Odnflance an oeafaaiaa' da:toarmi;:el an molf d«
vaai 1646> ila d^daiArcnVmftna <ftia la lamfUada B^ubaa
ceasait tMsbftnaiadie rdgnKtsprrieof tlek-^ An: oanaiQior-
mant de eette,niiBtieanli6n4646^ FapdioandU, anKievaws
' de Jn eanililnttan,iomvai|na Kll*ebaii4ma| nanism jalaan.de$
empifteiaenta qa'il lent vograif^oammettre «baqiie jenrmr
oe qull consid^rait wmxm it9^4K^llM^ II on ^«dn -poiaba
les diasoudra* Apr^ :qoe U 6ldle eut ^ forc^ de raea^-
nattre de nonvean aon nolorit4.( mai 164a ), eiWrsqaeU
idaaflott; devjnt ^Mitale en Jtalie, 0 a'ao^^naaa de metire
k n^Mr la. aanalitatlaaqui.kn avait did biqpoadean kd4e
lacnse-de 1646^ en.nidnM tduipa qua tona-iea banmiesqui
. avaient pris part nut r^fbrmei.op^rtes kae^flMwaent daas
les dtversas biiantotiaa, de Fadminiatratieii pnblique def^
'natentvi'alaet dca ponrauiles lea plm ligooreanaa*'
" La 21 novamltiw 1862, Ferdinand II ^ponaa . Jlorii^esM-
Mneda finidaiigna, qd le 16 Janvier 1886'aeooQolindaiiHace
-itoyal Jhran9oU*MOh£^L4opoUf doe' nr OiLannn; ,msis
catle pUneassanionKUt quinae jonra aprte. An mala de jm-
tier sttivant, U ^(Masa rAdr^, fiUe de Pnnfiidpa Obailes
d'Anlriehey de laqndle 11 a en, antra 1rQia> fittea^ eiaq
file : LMtU^Marie^ cointe an Xuami, mA en 1626; Aikert-
Mari/^mrtanQQ^t eamta ns OAsma GrovAm^ nd en 18S9,
"ibort en 1644^ , Alphmm-Maii€'J^>»ph-MbirK' «06>le k
(GASBRti, nden'1841; Ga({lAiaCaHa-/ydddno,- eawtetK
Giaonin, n6>eB 1846-} Joteph^Mtirief oamte nB'UNm,
n^en 1648. •••.»'•
FERDINAIIiQ.'Tnb granda^neade Taaeana ant pod^
eenoni.FttoaiAiinl^,grimd'ducde 1567 4 l609»at Tmn-
luxD U, da 1621 4 teaa, nppnrlenaient 4 la niaison de
Mdd46ia,at aVttt lienftut da remacqnable.
FBRDUfAND- IH. ( Jaam-JfiMUi-JUffmm }i gnnd-
due de Toscane el aitUteo d^ntriaba, 'iAt^ da Teoipcnur
d'AotiicbaFran^oUl*', tt6 la 6 naai 1769» aucaMa» le l
|oiMat*179a, k r^empeiear LtepoldH^ edbttnacaii aeaond 61s,
en qnaiiM de gmnd-duade'ToaGnne, etaemaatra prince
auaai affiibia at biebvaiUant qu'tetadr^. Ami da In paix, il
observaone atrietb nadtralUd danb lagneiia tontfe la r^
publique fran^aise, et lut le pfeaaibr aonvenin 4|aft' In leesa-
not ( 16 Janvier 1782 ketqnt 4labiitateb bll»daa:f4ialions
dipkMiatiquea; A' Idvdriie^ ll.tBttMlnlnt |iar la Rosie
> et aurtont par lamteaoa qua 4nft fitadrasaerrAnalairrmaa
moiad'oetoUra I7»t da* boibbarderLivodmesI dana les tiq^-
quatra haarea il na kenOi^^ paa i ia Aautrtf td^4*aee«kr i
la eaalitlon ; maiail iTenddtadM anlaitdt qna la SUnaant eot
MoecbpdpariuDeiaMteifaa^isa. Lea Mvfiar> 1765 it
fitila^pab avec li Fanea;'par Is todtd de 1797, Haanvnla
■cntralil6 de aes*£tata an milieu de eifeonalahceades phs
critiques; maia- lea finna qatt ta France avail'oohifus 4 r4>
gaid de ritalie dtant devenus de plus -ch t>lua iDanifeites,
FERDINAND
foree lid Hit de ae rappi^feber de la coor de Tienne; oou-
dniie qid foimit k.\A Fhuiod un pr^texfe pour ltd d^ola-
rer to gnerre aa mote de mars 1799, tn m6me toiAps qu*Ji
rAotriche; et liieiiUH les &r4tmnent8 ie mirent dans la il6-
0Msii6 de se rangier h Yienne. Aux termes de la pair
condtie en 1S01» k Lnn^Tllle, il dut rononoer k la 80ih>
▼eninett de la Towane. Une eiikyentioa sign^ k Pai'ie,
Ie M dicembve iSOt, liii aceorda, comme indemnlM, T^led-
torat de SeUzboorg, de crtetioh nouretle; mate la paix de
Presbonrg Ie eonfrafgnit de nouTean h c6der oet ^leetorat,
parile II rAutriche et partie k la Bati^re, et k Tecetoir en
Change l^orlzbonrg; iti^ en ^ectorat, puis en grand-du-
ch^ par saite de son accoMion I la oonfifidtolimi do Rhsn.
En djterses occasions Napolten t^moigna d'one esfime
tonte particaH^ pour la personne et Ie caract^ de Fer-
dinand Ilf/et en Juin 1812 il Ie d^signa m6me aux Polo-
nais oomme 1^ fiitar roi.
La premiere paix de Paris (1^14) Ini restitua Ie grand*
dadi^ de f oscane, anqnel Ie congrte de Yienne ajonta en-
core Ie SttUo degli Presidf et la sooTerainef^-de la prind-
pauM de Piombino. Ferdinand III fut encore une Tois obKg6
d'alwndonner sa capitale, quand, en 1815, Bf nrat essaya
de procliuner IHnd^pendance de ritalie et niareha' oontre
rAutriche ; m^ il put rentrer k Florence dte Ie 20 avrii
de h mfime ann^. H avait ^ns^ en preniifresnoces^ifotiltfe,
fillede Ferdinand I*', rbi des I>ebt^iclies, qui moamt k
Vtenpe, en 1802. n ee remaria en 18f7 avec Ie princesse
Mariei Dt|e do prince Maximillen de Sate. Ferd&Muid IH
HMunit Ie it join 1824 ,' et eut pour snooessear soA fife unf*
que L^opoi^dn. •
Ff^llDIl^AND ) docs de BronsWick. Voifei l^Romwici.
'PEIlBlNAND(VraLippa-Loois-RosoLii<-Q9ARLB»-HBmu-
JosBKi); doe lyORUANS, prince royal 4 Voyez Oiiljabs.
FERlDiMAlAD (iOrdres de SAINT-). II eiisleaujoar-
dliuldon brdtJBade ebeValerie de ce nomj ran rut ibnH
en fnob, (laoB Ie; reyanine des Mnx^tcileVl^ Ferdi* ■
n a tt d ly^k!' roodotott de sa rentrde dans la dapltale de
see ttals,. qui ^nmatt d*€lre oecopte petfdaflt sii moispMr
Ua troupes tinm^aMi. La d^rattiDin eohdstcl (kk one crofx •
dVir, form^ aReraatimitoent de rayons et de floors de lis, '
el ayaat an centM nn m^anion a¥ee'rima£e de saint Ver-
dinand et^ la Wpftde.* Fidei €t'miefii»jOttla porle suspen-
dne ik nn'ruiien moir6'bleo, aTeeliser^pbnceatk
L'iittlreohiredeSiKnl-Ferdlnaiid falehS^^n 1811, par'
les ooHte de Gadb, pour Hire difttribnd aDx d^ltesears de
lind(gpeaaafnee naWonale^ Ferdinand YI I, au ien de
TabeHr, comme ft avait fail de la eonMttllsi de^ ^sortts , se
-4iBC6ntad^eiltnbatter fe««tatnts^fmltaMei eeHLboH XYlH,
qui avidt Dhuntenn la U^en dlionneinr. Ltf diooriliott eon-
OsU tt'n^'er<rtxdloi'pommel(Se,;ddaiiUe de Mine,iiyanf'
Ml cenM 'dn wriOfikm atee llmage de saint Ferdinand/
eatourde par la l^gende : Bl rey'y ia pttiriaj 0» laporte'
sospendue k pnhihw poabko, Hser^ drange. La bl^rar-
cbie de Vordi« ert, duteAe, dM plw cempKqu^,' et '^la
ddnotafnatien deft ctases^ en sens prtdsteent ^Inverse dO)
cdle iqQi««t' adepts dknt lea tnstifntfons anaiegoies, ^^
dHlire que la preini^ dasM ek Ie dipd le'pltts idjfake d^
rordre. ' • •' . ' .'.'•... ,;.■': J ,. i
FERDOUGY. Vofe* ninbuf^/ < - -- 'i
F£RE (La),rilledeFrance.dier-lieudeeairton dansledd^i
imtemtetid^f ]|krs nisvi Pextrft^iid d*mie gMMdelle^AMnAte
p» rahe( ifli pen :aMeAMM de^nf oohfloenl ente fit Senre;'
CTeel lif^ pl^ f9rted(i qnatriidjed^asfe^ qui renli^mtfe'nn^
dcoler49fntetdred^r0lerie,£(aiAledin8loniMden
dl utf aMnM'd^ cu>tt»t^dHett, tHMsttpant nn tiers de laaiiie.*
lA PdHsi'/b^^lif t^Mtion* eiit de'4Mi b^Mfents, peiiilMe
dfes CAHifiMi'^pro^tijis cfaftnfooes^tle saronsTeru^detoiQe^
«t de' tfeflttsl -C*^ une ]stlk6on dti dMniin de fitt cle CrdI
\ Saittt^entin. Le roi Eudes' r^la k La Fire et y Mouhit \
die appartint enftuite I IMy^qiie ide Laion, et fut Mg^e en
comniiine en, 1207.. Le^ Espagnols s^cn rendirent maltres eft
t936» aimtqi-e lei^incedeObnd^, en 1879; nais les Hu'*
- FERETRILS $6$
guenots la reperdirent presqde 'aussitOt. Ett '1&89 les li-
gueurs la ttrrftrent aux Espagnols, et Henri lY ne la reprit,
en 1597, qo*aumuyend*mie digue qui^ faisant refluerleseaux
deia rivl^, submergea les magasins^depoudre. Bbmbanlde'
et prise par lee aHi^en 1914, die -fut essi^gifefnalileinettt
rann<^suiTante parlesPrnssieiis. - • w j
Fl:REH2HAMPEN0I%t BataVtedeLA ).• U F^ '
Champenoise est unepetite TUIedfrdiipartem^Dt de*te Mar^^'
ne, stitn^ k Vk 'kilomMree dfipemay, sur la tofte' qOi'i
mteedeSdaanne ik Yibey-le-Fran^s^ avec'ime poiiulationi
qui ne d^passe pas- 1,000 Mnes< Elle est dooloureusenwiil')
cd^r^ par lajoomte do 25 mars 1814| dans laqodlM Tafle '
gauche deNapolten, dierdiant A le^jeiodre, fUt ed partie '
^oras^, en partie vefouMe «ttr Paris. i '
Les mar^diaux Marmo«4et M'Ortier, qni se- treii* .
vdent entre Rdma et Soissons, airalent>reQu de IVsmperenr '
Tordre formel de Tenir se raUier k lui en suivant la direction >
qu'll aTait prise etqui ^tait cdlede Yftry, locsqucla ieavii* \
lerle enbemfe les aittaqba , les s^para et les ocmfralgiitt A f%*
Guler. IlsVJItalent k pehie'r^ointAf qtt*unpdeoiiteie;ooloBQe
auslro^rdsse les rempU de' nouveau.* Aprte sept Heosel d'uii \
combat aoham^, fis esp^rdent «agner endn les heuifai^d*
La F^reCbanpenotse ; nuis un violent drage seoonda eneoiv '
les sittaqoes de Keniieml^ d augmenia leddsordre de la ^\
trflite. Dtfpofit^ k ditex reprises de La^F^ et de Lintbes, ;c« \
n'esi qii^A la hoit qe'ilsparvinrinl k trouTer one position od •
f is porent se maiofenir entne S^zamie et Allement
^Snr oes enfapsMtes v ' dne cQlbnoe de 6,doo balonnettcto ^
ceaipos6» des dividend PactboddtAmeyv qui Kendtatdi'
se rfank nox ddnunaMdlaos , dtonnA et inqaiiila Pemenl •
en ddionchant inopin^mnit deviitlnij Tow'les efterladai
aUMase toqrn^rentaiiadtOtoMreiell^. Laicaflderie dii*Laii» '
geron et celle de Sackon la-Tdecirant A^oitter lft:iBat8 el A le i
rallrer A traveraehampa ant La Ulre^Cbampenblse. ' Us ooo*
▼ead d^clieaieBt'-de eaT^ieda httseYint.enodveluilNirw '
leebenin. <)ependant, ilas 4BU»^b4rBnx.he. perdaieat pea
courage i Ha enteuddedt'le canon de Mannont fetcpapfdenl ;
tooloora ae rdUer^ Lea^fspoir'fiitvmallieniieusecAetd^dJSca i
comme Oar sViTin^nt^ iirafe^ cm ioari^*, bray/mi dntr^^
pidement lesehargto' deaescadrons qid les enTeloppalenti.
la caTaMeda iterra de ftdiwartaenberg fundit suTieu,
En m^e leiqis ces bvavas^. pre^pler.UHU fM-dsanattoiiaiiK ;
on coBscrita^dMedt Ibndivy^ pat le feitd^une arUllei^^lbr* I
midaUe dtspiiadtanr; lek* hantauiis Tolslnea. £nto«i;iteidSiioe
maasede tO,000:oh(eoraux^cribMaddJBilrd%,,ile4r^ppiidtiil>
par qn tea terrible. En itaili oil lea^sQiittne ^o ddposerles ar«
meft' s ' tts puisent de noAvdlesi Itftcesi daii& la ^andeqr d« >
piSril, id nb'inal-obaiidtel pa^ lenr 8a%; quoi^ueiocrtBiaB dr
ne pas obtenl^ -la 'vlotolra^ Oes< deuldivmonH auC^omlMr; eiit
ait^gleire, Bteeaa8ttiffresdiyerA<|*ei|n<mi des (teftesi dnm^
mea. h pdne nfritiisrfdbtenombre pai^vint-il^A Dejoiotdre Jt
cotpsdogMfid ^faM:dit.La4oordteideLaF^rQ<ObampilBioiNe
none edOla 9/oealie»m^doB| MAOprisonnid^s, et \ 4««a^
nonsi L'eiinemi n#peidlt iquTenxironiS^ooo Jiomiaes. '. :
TfeRft tilN'^ ARDENOM (LA);y die^ttea de Mftou
dansle d^Mrieitoeat'de^rAi^iie,: sur TOnreq, aYoc 3,5&rt
habitants,' ^mefebtlcation deboanderfe de laine, de fioton
A dMiie efr A tHditea, -de fteole^ de tecra de betterave et
de saboterie, un commerce de cheyaux;, «gniAi, ^beis, 'Vflis/
Cbantrei' il[tttf«lbte "vttor fcitte et cbefdieB de. randen pays
d^'imidettoV^He ftit prisd.ea/l5ft:&. parses calyinlstea i oi
1589; pa^1es fignenrst en 1500, par les reteliste^^ deil |(3i^
pa^ hes BapagMls* ^iyydtles resteftlmporlants d'm aih
cfencMkMi ferii^dontlagaMrie, consfaroite en I8d9,d^aptilil
les ordMed^Attne deMontmeNiiey^ prdsente une ardldtitft
tore ^^ante d des scniptores attrii»i6i& A JeaO Goi^on; ^
' FERE'fRlU^' siimoiili de Jo piter cheat lea Itomdilau
On lid offrdt les d^pouil 1€< opiidea. Ce fut Romules qtd
le prattler deta un temple A Jnpfter-Feretrios, sur le Oa«
pitole. Ancns^Mariiosagranditce lemple, qui dans l*origiBe
^idt tr^pdit, d phis tard AugusCe le reoonatruidt entUnr
rement.
45.
856
Sous la ResUnratkm, un Inspecteor gMial des diodes ,
boinme d'esprit et de MYoir dii reste, eut on beau jour le
luallieiir de prendre ce Dom de Fereirius pour celui d^un
des sept rois de RooaOy et de parler fort longuement en pu-
blic des fidts et gestes du roi Feretrius. Cette b^f ue fiit
expMtte a?ee d*autant pins d^empressement par la presse
'opposante, que le coupaMe ^taft un des eoryphte dn parti
absolutiste. On trouTe sonvent, dans les torits poldmiques
de r^poqne, des allusions pins ou moins piqoantes k cette
iuTentiondu roi Feretrius, allusions que lelecteor ne coro-
prendrait plus sans cette courte explication. C'^tait le bon
temps litt^rairc, oil une bonrde de ce genre enterrait un
bonune k jamais, tout comme il arri?ait k Jouy de se sui-
cider rien qu*en crdant le mot latin agreahilis ! On est
moins difficile aujourd^hui. Ok en serious-nous si un pen
plus, un pen moins d'ignorance suffisait pour entraTor la
carrito des po^Stes, des hisloriens, des romanders et des
publicistes k la mode?
FERGUS V Cut le premier roi d'Ecosse, Tan 403 de
r^re chrMenne ; il passa sa Tie li combattre les Romains ,
et p^rit en 420, dans une exp6iition centre la proTince ro-
maine de Bretagne. Voilk tout ce que nous racontent de
ce personnage les liistoriens les plus jaloui de faire remon-
ter bien liaut cette Tieille dynastie calMonienne qui s'^-
gnit (1292) en la personne d*Alexandre III; mais anx yeux
de la critique Texistence de Fergus n*est attests par au-
cun monument authentique. 11 enestde lui coouue du roi
Arthus, oomroe de Marcomir, de Phanunond, guerriers
qui ont probablement exists, et dont les noms, perdus dans
la nuit des liges, sont devenus un texte de fables et de tra-
ditions merreilleuses pour les chronlqueurs enclins ^ flatter
les Yanit^ nationales. Walter-Scott ne uomme pas m^me
Fergus I*' dans son Histoire (TJicosse.
FERGUS II, qui succ61a k Eugtoe VII, en 764, ne
r^na que trois ans : ce fut un tyran ddtauch^, dont la
reine sa femme d^livra l'£cosse , en T^tranglant dans la
concliQ nuptiale. Charles Du Rozoin.
FERGUSON (AnAM), philosophe et historien anglais,
n6 cu 1724, k Loglerait, dans le comtiS de Perth (^sse),
fut attach^ comme chapelain, pendant la guerre de 1742
centre la France, k un n^mentde montagnards dcossais, a?ec
lequd fl rcTint en £cosse k la conclusion de la paix d*Aix-
la-ChapcIle. Ayant 6cbou^ alors dans ses efforts pour obtenir
une cure, il reprit ses functions de chapelain dans son an-
cien r^ment, qu*on avait envoys tenir gamison en Irlande,
et ne le quitta que lorsque lord Bute Teut choisl poor
prtopteur de son fils. En 1759 il fut nomm6 professeur des
sdenoes natiirelles k £dimbourg, et obtinten 1764 la chaire
lit philosophie morale dans la m^e uniTcrsitd, qu'il con-
fcer?a Jusqu'eu 17&4, 6poque ou il s*en d^mit voIontairemenU
Ses traTaux comme professeur ne furent interrompus que
par deux yoyages, Tun sur le continent, ok il senrit de men-
tor au jeune lord Chesterfield pendant lesann^ 1773 et 1774,
Tautre en 1778 en Am^rique, ok il remplit une mission pa-
cifiqoe, avec quatre coll^ues, auprto dn congrte des £tats-
liaU. Apr6s avoir plus lard encore voyag^ en Italie, k Teffet
d*y recueiilir des mat^rianx pour son ouvrage relatif ^ la
r^publique romaine, il se fixa k Saint-Andrews, oil il mou-
rut, le 2 f^Tfier 1816.
Ferguson s^est montri k la fois pliilosophe et historien
^rudit, ^lair^ et Judicieux. Son Essai sur la SocUti civile^
1 1767) est digne de rattentlon des penseurs. Ses le^ns de
philosophie morale It runiTersit^ d*£diml)Ourg lui ont foumi
la mati^ de deux ouvrages : Institutions de Philosophie
morale {ne9)t ct Prlncipes des Sciences morales et
politiques (1792). Mais Ic plus renomme de ses travanx
est son Histoire des progris et de la chute de la Repu^
blique romaine (Londres, 1783), traduit en fran^is par
Desmeuniers et Bergier. Emule de G ibbon pour T^tenduc
de rinstniction et la sagaciUi , il s*en faut de beaucoup que
Ton puisselelui comparer pour le st>le. Des hUtoriens
de l^Ecole^cossaise, Ferguson est le plus froiU el le plus pro-
FERETRIUS — FURIES
lixe; oependant, sa diction ne manque ni d*d4;ance ni dc
dignity. Ce n^est pohit dans son ouYrage qn^il foul chereher
les Tues profondes du gtoie, ni cette ^neripe d*expressicii
que pent seule inspirer un amour ardent de Thumanit^.
AUBEBT DB YriBT.
FERGUSON (JAMBS), m^canicienetastronomcde ta-
lent, n^ en 1710, k Keith, dans le comt^ de Banff (£cosse),
de parents pauvres, montra de bonne heure pour P^de
des sciences un goOt des plus Yit&, que contraria anguU^re-
ment son indigence, qui le oontraignit k commencer parga-
gner son pain par un travail manuel. Mais il triompha de
oes difficult^s k force de patience et d'dnergie, et parvint
k savoir asses bien dessmer poor vivre disormais en f^sant
des portraits et ayoir en m6me temps les loisirs ndcessaires
pour se livrer k T^tude. En 1743 il vint k Londres, od plus
tard il se lan^ aussi comme ^rivain ct o6 il fit sur les
sdenoes naturelles des cours publics qui attir^rent un grand
nombre d^auditeurs ; et les cours analogues qu'il fit en pro-
vince n*obtinrent pas moins de succte. Georges in, qui en
avail suivi un lorsquMl n*6tait encore que prince de Galles »
lui accorda une pension de 50 livres sterl., somme plus que
suffisante pour les besoins essentiellement bom^ du noodeste
savant. II mourut en 1776. Ses principaux ouvrages sont :
Astronomy explained upon sir Isaac Newton's principles
( 1756); Lectures on subjects of mechanics, hydrostatics^
pneumatics and optics ( 1760); Select mechanical exer-
cises (1773), avec une autobiograpbie de Tauteur.
FERIES, en UAm firise, d^riv^, soil de/eiire, im-
moler des victimes, soil dt/erendis epulis, des festins qu^oii
y servait, soit de festa f/estse^ fesiss, jours de ftte. Dts
les temps les plus recul^ on voit chez les Romains des
jours de repos, pendant lesquels on s^abstenait de travailler.
Quelqnes auteurs ont confondu les fiiries avec les f^tes;
d'autres ont dit que les f^tes ^taient cd^brte par des sacri-
fices et par des jeux, ce qui n*avait pas toujours lieu dans
les fi^ries. Les f^tes ^talent des fi^es ou jours de repoe,
mais les furies n*^taient pas toutes des fifties. II y avail des
f(§ries de plusieurs esp^ces : les unes ^talent publiques, an-
niversaires et fixes {stativx ) ; les anlres ^talent mobiles.
Les premieres figuraient dans les fastes au nombre des jours
nomm^ ntfasti, ou de repos. Tout le monde ^tait oblige
de les observer. Les autres, telles que celles des semaiUes ,
des vendanges, ^taient indiqu^ par le magistral, de m£roe
que lea fiiries votives ( conceptivx ); les fiiries des gens de
la campagne, ou jours de marcli^, s'appelaient nundina,
Les fiiries privto ,/erfap privatx , ^ent celles qu*on c^
l^brait dans certainea families; on les appelait aussi s€tcra
gentilitia; aucun pr^texte ne pouvait dispenser de les ob-
server : on eOt craint de s^attirer le courroux des dieux;
la guerre mtoie n'en dispensait pas. P. FaUussort du Capi-
tole assi^^ par les Gaulois pour aller sur le mont Qiririnal
oflrir un sacrifice de famille.
Les principales fi^ries ^taient les suivantes :
Ferise denicales , pour Texpiation des families sooillto
par un mort ; en revenant d*un enterremeut, on faisait cbei
soi des ablutions avec de l*eau , et Ton passait |iar-dessos
un feu allum^. Cette sorte de purification se nommait s^f'
fitio (fumigation); le jour des denicales, 11 nVtadt pas
pennis d^atteler des mulets. Ce nom de d^icales venait du
mot nex ( la rood ).
Ferim imperative ou indictivse. Elles ^talent ordon-
n^es par un magistrat , k Toccasion de quelqoe ^vdnement
extraoruiuaire, comme une victoire, des prodiges, uu trem-
blement de terre« et duraieut un jour, quelquefois deux ou
trois, mais se prolongeaient jusqu'lt neuf pour une pluie
de pierres : on les appelait alors novemdiitke. Aulu-GeUe
parle d'un d^cret des pontifes qui diMciiduit de uommer le
dieu en Thonncur duquel la (Mv avail lien, do pcur qu*eo
en iovoqnant un pour un autre, le pouple ne rcndit pas
hommagc k celui a qui il le devait. Quand on avail profane
les fdries, il fallait sacrificr une vicUine, ct iK>ur ne pas
se tronqicr dc divinity, on se servait d'une foYmule dent
F£R1£S — FERMAtiE
S€7
le teosy Tagueet ambigUy pouvait s'appliquer h tous les dieax.
Les supplications qui avaient lieu dans les grandes fi^ries po-
bttqiiesdtalentdes espices de processions, oh les jeunes gens
des deox sexes, eouronn6i de floors et de verdure, cban-
taient des hymnes en Thonneor des dieax. I^es magistrats ,
les pontifes, les chevaliers et le people, T^tus de blanc,
formaient le cort^e. On dressait des tables cbarg^es de
mets poor les statues des dieux. Dans ces c^r^monies, les
feoimes ^talent s^parto des bommes, et primitivement il
ue leur 6tait pennis de porter de Tor et des habits de diffi^-
rentes coulenrs qoe dans ces jours de furies publiques.
Ferix UUtfUBf f(6ries latinos. Ce forent celles queTarquin
^tablil pour unir aux Romainsles Hemiqoes, lesYolsqoes
rtautres peoplesdu Latium, an nombre dequaranto-sept. Elles
^(aient partlculi^rement consacrte a Jupiter Latialis, on
protecteur du Latiom, et se ofl^braient avec beaucoop d*ap-
pareil. £n temps de guerre, on snspendait k cette occasion les
hostilit^s. Ces £6ries ne dnr^rent d'abord qu'un joar. Aprte
I'expolslondes rois, elles fnrent de deux. An retonr do peuple
.aprte sa retraite snrle mont Saer6, Tan 260 de Rome, on
*en lyonta on troisitoie, puis un qnatridme, en m^mofre de
isa rteondliation avecle s^nat. On sacrifiait un taureau pour
la prospArit^ de tous les peoples de la configuration, et
chaqoe Tille receyait une portion do taureau immol^. Les
Roinalns pr^sidaient k la fSte; mais les confM6r6s parta-
geaient les Ma da festin en apportant tootes sortes de pro-
▼isions. Le qoatritow Jour on cfl^rait des jeux dont le
prix Halt un Terre d^absintbe.
Les consuls ipdlquaient les f(6rie8 ordinaires et annuelles ;
et qoand lis partaient pour la guerre, Wa commettaient on
luagistrat pour les e^k^brer en lenr absence. II y avait en-
core des furies latinos extraordinaires, poor lesquelles on
cr^ait on dictateor ; mais ceta n^aniTait que dans des cir-
constances oil le saint de la i^publiqne^tait int^ress^ et sur
lesquelles on oonsultait les liyres sibyilfais. On en cite peu
d^exemples : I'un^ sous ladictatorede Valerius Pnblicola , en
410, poor d^toornerreffetde prodiges sinistres; l*aotre, en
663, apr^nntrembiement de terre, sous les consols L. Quin-
tins et M. Domitius : ces furies durirent trente-huit joors ; on
troisitoie, en 572, sous la pr6tore de M. Ogulnins Gallus.
Dans les ferUB sementinx, fifiries poor les semaiiles, on
offrait des sacrifices h C^te et i la terre, on & la d^esse Tel-
lus, dans le temple de cette diTiniti. Tb. Dblbarb.
F£R1J^ ( Jours ). Les jours (6n6s sont oeux qui sont
consacrfo k rexerdeedu colte, aux i^Jooissances publiques,
les jours ot les travaux publics sont suspendus. Ce joor-
la lestribunaux vaquent, les boissiers ne peovent, sans
s'exposer k Tamende, bire des actes de leur minist^e. Les
jours firite ont ^, dans le principe, instltu^ dans le but
foot philanthropiqued'empteber les nialtresd'accablerde tra-
Taii ieurs esclaves , en leur procurant on jour de repos sur
sept. Les Jours r<§ri^ ou de f6te l^le, sous la premito r6-
puliltque, toit leafUcadis^ et les jours compl^entaires,
ajoutte k quelqoes anniversaires n^volutionnaires. Les Jours
f^^ sont moins nombreux aujonrd'hui que sous Tancien
regime : nous demons dasser dans cette estrone les di-
mancbes, lei*'' Janvier, r Ascension,!' A ssomption, la
Toussaint et NoSi ; les lundls de PAques et de la Pentec6te, le
Maidi gras ne sont point des joors l^alement fM&s, mais
lis sont f<6t^ comme tels par une partie de la population
et par les fonctionnaires.
FERLAGE et FERLER. Cost aux nations duNord qoe
nous sommos redevables du root ferler; il vient de Tan-
l^hfwrlt plier, ramasser : les andennes ordonnances por-
tent , 0-6ler et tferler. Ferler appartenait exdostvement
k la marine ; il enridiissait le langisge des marins, car on ne
peut'lui refuser une certaine dcH^ance, et reparation qu'il
lepr^sente n*a peut-^tre son analogue nolle part ailleurs
qu*4 bord d^un navire, celie de ramasser et deplier, en
tonne de cylindre oo de c6ne, toute la totle d*une voile le
loog de la vergue qui la maintient au mAt; et cependant,
par un ioexpitcable caprice, les marins Tout ddaiss^; lis lui
ont px^tM le mot banal serrer, qui n'exprime qu'impar-
faitement la manoeuvre k laqudle il s'appliqne. Ferler, in-
dignement chass^ du navire, sa vMtable patrie, s'est rtfugU
dans leslivres : on le retrouve dans nos romans maritimes.
Par une autre incons^uence, le marin, en eflacant le mot
ferler de son Tocabolaire, y a conserv^/erto^re : il nomme
rabans de farlage les cordons ou tresses qui retiennent
oontre la Tergue une voile /er/^ ou serrie.
A la mer, quand on veut se d^barrasser d'une voile, parce
qoe le vent est trop frais pour la conserver, ou pour toute
autre raison, on commence par T^tooffer sor sa vergue,
00, comme on dit, par la carguer^ k Taide de cordes qui
vont aboutir k ses divers points. D^ que la Toile est en cet
6tat, les matelots grimpent sur la vergue, ramassent la toile
pli k pli, la roulent en paquet, et Tattachent avec les rabans
de ferlage. Leferlage des voiles est la base de Tinstroction
des matelots. lis s*y exercent k des tours de force merveil-
leux ; une voile disparatt en un clin d'oeil.
Th^Ogtoe Page, capitabe de Taineaa.
FERLIN9 vieille monnaie qui valait le quart d'un de-
nier. Elle est mal appclde frilin, dans la Chronigne de
Bertrand Dugnesclin, On dlsait aussi un/erlin de terre ,
comme on disait une livr^ et une soud^, des mots de livre
et de 600. Le ferlin de terre contenait 32 acres.
FERM AGE. Le fermage est le loyer d*un/onds de terre
pr^t^, ou bien, en termes plus exacts, le prix de Tachat
qo*un fermier fait des services producli/s d'un fonds de
terre poor un temps et k un prix convenu. Le fermier ( en
mettant hors de la uuestion les profits de son industrie et
ceux de son capital ) gagne ou perd sur le fermage, selon
que le fonds de terre obtient, pour sa part dans la pro^
duction, un profit soperieor ou infdrieur au fermage. L'offre
des terres k donner k loyer en cbaque contr^ est n^ces-
sairement bom^, tandts que la demande ne Test pas n^-
cessairement; de \k nalt une concurrence plus grande de la
part des fermiers pour prendre des terres k bail que de
celle des proprHtaires finders pour en donner. Aussi,.
quand 11 n'y a pas de raison pr^pond^rante contraire, lo
taux des fermages se fixe plutdt ao-dessus qu'an-dcssous du
profit r6el du fonds de terre. J.-B. Say.
hbbail dfirme est, d'aprte ce qui pr^c6de, un contrat
en vertu doqnel le propri^taire de la terre en abandonne la
jouissance, Texploitation etles prod nils, moyennant une re-
derance d^termfai^, qjaeVa^icuU^r o\i fermier s'eii-
gage ordinairement k payer en argent. Le moi /ermage d^-
stgne indiff(^remment tantM la rente pay6e au propriitalre,.
tantdt la forme d'exploitatlon agricole dans laqudle les trois
int6r6ts du propri^taire de la terre, de Tentrepreneur des
travaux et des Joumaliers qu'il emploie k leur exteution, se
trouvent nettement s6par^, ainsi que nous venons de Tex-
pliquer.
Aprfes avoir pos^ en prindpe que dans Toriglne les terres
de la meilleure quality furentseules cultiv6es, Ricardo
place la naissance du fermage au moment oh les terres de
premiere quality, ^tant tootes occup^, et les progrto de la
population on les besoins croissants de la soci6t^ exigeaut
une quantity de produits sup^rieore k celle que Ton pou-
vait retirer de leur culture, la u^cessit^ s*est fait sentir de
metlre en rapport les terres de seconde quality. Alors, dit>
il, qodques-uns de ceux qui cultlvaient et poss^aient des
terres de premiere quality ont pu proposer aux nouveaux
venus, qui se disposaient k roettre en valour les terres inf(6-,
rieures, de leur abandonner b jouissance et les prodnits de
leut domaine, ik la diarge de payer comme fermage une re-
devance dgale k la difference du revenu brut des deux quali-
t^s de terrains. Eneffet, si un hectare de ttjre de premiere
quality convenableroent travaill^ doonait par an 80 hecto-
litres de bie, tandis qu'un hectare de seconde quality n'en
prodnisait, avec le m6me soin et le meme travail, que 60»
il etait indtrti^rent pour IMiomme que la u<^s.siui for^ait a
d<^fricher un terrain de seconde quality, de recueillir sur re
I terrain une r^lte cnti^re de 60 hectolitres, ou tic u.ul.>-
?r •*■
3^8
SQnner sur one terre plus f^nde une r^Ite de BO becto-
litrei; h la cliarge d^en payer 20 h titre de fermage. De
m^ma, les terres de second^ et de troisitoie quality ont k
lear tour rapports un fermage, k mesure <iue lea progrte de
la popvdalion ODt rendu ndc^saire la mise ea culture des
terrains moins fertiles. De cette tbtorie du fermage,, Ri-
cardo condut que le fermage n'est pour rien dans la cberi6
FERMAGE
Nous TObloDS bien acoorder k Ricardo que la suippreaaiov
da fermage ( es la siipposant tmm^diatement possible > ae
produirait pas ane baisse directe dans le prii. des dear^ ;
mais k coup aOr elle profiterait au traTailleur^ et en iui
donnant des mojfens d^am^Uoratioa qui Iui manqaent, elle
amtoerait indirectement nn baisse certaine.
Void maintenant lesavaniages priadpaux que pr^seaAe le
du h\6 ; que c^est, au contraire, ta cbert^ du bl^ qui ^tablit et ; fermage sur le mode d'eiploitatioo agricole^ qui le^ pr^o^e
maintient le fermage. Le c6td faux de cette tbdorie de Ri- imm^atemenl dans la s^rie prograsdf e ^talilie plus liaut.
cardo, c^esl qu'elle n^Iige enti^remient deux fafts capitaux
dans la formation des socl^t^ bumaines : rappropriation
pHmitive des terres, et I'exploitation de Pbommepkr Tbomme.
Bicardo raisonne constamment commie si les conTentiods
Le propri^tairCy certain d'uii revenn, moins fort peut-
6tre, mais plus fixe que oelui qa*ii obtiendrait dn lo^yaga
OM contrat k moiti^ fruits, d^fiTr^, si le fenpter est babiie. et
sglTable» de toule inquietude snErissoe bonne oumanTaise
entre les bommes des premiers Ages avaient eu le caract^re des r^celtes,^ peul libremeint raqveri d'autres qocapatlons
._ .■>««<•• A • J«.^ i IJ !__ -^_l, . • * k J A — t .aJ*.! ■
paciflque et l^al doiit elles.sont aujonrdlnii ordinairement
re?6tues ; il oublie qu^alors la force bmlale 6tait tout, et que
rimpitoyable droit des gens de cette ^poque jetait ihliu- >
mainemeht leplus faible sons la main de fer dii plus ^rt ■;
Fiddle representation des formes sociales, qui les ont '!
toujoursengendrees k tear image, les formes de Texploita- !
tion agricole oitt passi comme toute autre insTitulion par i
une s^rie progressive d^eVoluiions, dont chacuoe resume j
la pr4o6dente,enmemetempsqu'iellecontientcelle quisw't j
Vexploitaiion patHarcalCf dans laquelletou^ les membres i tion prpportionnf^. k ses trannx et k son babUete. lui.de-
et cqnsacrer sa Tie > des travaux iacompatiblea aree^ la
surreillaQM^ m^ indireole, .qu'e;^g,eiait una inetaineL
SOr de nViOir k pnyer pbaque ^mj^ qu^ne sooune Mitt-
mbi^e, Qecti|ii|.de gardcsr k son profit. ito«tVexo6dant des
prodoitsqui r^teraentre set mains, leaficBia^d'axiiloltation
pay^s^le l^ermier se Mm a?ec ardeur ii des am^rations
dont Iui aenl I'^cueilJera ie^b^^ces. 41 ne craint point de
mettre ea avant sofi propre oapHal : il est libre^ il est hen-
reux, il traTaiUe pour Iui, et la persped^vp d'uoe retribn-
de la famille ou de la tribu soumis au despotisme absoliu
du chef se liirraieiit sous son autorit^ supreme k quelques
cultures di^jLlTes, et consommafent en commun les fruits
du trayairde la communaute, paratt la forme la plus an-
cienne'et la' plus imparfaite* Apr^s o'o, pour.mieux dire,
presque k cdU de Texploltation pairiarcale, se niontre Vex-
ploitation servile, dans" laquelle Pennemi ou retranaer^ rd-
duit par le droit de guerre en esclayage, exteutait, ^ la ma-
ni^re do Ixi^uf 00 du cheval , la Tolonte du tofittire dont }i
etait devenu la c/U»e. Heiitier' direct deresdaTe,;le' serf,
encore lie ^ la glebe, comment cependant^ grftce i Tin-
tion des societes qu'U faut, avec plusieiirs auteurs} ra|>p9r
ter une amelioration paralieie dauB (a (ornie de )'ex|>loiA^«
tion agncole, el la mise en pratique ,du contra^ de< i^ '
/aya^e,'danslequel1e culiiTsieur, tenant dupj^oprietaire^la
tei^re, les instruments et les bestiau)t, abporte son Indus-
trie et ses labeun, et recoit pour salaire la molUe des fruits.
Le fermage ehfin, demiere forine de reiplbitatioo agncole.
■ » • *■ I » •« * «4' •♦ .til*' * ■ "a -' a"
du traTaHleur, et .surtobt la preiive.dVne grfokle apaeiio
ration dansla'fqrmaiion ^ la distrlbuUbh-des fiobc»ses. ..
Td est To tableau so'mmaire d^s (brfnes'que les relations
des trayailleuts agricoles ayec . las pn^fvieidj^ onf. succes-
slTement pftse^ el quWees. ttallRlcardon^e s*est huUem^t
occupe dft dette recnercbe^' £ieve dji djx-buitleine siecle, il
a tais<^hhe d'une rjaniere' absirdte, et voile pooropoiil n^a
pii voir ta question d^ns toute fon eien'^uem la.po^erdahs
ses verita^les fermes. Le cdte vrai de sa.tb'^^ c'est que
le payement dti fermage donne (a preuve sans Ntplique, qoe
la terre afTeroM^ produit asstt pour que^. Aprils le^ frais
d*exploitation converts et la rabsbtaiijDD.,du;ferinier ii^it
bien que mal assur^» il resi^encire uni) M>ji;nme (jul^ sous ;
le nom de rekt^ 6n\U/ermaJie,(orif^)tLt '
proprietaire. II '<e^t done vrai d|une cefiainf maniefe'qjae le
fermage est TefTet plutOt gup Isi 'cause de' U «|ieij)e ie^ d^- .
rtes a^coles ; inais la Verite co'^p'iete^ «^c;sj[qi]te le fei^;nage, .
dernier vestige de U bnitale do^inatfoi\, j)ar laqudlo le
plus foft etabiit jadis e.soi| profit lyppropriatiqn exclusive
de Ik' terre, est de nos lours encore une diarge pesanle im-
posee eii travallleur, sans aucun avantajge pour la societe.
Toute terre af/ermee nourrit le fermier, et paye le' proprie-
leire : oda est vrai, mais aussi comment le icrmicr,sa famille
et les travailleurs quil emploic sont*ib sou vent noiirris!
vient on eontinvd et paiasaiitaigQilloD.Paaale metayage^ao
contraiie, ou bail A m^tiijr^ittp le pfx>prjetai0e die <H»-
lon no sont point Tua vis-'^''Tift. de Pantre daweet eUat A'itk-
dependance ei de liberte. Le proprietdre, eoilinudlement
oblige de snnrdUec sea metayers^ aa pent exdodvaiMat
s'adonner k d'autres occapationft t la diTisian 4u travail ert
moins parfaite.' D'oa aatrecOte» ia netafer m peat jasp^er
ni la liberte Hi lea ppoflU.da:fei«»er i U depend to^om
du mattre; qnela qua aoioDtr. sea .dfofts^ ta peraeD^Mwe
et. sea babHeie^ soa adalia irofla e: pea pises iavariakleaMat
fixee aae^mtaine Kmiie qu*a aepM depaam. Ea effirf,
Mttaibiva d'etpMiatloii^.pold »«a2il)aa id'aia^MBra*
9aeki)rQfRMikaiiiilecokmiiifoiitiaiei[ALeilesr«9tra4f
praadfe^aar^ebd ;ilesdenv4aiea!fentl la^epense^ d^wjat o
eapartager teiMaeiDapar moHie^iTearaift ioA.tratailtaaii
ses avawsaa profit k. Ptntra .pli|a qa-'k^^qi-iaeme,
mtaio daaa lepays o^rla Ml k. moitie finatat efst la phis
loagteaipa mdii aayii^r.:(ifetiea daax Imib .de Ja Vraaca •
sont daos oa .eai )v la fonaa eaienUeUa de oa. eooteat s^ritere. i
chaque: jenr« Cea.i^yt taat en gteeral tin|»«>auvicl^lirii-
dpslnria 7..asttfop pen iievdoppea, le.oredU4n>|i'timide, lea '
terras tiap iaprefdeea» poatqaelefennaga.Vyifaitffadai^; I
mais 1^ l>N|wfetaires> aa«queU ,PancieBBe .babitaaai de ■
sanaillw lai. aietalriea a i«Bda>aMattl^ra lea protedia :de :
l*WioqltaMi»ypf«aaeatda}«OretfjovrapoliartpkutfgBaade .
daaa la, fibaetttfl db ia.oaltOTa rla ball i mqHM irai6is*y *
tPMisfonyw all .0)i|lacoiit»ts aq6dauxv d/oot iea<ooaditibas -
vatieaii rin^al, asab^dantaaMMdAosiet redpdtatMiiB*at-
tribaat aajna^tra Ja pMne let'eatsera-gestloh lirtakaapjae, .
kU ebanga.par hii 4a pa^r aim paysaaa, apltripfisaliire
file, Mit oae^ratificaflte prbporliaaBteeria'fffeolU^
.Aioulraa eafia que Jaayateiaafdeiaieta^res^ tpilTSuppase
dai ^xploitatibas pea eteidaeai^ caltf^eat toota rahyieaf^iar
aB.meaiaatombre da braa, te- pue*' asililix >eid4enBea 4rs
aoovallaaiaetbodaa de Onltare^ dansieiqndlas la varietddes
assoleaMfitaexigiiiMCoeqMni'aBi^ large baaadV)petetiin^ et*
la possibilite par coaaeqnent de rassaaiMer et'daHeeacler ^ >
valmite tea .traTalllears aaxlHalMi* ^doil lea cttMrt; IMH-
paaaables ea eerlii(Ba1empiv aendeaft inlileii^ «l l«r aaite.'!
forfcdispeadleasc, d IVMaeimavail Jaaaoastdieir » toa^re.
;Cetta laaMrqaaaaaa cpndalt*dlraBMniMII k) eatoilaer la i
queslioa du fiBttaega-seaa na aitile )k>iia'de vue, noii- BMias
important; aoatvoubaa parler de iiafluaaaeUea dittCreate ;
qualeftmiageet leaoelayageexefteat ear la cobditkiadelaT
classy. aamhReaaeat iiauvre. Aai^ramiereoap dHdl» oa voii^
que le sysiemede fermage serapprodiabeaucoop da syattaia i
du tcavait des mannfactures. Gamme le naoufacturier, la ^ •
mier fonae an chiUaoa ialcnaediaif^ catre le propridlairt.
F£RMAG£ — F£RMAT
359
<<|iif posaMe rimtniment de travaU et le Hmnialier qoi le
«nel en inoarvenieDt ; commer le manvfadurier, M' ferinier
<ipere avee iietbdoup de' eapitaox; coibme lui, enfln, U
emfMe^ fM cartaiiu momeBti, dea annte de tiiTalUeure,
qall tbIdealiioaRit an jlMir le fokir, 1^ piyant'duBrqnaad
MfaniaoBf lare^^boii'nafcM <|n>nd UbirikHidAnfy'lea'ton-
igMiant-dteilutt n'ett »pk»<t)euin^ tanr oifl tend de ce
qnlla^eimatdtrttiiK Telle n^est peiil Itf^posfUoBdeBlm-
^vlkan agrioblee dflia let pa^ de mdiyi^ ': fiu le^i^*
rtfrkH'pM^reoNttl-dU'eftlneonnai l^ttEtatefacedi claqae
indifldiiie^{iaime, naaik^moihs pr^re^ cfaaquef ih^lairie
eel If plbiM» fkt vae fainllle,' dont let Membra^ y^ THent
timtd ' Famidey ippetant k peine, in* tempa de ria moision ^
quelqaes anifflUireis pen noiDiMvn. Sous caY^giintf, ik part
dn ii&dtife «lt ping forte, et celle dn tranHepr -ploB.petite
qne tonaleMetettdn fermaga;inal8odi€Ms^est pliM'fratii^«
nellemeBit r^partle entre lea tratallears.'Ea' ivruicftej lea
praptet '^"^ tardi(l^ lairontinereBraeia^ PeapHt dHudna-
lrieeld'eBlf«prtae.Mti^M(nidt le idnfll»do;raBbition
Bea^ idt-fdnt k>n: tmaqoeipaa 8enlir;!.l^taniatlbn -ii*y
^ctaaufM point lea eoedw;: l^ei^onnliaaeoMnt pai^lile «t: r6->
fligB^daiaeyalt ift|e-d<aftiiiieteoereiqne p^pidatioii easani^re
d.tiinidfe EntriA le praprtttaire HfoA pdaaMe liMdIfaircBMnt
la tore elle*iotirnalicE qtliJa retoorne ne ae troUTe pofat
de dasae lAitotnne enfidna da'ael^aiienni eC parveuoe^ k
ioffte de tratidl ctdlM^fletd^ ^ aa cvternne sorte d*hiddpen-
danoe. Voflib powqiM>i; indlgrd:la aq^^norit^ inconfcataUe du
fetinaga^' n^eve eroyona point lea pnya de m^t^age dbs-
tin^^ JMaeer par iceiM^ fofaie ties -proprMtiiirda y d^icn-*
dfont agrieoltemtfrant^qoelaa payaana'ae laaientfetiBlan.
Pell {mporte d^aiOauro:: la'baiaae eontlnnelle du loyer dea
inalromentS' de tfavailteiid perp^tndldment k dlminner le
taoft dn temage^ jnaqoP&'le ,lliira pent dra diapnrritreinn
jonr. Dana lea paya de mdtayage, le mdtie tend k devenU
liii4aiteie le dh^dedr-'de'eon doniaine : dea dent oAtte^
• c*6d ie mhat foil qui a'accomplit par dea voiea dLveraea.-
FartDBt rbemme c^Mble, -UI»orieax, aaste ridie eta aaae<
bieo-feni6 ponr poaadder oa |)onr obteair derempmnt ]e4
capHanx n^teaaairea, anite h prendre enagriodture la
aourenine directien et lea proilla lea plna torta, pendant
que rinfloence 'Ot lo'TCiveiin de ilionime incapable on d6-i
90BBWT6 diminuentv Ced k -aeeonder eedooUe metfvement
que dtivent a^ppiiqner toofea lea loia et toutea lea meaorea
qni eon<9ernentl?fndnatrie,agriede. Obarlea Luoiiiitn.
FERMAlLytende ^ Uaaon, qui ae dit dea fennolrai
agpafea, ou boodea gami^^e Irava ardOlona,* qui aMap*»
tcBi anx nanteaax, cbappea, baudiiera on cdbtaiet ifi^
^uUe). EDes aonfTeprteotdea^ on rondea, on en loaangeas
ee qn*il fontaTolf aoin de< apdcHer en Maaomant 0ld&it
autnefoia one marqne 0e dignltd. On appdle ten /ermaUli
cdtai qni eat diai^ depbiaiesra /<rtwni:0. On dit anaai
dana le mfine acnil r « «eiiidde boudea d*or. »
FEBliANAGH^ eamMdfl laprorinee dmater, enlr»
I lande, altndtentFa leaeomMe de.^rrdine» de Bfottagban, de
GtefaB^deLdtrimetdeOoneiSBl, Qdtanldt plat^ tantAt oonvert
decolline8«lde'Alodtonciicofedelaca, d'obi^nhe pear
reaped g^ndrel dn ^paya Je^earaetton le pina vaiM d le phia
pilUfreaque.'B eal dMaddanalaidireatioi^do noniH>ned> pen
prtedgalemeni^.IeXoii^irarft, on UoEarne, ki ^n^
grand qoHl 7 dt«n Irlande aptte/le lao'4olfeagb et le pbia
ridie en^toaotA-Mtuidleavaprta Jea.laoa:deKiHanagr» 6a
kmgnaar eal^'en^rondnqimydanidlna; naia ft ae rdlff^
teUemenl laon centra iqne da ntetiplua^gnto alora qn'un
canaliBettaBlieaieenmittniQdieni'.deilx baaafawdiflMffeBlal
aqaai diatlttgne*l*0BnnlacanpMenreliunlBirittttrieHr^8ea
mca aont. ednfiertea de 'bonqoota de b^iai dfr maiaonad^
campagnvt'de Imneapdo mdairiea, de ierieak' bidd de
pttorigeai et il ftafcrmo nn. grand nonibre d'llea,- Ice. nnei
boiaM,|aanHtfBacnitifM.en;frament.L',Eanie, quia> pv^-*
dpite do fanttt'dNm mebor. fonqant cascade, le Inveree d
hm mtl de^cbcnd pour eonduire aea eaux k la bde de Do*
negaL On dralue la soperficie du comt^ de Fermanagli a
• 24 myriamMrea carrfe, dont h cinquftoie pHrfie ae compoat
delandea, pfttis/ bray^res et montagnea noo' BOsee^tiblea
de culture, d la dixi^me partie, de Inca' et de rivl&t^. Le
aohan ed d'dfleora aasea gdndrelettiM IMIM ;' ef 'ee comt^
' ed nii.dea ideas 1)oi«to de rirlandie* Dana'ia pakfe aep-
^ tentrionale^ il eat mleux eotth'^ qoe tonl'lfrtteattfdola pro-
: tfnoe d'Ulater $ mda an ftid aoo agricoltor^ tOittitnte dea
i j>ltta artMr^. LVoine^ t'ofge; le Ardmenf, 1« In et lea
pomibea de terre en aont lea' principaiix prodtmftVDana la
pirlie inontagneoae, oiirto i^^e Mauoonp*^ b^l, le
beum, le lillt, le (rom^i dla'^vitfttdede'bouebeHe abon*
ddft ;«t le liaaago dn Ibi est r^n^o partont l/'^xportation
eondate eb'btellaNix, \pdaaoM^ teliei TonfemfoV il ne
.j{^nid*daahcc^'que daiib la.pertie prolealante dela popn-
lationfet:leacktliolii(nea) bienautreinei^nonitfri»ii,'y crou-
piaaent g^toteikievt 4tm la plna rvtlikaainte mia^. Lo
recenacmeotdeissi aecnadt one' population ioided'k peine
lt6,l}00 Amea; fandls'qOe edoi 'd^'Mi Mnldalt'enebre
I'iBsiaiettce de l&g,80<»' baMtaots( Oboinie dana^lelcoiAtd'de
Dbnegd, le i^ple ne parle que hlangoe'^: Oe doAitd
ed dMdd en 8 baronnUa, I8'pardaate;>et eniiol^^YMrle-
mtettroiB membrea^ dont on cdnine rep»MttA!il<^ aon
cheMien 'i(it)iijAi{/en.-€ette'Tine eit bdte ilantf nno' Vk d*
-rintenn milien dd canal iiervoatde-connnnnioBtSi&'aux deox
bntf, d on y' irrlrode diaque cdt^ par on^t^en pierrea ;.
dea baUeriea'en prot^ent rentr^.' ^On y tronre nnO belle
bdle, un bOpitalpariliitement or^ais^' et unoolli^' ibHd^
par £llaabdb/La popolation sld^vrk 8,000 babfUoftSy qui
ftbriqoent de bdlea toil«s dponr qtri leptebe^de^t^angaille
ertnne trte^profitable retooree, VnriiettanmdBaons? def la
Tillc ed dtnde hrddideooe He appel^ 2>ere)ilf ft-Za/oncT, otr
Pon volt lea ndnea frnposahtea d^un eooi^enl jndla tompt^
parmi leaploa beanx'deTlrlande.
FERMAT ( Pidna oB ), hommede g^de^ qni ^obappt
iongiempa k la. gidre ¥ force de naodestie. I^^cd ^Brivait
It Format :'M Je 'Voiii'tlena poor b^ pina ^nnd gfom^tre
detoote l^oropel./Ves'enl^iitaportent le nem da premier
boAide dnnondlj.'ifF^nnatdiapate'lkDeaeartOale m^te
>d*a?oir et6A la g6okn^trie analytique; fl portage an moina
ayec Pascal Tinventlon' do calcul dea probabilit^s.
Amnt L'elbnitx et Newton tl avait trouTd lea prindpea
dn calcnl infinlldaiinal. Dana lalh^rie deanombrea,
B ed all^ ploa Idn que lobs se^ devanders, on pent mOme
dire qoe toua sea snccefcseora, poisquHl aavanoddea tb^
rdnes dont il poaaMalt InduBitablement lea dtoonabrationa ;
etlearacbercbte dea Eo]er,'des' La grange, n^ont po
mdtre cea penaenrs tS^ea aur la- voie dea ddmonstrationa
detootes lea" propoiltiona Hume6es parFennattaind, ct
nTM qnertommdnt que M*. t;a n c b y ed parvenn h don-
ner la dteondratfon gdioli^ledo l^wd^dtea, dont Eulel
et M.' Ganaa n*avdent pu trouter quo dea oaapartioaliera^
Dana cea demitres anil^es, rAcad^mfe dto Sdencea il mis
Inulilemontploaienra fbia atf'concoutaladteonatration do
cet autre' tbiorteo de'Fennat i Jiu dessus du oorrd, il n >
a ofictriie|»tif»«wi€Ofiil^dftfdc<mijm^^
MOneefd^jnimedegri ot^el/e( en narfcbreardlonnds) ; Ru-
ler adtewntrA la ph>poettlattpodrretpo«ant t ;Legendre,.
MM; L^eOne^Dlrf etitet et LamIS, poor lea expoaanta, 5,u
d 7 ; mala on attend tonjonra one demonstration gte^rde.
OonaeRler an' pariement de Toolouae , Format, entike-
ibent odenpe do aeefondlona demagistrat, qn*H remplisadt
nvec le xde le pHk acrapoloux, conaacrant aea loiaffa k m^-
diter anr lea adenceaexactea^ cadA ai Men aa yIo, qnll
reate encore qnelquefiicertitude aoi^ la date ot le lieu do
aa naissance. II tti certatar, tontefbis, qu^il tft le jour de
169S k 1600, anx tntlrons de Toulouse, d qoMI moomt
dans oette vilte, en 1665. II ^!f en comespondance avee lea
' aayants les pins iliustres de son ^poqne. 'Bien did^rent de
la phipart dea ^Tatita actoels, qoi rempUaaent lea joiiraanx
de ieurs annoncea d de leors qiierellea, Fldrmat ne* vonliil
Jamaia rien lirrer k la |HiblicH6 aooa son nom; II • petaaaait
Piasouciance jusqu'i ne pas garder copie dea papieni d^ona
«60
FERMAT — FERME
loiiito Importance quil adressait h ses correspondants, et
dans tesquelsil conognaH ses plus belles d^couvertes. C'est
nur les marges d'lm livre qn^il a d^pos^ qnelques-ons de
ses plus beaax thtortoies ; et si parfols il n'a point donn^
ces dteonstrationsque cherclient encore des gtem^itres dn
premier ordre, c'est, dit-il nalyement, parce que la place lot
a manqo^ poor les ^crlre. Aprte la mort de Fermat, saeor-
respondance ^it diss^minte en cent lieux dlTers, ses manm-
; xrits ^parpill^ el n^lig^s ; son 61s. iroalot recueilUr les
■ Merits d*un p^ qu'il T^n^ait; mais Samuel db Fbrhat
. n*^taSt point g^om^tre, et qodqae soin qu*il se donnAt, fl
. ne parrlnt k retrouver qn*une faible partie de ce qui 6tait
' sorti de la plume de TiUostre consdller; anssi les Varia
opera mathematica qn'il mit an Jour en 1679 ( Toulouse,
jn-folio) laissent-lls beancoupi d^sirer. M. Yillemain, dn-
rant P^poqne ob 11 tenait le portefeuille de llnstruction pn-
bliqne, ▼ouint 61ever un monument durable k la mdmolre
de rbeureux riTal de Descartes, du sage prteurseur de
IVewton et de Leibnitz; la chambre desd^pot^ysor le rap-
port d*Arago, Tota 15,000 Ir. ponr Mre appliques k la r^im-
pression des oeoyres scientlfiqnes de Fermat M. Libri Tut
^iarg6 de diriger ce travail; mais II se boma k publier dans
le Journal des savants quelques notices sur la Tie et les
roanuscrits du gfomitre toulousain. G. Brdhet.
FERME* On nomme ainsi Fensemble d^nne exploita-
tion mrale afTerro^, c'est-ik-dlre des b&timents etdes Isrres
dont le propri^taire abandonne la culture et la jooissance
fionr nn temps d^termin6, moyennant une rederance fixe.
On dMgne, au contraire, sous le nom de m^tairies les
exploitations tenues k moitiijruits par des miiayers on eo-
hns partittires. La superiority de richesse, d*intelligence
•et de liberty que le fermier possMe gtetelement sur le
metayer se traduit aux yeux dans I'^tendne, la commodity,
la proprete, I'opulence m^me de rhabitatlon du premier,
comparfe k la petitesse, k la salet^, k la mis^re et an mau-
vais etat dn rMnlt oeeupd par le second. La Flandre, PAr-
tois, la Normandie, la Picardie, llle-de-France, 1' Alsace,
sent, en France, les oontrto o(k sont ^blies les plus belles
fermes; le Berry, l*AnJou, le Poiton, la Bonrgogne, la Fran-
«be-Comte, la Gnlenne, la Gascogne, le Languedoc, la Pro-
vence, sont encore soumis an'm^tayage.
Une grande cour carr^, dans laqudle s'^irent des pyra-
mides de fagot^t et de hautes menles de paille, entonrfes
par des ^curies; des stables, des hangars, sous les-
quels on remise tes charrettes, les chariots, les charrues,
les herses, les rouleaux ; des toils k pores, des ponlalUers, et
'enfln, le corps de logis qu'habite la fSimille dn fermier, tel
est Taspect ordinaire des grandes fermes dans la plupart
<les contrte que nons avons nommte. Un carrA do terre
en friche, non dos, an centre duqud s'^^ye une ch^ve
•masure, dont les grangea et les bestiaux occnpent le rexnle*
•ehansste pendant que I'unlque dtage au-dessus est habits
p61e-mMe par les individus des deux sexes qui ferment la
lamille; antour de la maison, des bandes de canards ou
d*oies qui glapissent, qnelqnes ponies qui vont k la pico-
rte , une jument It tous crins, qui broute avee son poulain
une herbe conrte et maigre : teUis est la physlonnomie d*une
m^tairie dn Berry on du Languedoc* Llnt^rioir des deux
exploitations correspond k leur apparence : chei le fermier,
de bona meubles en chtee, en noyer, parfois mdme en aca-
jou, d'une forme un pen vieille, mais en bon ^t ; d^excel-
lents lits, des secretaires, des lyureaux, nn table k jen ; chex
les plus riches, des gravures assei bonnes, qnelquefois
mftme, dans le voisinago des Tilles, un piano, temoignent
4iue les goilts et les d^sirs du mattre du logis ne se boment
l»as an strict n^cessaire : on respire chex lui je ne sals quel
parfum de ciyilisation; on sent avec plaisir que sa famiUe
ne reste pas compietement etrang^re aux arts et aux jouls-
aances intellectnelles ; on y trooTe des joumaux, q::elqiie8
liTres nonveaux, que Ton fait Tenir par cotisation. Chez les
•metayers les plus opolents, au contraire, les habitudes et les
4(oiUsd*HneYie pauTreet cbetire reslsnt enracini^. Beauconp
de m^tairies du Languedoc ne sontpobit carreiees; II n^est
point rare de les trouver sans fenfires et sans vitres, receyant
la lumi^etlefh>idpar une ouTerturequine se fermequ'au
moyen d^nn Tolet grossier. Les mura et les plafonds sont
enduits d*une epaisse coocbe de (\imee, on, ce qui est un
grand luxe, mal reblancbis k la chaux. La mftme pitee sort
k toute la fiunfDe, de ehambre, de salon, de coisine, de saHe 4
manger et de magasln aux provisions. Une lourde table el
qnelqnes banes, una esp^ de bahnt grassier, quelqnes
chaises; le long des poutres, une double clairvoie oti durds-
sent et s'enftnnent de compagnie quelqnes andouilles et
une doozaine de pains, des Uts fermes sur trois odtes
comme des armoires, dans chacnn desquds ooucbent trois
on quatre personnes : tel est i pen pr6s rameoblement d^une
exploitation mrale dans les pays de metayage.
Ajontons, ponr etre compietement rrai, que le tableau
^qiie nona venous de tracer ne represente que Taspect g^ne-
'ral des choses. Nons ne voulons point dire que la richesse
et la civilisation accompagnent si exdusivement le systeme
dn fermage qu'entre le fermier et le metayer on ne poisse
jamais etablir avec raison le paralieie inverse* Le fermier
hrlandais, par exemple, qui ne pent memo compter snr la
pomroe de terre, unique sontien de sa triste exktenee, est
bien paovre auprtedn metayer gaseon on langnedocien, qni
bolt de la piquette six mois de I'annee, et goikte deux fois
par an de la viande de boucherie. Charles LnoniiiEn.
La maison femUire doit etre placee k c6te de la porte
eharretiere et exposee an snd-est, et eievee sur nn berceau
de caves suffisant pour contenir la bolsson d'nne on deux
annees, et eievee d*nn on denx pieds au-deasos du sol. Ce
rei-de-cbansaee doit etre compose de dnq on six pieces
eommuniquant entre dies : 1® d'une cnisbie pavee k large
l&fw; 7? d'une saile k manger briquetee, et oontenant des
armoires en hois de chene; 8* d*ime on denx cbambres
k concber, pour le fermier et sa fenune; 4* d'une on deux
ehambres partieulieres, poor les enfonts de la maison. An
premienr etage on doit trouver la chambre dn mattre oo de
son ddegue et trois ou quatre cbambres ou cabinets ponr
les servantes de la maison. Qnant aux servitenrs attaches
anx ecuries, etables ou berg^ries, on doit disposer des
ills par etage les uns sur les antres dans les lieux ob sont
lean betes de service. Le lit des fennien doit etre dispose
de tdle maniere qnlls puissent aperoevoir de len^ chevet
tout ce qui se passe depnis leur cuisbie jusque dans re-
civie des cbevaux de labour, lesquds doiveut etre pla-
ces & la suite de rhabitatlon, ayant une fenetre vltree qni
permet de Toir tout ce qu'on y foit, et c'est peut-etre id
le lien de placer les conditions qu'il Itat exiger ponr le
choix d'un fermier, d'apris Olivier de Serres : « Snr Tdec-
tion doncques d'un fermier on d'nn metayer, cnrieusement
avisera notre p^re de ftmile, et par sonblable adresse,
se chdsira et I'un et I'antre, lenn charges aymbolisant en-
semble, comme a este dit Td sera le fermier, de mesmele
metayer : Homme de bien, loyal, de parole etde bon oompte ;
sain ; aage de vingt-duq k soizante ans ; marie aree one
sage et bonne mesnagere;indnstrienx, laborienx, diligent*
espaignant, sobre; non amateur de bonne chere, non yvro-
gne, ne babillard, ne plaidenr, ne villotier; n'ayant an-
cun bien terrien, ou au soldi, aina des moyens k la bonrce.
Ainsi qualifie et rencontre, sen celuy qu'il vons fant, avec le
qneln'entrezen piques k pen d'occadons, Ihais snpporterez
doncement ses petitea imperfections : tontefoia ayec un jus-
ques od, gardant vostre anUiorite, afin de ne pas I'acoouturoer
a desobeyr et & ne craindre. Compterez sonvent aveo lui, de
penr de meseoropte. If e laiaserez courir sur Ini terme snr terme.
ny aucnne autre chose en laqudle 11 vons soit tenu, pour
petite qu'dle soit ; comme par to oontrdre n'exigerez de lui
outre son deu, rien qui M prejndicie. Lui monstrei, au reste,
Tamitie que luy portez; loOant son industries sa diligeoce,
et vons resjouissant de son prottt, trenvant bon qu'il gaigne
honnestement avec vouspour Taffectionner tousjiMirarolaiv
a Tostre service. Ne changerez de fermier etde metiTcr, ai
FERME — FERxMES-fiCOLES
Jt IfeuYez passable, que 1« plus raremept que pourrez; et,
au ccmtraire, n*en soufTrirez aucua qui n*aU la plus part
des quality susdites. £t quel que soit vostre fermicr ou vos-
tre mdtayer, n^abandonnez tellemcBt vostre terre qu^en
toute saison ne la visitiez ( le plus souvent estant le mefl-
leur) , pour rem^ier k temps aux destracs surrenants.
Principalement en la r^colte des fruits, tenex-Yoos en de si
prte, qu'en tiriez vostre raison. Ne soaffrant au reste en
vostre domaine, aflerm^ ou non, aucune introduction de
Douveliet^ qui vous prejudice, soit des chemins, soit de
pasturages, abbruvoirs, couppes de bois, et aatres servi-
tudes. Non plus laisserez prendre aucune partie des autbori-
in, prominences, franchises, libertec, privil^es, bonnes
coastumes, que vous aves sur vos subjects et sur vos voi-
sins. » C Frak(ais ( de Nantei ).
FER1IE-1I10DI:LE« Le g6n6rai Clausel, voulant
tavoriser T^tablissement imm^iat d*une ferme exp^ri-
mentale dans le territoire d' Alger, pour y essayer en
grand la culture des produits coloniaux ou des produits que
la France ne fournlt pas k rindustrie en raison de ses be-
soins, confia, par un arr6t^ special (1830) k une association
industrielle et financite que le gonvernement devait pro-
teger, une ferme dlte Haouch-Hassan-Pacha, situte dans
la plaine de la M^tidja, avec une contenance de 1,000 hec-
tares de terres incultes , prises sur les deux rives de PAr-
rach. Cette soci^ prit le titre de Ferme expMmentale d'A-
frique; elle dut payer au gouvemement un prix annuel de
un franc par hectare A dater du f Janvier 1831, avec r^rve
de dcvenir propri^taire de la ferme et de ses d^pendancejt en
payant le prixdu formage capitalist au denier vingt. Cette lo-
cation fut faile pourneuf, dix-huit ou vingt- sept ans,
aTec faculty de r^iliation, mais en faveur de Fran^ seu-
lemcnt. La soci^t^ s^engageait k c^der 500 hectares aux co-
lons qn'elle £tait tenue d^appeler. PourTaider dans le prin-
cipe de son exploitation, il lui liit fonmi pour la premiere
ann^e, et k charge de remboursement, un secoursen rations
de vivres et de fourrages ; et die ent la pr^fi6rence pour I'a-
chat des chevaux ou mulcts de r^forme ainsi que des
mat^riaux existants dans les magasins de Tadministration,
et propres k Texploitation. Enfin, elle fut plac^e sous la
sauvegarde de Tarmte. Cette forme-module ne r^ussit pas
k placer toutes ses actions. Plusieurs causes se sont oppo-
M^ au d^veloppement de cet ^tablissement, dont Ic gou-
vemement est redevenu propri^taire : d*abord riusaluhritd
de la position, ensuite les incursions des Arabes, qui Tatta-
qu^rent souvent et d^truisirent ses r^coltes. Ce n*est qoVn
].si2 que Ton a relev(i la plupart des ouvrages, et qu*on
s>st occupy d'acliever les foss^ ouverts sur les bords de
rOoed-Kerma pour Taasainissement de la contrte. La
ferme-iift)dMe servit ensuite de fioste k un fort d^tache-
ment d'infanterie chargd de veillbr k la sAret^ de la Md-
tidja.
FERMENT. Si Ton entend ddsigner par ce mot tout
corps ayant la propri^t6 d'exciter dans one eau sucr^ un
loouvement tumultueux d^oii rfeulte und^gagement d'acide
carbonique et une production d*alcool, comme j*ai fait voir
qu*une multitude de mati^res animates azot^ sont dans
oe cas, et qu^aucune matifere non azot^e ne pent le faire,
fen conclus que la plupart des matiires animales azot^es
sont des ferments: Tur^e seule se comporte autrement.
Mais si Texpression de ferment devait £tre excluaivement
r^rvte aux corps qui, tels que la 1 ev n r e de bierre, d^ter-
mincnt sur-le-champ la fermentation de Teau sucr^,
le ttom ^ferment ne conviendrait plus qu*aux levures de
faierrtf, de raisin, de groseilles, etc., c*est4-dire aux d^pdts
fori!i<^ pendant la fermentation des moOls sucr^ : c'est
ainsi que Tentendent M. Th^nard et la plupart des chimis-
tes. Ccpendant, comme des mots dirr&rents sont ordinaire-
mcnt foils pour exprimer des cboses diverses, f ai pens^
que le nom de levure 6tant d^j& affects k ces depots d^une
action si 6nergique, celui de ferment devait £tre r^servd k
tout corps azot6 susceptible d'op^rer la conversion du sucre
IMCT. D£ LA C0i^V£ttS. — T. IX.
361
en alcool. L^albumine est une des substances qui op6-
rent ce changement. Colim.
FERMENTATION. Cest le mouvement spontan^
dans lequel entre une matito organique, et duqnel r^sul-
tent des substances difr($rentes de ceUe oti s^est manifesto
cette action. On distingue plusieurs sortes de fermentations :
Ia fermentation alcoolique ou vineuse, dans laquelle un
moot sucr^ devient spiritueux en laissant d^gager de IV
cide carbonique; la/mtiento^lon acide, ou Toxyg^nede
I'air passe k T^t de gaz adde carbonique, en portant I'al-
cool d*une liqueur spiritoeuse^ celui de vinaigre ; la /er-
mentation putride, par laquelle nn corps d^origine v^^-
tale ou animate, apr6s avoir pass<S par diverses phases, se
trouve transform^, en d^fhiitive, en eau et en acide car-
bonique, et si la mati^re est azotte, en plusieurs autrcs
produits caract^ristiques ( voyei PDra^Acnoii ). La fer-
mentation panaire n*est que la reunion des fermentations
alcoolique et acide ( voyez PAHiFiCAnoif ) , et celle des fro-
mages fails ne paralt 6tre qu^une des phases de la fermen-
tation putride. *
La fermentation alcoolique s^optee toutes les fois que se
trouvent. en presence du sucre, un ferment, one quan-
tity d*eau sulfisante, et une tempteture de printemps ou
d*^t^, c'est-4-dire de 18 & 27^. Une temperature plus basse
seralt moins oonvenable; et j'ai exp^riinent^ qu'au-dessous
de 7 ^ 8^ la fermentation ne pourrait avoir lieu. Si la tem-
perature atteignait 100®, ou si elle exc^dait cette limite, elle
s'opposerait k I'etablissement de ce mouvement spontan^,
et le ferait cesser s*il etait d^j^ commence. La presence de
i'air, ou plut6t de Toxygfene qu'il renferme, est necessaure
k rcCTet initial, Gay-Lussac I'a demontre : il a tenu du moOt
de raisin k Tabri de Tair dans une cloche remplie de mercure,
et la fermentation ne s'est point developp^e, la chaleur
etant de 18 k 20° ; mais aussitOt qu*il a poite dans ce moOt
une buUe d*air ou d'oxygtoe, la fermentation s'y est promp-
tement etablie et s'est continuee d'elle-mfime sans aucune
autre addition d'air. Le mouvement tumultueux que Ton
observe alors est do ^ un degagement de gaz acide carbonique
parfaitement pur ; et lorsque ce mouvement s'est apaise, la
liqueur, de sucrde qu'elle etait, est devenue vineuse: si on
la distille k ce moment, on obtient de I'alcool ou esprit
de vin. C'est en s'opposant par une fermeture convenable
au degagemcnt d'une partie de I'acide carbonique que se
font les vins mousseux et plusieurs autres boissons analo-
gues. Colin.
FERMES-lSCOLES, FFJlMES-MODiXES, FERMES
£XP£riM£NTAL£S. Les premiers de ces etablissements
sont destines k initier les pay sans aux avantages d*une cul-
ture rationnelle et k Temploi d'outils et de madiines per-
fectionnes. Tandis que les ecolesd* agriculture donnent
plus k la tlieorie, les fermes-ecoles s'occupent davantage de
la pratique. On en compte 69 en France, reparties dans 62
departements. Ces fermes-ecoles, dont le nombre a toujours
etc croissant, instituees sous le ministere de M. Cunin-Gri-
daine, sont des etablissements departementaux ou pri-
ves. L^^tat n'achete ni le domaine, ni le cheptel, ni
les instruments aratoires, et n*avance pas les fonds ne-
cessaires k I'exploitation. Ces depenses sont k la charge des
departements, qui peuvent s'en exonerer en traitant avec
des particuliers. Les conseils generaux ont done, suivant
leurs ressources financieres, k opter entre Tun ou I'autre
deces modes. L'£tat se charge de solder lesfrais dMnstruc-
tion : soil traitement d*un directeur, 2,400 francs ; d*un
chef de pratique, 1,000 fr.; d'un surveillant comptable,
1,000 fr.; d'un veterinaire, bOO fr.; d'un iardinier-pepinie*
riste , 1,000 fr. De plus il se diarge de payer par an et pour
chaque eieve 175 fr. pour frais de nourriture, blandiis-
sage, etc., plus 75 fr. pour entretien de trousseaux et pe*
lites primes d*emulation. II ajoute cliaque annee une prime
de 400 fr., attribuee k relive qui, k sa sortie et k la fin
de son temps dMnstruction, obtient le n^ i dans le classe>
men! arrCte par un jury d'cxamcn. Le travail luanuel dtf
46
862 FERMES-ECOLES — FERMIERS-GENERAUX
d^ves est abandonn^ k r^Ubtissement. La d^pense de 1"^-
tat dans diaque ferme^cole est done : poor le corps ensd-
gnant 5,900 Tr., plus pour S3 bourses d'^^Yes, nombre
moyen , et pour ia prime au plus m^ritant, 8,650- fr.; en
tout 14,550 fr.
L'Alleoiagne et TAngleterre ont aussi de nombreoses fer-
mes-^coles. De plus, nos Toisins d'outre-Manche ont des
/ermes expiriment€Uei , dont le nom indiqne suffisam-
ment la destination. Le^ ^abllssements de cette nature man*
quent en France. Louis XVI et ensuite Napolten avaient
Toulu en cr6er un k Rambouillet ; mats i! a ^ transform^ en
une bergerie imp4riale. Cependant ilous avons dt&/ennes'
tnod&leSf qui suppUent ea partie les femie» exp^mentales.
C0B fermes modttes sont ordinairement des entreprises par-
ticoU^rea, qnelqnefois subventionn^ par le d^partement
Elles diftteent des fermes'^les en ce qu au Heu d'ab^
sorber des capitaux, elles dtM^ent en produice ie pius pes*
sibie. ^
F£HMET£ (du latin /rmiros ), quaUt6 de oe qui est
Bolide , difficile k ^branler, de ce qui ne chancelle pas. Elle
imprime k nos doictrines, k nos desseins, k nos actions
une suitei una perw^v^nincei que rien ne peat ^ranler.
La fermetA a des rappoKsaTec la Constance, le courage,
rent^tement L*e<p4rience a d*aiUeurs prouY^ que la
fermet^ tieat plus au caracttee et k TMueation qa'aux lu-
miferes et auK connaissancas. Let hommes de cabinet, k
force d*aToir In sor toutea choses le pour et le centre, sa-
Tent rarement se d^eider : ils ont toujonrs dans la iqtoioire
on argument qui en balance un autre; dans les occasiona
importantesy Us sont done en g^ntel sufets k manquer de
fermet^. 11 en est de mdnie des a^ocats, et c'est ce qui
explique leur m^iocrit^ dans les alTaires pnbliques. Da
n'ont pas la source qui ftconde les bommes d'etat , one fer-
met^ tout ^ ta fois prompte[6t oourageose : Us pr6parent les yoies
maisne ouu-cbentpas droft au bat Dana OAllle droonstancea
impr6¥ttes, on homme du people, un simple paysan, toir-
teront successivement toos les obstacles. En proie k one seule
id^, lis y puisent one vigueur d*action qui vautbeaucoop
mieux que la profondeor de reflexion de tela oo tds eaprtts
sptoilatifa. Lea femmes, qui sont doote de tant de timi-
dity et de dooeaor, refoifent des devoirs on des sentiments
qui ddri?ent du ocsor tiiie fennet^ (lai maiutes fds d6con-
certe I*intr4pidit6 des bommes. 11 y a one fermetd qui Tient
du cmur, eomme un fcrmefA qui vient de I'esprit : il feot
en gi^afynl beaucoop plus compter, dans les rapports ordi-
naire», sur la premiere que sur la seoonde, paroe que leoocur a
de r^lan et dttfeu,etqne rasprit) aueontraire, incline t^iujours
do c6t6 de la prudence : or, rien n*e:it plus oontraire k la fer-
met^. II est des ^peqnes oil celie-c| brille d'un Mat parti-
culier : ce sont les guerresciTilesprodnitespar des opinions,
soit religienses, soit politiques. Enyahissant les masses, elles
se convertissent poor elfes en devoirs d'autant plus sacr^
qolls sont volontaires; la fermet^, de particuli^. quelle
^tait d^abord, se montre gte^rale; qnelqoefois m^me elle
devient nationale. Alors il n'y a plus que le temps qui.puisse
la vaincre : c^est une tAclie devant laquelle le pouvoir con-
temporain reste impniasant i^Aiirr»PRospEB.
FERMETURE, systime de piteea en bois oo en m^
tal qui senrent k former une onverture. La fermeture des
boutiques, par exemple, se compose de volets mobiles, de
barres de far, qu'on assujettit avee des boolons et des cla-
vettes. En g^i^ral, on peut designer par cette expression
une grille, une porte, une barre placte en travera d*un
passage. Os mot signifle aussi Taction de/ermer; on dit :
Quand llieure de \^ fermeture des portes sera arrive, etc.
FEAIIIER9 locataire A'un fonds de terre. Le propria-
tttire lui cMe, moyeonant un/ernio^e, le droit de vatlrer
lea pro/its du fonds. Le fermier fait un march^ A forfeit siir
leqoel iigagnesi lesproOtadu fondexcMcnt lefermage, et ou
il pent dans le cas contraire. J.-B. Sat.
Le fermier est done Hiomme qui exploite et cnltive pour
ton eoajple et k son profit la tcrre d'un autre , k la cliaige
de payer au propri^taire une redevance d^iemua^. Le
fermier tient le premier rang dans la hi«rarcbie des In-
vailleurs agricolea : c*est un entrepreneur de culture , oa
vdritable manufacturier de denrte agricoles. Le fermier
est en g^n^l, on peut m6me dire tovyours, pins capabis
que le propri^taire de diriger {'exploitation ; il est done utile.,
natural nk^me, que ce soit lui qui r^Ie d'nne mani^ ab^
solue le mode de culture et d'assolement quMI Juge coare-
nir le mleox. 11 a tout k gagner k avoir de longs baux. La seule
crainte l^itime que puisse concevoir le propriiftaire, c'est
que,dansrfaieertitudedurenouvellementdesonbail,lefeniuer
n'^puisela terre pendant lea demi^res annte, et ne cher*
cbe alors exchisivement son propre iniMt aux d^pens du
domaine : mais c*est un p^ contre lequel il est facile de
se melfre en garde, en r^ant par le bail ou canon de ferae
la culture que le fenlffier sera tenu de suivre pendant les
trois 00 quatre demi^res anndes. C'est vraiment la seule
stipulation que le propri^ire doive exiger dans son propre
int^rftt; les antres clauses restrictrvea , dont beaocoup acca-
blent et chargent leurs fermiers, ne wad bonnes qu'i de-
oourager cea demiers, k les d^umer de leors traraux, a
mettre obstacle aux amdioratiens dont ils auraicnt pu con-
cevoir le projet : car les entreprises d^agriculture conwie
tootes les autres sont mente avec d'autant plus de pen^
v^ance, de soina et d^habilet^ que celui qui les dirige est
plus Ubre et plos assort d*en retfarer excludvement le pro-
fit et I'honneur. Les mfimea raisona plaident en fiiveur de
la longueur dea baux, qui devraient etre au moins de viagt
et un ans, et souvent de vingt-iept etdavantage. II sufiit de
consid6rer la lenteur d?8 operations agricoles, le temps que
lea capitaux consacrte k cette Industrie mettent k rentrer,
la n^cessite cependant de flUre cbaqne annte des avances
trte-lbrtes , afln de mettre et de mainlenir lea terras en bon
^t, pour comprendre combien n est absurde.et nuisiUe
aux IntMts mtoes des propri^taires de ne consentir au
fermier que des baux k court terme : on peut avoir en oe
caa la certitude que le fermier ue fera tout au plus que
maintenir le domaine, ^et qu*il se gardera d'entreprendre
aucune amelioration de longue lialeine, incertain qu^l sera
de rentrer k temps pour en profiter dana lea avances qu1l
aurait pu fiiire.
Une autre condition fort importanta pour les fermiers,
c*est que le ferroage soit stipule en argent, et non point
en denrees ou en argent, k la volonte du proprietaire. Dans
ce dernier cas, eneffet, le fermag^ setronve beaucoup plus
fort quHl ne le paratt au premier coup d*aeil ; car si Faan^
est mauvaise, et le pain cber par consequent, la meme quan-
tite de bie representera plus d'argeot, et c*est alors que le
proprietaire ne manqoera point d'exiger le payement ea na-
ture; au oontraire, si la recolte est abondante et le grain
bon marcbe, Udemandera !e payement en argent. Le for-
mage dot-il memo bivanablement se payer en dearies,
cette condition est moins fiivorable an filmier que celle
du payement en argent, car le tanx du fennage en argent
etant calcoie eur la moyeuoe des recoltes, le fermier perd
en payant en nature lea cbanoea du gain qu*il peotr^aliser
sur la hauase et la baisse alternative du prix des deniess.
, , Charlei Lsnoinim.
FERMIERS Gl^Nl^RAUX, association finand^
et privil^ee, qui tenait & ball les revenus pubUcs de la
France avant la revolution de i7&9 , et qui oceupe one
large place dana notre bistoire fiscale. Ses baux compr^
naient les graudes gabelles, les gabelles locales, les petites
gabelles, le tabac, les traites, les entrees des octrois de
Paris y les aides du plat pays. Cliaque genre dUmpOts foimait
un departement special, dirige par Tun des fermiers gtee-
raux , 00 par un adjoint aux fermiers generaux. Ce mono-
pole est d*une origine (ort ancienne : lea mots/ermef et
fermiers indiquent assez qu*originairement oetle exploita-
tion des deniers publics etait precedee d'une adjudicatl4Mi;
mais depuis longtemps tout se paasait entre le ministre des
finances et lea financiers de son cboix. Ces financiers ae
FERMlERS-GfiNfiRAUX — FERNEL
863
Hffsnkai aa traits do bail que oomme eaotioos du fermier
titulaire , qui ^tait toujoura un pi^te-nom ; un modique
traitemeot annuel de 2 ii 3 miKe franca ^tait alloo^ au signa-
laire, scul personneHemani rasponaable dea conditions du
bail. Le renouTellemenl dea baax ^ait one bonne fortune
pour ie miniatre ei lea favoris : il y avail un. pot-de-vin con-
sid^able pour lui, pot^e-Tin bantement aTou^, Kgardd
sous le noni bizarre de croupe , oomme on teolnroent Uh^
l^ime , et dont le chilljre ^tait fii4 par le miniatre mAine^
puis des parta dlnt^r^ poor lea sefgoeora, lea damea de
la conr, et tons c«ux que le roi Yoolait en gratifien
Le nombre dea fermiera g^ndraax ^tait ordkiairement de
quaranley comme k TAcad^mie Fran^aifei qnlla remplaoftr
rent, en 1673, dana local qu'elle avail occap^ ioBt^ tlon
^ rb6tel Segoier, rue du Bouloi, appel^ encore aqjowd^bui
hdUl des Fermes, Leur nombre avait fini par a'<4everlt
soixante. lis se divisaient an trois cat^oriea quant i leur por-
tion d^nt^M dana lea b^n^ficea : r lerroiera gte^raax ayant
place ou part entire aana croupes ni pensiona; le nombre
en ^taii trte-limit^; 2" fermiers g^n^anx ayant place en-
tiire, maia grevte de penaiona; 3"* fenouera gtoteux
ayant croupes et pensions snr leur place. Les b^odOcea
^taieot ^Tala^ de 6 It 7 milUons, lea croupes et penaiona
a 2 millions 9 le chiffre des sommes k verser.ao ir^r a-
180 millions ao plus. Le tout se composait des impdta
dunn^ h bail ou en v^to k la feme gto^ale. Dea ordon-
nances spddales fixaient lea attributions, lea droila et les
obligations des fermiers gte^raux. Dea lois fiscales d'une
eiceasive sdvdritd les protdgeaient eontre la fraude et la
contrebande. II dtait d^endu aux of&ciera dos Elections et
^ tous les magistrats des juridictions fiscales de s'inttosser
dana les sous-baux, a peine d*interdiction de leura cbargea,
de confiscatioBS de leura avanoes, et de SOOliTresd'amende.
Le roi ATait droit de oontrainte eontre les fermiers g^4*
raux, et ceax-ci contra lea sous4enniera, lea sous-fermiers
eontre leurs d<ildgu^ et commis. Les instances se preacri-
Taient par dnq ans. Ces oontraintes par corps, dont Texer-
cke ^tait rdservd au ti<ter, n'dtaient dana le fait applica-
blea qu^ao signataire du bail, prMe-nom aalaritf des feiciiers
gdndiaux. Tootes oes dispositions co&citiTes 6taient fonnu-
Mes dans Tordonnance royale de 1081. Les bdndficea des
fermes gtodrales ne peuvent etre dvalote i Us ^talent con*
sid^nbtea; pen d'annte suffisaieni pour a'y crter une im-
mense fortune. 11 est bioi Trai que le cbiffre nvoud n^^tait
pour tooa que de 2 millions , ce qui n*e6t donmS k chaque
femier gtotol que M),000 franca de bte^ee annuel;
inais ila ne se contentaient pas do si pea.
Eo 1789, les cabiers des trois ordres demandteent una-
niinement la suppression des fermiers g^idraux; Topinion
publiqoedtaitexaspdrte eontre leur duret^ leura reactions,
et lea atiaques qu'elle leur adresaait sous tootes les formes
forent si vigoureuses, qu'aprte atoir essay^ de les main-
tenir, en d^rmioant exacUxnent leura attributions et leur
» indemnity, la Constituante dut les aopprimer compl^ement,
• le 2 ddcembre 1700. La revolution, lancto dana des voles de
colore, ne se contenta pas d'avoir bris^ rinslitution ; un d^
cret du 3 juin 1793 ordonna I'appositioii des aceli^ snr les
papiers dea fermiers g^draux , et leur interdit de veodre
Hi d'bypotlA^uer leurs immeubles joaqu'lk ^pnration et
quittance de kurs coroptes. ila furent bient6t emprisonn^
leurs Mens s^oestr^; presque tous furent traduits au
tribunal r^volotionnaire et la pluparl pdrirent sur P^iafaud,
cntres autres Lavoisier. Dqfey (de TV oopc).
FERMO, ville mal b&tie et tr&i-imparfaitement foitifi^e
des £taU de r^gtise, cbef-lira de la d^atlon dn mdme
noni (superficie : IS myriam^rea carr^; population,
lo»,000 toes), dans la nouvelle lotion dea Marclies, sur
la grande route -^rAncOne k Naples, est situ4e sur un ro-
cber escarp^ d'ou Ton d^couvra une magnilique vue sur
PAdriatique, qui n*en est ^gn^s que de 7 kilometres, et
•u se tfcuve son petit perl appcl^ Pwio di Fermo.
Cetle Tille est le m^* d'un arcliev^ue, el pessMe tme
university, fondee en 1824. On y voit une cath^drale,
une ^ise ^piscopale et sept paroisses, seize convents, un
fort beau th^tre; et sa popuUtion est d*environ 20,000 ha-
bants, qui font un commerce asses important en grains et
laines. Tout prte de la on voit encore les mines de Tan-
tique FirmuMy devenue colonic romalne Tan 264 av. J.-C.
Au moyen Age, Fermo fnt altemativement chef-lieu de mar-
quisat et de duch^.
FERMOIR, eap^ce de crochet que les andens relieurs
fixaieqt sur lea bords des couvertures d*un Uvre, et qui
servalent k le tenlr; les gros ifirfolio dans lesqnels sont
not^ les chants des offices , ainsi que certains gros regis-
trea, eont ponrvna de fermoirs.
Lea menuisiarB et autras artisans snr bols appellent fer-
moir un gros ciseau plat k deux biseaox, dont lis font usage
pour detacher d'une plandie, etc., le hois qui exc^de une
oertaine mesure arrets en largeur ou en ^palaseur-
FERNAMBOUC Foyes Pehxarbuoo.
FERNAlfBOUG <Boisde), produtt dn exsalpinia
eckinata^ arbre de la femille des l^guminenses , qui crott
dans les for^ts du BrM, od tl deviant trto-grand, trte-g^s,
^plnenx et tortu. C'est le phis importanl des bolstincto-
riaux , celut qui foumit le plus de eouleur rouge et la
plus belle. II est trdfr^or, tr^pesant, eorapaete, rouge k
la surface, plus p&le k l*int^rieur quand 11 est rteemment
fendu; mats eette tdnte se retiausse bient^t par Texposi-
tion kl'air, et passe mdme l^g^rement au brun. 11 est d*une
saveur socrfe, il exhale une Mg^ odenr aromatique. II
sert avec avantage non-seiilement dans la teinturerie, mais
pour )a Ihbrication dela laqne canning ;ks luthiers en font
des archets do violon. Ce bois nous arrive en bOches, par-
tie roDdes, partie m6plates, et en ^olats de toutes grosseur s,
pesant de 2 ^ 20 kilogrammes* Pelouzb pdre .
FERNAND CXIRTEZ. Voyez Cortes.
FERNANDO*PO ou FERNANDO-DEL-PO, la phis
septentrionaledes quatretlesde Guin^ les plus rapproch^es
de la eOte, dans la baie de Blafra. EUe a 19 royriamMres de
circuit, est de formation volcanique, trte-montagneose ( au
Clarencepeah, eOe atteini 8,400 metres d*d6vation), piei^
reuse et aride dans certains endrolts, trte-fertile dans d*an>
tres, et abonde en sources d'ean eten mlsseanx, en forftts et
en betes fauves de petite taflle. Jadis propri^t^ des Portugais,
qui la d^coovrirent les premiers, die Ait ci6A^ par eux,
en 1778, aux Espagnols, qui la n^g^rent compldtement.
En 1827, les Anglids, toujours k rafffkt des bons points de
rel&cheet mouillage, y fond^ent la colonic de Clnreneetown,
sur la cAte septentrionale, dans une vaste baie qo*y forme le
promontoire fortifl^ de Point'WUliam. En 1841, fls en ob-
tinrentdu gouvernement espagnol la ceasion complete; et
depots lors oette He leur est d*une grande utility comme
poste de surveillance pour la c6tedes Esdaves etdu delta du
Niger, comme ^ape de commerce , de navigation, de con-
valescence et de mission, de mtane que comme point de de-
part pour des exp^itSons de d^ooovertes danaWnt^rieur de
I'Afrique. On y compte auuourd'hoi environ 9,000 habitants,
les .UBS m^tis de Portugais etde NigTes, laide race de mu-
lAtrea, qui sont dViilleurs d*excellents p^cheurs; les autres,
N^gres affrandiia par les Anglais, et un fort petit nombre
seulement d'£oro|>4ens, qui onta redouter cedimat fi^vreux,
mais moins malsain . encore que odul de la c6te oppos^e
dn contment
FERNEM Jbak), mMcdn et mathdniaticien, n^eu 1497
k Clermont en Beauvoids, mort le 26 avril 1558, est surtout
c^l^rd parce qu^il f ut le premier parmi lea modcmes qui on-
reprit de determiner denooveau la grandeur de la terre. ^
« II alia, dit Monluda, de Paris k Amiens, mesuraut let
. dicmin qu*il faisait , par le numbre de r^vohitions d'une roue -
de voUure, et s'avanfant jusqn'A ce qu'il eOt trouv6 |>r6cise-
mentuttdegr^dophisde hauteur dup6le;etipar la il d<itermiua
la grandeiv dn degr^, de{)6,746 tolses de Paris. Cette exac-
titude fierail beaucoop ^us d*honncur k Femel si die i^lait
un eOetde la bont<^de sa m^thode, car on sait aniounriini
4«.
3G4
FERNEL — FERNEY
que ce degi^ est de 57060 tofaes en?iron ; mais ce fat seiile-
ment un heareui hasard qoi Papprocha si fort de la v^rit^. »
Outre plusieura toiU retatifsila mMecine, on a de Fernel
un ourrage de matb^naliques pures, intituM : De Proporiio-
nibus lUfri duo ( Paris, 1 &28, in-foUo ), et deux ouTrage astro-
nomiques : to Monalosphcsrium (Paris, 1626 in-folio) ; et la
Cosmotheoria (Paris, 1528, in-folio); c'est dans ce der-
nier traitt que Feme! expose la ni^thode qu*il eraploya pour
mesurer un degr6 du ro^ridien. E. Merlieox.
FERNEY* L'int^rftt inspire par les honunes c^l^bres
s'attache anx lieux quits ont habits : Tibor, TitoU, Man-
tone, Antenil, Windsor, Monlbar, ErmenonTille, conserre-
ront toujours un reflet de la gloire dea ^criyaina dont iis
furent Tasile. Femey frappe plus TiTement encore Timagi-
nation : Femey est h fois la demeure et la creation de
Voltaire. LorsquMl acheta cette terre, Tera i 755, elle n*^tait
habits que par une quarantaine de paysans, abrutis par
la misto; en pea de temps, elle se penpla de laboureurs
aiste et d^artisans industrieux. Lea dissensions qui d^o -
laient Gen^Te depuis dix ana faiaaient fiiir tons les ourriers
que la guerre civile n*aTait point enr^ment^ : Voltaire
les recueillit, tear donna one demenre propre et saine, leur
ayan^a des fonds, et les empteba ainst d'ailer porter
leur Industrie h I'^tranger. Le commerce dliorlogerie fleu-
rit k Femey. Une partie dn sol dtait en friche, des labou-
reurs furent appel^, la terre deyint fi^nde; une laborieuse
colonto s'aocroissait rapidement sous les regards de son il-
lustre bienfalteur. Des AUemands, des Suissea, des Sa-
Toyards, des G^uevois, s'empreasaient de demander un
asile h Voltaice et de lui offrlr leur Industrie : sa bourse
leur ^tait toujours ouverte, et, pour achalander ieurs nais-
santes manufoctnres , il youlot 6tre lui-m6me leur ftcteur.
11 exp^dia Ieurs produits h Paris, en Prasse, en Espagne,
en Russie; partout il int6re»sa en leur faveur les souto-
rains et Ieurs ministres. La gloire du cdebre ^rivain bril-
iait alors de son plus yif^at; plus que septuag^oaire, ce
g^nie universel n^avait, k aucune ^poque, d6ploy6 une si
pni&sante actiyit^.
Voltaire, devenu le flambeau de la raison publique, 6tait
le y^table souveiain du sitele. On con^oit d^s lors que
le lieu oti ce monarque tint sa cour attire Tattention uni-
verselle : aussi Femey Toit-il se succ^er sans cesse une
foule de yoyageurs. Le chAteau, bAti par lui-meme, est con-
seryd dans T^tat o6 il le laissa, lorsque fig^ de quatre-yingt-
quatre ans, il yint k Paris triompher et roourir. M ™« De-
nis s'empressa de se d^faire de oet hiSritage : elle n*eut au-
cun ^aM aux recommandations de son oncle , qui ai'ait
manifesto le yif d^ir qu'il rest&t dans sa famille. Une aye-
nue de tiUeuls, ouyerte sur la route de Lyon k Gen^ye,
conduit an cliiteau, dont Tarchitecture est simple, mais
41^8nte et noble ; Q domtne le bourg et les campagnes
yotsines. De la terrasse qui longe I'^ifice, le regard plonge
k Torient sur le pare, le franchit, descend jusqu*au lac de
Gen^ye, dont il erobrasse I'^tendue et remonte sur les
premieres cbatnea des Alpes , jusqu^au roont Blanc. Lors-
que le voyageur a parcoura les jardins, le pare, les ayennes,
oil il a interrog^ ayidement les lieux les plus ft^quentte
par Voltaire; quand son guide lui a montr^ to berceau
fayori o6 I'h^te illustre se plalsait A rftyer, le banc de ga-
zon o6 il ayait coutnme de s'asseoir, le bosquet quMl
airaait k parcourir, le banc de feuillage form^ par des ra-
meaux entrelac^, et qui lui ofTrait un si^ge ^lastique et
mobile, I'arbre majestuenx, le frtoe qu'il a plants lut-mAmef
il reyient au diAteau, monte Tescaller qui le conduit k la
diambre k coucher et touclie ayec un religieux fl-^misse-
ment la rampe presste si souyent par la main qui tra^ tant
ile cliefs-d'oeuyre.
Cette cluimbre , pendant pins da yingt ans I'asile des
f(teondes m6ditations dn philosophe, est d*une extreme
sim|4isit4i. Lo lit est en bois de hAtre; les rideaux, d*nne
f ieille ^tofle de sole janne k ramage. Prfes du Mi, k sa
place accoutum^ey se tronyo encore la table de nuit, en
bois oomraun ; un fauteuii et six chaises , en yelours yen
pass^, sont rang^ des deux cMH de la cbambre. Entre let
ridttux du lit est suspendu to portrait de FrM^ric ; sur le
mAme panneau, celui de Lekain : prAs de Ui, le portrait de
Voltaire k I'Age de quarante-cinq ans; en face du lit, le
portrait d^j^milie, et pour pendant celui de Catherine U
Grande, brod^ en soie, oflert k Voltaire par elle-m^me. La
chemin^ est de marfore blanc, de forme assex gothique.
En face de la chemin($e est une espAoe de e^otaplie, aa-
dessos dnqnel est terit : Mes mdnessant consolies, puis-
que fMn cceuresi au milieu de vous ; mais h^las 1 ce tr^
sor n'est pins lA : il a ^t^ enley^ par M"* de "^liette, k qui
ii appartenait La table de marbre qui portait llnscription
a dt^ bris^ en 1814 par les Autrichiens. De la chambre
k coucher on descend au salon , les denx seules pitees du
chAteau qui n*aient point snbl de changement depuis le
d^rt de Voltaire. Prte du salon, on montre la place ok fot
la statue du c^l^bre toiyain, que Fr6d^ric ayait fidt ex6cuter
dans ses manufactures de porcelaine. Sur to sode ^tait 6cni,
de la main du poete*roi : Viro immoriali , et le roi des
po^Stes lui n^pondit : « Votre Majesty me donne une habita-
tion dans ses domaines. » II disait k ceux qui remarquaiest
I'inscription : < C^est la signature de celui qui me Ta en*
yey6e. » n n'est gu^ de personnage cdl^bre de cette
^poqne , si f<teonde en hommes remarquables, qui ne soit
yenn rendre bommage an patriarcbe de la litt^ature. (^aque
Jour arriyatont k Femey des hdtes de toutes les parties do
raonde : artistes, sayants, lettr^ grands seigneurs de
toutes les nations , princes de I'^glise , princes allemands ,
princes poionais, princes rasses et grecs, tons briguaieot
la tkyeur de s'asseoir au banquet hospitalier dn philosophe.
Une seule exception ftit due A Joseph n : cet empereur, ea
1775, passa prte de Femey, et resists an d^ir de s*y ar-
r6ter. Danstodispositiond'espritoh se trouyait to noble yoya-
geur, cette exception ^tait encore nn bommage iodirect.
L'auteur de La ffenriade, accoutum^ A Tadulation des prin-
ces , sourit de I'oubli alTecU du prince germain, et se fdicita
de ce qu^une semblable absence Ini ^rgnait la perte d*ane
matinee, quil employa k eompoaer nn ade entier de la
trag^ie d'Irine, Qnelquefois, fatigue on souffrant, le y^o^
rabie patriarcbe ne yenait point occupernne place parmi ses
h6tes : il chargeait sa nlAoe de faire les honneurs de sa mai-
son ; mais quand il se prAsentait un poete, un simpto i^yain,
Voltaire se montrait, animait to banquet par sa gafetA yire
et piquante, sa raison fine et profonde. 11 yariait sans oesse
son aimable canserie. Alors, sa figure octogAnaire rayon-
nait d*une ardeur de jeunesse ; ses yeux, tour A tonr ^tuh
cclanta de malice , empreints de sensibilitA, laissalent aper-
ceyoir, A trayers les Adairs du gAnie , U gAnArositA d*AWa-
rAs et i'Ame de Zaire.
On montre encore aux pAlerins une foule d'objets usuds qui
ont appartenu au seigneur de Femey : sa tongue canne, son
cachet, son Acritoire d^argent, Tune de ses penruques, son
bonnet de satin blanc parsemA de paillettes d'or. Sa corres-
pondanoe manuscrite ayec FrAdAric et la bIbliotbAqoe de
WagniAre, son dernier secrAtaire, oh se tronyent les ouyra-
ges du mattre ayec des corrections , des additions et des
notes explicatiyes faites par WagniAre , qui a laiuA dans
cette bibliotliAque une rdation mAdite de to mort dn pa-
triarcbe et de son retonr k Paris. An dApart, en sortant de
to grille, on remarque de cheque cAtA, prAs du mur d'en-
ceinte, un petit Adifice : l*un est Tandenne salle de spec-
tacle, Taiitre TAglise bAtie par le philhsophe. On Ut ayec
Atonnement et presque ayec pdne Hnscription dn portail :
Deo erexii Voltariue, Pr^ de to grille, en face des appar-
tementa dn chAteau, onlyoft to tombeau que le grand Acri-
yain sVtait AestinA : il Tayait fait consttuire ayec les aoins les
plus minutieux. Femey a beaucoop perdu de ses ayantages
et de son Industrie depuis la mort de son fondateur; mais
les habitants ont consenrA nne yAnAration hArAditaire pour
le grand liorome dont Ieurs pAres ont re^a tant de bienAitu
Db PoxcaiTlU.R« de rAcadonie Frao^iM.
FfiROCITfi — FERRAND
Fl^OGITJ^y vice qui tient k l^esseuce du coeiir ou k
r^tat g^n^ral des moeors dans use nation, ou mtoie dans
one simple peoplade. La fdrocit^, dans sa definition la plus
g^ii6rale, est une disposition de caract^re telle qu*on ne se
d^lede ayec d6Iice que par 1e spectacle do sang , des meur-
tres et dessupplices. La f(&roctti annonce qu'un peuple n^est
pas enoore entr6 dans la route de la T^ritable ciTilisation ,
ou qne dn moins il n'y oocnpe qu'une place secondaire.
En tout pays, les deml^res dieses , lorsqu'elles sent profon-
d^ent remu^Ses, soit par des calomnies, soit par de fausses
apparences, se liTrentkdes excfe^ de fi^rocit^ qui les d^a-
dcnt. La UrodiA des masses n^indique pas toujours chez
dies mie absence totale de sensibility : dans bien des circons-
tanoes, an contraire, c*est 1e sentiment du bien qui , port^
k re&cte, perd cliez elles tonte esp^ demesure. II est ar-
rird k des peoples qui ont oonstamment v^cu dans T^tat
de guerre de roir briller chez eux, k one certaine ^poque,
les lettres et les arts; mais la puissance de leurs sanctions
n*a jamais pu d^raciner la f<^roclt^ dMnstinct qui ^it r^-
pandoe dans toutes les classes. Les Remains conserr^ent
la passion des combats de gladiateurs longtemps apr^
que, par leurs cheCiMi^OBOTre, Gic^ron', Virgile et Horace
enrent parifi6 leur goOt et telair^ leor raison. Les femmes
rom^nes se monlraieut encore plus ayides d'assister k ces
horribles scdnes , 06 les Testales avaient une place k part :
ks ones conmie les antres excitaient Pardeur des combat-
tants, ei lenr demandatent de nouvelles blessures; le sang
Be ooulait jamais assez pour dies. Chez les peoples moder-
nes f dont la dTilisation est sortie du christiauisme, et od la
charity tient one si grande place, la fi§rocit^ qui natt des r^-
▼ototions ou des monfements popnlaires passe en gto^ral
arec rapidity ; die d^letrop le present pour s*^tendre dans
raventr. ^ SAiirr-pRoeiKii.
Fl^OE (lies). Foyes FAR-CERNg.
F16R0£ (Bois de) ou BOIS DE Fl^OLE. Voyez Bois
8ATI?r^>
FERONIE (F^nmia), antique diYinit^ particoUdre
aHx nations italiques, parmi lesqudles die passait pour la
deesse de la liberty parce que c'est dans le temple qu'dle
avait k Anxur (aujourd*bui Terraclne ) qu*on aflrandiis-
sait les esdares. Elle ayait aussi un autre temple dans un
t)ots sor to mont Soracte, en £tmrie. On y c^I^brait chaque
anR<^ en son honneur une grande f^ populaire, qui serrait
de pr^texte k une Poire importante , et k i'occasion de la-
quelle on offrdt k la deesse les pr^mices des fruits de la
terre et des sacrifices expiatoires. Strabon rapporte que les
pr^res de F^nmie marchdent dans ces occasions solen-
nelles pieds nus sur des cbarbons ardents sans se brOler.
Cest poor cela que Ton consid^rait aussi F^ronie comme
one diyinit^infemale, et qu'on Tidentifiait ayec Proserpine.
FERONNI^RE (La befie)* Voyez FERROMntRs.
FERRAILLEUR. Voyez Breitb, Brettbdr.
'FERRAND ( Artoink-Fran^ois-Claudb, comte), naquit
h Paris, en 1751. II entra fort jeune dans la magistrature ,
et fot re^Q oonsdller an parlement de Paris en 1769, an
moyen d'nne dispense d'flge. II se fit remarquer de bonne
beore dans cette compagnie, et figura parmi les magistrats
les plus hostiles au chanceUer Maupeou. Compris dans le
ooup d'etat qui frappa les cours souyerdnes du royauroe,
ctenyoy^ en exil, 11 en adoucit les rigueurs par la culture
des lettres. 11 se liyra d*abord k la po^ie, et compose plu-
sienrs pitees dramatiqnes. Charge, en 1787, de r^diger les
remontrances du parlement de Paris , au sujet de Tenregts-
trement forc^ des ^dits royaux et de rimp6tdu timbre, il
no r^pondit pas k I'attente de ses coll^ies, qui crurent re-
marquer trop de moHesse et de timidity dans sa reaction.
Cette impression nuidt k Tinfluenee dont il ayait joui jus-
<|iie \k dans sa compagnie : aussi s'empressa-t-il de saidr
roecasionde rdeyer son cr^lit par la liardiesse du discours
qn^fl pronon^, en presence du monarque meme, k la
i^uMe royde qui eut lieu quclques mois apr^ les reroontrances
dttpafleroentToiitdrois, il faisait de ropposition sans 6tre
365
imbu des iJ^ du jour. Consenrateur inflexible, il cnm-
battait seulement la cour au point de vue du maintien
des privileges aristocratiques etdes prerogatives parlemen-
taires. A ses yeux , c^etdt le gonyemement qui se donnait
on r61e reyolntionnaire par ses projets de r^rorme. Aussi s'op-
posa-t-il de toutes ses forces k la convocation des etats g^ne-
raux. dependant, la majority ayant opine contrdremcnt ^
son opinion, il n'en accepta pas moins lemandatde formuler
la demande de convocation dont il 8*etdt montre rener-
gique adversaire, et s*acquitta avec tdent de cette mission
difficile, sans compromettre ses convictions.
Aprte Tooyerture des etats g^neraux , qui se formerent
bient^t en assembiee nationale, Ferrand attaqua cette assem-
biee dans des pamphlets. Cependant, la revolution ponrsui-
yant son cours, il jugea prudent de s*eioigner de Paris et de
transporter k Tarmee de Conde Tatelier de ses diatribes.
Emigre des septembre 1789, U fut admis dans le consdl du
prince de Conde, qu*il accompagna dans sa premiere cam-
pagne, tout en continuant sa poiemique centre la revolution
fraoQaise. Monsieur Ten recompensa en Tappdant dans le
consdl de regenceen 1793.
Bientftt Ferrand quitta Parmee des princes, d se retire k Ra-
tisbonne. Fatigue de la litterature milltante, il congotle plan
d*un livre d'education destine ^ son fils, qu*une mort prema-
turee lui enleva, k Tftge de seize ans. Accabie de ce mdbeor,
mine par remigration, deconrage dans son royalisme par Pa ve-
nement prodigieux de Napoleon, 11 retouma les yeux vers
cette terre natdecontre laqndle il s^etait arme, et obtint du
roi , en 1801 , la permisdon de rentrer en France. Li il pu-
blia son liyre De V Esprit de rhistoire, qui renferme la
condanmation la plus expUclte des prindpes liberaux de
1789 d la justification la plus bardie de la monarchie absolue.
L'universite, qui partageait les doctrines gouvemementales
do nouyeau mdtre , et dont la plnpart des membres regret-
tdent Fordre et les institutions de la vidlle France, ac-
cudllit avec empressement cet ouyrage, et le recommanda
oomme clasdque dans tous ses etablissements. Seulement ,
un discours, qui poorvaitpreteri rallnsion en faveur du roi
l^itime^ fot cartonne par injonction de la censure. Le sue-
ote de Ferrand fut eneore plus grand k retranger qu*en
France, auprte des partisans dn ponvolr absolu. Sa Uiese
devait flatter surtout Tautocrate du Nord ; ausd lui valut-clle
de la part de ce potentat one manifestation eclatante de
eontentement et d^estime.
De d hauls temoignages d^approbation Tenhardireut dans
lavoie historique. II crut pouyoir modifier au gre de ses opi-
nions personnellesun manuscritqu'il ayait ete charge de com-
pleter, sur VHistoiredeVAnarchiede Pologne commencee
par Rhulieres. Cette tentative fut ebruitee ; et comme la modifi-
cation annoncee n*etdt pasconforme k la direction de la poli-
tique du gouyemement ftan^ais touchant la Pologne, la police
intervint poor enteyer le mansscrit an libraure et le confier
k Daunon , qui acheva le liyre et accuse hautemeut Fer-
rand d'ayoir altere le texte de RhuUeres. Dte ce moment ie
vieux royaliste perdit tout credit auprto de la monarchie
nouvelle; et il ne manquapas d'entrer dans le comite royal
oil la chute de Napoleon et le retour des Bourbons ftirent
eiabores, dans lesdemieresanneesde Tempire. La part quMl \
prit au retabllssement des Bourbons ne rests pas longtemps
sans recompense : des le mois de md 1814 il etait nomme
ministre d'£tat et directeur general des postes, en remplace- [
mentde Bonrrienne, qui lui en a garde rancune dans ses
Mdmoires, od il Taccuse d*avoir ditde la diarte que ffitait
une bonne chose, i^aU quHl lui nuinquait d'avoir 6U en-
regisMe auparlement de Paris. Tous les actes de Ferrand
et tous ses discours k cdte ef oque rendent cette imputation
vraisemblable. C*est lui qui imagine la fameiise distinction
de la ligne droite et de la ligne eourbe pour en (aire le
pouit de depart d'une vaste et proronde reaction. Dans son
rigorisme monarch ique, il nedemandait pas seulement d ex-
clureou de frapper les ennemis de la royaute, il.comprenait
encore dans ses vengeances les amistiedes et les royaliste^
i|ui aTaient quelqne penchant poor les \d6es liberates.
Malgr^ son aTenion inv^t^rde pour la nouTeautd politique,
il fut Tun des commissaires cboisis pour preparer la cbarte.
Le pr^ambule de Voctroi royal d^cela Tesprit illiberal qui
avait pr^sid^ k aa redaction. Ce fut ^alement aur lui que
tomba le cboix de la couronne quand il fallut pr^aenter le
projet de lot qui devait rendre aux ^migr^ leura biens in-
▼endus. Remplac^, an 20 mars, parLaTatette,^la direc-
tion gdn^ale des postesy U refusa de quitter Fhdtel sans
aToir obtenu un sauf-condult, dont il n^avait nullement be-
aoin, et qu'il deTait faire serrir plustard h la condamnation
de son succe^seur. Me voulant pas suivre le roi k Gand ,
od les royalistes constitutionnels qui entouraient le monar-
que fugitif ne manquaieut pas d'imputer aux r^acteursles
nouTeaux malbeurs de la royaut^ l^time, Ferrand se retiia
dans la Vendue, et v6cut ensuite tranqoUle k Orleans jos-
qu*& la fin des cent jours. La catastropbe de Waterloo ayant
ramen^ Louis XVIII i Paris, la faTCur de la coor revint
alors entifere k Ferrand , qui reprit la direction g^n^rale des
postes, et fot nomin^ pair de France, membre dn oonseil
priv6, et membre de TAcad^mie Fran^ise recompos^ par
ordonnance. .11 mourut subitement, le 17 Janvier 1825.
FERRAilE( Ferrara), autrefois Station particuli^e
des £tats de l*£glise, mais depuis 1850 d<il6gation de la le-
gation de la Romagne, d*une superficie d^euTiron 35 myria-
mMres carries, avec une population de 220,000 ftmes, cons-
tituait autrefois un duch^ ind^pendant^ conc^£ k titre de
fief moQTant du saint-si^e^ la ma!sond*Este par le pape.
I;e due Alphonse n, qui n'avait pas d*enfant^ ayant d^sign^
son cousin C^sar d^Este, due de Modtoe pour lui suc^
der, le pape Clement VIII r^unit en 1^98 ce duch^ aux
£tats de I'^glise, conune fief tomb^ en desbdrence, mal-
gr6 les tentatives f^ites k diverses reprises par les dues
d'Este'et de Mod^ne pour faire Talolr leurs pretentions k
sa possession. En 1797, oe territoire fut r^uni k la r^publi-
que Cisalpine et plus tard incorpor^ au royaume dltalie.
£n 1814, il rentra sous la souTerainet^ du Pape, k Tex-
ception d^une portion situte au nord, dont le congr^ de
Vienne attribua La souverainet^ k VAutriche en m^e temps
qull concha k cette puissance le droit de tenir gamison
k Ferrare.
FERRARE, cbef-lien de la dS^tion et ville tortifi^e,
bAtie dans one contr^e basse et malsaine, sor un bras du
PA, avec des rues larges et r^Ii^res, plus de cent ^lises
et nn grand nombre de Tastes et beaux palais, dont les plus
remarquables sont ceux d'Este, de Pallaviciui, de BcTillac-
qua, etc., etait autrefois une ville extr&nement florissantCy
et comptait an deI4 de 80,000 habitants, quand elle ^tait
la residence des ducsd^Este, mais tombe aujourd'hui pres-
que en mines, et necompte plus que 32,000 habitants, dont
plus de 2,000 juifs. Le caract^re de profondetristesse qu'elle
offrede nos jours Ta fait k bon droit comparer k Versailles^
Tille avec laquelle elle pr^nte plus d*un genre de rappro-
chements. La plus belle de ses places publiques est celle
qu*en Thonneur de TArioste on a nomm^e Piazza Arios-
tea, L*ancien palais ducal, ^ifice carr^, flanqu^ aux angles
de tours tr^-fortes, et entour^ de ross^,est habits aujour-
. dlini par le I^t pontifical ; les belles fresques de Titien, de
, Carpi, de Dossi, etc., qu^on y voH encore, rappellent son
I ancienne magnificence. La cath^rale, avec une belle fa-
v^e de vieux style gothique, et construite k llnt^ieur
dans le style moderne, est un Edifice vaste sans doute, mais
qui n*a d*ailleurs rien de bien remarquable. La plupart des
autres ^glises, dont les plus dignes d^^tre visits sont celles
de Sancia-Maria degV Angelieiile San-Benedetto ou se
trouve le tombeau de TArioste, contiennent des toiles
des plus grands maltres, n 4amment de Garofalo, qui
kabitait Ferrare. La maison de TArioste est considirde i
r^l d*une relique; celle oil demeurait Guarini est aussi
au numbre des curiosity que Mrangcr va visiter. A
rhdpital Sainte-Anne, uae inscription indique Ic cacliot
Mmbre et bumide oii le doe d'Este AJpbQn<e II fit languir
FERRAND — FERRARI
pedant sept ani» Torquato Tasso qu^il faisait pasiser poor
fou. L'universite fond^ par l empereiir lT<m<<ric IT, agran«
die en 1402, rforganis^ en 1824., mais qui n*est plus guto
aujourd^hui qu'un lyc6e avec 200 ^l^vea, possMe une
riche biblioth^ue , oil Ton trouve, bd^pendamment d*un
grand nombre de manoscrits et de miniatures, divers an-
tograpbes des couvres do Tasse et de Guaiini. On voit au
palais Cantucini une belle galerie de tableaux. Lea fortifi-
cations qui entourent Ferrare sont assez importantes, et se
relieot k une citadelle de premier ordre.
Lors des troubles dont Ferrare fut le th^tre en 1847»
TAutriche, pour la stlret^ de la gamison qu'eUe entretieiit
dans la citadelle, pr^tendit occuper toute la viUe; et dmI-
gr^ le refus du l^t du pape, eUe mit sa maiace k execu-
tion. Mais apr^ de longues n^ciations, elle ^vacua la
ville k Tautomne, et concentra de nouveau ses (orces dans
la citadelle. Quand en lj848 des troupes romaines se rduni-
rent sur les bords du PO, le prince Liechtenstein franchit
ce fleuve le 14 juillet, et contraignit la ville de Ferrare k se
rendre k merci. La citadelle et sa gamison autricbienne»
command^ par le colonel Khuen, furent de la sorte secou-
rues et rav]taill6es ; et les Autrichiens s*y maiutinrent en.
d^pit de toutes les menaces qu^on leur adressait de Rome.
Le 17 fi^vrier 1849, le gdn^ral Hayiiau occupa la ville; mais
il r^vacua peu avant Tarrivde des troupes ripublicainea de
Rome, et aprte Tavoir frappte d'une contribution de
2,000,000 scudL Le 7 mai suivant, Ferrare fut de nouvean
occup6e par les Autrichiens, conunand^ par le comte de
Thura-Hobenstein; et le pr^ident du gouvemement r^pu-
blicain quitta alors la viUe pour aller s'dtablir k ArgenU.
L'uuiversit^ fut fermte; mais on la rouvrit le f novem-
bre 1850, aprtele r^tablissement de Tautorit^ pontificate.
FERRARE ( £cole de ). Voyez £golb8 db Peohiab,.
t. Vin, p. 313.
FERRARI ( Gaudeneio ), Tun des peintrea lea plus
remarquables de Ttoie lombarde, naquit en 1484, k Yaldng-
gia, dans les environs de Milan, ^tudia «on m) dans Tan-
cienne 6cole milanaise, et se perfedionna ensoite dana lea
ateliers du P^rugUi et de Raphael. £n ce qui eat de la puis-
sance de la composition et de Texpression , ainai que de la
noblesse de Texposition, il s*^^ve quelqnefois k teute la
hauteur des plus c^ebres artistes de son ^poque; mais il
Id arrive souvent de manquer de mesure en ce qui touche
le coloris ainsi que Part de disposer aes gronpea, et, aMoit
par son incomparable faciUt^, il tombe quelqaiefois dana one
mani^re plate et commune. La plupart de aes toiles ee
trouvent en Lombardie : la Brera de Milan, entre anlrea,
contient de lui, outre un grand nombre de fresques, un
Martyre de sainte Catherine, qui est peut-£tre son chef-
d*ceuvre. L*4gUse de Varallo , i Pouest du lac Mijeur, a
aussi de lui toute une s^ie de fresques. Un Saint Paul en
nUditation, voilk tout ce que possMe noire Mus^ do
Louvre, de la main de Ferrari. Ce peintre, qui 6tait en
mftroe temps sculpteur, arqhitecte, math^atiden et poete,
mourut k Milan, vers la fin de 1549.
FERRARI ( Baetoloiiheo ), scnlpleor italien, ii6 k.
Venise, en 1780, descendait d'une des famillesnobleslesplus
ridies et les plus consid^^ de Ferrare, que des revers de
fortune d^termin^rent k venir s^^tablir i Venise vera le mi*
lieu du dix-huiti^me si^de. 11 eut pour maltre son onde
Giovanni Ferrari -Torretti , qui fut anasi pendant quelque
temps celui de Canova. Aprk avoir aabi de nombreusea
vicissitudes de fortune, qui le oontraignirent souvent k
s'occuper de travaux d'un genre tout k fait aeoondaire, oa
vit toujours Ferrari revenir avec amoor i la pratique de
Part dans lequd il excellait. On a de lui nn grand non^bre
de statues et de monuments fun^raires en marbre, ainai
que de remarquables sculptures en bois. II existe aussi dc
lui qudques morceaux en bronze; et, diarg^ de la restaiH
ration ducdl(M)re lion ail^ qui orne de nouveau aifjourdUiui la
Piazetla de Venise, et qui n'^tait revenu de Parjs que brise
en milk morceaux , par suite de la pr^dpitation maladroite
FERRARI —
tp|K>rtfe i rembaHage, 11 s'aoquitta de cette t&cbe diflicile
avec un rare bonheur. Cet artiste est mort le 8 fdvrier 1S44.
F£RRARI (LuiGi), fils da prMdeai, n& k Venise, eo
lOiO, fitses Glides sous la dtredtkmde ion p^re,aiuion^de
bonne beare uu talent remarquable, et est ocmpt^ aujour-*
d^hui an nombre des premien sculpteors qu^il y ait en
Italie. II est un de eeux qui out traTaill^ an monument que
CanoTa avait projet^pour leTitieny et qui a ^ 4k!v6 depois
i CanoTa lui-mAme. On cite encore de lui un Lapeoon, au«
quel U a doim^ une attitude tout autre que celle de la
tradition et du dief-d^fleuvre dassique; un berger avec un
petit ehien, morcean qu^ona appell^ Endpnkm, L'artiste a
da plus tacd exteuter deux copies de oes statues pour le
uuste Tosi de firesda. Deux de sev plus remarquables pro*
auctions sont une Nymphe cueiUaiu tmefleur de lotos
«t une M^aneolie^ deox statues assises. Une statue en
marbre reprtentant Daoid au miKnent ob, Tainqnenr de
Coliath, il rend grice ^Dieu, n^est pas moins remarquable.
Son groBpe de havid et GolkUh n*a pas k beaucoup
pr^s le mtoie mM/t. II a pris d'ailleurs sa reTanche aTec
la statue de la Madonna della Concezione, extoit^e pour
ia cbapelle particoli^e dn oomte ViUadaizere^ La Tille de
Venise &tierd It la m^moire du hardi nayigateur Marco-
Polo une statue en pied, dont elie confia Pex^cution k Lulgi
Ferrari. L^artitte a repr^sent^ avec un bonheuf extreme ce
savant voyageur. II travaille en oe moment au mausol^ en
jnarbre de feu rarebidue VM^ne d'Autriclie^ pour F^lise
Sain^Jean i Venise.
FERRlS ( Le Grand ), sobriquet sous lequeL est deroeur^
'Cd^re dans Phlstdre dela Jacquerie un paysan d'une
vigueor atiU^tiqua el d*UBe taiUeprodigiease, n^ y^rs le
milieu du qnatorzitoie dtele, au village de Rdvecour, pr^
Verberie, et qui fit merveHles an temps oii Jacques Son-
hommet aprte s*Mre battu conbre les nobles, oontinuait la
queitile cootre TAnglais^Le eontinuateur de Nangis rapporte
qu'il Caisait partie d'une troupe de deux cents paysans en-
viron, refogi^ dans le chateau de Longndl, sous les ordres
<l*un certain GuUtaume aux Aloueties, qa*ils avaient
choisl pour chef, et que les Anglais vinrent un joor y sur«
prendre. Le capitaine fbt frapp^ mortdleinent au d^but de
I'afTaire ; mats notre Goliath, ma6 d*nne bacbe, se pr^pite
arecquelqoes camarades sur les eonemis, en tne quarante-
cinq de sa propre main, culbute le reste des assaillants et
d^tivre la place. Une nouveHe tentative des Anglais ne fut pas
moins vigonrensoment repoussde. Cette fols le Grand Ferr^^
M%SiXkft€ par une si rude besogney but de Peau Troide en
quantity, et ful saisi de la fi^vre. II s*en alia k son village ,
r<*g^gna sa diaumiire, et se mit au lit, non sans garder pr6s
de lot sa liache, qu^un bomme ordinaire pouvait i peine
soulever. Bien lui en prit; car les Anglais, ayant sq qu'il
^tait malade, envoyirent unjour douze bomraes poorle tuer.
Avert! par sa femme, le Grand ttit^ bublie ison mal, se
l^ve, prend sa bacbe et court en chemise repousser les
brigands. Adoss6 k un nror, ii eu tua cinq, et contralgnit
le reste A s'enftiir. £pui8^ par ce dernier effort, la ii^vre le
reprit de plus bdle, et il mourut quelques jours aprte.
FEBlBlEIBA ( Amtmio}, calibre po^te portugais, n^ k
Ltsbonne, en 1 528, fbt dev6 k Ck>Imbre, oh il se Uvra sortout
a Vdude des po€tes de Tanttquitd, et Tut ensulte ponrvu
frutt tiaut emplol k la cour de Lisbonne. Avec Sk de Miranda
11 fut le fondatenr de I'teole, dite dassique, qui fit pr^valotr
dans la poteie portngaise limitation des poetes latins et qui
«lelasorte fut tmprima un6 direction contraireao g^nfena*
lional. II perfeetionna le» genres que Sii de Miranda avait
d<(jA traits avec succ^, Td^, I'^pltre etie sonnet, et
introdnisit diex les Portngais I'^idialame, T^pigramme,
rode et la trag^die. Son Inis de Castro est encore con-
fiidMe au]ourd'hui comme Tun des plus beaux monuments
dela lltt^>rature portui^^ise, ft cause de I'd^ration des pern
«to et de la peri'ectiun du style. On a en outre de Ferreira
deux comMlea, Comedia do Brisio et Comedia do Cioso,
ttnvres de sa ieunesse, pour les queUes S& de Miranda fut sou
FERRER AS
ssr
module, mats qui ne soot pas gnus m^rite, et qu*au contraire
on estime encore aujourd'liiii. La seconde (le Jaloux) passe
m^me k bon droit pour la phis andenne comMie de caract^re
do th^tre modeme. Les oovrages deFerrdra sont d'aiUeurs
peo nombreux, car ses fooctions lui laissaient pen de
loisirs, et il mourut dte 1569. Ce qui distingue paHScuii^-
rement les productions de ce poete , c'est la profondeur de la
pens^. Son exposition est grave, son expression forte, pldne
de vfvacitd et tout impr^gn^e de ce feu qui d^ve Tesprit et
^lanffe le coeur. Mais le d^ir d^^reooncis I'entratne qud*
quefois trup Idn, et il lui arrive trte-souvent de sacrifler
rharmonie k Ttoergie de la pens^ Ses Poemas lusitanos
ftirent public pour la premiere fois en corps complet d^ou-
vrage k Usbonne, en 1 598. L*6diUon des Todas as Obras de
Ferreira estde 1771.
FERRER, flser, au nooyen de clous ou de vis, de^
pieces mdalUques sur une porte, un meuble, etc. Ferrer
un cheval, o^est attacher avec des dous riv6s des arcs de
fer au-dessousde ses sabots. A P^tat snovage, les sabots dt's
animaux qui en sont pourvus sont sufSsamment risistants ;
mais k r^tat de domesticity, pour Writer Tusnre trop prompt e
de la corne, il faot souvent renouvder le fer du cheval,
de I'Ane, du mulet et du iMeuf ( voyet MARitenAL-FEnHANT ).
En quel pays, k quelle ^poqoe, Part de ferrer a-t-U pria
nalssance? On Pignore; on doute m^me que les Greos et
les Remains aient ferr^ leurs chevaux ; X^nopbon consdlle
de (kin coocher ces animaux sur un plancher bien sec, de
paver leur ^urie en petites pierres rondes, retenues par
une bande de fer, afin, dit-ll, que les comes de leurs pieds
se durdssent et puissent soutenir une longue marche sur
des chemins rocailleux. Toutefols, il ne faut pas conclure
de ce passage que les chevaux des Grecs n^dtaient pas fern^,
puisque de nos jours eeux qui d^vent ees quadruples
se condttisent conformdnent aux pratiques ensdgn^es par
Xdnophon. Lea Remains ferrdent les mules. On lit dans
Suitone que celles qui tralnaient les chariots de ff^ron
avaient sous leurs pieds des semelles d'argent An rapport
de Plme, les mules de Poppde, femme de N4ron, ddent
ferries en or* Catulte compare un bomme paresseux k une
mule dont \es/ers sont retenus dans un bourbier ^pais. Si
les Romains munissaient de plaques mdAlliques les pieds de
leurs mules, tout porte k croire qu'lls faisaient jouir les
chevaux de semblables avantages; ndanmoins, comnie le
fer ^tait rare cliez les anciens, et que fort pen de leurs
chemins ^tdent pav^, 11 est permis d*avancer que Pusage
de ferrer les animaux ^tdt fort restrdnt. Comment les
anciens flxalent-ils les fersP 11 est probable que ce n*6tait
piis avec des dous : un fer & cbevd trouv^ dans le toinbeau
de Justinien ferdt croire que les fers ^talent fix^ par des
liens qui passaient par-dessus le sabot. Mds on est certain
que dte le dlxi^me sitele on flxait les fers avec des dous
comme <m le pratique de nos jours.
En hiver, lorsque les chemins sont converts de i^aees;
les chevaux qui voyagent glissent el courent le risque de
se casser les Jambes : afin de pr^venir oes accidents, on air
tache les fers avec d^ dous dont la tftte, termini en
pomte, eutre dans la glace; ce qui emp6che Panhnd de
gUsser. C*est ce qa*on appelle /errer d glace.
On dit proverbialement de qudquhm qui ne se laisse pas
mener, quMl n'est pas ais4 d ferrer. Un bomme Jerri A
^(ace sur une science, un art , est cdui qui connalt k fond
cette science on cet art.
Ferrer un animal signifie, dans certaines provinces,
le marquer avec un fer chaud. Enfin une route ferrie est
cdle qui est faite avec des cailloux. TKTSs£:i>Be.
FERRERAS(Jdaii de), historien espagnol, n^ k Laba-
iieza, en 1562, de parents nobles mais pauvres, fut dev^ par
unonde, qui ledestinaA Pdat ecd^siastique etqui l*envoya
terminer ses dudes k Salamanque. Ordonn^ pr6tre, il selit
une grande reputation d'^loquence, parvlnt rapidement k
i de hauts emplois, et ftit m^^meadmis dans la congr^tion
I de r'mquisition; mds il refusa un ^vteh^ qui lui futoflert.
3'G:>
FERRERAS — FERRY
rjpliilippe V Tavait nomm^ ton btbtiotn^ire. II rooarat
I en 1735. Son ffistoriade Bspaha (derni^re Edition, 17 vol.
' 1775— 1791 ), qa'il a conduite jus^ir^ I'annde 1598, jetle les
plus vives clart^ sur les origines de Phistoire d'Espagne.
Encore bien qae TouTrage de Mariana soil plosestim^,
:on y tEouTe un r^cit lucideet impartial des faits.
I FERRETTE, bourg d'environ 750 habitants , chef-
' lieu de canton , dans rarrondissement d^Altkirch ( Haut-
Rhin ), kib kilom6tres de B41e, est b&ti sur la pente d^une
montagne appartenant h la cbalne du Jura , et doming par
les restes d'un des plus beaux manoirs du moyen Age, ja-
dis si^e d'un petit comtd Torino au douziime sitele, lors du
ddmembrement du comt^ de Monlb^iaid. Au quatorziime
si^cle un manage le porta dans la maison d*Autriche. Les
empereurs Maximflien et Charles-Quint prirent souTent ,
dans des actes et des dipldmes, le titre de comtes de Per-
rette, Ce domaine resta dans la maison d*Autriche jasqo'ji
la paix de Westphalie ( 1648 ), ^poque oil il fut c^6 i, la
France en Change du Sundgau. L'6cbange , retard^ par
dMnterminables contestations, ne fut tootefois compl^tement
op^r^ qii'en 1660.
FERRIGYANURE. Yoyez Fer.
FERROyla plus petite des ties Canaries. Yoyez Fer
( He de ).
FERROGYANURE. Voyei Fer.
FERROE (He de). Voyei Fjer-GErme.
FERROL ( Le ) , chef-lieu de Tun des trois d^parte-
ments maritimesde I'Espagne, est one vllle fortiftte de Tan-
cien royaume de Galice, i 12 myriam^res N.-E. de,la Co-
rogne, remarquable par son arsenal maritime et par T^tendue
de son port, Pun des meilleurs de I'Europe que d^fendent, les
forts San-Felipe, la Palma et San-Martin , et accessible
seulement par un dtroit chenal de 3 kilometres de long sous
le feu de formidables batteries. En 1752 ce n^^tait encore
qu'un petit bourg sans importance. Sa population, qui en
1826 s*deTait &6}i k 14,000 Ames, est 6valu(^e aujourd'hul
k plus de 25,000 habitants. On y trouve une <lcole et une
acad^mie de marine, un Taste aisenal, de magniliques chan-
tiers de construction, d'importantes corderies et fabriquet
de toile k TOiles. En 1799 les Anglais tent^rent inutilement
un coop de main contre cette place.
FERRO^^AYS (La). Voyez La Ferronnays.
FERRONNIERE (La belle). Les IiLstoriens du t4rmp8
ne sont point d^accord sur le pays de cette maltresse de
Francois I^. L^opinion la plus g^n^rale estqu*elle naquit
en. Castillo, et vint en France k la suite de ce roi, (n^I^ k
la foule de vagabonds et de saltimbanques qui le sqivit k
son retour de captiTit^. A la beauts des yeux noirs de la
jeune flUe, k leur langueur voluptueuse et tendre, k toute
cette figure, telle que nous I'ont transmise les portraits de
Tiipoque, on doit croire qu^elle 6tait r^lement Espagnole.
11 est certain qu'elle ^tait pauvre et qu*elle serait imman-
quablement devenue la prole du Ubertinage si un homme
d*un &ge mur, dVn caract^re grave, m^lancolique, s^v^re,
ne lui etX tendu une main secourable. En 1538 ou 1539,
Jean Ferron, bourgeois de Paris, ^pousa la jeune aventu-
ri^re sans nom; du moins, on ne lui en a jamais connu
d'autre que celui qu'elle tenait de son ^poux : la Ferron-
ni^re ou Ferrate, comme on la nommait dans Tintimit^. II
fut longtemps question dans la me Barbette de ce manage
. disproportionn<^. Un jour, Jean Ferron reconnut les ^mis-
! saiccs de Francois 1'^ entrant cliez lui. Mais comment r^-
sistcr aux seductions du monarque, aid£ de Triboulet, son
fou, ct de Bonnivet, le plus insinnant desflatteurs? Lecceur
de la pauvre Espagnole s'y laissa prendre.
Jean Ferron aimait sa femmc comme un vieillard tient k
Ka derni^re passion : il concut et ex^uta une vengeance
liorrible. La France, la vilie de Paris suriout, ^taient k
cette ^poque en proie k une maladic lionteuse, qui causait,
apr^ d'horribles douleurs, une mori prcsquc inevitable. En
1539 la mortality devint si efK)uvantable qu*a |)einG avait-on
la temps d*enterrcr les morts. Jean Ferron, sage et vieux
bourgeois, sMnfeda volontairemenl de cet odieoi ve&ui, qiii
Goula bientAt dans les veines de sa jeune compagne , et at-
teignit ainsi le roi, qui, malgr^ tons les soms, tons les efforts,
en mourut an bout de buit ans, le 31 mars 1547, aprb
d*intol6rables soulTrances.
La Ferronni^re etait morte quelques anneesauparavanl, en
proie aussi k d'atroces douknrs, que D'adoucit jamais on seul
souvenir du roi. A Theure de la mort, elle appdait encore
son bel archer; car c'etatt sous ce degnisement qoMlsVlait
d^abord presents iieUe. Elle n'avait ced4, la tendre Ferron-
ni^re, ni i I'ambition ni au d^sir de s*eiever; elle n'avait
demand^ ni terres ni titres. Jean Ferron assista, dit-on ,.
aux demiers moments de sa femme, et la maudit. On as-
sure que, las de vivre, il s'empoisonnaavec de Topiom ;d'aii-
tres pretendent qu'nn spectre, dont le visage, k demi rongd;
brillait d'une joie crueUe, suivit le convoi do roi, et vint at
frapper ensuite d'un stylet sur le tombeau de la Ferronni^.
place dans le convent de Saint-Maur, sa paroisse.
Cesi de la Ferronni^re qu*est venue .cette coiffure gra
cieuse, formeede bandeaux retenus par unetressede cbeveux
ou une chatne d'or, qui fait le tour de la tftte en se fennant
au milieu du front par un camde ou une pierre prteieuse,
Camille Bod« (Jenny BAsnns).
FERRUGINEUSES (Eaux). Voyet Eadx Muf^RALES.
FERRUGINEUX ou MARTIAUX. Voyet Fer.
FERRY (Nicolas). Voyez BtBi.
FERRY (Cladoe-Josbph), ancien depute k la Conven-
lion, naquit en 1756, k Raon-aux-Bois pris de Remiremont
( Yosges ). Apres de fortes etudes, commencees k Vtcole
milltaire de Paris et continuees sons la direction de D'Aleoi-
bert, qui devint son ami, il fut, k peine ftge de trente ans ,
appeie k remplir les fonctions de professeur k l*Ecole do
Genie, alorsetablie k Mezieres. Enthousiaste de toot oe qui
etait grand et honnete, il dut applaudir au moovement de
renovation qui en 1789 entralnait la France. Son departe-
ment Tayant dioisi pour representant k la Convoition, il ap-
porta dans les discussions de cette assembiee la jostesse
d esprit et la moderation d'opinion qui etaient le trait
saillant de son caractere. En 179S la Convention Tenvoya
en mission dans les departements du centre, k refTet d^y
survcilleretd*y activer, de concert avecMonge, la fabri-
cation des armes et la fonte des canons. Plus tard, le Di-
rectoire lui confia diverses missions politiques, dont il ne
s^acquitta pas avec moins de succte. Son mandat legis*
latif une fois expire, il alia reprendre ses fonctions de pro-
fesseur A I'^le du Genie, qui dans Tintervalle avait ^te
transferee It Mete. Mais la creation de T^le Polytechnique,
appeiee d*abord £cole centrale des travaux publics, k
laqoelle il fut tout de suite attache en qoalite d'examinateur,
le rappela bient6t k Paris.
Republicain sincere. Ferry, qui lors du vote sur la peine
k infliger i Louis XVI avait, la main sur la conscience,
prononce ce mot terrible : la mart! parce qu'il etait con-
vaincu que Pinfortune prince trahissait la France, ne
vit pas sans regret s*operer la revolution qui portait Bona-
parte au pouvoir supreme. Lors de retablisseraent du con-
sulat, ii renon^ meme aux diverses fonctions publiques dont
il etait investi, pour cherclier dans la culture des sciences
et des lettres une consolation k ses illusions perdnes. De
longs voyages scientifiques au nord de TEurope, notam-
ment en Russie, lui permirent d'acquerir un inepuisable
tresor de connaissances pratiques. Au retour de ces pere-
grinations, il fut invite avec instance k reprendre sa place
de professeur a r£k»le du Genie, et en 1812, qoand b
mort vhit si inoplnement et surtout si prematorement
(rapper Tilluslre M alus, I'auteur de la belle deoouverte de
la polarisation dc la lumiere, qui Favait remplace comme
exaroinateur k Vtco\e Polyteclmique, Tophiion unanime du
mondc savant forca le gouvemement k hit rendre un eroploi
que mil ne pouvait micux occupcr. 11 le conserva jwqu*eri
1814. A cette epoqucde reaction contre tons les liomnies qui
avaient pris part k la revolution de 1789, il en fut arbitral-
FERBY — FERTE
d«9
rement d^pouilld sans receToir mAme la pension modi-
que doe tout au moins k ses IoDg9 serrioes. II aopporta
sans se plalndre eette injustica criante; ei, fid^e aux con-
Yktioiis de toote sa tie, refusa pendant les Cent-Jours de
signer Tacte additionnelanx constitutions del'empire.
An second retoor des princes de la maison de Bourbon, il
se troovait d^ lors ^xMgfi par cet aete si r^cen^ de sa Tie
pulitScpie contra Todieose ruction dont les membres de la
ConTentkm qui avaient cm deYotr, Yingt-deox annte au-
paravant, oondamnar k mort le maDieorenx Lonis XYI,
etalent Tobjet de la part da gouTemement royal. Gela n'em-
p6cha pas ie ministre Deeaxes de lefaire arrftteret mettre
au secret, sans autre cause que sa quality de r^ffieide. II
f ut oependant bientAI flargi , et quelques annto plus tard
uue pension lui fnt acoordle.
£n 1819, la fondation de la Revue eneyelopMquie^ k la
redaction de iaqueUe il ne cessa de prendre la part la plus
active y lui foomit Poocaslon d^utiliser les etudes qui avaient
fait le cbarme de sa longue carritoe. Tout d*abord, il s'as-
socia k la redaction de notre DicUonnairef dontil compre-
nait la portde et Tutiliti. II s'^teignit doucement le 1*' mai
lS45y 4 Liancourt (Oise), oil il YiTait depuis longues ann^es
dans one philosophiqneretraite.
FERS. La peine des fers existait sous Tancien regime;
elJefut conserve par la loi du 25 septembre 1791 et par
le Code des Dflits et des peines du 4 brumaire an it, en tant
que peine militaire. Cest la mtaie peine que celle des tra-
Taux foTC^que lui a subsUtu^ le Code P^nal de 1810 ; elle
produit les mimes effets dTils, la mtoie incapacity, et elle
est subie de la mtoie mani^re. Les conseils de guerre pro-
noncent la peine des fers pour les d6lits suiTsnts : le pillage,
Tabsence k la g^n^rale, le ddait d^animaux morts de conta-
gion, la Tiolationdes consignes, le d^pouiUement des morts
sur le diamp de bataille, le faux, Tinsubordination, la lA-
cbet^ simple, la maraude, le sommeil en fiiction, le toI chez
5on bdte, etc.^
[Les fers sbnt infiigfo comme peine purement discipli-
naire i bord des Taisseaux aux matelots qui se rendent cou-
pables d'infiractions un pen grsTes k la discipline et k leurs
devoirs. Void en quoi cette peine consiste : dans une partle
de Tentrepont rterT^ pour reccToir les matelots qui ont
^•t^ oondamn^ aux fers, se trouTent plao^es des barres
de fer portant chacune un certain nombre de boucles ou
d'anoeaox en mtoie mdtal , dans lesqnels la jambe d'un
bomme pent 6tre retenue. Ces boudes peuTent s'ourrir; et
lors qu'on y a fait entrer la Jambe , elles peuTent se former
an moyen d^m cadenas , de mani^re que cdui qui y est re-
tenu ne peat en sortirquelorsque la personne qui a la cl^
du cadenas juge 4 propoe de rouTrir ou est autorisde k le
Cure. Plttsiears bommes peaTont itre ainsi retenus k la fois
aux boucles d'une m&ne barre.
\j»ftTt sont ane panition qui ne pent 6tre ordonnde que
par le capitaine oa par Tofflder qui comaiande en son ab-
aeoce , et qui dans ce cas doit lui en rendre compte. Le
plus ordinairement ceux qu'on y condamne n*y restent que
peo de temps, quelques heures ou qudques jours , sui vant la
gravity de la Tante pour laquelle ils sont punis ; mais ceux
qo*oa yretient,parce quails ontcommisouqu*ilssontprerenus
d*aToir commis qudque crime, ou bien encore parce que la
ti^T^A& du Taisseau pourrait 6tre compromise s*ils ^taient
litres, y demeorent jusqu^A FarriTte dans quelque port ou
ils poissent 6tre d^barqu^et livr^aux tribunaux, ou jus-
qu'4 cequ'ils aient ^t6 jug^ par un conseil de guerre tenn
sor le vaisseau mfime. V. db MoLtoN.]
Les ndgriert ont des fers pour maintenir leur cargalson.
A bord des bAtiments marcbands , comme sur les vaisseaux
He VtXA^ le capitaine ne se g6ne pas pour faire mettre aux
fers le passager stiitieux ou raisonneur. Demandez plutdt a
Dotre dier coUaborateur Jacques Arago ce qui lui arriva lors
de son voyageenCaliromieenl849. Le capitaine n*est-il pas,
comme U se platt k le r^p^ter, monarque absolu dans fvon
I/el
MGT. OE LA CONTERS. — T. IX.
FEte ( Commerce de ; . Les lexiques les plus voluml-
neux et les plus r^oents ometient, nous ne savons du reste
pourquoi , mais k llnstar du JDietionnaire de VAeadMnie ,
de rapporter une des acceptions usuelles de ce mot , qui
exige imp6rieosement ime explication. Nous touIods parler
de I'emploi que, par catacbrtee sans doute , on Cait du mot
fer$ (au pluriel), pour d^igner Tensembie des dircrses
marcbandises dont se compose le commerce des objeU de
Htarie en gdn^ral, tds que laine, crin, duvet, plumes,
coutil , toiles , oouvertures , tapis, etc.
FERSEN ( AXEL, comte db ), grand-marshal de la
di^te de SuMe, issu d'une ancienne famiUe iivonlenne qui
sous les r^nes de Christine, de Charles X et de Charles XI,
a (oumi un grand nombre de personnages distingufo, na-
quit vers 1750, k Stockholm, et, aprto avdr termini ses
etudes, se ren<Ut en France, od il fut nonun^ colond du
regiment Royal su6dois, II servit alors en Am^que, et
Toyagea plus tard en Angieterre et en Italic. Quand telata
la revolution fran^ise, il se distingoa entre tons par les
preuves de d^vouement et d'attachement qu'il donna k la
famille royale. Ce fai lui qui, d^uis^ en oocher, se chargea
de la condoire de Paris 4 Varennes; puis, quand die fut d6-
tenne au Temple, on le vit braver tons les obstades, tons les
dangers , pour adoodr ses souffrances et lui faire passer
qudques consolations. Forcd de quitter la France, le comte
de Fersen, aprte avoir successivement sejoum^ k Vienne,
k Dresde, k Berlin, rentra dans sa patrie, ou le roi ie nomma
d'abord grand-maltre de sa maison, puis chancdier de I'u-
niversite d'Upsal, et enfin grand-marshal de la diite. Cepen-
dant, il ne t»rda pas k encourir la haine des masses popu-
laires, et cette hdne acquit la plus terrible ^nergie quand
une mort tout au moins mystirieuse enleva k U Su6de le
prince royd, Charies-Auguste. Le bruit s'dtant r^pandu
alors que le comte de Fersen, sa soBur, lacomtesse de Piper,
et qudques autres grands personnages, n'dtaient pas dran-
gers k cette mort s* soudaine, une dneute ^clata dans les
ruesde Stockholm, le 20 Juin 1810, k I'occasion de la trans-
lation des restes mortelsdu prince ddunt, ramenS en grande
pompe de Liljeholm. A la vue du carrosse dans lequd le
comte de Fersen snivait Ie corl^e ftmdire, le peuple lan^
une grde de pierres contrel'homme devenu I'objetdes plus
injurieux soup^ns. Cette actoe de violence prit toat de suite
un caract^re td, que le comte de Fersen dut au plus Tite se
r^rugier dans la maison la plus proche. Mais le peuple I'y
poursuivit. Alors ie comte Silfvespaire esp^ra le soustrdre
au danger de mort qui le mena^dt, en donnant au peuple
Tassurance quHl alldt le conduire k I'hAtel de ville. M. de
Fersen y fut effectivement amen^, mais sous une grde de
pierres et autres projectiles; et k peine eut-ii frandii les de-
gr^ du perron, qu^une bande de furieux courut aprte lui
et le massacra. Son cadavrefut traln6 nnsnr la dde jusqu'ii
la place du mardi6, oil il resta longtemps expose k tootes
les insultes de la populace.
La comtesse Piper, objet de hdnes non moins ardentes,
r^ussit k s'Shapper de Stockhohn. L*enqu6te judiddre qui
eut lieu ensuite ddmontra la complMe innocence du comte
de Fersen et des dens.
FERTE (La), nom commun a une ioule de locality
que I'on distingue entres dies par I'additlon d*une denomi-
nation partlculi^rc. II estddiv^ , sui vant Ducange, du vioux
moi fermeti (Jtrmitas), oui au moyen Age dgnifldt for-
teresse , cli&teau. Les plus importantes sunt :
FERT£-B£RMAAD (La), chef-lieu de canton du d^par-
tement de la S a r t h e , sur la rive gauche de PHuine , avec
2,615 habitants, une importante fabrication de toiles occu-
pant 1,000 k 1 ,200 metiers dans la ville et ses environs, des
fabriques de cdicot , des filatures de Idne cachemire et de
lahies longues, occupant 700 ouvriers, des tuileries,un
commerce de bosufs et de gralnes de trifle. On t voH une
belle eglise golhique, un anden cliAteau servant d'hOtel de
ville, une bibliolh^ue publique de 1,800 volumes. Place
importante ]adis, elle (ut prise en 1 189 par Philippe-Auguste
47
1
170
sur Its Ai^ala. Gmi^ ite Nudlrail flMora aminBl en
1424 6t eo 1449.
FERTi-GAUCHER (U) « oM-lIn 4« enlon &n difn^-
temeot de S e i n e-e t-M a r b 6,8ar le Orao^Moritf, a? ae 1 ,097
liabitanU, des tannerieSt des fours k cliaox,^ tnto^ k briqiws,
k des rooulinfl^ tan^deapapeleriesi desfabriquea de serges^et
un oommerca da grains al iarfnas. Les marAcfaanx Marmont
at Mortier j livrtont na Mfer oonbat, la M nars isr4» k
line hrigada annemia, ions las ofdiaa du |«inaa Guiltnmia
daPrusse.
FERTt-MACti ( La) ^ cfaef-Uan da canton d« dtf^artanient
de rOma, areeOy 0)9 habitants, ona faMeation taiportanle
4a CO ills ^ rotors , sianoisas^ guingurta , calieals , rekana de
di, de paigpiosi de tabatiires de bois^ do ntehaa 4 qolnqnel, de
passementerie, des distilleries d*eaox«dei-Yie^ des tanneriea,
des tiiileries«daa teintureriaa^ dea blancMsseviaB, »ier4eoltB
de miely de cire, de lin.
FERlt-MILON ( U), elief-ttm de canton da d^parfemont
da rAisne,sar ronreq, atec 1, 850 habitants, dea Manehis-
series detoiles, un d^t da bob et do W4 pour Paria. Henri
IV assi^^, en 1&94, la Chilean fori da la Fert^Milon, s^an
rendit mattre par eompoaition, at lo fit dteantelarpar las
habitants da Tlngt-bnit filla^Ba enTironnants, qui furant e»-
ployte k CO traTsil pendant hnit Joura. Lea ruiikea de oe
Yieox manoir ont anoora nn aspect fort imposant; la ^iUe
po884do en outra una atatno em marbra de Racine par DaTid
d'AngMTS.
F£RT£.S0USJ0UARR£ ( U),cliaf-lien de canton dn (M-
partenientde Sotno-ot-MarneySurhiHame, avee 4,189
liabitants, nne importanta exploitatian da plerres meuliiras
renommdes, des fslniqnes de monies k mouMn, des fiibriques
de carreaux, de hien d'outro-BMr , de poterio de terra, de
serrurerie, do toiles ; dea fours k ohaux at k plilre, one pape-
terie mteaniquo ; dc» oorroyeries, nne typograpldo, vn com-
meroa important da hois, charbona, grains al forinea. Cost
une station dn cherain de for de Paris A Strasbourg.
^FERT^SUR-AUBK ( La >, petite fiilo dn ddpartement da
la Haute-Harna, snr la rira guicha de rAobe, aTeo
1,131 iMhitants, una ferga el on baut foomaao, un ^rand
ddpotda hois tatld, deal 00,000 attraa aont ospdMannnal-
lement sur Paris.
FERTi-VIDAME (La), eheMien do oantondn d^partamont
d*Bttro-ot-Loir,af«e88ahabttantaet una source mhid-
rale remiginaaae.
FERTIUT^^ qnalH* do ee qni miJMiU, c*e8t-lk-dfre
de 00 qui prodnit beancoop. Lea champs fortiles sent oenx
qui payent le InTail par d*abondantes rfooltes : la fertilitS
est done en partie la rdsuMat du labeor at de rhidustrie de
rhommo. Mais bien d'autras causes ind^pendantes de sa
ToloBtd modifient las v^^ax qull cnKive, eentuplent ses
prodttils an d4tmiMnt ses esp^ranoes. Les tam^ajiriUes
aont raios^ at tout le talent do cuMtateur oonsiste k s'aider
des circonsUnces favorables , k pr^Toir les inOueoces fiicheo-
aes ponr so prteiunir contra elles, aoCant qu*il le peot, et oh-
tenirahMllad^rt de fertilltd Iaphi4 conTenablo et le plus
ooostanL Lea angrala at les amendemeets rendent
les terras fortiles; encore fout-il cliolsh' les r^tes qid
oonTiennentlemiaux4 chaqnasot, ▼arierlosassolemen ts,
fdcandar la terra pir un tratail foeessant et aftendre do
bonnes eondttions atmoaph^riquea.
L^ /ertilUi abiohte d*un champ depend de la quantity
de terra Totals, de ton degrd moyeo de densHd, d'une
juste proporlioft d^bnmidit^, de chaleiir, de loml^re, et de
fo^ns oonvenaMea. Bk fertUiti relative depend, d*une
part, da hi nature do la terre, et, de Tantre, de respftcedcs
phmtea phis on moins approprl^. La fortilit^ den ann^es di-
P«!nd d*uno henreuso altematlte des jours citauds ct des jours
da pluio, 01 aussi de Tdtat de Patmosph^re k Tdpoque des
seamnees , de hi floraison et de hi r^cotte. P. GAOBEirr.
I^'ERULB i genre &t plantes de la fomille des ombelHfo-
res| dont tootes lesesp4ces sontlierbacto oo snflrutescentes,
l^n^^raltnnjnl grandaa, el ae ioat romarquer par Tampleur et
Fnmft — ntesssAG
laflaamo#eMr fooiteige. IfoiitiTofn en Eoropo la/Me
eemmiM (fitnla coanntnrii) , qitf d^oore tei boitb dels
IMdAerraofe el bOMooop d^atftres eOtes marffimes. Sts
fleura on ombeHestouffuessottf jtonea. ite tlge, haute de i^fii
k 9 matron , oaf IrOi^^ndsae, forme, presqo^ ligtieuse, mth
rendno \6%ktt par la mooHo qu'olM conttort. On employait
autrefola eette mootle spongleasO cftf guise d'amadoo.
DanseorlalneapanfosdePltalie, les befgefs ifistL senrentea-
eora pewr la memo nsaga.
Cfno autre espOce, Itfetulaassd/ogtuia^ est stirtoo< rs-
marqnabfc par as Racine dont ort exfMt hi ftiafifere gommo-
r4ijneuse, eoifnuo sons lenoM 6^ dssUfottidJot,
Sons le rapport de Pantiqnit^ Ot des iourenln qO^^e nomi
laissOs, il font eiter le ferula gkmta^ iutrthes dtt Grees,
belle planto du mOme genre, ^flt |nirtent Thdopbraite,
DIoseorMe el PHne. EHe lone cm gf and rOfe dans la lOytbo-
logo dea nadens. La Fable reot quo eO soft dans Pint^rieor
noeMeux do la tige de oelte gnttdt forule que Prom6tfa4e
ait renformd to ftn qnll d6roba an dd. Les adorateurs de
Baeohns, dans une Mhrte irresse , so frappatent saasie
btesser afoo me canne do forule. Ott toft encore flgnrer h
fomte aor le sceptre des emperears. On nons^ aussi que
c*est dans une tige de forule tidds de sa taoellO qn' Alexandre
oottserTait religfensement les poddes d'RomOre, itant de
las avoir logics dans ta riebo cassette qa'il trouta parmi les
d^ooilles de Dnrint. PtLOota p^re.
FISRIJLE4 petite palette en bob , asseis dpaisse, el an
bout plat et Idgteement arrondl , dont so sertaient autrefois
les pddagogues ponr frapper dans lA tnahi les dcoUers (joi
avaient manqnd k four detoir. La ptemi^ fdrule fot Taife
4 limitation de fo plantede ce nom (voyei rarlicle prfcMent)
quo les andens empfoyatent an m4me usage. Quand les p^-
di^oguea aRatent pttrteat revOtos de la robe noire , ils por-
talent auspendu ao cdt6 ce redooteble faistrumeaf : de Uk
Bom de ffeni porte'firul^*
Tu tat ptuer poor ridieale
Ches let roii du pays Utio
Donl le tcepU'e est one f^rale,
8 dit on vienx poOte. Noa p4res dtafeni Aerda 4 lkfir%h;
ks ^ooUen do lour temps avaienleu aor la mahiphia de jV-
rule$ que de mots latins dans la t4te. Aijonrd'hnf, qne toots
punition corporelteest faitarditeanssi Men per lea mcrarsqai
par les r4glemente unirersitelres, te/i^Je a dte reMgofc,
afaisi que les verfes^ ao rang des tteUMes honnies el
oublite sans reteur. Mate noa eiitfiaritt d^Ocoie et de
coU^ s*en dddommageni a* aecablanl de ptmum el
d'arriis eea panrrea dcoiteraqnl n'en peofreM mais, et qd
n*en sont ni mieux appris, nl piaa aatints. R iTesI pas t»
aobi d'aTob* r^gnd dans Syracnso ponr OtrO dans Ptole oa
rude et stuplde tyran.
Us pddants k dtetionB mppeleront IOH|btti^ afec Aort^
que la /<ni/e, chantee par Martiil el Ivydnai, 4 en dOi
usages plus reier^s : an moyen Oge^ on appeMK/^ltf h
crosse et le b4ton des pr41atii. Dans le Bas-Empfre, firtiU
aignifiait fo sceptre des eroperenra. De 14 fo nom db porte-
firule (vflcpOvi xofopoc ) donnd aox prinoea.
On dit fignrdment qa*nn honmie est so«s In Jirule de
qnelqu*iin, pour dlreqn'il depend do lot. * II fot doftfe obNg^ de
ma mettre sous kt firule d'un antiro; il ni'e»n>ya dies le
docteur Godinea, la plua hnbito p4dnnl d^Ovtodo, > dit U-
sa^eaud^but dason GU Bos. On dit elaaslquement la llfirute
d*Aristerque,pour indiquar une critique doaoe et mod^r^
par opposition au fouet de Zoile. L« mokfinOt s'emploie
au&si qudqoefois comme synonyme do toot testrunmt
servant k Trapper : c'est dantf ea aena qneLa Fontiten, par*
lent do la discfplioed*un ddvot, a dft :
II se fAt fah on grsiwf tenipule
D^iriner de poiotei it f^ruK*.
CliaHw DtJ ftOXoiS.
FERUSSAC (ANDR^CTiE^vNa d'AUDKBARD, baroa
DC), issu d'une fomille de noblesse d^^pdo, d4 au Cbartron
F&U8SAG — FESGH
•T|
(TaflMetHQMnMM)»lft M 4teiBbn i7M, Mrvttd'dM^
l%iBplr»{ m^U^ fiNtttf p«r une blHsnra graTe* rt^m ^
PvwMte d'EftpagMy d*afcaaAD—w U carriteo militaira, fl
•Mill de r«ii^pMaiir la ma$'ft^iuiat% d'Olonoa, dant Im
BasMs-Pyrtete ; ca ^«i na I'en^ba paa d*accoeilUr avea
anflwnwaaRia laRaslawitiMi, (9m k bmuUbI en place. iUis
Gaat-)Qyn, fl aa d^voiia m aaliii du pays ; at, 6*11 a'alU faa
^ Gaod |M)r^ar tfei amseiU k Uak XYIU, U eaaMBtit
dii moliia k aocaptar da Tuivrpalatfr, d'afaord la aaua-pid-
toDCiifa de Baiaa, paiicetia da Goaapiigiie. fta bonH§ eon-
iuiU an ea momaai d'dproava» pour la i^igiUmit^ Cat r^ooati-
paiflda pliis tard par dei tinploiit lacratift d^peadant du
Kdnialre da la guam, qui tt de liii praatpie euMtotaeiit el
Sana tno^on iiniealeBanUaotoaal d^^taft-SMJor. Fils d'lm
ivlitaira tnto-dialiagjuft oranae aa? aal at sw tout Qootfoa
sMogoev cond^lMiiriphatiHriiii&aa , il a'^taii fait d^i^ «n
MfB par Ma NistiOirgiuUmniU » ^itUraU U pariicutiire
dss m&liusqua imrniru ei JUuriaUles^ doot il avatt
traavd lea pnacipales duaate dans das papiara de laaiHa.
Daoa ott oarrage, qui fiit Fo^da divera rapporta^ i^Acadd-
loie des Sdaocea, toules las caiqiiillai sa troavaat igurtey
d*apraa oatany avac la plofl graad aaio. Yen Taute 1824,
a peine dgt da tTeiite4iiiit aas, qnittant la service, il londa,
en coBctiflreBeeavec la Eeoue miey€UfpidiqH€ deiulUca (da
Paris , ) ie ^« Ut'ti n makmiii dst Sctenee$ a/ da I7ii-
dustrie^ qae le dufid'ABgoiiidBM, daos lea dennfttess ananas
da la ftestaBiatiaa, ayait pria soaa aa prolectioa apdoiate.
Cette ?afllaeBlKprise aapoufait sviisisfteripi'avac fappoi at
les sobTenlioas da peayair. Get appai , oas aabrentions Ud
forent tout & coap m^m^ par les cfaambres k la svite da la
R^Tofaitiaa de Jaiilat ; at le BuUeiim natoaraeldisparut ; ¥6-
roftsac cepaadant Itait deveau ddpvld de saa d^adeoMftt k
l^fssae de oettenteM rdroIntioQ quHk tf&nk certes pes ap-
pelte de ses wusok, aaajs k iMppeUe, selon sen niage et ectlid
de laat d*autias , il s^^it eoiprassd d'eflrir sea aerfteas at
aoB ddvoueooeat. II momwi la tl Jaatlar 1866. '
FERVER, bopstese, sprte d'aags gurdiaa daaa la nH-
gioD des Panes <«oyas Mmm ).
FERVEUa. afdeor , wiAa , seoliipaBt Yif at aAectuaua ,
ftTac ieqiiel an se parte aui aeavraa de pi^td et dediaritd.
On prie Diea;on serl Dieu avec (enreur; la fervcur d'ane
devotion bien entendue est agitable k Dieu ; main il faut se
d^fier d^une ferveur trop exclusive, trop arde^te el sarfoot
trop svbite; car sou vent alors elle cbt passogere, et se refroi-
dit, se ralentit aussi promptementqu'elle est renue : de \k le
vie0x prararbe Fervtftr de nmHee w dur€ pas iongtanps,
FES oa FEZ(du larc Fais, bolte), Bom d'ane oaiaiiva
ca 9aaga diea \m Grees, les Tuias et autres Orieataax, et
qni ca ce qui ioiiiBfae lea Grace fait partia da eostuane na-
lioDal ; dte ^on aaux d'aatie evi qui est adopts la castune
curopdaa aa la portent pas. Ella est eanunane aussi parmi
les fisouiies gnKq^^^s. En Turquie, depuia les r^ormes poU-
tiqaea •pontes par le sultan Malunaud, to/fis est pneserit k
tooa les fooatiannairas publics an remplaeement da t u r li a a ,
et aM intradait ^ans Farastei^lito. Cliea lea Gkcs, le>it
Tarie k Finfini, et quaol k la mati^re avae Uqualla it eat eo»-
fedioaady et qoaat k la manttra de la patter, tantdt fart
diaydy tantdt bas. Celui das gaas da la eampsgna est Inm, et
d'dUifle grossite} diet les ridies, H eat plus ^lay« et V4iMtk
ea eat plus dalicalament travaUl^a. La/fS aa ikbrique arec
one dtofle da laiaa fieutrte teinle an rouge, ta quality de
la laiatura et la dun^ade la coulaur, lui doancnt une vaievr
plaa oa mpins granda. Cast k Tunis qu^on fabriqiie les plus
baauK/b. D*onlinaire ils sent aiirmoab^ d*un gland en (Us
Ualiaa ou tissds, da sole bleue ou d'or. G^ast dans le gland
qu'aaiste la plus ^% diversiU $ les oiaHas et le^ liabilanls des
lies at dea cdlas portent de lon^aea tioupes, randes et Men
fbumies : cUez d^autres, par aaemple eliea eeux qui portent
las longs vMemanti asialfqnes, lea glands sunt aussi simples
que lesyHf sonlbas. En Turqule, leplasoa molns de rfchessa
dea/df indiqua la dilffircnaa du rang oecupd (Mif les dlTers
FESCA ( Fadrtiwi ftwHT ) , eBaapoaftadr dWiagod^ad
la 16 f6mer 1769, k Magdabooas, daviBt an 1816 chef d'or«
diestra k Carisrabe, at raoonit dans eetts ntte, la iO asaas
1826. II bNMamobis par Porlgpaaiitd etla apaotanditdde aoa
talent ^m par Ttode attenlive qa*il avail fiute des granda
Bsaltraa, et grAce k laqoeMe aes paadactions aont taotaa
Buurqa^ a« edn da oette aage mesure et de oeUe belie oal*
forniit^ biea pidttrabia il one origiaaiiCd qui aa aa aoaaiierta
qoa par la mipris de lautas les regies. ComoM il ]aaait ra*
inarqoableineat blM da «?aioa , M caMposn one foole da
petits quatuors, dont une Mition complete etd'oa piiK IM
dey^ a dt« feite i Paris. On a aped da fad ptadeara ayai-
pboniea vigaweasemeat deritaa, at qaeiques^op^raa; par
exerople, Caniewnbm et Oaicr a Leiia, tA Pon rennrqw
moias rorigpoali^ qoa lliaaran agsaaaaait des idteet Tab-
seaoe de taata ISuata isoaira la goftt; et ecpendant, waifprd
tout leor at6tiU, ils n'ofatiareat j/uaafs an JJIaBiegoa un da
cas aocofcs grands, iaospiaslda et papaldtaa qui fimdeat aaa
r^putatian.
FESC£irNili6(yers),a|Bi«libraBatgraedersqu'aadiaB«
talt^ Rome daaa laslltes, daas las dlvartisaenMata oriinairBS,
dprindpalementdanslaspoees.iiesfarBlbsceaala8ea sstur"
nin«, ear oaleur a donnd ealteseoondetfpitbMe,dldeBtnides,
ddpounrnadeBMsare, assalaaaatedaplalHaateHasladdoetttes,
semblablas, en unnsot, ii ces fasppomptas da taverne, k ees
saiWes bacbiqoas qne dicCe Haresaa kdes convives sans gett
etsans pudaur. On les cbaatait surunten grotesqae, en f
Joignaat las daasas lea plus lasdvas et les postaraa las plus
Iramodesles. Qn'aa se repidesate une fbute de nutres, tr6-
pigaaaiau sond'un aigia pipaaa, a*aga^ant par dee i^dlteries
avec des vdx diseardsates, dee iaveetivaa plelaaA de M et
de grossi^retf : mM I'inuige des vers fesaettdaa, qafHaraea
a caractMs^ avee taut d'teergie .
Fefceoiiina per huae invcnia liceoti* foonrnt
Yersibus alteruis^ ^pprobria rustics fiidit«
Cea scandaieoses prodoottona avalent empraat^ leor aom k
la ville d'teoria Feseenala, dont las baUtanls, e^Mbras par
leufs extravagances et la nislldtd de leaie UMSan, s'daient
les premiers excrete dans ce genre de eompodtian. Accuell-
lies par une populatien fnenlte et aauvage, qui ne deman-
dait que des piddrs ausd grassiars que ses peaebaats, lea
btearres pasquinades de Feseeoaia Irouv^rent 4 itame one
sympatlile d viveet d durable , que pendant prtede emit vtagi
ans le villa de Mars aa eonnat pas d*aMtve poteia dramatiqae.
Le caraeUfe mordaat et saUriqita qn'on tear lo^irina dans
la suite les fit tomber dans oa diserddit oomplet; mais eHea
se relev^ent de eet ^diec avee un saeete out les rendK ploa
formidaMes qae JaaMls. On rapperta qu'Aagada, peadant
le trlumvfrat, fit des vers fescennina contra PoWan, qui a>
i^pondit que par le aHenee, « paroe qne, disait-ff, fl ^talt
trop dangereux d'^crire centre un bomme qui peuvait pros-
crire ». Ce Tut le chantre d'Ariane qui ressnsdta ee genre
monstraeux, en le produlsant sens ta forme d'nn badinage
aussi spirttud qne liceneieux. Amlle Doivame.
FESCn (Iosepb), cardind etarVhevgqne de Lyon, Mm
ut^rin de Lsetf tia RamoKnl, m^ de Ifapdton, etait fHs
d'un cttoyen de fi8!e pervemi an grade de lieutenant dans
I'nn des regiments suisses an eervice de France. 116 k Ajac^
do, le 3 Janvier 17es, II a'avdt gnire qne six ens de plus que
son neveu , Tonlqueautettr de son ^^vaflon d de sa fbrtune.
Son p^ renvoya, k TAge de trdsc ens, Aire aes etudes au
a^ndnaire d'Alx, od It fut ordennd pr6Cre. Mds la tourmente
r^dutionndre TarradA momentan^ment au servloe des
autds, et en 1793 , soit que sa vocation se fOt rsfrddlej soli
Su'H comprit qiiH n'y avalt pas en Id rdloffe d'un martyr,
dma micux jdcr le froc aux ortles que de s'etj»ser aux
p6ri!s et aux persecutions qui mena^aient niabK ecd^da^
tfque. J1 cntra done dans le service des vivres , et ne tarda
pas k obtenlr un emploS de garde-magadn k rarmte des
Alpes^coromandte par le g6n6rd Montesquieu; mds, dte
qae le ritabKssement dela reNgioa qifbdique eu Frsacelbt
S73
FESCH — FESTIN
chose aiTfttde dans la IMe de Napolten, il re^tordre dial-
ler bin one letraite de quelques semaines dans un s^mi-
naire de Lombardie, poor reprendre lliabit eccl^aiastiqne. Le
2 afril 1802 UdeviiitarcbeTdqae de Lyon. L'ann^e d'aprte ,
Pie V0, qui avail tant aujet de se montrer reconnalasant
enTen le premier eonsul, comprit son t^^o^teoncie dans
une promotion de cardinaux-prdtres; puis, k queiqnes mois
de b, le caidinal-arebeTftque de Lyon, nomm^ ambassadeur
de France prte le saint-si^e, partait poor Rome aTec C hA-
tea ub ri and qu'on lui aTait acQointen quality de secretaire
d'ambassade.
Quand le cardinal Fesch quitta la capitale do monde Chre-
tien, ce fot poor acoompagner le soorerain pontire dans le
voyage qnll fit h Paris, vers la fin de 1804, k I'eflet d'y sa-
crer et oonronner NapdMon en qnattte d'empereur des Fran-
ks, et blent6taprte ii fut sacoessivement nomme grand-
amn6nier, comte de I'empire, senateor, grand-aigle de la
Legion d^Honneur, et coadiuteor dn prince primat de Franc-
fort, avec le titre d'ol^esse sMniuime, NapoMon fournit
lar^ment aux besoins da r6le princier assign^ parlni k son
oncle; et celui-d se conlorma aux vues politiques de Tem-
pereur en 8*entoarant de tout le prestige do luxe, cort^
oblige de la grandeor dans les monarchies. (Test ainsi qnll
se fit constrdre k I'extrtoiite de la roe do Mont-Blanc (aa>
lourdliui de laChaussee-d'Antin) un palais d'assez maovais
godt sansdoote^.aox proportions tout k la Tois etriquees et
gigantesques, mais ob, en revanche, Tor et les marbres pre-
cieox dtaient partout prodigues, dont I'ameublement seul
n'avait pas coOte moins d'un million, et ou Ton remarquait
notamment one chapelle qoi pouvait avantageosement sou-
tenir la comparaison avec ce que les palais imperiaox of-
firaient de mirax en ce genre. Bientdt la galerie du cardi-
nal acquit k Juste titre une c6iebrite europeenne. La m^sin-
telHgenoe ne tarda pas toutefois i edater entre Toncle et le
neveu. Le cardinal improuvait la conduite tenue par I'em*
pereur envers lepape;et son improbation consciencieose
fioit par se changer en une energique opposition. £n vain
Napoleon tenta de I'adoncir en le nommant au siege de
Paria, deveno vacant par la mort de M. de Bel loy : le car-
dinal Fesch tint bon, refnsa Tarcbeveche de Paris, et se
vit , en ponition de sa desobeiasance anx volontes de Pem-
pereor, depouilie du titre de grand-aumtoier , qoi resta
vacant pendant quelque temps. U lui fot rendo, 11 est vrai,
4 la fin de 1811; mais les caoses qui avaient amene cette
scission entre Poncle et le neveu, c'est-i^-dire la persecu-
tion et la captivite du pape, sohsistant toojours, le cardi-
nal se retire dans son dio6kse, oil il continua de resider
pendant les trols demi^rea annees de Tempire , y meuant
d*alileors nne existence princl^re. HAIons-nous neanmoins
d^i^outer que Topinion publlque, toujours si diificile k sa-
tisfaire, ne cessa de rendre hommage k la r^olarite de
moBurs et k la dignite de conduite de Joseph Fesch depuis
son retour k la vie ecciesiasti<|De.
Les evenements de 1814 eurent pour resultat de lui
faire partager Tostradsme dont le goovemement de la res-
taoration ftappa tons les membres de la famille de Napo-
leon. II se retire k Rome, ou Pie YII, reconnaissant de son
devouement k regard du saint-siege dans des circonstances
dlfficiles od plusd*un haut dignitaire de l^^glise avail failli,
loi fit un accueil propre k^le dedommager de la perte de ses
lionneurs en France. La noavelle du debarquement de
Cannes et de la marche triomphale de Napoleon sor Paris,
en 1815, Art re^ue par le cardinal Fesch comme nne mani-
festation visible des volontes de la- Providence, et il s^em-
pressa de quitter Rome, avec madame Mto, pour venir re-
joindre Tempereur, qui, le 2 juin, le nomma palrde France.
A qnekpiei Joqit de Ik, le desastre de Waterloo vint briser
nne fofede plus les esperances qui se rattachaient k la fortune
de Napoleon,, ct le cardinal Fesch dut reprendre le chemin
de Texil. U put , du reste, realiser la fortune considerable
qu*il possedaiten France, (aire vendre Ic mobilier somptueux
qui gamissait son palais, en m^me temps que la riche ga-
lerie de tableaux des maltres andens et modemcs qa*fl y
avail reonie, et se defaire de Timmeoble meme, dont la spe-
culation ne tarda pas k s*emparer pour en iSure cinq oo six
h6tels particoliers. Toutes les instances anxquelles on eot
reoours par la suite, au nom du gonveruement des Bour-
bons, ponrle decider k donnersa demission dn siege archi-
episcopal de Lyon echouerent contio son inflexible ohstios-
tion. Use ratraucha opinifttrement dans les canons de I'^giifie,
secretement encourage par la coor de Rome, qui n^eiait pai
fftchee de defendre en sa personne les droits do conconlit;
il fallut meme, en 1825, obtenirdn pape nn href special poor
le deponiller de sa Jnridiction spiritneUe et nonmer on
administrateor provisoire k son siege vacant de fait. En
1837, lilamortdeM. de Pins, anden eveque de Umogu
et archeveque d'Amasie in partibuSf qui avail ete tbai^
par le gpuvemement de la branche alnee de radminisln-
tion du dioctee de Lyon, la coor de Rome essaya d'obteair
le retablissement dn cai^inal Fesdi sur soa si^e ardii-
episcopal ; mais le goovemement deJuillet repoussa peremp-
toiremcDt tootes les oovertores faiteskcetegard. Le cardi-
nal Fesch monmt le 13 mai 1839, trois ana environ aprte
sa soeur Ltttitia, k laqoelle rnnissaienl les liens de la plus
Vive amitie, et i qui il avail donne lui-mfime les deibiers
secours de la religion. Les lettres, les arts et les devoirs de
son etat avaient ete son refuge dans Tadversite; lis firent
la consolation d^ demites annees de sa vie. Lanonh
breose collection de tableaux qu*il avait reonie dans son pa-
lais de Rome etait visitee avec empressement par tous les
aoklteurs, qui k sa mort s'en disputerent les d^Mis au feu
des encberes. Sesrestes ont ete transports en Corse.
FESSE-M ATTHIEU, sobriquet pen conrtois, deri¥e,
disent les etymologistes de face de MaitMea. On rait
qu'avant sa conversion wintMatthienetait pnblicain
et sans doote lUtf rier. On pretend , d*un autre cAt6, re-
connaltre k li &ce les preteurs k la petite semaine : de la
la designation At face de saint Matthieu oo de Matthieu,
pour designer un usurier ,:puis, par corruption, ou pluiet par
insulte, on a dit feue de Matthieu ou Fesse-Matthieti,
De cette location est peut-etre venue cette autre : il se fe-
niifisser pour un iiard. Moliere a employe ce mot dans
ffktourdi :
C»r enfin en Tru ladre il a toujonrs Teen :
11 M tertitjesser poor moios d'oo quart d'ecu.
BaioT.
FESTIN9 banquet, grand repas qn'on donne avec o^e-
monie. L*usage de^festins a ete commun k tons les dedes
et k tons les pays. D^s les premiers temps dn monde^ il j
avait des occasions marquees poor des repas d'apparat etde
rejouissance. L'ticriture dit qn'Abiaham fit nn gjand fistin
le jour qu*il sevra Isaac. Laban invita nn grand nombre deses
amis au ^epas prepare pour les nooes de sa fille avec Jacob.
Cest par un grand /es<in que le p^re de famille cAibre le
retour de Tenfant prodigne. Toot le monde ooonalt
le festfai de Balthaaar. Dans Tantiqoite profane, ks sacri-
fices n'etaient soovent que des festins sacres. H y a un
Trattidet Festins par Moret Heiss, dans son ffistotre de
TiPinpire, decrit le/es(iii^ue Charles IV donnaaox eiecteurs
apres la promolgation de la BoUe d*Or. Jamais les Persei
ni les Atlieniens ne disoooraient d'affaires serienses qu'an
milieu d» festins. Festin vientde/ss^nm, pares que les
premiers Chretiens n^avaient de festins que les joort de
fetes ott &agapes, Huet fait deliver ce mot d^festinare,
qu^on trouve dans i'ancien interprete latin dn Commentaire
d*Origtoe sur saint 'Matthieu : Ut veniens Ulue Jesus fis-
tinet cum dUdpuiU suis. L'^critore repr6sente ia hM-
tude eternelle sous Tembieme d^nu festin. Les paiens parleot
des festins des dienx, du banquet des dienx, comme de
la feiicite parfhite. Les Anglais sent grands amateurs de
festins : c^est un de leurs ■ prindpaux moyens dinfiuence et
dc gouvemement. II y en a pour les elections, poor le sacre
des rois, pour la reception des chevaliers de la Jarreli^
FESTIN — FfiTES
pour let consecrations d'^^ques. Les/estins da lord-maire
de Loodnsont eu en Agleterre un grand retentissemeot. En
France , on a /esHn4 aassi d*nne maniire asset copieuse
Mos le r^me Electoral. Les banqnets ont renvers^ Lonis-
Pbilippe. Noosne sommes oependant encore, pour I'abon-
danoe monstmeose dm/estins, que des enfants aoprte de
nos toisina d^ootre-Manche.
FESTINO. Cest le nom qo^on donne en logique au
troisitee mode de la leoonde figore d'nn syllogismey oil la
pr«mMre proposition est une ndgatlre uniTerselle, la se-
cotide une affirmative particulito, et la troisikne une n^-
gairve particulito, comme dans Fexemple soivant :
Fas 4acQn bomne uMchant ne uurait £tre heareas :
Tf QaelquM richM float m^banU :
no. ilg^f qaelqttet riches oe soot pas heareoi.
FESTI VAL» mot anglais, synonyme de nos termes/d/c,
r^auissance, mais qui, g^ntalement d^nm^ aujoard*hai
de son acception primitive , s'applique cbei nos voisins,
comme en Allemagne, cnBdglque, dans la Flandre frau-
^ise, etc., bdesfdtes industridles, It des expositions de pro-
dtiits de Part et de llndustrie, dont on s'efTorce d'angmenter
TaUrait en offrant en outre an public le plaisir d'entendre
exocuter, par des orchestres monstres, de coiossales sym-
phonies. ha/estivaU de nosvolsins sontdonc, k proprement
parler.des/^/es mvsieales.
FESTON9 gnirlaude ou feisceau de petites branches
d^arbres gamies de leurs feuiUes, et entrem^Kes de fleurs,
de fruits, qui sert ordinairemoit de decoration, et qu*on sus-
pend alors par les extrtoiit^s, de manito que le miUeu re-
toiube. On en dteorait les tetes des victimes aux sacrifices
d«s ptfens. Chez les premiers chr6tie&s on omait de festons
et de couronnes de lleors la porte de r^^isaet des tombeaux
fie saints.
Les Italians ont des d^rateurs qulls appellent/estoro/i,
et qui font des festons et d'autres omements pour les ilHes.
Feston se dit aussi d*un ornement d'architectore, de pein-
tare, de sculpture, en forma de guirlande, qui estordinaire-
ment compel de fleurs et de fruits tiesste avec des feuil-
lages 00 des banddettes. AT^poque de la dtodence et dans
le moyen Ige, les aichitectes en ont foit usage dans leurs
frises d'ordre composite. On se sert beaucoup de festons dans
le d^oor des salles de f)fetes, parce que la forme en est rtel-
Icment gradcuse, et qu*il est facile de lea agencer.
Festonner, c*esi faire du feston, dteouper en feston;
outrage de femme qui consiste k ourler ou d^couper en
feston le bas d'une robe, le bord d^un moochoir, Textrdmite
dhine manchette, etc.
I>ans la poMe descriptiTe, comme dans la prose pom*
peoae, les mots feston, guirlande, sont fr6quemment em-
ploy^ pour exprimer des formes arrondies et gradeuaes.
P.-A. GOQPIN.
FESTUS ( PoHPEius Sextos), cd&bie grammalrien la-
tia, qui vivait probablement vera la fin du troisitoie ou le
commencement du quatritoe sitele. Dans tons les cas, il
eft postMenr & Martial, puisqu^fl ftit Pdoge de cet ^plgram-
inaliste. Vossins, sur un simple mot employ^ par Festus
(crttcem), oonclut qn*il a vtoi lors de rinvention de la
sainte Croix; et Dader applauditft oette conjecture, quMl
adople pleinement. Mais d'autres savants r^pondent que ce
que Fertnt appdle me croix n'est autre chose que le la-
b arum, 4m ^lendard, sur le voile duqud CoBStantin rem-
pU^a r^gle par la eroix. Qnoi qull en aoit, Fflitns, dans
son tratte De Sign^flcaiione Verborum^ unique base de sare-
Bomm^ n'avail fitti qu*abr^ un oovrage bien plus con-
aid^rable sur le mteiesujet, portant le mtaie titre, et com-
post par Verrius Flacoos, que Sodfone a dt6 comme un
grammairien trte-babile, pr^epteur des petits-fils d'Auguste.
L*abr^ de Festoa, qui existait complet encore du tempi* de
Cliariemagne, ne nous est parvenu que muUlii, gftt^ in^me
par le Lombard Paul Dl acr e . Festus avait encore ^rit ou
«e prooosait d*terire un traits sur les mots latins qui avaient
373
vieilli, Priscorum verborum cum extmpUs libri : cet 011-
vrage ne nous est point parvenu. £. Lavigne.
FETE DES ilNES. Voyei Anes (F6te des).
FETE DES FOUS. Voyez Foos (F6te des).
FETE-DIEU ou F£:TE DU SAINT -SACREBfENT
( Festum corporis Christi ) , solennit^ particuUto i Vt-
glise catbolique, institu^ en 1264, par le pape U r b a i n lY ,
k I'effet d*honorer la presence r^le de Jfeus-Christ dans le
-aacrement de Ten ch a r i sti e. Dans Torigine, le jeudi de la
semaine sainte ^tait le jour consacr6 k h od6bration anni-
versaire de IMnstitution du Saint-Sacrement Plus tard, on
pensa dans qudques ^gUses que es longs offices et les c^r^-
monies lugubres de ceHe semaine ne permettaieiit pas d'ho-
norer ce myst^re avec toute la solenniti requise, et on jugea
k propos dHnstituer une fiMesp^dale, le Jeudi d'aprte Toc-
tave de la Penteodte , c*est-ii*dire aprto le dimanche de la
Trinity Cest le concordat de 1802 qui en France Ta repor-
t^e au dimanche suivant. L'figlise de Ll^e, od le pape
Urbain IV , Fran^ais de nation, n^ an diocise de Troyes ,
avait d*abord M archidiacre, avait adopts de bonne heure
cet usage. Quand il cdgnit la tiare, il instltua cette m^ine
f^tc du Saint-Sacrement pour toute l'£glise, et fit composer
sp^dalement un office k cet effet par saint Thomas d*Aquin.
Les troubles anxquds Tltalie ^tait alors en proie, par suite
des querdies des godfes et de.) gibdins, emp^chirent long
temps que la nouvelle Me fttt partout admise et cd^br^e;
mais au condle gto^ral de Yienne, tenu en 1311^ sous le
pape CMment Y, en presence des rois de France, d'Apgle-
terre et d'Aragon, la bulle dlJrbain lY fut confirm^ et
robservation en fi^t d^clarde obligatoire pour toute l^ise.
Cinq ans plus tard, le pape Jean XXII y ajouta une octave
pour en augmenter la solennit^, avec ordre de porter pu-
btiqoement le sainVsacrement en procession. La litt^ra-
ture religieuse est riche en descriptions de la Fite-JHeu, as-
sortment Pune des cdr^roonies du culte catbolique k la fois
les plus touchanteset les plus imposantes. Le gouvemement
de la Restauration commit malbeureusement une de ses
plus lourdes fautes en pr6tendant rendre obligatoire pour
tons I'observation d*une fdte qui doit emprunter son carac-
t6re le plus saint k h spontandt^, k Punanimitd des popula-
tions appd^ k la c416brer. Les processions splendides
que nous avons vues parcourir, entre deux haies de gen-
darmes et de soldats de la garde royale, les rues de Paris
tapisste etjoncbte de fleurs, en f^ifaant des stations k des
reposoirs dev^ d'espace en espace par la pIM de certains
fiddea, n'avaient en r6alit6 rien d*^difiant pour les masses,
et leur moindre inconvenient dans les grandes villes est de
violenter les oonsdences. Le gouTernement de Louis-Phi-
lippe crat devoir aupprimer dans la capitale toutes les cM-
monies extMeures dn culte catbolique, d par cons^ent
les prooesdons de la FiiC'lHeu. La vraie religion, cdle qui
parie k I'Ame et non aux yeux, cdle qui est une afbire de
oceur, de consdence, et non de speculation, y a gagn^. De-
puis la restauration de Pempire, la procession dela f6te-Dieu
a reparu partout od les cultes dissidents reconnus n'ont pas
d^^lise constitute.
FETES* Tons les peuples de I'antiquite, depuis les H6-
brenxjusqu'aux Remains, depnis les Grecs Jusqu^aux Cdtcs
ou Gaulois, ont en leanfiies, c'est4-dire leurs jours d'as-
sembltes et de r^ooissances. Jamais un peupie n'a eu de
de cuite pnbUc sans que la files en dent fut partie. Obex
toutes les nations, pendant les jours de fitte, on ne rendait
pas la justice; le n^goce et ie travail des mains cessaient,
le peupie settvrdt k des r^ouissances ; on ofTrdt des sacri-
fices, on fklsdt des festi ns , on cdd>rdt des jeu x.
Les fdes des Joifs ( mohadim en hdiren ) ddent de trois
series ;Ies premieres avaient d6 institutes par les patriarcbes;
les secondes par Molse, sur Tordre exprte de Dieu ; les troisi^
mes furent stabiles post^rieurement, k Poccasion de quelque
^vteement remarquable. La plus ancienne des ffttes primi-
lives dece peupie est le sab bat, institu4 par Dieu lui-
mime le septiime jour de la cr<^ation. La Genise paHe en*
f*:tes
574
core d*qD6 esptee de tt(a qne ^»cob c^Mbra, lorsque, par
Tordre de Pieu , il alia lui ^rlger up aut^ dans uq lieu ap-
pel6 Bdthel (la Jl/awQ« de f(i$u) 1 1 Fari(|e»-fOQs, Ojt pe
patriarche 1^ sa famiUe, et cbangei de T^teipenta- « Ua H-
Tfes 4e Mo)3e ne parlent paa d*autres f^es primiUT«s» et U
est k proire qn*U q'a gard<^ pe silence que parce quMl cod-
servfi )e c^r^n^e^ia) des patriarches dans celui qu'U prescri-
tH hut^ Juk's. Cfipendant, de ce passage dq )03" psaurpe :
« pj^u a pr6^ la lun^ P^ur iparqner les jours d'assembl^e, k
oq pent cfoire que la contume de a^assembler aux n^omd-
nies, oq noq?elles lunes, a 616 c\m lea imt^ anUrjeure ^
Molse.
Ua/a^ {ostiii?^P3 par ce l^glslateur sont aq nombre ^e
ciqq, trqjs graqdes pt deu^ de moindre Iqiportaqce. Les trots
graqdes ^vai^t r^ppo)1 qonrseqlement 1^ ragricqllure,
mals ^ trois blepfaiU signal^ dq Sejgpeqr : iAf4te de Pd-
g « e4, Ma sortie d'£gypte et h la d^livrance des preqiiefs q^
des ll^breux; la pen(ec6 U, sept seqnaines apr^, k |a pu-
blicatioq de la loi sur le Slna! : la/d/e des Tabernacles,k
la r^pqlte des fruits. lis appelaient le grand sabM celui qui sa
trou?aitparqii les sept jourade cette fl&te ; il en ^tajt de m^e
pour les deui^ sabbats qui tombaient dans les sept jours des
n&tesde P&qqeset de PentecAle. Us deqx qjoindres f^tes ^laient
ceUe(/esrrpmpe/<e<etcelledes^a;p<anon«;(:esso-
lenqU^tlndependamment deleor rapport religieua, ^talent
des monqments irrecusables des faits sur l^qels ^tait fon-
dle la religion juItc. Les trois principales ^talent seules d'ob-
ligation pour les bomroea. Outre les femmes, la loi dispen-
sait d> assister lea insens^i, les sourds-muelSt les esclaves,
lesavaqgles, les boiteus, les Tieillards et les indrmes.
Les f^tes des Julfs institute depuis Molse sont eq petit
nomM : ^Ues ^taient destinte k la poq^rodqioratiou d*^-
v^enieuts cbera k la nation. Te|le ^tai^ la /4te des Pu-
rim/ou $oris, en ip^qH>ife deravantagequelaqrs anc£tres
avaieqt reqqtort^ sur Aqua n, qqi avait voulu d^trqire toute
la qatipq juiTe. lis a?^eqt encqre^ aq )4 dn m\^ casleu,
[^/iiedela p^dicqcedu temple^ iqstitu^e par Judas
MacliaNe lorsqqMl puritia le teqaple profane par Antiochus.
Apr^ le schisine dPS di« tnbus» Jeroboam seqtit combien
les solennit^ qqi se pil(§braient^ Jerusalem ^talent capables
d'y at^irer ses sqjets. Pour consomni^er la separation entre
son royaqqie et oelui de 4uda, il pla9a des idoles k Pan e(
k Bethel ; il y ^tablit des pr^tres, des saeri(ices et des/^e^»
afm de retenir sous son ob^ssance )es trjlius qui s'dtaient
donn^ps a IqL W e^t k reqoarquer que toutea 1|^ f(ttes des
Juifs cpq)inep(aient k six heures dq soir e( Unissaient \ la
mftme beure, quel que fOt le noqabre de jours de laqr dur^
Si Toq en croit le prophite flz^liiel, dans J^rqsaleqf) eor-
rompuey les JuiA, lirr^ k tou(ea les superstitions de I'ldo-
latrie , ci^Ubraient des solennit^ sacrileges. M signale eq(r9
autres les femmes Israelites celebrant U/il^e d^AdanU.
Les files et ceremonies des liniqsis sont encore aqjoqr-
9\\\x\ k pay pr^ ce qu*elles etaieqt dans ^ temps les piqa
recqies. Ayeo le mois tchaitra pommence Tannee luqaire de
Yikramaditya ; qqy cei^bre la fdtede Cartikeyn oq icundot
second fils du dieu SiTa, le 6* jour de la eroissance de la
Iqne ; le |, eelle de la naissaqce de Sri- Rama, ^Is de Viph-
noq, Qu plutdt sa septiime inearpaMoq. h» iz et le 14
du mojs tcMtra sont consapr^ k la feU de Coma, dieu de
Tamouret des plaisjrs. On cei^re, en outre, les 7, a et
9 de ce iqeme mois, la fete du printempa et una f&le tres-
solennelle en TUonneur de Site. PqOPt le B, on coqsapre
k Wjscliqou lea fleurs d'asoca. Le a de la lune de va^alska,
^nniyersaire 4§ le desceote de G^nga (deesse dq Gange)
sur la terra, et le 10 de diyc^chtkaB anniversaire de la naie-
sanpe de Qanga ; k la pleine lune, on liaigqe Tidola de ma-
in. Rieo p'egale redat de ces fttca, qui alt2reB| im vmk
nombre de peieriqa. Le it de bhadra, Ate tr^ i irfejwyHi
en rboqneur d'lndvQ, dieq de I'etber et dq joor ; sf ataUie ei|
promenee I daqs ce^ aoleqmte sqr up bel eiep|»f#f • pp i*
ao 9* jour lunaipe d'asvffim ( septenUvB-pdolm ) /pte|-
tion de Dourga, deesse qq| n'est autfie qqe ^Aapwl , psaia
BbaTani armee, invincible, vengerease ; le e lywnmpisri k pvo>
premept parler, si| fete, appejee ^lmra-^i}f<$, oci |p/(tfe €^
tomne: eiledure quipae joqra. Le q pat ledermr4ea tipis
grands ioqra : qp iimpole en rhopocor de |p
quantiteinpombrable d'animaqx,|>ripcipa)eroep| jtabnOles;
le lendemain, on jette sop image daps le Qange. M 1^» ^ ia
pleine lune, on ceiebre, surtout par de brillantes illomitt*
tions , une grande fete de nuit en llionneor de la desccole
eur la terre de Lackmi, la premiere des deux feinmes de
Wischnou. Le m6roe Jour, on ofTre des fleurs 4 Sf^ama on
Cali la poire, qp des poms de ^liaTaqirPpqr]^, ^o^ie de
Siva. Le i*' dp aarfika, aptrafete dp pqjf a^ep dea IMpou-
nations, ep mempire de Tapcien rot ^p/^. l0kd» magAa,
rete tres-solepnelle de Sourya ( up des d^ze aoleils ) : ella
estceiebree princlpalemept par lesfprnqtes. Pe 1 4, fete dp
Lingam, accompagnee deceremonies extravrdipairea. Les
Indians opt aussi plusienrs fetes pp llioppew dpa iplpes des
apcetres, autquela on offrp de la ^lair et dea T^^g^taiu. An^
fetes no^iirpes de la deesse Call, pp off rait des ?ictirops ba-
maines ; et il n'est pas certain qpe eat afTreui psagp spit a»-
core partout aboH*
Lea PKnstt a?alept un cqlfe eemparable, poor aa simpti-
cite seTere, 4 pelul des Hebreox. Leur annee solairp, <ki paoee
de Dacbemachid, eomposee de 360 joqrs et de ft jouia inter*
calaires, se divisait en six saisons appeieea ^oAanikzra, da
Bom dea aix fetea p4iebrees par le dieu Ormnad, ppr4a ebMoa
de sea travauz de la ereatiop , e| aolepnlseps daps |a spite k
son exemple par ses adorateurs. Le jour ae divisait pareMle*
mept en poAi ou temps, etcbaiiPPdiyisiQBderppiieeeompw
da jouravait, parmi lesamscAopa^^^s etles Isedi,
aop president celeste, aqquel op adresaait dea prieres, st
dopt OP eeiebrpit la fete. Daps lea aipq jours iptercalaiiWt
op rendait de seleapels Immpiages aux/arepra qpi pr4«
sidaient 4 cette periode : e'eiait qne>vfle d«/PtM Ma loipll
ou de ioutee les dmes, Durant ees aolannites, pppeiees fer«
vadians, les eviea etalent eenaeea venir ear la tprae viiitai
lepra procbes, qui s'empressaiept de lea aeeneillir par dei
festins, dee pri4rea et dea cereoionies. Tout I0 ritpd, teet
le serYice sacr^ dea magea ae sattaebalt 4 co cplepdrier.
II y pvait quatre grandea fltea da aoleil. La iVeicretis, oe
le pouvel ap, ae ceiebnit an asois /arrarilUi, ?crs reqni-
noxedu printemps ; leifeAer^/on, ouAteda AfllAre, aa
BMiis dumeme nam, vera Pequtnexe d^aatoeapp} Ip CAear-
remrotu, an oomneneeoMnt de rhiyer; le Neiranf au lel?
stice d^. Chacopp de caa ACea dnrait aix jpura, par aaa
relation maaifeste aux six gahanbars et 4 la creation. Les
aix Ales des gabanbars op de la ereatioB avaiept cipq joeis
ebacune : eUea rappelaient, even lea FairvMomtf lea Qtfii-
quatria du calendrier mmaip, couspcrees 4tdtfMeors di-
viniies. Lbs fetes specialeroepi copsacreea an feu efaieet Is
Sede, la plusanciennede loqtes, introduite par Donsclumi
ou Huschang, patriarche de la premiere loi , en l^opaaar
de la deoQovertada cet element, pt fixee aa 10 de 4aAauui
(a reTricr); etia fete dn fen renouveiee paron nddePM-diao,
Gustap, au tt d'odar ( novembnHieeemhre). Vepaieot sp«
soite lea trab Ates de la victoife, lea tnia Atas d^ la liberie,
etlesdpoip Ates des gdniea. La premiere Ale dp {a victoiit
raiipdait le triomphe de I'lron aur lp 1Viih>ui; la seconds,
celui du heroe Pvpidaun aur JTpAoA. U tniaiene M da Is
vicloin, oa ifapepApaie, est pr^ntee par les Oriantsux
gannaihat qui est una dea imagea aeqs lesquelles op adore compM la Ale de l^eatiapatiop de toolea lea erefitufea d*Ali-
"Wisbnoq daqs la Title de Pjagarqat, at qp peiebre pendant 1 rimap, lea dent , lea dwnmdjs ( PMUTaia geniea ), las ftax
qeuf Joura sa Ateappqelle, appelde ;Spapp-yalra. Le 3 d'o- ! mages; elle se ceiebrait 4 la An de Avrier. Lea Atai de U
chadha ( juin, julllet ), op promene dans qp enorme eliar liberie eiaient s i* celle dea /mi ; ella temliait an i^ adr,
la meme idolc, af ec cellea de itoto-i?amaet de Saubhadru, epvirop 4 la ml*BOTenbve, el, eolPcidaBt area las letpi ds
Cette ceremppie, qui se noamieil0lAa* Yairef dure jusqu'en | la vendan«B dio lea Giaea, alia rappdait les lteechapa^l ct
FftTES
3i5
leiiHe* 4e9iltoe; 2* tt^ dd manfteiuinf qtrt, (ant par
scMt «^irK qtie par P^^oqti^ oil tilci M soletmisKft ( la tin
d6 d^eemifrt ), HOi praptisiheiii H teUi de U liberty ; elte
r«|(HMrtan tes Sftehftales ratRMfH^ «t ritppelle ft qtielqoes
^^ktds 16 oort^e da boeitf gra^ eti France » ad eainatal :
eh 1 pttttom^ tar utt ttuteati bn tnatin^tlln, p2ir<; des or-
nMedte royam ; putt, ta prottenade termini , (m jetait an
ibd te ttafttfMiuiit; t^ h fMe des morts, tro!s!6ine (fife de la
Rberife, qtd ae cti^braH le 20 a6an, dans lit preoiiftre luoitl^
de ftorembre. Ce ]oor-I& on ptotaK des eyprte dOt pleds
des morts, eoutbnfe qnl s'obsetvc! encore ai4oQrd*hi]f; paree
tfae dMa fOrient cet ttbte i (oojoots dt6 regard^ comme
rirbre do bt liberty, el la mort cotmne le gage d6 la liberty
HxMMb, Qoaot ant ffties des g^le^, elles s6 cdl^raient
diaqoe ttOis. Enfln, eliaqae f otir ^talt sote le patroriag^ d^an
gtoio. to ealettdrier des ftUis ehes les Perses dtaH tnlettx
ordoand ^pfaneon do eeoi qoe noos a fransrals rattfiquff^.
Toote Ul tIetUe reRgion persano sTalt^ra lorsqwj Padora-
Um sPcJeflAe el dr^st^rlefns^ do MMhras derin t k firhicf psle
religion dA secCtfleafS de Zoroisfre : alors s'Introduisirent
dans 10 enlte des imioratioos qai flront dtsparatfTe les traces
do sa simplicity primitive. Ce culte, r^psndn de bohAe
hortro dans I^Amdnio, le PoOt, la Cappadoce Ot \t CiHcio,
fill tiHH mix Romaikis par les pirate* qti'avalt droits
Pompde atrr lea cdtes de PAsle MIneorO ; bfentdt les ftoraafns
Padaplftrent. Do li ces horriblOs cdr^monf^ Odsangtsntto
p» dos saerfffcos bvmaiils. Les Gtears dotin^rent retempte :
fenporettr Jidlen 6tabtit d«g Mithriaqnes U CbUstanthiopte.
UflO aiitre fito, edlo do te naissOnce dn sOM btrhtcibt^,
tambsft n 0 des calendes de Janvfor, on an 25 d^cembre.
CeOe ^poqw prMdait die qnehtaos Jonrs la feto des f^erses
•ppeMo Mirrhagan, mot qnl etpHme une id^c analogue.
Iff'miO oi POntre de oes deui solennitte avaient Element
rappbrt k HMhnto. La precOl^re ^It nne ftte gdn^rale k
Jlofne et dMks tout roccident. Le people 86 r^ndalt en
fMo an dehors patrml des c^montes do toot genre, ot te-
Arit S08 fOUafds attach^ an ctel.
Comme les tcTrtizRS ttvaxent los premiers donnd nais-
isttoo k fat (depart dos dhinftls paleanes connaes des Grecs,
lie mMo Ss araient les premiers dtabli les IStes cAdbrdes
en tear bomiear, la poinpo de Iooj^ cnlte, les c^rdmonies,
les oradeSy eti. An resto, lei lltes prindpales do co people
avaient M, comme cdles dos Perses et des Indiens , ^fa-
fallos d*aprte les ^poqnes naturdlos de Tann^e. La pins so-
tennelle, appeli^o Ufite des Lameniaiions dTlsU, oq de la
disparitien d*Osiris, eommen^t le 17 ttathyr, ou 13 no-
Ycmbre, on rapport do Phitarqae : c^dtalt une (^te de deaf I
et de larmes. Tors le solstico driver, on c^li^braft la Ite-
eherehe dTCslris^ et le 7 tffU, on 3 Janvier, V Arrive cTIsis
de hk Phteide. Pen de jonrs aprte, la fftte d'OslrU tttrouvi
( ofte sooondO Ibis ) onissalt les crfs d*all^esse de toute
r£gypte k lajoiepuro d'liAs. La Iftte des semailles et de la
S^inHtun d'Osiris, cello do sa JtisurrecHon , lors de la
poosse des jeunes herbes, ceffe do la Grossesse (Vlsis^
oBeefnfe dnirpotrote, <fe la naissdnce do ce dieo enfant ,
anqod on olTrSit les pr^mices de te r^lte prochaine; cello
dos Pamiflies on do la ptocessim duphal lus, lt6es plus
OB BK^M ant prMdontes, tombafent dans nne grande p^-
rfode qtrf embrassalt te moitid de rantrte, depnis T^ufnoxe
d*aiitomne liisqn*ft cOlnf du printemps, et dn raois paophi au
moispAixrmoiiMt ( do 2ft novembro an 27 mars ), au com-
meacement daqui«f ^ e^C^brait la PuHflccUion d^lsis. Un
pea avant te nonveDie fane de phamenoth (mars), les £gyp-
fiens solennisaieilt Pentr^ d^Osiris dans lalnoe, qaH^iait
eensd ffieondef, poat qir^i son tour die f^ndAt la terro.
ttttti , te 30 d*^pM ( 24 jolliet ) trait lien te ISte de to
Jfaiisanee d ffoi^uSf le repr^sentent d'Osiris, lo vainqueur
de Tjptiony dans te seoonde grande p4riode qui s'^tendait
de phamumM en thoth ( da 27 mars an 29 aoQt ), oi^ re-
eomnjen^affi Pannde.
Oatre 0^ fHies, g^^rales dans toute Vtgj/pid , H y avait
dflt Meilocatei^ dont qadques-unet attlratent an immense
codcoiirs do poputetlon : tetles ^talent les f^tes do Bubastis,
dafii te vill6 de co horn ; cdle de NHth ou Minerveii Sals ,
appd^O hjile des Lafnpes ardehtes; cello do Soleil, k H£-
llopolls; colte de Buto 00 Latone, dans la dt^ de ce nom;
cello de Mars, k Paprenis. toucafr^es par H^rodote. Toutes
^talent flx^ k te nouvdle ou k la pleinO luhe. La rste des
lampes ardentes ressethblait beancoup k cdle des iahternes,
qui i lieu encore dans te Cbine. Qui h^a entehdu parler des
Idles qui so C(\l^bra!ent par toute PEgypte qiiand il ^teit
n6 un OoUteau boeuf Ap is, ou quaud 1 ancieh ihourait ? Ce
peuplo devalt au Nil une si grande fertility, quit n^est gb^
(Stonndnt que, dans sa superstition, il en ait fait un dieu : aussi
c^I^brait-n en soli honOeuf des l^tes appdto Pfitiaques.
C^teit le 24 septembre, an sobtice d*dt6, que Pinondation
bienraisanto de ce fleuve attdgnait sa plus grande hauteur.
£n ce Jour d^all^resse, en cette ffite deS plus solenndles ,
on ouvrait les ^clusos au bruit des acdamations univer-
sdles et des oris de Jole d^une foulo immense. La patire
qu*on Jetait dans le fleuve ^tait une ofTrande qu*on faisalt
au dieu. Ces f6tos duraient sept Jours, pendant iesquds on
^(ait persuade que l6s prdtres Jouissaient d'une trdve avec
les crocodiles, et pouvaient so baigner sans danger dans le
Nil. Depuis les Ptol^m^es, et sous les Romaiiis surtout, rien
ne snrpassalt l^^latet la solennit^ desO&tesdu dieu sirapis,
3ui avait d^trdnd les vieilles divinity de P^^pte, et 6tait
evenu le dieu onlversd du pays.
Dans la Babvlorib, PAssyrib, en Strie, en Asm Mi-
REORB, en on mot, dans toute PAsib occidehtale, il 6tait an
culle qui domioait toos les autres, ot dont les i^tes so c^I^
braient partout avec magnificence. Cdtait ceiul d*uno d^esse
appel^e Mytitta en Babylonio, AstarU k Sidon , ^oa/^lr
et Dtone k Byblos, Alytta chez les Arabes, V4nus chez les
Grecs : die avait pour ^poux Bd ou Baal , ou Adon , etc
Qui 0*0 lu dans H^rodote te description des fltes en I'lion-
neur do MyHtta, dans lesqnelles la prostitution des pre-
mieres ftoimes de Babylone tenait une si grande place? La
f6tO d*Adonl8 dfait la plus cd^bre de PAde occldentaie; die
dteK solsticlale comme la prdc^ente, et tombalt vers la On
de Join, dans le mo!s appel^ thammus, du nom m^e du
dieu. Cdldbrte originafremcnt k Byblos en Pb^nide, dte te
fut plus terd k AntluchiO sur POronte, k Jerusalem, k
Alexandrie d*£gypte et k Atb^nes. Mais, an lieu do roster
solsticlale comme dans POrient, la f&(e d^Adonis k Athtoes
paratt ^tredevenue ^qulnoxiale, tombant en avril et en mai,
k te nouveHe lune. Cetto llftte avait deux parties, Pune con-
sacrfe k la douleur, Pautre k la Jole. Elles ^talent cons<^cu-
tives, mais sans se succ^er partout dans le m^mo ordre.
A Byblos, la (file lugubre venait la premiere; k Alexandrie,
c^^tait la rete Joyeusequl pr^^dait. A Byblos, les femmes
devalent se cooper les clieveux, ou Men ofTrir au dieu, dans
le temple, le sacrifice de leur chastet^. A Alexandrie, elles
paraissaient seulement les dieveux ^pars et en robes flot-
tantes sans cdntures. Outre les lamentations d^usage , des
hymnes do deuil ^teient chants avec acccompagnement de
notes. L*lroago d'Adonis ^lalt plac4e Sur un magnifique lit
fbn^bre, ou sur un catatelque colossal. A Byblosi les lamen-
tations so termuiaient par Pensevdissement du dieu. A
AIOMudrie, lo jour qui sulvait la fSte d*all^^resse, on por-
tait en procession te stefue dUdonis jusqu'au rivage , et on
la prteipitait dans te mer. Une idylle de Thorite donoe uno
id^ do la magnificence qui pr^idalt k te fiSto d^all^resse.
En Plirygic, la fite de Cybtle et d'Atys rappclait cellos de
V^nus et d*Adonls. Efle commen^it avec le printemps, R\6
an 2t mars. Le poite Lucr^ce a ddcrit cette f^tc, dans te-
quelle les prCtres de Cyb^Ie, au milieu des transports d*une
joio sanvage, so mutilaient eux-m(^mes k rimttation du dieu
Atys. A Comana, en Cappadoce, et dans le Pont, on fi&tait par
des danses bdllquetises uneV^nusguerri^re appel^ JETnyo. On
retrouve partout dans ces l^tes de PAsie Mineiro dos orgies ou
Tolupfueuses ou guerrlires , des danses armi^cs, des prostitu-
tions sacrto, des ^changes do sexe, indiqu6»pardes ^liangos
de T6temento, et souvent ro^me de rigoureu^tes abstinences.
876 F^ES
Dans la Tauride, rien de sombre et d'afTrcox couLMe les
f6tes de la terrible U^cate. Le sang humain j coolait k
grands flots, an son d'one inusiqne effiroyable. Le mtoie ca-
ract^ dlstingoait les f^tes deBelpb^or k Tyr et k Carthage,
•ii Ton immolait des enfonts par ceotaines. Dans la (Uq so-
lennelle qa*oa c61^brait k Tyr en I'honnenr de Melkarth ( I'Her-
cule ph^cien), laprindpale c^r^onle consistaitk duller la
statue du diea : c'6tait nn symbole de liberty, car Melkarth pas-
sQit poorrappui des opprim^ et la consolation des esdates;
c^^tahanssinn symbole astronomiqne, car son colter^omait
une forme d'adoration du sdeil. Tons les ans, k Tyr et k Car-
thage, et dans tovtes les colonies phtoidennes, on allamait
en l*honneur de Mdkarth un Immense bOcher, d'oii 8*flevait
uu algle, pareil au phinix d'£gypte, symbole da soleOetdu
temps, qui renatt de ses piupres cendres. Cette grande so-
lennit^ avait lien k rooverture du prlntemps. lAse rendaient,
k r^poque de la ISte, desambassades, on tMories^ de toutes
les colonies, apportant au dien national par excellence leurs
liommages et leurs riches tributs. En Lydle, les fi&tes duller-
cule, T^ritables satumales, dtaient d'one sensuality du-
rante. FiUes et femmes s'y prostituaient; et les^enx sexes
^hangeaient leurs r61es en souvenir d'Omphale. Que dire
des phallagogies, on procesdonsdu phallus, si c^6bres dans
toute TAsie, tttes dflirantes , dans lesquelles la corruption
la plus monstruense se couvrait du roanteau de la religion ?
Les prindpales (6tes des Giiecs consistaient en assem-
blies soiennelles od Ton c^l^brait des jeux publics : il y en
avait de communes k toute la nation, tdles que les jeux
Olym piques. Les autres Ates g^^rales de la Gr^
^taieut les jeux Pytkiens^ les jemilsthmiques et les
jeux Nimiens, I! y avait encore des f&tes fixes qui reve-
naient chaque mois, conimc les n6ominies^ ou joors de la
nouvelle lune. Les diverges dt^ de la Gr^ avaient , en
outre, leurs f^tes particuli5res; maSs aucune n^en c^^rait
un plus grand nombre que les Ath^niens. C^taient, en Ilion-
neur de Bacchus, les jeux agrioniens , ou Agranies^ka
Anacies, la f6te de Bacchui en liber U; en Thomieur de
Minerve, les Panath6n4es; en Hionneur de C^rte, les
jdux Ala6ens, ou Aleves; les Aphrodisies, <x>nsacr<$es
k V^nus ; les i4 marines, & Diane; les Anthesphories^ k Proser-
pine; ]esPromM4eSf dans lesquelles onhonorait, en allu-
mant des torches et des flambeaux, l^venteur de I'nsage du
feu. Parmi les i%tes ath^ennes, on trovive encore deux fetes
politiques : les Jeux Aleetoriens, ou Aleetrionon , en md-
nioire de ce que Thimistode, marchant centre les Perses,
fit combattre deux coqs pour animer ses soldats ; et la fftte
d'^AratuSf qui avait ddlivr^ Athtoes de la tyrannic des Ma-
e^oniens (I'an 230 avant J.-C.). A Lac^ldmone, on c^l^-
brait la fftte du ris, les Nudip6daUs, ((ftte dans laqudle on
dansait pieds n»s en riionnenr des dieux; la fftte des Nour-
rices; les Hyadnthies^ en mtooire dela perte du jeune
Hyacintlie; enfln, la f6te de la Flagellation^ danslaquelle
on faisait subir ce cruel supplice aux jeimes gens en Thon-
ncur de la d^esse Diane, ou If^ate-Opis, divinity sangui-
naire, venue de Scythie, et qui d*abord r^lama des hommes
pour victimes. Mentionnons encore la fftte d'AntinoOs, ins-
tiUide k Mantin6e par Tempereur Adrien.
Les RoHAim appdaient/e5/i certaines Joum^s consa-
crdes k des pratiques rdigieuses. Ces jours-lk on ofTrail des
sacrifices, on c^I^braitdes fi&tes et des jeux, ou du moins on
suspendait leg travaux accoutum^. Ily avait trois sortes de
fiStes : \e3jitei fondles (statx), les f6tes fixte k un cer-
tain jour par les magistrats ou par les pr^tres (concep-
tivx)f enfin les f&tes cddbr^ accidenlellement, d^aprte les
onlrcs du consul, du pr^teur ou du grand pontife (impera-
tivx). On possMe le calendrier remain, et par consequent
lecat liogue dc&/iles fonddes. Au mois de Janvier : c*(itaient
\e^ Agonales^ en Thonneur de Janus, le 9 ; les Car me n-
iff lessen Phonneur de Carmenta, mhre d*^vandre, le 11 ;
eufiOy au i**" Janvier on se souhaitait r^ciproquement bon-
lietir et sant^, el Ton envoyait des pr^f^nts a ses amis. C*<5-
Icil liicn \k notre jour de Tan avcc les ^t enn s. Ln fc-
vrier, troin ffttes agricoies : Faunalia, au dien Fanne,
le 13; les Lupercales, k Pan-Lyc^en, le 15; les Ter*
minaleSfAu dien Terme. Deux flutes politiqaes i Quiri*
nales, le 17 , on l^onneur de Romulus; Meg^iigium on
Regis fiiga, en mdmoire de Pexpulsion de Tarquin, le 34.
n y avait en outre les Firalies^ aux dieox mAneSy le 17,
selon Ovide , le 21, aelon Festns ; enfin, les EqtUria^ courses
de chevaux dans le champ de Mars, en rhonneor de oe
dieu, le 17. En mars, Matronalia, en mtooire de la media-
tion par laqudle les dames romiaines avsuent termini ta
guerre entre ies Romains et les Sabins de Tatios ; \^fHe
des boucliers (festum anciliorum) de Mars, qui dorait
trois jours, et 6tait marqnde par les danses guerrldres des
prdtres saliens et par leurs festins, dont la sensuality ^tait
devenne proverbide; les Zdberalia^ le 18, en rbonneor de
Bacchus; les Quinquatries^dvi 19 au 24,d^ite k Minerve;
les EikarieStXe 25, k la m6re des dieux. £n avril, la U^
MdgaUsienMf le 4 , en rbonneur de la grande mkn des
dieux; l» Jeux de C^is , le 9; les Palilies, d^ditfes k Pa-
Ite, le 21 ; les Robigalia au dieu Eobigus, [Kiur le prier de
preserver lebie delanieUe; la jeux F lor aux, conaacr^
k Flora et k Chloris.
En mai, aux cdendes (le 1*'), ffttes poor les vestales et
les femmes uniquement : eiles cd^ralent les rites eaer^s de
la bonned^esseloinde la presence (2e /ou/ fR4/e, dans
la maison d'un des consuls ou d^un des pr6tenrs, pour le sa-
lut du peuple ; les Co mp i / a / e «, le 2 , en llionnenr des dieui
lares ; les lemuria,\(i 9, oonsacr^aux Ltoiures on fiuit6nMs.
La tito des marchands, festum tnercatorum, se cd^Mt Ik
mtoie jour. On fMaJt aussi les Vuleanalia, i^Tolcain, fiUes
appdte encore Tubilustria , parce qn*on poiifiait alors les
trompettes sacrte. En juin, aux calendes (le i*' ), f&bt de la
d^esse Cornea^ qui prfoidait k la vie, k Pembonpoint;
de Mars extramuraneus (hors des murs), dont le temi^
dtait bftti prte de laporteCap^ne; enfin, de Junon Mon6ta;
le 4, R^te de Bellone ; le 9 , Vestalia, en Thonneor de Yesta ;
le 10, Matralktf f£te de la d^esse MaltUa, En juilleC, le 4,
fftte de h/ortune des /enimes , en m^moire de la retnite dc
Coriolan, qui doigna son arm6e de Rome k la soUidtation
de sa m^ V^turie : le &, Jeux d'Apollon, analogues aai
jeux pythiens des Grecs; le 12, jour de la naissanoe de
Jules 0§sar; le 15, cavdcade des chevaliers romains; le
16, Iftte en Hionneur de Neptune.
En aoOt, f^te de Diane; le 13, ffites des vendanges, ViMa-
lia : Ton y fdsdt des libations de vin en llionneur de Ju-
piter et de V^nus; le 18, Consudlia, ou Ate de Consus,
le dieu des bons consdls, ou Neptune ^estre ; le 29, autre
f6te en llionneur de Vulcdn, Vulcanalia. Septembre, grands
Jeux on Jeux romains , en llionneur de Jupiter, Junon et
Blinerve, pour le sdut de la ville. Oclobre, le \l,fUe ou
Jeux ^Auguste ; le 13 , l(&te en Phonneur du dieu Fanne.
Novembre, le 13, fSte solenndle, appd^e Epulum Jovis
( festin de Jupiter) ; le 27, rites sacn^ en m6moire de run-
molation sur le mardi^ aux bosufs de deux Grecs et deux
Gaulols, homme et femme, durantla secondeguerre punique.
Ddcembre, f(Me de Faune, le 5 ; le 17, Saturnales^ temps
de jubOation pour les esclaves et les inf^rteors.
Les Romains cdebraient, en outre, \e&Jeuxsieulains, qui
rcvenaient tons les cent ans, et pour lesquds Horace fit on
si beau chant, et les files ou F dries latines^ qui n^avaicnt
pas de Jours fixes, etc. Nous ne puursuivrons pas pins loin
cette Enumeration. Remarqoons seuleinent que, quoique oes
fifties et bien d'autres paraissent occuper la partie la plus
considerable de Tannee, il ne faut pas s^imaglner que tous
les jours fussent employes en solennit^s qui suspendissent
les travaux ; car de ces fetes, un trte-petit nombre obUgeaient
tout le monde k leur cddiration. La plupart n^etaient que
des fetes particulieres k ccrtdnes families {gentes), com-
niunautes ou colleges de pretres. Au surplus, les historicns
nousapprennent que Vempereur Claude en redulsit le nombre,
et que I empereiir Antonin rEgla qu^il n*y aurait dans Pan-
ndc ouc 35 fetes universellement cei(^brecs. Le caraderedei
FETES — FifeTES DE FAMILLE
HAm romaines 6tait grave et austere soas les roia et dana
lea beaux temps de la r^ubliqne. Cbaries Do Rozom.
Lea IHes aontla partied*un cnlte la pins brillante et la
plus popnlaiie. Les i^glons les molnsenTeloppto de formes
ext^rieurea ont lears fMes comme les aatres. Cest un besoin
de la nature bnmalne et nn inatinct dea peuples. Malgr^ la
tJMeur et rindiffi^reiice religieuses qoe Ton reprocbe h notre
aitele, 11 n^eat pas rare de roir anx grandes solennitte du
culte eathc^qne la foole se presser dans les ^ses. Ceai
done k tort que qudques philosophes ont vonlu proscrire le
culte, et ont pr^tendu qu*^ mesnrc qiiHine religion se spiri-
tualise, le eulte disparalt II n*en saurait 6tre ainsi. La dlA
ference entre deux religions dont Tune est plus spiritnelle
«|ue rantre ne consiste pas en ce que la premiere n'a point
de culte, tandia que la seconde en a un, roais en ce que les
aymboles qui constitaent le culte de Tune expriment une
pens^ rdigieuse plus ^levte et plus pure. AInsi, le christia-
nisme est sup^eur au polylb^isme : aussi ses symboles ex-
priment-Qs Tunit^ divine, tandis que les symboles grecs
exprimaient la plurality des dieux. Le culte justifi^, les
fttes le sottt par 1^ ro^me. Les sentiments humains se d^
▼eloppent en nous sous la condition du temps, forme ine-
vitable de notre existence actuelle. II s'ensult qu'Qs ne sau-
raient tons se produire au m^me moment, ni former on en-
semble durable Element senti. De U ces alternatives de
joie et de tiistesse, d'ardeur stndieuse et d*apathie intellec-
tuelle, d'amour et dMndiffi^rence , de spiritualisme eiev4 et
de languenr cbamelle , par iesquelles nous passons tons. II
en est de mteie de ces ^poques de Joie et de reconnaissance
par lesqueDea Tbomme exprime sa v^6ration pour la Pro-
vidence ; et oomme dans un culte qui appartient quelqne-
foia k des nations entiires, on ne peot attendre Tinspira-
tion de cbacun , les fifttes ont dft fttre l^galemenl ^bliea et
fixies. D'ailleurs , il y a dans le retour p^riodtque des dif-
fifirentes pbases de Fannte quelqne chose qui ravive mys-
t^rieusement la m^moire de lliomme. Qui ne se sent point
tea k Tanniversaire de la mort d'un ami ou d^m parent I
Quel peuple ne tressaille d'alldgresse au jour dont la date
lui rappelle une victoire gagn^e on sa liberty reconquise?
L'£gHse catholiqne a a(fect<$ de mettre dans ses fttes la
pompe la plusgrande et la majesty la plus imposante. II lui
appsirtenait d'agir ainsi : aasise au centre de la chr^tient^,
aucc^dant k une tradition non intcrTonipue qui la ratta-
che an SaoTeur lni-m6me, elle ne pouvait, ap6tre de TEu-
rope et du monde, ministre actif de la civilisation modeme,
faire moins poor T^tendue de sa domination et I'^l^vation
de son pouvoir. La r^forme, au contraire, tendant Ji IMn-
dividualisme, se divisant en mille communions diverses, et
niicesaaireineDt pea dtendues, devait, ind^ndauunent du
prindpe rationnel qui I'y portait encore, adopter les formes
d'on culte plus roodeste et dont la simplicity pr^ludilt k
one ^poque oH le cuKe disparattrait tout entier pour laisser
lliomnie intMeur seul anx prises arec Dieu.
Ij^obligation des flMes a M ^blie par Tancienne loi dans
ce passage formel du Deut^ronome : « Vou^ c^l^brerez la
fiie des semaines en Thonneur du Seigneur votre Dieu ;
Toosloi ferei Foblatlon volontalre des firuits du travail de vos
mains , sekm I'abondance que tous avei regue de lui ; vous
ferei des festins de r^jouissances vous et tos enfonts, vos
senriteurs et vos servantes, le Mvite qui est dans Tencdnte
de vos mura, T^tranger, I'orphelin et la veuve qui de-
menrent arec tous. » Vid6e de Dftte entralne toujours avec
eOe cdle de joie et de plaisir, solt qu'on fasse d^river ce
mot defeitwn ei/eriari, soit qu'on en rapporte Toriglne au
mot grec<oTia, banquet. Dans la nouvelleloi, les ap6tres,
d^poeitalres ImmMlato de la doctrine du Sauveur, fondd-
rent la solennit^ dndlmancheen m^moire de la r^urrec-
tion. Les aatres CMes fnrent stabiles d'une manl^ analogue.
n est visible du premier coup dVil que les fStes institute
ct c^Wbrfes par liaise catholiqne se partagent en deux
grandes classes parfalteraent distlnctes : i* celles qui ont
rapport k la doctrine religieuse el1e-m6me» mi dogme , qui
WCT. DE LA OONVEaS. — T. II*
477
c^l^bre&t les mystics qui en font partie; et 2* celles qui
ont poor objet d'honorerles martyrs , les confesseurs et les
saints, quelles qu'aient ^t^ leurs conditions dans cette vie.
En defendant le fait gte^ral da culte, nous avons suffisam*
ment justifi^ les premieres. Quant aox seoondes, remarquons
que i^Eglise n*acoorde pas aux saints en gto^ral le m£me
culte qu'aus myst^res de la religion, k trarers lesquels le
fiddle attaint Dieu lul-m^e; en consacrant ces cultes , die
n'a gn^ fait que l^galiser ce qui s*f tait instincti vement ^tabli,
ind^ndammentde son intervention. Partont oh un bomme
remarquable a re^ le jour , ou a v^ca, II se forme une sorte »
d'habJtude de y^ntotion pour lui qui ressemble bientdt k t
un culte. Ses oompatriotes se glorifient d*un liomme qui a ^,
contribu6 k IMllustraflon de leur pays, ceox qui ont 6lk ^^
Tobjet de ses bienfaits venlent t^moignerleur reconnaissance
k sa mtooire. De Ik ces statues et ces monuments dev^
par des villes et par des royaumes k la gloire des h^ros et
des bienfaiteors de Tbumanit^. Comment aurait-H pu en
^treautrement dans les siteles recul^du christianlsme? Une
soci^t^ de Chretiens Toyaitp^rir dans dea suppllces que lui
avaient attir^ sa Constance et sa foi, IMvftque qui lui distri-
boait la nourritnre spiritnelle ou assistalt avec recueillemen t
au dernier soupir de I'apdtre qui loi avait apport^ las lu-
mi^res de la vraie doctrine : comment eAt-il pu se laire
qu'elle n*en gardAt pas la m^moire?
La longoe domination de ll^Use catholique k I'occident de
l^nrope a accoutum^ les peoples aux solennitte qu^elle a
Stabiles. Les prindpales sent N o e I , oti se cd^bre le myst&re
de la nativity et de llncamation; Pflques, cdui de la re-
surrection; J'Ascenslon, en m^moire du jour oil le Sau-
veur monta anx deux ; la Pentecdte, en souvenir de la des-
cente du Saint-Esprit sur les apAtres ;laF6te-Dieu, consa-
cr6e au mystfere de la presence rtelle dans I'Eacharistie. Au-
dessous de ces f<6tes d*antres attirent, quoiqu*^ un molndre
degr6 , rattention et la pi^ des fiddes, rEpiphanie, la
Chandele nr, etc. ;certaines ont M oonsacrte au culte de
la Vierge : la Concept! on, la Visitation, etc.; laprin-
cipale est PAssomption. Qudques Mes, fruit d*une sorte
de m^taphysique mystique, se sont ^blios, non sans peine,
dans des temps plus rapproch^ de nous. Nous n*en dtarons
qu*une, cdledu sacri ectur de Jisus et de Marie. On pouvait
k bon droit se plaindre,avant la revolution, do grand nom*
bre de fttes cb^mees. II y avait en effet one mesure conve-
nable k tenlr entre' condamner tontes les fifttes et les mul-
tiplier k Texcte. Le concordat de ISOl en a supprim^ avec
raison un certain nombre, dont la solennite se remet ordi-
nairement au dimanche suivant H. Boochitt^.
On distingoe XtAfUesmobileM desfites non mobiles*
Les premieres suivent les variations de la fttede PAqoesdans
Pann^e; les secondes reviennent tous les ans, au mteae
quanti^me du mois ; ainsi la Circondsion est toujours le
1^' Janvier; l*£piphanie, le 6; TAssomption, le 15 aoOt; la
Tou s sal n t , le f novembre ; Noel • le 25 d^cembre, etc.
II en est de mtoie de la fete des differents saints.
On distingue aussi les f^tes qui sont obllgatoires de cdlea
qui ne sont que de ddvotlon. Avant la revolution de 1789
on comptait qnatre-vingt-deux jours de dimanche et de
fete ch6mee ou d^obligation. Le concordat de 1802 n'a
conserve que quatre fHes obligatohes en dehors des diman-
ches : ce sont TAscension, FAssomption, la Toussaint et
Nodi (voyez F^aiis [Jours] et CbOiiagb ). Les Wtes obllga-
toires doivent etreattimiiees aux dimandies. Les deerets ac-
tuellement rendus poor autoriser de nouveaux marches ou
de noovellesfoirea reservent robligation d'avancer oude re-
culer le jour oil leur tenue colndderait avec Tune des fetes
legales, et les maires ont re^ Tavis d'en aglr de memo k
regard des foires andennes.
FETES DE FABilLLE. C*est one andenne et res-
pectable institution que cdle de ces ffttes, nouvd aliment
pour les affections domestiqoes, occasion de rapprochemeat
et de reconciliation pour des dissensions passageres. Ontn
lejourdeTan, fete commune k tontes les families, ch4-
FiTES DE FAMILLE — FfiTES PUBLIQUES
S78
cune ft ses flutes partkoll^es kcd^brer : tela sont les nais-
sances, tes raariages deceax qui la composent, ainsi qae les
annitersaires dt ces grands ^Ttoeinents de son bistotre.
Cltons encore, ao premier rang ds&fite$ de/amille, celles
que ramtoe chaque ann^e le ioor oonsacr^ par I'^glise au
patron qui nous fut donn^ Sans doute, Tesprit satirique a
pu 8*exercer plus d*une fois au sujet de ces diverses f&tes :
on ne s*y borne pas toujoors h ofTrir des flenrs » symboles
d*all^res8e^ ou de pelils prints « gages de tendresse et
d'affection. bans notre France surtout, la manie Tersifiante
y trouTe un pr^teite et nn encouragement; elle les c^l6bre
anssi par une offrande de mauvals vers ou de fades cou-
plets: mats, aprte tout, od est rinconT^nient? Cela ne fait
de mat h personne, et fidt toojours plusir i qoelqn*un , ne
fAi-ce qn*& Tauteur et k celui qu*il a chants. On a pu plai-
santer aussi sur les surprises annuelles faites aux grands
parents fdt^s , qui doivent oomplaisamment fermer les yeux,
pour se montrer ^tonn^s de Thommage p^odique. La r^-
ponse victorieuse k ces banales railleries, c*est le mot da
bon Henri h Tambassadeurqui le surprend servant de chcTal
k ses enfants : « Voua 6tes pere, monsieur Tambassadeur;
alors ]e peux continuer. » Malgr^ lepouvoirderdpigramme
parmi nous, 11 ne va pas jusqu'^ pr^Talotr contre les f^ilicit^s
du foyer. La surabondance de foi qui exlstait cbeznos aieui^
avait fait pour eux de plusieurs ffites religieuses de v^ri-
tables fl&tes de famille, telles que Moel avec sa oftche etson
rdveillon, PAques avecsesceub rouges, les Rois et le tlrage
de la ffeve dispensatrice d'une ^pb^^e , royaut^. Cette
demi^re (ftte seule se cd^re encore en (amille. Sachons, du
moins, conserver avec soin ce qui nous reste de toutes ces
peUtessolennit^ dHnt^rieur, de ces diverses fdtesde famille,
utile^k la fois k la morale et au bonheur. Ouaav.
FETES FOftAINES. Les fi&tes rostiques ont, airome
celles de la ville et beaocoup d^autres divertissements, subi
I'iiifluence d*une dvilisation dont les progrte sont peut-6tre
moina favorables aux plaisirs qu'aux sciences et auT[ lu-
mi^res. Un bal sous ^umbrage, dirig6 par un ou deux vio-
lons, Toie suspendue, devenant le prix du vainqueur, qm*,
lesyeux band^*, avaitsu hii porter le coop fatal; I'innocent
specUcle de PolkhineUe , et les modestes boutiques des
marchands de pain d*6pice toU4 tout ce qui composait
autrefois une de ces Mes champ^tres. Aujounl'lmi, on reflet
du dileUantisme parisien exige da renfort poor Torcbestre
campagnard ; 11 lui est bien permis d'etre toujoors aussi dis-
cord , mals U fiiat qn^il soit plus bruyant. Des tirs au fusil
ont reroplac^ Toie, et ce prix vulgaire de Tadresse a fait
place k des gobelets, des couverts d^argent; car il font que
le dieu du jour soit aussi /<l/^ dans ces reunions; le com-
merce en i^clame ensoite sa part , et la (Iftte se transforme
en foire, ou en bazar, par rimmense ^talage de marcbandLses
de toutes sortes dost eiledcvient I'occasian. Enfin, I'immorale
roulette y avait troav6 on pr^texte d*6tablir dans nos villages
des soccursalea de ses anclens temfiles parlsiens, sinon avec
la permission^ du molnt avec la tolerance de Af. le maire,
scandale que Ton sentit le besoin de r^primer. De toutes ces
ameliorations, il est r6salt4 dans les f6tes de nos campa-
gnes plus de raouvement et moins de gaiety. Les fites des
villages voisins de Paris (brment use classe particuUftre;
elles sont moins k Tusage des habitants du lien que de ceux
d& la capitale : celle de Saint- Cloud particuli^rement
attire chaque ann^ » pendant les trois premiers dijuancbes
deseptembre, une affluence considerable : on y est couvert
de poussi^re, foul^ commedans la rue la plus populeuse de
la grande dt^^ rangonn^ dans ses guingueltes comme dans
les plus fameux restaurants urbains ; mais niroporte \ tout
bon musut man doit avoir fait,au moins une fois dans sa
vie, le p^rinage dela Mecqiie : tout Parisien dolt avoir fait
plusieurs /ois, le jour de la l(&te, le voyage de Saint-Cloud.
Passt> Auteuil, Vincennes, La Villelte, Belleville, Bati-
gnolles, etc., voient aussi ^ leurs f^tes, quand elles soot
^voriste par le beau temps ^ une repr^ntatlon assez nom«
breusc <iet diverses da«<;es dc la capitate : jcux, spectacles,
boutiques, tout y est un emprunt fait k celled ; mais m
passant la barrite tout cela semble avoir acquis pAus d*at-
trait pour die. Dans qudques locality, tootdois, le pro-
granune oblige de ces fttes est varid par qudques diver*
tissements particuliers : ainsi, le voihinagis du canal permel
k La ViUette de joindre aux dens les promenades en bateae;
Asni^res a ses rigates; ailleurs, let courau en sac, to
tremplin, etc, ^yent, aux ddpens des maladroits, ks
nombreux spectateurs de ces luttes bizarres. Ooriit.
FETES MOBILES, f^tes qui ne sonl pas fixement
attachte k un oertun jour du mtoie mois , etqui changent
de place cheque annte dans le calendrier. Pdques^ TAf-
c4nsiont \a Pent$cdte ti la F 4 te^VieUf soot dei
Oles mobiles. Les trois demi6res dependent de la premiirsi
et sont toujours k la m^e distance. P^ues ne pent tomba
plus t6t que le 22 mars ni plus tard que le lb avril. L'As-
cendon, qui vient quarante joars aprte, ne peut torober plot
t6t que le 30 avril ni plus tard que le 3 juin. La Peutecdle,
qui vient dix jours apr^ TAscenslon, ne peut toober plus
\6i que le 10 mai et plus tard que le 13 juin ; eoiin la F^
Dieu , qui vient dix jours apr^ la Pentecdte, ne peut tomber
plus tot que le 21 mai ni plus tard que le 24 juin. La mobi-
lity de la Idle de PAques entralne en outre celle de beaocoup
d'autres jours, entre autres du mercredi des Cendres^
premier jour du Carfime, et de la Septuagisime ^ etc Le
mercredi des Cendres ne peut tomber plus tOt que le 4 fi^
vrier dans les ann^es ordinaires , et que le & daivi les anote
bissextiles; etdans qudque annte que ce soit, il ne saarait
tomber plus tard que le 10 mars. La Septuag^me oe peot
tomber plust6t que le 18 Janvier dans les annte ordinaires,
et que le 19 dans les annte bissextiles, d die me peut tomber
plus tard que le 21 £6vrier dans les anndes ordinaires, et que
le 22 dans les bissextiles. 11 y a dans Tannte un antra joor
mobile qui ne depend point de la ()&fe de PAques , c^est le
premier dimanche de 1' A v en t, qoi est le quatriime av«i
Nod. Le plus tdt que ce premier dimanche pnisse arriver,
o'est le 27 novembre, et le plus tard le 3 ddeembre. Certainei
(files, sans 4tre mobiles par dles-mAmes, le devienneot ptr
les circonstances : ainsi , TAnnonciation, qui eat le 26 rasrs,
quand elle tombe dans la quinzaine de Piques , se remet
apr^ la quinzaine, le lendemain de Quasimodo , oe qui a^
rive toutes les fois que P&ques tombe aadessua du 2 avril
F£:TES PUBUQUES. Il Caut aux hommes d*oi
mfimepays des jours de oonunune 6aaoUon, desjoors de
ffite. Les ffites, liens des Camilles, font ^galement la foree
des soci^t^. D*abord consacrdes k sanctifiar lea travanx dc
ragriculiure, k remercier le Cri^atenr de ses dons, dies pri-
rent les difldrentes formes nficessitte par les progrte dc
la civilisation. Aux fi&tes de rantiquil^ suoc^erent les t^im
chr^tlennes. Puis k raesure que la religion perdit de see
empire parmi les nations civilisto, k mesure que s'deigDit
la v^nfiration que ses ffites inspiraient , les gouvernemeals
suppl^rent k ce besoin de rhnmanit^ en instituant ausd dei
fttes. La revolution eut les uennes. Puis sont revenues les
f&tesderancien regime, et encore aujourd'bui ce sont des p^
tards, des m&ts decocagne, des spectacles gratis, des pitee* a
spectacle enpldn vent,quelques concerts ditsd*harmooie,
des hdlons, des ifs, des lampions, des feux d Vtifiees, des ba-
teieurs,quicomposentno^iifei nationcUes. Nosr^jouissances
publiques se r^ument d*ordindre en de.hideiises cobues, aox-
quelles d6daigne de se mder tout bomme qui se respecte. II
est triste d'avdr i reproclier k T^poque la plus glorieuse de
noire bistoire contemporaineler^tablissement du plus ignoble
de tous les divertissements en usage dans kss temps ffodaux :
nous voulons parler des d i st r i b u t i o n sde vln et de viands,
repas servis par des gendarmes , en plem vent , k touis de
bras, avec un vin noir et boueux, jailUssant de baules foe
tatnes sur une populace en guenilles. Depuis 1S30 on a
remplac^ ces di^adantes orgies par des dislributieos aux
indigents dans les bureaux de bienfafsance. Pour riionime
dvilis4 du dix-neuviduesj^le, ciuHl soit FraD^ais, CsMg^^
Itaticn, Anglais, il n'y a plusde fetes pobliques. Ce rest p^
i
ftXES PUBUQUES - F£TES K^VOLUTIONNAiaES
CQ effet tan qpeeUcles forains des Champs-El jsdes » dans |
I'artne od se Uvrent les combats de taureaux h Madrid ; ce
n*est pas non plus en Angleterre, quTil troutera des ^mo- '
tkns de (file. Kome catUoIique, ayec toutesses splendours,
ne lui oifre plus Element que dUmposantes representations
de thMtre, auxqnelles 11 assiste sans eonTiction et par d^-
scsurrement Enfin, jnsqu^^ ce que les gouvemements et les
rdigious se solent ^lev^ k sa hauteur, 11 n^y aura plus pour
Id de teritabtes (6tes qu*au seinde la famille, autour du
foyer domestiqae. Taicoot.
FtTES R^VOLUTIONIVAIRES. La pbilosophie
du dix-buiU^me sl^e avait remport^ un double triomphe
sor les intelligences et les Tails. Des esprits, mfime ^clair^,
en ^talent Tenus h ro^priser la religion ; et le cliristianisme,
quant k ses pratiques ext^rieures , mourait cbez nous ayant
la monarchie.... I>es nouTeaux mallres de la France pens^-
reot qu*^ OB penpie /t6re il fallait des fetes pa<fio/i^ei;
qn^one immense reunion de ci toy ens, des solennitds tli6&-
trales, des danses, des chants civiques, deyaient, k des
^poques fixes, Tcnir remuertoutes les ftmes, et , en r^vefl-
lant de grands souvenirs, r^cbauOer Tamour de la patrie dans
let masses , gtoiralemcnt trop oublieuses. , enfin que le
people, Au lieu d^etre simple spectateur des plaisu'S publics,
devait d6iormais y prendre part comroe acteur.
Les fetes de notre premiere r^publique, de mCme que
la pi opart des dioses de cette ^poque, il faut bien le recon-
nallre, furent des idto renouTeltes de& Grecs et des Re-
mains, cbez qui des solennit^s religienses consacraient,
taal6t one Tictoire, tant6t le r^tablissement de la paix, ou
toot autre dv^inent memorable. On pent les diviser en so-
lennites politlques etcomm^moratives, fun^raires, religienses.
La prise de la Bastille (le 14 juillet 17S9) eut sa {tie
eomm^morative , celle de toutes qui fut le plus religieu-
sement observe. Le premier anniversaire en fut c^l^br^
par une grande federation des gardes nationales du
royaume.Le lOaoOt 1793 on fl&ia Tanniversaire du 10 aoAt
1792 i et en m^me temps la nouTelle constitution fut solennel-
lement inauguree au Cbamp-de-Mars et dans les divers qoar-
tiers de Paris. On eieva sur les mines de la Bastille une
statue colossale , de la base de laquelle on Tovait couler...
de Teau daire. Le president de hi Conyention en reQut dans
une coupe, et apris en avoir bo, en pr^senta aux envoyds
ad hocdei departements, qui Timitferent. Un d*eux, sexag6-
uaire , dit, en Tapprocbant de sa bouche : « Je touche aux
bords de mon iombeau ; mais en pressant cette coupe de
flies Uwres je crois renaitre avec le genre liumain, qui se
r^&Rh-e! » Naif et pu^tique Tieillard, va!
Divers d^crets de tliermidor an it ordonnirent la cele-
bration solennelle de trois fetes r^Uicaines, Tune pour
Tanuiversaire du 14 Juillet 1789, Tantre en roemoire du 10
aoAt 1792, etla troisiime pour la fondation de la republique.
Ledramedn 21 Janvier 1703 donna lieu aussi k nne lete com-
mtoorative. Ce Jour-la cliaque membre des autorites supe-
rieares renoovdait lesermenl de baine etemelle k la royaute.
A Saint-Sulpice, appeie alors Je temple de la Vicloire , on
lisait cette inscription, empmntee an Brutus de Voltaire :
Si tUuis la r^pmllitftu il M troQvait no trailre
Qai re^eUit Its rois, ou qui voulut uo maitre*
Qoe It per6de mcure au milieu drs toormenU!
A ces grands anniversaires on ajouta pkis tard ceux do
9 tbermidor, du 18 froctidor et do 18 brumaire.
L'apotlieose deNlirabean (4 avril 1791} oovre la serie
des f^iOiJkmSr aires. Le 12 juillet eut lieu ceUe deVoUaire,
puis les ceremonies fim6bres du nuiire d^Etampes , du com-
iDanoant de la place de Verdun, Beaurepaire, de Lep elle-
lierdeSainl-Fargeao, deFeraud, du general Dam-
pi errc,de Marat, 1^ qui un decretdo 14 brumaire an ii
asslgna une place av Pantli^n.
Les axttre^ li^tes revolutionnaires que nous atons designees
sous le nom ds religieusies eurent moms de retentissement
et d*ecUt ( si on en excepte deux : la preiuidre (tie de la
lUison et ceile de r£tre-Sapr6me ) que les fetes comm^o-
879
ratives ^un&aires : elles furent cependant beaocoup plus
nombreuses et plus variees. Le 20 bmmaire 179S fotceie-
bree k Notre-Dame, devenue le temple de la JRaUoTi ,* ja
premiere Hftte de cette nouvelle deesse. Les representanis de
peuple y asslsterent, et on y chanta des hymnes composes
pour la clrconstance. Quelques jours avaot, dans la sallo
de la Convention, avaient deiiie des deputes de ptusieurs
con^munes, revetus d^babits fantastiques et suivis de jeones
filles couronnees de fleurs, cbantant au son des Instruments :
une femme, en costume de deesse, et represenfant la
Raison, enlra, portee sur uu siego eieve , dont elle descendit
pour venir prendre place h c6te du president. Les departe-
ments eurent aussi leurs fttes de la Raison, Le II Doreal
Robespierre pronon^ sur les iddcs religienses et mo-
rales, et sor les (%tes nationales, un discours tres-remar-
quable , qu^il termina en proposant Tinstitution de trente-six
(etes.danslesquellesle people reuni ceiebrerait les droits
de la nature, le genre humain , la vieillesse, Vamour
de la patrie, lahaine des tyrans, la tendresse matemelle,
la pi^6 filiate^ etc. La premiere etait dediee k VAre-SU'
perSme et t^ la nature, Elle fut ceiebree le 20 prairial ,
au Ctiamp-de-Mars et dans tons les temples avec le plus
grand appareil. Des bymnes o6 la majeste de Dieo et la
fierte republicaine etaient asscz bien peintes y remplacaient
la vieille Hturgie romaine. Les ajrs en etaient sublimes ei
cltantes par les plus belles voix de Paris. Les decorations
magnifiques et les pompes m^estueoses de ees representa-
tions , I aspect de lete pris li cette occasion par la ate , firent
oublier on moment les massacres de la Terrenr. C*est k
dater de ce jour qo'on vit ao fronlispke de tootes les ci-
devant igfms cetU inscription : Lepiuple fran^ais reeon-
nait Veaistence de Vttre-Suprime et VimmoriaVUi de
Vdmt, et que Ton divinise la Libcrte, la Frateraite , TIIos-
pitalite, la Bienlaisance, la Jeune&se, TAgriculture, etc
Dte le 15 avrU 1792 arait eu lieu \h premiere fite de la
likerti, en Thonneur des Sulsses de Cli&teau-Vieux. Tout s'y
passafort paisiblement, quoiqu*U n'y eOtni gardes ni balon-
nettes; on epi de bie fot la seole arme dont aot besoin poor
maintenir Tordre i^ordonnateor de cetle (tie qoasi-pa&torale.
L'annee soivante on ceiebra k la roeme epoaue, en Tlion-
neur des Uegeois proscrUs, one fete dile de la Fraternity
et de V Hospitality. On y chanta, entre aatres» ce complet :
Si U llbeiSi fagiltrc
tu\i proscriteea lout pays,
CUc Wemli^ tar eeUe rvit,
Pour se raBsurer dans Paris.
Partagrz done avec vos friret
Le paiD de U Frateraite;
Dana te aetn de I't^alite
Atteudet des jours plus protperw
Amis* n8sares*vM8, let i^is D*feon>iit qoNu leSific,
Paris lera toqotwt le tomfcean des tyraes I
V Agriculture re^ut leshoromages des Franks, comme
^e avait reQo ceux des penples andens : un temple de ver-
dure lui fut erige, le 10 messidor an n, eton lui consaenione
ftte, comme en germinal on en avatt dedie une k la Jeunesse,
Une solennili d^un genre nourean, et emprdnte cette
fois d^n caractere utile et national, signala la fin de la
6^ annee de Tire republicaine. Pendant les Jours compl&-
men /aires, une foire, ouplutdt nne veritable exposition
des produits de Tindustrie fut etablie au Clwmp-de-Mars.
Les seuls objets manufactores en France y etaient re^ns , aprte
avoir eie soumis k Texaraen d'un Jury special. Ces diverses
fetes, de meme que celle de la Souveraineli du peuple,
sumommee par certains plaisants la Kte des SOints-Tnno-
cents, laquelle fut ceiebree le .10 ventdse an vi, rcnlrent dans
la categoric de celles que nous avons appeiees poUtiques,
Les fties auxquelles on s'efforQa de preier un caract^
rellgieux furent celles der£tre-Supreme, de la Jeunesse,
de la Fratemite, et la pliipart de celles qu'on ceiebra dans le
temple de la Vicloire, et qui furent consacrees anx vertus
de Marc-Aurite, k VMroisme de Guillanrae Tci!, ^ la To-
48.
FfrTES RI&VOLUTIONNAIRES — FEtH-ALl-CHAtt
SBO
lerance, aa Courage » k Tactive bieDfaisance de Tincent de
Pauly k la Bienfaisance, & la Pi6t^ (aTec coUecte poor lea
Tictimes de rattentat du 3 nivtee ), aux Bona M^Dages.
k la R^anion des Families etc. En rndme temps qae cette
dernite ftte avait Ilea ao temple de la Victotret une
autre k la Bienfaisance se c^Ubratt^i Saint-Germain-rAuxer-
roia, tranaform^ en temple de la ReconnaUsanee. A me-
sure que le poavoir de Bon^rtegrandit, ces mascarades
politioo-paiennes fiirent remplacte par dea aolennit^ plus
graves, et r^pondant auxbesoins moraux des populatioiis.
FETFA) en turc, ei/ethwa^ en arabe, signifieutdans
oesdeax langues r4pome et jugement d^un homme sage,
iMfetfas sout les decisions rendues par le m o u f t i ou chef
de la religion chez les Turcs, et formulto en courtes sen-
tences pour fadliter IMtude et I'application de la lo! dans les
tribunaux. A Constantinople, les mati^res sur lesquelles le
public vient connilter la loi sont rMigte en forme de de-
mandes et en termes requis, dans un boreaa special, oh
une vingtaine de oommis nomm^s mmieuAds^ r^dacteurs,
sent pr^id^ par un chef, le/e</a-eminl. Le moufti r6pond
k ces questions d*une mani^re fort eondse et de sa propre
main, toujours confonn6ment aux decisions deses prdd^ces-
seurs et aux principes de Tislamisme. Ces r^ponses, Writes
au has de la deroande, sont k pen prte ainsi conges : ouif
cela se pent, on non^ eela ne se pent pas; eela est^ ou
n*est pas pemUs ; cela est^ ou n*est pas n^eessaire, Quel-
quefois cependant la r^ponse du moofU est motiT^e, et pr^-
sente des explications , des restrletkins, des conditions, etc.
Les mati&res qui proToquent Xee/etfas sont natoreliement
diTiste en deux classes : Puue relatiTe an droit public,
Tautre au droit partlculier. La premito est sp^cialement
r^senie au gouTemement : s'agit-U de la paix, dela guerre,
de la punition d'un virir ou d'nn pacha, d'on nouveau r^
glement politique on militaire, on consulte le moufU; mais
avant qn'il rende son fe^a, on discute raflahre avec lui et
les principanx onl^maa. Quoique nl la religion ui la consti-
tution de Tempire n*obligent le Grand-Seigneur k se pr^-
munir d'un^^a sur les objets d'adrainistration pnblique,
il y a reoours par politique forsqnll s^agit d'une grandcon-
trepiise on d*une innoTation importante, et pour s*en faire
une sorte de bonclier dans les circonstances orageuses. II
est arrive sonvent que les sulthans n*ont eu aucun ^ard
aux Jetfasi mais on a vu aussi les/e(Ais provoquer la de-
position de plus d*un sulthan.
Les /e(A» d^livT^ aux particuUers sont dHine- nature
diffi^rente : tout individu peut s'adresser an moufti pour
s'dclairer sur des points relatifs au dogme, au culte, k la
morale, aux lois clTiles et crimineiles , m6me k des aftaires
litigteuses. Les consultations d^poste au bureau du ftfjor
emini sont ordinairement fkites par terit, et toujours k la
troisitoie personne, ^ sous des noms suppose, corome
ZMy Khaledt etc, povleshommes, ZHneb, Amina, etc.,
pour les femroes. Lorsque c*est le souverain qui consulte,
il est tocgours d^sign^ sous les titres les plus respectables.
Si les questions portent sur des mati^res neuTes , sans ana-
logie avec les prindpes de Pislamisme, le moufti se borne k
r^pondre qu^aucun des liyres^canoniques n'en fait mention.
II a flallu des/e</iu discutte et sign^ non-seulement par
ce pontife, mais par les prindpauxfoul^mas , pour auto-
riser dans Tempire otboman I'usage du car(&, du tabac, de
Topinm, et r^tablissement de rimprimerie.
11 existe en turc plusieurs collections de/etfas par de-
niandes et par riponses, embrassant toutes les metises
contenues dans le Multeka, ou Code universel^ et d^Telop-
pant Tesprit de la loi dans toutes ses applications. Comme
le but des Je(fas est dlnstruire le peuple et de diriger les
juges, il n'est point de tribunal dans Fempire othoman qui
n*en possMe deux ou trois collections. H. Audiffret.
FETH-ALI-GHAII, second roi de Perse de la dy-^
nastie des Kadjars^ aujourdMiui r^nante, succ4^a, en
1797, Ji son oncle, Teunuque Aga-Moliamed, qui Tavait
choisi pour li^rltier. Avant de monter sur le trdne, il s^ap-
pelait Baba-Khan, et gouvemait le Farsislan. Ileal
trois concurrents k la fois sur les bras : un de ses fr&rss , un
gto^ral, qui avait provoqu^ Tassassinat du demier roi , et
im prince de la dynastie d6cbue (les Zends), n fit aveuglef
le premier, qui, sonvent vaincu , avait toujours abos^ de sa
d^mence. II paidonna d'abord au second, qui en se rendant
lui avait livr6 la caisse militaire d*Aga-Mobamed; mais il le
laissa ensuite mourir de faim, dans une maison dont il aval!
UM murer les portes et les fen6tres; enfin, il Ibr^ le troi-
sitoie k se r^ugier sur le territoire otboman. II avail ras^
sembie une arm6e pour punir les Wahabis des aflreux
excte qu*ils avaient commls en 1801, et notaounent k Iman-
Houcaln, lieu vto^r^ des Persans quoique situ^ dans la
Turquie aslatique, lorsqu'il fut obUjg4 de s'opposer aux
Busses, qui venaient de s'emparer delaGeorgie,en vertn
dn testament du demier roi, George XI, file d*H6ra-
dius II, dont lesanc^tres avaient ^t^vassanx de la Perse. La
guerre telata en 1803 entre les deux empires. Les Persans
y furent presque toujours malheureux, et la paix de Galls-
tan, signte le 12 octobre 1813, y mit scule an terme,
mais en faisant perdre k la Perse tons ses droits sor le
Daghestan et sur les di verses principaut^ de la G^rgie,
puis le Sdiirwan et les khanats de Gandjah, de Karaba^gh
et de Talischah.
Le gouvemement britannique, regardant la Perse comme
un utile auxiliaire centre le roi de Kabool, qui mena^l
les possessions anglaises dans Tlnde , avait envoys k F^-
Ali-Cbah , dte Pann6e 1800 , un ambassadeur, le major Mai-
coim, qui fit avec lui un traits d'alliance et de commerce. Na-
pol^, dans ses projets de nuire partout aux Anglais, recber-
cha aussi Tamlti^ du roi de Perse ; et nn ambassadeur persan
vinttrouver I'empereur des Francis k Varsovie, en 1806.
L*ann6e suivante , le g^n^ral Gardanne partit pour Tambas-
sade de Perse : il devait ofTrir k Feth-Ali-Chah des 8«»coarB
centre les Busses; mais la paix de Tllsitt et Talliance de
Napoleon avecTempereur Alexandre rMuisirent les relations
de la France avec la Perse k un vain Change de poUtesses
et de presents. Gardanne revint en 1808, avec an ambas-
sadeur persan, qui remit k Tempereur des Francis les pr6-
tendus sabres de Tamerlan et de Nadir-Chah , et un volume
de poesies manuscrites de son souverain. Les Anglais, quoique
peu inquiets de ces insignifiantes et inutiles n^godations,
firent de nouvelles dtoardies auprte de la coor de T^^ran,
qui, ne pouvant compter sur les secoors de la France, et
ayant plus k cralndre ou k esp6rer du voisinage des An^ais
et de leurs forces navales dans le golfe Persique, renouvela
son alliance avec eux en 1809, par rinterro^diaire de sir
Harford Jones, leur envoys extraordinaire. Elle fht confirmee
par un nouveau traits, sign^ le 14 mars 1812 4 T^idran,
par sir Gore Ouseley. Dans i'intervalle, Feth-Ali-Chah avail
eu avec les Tores, dans le Koordistan et le padiallk de
Bagdad, qudquesd^m6Ife suivis d*hostilit^ peu importantes,
qui se terminirent aussi par un traiU^ en 1813. Co prince,
qui depuis dix ans se reposait sur ses fils du commande-
mentdosarm^, marcha en personne, la mtoieann^,
vers le Khoragan, pour faire entrer sous sa domination la
province de H^rat, incorporde au royaume de KabonI, et
contre laquelle son fils atn4 venait d^tehouer. II reprit
H^rat, et dut ses succto k sa cl^menee plus qu'i la terreur
de ses armes. Deux de ses fits furent moins beureux, en
1818, dans one expedition pour reconqu^rir cette province,
qui dtait retorobte au pouvoir du roi de Kaboul.
Felh-Ali-Chah eut encore uoe guerre avec la Turqide en
1821 ; cdle qu'il d^ara k la Bussie, en 1826, fat heureose
d'abord, par suite des troubles survenus k rav^uement de
Tempereur Nicolas, les Busses ayant M pris au d^pourvn;
mais laoonquMed'£rivan,le 13 octobre 1827, parle g^i^ral
Paskevitch, la soumission de Tauris, douze lours aprfes, el
la roarche de Parmte ennemie dans llni^rieur de la Pens
d^termin^rcnt ie roi k demander la paix. En vertu da traits
sign6 le 21 f^vrier 1828 k Tourkmautchaf, la Perse Mm k
la Bussie les khanats d'^rivan et de Kakhitschwan, tant au
FETH-ALICHAH — FltlTlS
detk qu*eii deg2i de TArate^ et s obligea k payer k la Ruwie
une indemiiit^ de 80 milUons de frauca pour lea fraia de la
guerre.
Feth-Ali-Cbafa avait en plus de soiiaate fila et de cent
fiUes. le troisitoe de aet fila, Abbaa-Mirza, doot la
mkn appartenait k la triba des Kadjars, atait dft k oette dr-
coQfitaiiee PaTantage d^dtre dtelar^, dto son enfance, bdri-
tier prteomptif de to couronne. II trayaiUait af ec ti^e k se-
conder lea efforta de eon ptee , pour la r^entotion de sa
nation y on du moins de sea armte. LVganisation de sea
BODveaux aoldata, nomm^s serbaz, dont U aTait pria lui-
mtaie le costume , fot contimi^e et perfectionn^e par ies
Anglais et par des offiders (iran^ qui se retirtoent en Perse
apr^ la chute de Kapoldon. Ces innovatlooa eurent lieu
sans obstadea, sana efTusion de sang, gr&ce au caract6re
inconstant et i^r des Persans. II Tenait, en lb33, de con-
quer H^raty lorsqn'il monrut, au retour de cette exp^i-
tlon, k PAge de dnquante ans. Feth AH ne surr^cnt pas long-
tempa k son fils bien aim^. Accabl^ d^ifimut^, il monrut
a Ispahauy le 20 novembre 1834, kgi de pr^s de soixante-dix
ans.
Feth-Ali-Cbah fot un bon prince , ai on le compare k la
plupart de ses prM^cesaeurs. Saul un trts-petit nombre de
cas , il ae montra juste , iboAM, cldment, et surtout tole-
rant en matiirea religienses. II aimait le faste : il 6tait toujcrurs
couTert de diamants et de pierreries ; il ^tait bd homme,
et sa longue barbe n^a pas peu contribu^ k la dur^ et k la
prosperity de son r^e , par la T^neration qu'eHe inspirait
k ses sujets. n a foitrenattrelealettresen Perse , et 11 cultivait
lui m6me la po^sleavecsuccte. Son petit-fils, Mohamed-Mlrza,
fils aln6 d'Abbas-Mlrxa, qu'il ayait design^ pour b^ritier, lui
sooo6da sur le trdne; mais ce prince moumt le C septembre
1848 (pgres Persb). H. AunimiET.
FEn (DoMBNico), pdntre calibre, n^ k Rome en 1589,
mort k Teniae, k FAge de trente-dnq ana, des suites d'une
Tie debauchee, eut pour mattreCigoli, regenerafeur de
Fart k Florence , et se fixa ensuite k Mantoue, od Tappda la
protection edair^e et g^nerenae dn cardinal Ferdinand de
Gomague, deyenn plus tard due de Mantoue, et ou il
s'exerfa k reproduire ia mani^ de Jnlea Remain. Ses ou«
fragea se recommandent en g^^ral par une grande correc-
tion de desdn, par la yiyadte du coloris , par nn caract^
lie yerite naiye , fi^re et originate. lis se troqyent aujourd'liul
parlag^s entre la plupart des grandes galeries ; notre Mus^e
du Lonyre poas^e notamment de lui rempereuriV^ron, un
Angegardien, une Ft/etiM, to MUmeolie^ ou Ton admire
una nettote d'expression , une ylguenr d'effet et une entente
du dair-obscur fort remarquables. Aprte la mort de Dome-
nioo , aa aeeur ae fit religieuse, et extenta dea pdntures pour
plo^rara conyents de Mantoue.
Fl&nCHESy FtinCHISME. Lea Portugais,quid'abord
fondirent anr leaodtea d'Afriqne dea etablissements, obser-
T^rait parmi lea N^gres de groasiires idolesqu'ils nommirent
/etiuat, cboses enchantees, charmes, d'ob nous ayona tire
le root ibfiiiche. On a ensuite remarque que la plupart dea
natlona sanyagea, s'61eyant k pdne k Tidee d^un Dleu su-
preme, 00 d'un esprit createnr de I'uniyers, croient trouyer
qnelque Image de la puissance diyine dans des animanx ou
(fautres objets materiels; et Ton acompris quale cultede
ces demiera ne dilTerait pas essentiellement du fetlchisme
des Kigres. On ea decouyre des preuyes irrecusables dans
la religion des andens £gyptiens. En efTet, d Ies N^gres de
Jnida adorent encore le serpent deyin et plusieura grandes
conleuvres; si d'autres peuplades yenirent, Ies unes des
yautours, lea autres des caimans, on des mammif^s,
on mteie des poissons, et jusqu*k des insectes (le pregor
Dkm^ mantis reUgiosa^ etc.), le bousier sacre (ateuchtis
sacer^ etc. ), lea antiques sujets des Ptiaraons ne trouyaient-
iU pas de commodes dirinitesdans lesoignons et Ies lierbca
4e Icursjardins, dansleur bwuf Apis, dans teur ctiien Anubis,
taodis que Ies ddyotes du pays se soumettaient, dit-on, au
bone lacre de Mend^?
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Outre ces fetlciiea, Ies N^res ont encore d«^ gris-gris, es*
ptees d^amnlettea prescnratrices, de petits dienx domes-
dques, tds qne lea lares des andens. Cbea lea tribus de
TAmerique, Uy a dea manitaus, dea nani^o^of, des ockL
Les insolairea de la Polynesia ne possedent pas moins d'i-
doles et de ces marmoosets qn'apportent les yoyageurs
pour les cabineta des curieox; on en a rencontre cbez lea
Siberiena et Jusqa*au Kamtchatka, au Groenland, en La-
ponie, comme parmi lea Ostiaqnes, les Samottdes, etc. La
plupart de cea nations, toutefois, n'ont pas une fd bien yiye
dans leurs idoles. Lorsque leors pri^rea et leurs sacrifices
n^en obtiennent pas un grand succte pour la cliasse , ia
guerre ou Pamour, il n'est pas rare de yoir les Siberiens
rosser leanburkhans, on les briser, enleur reprocbant liu-
gratitude dentils payent leura supplications. Les miasionndres
ont cm yoir dans ces pratiques llnfluencedes demons.
II est plus juste de penser que le feticbisme est la pre-
miere rdigion des bommes, dans Tenfance de leur intdli-
geuce. Comment des esprits brutanx s'deyeraient-ils au-
dessus de cequi flrappe d'abord leurs sens? C'eat dej^ un
puissant effort poor enxde remonterjusqu'^ Padoration des
astre^, wasabiisme, D'aiileurs, toute adoration d'objets
materiels; si Ton ne les considere point comme emblemes
d*une puissance immateridle, n*est qu'nn feticbisme plus
on Rifiins grossier, dont on trouyerdt des preuyes jusque
dans nos croyances populaires. Ainsi, le feticbisme , le sa-
beisme, toutM ces adorationa d'objeta tombant sous ies sens,
n'oflTrent aux esprits epures que dea embiemes qui fixent les
regards des bommes impuissants k s*eieyer k des idees ce-
lestes. Et il font des images frappantea pour encbalner I'at-
tention de ces Ames croupissantdans une ignorance super-
stitieuse ; dies refiiseraient de yona suiyre dans dea concep-
tions plus subtiles , ou ae plongerdent dans nn borrible
atheisme. Par III le feticbisme (memo cdni de plodeors
diretiena) et le sabfisme ne sent encore que dea prepara-
tions k la yrde et pure religion, toute splritudle , qui attaint
le pins liaut falte de Tbumanlte. (Test par cette aerie de
oruyancea que lea nations s^eiancent progressiyement dans
la yoie faidefinie de leur perfectionnement intdlectud et
moral, J. -J. VmKT*
F^nS (FBAHQOiaJoaspn), mattre de chapeOe do roi
dea Beiges et db'ecteur du Gonseryatoire royd de moaiqne de
Bmxdles, ne le 25 mars 1784, ^Mona, od sonfpere etdt or-
ganiste, profita si bien de Texcdlente education Mndcde
que cdui-d lui donna, qu'k TAge de dix ans 11 pnt remplir
un emploi d*oiganiste dans sa yifie natde. En 1800 il yint
k Paris suiyre les conrs du Gonseryatoire et surtout les le^os
de BoTddieu. De bonne beure sesetudes prirent one direction
plus theoriqueqne pratique. Aprfes nn long yoyage, qui lui four-
nit Poccasion de se fkmUiariser ayec lea ouyrages des grands
maKres itdiena et allemands, il reyint k Paris, oO nn ricbe ma-
riage lui donna les loidrs neoessdres imur se Siyrer & une etude
approfondie de Pbistoire de la mnsique, et plus particulidre-
mcnt de cdle du moyenAge. Mais en 1811 des reyers de for-
tune le contraignirentk ae retirer en proyince, et k accepter
les fonctions d'organiste k Doud en memo temps que de pro-
fesseur k P^colede Mudque de cette yille. En 1818, il reyint
k Paris, oh on yendt de le nommer professeur an Gonserya-
toire; et il deyint ausd bibliotbecaire de cet etablissement
k paitir de 1826. En 1827, il fonda le premier recudl de cri-
tique musicde qui ait paru en France , la Revue Musicale,
qui jonit bientOt d'une grande autorite, et qui se mdntint
jusqu'en 1834. Pendant le cours de cette publication, M. Fetis
fit parattre deux yolumes intitules : Pun, CuriosUSs histo-
riques de la Musique, et I'antre, to Musique mise & la
porUe de UnUlemonde, Si le premier n*etdtgu^ que la
rdmpression de qudques artides precedemment pnblies
dans la Rome, en reyanche le second etdt un liyre neuf ,
oil brille unyeritable talent d'expodtion, de metbode etde
clarte. En meme temps, il redigedt le feoilleton musicd dans
le National et dans le Temps; mais le plus souyent les ar-
ticles n'etdent qn'une pAte contre-epraore dea jufOMila
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d^j^ insdr^ par lui dans la Revue Muskcale, Dte 1833, a la
f uite de d^in^t^ quHl avait ens avec la directitm du Conser-
tatolre, et 8or la nature desquels nous n^avons pas h nous
expliquer, il 6tatt all^ s*dtablir k Bruxelles, ou, ind^pendain-
ment d*un certain nombre d^onvrages thforiques sur rart,
il fit parattre nn EsscA sur les services renduspar les AVcr-
tandais it Cart musical , que I'lnstitut des Pays-Bas cou-
ronna. C'est^galementi Bru\elles que fut public (i835-lSU)
son ouTrage intitule : Biographic universelle des Musiciens
et Bibliographie ginirale de la Mttsique, ouTrage qui
contient sans doute une foule d*erreurs , et qui ptelie snrtout
par le c6(6 pbilosopliique , mais qui a dn moins le iiic^rite
d*6tre plus complet que ceux de ses de?anciers. On lui doft
aussi la fondation des concerts historiques, dont II est
juste cependant de faire remonter Fidte premiere li G h o r o n ,
et qui ont trouT^ depuis des imitateurs en Belgiqiie, en Alle-
magne et en Angleterre. Ses direrses compositions pour
IV-g^ise on pour le tli^tre ont obtenu moins de succ^ que
ses ouyrages relatifs k Hiistoire de Tart. Cependant ses operas :
L'Amant et le Mart et La Vieille, reprdsentds tons deux
au tii^atre Feydeau, ont eu IHin cent treute et Tautre cent
soixante representations. On a aussi de luiun Traits (tHar^
monje qui a souley^ de Tiyes discussions; ettout rfceronient
il a public en sod^t^ avee Moschelte une MHhode des Mi-
thodes de piano. On annonoe aussi comme devant prochai-
nement parattre une Bistoire ginirale de la Musique,
une FMlosopMe de la Musique ei Le Plain Chant gr6go-
rien rameniet restitu^A ses vMtables sources,
[ Quand on consid^re la masse des ^rits de tons genres
dus k ta plume de M. F^tis , de ses compositions dramatiques
reiigieuses et instrumentales, de ses traits, de ses m^tbodes
de tontes esp^ces, de ses entreprises cjmmerciales, on est
^tonu4 que les forces d*un seul hotnnie aient pu suffire k
une semblable tAche. H est Trai que M F4tis a eu k sa dis-
position des ressoorces si miractileuses; quMl a tu les triors
de sa bibltotb^ne s*accrotlre par des procM6s si rapides,
si ingf^nieux, et s*^cartant quelqne pen m^me de la marcbe
ordinaire des choses, que Ton est tent^ do penser que dans
cette masse d*id^, d*opinions, de conceptions parroia in-
cob<^retites, toutes ne Tiennent pas du m6me fonds, mais
que telle d6M)UTerte anonyme, telle production orpbeline,
sont venues comme par encbantement se placer sous les
mains decet liorame privildgi^, et lui demander le b^n^fioe
d*un nom qui lea mettra en lumi^re et leur serrira de passe-
port k hmniortaiit^. J. n'OBTfctTB.]
F^TUQUE, genre de gramin^es, renfermant un assea
grand nombre d'esp^ces, qui tontes font un fourrage de
bonne quality pour lea bestiaux. Ia fttuque flottante {/es-
tuca Jluitans^ L.) est Tivace ; ses balles sont d^pourrues de
barbel, ses panicules longuesde 0'*,t3 environ, ses rameaux
tr^-fcart4s : cette plante aquatique setrouve en abondance
dans les Toss^ les marais, les ^tangs, etc. Ses tigcs et ses
feuilles sont fort recliercli4es du gros b^tail ; ses graines ,
rfk^dlt^ avec grand soin en Allemagne et siirtout en Polo-
gne, servent de nourriture k Tbomme; mond^es, elles sont
connues sous le nom de manne de Pologne , et la plante
elle-m6me porte vulgairement celul d*herbe ii la manne;
on la nomme aussi chiendent aquatique. La fituque
ilev^e i/estuea elatior, L, ) est aussi sans barbes; les ra-
meaux de sa pantcule sont rapproch^s; die pousse dans les
pr6s. lAfttuque inclin^e (Jestuca deeumbens, L. ) a la
panicule de dnq centimMres au plus : on la rencontre le
long des bales, sous lesarbres, dans les terrains sablonneux.
L&fituque queue de rat {festuca myuros,h.\ vulgaire-
ment queue de rat^ a ses baries gamies de barbes ; sa pa-
nicule, tr68-reaserr6e, est plus longiie que le restc de la tige ;
elie pousse dans les endrolta sees. lAfUuque rouge {fes-
tuca rubra, L. ) pousse dans lea terrains pauvres, sur le
bord des bois. l^fitnque ovine (festuca ovina, L. ) a re^u
ce nom parce qu'eltc est rccbercbte des moutons ; on n'est
pas bien d'accord cependant sur Pespto que ces animanx
|»r^l^rent. En certains lleux, la fdtiique ovine, Pcni^e ixtiir
FfiTIS — FEU
leur usa^e, n'a point ii& attaqu^ par eux ; plosiears ado*
vateurs, forts de leurs experiences, ont pr^oonis^ la fftuqni
rouge comme pr6f6rable pour les moutons ii la fittoque ovioe.
P. Gacbext.
FEU, terme d^riv^ soit dn latin >bcttf, foyer, sdt d«
verbe grec ^tayta, }e brttie, on du mot fire des langnes Us
Nord, tir6 de icup, (eu chez les Grecs, ou de fir dins ks
langnes orientalet, la cbald^nne et autres Idiomes s6m-
tiques, pourexprimer la splendeur dn soleil, alnsi que cette
nature active et crdatrice qui anime Tonlvers, sdon lesn-
ciens adorateurs du feu et des astres. Ck>ns{dM comiM to
plus immat^riel des quatre ^Uments qu'admettaft ranti-
quite, k cause de sa purete et de son activity, le feu fot lon«>
temps adore comme la source premiere de la vie et da
mouvement de Tunlvers, le symbde visiMe de la diviait^
{vogez Feu [ Culte du ]). 11 etatt reserve anx adences pliya-
qees de distingner la lumi&re,le calorique, Teieetri-
cite , tons ces principes que Panttquite oonfondait sous la
denomination commune de feu, differentiant cependaat le
feu artifidely celul de nos foyers , qui consume toos la
corps, dn feu artiste on vivifiant de la nature, qui deT^
lop|>e, au contraire, toutes les creatures, les fait crottre el
multiplier, fait pousser, k ehaque printemps, les germei de
tons les vegetaux, comme 11 susdte Tamour et la g^neratioB
des animaux.
Dans la philosophie dn uoyen Age, le fen oomervi le
titre dVI^menf. Ce n'est memo que dans la demiere mortis
du dix-huitieme siede, lorsqne les decouvertea de Priestley
et de Lavoisier enrent etabli la nature comburanta de
Toxygene et la passivite des bases, que la theorie de b
combustion, en s'eiocidant ebaque Jour, effa^ les der-
niers vestiges de cette opinion. Lefeu n*est plus poor dobs
que la generalisation de cette aerie d*eflfets transitoim
ressortant de la combustion, et dont la dnree n*excede pas
celle des causes redles mises en aotivite.
FEU. yoytz iNcenniB.
FEU {Art militaire), L*emploi do fen comme noTa
de guerre est anterieur de bien des aieeies k llnvention des
armes k feu. Les Cblnois le projettent depufs un tempi
immemorial, et dte le sixitoie siede de notre ^.re les Byxaa-
tins avaient fait un puissant moyen de destmction do fen
gregeois. Entre ces deux epoques il y avaft eu, comme
projectiles enflammes, les fatariques grecqnea et le$
malieolesromaines. Mais cequMl feut entendre an jour*
d*bu{ par /etc tactique on feu de guerre est PefTet de fei-
plosion de la poudre qui cbasse nn projectile, qu*il sdt in*
cendiaire ou non.
II y a snrtout deux genres de feux : ceini de Partillerie,
et celul de I'infanterie. Le feu de la cavalerie compte i
peine; c'est un accessoire pen puissant de Pescrime do ca-
valier, tandls que pour Partilleur, le feu est sa tactique tod
enf lere, et pour le fantassin, il en est Pagent prindiai. U
feu d'artilerie est de diverses esp^ces; il vise ou il ricoelie
{vdyez Tin); il fVappe dVn bonlet ou U seme la mitrailte;
il est k effet simple ou il est k double explosion, comme
dans le tir de la bombe et de I'obus.
Le feu du cavalier n'est qu*a volonte, aouvent saas
signal ni commandement, sauf toutefois le feu des dragons.
Nous ne parlerons pas Aufeu du mineur, qui est unfea i
grande explosion, ni du jet des grenades i la main.
Lefeu d^infanterie demande k etre envisage comme le
moyen des actions de feu , en conformite des prindpes
de la tactique revue. II s*execute suivant des if^les dif-
ferentes, selon qu*il s*aglt du feu de riufanterie de battille
ou du feu de tirailleurs : c*est une difference que lea legls-
lateurs militalres de France avaient tongtemps negligee,
mais d<nit on a enfm teuu compte pour rorgaoiaation des
cbasseura k pied. Combattre metliodiqiiement partes
feux d*ensenible est un fUt pour ainsi dire d*hier, et cepen-
dant Hen de moins conuu que les prindpes qui s*appliqiieB(
a cette branclie de la sdence des annes. Les temps oft re^
gnait Tusage de Tarqucbuse et du mousquct ne nous ont pai
FEU
%st
1^^ de souTeoIn qui piussent 6tre un objel d*^tu<1es : on
eroft qifavanf Padoptiou g^n^rale da fusil , les mousquetaires
k pied de France ex^cntaient, par petits groupes, des feux
pendant le^iiels leurs officien se tenaient genou h terre ;
mais le marshal de Puys^gur convient qu*il n*existait pas
avant le milieu du d!x-liui(i^me siMe de m^tliodes offH
delles et g^n^rales. Uann^e 1750 voit nattre la legislation
des feux ; il y avait feux de ranj^, de deml-rangs, de quart de
rangSy termes synonymes de ceux-ci : feux de batiiilfon, de
d^mi-bataillon, de division. L*ordonnance de 1755 reconnalt
en outre des feux de peloton et de section : c*dtait uoe com-
plication saus excuse A cette ^poque Tordre sur trois rangs
pr^Taat et fait abandonner Tordre sur quatrerangs. Dans plu-
sienrs ser?ices, le syst^medes feux de trois rangs et a genu-
flexion se r^Iarise. On essaye des feux de deux rangs, le
froisi^e ne tirant pas ; on pratique un feu de trois rangs,
restant tous debout, mais il se faisait sans havresac au dos,
eequi permettait une bien plus grande compression des
rangs. L'lustniction de 1769 s'occopait des feux dMufanterie
l^^re; rinstruction de 1774 recourait aux leux h genuflexion,
que rinfanterie fran^se n^avait pas encore adoptde. L'or-
donnance de 1775 connaissait des feux de bataillon, de
deml-batailloo , de deux rangs, de peloton. L^ordonnance
de 1776 supprimait les feux k genuflexion, et pratiqoait un
genre bientdt abandonne, celui des feux de trois rangs res-
tant debout. Ler^lement de 1791 connaissait des feux di-
rects et des feux obliques, et retablissait les feux h genu-
flexion. Cn Tan xni, un ordre du jour du premier consul
prescriTait un feu de rangs; chaque rangne tirait que sue-
cessivement et k la voix de son clief de bataillon. Une
drctilaire de 1822 etablissait quelques modiflcations de pen
d^utilite. L*ordonnance de 1831 ne fit faire aucun progr6s k
cette partle de la science, etsupprima le feu de rangs, mal-
gre sa superiorite , torsqu*au coramandement : Troisidme
rang, feu, il est enjoint au premier rang de medre gcnou en
terre ponreviter-toute atleinle des balles du troisi^me rang.
Les tacticiens qui ont ecrit depuis le dernier si^cle sont
lom d*£tre d*accord : les uns demandcnt des feux aji:sti%,
les autres non; il y en a qui prefbrent un feu vite, d'autres
un feu juste; (els profefseurs invoquent les feux de Fre-
deric II, feux qui eiaient rapides et pour ainsi dire meca-
niques; tels autres leur preiirent ceux de rinfanterie an-
glaise, qui est parrenue k en tirer le parti le plus meurtrier.
Napoleon r*', dans ses Merooires, ne veut que des feux k
volont^, tenne qui k cette epoque etait ohscur, parce qu^il
avait cess6 d^etre technique depuis 1791. Mais dans ce cas
le grand capitaine demandait-il que les trois rangs resfas-
seut debout, au grand prejudice du premier rang, sonvent
compromis par Timpatience on la maladresse du troisi6me?
Les feux k volonte ne devaient-lls se faire que sur deux
rangs, ce qnl ocx^sionne presque la perte du tiers du feu?
Fallait-il maintenir la genuflexion, dont Tusage est Tobjet
d'un blime general? Fallalt-il adopter Tordre sur deux rangs,
a la mani^re aoglaise, quoique deja Pordre actuel soil trop
lolnce? La dilTiculte est grave. La France |usqu*li ces der-
niers temps etait le pays od Ton avait le moins travailie k
yremedier; rAutriche, la Russie, la Prui^se, s'en etaient
occupies avant elle, et parmi Ics moyens qui avaient ete
adopts, celui qui momentanement deplace le troisi6me
rang poor le (airt comhattre en tirailleurs, semblait le plus
pn>pre k resoudre la difficulte. En admeltant ce mecanisme,
le debat au sujet du feu ajuste ou non ajuste n*a plus
d*objet : c^est aux rangs restes en ligne k faire le feu pres-
qne horizontal; c'est au rang qui combat eparpiiie k e\6c\i-
ter le^ feux ajustes.
Dans la guerre de la revolution, le feu a perdu une paiiie
de Pestune que lul avaient value les succisde Frederic II.
La puissance des charges k la baionnette Pa discredite; les
Ceux methodiques, alternatifs, regies, n'ont plus ete regardes
que oooune un accessoire important, et uon comme le mode
principal. G** BAjmin.
FEU ( Armes & ). Voyei Arhe.
FEU ( Bouches k ). Voyez Bouoies a no.
FEU ( Champ de ). Voyez Nai*hte.
FEU ( Culte du ). Lc culte du feu , qui puriAe tout , qui
ecliaufTe et consume tout, qui seroble emane du soleil , dont
il est Pembl^me, paralt avoir ete une consequence natu-
relle du culte des astres? L'un et Pautrc prirent naissance
cliez les Chaldeens, qui se representaient Dieu sous Piinage
d^un feu infinime&t pur, et auquel lis donnaient, par meta-
phore ou par respect, le nom d*<mr ou or ( feu prIncipe, lu-
miere Increee ). Mais Us admettaient un autre principe, lea
tenibres, cruel les ennemies de la lumiere. Disciples et voi-
sins des Chaldeens, les Perses adopterent une partie de ces
Iddes, que partag&rent aussi les £gyptiens, les Arabes, cfc.
Us pratiquerent d*abord lesabeismeou culte des astres ;
mais en reconnaissant le bon principe, OrmUzd ou Oro^
maze, et ie mauvais, ii^riTnan, quMls representaient par
divers symboles, la lumiere et les ten^bres, le jour et la nuit,
pete et Piiiver, le ciel et la terre, le taureau et le serpent, etc. ,
ils en ajoutaient un troisidme, le soleil, dont le nom,
Mihr (mil hr a en grec ), signifiait amour et mis&icorde.
Ce fut sous le r^gne de Hourcheng, second prince de la
dynastle des Piscbdadieus, que les Perses coamienc6reot
k adorer le feu. La vue dun sol Impr^gne de naphte et
spontanement illumine les conduisit pcut-etre k ce culte,
quele roi Djemschid conflrina, ainsi que celui des astres,
en admettant Pexistence d'un Dieu superieur. Kai-Kliosrou,
chef de la dynastle des Kaianides, donna la preference k
celui des astres, sans abolir Padoration du feu, qui se per-
peiua jusqn*au temps du roi Gustasp ( Cynis , ou Darius
fits d^Hystape). Jusqu*alors les Perses n*ava ent pas eu de
temples; c'etait sur de hautes montagncs qu*IIs adoraient
les asfrcs, qu'ils allumaient de grands feux. Zoroastre,
par sa doctrine, affermit et perfcclionna le culte du feu. II
fit bdtir les premiers temples ou pyr^es, oil Pon commen^a
d^entrefenir le feu, et qui se muHipli6rent par la suite. Ce
culte se conserva sans alteration. Les mages, qui etaient
k la fois philosopbes, pontifes et theolugieus, prfichalent
le monotheisme ou Pexistence d*un seul Dieu, et les
hommes edaii-es regardaient les astres et le feu comme
des symboles de la Divinite. Mais le vulgaire, qui par-
tout et en tout temps s*attaclie au culte posilif et mate-
riel, adorait les astres et le feu curnme des diciix, et fai-
sait de Mihr ou Mithra un feu iutclligent, un etre divin ,
capable d'exaucer les pnftres des mortels. D^ailleurs, les
Perses n^eurcnt jamais d'idoles ni de statues. Les sculp-
tures d'aniraaux que Pon voit sur les antiques monuments
de Persepoiis n*etaient que des figures aliegoriques, et ces
mines ni celles des autres parties de la Perse n^ofl'rent au-
cuue trace du culte du feu, si ce n'est peutri^tre la flamme
representee sur deux tombeaux k Pei'sepolls. Tout ce qui
conceme les dogmesct les pr^^ceptes de la religion des Perses
est ecrit dans le Zend-Avesta de Zoroastre et dans le Sadder,
qui en est Pabrege. Cette religion prohibait le jeOne, la vie
contemplative et le ceiibat ; elle donnait k Pflme de Peieva-
tiun et de Penergie : aussi les Perses ont-ils ete appeies les
purieains du paganisme. Tel etait leur respect pour le feu,
symbole des signes celestes et de la pnrete , qu'il leur etait
derendu de le sou flier avec la bouche.
Le culte du feu, entrctcnu par les mages, fht persecute
par Alexandre le Grand, qui, ayant conquis la Perse, voulut
detruire les livres de Zoroastre; mali 11 ne put en deconvrir
qu'un petit nombre. Apr^s la cliute de Pempire des Parthes,
Ardescliir-Babekan, fondatenr de la dynastie sassanldeet du
nouvcl empire persan , retablft le cutte du feu, et Ini donna
plus de solennite. Les temples oil le feu etait conserve s'ap-
pclaient pyrdes, d^ob sont venus les noma depyroldtrie et
de pyroldtres, donnes k la religion et anx secdlteurs de Zo-
roastre par leurs ennemis. Le centre du magisme parattarofr
ete laMedie-Atropateneou Adzerbaidjafi, qoi fut,d1t>on, la
patrie de ce phllosophe. Les Perses appelalent le fen 8acr6
azer ou adher, dont le nom entre dans celui de cette pro-
vince, qui abondcen sources de naphte, en mati^res bitu*
884
FEU
mlDeoAesetr^ineuaes, dont les lacs mtoae sont couTerU ,
et doDt la combustion apontante pr^senteaouTentau milieu
de la nuit des flammea briUantea. Le calte du fea ne Ait
eDti^rement aboU en Perse qu'aprte la mort d'Yezdedjerd II I ,
le dernier dea monarques aaasanSdes. Les Arabea musulmans,
conqu^rants de U Perae, donniir'.tit aux peuples yaincus les
nomainiodenx de pyroldtres et dHgnicoles, de dfiaours^
guhbres oa infid^ea, d*adoratears d'astres, de stupides ou
insenste. Au neuTitaie al^e, Mardawi4i» prince persan,
ayant enler^ Ispahan an khaUfe de Bagdad, Toulot y r^ta-
blir la religion de ses p^res, et fit allamer de grands feux
sur les montagnes qui entourent cette capitate; mats il fut
assassin^ en rentrant dans la TiUe. La pyrolitrie existe encore,
mais obscnre et secritey dans quelqaes cantons de Plndoustan
et dela Perse, d'Ispahan , et surtout dans le Kerman, ou ^tait
le grand pyr^e, m^fropote de tous les temples de 1 empire.
C'dtait \k que snr un brasier perpdtnel Tarchimage brOIait
Tencens. A Sari, dans le Mazanderan, on Toyait encore au
milieu dn dix-septi^ne aitele quatre anciens temples dcs
Peraes, en forme de rotonde. On en trouTe anssi quelqu&n-
unsli BakboUy dans le Schirwan, (Ui appartient aux Russes,
et ou le naphte abonde; et sur des esp^ces de caves toA-
tto, auprtede i'autel, est fix^ snr la terra un tuyau par Ic-
quel sort one flamme bleuAtre plus pura que celle quedon-
ncnt les liqueurs spiritueases. Ces pyrte et ceux des aotres
parties de la Perse , sorte de chapelles oil le feu sacr^ est
repr^sent^ par des lampes constamment allom^, od chacun
est oblige de renouveler tous les ans la lumi^ qui tolaire
sa maison, sont Yistt^ d^Yotement par les pyrolAtres indous.
Les plus G^l^res philosopbeset les nations ciyilis^ ont
regard^ le fen comme le symbole de la Divinity. « Dieu, a dit
Plutarque , est un feu artiste, proo^dant a^ec m^thodc h.
la formation du monde. » Les stoTciens connaissaient Dieu
sous IMdte dn feu, non comme le premier des quatre (\€-
ments, mais comme ^<Aer, substance infiniment active et
subtile, qui p^nMre tout, qui prend toutes les formes. A
Rome, le feu sacr^ ^tait confix ^ la garde des Testales, char-
ge de Tentretenir sous peine de mort. Les andens Scythes
adoraient aussi le feu sous le nom ^Artimpara, Enfm, le
fou joue un rdle important dans les cMmonies de r£glise
catholique, soit ponr ^lairar les autels, suit pour brOler
reneens; et on to reooavelle tons les ans k Toflice du sa-
medi saint
FEU (Li vies condamn^ an). L'nsage de condamner au
feu les ^criU dilTatnatoiics ou contraires k la rdigion et aux
moeurs remonte k une ^poque recul^. Get usage a ^ en
vigueur cbez les Grecs et diez les Remains. Protagoras
d'Abdire, ayant mis en doute I'exlstence de la Divinity, fut
poursuivi par les magistrats. Ses ouvragea, saisis dans les
maisons des paiticuliers, furent brfiJ^ sur la place publique.
Trois siteles avant J.-G., Antlochus £piphane fit brAler les
livres des Juifs. Auguste, deux ann^ avant de monrir,
ordonna que les Miles, dans Rome, et les gonvemeurs,
dans les provinces, fissent brttler tousles libelles quMls
rencontreraient; sous Tib^re , les ^rits de Labienus furent
condamnds an feu, et ceux que Fabridns de Veiento avatt
compost contra les steatenrs et les pr^tres de Rome
eureot le mtoae sort sous N^n, Men que leur auteur fDt
seolement banni de Rome. Les emperanrs, qui oombatti*
rent le christianisme naissant par la persecution, ne man-
querent pas d^appliqner aux liyres de la raligion noovelle
les prindpes en vigueur ponr les terits difllunatoires. En
303, Diod^en et ses collies rendirent on 6dit qui por-
tait, entra antres prescriptions, qne les livres relatils an
christianisme seraient recherche avec soin et YxrtMA.
L*£gtise,devenue triomphante, suivit les monies principes
que cenx de la l^slation romaine , et trop souvent les
fiammes ne consum^rent pas seiilement les ouvrcges enta-
cfa^s d^hMde, mala dies consumirent aussi ceux qui les
avaient oompoate. En 321 , un concile tcnu h, Alexandria
coudamna pour la seconde fois les erreurs d*Arius; les
ouvrages de cct h<$r<^siarquc furent bi-AI^ publiqiiement;
ceux de Porphyre eurent le m£me sort en 38S , par oidn
de Th^dose le Grand. Au sixtoie si^e (vers &9&), le
pape Gr^oire le Grand fit brOIer, dit-on, un grand nnibre
d'ouvrages des auteurs palens, craignant rinfloeooe de cu
ouYrages sur les membras du derg^, trop adoon^ in
etudes profanes. Jean de Salisbury, ^crivain anglais du4o«
zitoie Slide, a le premier avanc^ ce fait, qoi est fort doo'
teux. Au commencement dn onutoie si^e, Olaiis, roi di»
SuMe, donna Tordre de livrer aux fiammes tous les lirm
runiques, attribuant k Pinflnence de ces livres les difiiaillH
quMl eprouvait k etabllr la rdigion cbretienne dans set tmlok.
£n 1121 , le condle de Soissons ayant tronv6 dun le
traite que Pierre Abeilard avait compost Sw la Tr\MU
qudques propositions contraires aux doctrines de r£gliie,
condamna ce traits ; le condle de Sens, en 1140, eonfinu
cette sentence, et for^ a Tauteur k declarer son erreor et i
brAler ini-m6me son ouvrage. Am and de Brescia, disdple
d*Abdlard, ayant ecrit contra les biois temporals du clcfg^
fut hTt\& vif k Rome, en 1 155, avec les ouvrages qullivait
composes. Amauri de Chartres vit fl^trir ses maximes
dans un condle tenu k Paris en 1209, et les livres qui les
contenaient furent brOl^s par la main du bonrreau. Aprte
sa mort, les prindpanx d'entre ses disdples, coodama^
au suppUce dn feu, par le condle de Paris, fareuc iirr^
au bras secnlier. Le m^me bOcher consume plosieuii oo-
vrages d'Aristote, que le concile avait aussi ooodanuies. £&
1327, Francis de StabUicecco d^AscoU, astrologoe septal-
ginaira, auteur d'nn traits sur la sphira et depoMes rem-
plies de propositions h^t^rodoxes, futbr014vif i Bologne, ivec
plodeun exemplaires des ouvrages^qu'll avail compost Le
16 aoOt 1463, les mattres des comptes de la chambre de
Dijon furent mis en possession d^un livra provenant de b
succession de Thomas de Dampmartln. Ce livra, en papier,
rdi^ en cuir vert, 6tait rempli d'invocations an diable, de
formules pour encbantements et sorts magiques, aiosi que
de figures en caracttres d^testables, Ce livra ayaot ^
soumis h Texamen desconseiilerede la ooor de Bourgogne,
assists de Jehan Bonvarlet, prfttra de la cliapdle du due
Philippe le Bon, et de plusieurs autres doctes persomies,
fut brOl^ et mis en cendres, afin que jamais on ne pAt y
avoir recoura.
« Vera 150S, ditM. Pdgnot, le cardinal Xim^nte, voobot
ramener les mahom^tans k la rdigion dn^enne, en asMoi'
sembia plus de trois mille dans une place spadeose, et leor fit
donner le baptftme ; ensnite, il fit apporter dans la mteie place
tous les livres mahom^tans qn^l put ramasser, deqndqueiu-
teur quUls fussent et qndque mati^ qu'ils traitassent; U en
r^unitjusqu'li dnq mille volumes, etlesbrOlapubUquemeat,
sans ^pargner ni enluminure, ni rdiurade prix, ni antres or-
nements dV et d*argent, qudques pri^res qu'on Im fttde
les destiner k d*autres usages. » Qudques auteurs, II est
vrai, ont pr^tendu que Xim^fes n'avait fait brOler <pie des
exemplaires du Koran et de ses commentaires. Aux tdmoi-
gnages qui pr^cMent, on pourrait encore en ijouter phi-
sieurs qui ne manquent pas de c(SldEnrit6. Ainsi, YivangUt
(ftemelf brOl^ k Rome en 1250 ; Marguerite de Hanoooia,
dite Perrette la Bretonne, brOl^ en 1310, k Paris, k la place
de Gr^ve, avec son Hvre; Ganthier Lollard, en 1322; iein
Huss, en 1414; J ^rO me de Prague, en 1416, loos la
trois aussi brOl6s avec les onvrages qui les avaient ential-
nds k leur perte. A diflS6rentes 6poqnes, les holies des soo-
verains pontifes adresste anx rois de France ont €tiM'
Ito Juridiquement. Robert, comte d*Artois, k la ledore
d*une buUe de Boniface YIII, qui ei|}oignait k Philippe le
Bd de partir pour la croisade, rarrecha des mains de I'am-
bassadenr anglais et la fit brOler par le boorreao. Kn 1580.
une bulle de Gr6goira XIII fut public subrepticeoient co
France et acceptee par qudques ^6qoes. Cette bulle, con-
traira aux liberty de I'^ise galUcane, excommuniait led
princes qui ekigeraient des ecd^siastiqnes quelque omtri-
bution. Le petit volume qui renfermait cette bulle fat saisi
par arr^t du parlement et brW en pbuse poMiqiie.
tHnveiitioD ^e lMrot»rilii«rtemiilliplta bientdlkrinflni
le Bombre deft oonaget jiig68 digues du feu, non-seutement
p«r PuitoritA eecl^siafttique, mais encore par les tribunaux
civtla. Moiit noof contenteroos dMndiqoer id les plus re-
narqnaUes dei lifres condamnte aa fea depois le seizitoie
iitele» en ehoisiasanl sartoot cenx qui ont rapport k la
Fraooe. La rtfonne, comme chacon le salt, fot la grande
penste du aeizitaie sitele, non-sealement la r^fonne reli-
gfeiise, mais encore politique, philosophique et litt^ire ;
c^eit poDrqnoi tons les IWres condamn^ au feu pendant oe
sitele prtelialent oette r^forme. En 1537, c*est un Talet de
cbambre do Marguerite de Navarre, soeur de Francis T^
Booaventnre Desperriers, qui, dansquatre dialogues in-
titule : Cpnbaium Mundi, 9e moque des gens qui croient
k la pierre philosoptiale, an\ M>nges, k la philosophie d'A-
ristote et aux pratiques superstitrenses de tout genre. Son
livre Alt brdl^ k Paris, le 7 mars 1537. En 1543, c*est
£tienne Dolet, qoi dans plosieors ooYrages prfichait liaute-
meat la r^foroDe religiease, et qui n^avait pas craint d'inti-
toler l*on de ses lirres : Cato christianta. Le U C^Trier
1M3, le parlement de Paris condanina tons les ounages de
Dolet k Ure hHU4i ei cmsum^s ensemble, comme conte-
fumi damnable^ pernieieuse et h&r€tique doctrine.
Deux ans plus tard, I'antcnr lui-mtaie subit le m^me sup-
plice 4 la place Maubert. En 1653, c'est Michel Servet,
anteur de plosieors liTres remplis de blasphemes oontre le
cbristianisaie et toutes les croyances stabiles, et Tun des
plos rades adversaires de Galym. Quelqne-uns deses livres
avaicDt df^\km brOMs dans diff^rents pays, quand lui-
afiine fet arrfitf 4 Geneve, od ii croyalt trouver un refuge;
OMis, eondaiun^ par les solus de son terrible antagoniste, il
pMt dans les flanmies, le 37 octubre 1553. Plusieurs de ses
oawages fiifent encore brAMs avec lui. En 1569, Tun des
ploshaUlesiiDpriinearBdecette^poqae, Henri Estienne,
eonposo soos le titre d7n<rotftf cfion au Traiti des Mer-
veiiles anelennes avec tes Modemes, ou apologies pour
BHwlote, on lifreonrieox, libreraent pens^, et qui deman-
dait la rtforme de tous les abus ; il se voit aussltdt poursuiTi,
ae sanve dans les montagnesd'Aovergne et laisse brttler son
IfvreaTec son efllgie. Henri Estienne, cachii au milieu des
neiees, disait plaisamment qn il n^avait jamais en si (roid
que le Jour oil II aTait M brills. Au milieu de nos guerres
de religion, an nulheureux, nommd Geoflroi Vail^, s*a-
Tlard'toire quelques pages avec un Utre ridicule, dans
ksqoelles il prtebe un ddisnf^ insens^. Le procte ne Tut
p« long k instruire : La Biaiitude des Chretiens et son
anteur furent brftl^ en 1578. Un grand nombre de pam-
phlets polltiques eorent le roftme sort ii la fin du seizi^me
siMo. Sous ce rapport, I'Angleterre ne le c^a en rien k la
France, et one coor de Justice, eonnoe sous le nom de
ekamhreitoilief ordonna plusieurs auto-da-fS dans
leaquels forent consamds des oovrages de toufes natures.
Parmi les livres condamnte au feu pendant le cours du
dhL-septitoe sitele, contentons-nous de citer les suivants :
ea 1633, Le Pamasse des Poiles satiriques ( par le sieur
Tbtephile deV laud). Le livre seal ftat brOI6 au mois d*aoOt
1633. En 1651, Joannis Miltoni, Angli, pro populo an*
giicano Dtfensio, contra CtaudH anonymi, alias Sal-
moMii, Defensionem regiam, in-folio. Milton recevait k
Loadreaoii pi-tent de 1,000 lir. sterl., tandls que son ou-
▼rage ^fait brA14 k Parts par la main du bonrreau. En 1657,
Leitrts Gerties A un Provincial (M. Perricr, beau-Tr^rede
Pascal ), par un de ses amis, sur le sujet des disputes
prHentes de la Sorbonne, L'arrftt du pariement d*Aix, qui
condamne ks Lettres provinciates k €\re hrU\6es par la
mindu tourreati est du 0 fdvrier 1657. En 1665, Recueil
des Maximes viritables etimportantes pour Vinstitution
dm roi, con/re la fausse et pemiciettsepolitlque du cardi-
not Masarin, pritendu surtntendant de VMncation de
Umis XIV ( par ClaiMle Joly, Pari.*, 1653, in-8<* ). Get oa-
▼nge, tr^ vlmlent, dirig^ contre le canlinal-ministre,
M ii6impritti6 en 1663, et condamnd ileux ann<^ plus
Hd* M La oo?if caa. -• t. ix.
FED n<i^
tard k Atre iivrd am daroines par la maiii da boorreait;
An dix-huiti^me bitele, ce furent princlpakment los ou-
Trages philosopbiques des libres penseurs qui derinrent
Fobjet de poursuites et qui furent livr^ anx flamiwis.
Fdnelon, Lingoet, d'Holbach, Fr4ret,Lamettrie,
Diderot, Bayle, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire,
Raynal et Volney, vireni tour k tour leurs oeuvres con-
danmte ; du reste, ce moyen de repression fut impuissant^
et ne contribua qn'a r^»andre davantage les maximes et
les id^ de ces grands ^crivaius. En 1C99, un serviteur in-
fiddle ayant oopi6 la premie partie du TiUmaque, en
fit imprimer sealement 308 pages; aussll6t le livre fut ar>
r6t^ scrupuleusement recbercli^ dans toutes les librafries
et brOI6 avec soin. Jnsqu'il la mort de Louis XIV, aucune
Mition complete de ce chef-(ra;uvre n'a pu voir le jour.
L'annte 1776 fut T^poque de Tauto-da-fi^ du livre de Fr^ret^
Bxamen critique des Apologistes de la religion chri"
tienne; de celui du baron d'HoIbach, Systtme de la iVo-
fiire. Cette persecution donna k ce dernier ouvrage uno
hnportance qull ne m^ritait pas. Deux anuses auparavant,
en 1768, Linguet fut poursulvi pour son Hisloire impar-
tiale des J6suites; et le 29 Janvier un arrfit du parlement
d^clara cet ouvrage contraire aux ordres monastiques,
et il fut brOie par la main du bourreau. (Test le 9 juin 1763
que le parlement ordonna que le livre de Jean-Jacques
Rousseau, intitule J^nUle, ou Education, seraU lacir6 et
brau en la cour du palais, au pled du grand escalier
d'icelui, par Vexicuteur de la haute justice. Cet ouvrage
n*en fut pas moins lu avec fureur; Rousseau gagnasept mille
livres en peu de temps. Loin de se laisser abattre par la
condanmation lanc^e contre lui, peu de mois aprfes , il re-
pondit au mandement de Tarcheveque, et se montra dans
cette reponsebeaucoup plus bardi que dans la Cuneuse pro-
fession de foi du Vicaire- Savoyard. Des nombreux ouvrages
que Voltaire nous a laisses, hi meilleure parUe a ete ceneuree
on livree aux ftammes. Void une indication chronologique ,
fliite par M. Peignot, de cenx qui ont ete brtiies : 1739, lef-
fre5pAi/o«opAi^es,ecrites en anglais, etc, 1755; la Pucelle
d*OrUans, poeme, 1759 ; Cantique des Cantiques; VEo-
cUsiaste; 1763; Cat^hisme de Vhonnite homme, etc.;
1764, Victionnaire philosophique, condamne k Paris et k
Geneve; 1767, Le Diner du comte de Boulainvill'tpr^ ^
Tune des productions de Voltsire les plus lianlies et les
plus fortes; 1769, Dieu et les ffommes, cnivre tlidolo*
gique, mais raisonnable. Depuls 1750 Jusques et y compris
Pannee 1789, les condamnations au feu de livres et de bro-
chures sur la religion, la pUilosopliie , la politique , furent
tres-multipliees. Cliaque annee on en vlt paraltre plusieurs ;
dtons V Hisloire du Peuple deDieu, do pere Berruyer»
condamnee en 1757 ; le livre 1/e V Esprit , par II e 1 v e t i u s«
condamne en 1759; celui de Tabbe Raynal (Hisloire phi-
losophique des deux Indes), en 1781; celui de Linguet
(Annates politiques, eiviles et littiraires), en 1788 ; et une
lettre de Volney sur les AssembUes des itats g€n4raux,
condamnee le 6 mars 1789. Consultez IHctionnaire critique^
lUt&raire et bibliographique des principaux livres con*
damnis au feu, etc.^etc. par M. Peignot (Paris, 1806»
3 vol. in-8*). Li Roox ni Lmct.
FEU (Pierres k). Voyet Silex.
FEU (Pults de). Voyei Purrs ni Fed.
FEU (Terre de), Tierra del Puego, archipel situe par
53« 41' et 55*' 11' de lat. sud, et 67'' 14' et IT" 10' de longi-
tude est, 4 Textremite meridionale de TAmerique, compose
de onze grandes ties et de plus d^une vingtaine de petites,
occupant ensemble une superficie d*environ 1,100 myria-
metres carres, et separe du continent par le detroit de Ma-
gellan dont la longueur est dVnviron 56 myriametres. La
plus considerable de ces ties, appeiee King Charles Souths
land, est ediancree sur sa rive occidentale par un grand
nombre de baien et d^eiroits bras de mer et herissee demon-
tagiies (caract^re commun d^ailleurs k tout rarchipel, da
nieme qu'a la cdte du continent qui lui fait face), iiiait
imfMi et plate k Test et coiiVert6s 6t fordts. L'aspect dii
groupe enUer est des pins tristes; car on n*y aper^oii partout
qu*une nature saavage et ddserte. La rodie stri^ doniine
dana tea nnontagnea , oil Ton rencontre atissi de Taiigile par
grandes mahsea et du granit Jusqu*& tine liauteur considera-
ble. Lea rocliera f*5 troa?ent accumul^ tea una sur lea atitres,
de U mani^re la plua abnipte et la plus confuse , et leura
pica a*6l^veBt bten an del4 de la r^on des neiges, en mtoe
temps que les glaciers qui se soat formte dans leura pro-
fondes gorges se prolongent jusqu*aux approclies de la mer.
Des tourhiires recouvrent les Tersanta les plus ^levte; tandis
que ceux de la T<^on moyenne sont taptss^ d^^pai&ses fo-
r^ts d'arbres ne perdant Jamais leur sombre yerdpre, cir-
Constance qui ajoute encore k ra.<pect d^sol^ de ces parages.
C'est sur la cdte occidentale de la plus grande des ties de
i'arclifpel qu*on rencontre les plus hautes de ces montagnes :
le Datwin (2,125 mMres), et leSarmien/o (2,155 metres),
<|ui rec^Ie un Tolcan dans ses flanca, de m6nie que dans
ti)ut farchipel on rencontre de la lave et autres produits toI-
caniques. Les ties formant reitr^mit^ aud du groupe soiit les
iles Ermites, sur Tune desquelles le cap Norn ^I^f e ma-
jestueuseraent sa tftte, incessamment battue par la temp^te,
k uDe altitude de 547 metres au-dessus du niveau de TO-
c^i. L'lle sttu^e le plus k Vest est VUe des JitatSf ap-
partenant k TAngleferre, et s^par^ de King Charles South"
land par le d^troit de Leinaire, qui est la route ordinaire
que choisissent pour aller sur les cOtes occidentales de TA-
m^rique les navires qui ne doublent point le cap Horn.
Le climat de tuutcet ardnpel est extrftmement rude, frold
et liumlde. An snd-ouest de PAro^ique, Phiverestla saison
des pluiea, tandia que surle versant oriental des Cordil-
l^res les pluies ne viennent qu^en ^t^. Mais k laTerr&>de-Feu
et an cap Horn les deux r^ions se trouvent confondues ;
il n'existe plus de periodicity de temperature , et il y tombe
pendant toute rannde des cataractes de pluie ou des ava-
lancliea de neige. Au eap Horn, la quantiie de pluie tombee
dans un espace de 41 Jours a ete de pr^ de 145 pouces.
Les lies de la Terre de Fieu ont une ilore toute particuli^
et n*bnt de conimun avec la Palagonie et les Andes qu*un
trte-petit nombre dc plantes pour la phipart antiscorbutiquea :
en revanclie, on y relrouve beancoup de plaolesqui croissent
dans la Grandc-Brctagne. Une particularity c'aracteristique,
c^est la predominance des plantes toujours vertes. Le ceierl
sauvage et le cocliieiiria sont les seuls vegetaux co-
mestibles qu'on 7 rencontre; et un chaiupignon d'un jauna
foni*4^, qui crott sur les arbres, con.<ititue en grande partie Ta-
Kmentation des indigenes, t^es insectes y sont fort rares ; et,
aaurqtielqiies vaulours et antours , on n*y trouve pas d*oi-
aeaux terrestres. Le. seiil quadrup6de est le cliien. En re-
▼anclie, la mer folsonne de baleines, de lions et de cliiens de
mer, de crustaces et d^oiseaux aquatiques, notamment de
canards, de mouettes d*une espace particuliere, de poulea
d*eau dites de Port-Egmont^ et d'oies sauvages. Les natu-
rels, appeies P^herais^ nom qui signiiia amis, au nombre
d^environ 2,000, sont petits, laids, maigres, iraberbes; leur
teint est Tortement cuivre; ils portent leurs cbeveux extre-
meroent longs, et en sont encore au point le pluslnfime de
la civilisation. Its n^ont pour tons vetements que des peaux
de plioque , qu*tla Jettent sur leurs epaules sans leur Talre
aubir aucune preparation, et qui viennent se nouer au baa
des jambea en forme de aaca. Gea maibeureux ont cepen-
dant le goOt de la parure : ils portent aox bras et aux jambes
des bracelets conrectionnes avec des ooquillagea, et peignent
des cerclea blanca autour de leurs yeux. Us ne connaissent
pas d*aatre bolsson que I'eaa ; et la chair des anbnaux marina,
inie et quelquefois meme gAtee, forme leur aliment ba-
Utoel. lis n^ont pas de demeures fixes, et errent ^ et 14 &
la recherche de leur oourriture. Leurs cabanes se com-
posent de quelques pieux liclies circulairement en terre, re-
converts de brandies d^arbres et d'un pen de gaion ; elles
■'ont qu'une setile ouverture, servant tout 4 la foia de porta,
4t teitra et da rhrmiiWto Lenia CHioli MnoiflBCBl tola
. ment de leur defaut abaolo d'babilete dans lee arts maawibt
ils les fabriquent avec dea ecorcea d*arlves , qvflU a«qet>
tiasent an rooyeo de oerfa el de tendooa d*animanx, et la
enduisent exterieuremeut de poix reaine. Leurs armeiieaki
sont fabriqueea avec on peu plus d'art Leors arcs, laon
fl^cbes, leura Javalota et lears instnuDaata da ptehe Mat
bieo confectionnes, et ils a^en aerveat aveeadreaae.
FEU CENTRAL, nom donu^^ la haota ImpertfarB
que Ton auppoae exister au centre dn globe laneatra {w§a
CUALEUa TBRaaSTVE.)
FEUGIIERE (JB4K.JAOQUB8), I'oa daa plui feooads
sculpteurs de I'tcole modeme, etait ne k Paris, le 24 aoM
1807. £ieve de Cortot et de Ramey, dontil devaH biea vite
oublier les le^ns, il debuta k I'epoqua de renerveseeaoe
romantique par dea cauvres qui alTectaient le caraciered»
grands maltrea du seiadtoie siecle. Use JudUh et un IMtf
montrani latite de Goliathf qo^ilexpaaa an salon de 1831,
furent tres-remarques; maia on loi reprocha una imitatioa
trop aervile du style de Jean (>oi]gon..I>e|Kiia'lora, il ne ceM
de produire , avec une aingnlita faciiite , atatuea, baski,
bas-relieCB et ornaments. Feucb^re axpoaa auooesaivementla
statues de Raphael (marbre), Satam (brotae) (18S5) ; la Rt-
naissance des arts (baa-relief) (iai6) ; BemvemUo CdM
(1837); Sainte TMrhse, atatua de pierra poar regttse dels
Madeleine (1340) ; la Po4sie, groupe de breoae (184 1) : Bn-
suet 9 poor la fontainede la place Saint-Snlpioe ; Jeanne iPArc
sur le bUcher (1845), atatue doiit lea juges lea plea eompi-
tenta ont blAme les bras et lea maina, oomaae pen eorredi.
Lea meilleura buatea de Feachte^ sont oeox de M"* Mttifl-
gue, de Raffet et de Provost Indepaadauimant decea divm
ouvragea, il a aculpte le monament eiavd k la meoioin
de George Cuyier, ao coin de 'la rue Saint-Vietor; U
Passage du pont <fArcole, baa-relief de VArt da triomphi
de n^toile, et enfin lelronton de Saint-Deaia dn Satat-Sa-
crement, production malheureuaa d'un talent qui davait toa-
Jours echouer dana lea aujeta oil domine le aantimeat nli-
gieux. Malgre cea travaux de toutea espteea , Fenebere a^
[MS cesae un instant de foumir d'exeellenta modeiea poar
les arta induatriela, Torfevrerie et la Atbricatioii des broani.
(Test peut-etre Ui son meilleur titre k la ceiebrite. 11 a ap-
porte dana ce genre de sculpture beaucoup ^ lantailieflt
d*invention. Quoique moins beureax dana Part eieve, Fee*
cb^re eat pourtant remarquable par la faeilil6 de aon exe-
cution, la variete de aes typaa et de aea attitudes; maisM
aculpture, pleine de vulgaritea et de Ue«x oommons, eat Ma
d*avoir la correction et la grftce qu*on aimecait k y troaver.
Feucb^re, qui avail eie nomme chevalier de la L^^
d'Honneur en 1846, eat niort^ Paris, le 25 juillet 1852.
FEU CniNOlS. Leaartificiersappellentainai aoe ceah
position d*artifice formee de 9 parties de pulvdrin, de 6 par*
tiea de salpetre, de 1 partie da soiifre, da i partie de char-
bon et de 5 partiea de fonte da far. Gette eompaaltion d'ar-
tifioe produit un tres-bel effet, par aea etinoallaa, qui brilleat
longtemps; aussi Temploia-t-on anrtout poor figurer des
roues de feu, dea fontaiaea.
FEU D'AATIFICE. La eompoaition daa fgu* d^ar-
tifice constitue cet artqa'oaa nonundfiifrolecAfite. Lapoa-
dre en eat la matiere prindpale; k aea divers eiementi
( aalpatre , souf^ et charboa)^ on adjoint daa IhaaHles ne-
talliquea, rantimoine pulvdrise, Tambre, le set oommua, la
noir de (bmee, etc., aolvant lea eflieta et lea cooleurs qua Ton
veut obtenir. Ainsi le soufce, loraqu'il predomina, doaoe ua
bleu-dair; le fer produit des etinoellea dont ledat a iiit
nommer /etf brillant Ui composition dana laquelle il eatie.
La liroaille d'ader donne un leu encore pluaedatant, avec
das rayona onduMa. Celle -da cuivre produit un fea ver>
ditre ; cdle de zinc, un beau bleu. La toumure et lea copeaux
de fonte brOlent en Oeurs (tetanies oomroe celles du jas-
min. Pour obtenir une belle couleur Jaune, on empioi le
aucdn, la poix redna uu la ad marin. Le ndca lamdlifonDe,
Tulgalranant or de cAol, produit daa nyooa de fen ood-
lanr jama d'or. La noIr da ftunea d^vak^ipe une eoolcar
FEU D'ARTIFICE — FEU DE LA* SAJNT4EAN
887
tif II imigif hftc U poodfe, et one oooleur rose dans les com-
poMamiA le wipjtre doodoe. Le lycopode donne aussi ium
CDtt&evfote.
Li MmpoiitioD dtant pr^parte, Tarti ficier la met dans
&m tttbei.de cwtiA » de formes et de grosseurs yariahlet.
Quand vm tabeeil piein, il f^trangle, et fait un noead au-
toor lie la gorg* dans laqodle U met Taraorce et la m^he.
la mkhd eil ea eoloii impr^6 de poudre, d*eau-de-irie
et lie fomne, qui loi doone de la censistance ; Tamorce eat
riinpfinent de la poudre homectte.
Lm artifieien diYiseiit les feai en trois classes : ceiix qui
brdtet sur tene, eenx qui sTti^ent dans Pair, et ceux qiif
font leur effet ear I'eaa ou dans reen. Parmi les premiers,
les principaux sont : les toleiU fixes, compost d'an certain
nombre de fusta fishes circolairBment comme les rayons
d'aae rooe, et preaant feo toutes a la fob, an moyen de
conduits ganis d^^Uwpille; les glohres, grands soleils k
plasieors rangs de fiaate ; lea iventaUs, portions de soleil en
lorme de aeetenr dreulail«; les eascadeSf imitantdes nap-
pea el des jets d*eaa, qne Ton Tarie de millemani^res; les
^Mla fijsett formte d*une fbste perc^ de dnq trous, par
ou a'^chappentdea rayeoa loniineuY iraftant one ^oile; les
toleiis $auman(Sf roues 4 la circonfftrence desqnelles on
fixe des fuste, qui cpmmuniquent par des conduits conte-
nant de r^toupille , de manitee que Tune ayant fini son Jen ,
U suivante commence, et ainsi de suite; les girandoles, les
eaprieeSf lea spirales , qui , tandis que les feux pr^cMents
fHmluisent leur elfiBt dans un plan vertical , ont , an con-
traire, leur mouTemeat de rotation Itoriiontal ; lesyfommef
de Bengale, dont tout le monde connatt la belle clart^;
eofin les Umees el lea cordef de eouleur, qui senrent k
imiter lesdteomtions d'arehiteeture. Les kmees sont de petits
cartDuebea dfs papier de la grosseur du petit doigt , reroplia
de CKMnpoaitiona oolor^ et brillantes, qui brOlent lente-
ment; on lea fixe sur de grands cbAssis de bois repr^sen-
tant des temples, des palaia, des arcs de triomphe, etc., et
on ka ftii communiqner per des conduits, pour leur fidre
pceadre feu simoHaotoient Lea confef de eouleur repr6-
aenteot nTec plus de prteiaion encore les parties circulalres
dcad^eoratkna, lea devises, les cbilTres, les Tolotes ; ce sont
des eordes pen teodnes, et tramples dans une composition
de nitre, de souflne^ d'antimoine et de gomme. M. Rugglerl
file a ioUt^ ka afbtes, et parUcoHteement le palmier, arec
une composition qui donne une flamme d'un beau vert ; ce
sont des nattes de colon imprdgnta d*alcool, de Tcrdet
cristaOis^, de aolfote de cuivre et de sel ammoniac, qu*on
Saue sur ka brancbagea d*nn aibre artifidel.
Pannllea tax qui a'dtorent dans I'air, les/tft^e< vo-
lasUes, qui partent avecune vitesse prodigleuse, sont one des
plus Mlea piices d'^rUfice. Employdes avec profusion,
dies Idimait ces fmmensea bouquets qui cooronnent ordi-
naircmenl les fliea pyrotecbnlqoea. EBes ditftrentdes aotres
jets de feu par un vide conique qo'on laisae dans leur lon-
gueur, et que les arlifiders ont nomm^ Vdme de la fbs^
Par «elle disposition trte-sfmple, la Itos^ prend feo ao mo-
ment do depart, dans presqne toote sa longueur, et aoqniert
en oaiBstaBt um vitesaequi la porle aux noes. La baguette
qui seitk dirigsr les teste est en osier, en roseau ou en
sapin. Comueoes baguettes penventproduire des accidents,
M. Raggleri flis lea a remplacte par dea baguettes ddtonnan-
les, qui ^dalent et ae diasipent dans Tair, en augmentant
rdTct de la (Me, sans hdsser de traees. Grftoe aux ailes
qnll a adaptto anx teste, on pent ausd les dirlger comme
dea fltelMs. Le boot de In foste porta la garniture^ c*est-
^-dira ka Mif7ie»Matf», ks mnrroiif, les Hailes^ etc., qui
aonl plaotedans un pot ou tube de carton reconvert d'on
cbapiteau. Les dteiiei qu*on met dans les garnitures de fu-
ate sont de petits aoUte rends ou eublques, falls avec une
eonpodtion tadribfod'ean«de-vfe, et qui donnent des feux
Tsrlte,. blaaet, jaunea, on qui ae rtehrent en plmle d'or ou
dtargent* Lea serpenleaux sont de petites foste faites avec
oadsMx cartes It louer. Les pitwrds sont des cartooclics
rempIisdepoudreet^trai«16sparlesdeax bouts; les ioxons
ont de plus deux trous oppose, ce qui les fidt toomoyer en
tons sens. Le marron et une botte de carton pidne de
poudre greode est biea enficdde, de manlte qu*dle telate
avec une forte explosion* Les fuste dites artiehauts sont
des cartouches qui s*^16vent en tounoant borbontalement,
par rdTet de quatre trous inf<Srieors et de deux trous lat^
raux oppose ; les quatre jets infiMeurs fontmonter la fus^
pendant que les deux jets lat^ranx ia foot tournoyer. Les
chandelles romaines sont produites par des teste qui Ian -
cent successiveroent des ^toiles trte-lumineuses, qui ne son
autre diose que des disqoes fails avec one compodtion d^-
tremp<^ dans de I'eau-de-vie gomm^ Les girandes ou bou-
quets lancent dans Tair une multitude de jeta qui oouvrent
le del dans toutes les directions et retombent en partie vers
la terre en pluie de feu : on dispose h cet effet un grand
nombre de caisses ouvertes par le liaut, et contenant cha-
cune 140 fuste; le tout communique |iar des conduits des-
tines h les enflammer afanullan^ment. Les feux quMn foit
partir sur le^ baUons ne devant Plater qu*a une certaine hau-
teur, on leuradapte un retard^ forni^ d*un carteuche ou
d'une lance brflUnI lentement; lea pites communiquent
d^ailleurs toutes entre elles , de manite k prendre feu si-
multanteent on succesdveroent ; ce sont onHnairemmt te
etoiles, des bombes lomineuses, des dMndclles romaines.
Les feux sur Teao se pr^parent comme les autres ; mats
on les soutient sur desjattes de bois, te rondelles ou des
cartouches crenx ; atesi lesaolef/a d*eau sont de» fuste at-
tadite autour d*une s^ile de bois ; la gerbe d*ettu est une
teste lestte et soutenue par une rondel le, et le piopgeon est
cette m6me teste k charges altemativea difftentes, qui U
font plonger et revenir sor Peau.
Pour quils paraissent dans Unite leur beautt, lea feux
d^artifice doivent 6tre tirte pendant la nult lis forment avec
les illuminationa un des speetades les plus rechercbte dans
les f6tes publiques. Autrdois il n'^tdt tir^ de feux que
dans ces grante soknnitte, et les arUsles qui en telent
charges n*avdent albire qu*k eux>ni€nitn pour la oonfedion
de toutes les pitees. Les cboses ont bien cbang^ depuis; la
maiite des feox d*artifice est presque devenue uoe mar-
chandiae coorante. II y a de noinbreux ddp6ts de ces oljets
k Paris, trap mtee peot->Mre poor la tttrM pnblique. n
n^est plus d minoe prppri^tdra no iocataire de quelquea
perches de jardin aux dentoora de k capitate qui ne veufUe
cddirer k nalssanoe de sod bMtkr prtemptff ou la noce
de mademdsdle so fille en brtlant on pen de poodre, d
qui se refuse dans ces grandea oocasions la ehandelle ro-
malne ou lafianmes die Bengaie. En un mot, on envoie
chercber nn fen d'artifice comme mipAtA de foie gras; II
7 en a de tons ks prix, poor k petite proprkl6 tout comme
poor les fifttes sftedidei.
FEUDATAIRESyoeoxqufdanakfeodalite poss^
ddent les fids. On appddt grands feudataires de la eou-
tonne les haots et pofasaato adgneon^ poasMant les grands
fi^s d rdevant directement de k coonmne. Prlmitivement
tout fendataire tendt son bMlage en flef de qodqu'un; d
k vassal on sdgneor de toot fid servant ^tait toujoors le
feodatdre du sdgneor domfamnt Gbaque feudataire ^tdt
Ik^ un feudatdre snpdrienr, en sorte que le roi seul,
comme premier seigneur, pouvdt le dire fendataire inde-
pendent; mds, en fait, les grands d les petiU fendataires
visdent tous k Tindependanee, d ks eommencrments de
notre bistoire sont pleins de la lutte des grands feudataires
avec k royautd, qiri Temporfa enfln.
FEU DE LA SAINT-JEAN. Les arcbtelognes ont
cm recopndtre dans ces feox la tradition d*une andenne
Iftle soididale..Cd usage n'exkte plus depiiis la fin du dtele
dernier dans nosgnmles dtiia; mais on te rrtrouve dans
quelques pdites viUes, d surtout dans les villages. On y
allume encore des feux sur les placiw, la veitle de la Saint
I Jean. C'<^tail jadls k Park une grande'«olennit^ pnbli-
que. LliiBloire nous a conserve tons lev i\^fA\% de cdni ue
S88
FEU DE LA SAINT-JEAN — FEU FOLLET
k placA de Grtre. On y entaisait nn grand amas de boU :
an roi leol appartcnait riiunoear d^ mettre le feo. Lonia XI,
en 1471, suivant rexsniple de sea prMtosaaean, Tint pr6-
aidei k cette aingutt^re oMmonie. Le feo de la Saint-Jean
1573 futtrte-ranarquabte. Un arbre on mdt de 20 mMrea
de haul, h^riasA de traTersei de boia, auxquellea 6taient at-
tach^ cinq oento bounces, deux oenta cotterets , dii voiea
de bois et beancoup de paille fonnaient la base de ce Yaste
bucber. On y pla^ on tonneau et one roue. Cet appareU
(U)kM8al ^tait aiUonn<i par dea cooronnes et des guirlandes;
dea foata et dea p^ards ^taient plac^ dana lea diveraea
partiea do bftcher. On auspendit h l^arbre un grand panier
renrerniant deux douzainea de cbats et on renard. Le feu
consunMi , le monarque rentra dena l*bdtel de Tille, oh Tat-
tendait une collation. Tandia qne le roi, aa coar, les ma-
gUtrata et les notables booigeoia Tidaieot les bnifets du ban-
quet municipal, la foule se ruait aur les d^ria du bClcher
et s'en disputait k% moindrea tisons. Un tison de feu de
la SaintrJean 6tait un gaga de bonlieor. Louia XIT n'aasista
qu^une seule fois k cette c^rdmonie; Louia; XV, jamais. Le
fu de la Saint-Jean, Jusqu'i Tdpoque dela r^yolution de
1789, n*<^tait plus une solennitd ptiblique. Le corpa muni-
ci|ial paraissaii un instant pour mettre le feo, et se retirait.
Un autre leu de la Saint-Jean dtait allomd h la Bastille,
par les soiua du goovemeur de cette forteresae.
DUFEY ( de I'Yoone ).
FEUCRBACII (Pavl-Jkah-Anseuib de). Tun dea plus
ciSldbres crIuiinaliMes alleinands, naquit en 1775, k Franc-
furt-ftur-Ie-Alein, oil son |)^re exer^tt la profesaion d^avo-
cat Apr6a avoir terit son Anti-Hohbes^ ou cessat sui' le$
limites de la puissance civite et sur le droit des sujets
d regard de leurs sotiverains (Crruitli, I79a), et avoir
prift place pariiii lea criininalistes |)ar sea Recherches fiur
te crime de haute Trahison, W comment, en 1799, k faire
dcA coura publics k l^na, oil deux ann^ plua tard il Tut
nomni^ profesweur oniinaire Diverseii publications relatives
au droll crinilnel plac^ent dte lors Feiierbacli k la tdte tie
la nouvelle dcole de criiuinaliMes qu^m appelle en Allemagne
lex hyorUtfS, parcequ'ils ne s^attar.hent qu*k la lettretitricte
de la loi , el lui Kubordonnent enti^remeot la decision du
Jugc. Appel<^ en IK04 k orcu|ier une cliaiie k t^universitd de
Landsliiit, il fiit charge de preparer un projet de code p^nal
pour la Ravicre, Son Aouveau Code p^nalpourle royaume
de UavUre (Munich, 18 13), apr^ avoir aubi un examen
proaUliie et ((uetques miMiitlcations, oblint la sanction royale
en 1813. Kenil plu8tardd« base k la nouvelle codification
pr^nale intnxluite en Wurtemberg, dans le duclu^ de Saxe-
XVe'Hiarpt auttcs ItlatA alleniands, et fut adopti^ par legrand-
di:cli^ d'Oldci.bourg. On le traduisit mfime en suMois. En
iii^iiie lempA, un ordre du roi de Bavi^re enjoignit k Feuerbacli
defaiif un travail duqiiel pOt r^ulterl^adoptiondu Code Ao-
pol^n dans ct's PJats; iiiais le projet qu'il rMigea ne fut ja-
mais mis a exmition.
Panni les produc|ions de oe jurisoonsulte appartenant k
cetle p^riode de sa vie, nous devoos encore mentionner sea
Cause* criminelles c^l^res, premiere publication de ce
genre qui ofTre la preuve de profondes dtudes psycliologi-
ques ; et ses Considerations sur le Jury (Landshut, 1812) ,
ouvrage dans lequel il se pronon^it contre Padoption du
jury tel qu*il est organist jtar la loi francaise, et qui provo-
qua une vive poltoiique entre lui et quelquesjuriaconaultes.
£n 1817 il futnomro^ Ylce-prfeident de la cour d*appcl
de Bamberg, et In mftroe annte premier prudent de la
eourd'appel du comUi de Rezat, k Anapacli. A la auite d^un
^yage quMl lit k Paris en 1821, il publia dea obaervations
Sur lorganisation Judiciaire et la procMure des tribu-'
naux de France ( Giessen, 1825). Dana lea demiires an-
n6ea de aa vie , il prit le plua Yif inU&rfit k la roallieoreuse
destine de Gaspaiti II a u a e r ; II recueillit oet infortun^ cliex
lui a Anspacli, el terivlt aoua le litre de : G. Hauser^
Bmmple d'un attentat contre la vie intelleetuelle, le
D^t da lous ks Mis qui a^ rapporteot 1^ celU) m^ratdrieiiae
eilatence (Anspach , 1832). Feuerbach mooral k Fianefiwi
aur-le-Mein, le 29 mai 1883, lalaaant dnq fila, qui tona u
aont fait un nom dana les lettrea.
FEUERBACH (Loi]i8-Aiimu6), fila do prMdent, n^ k Am*
pach, le 28 juillet 1804 , oocupe una plaee teiineBte pami
lespliilosophesallemands oontemporaina. Diaciple de Hegel,
il avail commence par 6tudier la thtelogie; maia U y ffenonei
bientdt pour se vouer excluaivement k la cultnre de Inphila-
sophie. Dans cette direction d*idte 11 est panreon k aortir
de la foule par dea publicationa dana lesqueUea Path^iaaK
se disaimule Yainement aoua de vagnes formulea, dont naa
critique positive a bient6t perc^ lea nuagea. Le premier on-
vragp dont on lui est redevable, Intituii : Petuies eur la
tnort et Vimmortaliti, parol en 1830,liNnrBmberg, aom
le voile de Panonyme, et paasa d'abord ioaper^, biaoqifily
combattlt formellementlacroyanoe^ llmmortalit^ dePAme,
et qu'il y romptt audadeusement avec toute tradition pbi*
losopbique et tbtelogique. II a fait enauite paraltre aoc-
cessivement une Histoire de la Philosopbie modeme
depuis Bacon de Verulam Jusqu*A SpUioea (1833);
un Essai critique sor la pUiloaopliie de Leiboitc (1837)
Pierre BayU ( 1838} ; Ve la PMlosopfUe et du CkrUHa'
nistMt'k propoa du reproclie felt d to pkUosopkie de Beget
de ne pas ilre chr€tienne (1839); enfin, De VBssenee
du Christia nisme; etc.
FEU FOLLET. iMjeux/oUeU sont de pelitea flam-
mes feibles, i^^res, capricieoses, d^one exoesaive mobility »
qui roarclient, volent, danaent il pen de distance du aol, a
environ deux metres, et raaent queiquefoia le limbedela tene.
Elles se plaiaent dans lea lieux sintatrea , aur lea andem
diamps de bataille, dans lea dmeti^m, au pied dea gibets,
dans les foodri^rea, dans lea mania, dont la perfide ver^
dure , au moment du cropuacule, aimule une prairie aox
yeux des voyag^urs. Les pourauit-on, eltea Intent; lea AutM,
dies poursuivent. Elle ai^paraiasent tanUM oonune la luini^
d^une ciiandd.e, tani6t comma une poigotede vei^m brniant
dans Pair. Ellea olTrent qodquofois one loeur plus pure, ptaa
brillante-quecelled'une bougie, quelquefuis aaaex obaeore,
d'une couleur pourpre, ou de celledela lUmme bleoe
d*un punch. Le plus fr6quemmcnt dies aimeot k prendre la
forlne de ces Ungues enflamindes qui vinrent ae piaoer ear
la t^te des douze a()6tres. Souvent dlea roulent k la ma-
ni^re des vagues, souvent ellea re^plendiaaent et a*^ndent
cumme des 6lincelles; mais elles sont inoflensiveaet ne brA-
lent pas. Dans ieurs caprices, ellva se diiatent ou aeoan-
densent. Quand le follet est prodte, ii brille moina qu'a
une certaine distance. Im savant Auglaia Deriiam dit ea
avoir \u un qui dansait aur la tfite d^un diardon poorri, et
qui prit la fuite k son approcbe. Le c^l^bre pliysicien Bee-
caria assure que Pun d^eux pourauirit un voyageor pend^t
plus d'un roiile Un personnage illustre rapporte en avoir vn
un k miuuit sur les hauteurs de Wetliicb, poom^ par le
vent, aussi laiige que la lune quand eile estpldne, qui entn
dans sa voiture, dont ii le diaasa avec son cbapeao. Daniel
raconte, dans son Bistoire de France, que le roi Char-
les IX ^tant ^ la chasae dana la forftt de Lions en Normandie,
on vit paraltre tout k coup un apectre de feu, qui eflraya Id-
lement aa suite, qu^elle le laisaa seul. Le rot ae jeta sur cette
llamme P^p^e k la main , et elle prit la fuiie. Gea (lamaMs
vagabondea sont communes en Syrie.
Les feux folleta sont la frayeur des viilagMia, des Toya-
geurs superstitieux, des femmes et des enfanls. On croitae
bameau que ce sont les Ames des excommnni^ dea damnds
ra^me, qui entf ouvrent lea limbes de la terra et en aor-
tent pour venir tourmenter les vivanta. Qodques-ona, noa
mollis cr^dulcs, pensent que les fblieta sont dea eaprila boD!»,
Inoffensiis, qui alleclionnent certainea roalaona, dont lla en-
richissent les maltres. llsaimentibalayer,jardiner, panaer
lea clievaux, pdgner et tresscr leur crini^ ; ila Yont m8me,
dans leur divouement, juaqu'i d^rober fiendant la Buitfa-
▼oine desvoisins, pour ladonneraodievaldeleorboiiiseoii.
Td es| le fpllct mof^ol de La f ontaine (pof e^ PlfuuQ. Jl | «
FED FOLLET — FEU GRfiGEOlS
889
de boniiw lemmet qui cnifent quMU beiC'Cnt ies pMits eofonti
pour 1m flndormir. SPilssoiit quelquefois maling, selon ellw,
loate leur espi^iglerie •onslste k distnire le Yoya^s^ur du md-
lier quit toil, k T^garer, puteli ricaner, sans lui faire plus de
Dial; 0 en est m^me qui vont jusqn*i raser les gens, U nuit,
pendant qu*ii8donnent Hans le Nord, la malice des foUets a
pris la teinte sombre du climat. Les bergers scandinaves
croient qu'^ I'endroit ou Tun de ces espilts s^est arrtt^ ,
OB trouve le gaxon br(il6 le matin, et que Jamais il ne re-
pooaae ni lierbe ni fleur sur oe lieu maudit.
Les physidens out reoonnu que les feux toilets sont dfis
k la combustion spontan6e du sesqui-pbosphure d'bydrogtoe,
cpii ae d^gage des lieux ob Ton a enfoui des mati^es anis
males. Quant k leur caprice, k leur l^^ret^ k nous ponr-
snfvre ou k nous fuir, le premier pbtoomtoe s'expUque par
le Tide que dans la roarebe on laisse derrito soi , Tide
dans lequel ces feux Idgers se jettent aussit6t N^cessaire-
ment cliaque muuvement qu*on fait les attacbe k nos pas ;
alors ils semblent nous poursuivre. Si, au contraire, ib se
trouTent doTant nood, Pair que notre corps d^bux et pousse
en avant les cbasse dans la mtaie direction; alors ils sem-
blent fuir. Ces feux paralssent le plus ordinairement en ^
et en automne, parce qu'alors la duileur excessive du jour
Stre les gai , qui, bientdt ^paissis par la fralclieur du soir,
se formulent en flammeltes qui TolUgent peudant Tabsenoe
du soleil. Demne-Babon.
FEUGIUfiGEOlS. L*emplo{dusalp6tre fit faire un
paa immense k Tart des compositions inoendlaircs. Cetle sub-
•tanoe, qui a la propria de fuser quand elle est en contact
avee des diarbons ardents, se troave k la suriace du sol en
Chine. Ayant remarqu^ cette propri^t6 du salp6tre, les
Chittois le mdang^rent avec des snb&lances biflammal)les, et
prodnteirant des combustions difliciles k ^telndre, qui (irap-
p^rent d'aulant plus viTement les imaginations que, par nn
excfes de gte^isation que Ton trouve toiyours eomme
prindpe des erreiirs de ces temps doign^ , la proprid«6
d*Mre inextinguib!e ne fut pas seulement atlribute k ces com*
podUons , mais k tons les embrasements qu*eUes produi-
salent. Non-seulement ces compositions purent sans s*6-
leindre traveriser I'air avec de graudes vitesses, mais on Tit
ATec admiration qu^eiles pouvaicnt dles-m^mes produire le
mouTetnent. L'dat actuel de nos oonnaissances nous per-
met de reconnaltre et d*expliquer le progrte immense que
Tart des feux de guerre avait fait par rintroductioa du sal-
pMre. Le nitrate de potas.«e, quand il se decompose ^ four-
nit une grande quantity d*oxyg6ne; cet ox)gene sert k la
combustion des autres sob^tanoeit, qui ne sout plus oLllgte
de le prendre k Pair exU^rieur. C'est ce qui fait que les com-
positiont salp<ttreesy dont la combustion ne s*arr6te pas k
la suriace, sont Ir^sKlimdlea k ddndre. Callinique avdt
apfiris dans TAsie la nature des compositions Incendiaires,
qn'il apporta aux Grecs Ters I an 670 de notre ere. Avec
res wmposilions, dont plusieiirs contenaient du saliidtre, il
ksoi apporta divers moyens d*en faire usage. Les Grecs du*
rent il cet art de nonibi-euses Ticiolres navales ; leur feu
etait one arroe terrible dans la guerre maritime , 4 une ^po-
que oo les naTires etaient obliges de s^approdier fort prte
poor se coinbattre. Nos anc^tres, dont ce feu frappa vive-
ment l^fmagination , Tappelirent /eu grigeois (les Greos
eUioDt alon nomuM^ les Gr^geols ). Les Grecs firent de leurs
compodtions un grand secret d*£lat, et Ton a cru g^ud«-
lement ce sdbret perdu; mds ils ne furent pas seuls k le
poss^der, car les Arabes allirent prendre I'art des compo-
sitjoiis incendiaires k la source ni^me oil Callinique Pavait
puis^ ; ils en Arent usage conire les Chretiens , ct plusieurs
dironiqueiirs, nutammcnt lesirede Joinville, nous ont laiss^
beauooup de details sur ce sujet. Joinville raconte trte-nm-
Tcraent la frayeur incroyable dont les crois^ <Staient salsis
qoaad iltapercevaicnt oe/fn gr^geols, dont la nature aiiralt
pii donner lieu tongtenipa encore k de nombrcuses suppo-
aHfens, d, par un lieuroux liasanl, Pautcnr de cet article ,
Ml da iSTaiit oiientalisle H, ftdmud, n*ftvait \to\x\6 k la
Biblioth^ue imp6rfale un manuscrit arabe du treizitoie
aitele qui trdte avec beaucoup de details Tart tout entier
deces compodtlonabicendidres; nous disons k dessdn Part
tout entier, car cet compositions et les instruments servant
k leur usage daient en trte-g^and nombre. Let compodtions
bioendiaires ^talent devenues cbez les Arabes du trdddne
si^e le moyen prindpd de guerre (voyei Abtillerie, t. it ,
p. S7 ). lis employaient des compositions analogues 4 notre
pond re, et pourtant ces compddtions ftisaient, mais
ned^tonnaient pas. Cest que le sdp^tre quells employaient
n'ddt pas assei purifi^. Le sdpetre ne se trouve dans la
nature que mdang^ avec des substances ^trangires, dont 11
est diffidle de le s^parer ; il a fallu que les preparations dii-
miques fissent de notables progrte pour que le sdpMre de-
Tint assei pur pour produire Texplosion. On retroove au
reste les traces de tons les progrte succesdfs de la purifica-
tion du salp^tre. La propriety d^tonnaute de la poodre vint
done se r^vder pour aUisi dire toute -seule, sans que per-
Bonne la cbercbAt, par le lait seul de Temploi d*un aalpfttre
plus pur introduit dans lea compositions incendiaires.
1. Fat*,
OCfider d'ordoimancc de rEuip«reur.
Le p^ Amiot, misdonndre en Cbine, donne des ren-
sdgnements ^tendus sur Temploi du feu It la guerre par les
Cliinois : il rapporte partlculi^rement au deuxitoe si^e
de notre ^re nn systtoie de ftiste fainliier aux Asiatiques.
Uu oflider de Tarm^e prusalenne, M. Mayer, lait remontei
k Pannte aso la oonnaissance du feu gr^eois chez les By-
xantins. Furetid« regarde le feu gr^eois comme inrenti
en 660, k Hdiopolis en Syrie , par I'arcbitecte Cdlinique,
sous le r^gne de ConstanUn Pogonat : ce prince aurdt li-
Tr^, k Paide du feu, le premier combat nard de ce genre
aux califes Ommiades. Sigebert pretend, au oontrdre,
qu'on devdt le feu gr^geois k un tranduge de Syrie,
nomro^ Babinicus, qui Tapporta aux Remains de 670 k
780. Ces dcrivains s*accordent 4 regarder le feu gr^geols
oomme dilTihtsnt du feu ordindre, en ce qu*il br61ait dans
Teau et dait enipori6 dans une direction suit borizontde,
soit parabolique, sd descendante, suivant la mani^re dont
on le Jetdt ou suivant rindrunient dont il s'^bappdt
Ducange pretend que le feu gr^geois se compoadt, au temps
des croisades, d'un mdange de souffre, de bitume, de na-
plite, auqud on igoutait de la poix et de la rtelne. • Des
macblnes grandes ou petites, li ressorta ou n^vrobaUsti*
ques, des sarbacanes, des dplions 4 main, comme les ep-
pdaient les Grecs, des espices de inortiers, que les Latins
appdaient phialx^ ^tdent, dit legdidal Bardin, les moyens
de projection du feu gr^eois; il se tirdt par masses enflam-
rote, par iielotcs de toutes grosseurs, depuis la dliaenslou
dune olive iusqu*4 celle d*un tenneau... Une trace luini*
neuse, comparfe k une queue de comde , dllonndt k leur
suite Tespacc; le tir de ce genre de mobile dait acoompa*
gn^ d'un bruyant retentissement. Des machines de Jd qui
vicnneiit d*6tre meniionntes, qudques^unes seringuaient ,
en inani^re de pompes foulantes, le feu aliments par des
matiires Itquides, huileuses. D^autrea agents on engins
dirigeaient vers le but le feu sous forme d*aif iocAet ; dud
le faisaient les arcs, les arbd^tes de passe. Ces astiodies
dlaient des capsules ou des vases de terre cuite rempiisd'un
feu inextinguiblS'et comparable aux grenades et aux bombes
des modomes. D*autres madilnes lan^icnt le feu gr^goois
mis en contact avec de Tdoupe qui envdoppdt la lame des
dards, qu'on appelait malUoles et falariques. » On
retrouTe le feu gr^eols employ^ en 1098 par la flotte d'A-
lexis Comn^ne opposte aux Pisans. Les biltimcnls aTdent
k Tarrid^ d k Pavant <les sypbons en forme de gargouillea
quilan^dentla mati^re enflammie. D4k au dixiime sitele,
les soldats de Pempereur L6on avdent des dpbons gamis
de mati^rc incendiaire adapts k leurs boudieii. Au si^ de
Montrcuil-Ddlay, en il48, Plantagend seservdt du fen gn^
geois, dont le secrd avdt p6ndr6 en France k la suite de
la croiside 4<i 1096, On combat encore k cou|« de fenp^
S90
FEU gr£geois
geob ttt si^e de Saint- JeaiHTAcre, en 1191 ; i Vattaque des
Anglais i Dieppe par PhiUppe-AiigDate, ea 1193; dans la
croisade de 1208, an si^e de Beancaire en 111«. Jeanne
Hacliette, an si^ deBeauvais^en 1472, yenait, s^l faot
en croirc M^rai , la mati^re incimdiaire- sur lea assaiUantB.
Selon Villaret, les premiers canons qoe riiistoire mentionne
out servi k lancer le feu gr^geois.
« On a avanc^ , dit encore le gdn^ral Bardin que nov
suivons ici en tons points , qu'en 1702 Paoli, chimisttt c^
i^re de Rome, aTait bflert 4 Louis XIV de faire rerivfe
plus terrible ce feu ^r^eois. On a dit qu*en 1766, Torre,
artifider renommd, d*autres disent Dupr6, en 17^7, avail
voulu vendre k Louis XV ce m^e secret Des toi veins
modemes affirment que sous les yeux du marquis de Mon-
tesquieu Texp^rience fut faite sur le canal de Versailles,
et que des bateaux frapp^ par des bouleU au'dessons de
la flottaison y furent Inceiidite. » De nos jours le gtoiral an-
glais Oongr^vea surtout travaill^ k faire revivce oe pro-
M6 ou des procM^s analogues. L*armte autricbienne s'en
est aussi l)eauooup occupy, et la France est entrte dans
la m^me voie. Dans ces demiers temps mtaie (1S64) , le
public a pu voir brOler sur le bassin du Palais-Royai une
composition incendiaire de la nature du feu gr^geois.
F£U GRISOU, FEU TERROU ou FEU SAUVAGE,
OAZ HOUILLER (en anglais firt-damp), Voffez Grisoo.
FEUILLADE (U). Voyez La Fiuillads.
FEUILLAGE, toules les feuilles d*ttn ou de plusieurs
arbres, abondance de feuilles qui soot sur les arbres, qui
donnent de I'ombre. U se dit aussi de brancbes d'arbre
couvertesdc feuilles, et m^mequelquefois d*nn amasde feuilles
vertes d^tacb^ de Tarbre : un arcde trlomphede/etii//a^,
an lit de/euUlage, II se dit Element de certaines represen-
tations capricieuses de feuillage, soil en sculpture, soil en
tapisserie, en broderie : voile orn^ de feuillageSf damns
k ramages, k feuHlages.
FEUIIXANTINES, oongr^tion raligiettse, fondle,
comme celle des feui Hants, par dom Jean de La Barri^,
soumise aux m^mes r^Ies, au mtoie regime. Elle dtait
sous la direction imm^iate des feuillants. Le premier con*
vent etahli en France, k Montesqoiou, prte de Toulouse,
fut transfi^r^ dans cette villeen 1599. La reine Anne d*Au-
Irir.lie terivit,enmai l622,anxPP. feuillants, assemble
en chapitre g6n^al a Pignerol, pour lesprier de lui envoyer
(ies religieuaes de leor ordre, afm d'en former une roaison I
Paris. Six y arriv^rent et s'^tablirent d'abonl an convent de
rarmdlltes du faubourg Saint-Jacques. Elles prirent posses-
sion Tann^ suivante de leur maison conventuelle, attune
au fond d'une impasse de la rue Saint-Jacques, qui a con-
fterv^ leur nom. Ce convent eut pour premi^ prieure la
jeune Marguerite de Clausse de Marchaninont, veuve la se-
eonde lois k vingt-deux ans. L*6gUse futouverteen 1719.
Pour fournir aux frais de construction le roi avait autoris6
une loterie au capital de 660,000 livres, snr lesqnelles le oou-
vent pr^lovait 16 pour 100. Dopbt (de nronne).
FEUILLANTS, ordre religieux, Inaction r^form^ de
la grande oongr^tion de Ctteaux, qui n'^tait elle-m6me
qu^une autre branehe r^form^e de Tordre de Saint-Benolt
Get ordre prit son nom de Tabbaye de Feuillants, dans Tan-
cien diootae de Rieux anx environs de Toulouse. 1) lut fond^,
en 1577, par dom Jean de La Barri^re, premier abb^
de oe monast^. Ausslt6t apris sa prise d'liabit, 11 s^occupa
d*un projet de r^forme et soomit see statuts an pape
SIxte V, qui les appronva. Plus tard, Clement Vltl et Paul V
accord^rent k son monastfere des sup^rieors particuliers. En
1687, tc roi Henii 111 fit venir k Paris soizante-deux de
ces religieux, qn^U ^blit snr un terrain conilgu aux Tui-
lerioA, attenant k la terrasse qui a con8erv<^ le nom de ce
monast^re. Les libi^ralf 1^ de ce prince et de quelqnes grands
seigneiiis permirent k cei moines d*elever de vastes et somp-
tueux b&timents. L'^endue et la magnifique distribntion de
leur ^ise et de leur doltre contraslaient avec la s^vdriti
desr^les impos6sspar leur fondateur. lis mardialentpieds
a b
■rlB
maismi de Parit,
Mil
kie-
-^ FECILLANT$
nus avec des socques, et n'ohtinrent
mission de se chaosser quahd Us alb^eBl
Us avaient la t6le nue. dormaient
plandies, mangeaient k genoux et buv
linmains. Un regime ans<ii s^v^ Malt
ordinaires; plusieurs religieux en moumreHL B K
oo piutAt tout k fait cliang^ en 1615,
ndral tenn k Saint-Mesmin , prte
Barri^re ^it mort en 1600. La
vocable de Saint »■ Bernard de la Penitemct, daitf cfcd
d*ordre. En 1630, Urbain YITI s^para les ooovcA de crfk
capitale de Oeux d'ltalie, el ordonna que la vmpf^tm
serait gouvem^ par un g<^n6ra]. Les leafllaats CrancaiiBa
avaient pas moins conserve un couveat k FloraBcc d ■
hospice k Rome. En 1670, les feuillants dluik fant a»>
toriste k se cbausser comme ceux de France, d noolk
nom de r^orm^ de Saint-Bemard, Celle
ne comptait chez nous que vingt-qualre maisoi
k Rome, un k Florence et un troisi^ne^ PigiKrai.Uc»
vent chefd^ordre de Paris dtait fort riclie; le portaiani
^ construit par Mansard ; IVglise comptait de namknmm
et belles chapelles; on y remarquait les s^pultares de p^
sleors personnages roarquants. Outre tear gmiie mm
conventuelle, les feuillants de Paris pose^daienl, prb di
la place Saint-Michel, rue d^Eiifer, un hospice, on as nk'
raient leurs vielUards. n avait d*abord aerri de
son ^ablissement datait de 1633. L'^glise dtatt m
cable des Saints Anges gardiens ; elle s*booorait d*<
pour fondateur le chancelier Pierre Seguier.
Nos premieres assemble r^unies au Man^
une partie des b&timents de ce monast^re, snr !'<
ment desquels on a perc^ depuis la rue de RivoM.
Les feuillants se firent remarquer k Paris dans les Ina*
bles de la ligue. On les retrouvatt dans toutes let awemhWri,
dans toutes les processions. L^un d*eui, Bernard de Moat-
gaillard, se rendit surtout fameux soosle nom de H-
tit'Peuillant. Ddfet (de l*Yoae).
FEUILLANTS (Club des). Lnrsde la premite r^nkh
tion , les c 1 u b s avaient envalii la France. Ce fnrent d'aboid da
paisibles rtenions, mais trop tOt Tintrigne et lea paitia s'ci
empar^rent. Celui des Jacobins, fond6 le leBdcnam da
la joum^ dn 5 octobre 1789, ne tarda pas k dicier d«
lois k TAssembl^ nationale. Lea cr^ateors de ce ckib, ap-
pel6 d*abord des amis de la Constitution, et qni dot sa
seconde ddnomhiation au local de ses stances, Lafayette,
Bailly, Duport, les fr^resLameth, le due de la Ro-
chefoucauld, se voyant d^bord^ paries faottenx, sere-
flr^rent et allirent fonder, en 1 790, une Soci^ dite de 1789,
au Palais-Royal, oJi eUe c^l^bra, le 17 juin, Pannivcrsaire
de la constitution des d^put^ dn tiers^^t en aaaembMs
nationale. Le nombre de ses membrea s'^lant accm, le
convent des Feuillants, voisin de TAasembl^ et dea Tnlle-
ries, devint le lieu de ses s^nces , et dte lort on la d«a-
gna dans le public sous le litre de club des FeuiUanU,
BientAt son personnel se grossit encore de tons les nobles
qui jusqu*aiors s*^taient prononcte dans TAsaenibld natio-
nale pour la cause populaire, et des d^pntds, des dcrivains
pli^b^iens qui esp^raient que le parti de la cour, mieox
telaird sur les v6ritables int^ts du roi et de la roonareliie,
n*opposerait plus d'obstacles k Vitablissement de la cons-
titution. Mais des royalistcs quand mime se giisairent
dans leurs rangi, et, sous le masque d'un hypocrite patrio-
tisroe, parvinrent k dominer ce club et k en exploiter lee
tendances au profit de la monardiie abaolne. Ausai les la-
cobins le gratifi^rent-Us bient6t du litre dn tiMb mmmr-
cMque. Le comte de Clermont-Tonaerre en ayaol
^t^ ^lu pr^ident, son l)6tel fut assi^^, le S7 Janvier 1791,
dans une ^meute populaire; et ie 28 mars un attronpe-
roent nouvean , assi^eant le club lui-mtaie, en diassa lea
membres k coups de pierres. Cette rennion n'eut dcpnis
lors quVme oxlstence ^ph^mte; ellecontinna qndque tcnpa
encore aprte la mort de Hirabeau les inquiries et peu no« >
FEUILLAMS — FEUILLETON
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breiisei ttencflft, et al le 23 flSfrier 1792 no grand tomulte
t'eiera dans li premi^ Assemble l^gislatite tor la pro*
posiUoo liiite d^enptelier iM d^pot^ ^I'aller aHx Feuillanto,
e^est qo*e)le comprenait amloiit la ddienae d'aller aux Ja-
cobim. Aprte ie 10 aodt il ii'eat plus question du club'
del Feoillantei
FEUILLE {Boicmlqne}. La feoille est im desoi^nea
ip6daai dont lea v^gftam pffianifogattito et tea crypto-
games lea plus ^let^ aont gMralement garnia. Avant que
Ton efit cr^ poor la bQtanfqne on vocalralaire particuller,
oo conroodait sous le nom de fBuilh diTCfrses partiea de
la planle, auxqudlea on a donn^ depula dlffiftrenta noma,
plus ooB?enables : ainsi, on d^signe aojonrd'hui par la d^
DomiDalion depita Us ce qn'on appelait autrefoia/euJ//e
dela JUur; bracties, ceitainea foUolea qui se rencon-
trent soof aon calice; $paihei, de grandee reuHIes en
(btne de eomee, dana leaqoellea nne on plosieurs fleurs
sootenvdoppte; co/y/^tfonj, des appendices contenant
b lobstanee dont ae nonrrit rembryon; ila aont auasi nom-
mkfeuiUes iimknales^ mais ^ tort, poiaqn'fls n'ont dee
feoiltesque Tapparence, et qullan'en font pas lea fonctions;
C9llerettes, eerteines Mloles plaotes h la rfonfon dee
p^loBculea qui "portent dea fleurs en ombdle.
Les fenOles ont pour fonctlona de meltre le Tdg^tal en
oontaet avec Patmosphtee, d'absorber les corps gasenx qui
peovent serrlr k Tentretien de la Tie do t^^tal, et d'exha-
ler les nutMiux inotflea k son existence. Ce aont done de
TMtables appareila respiratoires. Sous I'lnfloence solaire, les
feailles absorbent Pacfde carbonlque de Fair, retiennent son
eirbone, etexhalentde Foxygtoe; pendant lanoft, elles
absorbent de Foxygtoe et d^gageht de Faeide carbonlque.
Qoand une fealDe se ddreloppe inunMiatement sur la
tige, eOe est dite sessile; mais le plus sou?ent die s'y
rattacbe par un fiusceau fibreux^ nomm^ petiole; si le
p^ole est assez court pour qti'll y ait doote, la feuille re-
volt P^thftte de subp^ttoUe, Les faisceaux fibreox qui
s'^panooisscntendivergeantsont les nerimres, \ulgairement
leie^ef de la reoiUe, dont elles forment en qoelque sorte
ia cbarpente. Ces nernzres se subdivisent et s*anastoraosent
en on rdseau, dont lesmalUes sont rempties par un tissn eel-
loJaire qu*on appelte parenchyme; le tout est reconvert
(i'uoe pellicole Irte-mince, qu*on nomme ipiderme. On
reeonnalt encore dans la feuille des trach^esou vcAsseaux
Vortux^ qui mettent en communication directe avec l*air
eit^'eur VHui midullatre et le liber de la plants.
la feoille atlire Pattentton de Pobservateur sous une
ToQle de rapports. Elle prend des formes rondes, ovales, en
lotaoge, triangulaires, lin^res, elliptiques, en lame d^£p^,
en sabre, en lyre, en cylindre. Elle est charge de giandea,
<lapotls, d'aiguillons, dVpines, de tubercules, de soles, de
ob. Elle se colore en vert clair, vert fonc^, vert glauque ;
ii T en a de rouges, de dorto, d^argentdes, de rouill^.
Sa position sur la plante est radicale, ou caulinaire, on
^oflUDitale, ou alteme, ou dparse, ou oppose, ou en spirale,
oa en faisceau, oo en verticiUe. Beaucoop de feuilles sont
odorantes, surtoot lorsqu^on les froisse entre les dolgts.
Qnelqaes-unes, comrae celles de la dion^e, des (fro^era,
do nepenthes phyllamphoraj etc., ont des appendices Tort
eitraordinaires. Une chose mervellleuse, c^est la maniire
<^t les feuilles s'erobrassent et se roiilent dans la pr^ fo-
liation. LesflMiilles sont d'un grand euiplol en m^decine.
^uis qne le sysf^me floral a fi\^ les caract^res qui d^ter-
B^Bcnt les classes, les tribus, les families et les genres,
sniTant Pordre bifrarcliique des plantes h fleurs , la forme
des feuilles achive ce grand ouvrage en d^teruiiuaut les es-
P^ de cheque genre. L. LEFf.Bi}Rs.
FEUILLE on FUETIN, poisson d^un an (voyez £taiic).
FEUILLE DES BENEFICES. Voyez B£k&ices
KCUsiASTiqUES.
FEUILLEE (Louis), religieux de Pordre des Minimes,
jinleinpnt c<^I6bre par scs beaux travaux relatifs h la bota-
Pi<ieeet k Pa^itronoinie, naquH en li>60, h Mane, pr6s de
Foncalquier, de parents pen fortune, et roontra dte sa pre*
mi^ Jeunesse un goAt dteid^ pour F^de de Fastronomie»
dans laquelle Caasini fut son maltrei £n 1700 et 1701 II en«
treprit, par ordre de Loui^ XIV, un voyage aslronomique
dans le Levant, od 11 eot k lutter centre une Ibule de dan«
gers; eten 1703 il en entreprit un semUahle en AmMqoe ,
ofk 11 a^jouma plosieurs annta. 11 par oourut ensoite Poo6in
Paciflque, cherchant snrtout k determiner dee longitudes
gtographiqnes par les distances de la lone; aussi pent-on
le consid^rer comme le premier qui ait fait en grand des
applications de cette m^tbode. Les variations de Faiguiile
aimantte furent ^lennent de sa part Pobjet des observer
lions les plus attentives et les plus suivies. II mourut di-
recteur de FObservatoire de Marseille, le 18 avril 1732. Son
Journal des observations fMes sur les c6tes orienlales
de VAm^rique miridionaleet dans les Indes (3 vol. in -4",
Paris, 1714-1725), et son Histoire des plantes mdditinalet
qui sont le plus en usage aux royaumes du Pirou et du
Chili (1709-1711 ), ttooignent d\in savoir peu common et
d*Dne grande habileie sdentiflque.
FEUILLET) nom du troisitaie estomacdes rumi-
nants. Les aliments, aprte fttre entnSs de la pause dans
le bonnet, reviennent dans la boocbe, ob ils sont m^ch^ de
nouveau; de U ils passent dans le feoiilet, et ensutte dans
laeaillette.
FEUILLETON, FEUILLETONlSTeS. Le but des
iournaux ^tant de reproduire les dv^nements quotidiens,
dUmalyser, de commenter les faits et les id to du jour, il
etait impossible que les productions de la litt^'ature tehap-
passent k leor contrite et k leur examen. Apk-te la critique
politique, qnand elle 4talt permise, la crillqoe llft^raire de-
vait naturellementtrouver sa place dans lejouitis : elle Fa
prise , die 8*est blottie dans les colonces inf^rieurcs de che-
que feoille; one llgne de demarcation a s^par^ le royaimie
de la critique politique et le ducb^ de la critique litt^ire ,
et dies ont v^ en bonnes soeurs, Fune portent Pautre.
Nous n^avons pas inouis pccuper desnoms itlustres de Plio-
tins, regarded tort comme Pin venteordu journal; d^tirasme,
de Bayle, de Hoet, de Baillet, et de tant d*autres critiques,
Le feuilleton, cette critique oourante de la litt^rature cou-
rente, a une date plus rteente.Plusieurs joufrianx ontdu leur
vogue k la cti^brite de leurs feuilletons , le Journal des
D4bats sortout, qui a compt^ parml ses collaboratcurs
pour la partie litt^raire, Geoffrey, Duviquet, Roff-
man, Dussault, Feletz, et qui conserve encore toute
sa reputation, grAce au talent de M. Jules J a ni n. Apr^s ces
journalisles, nous citerons l^variste Dumoulin, redafctear
do Constitutionnel f et Charles Nodier, MM. Lo^ve-Vci-
mars, Nisard, Gustavo Ptanche, Hippolyte Rolle , Saintc-
Beuve, Tlidophiie Gantier, liste k laquelle on pourrait en-
core ajouter quelques noms connus au milieu de cette foule
de feuilletonfstes qui puUulent; car 11 n*est pas si mince
journal qui n^ait son feuijleton, la manie litt^raire ayant ga-
gn^jusqu'aux jonmaux d'annonces et de locations.
Dn reste, il faut bien le dire, le feuilleton modeme n*a
pas suiv! la route de Pancien feuilleton. Sa marclie est-elle
plus sOre, son aiitorlt^ mieux stabile? C'est ce quMl serait
assez difficile de decider. L'ancien feuilleton se recomman-
dait par de pr^^deuses quallt^s, par un jugement sain, con-
CIS, par une grande conuaissance des litt^ratures anciennes,
par d*ingteieux rapprochements, par une grande retenue
dans ses appreciations. Cequ*on pouvait lui reproclier,c*d-
tait quelquefois un pen de s^heresse, un respect trop ml-
nutieux de la lettre , un pas-&-pas trop continu, et sortout
son intolerance pour les litteratures etrang^res. Le feuilleton
modeme a ptusde vivacity, plus d*eian, II a la pretention
de voir les clioses de plus haul , et son iogement se ressent
de cette pretention; il esquive souvent la difTicolte d^in
compte-rendu consdencieux par une plaisanterie : on volt
qu*il se propose plutOt d*atni«8er ses lectenrs que de aet
edifier ; il cherche moins k faire de la critique que de ia sa«
tire. Le feuilleton modeme a plus d'agacerlea et de Mvn^^
i
'^J^
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PEDILLETON — PEU S AINT-AM tOlOTS
tfbiM qiie te fennieton aDden; m ^en^ serpente avec plot
de ftciHM ; 11 est d*tiiie leelora pint alrte. Son grand cheval
da batante, c'est le paradoie; il fi*y oomptatt,!! ft*y retourne
k loialr. Loriqall Teot faire de f ^mditton , il est loin d'y
troQTer aon eonipte, et daos de pareilles dispositions, qni
oontraslent atec sea liabitodes ordinaires, il est cent fois
plus pManI que Tanclen ieuilleton. Son tradition oonsiste
ordinaireinent en one s^rie de noms pen connos , qiril da*
ronle atee complalsanee, et en citations apprises la Teille.
En fin, son plus grand d^faot, c'ei>t d'etre toujoiira k tMA
da sajet qu'il se propose d'etarolner. Nous ne croyons pas
f xag^rer les man? als c<Vlte dn feuilleton actual ; nous sa? ons
que sons la plume de plusleors ^ri? ains il posrMe la pliipart
des qiialltasopposto aax nombreux d^fanlsdont nous venons
de parter. Mais one cliose certaine, c^est que, loin de serf ir les
inlMts lltt^riires , il tend k s'^rter des engagements s4*
vares que ses anciens maltres lui avaient fail prendre en-
ters le pul>lic, que son aotorit^s'afTaibUt, et que blen prii de
personnes sont dispos^es anjonrd^hu! k le croire sur parale.
Qnelleii sontTes causes de cetle disgrlcef La prfmiire, la
canse rapitale. c'est que le feuilleton nert d*exercice litti-
raire k tout ddlMilant. Une fois la plume k la main, on s'ea-
crime do son niienx ; on frappe d*estoc et de tailie poor
feire le plus de bruit possible ; on s^attaqne aox haoles ra«
putationa, qu*on escalade k I'aide d*on JB empbatique; on
fait feo des quatre pieds, on s'dpoise, on s'extfone; on pent
le pen d'imaginatlon Juvenile qn'on avait, pour copier nne
allure de penste plus virile. Parce quMl se trouYe k la tate
du fenilleton actual on bomme plein d'esprit, de ▼enre et
de saiUies, an terivaln qui dans ses maoTais jonrs pent
foot se permettre , sftr quMI est de ne jamais rester court,
on s'est imaging que poor arriTer k la rapotation il n'y avait
rien de mieax k faire que de la copier, que d'atudier non*
seiilement son style , mais encore de singer son rire et de
calqner son tic f^vori. Pour attHndre ce but, on (Ut mentir
son earactftre, on se met nn masque rieur ; on tratrallle pa*
niblentent k se donner on air libra, hardi, moquaur; et le
fauilieton devient nn tissn de plalsanleries nerTenses et ma*
ladives frouTte an fond d*un bol de punch on d*une tasse
de caf6. II seralt bon de mettre en tate de chaque feuilleton,
comma aplgrapbe, cetle phra.«e d*un<^crivain do dix-liuiriaine
sitele : « L*art dn journaliste n'est point de faire rire, mais
d^analyser et d*instrulre : nn journaliste plaisant est un plai*
sent Journaliste. • La camaraderie, a son lour, est venue
barceler le feuilleton, A4\k si ^puis6 ; elle s*est introduite dans
la place damantelte. On met son fbnilleton au service de ftes
amis par pure obligeance, et qnelqiiefois mame par venality ;
car on oublfe sou? ent ce pracepte du mame acrivsin : « Qua
rint^rat du joureaKste soit entiftrement sapara de c^lni de
racrivain et dn libraire. ■ Soumis k de si trisles apreuves,
ie feuilleton acluel serait tomba dana le discradit \f>. plus
complet si des acrivalns de talent, de science, de goOt, et
surtout d^honoenr, ne ehercliaient k retarder oalte mine im-
wioente, et k le tenir a la hauteur du but qoll doit se pro-
poser. J0IIICI^.RES.
Outre le feuilleton critique^ les Joumalisfjas ont introduit
an has de leurs eolonnes ley^t//a/on littiraire^ qui n*est
autre qu*nn morceao de roman dacoupa. Ces romans feoil-
letons ont fait la fortnne de quelques joomanx el de qnel-
qnes acrivaina, entre antres de PrMaric Sonlia, do
MM. Alexandre Dumas et Eogane Sne. Une croiMde fuf
praclito par les a? aquas et le parii pratre contra ces feuille-
tons venimeux ; et I'assembiae ligislalive, sur la propcsiiion
deM.de Rianrey, les frappad'un timbre sp^ial de un con-
tame k ajouter k oeini du journal. On changea alors le ro-
man en mamoiraa. et bien qua d^pnis la 2 dtorobre la&t
ce timbre special ait €\^ aupprim^, la Feuilleton roman n*a
pas repria sa vogue. L. Loover.
FEUILLETTE, futailie lerrant k mettre du vin, dea
e^prtts, des liqueurs, et dont la capacity est de )32 litres en*
viron. La feiilllatta e^t appelde quelquefois demi-muid^
furtout en Bourgogne.
Anx environs de Lyon, feMlitU a'ati dit aoui d'dia
petite roesure k liqueur, valant nne chopiAe oo la iiiaiti6 ds
la pinte de Paris.
FEU PERSTQDE. FoyesFcu SAnrr-AiiToniB.
FEUQUIERE ( MAifxasis on PAS , marquis m), lioh
tenant-ganaral sous Louis XIII, na k .Saumoren tS90,esn'
tribua poissamment k la prise de La Roclielle , fat chaigi,
en 1033, d'nne rolasion en Allemagne pendant la gKna
de treote ans, et fit, en 1639, leaidge deTbionville; ily
fnt blessd et pris , et mourut qaelques mots apr^ , lafanant
sur ses n^goctations en Allemagne de ciirimx Af^moirct,
qui ont 4ta pnblias en 17&3 (3 vol. in-12).
FEUQUIERE (AmrofNi ob PAS, marqiiii ne) , lientanaat
gan^ral sous Louis XIY, petit-flls du pr6radeat, naqoitl
Paris, en 1648, dibuta k di»-huit ans dens le r^gimeolda
roi, parvint en 1667 ao grade d'enselgne, travailla dte lors
avee ardeur k oombler les lacunea de son aducation pre*
mierei se signala aux sieges de Douay, deTournay, de Gear*
tiay, d*Oudenarde et de Lille, re^ut un coup de Ceo devaat
eelte demise place, devlnt en 1668 capilaine,en t672atila
de camp de son parrnt le marfclial de Lu\emi>oorf, Vvmbt
auivante colonel de cavaierie, fit la campagne He Hollande dt
1678, assista aux siages de Resan^n, de D6le, de Saliot,
particlpa k la oonquate de la Franche-Gomta et obtfnt, pocr
ses services k la bataille de Senef et it la ievde do si^
d*Oudenarde, le commandement dn raiment de Ro^al*
marine. Puis , If servit sous Craquy, Conda, Torenne, Ca-
tlnat at Montecuculli, se distingua encore au combat d*Al-
tenheim, anx siagea de Cond4 et de Boachaln, k la baltaiUs
de Saint-Denis, fut fait brigadier en 1688 et asarachal ds
camp I'annde suivsnte, au retoor dn si^e de Philipaboorg,
cambattit les Vaudois en Pi^mont, commaoda rinfanlerie I
la bataille de Staffarda, et, nommd lieolenant-gdnaral ca
1693, ent une grande part au gain de la bataille de Nenrioda.
Disgraci^ pour avoir paria trop librement, 11 occupa ses loi«
sirs k terire das Mimoires sur la guerre ^ dans lesquels Vol-
taire a ahondamment puisa pour son SiieU de Louis JC/f,
et que son neveu publia en 1770 (4 vol. in-4*). II moont
k Paris, en 1711, a rage de soixante-trote ans.
FEURRE uu FOARE. Vopez £tapb.
FEU SAGR^. Foy«s Feu SAiKT-AifioncB.
FEU SAINT-ANTOINE, roalsdie «pidamiqiie,qol
parut k plosleurs reprises dans quelques provinees de la
France , en Allemagne , en Sicile et en Espagne du sixikna
au douzi^mesiacle,et que, suivant les locaiitas on d^
gnait encore sous les noros Ae/eusaer^,feu pertique^Jk
Saint'Fiaere , mat des Ardents^ mal Saini'Mareou, mal
Saint-Main. La plus ancienne apparition de oette laaladis
remonte k Tan 945; elle solvit de prte rinvnsion des Nor*
mands , et enleva pras d^un tiers de la population de Paiii
et de ses environs : Frodoard la mentionne dana sa Cbra-
nique.
En 993 et 994, suivant Raool Glaber et Adhdmar de Clia*
bannais, plusienrs provinces, entre autres PAquitaine, Is
Pdrigord et le Limousin, furent ravagdes par le liaan. Le mal
«l(^butaii bnisquemf nt et brOlait les entrailles on qtielqne auln
partie du corps, qui tombait en places. En 1089, au rapport
da Si^ebert da Gemblours, le mal savit en Lorraine avee uas
granda Intensita ; beauconp de gens en furent attaints : Icon
membres, noirs comme du cliaibon se d^tachalent du oerps.
Dans Tannic 1130 le feu Saint-Antoine t6vit k Paris avee
plus d*intan.vita que jamais. On fit des processions et Pen
transports k Notre* Dame la chAsse da Sainte-GeiyTiAfe,
qui avait une vertu miraculeose pour gudrir lea affedioai
oootagieuseft. Pendant le si^clc suivant, la flaau se mantra ca
Espagim, k Majorque et aussi k Paris. Au qoatoni^me si^clc^
celte capllala tot encore dteiro6e par le mal des Ardeolk
« II auit dans nne telle horrent, dit Germain Brice, que psr
iraprteatlon on ne disait autre chose qua U/eu Sa$nt'A»'
toint Varde , comme le dernier malhenr que Ton pooTsi
souhailer 4 ses ennemis. » l^e mal das Ardents, comme taal
d^autres maladies contagieoses, disparutavec If moyen Ifi
FEU SAINT-ANTOINE — FEUTBIER
S9S
defant les pnigrte de U ciTilUatioii » deThygitoe et de la
salubrity publique. Les modernea ont cru retrouver le
feu Saint- Aotoine dans rergotisme gangr^eux, dans una
^id^qiie d'^rysip^e ou de cbarbon pestilentiel , dans une
▼ari^ de apiloplaxie, etc. II est possible que I'on ait com-
pris soinoe noiii plosieors affections diatinctes au principe,
quoique se terminant toutes par la gangitne.
[ Pierre de Lobet^ abb^et gdn^ral de Tordre de Saint-Au-
gustin, ^gea, dans le quartier Saint-Antoine k Paris, une
maison rellgieuse, dont U dtablit anp^lear Antoinede Fulvy
( septembre 1301). Ce n'itait originairement qu*un petit
hospice. Le nouveau anp^rieur y rtonit un nombre suili-
sant de religieux pour y recevoir et soigner les pauvres at-
taints du niai sacr6 oo de Saint-Antoine. On I'appelait la
Chapelie des ArdenU, EUe a t\A dtoiolie, ainsi que l^^ise
eC les bAtlments qui en d^pendaient, et c^est sur son em-
placement qu*a €Uk oonstruit le passage du Petit-Saint-An-
toine. DUFET (de TYoDDe ). ]
FEU SAINT-ELME. Quelquefois, en mer, par un
teutps d*orage et des nuits obscures, on voit ties llammes
00 Yapeurs lumineusea voltiger aux extr^iitte des vergues,
des oiAU des na? ires : c'est ce que les marins appdlent
ftu Sttini'Eime oa feu Saint-Nicolas, Ce m^Uore igu6,
qu'on regarde corome une aigrette dectrique ou quelque gaz
enflamm^, est g^ntelement attribo^ k un efietd'declricit^:
il paralt assea ordinairement aprte une temp^te. Les an-
cieus narigateurs connaissaicnt ce feu sous le nom de
Castor el Pollux, Lorsqu'iis en voyaient deux, lis les
consid^raienl comme un indiee de beau temps; s*il n^en
paraissait qa*ttn, c'^tait le presage funeste d^une temp^te
imoiinente; on Tappelait U^lkne. De nos jours, le /eu
SaiiU'Elme on feu Sainl-mcolas produit une impression
de terreur sur les marins, oa ranime leur courage et leur
espoir, auiTant les circonstances. U n'est sorte d*influence
logubre ou de protection eflicace que Jes matelota ne pr^tenl
k ce m^ttore. Sous le rapport mat^el, oe feu n*of(re aucun
danger ; et malgri les contes plus ou moins accr^t^ des
malelota, il n*y a pas d*exenple d*un incendie surrenu k
bord p«r suite de I'apparition da fea Saint-Elme. Merun.
FEUTRAGE. On a pu faire I'obsenraUon, depuis un
temps immtoiorial, que les poi 1 s des animaux ont la faculty
de secrisper, de s^entre-croiser, dans ccrtaUies circonstances,
lorsqa*on lea presse les nns centre les autres et qu*on leur
imprime des mouTeoienta en sens divers. C*est en mettant k
profit cette disposition natnrelle qu'ont les polls des animaux
ji s'entrelaccr, que Tart eat parvenu k fabriquer des ^toOes
solidcs, durables , non formees de Ills, et qu^on a appel^os
feutres, poor les diatingner des tissus. Les matitoes qui
cntreiit conuiiun^mentdans la composition des featres sont
les laines, les polls de castor, de ii^vre, de lapin, de veau,
(lecbameau, de vigogne, etc. Quant aux maU^res v^^tales,
on n'a po Joaqa'ici en fabriquer des ^toffes de quelque soli-
dity par ie sinaple foulage.
1^ fabricant de featres ayant re^u les peanx couvertes
de ieors polls, les donne k des ouvriers qui les peigneut,
les battent et les nettoient aussi exactement quo possible,
apr^s quoi des femines raccourciasent les Jarres, poiis lungs
qui ne se feutrent pas, niais qui ndanrooins (acilitent Ten-
trelaeement des autres. Afin de donner aux polls plus de
tendance k ae fentrer, on leur fait subir Taction cliimique
de certains agents, dont les auciens cliapoliert faisaient un
■ecret, d'ou est venu, dit^m, le mot secrelage. AujourdMtui la
■■lite de disposer les polls k se crisper, k s'entrelacer, etc,
plus promptement, est bicn connoe; void la recette de
M.Malara : acidenltrique(eau forte), &00 grammes; mer-
core, environ 125 grammes; le tout est ex|ios6 k une tem-
P^ture douce; et lorsqne la dissolution est compile, on
^nlednq a six iivrcs d*eatt. Suivaal ftobiquet, on dit dis-
Muilfe 32 grammes de mercure dans dOO grammes d*adde
■itrique ordinaire; lorsquc la solution est adievte, on 1*6-
lead de deux tiers d*eau, quelquefois seulement du moiti^,
«>i?int Iedegr6 de conoentnOioa de Padde employtt, Pour
MCf. M U GUfiVKMS. ^ T. 1^
appliquer cette preparation, on 6tend la peaa ear one table,
puis on la frotte, en appuyant fortement avec one brosso
de sanglier imbibie l^^reroent de la dissolution ; on r^p^te
la manceuvre plusieurs fois, afln que les polls soient humec-
ts jusqa*aux deux tiers de leur longueur. Cela fait, on place
les peaax, poll centre poil , les unes sur les autres, et on
les ports dans one ^tuve pour les y faire s^cber.
Aprte Paction du secretage, on procMe k I'arrachement
des polls. D'abord on bumecte les peaux du c6t6 de la cliair,
on les empile ensuite cbair contre dialr, par dnquantaines.
Vingt-qoatre lieures aprto, on arrache les polls, ou bicn on
les coupe avec un instrument trancbant. Des femmes se
diargent de cette operation, etfont en m^me temps Mriag^
des polls, mettant ceux du dos avec ceux du do:i, etc., etc.
Les qualll^s d*un feutre di^|»eiident de la nature des matieres
qui entrent dans sa composition ; 11 iiiiporte done de ni^-
langer les matieres convenaliltiuent ; oo y parvient [tar le
cardage, ou pluscoinmuu^inenten les agitant k raiUed^Jiie
machine lorm^ de sd^e cordes, el qu'on appelle le ciolon,
Aprte quoi les poils passeiit k Varqon : c'e^t un a|)pareil
compost d'uiie table couverte d'une dale d'osier, au-dessus
de laqudle est auspendu au plancber un arc en bois, de
2^,60 de long, aous-lendu par une corde de buy aux.
L'ouvrier ^tale sur la claie la quantity de iHiils quM juj^e
sunisante pour lalre un clia|)eau ; il introduit la corde de
rar^on dans le petit las, et teuaut i arc de la luaiu gaui lie ,
II pince la corde au moyen d*uu instruineut apiiele cucAe,
terming par deux boutons eu funne de cliainpiguou, el quil
tient de la main droits. Les vibrations de la corde di\iM:iit
la matid^ fadlitent le melange des p4»il.H,eu le^'faisaul vuier
dans tons les sens : car Touvrier, en uidiie temps (|u il
pince la corde, avance, recule, tourne k droile, a gauclic..«
Pare de PiitstrumeaL Les matieres etaut bieu di\isces et
mdang^es, il fait prendre au tas la figure d'uu triangle, ou
plutOi cdle d*un sedeur de cerde. Ce tas de |Kiil6, aiu^i
arrange, s'appdle piece ou capade, L ouvrier e.Ciid sur la
capade bumectee une feuiile de pardiemin ap|>e!di curie;
il presse le tout avec la uiaiu, de la^un que la capade prend^
josqu*k un certain poiut, la cousiatauce d un leulre. Aprcs
quoi die passe au iasliuage.
Pour eCTectaer cette oiteration , on etend une pi^ce de
toile ecrue sur une table de bois dur bien uuie. La cai>ade
est envelopp^e dans cette toile ; on bumecte, on precise, on
foule le tout tdlement, que la pitee est en etat de r^siblcr
aux manipulations 6u foulage ^ qu'on pratique aiusi : daus
une cove en cuivre rouge, de iorme rectaiigulaire, coute-
nant de Teau en ebuliiliou, on delaye, au iuo)en d'uu baiai,
36 kilogrammes de lie de vin pressee pour cliaqqe muid
d^eau. Des planches indm^es vers la cuve sont dispos^es tout
autour. Les ouvriers trempent de temps en tmnps les leu ires
dans le bain; puis ils les pressent avec les mains, ou a\ec
un bAton appde roulel^ les tournent d retounieot, etc. Lu
sortant du foulage, ie feutre a acquis toules se^ quaiiies;
il ne reste plus qu'4 le tdndre ; aprte quoi on lui douue
Vapprit, c'est-a-dire qu*on Timbibe de malides gommeuMis
et coUantes, afin de lui faire prendre plus de fermcte en
augUiCutaut radhercnce des poils qui le comiiosent On
appdle feutres dores ceux dont la surface est recouverle
d'une couche dc poils aupd-ieurs en finesse k ceux qui lor
ment le corps.
Outre les cliapeaax, on fait encore en feutre des tapis, etc
Les ouales ,ieibougranSt sont des feutres imparfaits.
TEtShCUIlE.
FEUTRE ( Cluipeaux de ). Voifez CnarcLLenis et Fco-
TRACE.
FEUTRIER ( JeAK-F|i.\K^iS'llYACi:(TiiB, abb^ ),6viV{he
ds lieauvais, etait ne a Paris, le 2 a^iil 17si, et a«ait em-
braiu^ r^tat eocUsslastitiue, aprte avoir leruiinc ses rtndes
tiitologiques au semiuaire Saint-Sulpicc A'ounae seen lair u
gdn^^al de la grande-aumOnerie, sur Is pr6ieutaUou du c;u -
dinal Fescb, alom graiul-aumOuier d« l-rajtce, qui avail
90 occaaion d'apprtdsr »» rarca diHKudliwit pour laprcOh
t04
catioii, a atpirtle, ailsio^du conefle iwtiinMl convoqu^^
Paris par Napolton» k YMi de r^er let dimrands 8iir?6Da8
entre lui et le sAint-ti^; et, oomme sea coUftgMs, \[ f^siala
aux ordrea de ieinpereur, el protet»ta oootre lea • ? ioleooea
doDt le pape ^Uit TobjeL La Restauration le maintiDt dans
aa |H>siUoD k la grande anmOnerie, ek rdcoropenaa en 18U
la H(l^lit4 dont ii avail fait preuve pendant lea cent Jours,
en reTusant de pr^r aerment k lemperenr malgi^ lea ins-
tances du cardinal Fescb, par une placode chanoine au clia^
pitre royal de Saint-Denis, H par la cure de la Madeleine,
Tune des plus riches de U eapltale.
Dou^ d'une pliysionomie beureuse, d'une grande deooeur
de roani^res, d*une rare aminitA d^esprit, il vlt sn sermons,
non moins remarquaUes par Tonctlon et l*harmoiiie du style
que par la dignity gracieuae du d^bit, devenir h la mode
dan:» touies les paroiasea. INtatt vicaire g^niral du diocte
de Paris, et depuis longtemps I'opinion publiquele d<^signait
pourun^Tteli^; aa promotion au si^ de Beauvaia, en ia2A,
ne surprit done peraonne , et la mani^re dont U gouvema ce
dioc^ acheva de lui gagner tooa les ctturs. Les lib^raua
lui surent particuli^eroent grA de n'avoir point permia anx
missionnairea de venir pr6cher son troupeau, el son noor
devint tout k tUt popnlalre qoand on le Tit panir les pr^lres
refusant les sacrementa anx maladea et la sepulture chr^
tienne anx morts.
M. de Martignac, port^ an poavoir par la mar^emon-
tante de Topinion , ne pouvait foire choix pour la direction
desaflaireaecclMaatiqoes, s^rtesdellnstruction pubHque,
confite &M. deVatimesnil, d*un coUaborateur dont les
ant^cMents fussent autant que les siens une garantie de sa*
gesse et de mod^tion. Son nom se rattachera indissoluble*
ment k uneroesure restte c^ldire dans lea annates de la Res-^
tauration : nous voulon^ parler des ordonnances du le Join
1828 , en vertu desqueUes les maisona d'^ducation tenuee
par lea Jfouites devalent Hre ferrate et les petits stei-
nairesse soumettred^sormais k la inridietion unlversitaire.
Le parti prdtre cria k I'impi^t^, k la persecution', les joor-
naux k sa soldo aiTed^rent de ne ploa Toir dans I'^Aqoe
de BeauTaisqu'un transfuge, qu'un apoatat; etces elanitura
passioonte bless^rentau ccenr Tabb^ Fentrier, esprit droit,
honnftte, consdendeux, maia limide. Sea colMguea de f^-
piscopat , de passage dans la capitale, lui renToyaii«nt, sans
un mot de r^ponse ni d'excuse, les invitationa ^ dtnerqull
croyait devoir leur adreaser. Ces outragea publica, et les
calomnies de toot genre que la gent devote ae pint k r^
pandre contre son caradire le flrent toraber dana une m^
lancolie profonde, dont ne put le distraire son ^Idvatlon k la
pairie avec le litre de comte. La dissolution do cabinet Mar-
tignac ful done k ses yeux r^v^nement le plus beoreux de
sa vie; car die lui permetfail d*aller onblier an adn de son
dioc^ les vaines passions dea hommes, dans Tacoomplia-
sement des devoirs de son ^tat. Mais ii ne lui fut pas dorni^
de jouir longtemps de sa philosopliique retraite. Venu k
Parb le 26 juin 1830, pour y eonauller lea m^edns aur Taf-
faiblissement toujoura croissant de aa aantA, on le trouva,
le lendemain matin morl dans son lit. Ii avail snceomb^^
k ce quil paralt, k un ^pandiement au cerveau. Le vul*
gaire attrDioa aa mort au poison, et accnsa les Jteites de
s*dtre veng6>. Maia Taiitopsie fit justice de cea rumeora. II a
laiss^ des Pan^ffriques de JeannedCArc ( 1821 ), dt saint
I/mis (1822 ), die Oraisons ftaMres du due de Berry
( 1820) et (fe to Duehetse d'Orl^ans ( 1821 ).
FEUX ( Marine ). Voyei Faral.
FEUX (TMdire). Ce leme^ qui nea^emploiegnte qn'au
plurid, d^iigne la rdribution accord^ anx artistes draaaa-
tiquea, soil ind^pendamment de lenra appoinianeals, aott
pour en tenir lieu, quand Os n'ont pas d*engagnmert amuid, <
on qu*ils ne sent chargte qn'tcddenldlemoit oad*an on de.
plusieorarOlea pour nnnoaibn(dtorniii6deraprteiitaliona...
L*origine de cetle expresalon derive aana doute de Tusage
de la Inmiire dont les artlsteaont beaoin dana leur lege poor
lliabUler, on dn diaulbfe^ qui est ^om tax d'une otaa*
PBUTRlfiR — FfeVE
ritt absoine pendant la |4us granoepartie derann^ etdoot
OS ^ient obliges primltivement de se pourvdr I Isun
frais. Cette r^ribuUon a probablement ^t^ imaginte poor e&-
dter le t^le des artistes et les int^esser aux reoettei, m
proportlonnant leur traitement i leurs travanx. Lhisatt
dans les granda tb^Mres surlout, est d'ailouer des feax poor
cheque rOle oa cheque rcpr^senlaUon. Lea feox d les amca-
a^ sont un pr^servaUf contre les rlipmes d les roigraiaei
de ces messieurs d de ces dames. Dupbt (de rYoone)
FEUX (A I'cxtindlon des ). Voyez Extiiictiom.
FEUX DE DENTS. FoyesDaifTiTioii d Bomm(Ilf<$.
decine).
FEUX DU B^NGAta Voffex Flahmbs do Bwoku.
FEUX PERPlgTUELli Vopez Napbt.
FE VE, genre de plantes de la famille des l^mfoeaics,
tdhu des papilionac^es, dans lequd la plupart des botaoiitei
ne rangenl qo*une esp^ce, la>^e ammune (/aba vulpirit^
Moench.), probablement originaire de la Perae ddes^*
virona de la mer Caspienne, d offrant de nombraoses va-
rl^t^. Sa tige, creose, rdeyde de quatre anglea saillanti, s*^
l^ve de 6 It 8 d^m^tres ; sea feuOles sont formte d^uM oa
deux pairea de grandes folioles un pen chamnea, ovales,
mocronto, entiires et glabres; dies n'ont qu'un ludimeal
de vrille; leurs stipules sont demi-sagitt^es, maiqutesn-
dessus d'une tAche brunel Ses grandes fleursaonl blancbes,
marqo^ snr cheque aile d*nne grande tache noire. SesK-
gumea sont gros, renll^, k paroia aasei ^paisses, et lis rea-.
ferment dnq ou six graioes, dont Je volume, la forme,
la couleur varient notablemenl dana, lea diverses vi-
ri^t^s de fespto. Panni ces vari^t^, on culUre priDdpal^
ment dans le poUger Itgrosse/tvede mndsar, defome
orbicolaire; la Jhfe de nutrais (/aba mqjor), de forms
allonge ; la^^ Julienne (/aba nUnor), bMve, nuis
molnsgrosse que la prMdente; \a/h>e naine hdtive (/aba
minima ], d*un volume encore moindre que la pr^o^dants,
Irds-estim^, d qui crott avec un ^1 auecte aooa cblssisd
en pidne terre ; la fbve verte (/aba viridii )» origiaaiie de Is
Chine, dont les fiiilts sont toujours verts» mdme danl sees;
\^/^e& longue coue(/aba tongisiliqua ),trte-|»)dndive,
I'nne des plus recherchte d des mdlleurai ; h/^violeUe
(/aba violacea ), encore rare, d qui ne d\((kn de la five
verte que par la couleur ; h/bvepourpre (/aba purpurea)^
dont les fleurs sont dignes de figorer dana lea jaidins d'a-
grtoient Une autre vaiid^, plus sp^ialemc»ldectiBte41a
nourrlture dea bestiaux, est la /b>e 4e chevalt/doaroie oo
gourganne (/aba equina), dont Ja graine <bsI allonge un
peu cylindrique, d dont les fleuraaonljioirea on d*un blanc
sale.
La fi6verole comple plusieurs varid^ : in petite^ la
moyenne d la grosse^ dite /iterate angtaise, qui paise
pour la plua productive; aa tige ed en efld plus .devte,
maia die demande un meilleur terrain.
Modifite par la culture, la Ave a aoquia plna de moel-
leox, et une saveur tui generit que noua essayeiJons vii
nement de d^crire ; auad d^ne-ft-on vivement diaqne etuda
la voir reparaltre aur nos tablea. C*edun mets fortagr^Me,
soil qn'on les mange enti^resi au commeneement de leur
apparition, ou dirabits un peu .plus laid. C^esl auasi one
dea primeurs que lea mMedns permetlent le |ilus laeil»-
ment aux maladea. Lea l^ves sont tr^SHnntrili%cs, trte-saines,
d d^uue ftdle digestion, sous queique forme que jkms les
pr^parions; c*ed aussi une nonrriturede gaide poor lea
bestiaux. Ces plantes possMent enooie deux nvantagea qd
mAritent de fixer Tattention i Ton ed de ne point fatigiier
la terre, mala de la ddianrasaer, an contralra, deamanvaiies
herbea par leur feuillage» d dela divlaer par Jenra radnea,
la diaposenl ataid k donaer de plna abondaotea rtedies;
Pautreb de devenir, aprte avoir dA renversdea par la cbarrue^
d enfoulea aoua terre, un dea owiHenra enipais vdgdaox.
Elles se adnent m printempa, d mtaie en Mloame, dans
loniM lot piftiea d#l« Fnuifie; aenlnMit lea asala d*di«
WIVE —
loame dohenl Mre fatts k twime eip<l8iUon, ou prot^^s
ptr dm abrfo natureb oo artlfiefels. C. Tollaro atn^.
Let aadeiit attMchaint aui ifevea des idte superetitieoses
el fbit ^tFanget. Lea figyptiens ae gardatent d'en manger, et
Pytbagore parausait avmr pnfe^ ches eox Teap^ de
Tdtttotion qoHl avait poor ce i^me. « Ge phllosophe, dit
Jaoeoarti enae^aatt qua la Afe 6tait nte en.mtaie teinps
qua l*boroaia, et fomite de la mAme oomipUon ; or, comme
il troDTait dana la ftyeje ne aato queHe reasemblanee
avae lea eorpa anhnte, il ae doutalt paa qu'eile n'eftt aussi
IBM ftoM sujelter eomnM lea autrea, aux Tielaaitudes de la
tcanamigratloii, pat eans^ent que queiquea-una de sea
panota na fiNiiseai da? anna Avaa; de U la raspect qa'il aTait
paur oe Mguma. » ! #
FEVE 00 FkVE D0B£E (BntmnologU), Voyez Chbt-
PeVE (Roi dela), cdnl it qui est teliue ia thfe du gft-
laau oo'oa aiaiige an finnlDey atee sea amis , la ▼eille oo le
jour des Roia oo da I'tpiphanle; Tieille coutiime, qui
r^gnaeaoore depala lea ebaumiirea josqu'aux palals. II r^^
aaita de VMcci^tUtttique qoe eet usage exiatait d^jk cliez lea
jHlb. I^ea Romalna tlralant au aort avee dea dds le roi du
faatln. De U nous Tient ceitainemeDt le roi de la f^ve.
lla taaaieiit eet naage dea . Grace , qui s*eo serraieDt pour
lea aoflrages du people. La ^w^ blanclie aigniflait absolu^'
turn ; la ooiie, tfmdamiuUUm. A Ath^nea, oa erteit lea ma-
giatrata an aort de la Ave. Ge fltat IVIglae du prteepte de
Pythagaie : k fahU abstine (ne tons mttea paa des af-
ftirea dn goavemement), maxioie qoe sea dladplea tradoi'
airent dana la auite dea temps par t Ne mange% pas de
fbfes. Laa Romaiaa appelaient to premier jour de join leg
eaiendei des fives. (JUbarim eaiemis), parce qo'on fliisait
ea Joor-li on aaerifiee da f^tea k la dtaae Carna .
.A lalln dedMmbre, duiant lea Stetumalea, lea earants
tifileBl an aort aiee dea fivea h qui aerait roi. Lea peoples
cbfi^ticBs otti tranapoft^ oat wage au eommenoement de
janfier, Opaque ok Tfiglisa efi^re i'adoration de J^aua
noQveaMApar lea troia rola magea. Ce Joor-lk , dans cheque
laaaOlay anaert to gdieamdes roil, danalequel ae trooTe one
a^nle iS^fe*.ll est partag* en antant de portlona qnMI y a de
oenTitea, at eaini qal^ tronva la Ave dans U denneeat pro*
damd roi»paiivra ni tyrannlad k UA point par sea sujets,
qoPil pa peal approcher to tene de ses Unfes sana lea en-
tendre tona criar L$ ro* boiit An molnsa-MI pour dMom-
magunent to droit de ae cboisir tme reine , covtome remon*
taBteneocip ana Remains, comma le prootent ees paroles qoe
Ptouta metdana to boocba d*nn de ses personnages, conron-
ttantdetauB naajennafilto: DohaneMH Jlwrentemflo-
renii; iu aic aria diqtairis noslra. HAaal lea rota et lea
ninea de to ftve s'en Tont peie-mtfe aveo lea maaquea du
BDartHgraa.
FfiVfi DB SAfNlVIGIVAGE oo F&I^E DBS itSVh
TCS« CMIa graina» ainai nomnito paroequ*elle fot rapporUe en
Enrope par toa jteiHaay eat le prodnlt^a sirpehnos IffnatH
de llaqpiia> doBi Liini6 llto a fldt nn genre dtotinct, aooa
to Boaa 6*t9naiia^ eUe a lea plos grands rapports nee la
aftiz Tamlqiie. Laa ftvaa de Saint*lgnaoe sent d*on gris
neMlrap tarae; tonr fonneaat aaaei Irrdguli^, angulaire;
dtoa aonldnraaet pierreaaea, ionguea de l& ii lO^miUimMrea.
On lea rdeolte not PIdllppinas, oil eltoa aont- employte en
tbArapantiqoe. En Bnrope, on lea connalt snKout k cause
de toor aatton ailrteiement teeigiqua : prlaeali haute dose,
eltoa d^tenninent to moit, non par unaaetion T^ndneosa,
mato en pradotoaat to tManoa^ el, par one auite nteeaaaire^
i'aap hpia. £llea doirent aetta actton toxfque k to presence
da Ja atryehnine^ qui eiiste aaaai danslea grainea de
to plppart dea^lyycAiioCy nato aolto part aiisai abondam-
BMBt que itona toa ftveada Saint-iymee, od ses proporttons
\iailk it poar ice.
FEVEHOLC. Fafis Fftva.
FEVEBSHAM (Lord). Fofes Duras.
#'tV£ TOMKA (Mt dH donmarouno otforoii/ ((fip-
PftVRIEft 806
teryx odoraia, Wild. ), irt»-grand arbre, de to famiUe dea
l^mineoses. Get arbre, qui crolt k to Guyane, s*^ve jua-
qa*k plus doTingt-cinq metres. Son tronc est coovertd'une
^roelisse, btanchAtre. Sesrameaox, nombreux au sommet,
soot trfes-feoillus. Les feoUIes sont fort Ionguea , compos^es
dedeux 00 trois paires defolioles pre(quesessiles,eati^rea
et acuBiinte. Les fleurs sOnt trU-bdles, d^un pourpre
violet, dispose en grappas axillaires et terroinales. 11 y
succMe one guuiise oblungae, cotonneuse, et ne renrermant
qu'une seole graine, qui a presqae la forme amygdalolde :
c^est to cdl^bre (feve tonka, dent Todeur suave est fort es-
tjmte des personnes qui out pour habitude de gAter le tabac
k priaer p^ tons ces parfums strangers.
Le eoutnarouna croft princlpalement dans le pays des
Galibis et des Garipons. Cos sauvages font grand cas du
parfum de la f^ve tonka; ils en composent des colliers
odorants, des bracelets. Pelouzb utre,
F£VR1CR. C*est to nom qu*on donne en France au
second mois de Tann^. Les Remains le nommaient /e-
bruarius (de/e^ma, sacriflces expiatoires ), parce quMl
dUit princlpalement consacr^ k dea expiations et k des pori-
flcations religieusesy dont les plus reroarquables ^ient lea
Lupercales ou courses des loperques, que rappellent en-
core notre car naval et tea r6raliesouf(&tesfi6ralea. Quand
Jules Gter rdforma le calendrlcr, il oonsenra au moia de f<6-
vrier les vingt-liult Jours qu'il avait primitivement ; et comme
ilcroyaitl'ann^e compost de troia cent aoixante-dnqjoura
et six henres , 11 ordonna qne de quatre ana en quatre ans on
intercalerait un joor compost de quatre fois six benres. Ce
jour ftitappdd (Hssexlilf parce qu*ondevait i'inster entre
le 23 et le 24 fivrler, sixi^e joar des calendes de mars.
La correction de Jules Cter porto sur ce mois parce qu'il
^tait to plus court de tons, comme 11 avait dt6 le dernier
de Pannte, ainsi qn*il Pa M longtempa pour nos aieux ; mala
d6^ chea lea Remains U ^toit devenu to second mois lors
de to rtforme de Numa.
F^VRIER 1831 (Joumto du la et du 14 ). An com-
mencement de 1881, les l^itimistes, qui commenfaient k
relever to tftto , voolurent faire acte de parti on aolennisant
I'anniversaue de to mort du due de Berry. Lu Gazette et
to QwUidUnne annoncirent qo*on aafvice fiin^re aerait
cd^br^ k Satot-Rocb. Le mmistre do rint^eor en terivit an
pr^et de police; en m^e tempo to mmistre des cultes flt
savdir k l^arcbev^ne de Paiia qne to eMmonto projet^
poorrait devenir une^oocasion de troubles; en cons^ence,
le cur^ de Saint-Rooli crut devoir s'absteoir. La o^rteionto
fut renvoyte k Saint-Germain-PAuxerroto. Un certain nom*
bre de togltimistes (brent fid^esau reodez*vous ; des 6qulpa«
ges stotionnaient devant l*^ise; des drapeaux blancs ^toient
arborte aux quatre coins du catotolqne. On quMa au profit
des soldats de to garde royato bicaste dans les trois journte
dejufllet 1830. A to fin de la c^remonte, un Jenne liomma
attacba an catafalque une lithograpUto repr^seotant to <lttc de
Bordeaux; on suspendit an-denus una oouronne d*immo^
telles; des mllitaires y aitach^rent tours ddoorattons, et la
femme d'nn bandagisto de to me do Coq a*teria : « C*esl
id qu'il faut vaincre oa mourlrl • Cette manirestotion dtoii
en elle-m^ne trop ridicuto pour ofrrir un danger rdel; mato
die altestait routreculdanca du parti. Tone oaa liommes,
qui s'etaient cadids dans tours caves pendant lea troia jour>
nto , retrouVaient to parole et usalent largement de la U*
bert^ reconquiae par tes vainqueurs de Jidllet. L'annonoa
de ce complot de sacristto avait attir6 la foule sur la place
Saint-Germain*rAuxerrois; le prtfet de police avait mAine
assistd k la sc^ne principale dans un coin de i'^ise. La
people assemble sur to place voulut aussi jouer son rOle dana
to pite; il n'y avait \k nl troupe ni garde nationale : on eii-
vablt r^Iise, on p^n^tra dans la sacristto, on a'empara dea
liabits sacerdotoux. C*^toit le Inndi gras : on peut imaginer
quelles satumales aniena eette coincidence* U presbytdra fut
envaiU k son lour; nuds le penpto a*arr6tat saisi de rasped
sur to leuU d*un appartament sitn6 au mime ^tage que celu|
106
FfiVRtEft
du car6 : cVtait rappartement da TabM Paratey, qui au
niois de Juillet avail b^ai le ciineli^re du Louvre cl pri^
pour ceu\ qui eUiiinit inortit en combat lant. En ni^me temps
la croii qui Kuriaoutait IVglise est abattue |iar ordre du
maire du ({ualridine arrondidsemeiit, M. Cadel-GaMicourt ,
lequel n*arr6ta lea d^gikU qu'en Taisant fermer i*^lise et
peiiulre sur ie fronton cetle inscription : Mairie du 911a-
iiH^nie arrondissrmeni,
- O'tle dt^nonstratiun Idgitimisle montra aux carlistea la
Tanit^ do Icurs es|)6rances, ct au derg6 les piirila dont le
menacait son alliance obslinde avcc la dynastie d(^cbue.
Blais si lei ddsordresde cette premiere journ^e sont d^j&on
iujct assez grave d'^tonnement, que dire de ceux qui a'ac-
coniplirent la joumde cuivante , cans repression aucune de
la part de Pautoril^? Des mdices assez clairs avalent appen-
dant annonc^ lea troubles du lendcmain. Dans la nuit du 13
au 14, une bande de (leilurbateurs avail tent^de faire ir-
ruption dans la niaison de M. Dupin, celui de tous les
oraleurs qui exer^it le plus d^induence sur la chambre et
qui d^^rendait avec le plus de vigueur tous les instincts con-
aenalcurs de la bourgeoisie. 11 ^lait done naturel de s*at-
lendre k la suite des agitations. Des le matin en elTet des
rasnemhlcnieuts parurcnt sur la place du Palais-Royal; mais
\k touies les mesures ^talent bien prises, etia police aval t
fait soigneuscment garder les avenues de lademeure du roi.
Pen h (teu ccs groiipes se dispcrs6rent et se dirigferent du
c6ldde rarcbev^cb<^. Bientdt la grille qui entourait le jardin
fut assaillie par une masse dMiommet vigoureux, qui T^bran-
l^rent par de violentes sccousses et {larvinrent k la faire
plicr sous leurs efforts redoublt^s. AussitAt Tinvasion com-
mence; on p^n^tre dans lea appnrtements; les portes sont
brisiVA, les mcubles mis en pieces, les tableaux, les ome-
mentsde toutfae^p^'esd^liir6senlamlNsaux;livres pr^eux,
nianuscrits rares, misseU, chasubles, soutanes, voleiit dans
le< airs, tondient dans le jardin, sont brOlds dans la cour ou
]et(is dans la riviere Apr^s la dtWastation du mobilier, com-
niinice la dt^inolilion des muraille< ; des pans de mur s^^-
croulent, le palai* se transfornie en d^^conibres sous milie
mains acliarntNi'^ k dcUndre , tandis que quelques compagnies
de gardes nationales |)«issaient en jetiuit sur cet strange
spectacle des regaids impuissanls. Des trou|)Csde mastfues
se m6lax*nt k la liande des d^molisseurs , et des exclama-
tions burlesques se perdaicnt parnii les cris furieux de T^-
incute. Rien ne saurail ivndre les prodigieux contrastes que
pn^sentait Tasifect de Paris dans cette joumcu , la colere du
pcuple s'iexhalant au milieu de^ Iax7.i les plus bouffons du
camaval. Cependant on abatlait les croix des porlails des
^glises , on effa^ait pailout les fleurs de lis , devenues des
embl^mes de la s(^iUon carliste. Elles avalent M con-
serv<{es jusqu*aIors sur le sceau de PEtat : de ce jour elles
furent supprim<^ ; un nouveau modele fut d^finitlvement
adopts. Elles disparurent sur les ptmneaux des voitures
royales. Ce fut \k le produit net de Tdmeute.
A la diambre des d(^put^, lorsque des explications fu-
rent demandi^ sur ces^v^nements, le minislre de Tint^-
itour, le prdfet de la Seine , M. 0. Barrot, et le pr^fet de
police, M.Baude, ^liang^rent des recriminations rteipro-
ques ; cliacun de ces hauts fonctionnaires ne trou?a pour
Justifier son inaction que des r^ponses embarrass^es, am-
blgu^ f ou des divagations. M. de M 0 n tali vet se d^fendit
en imputant tout le mal k la negligence du pr^fet de la
Seine, qui k son tour se plaignit de n*avoir ete ni consults
si pr^venuy etd*a?oir ete compietcment mis k recart par le
ininistre de Tinterieur; les joumaax seuls Ini avalent ap-
pris les instructions adress^es aux malres pendant remeute.
M. de Montalivet ayant rdpllque qne la susceptibility seralt
pins naturelle de baut en bas qne de bas en liaut, M. Odilon
Barrot termlna le conQit par Tolfre de sa demission.
M. Raude avait dte remplaoe dte le IS. Un mois apr^s le
mioistdre lal-mtoe snccnmbait. Artaco.
FJ^VRIER 1848 ( Revolution de). Depuis I*avenemenl
^mlnist^rc du 29 octobre 1840, leroi Louis- Philippe avait
pu se croire asitt fort poilr (aire triompher partoot td
idees personnelles. 11 avait obtenu les fortifieatioftsdt
Paris, les lois de eompressioa etuent rigoareosemeBt ei4-
cutees, la loi de r e ge nee avait «t^ vol^e, 00 esp^ait ameocr
Topinion k la necessity d*une dota tlon pour le ducde Ne-
mours ; le devoueroent des ehambres s'^tait manifesIA snr-
tout dans les questions etrang^res : Tabandon de la souve-
rainete des lies de laSodete, Tindemnite Pritcbard, avaicat
ete acceptees ; on avait bien reclame centre le droit de
visite, mais la combinaisoo onereuse Imagloee ponr
sortir de U difficulte, avait ete adoptee; en6n, le roi avait pu
nomnier unde ses (ils gouvemeur general de PAlgerie, dwit
il devait ebre un jour vice-roi, on autre avait epooee la mbbt
de la reine d*Espagne , au risque de roropre Ventente or-
diale avec TAngleterre. SAr du corps electoral, le gooveme-
ment croyait ne devoir aucune attention k I'opinloD du rests
du pays. Cependant la desalfection de la garde natioaale
etait connue, car le roi n*osait la passer en revue, et, an
mepris de la loi , le ministere cliercliait partoot k a'en d^r-
rasser. En voyant Tautorite royale prendre une si grande
extension, les dl verses oppositions se coalis^rent, et se ran-
gerent sous le drapeau de la reforme eiectoraJe et parte-
mentaire.
Chaque fois que ce cri avait ete porte dans le paricment, U
s'etait perdu sans echo ; et soit qu*on demandAt radjonction
des capac^es k la liste electorate, soit qn'on demand^ Tex-
tension das incoropatibilites entre le mandat de depute et
certaines cliarges pobliques , toujours la majority avait re-
pousse les pro^tions par un refos dedaigneux. Lea elections
generales de 1846 fbrent encore fkvorables an systeme goe-
verneroental; mais alors des banquets s^organiserent,
et Tagitation ibt portee au sein meroe du pays. Pendant qoe
la cherte du pain, augmentee encore par la maladie des
pommes de terre, amenait un ralentlssement dans lea affaires,
des proces fameux jetaient Tinquietude dans les esprits. Oe
n'etaient plus alors les adversaires du gouvemeroent qui ve-
naient s*asseoir sur la sellette de la justice , c*etaient d^andeM
ministres convaincus d'avoir tralique d'une ooneeasion de
mines; c'etait un pair de France, genlilliomroe de la do-
cliesse d'Orieans, qui, k la suite d*une vie scandaleuse,
donnalt la mort k sa femme; c^etalt nn frfere de la doctrine
cliretienne qui avait assassine une jeune lllle et trouvait des
temoins qui mentaient dans lacrainte de noire k la religion.
Et au milieu de tous ces falls la majorite se dedarait iotis-
faiie, et nn ministre s'ecrtait devant ses commettants : Vous
senUZ'Vous eorrompuiP Btouiliee avec PAngleterre, la
France chercha ses alliances dans les oours abaoluea, et nn
ioiir la ooor desTnileries se trouva d^accordavee rAutricha
contre le mouvement national qui s^operait en Suisse; el
cela ail moment mtoie oil I'ltalie semblalt renaltre k la
liberie.
Cette politique k rdioors des sentimeins natlonanx avaft
son contre-ooup en France. £n rotane temps qu*on taiuit
des concesaions an parti prfttre dans la loi sur I'enseignemeBt,
on cherchatt k reorganiser une oeitaine aristocratie. Lenia-
rechal Bugeand etait cree due , alnsi que le baron Pasquier.
Le marecliui Soolt devenait roarecbal general. On demandait k
retablissement des ministres d*Etat ainsi qneU reorganlsilioa
do chapitre de Saint- Denis. Mais le vieux roi n^avait jamais
pu donner d^one main sans retirerde Pautre; alnsi, apris
avoir fait declarer qu*il y avait abus dans certains maade-
ments, il laissait Interdbne la cbalre deM. Quinelet soapendait
le coursde M. Michelet, adversairesdedares desjeiniles;aprte
avoir repousse verteoient Parcheveque de Paris, qui Id de-
mandait la celebration do dimandie , il exigeait de la Suisse
le retablissement des convents; aprte avoir fkit eondamoer
des pretres pour leurs attaques contre les membrea de fn*
niversite , il laissait les jesuites relever Herement la teie.
Poiirtant de toutes parts on s*etalt mis k ecodier la r^volatioa
fran^atse, et fieranger annon^t le deioge des rola sees Is
Hot |)opulaire.
Vers le milieu de Pannee 1847, M. Guir4 dedinHlli
F^VRIER
Phncft, da bint da U trllMme , (|ii11 Auidraft longtemps at-
iHidre encore oette r^onatd <lec(orale ei dimie et que lai-
uAnie ugn^re ao bawfuet de Lisieox aTait annone^. Ce
langase amena ane petite adsakm, dans ia majority. M. D u-
chAtely miBistredellot^rieur, allaot pins loin, ddclara que
le paja aait indifMrent h cea idta de r^forme. L'oppo-
ailioa ae roidit; un banquet fut organist au Cbiteau-Rouge
poor le 9 jaillet, et dans cet ^tablittement public de la
banlieoe de Paris, die prodama sa devise et d^eloppa ses
moyens d*actioD. Sa define, c*^tait la rtforme Electorate, ses
moyeu, la ftnion de toutes les nuances de Topposition et
l^^itatioo propagfe an moyen des banquets. Cette manUes-
lalion, dans laqucUe on Tit M. DuYergierde Hauranne s'asseoir
^ eOC4 deMM. Recurt et Pagneive, r^unit plus de 1,200 Eiec-
tearsde Paris et un grand norobrede d^putte. Elle troo?a de
ffeho et des imitateors sur beaucoop de points de la France.
An banquet de MAcon, qui eut Uai le 18 du rndme mois ,
M. de Lamartine , Tanden bardede la MgitimitE, paisE dans
Is camp r^olutioiinaire, s'^riait : « La France sent tout
k coop le besoln d'Etudier Tesprit de la revolution, de se re-
trsncber dans aes prindpes Epor6i , s^r^ des eiote qui
lei altArtenl, da sang qui la souilla, et de puiaer dans
ion passE les le^ns de son pnSsent et de son avenir. » Puis,
glofifiant cette r^Tolotion, 11 adressait k la djrnastie d'Orl^ns
on svisfoodroyaBt, dans lequd il disait que d la royaut^de
1830, au lieo dese regarder comme un rdgulateur du m^ca-
nisnie do goDvernement, marquant et modtent les mouve-
nenli de la voloDt^gEnErale, sans Jamais les eontralndre ni les
llNiMer, sans jamab les dt^rer ni les corrompre, cberchait k
se perpdtner en a*lsolant sor son d^ation consUtutlonndle,
en 8*entoorantd'une aristocrdie dectorale, en se liguant avec
Isi lisctlons sourdes du saoerdoce , en se campant dans une
capitale Ibrtilite, en dtermant la garde nationde , en ca-
reMsnt Tesprit niilitaire, en achetant sous lenomd'lnflnences
use dictature dangereuse; alors au lieu de subsister un
nonbre d*anntes ddennin^ par ses services et sufllsant k
SOB ceovre de preparation et de transaction , la royautE re-
prtentatlve loaiberdt non dans son sang, comme cdte de
1789, mats dans son pi^ge, « d apr^ avoir eu les r^vo-
IdioBs de la lilierl^ et les conlre-revolulions de la gloire ,
sjooldt le brillant orateur, vousaurezia revolution de la
eoBsdeneepubliqued la rivolution du mipris. »
En gfotel les membres de toutes les oppositions se con-
loadaient dans les banquets, et la gauche dynastique y trin-
qoaitl la rdorme avec l*eYtr6nie gauche. Les Odilon Ba r ro t ,
les Dovergier de Hauranne, sans abandonno' leurs prin-
ctpes, se trouvaient d*aooofd avec les Larayette , les Gamier^
Psgte d les Ledro-Rdlin. Dans qnelques lianquets, cepen-
dant, rondssion calcuiee du toast ate nA donna anx mani-
liBtstioos rdormistes une signidcation nouvdie que ne put
8ctepter ropposition dynadiqae. Malgre cette scission, prte
<ie idxantfl^x banquets eurent lieu dans Tintervdle des
(tSQi sessions, et nnlle part I'ordre public ne fut trouble.
Cepeodant le gouvemement ftnit par sMnquieter s^rieusement
de ce bruit d« verres qui annon^t une explosion des e^
prits. Et k Foovertnre des diambres , le 28 decerobre 1 847,
le roi disait dans son discours : • Messieurs , plus j'avance
dins la vie, plus Je consacre avec d^vooeroent au service
de la Fkance, an soin de ses interftts, de sa dignite , de son
bonhenr, tool ce que Dieu m'a domd d roe eonserve encore
d^ctfvite d de force. Au milieu de VagiiaiUm que foment
ttnt des passions ennemies ou aveugies , one convidion
iB*adnie d ne sootient : c*est que nous possedons dans la
Bwitirehie eonditotionndle, dans I'union des grands pon-
vdri de rttd, les rooyens assures de surmonter tons ces
sbstsdes d de satisbire k tons les interets nioraux d inat^
rich de ndre cbtee patrie. »
Css paroles devaient sonlever dindignation la gandie
dynsstlque. Le ministtee, disdt-dle, n*avdt pas craint de
OMitre dans la bouclie du chef de l*lttat une accusation et
Me iisttlla poor une partle considerable de la chanibre.
O^it dt^pufts peut-^tre avaient asstdd aux baBTiidn rdbr.
S9t
mistes; un grand nombre avalent pHs la parole dans ces
manifestations, d on les qualifidt d'ennemii ou de com*
pliees aveuglesi N*etdl-ce pas trop transformer le rd en
chef de parti? La nu^orite au contraire louait la fermeie du
gouvememeat Ne pas parler des banquets ntformistes, di-
sait-on de ce cOie, aprto les scandales d les provocations
de Cous genres qui avaient lieu depots quatre mois, e*efit
M lAcbeU. La cbarte et le tr6ne avdent ete insoltes dans
ces reunions. An banquet de Castres, le socialisroe avait
fratemdlement communie avec ropposition, representee
par M. Leon de Maleville. On avdt sur plusienrs points
lance des anathteoes centre les riches, centre la bourgeoisie.
A Montpellier, M. Gamier-Pagte avdt qualifie les seines
de la Terreur de necessites doukiureuses qui devaient sauver
le pays. Puisse la France, avdt*on ajout^, rddre sous le
drapeau de la reforme ce qu'dle a manque en 1830.
Dans les debats de Padresse k la chambre des pairs,
M. d*Alton-Shee, qui d'abord avdt souleve les clameurs de
la chambre haute en osant fairs Tdoge de la Convention a
la tribune, attaqua les actes du ministers, en s^associant k
Tagitation qui comment k grandir dans le pays. M. Ben-
gnot parla k son tour des alarmes qu*entretenait une agita-
tion factiee, d desavoua les tentatives reformides. Organo
du gouvemement, M . Duchitel dedara que le cabind ne
voyait pas la necesdte d*une reforme parlementdre; ra->
dresse , votee k une eminente majorite, reproduisit les mots
de passions ennemies, d y lyouta ceux de souvenirs di*
lesto^tef, -appliques aux apologies fdtes de la premiere
revolution dans un certain nombre de banquets.
A la cliambre des deputes,. M. Janvier demanda coropte
k roppodilon moderee de son alliance avec Topposition
radicale. La discussion degdnera en personnalites. La com-
m'ssion do Padresse avait reproduit dans son projd les
paroles du discours du trOoe : passions ennemies et en-
tratnements aveugies. M. Duveigier de Hauranne defen-
dit les banquets, dont 11 avait ete le promoteur. M. Maire
pretendit que Ton calomnidt le parti radical; d un depute
inconnu, M. Roubaud, resuma aind les manifestations raises
en cause : « M. Duvergier de Hauranne organise la pensee
des banquets, M. Thiers n'y assiste pas, M. Ledru Rollin les
envahit, d M. O. Barrot y est cdomnie. »
Au milieu de ces debats la querdle s^envenimdt On avait
d*un cdte nie la legality de Tagitation reformide , de Fautre
M. Duvergier de Hauranne dedarait qu'U ne s'arrderait
pas devant un ukase du minist^. L'honorable depute se
dedarait meme pret k s^assoder lul«meme k ceux qui, par
un ade dclatant de resistance legale, vondraient epronver
s'il sufBt d*un simple arrete de police poor confisquer les droits
desdtoyens. M. Ducbfttd ayant dit dans le cours de cdte dis-
cussion : « Si Ton erdt quele gouvemement, acoomplissant un
devoir, cedera devantles manifestations quellesqu*dlessoient,
on se trompe. Non , 11 ne cedera pas ; « M. O. Barrot repondit :
« PoUgnac d Peyronnd n*ont Jamds fUt pis qne voosS »
M. DudiAtd ofTrit de soumdtre la question de& banquets
aux tribunaux; Justement un oomite du dousiime arron-
dissement de Paris organisalt un banqud dont M. Boissel ,
depute, devait accepter la preddenoe. M. DnehAtel prit le
parti de nnterdire , invoquant une Id de 1790 qui acoor-
dait aux munidpalites le droit d'aotoriser les reunionjt.
L'opposition nia la vaiidite de cette Id. La discussion tralua
en longueur pendant qudques jours k la tribune, d {'op-
position, par la bouche de M. O. Barrot, prit rengagement
solennd de mdntenir le droit de reunion, roalgre rbiter-
diction du ministere. M. de Lamartine vint k son tour pre-
fer Pappui de sa parole 1^ la discussion ; mais, vdns dforts,
le paragraplie de Fadresse paraphrasant mot pour mot le
discours de la couronne fut adoptd, aprte une epreuve
doiiteuse, k la majorite de trente vdx. Le midstere etalt
sauve; mais la question allalt sortir de la ebarobre.
Les deputes de ropposition eurent d'abord la veUdte de
donner leur demission pour aller r^pandre Tagltation dans les
d^nartAroentsiaorteuneloiuniediscussioB ceproidfulabai*
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itonn^. On prit aiora Vengageineiit d*aller an banquet do
douzi^me arrondiMement Le gte^ral Thiard ofTiit aoii jar"
din dans la rue du CbeminfVert, k Cliailkit, prte dea Champ**
filyste. Le jour fut fM att 21 C^vrier. Vn couAU dtretteur,
oomposft d'^lecteurs, de d^pnl^a ctde jcNimaliatBs ■^offganisa*
Dea notes Aiipnt publito dans les jonnaux. Le"Ten«-
deat-Tous, le depart, Tordre de la raarche pne fois airM^,
line conTocatiott fot adreaate aox jeonea gens das ^coles.
Les gardes natlonaux furent invito k ae joindre sans atmea
et par pelotons, sous les ordres de levra olfieiera, k lamap
nifestation, poor y maintenir Tordreet la prol^geraia besoin.
Le miniature aTait pris d^abord une altitude de neutrality.
U-disait ne touloir recourir iaucnne Tiolenee, ii aucune
mesure priTentive, k aocun d^ploiement de force arm^e
pour arrdter le banquet. II se i^senrait seuiement le droit
de faire constater ce qu^ii regardait comma un d^lit, par ua
commlssaire de police* uniquement pour donner aux tribu-
naui une oocauon de vider la question de l^lit^. L^op-
positioD) tout en pr^tendant que la question ^tait da resaorl
du parlement, avait accepts cette sorte de compronds!
Mais la Teille m£me du banquet, le ministire^ pr^tevtant
de la convocation qui tvait M faite des ttudianta «t dea
gardes natlonaux, retira Tengagement tadte qu*]! avait pria
envers i'oppositlon, et refusa aox con? ivea le dnoit de ae
F6unir. Cette nouvelle determination fut oonnue k la eham*
bre dans la joum^u 21. M. Bacrot sepr^ite k la tribune,
etbiterpelle leniilnist^re. M. DuchMel dtelarequ*ii a A main-
tenir la tranqoillitd publtque, que la lei est Tiolte par la
convocation de la garde nationale, et quetoute tentative de
rtenion ou de manifestation sera dissipide par la force arnvfe.
L*opposition, frappte de stupeur, se retire en d6sordre
ohei M. O. Barrot pour d^lib^rer. M. Ben7er emit reeuM
de?ant le danger d*un appel aox passions. M. TItiect pro-
posa de s*abstenir devant I'intimtdation; M. Barrot hteite,
tergiverse, adopte enftn i'opinion de M. Thiera et eatrahie
avec lui la majority des membres presents. Dix-buit d^t^
parmi lesquela on comptoMM. Dupont (de I'Eure), Biarie,
L'Herbette, MauratrBallange, Ferdinand de Lasteyrie, Ma-
thieu (de Sa6ne-et> Loire), Tlilard, Duveigier de Hauranne,
Lamartine, eto.» insistent pour que Toppoaition accompUsse
son acta l^gal de r^iatance en ne lalssant pas le penple ae
presenter seul au banquet du douzl^me arrondissement.
Troia pairs de France, MM. de fioissy, d'Alton-Sbto et
d'Harcourt son! du m^e avi^. Tous se r^unlssent cliea
M. de Lamartlne ; et pendant qu'ils d^iib^rent le pr^fet de
police fait afficber k toua lea coins de rue rinteidiotioB dn
banquet et la loi contre lea attroupementa. Cea alBcbea Ibnl
nattre pr^cis^ment les raasemblements. Une soiirde inqni^
tude s'empare de la population. La proclamation du prdfct
de police et celle du commandant des gardea nationalea de
U Seine sont commentte et arraebteen plusieursendroita»
Le soir on se r^unit autour des vendeurs de joumaux, ei
le mot de rfelstanoe vole de boucbe en bouclie. A mesure
que la crise approcbe, M. de LanoartUie devieni plus tn6-
branlable dans sa r^utioa. « La plafie de la Coacoide
dOt-elle ^tn dterte, disait-il encore k minuit, et toua lea
d^tis dttssentrila se retirar de leur devoir) i'irai seul an
banquet avee mon ombre denize mol. » Une demiheure
apr^, on Tint lui apprendre que les commissaires avaient
fait disparattce lea pr^paratifs du banquet, et qa*en se pr^
sentant an Ueo de rtenlon on ne trouverait qu*uue porte
eloaa.
Le gottvemement avait coqfiance dans Tissue de la lutte
qui se pr^parait. Soixante mille liommesde troupes ^Uient
concentre dans Paris et aui environs. Lajoumfe du 21 Tut
agitte. De nombreuses patrouillessilionnent Paris. Des muni>
tions de guerre sont distribu<&ea k Ja troupe« Le 22, des
■passes de curieux se dirigent vera la placode la Concorde,
oil des rassemblemenU existent ddjiu Le matin les joumaux
de Toppositioa mod^rte contenaient une d<k^fation de
M. O. Barrot et deqMelquesautres ^lembres de la gauche dy*
pistlqaepar laqaelle,daiislacrainte del'efAision du sang, 11$
tfiVRIER
annon^ient qtalla tiM(|ateidevdra^ahiteiiir de panttiiil
bAnquet, Uuasant an ponvoir la KapoBaabillt6deaea mews
et engageaient tous les bons dtoyensi aumelear exenqite.
La deputation dea ^coles, rtonie dte le malin aar la plaea
dn Panthten, ae forme en colonne et s'^bmile aax. cfaaats
de la Mar8tillai$e et du dimwr des Girondin$; gronie ei
route par une masse d'oovriers, elle se dirige vera la de*
meure de M. 0. Barrot, ruede la Ferme-dea-llatburina, puis
revient tenter le ai^ du roinistto des aCEiirea itrangferei,
qui est vigoureuaement ddfeodupar dea gardes munieipaBx.
La foule ae retire aJors vers la Chambre dea Depute ; mais
le pont de la Concorde tat barr^ par nn petotoa de gwdes
municipaux. Une lourde charretteest iaaete desoui et ewne
un paaaage; auaait6t le punt eat envahi , et lea lanHns de la
prudence aont eacaladte. Maia, k la t6te d*an eacndnada
dragons et d*un escadron de ^ude rauniclpale, te gteM
Tiburce S^bealiani, itommandant la l'^ divisioa militaire,
d^ge le palaia l^gislatff , et lea maaaes soni refottl^jus'
que sov la place de la Guncurde et dana lea Champa-ilystei.
Poor d^barraaaer la place, un escadron extoute une charge
qui ooote la vie ^ un bunnme et k use femme. Pendant ca
temps la chambre dea d^pul^a duwutait un proiel de loi sor
la banque de Bordeaux, et la chambre 4ea pairs refosait
d*entendre dea urterpellatiotts. Vera la fin de Ja stance da
Palais-BourboB, Mh O. Barrot desalt, an nom des d^-
tte de Topposltioa, une demande de mise en accusatioa da
miniature, conmie ooupaUe : 1*^ d'avoir trahi au debois
Thonneur etlea intMtodela France; 2'' d*avQir fanss^ ks
princlpes de la oonatitutfon, vfol^ lea garantiea de la liberie
et attent^ aux droila dea citoyena; S<> d*avoir> par «|e cor-
ruption systematique , tent6 de aubatiluer k la libre expraiF
sion de Topinloii pubiique les calculsde rmt^rtt priv6 et de
pervertir ainsi le gouvememient reprtfsentatif ; 4* d'avoir
trafiqu^ dans un int^t ministerial, des fonctiona pobliquei,
ahisi que de tous lea attribots et privildgea 4u pouvoir;
k* d'avoir, dans le m6me int^r^t, ruM les finances de Vt
tat, et compromis ainsi les forces et la grandeur nationalcs;
g« d'avoir violemment d^pouiU^ dea cAoyena d'oa droit
inhdrent k toote oonstitutfon libre, etdont I'exerdoa Jear
avaitdte garanti par la charte, par les lois et par les pr6o^
denta; 7* d'avoir enfin, par une politique contre-r^vola-
tionnaire, remis en question toutes lea oonqii6tes de bos
deux revolutions, et iete dans fo pays use pertorbation pro-
fonde.
. M« GubEOt ayant lu oet acto aur le bureau du prdBidert
redeaoendit froidement k s^n banc, Tair oalme el dedaigneox.
Vera la mAme beure , aux Tuileries, Lonis*-PhiUppe laisait
des jeux de mots sur les banquets, ejt un ddputd disaitca
plaisantant : « L'^meutoest dana Tair. a A qoatre beoras,
la troupe est harceiee^ les banicadea aont oommenoto d
abandonnte; les grilles do ministk^ de la nutfine sont en-
leveei presque sous lea yeux de la tr^Mipe; les grilles da
TAssomptfon foumissent de nouvelles armes ; rinsurrecliaa
se replie vera le centre de la viile ; les boutiques d'armurien
sont enfoncte. Le soir, le diant dea Girondins est antooae
dana la galerie d^Ori^ana ao Palais-Royal $ leadiaisea et las
baraquea des Cliamps-^lystes sont lacendides. A sept beu-
rea du soir , le rappel est battii dans te deuxitae arrondis-
sement; pen de gardes natlonaux so readenti Ja aiairis.
Dans la soiree, des barricades s*ei^vent dana .le qpiarlier da
Temple. On fond dea ballea, ma lait des cartoudiea. Les ln>a<
pes ont pris leurs positions; elles bivouaqueni dana la boae,
sous la pluie , devant leura feux k moitid dtdnts. Les bal*
les, la place du Carrousd, U place de la Concorde, les
quale , les boulevards sont remplis de soldats vcnua pout
la plu|»art dea foris, et d^k latiguda. A minuit, le eahne sein-
ble r^tabli partopt. Le 23, d^s dnq lieuras du matio, uM
grande agitation rigne dansle faubouq^ du Temple; leMa-
rais se couvre de barricades. Le haut de hi me Saiat-Oeail
et celui de la rue Saint-Martin ae fortiOent, afaisl qoe la nia
deCiery,laruedu.Cadfan, la rue du PetiiCarrean et 1|
me Ifeuve-Saiot-Kiialache.
F^VaiER
SM
•Peodaat q^ie la rMitaiice t'orpoisail^ on dormiit tcan-
.^Ue am Tiuteriei. Leote^ 9MM«tiiai avaU paroovu Iw
boalerarU U cravacbe A U main; U oa oroyait d*ftlioniqu*i
one tehauUbur^de fiiubogiv^fliaislas fapporte quil rccevait
de tons c6i6% lui firaot eoAn oomprendre la fravit^ de la ai-
toatioa. De bonne heure, le merondi , il deinande k parler
ao roi» et luieipose timidement rimminenoe dn p^dl ; Louia-
VhiUppe se prit k rire, et le traita de visionnaire. Lea rap-
porti du pr^fel de polioe, pleina de firanchiflo el de loyaoM,
noMHit paa mieux re^ua k la coor; M« Du|to Inl-nAmeeat
k peine ^oouU ; quant au g^n^al Jacqaeminol » il itait ma-
lade. Lea soldats soot baraaads.par dea marcbea et dea eon-
tre-marclies inutiles; dea r^meuta entieraannt ouMite dana
,1a distriballoD das vivrea. De npuveaux r^menta arrivent
a marche Ibrete et au^bentent renoombrement aana ajouter
aui moyena d'action. Le matin » le mar]6chal Bugeaud par-
court, an milieQd*un nombreox ^taUiqajor, una partiede
li lignedea bouleiarta; il re^ient aux ToUenas, et d^mande
la oooTocalion de la garde nf Uonaie, qni juaqoe 1^ avail MA
k pen prte oabli^ Depuia la rentrte dea ceadrea de Tempe-
rrar^ oil una portion de lagarda nationale avait triA d ffos
k miniiUreJ on n*avait paa os6 convoquer la mllice ci-
toyenne ; on ae m^ait m^me de la petite bonrgeoiaie armda.
Eofin, to 23 9 la garde natjonato eat couToqute ; on eapte
queles bommea liostileaau myiiattea'abatiendront de pren-
dre lea aimea ; maia lea jourqanx avaient engage lea gnrdea
natiooaox k paraltre k tour rang et k aaoyer la monarcbto
en demandant la rtfonne.
A roidi, toutaa lea togiona ae aont rasiambtoea dana tours
mairieg; rattitucto de la garde nationato diffto anivant lea
qoarliers. IMYOute iqI^ elto estboatile ailtouia; en^gte^
cfleesl froide et mdcontenta. Sur laplaea dea Petita-P^rea^
la 5* l^'on eat r^nnto ; une Conto immenae Tentoare aax cria
de Vive la r^/orme lAba9 GuisotI Un escadron de cuiraa<^
aieri s'^branle pour charge la Toul^i auaail6t lea chaaaeura
de la 3* togion se forroeni en carr^, et croisent la balonnette
devantles cuirBssiers, qui ae retirent laiasant aux gardea na-
tionaax , d*aprte leur prome^ae, Ic 8oin de faire ^Tacuer U
place. Au coin de la rue Lepelletier, to m^roe sctoe ae re*
BOQTelle : lea gardes nationauxde to 2* l^on arr6tont un
escadron de chasseurs qui youlaient aller prendre poaition
pr^de rOp^ra. Dans le quartier de la JBanque, les gardes
naUooaux saluent to troupe de ligne du cri de Vive la r^
forme! La troope r^pond : Vive la garde nationale! et
laisae paster. Partoot lea patrouillea de la garde nationato
Mot aocompagpdea d'bonmiea sana armeschantant la Mar*
t^'aite et to cl)ceur dea Girondins, Pourtant on se pr^
P«rait i prendre roffenaivecontre nnsurrecUon. Depnto midi,
Qae Tive fusillade se fait entendre dans le clottre Saint-
M^. Le penptoy mal arro^, ae defend avec Inlr^pldiU^. Le
combat dura to jusqu'^ qoatre beures. Dana to mating ^ lea
barricadea da to rue du Petit-Carreau et de la rue du Caire
aTaient^t^ enlevte par la troope. -
Cepeodant des estafettes arrivenl k T^tot-major etaux Tul-
kricsy et font connattre an roi la conduite de to garde natio-
Mie, qui se porte comroe m^dtotrice entra to population et
Itrojaut^. Au mtaoe moment, une dentation de la s* legion
▼enait remettre au g^n^ral Jacqueminot one petition deman-
daat le renvoi du mlnist^re. La duchesse d*Orldans accourait
aossi auprte du roi,le suppliant de sauver 1 li^ritoge de son
Ab. Une seule planclie de aalut sWrait encore ^ la royant^ :
il failait se jeter dans le mouvement, an risque d'etre em-
port^ par lui ; peut-^tre un retour lui ent-ll ramen^ to fa-
veor populaire et rendu une partie de aa puiasanoe. Mais
Louts-Ptillippe croyait encored lacliarte de 1830, et il tenait
aux Gcllons qu*elto avail cr^te. 11 <iUit peidu« Le eonseil
des mioistrea eat oonvoqu^ , et devant Tattitude de to popu-
btioQ il doane sa demission ; mais le roi penae encore pon-
voir marchander lea rtforincs et oontintier son gouveme-
nent personnel D*on autre c6l^, les d^ulda aMtaient ran-
dm de bonne lieure k la cliambre. Le Palals-Boorbon eat oo-
^ par dea (bro^ Imposanlaa. Ua d^pulds eux-rotoes
passent avee la plus grande diffieult^. C'est k peiiiie si to
mtiaiUe parlementaire peat lenr servir de sauf-conduit.
M. Vavimoiivrato adancepardes interpellatiotts ao mlnist^
aur Pabsenoe de tofpaide nationale. M. Guizot monte k to
tribune^ et declare qua la i«i , uaant de sa prdro^itive, vient
de feire appetor M. Motopanr le charger de former no nou-
veao cabinet. A cette rdvdtotion inattendue, dea bravos par-
lent di^to gancbe; lea centrea aont foudroy^ , et le mot de
Utohet6 est jetd k la face du gouvemement par ses souUens
ordinaires. La stence est lev^ aussit At; on se pr^dpite sur
les quaU, sur lea ptoces, dana les mes, poor onnoncer to
grande nouvelle. Des gardea nationaux et des aides de camp
monlent k cheval et parooorent les boulevards ; de tous c6-
1^ les bravoa telalenl. Poor lout le monde 11 est Evident
que le renvoi du rointot^ va mettre fin k Pinsurrection.
On fratemiaey on a*embrasae snr les boutovards; si Ton se
bat encore dana lea mea do vfoux Paris , Tarriv^e des oflB-
ciers d'ordonnanee fait tomber lea fusila des mains , et le
feu oeasade toutaa parts. BieotAI Pordreesl donn^ aux trou-
pes de rentrer dana leora casernes ou de quitter Paris. Exl^-
nutede fatigue, tos troupes ne pourrontplus revenir. Le
g^Bdral Frtont annonce k la garde nationale que pas un coup
de fusil ne aera tlr^dn cdt^ de la troupe; le peupto conduit
to garde nationale aux corps de garde o6 les prisonniers de
to joumte sunt ddtenus ; lea portes s'ouvrent, et lea captift
aont rendua k to liberty Le aoir, one illomination g^iu^nile
dctoire lea quartiers od Ton s*est battu dans le jour, et des
bandea ae rtpandent dans les qnarttors habits par la for-
tune en demandant dea tompiona pour cdl^rer la victoire
du peupto; mato larichesse hMte, etia voix du people se
perd sans Mio dana lea mea ddsertea du haul commerce.
Pendant ce tempa-to, le roi et M. Mold, qui venait
d'etre appeld anx Tuileriea, discutaient entre eux les condi-
liona de to formation d*un nouvean cabinet En sacrifianl
M. Guiiot, Louia-Phillppe s'dtoitsans doote flaltdde revenir
aussit6t il sa propre politique. M. Mold avail po Juger par
ses yeui de Topinion unanime de to population en fa-
vour de la rtforme dlectorala et parlementaire; il voulait
poser les bases d^una adminktratlon encore timide et in-
aufGsante, mala du molns ddgagde dea liens de la po-
litique personneUe ; le roi sa rdcria sur lea conditions qui
lui dtaient faites s il avail tout concdd^ , disail-il , m^me la
dignitd de to oouronne; queluidemandait-on encore? Vou-
lait-on faire causa commune avec lesennemis de l*^tot et
pr^piter to monarcbto vers sa mine? L^agitatlon produite
par tosbanqueta dtait, malgr6 la levde de boucliers popu-
laire, one agitation Notice, eausde par des ambitions en
qu^ d^un portetouilto; encore quelques Jours, et cette
agitotion serait calmde. A travers les managements et les
r6ticencea impoadea par ritiquettedeacours, M. MoldtA-
chait de faire comprendre k Loots- Pliilippe toute la gravitd
des circumstances et to ndcessitd de c^der. Le roi remuait
to t£te conune un bomme dont respritsnpdrieur ne se laissc
paa domlner par lea exag<$rations de la crainto , et M. Moid
dut se retlrer aprte avoir re^u Pinvitation d*un second ren-
dez-vous, mato sans emporter Peapoir d'auc^ioe concession . Un
instant auparavant , le due de Nemoura disatt au colonel de
la 2* l^ion : « Le gouvemement du roi ne fltebira pas de-
vant Pdmeute. •
La poputotion cdlilbrait ndanmoins sa victoire. Des pa-
trouillesse fontaux flambeaux, accompagntordechants popu-
laires. La musique des quelques rdgiments qbi sont encore au
bivouac se toil entendre; seulement , dans le cceur de Paris,
quelques liomroea du people ont refuse de rendre leurs bar-
ricades. Versdix heures une cotonne de quatre ou cinq cents
indi vidua, dont qnarante au plua ont des fusils, parcourt
les boulevards. Arrivds k Plidtel dea affUres dtrangeres, alors
. sur le boutovard des Capucines , ils trouvent ce boulevard
barrd par nn balaillott de troupe de Kgnaa el une compagnie
do grenadiers de to garde nationale. Dea gardea municipaux
sont cam|i^ dans Ic jardin du ministire , en aur^vation
du boulevard. Le masaa de ourienx dtail ^orme sur ^
400
FfiVRlER
point : hommetet famnias 9*7 promenaieot conune en un
ioiir de fftte. La colonne approche dans le carr^; nn petit
nombre de gardea nationaux se root h la t^, et la conduit
k la place Venddme par la rue de la Paix. Lk on force le
ministre de la jndtice I Uluminer Bapropred^faite. On revlent
h rii6tel des Capndnes pour renoaveler la mtoie plaiflanterie.
L*h6tel ^tt ^lair^ comme pour une rteeption; le mintstre
renvoy^ n'^it done pas parti. La foule s^accumulait sur le
boulevard. Un homnie portant un drapeau demanded par-
lementer avec le commandant de la force mtlitaire. Alors un
coup de feu part, on ne salt d'od, et blease le clieval du
commandant. An bruit de Texplosion , les gardes municl-
paux qui sont dans le jardin de rh6tel abaissent leurs fusils,
et font une d^harge. La troupe r^pond , et quatre ou cinq
feux de peloton abattent une soixantaine de personnes , la
plupart inolfensiTCs. La foule, effrayte, indignde, exasp^rfe,
se pr^cipite dans toutes les directions. On se bouscule , on
marclie sur des cadavres et sur le corps des bless^ ; quel-
ques personnes se pr^dpltent par-defsus les rampes dans la
rue Basse -du-Reroiiart, od Ton se heurte et se renverse.
Aucune sommation n^avalt ^t6 faite k cette foule qui sta-
tionnait paisiblement depuis plusleurs beurcs devant le front
de la troupe ; pas un roulement de tambour , pas un aver-
tissementn*avaient prdcM6 cette ^pouvantable fusillade a boot
portant. Bient6t le cri : « Nous soromes trahis, on nous
assassine, aux armes! aux armest »se fait entendre detous
c6t<^ dans Paris. Des lioromes effar^s, la t£te nue, ^cliapp^
a la fusillade, vont partout semer les details de ce drame. Les
chants de triomphe se cbangent en cris de vengeance et
d^appel aux arnics. La ville enti^re reprend son aspect morne
et sinistre. Les illuminations s'l^teignent; des groupes se fer-
ment menagants sur toutes les places, Hans toutes les rues. Des
barricades s*6liTent comme par encliaiitement. Partout les
maisonssont fouilldes pour en enlever les armes ; le tocsin
Sonne dans tontea les dglises , dont rinsorrection s'est em-
parte. Pendant ce temps la colonne qui avait ^t^ arrfttte k
riidtel des Capndnes revient avec des tombereaux sur le
Iteu du carnage pour enlever les morts. Elle j jette une dou-
laine de cadavres, et se dirige vers Tes bureaux du NcUional ,
k la lueur de torches. De la rue Lepelletier le tombereau, sur
lequel se dressent quatre hommes du peuple aux bras nns,
repart tratn^ ct ^lair^ de la m£me maniire, et va faire une
f tation dans la rue Jean<Jacques Rousseau , devant la mai-
son du journal La Rtfbrme^ suivi d*une foule exaspereo.
Enfin, le lugubre convoi s'enfonce dans les quartiers sombros,
pour ne s*arr6ter qii'a la place de la Bastille. En quelqius
heures toutes les rues sont barricades. Les arbres des bou-
levards tombent sous la hache. Des voitures sont ameti^
et renverstes aux coins des rues. Lescolonnesdes boulevarts
foumissent des projectiles. L*entrtedu faubourg Montmartre
devient une cidatelle. An point du Jour les barri^res se fer-
ment, et se barricadent. Les malsons de I'octroi sont sacca-
gtes. Les fils conducteurs des til^aphes sont coup^. Paris
se trouve compl^tement Isol^. Les troupes sorties sont d'ail-
leurs trop fattgutes pour pouvoir revenir. Pendant toute la
nuit, on s*6talt battu dans la rue Rambuteau et dans la rue
Transnonain ; le matin des dragons sont reponsste devant
une barricade de la me Cuvier.
L*attitude prise par le peuple avait jet^ I'elTroi dans les
Tuileries. Alors que le roi supposalt le danger ^vanoui, la
tristesse s'^tait empar^e de lui : « Pour la premiere fois j*ai
c&Ah devant T^roeute, disait-il au due de Nemours ; c*est
une abdication morale. » Vers dix heures , des d<(put<is
conservateursavaient demand^ k voirle roi. « lis anraient
trop de reprodies k me faire sur ma faiblesse, r^pondit-il,
]«! neles verraipas. » En apprenant TalTalrede rii6tcl des Ca-
pocincs, Louis-Philippe sorlit de son abattcment. « H faut
en finir, s^toie-tpil , et prendre toutes les inesures nteessai-
res poor sauver la monarchic! » Mt'content de la faiblesse
du g<^n^ral S<ibastian! et de la langueurdu g^niral Jacquemi-
not, lecommandementdes troupes est conllA au mai^cbal
^igeandp aioii que le coounandemeiit de la garde n*f<*>»«h
Cette double nomination, signte par le roi, eat eontraipife
par MM. DucbAtd et Tr^zd. Le marshal Bogomdest Mil
k combattre toergiquement insurrection. LegMralBa-
dean doit prendre le commandement de la cohNun di
gauche qui paroourra le boulevard , le gfe^ral Sdnrtiut
doit se mettre k la t^ de la colonne de droite , qui loegn
lesquais, pendant que le marfchal dirigera lui-mlnie Is
trolsitoie corps k travers le centre de Paris. Lea barricsdei
doivent £tre enlevtes k la baionnette. Le g^n^ral SAastiaai
observe que les troupes sont trop btigudes poor combtttn
de suite ; le roartehal Bugeaud consents lear donoerunpeB
de repos, ct I'attaque gfo^ale dolt commenoer k dnq benrci
du matin. Pendant ce temps-li , le roi avait ftit appder
deux fois M. Mol4; la seconde fols , M. Md^ fit rtpcmdn
quMl rteignait ses ponvoirs. Alors Lonis-Phitippe envojt
chercher M. Thiers ; celui-d arrive aux Tuileries k deox
heures du matin. U accepta la nomination du marfehil Ba-
geaud , mais k la condition qu'on retarderait Tattaque da
barricades. M. Thiers prdsenle ensuite au roi aa liste roiaiit^
rieile : le roi fait mille difficult^ sur les noma ; fl vent biffier
Tun, en ijouter un autre; il demande snrtout que le porta-
feuille de la guerre soit donn^ an mar^cbal Bogesud.
M. Thiers tientferme, et Louis^PhilippecMe, toot en se phi-
gnant des exigences du nou veau ministre. Le gdn^ral Lam 0-
rici^re sera commandant en chef de la garde natiottile.
EnfIn le mlnist^re est compost de MM. Thiers, O. Barrol,
Lamoridire, R^musat, Duvergier de Hauranne^ Loois-
Philippe veut envoyer les noms des nonveaux mtnistrei
au Moniieur ; mais M. Thiers s'y oppose , disant qull as
pent engager d^une manf^ definitive la volont^d'hommei
qui n'ont pointencore ^ consults. Au lieu de les aller cher-
dier , de r^unir tout de suite son administration , M. Tbim
se retire k quatre heures du matin, et le roi alia se ooodier.
Le matin , loin d^annoncer un changement de minist^,
le Moniteur <^talait la nomination du marddial Bugeaud.
Quand leroi se r^veOla , les Tuileries 6taient d^ oem^
d il pot entendre les premieres detonations de la fusillade.
M. Guiaotavatt passe la nuit auxTuilcries : en vonlant trsver •
ser la rue de Rivoli , des coups de feu le forc^rent k rebrousser
chemin. A sept heures du matin. M Thiers revintau di&tcaa a
la teted*un groupe de deputes deroppodtion,MM.Dovergier
de Hauranne, Cr6mieux, Lasteyrie, de Beaumont d La-
moriciere. La nouvelle de la nomination du roaddnl
Bugeaud au commandement de la force arm^e a prodoitaB
«fTet si detestable, que la premiere demande deM. Thiers (d
la revocation du marechal. Le roi revoque. L'ordreestdoao^
de faire cesser lefeu partout, mais en gardantles positioBs.
A cette heure supreme, Louis-Philippe discotait encore
les conditions du programme posees par M. Thiers; eofia,
en cedent sur tout, il dit au president du consdl : « Maio-
tenant, je puis etre tranquil le, je suis convert parvous
d par M. Barrot. « Puis it commande son dejeAner. £n
sortant de chez le roi, M. Thiers d M. Barrot monteat a
cheval; ilsdonnent aux troupes Tordre dene pas tirer, d
s'echappent dans les roes. La proclamation qui annonce leur
arrivee aux aflaires est lacdrde : « C'est done uoe abdica-
tion? » dit M. Barrot; « c'est peut-etro plus que cela , • n^
pond M. Thiers. La coor du ohAteau ed gardee par trois
mille hommes de troupes de ligne et par six pieces de caBun.
Vers neuf heures , des coups de fhsil partent de la raaistM
qui faisait le coin de la rue de T^dieDe d de la ma de
Rivoli. L'avant-garde del'insurredionassiege deji la goidd
de r£chel1e. Ta dncliesse d'Orieans se rdire dies le rof.
en ordonnanl d^liabiller aes enfants d de lesconduirecbo
la rdne.
Neanmoins, k dix heures d demie, on se rassefliblepoor
dejeOner comme dliabitude dans la galerie de Diane. A ce
moment, M. de Remusat paralt k la porte de la aalle I nag-
ger sans etre annonce, et demande k parler an due deMoot-
pensier. Le roi Tinvite k prendre place k Ubie, M. deR^
musat refuse; le due de Montpensier se leve; M. deil^*
musat lui parte a roix basse t bientAt tout b wm^^
FEVRIER
4C)f
AthaaL Le rol apprend que led soldate rendent lears armes |
iur les boolerards. Ausdtdt Tordre du depart est donn^ ;
mais M. de ChabanneBf dans la crainte d'achever la demo-
ralisation des troopeSy refuse d'amener les voitures. La
reioe applaodit k eette isolation. Qudqoes offiders propo-
seat de ooaper par des barricades les mes qui aToisinent
le pahis et de s^ dtfendre k outrance. Maria-iLm^Ue engage
)e roi kmonter k cberal; le roi adopte eette id^, et passe
la revae des troupes rfonies an Carroosel. La troupe Tao-
cotiDe am cria de : Vive le rcil Mais deux batafllons de
garde nationale orient Vive la rS/ormel Et en entendant
ce cri Lonis-PliiUppe reotre an chftteaa. Au m6me instant
M. Thiers rerenait demander la pr^sidence do consell poor
M. O. Barrot Cdni-d n'afait pas €b& plus beareux que
M. Thiers. Kntonr^deUM. Horace Vemet, Oscar Lafayette
et de qnelqaea d^pnt^ de Fopposition, fl avalt todIo par-
courir les booleviurds. Panrenu de barricade en barricade
JQsqa'ii U Porte-Saint-Denis, le cort4ie» qui m rendait k
rh6td de TiBoy arait ^t^ forc^ de rebronsserchemln. « Mes
boas amis, aTait dit M. 0* Barrot » nos efforts comnrans
rent emport^ Nous avona reconqois la liberty ^ et ce qui
Taut mieux rUonnftCet^. — Cela ne nous snffit pas, r^pond
Is people, nooa arons M tromp^ trop souvent > En ni6me
temps on bomme s^avance dans one attitude 6ieigique,
et (kit entendre que les conoessiona arrirent trop tard;
M. 0. Barrot est foro6 de retonmer sur ses pas.
Le Carroosel ^tait attaqn^ par tootes ses Issues. Les dl6?es
de I'feale Polytecbnique s'dtaient mtfte anx combattants.
La troupes , dfeoncertto par des proclamations sans suite,
sans liaison, qui leur annon^ient tant6t un changement de
commandant, tantOt nn changement de minist^, ne sa-
vaieot plus k qui ob^r; la d^rganisation ^tait k son
eomble; des r^fanents entiers mettaient la crosse en Tair
et renlndent dans leurs casernes; partout le people prenait
la place des troopes. Pendant que le roi terivait Tordonnance
qui de?ait M. Barrot k la pr^idence dn consell , deux
boDBDes, deus joonialistes, se pr^pitent dans le cabinet
de Louis-Philippe; c*etaient MM. £mile Girardm, de
la Presse, et Merroan, dn Constitutionnel : « Sire, dit
M. E. Girardin, les minutes sent des beures ; tous perdez
m temps prteieux. Dans nne heure peut-^tre U n'y aura
plus de monaichie en France. » Puis M. Merrnau d^iare
qo^il a Tu d^chirer toutes les proclamations et maltraiter
les hommea charge de lea r^pandre; il raconte ensuite
qa*k deux paa des Tnfleries, sur la place de la Concorde^ la
troupe Tioit de rendre ses armes : « Que liaire done? » dit
le roi en laissant tomber sa t6te sur sa poitrine. Un silence
de mort r^e dans Tasseinblto. Enfin, le due de Montpen-
der s'dcrie : « Sire, il Caut abdiquer. » Alors M. E. Girardin
roontre une proclamation toute pr6te ainsi con^e : c Abdi-
cation du roi. — R^genoe de la ducbesse d'Orl^ans. — Dis-
solution de la chambre. — Amnistie g^n^rale. » Le roi res-
tait atterr^ sur son fauteufl. A ce moment les Titres des
Tuileries fr^missent; une ftisillade 6date dans la direction
da Palais-Royal. A ce bruit, le roi se redresse et semble
sortir de son irrtelotion. « Eh bieni J'abdique, » dit-il.
MM. E. Girardin et Merman se retirent pour alter annoncer
I'abdjcation. Les deux Joumalistes se pr^sentent k la bar-
ricade de lame Saint-Honor^. On leur demande la signature
do roi. Cette demande est transmise aux Tuileries. Le roi
prend la phime, et lentement, tristement, il 6ct\i ces mots :
« J^abdique en foveur de mon petit-fili«, le corote de Paris;
je d^re quH aolt plus benreux que moi. » Le g^n^ral La-
noridto emporte cette fmille de papier. II se pr^sente k
la barricade dela rue Saint-Honor^, annon^ant I'abdication
do roi. On lul r^pond par les cris : La d^chdancet II essaye
da forcer le passage; son cheTal est tu^ sous lui, et lui-
loteie est bless^ an poignet
Depuis onze beures le combat durait sur la place du Pa-
lais^Royal, derant le poste du Ch&teau-d*£au , qui ^tait d^
faidn par deoi compagnles de ligne et des gardes munici-
paox, retranches derrito des meurtri^res crineltes. Lea
WCr. M La OOHTBRS. — T. IX.
gardes nationaux et le peuple tiralent de U cour du Palaia-
Royal et des barricades formte aux coins des rues adjaoen-
tes, sans pouvour entamer cette sorte de forteresse. L'exas-
p^ration 6tait k son eomble. Tout k coop on apprend que les
▼oitures du roi ont ^ amen^es sur la place dn Carrousel.
On y court : un piqueur est tu^, denx dieraux sont abat-
ttts ; le feu est mis aux Toitures, rt des hommes du peuple
les amtoent sur la place du Palais-Royal. On les accule ao
poste, un tonneau d*esprit de Tin est roul6 sur oe foyer ar-
dent, et Ton jette au milieu de ce crat^re les meubles du
Palais-Royal. La fusillade cdntinuait ponrtant derri^ la
Aimde ; mais enfin tout est d^vord, et le Chftteau-d'Eau n'est
plus qu'une mine Aimante, sous laquelle sont enserelis les
demiers d^fcnsenrs du tr6ne et quelques prisonniers du
peuple. Le roi en apprenant le peu de succte deson abdica-
tion aTait en efTet demand^ ses Toitores ; les Toyant incendier,
et d^posant les faisignes de sa grandeur ^Tanouie, il songea
k se retirer par one autre Toie. La reine, pile, Immobfle,
s'approcha de Mi Thiers, et, Taccablant de reproches amers,
lui dit : « Ah , monsieurt tous aTCZ allum^ Hncendie, et
Tousn*aTez pas su f^eindrel » M. Thiers d^umaUt^te, et
ne r^pondit pas. Louis-Philippe ayant change de costume,
embrassa la ducbesse d*Orl^ans, lui recommandant de ros-
ter, salua les assistants, oflKt son bras k la reine, et sortit
accompagn^ de M. C r^mieux. II s^en alia par le souter-
rain qui conduit k la terrasse du bord de I'eau, et traTersa
une hale de troupes de ligne et de gardes nationaux. ArriT^
au milieu de la place de la Concorde, Louis-PhQippe se
touma Ters quelques gardes nationaux, et leur dit : « II y
a dix-sept ans tous m^aTcz appeI6, je suis Tenu ; tous me ren-
Toyez, je m*en Tais , mais je n'ai rien k me reprocher. « L'at-
titude de la troupe et de la garde natlonale ^iait triste et
respectueuse, mais flroide et a^T^re. La relne portait la t6te
haute, et affectait une tranquillity impassible. Au Coura-U-
Reine, 06 Tenait de p^rir nn d^ut^ M. JolliTet , Louis-
Philippe et Marie-Am6lie montirent dans une Toitnre de
triste apparence, qui s'enfuit tots Saint-Cloud. Un groupe
d^ommes dn people s'^it aTancd Ters le roi, au moment
od Uallait mooter en Toiture. Un escadron de cuirassiers s'ap-
procbe; mais la masse est compade, mena^ante : die In-
tercepte le passage. La charger, e'est exposer le roi, car
un conflit appelle dea repr6sailles. • Respectez le roi 1 » s'^
crie le commandant. « Quil parte, r^nd une toIx dn
peuple ; nous ne sommes pas des assassfasl » L'escadron de
cuirassiers put enfin rejouidro la Toiture, et lui serTit d^es-
corte. Une seconde Toiture sulTait, emportant la ducbesse
de Nemours. Dana le tnjet des Tuileries k la place de la
Concorde, la ducbesse de Montpensier s*^gara et se perdit
dans la foule arm^ Cette jeune princesse ne connaissait
pas Paris ; elle erra seule toute la jourate. Ce ne fut que Ters
le soir qn*nn aide de camp put la rejomdre. Bf™* de Las-
teyrie lui donna TboopitalitS^.
Pendant que le ni a*enfhyait, la garde nationale arriTait
compacte autour du chAteau des Tuileries et le cernait de
toutes parts. Ce Tut alors que M. Aubert-Roche , lieotenant
dans la 5* l^on, s'aTanfa rteinment Ters la grille et de-
manda k parier au commandantdes Tuileries. Le comman-
dant conduisit M. Aubert-Rodie doTant le paTiUon del'Hor-
loge, 06 se trouTait le due de Nemours au milieu d'un
groupe de g^neraux : « Monseigneur, lui dit le lieutenant,
si le cb&teau n'est pas ^Tacu6 a Tmstant m6me, et remis a
la garde naUonale, un combat terrible Ta a'engager. » Le
due de Nemours se consulteun instant aTcc son dtat-major,
e( I'ordre de retraite est donn^. L'artillerie file par la grille
dn Pont-Royal; le doc de Nemours et P^tat^mi^or s'icbap-
pent par le pavilion de THorloge, et descendent k dieval
I'escalier qui mtoe au jardin. La caTalerie se retire, puis
IMnfanterie. La retraite se fit avec tantde pr^pitation,qu'oiJ
oublla de relever les postes int^enrs. Alors la garde na-
tionale p^nMro dans la conr des Tuileries, la crease en
fair; le people se pr^cipite k sa suite; iTre des fumte d«
hi Tictoire,il passe comme la foodre, brisant tout sur son
•5t
403 FEVaiEK
paMaifeu leg y«i0i, l^ flIacM, k» liistrfl9» l« T^onn^ i« ri-
(kmx M ioi«. |4» wms, le» T^iemeikUy l#s naublw to*
iw\ fV \w (Mise$f «t Vqu m ^t^ ku% ^ joie, ha fit*
«(:ax Jeu du trdntt «a rf»o¥TcUe. Ckfucm awnte ^ ton
tour Mr le l&vleail rpyiil» s'y iiut«lle» dkt wa mot, ^ c^
I9 placi» ^ UA autre. Tout It ooup, um 4^baiie jreteotit;
o'oa )« biiste de UHiig-PtuVppo qiu f i4e ^ 4cUtt : U loyaut^
Ttot d'((tro oxtoitte en edlsia. Poart«ui 1« pe«y[>le #*aiT6te
d^f aat r«pparteiiieii( da Ja 4iichMi9 d'Orltoa. lies poitraits
(}e la reUcy 4e la ducheMe 4'OrUaas at du prjoaa de Joiai-
yiiie ioni respect^; Wna aw)^ dea aotjras poenjiras da ia
(aniUa nayala float lap^r^* JPana la aalla de» roartcbaitt» U$
iifuiaa en pied da mar^chal Soult et da nar^cbal Bugeaod
aaut dtoirto* Ceile d« luarMnl Grouchy rafoit im coop
da Moouatta. l^ Chriat at lea omamaota da i'^gUM du
cbateao aoot raspeet^ et port^a ea trioiopliaii SauU-Kocb.
BieoUkt on $^9iim d*aikv brder le U^a^ h la place da la
Bastiila^ Pn ijnpronsa an cort^e; das Umbouri liatteot la
cbaraa; on aoit le» l)oulaTardfl, en traTartaot las bariicadas,
at sur la place dm marijrn da la i^obitton, le tr^aa, aa
darnier aoibUiiia da la royaut^» est nWuit eg candras anx
cria da viv$ Uk rifublique I JLa foyaaU, niatdriaMe daaa
un symMe* ast oUipria ea Imlocamta ao s^pia da la
libari^ La aoir, ie pemde 4aaflait aii» ToUarias, aw^ soaa
du piano da ia 4uctasa &• ]SaaH>ura, tenu, dR-oa, par la
fila d'uq anaiaa iniaifltre da Cbarlae X. Powtaot on pea
d'ordre fla aJUwa daoa la foula, Jae Tolaura aont puius da
nort. El artaapaoim la PaUM-Eayal est borribleqient diirast^,
das objeU d*art iont nia an piacae par dae barbaraa, 1«
caves floDtaaccagdaSy eti|uelqaoi e&a^« maoiaiit r^pom^,
souillant aatta Tictoic^ laaila*
Ual)aaiteadaspi«raatJa«bwalNne4aa4^t4s a'^taienft
iMiiuiABi rfSimiei ^ads lean Bideii resoeeiift : a la fifaeontm
daspakfyles laainbiwdalVwposilmTouluBaataDCQ^
adraasar das iaterpaUalioasat pouttar ^aasenblte a qualqoas
diHnonsfantionfl. Le orAiidaitf annoaiTii 4Ui'on atteiidait les
wamlire^ da latauUa i>pyatei auoaa «a viut (Jo oMssaga lut
aB¥oy4it la cbavihra das d^pat^; Ja messsgar Bsvint 4iw qaa
iaCbawbra das Mpoltfs apparteMlt an peupki La diaoibaa
das {Mors u s^ipara sana avok nan lait. ]>apaia midi, la
«Jia^AiDe des d^pNit^ <tait ateie. Ob ^tait anq^
vellas. if. Tkilara arrive. « Vooaaiaa miniataai » U arie un
groupa da d(6patte. « Ia marte moota, monta, » i^pond
if . TfaiflfSypalaU dtopaiatt. Ob oasait a* ast M. Odilon fiamt.
M. Sanaa t a qaittf IMtel da la pr^ddanoa. Eafin, ^9n
«iia faansi^ M. fiawal ouna la atenae pnUlqiiBf qooique
i'ocdra do jaar indlqiitt um raunlon daaa las boraaux. Le
jbaAC dea winistrm esl TidOy las tribnaaa sonit d^sertas. Les
d^aUs aoat k laors places. M. Charlea Laflitta daraanda
qua la cbaaBbra se d^aca an panmanance. La stance reete
au^paadne. Uji oOclar arriTa» pariaaa prdsideaL M. Saniat
r^dama le siloice, et annonce I'amvte 4e U dwcbesse 4*Or-
Itaa. ISo aCnty la priuoassa paralt tenanl d'ona mam le
aomla 4a Paris, da Taatra le due 4le Gbarlras. fiUe vleat
«a plaoar aalra aaadaux ealants, an miUan de llitoieycia,
^ on Aiiteuil at des cbauas oot did pr^pac^. Le due de
IKaBMNiffs, qualquas afliaien at des gardes aatlonaui fao-
aoospsgnaot Lsprfacewe est pale, sa iignra est dtfaite, dea
lannes cooleot sttenciaaseBseBt ear eon Tisage, malgra iaa
afforta qu'elleiyt pour Iaa relaair. Le due da Nemowa, en
cosliame de ttcatanant gfo^al, sa tiant dabout darri^ le
lauteuH da la dudiesse. Sa figura eat cahna. Un profond
silanoe a^a dans rassambUe. II semble que persooae
a'Qseftarlar. « La parole est a M. Dupin, » dil la president.
« Je ae Tai paadnaaudde, » r6pond le procureur gtoaral ,
qui avail uncBd la oomta de Paris 4 la diawbre. Cependanty
pfas3d de questions, il monte k la iribane : « Youe coo-
Raifisex,dil»il» la situation de la oapitala , las maalfosUtions
qui «Bt«u lieu; elles onteu pour r^sultat I'abdicatioo de
h. M. iAoiM'Uibppa , qui a dMar^ an mame f empa qutl da-
potait te pauToir, et qu*U en taissait la libra transiaisaion
aur la tMa du eoBla da Parisy avae bii^anaa de il"" la <»•
cbessa d*Oridana. • Gas parolee soul ^^^V&m oar de vim
acalamations dana lea centres : On crie : FIm £1 ruil rise
l$wm$$ da Pmriil Fiaa la r^an/a/ U dtaila alia giadie
gardent la aiiance. M. Dupin aioute : ■ Messlears, vos so-
danatiooa, ai prdotassas poor la nouvaau roi at pour ma-
dame la r^gaata, oe aont pas las pramiiras qui IWatta-
luae; alia a traverse k piad las Tuilarias el la plaeede U
€onoofde» aaoorlda psr la pauple, par la garde nalioBile,
aspripiant ca vara ooium 11 art an food da son coor, de
n'admNatmar qu'avac la santimfnt profond da llnt^rClpQ-
biia» du vara national, de la gloira at da la prosp^ de
la Fnoaa. « M. Sanaet vent oonstatar les aadamatioosaBi-
nioas ^ la cbaasbn, maia iaa artrdmitas pratertent; d
des axclamalions parteal daa tribunes qui sa aool iciasilia
depuis I'anivae iA la dnfhessa.
La piaoa da la CQncofde,qaa das pastes de gardes maai-
dpanx avalant ddfandue le matfn, dtait aa pouvoAr du people.
Una fois la piamiar pasta pris, la g^ndral Badeau avail bit
folr les gaidas du second; et il avail (aitaeseer le fee deli
troupe. Lea aoanhattants arrivaient done sana giABe |asqa%
la Ghambra das IMpul^ Le silence ne a^atak pas radrii,
que la Gbambra dtait envabla par dee bonunas armte el
par la garde nationala. I>ea jnterpdiationa asaea vivas spat
^bsngftas antra le dHcde Kamonrs at lea nouveaux veaas;
caux-dy ear I'obaenalion da qudques d^puate, fiainflnt
par recoler jusqua dans lea aonluba sHute a drotteaia guidie
da la tcil)iuia.ii.Mai«as'^anoei la tribuna; malsllnepeut
obtour leaUenoa. if. da Lamartina iadiqua da la DHia qi/il
veal pariar. II deasanda qua ia adanaa aoil au^andne. Le
prteideni dddaia qua la adaaoe sera suspandua jusqo'l ee
que if "^ la dudiesse d'Oddans at la nouvaau rol aa eoist
iwtiiite. Un gnuipa da ddpul^s eptowa la prinoassa; Is dec
da Namonrs insista aupras d'aUa poor qu'alla aa retire. PIk
oouragaasa qne le pASsident, plus polttiqua qua sas aaui;
son coMur iui dit q^ la tempades ietioas est paaaa, at qat
pour saavar la eouranna da aon file II ne fani pas quktcrli
place. «if"* laducbasaa dMta raster, • dit if. UieibslU.
f Qu*aUa reste, dk le gtedralOudinol, on acaoaapagaoos^s
oil elle vent adar. »if. 0.fiarralentBB;maia M. ilaheec-
cupe la tribune, at rappelatti la Id qui aouAra la r^gcncel
if. ia due da Hemaurs, 11 aanlieni qn'on doil*BQmnier aa
gouvanenMoft pfldvisaine poor aviaar k la sitnation el ra-
meoer Tordra dans ia oap^Ula. Dea braius acaualllent cm
paroles, qui aont appa|itea par if* Gcdmiaux. « On sM
Irop praMd en laaa, dil Tavooal isntfta, e'ael pour oda
quU a lattu reooMuencer en laaa. Lapropadtion qui voos
est Idta violanil la id qui est d^ portda. Poisqna nou
en sonunes arrivda an point da anbir una rdvolulkm, coa-
flons-nous an pays. Je propose un gouvanaaaaol provisoire
dednq membres. » if. O. Banrol faitappd aux aantimeoto
g^n^caux. « Kotra devoir est tool Irae^ dH-ll. La oourouoe
de JuElat repose sur la lata d*una fiBmaaa el d*un aniant >
Da vivas tfThmt^^* partant du centre. La dnchease dX)r
Idans aa Ifeve, salue, fail aahiar son file, at Indiqae dt
^aste qu'dia vaul parler ; mais aa voix sa pard dans le
tumulta, et la princessa sPaffaisaa sur eon fiuileuil ao re-
gardant son enfant
A ce moment if. da Laroaha|aqualdn a*torie an dievant b
voix : « ifeflBiaun, aoiourd'bui, voas n*atos riau id. » Et
aassildt une foule nombrensa cnvabit U aalle. Des drapeaax
soni ddploff!a, el la cbaaabra rdantil des cris : « Pas da
rigencel plus deroyautdl » Un hommedu paupla ^ampare
da la tribune, el prononca un disoours aix Ton anlend le nwt
de rdpubUque. La dudiesse d'Oridana est entratude avec sei
enfants k rendrdl le piua devd dele duunbre par ceux qei
I'entoureot; on esp^re que le flat populdae ne moolerapas
jusqu'aux gradins du centra gaudie. Alors unasaaul asl iivri
contra la tribune; griice k sa foree afhMtique, if. Ledru-
RoUin en r».sle mattre. « Aunom du pcupla, pstftout an ar-
mes, mattre de Paris, quoiqu'on lasae, dit-il, je vteas
vrotester aontre Tospaee de gouaarmaiieni qu'on asl vsna
ffoposar A aalle MMwa. Pas da a^eoea paodbla... Aiqeu^
FlfiVRIER
iliiii le pays est deboot, et Tons ne pomra rien (aire uns
to eonsalter. Je demande done , pour me r^umer, un gou-
yeraeoieDl proTisoire^ non pas nomm^ par la cliambre, mais
par le people; on gouTeroement provisoire et on appel im-
m^diat k one eoiiTentioo qui regularise les droits du people. »
M.de LamartinesuooMeauc^^bre tribon ; Ini anssi demande
im goavememeat provisoire , un gouvemement qui ne pr6-
jvglB ria^ nide nos sympathies ni de nos col^res, sur le gouver-
nement d^finitif qo*il plaira an pays de se donner, qu^nd il
aura M eoosnltA. « Le gouTememeut proYisoire aura pour
missloa i ijonfe le grand orateur , pour premiere et grande
misaioB, d'^tabUr la tr6?e indispensable et la paix publique
entre lea citoyensi deuxitaiement de preparer k Tinstant
les mesures u^cessaires pour convoquer le pays toot enUer
et pour le consulter, poor consulter la garde nationaie tout
ODti^f tout oe qui porte dans son titre d'bomme les droits
du dtoyen. »
A oet appel au suffrage universel > des coups de fusil r^-
pendent daos les couloirs et dans les corridors. Les portes
des tribunes tombent sous les coups de crosse. Une foule
d*bommes eneore eni?r6s de I'odeur de la poudre et de
rardeor da combat inonde les tribunes. Un d'eux sepenche
sor la rampe, et ijuste le president, qui n'a que le temps
de diqMraltre sous son bureau; un autre met le due de Ne-
mours en Joue; mais un de ses camarades lui fait relever
aosaitdt ie canon de son fusil* La pamques'empare des de-
pots du centre; tons s*enfuient La ducliesse d'Orltos est
entrain^ malgrd elle jusque dans la salle des Pas-Perdus.
Dansle tnjet elle est s^par^deses enfents; le duo de Me-
moors lutte ausei^ a? ee ses officiers, oontre un groupe qu*il
parrient eHfin k traTerser aprte avoir perdu ses decorations
et sea ^paulettest Un garde national porte dans ses bras le
cemtB de Paris, et le jeone due de Chartres^ renvers^ sous
lea grading est ramasse par un huissiery et conduit plus
tird chei M. de Momay. La duchesse d^Orldans avait M
coBdnite h VMUH de la Presidenee; elle prit une voitnre
qui la oondulsit aui Invalides. Le lendemainelle quitta
la France. Lofsque le due de Nemours fut parvenu ^ les
chflveuK en d6serdre et les liabits d^cliires, dans la salle de
la Paix , tm bidssier le oonduisit dans un des bureaux ; U
il revttit un umfonne de garde national, et disparut. C'est
ainii qn'en mofns d'one beurela temp^te avait disperse les
membres de celte fomille royale qui se oroyait si puissante
qu^ques {outft aoperaVantt
Mafs pendant que les difnli6i ftilcnt de toutes parts, le
peopte eontiteue k s'entaaser dans la salle des sesooes ; M. Du-
pont (de I'fiure) monte an fsuteuil^ au milieu d'un vacarme
dont il cat impbastbte de se (ilire one idee. If. de Lamartine
cat tim|oors k la tribune ; il fkil des eflbrts inntiles pour se
Wfte entendre. M eUtend le cri de Vive la rejpuMiftte /
« FrenoBs la place des tendus; » s'eerie one voix. « Plus
de Bourbons; un geoVemenleltt provisoire, et ensuite la re-
pnbliqne, » reprend une antra voix. « lis ne rauront pes
Toie ; c'est nn prMd rendu^ » repond M» de Lsrochcjaqveldn ,
qui »*& pis qnilte la ateice. M* Cienienx reussit k falre
eomptendrs que to president vafaire eennattre les nems des
membtes dH gonvemanent provisoire. MHie cris s^etovent k
to Ibis poor fidaner le sitonee^ et ne foot qu'augmenter to
toMolln. Atovs en l^atise d'ecrire en gree caractires to nom
dn plttsleolv membres inr une fienille de papier qn'on pro-
ntee dans rAseetaiMee an bout de tobaionnette d'un msil.
L*aete«r Botage erto : « A Theytel de vHto! » M. de La-
■uirtfoe eoootie ce cnnteil ^ et sort aceompagpe d'un grand
nmttHra de dtoyens. Aprte son depart, M. Ledro*RoHm
pnrle au mitteil de l^tetfioni puis, nn demi-silenee se r^-
Msftant par ihioments^ H lit les noms proposes comme mem-
bres dn gewemement ptbvisoire i MM. Dupont (de TEere),
Arage^ liamartine^ Ledhi-ReUin eont adopies sabs recla-
matfoB. Attx noms de MM. Marie » Bethmonti Cremteux,
GMi^e Lafeyette, n«e vive discussion s'engage. « Pas Gar-
nggNPagtet a*«criemie voix. II est nmrti to bon. » -« « Vons
veyea qirancen dea uiembres de voire goovemcnieiit pro*
40S
visoire ne vent to republiqiiel Vons serez trompes commo
en 1830, » ^oute un ei6Ve de r£cole Polytecbniqne. M. Le-
dru-Roliin se decide k son tour k partir pour rb6tel de ville.
Tout le monde sent que c*est to que vont se jouer les des-
tinees de la France. Le peuple se retire aussi du palais U-
gistotif, non sans avoir dicbire le tableau qui represeqto
Louis-Philippe pretant serment k to cbarte. La royaute,
respectee dans ses dernieiis representants, est profkn^dans
ses images. Cependant un ouvrier s^eiance k la tribune , at
pronooce ces moto : « Respect aux monuments 1 respect
aux proprietesl Pourquoi detruire? pourquoi tirer des coups
de fusil sur ces Ubleaux? Nous avons montre qu^il ne tout
pas malmener le peupto ; moutrons maintenant quele peupto
salt respecter les nionumenU et bonorer sa victoire ! » Ces
paroles sent couvertes d'apptoudisseraento, et la salle est
bientOt evacuee.
Pendant ces discussions, M. £tienne Af ago s*emparait
de rh6tel des postes . et se nomnuint directeur de sa propri
autorite, preparait le depart des depeclies republicainei.
M. Caussidiere s*iastoUait aussi li la prefecture de police.
Nulle part la revoiotion ne rencontrait de resistonoe4 En
arrivant k rh6tel de ville M. de Lamartine et ses coU^ues
trouvirent to foule occupee k proclamer un gouvernement
provisoire. Un autre gouvernement s^etait constitue an
bureau du National, et avait ete amende au bureau de la
R4forme, Les secUonnaires de la Societe des DroiU do
THomme en avaient organise un autre k to prefecture de
police. Ces quatre gouveraements se rencontrereat face k
face k llidtel de ville. Apr^s quelques instants de lutte et
d^hesitotion, ils se confondirent en un seuL Mais une nou-
velle foule arrivait et remettait toot en question. Eniin, to
gouvernement parvint k se refugier dans une salle obscure i
et k oommencer une deliberation de soixante heures qui
va donner de noovdles bases k to forme democratique
de la FranoOk Le soir toute la population de Paris, etait
transformee en soldats. Les hommes do peupto, armea
avec les fusils de to troupe, se reunissent aux gardes na*
tionanx pour defendre les banicades. Sur tons les mooomento
pobUcs on ecrit : Respect aua propriit^^ naUonales, La
formule republicaine t lAberti^ igalUi^ fratemUS defend
I'entree des temples et marque T^sprit de la revolution. Les
Tuileries sent dedarees ffdtel des Invalides civHs^ et
oommencent par servir dliospice et de lieux de convales-
cence poor les blesses de fevrier. Des troncs sont places pris
de cheque barricade poor reoevoir les ofTrandes; I'ordre
paralt se retoblir» Bientdt le fort de Vineennes se rend k to
population I et reconnatt to gouvernement provisoire. LeS
forts deteches font acte d'adheslon , et le lendemaln toute
to troupe obeit au nonveau rainiftre de la guerre.
Le gouvernement provisoire etoit enfin compose de
MM. Dupont (derEure)i president, de MM. Arago, La-
martine, Ledra-Rollin, Cremieox, Marie, et Garnier-Pagte.
MM. Armand Marrast, Fiooon, Louis Blanc et Albert, d*a-
bofd acceptes comme eecretoires du gouvernement provi-
soire, finissent' par en devenir membres titulaires. M. Pa-
gnerre prend to place de secretaire^ Un ministere se cona-
titue t il est compose deMM. de Lamartine,' poor les alfai'
res etrangferes; Ledru-Rollini pour Plnterieur; Arago^ pour
la marine; MariOi poor les travaux publics; Cremieux, poor
la justice; Garaier-Pages^ pour lea finances; Carnoty pour
riBstrnctioB publique; BetlmiOBt, pour to oeramerce. Aprto
to refus du general Aedean» M* Subervto est eppeie au mi-
nistere de to guerre, et M. Garnier-Pages^ devenn maire de
Paris avec MM. Recurt et GNioard pour adjoints, toissa to
portefeuille des finances k M» Govdcliaux^ MM. Cauesidtore
et Sobrier euient quaKfies dc commiasaires du gouverne-
ment Ala fyolioe; le general Cavalgnac etait nommegouver-
neur de TAlgerie^ el M. Oourtato commasdant de to garde
nationaie. Oes nominattons circnlatont to aoir memo du M
fevrier dans Paris> et lui rendaient quelque IraaquiUite. La
multitude abandonnait l*h6tel ^e ville. oti one salle rece-
tait les morts. Des volonlaires slnstallaicat pooi^ to defend
' 5f.
404
FfiYRIER
du gouveraement proTisoire. Une proclamathm annon^it
que le toru du gouTernement provisoire 6tait pour la rd-
publique; niais que la forme du gouTemement devait dtre
lyoumte jusqu*^ ceque la France consults pfit faire enten-
dre sa.voix. Le 25 on 86 r^unit detoutes parts, et une lon-
gne manifestation Tint k I'hdtel de Tiile crier Vive la ri-
pubUquel Albert lut ^ la foule une proclamation par la-
quelle le gonTemement provisoire s^engageait k garantir
rexistence de rourrier par le trarail. EnQn, un groupe arm^
paralt, et ae pr^sente k la porte de la salle des stances, o(i
Ud^ploie on drapeau rouge, symbole de Tunit^ r^olu-
tionnaire. Mais M. de Lamartine parle k oette foule hostile ; et
aprte des elTorts inouis, il la oonvertit au drapeau tricolore,
dmbltoe de la liberty, de T^galitd et de la fraternity dans Tn-
nit^ Le mtaie jour le drapeau rouge disparatt des barricades.
Les oouleurs repremusnt dans le drapcan tricolore Tordre
qn'elles araientsousla premitor^puhiique; maisbient6t on
rerient an drapeau deremptre. Enfin, le gpuTernement proTi-
soire proclame la r^publiqne, et la royaut^ est abolie. Les
barricades s'ouyrent pour laisser passer les approyisionne-
ments.
Une fois install^ k rh6tel de viUe, les membresdugou-
Ternement proTlsoire avaient fait taireleurs sentiments per-
sonnels derant Tlnt^r^t commun et le besoin de r^tablir
Tordre et d'^viter la guerre civile. lis se regardaient cha-
cuncomme le repr^sentant de quelque partie de la popula-
tion. M. de Lamartine rassurait la classe bourgeoise;
MM. Ledru-Rollin et Marrilst tranquillisaient les r^publi-
cains formalistes ; MM. Dupont ( de TEore ), Arago, Ma-
rie, Crtodenx, Gamier-Pagte donnaient k la fois des ga-
ranties k la forme r^publicaineet & T^tat social; filM. Louis
Blanc, Flocon et Albert promettaient aux r^ormateurs une
part l^time d'influence. Mais dans les deliberations ce de-
Taient 6tre des discussions sans fin, entre des bommes d'o-
rigines et d*opinions si diffi^entes. Comprenant que la d^
mission de Tun d'eux serait le signal d'une explosion, ils
oondurent une sorte de trdve au nom du peuple, et se pro-
mirent de se faire toutes les concessions imaginables pour
maintenir la palx publique. Cest \k ce qui explique ces d^
crets empreints Jusqu'li un certain point d*un esprit con-
tradictoire. L^un 6taitooncM6 pour obtenir i'autre. Le droit
an traTail ^tait concM^pour retenir le drapeau tricolore; la
r^publique ^tait prodamte pour renverser les barricades.
En moins de ringt-quatre heures le gouvemement provi-
soireavaitdissous les chambres, llcenci^ la garde munici-
pale, reconnn le droit ^'association, dtor^t^ la formation
de Tingt-quatie bataillons de garde nationale mobile, faiit
rendre la Justice au nom du people francs, rendu la liberty
aux detenus pditiquesy aboli la peine de mort en mati^re
politique, sapprimii le timbre des Jonmaox, et dter^t^
Torganisation d'ateliers nationaux.
Le soir du 25, la Tille rempla^it les r^verb^res cass^
par des lampions ; la population Tdllait encore. On ne sa-
yait ce qu'^talt devenu Louis-Philippe n! les princes. Per-
sonne ne s*en pr^occupait; oependant on restait en armes,
bien plus pour sunreilier les actes du gooTernement pro-
▼isoire que par cnunte du retonr da roi. Au dehors, des
bandes d'liommes armte se portaient sur Neuilly, sacca-
geaient le chAteau, Tidaient \k caves et mooralent an milieu
de Pincendie qu*ils avaient allum^. Le chAteao de Soresnes,
appartenant i^ M. de Rothschild, ^tait ^alement incendi^;
les ponts d^AsniireSy de ChaUm, ^taient brAlfe ; plusieurs
stations de chemins de fer ^talent d^fastte. En s*61oignant
de Paris, la rdrolution allait devenir une guerre sociale.
AustitAt des Tolontaires sVrganisent, et, sons la oonduite
des jeunes gens des toles, on court sau?er la France de la
barbarie. Le goureniement provisoire abolit le^ titres de
noblesse, et le 27 f(§?rier il proclame publiquement la r^pu-
Mique sur la place de la Bastille. Pendant ce temps Louis-
Philippe errait sur les cOtes de U Manche. Parti sans ar-
gait de Versailles pour Droux, oil il se ber^t encore de
Tespoir d^ulie r^gence, il apprend par iedue de Montpensier
le rteltat de la fktale stoce de la chambre des d^potte J
alors toote la familleroyale se saure incognito vers les bords
de la mer : Louis-Philippe a coup^ ses favoris et mis des
lunettes yertes, en oouyrant le bas de son visage d^nn ca-
che-nez ; enfin, aprte trois jours et trois nutts pass^ en quel-
que sorte il la belle ^toile, chasste de yille en ville, la la-
mille royale put s^embarquer sur on bAtiment k vapeor aiiglats.
Le due de Nemours se dirigea vers PAngleterre par Bou-
logne. La duchesse de Montpensier pot prendre le mioM
chemin. La duchesse d'Ori^ans ^tait partie poor I'Aliema-
gne. Les ministres Dudifttel, Goizot, et de Montebello s'en-
ftiirent aussi k Londres, les autres s^en all^rent en Bel-
gique. La cour d'appel a?ait e?oqne contra eox dm poor-
suites, et Gaussidifere avait fait aflicher I'ordre de leor ar-
restation ; mais aucun ne fht anM.
La r^publique avalt ^t^ reconnne a?ee empressement par
le ministre des l^ts-Unis, les autres puissances suiTirent
cet exemple; et d'abord les ambassadenrs strangers foreol
d*ayis de rester k leor poste en attendant les ordres da leors
gouTemements respectife. Dans on manifeste k l*Earope,
M. de Lamartine posa les conditions de la France nooTdle.
Elle ne yeut point s'agrandir. Elle ne fera pas depropagande.
Si elle se croit mAre pour la r^publique, elle est loin de
youloir imposer cette formede gouyemementaox aotres na-
tions ; mais elle ne saorait cacher ses sympathies poor les
peoples qui youdront entrer dans les Toles du progrte et de
la liberty A ce cri fratemel, la r^yolotion Mate en Italle
et en Aliemagne; Milan, Venise et Palerme donnent le si-
gnal; Yienne et Berlin y r^ndent. Les trtees craqoent de
tootes parts. Pour se d^barrasser des questions soeiales, le
gouyemement proyisoire dter^te Torganisation dVine eom-
mission pour les trayailleurs, pr^dte par MM. L. Blanc
et Albert, et compoe^e des d^^o^ des ooTriers, puis des
d^^gute des patrons, ainsi que de tons les bommes qui se
sont occupy d*6conomie sociale. Ces sortes d'assises do
travail s'oovrent le i*** mars ao Luxemboorg, dans Taa-
denne Chambre des Pairs. La commission obtieot on d6crot
qui limite k dix heures la joum^ de travail. Les discossions
dn Luxembourg jettent bien vite le trouble dans le pays.
Le travail sVr^te dans les manufoctores; les ateliers na-
ti onau xprennentone extension formidable, et pasaentdans
les mains de meneurs dangereox. Cependant des fStes sVm--
ganisent, et, sans le secours de la police, des masses dior-
mes de baionnettes drculent avec ordre dans Paris an oon-
voi des victimes, k la distribution desdrapeaox, et A la ftte
dela Fraternity. De toos c/tAiA des clobs s'oovrait Le
ministre de TintArieor envoie des commissaires en province
avec uneautorit^ r^volutionnaire. Des drcolaires makdroi-
tes, des bolletins irritants menacent d'imposer le gooverae-
ment des tribuns au pays. Les r^bUcaliis dootent de leor
eeuvre, certaine au d^but La resistance a^organise. La laa-
gistrature perd son inamovibilit^, les offiders gMraox
perdent leor ^t garanti par la loi.
Des corps arm^ sont reorganise ; deox bataillons de
garde republicahie sont formes poor la police de Paris eC
la garde du gouvemement provisoire. Dibs gardiens de Pa-
ris prennent la place des^dens sergents de ville; mais la
troupe est condgn^e aux portes de Paris, comme on ins*
trument de despotisme. Des arbres de la liberty sont par-
toot plantes avec I'appul de la garde i^obile et la bMdic-
tion do derge. Le manqoe d'argent a fait reooorir aux
moyens extremes; il a fallo order on impdt extraordinairB
deqnarante-einq centimes adidtionnels ao prindpal
des contributions directes, donner coors foro6 aux billets
des banqoes r^onies tootes k la Banqoe de France. On me-
nace demettre on impdt sor les revenos; on diminue, il est
vrai, nmp6t do sd, on supprimerexerdce, on menace roc>
troi ; mais la province ne vdt Ik-dedans qa*un sacrifice ca
faveurde Paris ,car en attendant on continue k peroevoir ki
contributions dans leur andenne assiitle, et avec une ri-
guenr noiivelle. Les travaox cessent, les denr6es4ombeBt k
un bas prix extraordinaire; tootes les valeun balsieBii
FfiVRIER— FEYDEAU
poor ae procurer du nomteire, on porte des masMs do 1116-
teoi prMoax aux bMds dea monnaies. Lea atelieraae fer-
ment, lea bootiqiiea ae tidentp la iaiUite ae promtae partoatp
malgr^ la aonia accord^ ain ^ch^ancea ; la propri^ti (ait dea
pertei6ioriiieay etneaaitlaire anconaaciifiGeatile. M.Marrast
d6daie quale goaTerneoient ne aauralt tnterTemr dana I'ex^-
cotiondea eontrtta prir^. Mdanmoina, lacontramte par corps
est abolie, et mi esaai d'atelier social est teat6 dans I'an-
Qemie prison poor dettea. Le aang coule dana plosieora
Tiltes. La reaction Ta profiler de cet 6tal de choaea. Chaqoe
autorit6 posaMe one police sp^aale. Le ministte de Tin-
tMor, la pr^feetore de police, la mairie de Paris, le mi-
mat^ dea affaires ^trangtoa, ont chacnn dea aorreiilants
^articDliers. Partoot on se m^fie.
Uo jour on supprinie lea compagoies d'^te dans la garde
Bitionaie. Les booneta k poil a'irrltent de cette mesore; on
ae Teot paa monter la garde aTec dea inconnua. Une d^-
moostration est organist pour r^clamer centre cette me-
sore. Le commandant Courtaia arrdte la manifeatation, et
traite d'^meti^ierf ceux qui en font partie. Le jour auivant
oae oontre-manifeataKon de plus de cent miile bommes
arrife k l*b4tel de TiUe, et impose an gouvemement proTi-
soire la remise des Sections. Faute irreparable t Le lende-
maindelaTictoiredn peuple,U>otesle8 tiectionsdeTaientdtre
r^abUcainea et progresaivea; deux mols apvte dies 6taient
hMliles et rdactionnaires. Les duba sent alora euTahia par
les andena serriteors de la monarchic. On rend hommage
au talent, on eroit aux intentions: on admet les r^pnblicains
da lendemain. Pendant oe temps qndqoea duba deriennent
exigeanii et oppressenrs. Les andena conspirateurs sUmagi*
nent que d?un toor de main ila renyerseront ce goo?eme-
ment prorisoire tellement tiraill^, qu'il y a lieu de croire
qua qudqnea-uns de aea membrea seralent bien aises de
le ddbarrasaer de leura coll^ea, aana avoir poortant
la force de jouer k Jen dtourert dtoisaion centre ddmis-
siw. Dea bruits ^tranges drculent Une manifestation ma-
gaiique, on toute one unit la garde nationale defile apon-
taa^ment derant rh6td de fille aux cris de i A bas la
CDflMMcnlfiesI donne une force r^elie au gouvemement
proriadre, qui n'en sait pas profiler. Chacon se prot^e
tour ^ tour. Le paratonnerre conspire a?ec la foudre, soivant
Teipression de M. de Lamartine. D*un signe, M. de La-
nurtiiie serait le mattre de la situation; mais il n'ose : il
payers eeCiD h^Uation par la perte dela pluagrande dea po«
pttlaril^. A IMtranger, on ne aait (vendreaucune initiative.
Malgri la drculaire dn ministre dea aflairea ^trang^res, on
laisse dea bandes armte partir de Paris pour r^vdntionner
Is SaToie et la Bdgique, qd repooaaent cette invasion, et
DOS arm^ restenl Tarme an bras devant TenvahissemeDt
desgoovemements despotiquea en Italic et en Allemagne.
EafiQ,rAssembMe nationale ser^unitenconstituante le
4 Old. Son premier cri est la consteation solenneUe de la
r^Uiqoe, votted'acdamation. Mais la ddfiance perd tout.
L'aKcmbl^ declare que le gouvemement provisoire a bien
Bi^t^ de la patrie, et auadtdt die en dearie qudques mem-
brespoor fonner unecommisdon exdcutive. Le 15 mai
rasaembl6e est envabie et cbaaste du lien de ses stances;
iDssiMt la population se l^e spontandment: en qudques
Iwores le palda Idgislatif est rendu k la representation na-
tioBaleit lea envahiaaeurs aont aaida k I'bAtd de ville. La
MdiaBce ne revient pourtant paa encore; lea atdiera na-
wnanx foot peur. On veut bmsquement les dissoudie :
In r^wBdent par la terrible insurrection de Juin. Alora un
IMnremement plus fort et plus uni auiglt sous la prdsidence
do g^n^rd Ca vaignac. Mais la vivacitd de lar^resdon a
KKilerd bien des colteea. Aprto le vote de la constitution, lea
<#iians les plna dlveraes se rallient pour donner la magistra-
tosoprtaieau prince Lonis-Napoldon. La reaction
se montra 6hs lors active et violente. On voit dea hommes
^luJ^oot hitte (oute leur vie pour la libertd d^passer ceux
qalk combattalent autrefois dans tea mesurea oppresdves,
pn<es an nom du sdut public , et la France oe peut plus gn^re
405
espdrer de voir s'accompdr de d t6t lea promesaea de Fdvrier .
L. LODVET.
FEYDEAU (Tbd&tre). Ce thdfttre fut fondd par une
compagnie d'actionnaires, dontles chefs, Ldonard Autid, coif-
feur de la rdne, et ie cdd>re violoniste Viotti, ayant obtenu
un privil^e de Monsieur, fr^re de Lonia XVI, donn^rent a
leur dtablissement le nom de ce prince. Le Thd&tre de Jtfon-
aietir fiit ouvert le 26 Janvier 1789, au pdaia des Tiiileries,
daos la salle qu'avdent nagu^ occup^ provisoirement le
Thdfttre-Frangais et I'Acaddmie royale de Mudque. A
Topdra bouffon italien, auqud il dtdt particnli^ement con-
sacrd, il unissait la comddie fran^aise et Top^ra-comique.
On y lyoota Tannde soivanle le vaudeville, ddldsad par
la Comddie Itallenne. Aprte les joumdes des 5 et 6 octobre
1789, le roi dtant revenu k Paris, le Thditre de Monsieur
quitta les Tnileries et dla donner ses reprdsentations k la
foire Saint-Germain, dans Pandenne salle dea Yaridtds-
Amusantes, Jusqu'k ce qu'on efit b&ti dans la rue Feydeau
une nouvelle salle, dont Touverture cut lieu le 6 Janvier
1791, et qui prit la mdme annde le nom de Tbd&tre-
Feydeau, lorsque son anden patron eut quittd la France. Les
acteurs de la Comddie furent congddids k Piques 1792 ,
comme inuUles et ondreux. Les suites de la rdvolution du
10 aofit 1792 ayant dpouvantd leschanteurs itdiena, ils obtin-
rent au moia de septembre la rddllation de leurs engage-
ments, et reloum^rent dans leur palrie, Uiasant de vifs re-
grets k Paria, od ilaavaient fdt connattre les chefs-d'oeuvre
de la muslque itdienue et propagd le gofit et la bonne mdthode
dn chant. lis avdentmontdtrente-trois opdras, qu'lisjoudreot
enmoms de quatre ans. L'lm des deux administrateurs-pro-
pridtafares, Viotti, qui avdt dirigd la construction de la salle et
organisd la troupe , ayaot perdu ses pendens de la cour et
le firuit deses dconomies, partit ausd pour Londres, laissant
en d'autres mains cette entreprise , bomde dors au genre
lyrique firan^ais et au vaudeville.
Quoiqne recrutd successiveroent par Tadmission de Juliet
etde Roicourt, mdlleura comddiens qa*habiles chanteurs,
de6avaudan,quifit concevoir des espdrances qu'il devait
rdallser depuis, et surtout de Bfl™*' Sdo et RoUandeau , le
Thd&tre-Feydean, qui possddaitddjii Martin, comptait beau-
coup de sujets mddiocres; il manquait d*ensemble, et son
rdperioire ne se composait que d*une quarantalne de pi^
ces, dont quelquea-unes dtaient parodides sur de la mu-
dque itallenne de Paiddlo, d'Anfosd, etc.. Le reste consis-
tdt en vaudevillea et en npdras-comiques , on comddies
lyriques, ouvrageade musiciena francs, dont un trds-
petit nombre avdent seuls obtenu un grand succds , comme
Le Nouveau don Quiehctte^ de Champdn; Lodoiska, de
Cberubini ; Les TisiUmdines^ de Devienne ; V Amour filial^
ou lajambe de bois^ de Gavaux; L'Qfflcier de fortune,
de Bruni. Desauglers et son p^re avaient ddiood en voulant
mettre le Midecin nuUgri lui, de Molidre , en opdra-comi*
que, et Les Plaideurs de Radne avaient encore plus mat
rdussi aoua un pareU travestissement. Cependant, ce thd&tra
se soutendt par la fralcheur de ses ddcorations et de ses
costumes , par les soms apportds k tous les ddtdls de la
mise en sctee • et surtout par la supdrioritd de ses cboeurs
et de son orchestre sur ceux de la salle Favart. Mais ,
en ddpit du sucote de £a Caveme, par Lesueur; de Ro*
tneo et JuUette, par Stdbelt; des Deux HermUes et de La
Famille indigente, par Gavaux ; de Claudine, ou le petit
commissionnairef par Bnine, 11 perdit un pen dans la faveur
publique par la ddsertion de Martin et de Gavaudan, qui pas-
sdrent en 1794 & Favart II les rempla^a, tant bleu que md ,
par de nouvdles acquisitions, notamment par Lebrun et
M"*Lesage.
Toutdois, plus riche en cantatricea qu*en chanteurs, et gd«
ndralement pauvre en acteurs , en actrices, ce qui dtait Tin-
verse de son rivd, il commen^ait k ddchoir, lorsque les Comd-
diens frangds, emprisonndssous lerdglmede la Terreur, et se
trouvantsans asiledepuisleurmiseenlibertd, furent engagds
b FeydeaUfOCi lis d^tftrent, le 28 Janvier 179Sy par ia Mort
406
PEYDEAU — FEZ
deC4sarf^ La Surprise deV Amour. Ilsy j<raa!eiitde dom
Joan I'un. Mais la d^union se mit parmi eux. M"* R ao-
court ot les aotres aeteat^ tragiqaeS) r^dtt presqae k
la tin\\\i6 , se rttlrftrent ^ A la fin de 1796?^ «t ftttitnen^itnt an
tliMti-e LOQTDis 4tielqiiea acteon dd la edtn^e. 11 hel-esta
k Peydeaa, aVeo la troupe lyriqti«, qde Dazili courts
Fleutt, Bellemont, M^^Goiitat et sa Metu*, M"** De*
Tletitie, Lange, ete., et qaelqaes sdjeta dduTeaui^ Caatoont*
Damas, Antiand, M^** Mars, etc. Malgt^ ee Atircrottde
d6penses, le z^e du directear, Sageret ^ ne se ratentiftsait
pds. II recueillit , & la fin de 1797, qoelques pr^cieux d^bria
dela tlroupe ftdasionnaire de Loovois : Moi4, La Rochelle^
M"" M^zet-a^. Btala 11 perdit M"* Lange, qui , Jalodse At
sa titale en talent et en beauts, qnitta le tli6&tre et detiht
M™* Simons. Pers^T^rant ndanmoins, 11 proflta de la deca-
dence dilTh^Mre de la R^publique (rtiede Riclielieu) poUt
en attircr les princfpaux sujets, qui vinrent di^bUter h Fey-
deau. On y vlt toar h toor M"** Petit-Tanhoye (depnis
M"^ Talma), Grandmesnil et Dngazon. Cette r^unloti protl-
soirey dura cinq mols, et se compltfta le 5 septtmbre 1798,
au thdfttre de la rue de Riclielieu. Mais elle ne r^pondlt pas
aux esp^rances de Sageret , car die se fortna Tann^ sul-
▼ante en society dramatique. Apris aroir sacrifl^ sa fbrtnne
et perda cette direction, H ne put msme conserter celle de
FeydeaU, qui continualt iise tratner p^blement.
Cependant , la concurrence contiUuait k miner ^galement
Favart et Fbydean. Celul-ci oUrrit et fbrma plusieurs fois
sous diterses directions, de 1799 h 1800. La troupe de Pi-
card, isrranto depuis riUcendie de POd^on , Tint 8*5r r6-
fugier, et t attlra la (bule jnsqu'^ ton instalhtion datis la saile
Loutois. Les cbUcerts de Oarat y fbivnt trds-brillattts k la
m^me ^poqoe. Mais, au mllien de cet dclat emprunt^ , la
troupe lyriqued^clinait^yUed'ceil. M*^ Scio, quien ^tait le
palladium^ venait de d^ertcr k la salle Favart ; et M*^ Bache-
lier (depuis M™* Fay) arrivatrop tard pour la remplacef.
Aprfesdenoutelleslricissitudes,Feydeauflt8acl0turedeflttitiVe
en avril 1801. Le Ih^tre Fatart ayaUi aussi IbrmiS ped d6
temps atir^, d^ amateurs, des gehsde leltres , parvlnrent,
non sans t^etUc, k ilHinir 1^ deUx tironpes, saof la r^fbrme
de queiqnes sujcts mrmocres. Ce (bt ^ FeydeaU que s^op^ra
la fusion , et ittt*ent lieu , le 16 septembre l80t , le d6but de
la nouvelle Mdi&ti^, quiprit le nora de Th^tit dfe VOp^ra-
Comique. Comme la salle Feydeau mena^it ruirte , elle
rut feirm^, Ik)U^ ki demiei« (bis, le iB anil iS^, et d^
molie TahU^e auivante. Elle ^tait taste, itbposantc, mala
d'one ^^Tation d^esur6e ; sa Ibrhie trop drculaire, et Par^
cade qui snpportait favant-scftne y RiiSaiebt perdre 300 pla^
ces d^ cbaque cbU, kret la salle dispanit le i>assage FeydeaU,
^troit, obscur, tort^ifUx, et pourtant fllmeUx k une ^poqne
oh leluxe de ces galeHes ^tait inconUu. B. Aunitrhct.
FEYEBAREND^ fiimille de FrancFort suMb-Mein qui
au sdzl^me sitele produisit un ccrtairt nombre de librairea
c^Iibrea. A partil- de 1580 on voit figurer dates le cata*
logtt^ de la foire de FrancroH le nom de J^tan FEY£RABeNb,
qui^dtta lui-mtaie deux de ces catalogues ( cdol d6 lafbire
d*aubmne 1593 et celul de la foire de P&qnes 1599); et
JMiM FBTfeA4B«io y est aussi mentiuhn^ comme libraire
d&s 1568. Le plus importaut de tous (bt jn^iHUnd Feter-
Abend, dont les relations de parents ayec les deuk |)r<^c^
dents ne aoUt pas Uen^clafrcies. 11 Rtt IMn des plus grandk
iibralres de toU aitete ; et le catalogue de \k foikt de Franc-
fbrt, en mentlonnant obmme ayant i^t^ pubtiite par ses soins
un grand nombre d'ontrages, nous IbUrhll la preute de sa
capadtiSiftt deson actlTltii commettiales. II ^laltn^ k Franc-
foit, en lSi7 ou 1528, et paratl atoir m tetir^. n ^tait en
ro^me temps graveur sur bois, et on lui attribne les bois
qui oment la Bible imprimiSe par D. Zo^tlein eb 1561,
afnst que les portraits dto doges de Vchiste d« la Chroni-
qnto de Kdlnet beses magasins sortlrent uA graud nombre
d'oitTrages orn6s diB ft^Utiss sUr bois pak- V. 8oUi, Jost,
Amantt, Botbeigkr, Ch. «t T. Scunmeir, Matar^, elt. Plu-
sieurs w MS pAt^ta, p<MiaUl aussl in nom de l^efftrttbtndy
tratailt^rott 4 la gratnre des nombreirt onftagMi <|a1l |««
blla atee dea omeiiieiili xylogra|iblqiiei<
Slgiamottd FeyerabeBd tnottM tara iS86. Dn OMiiM cM
ann«e-tt, Uprte elnq onttagiia indlqnla wMiriM (lulilMAftt
lui, on »i thittfe un tneiitliiiiniA eomme Mitt ||iai> Itt hm-
tiers de Sigiauioiid FeyMbttid. A paHir M la mtiM Mlitt
son flls, CA(ir;e»-Sf|;iatfiofl<f) mMSA^M eoittllieriiildtt
librail>es de Francfort tt CbUtiie Mlteef d*oU¥hagea k figures
grat^ SUr bois.
FBYJOO Y IIONTBHEGIIO (F«Ai«dBeto.B«m«'
jBttoifnio),C€l^reerltiqua topagnol,h6en 1679^ iGftrdabieref
Tillage de PdttehA d*Oreiise , prit I qnatorie ana PhaMt ds
Salnt-teuottdatts 10 monast^ de saiHt-Julieii d« saiMiS)
et alia ensuite k PuniTersit^ d'OtledO, oU liMl-sMleMMt it
^tudia latb^logie atee la |rtus gnlnde ardeur, miiadO il
trouta encore lo tampft dii suivre lea eours di» autl^ Pa-
cUlt^a, et atee blUt de aUcCM qull put ad filit«feeetoif doe-
teur dans chacun^ d*dlea. La tenommtt At sbtl aaTMrel dl
la puret^ etempiaire de ^ mcfeu^s Id fit appeler A des (B-
gnitds qull tt'ambitiottnait pttB« C^est afaisi qUil Mt aueeMita-
vementilomm^ prof^sseur dethdologie IdvlMo, abM dtt
coutebt de San-Vicente, g<$n6ral de sa compagiiiei et etflH
conseiller d'hoUbeur par Ferdinand Vl. ConTaltteu qbe Isi
excdlentes dispositions uaturfellea dn peuple espdgnol as
restaient ittertes que faute d'lnstruetion et dd idoiiftrea » que
c^est uniquemeut dttlt id€ea fausses el aut pr^ufi^ ^ la
dominent qu'on doit attrlbu^ P6tat d'illfdriorit^ IXI 11 ae trOoira
encoft comparatltament k d^autres nations, 11 r^aolutd^ac*
qo6rir des counaisaauces toutes pratiques dans liss dliwhei
brancbes dU saVoir bamaiu, afln de poufOllr eombattreU
superstition , le ehilrlatanlsme ti la routino, non pas aeole-
ment avec left traits de la satire , mala aussi atee tea aimes
du raisbnnemeiit. Cast ainsi prtpar^ qu*il eotttmett^, Cfi
1726, ton Ttoff-o ^^tico Ufiiwnal^ o diseursos fnlHUf ell
todo genttt da fiteiferkii, ptura desehgUtfio dt errptet
contunes, qua plus tard il eontintta Jusqo'en tTBO, soua le
litre dd Cartns eraditati rdCudl de dissertations IScritol
sUr les questions et lesprojets autquels lea drecmataneesdal-
naient Pint6ret de Paebialitd, et oH 11 sigualait et ridfediUlR
lea Inrtombrablea etreurs, pr6]ugd8 etabusell tlgueuTHi
Esp^e. Les quaiorfeO tolum^a in-4<^ dont il sd ooitt)N)se ob-
tihrent lea lionneura ih qdihie Mltionl snccdiaftei. Pmaa
mourut k Otiedo, m 1764.
FEZ 9 (!t iniettl FJ&S on FAS, cheMiM dU Mttanat da
m^me nom et si^onde Msldence de Pampereuft- de Hai-oc,
tond^ en 80S, pAr tAtis^ l^assait to moyeU Iga , alot« ^^
dtait la capltale unique da Pi*mpire dt Maroe, sauf une cobrfe
ihterhiptioh sous les Almoravldas (it les AlmohAdes, poUt
Pune des plus grandea et de§ plus bfeUea tlllea du moade
mahom^n. On ^ coM))tait efitiron 90,000 mafsons et 78S
mosqu^; et die ^lait cei6bi« par la magnificence de ses
ddifices, par ^ (Scolas et ses Institutlona sclentiflques. Qoand,
ters le militio du dik-mmtlMhe sfteie, les souteralns tralt»-
(^rebt leur rdsldettceA Manic, ^lle p^*t tk pennaneuce, d
diSchnt tottjonra de pltts en ptUs I la softe de la d6ca<lence g^di-
rale de la dtillsatiott mahom^tane, de torte quVlle finest ptttk
au]ottrd*bni4uePombrfedeeequ>lIe6taltauti^oiB.OpeAoaili
dib nis laisse pM tjdit d^ttM toujouH una tflte importann
SituA dadft ^nt tAll€to ent0Ulr6e de hautea moutagnte, eiiHt
de d^UdeUli jardihs dt de charmantA bosqueb de dtititttofeh
et deglmadiel^; |>ariagito en MdM/ine H n&Uv^U Fts Mr
uti alfiU^ni dU ISebou Ott Sbou, POUad-dl-Qonaba ou Stftim
a^x PMts, ^ edmt>M encore prto de 9d,b00 hftbttiBU,
avec une cehtaine de moitqu^^ dont la ploi ufllb^ at
celle du sUltan &rlft, ob l\m Voit son tombeau, el qdl «f
consHKi^ comme un nana Mtfblabto. EHe (tbsMb aikcori
sept «ctoibs publfqites, ektrtmement n^etattea \ aussi ae-
citpe-t-elie todjodra ube triads imtK)Hant« danilb via sM-
tifique dtii mahomitana. L'add^n petals des tultite aAi^
Miflca grandiose, bMu's qui tombe eh hiin^a. Lda Jtti^ baH-
tebt nn qoartler a^rfr, ob oH les entbrmft pHidafit II WHt;
fla sont tiraltsea atee mi td Mpil^ qdit leMr eUbk^M^
FEZ -r- FIAC&E
467
iBit JMmin <!• doceBdie dant U vWe Mtianeiil^ie nu-
fi9d», 11 eiisto ^ Fm uii bofptoed'diipte ricbemeitt dott et
oftmt not fingnlarittaiMi ronaniaible. Uns portk» cond-
MiUe det foBdi t M l^de av«e Poniqae ol]!J«t d*as8is-
t«r.d« »oi§Mr» de pourroir de remMct et d'enterrer dans
llMpMal Ics 9nus et lea el^egnes maladaa oa mortea. Le
peuple croit Tofir daas eea oiaeaux des hommas de quelques
Ilea trta loiiitafaieii, qui ehaqne aniite prenneat cette forme
poor Tenir le ifialter.
Gette viUe , ot a'est groups presqae toote IMndostrie de
Pempire de Maroe , eat enoore anjoord'hui le centre d'un
teportaat ceaunerce de earayanes wrecles contrfes tUtaies
au and et k I'esty et Baftme avec Tombouktoo. Lea prindpanx
lirodiiito qoi sortent dea fabriqnea de Fes aont des balks
( DMBteaax dea Kab]fles ) ea laiiie, trto^reeherch^ ; dea cein-
Inrea, dea moaoholrs de aoie^ dea pantoofles ou baboudies
de cnky qa'on tanne sap^earemeBt, des bonneU roogea en
liNitre, qoi en ont pris le nom de /aa on fSsi de la mau-
wse uiks de lin, d'exeelleRts tapis, de la faience trte-com-
uNme, dea armes, dea objeta de sellerie et des natenailes de
eiHTre. Lea diffl^reata corps de metiers et de marchands
•eeopeat chacon mie roe 8^r6e; cdlequ'on appelle Bl
KaiuMa offlre anx acheteors tons les produita de l-£an>pe,
de ft'Ofieat et de rAfriqiie.
An reate, a^ee aesnombreax bains, caraTanaerattsetbasan,
Fei reesemble extlnearement h toutes les autres TiUea mn-
sulmanes ; et e'eat uniqaement la grande quantU6 d'au-
iMttfea et de boutiques qi/on y toH qui loi donne aae pby-
SMMMMDle particoli^re, ayant quelque chose du tjpeearopte.
Le aultanatde Fez, formant la principaleproTincede Pem-
pin de Maroe, et difis6 en 14 districts, aor le yersant nord-
evest de TAtlaa, eompte, ear one auperfide d'evTiroa 3,S65
aayiiam^rea earrte, une popolation de a,300|MO faabitants,
qoi ae conpose^ comma dans tous les antrea £tata barba-
rasqnes, de Berb^res, appel^ id et dana tout le reste da
Karaa iima«<j;A«(homnie8 auxyeux loocbea),delCaares,
d'ArabeseeB^doainSydeNftgrea, les unsllbraa, les autres
esetoTea ; de JoHs et d'un petit aondire d^Europtaa, pour la
pbiparl reacts et habitant les ports de mer. Aprts Fes ,
diel-lieo du saltanat, les riifes les plus bnportantes de cetfe
contrite aont : Miquinez, T^touan, Tanger^ Bl
ArisehoaLaraehe^ SaU 9i Niveau Said oARabai,
Twa, l^ane des plus belles yilles de Pempice, et li^ de rte-
aioR dea caravanes pour La Mecqne, avec environ 11,000
habitants, qui font on grand commerce ; A Ikauan ou A Ikdsir,
triste etsale vUle de 10,000 Ames, situte sur le Loucoa su-
p^rieor, dans une bdle contr^e et pr6s du champ de ba-
taiUe oil, ea 1578, p^rit le roide Portugal Sebastian.
FEZ, bonnet. Voyez Fts,
FEZENSAG, anden comti compris dans TArmagnao
depois 1148 , et dont le chef-lieu ^tait Vie-Fezensae, au-
jonrdliui cbd'-Heu de canton du 6 e r s, sur la Losse, k 28 ki-
lomMres d'Aucb, aTec une population de prtede 4,090 Ames,
deafflatnres et des tdntureries de iaine, des tanneries, des At*
briqaea de ci^des et de tartre, et un commerce coaaidtoble
devfos, eanx-de-Tle, grains, difttaignes, merrains, etc. La
BMlsoa de Fennsaa eat une des plus andennes de France,
qa'on admette ou non sa descendance du M^roTingion Clo-
faire li par son Ills Caribert, due d'Aquitalne. Le premier
qui sit port^ le litre de comte de Fezensac est Guillaume
Garde, second fils de Sanche Mittara, due de Gascogne
en 890.
An eoBunencemeDt du dixi^e sftele, le eomt^ de Fe-
aensac ranfennait la vlHe d*Audi, avec PArmagnac et I'As-
tarac Vers IMO , tout ee pays fot partag^ en trols comt^ dis-
tincts. Le Fesensac out des comtes faMditalrea jusqu^au
doozitaie si^e, ^poque oil 11 entra par mariaga dans la
maiaoa d'Arroagnac CTest en 1777 que le roi de France
permit k la famille de Montesquieu de ioindre k son
nom cdui de Fezensac, aprfes s*Mre fait rendre coroptedes
fitres parleequels le marquis de Montesquiou pr^tendait dea-
CHidre d^OB eoasla de Fezensac, mort au oasiteie si^e.
FBZZAUfi et mieax FESSAir, g<««aa aaala dn l^Afinque
aaptentiionala, entre le tropique et le 31^^ da latitude pord i
et environ taff 3i de latitude orieatal^, anaod de la r^^nce
da Tripoli, Ibnne un tUi partioulier qui en depend, et dont
la population, r^iartie sur 2 A 8,000 myrinm^es carrte, est
^Fdnte de 75 It 110,000 ^mea. Par suite du manque d'eau
et des chaleufs accablantea qui f r^ent et s'd^f ent parfois
ju^k 46f» B., la sol ea est stdrile. II se compose taotdt
d*un grte compUtement an, d*un aoir brillant, et tenant de
la nature du quarts, tanlOt d'un a^ble arida, qui d'ordia^irc
rempUi mAme les fonds ou oasis, mats qui alors, en raison
de rhnmiditA qui y rtigBe, ae oauvre de tailUa et m^me
de petits bois de palmjers, at oil, aux approdies des bour-
gades, pii cnltiTe le froment, Forge, etc. Qn ea tire aurtout
des d^aneau^ et des cbev^ux. ei| fait de bdtes ikuves,
on y troavele tigre, le chat aanvage, Hiy^, lechacal,
le sarigue, le porc-^ic , elA. Ses habitants sont une race
d'bomroes trte^mdlaagte, d'un teiat brunltra, qoi se rap-
procbe beaucoop de cdui das ndgres, mais au total d'assez
belles proportions. Enoore extrftmement arridrte en tout ce
qui regarde la dvilisation. Us n'ont gute d'indnatrie, outre
la cultqre de Icnrs jardins, que la fafiricaUon de qudques-
uns des objets les plus indlspensables k la vie. Le grand
commerce de caravanes qui a lieu k travers leur ierrtloire,
entre la cAte et Flntdrieur de TAfrique, constitue leur prfai-
cipaie raasouroe.
La cfpitale de ce pays est Mourxouk^ residence du soltMi
et importaata ^pe oommordale, oik se imeontrent les
caravanes de Taais, de Gadames, de Tripoli, dnKaire, de
Bomou et de Tomboaktou. 11 faut encore mentionner G^-
vwhou Bimrmshf snivant toute apparence la capitde des
andens Garamaalea, et TVo^Aan, autrafoia oapitale de la
contr^ oh se trouvent qudquea fkbriques de tapis; Sokna,
et aux firoatiires mMdioaales Teglmry. La FezzAn est la
Phazania dea aadeas, oh les Romains enlreprirent one
exp^Uoa soaa les ordres de Goraelius Balbua. Au aeptidme
dtele de aofatt ^ il deviaf la proie das Arabes, kaquels
y introdoisirent le mahomdtisme, qui est auioujrd'hui la re-
ligion da paya. II est probable que, comme dans Tanti-
quitd, il obdssait au moyen Age k des princes partieuliers,
feudotaires da la puissaaee arabe, qui, inddpendants k IV
rigine, Onlnat par deveair tributaires des pachas de Tripoli.
En 1811, leurdynastie tut ezterminte par le Bey Moha-
ned- d - Mokny, qui a*empara de la conlr6e an aom du
pacha de Tripoli, et contuiua k la gouvemer sous sa suze-
raindd. Le Fezzia et surlout sa capitd^, Mourzouk, coat
d'une grande importance pour le commerce eptre |e nord
et I'iat^ieur de rAfrique, de m^e que cpmme pomt de
depart pour des voyages d'exploration au sud de ce conti-
nent, que nous connaissona encore d imparfaitement. NuUe
part on n^aper^oit un d grand mdange des diverses races
et nations, nolle part on a'a aous les yeox an d instructif
remous de peuplea, que dans ce port principd de Toc^an
desahle.
FHAS. Vogn Fabs.
Fi ! interjection familikre, dont on se aed pour expruner
la m^ria, la repugnance, le ddgoOt, qu'inspire qndqu'un ou
quelque chose. Oa la (ait d^river du grec ftu, et du latin
phi ou^, qui a la mAme aignification. Boqoefort n'y vol
qu'une simple oaomatopte. Fit la vilame/ a d|t Scarroo;
Un AU de jage, ka I fit disait Radne; Fi ipoua 1 a'Acridl
Molikn;etMazQt:
Fi de Vhonneiir I iiTe U Tia I
FIACRE (Saint). Ceaaiot, solitaire daas le diocese de
Meaux, an septi^me d^de, ddta^ enlrlandCy d'uae (iimiHe
distingude. Qodque son culte sdt trte-rdpandn dans le
peaple, qui le rMre comme le patron dea J^r^Kaiiirs, son his-
toire n*en est pas moins obscure. 11 paratt ndanmoins certain
qu'il s'appdait Fiifre, d qu*tl ne fut connn dans T^gHse sous
le nom de Fiacre que dnq ou six cents ans apr^i sa inurt.
11 vint, dit-on, en France avec qudqnes compatriotes pour
408
se soumettre 4 la direction d« saint Faroo, ^dqne de Meaux.
Ce prdUrt loi donna, k pen de distance de sa yflle ^iscopale,
k Breuil, dans la Brie, un lieu od il fit bAtir une cbapelle en
llionneur de la Vierge, avec un b6pital 06 il reeerait ies pas-
aants et Ies strangers. Ce fbt U sans doote qnMI se livra au
iardinage, et m6rita d'etre inToqu^ dans la suite par ceux
qui consacrent leor vie aux mtoies travaux. Saint Fiacre
monnit rers Tan 670, et fut inhnm^ dans la retraite qu'il
avait re^ue de saint Faron. On c^lftbre sa f6te le SO aoOt Les
l^endes racontent un gnmd nomine de miracles arrive
sur son tombean. H. BoDCHrmS.
FIACRES* Les premieres Toltures publiques auxquellcs
on donna ce nom furent invents , vers le miliea du dix-
septitoe dtele, par im nomm6 Sauvage. On les appela dV
bord carrosses d einq smis^ paroe qu'on ne payait que cinq
sous par heuro pour y monter. Les eondudeurs, ainsique
leurs Toitures, port^rent ensuite le nom de Fiacres, On
explique de deux manidres Torigine de ce mot. « Je me sou-
▼iens , dlt le p^ Labat, qui donne Tune de ces explica-
tions, d'avoir yu le premier carrosse de louage quil y ait
eu k Paris. II logeait dans la rue Saint-Antoine, k Timage
Saint-Fiacre, d'od il prit son nom en peu de temps, nom
qu'il a communique ensoltB k tons ceux qui ont suiTi. »
Yoici I'autre expUcation : un moine nomm^ Fiacre mourut
au couTeiN des Petits-Pires, en odeur de saintet^; sa m6-
moire ^tait si rivMe que chacun voulait aroir son portrait
Cette YtotoUon alia si loin qu^on le peignit sur les portidres
des Yoitures de place, d'o6 lenr serait Tenu leur nom. A
Londres, I'^blissement des fiacres date de 1643.
FIAUNdePERSIGNY: ;^oyes Pbbsignt.
FIAMINGO9 sumom d*un certain nombre d^aitistes
flamands en Italle, notaomient de Dionys CalTaert, de
Jean de Calcar et de Michel Coxcie.
FI ANQAILLES. On appelle ainsi la cqnventlon par 2a-
queDe un homme ct uno femme se promettent r^Sciproque^
roent de s*6pouser. Les ^ux futurs prennent alors le nom
de>fanc^, du tieux mot flrtBcais /oncer, qui signifiait pro*
mettre, engager sa foi (Jlanee). L^usage des fiancailles est
un de ceux que leur anciennetft et leur uniYersalit^ pour-
raient faire considdrer comme un ^^ment constitutif , es-
sentiel, de toute sod^ Ainsi, nous les trouTons pratiqute
dhs les premiers temps liistoriques en Chine et cbez 1^ In-
dous, eq Phdnide et chex les patriarches, chex les H^breux
et Chez les peuples du Latium, en Grtee, k Rome, et dans
la cbn^ent^. C'est un expMient propre lirem^dier aux in-
convtoients dlon marl age trop pr^pit^. Dans le pass^,
c^est presque toujours Teflet d'une pr^yoyance patemelle
▼igilante; les parties sont trop jeunes, et oependant elles se
oonTiennent, on bien leurs fkmilles d^rent contracter al-
liance : elles se donnent done par les fian^UUs une mu-
tuelle assiuranoe, pour un avenir plus ou moins eloign^. Par-
\k les concurrents sont ofQcieUement teartte ; puis c^est une
9&cxin\A pour P^tablissement de sen enTants ou pour I'afleo-
tion des jeunes amants« G^ntelement en Orient, oik les
femmes sont oondamnto k U rtelusion, et oh la chaleur du
dimat aTance TAge de la puberty, on fiance encore enfants
les individus qu'on destine Tun k I'autre, ou plutdt oet
fian^^illes sont un Y^ritable mariage qo'on leur feit eon-
tracter en attendant rige de puberty ; car ii est rare que le
pacta de promesse soit rompu. Mais les fiancte n'ont gu^
la liberty de se Tolr, et il arrlYe sourent cbei les Cbinois, les
Indous et les Persans, qn*ils se Toient pour la premie fois
le jour des noces.
Les Julfs et les Syrlens oonnaisaaient anssl les fian^lles.
Clieilesdefnieri, on poorsniTait oomme adnltto la fianc^
qui abosalt oatrafiquait de sa tendresse. Chei les H^reux,
les fian^Ues araient Hen de trois mani^res : 1^ par une
pi^ d'ai^ent que le Jeune bcmime remettait, en pr^ence
de tteoitts, k la Jeune fiile, en disant : » Derenei ainsi mon
^use; 9 2* par une eonvention toite qui exprimait le
consentement des futurs dpoux, la promesse de la dot,
FIACRE — FIANgAILLES
etrangete Inoule y exigeaU la presence de tAnofais. fi 7
aTait aussi des fian^lles conditionneiles ; il y en avait de
contracts p^ procuration; mais si la Jeone fiUe suit
M influenc6e par la crainte ou la Tiolenee, elles ^tsicBt
nulles. Le Jenne bomme ne poofait argner des mtem motib;
car on tenait coropte de la faculty qui lui restait de rtpo-
dier sa femme. Les flan^'lles ne donnalent k Womut
aucun droit sur les biens de sa fiancte, mais cDes hii ei
donnaient sur sa personne. Sans doute. Us ne pouraleot tV
bandonner encore k tootes les liberty du mariage, msis It
fiancte derenait ooupable en cMant aux d^strs d*ua aotie.
Le droit de fiancer appartenait an ptoe, et mtae le codscd-
tement de la fille n'^tait n^cessaire qu^autant qn'elle afiik
plus de douse ans et demi. D*un autre MA , la Jeune fiHe
ne pouvait cdl^brer des fian^les k llnsu de son p^ soik
peine de nullity, le p^ eOt-il touIu les rendre Talidei pir
son approbation ult^eure. Si le p^re ^talt mort, la m^
et, k dkiut, les fibres avaient le mdme priTil^ sur la jeiuii
fille. Seuleroent, jusqu'li TAge de puberty elle conserrait la
faculty d'annuler la promesse par un acta de renonciatloB,
dans lequel des femmes digues de foi dern&ent atteiter
qu*dle ^tait impubto. Mais Tis-4-vis de ce droit dtait edai
donnd k lliomme de la r^pudier sans aucun d^dommap-
ment. S'il y avait contrat, la dot ^tait cependant exigible,
bien que le mariage n*eOt pas M fait; il en ^tait de mteie
dans le cas 06 la mort yenait k frappcr le fianc^. Cette
mort en effet avait pour la fiancte les mfimes suites qo^oa
▼euTSge r6d; c'est pourquoi la disposition de la loi qoi
diflendait aux pr6tres d*4>ouser une yeuTe lui Wt ap-
plicable.
Chez les Romains, qui avaient trouv^ cet usage (HM
parmi les peuples du Latium, les fian^lles se faisaient par
le seul consentement des deux fianote et deacfaefiB des don
families : il sufBaait que les deux fianc^ eussent plus de lept
anset pussent contracter l^alement mariage par la suite;
mais ce lien ne donnait aucune action pour contraindre aa
mariage. Cheque partie pourait y renoncer en le notifiaat \
Tautre en ces termes : CondUione tua nan tUor, Cooi-
mun^raent le fianc^ donnait des arrhes k la fianc^ 00 & aoa
p^re ; et s*il manquait par sa yolont6 propre k son e^gigB-
ment, il perdait aes arrhes. Quand il y ayait faute de b part
de !a fiancte, elle deyait rendre primitivement les airfaes aa
quadruple, et plus tard au double. Si la rupture^tait coa-
sentie de part et d^autre, de part et d*autre aussi <» reodait
les arrhes. Les fian^Ues, comma le mariage, afaleot ua
caract^re purement dyil.
Au moyen ftge, l^urope, deyenuechr^tienne, oonsenra le
droit remain et connut les fian^aiUes, telles k peu pr^ cpie
les ayalent prescrites les dispositions canoniques et le code
Jostinien , le Digeste ou les Pandedes, etc. Toutefois, en
adoptant les fian^ailles, r£glise grecque et llSglise latine les
enyisag^rent autrement. Alexis Gomntoe fit une loi qui doa-
nait aux fiauQailles la mtoie force qu'au mariags effedif; et,
conform^ent k oe prindpe, le sixitee condle in Trullo
d^dara que cdui qui ^pouserait une fille fianctekun autre
serait puni comme adultte^ si le fiano6 yiyait au temps do
mariage. L'figlise latine, au contraire, enyisagea constam-
ment les fian^lles comme de simples promesses. Cependant,
le dterdre s'dtant introduit dans les relations des sexes, 00
contracta des fian^les par parole de prUent^ c^est4-
dire ayant les mames consequences conjngales qu^uD
y^itable mariage. Or, dies se contractaient clandestine-
ment, et la pinpart des femmes ainsi fianote ^talent aban-
donnte et sacrifite. Le concile de Trente, ettnf6 de taot
d^abus, prohiba les fian^Iles par paroles de present, en
exigeant la prtence du propre cure et celle de deux oo
trois t^moms. Uneordonnancede Louis XIII, de 1639, oonnue
sous le nom d*ordonnance de Blois, adopta cette dbposi*
tion du ooncile, en difiendant k toutnotaire de passer 00 de
recevoir aucune provesse de ce genre. Depuis cette ^poque
4usqu*k la rdfolution de 1789 on n'a plus eonnn en Fraaoe
prix de la ^irginil<i, etc.; 3' par Taction conjugate. Une | que les fiancaOles par paroles dc/utur, on singles pro-
FIANQAILLES — FIBRE
409
meases. Trois choMs aTsient coatame de les accompagner :
la b^D^dSction nopUale en face de r^ise, les arrbes et les
presents de mariage, Facte qai oontenait les conTentions de
maiiage. L*us«ge de la benediction ^tait pratique par F^glise
dhs le quatritee si^cle; mals Jamais cette benediction ne fut
de Pessencedes fian^Ues* qui etaient parfaitement valables
sans qa*elle interTlnt Seulement, c^etait la coutame generale
en France de la rechercher ; eile consistait k declarer de-
Tant le cure de la paroisse, dans son eglise, qa*on promet-
tait de s*epoaser, et le pretre recitait sur les fiances les
pri^res da ritael de snn diocese. Les^noes se donnaient
reciproqnement des gages , et celle des parties qui sans
motif l^time rompait ilinion projetee perdait ses arrbes ,
a moins qu'eiles ne fiissent trop considerables eu egard k
la qaalite et k Taisance des parties » auqnel cas la justice
intervenait pour U fixation de Pindemnite. Les presents
que le fiance fidsait k la fiancee se repetaient aussi lorsque
le mariage Tenalt h manqner sans la Tolonte du dona-
teur.
Les fian^lles se prouTaient par nn eerit redige en
presence de quatre parents ; et nn acta reqi derant notaire
determlnait ordinairement les conventions mabrimoniales.
Le premier eflet des fian^illes ainsi contractees etait d*o-
bliger les parties etdedonner action mutuelle poor Taccom-
plissement de la promesse; c'etait ensnitOy tant qu'eiles
subsistaient, un empechement prohibiHf ou passager au
mariage Ucite de Tune des parties ; mais I'obstacle se levait
par la dissolution legale. £nfin» memo aprtola dissolution,
il y avait empecbement dirimant absoln an mariage de
ebacoae des parties avec les parents de la ligne directe de
Taulre partle, et memo avec ceux dn premier degre de la ligne
collaierale. En cas de contestations » le jugc ecdesiastique
ne pouTait connaltre des finanfailles qu'en ce qui regardait
le fiance et la fiancee; pour les dommages et interets re-
raltant de la non-execution de la promesse, il fiiilait se ix>ur-
Toir dcTant le juge seculier de la partie refusante. Tout le
ponToir du prender se bomait 4 Fexbortation; mais il ne
pouTait forcer k accompUr Pengiigement par censures ec-
ciesiastiques. Si la partie persistaxt dans wa refus, il de-
vait prononoer la dissolution des flan^ailles, en lui impo-
sant nne penitence pour son manque de foi. Cette penitence
consistait dans quelques prices on de leg^res aum6nes.
Quant aux dommages et int^rets, le Juge securer arbitrait
la somme que lui paraissait comporter le prejudice cause
par Hnexecution de reogagement Le consentement mutuel
des parties suflfisait d'ailleurs pour les aflirancbir ( sauf le
cas des mineurs , qui avaient besobi de Tinterrention do
pere oo du tuteur ). Les flan^ailles etaient dissontes de plein
droit lorsque les parties laissaient passer le temps contenu
d*aceomidirla promesse. Si les promesses ne fixdent aucun
tempsy les empereurs Constance et Constant airaient decide
que pour des fiances de la memo province, la fiancee poovait
trnponemeotsemarier^ un antrean bontde deux ans. Eneas
d'abseoce du fiance, la fiancee etait dispensee de Tattendre
plus de trois ans. La fornication de Tune des parties fiancees
avecun Granger degageaitl'autre. Le pape Innocent In avait
poortanl dedde qu*on ne pouvait se dispenser de tenir sa
promesse 4 sa fiancee sous le pretexte qu^elle avait manque
aux devoirs de la chastete avant les fian^aille^. Des v(eux
soiennels de religion , on la promotion aux ordres sacres,
degageaient anssi Tune des parties sans le consentement
de Tautre. Td etait du moins le droit suivant les dicr6-
tales.
L^Alleroagne protestante et les royaumes du Rord sont les
pays od les flan^tles se prennent aujourdliui le plus au se-
rieux, et od les titres de /ianc4 et de fianede surtout soient
sntoinres de pins de respect etd'hommages. En France, depuis
la revolution de 1789 les fian^illes out cesse d'avoir aucun
caracttee legal; et dejk il y avait longtemps qu'eiles n*etaient
plus dans les maeors nationales. C. Pecqueor.
FIASCO ( Faire ), locution que la plupart des langues
europeenaes ont empmnteek Titalien. EUe est dans le laii-
UlCT. DE LA C0MVB»«4TI0N. — T. IX •
gage des tbeAtres le contraire du mot furore, dont on se
sert au 6e\k des monts pour designer ces transports d'en-
thouslssme qu'une belle piece ou le Jeu d'un grand artiste
excite au milieu d'un auditoire. Cette piece, cet artiste, au
lieu d'appiaudissements, recneillent-ils des sifllets ou seule-
ment des chui ! its anront fait fiasco, Les livres aussl et ies
autenrs ne font que trop souvent fiasco, II serait an reste
difficile de dire comment les Italiens en sont venus k faire de
ce moi fiasco^ qui litteralement sigoifie flacon, bouteille,
requivalentd'insucces. OUi, oM, fiasco! crie le parterre de
la peninsula , toujours feroce quand il est meoontent , au
malbeureux cbantenr qui fUt entendre une note douteose.
FIBRE (en latin, fiira). Ce mot est du grand nombre de
ceux dont il est tres-diffidle de donner une bonne definition ;
car on s'en est servi pour designer une foule de parties
n'ayant entre elles que des rapports de similitude exterieurs.
Cependant , on peut dire d'une maniere generale que les
fibres sont des corps longs , grfiles , demiers filaments aux-
quels on arrive par la dissection des animanx et m6me des
vegetanx , et qui par leurs dispositions ou leur connexion
donnMit naiasance k tons les oiganes.
Longtemps les autenrs ontadmis deux classes de fibres,
des simples et des oomposees. Mais Isl fibre simple oomme
ils I'entendaient est une pure abstraction de Pesprit , elle
ne peut tomber sous nos sens ; d^ailleurs , Us la consideraient
comma inorganique et composee de particules terreuses ,
tres-deuees et nnies entre elles par un fluide visqueux. Les
fibres composies sont formees , suivant la doctrine de ces
andens autenrs, parPunion de pinsieurs fibres simples; elles
ont toujours asses de oonsistance et d*epaissenr poor qn'on
puisse les distingner sensiblement par tout le corps. On leur
donnait nne oo plusieors denominations dUrerentes, sui-
vant leur direction et surtont suivant les organes dans la
coonposition desqnels on les voyait entrer. Ainsi on disait :
fibre membratieusBf J^e ekamue, apon^vroHque^ oS'
seuse, vasculaire^ tendineusef etc. Mais, outre que les
fibres ainsi nommees etaient souvent d'une nature Identique,
cette classification avait Pinconvenient de creer des es-
peces de fibres qui n'existent point : par exemple la fibre
osseuse.
Cbanssier, apres de nombreuses observations sur la
structure des divers organes et nne longne meditation sur
lestravaux da Bichat et de ses snocesseurs, a cm devoir
etablir pour les animaux de Pecbelle snperienre quatre
especes de fibres , essentieUement distinctes; ce sont : i* la
fibre laminairep large, molle, pen extensible, soluble
dans I'eau booillante, et paraissant etre entiiroment formee
de gelatine concrete ; 2** la fibre dlbugin^e^ blanche, resplen-
dissante, luisante etcomme satinee, pen extensible, soluble
dans Peau booillante et formee de gelatine combinee avec
une certaine quantited'albnmfaie; S^ la fibre musculaire^
dite aussi motriee ou ehamue , molle , pins ou moins rouge
chez les animaux k sang rouge, eUstiqne, susceptible de se con-
tracter et composee de fibdne, d'albumine et de gelatine
(voyei CBAia, Musglm ); 4* U fibre nerveuse oo nervate^
lui^dre, cylindriqoe, molle, ditfloenta, UanchAtre, sans
eiastidteet formee en grande partie d'albomlne (voyez Nsar).
Cette classification, qooiqoe blen imaginee, ne resistapas k
unexamensevefe.OD s'aper^itblentfttque la fibre albnginee
et ta fibre eeUnlaire ne sont ao fond qua la meme sons deux
formes difStoites, qui tiennent au plus ou au moins d*ecar-
tement des moieraks; puis la fibre nerveose n'a qu^uile
existence apparente , et quoique la pnipe ncrveuse presente
manifestement une diq>06ition fibrense dans beaiiooup de
points de sa masse, 11 en est d*autres ansd oo elle n'a quo
Paspect d*nne polpe parfUtement homogtae. Aojourd'bui
les plusrecentes reeberches en organograpbie ne permettent
de reconnaftre dans les animaox eonune dans les vegetaux
qu^m seni titto etementaire et fundamental; c*est le tissu
laminenx , qui par la disposition de ses parties forme des
areoles ou cellules , ou bien se roule sur lui-meme , et domie
naissanoe aux vaisseaux. Cast pourquoi t il nous senibie,
53
410
FIBRE — FICHE
a (lit Jourdan, que, danfl T^tat actoel de nos coonaissances
en pliystologie, on deTrait proscrire le mot fibre^ auquel se
rattacbaot malgr^ noostant dMd^eserroDte, et qui d^ailleurs
entralne ntossaireoftent IHdte d^un corps aolide, allonge et
tr^minoe; les ^latreordresde fibres indiqu^ par Chaiusier
sont ioauifiaants poor rq)r^senter les divers tissos secon-
dairet ou sysltones organiquesdont r^nomie aoimale ren-
fenne sans contradit an plus grand nombre ; d'on autre
c6t6 , fls 8(mt trop multipUte 8*ils n^eiprimeDt que les formes
il^tnentaires primitiTes, puisque les derni^res obserratiens
permettent 4*6tablir que le nombre de ces formes se r^uit
4deuiy ta^oir : letissucellulalre et letissu tsscu-
laire. » N. Clermoiit.
FIBElNEy principe Immddiat des animaux qui fait la
base du tissu mnsculaire, et dans lequel on a plac^ mfiroe
le si^ de rirritabilit^ de ce tissu. On le trouve aossi dans
la cooenne sanguine ou inflammatoire , et dans le chyle. La
llbrine a ^ nomm6e autrefois matiire plastique, et on
lui a fait jouer un grand r61e dans la production des phleg-
masies. On Tobtient facUement du sang en laissant coaguler
ce Uquide, ou en I'agitant aTOcde petites branches de bouleau
T^uniea en faisceau; on rassemble ensuite les filaments
fibreux qui s*attachent au balai, et on les lave pour les d^bar-
rasser enti^rement de la mati^re colorapte. Aiosi obtenue ,
la fibrine est blanche, solide, sans saveur, sans odeur,
plus pesante que Teau. Elastique tant qu*elle est liumide ,
elle defient cassante , jaune , en se dess^ant. Elle est inso-
luble dans I'eau , mats se dissoot dans les acides et certains
alcalis (la potasse, la soude); par la distillation, elle
foumit beaucoup die carbonate d*ammoniaqUb : le r^idu
earbonis^ contient du phosphate de chaux, de magn^sie, du
carbonate de cbaux etde sonde. Vanalogie de composition a
fait donner le nom de fibrine v^dialew principe essenliel
du gluten, que Ben^us nonunait albumine vig6tale,
D' BaicoBTE^u.
On ayait admis gto^ralement que la fibrine est une sub-
stance identiqoe arec T a 1 b u m i n e, quant k sa composition.
Les nombreuses analyses de M. Mulder, cellesdeM. Liebig
et tea dl^fesoonduisaient it cette cons^uence. L^analyse des
diTerses fibrines nous a conduit i. un tout autre r^ultat.
Pour preparer la fibrine destin^e ^ Tanalyse, on la purifiait
d'abonl par un lavage prolong^ ^ Peau froide, puis on la trai-
taitli chand, par Talcool et ensuite par Tether. Ia fibrine traits
de la sorte ^t dess^chte et pulvdris^ ; ensuite elle ^tait sou-
mise & de noavelles digestions iraleool et^ Tether bouillants,
puis on la dess^chait k 140* dans le vide. Quant k la fi-
brine de &rin6, celle qu*on retire dn gluten brut, elle avait
k subir un traitementparticuUer pour la d^barrasser soit de
Tamidon qu'elle entralne mteaniquement , soit de la cas^lne
et de la glutlne qui Paccompagnent
Void la moyenne de Tanalyse de la fibrine de sang
d^homme : Carbone 52,78; hydrogtee, 6,96; azote, 16,76;
osyg^, 23,48. La fibrine ^uisiSe par Teau bouiUante ofhre
exactement la mdme composition que Talbumine. Dans
cette droonstanoe, la fibrine oMe k Peau une mati^re par-
ticulite«, et pard de rarooooniaque par r^bullition. La ma-
tite dissoute par Teau difl^re des mati^res albumineuses par
sa composition et ses propri^tds ; elle dilTere de la gelatine,
dottt on Pa rapprochie, en ce qu'elle ne se prend pas en
geUe ; elle pr6cipite par le tanln et par PaddQ nitrique.
J.-B. DOMAS, de l'Ac«d6inie det Mi«nocs.
FIBRO-GARTILAGES. Sous ce nom, on comprend
en anatomie des corps consistants, d'un blanc gris&tre, ^lasU
ques^qui rappellentparleur texture fibreusela structure des
ligaments, etparleoroouleur etleur density Porganisatlon
dea cartilajgea. Lesfibro-cartilages sont toujours situdsau
Toisinaga des oa et des ligaments, entre lesquels ils ^tablis-
sent comme une transition par leur consistance et leur ^asti-
dt^. On peuten <i8«fiinjii^ plusienrsTari^t^ : queiques-uns
n*ont qu^uneexistenoepour ainsidiretemporaire, et setran*-
fbrasent k la longne en tiaau osseux; les autres ne cbangent
jamais. LespitnSersse ^veloppent ordinairemeot dans P6-r
paisseur des tendons, comme cela se Toit pour la rokiU el
les OS s^samoides, qui ne sont dans le prindpe que des fi-
bro-cartilages. Us se ferment aussi dans P^'sseur du p^
riosle ou du tissa ligamenteux qui adh^ aux os, ainsi
qu*on Pobserve toqtes les fois quVn tendon, glissant contn
un 06, n^est s^par6 de celui-d que par le pirioste ou par
une galne ligamenteuse. Les fibro-carUIages de la seooode
classe, c'est-I-dire ceux qui ne subtsaent aucune transfor-
mation ult^rieure , se rencontrent surtout au voisinage des
articulations, dont tantdt ils occupent Pint6rieor, et dontiis
circonscrivent d^autres fois le pourtour. Nous arons des
exemples de ces demiers k Particulation de la coisse atec
le bassin et k celle du bras avec P^paule. Dans ces deoi ar-
ticulations en eOTet, la tdle arrondie de Pos du membre e^
re^ue dans une cavity de Pos du bassin ou de Pos de 1*6-
paule, qui serait bien superfidelle, si la profondeor n'en
^tait accrue par la saillle que forme k la drconf(6renoe de
la cavity un epais sourdi de tissu fibroK»rtilagineux. Dans
d^autres cas, ils sont interposes aux surfaces articulaires
contigues. Ils se pr6sentent alors sous la forme de mdnU-
ques, remplissent tout le champ de Particulation ou n'en oc-
cupent qu^une partie. Ils sont plus ^pais k la droonf(6raicc,
oil ils adherent aux ligaments, et amincis k leur centre ou
k\eav bord int^rieur, qui flotte dans Particle. lis sont blancs,
lisses et unis. Tds sont ceux des articulations temper^
maxillaires, quis^parent enti^rement la surface articulaire
du temporal de la surface articulaire de Pos maxiltair& its
sont perc^ k leur centre d'une ouverture circulaire. Tels
sont encore ceux de i^articulation du genou , qui ont une
forme semi-lunaire, sont dpais k leur circonf^rence ext^-
rieure, adh^rente aux Ugaments de Particulation , et sent
amincis et tranchants k leur bord interne, qui est ooncsTe.
Ils couvrent done une partie des surfaces articulaires da
tibia, qui ne touchent quo par leur partie centrale aux
m6mes surfaces du f^mur. D'aulres fois enfin, ces flbro-car-
tilages, intimement unis aux surfoces correspondantesdesos,
r^tablissent entre eux la continuity Cest ce qu*on obserre
pour les OS du cr&ne et d^une mani^re blen plus sensible
pour les corps des ▼erttt)re8. Ce moyen d'unioa apoureffct
de donner une oertaine souplesse au syst&me d^os qui sont
ainsi reli^ entre eux. Les fibro-cartilages desyertibres sont
^pais, denses et fibreux k leur contour, rooins <Epais, plus
dastiques k leur centre. C*est k cette dastidi^ qu*ils doivent
de roister aux frottements destructeurs dont les Tert^ies
subissent Pinfloence, lorsque des an^yrismes de Paorte 6e
d^veloppent dans leur voisinage. D' Fonuieton.
FIG. Les chirurgiens ont donn^ ce nom k certains fon-
gus. II n*est plus go^re usili que dans Part ▼(^t6rinaire.
FIGAIRE^ un des noma de la petite 6 c I a i r e.
FICELLE. Voye% Corde, Corogrie.
FICHE. Ce mot, qui Tient ^Tidemment defigere^ fixer,
introduire daaa, est susceptible d*un grand nombre d'accep-
tiona. D^abord il sert k designer de petits moroeaux de
bois, perches on jalona fix& en terre pour indiqnerles
limitea d^un espace de terrain qudconque, comme Pempla-
cement d*un camp , par exemple. On donne f r^uemmeat
aussi dans les arts le nom de fiches k des corps 6x^ dans
d'autres corps. C*est, en teruies de lutherie, le nom que por-
tent les cheYiUes antour desquelles on entortille les oordes
de fer ou de coiTre d'nn grand nombre dMnstruments..Dans
la serrurerie, on d^igne sous le mtoienom les corps en lier
sur lesquels se meuvent et sont t outenues lea fenitres, In
portes, etc. : c'est ce que le public nomme ordinairement del
gondi. On d^slgne aussi en ma^onnerie sous le nom de
fiches vn outU plat, long et pointu, serrant k ohasser k
mortier dans les jointures des piarres.
Le VDifAfiche est trte-usit^ dans les ieox; dans ce cai
Roquefort le fait d^river de Panglaisjm, poisson. Les fi-
ches sont de petites lames ou morceaux de bois, dlroire oo
de tout autre corps, destine k repr^senter de Pargent oudes
jetons, quand ceux-d rienneot k manqner ou lorsqnVNi
Tout en sttbdlTiaer la Taleur. U y en a de dinfirai^ c«i
picfiE _ ncfftt
fenrft OQ de difTdrentes formes. Poor justiiier cette ^tymo-
lofS^e de JbA, le m^me aotear remarqne qa'il est encore de
ees poissooft dans les andennes bottes de jeo et cbez lea
marcliands de curiotit^. L'origineen remonte an riigne d*£*
Usabethy c'ert-li-dire vers la fin du seizltoie sitele. Perdre
un panler de Jlches, c*6tait alors perdre un panier de goa*
Jons en dcaiUe oo en nacre. On donne aox fiches la yaleur
qo^on Teat, et i la fin de la partie ou da Jeu dies servent
k ^Yaleor le gain ou la perte de chaque Joaear.
On nomme JUhes de eonsolationdes fidies qu*on
donned eertains Jeox en sarcrott de b^i^ce h ceax qui ga-
gnent. On sesert anssi fignrtoent de la ra6me expression ponr
designer quelqae incident heareox survenu en mtoie temps
qn^nn malbear, oo bien encore pour indiquer qu*un mal-
hear n'a pas 4U anssi grand quMl eAt pa Vfitre; que la perte
qa'on a €pT0uf6e n'est pas g^n^ale, irrte^iable, et qu^il
est encore rest^ quelqae motif de s'en consoler ou mtoie
de la r^parer, comme an Jooeur, qui pent quelquefois avec
one seole ficbe se relever d'une grande perte.
FIGHTE ( Jban-Gottli£b}^ Tun des plus c^I^res pen-
leurs qu'ait eus TAlIemagne, naquit en 1762, k Rammenau,
prte Kscbo&werda, dans la baute Lnsace, et apr^ atoir
^todS^ k I^na, h Leipzig et h Wittemberg, passa plusieurs
annto comme pr^pteur k Zuricb, ob il se lia atec Pesta-
knzf, et plus tard k Kocnigsberg. Son Essai d'une critique
de Umte rivilation ( 1792 ), qui excita Tatteution g^n^rale
et fut d*abord attribui k Kant, lui yalut en 1793 une chaire
de philosopbie k Itoa. II y d^veloppa sous le nom de Science
de la science un sysltoie dans lequel il exposait les germes
d'id^alisme contenus dansle criticis mode Kant, s*^Ioi-
gnant dte lors de plus en plus de Kant, et pr^parant les
Toies aoxphilosopb&nes de Scbelling et de Hegel. Ac-
cost deyant le consistoire saxon de prteber Tatli^isme, k
cause d*un article publid dans le Journal philosophigue
(t. 8, liT. 1") sur les bases de notre croyance au gou-
vemement du mondepar la Povidence, son enseignement
fatrobjetd'uneenqu^te qui n^eflteu pour lul aucund^gr^-
roent, k cause des prindpes ^lair^ qui dirigeaient le gou-
Temement de Weunar, s'll n'avait pas & ce propos menacd
de donner sad^mission , qu^on prdvint, en 1799, par un re-
trait d'emploL Pour sa defense, Ficbte publla un Appel
centre Vaecusation d'athdisme (1799). II trouTa bon
accneil en Prusse, T^cut quelques annies k Berlin, et dans
TM de 1805 fut nommd prof&sseur de pbilosophie k Er-
langen, avec autorisation de venir passer les bivers k Ber-
lin. A r^poque de la guerre entre la Prusse et la France, il
se rendit k Koenigsberg, oii ilfitaussides cours pendant qud-
qoe temps. Au r^blissement de la paix, il revint dans la
eapitale, ob, en 1810, il fut appeI<S k occuper la cbaire de pbi-
losophie dans la Bouvelle university qu'on venaft d'y fon-
der. Ficlite nMtait pas seulement un penseur original et in-
dependant, c*^tait encore un palriote. C*est ainsi qu^en 1808,
alors qu^ne gamison fran^aise occupait Berlin, 11 n*avait pas
craint d^y prononcer ses Discours i la Nation allemande
( Berlin, 1814; nouv. ^tion 1824 ), et qu*en 1813 0 y prit
pour sojet de ses cours Vid^e que doit viritahlement
reprisenter la guerre; le^ns qui produisirent une vive
impreuuon, mais qui ne furent imprim^es qu'aprte sa raort
(Tubingen, 1815 ). La mort de Ficbte fut digne d*une vie
consacc^ tout enti&fe au bien; il succomba, le 27 Janvier
1814, 4 une fi^vre dlidplfal, gagn^ k porter des consolations
k des malades et k des bless^.
Daas la carriire scientlfique de Ficbte, on remarque deux
pModes bien distinctes, et dont la premise a bien plus d^ira-
portance que la seconde poor bi signification bistorique de
son iddalisme. Void ceux de ses prindpaux oovrages qui
•e rattacbent k cette premiere p^riode : De la notion de
ia Science de la Science (I^a, 1794); Esquisse de Fen'
temble de la Thiorie des Sciences ( 1795 ); Esquisse des
Caractiresparticuliersd la Science de la Science (1795);
/>e la Destination de r Homme (1800); Le^ns sur la
Destination du Savant ( 1794); Prindpes du Droit na-
411
turel ( 1796-1797 }; Syit^M de Morale ( 1798 }, tr^-cer-
tamementdetous les ouvrages de Ficbte celui qu*fl a le plus
mQri. L'ouvrage de Ficbte De la Destination de tSomme
forme la transition entre la premito et Ul seconde p^riode
de sa pbilosophie, quUl a expose d*une mani&ro populaire
dans ses Conseils pour itre heureux ( 1806 }. Elle a i«^u
d'ailleurs une veritable exposition scienUfiqu§ dans ses Le-
^ns, qu*a fait connattre la publication faite par son fiU de
ses GBuvres postbumes, ob Ton doit surtout remarquer sa
logique speculative et ses Essais sur la Science du Droit
et sur la Morale, Bien que Fichte n*ait jamais cTi6 d*^
cole particuli^re, et que ses doctrines n'aient ^16 adopts
que par un petit nombre de penseurs, son influence sur les
d^vdoppements nit^rienrs de la philosopbie allemande n*a
pas laiss^ que d'etre fort grande : car ScbdUng et Hegel
n'ont go^re M que ses continuatears.
[ Ficbte pretend qull y a en nous deux moi, fun absola,
r^; Tautre relatif, pb^nomdnal. Comment entend-il ces
deux moif Le void. Conceves une activity lllimit^, infl-
nie, qui tend enssentidlemont k produire, et supposes qu*dle
ne produise pas : eUe est le moi absolu, r^ ; supposes
qu*dle produise, sa production estlemo< relatif, pb^nom^
nal. I^ premier est appd^ absolu : paroe qu'^tant toot , II
ne depend que de lui-m6me; U est appel^ rM paroe qa^6-
tant tout, 11 est lar^lit^par excellence, Funique r^t^; le
second est appel^ relat\f parce quUl depend du premier,
dont il est la crdation, et qu^il n*a de fondement qu'en lui;
11 est appd^ pMnominal parce que, paraissant et dispa-
raissant avec chaque production du moi absola, Q em-
prunte de celni-d loot ce quUl est, et n*a aucune MSM
par lui-m^me. Suivaot Ficbte, le moi se pose lui-mSmCf
c'est-i-dire qu'il s'appdie lui-m6me k I'existence, en se don-
nant de savoir qu*ll existe; car pour lui exLster ou savoir
.qn*n existe, c'est la m^me chose. Ck)mment 6lre moi^ com-
ment pouvoir se dire moi, sans se savoir exister? Et com-
ment se savoir exister sans Mre moi , sans pouvoir se din
moil £videmment l^m bnplique Tautre. Par quol notre 6tre
pensant, notre esprit, sait-11 qu'il existe? Par rbnpression
!nt6ieure qu'il ^prouve de lui-m£me, impression qu*on
nomme ordinairement sens intime, et queP^cole 6x)ssaise
appdle et que j*appellerai id avec f^e conscience. Or,
p<rar que notre 6lre pensant, notre esprit , ait consdence
de Iui-m6me, II faut qu^il produise des pens^ , c'est-a-dire
quMl agisse, parce que ce n*est quepar Taction et dansraction
quMI a impression desoi. AfaisI, le moi ne peut prendre cons-
cience de lul-m6me, se savoir exister, se poser, qo^autant
qull agit. Mais Ficbte nous donne deux moi : quel est celui
des deux qui a^^t ? C*est le moi absolu. Cependant, ce n^est
point lui qui a conscience de soi, puisque d^ qu^O agit 11 ne
peut plus 6tre consid^r^ comme moi absolu. Comme pour*
tant c*est par Taction que la conscience se salt, qui revolt
la conscience, qui en est saisi? C'est le moi rdatif , lequel
est formd par Taction du moi absolu : lui seul done prend
conscience de soi. Ainsi, quand Fichte dit que le moisepose,
11 ne Tentend d*aucun de ces deux moi pris s^par^ment,
mais de leur ensemble et de leur concours. En effet, d^un
c6i6f c*est du moi ph^nom^nal, vu que c*est lul qui a cons-
cience de sot ; de Tautre, c'est du moi r^l, par qui a 6i6
pos6 le moi ph£nom4nal. Poor lors, dans cette proposition
fondamentale de Tauteur : le moi se pose luU-mSme, le
mot moi a une acception dilf^rente de cdle qu'il lul donne
quand il parte, soil da moi absolu, soil du moi reUtif. Ce
mot signifie id un moi qui r&ulte du jeu des deux autres,
et qui est le moi complet, le moi de la vie, notre individo,
non pas seulement en tant qu^il est doui^ du penser, mais
de plus en tant qull pense actuellement II ne s^ensuit pas
moins, dans ce syst^me, que le moi de la vie n*a de r^it6
que dans le moi absolu , et que c'est cetul-cl qui constitue
viritahlement notre dtre, qui fait que noos sommes sub-
stance absolue comme lui, et parlant Dieu. C*est pourquoi
Fichte ne volt dans Dieu que Tordre moral, et non point
une existence substantielle difl(6rente de la nOtre. Cette opi*
52.
412
FICHTE - FICIN
nion, il est vrai, es. oe .e de ses premiers ooTrages. Com-
batta par Schelling, il a change plus tard, et dans les der-
niers, tels qw la Destination de V Homme, par exemple,
ao Hen de fondre Dieo dans le moi, H a fondu le moi dans
Dieu. De sorte que ce n'est plus k Diea, mak bien an moi ,
quMl raTit I'existence sobstanttelle.
De la distinction du moi absolu et da moi phteom^al,
il dMuit trois axiomes^ qtii sont k ses yeux le fondement de
ce qu*il appelle la science de la seienee, c'est-^-dlre de la
science premito, qui n*est autre qoe la m^taphysique :
!<* Le moi absolu, avant de se determiner ou d'agir, ^tant
toiijours 4gal k lui-mdme, on peut dire de loi sans restric-
tion : moi est moi, taiomndHdentiti, V Dans chaquepens^,
il y a cequi pense et ce qui est pens^ : ainsi, je pense un
cercle, c'est moi qui pense, le cercle est I'objet de ma pen-
s^; et qnoique cet oljet, c'est-k-dire lUdte ou Timage qui
me le repr^nte , soit dans ma penste , cependant je le
distingue de ma pens^ dle-m^me. Ma penste, c*est le moi
ph^om^nal, comma nous TaTons tu; Tobjet de ma penste,
c*est le non-moi. Le moi ph^nom^al 6tant toujours dis-
tinct du non-moif on peut dfare des deux : le moi n'est pas le
non-moi, axiome de contradiction, 3' Enfin, le moi absolu
produisant one infinite de moi pMnom^naux , auxquels cor-
respond une parellle infbiit^ de non-moi, lesquels sont aossi
pb^nom^iaux, on pent dire que le moi absolu oppose
au moi pMnonUnal divisible ou multiple, un non-moi
igaiement divisible ou multiple, axiome de rtUson svffir
sante. Soirant Tauteur , oes trois axiomes entrent essen-
tiellement dans toute conoaissance, et rtfpondent aux actions
n^cessaires de Tesprit bnmain : c*est poorquoi ils sont les
prindpes de la science de la science.
Quelle application Ficlite a-t-il faitede son syst^me k la
religion, k la morale, k la politique? Les details ne sau-
ralent trouver place id; je me borne k Tindiquer d^une
fa^n g&i4rale. Toucbant la rdigion : dans la premiere ma-
nidre de Toir de I'auteur, le moi absolu ^tant toute r^'l^,
Dieu est r6duit k n*ttre que Tordre moral : done point de
religion, puisqu^dle n^estque le lien de lliomme avec Dieu.
Dans la seconde manito de Toir, il admet Dieu, mais il nie
le moi : point de rdigion encore , puisque Tun des deux
termes sur lesquels porte la religion manque. Et si , dans
sa Destination de C Homme, il prodame une Tie future, ce
n*est qu*une incons^ence de plus. Touchant la morale,
le qtoi absolu ^tant ind^pendant, iliomme est sa loi lui-
m6me, etn*a d'autre obligation que cdle quil s'irapose. Dte
lors, quoi qu^en dise Fichte, point de dcToirs envers ao-
trui, partant point de morale. Touchant la politique, Tau-
teur serait conduit k nier toute loi commune^ et k consti-
tuer chaque membre de la soci^t^ dans une souYcraine in-
dependence, ce qui serait Tanarchie. Mds point du tout :
loin de les etabUr dans une telle independence, de recon-
nattre k chacun des droits absolus, propres, naturels,il se
jette k I'autre extreme, ne leur reconnatt aucun droit
inherent ^ leur nature, et ne leur attribue que des droits
empruntes ^ l*£tat. Et la perfection de la sodete pour lui
est la mine totale de rindifidualite. Ainsi, par les prin-
dpes, il etablit Tanarchie; par leur application, le despo-
tisme.
Qud jugement porter sur Fichte, dont le nom retentit d
fort en France? Pour qui les theories bizarres, les para-
doxes emphatiques, sont des creations d*une intdligenoe
superieure, Fldite est un puissant genie. Pour qui une pa-
rdlle intdligence ne se re?de que par la possession nette,
• sOre, des yerites capitales, Je le diral, dusse-jo attirer *ur
moi les anathemas decenx qui seposent les arbitres dePo-
pinion phflosophique parmi nous, Fichte n*est qu'un brillant
songe-creux. Bobdas-Dbmouloi. ]
FICHTELGEBIRGE ( litteralement montagnes aux
sapins ), Tune des chalnes de montagnes les plus importantes
de TAlIcmagne, situee dans le cercle bavarols de la haute
Franconie et occupant en siiperfide un espace d*environ
29 myrfametres carres, se rattache k Touest aux Rhcpnege-
birge et au Spessart, au nord-ouest k la foret de Franoooii
et it la foret de Thoringe, au nord-est& VErzgebirgtti
au sud-est au Bcehmerwald. Elle est en grande pailii
de formation granitique sur ses deux T^uunts; mais ses n
mifications, notamment celles qui se dirigent Ters U B6
gnitz, sont de formation calcaire. Toute oette cbatneetf
riche en fer, vitriol, soufre, cuivre, plomb el marbre; die
est d'ailleurs parfaitement boisee, abonde en boia de cods'
truction, et est cultiyee jusqne sur ses plateaux extremes.
Ses pics les plus eieyes sont le Sehneeberg, haul de l,07S
metres; VOchsenkopf, haut de i,04i metres; le Kctssein,
haut de 1,020 metres. Le Main, la Saale, Tl^er et la Mab
ont leur source dans ses flancs. Goldfuss et Kscboflf out
publie une interessante Description du Fichtelgebirp
( 9 Yol., Nuremberg, 1817 ). Le Fichtelberg, k WiesenUul,
dans VErzgebirge saxon, a 1,26C metres d^eieration, el
forme le plateau le plus eieye du royauroe de Saxe.
FIGIN ( Mabsilb ) naquit k Florence, le 19 octobre
1433. Son pte etait mededn de COme de Medicis. S'ilfaot
Ten croire lui-meme, retude de la philosophic platonidenne
fut des son enfance une vocation de son esprit , que (a-
voriserent, des le commencement, les bienfaisants auspices
de ce protecteur. Outre la philosophic, il etndia la m^
decine et la theologie. II fiit pretre et chanoine de la ca-
thedrale de Florence : on a meme de lui qudques bomeiies,
publiees avec ses lettres, et dont IHme a pour titre : DU-
cours de Marsile Ficin sur la charity, prononc^ dewaU
lepeuple, dans le colUge des chanoines de Florence, Le
goOt des arts, qui etait instinctif chei loi, comme le senti-
ment des lettres, Tavait encore porie k retnde de la
musique. II avait pour eieves les plus nobles seigneurs de
la Toscane, tons empresses aux le^ns de philosophic qoli
professait dans Tacademie foodee par les Medicis.
La renommee de Ficin s*etenddt audeUi des limiies de
ritalie; le savant de Florence re^utde Matthias Co rvin
rinvitation de venir k sa cour. Ce roi de Hongrie voa-
lait entendre de sa bouche les doctrines de Platon. La
sante debile de Ficin Fempecha d^entreprendre ce lolntsio
voyage. En 1474 cette meme faiblesse de complexion lui
causa une maladie, k laquelle il foillit sucoomber. n toorna
alors ses regards vers la rdigion, et ce retour k la piei§ fut
durable; mais comme la superstition s'en meiaqndque peo,
et que le culte qu'il avait voue k Platon n'en ftat pas poor
cela exclu, il en resulta dans son esprit une confudou sin-
guliere dMdees mystiques et de pensees philosophiqnes,
qo'il chercha k condlier, en etabllssant one pretcadoe
concordance entre les doctrines de Moise et oeUea de I'dere
de Socrate. Mais ses Jours etaient comptes. A soixante-
dx ans, il mourdt k sa maison de campagne de Corregio,
en 1499.
Ses ouvrages sont nombreux. Le pluscdebre est son edilioa
de Platon, qull traduidt le premier tout entier avec d'in-
nombrables commentaires. Ce grand ouvrage ftit Tobjet de
toutes ses etudes, le but de tons ses efforts; il passa sa tie
entiere k lerefdre et k le rendre irrepochable. On ditque,
lorsque le premier travail en fut termine, il Palla eomma-
niquer k son ami le Grec Marc Musurus, et que cduind,
I'ayant In, se contenta pour toute reponse de repandre
son comet plein d^encre sur la premiere page ; Ficin com-
prit, recommence sa traduction, et la lendit tdle qu'elle
nous est parvenue. Cette oeuvre immense serdt sans de&ut,
si retude que Ficin avait faitedes platonidens dUlexandrie
ne s*y faisdt pas jour par des subtilitte hidignes de la se*
rieuse majeste du mattre, et si qudquefois on n^y pressentai*'
pas sous les gloses du commentateur Tesprit de Jamblique,
de Produs, de Porphyreou de Synedus, entretenant par
leurs reveries le penchant de Ficin poor le mervdlleax.
L'ouvrage od le phUosophe de Florence s*abandonna avec
le moins de mesure k cette etude des sdences occiiltes est
son livre Stir la Vie, Les idees qu*il y developpa au stijet
des figures astrologiques etde la correlation intimeqiii exi^le,
k Ten croire, entre les ev^neroentsdela vieetla conjonrlioo
FIClN — FICTION
418
des uUes, ie firent accuser ue magte. Son livre fat frapp^
dinterdit par la censure du aainV-si^, et il ne dut lui-
■itiiie qn^ fappoi de sea amis d*^¥iter one condamnation.
On a eneore de MarsUe Ficin on UYre Sur U PlaUir, oh ,
•ana d^rdopper sea propres pensto, il rteome avec finesse
et ^Idganoe les opinions des andena philosophes; puis un
Tecadl de tettres, public de son Tiyant, et qui serait in-
t^ressant si Ton j rencontrait moins de ces all^ries et de
eea snbtilit^ phUosophiques et astrologiqoes qui d^rent
toates les oniTres de Marsile Fidn. &iouard Foobribu
FICQUELlf ONT(CBARLBS-Loin8y comte di), gtoiral
et dlplomate autrichien, issu d'uno andenne (iunille noble
de Lorraine et fits du comte Joseph de Ficquelmont, mortdans
la campagne d'ltalle de 1799, atec le grade de major, est
n^ le 23 mars 1777, h Dieoze, en Lorraine. H entra an serrlce
d^Autricbe dte I'annte 1793, fit avec distinction toutes les
campagnesoontre la France, etobttnten f(&Yrier 1813 le grade
de g^ntel-major. Nomm^ la m6me annte membredu con-
iieU anliqae, 11 fat envoys k Stodibolm en quality de ministre
pl^oipotentlaire, puis en 1820 accr6dit6 prte la oour de
Toscane, etl'annte suivante k Maples. En 1829 il fiit charge
pres la oour de Saint-P6tersbourg d'une mission extraor-
dinaire» et y fit preuTe d^une grande habOet^ diplomatiqne.
Nomm6 en 1830 fdd-mar^chal-lieuteoanty et en 1831 pro-
pri^talre d*on regiment de dragons aotrichiens, 11 fat rap-
peM en 1839 k Yienne poor y prendre, pendant an Toyage
de M. deMettemich au Johannisberg, ladirecUon des affaires
^trangferes, notamment k propos de la question d*Orient.
£n 1840M. de Flcquelmont fut cr66 ministre dH^t et de
conCirence, et chef de la section de la guerre au minist^
dee afCures ^trang&res; enfin, le 3 mars 1843, gto6^ de
caTalerie. Dans cette position, dimportantes misdons loi
fbrent confito : par ezemple, au printemps de 1846, ^.Bei-
lin, k propos des affaires de Pologne.
Aprfts la r^Yolotion de mars 1848, M. de Ficquelmont
entra dans le minist^ responsable ( 21 mars ), oil il eat le
d^partement des afldres ^Irangires. A oe moment Titaiie
^tait en pldne insurrection, la Hongrie et la Bobtoie s'agi-
taient, toutes les natlonalitte diverses de la monarchic ^tdent
en proie il la fermentation la plus Tive, et le gouYernement
central ^Yienne manquait tout k la fois de force et de con-
sideration. Le fait le plus remarquable de radministration
de M. de Ficquelmont dans ces jours orageaz, ce fut la de-
claration de guerre k la Sardaigne. Dans nnterYaUe,Ko-
lowrat, Jusqo^aiors president du minist^re du 21 mars, s'^tait
retire an bout de qudques semaines, etM.de Ficqadmont
afdt pris la direction da cabinet La constitution du 25 ayril,
qui disparut ausd Yite qn'dle etait Yenue, fut le fruit de
cette d courto administration. Mdgre ses concesdons au
paiH da mooYemeot et ses efforts pour cdmer ausd rirrita-
tlon des esprits, il ne parYint point ^ obtenir la confiance
pobUqne. On le regarddt eommePami de la Rnade, comme
leiai^t de la politique de Mettemicb, et il deYintl'objetdes
attaqoes genenles comme representant de la reaction dans
ie ndnist&e. Une demonstration populaire ( 4 md ) le de-
terminal donner sa demission, et depuis lors il est demeure
stranger aoi afldres. En roYanche, U a publie divers ecrits
do plus haut interet; par exemple : Explications sur fin-
tervaUe du 20 mars au 4 nud 1848 ( 1850 ) ; PAllemagne,
PAuiriche et la Prusse ( 1851 )• RIen de plus Ingenieux
que son dernier llYre, bitituie : Lord Palmerston, F Angle-
terre et le Continent (Yienne et Paris, 1852 ).
FIC SAINT-FIACRE. Voyez Feu Sadit-Aiitoime.
FICTION {fietlOfdeftngere, fdndre,sapposer ). Dans
Tacception la plus etendue, on entend par ce mot tout ce
^iest en dehors de la redite. L'homme cherche la verite
dans la nature, dans les repUs de son coeur, dans la sodete
de ses semblables; mais la Yerite lul echap|ie presque tou-
jours. La nature est couYerte d*un Yoile epais, dont il lui est
doime desouleYcr k peine an coin. Le coeor est rempli dMI-
losioos, et ses mouYements passionnes egarent le jugement.
La societe hamaine, qui doYrait reconnaltre la Yerite comme
la seule r^e de ses rappon^, est eUe-meme etayee sur doe
fictions. La nature, tdle qn'elle est dans see ressorts les plus
caches et dans cette regie des regies que nous entreYoyons
sans pouYoir la comprendre, est poor nous un mystere im-
penetrable. Nos systemes ne font que rendre plos difficile
rabord des Yerite naturdles; nous Yoyons pea dana la na-
ture, parce que nos sens sont fdbles et nos instruments im-
parfaits ; nous doYlnons encore moins, paroe que notre esprit
est borne. Nous en saYons neanmoins beaocoup ao-deUi de
ce qui serdt oecessaire k notre bonbcur. Les illudons do
coear ne sont-dles pas dles-memes un bienfiiit de la ProYi-
dence? £st-ce que la reallte seule, SYec sa preddon mathe-
matique, aYCc sa roideur, aYec ses scrupules, avec son de-
senchantement, pourrdt remplir le coBurde l'homme, et
donner de la dideur ^ses affections, deTedat k ses con«
cepUons? Ne soyons done passorpris d la sodete humaine
a, die aussi, son imagination et ses rfiYos, et si qodques-anes
de ses fictions ont un caraetere d'immutabilite. La sodete
ne pourrait pas subsister sans certaines regies; et lorsque
la Yerite il laquelle on dcYrait les soomdtre est une Yerite
introuYable, il foot bien mettre qodque chose k sa place.
11 y a done des fictions necessalres, et le mensonge est
un element de la sodete humaine ausd essentid qne la
Yerite.
Les Romdns ont exploite an dd^ de ce qui etdt neces-
saire oet aYantage des fictions : c*est ce qui faisdt dire k &-
ceron, dans son plddoyer Pro Murena, -que la sdence des
Jurisconsuites condstdt tout entiere dans des fictions. II y
a une rdson spedease k donner de la mnltiplidte des fic-
tions introduites par les jurisconsuites. II eidt qudquefob
diilidle d'executer stridamentla loi : Tasage contraire pre-
Yddt sooYent, et la desobeissance k la Id s'anoblissdt da
nom de consuetude. On sentait dors en mteM temps Tim-
possibilite de foire obserYer la loi et Ie danger dInnoYer;
on Youlait respecter la sagesse andenne et ne pas blesser
les oontempordns dans leurs exigences. On aYdt done re-
cours k la ruse, et, moyennant certaines subtiUtes, on yIo-
laft la loi par le fait, en ayant Tapparence de lui obeir. Nous
sYons beaocoup d*exemplesde ces fictions, fondeeaqndqae-
fois sur un rdsonement subtil et philosophique, qudquefois
ausd sur une deception maladrdtement cachee. Cost dnd
que , poor ne pas faire son testament dans rassembiee ge-
nerde du peuple, on SYdt Tdr de Yendre ce qu'on donndt ;
c'est dnsi que le pretenr, n'ayant pas le droit d'adjuger
un heritage, en donnait neanmoins la possesdoo. An moyen
d'une Yente simuiee, le pire de famille emandpait son enfiuit,
en le faisant passer par PesdaYage pour lui donner plus Yite
la liberie. Dans le droit erimind, pour ne pas toucher au\
Yidlles Ion, nous Yoyons les Romdns forcer des coupables
k rexil par l*inlerdietioo de Teau et da feu, et dedarer
un dtoyen esclaYe de la pdne qa*il a enconrue, afin de pou-
Yoir le pnnir de mort.
Mais passons anx fictions politiques, qui, par leur creditet
par leur duree, ont exeroe une influence plus marquee sur
les destins de tliamanite. Le mot li berte est un de ceux
qui ont le pins prftte k la fiction. Les andens peoples
croydent etre libres lorsquMIs partidpdentde quelque ma-
niere au gouYemement de leur pays. De meme, au moyen
Age, on appdait nations libres toutes cdles qui SYaient le
droit d'interYonir dans la direction de leurs affaires publi-
ques et dans I'eiection de leurs magistrals. Mais la liberie
finissdt Ul Cette autre liberie, bien plus substantidle, qui
consiste dans la foculte, la moins genee que posdble,
d'exercer ses droits dYils et de fomille sons la garantie d*on
pouYoir protecteur et sous Tantorite d'uno loi uniforme ,
cette liberie dont la connaissance et Tapplication est d'une
date plus recente, cette liberie etdt alors presque inconnue.
Les indiYidns qui coroposaient le people souYerdn etaient
assujettis 4 one tyrannle de tons les Jours, et les magistrats
populdres aYdent un pouYoir plus eiendu et beaucoup
moins surYdlie que les magistrats choisis par le monarque
le plus absolu. Le mot liberti 4\»ii done une fiction, dont
414
FICTION —
on abasait pour calmer IMmagiaation ardente du peuple,
qui croyait se d^gager des Hens du despotisme en choisissant
Ini-mftme ses despotes.
La majority des Toix dans lea d^Mrationa est anssi une
fiction d'aneienne date. L'homine tout seul se trompe, par
dtfant de lumi^res; les hommea assembles se trompent, par
IVncendant de quelques-uns sar le plus grand nombre, et
par )e prestige de I'^loquenoe, qid fasdne les hommes. La
loi suppose que la yinU est du cdt^ du plus grand nombre,
pendaiit que rdelleraent la T^rit^, comma la Yertu , comme
Pb^rolsme, comme le talent, comme la fortune, se r^fugie
bien des fois dans la nmonte. Et pourtai^ la fiction est
n^cessaire, car 11 Taut mieux s*exposer k tomber quelque-
fois dans Perreur que se condamner k resler toujours dans
rincertitade. Le gou?emement repr^sentatif n*est lui-
H^me qu'one fiction tant qu*il conserre rinYiolabilit^ du chef
de I'Etat, un cens flectoraf, etc.
Ces fictions de baute port^e peuyent donner la mesure de
tootes les autres fictions d'esp^ce infi^rienre, qui se sont
gUsste dans les relations sociales; car si la sod6t^ a dfi
s'assujettir, k d^faut on par peur de la viSrtt^, k ces fictions
monstres, die a dA aussi toMrer que le meme esprit de dis-
simulation s'introduistt partout, dans les devoirs , dans les
convenances, dans les plaisirs de la vie. Les grimaces de
la haute compagnie, la bonhomie apparente des hommes
nis^y le respect sans estime, la crainte sans respect, Paflec-
tation de la vertu, les ofTres contre consdence, les restrio*
tions mentales, les serments qu^on ponrrait appeler cbrono-
logiqnes, car Us marquent exactementJes di verses phases
de notre histoire contemporaine , tons les actes enfin qui
epmposent notre commie de chaque jour, tout nous fa^onne
k une fiction presqne contmuelle. La po^ie, qui exalte notre
eoeur, qui embellit et embanme toute notre litt^rature, n*est-
die pas une fiction hig^nieuse? Ponrrait-elle etre si univer-
sellement aim6e, ponrrait-elle exercer une si gronde In-
fluence sur Tesprit humain, d nous n'avions pas d^j^ dans
notre Ane nne po<teie toute faite, dont la po^ie qui nous
diarmepar ses henreuses conceptions nW qu^une image,
un souvenir, un contre-coup, un retentissement? Fhiissons
done par reconnaltre que lliomme a un besoin irr^stible
de fictions, et que I'terivain qui en parle doit respecter les
fictions n^cessaires, honorer les fictions utiles , loner les
fictions agr^les , laisser de cdt^ les fictions indiffigrentes,
mais droller et combattra toutes les autres, qui, partant
du mensonge pour arriver k la tromperie, ne font qu^entre-
tenir de (hnestes illusions.
Bon J. Marno, dc rAcad^mie de Turia.
Consid^itSe dans les arts dMniitatiou, la fiction a un tout
autre caracl^re. C'est le moyen qulls emploient de pr<$f4-
rence pour prodnire ruiusion ; mats ils n*y rdussissent qu'en
la revetant de tons les dehors de la vraisemblance. Son
domaine le plus 6tendu est la litt^ratnre. Avec raison
La Fontaine a dit :
L'homme ctt de glace aux ?^rit^,
U est de feu pour les meDsoDget.
et Boileau
La poMe ^piqne
St aeutieDl par la fable et Tit de fiction.
Cetle-d est en effet I'd^ment eonstitutif de 1'^ po p^e dans
son ensemble et dans sea parties. Vlliade et VOdf/ss^e sont
de sublimes flctiotts,tde mtaie que le combat d^AchiUe con-
tre le Xantheet la description de la cdntnre de Tenus dans
le premier de ces po€mes ; de mftme que Tantre de Poly-
pti^me et le stratagime d*Uly8se contre les Syrtees dans le
second. Dans le roman, la qualification de fiction>ppartient
plus sp^iatemcnt aux ddtdls qui offrent lo caractdre du
merveilleux ; on la retrouve encore sous cet aspect dans les
dtveraes ^pop^ea. Le potaie des Mitamorphoses d'Ovide
n'(st qn*une longue saite de fictions.
FIDALGO9 ^ portugais, le m6me mot qoe hidalgo
eu espagnol.
I
riDfiLlTR
FID^IGOillllS. Ordinairement on entend par ea ml
une disposition siinulte , faite en appareuce an profit di
quelqn'un, mais avec intention secrete de faire passer le
b^n^fice de cette dispodtion k une autre personnt, qui n^est
point nomm^ dans le testament ou la donation. Le bntde
cette manito de disposer est d*avantager indirectement
qudquea personnes au profit desquelles la loi ne permet pic
de faire des lib^ralit^, conune le mari ou la femme, dim
le cas oil ils ne peuvent se constituer des dons ^ ou les «&>
fanta naturals (incestneux ou adulterine ), qui neddfcst
rien recevohr au dd& des aliments. Ceux qui vealent (aire
des fiddcommis, disent les jurisconsultes, choisissentoixli-
nairement un ami en qui ils ont confiance, ou bien qudque
personne de probity, sur le dteint^ressement de laqacfie Ik
comptent ; ils nomment cet ami ou cette personne bMtier,
Idgataire ou donataire, soit muversd ou particulier, dui
Tesp^rance que rh^ritier, l^ataire ou donataire, fidUe i
leurs intentions secrMes, remettra, pour s*y conforoier,4h
personne prohibde que le testatenr on donateur a eue en tk,
les biens qui font Tobjet du fid^iconunis. Ces aortes de dii-
podtions, faites en frande de la loi par personnes iaterpo*
s^es, ont toujours 6te d^fendues, tant par la l^slatioD ro-
maine que par les coutumes, ordonnances et statuLs franfaii.
Elles sont dgalement interdites par Part. 91 1 du Code Ci-
vil, en ces termes : « Toute disposition au profit d*un ia-
capable sera nuUe, soit qu'on la d^ise sous la forme d'ui
contrat on^reux, soit qu'on la fasse sous le nom de per-
sonnes interpose. > Le Code Civil admet aeulement qud-
ques substitutions dans le r^ement des successioos.
DuBARO, anden procorear geocral.
FID^iUSSEUR, FIDtlUSSION. Voytz Cactiox.
FIDELE, qui garde sa foi, qui remplit ses devoirs, so
engagements, qui est constant dans ses afiections (twfes
FioiuTi ). On d^igne gto^rdement par oe mot les catlioli-
ques, en opposition avec toutes les autres sectes dir^tienoes
et avec toutes les soci^t^ rellgieuses ^trang^res au christia-
nisme. C'est meme k cette derniftre opposition qu'il s'arr£-
tait dans les premiers si6des , oil Ton dUait les fidtUis d iss
infidtles. II vlent du mot/oi {fides\ et slgnifieeo ce
sens ceux qui participent k la foi en J^us-ChrisL Ce D'e«t
qu*indirectement que la dgnification pent se rapporter i
celle de I'adjectif J!(f^/e : fiddle k sa parole , k sa promesse,
k sa doctrine. On n'entendit pas toujours par ce moifidkUi
tons les catholiques ortliodoxes sans exception. Dans is pri-
mitive £glise, on distingndt par ce nom les laiques bapUsti
d*avecles cat6chum^nes, qui n*avdent pas encore re(9
ce sacrement. Dans le condle d'Elvire, le cat^diamtee est
appeie Chretien , et ceux qui sont baptist fldiles, Cette de-
nommation distinguait aussi ces dernicrs des clercs engage
dans les ordres , et attaches par qudques fonctions au serriee
de I'fglise. Les privities des flddes condstdent k partidpcr
k I'Eucharistie, k assister au sdnt sacrifice de la messe, ap-
pelfe, k cause de cda, tnesie des fiddles^ k a'unir k foula
les priires, k rdciter Poraison domhiicale, nomm^ pour
cette raison la prUre des fidUes et k entendre les discoun
00 Ton traitait le plus k fond des myst^res, droit qui n*ap-
partenait ni aux cat^hum^nes ni aux patents. On a*est
demand^ k dlveraes ^poques, et surtout depuis la r^forine,
s'il ne sufllsait pas pour etre oonsid^r^ comme fidUt de
croire k J^sus-Christ, lors mtoe que Ton dUTiirdt sur les
autres parties de la doctrine chr^tienne : les protestants oat
gto^ralement admis ce prindpe. L*£gUse catliolique a too-
jours exig6 une foi plus expllcUe k ses dogmas.
n. Boocnnr^.
VlUttXTt (du mot latin >l(fei, c'est-ii-dii« qui est X^
par la foi ). Les sentiments, les affections, la reconndssaooi
qui d^ve des services, ne produisent pas, k propremed
parler, la fiddlt6 : c'est allleurs qu*on a plac^ sa vMtsble
source. En efTct, 11 peut arriver qu'au nom mtoie de la fid^
lite on soit oblige de combattre ceux qu'on aime et qa^
quelqnes egards on ventre. La fidelity est la conseqooice
de certains devoirs qui nous attdgneat » on bioB encore d'ci-
FIEF — FIEF
415
fagements que nous aToBS contracts &bl toute connaUsance
de cause et dans la pltoitude de notre liberty. Consid^r(^>e
sous ces deux points de me, b fid^lit^, dont le ch ien est
rembl&me vivant, est one des yertus les plus fdcondes en
rdsultals utiles; car elle donne k chaque instant des garan-
ties SOT lesquelles on pent compter, poisqu^elles ont pour
point de depart la conscience. On trouve done la fid^Iit^
m^l^ It tons les actes et k tons les mouvements de notre
existence : elle est indispensable h lliomme comme au ci-
toyen; et d^s qu*elle disparatt, il n'y a plus de sociability
propiement dite. Dana les rapports commerciaux, c'est de
la fiddlit^ aTec laquelle on tient ses engagements que nalt le
cr^ity qui en s'^tendant multiplie les ressources presque h
rintini. Au moyen Age, oil le pouYoir ^tait ^parpillf^ , on
comprenait la (id^it^ relativeroent aux individus, mais ra-
renaent yis-^-Tis de TEtat; c'^tait un ^cart dans le bien. Une
des causes qui ezpUqnent la barbaric pers^v^rante des gou-
▼ernements despotiques en Orient , c'est que dans le roa-
riage nifiuie il n*y a pas de place pour la fiddit^, la plu-
rality des femmes ^tant h^r^ditaire chez les riches et chez
les puissants. Dans ces monies contr^% les princes ont des
multitudes d^enfants, mais ne laisseut jamais de famille
proprement dite. £n r^um^, la difTi^rence qui existe entre
les pen pies civilis^ et les peuples sauvages provtent de ce
que cenx-ci ont une idde imparfaite de la fld^it^, ou mtme
n'en ont aucune ; lis yiyent abcorb^s dans les sen^tions do
moment, el sent si peu li^ par les engagements quMls
oontractenty qu*ils s'en d6gagent sans raison ni sansremords :
lis n^ont pas le discernement de la fid^il6 : aussi forment-
ils des tribns, mais jamais des peoples. Saint-Prosper.
FID£LIT£ (Ordres de la). Divers ordres portent ce
Bom : il en existe dans le duch^ de Bade, en Prusse, et
en Danemark ; mais Pordre prussien est plus connu sous
le nom tVordrede VAigle-Noir, et Tordre danois sous
oelni d'ordre deDanebrog.
Vordre de la Fideliti de Bade jfut institu^ en 1715, par
le margraTe Charles- Guillaume de Bade-Dourlach, & Toc-
casion de la pose dela premiere pierre du ch&tean de Carls-
robe : c*est le grand ordre de la maison de Bade. II subit
qoelqnes modifications en 1803, lorsque le grand-due
Charles-Fr^^ric parvint k la dignity Electorate. La decora-
tion consiste en une croix d^or k huit pointes sunnonti^s ,
Emaillte de rouge et angl^ d'an cluffre de deux C accol^
en sautoir; au centre est an ^cusson Uanc, charged d'un
groupe de nnages supportant le monogramme, au-dessus
duqoel on lit le mot fidelitas,
FIDiSNESy ancienne Title romaine, situ6e entre leTibre
et TAnio (Teverone), k enriron 7 kilometres de Rome, au
point de jmiction des fronti^res des Sabins atec celles des
Latins et des ^trusques. Les Fid^nates, ses habitants,
^ioit, autant qu'on pent en jugef , le produit du melange
de ces trois peoplades. Aprte SToir ^tE Taincus par Romulus,
ils abandonn^rent le parti des Remains h diverses reprises,
etnotaounent Tan 438 arant J.-C. Reprise Tan 485 avant
i.-C. par le didatenr Aulus Servilius, Fidtoes ddchut peu k
pea de son antique importance » jusqu^A ne plus former
qo*an gros booig » aoquel one deplorable catastrophe acquit,
MTOS le r^gne de Tib^re, une triste ceiebrite. Un amphi-
tbtttre qu'Attilins y STait fait construire pour des combats
de gladiateors s'ecrouhi tout k coup an milieu d'une de ces
sanglaates representations. 50,000 spectateurs, au rapport
deTacite, «k 20,000 seulement, suivant Suetone, perirent
teases sons aes mines.
FIDJl (lies), designees aussi sousle nom d^ArcMpel
Vifi, entre les IfouTeUes Hebrides et les lies de TAmitie,
par 1^* l/a et }(r de latitode sad et 174''-179° de longitude
orieolaley ferment on gronpe compose de quelques grandes
Has «t d'eBTiron 200* Uots. Les premises, VUi-Levou (de
U k 13 myr. de longuear , sur moitie de largeor ) , Vanoua-
leMti (l&Biyr., snr 3^4 ),MitMm/to, etc., sont fort eievees
d eBlonrecfde banes de eorail; les petites sont basses, et
^otes iur^an (end de oorail. Mais les unes
etles autres AOnt d^nn acc^ difficile , k eanse dn grand
nombre de rocbers et d'ecueils qui les avoisinent : anssi cet
archipel est-il peu flrequente. Le sol donne en abondance
tons les produits ordioaires des mers dn Sud; mais la
fameuse foret de bois de sandal qu^on Toyait dans la plus
grande de ces ties, et d*ou les Europeens exportaient autrefois
des chargements complete, n^existe plus. Plusieurs esp^ces
de bois particuUeres k cet archipel sont propres aux cons-
tructions nayales et k I'exportation; on exporte aussi de
I'huile de noix de cocos. On y trouTe une grande quanfite
de pores, de chienset de ponies, de mtoie que des Tampires
et des rats. Les habitants , dont la langne paratt tenir de
cefles des popolations de la Malaisie et de la Polynesie, sont,
d'apres leur configuration exterieure, un tenne moyen entre
les Papons et les Malais; ils sont plus grands et d^nne con^
leur plus foncee que les insulaires Toisins, et leur physio-
nomie a quelque chose de belliqueux. Lears cheTeux lai-
neux, arrivent de bonne heure, grftce k Tart du coifTeur, k
acquerir de remarquables proportions. Cast \k une afCaire
de grand luxe parmi les chefs, qui ont les friseurs en grande
consideration, lis setirent anssi tellement lebotit de l*oreille,
qu'ils finissent par le faire pendre jusqu'k repaule. lis ne
manquent pas d'adresse manuelle; mats les Toyagenrs les
represcnlent comme des anthropophages determines. Cecan-
nibalisme, dont les prisonniers de guerre font les frais, de
meme que Tusage d^egorger les tieiUards.et d'etrangler les
veuves des chefs, et surtout leurs incessantes guerres intes-
tines, expliquent comment cette population, qu'on estime
s'eiever eocore ^ 300,000 tetes, va en diminuant tot^jours
plus rapidement. Ils sont aujourdliui en fort bona termes
avec les Anglais. Thahambau^ qui prenait il y a quelques
annees le litre de Toui-Viti, ou rot des lies Fidji, passe
pour le souverahi de tout Tarchipel. 11 reside k Ban on
Amh(m, petite tie voisine de Viti-Levou, et traite fort bien
les blancs, voire mtoie, tout idolfttre quil est, les misslon-
naires an^ais, qui ont leur principal etabllssement dans la
petite lie de Feira on Biva, Cet archipel, deoouvert en 1643,
par Tasman, fat retronve en 1789 et 1792 par Bligh, et
depuis 1794 a re^u maintes fois la visile de navires mar-
chands venns d* Europe. Ceux qui y viennent le plus ordi-
nairement sont des bAtiments de Sydney, dans la Nouvdle-
Hollande, et de TAmerique du Nonl.
FIDUCIE, FIDUCUIRE (du mot latin fldtuAa, con-
fiance). C^estainsi que les Romains appelaient uoe vente
simuiee faite k Tacheteur, k la condition de retroceder dans
un temps determine la chose au vendeur. L*emancipa-
t ion des enfants, quietait complete quaod le p^re les avait
vendus et rachetes trois fois, ne se faisait, on le comprend
tres-bien, que par une veritable fiducie. L^alienation des
immeubles par fiducie etait une sorte de mlse en gage, sous
hypotheques, des biens engages; il y avail dans la loi ro-
maine une formule appeiee judUArtm fiducix, par laquelle
les parties, en contractant, s'engageaient k agir de bonne foi
et sans fraude. Aujonrd'hui encore la flducie est admise par
le legislateur, qui repousse d*une fa^on si absolue les f i dei-
commls et les substitutions; c'est dans le cas oj^ ,
en matiere de succession, un testateur charge qaelqu*uB,
qu'il insUtue son heritier seulement pour la forme, d'admi-
nistrer sa succession jnsqu*4 repoque oil 11 devra la remettre
^ son veritable heritier, disposition qui pent etra employee
dans rinteret des minenrs dont les tnteurs nMnsplreraieot pas
de confiance. L*beritier /duciaire n'a aucan droit, 4 moias
d*une clause expresse, aux fruits de la succession, dont la
propriete repose siir la tete du veritable Institoe. 81 riieri-
tier fiduciah« n*avait ete institoe que dans rinterM de per-
sonnes incapables de reoevoir du testateur, U loi consld^
rait son mandat comme nn fldeicommls.
FIEF. Un fief {/eudum, dans la basse latiidte) euif
une terre, nne sei^eurie, ou dea droits qu'eo tenaitd'an
seigneui^ominant, 4 charge defoi et hommageet de qnel-
ques redevances. Les bbs ibat remontier cette instiUitiOB aux
Romains, et pretenden!, trouver nne kUe des devoirs du vaa>
416
FIEF — FIELD
sal dans ceux du client k T^rd de son patron ; d'an-
tres la fontTenir des Lombards, et Dumoulin en voit iM-
mage dans les distribations de terres que les empereurs fai-
saient aax T^t^rans, en leur Imposant la condition de pren-
dre les armes pour la defense de Tempire. Cependant, il y
a entre o^binifiees tXXe&fitfs proprementdits une trte-
grande difliirence. Les premiers d'abord n*6taient point h6-
rtfitaires , et ensnite n^entratnaient auonne redeTance, pas
mtoie lajbiet rhommage. Ces deax clioses , au contraire,
entrcnt dans la oonsUtntion des seconds. Comme le mot
fief ne se rencontre dans aucun auteur k une ^poque plus an-
cienne que celle de Hugues Capet on de Charles le Simple,
il est prfeumable que ce (ut vers la fin de la seconde race
que s^^blit oe noavean genre de possession, qui ne futauc
tre cliose qn^une usurpation. Ainsi naquit la f ^ o d a 1 i t d et la
noblesae.Cefttt la possession des terres qui fit les nofr/es^
car elle leur donna des esptees de sujets ( des vasscntx),
'lesquels 8*en donnirent aussi par de saus^it^fiodatlons ou
crtotions ^arritre-fiefs.
Quand Tusage de&fitfs fot compl^tement ^tabli en France,
la plupart des grandes charges de la couronne deTinrent fik>-
dales, dans le but de transmission en faveor des enfimts
des possesseurs. Cost ainsi que Temploi de grand-cham-
bellon , de grand-bouteiUier,etc., derint hMditaire; mais
II n*y eutpas que les offices et les terres d*inf^od6e8 , on en
fitde mdmedes villes : ainsi, il y ataitii Paris, autonr de
rhdtel de Bourgogne , seixe maisons qui formaient un flef
royal , que Henri IV c^a plus tard aux religieux de Sainte-
Catlierine , lorsqo'il bAtit la place Royale. Le reste de la
ville ^tait divis^ en une multitude de fieb, dont la plupart
appartenaient ades religieux. Les ^v^ues seuls avaient k Pa-
ris nenf grands fiefii, qui les rendalent pres^ie aussi puissants
que le roi .
Les difRSrentes denominations des fii^ s'doYaient k un
nombre immense, dont il serait fort inutile de donner une
id^. ]1 y atait des fieb d'AoHneur, des fiefs liges^ des fiefs
de reiraUes, des fiefs d^amiiid, des fiefs & vie, etc, etc.;
mais leur principale division a M d'abord en fidb terriens
eten fiefs de re9eii«5,en fiebde maf^res.et en fiefs d*q/fice;
ensuite en fieb de digniU et en fiefs simples.
Le fitif simple (sine m/ero ei mixta tnperio) n'attri-
buait que le droit de connaltre des diffi^ends survenus k Tocca-
sion des fonds qui en relevaient; le fief dominant ^tait
celoi k qui t'on devait foi et hommage; le fief servant ,
celut qui relevait d*un autre fief.
Aprte les fieb de dignit^^ les plus nobles ^talent ceux
de haubertf paroe qu*ils tenaient imm^iatement du
prince. A enx appartenait le droit de colombier. Le fief no-
ble ou rural ^tait oelui oil il y avait justice au cha-
teau : des m^tairles tenues en fiefs formaient un fief rotu-
Her, et Ton appelait fiefs de camera des rentes oo pensions
que les seigneurs donnaient k leors serviteurs, qui leur en
devai<mt foi et hommage. On leur donnait aussi le nom de
fiefs de revue.
Quant aux fieb de dignity, d*aprte un Mit de mars 1682,
une terre ne pouvait Mre ^rigfe en duch^pairie k molns
qu*elle ne vahkt 8,000 ^eus de revenn; et d*aprte un ^t an-
t^rieur, rendu en 1679, un marquisat devait fttre compost
de trois baronnies et de troia chAtelleniea; un comt£ de deux
haronnies et de trois ch&teUenies, etc he fitf episcopal ou
presbyt&al se disait des biens eccl^iastiques ; fief de d^vo-
tion ou depiM, des £tats ou prindpautife c|ue des souve-
rains reconnaissaieiit par humilttd tenir de Dieu, k charge
d*hommage k see repr6BentantB on aux ^ises ; enfin, on d6-
signait sous lenom de francs Jitfs ceux qui ne devaient 6tre
Unns que par pertonnes franches et nobles de race. Mais
la necessity oil se virent ces pertonnes de vendre leurs
biens , les nnes parce que leurs d^penaes babitndles 6taient
au-dessus de leurs revenos, les autres parce an^elles ne
poovaient sans cela suffire aux voyages dans la Tme Sainte
oflHtauxroturiers une occasion dont UsproAtirent, d^adieter
et de possdder des fleb. Comme il lUlait pour cela obtenir
le consentement des rois, la chose f^lit ^ehouer ; mail la
papes ievirent tons les obstades. En 1275, Philippe le Hirdi,
moyennantune redevance qu^on appda drtAis de/roKfi^^
permit aux rotnriersdepossider les terres desgentilshoana;
et, en I&79, Henri UI 6ta ^ la possession des fiefs b tiuM
d*anoblir.
Les fi^ r^galiens ^ient ceux qui relevaient de h per-
Sonne m6me da roi (la pairie 6taituu fief r^gaUen da pre-
mier ordre). On suivait pour les d^fftrer Tordre de primoge-
niture et cdui des lignes.
On nommalt profits de fief les droits seigneorianx qu^e
payaient k chaque mutation des h^ritag^. Le moijl^iilits'
venait encore dans one multitude d'acceptions, dontnooiK
nous occuperons pas, attendu que les termes n*ont pl« n*
jourd'hui d'appUcation, et que, bien que les fiefs eox-rotees
aient fait aux idtes modernes une plus opiniAtre r^sistam
que certains autres usages de la ftodalit^. Us sont ndanmoiBs
depub longtemps compl^tement ddtruits.
AchiUe JUBIMAL, dipuU la Corps l^giil«tir.
plEPpjg. On trouve aussi dans quelques vienx titreict
qudques vieux livres fi^v4 pour Jl^S. Un offider, un
sergent ft^S, dtaient ceux qui d^pendaient d*un Jief, 11 y
avait grand nombre d'olTices fi^6s et b^r^taires. On ap-
pelait tailUfvar fitffi cdui qui teoait en foi et hommage do
roi le pouvohr de tailler les monnaies de France. Hodok
fieffit c'^taitun vassal on feudal , qui tenait un btftase
en foi et hommage. HMtier fi^/M, c*^it un vassal pro-
pri^taire de>E^, dont il avait h^itd, c^est-^-dire caisiet
vMu par k seigneiir fdodal.
Ce mot s*emploie encorofigur^nent et famiU^mentaTcc
des denominations qui marquent nn vice, un d^ut, etii
signifie que ce vice , ce d^aut , est port^ au supreme degrt :
fnppon /Uiff6, coquette ft^6e.
FIELc Ce mot, synony me de 6 i f e, est surtout nsit^ dam
les arts. Le fid de bceuf ayant des propriety dissolvanlcs,
les ddgraisseursTemploient comme savonpour enlever les
taches de graisse. Les pdntres emploient aussi le fid dess^
ch^ dans la composition de leurs couleurs.
Au figure, flel est synonyme &dcret6, d^omerfune, de
haine. La plume de cet ecrivain distille lefiel; cethomne
est sans fiel. Boileao , k Timitation de Virgile , s'6erie dans
son Ztf^rin :
TsDt de iel entre-t-il dau I'lme Jet d^oU?
Des toiTents de flel et de bile coulent de sa plume. II a
vomison/ef.
Fiel se prend aussi pour chagrin, diplaisir. 11 boit a
longs traits et le flel et Tabdntlie. Badne a dit dais ce
sens :
Me DOorrinantdeyfW, de Urmcs abreurce.
FIELD (John), c^l^bre pianiste, naquit a Dublin, en
1782, et fut l^d^ve de Clement!. Cdui-d , fier de son d^e,
le prodnidt en public, et se fit entendre avec lui a Paris
en 1798. Quand, en 1802, Clement! entreprit son grand
voyage artbtique en France, en Allemagne et en Russie, Field
accompagna encore son roaltre et obtint partout les phis
brillants suocte. En 1822 il s^dabllt k Mosoon, ok ses con-
certs ne cessirent d'attirer one loule d^dite , et oo surtoot
son ensdgnement obtint le plus grand succ^. En 1832 il at
dteida il entreprendre de nouvean une grande tonrnfe artifr-
tique, et parconrut I'Angleterre, la France etntdle: une ma-
ladle le retint k Naples, eten 1835 ils'en revint avec one
(amille rosse k Moscou, o6 il monrat, en 1837. Qudqueins-
trumentiste d^une babilet^ consomm^ Fidd g*attadiaithict
moins k fidre preuve de dext^rit^ dans I'ex^^ution , qa*i rte*
liser rid^ de la plustonchante mdodie. Ses compodtioM,
pen nombreuses • et gto^ralement d*nne difficult^ extrtee,
brillcnt moins par la profondeur de rbarmonie que par la
noblesse du chant. Avec ses Nocturnes 0 fonda nn Doovasa
genre de mndquedesakm, que llmmense snoete d« Cktmit
FIELD — FIER A BRAS
sans paroies de Mendel^hn el autres a pa seal faire oublier
dans ces derniers temps.
FIEL DE VERRE. Vayez £come ot Ybrrb.
FIELDING ( Herbi ), cdl^bre romancier anglaU , naqait
en 1707 , ^ Sharpham-Park , dans le comt^ de Somerset.
II €tiii flls d*Edniond Fielding, qui atait servi comme g^
n^ral soas le doc de Mariborooj^. La^ fimiiUe de son pire
^!ail nombreose , et Fielding entra dans le monde avec an
wsei beau nom (son grand-p^re 6tait comte de Denbigh),
mais sans fortane. Son pin l^aida peu. Aprts ttre allA com-
menoer T^Code des lob h Leyde, il ne put , (iuite d*aigent ,
se mafaiteidr dans oette Tille. 11 revint k Londres, et y T^cut
dans ledteordre. Un mariage qu^il contracta avecone Jeane
personne qa*ilaimait, et qui ini apportait qnelque fortune, le
relindecetteyie disdpte. 11 se fitgentilliomme decampagne ;
cl il rftra une existence raraie et tranquille. Mais 11 ne pos-
a^dait ni Ttomomie ni la prudence d^in bomme des cliamps ;
il eot des domestiqnes, une li?rte, une table ouverte, des
clieYaux yune Toiture, et se ruina vite. 11 s*e8t Teng6 , dans
AnUlie, des Toisins qui, lors de ses ^rements, le bl&m^-
r«ot et le trabirent ; et refTet que produisit sar eux son car-
rosse, quand il en pritan, est racont^ d*ane fa^on originale
par Booth. Mais enfin il n*en eat pas moins tort. Revenu
k Londres , il ^idia le droit, il prit place au barreau ; mais
la maladie des bommes de plaisir , la goutte, Ten ^loigna.
U fit dela litt^ratare, nn roman (Jonathan Wild U Grand ),
ctne passdtque pour an bomme de d^rdre et d^esprit, quand,
le succte de Pamita Timportunant, il lui prit fontaisie de
protester, aunom deCenrantte, c'est-a-dire an nom de la
gaiety y du natnrel, de la YiTacit6, contre des romans qui
^taioit si beaux, si longs, si pftles, qu'oo les looait m^me en
ciMlre. Joseph Andrews UA la saillie d'an esprit libre et
original. Onne lit plus PanUla; on lira toujours les aven-
tures de son trire. Le roman manque de condnite , de plan ;
luais que les caract^es sont agr^ablesi vifs , joyeux ! Comme
don Quidiotte, lecur^ Adams est toiiuours errant; si le
dieralierde la Manclie voulait ressusciter rancienne cbe*
Taierie, Adams ^eut croire k rexistenoe de la vertu antique,
et tons deux , pour prix de leur crMulit^, re^ivent force
coups de b&ton, qui ne peuvent les d^onorer et noas
^yeat. Joseph Andrews a ^t^ public en 1742.
Peade temps aprte, la femme de Fielding mourut; 11
manqoa d'en perdre la raison. II lutta ensuite contre le be-
soin , totrit pour le minist&re, et fut heureox d*^e nomm^
Juge de paix pour Westminster et Middlesex. Ce n*<^tait \k
qu'une place d*olficier de police, od Ton n'^tait raribu^ que
sdon son activity, pr^levant an droit sur ciiaqued^litque Ton
CQOstatait, position triste, mais oil 11 sut encore ^todier le
monde, ainsi que le prouve la polnture de la prison dans
Am^lie. Il 6tait dans cet office , quand il publia (en 1750)
T&m JoneSf le premier des romans anglais. 11 est inutile
de parler de cet admirable ouvrage, que chacun connalt,
qae chacun a la, qui fait les d6lices de la Jeunesse par les
passioiis qu*il repr^sente et le cbarme de TAge milr par les
r^Hexions qu*il inspire. On a beaacoap dispute sur la mora-
lity de ee roman. Les uns ont touIu qu'on y troovAt des
eneouFagements pour le vice : les autres , que Fielding , en
s'attaquant k lliyfiocrisie, le pire des vices, alt rempli la
lois^on d*un grand moraliste. Nous pensons que celte dis-
pute est Yaine. Un bon roman ne peut pas etre plus immoral
que la nature quMl rcpr^sente. 11 ne faut pas juger de la
mofaliU d*un livre par les fails qu'il raconle et les tableaux
quit trace, mais par felTet qu'il prodoit. Or, qui n'est per-
saml&ak lisant TomJonesBi les autres livres de Fielding (car il
laiit tous les d^fendre de ce reproche) de son amour pour
les malbeuroux, les pauYres, les amig6», de sa sympathie
pour ceux qui souffrent ; sa morale n^cst point ^lev^, pr6-
cbeose, il est moraliste par le sentiment. Tom Jones obtint
un grand succ^, ct fut sulvi blentdt A'Am^lie (17&1 ), qui
est un roman bien inK^rieur, mais.ou se trouvent encore des
iieaul^de premier ordre.
Fielding, outre ses romans, a terit beaucoup <1e coinMiei^,
MGT. it, L\ C02(VEfl8. — T. IX.
417
etence point, comme en beaucoup d^autres^il ressembie
k notreLesag^. Mais il attacbait peu dMmportance A ses coin-
positions dramatiqaes. Malgr^les soins assidus de la seconde
femme de Fielding, dont il atrac^ Taimable caract^re, et
malbeoreusemeut aussi les soaffrances dans Amilie, sa
sant6 ^lait totalement perdue k quarante-buit ans. On lui
conseilla pourremMeleclimat, plusdoux, du Portugal. 11 a
^critson Voyage d Lisbonne; et ce journal est plein de m&
lancolie et de verve. U mourut dans cette ville le 8 octobre
1754. Quelques ann^es aprte sa mort, on lui 61e?a sur ce
sol stranger un modeste monument. N'avalt-il pas droit k
une tombe dans Westminster, auprte de cdle de Sliaks-
peare?Lademi6re Edition de ses (Euvres computes est cdle
de 1821 ; Walter Scott Ta enridiie d'une introduction blogra-
phique et critique. Ernest Desclozeacx.
FIENTE9 nom donn^ aux excrements de certains
animaux, oiseaux ct mammil^res; la fiente, comme en-
grals aidmal, m^ritetooterattentiondes cultivateurs. Obex
les oiseaux , les urines se rendent dans une poche commune
avec les mali^res fkales, auxqudles dies se m61ent; aussi
leur fiente est-dle plus ricbe en prindpes actifs de T^dla-
tionque celledes mammif^res. Les culUvateurs experiment's
nlgnorent point ce fait ; lis prennent en consequence le plus
grand soin pour ne pas laisser perdre cdle des oiseaux de
basse-coor et des pigeoos. Quelques sacs de celte mati^re
mdes au fumier augmentent de beaucoup ses qualites. Des
experiences comparatives ont prouve que \fkcolombine
et la pouline ne le cedent en rien & la p oud re tte.
P. Gacbert.
FIER X BRAS 9 bomme dont les gestes, Tattitude et les
discoorsappeUentles disputes et les rixes. Parmi les querd-
leurs de profession , lefier k bras est un peu au-dessus do
bravo, c'est-k-dire qu*il n^est pas place bien haul danslW
time publique.On represente ordinaireroent lefier k brasun
pied en avant , une partie du corps effacee, el les manches de
chemise retroussees. Du reste, il court detr^s-iegers perils;
dans les combats qu*il afTectionne, les armes k feu, repee,
comme le sabre, sont prohibees : on ne se confie de part
et d^autre qu*ii la vigueur du poignet. Le fier k bras vieillit
done en general ; car, dans sa profession, les blessures nesonl
que rarement dangereuses , et disparaissent bien vite. Le
fier k bras a son veritable domicile dans tous les lieux pu-
blics de has etage ; il se glis&e m^me qudquefois jusque
dans Teslaminet et le cafe ; enfin , il est une des varietes les
plus brillantes du faubourien. Les etymologistes ont
cherche k qui mieux mieux Torigine du niot^erd bras,
seton les uns , il deriverait d*un Nonnand Guillaume Fier a
Brach , bomme tr^courageux , et fr^re de Robert Guis-
card ; d'aotres doctes en us, tds qtie Bollandus et Ileinscbi-
nius, soutiennent quele veritable fier ^ bras etait Guillaume
le Graod, due de Gulenne et comte de Poitiers. Quelle que
soil, au reste , Torigine du mot, le fier k bras se civilise de-
pots qne les professeurs de savate et de diausson portent
la cravate blancbe et chantent la romance. La vieille esp^ce
s'en va iisparaissant. SAiirr-PnosPER.
Fier d. bras est aussi le nom d'un geant qui joue un grand
r61e dans les andens romans de cbevaleric. Le plus anden
ouvrage qui nous ait conserve le redt des prouesses de ce
beros est une e|K>pee en dialecle proven^l : die compte
5084 vers de douze syllabes. Composee au douzi^mesiede,
elleaete pour la premiere foispubliee en 1829, par les soins de
M. H. Bekker. S'emparant de quelque autre podme fran^is
surle memesnjct, l^ contours du quinzieme siede en firent
un roman en prose, dontredition originale porte la date de
Geneve, 1478. C'esl un in-folio de 115 feuillete , dont la ra-
rete est excessive, et dont un exemplaire s'est |)aye jusqu'i
51 livres sterling (1,300 flrancs) k la vente des collections
d'un bibliophile renomme, sir Richard Heber. Cette edition
fut , dans I'espace de vingl ans, suivie de bait autres. Tra-
duite el plusieurs fois reimprimee en Alleniagne , die douna
lieu k un pocme italiun ( II cantare di Fierabracclo ),• k uue
epop'^c «in;ilai-H! (Sir t^entvibras),h un roman c«i»agiiol, d^
418
FIER A BRAS — FIESCHI
ceux que don Qoichotte afmait tent et dont oo a tant do
peine k trouver aojourd^ui yestige. Les guerres de Charle-
magne avec les Sarrasins d'Espagne forment le aujet de ce
liTre. Fier k bras , adTersaire des Chretiens, qui ont aouYent
senti le poids de son ^p(fo, finit par se convertir : d^^clatanU
miracles lai d^montrent i'absurdit^ de la loi de Mahomet ; il
re^t le bapttme , il arrive mfime au rang des saints. Sa
soeur, Floripur, abjure en m6me temps que lui. Cetle ter-
rible heroine pr<fcipite sa du^e dans la mer ; eUe assommo
son ge6Iier d'unooup debftton ;ellee8t Uprise de Guy de Bour>
gogne , et sa passion s*exprime avec une v^h^mence, one im-
petuosity qoi ne rappelle en rien ces sentiments ddlicats que
lagalanierle chetaleresque mettra plustard en honneur. Un
Tidl 4mir, pire de Fier k bras et de Floripnr , ne yent point
soiyre Texcmple de ses enfants : il s'obstine k rester fiddle
k I'islamisme; les plus forts arguments ne pouyant triom-
pher de sa rMstance, on prend le parti de tetuer. En
somme, cette ^pop^, r^digte k l*epoque des croisades, d'a-
prtedes traditions obscnres, prdsente le tableau le plus
curieux des opinions, et des habitudes de la soci^US de ce
temps. 6. BnoNET.
FIERTE. Yieux mot, tir^ du latin /?re^rt<m, cercueil,
chAsse, et exclusiyement usit6 pour d^igner la chflsse de
saint Remain, archey^que de Rouen, au septi^md si^cle.
Le cliapitre de la cath6drale, possesseur des reliqute du
saint, ayait obteno des dues de Normandie, yers le milieu
du doozitoie sitele, le priyil4ge de ddliyrer cheque annte,
au jour de T Ascension, un prisonnier condamn^ k mort.
Pour jouir de cette immunity le criminel, choisi par les
chanotnes, deyait, aprto s*6tre confess^, prendre la chfisse
do saint et la souleyer trois fols , ce qui s^appelaft lever
la fierte : apr^s quol, il la portait an milieu d*nne proces-
sion solennelle, couronn^ de fleurs, avec festins, danses
momeriesy mascarades. Puis, le lendemain, si ses enne-
mts ne lui fiiisaient pas un manvais parti, il 6tait renyoy^
libre et absous, avec ses complices. Les crimes de Itee-ma-
jeste, d'h^r^ie, de yiol, d'homicide ayec guet-apens, n'd«
taient pas Jieriables. Tant que le priyildge de saint Remain
exists, il fot un avjet dtemet de disputes entre I'^Use de
Rouen et les magistrats s^culiers. Le chapitre prit, en 1473,
ayec succte et ^nergiquement, sa defense centre Louis XI;
mais k dater de 1499 , ^poque de r^tablissement perma-
nent d'un ^chtquier dans cette yille, les chanoines 6prouy6-
rentplus d^obstaclesdansrexercice de leurpriyil^. Cepen-
dant, sous Francis 1", ce tribunal dut en passer par oo les
chanoines yonlurent, dans lacrainte d'une^meute populaire.
Henri IV, etant k Rouen pendant la tenue de Tassemblc^e
des notables, en 1597, signa une d^laration qui restreignait
^e beauooup ces monstnieux abus. Ce ne fut qu'en 1790,
un an aprte rabolition des autres privileges par TAssenibiee
nationale, que celui-ci fut exerc^ pour la dernt^re fois : le
ministre Dupont en noUHa, en 1791, la suppression au tri-
bunal de Rouen.
FIERT^* Ce n'est pas \k un vice : dans bien des cir-
Constances, c'est plotdt un sentiment inyolontaire, qui dou-
ble la force, comme la grandeur de Thomme ou du citoyen.
Le moraliste le plus severe ne condamnera done la fiertd
que suiyant les objels qoi la feront nattre. Toos ceux qui
sent plaote trte-haut, soit par la naissance, soit par la for-
tune, loin de d^ployer de la fierte, doivent d^sarmer l*enyie
par des maniires deuces et blenyeillantes : ce n'est pas
asbcz que les bienfiiUts rapprochent Tinteryalle, il fout que
repanchement et la cordiality le remplissent. Dans certaines
occasions, on se sanve des perils les plus extremes par Pem-
ploi subit d*une legitime (ierte : die vous commando tant
de deyoirs, et yous roontre pret k tant de sacrifices, qn^elle
Alt recnlerjusqu^^ llnsotence de la Ibroe triomplutnte. Au
milieu des plus grands desastres de sa yieillesse, Louis XIV
a en une inspiration de fierte qoi a maintcnn la France k sa
lilace : on Ta blessee, mais on ne V^ pas yalncne dans
son independance. Les femnies avaient jadis une si haute
idee des yertus qnl sent le plus essentlellement recomman-
dees k leur sexe, qu*eUes en faisalent t'oljet d'one oonUniwDt
fierte. Dans ce sens, elles avaient anssi leur ^re. «La Rerte
de r&me sans hauteur, a dit Yo)taire, est uameiite eonpa-
tible avec la modestie. » SMnr-PuMm.
FIESCHI. Ce nom passera k la posterite. Mj^ il gmsitt
la listede ceux des grands coupables qn'enregistro A regret
rhistoire, et le but du Corse e^ attaint; ear^ aioai que I'a
dit nn homme de sens et d*esprit , « Fiescld a yonla Mre
r£rostrate de la poudre k canon. » On a beaucoop recher-
che la cause et le but de son attentat. EUe est tnscrite, ce
nous semble, dans cheque page de sa vie, et rtiomine qnl
disait k tout propos : « Vous entendrei parler de moi; quel*
que chose me dit que je passerai k la posterite, » avec son
caractere d'orgueil et de fausse ambition, devait, k defant
de talents , d^heureuse chance et de yertu, tronf er U ceie-
brite dans le crime.
/oxejiA FiESCoi ayait ete baptise kMorato (Corse), le
3 decembre 1790. Tant qu^il demean en Corse^ il fut ber-
ger, comme Tayait ete son pere. A Plige de.dii-huit aos,
le 15 aoOt 1808, 11 s*engageA yolontaireroent dana nn ba*
taillon qui allait en Toscane au service de la grande-docbesse
£lisa Napoleon. II fit ensuite la campagne de Buasie, passa
an service de Murat, roi de Naplesp entr^ dans le regjioient
provincial corse, fut fait sergent, decore de Tordre des
Deux-Siciles, et accompagna enfin Murat dans son aventu-
reuse expedition sur ses anciens £tats. On connalt la san-
glante catastrophe qui denoua ce drame. Fieschi, condamne
k mort avec ses oompagnons dinfortune, fut remis au gou-
vemement fran^ais, qui le Jugea k son tour, Pacqiiitta et
le remit en liberie. II revint en COrse, et s'y fit condamner
k dix ans de reclosion et k rexposition pour vol d*nn banf,
faux en ecriture privee et fabrication du sceau d'une com-
mune. Fleschi, apr^s Tarret, fut transfere dans la maison
centrale d'Embron, ob il se lia avec Laurence Petit, veove
Lassave, femme Abot, condamnee comme hii. A I'erplra*
tion de sa peine, il ^lla travailler dans les fabriqoes de
Lodeve, Sainte-Colombe, Givors, et se presenta an sergent-
meioT de la coropagnie des sous-officiers sedentaires k Pa-
ris, porteor d*un ordre du general commandant, poor etre
regu en subsistence. A Tinspection generate, on lui proposa
d*entrer dans un regiment avec le grade de sergent It re-
fuse, il voulait etre Lomme sous-lieutenanL Admls dans b
compagnie de veterans em ploy (^e k la garde d*nne maison
centrale, il se plaignit de son eioignement, et revint k Parii^,
Ob il rentra dans les sous-ofliclers sedentaires. L^ il fit la
rencontre de Laurence Petit, qui avait perdu son second
mari, et qoi « s^abaissa jusqu'^ lui pour Veiever jusqo^
elle, * suivant ses propres expressions. Nous les retrouvons
tons deux plus tard gardiens du moulin de Croollebarbe, ac*
quis par la ville de Paris. La ville de Paris avait acbeie
en 1827, pour faciliter les travaux de canalisation de la
Bievre, les quatre moulins etablis sur cette riviere et situes
intra muros. 11 etait deveno necessaire d*y constltoer
deux gardiens : k la demande et sur la recommendation do
general Franceschetti, M. Cannes donna, i to fin de 1831,
k Fieschi une de ces places, celle de gardien dn monlln de
Croiillebarhe, qui se trouvait disponible.
Abusant des circonstances anterieures de sa vie, Fieschi,
qui avait ete admis, par une decision dn mintetre de la
guerre, en date'dn 21 septembre 1830, k la soldo de sous-
lieutenant d*etat-major, sans accessoires, racontait aux nns
qu'il avait ete condamne k mort pour crime poliUqoe, et
grade apres une longue detention ; anx autres, qu% ayait
jone un rdle iuiporiant dans la conspiration de Dldier k
Grenoble. II entra k cette epoque dans la societe des Amis
de V^galiU. M. Baude etait prefetde polioe; il employa
Fieschi. Paris s'agitait, le sang ooulait ; Fieschi brava le
danger pour rapporter des renseignements ; son anooar-pro-
prc, exalte par la confiance qu*on lui temoignait , le penetia
de reconnaissance. Les rapports qn*il avail avec le prefet
de police n*etaient connos tontefois que de celui-ci et de
son secretaire. Cependaot, la cliambre des deputes avait
FIESCHI
419
adopts la iiroposHkHi, faite par M. Baude, d^accordar dea
tecoun aux condaiiiii^ poiniques. Fieacbi le pria de slat^-
resser k lui pour le faire paitidper k oea aecoun. II obtint n
una aUooation da 30 a 40 fr. par moia. Les aanglaiites joar-
Dtea dot 5 at • Juin l83a^at&rent; Fieaclit fut alors tent^
de ae jeler dans lea raogi de la rivolte et de prendre un
fusil oamme le$ autree. U r^slata k oette impulsioD.
Au commeneement de 183&, la jeune Nina LasaaTe avait
da quitter ie domicile commuii de aa mtoe et de Fiesebi
pour entrer k Ja Salp4tri^re. Fieschi, k cette ^que, se
portait oontre aa concubiiiey la fenme Petit, aux plua gra-
vea exetei et la TioleDce de aon caraetto I'ftTait rendu la
terreof da aon Toisinage. Stir oea entreftifea, las mensoDges
de Fleaohi fiirent ddoouyerta; aea penaiona et aon traitement
fareat adapendua. II fut incolp^ d'avoir er^ de laoasea pii-
oea et de feux certificata , d^avoir appeal de faufiaea aigua-
torea aur cea adea, ^ d'ea aToir* fiiit uaage ademment.
Une procddure a'inatruiait aur la plaiate do miniature public.
Alors il a'teria d*on ton de menace : « qoll ne aoufnrirait
pas toujoura, maia qu'avant de moorir... ! « Et il ajouta que
« all anivait queiqiie a^iUon, U aerait le premier aux Tui-
ieriea pour aasaaainer le roi at lea prinoeal » BientAt Lau-
rence PetU rompit ouYertement avec lui : eette rupture et
lea torla qu'il imputait k cette femme paraiaaent aYoir exerc^
uue grande influence aur aea d^rminations. Anden mili-
taira, aans grade ni retraite, ouvrier aana occupation, d^
pouiUi de la pension qu*il avait uaurp^ expula^ d*un
domicile qu^il pr^toodait Mre le aien , repouaa^ par la femme
qu^ avait cbolaie , posaM^ d'une passion violente pour une
jeune fiUe, sona le poids d*une inculpation grave et de me-
na^anlea poursuitea Judiciaires, Fioclii, pour condMa de
disgrftoe, «a trou?ait, an commencement de Tann^ 1835, k
la yeille de perdre eon dernier eroploi et sa demi^re rea-
soarce ; le 27 jauTier, un arr^t^ du pr^fet du d^partement
de la Seine* en anpprimant le poste de gardien du moulin
de GrouUebariw, eonsomma sa mine et d^truisit sea der-
Mrm eaptranoea.
Alors, aoudeux, pr^occup^ rftreur, il se cache sous les
noma d'Alexis, de Bescber; 11 a reconrs k miUe ruses pour
se sonatraire aux inYcatigations de la police. U cberche
un aaile tour ii tour chex fioireau, ches Morey, cliez P^pin ,
et ne sort Jamaia, dans cea jours de d^treaae, sans Joindre
au poignard qu'il porta toujours, ce flteu redootable dont
il eat enflore anoad dans sa ftiite le 28 juiliet, et k I'aide
duquel il prMend se d^faire de ringt assaillanta. Cast alors
quileoo^oitleplandeaamacbineinfernale. Sans con-
▼ictiott et mAme sans passions politiquea, Fieaclii aurait ^t^
dispose il les exploiter toutes k son profit Dans son profond
d^ain pour toos ies partia, poussd par ses dispositions
aventureuaea et ce m^pria de la Tie qn*fl portait au plus
liaut d^gr^, ce qn^fl d^rait aortout, c*^tait un grand bou-
lerertemenl social, au aetn duquel il piki d^Telopper aea fa-
cult^ intellectuelles, dont il se formait une si baute idde,
et la rare dnergie de son caract^ra.
Lemardi 28 Juiliet, aeoondjour du dnquitoie anniTersaIre
de la r^olution de 1830 , le roi Louis-Philippe passait la
ravue de la gdrde nationale et de la troupe de ligne, accom-
pagnd deatioia princesses ills ainte. La police de Paria aTait
^Id ndae en €m\ dki le Jour prte^dent; divers avis Tavaient
pr^venue que dM armea k fen dirlg^ aur la personne du
roi deraient Aire explosion de TinUirieur d'une maison que
Ton d^signalt vaguement. Le quartier ^tait surveilld avec
8oin. Dte trois beores du matin, il avail 6U explore en
loua seas, et au moment de la revue un d^tacliement
d'a^Dntade police, mnnls d*armes, et piacte en dehors de la
Itgne militaira, prdo^ait le roi de quelques pas et avail pour
conslgpe d*exaininer altenlivement les croisto el d'arrOler
la marcbe dn cort^e au moindre signe mena^ant Le roi
achevait de paroourir les rangs de i'infanlerie. 11 arrivail au
boMilevard dn Temple , en avant de son A>corte de plus d'une
loQ^sair de dieval. Tout k coup une forte ddtonation rc«
lentit : un grand vide se fait autour du roi ; le pavi est
inond^ de sang, jonch6 de morta, de blesste, de cbevaui.
Le marshal M or tie r , due de Tr^viae , six g^n^ux, deux
colonels , neuf officiers , grenadiers et autres dtoyens fiUsant
partie de la garde nationale, un ofBder d*^tat-midor, de
simples spectatenrs , bommea , femfmes , enfonta, au nombre
de vingt-et-un, sont frappfo , onze tombent aans vie, sept
ne aorvivent que pen de Jours. Le roi cependant n*avait
^ que Mg^rement attaint d'une balle k la aurfiice du
front; son cheval avail dt^ frapp^ k la partie sup^rieure da
rencolure; les chevaux du due de Memoura et du prince
de Joinville avaient ^td bless^ , I'un au jarret et i*autre au
flanc
Totttefoia, au moment de b ddtonation , on avail vu «^
soulever la Jalousie d'une fenfttre silu^e au troisitae dtage
d*une maison du boulevard, n* 50; d*dpais tourbillons de
ftnnte s'en 6taient dchappte. C'^tail de U qu'^taient partia lea
coups meurtriers. Presqne anasltdt, un bomme convert de
sang, Uessd au vi^yige , en chemise, et n'ayant pour tout
vdtement qn'un panUdon detoile tone, a'dtaHdlancd d'une
fendlreplaote k I'extr6nit6 de cette maison, du o6td oppoad
donnant aur laconr; et, saisissant une double corde, il
s'dtait laissd glisser Jusqu'au niveau d^in petit toil appartenant
k la maison voisine; nud^il avail did ddoonrert dana aa (bile.
La ibule aecourfit : un garde natieoai aomma le fugitif de
ae rendre, le mena^ant de tirer aur lui a'il bdaitait Oelui-
ci , ^cartant de sa main droitele voile de sang qui ae rdpan-
dait sur aes yeux , gagna , sana tenfar comple dela menace,
une fenttre qiii donnJl surle petit toil, et s'^lan^ dans une
pitee dependant de I'appartement du aeoond dtage de la
maison voisine. Une femme se tronvait li : tremblante,
^perdue k la vue de cet bomme tout coovert de aang , elle
se prfeipilait vers la porte en Jetant des eria : « Lalsses-moi
passer, » lui dit le ftigitif , en la poussant rudement d'une
main , tandis que de I'aulre it esauyait le sang qui I'aveugiait
et I'taipficbait de dirlger ses pas. Bientdt il trouva I'escalier,
et le fhmcliit d'un bond rapide, laisaant partont sur son
paasagedex traces d*un sang netr : 4^k il se tronvait dans
la coor. C'^talt trop tard, la fuite dtait impoasible. La garde
nationale vettlait aux deux iasues de la maison; elle
se saiait de lliomme, et le oondniait au poate du ChAleau-
d'Eau.
Au moment de I'exploaion, la maison d'oh les coops ^talent
partis avalt did envahie. La force avail dU ndcessaire pour
s'inlroduiredansl'apparlemenl; et la porte n*avait c6dd qu'^
TefYort des crosses de Aisil. Un nuage d'une himde exhaUnt
une forte odeur de poudre empteha d'abord d'avoir une
perception exade des objets. Maigrd la dialeur de la eaison,
de I'beure et dn Jour , un fen trte-ardent brOlait dans la die-
minte. De la paille enflammde, un tison ftimant gisalent
sur le pbmeber ; le sol , convert de morceaux de verre el de
fragmenta de canons de fusils, dtait souilld d*un sang fluid e
fratchement r^pandu. Dans un endroil voisin du mur, et
prte de la porta , une mare de sang en caillots semblait
indiquer qu'un homme gri^vement blessd y dtait tombd. Les
vilres dtaient brisdea, le ch&ssis de la jalousie d6monld ; nne
large tralntesang^le, longuede six pieds, souillaille papier
de lenture, etle mur mis ii nu portait remprdntedes balles,
des fragments decanon de fusil, et mtoiedes visquiravaient
rteemment endommagd. Devant hi fenHre, un bAtis en bois
dechdne, de trois pieds et demi de hauteur, s*^evail sur
quatremonlanta on chevrons Avis, munis de sept traverses.
La plus haute tplacdederri^re, pouvatl s'dlever ou s'abaisser,
sdon la direction qu*on voolail donner k la machhie. Cette
machine avalt aopportd vhigt-qiialre canons de ftisil , dis-
poses en plan hidind vers le boulevard. Quinie canons fu-
manls , brdlauts, ensangllant^, dtaient encore dans leurs
embrasures; sept crevds an lonnerre Ot. Maids vers la cu-
lasse , gisalent k terre, fracassds; deux n*avaienl pas fait Ibu.
Ce lieu de ddsolatlon ^tatl desert : un aeul indice pouvait
faira oonnaltre le nom du ooupable : dans I'alcove, on
voyait un matelas ; sur un des coins, on lisail Girard, C6Xaii
le nom sous leqitel il ^lAit connii (hi propridtalre et du
53.
4 -JO
FlESCHl — FIESOLE
xoisiuagG : line hetire apr^s tout Paris retcntissait de ce
nom.
LliommearrM^ daos m fbite dtalt Mess^ , et sea blesaures
jMuraiaaaieDt extiteement grayea. Au-deasna de la partie
extreme du aoorcU gauche, one plaia oblique, irr^uli^re,
^ borda dtehirte , p^n^trait josqu'aux oa. Ceux-ci dtaieot
(hicturte, et lea borda de la fracture laissaient entreroir
lea mouvementa da cerreao. De la l^vresup^rieure, uoe
autre bleasore a'^tendait Juaqu'aa cou. Les borda de cette
plaie 6taient irr^goliera et dtehlrte, la Uvre fendue dans
toute son ^paiaaeur, Toe de la mAchoire mis k nu. Trois
doigtsde la main gauche, Tbidicateur, I'annulahe et le petit
doigt ^taient courerta de plaies irr^guli^rea, k herds meur-
tris, le petit doigt et rannulaira avaient chacun deux pha-
langes bristo. Le bless^ ne pouvait parier qu^avec one difS-
cnlt6 extreme. On trouva sur lui nn fouet ou fl^a k mancbe
de hois , portant trois branches compost de lani^rea en
cuir tress^, garnish lour extremity de fortes balles de plomb ;
un oouteau k plusieurs lames et de la pondre fine eny iron
la charge de quatre cartouches. II avait conserve assez de
calme pour jeter ftirtivement sous ie lit de camp un poignard
dont 11 ^tait amni.
L'attentat a?ait mis Paris en ^inoi ; de nombreuses ar-
restations en avaient M iramMiatement la cons^ence.
Partouton parlait de complots; on neconsid^raitle coupable
que oomme un obscur instrument , et la crainte de le voir
mourir avant d'avoir r^v^ ses complices pr^oocupait tons
lea esprits. II avait ii& tranaport^ k la Ck)nciergerle, ettous
les soins de Tart lui <Staient prodtgu^. 11 nV^tait connu que
sons le nom de Girard , et persistait a dtolarer que seul II
ayait oon^ le crime et seul Tavait e%6cai6, Nul iadice
ne prouyait encore le contraire, lorsque Ton apprit que quel-
quea Jours auparayant il avait enley^ unc malle de aon do-
micile, et qa'k la suite de longs detours cette malle dtait par-
yenue dans les mains de Nina Lassaye, la fiUe de Laurence
Petit Les depositions de Nina ne tard^rent pas k faire con-
nattre, quoique yaguement, les rapports du coupable avec
P^in et Morey. BientOt on sutley^table nom du f^ux Gi-
rai^cl ; llnspecteur g^niral des prisons le reconnut , ainsi que
M. Ladyocat, et il ayoua se nommer Fieschi. De ce jour
rinstniclion du procte , dont une ordonnance da roi ayait
46tM la connaissancek lachambre des pairs, deyait suiyre
une marche r^guli^ et rapide. P^pin , qui ne tarda pas k
tomber, entre les mains de la justice , Morey , qui ne tenia
pas m^me *\e fuir; Boireau, dont les confidences ayaient,
d^ la yeille de l^attentat, et4 reports & la police; un
ouyrier, Bescher, k Taide du liyretduquel Fieschi s^^tait
soastrait aux poursuites, fhrent tous quatre renyoy^ de-
yant la courdes pairs.
L'attltude de ces quatre accuse deyait 6tre anx d^ts
aussi diff^rente que IVtait leur position. Fieschi se posait
seni Bccusateurde ses complices. P^in, aelon lui, ayait
connu ses projets , et lui ayait fourni les sommes n^cessairea
k leur r^kllMtion. Morey ravait encourage dans son entre-
prise et Tavait mtoie aid6 k ctiarger les canons , dont , par
line pr^yoyance perfide, il avait traltreusement pr^par^ Tex-
plosion. Boireau avait re^ aes confidences, et avait eu
connaissance de tous les details. A ces accusations P<^pin
rdpondail par de vives rteriminations, discutant avec chaleur
les charges <Uev6es centre lui , et protcstant de son innocence.
Morey se contentait de nier , et pas une parole de colere,
pas line expression de trouble ou de faiblesse n*teliappait
a ce vieitlard, accabl^ par la maladie. Boireau faisait des
deini-aveiix. Dte le premier jour I'innocenoe de Bescher
avait die stabile. Ce proc^ avait excit6 Taltention et Tin-
t^rfit de la Prance enti^re; Tarr^t de la conr i^tait attendn
avec impatience. II fut rendu aprte dix-sept jours de d^bats.
Fieselii <^tait condemn^ k la peine de mort et an supplice des
parricides ; P^pin et Morey devaient i^lement subir la peine
rapitale ; Boireau dait condamnd k vingt ans de ddtention
dans une maison de force; Bescher ^tait acqoitt^.
Ficschf f'afV^n'hit ^snn sort: il neltfniolgnaaucuntroub'e,
aucune Motion. En entendant la lecture de VurH , quaad
les dispositions qui le concemaieat hii eorent^ aipiifite *
« Mes complices 9 dit-ii , ont-ils M du moins ^pargn^? ~
C'est doramage, ijouta-t-il, non pas pour Moray, dont la
vie s'aeh^ve, mais pour P^, qui a una ferome et quatre
enfants.... Mais }e n*ai dit que la y^rit^, coatimia*t-&. Ik
sent coupablea comma moi; ma tMe apparammeat ne soffit
pas? > Depuis ce lugubre moment , Fieschi s*ooeiipa pies-
que constamment k toire : on avait permia 4 la Jeoae Niaa
Lassave dep^^trer dans aa cellule, etce fht pour lui, dit-
il, la plus douce des consolationa que de revoir avant de
mourir cet mfant qu*il avait ^evte. Le 16 Janvier iaS6
rarrftt de la oour des pairs re^ut son extoitioa. P^ et
Morey monttent aucoeasivement sur r^balluid avec on
^ courage. Le tour de Fieschi venn : « Je vala paraltie
devant Dieo, s'teria-t-il , ea s*adressant k l*hnmenae concoan
de people aaaembl^ pour son aupplice; J'ai dit la vte't^, je
meurs content; J'ai rendu aervice k mon pays en signalaat
mea complices ; j*ai dit la vMt« , point de mensonge , j'cn
prenda le ciel k t^oin : je suis heoreux et satislhit ie d«-
mande pardon k Dieu et aux hommea, maia aurtoot 4 Dieii!
Je regrette plua mes victimes que ma vie I » Cela dit , il ms
retourna viveinent , et se livra aux extoiteors Telle fuC
la fin de cet homme pouss^ au crime par la aoif de la c^-
l^brit^ plutAt que par celle de Tor : « To enteiidraa parier
de Fieschi I disait-il un jour. • Son caract^re, son crime,
aont tout entiers dans ces mots. WoLua.
Aprtelamortde Fieselii, larameoseNfaia Lassave^irexeoi-
ple de M"^ Manson (voyez FuALofea), s'avisadelcHiersiitriste
c&&ini6k uncaf(6 : die tint un comptoir; et la fbale arrhra
pour la voir. Mais la foulese lassa, et Minaalla recommencer
rexhibition k Londres. En 1942 £e ConstiiutUmnel s*a-
visa de la faire mourir; elle ^tait tomb^ disait-il, dans la
mis^re et avait dd chanter dans les roes. Maialfinay occom-
pagn^desamdre, yintelle-mdmedonnerun dtoenti an Jour-
nal; loin d*6tre tomb^ dans le dtoOment, die ae tfoovait,
a-t-elle dit, dans une excellente position de fortune; die
s'^it markSe et ^tait devenue m4re de Ikmille.
D*un autre c6t6, Tauteur de la machine infemala iiis-
sait un fils, nomm^ Pierre Fiebcoi , qui est mort obecui^
ment, 4 Vkge de vingt-et-un ans, 4 llioapioe des ali^nte d*Aix,
au mois de f^vrier 18&3 : depuis kmgtemps ce malheDreox
teit priv^ de sa ralson.
Dans le temps on racontait que Fieschi avail en deux
fr4res, dont Tatn^, Thomas ^ sumomm^ Nisttme^ avait <^le
tu6 4 la bataille de Wagram; le second, Anfoiiie, nmat de
nalssance, habitait Murato, oh il se fUsait remarquer par
son intelligence, sa bonne conduite, ses goAts latiorieox et
son amour pour sa vieiUe m4ie. L. Loovbt.
FIESOLE (Fra GiovAiim oa) , nom que re^ en en-
trant en rdigion Santi ToHni^ aumomm^ par la anite iln-
gelico ou il Beato, Tun des plus cel<^bres peintres itaHeos
de la renaissance. N4 en 1387, 4 Mugello, non loin de
Florence , il entta en 1407 dans Tordre des dominicafais,
ou , avec son fr4re, 11 s'occopa de peinture , maia nnique-
ment pour des sujets de pi^h^. C'est ainsi qu*ii commeofa
paromer de miniatures des livres d'^lise ; et cette direction
premiere donn^ 4 son talent se reconnatt ladleinent daiu
ses (fiuvres postmen res , 4 la mani4re dont il airoe 4 pro-
diguer les donires, 4 Uvivadt^ de aon ooloris, au flni
qu'il apporte dans Tex^cotion des moindres omements.
Apr^ avoir ex6cut^ de grandes peintures 4 fresqne poor
son convent , et plnsieurs granda tableaux dans d^autret
monast^res , il fut charge par Cdme de MMIds de la deco-
ration do convent de Saint-Marc et de T^ise de rAanon-
ciade. II ornt chacune des cellules du convent de Salnt-lbre
d'lme grande figure 4 fresqne, et parmi plusieurs tableaux
exdcfit^s par lui sur les raurailles, on reinarque encore ao-
joiirdMiui une Annonciation, Ces difl^rents travaux lui fi-
rent une si grande reputation, que le pape lOcolas V le
inanda a Rome ct Ie cliargea d'ex6cuter dTtnn sa chapdie
partifullfere au Vatican , la cliapellc Saint -Ijaurenl , w»
FIESOLE — FIlfivfiE
i^ne de sc^es de la vie de ce saint. Fiesole n^acceptait pas
de traTaoi pour d*autres coaTents oa pour dea particuliera
lans en avoir obtenu )a penniasion de sea snpdrieara , et 11
leur remettalt int^gralement leprix de tons aes tableaax.
Apr^ avoir refuse TarchevteM de Florence, 11 mourot ea
U&4,k Rome, od 11 peignit encore la cliapdle da Saint-
Sacrement , dana le Yatkan , et fat b6atifii en raiaon de
M grande pi^ et de reitrftroe purely de sea rooBara.
La galerie de Florence poss^e de Flerole piaaleura te-
lileanx de chevalet , dontle coloria blatant n*a point (aibli,
et parmi lesquels une Natititi de saint Jean-Baptiste ae
foil surtout remarquer par la grAce naive de aa composition.
L*ane de sea plus grandes et pins belles toiles, repr^aentant
le Couronnement de la Vierge Maries au milieu <fim
grand nombre d^anges et de saints , et Us Miracles de
saint Deminiquej qnl omaient antrefois T^ise de San-Do-
menico, pr^ de Fiesole, font aujoard*bai partie de nofro
coUedion du Loavre. Fieaole et sa roani^re sont de nos Jours
dans le nwrnde artiste Tobjet des pins vlves discassions, de-
puis que pludenrs romantiques Tont pris poor module, en
opposilion expresse k Michel-Ange et anz prodactions les
piuspaiasantes et les plus mAries de Raphael. II bAsent leur
opinions sor ce que l^art a un but plna grand et pins noble
encore que le bean , et qull dolt en outre aervlr k la pl^t^.
L'esp^ de cuUe dont Fiesole a longtemps M Tobjet com-
mence, ilest Trai, a se refroidir. Cependant, tant quMl
existera un tableau de cet artiste, les connalssenrs iront
i'admirer relii^ieuacment et rendre bommage k Vkme nobln
ti pare qui s*y roanifeste.
FIESQCE (Conjoratton de}. Giovanni-Luigi Fibsco
ou plutot nn' Fiebchi , eorote de Lavagna , ni k Gtoes, en
1S24 on 1575, h^rita fort jeune encore, par la mort de son
p^ d*une fortune consld^able : sa famille occupait le
premier rang dans la bi^rarchie tiodnk de G^es. Jean-
Loois Haii ambitieux , capable de concevoir et d^exteuter
les plus andacieux piojets ; et d^s T^e de onze ans on I'aTait
vtt prendre part contie la r^publique do Gftnes k une entre-
prise qa*il eOt pay^ de sa Tie si I'on n*avait pas ea pitid
d'on enfant. A vingt ans il briHalt en (re tons les membres
dels jeune noblesae g6noise par ses graces exteridures,
5on MbUMf son courage et sa fortune. Son palai< M»''\
ouTert a tootes les nulabilit^s , sa bourse a toutes leA inror
toneK. Homme d'avenir, il se voyait pourtantcondamn^ k one
Hoiniliaoteobscurile, tant que les Do r i a re/iteraieot maltres
(lu gpuveroemeiit. Une de c<*s insulles qn'on ne se par-
(tonne point entre jeunei^ gt^i^s , vi dont s'etait rendu cou-
pAl)le^80B ^gard le neveu du du;e, Htovannt Doria, vint
cncorp ajoiiter a sa haine pour cellc loule-puissante famille,
riontil teMiiiit la perle, d'accord avec ses trols plus intimes
»ni!s , Viucnizu Calcagno , Giovanni Yerina, et Raphael
Les fileors de soie composaient la plus grande partie de
la populaiion ouvri^re de Gtoes. Les guerres que la r^pu-
lilique avaiteu^ sooteniravaientconsid^rablementdiminui^
la coDsommation inl^rieure et iuterrompo les relations
eoinmerciaies de la rf publique. Fiesque fit venir dans son
palais les plus inlluents de ces ouvriers, leur distribua avec
proTusioD de Targent et des vivres, en leur rerommandant
iefilence le plus absolu sur ses bienfaits. II bornait, disait-
il, tooteson ambition k 6tre obscur^ment utile k ses malheu-
reax coucitoyens , et s*assuralt ainsi de leur d^vouement.
Leiir coocours ne poovait seui garantir le succ^ de sa con-
joraiioo. II parcourut ses domaines, s'assora de ceuxde
tes vusanx en <^lat de |H>rter les arroes, et les r^mit poor
l«s accouliimer a la discipline miiitaire. Le due de Plaisance
IqI aiait prtr.nis deux mllle bommes de ses meillenres
troupes. Jl acheta quatre galores. II en fit d'abord entrer
nnedanste pott, sousic pr6iexted*uneex()^itioD en course
dans I Orient. 11 fit entrer en m^me temps une partie des
genx de guerre qu'il avail recrutte dans ses domaines et lea
ioldats du due de Plaisance , et ent ainsi bientdt k sa dis-
position prte dedi^ mille (lommes, qui ignoraieut epcpre
42t
leur destination. L^ex^ution deson projet futfixde k la null
do i*' an 3 Janvier ( 1547 ) , et son palais devint un arsenal.
Poor tarter les soup^ns dont 0 aurait pu ttre Tobjet, le
aofr ro^me, au palais Doria, 11 prodigua hn caresses la plus
aflectueuses aax enfanta da Giovanni Doria. U reotra diet
loi avec trente gentilshommes qn*il avait invitds k souper.
Mais an lieu d'un festin pr^par^, lis ne tronvirent qne des
armes et des soldats. Fiesqne lenr ddvoila alors la secret de
la eoi^nration. Deux seulement refus^rent de a'associer a
son dessein, 11 secontenta de les enferroer. Sod spouse,
filtonore Cibo, qoi jnsqne alors avait ignore ses prcjets, ent
inutilement reconrs anx supplications et anx larroes pour
ren ddtoiimer. « Madame, dit-il k la comtesse, il n'est
plus temps ; bient^tje ne serai plus, ou vons verrez dans
G^nes tootes cboses an-dessous de vous. » II fit ses der-
ni^es dispositions, asslgna k ses gens les postes quails
devalent occnper ; et un coup de canon donna le signal con-
venn.
Giovanni Doria, r^veill^ par le bmit, se leva, et sortit
aeoompagnd d^un sent page, qui portait un flambeau : reconna
par les conjor^, 11 tombA perci^ de coups. Les domestlqnea
do vieox doge Doria se r^missent, ils le font monter k
cheval. Plos heureux que son neveo, 11 tehappe aux con-
jure, et parvient k se r^Aigier ao cbfltean ds Masone, k
kuit lienes de Gdnes. Maltre de la vllle, Fiesque place des
corps de garde dans les postes les plus importants, et se
dirige vert le port, mais en mettant le pied sor une planche
pour entrer dans nne gal^, il tombe k la mer. Dans le tu-
multe , ses oris ne sont point entendos, personne ne vient k
son seconrSy et 11 se noie, retenu an fond de Teau par le
poids de son armore. II n*^tait 6^k plus, quand les co^jur^s,
parcoarant la ville en vainqueurs , criaient partout $ Fiesque
et liber te I An milieo de robscuritd de la nuit, do tumulte
et des d^rdres inseparables d^ona insurrection, ils sem-
blaient avoir oobii^ leur cbef. Tons les citoyens trem-
blants s*<itaient enfermds dans lenrs maisons. Les nobles
n'osaient se rendre au palais de la republiqae;ils craignalent
que pendant leur absence les insurgds ne pillassent leors
b6tels. TAmk la nouveile de la mort de Fiesque, qui se
rt^|iandit dte la pointe do jour, le s^nat osa se roontrer.
L^ardeiir des conjur^ faiblit ; le plus grand nombre se dis-
persa ; et la r<^voluUon avorta d*autant plus coropl^temeiit
qu*une amnistie gdn^rale assora tout aossitdt le pardon et
I'oubli du pass^ a tons ceux qui avaient pu se oompromettre
dans oelte ^chaoiTourto. Mais plus tard le vieil Andr^ Doria
sut bien decider le stoat k revenir sor cct acta de modiira-
tion ; et touta la ftunille de^ Fiesehi ainai que les princi-
paux conjur^ forent bannis k perpetoit6 da territoire de la
r^pobliqoe, enm^me temps que leurs propriety ^ient
confisqoies. Les fibres de Fiesque, Hieronimo et Ottoboni ,
furent punis de mort; le premier, aprte avoir sotitenu un
sioge de quarante-deux jours dans lechAteau de Montolio,
oil il s*etait retire , la second, seulement buit ans plus tard.
11 n^avait tremp^ en rien dans la conspiration ; mais son
grand crime dtait de porter le nom de Fiesque. Entre au
service de France, il fut fait prisonnier par les Espagnols, qui
le livrerent lAcbement kla vengeance de Doria. La veuve de
Fiesque lut seule except6e de la proscription qui frappa sa
famille, et elle ae remaria avec le gtoiiral Cbiappino Yitelli,
qui plus tard exer^a poor I'empereur no commandement im-
portant dans la guerre contre les r^volt^s des Pays Das.
DUFEV (dc rVoone).
FIE V£E (Joseph ), lilttateur et^crivain politique, naquit
k Paris le g avril 1767. Ayant perdu son p^re dte son bsu
Age, il flit dlevd k Soissons, oCi sa m^re avait ^pous^ en se-
condesnoces le directeur des postes. De retour k Parin,
ii embrassa Tdtat d^imprimeur, qu'il oontinua d*exercer tout
en se llvrant a la litttatore et li la politiqoe. Arrira la n^-
volntion de 1789 , dont 11 avait adopts les principes. II
d^buta par 6tre Tun des collaborateurs de MIlUn, «le Con-
dorcet, etc., k la reaction de la Chrcnique de Poris.eC,
par Les nijueurs du CloUre, pi^c en deux actus, repr^-
FltVtE — FIlfeVRE
433
seotte, eu 1790, au Tb^Atre-FaTart, od elle dot principa-
lemeiit son succte au talent deM""* Salnt-Aubin et h la mu-
siqut de Berton. Le biis de sea presses en 17d3 et les
excte da rdgfme de la Terreur ayant refroidi son enthoa-
siasme et modifi^ ses idto, il se rangea parmi les ennemis de
la ConYentidn.'Dou6 d'un ext^rieur avantageux, d*un bel or-
gane et des quality qui constituent rbomme Eloquent, il
acquit line grande infhience dans les assemble section-
naires de Paris par une brochure qu*il publia Sur la n6-
cessit^ (Tune religion (1795), et par un discours en fa-
reur des d^put^ procrits au 31 mai. II ^it alorsprfeident
de la section du Th^trft-Fran^ais (depots Od^n); il y oc-
cupa le fauteuU dans les drconst^uices oragenses qui ame-
n^rent la joumte du 13 Tend^miaire (octobre 1795);
oblige de s*61oigner de Paris pour se soustraire aux pour-
suites des r^Yolutionnaires , 11 rentra cependant bientdt
dans la capitate, et y continua la reaction de la Gazelle
frafiQaise , Tun des joumaux royalistes les plus reinar-
quablesde I'^poque. Proscrit de nouveau apr^ le ISfruc-
tidor, il parvint k se soustraire au ddcret de d^portatidn, et
v6cut quelque temps k la campagne , oti il composa deux
romans : La Dot deSuzette, ou hisloiredetP^deSenne-
terre (1798), compodtlon pleine de grflce et de fValcbeur,
et Frid6ric (1799); mais deux lettres que, pendant sa re>
traite, il terivit aux commissaires do rot, k Paris, et qu^on
saisit enlreleurs mains, proToqu^rent son arrestation, en
Janvier 1799, par ordre de Fooclid, et son incarceration au
Temple, ou il demeura environ dix mois. 11 dut sa mfse
en liberty k la revolution du 18 brumalre et k Bonaparte,
dont la police fit depuis impriroer ces deux lettres dans un
volume intitule : Correspondance anglaise.
Fievee reprit k Paris la direction de la Gazelle de Prance,
et coopera, avec Laharpe, Fontanea, etc., k la leOactlon du
Mercure. Phisieurs de ses articles , et surtout sa brochure
le DiX'huU Brwnaire oppos6 au syslhne de la Terreur
( 1802), publiee en reponse k une autre intituiee : VArt de
rendre les revolutions utiles, ayant frappe le premier con-
sul, Ini persnad^rent que Fiev^e avail pris parti pour son
gouvemement; il lui fit done proposer, par RoDderer, un
voyage en Angleterre. Parti en 1802, Fievte n'adressa de
Londres &-t-il dit, que trois notes k Bonaparte, tandis qu'il
envoyait an Mercure de longues lettres qn'k son retour il
reunit et publia sous ce litre : Lettres sur V Angleterre et Re-
flexions sur laphilosophie du dix-huiti^e siMe (1802).
Comme I'auleur y jugeait sev^ment le pays qu'll vcnail
de visiter, elles furent vivement critiqu^es dans plusieurs
loumaux, surtout dans VEdinburgb-Review. Aprfes avoir
publie sixNottvelles, la Jalousie, Figoisme, V Innocence,
le Divorce, le Faux revolutionnaire , VTf&oisme des
femmes { 1803), il se livra de nouveau k la redaction des
joumaux, et par ordre exprte de I'empereur, roecontcni
des fr^res Berlin, Alt pendant plusieurs ann^es directeur
et Tun des proprietaires du Journal des D^hats, qui prit
le nom de Journal de V Empire. En 1807 Etlenne le
reropla^a. Nomroe chevalier de la Legion d*Honneur, puis
maltre des requites, il ftit envoye k Hambourg en 1810,
pour y operer la liquidation des departements anseatiques,
dont la comptabilite avait compromis plusieurs personna*
ges. Sur rinsistance de Napoleon, il avait continue avec lui
la correspondance comroencee k Londres, k la condition ex-
presse qu*il lui diralt la verite etqu'il ne s*en formaliserait
pas. L^emperenr rcsta fideie a cet engagement lors roeme
que Fievee blAma le meurtre du due d^Enghien ; et I'ecri-
vain , predisant k rambttieux monarque sa chute prochaine
d^ mars 1813, cessa k oette epoque de correspondre avee
lui.
Fievee venalt d'etre norome k la prefecture de la Nievre,
qu'il conserve sous la premiere restauration , apr^s avoir
idresse k sei administrea , le 9 avrll 1814 , une proclama-
tion^ r^rodoile dans le Journal des Dubois du 14, dans
laquelle, sans demeatir lea sentiments de sa correspon-
dance, II donnait des eioges trop exageres k la generosite
des puissances etrangeres et au bonbeor que leors armdes
avaient apporte en France. 11 perdit sa prefecture le 32 man
1815, au retour de Napoleon, ne la recoavra pas sous la is>
conde restauration, ne fit plus partie d'aucone adniiiiitn-
tlon et n'ecrivit que pour le public. II ne cessa point, diai
La Quotidienne, Le Conservateur, ie Journal des DAait,
de lutter avec talent et conviction contre les divers mlaii-
t^res de oette epoque. Un des ouvragfss qui oontriliaerent le
plus alors k^ sa imputation tut sa Correspondance pofi-
tique et administrative de mai 1814 d 1819, dediee ao doc
de Blacas d*Aulps. La hardiesse de ses attaques ie fit tn-
duire en police correctionnelle, en 1818, et condamner k trois
mois de prison et k 50 fr. d'amende. Ses articles dans le
Journal des D6bats etaient signes T. L., initiales do aom
de son ami Thdodore Leclercq. DepuLs, ii ecrivK dans U
Temps, et aussi, dit-on, dans Le National, sous le pseodo-
nyme de Lacroix. Ses articles du Journal des D6bais ne ooo-
tribuerent pas peu 4 la chute du mlnistere Viiieie.
Fievee, mort k Paris, le 7 mai 1839, dans sa soixanta-
treizieme annee, latssant une veuve et un fUs , n'avait pu
joiii, sous le rapport moral, d*une reputation intacte. II avail
edite avec Petitot le Repertoire du TMdtre Franpsis
(1823 , 23 vol. in-8^) , coojpere k Blbliothdque des Romans
(1799 et annees suiv., 112 vol in-12), etfoomi de nombrein
articIe^s k la Biographic universelle. H. Auvifpbit.
FIEVRE (dulalin/e6}*i5, derive de/eiror, chaleor). On
donne ce nom k des maladies tres-variees dans leor mar-
che, dont les symptOmes les plus constants sont la freqoeott
du pouls et Taugmentatlon de la clialeur animale ; ees symp-
tOmes sont ordinairement precedes de frisson , et acoompa*
gnes dela lesion desdiveraes fonctions, et Dotammeotde
la diminution des forces mosculalres. La fl&vie est elle-intae
le symptdmede beaucoup de phlegmasies, de ndrroaes, d'af-
fections catarrhales, etc. Ceiles qui ont ete regardees comne
essentielles ou primitives se presentent ayec des pbte«-
menes si varies, que les patholugistes en ont admis plusteon
ordres ou classes, qui sont aujourd'hui trfes-restreinles. Oa m
sail pas si Hippocrate et les autres medecins grecs Goosid6'
raient la fievre comme un symptOme remarquable dans ks
maladies, ou s*ils en falsaient une maladie essentiell6.Dei
auteurs recommandables, sinceres admirateuisdes andeoi,
se sont prononces pour la negative :ils croteAt, parexen-
ple, que les expressions dtfltvres Hngodes, phricodes, li*
pyriennes, ipiales, etc., ne designent point autant de fievm
distinctes , mats des pbenomenes dont il paraissait neoe»-
saire de faire une mention spedale. Quolqn'on ait die avee
un enthousiasme merite les belles descriptiona des epid^
mies d^Hippocrate comme des exemples de flftrres essen-
tielles, cela ne prouvepas du tout quit couildera ces ma*
ladies sous lememe pohit de vue que les modemea. II est
bien presumable qu*eux seuls en ont fait one dasae d'afiec-
tions distinctes.
Les medecins hippocratiques de Tandenne Rome ne pen*
s^rent pas non plus k fliire des flevres une classe de maladia
spedales et k en noter les diverses varietes. Aretee, le phi
illustre d^entreeux, se borne presque exdusivement I tracer
rhistoire generate de lafifevre ardente appdeecatuon, dost
ii fit d^ailleurs le tableau le plus frappantet le plus anim^-
• Ontrouve pen de lumieres, dit Pinel, sur la doctrine des
fievres dans les ecrits de la plupart des aaciens mededns,
quoique formes par la lecture assidue et la meditatioo dei
ecrits d*Ulppocrate, comme Coelius Aurdianus, Aleiandrs
de Tralles , Celse, Galien, Oribase, etc., dont on ne peiit
citer aucune serie d*observations particulieres, et qui sem-
blent s^etre homes en grande. partie, sur ces objeCs, k
quelques uotes i^enerales , k des souvenirs soperfideU de
ce qu'ils ont cru voir, on k de pures eompilatlons. •
II faut remonter jusqu^au sdzieroe sitele , oft le eMre
Forestus forme k lui seul une epoque memorable, poor
rhistoire des fievres. Sans fdre une classification ueibodi-
quede ces maladies, il en donna une description d^iioeati-
I mirable exactitude. SI cet auteur se perd d^in rdte dans
FlfcVRE
43S
d^^angei dhragitkimi au svjet d« flerres interrolttentes,
qa^O teil d^pmdre des tIcm de la bile , de la pitnite et de
la mflaneoiiei d'on antra edt^, 11 reprend tous seri avan-
tagea tm tmitaiit d*iioe manMre lamiiMaae de la JlMnre hee*
fique^ el lait pmrre k eette oocasion d*ane rare sagacity
dans Tart de detainer let symptdmea, d*en tracer rensemble
d la BoecetBiott, et deremonter aux cfaroonataneet ant^rfeoret
qni out pa oonoonrir Jk let prodeire, etc Bien que Forestna,
ainai qoe noua I'nTont d^ dit, n*atk point compote une
PjfT^koiogie propremant dite> 11 eat impoaaible de mteon*
naltre lea progrte qall fit faire h la doctrine det fi^yret ,
aoit paronediatrlbiitloB nouTcHe des hittoiret particali^s,
auivaal Tordra de leur aflinittf respectlTe, toit par let noa-
veilea hnniferea qn^il r^pandit tnr la fi^vre beetlque et cer^
tiines Bknm intarmittentet , cumme celletappeUet Mmi-
iriiiefp |Mmid0f»es , etc.
La doetrfaM det fi^Trea ^tait k peine afliranchie da joug
des tlidorleagaltoiqnet, qnlaTaienl pet6 aor elle pendant
b seiiiteMetledix-aeptitee tildes, qu'dletomba, oomme
lofitaa leaaolreamaladiet^ toot eelui det tytttaiet physioo-
m^caaiqaea on mathtoiatiquet , anxqoela let nomt k ja-
ioaia eOttret de Boerbaaveet de FnM^ric Hoffmann
est 4100116 laat d'ddat an commencement do dix-buiti^e
si^le. Lhuiaut, k Talde d^une Eloquence entratnante, en-
cliftaaer adroilement let prfncipet de la m^dedne grecqne
arec rappareil aeSentifiqoe du m^canitme; I'autre, moint
brillanl , cm! de? oir Atjer ta tli^rie tobtile det tpasmet
nervan el ▼atcolairet dant let maladies fi6brilet d*un grand
nonalirBdeMta exaetementobterr^s, et par cela tenl it rendit
na bonuaage ladle k la mMednebippocratique, dont il t*6tait
^cartA coanae ton iUuttre oauteinporafai : destin^e in^Ti-
table dea etprila tnpdrieurt , de laisser 6diapper des traits
de Inmi^re el dea Mncdies de laiton du milien m^mc d'on
amaa ooofot d^enaart et de faux Jogements I
S ta h 1 9 antie ebef d'one c<§libre teole allemande , confia
la direction das mduTementt idbriles k son dmeprivoyante ,
aiaqaeHe il donna det intentions, det prdvisiont m6me;
qiill cbaiisaa ea .quelqae torte de modifier les humeurs ,
de leur Imprimer une t^rie socceasiTe d'actions combin^es
el dirigfet danadet Tueatpfeiales de salutet de conservation.
Mais ee qni ett remarquable dant cet auteur, c^est qn^li
pdne art*il8acrtfi6 au godt dominant de son sitele poor les
liypolb^sea quMl revient au rtfsultat s^r^re de la mMccine
d obtenratka* II parle alort dea tympt6met fondamentaux
de la fi^yjre connna depuit la plus haute antiquity ; il rap-
peile lee pdrfodea d*invation , d'accroisseroent , de persis-
tanoe et de d^fai des fi^Tres , leurs alternatives de pa-
roxiaoie el de Ttoisslon, lenrs crises ou leur solution in-
sensible, lenra types de continuity et d'intermittence, letir
inarcbe leote oa acc^l^r^, etc. Les fi^Tres dont Stable trac6
let taUeanx lea plus animus dans son Collegium coiualt
sont la fitort hieiiquey Viphimtre, \9LContinente synoque^
Yardenie, UkJUwre intenUltenteiierceeiquarte, dont il
a Bol^d*aillenrtaiwc nn aola tcnipulenx les dkerses causes,
ea mteae tempa qn'il a recndlH avec exactitude et rapprocli^
aiec onefftade habilet^ toutet les notions aocesioirea de
ndstoiie de cet maladies.
Llmpalaioneomrauniqn^e k la mddecine par let ^les c^
lebrea dont nous Tenons de parler deyait changer presqiie
enllireaient la face de la pyrftbologie en faisant naltre I't-
d6e et le besobi d*one dasslAcation ra^liodiqne des fi^yres,
k laqndle pi^lud^rent ayec un immense avantage les tra-
Tanx det deux edibres cbefs de P6cole cliniqtie do Vienne
(lie Haea et StoU ). L*un cherclia avec une sagacil^ rare k
ddairdr phitiears pdnttde lapyr^thologie, comme les ter-
nunaiions critiquet des floret en g^n^ral, la nature des
tttnm dilea malignes; il r^paadit aussi de nouyelles lu-^
miirat toreeqa'on appdait alort lea jS^vresf exantMrno'
lifWfy piiiehUUes, miUakres- II estaya quelqoet rappro*
cbienentatnr let divitions et let divers genres de fi^vres, etc.
L'aatre, edttae par le talent ayec lequd il a trac^, saison
par taitoa 9 moia parmois, les constitutlont 4pid^lques
rdgnantes, (bt le premier k entrevoir , k travert le chaos
de la doctrine des fiivres , qu^dles pouvdent 6tre rMnites
k certahis genkes primitlfe, propret k devenir la base solide
d*one classification r^liftre; il fit faire ainai de v^ritablet
progrte 4 la doctrine des fi^vres. La publication dea Hudi
menu depffrHhologie de Selle r^vda btenlAt oes progrte ,
en mtaie tempa qn^die fit conuattre la dasslQcation la plus m^
thodique qui eOt encore paru des fi^vres, oonsld^r^ comme
mdacHes essentidlet. Le prindpal reprocbe qu'pn fitkceno-
tologisle ftitd'ayoir oompiit dans lesm^es genres, les m^mes
esp^^, les fiftvres et les phlegmasies, et d*aydr n^lig^ de
recourir k rinstmment de Tandyse, qui fait ddcouvrir les
caractftres distbictlfs des maladies et d^termbie le degnS de
leur affinity respective.
Cest principalement ii ^vlter ce ddaut, qu^on croydt alors
capitd , que s^ttacha Pin el , anqod la doctrine des fiivres
est redevable d'un progrte Imroense, progrte qui, quoi
qu*on dt dit , a en une graade influence sur le rette de la pa-
thologie. Tout en admettant Texistence des fi^vres comme
malad^'es essentidles, il en r^hiidt singuli^ement le nom-
bre, el de plus chercba k en prteiser le si^. Vdlk, k notre
avis, lea deux phis grands services qti'on pouvaft rendre
ators a la sdenoe , services que ceux qui ont ii6, par leur
position , les tuoeetseurs de Plnel dans Tenadgnement m6-
died , el les onvnges destines k rinstmction^les d^ves, ont
m^eonnnSk Si en examine les prindpes qui dirigferent cet
auteur dant sa daadfication m^lhodiquedes fibres, on volt
qn'lls reposent anr deux pivots aotour desquds vlennent
se ranger toutes les reeherches , tontes let mductlons philo-
sopbiques de ce grand m^edn, savoir : l*observation exacte
et rigooreuse despMnomteesextdieurs, k lamani^red*Hip-
pocrate, et Tanalyse de cea mtaies pbdiom^oes dirig^ dans
la yue de grouper les genres, les esp^ces et les varid^s
dont oesphdiomdies lont Texpression. OetUhistre nosogra-
phe, en pr^conisant la mdbodedes naturalistes et en Tap-
pllquant trop rigoureusement, il fautblen ledire, aux ma-
ladies qui ne sont pasdes atres natnrels, ne ndgligea pas
enti^rement d'appliquer I'analyse , qu^l maniait avec taut
d'art, k la rechei^die des causes mat^ridles et du si^e des
affections morbides ; mais ti n*y attache pas assex d*impor~
tance en ce qui conceme les fifevres. Domini par IMdde va-
gue et ind^finissable d*dat fdSbrile primitif , il ne fit entrer
qu'en seconde ligne et que comme itccessoires certdnes le-
sions cadav^riques. Ce tort fut cdul deson 6poque. Chacun
salt que Find admit dx ordres dans la classe 'det fi^vres :
iesfiivres inflammatoire(an9lo<<^ni^e), bilieuse( gastri-
que), muqoeuse (m^in^o-goj/H^e ),adynamique, ataxi-
que et ad^no-nerveuse; qu*il pla^lt successivement leur
si^e dans les appareils clrculatoire, gastrique, nerveux,
mosculaire , folHculaire et glanduleux.
Aucun ouvrage un peu considerable de notre langue n*a-
yait paru sur les fiftvres depuls 1798 , lorsqu*nn m^edn
de Sanmur publia, en 1 8t 1 , un Traits analyllque des flares
essentielles, dans lequd 11 cherahait k locatiser de plus en
plus ces affections, mais en leur assimilant plusieurs autres
alTections, comme les b^morrhagies , les hydroplsles, dc. :
marcbe qui sembldt k la fols progressive d retrograde, piiis-
qu^dle tenddt d^un c6t6 k nous faire connattre le si<^ge de
ces fidvres , et que de Tautre elle les confondait avec des
a/fedions dont I'analyse lesavdt s^parto. Cafin , auteur de
cd ouvrage , admettait dnq genres de fidvres : les gtandu-
leuses, les foUiculeuses, celies des organes exhalants , des
capilldres tanguins, muqueox et parenchymateux, enlin
cdles des organes nerveux. Cet ouvrage, mdange unpeu
confbs, assemblage do diverses theories, ressemblait trop k
cdui de Sdle, que la Nosographie philosophique avait
fdt oublier, pour faire qudque sensation : aussl y fit-on peu
d'attention; mats on se le rappela plus tard, lorsque B r 0 u s -
sats attaqua ai vivement la doctrine des fi^vres M«en-
tielleSf et voulut siippruner de sa nosologic cette classe de
maladies, quil rapporte, coinroe chacun le salt, aux phleg*
masics du canal intettind.
4-i4
La quMtioa aduelle, par rapport k la doctrine et k lliis-
toira des fi^ms » n^est pas de reclierdier ai lea fk^rea ditaa
usentMles ont una cauae mat^rielle; car certea il n'y a
pM d*eflfet Sana canae; inais ai cette cause matirieUe eat
ijuant k priaent apprteUble, et, d*Dn autre c6t< , ai elle ne
peut pu lire gtoJnle, an lieo d*Mre locale, coimne on le
pretend ■nioin^'hai; et par gMraU nooa n^entendona
^aa une canse qui affeeterait un appareU on pint ^ un dea
ayatteiea fltetenx de I'teonomie animaley comme le aangain,
le nenreoK, lemuscalaire, etc Or, nooa sontenona d'abord
qoe cette qnestion n'esten ancone manite rteloe, et en
aecond lieu nous penaona que lea MYrea fort mal nommte
aana doute €uentielle$ peirrent d^pendre d*alt^rations an-
tres que les plilegmasiea ; que ce que lea aoteura exacta et
<udicieux ont appdA JUvres aiaxiques i^entlcietMesconaiste
dans dea Maiona profondes dn systtoe nenrenz ; qoe lea
fUTrea in termittentes aontpareillement des aCTectiona
du mtoie syattoie, qui n^ont pour rordinaiie aucun rapport
de causality avec les inflammaUons ; que dana ce qu^on a
appel^ fikvres adynamiques 11 paratt y avoir k la foia al-
teration profonde do aystime nerveux et atteinte portte anx
forces moscnlalrea par une IM>n , quelle qn*elte soft; qu^en-
fin, s*il est Trai qne les phlegmasies puissentprodoire aou-
veot nne adynamie apparente, 11 Test pareillementqne cette
adynamic est quelqoelbia le prodnit d*un ^puisement de la
plupart dea organes, d'un ddllMit de nutrition, etd^aflections
▼i?es de rime , comme dea chagrins prolong^. Du reste, it
BOOS paratt urgent de rayer les mots JUmre» euentUlUi du
cadre nosologique, paree qne la fl^Tre, n'^lant que Texpres-
aion d*on dtat moibide, ne peut pas dtre la dtoomination gto6-
rique de ecttftat morbido, quel qn*il aoit, oonnu oolnconnu.
II yaudralt done beancoup mieiix donner aux fi^?res attxl-
ques,adynamiqnes, qu*on appelle aujoord*bui t^hMeSf
le nom d' adfnamitf d^a/axie, comme on donne le nom
de pnmtmonie k rinnammation des poumons, sauf k adop-
ter plus tard des denominations plus r^iliires quand la
nature de cea aflections aera mieux connue. De mtoie, nous
penaons qne la fiivre mnqueose , appeMe ausd miitnU-'
riquet sera beaucoup mieux dteommte dothinentirie,
DF BaiCHITEAU.
FifeVRE g£R]£bRALE, nom ynlgaire de dlrerses
maladies du cenreau et de aes euTeloppca, rentrant dansl'en-
eiphaliU oo infiamnuUion des diverses partUt de Ve nci*
phale.ht^ sympt6mes propres k rinflammatlon de cheque
partiederenedphale, soitdes meninges, soitducerveau,
soot trte-obseurs; la plupart sunt coromuns, et il y a une dUB-
culte extrtoie, pour ne pas dire de riropossibilit^, pour le
pratiden d^en d^torminer la difKdrence. Une inflammation de
renc6phale ne ae limite presque jamais 4 une seule de ses
parties , et dte lors il n'a pas ^^ facile aux toiTains de la
traitor distindement et avec prMsion dans ses difTc^ntes
parties. II a falhi une longue suite d'obsenrations et d*ex-
p^riences, et des id^es plus justes qu'on n*en avait eu jus-
qu*id snr la physiologic et la pathologie du cerreao, avant
d'aToir pa ^tablir atec qudque exactitude la dilTerence
des signes propres k cheque esptee d'inflammation c^ri-
brale. A present mime il rigne encore beancoup de conlu*
sion dans les Idto, dans les prlndpes et dans les doctrines
de rendpbalite, et le physiolc^ste voit continnellement avec
surprise attribuer, par exemple , le d II i r e I llnflammatioo
des mininges, et spldalement 4 cdte de raraehnoide,
membranes entilrement passives dans lea fondiona de la pen-
sle , roals qui dana leurs Inflammatlona peuvent comprimer
d Irriter le cerreao , d causer ainsi le ddire. Nous tralterons
fianfl cd artlde de Pinflammation des mininges, ainsi que de
celle du cenreau , ne poovant pas entrer dans les dltalls des
symptAmes qui appartiennent plutAt k Vvane qu*ji I'autre in-
flammation. Au aurplus , si les sIgnes distindift sont Iquiyo-
ques on obscure , le traitement qui convient si cea inflamma-
tions ed tonjours le mime. «
Les phlegmasies de Tendphale ae prlsentent sous des for*
Ai's trIs-Yariles, d ces niodificatlons sont dues au si^e
Fi£VRE — FlClVRE CEREBRALE
difr(£rent de llnflammation , I son degri dlntensiie , «t n
mode de terminaison. Les sympt^mes priodpanx des Mm-
mations enclphaliquea sont, en ginlral, la fllTrc,rii-
ao m n i e, la cl p h a 1 a 1 g i e intense , la difBcoltl de sappoiler
la lumilre, d le ddire. Plus frlquenunent , les mtsi^
sont primitivement afledlea , d la ciphalalgie d la ftm
sont les signes qui lui sont propres ; le cerreaa nepaftidpe
qoe par la auite de llnflammation de ees nemfaraaes. 11 y i
oependant des caa d^inflammatioB drdmle o6 il n'y a li
filTre ni douleur; seutement, on remarque nn diaoidre iat-
perceptible dans les facultis a(fedi?ea d intdleetueBes, de
nmpatience dana le caradln, dc; puia vieoaent Ti^
tion , Pinsomnie , le dflire plua on moins grave » et nne tM-
table alilnation mentale. La manle dgoe avee flirear doit
Itreconslquemmeotregardle comme une vlritablecMMf.
Cdte sorte d'lnflammation ed plua trompeuae ^ne celle qai
commence par lea membranea, paroe qu*dle est dlOidlsnail
aper^e dans son origlne d dana aea progria, «t les nitie-
dns mimes ginlralement la mioonnaiaaent
Lorsque Tinflammation attaque profondlment lecerrcas,
d spldalement les parties qui approchent la modiedle^fe,
il y a des conTulaions plus ou mofais fortes, qd loal
suivies promptement du coma on de la paralyde. Lbs Cbbc-
tions des sens extlrfeurs, dans Tenclpbalite , aont gMn-
lement perverties : c'est le strabisme avec ii^iedion des yesi,
ou la perte de la voe ; c'est le tmtement dea oreillea, la perte
du goat , la difllcultl de la parole , I'imensibilitI du taodier,
on observe tris-aouvent de graves dtlrations dana les tints
de la face , du apasme dans ses muscles, on des contfl^
tions involontaires. Le slgne le plus constant de rinAaam»>
tion de la d u re - ml r e , none avons dit qoe e*ed la dedeor
locale d rabsenee du ddire d des alHrations dea fteallH
IntellecUidlea. Souventles vomissements aecompagnsd ies
inflammations du cerveao; le pools ed d*ordlnalre petit,
serrl, d tris-frlquent, nuds qudquefois il est ansd an-dcsMMs
de son rhythme normal. L'aflkiblissement de Padloo moi-
culdre est un des symptdmes propres de Penelpbalite , d lei
fondiona de la vie organiqne sont aouvent pen altldei.
Llnflammation du oerveld ed Men aouvent aecoaipagnli de
priapisme. Lea nUningiies se prisentent oidinairemeat avec
desconvulsions cheat les enfimts, et avec onevive ciphalal-
gie, une forte filvre, ct un certdn degrI d'afanttcned diet
les adultes. Ges phlnomlnes s'expliquent par la chaleor , It
presdon d la perturbation que lea membranea enflamnlei
doivent exeroer sur la moelle aUongle d lea nerfa k leor eor-
tie du cenreau. L*inflammation des parties les phis centralei
du oerveau , dn corpa calleux, du septum-lncidom d de Is
membrane qui revd les parab des ventriculea embrasse
les diverses formes de maladie que les auteurs ont traits
aous la dinomlnation ^hffdroe^fuUe aigui, Cette aorte
d'inflammation ae termine par le ramolliaaement dea partiei
affects , 00 par un Ipancheroent sirenx dans les ventriedei
du cerveau. On a vu la mdadie parcourir lootea aes pMMfcs
sans que le malade ae suit pidnt de la mohidre doolenr, rt
sans qull ae manifestit des symptlmea graves bidlquant le
danger, jusqu*4 l^invasion hiophile dn coma profond, sdri
de la mort. La marche de cette esplce d*enolphallte doit
mettre le mldecin en garde dans ses pronoetics aor lea mdt-
diesdrlbrales.
Les causes qui dlierminent, en gMral, les faiflanma-
tions, peuvent produire Tendphalite; mala odiea qd loi
aont plus propres sont les commotions, les coops portis k la
tltd ; Tusage des bolssons stimulantes , dcooliques , repfann ,
etc., et surtout Paction du soldi snr la tite , la contention de
Pesprit , les vdlles prolongles , les Imotlons vioientes , la d-
percussion d*une afTedion cutande, d faction decertafau viras
contagieux, comme sont cdui du typhus, de la petite vdrolc^
de la scarlatine , d plusieurs autres. La forme de oelte der-
nilre esplce d'endplialite exige des vues particulilres de Is
part du midedn sous le rapport du diagnostic d do lid-
tement
La conatitution du malade modlfie beancoup U (ornc do
FIEVRE OfeREBRALE — FIEVRE INTERMITTENTE
la mabdie , et doone lieu k un degr6 <Pinflamnwition plus on
■MHfti iDtaue. Quelquefoia renb^phalite prtente lea aignea
d'une inflammation aiisad ; d*autres fois elle eat lente et foible,
eomme «mt lea pfalegmaaies scroAileiisea. Laterminaison de
reao^pbaHte pent avoir Ilea par la nSaotution» c'eat-li-dire
par la go^riaon; elle peat se temuoer par la roort dana la
p^riode inflammatoirey on bien par ui ^pancbement de s^ro-
aitf y ee qai conatitae lli^droc^bale, on par le ramoUisae-
nMnt du cerveau , on par la aappuration oa par la formatiott
de fiiiiaaea membraneB, oa par rendureiflaement du cerreau.
Quand la r^sdution a Ilea, lea aympttoea oesaent pea h peu^
maia lea forcea muaculaires ont de la pdne h se rtftablir, et lea
fonetbna intdiectuellea jie reTiennent que lentement, ayec
difllcult^ou imparfaitement. L'enodplialite ^tant mie maladie
trte-grave et g^^raleroent mortdle, le premier aoin du m^
dedn dolt Mre d'arrdter nnflammation dte aon eommenoe-
ment , et de s'y prendre de la mani^ la plus toergique a^l
Yeat privenir la formation de I'^panchement s^reux qui suit
I'Inflammation , et emptelier le ramoHisaement do cerreau ,
qoi est une desplua fr^uentes terminaiaoas dea phlegmaaies
cMbrales, particuH^rement quand ellea ont attaqud lea par^
ties intemea du o^vean. On a mia en doate si Tabeorption
du fluide s^reux r^pandu dans les caritte o^r^brales pent
a'opdrer; nonsaTona dea felta qui noua portent poor raffirma-
live 9 pourvu qu'on emploie un traitement convenable. De
toute mani^, le traitement de Hnflammation c^r^brale et
dea att^rationa qui peovent en Mre la suite doit 6tre continue
avec perseverance; on pent toujours esp^rer on d'eioigner
oa d*empteher la terminaison liitale de la maladie.
Lesmoyena les plus propres pour arr^ter toute esptee d'en-
eepluJite sont les saigneeageneralea et locales : c'estle sou-
Terain remMe. 11 fant employer en mtoie temps les pur-
gatila lei ploa actifs, tela que le croton-tigliuro, la gomme-
gutte et le Jalap ; maia parmi les medicamenta internea, nous
doMnonsIa preference an tartre atibie. Nous I'avons employe
trte-fiouvent, k bautes doses el avec le ploa grand sucoes.
On obtient aussi, dit Abercrombie, de Tavantage des antimo-
niaux, et dansqoelqaes cas de Tuaage de ladigitale. £n effet,
oe medicament est utile, non-seoiement pour dter l^inflam-
mation , mais encore poor dissiper les epanebementa sereux
qui se Torment k la soile de rinflammation. Lea veaicalolres
sont de quelque efHcadte aprtoque les premiers sympldmea
inflammatolres out ete valnoua, el contribnent, comme la
difiitale, k disaiper les alterations causees par rinflammation.
L*eflicadte do mercure nooa paratt moins evidente, maia
nous le croyons on bon remMe dans Tencepbalite lente et
chrottiqoe. L'applicatlon da froid est Tun des meiUeura
moyena ^ aasoder k la saignee et aux porgatifa. Ordinaire-
ment on rappHque an rooyen d'une vesaie k moUie remplle
de glace piiee. Si ce moyen est utile, II ne fautpas non plus
en abuser. Les bains frolds de tout le corps, les douches et
les alTuaiotta froides conviennent dana plusleuTs caa d'ence-
phalite; mais nous les reeommandona apecialement dana le
deilre et la manie. D' Fossati.
FIEVRE CHAUDE. Voyez Cbauo.
FIEVRE UBGTIQUE. Vayn FoIvre et Hectiqoe.
FIEVRE INTERMITTENTE. On designe de la
aorte one maladie febrile, essentiellement constitoeepar des
aoote revenant 4 des faitervalles k pea prte egaux entre eux,
et entre lesquels il existe cliea le malade une apyrexie com-
pteie. Cbaque aocte de fiivre intermittente se compose de
trois periodes se sucoedant dana an ordre regnlier : la pre-
miere, caracterisee par le fHsson et un refroidisaement ge-
neral ; la acconde, par la cbaleur ; la troisieme, par la saeur.
La duree de la premiere varie depuia one demirbeare jusqu*ii
cinq et sii beures ; la seconde dure communement plusieurs
beurea, maia quelquefoia unedend-beure aa plus; la troi-
ukmfb, enfiut ne depaase guere troaa k qoatre lieures. Lorsque
Taecte est termine, toute trace de symptOmes lebrUes a
dispani, el si la fievre intermittente est exemple de compli-
cations, il n'existe, dans les premiers teiops du moins, au-
cun phenomena moibide pendant les intervalles qui svparcnt
les accea. i«cs malades, surtout ceu\ qui sont doucs d'une
OICT. nS LA CONTfiHS. — T. U.
435
constitution roboste, se sotttettt si bien portants qulla se
livrent immediatement k kmm occopationa, et ne pefcal
croire que de nouveaux accda paissent lea frapper. Qnei^
ques-uns conservent cependant on pen de malaiae et de coup*
batnre dans les membres; leur appetH ne ae leiablit paa
comptetement, Us restent foibles : on a lien de IrrmMfrfwr
plus particulierement quand lea aocia sont rapprocbea. Lea
fonctiona se retabllssent, an contraire, plus complritement
quand tlntervaUe qui separe le retour deaaeoea eat de deux
ou troia jours. C'estd'apresces intervalleaapyretiqueaqa^on
a etabli dana cette espice de maladie les classifications aoi-
vantes : Ufthfre quotidienne, dont les acois revienneni
fioos les jours apris une periode egale, et la quotidiennB
doubUe, qui prodolt cheque Jour deox acoes k dea beures
correspondantea; la Jllvre tierce, qui a deux acces en
trois jours, avec un Jour intercalaire compieiement apyre-
tique : on la nomme fierce doublU^ quand le Joor pyre-
tique eat marque par deux acces, et doiUfle /iarce. lorsque
le malade eprouve tons les Jours des accia altemativemenl
inegauK, se correspondant reciproquement (cette correla-
tion des acces de deax en deux Jours est le sympltee qui
distingue la fievre tierce de la fievrequotidienne); la^l^re
qtuirtej caracterisee par des acoes se reprodnisam cbaque
quatrieme Jour, en laiaant entre eux deux joura plains : on
I'appelle quarle doubUe^ lorsque le Jour de fievre preaente
deux accte, et quarie tripl^Bf s'il y en a trois. Ce qui
constitue la double quarte, cW un acces revenant deux
jours de suite, et manquant le troisieme Jour, faeces du
premier jour ressemblant k celoi du quatrieme, et celui du
deaxieme jour 4 Taccea du cinqnieme.
Nous venons d'enumerer Im fievres intermittentea lea
|du8 comnmnea. Qudques aoteurs font mention Atftbvres
quintaneSf sexianeSf hebdomadaires, octanes ^ nona"
nes, etc., voire meme deJUvres mensuellee^ tri$nestriel'
lea, annuelles, maia Texistenoe de la plupart de ces der-
nieres formes que prendrait la fievie intermittente n^est pas
positivement demontree. La duree de ces diverses fievres
varie comme leura sympt6mes ; il n'est pas rare d'envoir un
certain nombre disparaltre par les seuls efforts de la nature,
apres cinq ou six acces. On voit les fievres tierces et dou-
bles tierces soomises an traitement le plua aimple cesser
avant le onxieroe acces. Mais les fievres quotidiennes, quer-
ies 00 erratiqpes, se prolongent, an contraire, le plus aonvent
pendant des mob entiers, et entralneni divers accidents flk-
chenx. Lorsque la fievre intermittente a dure longtempa,
elle est quelquelois rebelle k toutes les ressources de la ma-
tiere medicJe. Mais a'il survient une fievre continue, elle
peutdtsparattre parsoitede ce seul epiphenomene. Cestainsi
qo*elle cede quelquefoia k un acces de coiera , 4 un trans-
port de joie , 4 un exercice Ires-violent, 4 Tivrease, lo^ue
ces diversea circonstancea peuvent determiner une fievre
continue. On en trouve une foule d'axemples dans les re-
cueils d'observations. Lies medecins qui saveni 4 propos
produire nne fievre continue artiflcielle en retirenl de grands
avantagea dans quelques cas de fievre intermittente.
Certainea fievres intermittentea sont ditea pemicieuses,
parce que leurs sympt6mes sont tellememenl gravea el lenr
marelie tellement raplde, que les malades succombent sou-
vent au quatrieme, au cinquieme acces, quelquefois au
troisieme ou an second. Ces fievres airectentordinairement
le type tierce ou double tierce, moina souvent le type quo-
tidien, bien plosrarement encore le type quarte. Dans les
fievres intermiltentes pernicienses, il y a toujours un ou plu-
sieurs organes importants qui deviennent brusquement le
siege d*une douleur insupportable, et du c6te desquels se
manlfestent les acddenU les plus graves. C'est d'apres ces
symptdmes predoroinantsqu'on a divise les fievres intermit-
teotes pemicieusesen : cSphalalgiques, lorsque la douleur
a son siege 4 la tete; pleuritiqueSf lorsqu'il se developpe
une douleur de c6te tellement aigue, que le malade croit 4
cliaque instant qu'il va etoiilfcr ; cardialgiques, lorsque U
douleur est ii\ee sur le cunir; dioUriques ou dtfssent&
riques, lors(|ue des doulcurs vives existent dans le ventie et
54
FIEVRE INTERMITTENTE — FI^VEE JAUNE
436
mmi aeeompagntes d'<STaciiatioiis aboodanteft; titaniques,
eommM9€ifiqporeuseM,paralffHques^ lonqifau lieu d'nne
•iinple doiileurde t£te, U exiate plua paitidUi^ement des
d^sordrea nerveux.
On a remarqo^ que let accte dea fi^vres iDtermitteotea
arrireat le pliia umweiai avant ie ooacber du soieil; quant
aux heurea d^ioFasioiiy ellea Tarient iofiiiuiieiit auivant les
droonataneea. Lea bommes de Tart n'ont, da reate^ en-
core pa jusqu^ii ce jour a*accorder aor le T6itable ai^se dea
O^Trea intermittentea. Qoant k lean cauaea , on lea attriboe
plus gto^ralement aux effets d^l6t^rea prodaita par la
trop grande chalcur aiir I'^nomie animate; car tite-frd-
qoe&tea en 6t^, ellea aont rarea en kiver. Cette action d^
\^kn de U cbaleur eat d'ailleun puiasaroment aeoond^
par Tabua du Tin oa dea liqueura alcooliquea, qui rend cea
maladiea fr^ueotea dana des clasaea oii ellea seraient rarea
ai les r^ea de la temptonce ^talent plua atrictement ob-
aenrtey et si on a'abstenait de/aire dea traTaux p^niblea h
Tardeur du soletl. Lea exhalaisona mar^cageuaea doirent
aussi Mre compt^ au nombre des causes des fi^vres inter-
mittentea ; du moins on a remarqu^ que lea paya oil cea fi^
Tres sont endtoiques sont tons entour^ de marais.
Le quinquinaest de toua lea rem^ea celui qui a lepiua
de succte dana le traitement dea fi^Trea intennittentea. Sa
dose Tarie suivant TAge et la force du malade. La meiileure
niani^re de radministrer eat de le donner en dissolution
dana de I'eau Mg^rement acidulte. On doit en g^6ral le
donner ausait6t que Taccte est Oni. Pendant Taccte, il n*y a
qu^li prendre quelquea prtoutiona, tellea que de cbanger
le malade si la sueur est trop abondante. dependant, dana
lea fi^rres qui ont un caract^re pemicieuxy Taccte est sou-
Tent acoompagn^ d'acddents graTes, auxquela il faut porter
rem^e. Ainisi, s'il surTient une Tiolente congestion sanguine
Tera la t^te, onappliquera douze& quinze aangauea derri^
lea ordllea , et dee sinapismes aux pieda. II importe ausai
de faire remarquer que si une fi^Tre intermittente simple
gu^rit souTent toute seule, ou par le seul fait d'un change-
ment de lieu, jamais uncfi^Tre pemicieuse bien dtelnrte ne
gu^rit sans le secoura de Tart et par le seul b^n^fice de
la nature.
FIEVRE JAUNE. U Ji^e Jaunt ( mat de Siam
dea anciena blstoriens des Antilles, typkus d'AmMque,
sjfnochus iderodeSf typhus icierodes, k raison de la co-
loration du corps en jaune chei presque toua lea indiTidua
atteinta de cette maladie; fiivre gattro-adynamigue de
P'mei, vomito negro dea Espagnols) est, selon ses diff^^
rents degr^ d'intensit^ , une simple inilammation de I'esto^
mac (gasMte\ de toot le canal digestif (gastro-eniiro'
co/tto) ,le plus souTent rinflammation du foie (h^patiteU
celle dea reins (niphriie), celle du cerTcau (enc^pkalUe),
desea euTeloppes (aracAnot(/i/e, etc.), sejoignent k la
gastrite, k la gastro-^nlMte^ dans le tableau que nous
pr^seiite cette maladie terrible. L'^ude attentiTC dea aymp-
t6mes, celle dea l^ions cadav^riques , ont prouT^ josqu^ii
r^Tidenee sa nature inflammatoire. Elle s'est d^Telopp^
dans le NooTeau Monde sous IMnfluence de cauaea exiatant
dana lea lieux m^mea de son apparition, et jamaia par auite
de Taction sp4cifiquede miaames import^ par dea indiTidua
sains on malades ou par des Taisaeanx. Lea immensea re-
cherches du docteur Cher Tin, les t^moignages nombreux
des m^ecins les plua ^lair^ en faTenr de I'opinion de ce
saTant, permettent d'aflirmer que cette maladie n^eat point
contagieuse, mala que seulement die se transmet par in-
/ecHon, c^est-i-dlre que dea hommea bien portania en
rapport aTec lea malades sont attdnta de la fi^Tre jaune
en plua ou moins grand nombre, sans qn'ils puissent la
transporter au ddidu Ueu infects, ni par leurd^piacement,
ni par aucun effet k leur uaage.
Unechaieur excesslTo et constante, une humidity con-
siderable, agiasant sur des debris plus animaux que Tdg^-
taux, produisent dea gax, dea miasmea Tto^neux, dont ra|>-
plication aux organea fiTaats, surtout cliex lea aujeta non
acdimatte, eat rapidement suiTie dea symptAmes de Fen*
poisonnement miasmatique : noua avons done ^k dsat
retude dea causes (cbaleur et humidity excesaiT<s, mias-
mea putridea xoophiUquea, non aodimatement) un moyea
de diiKrencier cette gastro-entinte dea autrea qui toot
simples, en disant qu'elle proTient de causes sp6ciliiiiwsx
Aucun de cea aymptdmea, pria a^partoient, n*est carad^ris-
tique . la fi^Tre jaune se reconnatt k la co-exiatenoe de pla-
aieura d^entre eux; car lea Tomfssements noira, l*ict^, la
suppression des urines, les douleurs de la t^te el dealombes,
qui r&unis la diOi^rendent de toutea lea maladiea, appsr-
tiennent isoUment k d*autrea alfectiona. Lea nanste , lei
rapporta, lea hoqueta, la fr^uence on la raret6 dea d4«c-
tiona, la gtoe et la douleur ^pigastrique, lea douleurs on*
bilicalea, et, dana la region du colon, la tension du^Tcntre,
Tardeur brOlanie de Testomac, de la gorge, el de Vceio-
phage; lea souplrs, oppressions, palpitationa ^pigutriqoes,
toux atomacale ; le Tisage Toltueux , I'injection dea ooiyoBc.
tiTca, le malaise, Tanxi^te, la iaiblesse apparente, I'accs*
blement, le ddire, leasoubresautades tendons; la fir^uence,
la plenitude et la force da poula, etc., ae renoontrent daas
la ti^Tre jaune aussi bien que dana la gaatro-ent6rite tio-
lente de nos paya. Cast cette m6me maladie k laqueUe la
c4imat et lea cauaea localea donnent une phyaionomie parti*
cttli^re.
La graTit^ da pronoatic depend de Hntensit^ dea synp-
tdmea, de leur nombre et de la rapidit6de leur aoooessioa :
d les Tomissementa sont Tiolents et r^p^t^ dte le d^t,
d leur coloration noire indique le mdange du sang ^pincM
et alt^r^ aTec lea fluidea contenua dana le Tiactee,8i la
coloration en jaune de la pcau Tient du premier an second
jour, d lea douleura dea rdna sont Tiolentea, etc, lecas
est graTe et le pronoatic fftcbeux. Que la mort aoTTie&ua
rapidement du troidime au dnquitoie jour, oa qu*dle la
fasse plua attendre, rinapectlon des cadaTrea montre coos-
tamment dea l^dona en rapport aTec lea aympt6mes pins oa
moina nombreux obserr^ pendant la Tie. Dana lea cu les
}ilu8 dmples, Pestomac seul oilre des tracea dlnflammation,
ort Tariablea pour I'^tendue et i*intendt6; ploa aooTcnt,
lea signes dMnflammation a'^tendent aux inteslina, qui pa-
raissent phlogos^ en pludeura pointa de leur ^lendue, k la
T^icule biliaJre, aux rdna, k la Teaaie, aax Epiploons,
au ioie, au cerTcau ou 4 aea membranes. Toutefob, la cor-
relation entre Pintenaiti des aymptAmea et la graTite del
ledona n^esl point exacte el constante, el rodme, dans lei
caa oh les sujeta aont comma foudroyda par Sa Tiolencedcs
miaames putrides , rinnerTation est trop rapidement anto-
tie pour que les organea prteentenl dana leur texture une al-
teration profonde, alteration qui resulte en grande partie
de la turgeacence inflammatoire dea tissus longtemps pro-
longee. Un second fdt rdatit aux cas od la roort est promptr,
c'est le pen d'dteration qui s'obaerTe dana rbabitiide exte-
rieure du corpa ; la maigreur n*est paa considerable , la coo-
leur meme de la peau pent bien n*^e pas trte-cliangte,
quoiqiie le plus souTent elle soil tdnte en jaune pins oti
moins fonoe, entremde de Tergetures liTides el Tiolac^,
aurtout k la face, au cou el au tronc.
11 est rare que cette maladie ait d^eUe-meme ane termi-
naison heureiiae; lorsqu'dle est le moins intense, la jannina
eat k pdne sendble el bomee aux partiea supihieoies da
corps ; le pouls ne conserTe ni sa plenitude nl sa frequence;
la peaureprend sa cbaleur natnrelle, die dcTienl aoapled
moite; lea aymptdmes gastriques diminnent; k Petal aopo-
reux, s*il a existe, succMe un sommdl r^paratenr; Vi^
tation, lemslaise, ou bien la proetration, son! remplaoea par
un sentiment de bten-etre; lea defiiillances n*ont plus lien.
Ce cliangement (aTorable pent resulter de phenonienea crl
tiques, tela que dejections alTinea abondantea, aueura, re-
tour des urines, etc.; il pent surTenirsana crise oMrq^ee,
le plus souTent du quatriime au septitaie oa lioititaN
jour.
Dans la fl^yre jaune, plus qu*en auctme autre maladia.
FIBVEB JAUNE - FIEVRE TYPHOlDE
\t iuoc^ det iDoyenA employ^ depend surtout de la promp-
titiide de leor application. Le ro^dfidn emploiera d'une ma-
ni^ ^nergique et soutenae, dans la premito pMode, lea
antiphlogistiqaes de toute eaptee : aaign^, aangsues, bains
tMeSy boissons temp^rantes, ^moUientea, fomentations
de m6me nature, applications froides; las r^Tulsifs dans le
dernier stade , lorsqne les malades sont dans le coma et
VinsensibiUi^, que la peau est froide, le ponls miserable, etc. ;
frictions avac les tranches de citron on aTec les teintures
aromatiques, T^catoires caniphrds, sinapismes aux pteds,
aux mollets, aux cuisses, quelqoefois mtoie k la noqoe.
Un point d'une haute importance dans la pratique, c'est de
ne point confondre la prostration qui r^ulte de I'excte
d^inflammaticm awec T^tat v^ritablement adjnamique, dans
leqael les stimulants convena^lement administrte, peu^ent
«tre d!pn grand secours. Paul Gaubeht.
FIEVRE MILIAIRE. Voyes Miuairb (Fi^rre).
FlilVHE PERNICIEUSE. Voyez Fiiyns irtermit-
TK.^TB.
FIEVRE TYPHOIDE, DOTHINEMT£rI£ ou mieux
I)0THI£N£NT£RI£ (de doOiViv, clou, furuncle, et ivrepw,
ititestio). De ces d^ominations de la mdme maladie,
rune rappelle T^ruption intesttnale, et Tautre I'^t de stu-
peur ainsi que la resserohlance, lldentit^ peut-^tre avec le
typhus,
Ssi-ee Id une maladie nouvelle ou nouvellement d^cou-
verte? liCsnoms Tari^ sous lesquels on la d^gne le fe-
raient supposer k tort. II suffit en effet de feuilleter les an-
ciens aoteurs pour en rencontrer de nombreuses observations;
et sans remonter k Hippocrate ( £pld., Ut. 1 , 2* malade ,
Silenus), ce quipourrait donncrlieu^ contestations, iesterits
de Fracastor (1 505), de Chirac ( 1742 ), etc., ne laissent aucun
doute h. ce sujet. L'attenlion a M partictili^rement appel^e
sor le sl^e de la i^ion prindpale par Rosderer et Wagler
( 1762), Prost ( 1804), MM. Petit et Serres ( 1813), Brous-
iais ( 1814), et plus encore par M. Bretonneau ( 1826). A
M. Louis (1829) rerient le m^te d^avoir prouv^que la
Hik^Tt typbolde renfermait toutes Xenfiiwres esseniielles
ditea inflammatmre, bilieuse, muqtxeuse^ putride et ma-
ligne^ admises jusqu^alors; v^iit^ confirm^ par les travaux
de BCM. Cbomel , Bouiliaud et Andral.
£n quoi consitte lafibvre typhdide et quelle est sa cause?
Nous savons que celle-ci est sp^fique et agitsur tout I'oiga-
nisme; qn^elle a pour dement principal une alldration sp6-
dale des folllcules de la membrane muqueuse de I'intestin
gr^le ( glandes de Peyer et de Brunner ). On salt que cette
aflection, rare avant la cinqui^me et plus encore aprto la
dnqnantitoie ann^ , s^vit parti culi^reinent entre dix-buit
et trente ans. Les causes d^ilitantes, le s^jour rtont dans
les grandes villes ont 6i6 consid^r^ comme des pr^dispo-
aitions, mais sans preuves sufHsantes : Tencombrement
dans des cbambres mal a^r^es paralt avoir plus d'action ;
mais en quoi constste la cause essentielle? Tour k tour
die a ^t^ cherch^ dans les liquides et dans les solides;
dans la bile, dans la rate, dans les centres nerreux, dans
Talt^ration primitive do 8ang, dans rinflammation de la
membrane muqueuse gastro-inteHtinale , dans Pexantli^me
intestinal, qui ne se rencontre dans aucune autre maladie.
R^cemment on a pr^sent^ cetle m&me druption comme la
retrocession du piindpe de la petite v^role comprim<S par
le Taodn , oubliant que Joumellement on observe la fl^vre
typlioide surdesindlvidusportant de nombreuses dcatrices
de variole. L^espace nous manque pour discuter ces causes
plosou moins bypotliitiqucs, et aussi pour nous arr^r
aur Yantagonisme cberdi^ entre les fi^vres intermittente et
typlioide. II suffirade dire que cette deml^ procMo comme
la scarlatine, la variole, etc., d^une cause sp^fique ; qu*dle
ae d^doppe presque n^cessairement une fois dans la vie
et one seulefoia. D*autres caract&res la rapprochent encore
4eM maladies ^ptives : ahisi la forme ^Idimique, la eon-
MogUm (possible seulement dans oertaines dreonstan*
ces )» etc;; et comme eUes, cette li^vre ne pent avorter
427
sons rinfloence d*un traiteinent ^ergique. Heureux encore
le mMedn s'il parvient k mod^rer certains ph^nom^nes
roorbldes et k diminoer )a dnrte dn mal , sucote import
tant, car en se prolongeant I'afTection typlioide determine,
outre les IMons primitives , des ulcerations , des plaques
gangrenenses et des complications moltipliees et dange-
reuses.
Bien que le dSbut de la dothienenterieBoit ndtement ca-
ractdrise et parfois subit, le plus souvent qudques troubles
de fonctionb la precedent de un k quinze jours, puis appa-
raisaent les frissons, la oepbalalgle fVontale, des epistaxis,
des coliques, la diarrb^e et une faiblessa tdle que dte Pin-
Tasion les malades sont contraints k cesser tout travail.
Dans cette premise pMode^ que signalent ^galement rei-
teration dea traits, le trouble de llntdiigence, la demarche
chancdante,lesbonrdonnements d'oreille, les vertiges, la
pertc de I'appetit, la soif vive, la langue blanche et pois-
seuse, parfois des vomissements, le Tentre est meteorise et
douloureux, particuUerement dans la fosse iliaque droite,
oil la pression determine des gargouillements; la rate est
tronvee, k la percussion, pins volumlneuse; le pools bat
plus de cent loi^par minute; l*au6cultaUon de la poltrine
y fait reoonnattre un rftle sibllaire et ronflant inegalement
dissemine des deux c6tes , sans dyspnee nt toux proper-
tionnee k cet etat; le sommdl est nol ou interrompu par
des reves penibles; Tintdligence se trouble :enfin, c'est
aonvent vers la flu de ce septenaire que paratt reruption
typbolde de taches rosees, lenticulaires, pen saillantes, 8*ef-
fa^nt sous le doigt, sur {"abdomen , la poitrine et parfois
sur le dos et les roembres.
Dans la seconde pMode, Men que hi cephalalgia cesse
oudiroinue, tousles antres symptOmes s'aggravent, parti-
culierement du cOie du systfeme nerveox, la stupeur, la
sordite, les spasmes, le deiire, les selles involontaires , la
retention d*nrine et la deglutition difficile des liquides. La
peau se couvre souTent sor qudques points de vesicules
incolores (sttdamina), de rongeurs, d'escar res et d*ulce-
rations, rarement de peiediies. Enfln, survient la troi-
sHrne pMode, Tariable suivant le mode de termlnaison :
dans les cas funestes, marquee par les sueurs visqneuses,
Pembarras de la respiration et le coma , et en cas de gue-
rison par la diminution du meteorisme, le ralentissement
du pottis et le retour du sommdl.
Chez les ettfants , la fievre typbolde conserve, mais avec
moins degravite, ses caraderes. Nona n'entrerons pas dans
des details sur les/ormef in^mmatoire , bilieuse^ mu
queuse, adynamique on putride , ataxique numaliqne,
on encore ciribrale : il suffira de noter que la predomi-
nance de certains symptAmes motive ces denominations.
L*absence on I'amoindrissement de la plupart des pheno-
menea morbides, au contraire, motive U designation de
Jlivre typhMe latente. La dothienenterie pent se com-
pliquer de pludeurs ^dents. Les bemorrhagies intesti*
nales, les inflammations des voies aeriennes, rerysipeie,
des escarres nombreuses , des abces , viennent trop sou-
Tent aggraver la maladie quand die se prolonge. Mds la
plus grave de toutes ces complications est la peritonlte con-
secutive k la perforation intestinale, accident que rien ne
pent f^ire prevoir ni empedier, et qui est au-dessus des
ressouroes de I'art
Le pronosticest toujonrs grave, dl'on ne doit Jamais oublier
qu'il est impossible d'afOrmer quelle sera Tissue de la fievre
typlioide memo la plus benigne enapparence. Les reehutes
sonttresiiredouter. Quant aux reddives, nous avons dej^ dit
que la maladie n^alfeete generalement, comme la scarlatine,
la variole, etc.,qu'une seule fois le mfime indlTido. La durit
de cette affection, presque toujours fortlongue, est rarement
de moins de vingt jours. La mort memo arrive tre»-rarement
avant le septieme jour. Laconva/escenct, ordinalrement ton-
gue et diffidle, demande beaucoup de sunrailianco et de sains.
Le diagnostic n*est point toujours aiisd fiicile que Ton poui^
rait le supposer, et souvent le debut d^une variole et de
54.
428
ouelqaes iifliMliaM dcs contres nenrenx peat cntratner une
«rreiir.
Si la oMHeesseotielle de la maladie 6tait coniiiiey lefroi-
iemeni deTrait sans doute are dirig^ eontre eUe. II tendrait,
•i elle se rattaehait li Keiaothtaie intestiiial, k moddrer I'^nip-
tioaetplnstard^ bdUter la cicatrisation desolctee8.Maisdaiis
cette maladie toute fonction est trouble , tout rorganisino
aouffre. Dea diverses thtories qui se sont snccM^ est r^
sult6 Temploi des saignto largos et r^p^tte » dea dvacoants,
des tonlii^, etc. Mais g^^ralemeot les Amission sangnines
sontv k DMHns de contre-indicatlon , employte an d6but , en
wtnae temps qne les bains , les lotions g^n^rales , addulte^
les applications teoUientes sur le Tontre , chandes am eitr6-
mit^ et froides sor le front, les laTements, les boissons
gjueosWy acidnltoy Teau pore. On prescrit sonvent ausai el
un Tomitif et des pui^tifs, qui semblent abr^er la dorte
da mal. £st-il n^ceaaaire d'ajouter que la pins grande im-
portance doit Atre attach^ aux soins liygi^ques , k la pro«
pret6 f aa renouTellement de l'air?Les formes inflammatoire,
bilieose, adynamique, ataxique, font insister daTantage sur tel
on tel mode de tiaitement. II en est de mtaie de quelqoes
pbdnomtoesmorbides etdescomplicatiorfR La convalescence
elle-m6me rtelame non-senlement une surreillance trte-
grande poor pr^enir les recbates , mals encore des soins
parlicuUers pour diminner les saenrs ou led^Toiement,
rappeler lesommeil, etc. Inutile de parler d'un traitemeiit pr6-
tendu pr^enratif , qui en tous cas se Iwmerait k pr^venir
la contagion, Tinfection, par desprteautionshygi^niqaes,
et particnli^rement en s^opposant k rencombrement des
malades. W^ Auguste Goupil.
FIFE) I'nn des oomtte les plus riches et les pluspeupl^
der^cosse, sur la c6te septentrionale, coroprenant la pres-
quile sito^ entre le goif*^ de Forth et le golfe de Clyde, et
bom6 k Fouest par les comt^ de Perth , de Kinross et de
Clackmannan, pr^sente une snperficle de 15 myriam^tres
carrte avec one population de 153,000 habitants, appartient
poor sa phis grande partie aax Basses-Terres de I'Eeosse.
La partie nord-H>aest presente une snccession de coUInes el
de montagnes, et atteint son point extreme d*^^Tation aax
l/mumd'hiUs f sur les limites du comtd de Khiross, •<!
VBoit'Lomond a 358 mttres de haul. Le sol y est le plus
sottvent mar^cageux et st^le. La partie sud-est est g6n^-
ralement plate et fertile. La vall^ de T^den, appelte Bcw
qf Fife et situ^e au centre du oomt^, est plate anssi et
fertile. Independamment de T^en , le Leven et TOre vont
se Jeter k Test dans la mer du Nord. An total , les quatre
dnqultenes de ce comt^ sont aussi bien coltiv^ que quel-
que autre partie de Tficosse que oe soil. On y r^colte bean-
coop de froment et d*orge, mais surtout de Tavoine, de m^e
que beaucoupde nayets, de pommes de terre et de haricots.
On. y A^TO aussi une grande quantity de b^tail, et la ptebe,
tant floTlale que maritime, y est fort importante. La race des
bcBoli du comt^ de Fife, tachette de noir et de gris , et k
petitea oomes droites, est snrtoot cti^re. L'^I^tc des mou-
lona d le perfectionnemcnt de U race choTaline y ont felt
dans ces demiers temps de grands progrte. £n fait de mi-
B^rauK, on y tronye de la houille en abondance, un peu de
plomb, de ctuYre et de ihic, d'excellente piesre calcaire et
du marbre gris k Kingsbarns, Tillage de la c6te. Dans les
coUines qui apparent le bassUi de I'^den de celul du Tay ,
fl exislade la comaline, de Pagate et an peu de jaspe ; k tXie
ou trouTO une esptoe de grenat connue sous le nom de ru-
bU iTilU, Llndustrie mannfecturi^ embrasse surtout la
fabrication des diff^rentes esptees de tolles, qui y a acquis
an remarquable degr6 de perfection. Les services de table de
Dnmferline sont surtout renomm^. On y fabrique aussi
des draps, du savon et des cliandelles. Les brasseries, les
briqueteries y abondent, et la constrnction des navires a
pris dans quelques ports de lai^es proportions. Les princi-
piux articles d>xportation sont les prodirits manufoctunte,
el notamment les toilea.
Cc coinU^ rcnfvrmc 61 paroisses, 13 bonrgs royaux, une
FifeVRE TYPHOiDE — FIGUE
unifersit6 (ScAnt- Andrews)^ la plus ancienne de nSoosae, 4
enToieqoatred^pot^an parlement. II a pour clieMleu Cupar
on Cupar'(tf''Fife^ sor l^fidea , ayec 5,700 habltanta, dai U-
iMriqaes de tolles et qoelqaes anfresgrandea faidoslries,etaa
coll^. La Tillela |rias peopl^e est Dumber lint^ etlei
points les phis importants : Dysart (8,000 hab.)» Sotet-ia-
drews (5,100 hab.), Kirkaldy (1,800), et BumUilgMd
(2,300).
FIFE9 fiunflle doossaise, qui prdtend desoendre de Mae-
duff, tfume de Fife, le c^ldbre rival de Macbeth , quoiqnH
lui serait peot-^tre fort diflBdlO' de produire des preom
historiqoes de cette origbie.
William Durr, de BalTerie-Castle, tatcM en 1734
baron Braco, en 1759 vicomte Macduff et comte de Fife, et
rooomt le 3 septembre 1763.
James Dopp , vicomte Macduff, comte de Fife, chef ae-
tuel de ki fimiille, petit-ills du prtoMent, est n^ le 6 octobte
1776. En 1798 11 assista au oongn^ de Ra^adt, et fot a*
snite chai^6 de dlverses missions prte les cours de Berlin etda
Yienne. II ooinbattit plus tard en Espagne les Fran^ais, fiit
nomm^ par les oortte gte^ral-mijor , et re^t des blesnni
en 1809»i b batailledeTalaTera, ^ en IsiOli raiCaire do fort
Matagorda. A la roort de son p^ ( 17 arril 1811 ) , fl bdrita
de ses biens etde ses litres, et futnomm^en 1827 pair d'Ao^
terre GuOlaume IV le choisit pour chambellan , fonctioM
dans rexercice desquelles 11 cut occasion de Men m&iterde
Tart dramatique. U remplit aussi eelles de lord-lieutenant du
cornt^ de Banff. H a pour holier de son nom un nereo, le
fils de fen son f^^ , le gto^ral sir Alexander Duff, Jamu
DuFF,n^ en 1814, qui depuis 1837 repr^nte au parlemeat
le comt6 de BanfT, et qui en 1846 y Tota en fiMreor de l*abo-
lition des com-knos, II est mari^ deguis 184G» k lady Agnh
Georgeana Elisabeth Hjlt, fille du comte d'Erroli, et pe*
tite-fllle du roi GuUlaume iV.
FIFHEy instrument de muslque militaire emprunttf des
Suisses, et dont le nom est originaire de la langne ailemaade.
Le fifre est one petite fh^te traversito perote de six troiii;
elle a 6t6 en usage dans finfanterie fran^aise k pactir do r^
gne de Louis XI. Les dragons et les mousquetaires s*en iont
servis depuis leur creation jusqu*^ I'^poque oil lis ont re-
nonc6 anx tambours. Quant k l^hiftnterie , elle a tour i tour
abandonn^ et repris le fifre, suivant que Tont touIu les li-
glements ou la mode. 11 ne s'en est tu depuis les goencs
de la r^Tolution que dans quelqoes corps, et seolemeat par
le fUt du caprice des colonels : alnsl , il y en a en dans la
garde du Directoire et des consuls, dans la garde fanptriale
et dans cello de Paris, dans les cent-suisses etc. Longlemps
cette petite flOte, comparable k Taneien galoubet qoant i
Tusage, sinon quant k la forme, a ^t^ musicalement le
dessus du tarn hour. Le mot^^e est on de oeux que la
langue militaire a adopts k tort , poisque sa fAcheuse bo-
monymie confond l*instniment jou6 et rhomme qui lejooe.
Si on prend le terme sous la premiere acceptlon, et comme
objet inanim^, U a dl6 synonyme de arigot; si on le coo^t
corome un ^tre anim^ , il a 6td synonyme de p{fre; il pio-
duit, en souTonir de I'intemp^rance des mosidens, le Teriie
popniaire a^emp\frer et la triviale locution boired lire
Varigot, 11 y ayalt k la bataille de Marignan des filires qui
accompagnaient les tambourins, les tambouriniers; mals la
coulnme de Jouer du fifra a r^gn^ surtout sons Henri IV ,
Louis XIV et Louis XV. Dans le principe, le fifre glapi^sait
tant que battait le tambour; quand le haut-bois s*y adjoi-
gnit, 11 concertait de m^me en tutti; mals quand le haat-
bois devint clarinette, il joua kpart, et ful comma le moyen
de repos ct d'altemation de la muslque de haul bruit, qui
conlinua k se composer des bruits simultan^ des cais-
ses et des fifVes. Dans son />ic/iojinaire de mtMi^, Jean*
Jacques tdmolgne le regret qu*il ^prouvait de raboUiioa dtt
fifH». Les mitsiques aUemande, anglaise, pmssienne, elc,
ont encore des fifhss. G** Bakmr.
FIGARO. Vogez Beauharcuvis, tome U, p. 073,
FIGUE. Vogez FiciiLh.
FIGUE — FIGUIER
439
FIGUE (Fain U), traduction de Titalien far lafiea,
OB raeonte que les Biilanais s'^tant r^Toltte oontre FrMdric,
ct ayant chass^ de leor Tille riinp6ratric6 son ^poose,
noiilfe SOT one tieille mule norom^ Taccr^ et le viaage
tooffii^ vera la queue, FrM^ric les aubjngua, fit meltre une
figne dans le derriira de Taeor, et obU^ toua lea Bfilanaia
captifii d^arracber pubUqnement cette figue avec lea dents »
cl de la remettre au mftme Ueu sans le seconrs de leurs
maim, k peine d'Mrependus snr-le-champ. Petidant long-
lempa la plna grande Injora qu'on pdt falre anx Uilanais
Mait de knr /aire la figue, en montrant le bout du pouce
aerr^ entre les deux doigts Yoisins. De \k on emploie cette
locntoi d*uBe mani^'e g^i^rale pour dire : M^riser quel-
qu*un, le brater, le d^fier, se moquer de lui.
FIGUE BANANE. Voy«s BAitAiiiEB.
FIGUE DE BABBABIE, FIGUE DINDE. Voy€%
RAiQCBnC
FIGUEROA (Frahcisoo db), Tub des poetes espagnols
les phis renonum^ du seizitaie si^cie, n^ vers 1540, i Alcala
de H^arte, suifit d'abord les cours de runiversitd de sa
%ill6 natale, puis prit du senrice, et alia rejoindre Tarm^)
capagnola, alors en Ifalie . Son goflt pour la Tie des camps ne
rempteha pas de oontinuer ^ cultfrer les lettres; et ses
aooete de pofltelui Talurent le sumom de divin\ Comme
il paseait k boo droit pour Tun des liommes les plus dlstin-
gn6a qnll y ettt alors en Espagne^ don Carlos d^Aragon, pre^
itiier doc it TerranoTa, Tengagea en 1579 A Taocompagner
CD Flandre avec le tltre de gentilhomme d'bonneur. Mais
'I ne paratt pas. SToir fait long s^jour dans ce pays, et les
Jeiuiftres aniites de sa Yie se pass^ent dan« sa Yille natale,
oft il mourut, vets 1620. Son extreme modestie le porta,
pen de temps avanl sa mort, k faire brOler tous ses
potoea ; mala qiielques amis en STaient conserve des co-
llies, que don Louis Tribaldos dc TolMe put faire impiimer,
cb 1616. Ba oat 416 rfimprimte depuis dans la collection
de Ramon Fernandez (Madrid, 1785 et 1804), etseoom-
poaent de soonels, de canzonea, d'd^ea et de T^ogue si
edibre intitnl^e Ttrsi, le principal tHre de gloire deFlgue-
roa, et qui hii a vaiu une place dans la Galatea de Cer*
vantte. Avec Boscan et Garcilaso , il fut un de ceux qui
contrtboteBt k introduire le goOt italien dans la po6tie
OBpagnole; et il versifiait ^ement bien en italien et en
e^Mignol.
FIGUIER9 genre de la (limille des mor^, ayant pour
type le JIguier eommun Ofctu earica, L.), arbre origi-
naire dea pays mMdionaux de la Grhce : la Pliocide, la
Dtolie, TAttique, TArgolide et la Laconie en dtaient couyer-
tes; maia les andena estimalent par-dessus tout le flruit du
figoSer qui croissait dans Ttle de Naxos, le long du Bibli-
Bos. Attjourd^ui le fignier est naturalist dans tons les cli-
mata cbands de llBurope; en Ahrique, dans toutes les.con-
tr^es qui aToisinait le rirage de la mer ; en Am^rique, dans
toutes les proYinces du midi, et dans la plopart des grandes
\H» dont la temp6«tore a quelque rapport aTec le ciel
d'ltalie on d*£spagne. Ses produits sont trte-lucratifs pour
les ProTon^ux et les habitants du Langoedoc, qui le cul-
tiTont par ebampa comma I'oUvier. On pretend qu*il a M
apportt dans ees contrto, 600 ans ayant J.-C, par les Plio-
c6eBs, foadateors de Marseille.
Le figoier a*tiive en France, en Espagne, en Italie, de
cinq k bnit mMres. Sa cime s*arrondit en dOme comme eelle
do ponuBier, et r6pand antour de sa base un large cercle de
fralcfaear qui prot^e tea radnes contre I'ardeor du solell
et la sfehcresse. Get arbre, dans les pays cbands, crolt
dPuB sent Jet, comme noa arbres firoitiers, et n'^tale ses ra-
meanx qu*& une certaine Imutenr. On en a vu en Provence
de plna de deui mitres de circonf^&rence; mala transports
aoua UB oUmat moins favorable , oomroe dans le nord de la
Fnttce, il d^ntee, et ne Ibrme plus quHm buisson dpais,
da la hanteor de troia k quatre mitres au plus, brancbu k
putirdea nudnea, et dont les rameaux les plus vigoureux
atleigneBt avee peine Sa grossenr da bras. L*icoroe du fi-
guier est Usee, d'un vert fonci sur le trenc, mais d'un
vert moins fonci, et rude au toudier, aur «es Jcunes poos-
ses ou rameaux , qui , cpmme le dessous oes feoUles, sont
converts de polls courts et nombreux. La graine que pro-
duisent ses deurs, monoiques, est comprimte, apptodiant
de la grosseur et de la forme d*un grain de poudre de chasse
ordinaire , et entourfe d*une pulpe. C*est la rtenion de ces
graines en nombre, daas nntirienr de Tinvolucre, qui
forme le fimit connu sous le nom defigue^ qui, soit dit en
passant, mOrit parlaitement sans qu*il aoit bcsoiu de reoou-
rir^la caprification. Lesfiguesqui oecupent le basdes
ramules sont les plus prices et en gtoiral les plus gros-
ses : en Provence, on les appdle>ipt<e5-/letir<; oelles qui
naissent vers rextrimitS des ramules roOrissent deux 4 trois
mois plus tard que lea aotres. La (euille du figuier a dans
sa forme quelque chose d'iK^gant : elle est longue environ
comme la main ital^, ichancrte en coeur k sa (ase, munie
d*un pitiole, et ivid^ r^liirement sur ses bords en trois
on dnq loba presque obtns; aussi, lea andens la prenaient
lis ftouvent comme nx>dde pour des omements d'ardii-
lecture.
Le figuier est un arbre spongieux, lactescent et tris-po-
reux ; il lalsse ichapper I'iti de ses rameaux, quand il nVt
pas tourmenti par lasdcheresse, une grande surabondance
de liqueur, qui se condense k Tair et forme une espice de
gomroe ^lastlqoe semblable au caoutchouc. Le figuier exige
peu de culture; il suffit de lui donner un labour au prin-
temps, de le renouvder avant I'hiver, et de jeter de temps
en temps autour des radnes, sans les en couvrir, qudques
mannes de bon ftimier. Cependant, conune il est sujet au
frold et k d^xirir quand il est pris de s^cberesse, il faut V^U
Farroser souvent, et k Tapproche de Tbiver, sMl menace
d'dtre rigoureux, lui garantv le tronc avec de la longue
paille et en jeter aussi sur ses radnes, en le recouvrant de
terre. On cite comme une exception remarquable le cildire
fytrier de Reailver, C*est dans Tile anglaise de Tttanet,
coDtrte peu favorable k la longSvitS d'un arbre ausd dili-
cat que le figuier, que cet arbre, plants par les Remains,
a v^u de treiie k seize slides.
En Provence et dans les pays oi^ on cultive le figuier par
grandes exploitations, on fait s^er les figues, et on en
fait des envois considdrables dans toutes les provinces du
globe. Les figues ont ^ti regard^ en tout temps comme
un aliment tris-sahi et tris-lavorable au corps. Les athlifes
autrefois s*en alimentaient. Z^non et quelques pytliagori-
ciens, qui en avaient fait longteinps leur nourriture exdo-
sive, pr^tendaient que leur usage 1&tait propre aux Agita-
tions philosophiques et 4 la conservation des bonnes mceurs.
Les figues fratches sont plus faciles k digirer que les figues
sicbes, mais ce sont ces deralires qui Jouent le plus grand
rOle dans la m^edne moderae. On kia oonseflle, soit par
dicoctions ligires, soit dans de Teau ou do lait,dans les
phlegroasies aiguis, les toux siches, les pleur^ies, les pSri-
pneumonies, les douleurs n^hr^tiques , Tesquinande , les
fluxions aiguis des gendves, la petite virole et la rougeole;
en un mot , dans toutes les afTections patliologiquea contre
lesquelles 11 est nteessaire de diriger ime puissance midicale
6molliente. On s*en sert ausd comme cataplasmes pour les
tumours Inflammatoires. L*exp^ence a dimontrS k nos
midecins modemes que d Tusage dea figues, comme ali-
ment, Stait salutaire aux bommes sees et ardents , et en gi-
nSrai k tous les peuples des pays chauds , 11 itdt pen favo-
rable aux personnes faibleset cachectiques, aux fiBmmea
chlorotlques, aux viefilards dicripits, aux hommes attemts
de profonds chagrins, ou Uvrte k une vie sidentdre; enfin,
aux habitants, en gSnird, des contrtes froides et des pays
baa et humides.
Le figuier a joui longtemps dans Tantiquiti d*une grande
cSI^briti; tous les peuples de la Grioe, les Carthaginois et
les Romains lui avdent voui une espice de culte : les uns
le regardaient comma un present des dieux, et I'avalent
consacr^ k Mercnre, k Saturne et k Bacdius; les autres ei^
4S0
FIGUIER — FIGURE
oouronnalent la pliipart dejeun statues, et 8*cn cdgnafeDt
le fHuii dans les fttes publiques.
Le bois du ilgaler est sans aocane yalear dans le com-
merce. Oepeodant les semiriers et les armuriers s*en ser-
Yoit pour poltr leivs oavrages, paroe qu^il s'empreint fad-
lemflot, k caose de sa nature spongieuse, d'buile et de
poudre d*^meri. Les anciens en faisaient si peude cas, quails
ne remployaient que pour (Uever des statues h leurs dieux
subalternes. Le sue Acre et laiteux du figuier sert k la coa-
gulation du lait pour (aire le fromage, et& la composition
deplnsieurs encres sympathique«. On se sert aussi
de la liqueur blanche du figuier pour fairs disparattre les
cors et les TemieSy et on Temploie centre la l^pre et autres
eianthtoies dironiquea. Cette liqueur est trfts-oorrosive.
Le nombre des autres especes du genre figuier s*d&Te
h plus de cent L^une des plus curieuses est \e figuier in-
dien (fiats indiea,h, ), h cause de son mode de propaga-
tion. II pousse de ses branches de longs jets pendants qui
attdgnent la terre, s^y enracinent, et forment de nouveaux
troncs ; ceux-d en produisent d*autres de la m6me mani^,
de telle sorte qu*un seul arbre, s'<Hendant et se multlpliant
anlsi de tons o6t68 sans interruption , ofTre une cime d*une
^tendoe prodigieuse, pu86e sur un grand nombre de troncs,
comroe la ToQte d'un vaste 4diflce, soutenue par quantity
de colonnes. Mais lea fruits du flguier indicn , globuleux,
rouges dans leur maturity, d*un godt fade, douce^tre, ne
sont gnire recherdi^s que par les oiseaux.
Deux autres figuiers des Indes ro^rileot d*6tre cit^s : ce
sont le figuier ^kutique (ficus ^lastica ), grand arbre k
feuiUes elliptiques, ^paisses, enti^res, dont le sue laiteux donne
du caoutchouc en abondance; et \e figuier des pagodes
( iictu religiosa^ L. ), encore nomm6 bogon ou arbre de
JDieu, parce que les Indiens croient que Vichnou est n^
sous cet arbre, quMls regardent en cons^uence conune
sacr^; ce dernier donne de la laq ue.
FIGUIER ou SYLVICOLE, genre d'oiseaux am^cains
de Tordre des passereaux. S^pares par Buffon des fauvettes
et des manges, auxquelles Linn^ les avait r^unis, les fi-
guiers n^ont €U bien caract^rifi^s que par Swainson. Leurs
narines d^oouvertes les doignent des m4sanges. Comme
elles , lis Tivent en troupes ; comroe dies , ils se suspendent
aux rameaux, vottigeant sans cease de braucbe en brancbe,
d*arbre en arbre, de broussaille en broussaille, poor y dier-
cherleur nourrlture, qui consiste principalement en insectes
et en fruits roous , tds que les bfiuaiies , les goyaves et les
figues: Ces oiseaux vifs, l^rs, confiants, fr^uententles lleux
habits. Quelques-uns out un ramage assez agr^able.
On nomme encore figuier ou sucrier figuier une esp^
du genre soui'tnanga.
FIGUIER D'ADAM. Voyez Bamanier.
FIGUIERES (Figtteras), ville de la Catalogne, d'en-
viron 5,000 Ames, Justement c^l^bre par sa dtadelle, ap-
pd^ Castello de San-Fernando, construite au milieu du
dix-huitifeme si^e par le roi Ferdinand YI et regard^
comroe Tune des plus fortes de I'fiurope. Prise le 27 no-
vembre 1794 par les Francis, aux ordres du g^n6ral P^-
rignon, et qui y trouv^nt un materiel immense, die fut
reprise le 14 Jnillet suivant par les Espagnols.
FIGURANT, FIGURANTE. Le figurant est cet 6tre qui,
au th^Mre, semble plut6t faire partie du mobilier de la sc^e
et de la deration que de I'acUon. Cette famille d'acces-
soires viTants se compose de trois Tari^t^ distinctes, les
ehfuristes, \e& figurants et les comparses; le figurant
occupe la region mitoyenne; 11 n*a ni Tart du dioriste ni
rinertle du eomparse; mais il est soumis h des devoirs com-
plexes et multiplite. II faut quMl se pile k toutes les con-
ditions de la Tie dramatique; sa forme varie k rinfini, et
rimaginatlon recule devant la diversity et le nombre des
transfigurations quMI doit subir. Depuis la nudity et les hail*
Ions iusqu'ii la pourpre, le figurant endosse les costumes de
tous les temps et de toutes les conditions ; tons les Ages de
la Tie, n les reproduit sur ses traits; il se m6le k tous les
faits et il paroourt successivement tous les degrte du oiait
et de la vertu; chez lui Thabit, le caract^re, le raalntfoi,
le gesle et le langage, sont soumis k de perji^eUes va-
riations. Les mdtamorphoses gates ou sinenses, terriUes m
plaisantes, basses ou dev^, vidlles ou jeunes, a'accumokot
sur lui, non pas seulement dans la mtoie soir6e» mais dau
la m^me pi^e. Les figurants des scenes de vaudeviUe dna-
tent. Dans les troupes nomades, les acteurs, lorsqu'ils ne
jouent pas, sont obliges defigurer, Dana la bi^rarcfaie ik
la sctoe, le figurant est placd (brt has; il a'babille en com-
mun, et il a ordinairement un foyer s^par^ de odoi des
com^diens. dependant , les locality ne pennetteot pas liw-
jours cette separation ; mais la morgue des comMlensr^tabfit
les distances. II faut en convenir, Taspect des figurants, qui
dans le Jour exercent toutes sortes d^^ta, est gdoMe-
ment pen attrayant et toujours Toisin du ridicule. Plosb
seine est devde, plus le danger s'accrott par U oompani-
son;c'est lile secret de rincommensurable hilarity qn'ori-
talt jadis si fr^quemment Tarriv^ des figurants au Tli^ltre^
Franks.
Ce que nous venous de dire des figurants peat sTappUqoer
diux figurantes , mais seulement en ce qui conceme letiavil
commun ; les figurantes, les plus jeunes du moins, aspved
toutes k devenir actrices, et ne regardent leur position que
comme provisoire. Leur tenue est plus d^gante que celle
des figurants, qu^dles d^daignent Souvent dies rivaliieBt
de luxe avec les comediennes ; quand dlea aont dmabks
et jolies, dies resolvent les hommages des viaitears et des
habitues des coulisses. Un anteur en cr^t , un directeur
sdduit par leurs charmes, peuTent les dever tout 4 coup. Ea
un mot, presque toutes out des ressources et des esp^ranoes
que n*ont pas les figurants. En 8o6ue, ellea sont coquettes et
provocantes , dies dlsputent aux actrices les odllades des
lorgnettes de ravant-so6ne. C*est par les figurantes que d6-
butent les Lovelaces des coulisses et les roo^ en babe. H
y a eu ^ TOpdra une Tari^td de figurantes appdte snor-
eheuses; dies ^talent de la creation de M. Duponcbd • ellei
portaient gravement le manteau, la robe de oour k queue
tr«lnante. Une demite classe de figurants et de figurantes,
qu*on ne trouve qu*& I'Dp^ra, est destinte k figorer aux Uriih
tains et aux espaliers , ce que dans le monde on appeile
/aire tapisserie. II est sorti du corps des figurantes qod-
ques actrices aimte du public. Engine Buffavlt.
FIGURE* Ce mot, appliqu^ aux arts du desain, est sp^
dalement consacr^ k la repr^ntation de lliomine; oepeo-
dant, on dit qu'un paysage est enrichi de fibres d^homma
et d'animaux. La figure de l*homme 6tant rob|et le plus
beau et le plus digne que les arts puissent repr^senter, Tar-
tiste doit surtout s^exercer k dessiner et k peindie la figure,
parce que c'est die qui donne k son ouTrage le plus de
charmes, et qui peut lui attirer le plus liaut degr^ d'admi-
ratlon. Comme la beauts de la figure se retrouve priad-
palement dans le nu, c^est cette partie que Tartiste doh prin-
cipalement ^dier, et c*est Ik qu^il doit surtont ticher d*at-
tdndre k la perfection : pour y parvenir, U est n^cessaire
qu'll se livre k des Etudes anatomiques. On dit dhm d^e
qu'il fait Isl figure, lorsque apr^ avoir extoitd des tMes d
des dudes de pieds et de mains, il desslne eafin one figure
entiire, qui souvent re^it le nom d*acacfdmie, paroe
qu*dle est trac^ d^aprte le modde pos^ dans une des sal-
les de Tacad^mie. Dans un tableau, on d^signe oomme^*
gure principale celle qui en fait le sujet, et anloor de la*
quelle les autres figures viennent se grouper en queiqus
sorte comme accessoires. Un sculpteur fait des figures en
terre, en pI4tre, en bronze ou en marbre.
On emploie g^n^ralement le mot figures pour designer
toute esptee de sujet grav^, servant k romement d*nn li-
Tre; ainsi, on dit : les oeuvres de Racine ou de Boileu
avec figures: un llvre de madiines ne peut bien serrir
que lorsqu'il a des Jl^tiref; un grand nonbra d*ewnges ds
botanioiie out 616 publi<te avec figures.
En tennes de blason, figure se dit des pitas dont us
FiaURB
481
ku est charge » et qui repi^sentent une fiioe bomaine, one
ttte d'ange, le vent , le soleil.
Le mot/gure scrt k dteigoer (oute esptee de dessfn de
fleun on d'ornenjents reprtentte dans du Unge damass^ ,
dans les Telonrs cisel4s, o« dans les ^toflfes brocb^ on
brodto.
En astrologfe, le mot figure sert k d^igner la position
de diff6rents astm k certaine beure. En g^omancie, en n^
eromande, on cmploie aassi le moiJUfure poar d^igner,
dans IHine , la suite de points jet^ au basard , et dont on
croit pooVdr tirer quelque boroscope ; dans i'autre^ la re-
presentation« solt en ore, soit en laine, soit en tonte autre
mati^re, de la personne sar laqoelle on voulait jeter un ma-
Mice on k laqudleon ddsirait porter bonbeor.
Ddcbesns atn^.
Figure se dit» en gtedral, de la forme ext^rieure d*an
corps. On dit la jll^re de la terre, une strange figure
iThoinme, Mbienre cacbte sous ]a>t^re de Mentor. En un
sens particulier, c'est le Tisage de Tbomme : II est bien de
figure; jolie figure d'enfant ( wyes Fagb )• Par extension ,
on le dit de la contenance, de I'air, des maniires : J*y ferala
nne strange figure, 11 signifle aussi V€Ut bon on mauvais
dans lequd se trouve quelqu'un relatiTement k ses affaires,
a son erMit : Get bomme bit une bonne figure dans le
nionde. Dans le langage de bi chaire : La figure dn monde
passe f 80 dit poor exprimer la courte dnrie des cboses
de ce monde. Dans le sens purement mystique, figure
dfeigne oe qui est regard^ comma image symbolique oo al-
l^goriqne : Joseph et Salomon sont des figures de Jteos-
Christ; I'Agneau pascal ^tait une^l^re de TEucharistie.
FIGURE (Grammaire et RMtorlque), maniM de
parler qui a pour objet de donnar aux sentiments et aux
pens^ plus de force, plus de TiTscIt^, plus de noblesse, on
plus d^agr^ment. L'abus que les d^clamateurs ont fait des
figures, les noma pMantesques qu^ls lenr ont donn^Ss^ les
lubdiTlsions qn'ils ont introdoites k Pinfini dans leor clas-
sification, et, par-dessus toot, I'ignorance, la friTolit^ du tuI*
gaire, ont contrlbud k discr^iter, k ridiculiser mdme I'emploi
de ces difl(6rentes formes de style. Souvent, pour Jeter de la
de&Teor snr nne composition oratoire, il a sufB de dire que
ee n*^t qn'un tissu de figures de rMiorique. Et cepen-
dant, ces figures, dont on se fait une sorte d'^pouvantail,
•ontk» principaux organes de Tart d'^crire et de parler;
c'est bi nature seule qui les a cr^te; la rb^torique n*a
fiiit que leor donner des noros, pour qu*il devtnt plus facile
de 1m distinguer les unes des autres.
Dans I'enHuice des langues, les bommes , ponr se fkire
eomprendre, ^talent forces de joindre le langage d'action et
cdd des fanages sensiblesaux sons articol^ dd leur idiome
imparbli : de Ui on langage nfcessairement figure. Ainsi ,
1*00 a d4 prendre au besoin, et par analogic, Texpression d^me
foule d'objets mat^riels, et Ton en a revfttn des id^ pour
lesqodles on manqnait de termes. Get usage, ^bH par la
n^eessiti, derint si fiimilier par suite de la f^cilit^ avec la-
qoelle fl mat^alisait les cboses mtaae les plus abstraites ,
qn^Dn grand nombre de mots prImitiTement Invents pour
exprimer des objets sensibles ont pass^ de cette sorte dans le
langage osoel, el, par Tempire de lliabitude, sont deTenus
faisensiblement des termes simples et prlmitif^ Ce qui
proorerait que I'origine des figures est tout natureile, c'est
que le paysan le pins grossier, Thomme do people le plus
ignonnt, ne saoraient ooTrir la boocbe sans faire usage du
style flgnri : Ton dira : ffut maison est trisiel Tautre : Cette
campagne est riantel Et chacun fera une figure, sans s'en
dooter. Dumarsais (tail persuade qu*il s*en falsait plus un
jour de march^, k la liane,qn'en plusienrs stances acad^i-
qoes. Dans la conversation la plus indiff^rente, toot le monde
fait oontinuellement des figures sans y xonger, comma le
boorgBois gentilliomme de Moli^re Ikisait de la prose sana
le saTolr.
Ges/fwref si d^ri^ ne sont done pas one fbtile inven-
del'art Mais Tart , fiddle imitateur de la nature, a dA
naturellement s*en emparer comme d*une pr^cieose res-
source pour donner de la force et de U rlTacitA k I'etpres-
sion dn sentiment et de la penste. En effet, qne seraJent
r^Ioquence et la po^ie sans le secours des/f^iirei? Que
resteralMl dans la Bible, dans les poemes d'Homfere et do
VIrgile, dans les discours de D^osthtoe et de Cic^itin, si
Ton Tenait k les en d^pouiUer? Les figures sont one partie
essentlelle de Vilocution; non-seulement elles serrent
de parure aux penste, mais aossl dies leor prMent on corps ,
dies leur impriment do mooTcment, elles lenr donnent la
vie. Longtemps aprte qoe la po^ie et TdloqQence eorent
fkit un merrdlleox emplof des figures, vinrent les rh^teors,
qui, Toulant exposer la partie thdorlqoe de Tart d'ferire,
eurent k cliercher, a?ec la loupe de Tanalyse, ces diffirentes
formes de style, k les appuyer d'exemples bien clioisis, k
les classer, k leur donner des denominations prteises et ca-
ract^ristiques. La iangue grecque, si riche en mots lieii-
reusement combing, leor foomit en abondance des term«i
propres k toblir la classification des^f^rei . Peot-^tre abu-
s^nt-lls queiquefois de cette facility d'appdUtion ; peot-^tre
multipliirent-ils trop minutieusement des distinctions ol-
seuses, ou du moins trte-subtites. Quoi qoMlen soil, il nous
semble qu*il y auraiteu plus de justice k leor safofr gr6 de
leurs travaox consciendeox qu*k leur faire un reproche d*a-
▼oir impost des noms savants aux figures qu'Us ont re-
marqu^. Dans toutes les sciences et dans tons les arts,
n'est-il pas des termes .consacr^ , inconnos aox personnes
auxquelles ces sciences et ces arts sont dtrangers ?
On distingue les figures de mots des figures de pens6es,
Les premieres dependent essentidlement do mat^rid des
mots ; les secondes n*ont besobi des mots que pour 6tre
toonc^. Si dans « e figure de mots on relranclie tel ou
tel terme, Itfigxtre disparatt; mais la^E^wre de pens^e sub*
siste toujours , quels qoe soient les mots qoe i*on emplole
pour Texprimer.
Les figures de mots sont trte'nombrenses : il y en a qol
consistent en changements qui s*op^rent dans les lettres oo
dans les syllabes des mots, comme Usyncope; d'aotres
qui se rapportent k la construction de la phrase, comme
relIipse,lepl4onasme, lasyllepso,rhyperbate;
d'autres, appelte tropes, au moyen desqoelles les mots
prennent des significations diCfiSrentes de leur sens primitif,
coramela catachr6se,1a m4tonymle,lametalapse,
la synecdoqne, Pantonomase, la lltote, l*hyper-
bole, Phypotypose, la m^taphore, PalUgorle,
Pallusion,rironie,l'eupbAmisme,la p6ri phrase,
Ponomatop^e.
Les figures de pens^ sont celles qui condsteot dans la
pehste, dans le sentiment, dans letour d'esprit, Ind^pen-
damment des paroles dont on se sort pour les exprimer.
Leur fonction est de repr^senter fld&lement les attitudes,
pour aind dire , et les divers mouvements de Pesprit et de
Pdme decdul qui toil oo qoi parte. Les plos notables sont
Pantith^se, Papostrophe, la prosopop^e, Pex-
clamation, Pinterrogation, la concession, la
gradation, lasuspension, la reticence, Pinter-
ruptlon, Poptation, Pobs^cration, hi commu-
nication, P6numeration,ete.
On distingue enfln une demlMv sortade figures, qo*il ne
fbut confondre ni avec les tropes ni avec la figures de
pensies, poisque, d*une part, elles conservent aux mots
leur signification propre, et qoe, dePautre, ce n'est que
(ies mots qu^dles tirent leur qudiPication : par example,
dans la r^tiiion , le mot se prend dans sa dgnifkation or-
dinaire; mais d Ponne r6p^te pas le mot, 11 o*y a plos de
tigore qn*on puisse appder r^tition,
Afin de rendre plus sensible ce que nous venons de dire
sur les figures, nous emprunterons k Marmontd on
exemple, oh la plupart de ces formesde styte sont emplojte
par un homme du peuple en colore oontre sa femroe : « Si
je dis oui, die dit non ; soir et matin, nuit et joor, dio
gronde {antith^e). Jamais, jamds de repos avec die
432
FIGURE
{r^pSlHion), Cest une furie» un d^mon (hyperbole). \
MaiSy inaUieureiMe » dis-moi done ( apostrophe), qae f ai-
Je '&it (interrogaiion )? 0 del! quelle fut ma foUe en t*^
poosant (exclamation)! Que ne me sois-Je plutdt noy^
( optation ) / Je ne (e reprocbe ni ce que tu me coOtes, ni
lea peinesi que je me donne pour y auflfire (pret^rition);
maifly Je fen prie, je t'en conjure, laisse-moi IraTaiUer en
patx (oAs^a/ton)/ouque jemeure «... Tremble de me pous-
serlibout (impr^caiUm tt reticence), £llepleure. Alt! la
bonne Ame ! Tons allez Toir que c'est moi qui ai tort ( ironie ).
Eh bien! Je suppose que cela soiU Qui, je suU trap vif,
trop sensible (concession). J*ai souhait^ cent fols que tu
fusses laide. J*ai maudit, ditest^ ces yeux perfides, cette
mine trompense qui m'avait slfoH (ast^me , ou louange
en reprocbe). Mais I dis-moi si par la douceur il ne Taudrait
pas mieux me raroener (communication)? Nos enfants,
nos amiSy nos Toisins , tout le monde nous voit faire mau-
vais manage (inwndration). lis entendent tea cris, tes
plaintesy les iqjures dent tu m'accables (accumulation).
lis t'ontToe, les yeux ^garte, le visage en Ten, la t^te
teiieTel<^y me poorsuivre, me meuaoer (description). lis
en parlent avec frayeur : la Toisine arrive, on le Ini ra-
conte; le passant teoute, et va le rdp^ter (hypotypose). Us
croiront que je snis un mtehant, un brutal, que je te laisse
manquer de tout, que je te bats, que jefassomme (gra-
dation). Maisnon, Us savent bien que jefaime, que J*ai
bon OGBur, que je ddsire de te voir tranquUle et contente
(correction), Va! le monde n'est pas injuste; le tort reste
icelui quiTa (^phonhne^ ow sentence). B€i»s I ta pauvre
ro^re m'avait tant promts que tu Ini ressemblerais. Que di-
rait-dle? que dit-elie^ Car elle voit tout ce qui se passe.
Qui, j'esp^ qu'elle m'^coute, et je Tentends qui te reprocbe
de me rendre si malheureux. Ah ! mon pauvre gendre, dit-
eUe, tu mdritais un meilleur sort (prosopopie) I »
Le comblo de Tart est de savoir cacber la bardiesse des
figures w^ns une Elocution si naturelle en apparenoequ*elies
ne soient en quelque sorte perceptibles qu*& la seule re-
flexion. C'est ik le grand talent de nos plus iUnstres ^cri-
vains. Dans Temploi des figures on ne saurait se passer du
Goncours d*un jugement sain et d'un tact exquis : sans quoi ,
ainslque le remarque Voltaire, le style >S^r^, qui, par
des tours etdes expressions convenables, devrait flgurer les
choses dont on parte, les d^figure par Tusage de tours et
d'expressions manquant de justesse. Chahpagrac.
FIGURE (Danse). Les figures d*un ballet sont les
mouvements, les Evolutions sym^triques qu>xteutent les
cbflBurs de danse de mani^ k fonner un tableau agrdable \
Toeil du spectateur. Le ballet dansant, sauT quelques excep-
tions fort rares, avait enti^rement perdu dans le dix-hn>
U^me sitole Timportance qu*!! avait acquise comme pan-
tomime cbes les anciens, et que Ton cbercha, avec assez
de maladresse, k lui rendre, en France, sous Henri iV,
Louis XI II et Louis XIV, enessayant de lui faire repr^senter
des actions mytbologiques , b^roiques, et m6me comiques.
Quand les vers que Kacine introduisit dans Britanniciis
eurent d^idE, ditron, Louis XIV, Ag6 de plus de trente ans,
k cesser de monter sur le tb^fttre, et d*y danser des ballets ,
cette sorte de spectacle ne fut phis consider^ k TOp^ que
comme un accessoire, on un intermMe. £lle devint alors la
representation froide et inanimEe d^un bal donne pour la
r('*ception d'un b^ros , pour la celebration d^un manage, etc.,
et partlcipa de toute U roidenr, de toutes les grAces affectees
de repoqne. Bseiit6l, la science du compositeur de ballets
se boma k regler, pour ses premiers sujets^ des pas de
trois, dednq,de sept, que Ton nommait entr^^ eik
coordonner des pas de progression, propres k ouvrir et
clore le ballet, auquel prenaient part les coryphees et les
choristes de la danse. Cest Tagencement de ces pas entre
eux , la formation des groupes, leurs divers mouvements,
clialnes et entrelacements, que Ton noinma figures. L'une
de leurs necessites classlques fut la symetrie, et durant
plusieurs siteles le iiombre de figurants Upissanl Tun des
cAtes de la sc^ne dut se trouver nou-seulement repete ant
exactitude de Tautre c6te, mais encore 11 fUhit que les pn,
les mouvements, les gestes des bras et de tout le corps Im-
sent identiques et simultanes. Ces cboeurs de danseun as
paraissaient appeiessur la sc^ne que pour occuper lesyeai
du spectateur, dans l^mtervalle de repos des proniers sajeti
dansants. D^ lors , le maitre de ballets dut savoir que b
danse ne possede que sept pas fondamentaux, k^ rexempls
de la musique, qui n*a que sept notes, et de U peintare,
qui n'a que sept oouleurs. Pour le premier de ces arts,
comme pour les deux autres, ees elements, on rudiments,
au nombre de sept, formerent, par un lieurenx mSaage,
une foule de temps , de demi-temps , S'enchainements et
de mouvements^ en nombre incalculable, qui constituaieat
la danse et les figures qui en resultaient
Ce n*est que vers la fin du sitele dernier que Von sVisa
de penser que le ballet k \pi seul pent peindre une actioB.
Never re, le premier, senUt que, rentrant dans la danse
pantomime des anciens, il doit proceder aiitrement que par
entries , que par des pas de trois ou de cinq , o6 ce nombre
d*uidividus viennent etaler des grftcesde convention etpi-
rouetter en mesure, jusqu^^ ce que la lassitude les oblige k fidre
pbice aux comparses, qui forment en cboeur des figures r6-
guli^es, plus ou moins agreables k VaaU mais dont les oom-
biuaisons sont bientOt epoisees , et qui n^ont aacun rapport
k Taction. II pensa que ce n*etait pas par des sauts preclpi-
tes , par des tourbillons violents , par des gesles ftarieox , dei
gargouillades, des entrechats , etdesj{ic-/fac que Pap-
parition desEomenides prod uisait sur lethe&tredes Greef
ces effets prodigieux dont la memoire est venue juiqn*i
nous. Noverre recommanda done aux mantras de balleb
de substituer aux pirouettes^ qui ne disent rien, desgeslei
qui parlent; aux entrechats, les signes que lea passiens im-
priment k laphysionomie; aux figures syinetriqneB et m-
guli^es, des tableaux pittoresques et vrais. Qnelqaes ebo-
regrapbes ont repondu k cet appel. Mais sn^ bi scte da
girand opera le baUet d^action n*attemdra k la perfectioi
que quand les acteurs, appeies k le repr^senter, oubtienot
avant tout quails sont des danseurs^ ponr se rappelerqolb
sont seulement des mim««, des acteurs, et qo*ilasedeferool
entierement de ces manieres guindees, de oes poses acad^
miques et de convention, qui pretent kcroire an ^ectateor
quite vont passer un ux au moment souvent le plus path^
tique de Taction, VioLLsr-LB-Dcn.
La danse de societe a aussi ses figures ^ amnoes de toot
le monde, et que la vieiile oontredanse, qui e'en m, a pris ^
peine le som de verier nne on deux fois dans sa longoe ca^
riere, A cheque quadrille, vous avei tongours lepantahM,
VM, la poule, la trdnis, la pastoureUe, Vavani-deus^
la chaineangUnse, la chaine des dames, le mouUnet, k
balance, le chassi'Croisi , le galops et retemdle' ^tteitf
cfticAa^.Ueureusementla val&claschottisch, la polka
biredowa, la maxnrka, la varaoviana, la sidlienoe, et
une foule d*autres tourbillons, plus ou moins exotiques, lo&l
venus , depuis quelques annees, essayer de varier raotiqoe
repertoire de nos salons, en rejeitantenfin sur le second plan
la contredanse suranneeet ses^f^ures centenaires.
FIGUBE ( GdonUtrie ). Cemot se prend daasdeuxacoep-
lions difrerenteSi, Dans U premiere, il signifie en general ur
espace termine de tons les c6tes, soit par des surfaces , soh
par des lignes. SMI est termine par d^ surfaces* c*est na so-
lide; s*il est termine par des lignes, c'est une surface. Dans
cesens, les lignes, les angles, ne sont pas des ji^tira.
La ligne , sqit droite , soit conrtM , est plutAt le tenaeetla
Ibnite d^une* figure, qu^elle n'est une figure. Au reste, oa
appliqueplus souvent lenom dejl^ureaux anr faces qu^aoi
s elides, qui conservent pour I'ordinaire ce dernier non.
La geometric considere les figures ^ales, semblablts
(voyez SiunjmntE)f Equivalent es, etc Les figures ,
ou plutdt les surfaces, se clasaent en planes et comrbes.
Les surfaces pbines sont dites reciUignes, curviliifus, oa
mixtitignes, suivant qu*dles sont termincfes uniquaiics*'
fkr dM l)g(l«i ^>l«*|MiqiMmelit |Mr des lignea courbes,
«u pftrtieparteiignesdroitesy partiepardeslignescoorbet.
M^r», pris dam la seconde aeceptioo, signifiela repr^
■eDtation bhe tar ie papier de rokjel d*iiii tMortoie, d'un
pniblteie, pour a rendre la dteiODstraUon ou la aolutkm
ptM Mle It ooBceroir. En ce sens une aimple ligDe, on
angle* etc., aoot dei fyures, quoiqu'ila n^en adent point
dans Ie premier aena. D*ALBnBikT, de FActd. d«i leieBeei.
FIGURlS (Sena). Vofez Sana.
FIGURES (Nombrea). On nomme aind dea auites de
nombrea que Pon obtient de oettemani^re : ayant toit lea
nombrea 1, 3, 3, 4, 5, etc., on igoate auooesaivement chaque
terroe ft tona oeux qui Ie pr^cMent; on a lea nombrea
1, 3, 6, 10, 1&, etc. ; operant de ro^me sor ceux-ci, on ob-
tient la nouvelle auite 1, 4, to, 20, 3&, etc. ; on continue
afaisi IndMnlment.
Lea nombrea i, S, 0» iO, 15, etc., ont M appeMa>^r^,
en conald^ration d'ane analogic gfom^trique (acile k aaisir :
OB peut toujoura former one mfiuMjigure (un triangle)
vnc antant de pointa qu'ib oontieonent d*onit^; ce qui
reaaort ^idemment do tableau d-dessous :
1 3 e 10 15
-tlUoe
4(lj|
qoe Ton prolongera autant qn'on Ie vondra : oea nombrea
fignrte aonl dila trUmgulaires, Ceox de la aoite 1, 4, 10,
90, S5, etc, aont dita pyramidaux, paroe que Ton peut,
avee autant de pointa qu'ils ont d*unit^, former dea pyra-
niidea, oomme noua Tenona de former dea triangiea aTce
lea prteMentB. Lea nombrea triangolairea et pyramldaux
nfritent aeols Ie nom dejigur^, car II n> a paa de figure
qui alt plua de troia dimensions. Ce n'eat done que par une
noavelle analogie que Ton a appel^ figiwrU lea nombres qui
juWent lea pyramidaux. On appdle encore nmnJbru /^
rtff du premier ardre lea nombrea natorels ; du second
ordre, lea nombres triangnlalres; du traisiime ordre,
lea nombrea pyramidaux; du quatriime ordre, oeux qui
Tlenneot aprte; etc
Cea suites ont beauooup occupy d*iUu8trea analystea , par-
tienli^rement Pascal, L'HOpital, Jacques Bernoulli, parce
qtt*eilea ont la propri^ de donner lea coefficients des diverses
poiaajnoea d'un binOme, et, par aoite, de serrlr k determiner
Ie nombro de combinalaona d^une clasae donnte; ce
font oea suitea qd constituent iefuneux triangle arlth-
m^tique de Pascal. Mala dies n*ont plus aucune impor-
tance depoia la dtooverte de la Id connue sous lenom de
bindmede Newton,
Lee nombrea pol > gonea ont qudquefoia ^t^ confondua
avec lea nombrea figurte; mais ils en dlfi^rait en ce qu'ila
ne d^TCttt paa comme cenx^ d'une mtaie progreaaion
arithm^tique. E. Mbrliiox.
FIGURE DE LA TERRE. Fbyes Tebrb.
FIGURES DE UCBTENBERG. Voyez £ucni.
cnt, tome VIII, p. 463.
FIGURINE. Quelqudois en emploie ce mot pour de-
signer des figurea de trte-petitea dimenaiona, plao^ea dana
un tableau, oo plut6t encore pour de peUtea statues antiques,
erdinairement en bronxe, representant des divldtes des an-
dcQs. L^usage est malntenant de les designer sous Ie
nom de statuettes. On appelle encore Jl^urinef cea peUtea
atatnelles en plAtre quoTendent les moulenrs, et surtoutdea
Jfdicna dits marchands de figurines,
figurine eat anasi Ie nom que Ton donne It de petitea
eatampea reprisentant dlTors objets, an bas deaqueUes sent
tracda lea iaitidea ou mfime lea noms enUers de ces objets.
Gee eapteea de figurines serrent k apprendre k lire aux
cnfanfa.
PIL9 corps cylindrique, aoiipic et plus on mdns ddid.
luroup de oorpa sent suscaptiblis d*4tre tranafomda en
nicr. ipB LA oonrsas. * t. ix.
Wt par I'operdion du filago; mda tea matitoaa qua Pod
emplde Ie plua ordindrement k cet usage sent Ie lin, Ie
cbanvie, leeoton, la laine, lasde, Ie pdl de plusieiirs ani«
maux, etc Un fll bien eonfectionne caase sous Ie m6me pdda,
qudle que soltsa longueur. Sa force se mesure par Ie pddsqoi
Ie foit rompre. Sa finesse a'appr^de par Ie rapport du poida
d'une eertdne quantity de filli aa longueur; de \k r^sulte Ie
numirotage. Comme none I'aTona dit k rarticle DtTtooia . Ie
11, en aortant des metiers en fin , est mis en echeveaux;
chiuiue ecbereau'renferme 10 echcYettes de 100 roMret«, par
consequent 1,000 mMres; aprte les avoir pes^s on met ensem-
ble tons les ecbeveaux qd ont Ie m^me poids, et Ie nombre
qull en fout pour former un demi kilogramme donne Ie nu-
mero du fil: ainsi, un fll de colon etant an n* 150, cela vent
dire que 150,000 mdrea de ce fil p^nt une liTre; Ie plus
bant numero indlque done Ie fll Ie plua fin. On est arrive ea
Anglelerrejnsqu*an n* 400.
Lea flia se distinguent en sHnpUs d en report, en ^citit ,
Manehis d teints,
Les flte de colon an^lesaoQa du n* 143 d les fils de lafne
biancheou tdnte sent prohibeadlesfils d'un numerosuperieor
sodtariresk40oo50pour lOOdelenrvaleur.Jusqu'aumdsde
de juini834 la prohibiticA aur lea fils de colon detout genre
avail ete generale. L'Anglderre, qd avail en la premiere Pa-
vantaged^employeraur une grandeechdle lea precedes meca-
dques poor la filature du Hn, avdt fini par aoquerirsur nous
une immense auperiorite: auad lea Importaliona de fit en
France sretdent-eUesaccruesavecunerapidiieefrrayante. De
dvea redamationa a'eieverent akira, mala rederant sana resul-
td pendant plualeora anneea. En 1841 II fUlut aviser, d une Id
eteva li 11 d 12 pour 100 de la vdeur les droits sur les fils.
Cettemesnre demeura impuiasante. L'importation anglaise ne
se deTdoppa pas mdns dana les pluagrandes proportions. Le
20 Jdn 1842 une ordonnance, sigide d*ni%8nee, porta lea
drdts du larif k 20 poor 100 de la valour. Cependant on y
ddrogea en Ikveur de la Bdgique^ qui continua par exception
k ne payer que le larif de 1841.
F1L( Coiitoi/erie), en psdant d'un inatrument trancbant,
sedH delapropriete qu*on donne li uncouteau k un rasoir, etc
de diviaer plua ou mdna focilement certdnes mdieres en
rendant Tangle que forment aea deux plans aussl aigu qoe
possible. C*est presque toujoura an mo jen de pierres k d-
guiser qu*on donne le fil aux tranchanta. Qudquefois on
renverse le fil d*un dsean en le frottant do meme cOte au
moyen d*un morceau deader trempe. Lea ebedstea, les tour-
neura, etc, renversent sou vent le fil de qodquea-una de leurs
outfla, oe qd les rend propresi terminer certains ouvragea
avee i^nsdenetteie. Le mof;^ ed une pdllcole aana eonsla-
tance, laqudle pend k rextremlte d*un trancbant qui vient
d'etre passe sur la meule. On detache le morfil avec la
pierre k aiguiser.
Passer aufilde Vip4e, c'ert tuer des bommea k coopa
d'epee : cdte expression ne seralt plus exaote au]ourd*bul;
noa epees, de forme triangnldre, ne sent dan(Fereuaea que
par la pointc
FILAGE^madere de filer tonte substance fliamenteoae,
telle que lecb an vre,lelin,lalaine, leooton, lasoie,
etc L*art d'execnter le filage ou de filer remonle k la plua
baute antiquite , car plusleurs nationa redament llnvention
du fosean. Ils ed d utile It I'bomme que les Ones en ont
attribiieiHnTentionkMinerve, lea Lydlens liAraehne,
lea Chlnola k leur empereur Tao, etc. II oonsiste en ge-
nerd k former avee lea eiementa on lea brins d*une matiere
filamenteuse qudconque un cyllndre plua ou moina groa,
plus ou mofais fin, d d'une longueur iDdetermfade. Cea brina
aont distrlbues k eOtd d A la soHe lea una des autres , d aur
une machine qd lea tortille ensemble pour rendr tons lea
fils en foisceau. Lorsque le fil n'ed paa defodneux, tous cea
cylindrea forrnds doivent avoir le meme poida. H fliut auad
avoir egard k la eoulenr du fil, k sa Uanchewr d auilout k
sa force.
Le mode du filage varie sdon la matiere k laqudle on
414 FILA6E —
TappUqiM* CMd da ehantre «i du Un le (kit de U m^me
D)ani^» k cause de ranakicie des substances; mafsy .
comme le lin est beaaeoup plus soople, plus fin , on le file
k un degr6 ou nuindro beauooup plus ^?^ Le produit du
ti&sagedtt lihsert^ladenteile, Itlabatiste^tandisque
eelui dn cban? re est employ^ aux toiles k voile, aoi cor-
da^ et k tons lestissus quieiigentde lafoice.
On a quatre rnqjens pour op6rer ce filage , le fuseau^
to rouei de la bonne/emme^ Itrouet du cordier, et les
machines d'in?eiitUMi plus rteente. On salt que la premiere
mani^re consiste k disposer les uatitos k filer sur une
qiienotiUle que la fileuse place k ses o6tte; arec une main
elle distribue ^ement les brins du fil , et avec Tautre elle
fait toumer le fuseau pour donner au fil le tors convenable.
Ce fil s^envide autour du fuseau; et pour Tunlr , la fileuse
le mouilie, soit arec de la salhre, suit avec de l*eau coute-
ttue dans un gobelet. On ne penserait pas que ce moyen
procure un trte-beau fil. CTest cependant celui qulest pr^rd
poor coudre et pour fUre de la dentelle. II se vend de 7 fir.
it 3,000fr.la lifie. Leyfto^e otiroti e^esttrteconnu. Une roue
met en mouvement une brodie, autour delaquelles'enroule le
fil. L* Anglais Spence raperfectionn6,en ce que sur lesien
le fil se rpuie ^galement sur toute la longueur de la bobine.
LtJUage au rouei de cordier ne s'applique qu'au>U de
c arret, hdjllageaoee les machines est une opdration tout k
faitm^caniquedont Tasageestpresque universel. Onaobtenu
un plein succte pour filer k la rotoinique le ooton et la laine
cardte, et on a cherch^ k en avoir une semblable pour le
Un et le chanvre, Le proUtaie 6tait trte*difficlle, et pour
aider k vaincre tous les obstades, Napolton avait propose le
prix. d*|ia million. Les premi&res reeherches n'ont pas M
satisfaisantesy roais la persdvtence des m^canidens est
venue i boot des prindpales difficult^. Les frires Girard,
qui out M s*^tablir en Autriche, ont le plus approcli^du but.
Leur systems de macbine se compose de peignes conttmis
qui se modifient de heaucoop de mani^es , et qui, placds
entre deux paires de laminoirs ^tireurs, agissent sur la nna-
ti^re: on ne ddcoope plus les matiires fllamentenses, et on
ieur laisse toute leur force.
Quej que soit le systtase de filage qu*on adopte, le but
prindpal qu'on se propose d'attetndrey c'est d'obtenir one
rotelie d*une grosseur nniforme, pas trop tendue, et dans
laquelle tous les 6l6ments du Itt ou les brins soient dans
un0 direction parall^le. Divers systtoea amteent ces r6-
Rultats au OKiyen de machines k filer le Ifai. Toutes ces ma-
chines se 0Nnposent d'nn assei grand nombre de pitoes
dont.oo peut oependant rteumer ainsi I'^nomtotion i
1' tambour 6taleur, ou syst^ede peignes continns, ou ees
deux machines jofaites ensemble; 3* macbfaie k dooMer et
k ^tirer les rubana; S* un boudinob; 4*" on bobinoir, et
5* machine k filer en fin.
Dans )b filage du lin et du chanvre, 0 dut que lea
pdgnons soient du mteie poids.. La premiere op^ratloti a
pour but d*obtenir un premiier niban d'une grosseur irr^-
li^re, mais.sa longueur et son polds sont constants. Le tam-
bour de la machine peut recevoir quatre de ces mbans.
Lorsqn'ils sont finis » on les rompt prte de la Ifsitee et on
lea porte apx machines k 4tirer» aprte les avoir mis dans
dea pots de fforrblanc. Les peignes eootinus ont ^ mddiflte
de plusieiirsmani^resy et Ton doit k M. Lagorsay on mo-
dule qui prfeente de grands avantagss. Aprte que les pei*
gnes ont r^pU lenra fonetkmsy vfent Fop4ntlon de VHirage
et doublage , qui a pour ofajet de raodre le ruban pailU-
tenent ^gal de groaseor partoot ; ensuile celle du houdinage^
dent Tobjet est de donner une yk^tstt torsion au ruban fiuL
Dans les machines k filer en An» les gros num^xM sont fiMs
saaa passer la mtebe au boudinoir, et quant au filage en fin,
U ne prtente pas aatantde difficult^ que les pr^rationat
Lb n qui provfent du. filage des 6tou pes sert k fUre dea
1 41es d*emballage, de tfitltire, etc. CvX aux AuRtais qu'on
Jpii IttA luetlletirc!^ jiiadiines pour filer lesXonpeH.
\^w^ le filafe de la laina irasse on cardde, la laine <tant
niAIRES
d^ijli lav^, ^plucbie et trite, et prtte A snbir Pop^ralioD dn
filage, la premiere operation est le battage el le dimilage.
On passe la Uine A la machine k ouvrar, ou diable ; eugite,
on lul fait suhir un second battage ou dtoftlage , et on Is
ventile. Aprfes, on huile la laine avec de FhuUe d'oliveda
mMiocre quafit^, dont on met un quart La car de en fin.oo a
loquette produit des boudins d'une longueur trte4)omte. On
emploie des enfants k les souder bout A bout, et A les placer
derri^re la machine qui sert A filer en grus on en doux.
Pour filer en gros, une machine appelde^eanne/^e suflit; ri
Ton veut tiler en fin, i I en fant deux. C*est A James Har<
greaves qu^on en doit Tiavention. Le metier eniin ne dttt^rs
point de la machine pr^c^ente. Uestseulement aliment
par de la m^che pr^parte k la machine en gros.
Pour le filage de hi laine peignte, ies proc^dds difllrcnt
essentieliement. II faut Id que le fil soit uni et form^ ds
brins parall^es, comme le sont les fils de ooton et de tin.
M. Dabo, de Paris, est le premier qui ait mis en activity ds
bonnes machines k filer la laine peignte; sont venos ensuite
MM. Declanlieux, Laurent, J. Collier, etc. Actuellement, on
a des machines qui Glent parfaiteinent la hiine de cacha-
mire, hi bourre de sole maide a la laine et tout autre me-
lange de mati^res filamenteuses, soit qu'on les prisealB
peiffites ensemble ou s^par^ment. Les Anglais ont des m^
tiers fort simples pour faire les m^mes operations.
Le filage do coton nous est vena de TOrient, et prindpa-
lement des grandes Indes, oh les enfants mteoe sont flbit
adroits pour extoiter ce travail, car avec la quenouille et
le fuseau seulement lis filenMe coton avec une finesse tdle
que nos machines d'Europe ne peuvent pas Patteindre. Get
art ibt transport!^ en Italic, ensoite dans les Pays-Bas, dTou
il passa en Angleterre. Ce fut lA que se firent les perfection*
nements, dont le plus Important fut celui de Arkw right
Dto oe moment \e filage au laminoir fut d^coovert. Au
reste, le coton se file comme la labe, en gros ou en doux,
et en tin. C'est au moyen de mulUjennys que se font ks
deux opdratlona : s'il s*agit du filage en fin, on peut anssils
faire par continu. C*est par un autre procMd qu'on tire le
fil de sole des cocons. Y. db Moiioa.
FILAGE (Corderie), Voyez Corde.
FILAGRAMME. Vopez Fiugrakb.
FIL AIRES 9 vers intestinaux , qui ont pour caract^res
g€n4riques un corps cylindrique fiilforme, ^lastique,^,
lisse, ayant une bouclie terminale plus ou moms peroep-
tlbte, simple, k I^vres arrondles. Les filaires, que Ton
rencontre dans toutes les parties des anhnaux, sont eitrft-
mement abondants dans la nature, car on ouvre peu ds
quadruples et d'oiseaux sans en rencontrer ; les Inaectes
roftme en sont fk'dquemment infectfe. lis paraissent phis
rares chez les poissons et les reptiles On en a observe
dans le ventre et autres cavitte du chevai , dans les iotes-
this du lion, de la marte, du llivre, dans l*ahdomen du Isu-
con, la tftte de la chouette, U poitiine de U comeille, daas
les intestins de hi poule et de la oouleuvre, dans les cavity
des scarabies, dn griUons, des chenilles, etc. Sur trds
esp^ces de filaires parasites de Tesptee humaine, deux seat
encore bien pen connaes : oe sont le filaria hnmehialis et
le filaria ocuU , dont le nom rappelle les organes 06 on ki
a rencontrds ; 11 n'en est pas de mtoie 6u filaria medinensls,
volgairement wr de M6dine, ver de Gtcin^, ou enoort
dragonneau, Ce dernier vit prindpalement aous la pent,
oh 11 occasionne sou vent un dnorme abcte, et se trooTs
snrtout chez ies honmies qui habitent les contrfes chaodss
de I'anden monde, rAbyssbiie, la Gnhi^, TArabie Pttrte,
les bords du golfe Persique , de la mer Caspienne et du
Gange. Sa longueur atteint qudquefois ]iisqu*A quatre m^
tres, mals son ^paisseur ne d^passe pas 3 ou 4 uiiUiitiitres.
Pour extraire ce parasite, on saisit Pune de;^ extrtaiil6,
eton Tenroale antourd^un corps allonge, A i*axe duqodoa
fait op^rer chsque jour un certain nombrs de rolatioiis,
siiivant la parfie du ver qui peut Atre mise A rextericur. On
nesanrait trap prendre de prtaiutioBsdaBaoetteop^nfioiy
FILAIRE — FILASSE
4t5
'sir fef Alafres <ie M<kline sont TiTipirw, 6t coidim c'est
ofdiiuiKineDtIa famelle que Ton trouTe parasite de llumuiiey
si 00 la briae en la retirant, lea Jeunes filairea qui reatent
alon en grand nombre dans la plaie y occaalonnent de
violates dooleora, et, loin d^avoir €bi eoW^^ le genne de
Is maladie a ^ ao contraire moltiplM h I'extrtme.
Comment oea filairea aMntrodoiaent-ila dana lea tiaaaade
PhommeP Ce fait est encore inexpliqo^. En Afrique, soi-
Tutropinion Tulgaire» on en prendrait le gerroe dana lea
endroits martageox loraqu^on Ta a'y d^aalt^rer. « En se-
rait-U de cee helminthea , ajoote M. P. Gerraia, h qui nona
Avoos empraot^ la plupart de cea d^taila, comma dea gor^
ditM, des mermi3 et de certalna filairea, qui sont certai-
Dement ext^rieura pendant nne partie de lew existence et
l»arasites des insectes pendant une autre P »
FILAMENT, antMtantif employ^ pour dfeigner en bo-
taniqoe on en anatomie des fibres tellement petitca qae
I'ceil pent k peine les distinguer. C'eat done un aynonymede
/Mile; on dit x filament nerveux,ftlixment eharnu et
tissu filamenieux, c'est-lnlire compost de petites fibres.
On appelle du mtoe nom des fileta glaireni ou mudlagineux
que I'oQ troQTe dana rnrine des calculeox ou dana le pro-
doit d*origanes 8<$crdtolre8 atteints de reUchement.
FILANGIERI (GaI^mi ), Pun dea publiciatea lea pins
distingu^ du dix-huiti6me si^e, naquit k Naples, le 18
aoftt 17&3, de Cter, prince d'Araniello, et de Marianne
Montalto, fllie du due de Fragnito. Fllangieri fut destine dht
To^ee par son pto h la carri^re dea armes : k TAge de
de sept ans 11 ayait un grade dana un des r^ments du roi,
et n comment son senrice k quatone. Pendant longteuips on
le cmt incapable d'ancune tode litt^raire, parcequ'il n*aTait
fait aacon progrte dana la langue latine ; malsU prouva bien-
tdt que le d6go(kt qu'il avalt montr^ d*abord pour cette lan-
gue tenait au Tice des m^odes , et non k la portfe de son
Intelligence. En eflet, un Jour il aper^t une erreur qn^avait
ooomiise le prfoepteur de aon fi^re aln^ dans la solution
d*on probltote de gfom^e; il la dtoiontra au roattre. En-
oooragd par ce premier sncote, il quitta le aerrice pour ae
livreraux adenoea et 4 la philosophle, si blen qu*li Tlngt
tns fl savait le grec , le latin , lliistoire ancienne et modeme ,
les prineipes du droit natui^ et dea gens, lea acfences ma-
ttiteiatiqiiea, etc
IMa lora il ne songea plus qu'ft se criec un nom parmi
les puUidstes : H d^uta par le projet de deux ouTrages,
I*un 8ur raucatfon publique et privte, Pautre sur la morale
des princes, fondde snr la nature et Tordre social. Ces
deux ouTrages ont k peine M commencds; mala les idte
quIU deraient oontenir ont trouTd leur place dans le grand
travail auque! Fllangieri doit sa renomm^ La direction
Boofelle dteson esprit le Jeta dans la carri^re du barreau ,
oik il obtint bientAt de nombreux succte. Toutefois, le mou-
venent et racti?itd dea afTaiies ne lui firent pas perdre de
▼oe les granda traTaux auxqueb il aTait r6iolu de se consa-
crertout entier. Fllangieri, commeBeecaria, son contem-
penun, s^^tait de bonne lieure enthousiasmA pour lea prin-
eipes de la phfloeopble fran^aise, et I'occaaion deles proda-
DMrsepr^senta hient^t FOangieri prit chalenreusenient la de-
fense d'une ordonnanoe royale ayant pour but d*anidliorer la
inttiee, et qui e^ioignait aux Juges do rootlTer leurs senten-
ces; la magistrature et lebarreau jetaient les bauts cris eontre
cette r^forme« dont il d6niontra les bienfaits. L*toit quMl
pnblia k cette occasion dteotalt une tode profonde et blen
•entiede Monteaquleu. LeministreTannucd, liquirouTrage
teit d^di^y Toulut t^moigner sa reconnaiaaance k son Jenne
d^fenseur, et I'attin k la eour. Dte ce moment, Fllangieri
quitta le barreaa poor se partager entre diffdtaitea fondions
decour, qu'il reroplit snccessirement, et lea tra?aux de la
idenoe, qnll B*abandonna jamais, el qu*il d^posa dans le
grand ouvrage qui Adt aujonrd^bui sa gloire , aous le litre de
\^ScUnudela MAgitUUUm.
Void coaunent Fllangieri lui4ntaie» dana aon pr6ambule,
p expliquele plan. » Ceiouvrai^e sera dltfs^ en sept Vntph
Dansle premier, J' txpoeerai lea regies gMndes de h fdeaov
de la Mglslation; dans le second, je parleral dea loia poii«
tiquea et doonomiques; dans le troisitaie, des lols erimf-
ndles; le ddrdopperai dana le quatritoe cette partie de la
sdeace de la legislation qui regaide I'^ducation, lea luoenrs et
rinstruction publique ; le dnqnitaie aura pour objet lea loii
rdatives k la religion; le sixifeme, les lois rdatlTes k la pro-
pria; le septi^me, enfln, sera cooaaerd k parier des lola
qui ont rapport k la puissance patemeile et au bon erdre de
la families »
Lea deux premiera livrea parurent en I78e, el le troiaitoie
en 1783. Fllangieri, qni vendt d'dpouser Oarolinede Frendel,
noble hongroise, directrice de TMucation de HnTante, 8»-
conde fille du roi , se d<lmH de see emploia mUitairea et de sea
cbargea k la coor, pour se livrer entiiremeiit aux jouissances
de rdtnde et du bonbeor domestiqoe. II se retire dans la
petite Tille de Cava; et ce fut U qu^O terlTit son quatiitose
livre, pubSid en 1784. II ae mil aussil6t aToc ardeor 4 la rd-
dacdon du dnqultew; mala sea forces ddja dpuisAes par dea
efforts excesdfe, ne lui permirent pas de eentinuer aTCC la
mdme activity; sa santd Tobligea k laisser dana son tnvail
de frdqoentes iacunea; et il n'avan^ plus qu'arec lenteur.
D'autres intemiptiona lui surrinrent. En 1787 , le noovean
roi Ferdinand IV Pappda dana aon conaeil soprftme dea finan-
ces; et dte ce moment les fonctlons adminiatratiTes Pabsor-
bteent tout entier. Sa santd s*altdra de plus en plus ; one nui-
ladie grave de son filsalnd et nne oooche naalheureuse desa
femme Paffedirentprofonddment, etil pritle parti de se reti-
rer, avec toute aa famllle, k Ylco-Equense, qui appartenait k
sa sceur ; mais 11 n*y jodt paa long tempa du repoa qu*il a'dta»^
promis : aprte Tingt jours d'one douloureuae maladie, ilsuo^
comba le 21 juillet 1788, Ag6 seulement detrente-dx ans. La
premitee partie du dnquitee line, qu'il avdt rdd^te a?ant
de fflourir, a dtd imprijode k la suite dea quatre premiers;
on n'a retrouvd de la seconde partie que la division par cha-
pltres.
Fllangieri eol le sort de tons ceux qui tenteni des innova*
lions : certdns passages de son livre (urent nwligncment in-
terprdtds, et la Selmice de la Ugistation fut mise k Pindex
parun dteret du 0 fi^viier 1784. L'ouvrage de Fllangieri se
signde par des etudes profondes et consdendeunes , et I'on
s'explique llmmense succte qui I'accodllit dans toutes lea
partiea de PEurope. La Science de la l4gisUUion est bien su-
pdrieore k Poeuvre, plus restreinte, de Beccaria. Oea deux ou-
▼rages, emprdnts du mtaie esprit et sortis de la mtaie dcole,
ont eu sur les esprits et snr la Mgislation une action qu'on
ne saurdt nier. Cesl U encore une belle gloire ; ^{ootons que
dans odte gloire conunnne, la plus grande et plus soHde
part appartlent de droit k Fllangieri.
Fllangieri avdl encore projetd deux oorragea, qu'il comp-
tdt pnbUer dana la suite. Le premier derail Mre Intllold :
iVttooa Sdmua delU Sdenu; son objet eftt did de ddcouvrlr
dans cheque sdence les vdritda prindtivea, etde lea ramener
k une vdrild plna gdndrale dt aupdrieore k toatea lea antres :
projet dminemment pbilosophique , et peutpdlre^udessus des
forces de Pintdligence bomalne. Le second ourrage derail
dtre intituld : ITifloirf civile ^ univenelle etperpituelle;
n dtdt destind. It propos dea histdrea partleuliiras de toutes
les nationa, k ddvdopper Phlstdre gtedrale et conslante de
Phomme, de aes facoltds, de ses pencbania et dea consd-
quences qui en rfoultenldans la varidtd inflnie dea oonstitu •
Uona dviles et pdlliques s projet plus vaste encore que le pre*
mier, mais qd atteste, comma Pautre, un esprit supdrieut
et une tendamoe pbiloaophique pen oommune.
E. M Cnanou
FIL A PLOMB. Koffes Apu>m el Nmuu.
FILASSE 9 rebut du pdgnage du chanrreoa do Ha. L*d>
coroe dea tiges filamenteuaea est tapissdek llntdrieur de fi-
bres courtead moina textiles que odles qol recouvrent Immd-
diateroenl le boia. Gea fllamenta courts d plus rddes sont
agglutinda et comma edlda k Pdeoree par une esptee de glu
yoo|nn*rdainenae. yopdiitlon 4a roqissaie dtto beny**
436
FILASSE — FILE
coop eetta nibstanoe, et alon l€8 fibrflles pfluvent se d^ta-
cber. On s^ranoela fiUaM, on la peigne, et elle prend alors
le Dom d^4toupe» Dans oet ^tat, elle jooit de propri^t^
qui r^loignent unpen dnchanTre et do lin dechoix, mats la
rapprochent d^antant du eoton. La filasae, ou ^upe« est
fort en vsage dans la flibrication des cordages qui n'exigent
pas poor leor emploi un grand degr^ de force et de ttoacit^.
On en liiit anssi des toiles grossieres et de pea de durte.
On a soumis I'^toupe k de nombreux procMes m^cantques
et mtaoe chimiqaes , pour la rapprocber de plus en plus de
la texture du coton et mime de la soie. Nous avons vu pren-
dre plusieon breretsdlnvention pour tous ces procM^; mais
il ne paralt pas que le succte ait compl^tement r^pondu anx
esp^mnces qu?on avait con^oes. Pbloozs p^re.
FILATURE 9 manufacture ouTon fabrique des file li
Taide de madiines (ooyes Filacb). Les filatures sont les grands
^tabh'ssementa industriels les plus nombreux en France; eUe
en possMo prte de raiUe. Les demiers documents ofBciels
public en Angleterre portent le nombre des brocbes dans les
filatures de coton du Royaume-UnI k un chiffre de 21 mil-
lions. 11 y a quatre ans, on ^valuait le nombre des brocbes
existant en France k prte de 5 millions. Quoiqull se soit
notablement accru depuis cette ^poque, ce nombre n^arriTe
h peine encore qu'li 6, millions. L'Alsace » k elle seule, ren-
femie an moins 1 million de brocbes ; la tille de Lille en
coutient prte de 500,000. La plus grande filature, non-seu-
lement de France, malt de tout le continent, estli Molhouse :
1 10,000 brocbes y sont en mouvement 11 est difficile de ae
faire une idte de ce gigantesque atelier. Mnl house est
d^ailleurs la cit^ rrine de Tfaidustrie du ooton; c^est dans
cette Tille et dans la rayon dont elle est le centre que nos
manofiictures peuvcnt Itre compar^es sans trop de dte-
Tantage aux plus belles bbriques du oomt6de Lancastre,en
Angleterre. Isolte dans les montagnes, les Tastes ^tablisse-
menta de Guebwiller, Munster, Wesserling, dont le r^me
dconomique et moral est si cnrieux k ^tudier, i^anissent
de 50,000 k 00,000 brocbes, sans parler des ateliers de
tissage et dimpression qui y sont annexte.
FIL D'ARCH AL. Foyex Fil m ran.
FIL DE CARET* Voye% Gibbet, Gqbdb, CoanAGi, etc.
FIL D^^GOSSEy esptee particulite de fil de coton
rond, imitant le grain du oordonnetet le brlllant de la soie,
ordinaireroent dMgnte dans le eommeroe iooa le nom de
fils eablis. Ce fil, qui demande k Itre fabriqn^ aTCc du co-
ton de premier diolx , est foma^ de ) ou 3 flia trte-retors,
Il la difli^rencedes aotresfils de coton, qui n'ont que 2 on 4
fils simples, et qu*on appelle JiU plats, n est doux au
toucher , caase difficilement et s^^Tcnte pen. Comrae ii est
de beauooup pr^f^rable k toutes les autres esp^ces de fits
de colon , il 8*en fait une consommation immense. Le fil d*^
coese re^it Element Men toutes les eouleurs qu'on Teut
lui donner ; cependant le Uanc et le noir Temportent Mir les
autres nuances. Les bas et surtout les gants dltsde^E/ ef'i'-
eofse, recliercli^ princlpalement k cause de leur durte et
de la fralclieur qu'ils proeurent, attestent snfflsamment les
quality prMeuses de ce fil.
La d<^nomination de jf< dPteoise proTient , sulTant toute
apparcnce, deeequec'est T^cosse qui la premie s'est Ii-
Tr^ k letle fabrication ; comma taut d'autres appellations
en usage dans le oomroerae, elle ne prtente plus de sens
depuis longtempsp ear il exlste aoJoord*bui des Ibbriqoes de
cette esptee de fil dam une foule de locality.
FIL DE reR. Cest une tige de fer tirte k traTers les
trous d*uD outil appel^/iii^re. Le fer en Terges, pour ^tre
amen^ au degrA de recuit etde douceur, de parfaite mal-
IMiilit^, qui permet de le rMuira ainsi en fils, doit sup«
porter des ehaudes^ des itirage» et des martelaqes r^pJi-
Xihs ; noot le supposona id anient k ViM eouTenalile pour
pouToir Mre filA. Sdon le diam^tre des trous de la fili^re,
dans lesqnels le fer a passd pour la demttre tois , on obtient
des fils plus ou moins gros, depuis cdui qui a environ 13
i||U)ini^tr^ de 4iam^ jusqu'au plus pa, qui portcdans lo
commerce le nom de manieordUm, (Teat ce denier qui erf
employ^ pour les cardes fines k carder la lafane , la suie el
le ooton ; il s'en fait aussi une asaes grande oonsomaatioa
pour Us instruments demusiquek cordea. La fitbricatioa
des fib de fer, prindpalenient dans les tebaitilloM de
moyenne groeseur , est trte-consid^rable en France et 11^
tranger , surtout depuis les nombreux emplois qu*on liyt des
toiles m^talliques. Les pays de fabrication les plus r6-
put^ I r^trangersont la Suisse, TADemagne, prindpakment
k Hambourg et aux euTirons de Cologne; en Bdgiqoe, \
Li<^. Cdui de cette TiUe est parfait duis rordre da boot!
Yient ensoite cdui de Suisse. Cest, pour la plus grands
partie, de Cologne qu'on tire le>lf Marched trte-ddi€. Lh
Anglais etles Hollaiidais nous en apportaient Jadls de grso-
des quantity ; mais le perfecttonnonent des fabriques fran-
^ises ayant permis de DMSttre des entrates k oette impo^
tation,qui faisait sortir beaucoup de numeraire de France,
pculi pen nous nous sommesaffranchis Jusqn'ii un certda
point du tribnt que nous avions aocoutumtf de payer k X^
tranger pour le fil d'arcbal. Une grande partie du fQ de fer
que nous apportaient les Hollandais proTcnait du relour de
leors flottes de la roer Baltique.
En France, lesprindpaux licux de fabrication sont la Nor
mandic , la Uourgogne , la Champagne et le Limousin. Les
gros tehantillons sont ordinairement de ikbriqne de Boor-
gogne et de Champagne ; c*e8t eng^n^ral le fii qni sort pour
border les marmites,chaudrons, etc. Mais le fil d'arcbal ds
Normandie riTalise de finesse et , jusqu'k un certain point,
de quality aToc cdui d^Allemagne. Cette topographic do fil da
fer ne doit s*entendre que de la fabrication en grand ; eUe as
serait pas rigonreose poor lea ddtaOs ; car, depuis une treo-
taine d'annte surtout , il s^est 4tabli des t r 4 f i I e ri e s daai
presqoetoos nos ddpartements du Nord , de Test et do cen-
tre , et m6me aux portes de Paris : nous pouTona dter entre
autrea r^blissement deMontatsire prto Senlis.
Mdnagetirelenom du>lf <rarrAa<deaicHcAafeiim(90fex
Oricrai^que). D'autres pr^tendent que Richard Archal fnt
le premier inventeur de la manite de tirer le fil de for, d
qu'il lui donna son nom. Pelooxb pira.
FILDE FER (Pouts en). Foyes Ports.
FILD^R,FlLD'AR6EKT,ele. FoyesPiUHtfTAUjQOis.
FILE, longue ligne de choees ou deperMwnw dispotto
Tune auprte Pautre. Boileau a dit:
Vingt earroiiei bieBt6t arriTent i hJiU,
lb toot en moins d« rien »wvk de plus de nille.
Cest un mot pen ancien, n on le prend sans un sens teehni^-
qoe et dans l*acception d*un nombre ddlermin^ dliomniei
de guerre plac^ 1^ uns derri^ les autres, k une distanee
d^terminte, soit k pied , soit k choTal. Longtemps la md
file dgnifia troupe dHine dimension qndconque, dispose
de mani^re k d^er ais^ment ou m^e sur une senle ligne.
Tdle n'est plus son acception. Aujourd*hui , dana Tusage g^
n^al,une>f/edMni)mterie est un assemblage de deux ou troiii
hommes presque jotntife , les uns derant les autres; one file
de caTslerie , Mn ensemble de deux hommes k cheTd, run
deTant Tautre. Dans le dicle dernier, des torirains oonfoa-
daient encore les temnes rang HJUe , actuellement si dif-
f($renta. S'ordonner par file pour le combat ^tait hmsH^
dans la diOTderie de France , paroe que cheque diefalier,
ne prenantd^ordre quede lui-na^me, se rangciait k sa guise.
Quand la dievalerie se chaiigea en gendarmerie, force hi!
f^il de cesser d^Mre un Mie rul>an : die se Tit obfigfe d«
restrdndre son Afont pour la Ibdllt^ de la transmlsdon do
oommandement. En prenant aind de la profondeur, lei
liommesd'arroesfiran^is imitferent I'AHemagne eti'E«pagne,
dont les troupes k dioTd se rangealent k pen prte en carr^.
kUk roanl^re antique. A octte ^^^i*®* llnftnlerie perms-
nente prandt nais8ance;dle s'onionnalirfaiatirdea5uisM%
en donnant k ses >f/es autant de lianteur que aon firont d
soft rangsaTaient d'^tendiie. L*artillerlc, qui alors sortait ds
Tcufance, fif bientOt repentir les ^ |)i|li4MoQa de lev pr^
FILE — FILET
4.17
Ibsteff nagdrfe. Le Mrisson helT^qae perdit faTcur, et
Jes JUn all^rent s*acGoard«unt de tout oe qui allonge lea
ranp. Lea /Uet de (fii bominea du oommenceiiient du r^
gne de Henri IV s'amoindrireat progresalTeiiieot; ellea n*^-
talent plua que de quatre en 1755; ellea a'arrMftrent k troia
CD 1776.
Le rtglement fVan^b de 1791 , qiii a ^ le rudiment de
toatea lea inbnleriea d'Europe, connaiaaait dea /Ues de
guerre et des filei de paix« Lea premiirea ^talent k troia,
lea autraa k deux boimnea. Gette alternative, ce ayatteoe
Tideux, puiaqoe la pafat doit fttre T^cole de la guerre» ne
fut paa longtempa mla en pratique, si tant est qu*on a'y
aoit jamaia conform^. L'^tat perp6tuel de guerre pendant
ba quart de aitele ne permit que Tordre sur trois rang^.
Lea Anglaia, qui depuia qu*ila ont alNindoon^ Tare n*ont
Jamais manoeuvre qu*k la Aran^ise, ne furentpaa des der-
nlera k a*emparerde notre rfeglementde 1791 ; nuda, n*ayant
fait la guerre continentale que fort tard, a'^ant habitu^
au m^canisrae dea filea de paix, aux fuaila d^nne dimenaion
proporlionnte k cetie profondeur, ils ont dft oontlnuer k
combatlre aur une hauteur de deux liommea. Un' ordre du
jour roodifia, en 1808, dana ce aena, Tordonnance on
regulation , par un addenda. Dans noa intenrallea de
patx, la routine noua laiaait d^wbdr an r^lement, et
ranger noa fantaasina aur trob rangs. Dans les interrallea
de guerre , la routine dea Anglala el le genre de confection
de letir materiel lea faisaient d^beir au r^ement en com-
iMttant sur deux rangs. Au oommeuGeinent du r^ie de
Louis-Philippe, dea novatcurs, d^pla^ant le centre de gra-
i\i6 et r^uilibre des milices tmltanteset imildes, propos^rent
lie ranger k Taoglaise les bataillons francs. L*ordonnance
de 1831, pronon^ant magistralement, promulgua mdme des
dispositions dont Yoici sdrieusementla traduction.: « \eA flies
k trois peuTentAtre bonnes, ks flies k deux pea vent n*dtre
paa mauvaises; Tinfanterie adoptera les flies bbiaires si elle
n*adopte paa hi flies ternaires. • Depuis, on en est revenu
^nx files k trois ; cependant k i'armde d'Orient le martehal
commandant a fait prendre Pordre paries files I deuxde pro-
fondeur, se doublant au l)esoin. G*' Bar din.
he chef deflle est Phomme du premier rang d'une jf2e ,
qu^en bataille, comme dans la marche de front, les liommes
de la file doivent couvrlr exactement. Dans la marclie de
flanc , lea boromes de la file marchent k hauteur de leur
chrf de filr.^ qui leur sert alors de guide. £n marine , le
chef de file est le vaisseau qui est le premier de la ligne
de bataille tenant la t6te de Tarm^. Seire-fiUs, ce sunt
le» oClicaers et sous-officiers plac^ derri^re une troupe en
bataille, sur une iigne parall^le au front de oette troupe.
Dans la tactique navale , 11 se dit du vaisseau qui ferme la
li<^e, qui marche le dernier de tous. Lefeu defile , c^est
le feu d*une troupe qui tire par>l/e sans interruption. Toutes
les fois qu^one troupe est mise en mouvement par le flanc,
elle marche par file. Pour la faire changer de direction, on
Itii eommande par iUe A droUe on far file & gauche^ et
la premiere file accomplissant sa converaion dana un sens
tm clans I'autre , toutea lea autres files toument successive-
iDCDt U ob la premie a commence son mouvement. On
oompte U force dea pelotons par le nombre de leurs files
eiiMMi parcelul des hommes. La file est l^unit^ du peloton,
FILER (marine). Pendant les manmuvresii Imrd, filer
en douceur^ c*e«t l&cher un cordage l^^renient \ filer en re-
foisr, c'est le lAclier en le retcnant k quelque point fixe ,
d*o& il se deronle pen k peu; filer h r^a, c*est le laisser
couler avec vitesse, mala sans Tabandonner; >l/er en ga^
ran/, c'estle Ucheravecprtoiution eten le tenant en retour;
4ier en grand ou en bande, c'est tout lAcher, ou larguer,
dana Paceeption maritime. Lorsqu^on veut dlminner la trop
forte tension d^un cftble , d'un grelin , d'une manmuvre, on
Mie h la demande, ou par aaccadea. Lorsque, dans les at«
terrages, on Tcut sender pour connaltre la distance et ki na-
ture dufond, onlaissedescendre librement dans Teau lall-
wBii de food I <|iie le plomb entralne jua()u'k ce qii'il porM)
aur le sol; c'est ce qu^on appelle filer la ligne de sonde.
Filer le lochy c'est laisser gUsser \h ligne du loch dans
le sillage du navire , poor connaltre la vitesse de la marche.
Un navire fileun nonid, deux ncrads, trois norads, quand
dana Tespace de 30 aeoondea II pareourt une fola, deux
fois , troia foia la longueur qui s^pare les nceoda de la ligne
deloch.
Filer U cdbU par le bout, c*est laisser alter toot le cA-
ble du bAtiment dans la mer, Fabandonner avee son ancre
en caa d^appareillage urgent. Lorsqu'un vaissean k raribre
eat tourment^ par dn gros tempa, on file du cdble pour
le soulager. MeaiJif .
FILET, petit JU. Ce mot a un grand nombre d'acccp-
tiona : H signifie lea petita filamenta qui se Tolent dans le
tissu des chairs , des plantes. Vn filet d'ean, de vinaigre, etc.,
eat un trte-petit jetou conrant de cea liqoldes. Filet de voix,
voix falUe et delicate. Filet debceof , de cbevrenil, la par-
tie qui se live le long delVpine du dos de Tanhnal, quand il
eatalMttu. En typograpbie, nn filet est une petite r^le de
fonte qui produit une ligne noire sur le papier : il y a des filets
simples, deis filets gras, des filets doubles, dMjllets an-
glais, etc. Filet de vis, nervure rouMe en biilioe autonr du
cylindre qui aert d^axe. Filets d*or, d^argent, omements cir-
culaires ou redilignes de oea nK^nx, qu*on applique sur lea
Gonvertures des livres, etc.; en orf<$vrerie, omementa en
aaillie qu'on rterve sur certahu ouvrages : on dit ainsi on
couvert k filets. En architecture, les filets sent de petites
moulurea rcMidea ou carrte qui en aooompagnent une plua
grande.
FILET ( Piehe), Ge nom, d'une sorte de tissn I clalre- vole
fait de diverses matiires, prindpalement avec de groa fils ou
petites cordes, dont on fabrique dea iMmrses, dea ganta,
des chAles, etc., est ausal celui de certains instruments,
confectionn^ de meme, et dont on fkit usage poor prendre
dea poissons, des oiseaux , et m^me des quadmpMea. La
forme, la grandeur decea fileta est prodlgieusement vari^ :
on en compte plua de deux eenta esptees dllfdrentes. Les
premiers filets dont on dot faire usage ^talent apparemment
des clayagea d*06ier. Mala comme ces appareils ^ient n^
cessairement volumineux, kmrda et dilBciies i manoeuvrer ,
on dierclia k lea remplacer par dea tiasns plus sooples et
moins pesants. Une toile dont le tissu ^H trte-Uiclie pou-
vait aervlr, jusqu*li nn certain point, k rempiir cet objet ;
mais les file d'un semblable tiasu pouvaient se d^lacer par
lea mouvements, le choc du poisson, etc. On chercha done
le moyen de fixer cea Qla d'une maniire invariable k des dis-
tances convenablea, de sorte que le filet prtentdt un certain
nombre de carrds ou de losanges de mtaie grandeur. Quoi-
que aujonrd^hui encore beaucoup de ptelieurs Otbriquent
eux-mtoies loirs filets, dte 1802 le gouvemement fran^ia
acoordaitune piime de 10,000 franca k llnventeur d*ttn me-
tier propre k cette fiibrication. D*autrea machines ont paru
depuis; mais aucune n'eatansai aatisfeisante que celte de
M. Peoqueur, que Ton a vue fonctionner k I'exposition de 1 849.
Les fileta les plus simples sent les rets, II y ades fileta
cyluidriques, d*autrea qui ferment nn sac eoniqoe; ces der-
nlers portent, entre autrea noma, celui de verveux snr les
rivieres; oenxqul serventila mer sent ditaaacf oucocAei,
queues, manches, etc. A la forme prte, cea flleta sent
mailkte comme lea seines. Parmi lea fileta destine aux
oiseaux , on distingue ieBhalliers et le rafie; oe dernier
ne s'emploie que centre les merles, les grives et les petits
oiseaux.
FILET (Botanique), partie de P^tamine, qui sup-
porter anther e. Lea fileta aoBt qoelqnefols ai coorta qu*ila
paraissent manqner, et alora on dIt que lea anthfcres aont ses-
siles. Ordhiairement, Us sent pluaou moina allongte, eyllndri«
queaoo diargis en lance. Ila penvent ttre librea on aoodis entre
eux : aMIa sent aoodte en un aeol eorpa, comme dana la
mauve, on dit lea diamines ntoicufe/pAes; alls lesonten
deux ou trois falaoeaux, leadtaminea sont diadelphes, tria-
delphesi ou ^fin folgadelf^^ all y « iw plua grand
4t» riUBT —
noBibrede Mmmmii. I^iiMpnDdleiionid'iindropAorf
lonqati porte plutienn antMres; s'U n'en porte ^da
tout, on le dit stirUe on inantMri, Boitabd.
FILET 00 FREIN DE LA LANGUE. II est forni^ par la
membrane mnqueuae de la bouche, qui, aprte avoir quitt^
la partie post^rieore de Parcade alYtelaire inrMeore et re-
ooovert leaglaodes subliogoales, m porte k la face inf^rieure
de la langue, en formantau niveau de laBjmphyse maxillalre
on repli plus onmoin8^tendu,reoouTrant les muscles g^nio-
glosses. Le frein de la langue se prolonge presque jusqo'i
la pointe deeet organe, et laiase voir sur sea cAtte les vei-
ncs ranines. A droite et k gauche, ce repli est acoompagnd
par deui franges dentieoltes , analogues k plusieurs aulres
franges membraneoses qui se touvent en diverses parties du
corps. Si le flrein de la langue se prolonge trop, il emptehe
d*ex6cuter avec liberty tous les mouvements dont elle est
susceptible; qoelqueTois son ^tendoe et sa disposition sont
telles, que Tenfant nouveau-n^ ne saisit que diffidlement le
sein de sa m^, et ne pent point op^rer la sucdon du ma-
mdon avec assei de force pour faire cooler le lait Pour re-
m^dier k cet tneonv^uent , il suifit de soolever la langue
avec la plaque fendoe d'one sonde cannel^ , et de cooper
avec des dseaux ce repK membraneux dans one ^tendoe
convenable,de manitee k ne point blesser les art^res rani-
nes; car il se produirait nne htoorrhagie qu*on devrait
arrdter en caot^risant Tooverture del'art^ au moyen d*un
stylet rougi au feu. N. Clsrhoitt.
FlLEUEyFILEUSE, cdoi ooeene qui file ou qui est
employteaux diterses operations du filage dans les manu-
factures. On donneanssi ce nom k Ton des ooTriers qoi fa-
briquentdela corde. hd JUeur d^or est TouTrierdont
Temploi est de coucher sor un fil de sole le fil d'or ou d'ar-
gent qui enlace le premier. V . db Mol^r .
FILEUSES ou ARAN^IDES. Vayez Aoacbnidss.
FILHEDA. Voiftz Babdbs.
FILIATION (cut du latin JUius, de Oi&c, fils). Par
filiation, on entend en gto^ral nne suite continue de g^n^
rations dans one fomllle, la ligne directe remontant des en-
Cuits aox aieox, oo descendant des aienx anx enfants. Mais
danslalangoedo droit, qoand on parlede filiation, onn'envi-
saga qo^on seal degr^ de parents , celoi de I'enfant relative-
ment an pto et li la m^re. Le Code civil s'occope dans ses
articles 312 k SSO de la filiation des enfants l^times et
des preovesde cette filiation. Le mari est, aux yenxde
la lol, le pire de TenCiuit, bors les cas ob il peut intenter une
action eh dteveude paternite;la filiation l^time de Ten-
fant peut 6tre attaqute lorsqu*il e^t n6 310 joora aprte la
dissolution do mariage. La filiation des eniants i^times se
prouve par les ades de naissanoe inscrits snr le reglstre
de retat civil ; la possession constante d^^tat d'enfant l^gitiroe
sufBt, k d6faut de oe titre. La possession d'etat s'^tablit
par nne reunion sofBsante de faits qoi indlqoent le rapport
de filiation et de parents avec la familleii laqoelle on pretend
appartenir. Les prindpaoxdeces Kiits sont qoe rindivido a
toujoors porte le nom do p^ aoqod U pretend appartenir ;
qoe le p^ Ta traits conune son enfant et a poorvo, en
cette qualiie, k son education , k son antretieD et It son
etablissement; qo'il a ete reconno constamment poor td
dans la sodete ; qo^ a M reoonnn pour tel dans la fiunflle.
A defaot de titres et de possession eonstante, oo si I'enfiuit
a ete inscrit soit sons de i^ox noms, soil comme de p^re et
m^re inconnos, la preove de filiation peat se Mre par te-
moins, lorsqoMI y a commencement de preove par ecrit oo
lor^ioe les pr^mptlons oo indices reaoltant des faits dto
lors constants sont asset graves poor determiner Tadmission
de cdte preove. La recherche de la patemite etant Interdite
aox enfants natoi^els , la filiation natoidle remonte des enfants
k la m^.
FILIGAJA (•Vincent oe) , poete italien, ne en 1641,
k Florence , etait fils do senateor Bracdo et de Catarina
Spini. Ses premiers essais poetiqoes forent adresses k one
maltresse<}iie la mort ratlt bimt^t h mn amoor. Plot tard il
FILIERB
epoosa la flUe do senateor Sdpion Cappool. ReM m
fthumpa, il y compoM 00 grand nombre de poesies en itifiei
et en laUn,que les instances de ses amis porent seoles le dte-
miner k publier. Ses odes sor les difTerentes victdres m«
portees par Sobiesk! et le doc de Lorraine snr les Tnrcs , fs-
rent imprim^^ en 16H4, et ie fimt regsrder comme le pie-
roier poete itilien de son temps. Cependant la gidre o'lyM-
tait rien h Texigoiti^ de ses ressources et ce ftat la rdne Cbrii .
tine qui la premiere vint ao secoors de FindigeBee dh
poete, en le nommant merotHt* de Pacademie qo'dle instlbii
a Rome , et en f^e diargeant de pourvoir k PedocatioB de tm
deux fiUes. Plas tard, Filicaja devint ansri Tolijet dsb
protection et des favours do grand -doc de Floreoce, qd b
nomma senateor et secretaire do goovemementdeYoUan
et ensoite de Pise. Qoand la vidllesse vfnt, Fiiic^a, d^
vivement affecte par la parte de plusieurs de ses enfhnls, as
songea plus qu'a son saint. La mort lesurprit'le 14 seplen-
bre 1707 , i Florence , au moment oh il s'occopdt dhme Mi-
tion desescBuvres completes, que son fils Scipioo fit psrrftre
la memo annee sous le titre de Poe$ie toscane. On estime nr-
tout dans ses oeovres ses ^Cansoni ; et ao point de vne ly-
riqoe, qoelqoes-ons de ses sonnets sont regsrdea comme da
diefs-o'cROvre.
FILII2RE9 instroment dont on fait nsage poor fsfae pren-
dre aox metaux la forme de f i I s plus ou moins fins, oo di
baguettes prismatiques , cylindriqoes , canndeee , etc II j a
des fiUeres simples, des filieres composees : lesfiUeretsiniptef
consistent en one plaque deader trempe , dans laqodle aos-
pratiqoees des series de troos drcoldres , carres , dedivcrM
grosseors, mats semblables entre eox. S*agit-ll de convertir
on barreao de fer en fil d*arcbai, on le fait passer de fbroeei
succesdvement par tous les trousd*une serie, 4 oommeaeer
par le plus gros : dans cette operation, 11 s^aflonge , d sob
diametredlminoe. On opire d*une maniere semblable qoand
on veut obtenir des baguettes metalliques canneiees , carreei
triangulaires, etc., pourvu que lestrous de la filiereaisBtli
(brme d^un cane, d'un tirangle, etc. Pour les oovrages ddi
cats, tdsqoe la fabrication des fils d^or employes dans la pai-
sementerie, on emploie des filieres en pierre fine.
Les Jiliires eompos6es sont de plosieors sortes, soiviBt
I'osage aoqod on les destine. On les fait ordinairement ea
ader et en lier. Si, par exemple, lafiliere doit regolarisei
des bandelettes de colvre , soit lisses, soit canndees , en la
compose d*on cadre de fer ou d'ader, dans lequd mooted
descend une coulisse que Ton presse k vdonte, au moyea
d*nne vis : le barreau de coivre que Ton vent regularisev et
amindr est au-dessous de la coulisse ; on le saidt par on de te:
boots avec des tendlles , et on le tire avec force; qoand b
est entierement passe, on toome la vis, la coolisse deacsBd.
et Ton fait passer le barreao dans la filiere ooe aeoonde foia
d dnsi de soite. Ces sortes de filieros se fixent sor Teitfe
mite d*on banc.
On donne encore le nom de filitm k des ootils bien dif-
ferents, ceox qoi servent k former les filets das vis. Lea
fiUtrei simples , dont on fdt osage pour talUer des via da
metd, sont des plaquerd^acier trempe, percdes d^nncer-
tdnnombrede trons, danalesqudsona introdoit un taraod,
qoi leor a donnd les proprieies de vis creusea, qu'on appelle
derottf. Les filieres simples sont aujourd*hoi dt^igDeeadea
mecanidens ; on n'en fait osage qoe poor tailler de petites via.
Les fiUeres pour vis en bds ae composent d'une piece de
hois dor, td qoecormier, pemmier, etc., dans laqoelle on a
pratique un ^rou. Un fer coupant, qu*on appdle le V, paroa
que son trenchant presente la figure de cette lettre , est fixe
k Tentree de recrou, d dispose de sorte que d Pon
dans cette ouverture un cylindre de bob d'une grosseor
venable, le Y le taille en vis dans une seule operation.
La fili^e d vis mSiallique eomposie, que les oovriers
appellent improprement Jlliire doubie, ed un ootfl toaU
d*un cli&ssis de fer forge, le plus soovent d'nn aeol nor*
ceau; il est perce d'un troo rectanguldre plus oo moins loagi
dans lequd 00 introdoit to coulisse d^ moroaBn iWv
tivinp^ » appei^ eoussinels : ce eoot des moitys d*^rou ,
ou piuldt des portions d'tox)a moindres que la moiti^, car
deux couftsinets rapproch^ l^un contre l*autre pr^eotent la
forinf d'un^rou ovale. La fiUere double porte deux manclies
plus ou moins longs, d<nt I'nn, taill^ en tIs en partie, sert
i presier le eoossinet mobile ooutre la via qu'on taiUe. La
fUire double a deux avantages sur lesyf /i^es simples : d*a-
bord, eUe permet de tailler une vis sans crainte de la tordre
ou de la courber; en second lien , comme les coussinets , qui
flODt les coupanto de cet outil , peuvent 6tre rapprocli^ ou
<cart^ Tun de I'autre k volontd, on a la faculii de tailler
del vis de mtaae pas de grosseurs dlfi^rentes. II faut autant
de paires de coussinets qu'on vent avoir de pas difll^rents.
TSYSSfeDRB.
FlLliZRE {Blason)y sorte de bordure, mais qui u^a que
le tiers de la b ordure proprement dite; cette derni^re ayant
la sq)ti^me partie de la largeur de T^cu , la fili^re ne doit en
avoir que la Tingtnit-unitoie partie. La fili^e se distingue
de Vorle en ce qu^elie touclie le bord de I'^u , tandis que
I'orle en est d^tacbd par un vide ^gftl k sa largeur.
FILIERE (Entomologie). Voyez Chenillb.
FILIGRANE* Dans le langage ordinaire, on confond
«ooveot ce mot avec celui defilagramtM. Les acceptions
fraies sont pourtant bien difTigrentes, car la filagramme indi-
que les lettres, les figures et autres orneroents que le fabri-
cant dispose sur la toile mdtallique dont se composent les
fonoesqui servent h faire le papier, tandis que le moifili-
grane (tir^ de Titalien JlHgrana, compost de filum , fil, et
de granum , grain : filet k grains) d^gne un ouvrage d'orfd-
vrerie travaill^ k jour et fait en foraie de petit filet.
Pour la confection de cette sorte delicate d^ouvrage , fl faut
employer du fil d'or ou d'argent tir^ k la fili^re. D*abord ,
rouvrier se trace un plan, puis it sonde d^licateroent toutes les
parties. Cette soudure est indispensable 4 la solidity de cette
fr6le construction ; mais elle exige une grande l^^ret^ de
maln-d^ceuvre et beaucoupd'adresse, car 11 faut, pour ainsi
dire, qu'eile reste inaper^oe par Tobservateur. Des masses
trop considerables ou p&tons de soudure feraient un tres-
mauvais eflet. Le filigrane s'ex^cute beaucoup plus fr^uem-
menten or qu'en argent, et en g^n^ral la difficult^ de la main-
d'oBuvre est telle que Touvrage iui emprunte un prix de beau-
coop sup<'rieur h la valeur du m^tal.
L'extrtoie difficult^ , la d^Iante lenteur d'un travail dans
lequel il s*agit de dissimuler k roeil une quantity innombrable
de loodures , a ftiit que beaucoup d^artlstes se sont Ingtoi^
pour troover un proc^6 plus facile et surtout plus prompt.
H. Michel, de Paris, a imaging, pour atteindre ce but si de-
sirable, le precede suivant. On sonde sur uneplanchede fer-
blanc, en employant pour cela I'alliage dit de Darcet, fusi-
ble i Teau bouillante, du fil de cuivre, tr^s-fin, argente,
eoatourne suivant les traits du dessin arr6te par Tartiste.
Ced forme une sorte de bas-relief. On moule ensiiite ce bas-
relief en terre qu*on fait cuire, et on coule dans ce creux du
cnivre, de Targent ou de Tor. De cette mani^re , on pent ob-
tenir k bien moindres frais Timage parfaite du dessin , et le
grain mdme du fiUgrane dans toate sa purete. II ne s'agit plus
eosulle que de d^couper les dessins, qn'on applique sur un
forid pour^eur donner plus de relief.
On filigrane aussi le verve. Pelodzb p^re.
FILIPEM>ULE (spirxa filipendula ). Le nom spect-
fiqoe et vulgaire de cette plante Iui vient de la forme de sa
radne, compos^e de fibres denies, fil\formes^ k laquelle
sont attaches des tubercules, qui y sont oomme suspendus.
Ges tubercules sont arrondts , noirAtres en deliors et blancs
dans leora sections. La filipenduleappartlent au genre spirie
(imilUe desrosaodes). Tun de ceux qui ontfoumileplus d'e»-
^i^eeB aox bosquets d^agr^ment. Comme sa tige n'est pas II-
(neose; die ne pent avoir la m^me destination ; mais , grice
inx aoiat des jardinlers, on a maintenant ui^ variety de fiU-
PMduIe k fleurs doubles trte-digne de figurer dans les par-
lenm. Dans son etat naturel, la fili|»endiile plait aux yeux par
ftieganee deson port et de ses feuilles ail^eset proioiitit inent
riLtll^E — FILLES DU CALVAmfi! 4id
decoup^ee, par ses fleurs asses grandes^ blanches en dedane
et rouge^tres en dehors. Elle est moins grande que la r^ne
des pr6s, sa congen^re; mais elle paralt encore plus agr^a-
ble , et Ton n'est point surpris qu'eile ait obtem de prefe-
rence Tattention et les soins des jardinlers. Febrv.
FILIPEPI (Alessandro). Foytfz Botticblu.
FILISTATE, genre etabli par Latreille dans la famille
dearachnides fileuses , section des tetrapneumones. Ce
genre ne renferme qu'nne seule esp^ce, qui est tubicole et
ludfiige. On la rencontre dans TEurope meridlonale, ainsi que
dans le nord de I'Afrique.
FILLE. On appelle ainsi Tenfimt du sexe feminin , consi-
dere quant k la filiation entre iui et ses p^re et m^i e ; le nom de
fille reste kla f emme jusqu'li Tepoque du manage : de \k les
distinctions en jeunefille et vieilleftlle. En France , la fille
pent se marier k quinze ans revolus, et meme avant en obte-
nant des dispenses du chef de VtiaU Elle pent k I'ftge de
yingt-et-un ans se marier sans le consentement de ses pire
et mere, en leur adressant des actes respectueux. La fille
est majeure k vingt-et-un ans ; elle est emandpee de droit par
le manage , avant cet Age; la mort du man n^emptobe point,
malgre la mtnorite de la femme , cette emancipation d'e-
tre complete, imprescriptible. La fille, oomme le fils, a dans
la succession de ses ascendants le mime droit que les autres
enfants.
FILLES BLEUE& Voyei Amnomciabes.
FILLES DP LA PASSION. Voyest Capuciiibs.
FILLES D'HONNEUR. Voyez Damb, tome YU,
pag<> 117.
FILLES-DIEU9 monastere de filles, situe k Paris,
d'abord sur reroplacement de Timpasse de ce nomet de la rue
Basse- Porte-Saint- Denis ; puis, rue Saint-Denis, U oil out
ete betlsla me et le passage du Cairo. Guillaume III9 eveque
de Paris , etant parvenu k convertir on certain nombre de
filles publfques , les r<^unit dans un b6pital hors de la ville,
sur un terrain dependant de Saint-Lazare. C^etait en 1226 :
I'abbe de Saint-Martin des Champs et le cure de Saint-Laurent
mirent obstacle , dans le prindpe, k cet etabHssement, et il
ne falhit rien moins que Tintervention de personnes puissan-
tes pour les faire se desister de leur opposition. Le poete
Roteheuf, dans sa piece des Ordres de Paris^ toume en ridi-
cule le nom donne k ces pecberesses couTeriies, qui , dit la
charte de fondation , avaient (oute leur vie abus^de leur
corpSfeldlaient dlajintomb^es en fnendicilS, SaUit Louis
fut undo leurs bienfaiteurs. Leur nombre monta k plusdedeux
cents; mais bientot lerelAchement succedaparmi ellesll la fer-
veur; elless*acquitterent avec negligence etdegofitdu service
de leur hepital. La peste de 1280 eu ayant fait perir plusieurs ,
et le prix du pain etant devenu exoessif, rev^ue de Paris en
reduisit le nombreii soixante, etdiminoa leur rentede mottle ,
maisle roi Jean eut pitie d^elies, remit leur rente k I'anden
taux, et porta leur nombre k cent. Leor maison fut ravagee
par les Anglais sous Charles V. Elles se refugierent alors dans
la ville, rue Saint-Denis, dans un h^pital ou l*on recevait,
k la nuit, les mendiantes. Elles y firent bfttir des edifices
convenablesmais ledesordres*introt1uisitchex dies. Les bAti-
ments, k pemeconstniits, tombaient en mine, les religieuses
8*en allaient , on ne ceiebrait plus le service divin dans leur
convent. Charles YIII donna, en 1483 cette maison et sea
revenusk Pordrede Fontevraul t, qui y installa, en 1495»
hnit religieuses et sept religieux , ceux-ci devant obeir aux
premieres. En 1648, deux gentilshommes, les sienrsde Cliar*
moy et de Saint- Ange, masques, armes, penetrerent, de
nuit, par violence, dans le bercailf avec une suite nombreuse,
et s'y porterent k de graces excks. A la fkoe exterieure du
chevet de reglise, 11 y avait un crucifix qu'qn faisait baiscr
aux criminels qu'on allait exeruter ii Montfaucon ; lis y
reoevaient, en outre, de Teau benite, trois morceaux de
pain et un verre de vin. Sur Templacement du convent . de
reglise et des dependances on a constmit , en 1798, le passaj^
ei la run dii Cnire, en memoire de rexpedition d'£gypte.
FILLES DUCALVAIRE. royezCALVAuus(l ilie»dii)^^
440
FILLES I^UBLIQUES, FILLES DE JOIE. Voyez
Pbmtitutioii.
FILLETTES (Coutume des). On dfeigna pendant
loiH{tempt ainsi, dans laBeauee, on droit particulier au petit
pays appel6 comt^ de Dun oi 8» et en vertu doquel toate
fiUe on Teuve , ou femme , qui ^ait enceinte des csuTres d*un
autre que ton mari , ^tait tenue , sons peine d*amende , d*en
aiier faire la declaration k ia Justice. Lee amendes infligdes
aux oontrevenantet ^taient conc61te k femie avec les au-
tres formes muahles deoe camU; et Bacqoet, dans son Trai'
U du Droit de Bdtardise, nous apprend qu*en cas de con-
travention , le reeoYeur fermier, averti de l*acconchenient , se
transportait avee un balai au domicile de la patiente , et
n'en sortait pas qu'il n*efit re^ le montant de Tamende, la-
quelle ^tait d*un teu.
FILLEUL9.FILLEULE, termes corr^latifs At par rain
et de marraine^ et qui se disent deceloi ou de c^le qui ont
HA tenus sur les fonts baptismaux par rapport au parrain
et ^ la marraine qui les y ont tenus. II en i^ulte comme une
parents mystique entre le ntephyte et rtiomme et la femme
qui dans cette drconstance solennelle lui senrent de p^re
et de m^e devant Dieu. Autrefois le parrain et la marraine,
qui dte lors ne pouvaieotplus se marier entre enx, prenaient
au pied des antels rengagement solennel de traiter comme
leur propre enfant » U fUleulf enfant adoptif de cette union
mystique {quasi JUiolus). Son p^reet sa m^re ne pouvalent
le prtenter eux-rotoies sur les fonts baptismaux. Si cette
iifraetion ^taiteommise, ce n^Mait point le bapttoie, devenu
irr^ocabie, qui en pouvaitfttre ikiA, c*^itle mariage des
p^ et mkre qui se trou?ait IVapp^ de nullity.
Dans la primitive £g|ise , le ntopbyte ^It un adulte, qui,
eo renon^ant aux osuvres de Satan» eonnaissait la port^ de
rengsfemant qui! prenait. Les parrains, en nombre illimlt^ »
n*6taient que des tAnolns de son action , 8*obligeant k lui
servir de guides et de soutiens dans lespers^tions qu^ilpoor-
rait avoir k subir. Plus tard, quand I'Eglise, plus libre, son-
gea a soustraire Tenfant nooveau n^ au danger de mourir
avant d^avoir M regu dans la communion des fld^es , le
r6ledn parrain cbangea : il n'yeneutplus qu*un, et il s'a^joi-
gnit une seule marmfaie, et Tenlknt quMIs tinrent sur les fonts
baptismaux devint leur fUteul. Aujourdliui encore ib loi
donnentle nomdequdque saint, qu*U doit se proposer poor
modde, efqui deviant par Ui le patron ou le protectenr dn
DOQveau clii^en.
FILLMORE (MiUARD),ancien president des ^ts-Unis
de r Am^que du nord, n6 le 7 Janvier 1 800, k Cayuga, dans
r£tat de New-York, est le flis d^un farmer qui cultlvait
son petit (ends de terre de ses propres mains. II grandit
sans recevoir d^autre instruction que cdle qu*il pouvail
puiser dans les trte-d^fecUieuses ^4)les d'une contr^e alors
presque enti^rement diserte, et k I'Age de quinxe ans fut
eovoy^ k Langstone pour y travaillerdans une fabrique de
draps : biivtdt aprte, son pire le mit en apprentissage chex
im cardeur de laines de sa petite vllle natale. Une biblio-
tbique poblique, qu*on venait tout rtoinment d*y fonder,
lui loumit la premiere occasion d'omer son esprit 11 ^alt
Agi de dix-neuf ans lorsqu'il fit la connaissance d*un ]uge
appeie Wood, qui lui eonseilla d*^dier le droit et lui
foumit Iui-m6me les ressources n^cessaires k cet efTet
Fillmore se consacra pendant deux annte avec le z^le le
plus infatigabie k cette etude, remplissant en m^me tem|)s
les functions de maltre d'teole poor pouvoir d^dommager
son protecteor de ses sacrifices. En 1S21 ii se rendit k Bof-
folo, oh il eontinoa ses etudes, et oil il gagna aussl sa vie
en donnant en mtme temps des le^ns jusqu^ ^5^*^' ^'^
ete reqi en 1813, avocat k la coor aoprtoie de I'clat de
Mew-Yori. II se fit bientAt une brillante reputation au bar-
rean, et fut ein m 1828, membre de la legislature particn-
Ittre de l*^tat, ota il prit une part importante k la rl^forme
dn la loi relative anx dettes. En 1832 il ibi nonime rmre-
aentant de Ncw-Yorii au congr^, o<i, quoiqoe son parti
p^ trottvAt en ininoritei il parvint a y exercer une influence
WLLES PDfetlOtJtS - FiLLON
nou moins grande que dans la legislaiure paiitcnifat M
son £tat natal. £lu une seconde fois en t886, et une troisite
fois en 1841 , il devint, oonmie president du oomlte des finaa*
ces, Porgane du gouTemement dans la chambre des rcfwi-
sentants. Aprte les epnisants travanx d*nna session era-
geuse, Fillmore se refuse anx honneurs d^one reeiediQa
nouvdle, pour songer k ses affaires particoli^res, du soin dtt-
qoelles I'avait distrait son activite politique ; et dans Its
cinq annees qu'il consacra alors k la pratique de son ettf,
il acquit une fortune sufBsante poor la modestie de ses goAb.
II se mit alors sur les rangs comme candidat des whtes
pour les elections k la vioe-presidence, et obtint la ni»-
Jorite des sufTrages en 1848. 11 avait pris possession de eei
hautes functions le 4 mars 1849, quand la mortdu g^n^
rai T a y 1 0 r Tappela, le 9 JuOlet 1850, au poste de prMdcst
des £tats-Unis. Millard Fillmore est nn bomme d'opintons
moderees : quoique ennenu en prindpe de resclavagf ,
il n*a pas tiesite k declarer ouvertemcnt qu*A son sos ks
pouvoir central n'avait pas le droit dMntervenIr dans one
question ob il y allait des droits de certains ^ts pariiai-
liers; et son administration fot si habile, qu*une fradioa
considerable du parti whig le porta de nouveau en novem-
bre 1852 sur la liste des candidats poor reiection pr&ida-
tieile. Pendant son administration il s'opposa de tootes «rs
forces aux expeditions montees contre Cidw; mais il retort
de signer avec TAogleterre et la France un tnite qd garan-
tissait la possession de cette tie k TEspagne.
FILLON (La), sumommee la FrMdents, etaU app»-
reilleuse, et fille d*un porteur de cliaises. Le basard en tit
un personnage historique. Son nom se rattacbe en efTet k
Ton des evenements les plus remarqnables du couimeocr-
ment du dlx-huititoie sitele, la conspiration de C el la m a re.
Un des commis de Tambassade d^Espagne, qui rivatt aire
une des filles de la Fillon, s'etant un Jourattarde ii un ren-
dez-vous pris, dit pour s'excoser, k ce qtt*on raoonte, qoll
avait ete retenu par Texpedition d'importantes d^ptebes
pour I'Espagne, et qu'attendalent les deux connjers qui de*
▼aient en etre charges. La Filion, qui avait aes graadeft en-
trees chex le cardinal Dubois, aiors premier mlnistre , ft
hftta d'aller prevenir de ce fait son eminence; le regrnt
etait k ce moment k TOpera. Dubois ne pcrdit pas un Ins-
tant pour faire courir aprte lea deux Toyagenra. On ki
arreta k Poitiecs; leors depecbes furentsai^ et renvoy^ei
k Paris. Le plan de ki conjuration, la liste dhni conjuro«,
leur correspondanoe, tout etait IA. Le regent n'appiit 1V\^
nement que le lendemaln k son lever, lorsque d^ les |ia-
piers de Pambassadeur etaient entre les mains de Dubois,
et Cellamare memo consigne dans son bdtel. Sulvant une
autre version, les deux voyageurs anralent emmene avec
eux un banquier en etat de banqueronte, dont ils conip-
talent favoriser la fuite ; mais les creanders A la plite l*aa«
raient rejoint A Pdtiers, et en le Ikisant arr^ter auratent
mis la police an courant de la conspiration. Ce Ikit ne de-
truirait pas le service rendu par la Fillon, et la voiture an-
rait ete arrdtee A Poitiers par les creandm en mAme UmfA
que par les agents de Dubois. Une autre version met ua
employe de Tambassade espagnole en relatton direde avec
le mlnistre franfals.
L*histoire, comme rexigeait sa dignlte, sTeit bomee A re
propos A enregistrer le nom de rappareillense FOloo ; ea
revanche, les memoires du temps se sunt beancoup oceupt%
de sa personne. Sa vie aventureose est le tableau le plus
vrai et le plus varie des dkbutb de la regence. Mise en ap-
prentissage chei une blanchisseose, la Fillon devht m^rc
A quinxe ans. A sa sortie de Pbospice, son pAre loi propo$a
U main d^un porteur d'eau bien achalande et A son atse.
Elle refu&a, «t s^eoAiit de Paris avec un dere de procurrar.
Le Jeune bomme etait Breton , et sa femille etait one del
plus bonorables de Rennes. Deiaissee bicDlOt par cet anaot,
la Fillon revint A Paris avec on nouveau ooBpagnoo ds
Toyage. Cdtalt un coinmis ODarchand, qui avait abanHoane
pour die sa Jeune epouae A les enfiuta. U Fillon, fig
FILLQN — FILOU
4lt
aprte ion ralotir dans la capitale, fonda an ^tablissement
doDt nocM De pouTona pas torire le nom. Elle ^pousa le
beau Suisse de VbMiA M aiarfii, qui n*eii gaida pas molns
MM Uaodiier et sa bal)«i>arde. Notre homme sMtant k^sA
d*ttre jalouXy battait souTent sa moitii, qa'fl ne pat n^n-
moina Jamais d^famiiner k qaitter son ^tat. II moanit en-
fin, el la Ftllon cooTola en secondes noces avec le oocber
du eomte de Saice, qui te montra aoasl jaloax, aassi exigeant
qne le bean Solsse, et qui rdnsait k lui foire quitter son
coounerce. Elle c^a ou parot c^der sen /onds k une de
aea coasines, et panrint bkaitOt, grtee h sea hautes relations,
ii se dAarrasser de son nonvel 6pouz, qn'elle fit jeter dans
ce qu*on ai^pelait alors un four. £ngag6 malgr^ \n\,k la
•uite de trop nombreoaea et blen perfides libations, le pauTre
citable dot partir, malgr^ qu*il en eiU, et le sac snr le dos,
pour nn foment Devenne libre, elle reprit la direction de
sa Rialson, lendei-Tons babitoel dea plua grands seigneurs
^t dea bourgeois les plus hupp^. On comprend qae l*esiH-
tence d'nn tel ^tablissement devalt entrer dans left vues de
I'lottme cardinal Dubois et servir sa police secrete. Habile
{>rox^n^ la Fiikn portatt impunement le d^lionneur et la
4l4^1ation dansles families desjeunes on vriiresdii quartier
4lu FaJaianroyal, et ae Tanlait hautement de sea puisAants
|irotecteurs,qu*elle 6tait toujours sdre, en eriei, de Toir venir
4 son aide qoand elle ayait malUe k partir avec la police on
la iiistioe.
Reeonnaissant du serrioe qu*elle hii avait rendu en tenant
lui rapporter lindlseret propos tenu ches elle par le com-
mis de I'ambaasadeor d^pagne, le r^ent lui fit compter
30,000 franca de gratification , et acoorder, sons un nom
d'^empnint, le brevet d'une pension viag^re de 12,000 flrancs,
A la condition expresse de se faire passer pour morte si
cUe Toolail en toucber lea arrtoges. La Fillon, bonne flUe
ea toot, oonsentit k assister incognito k ses propres ftm^-
raiiles. Lea mtaioires contempordns racontent encore que,
Krftoe i la dot fort Jolie qu*elle pouvait ofRrir, et sous le
non noateaa qn*elle dut prendre une fois qo'elle fiit offi-
cielleoieDt morte, la Fillon trouTa encore un trolsitoie
nan. C^t, ma fol, un comte, mais un rrai comte, qui
▼ous Temmena dana son manoir, 6ita<& en AuTergne. 11 pa*
raft qu*eUe cbangea tont-&-foit de condulte, que la oomtesse
lit oobUer la prMdenie, et qu'elle mourut baute et puis-
aante dame, Toire prasque en odeor de sainteti, en 1742.
DOFBT (de TYonne).
FILON (HiniraiogUi), masse min^e remplissant lea
grandes fissures que Ton troure dans les dilTdrentea coaches
solides do globe, fissures qui dolvent elles^mdmes naissance
aiix dialoealiona, aox aoul^ements que Tteorce min^rale
« ^prouT^ k ditersea ^poques. Quant k la mani^re dont ces
longuea ererasaes ont ^t^ remplies , on pense g^n^ralement
que c*est tantOt par Eruption, tantdt par sublimation des
mati^rea en fusion au centre de notre plan^te. Les filons
foot compost tantOtdesubstancM m^lliques,tantOt for-
nix de aubstances pierrenaes, tellea que le quartz, le
granit, le porphyre, le basatte, etc Ces derniers
refoivent en Angleterre le nom de dykes, qui a pass^
dans notre vocabulaire. Les filons mdtalliques sont ordinaire*
ment euTeloppted^une gangue (catcaire, quartz, baryte, etc.),
laqoelle est toujours d'une nature diffiferente de la rocbe
que ces filons traversent. TantOt le m^tal forme des veines,
taniOl il est en grains, en masses arrondiea on ro^oiu.
En m^laUorgie, la partie sop^ieure do filon s*appelle le
iaii; la partie opposde,le mtfr; rextr^it^aup^ieure, la
Uie <Hi le chapeau ; les deux fiKCs lat^rales , lea salbandes.
Oa a remarqu6 que les filons dirig^ dans on sens paral*
Kle appartiennent k des formations conlemporaines, tandb
qiKs oeox qui ae croisent sont d'une ^poque difK^ente. Lors-
qoe cieiix filons se traverBent, I'un est toujours Interrompu
par Tautre, qui se continue et qui doit n^cessairement 6tre
poMrieur au praoaler. D' SAOCBaoTrs.
FI1X>SELLE9 partie dela soieqn^on rebate au d^?{*
di^f^ dea cocoas. La filoseUe est ^ la soi^ fe qu*^ U^
files se ou ^upe au cbauTre et au lin peign^. Mais la ra-
re!^ et la grande Taleur de la sole font attribuer k la filoselle
un bien plus haul prix qa*k Moupe. On la file toute pour
la fabrication des padons, des ceintures, des lacets, des baa
et de certalnes 6tolfes qui consenrent en g^n^rai une valeur
naoyenne entre cdlea de sole et celles de colon. On donne
qnelquefois k cette mati^re lea noms de bourre de soie et
tfleuret. Autrefois les Italians safaient seuls tirer un parti
ayantageux de la bourre de sole. Pendant loogtemps, dana
nos d^partementa du midi, aprte avoir d^vid^ la soieyraie,
on jetait les cocoas au fumier, sans leur (aire subir aucun
autre traitement. On s^est ravish, et on a eu raison. La ma-
ti^re de rebut des cocoos est dure, stehe et cassante. Pour
rem^er k ces iacooT^nients il faut la fiiire longtemps ma-
c^rer daos Teau; la plus grande partie de la subMance
gommo-r^fiineuse s*y dissont et Laisse k nu la partie fiiamen.
teuse, qu'on souroet k Taction d^une forte preside puur en
extraire la dissolution gommeiise qui Piinpr^<;n« encore. On
r6pite les immersions et les s^Jours dans I eau nnivant le
b^in. Aprte le dernier pressage, on fait s^.ber la filoselle,
puis on la bat fortement et longtemps, apr6s PaToir bu-
rned^ d*une tr^-petite quantity d*huile d'olive. En fin, on
la carde. Cette substance est susceptible d'etre filte k la qu»
nouille, au rouet on au fuseau, k peu pr^ comroe la lalne
peignto. Mais comma, quelque soin que Ton prenne, ce fil
n*acquiert jamais la finesse ni surtout la touplesse et la
moelleox de la sole, il n'eat gn^re possible de le faire servir
que pour les ^toffes gren^, connues sous les noms de
moiref, ou dans les petites dtoffes appel^ satinades,
brocatelles, etc. Les proc^^ se sont dtonnamment pcrfec-
tionn^, etont laiss^ bien loinle traTail des Italiens, qu^au.
trefois nous d^sesp^rions d'imiter avecsuccte. Les fabricanta
de Lyon et de Nlmes nous ont fait voir tout ce qu^on peut
attendre d*une pers^vthance intelligente et 6clair^
Pblouzb D^re.
FILOU, FILOUTERIE. Le /Uou est, d'aprte P Acad«-
roie, ceiui qui Tole avec adresse, ou celul qui trompe au
Jen. Filouter, c^est exercer Tune ou Tautre de ces coo-
pables mdustries. lAjllouterie est Paction daftlou. On a
dit autrefois ftloutage, et noas lisons dans les Mtooires
du cardinal de Retz cette pbrase remarquable : « Le car-
dinal Mazarin porta leJUoutage dans le roinist^re. »
Quels que soient les progrte de la civilisation ( ou plutOt k
cause de ces progrtepeot-6tre), lesgrandes vlllesabondenten
individus qui, trop paresseux pour embrasser one bon-
n^te et utile profession, trop adroits, trop intelUgents pour
eroupir sans mnrmurer dans la mis^re, adoptent k vol comma
moyen d^existence et font k la propri^t6 une guerre de
tons les instants. Voler est devena, grftce k eux, ua art, une
iadustrie qui a son vocabulaire et sea r^ea. Tons les jours,
qnoi qu*on disc, le r^e du sabre et de la force brutale dis-
paralt de nos moeurs; les Toleurs suivent le progrfes. Qui
maintenant assassine et tueP Seulement le mauvaissujet que
la nature a totalement priv6 d'adresse et d'esprit. II suflit k
cet £tre grossier et sans culture, d*un s^Jour de qaelquea
mois dans une maison de r^clusion pour lui apprendre qu'on
peut fiiire d^aussi belies prises dans les boutiques, les pro-
menades, les lieux publics, qu'au milieu d*une sombre forM.
Si le s^jour des condemn^ dana lea prisons a le triste in-
couT^nient de former au vol de jeunea yagabonds, peut-^re
ofTre-t-ii, d'nn autre cOt^, Payanlage de lUre enrOler parmi
les fitona des liommes que leor temperament efit appel^ k
exploiter Passassinat sur la grande route. D'ailleurs, chacun
cboisit le genre ponrleqnel il se sent le pins d'aptitade.
Passei-voaa daos une rue d^amto, le soir, on paqoet
k la main , voire parapluie de rantre, et ooifl4 d'un cba-
pean qui vadlle anr Totre t6te, le filou qui vooa allutne
(observe), a blentOt calculi les cbancesde r^ussile, et un
coup de poing ass^n^ sur Totre coilfore vuus la fait entrer
jusqu*aux oreliles. Pendant que too maina ae portent en
avant pour repousser cette attaque impr^e , ToIre boono
' a ^U/aite (vo|^) fi^ r^on^ement Le vol A la fia^
'442
FILOU — FILS
n'est qa'une ▼ari^ du toI au renrunceiueut. 11 s'accoinplit
le pica souvent dana lea circonstancea soivaotea : un on
pluaieon individua, qui feigaent rivrease, voua henrtent,
Tous bousculent, tous frappent et voua d^Taliaent eo on clin
d'(Pil. Une deijlcelles les plua us^ conaiste k demandcr
au paaaant attard^ Thenra quMl est pour lui arracber aa mon-
tre, a*il a la bonhomie de la sortir de aon gooaael. fTallei
Jamais au% feux d'artiflce, k la queue de TOp^ra; ne voua
trouYez jamais sur le passage du bceuf graa ou de tonte autre
cti<^brit^, sans a?our mis en lieu de sOret^ ce qui pourrait
tenter la cupidity dea grinches (Toleurs). Au milieu de la
fonle, k quelques pas du garde de Paris, protecteur dea
paisibles bourgeois, vous pouniez tout k coup yous aentir
enlever de terre par des indiTidus qui paraissent odder k
rimpulsion de la foule; bouscul6, meurtri, dtoufTii, Toua
agitei Yos bras en I'air et criez k yos Yoisina : Ne pousaei
done paa si fort! (Test Au vo/eur / quMl eOit fallu crier, car
cette bourrasque passag^re, ce flux et oe reflux dtaient cal-
culi d'avance, et quand yous respires plua 4 Taiae, Youa
#ons apercoYez, maia trop tard , de la disparition de Yotre
tiontre, de Yotre cbalne, etc.; heureux si, profitant de Yotre
absence, des Yoleurs arm^ de rirr^stible monseigneur
(leYier de fer) n'ont pas mis Yotre boutique en dtat de ai^e
et d^Yalis^ Yotre coroptoirl Vous yous trouveriei dana la
mfime soirte enlevd d^esbrouf et servi par lea uquinteur9
de boutanches, Ce dernier yoI n*est pas le seal qui menace
le boutiquier, dont le z^ pour le sennce de la garde na-
tionale deYrait au moina Texempter de pareila acddeota.
Croiriez-Youa que cesont prdcisdment les joura oil oe paci-
6que bourgeoia monte la garde que cboisitle peuple argotier
pour pdndtrer dans son domicile et escroquer k sa Gd^le Spouse
soit de Targent, aoit une montre, qo'iis sont cens^ Yenir
chercher de sa part! Lea (Utoumeurs Yieonent en fl^-
nant examiner son ^talage et font fr^uemment dea acquisi-
tions Sana bourse duller.
Les canreurs dl^nta et fashionablea lui propoaent de
changer dea pieces de cinq francs de la restauration, de
Louis-Philippe ou de la rdpublique, pour de la monnaie k
refligie de Napolton III, empereur; et sous le prdtexte de I'ai-
der dans sa recherche, plongent famili^rement la main dans
aon tiroir et en retirent de quoi sUndemniser laigement
desemplettes quils ont ^ forc^ de faire pour capter dV
bord sa confiance. Malheur au cbangeor dont les pi^ceadV
et les billeta de banque, nd^emment dtal^ derri^ on
grillage de fer, font aooffrir k V^comeur le aupplioe de
Tantde! SilaroiMje (la police) ne Yeille pas dana I'in-
t^6t do marcband, une pointe de diamant a bient6t Kyt^
passage k la main de Pteomeur et mia k sa port^ la awhile
qu*il coHYoite. Pendant que le changeur se reproche aa
ni^ligence, son garden de recette est ehamffi en plein jour
dans les rues de Paria par lea numtewrs de verve enfiewrs,
les flamblanU du chaniage, du vol d la graisse on au
pot,ou kA/aiseursii VamMcaine, quatre classes de filoua
qui n*ont entre ellea que de l^irea diffi&rences. Tons saYent,
au moyen de contes abaurdes, faire passer sur lea ^ules
d'un associd la aacoche du gar^n de caisae, ou, k Taide de
ciroonstances qu'ila font naltre, le dteider k enterrer aon ar-
gent dans on troa, qui est bientAt Yisit^ par un ami reat^
derriire.
Mais de ce qui prMde U ne font pas condare que la
magasin du ndgodant soit poor lea Yoleura one eaptoe de
terre promise, k la conquMe de laquelle lis bornent leur am-
Mlion. Les carroubleurz (Yoleurs aYec fauaaes clefs) filent
autlacieosement deYant la logo do portier^ et grimpent leste-
mesoi dibofueler la lourde ( ouTrir la porte) do riche, qol
pasae VM k la campagne, oo de Temployd o^bataire qd
sort k neof heorea do matin pour ne rentrer que le soir, cir-
constancea dont le cammbleur est instmit par le plua in-
gtoieuz proo6d<& : un cheveu, coll6 en triYera de la porte
qoi doit 6tre forcte, lui fait coonattre les babitndea du loca-
taire et la dar6e de sea abaences. Lea bon/curiens oo cam'
PrMmtn entrant en campagn^ k ilMue ^4 Ift ipoiti^ de
Paris se repose dea (ktigues de U reitte; lis raonidiC k^
stages d*uiie maiaon joaqu*4 ce qu'iia raneontnjnt un lB|t^
mentdont Timpnidentlocataire^ Iaist4lkr porte entr*oaYei^v
ou la clef dans la serrure. Le bonjoorieb eatre hardiment.
YOUS salue du nom de Monsieur un M; el pendant que
YOUS 6tes k raoiti4 r6Yeill4 , aorpria de Yefar a» niliea de
Totre cbambre une figure inconnue, U TOQa fait milleticiMcs,
se retire k reculona, et pouase la prteaotion joaqnl BMltib
entre Yotre montre, qo'il emimrte, el Yooa on boo tour dr
clef. Le Yol & la rouloUe conaiste k enleYor lea oljeli q»
se trooYent sur lea 4»mions atationnant dana lea nwi ^
comme si Ton diait ud gar^on ou on employ^ do mgisia
auqnel on apporte lea marchandlaea. Et cetle ingteieair
combinaison par laqoelle on fait tomber de I'tmpMile d^une
Yoitore des paquets et des objeta, auasit6t ramaas^ par an
complice 1 Et cette autre,' plua difTidle, ok. Ila'agit d^entefer
une malle k la force do polgnet de deaaoa on fiacn qnk
marche, sans qne le cocber et le bourgeois a*en apervolYcal !
On comprend que noua aYona yoqIo seolement iodiqiier
id qoelques-unes dea ruses les plua bahitoeUea dea Yoleur^
et les brandiea lea plua importantea de leor indostrle; est
il 7 a one foole d'autpes genrea de travail eatpUMs par dea
esprits trop fiers poor ae bomer au simple rdle d'lorilateon.
II aecrteainai des types particoUerade filooa quidchappeat
k I'analyae, et mdme k Vaa\ vigilant de la poliee. Nous nt
terminerous pas tootefois aans parler dea tireurs, les plm.
adroits do metier, lea plua habilea k calcoler lea dianoei.
de culpability; car le tireur aaU aon Code P4nal sor le
bout du doigt Aoaai opte-t-Q en plain Joor, ^na les pnK
menades, au apectade, au salon, partoot od ae tieuve
une rtonion de montres, de foularda, etc Avee lol, ]a*
mais d^attaqoes nocturnes, de port d'annea, de bria de boa-
tiqnes , qui aggravent le d^it aox yeox die la lei, et fciil
expier par dix ans de galteea k Vesquinteur maiadrdt
I'enl^Yement d'on bijoo, que le tireur ae procure poor la ba-
gatelle de trofo mois de prison. hemaquUleur de Mmes,
c'est ce monaieor bien mia, an llnge blanc, k U riche cbe-
Yaliire, qoi Yient a'aaseoir k one table de booillotte, ok 9
n*a jamais beaoin de faire Charlemagne poor emporlsr lea
napoltena de sea tenanta. PerMnne de la maiaon ne le coo-
natt; le monsiear s'est lui-mtoe inYlti, et, grftoe au broo-
haba de la fKte , II reJUe chez loi, aosd piislblement quit
est Yeno, reY^r one bloose, un oostome d'oDYrier, avee
lequd il Ya sur les bouloYards toustir au jeo dea traia caitea
un Jean Pacot, apprenti roar^cbal de France, qoi a'en r»-
tourne au quartier le goosael ride dea €eoM matemela. H y
a encore on yoI dont I'auteur et la Ytottme Inapireot on Igal
ro^pris : €eis\ Is void la tante : de jennea mfateUes aoni
lano^ dana oaa lienx tortda od aooYent, li la laYenr des
t^n^rea, ae paaaeni des scenes d*one bonteoae lofpltnde.
Les filooa ae font aloia d^fenseon de la morale pobUqae, et
tombent k rtanproYfate aor leadeox hidiYldoa pthJtairaiUe
delicto, Ao nom de la police, dont lis ae diaent agenta. Us
a'emparent de la dope, qui, cralgnant de Y^r dhrulgaer son
aventore, ne mardiande paa aa liberty. Pula, le nSffKmds
baa 4tage et lea monteurs de coups YonI enaemble bofae k
la 8ant6 de la tante qoMla ont fiOi chanter, e'ert4Hllra
du bonteox peraonnage auqoel ib ont eicroqii6 de rargnit
C'est la dYilisation, le climat d*on paya, qui ddlenniMBt
la Yocation. Td est adroit filoa en France qoi n4 aoos la
beao dd deNaplea efit adopts la Tie rooUe et oidve do
laxzarone, boniant aon ambition k Ytvre libra an aoMeti
ae boorrer de macaroni. Noa filooa de Paria D*ont de digacs
Amulea qo^A Londrea, od lindoatrie dapiek-poeket a fo^
poorlemoina antantdoddYdoppemenlaqnecailedeaaoie*
rias« des dtoflisa el des madiinea k Yapenr.
ThMore Tteccvr.
FILS (do latin jUHif, qoi Yient Ininnteie dn gree «i^).
,C'eat I'enfant do aexe masonttn, conddM qnanti Is
filiation entie loi et aea p^re et mire. Aotrefioia le fils alB<
adt aYantagftaoxd^wnadesea fMreaetaoBura; ai^oonilid
qoa no«i n'evona |daa le droti d^atMesse^ Jm 4rd|i du
FJDLS
wlkntt dans li MMMutoa dt ledfB pke el Bite lont^ax.
A Rome, ott appelait fU od Jliles dt famUU lee enfimts
fleote was Ja puiiaaiioe petemelle; oette dteominatioii est
pasftedans noCrelangiiejadidaire.
FILS D£ LA VIERGE on FILS NOTRE-DAME. Oo
fottaooTeot en aotomne, k I'^poque des premien brouil-
laida, dee filameoto trte-bUnes et trte-l^gers, transports par
l*air. Od croyait autrefois qnlls prorenaieot dHme esptee
de roa^ de nature teirestre et Tisqneose, <iue la chalenr da
loleil eondcoaait pendant le Jour. Plus tard, Hermann fils
les attribuaU k de petHea esptoea de ciron, qull nommait
krmiMdIiitm telarHtm, dent Linn^ faisait un aeanu , et
Latreille, alnai <iue Fabricins, un ganiaae. Les obsenratlons
ies plna r^centes ont pSemptoirement ^tabli que oes fila-
oenta aont prodnhs par dee arachnid es.
FII^ METALUQOES. L'or, Targent, le pUtine, le
cuhrre, le lor, le lincy le plomb^ eUx, soumls k Taction dela
H I i ^ re , sont sosceptibles d'etre transform^ en fils de gros*
seur arbitraire. On en fait d'one tdle finesse, qu'on peat en
labriqoer des toiles m^talliqnes. Leproo6d6 de fii-
bikatioo de ces fils est toajoars le mame, seulement il est
rare que Ton en fasse en or pur; presque toujoors les fils
d'or ne sont qne de irMlables fils d'aigent on de coiTre re-
coQTerts d^nne mince pdNeole d'or; le pins soovent auasi
les file d*argBni sont simplement des fils de coitre argents.
A rartkle DiTttniurt, nous aTons dit par quel proc^ on
obtleDldea fils de platinedhme ttenit6 extreme.
Qooiqae le f il de fer soit encore le plnaemploy^ de tons
les fils m^talliqaea, on lui a aobatitu^ dans an certain nom-
bie de caa le fit de line qnlne se d^oU paa anssi rapide-
menl dane lea Ueni bomldea.
Les fib d*er, d'aiient elde cuirre, destinte k la fabrica-
tion de la paasementerle, de la broderie, se m^langent
sonTCDt mwtc dea filade aoie, de ceton, de lin, de laine, ete.
Cestdana oette eattfgorie que lentrent lea cor des m^ta I-
liqoeade nos inslnmieiita de nuisiqae.
FILTRATION, moyen qn'on emploie pour d^iarrasser
on liquUe de certaines matiires qn'il tient en suspension
ou aToe lesquelles il est combing. II j a an moins denx ma-
aiires d'op^rer nne filtntlon : 1* on pnrifie an liquide en
le fiiisant paaser k tmtn mie toile, do papier, one pierre
HWgfe"^ 9 etc. : cette operation est porement ro6canique;
cv le filtre, dane ces diTen caa, fait les (onctionS d*on
lamls; !• la maUM filtiante agit qoelqnefois chimiqoe-
mcnt : alttsi, par exemple, lorsqu'on fait passer de Tean
eombinfe aTocdes gai m^phitiqaes, des matlirea animales,
i trafers une coucbe de poossitoe de charbon, on la reQoit
Kmpide elaana odenr, les floidea strangers i^^tant oombindi
aveele charbon. TaTsstoaa*
FILTRATION ( Coatfcfaande de ). VayeM GoirrnB-
BAMOK.
F1LTRE (dafnUrum, feutie). Qaand on Teut s^parer
dVn liqaide les matiires soUdes qull tient snspendaes, on
hJUtre, A proprement parier, on >f/fra eat nne sorte de
crible. Ob lliit de oes flitrea en tOotea sortea de matiirea
doote d'one certain degr^ de porosity : il y a des filtrea en
papier, dnp, toUe, piene. II y a anssi des filtrea qu'on
poorrait dire composdf : on les foit en sable plna ou moins
fin, en poussitede charbon, etc. Dans toos les cas, le
liqaide qui passe an traven d'on filtre ne doit avoir aucune
action sur lea matikea qui le composent i ToUi poorquoi on
porifie lea addes dana dea filtrea lUts de caUkmx non cal-
cairea on de yerre piM.
Pour aec6l6rer le passage d'uD> liquide k trayera un filtre,
oa pent CiUre usage de deni raoyens : i* en enieyant,
au moyea d*ane machine pnenmatique. Pair qni eat audes-
lons de Pappareil t le poids de la colonne atroosph^qoe qui
agit an-deaans du liqaide, n*6tantpius contre-balanc^, for-
€eii ee denier A aMntroduire dans les pores du filtre ayec
plas d'teergle qne s*U tt*y dtait aollicit^ que par son propre
poids : oe moyen prtfisente trop dlnconvdnients pour qu*il
•OH giBlralemenI mis en pratiqae; 2* on obtiendrait une
-FIN 444
filtration phis rapide eil aogmentant la bautenr de la eo«
lonne du liquide. Oela se oomprend : la coucbe qui forme-
rait la base de cette colonne serait d'autant plua presateque
la banteurdeoelle-ci serait plus grande.
La piupart des filtres agissent m^caniqaement : ce sont
des grillages k mailles plus ou moinf serrta. H y aaossi des
filtres qni agissent en mtaie temps chimiquement i tela sont
cenx qui sont fkits de charbon ptl^; ils sont excellents pour
clarifier les eaux, pour leur enleyer les gaz et les metises
animales, etc, qu'eUes contiennent II eiiste k Paris des
itablissementa od Ton filtre en grand les eaux au moyen du
duirbon : ce mode est de beaucoup pr^fiirable aax filtres
en pierre on en sable, qui laissent aux eaux lear manvaise
odeur on leur mauvais gofit, tandis qu'en sortant d^un/lUre-
charbon^ ellea sont d'one puret^ parfiute. TiYsatoai.
FILTRE, breuyage. Foyes Philtre.
FIN. On entend par /n, en philosophic, un rteiltat votc/v,
amen^ avee inientUmj A detMein, d^termin^ k ayoir lieu
par le fait d*une puissance intelligente qui s'eat propose ce
rtenltat pour but Si on conaidto I'oiigane de Tceil et son
rteltat seulement sous le rapport de causality, on dira que
le phteomtoe de la vision est le rt^ultat de Taction de cet
organe. Mais si on s*^6ye plus hant que le rapport de Teffet
k la cause , si on fait intenrenir Tidte de la puissance Infe/-
ligente qui en errant cet organe a eo PintentUm, le dessin
de produire le pbtoomtee qui en rtelte, on dira que I'osil
a dt6 cM A cetiefn que Fanimal doo^ de cet organe pfit
connaltre eertaines quality de la matito. Par opposition A
lldte de /In, on appelle moftem les agents oo le ooncours
d'agents qne la pnissance crtetrice a mis en cBuyre pour
produire le rfeultat qu'elle s'^tait propos^ agents qne Ton a
appel^, par opposition k PefTet qu*ils amtoent, du nom
impropre de cotue. Ainsi, les mots cause ^ d'une part, de
Pautre, ^et^ r^tultat^ re^oiyent le nom de mopen et de^n
quand on les considto par rapport k la puissance intelligente
qui s'est seryie de I'nn pour amener I'autre.
Comment arriyons-nous k croired'abord que tout ce^qui
exUte a une Jin, ensuito qne tout r^ultat prodoit est
le fait d'une intelligence qni s'est propose de le produire est
une Jin? Nous pnisaons en nous I'idde de cause, en nous
yoyant donner Uen k certains mouvemeoto, k certains actes
qui n*eus8ent pas en lieu sans notre yolont^. Do moment
ou nous ayons per^ le rapport qui existe eatre une cause
et ses eflets , noua gdn^lsona oe rapport , c'est-li-dire
que nous nous deyons k cette y^t^ g^n^rale : tout fail
a une cause. Mais, quand nous considirons quelque, temps
ridte de cause, que nous ayons puiste en nous, nous
remarquons que I'^ltoient totellectuel y joue un rdie obIig6,
car noua sayona que nons n'anrions pas produit tel acte si
none n'ayions paa pens^ k le produire et voulu le produire.
Qoand rbomme a donn^ k la cause le caract6re dHntellh
genle^ il s'^ye k cette ^eooiide y<&ritd g^n^rale : un phdno-
mtoe ne pent 6tre d^temdn^ que par une cause qui I'a pro-
duit sckemmenif c'est-4-dire par une cause intelligente.
Mais ce n'est paa toot : Fbomme, aprte ayour ainsi attach^
Pnae k Pantre, par nn Infisaoluble lien , les Idte de cause
et dHntdUgence, a remarqn^ que quand fl est y^ritablement
cause d'un fait , U n*ag|t iamais sans intention, c'est-^-dire
sans ayoir con^n plus on moins k Payanoe le dessein de
produire ce fUt; il y a toujoors nn rteultat auquel il a youlu
paryenir. De Vk noua nous tieyons k cette y^rit^ : il y a un
but k tootes les actions d'une cause. Or, les objets de la
crtetion ^lantantant d'actes de la p%rt du Crteteur, tout ce
qui a M crtt a une iln; la puissance intelligente, cause de
tons les atres, a en en lea crfent une intention , nn but, et
quand nous ne saurions pas quel est ce but; quand nous ne
ponrrions noua rendre eompte de Pexlstenoe, du jNmr^oi
d'une crteture, nons ne croirions pas moins qn'elle a una
fin.
Nous ayons montr^ comment Phomme anrlfa k sayoir qua
lout oe qui exfstc a nne fin : maintenant , oonment arriye-t-ll
k sayoir quelle est la fin des difi^rents (treaou des diffi&refitl
riN
•gefiU de la nature? B'oiieiliaiiike bien facile : t^ la con-
BaMsanoe de laora r^sultata. En eflet , nous saTons d^aTance
quetoot dans la Datnreeatcrtt poor amener uncertain r^soltat.
Da moment qoe noos nous sommes asaarte que td agent
produit immMiatement tel efTet, iel pMnom^ie, et qu'il Ta-
mtae oonstammeot , nous pronon^ons que oe phdnomtoe
eat le rtsultat toulu par la nature, puisque ce rteultat est tou-
Joors iemtaie, et qued'aUleoraragentan moyen duquel 11 a
^t^ d^temun^ h paraitre est d^pourra de TinteUigence et de
la liberty qui lui seraient n^cessaires pour en 6tre lul-mtoie
cause. En on mot, la connaissance exacte des effets d'un
agent de la nature est pour nous indentique a?ec sa fin.
Consid^ns maintenant Fid^ de fin dans ses rapports
ayec oelle de roojen. On donne le nom de moyens sox agents
que la nature emploie pour prodnire les pMnomtoes dont
le monde est le th^tre, paroe qo*ils senrent corome d^inter'
m^diaire* entre la cause cr^triceet les rteultats prodoits
par cdle, quMls sont comme les instruments qu*elle emploie
pour eiteuter ses desseins. Dans beancoup de cas, ces
desseins ne s'accomplissent qoe par un con -oursd'agents,
c*est-li-dlre qu'lly a ptusieurs moyens employ^ poor
amener un seol rteoltat C*est suiout en remarquant ce oon-
ooors de moyens employ^ par la nature, que noos sommes
Irapp^ de l'^?idenee de llntentlon dans le Cr6ateur i produire
tel rteultat; car si nous voyonsce rfoultat amen^, nonpar un
seul agent, mais par un grand nombre, chacun d*eux vient
d^poser de intention du Crteteur, et plus est grand le
nombre de cea agents, plus noos avons de raisons de croire
qu'ils*est propoaA pour fin le phtoomtae k la production du-
quel tant de moyens Tiennent aboutir. Mais ce qui de?ient
pour nous une nouvelle preuve d*intention de la part de la
cause premie, c*eat Tingtoieux agencement de toutes les
parties oonstitotiTes d^unorgane. II nous est dtoontrtf alors
a?ec lademito Evidence que lefait qui rtelte de cette sa
Tante combinaison derait 6tre nteesaairement dans la pens^
de celui qui a d^ploy^ poor le produire one si profonde
babtlet^, one si minutieuse soUicitnde.
Noos venons de falre observer que la nature emploie un
grand nombre de moyens pour atteindre une seule fin ; nous
pou¥ons ^element remarquer que souTent aussi un seul
moyen lui sulfit pour atteindre plusieurs fins dlfRireiite^.
Ainsi , dans les arbres , le bois nom foumit des mat^riaux
poor la construction et on combustible ponr nous gaiantir
du froid , pour preparer nos aliments , pour forger et fondre
les m^taux , etc. ; les feuilles entretieunent dans Patmos-
pli^re une fralclieiir saliitaire k la ▼^dtatlon , prot^nt les
aniinaui contre les ardeursdu i«oleil, reposeiitagrtebJement
la vue |Nir leiir douce veniure, enfln contribuentli engraisser
le sol v^Atal et k eo angmenier la masse.
11 est important aussi d'observer que ce qoe nous ap-
pelonsyfn ou moyen n'e<;tpas invariablement fin ou mofen
dans la nature, inais que tel fait, que nous regardons comme
fin par rapport k un autre qui a serri k le produire pent k
son tour nous apparaltre comme moyen , si noos le consldd-
rons par rapport au rteultat qu'll sert lui-m^me k amener.
Mais, dira-ton, si tout ce qui existe est It la fois fin et
moyen, selon le point de Tue sous leqnel on ren?isage,n*est*
11 done rien qui soit iuTariablement fin , et que Dieo se suit
propose comme dernier but de son sublime travail P Asso-
s^ment Tliomme noos apparalt comme plac^ k on rang trte-
^lev^ dans rtebelle des fins , car toote la nature semble ci^te
en Yue de lui , et aboutir k son ttre. Mais est-ll blen vrai que
le d^veloppement de ses bcult^ et Taccomplissement de
la destine soit Upens^demiiredo CrdateurP 6tait-il besoin
poor qoe cette destintea'accomplltde tons les Mres qoi peu-
p lent I'espace ? Ce vaste ensemble lui-m^me que nous appelons
l*onifer8 est-il cette fin definitive que noos cberchons? £st-ce
en vue de Ponivers seul que Punivers a €IA crM? Mais pai
cdam^me que cette vaste liarmonie est une crtetion, qu'elle
est I'objet de la pens^ et de faction divine , elle aussi a
une fin, et Ton pent sedemander pourquoi elle eiiMe.
Or I oomuic an (\c\k d*elle il n'y a que son Cr^teur, c*est
lui qoe nous sdtnoies foro^ de ree<ttittaltre eooune la li dtf'
oi^re de tootes cboses , et de mtoie qoe la ration bom
oblige k remonter k one canse preml&re aodeU de taqoeOe
nooa ne ponvons en concevoir d^aotre, de mtaie ellmGot
oblige k noos arrdter'an Cr6ateor comme ao but d^finitif ol
toot abootit et qui n*a pas d'autre fin qoe hii-mtaie,
comme ao seol 6tre qoi rteme en lui toute son onivre et
eat invariablement^n. Cest cette grandepena^eqaiinspinit
les pofites des premiers Ages quand ils fiidsaient dire 4 Is
Divinity : « Je sols le prindpe et le but de tootes chosei, le
oonunenoement et la fin : ego st/m alpha ei dmiga, >
It noos reste k envisager lldte de fin par rdpport inMe
d'etre crM. 11 yades crtetoresdontla missions*accoinplit parte
fait seul de la nature , comme la plante oo la brute, qui ae
peuvent manquer k leur destin^, qu'elles ne connilsseBt
pas, et k laqoelle elles sont poosates par one lirMstible
puissance qui pense et agit pour dies. Mais il n'en est pat
ainsi de l*homme : DIeu lui a donn^ pour attribut principal,
disons mieux, lui a accord^ comme privil^e, d*aller par
Ivi-mimt i sa fin, c*est4-dire d*aider parson activitepropre
ses tendances a accomplir leur ddvelopperoeot , de mam^4
atteindre le but auquel elles sont destinies. Comment done
d^coovrira-t-il sa fine! les moyens de TatteindreT par fofr-
servation attentive desfacuttis dant it estpomTuetda
rapports qxf elles ont entre eltes. En effet , lea facelt^s
dont Ta done la nature ne sont autre diose qoe les moyeai
qoi dolveot le condoire 4 sa fin ; il ne pent done leraoDler k
cette fin qu'en etudiant les diverses tendances qoi rioivent
Py mener, en les snivant dans leor devdoppement Joaqo'aui
derniers r^soltats oil sa raison loi montre qo'dlea ddvent
aboutir. II existe entre noa fkcult^s oomme entre les orgaaes
du corps des rapports de subordination et de dependanoe qd
lea rendent nteessaires Pone k Pautre; et de ntee qoe la
Men du corps rteolte du rapport harmonleox des fooctions
organiqoes, de mteie le blen de Pftme r68olte de rheereose
harmonie qui exlstera entre tootes sea facultes. Alosi Pbomme
qoi pour ^viter de fUre le mal se s^parerdt de la sodete,
et se retrancherait derri^re on rempart qoi le gnrantinit I
jamais des dangers aoxqoela ses passions Texposent, le
priverait des moyens d^attdndre la fin qo'il poonoit, car 9
se ravirait la liberty, coodiUon essentidle de raceoroplisfle-
ment do bien moral. Aucon des penchants de notre natnre
ne doit done etre indifferent poor Pliomme : il doit tous les
regarder comme des moyens phis oo moins directs d*attein*
dre sa fin. Seolement ,c*e8t k lui k remarquer qodle part y
preod Chacon d'eux , qod r6le il remplit k Pegard do hot
principal , afin de savoir quelle attention fl merite, dans
i|iiHlle proportion il doit^tre d^vdoppe, afin, en un md,
de pouvoir gouvemeur d condlier le plus heoreosemeat
possible tous ces ressorts qoi , abandonnes k eux-mdmes ,
ne sauraient se mettre en harmonie , d n*am&neralent par
leor jeu irrdgolier que desordre et confusion.
C.-M. Paptc
FIN, FINET, FINAUD, FINASSIER. Ces moU ont des
significations nombreuses, qudquefois mtoie enti^rement
opposees. Applique k certaines matieres predeuses, comme
Por, les diamants, les perles, fin signifie pur^ sans nUlange,
vrai naturel^ tandis qu*employe It qualifier one persoone ,
11 emporte eertatne ideede doplidte, qodqoefob mteiede
perfidie. Fin est encore osite poor dedgner ce qoi est le plus
redierche dans aon genre, le plos ddicat, le pina exqnis, le
mieux fait ; il est alors oppose It eommvn , k grassier. One
tallle/neest une tallle mince, svelte, degngee, bioi lilte.
On dit, dans le m£me sens, avdr la jambe jCne. Ua pin-
cean fin ,on burin fin , one tooche/ne indlqnenl-dans la
peintore la gravure, etc ., des effets de toocheremarqaabiei
par leor leg^rete, leor grftoe, leor deilcatesse. On emploie
la meme epithde poor exprimer qo^one chose a de r^epmoa
d de la deiicatesae : Dea oontoors >f iia d gradeox ; lea tnila
de la fiemme sont pUuJins qoe eeox de niOBinie. Miii-
dique encore ce qoi ed meno , mfaioe, ddUe * p&pkrfin -
toile/ne, dentdlea fines.
PIN — FINANCES
un
kppnpiU anft lAAM d« feiprit, SI tent dire subtil, dili-
tait inginiemxi Avoir le goftt, le diuemement, resprit/Sn,
la raillerie Une, Cest avec celte signification qu*on I'appli-
qoeaiix sou, lorequMU per^ivent exactement les moindres
imprettioos : Avoir Todorat, le tact fln, Vwie fine. Par
analogies on dire : Get homme a I'oreiUejtne, pour exprimer
qu^il est expert en musique.
Fin t*einploie,en parlantdes personnea, dans le sens de ra-
ke idtstfUkfin inatoia. II sadit^galement de certains animaax :
Le renard est>ln ;etdes actions des bommes : Le tour est fin ,
•aconduiteest/n^. Pour d^igner unhoinmc habile iinianier
r^ptey OQ dit : CTest une /7I6 lame. On appeUe partie fine
me partie de plaisir eu i'on met quelqae myst^re. Dans le
laogage famllier, on dit le fin fond , pour d^fgner Fendroit
la pins profond , le plus racul^; et le fin mot pour signifier
leaens cacb6, le motif secret
Fin sVmploie quelquefois aubstantivement. En parlant
des monnaieSy 11 d^igne I'orou Targent m616 k un alliage :
II y a tant de deniers de>!n dans cette monnaie. Le/n d'une
afbire est le point dteisif et principal , .la connaissance par-
fiite de toot ce quMl y a de secret et de m>sttfrieux dans
duis eette afTaire. Fatre le fin^ c^est se piquer d'adresse,
de roae , de finesse. Le finassier ou finasseur est celui qui
use de petite on de mauvaiae finesse; le finaud celui qui
est rus^ dans de petites cboses. Finet est le diminntif de
^; eependanty il s^^carte de son acception primitive quand
11 dMfpie celui qui UXXldfin, le rusi, et ne Test que m^io-
FirVALE ( GramiM^t ). C^est le nom que Ton donne k la
syllabe qui termine un mot : ainsi, dans g^&ofiti^ en-
cmtragement , amour, les syllables ti, mmt, mour sont
les finales. Ce n*est pas sans raison que les rMteurSy pour
r^pandre du nombre et de Tharmonie dans le discoors, re-
commandent la plus grende attention dans le cboix des mots
par repport k leurs ftnates. On peut voir dans nos grands
tolvainsy dans MassiUcm particuli^rement , avec quel art lis
aavent employer altemativement les finales longues et br^
vas, lea UnaUs muettei et \ts finales sonores^ pour donner
plus de cliarme k r^ocution, et avec quel soln iU ^vitent
demultiplier les mots dont les finales trop nniformes intro-
dniraient des consonnances ct des rimes que la prose doit
locjours rejeter. En g^n^ral , on ne saurait trop oonsolter la
d^ieatesse de Toreille pour allier lieureusement les syllabes
finales aux syllabes Initiales qui viennent k leur suite, et les
syllabei initiales aux syllabes finales qui les prdcMent. L'e
produit un grand nombre de finales muettes dans notre
prose eomme dans notre po^e ; roais, suivant Marmontel ,
loin que la multitude de ces Jina/es suit nuisiblek Paccentet
^la m^lodie, elle leur est trto-faTorable, pourvu que Pora-
tesfi Tacteur ou lolocteor ait leaentiment de la prosodie.
Champacnac.
FINALE (Mhuique). Les airs, les duos, ouvrent bien
n op^ra, et figurent ensuite avec avantage dans les pre-
niires sctees de cheque acte. Kaia lorsque les r^ts de Pex-
pedtioa ont tout expUqn^ , et que Pintrigue , marchant avec
i^idit^ y tend k s^embrouiller; lorsque le noeud de la pitee
va se farmer ou se d^nooer, et que tons les ressorts mis en
)en pour y parvenir amteent des incidents qui cliangent les
•itoatloiis, et font refiner vera la fin de Tacte les grands ta-
btoattXf leseflets produits par I'expression du contentement,
de llvrease , de la tristesse , de la fbretiry du tumulte et du
dte>rdre; lorsque le moindre r^t brappe tellement des per-
sonnages dont Pagitation est au comble qu'ils ne peuvent
rentendre aans manifester aoudain leurs sentiments; lors-
que Paction et les passions occupent tour k tour la sc^ne , et k
des intenralles si rapprocb^ qu^on ne saurait passer subite-
nent da ebant aa rteitatiTooau dialogue parl^, pour revenir
casoite k la mdodfie* le compositeur traite toute cette fin
d'aetecn eliant proprement dit, lie les seines les unes aux au-
Ires , et fait one suite non interrompiie d'airs, de daos, de trios,
deqoatuors, de quintettes, de sextuors, de ch(i*ors m^me,
pitibaervant d'toire en diant vocal lout ce qui exprinie les
passions, rdservant la d^damailon mestirie qui s*unit aox traits
d'orchestre et le rteitatif pour le dialogue en action et les r^
dts. Ce morceao de musique, le plus long que la seine Ijf rique
puissenous oflHr, s*appelle/iia^, motemprunt^de Pitallen,
et qui a dfi garder chez nous son genre et son orthographe.
Cest Lograsctno, compositeur qui florissait du temps de Per-
goltee, qui en est IMnventeur; PaisieUo est le premier qui
Pait Introduit dans Pop^ra s6rieux. On ne rencontre point de
finales dans nos andens operas. Ce genre de composition dmU
nemment dramatique n*^1ait cependant pas inconnu de nos
devanders , puisque les Italiens et les Allemands leur en four-
DiBsaient de tris-beaux modules. On avaitentendu , en 1771,
cduide £a Bonne Fille. Mais Pinexp<*rience des acteors de
ce temps emptehait de dinner nne certaine extension aux
morceaux de facture, et nos compositeurs craignaient de s*a«
venturer dans des effets karmoniques que des cbanteurs
oonsomm^ auraient seuls pu rendre.
Philidor, Duni, Monslgny, Gn&try terminaient
leurs actes par des qiiatuors, des qfiintettes, des sextuors.
Ces morceaux, compost avec la retenue , f oserai dire la
timidity qui accompagne la naissance de Part et les premiers
pas de Partiste , n*ont point la marcbe progressive, rapide,
intrigue, Ptolat, la chaleur, la fougue du finale. Si tons les
actes des operas de Gluck, de Piccini, de Salieri, de
Sacchini, finissent par des chceurs, des trios , des duos ,
et mime par de simples airs, c'est que les ballets et les diver-
tissements suppldaient qudquefois au finale. D*ailleurs , on
ne peut en imaginer de plus beaux que le choenr : Poursui"
tons Jtuqu'au trdpas, d^Armide, et cdui du second acfe
d*OrpMe, qui, de la maniiredont il est coup6 par les solos
et par le vif int^rit qu^il inspire , pourralt ^tre consid^r^
Gomroe un vMtable finale. La nonvelle toile, suiTsnt les
glorieux exemples que Ini donnaient lesMozartetlesCI-
marosa, introduisit le finale sur nos th^tres lyriques; et
nos compositeurs ont excell^ dans ce genre brillant et pas-
sionn^ , qui pr^ente tant de moyens pour produire de grands
effets.
Les plus beaux finales sont cenx de Don Juan , des ffoces
de Figaro, de Cosi fan tutie, de Moiart; do J?ai ThMore,
de Palsidio ; du Mariage secret, de Cimarosa; des Deux
Joumies , de la Vestale, de Spontini, d'^lisa, de Cberu-
bint ; du 4* acte de Robert le Diable, de Meyerbeer. Le cboeur
des conjures dans Les Huguenots, du mime auteor, est as-
sez intrigue pour former un beau finale ; mais il est snivi par
un duo qui termine Pacte. Je mentionne Rossini le dernier,
parceqnece compositeur est le plus fdcond, et quel'on admire
de superbes finales dans presque tons ses operas; Je ne cl-
terai pourtant que oeux de Moise, d'Othello, de La Fie vo«
leuse, de Simiramis, de La Dame du Lae, de Guillaume-
Tell , pour le genre s^rieux ; et ceux du Barbier de SivUle ,
de Cenerentola, de La Pietra di paragone, dans le style
comique. Les plus courts de ces finales, ceux de Don Juan ,
de la Pie voleuse, durentqumze minutes ; il faut une demi-
heure juste pour Pex^cution du finale de S^iromis, le plus
long de tons. Castil-Blaze.
FINALES (CAuses). Voyez CAcaAuri.
FINANCES. Les uns font d^river ce mot definatU) g<i
finantia, mot qui dans la basse latinit^ repr^sentait Pidt^e
d^une indemnity, d*une amende; les autres le font venlr de
finare, comiption de>Iniri,tenniner, conclnre, arrdter nn
compte; les autres encore du mot saxon/ne, qui dMgnait
un imp6t , et signifie en anglais amende, forfaitare; d^autres ,
enfin, pr^tendent que les agents du fise et les bororoes de
finances (aisant usage d*dcritnres diff^rentes , les premiers
grossoyant et les seconds se servant de caract^res plua fins,
le mot finance aurait pris naissance de cette vari^ d^teri-
ture. Nous ne contestons aucune de ces etymologies, de peur
de les conlester toutes. Quant ^ ce qui conceme les finan-
ciers, les finances ne sont autre cbose que la connaissance
des formes k employer pour obtenir les fonda des contribua-
bles , et Part de r^uire ces formes aux r^lea et aux usages
de la coroptabnit^. Quant aux contribuableiy ee n*est ^
446
FINANCES
Taction da fisc aor ies moyens k empbyer poor hAter les paye-
ments et I'emploi des formes plus ou moiiis rigoareases qui
aident k ce r^tat. Quant aux ministres et aux agents du
gouTeraement, c^est la science de rejeter sur Tavenlr les
charges du present, ou, en termes de tactique, ia science de
fester centre de mouvement, en regardant la recette comme
aile droite, la d^nse conune alle gauche. Mat^riellement
consid^r^, c^est Tart, en raison des besoins, de arte des
ressources, de solidifier la puissance mobile , et de supplte
k Taide du crMit k tout ce qui manque d'efTectif.
L*^conomie politique d^Onit les finances : Tart de percevoir
au moins de frais possible , en prenant pour'bbjet de la per-
ception les produits rtels et imm^iats de la terre , et en
dioiinuant la mati^re imposable k TefTet de diminuer aussi
les hrais de perception. Une preuve que les finances ne sont
point encore parvenues k la dignity de science , c'est que clia-
cun des syst^mes a tour k tour 6t6 essay^ avec succte, et
que les principes les plus oppo&^s ont , dans une certaine me-
sure , obtenu les r^ultats d6$irte de leurs auteors. l^a raison
g^n^rale de ce fait est que, tant que le syst^me a ^t6 dans
le vrai , et quMln*a pas d^pass^ la limite de cette v^td, il a
joui de toot le cr6dit quMl ^tait en droit d^obtenir et dc con-
server; roais chaque fois Texag^ration du syst^me i'a perdu.
Chez les Atlitoiens. les finances publiques dtaient Ic pro-
duit du domaine de PEtat , celui des amendes et confiscations
et celui des concessions de mines, qui repr^ntait la Tingt-
quatri^me partie de leur produit, la capitation des strangers
et des afTranchis, les droits de douanes, consistant en
deux poor cent, quelques droits secondaires, entre au-
tres sur les marches, sur les maisons de prostitution, et
enfin les tributs impost k des villes ou k des lies con-
qnises. Tous les revenus dtaient arferm^ k des compagnies,
par adjudication publique ; ces compagnies payaient le total
de leur engagement le neuvi^me roois ; comme garantie en-
ters l*ktat, qui risquait fort [>eu avec elles, elles ddposaient
un cautionnement : comme les traitants, elles trouvaient
moyen de se recompenser de leurs risques par de larges b^-
n^fices. Quand les ressources ordinaires ne saffisaieot pas ,
en temps de guerre par exemple, une taxe extraordinaire
<^taitdtablie sur tous les citoyens divis^s kcetefTet en deux
classes de contribuables dont la premise, celle des plus
riches, r^pondait pour la seconde, la plus pauvre, et faisait
m6rae pour elle les avances de fonds ndcessaires.
Les Romains, dont les d^penses ^taient fort restreintes, te
content^rent d'abord de prdlever de modiques tribuls sur
les nations quails avaient soumises; mais, quand ils eurent
une cour imp^ale, des l^ons de fonctionnaires, de rui-
neuses armte permanentes, ils dOrent secrter, enmati^re
de finances, des ressources nouvelles. Alors, on Tit surgir
une multitude dMmpiits divers, capitations, quote part sur
le revenn territorial, p^es, droit du vingti^mesur les suc-
cessions, droit sur les affranchissements. Ckmime cbez les
Ath^ens, des compagnies afTermaient la plupart de ces
impdts, et rdalisaient sur leur prodnit de fastes b^ndfices.
Le s^natavait la sorveillance des finances de T^tat, excepts
la caisse de Tempereur od venaient s'engoafTrer les revenus
de provinces enti^res , sans qu'il en (bt jamais rendu compte.
Le Bas- Empire cherche , lui , des ressources financi4res
dans iMmp6t unique ;rimp6t personnel repr^nte k lui seul
tous les autires imp6ts. Sous le r^me f^odal, les villes ad-
ministraient leurs finances k leur mani^re, tandis que les
seigneurs et les rois subsistaient du produit de tears vastes
domaines. Les ItaUens nous apport^rent les premiers la
science do fisc, qoe Venise avait parfaltement so pratiquer
par r^tabUssementdes contributions directesou territoriales
et des imp6ts Indirects on de consommation : tors des
guerres de leur pays, de Louis Xn k Francois I", sous
divers prdtextes, et au fur et k mesure des besoins, ils se
pr^sent&rent pour offrir des ressources : celles de se faire
r^gisseurs on ftrmiers^ moyeniant un prix de fermc, ont
M plus Foavent propose, et les besoins les ont fait ac-
lepter. Loots XII, par la vdnaliUi des charges de uagistra-
ture, offrit on exemple dangerenk. Praams I* eat f«o ,
et te $ros garfon a toot glt<; il a d^pass^ les limiteB qns
Louis XII avait postes ; la taille a 4U pins odieose; et looi
pr^xte de r^lariser des produits , on a cM des fermei,
toujoors on^uses aux contribuables, sans rendre davaa-
tage au tr6sor. II est remarquable de voir que, pendant te
qoinzltom et le seixitene siteles, on a vingt fois recberdi^ «t
pan! avec une extrtoie rigueor, comme concossionnaires,
lea financiers; qu'on les a soumis k des amendes teormei,
attach^ ao pi/ori; pourtant il s*est trouv6 toqjoara des fi-
nanciers qui ontvexdd'une mani^ plus ignoble encore les
contriboables. La p6riode de 1550 k 1589 ne prdsente que
dterdres poUtiques, d^rdres moraox el d^sordres finaa-
ciers, plus grands encore. Sully, parvenu k U sorioten-
dance des finances, crut quMl fallait ddblayer la soarce pour
qu'ellepAtfoumir abondamment; ilrecherdia la nature des
abus et les moyens d'y rem^ier ; il parcourot les provinces
pour connattre les besoins; il fot te premier k eompreo<be
le veritable syst^me des finances , lequel consiafe k teisser ii
cenx qui doivent payer nne aisanoe suffisante poor leur en
faciUter les moyens. Sa premiere optetion fut la remise da
53 millions dMmp6ts sur les tallies dues par l*agricttltare,el
ce , malgr^ tes emt>arras du trisor. II oomprit encore qoe
c'est par la diminution des frais de perception qu*on peat
diminuer te fardeau ; enfin , qu'en regard des besoins , il
faut toHJoors mesurer T^tendue des ressoarces , de mani^
k ce que celles-ci puissent Mre invoqute sana les ^pniser.
Sous Louis XIII, les finances ne furent pan Tobjet prin-
cipal qui occu))a le cardinal-ministre. Les flnandera c^iea-
dant augment^rent leur action, et trouv^rent dans les formes
de nouveaux moyens de concussion; jamais on ne s'est
pennis, plus q\j!'k cette ^poque , de vexations, d^extorsions,
de moyens abusifo de sacrifier les intMts privte. Soos
Louis XIV, Col bert cr6a one nonvelle hrt finandtee. Ami
esseotlel de Tordre, tout ce qui 6mana de Ini porta ce ca-
chet; ce Alt lui qui ^veilla Tattention da sooverain sor
I'adininistration deFouquet, qui paraissalt vooloir r^
liser, comme Calonne, la maxime inverse de Caton dde
Sully : // vaut mietix itre que paraitre, Colbert, coa-
trairement au systime de Sully, et d*aprte les gonts de sob
maltre, imprima k Tindustrie un r^sultat productif, a la
fois plus vif et plus telatant, et lui donna la pr^fiftrence sor
Taction plus lente^mais plus assnrde de ragricolture. Afin
de favoriser les manufactures, qui ne peovent VHn que par
Pabaissement des salaires et par la certitude d^nvoir toote
r^tendne du march^ national , Colbert prohibe les giains,
en avflit le prix lorsquH arr^te leur exportation; mais en
m6me temps, il porte Ilmp6t sur la consommatioii, etcrte
nne masse ^norme dMmpits indirects : les droits d*aide et
d'octroi rendirent, par des combinaisons noavellea, prtedo
triple. L^augmentation on^reusedu tanx du marc d*argent,
dans rint^rftt du tr^sor, et au detriment des forCnnes pri-
v<^, facilita les grandes d^penses de Loots XIV. Qu*oo
ne s*y trompe pas, en augmentant par des empmnts on da
toute autre maniire U masse do numeraire, Top^ratiot
n*est profitable au goovemement que dans sa posHJen da
d^biteur ; il n'y a pas un sou de production de plos; mais
cependant la r6al{t6 de U dette angmente en raison de Vae-
croissement dn capital, car cet accroissement amtae la ra-
pidity de la circulation. Dans le cas actual , oe nomMra
est d^jl en sus de la masse do nnm^raire total , eC , si vons
augmentez encore ce numdraire, voos changex les rapports.
Mais il y a on Inconvdnlenl terrible , pas assez apprtei^ par
les ^conomistes actoels : llmportanoe des fortunes pri-
vdes dimlnoe d'autant, et de 1^ snrvient la nteessit^ des
fortunes colossales. Or, il ne s*en ti^ve pas une sans quit
ne soigisse en m^me temps nne multitude reUtive de pan-
vres : c*est le credit qui crto le paop^risme, et c*est te pao-
pMme qui toe les empfanea. Le giand roi, dans les aoixante-
dooxe ans de son rigney a d6pensd T^norme sommff de
dfx-hoit millianls.
Snu<; le regent, le syst^me de Law se fit jour; on sail
FINANCES
447
qudles CAlastroplies il amena. Aprte la emt financt^re de
Liw, le gottveraement ne prit aacone precaution poiir en
diminiier les efTeta. U laUsa lea ^v^ementa k eax-mftmea ;
ft tree le tSurdeau des rentea sur ThMel de TiUe, el cdui
des rentea Tiagftrea, qu'on diminua tout ^coup, en lea r^
iloisantde qoelquea aoua pour livre, on condoiait lea aflairea
MOfl encombre joaqu'^ I'^poque du miniature du cardinal
Flenry. La a^riedea miniatrea dea financea depuia 1720
Juiqa^en 17&0 olfre quelques hommea habilea dana lea d^
tails, tda q-.ie Dodan, Orry et de Sichellea, et quelquea
hommea bonorables par lew haute probity. Lea aflkirea
a'empirkent pas soua Tune et Taatre influence, et ai la
guerre de 1743 n'aTait pas exigd dea reaaourcea nooTelles,
peut-^tre eussent-ils conduit le ayat^me financier aana aug-
menter led^cit et lea besoina; raais cette guerre entratnait
degrandea d^pensea, dea angmentatlona aux anciens sub-
sides, dea emprunta mai dig^r^, dea anticipations, et par
dessus toot le faux syst^me qui substituait au crMit du tr^-
sor celui dea fermiers ; toutes ces causes r^unies rendirent
phis p^nible encore la situation financi^re.
Vers cette ^poque commence une fere nouTolle. Les ^co-
Bomistes discutent lea moyens d'augmenter la richesse, de
h distribuer dana les int^rftts de la 80ci<^, la nature de Tim-
p6t, conclaent qu*il nedoit 6tre conald^r^ comma Jnste et 1^1
qn^antant qu'il aura 616 conaenti par les contribuablea eux-
mkaes, nuMlatement on immMiatement : on discute sur la
prifitoice kdonner k Timpdl direct sur TimpAt indirect; on
compare,on appr^cie lea incouT^nienta de toua lea modes de
perception ;on remonte k la source dea privil^gea, on en dis-
CDte les titreSyet on prepare atnai un Tiolent ^ranlement L'ad-
ministration ne tut point sourde k la clameor nniverselle, elle
nefnt point indiff^renteaux rdclamationa : elle Toulut tenter
quelquea efforts; mala, en pr^&ence des besoins dont le far-
desu Taccablait, sea tentatl?ea furent impuissanlea, et elle
resta meurtrie du poida immense qui comprimait sa bonne
Tolont^ Honnenr k Berlin , qui , durant les trois ann6e8
quH appamt au ministfere des financea, pr^para les moyena
de les am^liorer ! Son projet <&tait de reporter lea douanes k
la troDti^re, d'6ter aux aldea leur action vexatoire; il pro-
jeta, dfes son entrte an ministfere , un tarif de douanes dont
le taux, ad vtUorem^ n*aurait pas d^paaad, auirant lea caa, 5,
10, ou 1 5 p. 100. Lea intrigues de la cour, et plus encorecelles
desfermiers g^n^raux, le forcferent k donner sa demis-
sion, et SOB projet de tarif demeura enaeveli dana les cartona.
Lorsqu'cn 1774, k la Toix de Louia XVI, Turgot arriTa
aux affaires, il trouva le tr^sor dans un 6iaX deaesp^rant.
LInllexibOitd de son caractfere, le d^air immod^rd de faire
pfiraloir Peconomiame, des incsureatrop h&tees, quelquea-
ones 4roineniment fausiea , imprimferent k son ministfere une
grande deiayeur pour lea prindpea quil y avait apport^s, et
dont qudqnea-uns ont eu consacr^a par la revolution. II
faot pourtant rendre justice k ce pbilosoplie , trop lou4 et
trap blAmd : c^etait un honune de bien, qui avail foi k aes
prbicipes ; aea vues etaient droitea , mala U connaissait trop
pen Itt hommea. II n*appela pas le temps comme auxiliaire,
pour faire prevaloir sea opiniona, et il quitta le ministfereen
perdant une grande partie de cette reputation dliabiletequi
fy avait fait arriver. Quand Necker parvintau ministere,
nmmense fortune qu*il avait amaaaee comme banqnier, le
rigorisme de ses principes, la bruaquerie de aeamanierea,
ion orgneil demesure, son opini&trete nkeme, tout futmoyen
poor Ini. 11 sonde la profondeur de Tabtme, mit la plaie k
deoonvert; mala, bomme k Tue courte, il n^aper^t dans
lea financea qu'une banque; il n'eot de moyen de credit que
:*enpmnt, de moyen d'economie que cette parcinioniense
avarice qui ajontee k la roideur de sea foimea, k la mes-
qwinerie de aea anccea, le for^a k rentrer dana la vie pri-
vee aprte ayoir oecupe le miniature durant quatre ana.
Calonne, intendant de Flaadre, developpa dana lea aii
anaeea qu^il fnt ministre un ayst^me abaolument nouveau.
Le prindpe etait vral, maia ponase k aa demifere limite il
pfuqva qu'ancuii ociscipe n'ea( ebaolii. Son ^ttaia dtM$
que le mouvement imprime an numeraire par la circulation
double non le capital, mats le profit qu'on en peut retirer.
Jamais Tagio , pria dana son acception propre , c^est-li-dire
la difference entreTargent en repoa et celui en mouvement,
ne fnt plua actif et plus heureux. L*aisance dana toutes les
affairea aignala cette epoque : la creation de la caisse d*ea-
compte, preferable k un emprunt, aida beaucoup Calonne.
Son ecole a'est reproduite de nos jours sous le ministeredu
baron Louia. Le principe a eu le meroe auccte; et noua
devons lyouter, k la louange de ce dernier, qu*il a evitd
Texageration de Calonne; et qu^en surveillanl Teffet du
principe , il a evite recueil.
La reMte de Calonne laiasa k nu le piteox etat des fi*
nances : vingt systemes se succederent sans qu^elles fbssent
ameiioreea : la criae etait inevitable ; et un deficit, qu'au-
jourd'hui Ton regarderalt comme sans importance, puis-
qu^il n'etait que de 56 millions par an, eot pour resultat
cette revolution terrible quia englouti plua de capitanx que
les dix siedes qui Tavaient precedee. La creation des as si-
gnats sous la Revolution fut une de ces grandes idees qui
peuvent sauver lea empires. Par one hypotiieque anticipee,
disposer du capital de 1 100 millions dea Mens du clerge ,
de 700 millions des biens du domaine, etait un levier puis-
sant; le levier etait trouve, et habilement place, on eOt
po remuer le monde. Un seul mot suffira pour caracteriser
les systteoes de finances qui se sont succede depuia lors sous
la Constituante et U Convention. Le genie de la neceasite
inspire liCambon et& Ramel, success! vement, ce qu'ils
erurent le mieiix pour sauver la France du desordre dans
lequel etait tombee la fortune publique. On ne coosultait
plua lea chances d*avenir, toujoura neoessaires au succes
des grandea operations finanderes; il failait vivre au jour
le jour, et interesser au maintien precaire d'une mesure,
quelle qu*elle fOt, par le sentiment de llnteret prive. Le
projet de Cambon, d'onifonniser et de republicaniser la
dette, tut une veritable inspiration. Sa creation do grand-
livre de la dette publique fut une bonne mesure, dont
Paglo et remnrunt doivent finir par ebranler la securite.
Rainel connaisaait les prindpes generaux, groupait admire-
blement lea chiffrea, aeduisait par dea rapporta anxqucis
il eot le malheur de croire; mala fallait-il executer, rien
n'etait prevu , et lea routiniera de Tandenne finance ausd-
taient des entravea' k chaifue pas. Lea aaaignata deperiasaient
cheque joor : en multipliant ce signe de Targent, on en fa-
▼orisa encore la depredation.
Heritiera de la Convention, lea deputes du Conadi des
Cinq-Centa sentirent la necessite de sortir des abstrac-
tiona et d*arriver k une reallaation dea impOts. Le pas-
sage dea assignata k Targent se fit d'one meniere mira-
culeuse : nutte secousae, nuUe entrave, et, aana que la
legislation ^en mftttt , la necessite fit Tordre. En I'an vii
Ramd etait aux. financea; il comprit la situation et mieox
encore les ressctU'ces. Comme finander il a rendu d*im-
mensea services. II a recree la machine, et c'est sur les loia
de frimaire an m, qui sont surtout son ouyrage, qu'est
base le mode dimposition actud : on n'a fait que le conti-
nuer. Plua habile, il anrait voolu creer; mais appredateur
sage de cea moyena, il a rapproche lea debria et empruntd
aux andennea impodtions ce qu'elles avaient de tolerable
pour le moment d d'apr^a la position nouvelle. Napoleon
etait un homroc d'ordre. Le premier soin qu'il prit fut de
remonter la machme financiere. Pour cela, 11 choisit des
hommea sdon son esprit, et surtout pour ses mlnistres des
hommea d^nne faiattaquable probite-. Son hiatoire finandere
a eteecrite par Gaudin, doc de Ga^, qui eut souTent sa
pensee. Les directions pour cheque nature d'impOt se regida-
ris^rent. JiCa recettea, previnrent les difflcultes localea. Le
payement seul par dooxiemedea Impoaitiona directes eut ce
grand avantage pour le tresor, de pouvoir aflbrroer prte dea
reoeveura generaux et de realiser pour nneannee la totalite
de rimpOt; 11 eut pour la masse llnconvenient de tripler
)ea GraU de perception ef do yoir 1^ q«art du aacriM <tai
44 <{
FINANCES
peoples devenir la carte d'ane niifo d'€mploy4i» dont IV
IMM ett aujourdliiii regard^ comme on droit. One ioononiie
vMUble ed ]k : unenes la dimiDotioa de« frais de percep-
tion, et ToiM aarei bien vaMA dea oontriboables. Nous de-
▼ons cependant signaler une administration exempte de toat
reprodiev celle des domaines : la perception s'y fkit k rai-
son de 10 p. 100 des prodoits; tandis que poor les oontri-
bations directes, elle d^passe ce taox, et que pour les con-
tributions indlrectes, les dooanes et les postes, les recou-
vrements ont lieu k raison de 30 p. 100.
Lorsque le trteor public fut confix k ses soins, Mollien
y apporta Tordre et llnt^rit^ qu^on devait attendre de son
nitrite et de son d^vonement au pays. II emprunta au com-
merce Futile m^tiiode de tenir les toitures en partie double ,
crte des moyens de reprtentation des Taleurs sur tous les
points de la France, de sorteque tous les fonds disponibles
se trouvalent sous m main , 4 Taide de I'agio accord6 ,
nioyen connu dans le commerce sous lenom de commission
de banque. C'est a cc systtoie oomplet d'teritures, modifi^
et perfectionn^ par son bon esprit , que ce mlnistre dut de
dteouvrir plusieurs erreurs qui a^aient ^commisesavant
lui et de les ^Tiier k ravenir. On a beaucoup blAm^ Topd-
rationde VilUle relative k la distribution du milliard. Le
but politique est en dehors de notre discussion; mais le
moyen prouvait une haute capacit6 financito , et ses plus
grands adversaires caressent peut-^tre un pen trop, dans
TintMt de l*aTenir» la penste ffeonde qo*augmenter un ca-
pital en diminuant l^tftrM, c^est senrir les finances et
aider k leur mouvement. Depuis iai4, nous sommes irr^
^ocablement jeite par la nteessit^, la premita des lois,
dans la vole de 1* e m p r u n t. Les cons^uenoes commencent
k se fain! voir aujoordliui : la production a trou?^ de nou*
veaox moyms d'action ; jamais elle n^a offert au march^
une plus grande masse de produits , parce que Timmobili-
satlon des capitaux a produit un nouveau capital , qui est
rint^r^t. L'appKcationdece capital s'est partagfe entre l*in-
dustrie agricole et rindustrie manufoctnri^. Mais en s^aug-
mentant, mais en excitant r^mulation d*un grand nombre
dHioounes qui se sont portte dans les aflklres, on a change
les rapports de la consommation k la production. La con-
sommation n*a pas augments en raison de la production :
celle-d a toojoors M sup^rieure, de mani^ que le gain oo
la rente d*un capital donn^ a toojours 4M en dteroissant
Cet ^tde cboses, dont se fifiicileiit certains financiers, a
pourtant aussl sa limite ; et si » oororoe on paratt le dteirer,
le tanx de la rente arrive 4 2 p. 100, alors, attendu que les
salaire^, sous peine de perturbation, auraient dO augmenter
dans la proportion de la diminution de I'intMt, la conclu-
sion sera forc^mentque pour avoir de I'aisance 11 fandrait
one ^orme quantity de capitaux , qui, devenant de plus en
plus rares, n^olfriraient UentOt dans ia 9odM que deux
classes (Vbommes : ceux qn'un iuxeeCTrte^ condnirait It une
corruption plus effr^nte encore, et ceux qui, par la ro6dio-
crit< de leur fortune, ne pourraient plus attelndre anx n^
cesi^itte de la vie. Si nons formons des vceux, c'est pour le
maintien d*une portion inlerniMiaire de la soci6t6, dont la
masse s'interpose to^Joars entre qodques riches et une ef-
firayante multitude de paovres.
II seralt superflo d*4tablir un parall^le entre les systtenes
de finances qui r^gissent les divers ^Is de TKorope et de
TAm^que. Gbaqoe people, eomme cheque individu, pHs
isoMment, s*applique k reehercher, dans sa position rtelle
00 relative, les meiileoni moyens d^arriver k la prosp^ritd.
II seraU d'antant plus imprudent k la France dimiter sous
ce rapport PAngleterre, que les sources de leor crMit po-
blic sont compl^tement diffireates. La fortune anglaise est
toute en deliors d*elle-m6me; ses ressoiirces ne lui appar-
tiennent que parce que son inflnenoo s'exerce sor des peo-
ples esdaves. La France, au contraire, doit sa prosp^rit^ k
son sol. L'industrie conmiereiale ftut la prindpale force de
1 AJi^ielerii*; ui iiuiru sic'iiibc devoir reposer plus ^p^^iale*
inant sur rUnlustrie agricole, V. i>i Mol^m*
FINANCES (Gonseil des ). Vofez Consni. B*tr4T.'
FlNilNCES ( Mmistto des ). Les attributions da ca
minist^e comprennent 4 la fob radministration de tmiei
les branches du revenn public , r^tabllasement et le tk^
ment do budget gioML de chaque exerdce.
Pour suffire k cette ttehe immense, il se partage en piDi
sieursgrandes sections, dontcbaconepoorraiten qodque sorts
(aire un petit minist^re.
L^administration centrale proprement dite comprend dV
bord huit services prindpaox on directions, savoir le per-
sonnel et Pinspection gfo^rale, le secretariat gtedral, le ooo-
tentieux, le moovement g^n^ des fonds, Udette inscrite,
la comptabilite g^ntele, la caisse centrale du trttot pobiie,
le contrOle central.
Les grandes administrations annexte au mmist^ des
finances sont : I'admlnlstration des cent ri b u ti ons diredes,
la direction g6n€n\e dt I'enregistrement etdes do-
maines, la direction gte<Me desdouanesetdes con-
tributions indirectes, la direction gtetele des poster
I'administration desforAts. II y ressortit encore dlmpor-
tantes institutions, qui existent en dehors de son sehi; telb«
sont la commission des monnaies etmMalUes, U caisse d'l-
mortissement, la caisse des depots et consigna-
tions, la cotir des comptes. « La concentration dans obo
seule main de ces vastes attributions, dit fif . Boolatignier, a
sans doute des avantages : elle assure VumU dans radooi-
nistration de la fortune publiqoe, et cette unite est peol-
Mre plus prMeuse en France que dans toot aotre pays,
poisqoe notre organisation politiqoe et admittlstratiTe re-
pose sor le prindpedelacentralisation. Tontefois, des
poblidiites et des bommes d'etat ont regrette que la diroc-
tlon suprftme de toot ce qui conceme I'assiette des rerenus
publics, laquelle exige sortout des connalssances eoonomi-
ques, ne fdt pas separ^e, comme elle Ta 4i6 longtemps, de
la direction du service de la tr^sorerie, qui demande des
etudes et des notions d*un aotrv genre, qn*nn aeol homme
possMe rarement ensemble. »
Nulle partie de I'administration gouvemementaia n'a sobi
plus de changements que radmlnistration dea finances. Som
les premieres races, les rois n^avaient de revenns qoe oeox
de ienrs domaines et les misH dominki sont les prenden
ofHciers des finances dont Thistoire (iisse mention. Ce ne fiit
que lorsque remandpation des communes et l*6tablissenieat
des Atats g^neraux eurent mis on terme k Panarcliie IMtk
et rdeve Tautorite royale , qu*nn systtoie d'administration
des finances devint indispensable. Ce fht sans doute IV-
croissement rapide des revenue de la couromie qui deter-
mine alors les rois de France k investir specialement on
de leurs ministres de radmlnistration des finances. Aopan«
vant, ces fonctions avaient M comprises dans les attribi*
tionsdu senechal.
La dignitede swintendemt deifinaneti fut alors oeee.
Engnerrand de Marigny paratt avoir le premier porie
ce titre. Les etats generaux de 1355 s^attribu^rent le chmx
des preposes k la perception des aides, nomro^rent des eios,
et designerent neuf g^iraux on superintendemU des
aides , hauts fonctionnaires k Tinstitutton desquels on peol
rapporter Torigine de la coter des aides. Charles Y ra
doisit k qoatre le nombre des g^niraux on mpeHJi/ea-
dants des finances; la France fot alors divisee eo qoatre ar-
rondissements on gin6ralit€s, Les pays d'eiatscooti-
nnerent seuls k nommer les agents charges dn recouvieman«
des impOts vot<^ par les assembiees provindales. Dana tous
les aotrea, les elxa tit^vinrent des offidtrs royanx, et ces pays
prirent le nom de pays d V/ec/toiu.
Cependant le tresor pubUc, qui etait ea meme temps la
tresor royal, oonservait le modeste nom (Tespargnet at la
ministrJB cdui d*argentier,
Francis 1** crea Toffice de Msorter de Vipargme eC cehd
derecevettf giniral des parties easuelles, Seine lecetenw
generaox fnrent charges de recuefflir les prodnita de tMM les
imp6t8; et tls rendaient compto aa treaoriar d» Fdpaigne^
FINANCES — nN&AL
449
Aoprte d« celni-ci on pla^a comme soireillant de ses aetos
un iniendant des ftntmeei. De eette inftitation utile aor-
lirenty sous le rt^e sniTsnt, les intendaots des Ommces qui
fumt dUblis dans les proTinces et, pen aprte, les surin-
tendants d'abord, pais tea oontrAleun g^ntenxy qui enrent
eoioite le gouvernement des finances.
Soos Henri II on institna dix-sept eommisxaires d^pariU
pour Vexicution des ordres du roi dans les dix-sept g6-
n^raiit^ aloraexistantes.
Henri TV supprima la place de snrintendant des finances,
d ^tablit an eonseil des finances, compost de huit membres.
La tentative ne (bt pas beureose; car UentAt il toifit h
Sully : « Je me sois donn^ halt mangenrs an lien d'on I »
Sully rempla^ qoelque temps aprte ce oomieil dllapi-
datenr, et purda la direction de la fortune pnbUqne insqo'^
la mort du roi. La surintendance des finances finit aveo
Fouquet. Son successeur Colbert prit le tKrede con-
trdieurgin^al des/inances, Louis XIV n'ayait pas touIu
quelenouTeaoministrepQt Jamais Atrecomptableetordonna-
tear, eomme lesanciens surintendants. An delk demille francs
lotttes les d^penses ^talent seolement eontreslgpite par
lui, le roi se rterrant de les signer et de les dfliTier en son
nom 9 afin d'exercer an contrite de tons les Instants sur
remploi des deniers pablics. Un eonseil permanent des
fin««<^<Hi ^dairait le contr61eur gto^ral de ses aTis.
Vad6e-Delessart fat le dernier contWMeur ^/kiML; TarbA
Ini aucc^da en 1791» avec le titre de mWiistre des contH^
huiions publiques. La Convention^ oontrairemeot k son
prindpe d^unit^ et de centralisation, partagea la direction de
la forttme publique entre les trois membres da eonseil des
finances et des reyenos nationaux. Mais le Diractoire rerint
k ronii^ administratiTe, et Faypoalt fnt nomm<,en noYembre
1795, ministie des finances, titie qoe tons ses sacoeaseurs ont
port^ depuis. Sous rempire,le miniature du t r^sor public
fnt distrait do minist^re des finances; il a dttf supprim^ de-
puis la Restauration. W.-A. DocuTr.
FINANCIER » celui qui manie les deniers de l'£tat
ou qui fait des operations de banqoe, de grandes affaires
d*argent. II se disait particuli^rement autrefbis de ceux qui
aralent la ferme ou la r^e des droits do roL On dit aussi
cip^rations Jlnaneiires , I^slation JlnancUre. L'^criture
finanMre est aneteriture en lettres rondes et fines. La Fon-
taine a dit :
Le sarrtier alnni en rhantants*ereiilait,
Et XefinaneUr ae pUignait
Qae les xoina de la Provideoce
WVaiaent paj aa roarch^ fait Tendre le dormir.
FINANCIERS (TMdtre), On a d^ign^ sous ce nom
no des emplais de notre sc^ne comiqae, qui comprend non*
seolement les gens de finance , mais les divers r^les dans
Jesquels la rondeur, le laisser-aller, une bonhomie francbe
et gale sont des quality indispensables. Le Lysimon du
Gtorieux est cite comme le rde le plus brillant de oet em-
ploi ; Tufcaret , de Le Sagie , Orgon et plusieurs antret per-
somiages de Moliire sent dgalement classes entre les/Snon-
eiers, Parfois anssi nn ton bourru , des manlires brusques,
•ont Tattribat de ce genre, oomme dans le Commandeur
da Pire de Families et dans tous les marins de notre an-
cientheAtre classique. Moli^re excellait dans cet emplol, qui
depuis a M teno par Bonneval, Grandm^nil , Devigny, etc
I>aiis le si^e dernier, Desessarts jona les financiers k la
ConiMie-Fran^ise aTec un succte dont les fastes dram*-
f iques nous ont transmis le soayenir. La nature sonblait
TaToir cM pour cette destination : sa rolondit^ physique,
texte fi6cond des plaisanteries si connues de son camarade
Dogaion, excitait, dte son enir^ en sc^ne, un rire que le
eofniquede son jeu,le naturel de sa diction, rendaient bientAt
plus flaUeur pour son talent. A une dpoque r^oente, Hichot,
ncteor plein de natarel et de v^rii^, a jou4 avec distinction
phicienrs rftles se rattncliant k Temploi deajSnanders.
OOMIff.
Wrr. HP. LA COIVVERS. — T. IX.
FIN COURANT, FIN PROCHAIN. Voyez Bocasa
(Op^tiotts de ), tome III, page 603.
FIN iy*AUTRUCHE. Voyez Duvbt.
FINDE NON RECEVOIR, exception, moyen
de proo6dore. An palais, on dntingue encore les ftns de
non proe^der et ies Jlns de non reeevotr. Les premieres,
Y^ritables eioeptions dilatoires, ne se rattachent qu'^ dea
nullity de forme, qui n*emptehent point llnstance de se
reproduire quand dies ont (A acyngtes. Les fins de non re-
ciToir portent sur le fond mteie de I'instance; et quand les
moyens pr^judidels qui les constituent sontadmis, IMnstance
ne peut plus se reproduire. Tetles sont les exceptions d' i n*
competence, de nullity d'asaignation, de p^remp*
tion , de p r esoripti on, et en gto^ral toutes les exceptions
connaes en droit sous le nom d^excepHons p^emptaires,
FIN DU MONDE. Voyez Mondi.
FINESSE. A ne PeuTisager que sous le rapport moral ,
la>fiies«e est une faculty ou plnt6t une quality qui tient k
la fois de la pte^tration, de la sagacity et de la rose. Elle
tient de la p^^tratlon, en oe sens qn'elle Cslt aperceroir et
reconnaltre comme die certains ddtails qui ^cbappent k
Phomme ordinaire; mais la penetration est quelqoefois ac-
ddentdle, et ne s'acqniert pas oomme la finesse : on homme
ne sera pas toujours penetrant; il ponrra etre toojonrs fin.
Au restOy la finesse ne Utt aperceroir que certains details
spedanx, tandis que la penetration les neglige pour oonsi-
derer les cfaoses en grand. Anssl M armontel a-t-il compare
la finesse k on microscope et la penetration k un telescope.
La finesse s*eioigne dela sagadte en ce sens que oeIle>d, qui
reside dans le tact de Fesprit, est moins siijetle k I'erreor ; la
finesse, au eontrdre, est plus superfiddle, et se trompe at-
sement ; cfle s'doigne de la ruse, car die n*est point offensire
comme die : sooTent la finesse oonsiste seolement k eTiter
des pieges tendus par cdle-d ; la ruse n^est que la finesse
Jointe k I'artifice. « La finesse, a dit La Brujbre, n'est ni
une trop bonne ni une trop mauTuse qnalite : die flotte
entre le Tice et la vertu. » « On ne se sert de finesse, ^oote
La Rocbefoucanld, qu'k defeat dliabOete. » La fiuMse des
femmes, de ce sexe qui ne pulse sa force que dans sa fai-
blesse, degen^ trop souvent en tromperic. Qu'est«ce qtie
la finesse de la diplomatic, sinen la perfldie pditique se eou-
▼rant d*on masqnede convention, one fonrberie manieree se
parant d'bn nom d'emprunt pour se lUreinnocenter ? Qu'esi-
ce que la finesse de tant dliommes d'esprit, dnon certaina
malice de bongoOt, oertdne maurdse bumenr de bon ton,
degenerant deiicatement en epigrammes, qa*on poorrait qua-
lifier de penchant irresistible k la satire?
Consider^ comme une qnalite de respritel des ouvrages
d'esprit, la finesse est encore la sorar de la deiicatesse •* dia
est le sentiflMnt d«i yerites que toat le monde n'aper^oit pas ;
la deiicatesse est cdui des convenances qoe toot le monde
ne sent point. On a dit, a?ee asset de ralson, que la finesse
etait la deiicatesse de resprit, et la deUeatesse la finesse de
TAme. Que de finesse n*j a-t*U point dans La Bruyere, La
Rocbefoucanld, MoUtee, Voltaire, La Fontaine? Dans les
productions llttenires conune dans la oonyersation , la
fiikesse oonsiste line pas eiprimer directement sa penaee,
maisli la laisser deviner. Elle s'etend anx choses piquantes,
au bttme, etc Alors Peplgramme s'en empare; et eUe ddt ,
poor rtesslr, en user a?ee la plus grande deiicatesse.
On appdie finesses d*ane langne see elegances les plna
exqulses, ses nuances les plus deiicates, les tours, les eUipsea
qui loi sont propres, les tons varies dont die est soscep*
tiUe , les caractftres qn'dle donne k la pensee par le choii ,
le melange , Tassortiment des mots. On dit dans le raeaie
sens ita finesses do style.
Les finesses eousues defil blane sont des finesses groa-
u6res, auxqueUes personne ne se laisse prendre.
FINGAL(Fui-Mag-Coul), p^re d*Osslan, vivail au
troisiteie siede de rere chretienne, et etdt prince de Morven
(ou Morblidn), provincederandenne Caledonia. 1* reddait,
ditron,liSehiia,qa*on place dans la vaiieede01anco»coMK
67
4S0
FINGAL — FINISTfcRE
d*ArQrle ( teoflse); etdans tootes ks parties de n^cosse da
f enoontre det niines et des caTenies ( voyez Tartide ci-aprte)
qui portent son noni. II doit son illpstration goerriftre sur-
toot k ses tuttes contre lea Romains en Bretagne, oil il en-
treiirenut sooTent desexpMitions poor en rapporter comme
Imtin de la dre et du Tin. Quo! qo'en disent Gibbon, Mac-
pberson et autres , il est trte-pev Tralsemblable qoe 1e Ro<
mainqu^OssiannoDune Corocou/ ait (M Caracalia. Fingal
Ma iouvent s'aventorerpariner Jusqu'en SuMe, en Irlande
et aux Orcades , pays qo'Ossian d^dgpe sous les noms de
lioeMingt Innislore et Vllin, Ossian c^^bre ^piMdiquonent
k mort de Fingal , sans donner de details sor sa Vie. II le
reprtente eomine le plus noble caractdre.
FINGAL (Grotte de). L'extr^it^ sud-ouest de lUe die
Itafra, Itraedes Hebrides, porte enticement sor des
'fasgtes de colonnes de basal te qui ont pr6sde 70 mitres
4PA^?ation, et qul^ d^criyant tous les contours du sol, for-
^ ment en rentrant trois grottes, dont la plus remarquable a
. 1^ le nom deFingal^ parce qu^mel^ende populairc
■^ M attribuait Fhonneur d'avoir scrvl de demenre au h^rds
duuit^ par les bardes; oe qui est fort pen traisemblable, du
. jesle. Si, en temps calme et k l*beure de la mar6e basse,
ta pcQt p^^trer dans la grotte en bateau , ou de cAt^, en
marchant sur les debris entass^s des prismes, cela devlent
ft peu pr^ impossible quand la met agit^ vient se briser en
bouillonnant contre les colonnades. Mais au seoll de la
gitRte le Toyageur Joult d^^ d'un magnifique spectacle. Que
foil se repr^sente un antre de 80 mitres de profondeur sur
.19 de liauteur, 30 de largeur, figurant k son entr^ nn gi-
^mtesque portail gotliique, et dont les parois, compost
4e colonnes verticales d'un seul jet , supportent une YoOte
lormie de prismes entrdac^ dans tous les sens, tandis qu'lls
iont dispose dans le fond comme un vaste buffet d'orgues,
41 Ton n*aura qu*une faible idde de la beauts de ce spec-
lade , k Peifet magique duqud vicnnent ajouter la douteuse
lueur de quelques rayons de lumiire qui pdnitrent dans les
iounenses prpfondeurs de la grotle et le muglssement de la
boule, qui se brise avec fracas contre le roc, puis njaillit
en tongues gerl)es d^dcume k cheque obstacle qu*elle ren-
contre. D* I^ADCCEOTTE.
FINI, adjectif qui signlfle d4iermin6, bom4, limits,
«t qui se dit suriout des fitres physiques. Les partisans des
Wes innies, s'icartant de la voie shnple de la nature et
4e la raison, ont pritendu que nous ne connaissions le fini
que par Tidte inn^ que nous avlons de Vinfini, \eflni,
iofrant eui , supposant Vinfini et n*itant qu\uie limitation
4e ridie que nous nous en faisons, les itres particuliers ne
flous dtant connus que parce que nous a^ons coascience de
fitre en giniral. Plus on rdflteliit It cette dtrange hypolh6se,
plus on la trouve opposie k TexpMence et aux lumiires
ilu bon sens. Saint Paul, au lieu dc nous dire que 11d6e
innfe de Virtfini nous rivMe les crtetures, nous ensdgne,
tu contra^re, dans son ipttre aux Romains, que « les per-
fediotts invisibles de Dieu, sa puissance dtemdle et sa dt-'
^itAU sont detennes Tisibles depuis la creation du monde
par la connaissance que ses crtetures nous en donnent »
Ifest par les idies particuliires que nous nous Aevons aux
jdte gteirales ; ce sont les divers objets blancs qui frappent
aotre vue qui nous donnent lld^ de lablancbeur; ce sont
les divers animattx qui nous ont entourte depuis notre en*
Csnce qui nous ont donni Vidie gtednde de ranimal. Sur
ceprincipe bien divdoppd, et non allteurs, reposent let
Inses d*un» bonne et sa&ie logiqne.
On appdle ^a/idmr/nieeelle qui a des homes ; nombre
ilnif celui dont on peut eomprendre et exprtroer la valenr ;
proffresiionfinie, celle qui n'a qu*un certdn nombre de te^
flMs, par q>|^tion k Uprogrtttim infinie^ dont le nombre
• de' termes peut 6tre aussl grand qu*on vondra. Nous n'avons
d*idtes distinctes et dlreclec que des grandeurs fifties; nous
Be connaissons Vinfini que par une abstraction negative de
Dotre esprit II est si vral que Pidde que nous nous faisons
de Vinfini n'esi point directe, mats purement negative, que
la denomination mime d*ii^nileprooTe. Cette dteMidnatioB,
qui signlfie nigatUm dufini, ui\ voir que nous oonoevoiis
d*abord \efirH, et que nous nenous devons ensuite k rtn- '
fini qu^en niant les hordes du fini.
FINI (Beaux-Arts), Lorsqu*un artiste commence un
oavrag^ lorsqull fidt son iba ucb e, it travaille avecpres-
tesse, et ne pense qu^lt Vdfet, 2t la disposition ginirale, saos^
s'occuper aocunement des ditails. Le peintre ne sfnqiiUits
ni de la brosae qu*fl tient I la main, ni dea tons qui soot
sur sa palette , nl de la pureti de son dessin. Le atahialre ,
aussi ne pense qu'Ala pose de sa figure. It. son moavemeai*
giniral , ma{s eii avan^ant son travail, Tartiste apporte pins
de soin^ prend plus de prteantion pour arriver k la perfection*
qa*il veut toujours atteindre^ il chercbe kfinir avec atten-
tion, soit enr^prfmant la fongue de son iniaginatioo, soit en
prenant tous les moyens posdhtes pour (Ure disparattre ks
tadies, les rugosltis qui pourralent diplaire aox yeux. Ctti oe
travail miHutieui, cette attention, ce dernier aoin, qd fait
remarquer le beau fini d*un tableau. An contraire, on ta-
bleau manque de fini quand Tartiste a nigligi ces denners
mioyens. n est inutile de dire que le fini doit itre en raisoii
de la dtuation dHm oyvcage. Ainsi , un tableau historiqoe
de 10 mitres n*a ancun h^ln d^avoir le fini que Hon re*
dicrdke,'que Ton exige dans un tableau de 40 centimitres.
Les bas-rdiefs du Partbinon, k Athines, n'avaient pas Je
mime fifii que la statue de TAmour grec et de la V^us du
Capitole. La Descente de Croix de Qubens ne peut avoir
le mime fini qoe les tableaux de Mieris et de Girard Dow.
Ce travail prideux et mimeminutieux n^est pas sans inoon-
vinient : qudquefds le pdntre qui s'y laisserait entralnef
n'obtiendralt pionr risultat qu'un oovrage lichi, sec d
frold. n faut done ivlter les excis ; car un tableau peut maii-
quer de fini , oy bien Titre trop. Dochbsne atni.
FINIGUERAA ( Maso ou plut6t Toumaso m ), ctiibre
sculpteur el orlivre , k qui qttdques auteurs attribuent Pin-
vention de lagravure sur cuivre , vivait It Florence vers
le milieu du quinaiime dide, et fut un des dives de torento
Gh iberti, sons la direction dequi II paralt avoir it^ em-
ployi k la construction de la seconde porte en bronze du
baptistire de Saint-Jean-Baptiste k Florence « qui fut coni-
mencie en 1425 et terminie en 144&. Une plaque de m^tal
qu^ exicuta pour I'iglise Saint- Jean de sa ville natale, et sur
laqudle se trouve nidlile couronnement de la Vierge Marie,
porte la date de 1452 , et ome aiyourd'bui le mnsde de Flo-
rence. Un hasard rayantconduitiprendresur un lingeinouill^
une empreinte de cette plaque nidlie, Finlgnerra itendit Ka
dicouverte en Tappliquant sur du papier, et, dit-on, iaventa
ainsi la gravure sur cuivre. Ce qu'il y a de certain, c^eat que
le cabinet des estampes de la Bibltothique imp^riak a
Paris posside une ipreuve sur papier, de la plaque en ques-
tion. II en existe ausd diverse^ reproductions en aoofre,
qui jouissent d*une grande cilibriti. La galerie de Flo-
rence posside aussi divers dessins k raquareDe da Flni-
guerra.
FlNISTEIl£ouFINISTERRE(Cap), Cflpo finisterre.
Cost le nom donniau promontoire formant Pextrimit^Dord-
ooest de I'Espagne, dans la province de la Conma (Gorogike),
ancien royaume de Galioe, le Promontcrhan Neriium des
andens, devenu cdihre de notre temps par deux bataflles
navales. Dans la premiire, livrie le 14 johi i745, one
escadre anglaise, forte dedlx-sept vaisseaux de Mgne, et
commandie par Pamird Anson , enleva une escadre Craa-
^ise de quatre vaisseaux de ligne et de dnq fMgates, ooi»-
mandie par le marquis de Jonqnlire, convoyant phiaiears
navires de la Compagnie des Indes Orientates et des Mti-
ments de commerce vcnus de la Martinique.
Le second engagement dont les eaux do cap FiaMdra fo-
renttimotns ent lieu le 9 juUlet 1905, entre one eandre
anglaise dequlnze vdsseaux, commandie par ramiralGal-
der, et une flotte combinie de France et d*£spagne, eouk-
mand<^ par les amiraux ViUenettve et Gravina. Qnalre
vaisseaux anglds fiirent dimAtiSy eC deux bitiments
J
FBNISTERE 441
piolBy tombte dai^ la (lotte angjaise, farent pris. Cette fob, | oi|^aiqaes qu'iU rec^ent des vidimes d^une den premikw
la champ de bataille resta aax Fran^. r^Tolutions du globe. Le FinUt^e se troaye ainsi diTisd en
FINISTERE ( D^rtement da). Fornix d*anepartie
de la basse Bretagno, U est boro6 k Test par lee d^partements
dea C6tet-da-Nord et da Mori>iban, au and ek k Toaestpar
rOc^an , au nord par la Manche.
Divia^cn 5 arrondiaaementa, dont lea chef lieax aontQuim-
per p Breaty CliAteaulin, Morlak et Qnimperl^ , 45 cantons,
!183 conimunea, il compte 617,710 habitants, enToiequatre
d^t^ao corps l^gialatif, forme la trolaitoiesubdlTislondela
siii^e dlTision militaire, fait partieda ▼uigt4roisitoMarron-
dissement forestier, est du ressort de la cour imp6iale et de
Taead^mie de Rennes, et lorme le dioote de Qaimper, suCTra*
^ntde Toor8.Son acadtoie oomprend un lycteet, dnq eol-
l^es communaax.
Sa superficie estde 666,705 hectares, dont 273,21 1 en tenea
labourables; 3 1 , 1 i 7 en bois; 266,573 en landes, p&ds, bruyires;
40,91 1 en pr6s; 4,525 en propri^t^ bftties; 10,035 euTignes,
p^^plni^res e( jardins; 3,668 en^tangs , abreuvolrs; 2,624 en
rivieres, lacs, misseaox; 2,069 en for^ts, domalnesaonprodac-
tifii; 28,495 en routes, chemins, places pobliques, rues; 447
en ckneti^KS, ^lises, presbyt^res , b&timents publics. Le
nombre des propri^t^ b&ties est de 90 ,020, dont 87,712 con-
sacrtes I^Tbabitation; 2,217- moulins, 4 forges et hauts foor^
maux ; 87 CdBriques et usines dhrerses. Led^partement paye
1,472,011 francs dlmpOt fonder.
[ Coamie IMndiquc son nom niodeme , cette partie de la
Brefagne fonne an sein de la mer le poste aranc^ de Tancien
contiiient. Qnelleque soit raire decent d'ob la brise s'^l^ye, les
Tagues d^Torantes ? iennent assaillir nos gr^es d^ham^;
et cbaqne Jour emporte un lambeau de lenr ceiature de ro-
clies. Ddcoup^es en mille festons, elles pr^senteotun nombre
infini de criqaes, de ports, de sailUes rocheuies; mille
^caeils montrent lenrs tfitea noires bien loin dans les flots. Dea
Ilea riolemment s^par6es de la terre ferme, des pans de
murs h demi cacbds sous les sables , des traditions de yillea
engioaties, tteoignent partout des progrtede I'Oote. Holo-
cauate vou^ pour I'Europe , FArmorique s'amoindrit sana
-oesae sous T^reinte des flots. Les deux polntes du Rax et de
SaiDt-Matthieu , conune deux antennes de granit , 8*avancent
au seia des mers, et soutlennent leurs- premieres attaques.
Le» roches de schistes, moins r^sistantes, ontoiM^ sous
Tellbrt , et la yague se crease au milieu d'elles la rade de
Brest et la bale de Dooarnteax. Un dernier chaloon da Mte6-
bom, enfant perdn des montagnes Nokes, s^ie oes deux
basains, et prJsenta ses flancs quartxeax k routrage des con-
rants. Lorsqoe les flots du Gtf(/Si^eafft, repoass^ par le
Noayeau Monde« et gonlMs par les orages de Pouest, se ronlent
TerB nous en yagues mena^antes , le oolosae immobile yoit
Icor rage expirante burner en yain aar ses noirs oontonrs^
^ da adlien des toorbillons de yapeurt qu'ils yomisseni
dans I'air, sea flront chauye se dresse de 100 metres au-
dessua des fnreurs de rAtiantiqae. D'un bras , 11 abrite oon-
treses yiolences et folt yiyre de ses bienfkits un peuple de
paayiea ptebeors; de Tautre, ohargft par Vauban d'on bra-
celet de oanona, il prot^ les yalsseaux de guerre de la
FraDCo. Comma one borne Memelle an pouyoir de TOcdan,
ae desaine daaa le fond de la presqu^le le Ranbras, aux
fonnet grantee; g^nie tut6laire, una couranne de nuage se
d^liloie sorsatftte, et dddaignenx da flot qui rugit^ ses
pieds, II lalsse trainer sur la gr^ye son manteau d*ajonos. Le
Ranbcas est an des points coiminants de TArmoriqae.
Denx diatnes de montagnes, k pea prte parall^es, parta^
gent le ddpartement sur toote sa largeur. Les montagnes
d'Arte prenaent nalsaance an fond de la rade de Brest i
eoureift yers Test , et leur plus grande ^l^aHon , an sonmiet
do Saint-Mlebel , n'excMe-pas 400 mMres. Les montagn«is
ffoires oommencent lla poiole du Rax,' se dirigent anssi
dans la direction de Test, et n^atteignent pas plus de 350
metres au-dessua du niyeau des basses mardes. Les schistes
aigileiix dont ces montagnes sont fornixes possMent ile
cnndtt riebeiiei minifales; et Ton leconnatt dans las d^ris
trois parties bien distlnctes, nne yall^ centrale, comprise
entre les montagnes, et denx plateaux diyersement incline t
run, dont le sommet est form^ par Tar^te des montagnea
Noires, plonge au sud yers i*Oc^an ; Tautre, appuy^ sur les
monta^Des d*Ar^, a^abaisse au nord vers la Manche. N'allei
pas croire, eq»endant, qu'une pente ^Ic vous conduise
du Saint-Michel au riyage. Le relief quo pr^i^ente le sol
n'est partout qu'une suite d^asp^t^. Devaat yous, too*
jours una coUine quML Cuit grayir ou descendres ses flanca
sont creos^ de ravins ; una coocbe l^^ de terre y^^tale
n*a pas toujours recouyert son cir&oe de granit, et ^ et 1^
de blancs rochers de quartz, comma des spectres couyerls d*
leurs Unceuls, surgi&ient k trayers les bruy^res. arides. Un
ruisseau toumep^niblementles sinuositte do yallon, gcandil
k trayers mille obatacles ; et quelqu^-una de nos torrents oat
usurps le nom de riyiire ayant de se perdre sans retoor,
Leurs bords,e8carp6i, couyerts de bois, ou taiU^ dans le ro^
pr^ntent k cbaquepas des contiastes yari^ de sites gra*
cieox ou saayages. Pendant la belle saison , leurs eaux m
d^robent sans bruit sur un sable ^tincelantde micaj mii§
lorsque les pluies d'hiyer oommencent k sulnter des yebMi
de la montagne, k IMtroit dans leurs riyes qu*elles rongantf.
elles s*<Uancent turbuientes an milieo des troncs d'arbras et d^
blocs ^normesqu'elles roolent pde-m6le dans leur fuite ddHNv*
donn^
Le cours d'eau le plus important du Finisttee est b Hr
yi^re d'Aulne on riyi^ de la Peur, Ella prend naissance k
la limite orientale do d^partement, arrosa la bassin comprin
entre les deux cbatnes de montagnes , et se Jetta dans la
rade de Brest k travers una gorge de 100 mitres de profon»
deur. Elle revolt dans son lit lout ce qu*il y a de torrenCa
dans cette partie centrale ; at ses eaux , gonfl6ss aprte chaqua
orage, allaient naguire iMurter an basard les yastes parois
de rochers aa milieu desquels s'est oaverte sa route tor*
tueuse* Maintenant , an lien de cette fougue ayengle k trayers
des ^cueils blanchis de son toime , elle s'ayance grayement
d*6eluse en telose et suit partout entre denx talus parallelei
una marche calme et digne. An brnit confbs des galeta a sue*
e6dA U yoix nniforme des casc;ades industrielles; et rien na
manquarait k ca bean canal , qui joint les deux boots de la
proymce, a*il ayait rendu la nayigation possible. Les autres
riylftres du Ffaiisttee s'^happent encore Ubres du load da
leurs raylnes ; et d^ordinaire quelques bourgades out profits
du Wenfait de leurs eaux. Sur le yersant mMdIonal des mon«
tagnes Noires, Qulmperl^ s^^ve an confluent dlsoleet d*EXi6,
Le Ster et I'Odet marient leurs flots k Quimper, et et yont
ensemble les porter di rOcdan, Le plateau du nord est sllHm«
n^ par plusiears roisseaax, dont les plua importants sont le
Bosseyn et rfiom. Tantas ces riyiires d^pouillent prte de
leur embouchure leor caractire de tioleaoa. Le flux de la mer
remontelideax ou trois lieoes dans les terres, et pennal k
leurs eanx de s^Hendre k False snr nn lit plua oomomoda. La
point oi la banteor des mardes, laissant encore remonter
les nayires, a oess^ d^'fttra an obstacle anx commanicatlona
des riyerains, paralt ayolr d^dd^ de la position de praaqna
toutesnoayiUes. En jetant les yanxsnr la carte, onestirapp^
de yoir comme chaque petit centre de popnlaUon est pigoor
reusement d^termin^ par les formes du pays qui I'antooro^
Dans la pfadne, Thomme abientdt bris4 lea entrafres qua la
nature lui donne et conquts lea moyens de r^er sur elle.
Au sein des montagnes^ II n*est plus qu*an jooet sous sa
main |iuissante, un i-propos de.fdus dans ce monde, dont
les pit>portions Ttoaseat; et sa Adblease aeplie timidement
aux exigences de cliaqne locality*
Les communications commodes ne farent oayertes en Bra^*
tagnes que par le due d*AiguiUon , et noa arri^e-grands*
pires n'ayaient jamais yu de grandes rootas. L^agricultane
est la y^rilahle et presque la seule Industrie de nos contrNn
Le yoyageur ae sonpfonne gnto, en trayarsantnoa laodea,
lea trteoia agriooles da nos eMes. Qnll s'appracbe da ep
47,
453
FINISTfeRE — FINLANDE
beni* 0 J la mar a dot^ de rieheues nouvellet lesen&nts d^sh^
rii^s d*uiie terre ingrate , 11 Terra le sol se eacher sous lea
^18 de froment et lea gras pAturages. Qo^ii aurmoate aes
pr^ventiona tt daugae interroger le vieux laboareur qui ,
de p^ en fiU , se tratne dans rornitee de la nmtine , H iai r6-
pondra qoli retrouve aprte la moiaaon Juaqu'lt Tingl^deax foia
la aemenoe qa^ii eoaerre , et son modeate encloa n'envie rien
aux plaa bellea eoltures de France. Le Finiattre ^aoge
Texc^dant de aea graina poor des Tina de Bordeaux. 11 noorrit
40,e00 j&menta pouUnidrea; et 10 ^ il ,000 clieTaux, plna
renommtepoiirleiiraobridt6 patiente et leur Tigaeor infoti-
gable qoepar dea formea dl^gantea, aont achette toua les an&
par dea maquignona du Poitou et de la Normaadie. Nona
exportona en outre dea beatiaux, te toQea, du poiason,
do beurre, des ardoiaea. Tons lea objeta de luxe noua aont
encore apport^, qooiqoe rindnstrie prenne cbaque Jour
quelqne d^Teloppement. Noua aTona dea moulina h papier,
dea manufactures de poudre, de poteriea et de briquea. Dea
lerrainaque la mer aTait euTahia sont reconquia sur alle. Plu-
aieura machines k Tapeur aorteut d'une lisine de Landemau ;
et le cultivateur ^nn^ demande quelle force Inconnue fait
Toler aur lea flota oes naTires d^pouUlte, «n d^pit dea oou-
ranta et des oragea. Dea mineraia de plomb et d'argentaont
exploits prte do Hudgoet
On court bien loin de la patrie cbercber dea impreaaiona
nouTeUes; on ae preaae aux pieds des Alpes, autour dea
caacades de la Suisse, dans les grottea de Capr6e, et per-
sonnen'a to noa grottea, plus belln que la grotte d'axur, ni ces
gr^Tea escari)^ que TOc^an d^Tore, ni la cataracte de Saint-
Dabot Personne ne Tient interroger ce recoin isoli de la
terre, mMaille bientdt edacte de peoplea qui n*aaront plus
de aouTenira dans la m^moire dea liommes. Et cependant,
depuis ces flots irritte, qui frdmissent encore comme autre-
fois autour du btfceau de Tenchanteur Merlin ( i'tle de Sein ),
jusqu*^ riiumble demenre du premier grenadier de France
( Carliaix ) ; depuis les pierrea ^igmatiques de C a r n a c , Jos-
qo*4 la caTeme du Dragon de Saint-Pdl (dana llle de Batz,
partout de Tieiilea traditions et de Tieux monuments, des
d^ris de tours ffodales , d^abbayea d^sertes , de d o 1 m e n a
bris^, et parmi toutes ces mines, Tbabitant de nos campa-
gnea, ruine TiTante des temps fabuleux de la Gaule.
Louis dbCarh^.]
Le gibier abonde dans le d^partement du Finist^re; ses
bois renferment dea sangliers, dea loops, des renards, et
d'aotres animaux aauTagea. Les Clangs sont poiaaonneux; la
ptehe est abondante sur les c6tea ; lechtoe, le h6tre, le boo-
lean, le cbAtaignier aont lea essenceadominantes dans les fo-
rftts; le laorier, le figuier y Tiennent en pleine terre. Le r^-
gne mintol y produit du plomb, de la bouille, du granit, do
porphyre, de la serpentine, do quartz, de la litharge, du
«inc, du bismuth, des pierres caicaires, dea marbres, des ar-
doises, de Pargile blanche, du kaolin, etc.
L*agriculture y est arri^rte; on y r^colte desc^r^es, des
pomroes de terre, des pommea que I'on conTertitencidre. On
y fl^TO beaucoup de cbeTaux, de b^tea^ cornea, de pores et
de moutons ; I'^ucation des abeilles y produit des rteultats
aaaez notables.
Onq routes imp^rialesetonze routes d^partementales sil-
kmnent le Fhiist^re, oh Ton compte 30 porta de mer, grands
ou petits.
Parmi lea locality remarquablea, nous citerons Qui ni'
•eryClieMieudu d^partement, Brest , Morlaix, Lan*
dtrnaUy Quimperli, et Chdteaulin {Castrolinum) ^k
M kilometres de Quimper et k 559 deParia^ aTOC 2,594 ha-
^tants; cette petite Tille est le ai^e d^une soua-pr^fecture;
elle est situ4e dans un Tallon pittoresque, sur TAulne et le
«:anal de Brest k Mantes; lea rumea du chkteau b&ti en Tan
1000 par Bud<^, comtede Comouailies, le dominent. Con^
tarneau , chef-lien de canton , k 20 kilomktres sud-est de
Quimper, et 551 de Paris, compte 2,353 habitants; Concar-
neau fut pria, en 1373, par Du Guesclin, qui en passa 1^
ivnisoii au fil de T^p^ ; le Tk»mte de Rohan, en 1489, les
proteatanta, le 17 jauTier 15S9, s^en emparkrent aossi ;l«f ca
ttioliques en chasskrent ces demiers le mkme jour. Conesr
neau eat d^fendu par un fort et d^andennes moraiHes; c'ett
on bon port pour des naviread^un petit tonnage. Pont-VAtM^
chef-lien de canton, k 18 kilomktres aud-ooest de Quim-
per, compte 3,810 habitants ; U y a un port d'^cbouage stk
200 mktres de qoai en ma^nnerie et 2 cales. Le Congttd,
chef-lieu de canton , k 28 kilomktres de Brest et 628 4e
Paris, a^, dana les temps, une Tille maritime importaala;
lea Anglais la d^Taatkrent au quinxikme aikcle ; on y Toit
encore quelqoesmaiaons gothiqnes, les seulesqui lurent^par-
gnte dana le sac de la Tille; Le Conquet ne a*est pasrdev^
de ce d^sastre. Saint'Pdl-dt-Uon , chef-lieu de canton, i
20 kilomktres de Morlaix, est one trks-ancienne Tille, doat
on fait remonter la fondation a une ^poque ant^rieore so
chriatianlsme. Les principaux chefs dela Bretagney tuireot,
en 645, uneassemblte solennelle. Cette Tille, qui a pour port
Roecofr, ^tait autrefois si^e d*evteli6et capitate duLtenais;
die compte aujourd^hui 7,059 habitants, et fait un com-
meree aaaez considerable en productions agricoles et ma-
nnfachirte, chcTaox et bestiaox du pays.
Wi^^'Ouesiant apparlient aussi au d^partement da
Finistkre, ainsi que l*fle de Bats^ situ^ dans la Mancbe, a
35 kilomktres de Morlaix, et dont la population, toute mari-
time, s*dkTe k 1,132 habitants seulement.
FINLANDE9 enfinnois Souomenmaa,c ^esl-k-dire pa)i
de maraia, grande prindpaot^ r^unie k Tempire de Russie
depuis la paix conclue en 1809 k Freileriksiiamm, mais
qu^une legislation particolikre, une administration distincte
ix diTera priTil^ges en dltferencient sons toua les rapports.
En 1811, le lam on cerde de Yiborg, incorpor^ depots 1721
k la Russie, fht de nouTeau rduni k la Finlande, dont la so-
perticie totale se trouTa ainsi port^e k 4,788 myriamklres
carr^s. Cette oontr6e est Tun des pays de la terre les plus
richement arros^a. En effet, tandis que les laca y occopent
line superficie de 7,257,000 tonneaux ou arpents de pays et
les marais et mardcages 35,095,000, au contraire les col-
lines et ddTations sablonneuses du sol n^en recouTrent que
7,680,000, les foreta de haute futaie que 22,744,000, et la
terre arable aTec les p&turages seulement 3,335,000. U n*y
existe pas du toot de montagnes, et on ne trouTe d^^i^va-
tions un peu considerables du sol qu'en Laponie, oO k
Peldoivi atteint une altitude de 666 mktres et VOuncstun"
tour 643 mktres. Toute cette contr6e est traTerste par le
Maanselkx (c'est-k-dire dos du pays ), succession non in-
terrompue de collines sablonneuses, qui, continuant d'abord
sous le nom de Lapitountourit, la crete roclieu^e de Ja
NorvkgeettraTersant la Laponie jusqu^k Talkounaoici, sur
les frontikres russes, se prolonge k partir de ce dernier point
au sud le long des frontikres jnsqu^a Jonkerinkivi, et de la
k Tooest et au sud, en s^parant la Bothnia orientale de la
K a r e 1 i e, de SaTolaks, du pays de TaTast et de Satakounta ,
s'etend jusqu'au goife de Bothnie^ aTec une hauteur moyenne
de 100 k 200 mkhres. Le Maanselkse, en decrivant ce par-
cours, euToie dans la direction du sud diTers embranche-
ments, qui diTisent la Fmlandeen dnq prindpaux systkmes
hydrographiques : t** ie systkme septentrional, comprenaot
le grand lac d*£nari, qui se dechai^e dans lamer Gladale, par
le Patsjoki; 2® le systkme du nord-ouest ou de la Bothoie
orientate, renfermant le bassin central du lac d^Ulea (On-
lonimrvi) et les fleuTes appelds Tbntiq/oKki (il aertde froD
tikredu c^te de la Sukde), Kem\ioki (son parcours est de
46 milles de Sukde) et Ouloujoki (serTant de dedtarge ao
lac d'UUa); Z^ le systkme du sud-onest, renfermant le lar
central de Pyrhxjaervi , leqoel re^it les eaux d*un grand
nombre de lacs d'importance moindre et se jette dans le golfe
de Bothnie, par le KoumO'Elf; 4° le systkme du centre, aTec
le grand bassm du Paijaune^ qui se jelte dans le golfe d«
Finlande, parlekymyoki ( Hymmene'Klf); h** enfin, le sys-
tkme oriental, qui a plus de .SO milles de devdoppement , ct
dont Ic lac centrul, appeie Enonvesi, aprka aToir regu les
eaux d*un grand nombre de laca plus considerables da noid
FINLANDE
46t
et 4u nord-tti, se jette dans 1« c^l^bre lacSaima, A son tour ,
ce dernier le diverse dans le Ladoga, par la chute d*Imatra,
httita da S8 mMrea. Pour mettre oe systtaie hydrographique
en eommuBicatioa direde aveele golfe deFinlande, on a oom-
mene^ en 1844, aox Araia de la Finlande, la oonstmction du
canal de Sabna, d*un d^eloppement tot^ de 6 miUea de
SoMe, entre Willmanstrand etViborg, qu'on espftrait pou-
Toir temiioer dans le eonrant de la prtente annte 1S&4 , et
qai a dO I'ttre, k moina que la guerre actudle ne adt ^enue
paniyser lea granda traTaux poblica.
D*aprte le recentement de 1S50, ta population totale de la
Finlande a^dl^re k 1,636,915 b^itanta. Sur oe nombre,
1,462,371 Finnoia, enfiron un millier de Lapons, 125,000 Su6-
dois (Fiolandab)y 400 Allemanda et 1,000 Boh^iens,
par ooos^uent 1,569,771 indiTidua, se rattacbaient^ r£gliae
hithdrienne ; r£gliae grecque comptait pour adbireota
8,000 Ruiaes et 39,144 Finnoia r^partis dans lea ten de Yi-
borg et de Kooopio. La population a^accrott en moyenne
chaqoe ann^ de 19,000 indWidua, c'est-di-dire de 1,28
pour 100. Lea 32 TUtea^ dont 20, aitueea aur lea golfea de
Botbnie et de Finlande, aont des porta de mer et dea placea
I decommerce, oomptent ensemble 107,892 liabitants. L'agri-
' culluro eat la prindpale Industrie de la Finlande; on y r^
oolte annndlement environ 2,500,000 tonneaux de aeigle,
1.600,000 t d*orge, 800,000 d'avoine, 22,000 de Aroment,
15,000 de bl6 noir, 16,000 de poia et 1,500,000 de pommes
de terre. L^^I^ye du b^tail donne cheque annte 25 millions
dekilogrammeadebeurre et 2,000 quintaux de laine. Le goii-
dron et les planches, prodults des for61a et oonsUtuant avec
(a cbaase et la p^che la prindpale richesse du pays, troavent
lurtoQt des d^bouch^ en Angleterre. Le rigne mineral ,
quoique pr^ntant des indices de cuivre, de plomb et de
qudqoes autres mdaux, a^t^ fort n^Ilg6Jusqu*k ce jour.
Cependant, dans cea demiers temps on y a entrepris Tex-
ploitaUoD de diveraes mines de fer. Les argilea k porcelaine,
les marbres et lea granits sont presque les seuls mln^raux
doDt riodustrie finlandaise alt su tirer parti. Si le luxe felt
qoelque jour un plus grand emploi du granit, c*est k la Fin-
lande qullderra demander cette mati^rede aonnouveau be-
toin ; aocune autre contr^ n*en foumurait d^ausd bean. Dans
ceioi-d le fddspath rlTaUae aTec Topale, et le bleu du lapis
qu'il contient n^'est pas surpass^ par celul que Ton tire de
TAsie pour la fabrication de Youtre-mer, Les 140 usines
•'i/rorentesqu'oii compie dans le pays repr6sentent ensemble
in capital d'un million de roubles d^argent. La navigation,
gfncraicmenlfuriactife, avail employ^ en 1850 : 457 navires
iaugeant 51,764 lasts, etportant6,041 marins. Aquoi ilfaut
eocore ajouter 10 b&timents k vapeur, 927 barquesemploy^
Ju cabotage, jaugeant 25,000 lasts et mont^ par 1 2 1 3 hommes
d'^uipage.
Sous le rapport administratif, la Finlande est aujourd*bui
<livis<^ enbuit ten ou cerdes, k savoir : 1® Nylandl^ avec la
caprtale detente la prindpaut^, Helsingfors.et 160,252lia-
bilants; V Aha-Bjameborg avec Aland ^ TandenneFin-
iuide proprement dtle, et Satakounta, population : 292,098
habitants; 8* Tawastehus ( en Su^dois TawastUmd; en
£naois, Houmeenmaa) , avec 152,256 habitants ; 4"" Viborg
(Kar^e du and ), avec 237, 01 1 habitants ; 5** Saint-Michel
(Savolaks du sod), avec 148,039 hab.; G<> Kouopio (Savo-
^Lsdunord et Kardie, en finnois Karjala), avec 196,155
hab. ; 7** Wasa (BoUinie du sud-estet Tawastland du nord),
&vec 257,824 hab.; 8*" enfio, Vleaborg ou Kqjana (toote
la Laponie et la partle septentrionale de la Bothnie orien-
tale, en fiinnois : Pohjanmaa et Kajanien)^ avec 157,010
habitants. Sous le rapport ecd^iastique ces cerdes sont plac^
>oas rautoritdde trois ^v6ques (Abo, Borga, et Kouopio),
tvec des consistoires dont rd6vent les 214 paroisses. En
^\ d^^tabllsscments dMostructiou publique, il existe k
Helsingfors une university dont les cours sont suivis par en-
tiroQ 600 ^ludiants, et dont Abo avait ^t^ le ai^e Jusqu^en
is29, 5 gymnases, 32 ^coles d^mentaires du premier degr6
^ 12 du second degr^« SmaisoDS d*6ducaUon pour les lilies
et une ^oole milltalre ob Ton compte 120d^ves. L^autoritd
admhiistraUve sup<Srieure de la province est le $inat de
Finlande, compoa^ de 16 Indigenes, nomm^a par l^empe-
reur et pn^dte par le gouvemeur g6n<(ral de la Finlande.
Tousles jugements ettoutes les decisions administratives son!
rendus an nomde Tempereur. Le gouvemeur gdn^ral ou smi
adjoint estcbarg^ conjointementavec nnprocureur de veiller
an maintien et k Tex^ution des lois; et c*est loi qui com-
mande lea troupes stationndes en Finlande. Les revenue de
la province, qui s'divent k environ 2,500,000 roubles, dd«
passent les d^penses d'environ 800,000 roubles, et oet ex-
cMant est employ^ It des entreprises d^otilitd publique.
Consultex Rein , Description statistique du grand ducM
dt Finlande (en allemand. Helsingrors, 1839); le prince
Gallitzin, Notes reeueillies en i^is pendant une excursion
de Saint'PUershourg d Torhea (Paris, 1852).
Ce fut soas Gustavo IV que la SuMe perdit la Fin-
lande. La population n'opposa point de r^stance k la con-
qu^. L'annte su6doise, mdcontenteet dtooraliste par le&
extravagances du rol, manquaitdes ressoarces ndoessaires.
Sveaborg et la flotte furent livrds aux Russes par ungto^
ral qui sacrifia sa patrie k son animosity centre Gustavo ;
peut-6tre ne croyait-ilpas,du reste, que I'ennemi retiendrait
cette forteresse k la paix. Mais la Rnssie envahissait la Fin-
lande pour r^jouter 5 ses autres provinces de la Baltlque, et
Jusqu^a ces demiers temps die poss^ait les deux tiers de
cet immense littoral , dommant sans rivalttd dans une mcr
oil le Danemark et la Su^e sont trop laibles pour y con-
trel)alancer sa puissance.
|La SuMeressentit vivement, en 1808, la perte de la Fin-
lande k la suite des bouleversements caus^i par Tuisatlable
ambition de Bonaparte, perte qui PaiTaiblissait rtellement
sans augmenter tea forces de la Russie. Les Finlandais, qui
n^avaient Jamais pu devenir Su^ols ni s^attadier k un gou-
vernement qui lea traitait pourtant avec un extrtoie bien-
vdllance, devaient 6lre encore moins dispose k sMdentifier
avec lea Russea : dans tous les temps, lis se regarderont
comme strangers k Tempire qui les poss^de par droit de con-
qu6te, et seront tent^ de dire au tsar ce que Torateur des
envoys scythes osait exprimer dans son dtscours au con-
qudrant mac^onien : « Quelles que soieutta grandeur et ta
puissance, personne ne vent souITrir un maltre qui ne soil
pas de sa nation. • L'esprit national exclusif des Finlandais
a r^isld jusqu*li pr^nt k toute influence eitdrieure, ct \T
entretient dans ce pays la division entre les families d'ori-
gine difEdrente des munitids implacables , pcrpdtue les as-
sassinats et les vengeances h6r^ttaires , a peu pr^ comme
dans la Ck>rse. Cependant, llnstmction avail fait en Finlande
autant de progrte que le comportent la nature du pays, Tiso-
lement des habitations, le petit nombre de villes et leur
faible population; runiversit6 d'Abo, fondle par la reine
Christine, dont la m^oire sera toujours ch^re aux lettres
et aux sciences, avdt n^pandu des connaissances dans
toutes les classes ais^, et formd des savants distingue :
il sera done tr^s-diffidle de changer Tdtat moral d'un
pcuple parvenu k ce degrd de dvilisation sans que son
caractfere aitdtd modifid senstblement. L'empereur Alexandre
et ses conseils ne Tignoraient point, lorsque aprte la con-
qu6te de U Finlande il fut question d'organiser cette
noiivdle province de I'empire ; cependant, on eut soln d'y
laisser tout ce qui n*6tait pas absolument incompatible
avec les lormes du gouveraement russe, alin que le ctian-
gement de domination pflt s*accoropIir sans froissemenl
trop pdnihle. Le r^me municipal fut conserve ; la pro-
vince fut rdtablie dans son ancienne grandeur par I'adjonc-
tion du gouvernement de Viborg; les lols suMolses con
tinu^rent k r^r la nation. Mais le stdge de Tadmlnistratioa
gdndrale fut transf(^r6 d'Abo k Helsingfors, plus k porlte de
Siiint-Pdtersbourg et surtout de Texcellente forteresse de
SvtNihorg, toujours hien pourvue (Kune garnison ''usse. Dans
ces derniers temps, rcniperour Nicolas serait,dit-on, rcveuu
sur plusieurs des concessions accorddes k le Finlude : h
4M
FINLANDE — FI>NOIS
couure serait devenue plus dure contre la langue finnoise ; '
des lev^ d^hoiiiines auratcut €16 faitea malgr6 rexemption
de recnitemeot donn^ par rempereur Aleiandre; en&Up U
aerajt questloa de disaoadre le stoat fiolandais. La Fin>
landedoitjoaer on eertain r6le dana la guerre actuelle; on
a parM de la rendre k la SuMe si les ^TdnemenU permettent
de Parracher k la Ruasie. Et cependant, tout considM, les
Finlandais ne de?raieiit pas mat^eUement a?oir k se
plaindre du sort que la Ruasie leur a pr^par6. Sous une pro-
tection plus poissante, leurs relations oommercialcs sont k
la fois plus dtenduea et plus faciles. La SuMe avait appr^
fiends d'y rendre lea communications trop (r^quentes en
constniisant des routes dans Tint^eur; le gonvernement
russe est au-dessus de cette defiance, et des routes mill-
taires trayeraent sa nouTdle proTince^ comme autrefois la
puissance romalne fit multiplier ses voies aurtoutel'^tendue
ie sa domination. YoiU desamdiorationstrte-rteiles; mais
cela, noua le savons, ne rend paa la nationality t Fsbht. ]
FINLANDE (Golfe de), partie de la mer Baltiqne
bom^ au nord par la Finlande, au sud parrEsthonie
et SainUP^tersbourg, d*une ^ndue d'enViron 42 myria-
m^tres, sur une largeur Tariant de 17 kilom^trea ^ 110. La
navigation de ce golfe (est aussi difGdle que p^rilleuse, k
cause des nombrenx bas-fonds et bancs de sable qu^on y
rencontre , particnliirement entre Cronstadtet Saint-P^-
tersbouig, ainsi qa^k cause de la ceinture d*teueils et de n>-
cbers escarps qui bordent de toutes parts la c6te de Fin-
lande. Ces dangers s'augmentent encore au printemps, et
souTent mtoae en automne, par suite des ^normes masses
de glace que les diffiirents fleuves de la Finlande, et surtout
la Newa, d^Tersent dans leseaui du golfe, longtemps aTant
ou aprte le moment od une <&pais8e couche de glace recouyre
sa surface tout enti^re. Le premier tiers du tnget de Cron-
stadt k Hogland offre surtout tant de dangers, que les pi-
lotes doivent constamment yeiner It se guider d*aprte les
balises dont il est ordinairement parsem^, mais que T^
paisseur des brouillards du Nord n^empdcbe que trop souTent
d*aperce?oir. Llle de Hogland s'^l^ve du sein des flota
«omme un immense bloc de granit, et avec ses formes gi-
gantcsqucs oflre Paspect le plus imposant. Tout autour sont
ranges les lies de LaTensaari, Penisaari, Seskttr, le grand
et le petit Titters ; la demite est celle de Cronstadt Le golfe
de Finlande est une des parties de la Baltique lea plua fr6-
<|uentto. Le commerce immense dont Saint- P^tersbourg est
le centre attire cheque annte dans ses eaox des miUiers de
bAtiments de toutes les contrto de I'Europe et mtoie de
TAm^rique ; ce monvemeot s'accrolt encore de toute Tacti-
Tit^ des Tilles maritimes on conunerciales situto k pen de
distjince, conune Hapsal, Baltischport, Reyal et Koonda
en Esthonie; Narwa, Tiborg, Fredericksbammi Lowisa,
Borga,Helsingfora, EcluuesetAbo en Finlande. Presque
toutea ces yillea ont d*esceUenta ports ; Reral , Cronstadt,
RuotzinsalmiouRotacbensalm, prte Kymmengard etSrea-
borg, pris Helsingfora, serrent de stations ^desescadres
enll^res de la flotte russe. Cea porta soot tous dtfendus par
d*exceUenta ouTragea, et qaelques-uns par des forteresaes de
premier ordre; les pina importanta sont les ports militaires
<ie Reval, de Cronstadt, de Rotschensalm et de S?eaborg.
Le golfe est pounni de vingt pliares, dont onae bAtis sur lea
c6tes et neuf au milieu de U mer, sur lea rochers dont elle
est parMm^. De nombreox bateaux k vapeur, dont lea un:
mettent les proTinces rusaea de la Baltique en communfca
Cion aTec TAllemagne, la Scandinavia et ie reate de TOoci-
dent, et dont les autrea, employ te au cabotage entre lea princi-
paux ports des dedx cdtes, sillonnent Incessamment les eaux
du golfe de Ffailande et oontribuent sioguli^rement au mou-
vement d'aniroation extrtoie dont il est le tli^tre pendant
les mols oil la navigation est libre.
FINXMARK, c'eat-l^dire Marche finnoise, extrteut^
septentrionale de la Norvige el aussi de TKuropc, for-
mant un bailllage partioullcr, celtii de la Laponie tiorv6*
^nne, le compose d*un ^troit pays dc cOtes de la nature I
des plateaux , avec une d^vation moyenne variant sntra
3S0 et 700 metres, mais traverse par des nu>ntagoes ooo-
vertes de glaces et de nelges ^ternelles, tebancr6 en outra
par une innombrable quantity de bales onfiords, et dont b
pointe est dans la direction de la mer Gladale, ob ses rivaga
sont bord^ de roebers horriblement escarpte el d^one ceia-
ture dlles de mtoae configuratfon. Les bales Im plus ooa-
sid^rables sont ks /lords d'Alten, de Parsanger, <k Tana ct
de Waranger^ et les fleuves les plus importanta FAlten eth
Tana.
Le dimat, quoique n^^tant pas ausd exoesalYement froid
que dans d^autres r^ons plac^ sous la mtoie latitude giiH
grapliique, et cela k cause de Pinfluence adoudaaante qo*t
exeroe POc^n, qui se trouve Ik libre de glaces, n^ est p»
moins tr^-froid et tr^rude. Ced a*applique sortoot aa
cap Nord d'Europe, situ^ par 71* 10' de latitude sepln-
trionale, dans llle de Magerce, dont les c^tes pr^sentent les
^hancrures les plus tourment^, eaftce du cap Nordkja
ou Kynrodden, point extreme de notre continent au nord.
En cet endroit le soleil cesse d'etre visible k partir de la
mi-novembrejU8qu*k la fin de Janvier ; en revanche, depois le
milieu de mat jusqu'k la fin de Juillet fl ne disparaft jamais
de Phorizon. La temperature moyenne du court ^t^doot oa
jouit est de 5 degr6s R^udAir. Ce n^est qu^en aoftt que
disparaissent les dernl^res ndgea; I ce moment a'^panooxft-
sent lea fleura de ce dimat l^r^il, et d*innombrables es-
saima de cousins qui couvrent le sol. Les femp6tes dliiier,
dont la violence d^passe toutededOlption, y sont bienplus re-
doutaUes que les f roids de cette m^me salson, dont la temp^
rature moyenne est de 4® R^umur.
Le renne et Pbermine aont les seals quadruples qu'on
rencontre k V€Ui sauvage dans Pile de Mageroe; mais les
ours et lea loups, fort communs dans tout Ie reste de la
Finnmark , n*y peuveot pas arrlver k cause de la largeur du
bras de mer. La v^^latlon dans cette contr^ d^pirit k
mesure qu'on s^avance davantage vers le nord. De riches d^
pdls de tourbe y suppl^t k l^absence de bob. Ce n'est que
dans qudquea endroits favorablemeot expos<^ qii^il est pos-
sible de cultiver un pen de sdgle, d*orge, de pommes de
terre et quelques l^mes. L*herbe, qui continue k ri%6ki
meme en hiver, sous une ^aisse couche de ndgje^ fo^niit
aux vachea et moutona une nourrilure sufBsante. Mais les
rennes coiistituent la prindpale ridiesse de la popolatioo.
La ptehe est aussi d'une grande importance , et ae IkH avec
une remarquable liabilet^. Dans la bale de Kaaf ( Kattfjord)
on exploite une ridie mine de cuivre.
h^ population, k qudques exceptions prte, se compose
de Lapons, tribu finnoise; et sur uae auporfide de 900 my-
riamitres on ne compte gu^ que 46,000 habitants. Le bail-
llage eat divis6 en deux pr^vdt^. Dans la pr^v^td de la Finn-
mark ocddentale, on remarque, outre i'ile Magertt et aoo
port, Klelwig^Altengacardtxa iabaied'Alten (Altentf/Jord),
ancien chef-lieu et rj^sidence du ballU de la Finmark, boorg
qui ne se compose qoede qudques habitations de ptebenrs,
au milieu d*une for^t de pins, traverse par de bdles rootei,
d*oik Pon jouit d'nne vne magnifique sur les montagnes qoi
entourent la baie; en ^, lien der^union d*un grand nomhre
de navirea, qui viennent y tehanger diversea marchaadlses
centre des poissons sees. Cest le point extrtaie de U terre
ou le bl4 soit cultiv^. Plua au nord encore , on reoeontre
Hammerfest , capHale de la Fhmmark. De la pr6vdtd de la
Finmark orientale depend Hie de WardcBj od ae fronve
la forteresse (assez pen importanta d'aineurs)lapliis voi-
sine da pOle Nord qull y ait en Europe, et oil on ne complt
gu^re que 600 habitanta.
FINNOlSy appd^ dans leur propre langpe Sotnuiia-
/ai>ies, c'eat-k-dire habitanta dea marals, et chei les
russes Tschoudes, c^est-k-dbe grangers. Ce nom, d^origloe
germanique, est d^riv^ de/eit« mot qui dans la langue smd-
dinave slgnifie un marals ou plut6t une lagune boia6e ; et on
pent voir k Particle FnuKDt que td en efTet ^lalt le pays
habits par les Finnois. Dans la plus dtroite aceepttooy ce
FUNNOIS
459
nom eti celni sons leqnel on d^igne aa penpl^ Habitant
re&trteit6 sord-ooest de la Rouie d^Europe, les gpaiFenie-
meats d'Arcbangel et d'Olonetz, etfortout la girande princi-
paut^de Flinlaade. jDaat ua sens. plus Uw*.^^ Fianoia
sont, sous lo rapport de la aatioDalttd et de la.laagae, ua
des qaa^ prin^paui ram^aui de^a race aitaique ( appelte
aiutti ooralieDBe-altaique, scjtha ou tatar)9j. Cetle race
^tait aatrelbia et est encore aajourdliui r^paadae daas tout
le aord de L*Asie et de r£ui;opey et mtoie, en £nrope« beau*
coup i4u8 bas eacore yers lesud. SuiTaat lesreebercbesde
Castrtoy elle se diTise en qnatre fandllesde penples i la fa-
mille tungouse^ la fomiUe turque, la famiUe samoiide et la
fami]le>Snnoj5e.
La famiUe fiaaoise, c^le qui s'est ^teadue le plas loin k
Ponest, constitue eacore de aos jours la populatioa da aord
de TEurope et du aord-ouest de TAsie, et coaquit mtoie jadis
une grande partie de la Seandinayie. A son tour, eUe s^est
ftubdiyiste en quatre groupes distincts :
1* Le gronpe Oocaa, compost des Oiljaqueif des Wo-
(fouUs ot des Hagyarts, Toutefois, parmi les Ostjaques,
dont la langue a Ab grainmaticaleoieat traitte par Castr^a
(Saint-P^tersbour^, 1850). il n'y a queceux de TObi qui
se rattacbent r^eUement par leur langue et par l«irs UHaurs
aox Finnois. Les Ostjaques Kondiens at Pou^pokoi, de
rotoie que les Inbatses, apparliennent ^lafamiUe aa m oUde.
Les 'Wogoules, au norabre d'environ 30,000, babitcnt les
gouTemeroents de Pemiy de Tobolsk et de Tomsk. La race
qui a le plus d'a/fijiii^ aveceux est celle des Mag j ares
ou Hongrots.
T Le groupe Bulgare, oomprenant les Tehir4mi$seSf les
Mordwines et les Tekouwaehes, Les Xcb^remisses, surla
langue desquels Wiedemann a public un cssai grammatical
(ReTal, 1847), sont au nombre d*cn?iron 1100,000, dont
S5,000 habitent le gouvemement de Kasan. Gabelmtz a
donn^ dans le 2' volume dn Jcvmal pour la connais^
sanee de V Orient (Ztitschr\ft fur Kunde des Mor-
genUmds), une grammaire de la langue des Mordwines, qui
coat au nombre de 392,000. Les Tcbouwaclies, an aombre
de 450,000, babiteat surtout legouTemementde Kasan. lis
oat renonc^ k leur langue nationale, au sujet de laquelle
Sebolt a public un esaai (Berlin, 1841), pour adopter on
dialecte tatare en m£me temps que la religion gr^co-
russe.
3® Le groupe Perhien , form^ des Permiens^ des Syrjxnes
et des Wotjsuiues, Les Permiens ou PermiKques, au nom-
bre de 50,000 au plus, habitent les gouTemeroenta de
Wj«tka, de Wologda et d'Arcbaagel. Les Syrjttaes, au
nombre d^enTiron 30,000, habitent les gouvemements de
Wjsetka, de Wologda et d*Archangel. Leur laogiie h ^t^
grammaticalement trait^e par Gabeleatz (Altenburg, 1841),
Gastrin (Helsingfors, t845)et Wiedemann (Reval, 1847).
Les Wotjsques^ qui dans leur langue s'appeHeat Moendi
(hommes), comptent k peo prte 50,000 tfttes. Dans le gou-
Temement d^rebburg on troure aussi lesTep/«re<, autre
soBche finnoise, de nationality tr6s-di?er8es« formte des
debris d*Qn grand nombre de peuplades difl(6rente8, au nom-
bre d*eaTiron 29,000, et dont la langue, les mceurs et la
pbysionoroie nMndiqueat qu*k rooiti^ une origine finnoise.
4** Le groupe Fuiaois proprement dit, oomprenant, outre
U natioii finnoise proprement dite, fix^ plus particuli6re«
nent &k Finlande, et ojk, d'aprte le receasement de 1851 ,
die pr^aentait uncbirTrede 1,521,515 Ames, les Esthiaud^^
PEsltMMiie et de U LiTonie septeotrionale et orieatale, an
nombra d'environ 450,000 Ames; les Lives^ habitants pri-
ndtifii de la Livoaie, rdduits aujourdThui k 5,000 au plus,
babitaDt le cercle weode du gouTemement de Uvooie, sur
la eOle d'Anger et prifs de Bansk en Courlande ; les X op o n «,
au nombre d^environ 0,000, dont 1,000 en Finlande et le
reste disa^in^ dans la Fin mark norT^gienne et dans le
gouTemement d^ArchSngel ; les Ingres, dans llngrie, tout
aotonr de Saint-P^tersliourg , trte-rapproclii^s des Finnois
ptopremant dits, mais fort pen nombreiix aujourd'hui ; les
Wesses on Woies, dont il n*existe plus de traces , et les
Tchoudeskpen prte dispams aujoord'hui.
La soncbe ftmoise pent dtre r^ard^ comme un antique
people agricole, doal on sdt aisteent la auurohe', depais ie
moat Altai, k travers rooral, jnsqu^k lamer Blanche, dans
les monuments qu*il a lalisto en route ( aes tombeaox dans
la Siberia meridionale*, la teigne des Tcfaoodesdans les gou-
yememeats dlttat^rinbourg et de Werchoturie, les huttes
toboudes dans la Tondra ), et qui de bonne beure eut des
points de contact et des rapports ayee les peuples bfstori
ques da Tanden monde. Ge peaple 4tait'Connu des Penes,
damtoe que des €rrecs et des Romafais, sur le territoire des
quels il s'^tait aussi ^tabli. II est trto-yraisemblable que
les Scythes, que les anciens distingoent des Sarmates,.
no sont autres que les Finnois, pdr opposition aux peo-
ples slayes, ayee lesquels ils fi*ont d'afllears rien de coal-
man. U en rteulterait que les monts MipMes^ la mer Cas-
pienne, Tlaxarta et I'Oxus, par consdqueat les coatrte ob
se rencontrent les monameats dont il yient d*6tre question^
forent la promts demeore confine des Finnois. lis y ha-
bitaient d^jk k P^poque de Cyrus; c^^tait une race pacifiqae
et nomode, nais qui plus tard finit par coltiyer la terre et
par ayohr une rdskienee fixe. Leur histoire se r^ome en
mythes obscors et en traditions qui n'ont rien d'authentique.
U paratt constant tontefois que i^est k la suite de la grande
migration des peoples qu*iis yinrent phis tard s'^tabUr dans
les oontJ^es plusocctdentales de la Russieok nous fes trou-
vons aujpurd'hni. 11a toilgrteent d6jk, k ce qu^il sembie,.
yers r^poqoe de UaaisMnce de Mos^hri8t,k Papproche
des Imrdes des Goths ; et les r4;ions occidentales de I'Oural^
notamment la ooatrte oil le grand et le petit Volga confon-
dent ieurs eenx, derdnrent leur seeoade patrie. Mais dans
les sidcles sniyants, et plus particuli^rement au qualri^me
siifecle, qui futkbien dire T^poque de la grande cohoe des peu-
ples, iis fnrent encore refouMs pins k I'ouest et Jusque dans
leur patrie actuelle, c'est-k^ire Josqa'k ootte extr^mit^
noid-ooest de la Rossie d'Europe, ot, comme nons Tayons
dit plus haut, se trouye encore de nos jours la souche prin
clp^e de toute la race finnoise, bien que d'importants de-
bris de oette.raoe soient restte sur les bords du Volga, de
roka, de la Kama, aux sourees de la Dwina, dans I'Dural
St mtoie josque dans les monts Altki, ou bien y soient re-
yenus plus tard. De mtoe que les Esthtois , rameau des
Finnois (vogei Esthoiiis), deyinrent la prole de divers
peuples, la sopehe finnoise proprement dite fut altema-
tiyement tribotaire des Nory^'ens, des SoMois et des
Russes. II y eut cependant pour les difPitentes peuplades
de la race finnoise one' 4^oqae de splendour et de pros-
p^ritd ot elles earent entre elles des rapports mutuds et di-
rects bien plus ^troits et solides que ce a*est au]ourd*hoi le
oas. Ainsi qnand la grande route commerdale Sd l*Asie yen
les contrte ciyilis^ de r£urq)e passait k traVers la Bui-*
garie etia Pemrie ( Archangel), des ^ts independents
s'^ent oonstithte parmi elles, qui eur^at pendant quelque
temps une importance historique, par exemple la Permie ou
Biarmie, et le double royaome d'Oudorie et de lougorfid, les
quds d*ailleurs (brent dks la fin du quatorsitarie sitele sub-
jugo^ et conyertis par les Rosses k I'^gUso ortfaodoie. II
ne fut pas longtemps questioa des tributs impost par les
Morv^ens d^ la Marche laponne et dans la Marehe fin-^
noise ( Finmark ), ot cenx-d ayaient pdndtr^de bonne
beure ; et cequ'on appelle la Karaite, contrto yoisfaie dela
Bothnia orientale, prts du golfe de Bethnie, qn^en 1)48 les
yictoires de Birgtr iari fircnt tomber an pouyohr des SaMds^
ne tarda pas non plus k leur Mre rqirise. En reyanche
tout le reste dn territoH^ des Finnois, depuls le Volga jus-
qu'en Sib^rie, se trouya, k partir de Tannde 1571, sous la do-
minationdes Russes, dont bientOt les treiieprindpales triboa
finnoises reconnurent hi souyeraineU. Les yictoires rem-
porldes plus tard par les Snddois au ooeur mftme de la na-
tionality finnoise, et qui eurent pour rteultat la oonqoMe da
la Finlande proprement dite, ftirent encore une fob annu*
456
FINNOIS — FIONIE
H»k parUr da rtgnede Pierre le Grand^dont r^pte Tieforieiifte
ATait aoumis dte 1703 Tlngrie , qui ea 17 1 1 oonqaH rEstbonie
et la LiTonie, et qui en 1714 s'ennpara aoaai de ce qu'oa ap>
pelle aujourd'hoi It Fiiilande orieiitale(Karaie) ; oooquAles
que la pais condne en 17S1 k Nyatadt tatora pour tocljoon
k la Rusaie. On pea moiaa de cent ana aprte, la Ffnlande
'. occidentale, toute raendoe de cMea tMlgnte par le golfe
de Botlinie, de mtaie que la Laponie propreroent dite et le
nofd de la Ffnlande, teient enler^ k la SaMe par la
Ruasie k la snite dea ^Tdnementa de la guerre de 1808; et
la paix de 1809 lui en confirma la possession.
Kn ce qui est de la conformation et de la pbysionomle
dea peoptades flnnoises, on pent direqu'elle sent d*ordinaire
d'nne constitution vigouiense, et de stature moyenne, afee
un cfAne na pea d^m^, one Ikce aptotie, et des pom-
mettes aaiilantea. Lea ehereax, d*un blond clair dans la jeu-
neise, prennent plua tard une belle ieinte brane et boacient
naturellement. La barbe est dalr-semte, les yeai gte^rale-
ment gris fonc^a, le teint bltoie et aouTcnt Jaun&tre. Lea
racea tea pins noblea panni les tribaa finnoises, teliea que les
Finnois proprement dits et les Esthiens, ne peident jamais
le type primitif ; tandis que les TcbMmisses et les Tcliou-
wachea ofiient d^j4 plus de ressemblanoe aTec le type ta-
tare, lea Wogoules avec les Kalmoncka , de mtaie que sous
le rapport de la couatitutlon pbysiqae les Ifordwines prteen-
tent beaucoap d'analogie aTec les Russes. Le Finnois propre-
ment dit est loyal, hospitalier, fid^, serriable, braye, con-
stant et laborieai ; par contra, 11 est entAl^, opiniftlre, que-
relleor, et oooTe loa^empa le d^r de la Tcngeance, qnl son*
vent leporteanxaetea lea plus tioients. 11 ya aossiparfoia
ches lai one graTit^, one modestie et une dmnspection qui
contrastent singuUdrament aTec la position opprf m6e oh il
se trouTe. Un Tienx proTerbe des Finnois peint admiraLie-
ment lear loyant^ et lenr bonne fol : « On prend rbomme
par ses parolea, et leboeuf paraes comes. » Les moMirs de
ce people sont Jusqa'4 prtent restte asaei puree; U est dooA
d'on sentiment de religiosity des pins prooeocte, maia on ne
laisse pas que de pouToir remarqaer cbes Ini une certalne
tendance k la auperstition.
Les dons sup^rieora de Tesprit ne lai font nnllement di-
fiut, comme le prouTo I'^tat de ciTilisalion ayancte ob 11
parrint de bonne lieure. Dana toute cette race, il y a one
disposition remarquable pour la po^sie, surtoat pour celle qui
rtpfete les m^lancoUqoes aooenta de Tidylle. Les Finnois
proprement dits poss6dent one podsie popolaire d'nne ri-
chease extreme, et qui dans cea demiers temps a appel^ fhU
tention toote partlcoli^ des lettrte, non passeulement dana
les contrtes m^mes ob die est nationale , mais encore k P^
tranger, notamment en AUemagne. Le pins ramarqoable mo-
noment de la lltttetore finnoise est Ic grand potaie ^ique
inUtuM K a leva la. Panni les ssTants contemporaina
qui se sont pins spMalement occupy de recheiches sur
la iangue finnoise et les diflerents dialectea qoi s'en rap-
prodient, il faot citer aortoot SjKgrte, Ctatrtn, Kellgr^^
Scbiefoer et Eorte en FInlande mtan, et en AUemagne
Gabdentx et Sdiott. Le meillettr dictminaire de la Iangue
finnoiseqn'oapossMeencoreestle lexicon iAngumFennUx
de RenTall ( ) toI. , Abo, 18S6), el on a d*Eorte une tr^
bonne grammanre finnoise (/^liuik5praA(jrra, [Abo, 1849]).
En fait d*essaia et de recbercbes ethnograpbU|ues sur les
tribos flnnoisea, noos mentionnerons en pfemMre ligne Sja-
gr6n , qui pendant ploslenn annto parooonit aox fraia do
goovemenient russe le territoire qo'eUea oocopent depois la
Coorlande Josqo'4 la mer gtodale, et qoi lea stadia aortoot
sooa lerapportdes langneaetdesdialectea; Erdniann(£asaii
sur VMMeurde la Ru$8i$[na allemaad, Riga, 18)1;
Ldpiig, 18)5 I); etsortont les dUHrantes notices de Cas-
trteim^itedans les £ulleiiiu de PAeadimie de Saint-
PUenbaurg^ de 1845 k 1851.
FI9IS.En procMare,on appeUe/fni le bat, I'objet d'one
dewande»8tredd>oat6de aesjlfw, e'est ttre d«cUr« mal
iaBd6, M« reeefiUe en sa demande. On appelle fm d-
viU$ tooCe demande qui se risood ea one reputation ptoi-
niaire pour on dommage ^roov^ et qoi n'appelle sor le d^
fondeorancune autre penalllA. On dlsait antrefoia des partin
qo*dleaprenaient lenrajlmel eonehMonz; et f on dIt enooia
aojoord^hol qu*en coor impMale il fimt eoncliire A toeJtu
fkn»^ parce qoec'est U le dernier degr6deiaridlellon,aprti
leqoel aoeone ondsalott ne pent ploa Hn r^parfe par lapio-
dnction de condadons adrntlonndlea on aobeidiairBS.
Du droit, le mot Jfiif est pass^ dana la Iangue osoeUe, d
00 dit arrlver d sesjlns, parvenir d eesJUu, pour annoneer
que Ton a r^osd dans ce qoe Ton entreprenalt.
FINSTERMUNZ, d6AM cd^bre do Tyrol, diaile
cerde de Plnn sup^rieur, an point ob Tlnn, k aa aortis 4e
la Tallde d'Engadin, canton des Grlsons, attdnt le teniloin
tyroUen. Atcc aes andennes fortifications et le fort qa'sa
y a lout rteemment construit, il coutre la Trontike adri-
chienneet ceqo*on appelle laroti^e haute^ conduisant d*\u-
prock et de Landeck dans la Tall^ede Tlnn , pots par Rai-
ders et la lande de Mais k GInma dana la Tallifa supMora
de TAdiga. On y passe Tlnn sar on pent an milleo duqud le
trouve une masdTe tour serTant tout 4 la foia d'omeaed d
d'ouTrage de d^fbnse, et traTers^ par la grande route. Dsai
Tun des auglea de ce d^fil6 existe na aTaut-toit ooos-
truit aTec de masdTos poutres et sor lequd rouknt dam
Tabtme, sans causer le moindre dommage, tootea les pierm
que les pluies d^chent des parobduddiM. Get antiqued
fice, les dfroyables masses de rocbers qd aarplombent de
la fa^on la plus mena^nte an*dessos de cette profoade km-
dri^ les mogissements dn torrent, toot oda doone k otOt
porte del Alpes le caraetto teinemineot roonatiqae ^vi
Ta rendoe d cd^bre.
Ce ddlM oocope one place importante daaa lliistoire te
gnerras, aoad biea dans cdlea do moyen Age qoe dans cdlei
des temps modemes. En 1079, le doc Godfo de BaTi4ie se
rendit maltra de la forterease de Flnstermum; et en 1799
ces m^mes lieox forent le tbtttre de sanglantes luttes cntre
les troopes fran^ises aux ordres dn gtotel Leeoorbe, d
les Antricbiens command^ par Bdlegarde.
FIN SURNATURELLE. Vogez Caon oaiciiiEUi,
tome V, p. 588.
FINTE. Voftt Alosb.
F10NIE»endanois Fyen, aprte la Sddande Pile la pins
oonsid^rable de Tarcbipd danob, est situte eatra la S^
lande, dont la s^pare le grand Bdt, le Jotland et la Scbleswii,
dont la s^re le petit Bdt, et forme STce Langdand d
seiie Hots de difli^rentes grandeors r^Tteb6 de FiMde, deal
la soperlide totale est d'eoTiron 43 mynamMres cairib, d
la population de 190,000 Ames, La Fionie a eUe-mtaie 39
myriam^rea de soperfide; eUe est feliaacrte an nord par
le golfe de Stegestrand ou Odent^Jard ; k i'ooest par le Gamr
borg-JJordf leFctnt-Vigeil^ TV^Ha^-Fi^, et prteente dam
la dlredfon do sod k Toued qudqoes oolUnes doat rdtltnda
Tarie entre loO et 140 mMrea. Llnt^rteur en est platd fer-
tile, notamment ea M. II est arrosA par ua grand aombn
de petitas rlTlires ; aussi aTec ses cbampa de bl6, aea pitaragBs
et ses bols, cette lie forme>t«lle Tunedes plus bdlaa parties da
Danemark. EUe est diTiste en 9 bdlliages : Odens^ d
STenborg, c*est de ce dernier qoe d^wnd rUa de Lange-
land. Le dief-liea de la Fionie et de toot V^wtchk est
Odens^e. Middtlfahrt^ petit port de mer aTee 1,600 ha
bitants, oft on s'embarqoe poor Snoybol et Frederida ea
Jotland, ed oddire par la ptebe an marsoaia. La Title de
Svenborg oo Stmndborg^ aTec on bon port d 4,000 habitants,
one naTigatlon fort actiTe, des cliantiers de constmctioa, ua
commerce floriasant et d*importantea tanneriea , dCait Jadis
la residence de STon Gabdbart (Suenon ), qui y ftit da rd,
en 986. De soa baiiliage d^nd la Tille de Ngbarg , aor la
oOte offentale, principal point de passage poor aa reato
en S6dande, od Ton tronTe un college, des chantiera de ooo»
tniction , une population de 3,000 Ames ; centre dHm com-
meroe oondd^bie en cMales, d oeid>re par une Tictoin
que les troopes danoises, polondses d brande bourgeoiaoi
FIONIE ^ FIRMAMENT
4&7
y rampdrt&roit 1e 14 noTembre 1659 tur iine annte sad- •
doiies.
FIORAVANTI (Baume de ). Voyez Badkb.
FIORAVANTI (LtoumD), ofl^bre empiriqoe da
seiu^mesi^e, dont penonne ne oonnaltnit lenoniy n^dtait le
baome aoqud ce nom eit reatt, et qoe Tingt autrea prd-
parationa analogues peuTent ranplaoer aTec aTantage.
Sa Tie D^eat d^ailleors rien do remarqaable. FioraTanti
«xer^ sucoessireiiient kPalermey ea 1548, puis 4 Rooieet k
Teniae. U a terit en italien sor la cbirargie, la mddedne et
ralcbimia. Ses oea?res, pleines d'emphase, portenf Pemprdnte
de son cbarktanisme. Fioravanti, qui ayait ^proclaoid k
Bologne docteur, comte et cbeTaUer, mourot le 4 septem-
bre 1588. La brillante reputation quMi s'dtait acqulse par sa
forfanteriey ne lui a pas aurrdca.
FIORAVANTI ( Yalektino ), compositear distingud
de rancienne dcole italienne, nd en 1764, k Florence, fit de
si^v^res etudes muskales, d'abord k Rome sous Jannaconi,
et ensuite k Naples, sous Cimarosa, Paeslello et Guglidmi.
II ne tarda pas It so montrer le digne ddve de tela maltres,
et les operas comiques qu*il fit parattre k partir de 1791 ,
entre autres : Jl Furbo contra il Furbo^ II Fabbro pa-
rigino^ Le Cantairici villane, ne firent pas seulement sen-
sation 4 Naples, et furent bient6t Jou^ sur toutesles sctoes
lyriques de l*£urope. Nonun^ Ters 1800 directearduth^tre
italien de Liabonne, il compose dans cette eapitele an bp^a,
Camilla. A son retour, en 1807, il ft/t aussi parfaitement
aecueilli en France qu'en Espagne. Juaqu*!^ Fannte 1815, il
eoropoea encore dnq partitions, parmi lesquelles celle d7
Virtuosi om^u/an^eobtintan succ6s europ^. En 1816, le
papele nomma roaltre de chapelle k Saint-Pierre; etdte lors
Fioravanti ne s^occopa plus gu6re que de musique sacr6e,
genre dans leqad un Bftserere poor trots Toix de soprani
lui assure on renom durable. II mourutle 10 jnin 1837, dans
nn Toyage de Naplea 1^ Capoue.
FIOAITURE, trait que les clianteurs babiles impro-
Yisent pour omer la mdlodie terite par le compositeur. Ces
traits, rapides ou lents, doiyent 6tre adapts ayec artifice au
caract^re de la phrase musicale, soil que le Tirtuose les place
parnii lea passages mesur^ qu^l double et triple afln de
les verier et de leur donner une allure plus brillante , soit
qn^l lesdonne surun repos, lorsque les symphonistes le
laissent Kbre, en s*arT6tant aprte avoir frapp^ Taccord fon-
damental du trait k improviser. Le chanteur ram^e alors le
motil principal, et se Uvre k toute la fiteondit^ de son ima-
gination pour d^ployer les ressources de son organe et de
son talent. Chaque chanteur ijuste ses fioriturw d*aprte
ses moyens d*exteution , et salt placer adroitement les traits
dont il attend le plus de succte. Autrefois , ces floritures
^taient toojours I'ceuvre improvise de Tex^tant; Rossini
en a toit beaucoup dans ses ouviages , afin de guider I'in-
exp^rience de quelqnes acteurs lyriques. Les grands vir-
tuoses ne prennent de ce texte ^t que ce qui leur con-
Tient , et savent le broder richement en le recomposant k
leur mani^re.
On dit les fleurs do discours , les fleurs de rb^torique ;
c*est dans le m6me sens que les Italiens ont donn^ le nom de
fioriture aux omements ajout^ k la musique Tocale et a la
munique instmmentale par dMiabiles executants. Noosavons
adopte ce mot en abandonnant deux termes qui signlfiaient
la meme chose. Nos andens appelaient doubles , diminu-
tions, les traits que nous d^ajgnons aujourd'hui sous le nom
de /ioritures; doubles , parce que rex^cutant doublait les
notes en changeant les nohres en croches , les croches en
doubles croches; diminutions, parce qu*il duninnait les va-
lean en donnant un plus grand nombre de notes d^une
dnr^ moindre. Lorsque Ton volt, dans des Merits du temps
de Louis XIY , que tel chanteur a fait entendre un air et
aoo double , cela signifie quHl a dit le tli^nie d*abord et les
Tariations ensuite. Castil-Blazic.
FIRDOUSI et mieux FIRDAUSl ( Aboul-K sek-Man-
). b plus c<il^bre pocte dpiquc des Persans , vteut de
DiCr. DE LA COM^LltS. — T. O*
l*an 940 k Pan 1020 de notre ^re. Sou vent il prit le nom de
7odsi , le Todisite, parce qu'il 6tait originaire des enviroib
de la viUe de ToAs dans le Khora^n. II regut le nom de
Firdousi d^un petit domaine ainsi appel^, et dans lequd son
p^re 4tait jardinier . Soivant le rteit de Djami, ^crivain persan,
le sultan Mahmoud de Ghasna le lui aurait donn^ parce
que ses po&nes auraient transform^ la cour de ce prince
en un paradis, car Firdousi est ausii synonyme des mots
paradis et ddideux.
Firdousi paratt s'6tre occop^ de bonne heure de rhtstoiie
des andens rois de Perse. A Ghasna, k la cour du sultan
Mahmond le Ghasn^de, il se lia avec le poSte de la oonr
Ansaari , qui le reoonunanda au saltan pour continuer le
grand po£me historique sur les rois de Perse, commence par
Daldki; Firdood acoepta ce travail, et achevasuccesdvement
dans I'espaoe de trente-chiqans son grand poeme Schdhndmi
(c*e8t-Mire Livre des Rois), qui contient environ 60,000 vers.
II y raconte, d*aprte d'andennes chroniques et traditions,
Phistoira et les hauls faita des souverains de la Perse depuia
Torigine du monde , c^est-^-dire depuis le hdros fabuleux
Cayomers, qui dispute la lerre aux g^nies ( div ^ Jusqu^ii Tin-
vaston deB musulmans, sous Yezdjerd, dernier roi de la
dynastie des Sassanides (632 aprte J.-C). Le rteit des
proucsses du h6ros Roustem forme la partie la plus int^res-
sante de ce potoe. Pendant quMl le composait, Firdousi avail
^U calonmi^ anpr^ du sultan ; et lorsqu*il lui pr^senta son cm-
vre, il ne re^ut de lui, au lieu de 60,000 dinars ou pieces
d'or, qui lui avaient ^16 promis, que 60 ,000 dyrhem, ou pieces
d'argent, valant environ 40,000 ir. de notre monnaie. Fir-
dousi, furieux de voir son travail d pi^rement r^mun^r^ ,
alia sor la grande place, y prit un bdn, pour lequel il paya
20,000 dyrhem, en donna 20,000 autres pour se faire servir
on sorbet, et distribua le reste aux pauvres. 11 toivit en-
suite en secret une amere satire contre le sultan, dans
I'exemplaire mtoie de son po&ne qn*il lui avail remis, et
prit la fuite. Par la suite le sultan regretta d*en avoir agi
de la sorte avec Firdoud, et lui envoya en pr^nt, k ToOs,
donze chameaux charge de 60,000 pieces d'or. Cette rdpa-
ration fut trop tardive : le convoi fun^bre de Firdousi sortait
de la ville au moment ou le riche cadeau du schah y arrivait.
La sosur du poete reftisa de le recevoir pour elle-m6me, et
Temploya k construire un aqueduc.
Le SchdhndnU offre sans doute de grandes beauts po6-
tiques ; mais la moiti^ au moins de ce vastc ouvrage est
plut6t une Uistoire en vers qu'un poeme. 11 n*a d^autremytbo-
logie que la d6monologie des andens perses. Lumsden en
publia d^abord le commencement du texte persan original
(Calcutta, 1811 ); Turner Macau donna ensuite une Mition
complete du po^me (4 vol. ; Calcutta, 1829 ) avec un glos-
sdre et une biographic de Firdousi. M. J. Mohl a entrepris une
Edition critique de Toriginal , avec une traduction litt^rale
enlangue franQaise (volumes ik 3; Paris, 1844).
FIRMAMENT* Ce mot, dans pludeurs passages de
r£criture, veut dire moyenne region de Vair. Les andens,
par firmament (Jirmamentum, appui, soutien) entendaient
le hulti6meciel, cdui oti les ^toiles semblent attach^. La
lerre dtait censde au centre du monde, et les deux se sni-
vaient dans Tordre suivant ; 1** cdui de la Lune, 2* de
Blercure, 3" de Ydnus, 4" du Soleil, 5° de Mars, 6^ de Ju-
piter, 7^ de Satume, 8° enfin, le cid des ^toiles, ou firma-
ment. Ceux qui I'avdent nomm^ ainsi le croyaient d^one
mati^re solide. Aristote pensait que cet ^tat de solidity ^tdt
une condition attach^ k la noblesse de la nature des deux,
et n^cessaire k leur incoriruptibUit^. Les th^ologjens ayant
n^nmoins admis que la lumi^re devait passer k travers ce
del, on le fit de cristal. Puisqu'on avail entre le firmament
et la terre interpose le Soldi, il eOt ii6 plus simple de faire
venir la lumi^re directement de ce dernier corps; mais on
ne Tosa point : la lumi^re, d*aprte la Genise, ayant (^td cr^
avant Ic Soleil et ind^pendamment de cet astre, on e\|»iiqua
de la mani^re suivante le mouvement apparent du boldl ct
la LoiiiciMencu de la lumi^re avec la presence do cet aslre
I
'46s
FIRMAMENT -. FISC
8ur notre borizon : il retootnait pendant la nuit an lieu d^oii
' il B*^it ler^ le niattn; et si on ne le voyait plus alore, c*6-
tait uniqiienient parce qu'il faisait nnit. Mais conime ii est
'dans la nature de Pesprit liumain de Tooloir toat eompren-
dra, totttexpUqner, mtaie les choses lea plus inexplicables,
on admit par de \k le firmament, ponr se rendre ndson des
rooarements dtumes annuels et autres des corps celestes ,
denx nouTeaox deux ota nouTeDes spheres, nomm^ pre-
mier et second mobile^ au-dessns desqnels on en pla^ en-
eore nn troisftaiey dteigni tons le nom d*empyrAf ou s4-
fowr dee Menheufeux.
Ptoltoi^» disiteitx de htn eonoorder oe ph6nomtee des
corps cfleAes airee Tesprit de la philosophle de son ^poque,
sapposa, lui anssi, que la terre 6tait immobile an centre de
TnaWers, et que la lune, Bferoute, ytons. Mars, Jupiter,
Satame, pifoteient antour sur des spheres solides , mais de
manures transparentes. D'apris cette premi^ supposition,
il imagina une huitltoie ftpliire, sur laquelle ^ient plac^
les ^toiles fixes, et qu'il appela lejlrmament des €toiles fixes;
puis, une autre enveloppe, qn'il nomma premier mobile^
et tons oes globes embolt^ les mn dans les autres ftirent
contenns dans xat dernier, le del on Vempyr4e^ absurdity
astronomiques dont le temps devait fidre justice.
Aajourd*hui le mot ;/{rmamtfn^' est encore emplo7d,mais
il n'a plus de limites : il d^^e tantdt la region des ^toiles
fixes, tantAt nne region partleuliftre des deux.
FIRMAN ou FfiRMANN est le nom turc de tons les
Mts, ordonnances etdto^ Amends de la Porte-Othomane.
II sont^eritsen caract&res diwanys, Cbacun des ministres
et des membres du diYan a le droit de signer des firmans
relatift aox afAiires de son ressort partlcuUer j mais c'est
le nichandfi'tfendi qui est spMalement ebargd d*y placer
en tMe le tho^(d, chiffre en lettres entrdac^ contcnant
le nom du sultan, pour leur donner plus de force et d*au-
tbentieit^. Quant aux innans rerttus de laslgnatore auto-
graphe du souTerain, on sur lesquds il MX de sa propre
main, ao-dessos dulbogra! : soitfiiUcamme il est dil d-
deesouSf ils sont appel& hat ii-chirifs, Les firmans de
cette espice sont en grande T^n^tibn chez les Turcs, qui
les'baisent en les toodiatot, et en essuient la poussidre a?ec
leurar joues. ' B. AvniPPRET.
FIRMIN9 andenflod^rede la Ckjm^e-Franfaise, est
n^& Paris, Ten 1790. Ils'essayasnrdessctaes presqueenfan*
-tines , et par le charoM deses premiers jeux promit un acteur
d'^llte. 11 ^taitrenfbitgftt^dttlbtttredesJeunes^liTesde la
rue de Thionville. Ilpasside fenfiince i^ lajeunesse par une
suite d'tedes pratiques sans fiit^ues. tJn commerce conti-
nue! des mcBurs^ des bafUtudes etdes coutumes du thefttre,
cette intimity de la Vie dramatiqne, lui flrent contracter de
bonne beure une desf^his aimables quality de son Jeu, et
qui- dans toot le conrs de son existence do comddien a ^16
le plus atlrayant de see m^rltes. C*dtait nne aisance dngu-
Mre et parliiilte dan* son gesle, dans son d^bit et dans toute
eon attitude; il ^rait nne bonne grftee et une Intelligence qui
lui dtaient propres, et que les anuses laiss^rent intactes ;
le tbMtre dtait pour ltd sa ftunilie et son Ibyer; 11 7 troun
dte ses premiers pas one atoirft^et une oonflanco qui ^talent
im eigne certain de sa t^catlon scitoiqoe.
Ldrsqne FIrmin, virHabU ttitfdnt de la balle, entra an
tb^fttre de rimp^ratrlce, nom que portait ators la salle de
1'Od^on, c^dtaiit un bd adoleicent, qui etprinlait k raTir les
lendres sentiments des rCUki d*amofireux^ que Ton appelalt
d^k les Jeunes premiers, et anxqueU il flT^tait consacr^.
Pidird, floors directeor et adeur de ce th(^Atre, distingue
MenUyt Firmitt, et hri confia la parlSe Jeune, pasdonn^e et
■ttrayante desprindpaox' ouTrages du repertoire. Firmin
deTint Pidole d'nn public ^pris de tons les dons qui paraient
sa jeunesse. Napolton, aprte Tavoir enfendu, lui fit donner
nn ordre de ddxit au Tli^tre-Fran^ls. A cette ^poque les
r^ementsdu Th^tre-Fran^s imposaient aux debutants To-
bl%atlon de jouer la tragMie et la com^die. Les essais de
flnniii dans la tragMiene Aireot nibUm^ ni approuT6s. U
fut accueilil avec une honorable et paisible bienTdllanee. Plus
tard, il obtint une bonne renomm^ dans deux r6ies do rt-
pertoire que Talma appdalt le repertoire sacri\ S^de, dt
Md/wnetf et Britannieus lui firent beaucoop d^bonneor
Dans la comMie, il sut se fiiire une place plus ^mioente
II Alt remarqu6 parmi des aeteurs qui dtalent en longoe pos
session de la faveur pnblique. Fleury, Michelot, Aimiod
fnrent ses mattres bien plus que ses chefs ; Firmin 6tsit
I'objet de toute les alTections, et Ton a pn dire de lui quii
etalt Pd^Te chdri de la Com6die. II se montra digne de
cette honovable bienTdllanee; ses progrte Airent rapides
et dgnal^ et ce (bt en ce temps que ses dispositioas h
tourn^rent manifestenient Ters la com^die. Be^ sodft-
taire, il Tit grandir set travaux et sa' podtion an Tb6ltrft-
Franfais, et aussi sa renommie de common. Kn fmgt an*
nte, la mort fit de larges rsTages dans les rangs de la
ComMie Fran^se, et bientAt Vbonneur du grand repertoire
eut poor l^gitimei rqir6sentants M"* Ma rs et Firmin.
Fhrmin ajoo^ les premiers rAles en com^ien xd^ Mxati
et fenrent; il entralt dans Pordre et dans la oonscienoe de
ses etudes de se liTrer an traTail des r61es importants, qiiH
n'a d'ailleurs abord^s qu*au moment oft ses efibtts ddeiit
utiles. Dans le jeune repertoire, Firmin a en des socetede
bon aloi, et que Pon n*a jamais songd k lui contester: U
Jeune mari, Un Mariage sous Louil XV, Mademoiselle
de Belle^Isle Pont pfoduit boos un aspect ebarmant Lui
senl pouTdt montrer aux spedateorsia personnede Riche-
lieu aTec des agrements d des formes conTenables; il ayail
une courtoisie, une leg^td d une cbdenr de maintien doat
Tftge n'aTdt point alttfre la TiYacite et la souplesae. On beao
succte de drame , le r61e de don Juan ^Autriehe,ml es
relief ses etonnantes qu elites; U dtdt impossible de donoer
k ce personoage une phydbnpmie plui TaillantB', plus cbe-
Taleresque et plus castiUAne que cdleque Ftrmln aTait com-
posee avec un art admirable. Firmin eut le fortune prifi-
lege de ne pas TieOlir; tandis que. tout se. fietrissait , il reata
jeune et Tordoyant ; aprte ^Tolr accompM Ic temps de son
contrat de societalrc, il etdt detoumurecft de force k con-
tracter nn engagement de pendonnalre : il eat la modeetie
d'etre leserrlteur dans la maison dont d' aTxIt etd on dei
maltres; mals sa sopefiorlte n*en soiifhrft pas. ' Dans sa Tie
priTee, Fbmin etdt dmable opmme> 14 se^e;il eansaft
de sa profeadon aTec goQt et aTec une experience edairte;
II se piaisdt 4 reunir ses camarades, et. ses soirees du di-
manche aTalent nne ddicieuse reputaificm. En leToyant se
retirer du thdltre, on ne pouTaft ccoire k cette rdsolotios.
Enfant, jeune, d dans PAge Tiril, 11 ayalt traTersd ees troh
Ages de la Tie et de la scene aTec toutes lea qnalites qoi les
caractMsent; laTidllesse seule ne le trouva point jirei, d
sa Tigoeur ne put point fdndre les allures bris^ contre les-
quelles se redressait xine nature rebelte. tl etalt toujoors tfop
jeune ; il fit mentir le proverbe qui pretend qne e*est un de-
fautdontonsecorrige tousles jours. FinniniUtpresqye ieder-
nier d'une generatiota decomedlens qui oontlnoalent aae race
illustre; il se retire 4a Uieitre le 6 decemboe iS|^
Eu^e BnifrAULT.
FISG9 du latio /icitf, J>anier d'oaier, oft pdndaiit long-
temps, dans Pandenne Rome, on depose son argent : de
\k Temploi de ce mot, pour signifier le tresor d\3i 'partl-
culler,. d spedal^ment le tresor du prfnoe. Sons Pempir^
ce trdsor fut distinct du tresor public (jBrorHcm ]. Oette »
tin<;tion e^t fondamenlaie dans 1|^ gouTernenoents eoiiattti^
tionnds des temps mddemes'j le ixia6r ^ la Qste dvile^ oe
de lac9uronne» ed cdof dii princ0; il ne dispose du tr€S(^
de I'Etat que pour, les depenses publlqoa preyoea |Mf Itti
lois. A Rome, les mauTals empereurs, se croyant mfltreaA
la Tie et des biens de tons les Boinains , 8'an;pg«ueQt Ik
libra disposition des deniera publics. Tant que ootreiiMiDar-
chle a ete absolue , le prince a dispose dn trdaor pMk
corome du sieh propre : il avait bien sa cassette partienli^re ,
mais c^etait pour sa oommodlte. Les atfcrttmliQttS te fiscoot
preaoue loujoulv ete exorbitantea. PUm lejeyne, louat^
FISC —
cet ^rd lliamaniMetla modtetkm deTn^^ » lui ^^^ <ltte
la cause da fisc est toujoars maaTaise sous un bon prince.
Od peut Toir par les ^its de Conslantiii, quand il Toulut re-
m^dier aux Teialions autoriste poor le fisc, Ik quel point
ces croeUes e&actioos ^talent porUes : les efliBts mdme des
naofragte ^taient ia profe da ftec. Constantln , en abrogeant
cet inAme usage, procJama comme odiease la penste de
firer un lucre public d*un drinement ausii deplorable.
Fite, dans lesandens autenrs, sfgnlfie aussi quetquefois
fie/ou binifiee^ paroe que dans ta premite Institution .
des fiefs les princes donnaient quelquefois k leura fidiles
des terres fiscalesoo patrimonlales ktitre de benefice, sou-
Tent mtaie k simple titre Tiager ; et eomme elles n*dtaient
point alidndes sansretour, on les regardait toujoars comme
lidsant partie du domaine ou JUt du seigneur.
Aulourdlitti , en France, on d^igne , dans le langage ju-
diciaire et administtatif, par le tenne>Uc le tr^r de Vt-
tat, consldM oomme personne monde, exercantdes actions,
et contre qui on en peut exercer. Le ^ a droit aux biens
Tacants et sans roattre; il recueUle la succession de ceux qui
meurent sans bdrltiers; II a une bypoth^ue l^e sur les
biens des comptables de deniers publics , et un prifil^
pour le reeouTrement des contributions directes, des firais
de justice, etc.
FISCAL 9 FISC ALTTi. Ces motss^edtendent comme in- .
diquant une direction d*esprit ou des dispositions idgales qui
exagirent les pretentions du fisc : ces dispositions sont le
Tice radical de nos syst&mes de f i n a n ee .
"L'avocat fiscal ou procureur JUcal^ e'dtait Tafocat ou
procurear d^ofSoe d'un seigneur justicier et il etait ebargi, .
en Tertu de ce titre, de soutenir les droits de son fUc* De
]k des foncUonnaires publics qui sous cette denomination
ont existe ou existent encore en France, en Espagne, en Ai-
lemagne, en Hollande, etc. En Allemagne, il y avait ^Jiseaux
attaches k la chambre imperiale de justice et au consdl au-
lique de TEmpire. En HoUande, il y avait des Jiscaux ou
baQlis dans toutes les villes.
FISCBAAT ( Jbah), dit Menizer , le RabelaU de nos
Toisins d'outre-Rbin , naquit k Mayence.on k Strasbourg,
de 1520 k 1530. 11 fot re^u dodeur en droit, puis avocatau
tribunal de la chambre imperiale; et vers 1586 il exer^t
les fonctions de bailli ^ Forbacb , prte de Saarbrucli , on H
moorut, en 1590ou 1591, En ce qui est de seseeuvres, ecrl-
tea les unes en prose, les autres en Ters, quelquerois me-
langees de prose et de Ters, pubUees de 1560 k 1590, sous
dl/ftrents pseudonymes, et qui presque icMJours d'ailleurs oot
les litres les plus bizarrea , nous de?rions peut-etre dire les
^Itm supercoqttentieiLx fdoni Useraitdes lors impossible de
donner feqaiTaletit en Aran^ais, fl rftgne non moins d'am*
bigulte %t d'obscurite que dans celles du Joyeux cure de
Meadon. Fiscliart est in^HiiBAble en saillies drdlatlques, gates,
^irituelles , mals parfoia iSquiYoquea et meme obsotoes.
n connalt aa mieux les travers et les folies de son siicle;
tant^t il les ridiculise, tantOt il les flagelle, el toujours U
s*en lit. Du reste, II traite la langue allemande avec i*icr^
Terence la plus grande, creant des mots, des tournures de
phrases, sebn qu'il lui oouTient et sans jamais le moins du
monde s*lnqaieter de I'analogie; ce qui nerempeche pas de
prodigaer resprit et l^erudition au inilieu de tool ce deTer-
fond^ de la pensee etde la langue. II est demeuie iitin^
table dans le genre burlesque, ainsi que dans la grosse chaigei
et joaque dans les productions les plus desprdonnees de son
Ifoond genie dominent partoot la gaiete la plus fraoche et
]« bonhomie la plus naiye. Au dire de Jean-Paul, il I'en^
porte h beaoeoqp d'egarda,niais aurtout pourleilnidea
portraita, sur Rabelais lal-meme,qu1l egaled^aflleore oommt
^rodiC et sous le rapport de la profonde connaissanoe d«
criglaes de la langue;
FISHES 9 Title de France, chef-lieu de canton, dans
le d^pflrteoient de la Marne, sarl'Ardre, kson confluent
«T9e la Veslea* La population est de 2,425 liabitanta. On y
looe liqueur dite vkn de Fismes^ pour coiorer lea Tins
FISSURE
4&$
roses de champagne; on y (abrique de la poterie, des toUes
et des briques. Aux enTirons de Fismes, on trouTC une (a«
brique de Tltriol k Ronrg, une sucrerie de betteraTes, 1^ Beau
rfeu , une filature de lahie aux Venfeaux. Fismes exisiajt
d^k k repoque de la domination romafne. Elle forma en-
suite la limlte de TAustrasie et de la Neustrie , et c'est 4e Vk
que lul Tient son nom (du latin fines). Au commencement
de ce siftele on y Toyatt encore un tIcux monument qui aTait
eie eicTe pour marquer cette limlte. II s^ tint deux con-
cfles en 88t et 935.
FISSIPEDES (du laUn JUsus, fendu, ^X pes, pedis.
pied ). Ce nom a ete donne par Blumenbach, par opposition
k celui de soli'pkdes, k un ordre de mammif^res dont le
pied est dlTise en deux ou quatre sabots. Latreille a appeie
ftssipktes une famille de rordredes pachydermes ; Sdioeffer,
les oiseaux dont les doigts ne sont pas reunis par une men»>
brane; Lamarck , une famille de crustaces horoobranches
maoroures ayant les pattes bifides.
FISSIROSTRES (du latin ^itMjendu, et rostrum,
bee), nom que G. CuTler dbnne It une famille d*olseaux, de
Fordre despassereaux. Elle est cararterisee par un bee
court, large, aplati borizontalement , l^rement crochu,
sans echancrure, et fendu tres-profondement, en sorte que
TouTerture de la bouclie es^ assefi liu^e pour permeltre k
ces oiseaux d^engloutir aisement les insectes qu'iU pren-
nent au toI. A cette famille se raltacbent les b ir o nd elles ,
les marline is, lespodarges^ les engqule vents.
N. CLEanoNT.
FIGURE ( Chirurgie). Employe d*une maniere gene-
rate ', ce mot sert k designer toute lesion de continuiie dont
la longueur est beancoup plus considerable que la laigeur;
cependant, on n'applique gu^re cette denomination qu'anx
ulcerations lineaires qui silent k Tanas, les autres recevant
platCt lenom degerfures*, Boyer a le premier decnt
d'une maniere un peo satislaisante cette maladie comme une
afTection distincte. II s'en font cependant qu'elle doiTe etre
aussi n^igee qu'on pourrait le croire au premier abord : les
douleura qu'eUe produit sont souTcnt tr^penibles k suppor-
ter et sa guerisoii fort difficile k oblenir,
L^ulceration qui constitue ia fissure k Tanus a ordinairemeiit
de six k neuf millimef res de longueur, sur deux environ de
largeur ; elle peut sieger au-dessus, au*des&ous ou au niTe»u
du muscle sphincter anal; mais sa attnation la plus com-
mune est en partie au nlTcau , en partie au-deasoos de ce
muscle; le plus souTcnt die eat cacliee ,dana on des repUs
de la muqueuse, et U fauldeplisser ceUe-ci poor raperceroir;
elle est piiesque constammcnt unique , fepend^t q^ivslqueCols
il en existe deux et mime daTanlage. Lorsqu*elle est aituee
au-dessous du sphincter anal, ou meme a^ niveap dece oins*
cle, rien n'est plus facile que de la cdnstai^r; mais qoand
elle sl^ plus haul, il est'diflicile de a'amrar de |on eaia-
tenceautrement que par les sympt^mes qu'elje produit, lea-
quels sont: 1* des douleurs tItcs, quelque(oia comme br4-
lantes, pendant les garderobea; 2° la Gonstrl4:tion plus on
moins energique du muscle sphincter aniti en. rabsence de
toute lesion materlelle apparan^ de (^muscle; 3^ M pre-
sence de Tuloera^n elle-meme. Ces cancteres indiqnent
Ju'on ne doit point donner indlstinctepnent le nom de fissure
toute ulceration allongee de Tanua; on ohpervc en effet
un bon nombre de ces nloeriitiona, et en particulier toutes
celles qui se deTdoppent souTent sous FiiMluence de la sy-
p!lulls, connues sous le nom do bliogri^des, qu^ ne^ s^accom-
pagnentqii6d*unetr6a-iecte douleur, ciqui guerisaent avee
ham.
Lea douleura et les conttiklions du sphincter n'arriTcat
pas immediatement k leor degre le phweieTe ; dans presque
tous les cas, lea naladea ne sentent d'abord q«e de leg^
picotements pendant le defecation; puis ccapiootementa ang-
mentent de plus en plus, et dans un tempt Tariable, nafs
qui est ordlnairement de plusieun inois au moins , ellfls
arrlTent k un point td que pinsieura BMlades les compareflt
k la sensation que prodairait Fapplication d'wie poinle.de
58.
460
FISSURE — I [STULAIRES
fer rougie. La douleur existe rarement dans rintervaile des
gude robes; elle diminoe pen k peu aprto la d^^cation ,
et fintt par cesser compl^temeiit une ou deal heares aprte.
Oependant, chez certains malades, elles'^blit d^une mani^re
permanente, ou ao moins se d^Tcloppe sous une fonte
d^nfloences , et particuli^rement sous Tinfluence des bob-
sons excitantes, de la chaleur do lit, des efforts, d*un long
s^joor sur an si^e chaud , etc.
La fissure est sans exemple chez les enfants, et rotoe
extrtoiemeiit rare au-dessous de Tingt ans; les vieillards eux-
mtaies en sont rarement atteints : <^est done pendant la p6-
riode moyenne de la Tie que cette affection i&y\i sp^ciale-
ment. D*aprte les obserralions de plusiears auteors, die
serait plus fr^qoente chez la femme que chez Thomme. Parmi
^es causes qai agissent directemeDt, et qu^on nomme occa-
sionnellis, la constipation est peut-^tre la seule dont
IMnfluenoe soft bien constatee Lorsque la d^f^cation ne s'efTec-
taeque de loin en loin, il en H^lte ordinairement des di-
latations considerables de Tanas, lesquelles produisent des
d^cbimres qui ga^rissent d^abord facilement , mais qui de-
viennent de plos en plus opiniAtres, et finissent enfin par d^-
g^n^rer en f istules . II faudra done, lorsque des dtehirures
se prodairont pendant la d^toition , ayoir soin de r^gula-
riser les garde robes et de les rendre pins faciles h Taide de
lavements Emollients on l^^rement porgatib. Presqoe
jamais la fisiore ne guErit spontantoient , et le plus son-
Tentm^e elle s'aggraye 4 mesure qu*eUe devlent plus
ancienne.
Outre les moyens bygi^iqoes propres k diminuer la Tio-
lence des accidents, comme la priTation du cafl6 et des li-
queurs, trois m^tliodes princlpales de traitement ont M
raises en usage. La premiere, et aussi la plus efDcace, con-
slste dans Tintroduction de mtehes dans le rectum; ces
m6clies, enduites on non de substances m^icamenteuses ,
lont renouTclte chaque jour aprte avoir pr^alablement
-Evacu^ rintestin par un ou plusieurs lavements. Ces ro^
cbes, quoiqne d*abord trte -minces, sont trte-difDciles k sup-
porter; mais avec wi pen de oouragCy dans les. premiers
jours, les malades s*y accoutument assez promptement, et
Ton arrive beancoup plus facilement qu*on n*aurait pu le
pr^voir 1^ lenrdonuer jusqu^lk deux centimetres de diam^tre.
Quand on est arrive k ce diaro^tre, les malades sont ordi-
nairement trte-soulag^s, sinon complEtement gu^ris. Dans
Tun comme dans Pautre cas, il est n^cessaire de persister
dans I'usage de la miche jusqu^k ce que la disposition du
sphincter k nne contraction ezag^rtfe soit eoti^rement dE-
truite; mais on pent se dispenser de la laisser en perma-
nence : qnelques heures d*application par jour solfisent pour
obtenir t'efTet dteirE, snrtout si on peut lui donner une gros-
eenr on pen forte. Quand on ne veut introduire qu'nne
mtehe simple, on secontente d^ndaireles brins decharpie
^ la forment de c^at oa dliuile; dans les cas contra! res,
on les endait avee de lapommade de belladone, avec du c6rat
opiaod, avec de Tonguent roercuriel, etc
Lorsque le traitement pr^cMent n*a pas suffi, aprte un
certain tempt, pour amener la gudrison, on a recours k la
eanlErisationde la plaio avec le nitrate cPargent, sans cesser
poor oela Pusage de la m6che. La cauterisation doit etre
r^pette tons les quatre ou dnq Jours, jnsqn^lk ce qu'il y alt
on soiilageraent marquE : cependant, ri aprte six semaines'
on deax mols on n^avait obtenn ancun r^sultat avantagaix »
il faodrait renonccr k ce moyen. On poarrait alort essayer
im caastiqua (4tn puissant, comme le caustique de Vienne;
malsrdai-d nedevrait Htt employe qa*nne ou deux fois,
k caote des Mordrei graves quMl pourrait occasionner ti
Ton en Taisail usage plus longtemps.
L^cbloa du tptdncter, propo^ d*abord par Boyer, et
•oopiee eosulliS par tow le« rliintrgien^ , ne doit cependant
€tre employee qiielvsqno Umis les aatres moyens ont eclioue.
Lonqoe les bcurdf deh d^vnt sontdurset callenx, il fant
M Incisar aTeodesdseanx conrbes prfeautlon sans laquelle
mk B'en obtiendrtil probtMement pas la dcatrbatioa, Boyer
pensait qu'on poarrait Indifferemment pratiquer rindsioa
sur tous les points de la drconferenoe de Panus; mais ii est
evident qu^il est preferalile de choisir le centre raems ds
I'ulceration. Si la fissure est double ou tnple, il est neoes-
saire de pratiquer autant dMncisions qu*U y a de lesions de
continuite. Apr^s que les indsions sont pratiqa^, il Cut
panser les pbies comme dans Toperation de la fistnle, ct
continaer pendant longtemps Tapplication des m^cbei,
comme dans les cas oil ce moyen est seal employe.
D' Castelrao.
FISSURE ( G4ologie). On donne ce nom k des excava-
tions terrestres, dont les dimensions en longueur et en Ur«
gear sontbeaucoup plus considerables que la dimensioa
en epaisseur : ce sont, k proprement pailer, de vastes Centcs.
Quelqudob oes fentes sont vides, c*est-k-dire rempiies seo-
lement par des substances gazeoses, mab le plus sonvent
dies sont bouchees par dlflferentes matieres, en sorte qoe
la fissure n*est redlement que Active, et qa'on n*en coasts-
terait point I'exlstence d les substances qui TobliterentD'e-
talent pas difTerentes de cdles qui en forment les parois.
Les formes qu'sffedent les fissures sont ausd variees que
rimagination pent les concevolr : tantdt ce sont des feotes
uniques, tantAt des crevasses plus on moins ramifiees, et
dont les ramifications sont tres-integuUeres; qiielquefob oa
volt one fente prindpale traversee par des fentes motas
etendues, qui forment avec elle plusieurs croix ; d'aatres fois
ce sont des fentes qol rayonnent d^un point centrd k U ma-
niere d*onevitre cassee dlte dfoi/^e, etc., etc. Dans la forme
tres-variee qoe presentent les fissures, il y a une droooi-
tance fanportante k remarquer, c*est que lear eeartement n
tant6t en augmentant, k mesure qu'dles deviennent plos
profondes, tantdt, au contraire, en dimtnuant. Dans le pre-
mier cas, il est fadle de voir que la fissure s'est effedute
de Texterieur k Tinterieur de la terre, par suite d*an eearte-
ment produit lai-meme par un tremblement de terre; dam
le second cas, la fissure a ete prodnite de llnterienr k Vexie-
rieur, par la projection de matieres Uqnides qui se solidi-
fient dans la cavite qu'dles ont formee, en exhanssantqoel-
quefois, dans leur seln, des fragments detaches des rocbes
qui les envlronnent. Les matieres qni remplbsent les 6s-
sures sont connoes sous le nom de/i/ona.
Les dimensions des flssores sont ausd variables qoe leer
forme : la plupart, et sartout cdles qui se forment de ria-
terieor k i'ezferieor, ont le plus souvent quelqaes metres
seulement de largeur ou meme moins ; parmi ceOes qoi it
forment en sens contraire, U y en a qui possedeot des di-
mensions Tralment effrayantes : ainsi, pendant les tremble-
ments de terre qui desoierent la Calabre en 1783, il s'en
forma plusieurs dont qadques-ones n*avdent pas moins de
150 metres de largeur. D' Castvliuv.
FISSURELLE. Ce genre de mollosques gasteropodes,
etabli par Bnigaiere, conserve par Lamarck et par tons les an-
tresoonchyliologues, prtente les caracteres generaox soi-
vants : Animal ayant nne tete tronqaee anterieurement : deux
tentacules oonlqaes portent des yeux k leur base exterieore;
deux branchles , en forme de pdgne dans leur partle so-
perleare, s'devent de la cavite branchiale, et forment nne
sailUe de chaque cAte du cou ; perforation de la coquille
k son sommet Les espeoea, assez norabreuaes, sont geoe-
ralement recouvertes de cdtes rayonnantes et enridilea de
▼ives coulenrs; qndques-unes sont assez grandes ; il en
est qui n*ont que de trob k halt centimetres. On en eoo-
nalt plusieurs esp^ces fo<»lles, trou vees en grande partie dan
les terrains qui avoisinent Parb, mab tonjours dana les
couches les plus recentes da globe. N. Clermoxt.
FISTULAIIIES ( iehihyologlB), genre ile poissons,
etabli par Laeei^edeet conserve par Cuvier 11 prfisente une
seule nageoiredorsale; Icso^ tnlennaxillaires el ia mftchoire
Inferieiire sont gamis de petttes dents. DVntro ks deox
lobes de la caudale sort un filament qnelquefot* aussi long
que tout le corps; le tube d4 museao cM tr^-long et d(^
prime; la vessie natatoire extrteemeni petite; les fcttllea
PISTDLAIRES — nSTULE
4$t
MDtiiiTiNbleB. On en trouve dans les men chaudes des denx
liteiispb^ras. Li Jhtulahe p^timbe^ la seole esptee bien
eooDiie, parvient k uu metre de longueur. Son filament res-
lembto A on brin de faron de baleine; eUe paralt TWre de
pettti anunaux marins; sa chair est maigre et pea sapide.
Ble est eommmie dans la mer des Antilles. N. Glbbmoiit.
FISTULAIMSS (MaUuologie ), genre de mollusques
itabli par Brugoidreet Lamarck, et appartenant 4 la famflle
des enfermto de CoTier. Les fistolaires ressemblent anx
tsnis; ils Tivent k pto prte comme eux» dans la sable, le
bois, Iss pierres ; ils ne forment pas toi^ours des fourreaax
cskaires, oo Uen Us n*en ont que de trte-minces. Quand il
eikte» ca tobe est eatttrament ferm^ par le gros boat, et
rcMomMn plus on moins k one bouteille on k one massae.
Ob en connatt dnq esptees fiyantes , qui nous Tiennent
loates des cdtea da S^n^gal et de I'oe^an des grandes Indes.
Defranea, dana le JHetUmnairB des Sciences naturelles,
m dteit troia esptees foasiles, que Ton trouTe dans les
cocdiesde noa terrsins secondaires. N. CLannoiiT.
FISTULE ( de JlsMa^ chalumeao). Ce mot est usit^
ea ehirargie pour designer certains nlctees 4 bords calleux,
iftotaes membranes suppurantes, dont Touverture, ordinal-
raneot pins Mroite que le fond, resterait Ind^flniment beante
si Ton n> portait remide d'une fli^on particali^. Plo-
deuis ciitODStances peorcnt dooner anx plates le caract^re
de fistttle I ainsi, pour certaines plaies, le passage presque
ooatiao de mati^res autres que k suppuration ; pour cer-
taiaes autres, une forme on one sitnation particulMie, etc.,
nffitpour que rouTerture ext^eore de la plaie ne se ferme
pas, qu'une faasse membrane s'orgBnise et en tapisse tout
le tr^, qn'au-dessoos de cette fausse membrane, qui s^
opMe on pus comparable aux mucosit(Ss produites par les
vMtables membranes maqueoses, le tissu oellalaire prenne
pios de eonsistance que dans I'^tat normal, devlenne cal-
leu, dnr et moins ftdle k enflammer, ioutes ciroonstanoes
qolexpUqoent les istnles, comme il est facile de le prouver
fu des exemples. Un instrument piquant oo tranchant a
9MM jusqu'ao conduit excr^tenr de la glande parotide,
ceile qui Terse la salive dans la bouche, on bien jnsqu'i la
Teane; le cbirurgien, malgr^ tons les solos qu'il s*y est
doan^ , n'a po emptelier la salive , dans le premier can,
et daos le second cas rnrine, de passer contfaiueUement
par la plaie : il en rdsulta que ce corps stranger, remplis-
tant alors le mtae r6le que la mtehe de cbarpie joue dans
na attoB, s'oppose k Tadh^on que les bords de la plaie ten-
deat k oontracter Tun avec fautre et les oblige k se courrir
d^nnemembranequi les mette k l^abride Tirritation continuelle
daaslaquelle ils sunt tenus ; de M une fistule saliYaire , une fis-
tula orinaire. II est aussi fort commun de rofar des fistules
produiles pardea abcks qui surviennent aux euTirons du con-
doit excr^tear : dans leur tendance It s'ooTrir, ces abc^ finis-
teat par percerle conduit excr^teur, en mtoietemps qu^ s*ou-
▼reat aa dehors : de Ui un trte*grand nombre de fistules ,
parmi lesqaelles se trouTcnt prindpalement celles qui arri-
▼catik Tanus, k Tangle interne de rosil, aux enTirons de
la tnchte art^, dans les poumons, etc. La forme et la
atoatloo de la plaie ne contriboent pas moins k produire
boa nombre de fistules dans d'autres cas encore. Par exem-
ple» one suppuration ay ant lien dans un point quelconque
do corps, to pus se r^pand dans les Interstices des organes,
^fieat se faire Jour plus ou moins loin de son lieu d*ori-
glae : oes fistnles scat quelquefois d*autant plus filcheuses
qnH est impoesiblede porter des reniMes de quelque cffica*
litt ear le point de depart des accidents. Itfentionnons enfin
OB dernier proc6dd par lequel des fistules s^^tablissent en-
core beaucoup trop souvent : quelqne corps dur engag6 dans
•a conduit exaf^tear, comme des calculs, des maUires f6-
edas eadurcies et stehta, des os, appuient sur les pards
^ ce conduit, le oonfondent on le compriment an point d*en
dAermlner la gangrtoe; de \k separation des parties frap-
pte de aMwtt peribratioa du condoit., et par cons^ueat
istttia 8*oaviiatdireetenMttta« dehors ou bien dans quelqiie
orga^ Toisin, k moins que le chirurgiea ne trouTC moyen ,
dte que Tacddent primitif est arriY^, de pr^venir T^pan-
cttement fr^uent ou continu des mati^res excr^mentiellet
par la plaie qui Tient de se flilre.
Onentend done par JlstuU un trajet, an condait anor-
mal liTrant passage k on teoulement centre aatore, sett
de liquides qui derraient passer par une autre Toie, soit de
Uqnides morUdes crMs sur place par la fausse membrane qui
tapisse k la iongne le tr^ fistnlaox. Tonte fistule a poor ca-
raettoe one fausse membrane arec sa ster^ition muqoeose
purnlente; k quo! fl font ijonter, ponr presque tontes , des
indurations soos-jacentes k cette fausse membrane, et par-
ticuli^ement tots les orifices du trajet fist uleux. On con^it
dte lors trte-biea la ressemblance qu*on a tronvte de tout
temps entre le crenx d'ua chahmieau et une Mule ; et , ce
qui est beaocoop plus important, on se fUt une id6e asset
Claire des dilBcnltte que prtente le traiteinent dea fistules ,
pnisqu*il but non-seulement d^vmer du cours Tideux
qu'dles ont pris les bnmenrs qui sortent par la fistule, mais
encore d^trutre la busse membrane , ramollir les indura-
tions sur lesqndles eUe si^ , et enfin determiner rocdusion
des orifices de la fistule, de mani^re k ne pas laisser accu-
muler dans le fond de la plaie des mati^res qui ne manque-
raient pas de renouTder la maladie, dans on temps plus ou
moins eloign^, mais qui ne serait jamais trte-long d on s'y
etait mal pris.
Les fistules s*appellent eompUies quand dies ont deux
ouTertures, une k cbaque bout de la fistule; on lea nomme
borgnes quand eUes a'ea ont qn\me : ce n'est, an reste,
qu'one distinction de mots. Ajoutons que souTcnt le trivet
d'une fistule se partage en divers embranchements, et qu'il
en resulte soaveat que, quantl on n'y prend pas suffisamment
garde en operant, die peut se renouTder ou perslster, parce
qu'on n^aura pas determine Padbesion compile et unlTer-
selle de tons les points du trajet flstuleux, dont quelques
portions excentriques ont pn eebapper aux moyens curatifs.
Les moyens curatife employes oontre les fistules ont ton-
jours pludenrs effets commnns : 1* on ttehe d'emptelier
recoulement da liquide dontle passage entretient la fistule,
soit qu*on eberebe k en tarir la source, comme dans les fis-
tules proTcnant de qndques maladies des os ou de corps
etrangers introduits dans le corps, soit qu'on chercbe 1^ pre-
senter an liquide excrete na eooulenBeat plus fadle et tou-
jours ouvert, soitqu'on traTafllek hii etablir one issue plus
conrenable et plus prte de son orlgine ; t* on cberche k
detroire la fausse membrane et 4 la remplaoer par des
bourgeons cbamus, disposes k adherer les uns anx autres
et k serrir de base k une bonne dcatrice ; 3" en memo temps
on detruit les indurations sor lesqueOes s*est formee la feusse
membranne : ces denx demieres indications sent ordindre-
mentrempHes par tons lespnwedes qui determinant Pinflam-
maUon du trij d fistuleux ; 4* quand la fistule tient au retreds-
sement morbide dequdque canal naturel, on traTaille k lui
donner une dilatation contenable ; 5° quand le trajd fistuleux
a pour parois de la peau ou des tissus aminds d trop|4enudes
pour con trader avec les parties environnantesdes adherenoes
parfaites, on chercbe k redonner au sujd de Pembonpoint, et,
autantque possible, on eniere toutestos parties trop amuides
d trop denudees; 6^ puis, enfin, on tAche, par la situation
qn*on donne aux parties ou bien par la disposition des pitees
d^appardl, d'obtenir la dcatrisation au fond de la plaie arant
de penser k Idsser fermer la partie la plus superfiddle.
Cette demiere indication est la plus importante de toutes,
nae fols qu'oa a opere, d il est fort rare, qoand on sdt s'y
prendre, qu*on ne reusslsse pas compietement k debarrasser
le patient Presqne toojonrs la portion de Ka fistule qui se
tronre comprise dans les inddons faites poor Poperatioo
s*aiflamme, comme loot le reste de la plaie; la fausse mem-
brane change de nature; les pdites indurations qui envi-
ronnent la fistule se fondent; tout rentre dans les condi-
tions ordinaires de la plaie la plus simple. On est astut
avaace aijoanl'liui pour obteolr, meme dans len raf^ lee
4«1
|ilii8 robaOaft aobeioia, vneparfadte fltMsop. quand le mal
fiAndpal M rtdnitd'iillean iilafl8tote;car U eitdeg 6stales
quH B» livt pas aaaayar da ^^rir.
La ^iule lacrymdle sncaMa ordiBairaiiMnt k la tumeur
locrymate. Catte .tnmanr ooenpa ie baa de Tangla de IVeU
g|in asi Tart la mb.; eilft aat pen doolonraiuaf paa Tolanii-
ileQaa^ el qoand on k prane, alia aa irlda an Tananty antra
las panpiftoea, par la poiiil laarymil InfMaor priociptf*-
naal^ an liqoidAMaiGbAfapa; laaarine da vaimt cdl6aat
ateba^ Faeil lamoyant ) puiaifiifa on moiiiflnt ob ia tmnaor
a'anflamna, s'abcMa^ at .las tanoas at la pus sortent an*
aan^ .par Tonvarbira de Pabcbs; U y a alors fistula lacry*
nala. On y «cmMla da dUEtaitas mani^raa, an dilatant la
conduit <laanrnial par ana aorta de a^n liiit da fils de 8oia»
^ Ibit^on a^ea das aordas da boyaa. on aTeodes tigea m^
talliquaada plnsan plosTOlinniaeusas, qn'on y bitrodult;
oa ao moyanr d'one cannle rndtalliqae, qiri agit li la fois at
comma corpa dilatant las voiea laciyinales, et eamme con*
dail poar diriger dans le naila aaparflu daa li|raiaa. II van*
drait ndenx comaianaar par ampAchar latumaar kcBymala
de s'abcMer, aoH an opdranl la dOatation das Tolas lacry*
males avant I'abcte, ce b qnoi lea maladas na consentent
pas tacUementy aoit ea y ftiaani do* iiOectiona on das ap*
pUcatians approprite. Lea anteurs aont plenis de snccte
obtenuadecetteaianltea. Quand 11 y a iistale laorymala^ le
prooMd le plus sAr et le moins douloureux aat sans can-
tredit rintrodnction d*ane oanule 4*or pu d'acgent dans le
canal nasal. On Ibit pea malntanapt daces op^Uona oooh
pllqu^ auxqadles lea cbinirgpens d'autrefols se livraient
pour gu^rir une maladie si pei^ grave^ roais;8i deniable.
La pratique de Dupuytren n*a paa pen eantribu^, par sa sioh
plidt^ et ses 6acete» b aecrMiter ce procM^ qal goirit plus
▼ite, pluasUramanty mofaiadouloureusementqa^aiicun autre,
et qui n'a paaplus de dtevantaga que lesautreay aousquelque
rapport qn*ea renyisage.
LkfiitnU d VoMU est une asaladie fort simple^ qui con-
siste en ce qn'il s'eat ^tabU un Irijet anormal antra on point
plus oa.BM>ias devd du rectum et la peau daa euTironsde
Tanus; quelquefois la fiatuleest ter^ ^UnM^^ dHiutres
fois bof^na exteme, plus souvent eUe est wmpUte, L'o>
p^ration oonsiste b iadser touia la portion du rectum qui
forme Tespbce de delta oompria entre la fistule et Tanus.
Cette indsioo pent ae ibira de diffteatea manibres » aTec le
bifilouri, uTee daa Ugrturas da difr^rentea aortea; puis on
travaille b daatriser le fond de la plaie avant la aaperfide.
L^daion afanple est le procM^ le plus employ^, et avee
ralaon; U a ^ eannu et mis en usage de temps Imm^mo-
ria]» et 11 rteasit tooa las Jours parfaltement. Sans la fistula
de Louia XIY, cette maladie, si peu graYO en g6o6ral, n*eK«
citerait pas parmi lea gens du monde le quart deaappr^ben*
ftions qu'elle y predutt^ 11 est peu de maladiea cliirurgk$ales
qa'oa gu^isse pbia simplement; Aoasi n*est-ce qua titre de
jcorioaitd que nouacitenxis le passage sulvant, tirA du Caun
tP&p&aii0ns d^moalrte au iardin- Royal par Dion 1 a,
aur cette flalule,devenue b la modedepuis celle du roi, « tel-
temantqn^il y a en mbmedesaonrtlsanaqui ont clioisi ye^
aaiUea poar ae aoumetbm b eella operation, parce que le
rot alnfonnait de toutea lea drconslancea de cette maladie.
Ceax qui. aTairnt quelqne. petit auintemeot ou de simples
lutanorrbbides nediff^raient paa b prfeaoter leur derribraan
chfarurgleB pour y ibire dea inciafona. Ten ai va plusde bnanla
qui TonlaieniqoVm leur fit I'optoUioa, el dontia foUe btatt
ai grande, qtt*ila paraissaiani Ocb^ lorsquToa lea aaaurail
fu^ii n'yavait point •denteesatt^de la Mrau »Bnfla»api«sna
an db taatatlYas infrwcitnaBses ear de paovieadiablas* qa*on
aoumettatl b taatas aortead*eanbi daaa das cbambrea b la
anrinteadanoa, eons la direetioo ^ toua las proposeura de
icmbdea, dea cMnugieBS da roi et de M*de Lauvois, le ral*
aoBvamcu quHl n*y arait d*aaptattce de gudrir que par To*
pdration, s*y ddermina, el la subit le 31 aovembra t6a7«
« La cure Cut trbi-Uen coodulte, ijoute Dionia* S. M. rteom*
en roi tons cenx qui hd radireut saniaedan aalta
FISTULB — FITZ-G^RALD
maladie : il donna b M.FAix (qui aTait C9^}4a,00ataa,
etbM. D'Aquin 100,000 vrea; b M. Fagon .aOiOOO bv.,
b M. Besaiires 40,000 Uy. (ceux-ci ayaieat aasist6 sa^^
uTecM. deLooYois, b rop^tion);bahacao desasapa-
thicaires, qui sent quatre, ia,opO U^,, et au. imaaaA U
|laye,gAr^9 de H. F^x, 400 pi8{olea.^FH,aaJUIait•fa•
moins quci la loague ind4c|aioa de I/>ais XIV, JTaippnBQs-
maat et lea inqui^tudea int^resabaa 4as courtiuuis, tesaaaii
autbeatiqnoa et lea magnifiqaas r^pompenaas dasgaH.bi
Tart, pour donner da llmportancy b dea ebosas si draplak
• • . . D^ S. SaanaAa. .'
FITK^andaA not narroaadyqai a'dYidemaMatpsar
dtymolQgiA le mot latin jUltia, fila. Da ^aabmaqaa le JBk
dea ftmuaia, TO daa Irlaodaia ou le ira»/dea OiieataBK, k
motFttsajentdbxunnom propaaindkHia ane*fiiiaiiaKii
lattacbanlbcaabm; par example, laa.AaniUasJPi|B*ittba;
nu-Qtrald, FiU^MauriOB^ FtixrGMM an Briaada, la
anas et lea antieadescfladaatdettobieaaottnamiai(|B<lijae
fobauaai le/VteeatunindicedafabtBrdiae, qdObiaeeeBe
adt paatoi]jouTa nbceaaairament le caa. <?eat daaa cesder*
niera tempa aeulement qn'on e'en est senri poar dteamoRr
JeaeaAoita naturals dea roia at das princes, oomaw poor ki
fbmillea JVs-Jof, JfiU- James et FUti'Ciarweei
FITaK-OfiRALD^fiDwaan , lord), ffla ptUabdndae 6t
Leinslar et run des.aaartyradia Ja lifaartA irlaadaiia, 4tait
Bban 1763, b Gartoq^^Caatle, pt^ da Dublio. A Vb^i da tsin
ana, tt aatra an aeraicadana aora^gimaat que le gcwiene-
maat eavaya^proodcb paiib lagoemcontse'lepfaMoigfltde
rAmdriqae,da Nopd,i e$ ■ee*y.fit.paaaaoiaar>wiw|iiiff.|ar
aoa courage que pariaestaleats pv^coces. Apete la pafa^,il
rcYlntea Europe, et Aitdiu anpariemantfarlaadais fiarie
bomg d'Atliy ; maia il TetQmmt bientdt combien aaiafart hia-
tilea tons lea ellorta qu'dlponrratttbutar daaaoatteasicteM^
pour am41iorer la aituatlbn de aea cOndtoyeBa. Ba. i7l7t i
quittadoncy profond4mentddooarag6,laafieaBittaDiqnespoar
aller lalra ea Bspagn^ an voyage qui ftit auivi, pao de
tempa aprbi, d^une eitcardon plaa Idntalna. Dea peiaai 4c
coBor, caoadea par na'amour oentrari^, le d6tennin4nd ai
eflbt b a'embarquer pour TAmdrtque du S|ord , ob. il vtaiC
deux ana d'uae Yie lopte podtique,. errant ao caaot sar In
laca et lea flauves, a'<Sgaraat daaada iongneaebaaias aa M
dea fordts de TAcadi^ Hals la aooYeoir dea raiibras da u
patrie la pouianiYdt pacmi lea aanvagaa da la Ifoovdlf
Ecoaae, dont il aouhaitait le aort aox paysans d'iilBida
Une exiatence aolitafa« et oontemplatiYe na pouYait labbt
longtempa b an bemme maentiellementofgaiMpaar sgir
aur lea autna hommea. De graada dYdnementa aafidpa-
laieat dans notre lidaaiapbbra : lord Edward Eita^kiakl tc
bitadereYeairen Europe (1790), et re(irilmteie place aa
parlameni d*lrlande* AInd que Fox, SbMian et las priad-
paux patriotea anglaia^ U ardt adad aim apUwasiawaali
rdYolotien ftmncaiaa, oomnie I'auroie de Ja Iibcrt4aaifa<-
aelle; llYoulutea dtndier deprbalamaraba, etaereadit^
Paria ( 1792). Ses. liaisons et aartoot tt candnita dani aa
banquet, ob il' porta laibliquement un toastaax aradas ftw-
fdaea, lefirant doninyer dai contrOlea de fasndabiitaBi-
nique.
Fiti-Gerald ae tarda pu b ratoomer m Iriaada; oHi^
il n*y roYfait paa aeul &il aYdt dpooad b Touraay aaa Jcaae
paraoona doat la naiaaance didt damenrde eatYafeppda*
nyatdra, d que M** de Gealia, alors goaYcnianle daa »
fanta da due (TOrldana , uYait doYde atae lea JeonaspriaiM^
aooa le aom de Pomdla, aa la tbtaaat paaaer poor ana m*
pbeUBaang|ldae,maia que bcaneoop de^eoa croydcaldbc
kille nduralleduducd*0|rldaaa (ooyaal'artkdad-aprd^aMi
qa*UeB adt, Edward else noaYdledpouaeaefixdraat daaa
aa petit dwadne du comtd de Kildara. Goamia ladaitei
bmes aimplea et graadea b laCda, Edward Fttx-Oeiddcad-
prandt le bonbeur domestfapie et les jouiaaaaees cdmaf db
foyer : lealetlrea ob ilpdnt btt asbre n.pddble da dmt
lea caiapi^iM de Kildara aont pldMS d'aae ddfideuat fid-
FITZGERALD — FITZ-JAME5
463
rlitiiir Jeseotimeot. 11 dcTait bient6t abandoniier celte trao-
quille (6\ldi6 pour une existence de trouble et de p^ril.
Fitz-Gerald ne powait sMsoler dans sen boaheur au milieu .
des souftrances pubtiques, dont le eri montait sans cesse jusqu^^
liii. La plu|)art des patriotea irlandiii^, k quelque religion
qulla appartinssent, ne virent plutf alors d'avenir pour .
lew pays que dans une separation absolue d^avec TAngle*
frrre. Tel tat le but Ters lequel se dirlgea la c^l^bre asso-
ciation des IrlandiHs^ Unis qui, d'abord form^ pour obte-
nir une rtforma padfique, bas^e sor la liberty dvile, poli-
tique et celigieuse, avail promptement reconnu rimpossibilil^
d*]r]iarTenir, et aTait cbang6 tout k fait de caract^re. Les
dnq directeots ^ient Edward FiU-iGerald, Arthur 0'Ck>n-
BOTy descendant des anciens xois dlrlande, Olivier Bond , le
docteur Mac^Mevin et TUomas Addis-Emmett La France
pconait des seconrs; mioA toutes sea .tentatives dchou^nt.
Yen la fin de f^vrier 1798 , le jdlrectear O^Connor Tut
arr^t^ k Margate , avec fieui de ses amis, oomme ii essayait
de se rendre en F;rance. Jls jug^rent quHl itait temps d'agir.
Tout se pr^para done pour la levde en masse, filalgr^ I'ab-
sence des secours fran^, ce peupte immense, se levant
le mftme jour d'une eitr^mitd k Tautre deTUe, edt inlailli-
blem«nt triompb^ La trahiaon aeula poavait aauver les
^ippraaseurs de l*Irlande : cette trabison eut lieu. L'homme
qui veadit la libe^de son payset la vie de tant de g^n^reux
dtoyeos se nommait ThomoM Heynolds^ repr^sentant du
^oomt^ de KMdare, avee rang de colonel dans VVnion^
C^tait un maroband cathoUquede Dublin. Le prix du sang
liri tat pay6 6,000 liv attsrling comptant, avee one pension
de i,50Q liv. sterl. La 12 mars» sur les d^nondaUons de
Reynolds, les directeura Emmett, Blac-Nevin et Bond,
fonat arr^tto , et toua lea plans des patriotes tqmb^rent an
ponVQir du gouvemement. Lord Fiti^Gerald ftit avert! k
temps du roalheur de ses collies : on ditque le gonveme-
meat toiy MMik (rapper. en lui on membre de la plua
liaute'afistoeratieAnglo-irlandaiae^ et I'eAt laissA 4cbapper,
s'fl ^t oaisentf k qnitler le pays ; il s*y reAisa. Cacb« dans
DtibiiD mta», il dominait toote ririande da fond de son
adlet leAdfrefiteu»et1esapt|waclietearrdt^furent rempla-
ate; la hi^rarchie se r^tablit, et le grand jour de la lev^
«n fiwitf totfix6aa aimaL que leconde trabison, celledu
eapitninede milioe Armstrong, apprit au gouvernement et
le jour de llnsunection et ka dispositions miUtaii«s arr«-
t^ea par Fits^Gamldrf La prise en la mort de lord Edward
devint dte lers le Irat de tons lea efforts de la poUce. Une
pranrito fois, U iullit , lo M aai^ 6tre mM dans lea
niesde Dublin ;maiabuitjoursapr^ le 19mai,Ufut8urpria
eliex nn assod*, nomm^ Murpby, dans Thomas Street,
pv HA ddladiement &la tAtedocpiel talent lejuga Swan,le
major SIrr et le capttaine Ryan. Edward, kwA seulemen^
d*«npoignard, tualeeapitaine, blessa le Juge, et se dtfendit
aveo unetellevigueur quesesamiaeofentleteBVsd'aceourir;
Jn Irlandal84lBi8 oonunencaleDt k a'asMmbler, et pcnt-6tre
Edward e6t-il M ddivr^i si un coop de feu, parti de la main
du alitor Sirr,ne lui e^t fracaas^ L'^paula. Edward, bora de
combat, fotennnai^ prisomiier audiAteao da Dnblin, et
cAltormi^'ik U New*Gate.
Du l««a ai, lea deux MresSbearesetbeancoup d*autrea
persoBoagea imporUnta ftirant ^galement aaisia. Toot ^
pndu innir I'iriande; n^aM&oiBa, rorgaoifation da la soei^ttf
^tattalpuissenteqael'esplo^onfutenooreterriblie. Upeuple
d« campagnes^ sans ordria, sms cbalii, presque aana autr^
aivea que des piqoee et dss Mtoss,.a1nsuffgea en masse
danaliMis lea diatricU voMBa.de: iMdte, ot se porU sur la
capltale dans la nuit do 93 mtf i Eity-G«rald da fond de sa
nrisoil pot eoteodre grondtf U AisiUede dans toutes lea
diieetkMM; inais Tarmte ang|a>ae6tiit partont sur ses gardes i
iespotrietes de Doblia ne parent seconder les paysans, et
rinsMrecttott tet 'IdenlAt refonlte vers rint^rieur du pays,
eotfdot verale sttd» o6 lealrlandeia^Unis^ tout dterganis^a,
totit piff>tt^reas4Nimsinililaii«aqa'iU fussent, soutinrent
^usieora batailles eontie lea.feroea anglaisea,et ne tuecom-
b^rent qu*apr^ une r^stance ddsesp^r^. Lord Edwai^l
ne fut pas le t^moindes derni^res convulsions de la soci^te ;
la ruine de ses grands desseins, les calamlt6s de sa patrie,
aggrav^ent sa bles^ure, et la rendirent nwrtdle : durant.
quinze jours d'une agonie solitaire, 11 lutta contra ses dou-
leurs physiques et morales avee toute I'i^nergie de son&me ;
il se lit iifre par son d^irurgien la passion et la nu)rt de J^sus-
Cbrist, puis il expira le 4 juin 1798 , apr^ avoir entendu
le bruit des pr^paratifs da Tex^atlon de CUnch , Tun des
aasod^, que ron roenait k Ttehafaod* Henri Marhn.
FITZ-GEBALD (Pamela ***, lady), regard^ g^n^alement
comme une fille adulterine du due d*Orl^ans £galit^ et de
M"**deGen]is,quir61evabravement aumilieu des enfants du
prince son amant, en la faisant passer pour une jeune or-
pbdine anglaise dOnt elie ne pouvait r^v^ler la filiation,
epousa enl790,I^Toumai, lord Edward Fitz-Ge raid , sur
le Goeur duqud eUe avait produit une impression des plus
vives k cause de sa frappante ressemblapce avee la belle et
spiriUidle mistriss Sheridan, dont ce noble Irlandais avait
4t6 autrefois tr^pris, et cut de Jui deux enfants. Apr6s la
mort tragique de lord Fitz-Gerald , Pamela se remana avee
un Am6ricain appel^ Pitcaim. Cette seconde union ne fut
point beureuse, et une separation volontaire en rel&cha les
liens. Pamda revint alors en France, oil elie continue d'ha-
biter le fond d*une provhice jusqu^^ la revolution de Juillet,
epoque oik eUe erut poavoir ae rendre k Paris, pour se re-
commander k la bioivdUance de Tanden compa^non de son
oifance qui venait de ceindre une couronne. Louis-Philippe
refuse obstuiement de la reoevolr ; et PameUi mourut dans
an grenier, Ik la fin de Tannto 1831, en proie k U plus
navrante mis^re.
F1T2-BERBERT (Lady), belle Irlandaise, n^e en
1744, epousa d^ebord on fr^re du cardinal WoId.» puis en
secondea noo^ lord Fitz-Uerbert, k la mort de qui die
forma avee le prince de GaUes,'devenu plus Urd Georges lY,
une tendre liaison, qu'un manage secret contracts k Rome
aurait, dit^n, l^gitim^ Le marieg^ 16gal du prince de Galles
avee la princesae Gar o Line de Brunswick ro'mpit entre eux
toutes relations. Mais lady Fltz-Herbert n*en cons<erva pas
moins sa position dans le monde aristocratique , et mpurut
k Brighton, en 1837, objet des respects de tons ceux qui U
connaissaient.
FllX-JAMESt fiunille illustre, Aran^se k partir du
martebal de Berwick, mala qui eteit originaire d'Angle-
terre , et dont la souche est Janus on Jacques Stuart , d'a-
bord due d*York, puia roi d'Angleterre sous le nom de
Jacques IL Berwick, son fils, nd bora de manage, fut le
premier due de Fit^Jamea.
Son fils, Fran^ na Fitx-Jaiibs, n^ k Saint Germain
en Laye, le 9 juin 1709, r^puifia, pouT embrasser retat ec-
oMaatlque, lesdignit^ de son pore, anxquelles Q deyait suc-
ker ae lieu et place du oomte jETenrl, son fr^ ame. En
1737, il fotnomm^ par le n^ abb6 de, SidntrVictor, puis
6v«que de Soissooa ^ 1739^ ci moUrut le 19 juillet 1764.,
II ts% auteur d^ plosleora ouvrages de pi^ et de contro-
Le iroisitoie i^ke, CAdr^, due ne l^ih^Aints, piur de.
France, ne le 4 novembre 1712, fit sea premieres armes
tons les ordrea de son p4re, ^ li^ t^ da raiment de son
•om, et asaisto aux siegei del^l et de l^ibourg en 1733
et 1734. il prit part k ioutea les' guenrea de Boheme, de
Flandre et d'Aileinaipie sooii Louis XV, se trouva aux ba-
tailles de Fontenoy, d*jtlastembecket de Minden, et det^r-
mine en gnnde partie le aucdis de cette demise Joum^ ed
cbargeant I'en^emi il la tete de la cavalerie CiranQaise. Cree
lieutenant general en 1'748, )l re^ut le collier des ordros da
rol en 1756, le biton de mafedialen 177&, etmouillit en
1787, laisaantdeux fils, donit le second, idouatd-Henri^
mareebal decamp, ne eu 1750, et mort en 1805 dans Teml*
gration, fut le p^ du dernier due da Fits^ames, tdouard^
anoien pair de France, n6k Versaillea eo 1776.
Dte lea premieres tentativea do U revolution de 1789, fl
464
protesta oontre toote innoTation teodant k afbibUr raotoriU
foyale, ahandonna la Franee pour se retirer en Italia, et fit
ia campagna des princes en 1792, oomme aide de camp da
martehal de Castries. Aprte le ilcendement de Parm^ de
Condi, il seretira en Angleterre,et refint en France en 1801,
fans Tooloir accepter aaeone des bantes Ibnctions qoe lui
propose le gouyernement imperial. Le SO mart 1814, simple
caporal d^ la premite l^on de la garde nationale de Pa-
ris , il s'dera avec ^eigie contre la mesnre prise par Jo-
seph Bonaparte pour mobiliser la milioe bourgeoise, et, mal-
gri one viTe opposition, son opinion pr^Talut; it rexoeption
de qaelques indiridus, son bataiUon resia immobile k son
poste. Le lendomain, aprte la capitnlation de Paris, il se
r^unit aux royalistes qui, aprte avoir arbori ia oocarde
blanche, ail^nt exprimer leurs roeni pour la maison de
Boorbon k reropereur Alexandre. Louis XVII 1 le cr^ pair
de Franee, et le comta d*Artois le choisit pour aidede camp
et premier gentilhommedesacbambre. Aprto les Cent-Jours
et le retour de Gand, le i&le firdn^tique du due de Fitx-Ja-
mes pour la l^timiti ne oonnut plus de bornes. Dans le
procte dn martehal Ney , il mit tout en oenyre pour enlever
une oondamnation k mort. Quand Tarrit fatal eut enfin ^
rendu, dans ianuit du 6 dteembre 1815, il s^empressa, avec
une joie fiSrooe, dialler porter le premier cette bonne nou-
velle aux Tuileries. Beau-fr^re du g^iral Bertrand, ins-
crit sur une Uste de proscription comme l^ui des fiiutenrs et
complices de la conspiration du 20 mars, il ne rougit pas
d^aggrayer la position de ee fid^ ami de l*empenar en
publiant une lettre dans laquelle il didarait que le g^^al
ayait prdti serment de fid^liti k Louis XYIII. Dementi par
la famille de Bertrand, il ripondit par une seconde lettre,
dans laquelle il ne respectait ni les liens de famille ni los
^gards dns an malbeur.
Quand le cabinet Decazes fut contraint par les nices-
sit^s mtoies de sa position politique de pencher vers un
certain syst^me de modtetlonet de eonttitutionnaliti , on
yit ie due de FitzJames se Jeter dans nne opposition des
plus tranchte. C*est ainsi qu'il combattit la loi ilectorale
de 1817 ; qu^ii parla contre les lois d*exception du moment,
aprte avoir si hautement prteonisi celles de la terreur de
1815 ; quMl fit la proposition formelle d*accorder une indem-
nity aux imigr^ et de constitner une dotation en biens-
fonds au clergi; enfin quo, dans llnt^rdt de son parti, il d^
feodit la liberty de la prease, pour laquelle il avail naguere
roontri moins de predilection. Cette opposition lui attira
des ennemis k la cour de Louis XYIII, et defense lui fut
faile d'y paraltre. Mais une fois M. de Yill^le au mioist^re,
et la reaction monarchique hien et dOment organist , tout
aux yeux du due de Fitz-James fbt ponr le mieux dans le
meilleur des mondes possibles.
A la revolution de Juillet, on fnt g^ndralement etonni de
mi voir prater serment k la dynastie nouveUe, alors qoe la
branche aln^e de la maison de Bourbon conservait tout son
devouement. 11 nefutpasneanmoinsincons^uent; iln'itait
qu*adroit. En effet lea stances de la chambre des pairs, de-
venues publiques en vertu de la charte nouvelle, lui offraient
une tribune dn haul de laquelle il poovalt tout a son
aise protester contre Tordre de choses issn d'unerevolaliou
qu*ll ddtestait ; et il ne se fit faute d^y manquer tootes les
fois que Voccasion s'en piisenta. Ses dlscours eurent un
retentissement immense dans le pays, et popularia^rent un
talent jusqu'alors rest4 inconnu aux masses. Convaincu
cependant de la sterility de ses eflorts dans cette assembiee,
11 donna sa ddmisaion en 1832, puis il s'exposa auz chances
du scrutin Electoral, et Alt nommi, en 1834, depute par
; le collie extra-muros de Toulouse, qui lui oontinua son
i mandat aux elections de 1837.
Au palais Bourbon U ne le departit pas de la ligne de
conduite qu'en 1830 il avail adopts au Luxembourg, et
pronon^ plusieurs beaux dlscours, un entreautres, en 1837,
contre Talliance anglaise au sujet de la quadruple alliance
et dc rintervenUon en Espagne. Cetait une nouvelle protes-
PITZ-JAMES — nxZ-WILLIAM
tation violente, adressee an pays, k TEurope, eootn la i^
volution de 1830, en bveur des droits de Henri T, c( v^
fet en fut immense. Son eloquence avail on ne sail qwrf di
cbevaleresqne, d'ais^ , de nature!, nn eu^uit abandoa qoi
ne semblait apparteoir qn*4*lnl ; et son souriie, u paiels
aon geste, son regard exprimaient nn sentiment de fierte qd
n'etait pas sans une fine nnanee de dedain. «I1 a, dit M. ds
Cormenin, dans son livre Des Oraieurs, le laisser-aller, la
sans-gene, 1^ debootonne d'un grand seigneur qui parie d^
vant des bourgeois... Son disoours est tisao de mots fias,
et qoelquefois il est bardi et colore... II a des eipreiiioBi
famili^res quMl jette avee bonbeur et qui d^assent la cbaai-
bre des superbes ennuis de retiquette oratoire. On dint
qu*il vent bien reoevoir la legislature k son petit lever. •
Le due de Fitz-James moumt presque subitemeot, dani aoa
cb&teau de Quevillon , prte de Rouen , le 15 novembre 1838,
mediocrement estime, dn reste, oomme homme prive, dies
son parti, qui, malgre tons ses services, ne lui pardoDaait
pas l*obscurit4 de quelques-unes de aes liaisons. Comma
il etait Joueur, il lui arrivait trop souvent en eflet dW
blier que sa place ne pouvait edre que dans ia graode et
bonne compagnie. Son fils alne ne lui a aurvecu que peo
d'annees. II est mort en 1846.
FITZ-WILUAM, (amille anglaise, qui fait ranooter
son origine k William FiTz^jonatc, cousin du roi tdoosrd
le Confesseur, dont le fils William Fitz-Willui, icomi-
pagna Guillaume le Conquerant de Normandie eo Angieterre,
et combattit k Hastings. L*un de ses descendants ftit aH
comtede Southampton par Henri VII, mais inourutsanslaittei
d'heritiers m&les. Sir William Frrz-WuxuM , qui de 1560 k
1594, fut cinq (oh lord deputy dlrlande, qui possedait toute
la confiance d'£lisabetli, et qui monrut en 1599, appaite-
nait k nne branche cadette. Son petit-fils, William Fm-
WiLUAK msMiLToif, fut cree, en 1620, lord Fittb-WHUam
de mybrd en Iriande , et fut le grand-p^ de William
( ne en 1643, mort en 1719), cree en 1716 vicomte miim
etcomte Fiti- William, WUliam, troisitoieoomte, futcrM
pair d*Angleterre en 1742, et ^pousa en 1741 Udy Anae
Wentworth, soeur du dernier due de Rockingham, de laquelle
la famille prit desormais le nom de Wentworth Fit> Wil-
liam.
A sa mort, arrivee en 1756, son fils William^ ne le 30
mai 1748, herita de sa pairie, et pendant le oours de is
longue vie fut le type du gentilhomme liberal. £leve k tUm,
oh il se lia d*amitie avec F ox , U termina see etudes kCani-
bridge, voyagea ensuite sur le continent et vint pieadre
son siege k la chambre haute en 1769. Pendant toute la do-
r^ de ia guerre d'AmMque, il fit la plus vive oppositioQ ^
au gouvemement, et quand son oncle Rockingham fut noa^
me, en 1782, prender lord de la tresorerie, il refusa d^entreraa
minist^. Peu de temps apr^, la mort de oet oncie le fit
heriter de son immense fortune. Sons radmlnistration de
Pitt, il fit ega!ement partie de I'opposition ; mais k la suite
des evenements dont la France devint le Ui^tre, et de ia
condanmation k mort de Louis XVI, il se separa de Fox avec
une partie des whlgs pour se rattacher au gouvemement
En 1794 il fut nomme president du conseil priv6, a Panaee
suivaute il alia en Iriande remplir les fonetions de viee^oi;
mais au bout de trois mois, il (ht rappeie poor avoir ap-
puye un bill presente par 6 rattan pour I'teandpalion
des catholiqnes. Fitz William juslifia sa conduite dans le
parlement ; mais son desaccord avec le ministdre, oo plu
tdt avec Georges 111 personnellement, prit nn tel caractke
d'aigreur qu'en 1798, on lui enleva meme pour qudqoe
temps les fonction.^, pureroenthonorifiques, de lord-lieutenant
du West' Riding du YorksUre. Apr^ la mort de Pitt, il
futdenouveau nomme, en 1806, president dn conseil prive;
et il conserve ce poste Jusqu^en mars 1807, ^poque ok le
refus du roi de consentir k l^emancipation des catlioliqoes
provoqua sa demission et celie de tout le cabinet. Depois
ce moment, lord Fitz- William ne prit pins qu^one MUa
part aux affaires pub^ques. Tontefois, il se vil enoore nna
nTZ-WILUAM — YLkCON DE MARIOTTE
466
fcb enkTCTyen Iai9, ion titre de lord-tteatenant dn Wut-
MkUng, pour aToir ^nergiqaemoit bUim6 dans un meeting
la conddite da gouTeniemeDt k propoa des troubles de
Manebester. II mourut en 1833.
Son fils, Charles-WUliam Wbmtwobtb Fitz-Wiluam,
n^ le 4 mai 1786, prt^c^denunent coona aooft le nom de
iord MiltoHf entra dte TAge de ▼ingt'^t-aii ans k la charobre
basse, et s'y fit bienldt on nom oonune orateor. II prit one
part des plusactrresl^re&qnita ordonnteen 1&09 contre le
doc d^ork, et qui eut poor rteultat de Cadre enlerer k ce
prince le commandem^t en cbef derarmte. Le dnc ayant
de noureau iM appel^ 4 ce posfe en 1811 par les ministresy
lord Milton proposa k la cbambre un vote de bl4me; mais
la cbambre refnsa de s'y assoder. Par suite, il eut 4 diverses
reprisesd'opinUtres luttes k sootenir poor conserrer son si^e
au parlemeot comme reprtentant do f^est'Riding, et dans
IHme de ces occasions les i^ais qu'il dut foire all^rent k dIus
de 50,000 Ut. St (1,350,000 fr.). En 1829 il parla et Tota
en faveur de P^mandpation des catboliqoes; en 1881 ilfot
flu k Nortbampton, et contriboa au triompbe dn bill de r^-
lorme. Entr^ k la cbambre des pairs comme comte Fitz-
William, k la mort de son p^re, son libtolisme sembla
alors se relh^idir quelque peu; et quoiqu*en 1840 il ait
Tot^ en fayeur de Tabolition des com-totot, il d^dara ex-
pressdment k cette occasion qu'il ^tait loin d^approuver cette
mesore dans toot son ensemble. Partisan du minbt^e
whig, celoi-ci lui a foil donner Tordre de la Jarretito.
Mais en fi&vrier 1853, lors de I'arriTte d*un cabinet oonser-
tatevar aux affaires, il se pronon^ poor les prindpes pro-
dam^ par lord Derby.
FIUME, en illyrien Reka ou Rika^ en allemand Sand-
Veit am Flaum, en latin Fanum Sancti-Viii ad Flumen,
cbef-Iieu du comitat du m6me nom, compost des deux cer-
des de Rucetnri et de DelniezCf et form4 en partie de I'an-
den pays de oOtes on littoral hongrois compris avjour-
dliui dans le royaume de Croatie, et qui compte une po-
pulation de 50,000 Ames r^partie sur une snperfide de 40
kilometres carrte. Cette Tille, d^ d'un tribunal de pre-
mie dasse, d'un tribanal de cerde et d'une cbambre de
commerce A d'industrie, est sitnte k Temboucbure de la
petite mais tr^poisaonneusc riyidre de Fiumara, dans le golfe
de Quamero, et se compose d'une Tieille ▼ille et d'une yille
neuTO, comptant ensemble 11,000 babitants. Les plus re-
marqoables de ses ^lises et cbapelles sont I'andenne ca-
tliedrale de PAssomption de ta Vierge Marie, avec un beau
portail dans le genre du Pantbton de Rome, et I'^glise de
SaintrVeit (ancienne ^Ise des J^uiles) , imitati<m de I'^gliae
Maria delta Salute de Yenise. Parmi ses autres Mifioes,
on remarque le tb^tre, randenne raflinerie de socre, le
palais du gouTemement, Tanden s^minaire, PbOtel de
TiUe, etc. Cdte yille possMe un coll^ , une ^le sup^-
rieure, un convent de bdn^ctins, auqud est adjointe one
tole pour les Jeunes filles, une ^cole de musique, une ^cole
de navigation, un lazaret, une socidt^ d*assurances mari-
timeset on grand nombre d'^tablissemeots d'utiliti pubiique.
On y trooTC des manufadures de toiles, de draps et de cuirs,
des distilleries de rosoglio, des brasseries, des fabriques
de biscuit et de boogies, des blandiisseries de dre, descor-
deries, une manulacture de tabac, une raflinerie de sucre,
une fonderie de cloches, etc Les moulins appartenant k Ul
compagnie privil^<^ connue sous le nom de Stabilimento
commerciiUe di farine peuyent moudre 500 minots de
grains par jour. La manufadure de papier de MM. Smith
et Meynier prodoit par an 100,000 raroes de papier, d'une
valeor d'environ 500,000 florins.
Fiume pos«Me des chantlers de construction, oil r^e
one grande activity, plusieurs mOles en pierres et en bois,
et le long de la mer un beau quai construit en pierres de
taiUe. Son port franc en foil Tune des yilles maritimes les
plos importantes de la roonarchie autricliienne, par I'inter-
■!4diabre de laqudle Pint^ieur de ses provinces oricntales,
dites pags de la couronne, participe au commerce gdn^ral
J>lCr. OE LA COMVBRS. — T. UL.
de PEnrope et du monde. Ind^pendamment dn oommerea
fait^rieur qui a lien par la route de Charles ( Karlitrasse )
entre Fiiune et Karlstadt sur la Koulpa, le port de Fiume
pr^sente, tantk Pentr^ qu'k la sortie, un mouvement annnd
de plos de 160,000 tonnes de marcbandises.
FIXE (Idte). On dit d'une id^e qu'elle est fixe lore-
qu'dle s'esi tdlement emparte de qudqu'un qu'dle absorbe
en quelque sorte cbes lui toutes les autres; qu'eU^ occupe
constamment odui cbez qui eUe existe, et qu'il y rapporte
tout le reste. Elle pent Mre dgalement un signe, un commen-
cement de folie, ou d^cder PopiniAtret^ d*un g^nie qui a
confu qudque chose au*dessus de la port*^ moyenne des
hommes. Pascal voyaitsans cesse on precipice b^ant k
ses cAt^s; Gaspard Barl^ ^tait oonvaincu quesatdte^tait
de Yerre. VidUJixe d'arriver au pouvoir absolu quitta peu
sans doute Cromwell jusqu'k son illation au protecto-
rat d'Aogleterre. Colomb, avant d'aborder PAm^rique,
fut longtemps tourmentd de Vid6e fixe de Pexi&tence et de
la ddcouverte d*nn nouveau monde.
FIXES O^toiles). Voyet £toile.
FIXIT^. Ce mot pent ^tre pris au figure et au propre,
et dans les deux cas les definitions qu*on en donne doivent
avoir ced de fondamental et de common, qu^dles indlquent
des choses ou un syst^e de choses , d'objets, arr6t^ dans
des positions, des limites, des rapports inamovibles et sous
des formes bivariables. Ced toutefois ne sanrait 6tre Traiab-
solument, surtout dans Pordre physique des £tres, ou aucun
corps n'occupe et ne pent occuper une place constante que
d'une mani^e temporaire et relative dans les limites de
Paspace od il a d'abord M fisci. En consid^ant le mot
fixiU sous ce point de vue, c'est-k-dire au sens propra,
il s'applique k tout coips mat^d destine k occuper pendant
un temps donn6 la place oil on ]»fixe. Au figur^ on idt
presque tocjoors abstraction , dans les cas od I'on applique
ce mot, des conditions d' d t er ni t^, d'immu ability, et il
sert seulement k caract^riser des choses ou des systtoMS de
dioses qni doivent subsister plus ou mohu de temps, d'aprte
des rapports d^terminds , sons des formes arretlfes : aossf
n'y a-i-il sou vent rien de plus variable que ce qui a iA&fiai
par las hommes.
FLACKIUS (CaIvs Valerics), poete latin contemporain
de Vespasien et de Domitlen, ^tait n^, suivant les unes, k Se-
tia en Campanie, sdon les autres k Padoue, oii il passa la plus
grande partie de sa vie dansun isolemeot complet, uniqueiiient
occupy de po^ie, et ou il mourut, k la ileur de I'Age, Pan 89
de J.-C. Quintilien prisait beaucoup les ouvrag^ de FUccns,
auqud il accordait de vil^ regrets : UuUum in Valerio
Flacconuper amisimiUf dit-il, en parlant desa moit r^cenle.
De tons ses ouvrages, nous n'avons plus qu'un po^meen huit
livres, rest^ inachev6, ses ArgonatUica. Quoiqoe la compo-
sition n'en soit pas d^pourrue de m^rite, il n'y a point de
force ^que, point de lueur de g^nie. Flaccus s'attacbe
surtout a Uercule; il enrichit sa fable de beaucoup de per-
M>nnages, dont Q dolt ^Yldemment la connaissance k Hyginus.
Du reste, il y a dans le style de Pemphase, de Pafliectation ;
mais ce sont les d^ots du siteie, et Us n'emplchent pas de
reconnaltre k I'autenr sonmdrite particuUer, Pd^nce et la
puret^. Le Pogge est le premier qui ait d^uvert quekjues
livres de cet auteur. P. de Golb^t.
FLACCUS (QonmnHoEATius). Voyet Uoracb.
FLACCUS ( Verrius). Voyez Yerrids Flaocos.
FLACON DE M AUOTTE ou VASEDE MABIOTTE.
Cet Ing^nieux appardl, qui porta le nom de Pillustre phydcien
qui Pimagina, a pour bat deproduire un to)uiemment cons-
tant. On sait que lorsqu'un liquide s*^coule par une ouver*
ture pratique dans la parol d'un vase, la vitesse del'doou e-
roent diminue k mesure que le niveau du liquide s'aba*isse
(voyez £couLEMEirr oes Liquides). Dans beaucoup de cas,
U y auralt Ik un grave inconvenient ; le vase de Mariotte a
pour but d'y rernddier. Poor cda on remplit d'eau un flacoii
muni d'un ajutage a sa partie InllSriettre, et dont la tubulure
estexactemcnt fermee par un bonchon que traverse un tuu»
FLACON DE MARIOTHS — PLAOELLATtON
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oavert k set deiir bouts, tube dont Teitrtaiit^ inKrieare
ptonge dans I*eao. En ouvrant le robinet d(> IV^utage , on
obtient un ^coolement nnffortne. Cela tlent k ce que la
portion du liqoide plaofe an-detsiis du plan horfaontal
men^ par Textr^niit^ faifi6rieare da tube, neponrrait desoendre
en TertQ de son poids qu'en ooeasfonnant un Tide dans la
partie sup^rieure du flaoon : cette partie da Hquide est done
maintenne en ^)libre par la pression atmosph^riqoe , et
n'op^reaucunepression sur le liquide Inffrieur. La rltesse de
r^couleineut est alors due ^ la dlfli^rence de niveaa qui
existe entre rextrtoit^ Infi^rieure du tube et I'ofifiee, et
par cons^uent elle est constante, car h niesure que F^u-
lement a Ueu, de Talr rentre par rextrtoiK^ inf^rieure du
tube; 0 permet au Hquide supiSrieur de deseendre, et par
U les conditions de T^ulement uniforme se trouTent mainte-
nues. Get appareil donne un .toulement aiiasi lent qu*on le
£iMre en approehent bonrenablement du fond da Tase Tex-
tn^mlt^ infi^rieure da tube. La sortie du liquide pent mdme
8*op^r gouttei goutte.
Lb Ybbrier, (fe TAcadWe des ScieocM.
FLAGELLANTS (du latin^to^eZ/tim, fouet). « Lorsque
ritalle entiire j§tait plODg6e dans toutes sortes devioes et de
crimes, dit dans sa Chrmiique le moine de Sainte-Justine de
Padoue, une superstition inouie depuis un sitele se glissa
aabitement chei les P&usins » ensuite chei les Ramains,
eC de U se r^pandlt presque pamd ions les peoples de la
pteinsule. » Ce passage se rapporte k la seconde apparition
de lavede d<» flagcUanto, en 1349, au bruit de la venue do
SauVeur et da Jugement dernier, qui counit vers ce temps,
aprte lesramges de la paste noire, tile ^^tait montrfe pour
la premi^ fols en 1260 k P^use, oil on grand nombre
dniommes, pousste par on ermtte, nommd Relnier, se
mirent k marcher en procession, deux "k deux, le ooips d^
couvert,. se fouettant publiquement jusqu^au sang, pour
tmplorer la diTine mis^corde. lis 8*appelaient lei divots,
et lenr sup^rienr prenait le litre de giiUral de ta devotion.
Dans les commencements, une pi^t^ asset sineire ahmisaaft
% eette bizarre pdnitence : de nombreoses reatltnlions et
rteonciliatioDs aralent liaa; malt l*aaforit< vralt prifu- les
d^rdres qui dcTaient rteulter d*une aussi tinguli^re coor
fume; et les papes oondamndrent ces flafellalions oomme oon-
tratres aox bonnes moeors et k la lol de Dleu. En 1S49, ces
^nerguTii^nes pass^rent dMtalie en Allemagne, oil is causftrefA
4e graves d^rdres, exhortant toot le monde k se flageller,
(t attribuant k la flagellation la mdme vertu qu'au bapttaie
^taaxautres sacrementa. Les seditions, lemeortre, lepillage,
le massacre des JoUs, ftirent let taites de leor eialtation.
AttaquteparlesdcritsdeGerson, condemn^ par Clement VII,
ils virent lears cbefs Hnfe an tuppUce par llnquftition.
Pourchasste p^ let princes et les ^v^es dTAlleniagne, ib
IrouT^nt la France ferm6e deVant eux par ordre de Philippe
tie Valois. Vert 1414, ietm^et excte et let mtaeterrenrt ae
renoovel^nt dans la Misnie, dans la ThorDig^^ dans la basse
Saxe, et centde ces fanatiques fbrent bdkl^ par rinqaisition.
La coutume dcs fla gel lotions, inoonnue It l*anliquit^
clir6tienne , a tobsist^ ' jusquHt hot jours dans qudques
communautte refkieuses. En 1700 ou 1701 , l*abb6 Boileau,
ctianoine de la Salpte-Chapelle et flk^e du po^te , tcandaUsa
les d^fott par tonUyre de VHistoire des Flagellants^ oh
ilproove fort bfeo que les flagellations ont M inusftto dans
l*Eglise avant le onziime fiide; qu'eHet ne tont autorittoi
ni par rferitore ni par la tradition, et que, loYn d'etre favo-
rables k une sincere pilfnitence, eUes tout trfet-propres k exciter
etii fiiforiaer leliberilnage. Malgr^ la solidltd de ses raisons
et la Taleur des exemplea qu^l cite , 11 Tut attaqa6 par le
tb^logien Tliierit, dans une r<(ftitation trte-faible, et par
li!t j^uites de Tn^oux , i qui son Mat r^pondit par'l*6pi-
gramme qui se troure dans ses anivret :
N«o, U line dei flagellaau, olc.
II Diut avouer oapendant que tout moral quMI etf, l^mnage
fie !*ahb< ik>ileau renrerme qoelquet termespeu convenablef »
malt on ne dolt pat oublier qutl a ^ MX en litia, et que
let exprettlont trop Hbres de la tradoetion ne sauraiMt Hit
attribute k raotaor original. EL Booonml
On Tit apparattre les flagellants k Paris, en l&tl, dm h
eonfrMedesBlanea-Battot, fondte par Henri UMlPatait
eompoade de tet mignont , dea grandt de sa eov tt di
beaneoup de gentilahommet ; 11 y fit entrer aussi les prtd-
dents et un nombre ehoisf de eonseiUers dv parlement, da li
diambre dea oonptet, et antret ooora de Jurididion, ilaii ^
eeKaintbenrgeoit, tet plot netibleadeParft Lanoovqat,
^intprolMaitaBed^otfonpaMliBoMrapoarla ViervelM,
•plata let nodvetttx frteei tomrson hivoeattonen levdeuiaak
le nom de pinUents d$ VAssoekUkm de Ifetn-Dam. H A
dreater d imi^nier tet Atafntt de rofdre, qoi ^CUeot, dit-oa,
assex rigoureux; ailasf Airent-itt raal obtenr4l. Cei bm-
reauxp^tentr, qni anient fMnt dVtfeYobe blandiedeloHe
de Uollinde en forme de tae, poftaieot i la cfttetore aae db-
dpUne. Le vendredl 15 f(6iFrier 1583 ilt vinrent en yrooei-
tion , dit le /dtmial (le X' AoMe, tnir let qnafafe benrei de
raprit*midi, au oonreal det Attgotfint , mirdMnt dm I
deux,et de U tereniiriBten la grande teUte de HolieMBe.
Le rol tttltait k ton rang , taiia ganlet nt difl^rente aoenne
det autret contrtcts, Le cardinal de Gtfite poiialt la croh ;
le due de Majenne dtatt mat bra det o6r^monies,' et Mn
Auger., fteUe, batdeur de son pnMiler asdlier, avee va
noDimd Dopeirat, Lyonnais, oonduliiit le restedela proeo-
don. Arrive k Notre-Dame, ils diantirent tons k geaon
le So/re, KeginOf en trte-harmonieute mutlqne , d la grone
pinle qui dura toot le long do Jouf ne let emptebi pn
de fidre et achever, avec leurt taca, iont moalM d perds,
leuft mystftres etcMmonies. Cette inddcente madfeitelioa,
loin de convaincre les esprits de TaUadieineBt de Henri III n
ealhoUdsme, ne fit que PaTflir aox yeax da people en Tes-
posant aux brocards, qui commeocferent k [Aeovoir tor Mi
du hant de la chaire. Le prMicateor Pencet, prfiohad le
Car«me k Notre-Dame, thnta lei nouveaax fla((iBnanla d'atbte
d d1)ypocrites I « Tai dt6 avertl de bon lieu, dit-0, qoliiar
au sdr, veiidredi^ jour de leur proceasion, la broche toaraoit
pour leur souper , et qn'aprte avoir mangd le grat dupoa,
ils enrent iwrnr oollalion de nult le petit tendron...* Ah, mal-
heureux hypocrites! c'est alAd qoe vooa vout moqiiei da
bon Dieu d que voos portez par contenanee un foodi vdre
cdntore ; ce n^est pat la que vout devriei le porter, ndnur
votre dos, sur vot dpaulet, d vout en driller tden, eft 11 a^eit
pat un de voot qui ne Talt m4rit6. » Le rd ditque Poaeet
dait un fol, et le contenta de le fiiile eonduire en eocbe k iob
abbaye de Melun. H n^en continna pat moint set procetaioas
mteaedurant la nuit, un toir dejendi taint, auivl dHia grsad
nombre de p^nitento qui te foudtaient darant la Banfae.
lit aOaient ausd foire de semblables p^lerlnages k Rdie-
Dame de Cl^ry, pr^ d'Orltens, piedt noa, oooverts d*aa
sac, pour iliire cesilier la ttdrilitd de la rdne Leake de
Lorrdne. An reste, la conMrie det Blanes-Battus doia
k pdne autant que le monarqne qui PavaR fottdde : la ligae
r^toufTa; d ton apologia tfot publidepar le eordeHer bidta
Cheffuntaine, dans an livre devenu fbrt roe.
SAmt«Pnoam Jeone.
FLAGELtATION, acUon de fouetter, de Ikhe toMr
k qudqu*un le tupplloedniou^t, appUeation snrleeorps
de coups de discipline. Onto tertaotddeee mdpaot
dteigner les taldeaux reprtentant h flagdlatlon de JdMs-
Clirist. Cdte pdne ddt'oa usage cbex let JnlA ; en Penooo-
rail pour des butet Idg^ret ; ausd n*dait-eOe point iafe*
manle. On la tuUttdt dant la tynagogue : le pMeet diK
aft|icli6 k un pilier , let ^ulet nitet. Trds joget attMded
k son soppllce : fun lisattlelexte dela Id, lesccmideompliil
les coups , le troisl^c excHait Pexteuteur . qui datt ordi-
nairement le prfitre de ' semaine. La tiageflation tet aotti
fonnue diet les Greet d cfiei les Romdns. CTdCaft un sop-
pllce pluii' chid que la rusligation! On flagelldt d'aboid
•ccux qu*oa devait erodfier; malt on ne cndfidt pas toei
oeux qif on flagdlaft. On aUacbait k one coienae dam li
-.J
FLAGELLATION — FLAMANDE
467
Palais da la justtoe, oa Ton proitt«iiafl dm In cfrquc^,
les patienti qui ^taient fsondaniDte h la flagdlation. H -Mii
plus hODteax d'etre flagell^ que battn de rerges. Les fooets
^talent quelqaefois arm^s d*08 de pleds de mouton ; alors le
(tatfent eipihdtf d'ordinaire sous les coups.
On trouTK dte Pan &08, dans one rigle dtahlie parsatnl
Gteired'Arite, la flagellation stabile comme peine eontnf
les religiedl indociles. PlDsfenii fondateon en us^renldMis
la suite; mais if ne paralt pas crani y ait eo del flagellatidtl
TOkmtalre atant le oniiteie si^e; 6ar 'saint Guy et saint'
Poppon, qui se souteirent les preMiers h ces tYi^c^ration*/
monrarent, Tun en I04b , et t'aulre en 1048. Cehii qui
s'est le plus astingttd dans U ff^eHation volontali^ a ^ttf '
siltet Dotninique, suinommiS VSncnfrass^^ k cause de'
la tbemise de mallles qn'H pbrtatt tobjours, et quMl n*6tait'
que poor se flagelter k oot Anee. te pape Cl&iient VI dtfen-
dit les ilagdlations pui)Iiques. Le'parlemeiit de Paris les
l^robiba Element par un arr^ de l6dl.
' VlAGfiOLET, petit Instrument it vent de buts, d1*
fuire, de toute sorte de bcfis dur, qui a on bee par lequel
en I'emboucbe. On Tarie les'sons dn flageolet an moyen des
di trouB dont il est perc^, outre remboucbure, la lumi^e et
celd de la patte ou d'en bas.
Cest aossi on des jeux de I'orgne. Le tuyau est de la
mtooe largenr que eeux d'^ITe; il est d'^tain fin et oavert.
fce flajgeofet est ce qu'on appelle un jeu k boucbe ou de uiti-
totion.
FLAGORNERIE, FLAGORNEUR. Flagorner, c'est
flatter fioayent el iMssement, comme ces gens, dltLaTeaux,
qui fopt les bonsTaiets pour 8%isinucr dans Tesprttdu mattre^
en tftcbant d*y d^tnifretout concurrent {lar de faux rapporu '
lies faiftriears flagomiiit leurs sup^ileurs; les llommes ricbes
ne soot entourite que de parasites qui les flagoment. lA
fli^rnerieest nne flattierie basse et fr^ente; c'est par
leers fiagomeries que les intrigants s'lnsinuent dans les
bonnes maisons. Le/a^oritettr enfin (termeplus Itoilier
encore que le pr^c^ent), est celul qui flagome; et c'est
rabaiiMer quislqu^in bien bas que de loi Jeter ik la fiioe cette
6pitiiMe.
PLAGRANT DitLtr, Oette expression de la I^isla-
Won criminelle signifie le d^lit qui se commet actuelle-
ment, ouqui Tient de se commettre; la loi repute aussi
flagrantd^lit le cas ot le pr^Venu est pomsuiTi par la clameur
inbliquo, et celui od il est trouTd saisi d'effets, armes,
instruments ou papiers faisant prdsnmer qn*U est auteur ou
complice, pourm que ce soit dans un temps Toisin du
dait(Code dlostniction crimbielle, art. 41). La loi, en cas de
flagrant d^t, exig^ des ofBcieni de police jodiciaire
niotBS de garantie qne dans les clrconstances ordinaires :
e*esl ainsi que les Jnges d'instroction et les pro-
cnreors imp^rianx peuTent agfr l*un sans I'autre. II y a
plus : tandb qu'ordhiairement lis ne peuvent agir seuls en
cas de flagnmtd^it, les aotre^ offiders dis police jndidaire
peoTiot rempln* p^sonneUement les fonctions ordlnauv-
ment attribute aux procureurs bnpdriaux et aax Juges d'ins-
tmctioo (ibid., art 33, 49 et 59). Enftn, It droonstance
de flagrant ddit dispense de la garantie prdiminaire do
naandat d'araener; de telle sorte que non-seulement
Us sont d^posftaires de la force pnblique, mais encore tout
dtoyea a le droit d'arr^ter rindlTlda surpris en cas de
flnsrant dm (ibid. , art. IM). E. avCbabiiol.
FLABAUr DE U B1LURDERIE (PamlUe de), ori-
gioAlre de Picardfe, denoblesse ^ surtout dUlastration ren-
tes, car la premiere ae remonte pas au deU des demises
Muides do dix-septltaie siftde, et Tantre ne date gu^que du
flomtede Flahaut, ambassadeur Ik Vlennesous Louis-Pliilippe.
Juaqd'k lai , nous trouTOns trois lieutenants g6n6raux ,
honunos de m^ite sans doute, mals pen connus, et un ma*
rdoinl de cbamp , le comfe de Flaliaut , bon p^e, qui paya
dte ta W/$ son dtrouement in6branlable au maSheureux
LoobXVI.
VLABAOT ( Avoofn^JiuMBi-JoaEra, comte ob) est ub
en 1785. Sa mhte, plus g^u^ralement connue sous le nom de
AP^ deSo u za , rentra en France, aprtele 1 8 brumaire, avec
son flis , qui sur-le-champ s'enrdia dans vn 'corp^ de c^Va^
lerie form^ par BonatMrte , et s^attaeha k ee grand bomihtf ^
aVec nne M£&\£ qui nese dtoientit {amais et qui surrteut'
k sa poissaoee. It fit ses premiiTM' armes dans la cainpagu^
si gtortense^ «t bourfe et si d^sty« de Marengb. D*Ita]ie'
flpassaenFOfldgal.'SimpA^ioidat'dans nn rdgiment dd
dragons, 'MsntM sons^tetttenant, fiMenant, capitiine; iV
derint aidede'eimt> de^ Mural; ete'est^eB eettequaili«6'que'
nous le fMronvoiis'4 Austtriita^ II gagns'de noureaux grades
en EspafTie, edui de cokmd ila batalllede Wagram, et, aivec
le tttre do baron'delVttipIre, rbonneufr^ ti^radiercb^, d'dtre
admisdaau F^tHt-ibajor de Bbtlfaler. CM ^t-ma]or se recn*:
tait de tout ctoqu'U^ toat de plus briUant dans I'aristocratie
nouTeOe etdetom ee^u1»yiKTait'd'iivl(l«{f, c'est4i-dira
de raisonnable, dinft randtnne: 11 eidtaSt l*eirHe; d les Tieux
grognardft dela r^pdblqne Ael/OiiYtientjpas dUns la nidesse
toeigiqaeetpltt^Kisqae'deflearlatagage asses de sareasmes
amers eoatrelciB iiUures -pimpantbs, les flai^ons d^gagto , 1^
jargon pMtenUMtt derita^a^rdoM. M; deFlatiautendlait
la Jleur iiet pais. Une loumoTe (SUgante, dos mani^res dis-
tingttta, de I'esprit, Ifo bigraee, undtotic agriS^ble, que les
lemons du cd^re Garat avaient periMkmnee, co Je ne sals
qool do geDtUhomme qui ne se perd patf , tous oes dons
beormi, embdUsdn feu dela Jeonesse, avafent fait de liti cir
qu'on ^ppelair alors Vm^ftM chMdei dames; d son
aodace, eommo edlo des bMs d*Homire, s*attaqoait, dit-on,
aux diTinltte cffes*mtee8. Dn restev 11 faut dire k sa looange
quTil ne s'efldbrniit pas dins tes ddloes; le tn^te ue lui
ft pas ni^iger le laurier (style de reMpIre). II tebangeait
nraTementies moellevx tafvis du bdudd^ eonire la paille
bnmide dn l)ifouae, et'paitout U se conauisdu uoble>
mentd briOamment. Dans la cattpagne'de 1812, U fut
du petit nombre de eeux qui oppOs^rent une fndoniptable
^neigio aux Apres rigue^rii dePbivet', d qui montr^rent une
invindbte donstance au milieu des lamentable d^sastr^ de
la retraite. II acquit slors le grade de gfo^ral de brigade, ef
r^ut diloi de g^n^ral de division k Leipzig.
Aide de camp de !^apoI^n, cdibto de feinpire, rien ne
manqualt k cdte brfllante d raplde carri^re. Le rdour des
Bourbons biterrompit'brusquemetft le cours de ces prospd-
rit^, d celul de I'empereur ne le renoua que qudques
Instants. Dans les Cent-Jours, M. de Flabaot fut enroy^ k
Vienne pour en ramener Marie-Louise. Mds, arrets k
Stuttgard,il ne put exteoter cdte bonorable et dURdle
mission , etfrevint en France, od nous le royons passer de
la thambre des pairs ^ Waterloo, toujours d€ioxi6 k la cause
de IVapolten. La Restauration le traita en enneml. Trop
Jeone pour aimer Plmden r^me^ il tenait au noureao par
earadke, par son' location, par ses babilddes, par la
position brillante qu'il y ayait prise. II pr6f6rdt le present
au pass^, parce quHI deTatt plasi sonmdirite qn*& ses aieux.
II quitta la France pour voyager en Suisse, puis en Angle-
terre, ob, en 1817', 11 ^pousa miss Mercer Elphinstone,
fill^delord Kdtlr. 11 Vihtenfiu'seftxer k Paris en 1827. La
flotation de JdHet !ui rendit son graded la patrie.
Nomi^ mfadstrt de France en Prusse , U ue resta k
Berlin que six mois, d alia alors en la u8uie quality k
Miinicb. L^ntesutrant^, fl aoompagilaleduc d*OH^ns an
sl^ d'Anrers; diorsquece prince monta sa mniaon, il lul fit
accepter la cbarge de premier teuyer. Le salon de M"* de
Flahaut ent longtemps une certaine linportanee politique. En
1841 M. de Flahaut tai nomm^ k Pambassade de Vieane,
jKMte quil conserva Josqu^lk la chute de Louis-Pbflippe. Le
gouTemement j)rovisoire le mit k la retraite ; d tt ne demanda
paslk rentrer dans les cadres de I'armte lorsque PassembMe
MgfslatiTe le releya de cdte d^cManoe. Au 2 dteembre
1851, il se mit 4 la disposition de 11tlyste,'et fit partie de
la conmiission consoltatlTe.
FLAMAND£ (£cole). Koyes £colbs de Pci^tTuae,
tome yill,p.3l5.
.ij.
4«S
FLAMANDES — FLAHEL
FLAMANDES (Ungue et LilUrafnro). On ne d>-
eigne pu seulement sons le nom de langue fiamande le
dialecte partteoUer de la Flandre, maU Tidiome germano-
belge en gdn^raL Cette langue se distingue, par aes inflexions
nattleSf de la langue hollandaise, a?ec lacinelle elle a
d'ailleun tant d*affinit^ , mais dont ies fnfle&iona tont plua
palatales. L'origine ei la propagation de ret idiome 8*expli-
quent par ie m^nge suoeesair det populatkma qui dans Ies
premiers temps du moyen Age occuptenl Ies eontrte oil il
domine; et depuU lors il s'est munteno sans modifications
esaentielles en regard de la langue romano-belge (le vmUon),
On oommence ^ leparler aus enr irons de Grayelines, d'oii il
gagne on sulvantdrrerses directions Berguea, Gaasel, BaiUeol,
Blessines, Menin en descendant la Lys ju8qQ'4 Gonrtray,
puis an deU d'Oudenarde jusqu*4 Renalx, Grammont, £n-
ghien, Hal, BruxeUet, Lou?a!n,Tirlemont, Saint>Trond
et Tongres josqu'i Maestricht Lea plus andens OKmuments
de Mangue flamande, k saToir Ies documents braban^ns
et la Bible rimte , de m£me que le Miroir historique de
J. de Blaerland, remontent aux premieres annte du trei-
litene sitele. Vint ensuite le droit urbain d'Anrers, de
1300 , puis un grand nombre de chroniques et de l^endes,
dont la plus oonnue estcelle des QwUrtfiU Aymon, De la
domination de la maison de Bourgogne date Tintroduction
d*un grand nombre de mots fran^is dans la langue fla-
mande; oependant, m^e k cette ^poque, die se trouvait
encore loin de V^i d^abjection od elle en arriya k tomber,
sous ka tristes rftgnes des princes de la maison de Haps-
bourg, alors qu'elle ne fut plus gudre qu'un patois, dont
toute la littteture se boma k des Uvres de piures, k des
ouTrages et k des chants populaires. A partir du rdgne de
Louis XIV snrtout, I'usage de la langue Tran^ae pr6do-
mina dans Ies lilles, notamment dans la partie ^clairte et
instmite de la population; et tous Ies efforts tent^ aprto 1815
par le gooTemement ntorlandals poor r^tablir le flamand
dans see anciens droits, ^hou^ent en raison de Timpopula-
iH/k extrftme qui s'attachait k tous ses actes. Le gouTerno-
ment beige semble mienx r^ossir aujourd^bui dans la mise
k execution d*un plan k pen prte identique; et on ne sau-
rait nier que beauooup n'ait 6t^ fidt dans oe but, Des gram-
malrea flamandes, des dicUonnaires de la langue flamande
out poor la premiere fois (AA compost dans Tespoir de pro-
▼oquer la naissanoe d^ne litt^ture flamande, et tout an
moins, en attendant, de pousser k la culture et k la mise en
lumi^re des ancicus monuments de la langue.
[ La langue flamande est abondante, eipressiTe, plelnede
franchi^ et de Tigueur. Moins traTaillte que la hollandaise,
qui en est un dialecte, elle a peut-ttre plua de naivete et se
tient plus prte des origines oommunesaux idiomes du Nord.
Depuis 1830 le flamand, ayant renonc^ k son r61e de mtea-
nisme bureaucratique, a ^t^ cultiv^ ayec un succte qui n'a-
Tait pas encore eu dVSgal. MM. Willems, Serrure, I'abb^
David, Bormans, Snellaert, Lebrocquy, lui out ^^ parti-
culi^rement utiles, an point de Tue grlonmatical et histo-
rique; d'autres se sont livr^ k la po^ie, et ont mdrit^ des
applaudtssementSytelsqueMM. Van Ryswyck, Ledeganck,
Rens, Van Duyse, F. Blieck, M"*' Courtmans, etc. Le plus
populaire des ^crirahis flamands et le plus connu k IMtranger
estM.Conscience, dont rimaghiation brille dement en
vers el en prose. Toutefois, le Pamaue flamand est bien
petit; c'est un Ihtttre bien 6troit pour le talent. En outre,
la critique y est presque nuUe ou puerile.
De REirFENBERG. ]
FLAALANT ou FLAM M ANT (OrnUhologie ). Ce^ le
ph€nicopttrt de^ anciens. La forme singuli^re de son bee,
le peu d'dpaiaceur de son corp« et Texcessire longueur deses
jambes, demies de plumes, enreraient un oiseauremarqua-
ble, Vilne retail d^ji par la beauts de lacouleur queprend
eon plumage la seconde ann^e. D^abord Yari<i de gris et de
blanr, ii dcTient alors d'un rouge clair ou d*un blanc anim<i
par une teintede rose. Les plumes scapulaires sont d*un rouge
^dataot, ce qui TaTait fait ap[)eler par Ies Grecs oiseau aux ailes
dAjUanme, et cbn wmfiambanit d^oil, par corroptioB,
on a tdXifiawmant tiflanumt. Le flamant habite en geotet
lea oontrtes m^ridionales : on le tronTe aur lea cOtea ocoi-
dentales de TAfrique et dans Ies regions de I'AiD^rique ot
ia dialeur se foil le plus fortenient sentir ; on lerenoontre
auaai sur notre continent , le long des o6tea de la M6diter-
ran^ ; il recherche lea lieux solitaires, et si Ton en a w
qudquefois dans I'intMeur des terrea, c^^taient l^oelquea in*
dividua ^rte etbors de leur route. En France, lea cAteaquli
fir^uente le plus aont celles de Languedoe et de Proveooe,
principalement vers lea Martiguea , Montpellier et lea mania
des environs d'Arlea. Les flammants voloit preaqoe Ioimoots
en troupes nombreusea, en obaerrant nn ordre semblable
k celui des grues : soit quails se raposeni ou quails ptehent,
ils se rangent sur une seule file; il y a toiyoufs cbes enx
qudqiies sentindles poor donner ralaime au beaoin , par on
cri semblable au son d*une trompette. La femeUe niche dana
les lieux mar^cageux , baa et noy^; nn amaa da terre el
de glaise, dont la partie basse est ploogte dans Teau et dont
la partie snp^rieure, dess^dife, cieuse et d^rin^e, se
trouve dev^ de dnquante centimetres environ, re^oit sea
ceufs, au nombre de deux ou trois. Les flamanta ae noor-
rissent de coquiUages, de frai de poisson et d'insectes aqua*
tiques. Les andens estimaient beaucoup la chair de eel
oiseau ; quelques tribus arabes ont conserve oe goOt.
Le genre pMnicopttre ( de foivtxoc, rouge, et irc^,
alle), qui ne renferme que quatre esp6ces, appartieat k
Tordre des ^chassiers.
FLAMBE et FLAMME ont, en vieox fran^, ^t^ sy-
nonymes; Jlamme est rest^ acad(^que,>Iaifi6e est rest6
technique. Ce dernier terme donnait Tidde d'un geare d«
lame d'arme blanche, dont la forme ondulte ressemblait k
un rayon de feu; II avail pour analoguea : flambard,Jlar
mard, flammard^flamberge, Les pdntres ont mis Uflambe
de 0*", 60 1^ i^ dans ies mains de Tarchange Micbd, et aur
r^ule des gardiens du paradis terrestre. Les ericA -mids,
les poignards indiens, sont des flambes de moyenne dimen*
don. Quantum d^toormes <p^ k deux mains da raoyen Ige
sont des flambes da 1°*, 60 4 2 m^es, qui deouadeot, poor
etre manitea, un poignet de gtent ; mais U y avait aoad de
petites flambes. Par alludon, des narquois^ c*est-4-dire,
des associations de filous , la plupart anciens aoldata licea*
d^, avaient, sous Louis XIV, des staluls sous lenom de
^6715 de la petite flambe; ils hantaient m6me A Paris on
quartier bien connu, la cour dea Miracles. Ce nom de
petite flambe leur 6tait donn^ k raison de la paire de
ciseaux dont ils se munlssaient pour couper les bourses et
les aumOni^res. g*' BAiunir.
FLAMBE OU FLAMME ( Botanique ). Voyez Iris.
FLAMBEAU ( de flamma ) , flamme artificidle doot
la lueur ^daire et sort de guide dans les t^ndires ; on a ap-
pd^ ^element le soleil It flambeau du monde. Radne le
fils a dit dans son poSme de La Religion :
Toi qa*anooiicc Taurore, admirable ^am^eau ,
ktUt toojoura le Barney tatrt toojoura Douveaa,
Par qael ordre, t aoleil, vieot-ta du tein de Poode?
On donne ausd abudvement le nom de flambeau aux c b as-
deliers sur lesquds on place des bougies, des cban*
delles, etc.
FLAMBERGE, andogue 6e flambe ou /Ummte
( voyii EsPAuoN ). C*^tdt ausd le nom de la grosne ^p6t du
ciievalier Renaud de Montauban , Tun des quatre fils d*Ay-
mon. Ce motnese dit plus aujourdliui qu*en plaisantant;
encore n'est^ce gu6re que dans cette phrase : mettre/am-
berge au vent, pour tiier T^p^ du fourreau.
FLAMEL (fliooLAs), Tune de ces od^briti^ dtranges
que la cr^duUt^ de leurs contemporains l^ue k riibloire,
envdoppte d*une atmosphere mysl^ieuse, qui leur survit
k travers les sidles. S*il ne seservit point de recelles dcbiwi-
ques et de la pierre phtlosophde, comme on Ten a ac^as^ bien
gr^'iiitcuient , il n'eat pas mdns vrd qu'il sut amasser vne
FLAMEL — FLAinNINUS
469
flteCane MMi eoBsidteU» ponrattlnr mrluf leiyeaxdM
bonuMi de ton tonpt et de a posUriM. M h PontolM, il
ttail ntuk eiereflr k Paris la lacntiTa pror(Bsil<iiid'teiTaiii
et de lilHvin Jai^ 4 ane ^poqoe, oa llmpriiiierie ^tant en-
core inoonnne, les maBiiacrita ^talent bora de prii , et ne poii-
▼aieftt ttn aehette que par des penoniies tort riches. Ar«
nf6 pauvre dana oette vflle, tt ne tarda pas k r^pandrede
(iMtoeoses auoidnes, k fonder et k i^parer des hdpitaui et
des fglisea. D*oii tirait-U see richessest On Tignore, et 4 oet
igud las dWers historians qni se sent oocopis de lui sont
trts-dlris^ NaiMM et queiqaes autres ont pr^tendu qu'il en
anialt 4IIA lederahte ana jnUk , dont il se serait charg6 de re-
eooTfar las erteces, lors de lenr expulsion de France, et
k la confiscation de leors biens, en 1394. Le president H6-
oaolt, Sainte-Foix, et plosienrs encore combattent cetie
opinion, dont iis dteiontrent Pabsurdit^. £nfin, les alclii-
mistes essayent k lenr tour d^en d^eouTrir la source , et ne
manqnent pas de rattiflNier k la connalssance qoll aurait
cue d\in livre myst^rieox, d^reloppant la science de la
transmutation des m^ux en or. Les faiscriptions et figures
hi^roglyphiques dont il ayait d^r^ les maisons et les ma-
nuscrits qui lui appartenaient, celles qu^ STait (ait graver
ao dmetiire des Innocents, ne pouraient 4 leurs yeux avoir
d!autie but que la recherche de la pierre philosophale; et il
Panrait enfin trouT^e, selon eux, dans son logis, au coin
de la rue des BlariTanx. Gette foble a eu de nombreux parti-
Sana. A direrses reprises , des fouiUes out ^t^ tentte dans
cette mai4on poor y ddcourrir des trters.
Ns pottvant eipliqoer cette fortune par des moyens natn-
rels, on a fini par vooloir la rMuife k des proportions trte-
modestes. L'abb^ Vilain, dans son HiiMre crUiqu6deJ<H'
colas Flamel et de PemtUe, sa/emme, ne la tait roonter
qu'k 5,300 livres toomois, k I'^poque de la mortde Per-
nelle, <^«t-4-dire en 1397, sonune ^uivalant, lors de la
publication de son ouvrage, k aa^OOO franca environ; elle se
serait accrue depufs , et & la niort de Flamel, arrirte le 12
mars 1418, ses revenns auraient mont^ k 076 livres 5 sols
toumois, on 4,506 francs. En admettant Texactitude de
ces calculs, nul doote qu'on ne pnisse raisonnablement
nier lea divecses fondations d*bdpltaux et dVglises , etc ,
que Ton a attribute 4 Flamel, et qui , dans Thypoth^ de
VaYM, se bomeraient ails portails de Saint-Jaoques-hi-Bou-
cherie ( du c6X& de la rue des Marivaux), de Safaite-Geoe-
vidre-^es-Ardents , et de la chapelle Salnt-Gervais, au tom-
beau de sa Temme, et k deux arcades du cbamier des
Innocents. Quelque considerables que pussent 6tre alors ces
constructions, il est fort douteux qu^elles eussent suffi pour
donner k Flamel cette renomm^ populaire que la recon-
naissance dispense k ceux-14 seuls qui Pont m^rit^e par de
T^iitables services. Quoiqu'll en soit, il n'est pent-£tre pas
d^raisonnable de croire que la connaissance qu^il avait du
coDunerce , 1^ une ^poque oh pen de monde s'y livrait et
savait y rdussir, lui aura foit amasser des biens considerables
qui lui permeltaient ces grandes d^penses.
Flamel et Pemelle, sa femme, forent enterr^s dans P^-
glise Saint- Jacqnes-Ia-Boncherie, M non pas au cimetlere
des Innocents, corome on Pa dit lis etaient repr^Mntes sur
le pilier, pr^ de la chaire sur le petit portail, ainsi
que dans une infinite de bas-reliefs dissemines dans I s
eglises auxquelles il fit travailler. S'imagineraiton main-
tenant qu'un voyageur connu, Paul Lucas, ait avance, quatre
Slides pinstard, qu*un derviche hii avait assure que Flamel
n'etait pas mort, qu^on avait enterre deux bOches k sa place
et k cellede sa femroe Pemeile, et qu'4 Pepoque oil iiecri-
vait , c*est-k-dire au dix-septiime si^e , FUmel se trouvait
anx Indes orientales , el avait encore six cents ans k virre 1
On a atlribue k Flamel un tris-grand nombre de livres sur
Vaichimiet la transmtitaiUm des mitaux et Pejrp^ica-
tUm des figures hUroglyphiques du cimetUre des Inno"
cents ; mais tout porta 1^ croire quMI ne fut pas plus Pauteur
da ces oonages que le possesseur de la pierre philosophale.
IVa|K>ieoD Gauxns.
FLAMUVESf prAtrea, sacrificateors de eertafaies divl«
nites partlcuUiras cImk tes komains. lis etalent au nombre de
quinae, dont trois m^enrs, tires des &milles patriciennes et
jouissantde la plus grande consideration; et douse nunenra. '
Lea trois flandnes msjenrs etalent les flamines dialiSp ou de
Jupiter, martUilis, on de Mars, et quirinaUs, on de
Romulus. Selon Tite-Live , le premier aurait ete instttue par
Romulus, eties deux autres par Numa Pompiiius. Lea
douie flamhies ndnenrs et^ent le carmentalis , ou pr6tie
de ladeesseCannenta,le/a/ocer, sacrificateur du dien
Falacra,le/ora/if ,pr«trede Flore, lefiiamen pomonalis»
on de Pomone » v&bialis , on de Virbius , que Pon pretend
etrele memo qu^Hlppolyte, vuleanialis, ou de Vulcam,
vtUtumcUU ou du dIen Vultume, et les flamines furinalis
levinaUs , lucUuUis ei palatualis $ doni Porigineest in-
connoe. Par la suite, la flatterie donna des flamines k quel-
ques empereurs,meme de leur vivant. Tels eiaient les fla-
ndnes de Jules cesar , d'Auguste, d'Adrien, de Commode.
Ceux-dy bien que portent toua le roeme nom , no formaieot
cependant pas une corporation. Chacun etait specialement
affecteii unedivinitdparticuliire, et ne pouvait pratiquer
le culte des autres divhiitea.Cependant9 ily en avait un,}la-
men divorum omnium, quise meiaitvraisemblablement du
culte de tons les dieux« Les flaminea etalent eius par le
peupte reuni dana les curies, et sacres ensuite par le sou-
verainpontife. Leur sacerdoce etaiti vie ; mais ils pouvaient
en etre prives qnand ila aTaientdemerite. Leflamen dialis ,
ou de Jupiter, etait le plus considerable de tons. II avait
seul le droit de porter PoZ^o^o/erta, ou bonnet termine
en pointe, reconvert de la pean d^une victime blandie, et
d'unmoler4 Jupiter une yictime blanche. Les flamines ti-
raient leur nom de leurs bonnets pomtus, couleurs de feu,
surmontes d^une grusse houppe de fil on de laine.
On nommait anssi fiamines oo flaminiques les eponses
des flamines, ou lea pretresses particuli^res de qiuslques
divinites. Celles qui ne rentraient pas dans cette demiere
categorie portaient l^omement de tete et le sumom de leurs
maris. La femme dn>Iameii dieUis^ U flaminique par ex-
cellence, etait astreinte, comme son mari , k un tris-grand
nombre d'obligations, qu^elle ne pouvait transgressor.
FLAMIMNUS (Tnvs Quurrios) fut successivement
questeur et consul, et prit la direction des operations contra
PbllippeY,roi deMaoedoine.
[ Cette guerre duraitdeja depuis trofs ans (an de Rome 548),
et ses deux predecesseurs n'avaient rien fait dMmportant. Co
jeune general, qui sut bient6t acquerir une si bdle reputa-
tion comme militaire et comme homme d^Etat, ouvrit sa pre-
miere campsgne en for^ant les gorges dUn^i^onto, ou le roi
Philippe sMtait porte poor couvrir ses £tats. Ce ddfiie, forme
par une coupure dans le moot Mertchica^ que traverse
VAoiU ou YoyuttOj s*eteod le long de ce fleuve entre C/is-
sura et Tepeleni en Albania. Philippe, batln, se refugia k
Pextremite de la Thessalie, vers Pembouchure du Penee,
pour reorganiser unearmee, et Flamininus alia en Phodde
prendre ses quartiers d^hiver. Apr^s ce premier ediec,
Philippe, eraignant de s^xposer, en continuant la guerre, k
de plus graves desastres , profits de ce temps de repos pour
entrer en negodatlons avec Flamininus. Aprte avoir eu k
ceteffet trois conferences avec le proconsul et avec les chefs
des aiuea de Rome, le roi de Macedolne, ayant rc^u leur
ultimatum, obtint I'autorisation d*envoyer une ambassade au
senat pour regler les conditions de la paix, tdles quMI les
esperait enoore. Mais Q ne put rien obtenir, et fut oblige de
se preparer k one nouvelle campagne, poor laqudle il con
centra ses tronpea k Larissa.
An commencement du prinfemps de Pan 549 de Rome ,
Flamininus quitta ses qnartlers dans la Phocide , et s^avan^a
avec son armee vers la Thessalie , oi^ il comptalt rencontrer
Pennemi. Aprte une tentative malheureuse contra Thebes de
Plithiotide (auJourd*hui Cermlro, prte de Volo ), le proconsul
sVan^a k Pherx (Vdestm). Le roi de Macedolne, qui
avait quitte ses quartiers d'hiver pour revenlr an-devant des
4^0
FLAMININDS
Eomaini , se mcontra arec eui prto de Pheras; ce qui dOn-
fli^ lifQ I on combat de caralerie dans lequel les Mac^oiriens
tnbirent im idtiec. Mais les deux g^i^raux , se trooTadit dans
nil Cerrsin ccup^ et masqiid; qui n'^ait pas propre k une
bktanie/ie d^d^itAt h ciumger le tli^tre des op<§ratiou8.
Ftiflifipe 86 dirigea reiis Se&tasa (Bekirdgik), au sud de La^
risea, dans le but de rSunir des bl6s. Flanuninus, qui avait
divine rintention de Tenneml, prit la m^e direction , dans
16 destein de Temptelier de s^apprarislonner.' Pendant irois
Jours y les deux armta marcherent parall^ement snr les
deut re vers des Cynoc^phales. Mais ie quatriinM jour tin
broulllard 6pais arr^ceUedes MaoSdoni^etla forca k res^
ter dans son camp , qui dtait courert & gaudke par un grand
poste d^intknterie et de caTalerfe, plaCii au baut de la cbaine
de coteaui. Le m6me Jotir le proconsul avail pouss6 k sa
droiteune reconnaissaujce de 800 cberaus etde l ,000 horn-
mes de pied, qui, ayant rencontre le poste ennemi, Fatta-
qoirent et le maltraitirent. PliiUppe » "volant les slena en dan-
ger, les fit soutenlr par un fort ditacbeUionty qui repoussa
les Romains et les ramena Jusqu'au pied des coteaux. Alors
le proconsul fit sortir son arm^, et la na^'ea bataille. Ce
mouTement ot^llgea-Pbillppe k accepter un combat sur lequel
il ne comj^tait pas , et 11 s'y prit mal : s*6tant rapldement
port^ en avant avec raile droite de sa pbalange , 11 donna
Pordre ii sesgto^raux de (kite soivre raili gauche en colonne
de rout^. En arrltant, Pbilippe s*engagea tout de suite avec
raile gaucbe des Rbmains. L*avantage du terrain , le cboc
di masse el les armiss de longueur de la pbalange lui don-
n^rent d^abord rarantage sur len coliortes romaines, qu*il
fit plier et qu'il poussa devant lui. Flamininus, sans se d^n-
oerter, se mit k ia't^te de son aile droite, et altaqua r^oIO-
ment la phalange gauche deS MacMoniena, alors encore en
colonne de marche et embarrass^ dans les anfractuosit^
des coteaux. flle fut als^ment culbut^e et mise en d^rdre.
Pettfiantia poursulte, un tribun l^onnalre romain, se d^
tachaUt k gauctM avec tingt manlputes, tourha la phalange
de droite ded ennemis, et, l^ayant attaqu^ Itdos, la rompit
et la mit dans nn d^sdrdre pareO. Ce mourement d^cida la
victoire des Romains, qui Tot complete.
Les Macedonians perdirent 8,000 morts et 5,000 prison-
niers, a(nsi que leurcamp et toutes leurs ressources; la
pertc des Romains ne a^flOra qu*k 700 bommes. Abattu par
ce d^sastre, Philippe fut contndnt de demander la paix aux
conditions qu*il plalrait aux vainqueurs de lui imposer.
G^ 6. ns Vaudoncoort.]
Philippe euToya des ambassadeurs k Rome ; le proconsul
y d^puta de son c6U, Le s^nat d^ida que la paix serait
iaite & la oonditlon que tontei les Tilles greeques, en Europe
et en Asie, aoiraient ta liberty et rexereice de leurs lois, et
que les garnisons des Mac^oniens ai seraient retirte.
C'etalt au commencement derannde 556. Les jeux Isthmiques
allaient se cd^brer k Corinthe. Le concours des spectateurs
Aait immense, lorsqu^nn bteut s'avan^ au milieu de Pa-
rana et proclama au nom du stot et du peuple remain la
liberty des Corintbiens, des Pbootois, des Locriens, de toutes
les nationsi enfln^ qui aTaieat ^ assqjetties par Philippe.
L'enthousiasme futalors si grand, que la foole se pr^pita au-
tour de Flamhiinus pour lui bals^ tes mains et le courrir
de couronnes.
L'ann^ soiTante» la guerre fut r^lOe par les Romains
centre Nabis, tyrao ue Sparte, qui s'^tail perildement empartf
d^Argoc Aprte avoir une premitee lois repoussd un assaut
des Romains, Natrfs dut s^estiroor trop heilreux d^obtenur
la paix en renon^ant k sa oonqufite.
Flamininus retoama alors trtompber It Rome; le fits du roi
de Mac^doine etle fils du tyran da Sparta man:liaient devant
son ciiar. 11 revint ensoite en Grtoe pour dissuader la ligue
Adi^mned'embrcsser la cause d'Antiochus, roi de Syrie; 11
y r<us9lt. En 503, il fnt nommd oenaeur; en 669, n remplit
une mission aprte de Pnisias , roi de Bitby nie qui avait donn^
asile'k Annibal. lYeul ana plus t«d, 11 fit c^lebrer des jetix
•omptueux poor bonorer la m^uoiie de son pire, qo*il ve-
-I
— TLMfME'
naltde perdre. Le consulat lui ftit enbo^ dMh^etf ^. A
partir de ce moment, tniistohre ne parle plat de faii. '
FLAMfNIUS GAIUS, gto^rai doQ6 de pen de
moyens, maisd*un grand courage et de beancoop d'opinli-
tretd,' Alt nomm^ tribun du peuple en Pan S20 de Rom«,
et ne se signala dans ce poste que par U propoeition d^me
lo( agraire. II passa ensuite en Sidle oomme pr6tear, et
ayec' on commtodement.- IlbminA consul en 517, avee
P. Furins, 11 attaqua les Qaulols an deft du Pd, et fut Tatacu.
Le s^t rappda les consuls, ordre aoqnel Flamfnioa enit
devoir rfeister, enhardi par one dtfaltequfl fit k son four
esauyer aux Gaulois. On lui refuse le triomphe k son retoor,
ce dont 11 ftit amplement ' d6dommag)§' paf de grtttiies d^
monstrationsde hi favenr popnlaire, Nomm6 oenseor en 53t^
il fit construire un drrjue et ^tablir de Rome k Rimini un
chemin qui porte encore ion tiotn ; via FlanUttia. Appel^
en 535 k un second cdnsulat; apr^ la mallfeureiise affaire
de la Trebbia, il se rendit secr^tcmeiit dans les provinces
oO II devait commander, et sai^ nccomplnr les c6rtoonies
religieuses d*usage en pareil x^. Le stoati faiit^, le rappda
en vain. Il passa PApennln avec sonarm6e poorcntrer dans
ritrurie, ob Annibal se rendait di/ son cMi. Ce dernier »
iustruit du caracl^ de sbn adveraaire, ne s*occupa qu*a
rirriter par le spectacle de la d)6vastation , du carnage et de
Tincendie. Ftaminlus ne tint pai centre cette manoeuvre, et
r^lutdecombattre sans altendresontbilegoe. Les angures
lui furent en vain 6ontralres. It marcha ver^le lac de Tra-
symtae, ob Annibal, profltahl des locality, lol avait pr^-
par6 une embuscade. Au moment du combat , le g^n^ral
carthaghiois, d6masqaant toutes ^ses forces, cacbto jusque
]k par des plis de terrahi , que Plaminias avait mtoie eu
iPimprudence de ne pas faire reconnaltre, leS Romains ae
vfrent compl^tement oem^. lis ne s*en battirent pa$ moins
ayec la plus bdrolque valeur, an pohit qu*ils ne ^aperfurent
pas mtoie d*un tremblement de terre qui eot Heu pendant
Paction, renversa plusieurs rilles d^talie et di^touma phi-
sieurs fleuves de leur cours. FlaAdnius d^^ploya surtont,
mais envahi, le plus hitr^pide eourage. II ftit to^ par on
cavalier ennemi, et ^chappa ahisl b la honte de survlvre k
sa d^faite. Cette aflbire dteastreuse , qni porte'dana lliistorre
le nom du lac de Trasymtoe, pr6s duquel die se passa, eot
lieu en Pan 535 de Rome. Billot.
FLAMMANTt Voyez VhAMurr,
FLAMME (Physique). Lorsqu*un corps gaxeox oo sos-
ceptible de se riduire en vapeur se trouve en contact avec
Toxygkie k une temperature rouge, 11 brfile avec on dig/k-
gement plus ou moins vif de luml^ et de dialeor, en pro-
duisant ce que les physidens d^ignent sous la nom de
flamme. Comme toutes les parties du gaz ou de la vapeor
ne se trouvent pas Imm&liatement en contact ayec I'oxy-
gfene^ la flamme ofTre deox parties enticement <fiff<Srentes
par leur apparence et leur naturo, que Ton distingue bd-
lement dans la flamme d'une bougie oo d*une lampe , Pone
extMeore tr^lumlneuse et tris-cbaude, et Pautre intdrieore,
obscure et ^ une tempteture trte-peu 61^te. On peut
mOme reconnaltre Pexlstenoe de quatre couches eonoen-
triques dans la flamme d'une bougie : la premie de oes
couches d'in^e temp^ture est cdle que Hon toH k la
base et qui est d*un bleu sombre ; la draxitoe forme le
cOneobscur dertait6rieur,de la flamme; la trotsiime est,
Pcnvdoppe Uancbe et brillante qui 6claire ; enfin , la qoa-*
tri^me est une envdoppe gazeose trte-mbice que Ton aper>
(oit autour de la trolsitoie. SI en approche k qudqnes niiDi-
mMrea dela partie lumtneuse on fil de platlne trte-fin, oo
le vdt rougir immlUBatement Jnsqu*ao blanc ; ce qui donne
la preuve de la lumte temperature de ce pohit, et Ton s'as-
sure du pen de chaleur de U partie Interieore en pla^anl
au-dessus de la flamme une tolle metaUiqoe b maiO^ fines,
que Ton abaisse sncceulvement, et qui la d^prinM de ma-
nlire k donner deux cOnes creux , dont nntMeor est obseor;
daprto avoir fixe la telle de manMro k oe qo'dle ne vaiia
pas, ei dispose les choses poor qne la flamoM at aoit
FLaMME — TLAMSTEEC
47r
pas agiite , ii on perce U toile arec un inslrument conve-
nable aa-dessos du edae obscur , on peut porten dans cdui-
ri deB grains de poudra k canon, da pbospliore, de la
poudre fulminante mAmai lans quUU br6k«nt. Pour se
rcndre ooniptedecei effet, il faut se rappeler que la In*
ini^re e|t prodmte par la oombnstion des gax qui sa d^-
gpnt et par la vapaur qna fonne la mati^ biiileosey la aire
on to sulf i Tair ne las toucbsot q^e par knr sucface tM-
rieure, celMi sauJemeni pent brAler ^ at par oantiqnant
d^faloppar unagrandaqofnllt^de.fihalflnr; la.partie in-
t^rienra est pnteerv^ de]i|«lMiil>q8tioo, etn'eit donate que
de mati^rcs grifsea TolaUU^6(k^t iHi^gtte<»npb«attblaB»D'a
prte ceU/quan4 poor an» mrlaoa doon^ da mMa Tair
n'agit quasar, la surfaqs extM|«re«.la i«miir«i«4 baanctup
moins brillante que si 1^ dispositiona aaieut taUaa< que
I*oKygtoe pat ag^ ansai c^r la snrfaDa int^fieura; c*est ce
donton s'aper^it (adlement, en examinaiit one lanpe ik
double courant d'air; alora on volt qu^^a.Ucud^uaa SirfiMe
briUante, recouTrapt nne partie obscure ,. on .» una lame
obacore lenfermte entre deux lames Iffninwyee, 0t cat
eifet paut 6tre pnrii au point d'aad^ntir presqua compete- .
meat la partie obseurei comma dans lea bacada 0a eon-'
nus en Angleterre sons le nom de baih»wingi ( alias d^ . chan-
ves-souris), que Ton emploia en Franca scos cehiide pa-
Pour qu*ane flamme doone une lumi^re briUaote, il toot
que legaz ou la Tapeor laisse un d^pdt solide en quantity
coQvenahle; Tbydrogtoe, qui d^veloppe la temp^atora la
plus dsTte parmi les corps simples , et Taloool na donnant
qu'une lumi^ faible; Thydrog^ carbon^ eat d^autant
plus ^irant qu'U renferme plus de carboue , dent une,
partie se disperse par la combustion ; et T^tber^ qui. ren-
ferme une plus grande proportion deoe principeque I'alcool,
donne plus de lural^ que le premier.
Quand on place, ainsi que nous Tavons ditpr^demment,
une toile m^tallique, conyenableroent serrte ao-deaaus da la
llanune, on peut comprimer ceUe-d sana qn^elle traTcne
le tissu, et si on pr^wnte obliquement oette toUa I. la.
flamme , on la coupe comma oa pourrait la iiure aTee un
couteau pour un corps soUde, et Ton obtient denx por-
tions de flamme s^partes. SI dans la premie expMence
on approcbe uii corps en combustion aonlessaa du point
occopid par la flamme, ceUe-ct se roproduit et forme ainsi
one seconde parlto ind^pendante do la premie. Ges effets
sontdoaaurefroidissaroent oocaslonnd par la toile mdtal-
Uqnc, qui abaissa la temp^ature des matiirea combnstibles
au-dessous du point ob dies peuTcnt brtUer. BCaia comma
les gsz pasaent au travera dii tissoy on pent les enflammer
au-dessus par Tapprocha d^un corpa d'une temperature
convenable : ai la toile a^^ya assea forteme^t m tenpd-
raturepoorrougir^la flamme nW plus intercept<^ Un
seul des gaz onunus, rhydrogtae pbospboriy est susceptible
de s'enflammer k la temperature de Vatmoapbftra par le seul
contact de Tair : la toile metalliqua ne pent a?oir ancane
influence sur s» combustion 9 mala ponrtpui )cs aotres,
qui exigent une trea-baute temperalnraf cette toile agit
snifant la dimension de sea maiiui^ et la grMsenr des Ms
dont eile est composte; par conadquent, auinmt que le gas
est plus oumolns fadlemJBnt oombnstible, la uature de la
toile qui peut le .pr6ienrer de combustiQi doit nrier^
II rteulte de ces faits que si une atmosphere de gu
combustible, m6iee avec de Tair, est separtci en deux
parties par una toile metallique oonTeqable, rniiedoit
brfller sans que I'antreepro^iie d'altdralioii » Ct qua 4 par
example une detonation aji^it lieu dans 1# premitoa^ «De
ne se propag erait pu 4«Dt la sieconda. Una dea plot beOea
i&TeD&ona auxqnelles les recberches sajkntiflqiwa ilent
donne lieu rdsiilte de Tappllcation que Daf y a faita deoas
aonnaissances & la 1 a m p a d e s A r e t e 9 destinee ^ pr^senrer
taa mineurs des accidents terriblei anxipels Us soot exposes
qbandlegaz hydrogene carbon^ s'eaflanunedansrink^rieur
' QM minea.
Un corps solide et d*une diiqension convenabte pour
qo'ii sVieve k la meme temperature que la flamme et ne la
i«lh>idi8M pas peut augmenter Tintensite de la lumiere
h un degre dont fl est difficile de ae (aire line id(^ : \)ar
cxemple , an morceau de chaux sur lequel on fait tomlier la
flamme d'un melange dedeuz Tolumes d*hjdrogene et d*mi
Tolume d^osygtee, offra poor 30 centimetres desurflice one
quanftitedelumieroegale beetle de 30,000 lampes d*Argent.
11 cat probable qnecetfa proprietesera I'occasion dlmpor-
tantas applications dana les arts.. H. Gaoltibr de CLAoaRt.
FLAMMB (An-mUitaire), Koyei Fuvn.
FLAMME < Mturini ), kmgae bande de serge, ou d'autre
.tissoi^qu'on hisaa au liaut du mM d*un Taisseau, ct quele
'.fant M*ilotter:dans una directloff oontraire it cellc d'od il
souflle. iPen Iarge4ansla puiia-qul est retenue au mftt, elle
▼a en se retrecissant encore et se termine en pointe. Elle »i
ordlndrement do la memo conleur qae le paiiflon de la na-
tion 4 laqueUe apparticntlo.Talsaaattqnile porte.En France
et dies les autrea.' peopled qui col one marine militure, la
flanuBO nationale est une marque distinctire, qui ne peat
etra arborea que par. lea biliBNBts qui font partie de oetle
marine, aicoa'cslcncertainesciroonitances, oO , en l*ab-
aencodetout bltiawiii de I'^t, un ydsseau mardiand,
dont le capitalnoa ouaat canae avoir un droit de comman-
dement aor les autres Taisseaux de la nation qui sa troo-
feot en meoM temps que lui dana une rada, 4>o dani un
port, aboro cette flamme en dgne de commanddmeut. Mais
il eat oblige de ramener dea qu'on biUment da l*£tat^ entre
dana k mCasa rade du to memo port Lea flammea peutent
senrir, cenme ka pa?illons , de signaux an moyen desquels
deoK on pbiaieort vaisaeanx se commoniqoentdes ordres, des
ransdc^omeala et eiablissent entre env, Jusqu'^ un certain
point an dialogue auiti. Y. na MoiioN .
FLAMMES DU BENGALE. Cette composition
pyrotaabniquc , qui, par la yiyadte et la blancheur de la
lumiere qu'dle pro]etta, a lldt tongtemps I'^dmlratton des
amateorsde feuxd*artifioe, etdont IM de la mtse en
scene tira parti dana lea pieces i speolade tobies les fois
qoH s'agit da donner au spectateur une idee do radienx dclat
dn aejour des btonheureux , ou bien de les firapper par la
repiesentation de qudqoa incendieon apparition samatnretle,
eat to prodult dHa mdange de Tingt-quatre parties de sal-
petre , de sepl parties de flenr de soofro et de deux parties
d'aMlmofaie. Apres OToir passd le tout dans un gros tamis
decrin, on le fidt entrer dana on yase de terre , dont on
saupoudre la auperfldeaTcc du poussier sec; api^ quo! on
le recouTre d'une feaille de papier troueoen quelqoesendroits,
et an dernier monieot on I'amoroe avec on porte-feu etou-
, pilie. La comaitsance exaeto des proportions de ce melange
reata loaglompa un secret ( quant k la denomination de
/tommes (ftcJleiiycifo,qu*on lui donna dans Pbrigine, die
proflenl do ce quMI nous est Tcnu du Bengato , d*o(i les
Aaglala Tont introdoit en Europe.
FLAMSfTEED (Jom), un des aatronomes les plus
diatingirta du dis-septieme siede, etait ne to 19 aoOt 164G,
'k Derby* Ses premiers travaul Indiquerent un oblerrateur
^Idn desetoetdesagadte; k pdne ege de yingt-eliiq ans,
fl afait d^ determine de to maniere la ^lus exacte les
TdittoUea baaea do Tdqu alien dn temps. Lorsqoe
Gbaitoa n fonda I'obsenratoire de Greenwich , il y appella ,
amr to noottnandatlondu ebOTalier Moor, leJeoneFlamsteed,
qui s*appllqp»]nsqo*eaa mort, am'Tde le 3i decembre 1719,
4 determfaiar areo nne precision acmpnleuse hi position
do tootoa toa dloltoa. Le ddair de perfeettonner de plus en
phncatnTaaoBioCardalndeilnlment topublicatlon, redamee
InftamoMBl par toe amia delaidence; et il toUot uu ordre for-
mdde la rdne Anne, ]oint k rinstotance de Halley, pour qu*on
vlt ante paraltra, en 1712, toa deux lifres dePfra/oire 06-
lefffcUne seoonde edition, faito en 1735, en troil Tolumes
in-folto,devaltmottra to dernier ^ceau k toreputatfonde
rautenr. Le tome premier comprend tos obserratioBs dos
etoiles, dea planetas, dea tachos du soldi, dea salaUites do
473
FLAMSTEED — FLANDBE
Jupiter; !• lecond , lei pusagesdeft^iles et des plmites
Ml mdridien; le troisitoie, des proMgpmteet lor rhistoire
de rastronomie, la description des instnunents de Tyclio ,
le Catalogue deFlaiii8teed,appei6Ca<a/(V«0 briiannique,
les caUlogues de Ptol^iii6e» d*01oug-Beg , de Tjcho , dH6-
Telins, du landgrave de Hesse, le p^ Catalogue des ^toiles
australes de Hailey , en un mot, tousles traTaux entrepris
depuis la renaissance de Tastrononile sur la position rtelle
des^toiles. La lecture de ee grand ouTrage est trte-instruc-
ttve, non pas seolement par rimportancc des indications
DOUYelles qn'il renlermo, mais ence qu^ nous montre
eombien k la fin do dix-septitaie sitele on ^tait encore pen
avanc^ ; on comroen^aH k peine k tenir comple de quelqnes
obserrations de T^cole arabe,et onignorait enti^rement une
des p^riodes les plus ibt^ressantes de lliistoire de I'astro-
nomie.
Le Catalogue de Flamsteed donne la position de 2884
Voiles, et son Atlas celeste a 6t6 longt^ps soiTi par les
astronomes. Ind<^pendamment de son JSTij/oria eoelestiSf
Flamsteed a donn^ de nombreux mtooires , ^pars malheu-
reusement dans divers recneils : ainsi TMiUon des osovres
posthumes d*Horroccius (Londres, 1672) contient les deux
opuscules soivants : Johannis Flamstedii Derbyensis
De temporis aquatione diatriba^ et Humeri ad lunm
iheoriamhorroccianam. L.-Am. SI&diixot.
FLAN) p&Usserie garnie de crtoie cuite ou de fruits en
eompote. Le flan de crtoie k la frangipaneest le plusTulgaire.
On dresse d'abord nne croClte de p&tebris^, que Ton gamit
de fragipane k la moelle, pourla faire cuire ensuite au four bien
chaud, et la glaceravec do sucre en poudre avant de la servir.
Le flan de fhiits se prepare k pen prte de la mAmemani^re;
aeulement on met dans un vase des cerises , des ptehes , des
bnignons, des prunes ou des abricots, dont on a 6X6 les
noyaux ; un les saute avec du sucre en poudre, on les dispose
dans une cruftte moulte , et i*on fait cuire le tout au four
bien chaud. Des amandes de fruits , bien ^pluch^ , sont
posto sur le flan , qu*on arrose ensuite d'un pen de sirop.
Le flan Suisse demande d^autres soins , attendu qu^iJ entre
dans sa composition du bcurre, des jaunes d^oeu6 et plusieurs
esp6ces defromages. £n g^n^ral, cctte p&tlsseriene se sert que
Gomme entremets. Exceptons-en toutefois le flan du boule-
vard du Temple, dont ic gamin de Paris e&t extr^mement
(Hand , et qui seul compose souvent tout le menu de son
repas en plein air. Plus d*un industriel a amass^, dit-on ,
une fortune k preparer cette friandise un peu lonrde, mais
^mineroment populaire.
FLAN {Plumismatigue), C'est une pi^ de m^tal
coul^, arrondie et pr^par^ pour recevoir Tempreinte.
Plusienrs cabinets de m^ailles possMentdes flans antiques,
dont la conformation d^ontre que les andens falsaient
saillir la mati^re, afin que la pi^ce eOt un plus haut relief.
FLANG. On appelle ainsi le c6\A de Thomme ou des
animaux , la paitie qui est depnis le d^faut des cdtes jus-
qu'aux hanches. A regard des femmes, il se prend pour le
ventre , ou la partie du ventre qui est entre les deox flancs :
les fils que mes ^ncs ont port^. Les pontes emploient
fr6quemment le mot flanc pour d^gnerlesein. Prater le
flanCt c*est donner prise sur soi; Se battre les flancs
pour quelque chose, c*est faire beaucoup d'efTorts pour y
r^ussir.
En termes de guerre, l^Jlanc d'un bataillon , d'one armie,
est le c6t6 de ce bataillon, de cette arm^ On a bon
marcb^d'une arm^ quiprftte le^a/ic. Parleytanc droit,
par Iey7anc gauche, sont des commandements pour ordoniier
aux soldats dc se touruer k droite ou k gauche.
Dans la marine, le^Ianc d*un vaisseau est le cOt^qui sc
pr^sente k la vue , de la proue k la poupe.
En anatomie, on appelley{a/}c la r^ion du corps qui
s^^tend sur les c6tes depuis le bord infdrieur de la poilrine
yisqu^^ la cr6te iliaque; elle forme les parties laUiralcs ou
infericurcs du ha.s-vi*ntre, bonides en bas par lasaillic des
iianch«!s, auxquclles on a aussidonn^ le nom d^i/e5*
FLANG ( F^HfleaiUm ). Cost la partie du rem p ar I
qui rtonit Textrdmit^ de la fkoe d*un ouvrage k la gorge o«
k FinU&rieur de cet ouvrage. La partie qui joint la Caee k
la eourtine est leflancdabastion. Sondtendoeenlongnenr
et en largeor doit 6tre proportionnte k celle des parties
quH doit d^fendreet ou Tennemi peat s'^tabllr pour le battre.
On compte plusieurs sortes i9jianes 1 1* les^loncs fru, on
place biusef parall^ies aojfafie eouvert, et au pied de
ton ^Minlement : ils servent k angmenter la defense du
Jloftc; leor pen d*dl6vation ne permetpasi^l'ennemi d'avoir
prise sur eux, et leor fen rasant rendtrte-pMUeux le pas-
iige dn foss<; 2* le JUme rasant : c^est oeloi qni est per-
poBdieulaire k la ligne de d^Hense, et d'ot Ton volt direc-
tement la tbe» du bastion voisin ; 3* le Jiane oblique : il
est oblique k la ligne de defense ; 4* le fUme convert , qui
est moins expose anx assaillants : une partie de ce flanc
rentre au dedans da bastion , et elle eat oouverte par Tautre
partie vers Npaule ; ce flanc a Pavantage deconserver qneU
ques canons dans cette partie, placte de maniire k contri-
boer beaucoup k la defense do foss4 et do pied de br^ches ;
h* le Jlanc concave : il est convert et forme une courbe
dont U convexity est toumte vers le dedans du bastion.
FLANGHI& Voyez Saotoib (Blason),
FLANDRE (enflamand Vlsenderen), provinee des
Pays- Bas, appartenant aujourd^hui , partie k la Belgi(|ue ,
partie k la Hollande ( exuimit^ m^ridionale de la province
de Zeelande ) et partie k la Frauce ( moiti6 ocddentale du
d^rtement du Nord , avec 588,000 habitants ; ainsi que
le d^partement du Pas-de-Calais on ancien Artois, avec
685,000 habitants ) , aussi remarquable par son exoellente
agriculture, son commerce et son Industrie, que par ce qu'of*
f^ent de particulier les ^l^ents de sa population , moiti^
d^origine germanique ( leaFlamands), et moiti^ d'origine
romane ( les Wallons ),de m6me que par son liistoire. Cdsar
y rencontre, comme principales tribus, les Morins-lielges,
aur la cOte occidentale; pi^s d'eux, an nord et k Teat, les
M6napiens-Germains;et au sud-est,les Abr^tes, tribu beige
qui pratiquait Tagrioilture en m^me temps que Tindustrie;
et aprte la soumission de ces diff(^entes nations, la contrde
Ibt incorporte k la province romaine ddsignte sous le nom
de Belgica secunda. Plus tard des Z«/i, c*est-k-dU% des
colons Slaves et Saions , vinrent aussi s*y 6tablir , plus par-
ticuli^rement sur la c6ie septentrlonale, et ne contribu^rent
pas peu ^ germaniser le pays. Sous la domination franke,
I'Escaut y forma la frontiire entre la Neustrie et TAustrasie;
et cette ligne de dtoarcation se maintmt dans ce qu*elle
avait de plus essentiel longtemps encore aprto le partage de
I'empiredes Cariovingiens, de sorte que la partie septen-
trionale et la partie sud-ouest de la Flandre, quolque essen-
tiellement allemandes, firent partie de la France, et la partie
tud-est, quolque g^n^lement welebe, fut comprise dans
Tempire d*Allemagne k partirde 1007.
Le nom de cette contrdelui vint du Vlsndergau^ terri-
toire situd autour de Bruges et de Sluis ( Pagus Flan-
drensis ), dont les comtes, lorsque, vers la fin du neuvi^me
sitele, lis eurent ^t^ pr^pos^au gouvemement de la h^n
des c6tes du nord de la France bstitute pour servir de
fronti^res et de marche centre les Normands, ^tendirent
bientdt leur autorit^ jusque \k et m^me sur quelques oon-
Mds allemandes lunitrophes. On cite comme le premier dc
ces margraves (on comtes de la marche ) le comte fian-
douin Bras-de-fer, qui enleva et ^ponsa la belle Judith,
fiUe de Tempereur Charles le Cliauve et veuve du roi d'An*
gleterre Elhelwolf, et qui par suite obtint, en 864, de son
beau -p^re, cette marche de ertetion r^cente k titre de fief
h^rMitaire. Aux gaus ou comt^ allemands, qui jusque alon
avaient exist6 dans la Flandre allemande, ne tard^rent potait
k succ^der alors de moindres districts administrte par des
viconites ( vice grqfen ) et des burgraves ; tandls que dans la
Flandre welche, i^ar suite des empidtementsdesrois de France,
plusieurs comtes conserv^rent longtemps encore leor posi-
tion. Parmi les successeurs de Baudouin I*' brill^reot
FLANDRE
47S
tout Amoulf II,radyefMirede6Cap6lieii8; BaudoainlY,
|oa ie Barbu ( 9S8-1036), qui, ii U suite de briilantes tic-
loiroi rcmportte sur l*emperear Henri II, obtini de ce
prince, en 1007, k titre de fiefe Talendennes, l« burgrayiat
de Oand , l^lle de Walcheren et lea lies Ztelandaises, et de-
rint ainsi prince de l^Empire d'AllemagDe ; puis son 0U B a u-
douin y on U Pieux ( 1036-1067 ), qui augmenta ses pos-
sessions des territoires allemands situ^ entre I'Escaat et le
Deader ( AlosteiUmd) et d4>endant dn dochtf de Basse-
Lorraine, de Toomay, de la sonTerainet^ sur I'^Tteh^ de
Cambray, duqnel le comt^ de Flandre ne cessa de d^pendre
en mati^res eccl^nastiques qn*& I'^rection de T^Tteb^
d^Arras, et du comt^ du Hainant. Son fils cadet, Robert
le FrisoHf h6rita de ses nouveUes acquisitions; quant k
la Flandre et au Hainant, its pass^rent a son fils aln^,
Bandouin VI, on le Bon, dont les fils fond^rent de nonveau,
en 1070, deux brancbes, celle de Flandre et celle de Hai-
nant
Aprtelasanglante bataille liyrte ^ Baringhoyen, en 1071,
qui eat poor suite Teitinction de Taln^e de ces lignes,
ce Robert rccueillit tout I'h^ritage, et, demtaie que son
Ills, appel^ conune lui, se fit un grand renom par ses voyages
k la Terre-Sainle et par ses nombreuMs luttes, tant contre
MS Tolsina que contre rempereur. A Robert 11 succMa en
1112 dans le margraviai (le titre de margrave tomba
d'aiJleurs de plus en plus en d^^tude k partir de la fin du
onzitoie si6cle) son fils Bandonln VI,ditd to Hache, k
cause de la s^T^rit^ avec laquelle il punissait les perturbateurs
de la paix publique ; et quand celid-d mourut, en 1 120, sans
lijsser d*enfants,ileut pour biritler unlTersel son neveu , le
prince Cbarles le Bon, file de Knut I^yroi doDanemark, et
d^Adtte, fille de Robert le Prison , lequel fut assassin^ en 1 1 27,
dans r^Iise de Salnt-Donatien k Bruges. Six pr^ndants
se disput^rent alors le margrariat, jusqu^^ ce que le landgrave
Dietrich d*Alsace, descendant collateral au m^medegrd que
Charies de Tancienne maisonde Flandre, parrint, en 1128,
k 86 faire reconnattre sur tons les points du pays. Mais
cette ligne mAle s^^teignit d^jii en la personne de son fils
Philippe, qui s'empara du Vermandois, maissevit enlever,
pour quelque temps du moins, par la France la contrte k
laquelle on donna plus tard le nom A^Artois. Ce prince
\}it\X en 1191, devant Saint-Jean d'Acre; et alors la
Flandre et le Halnaut se trouvferent de nouveau rtonis
sous les mftmesloispar la soeur et hiriti^ de Philippe, Mar-
guerite, spouse de Baudouin VllI, de la ligne de Hainaut des
anciens comtes de Flandre.
Le filsde cette princesse, Baudouin IX, fondateur de
rempire latin de Ckmstantinople, laissa, en 1206, deux fliles,
dont Tone mourut sans enfants, et dont Tautre, Jeanne de
Flandre , morie en 1280, l^a kson fils , Jean d^Avennes,
Issu d*ttn premier mariage, le Hainaut, demeori depuis lors
s^r6 de la Flandre ; et la Flandre k un fils issu de son se-
cond mariage, Gui de Dampierre. Le petlt-fils de celui-ci,
Louis l",en ro^me temps seigneur deNevers et deRetbel,
par consequent de tons les comtes de Flandre celui qui pos-
s^a les plus Tastes domaines, provoqua en 1336, par la
cruaute avec laquelle il traita qnelques villes oil des troubles
avaient €q\M k la suite de mesures pr^judiciables k leur
Industrie , Tinsiirrection g^n^rale qui eut pour chef le cou •
rageux brasseur de Gand Jacques d* A r t e t el d e , et qu*ap-
puya TAngleterre. Chass^ de ses £tats , le conite demanda
des teooursa la France; mais il n*y put rentrer qu^aprte
la mort d'Artevelde, en 1345. L^ann^e d'aprte, il mourut k
la bataile de Crtey. Sous son fils Louis If, dit de Afs/e,
caract^re l^er et insouciant, les villes qui de bonne heure
araient acquis de la riciiesse, de la puissance et de Timpor-
tance , Gand et Bruges notamment , se r^Tolt&rent de nou-
veau. La paix conclue en 1848 avec I'AngleteiTe eut pour
rdsultat de r^tablir la tranquillity dans ces contrdes ; mais
la lutfe reoommen^ avec pliys d*acliameittent que jamais
en 1379, eulre les bourgeois, enflamm^ de Tamoiir de la
^,ei lessouTerains, qui roulaient leur imposcr des Ters.
OICT. DK LA CONV£KS. — T. IX«
En 1384, rbek'ti^re de oe dernier comte de Flandre^
^poue de Philippe e Hardi de Bourgogne, rtenft k la Bour*
gogne la Flandre, qui en partsgea dte lors les destinte. Let
dues de Bourgogne r^duislrent sous leor domination U pins
grande partie de Tanden ducb^ de Basse-Lorrame, et pQs6*
rent ainsi la base de la ligne que form&rent plus tan! lea
difKirentes contrte des Pays-Bas , ligue dans laquelle la
Flandre joua toujours un rOlc des plus importants. Lors-
qu'i la mort de Charles le T6m6raire, sa fille Mvie
porta ces ccmtrte dans la maison d'Autriche, la France eut
bean chercher, k diyerses reprises, k faire pi^valoir le droit
de snzerahiet^ de la couronne de France sur la Flandre, tout
aumolnajusqu^iilariTegauchede la LysetdePEscaut, c*est-
Ji-dire surlesUmltes de Tancien margraviatde Flandre, pr^
tention parfaitement fondte en droit; ces contrto n*en de-
meor^ent pas moins d^rmals afirancbiel des rapports
eontre nature qui les liaient k la France , et lors de la division
de i'Empire d'Allemagne en cercles eUea fnrent hicorpor^
au cercle de Bouigogne. Maisaprte6tre^chue k la ligne espa-
gnolede la maison de Hapsbourg, en la personne de Philippell,
la Flandre subit de nombreuses rMuctions de territoire. En
elfet, aux termes de la paix de WestphaUeles £tats g^n^raux
obtinrent ce .qu*on appelle la Flandre hoUandaise ; et la
France, k partir du r^e de Louis XIV, s^empara d'une
partie de la Flandre et du Hainaut, du Cambr^sis et de I'Ar-
tois, dont les traits des Pyr6ntes, d'Aix-la-Chapelle, de
Nim^e et d*Utrecht lui confirm^ent la possession defi-
nitive. Le dernier de ces traits et la paix de Rastadt ren-
dirent k la maison d'Autriche ce qui restait des Pays-Bas es-
pagnols.
A cette epoque, H y avail une foule de maniires de dis-
tinguer les dlverses parties dela Flandre : on d^signait comme
Flandre damaniale celle aundeU de TEscaut; la flandre
espagnole se trouvait placte entre la fran^aise et la
hoUandaise; la Flandre Jlamande ou fiaminganie^ ou
bien encore la Flandre tautonique ou maritime, €Lui la
partie oti Ton parte fiamand, ayant la mer pour homes au
nord-ouest et la Lys an sud-est. La partie conqulse par
Louis XIV, dont Lille ^taitle chef-Ueu, avail nom /'ton^r^
fran^ise, et forma un des grands gonvemements du
royaume. La Flandre wallonne, et plus anciennement gal-
lieane, €t^i celle oh la langne frangaise ^lait conserve
comme vieux souvenir du berceau de la raonarchie : Tour-
nai en ^tait la principale ville. La rive gauche du Bas-Es-
caut et rile de Cadsandt portaient le nom de Flandre hoi-
landaise. Enfin, il y avail encore les noms de Flandre im-
p&iale, Flandre partiaUibre et Flandre propriHaire,
qui s'adiaptaient k des parties moins Importantes.
Quoi qu*il en soil de toutes ces difTdrenles dtoommations
etcirconscriptions, les strangers au pays nomment Flandte
toutes les provinces qui ont Jadis fait partie des andens Pays-
Bas cathofiques; les Espagnola et les Italians vont m^me
plus loin : ils d^signent sous ce nom tons les Paya-Bas. Dans
le temps oil des troubles religieux tourment&rent ces pro-
vinces, on ddsigna les guerres qui en furent la suite par la
qualification de guerres de Flandre, et les auteurs natio-
naux et strangers qui en donnirent les relations se confor-
mteent a I'usagc gdn^ral, qui est encore aujourd'hui ebaerv^.
A partir de 1794, la Flandre, de m6me que les autres
provmces beiges , fut uicorporte k la r^publique frangaise
et plus tard k Tempire firan^is. EUe forma les d^partements
de la Lys ( province de la Flandre ocddentale) et de TEs-
caut ( province de la Flandre orientale). Mais le congr^s de
Vienne attribua U possession de ces deux parties au noa-
vcau royaume des Pays-Bas, dont elles continu^rent k fiiire
partie jusqu'ii la creation d*un royaume de Belgique.
La partie beige de la Flandre est divis^ aujoord'hui ea
province de la Flandre orlentaU (avecune population da
783,450 habitants, et les villes de Gand, Oudenarde, Alost,
Dendcrmonde, etc. ; superficie : 36 myriam^tres carrte ; et en
province de la Flandre occidenlale (631,000 habitants;
villes principalea : Bruges, Ostcnde, Vpres, CouHray, etc.;
60
474
io^lHleie : 39 mjiiaibaret cirr^). Consalte^ Praiet, His |
lolHi tfi^ comteg defiandrb et de Vorigine des eoTprnmes'
JUg^da (BroxeUes; 1S28); tegfoY» HUtoire des
tomUk deJ^tomdrejiusqv^iiV^inkment des dues de Bour
^«i^d'(Parii, 1843^); Ker^ van lejktcihoven, Bisioire
de^fHimdre (BrdieOes, 1851). Voyez FuHAiiDEs'CLangue
#i£ltk^ture)^ '• '•'
FLABIDRUV(Ai]6t«tE),ti6 kLyoQ/fen l804, entra en
MHVMie d68 beaui-arts de cette VBIe, ^ V 1^ de rapides
pfj^t^. Aln6 d\Hit nimille sanB foVtdne, 11 8i6 r!^ de boftroe
Mre oblige de iacrffier h la liteessttd seis {[>eachaiiU les
pidl iri^istibl^ pour Me a^']6iirfe]ott< Ai'tb^iitel'. Plac^
4tii« mi atelier de nthogkvphe, 11 y fit preuve tf oae aptitude
nn, 4i mR dngolftt dans des eompositiotas qui d'ordinalre'
MOC ^trangires ft l*an. t)tpmi 1<A Vigi^ettes de romaneea
)Mqtt*Mix lUiutratloiis d*«uirrageft, totit fUt ei6cM par lai
ivie intelligence. Sov titleiit 9t maiure^ta auul dans la re-
fradnctlon de nos 'riidliebn snjet^ d^e gravure; mais tdut
6ki lul prenait beaaeoti]^ de tenips, et Tart lal r^serrait une'
ftMill^ure place. En I83!t<, ll^isl ft Paris; et iravailla deux
ifii gons M. Ingres. Pins tard, atee 9es deux fr^res, 11 par-
cmtmt enartiste, I'ltalie dcipuis t>»stum JUsqn'ft Milan. 'Ren-
M ft Lyon, 11 y devlnt chef d*^le, et proflessa las doctrines
4e M. Ingres. Ce fat jiottr la jeunesse lyonnaise f initiation
I nil graiid progrftis. Par va'desslncorrbct, par u^ colo'rls
for et bien entendu » Augnste Flandrin s'acquit nne hono-
fiMe rotation, et bbtlnt en 1^41 la' mMalUe d'or jx>ur son
llMeau des Baifftieuses, expose la mtaie'ann^e.Pluslenrs
iiijeb rellgienx ef divers poitndts'en pied, d'lm fncontes-
lible mdrite, lul assuraient un brillant avenlr, lorsque la
IMrt rarracha tout ft coup ft sa' fiunille, ft ses hombr^ux
tilils. Attebit |Mr une fiftvre typhoSde, 11 succoinba en pen
i$ jour's & la violence de ce mal, en ftoM 1842.
FLANDRIN (Hifpoltw), n^ on 1809, andia d'iU>ord
idos MM. liCgendre (it MagiUn, t>u^ ^us Revdll. En 1829,
tt pBfiH avte son frtre Paul ponr Paris, et entra chez M. In-
gres. Ett 1832, il reuporta au oonconr» le grand prix de
JlOfDe, et quKtate Fruiee pour Tltalie. II arriva dans la
vtlle pontificale au mois de janvfer 1833, et se livra avec
fltsalon ft rfttnde des mexVeUles que Vart y a r^ies. Son
irftre Paul Vint le rejoindreun an aprte; Anguste te sui-
tlt bient6t, et tons trols eurent le bonheur de ttavailter
de nouvean sous leur maitre chM,M. Ingres, nonun^ alors
Areeteur de VAcadtoiie de peinture ft Rome. Vers la fin de
I834| les trols frftres artiste^ rentrftrent en France; Hippo-
fyte et Paul se fixftrent ft l>aris, travaillftrent dans le meme
iteUer, firent les mimes ^udes et eussent suivl la m6me
toie« sans les conseSts de M. Ingres, qui les engagea ft ne
point courir les chances d'une dangereuse rivailt^. D6s ce
ttotnent leur ligne fut trae6e : Pauls'adonna an paysage, Hip-
polyte resta fiddle au genre hlstorique, et marcha cresendo
dans lechemin des l^timessttccfts. Ses principaux ouvra-
ges sont : ThMe reeonnu dans un festfn par sonp^e, su-
^du grand prix; Euripide ^ivant ses tragedies; Dante
dans le cercle des envleux; Saint-Clair guirissant des
Offiugles; le Christ et Uspelits enfants, Ce dernier ta-
Meia et oelul du Dante avaient ^t^ compost ft Rome. La
Chapelle Saint-Jean, dans r^tise Salnt-S^verin, ft Pa-
ris, est encore une oeiuvre.capltale d'Hippolyte Flandrin;
die fut terming en 1840. En 1841, 11 exteuta pour le due
' ie tuyoes trente^ix figures d^coratlves au cbftteau de Dam-
pterre. R fallalttout le talent et rimaginalion d*un peintre
niUle pour se tirer anssi heureusement d^un semblable
trariil.
En 1842, la cbambre des pdrs commanda ft M. Hip-
polyte Flandrin un grand tableau \ iSaint £JouU dictant
Mis tonunaHdements. Ce travail se distingue par I'bar-
IMiye de Tensemble, par h puret^ du dessio, par la grftce
' 4flft dnpMes. La vlilcde Dreiix acquit pour sojet de
tKfail, en 1843, un Mnt Louis prenani la croix
pbut ia deuxihne^fois, A fexpositlon du salon de 1845,
lii amateurs adarirftrait de lul une Maier dolorosa, tou-
FLANDRE — ' FLANEOR
cliahtfefigdremptt&ilede divine r&fgnatM.k^rmiseiaa- '
' Ired travaut, il faut encore dter Ito pehitures quHl a ex^-
cut^ poor r^lise de Saint-Germaiii-des-Pi^, et la rris«
de rentablement de la nef de T^se Saint-Vincent de PauL
En 1847 11 avait expose un NapoUon Ugislateur, coAimand^
par le minUtre de rint^rieur pour le Conseil d'l^tat ; depuis,
il n^exposa plus que des portraits. Cbevalier de la ligion
' d^Honnepr ,en 1841, et noinm4 officier du m6me ordre le
12 aoUt 18S3, 11 fat appeI6 p^esqu^en mftml) temps ft rem-
' plac^ Blondel ft TAcad^ie des ^eauxArts de Plnstitut
FLANOpiN (Jeam-Paql), Brftre des pr6cddents, n^ &
' LyOD, en 1811, sulvit !e jn6me e^selgnement que aon firftre
' Hippoljte. En 1834,' il pftrtii pour Rome, et,' sous ce del
\ inspirateur, il peignit d'apres nature te paysage, sans pour
' cela renoncer ft d'autres Etudes d^ttn ordre dilTi^i'enC. Dau»
' ce but, 11 desslna la ^ure, tant^t d^apres les maYtres, tantot
d*aprfts nature, et fulcharg^ par M. Ingres de falre trols co-
' piesides Loges pour la collection des frfties Bake. Jusqu*en
1838 Paul Flandrin partagea ainsi son temps entre deux or-
dres d*todes qui devaient foment porter leurs fruits. A
cette ^poque ses deux frftres et lui quittftrent ritaiie pour
rentrer en France. Les principaux ouvriages de Paul FJaodrin
sont : Ues Adleux d'uh proscritf grand paysage extod^ ft
Rome, el qui obtint au salon de ^839 la m^allle d'or ; une
Ngmphe^ ex^nt^ft Rome. Ces detix paysages donnentpen
de prise ft la critique etnendeiitr^loge ladle. Leur ensemble
est blen entendu, et dan's les details, 'si h^lg6i d'ordinaire,
Toeil dteouvre des beauts, qui ft elles seules, constituent
un vrai mi^rite. Les Penitents de la campagne de Rome et
une Vue de la villa Borghese, furent termini eo 1840
et ne cMent point en m^riie' ft leurs atn6t. Au cbftteau de
Dampierre, Paul Flandrin a peint pour le due de Luynes
deux tableaux sur mnr, dans la grande galerie. U y a la
aussi de lui une Vue des Alpes, tableau acquis par le
m6me propri^taire. La reine Amdie acbela un cbarmant ta-
bleau de M. Paul Flandrin, reprdsentant une Ftie de BiooH.
La Promenade du Poussin sur les bords du fibre; Jkms
les bois et Dans la montagne ( 1850 ) ; La Biverie ( 18ft3),
d'autres paysages moins importants, mais d*un fimi pacfiit;
qudques portraits frappants de ressemblance et 1^ pein-
tures du baptistftre de ^alnt-S^verin, ft Paris, teUes soni les
ceovres prindpales de Paul Flandrin. U slM d6cor^ de la
L^ion d'Honneur en 1862. Eugenie Nibotbt.
FLANELLE, ^toffe fobriqu^avee de la laine pofft^e
ou cardte. Elle est l^ftre, ft tissu simple on crois^. On en
distingue de tfbls espftces , sdon la maniftre dont elles sont
fabriqu^s, avec des peignes, des cardes', ou avec ks
ttos et les autres ft la fois. Les premlftres ont la chalne ei la
trame en fil delaine pdgn^ Elles sont rases, l^g^res et sans
apprftt; on les emploie ft faire des doublures de gilets, des
cale^ons, des jupons, etc. Les secondes ont une quality plus
absoriMmte; et c^est pour cda qu'on les applique direde-
mentsur la peau. Elles sont aussi plus chaudes, plus f/ur-
nies; dies se r^tr^dssent et se feutreot moins que les autres
au lavage. La troislftme espftce tientle milieu entre les deux
dont nous venous de parler. Autrefois on enviait beaaioaup
la flanelle d'Angleterre. Sa superiority 6lait due an perlec-
lionnement qu*apportaient Im Anglais ft Tart de filer la
laine; mais aujourd^bui nos progrfts ont €b^ tels, que nooa
(aisons aussi bien que nos voisins, et que nous n^aTons plus
rien ft leur envier. V. m Mol^on.
FLANEUR. Udemiftiej6dltiondnZ>ie<ioiiiiair«((eril-
cad^mie n*a point encore accord^ ft ce substanttf el au
fldner, deux mots non-seulement plus que fran^ia,
entiftrementparisiens, leurs grandes lettres de naturalisalKNi.
Tons deux n*en font pas moins d^sormaia partie de notve
langage famflier, aussi bien que musard el musarder^ qw
n'ont da sans doute qu'ft leur anden emploi le brevet
d*admission que leur a ddivr^ notre s^nat littftraire. Cette
juloption, toutefois, ne devait point pr^judicier ft raulre. lie
fldneur est une vari^l^ disUnde de Tespftoe muMorde^ el
cette cit^gorie elle-m6me se subdlvlse eu div(
. f LAWPUR -
Ainai , DOUft avuiiA le lUueurjiHilitiqiie » qui se porWsur tous
l« points ou U 4i>u proline quftpouiroQt p»sser ua prince 9U
une 4mm\0i le (Moeor dcs bAtisMs, rippp^ctefir patient el
bMTole des moBuoMBlf^ publies; c'e^t loi qui tons )^
jourt, qoand il lalt beeO| y» voir>oii en ppnt lea copstrufc-
tioradeUgaJ€ifie.daLo«m«el jle'/aniedeiMFotA., . .
Puis enoorft !• fliimn- leltrtiyidoiH lea qpais foiU b prj^-
I menade fatoriteret c^e cbaqiie ^(ali^fco de; beuqui^l arr^te ao;
. jooina un qyAri. d'lieure; le (Uoeur^esjardina pubUqB« dont
las aimples jauK dtiTieufi^ce occiipent* pendant dea beiires
enti^rea llmooentt eorkm^di} an§n,.le flAneiir despar^dei ,
fJane lea attribotiona doqoel renire ausal l# lecture attenti?e'
dea afRehes de apectaciea dn jov^ qni ^olfit amplement^ ayeo
laa repr^entaliona en. pWo .vebl^ 4. ia' aatisfaction de. sea
^ joviaaaBcea dvanaUqnas. II none aerait impoesible de suiTre
' tea tracea de tone , lea OAneura de la eapitale; car e*est
poureux pria^pakmjentqoePariaeat unpaffs dt Cocaine,
Qaelle ronlededistraetionseurtoatleor ofnrentaea boolerards,
panoraoM si Tari^ et renoofeld saaa ewe t lAf^fsri^ doit
i^alemtnt bea^ocoqp ,de raoonnaiBsanca k caa nombreiii trot-
toirs qoi lid pennettaat.iiiaintettanide alatioiuitr saw dan-
tar deyan^ lea nagasina et lea boqtiqiiea .a* qnelqoe oljet
. ^ttirftaan attcptton.. Engtodral, tea gasa de Mttres» lea ar^
tistea soot fllneara : c'est pour eux no mofeii de&iraiepo>
^r la penste an profit de robaerratiaa. Ia flteeiie est ia
paresie dea lionDoies d'esprit; et ce n'est. pta» pare»»eux,
c'tsiJUtneur avec d^Uce qa'aorait €U F^uro k notre ^po^
qoe et dans notre payi. Oumt.
FLANQU£« Dans le btason, c*est onepi^e fonn^ par
une Ugne en roOte qui part des angles da cb e f et se termine i
la base de T^^.Les flanquea se portent toujours par pairea.
FLANQUk se dit, en tennes da blason* dea figures qui
«n ont d'autres h leurs cAl^«
PLANQCER, Terbe employ^ d^abord dans le.tangage
de la fortification , a^ant d^^tre appliqu^ au ro^uisine des
armte sur I^ terrain, fen poKoroitlqne /^anguer, c'est
d^endre 00 poufoir d^endre par, des troupes, , pt^ de petites
armes, par des punages, par des batteri^, u^ ilanc atta-
quable. Sur le cbarop de bataille ^fianqwr une troupe « une
ligne, c'est combaitre ou 6tre.pr(t k jcombattre pour ia pror
tection de ses al^ea, de sea flancs. Pair une i^uaioi^ facile k
%^m,flanqwry c*est frapperfdans leJDanc un ennenii qui
eritreprend un^ ofTensiye obliqae« G^. BAROiif .
FLANQUEUR^ nom qui a ^ donn^ k des troupes
qui en campagne occupant ou sent oensto occuper le
flane d'une armte et Ivi offrir protection et appui. Ce
mot apparalt potf r la premiere fois au commencement des
guerres de la r^ToIution. CT^taient dea troupea k pied qui
acoomplissaient le aei^rioe dontles chaaaaursa'ttaient ac-
qaitl6a depute la gderre de 17(6 ; eUea jooaleat le rAle d?ap-
/ pnis, ou de lignea briste, que la tactfqne de Parmde pnis-
. saenne avalt appelte po/enees. Dea homroca de caTalerie
. <itaieBt aosai employ^ comme flanqncura ^ Ha serraient k
faodnne maai^des delaireors, dea coaraara d'estrade,
el deeea<oorpa qo^absolmaeot paiiant eDaommalt sous
Cbaidea vni Ui»dnm», Oamme toot ifntt d^nerortaent
. {paadj soue rempira, telle annde pri^la ddnomination de
MomqueHTi; ainsi, dans la campagne de tTM^, 'le g^n^ral
. VandamnM commaadait me annte de flanqiieoTa;. Quand
. h» BomadMgniftifcdes gBveadatreiipeillinnt ^puis^, et
qu'il fallat ponrtat, daaa un esprit fins pottiiqfa que mi-
i lflaireiinTeBterdeaexpreflaiaiisMDf«a,ttftilGiiMdea/0ii-
'^ j^nmsn de ia garde ^ tenpc vide- de sens en oe que ces
: '.fcraTes eorpa n^ont pu ploa ianqu6 que d'aiptrea tt ont
,• MXHBb^tn souTent dtant flanqiid^ enx-m^mes. G** Babdin.
. . FLASQCES. Dana lematdrieidaeysl^med'artillerie
de ^ribeaoval, lea ilasqoea dtaient les principales parties en
, . lime d'an aflttt. Ceadeox pikM^'Coiap^eadane des madriers
. i el rteniea par des entretoisea,a'eiicasb«lent dans le bant,
'.poor raoerolries toorillons de la bonebe li feu , el s*arron-
<fiasaient dans la partle poaant k terre qa'on appelie eroue.
Dana tea aflttts de campapMi, isa/fai^Mi Maiaatdftgaites
FLATTERS 47^
dans leur partie,in[iMeare« poor le placement du co/l^ $
oettepartie,,plusmince, s'appelaitd^fKie9t«n^,^«^ai^iMi.
DsAs le materiel nouyeau, la partie sup^rieure' des flasqpea
aaeub) ^t6 conserve ; elles sent alora fixies, par des b^«
ions d'afsemblaga, k une pi^ de boia posant^A terre, qog
r.qa nomme/^cAe de VeJfU. Lea fiasquea de diTersea di«
jpiensionSfl suivant qu*eilea apipartiennent k un afTOt de
canipagiie,de si(^, de place, de cAte^de marine, etc.,
aont fiQrrdea da ttandea, boulons, cla.Te^teft, etc., de maiiiin
k r^siater k ia coaunotion^produite par le.^up fit feu.
Oana la masine, on donae le nom, defla^g^ef k certaiaea
pitoa de boia qui senreat^assnier dea mita, etc. Ainsi^oa
distingDe h»,fiasquet d^un piindeau,, , lea JUuquek 4u
heaupH^ leejiasques du cabeetan^ etc. Maaun.
FLATTERIES Flatter, c'est < loner excessiTemenft
dana le desseia de plain, de squire; onfiatte par int^r^t,
par fidblease, quelquetois anasi , roaia le caa est bien rare,
par ayeuglemeat. Lea ^tymologistea a^nt asses di?is^s anr
rorigine de ce mot : lea, una le font . diiriver de/o/ore,
frdquentati/ de/o, parce que les flatteurs souiflent toidoors
quelque cbose k Toceille de q^, ^ut lea entendre; lea
autrM, dn grec irSLdcnsiv, loindre, dissimoler. Ltftatte*
Tie est cette Jouange aon mddtte qu'on prodigue k cer*
tainea persoaaea, saas la croire Joale. EUe est aussi aa-
.<^€QBe que le monde ,.et degraada manx ea ont toujoun M
le r^ltat^ ppnr lea peuplea comqwo pour les famillea. Ja>
mais ellf a'a sa prodnire rieaipie de aMnvais, et.cepeadaal
ell^ eatjMutoat cboy^; quelque defiance qu'on roette k V^
c^ntr* qoelqpe maladroite qu'elle pniase 0tre, elie ae e^ea
emparepaamoins dnccmr bumain, pour y r^erbieotdl
en aoBTeraine abaoioe. Tel hoomie qui d^abord a troBTiiiei
fUUteries qu'oa lui adressait insipidea .fiait par f*y, abaa*
doaner iaseasiWement; bieatdt eUea ne aont piua I sea
yenx qu*uae Jvatice randoe k seada^ritea, etramiqyij. la
sagesse de ae point lea redire est exclu de rintimit^.. P^or
arriver k ce rteultat, \&Jlatterie n'a.n}dme beaoin de.raf|tir
aqenae (brme, de. marcher piar.anaone.gradatioa} illni
SD0it d'etre r^p^Ue^ auMi nue»- aassi braatue qutaa oom*
mencemei^t Qoelquefoia cepeadanteHe^iapripateeeT^nil:^
de poUtesae rteenrte et tngagsaate qui appartlenl k aotre
nation; eUe a aatondemodestte qui fendt eroice k^^ ean«
daqr» dea panolea .mieileosea qu'enpreadrai^pour d^ la
bieareillaoea, dea ^loges ai artlstemeat pv^pao^a qq'oaiBsl
presqne teat6 de craindre qa'Ua ae soieat ^ceonpaga^ .d'une
oeoMre. (Teat priadpaleineat aooa.cea ^ofrs trompeun
que ItLjkUterie cauaele.plaa de raTagss dana Tbisnaaib^*
L'aBaoQivprQire de llionmieqai subondonae saraisoa. an
joug de \ikflaHeiie devient excesaif ; sa mode^tie, ai.toqte*
Ibia tt ppaaiUait cette qaaliHA, fait place ,k. up ^xg/)^V d^ipe*
sai<,<el OMdhenr alora i qai le blttse! Si la^i^itriaa.sQ
cbangscaiasi le caiaetto>de Thomm fnV^v cpaibim ion
biflueacaA'i^-elle pasdt^ plpa giajvia ^ur^ prinjpef ] pia*
cte 41at^depeaplea,ilsoatda leur ea falifak ienMi;.tont
le poids : aussi, W^flaUiene qni Titdaiia I'atqioHib^.dei
ooan.a-t^lleJBstonieat 4td 46trie« et oapendant, lea (i^cea
ne i'oni jamais reconave, taat eUe aai^ (»iea a^offrir k eux
sous rapparence da ddfouemaat.'et de la fid^it^. Apr^ la
fiailem prMite, n'oubUanapaa one autre yari^, encore
trte-a^paadae i t'eelcttf/e JkUterie .qui pr6side aux partis
qot ae CMmeat daaa lea beauinarta et la litt^rature. £Ue
eoavBeaoa.par .gllar rhoaime. de g^ale,, et fiait par oba*
eudr soa g^ia iui-aitaie^ EVe a*est .telieiaeBt multipli^
dana eeadami^raa.anndea«:queilA nombre de,iioi c^Mt^
inooanoeB qui ae pnoateraeat lea .oneadeYaat lea autret est
doTean ianoaibraUe. 0ki> a'esl.mtee ddpoafUde de-.4M.'ea»
rael^ odfeax. qui partout aiileura aeeompagne Ja JW*
terieg ellea'eat pbia que ridknle • men de ^ ildiaile 4(ai
(aM rire, mala de ceiai qaiafllige. La flatterien'a pas BM^bia
de daag^ poor lea fenui^s 1 : bieai pen taTeat ^Ttter-isea
pi^gea, , Napol^Q GAUOia« ••
Fl^TTERS(2f...)i naqnit le IS noTeoibiia'l7i4,4
CreMd ( PrnMe rlitaaoe). Soa p^ ardiUecta at fiibrieaal
t>u.
476
de roeublcs, hii fit commeneer ses ^todes sous mb yeax, et
loi (lomit pins U/d les premises doUobs do detda. Mais
quand Pflire eat attefait sa dixiteae aantet fl la eonfla 4
MeDDingBr, petntre assei distioso^. La p^ da Flatten la
destinaH k sa profeflskm. Le jeune bomme fat mwoj^ k
Paris, plac4 cbei on ^MnUte, et, aprte bien des tentatiTes,
n*ayant pa prodoire , ea preute de ses dispositions , qa*oae
grossi^re oommode en noyer, on le dtelara InhabUe 4 cette
carritee. Plae< easnite , pendant plas d*on an , chei an m^
canicien, fl ne rtessit pasmieax. Una dreonslanoe inatten-
due Tint k son sacoors : des dames qui reeeraient de lai
des le^ns de dessin le d^toamkent d'an labear poor le-
qael fl ne seoiblalt pas Mre ni6, et an STOcat, M. MaiiToiro,
le oondidsit chei le e^l^re sculptear Hoodon, qui loi
donna k eopier on bas-relief, dont fl Ait trte-satisfait Mais
Flalters u'ayait aneun moyen d'existence. Un €l^e de TAca-
d^mie de Masiqae, nommi Heorard, loi-mtaiepea fortune,
lui assnra one peUte pension de solxante-quinie centimes
par Joar, qui le fit Tlvre pendant dix-hnU mols. Enfin, qael-
ques mMaiUes lai farent d^cemta par FAcadtoie des
beaux-arts, et ea 1813 il remporta le deoxi^me grand
prix de scolptare. Mais bientdt 6pris d'one des filles do o6-
l^bre cbanteur Lais , qo^il defaft looser plus tard, il s'en-
rOle par d^pit amooreax, derient sous-lieutenant, lieotenant
a4ju(1ant-major, et ne rentre k Paris qu'aprte le dtestre de
Waterioo, poor se liTrer, STec ane noaTeOe ardenr, 4 son
art. Alors U prodoit sooeesslTement on bas-rehel reprten-
tant La Fauue Gi&irtf maintenant en Allemagae; et les
bastes de Louis XVIII, 6r^, Tahna, ia gMral Foy,
Gertbe, Byron; il expose an salon un Chasseur gree au
rspoff, H^, GanpmMe, una statue da Sommeil en
bronie, maintenant k Londres; one Baigneustf an Atncur
en bronze, maintenant en Russie. La Prusse, Bade, plu-
sleors l^ts de PEorope, acqoirent da les ooTrages pour
leors mus^ et galeries. Les Anglais surtout lui en acbe-
t^rent an poids de Tor.
Dte lors 11 crut pouvdr se prfcenter pour oecuper un
Cialeoil 4 TAeadAnle des beaux-arts. Ayant dcboo^, U eria
au seandale, tolTit k ses juges, aux ministres, k les rieux
amis, des kttres iijarieases, mena^a da briser son dsean , de
former son atelier, de se retirer sons sa tente, eomme
AchiUe , ee qnlt fit en eflfet pendant una annte ; mais la
f aim clMSse la loup do bois. Flatten ressaisit le malUet, et
liTra bient6t k la critique les busies de Ctnrler, de Dnches-
noiset dequelques autres perBonnages de IVpoque. Alora il
se sentit bless^ da Tapprfelation des fenilles publlques, et
son atelier se trooTa ferm6 une seconde fois. « Console-toi ,
Ini dit Pauteur de Brutus, du Serment des Eforaees et de
lAonidas , il Taut mieox qu'on te demande poarquol tu n*as
pas la crdx, que si Ton te demandait pourqooi to Pas... »
Oelfe parole du grand peiatre Tena na pen de baome dans
I'Ame de Flatten, qui promit de ne plus sa dtowiagei etde
forcer la fortune k coops de chefs-d'oBOTre. Sndymion na.
quit de cette resolution teergique; on troova la statue un'
pen grtte, un pen ^qoe. Pour la troisltea fob, Patelier
do scolpiear, Ait fermA... 11 ae devait plus 8*ooTnr en
France. Le malbeureux artiste sa retira on na sait oil ; tons
ceux qui I'aimaient Airent viyement alannte da soa ab-
sence. Tout 4 coup tt reparatt, un roulean sona le bras,
arrfttant les paasants dans ka rues et leur montrant des
compositions foeigiquas et soa? ea, gravte par noa artistes
las plus c^l4bras, cberehant dm sooflcriptenn poar son
Paradis perdu. Les sooscripteon ne se montiirent pas ,
dteoaragte par llaeoastanoe des babltudea da Flatten.
Anari quand il Tit que cette derniire ressouroa loi man-
quaK, abandonaa-t-H de aooTaaa soa atelier, soa dseau,
•on maillet , ws amis, et partit pour PAngleterre, od il es-
p^rait trouTcr un sort plus boapitalier. H^las 1 i4-bas comma
Id il frappa iautilcment 4 la porte des poissants : les hauls
perMionagcs de la Grande- Brelagna refus^enl de poser de-
taat lof. Crpendant, il taiila 4 Londres queiqucs busies de
rcropereur, oomptant que les soullrances subtes parle
FLATTERS — FLATUOSntS
grand bonune 4 Sainte-H^line serrMentde passeport 4sm
cbefs-d'oeaTra. Toos ses Napolions moisifent daaa son
atdier ; et le malbeureux statoaira vteot sur les bords de la
Tamisa comma il ayait t^co sur ceux de la Seine, paaTi«
et dteouragd. II ayait cependant une bmiile, one fenuae
toargique et bian tierte, des eaftots pldas d'esp^raaca et
d'aTcnir. 11 couTaH aosd dans soa ime et daaa aa ttta
qudqua cbose d*artistiqno qui anrait dA lui*ou?rir le diemia
de la fortune; mala son caract4re sauYage, Popinioo d^ma-
surte quMl avail de son m^rile, son pen d'indolgence poor
ses confreres, et snrtout ses fo^ons de TiTra en dMunaonia
avee nos usages, lui alite4rent tons lea coeun. Il v^cot mi-
serable 4 Londres, presquemeadiaat, ae sachantlaTeille
s'il dtserait le lendemain. CoBTaincn enfia que sa patria
d'adoptioa lui serait moias maritre, il repaasa le d^roit,
obtiatqudques secoun du mliiist4re, qudqoea tteoigaages
d'alfBcUoB de ses Tieux camarades, et mourat eo 1S44 ,
presqne oubli^.
FLATTEUR* Le flatteur est cdui qui a saas eesse la
louange4 la boocbe, Traia ou fausae, mtnUit oo non; toos
ses efforts tendent 4 sMoira la panooae qa^il eaoenset 4 aa
faira bica venlr d'eUe , 4 s^emparer de soa esprit Ea cela
le JUUteur a to^ioon en too aoa ialMt persoanel; aosai
toolea aea prdveaances sont-dles pour des persoaaes qua
leur podtioa place ao-dassos de li^, ou dont il esp4re ob-
laair qodqoe chose; car, ainai que I'a dit le boahommc :
lant JiatUnr
Yil aox depent de celui qoi r^eoule. '
La JUUterie eatre ^aux ne saurait exister. Mais, de loot
tempa lea princes et les grands honimcs ont eu de^JUUteurs;
tons les ont ^cout^, bien peu s^en sonl d^fite, qodques-
uns seulemeat les ont m^piMs. Lea consdls qo*ils en out
refos ont toi^onn 61^ perfides. Ceux qui sMnstallent 4 poete
fixe dans l*antichambre et les salons d*nn prince sonl les
moins facUas 4 dolgner. Qudles qua aoient la tkreifn qu'oa
leur Jette en curde. Us n*en contboent pas moins leur r6le ;
on serait parfols lent^ de croire qalls le rempUsseat par
habitude plutM qua par int^rM, s*ils ne sa ber^aient de
Pespdr que Vavrair fera naltre de nouTdlea CiTetin, aox-
qudles ks n^aTdent pas encore song6. On leor a dono^
le nom de courtisanip soil parce qu*ils soateo qodqoe
sorte infted^ 4 hi coor, soft parce que, comma ceux qoi
cooTtisent les bdles , Hb ont sans cesse des mensongBs
louangeun 4 la bouche : pent-^tre mtaie est-ee 4 cause de
ces deux motifs.
Dite^tMhlttJiuiteurs, pr^ot le pltn fiiDestc
Que paitse faire aai ruis la coUre celeite !
a dit Radne; mda oa aait quil ae prit jamais trop oelle ve-
h^meate apoatraphe poor hii. Lea /affevrs des stages iofi^-
rieun de U sociM sont moins inarooTibles; dte qu'iis oni
obtenu pb qui fdsdt Pobjct de leun Toeox , ils tooraenl le
dos, et Toat offrir leur eacens 4 d'aulres : boos oe rapport,
lea amaats soat souTeat des^a//e«rs achev^ , car ils em-
ploieat las mtoes moyeas pour r^usdr, et tieaaeat U mteie
conduita aprte le sacc4s. On slmagine peot-^tre qu'a|ves
avoir ddroil^ sa perfidie et abandonad oeox aoxqods il a
rendn oaa sorta de culte, le flatteur oe se repr^aenlera
plus : erreurl d4s rinstant qua la fortune leor rerient, il
nfiant, luiansdyetlafaibleasedePesprithamafaieateUeqoll
sa sort presqae toujoun des m£mes armes, avec aotant d V
▼antagaqoe la premie fois. Les pontes sesont fk^oemnMol
serris du terme aduUUeur pour d^gaer na Jiatteur. Oa
molest peot-^tre plus hanaoaieux, maisil est mofais josle :
ea effet, V aduUUeur est toujoun 4 geaoux , il se prosterae;
le flatteur se oourbe senlonenl, mais souvent biea bas.
Mapoiten Gallois.
FLATUOSIT^ Cemot, qui Tieal At flatus^ toofflc^
▼ent, a M beaucoup employ^ daas randenna
Non-seolement on appelait flatttasttts les gas
dans les inlcstlns , sdt qu1ls y fusscnl retenus^ soil q«*iia
ea sortisseal par la baol oo par le bas, bmis ob d^maail
FLATUOSlTlSS - FLAXMAN
cneore U nom &^Jlaiulenee \ an dUX de rorgudflme dans
kqad on supponH les organes en prole k des venU pins on
moinfl fldiettx; il y aTait des maladies flatelentes. On d4-
signait par la d^nominatiOB de fiatueux les aliments qol
prodoisent le pins, suivant des thiik>ries alors admiaes, VML
Oatnlent On n*empIoie plus le mot flaiuoiiUi que poar
indiqaer par enpMmisme les gu intestinaux, soit qnand ils
7 canaent des borborygroes an moment des excr^ns Itr
qoides d*Dne indigestion on d*on0 diarrhte, soit qnand ils
gonilent les intestins , comme il arriTe qnand les gai assem-
ble dans cette earit^ y sont retenot par one sorte d'oodn-
sion, de r^tr^ctssement, d'^tranglemeot dn condnit qui les
renferme, comme 0 arrive encore sonrent pendant la diges-
tion Chez les personnes teilnemment nerreoses, doni le
ventre se laisse alors distendre ayec nne rapidit^ si sor-
prenanie, etc.
FLAVAGOURT (Marqnise de). Voy^ Cbatbauroux
(Diicbesse de), tome V, p. 338.
FLAVIALIeS. Voyet Cehtuaioh.
FLAVI£N (Saint), ^Tdque d'Antioche, naqoH dans
cette Tiile, d^nne famille iUostre, an commencement da
qaatritoe siide. II se montra de bonne heore ami des aus-
t^rit6s et d*ane panrret^ s^vire. Uni k Diodore , qui gon-
Tema depnis FEglise de Tarse, il r^ista k I/once, ^T^que
arien d'Antioche ,qtii s*«flbr^, par sa condescendance poor
lui , de se reodre lavorables les catholiqnes rest^ fid^ i
I'ortliodoxe Eds thate, banni depuis plus de vingt ana. La
modtetion de Flavien entretint pendant quelque temps la
pail entre les denx partis, maisles eostathiens iB6s se s6-
par^rent bient6t de lui et de Diodore son compagnon. Cenx-
ci n*en reat^rent pas moins les oonserrateursde la foi , an
miliea des Tidssitiides qn'^pronya le si^e d'Antioche sous
r^piscopat de saint M^tee, que I'empereur Constance
eiila en 361. ^ler^ an sacerdoce par ce saint pr^lat, ils
ftucnt chaas^ de la viUe par Tinfluence des ariens, mais
ne cess^rant pas |iour cela de noorrir de la parole divine
le troopean confi6 k Jenrs soins, qu*ils reunissaient sur les
bords de TOronte. En 3S1, k la mort de M^I^ce, que Fla-
▼ien avait contribud k roidre k son si^ lors de fav^
nement de Tempereor Gratien, les ^veques de Syrie,
raalgr^les p^es da condlede Constantinople, quinsy
coBsentirent que Tann^ suivante , et surtout malgr^ saint
Gr^oire de Nazianze, qni soutenait les droits de Paulin, le
clioiairent pour le remplacer, et le sacr^rent Ce fut lui qni
ionna la prfttrise k saint Jean Chrysost6me, que
»int M€ltee avait fait diacre. II Temployait depuis deux
ans k rtnstniction des fiddes , lorsque le people d'Antiocbe,
ilans un moment de foreur, brisa les statues de ThMose
et de ses deux fils. La vengeance de Tempereur fut arr6t^
par les priires de Flavien, qui conrot k Constantinople et
oMiot la grioe de son troopeau par on discours que saint
Jean CbrysostAme a transmis k la postdrit^. Aprte de lon-
gues hittes centre les eostathiens , il envoys des d^pnt^ k
Rome, ot le pape Innocent le re^t dans sa communion.
La pm\ qull goOta jusqu*^ sa mort, arrive en 404, fnt en-
core trouble par Tenil de saint Jean Chrysostdme , aoquel
il portait nne afiection patemeUe. H. Boocnrrr^.
FLAVIUS) nom d'nne Cunille romalne {gens Flavia )
qui vrafsablablement ne (at k Torighie qn*nn sobriquet
dtfriv^ dejlavtu, blond.
Pireus FiAvrcs, de secretaire d'Apphis Clandius Cscns,
di'ViDt ^dile corule , Tan 34 avant J.-C, et en cette quallbi
d^igna le premier les jours od les tribonaux ponvaient on
Be poovaicBt point si^er (voyex Pastes), et le premier
ausai r^codllit sons la forme d^un maaoei, appeM plus tard
Jut eiviU Flavianum, les flmnnles de plaintes et d'af-
faires.
Cahu Flatios FinmiA , Vnn des plos farouches fsicaires
de Ifarint et de Cinna , aprte avoir vainement attent^ auz
lours do noble Quintos Mudus Scevola, lors des fon^railles
de Marina, Tan 86 avant J.-C, accompagna, en quality de
Ugat, le eoBsol OalM Valerius Flaccos envoys en Asie par
477
le parti de Marios antant contre Sylla que centre Mithridate.
II sooleva Tarmte do consul , Tassassina Ini-mtaoe k Rieo-
roMIe, prit alors le commandement en chef, et battit k di-
verses reprises les gte^ranx de Mithridate, qui fut rMuit k
Aiir devant loL L'an 84 avant J.-C, Sylla, parti de Grtee
poor aUer k sa rencontre, mit un terme aux cruant^ qu*il
eommettait k regard de ses partisans de mtoie que snr toos
cenx qni avaient pris < et cause pour Mithridate. La des-
truction dllion est demeorte c61M>re parmi oes aetes de bar*
barie dont il se rendit coupable. Assi^ dans Pergame, il
se snidda.
II existait k Reate (anjonrd'hni Rieti), dans le pays des
Sabins, one bmille Flavhu, qui parvint an tr6ne imperial,
en la personne de Titus Flavins Vespasianus (voyex
Yespasibr), et k laquelle se rattache, dit-oo, les Comn^ne.
Un Mm do Chdrosque Armhiias servit aussi sous ce nom
de FlavHu dans les armte romalnes deTibire et de Ger-
manicos.
FLAVIUS JOSfePHE. Voyez JosIpbb.
FLAXMAN (Jobr), Tun des plus c^ldbres sculpteurs
qn'ait produits PAngleterre , et de plus fort bon peintre, n^
le 6 juillet 17&&, k York, snivit dte Vk%t de quinze ans les
conrs de TAcad^mle royale, mais ne travailla jamais dans
Tatdier d'un maltre. En 1782 il ^poasa Anna Denman, qui
ne tarda point k exercer la plus heoreuse influence sur la
direction de ses etudes. En 1787 il partit avec elle pourPI-
talie, oh pen k peo fl attira k Rome Tattention de tons les
amis des arts. A son relour k Londres, en 1794, les con-
naisseors rendirent encore bien mieox justice k son talent;
OB 1800 11 fnt nomm^ merobre de TAcadtoie royale, puis
dix ans aprte professeor de sculpture dans cette 6cole. De-
venu veof en 1820, il yAcuI dte lors plus retire que jamais,
et moumt le 9 d^iembre 1826.
Dans nn laps de temps fort oonrt, Flaxman extoita des
dessins admirables pour les oeuvres d*Uom^, d'Eschyle
(destine Corner nne traduction anglaisedes oeuvres de ce
po6te ) et du Dante, et pour le po&nedes Travaux et des
Jours , ainsi que pour la Thiogonie d'H^ode (1807,
1 vol. in-fol.). Lemos^ dn Lnzembourg possdde de Iniun
charmant tableau de Pandore transports sur la terre
par Mercure. II' travailla aussi plusieurs sondes aux des«
sins do Bouclier d*Acbille, td qu*il est d^crit par Homte
dans le 18*livre de I'/Zkufe, etnetermina cet immense tra-
vail qu*en 1818. En 1819 on publia lecoursqu'il professait
k TAcad^ie de Scnlplore, esptee de memorandum pen
digne de hii : on y sent en eflet la tonche stebe et dure de
fhomme qui ne connalt qne son art Cest nn aper^ aride,
64mah de tout ce qui pent rendre la science aimable; et
qnoiquMl dolve nSeessairement ajonter aox lomi^res de r^
live, bien certalnement il ne contriboera pas k Ini faire
salsir Part dans sa largeor et sa po4sle.
Cestsorla toile, sor la pierre, snr lemarbre, qu*on retronve-
Flaxroan toot entier ; c^est le crayon k la main qn'U foot savoir
le saisir. La phipart de aea ouvrages sont remarquables par 1»
noblesse et la porelA do style, et par le caracttee vraiment
grandioee dela composition. II ftit pamu les srtistes modemes
Pun des premiers qd, deciles k la voix de Wtaickebnann , p^
n^rhent dans le v^taUe g6nie de Pantique, en opposition ai»
fiiox goOt classiqne qui dominait alors. L'^de attentive
des vases et des peintures morales de Pomp6i le condoisit
k renoBcer k la mudto moOeet eflitodnte de ses pr^d^ces-
seors, poor adopter on style grave et s^v^; et on pent le
consid^rar comme le er6ateor do relief modeme. Ses six
Priires^ son Ugolin, sontconnus de PEorope entite. Mais
toot ee quMl a prodoit n*est pas k hi m6me haoteur. On re-
grefte de retroavcr parfois de la mani^re et des traits ha-
sard^s, iacorrects dans quelques-unes des esquisses qull
extenta un pen trop rapidement pour Eschyle et le Dante.
Les pins remarqoables de ses productions plastiques sontle
bas-relief pour te monument dev6 an poete Collin dans P^
glise de Chichester, le roonoment de lord Mansfield k West-
minster, les mansol^ d*Aberrromby et de lord Howe, It
478 FUJUIAN
• • • . / I . -
, ^tistede^Wasbingloo, les statues de Pitt et de Reynolds, etc.
1^,^:FL£AU (du \a!^ flagellum), instrument dont onse
[,pefi4va ptrto-grand noml>rede provinces poar battre le
'^ t)I^ )i,^fl^ le plus simple^ et nous en avons vu de tels, se
qompese d^une percbe l^gkrt^ au bout de laquelle est adapts
•im gros b&top au. moyen d'attacbes dlastiques, de faf on que
Viostminept a les propri^t^ d^un fouet. Le flifeau , dans toute
sa perfection, se coinpo^e de deux bAtons^ dont Tun, qu*on
[' ppurrait appeler le tnanche, est cynndrique et poU ; Tautre
, plus court, plus gros et raboteux^, et que nous appellerons
m verge, fait sortir le grain en tombanl sur les dpis. Les
deux Mtons spnt attacb^^. bout /k bqut. Tun k Tautre, an
' inoyen <l*un petit ap|[iareil en coif e^ parcbemin, aussi
' simple qu'ing^nieu^ ; le bMon qui sert4e mancbe porte un
|M>uton en bois pu en fer, qui sert comme de. centre aux
mouTements.de la verge : en efTet, le batteur fait d^crire k
celle-ci nn cercleentier cliaque lois qa*il l^ve etqu*n abaisse
le fldaa. Jusqu'ii present, le fl^u est Tinstrument dont Vn-
sage est le phis productil pour lisire sortir le grain de T^i,
bienqu'onidt invents beaucoup de macbtnes k battre le U^.
On donne aossi le nom defl^auk la verge qui supporte
les plateaux dWe balance.
. FLcAU, grand dtestre, calamity pobliqne. Ce mot ne
doit s^employer que pour des genres de malheurs qui frap-
pent h la fois des peuples, on au mpins des masses plus ou
moins fortes, et non des particuliers on m£me des fanulles.
Ainsi, la guerre^ la famine et la peste ont ^t^ longtemps re-
gards comme les principaux fl^ux dont Dieu se servait
pour punir les peoples ooupables, par eux-mtoies ou en
la personne de lenrs rois« 11 y a peu de soci^tte qui ne soient
ioorment^ par divers fl^ux, comme les guerres, les ma*
lieidies 6pid<(raiqnes, ainsi qu'on Ta vn en Europe pour le
' choUra. On donne qnelqnefois aussi, par m^tonymie,
4e nom dejl^k la cao^ d'ou derive cctte calamity pu-
bliqne, ou an moyeii parleqoel elle est produite. C*est ainsi
que lea ravages exerc^. par les bordes d* A tti la firent sur-
nommer ce conqu^rant \eJUau de Dieu ; mais on a eu tort
, de donner k P Ardtin le siimo>m d^JUau des princes, Vi-
d<fe de fl^u entratne tonjburs celled'un mal dont les r^l-
' tats aont plus ou moins d^sastreu^ , tandis que tout le r61e
. de PAr^tln s^est born^ Ji £iire justice de qnelques-uns des
ridicules d*un rang, qut^ par sa nature et son ^^vation ,
ofTre, plus que tout autre, prise k )a critique. Biuxn.
FLECQE {Art militaire), arme de Jet, qu'oii lance
aveo Tare ou lUrbaUte. De toutes celles dans les-
quelles les premtera ly>innies ont cherch^ des moyens de d^
fense ou de destruction, lea fliicbes aont sans co^tredit ^es
phis andenoes. Sur. tons lea points dn glpbe, cba^ tops les
peoples ancieiis , obex oea nations que d^couvrent de temps
•k autre quelquea navigateors dans rimmense espace qu*on
a appel^ Oc^anie»' lea.flteliea aemblent rteomer it elles
. . ^enles la tactiqae miliUire^ offiinsive et d^lensive. Cette
arme eat compoato d^noe vergs ou petit bAten, nuini d'une
pojnte.k son ei^tr^mit^; tongue dn /0"'n& k i'* environ,
olle est qnekpiefote empenp^^ Tootea Ina nations de Tan-
4iquit4 s*«p servaient* La langnn mmane et In fran^ais pri-
milif rap9elaic&tio^(<0 (sagHia)p eslinguB^paMiadaux^
-darde, gwrgoMf mmgnoU, Vinrent bient6t des ardiers
g^nois, et des' arcben anglaia qui se distinguirent k Cr^y.
Anx premiers on prit lea nonis^/raocia,yr^^0# fiesche,
/UHeMe;wi- seconda, ceux deJligt^JUctJliehf fiique^
JliSf fUequefJiiMC* En prenant la jiartiepour le tout, c*est-
A-dire le taloo eapennd poor Tanne eUe-ro^me^ on appela
la flMe pamnif penon^ d^ou vint le'verbe esp^ner pour
^ f<Ure frapper, Wesser k coups de Atelies. ll est aonvent. ques-
tion diodcux aortas de fltebesdens riiistoirede France: la
prcmite nonmM^e, earrcan ou garra ( en latin quadrellus },
• Inseoondertrelon^ Lescannaux talent enipeiMi^,et quel-
qaefoU)Bmpenn^ d'ainki. Les nire/ona talent de grandes
fltebes empeBnito,qu*on lanfaitau nioyien dn Tarc^ etqiii
; viraiciit ou'loumaSent en Pair- Le- fer en dtalt indistlnele-
' mant arrondi , plat ou triangulaiie. A tootea cea (Mclies le
- FLfeqHE..
fer ne s*af»ujetUs9ait pas de la mtoie manito : ina^ dans Is
mincbe ou ddud fortetnent quelquefois, il y tenait iS fui
d'autrea fois qu^il demeurait toujours dans le corpa ifa
bless^. Sa longueur yariait selon celle de TarbalMe qui de-
vait le lancer. Le latin barbare appeiait flecharius, fit-
cAfnrftii, et le fran^ JUchier^ A^g^f to ikbrieant on
traflquant de filches. Elles ont eu tour talon garni de plumei
d*ofe, da lames en peau s^e, d^ailes en m^tal, garnitures,
ou ent^, ou coll4s, oil flxdes ayec de to cire. Les Nund-
des, les Scy tbes, les Partbes, les Tyriens, exoell«cnt a se ser-
vir de cette arme. Quielqpes peuples d'Asle paaanlent lenrs
ftochesdans leuts clieveux^ d'oft eltos sortaient en manibiede
rayons,, comme dans certains bustes antiquea.
II y avail des d^bes grecques, des CM^ret , qo^on ton-
Cait avec U fronde , et des fl6cbes romaincs oo byiantlnes,
au gros bout ploiiib^, qu*on laissait debout sor to sol pendant
la nuit , la pointe en Tair, en manitoa de cbaosse-trappes.
Cdsar parle des iragukdres^ ou Jeteors de traguies, qui,
Ianc6es k Talde de cbirobalistea, per^aient do pait en part
un bomme couvert de son armure. Les Byiantina^ numoyett
de leur anisdcycle , ressort en spirato, ikiaalent partir d*aB
seul coup des nuto de (l^es : c'^taitto mitraille do temps.
La fltebe apparalt en France avec les Huns , les peuples des
Bal^res, les lUllens et les Gascons. Une douiaine de fli-
cbes gamissaient tours ceintures, et r£gGse au neuviine
si^e {^ootait k ses Liberd cette pri^ : « Des fltebes du
Hongrols, d^vrei-nous, Seigneur! » Les Espagnotoygner-
royantdans les Pays-Bas, dirigeaient tours grenades aa
moyen de fl^es. Sans Mre aussi adroits qu^Aster, qd ^or.
gna Pbilippe en lui d^cocbant une fltebe portant oetto ins-
cription : A Vail droit de Philippe I ni aue GuiltouBie TcB,
qui abattit avec to stonne to pomme poane sor to Uftedbson
fils, les clieto drcassiens, months sur un cbeval an gatop.
atteignent et jettent bas sans peine un cbapeaa ptoo^ an bout
d'une percbe.
Des fltebes asiatiques versaient . le poison en faisant to
blessure. Ce secret, connu dto Alexandre to Grand, ae rt-
trouve cbei les Gaulois, qui empoisonnaient lea tours avec to
sue du eapr\flctts^ ou figuier 'sauyage. D^autrea peuptoa en-
rop^ena ^ servaient pou( to in^me usage derjoltobom etde
Taconit. Des hordes sauvages, des peuplades d'AmMfoe et
de roctoie, avant d^avoir connaissance dn far, aayaient
d^jk infecter de venin le caillou trancbant^ Toa tailto en
pointe , Par^te de poisson, dont elles armaient tonrs fltebea.
Le poison le plus subtil qu'eOes^mploient encom est to soe
du inacanilier, ou mancenilier, et to curare.
FLECHE ( ilrcAi/eclttre ). Cest un asanmbl^ pyn-
midal de cbarpentes ou de pierres olfrant une oonstmclton
solide, remarquable par aa Idgiret^ at son ^vilMn. Les
^gUses modemea sont rarement omte de Itodiea : cepna-
dant, Parcbitecte Naab en a fait une en ptorae, il y a enviran
quarante ana, k l*une des nonvelles ^lisea de Londrea. Les
architectea du qnatoni^me et du qiiinzitoie aiteto qoi oat
oonstruit les grandes ^ises d*arcbitectnre aarmaine on man
resque, d^signto si longtemps sous to nom de ffotkiigmet ne
connaissant paa Poaage des d6mes, surmontaient to ptovart
de oea Mifioes de itocbes plus on moins devte» plus ou
moins omte. Dana beaucoup de petitea ^gltoni^ to cl#€he r
est une Itocbe en ebarpente, eouverte en d^ardoisea. Loraque
cea fltelies aVaient de grandea dimenaiens , citos 4taient re-
v6tues de plonib, teUes que. to Utehe de to eatUdnto 4e
Rouen, incondite' par to foudre le>15 aepteoUve 18n,ci
qu'on a reeonatmite en fonto de fer, d\uie noanlte si ivBar-
^uable.La(tocbed^laSainteChapelle dePaaa^tait en
cliarpente : tocendtoe en 1730, par ton^glifenoe d^ttptooK
bler» dto fut reconatniito hnroMtotement eteballne c«479n,
puts relevte en 18&S. La fltebe de Ifotre-Dame de Pniia fiK
ausar ^battue k to mkmt ^poque. On Tnyail noMois k U
catb^drato de Rei ms une Itocbe en charpente; clle.<laii
placte aur le miliett de to croiste , et ftit ausai incendtoe en
t481. II existo encore aur to clievet de oelie dgHae one jfiUka
fltebe , ditn to atocber il Pan|e9 parce vw aa peinle eat av^
FLfiCHE —
nuwl^e de li figMre d'un anee en plomb dor«. La catbMrale i
d*OffU«il9 0al ornte d'mie beUe fl^ohe ea charpeate, re-
couwto en plomb. EUe a ^ eonaUaite en 1707, par Tar-
cbitocte Deratta. Plac^ au centre 4a U crote^, sa hwileur
estde 30 m^lwa aa-4e^H» da .combte. L'^sed'Awiaaa
est fwrmoalte <ii'Aine fltehe en ebaipente » t^fMue de plomb.
Hl6A*U flefMao,ift»,.par L. Coiidw; 8» bauteur pst de
pi«a de 76 iq^tres. ; ^ ^, ., >
IVwItow Q^chfs „ Q^nrtrnitestea piene» oment difC^rente^
^^^^ jA», \»,^kjtm«ai^ ; panoi.'les plna c^l^biea de Fraaoe ,
nou8liiinan|a<f«9S« ^.AutuA, oeOe e«MtruUe >a«x liraja du
cardinal Rollio, ^T^qoeda oelte 4#«0' Ellea S6 loit^ d'^-
l^ntioa depnif laaei^ Gelle qoi^ejuatait aodenaomentret qui
61ait eacbarpenl^ liTait did ineendl^ paa I^ iondriB en 1465.
Lea docbeisdeCbartrea out vnegrande c^ljSbritd. La 116-
cbede 3ninl*Penla, frapp^ do U foudre, ct. reconatrwte
en pierre, da* ^c dtoont^ pour ^Titer aa chute. MaU la 06-
clm la plua lepcyaqi^detouteseat eelledela cathddntle de
S traabpurgt CQ«vna(0^en 1277, par £rwiadeSteinbach ,
eila ne luttermin^ qtfi^ ;l439;.aa.riai|tettr eat de 150 metres.
Une autre.a^hdk^<pient cd^bre est cetle de la cath^drale
d'AnTeTA;8a baoteureatdeprtede lasmMwa^CommeDc^e
ea U2a.pard>ppelnian, ellene fu$ terada^ qu'en l&is.
On.cite encore A r^rai«BC oeUea de Fr iboarg en Briagau
et de ;^ifa-£tieqne ^ Vii# a ae. DocasBna aind.
FLEGH£ (Fortification ). Voyei Bonnbttb.
FLEGHfi { G^mdtrie ). F<?y« Coani ( G^iUtrie ).
FLECHE C Technologie ). Go aom eat employ^ dans
beaucottPkd*inatrumjBnt8d*arta ou de po^tiera. Ainsi, daaa
la groeet dans d'autrea maddnea aemblaUeai on donna le
nom de Jliche k Tarbre ou piice principale snr laqnelle
toume la n^achine^ C*est aussi le nom d'ane partie de la
cha^Tue^qM'onappelle encore Td^e. Dans les poats levis,
c'est le nom de la pi^ partant da baa , sur laquelle est
fiz^ le pivot, Tautre bout aputanant la cbalne au moyen de
laqueUe on i^Te ou baiase le pont Dans la marina, on donne
le nomdaytteAe&unepi^oedebois, saillant hors de la prone,
serrant k fixer aoit le beauprd, soit la eiYadite« ou voile
penebante ea mer. Les arpenteoris donnent la nom defl^he
au piquet qu*i)s ficbeat an terre cbaque fois qu'ila traas-
Dortaot Mr cbalne. Dans lejeude tric-trac, oa nomme
jUcAes les s^paraUons, ordinairemeat blahcbes et vertea, qui
marqueat les cases ou divisions sur la table en bpis noir.
FUche, en agrioulture, sort k d^igner la pousse de la
canna k aucia at de quelques autrea plantes dont lea tiges
soot droites et fermes.. On a donn^ au dauphin le nom de
fliche de mer, k cause de la rapiditd de sea mouvements.
On dit aussi unejff^cAe de lard, en parlant de la pito levte
sar Tun das cdt^ du pore, depuis T^paule jusqu'k la cuisse.
FLECHE (La i, villa de France , chef-lieu d'arrondis-
sement daus le d^partement de la S artb e, a 39 kilom^es
sud-ouest du Mans, sur la rive droila dn Loir, avac una
population de 7,048 habitanta, ua coU^ militaire, institud
par ordonnance du 13 avril 1831 etdeatin^ k r^ucation de
Ills d'offiders sans fortune ou de aoua-oificiers, caporaux ou
brigadiers at soldats. morta an champ d'honneur, amputds
pour btessures revues sous lea drapeaux, retrait^, ou
iibdrte aprte vingt ans de aervicea. Le coU^e militaire est
etiibli dans le chAteau royal, construit par Henri IV et
donn^ par lui aux J^uitea, qui y fond^rent un coll^ c6>
lebre. 11 possMe une bibliotb^e da 14,000 volumaa. On
trouva an ootra k La Fl^a une typographic, das lUyriquea
de coilas fortes ; la conunarca aoasista ea poulardea et cha-
pons dits du Hans, bl68, fruiUcoita.atc. D^ledixl^ma
aiide La Fltebe 6tait une des priadpalea viUes de la proviace,
et poaaMait una fortarease radontabla dont oa voit encore
lea reslaa an miliau du Loir. Mais an quatorztoa aitele die
ddcbul condddrablement, et ne aerdeva que sous Heari IV.
Foulques ia Racbhi prit La Flteba d'aaaaut vers 1090. Le
conn^labla da Richemont a^en empara en 1436. Les Vei^
dtau y entrbrent en 1793, et les diouana firent d'inutilea
efforts pour .s*en rendre malt res en 1799.
FLI^CHIER 479
FLEGHIEB ( Esprit ),^v^ue da Nlinas, pr^lat disert
et fleuri, qu^on a sumopimd VIsocrate'Jrariftti$f naquil k '
Femes, dans le comtat d^Avigboa, la 19 jula 1632, d'une
familled^artlsans, qui avail des pretentions iila noblesse. Son
ptea ouson aieui avaitit^ marcband de cbandelles. it avail ub
oada matarad, la pire Hercula Andifretv, sap^rieur g^n^ral
da la doctrbie ohr^tiepne, bomme d^espri^ at la m^rite, qui
cultiva adgoensament les heuroises dispositions da son navau
pour rdoquance; maia il eut ea mame temps pour maltre
ua rbdteur nommd Richasoorse, bomme aussi in^oere
qua pr^aomptaaux, vrai.Scad^ii de coll^, qui lui-mame se
qualiliait mod&ateur de I'acadimie des pbHosophes rM
teuri. Heurauaament la. reaped que- hit- portait Fl^bSar
n'alia pas jusqu^ii rimitar.2 piarchant d'apr^ sod propra
instinct, il ci^ lol«mfiina sa mtf^bode, et 8*ouVrit una route
qui n'avdt d^ antr«rua pac personba atant .lui. ToutelbK ,
on ne pent niar qua I'lBiffi^clation qui r^aa trop souveat dan&
ses discoura ne soit la fntit das fecona da oa Ricbasourse ,
qui fut prodamd la prapuler teivaui de apn si^e pour le *
gallmatblaa. FldchlaraffectiQniiait auaai la ledure des aociens
sermonnalrea,. qui , daha la barbaric saUvaga de lour Elo-
quence burlaaque, ont laiasd ^diApper tant de tmitahcu-*
reux. iUes appdait sea bonffons^tilu llaait, disaitil, pour
apprandre corameni li na faat paa terire. Maia, en voulant
sefamiliariaer avec caa poisons da I'^toqilanca, il n*aut pQs»
sdon la remarque da D*Alambert, le m6me succ^ que Mi-
tbridata potr las poisons pbydques i il contracta , sans s'eu
apercevoir, catta affeotation qa'il cheichdt A Eviter.
Suivani llnatilut da la oongr^tiott, dans la()ueHa 11
entra k Vkge desdze ana, il fut employ^ k renseignement :
en 1669.11 profasaa la rh^torique k Narbotane, et y pro-
noun Toralaoa fiondire da Claude de Rd)^ , archevaque
de cetta vifla. Son disoonrs, qd^il compoaa at qu^l appri^
en dix joura, eut un trto-grand suocte; toulefois, on nt>
la trouva poiatdana lea oeutresde Fishier, sans doute parca
que I'aataur ou sea ^taora ont jug4 cat beureux coop
d'essai hidigna de la renomm^e quHl acquit depuis. Tant
que son onda vteut. Fiddlier resta membre de la congre-
gation. Aprte lamortdupdre Andifrat, la supdrieurg^-
n^nJ qui iui succdda voulut aaaujattk ses conlrires k da
nouvMUx r^glameirts, d FMchier qoitta la doctrine chr6-
tienne. Devenu libre, il se raadit k Paris. Sana fortune et
Sana protectenr, il fiit d*abord r^duH k l*emploi modeste de
cat^abiate dans une paroiase. Maia son penchant PentFal-
nait vara la culture dea lettrea. II compoaa des vers latins ^
genre alora fort goAt^ du public. Una description du fameo%
carrousel donn^ par Looia XIV an 1662 lui fit surtout beau^
coup d'honneur. En sa r^vdant comma poda vulgaire , il
se formait, sans la savoir, k cdte didlon pldne d harmo-
nieuse qui devait domier 4 sa prose oa cbarma qui n'a point
^16 surpass^.
FlEchier ^tdt daveaa pr^ceptaurde Louis-Urbain Laf^vra
daCaumartin, dapuia intandant des finances et consdller
d'Etat. Le p^ de son d^ve ayaat HU nomm6 par le roi
pour la tenue dea grands Jotirs ( commladon extraordi-
naira ) en Auvergna, la pr^capteur at la flis Ty suivirant; et
FlEcbier Ecrivit une rdation de oea grands Jtmrs, tonus A
Riom en 1665. La maiaon da Caumartin dtdt f^uent^
par ce qu'il y avail de plua considerable k la cour et k la
ville. Lea tdents de FlEchier, son aroabilfte, la douceur
et la regttluritd de ses mcenrs, lui acquirent des amis dans
cetta soddd distfaiguee* II tai admia aux Cerdes de l*b6tel
daRambonillet, dont lul«m6me a dit dans une de ses
oraiaona fVittd>raa, avee plua d'empbaae qne de Justessa,'
« qi^il y avait U Ja na sals quel mdange de grandeur ro*
malna at da eivlUtd fran^isa •. La duo da Montausier sa
dedara son Mdctoa, d la produidt auprto du dauphin, dont
11 dtdt goovameor, aa lui procurant la pbice de ledaur dti'
jaune priaca. D'aboid Fldchiar, dont la caract^ dtait pliant'
d daux,aYdtd6pln k Montausier, en lui adressant par po-
litessa ces looanges que les hommes sont si generalement
(tiapoaia k savoarar. 11 n'avait re^u pour tout remerdment
480
FLEGHIER — FLEETWOOD
que oelte boutade t^hte : « VoUk mes flatteunl » U Ke^n
ne fat pas perdue , et F14chier» en parlant de M ontiasier
ayec toute franchise, obtint bientAt son amiti^ et sa con-
fiance.
Cependant, il se liTrait i la predication; ses sermons
ayaient da succ^i mais la gloire Pattendait poor ses orai-
sons fan^bres. La premiere qa'il composa fut, en 1672 ^
ceUe de b duchesse de Montansier » cetle Julie d*Angennes,
pour laqueUe tous les litterateurs alors en vogue ayaient
compoee la GuirUmde de Julie. Dans Toraison fun^bre de
la duchesse d'Aiguillon, qa*il pronon^a en 1676 » la matifere
etait s^che et sterile; neanmoins, comme dans la prM-
dente, il sot int^resser par dea Veritas morales^ utiles et
toochantes , exprimees ayec elegance et noblesse. Le succte
de ces eioges lot ouvrit les portes de PAcademie , en 1675,
k la place du sayant Godean\ ev^qoe de Yence. Re^ le
mtaie Jour que Tanteur d*Andromaqtie, il parla le premier,
et obtint de grands applaodissements, tandis quele discours
de Racine fut k peine entendu et ]ag6 defayorablement ;
Fl^chier nVait dft son succte qu*^ son debit brillant. Un
sujet plus grand lul etait r^serye et deyait mettre le comble
k sa gloire : c'etalt Toraison ftm^re de Turenne , qui fut
pvononoee h Paris dans Veglise Saint-Eustache, le 10 Jan-
vier 1676. Uk, il s'eieya pour la premiere fois k toute la
hauteur de la parole eyangdUque, et pour la premiere fois
il pot etre mis en paralieie avec Bossuet. En 1679 il pro-
non^ le panSgyrique do president Lamoignoo. Les vertos
du magistral Chretien y sont decrites avec noblesse et gra-
yite. L'oraison fun^bre de Montausier a ete mise 4 o6te de
celle de Turenne.
Fiechier s*est trouve deux fois en concurrence avec Bos-
sue t» dans lesoraisons fun^bres de Mario-Thertee et du
cliancelier Le TelUer , et quoique celles de Bosso^ soient ses
moins belles, on y tronve encore asses de traits qui decilent
Taigle de Meauz, pour que Fiechier neTatteigne pas. Ainsi
que Bossuet, Fiechier fait souvent reioge de Louis XIV comme
destructeur de Thereste ; mais Fiechier pousse les choses plus
loin: il va jusqa*4 appeler I'inyasion de la Holiande tine
guerre sainte^oiilHeu trUmphaHaveele prince Alesaivrec
Bossuet et Massillon oette oonformite, que leorspon^^i-
gues des saints sont au nombre de leurs plus foibles composi-
tions. « Les mieux faits, observe La Uarpe, sont encore ceux
de Fiechier, le premier des rheteurs de son siede. » Autre
cooformiie entre Fiechier et Bossuet, c'est que leurs ser-
mons sont tres-inferieurs k leurs oraisons ibnebres. On a
surtout vante dans Fiechier retude particnliere quMl avail
faite de la construction des phrases et de Farrangeroent des
mots : notre langue lui a , dans cette partie, des obligations
reelles : il s*est applique k donner aux formes do langage
une nettete, une regularite, une douceur, une harmonie
jnconnues jusqu*4 lui. On [leut le citer comme un rheteur
sans egal ; maisil n*a pas su eviter Tabus de son art.
Fiediier s'est aussi exerce dans le genre historique. Son
Histoire de TModose ( Paris, 1679), composee pour re-
ducalion du daupliin, se fait lire avec interet, quoiqu*elle
soil ecrite d*un ton trop eioigne de la verite lii^rique et
qu^on Taccuse avec raison d*avoir beaucoup trop loue son
heros. Cependant, observe D'Alembert, si le motif le plus
louable pent excuser on historien pea £dde, on doit par-
donner k Fiechier d^avolr paiue les defauts d*un empereur
qu'il voulait donner pour module an daupliin. Dans VHis-
toire du cardinal Xim^nts ( Paris , 1693 ) , il donne sur le
meme ecueil sans poovoir alieguer la m^me excuse. 11 n*a
point son heros quedu beau c6te : c^est le portrait d^un saint;
le ministre et le politique n^ont aucune part au tableau. Fie-
chier a compose , en outre , en latin , la Vie du cardinal
Commendon^ sous le pseudonyme Roger Akakia (Paris,
1669). II en publia en 1671 une eiegante traduction fran-
false 9 qui a eu plusieurs editions.
Dte Tannee 1670, les talents de Fiechier obtinrent leur
recompense. Louis XIV lui avail donne d*abord I'abbaye de
SaiBt-SeTerin ( dioc^ de Poitiers ), puis la diargo d'auai6-
nier de la daupbine; enfin, en 1665, il le noama k I'^yAcM
de Lavaur : « Je voos ai ISaitun pea attendre one place qoa
TOUS meritiei depais longtemps, iuldUce osonanine; mais
)e ne voulais pas me priver s it dt da plaisir de voos entea-
dre. » De revtehe de Lavaor, Fiechier fut transfM 4 oelol
de Nlffles,eD 1667.Ce ne fiit pu sansavdr resiste longlempa
k cette truislatien. II sopptia le roi, parnne lettre prenaate,
de le laissec k Lavaar, « poor y acbever, dinit«lly roovia^s
qull y avait'commenoe , en entretenant et ea aogmeiitant
les bonnes dispositions o(i fl voyait lea Dooveaox ooBvertia
de son dloctee. » Louis XIY ne vainqoit sa repagnaBee
qu'cn lul representant qo*il anralt beaacoop plos do Men k
faire dans sa noovelle egUse, oh on loi offrait bob de plos
grandes ricbesses , mais on pins grand travail. L*edit de
Nantes venalt d'etre revoque; la penecation TioleDte que
lea i^fonnes essoyaient echaoflkit toutes les teies; II etait
necesaire de donner poor pastenr 4 ces Imea aigrfes on
preiat dont les lomieres, reioquence et la dooeeor to*-
sent egalement propres kdetntire leorspreiogea et 4 calmer
leurs murmures. Personne n^en etait plus capable qoe Fie-
chier ; et il fit plos de proselytes par sa moderation qoe Fin-
tendant de la province, Basvilie, par sa rigueor. La seBsibilite»
IMndulgence, la charite, qui Tanimaient, resplrtieBt aossi
dans ieBMtmdements, les Leitres pastorales^ les Discomrs
synodaux qnMl adressait aax reformes. Lk ne se retroove
plus cette elegance compassee qo^on a reprochee 4 si Joste
titre k ses aotres productions : c*est un pere qnl parte avec
tendresse k ses enfants egares. Sa conduite k leur egaid ^tait
meritoire; car II vivait dans on siede oil la toieranoe etail
condamnee comme de la ti^eur et presque comme one
heresie; et id i*on doit d*autant plus lionorer la belle ime
de Fiechier que ses ophiions etaient conformes k oelles de
son siede« II etait convaincu , eomme presque toos les ca-
tholiques d*alors, que rinstruction nMtait pas toojoars le
seul moyen de vaincre Theresie, et qo*on pouvait employer
des motifii de crahite pour ramener les protestants an sein
de I'fglise.
Aossi, les protestants do Langoedoc ont-ils toojoors ea
en benediction la memoire d'un evAque qui se montrait si
penetre du veritobie esprit de I'tivangile. Voltaire, IVA-
lembert et tous les philosophes do dix-hoitieffie siede sont
4 cet egard d*acoord aveo les calvinistes. Si Ton en croil
d^Alembert, imltant Jesos pardonnant k la femme adolt^,
11 tendit une main patemelle k une reKgieose qoi av-it
coounb one faote, et r^primanda Tabbesse qjA Tavait pooae
avec plus de baii>arie qoe de justice. Sa diarite eiait ine-
puisable. Dans ia disette de 1709 , 11 distriboa dea sommes
immenses, aoxquelles catholiqoes et protestants eorent one
part egale. U refusa d^employer k la constnictSon d^ine
eglise les fonds destines 4. des aum6nes. « QoeU eanliqnes
disait-il , valent les benedictions da pauvret » Qoand on
lui representait Texc^s de ses charites : « Sommes-noos
eveque poor rienP repondait-il. > Trop shicerement rdi-
gieox poor admettre d*absordes superstitions^ il poblia one
etoquente lettre pastorale ao sujet d^one croIx de Saint-
Gervais qu*on pretendait etre miraculeuse. Prevoyant f^a
mort prochaine, et ne voulant pas avoir on tombeau fas-
toeux, il donna des ordres k un sculpteur poor on modesfe
maosoiee. Sa mort arriva peo de temps aprte : il cessa de
vivre k Montpdlier, le 16 fevrier 1710, Age de soixante-diz-
hoit ans. Les devoirs de Vepiscopat n'avaient pas dhninii^
en lui Tamonr des lettres : il deviot le protedeur de FAca*
demie de Ntmes; et pour lui donner du relief, il obtint de
TAcademie fran^se qo^dte voulOt bien s'assoder cette mo»
deste sceur de la province. Charles Du Rozoia,
FLEETWOOD (Charles), colond de cavalerie d
membre du long parlement de 1640, ne vota pa^, il est vrai,
la mort de Charles I*', mais conlribua beaucoup i la vidolre
remportee, le 3 septembre 1651, k Worcester, sur Charles II
par les Independants. II epousa une fille de Cromwell,
veuve en premieres noces do general Ireion, qui lui apportaen
dot le gouvemement de llrlande; mais les liens etroits vu
FLEETWOOD — FLEOLK
le rattactifcimt aa proteUeur m Temptehtont pas de s*op-
poaer, dt concert avac Disbrowe et Lambert , k ce que
CromweU, Tireoieirt sollidt^ k cet ^gard , prit le titre de
roi. A la mort da ton beao-p^, il se d^ara d'abord ea
favear de son beau-firtee Rkbard Gromwdl, proclamd pro-
tecteor; mala quand fl eat reconnu «on incapacity pour an
td r61e , Ocontribua aelirement k le fidre d^poaer. Halgr^
oeia, Gharlet II loi garda rancune de la part qnll avait
eoe 4 la joanite 4e Worcester, et Texcepta foimeUement
de I'amnlstiepar laquette il inaogora sa restaaratioii. Fleet-
wood BMNinit i^ pen de temps de Ih, dans I'obaciiritd.
FLEGMASIE. Foyea Phlbghasib.
FLEGBIE (M4deein$). Foyes Phlecme.
FLEGME iMoraU). (Test ce oalme pariUt, in<bran-
laUe, que I'on conserYO dans one foole de drconstances qui,
en gdntoly troublent et ^euvcnt Im autres bommes.
Sous ce rapport, le flegmatique a nn grand avantage snr enx,
paroe que, aullre de Ini, il Toit les choses telles qa'elles
sonty tandls que lea autres en sont doming. On aomprend,
n^anmoins, que lorsque le flegme se rencontre seal , il de-
Tient one qaalitf n^gatiye; car ce n*est rien d^avoir on
coop d'oeil juste, si VaciUm ne le fertilise pas. Le flegme
est on don tout personnel, c'est-4-dire que all contribae
beaocoup an bonbear de ceox qui en jouissent, en retoor
il jette dans la soei^ one froidenr morteUe. Les femmes ,
dans lea rapports ordinaires de la vie, manquentde flegme;
et e'est ce qui les rend si propres 4 r6ossir dans la sod^t^.
Dana les moments de crise, dies parriennent cependant k
se doner d'un flegme qui est alors infini , conune les de-
Toirs qu'dles ont k remplir.
Le senl peuple en Europe qui soit cddire par son
flegme, c'est le people hollandais : toujours pldn de sang-
froid an miliea des rerers et des perils, il a conquis sa li-
berty par soixante-douie ana de courage et de patience;
mab depois, sauf qudques fidoires brillantes sur mer, ses
annales ont M sans Mat; on n*y troufe qu*an bonheur
terae, qui reflMe le caract^e national : Ik le flegme est partout
SAnrr-PBosPBR.
PLEGMON. Foyea. Pblbghon.
FXEMMIIVG (Paul), I'un des podtes les plus distingu^s
de r^cole littteaire dont Opi tx ftit le chef, et qui, an dix-
leptiteoe siMe, tenta de rderer Upo^e allemandede Tdat
de dtadence ob die dait tombte, naqnit le 5 octobre 1609,
k Harteoateitt, dans le pays de Scboeneborg. II entra d'abord
k V^cole des Princes de Meissen, puis k Tunirerdt^ de
Leipcig. Ses poMes latfaies attestent quMl ayait feit des
dudes clasdqoes apprufondies. II s'dait vou^ k la m^dedne ;
mala le boulereraemenVpccasionn^ par la guerre de trente
ans Tint le saisbrau millen de ses premieres etudes sdenti-
fiqaes, et Tobligea k se chercher d'autres moyens d'exlstence.
II se retire dans le Uolstdn. En 1635 le due de Hobtdn en-
voyait nne ambassade k son beau-fr^rele tsar deRussie :
Flemming obtint d'en faire partie. Pea de temps aprte, le
due eoToya k Ispahan une ambassade plus briUante encore,
et le poflte s'y joignit Les envoys partirent le 17 octobre
1635, arririrent k Ispahan le 3 aoilt 1637, y pass^rent trois
roois, et rerinrent k Moscon au mois de Janvier 1689. Flem-
ming avait ayee lui nn de ses amis, Adam Olearius, qui a
enricbi la litt^ratnre aUemande de plunenrs exceUents ou-
trages, d qui le premier a tradiut Le Jardin des Roses,
de Saadi, et les fables de Lockman. Pendant que le po€te
cbantait le long de la rente ses diverses Amotions, Olearius
se fidsait llilstoriographe de la caravane. H a laissd une re-
lation trto-d^taSllte et trte-int^ressante de ce long et cii-
rienx voyage. A son retour, Flemming, qui s'dait fianc^ k
R^al, r^solut de se consacrer de nonveaa k la m^dedne.
Eo isio U partit pour aller prendre ses grades k Leyde;
man airiv^ k Hambonrg, il moorut presque subitement.
Flemming s^^tait cbolsi Opitz pour modde. II a cherch<^ ^
Timiler dans son style , dans la construction de ses vers.
Mali fl avait, pour Mre poete, plus que du goOt et de la
fl avait one Imagination vive, nne senaibilit^ vniie
DICT. DB L4 CONVERS. -^ T. IX«
481
et proffonde, un esprit rdigieux d dev^. La plupart de ses
po^es se oomposent de pltees de circonstance, d ne pr6-
sentent pas on grand mt^rtt. Un de ses recudls, intitule
Forits po4tiquei, renfame de trte-beUes descriptions, des
tableaax de moeors d da pays, par(aitemeat bien sentis;
mais sa veritable vocation dait la po^sie lyrique : c'est dans
ce genre qnH s'est essays avec le pins de succte. C'est par
la qu*il a m6nU d'dre oompt^ au nombre des bons pontes
allemands. H a laiss^ des chants pldns de grftce d de senti-
ment, des sonnets qui ont 616 pendant longtemps tout ce que
TAllemagne avait de mieux, d des cantiques qui sont rartite
dans la litui^e aUemande. X. MAnnaa.
FLEMMING (JACQUES-Haiai, comte ns), ministre d'fitat
d fdd-mar6chal au service de Tdectear deSaxe, n6 le 3 mars
1667, descendant d'une fimiiUe flamande stabile enPom6-
ranie, qui a donn6 plusieurs hommes d'etat d capitaines c6-
Idnres k la SuMe, k la Pologne d 41a Saxe, et dont les im-
portantes possesdons en Pom^ranie formaiant tont un dis-
trid appeM eerclt de Flemming, Aprte avoir termini ses
dudes, il alia, en 1688, visiter I'Angleterr^ pour son instruc-
tion, d entra ensuite au service de I'^ledeor de firande-
bourg , puis k odui de I'dedenr George de Saxe, en qua-
UU d^a^judant gfo^ral. Nomm6 fdd-mar6chal par Tdecteor
Fr^d^ric-Auguste d envoyd en ambassade k Yersovie en
1697, quand ce prince se mit sur les rangs poor I'ilection
an tr6ne de Polo^e, il rdissit k lui assurer la oouronne,
grAce k rhabllettf avec laquelle 11 sut k propos distribner les
largesses de son maltre parml les nobles polonais. 11 se
distingua ensuite d'une manitoe toute particulitos dans la
geurve Gontre la SuMe, et s'empara en 1699 do fort de Du-
namiknda, prls de Riga, qu'il appda Augustusbura. Quand
pUia tard les troupes >de Saxe (brent obligte de ba^ en
idrdte, et que Charles XII, victorienx, exigea de Tdectenr
de Saxe qu'il lui livrAt Flemmhig, cdui-d se r^fugia enJBran-
debonrg , od il dut rester qudque temps avant d^oser repa-
rdtre k Dresde. Lorsqoe la fiuttnne devint bifidde k Char-
les xn, Flemming toita vaiaement d'assurer k son maltre
la possesdon de la Livonle d de didder le roi de Prusae k
declarer la guerre an roi de SuMe ; et il ne fut pu plus
beureux dans les tentatives qu'il fit pour <^tendre I'autorit^
royale en Pologne. H mourut k Yienne, le 30 avril 1728.
A nne ambition sans bomes il joignait one bravoure k toate
6preuve, une activity Infotigable et une rare promptitude
de conception.
FLENSBOURG, la viUe la phis peuplde d la place de
commerce la pkis importante du duch^ de Schleswlg, 4
l'extr6mite d'un golfe de la Bdtique pin^trant fort avant
dans I'hit^rieur des terres , k 3 myriamdres au nord de
Schleswig, et chef-lieu d'on bdlliage de 13 1/2 myriam^trea
carrds, dontd^pend la partie septentrionale du pays ^Angeln,
est batie au pied de qudques hauteors qui prot^ent son
port centre tous les vents. On y trouve quatre ^glises, trois
roarchte, on collie, one tole de navigation, des chantiers
de construction, des fabriquea de sucre, d'hnile, de tabac, de
cuirs, de vinaigre, de savons d de cbanddles, d d'Importantes
distilleries. Sa population, forte d?environ 16,000 Ames,
fait un commerce considmble en cMales et graines. La
londation de FlendxMirg reibonte an douxidne siMe; d
elle tire son nom d'un obtain chevalier Flenes, regards
comma son fondateor. Dte le trdzidne alMe eUe ^tait de-
venue une place trte-importante.
FLl^OLE, genre de graminto trte-voisin dn genre eryp-
siSf donnant des plantes surtout propres k dre brootta
par les bestianx. Ses caract^res sont une panicule resserrfe
en un ^pi ovale ou cylindrique dont les glumes sont tron-
qu6es et terminus par deux petitea pointes, avec une plua
courte dans le milieu; des ^piUets nniflores, trois diamines,
deux dyles. On trouve partout dans les prte la JUole des
pr6s {phleum pratense, IJnn^), le timoihy-grass des
An^ls, dont on forme de bonnes prairies arllficieUes,
qui, k raison des radnes vivaces de cette plante, peuveni
durer une douzahie d'annto. Les chevaoz sent irMriandi
64
rLftOLE — FLESSmOtlE
48)
de 06 foarrage. Cette pUnte se montie de bonne heure, ei
peat ^tre ooupte trois fois dans V^\6 1 mais comme elle
donne pea de fane, elle n^est multipli^ avec profit que
dans les pr^ un peu mar^cageux. lAjliole nuueuse (phlexim
nodosum^ Linn6) se distingue de la fldole dea pr6i par sea
radnes, plus noueusea et comme bulbeuses, par ses tiges, en
partie couch^ etenracin6esaleur nceud. Sa moItipUcalion
est prodigieuse dans les pr^ martoigeux, au Lord des fon-
drieres et des foss6) humiiles. Cette esptee est agr^ahle aux
tronpeauXy et lei cocbons realiercbent avec a?idU^ ses ra-
cfnes. lAjUole des Alpes {phleum aipinum, UuM) est
destine pour les hautes montagnes des Alpes, ainsi que pour
les terrains sablonneux et maritimes. Les phleum de Unn^,
dont les glumes sent lanc^l^ et non tronqu^es h leur
sominet, se trouTent rang^ ai^iourd'bui dans ie genre cry»
psis ^tabli par Alton.
FILERS (Caiili^) doit fignrer au premier rang parmi
les paysagistes qui, rompant vers 1830 avec les traditions
de la Restauration, abandonn^reut le style acad6mique pour
pelndi-e nalvement la nature dans toute sa r^tit6. Ne a Paris,
le 15 f^Yrier 1802, et d^ve d'un roaltre ignor^, il a su se
faire une maniire k lui ; ei il occupe dans la nouvelle ^cole
un rang Eminent. Moins bien plac^ dans restime des connais-
aeursque Jules Dupr6, RousseauetDecamps,quiont
ftit one revolution dans le paysage, M. Flers a cependant con-
quis un nom honorable par certaines quality de couleur, de
yMU et de po^sle. Ses tableaux, di^j^ nombreux, sont dis-
perse clie7 les amateurs. 11 envoya au salon de 1S41 le
Village de Pissevache, d<Sbut qui eut quelque retentisse-
ment Depuis lors on a remarqu^ |>arnii les paysages qu^'l a
fluccessivement expose : Le Moulin sur la Marne ( 1833);
Vuede laMeHleraye\ VueprUeen Picardie ( 1834 ) ; Route
en I^ormandie; Environs de Vunkerque; Animaux dans
un pdturage (1835); Chdteau d^ Argues (1830); Envi"
rons de Compligne (1837); Lb Moulin de Loucgue; Vile
de Samois (1838) ; Le MarcM de Toucgues ( 1841 ) ; Les
JBords de la Marne ( 184S), et beaucoup d^autres encore.
M. Flers, qui re^ut en 1849 la deration de la I^ion
d*llonnear, nearest pas bom^^ la peinture k Hiuile, il a Tait
aussi des paysages au pastel, et dans ce genre il a obtena
d*assez beaux i^sultats. Le pastel, qui est d'ordinaire pSle
et mou, a acquis sous sa main uno vigucur inusil^. EnGn,
abandonnant un jour pour la plume ses piuceaux et ses
crayons, M. Flers a ^crit dans V Artiste (aoQt 1846) un article
plein d'int^ret, o6 il fait connattre les moyens quMl a em-
ployi^ pour appliquer le pastel an paysage. M. Flers, nous
I'avons dity rend la nature telle qu*il la vuit; sa couleur, od
Ton bUmerait peut-^lre Tabus des tons jaunes, est tout k
fait liarmonieuse et pleine de charme; mais sa peinture a
en g<^neral peu d'efTet et sa mani^re est trop monotone. Lors
des debuts de M. Flers, on n*a pas craint de le comparer aux
Flamanils, assimilation inexacle, puisqull manque sortout
de fmesse dans la louche, quality distinctive des paysagistes
de Flandre. Mais 11 sera beaucoup pardonn^ k M. Fleni :
n^est-il pas le maltre de Cabat? P. Maitix.
FLESSELLES ( Jacqoes de) , le dernier prevOt des
marcbands. N6 en 1721^ d'one famille de robe trte^mcienne,
Bomm^, tr^eune encore, maltre des requites, il s^^tait
attir^ la trisie faveur de la cour par son d^voOment au duo
d'AiguiIlon et ses persteutions centre La CluUotais. LMnten*
dance de Lyon Alt le prix que les pourvoyeura des plaisirs
de Louis XV jet^rent au complaisant roagistrat Ses mocurs
donees et raciles^ sa bienfaisance, le z^le qu^il d^ploya pour
lea IntMts de la seconde capitate de la France, firent oublier
Intacbede cette royalefaveur. Des ^tablissementsimportants
fuient cite par lui : 11 fonda m£me k ses (rais, en 1777,
UD prix de 300 liTres pour le perlectionneosent de la tein-
taie dee soles en noir; il ttait, enflui ^la bauteur de son
rAle, lonqo*il fut nonun^ conseilier d'etat et pr^vOt des
aaEdiiiids de la vflle de Paris. Tout k conp la rdroluUon
ddata; il fallalt une main de fer pour tenir les rtocs de la
yi unde cit^, et one de ces t^tes qui dteouTrent a rinsUnt
la Toie k parcourir, et ne reculeot plus. Fless^ t^iUA
qu*nn bomme de plaisir, un caract^re l^er, inccrtalo ssni
coiisl&lance. Un instant il crut que Tancien conseil dsi
^clievlns pouvait subsister k c6t^ de la formidable assenibUe
des dlecteurs de Plidtel de Title, ce pouvoir soprtaie qui
allait bientot dCTenir la Commune de Paris. Le IS
juillet il seotit qu*il fallait s^absorber dans la puissance r^
▼oUilionnaire, Un comity central se forma, compost d*fle^
teurs et d*ebevins, et la preidence en fut AitMt sa
pr^vdt des marcbands, faible esprit « qui crut poovolr de
riiOtel de vlUe continuer ses relations avec le faroucbe
baron de Bcsenval. Le district des Matliorlns, dte le
13 juillet, s'^tait d6clar6 trompi d*une manitre airact,
dans la question d^annement, par Flesselles. Le pr^f&l dei
marcbands jouait encore avec le peuple en furie, et le len-
demaln, c'^tait le 14 juillet, la Uastille ^tait prise. De
Launay ^tait pendu k la lanteme de la rue de la Ysnne-
rie. Dans la poclie du gouTcrneur de la Bastille avail M
trouv^ un billet , sign^ Flesselles , ainsi concu : « Amuse
les Parisiens avec des cocardes et des promesses; tenei
bon jusqu^an soir, et tous aurez du renfort! • Cette lettre
fut porlte et loe au comity des decleurs. A cette lectare,
le pr^vdt des marcbands, interdit, ose k peine balbutier qud-
qnes mots. « Sortez, monsieur, s*terie Garan de Couton,
Tun des roembrcs du comild des reclierches, bomme
austere et impassible; sortez! tous etes un traftre, vou
avez abandonn^ la patrie, la patrie tous abandonne. »
La voix alt^r^ du malheureux Flesselles se faisaH i
peine entendre ; la fureur ^lait sur tous les Tfsages. SoodAia
un cri s*^16Te de la foule : « Au Palais-Royal, \k 11 se jos-
tlflera. — Eh bien , dilril, au Pahls-Royall > Ct il s^avaoce
^perdu, press^ de tous cdt^s par la foJie mena^ante. Sur la
Gr^ve 9 une multitude d^guenill^e , iTre du sang des inva-
tides, attend dans on moone silence la suite de r^v^oemesL
Tout k coup un jeune bomme, le pistolet au poing, fend les
flots de la populace, arrive jusqu^au bas de Tescaller de
riidtel de Tille, et d^un coup tir6 k bout portent ^tead le
Tielllard k ses pieds, en lui criant : « Trattre, tu n'iras pai
plus loin 1 > La loule se pr^Jpite sur le cadavre; sa tMe
blanchie , toute sanglante, est s^parte dn corps, placft so
bout d*une pique, portte an Palais-Royal, et promenfo dans
les rues de Paris pendant que le corps est tratn^ dans la
flmge. Augiiste Paiujucd.
FLESSIIVGUE (VUessingen) , nWe tr6a^orte, snr U
cdte m^ridionale de rVe de Walcberen, comprise dans la
Zelande ( ruyaume des Pays-Bas) , k rembouchore da bras
de TEscaut appel^. le Hondt^ est relite aTec Middelbourf
par un r^nal de 4 kilometres de d6veloppement. En y otNn-
prenant son faubourg, Altvliessingen , sa populaUon est
ifvalute k 8, 500 habitants. C*est un port militaire fort impor-
tant, oik stationne une partie de la flolte des Pays-Bas; anssi
y truuve-t-on tout ce qui est ndcessalre k la construction les
Taisseaux, k leur armement et k leur mise en r^ratioa :
des chanliers, des docks , des arsenaux , des nagasins. U
mer forme dans la ville deux canaux, ob les vaisseaui pco-
vent arriver sans embarras aTec toute leur caigaison.
Avant le qulnzl^roe siN:le, ce nMtait qu'nne bonrgade fa>-
bitde par des pedieurs , et d*oti Pon s'emliarquait peer la
Flandre , la France et TAngleterre. Le port en M amdiori,
en 131 S, par le comte Guillaume IIL C*e8t Adolphe de
Bourgogne , bAtard de Philippe le Bon , leqnel en ^ sei'
gneur, qui fit entourer la Tille de muraiHes. Depuis ee temps
elle n*a cess^ de prendre de Paccroissement. LliOtel oou-
munal a ^16 construit, en 1594, sur le plan de cidui d*An-
Ters. Flessingue, qui des premieres arail riwuniGclI-
laume I*', prince d*Orange , noisit beaucoap k hnrtn pa-
dant les troubles du sebutoie sitele.
Des ^tymolo^stes quand mime Teulent que le nom ^
cette viUe lui Tienne de son/oncfo/eur, Ulysse ( Ulfssingve) I
Au fait, pourquoi pas? Cette ^tymologie-Ut lie Taiit-^Aems
bien celle qui le fait driver de la Idgende de saint WlH^-
brod, patron de TdgUse prindpale; legende dans laqneffe la
FLESSIN6DE — FLEUR
481
boaUiUa (#teM» fiueh) d« ce satnt joue on r61e importantf
Db RBirFBNBEBC.
FLETCHER (loiui). Voy§i BsAciioirr.
FLETRISSURE- Lesens primiUt de ce mot, e*€t|
ralUrationqiM subiascntla fraiclieor et racial d*une fleur on
d*uiie couleur, la beauts et la d^Hcatesse du teiot ou de U
peau. Au sens figiir^, la JUtris$ur€ est celte tadie iod^
labile faile k U reputation d'ua bomme, ^ la souillure, qiM
rien ne peut enlever. Ce mot At Jl6trissure ^ imprudem-
meat ]et^ en pAture aui passions politigues , juua un grand
r61e dans Paflaire de Belgrave-square. Zntm Jlitritsur^
M prend aassi qoeliiuefois pour toute condamnation qui
eropprte i n f a m i e de fait ou de droit ; plus partieuli^rement
encore on employ ait ce mot pour d^igner la marque inn
prim^e par le bourreau sur r^piderme d'un criminel. Celte
idAt de diitrtssure remonte aux temps les plus recul^. Les
Romains Tappelaient inscriptio ; ils marquaient au front ,
aOa que Tignominie devtnt plus grande; et cette pratique (ut
en Tigue«r jusqu*^ Constanlin. Cet eropereur dtfendit aux
juges de faire imprimer sur le visage aucune lettre qui
marquAt le crime commis par un oondamn^, afm, dlsait-
il» que la face de l*liomme, qui est limage do la beauts ce-
leste, ne ffit point d6slionorte par celle fl^trissure.
FLETTE. Vogez Bacbot. 1
FLEUR- « La fleur, dit ChAtenibriand, dfinoe le miel;
elle est la fille du matin, le cbarme du priutemps, la soured
des parfums, ia grftce des yierges, Tamour des poctes; elle
passe vite» comma Tbomme, mais elle rend doucernent
■et (euilies h la terre. Cliex les anciens elle couronnait la
coupe du banquet et les cbeveux blancs du sage. Les pre-
miers cbr^tiens en couTraient les martyrs et Tautel des ca-
tacombes ; aujoiird*bul, et en m^molre de ces antiques jours,
nous la mettons dans nos temples. Dans le monde, nous at-
tribuons nos affections k ses couleurs, I'esp^rance k sa ?er*
dure, llnnocence k sa blancbeur, la pudenr k sa teinle de
rose. » Les fleurs semblent cbarg^es par la nature de rd-
pandre sur la vie de riiomme comme une ros^ d^innocenta
plaisirs, de suaTit^, de doocear; et de 1^ cette figure, si
gendialement admise, qui donne le nomdejfeurlt tout
ce qui excelle en agr^roent, en fraicbeur : fleur de TAgey
fleur du alj\e, fleur de nouTeaut^, etc.
On a mille fois compart les femmes aux fleurs; on peut
£tre cependant femme instruite, spirituelle, jolie, sans savoir
pr^isement ce qu'on appelie fleur dans les plantes. Ceci
n*est point nn paradoxe, c^est une iM\A positive. Parlez
de fleurs dans an salon, U n'est presqoe personne qui n'en-
tende par ce root la seule partie dont la furme et la couleur
flattent la vue. L*6tamine, le pistil etle calice sont
compt^ pour rien. D'un autre c6t6, le savant nommera
fkurT^tamine et le pistil d^nu^ touti la fois de corolle
et de calice. En6n, le vulgaire, en voyant ces organes mAIes
et femelles vfitus d'^cailles dans hes graminto, recon-
naltra des flenrs dans le bM, suivant sa roani^ particu-
liere de voir. Prendre pour la fleur la partie color^ de la
fleur, qui est la corolle, c'est risquer de se tromper :
il 7 a en eftet des bractte et dautres organes autant et
plus color<^s que la fleur m6me, et qui n*en font point partie,
coinme on en volt dans le bl^ de vaclie, dans plusieurs
ainaranles et cb^nopodes. 11 y a des mullltudes de fleurs
qtii o*ont point de corolle^ d^autres qui en poss^dent sans
cooJeur, de si petites ct si peu apparentos , qu'il n*y a
qo'uue Tccberche minutieuse qui puisse les y faire ddcou-
vrir. Larsque lei bl^ sont en fleur, y voil-on des p6-
Cal«5 coSor^s ' en voit-on dans les mousses , dans les gra-
mioeesten voit-on dans les cbatons du noyer, du b6tre
et du cl.toe, dans Haune , dans le noisetler, dans le pin et
(laos ces lunlUtudes d'arbres et dlierbes qui n*ont que des
fleurs k ^laiiiiuesf Elles n*en portent pas moins cependant
\t nom tie fleurs : fessence de la fleur B*est done pas dans
la corolle. Kile n*ost pas non plus s^par^ment dans aucune des
iotrcs parties constituantes dela fleur, puisqu^il n'y a aucune
de ee§ parties fpi ne manque 1^ qnelques esp^ces; le caliq^
manqae^ par exemple, k presqae toute b lindUe de liliaeAes ;
et Ton no dira pas qu*une tulipe en an Us ne aoit pat om
fleur. S'il y a quelques parties plus cssentielles qoe d^autrea
a une fleur, ce sont cerlainement le pistil el les staminas :
mais dans toute la famille des cucurbitacta et m^e dasi
toute la classe des monoiques la moiti^ des fleurs sont sans
pistil, Tautre moili^ sans staminas; et cette privation n*eni»
pftcbe pas qu'on ne les nomme fleurs lea unes ei les autraa.
L'essence de la fleur ne consiste done ni s^partatent dana
quelques- unes de ces parties dites constituantes, ni n^e
dans Tasseroblage de toutes ces parties. En quoi done con-
siste proprement cette c&sence? A cette question Rousseau
r^poiid : « La fleur est une partio locale et passeg^re de la
plante qui pr^'cMe la fdcondation du gierroe, et dana laqueUe
ou par laquelle elle s'opcre. »
Une fleur est dite compile quand elle est rouaie dea or-
ganes sexuels m&les ct femelles et d'un double p^rigone
(calice et corolle); elle est incompUte quand il man-
que Tune ou Pautre de ces parties. Une fleur est ntie quand
ses organes sexuelsn'ont aucune enveloppe, comme cela se
voit dans le f rdne. Une fleur est hermaphrodite quand elle
pr^enle les deux sexes k la fois, et unlsexutUe quand
elle n'utfre que Tun des deux ; si elle ne renferme que des
diamines, elle est mdle\ dans le cas contraire, elle est
/emelle ; enfin, elle est neutre ou s<^ii/e torque ces organes
sexuels ne s*y sont pas d^velopp^.
On a improjir^ment rapports aux fleurs ce qni devalt \%
tre k la plante entiire, et Ton a appel^ monoiques celles qni
ont les sexes s^pards sur le m^me pied, dioigues ceUea
dont les sexes sont s^rds sur des piofJs diffdrenls, poly-
games ccUes oh Ton trouve k la fois sur le mCme pied des
fleurs unisexuelles etdes fleurs hermaplirodites.
Les fleurs oflrent des vari^t^ infiniesde forme, de gna*
deur, de coloration et d^odeur. Quant k la forme, qui a one
grande influence sur ia classification ( vopez Botaniqub), elles
sont tubuleuses, companul^es^ iJt^u»(/i^/^onN«s,i't^idef,
papilionaciies, cuni\formeSy etc. Quant aux dlroenaioBs, on
en rencontre de toutes les grandeurs, depuis celles da Mfd-
sotis arvensis, d*une petilesse microscoplque, juaqu*! celles
d'une esp^ce d*arisloloche qui crott sur les borda du Aio-
Magdalena, et doot les calicos sont assei grands pouf
servir de coiffure. Les van^tas de coloration sont encore
plus ^tonnanles. On reroarque que certalnes families tout
enti^res excluent certaioes couleurs. £u gintel, les fleuia
blanclies pr^domlnent dans les regions froides ; les blanclies
et les jaunes sont ^alement rdpandiies dans les r^ons tern*
p6r6es ; les rouges et surtout les bleues deviennent de ptua
en plus communes k mesurc qu*on approdie de r<k]uatear;
les vertes et les noires sont rares, surtout ces demiires. Aq
point de vue de Todeur, la rose, le jasmin, la tub^rens^
la jonquiile, le lis, la violette, etc., r^pandent de d^ideus
parfums, tandis que les Emanations de la ciguAsont vireusess
celles de I'amm rappellent Podeur de ladiair putr^fite; Vbff*
perium hircinum a la puanteur du bouc ; etc. La plupait
des fleurs cesseiit d'etre odoranles quand I'acte de la feoo»
datioc^ est compl^tement accompli; iesX pourquoi les/eiirs
doubles t d(^pourvues des organes de la generation qu*une
nutrition surabondante a transform^ en p<itales, conserveoC
plus longtemps leurs parfuns que les fleurs simples^ on
telles que la nature les produit.
Les plus belles fleurs, k Texception descBflleta, tub-
nent originairement du Levant. Le goflt des fleurs, dit Reek-
man n, a pass^ de la Perse k Constantinople, dVii il bous
est venu en Europe dans le dixi&me siMe; mais I'art les a
varii^es et embellics. 11 ne faut plus allcr a Constantinople
pour voir ce qu*il y a de plus estimi^ en renonculea, en ane-
mones, en tulK^reuses, en narcisses, en byacinUies. Les jar*
dins de uos curieux ofTrent de quoi contentar lea goi^to les
plus difljciles. C^est aux jardiniers liollandais que nous de-
vons Part de rend re les fleurs doubles, de verier et de pa-
naclier de diir^rentes couleurs les ouillets, les talipes, etc.;
dc faire clianger k d'autres fleura lev touleur natuielie et
48)
de ce fuuf
peut 6tre «
donne pen
dans les |>i
nodosum.
ncines, p
purtie CO
est pro<i:,
dri^res c;
troopeati ■
cfnes. 1 .
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FLEURIEU — FLEimS
ner. La relation de ee Toyage si important fioar la science
avait aasign^ an oomte Fleuricu un rang si dler^ parmi les
bydrograpbes fran^ , que le goaTemement cmt derolr
crtoen sa fairenr Ilmportante place de direetear des ports
et arsenamde France; et tn cetteqnaHt6 81 rMigea tons les
plans et projets relatHs 4 la gnerre maritime de 1778, ainsi
qne lea inatnietions poorles Toyages de dte>nYertes de La
PeyroQse et d'Entreeasteaox, dont les idte prindpales fu-
rent fndiqiite par Lools XYI loi-mCme.
En 1790 Flenrien fnt nornm^ ministre de la marine , et
quelqoe temps aprte charge de la direction de I'^dncatlon
(ill danphin; mais la toonmnte r^Yolotionnaire le con-
treignit bientM 4 se retirer des affaires pnbliques. II v^cnt
dte lofs dans we profonde obscurity et tout entier k la
cultnre dea sciences, jnsqa'eo 1797, ^poqne oft U liit ap-
pd< an Gonseil des Anciens, k llnstitnt et an Bureau des
Longitudes. Par la suite, il fut nomm^ conseiller d'titat,
et, soosrempire, sdnateur, grand ofBcicr de la L^n d'llon-
nenr et gonTemenr du palais des Tnileries. Parmi ses noro-
brenx toit8,on doit one mention sp^ciale k cenx dont les
litres sniTent : Voyage fait par ordreduroi,en 1768et 1769,
pattr 4prouver les korloges nuarines (2 toI. in-4*', Paris,
1773), dont il an^antit, dit-on, ration enti^, k I'excep-
tlon dim senl exemplaire ; Ordonnaneedu roi sur la r6-
gie et PadminUtration des ports et arsenaux de la ma-
rine (1776 et sooTcnt rfiraprini6e;dsmi^ Edition, 1814 );
D^amvertes des Franfois dans le sud-^st de la Nouvelle-
Gtttn^ (Paris, 1790, in-4*); Voyage autour dumonde
pendant les annSes 1791 et 1792, par £tienne Merchant
(4 vol. in-4*, Paris, 1798-1800^; Neptune des mers du
Ncrd^ouAtlaMduCatt4gatetdelaSaltique{\79i). Ilroou-
mt k Paris, le 18 aoftt 1810.
FLEURON {Botanigue ). On donne ee nom k toute
Hear entrant dans la composition d^un c a pit u I e , et offhmt
nneoorolle tnbnlense et rtignlt^. Si les lobes sent in^ux ,
de maniire k ce qne la corolla soil d^jette lat^ralement en
forme de ianguette, la fleur prend le nom de dem^fleu"
ftm. Cette distinction^ fiidle k faire, est tr^importante dans
la dasaiflcatlon de certaines families, surtout dans celle des
synantb^r^es.
FLEURON {Beaux<arts). En sculpture, un Jleuron est
nne petite fleur, sourent Id^ide , dont on Tail usage dans les
omcments on dans Tori^vrfsrie. Les fleun^ns ont du rapport
STec les rinceaux, dont ils dlfArent cependant en oe quMIs
sont d^tacbte les nns des autres, et n*ont ni tige ni rameaux
poor les nnir entre enx. Les conronnes natales, roetrales
on aotres , ayant sonrent M formte d^omements on de
flenrona embl^matiqnes, on a pr^tendn que chacnn d'eux
ponraitreprtenter nn attribnt de la puissance oode la sou-
ferainel6 du prince.
Les imprimenrs ont continue de placer an fnmtispice d'un
Kfre, on Men poor remplir le has d*une page, des orne-
DMBts tsbMs de formes et de goftts , qnils appellent fleu-
rons. Ces omements, qnand ils prennent la forme d'on trian-
gle dontle sommet est en bas, re^olTent la dteomination
de eul-de'lampe, DucBBsne aM.
FLEURON (Plofon), omement des conronnes de
moaaitioes , de princes et de gentflshommes tftrfe. Ges flen-
ronsyponr lesrois de France, sont compost de fleors de lis,
dont nne seule forme le cbef; d'autrcs bordent le cercle
d'cD bas de la oonromie. Un oerde de fleurana compose
cille dea rois dlBsptpw. Lea fedlles d^acbe et depersil des
coaronnea ducales a'appellent Jleurons rtfendue^
Dans son acceptton an flgnr^, le mot flewron ae s>ppli-
qoe qn'anx soiiferains. On dit d'nn monarqne qnl a p!vdu
vn mfaiiitre Instmit et d^rou^, on rune des meilleures pro-
vinces de 8iB tets, on Tune de ses prfrogatives royales,
qnH a peril leplus bean flntron de saeouronne,
DoFET (de rTonie).
VLRCBS I Antique). Les Grecs eties Romainsem-
ployilentles fleurs k des usages aiissi nombreux que Tari^.
Lorsdes edtrfes triompbniea que leiirs g^n^ux vainqiieurs
485
de Tenneroi ^talent admis k lUre dans la Title ^temelle, Jcs
Romainsjoncbaient de fleurs les rues par lesquelles derait
passer le oort^ de Tbeareux triomphateur. n en ^talt de •
mteie % I'occasion des f\ai6raiUea d'bommes ou de fenwie^
de distinction; dans ce dernier cas m^me, on cooTrait sou-
vent de fleurs le corps qn'en portait an bOcher, et Ton en
parait les toabeaux. Get usage se pratiquait tous les ans an
jour anniversaire des funteOles du diftant; fl arriTait fr6-
qnemment qne ses dispositions testamentaires continasent
raffectation d'une certaine somme spMalement destinte k
racliat de ces fleurs , et son ^pitaphe avalt grand soln d^en
faire mention. Les Grecs, enx aussi, ayaient oootume d*or-
ner de plantes etde flenrs les tombes des morts. lis regpur-
daient comma pins particnliirement agr^ables aux morts
les fleors blanches ou ronges, comma Tamarante, fleur dont
les Tbessaliens oni^rent le tombean d'Acbille, le lis et le
iasmin. On croyaH anssi que la rose ^talt fort agnfiable aux
morts; ToiUi ponrquoi, dans une de ses odes, Anacrfon dit
de cette fleur « qu*elle gn^rit les malades et protege les
morts >. n n^y avait pas Josqo'an myrte, exchisiTementcon-
sacni pourtant k Tdniis , qu'on ne fit serrir k la deration
des torobeaux , auxquels on suspendait d^aillenrs des guir-
landes et des couronnes flrites de toutes sortes de fleors.
Les fleurs jonaient ^galement un grand r6Ie dans toutw
les r<Sjoulssancesdes anciens, et leur senraient k exprimer
les sentiments du cceur et de I'amonr. Celul qui apportait
qudque bonne nouvelle se coiironnait de fleurs. Les amants
omaient de guirlandesetde couronnes la maison de
leur maltresse, bonnenr qui , k bien prendre , n'eflt €tA dQ
qu*an dieo fils de Vteus ; mais leur ardente imagination trans-
formait bien vite cette habitation, si modeste qn*elle fftt,
en un temple de i'amonr, et anjourd'liui encore diei les
Grecs modemes les amants ont Thabitude d'orner de fleurs
la porte dels maison de leur maltresse, surtout le premier
Jour de mal. Qnand la conronne d*nn jeime bomme ^tait
mal li6e, cela Toolait dire quMl 6tait ^pris d'amonr; eten
tressant soil one couronne, soil une gnirlande, la jeone fille
donnait k entendre que le jenne bomme qnl la conrtisait ne
hn ^tait paaindiffiirent Plusieur86pigrammes dePanthologie
grecque nous font connattre les fleurs qu'on employait le
pins fMquemment poor en faire des couronnes et la signifi-
cation de plusieurs d'entre elles. Ce n*est pas seulement la
cooleor, mais aussi Podeur de cheque fleur, qui servatt 4
dtablir ce langage symbolique. Le mdme recueil noa^ a con-
serve les plaintes qu*exbale un amant parce qne la jeuiie fille
k laqnelle il adressait ses v(vux a rejet^ sa couronne. Les
amants heoreux se cooronnaient de fleurs. Une mptnre snr-
venait-elle entre enx , la Jenne fille arrachait les flenrs qui
nagu^ lui servaient depamre , et elle les consacralt k qoel-
que dirinite. L'nnion dn amants ^tait-elle durable, la cou-
ronne de fiaaote etait soigneoseroent conserve jusqn*^ la
mort, et servait k omer le tombeau du couple modMe. Lea
Grecs de nos Jonrs ont conserve cet usage de leurs pires;
ils se pr^sentent k Pantal avec des couronnes de fleors,
et le pr^tre qnl les unit ^change les conronnes des marite.
Les flenrs et les goirlandes servaient anssi k romemcnt de
la table des andens, et ajootaient k la Jole des festins.
Les conrives se oonronnaient de fleors ; on plafsJt dea fleura
non-aenlement snr la t6te , mais autour du coo ainsi que sur
la poUrine, et on transformait en quelque sorte la salle do
banquet en on Jardin , afin qne le parfum des fleurs ^outftt
anxjonissancas de la bonne ch^. L*idfe d'omer ainsi le
con des convives d*nne couronne de fleurs avail M sugg^
T6e par Tobservation que les parfnms de la couronne placfe
sur la tftte ^talent perdus pour celui qui la portait. A la fin
dn repas, on effeofllait quelqiiefois les fleurs des conronnes
dans sa coupe, et on avalalt ies feulUes. Plutarque, dana
un endroitou il parte de TusagBde se couronner de fleors
en bovant, dit qne le lierre prurient nvresse, qn*n en est
de mteae d*une certaine plante que lea Grecs noromaient
anUihystet que les exhalaisona des fleurs oombattent vio*
toriensement les effets enivranta du vin »qne c'est \k le mo*
486
FLEUBS
tif pour leqad Tosage est venu de se coaronner de fleurt
dans le8ban<itieU,etqaed*anieur5 ces cduronnes defleiirs,
'ainsi fii^sar la t6te,sont d'excetlents prdservatifs contre
les maaz de t6te. Quand on donnalt un repas en Thonneur
d*une divinity, on s^y pr^entait orn^ des fleurs les plus agr^*
bles k ce dieu , et qui lui ^talent sp^cialement consacr^s,
(Test ainsi que la rose , consacrte h Cupidon comme dieu
du silence , ^tait le symbole de la discretion. C'est do 1^ qu*^
talt Tenue rexpresslon proyerbiaie sub rosa, de mfime que
Tusage de suspendre des guirlandes de roses au-dessus de
la table, aflh que les conrives se souvinssent que leur de-
voir etait (!e ne r^p^ter an dehors aucun des libres et Joyeux
propos qui se tiednent k table.
Parmi les premiers chrdliens les fleurs ^talent regarddes
comme le symbole des dons du Saint-Esprit : c*e$t pourquoi
k la Peutecdte on en jetait, du liaut de la YoOte des ^lises,
sur Tassembl^e des fideles r^unis dans la nef. A Toccasion
de celte ffite et de plusieurs autres, on en omait les murs
des dglises. Les fleurs ^talent aussi regarddes comme symbole
des d^lices du paradis; on en voit souvent figur^es sur les
livres des premiers Chretiens, dont olusieurs out ^t^ pobli^
par Buonarolti.
Les fleurs briUent encore aujourdliul dans nos f&tes, nos
(esUns, nos bals, nos reunions, particuli^rement sous la forme
de bouquets.
FLEtmS ( Midecine), On a donn^ quelquefois ce nom
aux regies ou menstr uesdes femmes; on semble les avoir
compart dans cettcconjoncture, avec assez de justesse^
aux fleurs des plantes qui precedent , annoncent les fruits
et en sont une condition sine qudLnon. C'est en faisant la
m6me comparaison que Scot a dit : Dejlore muUei'is est ut
arboris, quoniamfrucCum non portal nisi priusjlorescai.
11 ne fautpasconfondre, comme on le fait souvent, le mot
fleurs Asec/lueurSf qui a une tout autre etymologic.
D*^ Bricqctkau. .
FLECKS (Commerce des). A ces mots, le nom de la
Hollande se pr^sente tout naturellement k Tesprit, car c'eat
dans ce pays que de temps immemorial la production et
la Vente des fleurs ont tonjours ete Tobjet d*im commerce
considerable. Elles constituent en quelque sorteunedes bran-
ches de Hndustrie nationale , et la villede Harlem en fut
pendant longtemps le centre le plus actif. Dans les annees
1634 k 1637* on pent dire qu*il y eut en Hoilande une ve*
ritable fureur d'agiotage sur les fleurs; on$|)eculait en efTet
acette epoque k la bourse d'Amsterdam sur les fleurs, et
notamment »ur les tuli pes, tout comme on fait aujourdMiui
sur les effets publics ou sur les actions de chemins de ier.
On vendait k terme, et pour des sommes immenses, des
oignons qu*on ne possedait pas^ mais qu^on s^engageait^ li^
vrer k Pacquereur k une epoque determin<^« Pour un exem-
plalre unique du semper i4tf^Ki^ti5, onallajusqu'iidonner
13,000 florins (28,600 fr.). Trois exemplaires de la mSrae
tulipe furent payes ensemble 30,000 florins ( 66,000 fr. ). On
acheta deux cents graines de cette m6me fleur 4,500 florins
( 9,900 Tr. ) ; deux cents graines de VamircU Li^kenshoek
plus de 4,000 florins, Tamira/ ^nMuisen, 5,000 florins, etc.
Un vice-roi fut paye par un amateur 2 tonneaux de froroent,
4 tonneaux de seigle, 4 boeufs gras , 8 cochons de lait ,
12 moutons, 3 oxhcft de vin , 4 tonnes de bi^re k 8 florins,
2 tonneaux de beurre, 1,000 liv. pesant de fromage, un ba-
billement completet un gobclct d'argenl. £n moins de qua-
tre mois un seul individu gagna k Amsterdam 68,000 flo-
rins ( 149,600 fr.) ^ ce commerce la ; et rien que dans une
ville, il ne fut pas vendu moins de 10 millions d^oignons de
tulipe. Quelques acheteurs s'etant, en fln decompte, refu-
ses & prendre llvraison, et, encoi-e bien plus, k solder les
differences de ces marches & terme, les etats generaux decla-
rerent, par une resolution en date du 27 avril 1637, que
les dettes ainsl contractees etaient aussi valables et
partant aussi exlgibles que toutes autres. Le resultat de
cette declaration fut de calmer singuli^remcnt la tul\poma^
tiif . Le prix des ovgnons baissa rapidement, et on flnit par
avoir poor 50 florins le fomeux temper itiyvflttt. Ot*
pendant la production d^espiees rares et noavellai n'a pM
laisse que de rapporter toujours, par la aoite, dea ben&fieai
asses importants, et les catalogues des flearistes de Uarkm
contienncnt encore aujourd*hui diverse* espteca de tulipea
rares cotees de 25 ^ 150 florins Texemplaira.
Jusqu*^ la revolution fraoQaise les fleuristes de Hwieai
avaient ete dans Phabitude do tirer leurs oignoM de Uilipei
de Lille et d'autres villes de la Flandre, oil les piseireasur-
tout s*adonnaient k leur education. Depuis Lots iU out rteii
cette Industrie k la leur, ce qui n'emptebe pas ^ae leoDoi-
merce des tulipes ne soit plus aujourd'bui que rombre de
ce qu'il fut jadis. Mal^e cette decadence du coosmerGe dci
tulipes, Alkmar a tovgours conserve la reputation de peas4->
der les plus grands connaisaeurs et amateurs en fait de fleon.
De riches partlculiers ont persiste k s^occuper de le eolture
des fleurs, et c*est de lenrs jardins ou de Peiran^w que lea
fleuristes ont tire non-seulement les jacintlies, mais anciirp lea
renoncules, les oreiiles d'ours, les ceillets, les anexeoaea, etc,
dont lesdemandes ont toujours ete en augmeataot. Ce com-
merce n'a pas cesse de gagner en importance, et Berlem a
maintenu a cet egard son antique superiorite comoie mar-
che. C'est vers 1730 quo les jacinthes devinrent k la mode;
on paya cette aanee-li on passe non plus ultra 1,850 il.
( 4,070 fr ), et 275 fl. ( 605 fr. ) un seixieme d*opAia. Aujoui*
d'hui ou aurait I^oignon tout entier pour quelques sous.
Dans ce sitele , ce fut en 1776 que la splendour du conuueroe
des fleurs atteignit k Harlem son apogee; on paye cepee-
dant encore en 1785 un exemplaire du fnar^tUs de Im
Coste 750 florins (1,650 fr.). Depiiis lors le prix das
jacinthes a aussi singulierement balsse, corame il etait
advenu, dans le si^clc precedent , aux tulipes; ce qid e'eoa-
pectie pas qu'on ne trouve encore aiyourd*hoi qudquea ea-
peces dc jacinthes doubles cotees dans les prix de 23 ^ 100
florins (55 a 110 francs). Ce qui contribue tMaaooup k toit
tenir ce genre de commerce, c'est Phabilode geeeralemcat
repandue en Hoilande, mftme dans les plus bumbles babiti-
tions, de cultiver en hiver, dans des pots ou dans dee ca-
rafes, toute especede fleurs, surtout des jadothee. Eiiire
Alkmar et Leyde, plus de vingt bectarea sont enUAreneet
consacrea k la culture des jacinthes , fleur h laquelle convieet
parfaitement un sol legier et sablonneux.
Le nombredes marchands de fleurs fixes k Harlem ou dans
les environs est tres-grand. lis expedient leurs produitSyteU
que tulipes, jacinthes, jonquilles, lis, iris, graines de toutes
especes, arbres fruitiers et plantes de serres cheudes, ci
AUenoagne, en Russie, en Angleterre, etc., etjosqa^en tw*
quie et au cap de Bonne-Esperance.
La culture des roses nourritun grand norabre de fooullei
aMoordWill, dans la Hoilande meridionale, ob Toa voit
d'immenses champs de roses le long des dunes.
La culture et le commerce des fleurs ont pria at Franca
dans ces derniers temps une extension h Uqoelle oootri-
buent beaucoup les louables efforts de la Societe dUlorticnl-
ture , dont les expositions deviennent de plus en plus re-
marquables ; et ils ont acquis one importance dont on powra
se faire une idee en apprenant que dans la saison des bala
et des fetes la vente des bouquets seulement s'eiAve , chaqne
semaine, et rien qu*^ Paris, iiune somme de plus de 60,000 fr.
{voyez Fleurs [ Marches aox]).
FLEURS ( Langage des). Les fleurs oat on bngage elo-
quent, qui reveie la creation^ qui eieve P^e jusqu'e dtt m^
(litations sublimes; et oe langage est compris de toot le
roonde. Mais elles en ont aussi un autre plus mysterienXy
qui s'adresse plus directement au Cfleur, et qui n'eat eoana
que d^un certain nombre d^inities. Apr^s lea preouers efieta
de la civilisation, lorsque les families, devenuea trop aeoK
breuses, furent obligees de se disseminer sur la terra, lea
hommes sentirent que la parole seule a'etait pan tut naefca
sufTisantde communication. lis chercherent^ peindre tepea-
see aux yeux comme k Poreille, et ils invent^rent lea Uere-
glyphe^. Un epi dc bie signifla la molsson, puis, par ext««>
V*LBUBS
lioD, l^bondapce ft b ricbesse. L^iTrtie, qui crott daiu les
mois6<ms et Ics einpoisomie, fut le symbole da Tice ; U
rose, to plus belle des fleurs alors coniiues, signifia la b^MU^
U. L*£criture sainte est pleine de ces iog^nieuses alL&go-
rles. La chrilisatioii, en se perfectioDnant, cr^a une foule
de nouTeaux besoins, d*oii la n^cessit^ d^augmenter le voca-
bataire 6crit, et surtout de le rendre plus dair, plus prteis.
Les hl^roglyphes, devenus insuflisants, furent rel^u^ chez
lee pittres ^ptiens, et les caraclefes en lettres furent in-
▼entds* Mtorooins, les Chinois ont conserve un alphabet
dont toutes les lettres ont la figure d^une fleur ou de sa
racine.
* Les progrte de to civilisation amenirent quelques vioes.
L^omoae police comprit sa force, et en abusa. 11 sovmit
tons les 6tres ^ sa domination, et celui que to nature a?ait
tM son ^gal, celui qu*elle lui avait associ^ pour parlager
tes afTectJons, pour jouir de son bonbeur tk faugmenter,
fut nne des Tictiroes de son i^iustice. Les femoses de TO-
rient furent enfermdes dans des barems; en Occidentt elles
furent soumises k des exigences dont le ridicule et Tinjus*
tice les rendirent quelquefois plus T^ritablement esclayes
qu^en Asie. Mais le feu sacr^ de la liberty br6le dans le
coeur d^une jeune fille coinme dans celui de tous les 6tres
vivants. I^s femmes, ne pouvant se soustraire k la tyran-*
nie par to force, cbercb^rent k lui ^liapper par la finesse,
et trop souvent Tamour Tint aiguiser les armes de la ruse.
II fallut trouYer des nioyens de se coromuniquer ses senti-
ments et sa pens^, sans qu^un gcolier pOt en saisir ies ex-
pressions au passage : le langage des fleurs fut retrouT^. Un
jenne Persan, en passant pr6s du harem , Jette k uae belle
odalisque une tulipe, ou un ballsler, qu'elle Interpr^te ainsi :
jifon ecnar est enflamm6 commeles p^tales de cettejleur;
si vojts ne pariagez pas ses Jeux, hientdt il sera consU'
mi comme le centre charbonni de cette tulijge, Les Orien*
taux donnent le nom de silam k un bouquet dont les fleurs
flont dispos^es ordinairement par les femmes d^un harem
de mani^e k exprimer une pens^e, nn sentiment secret,
soft eb s'attacbant k leur nom, soit en faisant allusion au
caract^ qu'on pr^te k chacune dVlles. M. de Hammer,
dans ses Mines de FOrient, a donn^ des explications sur
les m6Uiodes diverses qu^elles eroploient. En Europe, une
pauvre enfant, enfennde dans un clottre abhorr^, jette k son
amant un myosotis mouill6 de ses larmes : Ae m'oubliez
pas, dtt-elle. La politique s*est anssi quelquefois serde de
ee langage myst^rieux : ce fut le cbardon en £cosse, la rose
rouge el la rose blanche en Angletcrre, en France le lis,
puis un instant to violette. II a parfois M ntiie k Tburoa-
viit. Lc podte Saadi , ^tant esclave, rencontre un grand sei-
gneur. 11 lui pr^nte une rose, et lui dit : « lUte-toi de
faire le bien tondls que tu le peux; car la puissance est
comme cette fleur, elle ne dure qu*un instant. » Le grand
seigneur le comprit, et lui fit rendre la liberty. Au temps de
to cbevalerie, lorsqu'nne noble dame ne voulait ni ac/cepter
ni rejeter Thommage d^un preux chevalier, elle couronnait
son front de marguerites btonches, ce qui signifiait : Tyson-
gerai, Mais, comme on voit dans le roman de Penceforit,
si elle pla^t sur sa t6te un chapeau de roses, c^^toit lui
dire : Sojres heureux, Oriane, prisonnite, toit connaltre son
maUieur k Pinvincible Amadia, en lui jetant une rose faute
du baut d*iiiie tour.
Ron sard fut le premier de nos poetes qui composa un
bouquet all^oriqoe.
Je T0U8 eovuic un bouquet ^w ma naia
Yienl de tlrcr de ces fleurs e|»aniet.
Qui ne les et»t a re Tespre trciUies,
Cttedles k lerre elles fusseol demain.
Lt teiii|i8 •'«■ xM^ le temps a'ea t a, ma dame.
Las! lc lein|ia, noo, mait nous nous eo altons,
K( l6st tcrooa estendut sous la bmc,
Ct 6m anours des«|uellc« doss parlons.
Quand icruDs moru, u'eo sera plus oouvelle.
Poor re, lifMt-Boy, ccptadaol qu*cslc« belie.
487
Dans ie bon temps de notre lifl6ratore, pamt to (hiirlande
de Julie, pitee de vers cbarmante, k laquelle tons les au-
teurs d^alors pay^rent le tribut de leur muse. Enfln, not
poetes moderiaes se sont empar^ de ces gracienx embl^mes,
et les ont par^ de tout le diarme de leurs briltantes insp^
rations. Cunnerons, en envoyant k sa mattresse une rose
btoncbe et une rose rouge, lui ^crivait ces vers :
pour loi, DaphD^, ces fleers TieoDent dVclore .
Vols, I'uoe est btandit, et Tautre ae colore
D*un vif eclat; Tuoe peiet na pilcor,
L'autre mes feoi, toutes deoz moo nalbciir.
L*infortun^ Boucher charmait tos ennuis de sa prison
avec des fleurs. Peu de temps avant sa mort, il envoyait k
sa fllle deux Us dess<Nih6s , pour exprimer k la fois Tinno-
cence de son ime et le triste sort qui Tattendait.
Queiques auteurs recuelllirent les fragmeuto 6pars de ce
ton^tage de Tanioar et souvent du mallieur, pour en com-
poso' un vocabulaire anssi complet que possible, lis firent
plus, lis Tassujettirent k des r^es pour en prtefser le sens.
Par exeuple, un soud signifie peines, chagrins ; rtfim k
d*autres fleurs, il reprtente to clialne de la vie mt\6e de
biens et de maux ; avec une rose , it n*indique seulement
qu'un chagrin d^amour ; avec one marguerite, il veut dire :
Je songerai d vos peines. Si une fleur se pr^sente k la main,
elto expriroe litt^ralement la phrase composant sa devise;
mais si on to renverse en to piiSsentant, elle prend une signi-
fication absolument contraire : ainsi, une branche de myrte,
qui veut dire : Je vous aime, signiflera : Je vous hais, si Ton
toume la fleur vers la tenre.
On a public beaucoup de livres sur le langage des fleurs :
tous, sans en excepter le mien, ont un grave inconvc^nient,
celui de d^tdre to charme d*un langage dont tout le m^rite
est dans le voile myst^rieux qui Tenveloppe.
£lise LEmsvcox. '
FLEURS (Marches aux), k Paris. Si quelque chose an
nonde proteste oontre Tagglom^ratlon excessive de la race
humaine dans l*enceinte des villes, od die ne revolt Pair,
I'eau et le jour qu^avec ^pargne, si to destination primitive
de notre espto, n^ au milieu des champs et des forftts et
y trouvant Taliment de sa vie, est attests par quelques
indites an sein meme de ces vastes dt^ que parcourent
des flots depopulation, certainement nous trouverons cette
protestotion et ces faidices dans le goM g^n^ral, nous pour-
rions dire universel, des dUdins pour la culture des fleurs.
Le simple ouvrier dans son rez-de-chauss^ humfde soigne
une plante Isolde, sur laquelle maintes fds ^arretent ses
regards, pendant que d^un bras amaigri fl poosse la var-
lope ou qu'il to^onne to chaussure du riche ; les balcons se
couvrent de fleurs, et sous les combles, dans sa niodeste
mansarde, to jeune coiituri^re ciiltive un oeillet ou un ro-
sier, doux soulagement de Tennui de son travail; il n*est
memo pas rare de voir des jardins ^maill^ suspefldus aux
les crois^es de Triage sop^eur d'un hOtel ; bien ootendu que
ce ne sont pas les jardins de Babyloue, mais settlement
ceux d'une veuve ou d*un rentier sexag^aire, qui, d^abu-
s6i d*ua monde avec lequd ils n'ont plus de rapports, se
boment k vivre avec leurs geraniums, leurs lilas, leurs
convolvulus et tours girofi<^, tant il est vrai que les ceeurs
les plus froiss^s par les peines de la vto sentent encore le
besoin d'appder k leurs c6i6s quelques embl^mes d*antma-
tionl Les fleurs les donnent sans m^compte : elles sympa-
thisent avec to tristesse; elles parent la tombe eemme tos
fetes de rbymen, T^lise de vfllage comme le lianquet do-
mestique; dies r^vdllent le souvenir de I'ami qui nW plus,
de la femme qu*on a aim^e; on caresse de rui't. avec une
sorte d'attendrissement, celles qu'ito ont pr^f<ir<^.
C*est pour r^pondre k ces divers liesoins que. 4epni«
quelques ann^ surtout, les flairs sont devrnues im objei
de commerce assex important On les a multiplffes, impor*
t^cft, di\ersifi<tos , eroliclltos par la culture, fmr one sub-
stitution de pollen, par le rapprochement des ef^p^ccs anali»-
giies^ par to Taii^ltf do cngraif. 1I'«v«B9-iio«s pas v« dei
488
FLEtIRS — FLECftS ARTIFICIELLES
•oddt^ d^horticultare promettre des aommes ^lonnet k
llieiireax poesessear oa inTenteor da dahlia bleu I Nous
aimons k penser, poor I'boniiear de notre esptee , foe dans
leur Toisiiiage U n'j a pas de iamille honnMe ct Teitoeosa
doot la misire demanderait k ^tra aoolagfe.
Qoatre grands marchte soot ooferts dans Paris k la yeote
dcs Hears. Toos les qoatre sent heoreosement plac^ : Toil
prte do PaUis-de-JnsUce, et e'est le plus andeade toos;
il date do Consulat. Le second s'est ^tebli presqoe sponta-
n^ent aa c6t^ oriental du p^riplte de la Bladeleine. Le
troistaie a aussi son ^talage an pled d*an beao monnment
d'arcMectarty sous les ormeaux de la place Saint-Sulpice;
et le dernier se Toit aaprte de la magniflque fontaine du
CliAteauhd'Eaa , sor le boaleyard Saint-Bfartiii. L'effet pru-
duit par oes b^ars meublte de fleurs diTenement colons ,
k la proximity de colonnes ioniques oo corinthiennes, sous
la protection d*un Tert feuillage et de fontaines jaiUissantes,
arrftte involontairement les pas do promeneur, sortoot la
yeille des jours Uxi^ ou des fttes patronales.
iQJ^Mndamment de ces marcb^ ouyerts an public, pres-
que aucone des roes de Paris n'est si pen IMquent^ qu'elle
n'ait sa marchande de flenrs. Lk, les personnes qui ne
yeolent pas se donner le plaisir d'une promenade printa-
niire oo antomnale, peovent se poorYoIr k des prix plus
€\tr6s, an risqoe d'emporter diei eiles des plantes d*une
y^^tation bAt^ par une addition de chaox k la terre y^6-
tale, prittdpe actif qni ne manque pas non plos du reste
aux fleurs du marcb^.
Le commerce bebdomadaire des fleurs rapporte k la yille
de Paris, ou plut6t k sa banlieue, ao moins un revenu an-
nuel d^un million de francs. Bien des personnes en yivent.
Les pontes de rantlquit^ grecque et romaine ont c^l^br6
leors yendeuses de fleurs. Bion, Moscbos, Anacr^n, Oyide,
Horace, VirgUe, se sent plu k les placer dans leurs li^mis-
ticbes. Pline le Matoraliste a ddrob6 aux tto^bresdes yieox
Ages le nom de Gljic^re, et Tart ayec Icquel eUe nuan^ait
les cooionnes destinto aux Aldbiades de son temps. II
noos apprend qne le plus c^^re peintre de Sicyone, Pao-
aias, I'a repr6sentte ainsi occupy k tresser ses guiriandes ;
ct Tannaliste latin n'oublie pas qo'entre les tableaox de cet
artiste, transports k Rome sous r^ilitd de Scauros, ce
portrait, app«l^ par les uus la Faiseuse, par d'autres la
Vendeuse de ccuronnes, tenait one des premieres places.
Ge qu'fl J a de certain, c*est que LocoUus acheta an prix
de deux talents one simple copie de ce tableau. S'il s^agit
Vci de talents d'argent, Lut-.ullus aura d^bours^ une yaleur
de neof mille liyre? d« notre monnaie; si Ton parle de ta-
lents d'or attiqnes, la somme serait exorbitante : die s'd^
yerait au mois a soixante mille liyres, valeur actuelle. L'^
tat de yendeuses de flenrs ne jouit pas dieai nous de la fo-
yeur qui Inl fat aoqulMS dans les anciens Ages. Nous ayons
peo de Ntea ou de Gljofere. Cependant Tune d*elles a ins-
pire A H. J. Janin un de ses plus jolis feuUletons.
Gertainemenl les anciens aTaient leurs marcMs aux
fleurs; tar eOes jouaient on trop grand rdle dans leur yie
yoloptueose ponr n*6tre pas un objet de commerce et de cul-
ture sptenle. La diesse qni y pr^dait ayait un temple k
Rome (voifei Flore) ; son culte ^it solennis^ par des jeux
publics (oofis FuttAinL [Jeux]), oa les lois de la dteence
daient peu respect^es. KiaATRT.
FLEURS (Ordredes). Vopez Picmiz.
FLEURS (Peinture des). Quoiqoe considArte comme
inf<Menre aux antres genres, la peinturt dee fiewn prend
un caract^re Aninemment esUi^tiqne du moment oil die cesse
d*Atre la firoide imitation de la nature, et ob die mt^resse
par une donee chaleur de colons, one grande l^g&ret^ de
tooche, un art ct un dioix beureux dans les acddents.
Une extreme patience, nn certain goOt de propret^ dans
k trayail, on g6nie un pen lent, des pasdons donees, un
caract^ tranqnOle, semblent Aire les premieres qudiUis
qn*on doiyc cxtger diez Tartiste qui Yeut entreprcndre d*i-
vbitcr un dec ^ut agiAaUee ouyrages de la nature. Cest
pourquoi la pdntnre des lleurs, qui comprcnd ausd leijhitfi
et qndquee accessoires , est de tons les genres edni que Ws
femmes penyent esp^rer traiter ayec Ic pint de soccte, d
les expodtions anniielleB do Muste ddmontrent qa*U n*y en
a point dont dies aiment tant k s'oceoper. Cdte branche
de I'art, qui demande beanconp d'mtdligaiee, dc la ddica-
tesse, du goflt, de la grAce surtoot et la perfedkiii dn fsirs
le plus fi&i , Gonvient en dfet particuliirament k ce wxe.
« Pour n'ayoir pas besofai d^todes prdimiaaires longncs et
abstraites, diton critique, la pdntnre des flenrs n^coiile
n6anmoins one sMe de connaissances asses ^tendnes; car
fl ne sufllt pas d'arriyer k une exacte representation du mo-
dde qu*on a cboid, il font encore savoir compose! on bou-
quet, rtelairer oonyenablement, lliannoniser, Ini denner Is
yie. LA est I'art proprement dit, et e'en est un bien grand
qne d'assortir, de mdanger, de bdancer sans frolde sym^
trie et sans btigner Poeil, des fleurs yarlte de forme, de
nature, de couknrs plus oo moins dlscordantes, et de former
ayec de parells ^l^ments un ensemble qui soit ag^AaUe, bar-
montenx et ricbe A la fois d'effet et de coloris. > Cest sous
ce dernier rapport qn*il est exact de dire qne le talent do
pdntre de fleurs partidpe de cdui du coloriste.
On r^ussit 4gatoent bien A pdndre les fleurs A la goua-
cbe sur du papier, et A riiuile sur de la toile. La pnsnitee
de ces maniAres exige plus de IdgAret^ et de ddioiease, la
seoonde plus de yignenr et une fonte pins habile des oon-
leurs. Les arabesques des bains de Tilus et plnsieun pein-
tnres d'omements trouyte A Herculanum prouyent qoe
les anciens ayaient ausd des artistes qui s'occupdent de
la peinture des fleurs; inals c'est surtout yers le mUien da
dix-huitiAme siAde qne ce genre conunen^ A jeter son plos
yif Mat Quoiqve, en fait de pdntres de fleurs, lltsUe
puisse se yanter de Jean d'Udine et de Bond de Tdcole ro-
mdne, de Domenico Leyo et de Manzoni de rAcde ytei-
tienne, de Procacdni, de Mademo et de Maria di Crespini
de r^le milanaise , de Metzadio, de 7jignani, dc Baibieri
ct de Gittadini de I'icole bolondse , le Hollandals Jean Yao
Huysokn (n^ A Amsterdam, en 1082, et mort en 1749) restera
toujours le modAlc du genre. Apres lui nous dteroos Re-
did Ruisb, fdnme de Van Pool, et qui ayant Van Hoysnm
n'ayait pas de riyale; Blignon, J. de Heem, Van Royaa,
Seghers ct Vereodad. La France peut A son tour dterayee
orgueil Van Spaendonck, qui fut pendant longtempi
professenr d'ioonograpbie ao Museum d^Uistoire Natnrelle,
Redouts, d oonnu par ses Roees et see WXaoiu^ d
M. Saint- Jean.
FLEURS ARTIFICIELLES, produlU d*un art ini-
tateur de la nature dans ce quelle oflre de plus sua?e, de
plus gradeux entre les ricbesses du rAgne y^gdtal. Ses ap*
plications sent innombrables. Les fleurs artificjelles oracot
la cbeydure,- le sdn, les yAtements de la beauts ; dies
embdlissent nos banquets, dies se mdent A nos (Ates, elles
d^corent les autels de la Diyinit^. C'est un moyen ingteieei
cr^ par Tesprit des bommes ponr perp^tuer U plus agr^-
ble saison de Tannte. Id la crMure, dans sa modeste spb^
complAte roeuyre inimitable du Cr^ateir.
Get art n'est pas nou?eau. II y a longtemps qu^on (abri-
qne des fleurs artifiddles A la Chine. Le yingtiAmc TdooM
des Letlres id\fiantes et curieuses rcifenne one lettre
du pAre d'Entrecolles, jAsuite, sur I'adressc des Cbinoa
dans cette riante hidoslrie. Leurs fleurs ne sont ni de sole,
ni d'aucune espAce de fil, de toile ou de papier, mds de Is
moelle d^un arbrisseau qu'ils conpent par baiiides ansd fines
que odies de parcbemin ou de papier. L^art de placer des
bouquets naturds on artifidds d«ins les coiffiires des danws
^tdt connn des modistes d^AtbAnes et de Rome. Les Ita-
liens ont excdl^ longtemps ayant nous dans la fiibrkation
des fleurs artificielles; ils se seryaient de dseanx ct son de
fers A d^couper, invention modeme, qui est due A nn Suisse.
Ce ne (ut qii'en 173S que Sdgnin, natif de Mende, honoie
instruit en botanique et en chimie, commen^a A faire A Pa-
ris lies fleurs artifiddles qui rivalisaicnt a^cc oeUcr de nvf
FLEURS ARTIFICIELLES — FLEURS DE LIS
48<)
I. n en fit aiiss k la mani^rc chinoise, avec de la
moeDe de sureau; U confectioDna eucore le premier des
fleon en fenilles d'argant coloi^es, pour les i^lnstements de
dames. De nos jours, cet art, comme tout ce qui exige dn
goAt el de la grftce, a acquis le plus baut degr^ de perfec-
tion par llngtoiense imitation de la nature, et aujourd'hui
aocune nation ne nous ^9^0 dans cette branche immense
de ooounerce.
Nob essais ont commence par l^emploi des rubans de
diverses couleurs, qu'on fabait et qu'on assujettfssait sur
des ills de laiton, de mani^re k reproduire grossi^rement
les contours des ilenrs. Sont venues ensuite les plumes,
matites plus souples, plus d^iicates, mats qui ont oflert
de grandes difficult^ pour les teindre de diverscs couleurs.
L'adresse senle des sauvages de TAm^rique sumioute cet
obstacle ; car Os font ayec des plumes des bouquets admi-
rables. Les Italiens, en se perfectionnant comme nous, ont
employ^ des tecons de ver k soie et de la gaxe d*Italie. La
preinito mati^re est prtfiirable, en ce qu'elie n*est pas by-
grom^iqne et qu'elle consenre longtemps les couleurs dont
on la teint; on a presque renonc^ k la seconde : ses cou-
leurs n'ont pas asses d^^clat et ne sont point assez brillantes.
£n France on a dorni^ la pr^fi^rence en d^finitiTe k la ba-
tiste et an taffetas de Florence. Atcc la batiste la plus fine
on fait les p^tales , et avec le taffetas les feuilles. On a fait
anssi des fleurs avec \efanon de baleine, que M. de
Bemadi^ est parrenu k r^duire en feuilles l^^res et k
d^colorer eompl^tement, de mani^re k le rend re blanc mat,
poor loi donner ensuite telle couleur qull d^ire. Ces fleurs
ne s'altireiit pas aussi promptement que celles de batiste,
et ne sont gu^re plus cb^res; mais la mode en est passde.
On en a faitavec des coqttiUes bivalves; mais lenr lour-
dear les a f)ut rejeter, el elles ne sont plus que des objets
de curiosity. Quant aux fleurs faites avec de la cire, elles
ne sont pas nn produit manufacturfer ; le d^it n*en serait
pas assez conndtoble : cette branche de Tart n*est cnlti-
y^e que par quelques dames, mais dies I'ont pousste k un
trte-grand degt^ de perfection.
Pour fabriquer des fleurs on prend de la batiste la plus
fine, on la soumet k la presse; on la calandre pour dimi-
noer le grain , et on n*y passe jamais de gomme. Les p4-
tales se peignent k la main : on les d^conpe avec des em-
porte-pieces quiTarient de grandeur. Pour donner une id4e
pr^se des proc^dte de teintnre, preoons pour example
une rose. Lorsque les pdtales sont d^up^, on les plonge
dans une teinture faite aTec du carmin d6Iay^ dans one eau
alcaline. Cheque p^le est pris par son extrdmit^ a?ec de
petites pinces appel^ bnicelles : il est plough dans la tein-
ture, par la paitie oppose, jusqu'k ce que le bain arrive
k quelques millimetres de la pointe du p^tale; on le plonge
ensuite dans de Peaa pore pour adoucir et nnir la teinte;
le pinceao sert k terminer le milieu , qui dans la nature
est ordinairement plus fonc^. S*il y a lieu & les panacher,
on le fait foment avec le pfaiceau. Pour rendre blanche
la queue du p^tale, on y verse une goutte d'eau, ce qui d^-
laie la couleur; la teinte va alors en mourant La premiere
Immersion sei^it dans nne coolear Mble; on laisse s^her,
et par des immersions sucoessives on obtient la nuance qu*on
Teat. Le talfetts pour ""les feuilles se teint en pito dans la
couleur indiqu^ par la nature de Fobjet On le tend sur
on grand cb^is, apr^s Tavoir tdnt, et on le laisse s^her.
D'un c6t6, on donne le briUant des feuiQes avec une teinte
Uigtee de gpmme arabique ; de Fautre cAt^, on applique une
eau d^amidan colorte. Si ce velont^doit (tre tr^-prononc^,
on emploie de la tonture de drap r6duite en poudre et teinte
de la coalenr clioisie. Lorsque le tafletas est bien sec, avec
divers emporte-piices on d^upe les feuilles en se servant
d*nn billot de bois ou d'un plateau form< avec un alliage
de plomb et d*^in. On donne ensuite les nervnres aux
feuilles en se servant de gattfroirs^ dont tl est n6cessaire
que I'artiste possMe une grande quantity. Par des proc^te
analogues, et dont rexplication exigerait trop de details, on
MCT. DC LA CON? Ens- ^ 1. IX.
oonfectionne les araignes^ lea boutons, les diamines, qui
constituent la rose. Quand ces diverses parties sont pri^
parses, et qu'on veut former la fleur, on coUe tout autour
les folioles avec de la pftte et en plaint les pointes en bas.
On commence par les plus petites, et on augmente de gran-
deur au fur et k mesnre qu'on s'dloigne du coeur; le calico
se place aprte, ainsi que les trois araignes. Cest sur du
fll de cuivre que se montent les feuilles de trois en trois.
Les villes od Ton fobrique les fleurs avec le plus de per-
fection sont Paris et Lyon. Les plus belles sont expMito
en Russie, les plus communes en Allemagne. Cest I'objet
d'un commerce tr^productif, parce qull satisfait un be-
soin impMeux n6 de la coquetterie, et parce qn^fl est dou-
teux que jamais la mode aCEirfblisse ce besoin. Le maWriel
des fabriques est trte-coOteux; mais les fleurs, surtout cclies
de premiere qualitd, se maintiennent k des prix ^lev6s, qui
r^compensent largement les avances et le travail de I'artiste.
V. DEMoxioN.
FLEURS BLANCHES. Voyei Leucorrh^
FLEURS DE LIS. C*6tait autrefois le blason , Vera-
bl^meconnu delamaison de France. Les plus profondes
recberches, le plus contradictoires opinions, quanta Tanti-
quitd vraie des fleurs de lis, ttooignent que cette question
de science h^raldique est loin d'etre ^claircie ; nous pensons
m6me qu'elle ne le sera jamais. Eile ne pent 6tre s^rieuse-
ment ^tudi^ que depuis T^poque ou le blason est dcvemi
une science : or, la science li^raldique dassique n'est pas
ant^rieure aux croisades. Trop de plumes de courtisans et
de romanciers se sont ^mousste au siyet des fleurs de lis
pour que de la dMuction de tant d'icrits et de reveries il y
ait moyen de faire sortir la vdrit^ Que d*autres dteident si
nos fleurs de lis nous viennent du lotus derancienne £gypte,
ou si elles rappellent les flambes qui croissaient spontan^-
ment sur les bords du Lis, alors que le royaume de France
y ^tait camp4 k Fentour dn pavilion de Clovis. Que d^autres
dicident si la tombe de ChildMc I*' , enterr6 k Tournay,
contenait des broderies d'abeilles, on des broderies de fleurs
de lis. II se pent que, comme I'affirme VEnqfclopddie, la
couronne et le sceptre de Frdd^gonde, dont la statue d^co-
rait k Paris Saint-Gemudn-des-Pr^, aient €\6 om<^ de fleurs
de lis ; il est tontefois permisd'en douter. Certams ^rivains ont
pr^ndu que cet embl^me fut poor la premiere fois adopts
parGarciasIV, rolde Navarre, qui vivait en 1048, en recon-
naissance de ce que dans le caUce d'un lis fl avait troov^ une
image de la Vierge, qui Tavaitgu^ri d'une maladie grave.
II semble plus aulbentique que Hugues Capet avait sur-
mont^ de fleurs de lis sa couronne, k moins que ce ne fns-
sent des images de fers d'angon, ce qui n'est pas sans pro-
bability. Des bistoriens dignes de foi affirment que vers 1125
la banniirede France et Poriflamme ^ient sem^es
de fleurs de lis, et que les monnales^ rares et fnistesy de Louis
le Jeune sont empreintes dlmages pareilles. V6cia de France
portait alors, sans nombre fixe, les fleurs de lis, que Char-
les y, on Charles VI, ou Philippe de Yalois , passent pour
avoir r^duites k trois.
Ceux qui ont combattu le systtoe de la haute anciennct^
des fleurs de lis se fondent snr ce que le lien qui en assu-
jettit le pied n'est autre que la repr^ntation de la clavette
qui fixait k la hampe les lames de I'angon ; et ceux-l^ pour-
raient avoir raison. En traitant de ces questions, Voltaire
dit, dans VEssai sur les Moturs, an sujetde la bataille de
Bouvines : « Ce qui n'avait ^ longtemps qn'une imagina-
tion de peintre conmaen^t k servir d'armoiries aux rots de
France. » Les donn^es sur tons ces pofaits d'antiquit^ sont
si incortaines qu'en 1835, aux expositions du Mus^e, un ta-
bleau oti fly avait erreur dedeux slides timbrait des trois
fleurs de lis de Charles V Tarmure de Louis le Jeune. Si le
le th^tre, les arts, les opinions basardte, semblent ainsi
lutter d'anachronismes et s'accorder pour nous induire en
erreur, qudle fol ajouter di ce qui a ^6 dit k regard des
d^des plus recnl^, ou il n'y avait ni th^Atre, ni beaux-arts,
ni historiens? Les flenrs de lis avalenl l^tvantage, quel que
490
FLEUBS D£ US — FLEURUS
ntrobjatqa'eUesrepr^ssentaient, d'etre un sjniliolt) conou,
eonsacni et iouYent glorieux. A ce symbole, que Ttoiigra-
tiOB tut paree qu*elle Toulut le conser?er, la r^publique
substitua des ^pi^phes s^bes, absoloes, quelquefois
acerbei, qui De pouvaient 6tre Yiables. Napolton , au lieo
d0 reuusciUr lea fleurs de lis, pour lesquelles la Vendte
a'^tait battue si iaelficacemeot, reprit Taigle de Rome et le»
abeillea de Charlemagne. La Restauration en rerint aui em-
bltoiei d^moD^lu^ aoua lesquels ayail combattu rarro^ de
Cond^ ; elle fit plua : les courtiaans proposirent k Louis XVIII
de cite un ordre civil et militalre dont le aigne serait un
ruban blaoC| auquel pendrait une fleur de lis en argent.
Cette decoration, vers& 4 pleincs corbeilles dans le people,
dans rarmite, jusque parmi les fliers des collies, cessa
bient6t d^en fitiv one. La chute de Charles X laissa quelque
temps dooter si le seel de France retoumerait aux mains du
graveur; mais le basard, qui mtoe toot, et refTervescence
popnlaire, qui n*osait ni accuser ni aronistier Tempire
et ses aigles, nous dotferentd'un brave oiseaa de basse-cour
( voyez CoQ ), en m6noire d^un calembour latin qoi ^tait
en vogue en 1701 : Surgit nunc gallus ad astra.
G*' BARnm.
FLGURUS ( Batailles de ). Flenrus est un bourg do
Hainaat , situi^ pr^s de la fronti^re de France, k Tentrte de la
Belgique, sur la rive gaudie de la Sambre,& 11 kilometres
de Charleroi, avec one population de 2,370 &mes, des fabri-
ques de gros lainages, des tanneries, des ramneriesdesel.
On J pr<ipare du lin et Pon j ramasse des cailloux roul<^ de
quartz hyalin, recherche pour leur belle eau et dit diamants
de Flcurtu, Cette locality a donn^ son nom h quatre ba-
tailles mdmorables.
La premii^ y fut livr^ le 30 aoM 1622, entre les Espa-
gnols, sous les ordres de Gonial^ de Cordooe, g^n^ral de
U ligue catbolique et Tun des principauz lieutenants de
Philippe IV, et les troupes de Tunion protestaote, comman-
does par le due de Brunswick et le due de Saxe- Weimar.
L'avantage reata k ces demises qui, apr^ avoir traverse
le Brabant, opirirent leor jonction avec le prince d*Orange,
qu'elles akitoit k dOgager Berg-op-Zoom, assi^ par Spi-
nola.
La seeondefutgagn^ le I*' joillet 1690 par le mar^chal de
Laiembonrgsurle prince de Waldeck,qui eomman-
. dait les Espagnols et les Hollandals. Waldeck ^tait k la t^tede
50,000 bommes, tandis que Luxembourg n^en comptait que
35,000. Mais celui-ci avail pour lui la superiority du g^nie;
U osa passer la Sambre, le 29, en presence de son ennemi,
qui se contenta de le faire observer par un corps de cav^-
lerie sous les ordres du comte de Berlo. Cette avant-garde
fut detruite; son dief perdit la vie dans la m^iee, et le len-
domain les masses dMnlanteiie hollandaise furent attaquOes
dans leurs positions de Fleunis, od le prince de Waldeck
lM.^a^ ,imprudemment arrfttOes^ La cavalerie, repouss^e
la veiUe, na nt pas une meilleore contenance. Mais Hnfan-
terid boUandaise se couvrit de gloire. Son cbef rOpondit k
la sommation do mar6cbal francais: qu'en mourant les
armes k la main, il youlait m^riter Testime d*un aussi grand
bomme. Cclte mOice intr^pide fut taiU^e eo piteea . Les al-
lies perdirent 6,000 bonunes tois, et 8,000 prisonniers, 130
drapeaux ondlendards, »0 canons et une grande quantity de
bagages. Les historiensanglaia r6duisentla perte en bommes
k 5,000 morts et k 4,000 prisonniers. Celle dee Francais
monta k 4,.000 hommea. Mais la Jalousie de Louvois mit
LuxembouiK dans rimpuissanoe de proQter de sa victoire,
en ordonoan^ k BouQlen de ramener vers les cOtes de
Flandre les 10»000 bommes qui etaient venus prendre part
avec lui k pette journt^.
La troisi^me tuUaUle de Fiennis, la plus tanportante de
toutct, fut celle quei les Franks livr^ent aux Autrichieni
le 26 juin 1794 ( g mewidar an U ). Ceux-ri, renCorces par
lea gamisons de Landradea et de Yalenciennes, avaient
90,000 bommea sous les armes; lis etaient commandos par
le prince d^Orange, rardiidac Char lei et le prince de Co.
bourg, qui avaient sous leurs ordres les generanx Beanliea,
Kaonitz, Latoor et Zwasdanowich. L*an&ee fran^^,
commandee parjourdan, n*etait forte qoe de 7e,Me
bommes, formant les divisions Mareeao, Lefebvre,
Morlot, Championnet, KUber, Daariez, Dubois, Hs-
try, Dernadotte, Duheeme, Montaigu, et oceopsBt ens
position demi-circulaire en avant de Charleroi , le front d6-
fendu par des retranchements et de fortes redootes, ksailei
appoyees sur la Sambre, la droite sur la ferme de Lsfflbo-
sart, la gauche sur Landdy, le centre k Gosselies.
L'action s'engagea le 26 Juin, k la pointe da joor. U
prince d^Orange s*empara d*abord de Fontaine-r£v^De,d
se porta sur le flanc gauche de Tarmee fVan^aise |osqo*n
ch&teau de Wesp. MsJs U I'attendaient la division da ^
neral Dauriez et une brigade de la diviMon.MoDtaigu, qd
lui oppos&rent une opiniiktre resistance et defeodirent he-
rolquement leurs batteries, dont la mitraille IMcrasa. Yen
le milieu du jour, le prince, ayantappris qoe Charleroi ve-
nait de tomber en notre pouvoir, se retiralt aprfes avoir
eprouve dt« pertes considerables, tandis qoe le eorps
d'armee du general Latour passait le Pieton et sVao^t
vers Traxegnies.
Se voyont assalUie par des forces soperieare^, la divisloa
Montaigu abandonne les plateaux et recule sor la Sambre.
Une de ses brigades meme repasse la riviere sur le pent
de Marchiennes, prend position, avec son artillerie, sor U
rive droite, et foudroie le corps de Latour. Les deax antrei
brigades, retranchees sur la rive gauche, opposeot pendant
cinq heures une resistance opiniMre, et finlssent par calbuter
Tennemi dans le village de Forchies. Kieber, avec sa diri-
sion, tombe sur le flanc droit du corps de Latour et le
met en deroute. L*aile droite de Jourdan est rooins beo-
Ifeuse; les troopes de Marceau, trop dissemin^, cMent
deux villages au corps de Beaulicu , et ne peovent d^^ plus
se maintenir dans les jardins de Lambusart ; la division Mayer,
cbaiigee par la cavalerie imperlale, a repasse la Sambre en
desordre k Pont-4-Loup. Celle de Marceau s'est heurease-
ment ralliee; et le feu de son artillerie arrftte enfin les pre*
gres de cette colonne autrichlenne. Mais un grand espaes
hi separe de la division Leiebvre, qui defend les baoteun
de Fleurus centre Tarchidoc Charles ; et ce prince, combi-
nant son attaque avec celle de Beaulieu, redouble dVfforti
pour couper Tarmee fran^alse et penetrer par ^ Jasqa'l
Charieroi, dont il ignore la ctiute. L'intrepMe Lefebvresoo-
tient en Mros ces terribles attaques; il maintlect, par Isi
charges de sa cavalerie, par de forts detachements sor a
droite, ses communications avec Marceau ; et lorsqoe oshil-
ci, accabie par le nombre, ouvre le passage aux troopes de
Werneck et de Beaulieu, trois bataillons de Lefbbvre ar-
rivent k son secours an moment oh Jourdan en detache
trois autres de sa reserve pour le sontenir. Marceau tieirt
bon alors dans Lambusart , et force rennemi k chercber
d*autres couibinalsons. Elles echooent encore, grice k m
ballon qui plane sur le champ de bat^lle, et d*oA im ofl-
cier observe les mouvements de Tennemi.
II avail vu les masses de Beaulieu et de Parehidue Cbailei
se porter sur Tespace qui separe Lefebvre de Mareess.
Jourdan y court avec la cavalerie du general Dubois, ci
la division Ilatry, qui forme sa reserve. Les deox parfls
corobattent sur ce point avec un acbamement ineroyabk.
Bienl6l les champs de bie, les baraques do eamp soot ea-
flamuies par les explosions de rartillerie. On kitte avee ra^
dans une plaine de feu. La flamroe atleint des caissons fraa*
f ais. lis edatent et jetent repouvantedans nos rangs. Jourdan
les rassure : « Point de retraite anjounlMmi, ■ s*ecrie44;
et ses bataillons reprennent leur contenance et leur energy.
Cobourg et ses masses sent lieureosement contenos sur on
autre point par Morlot, qui arrete le general Kwaedaaoviefa
au pied des retrancIiemenU de GosseHea. CliampioBBct a
defendu contre KanniU les aborda d'Hepignies, Jvairi*as
moment oji un mouvemcnt de la division Lefebvre hrf <
dea hiquietudea sur leurs communicatieiia.
FLEURCS — PLEURY
M eroyant tourn^ par sa droife, le mettait d^ji «d retraitey
quand Jourdan , s^apercevant de cette faute, vole k aoo se*
eOQts avec one brigade de la diTtsion Kl^ber. Charopionnet,
bonleux de sod erreur, la r^pare par des prodigRs dMntr^
piditd. Les coloanes enneiniea Ront foudroy^, inises en
ddroute ; el la cayalerie de Dubois a*eropare de bO canons
abandonnds dans la plaine. Si le prince de Lambesc n'cQt
babilemenl profits du prolongement d6cousu de celte cava-
lerie; sMI n'eOtpromptementralliiS les cuirassiers iinp^riaux,
la scconde Ugne des Autricbiens eAt ^U enfonc^ comme
la premiere. Dubois et ses cavaliers furent k leur tour ra-
men^^ dans les retranchements francs ; les canons ennemis
foreat repris par le prince de Lambesc. Mais Cobourg
n'oea point poursoivre cet avantage.
LMi^itation de ses colonnes raainia sur toute la ligne
i'ardeur de nos troupes. Lcfebvre, laissant k la division
Ilatry le plateaa de Flcurus, amena une de iiea brigades au
secours de Marceau, et la division Mayer revint k la liAte
8ur la rive gauche de la Sambre. Une demise altaqne,
simultandmeni ordonn^ sur tons les points , fut partout
Tictorieuse et d^sive ; et le prince de Coboufg op^ra sa
retraile sous la protection du corps de Kaunitz. Le dtamp
de bataille resta aux Frank's, qui pay^rent celte victoire
do sang de &,000 hommes. Mais les ennemis y lalss^ent
7,000 mortSy 3,000 prisonniers; et les suites prodigieuses
de cette jonrn^ rerontlagloiredtemelledu brave Jourdan.
Nos fronti^res purgto d*ennemis, la Belgique ddllvrte, la
Hollande envaliie, les limites du Rhin conquises par nos
amies, )e rerouleroent de la guerre en Allemagne, furent les
avantages immMiats de la troisi^me bataille de Fleurus ;
et lea Idgions de Jourdan, connues d^orroais sous le nom
d*anD^ de Sambre et Meuse, devinrent unepdpini^e de
Mros et r^cole de toutes les vertus mililaires.
La qnatritoie bataille de Fleurus, plus g6ndralement ap-
pel^ bataille de Ligny , fut livr^e dans les m^mes champs
par NapokoB, vingt et un ans ans apr^, le 16 join is 15.
VlEKNET, 6t rAcademie Fraorawe.
FLEURY ( CuiiDB ), sou5*pr6f!epteur dca eBfants de
France, Tun des quaraate de PAcaddmie Fran^aise, prieur
d'Argenteiill, nd k Paris, le 6 ddcembre 1640^ mort le 14
juillet 1723, est un des hommes qui, par leurs talents et leurs
TerUis, ont le plus honors le clergi^ franoais, durant le si^de
de Loois XIV. A la suite de brillantes etudes au colUSge de
Gennont, II embrassa la carri^ de son p6re» avocat dis-
tingo^ se fit recevoir en cette quality au parlement de Paris
en 1668, et pendant neuf ans se livra tout entier ii cette
profession. U existe m£medes m^moires imprim^et sign^
de lui. Mais k T^tude, k la pratique du droit civil, il joignait
on ff^t prononc6 ponr Tbistoire et les belles-lettres^ Les
sentiments religieax, fruH de sa premi^ ^ucafion, tour-
nirent aes penste vers T^t ecclesiastique; bientdt b tb^
logie, riciiture Saiote^ le droit canoniqne et les saints
P^es devinrent I'objet exclusif de sea m^itations.
11 y avatt d^J^ quelque temps qu^i avail pris I'ordre de
pr^trise, lorsqn'en 1672 il fut choisi pour 6tre pr^cepteur
des princes de Contl, que le roi faisait ^ver aupr^ du
daupliin,9on GIs. T^moin de la 6ddit6 avec laquelle Fleory
remplisaait ses devoirs, Louis XIV lui oonfia I'faistniction
cPundeses filsnatuvels,leprincede Verm and o is, grand
aoiUral de France. Cette Education ne fut point achev^ ; le
jcune priooe ^tant mort, le monarque nomma Fleory k Pab-
baye de LooDieo, ordte de Ctteaux, diucise de Rhodes;
et cinq ana aprte, en 1689« il jeta les yeux sor lui pour le
faire aoua-pr^oepteur des dues de Bourgogne, d'Aiyoa ( de-
liola roi ^Espagne, sous le nom de P b i li ppe V) et de Berry,
MS petils-fib. L*abb^ Fleory se trouva aiasi associi k¥^
Del OB, et partagea les soins que cet illustre pr^t donnatt
i ses aagostes disciples. Enfin, en 1696, tf fut appel^ k Pa-
cadteiie Fran^ise, pour succ^der 4 La Bruy^re. L'^ucation
des frois princes ^tant termin^^ en 1706, le roi loi donna
le prieur^ d'Argenteoil, ordre de Salnt-Benolt, diocto de
Iltfift, Fleury avait d^r^ ce bdn^fioe, qui, par sa proximity
491
de Paris, lui offraH une retraite oonmaooe pour P^de, *»f^
le priver des lumi^res et des seooun de la <»pitale* Mais,
eiact observateur des canons dont U avait fait une <tnde
si particuli^re, il donna alors un rare exemple de ddslnl^
ressement, en se d^mellant de Vabbaye de LocDieu.
Dte ce moment, d^livr^ des embarras de la cour , oil il
n'avait pas laiss^ de vivre dans la BoUtude, ne se mAlant
que del devoirs sdrieox de son emploi, et donnam tout le
reste de son temps an travail dii cabinet, il ne pensa plua
qu'i employer ses talents etson loisir au service de PEgitee.
11 consul et commen$a ce grand ouvrage de Piiistoire BC'
cUsioitiquSt qui, seloo VoUaire, « est la meilleure histoire
qu'on ait jamais laite ». Aprte la murt de Louis XIV, II
fut, en 1716, rappeU ^ la cour par le regent, pour Mre le
confesseur du Joune roi. En le nonimanft, oe prince Ini dit :
« Je vous ai choisi paroe que vous n^itei ni )ana6niste,
ni raoliniste, ni ultramontaln. * Fleury remplit avee i^
et sagesse les fonctions de j^on nouvel eroploi, dont il se
d^roit en 1722, i cause de son grand ^ : il avait ^uatre-
vingt deux ans, et mourat quelques mois aprte.
Les graves ^udes religieuses de Pabb6 Fleury na M
avaient pas lait perdre de vue la leeture des antenra a»*
dens. 11 afTeclionaait particuli^rement Platon, et^ k Pexem*
pie de ce grand pbilosopbe, il avait avee des personnes cbei«
sies des conferences, qui roulajeot aor ^criture Sainte
C*etait Chez Bossuet qu^eUea avaient lieo, et Fleury y Icaatt
la plume. Ce fut vers ee temps-14 qu*il tradnisit en latin
VExpoiition de la Doclrine eathohqu^ de Bossuet, on*
yrage destine k d^tromper ks protestants sur laa fiiMses
Id^es quMls s'^taient lailes de plusieurs dogmes de P£gliae
romaine, Cette tradnction fut revue avec soin par Bosuet.
Comme acad^miden, Fleury fut jusqu*k ses demiers Jours ua
des plus exacts aux stances. 11 remplit fr^emmeat les feoe-
tlons de direcleur, et s*en acquitta avec une dignity doni
sasimplidt^ naturdlerelevaitleprix. Daosle discours ifi^il
adressa k Massillon, 11 etit la noble franchise, toiil en usant
de toutes les formules de la politesseacadtelque, de renvoyer
dans son dioc^ on <iv^iie qu^aucune raison ne pouvait en
tenir ^ioign^^. La place d'un ivique^ dit-il, est dan* ton
dioeise, el non aiUeure. Jamais il n^avait ambitionii^ lea di-
gnity m les richesses qu*auraient pu lui procurer Pestime
et le cr^it dont il jooil constamment auprta de Louia XIV
et du regent Jamais il ne solUcita d^^vteh^. La reprten-
tatiott ^piscopale eOt peuconvenu k lasimplidtA de sa vie.
Tous ses ouvrages concemant la rdigion non-seolentent
sont au nombre d^ productions les plus estimables de notre
langue, mala peuvent £tre regard^ comme antaat de ser-
vices rendus k P^gUse. Invinciblement attach^ aux croyanoca
▼raiment chr^tiennes, il ne se montra jamais cr^ule, et sa
tolerance telair^ se Cut Jour dans maint endroit de son
Histoire Ecclisiastique. Enfm, quoiqne ^lev^ par les j^suites,
il imita toojours Pind^pendance des disciples de Port-
Royal, en sachant se preserver de leurs toirts; et personoe
de son temps, sans en exoepter B a y 1 e, n*a porU plus de crn
tlque dans l*histoire. Quand vint Paflalre do qui^tisme,
il adopta la doctrine de Bossuet , sans perdre Pamiti^ de F^
nelon ; ses lumi^res le prterv^rent des pleuses erreon de
Pun, et sa moderation de Piropetuosite de Pautre. U avait
debute dans bcarri^re, en 1674, par une Bisloire du Dr^U
frangaiSf compos^e pour P^ucation d'Andr^ Lef^vre
d'Ormesson, mort intendant de Lyon en 1684. On Pa r^iin-
prim^e en 1692. On a encore de Iniun ouvrage intitnld/»f-
titution au Droit eccUsiasiique.
Cependant, if doit surtout son illustration k des Merita
qui s^adressent k toutes les classes de chr^tfcns, mtoie les
moins instruites. Xet est son Catdchisme MstoriquCf pu-
blic en 1679 ; c*est un chef-d^cravre devenn claasiqHe ; 11 a
^t^ mille fois rtimprim^. Fleury a traduit lut-m^oie ce li-
Tre en latin. Les Mcturs des Israelites et les Mceurs des
chrdtiens, ouvrage public s^pardment, mala riunis d*>
puis, ont eu le m^me sort : on les lit, on les lira tant qiie
les lettres cbrdtionnes seront en honneur. On lui doit encore
62.
499
FLEORY
nn TrttU€ du ehoix etde lamiihodedes itudes, fleorre im-
portaiite,qai estcomnie laclefde tootacdksqall a domite
ao public; el ponrtant ii ne regardait cet oayn§b que
coinine une esifuisse, comme one esptee de projet II n^a
pas d^daign^^ de composer sor ies Devoirs des maitres et des
domestiques un petit One anssi solide qolnstnictif. Mais
de tootes ses productkms la plus belle, laplusatile, la plus
( omiae eat son HUMre Seddtkutique, qoi renfenne Tes-
r ace de qaatone siteles , dqmis P^tabBssement da christia-
nlsme jnsqa^i roaverlore da conefle de Constance. Dans sa
modestie, Fleury b^ta Tongtemps k entreprendre ce grand
ooTrage , qoll regardait comme aa-dessas de ses forces ; il
^^tait contents d'en reeoellttr Ies niat^aax poor son pro-
pre usage. Ses amis le press^rent de Ies mettre en oeuYre :
« Je tAcberal, leur dlMI, de fiiire ce que tous d^irez. — Sa-
Tez-Yons Men, ajonta Bossaet, qa*il est homme k tedr pa-
role. » Et Bossuet ne se trompa pomt. On a fait k VHUtoire
Ecclesiastique deax reprodies: le premier, T^itable ^loge
aaz yeox da chr^en, est d'avoir rapports trop de miracles ;
le second tombe sor la francbise arec laquelle il parle de
certains scandales quiont aflllg^ r£g|ise; mais aax yeux du
philosopbe cbr6tien ee reproche n*est encore qn*un <9oge in-
direct de Impartiality de Phistorien. Quant an style , « il
semble dit D'Alembert, que fleary se soit propose pour
roodile la simplicity des lirres saints, et qa'il ait tracd la
propagation du cbristianisme de la mfime plume dont Ies
^criTslns sacrte ont dterit sa naissance. » II travailla plus
de trente ans k cette bistoire. II en 6tait an yingtiime volume
iorsque la mort vfait llnterrompre. La continuation en a
M M/b par le p^ Fabre, de roratoire, jusqu*en 1698, et
par Alexandre Lacroiz jasqa*en 1778. Ces supplements sont
loin de Taloir TouTrage. On a public dans le dix-huiUime
sitele plusienrs abr^^ chronologiques de VHisMre Be-
cl4sia$Hque ; ce sont, en g<^n4ral, des compilations assez
mMioeres. Quant k roeuTre originale, il ne lui manquait
qn'un honneur qu'dle obtint, ce futd^6tre mise k Vindex k
Rome.
On a r^mprim^ s^parfoient Ies bait diseours qui se
trouTaient pannl VHisMre EccUsiastique, et qui avaient
M compost poor en faire partie. II y a 6t6 joint an neuvitoe
disccurs, sur Uslibertis de VEglise gallicane^ dans lequel
I'auteur ne se montre pas moins bon Fran^ais qn*historien
^lair^ et chr^tieii {detn de z^le, mais d^un zile selon la
science : il avait ^t^ terit plus de (rente ans avant la mort de
Fleory; mais cette pifece, trte-souvent r^mpriro^, n'avait
para qu'alt^e selon Ies rues personnelles des Mitenrs.
Enfin, en 1807, TabM £mery, sup^rieur g&i^ral de la con-
gr^ationde Saint-Sulpice, en pnbUa lemanuscritautographe
»oos le titre de Nouveaux Opuscules dePabbi Fleury, Ukjh,
en 1780, tons ses ouv rages, k Texceptionde Vffistoire SC'
cUsiastique^ ayaient M recueillis par Rondes, sous le titre
d'Opuscules, Dans Ies Nouveaux Opiucules, outre le diS'
cours sur Ies liberty, se trouvent d'aotres pieces incites.
11 existe dans la bibliotb^tie de Cambrai une Histoire de
France manuscrite que Fleury avait compos^e pour Ies en-
fants de France, et dont aucun biograpbe n'a parld.
Charles Du Rozom.
FLEURY (Arma^HaacuLE, canlinalnE), naquit 2i Lod^TC,
le 22 juin 1653, d*une ancienne famille de Languedoc. Venu
fort Jeune a Paris, il Alt ^lev^ an collie de Clermont, d*ou il
passa k cdai d*Harcourt. Entr^ dans l*etat eccl^iastique, il 8*y
di^tingua de bonne beure par son goOt poorle traTail. Son
esprit de conduite, sa moderation et la sagesse de ses
mceors le firent distinguer par Louis XTV, qui lui donna
IVvAche de Fr^jus. Ce prince, a?ant de mourir, le nomma
pr^cepteur de son petlt-fils. II sembia accepter ces impor-
tantes fonctlons avec repugnance, et affecta dedire que
si le rot avail M en etat de recevoir son refus, il n*aurait pas
consenti k subir cette charge. Pendant la r^gence du due
d*OrldaBs, il se conduisit en ambitieux habile* Sans lutter
onvertement centre le regent, il conserva rattachement du
roi ; et quoiquMl cOt altondonn^ veritablement W marechal
deYilleroiyUparat an prince avoir 416 lui-iBtaie victtas
du coup d'autorite qui ^olgpa cet homme orgoeilleox et
faible. Quand le due d'Orieans mounit , Fleory ne crot pas
le moment encore fiivorable pour se aaiair de I^aotoiiie. 0
laissa expedier la patentede premier ministre an doc de Boor-
bon. Cdni-ci, entrain^ par ses paasloiis, et sans capodtf,
devait cMer k FlnJhience calme, mais souteoue de FleoTv.
Onsait comment Pofgnefl de la marqoise de Prie cnleva la
couronne de France It one soenr do due de Boorboa, et la
donna k la fine du roi Stanislas Lecanslii, didai do trtes
dePologne, od Pavait fait mooter Charles XII. Ledoe de
BourlMD, croyanttrooverunappoidansl^moarqaeLouisXV
avait pooroette jeone refaie, vonlutfloigner Fleory do conseil ;
mais celui-€l se rethra k sa maison de campagoe d^bai, lieo
de retraite, oo pinsieors fois son ambition semUafoir la oour.
D en fat rappel^; el le due de BooriHHi perd^ son aolorite.
Fleory, I^t6t cardinal, comment k gouvemer lea alEuies
de son pays, k llnstant oil d'ordiaaire on cherdie le repos. II
avait soixante4reize ans. Son adnunistratioD fat calme eC sans
genie. Stanislas, beau-pto de Louis XT, d^ noouoe roi dc
Pologne en 1 704, futenooreeiQ roi en 1733. La Rossie ne voo-
lot point le souflHr sur le triVne, et le cardinal de Fleary ne
soutint pas Ies droits qa^une election libre donnait an p^
de la reine de France. Une petite aimee de 1,500 bonrnMs se
rendit prisonni^ k Dantzig, et le marquis de Plelo , ambait-
sadeur ilte France en Danemaric, qui I'avait condoite, mooral
victime de la politique craintive de Fleury. Cependaot, la
guerre de 1735 vengea la France de cette defaife : cette
guerre, courte et c^orieuse, livra Naples el la Sidle k doo
Carlos; la Toscane fot promise au due de Lorraine, et la
Lorraine donnee k la France. Le roi Stanislas y regna avec
one dooceur qni le fit aimer des peuples auxqods il avait 4U
impose. Les dispositons padfiques de Fleary n^empechftreot
pas la guerre de ia succession de C h arl es V LIl comment
avec repugnance cette lutte, qui changea la face de TEurope,
donna naissance k une noovelle poissanoe earopeenne (la
Prusse), et affaiblit la France, n n'en vitpaa lalfai; car il
mourut en 1743 , & prte de qnatre-vlngt-dix ans. II etait
membre de^ r Academic Fran^idse, de cdle des Sciences et
de celle des Inscriptions et BeUes-Lettres. Son adnunistratlon
interieure avait ete faible et tracasdte. II n*avait pas so
dominer les querelles du clerge, et la suite des petits coups
d*£tat qa*il se permit augmenta i'hiflueace do parlement,
qui pendant la regence avait plie sous la volonte du due
d'Orieans. Fleury est le trolsitoie prfttre qui ait gouvenie li
France. II n'avait ni les talents ni les vices de Hicbdieo et
de Mazarin : il ne sat pas comme enx accomplir on but
politique ; son seul but etait de vivre heureux et trsnqoille :
il reussit ; 11 mourut mtoie k temps, et echappa aux repro-
dies du pays, que sa faiblesse avait laisse entralner dans one
guerre desastreuse. Ernest Dcsclozbaox.
FLEURY (J08bph-AbbabahB£NARD, dU), l\u des
meilleors comediens dont la sc&ne fran^aise conserve le
souvenir, etait, comme Ton dit en style de coolisses, «a
errant de la balle, Fils de deux des sojeta de la troops
comlque qui charmait k Luneville les loisirs do boo roi
Stanislas , il y naquit vers 1750 , et des sa septiteie anoee
on le fit monter sur les planches poor jooerdepcftits riMes,
dont il se th« fort bien. L'edncation du Jeane aeteur avait ete
tres-negligee; en revanche, accudlU dans one sodeie k
laquelle donnaient le ton les Tressan, les Boofllers, etc,
II s'y forma de bonne heure k cea maniteea disfingiees
qu'il devait phis tard porter i un si haot degr6. Aprte ao
noviciat heureux sur plusienrs theatres de province, il viat
debuter k la Comedie-Fran^aise, en 1772, dana I'Egistbe de
M6rope. La tragedie n'etait pofait son genre; il out phis de
suoces dans les Fausses ij^fidSUUs. Toutafoia, son admis-
sion fut ajoumee, et n^eut lien qoe six ana plos lard. Ra(a i
notre premier thefttre pour y jouer an emploi oil il avait
dcvant lui Bdcour , Mole et Monvd, Fleary sentit qn*BB
travail assidu devait seconder sa profonde intdligeBce;il sut
dompter on organe rebdle, corriger une pronondatioo vi-
FLEURY — FLEUVE
49S
cieoM, aoEpi^rir une aisanoe et une grftce una ^es.
Bient6t, sans n^gjiger les autres parties de son emptoi, on
le Tit s'y crter one sp^aliU dans laqaeUe il se pia^ hors de
Ijgne : ce ftirent les r61es de petits-mattrefty de courtisans,
de manyais sujets de la grande soddt^. On dte encore son
persiflage de bon ton^ son fl^gante fatuity, sa brillante Im-
pertinence dans Lt Ckevaiier i la mode^ VHcmme ft bonnes
fortunes^ les marquis du Cercle et de Turearet^ et snrtoot
dans celui de L'ieoU des Bourgeois, n ne fot pas moins su-
P^rienr djms quelques antres rAles d'un genre tout different,
cntre autres dans celui du grand FrM^ric des Deux Pages^
od le prince Henri applaudit le premier k cette reproduction
si parCsite de son illustre frdre.
Fleury partagea les dangers et la detention de plusieurs
de ses camarades du Th^tre-Fran^ais, sous le r^me de la
Terreur; ii obtint n^anmoins sa mise en liberty avant le 9
Ibermidor. Lui seul pouyait consoler le public de la retraite
de Mol^y par le talent atec lequel il joua, k son tour, le Mi'
sanihrope^ le M^hant, le Philosophe marii, et les autres
personnages du grand repertoire, tout en pr6tant son appui
k une foute de pieces nouYelles, dont plus d'une fois il fit seul
le succte. De fr^ents ac(^ de gootte et les progrte de
TAge le d^termin^rent k quitter la sctoe en 1818. Les regrets
du public, I'estlme quinsplralt son caractto, le suivirent
dansle modeste asile qu'U atait acquis pr^ d'Ori^ns; il y
est mort, plus que septuagtoaire, le 5 mars 1822.
On a public des iH^oires de Fleury , anxquels, k coup
s6r , fl n'a coop^r^ que par quelques notes trouvdes dans
ses papiers, et qui du reste, par lour variety assez amusantc ,
sont plut6t ceux de la fin du dix-huiti^e si^le que les
siens. Ourrt.
FLEURY (AiM^E , ducbesse de), ^tait nte comtesse
SB CoiGin, et porta ce nom dans sa premiere jeucesse ,
aind que dans les demi^res annte de sa vie , pr^^able-
ment k celui qu'elle devait k son manage avec le due de
Fleury, arri^re-petit-neveu du cardinal de ce nom , lequel ,
en 1736, avait ftit ^er en ducb^-pairie, sous le litre de
Fleurff, la baronnle de P^rignani appartenant k sa famille.
Cdtait une personne d'esptit, qui fr^uentait loutesles bonnes
eompagniesde sod temps. N^ k PariSyTers 1 776, elle 6talt d'&jk
tr^remarqu^ pour son esprit et s% beauts, lorsque la r^vo-
Intion, Tayant tronvte noble et brillante sur sa route, la jeta,
on ne sait sous quelle accusation, dans la prison de Saint-
Lazare. G'^it en 1794. Le po^ des Mois^ Ro ucber , le
peintre Soy^ et Andr6 Chdnier, y ^talent detenus k la
m£me ^poque. Andr^ la vit, et fnt Tivement Trapp^ de sa
beauts, de sa grftce touchantey de sa noble candeur, et beau*
coop aussi ( k ce quMl semble par les vers qu'elle lui inspira),
de son naif amour de la vie et des donees plaintes que tirait de
son sein llmage de la mort, qu'elle se fignrait planantmena-
cante sur sa tdte , et qu'elle cberchait k doigner par toutes
sortes de raisons po^tiques et cbarmaotes. On connatt le
beau chant dans le goAt antique, qui ^tait le goAt aussi de
M"' de Coigny (elle lisait Horace en latin); on connalt
cetfe ode, d'nnThythme inooi alors, oil les plaintes que Chenier
m^ dans laboucLe de la jeune captive rev6tent une pompe
d'expression, une riebesse de comparaisons et d'images, qui
jettent on charme saisissant sur tonte la pi^ce et en font nn
de<; monuments les plus distingu^ de la po^ie fran^se.
M"« deCoigny n^est nolle part nonun^dans cepoSme tou-
riiaot. Gomme Dante taisant le nom de sa B^trix dans la Vita
nuova, Chenier n*a fliiit que d^igner la Muse qui lui faispire
ce dernier chant, qui est comme son chant du cygne. Mais il
.a point assez bien pour que hi tradition s'oi soil discr^tement
conservfe et transmise jusqu^^ nous. La Jeune captive tot
imprim^ pour la premiere fois dans VAlmanaeh des Muses
de Tan it (1796) sur une oopie communique par M"* de Coi-
gny k M^muc&ne Lemercier. Andr6 Chenier a encore
adreaitf k M"" de Coigny d*autres vers oh respire bieo toot le
Goeur du po^. lis sont datds, comme le chant immortel, de
Saint'Lazare. Le poete, on le sait, fut exdcut6 le 7 thermidor
lii) II. M"* la comtesse de Coigny (ut sauvte du sort de
Chenier par le 9 thermidor , et rien ne faisait prteger
qu^elle ddt bientdt mourir lors de la publication, en 1819, des
Ciuvres du po^ qui Tavait si dignemeat chantte. EUe
mourut n^nmoins pen aprte, belle encore, aussi jeune
par Tesprit et par le cmur qn'au temps de Saint-Lazare.
« La ducbesse de Flenry, disait M. Lemerder, avait connu,
par sa situation , tout ce que r^l^gance, la d^Ucatesse des
biens^nces , les grftces , donnaient de charmes k la cour de
Versailles. Depute que la separation d'avec son ^poux lui
avait fiiit reprendre le nom de son p6re, elle avait connn tent
ce que la revolution avait fait nattre de plus int^ressant, de
plus solide, de plus 6clair6 sur les affidres et snr les personnes
qui les avaient dirigte. Ce melange d'instruction mit en
valour les quality naturelles et les avantages de son loca-
tion , extraordinai rement soign^ £galement familitoe avec
les belles-lettres fran^aises et latines, elle avait tout Tacquis
d'un homme. Mais le savoir en die n'^tait jamais pedant;
elle resta toujours femme , et I'une des plus aimables de
toutes. Sa conversation ^datait en traits piquants, impr^vus
et originaux : elle r^umait toute I'doquence de W^ de
Stagl en qudques mots per^ants. On a d*elle un roman
anonyme qui , sans remporter un sucoto d'ostentation, atta-
che, parce qa'eUe r<icrivit d'une plume smcire et passlonnte.
Elle a compost des m^moires sur nos temps et une collection
de portraits sur nos contemporahis les plus distingute pat
leur rang etpar leors lumi^res, qd r^ossirent mieox,
etant vivement tracte et pins sinetoes encore. Nous I'avons
perdue le 17 Janvier 1820. »
Le roman de BT^ la oomlessede Coigny dont parte Lemer-
der, public sons le voite del'anonyme, fut, comme ses M^ttU)i
res et ses PortraUs^ foit pour un clioix d'amis qui enssent
tenu aistaent dans la maisonde Socrate, si Pon en jnge parte
chifTre du tirage de cette osuvre, devenue par \k mtoie actuelle-
mentintrouvable: Alvar^ td estle litre [2 vol. hi-12, Paris,
1818 , hnprimerie de Firmin Didot] ne iiit tir6 qu'4 viogt-
dnq exemphiires. Get oposcule est toit avec beaucoup de
simplidt^ d'un style vif tontefoiSy ingtoienx et pasdonn^,
qui rappdle cdui de VOwriia et de V^douard de M*** de
Duras. Charles Roket.
FLEURY (Robert). royesBoBERT-FusuRT.
FLEUVE, RIVimiE. Suivant les g^ographes francals,
un fleuve est un courant trop condd^rable pour qu'on le
nomme ruisseau, et dont les eaux sont vers^ imm^iate-
ment dans la mer. Tout coarant de m6me grandeur, qui se ter-
mineraitk un antre courant, 2i on be ou a tout autre r^rvoir
qui neseralt pas une mer, porterdt le nom de ritHh'e, Cette
distinction n'apas 6t6 (aite dans toutes les langues, et te ndtre
ne Td^Merve |^ toujours, mAme en g^ographte. Aind, par
exemple, le Niger conserve le titre do fleuve, quoiqu'on ne
lui connaisse point de communicatfon avec I'Oc^an. Dans
les relations des voyages de d^convertes, les navigateurs
nonuuent ritH^res tons les oouraats dont lis ont reconnu
rembouchure dans la mer, sdl qu'ils ne les alent vus que
de loin, soit qn'ils les dent remont^ pour explorer Fin-'
t^eur du pays quils arrosent. II conviendrdt peut-6tre de
renoncer kl'emplddu mot yZetive comme terme sdentiflque
et de le remettre k te disposition de la litt^ture , comme
il retail avant que la g^raphie s'en emparit.
En jetant les yeux sur les voies naturelles de U drcn-
lation des eaux sur te terre,on con^it ais^ment pour-
quoi les plus grands canaux de cette circulation sont des
fleuves , en at^uant k ce mot te sens adopts par nos gte-
graphes. On a repr^sent^ sur des tableaux synoptiques les
plus c^l^bres de ces fleuves avec rindication de leurs
principaux affluents, en les ptofant par ordre de grandeur;
mds 11 ne suffit point de les comparer entre eux quant k V6'
tendue de leur oonrs et k la superfide de leur bassin; on
ne peutse dispenser de tenir compte des causes diverses qui
contribuent k faire varier te volume des eaux qn'ils versent
dans les mers. Comme il est bien prouv^ que toutes les eaux
courantes tirent leur origine des pluies qui tombent sur U
terre, ilfautque rhydrographie mette enoeuvreles observi^
494
FLEUVE
Uoum^UorologiqiMs , etqoe pour eliaque bMsitt de fleufe
on sacbe quelle est le qiiaittit4 moyenne den eaux atmo-
Aph^iqaes r^panduei car cetle eonlrt^. On n^aorait certaine-
iii«Dt qu^une tr^s-faurae notion do fleuvc des Anmzones si
pour le comparer & la Seine on se bomait an rapport en ire les
deot bessins : comme il tombecinq k six fois antant de pluie
sur le territolre arros^ par le fleove am^rleain que sur le sol
dela France, on doit accrottre proportionnellenient ler^ultat
de la premi6re comparaiaon, et &eii alom que I'imagfnation
s*4tonne en essayant de se repr^enter lo Tolunie des eaux
port^ k roc^an par un seul des ilentes du Konveau- Monde.
Tous les fleuvesde TEurope rinnis dans an seul canat n^^ale*
raient pas, a beaocoup prte, ee coorant gtgantesque donl la
sonde ne pent atteindre le fond, k plusieors centalnes de Iieues
aa*dessus de son embouchure. Quelle est done la forme et
rimoiense profondeur du lit creus^ par eea eanx tenues de
si loin , et dont la masse prodlgieuse est entretenue par des
pluies presque eontinnelles? On ne peut douter que les eaux
de roc4an ne reropUssent en grande partie, et tres-lotn dans
rint^rieurdu continent, tout Tespacequl se trouve au-dessous
de leor nivean : on salt qu^k plusieurs Iieues au-dessus de
Tembouehure dee fleoves, tela que la Seine ou la Loire, les
eaux donees conlent sor eelles de la raer, qui, suiTant les lots
de rhydrostatique , ont occupy la place que leur pesanteur
spMfique leur asslgne. Cette observation appliqui^e au fleuve
dee Amazones, et agrandie conform^meot aux dimensions
des objets compar&t, anitoe cette conclusion tmportante
pour lagdologie: dans le m6me tempe, sur des terrains conti-
gus, des eaux douees et des eaox saiees superpose les unes
aux autresi foment les prodtiits qui les earad^risent, et qu^el-
les laisseront en t^moignage de leur s^)oiir preknigdstir ces
terrains. Si quelque revolution de netre globe desstehe et
met k dteouvert ces formations ^videmmentcontemporaines,
lesgMogues des temps futurs, raisoimant comme ceux d*au-
jonrd'bui , essayerunt peut-Mre dMnlercaler des siftdes , de
d^oouvrir un ordre de successioft ; et la verit6 itera pr(k:l<6-
meut ce qu'iU nepotirrontni sou pinner ni regarder comme
vraisemblable.
11 ne taut pas beaucoup de savoir min^ralogique poor
d^montrer que les eaux courantes ont eu plus de part que
les fsux souterrains aux modifrcations successives de la coo-
che superficielle de la terre. Levr action se raanifeste claire-
ment , et presque partout ; an lien que ceHe des volcans est
confine dans quelqoea ri^ions 06 Ton trouve aussi des
preoves irr^cusables du pouvoir que les oourants y ont
exerc^. Mais ce pouvoir, dont la premi^ oeuvrt fu( le cren-
sement du lit des rivieres et des valines, parall occupy g6-
n^raleroent, et depuis un grand nombre de sitetes, k eombler
les profondeurs quMl avait excav^, k exliaus&ef par des
attcrrissements suecessifs les terrains dont H avatt abaiss4 le
nivean, tandis qu^il eontinne k d^rader les montaghes pouf
en transporter les M)ris sur les plaines et J usque dans le
ba^in dc& mem. Ce second travail des eaux courantes a
fait de grands progrto dans notre continent ; mais ii paraft
iMins avanc^ dans I'autre, qui Justifie k cet ^gard son titre
de Muveau'Monde, Les fleuves de TAm^ique coulent
entredes rives plus ^lev^ que le fond de la valMe 06 leor
lit est creus^, en sorle qne les eairx dfiM>rd^ ne peuvent y
reiitrer,et ferment de vastesmaraisod sontd^pos^ annuel le-
mcnt de nouveaux atterrisseroents, des arbres d^racinc^s, les
v^taox qui couvraient les terres entrafn^es.
A one epoque ant^rieure aux annales de toutes les nations,
let fleuves de PEtrrope furent dans Tdtat oii nons voyons
aajoord*hui lea fleuves am^ricains; ce fut alors que de grands
depots de lignites se formirent pr^ de lenrs bords; ces
debris de Tancienne vegetation sent exploit^s en plusieurs
lieux, et ceux de la Seine ont €16 reconnus jnsqu'aux portes
deParis. Des couelies ^paisses de terre v^getale, aotf^^ dep6t
lies eaux , convrent mafntenant ces bois enfoids et plus ou
mehu decomposes; on parviendrait k fixer avec unc assez
graude probabilite le temps necessaire pour operer ces
traAsfomatioos du sol, si Ton s'astreignait k les observer
dorant one tongue suHe d*aimee8 aux lleax ob \m valhoet
agents continnent k les produire.
La navigation snr les rivieres exfge aassi qnelqnes appli-
cations des arts; divers obstacles rinterrompeot; des p^ils
caches sous Pean, frequemment deplaces, et qu^il est Impos-
sible de signaler, ne Ini taissent auame securite. Mais on
ne lutiera peut-etre jamais avec perseverance centre les
diflicuiies de cette nature : le people qui couvrit l*£gypte de
monuments gigantesques lalssa subshter les cataractes do
Sill ; 11 est probable que les bateaux ne franchiront point la
perteduHhdne pour arriver sur le lacde Geneve; que la navi*
gation du Rhin n'attelndra jamais le lac de Constance pour le
joindre k TOcean, etc. Cependant Tart des iogeaieurs, qui
s'avance k grands pas vers les perfecUonnements dont il
est susceptible, triomphera de la rapidfte des conraots,
comme il a dejA snrmonte leS antres olntactes opposes aux
transports par eau : les bateaux k Tapem^ realiseront toot
ce que Ton attend de la puissance de leitrs madrines.
Presque toutes les rivieres ont eu besoin que Ton y fit
qnelques travaox poor qoe les bateaux pussent les parconrlr
facilement et sans perils : celles dont les e^ux ne sont ni
abondautes ni profondes ne peuvent servir qu'k one navigation
artiOeielle, et par consequent elles exigent des frais d'entre-
tien ; il paralt done equitable de soumettre ianavigatloiii
des taxes qui acqoittent les depenses qa'elle entratne. Mais
on demandera si dans un pays oil les grandes routes soot
faites et entretenues aux frais de l^tat sans que le roulage
ait ft payer des droits pour l^usage qu*il faitde ces voles de
transport, on ne devrait pas accorder la meme faveor anx
transports par eau ? Les rivieres sont aussi des voles pobli-
qucs : la nature en a fait presque tous les frais , et la navi-
gation ne les degrade point
Toutes les observations attestent que dans notre conti-
nent le volume des eaux en circulation sur les terres k
diminue consideraMement, que des lacs ont disparu, que le
bassin des mers tnterlenres n^a plus qu^ine partie de son
andenne grandeur. Lea progres de ce dessechement gradod
pourraient etre ralentis par un bon emploi des eaux qui
nuus restent. II s'agrt d'augmenter, aufanf qull est possible,
sor toute la surface de la terre, la consommation de ceiiquide
pour la production de vegetaux utiles, qui restrtoeront dl-
rectement ii Tatmosphere, et non aux rivieres et aux mers,
Teau qu*ils n^auront pas absorbee, et contribueront ainsi k la
formation de nnages qui retomberont en pluies fecondantes.
Les rivieres et les Oeuvesnenoos rendent service qne comme
voies navigables et cumme reservcrfrs foamissaiit k revapo-
ration et k nnfiltration de l*eao dans les terres : pour ces
trois sortes d'utilite, les rivieres artif)cielle« ne sont nolle-
ment inferieures aux courants naturels qui les allmentent ,
et la navigation leor donne, comme on le salt, one preH^rence
bien meritee. Plus on multlpliera les canaux destines I
unc bonne distribution des eaux sur la terre, pfiw on vem
decroltre le tribut que les rivieres portent aux ffnives, d
cdut que les fleuves payeirt aut mert, phis ausd Pagrlcol
tore sera florlssante, la terre enrbellie et peupiee. Yoib ee
que nous pouvons obtemr par des irrigations biendlri-
gees, exeoitables presqoe partout, et qui reeompenseraioit
amplement les populations qui auraient le courage de les en-
treprendre et assez de perseverance poor les achever.
FeaaT.
FLEUVE ( Passage d'un ). Avant nos guerres de la Re-
volution , te passage d'un fVeuve ou d\me riviere etait cod-
sidere comme Tune des prindpales operations d*ane cam-
pagne. Franchir un (leave, defendre oo prendre nne place
de guerre de premier ordre, sunisaient pour etablir la re-
putation d*un chef. Les generaux de la Repubique, en
iroprovisant une nouvelle tactique, chaogerent qudquea-fmes
des vidlles dispositions relatives au passage des fleaves. On
s'etait accoufume k emporter des positions IbrmMahles k
la baionnette, on aliabftua aussi k passer im fleove sans
hesitation; et Texperienoe demontra que ce systeme, sbM
avec sagadte et pnidence, epargnalt on grind
FLEUVE — FLIBUSTIERS
40ii
dliomines. Cet art» les ancient TaTaient poss^ld aa pins
kaut degr^. Ctor eut le premier Thonneur de Iranchir le
Rliin k la t^te de son arro^, raalgr^ les nombreux obstacles
qiii somblaieot s^opposer k cette entreprise audacieuse. Plus
tardy d'autres passages non moins t^m^raires sur le m^me
fleuTe signal&rent la Talenr des descendants de ces fiers
Gaulois, vaincus par la tactiqiie romalne. C'est ainsi qu^en
1672 DOS armies se distingu^rent k Tolhuys, nil les trou-
pes de la maison du roi pass^rent le Rhin h la nage et au
gu^; k DusseldorfT, en 179!>; k Diersheim, k Neuwied et a
Kelh, en 1797;^ Reichlingen,eal799. Pendant nos brillantes
campagnes de 17934 1814, on peat encore cittr les passages
du Danube, de la Piave, dn Tagliamento, du P6, de la Sieg,
de FAdige, du Goadalaviar, du Ni^men.
Une arm^e ▼ictorieuse franchit un fleuve ou nne riYi^re
pour p^n^trer dans un pays ennemi et y combattre les trou-
pes qui lui sont opposdes. Une arm^e battue et en retraite
effectue le m6me passage aprte la perte d^une bataille, ou
lorsque rennemi se pr^sente ayec des forces sup^^rleures.
C*est souyent derri^re cette barri^re flottante qn*un g^n^ral
habile Tient atleudre des renforts. Cependant, il est des cas
i la gaerre od une retraite simul^ oblige le gto^ral k re-
passer un fleuve pour inieux tromper son adversaire et
renvelopper dans un danger imminent; mais ces exemples
sont rares ; fls peuvent d*ailleurs compromettre le r^sultat
d^nne campagne commence avec succ^s.
On a souvent mis en question la difP^rence qui peut exis-
ter entre Tart de defend re et celui d^attaquer un fleuve.
« Qooiqu'il soit plus facile, dit Fauteur de Tarticle Passage
du dictionnaire militaire de VEncyclopMe mithodiqxie,
de d^fendre le passage d^une riviere que de le forcer, parce
que Tarm^e qui vent Temp^cher est bien moins g^nde dans
itifl inanocutres et ses mouvements que celle qui veut la tra-
verser, n^nmoins il arrive que ceiu) qui Pentreprend r^us-
sit presque toojours. La raison en est sans doute qu*on ignore
b plopart des avantages de la defense, qu*on ne p^nMre
pas asset les desseins de Tennemi , et qu^on se laisse (rom-
per par les dispositions simul^ quMl fait dans an endroit,
tandfs qu'il effectue le passage dans un autre, sur leqael
on ne porte aucune attention. «
Les armdes ont k leur suite un-* materiel connu sous le
Dom ^iquipages de ponts^ nniquement desUn6 anx pas-
sages des fleuves et des rivieres. £n 1795, on a cr^^ en
France, sous la dtoomination depon^onnier;, an corps
8i>^alement affectd k Fentretien des ponts de bateaux on
pontons. Avant Finstitution des pontoniers, Fartillerie seule
^taH chargde de ce service; mais cette arroe, pen nombreuj^e
alors, se voyait forcte d*7 employer les habitants des villes
on villages situ^ sur les ri?es des fleuves. Ces auxiliaires
ttsiedt habituellement pris par la vole de r^uisitlon ; c*^-
tait une lev^ toujours tr^-difllcile en pays ennemi , et qui
avait Finconv^nient grave de compromettre souvent les
op^tions militaires d^une campagne. D'un autre cdt^, Fan-
CTcn materiel, tr^s-loard, pr^entait le doable d^savantage
de gteer la marche des armies, d^oCTrir peu de soliditiS et
de laire cratndre les accidents : c^^taient des pontons de
cuivre, port^ sar des haquets, extrtoiement lourds et tral-
nis par nne grande quantit<$ de clievaux ; des ponts A che-
valets f des ponts volants sur des peanx de bouc, des
poitf«cfera(feauxsurdestonneaux,despon^< dpilotis, etc,
etc. Tons ces inconv^nients ont dispara peu k peu depuis
Porganisation des pontonniers, dontFliablletd elFinstruction
nndent d*immense8 services. Jamais les <k]urpages de ponts
n'ont M aussi l^ers, aussi facites k transporter et aussi
bien servls.
Les passages de fleuves n*ont pas toujours M eflbctuds
par les moyens ordinaires. L'cxemplc de 1672 s*est renou-
vel^ aux pas.^ges de la Piave et du Tagli«imento. On a vu
sur ces deux fleuves des llgnes dc nageurs fonuer des chat*
MS d*ane rlVe i Fautre pour couper le courant dc Feau ct
(bciliter le passage, qui s^accoinplissait sens le fen de Fartil-
lerie el de la numsquetcrie ennemle. Le passage d*un pont
exige une attaque brusque et vfgonreuse, sonteane par de
Fartillerie; les masses avancent ensutte au pas de charge,
et forcent le passage. Cclui d*une rivi^ se fait au gu^
00 k Faide de pontons; celui d'an fleuve est toujoars plus
dinicile, parce quMl exige de plus grandes precautions, on
plus grand d(^ploicment de forces et beaucoup plus de
temps. Dans Fun et Fautre , on gamit la rive d'artillerie
et de tirailleurs {K)nr ^carter Fennemi qui defend le bord
oppose. Au m6me Instant, des embarcations charg^es d*hom-
mes d 'elite passent de Fautre cOte, chassent les postes et se
portent en avant. C^est pendant ces dispositions que Fon
jette les ponts. Sicard. '
FLEUVES et RIVlfcRES {Ugislatton), Voyez Eadx,
CouRs D*£AU et Navigation.
FLEXIBILITI^. Cette qnalite s'entend partlcnliire-
ment des corps que Fon pent ployer sans les rompre; et,
^parlerd^une mani^re generate, tons les corps sont doues
de cette propriete , qui ne varie que par le plus ou le moins,
parce que tous doivent ceder k une force finie. Tous lea
corps de la nature sont flexiblcs, parce que tous sont eias-
tiques, ou, en d*autres termes, parce que dans tous la
force de cohesion qui maintient unies leurs molecules peat
etre combattue par d*autres forces qui tendent k les rap-
procher plus etroitement par la pression ou k les ecarter
par la traction.
Quelques mots suffiront pour expliquer le phenoro^ne
de la flexibilite : prenons une tige metallique droite; si,
fixant une de ses extremites dans le sens vertical, nous
inclinons Fautre extremite vers la terre, de maniire k cour-
ber la tige dans toute son etendue, on comprend que dans
cet etat les molecules de la parlie superieure de la tige
eprouveront une forte tension, tandts que celles qui en
forment le plan inferieor subiront nne pressfon ou rappro-
chement moieculaire non moins energique; en sorte que
d*un cdte ( le plan superieur) il y aura attraction et de Fau-
tre repolsion. Ces deux paissances egales , puisqu'elles se
partagcnt tout le systeme de la barre metallique en deux
plans egaux, combattraient jasqu*li rupture la force de
flexion et en augmentant toujours proijortionnellement k
Fare de courbure que nous leur fmprimerions. Si, an con-
traire, nous abandonnons Fextremiie inclinee, la tige, obeis
sant a son eiasticite, revlendra, par on mouvenient rapide
et violent, k la direction verticale, non pas d'on premiei
coup, puisqu^clle ddpassera d^abord son bat, mais par une
suite d*oscilIations pressees et toujonrs isochrones, dont
FelTet sera de rendre Fequilibre aux deux forces combattaes,
Fattraction et la repulsion.
Tels sont les phenom^nes qoe Fon observe dans tous les
corps doues de flexibilite. lies formes de figes allongees
sofit, comme on voit, un moyen de developper cette pro-
priete au plus Iiaut degre, ainsi qu^nne maniere plus ftivo*
rable pour en juger exactement. Les ressortsen eflbt,
si heureusement appliques k tant d'usages , ne sont autre
chose que des tiges flex i hies, rouMes en spirales ou en vo-
lutes, he spiral d'une montre en est nn exerople digne
de remarque : les aiguilles ne marchent que par un eflbrt
continuel de cette petite tige d*acier pour revenir k son etat
primitif, dont elle a ete une fois ecartee en la roulant de
force sur un cylindre etroit.
On peut evaluer le dcgre de ilexibilite d*an eorps on la quan-
tlte dont 11 se plote avant de rompre, de deux manl^res i
1* soit en le suspendant par les deux bouts, et comprimant
fortement son milieu par des poids jusqu^^ ce quil se
rompe, mesurant ensuite la fledie de sa courbure pour la
comparer aux poids employes; 2** en coroprimant fortement
un corps jusqu'^ ce qu'il se rompe, et mesurant la dimi-
nution que Fepais!^*ur du corps eprouve par la pression, en
tenant roinpic des poids employes. E. RicnEB.
FLIBUSTIERS. C'esl une histoire aussi curieuse que
mat connuc que celle de ces terribles hommes de guerre,
que FEurope n*a longtemps consider^ que eomme dVbscors
dcumeuTs de mer. Leur nom ttent-il de PangMs fyhoat
496
ou da tntt^Jlibot, tlffuAukibateauqtU vole, qui voltige?
Vient-fl de VdifsJiais free hooter (franc botioeur, fribiutier)?
CtBt am marina k nous I'apprendre. Des hommes de race
anglaise et fran^aise, des dtertean, des aventoriersy des
marroosy oat 6\A d'abord oonnns, dans les ties de TAnid-
riqoe m^ridionale, sous le nom 6^ boueaniers, nous
avons dit ailieors pourquoi. Les Espagnols les ayant contra-
ri6i dans leur industrie, et ayant d^truit leors petits comp-
toirs, lis tear yoo^rent ane guerre k mort, chang&rent de
Tie et se firent hommes de mer, per fas et ntfas. Cest de
ce moment surtont qnMls s^hp^hreniflibustiers, devinrent
aossi redontables sur an il^ent que sar rantre, ^nn^rent
rAmAriqne par one aodace qui ne se dtoientit jamais, et se
livr^rent avec antant de braToure qoe de cruaoii k la cbasse
aux Espagnols ; lis les d^terent dans les Indes ocddentales,
jusqu'aux ^poques ou la France et TAngleterre y eurent
fond^ des 6tablissements stables. Les flibastiers humOi^rent,
par des exp^tions brillantes, les ennemis du nom fran-
^. Leors oompagnies, de ving-cinq k trente hommes,
s*appelaient nuUelotages ; lis 8Mntitulaient>y*^es de la c6te,
et 6taient qaalifi^ de demons de la mer par les Espagnols.
lis Yiyaient en une sorte de r^publique h demi sauTage :
tels matelotages ne possMaient pour toute fortune qu'un
esquif ; k mesure qoe les incursions r^ussissaient, ils agran-
dissaient la barqae et allaient se recruter de noaveaux
marrons k Saint-Domingue et a Cuba : ainsi telle de leurs
embarcations devint forte de 150 bommes. lis y voguaient
k del ouTert. Quand eUe ne pou^ait plus les contenir, ils
essaimaient en nouyeanx matelotages. lis se retiraient dans
des rades inhabit^ peu connues, que les Anglais appelaient
keys; ils y cachaient leurs prises et y enteiraient leurs
doublons, leurs dollars, quand ils n^avaient pas Toccasion,
la fiMulit^ de les dissiper en ondes, en d^bauchesy soivant
la coutume des pirates. Plus d*un tr^r est rest^ enfoul
dans des Hots, loin des lieax od sont all^ p^rir de p6cu-
nieux brigands, qui ne connaissaient qu'nne tadique de
mer, Pabordage; qu'one tactique de terre, Tassaut. Lours
lois ayaient aortoot en yue le partage do butin : leur his-
toire est nn tisso des dissensions qui s*^ouyaient k ce
•ujet.
Loois Xni nomma, en 1637, gpayemeur de la Martini-
que le capitaine Duparquet, qoe les fllbustiers s*d(aient
donn^ poor cher. Trois ans plos tard, des flibnstiers yenus
de Normandie fondant Saint-Domingue. Un Dieppois,
DommA Legrand , deyenu possessenr, lui yingt-neuyitoie ,
tfon bateau umt de quatre mauvais canons, se jette sur
le yice-amiral des gallons, fait sombrer la frtie embarca-
tfon du matelotage en la quittant poor s*^lancer sur le bord
ennend, etse rend mattre, en quelques instants , d'un ridie
et pDisauit hatit-bord. PdUr de petites trayers^es, les fll-
bustiers a'abandonnaient, dans une barque, aux caprices
de la mer. Cinquante s'ayentorent sur un simple canot
dans lamerdu Sud, portent le cap jusqu*en Californie,
s'engagent dans les eanx de la mer du Nord, et accoinplis-*
sent, soos des vents contralres, one traverse de plus de 2,000
lieues; ils cbangent de direction ao cap de Magellan, fileut
yers le P^rvu, prennent terre au port dlaocka, s*y empa-
rent ^Pun bAtiment de guerre od plosieurs millions ^talent
embarqo^, et se remettent en mer, possesseurs d'un vais-
seao de premier rang. Maracalbo fut one des premieres
villas qoi se yirent insolter par one arm^e de 400 flibus-
tieES, troupe la plus considerable quMls eossent po encore
lassonbler; ils emportdrent la place et lamirent k ran^on.
Cetait r^poqne od se rendaient cddbres les flibostiers an-
glab Mansfield el Morgan, Barthflemy , le portugais. Roe,
Dayid, Graff et Van der Horn, Ilollandais, Michel, le Basque,
et les Fraacaia Nan, TOlonnais, Montanband, Francis
Grandmoat, et Monbars, dit rsxtermknateur ; 1,300 fli-
bustiers frin^ se portent sor la Yera-Croz, s*en rendent
maltreSy en 1683, y saisissent 1,M0 esdayes et les enun^
nent audaeieosement A trayera la flotte d^Espagne, sans
quelle ose les mqui^t^.
FLIBUSTIERS — FLINT
La poissance croissante de ces bandits leor permit da
menacer le Ptoo : nn empire nouveao allait peut*%e y
6tre fond^ par eux. Ils ^talent parrenus k r^unir, poor eetle
entreprise, 4,000 hommes ; les Espagnols deyenaient chaque
Jour plus inhabiles k leur r^slster, et se yoyaient pr^ d*^
subjugu^ s'ils n'eufsent eo poor aoxiUaires les tempfttes,
les naufrages et rinsalobrit^ do dimat Des actions sans
utility, de sanglantes d^yastatfons, fdrent toot le r^ltat
de cette entreprise, que firent ayorter sortout rindisdpline,
de r^voltants ddsordres, de bldeoses d^banches. Un lUbos-
tier fran^ traverse, yers les m£mes ^poqoes, la nwr da
Nord, avec 1,000 soldats : Camp6che et sa dtadelle sent
par lui insults, pris, incendi^. Qu'on ne cherche pas dans
les r^dts qui concement ces loups de mer I'exactitude des
dates, la precision des noms propres, la marthe politique
de ces boucberies : de pardls hommes, on le oon^oit, nV
yaient point d^annalistes , et yiyaient au jour le jour. Mais an
temps od nous arriyons les foits s'dclaircissent ; Loois XIY
permet, en 1697, Tarmement de plusieurs oorsaires, qui
partejit des ports de Ftance, prot^gfe par sept yaisseaux de
ligne; Carthag^ne ^tait le but de Pexp^dition : c'^tait alon
la yille la plus opulente et la mieox foitifite do monde.
L'escadre fran^ise en entreprend le si^e, qui peot-ttre
eiit ^chou^ si les flibnstiers n'eussent ^ \k pour didder
le socc^. A peine la br^e est-dle entam^, quits s^y
prMpitent, grayissent tous les ouvrages, les cooronnent el
les frandiissent. Ce fut la derniire palme coeillie par oes
bandits indomptables, troope sans approvisionnements, li^
ros sans patrie, mais alt^rtSs do sang et de Per espagnols.
Ayant de disparattre, ils accomplicent aux Indes ce que
TAngleterre, la France, la HoUande, avaient tent^ yaioc-
ment. G«i Baroir.
FLIGrFLAC, mot par leqod, on dMgne on pas
de danse oo on entrechat Imitant le moovemeilt altematif
d'on fouet frappant Tair k droite et k gaoche, et ftisaot en-
tendre 00 deviner on broit trte>faible, assez analogue k
cdui qoi est exprim^ par cette onomatop^ Aujouidliai
qu^on ne connatt plus que la contredanse marchie et
tranquille, oo les emportcments foogoeox de la yalse oo
du galop, on ne pent phis parler du flic-flac qoe pour m^
moire i les entrechats sont abandonn^s aox danseors et
danseoses de thdfttre.
FLINSBERG, bourg renomm^ par ses eaux min^rales,
est sito^ dans le cerde de Lnvenberg, arrondissement de
Uegnita, province de Sil6iie (Prosse), dana la vallfe do
Qoeis, k 444 mitres au-dessus du niveau de la Baltique,
ao pied de Vlserhamm^ montagne de 1,149 m£tresd*^^-
yation. En y comprenant le hameao dlser qui en depend,
sa popolatloB est de 1,700 Iiabitanls. On y trooye one^gliM
catholique et on temple protestant. Ses cdibres eaox ferrn-
gineoses, connoes d^ le seiziime siteic sous le nom de
Sources sainteSf ne furent recuelllies qu^en 1754, et se
prennent atgourd^ui sons forme de boisson et comme
bains. On les recommande pour les maladies des femmes,
riiypocondrie, etc.
FLINT9 le plus petit des comtfe de la prindpaot^ de
G a lies, dont 11 forme Textrtoiil^ nord-est, se compose de
deux parties s^rdes par le comt^ de Denbigh , la plus
grande ao nord entre la mer dlrlande, rembouchore de la
Dte et lea coml^ de Chester et de Denbigh , et la plos petite
ao sod entre les comt^ de Denbigh , de Chester et de Shrop.
Sa superfide est de7 1/2 myriamitres carr^, et est diviste
en 5 hundreds et 28paroisses ; il compte 72,000 liahitants et
dlit trois membres do parlement Le comtd de Flint est la
partie la moins DMrntagneosedo pays de Galley, et presents
une agr^aUesocoession de collines rodieuses (la pins tie-
v^, le Garreq-Mountain ^ n'a pas plus de 260 metres
de hauteut ) et de valines fertiles et pittoresques. Ses coon
d'eau les plos importants sont la Dte k Test, et TAlen daas
la yall^ de Mold , amsi qoe TElwyd k TouesU Dans tes has-
fondSy les tenes k froroent altement avec Ics p&turages et lo
de bois ; et, tootes proportions gafd^ on peal dine
FLINT — FLOCON
497
qaeee oomM ett la plM Mile da pays de GtU«. h» pro-
dnlU da rtgne odotel lomMot i^ioe des prindpaltt soarces
de ridwsaeede oette eoolrte. Le bene hooiUier qui ae pro-
1OII0B le kmg det rifet de la Dte a pour base de la piem
ealnire eartMoiate et des ooaehes de ee centimMres k
5 mtees d'^paisseor. U y exJsle dea haots fourneaai ao-
trefob c6Mbr«e; aiah la ooDCorreoce dea baota foonieaax
d*^ROsse leor a fnt beaoeoop de tort En retancbe, on tire
maintcnant dn cuiYxe ct da Titriol des mines d'Holywell, el
sorCottI da pkxnb de celles de IJan*y-Pander. On y troaTe
aoMi de la calamine et de la faasse galtee ou solfure de
sine. Ootre I'^te da b^tail el I'eiploitation des mines , la
popolation a encore poor prindpales indastries la fiibrication.
dea MoilBa de cotun , des poleries el la preparation da sel
maria.
Flinty sur la IMe, cbeMlea de ce oomt^, est on bourg de
3,000 babltanta, trte-fMqaent^, k canse de ses bains de mer ,
jadia ffortiii^y et aa voisinage doqad on Yoit encore aqjoar-
d'boi les raines da cb&tean od Ricbard II fiit detenu et c6-
da, en 1399, sa cooronne k Henri IV. ffoljfwell , ville de
10,000 Ames^ est one locality aatrement importante de ce
cumt^i et ses babitants atilisent son petit port poor faire an
commereey qd prend toiyoars plas d'extension. Moid on
Mkmld est one industrieoscTille de 9,000 babitants. On en
compte 6,000 k Bawarden^edattt d*ane importante fabri-
cation de poteries. Saint- AMaph^ dont les 2,000 babitants
traTaHleat pour la plapart dans les mines de plomb da toI-
sini^, est le si^ d*an ^teb^, atee one belle catb^drale
et on palais Episcopal.
FLINIVGLASS. Cetle matl^, dont le nom signifie
en anglais vtrre de eaUlou, est un cristal artifidel, dont on
fait les objectife des Innettes acbromatiqaes {voyei Acnao-
haiwie), les gobelets en cristel, les omements des las-
treSy etc Lea Anglais sgnt les premiers qui aient fobriqu^
da Jlint'gUus STec soccte : jasqu*aa commencement de
oe sitele, nos optidens tiraient de ce pays tout celui quails
employalent dans la confection de ieurs objectifii. M. d'Arti-
goes est le premier en France qui en ait obtena des mor-
ceaux aasei gros et assea purs pour en tirer des objectifs
d*aa dddmitre de diam&tre. Depols, M. Goinand est parrenu
k fondre des masses de flint-glass asses yoluminenses et
assci diapbanes pour foomir des objectils ayant Jusqa*^ trois
d^mttres de diamitre.
MM. d*Artigaes et Caucbois ont proov^, par de nom-
breuses exp^knces, qu'on obtient sooTent du flintp^iass
propre i fidre des yerres d'optlqae trte-satUfaisants , en
fondant ensemble : sable, 6 parties; minium, 5; potasse, 2,
Le poids sp^dfiqoe do cristal qui r^ulte de cette composi-
tion est S,15 k 3,20. Tb^nard donne cette autre compo-
sitioa du flint-glass : sable Uanc, 100 parties; oxyde rouge
de plomb, SO i 8S; potasse calcin6e et nn pea airie, 35 k
40 ; nitre de premise cuite, 2^3; oxyde de mangante, 0,06.
FLOG on FLOQUET. Voyez CrOCAana.
FLOCON ( FEaniNASiD ), merobre du gouvemement
profisoire et dePassembtte nationale en 1846, ex-roinistre
da commerce, est n^ en 1802, ii Paris. Attach^ dte 1825
pour le compte-rendu des stances de la cbambre k la re-
daction dn Courtier Francois, eik partir de la revolution de
Juillet k cdle da Conjfi^ti^ionne/, il se risigna stoiquement
k Y^geter ainsi pendant plus de Tingt ana dans lea bas-fonds
de la presse periodiqoe, snccessiTement wM k divers corn-
plots bien ten^breux centre legoovemeroent de la brancbe
atn^e ou celui de la brancbe cadette, toujonrs oordls d'ail-
leofs arec assei de prudence par Ieurs principanx fauteurs
poor pouToir 6tre denies le jour oil la police jugeait utile
de les ^venter; et il consacrait les loisirs que lui laissait sa
profiBSsloo de stenographe k faire de la propaganda au profit
de lld^e rivolotioniiaire parmi les classes de U population
qd ecbappent k Taction direde de la presse. Tant d'abn4ga-
tion d'une part et de devouement do Tautre re^urent enfin
kur recompense en 1846|, epoque ou il fut appeie k prendre
Mcr. M LA aNiifiBa. -^ t. ix.
la redaction en cbef de La Rifotme^ journal fbnde alors par
les okenears de la fraction la plus avanoee du parii demo-
cratiqaey aox yeux de qui I'attitnde gaidee par Le NaUonai
dans la bmeuse question des forti fications de Paris
etaitdevenoe une insigne trabison. LaB^forme servit anssitOt
d'organe aux coieres et anx esperances des eulotteurs de
p<|Mff ; mais les efforts tentes poor etendre son cerded^acUon
et dMnfluence en dehors de cette dienteie toute speciale de-
meurftrent inutiles. Ce n*etaitponrtant pas, certes, le patrio-
tisme incorrupUble d immacuie qui faisait deOiut aux redao-
teurs dela fedlle nouveUe, tons ecrirainsplus remarquables
sanadoatepar ledebrailie essentieUement democratique de
leur costume, que par roriglndite de lears pensees d de leur
style; en revanche, tons conspirateurs emeritea, toosayant
figure avec plus on moins d*edd dans qodque procte politi-
que. Mais les convictions , d sfaiceres qaTelles puissent etre,
d ardentes qn*on les suppose, ne sauraient suppieer le tdent
d^ecrire. Aussi jamds les gens dn roi ne purent-ils se dedder
Il prendre le jonmalde M. Flooon assez an serieux pour I'hono-
rer d^une saisie. Tootes les ponrsuites Jodidaires, messittirs dn
parquet les reservdent avec une revoltante partiallte pour les
taions rouges du JVo/ioiuif, Joumd redige par dea muscadins
faisant dn foyer de I'Opera et de cdui des Bouffes Ieurs gde-
ries babitndles, publidstes II la mdn too jours gantee, Il la fenue
Irreprochable, chei qui une faiconteslable babilete compensdt
ce que leur passe avail d'equivoqne en memo temps qu'elte
leur tendt lieu de foi poliUqne. Qoand, dans Taprto-midi du
24 fevrier 1848, ceux-d se trouverent les arbitresdes des-
tlnees de la France, ce ne ftit ni sans une certaine bedta-
tion ni memo sans uue vive repugnance, qa*ils se dedd^
rent k admettre lea bommes de La R^forme ao partage du
ponvoir souverain ; d dans les premiers ades offldds pu-
blies k ce moment, M. Flocon ne se trouve dddgne que
comme Tun des ieeritairee du goovemement provisoire.
Dans cette dedaigneuse exdudon il y avail le germe de
bien redoutables teropdea : or, le besoin de f union se fd-
sdt dors plos imperieusement sentir que Jamais. On sa-
crifia done de part d d'autre ses defiances et ses rancunes
sur l*autd de la patrie. On a'embrassa fratemdlement ; d
M. Flocon, qui, en raison du ndoire etat de penurie de k
caisse de La Rtforme^ n'etdt pas bieif sOr quarante-huK
benres anpa vant de peroevoir & la fin de ce ineroe moia
de levrler le medeste traitement mensuel de 200 francs at-
tache k son titn: de redacteur en cbef, appde roaintenant
au poste de ministre du commerce, eut en outre votx deiibe-
rative dans le gouvemement provisoire, toot comme son se-
millantrivdM. Armand M arras t. Une justice k lul rendre
d^ailleurs, c*est quMl se montra bien moins readeur qu^on
aurait pa s'y attendre. Ceux des employes de son d^parte-
ment qd se mirent k crier bien fort Vive la ripublique t
( d on ne compta pas plos de dnq ou six voix discordantes)
forent, aux differents degres de la hierarchic , amnisties par
Id de leur passe monarcldque d maintenus dans Ieurs places
ou Ieurs sinecures, comme s*iln*y avdt eu rien de change en
France. Aprte cela , qui ponrrdt lui (dre on crime d'avoir
cbaudement recommande k qndques-uns de ses coUegues
certdns patriotes eprooves dont, en rdson de la specia-
lite d bomee de son departement, 11 regrettdt de ne pou-
voir lui-meme utiliser le xde d le devouementf Qui ose-
rdl Id reprocher, par excmple, de s'etre soovenu de son pire
an milieu de ses grandeurs d de ses prosperftes inespeirees
et d*avoir fait passer d*embiee ce vidUard directeur de I'ad-
ministration des lignes teiegraphiques , dans laqodle il oc-
cupdt depuis plus de quarante ana un modeste emploi?
A nos yeux, untort plus grave denotre faroncbe reforma-
tenr, c'est d'avoir cm que tout etdt pour le mienx dans ce
mdllear dea mondes possible dte quH s'dtdt vn appeie
k tenir un portefeoille avec 80,000 ir. d'appdnlements et
12,000 fr. de frais d'installation. II pardt que son optimisme
si subK ne fut pas partage, k beaucoup prte, par loos ses an-
dens amis pditiques. II y eut dors en dfd d4mmenses desap
pointementSy notamment parmi lea babitoes de restaminil
53
49S
FLOCON ^ FLODOARD
Salni0'Agniit siMrn^J.-J. RoiiMflao» it peo de distance des
boiwoxdelf A<f«niM» et f Btqiiaitf par le» teriTaias attap
ebteiicetti feiiiUe..I<e r^ladenr en dief de Xa J?<A>rtt^
n*afalt pas plus (01 4U Install ii 11i6teldela rae de VarsDnes,
que les fiir» ei ami$, qnais que fussent lean antece-
dents, s*j etalent Men vite rues k la cures des places
anxqiieUesiaur ?isHX patriotisme et leurs souOnnoes poor la
patrie lenr doonaieot tant de titles. Mais la. pliipart s^en
etaient ¥iis impitojablement repousses, en tertu d'ordres
sopf$riears» par le suifse, transrorme maintenant en modeste
portier, mate demeure aussi reiMurbatif que all at alt conti-
nue k teair la haliebarde et h porter une formidable epte
enibrD^»ee dans, le large baudrier traditlonnel. Les plus
a¥ises» les plus Huets, qui, for^ant la consigne, paninrent
jusqu*^ raaticbambre, et, de guerre lasse, arracberent la Ca-
Yeur de quelques minutes d*audience, cean-U trouTerent
dans le citoyen Fiocon un ministre tout aussl gourme
que ponvaient retre oeui d« regime . precedent. Atcc un
indescriptible aplombv il leor fit la morale sor le triste de-
menti que, dans un. moment de iaiblesseet d'egarement, ils
donnaient ii leur passe, si beau et si pur, en Tenant ainsi
roendier dos emplois publics; puis, les rappelant an respect
d'eux-memes, ettemperaotparde fratemeiles poignees de
main, ce que ses reprocbes avaient de paternellement se-
vere, il les renfoja, a?e6 un sourire plein de bienTeillance
et en leur proroettant le secret, k raccomplissement de
leur missioa humaaitaire et sociale. Honteux et conius,
nossoUiciteurs econdoitsgacder^td^abord le silence; mais
peu k pen ils ae firent reciproquement confidence de l^r de-
conveaue. II ne leur fot pasdinicile de reconnattre quails
ayaient ete indigneoient beimes, et alors la rage de tous no
connut plus delimites. On dedara toutd'une^oix le citoffen
minislre traltre ^ la nation; et, en attendant mieox, un
niannequin k son effigie fnt un soir brikie dans le jardin de
Testamlnet Sainte-Affoes aux cris mille foisrepeies de Vive
la r^bliquil Ce cbAtiment preparatoire parut encore in-
suffisant; et pour attacber un Indeiebile stigmate k son
nom , desormais impur et proscrit, la fideie bomffarde de
Ferdinand Fiocon Alt solennelleaient detachee du rAtelier
commun dont elle etait aagoAre I'un des plus beaux ome-'^
meats, et clouee au-dessos du tableau d^ardoise k I'usage
du grand Ullard, aToe cette InscripUon : Pn»B no tbaItre.
On Toit combien Mirabeau ayait raison de s^ecrier un jour
que du Capitole i la rocbe Tarpeienne il n'y a qu*un pas.
Quoique frappe maintenant, parmi ses anciens complices,
d'une impopulaiite profonde et meritee, M* Fiocon n'eu Tit
pas moini, lors des elections pour la Constituante , son nom
sortir de Tume avec une fanposante mi^orHe, comma il
arriva da reste k tons ceux de ses coliegues du gouf eme-
ment proTisoire. 11 brills peu k I'assembiee; on tromra sou-
Terainement ridicules les pbrases sentendenses qo'il Tint
quelquefois prononcer k la tribane, dcTenoe poor ioi et tant
d'autres le plus perfide des ecueils. A ee propos, qui ne se rap-
nelle le sucote derire fou qu'obtint one fois Torateor par une
digression asses mal habile, k Taide de laqoelle il erutpoo-
Toir faire reioge de la steaograpliie et des iaoommeosurables
- serrices que eet art diyin rendra un jonr k la caose du pro.
grte? La seance dut etre suspendue pour quelques instanU,
Ioraqu*on entendit Torateur emettre , en naaniere de pero-
raison, le Toeo de toit aTant peu le ndnistre de Knstruo-
tioa pubiique ereer des chaires spedales de stenographic dans
loos les lyeees, dans tootes les focultes de la republique,
et en declarer Tenseignemeot obligatoire pour tons.
A la suite des jonmees de juin, le general Cayaignao crut
pooToir se dispenser du eoaooort die M. Fiocon, qui ne
qnltta le banc des miaistns que pour alWr prendre place
sor la cvMe de la Montague. Les ciroonstances daas les-
quelles a perdait eon portefiniille Ioi Talureat parmI les
Adres el mmU le pardoa de qaatremois d'egaremeats, qui
aprte toot sans doote ne pooTaieat eonpldlement lui cnle-
▼er le merlte d*«i«ir eoaspire pendant pins de Ttagt-cinq
aas, sous la nqrautdy pour lamanir la idpnbHqne en France.
Un incident de ces lenlbles Jenraees de lain anqod se
troora meie le aom de M. Floeon doaaa alen beaoeoap
k jaser. II trOnalt encore k I'hdMI de la me de Varan-
nesel ayait laissd son kgement partienlier, sitae meTbeye-
not, k la garde de aon oobdeiige. Au plus fort de la lotte,
une yisiie domidltalre y fot pratiqoee par la garde aa*
tioaale; etdaaa: oa meuble laiase negUgemment ouyeit,
on trouya unesomme desept AbnitiaOle firaaes enpitees
d*or, toutes de pajs etraagers : quadruples d'Espagae, du-
cats de Hollande, goinees d*Angleterrs, ete. La deoovyeite
de ce petit trteor dans la modeste habitation de l*ecnyaia
provoqua les plus etrangss soppositloas; nuds M. Fiocon y
mit peremptoirement fin en dedaraat, aon sans eodtarras
tootefois, que oet or n*etait qu*na depdt Qoelqnes jcwn
auparayant, au moment oil le rappel battait dans les rues st
annoa^ Timminenoe de la grande bataUle, ce depdt aysit
ete fait k M™* Fiocon par des dames de ses amies qui ayaieat
craint que le pillage de la eapitale ne flit le resollat de la
yictoire du parti sbdaliste, et qui ayaieat espere siuyer
leurs petites economies en les plaint sous la protection dHu
nom jouissaat d'un certain citkUt parmi eevtx dont eOes re-
doutaient si naiyemeot.le triompbe.
Non reeiu k la Legislatiye, M. Fiocon s^en alia ridiger
k Cofanar un journal democratique et social. Les erene-
meatsde'deeembreiSSl font force ^s'eidigaerdeFcaace.
On a de lui des Baiades aUemandet tir^ de Burger,
Kamer et Kaegarten (Paris, 1817), et nn r^man de
moBurs intitule Ntd If i/more, ^ue noos n'aVons pas tp, nous
I'ayouons k notre honte, mais qui, nous dtt'On, est consacrtf
an deydoppement de la these d paradoxato que M. Eugene
Sue daas ses Myet^ree de Parie^ et M. Alpbonse Esqulros
dans ses Viergesfet^Hee^ oat soutenue aprto lui ayee moins
d*ingenuite, mais ayec plus de talent.
FLODOARD on FRODOARD, bistorienet cbroniqoenr,
naquit k £pemay, en 894. II fit ses etudes k Rdms. Ses
heureiises dispodtlons pour la poesle, ses soccte dans ce
genre de litterature, ne Tempecherent point de se liyrer k
des trayanx plus serieux. Seulfe, archeyeque de Reims,
Tadmit au nombre de ses cbanomes, et lui conlla la garde
des ardiiyes de sa cathedrale. Flodoard eon^t dors le plan
de son ffisMre de V^gflise de Reims, dans laqudle il
utilisa les precieux documents qu'il aydt k sa dispodtioD.
Son oBuyre n^etdt pas encore acheyee lorsqu'en 036 11 fot
enyoye k Rome par I'archeye^e Artaud; le pape LeonVII
raccudllit ayec distinction. Flodoard etait charge de dispo-
ser le souyerain pontife en fayenr de ce preiat, anqod le
jeune Hugue^, fils d*Hebert, comte de Yermandols, dispu-
tait Tarcbeyeche de Rdms. Hugnes, ayant triompbe, ne pot
pardonner k Flodoard son deyouement aux faiterets desoo
competiteur'; non content de le depouiller de sin bdneficsR,
il le tint dnq mdsen prison. L*hislorien, rendu k la liberie,
n*en rests pss moins fideie k la reconnaissance : il partit
pour Soissons, ou, deyant le condle, il plaida ayec tant de
courage et de talent la cause d*Artaud , que cdof^ fot
retabll snr son siege. Flodoard recouyra seS benefices. Heo-
reox d'ayoir pu acqultter la delte de la reconnaissance, il
resolut de s^affranchir des intrigues et de ranimodte des
grands en seretlrantdans un monastfered'HantyilUers; mais
il fot bientet apres du eyeque de Nc^on et de Toorosy.
Toutefois, son election, confirmee par les saffirages des deox
egllses, fot cotttestee par le doyen de Safat-Medard de Sois-
sons, prot^ psr LOuisd'Ootre^ner. B n'ayait ponr hd que
ses yertus et ses tdents. Regrettant toujours sa paisibie so-
litude d'ffototyfUlers, il donna son deslstement en 0M, troa
ana apr^s son dection, etmourut k Rdms, le 28 mart 966,
Age de soixante^ouze iins.
11 etaft poAe, historien et orateor ; ses po>esies sacrfes se
diyisent en dix-neofliyres. Le manuscrit ea fot deposd dans
la bibliotneque de la cathedrale de Tr&yes. Mddiocres sous
le rapport dii style et de la pensee, eHes sent remarqoables
par la profonde erudltioB de I'auleur. Son prindpd ooynge^
VBisMre de tSgUm 4$ Behns, se (fiyise ea quatreUnts
FLODOABO
n Mt^cfft «D im JMfa canectiiMguii mtea pour r^pofoe.
L'auteur'combal UtraaitioaciDi attrttNMit.te (ondatioB^e
cdte TiUe 4 lemufti Mm de AomuliM. Uioiitiaitt.Miit an-
cane apparMce de probabiliW, que Siito ivA le pramker
^yfique de ReoDS, et qu'll avait ^t^ eiiToy^ dans oette par-
tie de la Gaule par saint Pierre. Ge travail est encore sar«
cbargft de details sans int^ret et sans TnlMmfalance Bor saint
Aeini et la sainte ampoole. La meWeore MItion ort celle
<Iiiepablia Sirmond en Mil, et qui sort des prassesde
S^bastien Granwisi. Sa ebionique* Ckronieon rtmm inter
Francos geitarum^ conunence en 919 et finit en 996; die
est justenient estim^ Ces deax oorrages A^rent dans le
ReeuM des hMarient de Frtmoef et M. Gniint les a
tradttits dans sa CoUec^ten de M^mMres^
DoPBf (dtlTnane).
FIX>R (Bo«Bn u). Yogez OktMuam (Grande Gom-
pagnie).
FLORAISON, dilaUtton et ^cartement natural des en-
▼eloppes flovalesy et ansst ^poqoe oil cbaqoe espto de plante
flenrit : lafloraison expose h Tactien vivifiante de fair, de
la InniteSi de lachalaor et de Itramiditd les oi^mes sexnels
derenos i^nltes^ et les rend ainsi propres i la f^con-
dation. lUle est i'obiiet des tnraox da Jaidinier flen-
riste; mais poor le ealti?atear» qni Tent des findtB et des
sraines^ellen'est qn'one ^MMpie ottlqae dans In tie de ses
planles.
Les plantes fleurissent diacune en son tempe : les unes
soot j^tanUreSf les antres etHvaUif d'autres autom"
naie$f d'antres en6n IMnaUs, selon Tdpoque de leor ilo*
raison. Qooiqae nminidit^et laclialeorxtades bStent Tap*
parition des fleorsy que le froid les letarde, les variations,
qui r^snltent de ces infloencies ne eont Jamais trte-grandes
d'one annte k Taotre, dans le m9me pays : chaqne mois a
sea plantss en flenr. Ge fait a serri de base poor former le
CaUndrierde Flore. Demfimeyquelqaesv^g^ai oo-
yrent on tarment leors Hears h des beorss ddterminta; de
U VHorhge de Flore, Paol Gaobest.
FLOBAL9 ^ithMe donnde It oe qui appartient i la fleur
on faccompagne. Les enveloppesjiorales sent le c alic e et
la cor olle; las Jeuilles floralet sont les feailles placte
h la base des Hears; lespfondes^forolef sont les oiganes des
flenrs placte dans F^paisseor ^ parencbyme, etc
FLORAUX (Jeox )• Les fttes de Flore se cddnr^rent
dans rorif^ avee one certalne pompe, surtootsous Noma
PompiUus, 4poqoe oft cette dtesse avait d^ des prMres et
des sacriiloes. Elles cominen^ient yers la fin d'avril , et se
prolongeaient josqn'an mois de mai. 8es jeux, appel6i/o-
rmtx , ne forent dtablis qo'en fan de Rome 513 ; mais r^-
poqoe de leor cd<bration ne fnt intariablement flzte qu'en
590. II y avait d4ji longtemps que , d'abord innocentes et
toutes mrale^, dies ^talent derenues on objet d*borrear poor
les grayes matrones, les fliles pndiques et les vestales. Le
19 atril, le son des trompettes, ainsi qne dans on camp, y
appdalt pde-m61e, femmes, filles, yierges, conrtlsanes, pM-
b^iennes 00 pratilciennes, ettoot le people romaln. Les sa-
tumales, les mystires d'Adoois, de Racelios, les danses de
Priape mdme, Ignoraient lesdlssohitloos qui 8*y sncoddaieut
sans rdAdie, la ntdt, k la laeur des flanbeaai, dans la rue
Patridenne ou snr la coUine HorMorum ( des Jardins ).
Caton, 4tant entr6 one fiiis dans ce drqoe de ddMOCbe, avant
m9me le prdude de ces Impors sacrifices, baissa les yeox
et sortit. Void les eonsdls que. par Porgane de ses prdtres,
Flore donndt ^ses adordeurs: « U est prudent de endllir
le boaton de la rose ayant qoll s'^panooisse ; car il s'efleuille
bien dte, et ne Idase aax.doigto que des opines. » Nous
ayons dit k Partide Aoca Lacrentia pourquoi ces flMes, inno-
osBtes iMMMd, avaient d^^foM en orgies et prostitutions.
11 y ent ausd one autre Floie, oourtisane cddire, et d'une
beauts d acoompUe, que Gedllos Mddlus, choidssant des
statues d des tableaux d^n modde irr^rodiable pour en or-
ner le tnpie deGador dde Pdlox, y suspendit le portrait
de Flore. Sapasrion pour le grand Poropte, qui ne potsedd-
*- FLORENCE 409
} fendve de ees ebarmes, datt d tIo1smi% qnVa orle quit*
' tdtjamais, disdt-dle, sans le mordttt. OsnohBAaoifi
FLORAUX ( AcadMe des Jeox ). Foyes Jsox flo*
nAux.
FLOR£ ed la dtese te flours dans les mythes dn
paganismo) Ghlorie ( la Verdoyante ) ftit son nom diet
les Grees; die prit edui, non molns doox, de J^iera cbei
les Latins. Les poMns Tout Idt nattre dans fune des ties
Fortunte, les GanarieSi ties de POc^an Oeddentd, per-
does depnis, d retrooyABS paries Espagnels en 1344. G'ed
1^ que Z^pbyr e la recomut panni toutes les aotres nym-
phes, k la firaloheur de son tdnt, k son baldne, qui exiialdt
le parftim des roses; c'est Ui qu'll la ravit snr ses dies
fr^missantes d^amoor. Les po9tes ijctalent que pour ras-
surer sa nouvdle amante, qa*aiaroidt sa natnre volage, il
r^wusa, d au mtaie moment airftta pour die le cours da
temps : par ce naoyen^ il iul Mpa, afeerfanmortdit^, one
demdle Jeunesse. L'empire te fleurs Ait la dot de cette
nymphe dey4e an rang tedteses. Seulement, par un res-
souvenir de son existence mortdle, die pdil an dteltn de
cbaque amde, dans la crdnta qneaon voiiige tfpoux ne IV
bandonne.
Le cnlto de Flore ddt dabtt dm las Sabins avant la
fondatlonde Rome idle eat te antds dans Tantlque dtd
de MarseUle. II ed done probable que ses fttes pass^rent
de la Grtee en Itdle d dans la Ganle. Gependant Winckd-
mann vent que cdte divinitd dt^t^inconnue aux Hdltoes.
D'aprte oela, qudla M i^iautdt-il done k cette admirable
statue de Flore de la main de Praxltde , dont PHne lUt
mention? Bien plus, ce jugu de la statodre antique pre-
tend que plusieiirs statues quVm crait dre cdles de Flore
ne reprteentent potat eette divinity. Elle pr^sidait cbea les
Romdns^ la floraison te bMs; la terremSme portaitqod-
quclDls son nom, ceqn'attesterdt une beUe statue de Flore,
couronnde de feuillages entrdacte do fleocs, d y9toe d^me
longue tunique, sur laqueUe se dessine on manteau frangtf.
Le sphinx, coudd k ses pieds, d les bMreglyphes de la
base, la font confondre avec Isis, que les Graes out con-
fondue .eux^ndmes ayec Cybde , 00 la Terre; on salt en
outre que Gicten range Flore ao rang te ddoKes mires.
En gtodd, die ed reprtent4e dans toot Tteld de la pre-
mites jennetse, avec un front doax dsatlsidt, une boocbe
gradeuse d demi-eouriante. L^gteement ydue, qndque
avec dtence, die ed couronnte de (leurs ddicatement
tresste, dtient de la main gauche une come d'abondance,
d'ob retombent en grappes des flenrs d des fruits de toute
esptee. DEHNB-BAroN.
FLORE ( Bolanique ), dn latin Flora, nom donn^ par
les botanistes k un catalogae deacriptir de la plupart des
pisntes qui crolssent dans un pays dderinin^. G*est aind
qu'on dit laflore des Alpes, laflire des Pfgr^^f lafiore
des environs de Paris. « Linn4, dit Decanddle, a le pre-
mier donn^ le nom de flore aux ouvrages destines k pre-
senter r4num^ation des plantes d'un pays, d II a su en
tracer un modde excellent dans sa Flore de laponie. De-
puis cette ^poque, ce gture d'ouvrages s'ed singuliirement
multiple ; prnquetous les pays de rsurope, d plosleurs
des autres parties du monde, souvent les provinces, les
cantons, les vllles m4me de certains pays, poesMent des
f lores f ob leurs plantes sont indiqute. »
FLORE(jit^ronom<e), plandedteonverteparM. Hind,
lie lSoctobrelS47. Sa distance moyeane an Sdefledicdle
de la Terrs au m9me adra comme 2,2 ed I l ; Flere ed
done plus ddgn^e du soldi que Man et mdus que Y iotoria.
Son excentridtd ed reprtentte par 0,197. Sa r6volation ri-
ddle sWectue en i 193 Jours.
FLOR^AL ( de Flore , dtese des fleurs). Vbyes Ga-
LBNnama n^BucAiN.
FLORENCE ( en italien Ffrinse >, capitale du grand-
ducb4 deToscane, avec une population de 109,900 habi-
tants, ed sHo^ par 43* 49' latitude nord et 9* 55' de lon-
gitndeed, dans une ddideuse contr6e, sor les rives de rAnM
500
FLOaENGE
qoi y etteodigD^ eain dmx bttardetoi ( peieq/e )et gnrni
de quais, qui y a de lOOi 130 mMret de Urgeor et qui par-
tage la yUIo ea deax paitieB in^gales. Dana rint^rieor, qnatre
ponto en ptocre, dont le pins bean est celui de la Trinitd,
ouvrage d'Ammanatiy aervent k mettre lea deux rivea en
communication; et deux ponta soapendus, en fer, conatruita
en amont et en afal, reUent lea faubourgs entre eui. La
grande inondation de noyembre 1844 eolcYale premier;
mais la reconatruction en a ^t6 commence en ia&2. La TiUe
de Floienca a 7 mUl$t d'italie de circuit, 2 nUlles de dia-
mMre et consent environ 8,800 maisona. Son mur d'en-
eeinte actual, le troisitoe qu*elle aiteu, fot achevi au oom-
menoement du quatondtoie aitele. II est perc^ de 15 portes,
dont cependant 10 aeulement sont ouTertea, et renferme
dana son enceinte un grand nombre de vaatea Jardina et de
terrains en cultnre. Deux dtadellea prot^gent la Yille; la
plus petite, appelte JMvedere, eat situ6e sur une bauteur
qui la domiiie an and; la ploa grande, dite Forte de San
Giovanni ou Forteua da Bauo^ k Textrdmit^ opposde, au
nord.
Lea mea aont gtetolement droitea, quoiqn'il y en ait
bon nombre de fort 6troitea, que les toita saiilants d^ mai-
aons rendent obscures et humides ; cependant la propret^,
plus grande sana doute qu*^ Rome, laisae encore aingu-
UArement k dteirer. Lea plua bellea mea sont la nonvelle
fia Caltajoli^ au milieu de la TiUe, reliant la place de la
catb^drale k la pkissa del Granduea^ et centre de la vie
florentine; la via Larga^ la plus large de toutes et bordie
de cheque cOt^ de beaux palaia ; lea quais de TAmo (Lung*
Amo ), via Maggia^ via della Seata^ etc. On trouve sou-
vent les plus beaux palaia accumul^i les uns centre les an-
trea dana les ruelles les plus sombres et lea plus ^troites. De-
puia un tempa immemorial le par^ de la voie publique se
compose de grandes dalles de grto calcaire ( maeigno ) ,
formant mosaique, qu'on tire depuis plus de miUe aos des
canJtaad^ Resole. Parml lea nombrensea placea, il en est
dix-boit de plua remarquablea que les autrea par leurs pro-
portions; la plua grande et la plua r6guli^ de tootes est la
pUvua Maria-Antonia , situte dans le nouveau quartier
du Parbuio; la piazza del Grandtica^ oh sont situte le
palazzo Vechio et la loggia del Lanzi^ eat la plus anim^
et la pliu riche en oonvrea d^art On y Toit lea statuea co-
lossales de Dayid par Bllcbel*Ange, et d*Hercule tuantCacus,
par Bandinelli ; une magnifique fontaine ayeo la atatne co-
eanle de Neptone, osuvre d'Ammanati, et des figures en
bronie par Giambologno ; la statue^questre de Coame I", etc.
La piazza della SamiUiiwia Annunziata est entonrte de
portiquea de troia cOtte et om6e de deux belles fontaines et
de la statue ^uestre de Ferdinand I*'. Sur la place de
Santa Maria-Novellatqae dteorentdeuxob^sques, on c^-
Ubre la Tcillode la Saint- Jean, ftte du patron de la Tille,
des courses en cbar k la manitoe antique et en costume re-
main. 11 f^ut encore dter la place Saint^Mare et la place de
la CatMdrale^ les placea del Carmine et du Saint-Ssprit.
FloreBce abonde en palaia ou hOtela; mala ila sont cons-
truits d*un style graTO on mOme i^fkrt, lea facades gdnte-
lement simples el sana goOt, compoatea souYcnt d'toormes
pierresit pelae ^uariea ( rusOeo ). A rint^rieur, on y trouve
le plua ordinairament une ou plusieura coura carrtea, entou-
r6ea d'arcades d*o& part on labyrintbe de corridors et d*es-
caliers conduisani au& apperteroents. Les creneaux qui aur-
montent un certain nombre de palais, leura portea revttues
de lames de tor, leura muraiiles d*un et dedeux mitres d*^is*
seur, et lea loora qui de loin en loin lea dominant, rappel-
lent lea sanglantealuttea dca partiaau moyenige , alorsqu*ila
servaieat de forteresses k leurs propri^talraa et k leiuraser-
viteurs. Le plus vaate et le plus beau de cea palais est
€elui du grand-due , conno sous le nom de palazzo Pitti^
«t quia ploa de 100 asMna da d^vetoppement en fo^ade. La
construction en fut commenctepar Lucas Pitti, qui s'y ruina ;
et ce n^est qu*en 1837 que les alles lat^rales en out 6te ter-
4niii6ia.JUliartie de derrj^f^f^, puf rajoBdu dix -septitoie si^cle.
forma un Mdenx eontraila aveo la piiiidpal eacpa da bifi«
ment Dana ses nenfcenta pftees ou ehambraa,le palaia Pllli
renferme dimmensea richessea artistiqQes. On y ramarqim
surtout la galerie de tableaux, propria^ deP^t, et oovetta
tons les jours an public. Dana sea dnq granda aalona el aea
nombreuaea sallea de moindiea dimeasioaa , se trouTeat
r^unia les cheb-dVmvre de la paintnre de P(6poque daa-
aique, par example la Madonna della Sedia et d'antres
toilea de Raphael, des tableaux du Tltioi, du Perugia,
d'Andrea del Sarto, de Guide Reni, de Salvator Rosa , etc.
La Madonna del Granduea par Raphael est la propri^
particnUtoe du grand-due. La Venus de Cam^va est anasi
exposte dana celte galerie. Le bean et vaste Jardin Bobdi,
avec ses bosquets d*arfaiea touioura verta, esttrte-ricbe en
statues, mais dies appartiennent d^iien trteiprande paitia
k la p^riodede decadence. Dans le Palazzo VeecMOt autie-
fois si^ de la Signoria^ et avjoord'hni des diffifirenta mi-
nistires, on remarque aurtout la aalle dea Cinq-Centa, Pane
dea phis vastes aldea plua Impoaantea qu*il y ait en Europe ,
aana parler de sa richease en muvrea d*art et de sa belle
oour 1^ colonnades. Une tour svelte, de 110 mitres d'dieva-
fion, porta le befTrol de la vilte. A pen de distance de eel
Mifice, qui a toutTair d'une forteresse, se trouve la cOibre
Loggia dei Lanzi ( salle des lansquenets ), constmite par
Orcagna, renfermant une foule de chefM'cButra de la scolp-
tnre, entre autres VBnUvement des SaHnes de Giamboiogna.
le Pers4e de CelUni, VAjax portant le corps de Patroele,
( groupe antique), etc, etc. Les UJlzH avoiaineni anaai le
Palazzo VeceMo. C*eat un bAtiment immense, oonstruit par
V^sari, qui renferme, dans deux alias paralldes et d*^le
longueur s'devant an-dessus d*un peristyle k eolonnes, la fai-
bliothique MagUabecchl, les tribonaux, les archives, et k
ritage supdrienr la galerie degli U/fizii^ qui oocope deox
corridors de plus de 100 mitres de longueur chacan et 71
sallea, avec l*une des plus riches collections d'oliiets d*arl
qu*il y ait au monde. Tableaux, gravurea, sculptures, branaes,
vases, midaillea, pierres prteieuses et mosaiques, toot y
est de la plus grande beauts. On y admire phM paiiiciili^
rement la tribune, salle octogone contenant entre anttea la
Yinus de M4dicis,'VApolino et trols autrea cbefi-d'cBUfTe
de la sculpture antique, six Raphael, diversea toilea du Tftiea
( par eiemple sea deux V6nua ), du Gorr6ge, de Rnbeaa, da
Michel-Ange, de Paul Vironise, d'Andrea del Sarto, etc Dana
la salle de Miob^, on volt, ind^pendanunent des statues de
ce groupe cdibre, un grand nombre de tableaox denialtres
de r^cole flamande. La collection contenant lea portraitade
plus de 400 peintrea, la plupart paints par eax-mames, eat
unique au monde : consultei GaUeriajiarentina iUustraia
(Florence, 1820) ; Galeriede Florence ( 13* 6dH., Floraaoe,
1834 ). Une troisiime galerie se trouve k I'Acadteie dea
Reaux-Arts, aur la place Saint-Marc ; elle est sniloul ricbe
en excellents tableaux de peintrea cdibres, cbroaologiqne-
ment daasis. Parmi lea autres paUia, H fant eacoce dier,
i cause de leur grandeur et de la pureli de leor ardutec-
tnre, les palais Stroai, Riccardi ( ai|jonrd*hui aiiga de di-
verses administrationa pubUques, et jadis residence dea M^-
dida ) ; le Bargello on palais du Podestat, servant tout k la
foia de palaia de justice et de priMn, dans la magnifique
cour duqud les plus nobles dtoyens de Florence fnreat
dicapitte par le bourreau; la Douane, jadis anssi palaia des
Midids ; le beau palaia Nendni Pandolfini, ooaatruit aar les
plana de Raphad; lea palais Coraini, Cappcmi, Goodi, Rn-
celUd, eto. Le palaia Ck>rsini, sur le Lun^Amo, ooalieat
une remarquable galarie de tableaux, et il eat peo de aialsoaa
particuliirea qui ne renferme anaai da rfebea prodadioBa
del'art
Dea ceat soixaafe-dix igBses ou cbapeUea qa'ea eoopto
k Florence, celle qui frappe le plua lea rsgaida, e'eal la gf-
gantesque cathMrale 5an^a-lfaHa-<fd-M>re, doat le vais-
seau et le chosur furent construKs vers la fin du trdxiteM
Slide par Amolfo di I*apo, sur rancienne ^ise de SanUi^
Ifepaf'pla. La double coupole qui la surmoale date <i ua
FLORENCE
SOI
•i«de et deni pins tard, et wtrceaTredeBranelleschi.
Ce monmiMBt a 166 metres de long et la ooapola en a 167
&4A€whtkm, lit docber ou campanile , tour carrte et itMt,
peat-^tre le pins bel Mfice de tout Florence » ornde d*nn
grand nombre de itatnes et de baa-reUeiiy et constmtte an
qnitonMme sitele par Giotto etGaddi, a 97 metres de hau-
teur. La cathMrale et son clocher sont enticement rev^s
de marbre de diSiirentes couleurs. Sur la facade seole cetto
matitee est remplacte par une assez mauyaise peintare, li
moitidelKiG^ En (ace de la cathMrale se trooTe I'antiqne
baptists de San-GioYanni, od Ton Toit les &menses portes
de bronze. osoTrede Gbiberti et d'Andrea Pisano. Les
^gjUses les plus considerables, aprte la catb^drale. sont :
Santa-Maria^NovelUip presque toot enti^re de style go-
tblqne . la senle grande ^ise dont la fa^e soit enti^
nient en marbra, ricbeen flresques extottes par les meUlenrs
maltres de Tandenne teole florentine; SantoSpiritUf Mi-
lloe grandiose et de bon goAt . dans le style des basQiques .
reconstniit par Sninelleschi li la suite d*un incendie ; Santo-
Croee , le Panthten de Florence, renfennant les tombeanx
du Dante, de Bficbel-Ange, de Galilte, de M achlaTcl , de Vi-
▼iani, d'Alfieri , et de tant d'aotres enfants de cette cite si
f^conde en grands hommes ; Santissima AnnunxkUa, d'une
epoqne post6iienre, trto-ricbe en domres et aotres ome-
ments de tous genres, et contenant on grand nombre de pro-
ductions de la sculptare ancienne et modeme; San^LcH
renzo, dans sa forme actuelle, oeuTre de Brunellescbi et du
style des basillques. Taste edifice, tres-ricbe en sculptures,
avec deux cbapdles , dont Tune oontient quelques beanx
torobeaux des andens liedids par Micbd-Aiige , et Fautre
cenx des grands-docs pour la decoration de laqoeDe on a
employe avec provision, mkts sans goOt, les marbres les plus
predeux; Or-San-MicktU , primitivement balle aux bies,
puis bourse de commerce, transformee en egllse par Orca-
gna, avec de magnifiques fenetres gothiques , douze statues
et gronpes, oeuTres de Donatdlo , de Verochio, ete., placees
k Texterieur dans des nichM , un cei^re tabemade par
Orcagna, ete. Entre les nombreux couTents d'hommes et de
femmes regis par les r^les les plus diverses, il fiiut so^
toot dter Santii-Maria^Novella^ Santa'Croce et 5an-
Marco, cause de leurs proportions grandloses et ansd des
cbefsHToeuTTB dassiques de Tart quails reuferment Inde-
pendamment des bdles fresques de Fiesole, San-Bfaroo
consenre le souTcnlr de Savoranole.
Le Museum d'histoire natnrdle occupe la premiere place
parmi les institutions sdentiliqnes de Florence. Indepen-
dammentdes collections looIogSques, od I'ornithologiesurtout
est representee d'une maniere briilante, on y trouve les plus
riches collections ceroplastiques relatiTes li I'anatomie et li
la xoologie, une foule de plantes reproduites en dre de
couleur et de grandeur nalurdles, un observatoire , nn
jardin botannique, etc Des cours publics et gratuits y ont
lien, de meme que dans d^antres oidroits de la Tille , sur
toates les branches des sciences natordles. De I'uniyersite,
fondee en 1438, il ne subslste plus an^ourd^hui qo'une fa-
colte de droit. Tous les mededns , aprto SToir pris leurs
degrte corome docteurs li Pise , sont tonus de suirn pen-
dant deux annees la dinique de I1i6pitd de SemtehMariO'
Jfuava, En foit d'ecoles, U faot surtout mentlonner les
scuole pie, les plus frequentees de toutes, dirigees par des
benedlcHns (scolopi ) et les scuole di muiuo inte(fnamento
(ecoles lancaateriennes); du resto, les ones et les autres
lalssent encore beaucoup kdedrer. Parmi les etablissemento
nrtistiques, nous citerons de preference le Conserratoire de
Musiqne et FAcademie des Beaux-Arto. Des dnq bibliothe-
ques , trois sont ouTertes tous les jours t la bibliotheque
Medids ou Laurentiana ( 120,000 Tolomes et 7,000 ma-
Buscrits), la Maglimbecchiana (100,000 vol. et 8,000 ma-
nnscrits), et la Honice/Ziana (40,000 Tolnmes); maison
oMienttres-Adlement Pacces des deux aotres, la Paiaiina
( propriete parUcuUere du grand due , sitoee dans le palals
Pitli) et la EkcUjirdianq. 1^ arclilYes diplomatiques f|f)s
Medids presenlent de predeox doconenls (7,000 tolnmes
manuscrits, in-folio) k ceux qui se Htrent i des inteBtigi-
tions historiqnes; et il en est de memo des areblYis deUe
R^fiirmagionU En ftit de sodetes savantes oa aitistiqaes,
nous dterons surtoat la ceiebre AeademkhdeUihCrutea ^
fondeeen 1682, et qui fottantorite poor la langneftoHeDiie,
VAeademki del GeorffoJUip qol rend de grandi aenrices k
ragricultnre; la Sodete pour Atoriser les pnigrto de I'art
dramatiqne; la Socleia ftromoMee deile JMU Arti^ qui
cbaque annee organise des expositions de petotnre et de
sculpture^ et la Socieia FUarmoniea. Les nenf thettres sont
tous ooTerts k repoqoe dn canaval; mais aux aotres epo-
qnesde I'annee lis ne le sont que paitldlement; leors repre-
sentoti(»s constitneot d*ailleors le plalsir fkyori de toutes
les dasses de la popnlation. Le theitre de la Pergola est
le plus important de cenx oa Ton Jooe Topera, et edni de
Coeomero le premier poor la comedie. Deox (FoHioama et
Arena GoidonH) sont en memo temps des tbeilres de Jour.
Florence est tres-rlche en institutions diaiitaUes. An
grand hOpitd de Santa-Maria''Nuova sont a^joints trois
autres hOpitaux , la maison des fous de San»Bon^fa%io ,
I'hospice des enfanto trouyes, ete. La bieniUsante institn-
tion de la Cof^atemiia della MUerieordia jonit A bon
droit d'un grand renom. 11 n*est peot-ecre pas d*endrolt an
monde 06 rhomme pauvre et sooflfrant tronte d*aiisd ik«
dies et d^anssi larges secours que dans la capitale de la
Toscane.
Florence fut, suivant tooto apparenee, fondee pen de temps
ayant rere chretienne, par dei colons yenns de Flesde. A
repoque de la domination lombarde et franke,gooyeniee par
des marquis et des dues, le pins ordlnairsment de Lucques,
sa prosperite datedu commencement dn onziemesiede,apre8
la mine de Vlesole, sa metropole et sa riyale. Doyenne d^li
I'une des plus puissantes yilles de la Toscane li Pepoqne des
Hobenstaufen, die ferma sonyent ses portea aux empereurs.
Dans les effroyables et interrainables lottes dont die fht le
the&tre,les guelfesremportteientleplus sooyent Florence
passait memo dors en Toscane comme la place d'armes des
gudfes , en antagonisme ayee Piseet Sienne, yilles toates de-
youees aux gibdins. Grioe li Paetiyite intdUgentoet an pa-
triotisme de ses balrftanto, la ricbesse et la pnissanee de cette
yJlle dierent toiyoors enangmentant, malgre las lottes tant
interieures qn'exterienres auxqaeOes die dtott en prole. Les
diirerentes dtes de la Toscane se soomirenl I'tane aprto I'an-
tre, tantot yolontairement, tantot par la fbroe des armes, li
la puissante republlqae des herds de PArao. Son etolle s'e-
leva de plus en ptas haut,. Ii mesore qae la pnissanee des
gibelinset la prosperite de Pise , sa rinde, dedlnerent aprte
lamortdeConradin. Mais, comme les autres repnhliques
itdiennes , Florence, epaisee par ses inoessantes Inttes d-
yiles, finit aussi par tomber sons I'aatorite dHouie seale lii-
mille. Les Medicis etdent one fhmille de mardiands en-
richls. Coeimo (Gosme) Panden et Zorenao il Magn^/Uo
la gonvemerent encore sans titre, par Pascendant de leurs
richesses et deleor habOete, et en eonaeryant les fbrmes ex-
terieores du gonyemement repubiieain. Sous leur admfaiis-
tration, llndustrie et le eommeroe de la yllle piiiinient li
Papogee de lenr prosperite. Mab au eoimneneenMBt dn
sdzieroe dtele, les Florsntfais, fklignes des caprices tyranni-
ques d'Ippolyto et d*Alessandro Medid ( ii Moro), descen-
dants de ces deux grands dtoyens, les ayant ezpolsea dr
leurs murs, le dernier fht refaitegre dans la yflle A la sdtc
d'un long dege par Pemperear Charlea-Qnfait etpar le
pape Clement VII ( GhUio ModM ), et prodame doe de
Florence (ISSl ). Son socoessenr, CkMOie I*', ^oota Sienne
an territoire de Florence, et prit le titre de pramf -tf ne de
Toscane ( 1569 ). Depnis eetto epoqoe la eapilalo partagea
toujoors les destinees dn grand^duche ( nofes Toscaub).
La population actoelle de Ftorenee est one race d*hommes
gais, polls, amis de la pdx et du plaidr, ayant le goOt des
arts, d'ailleursmoderes, aimaUes et bienydllants, mais
ipanqnant de oonstance d d'Anergie , etrangsrs A Pesprit ds
•502
a|itotatioD et 00 roeerint 00*0116 ioBtrocUoo d'ordioaire
fort soperftdeUe, CM oo tfiot pts k leors dbpoftitions na-
tprellfiSy aatt A Y^Ui deplorable ou riostructio^ prioiaire
so trooTO eocoredans le pays. La domioatioo ^ervaote des
M^dieii a .4epuii kmgtempfl foil disparaltre toufe trace de
Pindoniptable ei^t dMod^peodaoce qiid ^tait jadls le propro
det habttanliu L-iodostrio do i^ liUe^ jadia si floiiasaote, a
siogali^^meat dfetiu« te j.fabriqqe aiooard'hui bien moins
de cbapeaox do paitte ot do bas de sole qu*aatrefoi8. Les
traTaox qu*oo y ox^ote en marbre^ en aibitre, en moaai-
que de Flomco ( il eo existe one manufacture en grand,
ootreloDoo ao moyen d'un ricbe foods de cr^tioo, etc. ),
sont tooionn remarqaablos. Lea Grangers qui afQuent, sur-
toot ao printempa et en automoe sont aussi une grande
ressooroo poor la Floreotins ; 00 en a compto autrefois jua-
qa*k dix mflle it la foia; maia le nombre en a depuis singu-
litament dimino^ Us Jooent d'aiUeors uo rOle fort impor-
tant dana la Tie aocialo des Florentjosj^ sortout dans celle
des dasaoa aapMeoroSt et lui ont eoromuniqu^ une aisance
et one Ubert6 tootea particoU^rea. U ttit peu de villes aussi
qui poiaaent ao Taoter d'avoir to nattre dans lours murs au-
tant dlioiinBOi illostros. Nooa nous contenterons de citer le
Daoto, BoccaLCOi Michel-Ange, Macb iaToKAm^ric
Veapnco, BenYenuto GoUioi,. Giotto, Andrea del
Sarto, Ghiborti, BrunoNeachi, etc. Consoltez les
cbrooiques do GioTonni Villani et de ses continoateurs, de
m6me que cellos de Dino Compagni ; les Storie Fiorentine
de Barohi ot do Macbiayel; DelMoie, Florence et se4
vidstUudes-i^m^ IM).; VOsservatorefiorentinosugli
edijhi 4eUasua pcUria (Florences ISli), et le yuova
eaida 4i F<reiiae(enitalieiietea francais; Florence, ia&39.
FLORENCE (Goocile do). Alarms des r^formes ddjli
op^r^ per les P^rea du ooncile de BAlo, Eugdne IV,
aprto one premiko tentatiTO faite pour ledissoudre, l*annte
m^me de sa eoBvocatioB (17 d^cembre), s'^tait ?o forc^
par rempereur Sigismond d*eo reconnoitre Tautorit^, le 15
d^eembre 1433, date do sa bulla. Le pojotife eo pronon^
enfitt la dissolntion ddflnitiTO le I*' octobre 1437, et transf(ira
I'assemblte d*abord li Ferrare, poia li Florence. Le pr^texte de
oetto tranalotion ^talt lo d^slr de oiettro fin au schisme qui ,
dte lo dixttoM siMe, OTaits^par^ rorient de I'Occident,
sor des viioles importanta do foi ot do discipline, tela que
•0 conoooio des deux premieres porsonoes de la Trinity di-
vine k la ertetioo do la troisitoie et lo c^libot des prOlres.
Leaomporears greca, d^pooUMs et menace jusque dans lour
eapitalo par lea aimos des Toics, imploraient lo secours de
roocidflnt, et Ontrent ae Tasairer en so soumottant k Vir
l^iso romaino. Le pope, do son cOt6, crqt Eloigner, par ce
trioropbe aar I'Orient^ les r^fonnos qo'il redoutait L*union
ofTerto par Pompereur Joan III Pal^ologuo, fot ooncloe k
Florence , aooa lea aoaploea d*Eug^ IV ; Tacte en f ut sign^
par rempoionr et par lo patriarcbe do Constantinople le s
joillet f 439. U BibUotlrtque-lmp^rialo en consenre I'original.
Mais cello transaclioo, effoetote an ooncile de Florence, no
fliR Hd ni ao aebiaaM d'Orient ni ao acbisnie d'Occident :
les Grees la rqoMrent avec opinlAtret^; et aprte la conqoOte
de lonr capltale, lo sultan Mabomet II so gorda bien de
reconnalire poor sea sojeta dir^tiena la aupr^matie romaioe.
Col babile pottttqiie a'ompresaa do rendre aux Grecs leur
patriarobo. Qoantao acbismo d*Occideot, le condle de Flo-
reaoe ftit le aigaal d^mo divison nooYeOe. Les pr^ats qui no
YoolaioBt paa plier aoos le Jong de Home demeur^rent k
Bile; Da dftpoiteeotlo pape^ ot lui oppos^rent un rJTal dans
la porsonnodo Pancipi doc doSaToie, Am^to Vin, qui
prit le DOflft do F^lix V. Maia la scission op^rte par Eu-
gtee IV m'm porta pas moioa ses fruits. Son rival ayant ab-
dkpiA, lo oQMllo do B41o alia a*^teindre li Lausanne en 1449,
el toate rtfMTBM dol*iglise par elle->inteo Ait pour toiyoors
ijoiinite. AuBgaT oe VrraT.
FLOilBlliTINE (toole). F^oaticoun DoPEiimiRE,
tomeVlU, p.atl.
PLOREZ-EmiADA (Dob Altaoo), teonomislo ea-
FLORBNCE — FLORIAN
pagnol, n^, en 1769, k Polo de Somiodo,aii Asbirle, HtmdSM,
le drott li OTiedo eti Yalladolid. Monund ep iOOft procBreur
gto^ralde laproYincod^Asturie, U n^hteita pas i so dfcbier
lo premier , en Espagno, ccmtre les entreprisos de Napolfoo :
de cette ^poque aussi datent ses debuts comme ^crlTain pc^
tique. Plus t^rd, dans sa Reprisentacion d Fernando Vlt
en el ano de 18ia hadendole ver todos suasesicwioi, oa-
Yrage qui fut tradui t dans la plupart des langoes de PEdrope^
il s'exprima a T^rd de la ruction opir^ par Ferdi-
nand VII dte qu^U out M r^tabli dans la jouissance dhs
ses droits, oYec autant de franchise. etde courage qull aToit
ddnono6 les entreprises de Napoleon. A la suite de la rdro-
Intion de 1820 , il r^gea Bl TYibuno del Pueblo , feuille
d'opposition paraissant k Cadix. Aprte la restaoration op^
rte en 1823 par Tarm^ fran^aise, il ,dnt chertber im
refuge k r^ranger, ot employa le temps que dura sob ex9
en Franco k composer sor P^oonomie poUtiqoo un Irrre in-
titule : Curso de Bconomia politica, qui a rendu k boo
droit son nom europdea, et qui lui assure une place Ixmo-
rahle autant que durable dans la science. Un abr^ de aoo
ouTrage a paru sous le titre de Elementoi de Bconomia
po^t^ica (Madrid, 1841,}.
FLORIAN (Jean-Pibrrr CLARIS de), naqultao cha-
teau de Florian, dans les C^yeones, le 6 mars 1755. (Test
dans ce pays pittoresque qu'il passa ses premieres annte,
chex on aieul qu'il eut bient6t la douleur de perdre. Lo
fr^reatn^ de son p^re, ayant ^us^ due nitee do Voltaire,
allait.sou vent faire sa coor k llUustro habitant de Forney; il sol-
licita la faveur de lui presenter son Jeon6 parent, qui so
troBTait en pension k Saint-Hippolytel Voltaire fut enchants
de ia gaiety spirituelle de Florian , qui out U gl<Hre de plaira
k Hiomme le plus difficile de son siMe. En I76ft, ig6
de quinze ans , il fut re^ parmi les pages do due do Pen«
thi6vre. Au chAteau d'Anet , Florian plut par les grices d'lm
esprit ^dgaot et railleur. LlUustre prioce s^attaclia beaacoop
k sonjeune page, qui le quitta cependant pourentrer dans
le corps royal de Pairtlllerie, dont il existait k cette dpoqae
une ^le k Bapaume. Nomm^ par rinfloenoe de son pro-
tecteur , lieutenant dans le r^ment des dragons de Pentbi^
Tre, il fut bientdt promo au grade de capitaine. Aprte aroir
^quelqne temps en garnison k Maub<^e, d*o(i 9 Tonait
soorent k Paria , il obtint enfin un^ rdforme , ao nK>yen de
laquelle son service comptait toojoors sans qull fdt oblige
de retourner an corps. DeTCou dors gentihomoie ordioairB
do prioce , il so liTra tout entier k son godt poor lea belles
lettres. Vers6 dans la littdraturo castillane , admirateor de
Cervantes, ayant, d'ailleors, par sa m^, du saoff espagpol
dans les veines, 11 voulut tenter de peindre Tamoor cheva-
leresqne d'un autre Age. Dou4 d*on esprit fin , sendble «i
rhythme d*une prose ^^gante et facile, coloriste bsstt
brillant, il lui aurs^t fallu pour' faire revlTre lea h^ros de
la reoaissaAce, soil en France, sbit au-d^ des PyrWes,
une ftme plus^ergique, plus forte, plus virile.
Le roman de Galat6e , qu'il publia en 1 783 , eot cependaut
une grande vogue , que le succte d'Sstelle no fit point 00-
blier. On a reprochd k cos prodoctions de n'avoir rieo de
champ6tre et de pastoral : c'^tait du Fontenelle, a^ec
moins de recherche et pas plus de V4^rit6. Tliiard en a fait
une trte-fine critique, par ce mot si coonu : H manque un
loup dans les bergeries de M» de Florian* ffunuz PenmpUius
lalble Inspiration doTdldmaqoe, pamten 1789. L'auteur,
prenant poor base historiqoe de son fabuleux r6cit le pod-
tiqne travail de Tite-Live, ne sot pas employer, eoauneil
aurait po le faire, les mat^riaux laiss^ par lldsforiai ro-
main. !fvma paratt froid, manl^^, faux, autant que
Tite-Live est narrateur dner^qiie et colore. Les NomelUs,
Sorites avec un oertam senUment, qui n^est pas toojOBrs de
boo aloi , plaisent davantage ; Pahsenoe de oertalnos qoolH^
so bit bcAucoup mofais sentir dans des rteits do oooite ba-
leine que dana des prodoctions plos toidnoa. Le tb^Alre
de Florian, Imitd des sctoes oomiques de lltriie, ads
I'attralt et un m^te veritable. « On a dH de Ivi, d'aprte I j
\
FLORIAN — FLORIDE
508
BMtf^f quit afiit cM one nooveile fiuniUa d*arleqi]fait.
Hon I r««tfliir de oette Huuille est Hariyaax. Mait Florian
a doii|i6 plus da cbanne k aaa Arlequint qu'aacnn de oeux
qui I'avaient prteW ; il leaa MM d'ona bonhomie nalTe
qui a*esl alfMe par aoeon melange , et tout l*eRpritqoi la
relate B'eslaatfe chose qo^iin compM^ iort heureux de boo
cceur, de boa aeos et de bonne hnmeiir Florian , dont
le talent eat eurtoot marquApar le bon gottt , en se modelant
aor Marivaox et Gessner , s'ert appropri^ Tesprit de l*an ,
naia aana abas , la nalvetifr de raatve , mais sans fedeur. II
a ftit do son Arlequin le eontraire de oe qu'a fait Beau-
marebais de sod Flgan : oelai-ci est brUfamt dans son im-
morality; Taotre est eharmant dans sa bontd. » Florian
jouaitqnelqaefois sesrMeschei BL D^A rgenlai : iise faisalt
applaudir par un jeu li la fois comiqiie etde bon ton.
Chargi6 de denx couroones acadteiques, il prit, en 1788,
rangparmi lesquarante. En 1791 , 11 poblia Gonsalve de
Conhue, ^udeespagnole, trop semblable an poeme de
Numa PompUius. II revdUt d*on tax habit les ribands et
ics chevaliers d'lsabelle ; il leor doona. des peiratea quHls ne
pouvaient avoir » et ue cberalerie fran^aise, qui ne naquit
que plostars sidles aprte eux. Le atyle de Gonsalve,
comme eehii de NuaUt^-^ a de to donoeor et de T^daC. Le
Prieishitioriquetur le$ Mauree, qui sort dlntrodnction
an roman sepagBol* possMe un mMle rtel eomme eom-
position dliistolre et de litttetnre ; II sert, en oali«, k
proavertoeonafiieneeaYeelaqnelletnivaiUait Florian. En 1793
parerent MeTablet^ to meiUeore deses productions , Writes
avec one plume spiritacUei omto d*on poteio fadto. Qud-
qnes-nnes d'entre elles aont dignes de fignrer li M6 des
cravres de La Fontaine. Florian (hit mtane ressortir la mo-
raiiU dn Hdi atee phis de bonheor que lefabher. L'aateor
de to fabte de la Sareelle et le Lo^n est to second de nos
faboltotes.
Banni en 17M par to dtoret qui d^lsndalt anx nobles de
derMder liFaris,ii alto ^dtobUr i Soeaux , oA il cherehalt
\ obbUer dans to alienee et T^tnde Torage qui agitait
noire patrie , locsqu'on Tint Parr^ter poor le feter dans la
prison de to Bourbe (Pwi-JAbre). Renido li to liberty le
9 thennidor , H sortit de sa prison avec to manuscrit de
GtriUmcme TM^ to plna manvato de ses potaes. De retour
Il Sceauxy il iot 4 sesamto ^liMer ei Nephtali, oavrage
auqod il attaohait to pins hante imporUnce. Toqjonrs malade
depoto an captivity a moorut to Useplembre 1794 siln'^talt
Ig6 qnedetrente^huitana.
Aprte sa mort, pamt sa tndnelion de Don QuiehoUef
QBown tndnfte ou Imitte aree «d faux sentiment du ehel-
d*€BaTn. Elto.entove an ehevallmr de la trUte figure toute
sa pbysioBomie , k Saaebo cette originality piquante et
hardto, charroo prinoipat' de cette crtetion de verve tX de
gteie , an styte, enihi, do romancier sa veritable couleor.
Elto no saoTsdt doaner to molndre idde de radmirable Uvre
de Cervantes.
Florian avalt pris do doc de Penthi^vre des habitudes de
charity qui reodent sa m^moire respectable; dans sa vie
privife , il aimait li fronder les trevers , et to sarcasme dans
sa boQche ^taH soovent one aime redoutable*
F.-F. TnsOT, de PAead^orfo Pras^iM.
FLORID AHBLANGA( Don Joai MONINO, comte db),
premiermlnislresoas toroid^pagneCharlesIlI etlMmme
de granda talents, naquit en 1728, 4 Murde, od son p^re 6tait
nolaire, ft aes dtodes k Satomanque, et se distingua MentAt
tenement, quVm hri oonfia les fmportontes fonctlons d^am-
irttBidnwr prta du papeOltoientXIV, poste difficile, o5 il fit
ptenve d*ane remttquaUe habilet6, notamment lors de la
anppnsaioii de l<oidre dea jdsnitet et de I'^ection de
Pto VI. Ohartoama'^iitTO fofcd de t^voyer sonministre
des aftotrea^tnmgferetf, GriMldt , chbtoit pour to remplacer,
etd'apr^ lea consdb m6me de oelui-d, Monino, qui Ibt en-
snltecidd eomle de Flohda-Blanea et dont llnfluence derint
aana bomea torsqn'li ses attributions on eot ajout^ le d6-
partemeDl dtes aifidres de grice et de htttlcc, la direction
gMrato dea poates, et oelto dea ponts et chanssdes et des
magasina pobHes. II eida en Espagne qnelqoea bomea routes,
y dtablit des services de dlligenoes, dirigea son attention to
phis sptetole aor tos diverses branebea de to police gte^rate,
notamment dans to capitalev qn^ embeMt eonsidtabtoment,
etsemotttra entoutasoeeastonstopreteoteoriAdet^claird
deaarts et des sefenees. En 1786 fl s'eflfoHia de i^ttablhr to
bonne intelligence entre tos ooufs d'Bspagne et de Portugal
an moyen d^in double mariags ; mato 11 felioua dans son
pra|et d'assnrer to suooession en Portng*! k un prince es-
psgnol. Les expMltions mllltairas quit dAtennina eon sou-
vento k entreprendre, i'attaque d'Alger en 1777 et to si^
de Gibraltar en 1783, eurent una issue malbeurMse. Pen
de temps avant to mort de Gtwries III, en oetobre 1788 ,
Ftorida-fitanea domiasa d^misston, elTemit en mteie temps
an roi un m^mohe }ustlflcatif*de mn administvatioa. Le roi
approuva oomptoteraentsa condnito commo ministre, et ro-
hisa sadteission. Mato aoos tor^e de Oharles lY les
ennenria de Ftorida-Blanca, Godoy , due d'Afeudto , entre
antres , rtessinent k le renverser en 1792. II Itat alon con-
duit prisonnier k todtadelto de Pampdune, puto rendu
bientM k la liberty et exitodans ses btonsw En 1806 i parut
dans Tassembtoe des oortito, ei mDurut to 20 novembre de
la mdDM ann^. - ^
FLORIDE ( en espagnol Florida , orthographe qui a
€ti conserve par les AmMcauis), celui des Etats*Unis de
I*Am^rique du Nordqui est sltn^ to dIus ausud, se' compose
dans sa partie orientato de to grande presqulto dn m8me
nom, s*^endattt avee une targeur variant entre 14 et 20 myria-
m^trea entre Toc^n Aflantlque et to golfe du Mexique, an
sud josqn^au cap SaUe, ou jusqu'an d^oit de la Florida,
dont to torgeor est d'environ 80 myriamMres; et dans sa
partie ocddentole, qui est aussi to molndre, de PSftendue de
cOtes qui forme, sur une prolbndeur de' 7 4 14 myrfam4trea,
Textrteiitd m^ridtonato de ce golfe. Ind^pendaoMnent de
to mer, ses fronti4res sent an nord les £tote de Georgto et
d*Alabama, et 4 Pouest celol d*Alabama senl. La soperflde
totaleestde l;9eo myriamMres carrte. Le sol estg^n^to-
ment ptot, et dans ses pototo les phis Asvte attetot 4 pdne
100 mMres d'altitnde au-dessus dn niveau do to mer. Sur
les deux cOtes on troove dea lagones do sabto; Sur celto de
de Test les ports ne sent go4re aceessibtos ponrto plupart
qu'aox navires d'nn falMe tonnage. La c6te oeddentate, an
eontraire, est ^chancrte par un grand nombre de bales p6-
n^traut fort avant dans llnt^rieur des terres, tsltes que les
bales de Gnillvan, de Chartotte, de Tampa eft de Yacasan,
et to bale d'Appalachto sur la cdte septentrionato dn golfe
du Mexique. Les conrs d'eau sent plus conddteUes que ne
le ferait supposer le pen d'^l^vation du sol. Les una ont
ced de particullef quMIs disparaissent tout 4 coup sous terre,
tandis que d'autres en sortent subitement avee on puissant
vohime. Les fleuves prindpanx sont le Saint-Marys^ vers les
fronttores de Georgto, et le Satot-iohn, qui pendant 45 myria-
m^res conto dans to directton dn sud an nord et dans un
lit prenaut soovent les dimensions d*un lac, puto, apr4s avoir
form^ le lac Saint-George, va se jeter dans Footen Atlan-
tique. Sur le cMA occidenlal, le Carlos, to Yampai to Swa-
sea, I'Appalachie, I'Appdachicota ; to Sahit-Joseph , le
Saint-Andrew, toCboctawhatcfato, to Pensacola ^ to Perdido
forment de faons ports. Le dernier de oes fleuves sert de
demarcation 4 i^Ut de la Florida et 4 celu! d' Alabama; et
TAppalachicola s^re la Florida orientale de to Floride oo-
cidentole. Aparthr du eapde la Floride, s*«tend au sud-
ouest, puto 4 rouest Jusqu'auxTortttgas, 4 travers le ddtrdt
de la Floride, large de 30 myrtomares, la longue suite des
rieifi de la Floride on KetfS, qui reodent d'autant plus
dangereuse to grande route commerdale entre to cdte de la
Floride, l^ lies Bahama et Cuba, qu'lto sont expose ^ de fr^
qoentes temp^tes et Ibrmeot lesp^rilieux contre-courants du
goHe de to Floride. Congest quedepdto 18S1 qu*on a exacte^
ment rdev^cescOtes pour dresser demdlleures cartes mari-
h€s, et qo'on acommeucd 4 y augmenter le nombre deftirtiares*
£04
FLOEIOE — FLORIN
Le pofait le irtot important panni eet cAtes, sons le rap-
port eommeraal oomme ions le rapport mllitaire, est Weit-
icy, doot U TiUe et port do mtaie nom ( le teal qii*oo
reneontre entre Pensicola et la bale de Cheiapeak, et odi
penveot entrer ob tout temps det naTlrea tirant 12 pieds
d*ean ) a ^ trte-fortifi^ par runion , de mteie que Tor*
tugaa, et coostitoe la prindpale ftatkui dee intr^pides pi-
lotet lamaneora de la Florida, Florida-Wreckers. Le sol
de la Floride est d'ime nature tonte particoUto. On en
reconnatt qoatra claases difli&rentes. Les ffigk-ffammaeks
sont converts de cbtees , de magnolias et de laoriers, et pr^
scntent beaooonp d*aYantages poor la creation d*^Ublisse-
ments non? eaux ; les bas on Low-HammoekSf au oontraire,
iont evpos^aux inondations ; mais quand on les dess^che. Us
ae prMent li la mise en culture. Les eavanes on prairies qui
bordent les ooors d'ean, snrtout les savannes mar^cageoses ,
peoTent ^tre transform^ an moyen do dess^cbement en
contrte d'nne fertilit6 extreme. Dans les immenses jPine-
Barrens , oo terres k pin, Tiennent s^^tabUr les petits plan-
tenrs qui n*ont pas les forces de quelques esclsTes k leur
disposition. EnUn, on y rencontre de Tastes stoampt, on ma-
rais, et la partie m^ridionale de la presqu*lle notamroent est
presqoe tout entitoe oooTerte d'eau. Ce qu'on appelle les
JSverglades s*7 ^tendent depute la rive dn trte-grand lac
d*OUebocbie Jnsqu'li environ 15 myriamares an sud, avec
one largBur variant entre 4 et 72 myriam^tres, comme un
fmMM««<t dtert d'ean renfermantdes milUers de petites lies
entiteement plates, dont la plus grande partie, reprtentant
une superfide de plus de 300 royriamMres carrte , sont cons-
tammentcoovertes de 1 & 6 pieds d*«au, matedont one partie
aussl restent k sec pendant plusieurs mote de Tanote, et
qn'on pourrait k pen de frate transformer en fertiles p&tu-
rages et terres li bl^. Le climat et la flora de ce pays ont
iw caract&re essentiellement tropical. De magnifiques forftts,
}usqu*li present fort peu ei^loitta, foumiasent d'excellents
bois de construction poor la marine, notamment des cliques
et des pins ; et dn pdUna-ChrUti on extrait de I'boile. Le
colon et le Sucre oonstituent les prindpaux articles d*6chauge.
La culture dn rix et surtout du mals y prend de plus en plus
d*extension. L'ananu et le cacao y r^nssissent admirable-
ment; etil en est de mAmede tons les autres produits par-
ticullers aux nigions anstnles, cassava, indigo, guaves,
bananas, tamarin, eti^ qni d^jit donnent lieu k un grand
coromeroe d*exportation. Le cbanvre-faucille y crolt spon-
tandmentan sud et d'auasi bonne quality que dans le Yuca-
tan. Depuis quelques annto on y cnitive d^excellents ta-
bacs, qui trouvent placement surtout k Brame. La iaune
■*est paa inoins ricbe que la flore. On y rencontre beau-
ooup degibier; et les oun et les couguara sont les animaux
ffinicea les phis dangerenx. Dans tontes les eaux on ren-
contre Talligator. Les richesses min^ales du sol sont en-
core fort pen connues. Les Aey« fonmissent du sei marin
en abundance. La Floride, qui II y a quelques dizaines d'an-
nte n*4tait gu^ qu^un dtert, so pcuple de Jour en jour
davantage. Sur les 37,031,S20 acrea de terre que contient
oet £tat , 11 y en avalt d^k $42,422 de mis en culture en 1851.
La p<^lation, qui en 1830 n'dtait que de 34,740 habitants,
dtait parvenue en 1840 an chiffkv de 54,477. Le recense-
ment de 1850 a constats un chiffre de 87,400 habitants.
Oette population aa compose, pour la plus grande partie
d^Anglo-iUndricains venus s*y ^btlr, de quelques Anglais
et AUemands, d^un petit nombre d*EspagnoU rest^s dans
le pays, et bSca motas nombnox dans la Floride orientaie
que dans la Floride ocddentale, de quelques Indiens de la
Floride, prindpalement de $iminolu (nom qui est s>no-
nyme de rtftigUi ), et d*une tribn de Creeks. L'agricul-
ture constitue sa prindpale ressource. L'Industrie est encore
an berceau, et presque exdusivement limitfe au colon. Le
commerce est en vole d'accroissement remarquable ; en 1849
rexportation s'^valt ddji k 2,518,027 dollars, et Pimpor-
tatkm & 03,211.
Li Floride, dfeouverte par nn des compagnons de Co-
lomb. Ponce de Lfon, en 1512, lO dfanaMhedAi Bamean,
( Pasqua Florida ), d^oft le nom donn^ k oette tarre, el
conquise en 1539 parHemandei Soto, eut poor preasien
colons des Espagnote, qui fondtont en 1564 Safait-Anguslia
et Pensacola en 1539. Les essate de colonisation lenttepar
les Franfate de la Loublane dcbooirent Aux lermes dels
paix condne k Fontalneblean en 1762, rEspagne c6da la
Fk>ride, qui ne Inl avalt Jamate repportA grand choae APab-
gielerre, qui donna le nom de Floride ooddentale k la
partie de territoire aitute li Pouest de PAppalachioola; msis
la paix de Versailles, en 1783, remit PEspagno en posses-
aion des dens Florides. Quand, en 1803, Napoldon eut vcnda
li rUnlon amAricainela Louisiana, c6dte k la France en laot,
des contestatkma suigirent immMiatement poor la ddinils-
tion des firontltees. Le prMdent JIadison ocdoona, en laie,
PoccopattondelaFlorlde ocddentale Josqu*auPerdido. htn
ttvrier 1819, Ferdinand VII vendit les deux Florides, mojea-
nant & millions dedollare, li POnion. Gdle-d prit pooMssioQ,
le 25 Juillet 1821, de ce pays, qui fut ocganiad comme ter-
ritoire de l^nion le 31 mars 1822, et ftit reoonnu en 1845
comme £tat inddpendant Sa constitution datnde leas. Le
gouvemeur, qui toucbe nn traitement de 2,500 dollars, e4
&VL pour deux ana; lea 19 steatenrs pour quatre ans, et les
40 reprteentanta pour denx ans. La Florida n'envoie ea-
core au congrte qn'un seul reprtentant En 1846 In re-
venue publics deP£tat s'dlcvaient li 60,587 doDan; les d«-
penses, qui s'^levaient encore en 1846 li 50,250 ddbn,
^talent rhinites en 1849 A 45,000 dollars. U Floride a'a
pasde dettes. Les ^isea des catboliques y aonten bienphn
grand nombre que les temples protestanta. Dans ces der^
niere temps, des solus toot particuUers sont donn^ irins-
traction poblique. En 1849 on comptait en Floride 20 act-
dtoies on coll^ et 60 ^coles gretuites. TallakoMie, sob
dief-Ueu, ville fondte en 1822, dtude au nord da te bale
d'Appalachicola, est rdite par un chenun de fer de 4 myria-
m^tres de d^veloppement 4 Port-L^on, et ne comple qae
3,000 habitants. Lesautrea villas de I'Kat aont Ap]^ilaeki'
cola, avec un Important maroh^ aux cotons , un arteoal
et 4,000 habitants ; Pensacola , le prindpal port miHtaire
que posa^e l^nion dans le gdfe do MexJqne, et oh exis-
tent d*importants cbantiere de constraction; Saint-AU'
gtutin, sur la c6te orientaie, dont la limdntion remontai
1565, aoraomm^ la Nice de FAmMque du Adrd, i ctose
de la douceur de aon dimat et de sea jardina d'oraagers,
avec 3,000 habitanta et un port vaste, mala pen profood;
enfin Jaksonville, aur le Saint- John.
FLORIDE ( Cap de la ), cap foimant rextrtauttf sod-
est de la pteinsole amMcaine de la Florida, aur le golle
du Mexiqne, vte-5-vis de Pile de Cuba, par 25* de latitude
septentrionale, et 83* de longitude ocddoitale.
FLORIDE ( Detroit de la ). Voget Babaha.
FLORIFERE, qui porta des fleurs. Gette 4>itMla s'ap-
plique surtout aux bourgeons k fleure on boutons.
FLORIN* Ce qu*on entend vulgauf«mcnt par ce mot est
une ancienne monnale d*argent, r6eX\e et de compte, daat
les espices, autrefois tr4s-r6pandaes, drculent encore au-
Jonrd'hui dana plusieure l^tata de PEurope, dans le Haao-
vre et plusieure autres partiea des tiXats germaaiques, dars
la Suisse et dans la Hollande. Le florin est dgatomeat coaao
dans qudques-unes de ces contrfes sous les noms de pddeM
et de guilder, Cependant, 11 a extetA des florins d'or,
mate en fort petit nombre, notamment en Allemagae, od
Us ne forment plus maintenant qn*nne monnaie de oomple
porementimaghiaire. Le florin on guilder dV deBaaovreest
le seul qui subsisle encore. U ^qoivant A 8 fr. 54 oeaL de
France. Le guilder ou ancien florin de Hollands passe poor
2 fr. 10 c Sur la face dea andens gnilden est nae tame
appuyte d'une main aur un livre plac6 sur nn aatel, et te-
nant de Pautre one lance surmontte du bonnet date ^''^
aveccdtel^ende : ffanc luemur, hoc niflmifr (mnu tede-
fendons et nous d^pendons d'eUe); au revere, lei v^'^
des Provinces-Unies, le miilesime, avec I. G. (ua guiltier }«
FLORIN — FLOTARD
505
Vvodm oom seretrouTe otcore a»]oiird'hai dans l6>lo-
rino d^Toaeane, moniude tkappte en oe pays depuU 1826
el ndaat 1 lire 1/8, et dan3 le Jtorin anglais, monnaie
d'aifoit de la Yaleur de l shillings, frappte d^uis 1849
eo An^eterre.
FLORIN IFOR, en latin /or«itia, en Itaiien >lorino,
aneienne monnaie d'or fin de la grandeur d'un ducat actuel,
frnppte la premise fbis au treiiitee sitele li Frorenoe, et
<|ui 6lail du poids de trois draehmes. On la reconnalt k
Peffigie de saint Jean-BapHste, patron de Florence qu'elle
porte d'un oM^, et an ik qn'on y Toit de Tautre. 2jts uns
Teulent qneoe nom proTiennede la Yille m^me de Florence,
o6 ces pitees farent frapp6es poor la premite fois; les
aotres, de la fleor de lis qu'eiles portent sor le reTers, Jhr
on JUnino di gigUb.
[Le florin d*orent grand oours non^seulement dans les
pays cMMb de IXorope, mais en Aftique, en Asie, od les
Itatieas, maltres des mers, faisaient jadis un grand com-
meroe. GonsidM eonune une monnaie mod^e, 11 fut irnit^
par on grand nombro de princes : Albert, due d'Autriche,
Jean, roi de BohAme, le pape Jean XXII, Amti^ VI, comte
de SaTOie, le marquis de Montferrat, la reine Jeanne de
Maples etqoelqoes prtiats en firentfrapperavec leurnom,
mids k l^dflgie du saint prteurseur et avec la marque de la
fleor de Us. Le florin d*or dont Le Blanc nous a donn^ la
fignre, et qu*il attriboe mal li propos k Louis VI ou
Loots VII, est une monnaie de saint Louis, ou plutOt de
Louis leHotin.
Les r^trfiqnes de G^nes et de Venise, qui Toyaient avee
jalousie to grand crddit que le florin d'or ayait acquis^ la
oour des soudans, frappirent de leur c6t6 des florins d'one
Taleor nn peu plus forte que les florins de Florence. Oo les
appela^loriiu dueaU, Sur Ja fin du quatondtoie sitele, fl y
avait plusieurs esptees de florins, dont la valeur ? arialt
de 13 fr. 68 c. Ii 10 fr. 93 c. Les voici i
Floiin ducat de Venise; florin ducat de Gtoes, ou geno-
vitio d'or; florin ducat de camera ( de la chambre aposto-
liqne); florin de Florence; florin d'AHemagne rieux ; flo-
rin de boa poids ( boniponderis ); florin Robert; florin
de la reine; florin de petit poids (parvi ponderis ) : ce
dernier pr^valut II serrait de type pour mesurer la yaleur
des aulres monnaies, et on pent dire que le sequin actud
de Venise et de Florenee en est la continuation.
C*' Louis ClBBMUO, de I'Acad^aiie des Sciencct de Tario.
FLORIS (FEAMpois), peintre braban^on, sumomm^
par ses contemporains le Raphael Jlamand, et dont le
nom T^ritable ^taitcfe VriendL N^ k Anvers, en 1520, et
destine d*abord k la profession de sculpteur, ce ne fut que
loraquli eut attaint TAge de vingt ans qu'ii entra dans Pa-
teller de peinture de Lambert Lombard, et plus tard 11 fit
un Toyage en Italie, oili ii prit pour mod^es les ouvrages
de Micbel-Ange el les antiques. Reyenu dans sa yille natale,
ii y fonda une ^le, qui ne compta pas moins de cent vingt
^yes, et qui contribua pulssamment k rendre pendant
longtempe sa mani^ dominante. II se yantait d*6tre le
ftlos intr^pide bnyeur du Brabant, et proposait k ce sujet
les d^fis les plus eitrayagants. Son intemp^nce ne Tem-
p^bait pas cependant d'etre uu rude trayailleur : aussi tou-
left les grandes galeries posK^ent-elies quelqu'une de ses
4:uvres; sa meilleure toile, La Chute des mauvaU anges,
«>rne le muste d'Anvers. llmourut k Anyers, en 1570. Son
iiiattre, Lambert Lombard, li^itait d&ik entre Pancienne
inaniere flamande et c«lle do IMcole romaine. Fiorls adopta
compl^temeot ceUe*ci. 11 ne paryint au reste qu*^ s*assi-
miler fort peu de chose du faire de Michd-Ange et de
Rapliael. Le sien est toujour^ faux et creux, ses compost-
tions ne sont guire que des ^udes sans yigueur ni carac-
l^re, et cependant pidnesde pretentions, malgr^Ieyidequ'on
y nmarqne. II lui arriyait qudquefois de youioir faire
pasfer poor le produit de rinspiration des productions
ooDfoea et eitoit^ dans i'iyresse ; on se trompcrait too-
lefoia d Ton en coadodt qull r^saissdt surtout k repro-
OlCr. DB LA OONYSBS. — T. iX.
duire des spjcts emprut^ k une yle sensueUe. Les sujets my«
thologiques ^ient ceui qu'il afTecUonnait le plus, et c'est
aind que ses Douse iravaux d*Herc%Ue sont demenr^s son
oeuyre capltale. Ulo de ses compositions les plus int^res-
santes est -un projet d^arc de triomphe pour I'entrte de
Cbarles-Quint et de Philippe II k Anyers*
Sou fr^e, Cornelius Floeis, fut architecle. VUdUA de
fiileo^Anyers est de lui.
FLORUS ( L. Ann^us), historien romain. A en juger par
un passage de son introduction , il aurdt y^cu au temps de
Trajan et d'Adrien : toutefois , oe passage est sujet k quelques
discusdons phllologiques sur le nombre d'annte qui y est ex-
prim^ : il n'y a pas beaueoup moins de deux cents ans de-
puis Augusle, y est-il dit; et cependant il n^ a que cent yingt-
quatre ans entre Auguste et le commencemente de Tnyan :
mtoie , en allant jusqu*^ la fin de ce r^gne, on n^en trouye
que cent quaranto-troia. D^autres raisons de decider que Flo-
rus a rteUement yteu sous Trajan et sous Adrien ^tant p^
remptoires, U faut bien qu'il y dt erreur dans la le^n des diif«
flres ; ausd quelques critiques ont^ils propose de lira CL. au
lieu de GC. II s*d^e encore une cont^tation sur Florus, et
Ton se sort d'un passage de Lactance pour attribuer k S^n^ua
les quatre liyres d*Bistoire romaine de Romulus k Auguste,
dont on Pa prodam^ Pauteur; mais c'est une erreur ^yidente x
le passage transcrit par Lactance n'est point identique ayec
ce que nous lisons dans Florus. Sa division des Ages de Rome
est tout autre. Cependant, ijoute-tron, d Pauleur n'esl poifl%
S^te^ue, il est au moins de la famille de S^^ue et de Lucdn.
Cest possible : beaucoup de manuscrits le d^i^^ent dosi;
d'dlleurs, son nom d*Annxus Pindique; il paralt que cette
gens ou mdson Annea lui ayalt donn^ ndssance, et que
Padoption en fit un Florus. On soup^nne que la trag^ie
t^Octavia, attribu^ k Sdn^ue, est de lui ; mais il n'a nen
de common ayec Julius Florus qui y^ut sous Tibire : ce-
pendant, qudques critiques en ont Cait Paieul de notre au-
teur. Dans tous les cas, Florus ^tait, comihe les S^n^ues,
origindre d'Espagne. Ceux qui disent qu'il n'a fdt que Pex-
trdt de Tite^Liye commettent une erreur graye. Florus
s'tearte souyent des r^cits de cette historien. C'est un ^ri-
ydn ^Idgant, fleuri; qudquefois pourtant il tombe Jans la
boursouflure ou dana Paffeterie. On cite encore de lui quel'
ques yers k Peiupereur Adrien , et une riSponse deoe prince,
le tout sur le ton de plaisanterie : Je ne veux pas itre CB"
soTf s'^rie Pauteur , je ne veux pas courir le pays des
Bretons, ni sot^ffrir les brouillards deScythie, et Adrien
r^pond : Je ne veux pas 6tre Florus , ni courir les caba-
rets^ etc., etc. Le reste n*est pas d^assez bonne coinpagiiie
pour 6tre r^p^l^. Philippe de France, due d'Orlt^ans, (r^re
de Louis XIV, ayaittitduitcet historien (Paris, 1656, in-S**).
P. DB GOLB^Y.
FLOSSrDUR. Voyez Fonts.
FLOT est, en termes de marine, ce que la physi(iue et
lliydrographie appellant \e/lux : c'est le temps que la mer
met k monter, deun fois par yingt-quatre heures , en venant
du large yers les c6tes. II est aussi , dans certaines accep-
tions, synonymede marde. Ainsi, on ditle coinroenceineot
ou la fin dujlot, ledemi-^To^, pour ex primer le commen-
cement, la finde la mar^e, la moltie de la marde. Un navire
profite du flot pour entrer dans une passe, puur sortir d*un
chenal , etc. On dit qu'un bAtimeot est kflot pour ex primer
qu*il y a assez d^eau pour le supporter sans qu*il louche
au sol. Le mettre kjlot, c'est le releyer lorsqu'il a touch^
ou qu*ll est ^chou^. Flot est encore syuonyme de vague;
mais les marins n'einploicnt jamds que le uiot lame en par-
lant du mouyemeot de la mer : la po^ie emploie de pr^fig-
rence le mot Jlot. En termes de rivi6re,^o^ est le nom
qu'on donne k un train de bois : 11 y a 2,000 cordes de bois
k flot. he flot comuiencera le mols prochain , pour dire que
Pon jettera le bois k flot ; le flot est fini. M ckliii.
FLOTARD ( N.... ), Pun des fondatcursde la char-
bonneriefran^aisp, ex-secr^ire g<in^ralde la prefecture
do It Seine en lb4S et 1849, entra en 1814 dans Poctroi i!«
64
S06
FLOTARD — FLOTTE
Paris, ety restejMqii'ai l8SI,iaiifMMlitemiptkm'd6ser-
Tice de quelques mois, en 1812, ^poqueod Um vlt n6rer
momentantaient son emploi paroe qa6 dea rapports da- po-
lice TaTaleDt k tort ob h raison afgnal^ obmme ayaat, iiialgr6
ton royalittne apparent, tremp6 fort avant dan* lamallwa*
reuse aflUre des sergents de ia itochelle (t;oy«i Boribb).
Moins d*une annte aprtetette disgrftoe, it rtessissait k dd-
montrer sa comply innocence et 4 so ttin r^intdgrer dans
les cadres de I'admlnistratioo, ou bientdt de preasantes re-
commandations yenoes de k>aat lien M firent regagner blen
an deli de ce qa'ayait pa hri Mre perdre la Mgiretd de sa
Gonduite. Personne plus qne lui ne saioa de oris d'enttiou-
siaste admiration la ^oriease r6ro!ation de Jniliet : anssi ol>*
tint-U, avec la deration sp^dafe acoordte aux dome mille
h^ros des trols jours, la place de contrOleor en chef h la
iMuri^re de Bercy. Ayant en TlmprudeBce, m% S et 6 jnln
1832, de pactiser ouyertement avec Tinsarrection, on exem-
ple fot jog^ n^cessaire, et on le destitua. Mais indolgente et
patemeUe , I'administration dn ddpartement de la Seine
adoodt antant qnll d^pendait d*eHe la Hgaeor aveo laqoelle
elle avait dO traitor M. Flotard, en I'appelant li qnelque
temps de U ii Temploi de dief de bureau de rinstmction
priooalre k VhMi de Title; fonctions non mohos Uen rdtrF*
bu^es que celles qu'il Tenaitde perdre, d'ailleors beaaooop
moins assc^ettissantes, et dans Texerdoe desquelles letrouTa
la r^Tolation de f^trier 1848. Ce Ait pour les vainqueors
une y^riitable bonne fortune que de tronter tbaC instalSd
d*afance k la Maison commune, eomme pour leor en bire
les honneurs k leur arrivte, un homme td que M. Flotard,
an courant des details du mtonisme admfanistratif et dont
les secretes mais ardentes. aspirations r^pubUcaines leur
^talent connues de longue date. II y de?int aussitdt leur
factotum ; et le Jour 06 on d^ida que I'administration du
d^parteroentde la Seiie, jusqu'ilors confine au dtoyen Mar-
rast a?ec le titr^ de maire de Paris^ rentrerait dans Pordre
normal et accoutum^ avec un pr^fet k sa t^te, on lui eonr^
le potte de aecrdtaire gdn^ral, aux appointements de 15,000 tt.
M. Flotard ne jugea pourtant pas que ce (At \k une
recompense li la hiuiteur du civisme dont il ayait donn^
taut de preuTes, ^ se mit sur les rangs poor TaflQierabido
oationale. Des miUiers d*affiches appos6es k tons les coins
de rues de la capitale et de la banlieue el portant la for-
mula consacr^ : I^ommons Flotard! produisirent sa can-
didature qui fttt en outre chaudement appnyte paries bommes
du pooToir et 'par la coterie du national. Elle avait done
totttes cbances de r^ussir, qoand une perfide r^r^tion
Tint Tenterrer k jamais. Le journal La Presse r^imprima
^ ce moment qudques-unes des pieces de yers que de 1823
k 18S0 M. Flotard n*ayait jamais manqu^ d^yoyer an roi
ainsi qu*aux princes el princesses de sa famiUe, au renoo-
yellement de cheque annte et au retour des anniyerBaires
de leur naissance. Tonte dto^tion ^talt impossible. Ces
ceuyres lyriques, fort remarquables sous le rapport de la
forme, respiraient le monarchisme le plus ardent, et ayaient
cheque fois par ordre sop^rieur, yalu k leur aatenr des
favears nouyeUes de la part de Tadministration k laqoelle
il etait attache. M. Flotard, protege contre les mauyais pro-
pos des scepiiques par le temoignage de sa consdence
eut le bon esprit de se taire, de laisser oublier sa m^sayen-
ture et, en attendant, de conserrer sa place et ses ap-
|)ointements. Admis en 1849 k &ire yaldr ses droits a
la retraite, aprte trenle-qoatre anndes d'utHes seryices,
il consacre aqjourd'hui ses loisirs, dit-on, k mettre la
demitoe main k une BUiobre de la CharbonnerU /ran-
^aiiCf depuis longt«mps eommencee et impatiemment at-
tend ue.
PLOTTAGE DES BOIS. C*est par le flottage an
cours do I'eau que la plupart des bo is de chaoftiige et
ni^iut; (ii diarpente sent cbarries aujourdliui.
Vers le milieu du seixitoe sitele les forftts yoisines de
Paris oomm enfant k s'^puiser, on put eraindre que la capitate
ne manquat 8ous peu de bois de chauffage. C*clst alors
qoMn boM^eois porlsieft, narehand de Ms de Mm eiat,
Jean Roi|yet,.imaghia de rassembler lea em de pio-
sledn'iirisievix et liylfcres mm naifigBbleB» d!y filer 1h
beiseonpdt dans des for^ts Aoigoees, de lea fldre detetadoi
ainsi jnsqu'aiix grandes riylAres ; Vk ^tak former des train,
et delosamenerliflotetaans bateau Jnsqu^i Parii.
Ge All dans le Monraa que Jean Rooyel fit aas prenien
essais, et qnii abandomia avee oonfianea aa coarant dn
ruisseanx rfonis de oette oobtrfo one cpnnda. qnanHU de
bois. Son projel, traltd da f<die atant i'exdootiaB et ea-
trayd, comma c*est la coutoma* ne Mportdi la perfedloa
et ne re^ut toote raendoe dont fl dtaii suseeptibie, qa'sa
1560 , par Rend Amoul.
L'opidFatiott dn flottage des bois est conduita de la bm-
nito suiyante : Aprte que I'on a ameai^ les bob jusqaPtot
borde des riyiires et des mftHeanx flottablea, on les y Jstto
ptfe mMe et bnche k bucbe , cheque propridtafaia an oww
chand ayant en soin de laire marqoer son bob da sen noai.
A I'endroit oik la riyi^re dayient nayigabla, da aambfaaM
chahies sent tendues par b trayers, destfaidea k anMer lei
bob. Alors on les trie , c^est-Mire que ehaeon bit lacodllir
t^eux qui' portent sa marque. Puis od bs asaambben re-
deauswk iraim do flottage. Les bOcfaat aa«i fortaneat
liMenseRibb,deinaniire li pouyoir Hotter tongteraps imi
se s^parer. Les trains, ces longs serpenb de bob ^i des*
cendent les fleuyes, conune dit Yiolor Hugo, onl ordinain
ment 70imttres de 'longueur sur 4 mMrea at danof de bige.
On les gouyeme an moyen de Payiron et da pbo qd s'y
brouyent fix^. A I'origtee, c*dtaient dea honunaa.afnbde
plastrons de pean remboorrte qui guidabntles trains per Is
seote force de burs bras.
Le flottago des bob occope dans le ddparlemnt ds k
Ni^yre. une grande partie de b popubtion, notammsit
dans'les anondissemenbde CbAteau<43ifaion at de Cbmeey.
FLOTTAISON. En termea da marina, ^est b Hgie
que b niyeau de Teao trace snr b carbia dte btfrnent et
qui en sdpare b partb submergte de cdb qui ne Test pai.
On dit la ligne de flottaUonf b plan de ftottaUon, On
coD^oit que b ligne de flottdson d'un nayire yarb sor Is
surface extMeure, suiyantqull est plosoa OMins cbargi
Toutefob , b ligne de flottaieon dtm nayire se dit toii||oBn
en le supposant eompl^ment chaig^ L'aKpdrienoe a prs-
duit des donn^es tdbment certalnes li cet dg^^^i 9P^ iv
les chantbrs mtoie , et ayant qu*on nayire soft lanc^, on
connatt, k une trte-l^gbe dtfTiirenoe prte , saApne deJM-
taison ( Vogez DtojiCBWDrr). Dana bs riyltaB,cette Hgw
de flottaison change. On sait en ettifct que b peeantanr epMfi
que de Teau de mer est plos forte que edb de Teau das ri-
yi^res; done dans odles-d b d^lacementest pins cendib-
rable, et par conedquent b ligne de flottaUon^ plus M-
yte. Dans bs combaU , on s*attache li Arapper b nayire ea-
nemi au-dessons de b Ugnede flottaiem, afln de b fdre
cooler, ou tout au moins d*oceuper le plus de nM»de pos-
sible aux reparations urigNites , et de dimfnuer ainsi llntea-
sitd du feu de son artilbrie. Memjii.
FLOTTANT) FLOTTAIITE, oe qoi est porttf snr oa
liquide sans alter au fond : Des arbres, des bdtoos/o/f onli;
il signifle encore ce qui est mobile, ondoyant : Une robe
flottante , un panache Jlb^ton^ Au figure , il taidlqne 11rv6-
solution, rincertitude : C'est nn tepnt flottant.
En mati^ de finances, on appdie detfe flottante h
portion de b dette pnblique qui n'est point oonsoKMe.
FLOTTANTES (lies). Voget luss flovtahtbs.
FLOTTE. On donne en g(tedrd ce nom A one grsnde
quantitd de nayires de tootes esptoes, raseemhlde dans b tat
do naylgoer plus ou moins longtemps ensembb, soit poor
le commerce , soit sorUmt pour b gnerre. Un oonyd de bl>
timenb marcliands, ayeeeseorte de bdtinienb de gaerre,
forment dgdement ensemMe une flotta. Tooleleb, iMnot
flotte est le senl qui soit oonsacrd par Hiistoire, I roeoaefioa
des armemenb des anciens s dnri on dit la Jibffe de Xinb »
la ^flotte de C6sar, dc, Les plus andennes floHes dent rWe^
tlOTTE --
loire biM mentioii sont odles to PMnldeos. Longtemps '
flUeirtireat mattroMes du oommerce de la MMiterraote, et
YefB ran 1250 avant J.-C. elles franchirent le d^troit, et
firent irraptiondao3 rocten. Ce ne Ait que six oonta anaapr^
que leatgyptieoa, sous le rtgmi de Bocdu>ria», se cr^^reDt.
one marine. Le^successeur de oe pribce, MMoe, son < fils ,
apris avoir lait^cooatniire on grand nombre de vaiaseaux,
esp^la dea boida de la mer Rouge une fiotU. qi^i, par sea
ordrea , fit le toor de TAfriqne, et retoorQa em ^gypte en ren- .
trantdansla Bt^iterran^ par le d^troil de G f b r.a I i^r. (lette
entrepriae maritime fut ei^cutte par le^ Phdoiciena dans Fes-
paee de trois annto. Ce iUt Yen la m£me ^poque que pa-
r<irent les premiera armementa maritunea iniUtaires. pepuis
U bataille naTale de Ck>rfoa , dont parle Tbacydide , W Co;
rlnUutf^ y lea Greca, les Romaina arm^ent auccesaiy^ment
de^fiottes ooastd^rablea. A Actiom^ les demx^cttt^ cnne-
ffliea. se composaient de 260 yaisseaux du c6t^ d^Octave , .
et de 220 aoua lea ordrea d'Antoine. La flolte la ploa formi-
dable dea temps modemea fut celle que prepare pendant
tioia ana Pbiiippell, roi d'Eapagne, poor d^lrdner la
reine£Uaabetbd*Aiigleterre« et h, laquelle il donna te.npin
A'invineibU arma 3a • On salt quel fut aon aor( et com-
ment le dteatre qui a^enaulYit fit perdre aana retour Si r£s-
pagne aapr^pond^rancemaritime. L'annte8uiYante£Uaabetb|
MiYoyantpar repr^aaillea une flotte centre lea Hspagnola,
remportait aur eux dea avantages consid^rablea.
On a aagemeut remarqu6>du reste, que cea prodigieosea
armtea naYalea n^ont presque jamais r^uaai dans leursexp^
ditioos. L'empereor i^on 1" , qui a?ait envoys contre lea
Vandales one flotte compost de tous les Yaisseaux d'Orient,
sor laquelle il avait embarqu^ 100,000 bommes, ne put con-
qu^rir TAfirique, et fat sur le point de perdre Tempire. L'bis<
tuire a conaacr6 la valeur de la flotte fran^alse au mots de
prairial an ii , et Pb^roique ^isode du Vengeur pour
assurer rarri?^ en France du conYoi de grains expddid
dea £tats-Un|a d'AniMque, On emploie aujourd'hui s(i^da-
knkent le mot jZo//e pour d^igner la totality des b&timents
de guerre d*un £tat Ainsi Ton dlt : la flotte de guerre
deTAngleterre ae compose de tantde Yaisseaux, de tant
de fr^tca, etc. Cbez nous, on est all^ m6me plus loin, et,
dans le langage officiel, on a adopts le mot fioite tout
eoort. Les tableaux du minist^ de la marine portent :
ital des bdtiments de tout rang composant la flotte
(voyez Mabinb). Dana plusieurs pays strangers , esa Angle-
terre sortout, on se sert encoredu mo\ flotte^ dans son sens
priffiltii, pour d^igner une armde naYale^ une forte esca-
dre, Tensemble des bAtiments de guerre r^unis dans up
port, sur une rade; et Ton dit : La flotte deplymoutb, la
flotte de la M^terran^e, etc. CTestdans la transcription des
aignaux de mer que le mot flotte est le plus fr^uemment
usit6, pour designer un ensemble de b&timents paraissant na-
Yqsper ensemble et qu*on ne peut encore reconnaltre.
On nomme aussi flotte des barriques videa , ^ingute
pour soutenir un cAble au niTeau de Pean, ou seulement
PdeYer au-dessus d^un fond de roches ou de coiiaU $ ^ui le
ragaeraientsans cette pr^ution.
Enfin , en termes de p^cbe, on donne le nom de flotte
h un morceau de ii6ge, de bois l^r, de plume , etc., trou^,
dans lequel passe la Signe ou la seine, et qui flotte pour te-
II if la ligne a la surface de Teau , et d^oouYrir si quelque
l^oisson mord h Piiame^n. BIeiu.im.
FLOTT£(Bois). Foyes Bois, tome III, p. S59.
FLOTTE D'ARGENT. VoyezGxuon,
PLOTTER^ en termes de marine, se dit des corps qui
restent k la surface dereau lors de leur immersion : un corps,
Luobjetyfo/^elorsquesouYolumeest plus grand que celui da
la quairtit^d^eaa quMl d^place. Flatter signifie Aus^s'agiter,
voltigeren sens divers : un pavHlon, une flamme^o^to;
on Udiflotter an paYtUon, lorsqu^on le bisseen rade ou en
mer pour se faire rcconnattre.
KLOTTILLE) nom que les Espagnols donnaient autre
fofs a quelqiies v:r< eaux qui devan^ient leuTfloliede la
FLODRENS
607
Yera-Cruz', au .retour , et ven^jent donner avis en Kapagne
de son depart et deTimportancci^de son cbargement Main*
tenant, on nomme Jlo^/i^le Don paa one petite, flotte, une
flotte p^ consid^abley mais une i;diunion plua ou.moins
nombr^ae de bAtimeots de guerre l^rB» de canonni^res,
eooQjne oellio qu*entretient la Russie idana la Baltiqnesar lea
eOtea de la Finlai^de. On n^a pai^oubli^ L'armement de la fa-
meuse flottille'de Boulogne an conunencement du
Steele, dans le but d'op^rer une descente (^ Angleterre,
et la frayeur que ces pr^paratifs inapirtent k noa Yoisins
d^outre-Bfancbe. Un arr^t^du premier consul, dn 12 juillel
1801 , organise la llottilie de Boulogne en neuf diYiaions
de bfttimenta lagers, sous le comnundement dn contre-
amiral J^tpucbe-Tr^Yflle.. Cea embarcationa, construltes,
6quipto et armto sur lea dllE^rants poipta des oOtea de
France, arriv^rent aocceaalYement. an rende»-Youa. Ausai,
dhi son retour de Texp^tion contre Ck>peobague, Tamiral
Nelson en d^da-t-il unenouYeUe contre le port de Bou-
logne. Son but ^tait dMncendier la flottlUe firanfaise, en la
surprenant en rade. Mais ses attaques r^liMn ne r^aasirent
pas.Lapaix d'Amiena, algndele 27 mars 1802, mit fin
poor quelque tempa aux armementa des deux puissances
bellig^ntes. Toutefoie, aprte sa rupture, Bonaparte reprit aon
projet de descente , et cette foia sor un plan plus vaste qne
celui de 1801. 160,000 bommesfurent &Mg6i aur lea c6tea
de la Mancbe ; lis devaient dtre embarqu^ aur 2,000 bAti-
meots de petite dimension , offrant peu de prise aux bou-
ieta, et manoeyTrant principalement k la rame. Laflottllle de
Boulogne se composait deprames,cAa/otfp^eaiio)ini^es,
bateaux canonniers, p^iches et cmgues t elle avait coftt^
de26 & 27 millions de fhincs. Aprte le depart de la grande
arm^ pour la campagne d*Austerlitx, la flottille, d^rmais
sans destination , fut d^rmte ; une partie des embarcations,
doolie, fut employ te aa service des cOtes,ct les^uipages*
misk terre, formirent cinquante bataillons de flottille, qui
prirent one part glorieuse, notamment en Espagne, k tous
les fiucchs et les revers de nos armes.
On donne encore le nom de flotilU k une reunion d^em-
barcaliona k voiles, ou k vapeur , de dimension forte, que
Ton r^unitdans lesrades des ports militairespour ex^ter
les grandes Evolutions de ligne; , dans Tinl^rAt de rinstruc-
tion militaire des ^uipages et despfliclers. Merlin.
FLOU9 expression vagne, aur le sens de laquelleil est
difficile d*Atre bien d*accord. Elle Etait fort en uaage dans le
si^le dernier. On a pr^tendu qu^elle venait du latfai flui-
dui^ etqu'elle exprimait la douceur, le gofit moelleox,
teadre et aoave qu^un pebitre babile met dans son ouvrage.
Peindre^otf estlecontrairedepeindre durement et siche-
ment. Cependant, cette expresaion ne pourrait plus main-
tenant se prendre en bonne part. Duchesne atn6.
FLOURENS (MABiB-JBAN-PiEaas) eat n6 en 1794, k
Maureilhan, canton de Campestang, prte de B^era, pa-
trie de D. de Mairan, qui luimdme fut longtemps secretaire de
I'Acad^ie des Sciences. £n 1813 M. Flourens fut re^u doc-
tenr en m^decine k la Faculty de Montpellier , n*ayant que
dix-neui ans. II partit deux ana apr^ pour Paris; il est de
, tradition que les mMecins du midi viennenty parfaireleurs
Etudes. M. Flourens se lia avec les savants et les Ecrivdus
pbilosopbes beaucoup plus qu'avec les mEdecins. 1 1 vEcut
d*abord dans la famiiiaritE de quelquea cEl^brea dEbris de
la sociEtE d'Auteuil, cultiva snrtout la bienveUlance de Des-
tutt-Tracy, tout en cbercbant k s*assimiier aa pbllosopbie id6-
dogique. Bient6t il connul G. Cuvieret Geoffrey Saint-IIilaire,
dont son esprit sErieux et rEservE lui condlta le bon Youlonr.
Mais en Mt d'amis ainc^es, il n'en compta paa de^plua dE-
vouEs que Chaptal, FrMEric GaWer etIemEdedn Itard.
Son premier Ecrit, public en 1819, opuscule dont la clartE
contraatait singuli^rement avec le style de quelques prolea*
seurs, avait pour objet Tanaly se de la pbllosopbie anatomique
de Geoffinoy Saint-Hilaire. On y remarqua surtout le pu^
sage dans lequel, parlant des propriEtEs vitales admiaea
par rvk»le de Bichat et TEcole de MontpeUier, rEcrivaia
t>4.
£08
FLOURENS _ FLUCTUATION
disait: n CTest un rideau qui cache no vide. » Cette publi-
cation (it fortune, et dte lors, oollaborateur k la Revtte [eney*
clopidique et au Dictionnaire classique dTifistoire naUi-
relle, N. Flourens vit tous ses d^irs peu k pen comU^, non
•ans oonstauce, mals saiu obstacles et sans efforts : pas un
]ivre ne Cut public au Museum sans que M. Flourens k cette
^poqne, ne fOt pri^ d*en rendre conipte. Son premier ouvrage
original eut pour sujet VH^Ui hoUentote; cet ^rit, de
in^ocre 6tendue, fut public dans un journal de mmcine
^lit^ par Panckoiiclie. Mais TouTrage qui fonda solidement
M n^piitation lot l^analyse des organes nerTeux et des ik-
colt^ d^parties li eliacun de ces organes. Ce que le doctear
Gall , alors k I'apogte de sa o616brit^ , n'arait envisage que
par r^ons et par reliefs, M. Flourens Tonlut I'analyser
par categories, et dans une suite de m^oires k llnstitut il
rend it compte d'exp^riences tentto sur les nerfo, sor le oer-
veau, le cenrelet, la moelle alloogte, la moelie ^pinito, etc.,
c*est4-dlre sur les organes des sensations, de la perception ,
du Tooloir et des nuMiTements arbitraires. II mit au serrlce
de cette entreprise difficile un esprit tr^fin, trte-ing^eux,
une sagadte p^n^trante et une plume d^k fort exerc^,
It l*habilet^ de laquelle on se plot k attribuer la majeure
partie d\in succ^s fort grand. Sans doute les d^termina-
lions fonctionnelles qu'^tablit alors M. Flourens ne sont pas
tontes rest^ entires ; mais sa m^ode excellente a port6
dans la science des germes f^ficonds, que Pexp^rience a d^ve-
lopp^ sans relAclie et en plus d*un point transform^.
Voici ce que I'aoteur a dit lni*m6me de oes travaux :
«.... Nui physiologiste encore n'avaitTu ce quil fallait faire
pour porter la prteision dans les experiences sur Venc^-
p!iale. On n'isolait point les unes des aotres les parties
soiimises k Pexp^ence. On n*aTait done que des experiences
confoses; et par ces experiences confuses, que des ph^no-
mtoes complexes, et par cesphenomenes complexes, que des
conclusions Tagnes et incertaines. Une autre cause d*errenr
etait de bomer Texperlence k certaines parties du systtoic
nerreuxy ^ d'attribuer ensuite k Tensemble du syst^me de^
effets qui presque toujours n*appartenaient qu*k telliw on
telles de ses parties. » '. c
L'analyse pshychologique de M. Flourens se fonde sur Fa-
nalyse physiologique des actes sensitifs, des facult^s de
i*Ame et de Tesprit, et Ton doit comprendre quMl est plus
Tacile de classer des facultes at>stractives que de prdciser
sans erreur k quels organes s^en rattache PefTective r^ali-
f^atlon. Cependant, Toid k pen pr^s comment se resume
le Ryst^me de Tautenr : le nerf excite des contractions; la
moelle epini6re lie les contractions partielles en mouTe-
roents dVnsemble ; le cerrelet coordonne ces mouTements
d*enfiemble en mouvements regies; enfin, par les lobes
c^rebraux on hemispheres, Tanimal permit et Tent... Char-
les Bell k cette epoque n'ayait pas encore indique et
decouvert dans la moelle epiniere les instruments distincts
du sentiment el du mouTcmennt.
Quant aux moovements dits de conserratron, M. Flou-
rens rechercha quel en poovait etre le premier mobile et le
regulateur, et il crut voir qu'il existe « dans la moelle at-
longee Cc'est lui-mCme qui parte) un point tres-droonscrit,
lequel est tout k la fois et le point premier moteur do meca-
nisme respiratoire , et le point central et vital du systeme ner-
venx. Dej^ Lorry avait vu qu'il y a dans la moelle epiniere
un point ob la section de cette moelle prodoit subitement
la mort. Le Gallois avait vu que ce point rfpond k Forigine
de la hnitieme paire. J'ai determine les limites precises de
ce point, et j'ai fait voir que dans les animaox de petite
taille, dans le lapin par exemple, il a trois lignes k peine
d'etendne. Ainsi done, poursuit M. Flourens , c'est d'on
point, et d*un point unique, et d'un point qui a qnelques
lignes k iMine d^etendne, que la respiration, Texercicede
Taction nerveose, Ponite de cette action, la vie entiere de
Tanimal, en un root, dependent. »
Ce sont 1^ det resultats memorables, qn'on a pu essayer
it CQUtredire, qu*on a pu envier et critiquer, mais san;
fahre le moindre tort an savant oeiebre qui les expose nm
one simplidte de si bon goAt et one clarte si parfilte.
Une fois qu'il eut commonique k nnstitnt ses prindpslei
experiences, M. Floorens se retira dans sa |irovinoe, et il
ne la quitta qn'anx soUidtatlons instantesde ses amis, qui le
nommerent pen de temps apres, eo 1818, roembie de
FAcademie des Sciences, en reroplaoement de Bote, dans Is
section de reconomie rorale. En ISSS, une annee aprte Is
mort de G. Covler, il lui socceda medlatement ( car Do! oag
I'avait precede) en qnalite de secretaire perpetoeL Pour Tsc-
oompHssement des devoirs imposes par cclte charge si bril-
lante, M. Floorens a pron«nre plnsieors eioges remsrqua-
bles, en particolierceax deG. Covier, de LaorentdeJoisico,
de Desfontaines, de De CandoUe, de Geoffrey de Saint-HUaire,
de B. Delessert, et recemment celni de M. de BlainTille,
dernier disconrs od I'aoteor a fait Infiraction li ses habitndsi
d'indulgencecomme aox traditions academiqoes, en donnant
an panegyriqne d'on confrere les formes da blAme et pfau
d*one fois les vives allures de la satire. On devine asset qot
M. de BlainvOle avait dO meriter on venger de son vinot
Feioge equivoque dont on saluerait sa memoire.
M. Floorens en 1 840 fat eio membre de rAcademie francaiM
en remplacement de M. Michaod , et il eot lagloire ce )oo^ll
de I'emporter sor Bf . Victor Hogo. Nomme pair de Fnuwe
en 1846, M. Flourens a vu cette haute magistratore se le-
parer de lul sans en parattre affecte, et tres-certainemort
ses travaox et sa reputation n*ont fait que s^en accroUre.
II a publie sur Buffon, Fontenelle, Gall et Cuvier des oo-
vrages estimes. II a demierement annote one edition de
BufTon, pabKe des le^ns sor la generation et Povokigle,
on bel oovrage sor la formation et le developpement dei
OS et des dents, et one histoire critiqoe de is dreoiaUoa
du sang, comroe aossi one seconde edition de ses Recher-
ches sur U systhne nerveux, II a de plus faitconnattre et
soigneoseroent expose les idees de Frederic Cn?kr oir
rUistinct des animaox. La chaire de physiologie coBipai^
que le goovemement avait creee an Museum en faveor de
ce digne frere de Cuvier, c^est M. Fiourens qui I'oceope.
Enfin , ce fecond aoteor, lionune de beauooop d*esprit, pr6>
pare oo a deji poblie heaocoop d'aotres travaox , qui h
plopart panussent par chapitres detaches dans le Jmmul
des Savants, epreuve inestimable qui lenr ooni%re one pint
prompte perfection. Isidohb Booaooif.
FLOU VE 9 genre de plantes de la famille des graminto
ainsi caracterisee : epillets triflores, ayant les deox flews
inferieores neotres et la soperieore hermaphrodite ; deox glo-
mes carenees, dont I'inferieore plos coorte, uninerve, el
la superieure trinerve ; deuxetamines; ovaire se&«ile; deox
styltt. Le nom latin de ce genre est anthaxantum (dedMo^
fleur, et CavOoc> jaune pAle) ; Torigine de son nom vnlgtirs
est inconnue. L^espece de ce genre , qui abonde dans no
prairies, est Xtflowoe odorantt (anthoxantkum odoratwm,
Linne), qui ne plait pas rooins au gotkt qu*^ Todorat, el
que tons les herbivores brootent avec avidite. C*est k cette
plante qoe I'on attriboe Todeor agreable do foin recemment
coupe et seche. Cependant, qoelqoes medecins ont pretendo
4ue les emanations de ses fleurs sont malsaines , et meme
dangereuses; d*autres, an oontralre, sootiennent qne tout
est balsamique dans la floove odorante, et qoe, loin de
redouter son parfum, d*aillears trea-faible, on ferait blende
le respirer pendant les beaox joors qol precedent la r^Hte
des foins. FEaav.
FLUATE. Foyex Fldororb.
FLUCTUATION. Ce mot vientevidemment derasped
qu'ofTrent les ondulations d'uae grande masse d^eaoagitee par
les vents on par toote autre cause, qoolqoll neaoit pas nsite
dans ce cas. Le ceiebre chirorgien DionisparaK lepronier IV
voir employe au propre poor designer lepbenomene parlequel
on reconnalt dans un abces la presence de la maUere pu-
rulente. L'application de qnelques doigts sur one partie de
la tumeur et la percossion avec Tindex oo deux doigts df
1'autre main sur differents points de oetle meme tuucur li«*-
FLIJCrUAllON — FLUOR
500
prlmeiit aoBqidde qa*dle contient uoe sorted'ondalatioo qui
en bit nconnattreU prtence : c'est ce qoeDloois appeUdt
JiuduaOon dupus. Ce mot, pris aa propre, d dans un
MBKplos i^^ral , doit s*appliqiier aox mooTements ondn-
latoins de tont liquide renfienn^ dans one poche ou cavity
\ pirolamolles eCmobilea* Aind, dans lliydropisle ascita,
)a cavity abdoininale se rempUt d*un liquide dont on reoon-
natt la presence h ses mooTementsde fluctuation , el II y a
^nelquea cas od U fiiut un bien grand tact pour distinguer ce
pbteomtee de eelui de I'esptee de rteitence tiastique pro-
dnile dans diTers m^tterismes de rabdomen. La fluctua-
tion dans les ^ncbements d'un liquide sangnin ou s^ux
dans le tborax est plus difficile encore k reconnattre par la
percnssloo. Ce genre de diagnostic est tout k fait inappli-
cable anx ^pancbements dans la cavity c^r^brale, & moins que
lesprogrtede lamaladie, comme il arrive qneiqudois,
a^aient M pouss^s au point que les parties constituantes de
cette bofte osseosenese soient trouTto, par ^accumulation
continuette du liquide, forc^roent s^parta les nnes des au-
tres, an point de laisser entre les sutures un intenralle plus
ou moins grand : ph^nom^ne qui ne peut gu^ s'obsenrer
qnl de c<^taines ^poques de la yle.
Les roouTements altematifs d^d^vation et d'abaissement
qn'offrentles pbdnorotoes de la fluctuation out fait attacber
k ee mot un sens figure. : c*est ainsi qu^on exprime quelque-
fois par cette expression ia liaosse ou la baiase des efTets
publics. On dit aussi la fluctuation des opinions , des id^,
poor fndlqoer leurs difTdrentes yariations , leur peo de sta-
bility oo plutdt d'agitation contlnnelle. Billot.
FLUE (Nicolas de), NUolaus von der Flue, connn
eomme ermite sous le nom de frire Clacs (abr^Tiation de
Nieolaus), naquit en 1417, ^ Saxeln, petit bourg du bas Ya-
lais. II passa sa jeunesse k garder et k soigner le bdail, se
maria et donna le Jour k cinq gar^ns et k cinq lilies. Ce-
pendant, il avait toujours men6 une Tie contemplatiTe,
pure et religieuse. II ayait d^jk dnqnante ans lorsqiie sa
femme, Dorotbte Wysling, oonsoitit k ce qo^l se retirAt
dans la solitude. Josque \k U s'dait rendu utile k I'adminis-
tratlon de son pays, quoiqu^il ne sQt pas m^me lire; il ayait
rintelligenoe des affaires, et les conduisait toujours k bonne
fin ; inais il ne youlut pas 6tre landamman. Dans sa retraite,
il se fit une telle habitude de Tabstinence , que le bruit po-
polaire gte^ralement accr^dit^ dait que la sainte hostie
qo'ii receyait tons les mois sufBsait li sa nourriture, et qu^ii
T^cut yingt ans sans antres aliments. Quant k lui, il ne par-
lait de see abstinences que comme d'nne faculty naturelle ,
eC ne s'ea Cadsait pas un m^rite. II n*imposait k personne
I'obligation de Hmiter; il regardait la vie comme un r£ye :
il esp^rait un r^ell dans des r^ons que son gtole con-
templatif semblait entreyoir. Quioonque avait besoin de
eonseils, ^^es, guerriers, seigneurs , tons admiraient sa
graylt^ et sa simplicity; les rdponses de Nicolas de Flue
daient dans leur concision de ydritables oracles. Un Jonr,
la eonf(M6ration paraissalt k la yeflle de se dissoudre; on
m disputait k i^assemblte de Stanz sor Padmission de Fri-
boorg et de Soleore, sur la maniire de compter les suffrages,
sor le partage du butin. On criait dans les rues de Stanz :
Ce que n'ontjm ni PAutriche ni la Bourgogne est ac»
eompU par nos disordres ! Ayerti par le r6D(snh\e cur^,
Nicolas de Flue s^appniesur sonbAton et se dirige yers la
▼flie. H ayalt combattu li Winterthur, k Diessenhofen, k
Bagatz. C*dait un homme de haute taille. an yisage
maigre et d^harn^, mais d^une expression douce et bien-
TeUlante. A son aspect, toute Tassembl^ se leya, see pa-
roles condoantes apaisirent tons les esprils; de Stanz au
Salnt-Gothard, de Zurich au Jura, retentirent des airsd*all^-
gresse. On ^tid>lit la confM^tion sur de nouydles bases.
Le Vrbn Claw retourna dans sa cellule, ob il moumt, le
31 mai 148'' , entour^ «le sa famille. L^on coaserye aujour-
dlini ses ossements dans un cercueil prMeiix , qui attire
benoeoup de p^lerins. En 1671 le pape Clement le mit au
Bombre des saints, Dn GolbAit.
FLUENTE. Foy es Floxioii IMathematiques)
FLUEURS Ifluoret , d^rir^ de^Knere, eouier ), teime
g^nMine par leqnel on dteigne les ^coutements on flux
qui saryiennent dans dlyerses maladies, mais qui s*applique
sp6cialement k l^^oouiement blancdes parties gfoitalesy aflec-
tant nn grand nombre de femmes.
FLUEURS BLANCHES. Voges Ledgorbh^
FLUIDE (de>Kflierf, cooler). Ce mot, oppose k solide,
sort k qualifier T^tat d'un corps dont les moMcoles sont
assez ind^pendantes pour glisser les unes sur les antres. II
s'eroploie aussi substantiyement : les fluldes se subdiyisent :
1** en liquideif 7^ eaugazei vapeurs, Ce qui distfaigue cette
seoonde cat^rie, c'est sa compressibility, que ne
possMe pas la premito ; aussi les corfls qui la composent
sont-ils souyent d^gn^ sous ie nom de fluidei 4lastiques ;
on les nomme encore ^iclefes a&ifinjnet , parce qu'ils of-
frent en eflet Tapparence de Tair, ayee lequel les anciens
cliimistes les out longtemps confondns. Les physidens du
sitele dernier ont abus^ dn mot fluide en Tappliquant k
lous les corps r^dults en une poussi^ impalpable, dont
toutes les parceUes, glissant les nnes sur les antres k la
maniire des liquides, 6>nt prendre k la masse la forme des
yases qui les roiferment, et se niyellent d'une manite plus
ou mcShis imparf^lte. Mais quelle que soft la finesse de
ces paroeUes puly^nilentes, chacone d*elles est encore un
corps trop grossier poor pouyoir £tre compart aux moltoites
des liquides et des gaz.
La prindpale cause de Ufluiditi des corps est I'accu*
mnlation ducalorique entre lenrs moltoiles. Cet agent
hypotbdtique est & son tour regard^ comme nnjltiiife <m-
pond&able, c'est-Mire sans influence apprfeiable sur les
instruments qui senrent k lAesurer les poids des corps.
Qnand on pent soustraire k on fluide une quantity snfS-
sante de caloriqoe , U passe k V4M solide : Ainsi, I *eau ,
le mercnre,et beaucoup d*autres liquides, se solidifient
par le refroidissonent; de mtaie, nn gaz, Padde carbo-
nique, et un grand nombre de yapeurs, ramen^s d'abord I
P^tat liquide, sont ensnite soMdifite. Les pbysicieos pensent
done que le calorique est la seiile substance fluide par die-
m^me, et que sans die, rien ne contrebalan^ant I'att rac-
t i on des particules mat^rieUes , dies ne formeraient qu*un
agr^t k r^tot soUde.
Cependant, dans I'^tat de la sdence , il fiiut encore ad-
mdtre deux fluides impond^jrables, )» fluide 4leetrique et
\t fluide magnitique. Malgr6 les analogies qu'on a reraar-
qn^ dans les pbdnomtaes dels chaleur,de I'^lectri-
cit^ et du magn^ti sme, rien ne permet de condure
que les effets diyers que produisent ces causes alent leur
soorce dans nn fluide unique. Les fluides imponderables
ne sont done encore que des hypotheses ing^nienses k i*dde
desqudles on a ^bli la thtorie des pbdoorotees connos.
La mtoieobseryation s'appliqne an fluide nerveuxp dont les
sdences biologiqoes n*ont pas encore dtoontr^ Texistence,
surlaqudle repose la doctrine du magn^tisme animal.
Dans ces derniers temps, alors que les tables tour-
nan tea ^ient dans toute leur yogue, leurs fanatiques
attribnaient la non-r^ussite de certaines experiences au
manque de fluide des experimentateurs!
FLUO-BORIQUE ( Adde). Vogez Flcorure.
l^LUOC^RINE, fluonire de cerium , substance jaune
ou rongeAtre, k texture cristalline, infusible et noirdssant
an feu. La flnocdrine se trouye dans les m^mes gisements,
ryttros^rite.
FLUOR ou PHTHORE. C*est un corps eMmentaire, que
la nature n'a jamais presents k T^tat de liberty. II n*a mtoie
jamds ete separ6 de ses composes : tonte tentatiye k cet
egard n'a seryi jnsqn*^ present qu'k lui faire produire d€
nonyelles unions, soit ayec les agents que Ton emploie, soit
ayec la mati^re des yases ob Ton tente Toperation, tant se^^
affinitis sont energfques; mais sHI n'a pu etre isol6 de ses
combinaisons, d*nn autre o6te les analogies prochalncs et
, mnltiplUes qne pitente la compirdson de ses compe-cs
uo
FLUOB — FLUORUBE
a^ee eeax de ebl^re domieiit aor l^exjatenca da 1ki6r des
prteMnpUona 4|ui acnblent avoir » k pea' dr ehoeaa iprte ,
iM earaettiet de la certitude. Qekiate ea comUnafaoii
aTee leealdiuB ; on le troaTe ainsi natDraUement en Fraaoe,
en Soiese el en ADg^etorre. Ge flaoraro on phthorora de cal*
dam (voffes Floorikb, 6tait antreAib comia des uiB^ra-
logistes, eooi le nom de ipath-fivor ^ par oppositioii au
aolAite de beritBr ^S*^ Ion nonunah akm spathp§$<aU, Le
mot iputh indiqaall k eette 4ipoque des aabstaiiees oflMes
par la natne h T^tat de cristaoi .
D'aprta ce qui ▼lent d'etre dit, ie floor ne pent Are ^to-
dU qoe dana aes oompos^s, tela qae radde f 1 n o r h y dr iq u e
et Icttfluorarea. Ooum
FLUORHYDRIQUK (Aeide;. Get aode portaH )adia
le nom d'odda^Kori^e ; c'est qo'alora on ignorait aik'by-
drogene oo I'oxiig^ne^Hran desprittdpe8ti^amitairet.La
noayella d^ignation indiqae qnll est nniqnenent eompos^de
fl aor et d'hydrogtoe, et sf le flaor est nomm^ le premier,
c'est qu'il est le plus ^ectro-n^tif des deox composants.
. L'acide flaorhydrique ae pr^sente sous ia Tonne d*nn iiqalde
Hanc, trte-ibmant> tr^a-^Taporable , fortement adde^ atta-
qaant TiTement la ailioe, Kbre ou eombinAe, qa'il gazdifle,
en donnant naissance li de I'ean et ik on -gazy appd^ paries
una oMefiwMidqfie^ et par les antrcs/ttortfre de $ilU
ckaau Ce deniier compost, form^ de fiUdnm et define r,
est aana adion aur le Tene, cTest^-dire anr la combinaison
de la slUce avec la potasse oa la soude. On pent grarer le
Terre, an oontraire^ an moyen de Tacide fluorhydrique, en
reoonvrant cdni-li d*un serais compost de cire et d^essence
de t^r^beotbiney sdt en i aisant un petit rebord de mdme ma-
ti^re, et en y Tersant Tadde, qui crease la mati^ Titreose
aux pointa oil le vemis a ^t^ pr^alablement -enler^ , eoit
simplement en exposant le Terre ainsi pr6par6 aax yapeore
qal s'exbalent d^un melange d'adde suUtiriqne concentre et
de fluonire de caldum en poodre t^ne, car, cM de ce
m^ange que Ton ratface Tadde flaorhydrique, par I'applica-
tion d*nnq douce chaleur. Les appareils que Ton emploie
poor obtenir eet aeide et lea Tases dans lesquels on le oon-
serye sent en plomb; il Taudrait tnieax qoHs fassent de
platine. La comae de plomb qui sert k Textiaireest de deax
pitees, la panse et le ehapitean ; dies s'emboltent Tone dans
Tautre comma un ^tui etson couverde. Le bee da diapi*
teau se rend dans on r^pient de plomb en torme de crois-
sant, et qu'environne lat^ralement on meumge refroidissant,
fomU de glace et de ad marin polT^ris^ La pite d'adde
suUnrique et de fluomre de calciom s'appiiqae aur la por-
odaine pour enlever lea pdntures qal s'y tronrent d per-
mettre au peintre de r^parer son ooyrage lorsque le feu a
fdt coaler les matitees colorantes, ou qu'il leur a donn^ nne
teinte trop iorte.
Seul entretons lea corps don^ de Taddlt^, Tacide fluor-
hydrique attaque k la terapdrature ordinaire le verre et
toutes les substances silioeuses \ il ne donne point de dilore
lorsqu^on le md en contad arec Toxyde noir de mangan^,
ee qui le distingue de Taeide c h I o r h y d r i q u e, ayec leqiiel
il a des analogies dans son odeur et dans non action sivr les
m^tauz d sur les bases. EffediYemenl, Tun d rantra lais*
sent d^ager de Thydrogdne, quand ils r^agissent aur le
potasdum, le fer d plosieurs autres mdanx. En second lieu,
l^adde chiorhydrique forme avec lea oxydea aalifiables des
chlorures mdtalliques, d avec rammoniaqueun cldorhydrate
ammoniacd; de m6me que Tadde fluorhydrique donne
ayec lea oxydes de caldum , de fer, de plomb, etc, des
floomres de cddum, de fer, de plomb, d an lluorbydrate
d^ammoniaqne ayec l^dcali de ce nom. Troisidnement, en-
fin, Tacide chlorhydrique mdd k Tadde azotique dissent l*or
d le platine , et le rodange d^adde azotique et d'adde fluor-
hydrique dissoot non-seulement ces substanoea , roais en-
core letitane d le dlidum, corpa aur lesqods le premier me-
lange est Sana action. Cependant, ni 1*1111 ni Taut re de ces
troia addea ne peuyent, loraqn^on les prend isoldnent, dis-
Modre ni attaquer aucua da ces corps shnplea. Oouir.
FLUORINE. La fiwrUu {ehaux jluaUe^ ipofk
fiuor, sp(Uh\fiaible des andens ndniMog|8t«a).ed un
flnorore de caldom, compost d'on atomo do cakhim d
de denx atomesde floor. C*ed le plus ofile d le phu abon-
dantdes flaororesnatnrds; Q sert deguigne anx mines
d^dtaln d de zinc, d il acoompagne fr^qaemment lea filoas
d*argent d de plomb. On en trouye 6b trte-dtyeraement •
colorfe;'les couleurs qu*ll alTede le plus ordinairement^ d
qni semblent dues anx diffiSrents oxydes de (er, sent le
Jaune , le rose, le bleu, le yiold d le yert : ce dernier est
le plus common , le bhmc ed le plus pur d le plua rare. Le
flooimre de caldum se pr^sente tantdt en masses amorpbes
dcompactes, tantdt sous forme terreose, comme dans la
terre dite le tnarmarosc; mais on en trouye ansd beaucoup '
en aistanx r^lien, le plus ordinairement cobiques. Pd-
y^ris^ d projetl sur des charbons ardents , 11 d^on^ite hU
mani&re do sel marin, mais ayec moins de yiolenoe, d fl
s'entoure d^lne aurtele Inmlneose et yiolac^ Il ae fond k
une temperature de 51** de Wegdwood, et pruduit un yerre
transpaiWtt; de & les denominations despath Jtuor d di
spath vitreux. On s*en sert qodquefois comme d'un flni
assez actif dans les traitements metallnrgiques ; il ed inal-
terable k rdr, sans sayeur et insoluble k Teau. Uy a des
yarietes de fluonire de caldum fort interessantes sous le
rapport d*emploi dans les arts , d qui imltent lea gemmei
predeoses : ce sent principalement les yariet^a de dianx
fluatee cristaUisee, qui sont connues des amateurs, eiqM
Ton traydlle pour en faire des sodes, des pyramides, des
oeub, desyasesydestabldtes, des colonnes, etdont les^coih
leurs yiyes et nuancees k rinfini font on joli effet. torsque
cescristaux out beaucoup de ndtete, certdns marcbands de
pierres predeuses en abusent, d leur donnent lea noma de
fausse imeraude on prime cTSmeraudeJausse amdthfste,
fausse topate, suiyant qu*ils sont yerts, yioleta ou jauoes;
il y en a aussi de bleus , de roses^ de rouges, de ponceaoi d
dMncolores , et on a donn§ quelquefois k ceux d» deux pre-
mieres couleurs les noms de fctux saphir et de/otix rubis
balaii, Ces cristaux ont generdement de vedat , et se presen-
tent liabitudlement , comme nous Payons dit plus haut,
sous forme de cubes , maispresque tbujours implantes daas
leur gangue, on rentrant les una dans les autres par leur base.
Ce sont ces groopes de cristaux oh pliislenrs nuances se
tronyent reunies , et non des cristaux isoies , que Ton taille.
Des Tdnes de fer sulfure et de gaiene, 00 plomb sulfur^,
les trayersent qudqudois, d augmentent beaucoup Teflel
agreable des ouyrages de spatli floor. Ces oljets yienneot
du Derbyshire ( Angleterre ) , oii Ton trouye abondamment
de beaux cristaux de cltaux fluatee; on en trouye aussi en
'France, dans le departements de !a Loire, de PAlUer, do
Puy-de-IMme , de SaAne-et-Loire ; enfin, ils sont asaez aboD«
dants dans les Afpes, en Saxe d dans les mines do Hartz.
La cliaux fluat^ est encore blen plus commuue sans
formes determinees, ou en masses, tantot testacees, tditet
un peu oompactes, tantet terreuses; enfin, on a donne le nom
d^ttlbdlrevitretix k la cbaux fluatee concretionnee,quiofrre
des zones pardieies, d qui est fort commune. Une yariete
yiolaeee , ayec des tachea yerdfttres, qui se irouve dans la
Siberie orientate, a ete somommee cMorophane, CeI]eH:i
repand une lueor blanchAtre, pour peu qu^on la cbanfl'e, et
one lumiere yerfe on memo bleue quand on la chaufle plus
fortement. A la suite de toutes ces yarietes, les mioeralo-
gides placent la chouxfluatSe alumini/hre, que Ton troure
pres de Buxton, en Angleterre, lieir oi^ Ton travaiileles
plus belles yarietes cristallisees : celle-ci se presente en cubei
opaques , et n'a Jnsqoe ici ete d^ancun usage,
Peloczep^
FLUORIQUE (Adde). Voyez FujoaBynRiQOE(Adde).
FLUORURE. La compodtion des fluorures eat ana-
logue k celle des chlorures. Designes longtemps, k torlr
sous le nom dbfluaies, tons les flttorures soot fu&ibl^
une temperature plus ou mohis deyee. Ceax que Too P'^
pare prindpalement dans noa laboratdrea sont Ufnuif^^
FEUORORE — FLUTE
Sll
de hore (oMe Jiuo4wiiqu9) et le Jhtorun d$ #</ldifm
\MidBjltuhtlUcique). ^'
hbk fldohirei natttrdt «6 [iaitaffteteii deox trltras d*aprte
lei dHAraaofli de syatooiM ertetulins : les jludrtires cubi-
queif re&ftaniiant lo esptees fluorin&et yttrocirite ; et
les Jhtmttm rhomMqnes , cdiiipreiiaiit U// ff o^ c^ r I ne
eClaeryofif Ae.
ttLUO^SILiGIQUB ( Adde ). toyez Floohatdiiyqub
(AcideJ et FLooaoiK.
FLUTE lifusiqU$)t instrnmeot I tent Sen origiDe
•e perd da^ la iniit dea temps. Ou'eUe sott due an hasard ,
eomme le prttendeht lea poMes, ou qu'on en adt rede-
▼iM* it i'tednatrie humaine, c'est ee qa'fl eat imposaible
detdHfler.
La Jl^ieprHnitive, ftafiiUe de Pony Ait d*abonf fcrmde
de aepi luyanx de ireseanx d'indgale longuenr. Oea tuyaux
MaleBl loinlB enaeittble par de la cire. Ploa tard , on anb-
elltte llce'afniple et tnatique aaaemblage de roaeanx la flote
k on seal tnynu ,aott qn'elle ffit tout d^nne pito , on de
phMienra oerpa jolata VuA k Tantre, eomme noa flAtes mo-
demea. On employsd^abord h la confeetion de cette Ante
lea oa de Mete , apparemment le tibia , de m6me qne ce-
liri de fine. H y en aTaR aoaal en m^. Ndanmoina , on
Be tardft paa li aobaUtuer k oea matf^rea, difBcilea li
fnettre en oniTfe, le boia, Jug6 plna bdle. Dana le principe,
la ittte Aitainipley pereteaepen detrooa. Varran aaaureqalla
iSlilent an nombre de ({iiatre aOulement. Ovide, dana
«ea Fasiii^ nona apprend que le bob dont on ae aer-
ynk €M le bnia. Cette eaptee aralt beancoup de rapport
poor la forme aree noa hautboia et noa clarinet tea,
Mof le bee de Pemboncbnre, qnl paratt avoir M d'airain*
n aembierait, d^aprte lea andena eux-mtoiea, que cet in»-
imnaent i*6tait rien moina qne pastoral, car nona Toyona
que lea J&ueur$ de Jl4ie am jeut pytMqnea a'^Tertuaient
A Imiter lea aigrea aifffementa dn aerpent Python. Horace,
dana aon Art pofHique^ nous donne qndques details snr
la llttte doni on teiaait usage k Romd dana lea choeora.
Elle 4tait alora rieaie de to frompe^fa et compost de pku-
ateorapiteaa, nnies ensemble aTec Porichalqne. Abid,
chea lea.Romaina, de mtee qne ebei lea Greca, la flOte
AtalC un inatrament bmyant Nous ^jontenms que keJMiei
iMntiques ^talent qndqnefoia JumeUea, assei semblablea li
noadkmbles flageolets. Delirexpresdonyasseveommnnteient
employ^ par lea andena, Jouer des fidtts.
Apol4e dit formeOeroent, dana VAne d'Or, que pendant
la eMmonie de aon initiation aux mystftres dn grand dieu
fiMrapte, dea prttres placte k aea edt^ ex^entaient des
aira reNgfeux anr tears JliUet traveniiret. L'expression
dont il ae aert, aiUmt de gauehe h droUe, ne laisse aucun
doote II eel flgard. D'aprte Tetamen rM^cbt que nons en
aToni fait, cet iastmment, d*origine ^ptienne, n'dtait, k
proprament parier, qnhin fifre; mais il n*en a pas moins
€U te type de nos fldtes modeines. Modifi^ par les peu-
plea d'Allemagne, natnrellement muaidens et industrieux,
la Jidte trwersUre est derenue Wfidtt allemande.
Nons Yoyons dans Rabdais, an adxiime sitele, qne « Gar-
gantoa jonait de la flOte d*AlIeman k nenf trons. » Si
tea petttas deb, qn^on a inTcot^ depoia pour am^Uorer
rfnatrnment, atai^ iU en usage, le cnr6deMeudon n'eOt
paa manqn^de les mentlonner. AinsI, rheareoseet«iug^-
niaose application de petitea cleft, k Teffet d*^tablir une
indispensable ^lit^ entre les tons et les semi'tons, ne re-
monteOertainement pas k un aitele; aeulement, il est bora
de doiite que nous sonmiea redevables anx Allemands de
cette prteieose d^couterte , ainsi qne de cdle d*une patte
(oo eorpa), qui donne deux notes de plus dans le grave
de nnsfarument. Ces deux notes sent ut dito et ut na-
inrei.
lAJtitie modeme Mt en H ou en ut ; pour parier plus
eorrectement, Tone descend an r6 au-dessoua des cinq por •
f6es, et la denxiime k Vut naturd. Lea Allemandu, les
Anglaia et lea itaHena ont depuia bien dea ann^ renono<
k la fldte k patte de rS, comma trop meaqnine. En France,
on y a mla plus de temps. La iinte modeme eat de forme
c^Undrique. Elle se compose de quatre tubes ou corps,
creus^ et s^parte. On les ijoste lea una dans lea aotrea an
moyen d'em^fftire^ et de tenons, Le premier cotpa ae
nomme t4te; il est pero4 k la surface d'un tron unique :
on le nomme trou de Vembouchure; le deuxl^e corpa
s'embotte dana le premier : il est pcrc6 de trois trons li
sa surface; il a'embolte aussi dans le troisi^me, qui est
foment perc^ de trois trons k la aurface oomme leprte^-
dent. Cetui-d , k aon tour, a^embolte par son extr^mit^
Infl^rieore dans le quatri^me corps ou patte^ soit de r€ ou
d'tt/, 00 de toute autre. Le premier, ire trolaitoe et le
quaMime corps sont gamia de viroles dMvoire ou d'ar-
gent La patte en r^ est percte d^un seul tron asses
large; il est ferm^ par une def qu^on fait agir avec le petit
doigt de la main d^n bas. La patte en ut^ outre ce trou
dont nous Tenons de parier, en a encore deux autres , i*un
pour Vut naturd, Tautre pour Vut dito. Les dels sont en
sens contraire k celle de ri dl^ : dies restent ouvertes,
mats on les boucbe cbaque fois qu^on Teot obtenir les deux
notes pour lesqndles dies sont stabiles. C^eat encore par
le moyen du petit doigt, toujonrs d*en bas, qne ces cleft
Jouent Les dilllgrentea esp^ces de bois dont on se sort pour
les Antes sont le buis, ViUne noire ^ IVMne dite de por*
tugalp de couleor un pen rougeAtre, et le grenadille. Le
pronier est k pen prte abandonn^, eomme trop poreux :
le son qu*il prodnit a peu de timbre; le second est infiniment
prdf(6rable, ainsi que le troisi^e; mala le bols par excd-
lence est celui que nous appdons grenadille et les Anglaia
coco. Le son en est lerme, argentin, brlBant, et porte fort
loin.
Lsijl^te par/aite est la JlUte d patte d'ut. Elle doit
6tre arm^ de sept clrfs an moins : c*est de toute rigueur.
Ces defs sont, k partir du second corps, cdle d'ti< naturel,
indispensable pour completer une bonne gamme chroma-
tiquo dans la premiere octave; cdle de si Mmol (ou la
dite), qn^on ftit agir aYec le poucede la main haute;
odle de la b6mol (ou sol dite) , qui obdt au petit doigt
de oetle mtaie main; enauite, sur le deuxitee corps, la
dd de/a naturel (ou mi dite), que Ton fait agir avec le
troidtee doigt de la main d*en bas. On met assei aouveni
une deuxi^e def de /a : die aert k hauaser le/a dite^
toujours un peu bas sur nos flfttes, et de plus, k lierp
pourru que ce ne soit pas dans un mouvement rapide, le mi
btoiol au/a naturel. Dana les flOtes k larges trous, conune
cdles d^Angleierre et m£me d^Allemagne, cette double elrf
defa deTient indispensable. Ntenmoina, son usage en est
tris-g6nant dans one infinite de itasaagea, od il faut cooler
aYec rapidity sur les notes r6 naturel , fa naturd et la
btoiol. Notre aystimo de perce^ sous ce rappor^ a ua
avantage incontestable, en ce que nous pouYona nonasenrir
du (foi^^^Yulgairement appd^ ^bvrc^ pour ce/a naturel,
source d*une trte-grande ftcilit6 pour les genres de traits
oil les trois notes dont il est pari^ d-dessaus se trooYcnt
lito ens^vnble. 11 y a ausd dtAfldtes dpattes de si et
de la.
II y a de petites flUtes ou octaves ^ ainsi nomm^
parce qu*eUes donnent ToctaYe sup^rieure de la flOte ordl*
naire. Celle-d est d^ign^, par opposition dans lea parti-
tions, par le nom de grande JMte, Cependant, pour que
cette denomination d*oc/ave fOt exacte« il faudrait quUI n*y
eOt qu'une seule esptee de petite flOte , oe qui n*est paa.
Elles peuYent 6tre en 5i , en t<< , en r^, en ml b^ol et en
fit. Toutes ces petites flOtes dans des tons diili^ents sont
connues sous le nom gto^rique de petite JlUte on octave.
Cet instrument est arm^ de clefs eomme la nnte ordinaire.
On ne Temploie que dans la muaique militaire oo dana das
situations dramaUquea. 11 y aYdt Jadis la flUte A bec^eS"
p6ce de groa flageolet, dont le nom seul est resl6.
Nour aYons anasi des flotes en Ycrre coul^, dit crisial^
dont Invention fait bonnenrk H. Laurent. Le timbre qu'oa
613
FLUTE — FLUXION
en obtient n^est point tel qo*on se le Bgurenit d'abord, cUir,
argentin; au contraire, U est un pen coavert, surtoutlora-
qu'on en jone trop longtemps de suite. N^anmoins, U a
da la rondeor et de la sonority. Nous ne parlerons point
des fldtes en lYoire, elles sont exoessivement rares, et ne
talent d'aUleurs abaolument rien.
On dit assei fommnnAnent d'un Tirtuose : c'est une ex-
oeUente>ldte. Je pense que r^pithiie de fliUisU doit pi^-
▼alolr dians oelte acception. Joueur deJMe atoujours M
pris et est pris encore en mauTaise part. T. Bbrbiguibb.
FLUTE (Marine), grand b&timent k trois niAts, du
port de 600 k 1,300 tonneaux et plus, destine li rece?oir
de forts chargements de yivres , d'approTisionnements de
toutes esp^ces, et^ transporter des troupes dans les colonies,
ou d*un port li i^antre , etc. Sa marcbe n'est paa tr^ra-
pide, et dement son nom anglais de jZi^A^, qui exprime la
rapidity du vol, sans donte par antlphrase. hnjlites doi-
▼ent avoir une capacity beaucoup plus grande que les na-
fires de guerre, de mtee dimension apparente; elles
doivent encore bien se comporter k la mer et marcher
passaMement; elles portent ordinairement une batterie
de 19 & 24 canons ou caronnades, et quelqnes bouches k
Ceusur les gaillards. £n France, on donne g^^ralement aux
flUiet des noms de fieore ou de rivi^, tela que La Seine,
La Loire, Le Golo. Les gabarres ontlam^e destination;
mais elles sont de moindre dimension , et ne portent pas
audeli de 550 tonneaux. Quelquefois, un yaisseau, une
flr^te, etc, re^ivent par extraordinaire on plus grand cbar-
gement; aiors on en Mini I'armement et P^uipag^: c'est
ce que Pon appelle vaisseaUp frigaJte, etc., armit en
JMte (ooyex Abhembht). Les Hollandais constnilsent de
trte-grandes>Kl2/es , qui Toyagent sur toules les mers : ce
sont de gros naTires, k trois mAts, lourds de forme, k m^
tnre courte, trte-solidement construits, et qn*on nomme
aussi galiotes, Leur navigation est lente, mais sOre ; elles
rteistent a?ec succte aux coups de mer, et se manoniTrent
avec peu de monde. Elles portent de 300 k 1,000 tonneaux.
Merur.
FLthX BOUGH^E, FLDTE OUYERTE. Voyez
Qrgue.
FLUX 9 ^acuatlons accidentelles et anormales qui sur«
Tiennent dans plusieurs des maladies du corps bumain. Les
Jiux morbldes ont pam assei importants k un grand nom-
bre de nosologistes pour les decider li imposer ce nom g^-
nirique k une dasse nombreuse de maladies analogues,
pouTant etre rapproch^ entre elles. Cest ainsi que Linn^,
Sagar, Cnllen, Sauvages, ont r^uni et compris dans la
classe dite des Jlux on grand nombre d^affections qui en
rdalit6, n'oDt de commun qu'un rtoltat dMrritatlons fort
dlTerses, affectant des organes enticement difC^rents. (Test
de cette maniire qu^Qs ont rasaembl^ dans un mtoie cadre
des diarrbfes, des b^morrhagies, des flux de salive, de
mucus, des^rosit^ , de bile, d'urine, de sueur, etc. U serait
inutile de signaler les inconvtoienta d^un pareil mode de
clasaifkation, d'aUleurs, dcpuis longtemps tomb^ en d^su^-
tude; c'est la nature prteumte des maladies qu*on prend
pour guide en pareil cas, et non les symptOmes qu'elles
pr^sentent
Le mot Jiux ne figure done plus aujonrd'hui que dans
Hiistorique des denominations. Flux de ventre se dit de la
diarriite qui snrTient dans beaucoup de maladies. La dys-
senterie a re^u sonvent le nom de Jlux de sang; la lien-
terie celui de Jlux lienUrique, On appelle les hdmorrboi-
des du nom de Jlux Mmorrholdal; les r^es ont re^u
celui dejlux mensiruel. On dit anssi>liw bilieux, mii-
queux, pour caractiriser les defections de mucus ou de
bile, communes dans plusieurs maladies. De intaie aussi,
on qnallfie de Jlux de senienoe, d*urine, de salive, etc ,
lea pertea snrabondantes de ces fluldes animaux. Les ^va-
cuatiens excesstviw en tout genre ont refu quelquefois le
nom d»Jlux eolUquaiifs; et par li on a touIq exprimer
UM sorte de fonte dea oiKanes. Les andens doonalent le
nom injlux A^iHUique k toote esptee de dIanM, quHi
soppoeaient provenir d'alttetlons dn foic Le nom dejCiur
cmliaque ou dUaque a M appUqn^ tant6t li une exac-
tion de diyle, tantOt k un ^coulement de poa, quelqnefMS
enfin i des d^ections muqoeuaespnrifonnea, 4 dea ^facoa-
tions laiteoses , locbiales , etc If Baicncnuo.
FLUX (Jeux), anden Jen de cartes, ilre A Jlux
se dit, k rhomb re, du joueur qui n'a que dea tnonipliai
et qui ne pent que lAcber.
FLUX {MUallurgie). Voget FoNnAirra.
FLUX et REFLUX. UJlux est I'd^Tatlon pMidiqae,
et le rtjlux Tabaiasement ^galement pdriodique des eanx
de la mer , dana le pbtoomtae anqud on donne le nom do
mar^e. Lesmarins remplacent cea denominations par eeOs
deflot et dejusani.
FLI^XION ( Midedne). Ge mot, qui apparticBt exdwi-
Tement anx theories bumorales, d^viTe da /luwe, coaler.
II a dte applique, dans le temps dn r^ffne de ces thdories,
k une foule do maladies qu*on supposait proYenir d'oaa
homeur prenant coura vers cectaina organes. Noa-seulenMBt
le Tulgaire eat toqjonrs imbu de ce qu'on Ini a gravomeat
debite pendant si longtemps ; pour lui , U plupart des mala-
dies sont caustes par une humeur qui se porte caprideosa-
ment, tantOtsur un organe, tantOt sur un autre; mais la
sdenoe a mCme encore conserre la tbeorie des fluxions dans
un trte-grand nombrede pofaits. Quant au niot>ltMPion hd-
mtoie, ildMgne encore le gonflementde la Joue, qui sor-
▼ient ordinaJrament li la fin des doulenrs de dents; mail
c^est la seule maladie pour laquelie il soit encore sdeolifl-
queoient employe. II est mi de dire que ce mot n*estpii
plua manvais pour deaimer ce gonflement particulier que
tout autre terme k peu praa insigniflant On dit bien eaeon
un peu jfii«iojitfe|Nrf/ri»e, pour semettrekbporiee del
gens du monde, qui croient mieux compcendra ce leraM
que ceux depeH|mettfRonie, ou de pneumanie, ou de pUnr
ramanie. Partout ailleurs jZtixion est un terme ii pen prti
oompieteroent efface de langue de la mededne.
II faut dire pouitant que s'il est sage et bon de rayer Is
mot, connme representant une doctrine generate, tt est impoa-
dble de meoonnattre Texiatence de la choee, reaaerrfe daas
de Justes limites. Id, comme souTent ailleurs, beaueoup
d'erreurs et un peu de terite faisaient b verite dn Tulgaiie :
en (ait, toutes lea ioia qu'un organe soullire, il se iait tsm
oet organe un afllux d'bumeors; il y a yen lui fuxion,
non pas entendne comme dans \» tlieoriea des bumoristes,
mais appd, accumulation Teritable de sang, etc. 11 y a plus :
dans quelqiies maladies dont ht nature eaaentieUe eit encora
impenetrable pour nous, et que nous oontlmiona k deaigoar
par les noms bumoristiqoes de rkumatisme et da
goutte, le mal consiste prindpalement en nn aflhix conai-
derable dea fluldes vers le point afTecte; 11 Itat ijoaiar
aussi que noua Toyons souTent ces maladies se traasporter
avec leur fluxfon d*un point li un autre, comme all n*y avait
qu^un simple deplacement de fluidea; mais ces pbenomteei,
qui se rapprochent ^entablement de ce qu*on entendait
par lea fluxions diex une oertaine partie de nos predeoaa-
seurs , iM>nt loin de constituer li eux seula la maladie; quel-
que apparenta , grossiers et materids qulls soient. Ha n'oat
pasmeme ete envisages comme locaux par ranatomiamade
noa jours; et on ne pent s*empecber de reconnattre qu*il y
a \k qudque choae que la localiaation moderne n*eipliquo
pas mieux que les andennes fl**xions ne Texliquaiant.
S. Sammus.
FLUXION (MatMrnaii^ua), nom qua Nawtoa
avait donne> ce que noua appdons d^ffirentUlU^ I^b»-
thematiden anghda conalderait le pofait comme S^b^'*^
de toute figpre, Ugnes, aur&cea ou aoUdea, «*c<^^
que par un mouveroent d'6eoulement, de fusion, lapy
engendro la li^ie, dont lea pointa, par leur fluxion, aagii-
droit U surito, qui eUe-meme, par un mlnMi artifica da
formation, donne niiaaance an aolide. On peat ^^'^^j^
dure de cette genealogie, que la fluxion uM qne rMovii-
FLIIXIOIf — FOE
/;f3
Mmeot moroentan^ (Tone grandeur; et c'^est r^Talnation
deslois que suiTent lea qoantiMa dam leor aecroiasemeiit
fpi coDSUtoe la mHhodB de$ fluxions , qaf porte le nom
de ealeul di//Br€ntiel, la m^thapbysiqae et la nota-
tion de Leibnits (voyetCuLAcrtauninn) ayant ^aTec
raison prifMea k ceUe de Newton.
La m6ihod€ inverse des flvxiom de Newton a poor
objet de remonter ani qnantittedont lea flnxlona sontdon-
n^, on de trooTer ce qull appeUe lea fluentes de cea
floiioDs; cen*eat done antra chose que le calcal int^^gral.
FLUXION DE POITRINE. Voyet FunLioN et Prbu-
■ONIB.
FO» Cest, en Chine, le nam de Bonddh a.
FOARE. Voyez £tapb.
FOC, petite Toile latine, de ionne triangnlaire, qui se
hissesnr le petit roAt de bane et anreeloi de per roq a et,
-etqu'on serre aor le beanpr^ et anr le m&t de foe. On
eonaidte en g6n^ral lea foca oonune dea Toilea d'dtaJ, pula-
qo'eilea aont dtabliea dans la direction dea ^taia. Eilea aont
d'an usage utile lorsque le bAtimoit naTigue an plua prte
du Tent On distingne quatre>bef princlpaui : le petit foe^
\»JauxJoCt le grand foe, le elin foc;)es granda iraiaseanx
en gr^ent deux de plus, qui aont le/oc vidette el le/oc
en Fair. Dans lea mauraia tempa, et lorsque la misaine
est serrte, on gr6e sur I'^tai de misaine un /oc du nom de
trinquette on tourmentin. On donne quelquefoia le nom
de Joe d*artimon k la Yoile d'dtai d'artimon, qui eat en-
Tergn^ aor une come orientte dans le sens de I'^tai du
mit d'artimon : cette acc^tion eat impropre, et doit dtre
MUe. Mebur.
FOE (DAraBLDa), dont on trouve aussi quelquefoia
la nom terit en un seul mot, Dtftgf toiTsin politique qui
joua de son temps un r6Ie important, mala qui s^eat foit une
rotation autrement uniTerselle et durable par aon roman
de Hobinson Cmso^f traduit dana toutea les langues et lu
avec aviditd dans tons lea paya, naqnU k Londres, en 1661 .
Ffls d'uB iMocher, diaaident t6\4 qui Inl avait fUt donner
de r^ttcation, 11 aTalt d'abord suItI la carrito des affairea
et entrepris on commerce debonneterie, malail fut pen heu-
reni k ce qn'il paralt, puisqoe force lui ftit d'entrer en ar«
rangement atee aes crdanders. Toutefois, De Foe sut leur
proorer que le malhenr aeul PaTait emp^che de remplir sea
engagements. Dte TAge de Tfaigt et un ana, U aTait d^bntd
comma terlTain parnn Traits centre les Tures; et UentAtil
setrouTa no^ aux agltationapolitlquea de son ^poque. As-
sex imprudent poor s'ttre compromis dans la levte de boo-
diers du due de Monmouth, 11 fut aaaei heurenx pour
khapper k tonte pouranite, el potcontinuer sans enoombre
ses trsTaux litt^airea et sea affaires commerciales. Un
poeme Intitule : le VMtable Anglais (1699), dana lequcl 11
aTait plaids avec talent la cause de la revolution de 1688 et
du roi GulUaunM III contra un toiyain satlrique, lui
ayant yaln, avec la reconnalasance de ce prince, des gra-
lificationa et dea emploia locralilii, De Foe a'empressa de
mettreA profit les fateura de la fortune pour s^acquitter en«
vers oeux qu'ii n'avait pas pu intdgralement payer. S'il fit alora
preure de probity, 11 ne se montra pas a?ec moins de cou-
rage patriote teergpque et d^voo^, en subissant avec fer-
mel^, sooa la reine Anne, la prison , une amende qui le
minait compl^tement, et m6me Pexposltion an pilorl, pour
avoir danaimdoquentpamphet; iaHiuU The shortest way
with the dissenters (1703), d^fendu lea droits dea com-
munions diaaldentes, et attaqu6 1'lntol^ance del^ise an-
gUcane. II prit sa revanche contre ses persteuteurs» en les
stigmatiaant, dans un Oymne aupUori^ par lea traits dhine
verve roordante. Cest pendant les dent annte d*emprison-
nement qull dut aubir k cette occasion qull comment la
pnblicatioD d'un recueil p^riodique Intitule The Review (9
vol. in-4% de 1704 k I713)9devenu aojourdlmi d'une raret^
estrtee, et dont le succto fut trte-grand. II y a quelques
annte, une de nos Revoea paridennea qui s^^tait donn^
90or miaaion d'exploiter les sources historiqoes inconnues
MCI. DE LA OONVEaS. ^ T. IX.
00 pen connues, pulmaun article extrtoiement curieux ^lit
par De Foe dans sa Review, et od Jetant un coop d'oeil per-
cent sur r^t de la France & la fin du r^e de Louis XIV,
U signalait dans ce pays,avee nne rare penetration, toos les
elements d'une revolution qull prophetisait pour la fin du
aiede. Soua ce litre : Dejure divine ( 1706 ), De Foe publia
ansai vers ce temps nne spiiituelle satire contre la doctrine
du droit divin.
Sous le rftgne de la reine Anne, la ceiebrlte qu*il avail
acquise par sesecrits potitlqnes lui valut quelquea missions
deUcates, entre antra edie qu*on lui donna en Ecosse poor
y preparer les espiitsk Tunion projetee avec TAnglelerre. II
compose pour cette drconstance son poeme Caledonia, et
publia ensuite rhistolre de cette union, depuls tors rdm-
primee denx fois.
Un second eroprisonnement et nne condampaUon it 800
Uvres sterling d'amende, que lui valurent d'autres pamphlets
publies en fiivenr de la succession dans la maison d'Hanovre,
el surtout Tingratitude et TonbU de oeux qu'il avail defen-
dus, le degoOterent, li la fin, de la carriere politique, et
depnia cette epoqne, voue exdusivemenl aux lettres, il y
trouva k la fois le repos el une plus durable renommee.
En 1714, il avail d^ pnblie sons le litre de The family
instructor un ouvrage de morale, qnll continna plus tard
(1726) dans son Religious courtship, lorsqu'en 1719 il fit
paraltre le livre qui a popularise son nom dans tous les
pays civilises, son c^ebre roman de itoMn^on, dont nous
rapporteronsid le litre primilif : The life and strange ad'
ventures of Robinson Cruso4 of York, On sail que c'est le
senl livre dont J.-J. Roussean permette d'abord la lecture k
£mile. Quoique Teaclavago, ce grand crime social, s'y
Irouve en qudque aorte introduti des i'origfaie de la societd
od De Foe nous montre i'homme assujetU k Phomme , ce
livre n^n est paa moins le tableau le plus naif et le plus at-
tachant de la situation d'un individu redult k tirer toutea
sesressources de Inl-meme ; et quant aux rapports de Ro^
binson et de Vendredi, De Foe du moins adoncit ce que
la pdnturedu despotisme patriarcal a de revoltant, en nons
les presentant comma oeux d'une afllBdIon rfeiproque. Per-
aonne n'lgnore que I'auteur a pris Ildee de son roman dans
les details que contenail la relation dea voyages du capitaine
Wodes-Roger8( 17 12 ) sur un marin ecossals noname Alexan-
dre Selkirk, qua oel ofBder avail trouve dana llle de Juan-
Femandes, od Selkirk avail vecu seul pendant plus de quatre
ans, el d'oo ce navigateur le ramena en Angleterre.
Encourage par Timmense succte de son Robinson Cru^
soi, De Foe publia une serie de yoyages el d'aventures ima-
glnaires.du memo genre, par exemple : Le colonel Single--
ton, Moll Flanders, Le colonel faek, etc, etc Nous men-
lionnerons encore parmi les antres ouvrages dont on lui est
redevable, et il en est qui traitent de matieraa rentrant dans
ce qu'on appelle aujoord'huireconomie politique, le spiritud
livre qui a pour titre : Political hystory cf the Devil
(1726). Il monmt en avril 1731, k Londres, en proie k une
grande pauvreie. An reste. Id avail presqne constamment
eie aon sort, en depil d'une infkligable fecondite,(gr&ce k
laqndle il avail pu ecrire 210 vohmies on brochures qui
presquelous avaient ete accndllia par le public avec la plus
grande favour. Ao commencement de la presente aonee
1854, lea jonmaux de Londres nous out appris qu'on ve-
nail de deoouvrir, dans un dea fhnbourgs de cdte capitale,
un arriere petit file de I'auteur de Robinson CrusoS, ftgede
soixante-dix ana el dans une profonde deiresse. Une sous-
cription ouverte Imm^diatemenl par lea soins du libraire
Knight produisfl une somme suffisante pour hd assurer une
rente viagere de 24 livres sterling ( 600 fr. ).
Les fables qu'fmagine De Foe interesseni encore au-
jonrd'hni pour la plupart, paree que son style est naturel et
qu*il sail meltre beaucoup de verite dans son exposition.
Son History of the great Plague in London el ses Me-
moires of a Cavalier out souvent ete pris pour des m^-
moires authentiques de Pepoque qu'il y a voulu peindre. II
6S
i
}
til
FOE ^ FOETUS
liit W iwtonMur deRidwndioii et da Fielding, et peat ^e
€0iiiidM comiDe le crtetaur d*uii genre de littdretura dont
Mdiene et Tbaekemy soBt aujovrd'hoi les briUants repr^-
feitantft^ Une MUk>n complMe dee oniYresde' De Foe, en
tkigl voluBM^ ln«8*% a encorvparu k Londres en 1840.
^ FOBBR ou FOSH&DB, llede la mer 4q If ord , sur U
^fltte occidenlaile du Schkewig, d^une auperficie d^environ
S kfloooMres cairte, avec one population de S»000 habitanU,
i d dont la partie orientale , dite atetkmdFahrf foit partie
de eette provinoe allemande de la monardiie danoiee^ian-
V die tfue Vita\rt partte , appelte Wesiwland Fahr^ d^od
' do ^Blland, terre toot i fait danoise. Lea habitanta, poor la
. plos graade paitie dfneendantadea andeaa Friaons, portent
^ coeore aajourdliai le coetiiroe ^qui ^tait particulier k ee
feuple au moyen Age. Le cabotage, la fabrication du fro-
«uige«t.dequel(ineB arilcleade bonneterie, mais aortoot la
iMie et la chaaae dee oiaeaoi aqoatiques sont lenr prinoi-
pale industrie. C3ea ' oieeanx , aprte avoir M coita dana du
tinaigrty s^exporteot an loin, et on peat jugdr de fimpor-
lance de. ee eommeroeen apprenant que la moyeone des
canarda aauvages q«*on prend k ¥<Ar annte oomnittBe
ne ft'tiive pas k moins de m),Oob. Gette lie eat auasl tria-
Mquentte en ^ par lea baigneais, k tma/m dte M ^ta-
btiMement de iMdns de mer qui y a ^t^ i(M46eo 1810, et
^on appeUe Bains de Wilhekaine. Wffkf booiK de 7eo
iinea, constniit dana le goOt hoUandals , et poorm depuis
1806 d^an boo port, eat le cbeMieu de nie de Peehr, qu'un
aervioe de bateaux a vapour met en commnflkation i^-
}kre avec Kuxhaven depaia 1838.
FOETUS. Nona ayona dit k Tarticle EannoR ee quMl
tet entendre par ce mot fatus , et qucla aont ceuxdes
Jeunea Mres oiganiate quil d^igne plus particuliftreaieat.
Rous avons anssi retract lea premiers aecroisements do loe-
tos homain jusqu*^ i'Age de quatro mois environ. 11 nous
veste k exposer ses progrte u'l^ienrs jaflqn*^ la nais-
aance.
Petite masse eblongue, roolle, et presque incolore dana
fics commeutxmente, le Jeune fustus reasembled'alnrd A on
ver : on dirait d^un corps bomogtoe et inerte. Mais aucces-
aSvement on Toit apparaltre la t^ le tronc , lea membres ,
et d'abord les aup^rieuca : c^ n'est gutee qu'4 quatra mois
qoe les organes sexuels oommencent k manifeeter des carve-
ttres moios arobigua; jusque II U eat son vent fort difficiie
de distinguer quel est le sexe du jeune dtre. A oet ige, les
lontaneUes sont fort iaiges; le foie est excesdvement volu-
nineox, et les reins aont encore compeers de 16 a 18 lobes,
formant grappe. Ce n*e6t gu^ qu*l quatre mola et demi
que le pylore devient visible. Lea petita teaticulea sont alors
renferrote dans le ventre , comme ceux des oiseaux et des
rats, etce n*est qa'k sept mois qu*ils descendent vers Je
scrotum, eo peasant par le canal inguinal^ issue la plus or-
dinaire des bemiea. Les cheveux et les ongles apparaissent
a dnq molSy et la graisse leur eat contemporaine. C*est alors
ausai que la peau B*<ipaisait et ae colore, et que le steraom
commence k s*osaiAer. Le foetus a environ 27 centimetres k
cet Age; 11 en a ordinairement 32 k aix mois. A cette der-
oiAra ^poque de aix mois, le milieu dn ftstos oomspond
«xactement an baa du. atemum. Alora ausai la bile eat en-
core Sana consistance, aana couleor et aans amertume. Vers
3a fin du septiAme mois, les paupidiea deviennent libres par le
d^colleroent de lenrs bords, et la membrane papillalre se
fompt; de sorte que IVdl devient apCe li vobr. Jusque lit
denx voiles boudiaient la prundle, savoir : r lea iiaupiAres
encore coUto ; if* la membrane pupiUaire. (Test anssi de la
mAme ^poque que detent les valvules connivenles de Tin-
ftestin gr«le. Ainsi, la descente dea testleulee, rapparitieii
4m valvolea servant k sAparer et k pomper le cbyle, Tou-
▼ertnre dee paiipiAres et de la pninelle, voilA k qtiela signes
eisentlels on reoonnatt qu un footus eat 8g6 au moins de sept
«iois c*eftt4-dire Pin6<e, ou capable de suivre sa vote, aa
earri^re de vie. A bait mois, la poan commence k se oou-
▼rir d*un enduit comme auifleux. Le cerveau, parlout lisse
neiioea a^pardes^et ik par dea siUona.
A aeof aioia,.terme de la gestatioQ, tempa mmpA poor
Pacconobementt le Mx» a le pkia ordinairemeat 41
centimi(bres de long i ilpte enfiron S kUognnnnei. Ona
vu des foBlos kterme qui pesaient j8 Idlogsammea, on enata
quiavaiento? oentimAtres de loiig;maia caki est rare. Trail
lulo9rammeset60centimte«S| voiU les tonnes les ptas
ordinaifee. Les fcntnellea aont alora fiMdm^ et leiehe>
vevx aont longs d^environ 7%ku miUlmllna. Maiscoqu
caraddiiae pine eaaentielleaient uia Mtt de Bctf moll ou I
terme, c'^est que Tombllic occupe le Juste milieu de toot le
corpsycequi algoi6e^qu11se tioaveanaeidloigDddnioiaiiict
de la t8te que de Textrteiit^ dea pieda. Xontefela* mine i
celle ^poqne, le ftstoa'porte pbisienra caraicttraa qai lodif-
ftranoient d!avee Feniant neovean-a6 qui auratt d^l roh
pir6plnaleafsjoan > le trou de Botal exiila 4iifiQie» c*e8|-4-
dire qaatea ofeiUettesoeauBuniquent difootementy de soi^e
quovle fling veinettxaomtle avec le sang irtMal par la fe-
nttmdoDt reatotooinentiadment perete la doioon desorat-
leltea.- Alora mmbI le canal artMel et lea vaiseeaux ombili-
oanx 'Bont librament peniMtles ; le thymnsy on rij, oifue
tempeiain dont rnsage ii*«at point connu, a beaucoop de
volinae; leibie, alora trbs^groa, Ale lobe ganclte preiiive
auari laitKO et- auaal ^pesnat qne le lobe droit; la bile esl
amte «l eoknrtef et les capsulea surrtealea aont trts-M-
dentop. Je rtpMe qne e'est i cea dUfltecnts caradknsqote
reaonnaH si le Jeane ttre est venu k terme, et appcoximti-
vement depaia oombioade temps il est nd. La MgM^ip^
dflqne dea pouaons l^moigne s'il a reapiri. La longoeur4>
foetus est sujetle k verier; oependant, il est de rfeglo met
oowtante quH alt 24 rentim^res li quatre moia et dew ,
aprtaqnol il grandit environ de 27 milttnitoes par quia-
nine, 00 de 54 mlltimMres par moia, ce qui s'aecorde bieo
avec la mesoro de 48li le centim^res qn'ont U|4opart des
ABtus a tofme. M. Gluknaaier evait invents , poor moaanr le
foetua, un tnatroment quMl nommait mdeoMdlre : soovent
ratee (i leportait %avec hd, et a'en aervalt comme d'une
A se fonder ear I'apparenoe, tone lea oiganes dn jesae
Mn ne sont pas eontemporatea. lis ae aianifcelant en de»
tempa dUfdmta. La moelle ^ini^ eat on des premien
oiganea viaibiek Or, c*est de oetle modleque le ooBor re-
^it aonfanpnlaion^ On voitle coBor avant lea poumons, loloie
avant la lete, le cerveao avant reslenae et avant lesieiai ,
les art^res avant lea da. Hals telle est la nmfnalU^ aiees-
sairedea prlnclpanx egenta dela vie, qu*il eerait dttfidle de
dddder daqoel proeMe la piemike impaiaioo vHale. Omi-
ment aglrait le ceenr aMa le eonooorade la moelle dpini^
Comment tefloerait la moelle dpinltee, si d^i le cmor ne loi
avail envoyd du sangP
Une autre dittcnltitontauasl Insoluble, oe aeraitde dM-
der avec certitude ai leeetganes pr6oident les actes, 00 si ce
aont les actes qui prMdent les erganea. On eat d*abord
aorpiiaqne ce aoH U une diffiooltd, et Ton se pnnd k dooler
qu'elle exiate. Mais qa^on essaye de eonceveir la fomatioo
dVin senl oigane aans le Jen prd^tabli d'aotres organes f
Un pareil proUtoie ddcoonigerait llnvestigalioa et la saga-
d^ On ne pent en eflbt oomprandre le mtanlsme vHal
sans organes prtexiatanta. II y a U des-^yat^booDpf^
benaiblea.
If on-seuleroent tons les erganea ne aont pea eontamporalas;
non^eulement il en est qui se oontadent et d^anties qui »
transforment, mala on en volt qui disparaiasent aiec i'tge. Le
tbymua, par example, aprte s'^tre aocru pendant vingt et
quelques mois, s'atropliie et 8*antentit au host de di x on doeie
ana. Le trou de Botal, le canal art^riel ( qui va direetenMot
de Part^re pnlmonairo li Paorte ), lea vaisseana ombillcaox
et Pouraque s^oblilirent, les capsoles ^urrdnales se doie^
cbent. Tous les organes du foetua n*ont done pas la mime do-
rte : il en est qui ne sont pour ainsi dire que des pieces d*^dis-
faudage dont se scrt la nature poor constniire PMitioe virant.
FOE
Le foBtiu luimalii dans ses progrto offlre le mod&re pas-
lacer de tons tea geDres d'orguiisAtion. On lui toU suc-
eesftiTenient ({nelqiies tntts de rettemblaoet avec lea autres
classes cPanimaai , en commencant par lea plus aimptts.
De aorte que lea coRuneiiceme&te de i'lioiniiie sent oomme
rimage n^duite, raais resaemblante, de toot to r^e animal.
U resaemble d'abofd am polypea et anx mMuaea par aa
peaa molle et noe, aana organea diatiocta. V ouTertare m^
diane du Tentre to rapproehe enaoito dea hultrea^ dont to
manteaa demean ouTert tottte to Vto; U a dea mnaetea aana
tendons, comme lea vera et tea moUuaqnea. Seaoaoommen-
^anta ont aotant de potota toolte d^oaaificatton que lea mtmea
oa ont de piteea pera^rtentea dana toa otoeanx et toa rep-
titoa : aon aternnm reasembto k celni d^oae fortne adulte.
Son ccenr eatd^abord inTiaibto» oemme dana toa Ten; il n'a
•enaoile qn*ane ea^it^ oomme celoi dea craatooda, pnia
denx, comme celoi dee poiaaonaet dea grenooiUea. li prend
eoauito troia cvniiB, comme ii lea a permanentea dana lea
serpenta ; enfin, tant que to iron deBotal snbaiate^ to ceear
da foetna reasembto li celni dea pboques, qui aont dea man^
mifferea. Mala te qni complete c« aimilKudea auJccesaiTWi,
c'eat que cenx dea organea qni n'exiatnt qne dana toa ani-
maox Teft&brte, oomme leaTert^biea, to sternum, to rate, etc. ,
aont lea demicKaik m manifeater dana to Mua hnmain. Cetn,
aa contralre, qni ne aont que temporairea, aont tonjoura lea
premiera tiatblea. Ainai, le itotua hnmain n*ft d*oidea comme
leo poiaaooa qn*^ one ^poqne rapprocb^ de to eonception;
et Kcspten de qneoe qa'on lui Toit pendant environ dix
joora apparatt dte to quarantiteie Jour. Et quant anx or-
ganea g^tanx intemea, ila aont d'abord biflirqate tot^rale-
ment, comme eeax dea liin«8; eenx da dehora numquent
dana lea premtora tempa, oomme dana lea animaux infd-
rieura. QnandJtoeonmienoenl li parattre, fla aontlmperfor^
conme to aont pera^Ttemment ceux dea otaeaux et dea
r^tilea ; fl est un Age odi tone lea fcetoa luunaina parainent
femellea; on antra odi tooa lembtont bonnaplirudltea, k rai-
aon de certainea oolnddenoea bizarrea, canict^re perma-
nent dea moUnaqoea.
Lea correapondancea aont analognea pour lea oiganea dea
seaa : d'abord to boucbe est aana tovrea , et to patoia fendu
comme dana lea oiaeanx et toa reptilea; l^oniiUe,d^bordpriT^
deconque, oomme cheaL lea reptilea et lea c^laeda; roai nu et
aana paupiirea, comme il eat toojoora dana leapoiaaonaetles
inacetea, etc. Enfin to eorpa eat d*abord privd de membrea,
oomme celni dea aerpenta; enaoite lea monbrea paraiasent,
maja inoompleta et tronqu^ comme ceox dea oMac^ ; et to
prolongement caudal, qui eat 6ph^m^, donne au foetua un
trait de reasemblance ayeo un quadmrAde.
ATOoona toutefoiaque cos atmilitudea, toajoi«ra partieUes,
sont tnaoffiaantea pour motiver aoit to cbalne univeradle
de Ch. Bonnet, soit to filiation directe et auceesaiTe de De
Matltot 00 de Lamarck, aoit, enfin, i'admiaaion de cetto loi
d'ulenliti organique qu'ont prteMe de noa joora quelques
aavaota.
Qoantadx fonctiona fitalea do fcBtoa, c^eat piindpatoment
^nx d^pona do aang matemel qoll ae noorrit; to est la
aource easentlelto de raccroiaaement Le aang yefaieox qof
fetoome de Penfiuit an placenta est fort dlfliiient do aang
arUriei qui Ta de to m^ ao festua. On a lieu de penaer
que te jeone £tre tin de mteae qnelquea 61teenla nutritifb
et dn reau de I'anmioa dana laqoeUte 11 eat ptong^, et de la
TMeote ombHicate, corpa analogoe au vitellua oo Jaone
d'canf dea oiaeaox. On volt en eftet oette vteicute diminuer
pen k pen de Tolome k meaore que to ftetua grandit.
L'eaptee de reapiration qu*e(fectnent dana lea onife lea
enbryona d'oiaeaux et d'antres oriparea, ne aaurait avoir
Iten poor le tetua dea mammifl^reaet pour le foetua humajn.
L*air ne peot a'lntrodoire dana l*ot^rua. Le fostua re^it de sa
waitn un aang toot reapir^. Ce qo^on a ditdes oris du foetua
dana le sdn matemel ne peut dtre attribu^ qu*^ dea illusions.
Dei ia?anta altemanda ont pri^tendu que le foetus reapirait k
In mantore dea poisaona, durant le pen deioora qu'tl est
rus 61$
pounru d^ooiea. A regard de to circototton do aang^elle
a*eiibctoe dana te foetua comoie chez I'enltot et Paduiif.
au moina quant au principal, C^est au placenta qu'elie com-
mence et qoWe aboiitit, au moyen dea vaisseaux ooittil^
caox. Le aang art^riei arriTo au jeune dtre par to vefne
ombilicato, qui so impend en partto dans le foie; et ce j^aAg'
retoome Teineux et ^puis^ au ptocenta et k la in^e, ao
moyen dea' deux arttees ombiUcales. Le cordon ombiltcal
est fomi6 de oea troto Taiaseaux.Le sang d*arriv(H> ne lra»-
▼erse point lea poumons, alora inactifi}; II lea 6Iade, grftce
an canal artMel et au troo de Botal, qui n'eiistent qu'a
ce premier ftge, et qui deviennent auperflus aussitot que to
respiration a*effectne. A Tencontre de ce qu'on voit chez
Tadulte, dana to foetus il y a m^lang^ du aang des lieui
oreilleltea, et du aang dea deux ^entriciflea dans Ics deux
i;randeaartlrea; comme, en oUlre, ce sang s^^taii drja
m^to dana te foie avec te aang de la veino-porte et arait Aijk
trarersd to matrice et to ptocenta , on a lieu dlnfi^rer de
ccsdispositiona de retard , qoe to nature avait int^t k ren*
dre le sang dn Jeone £tre te plus yelnenx possibte.
Le mdconitfmest une s^cr^ion spddale du eanal in*
testinai; il ne proTient, comme on Tayait cm, ni des eaut
del'amnioa, mer od nage to foetua, ni dela bile. Alors que
I'inteatin est obstru^, le meconium n^en existe pas moina
au-deaaoua comme au-deaaus de l^obstacto : preuve que la
source en est locale. A T^ard de Tenduit s^bac^ ou suif^
feox dont est coorerte la peao du jeune dire aux demiers
tempa de to geatotion , elle proTient des petltea gtondes de
la peao, et non point d*un d^pOt dea eaox de Tamnioa.
Le foBtoa eat moina chaud que aa m^ d'environ 2°, 6;
quelquefoia to dilTtfirenoe eat plus grande, et eOe pers6T6re
aprte la naissance.
On Toit battre to coeur dea jeunes mammifftrea du quator-
tihae au Tingtitaw jour de la conception. Mais on pensa
qu'il battait d^jk a?ant IMpoqoe o(i U eat possible de J'a-
pereoToir. Le pools do foetoa homaln bat alors ao moina
160 foia par minute; et Toreilte peot entendre sea polaa-
Uons k itvten lea parois dn ventre et de to matrice, preove
certaine de grosaease aprte dnq mois, et preuve acquise qne
le foetua est TiTant
Lea premieira mooremento musculalrea du jeune 6tre ont
^16 Tua 00 sentto dta le quaranti^roe jour de to conception,
et m4me plos t6t dana lea foetua mAles; mala cea premiera
moOTementa, diffidles k constoter, dolvent ayoir €\6 Ar^
quemment iUuaoirea dana Fesp^ liumaine. A cette <$poque
en ellbt lea musclea do foetos sont k peine dlscernablea, et
le aqnelette non encore 6baucb4, en aorto que cea pi^tendua
mouyementa ne aauraient 6tre que yermlcnlairea. Sana He*
yiera, queto mouyemento appr^ablea pourraient exlator?
Lea mouyements du foetua ne sont bien sensible qo'au
quatri^e on dnquitoae mola de la gestotion, alora que to
^quelette a d^ toit quelques progrte.
Comme cea mooyeraento, qui intUquent aOrement to yfe^
aont de m^me de aOra indices de la yolont^ en dea ^trea plus
parfaito oo plus accrus, on a assign^ k la yolont^ et il to
conscience cea manifeatottena de l*$me, et li i'Ame eile-
mftme uno origine contemporalne k cea mouyemento apon-
tan^ de I'embryon. Mala nous ayons roontrd dans notre
Physiologie fnidicaU que lea mouyemento muacutoirea,
bien loin de ddaigner inconteatobtoment le rigUe de to yo-
lootd, ne sont m6me pas toujoura de sOrs indices de to vie,
puiaquMla pers^y^nt encore aprte sa complete extinction ;
et de to nous ayons conclu que noua ne sayona rien de pr^
els touchant I'origine sensibto de la yie, et abeolument rien
quant k Torigine de i*Ame. Les Remains punissaient de mort
quioonque ayait crimineltoment procurd la mort d'un foeliia
dijhformi et animi^ ce sont lea termes de la loi; et ito
hxaient li quarante jour$ l*€poque de ranlmation du foetua,
ce qui concorderait asaez avec ce qu'on a dit des premiers
mouvements du jeune dire. Sans doute cette rigueur des toto
^tait juste; mato li tout dire qu^elle TeOt i\J^ pour les pre-
mtora jours de to groaaOaae tout aotant qoe pou^ to «|u*»
05.
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/
516
FOETUS — FOI
nDllteie Jour. EffectiTeme&t, si Ton met de cM les chances
d'an^antisflaneiit ou d'expuldon prteisturte da fotos, U est
Mdent que le genne une fois fteoiid6, une fois con^, poe-
Me en lui toutes les oondftions de son d^Tcloppement fa-
tor; Aire parfoiiement eiistant dte les premiers joors, il ne
Ini foot que du temps pour se paracheTer : sa destruction
senit done ak>rs tout aussi oondanmable que s*ii 6tait com*
pl^tement accru. 11 n*en est pas des oeuyres de la nature
eonune des ooTragw des bommes : la nature n'^baucbe
ancun £tre qui n'ait d^abord en |oi les ^Iteents de son per-
fectionnement ultMeur; ses intentions sont pour ainsi dire
d^k rdalis6s dte qo*eUe conunence k les manlfesler.
D' Isidore Bourdon.
FOGARASf district de TransylTsnie d^pendnt
do pays des Hongrois, et oependant dta6 dans le pays des
SaxonSy bom4 au nord par trois si^es saxons, k Test par
le ti^e de Kronstadt, k Tonest par odui d^Hermanstadt,
et au sud par la Yalachie. Sa snperflcie est de 22 myriam6-
tres carr6s, et il renferme nn boni|; k march4 et soixante-
quatre Tillages. Le sol en est partout montagneiix, le di-
mat sain, inais froid, et dte lore peo fiiTorable^ragricaiture.
L'ti^TC du b^tail, celle des pores surtout, constitue la prin-
dpale occupation de la population , dont le commerce et
I'indostrie n*ont aucune importance. Cecl tient surtoot sans
doote k Tesprit indolent des habitants, au nombrie d'en?iron
65,000, et compUtement Valaques d'origine, k I'exception
de 2,000 Saxons etde 1,000 Hongrols. Ledief-lien du district
de Fogaras est le boui^ du m6me nom , situ6 sur la rive
gauche de I'Aluta, ob l*on trooTe 6,100 habitants, Valaques
pour le plus grand nombre; cinq ^ses, un gymnase pro-
testant, un oouTent de franciscains et la Maison Commune.
Le centre du boui^ est occupy par une forteresse d'une
liaute importance, en cas dMnvasion tentte de la Valachie,
dont la construction date du treizi^me sitele, que Bethlen-
Gabor fit reconstruire en 1613, et qui a toujonrs joo6 un
rOle important dans les luttes oontre les Turcs, de mtoie
que dans les troubles int^rieurs de la province. Le 12 jniilet
1849, le gdn^ral Bem y perdit, it la tMe de ses Hongrois, une
bataille contre les gdn^raux russes Engeihardt et Luders.
FOGGIA) cheMieu de la province du royanme de Na-
ples appel6e Capitanata, dans Tandenne Apolie, est le
si^e d'un tribunal de premiere instance, d*un tribunal de
commerce, et le prindpal entrepot de toutes les marcban-
discs des provinces orientales de la monarchic. C'est une
ville bien bAtie, r^guli^, situte surlesbords de la Cervara,
petite rivito qui traverse nne belle plaine, et point de jonc-
tion des routes de Naples, de Manfredonia , de Brindisi
et de Pescara. Elle renferme un grand nombre d'dglises re-
(iiarquables, quelques antiquitds, un beau bAtiment de la
.louane, de vastes rnagashis k bl6, un tb^tre, un diapitre
le jeunes fiUes nobles et une blblioth^ue publique. Elle
compte 21,000 habitants, et il s'y tient annudlement une
foire fort importante. Ses habitants font un commerce con-
siderable en vins, builes, laines, grains, bestiaox et cApres.
En 1240, l*empereur Frdd^c II tint un parlement k Foggia,
et sa femaie Isabdle y mounit, en 1241. Le 2 decembre
I25i, Manfred, avec Taide des Sarraslns, battit sous les
murs de cdte ville les bandes k la soide du pape Innocent IV.
Quand Maufred (ut vamcu et trouva U mort sous les mure
de B^u^vent (1266), Charles d'Anjoo punit Foggia de Tatta-
diement qu'elle avail tdmoign^ pour la cause de Conradin,
en Pabandonnant aui devastations de ses troupes.
FO-Ul ou FOU-HI9 le plus cel^re des bdros diinois,
est uu Jc CCS Atres k moili^ mythologiqucs qui ont peut-Atre
•xiste, niaU dont il serait diflicile dc pnidser Pdpoque ( suivant
les Chinois, ce serait enlre Tan 3468 et Pan 2952), et sur
qui la tradition accumule tons les attributs propres k rendre
sensible Vid^ dont lis sont la personnification. Cest aInsi
qu'on altribue surtout k Fo-hi une origineetune forme sur-
naturelles, et qu'on raconte de lui mille choses surprenan-
tcs. Son regne succ^da k celui du dd. II est rinvcnteur des
adences, et le piemier l^islateur de la society humaine.
C*e8t lui qui inventa les armes, les tostniments k coidet,
les r^es de la madque et les caracttees d'toitore; enfio,
c*e8t lui qai le preoder toivit le Y-king ( wfot Cnin,
tomeV, p. 486). On lui doit l^nstitation du mariage et
retablissement des sacrifices efforts aux esprits dn del et
de bi terre. li partagea ledd en degrte, trouva la p^
riode cycUque de 60 ans, qui existe encore anjoordlni
parmi les Cbinds, et constriddt le premier calendrier. II
r^a le coon des eaax , entoura les villes de mnrdlles , ct
biitia les honunes k la oonnaissance des nkttiere. Hals le plus
Important des services qu'ii rendit k ses semblables , c'est
que le premier il institua parmi eux un gouvemeoient ,
en cbargeant des fonctionndres publics de ^administration
du pays, ainsi que de'la direofion da people, an mitieo
doqad il fit r6gner Tordre et le calme.
FOI (du latin >ftfes). On donne ce nom taatot it eeqoe
Ton crdt, et Ton dit dans ce sens la^bi re/iyiatie, la /d
ehritienne, la /oi eatholique, la^bipro/estanfe, taatM
k une certaine nuance de ce qo'on tient poor vM^. £a
pbilosophie, la foi est une croyance sans motifs seton la
raison, ou dont les motifs ne sont pu suffisants poor pro-
duire la conviction, on la croyance avec certitude abso-
lue. Dans ledomainedes sdences, c'est la croyance ae-
cordde k certdnes propodtlons sur la parole des savants,
qui en ont fait la d^onstration ou Texp^rience. Qnaot i
la foi i r auto rite (que cette autorit6 sdt vraie on fonase),
die pr^uppose la foi it la conndssance pnrement persoa-
nelle; pour que I'homme en effet crde ^ on enseigoe-
ment qudconque, 11 font d'abord qu*a croie an t^rndgaage
de ses propres sens; c'est ce ttodgnage des sens , eiterae
ou interne , c'est la confiance en la vMt6 des oonceptioDs ile
la laison pure, primitives ou d6duites, c*«8t en un md la
foi k I'intdligence hnmdne, qui mkitB par exodlence le
nom de foi philosophiqoe. Toates nos croyances primhiTes
sont admises sans motifs ( a priori ) ; car ces motifs, sllseus-
taient, scxaient d^autres id^es, d'autres iogements, qui deviea*
draient aussitOt des connaissances v^ritablement premieres.
Et alore , de denx choses Tune : 01^ dies seraient crues sais
motifs, comme nous le prdendons, ou dies auraient, k leur
tour, des motifs, qui remonteraient a d'antres, d dnsi 4
rinfini , sans pouvoir arriver k une croyance primitive.
II n*est done pas de systteie plus sceptique que odd des
motifs de certitude des conndssances primitives; d tode
connaissance qui n*a pas d'autre raison connue qu'elle
mtoie est sans motif. La foi pliUosopliique appardt daos
toutes nos connaissances primitives, empiriques ou ratioa-
nelies ; die apparalt encore dans la conception du rapport
des conndssances d^rivdes k celles qui leur serf ent de pre-
misses ou de princlpes. Si nous ne vonlons pas croire aveu-
gl^ment tout oe qui disent des bommes, soit en mati^ de
faits , soit en matl^re de raisonnements , il faut bien, aprte
tout , que nous discutions, k part nous , leure tilres a notre
crdance, d ainsi notre foi k TautoriUi m6me repose sur nos
connaissances et sur nos croyances primitives personneiles.
Une autorit6 ne saurait done 6tre une autorit^ k nos yeox
qu*A la condition que nous serous a nous-m^mes nne pre-
miere autorit^. Mais de ce qu'une autorit6 est recoauue, ce
n*est pas un motif pour que quiconque croit enelie abdiqne
sa quality d^fttre raisonnable et croie sans intelligence.
Tdle est la foi pliilosophique proprementdite. Si nous pas^
sons maintenant k la foi rdigieose, €iit nous appardtra tens
un tout autre aspect , reposant sur une intuition primitive,
sur un sentiment intime fondamental , sur le besdn inni
d'admettre comme vrdes, ab ovo, des id^ dont notre rdson
n*a aucune esp6ce de certitude, qu'il lui Cbt ddiendo non-
seulement de oombattre, mais mftme d'examiner, sur les-
qudles il luiestinterditenfind'dnettrelemoindredoute, idees
que les adeptes subissent ndanmoins comme ntessatres a
leur existence, k leur dignity, k leur repos, d dont ils ne
bdancent pas mdme k devenir au besoin les martyrs. Le>
uns y voient uner^v61ation int^rieure, qui setraosmd
li6r6tlitairoment d*bommc k honunc; d'autrcs n*y veuicnl
FOI _ FOIE
517
Monnittre que le rtedtii de TMucation, des doctrines
tmumiset, des habitudes iaT^tMes, ou d'une grande
paresse inteUectodle. Cette disposition k croire ou i rem*
plaeer la certitude par U fol, est la base de la religion,
qui n'est dle-m6me que la UA embrassant un enseignement
qaelcooque sor l^infini et sor les intelligenoes qui y pr<*
sident
Oans ce eercle dHdte, qu*esi-Ge que la fol? « C^est, nous
dira saint Paul , la conscience de la rtelitd des choses qo*on
doit esp6rer et la raison de oelles qu'on ne Toit point. » —
« La foi parfaite, nous dira Pascal, c'est Dieu sensible au c4Bur.
Tout ce qui est incompr^ensible ne laisse pas d*6tre.» et la
tdemite dtowrcbe de la raison est de reoonnattre qu^il y a
one iniinit6 de cboaes qui la surpassent » — « LHncom-
pr^hensible, nous dira Fr^d^rie le Grand, n'est ni limpos>
sible, ni Pabsurde. » — « La foi , igoutera YolUure, est lln*
crtSdoUtA sonmise; c*est le respect pour des choses incom-
pr^hensibles, en yertu de la confiance qn^on a dans ceoz qui
les enseignent. » — « U y a, r^pltque Leibnitz, une distino-
|tion quil ne teut jamais ooblier entre ce qui est aU'deuus
ide la raison et ce qui est con^re la raison; car ce qui est
contre la raison est corUre les v^t6» certaines et indispen-
sables , tandis quo ce qui est aU'dessut de la raison est cen-
tral re aeulement h ce que Ton a coutume d'expdrimenter. ••—
« Le raonde intellectuel, poursuit Jean-Jacques Rousseau ,
sans en excepter la g6om^trie, estpleinde v^rit^ incomprd-
hensibles, et poortant incontestables, paroe que la raison qui
les deiDontre existantes ne peut les toucher, pour ainsi dire,
k tra?ers les homes qui Parr^ent, mais seulement les aperce-
▼oir, » ^ « La foi, dit Malebranche,n'est pas contraire h Tin-
telligence de la v^rit6; elle y conduit; elle unit Tesprit k la
raison, et r^tablit par elle, pour jamais, notre soci6t6 avec
Dten. > ^ « La T^ritable ti^Tation de Tesprit, dit enfm
Massillon , c'est de pou?oir sentir toute la majesty et toute
la sublimits de la ioi. Les contradictions et les ablmes de
rimpl^ sent encore plus incompr^iensibles que les mys-
t^res de la foi. »
Passant au> contemporains: « Sans la foi religieuse, nous
dira Lamartine, rbomme n'a ni la r^gnation, ni le cou-
rage, ni le bonheur, pas m6me Tesp^rance au jour desd^
ceptions crueUes de la vie. » — « (Hex la foi, ajoutera La
Mennais, et tout meurt; elle est T&me de la soci^t^ et le
fonds m^me de la vie humaine. La foi dirige et pr^cMe
n^cessairement tontes nos actions ; elle est dans la nature
de rbomme, et c*est la premise condition de son exis-
tence. > — £nfin, M. Pagte (de I'Ari^e) s'exprime kcd ^rd
en ces termes : « Sans foi religieuse, sans foi morale, sans
foi politique, que restO't-il k un peuple? II doit voir inoes-
samment tomber toutes les hierarchies homaines; la fa-
mine m£me doit disparattre. L'bomme doit rester seul avec
son ^oisme et son int^rftt Ces deux yices devienneut alors
des vertos. Comma ki science de Tbomme, par Thomme,
et sans Dieu , le conduit k I'isolemeut , il faut qu*il s'aime
seul , puisqull est seul. Comme il a hris^ tous les liens qui
rattachent le fini k Tinfini, il ne reste de Thomme que ce
qu'il a de terrestre et de grossier ; et dte lors le bien-6tre
materiel et Tor qui le procure sont le but unique d*Une
existence qui sort du chaos et retourne au n^nt. Comme il
croit k rinteiligence , et non k 1* Ame , le cri de la conscience,
Tattrait de U sympathie , tons ces tr^rs de joie et de
larioes qui surgissent de la sensibilitxi, c^nt la place k ces
OkJiotions grossi^res de la sensation qui pousse au plaisir et
repousse la douleur. »
La foi n'estpas seulement, comme subjective, un pen-
chant, une disposition, un sentiment, une intention; elle
eat encore, comme objective, la mUti^re, I'objet d^une
croyance. Sous le premier point deTue, dit : Ma/oi
est en Dieu; sous to second : II a embrassi la foi du
Christ. Cest la/oi qui sauve, dil le proverbc; oni, mais
a condition qu^elle ne sera pas sterile, qu^elle produira de
bonnes ceuvres, ou au moiiis de bonnes et nobles penste ;
car, dit saint Paul : « Quand j^aurais toute la foi n^cessaire
pour transporter des montagnes, si je n*ai point la charity,
je ne serai rien. »
En thtologie, on appelle profession dejoi one formule
qu'on iait lire et juier aux porsonnes qui abjurentleur reli-
gion pour embrasser le christianisme, ou qui entrent dans
les dignity ecci^siaatiqnes. Dans une autre acception , plua
commune , fiiire pnfes^n de foi signifie exposer ses prin-
dpes. LMnquisllfon eroyait fairs aete lie/oi le jonr oh elle
envoyait au siippUoe oeuz qn'ello avait condamn^ oomme
h^6tiques (voyei Auto-oa-f^); mais depois quellnqulsi-
tion n'existe plus, aete de foi ne sort plus qu*k designer
une courte pritoe que les fid^es doivent r6citer sortont avant
de recevoir certains aacrements. On nonune article de
foi cheque point de la croyanoe en matlte de religioB ,.
chacune des yMOM que Dieu a r6v61te k son ^lise. Ainsi,
tout ce qui est dans le symbole des Ap6tres est article de
foi. Un catholiqne doit croire tout ce que Ttiglise qualifie
article de foi.
Si maintenant nous qnittons les accepti<ms religieases du
mot /oi, nous venous que celles qui sont usit(^ dans le
langage ordinaire sont encore plus nombreoses. La foi est
la fidelity, Texactitude k tenir sa parole, sea engagements,
ses promesses, ou Tassurance donntede ne pas les enfrein-
dre : Cest un homme de peu de/oi, donner sa^bi. On ap-
pelle foi conjugale la pfomesse de fld^it6 que se font le
mari et la femme en s'^pousant; Foi des traitte, des ser-
ments, I'obligation que Ton contracte par les traits, les
serments. Ajouter foi^ avoir /oi aux promesses; faire Joi
d'one chose, c^est en donner la preove, le t^olgnage,
Tassurance. On Jure souvent sur sa ioi : ^i d^honnile
homme^ foi de gentilhomme,
Dans Tart h^raidique, on appelle foi deux mabis jointes
ensemble , oonune symbole d'aUiance et de fidelity : il porta
des gueules k la foi d'aigent; en pemture et en sculpture^
ce mot a la m6me acception.
FOI (O^nvre dek Propagation de la). Voye* Propaga-
tion DE LA FOI.
FOI ( Bonne ou Manvauie). La bonne foi est une convic-
tion iut^rieure que Ton a de la justice de son droit ou de
sa possession. 11 y a mauoaise foi^ au contraire, lorsqu'on
fait quelque chose quoiqu*on sache que ce qu*on fait n*est
pas lidte. La bonne et la mauvaise foi influent sur Tappr^-
elation des actions des bonmies, et sur leors conventions
etsur leurs cffets. Amsi, celui qui. Ignorant le vice d*une
vente qui lui est faite de la chose d'autrui , possMe de bonne
foi Tobjet vendu en vertn de Pacta qui lui en transmet hi
propri^t^, en fait les fruits siens jusqu^au nKunent od le
vice lui est manifest^; et dans ce cas il n'est tenu qu*ii res-
tituer la chose ou le prix qu^il en a re^u lorsqu'il Ta ven-
due; tandis que s*il y avait mauvaise foi de sa part, non-
seulement il devrait rendre les Iruits ou int6rftts qu^il en au-
rait re^s pendant la durte de sa possession ; mais 11 aeraU
tenu aussi des d^tdriorations qu*elle pourrait avoir ^rouvte
etmfime de la perte par cas fortuit. La bonne foi se pr<^
sume toujours; et elle ne cesse que du jour oil a lieu la de
mande en revendication. Geloi qui s*est mis en possession
rtelle et de bonne foi d^un objet mobilier qui lui a €iA vendu
par celui a qui il appartenait , et qu*un autre avait ddja
acquis du memo propridtaire avaat lui , est pr^<dr6 a ce
dernier, quoiquo son titre soit postdrieur en date. Le paye*
men! fait de bonne foi au possesseur d*une cr6ance est va-
Ublc quand mdme ce possesseur serait ensuite 6\\ne6, La
bonne foi apportte dans un manage , dont h nuUitd a dt6
prononc^ pour une des causes ddtermintes par la Ioi , lui
fait produire les eflets civils tant k T^ard des ^ux qu*k
regard des enfants; mais lorsquVn seul des <^poux a dt6 de
bonne foi , 11 n'y a que lui et les enfonts du mariage qui en
recueOlent les ehets.
FOIE. Cest Torgane sterdteurdela bile ou do fiel. Le
ioie est la plus grosse glande du corps : k lui seul il rem-
plit presque le quart de Tabdomen on ventre; son poidschea
rbomme adulte, est de troisiquatre Uvres. Sito6 dans Yhy^
51B
FOIK
fK>coDdr0 4roit> et d^passant raremoit les eAies de plus d«
deox doicU, alon m^iiie qae le corps wt dans nne podlton
▼eiiieale« it rempUt tonta U portion droite et sop^rieare dn
▼eotre ; U fl*adapte et adiitoa k la concavity du muscle d i a -
p bra K net <lont U suit tons lea mooTements, moafements
qui ae r^ittrent at eeconalance^ juaqn'li la mort, de quinze k
▼ingt feis par minnle ; il reeouVrd anaai T ealo m ac , anquel
il eat contlgpiy deaorte qa'U ae troaTe aoolorA pir Id loraqu'il
est plein dPaUmenfti. La rata ravoisfne^ gauche , et queU
<iaefoi8 ii a^^tend inaqu'it elle ; en baa, U est contigu h Tintes-
tin colon etii ripiploonj prto de lui, etplna en arridre,
«stlepanor^a8;prte de lot eat le duodenum, dans teqnel
ie omdait cholMoqaeTerae la blleqae le foie compose. Le py -
toreen eat anssiaaacarapprooM poor que lea maladies de l\in
de.cea organeaae tranamettent^ I'autre par contiguity. En ar-
Ti^re, U teuche k r aor te, aoi piliers du diaphragme, it la co-
Jonne Tcct^brale, an rein droit, li la veine cave inC6-
cieure. II n'eats^par^ de la pUrre droite, dupoomon droit,
<lup^ricarde et doe can r que par la minoeeloiiondtt dia-
phragme ; de aorte que les maladies de cea diflMrents organes
fe|ailiisaent qoelqnefoia de Pan sor Taotre, non-seolement
par les voies fitaiea, mais ansai en rdison da Toishiage, de la
«ontigull6. U eonnumique avec I'aorte et lea xsaritfe gau*
cliea dtt cQBur par Tartdre h^patique ; avec la fdne caTe et
4e8 caTUte droites du cceur, par lea Teines h^pittqoes , qui le
font aoasi conumniquer vtw I'artte polmonafre et les poo-
mens, dans lesqnela le coeof pousae et r^pand le sang yel-
neux. 11 commerce arecl'estomac etieafaitestina par ie duo*
-dtoumy dana lequal la hHe est Tente, et de plus avec les
mdmea o^ganeevt la. rate par leavaiaseauz aangnina. En
outre, toua les orgaMS digestilSiy llirtestfn, I'estomac, la
rate et le panerte; conummiqaent arep Ini, poiaqn'il en
revolt le sang Temenx par I'itttenn^dlaire de la mine porte,
le smI ▼aimaan sanguin qui sarTa d'intanMdiaire aux deux
ordres de Taisseaux capillaires. Les Taisseanx lymphatiques
et ebyliftraa le matUnt Ansai en rahitioa arec ie canal tbo^
radque et le r6serYoir de Pecquet
Lea fileta nenreux qu'il revolt du plazoa aolaire» du nerf
4e la dixi^ma pafaa on pnsunuhgoMMque et du nerf dia-
phragmatique , la tot commaniqoer aTce le nerf grand-sym-
pathlqne, aTee la eerreau et la moelle^pinlAre. Jogei- d'a*
prte COS nombrenaea bonneziona, d i'on doit a'^tonner que
les maladiee da foia aient de ai piompta effets sor la lant^ ,
8ur l*hnmear et la caract^ra, et all est alirprenant que les
maladies dea antres organes' aient de si ndtablies njafllisse-
menta sur ini. Rouge , bnine , souvent Jaanitre et qoelqoefois
ManchAtre, qnelqnefais fiolacteon verdAti^, la substance du
foie est grenae commeoelledes aotras glandes; cheque grain
du foie est nit compost trte-eomplexe, ayant pour premiere
irame un tissu eeilnleax iormani pareacbyme. C'est N^ qo'a-
bootiaaent vn rameaa de Tartdre ii^tique, un rameau de la
Teina-porte, on rameau deaTaiaaeaux lympbatiqueSy dds (ilets
denerlii proTenant dee trola aoarcea que nous avona indi*
qutes; de lAnaisMdt^lement un rameau dea teineah^pati-
<quea, un rameau det canaoi biliairea. Cbaqne grain oo lobule
du foie est reT^tu dNne portion da la memlM«ne eelluleosequi
accompagne chaqoe diviaion dee Taisaeanx, et qui an outre
rer^t etprot^ toute la masae do Ida sous le nom de eaph
iuiede Glision, De plos, le p6ritoine foumitit toot le foie,
«a revMant aa capeule celloieiise, one aorte de robe dia>
plMne,entre las plia da laquella s^taitroduisent on sortent les
vaisseanx sangoina, lympliatiques ou biliaires, de mteie
^ua les neris. De oea plis sumomm^s ligamenU , deux sont
liihtevux; un autra, lepliia considerable de tons, unitlA-
r.hement la foia aux paiolB da Tentre Jusqa*^ rorobilic, et
ce dernier ara^u lenomda^nbufa/oiup dup^iiMne oo /i-
gament suspenseur du/tHe. La iMsa da ce ligament loge et
pro(^(;e la veine ombilicale ciiez le fwtos, fdne qui apporte
ail noiivel eire le sangde sa m^re, et qui , aprto s'6lre ra-
mifi^ |iartiellementdan$ la sobstance do foie, va (inalemcut
aboutir, d*un cAt^ dans ie abius de la veliie- porte, et d'un
autre oMAdaoa U feloa cita infi^rieiire, pnr un proion^e-
ment direct, nomm^e cana< veinmue. Le foia eatattacU
au diaphragme plus salidement qu*A toat le reata.
Amind k gaocha ches Tadalte, dpais et aroodi A dralte»
U oil il est raeourb^ dans ThypocUondre , ploa i^pais ii sea
bord post^rienr qu*A Pant^rleor, le foie offra praaque pa^
toot one snrfkce llsse et onctueose, dont il est rede-
Table k un feuilletdo p^ritofaie. CooTexe k sa face sop^eure,
Ut oft il est adofis^ an diapbragpie, il offira en deaaooa beau*
coop d'ui^it^, sfllons , sdssores, Mianerures et depres-
sions, s^parfe par des proemineaces, poor loger las vebes,
les artires , lea nerfs, les yatsseaox lymphatlqaaa, la tM*
eule et les Taisseaox biliaires. Une de oea sdaeores est km-
gitudinale, poor Pintit>doction de la feine ombilicale; aaa
autre eat transyersale poor recevoir la vehie-porte et Tar-
t^re ti^patique; la reine care est log^e dans ana ecbaBcrnra
en arri^, Ters le diaphragme, et onelossetta revolt la t^-
sicole bilialre pr^s du bord antMeor. Outra lea deox tobes
prindpaox , le droit et le gancbe, on doit specifier aossi la
petit lobe, 00 lobe de Spigel^ et les deux eminencai-pettes.
Le foie est proportionndlement plus ▼olumineox dans
Tenfant que dans I'aduUe , et absolument plus gros dans !e
foetus que dans Tenfiuit. D^jk apparent, daai les jeuoei
mammiUbres et dans le itetus bumain, quinae k Tingtjoon
aprto la conception, il compose k lui seol , ao bout de
qudqoea semaines, presque la moitid du polds totsi du
foetus; et oomme il n'y a alors ni digestion, nl atoetioa de
bile , il est permis d*inliSrer de ce grand Toloma do foie que
cet organe remplit alora d*antres osages. 11 as! Tisible d^
le quatii^me jour de Itncobation dans on Jeone poulet ; b
▼esicule billafre n'apparali que le buitiime jour. Le foie est
Torgane qu'on retrouTO le plus constamment dans la foogoe
s^rie des animaux , depuis Phonune Josqo'aax insedes in-
dusiyement : on retrooYe la foie dans des animaox qoi n'oot
ni rata, nl pancreas, nl coeor, kU cenreao. On remarque
mfimequ'ildeTient proportionndlement ploa gros k mesare
qn'on descend dea mammif&res Ters les animaox les plus
inforieurs ; il n'y a que les faifusoires, les radiaires et les
vers qoi n'offrent rien d'analogoe ao foie et aux Taisseaox
biliairea. Cbmpos^ de Taisseaux areogles dans les insedeSp
(le petilB tubes dans les Crustacea, ott II prend le nom de
farce, U entoura de toutes parts Testomae des moUusqoes,
dans pludeurs desquds les Taissaeux UHairet offlrent dec
styleU edslallins fortsinguliers (Poli, Curler, Blibie-Ed-
wards). Trte-gros dans les molloaques et dans les pdseons,
il est dans les uns et dans les autrea autant placA k gauclie
qu'^ drdte , et qudqudois m6me daTanta^; 0 en est de
ni^me dans beaucoup d'oiseaox et beaocoup da reptiles. 11
re^t one aorte de Tdne-porte dana les manuniiires, dans
les oiseanx et lea polaaons, et mftme dans les reptiles, eax
poortant dont le aang art^iel est d^^ si Tdneox, ii cause
du mdange des deox aangs dans leur cmur, qoi est si im-
parfoit. Il en est dilKremment cbei les mollosqoes : leur
(oie ne^re^it qoe des yaiaseaux artdriela ; et c^est le sang
rooge qoi chez eux alimente la s^cr^tion biUaire; ils
n'ont point da Tdne-porta. Les insectes, n*ayant ni dreula-
tion sanguine, ni cGeur, ni Tdaseaux Iramifi^, ont pour
foia un compost de Taisseaux independents , ainsi qoll i^-
suite des obserTations de Malpighi , de Marcd de Serres
et de Strauss.
Quant aux Taisseaox biliaires, ils existent partoutob il
y a on foie; mala la T^sicole biiiaire oo le r^serToir du fiel
n'a paa la ro^me constanca ; on ne la trouTe ni 4efla les ai-
sectes, ni dana lea croatacte, ni cbei les moUusqaes; eUe
manqoe aosd ches un grand nombre d'aalmaux des classes
aup^rieores , prindpalement ches lea herbiTates oo grai^
Tores. II paralt qoe rintenrentlon de la bile est surtout oe-
cessaire aox animaux camasders. La T^cuila bUi*l(^ oe
se trouTc ni dans IVi^phant, ni dans les chaoMAox, mdaBS
les rhinoceros, ni dans les cerfs, ni cbei le cbeTSi, d
dans Ie daophin; parmi les oiseaox, raotruche, leooucou,
le pcrroquet et le pigeon ao sont priT^s : la chose est meme
devenue proTeriM quant au pigeon. Les lamproies d »
FOIE — FOI ET HOBfMAGE
6t9
perditt du HO co^t.preique Ub 4eulft poissons en qvA Ton
alt eontikU Tabgeiice de. la v^cule bOiaire; inaia tous les
rq>tiles en 8ont pourf Oft,
La bile est •^^enunent rooyrage.da foie. Soft qn'il la
s^pare du aan^^ ^ofit il ^st p^nttr^^ soil qii^ 4» trie les ma-
Wiaux confoodoa ^ant la ipjiase aangaine, ou qnH la cam-
pose de ioutes pi^^bes ep v^rtu d'uDepu|8sanee.caflbtey tou-
joara est-il que M bile yient de loi. Lea ^Mmenls de cette
bite paraMseat aortir ,du sang i» la veinfr-porle^ap molns
les iojecUoas dtoiontrent-fsUes les copmnnicatkm^ directes
de cette yefne ayec les yaisseiiu^ bfUairek Uq foie sain com-
pose enyiroQ denx gonltes de bile par minute. Un petit
▼aisseau biUaire provient de eliaque grain glwdolOttx du
foie, et tons ces petits rameanx se rfoniaient ensidte de
proGhe en prockie comme les yeineSt josqn'a ee qn'Us ne for-
men! plus qu'un tronc coinnuin : c'esi le amduU hipa-
tigue^qui provient du foie. ,Ce canal de labile conummiqiie
sTce la T^icule. biliaire-en cqux. des aniflMtta oil cette t^
sicule existe , ^ dixectemeBt aossi ayec le canal cholMoque,
qni vient de la T^sicinle biliaire. Aiors la bile tantdt coule
sans s'arr^terdu conduit h^patiqaedansrintestinf parTinter-
inMiaire du g«mui1 cbol^loqufB, tantdt elle eft portte totalemept
ou en partie dans la Tdsien^e biliaire, rdservoir.od eUes'^-
paissit et se colore davantage arant d'etre Teiste dans Tin-
testin.
CTest par infraction auz lois des stor6tioBS qoe le foie
compose la bile aux d^pens do sang noir on yeineoi s tofites
les autresglandea oomposeot leursliqnenrs respeetiTes avec
le sang rouge on art6riel. Le lait, la aatiTe, les orines , le
sue panertatique ^ le Onide fondant et les larmes prorien-
aent du sang des art^res. Un autre fiUt remarqoable» c'est
4|tte la TeinerpQKte» qui se r^pand dans le foie comme ime
art^re sans-moteor, sans impulsion provenant du coeur,
cette yeine-fM>rle jrefoit le sang Teinenx de tons les orga-
nes digestifs sans exception. 11 est sans donte fort singuUer
de voir une vetne r^mir en die tout le sang noir des organes
qui tiaborentla nonrriture et composent le chyle, rdpandre
et m^lerce sang dans la substance do foie, ponr mieox le
rendre identiqu^ , et composer avec ce sang, qui a pr6sid^
a la formation do diyle , et qui sans donte en oontient quel-
qoes vestiges^ composer, difrje, avec loi cette bile qui
eUe-mdme doit servir k I'daboration du nouvean chyle.
Ceux qui pensent que le foie est Porgane auxiiiaire des
poumons ou des brancbies trouvent trte*natorel qne le foio
do fcetos soit plus gros que celoi de I'enfknt -qui a respire ;
its expliquent ^gatement tr^bien ponrquoi les animaux
ont le foie d'autant plus gros qne leur respiration est plus
imiMirfalte, et pourqnoi le foie s'alt^e et devient maladc
chez la plupart des phthislques. Ce qne les poumons ne
font point, il fant bien, disent-ils, que la foie relTectoe. La
in^me tbteie sort k expliquer pooquoilefoie re^t du sang
Teneuz presque autant que les poumons. Un jeone mdde-
cio, tout rteemment, a pouss^ ces id^es-14 beaocoop pins
loin : il consid^ le foie comme un organe purement ^inti-
noMre^ charge d'extraire dn sang Tdneux Texcte de car-
bone et d'hydrogtee dont il est sorchaigtf. Un autre m^-
decin, physiologiste d*un Trai m^rite, a consldM le foie
eoiDoie oigane prodncteor de mati^res sucrdes, non-seule-
\ ment chex rhomme, mala chea les animanx, nouveUe fonc-
\ tioa qui aurait de mdme.pour effet de d^ydrogdner, de
f Idcarboniser le sang, et de faire do foie Pauxiliaire et comme
le vieaire des poumons, mais d^one autre mani^ que Pa-
vait compris Fonrcroy. Ce qui semblerait prouver que la
bile est une bumeur destine prindpalement h 6tre r^et^,
c'cst quHl existe des animaux (les dotis) od le canal clio-
ledoqoe a'ouvre k Textrtaiit^ de llntestin, prte do Fanus.
Tel est lenombre, tdle fstTimportance des vaisseaux qui
se distribuent dans le foie, que cet organe devenant engorge,
enHamm^, malade, presque aussitdt il en r^lte, soit des
li^morrlioides, soit une liydropise, ascite, ou roud^mate des
jambes; aJor^ aussi les organes infi&rieiirs sent plus froides,
|4tes on jaunStre, ct les conjondives ict^riques. Lcsdof leurs
qo*on ressent an c6t^ droit aptte avoir ooum et ^qoabd on Aiit
eflbrt dependent prindpalement de la fatigue dn diaplutigme,
oblige de supporter tent le pofds dit Ible ; elles protknnent
aussi de la pldnitude de la vdne tthk MfMeni-eiquI ii^raet
que difBdlemMle. sang veinenx 'qui aoiidu' Ible par les
veines h^poliques, De paraHles douHmrs, se fttot sentir
dana le finsson de ia ^ntt et dorant les convnlskMS; mais
ces donleors B9 sonf jamais plus vivas que dorant nnrlre
exeessif, k canse do reflux dn sang, et aprteune cootise
rapide, parce qo'alors'lecoors dusang est trop ncedM dans
les airt^ns pournepas,>son rehior, engoiger la vdnercatto,.
le foie et te. rate (car la ratnaoBsidevfent alors doulonreuao).
Par aon poids consad^able, qui est de plusieurs lifres,.
le foie entrave I'asceidon dii diaiihn^no :'ilemptehe
ainslfexpirationd^aireattssi profoiide; de sOKte qoe, grSec
aufote, il restetoi^oars beaocOUp d'air dans les poumons^
et de ik rteulte qoe I'ade de la resplralleii' continue do
s'acCQBBplir, mtaie pendant I'expiratlett de Pair. Mais si ie^
foie Undterascension da dlaphragme, en TetancAie il aide
auqoooTement contnlr^, lequel a pour effet ffnsplration ,.
et c'est alnd qn'il ooneonrt utiteraentan soupir.'Quand le
le foie eftt malade, lorsqull est douloorenx , afors les moo-
vemnts do diaphragme sent entrav^ , comme ettdiatn^ ;
ausai observe*N>n qoe les maladies du foie donnent sou-
vent liev ^ dole tonx , k une sorte do dyspnte ^ quasi eomme
les maladies de poitrM; il fant mdme remarqoer que te
volgsire s*y trompe souvent. 81 ia presque universality des
honumes conlractent lliabitnde de se coocber sur le c6t^
droit plutot que sur le gSuche, cda est dSrX la situation et
au volume du foie, peot-^e autant qn*ft bi sitnation du
couret k ses continnels moovements; ht cette babitnde a
pour oons^nencesun plus grand nombre d'biflammations et
de plus fr^uentesh^orrhagies do cdt^ droit, pluS de para-
lysies , plus de tuhercules et d^ulc&res du c<>t^ gauche,. etc.
Les anciens regardaient le foie comme le si^e de la
halne, de la colore, des passions tristes et profbndes» et le
people a hitWA des andens. Les hommes coltees et pas-
donnas; ces caract^res ardents qui n'aiuient ni ne haissent
&detni; ces esprits eniport^s qui iraient au bout du monde
dierdier raccomplissement d*un d^irou la satisfactipn
d'une ofTense, tous ces hommes d^in vouloir puissant ont
le tdnt hAve comme Brutus; lis sent tous bilieox comme
Cter. Or, pourquoi est-on bilieox T Apparemment par Pa-
bondance de la bile ou Tembarras de son cours; d d'o6
Tient la bile, si ce n*est da foief Ainsi done s*explique un
pr6jug6 qui sans doute remonte^ Cain, le premier biUeux
qui ait t^u sur terre {voyez Texp^amentb).
D' Isidore BotanOH.
FOI ET HOMMAGE. Ces termes de jurisprudence
f6odde indiquent la reconnaissance que le vassal devait
h. son sdgaeur. On entendalt par le premier de ces mots le
serment ou la promesse de fiddit6 du vassal, et par le se-
cond la d^daration qu'il faisait k son seigneur que ses
terres relevaient de lui. Le serment de fiddit^ se fdsait de-
bout, en jurant sur les saints £vangiles; Thommage avait
lieux k genoux. Le vasal, tftte nue, mettait sa main dans
cdle de son seigneur, qu*il baisait, et lui promettait de le
servir, dnsi que son devoir le Hii prescrivalt. II donnait de
cette promesse un ade par terit; d cdte o^r^onie sere*
nouvelait a toutes les mutations. On devait ordinairement
ensemble 1^ son sdgneur la foi et I'hommage. Cepennant»
celul qui ne tenait un bditage qu'^ terme de vie devait le
serment de fiddit^, mais non pas Thommage; Les ^vdques
devaient la foi au roi pour le tempord de leurs bodices, mais
non pas I'liommage.
II y avdl des hommages de plusieurs esp^ces. Lliommage
lige ^talt trtodtendu : c'dtait celui que rendaient les vas-
saux qui rdevaient de leur aeigneur, non-seulement par
leurs terres, mais encore par leurs personnes. II consistait
k promdtre au sdgneur que l*on consentait k devenir sor
Aomme ;qu*on d6fendrait son lionneiir, son nom,sa familie;
enfin, qu*on Taiderait k la goerre, covers d contra tou^ \
^30
FOI ET H0MMA6E — FOIBE
esxept4 CMtre le roi. W se faisait saiift ceinture, una
4p^t aana ^perona. Le premfer eiemple qu'on eD connaisae
tti ceiai de Foolquea, Ion de aon inyeatitare dn comt^
d^Aoiou par Loaia le Groa.
Oidinalrement le yaaaal 4tait oblige, poor &ire aon acte de
foi et hommage, de ae tranaporter an priodpal manoir da
fief domtiuuit , et de reropUr aon doToir en peraonne ; qael-
<|oefeia9 oependant, il pooTait ae &ira repr^aenter par un
liroaneur. En I'abaence du aeigDear, il derail rendre aon
hommage derant la porte da ch&teau , en ae foiaant accom-
pagnur d*nn noUirOt qui dreaaait proc^Terbaldea oMmo-
nlea« Gomme lea seigneora aaaeraina ^talent mattrea de r6-
gler cea demi&rea, ellea durent qaelqaefoia ^tre fort barlea-
qaes : on cite» entre autrea, VobUgatlon d'an raaaal,
^erant d'nn fief du Maine, de oontrefaire I'ifrogne poor
toate prestation de Ibi et hommage ; une autre obligation ,
dlt'OU) ^tait de ooorir la quintaine, tenant d^nne main un
cbapeaa an lien de dard , et de Tautre une perche an lieu de
lance. Dana rorl^naia* lea m^tayera deaaeigneora du canal
de Briare devaient, k ehaque mutation de recereor, appor-
ler ^ oet employ^, qui repn&aentatt aea maltrea, cinq aola
ou une paire de poolets. lis deTaient, en outre, lul chanter
one chanson.
La piupart dea seigneora rdoTalent sonvent de adgnenra
plna puiasanta qu^eux pour certafaia de leura flefa ; Tia-^-vis de
cenx-d ila deraieni acoomplir toutea lea obligationa de vaa-
aeiage qu*ila exigeaient ailleura, et lui rendaient foi et hom-
mage. C*est ainsi que Henri III et quelquea aatres roia d'An-
^eterre flrent hommage-lige aux roia de France, pour lea
proYincea quMlaaTaient sur le continent, et que plusieurs
de noa tola ftirent Taaaanx de leurs proprea auJeta. Louis
le Gros , par exemple, faisaft rendre hommage par son pro-
^mreor k r^vdque de Paris.
Achilla JUBINAL , depute aa Corps l^gidatif.
FOI MENTIE. En termes de droit ffodal, msntir d la
Jbij c'^tait refuser derempltrlesobligationsde yasselagequ'on
avaitjar^ d*acoomplir : la confiacation dn fiefpuniasaitce
•crime irrtoissible , que les seigneurs pardonnaient rarement.
Par extension, lea reprocbea de/oi mentie entre nobles et
chevaliera €tait la plus sanglante de toutea les injures; le
duel ^tait an bout decette accuaation dene pas ayoir
tenu une parole donnte, qui n^ayait plus aucun rapport ayec
la foi due an auzerain.
FOIN* Ceat l*herbe des pr^/aucMe et fanie. Le foin
^onyenablement pr^sery6 de IMntemp^rie des saisons, du
4X>ntact de Tatr et d'une chaleur trop Tiye, se conserre faci-
lement d^une anndeii Tantre, aana perdre rien desa sareur
ni de son odenr. Dana lea meulea faites avec soin , dana les
fenils couyerts en chaume, il reste d*une quality sup^rieure
k celai qu'on toil de briques abrite imparfaitement. II est
de premiere n^cessit^ pour les animaux qui partagent le
irayail de Thomme : car d^pouryu de la plus grande parUe
d'humidit^que contient Therbe yerte, il oifire, sous un moin-
dre yolume, plus de principes de nutrition : c'est un fait
d^obseryation, que les b^tes de somme, de trait ou de la-
bour, et surtomt les cbeyaux , perdent rapidement de leurs for-
cea par Tusago dea fourrages yerts , saturte de toute leur eau
de y^g^tion. Le foin est plus profitable lorsqu'il a ^prouy^,
aprte rentassement , le d^r^ de fermentation qui d^ydoppe
lea priudpes sncrfe. Mais ce degrd est difficile k aaisir; car,
rhumidit^ ^tant n^cessaire dans toute fermentation, si les
Joins sont rentria trop sees, toute action cbimlque est im-
possible; d, an contralre, lis sont trop humldes, fls sont
d^riorAi par la pounriture , la moisissure ou rinflammation.
L*exp^rience est le guide le plus certain k cet ^rd. L*ha-
bitude od Ton est encore, dana plusieurs d^partements, de
manager dans les tas de foin dea courants d'air, au moyen
de lits de fagots ou de cheminto, tend k diminuer la qua-
lit^ du fourrage.
« Pour faire le/o<n bruHf dit Mattiiieu de Dombasle, on
entas9e en meuies bten serr^ llierbe k moiti^ fante; bien-
I6t elk: s'^chaufTc consid^rablement; toute la masse sue et
s'afTaisse de manite k ae r6duire k un Yolume beaoooitp
momdre; die ne tarde pas alors k se deas^her, d le foia
ae trouye comprfan^ en une masse bmne, dure, etqui ret-
semUe it de la toorbe ; on le conpe, pour i'usage, aree da
btehea on dea baches. » Qodque nombreux que sdsnt lei
^logea prodJgn^ k cette eaptee de pite y^g^le, je la
crois fort inf(Arieare an foin yert pour la nonrritara et Pen-
graiasement dea beatiaux, et sa confection ne peot £tre jus-
tifite que par des drconstancea dependant dea lieux oo dei
aalsons; car llierbe n'est amende k cet 6tat qne par une alti-
ration profonde et une y^table dteompoaition.
Paul Gaubkbt.
FOIRE (dn latin >bnif?i)« Autrefois lea foires staled
des reunions de la plna haute importance pour les adideon
et les yendeurs; nons ajouterons , et pour les sdgneors qd
les autodsaient et qu'ellea enriehissaient. Alors, dans eei
esptos de forum mercantUes , chacun ne venait pas MoIe-
ment pour yendre ou acheter ; le plaisir 4tdt sortout IV
pAt qui attirdt sur on seal pohit la fonle dea endrons, car
les foirea ^talent degrandea flStea patnmdea 06 se doimaied
rendei-yous lea aerfb et paysana pour ae ddaaser de leon
pdniblee trayanx; les bourgeois dea dtte ycrfdnes, qd ?»-
ndent y fdre lenra proyialons, yoir lea curlodtte , d pren-
dre part aux diyertissementa. La noblesse mteie ne dMai-
gndt paa cea asaembliSes. Aujonrd'hui, que lea pridl^ sod
abolis pour les foirea comme pour beaucoop d'autres dioaei,
aujourd^hui, que le serf a dispara de notre patrie, d que le
payaan, le bourgeois et le noble se donnent U main inr le
>br«m politique; avjourdniui, que la liberty oonmera'aleeil
ayoo^ dana toutea les yilles et r^pand partont aes nombren
bienfdta, les foirea ont perdu la plus grande partie de iflsr
influence et de leurs ayantages. Le marchand n^ n pias
exposer sea prodolta que par habitude ; et la fonle qoe fon
y trouye n*y est attir^e que par le d^sceoyrement, qui
annndlement jette sur lea champa de foire one masse de
promeneora. Cependant, qudquea foires, deatintes k la reate
de produita sp^aux, jouiront encore longterops do droit
d^attirer lea adieteurs : aind^ les foires de Caen poor les
toiles et lea cheyaux de oarrosse; de la Chanddeor, I Alea-
9on, pour les cheyaux de sdle; de Gu i b r a y , poor les cto*
▼auxnormands ; deBeaucair e, poor lea produita iodostrieb
de la Proyenoe et dn midl de la France, et la foire da Leip-
zi g, pour la libranrie et les ^changes des produita do Nord
centre ceux do Midi; odle de Sinigaglia poor i*Italie;dB
Noygorod, ob il se fdt dMmmenses ^changes entre l*Ea-
rope et TAde, resteront longtempsdes maicb^faidispeBsa-
blea, oh I'on sera foro^ d*dler a'approdsionner.
Des chroniqueurs font remonter Torigine des foires an roi
Dagobert,qoiinstituacelleappd4edutolldi&Sain^Denis.Est•
oe k dire qu*ayant cette dpoque il n'y eAt point en France,
comme partont et depuia un temps trte-recul^*, des r(n-
nions nomades de marchanda snr un point d^tennin^, des
marchte considerables attirant les yendeurs et les adieteurs
strangers? Non; mats la pModidt^ k jour fixe de ces rte-
nionsn^existait pas ou nMtdt pas r^lariste. Les foires antral*
naient pour lesmarchands qui s*y renddent, poor les habi-
tantadu lieu od dlea setendentcertdnea franchises; poor
les habitants, le droit detenir aoberge etdedonoeribdre et
k manger pendant leur dur^e ; pour le marchand, la garantie
centre toute saisie pour dettea, excepts dans le ess od il
prendrait ou serait soup^onn6 yooloir prendre la fdle saas
payer, dans celui oil il aurdt commts on ddit, d enfin dans
cdui 0(1 la dette aurait^t^ contracts en foire. ADJoonTlini
la police des foires appartient k Tautorit^ munidpde des
locality ou dies se tiennent ; eDea ne peiiyent 6tie iostituto
que par un d^cret, apr^s requfte du pi^fet d d^^drion dn
con!>eil gdndral.
FOIRE (Th^&tre de la). Ce spectade, beroean dePO-
p^ra-Comique, deyait aon nom k deux foires o^ldires
qui ont exists k Paris, depots le douzitoie sitelejtisqv^
la revolution de 1789. L'une, la (oire Saint-Germain, se tfr-
nalt sur remplacementd^abord occupy par la malsoa de pla^
FOIRE — FOIX
621
sance des rois de Navanre, iHot de Philippe le Hardi, et cMte
ensuite k Tabbaye Saint-Germain. Cette foire, dont I'epoqne
et la durde Taiifefent flouTent, fut flxte enfin au 3 fiivrier,
et la cloture au samedi Teille des Rameaux. La foire Saint-
Laurent, qui durait du 9 aoOt au 29 aeptembre, se tenait
snr le terrain dea lazaristea, dana le quartier de T^lise Saint-
Laurent) au lanbonii; Salnt-Deds* Dte Tannte 1595, des
com^diens de proTlnoe^Tteent on th^tre dana rendoa de
la foire Saint-Germain, et j furent maintenua juridiquement
malgr^ roppodtion des confirh'es de la PasMion et des
acteurs de VBdtel de Bourgognet auxquels lis furent obii-
C^ de payer une rederance annuelle de deux ^cus; mais ils
ne se soutinrent paa tongtempe. En 1650, Brioeb6^tabUt
^ la foire un tb^tre demarionnettea. On y Tit ensulte
des animaux Cdrooes, dea grants, des nains, des chiens, des
fiinges, des sauteurs, des escamoteurs, des funambules, et
jusqu*^ des rats qui danaaient sur la corde en tenant un
balancler. Mais les diiK^rentes troapes de sauteurs y avaient
joud quelques pitees, dont les trois premises ont pu donner
ridte du vaudeville en action : La ConMie des chansons
( 1640), L' Inconstant vaineu, pastorale en chansons (1661),
La NouveUe ConMiedes ckansotu ( lees ) et Les Forces
de PAnumr ei de la Magie, mOange de danses, de sauts,
de machines et de boulTonneries ( 167a ). Le directeur de Tun
de ees spectacles fohuns ayant substitu^ k see marionnettes,
en leoOt one troupe de jeonea gens des deux sexes, les
Coun^dieiis fran^, en Terta de ieur privil^, obtinrent la
d<^molltion de la baraque. 1^ U dOture da Tb^Atre Ita-
lien, en 1697, releva les spectadea Ibrains, qui, h^tiers
de ses d^pouiUes, jou^rent des fragments de Duces italiennes.
Sur les r^clamalioas dea Gomediens fran^, on ddfendit
aux trois troupes focaines, en 1703, les complies dialogue :
prenant le jugement i la lettie^ dies reprdsent^rent des sce-
nes dialogues, dont chacune formdt une action particu-
liere. Ce genre de spedade fut encore prohlb^ en 1707;
et mi\^T€ la protection da caidind d'Estrte, abb6 de Saint-
Germain, les forains, ses locataires, ftirent n^uits aux mo-
nologues; mais ilsdodaient la d^feiue en piquant lacuriodl^
du public. Tant6t un acteor parlait seul sur la sc^ne; et ses
camarades lui r^pondaient par aignas; tanUtt an autre r^p^
fait tout haul ce que son interlocuteur avait feint de lui dire
tout has. Souvent on r^pondait dans les coulisses k racteur
qui parlait sur le thtttre. Lasses de tant de tracasseries,
deux des entrepreneurs achet^rent de TOp^ra la permission
d«s chanter. Les autres pass^rent une venle simulte k deux
S-iUscs de ia garde du due d'Orl(iaas, ce qui n'empteha pas
que le menuisier de la Coiniklie-FranQaisey escorts do la
force arm^, en extotion d*un arret du parlement, ne
commen^t le 20 f^vrier 1709, la d^olition de Ieur salle.
L^arrivte d^un liuissier porteur d*un arret contradictoire du
grand consell interromptt cette operation. Les d^ts furent
r^pards; mals, le th^tre ayant M de nooveau abattu, les
direclears forains obtinrent 6,000 francs de dommages-int6-
rets de la Com^ie-Fran^aise. Pour preveair de noavelles at-
taques, ils jou^rent des pieces & to muette^ entre autres
Les Poussins de Lida^ parodie des Tyndanridu, trag^die de
Dancbet lis s'attachaient surtout, dans ces parodies, k oflrir
la caricature des GomMieBs fran^is, par le geste, la v oix
et la mani&reded^clamer. Les deux prtte-nom, condanm^
I>ar on arr6t du eonsdl d*£tat, en 1710, renoncirent k Ieur
entreprise, et les antres directeurs furent ausd r^uits au
nileace par radministration de TOp^a.
L'admission d*un file du Comeux arleqain Dominique
Bianoolelli dans une decea troupes lui valut plus dlndulgen-
ce; mais Tautre, pour faire comprendre an publio hi panto-
inhiae de sea acteurs, imagine les ^c r U eaux, Le genre de
pieces jHxr icriteaux, soit en prose, soit en vaudevilles , fut
g^ndralement adopts aux spectacles fbrdns, et s*y maintint
exdodvementdepuls 1710 jusqn'en 1714. Ce fut aind que pa-
rurent, en 1712, lea premiers essais de Le Sage et de ses
cdlaboraleurs Domeval et F.u z e I i e r. Le Sage fut le veritable
xdbrmateur du th^tre de k foire; et Ton doit le regarder
»1CT. Dt LA CO^\fciU). — T. IX.
comme le fondateur de I'op^ra-comique. En efiet, les deux
troupes lorahies qui existdent en 17 1 3, s'^tant assodte sani
se rdunir, prirent toutes deux le litre d*Op4ra-Comique en
1714, et ee titre Ieur fut confirm^ Tann^e aulvante, par une
penodsfioii plus ample que Ieur vendit PAcadteiie Roydede
Musiqae. Depida 1762 , 6poqne de la reunion de I'Opdra-
Comiqne k la CornddiO'Itdienne , il n'y eut plus de tMd^
ire de laftrire proprement dit ; mals les spectacles d' A u d i-
Bot et de Nleolet, ainsi que tons ceux qd a^^tabiirent
depnls snr le boulevard, ^tdent astrdnts k donner des repre-
sentations pendant la tenne des fdres Sahit-Lanrent et Sainir
Germain. Ces representations, peu suivies dans lesdemiires
annte, cess^rent en 1788. Dans cet hitervalle, L*£duse
avdt obtenu le privll^e de Jouer ses parades k la foire Saint-
Germain, avant d*dler s^instdler dans hi nouvdle salle b&tie
en 1 777, qui porta son nom, et qui prit ensulte cdui de Fa-
ri^t^s Jmusantes. Les booffons italiens et les com^lens
de hi tronpe de Monsieur quitt^ent le chAteau des Tuileries
en octobie 1 789, poor venir jouer dans une des salles de la foire,
jusqu*^ la fin de dtembre, oh ils se fix^itnt k Feydeau,
Deux spectacles sMtabllrent, en 1791, k la fdre Saint-Ger-
mdn, Tun sous le titre de VariiUs comiques et lyrigues^
Tautre sous cdul de TMdtre de la Liberty : tons deux firent
falllite an bout de qndques mois, Uen que le second eOt
r^uni qodques acteurs passables. Le premier rottvrit, vers
hi fin de I'annde, sous une autre direction, et s*intttula ThM'
tre nouveau des Variit^ , sans obtenit plus de succte
quoiqu'il ne jooftt que les dimanches et f6tes. Le second
reparut, en 1792, sous son mime titre; mals il u^eutqu'une
existence ^ph6u4re. Des comddicns ambulants, des acteurs
de soci^ , des apprentis oom6diens, jou6rent en diverses
occasions sur ces deux th^tres pendant les derni^res annte
du dix-huitilmc dtele et les premieres du dix-neuvi^me; mais
ces vilalnes sdles ftirent enfin d^molies, et sur les rumesdela
fdre Saint-Germain s^deva, en 1813, le beau march^ Saint-
Germain, dont Touverture eut lieu en 1818. H. Audipfret.
FOIX ( Fuxium, Castrum Fuxiense), ville de France,
chef-lieu du d^parteroent de TAri^ge, k 770 kilomMres de
Paris; population, 4,684 habitants. Sidge d^un tribunal de
premiere instance, Foix possMe un collide communal, une
biblioth^ue, riche seulementenlivres de tbtelogie, une pe-
tite sdlede spectade, une jolie promenade; son commerce
consiste snrtoot en fers, laines, bestiaux et gros draps; die a
des minoteries, des tanneries, des foulonneries ou martinets k
fer, d dans ses environs, qui sent trte-pittoresques, plusieurs
forges h la catalane et la premiere fabrique de faux qui aft
6V6 stabile en France. Entourte de montagnes, qui formcnt
comme un entonnoir au fond duqud die s*agglom6re, bai-
gnte d*un cdt^ par FArgd etde Tautre par TAri^e, qui
ont Ieur confluent au pied de son ancienneabbaye, aujour-
d'hui Tbdtd de la prefecture, Foix, comme ki plupart des
villes du midi, est assez mal b&tl : ses rues sent en g^n^al
md perodes, peu larges, tortueuses. Sa partle la plus consi-
derable est fiitude sur la rive gauche de TAri^ge ; die com-
munique au quartier de la rIveoppos6e par un pent, qui etdt
remarquable k T^poque oh il fut constrnit, et dont on a fait
denos jours un pent hirged fadle. Commence an douzi^me
siede, par Roger, dit Bernard le Gros, comte de Foil, il Tut
acheve an quinzieme par Gaston, fils de Jean et de Jeanne
d*Albret II n'a que deux arches.
L'ancien chftteau de Foix se compose de trois tours, deux
carries et une ronde, devto sur la dme d'un immense
roc, autrefois Inaccessible. Qudques chroniqnes locdes ont
voulu faire remonter aux Remains la construction de ee cha-
teau; il est pins probable que la premiere, la tour carree,
a ete oonatmite sur des substructions anciennes, k la fin do
dixieme dicle, par Bernard de Carcassonne, soucbe des
comtes de Foix ; la seconder dans le commencement du
doozieme sttele, par Roger 11, quatrieme comte de Foix; la
troisieme, par Gaston PboBbus. En 1272, Philippe le Hardi
Vint y assi^r Roger Bernard, nenvi^nie comte de Foix, d
ej) (it faire Tescarpe. Ces debris encore debout de la feoda •
66
633
FOIX
lit^ qui n*esi plus dpmiiient de toute' leur bauteur majes-
tueuM le petit chef-Ueu d» pr^fectora moderne, qui se cache
k tear pied ; malheureoseiiieat, il a'esttrouvi^ d^ le pajs
un irehitocte asset vaodale pour tirer un rideaa defaatces
▼^Btfrablea nilnea da rooyen^e, pour maoeoneride aa
lourda truelle one oonatroction nodernei qui oaohe- 4 moiti^
les vieilles toura et d^truit |e praalige qu'y (louf ail lHiiiagiii»-
tion. Left toon de FoU, liaUtto JiMqu'aa teid^me wMe
par lea oomtes, tervaieot 4 la Ton de palala et de;priB(on.
Cette dami^ deatioatioB tear eet* rest^. Uae aaaeme asses
Taste, Moenunent i>Atiesttr nneioUe pvomeaadey ei l^lUe,
dent la ToOte esttrte-beUe, m^toBt encore d'attirer les re-
gards.
L'^poquede la fendation deFoii est incertoifnek D'ExpUly
et plusienra autres g^rapbes, adoptant une opinion asstt
i^pandoe, en ont £iit bonneur k des tfmigr4a pboc^ens con-
temporains de ceax qui fond^ent ManeiUe. Cea dtrangera
auraient donn^ k ia yille qu'ils ^Tai<)nt ao milieu des Pyr^-
B^ le nom de leur m^re patrie^ Pboc^ d'od^ par conrupr
tion, on a fait FuxHim* Le trident qui se Tolt dans les armes
de la Tille, et qui n'appartient qu'Ji des peuples maritimea
eC naYigateurSy lea mota nomkNrems eropmntte k la langue
grecque qu'on retrouTedansle dialecte desiiabitanls de Foiy,
et enfin les nombreuses mMaillea et monaaiea pbocdeunes
trouT^es r^cemment k Saint- Jean-de«VeiiKto, asixldlom^-
tres de Foix^ sembl^nnient oonflnner cette opinion^ IL 6aiw
rigou la combat, dana ses itudea histariquessur le pays
de foix, et fait plnt^t d^river ce nom du mot /duicho,
fourcho, de la fourcbe formte par le confluiont dea deux
riyi^res. JNoua n*adoptona paa ce^te opinion; car, si elle <tait
fondle, on devrait tnnivcr dana les contrta m^ridionales
une multitude de Tilles qui, en raison de leur position topo*
grapbiqoe, porteraient le m^sme nom, Si les Pboc^na toadkr
cent Foix , Us dureni raband<mner sans doute ; car on ae rer
trouTe plus dans lea sovTeniia bistoriquaa de la contrte quf
des populations barbarea, qui se signalto^t dana le dnquitoie
si^ de notre 4re par le martyre de saint Volmien* 11
existe one pi^ de monnaie repiiaentant un triena, sup le^
quel on lit, d*un c6t6, aotour d^une croix, rambpibto, et
de Taotre, autour d'une t6ie, toumte k droite, CASTaa rosiu
Lecb&teau de Foix existait dono sous les M^oWngiens. Quant
k la Tille, elle existait incontestablement sons Charlemagne,
puisqu'il y foada Pabbaye de Saint-Vohisien. En 9B3, la terre
de Foix est drigte en seigaeurie. An dixiime siteie, la vilie
prend de rimportanee, et semble crottre k i*ombro da son
chAteau k mesure ppe celui^ci se fortifie et s'aggnmdit. Les
abb^s commendataires deSaini-Vctlusen dtaient,da9s jeprin^
cipe, mattres de la Tiile, et les comtes da.chAteaa.
£n 1211, Simon de MontM fbit mettre le si^e devant
la chAtean de Foix, aprte aToir d^vast^ les aborda de la ville ^
mais lejugeant trop fortifi^, il seretlra, aprte d'infruotneusea
tentati?es. 11 revint cependant k ia charge en U13,.sa€cage8,
rMuisit en oendres le bas de la Yille, niaian*osa paa davan-
tage altaquer le diAteau. Lore de la seumission de Raymond
Roger, les croiste oecop^rent le cbAteau de Foix; en 1215,.
lifitfortilierlaTifle. Dans les lottos soutenuea par ses comtes,
oontre TaOtoritA royale, Foix Intta ooiistamment pour i^*
aister aux empi^tements de cette autorit^) on nrtit, aoot
Oaston I*% les fai^bitaots sinswrger, parce qne le roi veut
leTer sur eux des subsides pour la guerre ; on leaToit iiV>p-
poser k un d^nombrement dea Usa% do comtd an nom du
rui. Vers le .milieu du seixi^me sitele, il y eul beaueoup
de proteatants k Foix, oomme il y aTait eu beaueoup d'Al-
bigeoia au comwancemant du dovitoe;lea raligionnsiirea
yisonmdrent, en 1(61, de granda,deaangianta exete'; ila y
pill^nl lecouTent dea JaeobittH Vabbaya deSein^Yofaisieny
et r^ise de Mong^uxy, situ^ k aea portes et ok a*est ^v^
aqjourd*hui one teole normale momunenlale# 8oua Louia-
Philippe le sang eoula k Foix dana une toeule k Toccaaion
de droits itablis sur une foire. Napolton Gallois.
FOIX ( Comt6 de ). Le territoire qu'aYaient occupy lea
PhooSeaa dana cette partie de la Gaule passa ^us taid soua
la domination dea Rpmalna et des emp«eurs d^Orient Sous
Hon^rltaa, il se trouYilit eompria dans ia premi^ Lyonnaf •&.
Pkia taid,'il fitpartiedu iiDyaimie<dea GdtlUI, et tomba mM
au pODTefer des Franks^ pour ob^ir ensultte aox premies*
dttca d^Aquitaine^ «ux Sarrasins,'aUx eotlttea de tootome^
et pasaer enfin soua^Faotoritd dea eomtes de Careassoan^
Le brara et pienx 'Atjgar^^lHm'd'eux/paFtittiii k one kmgnb
Tieiiicsse; fit ie partage ds-'sea domalM ^trfrsea enfttnts.
L^Bhid, Raymond, eut ie oomCd de Gareaasonne, ayec ob«
giande^partia do Rosea el le paya de Queflte, <ie cbateaa de
Saissaoatee sa cbAtellenie^ le*MlnerYala| fternafd eol le
Oousevans, leCoihroingeet'leiNiyatfa F<^VU lint r^sider
Ik Foix: Dte loni ; Uettflli411e' eot bto <s6nhted partitrilier&
Cet^v^emeflt^ plaM par quelque^'faiaterienif to 1062, a
^ flx^ pbr Bfarea en 1012. On veif, d^pHrte cMfe reparti-
tion, que lea domainea de Bernard' ootApiieiiaient la phia
grande partlodttd^pbrtemeDtdel^ArU^etUAepOTiioiB de
eelul/de- la iIiaut»-Giur«auie. Ily rtontt aneorele Bigorre par
aon manage oTee GafatQde,'lille^ touite de ed paya, qat
le ini apporfe en dotrOe ce mariage tiaqoireut trols ills i
Bernard, Roger etPlerra, etdeox HMes. L'etn^ eut le Bi*
gorre, qn'fl transmit k se9 descendants ; te>se(k>lid,' to cbtnM
de Foix^ okik r^gna sous ie nom de Roffer 7*' ; Id tMiii^ni^
Alt eomtede Conlexans. Quant anx deux fiUea,»CMr8iiide
et Sl^pbania^ Vud6 dpoosa lUunire, roi d*Aragofci;<et Pfttatr^
aarciaa, roi de Natarre; deaorle qoela postMM deft obmfes
de Garcsaionne r^«|it ^>la foitf aor les deot TersaaHs dea
Pyr^nte. Tbotle payi^sitnidaurlea deox rites de TAMge,
depuia le confluent da lAn aiee ortte riYlAre; JUSqal ^ly-
oerda, en BapAgne, d^pendait de la msboa de Kofx. Le
comt^ , diTi^ en lilul' et liaa, avsM poor Hmtte eoBunnne
le Pas de la Barren k 2 'kttomitrea an^laasaa de Foix. Led
points lea ploa importants aateot d*nne port Foix, TOrasooB,
Ax, le cbftteao do'Caaldpenenii edal'de LorM, done a
existe encore! quelqoea iiragmeilta de mnrollles, erarapoiua^
aux rocbera qui dooainent la^irallM de TArMge, et de POaitre
Pamiers^ Sayerdon, Mirepoix, Lesat, la 'Mas - d*Azii ,
Maz^rea, ayee aon chAteon; idsMeaco fbvorita des oomtea.
Tel fol le domaine dont Jlo^er // h6iKa k la mort de
son p^, en 10S6 ( lOSOv sekm Maroa ). A celte ^poqoe ,
TaarMe do gldraet de poissabeequi enWrennalt Is trtee
dea kalifes d'Espagne comment A piNr : 11 en pit)lifa poor
aaseoir sapttisnnce au tiied dd l^immeUse boulevard qui le
prot^eeit oontre eox. De^eno^ pbr so sitnatfon, cottune In
sentlnelle aTane^de I'EoropecbrMenne, il pritsouvent pert
aux -gtaerrea de ses Toisins d'Espagne contra les Bfaares.
Roger ///, son auocesseur et son nereu, porta la guerre
dans le comtd de Carcassonne, possM^ par Ennengorde, en
cousine, tutrioe de:Bemard Atbn, son Ala; U^r^daniaK U
possession de oe domaine comnie (tef mascolini Leara d^
m^te dnralent encore quand la toIx de Pierre TErnn He
retentit en Frsnco et appela les ehrttlens k la d<tfnoiH?e do
tombeao do Sauteur. Roger III n'avait pas dVofteta. Pair
ua.acte da 10 avril 109I, il eonYlatefec Bmen^arde que
s'iltt moondent Sana postiMtd, ie sorrivant ptvudraiC pos-
session de l^hMage de l^botroi Def Oeis de ehMlieas ee
prdcipitaieat vera I'Asle. im nonbre deaseifl^ienta de mldf
da la F^aadequi marcbaleat ca 1Mb de ia eroisade, figorail
le corole de Foix. Uapoissant motifleponasalt frce'graiHf
acta de id^ld : e^Malt'Paxeoraonmieation luiede eonM lal
par le pinUte de Rone poor crime de aimooiaj G*eit4-dfo«
de trafic et de vente de biena eocMsiaatiqnea. iriUnthlanq
^lait^B^riMiPoarlrat, RcgernesedeisaMt pes desa proie.
11 crat donner le change 4 Dten el 4 sob iMtrt ea pre-^
nant nnsi part active k la eroisade. Oa accepla son ^pde^
mais on ie laiasa parllr ^saaa Ibi doaoer FiriisolofiaD; Oa ne
trottve dana rhiatolie- doa croitedes aeteone brace de ses
exploits. PamJara aehl.'donl iljeta las fondenientaft aoa
retour, nona fourail une pmive de son a^r ea Orient »
en rappelant k Tesprit le nem de* ia vflle d'Antigoae
( Apamea,), capitsie de ia seeonde Syrie/Roger lerraina aco
jours ea 1121, soua le:rtgaa>do Loaia' le Groa. Ua oa aupe-
POIX —
raTant, il aivait adiel^ le pardon de r£glffle par de rtdies do-
nations. U laisaa quatre eilfadtfl, donf Talii^, Roger I V, lai
SQce^a dans le coinl^ de Foix. i)e lUf hi^21,le com\A
eat poor seigMiira Rogef'^Betiiard i^v^'^eiRaynumtt'ttoget.
Gdm-ei accompagna PhiHppe^Affsulttei la Terr&^Salttte , en
It^l, et «e «igiiala4 tefrtoe d^ABcaloii ^au iK^do'Saintr
Jean-d^Aere. I>e iMonr e^ France aVee M ikwiiafrqiiel il pflt
parti- poor lea AlMgeoia, ftitbatlu en diferseft rM'ebhtres'M
d^poaW^ de sea rata. UM^dhpoaaititesrecdft^tyflHr^lors-
quTil moarute»-m2, lalsaant eette Hebe k Roisw-Wer-
' nard U, dH (errand, qni releva hfsplfendeur d^^'fnalsbii.
Roger V, qui prH '|k)aaea§tfair <ls eomt6 en 1241; eut pour
aoeeeaseor ea 1264 Roger-Bernard Til, im dek'mdlletirs
poites dA'tfebMnia siMe, aoaverafniilasfeTorM des Muses
• que- de la fbrtuiiei Ttto-jcnM, H'Tit eotmneneoi' tt giienie
cot re lea maitoilflF de Pofr el (TArmagnaCt'et ae llgaa eosuite
' avea sea toisina > centre le roi iPieM III d'Aragon,- qui le fit
priaonnier. I/heirre de aa dtilfranee fof ceUe de la mort de
Ron vainqneur. L'Maloire imintionne apria Int Gnsion I*',
Ga$ton lltkGBHonltl, dit MoMtf, pub WUtMen, (Us
de Roger-Bernard lUd* GaaCelbou, qui moumC aans poa-
t^rlt^. Isabelle, <sa sceor, comteaae de Fdi, ^vfeomfesse de
B^am et de CaatelboQ »• porta ce riche hMtage dans la
' maison dea aeignaura de Gr a i Hy , ' P^^r - iaon diatiage ark:
'Afchambanlt de Graill^, caplal deBn^h. C<9oi dcjsbta flls,
Giulon iV, aireC"£ltedoreyTelne de Nkvarre,' agMdSt en-
core aes poaseaaions. L^uirdea aucdeaaellradece" dernier
^pooaa Madeleine de PraHoa, fiHe deOhMea VHvet une
autre, Margaerite^Victoira de Bdarni CTest ainal'qu^en \f>\l
Icsdeax pays setraurftreni enoorortenls. HenrflVyOn ay«nt
Ij^rit^, leatacorpora k lamonarchie fran^tae; mats lis he le
furent dMnitiTement que aous lioclfe XQl, en 1607, sans
que poor eeln Ift vUle de ' foix eessAt' de'doniler le titre de
comte k'un grand nomtfre de peraonnai^ pins dti mbins
c^l^bres. '
Au moment de la Involution, fkMe^ cOmt^ de'Foh for-
inait on gouternement part!cdtier;d^pi6nditnt dn RouaslUdn
pourl'admiolstratlon, etdn parlemelit de'Toulolue poor la
justice. 11 renfennaHle ^ytdt'F^Hx^pofit&tiM dtt, le
pays de Donneato etia vallde d'Ailddrr ie /dontdqmia 1278
lea eomleft de ^ix '( et aujourd'hoi' encore les pr^feta de
•rAri^ ) etr^ftqned'Arg^ oM Ou loaqtfk pMaent, par in-
•diTis, le gouternement- anp^rieur. C'iHait'un pays d'^tata ;
et r6v^m» de Pandera'iBd 4MX le prMdeht n^ On n*y
•payait pas de< lalHe, mala aeiilemM un-don gratnft au rot.
Oscar 'Mac-Cahtht.
FOiX ( OiksrroN na ). Fbyei Qiarow. ' ' '
• FOIX ( FaAM^isE DB ^). Vogtt CtiAYi4VBBf iirr ( Com-
•fe««^ de ). *•« 1 .
FOIX ( MAEooBRrrB db ). Koffas ManouBBrrB bi Foix.
FOIX (Loina Db) eat le aeol ingteieor nn peo impor-
tant que la France ait eo an aeixUme alkie; et cependant
lea d4taila biograplilqoes qui nona ont M tranmfa sur Id aont
pea nombreox , pour la plopart ni6me inoertalna oo con-
f rouT^. On ignore la datede aa nada^anoe et oelliB de sa mqrt ;
on ignore ^alement le lieu qni le Tit nattre, bien que quel-
qnes muteora aient Taguemenf Joint 4 aoanom la qualmca-
tSoB deParlaien.
Longtonpa ^*a M nn fidt regndA eomme eitM que 66
Fdx andt oonstrvH la maiaon loyate de TEaen rl a U On pr4-
teodait qu'ii la suite d*nne aorte de oonconra, provoqn^ par
Philippe II, et anqnel anraient pria part vingt-denxdea
ploBc^brea artistea de F^poque ; itf'ptojet de Vignole
amrait M clioid, mats que oet ardiitede, d^jlt VIeux,
ii*ayant point vooln quitter Fitalie, lea ptena foomis par De
'Foil auraient' ^'accept^s, et qu'ilaerait en cOns^eiiee
paat6 en Espagne poor en aurteiUer Fextoition. Sans nier
poaitiTenient ce qnll pent y avoir de Trai dana ce rteit, et
la paitidpatkai de De Foix aux oorrages oonalddrables et de
ftontea eapteeaqoe nteeaaita la oonatruetlon de l*Eacurial ,
aoua dlrona aeolement qu*li paralt^labli ai^ourdlnii que ce
monanient Ait 61eT6 aur lea plana et aoua la direction de
FOLARD 52S
Jean-Baptiste de Tol^e, auquel avait M adjoint comme
conseil un religleux, nomm^ Antoine de Vilia*Castra, et qu'k
la noort de cet architecte : . arrivte en 1667, lea travaux
furent continue fht 8jQn',el^te.| Jean de Herrera, dont les
' deftslns etisteiA encore daps lea ivchfves du coureat. Rien
de riiotna prouyd .^lem^ que le$ rdations de notre ar-
tiste wee IMniknf don CarYos,'et la part quil aurait eue
'dans la ftntra^que de oe j^e prtnce. Mala ai nona de-
'tons refuser V De Foix llioniieor d'avoir pr^sld^ A la cons-
-trudlon d*un des Mjfice^ lea plUs consid^bles qui aient
Jamais iX€ ^l^dtf, 1^ n*en est pas de m6me pour deux ou-
yrag^ non ' moins c^M)res auxquels son num est rest^ at-
'Iadi6. le premie^' est le ponj de Cayenne: pour cons-
truire oe potit, De Foil n^ craignit pas d^entreprendre de
comUerlolit de PAdour, et de creuser aux eaux du fleuTe
un cand aboutissant ^ la mier. Malgr^ des difficuli^s que
Ton poUTatt croire insurm'ontablea , il tormina son ceuvre
avec leplus grand' succte, en 15701' Le second ouTrage
important de M arcbitecte eat la ftimeuse tour de Cordouan,
'bAtie suk- tm ^ndl, k remboucliurede la Garonne, k 26 ki-
lometres de Bordeaux. Elle sert non-a^iileroent de fanal
pendant la nuit, maia encore de signal pendant le Jour, ^
cenx qui nariguent dans c68 men plelnes de rochers et de
banca de skblS. Commence en 1584 et termini 1610 , ce
pharCi haut de 55 mMrea, y compris la lanterne, est encore
r^gardi comme un dds mleux construfts et des plus heu-
reuaement disposes qui existent. C*est en m^e temps un
'morccJau d'architecture remarquable; 11 eat de forme drcu-
laire et dtor^ de trois ordres superpose, savoir : le toscan,
le ddriq6e et le corinthien.
FO-KIEN. Cost le nom que les AngliUa donnent It la
province de Chine que nous appelons Fo ti- A i d n.
FOL APPEL. Dans Tancien lafigaga judiciaire on ap-
pelait fol oppeicelui qui p^avait pas /M admls par la juii-
diction devant laquelle il ^tait portd. Cette locution est tom-
bte k pen prte dans Toubli; roais le fait auquel elle donnait
lieu est demeur^ : la partie qui aucoonfibe dans son a p p e 1 est
encore condamn^ k une amende. L^institution de l*amend6
de fol appel date du moyen ftge.
l^OLARD (Jban-Chablbs, cbevalierDB), naqnlt & AtI-
gnon , le 13 fi^er 1669, d*une famille peo ais^e. Son p^re
n*avait pu Id l^oer qu'un Tain titre de noblesse ; aussi ,
comprenant que son avenir d^pendait tout entier de lul ,
montra-t-il de bonne beure nn goUt d^id^ pour la oarrl^re
dea armes, et ce goUt ae d^Teloppa d*une mani^re remar*
quable par la lecture dea Commentaires de Cisar, qu*ii
re^t en prix k TAgede qufnze ans. A seiie, il contractait,
k Ifnsu de sea parents , un engagement volontaire dans une
compagnie dlnfanterle, de passage k Ayignon. Arr^t^ sur
la demande de sJa famille^ et.enrerm^ dans un doUre^ il s'en
^chappe Ik dix-hutt ans, et s'engage de nooveau dans le r^-
'. ment de Berry, n s*y Dt remarquer par sa conduile, par son zk\e,
i et le brevet de aous-'iieutenant en fut bientdi la recompense.
En cette quality , il prit part k la campagne de 1688. Le
! marquis de Gu^briant, qui ayait su apprteier son m^te,
: le prit 6n 'amiti^, et lui fit avoir une Iteutenance. Le due de
I Vend^me le demanda pour aide-de-camp pendant Texp^i-
I tion de Naples , dont son r^ment faisait partie, et le gra-
iiffa d'un breyet de qapitalne. A cette ^poque, le fr^re de
Venddme, connu sous' le nom de grand-prieur, comman-
dait lea troupes fran^ises en Lombardie ; il s'attacha Folard,
6t c^est surtout sous les ordres de ce g|6n6ral que ses ta-
lents militaires et sa brayoure se ddrelopp^rent. II se dis-
tingua k la prise des postes de Royte,'d'08tiglia et k la
dtfense de la Cassine de la Bouline , qui lui yalut la croix
de Saint-Loula. Sa condntte ne Alt paa mpins brillante, en
1705, l^rairaire de Caaaano, ob il recut deux bleasurea.
Apr^s cette bataille , le due de Venddme ayant re^Q
Tordre de se porter en Flandre, latssa au due d*Or-
l^ans le commandcment de I'arm6e d*Italie. Ce prince ac-
cueillit Folard avec distinction et re^ut aea consells avec
empressement; mais la jalousie derail bieotdt Ten doiguer :
66.
.434
FOLARD — FOLIE
U re^at, en 1706 » I'ordre dialler s^enfermer dans Modfene,
«t alia, aprte la reddition de cette place, rejoindre ledoc
de VendAme. A son passage k Versailles , 11 fut re^u par
le roi , qui lui donna une pension de 400 llyres. Le doc de
Bonrgogne ^tait camp^ en face de Tile de Cadsan lorsque
Folard arriTa, en 1708, k Tannto de Flandre. II conseilla k
Vend^me d'assailllr cette position et de s'en emparer, se roit
h la t^te de Tattaque et la fit compl^tement rtossir. Cette
petite expMition lui valnt le commandement de la place de
liettingoe. Sa conduite k M at pi aq u etnefut pas moins belle :
il a*y fit remarquer par son 8ang-lroid,et y re^t une grafe
blessure. A cette occasion, le ministre lui euToya le brevet
d*ao6 nouToIle pension de 600 liTres. A quelque temps de
U, ii remit au marshal de Villars le plan d'un mouTement
qni deYaitcompromettre les op^tions desalli^; et oe plan
M ex6cot6 en entier tel qu^il Tayait con^u. Envoys pri» de
Gu^briant, que Tennemi menagait dans la place d'Aire, il
Alt fait prisonnier sur sa route et pr^sent^ au prince Eu-
gtoe , qui fit inuUlement tons ses efforts pour Tengager k
rester au service de Tempereur. l£cbang4 par les soins du
due de Bourgogne , il fut nomtn^ an commandement de la
place de Bourbourg, qu*il conserra Jusqu'i sa mort
Aprto la paix d^trecht, Folard avait commence son his-
toire et ses commentairea sur Poly be; en 1714, son goOt
pour les armes le d^termina k quitter ce travail pour se
rendre k Malte, menac^e par les Turcs. Le grand-mattre
lui fit un brillant accueil ; mais, bient^t en opposition avee
les ing^nieurs fran^ qni avaient ^ ofTrir leors bras et
leurs talents aux chevaliers de Tordre, il abandonna cette
lie, et renlra en France. La renomm<ie pvbliait k cette ^po-
que les exploits de Charles XII. Folard se dirigea vers la
capitate de la SuMe , oh il arrive, aprte avoir ^happd k un
naufrage. Le roi Taccueiltit avec bont6, re^ot ses avis et
adopta ses id^. Malheureuaement il fut ta^ au si^e de
Fr^dricslially au moment oil il allait les mettre k ex^uUon.
Folard revint en France, et fut nomm6 mestre-de-camp k
Ja suite dans le r^ment de Picardie. Dans ta guerre de la
succession , il avait servi la France sous les VendOme ct
sous les Villars ; il la servit en 171 9 contre PBspagne , sous
les ordres du marshal de Berwick : ce futsa demi^re oim-
pagne. La paix g^n^rale Tayant oondamn^ au repos, il en
profita pour se livrer tout entier k ses travaux littoral res ,
et publia, en 1724, son livre dea Nouvelles Dicouverles
sur la Guerre (Paris, in- 12.). 11 reprlt ensuite ses com-
mentairea tur Polybe, qui, malgr^ quelques taches , off rent
encore aux militahres de pr^cieuses lemons. On lui a beau-
coup reproch^ la triviality de son style , ses id^es sur ta
strat^e, sur les macliines de guerre des andenscompar^es
k rartillerle, enfin sur son syst^me d'attaque et de defense
des places; mais ces reprodies ont ^t^ fort exag^r^, et
celui qu*ott a sarnomm^ \ le V^kce /raigais mdritait un
jogement plus impartial de ses compatriotes. Le grand Fr-d-
d6ric, comme ^rivain militalre, qui ne Ta cependant pas
m^nag^, lui rend le Juste tribut d^^loges auquel il a droit.
II fut en m6me temps liltdrateur , ing^nienr et dessinateur :
la plupart des plans qui figurent dans ses oeavres ont €i6
lev^ par lui.
Sur ses vieux ans, Texaltation reiigiense se mtiant k sa
bizarrerie de caract^, 11 affronta, comma adh^ent k la
secte des convnlsionnaires , le ridicule des pr^tendus mira-
cles du diacre PAris : « Savez-vous, s'^riait-il un jour en
ouvrant la Bible, que Moise ^tait un grand capitaine : il avait
d^uTert ma CO 1 0 n n e. » II oMnrut k Avignon , sa ville na-
tale, le 23 mars 1752 , & PAge de qaatre-vingts ans. Sa santd
avait €tA consid6rablement alt^rte par ses travaux titt^
rairet et par les diverses polteiiqnes auxqnelles its donn^rent
lieu. On a de lui, ind6pendamment des ouvrages que noos
avons dtte : un TraU6 de la Dtfense des Places; un
TraiU du mitier de Partisan; Foneiions et devoirs d'un
of/icier deCavalerie (Paris, 1733, in-12). Sicahd.
FOLENGO (Tb^opuile), n^ le 8 novembre 1491,
ians nn fanbooig de Mantone, appel^ Cipada, k une ^poque
et dans un pays dedviiisation excessive, qne la renaissanre
des etudes grecques et latinos poossait k un pagniiisme re-
nouvel^, et od la philosophie et Tart atteignaient les limited
du soeptidame en se perdant dans la moquerie de toutes
chosesyossayaun nouTean genre dlronie, et fondA one
bizarre ^cole , qui n'a pas dt^ tana disdples fllustres, pais-
que Rabelaia en foil partie. Aprte une jeonesae disdpfe,
des amours Tulgaires et le froc de bte6dictin tour k tour
pris , qnitt6, rqiria et jet^ anx orties , il persifla lea dc^
roniees, les po^ ^piqoes, les versificateurs k la b^on «le
Virgile, les grands, leaeccl^iastiques, la sdence, T^tode el
rambition , dans une esptee de roman fSintaaque , gigantes-
qoe et fi^erlque , mM^ de triviality et d'inventions extraor-
dinaires , terit en m&tre vlrgilien et dans une langue cMt
tout ezprte pour eet usage, avecf la syntaxe latine appliqote
k tous les patois de lltalie. Le fond de ronvre, la penate de
I'auteur, ^talent, comme chei le cnr6 de Meudoo, qni
rimita et T^tudla cnrieuaement, la destruction dea tb6ori»
splritualistea, TapoUidose do la gastronomie et Tdoge de la
cuisine; aussi, prenant le nom d*nn sorclcr et dhm cuisi-
nier , comme s'il n'y avait an monde de sdence oocoIIb et
sublime que « I'art de U gueule, » se nonmia-t-il le cuUi-
nier Merlin (Merlinna coccaius) , et donna-t-il & son antre-
prise lenom da mets favori desjtaliens, le macarooi. Td
est le sens rtel et Evident de cette po^emacar on i^Ke,
d^e valenr asaex mince sons le rapport litt^raire, mass
qui tient sa place dans rhistoiie des idte. Aprto qudqoes
aventures de coorent, asset pen importantes, entre aotres
une qnerelle ayec des rdigienaes , qu'U devait fort mal diri-
ger, cet 6trange bouffon monacal, doot la g^n^ration intd-
lectuelle hit plusgrande que lui-mtoie, mourut sur les bords
de la Brenta, le 9 novembre 1544. Philar^ Cbaslss.
FOUATION on FEUILLAISON. On appelle ainsi le
moment ok les boutons commencent k bonrgeonner et k
d^vdopper leurs fcuilles. Ce moment varie snivant la lati-
tude, et sons la mteoe latitude il varie encore suivant les
espies, ainsi qu'on peat le Toir par la table snlvante,
dresste sons le cUmat de Paris par Adanson, d'aprte la
moyenne de dix annte 4'ob3enrations sur un certain nom
bre d*arbrea : Sureao, chftvre-feoille , le f6vrier; gro-
seUlier ^pineox, lilaa, aub^ine, 1*' mars; grosdilier
fusain, trotee, rosier, 5 mars; sanle, aune, eoodrier,
pommier, 7 mars; tillenl, marronnier, charme, 10 mars;
poirier, prnnier, ptelier,20 mars ; nerprun, bourgtae, prunel-
lier, f avril; charme, orme, v^ne , fignier , noyer , firtoe ,
20 avril ; ditoe , 1*' mai. Non-seolement I'^que de la
foliation des arbres varie d'esptee k esptee, mais en-
core, dans la mime esptee , d'individu k individu. Tootes
choses ^gales, la foliation dans une esptee donn^ a lien
en raison de Tintensit^ de la chaleur et du temps dorant
lequel cette chaleur agiL
FOLIE9 maladie apyr^tique du cerveau , ordinairement
de longue durte, dans bqudle les idte ou les sensations ,
soit g^telement, solt partiellement ,nes'accordentni avec
les lois des fonctlons d*une organisation r^guli^re ni avec
I'^t r^ des choses ext^rieures. Dans cette maladie, les
organes dn monvement volontalre et oeux des Ibnctions
de la vie automatique ou v^^tive ne sent paa ordfaiaire-
ment alt^r^s, etpar conadquent les alito^s mardient, agia-
sent, mangent et digteent, etc., comme dana Tdtat de
sant^.
Tant que les m^physiciens lea moraliates, les philo
8ophes,leam^edn8mteQe^ les ph}siologiates oonsid^-
rferent la folie comme une maladie de Time, et rapportteent
& cet 6tre spiritud, Invidble et impalpable, tons les deran-
gements des facult6s morales, intdlectoeDes et afTectives,
tti mteonnurent entiteemeut cette maladie. De U le langage
obscur, confus et embarrass^ depbrasea insignifiantes, ou
rempli d*id^ contradictoires, qu*on rencontre dans lea
ouvrages terits andennement sur la folie. La plupart des
terivains, jusqu^^ nos jours, confondirent dans la mtee
cat^orie diflifrents genres d'ait^rations e6r6brales qui dot-
FOLIE
vent Mre ddfinies et tralt^s i^paT^inent. (Test ainsi que nous
trooTons dans lea traits sur la (olie, confondos dans la m6me
description et sons la ro^me dtoominationy I'idiotie ou
idiotisme, nmb^cillit^yla d^mence, la manie, la
monomanieylam^laneolieyrhyst^rieyrhypochon-
drie, la nostalgie, le suielde, i'^pilepsle, led^lire,
etc. Mais il est ftdte de oomprendre la difR&rence qu'il y a
enlsre ces dlfllfirents genres d^affections c^brales , et ce qne
Ton entend par/)/ie. D*aprte nos connaissances physio-
logiqoesy nons ne poorons pins consid^rer ies dUfi&rents
d^sordres dans la manifestation des faculty intelleeiuelles
(raison), morales (sentiments) et c^ecHves (penchants)
que comme antant d^affeclions sp^^les dn cerTea n. Rap-
pelons-nous que le cenrean seul est Toigane exdnsif , in-
dispensable pour la manifestation des fa on 1 Ids de I'toe ou
de Tesprit Admettons, en outre, qu*U n^est pas un organe
unique, mais nne agnation deplusiours organes, dont
chacun a des qnalit^ communes , telles qne la sensation ,
perception , la m^moire, le Jugement, I'lmagination, etc.
et des quality propres et 8p6cifiques « teUes qne llnstinct
de la g^^ation , cdoi de la propre defense, le sens du rap-
port des sons on des coulenrs , Ies sentimeids de la bienveil-
lance, la circonspection, etc Or , en admettant seulement
ces deux prindpes, qui sent pour nous des T^t^ dtoon-
Irto, il sera fu^e, sans 6tre phtlosophe on mddedn^ de
comprendre qne la folie ne pentdtre que la suite d'une a]t^<
ration du oerreau ou de quelqn'une de ses parties. Par
exemple.nons arons dit que la tUmence est la perte des
f^cultds , c*est-2i-dir6 la cessation plus ou moins comply
des fonctions du cerveau. Or, si le eerreau n*aTait Jamais
pu manifester ses fonctions, soit par suite de maladie, soit
par snite de son d^reloppement imparfait, qn'en r^sniterait-il?
Vidiotie absoloe. Mais s'ily arait qoelque partie seulement
du cerveau du malade non suffisammoit d^Telopp^ qn'en
j^sulterait-ll encore? L'lmpossibilit^ de la manifestation
de telle ou teUe quality, coos^uemment \HmMcilUt6 plus
ou moins g^n^e, plus ou moins sp^dale. Si le oenreau,
aprte avoir attdnt son d^veloppement ordinaire, et avoir
exercises fonctions r^guliirement, ^tait excite g^^rale-
ment dans ses parties, k quel genre de ddsordredonnerait-
il lieu ? 11 y anrait <Ulire ou manie , selon que la cause
serait passage on pennanente, l^g^ on profonde. La
monofnanie sera oons^emment la suite do ddsordre des
fonctions d*une ou de quelque partie seule du cerveau, tandis
que Ies autres parties ou organes seront resl6s dans leur
6tat d'int^td normale. Vhypoehondrie, Vhyst&ie^ la
milancolie, sent anssi des maladies du cerveau, qui peu-
vent 6tre consid^rte comme des esp^ces de folie. 11 en lest
de m^me de la noitalgiet do suicide longnement pr^m^-
dit^ et de plusieurs autres genres d^ali^ations mentales. Ced
suffira poor faire comprendre comment Ton doit consld^rer
la folie dans sa gto^ralit^. 11 ne fant pas croire que dans
Ies manies partlelles, ou monomanies, le derangement
de la faculty soit liroitd d'une mani^ absolue k la fonction
d*un organe seol,et quo ces ali^n^ soient parfaiteroent
raisonnables sous Ies autres rapports ; tout se lie et s'en-
diatne dans Torganisme. Plus souvent cette folie est d*un
^enre mixte : aprte le trouble des fonctions dhome faculty
suit le trouble de quelque autre, et plus tard encore die
passe k la manie g^^ral^ qui finit ordinairement par la
dtoence.
Les organes de notre cerveau sont destine lea nns ^ la
manifestation des penchants, des talents et des sentiments
d^termb^; les autres sont destines k la manifestation des
ficult^ intellectuelles. Qoand la monomania se porte sur
les premiers et que les facult^s intdlectueiles sont intades,
il y a perversion de goQt, de penchant, d'affectlon; mais
pour le reste, on raisonne trte-bien. C'est ce qui a fiiitappeler
ce genre de folie folie raisonnante. II y a aussi des folies
d*une autre esptee, qui se rapportent k des idte on k des
sensations tout k fait isolto : tels sont ces ali^nte qui
croiwt avoir on serpent on une grenoulUe vivante daos
525
le corps, cenx qui croient ^tre possM^ par le d^mon, qui
croient avdr U tdte on les jambes de verre , etc. : ceux-ci
raisonnent trto-bien sur tout ce qui n'est pas en opposition
avec leur idte fixe. Un autre genre de foUe plus remarqua-
ble, et qd n*a pas encore flx^ Pattention des pliysiologistes,
est eelle qui rteulte du derangement seul de quelquNm des
organes dos facoltes intdledudles, tandis que les autres res«
tent intacts : ceci oonstitue la fblieinnocentede ces panvres
raisonnenrs qui croient ftire de la science en s'daufant dans
le monde imaginaire, et cr^er des aysttoes, des projets,
des theories ou des doctrines, uniqnement fondles sur des
mots qu*ils hiventent, interpritent on appUqnent & leur
manito, et qui parviennent qnelqnefois mdme k toire des
oovrages qne les personnea sens^es ne peuvent aocunement
comprendre. Ce genre de folie est la suite du d^fout ou du
ddsordre de I'organe de la eausalite; die passe sonvent ina-
per^e : les pwsonnea qui en sont atteintes nMtant pas g^nd-
ralement nnlsibles dana la societe , on les laisse s^exercer
dans leurs rftves, et on les a voes rtesdr k passer auprte d'une
oertaine dasse de penonnes poor des savants profonds. Ce
n^estdottc pas k tort qu*on a dit que le gfoie est k deux pas
de la folie. Dryden a dejk terit que les hommes de g^nie et
les foos se tiennent de trte-prte, eft ce sens que Tactivite ce-
rebrale de Phomme de gteie est tris-prte de le dominer
exdosivement, et de tronbler lea fonctions r^guli^res de son
cerveau.
De la manitoe dont nous avons explique les dUD&renls
genres d'aUenation mentale. Ton a pu comprendre qu'il y
anra/o/ie^tfn^ra/e lorsqoe les fonctions de toutes lesfkcul-
tes cerebrales seront troubiees , etqu'il y aura Jblie par-
UeUe Ion(|ue oederangement n*anra Ueo que dans un ou plu-
sieurs organes. Toutes ces alienations peuvent 6tre continues
ovLintemUttentes. Quant aux premieres, dies semanifestent
d*une maniere d vidble quMI est trte-fadle de les recon-
nattre : ii n'en est pas de meme qnand la folie generale est
periodiqno et que lea acces, apr^ avoir cesse entierement,
renaissent, ou qnand I'dienation est partidle et en meme
temps intermlttente. Les formes diverses d'alienation rendent
tres-difBdlea les jugements que Ton doit porter sur IMnno-
eenoe ou la eulpabilite de oertaines actions. Comment pre-
voir le retoor d'dn acc^s quand Tapprodie d'evacuations
accidentdles .on periodiqnes, rinfloence des saisons, la
nourriture et une infinite d'antres causes peuvent en deter-
miner la crise?
Les anteurs font des distinctions enlre les causes gene-
rales etparticulieres, phydqnes et morales , primitives , se-
condaires, predisposantes, constantes, etc., de la folie. Toutes
ces divisions ne nous paraiasent pas d^une grande utilite.
Quant k nons, sachant que la folie est une afTection du cer-
veau, nons dirons sfmplement qne toot ce qui agit puissam-
ment an phydque comme an moral sur cet organe peut de-
venir une cause de la folie. Les dispositions hereditaires et
une mauvaise organisation cerebrale doivent etre conside-
rees comme les causes les plus communes. II parait prouve
que dans les dimats temperes il y a plus de fous<^u'aiUeurs,
et que, d'autre part, dans les pays marecageux Pon observe
plus fadlement lldiotie d la demence. Nous pensons aussi
que certalnea dispodtions de Patmosphere , ainsi que les
differeotes saisona, doivent exeroer nne influence marquee
sur la folie. En effet, les changements atmospheriques agis-
sent evidemment sur les dispositions de notre esprit dans
Petat ordinaire de la mdtteure sante ; k plna forte ruson les
mdmes causes agiront done lorsque le cerveau ed dejk sur
exdte : du reste, il n'y a qu*& f idter un hospice d'alienes
pour reoonnattre la difference marquee qui se manifesto sur
ces mdhenreux par un seul changement de vent ou dans
retat eiectriqne de Patmosphere. Des observateurs out note
rjue les dienes sont phis agites dans la pldne lone : nous ne
reprouvons pas ces observations, quoiqn'dleaaient rencontre
beaucoup d'faicredules. II est constant que cette plande
exeroe qudqne influence sur oertaines fonctions periodiques
des corps humains; des lors nous ne voyonspas pourquoi
**« FOLIE
la tnett^exeroereit pu sor r*tmo8pMre 'ime A«aon capable
de rdagir sor le ays^e nerreux et le eer«<eau. Dans ''cn-
tmrnt^ OB obsioirrelHdiotia, RmlKJcUlitt, niais pas de folie. La
raison en test daira : le cerreaa n^ayamt pas acquis sa con-
sislance n^cessafpe , et ses fcmctions ne s'^faM erioore maiii-
Ibtftea^Qtfdlin^ mani«re tr^imparfafCe, ell^ ne peavenl
coDs^aemment dtre tronUte' par on 6sete'd'actitll£. La
folie cooifnenca'afec I'Age de la pubeN^ ; el k catle ^^poqoe
ce siMtles foliea^nMlqiiea 06 oelleadala TigoeiiF^ttf domf-
deot ; daaSi Pige mt, ce soni tes^dilK^tes esptotf de m^
lanoolie^ eellea ^i preniitiitleiir souriedaiislesorganes dela
vanW^de I'oigtieil, de la droeiurpectfoto, etc.; dansla TieH-
lesse^ <f est la dteien^e. Par tappert aofe aetlBs, \\m dbstorre,
d'aprte iSsqulrol, plot de fi^ntes Mitete qui) dlKMnmes,
pafrtidiUdrement en France. Kbua a?ons renanwd qoe la
plDpaft des felies cbez lefc fenmiei'otot poiir base la Vanity •
nous poD^Koa qae dans IVducaiibti Pon tiefit ordtnalnsment
dans une' activity trop peiinaneite Torgane de TanMHir de
I'approbatkin, sentiment qui d^ginimeilk^ailH^ tffl n'estpas
aoutaii par des fucam- mteHeetoelles saptfriedres, et dte
lonr 11 passe fadlenu^t ^ U folie.
Lea nbnomaiiies occasMinto par la vanitd sont les pfas
fr^qoetttes : apasi ceiix; *qtti, par fear toti sunt aoufent
Hatt^ par 1^ parAim de I'approbation tombebt fadlement
< dans l8 folle; Cest laiuf ^6e Vam Mi mtwm parmi les
ali^n^ dea pebOres, dea poitea, dea moaiciens, ele. Toot
ce que'lea antei^ pous diaent asr l^faifluencedea tempera-
ments est exagM ou ^mmi : la aocbiiie mtaie des temp^
ramtonfb est enooire trop mal assise poor qoel'on poisse'vanir
k l^appUeaUon de ses prindpcs aana tomber daas lea plus
grandea contradictions ou' dans une ivMlabio confiision
d*idte. TMIes lea fois qii'on ihettra en actiTit6 le eerfean,
et qtiepar la travaU m6ne cet organa ae tromrent aniexdt^,
il y aonl pfiMiipositliHi X la fclte t I'ttade atlainMltation
proloagte aontdoDCdesjeaiis^strte-IMquentesdefolie. C'eat
le tort surtOQt de ponsser aux traiwix de reepril caox qui
ne soDt |te natoNlemttt organist t)oi]r oda. Diai soaveot,
au lieu d*a?dr ah savant de plds, on iorait im Iba de moins
el uA meUlaar ouvrler d^ plus. Lea riebea et les grands per-
aomiages Boat ploa somrebt at^eU abx dur^reats genmde
M««w»h^ qae les paorreft Tons oeux qui vi«ent dans le
grand monde/qoi soni dabs.ttne esp^ de tension btdlec-
mltopelmaneiite, eommerlsa n^godaiits, lesliommesdHiut,
les miUtaires d'un rang sop^rieor sont sujeU h tomber dans
I alMnatlon roentateL Ceux qtit passent rapidement dnme tris-
grande occopation a une Yie trailquUle, sont expose an
ntme lUabrdre. Cet apercil soffira pour pouToir ^valuer les
autres ^uses trte-variM qui peuTent agir, on diredement
00 Indft-edement, poor trooNer les fonctions dn cer?eaa.
OnsPest dispute beabconp surle.ai^e da la tbMe. ifarce
lUlmifiSr^^ffiL*^ "^^ '* redierdies de Gall,
1 anatomic et la physlologie du cenreau, el on ne pouvait d^-
toroiner ayecexaditude les vices, les IM»s et les maladies
w^f ^"^K? ' ^"^ '^. ■'^**'* P" g^iA^eroent assez
insMtpour bten/uger les alt<fatlon«desdiif6rentesfacolt*s
Sf '^]!!',!i*® "/P^"^ ^"^ "^**^ «>«« >« ▼»ce8, les mala.
«2LS^i1S"'nii]"*^^*"' ^ ^ inanUteUtion de oL
m«mtt ftcQlt^ Qodles contfadietimis dans rbptnion ^
^ Jestomac, VntUtt la plafaft dans le foie, an autre dans les
; viscjsres ou dans le eysttoe nerteux du bas-Ye^t^t^
mainlenant on eat gftidraiement d'accbid k retimoinnli
eerveau eomme le site imm^diat de cdte maladle. Lm
obsenratlons des mMeobs lea plus distingue ont nrao^
que les l^lons fc to tile 001 «>!rvent amenliU Z^
ditoence dont rexplodon n*a eo Ueo sonvent que qudqnes
•mite plus laid. lis ont trouT^gfefralement, i PoSfStaJS
diw le crftne. Les autopsies dteites par Bloimni . Gblsl
Sr^i"*''" V^^ qoe dana la mania, itWtort
-tew k dteence, il y a alteration de la subatanw ctebraS^
On rencontre des changements remarquables dans la cos-
sistance dii cenreau : tanldl il est plus dur, tant6tpIo« iZ^
tam^ dhme consistance ln<%ale dans ses WiesfqlD
foison a trdoi^des squirrhcs, tfes ca'lfculs, d^^pai^chS
d-buiowttis purfformes, saiwpib^^^^^ ou d'au|rVnatu«^n
a cnoonj rewjintrti >1a. toftc'de la fotiir; dei alliJratiflZ;©!
cepha»iuiis d»une autre naturb r par feiemple, des dM^
de mati^fc osseuae sur la surface tatehie du ^t/t
excrdssanc^, des Tafsseaoi osslhds; e^. «?«» «^
baut, aont cdlesjq agf^t Imm^fernqot snrie ccttLd.
sensuK. ^redlngi^Gall d tpielqucs autr^ ont obserr^ qoe
les OS du crftne dans ces cas sont devehus teis dure el
compad^^^^ .0 lieu d'lytre I4^imm Ik
le sont dans la vieillesse. toutes ces observations prooTCBl
done que ie si^e de la folie est unlqnement dans le cer-
veau. Qmy si dans quelques miladies menUles on ne
tronvepAsdans Penedpbale de vice qui saute aax yaa
J»la ne proflve pas qtffl n^exisfe r^lement aucune alWra'
non Nous ti'avons pas de mbyeiisjiour lager des cbaiute-
atfrcment dans la texture des fibres dn cerveaa ou dus
cdtotfesnerfs, quand ces parties sont alTectte d-une maladk
qudoonque; 1
^ guAlson de la folle eat toujours fnderfaine d dfflidie,
^ que soR le traitement qu'on emplofe poor cd effet
Dto souventte gu^risdns sont incomplMes et les recbutes
J2;WquCTt«. La folic li^dltalre, cetTe des personnes
agte on 6puiste par des exote, ou mal organis<{es dans
^cervea^i sont presqae Incurables, alnsl que les mono-
manias qui d^ndent d*un d^vetoppement trop coosidi^e
imlllliSu ^f^^iS diJtermind. Dans ce cas, ii est prenae
impossible d'affaiblir son adivit^ par un traitement qoel-
eonqoe. Les folies qui reconnaissent uMe cause acddeoteUe.
la frajeur, la colore, raccoochement, celles dont llnTssioa
Mt sttblCe, dc. , sont plus facHes k gudrir. Esqulrol, qui a
m beaucoup de redierdies sor la stetistlque des alkb6;. a
I^ZT^sL^^ '^ P*°' ^^^^*»'« P^"'' »a gu^rison ^
de vingl k trenfe ans ; pas.^ les dnquanie ans. les «u^
nsons sont tarts.' Il'n observe qu'dles ont lieu piddl an
prmtemps d k Tautomne que dans les autres saisons, el que
1 5 ^*^* '* ^^^ ^ ^^^ ^^ >» IMiralysie, de I'epi.
Icspsie, est incurable. Gcoiigd. 0ji a fait de sages obserra-
ln.Sl '''"!l ^'* .*^"* *"****« fflablisaements Men feniis
?L^**" ™^*" *® 'I"*^' et 8<^ui^ent iilus du tiers des
vlntZ'*^.^?^^' qu^ roflgu(!rit plus de fooseD
u!T!L?^ •" An^terre, puis en Allemagne, qne dans toes
Z^^^F?^' ®ij* ''PPOrtfi* ^'api^ Esquirol, le nombre
comparatif dea gu^risons obfenues dans divers dabli9se>
menls etrangera. Nous avons pu nous convaincre que loss
ces calcuk statiatiqnea sont foud^t sur des donnte erroa^
aur des dteents qui ne peuvent pas «tre compai^ eofae
eox ; et consdquemment les conduslona qu»on en tira ne soot
pour nous d^aucune valeur.
Aprfes ce quia d^ dit eo parlant de la dtimenoe, II ne nous
reste rien k dire pour le traitement d'une teUe maladle. II
en est de mtee de Pidlotle et de TimbWIlit^ de naissaooe.
Quant 4 la manie, die est guArisaable, d 11 fad leplos
promptement possible employer les aeooun de Part, li oa
yeut la guAir. Nous pouvons mettre deux moyeoseo osagB
* cd dfd : ceux qui modiflent le cerveau par reseidoe
mtee de aes foudions, d ceux qui appartfenneot direcle-
in«U la tbtepeutique. Que Pon fksse attention que les
aaftatt oonservent la sensation, bi perception, la mteHre,
le jogeraent jwur pludeun facultds, quHs conservent la plus
grande parUe des connaissances acquises , d qne les qna-
uiMdeleur esprit sont seulement alt^rte, malsne sont pis
aetruites. Lart done doit s'occuper k radrasser ces tea-
menta. Pour le traitement de hi folic, IHsolement da maiade
w de la premite bnportanoe; H Mt dre a4»ai4de im
FOLIE — FOLIGNO
527
parenUf de ses domestiques et de fous les objets qoi ont
determine rali^nation, oa qui l^eotretienDeot et raggravent.
Noas insfetoas sur ce moyen, et nous le recommandons
cofnmc indispensable.
Les ali^n^ ne soot en g^n^ral bien traits qae dans les
hospices destine aa traitement de ces malndies. NOos you-
Prions nous ^tendre sur ee sujet ; mals nous detons iious
contenter dMndiquer sfmplement cooune mesure 'g^n^rale
les dispositions soiTantes. Un hospice d'a 1 i^ n 6 s dottayoir,
outre les diTisions prindpales poor les sexes, un quartier
Im\6 pour les ali^s agit^ et bruyants; un pour ceux qui
MQt ea dtoence et pour les imbues, et un enfin pour ceax
qui seraient attaqu^s de maladies communes aeddentelles.
One cour, un jardin, seraient n^cessaires poilr chaque divi-
sion; il faudrait que les babitations, da luoins potir les
ali^A^ agit^, fussent au iwde-chausste, et que lears loges
fussent bien a^rte, garnles d*un Ut soUde ftx^ au Sol; il
faudrait que I'eau pOt ^'y trouver en abondance, pour entre-
tenir partout la plus grande propretd possible; il font que
le directeur , les surteillants et les senriteurs, soient des
personnes habUes et bien instruites dans le traitement des
aii^te, pour saToIr se les attacher, et exercer sur les
malades llnfluence n^cessaire. Un r^ement sagement
combing doit apporter Tordre dansle serrice de T^tablisse^
ment Lonque les fous sont ftirieux ou quells ont un pencbant
au suidde , ou bien quelque mauyaise habitude, il est n6ces-
aaire de les contenif avec la camisole , pour empteher qa*U
ne leuir arrive da mal, ou bien quHis ii*en (assent Les
injures, les mauvais traltements, les viotences et les chatnes
doivent etre bannis pour toujoara du traitement des ^U^n^
Georget, dans son excellent ouvrage sur la (bUe, (rt)sefve
sagement qu'on pent rapporter^ trois prindpes tootesles
modifications qu'on doit diercher^ fidre oaltre dansl'exerdce
de rintelligeiice chex'les ali^i^ : 1* ne jamais exciter les
id§es ou les passions de*6e8 malades dans le sens de lear
d^Iire; 2<> ne point combattre directement tes id^es et les
opinioQS d^alsonnables de ces malades par le raisonnement,
la discussion^ Topposition, la contradiction, U plalsanterie
ou ia raillerfe; 3® fixer lear attention sar des ob)e(s . jfitranp
gers au d^lire, commanlquer k leur esprit des.id^es et des
aCTectionsnouvelles par des impressions diverses.
Pour le traitement de la mante partidle, qud nbus regar-
dons comme le rteultat de I'actitit^ et de )*exerdce involon-
taire d^un organe c^^nd surexdt^, void ce qu*il y a 1^
faire. CTest Gall m6me qid noas 6claire sur ce scjet. Du
moment, dit-0 , qu^un m^dedn s*aper^it quhme personne
est menac^e d'une manle partielle, U faut lul consdller de
renoncer h ses occupations ordinalres, de se disbralre, d*en-
treprendre un voyage, de se bire une noovdld occupation
favorite : par ce r^ime les organes trop fortement ii^rit^
Irouventroccadon de serefaire pendant que d'autres organes
rempUssent leurs fondions avec plus d'activit^. Lorsique
Texaltation d'on oi^ne est parvenue atr point quo son
action devient Involontalre, tons les conseils que f^on donne
aa malade sont iautiles. C'est alors qull appSirtlent au
medecin et aux procbes de le trahK)[>la&T«r dans dn mOnde
nouveau de sentiments et d'id^; et de r^velUer Tactivit^ des
offiganes qui Jusque U ^talent testes presqoe dans llnacliott ;
do provoquer en lul des pasaions nouvelleS; de lul faire
prendre un goAt d6ddd pour des occupations qui Jusqde \k
lui ^talent 6trang^res, eC de donner ainsi aux organes trop
fortement irrii^ et aflkiblis le temp^ de reprendre leur ton
oaturel et de rentrer sous reropire de leur action r^ll^fe. '
Les ali£n^ n*ont pas besdin d'un h^'me alimentaire parti-,
culler. It y a des ali^^squi refusent todte ttouiiture par <)es
motifHlmaglnaires : ceox-d doivent 6tre nourris malgr^eux,
fnoyefknant une soflde Intfoduite dans l^oesophage, par la-
qudle on fera passer des substances Hquides nourrissantes.
II y a des malades qui vomissent k volont^ les aliments
qu on leur bit passer ainsi dans Testomac : ceox-d sont irr^-
parablement perdus. Les ali^n^ doivent Hrc V6tus; les
turbnleuts serontcontenus par la camisole ou tes antra ves aux
pieds. Il est utile ep g^n^ral que Jes ali^n^s se preminent et
fessoit da mouvement\
Quant au traitement interne ou th^rapeutiqoe, nous
sommes ferc^ de dire' que presque tods lesm^ecins sesont
conduits jusque id comme des'ayeogles; lb oat essay^ de
tout, etde (otrtes sortes demMlcaments, et toujoors sansMre
dirig^ par des prindpes soUdes, ayant Jusque id m^comrn
la nature de. ta maladie ou la mantle- vMtable d'agir des
substances' mMlcinales sar nos fonctions-vitales. Nons dirons
peu de mots k ce suJet. Les observationa- et les recherches
les plus rtontes nous portent k consider la folie dans son
commencement conune la suite (Pune surexdtation ou d'une
sorte dlnflamrnation da cervean, oo de quefqu'une de ses
parties. Nous devons consider ensoite la ddmence- qui* suit
la manie ou la monomanie comme la consequence dc Tin-
flammation qui a prte^d^, comme le* r<^ultat positif d*ane
alteration orgsnique de l'eDe6phale. Ges prindpes adoiis,
nous atiroris un gaid>' dans le traitement de la folic. La
saign^e sera done utile, presque toojours, au commence^
mentde la manle ou dela monomanie, paiticufi^ement sur
les individos piethoriqoes et fous ; et on pourra la r^peter
plusieurs foift trte-utilement. Dans la d^mence, die sera
gen^ralement inutile ou dangereuSe. 'Le kcteur entendre
fadiement mafaitenant poarquo! prfcisetpent dans ces cas
die n^a pas r^ussi, et comment tei praticiens ont pa abuser
de ce moyeo. «atlaiaire. Lesmemes piii^dpes doivent diriger
le medecm dans I'vmploides bains :* II lul sera fedlede se ren^
drecvroptedel'utilitegteeitledes bains tiMeset de rattlfte de
Tapplication de I'eau (h>ide ou de la^ce'siirla t^ dt malade,
comme il reponnattra rabsoidiU de Tosage decesdooches
Tiolentes,'par lesqaeHes phu souvent on noit aux malades
en dnnnant one trop fcnrte secoosise k Sear cerveao. Les
boissons aqueuseson acidaiees,'domiees< abondamment,
sont utiles dans la aiaiie. Lea'porgatUSs sont conseilies dans
le plus grand nombre de cas par tous les miMedas. Et nous
^royoAB quit n'y a pas de medicame&t plttsefBcadB que les
purgations dans le trsdtement de toute'sorte d^alienation.
On a trouvd les vomitlA sbuvent ntfles ; et ils peikvent fitre
employes avec beaacoup de succes. Cox flf prendre k des
allies plusieurs grains cPemetique par Jo«ff k dosesfhustlon-
oees »apres lesvondtifii, fl plice la dictate comme -lemefl-^
leur remMe contre lai'folle. Novsaroni eu foccasioa d*^ii
constater IhilOlte, et vom ia reconmiandons aux pratidens.
LVipium, vante par qudques-uni^, a ete troufe nuiflible par
la plopart des pratidtfis,- ainsi que Id ^mt>hre, le'muse et
plusieurs aatres subataaoes deb'mtoe natuffg/I^mdon,
qui a pu etreutOe qadqoefois, a ete encore plus sewent inutile
ou nuisible rfl en est dememeda pirouetteihentetde quel-
ques autres' moyenS'^mecaniqaes qae'ndus'ivons vu prOner
^vec entbooslasaie et> tomber en oeUi' 'i^resqae en m«ine
temps.
ii t >t
D* FosaATf .
FOLIB. II i avalt autrefois daasr Paris un aasea grand
nombre de maisonsde plaisance enteureeadejardins, que Ten
avalt baptisdes de ce nom'i telles etaient la Folic Ileaiijon, la
Folie Mdrieoifft, la FoUe Ittdieleu, la Folle de Chartres, la
Folie Genlis, etc. ,'soit parde que c'eiaient pour la plupart
des petltesmalsons obsefaisaient pas'malde foties,
soitparce qtle leur cdnstrucUbli'et lew ameublemeut avdient
coQte des ^mmes folles; • <
. FOUQNO 6a FtlLlGNO;' vfUeetevedte de la tieiegation
de Perogia^i&tat^de r£gKse)', 6bsjA ta charmaate e( fertll<9 val-
lee dii Topfno et aupdnt dejoncfibn de^ tbutes oonduisant
dcFlorence k pQrugia, deFino etd'Ancooe^ Rome. Les rues
en sont fort legcdtteei, et on y voit qnelques beaux ddfflces ,
pai"exempIelepaIai»fiama(bo; lethdfttre, VblMetde ville,
lad-defant eglisedes Fracdscains et realise ded'-AiilsMstlns;
Lei 9,000 babltanta, independamment d^autl^: industifes,
produisent beaucoupde soieet font un codHtteroe1mpef'
tant, notanmient en papier, poor la fabrication doqod eette
ville est renommee, et auasl en soie, qni, Avec celle de l^os-
somhrone, passe poor etre la mdlleurequ*on Tecolte daas
tous les £;UU de I'^glise. Les confitures de FottgiK* sent
538
FOLIGNO — FOMENTATION
^galement en grande r^puUtion. Les anciens remparts de
cette Yille ont ^t^ traDsformte ea promenades. L'^gUae San-
nicolo posa^ qadques bonnes toiies deNicolo Aiunno;
la Madonna di Foligno, par Raphael^ qu*on y Toyait an-
trefoiSy ome aojourd'hni le Vatican.
Foligno, dans TantlqaiM/'uZ^itii en Ombrie, derenn plus
tard municipe romain, appel^ an moyen Age Fulignum^ fut
ddtruit en 1281 par les habitants de Perugia. Quand cette
Yille eut^t^ reconstruite, eile demenra sous la domination
de la familie Trinci jusqu'k ce qu*en 1439 le cardinal Yitel-
leschi Tout soumise au saint-si^. Au piintempa de 1832,
elle souffrit beaucoup d'un tremblement de terre. A Palo ,
Yjllage voisin, sur la route d'AncAne, on Toit une grolte
renfermant ^e remarquablea stalactites.
FOLlIF£R£ (daJbliuw^/oHit feuiUe, et/ero, Jeporte),
qui porte des feuilles. Cette ^ith^te s'applique surtout aux
bourgeons h feuUles.
FOLIO, expression italienne, on empruntte du latin ,
que Ton a traduileenfrancais par le moi feuilleL hd/olto
se compose, dans les imprim^ et les manuscrits, de 2 pages,
dont la premises s'appelle recto, et la dcuxi6me rerso.
Cette expression s*applique aurtont aux liyresde commerce.
On appelle aussi foUo, en style typograpbique, le chittn
qu'on met au baut de chaque page. Ddfet ( de rvoooe).
FOLIO9 (In-). Voyez Fobmat.
FOLKESTONE) paroisseetbourg, I'un des Cinque-
Ports d*Angleterre, dans le comt^ deKent, k dix kilom^
tres sud-ouest de Doovres, sur les bords du Pas-de-Calais,
avec une population d^environ 4,500 habitants. 11 y a un
bureau de douane ; son petit port ne pent pas contenir des
b&timents jaugeant plus de 900 tonneanx. U s*y fait une
ptehe active de poiasons recherche. Folliestone estd6fendu
par de petits forts, et ses btaux dtablisseracnts de bains de
mer soot tr^fr^nent^. Communications r^guli^es, au
moyen de paquebots k vapen r, avec la France par Boulogne ;
chemin de fer pour Loodrea.
FOLLE ENGIIERE, ench^requia lieu quand Tad-
judicataire d'une enchte pr^cMente ne pent satishiire 4 ses
conditions; cette nouvelleencb^ est faite k ses risques et p^
rils; les frais en sunt k sa charge; et si ra4|udication a lieu
k un prix moindre que celui quil ayait offert , il est respon-
sabie par toute toie de droit, et mtoie par I'exerdce de la
contrainte par corps, de la dllTdrence eoTers lea crdanciers
poursuivantre&propriation. Celui qui a mis l^toment,/o/-
Umeni son encbto, soit parce qu*il esp^rait qu'elle serait
cou?erte , soit parce qu'il aTait trop pr^um^ de ses res
sources, doiten elTetfitre responsable du tort quil occasionne.
Si, au contraire, lasoconde encli^ monte au-dessus de la
premi^, le fol ench^isseur ne doit pas en profiler; le
surplus appartient anx cr^anciers dela pariie saisie, ou sHls
sont d^sint^ress^, k la partie saisie elle-m6me. La folle en-
chtee pent 6tre poursniyie lorsque, dans les Yingt jours qui
8ui?ent ('adjudication, Tadjudicataire ne juslifie pas qu'il a
pay^ les frais de la poursuiteet satisfaitaux conditions et
cliarges de I'adjudication ; urn certificat du greffier peut
Gonstater le non-accomplissement de ces conditions. Si dans
rintervalle de Tftdjudication pr^paratoh« k Tadjudication
definitive k/olle enchtre, le fol encbdrisseur vienl justifier de
Taccomplissement des conditions et consigne les frais anx-
qneU il a dound lieu, radjudicatalre ^yentnel est d^harg^,
' et le fol eDcb^risseur deinenre en possession d^finitiTe. La
! veute k folle encbto r^soudcompldtement les droits du fol
'. enchdrisseur sur ia propriety adjug^e : les charges dont 11 a
pu la grever sont annul^ par cela m6me, aanf cependant les
baux fails sana fkaude et de bonne foi, lea congas donnas
aux locatalres ou fermiers.
Tous ces principes sont applicables aux Tentes mobi-
litres ; mats dans le cas de non-payemen Imm^at la re-
Tente a lieu dans la m6me stance.
FOLLET ( Feu )• Voyez Feu Folust.
FOLLETS (Esprits). Yoye% Espiuts, Elfes, Lltim,
D11K9IS, Fec Follet.
FOLLETTE. VoyeM Aaiocn.
FOLUE VIE (Femmes, Filles de). Foyes Pioarmmoa.
FOUJCULAIRE, toivain de/euUles, de jounuox.
Ce mot ne s'emploieque d*une manito ironique e( par m6>
pris. 11 n*est gu^ d'osage que depuia une sdxantaine d'ta-
nte, et ne se trouTe que dans les lexiques modemes. n
est probable que ai du temps de Voltaire Texpressioii/o^
lieulaire M di^k passte dans le langage, il eOt doim^ ca
litre k aon Frilon de Vieossaise, qu'il qualilie simplenMn^
d'^cfivcAn de/euUles, expression pen precise et peu
nette. Dans cette com^e, qui n'^tait qu'un vrai iibelle cob-
tre Fr^ron, on trouTe cette definition de V6criv€in de
feuilles &ite par lui-mdme : « Si tous avec quelqoe ami a
qui TOUS Touliei donner des eiogas, ouquelque auteorl prot6>
ger ou d^crier, il n*en coOte qu'une pistole pAr paragrapiie. »
Le folllculaire est au joumidiste ce que le pamphlitain
est k I'auteor. Un folliculaire est un auteur p6riodiqiie , i
ia fois ignorant, Ugec et impudent Dans les joornau
Merits durant notre premiere r6Tolution, les ecrivatns de
parti se sont reuToyd jusqu'lt satire cette ^itti^e ; et il
faut aTouer que de part et d'autre lis la m^taient assei.
Les auteurs critique par le fameux Geoffrey fontptot
d'une fois traits dtJolllaUaire. Malbenreusemedt, ^at-
taques frappaicnt toujours juste; etmalgre leur Idg^retd ma-
USrielle, les fisuilies sur lesquelles il les toiTait avaieatda
poids comma ceuTre de goOt. Joseph Lingay , dl^ve et ami
du professeur Luce de Lancival, I'autear de la trag^die
d* Hector, outrageusement critique par GeolTroy, a fait
contre ce dernier un po&ne saUiique intitule Follkulut
( 1815). Charles Du Rozonu
FOLUGULE (de/oUtcfi/tis, petit aac). En anatomie,
ce motestsynonymede crypte. En botanique, on appeile
follicule tout fruit form^ d'une valve pli^ dans sa longueur
etsoud^ par aes bords, comma dans lea ascl^piades.
Les grainea aont fix^ tout le long de la auture sur no pla-
centa, qui se d^tache k T^poque de la maturity. Cast done
improprement qu'on a donn^ le nom de follicule It la si-
ll q o e du atod.
_ FOLQUET DE MARSEILLE. Foyex Foolqubs.
~ FOLZ ou VOLZ (Hams), c^^re meUtersxnger de la se*
conde moiti6 du quinzitoie et du conunencement du seiiidne
aitele, originaire de la Tille de Wonns, T^cut^ Nuremberg,
oil ilexer^aitla proflBssion de barbier. U fut des premiers qui
introduisirent dans la litt^ature allemande le genre drama-
tique d^sign^ aoua le nom de Gesprxchspiele (dialo^es
comiques), en donnant aux noels une forme plus partaile.
On a consenr^ quatre de ces pitees qui furent imprim(?es k
Nurembeiig, de ib\9k 1521. Folz prit une part active k la
propagation de I'invention de Timprimerie, ainsi qu'k oelJe
des r^formes introduites dans I'Eglise par Luther.
FOMEINTATION. On d^gne par ce nom, d^riv^ da
Terbe latin fovere, ^chaufTer, fomenter, ^tuTcr, une m^i*
cation ext^rieure trto-Tarite, et qui ne justifie pas toujours
I'^tymologie que nous venous d'indiquer. La fomentatioa
proprement dite consiste dans I'emploi d'un liqoide chaod,
aTec lequel on arrose, on laTC, on baigne une partie ma-
lade. Cest une sorte de bain local, dont Taction se rapprocbe
beaucoup de celle du cataplasme, surtout quand on laisse k
demeure sur la partie les lingea dont on a'est scrvi pour pra-
tiquer cette op^tion.Le laittiMe, les decoctions de graine
de lin, de raclne de guimauve, sont ainai fr^ueiiuiieut em-
ploy^ dans les inflaramatiousde I'estomac et du veolre. Ce
bahi modifiel'^tat de la pean sous plusieurs rapports , el il
est un auxiliaire utile an traitement gte^ral. On pent em-
ployer aInsi un grand nombre de substancea m^iciliales ; et
les fomentations, au lieu d'Mre toollientes oouune les pre-
(Rentes, peuvent 6tre toniques, astringentes, stimolaa*
tes , etc. ; d anient mieux que le vin, Teau-de-Tie, peavent
servir de vehicule comme Tean. Au lieu d'employer des li-
quides chauds pour pratiquer les fomentations, on les em-
ploie aussi k froid , et roenie k T^tat de glace : c'est ni£mc
une mMication ^ncrgiciue.
FOMENTATION — FONCTIONNAIRES
On peut aassi oonsid^rer coniine fomeDlations les appli-
catioM de sable, de son cbaulTdy qu'on emploie poar rap-
peler la chaleur sur une partie refroidie : a*est une ressoorce
dont on a fait ua grand usage pour richauffer les chol^ri-
ques. Si one partie dtait devenue insensible par Taction da
froid, qn'elle fAt congel^ » il faudrait'bien se garder de
cbercher h j rappeler la chaleur par des fomentations chaudes
et stimulantes. IF Charboiihicb.
FONCEMAGNEC^TiufifBLAURgAULT OB), mem-
bre derAcad^raieFran^alse et de TAcad^mie des Inscriptions
et Beiies-Lcttres , n^ en 1694, k Orl<^s , fit quelque temps
partie de TOratoire , et devint sous-gouTeineur du due de
Cliartres en 1753. Ce fat lui qui pr^sida k la publication da
Testament du cardinal de Richelieu (2 rol in- 8% 1764).
II soutint que ces m^moires ^taient authentiques , contre IV
pinion de Voltaire, qui les attribuait k Tabb^ de Bourses.
«( Nous ignorons , dit Sabathier, si Foncemagne a fait d^au-
tres ouTrages que ses Lettres d M, de Voltaire au sujet
du Testament politique du cardinal de Richelieu; mais
ces lettres, ^.rites avec autant de politesse que de jugement,
donnentune id^ avantageuse de son esprit, de son Erudition
et de la facility de son style. II n'y a peut^tre que M. de
Voltaire, dans le roonde, capable de persister, aprts les
avoir lues , nous ne disons pas k croire , mais k soutenir
que le ministre de Louis XIII n*est pas Tanteor da Testa-
ment qui porte son nom. » Foncemagne jouissait d'uiie
grande autorit^^ TAcad^mie des Inscriptions et Belles-Lettres ;
on le consoltait sur toutes les d^sions k prendre. II pos-
s^ait de grandes connaissances en bibliograpliie. Quoique
jans^^niste de conTicUon , il serecommandait par une grande
douceur de caract^re et par une conversation d*un cbarme
inexprioiable, qui atUia cbez lui les personnes des deux sexes
les plus distingue de son temps. II moamt k Paris , le 26
septembre 1779. Champagnac.
FONGIER, FONCl£ilE, d'emploie pour d^gnertout ce
qui est relatifaux funds deterre, aux imroeublea, au sol;
ainsi, on dit en ce sens propri^taire fonder ; \Apropriui
fondh'e, c'est celle qui est ^tabiie sur le fonds d^une terre ;
Vimpdt fonder ou contribution foncitre^ c'est celui
qui est ^tabli sur les immeubles, sur les biens^onds de cette
nature ;le credit fonder s*entend des institutions de cr^
dit dont on a voulu doter cette propri^t^, sisouTentd^yo-
r^ par Tusiire.
FOiVClERE (Contribution), une des quatre contri-
butionsdirectes principales. EUe frappe tous les immeu-
bles, propri^t^ bAties et non bdties. Sent excepts de la
contribution fonci^re : l** les voies publiqiies , les rivieres,
les ruisseaux , les Edifices affects ^ un service public qui
appartieunent k Tj^tat, aux d^partementset aux communes \
2^ les montagnes et les dunes en voie de reboisement,
les terres incultes et les marais dont on entreprend le d6 f r i-
chement et le dess^chement.
Les immeubles sont soumis k rimp6t fonder d'apres leur
revenn moyen, calculd surun certain nombre d'ann^es. La
•jdoiribution foncidre est un imp^t de repartition. Les
tt*partiteors op^rent d^apr^ les r^ultats foumis par le ca-
dastre. La fixity des contingents fenders est admise par
Fusagc ; cependant ils sent augment^s ou dimlnu^s cbaque
4nn^ diraison des maisons et usines nouvellement construites
ou d^noUes.
FOr^GTION (Math^matiques), Toute quantity qui
est ex[>rim^ au moyen d*une ou de plusleurs autres quan-
tiC6» t;». une fonction de ces derni^res. Ainsi , quand on
dit que la surface d^un rectangle est ^le au produit de
sa h^ par sa liaut ur, ou donne la valeur de cette sur-
face CD fonction k ses deux dimensions. Pareiilement,
si on p< se I'^galit^ y ^=a'\-bx -{-cx^, ^ est une fonction
de la v.iriable x et des constantes a, b, c. On re-
print d^une mani^re g<^neralo la relation qui unit une
ioneti#n avecane variable, par Tune des notations stiivantcs:
P (j;), /(^)M^)9 ^Ic., qui s*6noncent toutes <^alement
• onction de x^ k moins que plusieurs d'entre elles nese
DICr. M LA COMTBRS* «- T. IX.
trouvcni dans le m^mc calcul, cas dans lequel on £iit 9uivre
ie mot fonction du nom de la caract^ristique employ^,
soit F, soit/, soit 9, etc. Les notations i^V (x, y),
u^fxy^z), etc., indiquent; la premiere » que « est
one certaine fonction des deux variables x ^ y; la se-
conde, que u est une autre fonction des trois variables x^ y
et 2 , etc.
Regarder une quantity comme fonction d*une autre, c^est
admettre que les variations de la premiere dependent
des variations de la seconde. Prenons pour exempie
ys3x — 2;yestld exprim^ en fonction de x; si Ton fait
successivement x ^ ^ 1 ,2 ,3 ,4 ,etc., on a pour y les va-
leurs 1 > 4, 7, 10, etc. Mais ceUe relation entre x^y ^tant
oonsid^rte comme une Equation , rtelvons-la par rapport
y+2
k x; il vient j:= — -— ; on peut alors dire que x est une
fonction dey, et.si Ton donne k y les Valeors 1 , 2, 9,4, etc.,
4 5
on trouve poor x^ 1,-r --, 2, etc. La seconde fonction est
u 3
dite rMproque de la premiere. Toute Equation k deux incon«
nues donne lieu k la m6me remarqne. C*est ainsi que, dans
r^quation d'une conrbe, on peut prendre soit I'absdsse
en fonction de Tordonnfe , soit Tordonn^ en fonction de
rabsdsse.
Les fonctions sent explidtes on impli dies : if = F
(x, y,x), est le ty pe de la /^cf ion ej^/fd^e, c^est-^-dire qu'on
en pent d^utre imm^diatement la valeur de celles qu*on
attribue aux variables ; au contraire ff{x,y) = o ett one
fonction imp/icife, car pour avoir Tone des variables en
fonction de Tantre il faut r^udre T^aation. Consid^r^
S(»ns un autie rappert, les lauctions se divisent en alg4-
briques et transcendantes : le& fonctions alg^briques sent
form^es par les operations ^Itoientaires, addition, soustrac-
tion, multipUcatiott , division, d^vation anx puissances^
extraction de radnes; les /encfionj transcendantes sont
celles 6tL la variable est engage dans des quantity expo-
nentidles, logarithmiques , trigonom^ques , difr($rentiel-
les, etc.
Les Conclionsalg^briques explidtes se subdivisent en/onc-
tions rationnelles et en/oncfioiu irrationnelles, les unes
ne contenant que des puissances enti^res de la variable,
les autres renfermant des termes oil la variable est affect^e
d'un radical ; x* + px est one fonction rationneile de x ;
X + \/^ est une fonction irrationndle de la m^me varia-
ble. Les fonctions rationnelles se distingnent en entires
(par rapport k la variable), comme a-^- bx + cx*, et en
a-{'bx
ftactionnaires , comme . , . L*^ade des propri^t^ de
C •|" (IX
ces diverses fonctions est Tun des principanx objets de
Talg^bre sup^rieure. Dans sa Thiorie des fonctions analy-
tiques , Lagrange a m^me cberch^ k obtenir par Punique
secours de cette sdence les r^nltats que donne le calcul
diff^rentiel. Cette tentative, qui a ^t^ consid^r^
comme un vdritable non -sens philosopbique, a cependaiit
amen^ ^introduction des /onc^ions dirivies dans le
domaine dePalg^bre.
Parmi les fonctions transcendantes, il en est un certain
nombre qui ont longtempsexerc^ la sagacity des analystes;
quelqaes-unes ont illustr^ ceux qui les ont soumises aux
precedes du calcul Infinit^imal ; les unes et les autres
ont re^u des noms parttculiers. Telles sont les fonctions
circulaires, elliptiques, abiliennes, etc. Les^bnc/ioni
drculaires, ainsi nonun^ parce qu'elles d^rivent immd-
diatementd^unarc de cercle, sont : sin x, cos a;, tg x, etc.;
leur tii6orie est aujourd^bul tr^-avanc^. Les fonctions
elliptiques, dont nous avons donn^ la forme k Tarticle
Elupse, ont surtout ^16 Tubjet des travaux de Maclaurin ,
de DU!embei1, dc Fagnano, d'Euler, de Lagrange, de Lan-
den, de Legendre, d*Abd, de Jacob! , etc. E. Meklieux.
FOXCITIONNAIIIES. On appelle ainsi ceux qui rem.
plisscnt des fonctions pnbliques, qiti font, kim litre r6-
67
MO
FONCTIONNAIRES — FONCTIONS
i
Mni^ et avou^, iMirlic des rooages de la inachtDe gouveriio-
IMOUIe ; les plosliumbtcs sc conteutent de porter le litre mo-
tole d* employes: ceui qui sent pias en Tue, doot les fono-
fioni sontplusiAiportiiates, pliisr^ribute, preneot letitre so-
W^tede/onctionna&espubUcs; enfin, les cbefs administratirs
#*inlitiifeiif hauts fonctionnaires. Le foncUonnaire nait ,
crolt, vit et meurtk rombre du budget; U est en g^n^ral
tt de fonctioiiiiaire de gto^ration en g^o^ration; k peine
fortldes bancs' du eoll^e et de P^reuve du baccalaur^t,
le Toili aspirant on sornum^tre dans une administrttion ,
attadi^ k vn ministfere. Bientdt vient ie moment oii 4ea
ippciintements eommeneentpour lui; qaand I'beure delara-
lraiteestTenue,le budget lepensionne encore. Auss), le fonc>
ionnaire est-il gtedralement, avant tout, par-de8SU8,UMit, at^
Iacb6 k ses fonctions, c*est^-dir6 k ses appointementSf Les
luictionnaires pr6taient autrefois serment de fld61lt6 aii roi ; lis
^rMentaujonrd'kni sennenide fid^td ^i'emiierear. La cons-
ul ution de Tan viii les a, dans son acticie 7&, protdg^ avec
ttne touebante aoUicitade oontre les abus de pouvoir qu'ils
Mnt trap souTent dispose k comme^; efit a d^d^ quails
He pourraieut 6tre poorsuivis pour ies crimes et d^lits cbm-
mb par eux. dans Texercice de leur^ ioactions et relatifs k
lears foncUons qu^aprte une autorisaiion pr^alable du con-
sul d'etat. Une loisur laresponsabilitd des fonction-
naires publics a ^ vainement demandte pendant les dix-huit
tn.< du rt^gne de Louis-Pbilippe, bien qu^elle cAt ^t^ solen-
nellctucnt promise par la charte de 1&30. cette ioi est tou-
ours a laire.
£n attendant, que oette Ioi se fasse» les fonctionnaires ne
sont jugds que d^aprte ies r^les trac^ par nos CkMles. Nous
allons les transcrire sommaurement. Le d^positaire des de-
itiers publics qui les fuirait soustraits ou d^um^ de leur
destination est passible des travaux foro^ k temps pour ies
iouunes an-dessus de 3,000 fr«, et m6me quelle que soit la
iraleur des deniers soustraits, si dies d^passent ie tiers de
la roceUtt ou du d^pot, et d^un cmpnsooiiement de deux a cinq
nns, avec inlerdicUun des droits civiques^ si la somme est au-
dcssousde 3,000 fr. Lesjuges, adimnistrateursy fonctionnaires^
qui dctruinuenty SQUstrairaient, d^urneraientles titres dont
leurs fonctionslesont r^dus d^positaires sont dgalement pas-
sibles des travaux forc^ k temps. Les fonctionnaires qui au-
faient re^ un int^t dans ies actest r^ies ou adjudica-
tions dodt ils out la surveillances sont passililes de six mois
jideux an&d*empnsonnementet d^une amende qmnepeut Aire
tu-dessous du douzi^me des restitutions, ni en excdder le
quart. Lcsgi^^aux, pnifets ou sous^pri^fets qui se iivreraient
k certaines brancbes die commerce sp^diiees dims le code, sont
possibles d*ttne amende de 600 fr. au moins et 10,000 tr.
an plus, et de la confiscation des denries de oe commerce.
Le fonctionnaire qutexercera ses functions audelk du terme
qui lui h6XA assign^ est passible d'un cmprisonnement de six
mois a deux ans, d'une amende de 100 k 500 fr., etdecinq a dix
ansdMnterdiction des droits civiques. Les fonctionnaires qui
participeraieut k des crimes ou d^tsqu'ils seraient charge de
Mirveiller ou de r<iprimer sont passibles de la peine la plus
forte applicable k ce crime. La Ioi a particuli^rement disUn-
f,u6 Icd casd*abus de pouvoir, de concussion, de
Corruption, de forfaiture, de malversation. La
Jurisprudence a fix6 qudques points que nous allons pr4-
dser sur la mise en jngement des fonctionnaires. Les maires et
adjoiuts ne peuvent 6tre mis en Jugement sans Tautorisation
du consetl d*£tat, en tant qu*agtesant sous les ordres de Tad-
ministration gdn^rale ; mais comme officiers de police judiciaire
»t comme offiders, der<^ civil ils peuvent^tre dt^ directe*
tnentsansautorisation prdalable; comme offiders judidaires,
ils sont jiig^ par lacourimpdriale. Les dtrecteurs gdn^raux de
Venregistrement, des domaincs, des postes, des for6ts, Pad-
ministrateur des poudres , celui des monnaies, peuvent faire
Iraduiredirectement leurs subordonnds devanl la justice |>our
faits relatifs k leurs fonctions; les prefets oot le mCiue droit
k regard des percept eurs des contr6>utlons.
11 est c%keDdant qudques cat^ories de fonctionnaiics qui
peuvent 6lre poursuivis sans autorisation prdalable; et
soot les consdilers municipaux, grefOers de malrie, gardes
cbamp^tres, tes employ^ des contributions indireetes, el
enfin lesrecevtors^ percepteors, et tous autres individusqoi
auraient fait dee perceptions iil^ales.
Les fbnctionnaires publics.en prfttantle serment de 6dtiil^aB
chef de VtUi, pr£ient aoasi cdni de rempUr bomi6tenKBt
et consdendeusement leurs fondions. Ceux qui sont charge
d*un maniement qudconque des deniers publics soot as*
treints k Terser un cautionnement dont le diiffre varie
d'apr^s nmportanoe de ce maniement.
FOSCnONS {Phpsiologie). Cesont les actes divea
qui rteultent de Tactivitd d*un organe ou d\uie a^rie d'o^
ganes destine pendant la vie k acoomplir d\aie maoiera
distinde et sp^dale TolBoe pour leqnd la nature les acrtts.
Cette d^nition s^appliqne k toot oe qui a vie , !depuis les
v^g^taux les plus simples juqu^anx animaux les plus paif^,
et k l*bomme , qui excroe , par les dispodtioiis parUcnUcres
de son sy8t<^enerteux,1es fonctions les plus oompUqato
et les'plus admirables qn'on pulsse observer parmi les Mrcs
vivants placte sur 1ft terre.. 11 y a des corps orgulste resul-
tant de reparation naturdle appdte eristaUisOiion, qui
n^exercent pas de Ibnctions : ks cristanx, quofqu% pre
sentent une sorte d*oiiganisationi ne sont pas des 6tres vivaots
Toutes les fonctions diat les fttres vivants ne peuvent
avoir lien que sous des conditions d^rminto. Avant toot ,
il fkut que Torgane ou les organes an raoyen desquds le>
fonctions s'ex^cutent solent parvenus k leur maturity, c'e$f-
ik-dire aux degr& de d^vdoppement d de consistanoe ntees*
saires ; en secotad lieu, il faut que Torgane aoit dans son ^Ut
d'int<^t£ normale. En effet, si Torgane est alt^ri danssa
texture, dans ses dispositions mal^enes, les fonctions qd
en d^iendent seront pluff oo molnsd^rangtes. CTest aind qoe
nous voyons que lorsque Testomac est malade, t^appAit
s'en va , ou que Ton digtee trte-mal; que lorsque le poo-
monest affecU d'une maladle, on respire mal; etque lors-
que le cerveau est irril^ ou sMM dans ses dispositiottsorga-
iiiques, on nepense plus, on ddire, oo Ton s*a$aooplt.
Les fonctions des v^g^taux font partie de la physiologie
v^tale , et nous n*en parlerons pas id. Les grandes Amk-
tions des 6bres animus sont nombreiises et tr^ varices. Qaa-
tre de oes princtpalcs fonctions, oo de ces systtees orga-
niques de fonctions , sont particuli^rement destine a la pre-
hension , k la dbtrlbotion , k Pdaboration des ddments ou-
tritifs , et lis ont pour but Taccroissement ou la nutrition de
rbdiWdo : les phydologistes les distingnent par les mots
d^iibsorption,de circulation, de respiration
et des^cr^tioiK. One dnquidne grande fonctlon est re-
lative k la reproduction des Mres : c*est la gin^rat ton.
Ces fonctions sont communes , k des degrds trte-difllferents,
k tous les ^tres rivants. Mais les fonctions qni caract^risent
8p<^idement Ies animaux sont cdles du systiihe netxoso-
mtuculaire. Cdles-d ont nn double objet : peroevoir et faire
connaltre k Panimal Ies quality des corps environnants ; hii
donnerla force oulepouvoir du mouvement. Les deux fa-
culty qui correspondent k ces doubles fbncCions sont appe-
Ite sensihitUi animaU d eontractiliti tolontaire. Une
septitoie esptee de fonctions pour Panlmd, laqudle n'est en
qudque sorte qu'une modification de la simple absoqition
des v6g^taux , mds qui rfoulte de llnfluence du syst^me
nerveux dans tout Torganisme, c'est ii^digestion. Ces
sept syst^mes d*organes et de fonctions ont pour n^soHat
la nutrition, la reproduction d les rdations des Hna avee
le monde ext6rieur. Dans l*organisme, chaque oigane sp<-
dal est destine k une function |«rticu]f^ d d^terminte :
« Tous les organes jouissent des m6mes propri^t^ g6n6rales ,
dit Georget , d la dilTereoce deseffets et des r6sultatsol>ser-
t6s dans diacun ne tient absdumeut qu'k Ift difference pri-
mitive d'organisation, aladesUnation difTi^rente'de cltacuB. »
11 est prouv^ que les m6mes lois physiologiques g<$ncraJet
sur les functions sont ^lemeut af^plicables aux org j oes c&^
brauv chez rbonunc d diez les aniuiau x. D' Fo>« An .
FONCTIOrSS rLBLlQUES — FOND
tf
FONCTIOXS PUBLIQUES. Les fobctions sont de
Tordre diilj ou de I'ordre miliUire, oa de I'ordre eecl^ias-
li<Iiie. Parmi les fonctions dTiks, on distingue encore les
foBctions admiiistratiTes et les fbnctions jndiciaires. Tons
les Francis sent aptes k remplir des fonctions pnbUqoes, sauf
les casdMncapadt^ ou dMndignit^.' En gte^ral la loi a fix^ nn
^ (ordinalrement eelui de la majority dvtle) qu'il faut
a? oir attaint pour remplir les fonctions pobllques;
Les formes de la nomination aux fonctions et leur durde
Tarient snivant les formes m6mes da gouvemement ; ces
nominations sont tantdt le produit de P^lect ion pure , tan-
tOi dies doivent 6tre sanctionn^es par le chef de P£tat ,
tantdtenoore c*^t k lui seul qifdies appartiennnent ; id
elles sont temporaires, U^ dies sont inamovibles. U y a
des £tato oil , loin d*6tre salarite, les fonctionnaires publics
acqulttent an contraire nne redeyance au lisc; mais ce sys-
t^me; qui semMe teonomique, est le pire detous, et les rede-
Tances et contributions pr^iftv^s directement par ces fonc*
ttonnaires sont plus onireuses pour les contriboables que
le modique sarcroltd*impdt dont le gonvemement lenr ail-
raitfait payer le mfime service. Ajoutez ^^a que la trans*
miasioades ofRces etla v^nalit^ des. charges, cons^
qiiences in^yitables do ce syst^me , sont trop souTent pour
les Etats une puissante cause de d6morali8ation.
Tous les fonctionnaires publics , depuis le r^tablisseroent
<le rempira, aoiil aslrditts k porter m c o s tn m e , mesore
<iui a ^t^ gdn^ralenHent apprfciiSe oomme die le ro^taii.
Dans Texerdce de leor autorit^ ils joniasent de certatnea
pr^ogatireSylumseurs et prMances.
FOIVD. Cast Pendroit le pbis bas d'nne chose crease , la
paitie la plus recoil d'nn espace d^rmin^ : ainsi, on dilra :
le/mtf de lamer, dHine riviftre, d'un sae, d*an tonneao, etc. ;
eC (igorteent ; \ejfmd d*un bols, d*un desert, d'une pro-
Tfnee. Atec un < ao ringulier eemota aniens bies diffiirent
(fw^ezFoime).
FONO {Beaux- Arts), Cto mot a deax dgnificationsdis-
tascIA dansle Tocabulairedes beanx^arts : mat^riellement
pariant, {%/ond est la substance reooorerte par Tendait,
on m^me Tenduit sur leqoel Tartiste ex^^te son muTre ;
dans son acoeption rdative k la diSpdsition graphique da
sojet repr^senii, le/o»d est le compost des parties locales
oa secondaires aa-doTant desqoeHes Taction prindpale a
liea. Ifoas aOoiia sommairenent examiner ces deax aecep-
tions dans leora gii^nXMn. '
Le cboix et la preparation dea f&nd$ exigent des soins
intdligents. Le bols mal faraTaill^ se Toile par reffet de la
dialear ; ft se ditote ou se resserro en raison du phis-oo moins-
dliumidlt^qa^ absorbe. Le caivre s'oxyde ais^ment. La
pierre tomJbe en pondre^ on .se d^tnilt par lilies. Le sal«
p^tre sooMre et fatt detacher la peinlaTO des panris des murs
non aMa. La toQe, .qdand eHe est ooBTenablement tissue,
est infiniment prtfjrable 4 loate autre base, par la ralsoA
qne la coucbe Ji rhniledoit on eroprdntsa surbce neatra*
lise sa propria hygrom^rique. La proration dont on to-
couTre lea Ibnda inMte one attentioii particuU^t die doit
dtT« nwdiMe sdao laaatiire da corps destine A l&ireeeToi^
La mution la frfoa ordfaldre est faite areedn Mane de plomb,
colore l^gtoement aTeo vm pea d'ocre et de gris, de fa^oa
qae le crayon blanc , aerrant i esqaisaer les traits, puissa
apparaitre asses lldblement snr die. Da temps du Pous-
am , oil 7 fntroduiadt on roage vif. Ce mode est abandonn^
depai!^ que le temps a proavd oombien oette tdnte ahsoluti
altifirait en le repouuami 4'ensemb1e do toll gfyi€nl €*est
anmoftier de chanx et deaable que Toll ^tend sur les mu<«
railles pour hi pdiitui«A fresqae, d sncoessiveroent, se-*
ion riiabild^ du peintre ; car e^cst pendant quel le melange
est encore frais qne foa peat seulement appliqaer desws les
tons dont on doit enqndqae aerte le saturer , pour assuror
k ronvrage unelongue dor^. La calotte finteme dela couf-
pole du PantlilSon , d^corfe par G ros , a M dispose k re-
reroir Tun des chefs-d*muTTe de T^cole iranfaise^ k VM»
i'un mastic biTent< spddalement poor cette destination.
Plusieurs peintresKc sont scnis d*ardoise poor portraits ds
petite dimension, mais rareraent quand ils ont eailes snjett
plus di^veloppds k traitor. Le marbre blanc a souvent recuaiUi
des groupes de fleurs ou de fruits , <ichapp^ au soave pin-
ccaode Van Spaendonck.
Sons le rapport de la composition , le fond est noe partia
Int^ressante de la disposition artistique. Comme ton , il est
le point- de dispart de la gainme cliromatique; commoiar"
rangement, il conooart puissamroenta Pentente de !a sc^mv*
en la faisant valoir par le secours des accesj^ires ou deat
oppositions. L'empld de chacun de ces moyens isoli^mi^nt
ou simultan^ment est diflidle, et dcmande <le la part tie
rauteur un tact sftr et Jndidcax. l\ est des drconstances ob'
Toh pcut avec aTantage oppofer k la repr^nlation d'un.
^Tdneracntfortnit les particulariti^ des lieiix oji le dranie
se diploic ,'parce que is contrasts fcappe vivcment Pesprit ;
mab Pabus de ce syst6me am^ne un dfet disparate, dont,
on doit s^T^rement s'abstenir. Dans d'autres oocaf^onti , loio
d'sToir besohn d^uno seconsse rapide, afin d*6lre convetia*
Uement ^mae , PAme prdfire s^identiGier avec recudllemeitt
au motif do t^lean. Dans ce dernier cas, c*est par Pliarmo-
i>ie d^ tootes les fractions de Penseroble que Partide doii
proe^ler poor ohtenir un r^ittat complet. Le fond alori
contribnera par son homogt^ndt^ pluk^t k ^tendre le seu*.
thnent du fait dominant' tfi^k I'isoler ' pour le droonscrirs
anx regards du spechiteur* Les grands mattres n*oot pas
toojonrs osddecespuissantesressouroes, soit quails en aieat
dMaign^ Pappui , soit qu*ils n*y dent point attach^ d'im|N>|w
tance. R a p h a e 1 a presque constamment o^lgA sea fonds ;
son paysag9 estsoawat mesquln^et n'offre pas Panalogne
des dditienx lofaitains dont lePoussiaa enriehi ses ad*
ndrabies productions. Les. fonds deMicbeUAnge man*
qnent de cetle perspective adrlenne indispensable k i*agrao
disseroent lictif du champ do tableau. Le/ond des Noees
de CanOf par Paul V.^ r o n i se , eat au contraire d'une rare
raagniiloenee et d*un colons barmonieox, imprdgn^ du Taguo
de Pair d*un dd chaud et brillant.
Au thd^, le fond estla tode qui vient imm^diatemeDl
apr^ les dernl^res codisses, qu'dle continue « en pards-
sant se confondre avec le sol de la sc^ne, ou servir de U*
mite extrtaie k un int^rieur, s'il s'agit d*un espace bom^.
Cest U surtout que Pen est k mtoie d^appr^cie'r tout ce que
la pompe du spectade gagne k oes merveilleases lllusioos
de Poptiqne , trompant Pceil au point de iai (hire douter
de la r^it6 d'un prestlgieuK mensoage.
; J.*-B. Dblcstbb.
FOND {Droit), On nommo/oii£f d*qn pjrocte Potjd
mtoie dels coatestaion.Lesmoyfftis du/ond, ey procedure,
servent de base anjugement ddilnitif ; ainsi emcltire a»
fond, c^est prendre des eondnslons tendantes k ce qne di^-
dsion soit rendoe sur les droits des* parties qqi les meltent
hors de cause et de ptocte. Les tribonaux ne doivent sta-
tiier sur lea raoyens do fond qa^aprte avoir prononc^ sur
tons les moyens def^rtne d exceptions de procddure
qui leur sont proposes; ils peuvent ^voquer le fond et ren-
dre une d^eidoa dtf nHive lorsqu'i^ hi snita de I'appd d'un
jugement interlocutoire le Jugement est Uifirm^ et que la ma-
tiire s'y Irouve dispoMte; il ea est de mtae dans les cas o(i
lei<tribaiiauid'appd infirment, k raison d'un vice de forme
ott pour toote aatre caa$e, on jugement d^flnltif.
Cette enpreadon lajorme emporie lejond sigaiHe que
les exceptions pr^judioielles empdchent souvent la discus-
sion du fond,
Dans un fonds de terre ondistingqeqodqucfois le/oni
de la 5UiMr>fde, d cette distindion sertde base k mie no-,
table. partiedu drdt, le droit stiperjieiaire, qui oompren4
I'usnlruit, etc. C*dait un des earaci^res sailiaats du drdt
ffodd que lardserre expresse du fond et des droits s*y rat-
tacbanl, presque toujours fatlc par les sdgncurs concession^
adres des hiens-Jonds; ils gardaient le fond et le tr^*
fond. C*est done k tort qius le DicUonndre de PAcadtoiil
^erit le finds et le trh-fonds d*une aOdm.
<»7.
S!;2
FOND — FONDATIONS
IPOND ( Marine }. Les marins appliqnttit ce mot tan-
idt & la f,#rofondeur de la mer, tant6t k la nature do sol
qii'elle ebavre. 71s disent foment : Jeter Tancre snr on
fond de Tingt brasses, mouUler sar an bon fond. Dans le
premier cn^fond doit s'entendre de la profondeur de Tean
\k oik Tancro a M iet^; dans le second, U se rapporte,
abstraction faite de la profondeur, k la nature mtoie du
sd sur leqnel 8*est arr4t4e Tancre. La mer Tarie en profon-
deur, par suite d'une infinite de drconstanoes plus eu moins
d^poidantes de la configuration de la partie solide du
gkdM terrestre, do Ttioignement ou dn rapprochement des
riTages, de la nature gtologique de ces rivages m£mes, etc
Presque partout k one petite distance des c6tes la mer
a assez pen de profondeur pour qu^U soit possible de la
mesurer au mojen de la sonde, mais dte qu*on s^en
61oigne, cette profondeur angmente, et Ton n'a ]usqu*&
present imaging aucun instrument, dtouTert aucune
m^hode, pour la connaltre avec qoelque certitude dans
la Taste ^tendue des mers, od la sonde la plus longue
n*ardTe point au fond. La profondcor de la mer, partout
ou elle peut 6tre sondte, est trte-importante k connattre, et
tontes les nations qui ont une marine ont fiiit sonder non-
seulement les mers qui les avoisinent, mais, autant qu'elies
I'ont pu, celles plus ^oignto que fr^quentent leurs yais-
seaux. L'utilit^ des sondes est encore plus grande quand
ayec la profondeur de I'ean ellea indiqucnt la nature du
sol. Cette double indication sert aux navigatenrs k sayoir
non-seulement s^ils peuvent avec quelque steurit^ jeter
Tancre dans Fendroit oil ils se tronvent, mais encore k
quelle distance ils sont de la terre qu'ils n^aper^ivent pas
encore et du port vers lequel ils se dirigent La nature du
fond de la mer influe beauooup sur le plus ou moins de s(h-
ret^ d*un m o o i 1 1 a g e. Les fond$ form^ par des rocliers
sont toujours mauTais et dangereux ; ceux od il ne se trouTe
qu*ane vase tr^moUe ne Talent rien ; les mellleurs sont
formes de sable plus ou moins fin, ou de Tase un peu ferme.
Sur ces demiers fonds les ancres Uennent sans 6tre trop .
difTiciles ii retirer, et lescftbles ne courent pas le risque d*6-
tre coup^, conune sor les asp^ritte des roches de pierre ou
de coral I. V. db MoUon.
FONDANTS ( Mddeeine ). On a d^ign^ par ce nora
dlverses substances m^icales auxquelles on attriboait la
propri^t^ de diminuer la oonsistance du sang et de la lym-
phe, de r^udre les tnmenrs, les obstructions, etc. La liste
de ces agents tb^rapeotiqnes 4tait autrefois trte-oonsid^
rable, et r^unissait les substances les plus contraires, soit par
leur composition^ soit par lenr moded'agir. Aussi telle sub-
stance r^utte fondante dans plusleurs livres de mMecine
|)opulaire prodnit commun^ment des effets contraires au
but qa'on se propose ( voyest DisaoLVAinr).
FONDANTS on FLUX (MitMurgie), corps qui
ferment avee d'autres mati^res des comblnaisons fusibles;
il en est qui jouent en mdme temps le r61e de r^actif^ oxy-
dants ou rt^uctiTs. Les principaux fondants employ6i par
la nj6talhirgie sont le borax et la silice. Le spath fluor
sert an mime usage dans la plupart des nsines k plomb
et il cuivre de TAngleterre. Les carbonates alcalins, le nttre,
sont encore des fondants 6nergiques.
Ondonne le nom de fiux noir k nn rtectif k la fois r^-
ductif, dteulfurant et fondant des plus employ^ C*e6t un
melange de carbonate de potasse et de cfaarbon. CouTena-
blement pr^par^, il sert sortont poor les essafo de plomb
el d6 cuivre.
FONDATIONS9FONDEMENTS ( Archiiedure ). La
dur^ de toute Uktisse depend non-seulement de sa bonne
construction, mab encore de Tasslette de ses fondements,
sniTant qu^elle est, tontes cheees ^les d'allleurs, plus ou
moins pesante : une muraille de Jardin se tiendra debout
sur une base qui fltehirait a Tinsfant sons le poids d*un
temple, d*un palais. Les fondements ont toujours^ Tobjet
d'une attention toute particuli^re de la part des architectes;
ctr uae construction qui est assise sur des fondements
vicieux so l^zarde, perd son aplomb, et s^^croule m£me
ayant d*6tre achevde.
On peut divisor les fondements en natureU et en Jmt-
iices ; les premiers sont le roc, les bancs de pierre qui nW
pas de Tides au-dessous d*eux ; on fonde bien sur des con-
ches de sable, de gravier bien compactes; les tufe, les ter-
rains qui contiennent beaucoup de cailloux offrent aussi de
bons fondements naturels. Les fondements f^ctices s'da-
blissent sur des terrains mouTants, compreasibles, niarica-
geox, ou qui, Hani converts d*eau, ne peuTent pas ^
fouillte commodteent
Nulle difficult^ pour dlever une bAtisse snr de bons fon-
dements naturels : si e'est un roc, on le dresse, afin que
les mat^riauz qui poseront dessus ne puissent pas se s^
parer, en glisssant les uns d*un c6t^, les autres de Pantre.
Lorsqo*on fonde sur un lit de sable, de gravier, de tnl^ ilest
n^cessaire que la premiere assise soit form^ de libagtSt
pierres dont on ne dresse que le dessus et le dessoos. Si ie
sol a €U r^uni, ou s*il est compost de mati^res qui cMeni
k la pression, on le bat d'abord furtement au moyen du
mouton ou de toute autre rjacUine, puis on bfttit dessus;
quand la construction n*est pas d*une grande importance,
on enfonce de gros pieux, de distance en distance ; 00 po:«
des poutres sur leurs tfttes, puis on 61^ve les murs sur ca
fondements, qui, pour 6tre susceptibles d'une c^taine du*
rte, doivent 6tre entitounent sous terre : dans les terraiib
martoigeuz ou sablonneux, on ^tablit les fondations sor
pilotis, et Toncontient les monvements du terrain, vers
les c6t6s, avec des barrieres formto de planches enfoncto
dans le sable. II y a des terres, tdles que la gl&ise, dans iei-
quelles il n^est pas prudent d^^tablir des fondemeats,
mAme sur pilotis; alors on a recours ii un autre eip^dieot:
on forme un grillage de pieces de cbarpente, assemble arec
soin et solidity ; ce grillage est ensuite reconvert d*im fort
plancber ;le tout est enterr^ dans la glaise ; on pose un pre-
mier lit de libages sur le plancber, etc. Dans ce genre de
construction, on a soin dMIever, pour ainsi dire, de front
toutes les parties de la bAtisse, afin qn'H ne se forme pis
de tassements in^ux ; car il est Evident qu^un mur^f^
sur un lit de glaise doit s'enfoncer, par refTet de son poids,
d'une certaine quantity. II importe done beaucoup que cet
abaissement ait lieu d*une mani^re uniforme.
Les fondements sous l*eau s'ex6cutent de plusieors ma-
nitres ; la plus simple consiste k jeter des pierres dans b
riviere 00 dans la mer Jnsqu'A ce que le tas qu'elles fonnest
s*4l^e au-dessus du niveau des eaux : c*est sur cette bise
informe qn'on b&tit. Vent-on fonder les piles d'un pont
dans one riviire pen profonde, on forme autoor de Tem-
placement une enceinte en bois, qu*on appelle bdtardeau ;
on enlATe Fean qui est contenue dans cette enceinte, et i'oa
constmit ensnitc, comme si Ton ^it en rase campagne.
Quelquefols on bAtit dans des caisses unperm6ables k Teao,
qui 8*enfonoent k mesure qu*on les charge : ce sont dei
sortes de b&tardeaux mobiles. Les fondements snr pQotis
reposent snr des pieux ferrte, cnfonc6s en terre avec le
mouton, et dont les tAtes, ^listo, au moyen d*nae scie,
font recouvertes d*un plancher de cbarpente. Les mun des
puits s^^bHssent sur une roue sans rais ni moyeu, pl^
eie horizontalement. Enfin, an tunnd de Londres, qui
passe sous la Tamlse, on a constmit des tours toocmes en
briques, qu*on a enfoncte en terre, k mesure qu*on les U*
tissait ; un cerde de fonte de fer aervtit comme de semdle
an mur circulaire, et pour enfonoer la tour on eelerait
la terre au-dessons du cerde, pendant que les masons ooo-
tinuaient k bAtir par le haut; k Taide de ce moyen, 00 nV
TaH pas d^Abottlement k crafaadre. TmikDU'
FONDATIONS. l6conmni$ 9oeUde).ny a deux sortes
de Jbndations. TantAt c^est la crtetion mtaie d^un Aabbsse-
ment religieux 011 laiqne, affects k nn service public ou pn ^^
Unt6t c*est senlement la dotation (Uteii un dtabllasemoit d^
existent d'un bnmeuble, d*un capital on d*nne rente perp^
tneUeit durgc d*un service. On distingue enooit les tomlatiooi
FONDATIONS
$Zt
elvttes et les fondations religieuses; les premieres 8*ap-
pliquant h des astes de pure bienfaisance, les autres k dea
actes de religion. Plus ap^alement encore on appelle fon-
dations pies ou pieuses celles qui se rapportent h des OBUTrea
de pi^^ pure , comine de faire dire des messes, services et
pri^res, de faire des aum^nes, de soulager les malades, etc.
On appdait autrefois /(mdatlon^ royales celles qui ^UJent
dues a la lib^ralit^ du souverain et aox bto^fioes duquel
11 avait seul droit de nommer. Tels^taient les ^T^ch^s et
la plupart des abb ayes.
11 serait trop long d*^num6^ id tootes les sortes de
fondations civiles; les cr^tions d^^coles, d'b^pitaux,
de salies d*asile, d'ouvroirs, de crdches, de mai-
sons de refuge, de bourses dans les collies, de lits dans
les hospices, les prix dtoemds par les soci^t^ savantes et
par les soci^t^ d'encouragement, les legs fails aux bureaux de
charity, soot autant de fondations de cette esptee. Parmi les
plus illustres crtoteurs de fondations nous cilerons en France
M 0 n t y on, to baron Gobert, et en Allemagne Francke de
Halle , etc.
Les fondations rellgieases soi^ les plus andennes; el les
remontent k T^poque od Constantin et Licinius permirent
aux ministres du culte cbr^tien d*acqu^rir et de possikier,
et ce fut tout aussit6t une des prindpales sources des biens
eccUsiastiques.
La premiere interrention de I'itat en mati^re de fonda-
tions en France ne date que du rigne de Henri II \ encore
r^it de ce prince ne fut-il que comminatoire. Cependant
les fondations se multipliaient chaque jour davantage, en
rotoie temps que s^ei6cutaient de moins en moins les obli-
gations qui y ^talent attach^es. L'imp6t fonder diminuait
rapidement \ mesure que s*augroentaient les biens ecd^
siastiqoes, exempts de toute contribution. Henri lY crte
one chambre de chariti^ sp^alement charge de refor-
mer les abns des fondations cbaritables. Cette cbambre
sous Louis Xin prit le nom de chambre de reformation
et plus tard celui de chambre de chariU ekritienne. De
leor cAt^ , les parlements se montrtoent constarament dis-
pose k r^primer Textension immod^rte de ces diverses ins-
titntions. Enfin, an ^it royal de 1740 ordonna que la fon-
dation d'^tabllssements s^culiers ou ecd6siastiques, comme
^ises, abbayes, mon^t^res, colleges, bftpitaux, serait sub-
ordonnte ^ Tautorisation du roi , et que cette autorisatio;n
ne serait accord^ qu^aprte une enqudte publique sur Tu-
tilit^ de la fondatlon projet^.
A la mtoie 6poque, VEncyclopidie se faisant V6cho de
Topinion publique, qui depuis longtemps s'^tattprononc^
contre les consigquences d^saslreuses des fondations, traita
cette question ayec une bauteur.de vues remarquable. Dide-
rot, auteur derartide, ^tabIitd*abord qu^un fondateur^tant un
liomme qui veut ^temiser Teflct de ses volont^, la sod^t^
sTalttoujoursle droit, en lui supposant mfimeles intentions les
plus pures, de se d^fier de ses lumi^res. Puis, examinant les
rteollats de la charity, « Fabre rivre gratuitement un grand
nombre d*liommes, ajoatait>il, c^est soudoyer Poisivet^ et tous
les dterdres qui en sont la suite ; c*est rendre la condition
da faineant pr^i^rable k celle de riiomme qui travaille;
c'est par cons^ent diminuer fiour F^tat la somme du tra-
Tall et des productions de la terre. > II mon trait Timpossi-
bilit^ de matntenir k perp^uit^ I'ex^ution d^une fondation,
deoelles qui consistent enai^ent eten rentes surtout, k cause
de la diminution successive de la valeur de Targent et du
taux de Pint^rfit. II prouTait que les besoins des society
changent continuellement, que le temjH am6ne de nouTelles
r^olutions, une organisation diffi^rente des peuples et
d'antres distributions de la propriety ; ce qui fait disparaltre
TatOit^ que des fondations pouvaient avoir k I'origine. Dis-
cutant k»r principe m£me, il d^mon trait victorieusement
qu*ellesn*attdgnaient aucundes buts qu*dles se proposaient.
Pour oe qui est des besoins gdndraux de rbumanitd, la
nourriture mat^rielle et la nourriture spiritudle, IVducation,
le Men g^ndral doit £tre le r^ltat da travail et des cflbrts
de Chacon pour son propre int^6t; et en passant il d^ter-
minait avec une grande neltel^ le rOle que doit jouer 1*^
tat : « Ce que Tl^tat doit a cbacun de ses membres, c'est
la destruction des obstadesqai les gteeraient dans leur
Industrie on qui les troubleraient dans la jouissance des
produits qai en sont la rteompense. •
Quant aux besoins accidentels des society, lorsqu'H
8*agit, par exerople, de rem^er aux maux d^une disette,
d'une ^pid^ie, I'assodation libre et les souscriptions to-
lontaires doivent 6tre pr6fi6r6es aux fondations , parce que
de cette sorte les ressources ne sont point ^temdles poor
des besoins passagers.
Enfin, Diderot etablissait le droit incontestable do gouver-
nement, dans Pordre dvil, du gouvemement et de l'£glise
dans Tordre de la religion, de disposer des fondations an-
ciennes, d'en dinger les fonds k de nouTeaux objets on de
les supprimer toot k fait. Et il termfaiait par cette vigoa-
reuse apostrophe : « L'utilit^ publique est la loi suprtoie,.
et ne doit 6tre balanc6e ni par un respect superstitieux
pour ce qu*on appelle llntention des fondateurs, comme si
des particuliers ignorants et bomte avaient eu to droit d'en^
elialner k lears Tolontte caprideuses les gtotetions qui
n'^taient point encore; ni par la crainte deblesser les droits
pr^tendus de certains corps, oorome si les corps particuliers
avaient quelques droits Tis-ii-vis de l'£tatl »
Cette derni^re phrase, la voix puissante de Mirabeau la
r^p^ta k to tribune de TAssembl^ consUtuante, lors de la
reunion des biens du clergd au domaine de r£tat Cette
grande mesure fit cesser TefTet de to majeure partto des
fondations. Cependant to constitution civile ducler-
g^ maintenait provisouement les fondations de messes et
autres services ptoux.
« A cette ^poque, dit I'archev^ue Affre, dans son Tr(Ut4
de VAdministration du Temporel des Paroisses, le nom-
bre des fondations rdigieuses dtait immense; les archives
des etablissemento catboliques, depuU les ^^ises m^tro*
poUtaines jusqu'aux ^ises des plus humbles villages, de-
puis Taniversit^ de Paris jusqu*^ T^cole de la demi^re
paroisse, en contenaient one multitude incroyable. 11 n'y
arait presque pas de paroisses en France qui nc poss^dassent
quelques fondations ; mdme parmi les plus pauvres et les
moins peupl^, il y en avait peu qui n*en poss^asseni
plusieurs. L*objet le plas fir^uent de ces fondations ^tait
les obits. »
A to suKedu cone ordat, to plupart des biens qui avaient
6te r^uU^rement donnte ou \^u& aux fabriques dans un
but charitoble tour furent rendus. Puto vinrent la loi du
3 Janvier 1817 et I'ordonnance royaledn 2 avril de to m^a
annte qui ferment encore actuellement la l^slation en
vigueur pour les fondations pieuses ou cbaritables laites k
des ^blissements religieux ou lalque& Tous les ^tablisse-
mento ecd^siastiques togalement roeonnus peuvent accep-
ter, avec Tautorisation do chef de T^tat, tous les biens
meubles et immeubles, ainsi que les rentes, qui tour sont
donn^ par actes entre vifs ou de demi^re volont^, et ac-
qu^rir les dito biens et rentes sous to mtaoe condition. Les
biens immeubles ainsi acquto ou donn^ sont malitoablea
de droit, k moins d'une autorisation da chef de I'^tat Les
etablissemenU eccl^siastiqiies qui peuvent £tre aatoriste k
recevoir des dons et des legs «t k acqu^rir sont les ^ises,
les archevtelies et 6vteh^, les chapitres, les grands et pe-
tits sduiinaires, les cures, les succursales, les fabriques, et
les congr^atlons religieuses reconnuespar la loi. Parmi les
^tablissemento publics tolqaes auxquds la m6me. autorisa-
tion pent £tre accord^, nous dlerons les bureaux de bien-
falsance, les hdpitoux, les lyc^ et coltoges communani »
les d^partements, les communes et toutes les assodatioos
charitobles, litt^aires, sdeutifiques, etc., qui out to title
et le privil^e d'^tablissemento d'utilit^ publique.
Void la fttotistique des legs ou dons faito an profit des
etablisscnicnts de charite laiqnes, non compris eenx qui
ont ^t^ accept(^s en vertu des dteisions det prttdta^iea-
SZ4
FONDATIONS — FONDERIE
qtielfi jQ8qti*eii 1846 poaTaient auforiser les HMralit^ s*^*
levant k moins de 300 Iranca, minimum 6\ey6 depiiis k
3,000 Arancs. Sous le consulat et Ferapire (de Tan ix an
26 mare 1814) its s'^lev^^t 1^ prte de 15 millions, soil nn
pen pint d*un milHon par an. Les dons immobiliers fign-
rent dans ce chifTre "ponr an tiers. Sous la Restauration,
ils atttigniront le chifTre de 51 millions, soit plus de 3 mil-
lions par an. Les lib^ralitte immobili^res figura^ent dans
rette somme pour prto dn quart. Enfln, dii i" aoOt 1830
jiu 1*' Janvier 1847, ils monUrentl^ 6i millions on 4 mil<-
Jlons par an, et la iiroportion des immeuliles aux capitaax
roohiiiers descendit du quart au cinqui^me.
La statistique des dons faits aux ^tablissements eccl^
siastiqiies depnis la m6me 6poque serait tr6s-curieuse k
<:onnattre(et lesS^mentsen ont 6%^ r^unis, au moins quant
aux immenbles, par radministration des finances, charg^ de
preparer Passiette de I'lmpdt sur les biens de main morte,
votd en 1849). Bien que les chifnres n*aient pas 6U public,
e'est une diose de notoriM publiqne que Paccroissement
de ces sortes de dons et fondations a eu lieu dans des pro-
portions bien autrement oonsid^bles que pour les ^tablis-
cements lalqnes.
Tout le monde salt en efTet que la plupatt du temps on
se passe de 1-autorisation du gouvernemerit pbur ces sortes
de donations, et qu'elles sont lliites h des personnes inter-
pose, par exempie k Pun des membres d'une congr^-
iion , au lieu de la faire k la congregation elle-m6me.
D6\k les melHeurs esptits prdvoientte retour des <^norroes
abus et des graves ineonv^nients . qui existaient avant la
revolution de 1789 et constatent avec inquietude Paccrois-
sement des biens de main morte.
D^k k plusieurs reprises, sous le regime parlementaire
et sous le regime republieain, de singuliftres revelations et
<!e solenoels avertissements ont ete portes k la tribune.
On se reppelle le scandale que produisit nn jour Pinter-
ntption d'un depute du centre gauche, qui ponr fiilre ces-
ser les eraintes etprfmees a ce sujct par an de ses coU^ies
sVcrtft : « Laissez-les amasser; quand nous aurons besoin de
ces biens, nous les prendrons. »
En r&um4, sans proscrire absolument toute espke de
fondation', con^nens que oe n^esi pas par ces creations,
trop smivent sieriles, de la hienftdsance pufolique ou privee
qneduivent seguerir les plaies des societ^ modemes,, mais
bien plut6t par upemeilleure organisation generale, par Pex-
tension iHimitee des institutions de privoyiince et de credit..
W.-A. DUCXETT.
FONDEUENT (du XaHnfundanientum), Ce mot a
4is8ez d'analogie avec le mot fondation; mais H s'entend
plutdt de la masse de pierres ou portion de.rouraille bAtie
<l'abord dans la terre, pour soutenir le reste de Pedifice, tan-
dis que fondaiion comprend tout ee qni s'applique ii ce,
genre de travail, comme Paction de tracer, de creuser ta
(fosse qui doit rocevoir le fondement, les dimensions, Peie-
vation de ce dernier, etc, Au ftgiire ces deux mots ont dans
plusieurs cas le iki6me sens , mais celui de fondemeni est
aeanmoios beaucoup pins etendu. 11 pent s'employer pour
les ehoses qui servent de base, comme Justice, cause, lois,
principe, assurance, Taison, preuve, l^lt, etc. : « La justice
et les lob sont les pins tftn fondemenU d*an gouveme-
ment,etc. » Le verbe/om/^ ne s'emploiepas en fran^ an
propre, sous la Ibrme dcterlw ; mais 11 est trtM^commun
an figun6. Billot.
FONDERIE. Ttates les fots qn^n metal onun alliage
se Tondent ayec fatilite , on peut les obtenlr sous toutes les
formes desirables, en les eoulant dans des moules : alnsi, la
fonte ^ rer, le bronze, le fadton, le cuivre, Por, Pargent,
sont converts en vases, omements, ustensiles divers, des-
tines k un grand nombre d*iisages. L*or et Paigent nesont
empioyen que pour des objets d^one grande valeur; leur tra-
*aH conslitue Part de Porfi^vre. Nous nVons pas k nous en
«oenper ici; les procedesdn/omfeiir ne s^appliquant qu*au
inoiilage de la foate de fer, du cuirrey du bronze et du laiton.
J
Les objets qu'il s'ajit de produire par le mojen da
monle poovant avoir des formes trto-varl<^es, leur e.\eca-
tion presente par 1^ m(^me de grandes difrerenoes, Lors-
quMI Skagit de mouler des plaques doiit Puiie des sodscei
seulement doit etre unie on couverte d'ornemcots, quels qu'ils
soient, it snffit d*en tracer les dimensions daqs du sabli
ou de la terre, et d'y couler la mati^re qui doit les com-
poser; mats dans le plus grand nombre des cas, les fonnct
des pieces exigent que le metal de Palliage soit introduit
dans des monies oil il se trouve enveloppd de toutes parts,
et dont la confecUon demanJe beaucoup de precautktnSi
Le moulage ' peut etre opere dans des moules en tene^
en sable non dessdche, ou en sable qui a et^ expose k Pso>
tion de la chaleur, pour lui enlever toute Peau quil rai-
fermait. Le moulsge en terre est beaucoup moins employ^
maintenant qu'il ne Petaft autrefois ; il y a cependaot on
assez grand nombre de pieces que Pon ne peut avanfageuiti-
ment obtenir que par ce moyen , telles que de grandes pi^es
creuses, comme des cyllndres de machines k vapeur, par
exempie. On applique encore ce mode au mpulage il'ustcn-
siles en fonte de fer, tels qae cbaudi^res i cuire les alimeaU.
Dans tous les cas, lorsqu'on Teut epargner I4 confecUoa
d*un modeie, pour le moulage d*une pi^e creuse, H est
necessaire d^etabiir un noyau, que Pon dispose de t^!e sorle
qu*entre lui et la partie du moule qni forme le crenx puu^^e
s'introduirc le metal. Suivant les dimensions, on coD&truit
le noyau en terre ou en briques recouvertes d'une couche de
terre legerement argileuse^ convenablemeot hnmectee, h
laquelle on donne la forme voulue par le ropyen d^un pralil
en bois , le long duquel le noyau peut tourner. On l^'t en-
suite dessecber la terre, et on y applique une ooocbe de
charbon en poudre d^Iaye dans Peau, que Pon dessechebiea,
et qui euip>&che Padherence de la nouvell^ couche de.tenre
que Pop applique ^' la surface, et dont Pepaisseur estua
pen plus forte que celle de la couche de meta| qui ooostl-
taera la pi^te. Apr^s avoir reconvert cette nouvelle cowbt
de chaVbon deiaye, on construit Penveloppe exter^nire; sprb
Avoir retire cette derniere, on detruit la couche ' inlerm^,
dfaire ; on fait secher le moule avec soii^ , on replace tea
deox parties du moule,' et on y coule le metal qui doit aerTir
k confectionner Ta piece.
Les monies en terre sont prepares d^une maniere louts
difierente. On cholsrt une terre un pen mai^e, que Toa
hnmecte de maniere k en former une pkie solide ; on coio-
mence par en former, dans un chassis en bois ou ep fonte,
one couche dans laquelle on enfonce le modele jusqu^ii moi-
tie de sa hanteur; on bat fortement autour la terre employ^i
de mani^ k lui donner autant de solidite que possible, el
apr^ avoir saupoudre la surface de la terre avec do sable
fin, dont on a bien soin de ne recouvrir aucune partie da
modeie, on place un second chflssis sur le premier, et oa 7
tasse de la meme mani^re la terre qui doi( prendre la forme
de la partie supedeure de celui-d ; aprte avoir enleve le der-
nier chibssis, on retire le modeie en Pebranlant avec soin.
Llntrodnction du metal dans les mpulei^ exige dei dispo-
sitions particuUeres poor fadiiter la sortie de Pair, emp^eber
la deterioration du moule, et permettre au metal de peoetrer.
dans tous les details sans avoir perdu de sa li^uiJite. La cou-
lee que Pon pratique pour cela k Pexterieur du cbilssis pe-
netre par un seul point, et se divise en un plus ou moinsgraad
nombre de branches, qui portent le metal liquids dsas les
diverses parties du moule. Quaod la piece a unebanteur peu
considerable, le metal se rdpand facilementdans le moolesans
en alterer les formes; mais s'il ^agit de couler un objet.^C
qnelques decimetres seulement de liauteur, la chute du metal
detruirait plus ou moins la partie inferieore du moiiJe. Paw
eyiter cet accident, on pratique alors un siphon renTerWi
qui {Mjrte le mdtal dans la parti6 inferieure du clils8is» ^e
sorte qu'en montant avec lenteur, il risque pttidcproduJje
une alteration tre&-sensiblc. Cependant, les pieces ^^^^'^
hauteur, comme les cyllndres de laniinoirs, aid doivent «re
parfoitement sains dans toutes leurs parties, nsqiMot mobi*
FONDERIE — FONDEUR
Bm
de ne pas pitieater le degr^ de perfection d^irable, parce
que le fu^tal, en reoiOoUiiit dana le moule, enlrttne des
grains de sable on qaelqnes portions de crasse qui, s'arrti-
f ant dans leur marclie , produisent des d<^uts daufi la pi^ce.
On est parrenu h ^?iter ce grave inconvenient en faiaant arri-
Tcr le ro^tal par un jet inclind relativement k la cavity du
moole : le mouvement de rotation que prend alors le m^tal
ramtoek !a surface toutes les matil^res ^rang&res, et U per*
faction de la pitee est blen plus assure.
Toutes les fois qu*un objet coul^ doit avoir une bauteur
de quelques d^cimMres seulelncnt, Jl est indispensaUe que
Te moole soit surmonti d^one cavity que Ton remplit dero^
tal, et qui est destinte k compriniiyr celui-ci dans le tnonle :
cette partie, que I'bn d^signe sous le nom de masseloite,
est particdliftrement Indispensable pour les c a nous et les
cytindres de buninolrs ; soq Tolnme depend de la dimension
el de la nature de la pito. Lorsque dans le moulage en sa-
ble, les piteesduivent avoir des noyau &, ceux-cl sontprd-
par^ avec le mftme soin que les cli&ssls, et , pour retenir le
sable , on fixe sur Paxe des fils de fer qui lui donneni de la
solidity. De quelquemaui^re que les monies sotent pri^pards,
tl est indispeosiJde de donner une issue fadle k Tair^ qui
compiimd ferait b^iser les monies : pour la determiner^ on
eo peroe les diverses parties avec une m^be fine; les
tr^petites ouvertures qui en resultenC sont insufSsantes
pour laiaser pdn^trer le metal, piais permetient k Tair de
s^e-diappcr.
Quand les monies sont terminus, on j verse le metal,.
aprte en avoir reuni les diverses parties, si le moUlsge a lieu
en sable veri on humide ; mais dans un tres-grand nom-
bre de cas les monies sont exposes k une asset forte ctialeur
pour en dissiper toute l*l)umidite : ce moulage an sable
d'iittve etait k pen pr6s le seul qui fQt employe autrefois
|ionr la fonte de fer, quand on voulait avoir des pieces sus-
cept9>Ies d'etre reparees. Depuis assea liiug temps on* y
avait substitue, en Ajigleterre^ le sable vert; maintenant,
en France, on est parvenu ii des resultats analogues. Le
moulage en sable vert est plus facile et beaucoup moins
codteux que celui en sable d'Huve; quand il est pratique
aTec soin, il dunne des pieces ,aussi parfaites. La dessiccation
des monies s^opere dans des etuves dans lesqueUes on brOle
do coke, ou dans des foumcaux k reverbere, qui peuvent etre
chaufles au moyen de la bouille, parce que la ftiroee s'y
trouve suffisamment brOlee^ le sable ne doit pas etre trop
fortement calcine, parce qu'il perdrait de sa tenacite. Au
moment oil Ton fait pen^trer le metal dans les monies, il
le degagedes gazyqueTon enflamme parl*approched^un bou*
clioii de pailte ou d^un morceau de bois allume ; une le-
g^re detonation a lieu au moment de leiur infianunation ,
mais its bHilent ensuite tranquillement
Quelques objets peuvent etre couies dans des monies me-
talliques : ce sont particuUerementlesbombesetlesboulets
que l*on bbrique de ccUe nianiere. Les moulcs sont formes
de deux coquiiles, que I*on reunit d^une mani^re convena-
ble , et qui sont ensnlte separees pour Textraction de la piece
mooiee. La fonte prend dfans cette circonstance une grande
durete, surtont k la surface, par le refroidissement rapid e
qo*elle a eprouve, ce qui n^a aucun inconvenient pour des
objets de oette nature. Dans le moulage en sable d'^tuve oo
en terre , cet inconvenient ne se presente pas , et c*est
pour des pieces de machines^ par exfmpic, une chose indis?
peo8abIe,pui8qa^eli(.«doiventsubir un travail ulterieur^ soit
au burin, soit 4 la lime.
Le cuivre, le bronze, le laiton et la fonte de fer ne devien-
Lcnt liquidesqu'k une temperature rOuge; leur fusion pent
s*operer par divers moyens. Le bronze et le cuivre sont tou-
lours places dans des fours k reverbere, quand on opere
sor de grandes quantites; on les fond au creuset lorsquMls
sunt en petite proportion. Le laiton n*est urdinairemcnt fondu
qu*au creuset. Quant k la fonte, on la traite au four a rever-
bere ou au creuset, comme les premiers; mais le plus soo-
vcfli on 1* Utace dans une espece de fonmeau, qui , du nom
de eon auteur, porte le nom de/mmeoii d la Wilekimomf
cuhilot ou cuvelot dans lequel on la jette par la partis siipe*
rieure, avec le coke destine k en eieyer la .te«ipei:stoi«9 el
dont on deter^iina la fusion an m«y^ d'air intvoduit par
one maQbine spuOli^t k la partie infeiieufle, AuhIsssous ds o»
point est disposee une cavite ou creuset djyis lequel la fonte
vient se rdunir avec les sfxiries qui en pruvieoutiit Vne ou-
vcrture placee k la partie la plus basse permet PeeoulemMit
de la fonte fi des scories; trochee pendant roperation par
on tampon de terre, on Touvre quand is creuset oontient
assei de fonte eo arrfttant momentanenMOt la sooflleriet La
fonte » reQoe dans d^ cliaudieres en funta» reoooirertes inte-'
rjenrem^.d'una coucbe de terre k four^ est alors verseo
dans les moules, Aux. fours. & reverber^^ dont la sole est in*
clinee vers rexlremite, se trouve aussi adapte. on bassin pour
recoulemenl du metal, auqud on donne issoe par le moyen
d^une percee.^ Quant aux creusets, oo les retire du feu pour
les vidor dans les ironies, pu bicyi on y puise par le moyen
de grandes cuilieres <en. fjpr recouvertes de terre,
De quelque maniere que Too propede, il fautenleveravec
le plus desoin possible les^crasses ou scories qui setrou-
\ent k la surfope, et dont rintrod^otion , dans les moules
presenierait ,les plus graves iuconveiueats. Plus legeres
que le metal » elles oagent k la surface; on les eoarfe au
moyen d'un moroeau de bois, et one fois que le jet de metal
est bien forme par TincUnaison du vase, qui le reoferme, it
est facile de les empecher de toiuber. Quek]uefois on deter-
mine ras<sensio4 des parties qui nageot encore, dans le ii-
quideen y plongeant k diverses reprises le morceau debois,
dont la decomposition donne des produits volatife qui, en
se degageant au travels de la masse, reuaissent les petttes
parties de scories et les rameoent a la sm'face.
Si les moules dans lesquels le metal peoetxonMtaieot pas
convenablement dessecbes, le metal que Ton y introduit, de-
tenninant instantanement la vaporisation de Teao qu*tl y
rencontrerait, poorrait etre projete avec.^oleace en brisant
\(6 moule, et exposer les ouvriers et les assistants aox plus
graves accidents s on pourrait encitsf on graod nombre de
ce genre arrives dans des ateliers.
Les pieces retirees du moule oflireat ^ leur surface des
bavures provenant des points de junction des diverses parties
de celui-ci, etpeuyent, en outre, contenir des grains de sablet
ou de scories. Les bavures ^enievent facilement, etne don-
nent pas lieu k reiteration des formes ; il en est tout autre-
ment des grains, qui peuvent etre la cause de la perte d'une
piece, suivant leur nombre et les parties auxquelles ils sont
fixes. On voil, d'apres cela, comUen sont importsnts les,
soins que nous avon^ rapidemonit iudi'iues.
H. Gaultissi de Clsubby.
FONDEUR* L'art de couler des aliiages de c u i v r e (tit
decouvert, suivant Aristote, par un Lydien, nomme Seyies, '
et suivant Theophraste, parlePhrygienDdas. Tbeodore et
RliuBcus de Samos , qui vivaient environ 700 ans avant
jesus-airist, sont regardes comiiie ayant fondu les pre-
mieres statues en bro'nie. Cet art, porte cliez les Grecs
i una baute perfection, dedioait d^ aux beaux temps de
la lepubUque romaine ; il se perdit presque entierement vers
la findu siedequi fut temoin de la diule du Bas-Empire. Du
leste, on suppose que les andens nd oonuaissaieiit pas la
fonte de fer. Toutau plus meiaient-ils Tairain et le fer,
comme Pliue Vassure positivement k regard d'uue statue de
Tbebes, ouvraged*Aristonide, repieseotaot AILamas furicux^
et qui existait encore de son temps.
Des le treizieme siede, tons i»/ondeurs en metaux de
France, places sous le patronage de saint £loi, etaient reu-
nis eu une communaute, dont les statuts furent renouveies,
augmentes et confinnes par lettres patentes de Cli|u-les IX.
Louis XIV y fit aussi quelques additions en 1691. Avant
cette e()04ue, Tart de jeler en fonte de grandes masses mA*
talliques etait telleroeut imparfait cbez nous que les statues
etaient fondues hors du royaume. Mais dte que Loovois foi
pour^-u de la surintendance des bAtiments, en IMft, B "
536 FONDEUR
iflH les fooilerieft de Taneiiai, et en donna IMnspection h
Jean-Baltbazar Keller, de Zurich, commisaire gto^ral des
fontes da royanme. Les fr^res Keller sont encore, sans
oontredHtles fondeurs les plus habiles que Pon puise dter.
Cependant, phistard, les scnlptenrsGirardon, Lemohie, etc.,
et depnis to fondeor Soyer, se disiingotoent dans Tart de
Miiilfir I^A m^tanx
FONDEUR EN CARACTEIRES. Le premier qui
produisit en quantity illimit^ descaract^res mobiles en
m^tal fnt, dit-on, Pierre Scb(Bner, gendre de Fust, entre-
preneur Gopiste ou typographe de Mayence, vers Tan 1440.
D^autres font honnenr de cette belle d^courerte h Jean Gu-
tenberg, riche gentilhomme aliemand. Le T^ritable au-
teur des caraet^m, celui qui ii bon droit peut en reren-
diquer tout le m^te, c'est Tartiste qui en grave les types,
connns sons la denomination Tnlgaire de poin^ons, Un
poin^on consiste en nn prisme d'acier h bases quadrangulai-
res. Sur Tun de ses bouts, le grayeur forme en relief la fi-
gure d*une lettre toum^ en sens contraire : ainsi le relief
qui figure la lettre B, par exemple , la repr^sente le ventre
toum^ vers la gauche, comme se Toit 8. Le poinfon 4tant
bien dressd k la lime sur toutes ses faces, efit par6, tremp^,
recuit , bruni. Avec le poin^on , on imprime en creux la
lettre dont il porte le relief, sur des lames de cuivre rouge
d'environ 3S millhnMres de longueur sur 8 d^^paisseur. Ces
lames, ainsi eropreintes, s'appellent matrices; ce sont au-
tant de moules en ^tat de reproduhre an trte-grand nombre
dtt iettres toutes pareilles; et comme nn poin^n heureu-
sement tremp^ peut sans se d^riorer sensiblement, im-
primer sa ligure dans une multitude de matrices, Ton com-
prend qu'un tel outil est ordinalrement le p^re, en quclque
sorte, dHme quantity prodigieuse de Iettres que se procu-
rent diverses imprimeries. \oi\k pourquoi un assort! went
<le poin^ns &i4cat6& par un graveur habile est pay^ au poids
de Tor, et conserve avec autant de soin que I'objet le plus
pr^eux. Le fondeur commande souvent les poinQons au
graveur, qu'il traite en artiste, II les trempe lui-mfimc
qaelquefols, et frappe les erapreintes des matrices.
Le mottle du fondear en caract^res est tr6s-compIiqu6,
car il se compose d^environ cinquante pi^es : cela ne sur-
prendra point quand on saura que ce m6me appareil est sus-
ceptible de recevolr autant de modifications qu*il en faut
pour que le commun des matrices, quelles que soient leurs
dimensions, puissent etres regies dans son int<^r!eur. Au
moyen de ces dispositions, ce monle devient un reproduc-
tenr universel de caract^es. (Test I'empreinte de la matrice
qui donneVaHl de la lettre; le corps est form^ par d'autres
pieces du monle, que Ton rapproche ou que Ton ^rte sui-
Tant quMl en est besoin. La mati^re dont on fait les carac-
t^res est compost de r^Ie, de plombet d'un peu d\^
tain; coramun^raent, I'alliage contient de 15 k 25 de re-
gale sur 100 dc ploinb; on fond plusieurs fois ces m^taux
ens<»nble, afin d'en op^rer la combinalson aussi intimeraent
que possible.
Quand on se dispose k cooler les caract^res, on fait fon-
•Ire Talliage dans une esp^ce de marmite de fer. Tout autour
de ce vase se rangent les ouvrfers fondeurs, tenant le monle
d'une main et une petite culller de fer de i'autre , avec la-
quelle ils puisent de la mati^ contenue dans la marmite ,
la versent immMlatement dans le moule, et tout aussitdt
ils impriment k ce dernier une secousse de has en haut, afin
que lem^tal, encore liquide, en reniplisse bien le creux. Au
sortir du monle, lee Iettres ou caract^res passent dans les
mains de femmes qui les frottent sur une pierre de gr^s
bien dresste , pour en dter les asp^ntes ; eltes les rangent
ensuite entre deux r^les de bois de 5 1^ 6 d^im^tres de
long, aprte qooi un homnie les place , Toeil de !a lettre en
(lessons, entre deux r^Iesde fer surlesquelles court un rabot
dont le coupant retranclie tout ce qui reste des jets au sor-
tir du mouie. Dans cette operation , toct est dispose de
fa<^on que lorsqu'on retire les canct^resde la marln'nc, ils
ont tons rigonreusement la mfme hantenr*
— FOKDS
Les grosses Iettres capitales se ooulent dans des moales
particuliers, ainsi que les Landes qui servent k (aire daJUets,
des interlignes, etc., etc. TETsstnaB.
FONDOUCK 9 esptee de redoute qu*occupaient les 66-
tachements turcs de la r^nce d'Alger sons le dey Huss^m
et qui, sitnte auprte de I'emplacement du march^ du Ktia-
mis, k I'est de la province d*Alger, servait plutAt au pr^^-
vement arbitcaire des impdts qu^^ la protection dn commerce
invoqute par tons les marchands indigenes qui le fr^en-
talent Imm6diatement aprte que Toccupation effectute de
la partie de la Mitidja n^rvte k notre autorit^ par le
traits de la Taffna eOt 6XA complete, nous ^tabUmes plu-
sieurs camps pour d^fendrenos lignes ; ce furent ceux d'Oued-
el-Aleg, k unelieue de la rive droite de laChifla, dans
Touest de la province, ceux du Fondouck et de Cara-Mns-
tapba, k une lieue et demie I'nn de Tautre, sur les coHtnes
de la rive gauche du Boudouaou , prte du point o6 cette
riviere quitte le nom d*Oued-Kaddara qu'elle porte dans la
montagne, et le camp de TOued-el-Akra , qui fut bioitAt
apr^ abandonn^. Ces camps furent reli6B entre eux par
des blockhaus et autres postes interm^iaires, de roani^re
k diriger les troupes partout ou besoin seralt et de les
mettre k mdme de recevoir toojours des renforts et des
secoors. Une route entreprise en mdme temps que le camp
du Fundouck assura une conununication constante avec la
limite do uos possessions. Cette route pouss^jusqu'a TOued-
Kaddara fit de ce camp la premiere station d\me suite de
postes d^fensifs tehelonn^ sur la route de Constantlae.
Cette position 6tait indispensable pour assurer la paisible
possession de Test de la Mitidja, et les constructions provi-
soires qui y avaient ^t^ 61ev^ k la hAte, dorent 6tre nromp-
tement remplacdes par des constructions en ma^nnerie,
telles qu'une manutention, un magasin de vivres poor mfUe
hommes pendant quarante jours, sept corps de caserne din-
fenterie pour neuf cents hommes et on quartier de cavalerie
pour quatre-vingts chevaux. L*ex^cotion de ces travaux tot
pouss6e avec d*autant plus de vigueur, que les troupes dn
Fondouck dtaient les senles qui pussent assurer la tranquil-
lit^ de cette partie du pays, la Maison-Carrte n'6tant ha-
bitable qu*unemoiti^ de I'ann^, et le postede Kouba ayant
^t^ en partie c^^ aux colons arrive de France. Lliistoire
du camp du Fondouck est celle de toos les points ou nos
armes se sont port^ ; des combats meurtrters, des fatigues
incessautes , des privations cmelles, une patience, une force
d'esprit et de c<eur surnatnrelles : tel dtait le noble partage
de ceux k qui ^tait ddvolue cette t&che p^nible.
FONDRli^REy terrain mar^cageux et sans consistance,
od des corps d'un volume assez considiirable peuvent s*en-
funcer et disparaltre sous la vase. Les circonstances n^ces-
saires pour la formation des terrains de cette nature sont :
1** des excavations pour recevoir et contenir les matieres
terreuses d(;Iay(^s, les debris de v^etaux et tout ce qui cons-
litue un sot mar^cageux; 2"* des eaux qui, sortant du fond
de ces cavit^s, tendent k s^^lever jusqu'k la surface k travers
les mati^res ddpos^cs, dont elles emp6chent ainsi la conso-
lidation. Les maraisde quelque ^tendne renfennent onli-
nairement des fondri^res non apparentes, dont la suiface est
cach(^e sous des mousses ou d'autres plantes qui s^accomroo-
dent d*un sol toujours homide : ce sont des pi^ges tendus
sous les pas des visitcurs imprudents. Un marais de TA-
m^rique a ddjk restitu6 le squelette d'un mammonth f{ui
avait p^ri dans une de ces fondri&res, ot ce pesant auimai
^tait tomb^ la X&iQ en avant, ses pieds de derri^re ^nt en-
core sur terrain un plus solide. L^^tude des terrains mar^a-
geux est indispensable pour nous faire connaitreles transfor-
mations que la surface de la terre a dprouv^es par le s4jour
des caux dooces stagnantes. Les fondri^es dessech^ for-
ment la plus grande partie de nos champs , de nos jardins«
dc nos divcrses cultures. Fbrbt.
FONDS. Ce mot \ient du \aim fundus, qui signifio Men.
II s*C5t d'abord pris pour dt^signer toutes sortes de biens
meublcs ou immcuhles ; aujourdHiui son acceptioa est i
FONDS — FONDS SECRETS
687
pm prts nttreiiite aux immeuUes r^ds, teU que let terreii,
les maisoof , qu'on appelle ^alement biens'/onds. On
Temploie ndanmoins auui. poor d^igner des valeurs pu-
vcmentmobiUires; ainsi I'on dit avoir desfonds en caisse,
un fo/ids de commerce, un fonds social.
An figor^, Ton dit xmfimds ffhonneur, de probiU^ de
vertu, etc
FONDS, FOra)S DE TERRE (Jiconomie polUique).
ht foads de terre est, ii proprement parler, le sol qui
traTaille ii la production, de concert ayec Vindustrie
humaine et avec un capital, Mais la force productive de
la nature ae inanifestant autrement que dans la T^^tation ,
on a quelquefois iU contraint d*^tendre la signification de
cette expression jusqu'k d^igner la force productive de la
nature en gin^al , telle que Paction du soleil sur la y6-
g^tatSon, oelle de Teau cuuime prodiusant spontan^ment
despoisaons, ou bien comme moteur, ou simplement
conune T^cule. 11 serait plus raisonnable d*appeler /oncf«
naturel Tensemble des instruments naturels dont Taction
rend cette espto de services product\fs, Ce nom serait en
opposition avec ceux de/onds de/acultis industrielles
et de fonds capital, qui agpssent conjointement avec lui.
Entre tous les fonds naturels, les terres s*6tant trouT^
Busceptibles de devenir des proprli^t^s, ceux qui s'en sont
empar^s n^ont pas cM^ gratuitement lenr service productif.
Ccst la Tente de ce service productif qui forme le revenu
dD propri6taire fonder, Quelques publicistes souUennent
qu'il n' J a point de revenu foncier ; que la retribution que
le propri^tdre re^it comme revenu foncier n^est que l*in-
t^H do capital employ^ k d^fricher la terre, et k la ganiir
de moyens d'exploitation. Cela se trouve vrai dans quel-
ques cas, roais ne Test pas dans les lieux oil une terre ab-
solument incolte a n^anmoins une valeur v^nale on locative,
puisque le prix de cette terre est une avance qu*il faut
joindre anx avances qo'exigeson exploitation, pour parve-
nir ii en tirer qodqoes produits. Au surplus , cette discus-
sion nlnflue en rien sur la solidity des principes. Si le ser-
vice de.la terre ne ooAte rien, c'est un pr^nt que la na-
ture fait aux consommateurs de ses produits, comme elle
leur fait present de Taction des rayons solalres et de beau-
coup d^autres instruments naturels ; si le service de la terre
coAte, c'est un present fait par la nature au propri^taire ;
present consacr^ par la l^islation de tous les peoples po-
lice, et trto-favorable k la production en g^n^ral. H y a des
fonds de terre qui ne donnent point de produits ruraux,
roais qni sont prodnctift d*utiUt^ et d'agrdment, c*est-^-dire
d'un produit imroat^el qui n'est pas susceptible d^ipargne
ni (!?€tecumulatUm,
On pent distingner les fonds productifs en fonds indus-
tiiels, on fonds de faculty industrielles ; et en fonds dHns-
truments de Pindustrie, Les fonds industriels s^ compo-
M*nt des faculty industrielles des savants, ou dipositaires
des connaissances utiles ; des facnltfe industrielles des entre-
preneurs d^industrie (coltivateurs, manulMuriers, ou
eommer^nts); et enfindes fiicult^ Industrielles des otf-
vriers et aatres agents des entreprenenrs. Les fonds d*ins-
truments de Tindnstrie se divlsent en instruments appro-
priis et en instruments nan approprOs, Des fonds nais-
aent les services product\fs, Ces services, ou le prix qu'on
en tire, sont le revenu du fonds, c'est-^-dire du propri^taire
dn fonds. Quand ce service est consomm6 pour la satis-
fiiction du consommateuTt comme dans le cas od Ton con-
•omme le service d'nne maison dliabitation en Tbabitant,
il est simplement productif d'utilit^ 'ou d*agrtoient Lors-
qu'il est consomm^ pour produire une valeur nouvclle ,
c'est un service produclif proprement. dit. II tire sa valeur
de Pun ou Pautre de ccs usages ; et cette valeur s'^tablit en
nison directe de la denvmde qu'on fait des services , et en
raison inverse de la quantity de servfces qui est offer te.
La fortune de cliaqne homme se compose de la valeur des
foods qui sont en sa possession , et qui , s'ils n*ont pas une
talenr ^changeable , peuvent du moins s'tvaiuer par Ic re-
niCT. l»e LA COKV£RS. — T. IX.
venu qu'onen tire. Le talent d'un artiste, d'un avocat, iUI
partie de leur fortune, mais, ne pouvant s'^changer, ne
pent are 6valu6 que par le revenu viager quils en tirent.
J.-B. Sat.
FOM)S DE GOMAIERGE. Un fonds de commerce
se compose tout h la fois des merchandises qui se trou-
vent dans un 6tablissement commercial , des choses n^ees-
saires h son exploitation et de Pachalandage ou client^e
qui en depend , avec le bail des lieux.
Les fonds de commerce se vendent et s'ach^tent oomme
choses immobilidres. Leur vente emporte encore pour Pa-
cheleur, sauf reserve expresse de la part du vendeur, le
droit de faire usage des enseignes de ce dernier et de sa
dire son successeur. Ordinairement on a aoin d'interdire au
vendeur d'dever un nouvd ^tabliasement du m6me genr«,
et dans le cas od il s'est reserve ce droit, on exige quMl ne
forme cet ^tablissement qu'^ une certaine distance de ce-
lui qu*il a vendu.
Bien que cette formality ne soit pas obligatoire, les ventes
de fonds de commerce sont frdquemment passte devant no-
taires, et on prend en outre la pr^uUon de d^poser tout
ou partie du prixde la vente entre mains sQres, pendant
dix jours, afin que les int^resa^ , avertis de la vente, puis-
sent faire valoir leurs droits.
S^il survient une f ail.lite, comme le fonds de commerce
est toujours la valeur la plus claire de Pactif , le vendeur
d'une part et la masse des cr^anciers de l*autre s'en dis-
putent la possession. La loi ne s*explique pas sur cette diffi-
cult^, et la Jurisprudence n'est paa m!&me fixte.
FONDS PERDUS. Cette expression s'entend d*une
vente ou d'un placement fiadt poor une rente tI a g ir c.
FONDS PUBLICS. C'est le nom g^n^ral des valeurs
numeraires , m^talliques ou en papier, appartenant k P£-
tat; mais dans I'usage on le r^rve aux titresde rentes
sur I'^tat, aux titres deladetteflottante,8ur lesquels la
sptolation s'exerce aana cease li la Bourse. On se rendra
ais^ent raison de la fSaTenr dont Jouissent les placements
sur fonds publics, si I'on oonsid^re qu'outre la s^urit^ que
Pen trouve dans un d^biteur qui offre pour hypoth^ue de
ses engagements toute la fortune mobiliire et immobili^rede
la nation, divers privileges sont encore attaches k ces
aortesde placements. Ainsi, les fonds public8*nesontpassibles
d*aucuue contribution; la transmission en est affrancliie
des droits et des fomuUites qui accompagnent oelle de taut
d'autres propriet^s. Us sont insaisissables, ainsi que la rente
Il laquelle Us donnent droit. Veut-on r^aliser, il sufflt poor
cela de vingt-quatre beures. Void ce qui cxplique ces dero-
gations au droit common. L'^tat etait saus cr^it; poor en
trouver, il lui fallait exdter la cupiditeet compenser par des
avantages reds les chances de Lanqueroute que courait avec
lui le preteur. Ausd bien oomuie les capitaux, en general,
sont exempts de toute contribution , faute d'uno base d'im-
position certaine et detorminee, il ft^t arrive sans cela que
celui qui pretait ^P£tat ettt ete moins favorablements traite
par la loi que cdoi qui, en pretant k un simple particulier
ediappe k tout conlrOle de la part du fisc.
FONDS SECRETS* expression consacree par I'usage
pour designer dans le budget de P^t certaines depenses dont
Pinteret general nepermet paa de divulguer Pemploi, et quf
le plus souvent so oomposcnt de frais de police et d'espion-
nage. On con^olt fadlement que le budget du ininistre des
affaires etrangeres contienne un chapitre intitule fonds se-
crets , car la diplomatic vit de mysttoes et dintrigues oc-
cultes; et, hidependanuuent des agents offideliement accre-
dites dans les pays etrangers k Pdfet d'y protegor les faite-
rets de ses nationaux, un £tat doit encore, pour sa propre
securite, y entreteoir des agents secrete, charges d'arriver
par Pemploi de la ruse ou de la corruption k la oonnaia-
sonce de ces f^iUque tout gouvemement s'eCToitc de derobcr
il la cuunaissanus de sesrivaux,et qui influent d'une ma-
nii^^re plus ou moins directe sur la politique geuerale. Ce
serait cvidemment se priver d'une ressource utile que de
68
FONDS SECRETS — FONFR^DE
5S8
ikoMttr de la publicity au compte de cet d^pemes, car tt |
^eTiendrait dte U^n impoasible de trooTer des agents qui
accepiasoent oe rAle bat et odiedK , sans compter qn^une
fois coBDus eomme tab , toutes les portes lenr seraient fer-
mto. hd ministre de rint^rieor, pour justifier dans son bud-
gelia prtaenoe d*uB chapitro^alament intitul^/onef j secrets,
n^i en avant des motifi poMs dans dea considerations d*iih
i6rtX sMni^ et aflede solgMoseoMUt de faire d^pendre la
tibaanU^ int^rienre da I'Etat dn ftttB de conflance qtt*il vient
chaque seaaion deroandar k cet ^gard au pouYoir l^latif.
(a uAomiU de sorreUler las menta crimlndles et socrMes
d^ (iMtiona ennemiea d» la paixfiubUque est le pr^texte
^n^imnent cmploy^pour Mgftimer cette d^pense. Sons le
gaof emement coDstitiitionMl, eetle allocation ^t acin-
dte eadeox parlies. Ujm stnit une au budget ordinaire ,
et le ministre venait deoMnder I'aotre comme eridit sup-
jtUme^talm. CPitall un mtufm coDTeim d'ameuer cliaquo
aoB^deTaiit les chambras la question de cof^fkmce.
Dans les demiers temps, ce crMit ^tait d'l^n million. Ac^te
occasion; roppoaitlon ne manqiudt jamais de tenter les
cbanoea d*une graadelotla de tribune, et de poser la ques-
Han de caHnei en prtentanl on amendement ayant pour
but de rMuire le crMIt demand^ d*une sommeinsignifiante,
somme vingt-dnq on dnquante miUe franca. Le miniature ,
de son c6t6 , bien sOr de sa majoritt, acceptait bardiment le
combat; Ufrappaitd'estocetdelaiUe sur les ennamCs de
P4»rdrepubli£f was km nuntvaUes passUnUf snr les fac-
(jopftf » et se dtemait, 4 pwaA resfOft de boules blanches
d^pottedaiM Pume par aes fidttes ; Ite ftidles bonnedrs
d'un 4datant trkmipbe. La ftre»pariemeirtabe una fois Joti^'
et le budget vote, la toUo toiiteit, el les bonorablas l^isU-
teuTs . s^ea ratouinatat dans tars d^partementa TespectilB
recueiUir les ovations de lenrs comttiftiants , qui ne man-,
quaieiit Jamaiade les flflidler aTce on entbousiaame 6ffX ,
l^^melque Buaaae d^oplaloB qu'lls appartlassent'd*alfleurs.
• Et en efliBt U j aftattde q«bf ,-cartoas ees gena-lli sefuvaient
pMHliquemantla FiiMet I« imseo dtleodaikt les 6cusdes
contribuables » les antrea en lea domun^'siids trop compter,
k cdpouvoiry tant cakmrnM et al par. Aojonrd'httd les mnda
secrets sent plus loai)da,malBaaas doute lAus aAcessalres; et
eoaune le miniate est ind^Mida&t dn pbuTOir Mgislaiif,
ila soat fot^d'embMa ateo le bodget.
Peraoiiae D*i9iarB« dq iMa, qufautrefob les fonds secrets
attribu^ au budget de llotdriear seTfaient presque entt^
remeptlt subTentiomier la presaa mtirfitMelle de Paris et des
pn>YiDoes> etoen'^ait pasUioeileafmrdesnMfaidres scan-
dales da r^oBQ reprteentaUf, ainst que 1Mb des uolns Justes
gdefa de TopUiion publiqoe eontrelv gouveraement de Louis-
PliiltMNl. fX capendaat, il j avalC pvopte dano las mdrars
politiquas depuis la iiivdiutleD de MHel. On be citait plus
gu^.que des foifaiaa (at quia tetfalflsl) qtit allasaant
encore puiser It laeaissades ftmdBseereCByisBdls que sous
la Reptaaratkm les ddpnUs ansMiiteMs partidpaleDt sans ter
gogna 4 eelte prostitotion. A IMne dea demMres studieoces
accordte parGbarleaXlilachambradead^paMi, raprten-
tte par une granda deputation, ae prince abordant un mem-
bre du centre droit, Inidemaada naltemenC si lea dooae
mille franca qu^ Tenait de Inl tWieaUbuer anr tes fonds se-
crals auiBcaieiit 4 le defrayer dases d^ieases k Paris. Celfe
royale indiscrMion prodnlsil m ipand acandale. ITn Journal,
Le Comnier des Sledemn, ne etilgBtt pas de laT^T^er et
de oommar hautement les ooupablas. La personne- du mo-
■arqne 6tait ^Ttdemment nilae en cause - par cette r6?6la-'
tion; il j avait U on graa praete at, par suMe, une groise
amende pour le journal eaeor. Le vol, se reconBaisaanl
fantif , eut la loyautt da ne pas permeWre qu'oii poorsulTlt
le joumiliste , sur la t6le duquel grandirent un instalit tou-
lea las ibudras da panpNt^ mab qui en Art qoitle pour la
penr et ansai pour la glokt d'atoir signal^ un lait reconnu
dte lors pour constant et autbaBttque.
Rappeloas, en terralnant, que sous la Bestauration le clia-
pilre d9i fonds seereis se grotaissait asim notablement du
produitd*ua impdt ignoble .pr^Iev^ sur la prostttutioB
Paris, et qui ufi reudait pas moina de 2 4 aoo»000 francs,
bon an mai an. mais il n*y avait paa centraliaation au tr^sor
des recettes prevenant de cette taxe sp^dala aequitMe p»
les fllles, et dont la podeor publique ne put obtenir la sufK
pression que sous radministration de M. DebeUeyaM; diet
restaient 4 la caisse de la prefecture de police , 4 la dispih
sition dn ministre de fint^rieor. Oe revenani'^H pasuit
entl4rement 4 itompenser la vertu, c'est-4-dire lea toi-
▼ains dtfensenrs babitnels du irdne tt de VauUL Dans lei
pamphletB de T^poque » on trouTesourenl de piqaantosaHii-
lusions aux pensions asaignte sur lesjeuas ar las ris am
d^Tots publicistea que la police d^alors tenait 4 ses gages. Get
messieurs, comma Vespasian, n*^prouvaient paalamoiwlre
repugnance 4 toucber Targant proyenant de eel tfgout. Ao
nombre de ceux qui par deyouement conaentaient 4 tear-
ger, n'oublions pas M. da Bon aid » i'aoteur de la L^qisUh
tionprimmve, le fougueux pubiidsle du Coiuemotfaiar el
du I>rapeau blanCj lequel allait palper fort ir^gnliftra"
ment, 4 la caisse de la rue de Jerusalem, sa pelitB pension
de 6,000 fr.
FONDS SOCIAL. CTeat la maase des apports pariicu*
tiers fidts par las membres d'unn socle to et dealiaes 4
une commune exploitation. Ge fonds social ue conaisAe pai
toujous dans una soinme d*argent; on peul y Ctureentrar.cB
tout ou en partie, des Talaurs immobili4raSf des droits in*
materials, tela, parexempla, qua calui d'expl<4leraibievct,
lindustric d*un on de plusieuia des coasiftociea, eta.
FONFEEDE ( JaAii-BAFnsn-IloTEa ), n4 4 BunkMx,
en 1766, d'une des families couMiifiLcialaa lea plna impor-
tantes de cette yille^ rdra d*abord la earri4fe aaeerdotale et
les trayaux du missionnairet se maria eqpuitey oonlce la yo-
lonte de ses parents, et alia passar qqalwn amiiea an Hd-
lande. La revolution de 17$9 ayant edaM, il i:^t4 Bor-
deaux, et se ppuoB^ fjixftouMsnt opntra la .rQ]^nte; tma
les eiecteun! dela Giron^ana mnnfotnuMla paa 4a Pen*
yoyer41aConventiQn. 11 yyotalam|fl«idflif9i.aanaJ4ipdal-
sans sursis, attaq^ squviBnt Marat,. at la oeufilt 4a ml-
prls; le 10 mara, II contribo^ APintrodiictWB daaitirdi on*
trilninalrivohUUmnaire, r^yeia un comHe aeoratdans to
Mbntagne (cehii de Cbarenton), et demanda faratilemani si*
ponition. Le 5 avrll, U propose raospdaonmiviaat dudac
ff Orleans et de tons les Bourbons, poor aeryir4*atagm aoi
deputes Uyres par D u m,9 uri,ea . La, i> 4u rodma moia, quand
trente-cinq s^tloos de Paris yi^raut reclamer rarrastalian
dea giron dins » U les traitaftTfM; dedain, let leur eria:
« Pourquoi n*avus-vous pas uui| mop nom sur cea Jistes? je
yous aurais paye genereuseijient ce t^mnjgjuagjS tfestmna. •
Membra de la oommUsUm de» doui^, H d^dit aes ope-
rations. Au 31 mai, Bourdpii dainandason varrsiMani an*
lul tit grice, parce qu*ll n'mit pas signe las ordrasdnco*
mite dea douse, etpeut-etrd A cauae de aon courage Dapais
ce ]our-l4, Q recUma sans cesse la rapport du 4eci«lda
proscription de ses cpHeguea. La S ootobro^ AUlaudrVaraBnes
et Amar le firent deor^ 4*a^cu9ftioii poawna gjaondin, al )
Albltta^ Billaud rOt BentaboUoalopp^sdiimt 4 oe qu'onen*
tendtt sa justification' I| fut.ooodapave 4, mart par Irlribo*
nal reyolutfonnalre^ei execute vi^ yingt-deni; deputes da*,
aon parti : il aydt vingt-sept ans. H alia 4 recbanfiMi en
cbantant :
Plutat la mort (pe reaeUvage* . ,
et mourot arec uue douceur et une.ienneie admlrablesi. t
Comme 6rateur, II ayait d^ fe^, die Pimsgjbfiation, das mols
sublts et aaisissantsy des illuminations dans |>ttaqua. A oola .i
II joig4ait un esprit diarmant, et da cas seBtiments ihf^ >
qui dans les reydutions font d^un homme genereux una >
yictime bnmanquable. Ce fot peut-etre le aeuft gknmdU^ ^ »
comprft la reyolution, et qua la Mont^gna ooasentit bi
ecouter. II etait beau, ridie, cbaritabla, almanl ; il laissa uaa i
jeone ferome, qu*il adorait, et un fils; ilinoiirutafaa ce j<
el spirituel Duces ,qu'il aimait tant, son ft4ra d'alliaBoa*
Fredida Fatav.
FONFRfcDE — FONK
FONFBtoE(HEHEi), 0)8 da pi^cMent, n^ k Bordeaux,
le 21 (6inet 1788, aprte btoIt ^ tiev^ il'^cole eeotrale
desa Tille natale^ Tint faire aon droitii Paris, dau IHntcDtion
de sulvitt Ucarri^re da banean; ^laia one nialadia gravel qui
mit sa, :tIo en pMl, le for^ de mntnr. dms aas fioyecs et de
deTenir comDii9 dao^ une maison.de comlDeree, oh il ftit
^(fciaJennwt cbaini de laconrnpomUooe. Plualard , illan-
da aTec son oiuile, Aniiiindi)uooa,.frte daeooirenllon-
»A movt gqr le mtoie ^ebafand que son p^re, raemaiiOfi
qui 8Qb8Mta quelqu<» anoto fouala. laigon Jff^ Wof^r^de
ei A,.J>HCOi. £a . 1819, pr«0tant do r^sime. de UbertA
fiut k la presee par I'abolitiop.temporatre de la censure,
il er^ k Bordeaux, sous ^ Utre.de La TWHme, on jooival
qui, par ift bacdiesse de eon opposition qnasinr^iiblieaine,
d'antsftt plus remarqusble qn'elle se jnanifestait.dansla
wille du .1% marSf ^Teilla tout amsit^t. Pattenfion du
parquet. H, FonfrMe .sed^fendit lui«intae conire Mar-
I ignac, eliacg^ de portier la parole an. nom du minisltev pu-
blic. Le tribunal acquitta ie )ouniaUirte;:inai« IVipinkm se
^montra plus s6v^, et lea nqm^roa incrindnte furent lacdr^
ct brikl^ aa foyer da tb4AtceL En presence d'one pareiUe
inamfestatioB, FenfrMeiCompfit.qne kss temps n*4taient pas
enooie Tienus ; .el la censure ayant 4t^.r^tablie bientdt ,. il se
r^sigpa k garder le, silence jusqu'eii 1826, annite od j^'/ntdioo-
tetar de Bordeaux M ooTrit ses colonnes, et derint, sons
sa dii^ecliofi, hal^ile etferme, an das pins importaota organes
de Topposition dite cfmstUuiUmneUe,
A la nonveUe .dea ordoananoes de Quillet, Henri FonfirMe
ne lilt queceos^qoeiit «nsc sea. prindpes.en donnant le;8i-
snal de la resistance k ee coupd'&taty eten arrfitant, par
sa contoianoe fienne et d^dd^ les «ntreprtees des agents
■chaiig^ paf l>ntorit4 d*apposer les scdlds sur las presses
dtj/lnaicflieur. Lore de raT^nement an trtae dn chef de
Jp fsnille d'Ori^ans, rhaimme qui nagn^re ddreloppait dans
}« presae des tb^ses ^videmmeat empreinteB de tendances
jr^pubttcaines derint suhitemeni Tavocat tA6 du pouToir,
qo'il di^fendit d^sonnais (ttec uneTerdeor de style telle que
lapresse parisienne dle-mftme^ mirigr^^ morgue aristocra-
tiqaa, iaonsentit k compter aveo le pubiidste borddais. Ce
Jiucote fit croire auz amis peUttqnes de H. FonfrMe que sa
place ^tait k Paris. On Ty appda done en 1836, et on s'em-
4>re8sa de mettce suce^TeRtent i sa dispodtion diverses
(coilies d^?oute k la dynastie de JoiUet^ mais jamais on ne
Tit mieux ee coafirmer la Tdrit^ du Tieil adage :
Td briUe au second nog, qd i'^Bfise an premier.
LeiiefiortsdeFonlrMe poar,gdTaniser le HmmeoM Jem-
nal de Paris, STorton politique moriA^ entre les mains de
M. L^n Fillet, etZaPaiap,ieailleau format niQnstniyCrdte
^ grand bruit pardes enrag^ de modMSy ^chouirent
compI^temcDt. On cessa de s'occuper de sa pol^mique do
inoment o5 on la regat toute cbandaebaque matin; et la
d^confitaiv sacceesfre de ees oiganes du.parti conserrateor
le d^dda k s'en ratonmer dte 1837 dans sa Tilie natale, od
II ftmdB le CaurrUr de Bordeaux^ qall eontinoa de r^ger
)nsqtflisa mort, arrive le 32 juittol 1841, Ua jour, le cboix
das diectenrs. dii coU^e e^trtMmtros du chefnlieode la
Giroade s'^tant pouM sor lui, il fi^ acta d'une rare probity
politique. en refusaat da 80 pr6teri qualque compldsant
inensonge qu) TeOt mis en r^ ir^ard de la lol ^ledorde.
FONGIBliE (Ghcaa), dn laUn fitnfU rempilr une
fonction* On.appdie aiod* dan^la laogua du droit, toot^
choee qoi se poasomme par I'usage et 4fik peui ;6tre exacte-
ment leinplaote par one autre da mtoa natuvaet de m6ma
esp^. Ainsi du bid, do Tin, sunt ciMises./oNpi&ieft one
mbn^a eti une dnia fM§»Hef k w^oe qm'on ji'y altaclie
an prix en dehors de saTdenr, sl.c*est na sauyenir d'af-
fectioD par example. Au re8te,la«onTentioades parties peut
reodre toute diMe fongible. Le Cade s*oocnpe des dioses
fongibles rdativeroent k t^sufrait, an pr^t liusage et
an pr6t de consoromation.
FOIVGUS (de A<fi^tis, cbampigaon), axcroissance molle
680
et spoagfeuSe, s^levant il pea prte en forme de diampi-
gnon, sur diffiirentes parties do corps, et particuli^remeat
sor les membranes moqneuses et sur la membrane dun-
mire. Le mime nom a M sonrent appllqud ansd k- on bour-
souflement parOcuHer de la substance cdr^brale, que
l*on observe quelquefols dans les plaies de tlte avec perta
4e substance au crftne et frladnre-mte; k des tomeurs va-
riqueuses, puis enfin aux T^gdtallons plus on moins "rola-
'ttineuses de eertaines pisles el de qudques ulcftres, no-
tunmenl des nkires caBolreiix. Le mot>bn^tis est done,
dans I'aat actud de la science mMkale, une expression
Ms-Tagne, k mokiB quPon n^ ]oigne une dpHhMe qui dd-
signe dHme maaiife podttre la nature de la maladie. 0
y a des longus cano6reux, excroissanoes partkoliifes an
cancer; des fongns MmdtodeSf sorts de Tifig^tations d'un
eaillot sangnfn; puis des productions de natures diverses,
qui ressemblent exactement k ce qu'on nomme/bn^iis, et
qui ont re^adesnomspaiticttilers^ tdssont : les dpo lies,
fongus des gendres;^rtdns sare6mes et ostd6-sarc6mes,
fongus des tissus cdhddres, Hgamenteux et osseox; eer-
fates polypes, fongns des meninges et des membranes mu-
qoenses yers les confine de cdles-d et de la peau.
Les ibngiis les plus connos son! cenx du slnns maxiHaire,
qui exigent si sauvei^ des operations douloureuses ; oeux
dels dure-mtee, qui usent les os du cr&ne, compriment le
cerveau, el par 1^ donnent lieiV k des acddents cMbraux
fort graves etfort yari^, anxqnds les diimrgiens les plus
babileset les plusbardis oat dkerdid k pen prte rainement
Jusqoe id k pdrter remMe kn trsvers de la vofite dn cr8ne,
ouverte par la nature on par Fart; enfin, les fongus de la
vessie, qu*a est qoelqueMs si diffidle de reconnaltre, et
qnll est presqae loujo^rs imposslbie d'atteindre d^une
manltoe efficaoe, manDO quand on les a le mieux reeonnns.
Le pea que nous Tenons de dha suffit poor faire connattre
toute la gravftd da ces fongus, conddms oomme maladie
essentidle; male tons les fongus ne sent pas d^anssi man- •
▼also nativa, puisquVm doane le mtaM nom k des maux
trte-diven ; aind, par example, les fongus ont heaocoup
molns d^portance quand ce sont de nmples boorsoufle-
ments, des bourgeons cbamus d^une plale ou d^un ulcere
non cancdreux; presque toujoors oelte sorte de fongus, ii
laqoeUe on donne encore, pour la distlngaer de ceiix dont
nousvenoBS de parlor, le aom de fongoiitSf dhde k nn
IraitenMnt appropril et foil place plus ou moins vite, mais
presque toojours sArement, k des bourgeons chamus de
bonne nature, sur lesqnds s*dtablit une dcatrice solide et
definitive, ce qui a rarement lien poor les vrais fongns que
noos STons Indiqnes. D^ 8. Sihdkas.
FONK ( Aflabra). Oe procte criminel, remarquable par
son obseartte et par les nombreox inddents qui Tinrent le
compliquer, occnpa vfvement Tattentfon pnblique en Alle-
magne pendant plus de dx anndes, donna iieu aux publica-
tions les plus p<»8ionn6es sor la question de savoir laqudle
de la prooMnre ecrite ou de la procedure orale merite la pre-
fiSrenea en matiirecrinilndle, et noos offre un nouvel et
frappani axeaiple de IHncertttude des jugements humains^
Pierrs-iiatolfie Fork, negodant k Gologne, etait nd vers
rannde 1761, k Goch, prts de Gloves. Aprte avoir ete d^-
bord assodd d'nnamalsoB de Rotterdam, il vint, en 1809,
s'etabiir k Cofogae, o6 fl Ipaosa la fille do tkmr Foveaux,
riehe fobrlcant da tabae. En 1816 11 Bquida et abandonna
one flibrique de ceruse, qnll avait |osqaa alors exploitee,
poor entreprendre le commerce des eihix^de^vie et liqueurs
de compte 4 demi avee on dedr Sebrtjeder, pfaarmaclen
k Cravdt Ntais la medatdfigenae ae'tftrda pas k edater
entre les deux assodes au snjet da leors oomptes respectift.
SdiMader envoya k Cologne mi Jeunatt^odant de Orevelt,
appeie Ckcnen, ayee mission de verifier les eeritures de la
sodeie. Oomen, qui avait motif de croire l^reiisfeAce d^une
iargo flrande, comment par comparer les recettcs faites
par Fonk arec le brooillard et le livrede edsse, et les trouva
exacteoMBtporieea. Mais qoand fl deoMada laeonmoaici-
68.
uo
FONK — FONTAINE
tioo du grand-U?re et da journal, Fonk refuse de les pro-
diiire, rompil les confi^reiiceii, et chercba k transiger a?ec
Sdirceder sans rinterTentioD de Cksnen. Schroeder, mis en
garde par Coenen, refusa de pr6ter ToreiUe h touto espdce
d'accommodenaeat, et se rendit lui-mdme k Cologne, od
Fonk Tafait pr6c^6. A qnelqoes joiirs de Ik, Ccenen Ait
charge de transmettre k Fonk, de la part de Schrceder, an
projet de transaction, aux termes daquel le bto^fice fait
par la maison sur les eaux-de-Yie et port^ par Fonk snr
rjDventaire pour one somme de 20,000 thalers, serait aug-
ments de 8,000 thalers, en m6me temps que dans la liqtd-
dation il iui serait fait en outre abandon gratuit de diverses
marciiandises iuTendues, ainsi que de quelqaes objets du
mobilier industriel.
Fonk et Scliroeder eurent ensemble une entrevue le 0 no-
verobre 1816, en prince du teoeur de Uvres Hahnenbein
et de Ccenen, dans la maison de Fonk, et oelui-d consentit,
dans cette conference, k faire figurer les 8,000 thalers en
litige au compte des benefices. Rien cependant ne fut en-
core signs, parce que Schrceder manifesta le dSsir de con*
fSrer encore en particulier avec Ccenen sur qiielques points.
On se sSpara dans la soirSe, sur le coup de huit lieures,
en prenant un nouveau rendez-vous pour le lendemain 10,
k neuf Iieures du matin. Mais dans la nuit du 9 au 10 Cie-
nen disparut. Cette subite disparition fit nattre l*idSe qu'il
avail pSri victime de quelque Tengeance particuli^ : or,
Fonk etait le seul bomme k qui Ton pCit supposer un int^
rSt ou un motif pour desirer sa mort. Les soupfons dont
il Suit tout aussilOt dcTenu I'objet prirent une nouvelle
«ousislance lorsque, le 19 d<^cembre, le cadavre de Ccenen,
porta nt la trace d'une profonde blessure et de diverses
contusions, fut retrouTS dans le Rhin. DSs qu'on en regut
la uou Telle k Cologne, Fonk fut d'abord exactement surYeillS
dans sa niaison par des gendarmes, puis bientOt arrStS
avec son teneur de livres Halinenbein, eton comnoen^ centre
eux une instruction. Cliristian Hamacher, son gar^n de
cave , soup^nnS aussi de Tavoir seconds dans la perpStration
du crime, fut arrStS Sgalement. On recueillit avec soin les
moindres propos que celui-ci tint dans la prison ; on pla^ pr^
de Iui un autre dStenu, chargS de jouer le rOle de mouton et
de gagncr sa con fiance ; on Penferma dans un cachot noir
et liuniide, ct enfin, le 10 roars 1817, il commence k faire
des rSvSlations au procureur gSuSral Sandt, avouant que
Fonk avail rSellement assassins, dans la soirSe do 9 novem-
bre, Coenen dans sa maison , et qu*il Iui avail aidS k ooni*
mettre ce crime. Ce nefut que le 16 avril 1817 que les dS-
clarationsde Hamacher furent rSgulierement consignSes par
Scrit. Le 9 mai il reilSra encore ses aveux ; mais k quelque
temps de Ik il comment k hSsiter, puis finit par se rS-
tractcr compldtement , prStendant que ses dSclaralions Iui
avaient toules StS dictSes par le procureur gSnSral. L'ins-
Iruction de TafTaire se trouva ainsi toute dSroutSe, et le 4
octobre 1817 TautoritS supSrieure, redoutant que la marche
de la justice ne fOt entravSe par les inOuences de la famille
de Fonk, qifi jouissait de b<;aucoup de crSdit et de considS-
ration k Cologne, transff^ra TaKaire tu tribnnal du cerde de
TrSves. Le nouveau juge d'instniction envisagea I*aflaire k
un point de vue qui <^tait la condamnation de la procSdore
arbitraire, etsouvent illSgale, instruitekrorlginepar le pro-
cureur gSnSral Sandt, et il en rSsulta que les charges qui
pesaient sur Fonk et ses coaccosSs s'affaiblirent singuliSre-
ment. En consSquence, un jugement rendu le 23 Juin 1818,
tout en maiutenant Paccusation k TSgard de Hamacher,
mil Fonk et Hahnenbein hors de cause. De nouveaux soup-
{ons n^ayant pas tardS k 8*Slever contre Fonk, celui-ci fut
mis une seconde fois en prSventioo; mais un jugement
rendu par la chambre des mises en accusation de Cologne
ordonna enrore une fois sa roise en libertS. L*instance pen-
dante contre Hamacher fut soumise k la cour d^assiscs de
TrSves, laqnellc rendK, le 31 octobre 1820, un arW^t qui
dSclarait Hamacher complice^ avec prSmSilitation, de Tas-
saj^iiiat commis le 9 novcinbre sur la pcrsonne de Ccenen ;
en consSquence, TaccusS Ibt condamnS k seize ais de tft-
vaux foroSs.
Le 3 novembre suivant, Fonk fut pour la troisitee Mi
mis en Stat d'arrestation ; et une noavelle instmction se
poursoivit jusqo*aa mois de juin 1821. Le 22 avril 1822,
Tafbire revintde nouveau devant la cour d'assises de Tre-
ves, laqudle, le 0 juin, rendit, k la migoritS de wpt voix
contre cinq, un arrSt qui dSclarait Fonk ooupaUe d* asits-
shiat commis avec pcSmSditation, dans la nuit dn 9 in ii
novembre 1816, sur la personne de Ccenen, et qui le eoo>
damnait en consSquence k la peine de mort. Fonk se poor
Tut en cassation contre cet arrSt; mais la cour de rSviatua
de Berlin rcjeta son pourvoi. Cependant, comme rien diss
les dSbats n*Stait venu dSmontrer que Coenen fflt mort as-
sassins, on ordre de cabinet da roi de Prusse, en date do
23 aoOt 1823, ordonna la mise en libertS de Fonk et de
Hamacher. Un autre dScret rojal, en date du 9 octobre,
leur fit remise des frals du procte, qui s'Staient ^tes i
plusde 150,000 firanca.
Fonk mourutle 9 aoOt 1832, k Goch, lieo desa naissaace^
oil il avait obtenu an petit emploi ; mais aucun fait ooufwi
n'est venu depuis Ion aider k Sladder cette mystMenie
affaire. Les joamanx allemands annoncirent bien en laM
qu^une fille publique, native de Florence, venait de mourir
k Paris dans un hdpftal, et qu*en mourant elle aurait d^dirri
avoir StS Tun des auteurs du meurtre commis dans la ooit
du 9 an 10 novembre 1816 k Cologne, dans une maisoo de
tolSrancek laquelle elle ^tait alors attacbSe, sur la persoaae
de Coenen, Tun des habituSs de ce bouge; mais rien n'eit
venu confirmer cette donnSe.
FONTAINE ( du \BMxkfon$,fimtia ). On appelle aiasi
les courants d^eau qui sortent de la terre, et qui, ea m
rSunissant,^ ferment des ruisseaux, des riviSres, etc On a
beauooup disputS sur la mani^e dont les fontaines soot at
mentSes ; on a d'abord soutenu qu'il existe dans llat^
rieur des montagnes d'immeoses rSservoirs qui conumni-
quent avec TOcSan par des conduits souterrains et founds*
sent en mSme temps de Teau aax sources. Cette hypotbte,
qui a StS celle de SSnSque, de Descartes, de I^ lliie, oe
pent etre soutenue aujourd^hui. Comme le niveau de ItV
cSan est de beaucoop infSrieor k la surface des liautes nua-
tagnes od Ton trouve des fontaines, Descartes, poor expK-
quer TSlSvation des eaux de la mer dans les rSsenoin,
est obligS de supposer quil rSgne dans les cavenes qui le
trouvent dans le sein dela terre, vers Ubase des montagnes,
une chaleur capable de convertir les eaux en vapears; daas
'oette bpSratlon dies perdent leur salure, s^SlSvent vert les
' parois supSrieures des souterrams, se condensent et con-
lent audehorspar des fissures. D'autres expliquent rasreo-
sion des eaux de la mer dans le sein des montagnes par U
capillaritS, comme si un liquide qui monte dans un tube
capiilaire pouvait s'Scouler au dehors par son orifice sup^*
rieur. D'ailleurs, Peau de la mer qai coole au trarers (k<s
sables mSme les plus fins ne perd point sa salure.
L*opinion la plus raisonnable attribue Tori^ des foo-
taines aux vapeurs aqueuses qui sont suspendoes dans fat-
mosphSre; qui, oondensSes par une cause quelcooqae,
tombent en brouiUards, en pluies sur la terre, s> iafiltreot
en partie, et vont alimenter les rSservoira qui foumiseent
les eau\ des sources: D*aprte qudques observatk>os qo^os
a faites dans certains lieux, il s'est trouvS des saranU ^
' ont pri^tendu que les eaux qui tombent da del couleot ur
la surface* de la terre,*et qu^dles ne pSnStrent pas k d*as<
sez grandes profondeurs ni en assez grande quantitS pour
alimenter les courants souterrains. 11 est trSs-vrai qall
existe des cavltSs peu'SIoignSes de hi surface du sd dasi
lesquelles on n'observe aucune infiltretion; que s'en salt-fl?
Qu'il y a des coudies qui <M>nt impermSables k Teao; oeb
est incontestfkble. Mais il existe des preuves innooibraUes
que les caux'pShvents*innitrer et se rSpandre dans riatWenr
de la terre ; Feau des puits saISs que Ton creosc a de«
distances considSrables de la mer est STidemmcnt fonraie
FONTAINE
par eeUe-ci; on obserre souTcnt des infiltratfons dans l<*s
caves, etc.
D*autres ont d!t : Est-il Traisemblable que des ooaranto
perp^tuels si nombreox soient aliments par les eaux qni
toii^t>eDt du ciel, dont la tres-grande |)artie va grossir, k
mesure qu'dle tombe, les niisseaox e( les rivieres, dont une
autre partie est absorb^ par les v^g^taux, et une troisitoie,
coQvertie en vapeurs, sedissipedans Tatmosphire? 11 est facile
der^pondre kcette objection par des exp<^riences et des cal-
cals inccntestables, qui ^tablissent que la quantity de plaie
qai tombe annuelleinent sur la surface du globe est bien
sap^rieure k ce que charrient les fleuves, et par constant
plus qne suiBsante pour alimenter les sources, fournir l*hu-
niidit^ n^cessaire k la T^g^tation, etc. II est d*ailleurs di-
gne de remarque que les fontaines sont tr^rares dans les
contr^ od il ne tombe jamais ou presque jamais de pluie.
11 7 a des pays qui, an rapport de Hiistoire, ^taienf autre-
fois arros^ par des rivieres et des sources qui anjourd^hui
soDt^ sec en grande partie, parce que les bois qui couvraient
jad£s les roontagnes de ces contr^ ont di.sparu ; et les bois
ont, comme on salt, la propri^t^ dMtlrer les vapeurs
aqueoses de Tatmosph^re et de provoquer la chute des plules ;
eofin, cbacnn a pu fkire Pobservation que dans les anni^es
de s6cheres8e Teau baisse dans les puits, dont plusieurs ta-
rissent. Les sources, en g^n^ral, fournisj^ent moins d*eau k
ces ^po({ues que pendant les ann^es bumides, etc. Tout
porte done k croire que les fontaines sont le produit des
▼apeors oa des eaux de pluie qtii sont absorb<^es par les
inontagnes, les coUines, etc. Toute fontaine, cela va sans
dire, a sa soyrce dans des lieux plusbas que le niveau des
F^rvoirsqui lul foumii^sent des eaux. ^
II y a des fontaines naturelles qui se font remarquer par
la singularity de leur cours, la quality des fluides qui les
aliraentent, etc. On connalt les plus curieuses sous les noms
de p^iodiqnes ou intcrmiUentes, intercalaires, jaillis-
sanies , %aUts^ biiumineuses, ardentes,
Les fontaines p^r\od%ques sont ainsi nummdes parce
qu^elles tarissent pendant un certain espace de temps, apr^s
lequel elles recommencent k couler, pourtarir de nouveau,
et ainsi de suite. Ce jeu est facile k expliquer. Supposons
dans le flancd^nne montagne une cavity qui se remplit len-
tement par des filtrations intdrieures, et dont Teau, ne poo-
▼ant s'^liapper que par un canal qui ait la forme d^in
siphon, s*dcoule par ce conduit plus rapidement que lo
rtenroir ne se remplit par los nitrations qui ralimentent :
F^coulement, une fois commence, continuera aussi iongtemps
que le niveau de Teau se maintiendra au-dessus de la bran-
cbe la plus courte du siphon qui plonge dans le reservoir
dont nous avons suppose Texistence; raais une fois Peau
plus basse, fl s'arr^tera pour ne recommencer qu^apr^s que
le niveau de Teau sera rcmontd au-dessu.s du sommel du
siphon. Reraarquons cependant, tant au sujet des fon-
taines pdriodiques quede eel les dont nous allons parler, re-
roarquonsque, quelque plausible que soit cette explication,
elle demande k 6tre corrol)ori^e par desfouilles bien dirigdes :
la nature en effet est assez fikoude pour avoir k sa dispo-
sition d^autres moyens de produire la pdrio<llcitd on Tin-
lermittence des fontaines.
hts fontaines intercalaires difl%rent des fontaines pdrio-
diqnes en ce qu*elles donnenl constamment de Teau, mais
€n rooindre quantity, pendant un certain espace de temps,
pais content avec plus d^abondance pendant quelques jours,
qoelques heures, etc. On pent facilcment se faire une idde
des causes qui donnent lieu k ces in^alitds dMcoulcment :
snpposez que la fontaine iutercalaire soit nlimentde par deux
floarces, dont une est continue etPautre pi^riod'que : quand
oelle-ci cessera de donner de Teau, la fontaine aliments
par la premiere seuletnent, coulera, avec moins d^abondance.
On pent encore se figurer que le reservoir d^une fontaine
intennittente a deux issues, une vers le has et Pant re plus
bant, et que la premiere ne (leut dt^penscr qu^me partie de
rata d» la MWite; d*otl il suit qne le r^rvoir se remplit
£41
.et se vide par un siphon. On pourrait encore supposer d^au*
tres moyens, parml lesqnels le siphon jouerait toi^ours le
premier rdle. On connalt un grand nombre de fontaines
pdriodiques et intercalaires ; les plus c^l^bres sont celle de
Ck>mar en Provence, oelles de Fronranches en Langnedoc,
de Bouledon sur la rive gauche du Gardon, de Bullerbora
en Westphalie, la fontaine prte Torbay en Devonshire, celle
de Bnxon dans le cqmt^ de Derby, celle d*£nsgler dans le
canton de Berne.
Les fontaines jaillissantes sont des jets d'e an natn-
rels, qui ont deu quana le conduit est contoumden siphon
renversd, et que Torifice par lequel I'eau s*dcliappe k l*ext6-
rieur est plus has que le reservoir qui la fournit. Parmi les
plus c6l^bres des fontaines Jaillissantes, on cite celle de Van-
clnse en France, dont les eaux en hiver lorment une riviere
jaillissante, et le Geyjer (le Furieux), en Islande. II y a
des puits art dsiens qu*on pent regarder comme des fon-
taines jaillissantes dont le conduit a ii& ouvert en partie
par la main des hommes.
II existe dans plusieurs contr^ des mines de sel gemme
d^une grande dtendue ; il peut done se faire qu*un conrant
d^eau douce, traversant des bancs de cette nature, aille
surgir en fontaine sal6e k Text^rieur. Nous avons en France
les fontaines de Salies, prte d'Ortliez, de Sdlies, prte de
Toulouse, de Salins, k Mont-Morot ( Jura), de Saltz (Bas*
Rhin ), etc. Les eaux de ces diverses fontaines contiennent
en g^^ral le sixi^me ou le septi^me de leur poids en sel.
II est certes fort difQcile d^xpliqner Torigine des fbn^
taines bitumineuses : d*abord les naturalistes ne sont pas
d^accord sur la formation du b it u m e , et quand bien m£me
on connaltrait les caases qui le produisent, quelle ralson
ponrrait'On donner de ces fontaines qui en fournissent de-
pute on grand nombre de sidles sans interruption. Quo!
qn*il en soit, on tronve en France et dans d'autres pays des
sources bitumineuses. II en existe une dans le ddpartement
du Puy-de-Ddme, que les habitants appellent/bnoue de la
Pige( fontaine de la Poix ).
Les /on rainex ardentes sont d^une autre nature. II se
trouve au-dessous du sol des vides qui, on ne salt pour-
quoi, sont remplis de gaz hydrog^ne. Si done ce fluide
trouve un conduit qni s'ouvre sur le sol, il s^dl^vera en jet,
1^ cause de sa Idgdret^ relative ou de la pression que cer-
taines causes exercent sur le reservoir. Ce jet de gaz for-
mera une fontaine ardente, lorsqu'on la mettra en contact
avec du feu. 11 y a aussi des fontaines bitumineuses qui de-
vienuenl ardentes quand on approche un flambeau de leur
source. Enfin , on a vu des puits art^iens qiU lan^ient des
colonnes de gaz inflammable.
Teiles sont les fontaines naturelles les plus dignes d'atten-
tion : \eA eaux min6r ales ont ^ Tobjet d'un article
particulier.
En dconomie domestiqne, on donne le nom ^e fontaines
k des sortes de r^ervoirs oil Ton conserve de Tean. Les
plus simples sont d^pourvnes de robinets : on y pulse
reao avec un vase ; ce qui a un avantage et un incoov^-
nient : Teau 6tant puis^s k la surface est ndoessairement
plus limpide que si on la tirait par un robing placd vers le
fond de la fontaine; nuiis si Pextdrieur du vase avec le-
quel on la puise est convert dlmpuret^, ce qui arrive sou-
vent , on eprouve quelque repugnance k boire de Teao que
Ton voit puiser de cette mani^re. Mais aujourd'hui la plu-
part des fontaines sont pourvues de f i 1 1 re s propres k ^purer
Teau. Comme il existe des grte assez spongieox pour laisser
passer plus ou moins facilement Feau k travers leurs pores ,
on fait depuis longtemps des fontaines domestiques dans les-
quel les on manage vers le has une petite chambrette, fonnte
ordinairement de deux tableltes de grto spongieux. Afin
que Tair puisse sortir de cette capacity k mesure que Teaa
y entre, on la fait communiquer avec Pair ext^rieiir, an
moyen d^in petit tuyau vertical. On fait encore beauconp^de
ces fontaines en marbre, en pierre de liais, etc. Les tables
qui les Gomposent sont jointes ensemMe par des crampom
\
643
FONTAINE — FONTAINEBLEAU
et da mactie. Ltt mati^res les plus propres k contenir dB
?\;aa sans la eonrompre sont la pierre de liais, le granit
et le grte ; quant Mt mati^res pierreuses qui font les fonc-
tions de filtres, elles retiennent assez liienles salet^ qui
rendent iWi trouble k la yue, mais n'^ercent aucune ac-
tion chtmique sur les Uquldes on lea gai qui peovent £tre
oonbin^ aree elles ; d'ailleors, oes Ultra ont besoln d'Mre
nettoyda sourent, car leon pores font bientM obstru^s par
les matiiras solides que Feaa tient eii taspension.
h»fimtaineipubliquesoiA¥)ureni6emuidi les secoura
de rarcbitecture et de la sctlptnre. Sous ce point dtf Yue,
on dte Ik Rome celles de Tre?i, de l^aolina^ d^ la place
Na:vone, de la place du Vatican. A Paris, &oas arons celles
des Innocents, do la place de la Concorde, dte Cbamps-
£ly8^, de la place Lootois^ la fontaine Bloli^ celle de
Rotre-Bame, de la me de GreHeOey de la place du CbA-
telet, etc. TBTBSftDBt.
FONTAINE ( PiBUtB-FftAH^ois-LtoRARD), arcbitecte
des bAtiments de la cooronne sous le premier empire e\ sons
Louis- Philippe, auteur de Parc-de-triompbe qui dtore la
place du Carrousel,, monument qui Ini Talut, en 1810, le
grand prix d'arcbitecture, naquit k Poitiers, le 2 septembre
1762. Apris avoir 616 pendant one grande partie de sa vie
le ooUaborateur de Perder, et ayOir 616 employ^, sous sa
direction, aux grands traraux de conBtruction entrepris par
ordre de Napol^n, au Louttc, aux TQileries, it Compile,
k Vt\j96d, k SaintOoud , k Fontainebleao , k la Malmai-
aon, etc. , il Alt, dans les premises annta de la Restau-
ration, choisi par Lonis-Phillppe, alors due d'Orl^s, pour
son arcbitecte partieulfer, ef ce fut lui qui , en cette quality,
dirigea etordonna les importants traTau]^ ex6cutk par
ordre de ce prince an Palais^Royal, k Eu , ^ Neuilly. A la
meme 4poque il donnait les plans de la chapelle expiatoire
^leTte k la m^moire de Louis XVI, me de TArcade. Quand
Louis-Philippe, du roi des Pcan^s, put donner plus lar-
geroent carrftre k sa passion pour les travaux d'architecture,
Fontaine se trouTa tout naturallement iuTestid^nn Tdritable
portefeuiHef ayant'bien au8§i son importance, et pour la
tranquille possesion daqnel il n'ent Jamais k redouter les
rivalitds des intrigants politiques. On est en droit, par con-
s^uent, de lui reprocber la compUcitd qoll accepta dans les
travaux entrepris aux TuOerii^ pour agrandir cette demenre
i-oyale en supprimant la terrasse qui s^Sparait le payillon de
rhorloge de la chapelle , et d'avoir ainsi d^^rait, pour com*
plaire ii un ami auguste , mais Juge assei incompetent en
mati^re d*art, qnoi qu*on ^ise, la gracleuse harmonie du
plan piimitif de Pbilibert Delprme. La transformation da
palais de Versailles en unmus^une/ois accepts pour bonne
et convenable, force est de convenir que les traraux d'ap-
propriation enti^pris sons la direction de Fontahie dans
cette ancienne r^idenoe de nos rois ont 616 conduits avec
autant de vigueur que dlntelligenoe.
Fontaine, membrede Tlnstitut depuis 1811, aralt, comme
on le Toit , d6ih gagn^ son b4ton de mantebai sous Pempire ;
c'est aussi de cette ^poque que datent les ouTrages qa'on a
de Ini et dbnt Toici les litres : Description des drimoniet
et files qui onteu iieu d Voccasion du mariage de iVo-
poUon avec Parchiduchesse Marie-Limise, iivre, mMiocre
\au total, mait^iMt poor les costumes, et offidel quuit
au texte; Maisons et autres idiHces modemes dessinis d
Reme (Paris, 1708;nouTeIleMition, 1810-13, 1 tol. hi-fol);
Reoueil de decorations intMeures j>our tout ce quicon-
eeme Pameublement {x%i^). Fontame mourut ii Paris,
le 10oc(obred^&3,
FONTAINE (La). Vofet U FoiiTAiftB.
FONTAINE ARDENTE (ta). Foyes DAui»miaL
FOJVTAINEBLEAU, TiUe de France, cbef-liea d'ai^
roiidissement dans le d^partementde 8eine-et-Marne,
k i7 kilometres sud-est de Paris, au milieu de la for^t de
son nom, k 3 UIomMres de la rire gauche de la Seine,
aw 10,365 habitants, deux hdpitanx, nn ool.6ge, un thdfttrc,
des babM poblies, une maiioUcture de polciie et une de
porcelaine. Le grte des eoTirons de la Tille fouiiilt la m-
jeure partie du pav^ de Paris. On j reoiarque l*hAtfll de
Tille, deux casernes et unobdlisque^^ lors de la niifisaaoe
du dauphin fils de l^uis XVI^ jsyu centre do I'^taUe qn^oa
aper^oit en sortant par PaToque m^ridiooale de la Tflk
Cost une station do chemin de fer de Lyon. En arriraiit I
la station, le ^isitear aper^itun splendide Tiaduc de trab
arches. Sur la place du Palais de Justice on Toit uoe itte
en bronze du g^n^ral pamesme, nqedea victimes dei jov-
n^ de join 1848. Mais ce^qui rend europtoi le nom de
Fontameblean, c^est son palais, saos rital pour la mapifioesoe,
et la pittoresque forit qui Tentoure.
lA fordt de Fontaineblean dtait dana Forigine appdte
ForH de Bierre, du nom d^un guerrier normand, Mierra,
suraomm^ Cdte de Fer, qui en 846 s'brr^ en cet oidnil
arec son corps d'arm^ apr^ aToir oommis d'effroyaUn
rayages. Son nom actual , suivant Piganiol de La Force,
Duchesne et Dulaure, vient de^ eaox ylTes et abondaDtei
qui rentoarent»et ce serait uue cormption de Fontaktt
Belle-Sou ; maia les andennes cbartes D'antorisent pss cette
interpretation , car elles. font mentioa de I91 Tille sous leaoD
de Fons Blealdi on Bblaudi. L^^poqne ou ce lien d^
ymt r&idence.roy^e est tout aqsai Ino^laine. Quelquee-mi
croient que c'est sons le r^gne do roi Robert le Pieai, n
onii^me si^d^; nuis on nepeotle dire en tooteoertitode
qu*k partir du sitele soiTant, plusieors actes ayant ^ pro-
mnlgu& en oet endroit par Louis VIL Pbilippe-lopNte
r^da foment k Fontainebleau. Philippe le Bel y oaqvi
et 7 mourut , et son tombeao se loit dans la petite ^ise di
hameau d'Aron, contigu au pare, Loaia nL, qui appebit
Fontaind>lean sos ciders ddserls^ chassait sooveot dai»
la foret; il y fonda un h^pital, et l^tit la chapelle deb
Sainte-Trinit^. Ce ne Alt cependant qa'an seizitoienMe
que le cbAteau actual fut commence par Francois r' et de-
vint la r^dence (atorite de ce monarqne et de ses nsM-
seurs imm^diats.
Beaucoup d^^v^nemeots remarquables de lliislQire de
France se sont accomplis an palais de Fontalaebleei'
En l53d,Fran9oisI^yre^utety flltaCharles-Qoiit,*
son passage en France, En 1602, Henri IV y fit arrtter le
marshal de Birou. En 1650, le marquis de Monaldesclii,
secx^taire et faTori de la reine Christine de SoMe, y M
assassin^ par ses ordres. En 1685, Louis XIV y signs b 1^
▼ocation de r£dit de Nantes; et Fannte suiTsate, le
grand Gond^ y mourut La conr ayant 4A6 transfiMe per
Louis XIV k Versailles, Fontainebleau fdt n^lig^ ; k la R^
lution on le d^uilla de son ridie ameublement, et il toobi
bient^t presque en rubies. S6us Napol^n, cependant, il M
en partie restaur^, et derint une foia. encore le tti^tre d*^
Tdnement8tiistoriques.Enl808,CbarlesIV,roidn:spigpe,
y Ibt detenu pendant ybgt-quatre jours. En 1809, le divwce
de Fempereor et de Josephine y fut prononc^, et trois tf»
aprte le pape Pie VII vint^ de par la volont^ de Napol^
babiter ce palais pendant dix-boit moia. C*e«t encore b
que NapoUon signa son abdication et prit coogj ^
aigles imp^riales. II ne s^y passa rien de mtoiorable peadait
la Restanration; Louis XVIII et Cliarl^s X ne firent que |M
de chose pour Fembellissement de cette r^denoe. Mw
en 1831 Louis-Philippe comment sa cpmpl^te restanratiea;
les traTaox forent poussds ayec une granae a<AiTitd, dj»
d^penses mont^rent k une soinme considerable. Les premien
artistes de France hirent employ^ k kh decoration, ct «
apporta la plus acrupuleose attention dans la restaontloB
de cheque cliose conforro&nent k son style primftif ; Tsfflee-
blement fut choisi atec nn godt parfait, et le pabb m
troura Mre plus splendide qnll ne raVaJt Jamais ^ |^
demiers ^v^nements dont Fontaineblean aft 616 le (Mluey
sont le mariage du due d^OrldanSj la r^ptioo de It R>**
Marie-Christhie d'Espagne, et TattenUt dele coot e iv
la personne de Louis-Philippe. h»
Le palais e^t m visteassdkiblacie de biUmenb, oft <f^
^poques ont chacnae bapriin^ leor aoeto parficutier.Frsa-
fONTAINEBLEAU
B4S
^8 1^ fliit augmentei ou pliiMt recommencer et embelUr
foofrafle primitif de Loub vn ; Henri IV y ajonte dD tiou-
Teaos Mtiineiits ; Loob Xm iUkve la fa^de da miliea de
la oow dm Cbefal Blano; et aom Loois XIV on y ijoote lea
deui ailea de droite et de gauche. Oependant, tout ceia a nn
air inipoeaikt de grandenr et de mijestd qai annonce la de-
meure d'on paiasant nwiarque. • Voilk ^ diaalt Napbl^on k
Salnte-Udtee, en pariant de Fontainebleail, la Traiedenkenre
dea roU» la tnaison des aSteiea; peut^tre n'est-ce pas ri-
fiMireaaenMDt on palab d'arcbiteete, maia bfen aasaitoent
on lieu dlMliilation Men calenM et paifaitement contenable.
C'eat oe ^ii y aaana dnnte de pins oemmode, de plus hen-
fcuaement aitnft aa Enrope pour le aoBTen^n... Fontaine-
bleau, jjoutaiWU eneora^ eat en mtaw tempi la situation po-
litique et mlUtaire U:plua oonfoiable. ■
L'entrte principale du ch&tean eat par la Taste eour du
Ckeval Blanc, etnil nommte d'nne statue ^uestre en
plfttre qn'ott y Toyatt antiefoia. Le palais eontient encore
qoatre antrw coon.; ia pmr de la iVmtatiM, dans laquelle
on Toit une belle statue dlAysae par Petitot; la eotcr avaU
on du />oiOon,o4 aatnmTait antiefois le donjon du ▼leox
cbitenn; la amr de$ PiUtfei , ainsi nommte des apparto-
uMBta y donnantt qulataient M assign^ aux princes de
Cond^ ei au dtftde Bonrben | enfin, la ootir def CuMnei on
de Henri JV. Laoonr dn Cheral Blanc lut oonstruite d'a-
prte lea plans da KarcMtacteSerlio; elie i^tait autrefois diri-
steen qoat^ paities» poor lea joOtes et les tonmois. La belle
grille qui las^cede la place de Fenare date du r^e de
Napoldon.
La Afade do cfalteaa ae compoee de cinq paffUons por-
iaal lea nomade PawUUm (fet ^tURdJiiert on de rBarUtge,
Pt»mondeiOrdrei,PavUkmduMUieuoudeiPehiiures:
on y folt nn bnata da Francois 1^, plae6 la par Tordre de
Louis-l^bilippe;.!* Grot FavUlon; anfin, to PaviUim des
Armee on di$ PeSUSf ainst nommi de poeles d'Allemagne
que F^ran^is J** y avail fait ^lablir. An centre est une
double rampedede^rds^^uiiine sons lenom d^Mscatterdu
Fer^ekepalp copntniite par Lamqrctor, aoua Louis XIQ.
Cast k qnelqoea nitres en ayant docaa degrdiqnese pataa
!a actoe daH>uvanla dea adieyx de Ptniatneblemt^ .
U CHapeUe de la DrinUd 9ol cenatmite par Fnan
fois V,m remplaogmeat dPnne plus andenne, bAtie par
saint Louis; jtt flragmentde laconatractionprimitivay nn
arc dorique au fond de <la nef, subaMe encore. La cbapeOe
a 39 metres da long, anr. 7 ", 80 de laige, aam compler las
bascdt^.Le8 coropaitiaoiia de la To6ta soot pdnto par
Frtoinet. L'autel, da temps de Louis xm, est de Bor^
doni. Quatre anges.en bioase et les statues deCfbarlemagne
et de aaint Louis sont de Germain Pilon.
La Galerie dee Freegues est remarquable par> aes pan-
seanxy conteaant dea sQ)eta alMgoriquea peiotapar Ambraise
Duboia. Le lambria'CBl ddoori de quatra-vbigt buit superbes
mMaillona de poiedalae de Mvres, repr^sentant les princi-
pal roonnroentade la France etdlAibtata auie^ relaUb
a rhistoire de Fontabiebleatt. On pteMre ensutte dana la
galerie de FranpM P'f que Pon est ientrain de r6pisrer.'Bf.
Cooder eat cbargift de la majeure partie de ca travail ; d'est
la que se tronveni lea fireiqpes dn Bosso et da Primatioe.
Lea appartenMOta qui aulveBt sont ceux qn'ont habits
Pie vn etla dnebesae dXMians.
Dana le Cabinei parHeuUar^ ou I'emperenr signs son
abdication, on veil sous une cage de glace la petite table
sar laquelle il ^crivait ; cette attention a <t6a6cesait^ par
rindiscr^tion dea viaiteura, quine ae fiUaaient pas faute d'en
ddtacber dea morceaus.. La salle du TrdHe^ richement
ddcorte, possMe nn portrait da Loois Xni par Philippe de
Cbampagpei. On y volt la table daaerment, odles mar6*
chaux de France pnfttaient aement d'all^eance. Letrtae
Ini ftitCMe. h^gilerie de Mme, lon^ne de lOO mMres,
ert d*arcbitectaie doiique; ellefat en parfie resUur<te seas
ItapoltoB » et acbevte sous Louis XVUL
Lea apparteDMBti de i^eepttooeompcenieiit VdMieham^
bre de la Reine, le salon de Frdngois I^ et le salon de
Louis XIIL La plus anctenne partie du chAteau est le salon
de saint Louis, autrefois habits par lui, mais qui a subi de
Qombrenses metamorphoses depnis et mftme a ^16 recons-
truit k dllttrentes ^poques, sous les r^es de Francois i^**
et de Lonis-Philippe. On arrive ensuite k la salle des Car-
des, construite sous le r^e de Louis XIII. On y voil
une belle cbemin^s de marbre blanc, deux statues de la
Force etde laPaix par Francarville« et un buste de Henri IV.
La salle de Spectacle fut oonstruite au temps de Louis XV,
qui la fit ^ver pour amuser M"^ de Pompadour.
Veseatter d^honneur nous offlre des Cresques du Bosso,
restaurte parM. Abel de PtgoL. II conduit k la plus belle
salle de lout le chitean, la galene de Henri II ou la iaUe
de Bai, quece prince fit bAtir pour plaire k Diane de Poi-
tiers. On y volt des peintures do Primatice et de Niccolo»
restaurtea par M. Alaux. Au rez-de-chausste se trouve la
chapelle de Salnt-Stttumin , b&tle primitivcment par
Louis vn et consacrte par Thomas Becket en 1169. £lle a
i\A restanrfe et d^corte d^abord par Fran^b I*', de nou-
veau par Lonis XIII, et en dernier lieu par Louis-Pbilippe»
sa fiUe, la princesse Marie d'Orl^ans, a compost les dessins
des vitraux. La galerie des Colonnes est la r^p^tion pour
lea dimensions de la galerie de Henri JI, k T^tage sup4-
rieor.
La porte Dor€e donne dans la Cowr ovaU; elle fut cons-
truite par Firanfois 1% en 1&2S, et om^ de huit belles
fresques de MIccolo, d'aprto lea dessins du Primatioe , res-
taurfes par Pieot. Le Vestibule de saint Louis , dans la
plnSjTieille paitie dn cbiteau, restaur^ et d^cor^ par Louis-
Philippe, eontient les statues de saint Lonis, de'Philippe-.
Aogiule,de Francis K, d'Henri IV, qui tons ont prif part
k la construction dn cliAteau. La Cour opale a 77 m^tr^s
de long, snr 38. Cest une colonnade toute conde quS se
termine par lea restes d'nn pavilion et d^une toureUe qu'on
dit avohrM autrefcfis habit6e par sabit Louis. Cette cour
tommunlque avec la coUr de Henri /K par h porte,
J!)atfpAiRe, construction digne d^attention et. surmoat6a\
4'une ooupole. -
La BibiiotMjue, autrefois Chappie haute, est uii beau
sptefanen du talent de Serio, son architecte, qui la copstruisil
par ordre de Francis I*. Les appartements de M"^ Hainte- .
Hon se eomposent de quatre pitees. Les petits appartements,
formte de randenne galerie des Cerfi, renfarment douse
pieces; dans Tune d*dles on voit un tableau qui reprtaite
I'assassinat de Monaldeschi; rhnpiratriee.lftarie-Louiseet
iWperaorlui-mtaie y occujpaientuii appailemen^ M^ Ade-
laide et la princesse Olteeiitine, ducbeskede Saxe-Cobouig-
(jk)tha,y log^reat ensufte. Les appartements de VAile neuvei
(brent successivement occnp^s par la princesse Borgb^ ^']
W^ Latitia,et la ducbesse de Nemours.
! Le Jardin anglais s^etend le long de la facade dii chA-
teau an^de CAUeneuveoade Louis XV^ qui forme un des
c^tesde la eotirdiiCAevalBfonc. La variety de ses aiqtectfl^
Jessfamositdsdela riviere qui le traverse, mille eCfetacbaniHihta
^ePart, tout eontribne k faire de ee Janlin un endroit eocl^uih
t^ur. Le Parterre , dessintf par Le N6tre, est dans ISAtjJe
fran^. Un autre jardin, le Jardin pof ticulier, HMt (lic^ aux
' Verniers appartements royaux. Vitang est une graode pj^ .
dTeau, de forme triangulaire, longue de 338 m^t^ sifr .deux .
de ses cdtte et de 233 sur Tautre. Il est peupl^ d'un grand
nombred^dnormes carpes, dont quelques-unesiont trte Igte.
Un divertissement tr^ en vogue k Fontainebleau coosiste k
Jeter k ces carpes des pains tout entlers et 4 les regarder en-
gloutir en quelques instants par ces voraces animaux. Aw
miliea on volt un dUg^nt petit pavilion octogpne, qu'on appella
le cabinet du itoi, et'qui fut primltivement construit par
Franks I*'. Le PareeaX trto-vasle ; U est. traverse dans toute
sa longueur par nn magnlflque canaf , long de 1 ,333 m^tre^,
sur 43 de large, et aliments par une fontaiue qui Ibrme une
cascade artifitielle. Cest U que le visiteor admirera la
tameose treiUe du Jtoi, qai s'appuie sor ua mar Tespece
.1
J
%u
FOJNTAINEBLEAU —
de plus de 1»700 mitres, et qui produit du chassdas de qua-
IM sup^rieure. Du reste , Fontainebleau, ou pluldt le petit
Tillage de Tliomery,k lOliilomitres de la Tillejouitd^une re-
putation europtome pour sea raisins. Les plans de cette
excellente espftce ont 6i6 introduits dans le pays par Fran-
cois I". Lesseules constractiona quMl y ait dans le |>arc sontia
maiaon du gardien en clief, et k son extr^mit^ m^ridionale
une grande construction qui senralt en dernier lieu d*6curies
an roi, et qu'on appelle les H^ronnUres, parcequ'on y logeait
autrefois les faucons destines h la cbasse du b^ron.
La forit de FontaHntbleau a 5S kilom^rcs de circuit,
et contient 19,7S6 hectares de superficie. Pen de for^
offrent une aussi grande Tari^tA d'aspects, de sites pitto-
resques : rocbes, raYines, plaines, valltes, le paysage gra-
cieux, le paysage abrupte et d^l^, s^y trouvent r^unis k
quelques pas de distance. Les plus belles Tues se rencon-
trent dans la partie de la forit qo*on nomme Platitres^ ct
4 quelque intenralle les unes des autres. Parmi les endroits
les plus dignes d'attention, nous citerons seulement le Mont
Ussy et le Nid de I'Aigle, la ValUe de la Sole, et le Rocher
des Deux Saeurs, pris duquel se Toit la Roche cristalli'
sit de Saint-Germain; la Gorge etie Vallon d'Apremont,
avec ses Tieux arbres siculairea au feuillage sombre ; la
Caveme des Brigands^ qu^babitait an siicle dernier un
voleur de grands cbemins, nommi Tissier, la terreur des
euTirous; VErmitage de Franchard, distant de 4 kilo-
mitres de Fontainebleau, au milieu des rochers et des sables,
dans un endroit qui a tout h fait Taspect d*un diserty et
qui itait autrefois le siige d'un fameux et florissant monas-
iire, fonde par Philippe- Aoguste. Cest h qu*on Toit la ci-
libre Roche qui pleure; le Tulgaire attribua longtemps h
Peau qui dicoule de sa YoAte la Tertu de guirir tous les
maux. On y Tenait de tris-lom en pilerinage. Le monastire
fut supprimi sous Louis XIV. La Gorge du Houx condui-
sant au Mont Aigu, et retoumant par la Faisanderie k Fon-
tainebleau ; la Croix du Grand Veneur, carrefour oh se
trouve un obdisque, et qui dolt son nom k la l^nde d*un
chasseur fiuitastique, qui, dit-on , chassait jadis la nuit dans
la forit, avec mente nombreuse et chevaux plus rapides que
le Tent; on Ta mime jusqu'i^ racoAter qo'Henri lY fut une
loft timoin de cette apparition.
L^ se trouvent aussi la magnifique Promenade de la
Reine, le Rocher d'Avon, pris de la route de Fontaine-
oleau, la Gorge aux Loups, le Long-Rocher, non loin du
Tillage de Mootigny et la Mare aux £v^, endroit des
plus pittoresques, sur la route de Melun. Mentionnqos en*
core, pour les personnes qui n^ont qu*un temps exlrime-
ment limiti k consacrer k leur Visite de la forit, la Promt'
nade du chemin defer, qui s^itend depuis la station k la
barriire de Melun, et qui comprend le Mont Calvaire, d'06
Ton Jouit d'unc magnilique Tue de la ville et de la forit, le
Rocher des Marsouins, le Rocher au putts des ^cureuils,
la Roche de Leviathan et du Diable, la Grotte de Geor-
gine, et une partie de la Promenade de la Reine.
La forit de Fontainebleau abohdait autrefois en gros et
en petit gibier ; mais on a presque tout ditruit lors de la viYo-
lution dcl830. Au printempsetenautomne.elieestle rendex-
Toos des artistes, qui y Tiennent faire des itudes de paysa-
ges. U n*y a pas de forit en Prance qui posside de plus
beaui arbres et de plus d^essences difTirentes. Malheureuse-
roent on y fit il y a quelques annies d*inormes et regrettabies
> abattis.
; FONTAINE DE CIRCULATION. A proprement
j parler, ce n^est pa.« une fontaine, puisque le Uquide que con-
tient Pappareil n'en sort pas. Deux Tases, A, B, en Terre
communiquent ensemble par deux tubes a, ft ; le premier
est droit, Tautre est contoumi. L*appareil est hermitiquc-
iwiit ferroi, U contlentde I'alr et une certaine quantitid'un
liqiUdeoolori. Supposons que le Uquide setrouTe dansle Tase
A : il tendra k descendre dans le Tase inferieur B par le tube
a, lequel se termine en pointe recourbie, dont le bout r6-
pond au desaous de Torifice du tube b, Une partie du liqnide
FONTAINE DE HERON
jaillit dans ce dernier tube, le reste tombe dans le Tase t;,
et Pair que contient ce Tase s*echappe peo k peu par U
tube 6, de sorte qu*il se forme dans ce tube im ooilmiU a---
cendant composi de liquide et d'air. Le poids de la et • '"- •
de liqolde oontenoe dans le tube a itant spiel fiquemeot 1^
grand que celui de la colonne composie de liquide el d'afr,
le oourant ascendant continue tant qu*il y a du liquide dans
le Tase supirieur A et de I'air dans le Tase B. Le tube fr
est contoumi, et prisente des spiralea et d*autres figures
shigoliires et bixarres,de sorte que le eourant ascendant
imite le mouTement et les contorslons d^un serpent. Le jeo
de cette fontaine dure pendant un temps assex considirable,
Tu que le eourant ascendant restitue au Tase supirieur une
partie du liquide qu'il perd par le tube a. Pour remonter
rinstrument, il suflit de le reuTerser; le liqnide passe de
B en A par le tube b , etc. Teiss^dbe.
FONTAINE DE COBIMANDEMENT. La /on-
tainedeSturmiuSt oufontainedecommandementf est Vmt
des appareils an moyen desquels on pensa d^abord pooToir
expliquer rintermiltence de certains icoolements natureis.
Get instrument est ainsi composi : Au sommet d*une cotonne
creuse est fixi un vase fermi, portant Ters le bas et ton!
autour un certain norabre de robinets dont les orifices sont
tris-petits : supposes que le Tase soit plein d*eaa , eUe ne
coulera point au dehors , quoique les robineta soient oa-
Terts; mais si, par une disposition facile k Imaginer, Tair
pent sMntroduire dans le Tase par la colonne creuse, dont
la base occupe le centre d*un petit bassin , ricoulement
s'itablira infailliblement; il cessera un peu apris que Teau
ieonlie se sera ilCTie dans le basshi, qui porta la colonne un
peu au-dessus de TouTerture pratiquie Ters le bas de oeUe>
ci, et par laquelle sMntroduit Pair qui se rend dans le Tase
fixi ^ son sommet. Or, le bassin est aussi muni d*un robineC,
dont rorifice est moindre que la sonmie de ceox de tons les
robinets qui sont autour du Tase supirieur. Cependant,
quand I'icoulement des robinets de ce dernier a cessi, le bas-
sin infirieur se Tide, et I'eau, descendant au-dessous de Ton-
Terture qui est au bas de la colonne creuse , une nouTeUe
quantiti d*air se rend au-dessos de Teau contenue dans le
Tase supirieur ; il y fait ressort, et Ticoulement recommence.
Comme , aTec un peu d*attention , il eat aisi de piiToir
rinstant oh ces altematiTes doivent se reproduire, les
charlatans ont donni k cet appareil le nom impropre de
fontaine de commandement. Mais, quelque inginienx
quMl soit , Pexplication des icoulements piriodiqoes que
nous aTons donnie k Particle FonrAnnE semble itre plus pris
de to Tiriti.
FONTAINE DE COMPRESSION. Cet instrument
de physique serait mieux nomm^/ontaineilinaz comprimi.
Son principe est rdUsliciti des gaz, dont on augmcnte kr
ressort en les foulant dans un espace fermi de tous cOlis.
Cet appareil se compose d*un Tase de cniTre et d'un tube dont
Torifice s'ouTre un peu au-dessus du fond du Tase. En haul
du Tase est une soupape qui ouTre en dedans. Le tase
itant rempli d*eau en partie , on fonle de Pair dans son in*
tirieurparPouTerturede la soupape an moyen d'une pompe,
rorifice supirieur du tube itant bouchi. Quant on a cessi
de faire jouer la pompe, la soupape se ferme, et si Poo
ouTre Porifice supirieur du tube , I'eau, pressie par le res-
sort de Talr, jaillira par cette ouvcrture k une certaine liau-
teur ; le jet cessera quand le ressort de Tair sera igal ao
poids d«; Tatmosphire. TETSs^oaE.
FONTAINE DE DJ^RON. Cet appareil a re^ le
nom de son iuTcnteur, Hi ron d^Alexandrie. Ce n'est autre
chose qo^une fontaine de compression dans toquelie
l*eau elle-mime est employie comme moyen de oompresskNi.
L'appareil a pour pieces principales deux Tases en coine
de forme sphirique , ajustis Tcrticalement Vun sur Paotre.
Le Tase supirieur est r«mpli d'eau aux deux tiers et est
Burmonti d*un bassin an centre duquel se trouTe un luyau
avec un ajutage , ce tuyau, comme dans to fortainede com
pressioB, plon^e par une ouTerture dans le Taae de cninf
FONTAINE DE HfiRON — FONT ANA
^ dessons ]uiqii*2t deux millimMrcs de son fond. Dans le
m6in« bas6in, k c6t^ de ce dernier tube, an nireao do
fond, M trouTe TouTerture d*un tu^aa qui, en tra?enant
le premier g1obe.de cuifre, va s'ouTrir aa fond da rase
inf^rieur, qui doft £tre plein d'air arant que la machine
commence k fonctionner, et qui est mani d*un autre tuyau,
donl rourerture est i^ «>n sommet et en ayant one seoonde
dans ie yase de cuiTre snp^rienr, an-dessos du nlTcau de
Tean qui s^y trouve. Si, les choses ^tant aiosi disposto, on
Terse de Teau dans le hassin qui domine tout rinstmment,
seulement jusqu'^ la hauteur de Tajntage, elle se prteipitera
dans ce vase infSrieur, et forcora Tair qu'il renferme k se
rendre dans le yase sap^rieur pour y exeroer une pression
tur la surface libre de Teau contenue dans ce m^me yase,
ce qui fera, comme dans la fontaine de compression , JailUr
celle-ci par le tuyau qui touche presque son fond et ya
s'ouyrir k la hauteur des bords du bassin sop^rieur.
FONTAINE FRAN^AISE. Voye% CdTB-D'OR (IM-
partement dela).
FONTAINE VINEUSE ( La ). Voyez DkwnmL
FONTAINIER. II y a deux classes de fontainiers^
ou constmcleurs de fontaines : la premiere se compose de
c-eux qui yont k la recherche des sources, qui en r^unis-
sent les eaux, et les ooadnisent d'une mani^ ou d*autre
an lieu de leur destination. Ge sont de y^ritables ing^nieurs.
La deuxitoie dasse defmtainiers se compose de ceax qui
fabriqnent des fontaines domestiques, mobiles et por-
tatiyes. II y a aussl des fontainiers ambulants, raccomnuh
deurs de fontaines, remettenrsde robinets, qui signalaient
autrefois leur passage dans les rues de Paris au bruit du cor,
du comet , et de la trompette, mais qn^une ordonnance de
police a rMuits au silence ou plutM au jeu dn porte*yoix et
do robinet.
FONTAINIER (Pouce). Voyei Pouce.
FONTANA (DoHmiQCB). Cecti&bre archltecte et ing6«
nieur naquit en 1543, au yillage de Mili, prte du lac de
come. II yint k Rome, k Vkge de yingt ans, etndier Tarchitec*
fore, et see progrte fnrent rapides. Le cardinal de Montalto
(depuis Sixte-Quint) lui confia la oonstrucUon de la
chapelle def PresepiOf k Sainte-Marie-Mideure. Un acte de
d^ntdressement de Fontana k cette ^poque ftat la source
de la fortune ii laquelle U paryint plus tard. Gr^oire XIII,
ayant suppose de trte-grandes ricbesses ao cardinal deMon-
talto, d'aprte les d^penses quH Csisait k cette chapelle, lui
supprima ses pensions. Mais le futur pontife n*<tait pas
anssi opulent que le supposait Gr^oire; les trayanx al-
laient done 6tre suspendus, si Fontana n*e(U consacr^ k les
continuer toutes les sommes que ses tonomies lui ayaient
permisd'amasser.
Qnand il fiit appel^ au tr6ne de saint Pierre, Sixte-Quint
nomma Fontana son architecte , et, en rteompense de ses
trayanx, lui accorda plus tard une pension de 2,000 6cus
d'or, des gratifications considerables, des derations etdes
kttres de noblesse. A la mort de son protecteur, Fontana
Tit sa fortune changer de fiice. Accuse par ses ennemis d'a-
Toir d^toum^ k son profit des sommes considerables desti-
ntes aux trayaux publics, il perdit son emploi, et se retire
k Naples, oil il fut nomme, par le yice-roi^ architecte et pre-
mier ing^eur du royaume. II mourut dans cette Tiiie, en
1607.
On lui doit, outre la cfaapdle del Preseph, le palais du
pape, oonnn depuis sons le nom de VUla iVSfl^rieni; le pe>
lais pontifical de Monteeaoallo ; la fontaine diAequafeUee,
qui amtoe k Rome Pean d'une montagne Augnte d'enTi-
Ton dnq Heoes ; celle de la place TermM; la bibllotbdqoe
dn Vatican et la partie exterieure de ce palais qui regarde
h place de Saint-Pierre et la yilledeRome; la facade et la
basiliqne de Saint-Jean de Latran, etc, etc. Un travail gi-
gantesqne, que Sixte-Quint b^sita kmg tempt k lai confler,
fnt le redressement et le transport de 1* o b^Ji squ e du Va-
tican. Ck; monument, remarquablepar sabeUe consenratioDy
^it encore debout sur sa basoy ense? eOe k irae trte-grande
mcT. w Lk Gomnas. <» t. ix.
&4S
profondeur sous les d^combres du erraln. II follait le pla-
cer deyant la nouyelle basilique de Saint -Pierre. Fontana
entreprit et acheva ayec su6cte tte ceuyre immense; 1*^-
norme masse , pesant, ayec les cercles de t^ et I'enye-
loppe doot on I'ayait entourte, 7&0,000 kilogrammes, fut
souleyde, descendue de son piMestal , coocbte dans un
chariot, releyte et redress^ sur son nonfeau pi^estal.
Aprds cette operation, aussi grandiose que bardie, Fontana
releya trois autres obdlisqnes, entre lesquels on cite celui
de la place du Peuple et celui de Saint-Jean de Latran , et
transporta des thermes de Ck>nstantin k la place de Monte-
eaTallo les formes colosses qui s'y trouTcnt aujoui^*hui.
Rome doit encore k Fontana la restauration des eolonnes
triomphales de Trajan et d*Antonin.
Les monuments et les trayaux dont la yille de Naples
lai est redeya le suffiraient k sa reputation : ce sont le
palais dn roi dont plosieurs changements sont yenus mo-
difier plus tard les premieres dispositions ; la fontaine Me*
dina, lesmausolte de Charles r*^, de Cluirles Martel, et
de Cl^ence, sa femme, k Tarcheyteh^. II donna le plan
du portde Naples, qui tui exteut^ plus tard, et tra^a de
grands trayaux bydrauliques, dont s'enorgueiilit le royaume
des Deux-Siciles, etc
Jean Fortana, son frftre, quoique mofais connu, n*en ftat
pas moins un architecte recommandable, ainsi que Cisar
F0HTAN4, fils de Dominique, et un autre FoirrAiiA (Cfutrles),
qui florissait k la fin du dix-septi^me sitele.
FONTANA (Feuce), sayant pliysicien italien, n^ le
15 ayril 17S0 , ii Pomarole, pr^ de Royeredo , dans le Ty-
rol italien, ftat nomm^ par le grand-due Francis, deyenu
plus tard empereur d^Allemagne, professeur de matb^ma-
tiques et de physique ii I'nniyersite de Pise, puis appel^ en
la m^me quality k Floreaoe par le grand-due Lipoid 11^
derenu plus tard aussi empereur d'Allemagne. C'est sous
aa direction que ftat ex6cut^ la collection de modties en
dre d^objets dliistoire naturelle qui est encore aiijourd'huf
Tune des curiosity de cette capitate. La collection de pr^
parations anatomiques en dre que Ton yoit k I'Acad^mfe
de diirurgie de Vienne fut ^ement mikiaUt sous sa direc-
tion. On lui doit plusleors d^couyertes rdatiyes k la nature
des gaz et aux propriety de Padde carbonique , et notam-
ment sur la th^rie dellrritabUit^. II les a consign^ dans
son ouyrage intitule : Ricerche Hlosofiche sopra ia ftsica
animale (Florence, 1781, in-4^. II mourut le 9 mars isos,
et fut entenr^ dans P^glise de Santa*Croce , k cdt6 de GaHl^
et de Viyiani«
Son Mre, Gregorto Fontana, n^ le 7 d^cembre 1735 , fut
professeur de math^matiques et de philosophic, d*abord k
Milan, puis k Payie, et mourut k Milan, au mois <raoOt 1803,
membre du conseii l^latif. On a de lot de remarqualries
dissertations sur ^fiftrentes questions de phydque d de ma-
tb^matiques, mals dispersta toutes dans de grands re-
codls.
FONTANA (FAAifcesoo), cardinal, naquit en 17S0, k
Casalmaggiore, dans le Milanals. H ayait sdxe ans k peine,
et yenaH de terminer ses etudes tbtelogiques, lorsqoll entra
dans la congr^ation des Bamabites, et y pronon^a sesTceux.
II deyint sncc^f ement par la suite procureur glutei de
son ordre, provfaidal 1^ Milan, puis g^n^ral k Rome. DMgn*
en 1772 par I'imp^ratiice Marie-Th^rtee k I'dfet de yidter
les mines de Hoogrie de concert ayec on autre sayant , le
p^ HennawgUd PInl, d de hii prtenter va rapport sur
r^t d les ressouroee de ees diyers Mablissements, 11 se
Ha k VIemie ayec Mdadase d qodques autree gens de
lettres. Ce Toyage sdentiflque dnra on an , d li sod rdour
en Italic fl alia seconder smi trtn&uu la direction du col*
1^ de Safait*Loul8 de Bologne. Pea de lempa aprte II ftat
appeM k occoper lachdre d^doqoenea dans le grand eoIMge
de Milan, d ees fonctions hd permlrent de fUre apprteia
ses rares conndssancea littirdres d sdentifiqoes.
Appd^ k Rome par le cardinal Gerdll, II Tit UenlOta'ou-
TTir une nouyelle earrttre demit luL Le sdntdige pill
69
5^6
rONTANA . ^ FONTANES
iuhne pu conseils Ion de la Gondosion du concordat aveo
la Trance. Quand le saint^p^re 86 ddcida k irenir en per*
donne sacrer NapoUon k Paris, Fontana l^y aocoropagna.
Quelques ann^ plus tard, NapoLfon ayant r^solu de latre
casser son manage avec Josephine, Fontana Tint en*
core uue fois 4 Paris , oil Fa v ait nmidi reenpereur ,. ainai
que les autres chefe d*ordre, dans Tespoir d'obtenir d'eui
un avis favorable & cette mesure, beaueoup plus politique
que religieuse. Mais, pour ne pas se compromettre^ Fy>ntaDa
feignit, tout en arrivant dans la capitale, one maladie qui
le dispensa de prendre partaui; conflSrences oufertea k Vet*
fet d^examiner les questions relatives an divorce. Oa sup-
pose qu^il fut alors TAme d*une intrigue qui aurait voula
faire payer fort cher k Napol^n le eoasentement du saint*
si^e k Tannulation de son premier manage. Ce projet de
transaction, qui aurait eu pour r^ltat de rendre k la coar
de Rome une grande partie des privil^es que la force das
choses lui avait enlev^ , ^choua centre la volenti obstinde
de quelques theologians rigpristes, et Kapolton, fatigod des
lenteurs de la nt^odatioa, trancba la question en d^arant
que le consentement des ^v^ques et docteurs francs lui
suCOsait. La nomination du cardinal Maury k rarcbevftch^
de Paris, sans qu'on eAt au pr^alable sollidt^ pour lui une
huUe d'institution aupr^ de la conr de Rome, acheva la
rupture entre lea deux gouvernements. Fontana et Gr^o-
rio, charges de D^otiQer k Tbomme qu^un d^cret imperial avait
iostilud de fait le chef de T^ise gallicane le fameux bref
du papeen date du 5 septembre 18ip,. (arent arrfit^s par
ordre de Foudi^et jet^ dans le donjon de Vineennes. On
fmit par se relAcher quelque peu das r^gpeurs dont Tempe- .
1* eur, dans un premier roouveinent de col^^ avait youla
qu'ils fussent robjet« Fontana^ tq^vsfi^re d'abord au fort de.
JouXf obtint enfin d^habiter une petite .v^le de province, oh
il coDtinua de rester en. surveillance Jusqu'li: la chute de.
I'empire* Pie VII, rendu |k la liberty n'p<4blia pas Pbomme.
qui lui avait pronv^ tap! de d^vouemettt; ii le nomma se- ,
cr^taire de la congr^ation des afbires eccUsiaatiques, et en ,
1816 il le promut au. cairdinalat. L^annteMvante» Fontana
fit partie d*unfi coimnidsion instiUi^ pour f ^iger je code de
rinquisition ainsi qu'un nouveau plan d'organisatiook pour
rinstaruction publiqu^et plus tard il fut nomm^ prudent de
la propaganda. II monrut le tl roiMrs 1822.
Son fr^e, le p^ Mariano Fontama, n^ eu 1746, mort
a Milan, le 17 iH>yembre , 1808|, ^es^ fait un nom comma
inatli^malicieo,. par son Cowrsde JDynamiqui ( Pans, 1792,
3 vol. in 4®).
FONTANELLE (de la basse latimt6>bn^ne^, peUte
fontaine), en anatomie, dfeigne un petit espace quadwgu-
laire situ6 en baut et en avant de ia tete, od Ton voit et oil
Ton sent cbezles enfanta nouveau-nte d^a pulsations causte
parle mouvement d^expansion et d'^^vatian que la circula-
tion communique au cerveau. Les os qui forntent la voAte du
cr^ne, les deux pari<^taux et les deux raoiti^du frontal, dont
rossiflcation n'est pas encore compli^te, UisaeDt e^tre eux
un intervalle membraneux^ qui sera plus tard oasifi^ : c'est
cct intervalle membraneux que Ton nomme/o?i/mie//e;
dans la pratique des accouchements , il est utile de bien
reconnaltre ce point quand on louche, pour savoir si c'est
la t6te de Tenfant qui se pr^nte, et dans quelle, position
elle se trouve.
FONTANES (Loois-MAaGBLUN de), de TAcad^ie
Fran^aifie, premier grand-mattre de runiverait^ imp^ale ,
oaquit ^ Miort, en 1741. Usu d'un mariage mixte, il suivit
la religion de sam^re^ qui ^tait catlioJique, et fit see etudes
Chez les j^uites. Son goAt pour U po^ie Tamena k Paris,
oCi il se iia avec les litterateurs en reaom, qui t'admirent 4
la n^daction du Mercwre et de VMmanach des Muses.
Apr^s un s^our en Angleterre, oil il eommen^ sa traduc-
tion de VEssai sur Vtiomme^ de Pope, il revint I'achever k
Paris , od il publia soccessivement le poSme da Verger^
U CioUre des Chartreux, des fragments tradoita de La-
crecc, La Joum^e des Moris, une ij^ire sur CMi en /a*
veur des non-eatholiques , etc. (T^tait frold et p&le ; c*^
tait de T^cole de Delille, mais fort au-dessous du maitre.
Ami d*une sage liberty Fontanes fit paraltre en 1790 oa
PoimB sSeulaire pour la fMe de la Federation, ets'ss*
soda 4 la redaction du Mod&ateur, Mais, effraye des dan-
gers de la eapKale,' il alia se marier k Lyon, a'enftiit, stw
sa femme, de cette ville assiegee, et, rentre dans Paris peu
aprds le 9 Ihermidor, y Cut nomme membre de rinstilot
pour ia classe de la langne et'de la litterature (aodenoe
Academie Fran^lse ) et poorvu d*une cbaire k t'ecde cea-
trale des Quatre-Nations. La Convention fat d satislUte de
son coon et surtout de ses opinions, qn*elle lui allooa dim
gratification de 3,000 francs; « mais, endepitdes pompeu-
ses declamations du professeur republicaln , lliomme restait
monarcliique^ aristocrate, et il portait en lui-meme, daL«
les plis les plus caches de son conir, a dit M. LaoreDt (de
TArdeche), toutes les qualites qui devafent distinguer le a^-
natsur de Tempire et le pair de is Restauratton. »
Proscrit le 18 fructidor, comme affilie aa faiQeax club
de C U c b y y 11 se refugia en Allemagne, k Hambourg, eC a)la
s*etaUir il Londres, od Use Iia avec Gb Ate aubriandet
bon nombre d'emigres. Mais viiit le 18 bramaire, et Foo-
tanes se hftta de rentrer en France pour y Jouir do reta-
blissement de la paix publlqne. Les agrements de son t«-
prit et I'eiegance de ses mani^es le firent renssir aupre>
des femmes, et le salon d-one sduir do premier ccasol
(Elisa Bonaparte) devint leberceau de sa fortune politiqti&
11 y fit la rencontre et y gagna Pestime de Luden , alon
ministre de finterieur, qui lui donna uiie division dans »n
departement. Washbigton venait de moorir; son tiogc
Ainebredevait etre prononce dans regHse des Invalid^,
alorsvie TempU de Mars, Fontanes hit char^ de oette
mission, et s'en acquitta avec moins de talent que d'adresse.
Il devint des lors Torateur k la mode, et brflla aupremirr
rang paimi les courtisans du genie et de la gloire. Nomoe
au corps legislatif , il fut porte an Akutedil de )a presidence,
quHl oonserva Jusqu'd son entree au senat CmistanniKBl
on I'entendit, dans ces fonctions, ceiebrer les avantagesdu
regime monarcbique et les merveilles de fempfre. Le pr^
mier il traasfoTina les representants de la nation en trh-
fidiles sujetS du prince, faisant inserer au proce^veri^al
que cette formule etait oelle de le chambce des conuonaes
d'Angleterre. A chaque annfversalre, enfln, onle ittrouvait,
president inamovible des dt^putea dela Prance, portaoCan
pied du tr^ne les sentiments d'admiration et de reDoaaais-
sance dont elle etait ^snimee pour Thomhie qui dirigeait ses
deatinees.
Napoleon reeompensa Fint^fiuisable ftconde de son tho-
riferaire en Tappelant aux fonctions de grand-mattre de
Tuniversite, toot en lui continuant par mi decret la pr^
dence du corps legislatif. Au commencement de ISIO il
Tadmettait dans le senat. Quand vint la Bestaforation , Foo-
tanes eut bean reporter sur les fits de saint Louis, sur le$
bienfiiits de la palx, sur la magnanimite des monarqoe^
allies, rinepuisaUe eocena dont H avait ete si prodtgoepoor
Tempereur , sa participation k la decheanoe do grand bomme,
ses obsequieuses harangues au comte d^Artois et k Loub X VlII
ne purent le maintenlr longtemps k la^tMe de I'taniversif^.
Seulement, poor rendire sa disgrftce moins eclatante, on oe
lui donna point de successeur, on supprima la place. 11 r^
Qut en outre, poor dedemmagement, le grand-cordoo de la
L(^on d*Honneor. Au retour de Tile d*Elbe, Napoleon ne
retrottva plua prds de lui son infatigable tiiuriiendre : retire
k la campagne, il se tint k recart derant les cent joors.
Lors de la seconde restauration, il prMda le college ^e^
toral des Oeux-sevres, et fut nomme ensuite mtnisbv d'£tat
et membre du conseil prive. En sa qualite de pair de France,
il prit part au jugement et A la condemnation do mar^dMl
Ney. «On assure, dit M. Laurent (derArdeche), qu'jla^*
vote pour la nnort an premier 'tour de scrutin, mais qv^
opina au deuxieme poor la deportation, sur les instanGCf de
son ami Lally*^Toleadal. > La chambre des pairs loi a«'
■H
FONTANES
Mrva llionnear dont 1e corps l^gishtif et le S^nat I'aTaient
fait jouir soas reinpire, celiil de r^poodre au\ discours da
«,r6ne par des adresses respirant la m^me adulation. Les
iolennit^ft acad^miques lot foumirent Toccasioo de d^ployer
\t9 m^mes talents.
Del815ftl819n saitft le drapean' des royalistes modi-
r^ ; roais les triomplies dn parti liMral dans les Sections
le rejet^rent dtlns Taristocratie r^ctlonnaire. II yota poor
la proposition Bartbdlemy contre la lot ^lectorale et pour
tootes les mesnres exoeptionnelles soumises anx ebanU)res
apr^ Tassassinat do doc de Berry. H y avait h cette ^po-
que parmi Ics toiyains royalistes on ofiQcier, flls naturel de
Fontanes, Sff. de SaintpMarceltin. Un duel politique ayant
tranche pr^matnr^ment les jours de ce jeune homme, Fon«
tanes, inconsolable, Ait frapp^ d'apoplexie, le 17 mars 1821.
Son ^loge fbn^bre Ibt prononc^ sur sa tombe par'Roger^ k
TAcadteie par M. Villismain, k la cbambre m pairs par
Pastoret Outre les ouvrages que nous avons dt^, il lais-
sait en porteTeoine nn po&ne intitoM : La eriee diUvrie,
Ses oeuvres oni ^ liassemblte et public en 18S9 par les
soins de M. Sainte-BeuTe, ) volumes in-8**, d'aprte les ina-
miscritB conaerrte dans sa famUle.
- FONTANGE8(MARii-AHGiugoB he SCORAILLE ns
KOUSSILIiE, ducbesse DB),naqaiten 1661, en Aurergne,
<raiie des plus andennes lismilles de cette proyfaioe. EHe n'a-
▼ait que dix-sept ans lorsqn'elle pamt k la cour, pmrf y occu-
per la place de fllle d*honnear demadaine H e nr i et te d*An-
gleterre, spouse de Mondeur, fr^dn roi. « La coor, dtt
rauteor des Anecdotes des Heines et R^gentes^ n'ayalt rien
Tu qui eAt autant d'Mat que la beauts de M^ de ScoFallle :
son taint ^tait celui de la blonde la plus aocomplle. Le bril-
lant de ses yeox itait tempM par cette langoeorlntAressante
qui , sans promettre beaucoup d*espril , amionee ao molns
beaucoup de tendresse ; sa boucbe bien coopte , des dents
parfaites, tous ses traits r^oliers,.prteentaient le tableau de
ees graces auxquelles rantiquiti a donn^ le nom de dSeentes
et d*ing^nues. Ses clieveux tiralent un pea irar le roux , mais
il est facile de r^parer ce ditfant et de parattre blonde avec
tkni de cbarmes ! Sa taille accomplie dtalt au-denos de la
ndoyenne , et lui donnait nne d-marche noble et nil port de
reine. Son caract^ 6tait la donceur ni6me , et son bnmenr
un pen mtiancdHqne. ■ L'abb^ de Cboisy est pint eonds
et moins galant : « Elle ^tait, dit-il , belle comma on ange et
sotte oomme un panier. )•
La fi^ M ontespan , qui croyait ne pooToir jamais ren*
contrer derlrale, presents eUe-m6me^ son royal aroant celle
qui derait lui enlever le sceptre de la fayenr. Elle avait
ii)^ag6 une premiere entrerue dans un^ chasse. La Jeune
j;Ue, ^nn^, ^blouie, penHt contenance et rougit; le roi
fut enchants. Le due de SaM-Aignan ra^ut ses premieres
confidences , et le triompbe de la nooveUe fayorlte fut aofsi
rapide qoe briUant. M^ de Ifontespan, encore plus hn-
iiiili6e que sorprise, ne songea plus qo'lk seyenger 4foot
prix de lariyale qu'elle t'^tait impmdemmentdonn^Elle
atneuta contre elle toni les courtisans m^contents. II teut
dire que M'^ de Fontangesblessait lout lemonde parson biso-
lenee et sa Tanit^ ridicule; elle s*bubliaH mtaae au pdfnt de
ne pas saluer la rdne. « Rapr<senfez-TOU»*la, dit M"* de
S^Tign^, prteis^ment le contrairede M"* de la Valiftre , si
bonleuse d*6tre maltresse, d'etre mtee, d'etre dndiease »
Le due de Mazarin , si fameux ^ son ridicole proote
contre sa femme, la bdle Hortense ManeinI, etpar sa sin*
guUere affectation de pi^, dit au roi, d*un ton d1nsplr6,
qoe I>ieu lui avait r&r^ que r£tat 6tait menace dNme r^?o*
Intion eflroyable et prochaine s'il ne renToyait prompteroent
la Fontanges Et moi, lui r^pondit le roi, je me erois
dbllg^ de TOUS donner avis du proehaln renversement de
Totre cerreau si tous n^y roettei ordre; et il tourna les
talons pour alter rire avec sa mattresse du sermon du due
derenu missionnaire. Un i^Tdque liasarda la m^me tentative,
et ne fut pas pics lieureux; etia veuve Scarron, s*adressant
A la Bouvelle favorite, ne it^ut d'elley aprte un sermon de
— FONTE 547
deux beures, que cette naive r^nse : « A vous entendre
ne dirait-on pas qu'il est aussi facile de quitter un roi que
de quitter sa cbemise? » Jamais favorite n^avait ^ aussi
vivenient attaqu6e. On ^it parvenu k faire ^crire au roi
par le pape une lettre mena^nte. Le roi ne s'en effraya
pas le moins do monde. II fiiUut enfin que IVT** cle Montes-
pan se r^ignAt k subir une pr^fi6rence d^difte.
Le roi donnait k sa mattresse, qull avait dot^ du titre
de ducbesse de Fontanges en 1679, 300, 000 livres par mois,
des ameublements , des Equipages magnifiques et beaucoup
de diamantB. Insoudante de son avenir, die prodigiiait au-
tour d*dle et tor d les grtices dont die disposaft. Jamais
la roar n'avait MA pins fastueuse; chaque jour 6tait marqii6
par de nouvdles f6tes. M"* de Fontanges pamt k une partie
de chasse en costume d*amazone richement brod^ ; nne coif-
Aire de fhtttdsie, compoM^de qnd<|ues plumes, relevait
I*eclat de son tdilt. Le vent s'^tanl ^ev^ vers le soir, die
avait qnStt^ sacapeline, et s'^tait lUtattscher les dieveux
avec un ruban dont les vcrads rdombaient sur le firont.
Get ajuslement pint extr^mement an roi, d dte le lende-
mdn totttes les dames se coiffferent k la Fontanges ; la mode
passa de la coor k laville, d fut adopts, comme de juste,
par les pays drangers. Odtecoiffnre a dur^ longtemps
et le nom de Fontanges figurait encore dans te vocabulafre
des toilettes ii la fin du dlx^uititoe d^e.
M"* de Fontanges diait devenir mftre; die n'en fut qu^
plus di^ au rd. Elle accoutha heureosement d*nn iils ;
mais die tomba bientOt dans an 6tat de langueor qui* la
rendit m^oonnaissable. Elle se surviv^it k diemdme. Elle
demanda d obfint la permission de se retirer de la conr.
On dit qne Louis XIV la lui accorda sans peine, parce quMl
soop(^nnait sa fiddit^; mais ce n^est rien molns que prouv^.
Le couvent'de IH>rt-Royd fut le lieu qn'dle cboisit pour sa
retraite; die se sentail mourir. Elle avdt perdu son enfant,
et ne formait phis qu'un voeu , celui de voir une fois le
prince qu^dle avait aim^. Le roi ne se d^lermina qu^avee
pdneli cette douloureuse entrevue;il la vlt, et ne put re'
tenir ses larroes. « Je meurs contente, pdisqoe mes regardf
ont vu pleurer mon roi. « Tdles furent les derni^res paroles
de M*** de Fontanges. Les drconstances de sa mdadie et de
sa mort ont donn^ lieu k de sinistres soup^ens ; et qudqoes
bistoriens attriboent cdte mort pr^aturte an poison, en
fnsinuant que M*** de Montespan n*anrait pas d6 drangtee
k la mart de sa jeune rivdtf-; mais aocune preuve ne con-
firme ces conjectures , an moins tr^hasardte. EUe mou-
rut le 26 juin 168! ; die n^avdt que vingt ans. Son corps fut
transports k Chdies , ob die avdt une seeur rdigleuse. Le
roi avait aimS trols ans M^'* de Fontanges; ses ennemis ont
prdendo que durant ce court espace de temps die avdt
coots onr^ millions k la France. Dofbv, ( de I' Yohm) .
FONTE, fer fondn Impur. On connatt dans les arts les
fontes blanche, blanche argentine, blanche matte, blanche
truit4e, blanche Dive, grise, grise claire,gnse noire,
grise truitSe, mangan^ifh-e , surcarburie, surcarburie
tendre, Ge que dans le commerce on appdie, d*apr^ les
Anglais, ^ne-ffM/aZ est aussi dela fonte; mais die a re^u
par le max ige one premie preparation, un degrS d^Spu-
ration qoi p«^oMe la conversion definitive en fer malleable
ou forgS : c'ed ce qu*on appdie encore plus gSn^ralement
de la fonte matie. Quand la fonte a 6te convertie en us-
tensiles de toutes especes, en pieces de mdcaniqiie, en grilles,
•n balcons, en plaques de cheminSe, entoyaux pour la
oondaite des eaox , etc. , etc. , elle prend dans le eom«
maroe le nmn gSnSrd de fonU mouUe. Les operations
qne la fonte aubit dan» le moolage des piteesde tootes
espteea a*execatent k Taide de monies dits , l<» numUs
d! dicouvert, r monies en miial , y moules en terre ,
4"* monies en sable. Aprto le moolage par Ton de ces pro-
cedes, les places de fonte sont soumises k des habUlages,
qui compieteiit le travail. Les morceaux oo saumons de
fonte brute son! connus dans le commerce soos le nom
trivid de gnenses. La fonte ed susceptible d^adoueisse-
548
FONTE — FONTENAY
ment : e11« peut ^tre rendae docile k la lime et au foret.
On appelle blettes les fenilleU minces de fonte leT^ dans
Pop^ration dn mtuage ; bogue, le gftteau ^pais de fonte qu*on
l^ve dans le travail de Pader dit nahtrel ; brassagej le tra-
vail de la fonte h Vaide de ringards ; aUotte^ eochon^ les
masses de fonte qui a'amassent dans Tint^riear des four-
oeaox et les engorgent; carcas^ celles de fonte en partie
qfftnie restte sor I'autel des foumeaox de r^verMre ; amUe
de la/onte, I'op^tion de vider des bants fonmeani ; aUots
de fonte, lespetites masses qu'on obtient au fond des creo-
sets d'essai des minerais de for ; Jhts-dur, la fonte snrcar-
bnrte (mot imports de PAllemagne) ; gdieau defente , mor-
ceau de fonte pero6 de nombreax trons , lev^, pour faire de
racier natunri, dans la m^tbode tyrolienne; gentiUhommes,
les pitees de fonte poste sur la dame , et le long desqnelles
s*teoulent les laiticrs ; goiUtes de/<mte, ce qui tombe de Ton-
Trage dans le crenset des bants foomeaux ; guemai, les goen*
ses de fonte de petite dimension ; karts-Jhis, la fonte dure ,
ad^reose ; homian^ la grosse masse da fonte impore qui se
depose au fond des foumoanx mai construits on qui se dur-
citqnand les foomeaux se refroidissent et s'cngorgent; loup
defouTMOu, la masse de fonte qui s'y rassemble et qui s*y
dnrdt; nuteiration, la fonte resUe en liain liquide pendant
un certain temps ; fontes marchandes, tontes oelles qui ne
sont pas destintes k dtre coDTerties en for malleable ; nuu-
ieloiie, la masse de fonte qui exoide dans le moulagp la ma-
tito ntossaire(ee mot s'appHqne pins particoUh^ment,
dans la ooolte des canons, ll I'excte de mati^re, qne Ton
rend trte-consid^rable dans la vue de comprimer le m^tal
etd'empteber lessoufflures); matte, la premidre fontebnpore
d'un mineral ; nuueau, une gueuse de fonte obtenue dans le
maxage ; tnazelle, la fonte ooulte sur scories dans i'afftnage k
la bergamasque; renard, une masse de fonte en partie af-
fin^ qui reste dans les creusets des bauts foumeaux ; stuck,
la masse de fonte retire du traitement des minerais par une
m^tbode allemande ; vives fontes, les fontes de mines qui
sont trte-coulaiitas.
Les opiiiions sont fort diverses sur la nature de la fonte.
Sans remonter jusqu'aux hypotheses obscures et qnelque-
fois contradictoires de Stahl, de Rteumur, do Bergman, de
Rinman, arrCtons-nonsi la tbtorie deMonge, Berthollet et
Vandermonde. Ces trois cbimistes ont oonsidM la fonte
comroe « un r^le dont la rtSduction, n'^tant pas com-
plete, retient une portion de I'oxygene du mineral, et qui
en contact imm^iat avec le cbarbon alworbe une certaine
doFC de ce combustible, dont Taflinite pour le m^tai ne
laisse aucun doute; d'aprte cela, ce seraient les propor-
tions de ces deux substances unies au for qui feraient varier
la nature dn for cm. La fonte deviendrait blanche quand elle
oontient pen de cbarbon et beaucoup d'oxygtee; elle serait
grise daa^ le cas contraire. Le fer parfoitement affine serait
ceiui qui ne contiendrait ni ox^g^ne ni cliartKm , ni ancune
autre substance ^trang^re. A la v6rltd , il n'en existe pas
de tout k fait semblable dans le commerce, carle meilleur for
de Suede conserve une partie d'oxyg^ne, et s'lmprigne tou-
lours d'une dose de charbon, trte-petite k la vdrite, mais en-
core assex grande pour en alt^rer constamroent les pro-
\m6i6s, > D'ailleurs, oette thforie reste sujette k blendes objec-
tions : la premiere, la plus insurmontable peut-etre, est la
coexistence snpp<M^ de Toxygene et du chaibon dans une
masse soumise k la fosion, k divers degr^ d'une temperature
portee Jnsqu*ll ses deraieres limites, sans quMl r^ulte une
combinaison de cesdeux substances, douta de tant d*affinit<
rune pour I'autre, et sans production de composes gaxenx,
tels que I'oxyde de carbone ou Tadde carboniqne.
La theorie de Pa ffi nage, deduite de Toniifon de Monge,
Berthollet et Vandermonde, setrouve d'auleors, sur pln-
sieurs autres points, en opposition directe et roaniiieste avoc
les faits d'experience les plus ordinaires et en memo teropa
les plus importants. Selon eux , « dans I'ader de cementa*
tion , le for ait oompietement rddnit ; il ne renforme plus dn
tout d*oxygene ( poiirquoi plut6t dans Tacte de la c^menU-
tation que dans la fosion dans les haats foumeanxT]; fl
doit se sordiarger da carbone pour acqoerir une qotliM
determinde , at cetta dose sorpasse presqoa toajonrs la qua-
tite de carbone conteoue dans la pluptrt das fontes Uaa-
ches. Sous le rapport de la redaction, leader est done n
metal k part, plus pur qua le fer; at sona le rapport dels
qnantite da cbarbon qnH contient, il n'a point de rebtisB
constante avec la fonte. > Cependant, fl ne paralt guere qoll
en puisse etre absolument ainsi. La fonte griaa, tenue kmg-
temps an l»in at aonmisa k una l^ibla inflnenca de I'ltr
almospberiqaa, s*affina en partie, aoquiert un certain de-
gre de malMabilite , at ressemble aiors an roaovais fer, saas
Jamais sa rapprocbar da fader autant iipae la fonte blanche
misa dans la meme drconstance, on griltea saulenwat ea
contact avoc Pair atmospberiqoe- La fonte griaa axige uo tra*
vail tres-laborieox et tres-penible pour Atre oonvertie ea
acier, tandis qn*il est bien plus fodle da Pafllner poor fer,
au Uan qua la fonte grise lamdleuse, cdleqaa Monge et Ber-
thoUat snpposaient pen carbonee, donne aaaai promptemeot
et ausd fedlament, solt de Pader, suit do fer.
Karsten remarqne d'allleurs quil est fodle de prooTir
directemant que la difrerence de la fonte griaa k la foote
blanche n'est pas due aux proportions respectives des par-
ties coBstitnantas de ces deux especes da fer era, poisqae
Puna sa transforma en Pautre sans addition d*aucune sob-
stance etrangere. La fonta blanche, rafondoa dans no ereo-
sat, k Pabri dn contact de Pair et dn cbarbon, soumise k
un baut dagre da temperatnre et refooidia avec bcsuooup
da lenteur, devlent parllUtement grise. I^a foote grise, ai
contraire, se change en fonte blandie si , etant k Petst li-
quide, dla se trouve reflroidie d*une maniere snbite. De
plus, la fonte blanche obtenue par un refroidissement soM
Jonit en tons pofaits des proprietes physiqnaa et cbimlqoes
de la fonte blanche naturdle, telles qua la cooleor, la tex-
ture, la durete, Paigrenr, la meme pesantenr spedfiqae,
la maniere de se conduire au fou et dans las diverses op^
rations metallurgiques. Il s^ensuit qu'ellaa na peuveotdif-
ferer entre dies ni par la nature ni par lea proportion! ds
leurs elements caracteristlques. Karsten condut de toot
ced qtill est hors da doute que la fonta grise subit, saos
alMorber ni perdre aucune substance , une revolution chi-
miqua par le refroidissement instantane. Or, I'analyse io-
dique la nature de cette revolution , en ce qu'elle moabt
le carbone contcnu dans la fonte grise k IVtat de graphite,
et que dans la fonte blanche il reata combine avec toote la
masse du fer. I>elooxb pere.
FONTE (Imprifnerie). On entend par ce root dd
assortiment complet des difTerents caracteres necessaires
pour imprimer un ouvrage, tds qua lettres majoscaieit
minuscules, accentuees, points, chif fires, cadrats, espaees, etc,
dc, et fondus sur un meme corps par un fondenrei
caracteres. Les fontes sont grandes ou patites, suiTsat
les basoins de Hmprimeur, qui les commande par 100 kikh
grammas ou par feuOles. En demandant k un fondeor one
fonte de 250 kilogrammes, IMmprimenr entend receroir on
assortiment da lettres, points, espaeea, cadrats, etc, faisaiit
an tout ea poids. Quand il commande una fonte de dix
feuilles, cala signifie qu'on aura k Ini livrer une fonte afec
laqudla il poum composer dix feuilles ou vingt fomeit
sins etre oblige de distribuer. Ia fondeur prend ses ne-
sures en consequence. II compte 60 kilogrammes k la fiBotlle,
y compris les cadrats, etc, at 30 kilogrammes pour la form^
qui n'est que la moitie d*une fenllle. Non pas d'aiUeon
qu'une feailla composeo pesa toujours 60 kflogrammes, <m
la forma 30 kilogrammes; le poids total varie necessaire-
ment sulvant la grandeur de la forme. On appelle poike
la proportion k etablir entre les diverses especes de ca ra^
teres dont la reimfon forma ce qu*on appdle une foote.
FONTENAY ou FONTENAI, nom de plosicort
villes et localites en France, parmi lesqudlesnousciterooB:
FONTENAY-AUX-ROSES, village du departement de U
S e i n c , h un kilometre au nord de Sceaux, avec 1,176 M**
FONTENAY — FONTENELLE
549
tents. C^estune station da chemin de fer de Paris iiSceani.
Fontenay ne consiste gu^re qu^en one seuie rue, ^troUe, tor-
iaeuse, mal payde et bordtede TieiUes constructions ; mats U
est sito^ au sommet d'an coteau ; et ses eoTirons sont char*
mants; les colUnes boiste d^Aulnaj^ de Bagneax, de
Sceaux, da Plessis-Piqaeti et plus loin les bois «1e Verri^
fai fonnent oonuna on cadre de Terdore. On est Traiment
surpris de rencontrer nne si bdle campagne k quelqnes kilo-
metres seolement de l*enceinte des fortifications ; bier encore
elle ^talt presqne ignorfe, et les qoelques bonrgeots de Paris
qui 7 possMaient des niaisons de campagne gardaient bien
1e secret de ces Tsllons palsibles, de ce calme paysage.
Mais dans cesdemiers temps, eUe aussi, ellen'a pu raster
au torrent enTshisseur des Parisiens duDimanche. L^indus-
trie avait cru lui fiUre un beau present en la dotant d^un
cbemin de fer, et ToiU que le premier rfeuUat de cecadeau
D^&ste fut de porter la delation dans ces sentiers fleurls.
On constnufcit des cabarets et des cafte au pied des clid-
taigniers s^culaires ; on logea mtoie, etc'est le comble de la
profanation , entre lenrs robastes branches de petits Tide-
bouteilles od le vin blea et la petite bi^re coulirent dter-
roaisli flots ; et cela s^appela Bobinson , k la grande Joie des
grisettes et des jeunes gens de la nouveaut^. Bref, anjour-
d*hui rhommequi aime la campagne pour la campagne
dle-m^e est obiig6 d'allcr une ou deux lieaes plus loin, afin
d'^chapper aax marcbands de macarons, aux orgnes de
Barbaric et aux tirs k la cible.
Fontenaj-anx-Rosesdoit son nom h la culture des roses,
qui s'y faisait autrefois en grand; aojourd'hui dley est
presqne enti^rement abandonn^ et remplac^ par ceUe des
firaises. Le Tillage avait Jadis le priTll^gs de foornir d'un
bouqaet de roses chaque membre du parlement de Paris k
Tassemblte solennelle du rooisde mal.
FOMTENAT-t&COMTE on FONTENAY- VE3ID£E,clief-
liea d^arrondissement dans le d^partement delaVend^e,
prte dela rive droite de la Vend^, ayee 7,960 habitants ,
un coU^ de plein exercice, nne fabrication de toUes ,
draps oommuns, brasseries, tanneries, un commerce de bois
de construction et k briUer , de merrain , de cordes et char-
bon de bois apport^ par la Yendte jusqu'ii Maran. Cest
un entrepdt poor les Tivres et les denrtodu midi. Plac^ en
amphith^tre sur un cdteau, entoorte de ses faubourgs et de
plaines immenses, dominie par la fl^che, haute de 95
metres, de sa belle ^lise de Notre-Dame et par les clo-
chers de Saint- Jean, cette Tille est d*un aspect assei pitto-
resqne.
Fontenay doit son engine k une petite bourgade gallo-ro-
yiaine, donton retrouve encore quelquosd^.bris. Au dixi^me
si6cle, il fut le si^e d*une Ttgucrie. Au commencement du
douzieme, les comtes de Poitou le c^^rent aux yicomtes de
Thouars. 11 passa ensuite entre les mains de la ISimille de
Maul^n. GeofRroy de Lnsignan s'en empara presque aussi-
t6t ; mais, en 1242, saint Louis s*en rendit mattre, et le donna
4 son fr^reAlphonse. CTest alors que la ?ille prit le nomde
Fontenaff'U'Comie. Aprte sa mort, cette chAtellenie re-
touma au domalne de la conronne, dont elio fut s^par6e deux
fois, en 131 i pour6tredonnte k Philippe le Long , en 1316 pour
faire partie de Papanage de Charles le Bel , comte de la Mar-
che. La Tille passa ensuite sous la domination des Anglais »
euTerto du traits de Br^gny. Dugnesclin la repriten 1372 ,
et Charles V le recompense par le don de cette nouyelle con-
qu6te. En 1377, il la Tendit k Jeande Berry , comte de Poi-
tou. Aprte divers changements, elle pas.«a entre les mains
d'Arthnr de Richemont. En 1469 , elle fiit ^rig^ en conmiune ;
mais, en 1477, Louis XI en c^a la seigneurie k Pierre de
Rohan , manSchal de Gi6. En 1487, Charles VIII la racheta
de ce nouvean mattre. Pius tard Francois des Cars, sieur de
La Vaugoyon , regut de Francois I*' la Jouissance du reyenn
et le titre de seignenr de Fontenay ; mais la yille conserve
ses priTil^es. En 1&44 , le si^e royal derint comt6 et s^ni-
chauss^h. Lors des gnones de religioo, Fontenay ftit pris et
tcpris sept foie par les deux partis.
La revocation de I'^dit de Nantes lui porta un eonp dont
il ne se relevajamais. A la Revolution , TAssembiee nationale
enayant fait le chef-lieu du departement de la Vendee , il
Joua un r6le important dans la guerre dvile.
FONTENAT-SOUS-BOIS, village du departement de la
Seine, il 2 kilometres de Viocennes, avec 3,173 habitants
et une JoHe eglise gothiqne. Le fort de Nogent en est voidn.
FONTENAY ou FONTENAILLES (Batoillede). Les
historiens ne sont d^acoord nl sur la date ni sur les princi-
pales eirconstances de cette bataille fomeose. Nithard, ecrl-
vahi contemporain, en a fixe le premier la date an 25 Jula
841; or, Nithard etait du nombre des combattants, et sob
temoignage est d'un grand poids. L'abbe Lebeuf, g^ap-
puyant sur le texte de Nithard, place le thefttre de ceiii*.^
bataille, Pune des plos importanies et des plus meurtriere^
do moyen Age, dans rAnxerrois et prte de la capitale de ce
comt^. Les quatrearmdes de I'empereur L o t h a i r e , du jcune
Pepin, roi de PAquitaine, de Charles le Chauve et de
Louis de Bavttre, toutes quatre trte-nombreuses, devaient
occuper unegrandeetendue de pays. On evalue k 300,000 hom-
nies les combattants qui se rencontrirent dans cette san-
glante m£iee pour soutenlr les pretentions de ces frferes en-
nemis, se disputant I'heritage de leor p6re. Lothafa« et
Pepin ftirent vaincus. Le carnage avait ete si grand, que les
eveques furent consultes sur la question de savoir si Louis
et Charles avaient pu en conscience livrer bataille k LothaIre,
leur (rkn i les preiats, conune de raison, deddkcnt en fa-
vour des vainqueurs. I>DrET(de fYonne).
FONTENELLE (Bernaru LE BOVIER, et d'abord LE
BOUYER, db), Thomme le p]u«i universel de son siecle, ne k
Rouen, le 11 fevrier 1657, roort k Paris, Age decent ans moins
vingt*nenf jours, le 9 Janvier 1757, avait en pour m^re
Marthe Comeille, sceur des deux poetes de ce nom. Co
fut sous les auspices deson onde Thomas Comeille, alors
charge de la redaction dn ifercure, avec De Vise, qu*^
Tdge de dix-neuf ans il fit ses premises armes dans la
carritoe des lettres. Comme son oncle Pierre Comeille, il
quitta le barreau pour les muses. Des poesies leg^es, les
operas presqne entiers de PsyeM et de Bellirophon, puis
IMnfortonee tragedie d'*A$p<xr, qoi n'est connue que par re-
pigramme de Racine, furent ses coups d'essai. Les DiaUf-
gues des Moris (1683), la Vie du grand Comeille, la
PluraliU des Mondes (1686), VHisMre des Oracles,
ecrite d'aprto repels et savant ouvrage de Van Daele, des
I tglogues ( 1688), ouvHrent enfin, en 1691, au neveu des
' Comeille les portes de rAcaderale Fran^aise. Lesadversaircs
que lui avaient suscites son Diseours sur la nature de
r^glogue et sa Digression sur les anciens et les mo-
demes I'avalent ecarte qnatre fois du fauteuil. Dans cette
' grande querelle, qui divisa alors toute la litterature , il s'e-
j tail prononce, avec Perrault et Lamotte-Houdart, pour la
I superiorite des moderaes, centre RP** Dader, qui, avec Boi-
leau et Racine, soutenait la preeminence des anciens.
Avant ses meilleurs ecrits^ Fontenelle avait ptiblie le plus
faihie de tons, les Lettres du chevtUier d'Her***^ oeuvre
insipide, quMl n'avoua ni ne desavoua, et qui n'eOt pas da
trouver place dans ses osuvres. Ses Dialogues des Moris ,
sevirament appredes par Ini-meme dans le Jugemeni de
Pluion, qu^ y 'aiouta, sont loin de poovoirsoutenir le pa-
rall^e avecceux de Fenelon. L'opera de TMiis et Pelie,
Jone avee snccte en 1689, repris soixanto^rols ans apres,
en 1752, avec la memo fiiveor, et cdui d*£n4e ei Lavinie,
donneen 1690 » furent en qudque sorte les adieox de Fon>
tendle k lapoesie et ^ la litteratnre de pur agreroent.
La suite de sa carri^ fiit vouee k la culture des sdences,
et surtout au soin de les mettre k la portee de toutes les
' classes auxquelles Tinstruction n^est point etrangdre. La
'. preface de V Analyse des iT^finiment petits, do marquis de
LhOpital, fut, depuis la PluralUi des Mondes, le pre-
mier pas de Tauteur dans cette nonveMe carri^re. Appde
I bientOt apr^s, en 1697, aux functions de secretaire perpe-
I tuel dc TAcademie des Sdences, il y signals son bot et sa
}
ISO
FONTESSELLE — FONTENOI
haute oapadt^ par llilstoire de cette Acad^mie, de 1666 h
1699. Ses doges des saTante, parmi lesquels on compte
MaFebrancbe, Leibnitz, Newton, etc., sont ^ertainement
ie titre le plus Eminent de Fontenelle h Cestifne de la posf^-
rit^. On ne pent ^Taluer trop haut le prix de ka noble sim-
plicity, de I'd^gance ing^niease, mats ofdinatvement exempte
de reclierche, qui cafact^risent le Style de ties ^loges. On salt
aassi avec qael talent il a su int^resser ses lecteure h la vie
de tous ces savants, presque toujours von^e h raude et k
la retraite, par la peinture naive de lenrs moears, de lettrs
liabitudes et de leur caract^re. Les Aliments de la ^o-
initrie de rinfini, publids en 1727 , estim^s des hotmne^
babiles, sontle seul ouvrage que Fontenel^e aK faft paratti^e,
arec ses doges des savants, pendant les quarante-quafre ans
quMl remplit les fonctions de secretaire de rAcad^mie des
Sciences. 11 y obtint la v^t^rance k la fin de Tann^ 1740 ,
et fut remplac^ par Maine de Miilran; mats il assfsta M-
quemment k ses stances, auxquelles ii ne cessa pas de
prendre int^t, jusqa'^ T^poque oi^ son grand Age le priva
de Toule. En 1741, son Jubil^ de cinquante ans k TAcad^*
mie Fran^aise, dont il ^tait le doyen, fut c^l^br^ atec so-
lennlte. 11 avait 6t^ re^ en 1701 & rAcad^mie des Ins-
criptions.
La moderation forma toujoars le fond da caract^re de
Fontenelle. Cette quality assnra la tranqnillit^ et le bonbenr
de sa vie. Dond d^une pbysionomie dmable el de tous les
agr^ments de Tesprit, prdmuni centre les passions noisibles
par une complexion ddicate, qae sa pmdence sut habile-
ment manager , il ^vita tout ce qui pouvait alt^rer son repos,
iouissant des plaisirs de la sod^, oh il fut fonjonrs re^
cherch^, et sacliant se rendre, par lesgrftces de sou espnt
^ de sa conversation , agr^le anx femmes , dont il atmait
le commerce, et qui le choy^rent jusqu'k la fin desa vie.
Parmi cdles quMl fr^uentalt, on cite M*"* de Frogevilleet
la marquise de Lambert. Toutes. deux ont esqufss^son por-
trait. Celui de M"* de Frogeville est d*une maiii aroie; le
Icoeur de Fontenclljfc est pins s^v^rement traits pi^r M"** de
Lambert* Cependant, mille traits g^i^reux et ddicAts t^
moignent de la bopt^ de son ftme. Les mille 6cos qui
composaieottout son avoir, etquMl allait placer, envoy^s par
lui k Brunei , sur sa demande , qui ne contenaif que ces
mots i « Envoyei-moi vos millers »; les 600 fVancs adres-
s^ sans h^ter k Beauz^e, sur le simple expose de son 66-
ndmenif au moment ou une demande faite par celui-d k
un seigneur son anclen d^ve n'^prouvait qu^on refns, t^-
moignent assez que T&me noble de nUustre philosophe n*etait
fermde ni ii , ramilii6 ni ^ la compassion pour les peines
d'autmi.
Quant k P^crivain, s'll n^est point irr^prochable aux
yeux do goAt, il n*en est pas moms recommandable |)ar les
^minents services qu'il a rendus k la phtlosophie et aux
sciences. C*est Fontenelle qui le premier a su les rendre
accessiblee et m6me agr^bles k la masse des lecteurs. Si
la nature n^ lui avsit pas d^parti IMnergie et la chalegr de
TAme, elle lui avait donn^une baute raison, un esprit aussi
*K>uple que pto^trant et ^tendu. Ses Merits attacbent par la
grftce, k lav^t^non toujours exempte d'aff^terie, par des
traits ing^ni<)ux » par des vues neuves et prds^t^es d^une
maniirepiquante^ et enfin par un style toujours clair et
d^gant. Jusiioe eijiatesse etaient sa devise, et il loi fUt
toujours fiddle. Unjour, qu'on lui demandalt par quel art
il avait su se Caire t«nt d'amis et pas un ennemi : « Par ces
deux axioiiies, dit-il : Taut est possible el tout le monde
a raison» « Quelquefois il disait : « Les bommes sont sots
et m^anli ; mais tela quHls sont, j'ai k vivre avec eux,
et Je roe le suis dit de bonne beure. »
On feraitun volume, et on Ta compile en effet , des mots
lieureux et des spirituellea reparties tehapp^ k oe sage ai-
mable. Tous portent reropreinte de la bienvefllance, de la
gr4oe et de oette fleur de galanterie qui n'est pas de la fa-
deur. Un iour, il avait adress^ k M^* Helvdiua d^agr^ables
cotnpUmeBts, et un instant apr^s fl paasa devant elle sans
parattre la remarqoer. Elle lui en fit un donx reprocbe
« Ahr madame, repartit le vieillard, si je vous avals f«gar-
d^, je n^aorais point pass^. « Ami d^un repos ^oiste, i.
dt'sait : c Si je tenais toutes les v^rit^s dans ma main , je
me gafd^rais defouvrir. » Get autre mot est plus philoso-
phlque ; '• Le sage tient pen de place et en change pea. » Au
termede'selongdevfeillesse, 11 disait ? « Stje recommends
ma carri^re, Je ferals tout ce que j'ai fait. » Presque cente-
naire, 'il pnehaft faeaucoup de ea€ <t (Test du poison^ » ini
faisait'on observer. « Onl^ r^pondaft-tl, on poison leaL »
Un Jour qo^on le f(aidt&ft sur son grand Age : « If e parks
pas si haut , dif-i!, la Mort m*)i oubli^ , vous la feriez penaer
k moi. > Chdri et prot^4 pur ferment, qui n'eOt pas nxSeo^
demand^ que de faire sa fortune et de lui donner des dignity
et des titres , 11 refusa m6me la place de pr^ldent perp6l«iel
de FAcad^mie des Sciences, en^isant : « Monaeigneor, ne
m'dtez pas la douceur de vivre avec mes ^ganx. > On (x>n-
nalt ie mot de Tautenr des Mondes sur Vlmitation, qutl «p-
pelait le plus beau des livres sortfs de la main des bommes*
pulsque TEvangile n*en est pas , et nous ne croyons pas qo^!
parlM ainsi par respect humain. PIron, voyant passer le
convoi de Fontenelle, s'^ria : «Voilii la premiere fois qs'il
sort de chez lui pour no pao alter diner en viUe. » Ses oeamfi
ont ^t^ pi^bli^ en 1758, en 1790 et en 1825.
AcBEET ne VmiT.
FONTENOI(6ataine de). La eampagne de Flaiid»
en 1 745 s'ouvrit par le si^e de Toumai , que Ie marshal de
Saxe investit k la fin d^avril , avec une armiSe fran^aise de
10 bataillons "et de I72 ^scadrdns. 11 ^tait impossible aui
HoUandais de rester spectateors olslfs de la prise dMne
\ille aussi importante. Leur arm^ re^ut Fordie de 6e rap-
procher de la place, etle smal elle vint prendre position k
sept lienes de Toumai. Toot annon^it one bataflle, k laquelle
LouisXy Toulut assister, et le 6 mai U partit de Ver-
sailles avec le dtiuphln et une i(uite nombt'eose. X^a /oom^
do 10 et la nuit suivante se pass^^ent k completer les dis-
positions de la bataille. Le mar^chal de Saxe ayant laiss^
18,000 hommes devant Toumai et 6,000' h la garde des
communications , spe trouvait encore k la t6te de 55 bataiU
Ions et 91 escadrons, faisant environ 56,000 hommea. Le
centre du champ de bataille qnM avait choisf, un pea i^^re-
meht sans doute, ^tait le village de Funtenoi, et les dis-
positions quMl Avait prises se ressentaient'de r6tat encoie im*
parfalt de Tart militaire k cette ^poque. Du reste, les points
Importants avaient 61^ plus ou molns bien fortifies, et
ponts jet^ sur I'Escaut devaient faciliter la retraite
troupes en cas de malheur.
L*arm^ ennemie se cpmposait de 25 bataillons et 42
drons angjo-banovriens, sous les ordres du due de Cam*
berland, qui portait le titre de g^neralissime; de 26 bataiHons
et de 40 escadrons hollandais, commands par le jeaoe
prince de Waldeck, et de 8 escadrons autrichiens, que coBt-
duisait le vieux g^n^ral Kcenigseck, destind k 6tre Ie modtf-
rateur des deux autres, et dont il n'est fait aacnne menUoa
pendant la bataille. Cette force tolale s^^levait k enviroa
50,000 hommes. L*action s'engagea le 1 1 mai, k six heores da
matin, par une violente canonnade, qui s^^ndit sur toute
la ligne et dura trois heures. Louis XV, ayant pass^ FCscaut
dte quatre heures , dtalt venu se placer en avant de Notre-
Dame-du-Bois , avec son filset toute sa coor, afin de mieux
jonir du spectacle de la bataille. Vers six heures, les troupes
alli^essemirent en mouvement On connatt laprdtendue ma>
ni^re courtoise dont Fennemi, d'aprto les r^ts de IVpoque,
aurait abordd les gardes fran^aises : les officiers se seraient sa-
ludsr^proqujement k cinquante pasde distance « Tfrer, mes-
sieurs des gardes fran^aises, » aurait crii lord Ilay. « Mes>
sieurs, aurait rdpondu le comte d'Anteroche, tirez voos4ii6-
mes; nousne tirons jamais les premiers, t Les HoUandals, deux
fois repousste avec perte dans leur attaque sur Antoing^
durent reprendre leur premiere position, et ne la qnittteen!
plus pendant la bataille. Trois atfaques teut^ |>ar les An-
glais sur le bois de Uarri furent ^alement mallieureoses:
FONTENOI — FONTEVRAUD
55!
Ehfin, le due de Curoberiand, trrtt^ U cette perte de
tcmpa, 86 d^termlna k une entreprise audacieuse, qai devait,
^ le fait, d^der de la Tictoire : il r^Iat de passer le
raYiD de FoDtenof, malgr^ lefeu des redoutes et du village,
et de percer par ]k le centre de rarmte fran^ise. LMnfanr
terie aDglo-banoTrieime a'avan^ done en trois divisions,
chacune sar trols lignes, ayant avec ellea douze canons de
campagne, et formant on total d'environ 20,000 liommes.
Malgr^ les ^laircies que faisaient dana leurs rangs les ca-
nons de Fontanel , elles abord^rent le ravin , I9 francbirent
et culbut^ent, par la tup^rioritft de leur feu et le poids
de leur masse, les douze bataUlons fna^ qui lear ^talent
oppose. Dans ce moment, h en Juger par le disordre
des optotions qni eurent lieu , Q parall que cbacuh perdit
latAte.
Jamais n*telata davantage Tesprit d'insubordination, de
valeur aveugle et dlgnorance qui caract^riaa ai longtemps
la nobleeae fran^ise et noua Talut, entre autres, les d^-
sastres de Crtey, de PoitierB, d''Aiineourt Cbaeun comroaiip
dait au basard, et peraonne n'ob^isaait; le marshal de Saxe,
malade, ne pouvait,, au milieu de ee d^rdre, que se faire
porter en liti^re ^ etl^ exbortar les troupes et lea cbeft,
(lonner des ordres, -qui n^^taient pas toujoura suivis ou qui
r^taient mal. tes divisioni ennemiea, aerrte rone contre
Tautre par le r^tr^cissement du tenraina et Tonlant mieni r^
sister aux dlffifirents choes, formirent^ aprte- avoir d^passi
Fonteaoi, one masse compaete, qui avait plus deprofondeur
quede front. Ancune aftaque eorabin^e et ratsonn^ ne fnt
dirig^ contre cette colonne , les r^ments d'infanterie de
dcoite et de gauch^ ^eux de la maison du rot et do res-
tant de la cavalerie, ia heurt^rent auccesaivement et indivi-
dueOement, et se brisirent centre die, sans pouvoir I'ar-
rftter. D6ik elle m,ena^t de eouper les deux ailea de notre
armde.
Si les HoUandal9 eussent alors renouvel^ leur attaque, le
d^sastre aurait ^t^ pareil k celui de Cr^y ou d^Azincourt.
On vit en ce m6ment ce quMl doit en coQter de n'avoif
pas une r^rve disponible dlnlanterie avec du canon. Lea
(roupesde Fontenoi manquaient de munitions ; Tartillerie^it
employ^allIeura.Le mar^cbaldeSaxe, Jugeant la bataille per-
due, allait faire retiree lea canons dea retrancbements. Heu-
reusement, la colonne ennemle n*^tait pas appny^ par sa cava-
lerie (42 escadrons), rest^ on ne salt pourquol, en arri^;
pius beurepsement encore, au. mSIlea des courtisans, qui
portaient le trouble partout, et qui, afin de contrecarrer lea
ordrea du mar^cbal, en demandaientau roi, qui n*entendait
rien k la goerre, il s'en trouva on dou^ d^un coup d'oeil mili-
taire, le due de Ricbelien* II propose de r^unir quelqnes
regiments d^infanterie et du canon contre la colonne ennemie^
qui , M voyant isol^ s^dtait arrft^ et tdnnoignait de Ttrr^
solution, de Tentamer par le fen de Tartillerie, et de tenter
ensuite une charge de cavalerie en masse. La propositioa
fut agrd^ par le roi , qui ne consulta paa, k ce qu'il paratt,
le mar6cbal de Saxe. Quatre canons sontenus par qnelquea
troupei fbrent mis en batterie devant la colonne dea coali-
s^, ou leur feu jeta Pdbranlement et le d^rdre. Alors una
charge gtodrale de la cavalerie de la maison du roi et de
quelques autres regiments de cavalerie et dMnfanterie Ten-
foo^ et la dispersa. Le doc de Cumberland , ayant rallid sea
troupes le mieux quil put, sous la protection de sa cavalerie^
quitta le champ de bataille en assei boa ordre. Cette joumte
coOU aox alli^ 7,000 morta 00 bleas^ 2,000 priaooniers,
40 canons et 160 voitures d'artiUerie; rarmte Aranfaise per-
dit 1 .700 morts et 8,500 bless^ Les fruits de la victoiro Ib-
reot la prise de Toumai et la coDqu^tedes Paya-Ba8««
0«* G. ni VADDOKGouirr.
FONTE VRAUD ou FONTEVRAULT. L'ordre de Fon-
tevraud, compost de couvents d'hommes et de couvents de
remmes, relevait tout entier de rabbease de Fontevraud, et
etait exempt de la juridiciion des ordinalres. Cette singula-
rity, qui soumettait des honmiea k Tautoritd d'une femme,
avaft poor bnl^ dans TeapTit da sea pieux fondateur, Robert
d'Arbrissel, de rappeler la sonmission qu'avait t^mol-
gn^ l^apOtre bien aimd k la m^re du Sauveur.
Apr^ laroort de Robert d^Arbrisse), qui, outre les convents
du vallon de Fbntevraud , sur les connns' de I'AnJou et du
Poitou, avait encore dtabll de nombreux monast^res dans
diverses locality, ceux des Logos, de Chantenois, de I*£n-
cloltre,de la Pule, de la Lande, deTu^on en Polton, d'Or-
san dansle Berry, et dela Madeleine d^Orldans, snr la Loire,
de Bouboo, le prieurd de la Gasconi^re, le couvent de Ca-
douin, et enfln celul de Haote-Bruy^re au dtoc^ de Char-
tres , d^utres couvents de cet ordre s'^tablirent bientOt en
Eipagne et en Angleterre, et se multipli^rent en France dana
toutas lea provinces du royaume. La maison des Filles*
Dleo, fondte k Paris par uint Louis, et r^uite k deux ou
trols reHgieuses , fut donnte k Tordre de Fontevraud par
Charles VIII, en 1483, sons le gouvemement de Vabbeise
Anne d'Orl^ans^ soeur do Louis XII.
Parmi les nombrenx privities qui fbrent accord^ k cet
ordre par les souveraln$ pontifes, nous devons en remarqner
nn, de I*an 1145, par lequel Eugtoe III affranchH les reli-
gieux des dpreuves de Teau bouillante et de l*eau froide , du
fer chapd et des autres, ordonnant quMIs ne aeraient plus
oMig^ k Justifier leur pretention que par ' la voie de t^
moins.
Les religieux de Fontevraud , sounds d*abord k la r^e
de Saint-Benoit, ae qualiflaient ndanmoins de cbanoines rd-
guliera, et avaient embrand celle de Saint-Augnsthi, lors-
qu'une r^forme^aolHcit^ par Marie de Bretagne, vingt-sixi^-
me abbesse, porta, en 1450, quelque rem^e au d^sordre.
Mate cette tentative n*ayant point satisfait la pi6t6 de Tab-
besse, elle se tetira k Tabbaye de la Medeleine d'Orl^ans,
pour y dtablir une rdforme plua s^euse. Aidte des religieux
des ordres de Saint>Fran^is, des Chartreux, et des C^lestins,
die puisa dans les constitutions de Robert d^Arbrissel , dans
les regies de Saint- Benolt et de Salnt-Augustin, et en forma
une r^e nouvelle, qui , approuv^ par le pape Sixte lY, en
1475, s'dtablit roalgrd de nombreuses r^istances dans toutea
lesmaisons deTordre, sous le gonvernement d^Anne d'Or-
l^ans etde Ren6e de Bourbon, de 1475 k 1507. Cette der-
ni^re abbesse avait donn6 Texemple de Tobservation de la
rigle en falsant, entre les mains de Louis de Bonrbon, 6vt'
que d'AvrancheSj en 1505, voeu de cloture. Son autoritd,
6branl^ quelqnes fnstanta par les religieux, qui Pavaient
forc^ k se soumettre k leur surrdllance malgr^ les sta-
tuts de I'ordre , fut r^tablie par arr^t du grand conseil, en
1520, et confirm<Se par le pape Clement VII, en 1523.
DenouveUes tentatives eurent encore lieu sous le gonver-
nement de Jeanne-BapUste de Bourbon-Lavedan , pour eta-«
blir au profit des religieux de cet ordre une sorte dMnd6-
pendance envers Tabbesse; mais,malgr6 une bulledUr-
bain VIII , la nouvelle r^e ne Ait point mise k execution,
et un arr^t de Louis XIII, du 8 octobre 1641, r^tablit et con-
flrma la rtformede 1475, approuv6e par Sixte {T, ordonnant
qu'un factum compost par les religieux, et injurleux k
rordre, (ttt lac^r^ H. Boucarrr^
II etalt pass6 en usage que Ton envoyftt k Fontevraud les
filles de France^ pour y 6lre tievte dans leur jeunesse. L'ab-
bene appartenait preaque toujours, par des liens legitimes on
f Uptimes, an sang royal. M">< de Pardaillan d*Antin, arri^ro*
petite-lille de UT de Montespan, qui ^tait en 1789 abbesse
de Fuutevraud, tiralt de ce bto^fice plus de 100,000 livrea
de rente. Ct ricbe et puissant institut ^tait divis^ en quatre
provinces : France, Aqultaine, Auvergne et Bretagne. La
premite ranfermait quioze prieur^y la seconde quatorze,
la troiai^ne treize, la quatriteie treize.
La royale abbaye de Fontevraud est transform^ depuis
1804 en une maison centrale de detention. Des cinq
6glises qu^elle renfermait, il n*en reste plus qu*une, la plus
grande de toutes, vemaaquable monument du douzl^e
6'tele. On rapportc kAh m^me ^poque la eonstruction de la
tour d^£douard, qui s^^l^ve encore dans la seconde cour, au.
milieu des b&tbiienlft^madenies, aveo see murs noirda et sib
653
FONTEVRAUD — FORAGE
mawe pyramidAle. C^tait aatrefois, k ce que l*on crcH, one
chapeUe a^palcrale, placte aa milieu d^iin cimetito. Quatre
fttatues mutilto de Henri II, roi d'Angleterre, d*£lteiiore de
Guyenne, sa femme, de Richard Coeur de Lion et d'filisabeth,
femme de Jean sans Terre, ?oiU toot ce qui reste du fa-
meax dmeti^re od dormaient les Plantagenets.
Le bourg de Fonteyraud est entour^ de bois; U est peupM
de 1,500 individus, se trouve i 12 liilomitres de Saumur, et
Cut partiedn d^partement deMaine-et-Loire.
FOKTICULE (de Jbntieula , diminutif de Jbfu, fon-
taine). Voyei CautIrb.
FONTIS. Voyez CARRihiB.
FONTS, FONTS BAPTISMAUX, FO^TS DE BAP-
T£ME, fonts SACR£S, Taisseau de pierre, de marbre ou de
bronze, qu^on trouve dans les dglises paroissiales et succur^
sales, contenant Tean b^nite dont on se sert pour le bap-
t^me. Autrefois ces^bnfs ^taient dans un bAUment s^r^,
qu'on nommait le baptist^e. On les place maintenant
dans rintdrieur de T^ise, prte de la porte, ou dans une
chapeUe. Lorsque le baptfime^tait administr^par immersion,
les/on/4 ^talent en forme de bain; depuisquMl s*administre
par infbsion, il n'est plus besoin d*nn Taisseaa de si grande
capacity Les l^endes, les ehroniqaes, neontent que dans
les premiers sidles de l*£glise il ^tait assez ordinaire que les
fi^nts se reroplissent miraoileusement h Piques, temps oik
Ton baptisait les cat^umtaes. Posserin , ^T^ue de Lily-
Me, pretend qu'en 417, sons le pontificat die Zozime, il y eut
erreor pour li cd^ration de la Piques, et qu'on cbdnui
cette ffite k Rome le 2b mars, tandis qu^on la chdnudt le 22
ATril II Constantinople. Mais Dien dtoontra cette erreur dans
un Tillage du patrimoine de saint Pierre, od les>bnte, au
lieu de se rempUr k la premiere ^poqoe, ne se trouvftrent
pleins qu*& la seconde. Gr^goire de Tours, Baronius, Tille-
mont, rapportent de nombreox exemplesde cesybn^5 mi-
raeulenx. Dans T^ise romaine on (kit solennellement, deux
fois Tann^e, la b^nMidion desJbniSf la Tdlle de Piques
et la Teille de la Pentecdte. Les oraisons qu'on y r^te sont
line profession de foi trte-dloquente des effets do bapt^me
etdes obligations qu*il impose. L'tiglise demande i DIeu de
ikire desoendre sor Teau baptismale la Terta du Saint-Es-
prit, de lul donner le pouYoIr de r^gfadrer les imes, d'en
efTacer les souillores, de leur rendre lear primitive inno-
ci^nce. Ob m^le i oette eau dn saint cbrime , symbole de
Tonction de la grice, et de lliuile des caCMumtoes, sym-
bole de la force du baptist ; on y plonge le cierge pascal ,
qui par sa lumi^ rappelle Y6c\ai des Tertos et des bonnes
<£UTres. Cette b^n^iction des Jbnts est de la plus baute
antiquity : saint Cyprien dit qu*elle ^tait en usage an troi-
si^me sitele; et saint Basile, au qnatritoie, lacite comme une
tradition apostoliqne.
FOOTE (Samuel), teriTain satirique, auteur drama-
tique et aetenr anglais, tumomm^ le funtvel Aristophanes
n6 en 1719, i Tnro, dans le pays de Comouaflles, iuTenta un
genre de pieces aussi commodes i cr6er qu*i reprdsenter, et
qui iui ont valo, i la fin dn dlx-buiti^me siMe, une cdM-
brit^ ^le i son Impudence et bien supMenre k son talent
Dissipateor ruin^, n*ayant touIu proflter d'aucune des foci-
lit^ que son p^re, membre des communes, Iui sTait don
nta pour entrer dans la carrite du barrean ou de la poli-
tique, il se Tit r6duit, en 1744 , i embrasser la profession
de com^en, et d(^buta sans aoccte dans le role d^Othello.
Trois ans plus tard, il imagina d*exploiter, au profit de sa
fortune d^truite et de ses avides plabiis, la faculty mimtque
que la nature Iui avail d^partie. En efTet, il savait tiis-bien
contrefoire la voix, le ton, les gestea, la d^amation, la con-
versation, les attitudes des personnes quil avait vuea. Aprte
avoir pass^ quelqne temps i Batli au milieu des jouenrs. et
quelques molA dans une prison pour dettes, oiH il expia ses
plaisirs pisste, 11 prH la direction du tbtttre de Hay-Market,
quMl consacm ddsormaia exclusivement h la parodie de sea
amis, de ses ennemis et des Indifldrents, et dont il se chargea
4l'alimenter la sotoe avec des ouvrages de sa fa^on, dans Ics-
quels il jouait lui-mtene le r61e prindpaL H ne le doaaall
la peine ni dMnventer des situaiions ni de crte- des did»-
gues : tout se bomait h nne caricature trte^eceDto^e di
certains personnages eonnus. On 4talt en 1747. Les bkbik
nooveOes, moeurs semi-dteiocretiques, autorisaieBt et pro>
t^geaient cette licence. Foote ne respectait ni le mtlbeor,
ni la vertu, ni Tamitid ; les DHBurs constitutionnelles et con-
merdales ne sont pas de leur nature amusantes : oa alls
cherchei one distraction cyniqoe et un pen grossiire dia
Foote, qui, enbardi par ce snoe^, devint tttrM dun hi
attaques; bientOt il les transforma en spallation meren-
tile, et fit circiiler d'avance la terrenr des parodies qo'il m
premettait de mettre en sctoe oo quH r^pStait i boii dot.
Ce moyen de faire transiger les timides et d'ouvrir la bonne
de ceux qui voulaient que Foote les lalssit en pilx i^nl
auprte d'un grand nombre de dupes ; mais Tautorit^ fioit pv
Cure former sa salle.
A partir de 1752 , Foote Joua altenativement I Loadm
et i Dublin. Le seul de ses nombreox oovrages qui soit reilt
aur^pertoire estTAe Jfajror q/Gorrtol.Malgr^rampirtatioft
d'une jambe, quil Iui fallut aubir par auHe d'one ebotede
cheval (1766), iln*en resta pas moins oomMlen, et le fl
des rdlea dans lesquels sa ]ambe de bob troovait on afik
emploi. D*ailieursy 11 ne laissa pas non plus que d^^prooicr
quelques dtegrtoents et quelques d^faites dans sescnifici
de chantage dramatiqoe. George Faulkner, libraire deDi*
Uin, avait nne Jambe de bcfs ^ son infirmity ayant Hik mm
en sctoe par Taudadeux bouffon, il le tratna i sontoor d^
vant les tribunaux, qui' Iui allouirent des dommages4iitA<b
considerables. La calibre dudiesse de Kingston, dont U
bigamie et la beant^ firent tant de bralt, repoossa de mten
les obsessions et les menaces de Foote, qui Iui offtaK de
supprimer, moyennant finances , la caricative de la dndicae
sous le nom de Lady KHty Crocodile.
Le scandale public provoqud par un procte que loi is-
tenta un dome»tique congddi^, et qui l*aocasa de Iui SToir
tail de bonteuses propositions, acbeva deperdre de r^poli-
tion ce pr^tendu Aristophane, qui sedisposait i aller cidier
sa lionte dans qudque ville du midi de la France, quad nse
attaquedeparalysierenleva,le21octobrel777,iDoofrekU
baute soci^, qui se plaisait h cette Impudence, Iui a Ut^
ver un ofootaphe i Westminster. La vi vacitd et resprit qoi le
distinguaient n'atte^aient ni le g^nie ni mime ce di^ de
talent qui, sans eicilcer le souvenir dee torts et des imnion*
lit^, pent laisser une trace dans PhTatoire littirsire dn
peoples^ Les JIf emoirs qf Samuel FOote publids par Gooke
(Londres, 1805) abondenten piquantes anecdotes mr eel
dcrivain, dont les GBuores eomplMes ont dtd r^mprimtoi
diverses reprises. Ptiilarite Cbaslb.
FOQUEXUSy sede japonalse, qui adore spdeUenttt
ledieu Xaca, et dont la r^le se rapprocbe de cdledeaoi
moines. lis vivent en common, et se Invent la noit pour
cbanter des bynmes ou rteiter des pri^res en llionoeorde
leur idole.
FOR (du latin /ortim), place pobliqne od Too reodait b
justice. C*est de ii qn'i Paris la place oii s*exercait jadtf
la justice temporelle de Tarehevique, et qui ^tait deieaoe
Tune des prisons dela capitale, s'appdait le For-rMvi-
que (Forum Spiscopt). Ce mot, qui n'est guire employ^
qu'en jurisprudence , ^gMeJurldietion , tribunal partictt*
Her. C*est dans ce sens qoe Ton dlt le for M&ieur, UM
extMeur, Cdoi-d n^est autre chose que rantoiitd de la jo»-
tice liomaine, qui s'extree sur les personnes et sor k^
Mens avec plus on moins d'dtendue, adoo la quaint de
ceux k qui Pexerdce en est confid; tandis que le for ial^
rieur est, par opposition, le triboaal de la e onseienee, U
voi!( intiroequi ne fait quindiquer oe que la verto prescrit
ou ddfend.
FORAGE. Lorsqu'il a*agit de creoser dans one mati^
qiielconque one capadtd eyiindrique d'on diamMre dder*
mini^, on la /ore, au moyen d*0B instrumeBtnomoi^/of '^
lout le trancliant est de la largeor du diamdredu cyiiadn-
FORAGE — FORBIN
55«
Vdmedea b ouches^ feu,des canonsetdes canons de
fusil re^it dn forage m forme et ses dimensions : il faut
done que les grandes fabriques d'arraes soient pounrues de
mfeanismeA pour ex^cnter cette operation ; oes m^canismes
sent des/oreH«5, mises en mouTement sott par des roues
hydrauliqoes, soit par d'autres moteurs plus puissants que
les bras des hommes qu*on pourrait employer an mtoe
teTail. De quelque mani^ que les foreries soient cons-
truites, elles doivent impHmer nn mouTement de rotation
autour de Taie du cylindre quHl s'agH de creuser, et un
mouvement de translation suivant le mtoe axe. Pour le
forage des bouches k fen , c'est ordinairement la pi^ce k
forer que l*on fait tonmer, et le foret que I'on fait aTaneer
en le dirii^eant dans le sens de Taxe, et en le soumettant
k une pression, assezSforie pour que Fop^ration ne dure pas
trop longtemps ; Texp^rienoe seule peut donner la mesure
de oette pression , qui ne doit pas excMer les iimites de la
r^lstance du foret, ni ralentir le mouTement de rotation
au prejudice du r^sultat que Ton veut obtenir. L'op^ration
est bien conduite si la quartit6 de m^tal enley^ par le foret
dans un temps donn^ est la plus grande qu'il soit possible
d^obtenir : or, il est^Tidoit que Ton peut eiercer sur le fo-
ret une pression telle que cet instrument casserait, ou que
le mouTement s'arrftterait, et que par eons^ent Teflet se-
rait nuL
Dans les foreries de canons de fusil, le mouvement de
rotation est imprim^ aux forets; et cesont les canons Ik forer
qui ayancent, suivant Taxe de rotation , k mesure que Pex-
cMant de ro^tal est enler^. Gomme cet exeunt est peu
considerable, les bras d^un eniant appliqu^ k I'extr^t^
d*un IcTier suflisent pour op^rer It la fois la pression et le
mouvement de translation dont on a besoin; en softe que oes
foreries peuTent donner de I'occupation k presque tons les
indiTidus d^nne famille d^ouTriera. Cet avantage est acbet^
ao prix d^assex grayes inconY^nieBtB quMl faut supporter,
teb gu^nn s^jour prolong^ dans un air humide et charge d*^
manations dliuiles ranees, rindyitable malproprete des y^-
ments, I'attitude tonjours la m^me que ces oifants doiyent
garder durant tout le trayail, etc.
Lorsqu*on est dans le cas d*ex6cuter des forages sans m4-
canismes destine sp^cialement k ce trayail , le foret est
charge dn double mouyement de rotation et de translation,
la pitee k forer etant fixe. Les bras des ouyriers sont alors
la setile force motrice que I'on puisse employer. Les m^ca-
niciens ont souyent besoin de forer ainsi les diyers mate-
ria ux dont ils font usage.
Le/oro^edes p ults art ^siens, que Ton pourrait nora-
mer puUs/ordSf n*est qu'un forage prolong^ jusqu*aux eaux
ioaterraines qui peavei^ 6tre raroenees k la surface du sol
et la mise en place d'un conduit pour maintenir r^coule*
ment de ces eaux. Firry.
FORAIN9 qualification qui dans I'ancien droit flran^is
etait souyent synonyme d'iiranger : ainsi, I'on dlsaitindif-
f^remment foridns on aobains. Par marclumds Forains, on
eatoidait soit les marchands strangers , soit ceuxqui se ren-
daient k une foire. On appelait traites foraines les droits
percus II IMmportation ou k Texportation. Au ChAtelet de
Paris il existait une cbambre designee sous le nomde ehcmi'
brefaraine on de /ri^na/ /orain, dont les stances se
tenaient ayant celles de la cbambre civile , dans la mtoie
salle et avec Tassistance des m6mes juges. C*etait unejuri-
diction sommaire, etabiie pour oonnattre des demandes et
contestations se rapportant au commerce des bourgeois de
Paris ayec les strangers. Elle avait son importance, puisque
l*o8age accordait aux bourgeois des yiUes d^arrit la contrainte
par corps centre leurs d^biteurs farains, Aujourd'hui, le
moi forain n'a plus, k beaucoupprte, une signification aussi
etendue. Nous appelons bien encore marchands JorcUns
les colporteurs acbetant dans un lieu pour revendredans un
autre, le producteur qui transporte , poor les yendre, les
denrte qull a r^colt^es ou les marchandises quMl a fabri-
qu^es, mats surtout une classe dlmmmes ne s'occnpant
DICT. DB LA CORTERS. ~ T. IX.
qu'lt rassembler, par des adiats partlds feits imme^Uenuanl
aux prodnctenrs, de fortes quantit^s de denrte, de eomei*
tibles, qulls transportent ensnite, pour les reyendre dans
les bonrgs et villes leplus lileur port^e.
F0RAMINIF£:R£S ( de/oramen, trou, et/erD,Ja
porte ). Ge nom, qui signifie porte-trma^ a €^ donn^ k
des coquilles polythalames sans siphon, ofTrant une ou plo*
sieurs ouvertures , qui sont en general de petite taille, ex«
cepte tes nommulites, dont la grandeur est moostrueuse re*
latiyement aux autres. On avait cro, k cause de la polytha*
Iamit6 de leur test , pouvoir les rapprocber des niollusqnet
cephalopodes , boos le nom de cipkdlopodes microseo^
piqttes. La description , fort inexacte d*abord , de Panimal a
ete fUte ayee beaucoup de soin par M. Dujardin. II r^sulte
de ses recbaxibes que ce groupe d*esp6ces d*animaux trds-
cnrieux ne doit plus figurer dans la classe des moUosques ,
et que la place quMl conyient de lui assignor doit fttre dans
les demi^res families du r^gne animal. Les foraminif^res
comprennent des esptees yiyantes et d*antres fossiles. Ces
demi^res constituent k elles seules des masses immenses de
sables et de yastes couches qui abondent snrtout dans les
terrains tertiaires; on en tronye aussi dans les terrains se-
condaires, dans la craie de Meudon, le calcaire de Caen, le
calcaire jurassique, et dans les sables de pays fort dloign^s,
en ^pte, dansTInde, dans rOc^anie, en Am^rique, etc.
Les esptees yiyantes ne sont pas encore assei bien connoes.
Les foraminifires ont 4tA eiey^a par M. A. d'Orbigny au
rang de classe, et diyis^s en dnq ordres, qui ont M appel^s
les tnonotigues, les stichostigties, leAMlicottigues^ les en-
tomost^eSfks enallostigueSf\ei ogaihUt^gues, Cbhcune
de ces fbnilles renferme plusienrs genres. Ep raison de la
simplicity de Torganisation de ces animaux et de la ma-
ni^re dont se fait leur progression, M. Dujardin leur a
donne le nom de rhyzopodes et dHf\fusoires, L. LxuRE^rr.
FORBAN* Pirate, fbrban sont deux mots presque par-
tout employes comme synonymes. II y a pourtant une diffe-
rence entre le forban et le pirate. Tout le monde comprend
la signification du mot pirate : il a sa radne dans Tanti-
quite ; mais Jordan est plus modeme , il date du moyen
Age. Aux beaux jours de la feodalite, la guerre maritime
n*etait qu*une lutte decorsaires; les petits princes en
hostUite publiaient la guerre par un ban ou proclamation ,
et la course s*orgftnisait... Or, representei-yousce qu'etaient
ces cocsaires, dont les equipages « juralent devant un pretre
que de tout ce quMls pourraient prendre ou derober, or,
argent, b^oux et autres choses de yaleur, ils n'en reveie-
raientaucune chose k la justice, ni aux proprietaires anna-
teurs, ni k d*antres, et quails en teraient le partage entre
eux. > Quand les hostilites ayaient cesse, on proclamait ie
ban de paix , qui supprimait la course et d^larait hars'
ban , fors4fan ou forban , fletrissait et condamnait k mort
le corsaire qui soudain ne deposerait pas les armes pour
rentrer dans la vie civile. Mais les lois ne peuvent operer
des miracles; leur voix se perdait dans le vague, et mille
ecumeurs de mer continuaient la course d^apres Timpulsion
acqnise; ils pillaient Penoemi qu'ils avaient Thabitude de
piller, et ils n*etaient plus que dmforbans! Qu^est-ce done
qu*unforl>an? Un corsaire dont les lett res de marque
ont cesse d^avoir leur effet. L'histoiredes/ll6ff«fier5est
une histoire des forbans. Ainsi qu*apres une plnte d'orage
on voit des myriades de reptiles couvrir, comme une nuee,
la terre dans le yolsinage des marais , ainsi apr^s une guerre
maritime, sorgissent tout k coup dans certains lieux des
multitudes de forbans. II y a des parages qui semblent les
repaires naturels de ces corsaires dechus : ce sont certaines
lies de TAmerique, les tlots du l>anc de Bahama, quelques
points du golfe du Mexique, et dans les Indes orientates
les nombreux arcfaipels que traverse jusqu'li la Chine et au
Japon le commerce maritime des deux mondes.
Theogene Page. '
FORBIN ( Famille de ). La maison de Forbin a ter.a
le premier rang parmi les plus illostres de Provence par NA
M4
FORBIN — FORBIN DES ISSARTS
iPCMWDet^ ei par ieR grinds iiinrlaiuiages qii*ell^ a prodatto.
Mprvrmr rang il faui compter lecomte de Forbin, grand
iKunine de mer soiia Louis XIV , ^ quinoos consacrerons
line notice sp^iale. Lea g^n^ogiBtea donnent k la maison
46 Forbm une origine commune avec lea aeigneura de Fprbes,
Iprda, at premiers barons d^^coase, qui tirent leur nom d'une
•Cignearie du comt6 d' Aberdeen. Ce qu^il y a de mieux
tobU, c'est qu^elle 6tatt d^k consid^rabie au temps du roi
Sen^, qui la earact^risait par oe dicton : vivaeiU <PesprU
4^$- Forbins. Getie maison a produit une foule de branches,
4ont les principales ^taientoeUes de ForHatJanson ,d^Op»
fM«> de Forbins des IssarU^ etdeS Gardanne^
Palamide db Forbin , dit le Grand^ ae^gneor de Soliers ,
gonYerneur de Provence et lieutenant do roi en Dauphin^,
ic signaia par une grande habilat^ et nne rare experiences
jLouis XI ne n^Ugea rien pour se rattadier^ et PalamMe
Mi de Finfluence qu'il aTait sor Feaprit de Charlea lY , doc
d'Ai^ou, comte de Provence et roi de Naples, pour le d^-
ilder k laifiser sea £tati au roi de France* Louis XI , rtoon-
Mlssant, lenomma son gouvameur et lieutenant gto^ral en
FrofflBCe^ kcbaiigeaut d*<en piendre possession et de rece-
tdr id sermeat de fid^it^ des gentiisliommes et ofiliciers. La
iBTeur royale lui .vakit bon nombre d'envlem et d'ennemls.
Les attaqoes de la calomuie tebouM«nt, il est vrai, centre
fill pendanl le c^e de Louis XI; mais eUes triomph^rent
ioaa celul de Gbarlea VIU , et Forbin fut oblige de rteigner
tootes ses fbnctions. 11 mourut en 1508.
louiS'NicelaS'PhiHppef'Augiuie i comCe de Fobbin, n^
en 1777, au cbftleau de laRoqoe d'Antberon, en Provence, ftit
t§^ en naissant dans Tordre de Malta, et vlt p^rir sous ses
ymoL son p^re et son oncle aprto le sidge de Toulon en
1703. IMnud de ressources, il trouva un asile chez Botssieo ,
bablle desslnateur lyonnais. Son goOt poor la peinture fbt
eontrarid, k diversea reprises, par la n^ceasitd de prendre du
service; mais sa vocation devait triomplier des obstacles.
Jtomine cbambellan de la princesse Pauline, il jouit quelque
tanps d'une grande faveur k la cour imp^ale. II est auteur
4m paroles de la romance Pariant pour la Syrie , dont la
>Mislque est de la reiae Hortense. IMsireux de reprendre son
laddpendance^ ilallase fixer k Rome. En 1817 et 1818, il
f oyagea en Grtee , en Syrie et en t^yptb. A son retour, il
lot charge de Tinspection gendrale des beaux-arts, et obtint
6Bsntte la place de directeur g^ndral des muaees de France,
4li*il oonserva juaqu'^ sa mort, arrivee en fdvrier 1841. 11
Mail lieutenant-colonel d'etat'OMJor et membre libre de TA-
lademie des Beaux^Arts.
FORBIN { Claodb, comte oa) , naqnit le 6 aodt 1656,
M village de Oardanne, prte d*Aii en Provence. II fit ses
^mi^es armes dana la -Mediterranee, comuw garde^ma-
rine, sous les ordres du martehal de Yiyonne , puia U se
limiva parmi lea mouaquetaires au aiegiB de Oonde. Aprte
^neiquea mauvaises aflUrea od Favait jete sa vivacity, il
fientra dans la marine, avee le grade d'enaeigne de vaisseau,
tl lit la campagne du comte d'E s t r 6 e s sor les ofttes de TA-
■i4rique , dans laqueUe il apprit rtellement le metier de
•sarin; eufln, en 1682, il aasista au bombardement d'Alger
pu Duquesne. 11 avail bien servi ; maia pour obtenir une
rteompenao U lallait autre chose que du mdrite. Fortin,
latalligentet fin , sentit gu^une campagne k Paris serait phis
frnctneuse pour aa fortune mflitaire que dk ans de combats
it de courses lomtaines; 11 vintdoncsollidter les favours de
la cour, ety k Taide d'une pcoteotioa eeelMairtlque , il ob
Ifait le gradede Ueutenant de vaisseau. Ensuite); 11 paitit pour
Usboiine. LI , peataat toiuoara contra le maovmis^tat de
•0S finances, il specula snr la miste d^une femille juive
pioscrite, et hfl fit payer la proltctloa du pavHIen national ;
poiSy avec Vargent qu'il se pnocura par ce moyen , il tenta
«n coup de eonunaree et de contrebande aur le fabac. Un
•anfrage fit justice de oe bien mal acquis.
Vm oette dpoque , le roi de Slam anvoya une ambassade
k Paris avec des pr6sents et rodre d'on dtablissement sur
tie fieuve de Siam. Louis XIY rendk ambassade poor am-
bassade, d^p6cha k Siam des abb^s, des momee, des pires
jteuites ; le jeune chevalier de Forbin partit avec cette cara-
vane en quality de major de I'ambassade, et passa au senice
de sa majesty siamoise. IMgoQl^ bfen vlte des fourberies do
minUtre f^vori, qui souvent attenta 1^ sa vie, il par^int
k s'enfuir, el repriten 1688 son rang dans les cadres de la
marine n-an^eise. En ce moment la guerre l$clata entre la
France et I'Angleterre ; on lul confia le commandement d*one
Irdgate, snrlaquelle il se rendit dans la Maiiche, sous le^
ordres de Jean Bart. 11 soutint aVec lui un rude etsanglanl
combat, et avec lui aussi fut (ait prisonnier et trains en An-
gleterre. Qoand lis reparurent ensembleen France, leor futte
aventureuse des prisons d'Angleterre fixa sur eux les yeo\
de Louis XIY, qui, sfollicit^ par les amis de Forbin , IVlera
au grade de capitaine de vaisseau. Se trouvant alors sans
emploi, 11 arma en course, et alia crolser dans les mers (Hr
lande, od il fit ptusieors prises ; puis il servitde nouveau
aveo Jean Bart dans hi mer du Nord. II commandait un
vaisseau au combat de La Hogoe ;' ce fut un jour de d^sas-
treuse mtooire : TouVville y fut brave, mais, comme
aotlral en chef, U science de la guerre navale fait peser soi
ses fautes la niino presque totale de notre malheureose
flotte; Forbin sauva son vaisseau. Les ordits de la coor
Tappi^M^nt dans hi MMiterran^, oh il fit de tongues croi-
sieres, soil comme chef, soil en sous-ordre. Un guet-apens
de galanterie jeta dii trouble sur sa vie, et faiUlt lul imposer
line femme indigne de son alliance.
Dana la guerre de la succession d*£^agne, on lul confia le
commandement d^une division de bAthnents lagers, avec les-
quels II fut charge de cruiser dans TAdriatique pour inter-
ceptor lea seeours en vi vres que les vllles situ^ sur legolfe, et
principalement Yenise , pourraient faire passer k Tarm^
do prince Eughie, en Italic. La mission s'offratt d*antant p!u»
difficile que, la r^publique ^tant en paix avec la Fr^ce, il
fiillait la mfoager, tout en t'emptehant de fivoriser Teinpe-
reur; ForMn s'en tfrl eh liomm^ babiie. Dans cette eroi-
sidre, 11 tenta un coup audadeux*, qui foit F^oge de sa haule
entente des choses de hi guerre plus encore qhe de son cou-
rage. Suivi seulement de deux embarcations, il alia mettre
le feu k un vaisseau amait^ dans le port de Yenise. C^tait
une action digue des plus hardis flibustiers ; car, avant d*y
clouer hi chemise soofrte qui Fembrasa, 11 Tavait enlev^ a
Pabordage le sabre an poing. Dans cette campagne loogueet
p^nible, Forbin avait montr6 cOmme chef one superiority
Incontestable; comme homme de cceur, il m^ritait des ^loge;
etdes recompenses : mais il n^avait pas la fkveur du minlstre,
et les services les plus edatants n*ont par eux-m^mcs ancune
valeur. II %oulut en demander le prix, on le' tfait k r^cart.
Jamais 11 ne put francliir le grade ide conlre-aMiral. Le iiii-
nist^re lira tout ce quH putde son activity et de sa capacity :
on lui donna des escadres k commander dans la mer du
Nord; 11 fit de rudes <campagnes; il expose souvent sa vie,
altera sa sante, epuisa ses forces, et d'autres recueillirent
les grftces. Enfin , des desappointements multiplies bris^rent
son ambition ; 11 reconnut la vantte des services reels, et se
retire dans une maison de campagne prtede Marseille, oh il
mourut, le 4 mars 1733.
Theog^ne Page, capluioe de vtisseao.
FORBIN DES ISSARTS (CnARLes-JosEpn-Lotis-
HBimi, marquis db), anden pair de France, ne k Avignon, en
1770, emfgra et pasaa au service d'Espaghe. Rentre en France
eo 1803, 11 vecutdana la retraite jnsqu'^ la Restauration, ou
il so signala par son devoOment anx Bourbons. II fit enten-
dre un des premiers le cri de Vive lenH/dans les rues de la
capitate. Jete 4 baa de son cheval, maltraite par le people fu*
rieux, II n*echappa que par mirade k un danger plus grave.
Lieutenant dea gardes du corps et chevalier de Saint-
Louis, 11 fut envoye k hi diambre des deputes par le college
electoral de Yaucluae en 1815, et s>r fit remarquer par ime
exaltation de prindpes que lul avaient InsfMe sans doute
les tristes souvenirs dela revolution, qui loi avail enleve une
partie de sa fortune et aVait fiiit mouter deux de ses fr6rcs
FORBIN DES ISSARTS — FORBONNAIS
S^S
tnr recUtiruuil. II eut un duel avec Benjamin Constant, au
inois de juin 1822. Son d^TouementaHra-royaliste et sacon^
daite dans la commission cbaigte d'examiner la proposition
tendant k eielure Mannel de la charobre Ini valurent Ih
honneans de la.pairieen 1827. La r^volotion de Juiltet r<noi-
f;nadu Loxemboorg et le fit rentrer dans la retraile. II <itait
d^^ maf^clnl de camp, oonseiner d'Etat et membra do comity
de la gaerre. II mouraten 1851.
FORBIi\^JANSON. Cette branehe de li famOIe de
Forblh s prodoit deux prelate.
FORBiN-JANSOn (TousSAiirr db), cardinal, naqoit en
1625, et Int soccesaivement ^v^ae de Digne, de Marseille
et de BeauT&is. C'^tait« au rapport des historiena da si^e
tie Loois XIV y no bomme fort adroit en politique et d^une
i;rande finesse en diplomatie. Anasi ce prince le nomma-t-il son
nmbasadear, d'abord en Pologne, puis en Toscane , et enfin
pr^ la conr de Rome. Ce fat en grande partie k son ha-
bilet6 que Sobieski dat le tf6ne. II Inl en t^moigna sa recon-
naissance en disposant en sa favenr de son droit de pr^sen*
(ation au cardinalat. Loaia XIY le nomma en 1706 grand-
aum^nier de France. II monmt h Paris, en 1713.
FORBIN-JAKSON ( Cbaklbs-Adcostb - M arib • Joseph ) ,
comte db) , 6vhque de Nancy , Ton dea hommes qni par I'eia-
g^ration de leor sMe religieux contribuftrent le pins k com-
I*romettre le gouvemement de la brancbe aln^ de la maUon
lie Bodrbsn, naquit k Paris, le3 novembre 1785. Son p^re,
le roarqoitode Forbin-Janson, lieolenant g^n^ral, telgra avcc
toute sa Aunttle, etnepnt reToir la France que lorsqae Napo-
iton en rouTrit les portes aox royalistes. n rentra alors avec
.<!es deifx file, yaln^, n6 en 1783, obtint, malgr^ ton extre-
me jeanesse, une cbarge de charobellan k la conr de Tflec-
teur^ deTonn plus tard roi de Bavi^re par la grftce de Napo-
leon, etneqaitla leserrice de ce prince qu'en 1814. A cette
epoqoe, it aeeepta de rempereur le oommandement d'nn
corps de partisans, avec lequel, pendant la caropagne de
France, U op^ra habilement sur les denri^res de Tarm^
autricbienne en Bourgogne, et, t6noin des prodiges de g^nle
accomplis par le grand capltaine, congut poor lui one admi-
ratioD et un d^Tonement qne la chate de Tempire ne put re-
froidir. Aussi, anretour de Tile d^Eibe, Ait-il un des premiers a
s'attteber k la fortune de Napolton, qui le nomma d*abord
son chambellan, puis pair de France, et qui, an moment de
partir poor Waterloo, Tattacba k son ^tat-major g^^ral avec
e grade de colonel. A queiques jours de III, i1 4tait frapp4
d'nn arr^t de proscription qui ne loi permit de reparattre en
Frmce que snr la fin de 1821.
Son fr^re puln^, Tanden ^Y^que de Nancy, admis dte
1805 an conseil d*£tat avec le litre d'auditeur, semblait
appel<^ k figurer quclque jour dans T^tat-major de Tarmte
a<iininistrative de Tempire ; mais une Tocation subite le
porta, en ISOS^ k entrer au sdminaire de Saini-Sulpice pour
s'y preparer k leceToir le sacerdoce. En 1811 il lut ordonnd
prfttre par l'^6que de 6sp, et nomm6 imm^iiatement grand-
vicaire da dioc^e de Cbamb^ry. II s*y fit remarquer bien-
t6t par Tardenr qn'it mit k propager sous le manteau les
bulies k Paide desquelles Pie VII , d^tenn k Fontainebleau,
essayait de latter centre le dominatenr de PEurope. Quand
vinrent les ^^nements de 1814, 11 fbt on des premiers k
s'enrAlerdansoes bandes deconvertisseurs nomades qni par-
cooraient alors en tooa sens la France sons le litre demis-
sionnai res. Pendant les cent jours, il fut clioisi pour ser*
vir d'aumdnicr k Tarm^e de cliouans qui essaya un instant
lie s'organiser dans la Vend^. Au retonr des Bourbons, les
caravanes des prt^dicants recommenc^rent de plus belle en
r«17, 1818,etsurtout 1819.
Louis XVIII recompense le z^e de Forbin-Janson en
fappdant k r^T^ch^ de Nancy, en 1824. La fh)ideur de Tac-
coeil que regut le jeime 6v<^que dans son diocise lui fut
peiit4^ un motif pour ne pas se consacrer uniquement k ses
oiiailles ; il demeura done le chef r6el de Vcmvre des mis-
sions, et aoheta pour etle une partie de la hauteur, Toisine de
Paris, connue sous le nom de Mon^yaiArien, qa'il r^solut
de transformer en on ca/ voire, senrant de but de p^lerir
nage aox prehears convertis de la grande Tille. Des cons •
tractions gigantesqnes furent commence pour con^enabkh
roent loger oes pauvres missionnaires; et on r^nra pr^
de la chapelle an terrain d'nne vaste ^tendue, qu^on r^la|
d*exploiter comme dmeti^re pHiHf^f ^ , comme cimeti^r^
vraiment cathoUque k Tusagedes gens blen nte et bien pea»
sants. Cependant, malgr^ la prosperity notoire de Tentrd*
prise, on se trouTa un beaif jour en presence d^un gouffr^^
le d^/leli, Ce fut an grand scandale.
Toutefois, en d^pit de ces d^sagrements, dont la presff
eut dana le temps beaucoup k fl(*occuper, \h place eOt encort
ete tenable ponr Forbin-Janson, malgre la repulsion profondt
qulnspirait k ses ouallles son fanatisme sombre et ardent ,
s'il n'sTait pas en & leurs yeui le tort, bicnautrement grave^
de mettre son influence d^^Tdque an service des passions
politiqaes da moment, et de publier au profit dn pouToir d'^-
trangea mandements eiedoraux. Quand la nouvelle des
ordonnances de juiltet 1830 parrint k Nancy, le pr^Iat ?e-
nait d*ouTrir nne retraile pastorale dans son palais epis-
copal, et personne ne donta que ces reunions de pr^tret
a r^Ytehe ne flissent de veritables conciliabnles tenns contre
les Hbertes ^obliques. Aussi la multitude s'y porta-t-elle en
masse, et des scenes de derastation et de pillage effray^ettt
le pays. ForUn-Janson prit la fuite, et en 1834 le gourer-
nement de Lods-Phiiippe, obtint par Pentremise du pape^
qa'il consenltt k laisser adnilnlstrer par an coadjuteur son
si^ge Tacant de foil. 11 monmt onbli6, en 1845, chez son frire,
anx Aigualades prte de Marseille. 11 sTaitreAis^ an legs de
12,000 ilranes lUt par Tahb^ Grdgoire, anden ^r^ue do
Blois, k la paroisse d'Embermesnil, dont il avail commencl
par ^tre lecnr^, et destine k la fondation k perpiHuit^ d'uii^
mease pour le repos de Vkme de son p^re et de celle de at
mto, et ansai pour que lai-m^me y fot recommand^ aux
pri^res des fiddles.
FOBBONNAIS (Fran^is-Locis VtRON be), naquit au
Mans, le 2 septembre 1722, et mourut en Pan vni (1800),
La maison V^ron toil une des grandes notability manu-
factori^res de la France. L*on des anc^tres de Forbonnali
arait fond^ one fabrique de draps connns dans le commerce
europten sous le nom de vir<mes\ il s*en faisait une ex-
portation consid^able, surtoat pour PEspagne et Htalie. Lt
jeune Forbonnafs se trouTa done dte Penfance initio anx
grandes affaires commerdales. Aussl c'est vers cette direc*
lion qa'il porta PactiTit^de son esprit. En 1752 il prints
au gooYemement des projets de r^forme financi^re , qui ne
furent pas goOt^ En 1756 il derint inspectear gto^ral del
monnaiesy et en 1758 il pnblia son ouTrage le plus remar*
qoable, ses Recherthes ei eonsidiratUms sur les finances
de Us France depuis \h9bJusqt^A 1721. II y fit preuve
d'nne inldligenee assex forte ponr domfner la matiere sans
se perdre dans les details, en mfime temps que son style
clair et prMs fait troover da charme aux questions les plus
arides. Aossi plus d'on ^conomlste modeme en renom a-
t-il mis il profit le travail de Forbonnais, sans le dter, bien
entendn. Siihooette, contrOlear g^n^ral de France, Pattacha
enNuite k son administration, et Forbonnais prit nne grande
part aux mesures finand^res de ce ministre. Cette tentative
de r^forme ^boaa derant le mauvais voulolr des classes
privil^'to, qu*il s^agissait de foire participer aux charges
publtques, et se termina par une banqueroute. En 1763 For*
bonnais tenia un noovel eflbrt aupr^s des ministres pour
faire adopter ses plans de r^forme ; mais les int^rfits puis-
sants qu'lls mena^ient depuis dix ans Pemport^rent , et il
(bt exM aa Mans.
C*est 1^ qa'il T^cut dans la retraile jusqu'ii la Revolution ;
en 1790, ayant ^ consults par le comity des finances de
PAssemblte constituante, 11 prit part k ses travaux relatifs aux
monnaies. Puis, les Jours orageax 6tant venus, il se retira k
Paris. Plus lard II fut appel^ k PInstltut, et quelque temps
apr^ il ternunaitsaial)orieaw carri^re, kPAge'de soixanle*
dix-huit ana. l^ nme publictste. Forbonnais se place, oar U
70.
5&6
FORBONNAIS ~ FORCE
nature de aeg \dies comme par le temps oti Q lee publia, entre
La w et r^le de Q ues nay.
FORGALQUIER, Tille de France , cheMieu d'arron-
4is8einent, dans le d^partement des Basses-Alpes, avec
1,053 habitants, un tribunal de premiere instance, an coU^e
et on petit s^minaire, des fabriques de cadis, de cbapellerie,
de poterie, des filatures de soie et de laine; un commerce
d'amandes, grained, mid et dre Jaune. Cette viUe ancienne
^taitautrefois fortifite;elle fut lesi^ed*uncomt^ d^membr^
en 1 054 ducomt^de Provence, auquel il fiit r^uni de nouTeau
en 1209. Au dix-buititoie si^e cecomt^ necomprenait que
les villes et territoiret de Forcalqnier, Sist^n , Pertbuis,
Apt , Sauit , Grignan et Montdragon.
FORQAT9 bomme condamn^ pour un temps limits, ou
pour la Tie, aux travaux forc4$, Ce mot ?ient de Tita-
Wtnforzato ou de r£spagnol/or(;a(fo. On a donn^ le nom
de formats hmLgaliriens pour les dtstinguer des indi-
Tidus qui serTaient Tolontairement sur les galores. Les for-
mats lib^6s sont oeux; qui ont subi leur peine ou ont €i^
graci^s.
FORCE, FORCES, mot qui ddiTe defortis, et exprime
la puissance, rintensit^ ou T^ergie d*action d'une cbose,
soit physique, soil morale et intdlectueUe. La force se dit
^alement de la resistance et de la fennet^ , ou m^e de
Tinertie et de Timmobilitd des corps, conune de ceiles de
Tesprit; elle qualifie ansd la necessity, non moins que la
Tertu et le courage. H y a les forces vives des corps en
mouTement, telles que les appelle LdbniU, et des forces
mortes, quand elles sont an^anties par ie choc de deux
corps durs, ^aux en masse et en Vitesse. Ail , deux billes
Tenant se rencontrcr, mues d'une force pareille, doivent res-
ter immobiles sur le coup : leur Anergic mutuelle est amor-
tie 00 soudain d^truite. De mtoie, en cbimie, des affinity
contrastantes d^un acide et d^une base peuvent se saturer
r^ciproquement et constituer un compost neutre ou m6me
inerte, comme le sulfate de baryte. Les polarity oppose
de Pdectricite, du magn^tisme, d^veloppent des forces d'au-
tant plus intenses que leur in^alit^ est plus considteble;
mais par leur ^ilibration parfaite ces efforts deviennent
quiescents
Dans Tunivers, les forces et lemouvement qu'elles
mettenten jeu constituent done diverscs in^alit^ de pon-
dc^ration des cori»s, puisque ceux-cl, arrivant k leur point
d'^quilibre, s'arr^tent dans le re|)os. La grande force
(le gravitation, qui p^^tre toutes les mati^res du
iiionde, tendrait It les ramener k une seule masse inerte,
dans leur coh^ion , si les divers degr^ de pesanteur ou
d'attraction des d^ents qui le constituent n'^tablissaient
pas un cercle perp^tuel de combinaisons et de destructions
oppose, en sorte que la vie de Tun r^ulte de la mort de
Tautre. De la suit ce drculus xtemi motus, dont les liac-
tions entretiennent Tactivit^ et r<inergie um'verselles , en
sorte que nulle part le repos absolu n'existe, si ce n*est re-
ialivemcnt k des actions ou k des forces plus vives.
En consid^rant cette activity ^temeile qui change ou re-
nouvelle toutes choses, les pliilosoplies se sont demand^ si
toute la mati^re qui compose le monde , on si cliacune de ses
rool^uies poss^e en effet une force active en propre et
inh<^rente k sa nature, dont rien ne la d^pouille , quelque
forme que subisse cette roolteuie ou cette matiire. Cette
question est fondamentale; car si la matiM« Joult de la
propriety intrinsic de se mouvoir, elle_pourrB tout pro-
duire d*elle seule, comme les a tomes d*£plcure, s'accro-
chant dirersement entre eox pour constituer les soleils, les
moDdes, ks animaux, etc. Dans Tbypotbte de rine<^e pK-
mitivedes d^nents, leur force serait le don d'nn 6trCf tout-
puisMnt et oiganisateur, auteur de I'ordre et de tous les
roovvements de Tunivers, et en dehors de la matito qu'il
domine.
Newton a sortoot combattu ]*hypoUite d'une force inluS-
rente k la matiire par le raisonnement sulvant : supposez
une sphere creiise, d'immense Vendue, el exempte do toute
influence ext^rieure d^attraction ou d'action qodoonque -
si vons y placez une ou plusienrs particules, il est Evident
que n'^tant sollicitte en aucon sens , oes partlcales reste-
ront ^mellement inertes par elles seules ; car, je tous le
demande, iront-elles plutot d'nn c6i6 que de I'autre, lon«
quil n*y a ni haut, ni has, ni rien qui les attiie en aucm
sens.* Et lors mtoie qu'on leur attrlbnerait un d6air, dm
volonte d'action , comme aux monades de Leibnitz, T^gil
^ullibre en tous sens oil elles seraient n^cessairement ne
les empteherait-il pas de sortir de I'^tat dlnertle tant que
rien d^ext^ieur ne viendrait les en tirer ? Euler et let pfay-
siciens modemes ont aussi constats que la tendance k V^
quilibre de toutes les parties de la matidre, mtoie les plus
actives (comme le feu et r^lectricitd), et la perte du roouvc-
ment dans les corps environnants , n'auraient pas lieu si
cbaque mati^re ^tait doute d'une toergie intrins^iiie. La
gravitation elle-m6me s'afCiiblit en raison directe do can^
des distances, car il arrive un tel point d'dloignement que le
Soldi et les plus ^normes spheres n*ont plus aucone pesaih
teur dans Timmensit^ des cieux. De Ik nmmobtlit^ des grands
luminaires ou des ^toiles fixes de Tempyr^, conune le re-
marque fort bien Leslie, d^aprte W. Herscbell. Lamatiere
etant done consider^ comme radicalement inactive , il laiit
qu'elle ait re^u sa force, ou ^impulsion et le nuMvement,
d*une cause ext^rieure primordiale. Newton croyait what
que cette grande puissance initiate finissantpara'^teiDdregra-
dudlement, un jour le suprtoie artisan des mondes anniit
besoin d'y apporter une main r^paratrice : manum emen-
datricem.
II suit de \k que la force ^tant une quality trte-^lincte
de la mati^e, et qui ne lui est nullement inb^rente (tteioin
le rooovement imprim^ lequel se perd dans tout corps plus
ou moins promptement), nulle force n'est matMdle. On ne
pent pas soutenir que Tattraction lunaire, qui soul^ve p^rio-
diquement, deux fois en vingt-quatre beures, les eaux de
POc^n , de concert avec Tattractlon du Soleil, op^ ^ de d
vastes divtances au moyen d'une OMtito travenant litstan-
Un^ment les espaces celestes. Ces influences d'attraction
entre des masses elThiyables, qui circnlent k tant de mil-
lards de lieues d*dloignement, sont des forces purea, qooiqDe
proportionnelles k ces masses, et dont rien nlntercqite
ractlon. Si ces forces restent fixes et calculables dans les
substances min^aies, elles ont one mobility et une varia^
prodigieuses dans les dtres vivants, snivant les Ikges et
beaucoup d'autres modifications organiques
Kepler eut le m^rite de reoonnattre I'un des premiere
plusienrs lois de Tattraction; Huyghens d6ooovrit ensoite la
ioi des forces centralesdans le cercle et la th^orie des
d^velopp^es. On voit que le probl^me g^ndralavan^it vers
la solution, puisqu'en r^nissant ces denx th^nies, on en
obtient fadleinent la lot des forces centrales dans one
courbe quelconque. Newton vint, qui, g^^ralisant cette
thforie d'Uuygbens, sat d^velopper le thtertoie g^itel des
forces centrales, et ftitainsi conduit & la dtouverte da
vrai systtoie du monde. Par la m6me raison que la mati^
possMc one force d 'inert ie qui la fait roister au mouve-
ment si elle est en repos, cette mtaie force la fera demtaie
pers^v^rer dans le moovement si lien ne vient ie lui enle-
ver. Tel est le principe de la conservation da forces moes
et de Taccdl^ration des mouveioents, principe de dynaroique
bien observe, scut par Huyghens, soit par Daniel ct Jeaa
Bernoulli, soit aussi pour I'acc^l^ration et la chute de
eaux , par D'Alembert, dans son TVai^^ de CequHibre eidu
numvement des Fiuides. Ces v^rit^ ont ^t^ d^veloppto
aussi par des gtomMres plus rtouts. Dans scs savantes
rccherclies sur la m^canique celeste, Tillustre Laplace a tie
plusd^montrd que les petites perturbations resultant des
muuvements des corps ci^lestes se compcnsaient rto'proqoe-
ment dans des p^riodes plus ou moins prolongtes et mtee
sC'Culaires, ct qu'une stability g<in<^rale rCsultail, en totality,
de ces diverses Equilibrations partielles.
De uos Joursp Tons^est surtout occupy des (brees crtftei
ifUHClii
667
pour l^ndostrie, ou d^Tdoppto par raction du caloriqae »
^oitout par la Tapear de I'eau en expansion. La c^^bre
marmite de Papin , leqnel ^tait parrenn h bire rougir au
leu de Tean renfermte dans on Tase trte-^pais, ce redou-
table antoelaTe, qui se brisail en ^daU lueurtriers, eat de-
Tenoy entre les mains sayantes de James Watt, la puia-
sante machine ^ t ap eur, nonveau moteur destine k chan-
ger la face de la m^canique industrielle des nations. A part
ces grandes forces, dont lliomme s^est appropritf le secret, ces
compositions ftdminantes qui font sauter les roctiers en
^dats, comme la poudre k canon, ou les poudres d^-
nant par percussion. Tor et I'argent ftilminants, le chlorate
de potasse, etc., nous pourrions rappeler Temploi de Tair
comprim^, celoi du Tent, celni de la chute des eaux, pour
les moulins comme pour d'autres machines, cdui des gaz
I)our s'^lerer dans I'atmosph^re, etc. Les forces de compres-
sion, d'expansion, de repulsion, celles que d^ploient Tdec-
XridU foodroyante, le magn^tisme, etc.; lefiroidqui re-
serre, la chaleur qui dilate, offKraient une foule de consi-
derations ;mais elles trouTentleurplacedansd*autres articles.
Nous devons descendre k des genres de forces attractives
plus Intimes : telles sont les forces moltolaires, diteso/]^
nitis ou attraetions chimiques.
Si nous consid^ns maintenant les forces qui animentles
corps Tivants, nous remarquerons d^abord que les mati^res
inorganiques ou nin^rales possMent des forces simples et
uniformes dans leur nature originelle : c'est ponrquoi elles
sont ^Taloables par le calcul. U n*en est point ainsi des 6tres
▼iyantsetorg^nb^. Puisque leur ?ie depend d^nn concoors
d'^ltaients toujours mobiles ou Tariables dans leor associa-
ti<m, suivant les Ages, les sexes, les tissus sans cesse renou-
Teite par un mouTement de composition et de dteomposi-
tion; puisque les molecules composant le corps se r^parent
et se d^truisent continuellement; que tel Hn engendre,
Tautre meurt, Tun crott, Tautre dterott, il y a des alterna-
tives in^Titables d^^nergie et de faiblesse : c'est un cercle
d'actions qui s'encbatnent Daiileors, le m^me corps d^a-
nimal ou de v^^tal ^prouve des variations dependant des
saisons, des climats, en M : en hiTcr, les forces v^^ta-
ti?es se d^ploientpar la chaleur yivifiante, ou se diriment
par Tengourdissement du trM. U 7 a m6me en ce genre
d'autres modifications telles que le froid modM fortifie une
esp^ce animale et alfaisse telle autre esptee : il y a des plantes
que U chaleur de la xone torride tnerait, et qui fleiurissent
sous la neige, etc.
Les forces animatrices des corps vivants constituent do
plus un systtoie harmonique en rapport avec nos Adments
ambiants, I'air, Teau, la chaleur, la lumi^ TdlectriciU^ etc.
II y a des /orcei digestives pour les Tisctees intestinaux,
des forces propagairices , des forces ddpwratrices, s^pa-
rant rniine ou autres matMiux superflus; cliaque genre de
s<^cr^on, lait, bile, salive, etc., rtoulte de ces forces
propres : les ones penvent agir sans les autres , ou trop
pen par rapport k leurs antagonistes. L'action nerreuse, ou
de Tappardl g^n^al des nerfs, est subordonnte k une foule
de modilications : sa force a la propri^t^ de s'accrottre pour
lendre le systtoe muscuhiire a?ec une vigueur inouie dans
la fureur; elle pent aussi tomber soudain par la terreur.
Tantdt le Tin ou les liqueurs spiritueuses rexaspirent^
lantOt Toplum la plongedans le soromeil. Passions, besoins,
aliments, air, temperature, tout diversifie les puissances de
IVconomie organique : la plante qu'on multiplie trop de
fooutures par ses radnes perd sa force propagatrice dans ses
seroences, qui avortent : tel animal, abosanttrop de certalnes
fonctlons, dcTlent faible pour d'autres, comme Phomme de
cabinet, qui ramasse toutes ses lacult^s au ccrveau, devient
incapable de Intter en energie musculaire avec le fort de la
halli.
La force vitale de cheque fitre peut (raillenrs 6tre consu-
ni<^ plus ou rooins rapideraent ou economisee : il est tel
enfant dont on liAte avec imprudence ou t^merite le d^ploie-
raiAt des faculh^; mais voyex ce* fcUts prodiges de savoifi
de pr^codte et d^esprit : avortons pub^es k peine , on les-
produit dans le monde , on les pr^dpite k leur grand dom
mage dans des plaisirs prtoiatures, qui les enervent avant
TAge; on en veut itoe des hommes, et ils ne sont que dea
adol^cents d^k us^s. Aussi, une vieillesse antidp6e vient-
elle fietrir leurs jeunes anndes : ils restent petite , di^tifii^
epuisis dks trente k quarante ans, et bientdt immoies. Maia
l^honmie qu*une prudente reserve laisse longuement mttrir
dans une sage viiginite recudlle cette mAle Tigneur on nne
forte constitution qui lui promet une carrfte seculaire.
La force depend done de la conservation des principea
de la vie. Elle fut departie aux animanx en proportion de
leurs habitudes '; die se ramasse plus vigonreuse dans lea
petits corps, pnisqu'un eiepliant, une baleine, sont d^ll
embarrasses de leur masse; les plus gros arbres, teb que
le baobab, ayant un tissu mou et spongieux , manquent
aussi de resistance : ils croissent trop rapidement. Les hois
compactes, le cbtoe, le sideroxylon (bois de fer), plua
aolides, sont lents k crottre.
Lorsque enfin ce concert d^actions qui constitue la vie est
attaque par des causes morbifiques, un instinct conservateur,
ou, si Ton <dme mienx, Ul force nMicairice de la nature,
qui protege sa demeure corporelle, slnsurge et combat pour
en defendre rmtegrite. Tant6t Teatomac se souieve poar
rejeter un poison ingere, tantdt d'anlres mouvements depo-
ratoires expulsent les matieres nnisibles. La fievre qui
s*allume estd*ordinairenn travail preparateur, un ooncoura
d^elTorts salutaires pour dompterlemal 1 c*est ainsi que s*o-
pire le travail de la dcatrisation des plaies, de la consoli-
dation du cal dans lea os flractores , hi separation du se-
questre de la partle necrosee 00 ganigrenee, pour mettre A
Tabri les parties vivantes, etc. 11 y a done dans les corpa
animes une faoilte prevoyante, active, preservatrice, qui
vdlle k leurs besohis, meme dana le sommeil , puisque cet
instinct secret se ranime k la mohidre piqAre, k tout ce
qui peut blesser un Individu : preuve d'nne puissance spe-
dale d'une force cachee, vis ahdita qtutdam, laqudle a ete-
departie par la nature k Texistence de toutes ses creaturea.
C'est encore k cette cause instinctive qu'il fliut rapporter
ces sympathies entre parents, qui font qu'on se reconnatt et
qu*on se pressent mutudleroent ; c'est ce qu'on a nomme la>
force du sang.
Non-seulementrexpressionde/orce«s*appliqaeii toutes les-
puissances physiques et mesurables, mais encore ii des actes
purement intellectuels. Sans doute on pent augurer, par
Vexamen des sympt6mes exterieurs, cheirhomme,rintensite-
d*une passion explosive, la colore, la frayeur, i'amour, etc. ;.
cependant, il est parfois de Pinteret de la personnequi
les eprouve d'en derober au public lesapparences. II est dea
sceierats consommes tdlement endurcis au crime qu'ils ne
parlent qu*en presence d'nne mortredoutable; conmieausal.
I'binocence a sa force, capable de braver les torturea et lea
bourreaux. Caton , qui ouvre ses entrailles pour ne pas suUr
le joug d*un mattre , avait tine kme magnanime , comme So-
crate, buvant volontairement la dgue. Nous avons vu , dans
nos discordes dviles, de vertueux exemples de grandeur
d^ftme et deforce de caractbre. On a dit avec bien de la.
raison que s'U faut de renergie de caractere pour supporter
radversite, il en faut davantage encore pour soutenir di-
gnement la haute fortune.
La vigueur ou Tintensite de la puissance mentale n*esi
pas moins difRdle k mesurer. En general, les puissances
intdlectndles s'augmentent par Tattention, par une contem-
plation plus ou moins profonde. 11 est cependant des esprits
que Montaigne appdle primesautiers, qui saisisaent d'na
seul bond les questions. La force du raisonnement et dePe-
loquence s'emprunte et s^echautTe souvent aux passions :
Pectus est quod disertos facit et vis mentis, comme
rairirme Quintllien; de \k vient aussi le motde Vauvenar-
gues, que les grandes pensies viennent du cceur. Les
forces de Pintelligence nc s'accroissent point en proportion
dc leur association avec d'autres. Ainsi, un onvrage fUt
558
FORCE
en commuD, quoique soumiA k Tirait^, nepr^nle gu^re qfnt
d4« fragments tndiYiduels r^unis. Mais c'e«t au raoyen de la
rtenlon moimte dea Tolont^ en une seule, soit dans la reli-
gion, 8oit dans Im institotiona poUUques, que nalt cette
grande pnissBMe des Etata et des peuplea, par le patrio-
tisme ou par le fanatisme. C*est k Paide de cette ^nergie qne
les empires siibsistenti car si tous brisez le lien rellgieux et
la foi polttique, lea nations se dissolvent dans ane d^Torante
anarclile. Sopprimex rantorit^ do magistrat, ouTrez les pri-
sons, \esnuUsons dejoree ;que\» lois perdent lear BOu?eni-
net^ arec. la justice, et bientdt one confusion horrible 4tera
tout moyen de r^istanee, an dedans oontreles passions et les
iat^r^ts priT^, an dehors centre I'ennemi t'pliis deforces
de terre ni de mer, aucune puissance productrice et com-
merciale.
La force des £tats se mesure sous difT^rents aspects. Si
les institutions sont jeunes, poisaantes dans Topinion et
famour des dtoyens, le lien social sera ^nergfque : c'est
ainsi que Polybe avait pr^vu que Carthage devait aoccomber
sous Rome, flinatiste de cet ardent patriotisme qui exaltait
R^Ins, tttBdis que l*or /ttai( ploi puissant dans la r6po-
blique coromer^ante dea Phteiclens, et qae la perfidie
punique ^it proyerbiale^ Dne nation agricole se defend
mieux chei elle qo^un people maritime on indostrieL Tout
£tat pautre, mais reaserr6, compaete, est plos r^istant que
«Hl est ricbe et trte-vaste. Les pays libres d^loient plus
d*6nergie que les empires asseryis. Les insolaires, les mon-
tagnards, montrent plus de coherence et d*ftpret($ d'action
<]ue les habitants des plainea ouvertes et contlnentales. Les
peuplades errantes, comme les hordes de Tatars dans leurs
steppes, on les tribos d'Arabes dans leors d^rts, sont es-
sentiellement indomptablea : eellea qu^on soomet on Jour
^cbappent blent6t k I'asserTissement. Les peoples naViga-
teurs, pnissants par leura colonies, leurs taisseaux, leur im-
mense commerce, sont forts k la drconfi^noe, faibles au
centre ; c*est le contrairc pour les pays sans relation ou
concentres en eox-mdmes. Les vieilles nations, amollies et
•civilistes, peovent 6tre yaincnea assei facilement; maiselles
absorbent lev vainqoeor, et triomphent souTent, par les
arts, de la barbaric qui lea Cante : ainsi, le Chlnois a ci?ilis^
les Mantchoox, e|ie Grec les aadens Remains, si laroucbes.
Les forces d*un tUX ne sont done point seulement oelles des
finances, nl m^me le nombre immense des troupes, les
places fortes, les armes de lontes natures, s'il n*y a point
onanimite d^action, amour de la patrie, zAIe poor lemaintien
des lois et institutions, d^vouement et d^jnt^ressement. L'es-
time pour les vertos d vlqoes, Tardeor poor soutenir Tbonneur
national, de justes recompenses dteernees ao merite, non
moins que la repression des Tices bas iet Ucbes, voiU les
▼rais elements de la yigueur des peoples , les aympt6mes
d^ne longoe yitalite dans on £tat. J.-J. ViaET.
Porce se dit egalement, an propre et ao figure, de renergie,
de TactiTite, de Tintensite d'action : la /orce d'on poison,
d*Qn mal,d'une passion. Dans ce sens. La ybrce est une qua-
lite du style que les pontes dramatiqoes surtoot doivent re-
chercher; c*est aussi dans la rodme aoception qo'on se
sert de ce mot poor toot ce qui se rattache k\^ logiqoe : Force
d*an f aisonnement, d*an argoment, d*ane objection, d'une
preoTe*
Force signifie aossi Tiolence, contrainteon poovoir de
eontraindre ! ceder k la ybrce, opposer la /orce d la /orce.
En parlant des choses, /orce signifie tantdtleur solidite,
le pouToir qu'elles ont de restster : Ia force d*an mur, d^une
digue ; tant6t lenr hnpeinoslte : La force de Teau, do courant,
du vent ; tantAt encore la propriete qu^ont quelques-unes
d^imprinoer k d*autres one impulsion plus ou moins grande,
de les mettre en moovement : Ia force de la poudre, d'une
machine k vapeor, d*nn levier, etc ; oo enfln Timpulsion qne
re^it le corps pousse, lance, Jete : La /orce d*uiie balte,
d'nn boolet. Applique k certaines autres choses, comme les
lois, la verite, reioqoence, revidence, etc. , le mot force est
syuonynM d'lnfluenoe, d'autorite.
En termes de marine^ faire force de voilA, c*est se serrir de
toutea les voiles afin de prendre plus de vent et dialler
plus vite; faire /orce de rames, c*est ramer autant et aasM
viteque possible. Les cootelien appellent>brcei one esp^ce
de grands ciseaux.
Enpeintoreeten8colpture,li/orce est le caract^re ressenti
daBsier formes; la /orce dncoloris estTemploi des coo-
leurslasplos vigoureuses,distribueesavec intelligence ; qoand
on applique ce mot k TeiTet total d^on tableau, on exprime
par \k que les ombres les plus vigoureuses sontopposees aox
lumieres les plus brillantes, effet quidonne do moovement et
de la saillie aux obiets.
FORCE ou PUISSANCE {Micanique), action qoi pro-
doit ou tend k produirele moovement d'un Corps eo repos ,
k modifier la vitesae d'un mobile ou k Tarreter. Ainsi, im
coup de marteau oa de toute autre masse en mouvement,
la detente d'un ressort, la pesanteur qui entralne vers la
terre tous les corps qui n>n sout pas trop eioignes, llin-
puUion d'un courant d'eao, celle du vent, la reaction d*un
nuid&jeiastique comprime, etc, sont des forces. D'aprfts
lenr definition, elles doivent etre mesutees par leor effet,
c'est4-dire par le m juvement qu'elles impriment oo qo'dles
tendent k imprimer , Tacceieration oo le retard qo*elles pro-
doisent, et en general d'apris les modifications qoi en
sont evidemment le resultat Comme la notion de nxrave-
ment renferme celle de Vitesse et de direction , elles soot
aussi comprises di^ns la notion de force : de plos, oomnie
le raisonnemeot et I'eiperience nons apprennent qoll faut
une plos forte action poor iaire moo voir une plus grande
masse, on con^it que la mesure de la force exige aussi
celle de la masse k mettre en moovement
On distingue deoxsortesde forces, suivant la nature de
leur eOet ; eellea qui produisent une pression , telles que la
pesanteur, la tension d*on ressort, IMIastldte d'on floide
comprime, renergie des muscles des animaux, etc.; toutes
celles-lli sont coroparablesentre elles, etpeu vent etre oontre-
balancees Tone par Tautre : ainsi , l*une d'entre dies peot
servir a mesorer toutes les autres, et la pesanteor a^ant
ete choisie, rinstrument de mesure est une sorte de ba-
lance, que Ton nomme e(y n a mo me f re. Mais les forces
de percussion , tdles qu'un coup de marteau , ne sont mtses
en eqoilibre par aucun poids, quelque grand qu'il soit et
qodque petite que soit la force qu'on lui opposeratt Une
these demecanique, dont Iliistoiredes matheroatiqoesacon*
serve le souvenir , avail cette eplgraphe : PtUex in ttrram
insUiens earn repellit, et demontrait cette assertion. II
faot done poor les forces de percussion one aotre unite
de mesore que pour les pressions; et comme ces forces ne
sont autre chose qoe Taction d'one masse en moovement,
on a besoin.d'une onite de masse ct d*une autre de vilesse.
Conformement k notre systeme de mesore, on a propose
d'adopter, en France, le mitre cube d*eau comme unite de
masse, etPespace d'un metre parcouru en une seoonde comme
unite>ile Vitesse. Ce choix aurait llnconvenientde ne donner
lieu qoe tres-rarement ^ Temploi de runiteprlndpale, tandis
qoe ses subdivisions seraient introdoltcs habitoelleraent
dans la calcal. En effet, le dyname ( nom impose k cotte
uniti gig&ntesque ) equivaudrait k la tradion de plos de
trdze dievaux de roulage.
Les ingenieurs ont contracte rhabitude d*evalaer la pols-
sance des divers moteurs en forces de eheval, unite de
mesure quHls supposent eqoivalente k I'elfort qull faodrait
faire pour eiever en one secondc un poids de 75 kilogram*
mes i la hauteur d*un metre. Pour un travail continue pen-
dant qoelques heures, ils estimeotqoe la force de lliomme
n'est que le cinquieme de celle do eheval , et poor PappHca-
tion momentaneede renergie mnsculaire trts-impropreraent
Jite coup de collier, Thomme ne prodoit pas meme la sep
tieme partie de reflet dont le eheval est capable : c'est one
observation constatee par le dynamometre ; mais cet instni-
ment semble destine k donner aox peoples des avertl^tse-
ments d*one plos hante importance qoe dea evaloaUons me*
FORCE — FORCE ARMfiE
caniques. En r^uisant k une mesure moyeone les exp^*
riences dynamoin^triques faites dans un pays , on appr^ie
assex exabtement la /orce moyenne des habitants : on s*est
assure de cette mani^ que rAnglo-Am^ricain des £tat^
Unis est un pea plus fort aue TAnglais » et celui-ci un pen
plus que le Francis. On devait a*attendre que cette obser-
vation serait confirmee par la mesure du travail journa-
' lier dans ces trois pays. En recberchant la cause de ces dif-
fidences, que Ton ne peut attribuer au climat, au sol , aux
caracl^res distinctifs des races d^hommes , etc., on est bien-
tot mis sur la voie qui la fait d^couvrir : on ne doute point
que le r^ime alimentaire des ouvriers ne favorise et n*en-
tretienne plus ou moins Taction musculaire , et cetui des
Franfais n*est certainement pas le meillenr. Les m^ecins
n^epargnent pourtant pas leurs sages remontrances ; mais
Tbabitude est plus forte que la sagesse, elle triomphe et se
obaintient Ferby.
La cause de mouvement que Ton appelle force nous est
inconnue, quant k son essence, mais nous pouvons me-
surer ses efifets. Loi^u^une force agit sur un corps quel-
conque, sa direction k un moment donn^ pent toujoursfttre
iigur^ par une ligne droite ; bien plus , on repr^nte son
intensity plus ou moins grande en donnant k cette droite
une longueur plus ou moins considerable. On ram^ne ainsi
les prohl^esdem^canique ^ n*6treplus qu'une application
de la g^om^trie.
Un corps ou aystime de corps dtant solliclt^ par de cer-
tainea forces donn^, trouverle mouvement que ce corps
prend dans I'espace^ r^iproquement, quelles doivent 6tre
les relations des forces qui agissent sur un syat^me, poUr
que ce systtoie prenne dans Tespace lui mouvement don-
,ne? Tel est le probl^me que se propose de r^udre ia m^-
canique. Or, on d^montre, en g^n^ral, que lorsqu'un
corps est soumis k Taction de plusieurs forces , on peut rem-
placer toutes ces forces en un moment donn^ par une seule
de grandeur et de direction convenables , et produisant le
mdme effet; cette seule force qui tieat lieu de toutes les
autres en est dite la r^suUante. Le cas particulier oil
cetle r^ultante est nuUe, c*est-k-dire ou les forces se font
^quil i b re, est Tobjet de la partle de la m^canique qui a
re^a le nom de J^o/i^iie. L^autre partie, la dynamique
ou science du mouvement, a^en d^uit facilement.
Dans le probl^me de la composiUon des forces , cdles-ci
^tant rq[>r^sent6e8 par des droites de longueur proportionnelle
k leur intensity on distingue d'abord les forces qiii agissent
{^uivant des directions paralldles de celles qui concourent en
un m6me point. On reconnattque deux forces parall^les di-
rigees dans le ipftme sens ont une r^sultante ^ale k leur
somrae, paralL^e I leur direction, et passant par un point
qui di vise la droite qui unit leurs points d'application en par-
ties inversement proportionnelles k leur grandeur. II en est
de mtoie dans le cas 06 les deux composantes sont dingoes
en sens inverse; seulement, la r^ultante est ^ale a la
diffi^rence dea deux aomposantea et difi^^e dans le sens de
la plus grande. dependant, U est un cas particulier oil Ton
DO trottve pas de rifeultante unique; c*esl celui oil les deux
forces dirigto en sens inverse deviennent^Ies; on a alors
un c 0 u pie qn'one seule force ne peut remplacer. La thto-
rie des forces paraUiiles sert de base ^ celle de la pe s a n t e u r,
qui n*en est qu*un cas particulier; car 11 n'y a pas d^erreur
appreciable k regarder jcomme parall&les les directions de
la pesanteur agissant. sur les dlverses mol^ules d*un m6me
corps. Dans cette application, on trouve que la rdsultante
de toutes les forcea de la pesanteur passe dontinuellement
par le centre de grayitii du corps soumis k son ac-
tion.
La th^orie des /orc65 concourantes repose sur cette propo-
sition : Lariteultantededeux forces concourantes est repr^
sentte en grandeur et en direction par la diagonale du pa-
raU^ogramme constniit sur les droites qui repr^sentent ces
deux forces en grandeur et en direction. Si Ton a plus de
deux forces concouranteS| on cherchera la r^sultante des
659
deux premieres, puis on composera cette r^sultante partielle
avec une troisi^me force, et ainsi dc suite.
Au moyen de la th^rie des couples, on determine aussi
la composition de forces quelconques non silu6es dans un
mfime plan, Mais dans ce cas on ne trouve pas toujours
une r^sultante unique.
La decomposition des forces est une opdration inverse
de la pr^c^ente; mais elle offre une ind^termination que
"celle-cine pr^entait pas.
FORCE {ThMogie). Les tb^logiens catboliques ont
consid^ la/brc6comme unetertu cardinale, Ilsenteo-
dent par \k cette disposition r^fl^hie de Time qui, ae fon-
dant sur Tesp^rance de la vie future et la juste n^cessit^
de se soumettre k la volonf^ de la Providence, attendu qu'elle
connalt mieux que nous les moyens de nous purifier par les
^preuves, nous fait accepter sans murmurer lea contradic-
tions et les peines de cette vie. U faut en effet une force
r^lle et pers^v^rante pour nous soutenir 'au millien de tous
les motifs de d^uragement qui viennent assaillir Tbomme
d^dd^ k ne considdrer que son devoir. La force est ^ale-:
ment ^oign^ de la t^ m4rit6 et de la f alb less e. Aussi
on lui oppose ces deux vices, qui ceptodant prennent nals-
sance en elle. Tun par excte, Tautre par d^faut. Elle est une
des vertus que d^veloppe dans lechrdtien le sacrement de
confirmation. H. Bocchitt^.
FORCE (La ), ancienne prison de Paris,, remplac^e par
la prison Mazas, qu^on appelle aussi Nouvelle Force* La
Force a (AA ddmolie en 1850. Elle ^tait situ^ dans les rues
du Roi de SIcile et Pavte, entre la rue Saint-Antoine et la
rue des Francs-Bourgeois. Sur son emplacements'^Ievait au
treizi^me si^cle lademeurede Charles d*Anjou, fr^re de saint
Louis. Ce palais passa ensulte successivement aux comtes
d^Alen^on, aux d*Orl^ns-LonguevilIe, comtes de Saint-PauA,
ct aux rois de Navarre. Ben6 de Birague le fitenti^re-
ment reconstruire. Le due de La Force, qui en devint
ensuite propri^taire, lui dbnna son nom. A la fin du r^e de
Louis XIY, cette demeiire fut partagte en deux parties ; Tune
forma Thdtel de Brienne, Tautre fut acquise en 1715 par
les fr^rcs P&rLs,qui lac^irentaumintstred'Argenson pour
le comptcfdu gouvernement. On voulaity dtablir une ^le
militaire ; mais plus tard, sur la proposition de Necker, on en
fit une prison, pour jemplacer celles duFor-l^v6queet
du Petit Ch&t el et.
Les prisonniers y furent transfifr^ au mois de juin 1782.
Cetle prison se dlvisait en grande et en petite Force ; cette
demi^repartieserapportantau ci-<)evant li6tel de Brienne.
« On y renfermait, ditDulaure, les prisonniers d^tenua pour
d^faut de payement des mois denourricede leurs enfants^ les
d^biteurs civils, les prisonniers de police, les filles publiques;
elle servait aussi de d^pOt de mendicity. » C'est, k La Force
que p^rit Tinfortun^e princesse de L a m b a 1 1 e.
FORCE (Camisole de). Voyez Cahisole ng Force.
FORCE (Jambes de). Voyet Jah^es de Force.
FORCE ( Maison de ). Voyez Pr)soms.
FORCE (Tour de ). Voyez Tour.
FORCE ( Famille deLA). voyez La Force.
FORCE ARM^E.Lesl^gisiateurs ont pour la premiere
fois parU de force arm^ il y a soixante-dix ans ; encorcr
distinguaient-ils la/orce arm^ede la/orc6pu6%tte,et con-
cevaient-iis la force arm^, c'est-&-dire Tarm^e de ligne ,
par opposition k la garde nationale, Tune et Tautre ^tant
une partie dela force publique. Mais ces distinctions n^ont
pas en de dur6e; la loi a pris le mot dans une acception
plus intlme : pour elle, patirouiile et force arm6e sont deve-
nues une settle et m6me chose; crier lila garde, c'estinvo-
quer la force armte. Des ^crivains ont employ^ le terme
force arm6e comme synonyme de force militaire : cette
demi^re expression vaut un peu mieux , mais elle peint aur-
tout Tidte d'un moyen de puissance et d'action , auquel
concourt une ^nergie intelligente et morale, tandis que
force arnUe repr<isenteplutdtune force num^rique ou phy-
sique, regardde, par une fiction convenue, comme ^tant k la
$60
disposition da goaTeniemeDt. La fitodalit^ a ^ la force arnite
du moyen ftge ; les armte permanentes sont deTenues la
force arm^ des stales modernes. En France*, la force
arm^ n'est devenoe nationale que depuis la conscription et
ies appeU, surtout depuis les dlscnssions dn budget
G*^ BiRoiif.
FORGE CEJVTRIFyGE. Voyez Cbntrifccb (Force).
FORCE GENTRIPETE.rotf<;zCEirniiplTE (Force).
FORGE DE CHOSE JUGEE. Voyei Chose jocis.
FORGELLIM (£Gimo),c^bre philologoe itaUen,naquit
en 168^8, de parents panvreset obscurs, dans un village pen
^UApi6 de Feltre, dans Panden £tat de Venise. Admis par
charity an s^mlnaire de Padoue, ses progrto dans T^tude
des languesandennes ftirent si rapides et si extraordinaires,
queFacciolati,son mattre, ne tarda pasJi Tadmettre k par-
tagerses travaux lexicograpblques. En 1718, lis con^urent
le projet de publier on dictio nnairecomplet de la langue
istlne; mais ForceUini ayant ^ envoys k Ceneda, comma
professeur de rb^toriqne et directeur du s^minaire, les
denx amis en suspendirent Tex^tion, quails ne purent re-
prendre qu'en 1731 , qnand Forcellini fut rappel^ k Padoue,
grftce k Tappiii del'^Tdqne decette Yiile, Rezzonico, et qui
se continua d^ lors sans interruption sous la direction de
Facdolati. Forcellini mourut en 1768 , avant Timpression
de Tceuvre k laquelle 11 ayait traTaill^ ayec tant de pers^y^*
ranee, et qui parut plus tard sous le tltre de ; Totius lati-
niiatis Lexicon, consUio et cura Jac. Facdolati, opera et
studio JSgid, ForceUini lucubratum (4 yoU, Padoue, 1771;
^* M., 1805), ouyrage que cbacun reconnut aussit6t pour
le recoeil le plus complet qu*on possMe en ce genre, et qui
Jouit d*nne grande et l^itime h^putation. Furlanetto en a
public le compl^ent sous le titre d^ Appendix ( Padoue,
1816, In-fol. ) ; le m^e philologue a public aussi une nouyelle
et plus compile Mition de Poeuyre commune de Facciolati
«t de ForceUini (Padoue , 1828) , laquelle a ^t^ rdmprimde
en Angleterre et en Allemagne par Voigtlsender et Hertel.
FORGE MAJEURE. On appelle force majeure
r^y^neroent impr^yu qu'on n*a pa emp6dier. Nul ne r^
pond de la force majeure. L*autoritd souyeralne, dans ses
yolont^ arbitraires, sous les empires despotiques, est encore
une force n^jeure et irresponsable. II y a cette dirr(6rence
entre la force majeure et lecas fortnit, que ce dernier sup-
pose presqnetoujours un fait materiel, par exemp^e, Timp^-
tuosit^ des flots, les incendies, les chutes des rochers on des
^fices, les naufrages, etc., tandis que la force migeure
emportele plusordinairement Pid^ d^une yolont^ liumaliie.
FORCEPS) instrument en forme de pince, qui sert
dans la pratique des accoucbements. On en attribue Iln-
yention k un chirurgien nomm^ Chamberlayn, qui exergait k
liondresyers le milieu du dix-septidme si^cle. Palfinpr^nta
k I'Acad^mie des Sdences de Paris, en 1721 , un instrument
qu'il appelait mains; depuis cette ^poque, il a ^ti modifi^
dans ses dimensions, sescourbures , sa forme , si bien que
jusqo'ii nos Jours on peut en compter pr6s de cent, quoiquMl
soit blen difficile de croire que, dans un si grand nombre,
plosieurs n^aient entre eux beaucoup de ressemblance. De
nos jours on a adopts presque g^n^ralement celui de Levret ,
nyec quelques modifications. Get instrument est compost
de deux branches de cbquante centim^res de longueur,
aplaties transyersalement et diyis^s en trois parties. L'an-
t^rieure se nomme serre on cuilldre : elle pr^sente en eflet
eette demise forme, excepts que le centre est ^?id^ dans
line grande ^tendne dliptique ; la partie post^rieure sert de
manche k rinstrument; et la moyenne est le point de Jonc-
tion des deux branches, qui se s^parentayec la plus grande
fadlit^.
CrHoume tons les instmments , comme tous les prookl^
op^toires, le forceps a eu son temps de yogue et son
temps de proscription. On Ta yn employ^ dans presque tous
les accoucbements dont le trayail ne se prdsentait pas de
la mani^ la plus ordinaire , puis enti^remcnt abandonn^
par des chirurgiens effray^s de quelques i^ultats funestes.
FORCE ARMlfiE — FORESTIER
Mais quel est instrument qui mani6 par dea mtliis i]iLa«
biles ne deyrait 6tre soumis an m6nie reprochef Les tables
statistiques des bdpitaux de Paris et de Londres d^OMMitrent
que de nos jours on ne se sert gu^re du forceps que dans
la proportion d'une fois sur deux cents accouchementa. Td
accoucheur s*est cru dans Tobligation de s'eo aenrir pour
n*a¥oir pas altendu assez longtemps le trayail de la natore,
qui plus d^une fois est yenue au secours de raoooncbeur
au moment oil il se disposait k employer cet instrament.
Baoddocque et d*autres chirurgiens d'un m6rite reeonnn
ayaientcoutume, lorsqu'ils ^talent forces de se aerylrdo
forceps, non-seulement de ne pas le cacber anx feinmes,
mais de leur en d^montrer Tutilit^ et la manito d'agir; ib
leur en faisaient toucher les branches, les montaient et les
d^montaientdeyantdles, expliquaient quelat6te seule de
i'enfant serait saisie entre les deux cuDlires , que cette pres-
don serdt favorable pour Tamener au dehors au moyeo de
tractions douces et bien m^nag^es , nuUement dangeieaser
pour lui , les OS de la t£te c^dant de plus d*un centimetre et
demi k l*^poque de la naissance. Cependant, il est cer-.
taines femmes crdntiyes poor lesqudles cette m^hode ne
r^ssirait pas : elles seraient bien plus uiqui^tes ; le chinirgien
doit dans ce cas tAcber d'op^rer k leur insu. Entre les
maios d'un praticien exerc^, le forceps est d*une innocoiti
Idle, que beaucoup de fenunes ont avoo6 que des accoucbe-
ments naturels ayaient ^t^ pour eUes plus douloureux que
ceux dans lesquds on aydt 6tA dans la ntossit^ de Pern-
ployer ; enfin , bien souyent les femmes ne se sont pas apcr-
fues qu'on s^en ^tdt serri sur dies. I. Bois ns LoimY.
FORCES CENTRALES. Voyez CEi«TRALe8( Forces).
FORGES EXP ANSI VES. Foyes Expansion.
FORGLUSION (du latin a/oro exctoio , exdosioa
du tribnnd). Ce terme ne s^emploie qu'en procddnre , poor
designer la d^h^nce d*un droit on d'une faculty qui n'a
pas 6i6 exerc^e en temps utile (voyez Fats db hov ascs-
yow). On emploie surtout cette expression pour exprimer la
ddch^ance du cr^neier bypoth^ire qui n'a pas prodnit k
I'ordre ayant la ddlure du proc^-yerbd.
FOREIGN-OFFICE (mot k mot Bureau ^ranyer),
nom que nos yoisins donnent k cdni de leurs d^partements
minist^rids qui r^pond k notre minist^re des affaires ^tra»
g^res. Il est situ^ dans une rue de Londres appdte Ikwniny
street, d, dans le langage des joumaux anglais, parier de
ce qui se trame et de ce qui se projette dans Jkncniny
street , c'est fort clairement designer le Foreign-Qfflee.
FORESTIER9 titre par lequd on d^ignait certaii
ofiider employ^ dans les for6ts. Jusqu^k Charles le Chauye
les gouyemeurs francs d'une partie de la Flandre portirent
le nom dQ/orestiers, parce que ce pays ^tdt alors oonyert
de forftts suivant les uns; d^autres y yoient la traduction
all^rte d*un yieux mot germanique dteignant une fonction
militaire : la Flandre ayant alors 616 ^rigite en oomt6, ses
forestiers prirent le titre de eomtes.
FORESTIER (Agent, Garde). Voyez Fonfirs (Admi-
nistration des).
FORESTIER (Code). Cest le nom que Ton donne k
la loi du 31 Juillet 1827, qui r^le en France toutes les par-
ties de radminlstration foresti^re sans exception. Ellese
compose de 22s articles, dlyis^ en 15 titres, qui traitent :
1® du r^me forestier; 2* de {'administration foresti^;
3^ des bois d for^ts qui font pai^ie dn domaine de r£tat;
4* de ceux qui font partie du domaine de la oouronne ;
5® de ceux qui sont poss^^ k titre d*apanage ou de ma-
jorats r^yerdbles k VtUi ; 6^ des bois des communes d
des ^tablissements publics ; 7^ de ceux qui sont possM^ in-
diyisayec l^tat; 8® des bois des particuliers; 9® des affecta-
tions spdciales des bois k des seryices publics ; 16" de la police
et de la conservation des bois d for^ts; 11* des poursoites
en reparation de ddits et de oontrayentions; 12' des pdnes
d condamnations pour tous les bois et fords en g^n^ral;
13** de Texteution des jugements; 14* d 15* de disposi-
tions transitou^ d gdni^es.
FOBESTIEB — FORESTIEBS
661
Loi toute fie prdtotanoe et de conaenration, le code foret-
tfer a pour Dot de mettre le aol forestier dis la France ' k
Tabri dee dilapidations qui trap longtemps oot menace de
I'an^antir, ainal que d*assurer k Vti^i certains droits sur
les bois et les plantations des particuliers dans la mesure
de rint^M g^ral.
Le sol plants d'arbres se diYise en deux cat^ories,
dont Tune comprend ceini qui est soamis au regime fores-
tier : tels sent les bois que I^Etat, la couronne, les apanagistes,
les communes et les ^tablissements publics possMent, soit
en entier, soit par indivis, avec des particuliers ; tandis que
rauire renfcrme tous les autres bois, c*est-^-dire tons ceux
qui appartiennent en entier aux simples citoyens.
Le r^me forestier consiste en une s^rie de regies qui
ont pour but d*empteher toute usurpation du sol bois^ et
d'assurer la perp^uit^ de ses produits an moyen d*un am d-
nagement ddtermin^ pour chaque locality par une ordon-
nance dn chef de l*£tat. En determinant les conditions
auxquelles les droits d^uage et d'afTectation peuTent 6tre
exerc^ par ceux qui en sent in^estis, et en donnant k Vt-
tat la faculty de les circonscrire 4un canton nem en t,
il met obstacle aux devastations qu*ilf amenaient jadis, et
aflrancliit la tr^s-grande partie des for6ts nationales de ces
ruineuses servitudes. En outre, toute concession de ce genre
est interdJte poor Tavenir ; d*autres servitudes sont encore
presciites au detriment des particuliers poor la conserve-
Cion de la ricbesse pubiique, par exemple la prohibition
d'etablir certaines usines k une distance moindre de i ou
2 kilometres, et meme une ferine ou une simple habitation
k moins de 500 metres.
Quant aux bois des particuliers, tout en lenr laissant le
droit d'en jouir comme its Tentendent , elle leur interdit le
nefricbement Celte defense devait expirer en 1847;
elle a ete plusieurs fois prorogee depuis. Par centre, le
dernier article du Code Forestier exempte de tout impOt
pendant vingt ans les semis et plantations tentes pour re-
boiser les montagnes. Les particuliers possesseurs de bois
aont assodes aux avantages du regime forestier en ce qui
toucbe la reduction des droits d'usage en cantonnements,
la repression des deiits forestiers, etc.
Le droit de m ar tel age, en vertu duquel le departement
de la marine pouvait marquer et retenir, en les payant
apres estimation oontradictoire tous les pieds d'arbre qui
lui convenaient parmi ceux qu*un proprietaire se disposal t
k faire abattre, n'existe plus depuis 1837. RelaUvement aux
bois soumis au regime forestier, ce meme droit a ete inde-
liniment sospendu par des ordonnances royales des 14 d^
cembre 1838 et 1*' Janvier 1839. Une autre servitude qui
est encore imposee aux proprietaires, mais servitude cir-
oonscrite k une localite restreinte, est relative k Fendiguage
et au fascinage,du Rhin.
FORESTIERES (Ecoles). On appelle ainsi des eta-
Misseraents d*instruction publique dans lesquels la science
forestiere est enseignee dans tous ses details. Jadis Tins-
truction d'un forestier etait tres-insuffisante. Le grand point,
c'etait de devenir bon chasseur. A mesure que les forets
diminuerent et que la population s*accrut, on reconnut la
neoessite d'une culture et d'un amenagemeut des forets
plus con formes k U science, et par consequent d^en cliarger
des forestiers ajant regu Tinstruction speciale que reclame
one telle mission. En raison du petit nombre de preceptes
que la tlieorie trouvait dans le passe, en dut naturellement
commencer par choisir la voie d'une instruction toute pra-^
tique; des lors renseignement forestier fut d'abord confie
i d^liabiles et experimentes praticlens. C*est ainsl que Zan-
tbier, au milieu du siede dernier, fonda dans le Hare la
premiere ecole forestiere pratique; et 1^ sa mort, arrivee en
1778, on Tit secreer d'autres etablissements du menie genre,
par exemple, en 1780, celul de Haase a Lauterberg ; en 1790,
celui dUslarIi Henberg, tous deoxdans le Hare; en 1791,
Crlui d'Hartig k Hungen ; en 1795, Celui de Cotta k Zillbach ;
%H 1799, celui de Drais k Fonheim, etc., etc, Le plus iou-
tIGT. DC I k CONVERS, — f . I&.
▼ent le fondateor iMt Punlque professenr; plus tard seu*
lement, Gotta s'adjoignit des collaborateurs poor donner k
ses eieves des le^ns de mathematiques et d*blstoire natn-
relle. La premiere ecole forestiere publique fut fondee en
1770 k Berlin, sons la direction de Gleditscb. Mais Gleditseh
etait medecin et botaniste, et nuUement forestier. LHnstitu-
tion ne subsista pas longtemps, paroe qu'elle ne repondait
sous aucun rapport k ce qn'on etait en droit d'en attendre.
Comme on comprit qu'nn enseignement theoriqne pins eieve
etait indispensable, Tenseignement forestier fut adjoint vers
la fin du siede dernier aux ecoles d*administration fondeea
k Majenee, k Manheira et k Lauter. Mais on reconnut
aussi rinsuflisancedeces ecoles, eton s'aper^ut que I'ensei-
gnement forestier exigeait la reunion de la pratique k la
theorle. Le due Charles de Wurtemberg fit en 1783 le pre-
mier essai de ce genre, en fondant IMnstitut forestier d*Ho-
benheira. Divers etabUssements analogues ne tarderent point
^etrecrees, par exemple cdui de Kiel en 1785, celui de Fri-
bourg en Brisgau en 1787 , celui de Dreissigacker en 1 801 , etc.
Tous etaient des etablissements publics, el prirent bientOt
les developpements les plus lai^ges. De nos jours, iudepen-
damment de I'ensdgnement special que donnent tous ces
etablissements, on j etudie les maUiematiques et les
sciences naturelles; et on a reconno indispensable neces-
sitequ*^ chsccn d'eux fOt adijointe une portion de foret assei
vaste pour qu*on y pOt eiudder la theorie par des le^ns
pratiques donnees en pldne foret L'Allemagne possede au-
jourd'hui des ecoles forestieres superieures k Meustadt,
Eberswald , k Mariabmnn , pres de Vienna, k Ascbaffen-
bourg , k Aussee en Moravie, et k Eisenach. Aux ecoles
forestieres de Tharand et d'Hohenbeim sont adjointes des
ecoles d'agriculture ; k cdles de Carlsruhe et de Bruns-
wick, des ecoles pol]^echnique8. La France a une ecole fo-
restiere k Nancy, la Russie k Moscon et k Saint-Peters-
bourg, la Suede k Stockholm, et TEspagne aui environs
de Madrid.
L*ecole forestiere etablie k Nancy , depuis le f Janvier
i82S, est destinee k fonmir des sujets k radministration et
k propager dans ses rangs les bonnes metbodes de culture
et d^amenagement. Le nombre des eieves k admettre k
recole est fixe chaque annee par le ministre des finances en
raison des besoins de Tad ministration des forets, et d'apres
un concours public. La duree des cours est de deux ans.
A la sortie de recole, les eieves qui ont passe nn examen
satisfalsant sont envoyes dans les inspections forestieres
les plus importantes, en quail te de garde^ gpueranx sta-
glaires, et sont ensuite nommes, au fur et k mesure des va-
cances, k des cantonnemeots de gardes g<^neraux.
FORESTIERES (ViUes). On designe sons ce nom
plusieun viiles allemandes situees sur le Rhin et comprises
autrefois dans la Foret-Noire, qui k present ne s*etend plus
jusque-lk ; ce sont : Laufenbourg, Rbdnfelden, Seckiogen,
Waldshut et Enslsbeim. On a auui donne ce nom k quatre
viiles de Suisse, voisines dn lac de Lucerne, savoir i Lu-
cerne, Schwitx, Altorf et Stanx.
FORESTIERS (Arbres). Voyez Bois (Sylviculture).
FORESTIERS ( DeiitsV Les deiits forestien sont lef
infractions aux regies prescrites comioises par les proprie-
taires dans leors propres bois, comme ledefrichement
sans autorisation, par les adjudicataires de coupes dans les
bois soumis au r^me forestien, et enfin par les usagers
dans les bois en general. II y a en outre des deiits et des
contraventions portent atteinte au droit de propriete qui ne
sont pas punls comme les autres vols, mais entralnent des
amendes et des peines particuUkret graduees suivant l*im-
porlance du dommage. Ces deiits et contraventions sont
de deux sortes, ceux qui ont pour objet les coupes et eoie-
vements de bois et les deiits de pkturage. La constatation
et la poursuite des deiits forestiers oommis dans les bois
soumis au rdgime fonstier sont confiees aux agents et gar-
des; les gardes des particuliers sont egalcment cliarges de
k poursuite dee deiits et oontraventions dans Tinteret dei
7t
663
FO&ESTl£tlS —
particiiHen. Tontw let pootsottet estrcte ao nom de PmI-
miiiistratioii gtetele dm for^ts se portent devant let tri-
bananx oomctioiinels. II en est de ntaid ponr let d^lilt
oomnit dans lea bob dot particiiliers, d la peine qalls en*
tralnent s'ti^TO an-dettua de doq Joiin d'emprisonne-
ment oade 15 franca d'amende. AnHSeatoos^ tfeal le juge de
paix qui en connalt. En matl^e foreatSto la praacription
est de troia inois si les pi^Yenus aont dMgntedans ie pro-
cte-verbal, de eix moia dans le cas cootralre.
Lea d^its iprestieca ^taient jadis ponis de peines beao-
oonp ploa a^Yires. A ce su|et, M. Dupin signale pltisieun
dispositions singoU^res de quelques aneiennes eootumes :
« Le lUt de cooper plein la main dea Ycrges poor le senrice
des chamiea n^est point considM, dit-tl, commeun ddit.
Celui qui a pria du bota dans lea coapes pent itre suiYi
ju8qu'4 deux Ueues k la ronde; mais le coupable d'on dtiit
forestier ne pent plus Mre aiTdt6 lorsqa'il a pass^ les pre-
mieres maisons do Tillage : on Yoit qM aYait intMt k
marcher Yite.
« L^amende est diffiirente, selon I'essence de? bois et I'Age
auquel Hs ^Caient parvenus. Suivant Tart. 47 de la oou-
turoe de Beauquesne, le chtoe est d^fensable quand U est
asses gros pour 6tre pero6 d'une tarl^re. Mais cetto d^-
gnation est bien ^uiYoque, car il 5 a de grosses et de petites
tari^res. Dans un weistlium rapports par Grimm , le cli6ne
est d^fensable quand 11 a attaint aises de force pour que
r^perYier y puisse ddpeoer un moineau. On comprend com-
bien tous ces modes d'appr^dalion pouYaient pr€ter k Tar*
bitraire; 11 eOt mieux Yalu, comme on Ta fait dans les lois'
OAOdemes , se decider par le degr^ de rotondit^
« En AUemagne, od le cb^ne ^tait eonsidM, k raison
du glandage et de sa Yaleur poor les constructions, comme
Tarbre par excellence, la loi forasti^e le prot^geait par let
peines les plus atrooeai M. Bootbors en rapporte quelques
exemples extraits des weistbumer de Grimm. II faut le
lire pour j croire. Ainsi, dans la marcbe de Bebber, si
quelqu*un s'sYisait de couper un cbdne et qu*il se laissAt
prendre en flagrant d^, U sublaiatt une eaptec de talion,
car on lui coupalt la t6te sur la aouohe» ob elle doYait raster
ju8qu*lk ce qu'il se lormAt de nouYellea tigea. A celui qui
enlevait I'^rce, soit k un cbtoe, aoit k un bfttre portent
fruit, si on povvalt le prendre sur le fait , le weiatbum au-
torisait k lui ouYrir le Yentre, et aprte hii avoir tit6 bora
du corps rintestln, dont on attacbait Textrtoiitd sur la
plaio, 00 lui fisisait dire le tour de t*arbra joaqu'lt ee que
la place ^corcbte fot enticement recouverto. Un vieux
wdsthum de Scbaumboorg condanmait le d^linquant k une
lieine oon rooins extraordinaire. Au lien de Pintesfin, e^est
la partie secrete de sa persoone qui derait 6tr& cloo6e aur
le trone de Tarbre motile. Mais en mtaie temps qu*on
lui infligeait oette peine, on lui attacbait la main dlroite sur
le dos, et on lui mettait dans la main ganche one petite
bachette pour quMl pat ae d^lYier quand bon lui sem-
blerait.
« Ces peines ont-elles jamais ^appliqute ? se demande
encore M. Dupin. N*6taient-eUea paa simplement commbia-
toires et sosceptibles d*6tre racbettes par des amendesY
N*en ^tait-il pas de ces atrooes preacriptiona du l^gislatenr
allemand comma de cetto disposition de la lot dea Douie
Tablea qui cbei lea Remains autorisait les crtenders d*nii
d^iteur bisoWable k le d^peccr par morceaux et ^ ae te
partager au prorate de ieura crtenceat •
FORET9 otttil d*acler trempA dont on se scrt pour per^
oer, Burtout les ro^teux (voyes Foiugb), en lui Imprinant
un mouYement de rotetion, ordinairfiinentidteniatif, k Taide
d*on arcbet 11 (but avoir aoin de ne pas trap prteipiter le
fflouveBMBt} aaaa oelte prteantien, on aPespoee k dd*
tremper te Ibrat Ia vitease pent oependant atteindre de aa
k 40 touts par mioBto pour dea troua dont le diamitre ne
d^passe pas 2a millimitrea ; eUe doit dimbiuer k meanre
que le diam^tre augmente.
Les foreta destine itreoeveir w MWVWMBt de .mtattan
FOR^r-NOIRE
altematir out leora boots aplatis et tallMa en g^^ d'of9%
avec deax biaeau^i qn'on fbit siir la meule aprto U trempe.
Les tranchants dea iOreta qui pereent en todrnant too jodis
dansle m6me sens sent ^gdement i pointes angulaina pfais
ou rooins obtnaes; maia lia sent k bifleau simple. Lonqu'un
foret a poor objet d'agrandir on tron, on fait 'prMdHK worn
trancbant d'tan goujon du calibre du premier trou; il preod
alors le nom de ybre^'oo mtche h goujon.
On se sert ordinairement d'huile pour forer le fer et
i'acier. La fonte, le cuivre, le bronze, la pierre, etc., ae
forent k sec.
Les forets sent g^telement emmancb^ dans one bo-
bine sur laquelle s^enronle la corde de I'archet. Pour les
grosses pieces de serrurerie, on se sert d'un appardl dans
lequel le foret ect mis en mouvement par une sorte de yA-
brequin, et one vis donne la pression. Enfln , dans ces der-
niers temps on a vu paraltre des forets k systCne de vis
d'ArcbimMe mis en mouvement au moyen d*une locte
d'anneau qui monte et descend le long d*un mandie can*
nel^ en spirale, et au baa duquel est fix6 Toutil codpant.
On donne aussi le nom de >bre/ k one sorte de poiote
emmancbde en croix qui sert k d4bouclier les bouteillei.
FORJ^T DE BOH£m E. Foyex BoEmciivrALD.
FOREIVNOIRE (ScfKwartwald), nom d\uie dialne
de montagnes qui traversent le grand-ducbd de Bade et
le royanme de Wurtemberg. A Touest de la Souabe, cette
cbatne soit en ligne droite le cours du Rhin , aprte le graod
are qu'il ibrme k Bile, dans la direction do sud an nord,
souvent s^parte de ce fleuve settlement par quelques myria-
mdtrea. EUe a pour Umitea au sud le Rbin, au nord b
piaine situte entre TEnx et I'embouchure du Neciiar dans le
Rhin. Son etendue estrtoie est de 12 myrtamitres, tandis
que sa largeur de Test k Toiiest n'^ gtf^re que de 6 my-
riamitres et meme, au nord, settlement de 3 myrlam^tres,
Les cours d'eau qui sonrdent de son versant ocddentel, teb
que le Wiesen, I'Eli, la Kinxig, la Murg, ie Neckar, la Na-
gold , viennent se jeter dans le Rbin; et eeox de son ver-
sant oriental, dans le Danube, fleuve qui y prend ^emeot
sa source. La Foril-Noire attetet son pofait cohninant I
Test de Friboorg, dans la contrte oil se trouvent situte la
source du Wiesen et le d€Ri6 fameux appei6 Bctile (val
d'Enfer), ^troite vall^ toot entoorte de baotes montagnes,
aox environs de Reustadt, Sttr la route de Fribourg k Do-
nauescbingen. Cette montagne se compose plutot de pla-
teaux que de pics isolte, dont les plus importante aont le
FeUberg (1&37 m^res), le Belken (1478 metres), la
Katzenkopf (13&8 mitres) formant la ligne de demar-
cation entre le territoire Wurtembeiigeois et le territoire
Badois, le Kandei (ISOi mitres), et le BundsriUen
( i272 mitres). La pente deta For4i»Naire vers le Rbin est
tria-abnipte; tandis que du c6te du Danube et du Neckar,
elle est douce et presqne iilsensible. Parmi sea nombreujes
vallies, ceUe de la Mnig est surtout calibre, par ses iwautte
natorelles.
L'aspect triste et escarpi de la ForM-Notre, augments par
les ^paissea et sombres torite de sapfaia qui en couvrent les
flancs, hii a sana donte valu le nom qu*ebe porte. Les Ro- '
mains la connaissaient sona le nom de silva Maritana. Le
dimat y eat assez rude. Pendant pris de buit mois la
sommets ^tevis sont oouverts de neige, et on n*y rencontrs
qoeiqoe verdure qu'k i^^poque des phis grandes cbaleors;
aussi sont-ils dinuis de bois. Plus bas, on aper^t te pia,
le hMre, I'irable, le sorbier des oiselenrs; et enfin le sapia
blane ae presse de tontea parte dans lea parties baases et
moyennea. Avec le moindre hislrament trancbant, l*ba-
bitent de la Toitt-Noire confectlonne tons ces jooete en
txiis que te commerce r^pand au lofai pour ramusement des
jeunes gteirations, surtout des liorioges en bois, objet
d'un commerce important, doiA le centre est 4 llenstadt et k
Furtwang, et qui trouvent des dilKHich^ avantagettx jus-
qu'en Amdriqoe. On eatime k 180,000 le norobre, et a en-
vifM wodUioB 4o firaoosy la valeor i*» borloges caboia
FORfiT-NOIRE _ FORftTS
£GI
^ Pon0ipMI«aaiMMinenMiitdeUt Fortt-Noire, dans les
difT^rentes contrtoft da globe, el dont beaoeoop sont k ton-
Mrie et k mntique. A cette indttstrie il fant encore ajouter
telle lie Im bbrteatioQ de^ eliapeanx de poille et dee petlU
jniroirs. On troove pes do Tilles et db bonrgs dans ces
montagnes; lea baMUntB y ^vent dfepera^, dans de peUtes
m^taifiea dont rarehitectore a une phydonomie toute par-
ticuli^re. L*agricultiire se borne k pen pr6s> la cultare dn
•eigle, de TaToine et des pommes de terre; Ti^live dn H*
tail eat beanooup plna prodoetiTe. Sexploitation des forets
eonstitne aoni noe grande reMonrce poor fbabitant de
la Fordt-Nolre) sons m eognte, faitSer aapio tombe poor
former des radeani <iid le dispntent sonTeat en grandeur
ant ties du Rhtn, dont ils c6tolent les rhres. Ges trains sent
en grande partie destines k la HoUande, et la plus belle
esptee de sapins a ineroe pris de \k le nom de sapin hoi-
iandais. On rtenit les arbres abattos en radeanx, dont on
fbrme ce qu'on appelle une JMte. Ds descendent dans le
Bhin, par les diff^rents conrs d'ean que nous arons 66ik
iiomiii6i. Tons leu trains se r^unissent k Manlieim. Geux dn
venant occidental formeot ordinalrement hdXflottes, aux-
qnelles on donne le nom oollectir de train hollandaii.
Plus bas, assea communteent prks de Cologne, oette Im-
mense masse de bois s'augmente encore, et Unit par res-
sembler k une tie flottante, dont la valeor est qnelqnefois
de plus de 100,000 francs.
Les roches prfaicipales qui constituent la base des mon-
tagnes de la ForOt-Nofre sent le granit, le gneiss, le por-
pbyre et le grte rouge. 11 y existe des mines d'argent, de
cobalt, de oolTre, de fer et de plomb, ainsi que des sources
min^rales et tberroales, dont les plus fr^nentte sent cdles
de Baden et de Wildbad.
Deux d^ftl^ de la Forftt*Nolreoiit acquis une grande repu-
tation k r^poqoe de la r^folotion fran^aise : le KniebU et le
Tal ^B^fer. Le premier, situd snr les frontl^res dn Wur-
temberg et du grand-duchiS de Bade, aux soarces de la Mnrg,
fkit enl^ k deux reprises par nos troupes, en 1796 et 1797 ;
le second est c^bre dans la retraite de Morean, en 1706.
F0R£TS (iconomie rvinole, Droit adminUtratif,
HUtoire ). La France, ily aqnelques siteles, 4tait couTcrte
de foTtts, dont V^tendoe se trouvait toot k felt hors de pro-
portion aTcc les besolnsde la population qn'elleavaitalors. On
abattait> on coupait indiffiiremment, partout ob la ntossit^
a'en faisait sentir, les bois employ^ i la consommation.
Les capitolaires du neoTiteie sitele avaient Men ordonn^
quelqnes prteautlons conserratrices ; mate c'^tait en i^Teur
do gibier, et non pas des bois. II font descendre Jusqo'au
treiai^e sitele pour trooper dee rtglements flbrestiers, qui
encore, pour la plopart, no ftiient iamaia exdcntAs. Avant
Pordoanaace de Louis XIV sur lea eaox et IbrMs, la France
^tait done, sous le rapport forestier, k pen prte dans la situa-
tion oil sent actodlement les £tats-Unis, c'est-^-dlra dans
cette premite pMode qui se prtente cbex tons las peoples
«t oil dominentle ddsordre et runpr^Toyance, quant k IV
•age dea richesses forestiires. Frapp^ de I'^tat d^sastreox
dans lequel se tronvaient les fovMs, par snite des guerres
eiTiles, de II^MNancedea propriMairas el de la negligence
de leurs agents^ Colbert nomma une commission de
▼ingt-et-nn membres cbarg^a de pareonrir la France et de
faira une enqo^ta dont le r^snltat Ait rotdonnanoe de 1669
que noos Tcnoas de cUer.
A parttr da cetta epoqoa commence la seconde pMode,
on ceUedeconsemtkmetd'amteagement des forOts.Lea
Iwis sont mis en coopea r^gldea; lea bestianx ne peutent y
pacager qn'aprte nn certaii temps, qui met les Jeunes pousses
bora da lent allaiate; I'am-^nagemeat est fix4 poor
rexploHation; les ddfrichementaoe peuTcnt aroir lieu
qo*en yertu de permissions aspresaes.
La tioisitoie p^rioda est celle de la oaltare foreatitea et
dea rapeuploBMntSi pendant laquelle on eiagne soigneuse-
BMOt les arbreSy on CsTorlse lea esseneea les plus utiles , on
.npeqple tos claia^ ^ar dea aeoBia on dea plantations.
on creuse des fosses d^asaafnfssenient on de deasechement ;
on fait des routes d'exploitation ; on accroH, enfln, par
une culture plus savanle, la production sur une etendue da
terrain donn^, en obtenant des arbres plus nombreox, plna
beaux et par consequent plus cliers. Les proprietalres fraih
(ais sont entresdans cette periode Ters 1800, lorsque aprto
la ReTolution, pendant laquelle les bois avaient beaucoap
soufTert, on put en tirer un plus grand parti en raison da
I'augmentation do nombre des manufactures.
La quatri^me periode, dans laquelle les Allemands noua
out prec^es, est celle des forets artificielles. Afnsi que le
croit Mathieu de Bombasle , ce nouvcau mode de culture
produira dans reconomie forestl^re la m^me resolution que
les prairies artificielles ontoperee dans P<^nomie
rurale. Lorsqu^on est entre dans cette voie d^aroeiioration ,
on ensemence les landes, on plante sur les dunes, sur les
montagnes et en general partout uii Ton ne pent pas obtenir
d'aotres produits. On choisit les essences d^arbres qui con-
▼iennent le mieux aux terrains dont on dispose.
Yers le milieu du sitele dernier le marquis de MIrabeau,
dans sa TMorie de Vimpdtf estimait la superflcie des fureta
de la France k 30 millions d*arpents on environ 15 millions
d*hectares. Cbaptal, faisant en 1819 rinventaire de nos ri-
chesses territoriales dans son ooTrage sur I'lndustrie
fran^aise, portait retendue denos forets k 7,072,000 hec-
tares. D'aprte le rapport presente le IS fevrier 1861 par
M. Bengnot k FAssembiee nationale l^slatiTC, sur le de-
boisement, la contenance dn sol forestier etait en i860 de
8,860,133 hectares, ce qui ne fait pas le sixitoie de la su-
perflcie totale de la France. Ce chifTre se decompose ainsi :
P£tat a 1,226,453 hectaren de bois; les communes et eta-
blisoements publics 1,874,909 hectares; les particuliers
5,758,771 hectares.
En raison des immenses progrte (aits depuis un sitele
dans la partie de I'agronomie qui se rapporte aux forets, et
aprte les beaux travaux de BulTon, de Reaumur et de Du-
hamel, on ne s'eioignerait pas de la Terite en ayan^t que
ces 8,860,183 hectares rapportent aujourd*hui plus que les
15 millions que possedait la France k repoque ou ecrivait le
marquis de MIrabeau.
Farm! les plus beaux massifii, on dte les qnlnxe sulTants,
la foret d^Orieans (43,550 hectares) ; TEsterel, dans le depar-
tement du Var (26,847 h.) ; Chaox, dans le Jura ( 19,503 ) ;
Fontainebleau (l 7,000); Haguenan, dans le Bas-Rhin (14,791) ;
la Harth, dans le Haut-Rhin (14,764); Compi6gne (14,385) ;
Dabo, dans la Meurtlie (13,724); RamboulUet (12,818) ; La-
runs, dans les Basses-Pyrdne^ (12,000) ; Baygory, dans lea
Basses-Pyrenees (11,870); Villers-Cotterets (11,137); Ver-
cors, dans la Dr6roe (9,613); Tronfals, dansrAUIer (9,508);
Barousse dans les Hautes-Pyrenees (9,000).
La plus grande partie de nos bois soomis an r^ime
forestier sont dans les departements dejl*est, i I'exception
cependant des Pyrenees et des euTirons de Paris. Les de-
partements dn centre, de Tonast et dn mldi sont peu boisds.
On y remarque avec peine de vastes landes incultes, qui
serrent k la nourriture de miserablea troupeaux , et des
montagnes arides, que les pluiea d6vastent, en entralnant le
peo de terre Tegetale qui les couTre.
Les six departements quicontiennent le plus de superflcie
boisee sont : la C6te-d*0r ( 242,525 hectares ) ; lea Vosges
(221,727 hectares); la Haute-Mame (211,783); U NidTre
(184,170): la Meurtlie( 182,225) ; la Mouse ( 180,759). Les
six qui en oftrent le moins sont : la Manclie ( 15,985); le Fi-
nist^re (14,576); le Morbihan (13,848); la Corrto (13,760);
le Rhone (ti,800); la Seine (2,180).
Le domaine forestier de TEtat en Algerie, actnellement
connu, comprend one etendue de 1,108,000 hectares. Les
foreu de chenes-li^ compoaent la plna graada ricbesse
forestiire de cette contree.
FORETS ( Administration des). L'Mmiiistration dea
foiets, et non plus des eaux et fore t a, comme elle s*ap-
pelalisona^ panden regime, est plaoee soiis |a direction dq
7t.
564
tninistre des flnaooes. Le panomid de radministration cen-
trale se compose dHin directeur g^^n^ral, de deux adminis-
iibieurs , de chefo de bureau , de sous-chefs et de commis.
Le territoire flran^is, j compris la Corse, mais sans comp-
ter TAlgftrie, est divis^ en trente arrondissements forestiers,
h la tdte desquels se trouTe ua eonservaieur^ qui corres-
pond directeraent avec radministration et a sous ses ordres
nn nombre plus ou rooins grand dHnspecteurs et de sous-
inspeeleurs. An dessoos de ceux-ci se trouvent les gardes
gin&oHX, Le titre d^agent/orestier appartient k ces fonc-
tionnaires, depuis le conservateur jusqu'au garde g<^n^ral
indusirement; au-dessous, ce ne sont que de simples prd-
pos6s I teis sont les arpenteurs, les gardes k cheval, et en-
fin les gardes k pied. Les uns oomme les autres prfitent
serment deYant le tribunal de premito instance de leur
residence arant d*entrer en fonctions. Nul ne pent exercer
un emploi forestier, s'il n'est ligiS de vingt-cinq ans; n^n-
rooins iesdl^Tes sortant de TEcole Poresti&re peuYentob-
tenir des dispenses d*ftge. Les emplois de radministration
des forMs sont incompatlbles avee toutes autres Tonctions,
soit adrainistratiTes, soit Judiciaires. En France, VtXaX em-
ploie 31 conserrateurs, 200 inspecteors, 100 sous-inspecteurs
et 500 gardes g^n^raux.
Les agents forestiers et les pr^poste sont charges , cha-
oun suivant son grade, de la direction, de la surveillance
et de Pex^ution de toutes les operations relatives k la de-
limitation, k Tamenagement, k la conservation, k la vente
et k Pexploitation des bois soumis au regime forestier. Les
agents forestiers exercent, au nom de radministration, les
poursultes en reparation de tons deiits et contraventions,
aprto les avoir constatees par proc^verbanx ; mais, k la
difrerence de cecx des gaitles, leurs procte-verbaux n^ont
pas besoin d*Mre afflrmes.
FOR£tS (Eanx et ). Voyt% Eacx bt Poafrn.
FORETS SOUS^MARINES. On donne ce nom k
des amas de debris de v^getaux que Ton trouve sur un
aitsez grand nombre de points des cAtes de TAngleterre, de
rtcosse et de la Normandie, etc. Ainsi, k Liverpool on
observe que les terres situdes au fond de la mer avaienl ete
autrefois culUvees et habitdes. A 65 metres au-dessooa de
la liauteur moyenne des marfies, 11 y a un cimeti^ et des
ddpOts de tourbe. Les vdgetaux qui composent ces amaa
sont identiqnes k ceiix qui existent aujourdlmi dans la con-
trde ; ce sont des feuilles , des tig^ , dea racines de grami-
Dte, de sapin, de boolean, de cliftne, d*orme, de noise-
tier, etc.; quelques insectes y sont ml^lds, quelquea tiges
ont encore 3", 23, sur 0*" ,16 de diam^tre. Tous ces vdgetaux
^nl passds k Tetat de tourbe. C'est k remboucliure des val*
!i^, dans des terrains d*alIuvion, composes d^argile, de
sable etde vase, qu*on rencontre surtoutces debris: ils
sont reconverts ou mdme ensevelis au milieu de ces malieres
alluviales; les tiges sont brisdes; mais les feuilles existent
encore, preuve evidente qu*ll n*y a pas eu grand boule-
versement dans la formation du depdt; on ptot lyouter auasi
que les tiges sont sou vent verticales.
Ces fails montrent bien que les vegetaux dont il s*agit
n'ont point ete rouies; qnlls croissaient 1^ ou ils sont au-
jourd*hui, et que les invasions de la mer, la vase deposde
par ses flot^ ou nn afTaissement du sol sont les seules causes
qui ont produit les forftts sous-marines. L. Dussiedx.
FOREZ (en latin Forishun^ Comitaltu Forensis ou Fori*
siensis), ancienne province de France, bomde au midi parte
Vivarais et le Velal^ k I'ouest par TAavergne, au nerd par le
Dourbonnais et la Bourgogne, et k Test par le Beaojolais et
le Lyonnais, dans le gouvemement duquel elle etait com-
prise avant la revolution. Le Forez tire son nom de celui
de la ville de Fours, en latain Forum Set^tisianorum , ca-
pftale de la province gauloise deSegusie, sni le teritoire de
kquelle les Romains fonderent Lyon. A repoque de Tin-
vasioD des barbares, la Segusie fut occopee par les Bour-
guignons. Plus tardp lei tansiqs mvag^rent le paya dnraiil
plusieMrs aon^et*
FORfiTS - FOREZ
Quand la feodalite se fut oonstiluee, on vit paraltre de
velles divisions de territoire, lesquelles empruot^reot a dea
lienx principaux leurs noms de Lyonnais, Forea et
Beanjoiaia. Ces pays (brent kmgtempa eneore rfonia aoua
rautorite de comtesamovibles; mais Guillanme de Forei,
qui, vers la Qn du neuvieme sitele, fut nommtf k la place
du cei^bre Gdrard de Ronsslllon, obtint lliereditedeaa chargs
pour ses fils ; Guillaume, I'atne, eut le Lyonnaia, Artliaud le
Forez et Bdraud le Beaujolais. Depuis lora, ces fractions da
territoire seguaien revinrent souvent sous U mteieaoloriie;
mais ellestradirent toojoura k s*isoler. Les deaoendaiita de
Guillaume se vlrent reduits au Forei , malgre la nide et per-
severante guerre quMls firent aux archev^uea pour reoon-
querir Lyon, ce beau fieuron de lenr oouronne eomtale, oette
ville puissante, dans laquelle cea demiers avaient usarpd
insensiblement le pouvoir temporel.
La premiere race des comtes de Fom se compose de dome
seigneurs, presque tous norames Guillaume ou Artbaud. Guii"
laume surnomme PAncien , aprte avoir fonde on b6pitd
dans Monlbrison , que les comtes , chasses de Lyon, avaieaft
choisi pour leur n^dence babituelle, partit avec Godefiroi
de Bouillon pour la croisade de 1096, oh il moorut, devaot
Nicee. Ide-Raimonde^ soBor de Guillaume I'Ancien, porta
le comte k son fils Gui, qu*elle avait en de Gui-RaiiBMNid,
fils de Gui V , comte de Vicnnois et d'Albon.
Ainsi comment U seconde race des comtes de Forea*
Ceux-ci plac^rent le dauphin dans leors armes, oomme eeox
de la premise y avaient place nn lion, par alluaion an nom
de la ville, qui faisait partie de leur apanage* Gui /** moumt
en 1137. Gui 11^ son fils, lui succeda. II combattit avec
succes le comte de Neven, quMl fit prisonnier, cC goer-
roya pendant trente ans centre I'archeveque de Lyon. Ealln,
en 1179, les deux partis conclorent nn accord definitif,
qui fut approuve par le pape, Tempereor et le roi de France.
Le comte de Forez abandonna pour toujours aux archeveqiies
et aux chanoines de reglise de Lyon I'autorite teroporeite
dans le Lyonnais, moyennant one sommede 1,100 marcs
d'argent et la remise de quelques selgneuries. En 1 18S, Gui
alia se cruiser dans Tabbaye de Ctteaui , et partit avec re-
vdque d*Antun. II revint deux ans apr6s. En 1199, il aban-
donna entierement le comte Itson fils, et se retira dans i*ab-
baye de Benissons-Dieo. II vecut encore environ donaa
ans.
En 1202, son fils Gui It I paiiit pour la croisade, on 11
mourut, ne laissant que des enfanU en bas ks^
Gui IV, Tafne, lui succdda, sous la tutele de son grand-p^
et de sonoocle Renaud, ardievequedc Lyon. C*est a ce comie
que la province du Forez doit sa veritable constitution, tt
fut le premier qui accorda des lettres de franchise k ses \9!^
saux immediats; ce fUt aussi lui qui organise le hailiia^ da
Forez , auqiiel il confia le jugement de tous les grands erinu-
nets. Ce tribunal pronon^lt selon le droit ecrit, n*abandoa-
nanl aux justices seigneuriales que de simples deiits.
Gui r, fils du precedent, ne parvint pas aana diifioulte
au comte, qui lui fut dispute par aon cousin le seigneur de
Barfie. Mais celui-ci finit cependant par y renonccr, moyen-
nant la cession de quelques fiefs. Gui V fit deux fois le voyags
de la Terre Salnte, la premiere au commencement de son
regno, et la seconde en 1252. II moumt en if S9. Son fr^re
Renaud lui succeda, et monrut egalement bient6t aprte.
GuJi Vf, fils alne de Renaud, comte de Forez, vecot pen,
et laissa le comie k son fils Jean i^ , Age seulement de
deux ans. Ce prince recula considerablenoent les homes de
ses domaines, prit part k loiitea les guerres de aon temps,
fixa aa residence k Paris, oil il fit bAtb dans la me de. la
liarpe , « un Itosiel de Fonrei en nn lieu appdd dntn-Peli^
Pont »• et iouit k la eour d'un credit merite.
Gui Vii, fib et successenr de Jean I*', liit im «leii cfaeft
de rarmee qu« Philippe de Valois donna k Jean , roi de Bo-
lieme, pour I'aider k faire la conquete de la Lombardie
Cctte expeditioo n'eut aucun succes, else tereiina pronp-
leiMit, 111 honte da la nobleiie Ihittfa^ dont nna cmdif
FOREZ — FORFAR
ft6S
partie ftit faite priiomuire. Le eomte, qui vM dpona^ Jeanne
de Bourbon » se aignala enaoite dana lea snerraa contra lea
Anglaia. louli I*'', son fila, lid soooMa en 1359. II ftit ku6 ^
la bataiUe de Bri^uda. Sod fir^re Jean , qui lui auccMa,
^tant tomM en d^menoe, le Forei paaaa k Loi^ II , dnc Ae
Bourbon, hMtier dn eomt^ par aon mariage avecAnne,
daupbine d'AuTergne, seul rejeton de cette famille.
Depuia lore oette province forma Tapanage dea fenunea
dea Juca de Bourbon (eomme plua tard le donaire de plu-'
aieura TeuYCsdea roia de France) on leur serYit de relraite.
Maia IMloignement dea nonveanx maltrea et la nteeasiti^ ob
Ton ae trouTalt devoir reoonraaui gena de guerre pour re-
pouaaer les Anglaia qui raTageaient le Fores, donntont occa-
sion aux petite aeigneura d^etendre leura priTil^gea au pr^-
iudioe dea liberty publiqoea. Le Fores fut r^ni k la cou-
ronne aprte la defection du countable de Bo urbon, en
1531.
Dana le coora du seisiime aitele, oette prorinee ftit cruel*
lement 6pronTte par des calamity de toatea espteea. Le ba-
ron dea Ad ret a, pour lea proteatanto, eC le fi^roce Cbrla-
tophe de Saint>Clnniond s*y aignalirent k Tenvi par les plua
grandes atrocitto. A partir de la Saint-BartMiemy,la guerre
7 prit encora un pins horrible caract^ro de barbarie : ce fot
line lutte inoesaante de cbAtean k cliAtean, de maiaon k
maison. Au milieu de cea d^sordres naquit la Ligue. Les ca-
tlioliques for^ena se difis^irent alors en royalistea, ligDeors
el partisans dn dnc de Nemours, qui Toulait se ci^er un
£tat ind^pendant i Lyon, aTec lea provinces voisinea. Le
roi Henri IV sul profiler de cette d^union, et ne tarda paa
k £tre reconnu ptf toute la province. Cette demi^ crise
paas<^ il n'y ent dans le Fores rien de bien important en
politique jusqu'^ la revolution. LHndnstrie j prit beaucoup
d^activit^, et donna naissancelt la villa de Saint-^tlenne.
A cette ^poque le Fores fut uni au Ljonnaia et an Beai^o-
iais, pour former le d^rtement de Rli4tae-et-Loire; onala
la r^volte de Lyon, i laquelle la province du Fores prit
une part trop active, fit aentir k la Convention la n^cesaitA
de diviser cette agglomeration homogtee, et le depariement
de Rhdne-et- Loire fut partag^ en dens departemente, qui
prlrent diacun le nom d« Tun de cea fleoves.
Le Fores fait partie du departeraent de la Loire.
FORFAIT. En matiirea civiles, oe mot se dit de To-
bligation qua Tonprendde fUra une dioae, on du traits que
Ton fait k Toccasion d*un droit eventnel, moyennant un
certain pris, k perte ou k gain; par excmple lorsqne dana
la stipulation de la eommunaute entre epoox il eat dit
que Pun d'eux on ses heritiers ne pourront pr^ltendre qu%
iinecertaine somme pour tous droits, la communaote, qu*elle
soil bonne ou mauvaise, doit toojoors payer la somme con-
venue : lorsqu*un arcbitecte ou entrepreneur s*est charge
do la construction d*un bfttiment, d'aprte un plan convenu
avec le proprietaire du sol, et pour nn prix determine, il
ne pent demander aucuue aufcmentation sous pretexte de
changenjent ou d'augmentation dana le plan, ou de reoche-
rissement de la main-d'oeuvre ou dea materiaux. Le pro-
prietaire pent resilier par sa seule volont^ le marche k for-
fait, quoique Tonvrage aoit dejii commence, en dedomma-
geant rentrepreneur de tootea ses depenses, de toua sea
travaux et de tout oe qu^il aurait pu gagner dana son en-
treprise.
Forfaii est encore synonyme de crime et dit meme
plus que ce dernier moL Autrefois le verbe forfaire s*ein-
ployait poor deiinquer, oommettre un deiit. Cest dana ce
sens qu*on dit encore for/aire d Vhonnewr*
FORFAITURfi. La forfaiture eat le crime dont se
rendent eoupablea lea foncttonnairca publlca de Tordre ci-
vil et de Poi^re Jndidaire qui prevariquent dana Texercice
de lenrs fonctions. La loi repute tela lea maTgistraU et ofll-
ciera de police Judidaire qui exerceraient des poorauiteii
peraonnelles contm des ministres, des mombrea du senat,
du coaseil d*£tat ou du corps le^lalif, ou qui en auraient
prdome r^rf^t^tioii, (iprs 1^ c« de Qagranl deiiti sana lea
auturisatlona preacritea; ceux qui anraient retenv on teit
retenir nn individu bora dea lieox determines par le gonver^
nement on par I'administration publique, ou qui aurai^iit
traduit un citoyen devant une cour d'aasises, avant qu*il
eOt ete mia le^ilement en accusation ; ceux qui ariraient
mis obstacle d'une mani^re quelconque k Padmlntstration
de la justice on k Pexecution des lols, etc., de» ordres ema-
nes de Tantorite administrative, qui auraient persiste k ro>
tenir lea mati^res attribuees k cette autorte, nonob<tant le
conflK qui leur aurait ete notifi^, ou Tannulation de leur
jugemcnt; qui se seraient immicea dans Texerdce du pou*
voir If^islatif; les joges et admmictniteurs qui, dans les
contestations k eux soumlses, kc seraient deddes par favcur
pour une partie, on par inimitie contre die : ce crime est
puni deladegradation dvlque; lea poursuites auxquel-
les il donne lieu contre ses auteurs sent soumlses k de4
formalltea particulierea qui sont traceea au Code d^Instnic-
tion crimindle, art. 448 et suivants.
FOIIFANTERIE. C*est le dernier exc^ de la van-
terie dana ce que nous presuraona devoir tourner k notre
eioge ou repand^ un certain eclat sur notre personne. K
est k remarquer que nulle vue dliiteret n*entra dans la for-
fanterie : ce n^eat doqc point un vice qui soil baa ; c'est sim-
plementontravers d^esprit infinimcnt ridicule. 11 suppose,
en general, une absence complMe de toute education, au
moins decdle que donne le monde; auasi n'est-U, en ge-
neral, Tapanage que dea gens apiiartemmt aux demi^rea
classes de la sodete : c*est, k bien dire, une habitude de
manvais too. On a cependant vn qudques hommes de guerre,
parvenna k la premiere dignite de leur noble profession, na
pouvoir se defidre d*nne sorte de forlanterie contlnuelle :
tel fut le marechal de Villars ; tds furent bien d^autres ma-
rechaux de France. La forfanterie, sans exclure d'ailleurB It
courage le plus briUant, n*en est pas toujoura la compagne;
loin de 1^, elle est presque toojours rindioe d*nne lAcliete
sans remMe. On voit sans cesse les gens qui font sooner
le plus baut leur forfanterie, s^effaoer auasit6t k Tarrivee de
ceux qui out une renommee de bravoure incontestablement
etablie, et esquiver avec eux U plus leg^e discussion, crainte
dea suites; c'est ce qu'on appelle en style famllicr Jiler doux.
SAlNT-PROePOL
FORFAR ou ANGUS, riche comte de Vtcoue oentrale,
riverain de la mer dn Nord. offire unesuperfide de 29 myria-
m^tres carres, avec une population de 175,000 balMtants.
Prte de la moitie de ce pays, sa partie septentrionale, est
parooume par dea ramifications des monU Grmmplans, ditca
Braes of Angus, sVlevant en une suite de belles terrassea
dans la direction du nord jusqu'aux liniitea du comte d*A-
berdeen, arrondiea pour la phipart et couvertes de marais,
de bruy^res ou bien encore d'aasex miserablcs taiUis, et of-
frant parfois, surtout k Glen-Clova, lea plus effrayantea an*
fractiiosites recouvertes d*une sombre venlure. Les points
les plus thieves en sont le Bannock, ( i5S m. ) et le Glen-
Dole ( 967 m. J. Lea SidlavhNUls^ liauts de plus de 43.1
metres, avec des pointes coniqoes, comme le ceiebre Dun»
sinane'HUl, se prolongent plus au sud parall^lement aux
Grampians, tant6t couverte de bruy^res, tanl6t compieie-
ment nus et arides. Ces deux etnbrancbcments de monta-
gnes sont «^pares par le Uow of Angus ^ partie de la grande
valiee de Strathmore, et forment une contree des plus pit-
toresques, ud se succMent les terres ^ bie , les plantetlons
et les metairies. Entre les Sidlaw-Hills, le golfe de Tay ct
la mer, s*etcnd une vaste pUlne, d*nne superficie de 7 & a
myriamMres carrea, parfaitement cultivee, k pen d'excep-
tions prte du moins, et d'une grande fertilite. Lea rivi6rea
les plus importantes de oe comte sont risk, leNorth-Kfk,
et le Sotttb-Esk. Le diniat, tr6s-froid aur les plateaux, e»t
tempere dans les valieea. Toulea les metliodes employdea
pour ameitorer le sol et perfectionner Tagriculture ont fait
de grands progrte dana le comte de Forfar. Les baasea terrer
produlsent de riches recoltesen froment; la culture dea
pQimnea d$ terre et des raves a'y fait ainai sur vne tr6a*
.-i
see
POBFAR — FOBGS
large Miclle. Le rtgne mintol 0*7 offire pas de produits blen
MnporUntafSauf la pierre k chanx. En revanche, la p6che ,
lattaTigation, lecomnierce et aurtoiit rindustrie manufacUi-
il^re y ont pris une extension considerable. Ce oomt^ est le
grand centre de la fabrication des toiles, genre d'industrie,
renoontant a un temps imnMUnorialf qui ^t d^k des plus
prosp^res il y a un sikJe, niais qui depuis les perfectionne-
inents appprtis k la machine k filer le lin, est parrenu k une
importance inoonnue jusqu'alors.
Ce comt6 a poor chef-lieu Forfar^ Yilled*environ 10,000
Ames, dans la Tallte de Strathmore ; la fabrication des
chaussures et celle des toiles constituent les prindpales in-
dustries de cette population. Les autres locality les plus
considerables, toutes relives entre elles par des cheroins de
fer, sont, aprte Dundee. Arbroath ou Aherhrothok, avec
17,000 habitants, une importante fabrication de toile k
Toiles, des corroieries, des chantiersde construction, un port,
en face doqnel s'^I^tc le Mont-aux-Cloches ou Bell- Rock,
sYec soncei^bre pbare ; et Montrose, Tille de 1S,000 &roes,
1>ourYue d*un bon port, centre d*un commerce important ,
et dont les pAcheurs Tont principalement k la ptelie sur les
cAtes dn Groenland.
FORFICULE, genre dinsectes de Tordre des orthop-
tires ; on en oompte de quinze k dix-buit esptefs, dont deux
sont particoliires k notre continent : la Jbrficula auriculO'
ria, Tulgairement appel^e perce'OreilUj et la forflaUa
minor, Les caractires essentiels qui disthiguent ces ani-
maux sont des antennes fili formes, deux ailes repU^es et
caclkCes sous des eiytres tr^courtes, une tete large, un pen
aplatie, unieau corselet par un col mince ; des yeux arron-
dis, pen saillants, des mandibules corn^es , courtes, des
mAcboires corn^es, arqute et minees, un abdomen trte-
long, tronque, termini par deux pieces mobiles, combes,
dont la longueur yarie, plus developpees et quelquefois
difreremment oonformdes cliez les mAles. Lhforflcule otiH-
ctUaire ne Tole gakn que la nuit, et 11 est assex difficile
de lui faire ouTrir ses ailes le jour. La femelle depose ses
oBufe, qui sont assez gros, ovales et de couleur blanchAtre,
et qui edosent au mois de mai, sous les pierres, dans une
situation qui les defend et centre la trop grande chaleur et
centre la sdcheresse. Elle surveille d'abord sa prog^niture
avec une sollicitude ^gale k oelle de la poule pour ses
petits. Ces insectes,qui se nourrissent en general de fruits
gfttes, s*entre-deTorent lorsque U subsistance habitudle
vient k leur bired^faut Gmelin, qui les avait studies aTec
soin, semble partager le pr^ugi popuiaire qui leur a fait
donner le nom de peree-oreiUe, etd^aprte lequel lis airoe-
raient^se glisser dans Voreille deceuxqui dorroent en
plein air, pour de \k aller attaquer le cerreau ; roais oe n'est
qu*une erreur, dont on a raison aTee les notions d'anato-
mie les plus eiementaires. Certes, U n*c8t pas impossible
que dans telle ou telle circonstance, un de ces insectes
sMntrodoise par basard dans I'oreille; mais on Vj tuera
bientOt au moyen d'une l^gfere ii^ection d*huile, qu'oo
pourra mime remplacer tout simplement par de Teau tiMe,
et rien de plus faci|e alors que de Pen extralre.
FORGE (Petite). A rarticle Forges (Grosses), nous
aureus k envisager retablissemment qui a pour objet de
converlir les minerals de fer, d*abord en fonte, et celle-d
en fer malleable; id nous de?on8 parler de r«telierdans le*
quel les barres de fer de toutes dimensionf sont reebauflees,
marteiees et couTerties en pitees d*usage. Get atelier porte
le nom de >br^e d'ceuvre ou de marshal. Les traTaux
qii'on y execute se divisent en simple martelage et en mar-
telage su?i de linuige, Cette denxieme partle se rapporto k
la marechalerie, li la serrureriede tons genres etii la
construction dee machines. Notre spedab'te actuelle est le
martelage, c'est la besogne da forgeron proprement dit Si
cdui-ci nea'ei^Te p«i jusqu'aux conceptions du mecaniden,
comme le serrurier, 11 ne faut pas oependant croire que
llnleIHgenoe et Padresse nesoient pas diex lui des qualitds
•^sentieUes, Un habile forgeron est on oaTrier prfetepx
nous ne parloos pas id des Mlle-/^, mais de ess honrnies
k la tela robustcs et adrdte k qd to rdsonnement el una
longue habitude de la forge ont donne une puissance Trai-
ment etonnante sur le fer. Nous avonsMen des Ibis admirt,
prindpalement dans les etablissementa de la nBarine et de
rartillerie, aTec quelle aisance, (pdle precision , let maases
de fer se transformalent sous leur martean, et avec le mouis
dedeehet possible, en pltees degrande dimension, et aouTCBt
eompliqueea dans leurs formes, auxqudles il oe manqoait
pl^a que le travail de la lime poar en faire des diefs-d'eea-
Tre. Le grand art dn forgeron est, 1* d'eriter les decheb
dans le metal et la consommation saperfloe de comb«stible$
2* de conaerver au fer qu*il met en OBUTre les quaHies doat
il etait doue k Teut de bams.
Le fer a ete range par tons les metelliiTgistes dans la
daaae des metaux tres-maiieables. II est oepeodant iwan-
coup de cas od cette malieabiltte pent varier k td point
qu'eUe cease d'etre caraeteristique. G*est dnd que d Pen
prend dn fer forge liien pur, blen ductile, Men malieafale,
et qu'on to ramoUisae considerablement an feu de foree ee
le reoouTranI de seories, to contact de ceUes-d soffit pour
qn'il dafienne cassant; 11 soffit meme souvent de tenir le
fer trop longtemps expose k une haote temperature, ti da
to laisser ensuite refroidir lentement poor qu*fl prenne es
defaut.
Le fer pur et reste encore mou par Paction de to chatonr,
▼enant k se refroidir sycc lenteur, prend un aspect plus oa
moins lamdleux; ces tames superposees n*ont enlre dies
que pen de cohesion, et la masse qu*oflre toor ensemble
est cassante. fifais si, tendis que to fer est encore cbaud,
PouTTier, avant que les lames atent pris systematiquement
Parrangement dont dtos sont susceptibles, salt k propos le
comprimer par to forgeage sor Pendume, les molecules
du fer, fortement rapprochees sous to choc dn martean ,
eprouTcnt une espice de penetration mntudle; elles se r^
unlssent par les faces correspondantes, et le (hisoean qui
en restilte est alors doue de tenadte. Mais cette compres-
ston, si eminemment utile pour igouter k la qnaKte du fer
d'usage, doit etre fdte arec precaution, d elto eiige
une temperatare qui fiiTorise le roouvement de transla-
tion et to rapprochement des particules du metal. Trop
fortement ediaufiees, les particules s'ecarfent les unes
des autres i une trop grande distance; dies jaiUlsseDt
en qudqne sorte, et la compression, toin de rapprocher,
desunit, separe et disperse les motocoles du m^tal; trop
pen cbauirees, au contrdre, les molecules n*obetssen(
pas ^ to force d'une traction oniforme et douce, dies rests-
tent comme par saccades, et il en resulte des dechiretiienls
interieors, dont la multiplidte porte le fer k Petal fitomen-
leux. Si cet dfd est pousse trop loin, d que liallongeroent
soil excesdf, le fer devient cassant en perdant de sa tena-
dte : on ne pent dans ce cas lui tk\n reprendre sa tena-
dte qQ*en le chauflant de nouveau, pour sender, par Pefliet
de la chaleur et d'nn commencement de fusion , les fila-
mento detaches; mds alors 11 feut chauffer avec lenteur d
longuement, de maniere k ne pas regenerer les lames : or,
II eat evident qu*un ouvrier qui tfttonne dnd son fer, qui
ne salt pas Juger tout d'abord de la chaude qui lui convienl,
d quis'expose% revenir ear ses pas, doitoccadonner, dans
le oours de cette operation prolongee, Poxydatlon d*uns
parUe du fer d sa converaion en protoxyde, battitures ou
ecailles.
Vm forge d'ceuvre, fndependamraent d'une fouled^outils
dd'ustendles quMI serait trop long de deuiller, doit offrir
nn feu, des souniets avec one tuyere, des marteaux pour to
compression, d un tas on endnme.
La temperatura k laqndle doit etra deve le fer poor to
martder varie suivant sa natnra. C'ed encore cette conside-
ratton qui rend si predeuse Pexperience d*nn forgeron. Les
1^ dits de couleur sont forcement diaufTes k une tempe-
ratura blen supericora k cdle qui les amene^ to couleur qui
les tait devenir brfsants, et cda afin qu'Cn puisse les forger
FORGE —
avant que Im pitas soient raoMiita k ia oonleur qui lenr
est d^vorable : alors il faot suspendre an instant le traTai]»
pour le reprendre ensuite aossitOtque le for de conleur pent
supporter la compression.
Pour que tontes les parties du Ter puissent se r^unir eom-
pl^tement, it fout que les C^es en eontaet soient nettes et
d^soxyd^. LorsquMl se rencontre entre deux fooes qui
doivent Mre soudte iine l^^re coucbe d'oiydule ( batti-
tore ), et que le m^tal n*est pas asset ehand pour dissoudre
cet oiydule, celui-d, Oant interpose, emptehe les deax
(aces de se r^unir, et il se forme entra elles on Tide , auquel
on donne le nom de maine ou de loupt lorsque la couehe
de fer qui le reoouYre est un pen ^palsse , et le nom de
paille si la coucbe est trte-mince.
On a asses giin^ralement I'habitude de forger le fer I
chaud et de le parer h froid ; et Ton en donne pour raison,
i® que les surfaces sent plus unies quand il a ^ martel6
pendant son refroidissement : cette raison peat £tre bonne
en tant que les oonsommateurs tiendraient k une quality
qui n*est propre qu'lt satisfaire I'oBil, sans pouter rdellement
k la raleur ; 2® on dlt encore que par ce mode le fer acqniert
du nerf ; mais le nerf que Ton pent donner an fer par le
martelage, et ind^peodamment de sa quality naturelle, n*est
encore qu^un perfectionnement apparent; et pour pen rotoie
qu'il ait 616 forc^, le Cer a 6{A d6tMor6 en rtelit^ ; ce nerf,
trte-Tisible, et qui satisfait le pr^jug^, n'est qu*un d^chire-
ment, un v^table tourtement des faiscoaiix fibreux du
m^tal, qui les isole aox d^pens de la solidity qu*a¥ait la
masse. II est asses probable que ce qui a pu donner lent
de prix au fer nerveux^ aux yeux de beauconp de monde,
et inspirer tant de conftance en sa quality, c'est que plu-
sieurs fers auxquels il est impossible de donner ce nerf p6*
client d'ailleurs par le d^faot qu'ils ont d^^tre cassants k
froid; mais c'est ^ tort que Ton concbirait dHme apparence
k un d^faut r6tA. Les fers cassants ne peuTcnt 6tre mar-
tel^ k tM , et par cons^ueot il est impossible de leur
donner i'aspect nerreux ; mais oet aspect s'obtient tr^
facilement a¥ec les fers briaants k cbaud , et qui pour cela
n'en doYiennent pas meilienrs.LesouTrierSy eonnaissant le
pr^jug^ des acbetenrs, ne manquent pas de marteler oes
fers brisants , et lis cacbent ainsi It des yeux pr^Tenus, par
cette disposition partlculidre du tissu du mfttal, Tun des
plus grands d^fauts dont le fer pulsse 6tre affects.
PsLoezB p^re.
FORGES ( Grosses ). G*est le nom qu'on donne aux
usines kftr^ c^esMnlire aux ^tablissements dans lesquels
les minerals de ce mdtal sent fondus pour 6tre eouTertis en
fer malleable ou forg^» La connaissance approfondle des
combustibles employ^ k te fusion et % la rMuction du mi-
neral est on objet des plus importants, principalemcnt dans
la m^tallurgie du fer. On doit les cboisir, en g6n6n\ , d*a-
pres I'esptoe de fonmeau dont on Teut se servir. Cbacun
salt que la combustion ne pent avoir lien sans la prince
de I'air atmospbMque. Les liauts foomeaux re^iTont Talr
par an conduit particuUer ( la tuyta ). Dans les temps trte-
recoil, on ne connaissait pas de proe^d^ pour recueilllr
Pair atmospbdriqoe , poor le comprimer, le diriger et le
porter dans un espace donn^, ou du moina , si Ton en con-
naissait, ils dtaient extrtmement Imparfeits. Alors, on dila-
talt I'alr atmospb^ricpie dans la cuto en allumant le com-
bustible, oe qui derait exciter un coorant de dehors en de-
dans ; par cette m^tbode trte-simple, et moyennant plosieurs
oayertoret pratiqute dans le muraiUement du foumeau,
on attirait le flnide qui devait serrir k la combustion. Les
maeblnef soufllantes en usage actoellement sont absolument
ntassairat aux grands foomeaux k euve. De leur construc-
tion plus on moins parfaite depend en gnnde partie le
succte des traTiux sid^igiques.
Lorsquli la fin du quimdime sitele on connut les haiits
foomeaux pour fondre les minerals, on s'aper^ut bientdt
que Ton poovait febriqucr avec ces foyers, joints anx bas
feomeMix* dii aeiers d'une plus grandeporetA que cenx
FORGES 56t
qu'on obtenait imm^laiement ad Inoyen du traiiement des
minerals de fer dans les m^tbodes dites catalanes. On pro-
fita de ce fait d'exp^rience; mais comma on faisait usage
du mAme procM^ pour se procurer et le fer et Tacier, il
faut admettre que mtaie k' cette dertii^re 6poque il n'exis-*
tait aucune manitoe certaine et constante pour obtenir de
racier de forge. On arait I'un et Tautre produit par les
mtoes m^thodes, et on les obtenait en m6me temps, com me
c'est encore le cas dans les pays ob la m^tallurgie du fer
n'a fait que pen de progrte.
L'emploi da coke dans les hauts fourneaux date de 1720 :
cette pr^cieuse d^oouTorte passa d'Angleterre en Sil^sie,
dans Tannte 1795, par les soins du comte de Redem, mi-
nistre d'etat du roi de Prusse. Ce ftit en 1784 qu'en Angle-
terre on fit pour la premiere fois Tessai de TafTinage de la
fonte et de sa conversion en fer mall<^le, dans les four-
neaux k r^Yerb^ ou k puddler, en employant pour com-
bustible la houille crue. Ce procM^, appliqu^ depuis sur la
plus Taste tebelle, a ^t^ pour la nation anglalse une abon-
dante source de prosp^riC^, et poor tous ceux qui ont be-
soin d'obtenir le fer ii bon marchtf, un bienfait inappre-
ciable.
La fonte s'affine dans les ateliers plus sp^cialement ap-
pei^ybr^ef, dependant quelquefois des hauls fporaeaux,
mais formant'SouTent aussi des usines particuli^res. Le but
principal de Taffinage est de s^parer, par des oxydations
suocesslTes et par la compression r^p^t^, le carbone avec
leqnel le fer se trouve en combinaison, ainsi que d'au-
tres substances alU4es au m<^, teOes que les scories, le
soufre, etc. L'afiinage sera done plus ou moins prompt,
sulfani la proportion de cesmati^res ^trang^res contenues
dans la fonte; mais c'est surtout I'^tat particulier du car-
bone en combinaison qui acc^l^re ou retarde Tafliiiage :
ainsi, lorsque le carbone est diss^min^ dans la fonte en
combinaison avec toute la masse du fer, comme c'est le cas
dans la fonte blanche, rafflnage est facile ; il est au con-
traire trte-lent quand le carbone est k T^tat de graphite ,
comme dans la fonte noire. Dans ce dernier cas, le charbon ne
braiant presque qu'ii la surface du bain, la fonte doft 6tre
souroise bien plus longtemps k Taction oxydanle de I'air.
Une forge se compose done d'un ou plusieurs feux d'affi-
nerie, des machines soufllantes n^cessaires, et des mar-
teanx employes pour comprimer le fer. L'aire du foyer de
ces feux est Aev^ de 80 k 40 centimares au-dessus du sol ;
les dimensions sont g^n^ralement de I'^ySO de longueur
sur 1 m&tre de laiigeur. Ce feu est surmont^ d'une che-
min^ qui repose sur des pillers: la surface est recouverte
de plaques de fonte dans un com desquelles est m^nag^e
une ooverture o5 I'on constrait le creuset. On pratique nn
canal au-dessousdu creuset pour I'ass^cher. La fonte blanclie
exfge des feux d'afflnerie plus profonds que la fonte grise.
Lesqoatre cAt^ du creuset ont re^u des noms particuliers :
celui de la tuyere s'appelle varme; celui qui lui est oppos6
est le eontrt'Vent ; la face du devant est celle du chio ou
laiierol ; enfin le cAt^ de dem'^re, sur lequel est ordinalre-
ment plac^ la pltee de fonte k afliner, fi'appelle l<i rustine,
Ces e6t^ sont rev^tus de plaques de fonte rectangulaircs ;
la plaque de devant est perc^ de plusieurs trous, par les-
quels les scories peovent s'^couler pendant le travail. La
direction du vent et sa force sont les deux choses qui in-
fluent le plus sur la promptitude et le succ^ de Taflinage,
non-seulement sous le rapport de I'teonomiede fonte et de
eombustible, mais pour la quality du fer. La tuyins est ra-
rement plac^ horizontalement ; elle plonge vers le fond du
creuset; Tangle qu*elle doil faireavec Thorizon vario.suivant
hi quality de la fonte. Plus la tuyere est plongeante, plus
longtemps le m^tal reste liquide; plus elle approche de la
direction horizontale et plus tOt la fonte passe k I'^tat de
fer ductile; 11 s'ensuit que la fonte blanche Mige un vent plus
plongeant que la grise.
Pour exteuter Topi^rationdel'affinage, ongarait la surface
du creuset de petits charbons ou^aiilf ; on en recouvn
Ml
FORGES
aiiAM le fond, el on rempUt le eroMet de diarbon ; la gaeuse
h adiner, pUcte sur dea rooleanx, pour la fadlitA de la ma-
na*ijYre»est avancte dans lecreaset; lorsqaec^estde lafonte
grise, on la place h O'yie de la tajire; la fonte blanche
doit en itre tenoe k une plus grande distance. On met or-
dinairement dans le creoset de la jome (seorie qui adh^
k la loupe ) provenant d*une operation prMdente ; on re«
coovre la fonte d'unecertaine quantity de charbon,et on met
en jeu les soufllets. La fonte, ainsi expose k la elialeur,
V^pore peu k peoy et se rend dans lecreuset; pendant cette
ftision, le ro^tal ^nt expose k Tair, une partie do charbon
qu'il contient estbrOl^; k mcsnre que la gueuse se liqu^fie
k son extr^mitiy on ravance dans le creuset. Les soories
s*»ccuinulcnt dans le foumeau, et le fondeur doit les faire
^couier s'il reconnatt que leur quantity devlent gtoantc. II
fant cepcndant qu'il ait soin d*en lafsser une partie dans le
feu, pour empteher Toxydation et diminoer le dtehet. Si la
roa^se fondue est un peu dure, TafSneur augiuente le vent ;
dans le cas contraire, il tAche de soulever la fonte prfes du
contrc-vent arec un ringard : quand on a ainsi fondu une
quantity snflisante de nu^tal poor une pi6ce, on oomnieuce
Ic travail de la loupe, op^'ration qui pr^nte deux iN^riodes
diii^tlnctes : dans la premiere, on soul^Te la masse k plusieurs
reprises ; dans la seconde, qu^on appelle avaler la loupe,
on sou live le m^taf, qui, d^i en partie ^ord, fond en bouil-
lonnant. La partie cbimlquc de P^purationdu fer^tant termi-
niV, il oe s*agit plus que dVtirer le mdtal en barres par des
op -rations purement mtoniques, an moyen de marteaux . Le
marteau dolt peser au moins 200 kilogrammes, et battre de
90 A too coops par minute; sa panne doit se confondre
avec Sa table de I'enclnme, qui doit avoir une l^ire indi*
oai.<on de devant k Tarriire.
Quand on n*a pas divis^ la loupe en lopins, en enfon^nt
une barre de fer fh>ide dans la masse du m^tal, k laquelle
barre il 8*altaclie ( ce qui a fait donner k cette op^ation le
nom lya/ftnage par atlachement ), on profile de la elia-
leur de la loupe pour lui donner one forme r^Ii^ et
pour la coiiper en plusieurs parties qui puissent itre ma-
nides et forg^ en barres avec facility ; on saisit ces lopins
avcc une grande tenaille appel^ icreulsse, et on les tratne
pr^% de Tenclnme. On soulive la lonpe et on la place snr la
talile de Tenclume, de maniire que la partie qui 6tait toor-
ni^e vers la vanne soit couch^e sur Penclume, et que le
cOt^ oppose, dont le fer est moins dense et moins bien
soiid^, ^prouve d*abord Taction du marteau. Les coops de
ce marteau se snccddeni d*ahord lenteroent, pour aplatir
la lou|)e et en faire sortir le laitier ; blentot on i,cc6\kre le
motiveroent. Le forgeron avance alors , retire ou toume la
piice, de telle sorte que la surface en devienne nniforme :
cette operation s'appelle eingltr la loupe, Cette loupe est
ensnite diviste en lopins^ qu*on rechauffe pour en former
des maquettes , qui sont k leur lour exposii^ au choc du
marteau, etc., etc. Les maquettes sont plus tard rtehanf-
fdies et ^riSes en barres. Le dteliet, qui est Ir^variable ,
d<^pend de la nature de la fonte , et aussf en partie de Ta-
dressede Touvrier; il pent s*^ever Jusqu*i 40 pour 100 du
poids de la fonte employ^ ; mais le plus souvent 11 n'est
que d*environ'26 pour 100.
Le diarbon de bois ^nt fort rare en Angleterre , et la
houille y ^tant au contraire extrtoiement abondante, les
Anglais sont les premiers qui alent easay^ d^employ er ce com-
bustible mineral dans Taffinage de la fonte. Des essais nom-
Dreux leur ayant appris que Ton ne pouvait afliner entit-
lement le fer dans les feux d*aRineries ordinalres, an moyen
du coke substitu^ an charbon de bois , paroe que dans ce cas
K fer qu*on obtenait ^It toujours rouverin et te soudait
tr6s-mal, lis ont snbstitud aox feux d^affinerie les fours de
r^.verbire. Toutefois, comme la fonte trte-grise que produisent
les hauts fourneaux anglais seraitdiflidiek trailer, etqu'ainsi
elle exigerait trop de feu et subirait un tr^-graod d^chet ,
on a divia^ raffinag^ en tiols op^ations : la premi^ s'ex<-
0iri)9 daiit del fovmeiux analogocs au\ afTinerics orUinaircs
(les Anglais lettr doilneut le dotti de fineries); «es dettx iM«
tres optations, dans des fourneaux de i^verb^
Les 4neries ( refinery furnaces ) sont composte d*un
massif de ma^nnerie de 1 mHre Sn>dessns dn sol ; le creo*
set plac^ an milieu de ce massif a 0Bn,&0 de profundeor.
II est rectangnlafare; ses autres dimensions sont ordinaire-
menl de 1 mitre snr ob,60; II est form^ de plaques de
fonte reoouvertes d*argile. La cnve se r^tr^dt an-deasoa de
la thyire, et cette forme augroente Teffet do combastiUe.
Ce creuset porte sur le devant un Iron par lequd on foil coo-
ler les soories et le m^tal fondn. Un rour en hriqae est
construit dn eMA de la tuyire; quant aux autres fMxs, dies
sont ferm^ avec des portes en tOle fixies dans les piliers en
fer qui soutiennent la cheminie dont les fineries sont sur-
mont^. Nous avons dooni en France le nom de/oumeaux
de mazerie k ces feux d*afHneries. La tiiyire est placfe k
la hauteur du foyer; son embrasure est gamie de plaques de
fonte doubles, entre lesqndles clrcule un courant d'eau,
pour <iviter que latuyirene hrOle; souvent aussi II y a deux
tuyires, et cette disposition paratt avantageose. Les tiiyiiei
sont indintot de 20 k 25" vers le fond du creuset , de ma-
niire k plonger sur le bain. La qnantiti d^air laoc^ est k
peu pris de 20 mitres cubes par minute.
Pour cette premiere operation, apris avoir netloyi le creo-
set, on le remplit de coke, sur lequd on pose des morceanx
de fonte de 20 k 25 kilogrammes , que Ton recoovre en dAnie
avecdu coke; en met le feu; au bout d*un quart d*beore,
qnand il s^est communique partoot, on donne le vent ; k me-
sure que le coke bdile, on en ajoute de nouveau. II fant que
la fonte soit tenue constamment k l*^t de llqnldit6. Lor»-
qirdle est toule en fusion, on ouvre la percie, ct le m^lal
coule dans un emplacement pratiqu6 sur le devant do ftNir-
neau, de maniire k y former ine plaque de 5 k 6 centimMres
d'^paisseur; une coucbe de scorie le recouvre ; on jetle de
Peau sur cette plaque poor la refroidlr promptenient La
fonte, qui prend alors le nom dejine^mital, est devenue tre»-
blanche, souvent irlsie; sa cassure est rayonnie, et quel-
quefoia cette fonte est trte-cavemeuse. La fonte , par cetle
preroiire op^ation, a dA]k subi un commencement d*dpora-
tion ; mais Tobjet essentid , c'est qu*elie a ^rouv^ on cban-
gement dansle mode decombinaisondu fSsr avec lecarbooe.
Une charge varie de 12 k 1,600 kilogrammes; la perte estiva-
lu^ de 13 k 15 p. 100; la durte de Popiration est de deux 4
trois heores. Qndqnefois cependant, mais k tort peut-^e ,
on omet cette premiire op^ation, on mazage de la footif^ ,
et celle d, encore brute , est soumlse imm^diatementau pud-
dlage dans les fourneaux de r^vcrbire.
Le puddlage , ou seconde operation de Taffinage do (t
par le procddi anglais, s'ex^cute dans une sorte de four de
riverbire, appdi par les Anglais puddling-furnaee, Ces
fourneaux k puddler ne difl krent des fours de r^verMre ordi-
nairca que par la forme de la sole, qui est presque borixon
tale , et par lenr moindre tirage. Le foumeau itant ^dtaiifT^
par des operations antirieures, on place des morceaux <ie
fine-metal les uns sur les autres croisiUons, de maniirei
former des piles qui montent jnsqu'k la voOte. Au boot de
vingt minutes environ , le fine-mital est au rouge-blanc ; 9
tombe bientdt des goutteiettes de fonte liquide sur la sole ;
I'ouvrier ouvre la porte, d en diangeant la position des
pikoes, il en accdkre lu fusion ; tout entre en fonte epaissc;
li fant alors abaisser la temperature du foumeau , puU bras-
ser conliunellement le metal fondn k Talde d^un ringard.
Cette agilatioii le reduit en pelits grains qui imitent la sciure
de bois; alors on r^tablit le feu, la temperature angmente
peu kpeu, la masse se ramoUit de nouveau, et, k Pakle d'oiie
spadelle, le puddleur la divise en plusieurs loupes dnpoMs de
30 k 36 kilogrammes cliacune; au moyen d*une forte tenaile,
rouvrier les enlkve succes^iYement et les entratne, soit 9ou«
le marteau, soit sous les cylindres degroaUaseora. La compn»
aion qu*eprou ve le fer est si grande que les soories s*cb edia-
pent avec violence. Les cylindres eanndea preientent des
rainnresdoDt la aurfkee dlminue sucoeMiveoMBt : U prenuin
FORGES — FOR-L'EVfeQUE
canneliffe lur laqoelle on puM la balla au surtir da fourneao
Mt eUipnndale ; die ne se prolonge pas sur toot le tour da
cy lindre. Von d'em porte on plan incline, qui oppose aoe rdsis-
tanoe sur laqoelle la balles'appule pour s'allonger. Un oovrier
la met enUre les eyllndres , un second, plac< de Taotre c6l4, la
re^n et rintrodnit de nonveaa entre eux; il la passe ainsi
cinq k six fois , en ayant soin de rapproclier chaque fois les
cylindres au moyen d*une tIs de pression. On fait ensuite
passer la pHhod entre les autres rainures, de maniire qae le
fer soft ^lir^ en barres plates d'on demi-pouce dMpaisseur
et de trois ponces de largeur. Dans un grand nombre d'usi-
nes, eten g<^ral dans cellesdu Staflbrdshire, les marteaux
sont encore en nsage pour commencer k forger la loupe et
la transformer en pi^, mais celle-ci est irom^atement
^hSe en barres sons les cylindres.
Dans ce qui prdcMe, sur le traTall du fer aux forges k
Tanglaiae {laminage)^ nous nous sommes arrfttds k la fabri-
cation dn fer dlt marchand ; mais souvent on a besoin d'a-
mener le m^tal k un ^tat de plus grande puret6 : c'est \k
Top^ration dn ballage. Elle consiste It couper k froid les
barres k la dsaille; les morceaux, longs d^environ onso,
sont croisds les uns sur les autres pour former une masse
d'une Tingtaine de kilogrammes ; cela compose une trousse,
qu'oo place sur la sole d'un foumeau k rtehaulTer ( balling
furnace ), espke particuli^re de r^?erb6re. Qiiand la trousse
e&t au blanc soudable, on la soumetau martinet ; on en fait
un mastittu, qui est ImmMiatement laming de nouYeau et
r^duit en barres. II y a certains fers d*un prix €ier6 qui ont
sabi josqu^lt trois ballages successifs. Chacun de ces ballages
occasionne un dtehet de moins en moins considerable, k
mesure que le fer s'^pure. Les battltures produites ^ cliaque
ballage se recueillent pour les roller arec la fonte dans les
(oors k puddler, ce qui diminue un pea le dtehet rM.
Peloczb pere, aocita direcleur det fonderies du Creuiot.
FORGES (Eaux de). Petit bourg de 1,200 habitants,
Forges-en-Bray est on chef-lieu de canton du d<^partement
de la Seine-In f^rieu re, situ^ k 114 kilomMresde Paris.
La belle for6t de Bray avoisine et abrite Forges du c6U du
Slid, ettruls riviteesont leur source dans les enrirons. Quant
an nom de Forges, cette bourgade le dut aux forges qui
exist^rent dans le voisinagejusqu'en 1500. La source mtn^-
rale de Forges fut d^couTerte pen de temps avaot i*an 1500 :
alors elle ^tait unique, et portalt le nom de Fontaine Saint-
Jtloi, ou de Jouvence. Le mMecIn de Marie de MMicis,
le docteur Martin , se rendit k Forges vers Tan 1599 , et dut
a Teau de Jonvence la prompte gu^rison d*une hydropisie.
Cette core fit beaucoup de bruit k Paris , k Blois et k Saint-
Germain; et Yoil^ sans doute ce qui engagea Louis XIII ,
alors malade et fort aflaibli, k se rendre k Forges, en 1632.
Cette mtoie ann^ , et par les ordres du rol , les sources
furent nettoyto, distributes en trois (ontaines, comme on
les Toit k present. Louis XIII se rendit k Forges ayec Anne
d^Autriche et le cardinal de Richelieu. Les sources de Forges
ont depuis gard^ le nom de ces trois personnages : Tune
s'appellela Reinelle, Tautre la Roy ale , la troisi^me porte le
nom de Cardinale, et celle^si est la plus forte des trois. Les
trois sources marquent 10 k 12 degr^ centigrades : ce sont
des eaux froides. Elles contiennent des depots ocreux, jaunes
oo rouges , et la surface des trois fontaines est rouiilte et
irisde. La Heinette se trouble et charrie des flocons jau-
nAtres au moment od le soldi vient de se lever , et une
beure aprte qu*tl a disparu de Thorizon. Le mftme pbteo-
mtoe M montre lorsqu'il doit faire orage oo pleuvoir abon-
damment ; deux jours avant la pluie ou forage, la fontaine
devfent trouble et bourbeuse. C'est une espto de barom^
tre dont les presages sont certains. Les deux autres fon-
taines n'offrent rien de pareil, quolque le fer et les sels y
soient plus abondants. L'eau de Forges oontient des carbo-
nates de chaux et de fer , des muriates de sonde et de ma-
go^sie, dn sulfate de magnate (sd d'Epsom), un pen de
siKce et trte-peu de gax acide carboniqne. La source Car-
dinale est la plus charge de fer et de prindpes salips;
»1CT. M LA OORTiaSATlOd. —• T, »•
c'estaussi la plusgaxeuse des troU. Elle renfinme par litre
environ 20 centigrammes de sds, dose totale dans laqueile
le carbonate de fer n*entre gu^re que pour un quart. La
Heinette ne contient par litre que 7 It 8 centigrammes de
sels diYers, dont le fer compose k peine la douzi^me partie.
Ces eaux ont n^nmoins lu goflt de fer assez marqu^. L*im-
presdon en estd*abord fratcbe, puis astringente : elles sen-
tent unpen le vitriol , comme disalt Cousinot k Louis XIII.
Toniqueset aperitives, dies fortilient , (f d^ot/cApn^ et £/^.vo-
plton/ , suivant le langage des vieux m^lecins ; mais elles
sont surtout emminagogues. On les conseille daus Tatonie
de I'estomac , dans los gastralgies , dans les maux de nerf^ ,
les flueurs blanches et les pAles couleurs. Elles conviennent
encore dans quelques coliques et migraines, dans certains
maux d*yeux ou de vessie. Plus d'une fois elles ont reliabi-
lity des constitutions d^labr^, des corps fatign^ d'exc^,
ou mis fm k de p^nibles convalescences. Elles ont queique-
fois interrompu des vomissements nerveux et fait cesser
des pollutions nocturnes. 11 paralt m^me qu^lies convien-
nent dans la pliipart des flux chroniques , quand 11 ne s^y
Joint ancune iuilammation. Lepecq de la Cloture, qui a
^it sur les ^pid^imies , employa les eaux de Forges avee
snocte centre les diarrhoea sans fidvre qui r^n^rent en
1768. Ce savant oHkledn normand les conseillait ausd
centre Toed^me et dans quelques tiydropiiiies. Leur influence
est Idle sur qudques foncUouft importantes et dans cer-
tdnes inlirmitis des femmes, qu'on ne saurait nier qu*elies
ne puissent favoriser indirectement la ficondit^. Toutefois,
quant k la st^rilit^ d*Anne d*Autridie, il faul remarquer
que Louis XIII , lorsquMl prit les eaux de Forges , en 1632,
^it marid , il est vrai , depuis dix-hult ann^ , mais que
Louis XIV ne vint au monde que six ans aprte le voyage de
Fofges,en 1638.
£n 1700 , le due d'Orl^ans , depuis r^ent , fit bfttir une
mdson aux capucins , administrateurs de Forges , et leur
donna un beau salon, oil se tinrent depuis les r^nions. La
r^publique, en 1793, vendit cette propriety monacale. On
7 trouve aujourd'bui un ^tablissernent complet et com-
mode. D' Isidore Bouroon .
FORIOSO (PiBRae), f^meux funambule du temps do
Pempire, qui adans^ sur la conle devant tons les souverains
de TEurope. On le vlt k Paris, notammenl au th6&tre de la
Cite et plus tard k Tivoli. En 1814 il se retire k Bagn^es, oix
il mourut, en juin 1846 , k l*Age de quatre-vingts ans.
FORLAN A9 nom d*une dense aux mouvements rapidet
et expressifs, particuli^re au Frioui, et que les gondoliers de
Venise et les paysans des £tats V^nitiens ont aussi riiabitude
d'exteuter sur un air k six-buit.
FOR*L'£v£;QUE9 nom d^riv^ de Forum Episcopi,
placode l*^v<k|ue, et non pas de fumus episcopi, le four de
r^v^ue, suivant Adrien de Yalois, qui pretend que les
vassaux de T^v^que de Paris envoyaient cuireleur pain au
four band qui oecupait une partie do b&timent appel^ jus-
qu*^ nos jour For-r£v^ue, et non point Fort-CEvSque nl
FoW'FJivSque, conune pronon^dt le peuple. Cet Edifice,
situ^dans la me Saint-Germain^rAuxerroiSp avdt une en-
trte sur le qud de la M^sserie, prte de la fameuse ardie
Marion. C^tdt le d^e de la juridiction tempordle de l*dvd-
que de Paris, la r^dence de son pr^vOt et la prison de see
Justidables.
Cdte prison fut en grande partie reoonstruite en 1652.
R^nie au ChAtelet ,par ^t de P^vrier 1674, elle fut r^r-
vde aux detenus pour de ties et aux com^iens qui avaient
manqu4 au public ou d^bd k Tautorit^. C*6tait aussi le
lieu de detention provisoire des jeones gentilsbommes sur-
pris par le guet dans des lienx susi^ects. On y ^it envoys
sans jugement, suivant le caprice ou i*ordre d'un mim'stre,
dn lieutenant g^n^ral de police, d'un premier gentilhomme
de la chambre do roi. Les notability dramatiqnes, tes talents
snp^rfeurs^n'^taient pas exempts de cette correction illegala
et arbitraire. Le 16 avril 176.*«, Briaard, Dauberval,
M 0 U, L e k a i p , ftirent conduiu ao /oi^T^ue poor avoir
S7D for-u^vAque
refuse Je joaer dans Lt SU§e de CalaiSf a?ec Dubois, qui
ftVtait rendu coupafole d'une tiassiesse, maU qui 6Uit prot^^
liar la fovorite d^un premier geoUlbooiine de la duunbre.
Deux Jours aprte, lasuperbe Clair on subit U mftme peine;
mais ce fut pour elle uoe sorte de triomphe. Conduite eo
prison dans la voiUire et aur les geuoux de la femme de
llnteodant de Paris , elle y re^ut les visltes de la oour et
de la viUe. Le soir oo faisaitsoilir les prisonniers pour jouer
les marquis et les rois an tb^tre, et on les ramenait aprte
la repr^sientatlon. v estris etd^aotres out fait aussi un s^
jour plus ou mois long ao For-i*£vdqae.
Sur un rapport du ministre Meeker, one ordonnanoe de
LoUu XYI , dn SO aoAt 1780, supprima cette prison et oeile
du peUt ChAtelet, et lee d^enus furent transfdris k I'hOtel
de la Foree, qui fut alors converti et dispose en prison
plus yaste et plus salubre. Mais le For-r£T^e ne fut d^-
moli que dans les premieres ann^ du dix-neuvi^me siMe.
FORU (le Forum IMi des Anciens), cbef-lieu de h
ddl^ation dn m^me nom (superficie : 39 myr. carr^; po-
pulation : 303, 000 Ames), dans la lotion de la Homagne (mts
de rtglise:} sur Tancienne voie £inilienoe, .eub» Bologne
et Rimini, le Ronco et le Montone, est le si^ d'un ^6-
ch^, P088^ une ^coie pr^paratoire pour les etudes nniversir
taires, une Acaddmie des SdenooA, diverses autMS eod^t^
savantes et one population de 15,000 habitants dont la filar
ture de la sole et te blancbissage des cires constitoent les prin-
.cipales iadnatriea. Cest une Tille bien bAUe et ob Ton Toit
qnelques^ificesreoiarquablee. Iia place du marcbdestune
des plus belles places publiquesde ritalie. La salle des i^anoes
du conseil municipal • A TbOlel de Tille, estorn^ de pein-
tures e&totta par Eaphael. Parmi lea norobreuaes ^ees,
les plus remarquables soot la catb^drale, dont on admire la
t)eUe coopoie., lout onte de peintuies par Carlq Cignano et
obse troitve k) toml>eau de Xorricelli, et r^gliae San^iiolamo,
o6 est enterr^ le roi Manfred.
. Forli 9 fonder dit-^on!, par le consul Marcos Lifina Sail-
nator, aprte U Tictoii^ qn^il remporta sur Asdrubal auz
bords du MetauroSy I'an 207 avant J.-C, tat nomm^ d*a-
prte iui, Au moyen Age, cette yille forma une i[<6piiblique,
et changea fr^quenment de mattres k T^poque des guerres
des Goelfes et des Gibelins. Lea premiers y domin^rent jus*
i|u*en Idia ; la flHBiUt Qrdelaffi. y auocMa k tear poissaooe,
qu'eile conserre jmqii'A te fin dn.qpiniltoie sitele. £n 1502
C^r Borgia s'empara de Forli et de toute. la Romagne;
mais dte 1503 eetlecoqtr^iesoumettaitau pape Jules U,
et depnls lora elte n^a pas oeasii de Cairo partie des Etats
de I'Eglise.
FORB&ALiailE« CTea on attaehemeat excanif et mi-
mitieux anx formes, solt en matiAre de l^it^, soit en
mati^re d*dtiqqetle,et de Uena^ance, Cette pr4>ondAnuice
accord^ aon r^ea exl^rieures suppose en wMnX qo*on
donne beaucoap moins d'importance an fond. Le formaU$ie
estdWinaire on bomme fa^nnier, T^tillaax dans las plus
petits details de la Tie sociala. Ce caiactAra rend souTeot les
gensdifllciles A ¥i)frew Lea alhiresUbiaB d*aa esprit ind^wi-
dant les oCTosqnent, lea moindrea infractiona aux conTeiiaQoes
qnlla impotent commedoa loia aont aouTent plus chpqpantea
A leurs youx que oeriaines violations de la,)oi morale. Le
commerce reclame dans lea rapports mutuels on d^gc^
d'aisancB et de UbartA qui lUt d« Mnudiime un d^but
ioeommode et glnant pour le plua grand nombre. Abtapd.
FORMALIT^S^ Ce mot pour bien des gapa eqt ay-
nonyme d*entraim^; et ii.est Trai de dire qu*en Justice,
en administration , les formallUSa sont une mine fteonde de
bteAAc^ pour les jiotaures»,baissiers. et gens de lot, anx-
quels il fjuai sans cesae avoir reoours poor triompber de
milto obstaclea qni sons le oom de formality se dreiaeat
autour de la plus petite afblre. On con^t qu*il a bien falln,
eependaalp poor empAcher la frande et lea errenrs de la
negligence, ^tablir des formes expresse# de proc^der. Dans
toute allaire imporjt^(e, lea formality soi|t des garanttes •
- FORMATION
d^exactitude et mdme de justice. Eo mattAra erioilneUet
raccomplissement rigourenx de celles qui soaft prescritea
par la loi n*est-il pas la sauvegardedu droit de I'aocus^?
Plus d*uu binocent dot la vie A des vices de forme qui
firent cesser TarrAt des premiers juges. AinsI , lea fonaaUlte
vienneat au aecours de la &iblease et de riocertitiida des
Jugemeots bomaios.
Dans rancienne l^latkm, tea formalfUa Jvdidaires
itaient bien plua muUipli^es qu'asjottrd'hni; et on salt U
maxima d'alors : Xocus regit aUum, qui iait aasei com-
prendre que cbacune de noa andenaea et nombreiisea coa-
tumes avail des formality qui Iui etalent proprea. Mainte-
nant, la loi d^finit le plus souvent celles dont llnobscrva-
lion entratne la nullity des actea.
En administration , les formallUa aoxqnellea oo soomet
le public sont qu^lqiiefois vexatoirea et bora de toute pro-
portion avec riroportance de Paffalre dont il s^agit Cesl
avec des formality qu^on Acarie dea demandes aoxqaelles
on ne veut pas satisfaire, moyen gouvememeotal et poli
d^^conduire les importuns qui sera toujoura de naode.
On con^oit que les alGures de ce monde soient bArissAes
de formalilAs et d^entraves ; mals celles de rantre!.. £sl-il
done vrai que Tbomme ait AtA mettre son cacbet roondani
jusque sur ies cboaes du del el que le salut des Ames ait
aussi see formalilAs? TbAodore TaicouT.
FORMAT) dimension de Itepreasion d'un livre* qoaat
k la proportion malArielle , A la maige, aa caractAre. Cbaqoe
format prend aon nom du nombre de Ceoillets que prAaeate
cheque (ieuil)e ImprimAe quand elte eat pliAe , qoelte qae
soil d^aiUears aa dimension , en sorte que U feoilte donae
un nombre de pages double du cbiffipe dont elte tire soa
nom. Ainsi Tin-pteno a 2 pagiis; Tin-folio, 4; rin-A, g;
rin-8, 16; rin-12, 24; Hn-ie, 32; rin-18, 36; l*in-2A, AS;
rin-32,64 ;rin-48,96;l'in-64, 128; nn-72, 144;lin-96, 192.
On employait Jadis, pour de trAa- petite almanartw, no
format encore plus exlgu, qu*on appelait pouce. Depuia qu'oa
a trouvA lea moyeos de confectionner dn papier de tootes
grandenrSy on se sort, pour les affichea, de feuiltea dont
rimmense dimension dApasse toutea lea proportiooa coo-
nues autrefois. Dofev (de rvMoe).
FORMATION (Art nUlUaire), mot vague, et Jas-
qa*id mat dAflni, comprenant plosienrs aooeptiona. Autre
ebose est la formation qui est nne rAalisalion dea lata orga-
niquesy un rAsultat de U constitution des troopea d*iiiie
poissance; autre clioae est ce mAcanisme tadiqae qui tear
donne sur le temdn lour forme, lour figure gAomAtriqoe.
La formation que nous appellerons consiUutine est men*
tionn^e pour la premiAre fois dans lea r^enients de 17ti;
mais ils confondent comiwiilion ti/ormatton, taadiaque
des lAj^ementa de 1820 emploieat cea denx sobataatifr
dans des sens distincts. En effet , te farftuttUm est oet ade
de rantoritA qui aaaemble et claase des militaires on des
recroes conformAroeot A des prindpes de coaiposilioii. Si
telte n'est pas te lettre de nos rAglements, si pea explieileB,
e'en eat du moins Tesprit
Quant A la formation que noua appeiterona iactique^ odla-
d ae prAsente on pen mieux caractArisAe : il est fadte de
diacemer que la formation en batailte est autre que te for-
mation en colonne; que Tune et rautra se prennent A part
de la formation par rang de taOte. L*art de te formatioa en
batailte Atalt d pen avanoA do tempa de Turenne, qu'on a*y
prAparait dAs te vellle, et qu*on n*osait y prooAder que loia
de i'ennemi, bien qo'alorsles aimAes fnssent peo nombreoses
eomparativement A ce qn*eltes smit devennes. Des aboa, dea
pr^agASy contrariaient lea formationa. Le drdt an poata
dlionnenr, les prAtentiona des corps privilAgiAs, te moti-
nerte dea cbefa de corps, Hgnorance des offiden d*Atat-
m4^, plua bommes de coar que de guerre , Ataient autaat
de cauaea de reUrd, de dAbato, d*hAdtetion et d*irrAgnteritA<.
Si un corpa tardalt A arriver ou arrivalt' saas Atra atteadn^
U fallait ou auspendre te formation, on te reeooamaieer.
Mainleqantysi qous ne aommea gpAra plus avanoAa dMa te
I'OitMAtlON
choik ei i'mfiidi i» iarlMft ^^dgiiaitfli de la ebose, nous
wnmM do moiiis im pen iDienx I'exteiiter; noos y troa-
Tims moins d^eotraTea et d'oppositioii. G*' BAiDm.
FORMAHON (OMo^uy, Ond^slgne par oe mot
deox dioMs fort diffi^nntea : oq le terrain, ou rorigine
da terrain : ainsi Ton dit la formation' crayooie, pour le ter-
rain eraytea, on bien I'on dit que le terrain erayaox eatde
formation marine, indiqiiant ainfl qull a M ferm^ par lea
eaaxde la mer. Ceite demi^re acoeption , qui partit 6lre la
meilleare, est adopts gtedralemcnt. Le mot formation est
done conaidM commd 8ynon]rnie;d*origitie.
• On pent diriser let teriaina en terrains dejmrmalioni
Nepluniennes
mannes
I
d*eaadouce I
lidlasgiqaea.
de rivage.
fluviatiles.
Ucustrea.
Plutoniennes
I
Mixtu \
d'^mptton.
d'^pancHement.
pluto-nq>taniennei.
neptano-plutonnlennea.
Lea terrains de formation neptunlenne ont M form^ par lea
caox de ia mer, sur lea ritagea, k I'emboochure dea ileu ves,
en pleine mer, on aor lea ritea des flentea , dana le lit des
iaca :ce sont lea terraina intermddlairea, aeeondairea, ter-
tiaires , diluviena , etc. Lea terraina Tolcanlquea ou d'origiiio
plutonienne sont composes de matiftrea Tomiea par lea vol-
cana, comme lealaTOa, lea baaaltea, lea trachitea, etc., ou
aortiea par ^paneliement, comme lea granita, lea porphy-
rea, etc. Enfin, des d^p6ta plutoniens ont ^t^remanl^ par
tea eanx, et ont form^ de nonveauxd^pdta pluto-neptoniens
(conglomdrata Tolcaniquea); dea d^pMa neptoniena ont
€U remani^ , ao oontraire, par dea d^pdta plutoidens, qui
les ont alt^r^, comme des argfles qui ont M eoitea par
dea couranta de lave; on a alora dea rochea neptuno^pluto-
niennes. L. DosaiEux.
' FORBiATlON DES £TRE& V6ye% Creation,
BiOLOGiB, FcRiE, etc.
FORME , de /ormat terme d^xM, par m^thtee, do
grec lAopfT) , qui a la mtaie signification chei les Grecs.
Toute matihv tombant sous nos sens prtente unle forme
qnelconqne, c'eat-^-dire ae montre ploa on moina limits
par dea aorfocea et dea contoora qui en constituent un ou
plnsieors ob)eta. Cependant , 11 eat aussi des substances in-
formes^ ou variables, sans configuration fixe, telles que les
nnages et vapours , les ondea ou antrea mati^ea gaa^ormes,
volatflea , lea liquides prenant tootea aortea de figures ,
comme on i'a dit de Protte. A cet ^ard, les pbilosophes
oonsid^rent en g^n^ral la matlire do modde comme teN
lement transmuable par U gto6ratlon et la d^mposition
universeile deses divers ^Iteenta, qu'elle n*onre point de
forme durable et ^temelie qui lui aoit propre. tout an plus
peoton la regarder comme constitute d'atomeson mo-
Itoiles indivisibles dans leur excessive petitesse , mats dop-
nant naiasance, par des agrdgaiions et organisations divek*-
ses, k tons les Mres de la nature. Tel ^tait le chaoa , VtofU
indigeitaque moles, qui a dik pr^cMer, selon lea pHllo*
aophea , r^tabliaaement de Fordre actuel dea mondeal
Or, le d^veloppement des formes de tousles chirps, ou
dea figurea et dea attritmta qui en rteullent, dans fbrigine
dea cboses, eat devenu la grande qnestlon de toutea les phi-
losophies livrtes anx seuls efforts de la raison hnmaine. La
religion tranche le noend, en reconnaissant llnfervention
d*une anprtaie aageaae, ou de la Divinity, formatrice de
tootea crtetorea, et cette explication emprunte sa jnstification
aux prenvea telatantes dintelligence que manifeate la atmo-
tore dea anlmaux , dea v^g^taux, k riiarmonio aublime qui
prteide h cet oniTera.
Ar iatote poaa pour prlndpeala/orme, qn*tl appela en -
t^lichie^ pnla la mature et la privation agiaaantaur lea
qnatre ditoenta avec «ne dnquitoie esaenee, V6ther im-
fftno^. Dana le inoyen Age. I«a pldloaopbea soolaatiqoeai
admiialeaiB eaudmik d'AmotOyM mnnqo^rent point de
\.
-^ FORME 571
diapnter sor la nailiiv de la iorine, oii l^entdMchle ooo-
sid^rfe comme Time et le principe formateur interne dea
dtrea vivanta. De 1^ eea diatinctioaa, ridiculiatea par
MoUto, entre ie^ forme eubstantielle et la figure ^ qui font
qu*on ne doit pas dire , aeWa cea philoaophea , la/orme d'un
otiapeau, maia bien Ia figure d*un ebapeau, tandb qu'il
fout dile tar/omte d'an aninukl, et non paa la^f^tire. Ce der-
nier tenne denit dtre r^aerv6, aelon enx, pour lea corpa
fnertea, qui oat re^u leur oonstmetiott soft de la main de
rbomme , soit de causes externea , comme serait une pierre
tailMe, nne machine fabriqote, etc Au contraire, le mot
forme, dans le sens pbilosophique, serait le rteuKat d'une
puiaaance vivifiante des anlmanx, des v^taux, qui leur
attriboe nne structure d^terminte , pour un but quelconque,
avec pr^viaion et sageaae. AUlai , dana legerme d*one graine
de plante ou d'on oeuf d'animal rtelde oette enttiteliie,
cette aorta d*Ame prtforraatrioeou informante, qui fait d^
velopper pen k pen toua ieora. organea, qui prepare dea
yeux, dea oreillea , dea dents, dea grilfea ou autrea armea,
avec rinatinct direetenr ponr mettre en jeu cet ensemble
d^organes destinte k pareousir la carritee de fea.vie, k-
croltre , engendrer, puis pdrir k aon tour. Or, cette forme ,
ce moole intdrieur, comme I'iappelle finffon, oette Ame
corporelle, aelon lea anciena , qui eeoatitne cheque eaptee,
la rend conatante , emptehe qn'dle ne ddvie «« ne se con-
fonde par des unions adultirea. aveo aea voiaina; die exis-
tait en essence dans legerme on la graine avadt d'ap-
paraltre. Le corps de Tanimal ou de la fdante ve . bit done <
que rnmplir sa capacity vide avant la naissance. Cette foime •
esaentiellene pdrit paa mtaw aveo I'Individtt, et bien qu*a-
prte la mort et ia deatruction du> corps., die perde toute
aubatance mat^rielle, tangible, apereevable, elle peat aub* .
aiater, adon eertalna philoaophea, aoua le nom de manes
( qui vlent de nuMere), comme lea dmanationa , ete. La
forme anbstantfoUe, d'apate lea aedaatiqnea, toit done le
principe maiirid de la atructnre dea ttrea vivanta. A l*d- •
gard de lliomme, c'dtait I'Ame raisonnaUe qui constitudt*
la forme iobatantidle dn eorpe humain ,- aelon la dteiaion
expreaae du eondle gte^rd de Vienae. ' i.-J. Viamr.
Gendd^rtedana aon acception la ploa litt^rale, la ferme
eat rappareaoe cxt^rienre, la eonfignration dea corps idle
qn*dle ae pidaente k i'mil. An phiirid,>brtii0eae dit dea
contoora dea ol^eta , et a'emploie ansd figur^ment
Formes a^enqplole encore, an piorid,pour d^aignerla
manl^ d*ttre, la fa^n d^agir d'une peraonne : doi formes
rudea, gpoed^raa, poliea ; et en ce aena, qoand H n*est ae«>
compagnd d^aucone ^IthMe, it d^algne toojoura dea for-
mea poliea : Avoir dea^hrmef, mettra dea formes (ooyes.
Convbmancb), etc.
Dana qodquea arte , on appdle forme le modde qd sert
k donner k oertafaia ol^eta la oonfigoratioB qu'Ua ddvenl
avoir.
Kn termes d1mprimerie,ybfnie se dil d'on ehlaaia de (et-
qui contient on nombre de pagaa pins on moina grand , ae-r
Ion le for m at : 11 font demybrviies ponr faire une feoiUe.
En terraea de papoterie, cPeatim chaaaia de boia, fami d\ia
tiaau m^taltique, servant k fabriquer le papier.
FORME ( Blsaw^Arts). U forme eat Taapeet tangible.
dea corpsVc^eat par die principdement que Ton ooaatate
leur caract^ partieoller. Aux yeux du pelntre, la forme eat
le rteulUt de I'effet produit par la himite et rombre sur-
un objet qudconque; Tceil aeul , dora , eal conipdtent pour
juger de I'etactihide de la reprteentation pittoreaque. Pour
comparer aon oeuvre an modde, le sculpteor de ronde-'
boaaea non-aenlement rapprteiation du regerd, maia le
toucher lui vlent encore en dde. Aussi , U statudre , k capse
de I'dtendue mtoe de ces moyens posltilb, anpporte mdof
un modde dd'eetoeux que la peinture, qui pent voiler, sous
le predige d*nn ridiephioaatt , les hioorractions d'un crayoa
inhabile. i;
Envisage sont la npporl de la eondniction tie la mem
cliine hnmaine^ la kme, tou}onrs sonmiie I dea lola fia
6U
FORME — FORMEY
iK^riqiies, suit des pha8« tertiarqiiables , selon le sexe,
*'^e, le temperament, V6t^ de sant^^en un mot, selou
r^nergie des modificat^are an milieu desquels I'liumauit^
4'agite. Les formes mascQlines ren&portent en paissance sor
celles de la remme, dou^e de plus d'd^ooe et de souplesse.
Arrondie , alors qne I'enfont s^^lance au-devant de la Tie, la
fonne s'^tend dans Tadolescence ; elle se fortlfie avec Thorn-
me, et perd sa sailiie au temps de Tinertie des fluides chez
le vieillard. La gr&ce se pare de formes oblongues; les for-
mes ramassto appartiennent davantage k la vigueur athl6-
tiqus. La forme impressionne le speclateur par les idies
qu*elle d^Yeluppe en lul. Pure et suave dans la statue de
la V^nus de M^dt^cis, la forme 'sMuit par les Toluptueux
contours de cette admirable figure; grande et soutenue , la
forme frappe, ^^tonne, impose dans le groupe de I'Ajax an-
tique ; elle fait rftyer d^licieusemcnt au sortir du pinceau
divin de R a p h a e 1 , pour g*animer sous les traits d*une pu-
dique et ct'leste madone. La forme terrifie sous le crayon
fier et savant deMichel-Ange, qnand elle reproduit les
tortures du vice en pr^ence d'un juge inexorable, appelant
k son tribunal supr^e les races liumaines ^pouvantte.
Chaque inaftre a ^t^ pouss^ par son gr^nie k pr^fiTer une na-
ture de formes npproprite k sa faculty de sentir. Ceux dont
le nom n'a fait que grandir jusqu'^ nous ont ^14 les obser-
Tateurs les plus sdv^res des enseignements de Tanatomie.
Cette science, dirigte par le goAt, est effectlvement la base
ratlonnclle de la connaissance de la forme spteiale k cliaque
Mre vivant : Tanatomie seule pent rendre oompte des chan-
gements subis par la forme dans les divers monvements
dool le corps animal est susceptible ; c*est Ik quil f^ut en
chercher les principes determinants , aprte avoir etudie les
passions , qui en sont les premiers mobiles.
La forme de tout ce dont Thomme a fait usage se lie k
ses monirs. II y a toujours barmonie entre ces termes. Ne re-
troiive-t-on pas toute Taust^tite des rdpubliques anciennes
dans Fameubleinent severe des citoyens desinteress^s des
premiers Jours de Sparte et de Rome? Le mani^r^ des ome-
ments sous Louis XV n^est-ll pas le reflet exact de I'esprit
pr^tentieux d*une noblesse blasde sur toutes les jouis-
sances de rinterieur? La magnificence de TOrient dans Tarn-
pleur et la ricliesse de ses dtofTes, dans la coupe de ses liabil-
lements, dans la funne de ses ustensiles , est la consequence
d'un ciimal qui invite ropiiient k suivre les inspirations
d'une vaniteuse mollesse. Le Mord , au contraire , meprLse
un luxe inutile : ce qui Tentoure se ressent de Tftprete de
son del froid et nebuleiix. J.-B. Delgstbb.
FOllME ( Droit ). On entend par ce mot la disposition ,
1 arran;;ement de certaines clauses, termes, conditions et
formalites qne la loi exige pour la repilarite et la validiie
des actes . II arrive souvent de confondre la forme avec les
formal ites; cependant le mot ./orme a plus d*e(endue que
le mot formality. : 11 embrasse *out ce qui sert k constituer
I'acte, au lieu que les formalites proprement dites ne sont
que les conditions isolc^ qu*on doit remplir pour sa vali-
dity. Par exemple, Tarticle 61 du Codede Procedure civile
detaille tout ce qu*un exploit d*ajoiirnement doit contenir
pour etre valable : chacun<* des conditions que cet article
present est uue formality ; mats toutes ces formalites cons-
tituent, dans leur ensemble, la /orme de Texploit
La procedure en France a toujours ete environnee
de formes trop multipiees; et le Code de Procedure actiiel,
redige par d*anciens praticiens, se ressent trop de cetle ori-
gine. Aussl les nations qui ont adopte nos lois ont-elles eo
aoin de simplifier ces formes, qui ne sont bonnrs qu*k aug-
menter les frais des proces, k en ralentir U marche et k
orrrir un aliment k Tesprit de cliicane. Une reforme radi-
oale sur ce point est indispensable. L^existence des formes
et leur execution scrupuleuse garantissent la conservation
du fond ; mais ce qiu est imperieusement reclame par le
Imiis sens et la couscienci! pubiique, c'est IVibaissement des
larlfs et la simpiUication des formalites; et puisqu*il est
flli que tafirme mnporie UJond^U fiiot aa moias qne ce
suit le plus rarement possible. Il jr A dtt ides qui fle pM*'
vent absolument sefaire qu'avec des formes, qui constitaent
leur substance meme, par exenple les testaments et les
donations. Mais lorsque la forme n'ast pas essentiefle,
qn'elle ne constitoe pas la substance des actes el qo'elU est
seulement on moyea ponr parvenir an but qne la loi s*est
propose, alors la>bnite indiquee par la loi peal Mre sap*
pieee par one antra eqaivalente et telle qae Ton arrive au
meme but.
C*est en matike crimlneUe surtout que la forme doit
etre exactement observee; la marcbedes prooedores est
tracee rigoureusement : il n*est pas permis aax magisslmts
de supprimer ou de changer des formalites , qoi toutes onl
pour but d*assurer des garanties contra Parbitraire on U
precipitation , et Ton pent se convalncre ea Ilsant les mo-
tifs, quelquefois frivoles en apparence, qui donnent Uen a
la cassation des arrets des oonrs d*assises, de tons les soins
que le legislatear a pris el de ceux que la coar supreme
apporte chaque jour poor empecher les erreun judiclaires.
FORME, FORMIER ( TlwAiio/o^le). Les/orme« soot des
series de monies en bois imitant k pen prfes le pied, et sur les-
quels se montent les soiiliers, leschaossons, les bottiDes.etc.
Pour les bottes , les cordonniers emploient des embouchoirs
qui ont de plus la forme de la jambe. Les/ormei hrisies soot,
comme les embouchoirs, composees de plusiears morceaux
qu'un mecanisme quelconque permet d*ecarter k volonti.
L'otivrier qui fabriqueces diverses formes se nom me/ormier ;
pour degrossir les formes, 11 fait glisser convenableraent un
morceau de bois brut sur une surface plane fixee k un etabli; tl
termine son ouvrage en lepolissant avec du papfer de venm
de plus en plus fin. Le formier Hut anssi des formes pour
les chapeaux d*homme.
FORMENTCRA, rune des Pi/yiMef. Foyez Bal£4Rbs.
FORMEY (JsAMllBicai-SAMDEL), polygrapheerudit, ne
k Berlin , le 31 mai 1711 , d'une famille de reAigies, se oou-
sacra k retude de la tbeologie, et obtint dte 1*^06 de vingt
ans le titre depastearde TEglise fraa^se reformee, i la re-
sidence de sa viile natale. £n 1737 la chaire d*eioquence au
college fran^isde Berlin lui fut accordee. Deux annees plus
tard, on le cliargea aussl d^y pnifesser la pbilosophie. Qooi-
que d'une tres-faible constitntion, Formey ne laissa pas que
de faire pranve d*une grande activite litteraire. Outre une
foule de traductions, 11 pnblla k partir de 1733, en socicte
avec Beansobre, puis avec Mauclerc, \h Bibliothtque Ger-
manique (25 volumes), puis la NouveUe Bibliothique
Germanique (25 vol ). La publication de ces deux recoeiU
successifs lui avait laisse asses de loisirs pour donner en
2 vulumes un Journal liU^aire d'Allemagne^ une aatre
feuilic intihiiee iVinerve et Mercure; puis pour fairaparaltre
le Journal de Berlin, ou nouvetles politiques et lUl^rat-
ret, icuille periodique, quHl abandonna parce que Fre-
deric II , qui, k son aveneinentau trdne, lui en avait ins-
pire rid<^o en promettant d^aliroenter cette gazette d^ecrils
et de documents curienx , aVavoyait pas ces materiaux
assd exactement Formey n^avait pas, en agissant aln^i,
perda sa favour aupres de Frederic. Lors de la reorganisa-
tion de TAcademie des Sciences de Berlni, Maupertuis le
proposa pour y remplir les fonctions de secretaire et d*his-
toriograpbe; et quand, en 1748, les differents secretariats
furent reuais, Formey en fut nomme le directeur, avec le
titre de seeritaire perp^tueL Frederic II Testimalt beau-
coup, et ne lot reproclukit qu*une seule cbose: c*est, dans
les querellet de Maupertuis et de Voltaire, de n*avoir pas
pris parti pour eelui-d. £n general on peut dire que For-
mey se montn pen fovorable k la pliilosopliie da Voltaire,
et que ses nombrenx ecrits ont tous plus ou moias aae tea-
dance chretienne. II ecrivtt sorrbistoire ecciesiastique (1763),
sur la physique (1770), un Anti£nUle ( 1764 ), des memoires
et des nragmento pour servir k rhistoire de r Academic de
Berlia(4 vol. 1761), etc.
En 1778, la priacesse Marie-Henrlette de Praise, re-
tiree au chateau de Koepeaick, le fit son secretaire, siaecaiv
^' ."■ / ««
FoBMliy
brillantey qui ne feniptelia pis d^accepter une place au grand
eoh^stoire fran^aiSy et, en 1788, la haute dignity de direc-
tion r de la clause de philosopbie k rAcad^mie de Berlin.
Formey roonrut le 7 mars 1797 , et Jusqn*^ sa mort, tra-
Taillevir infatigable , il ne cessa d^dcrire et de publier des
ouvraf^. Laliste en est immense : nous nons contenterons
^de titer les prindpaux. Ce sont : les Mdmoiren pour $erv%r
'd VMstoire et au droit public de Pologne; La belle
Woljlenne, ou abrig6 de la philosophic wol/ienne ( 1774,
6 Yol. in-8^.)f Conseils pour former une bibliolh^e
peu nombreuse, man ehoisie ( 1746, in-12), ouvrageque
Formey se complut k travailler et k revoir toiite sa Tie ;
£a France litt^raire, ou dictionnaire des auteurs fran-
gais vivanis ( 1757, in-S®) ; Souvenirs (Can Ciloyen ( 1789 ,
2 >'oI. in-12j. Formey fut en outre ^diteur d'un grand nom-
bre de livres , parmi lesqnels il laut remarquer : Traits
des Tropes f de Dumarsais, \e Journal de Pierre le Grand,
et les (Euvres de Francis Villon , avec des remarques, sa-
Tantes quetquefois, mais pins souvent erron^.
£douard Focrrier.
FORMICA-LEO. Voyez Fouam-uoy.
FORMIGNY (Bataille de). Formigny est un Tillage du
d^partement dii Calvados, k 15 kilometres de Bayeux,
peupl^ de 500 habitants, c^l^brepar ane victoire remi)ort^
par les Fran^ais sor les Anglais en lUO. Les succ^s que les
troupes deCbaries Yll Tenaient d'obtenir dans la Norman
tYie avaicnt fait concevoir Tespolr (l*une prompte soumisMon
de cette proTince, lorsqu'en aTril 1450 le c^mte de Cler-
mont apprit que le g^n^ral anglais Thomas Kyriel, qui aTait
ddharqnd depuis peu h Cherbourg, se dirigealt, api^ aToir
repris Valogne, kla I6te de six ^sept mille liommes, sur leTil
lage de Formigny, situ^ entre Bayeux et Carentan. Le 15
le g^n^ral fran^ais marchait en toute liMe contre Tennemi ;
mais bient6t, attaqn<^ par des forces su))^rieures, il fut obli-
ge de battre en retralte et d^abandonner deux couleTrines.
II s'occnpait du choix d*une position, lorsque le conn^table
de Ricliemont apparut aTec nn renfort. Les deui petites a^
m^ fran^ises r^nnies pr^senlaient alors un efTectlf de
3,500 combatfants. Le s^n^hal de BrM reg ut ordre de se
porter en aTant et de reprendre I'offenMTe. L*ennenii, tI-
goureusement attaqu^, abandonna les deux pieces dont il
s*^tait empar^, et se replia derri^re nn ruisseau, oh il ne
tarda pas k Hre assailli par toutes \e^ forces dont le comte
de Clennont pouTait disposer. L'action devint g^n^rale , et
s'engagea de part et d*autre aTec un ^al achamement.
Knfin, apr^s trots heiires de combat, les Anglais furent re-
poiisstf:: <*t mis en d<^route avec une perte de 3,774 hommes
tn^ et de 1,400 prisonniers, au nombre desquels ^ient
Kyriel et plusieurs officiers de marque. Cette victoire amena
la reddition de Caen, acheva la conqufite de la Normandie,
et tacilita. Tannic suivante, cellede la Guyenne.
FORMIQUE ( Adde). Cet acide organique doit son
nom k son existence dans les fou r mis, on MargralT cons-
tatasa pr^senced'unemani^recertaine, en 1749. II ressem-
ble beauconp k Tacide ac^tique, avec iequel on Tavait dV
bord oonfondu. II est liquide, incolore, fumant l^g^rement k
Fair et bouillant k 100*. II cristallise an-dessous de 0**, en
lamdles brillantes. Sa densitf^ est 1,2352. Sa Tapeur brAIe
arec une flamme bieue. L'acide formique se prodolt dans
beaooonp d'op^rations, par exemple lorsqu'on traite une
tnbstance organique par Tacide snlfurique et le peroxyde de
manganese. C'est ainsi qu*on oblient une grande quantity
d^acide formique en distillant an mi^lange compost d'une
partie de sucre, de deux parties d*eau, de trois parties de
peroxyde de mangan^ et de trois parties d*acide sulfurique.
On le prepare Element, d'aprte Tandlen proc^^, en dis-
tillant 14g6rement aTec de Teau des fourmis ^cras^. Pour
le concentrer, onle fixe sur nne base, telle que Foxyde de
plomb; on obtient ainsi un formiate de plomb, que Von
cbanflb poor lui iaire perdre de Teau ; on le d<^Gompose en-
fuftc par lliydrogtoe sulfur^, qui enl^ve le plomh k V6iat de
lolfiire el laiaae Facide formique soluble. Dans son plus
— FORMOSE
Bit
grand ^t de concentration, Tadde formiqoe renferme tou-
jours un ^iTalent d'eau ; il a alors une saTeur brOIante « t
nne odenr de fourmis extr^mement forte^ sa composition
s*exprime par U formule : C'HO^ -f- HO.
FORMOSE (lie), grande terre des mersde Chin» D*un
edt^, ses riTages plongent dans U mer de i'Orient , et ;le
Taotre dans celle du Midi. Le point le plus rapproch^ de ^a
province de Fou-Kian s*en trouve k environ 24 myria-
metres. Son <itendue est ^valute k plus de 700 myriam^tres
carr^s. Une chalne de montagnesjicimes^lev^, couvertes
de neige pendant une grande partie de I'ann^, la tni\erse
du nord au sud, c*est^-dire dans le sens de sa longueur, en
projetant k droite et k gauche de nombreuses ramiticatious,
dont les vall^ , arros^ par one multitude de rivieres et
de ruisscaux, ofTrcnt les sites les plus pitoresques. Si a ccia
Ton joint cette v^etation brillaote et vigoureuse d'un cliaiat
expose k rinfluence directe du tropique du Cancer, qui la
traverse, on aura Torigine de son nom actuel. En eflel , les
Portugais, qui la Tirent les premiers, la nomm^rent k juste
titre a Formosa ( la belle) ; quant aux Chlnols, ils I'appelleut
Tai'Ouan.
On y recueiiledu riz, dont il se fait deux r^ltes annuel-
lement, des Cannes k sucre en grande quantity, du millet ,
du mais, desi^umes, des trulfes, beaucoup d'arums Ji ra-
cines comestibles {arum esculentum), tons les fruits de
rinde et la piupart de ceux de I'Europe , do tabae , du
poivrc, du camphre, du gingembre, de Talote, mais ni co-
ton ni sole; du tli6 Tert, qui en Chine sertde mMicanumt ,
des fleiirs de jasmin, que Ton m61e an tb^ pour lui donucr
une odeur suaTe, etc. Dans les p&turages on nourrit beau-
coop de cheTsoX) d^Anes, de ch^vres, de bceufs et de buflles,
employ^ pour les trsTaux agricoles; et dans les fermcs,
I'oie, le canard, la poole, le pore et le moufon, cfs deux
derniers en trte-petit nombre. Le bois de cliarpente et le
hois k brOler y sont commune, mais le bois de construc-
tion se tire seulement des districts septeotriooaux. 11 pa-
ratt exister dans la partie orientale des mines d*or et d'ar-
genL Les routes y sont g^n^ralement bonnes et bien en-
tretenues, et parmi ses ports, on cite ceux de Tai-ouan,
Tan<houikiang et Ki-loung, k Textr^it^ septentrionale
de Pile, aujourdliui Fune des stations de la marine imp<3-
riale chinoise.
Llle de Formose fut d'abord conqiiise par les Tatars
et les Japonais, auxquels elle ob^^t pendant longtemps. Les
Portugais, les Anglais, et princlpalement les Hollandais , y
lormirent successivcment des ^tablisscfioents, dont le plus
connn est le fort Zelandia, Ces demi«:rs , chass^ par ies
naturals du pays, obtinrent de Tempereur du Japon , lors-
quMl s'empara de cette lie, la permission d'y fairc le commerce.
Depuis 1683, Formose est sons la domination des Chinois,
qui n^occopent tootefois que hi partie occidentale de rile,
o6 ils entretiennent on kouan ou vice-roi, et oil ils ont k
pen pris extermin^ la race aborigene, demeur^ en re-
vanche en possession du reste de Pile. La langoe des peu-
plades indigtoes semble ^e d*origifle maUise; tandis que
par la conformation particuli^re de leur eorps elles sembleut
plutOt appartenir aux races n^esde PAustrslie. Leurnour-
nture se compose de riz et de fruits, auxquels ik joignent
toutes les esp^oes de poissons de rJTi^re ( la crainte qu*ils
ont de la mer les emp^hant de tirer aiicon parti de ses pro-
duits), la chair de volaille et le petit gibier; mais ils ne
mangent jamais de cerf, de daim, de boeof, de mooton, d*a-
gneau, par soite de leor croyanoe k la m^tempsyehose,
croyance qoi ne les emp^clie cependant pas de se liTrer k
I'anlhropophagie. II paralt aussi qoe dans lea calamity pu-
bliques on apaise les divinity sanglantes de ces bords in-
bospltaliers par le sacrifice de jaunea enfante. Les plus civi-
lises ont aojourdliui adopts le costume chinois ; mais ies
aotres font one guerre d*extermination k ces strangers. Aussi
la cour de Peking tui voit-elle obligte d'entretenir k Formose
one force mUitaire impoaaota^ et qoi s'^teve k environ 16,000
bommea*
&)4
Fortnose, qui forme oh d^tMrtement dependant de la
province de Fou*kian , est dMste en quatre districts, et a
your chef-Ueu la Tille de Ta f -ou an, sor one belle baie de
la cdte orientale. Elle est envlronnte d'un rempart ^pais,
prot^^ par un foss^. Les rues prindpales, qui se ooupent i
angles droits, ont de 10 ^ 13 metres de large; en ^t^, on
les recouvre de toile pour garantlr les pistons des rayons da
solell. La plupart des maisons sont bitSes en bambou et en
terre, et recouYertes en paille. L*4dificele plus remarqoable
est I'aucien comptofr hoUandais. C*est dans une lie h Pen-
Me du port que se trouvait le fort Zetandia.
Oscar Mao-Carthy.
FORHOSE, pape, naquit vers Pan 816. Nomm^ en 864
dv^ue de Porto par le pape Nicolas I*', il fut envoys deux
ans apr^, k Borgoris, roi des Bulgares, pour Paider^con-
▼ertir son people, et il assura par sa parole le succte de
cette mission. On est surpris de le retrouver en 876 au
nombre des conspirateurs qui mirent en p^ril les jours de
Jean YIII. Formose s'^tant tehapp^ de Rome avec ses
complices, le pape fit prononcer sa deposition par plusieurs
conciles. 11 n*obtint quelque repos qu*aprte avoir jur6 de
ne jamais rentrer dans Rome ni dans son 6vteh6. Mais Mar-
tin 11, successeur de Jean, le d^lia d'un serment arrach^ par
la violence, lo r^tablil dans son ^lise en 883, et, aprte les
ponfificats d'Adrien III et d*£tienne VI, U Uii6le\6, le 19
seplerobre 891, sur le ssint-si^e. Cependant, un prfttre in-
digne, Sergius, ^tait ^lu en m^me temps par un autre parti,
et cette double Election devenait nne source de larmes pour
I'Eglise. Enfin, Formose, reconnu par la clir^tientS seul pos-
sesseur de la tiare,'^ignala son av^nement par Penvoi k
Constantinople de l^ats charges d^exdcuter la condamna-
tion de P hot! us, que Pempereur Lton le Philosophe
avait banni deson si^e. C*est lui qui mit la couronneim-
p^riale sur la t^te de Gui, due de Spolette , et de son fils
Lambert.
La faction de Sergius ne cessait pourtant de le calomnier
et de conspirer contre lui; Lambert de Spolette, le payant
de ia plus noire ingratitude, s^unit k cette faction. Pour se
garantir de tant d'ennemis, il appela k son aide Amoul, rol
de Germanic, qui vint assidger Rome, o& le pape n'6tait
d^ik plus Ic maltre. La ville fut prise d^assant en 896, et Poc-
togi^naire FormoM, qui, en attendant, avait coiironn^ B6-
renger, due de Frioul, pour Popposer k Lambert, abandonna
ce faible protecteor, pour ddcemer Pempire k Amoul, dont
les armes venaient de le preserver des vengeances d'une fac-
tion ennemie. Celui-ci poussa les siennes un pea trop loin. Sa
f<6rocite rdvolta les Romains, qui Pempoisonn^rent; mais sa
vie languissante dura trois ans de plus que celle du pape
Formose, qui roourut l^ 4 avril de cette m^e ann^. Ses
ennemis s'acharn^rent aprto sa m^moire , et 6tienne VII,
nomm6 par la faction de Sergius, fit d^terrer son cadavre.
Apporte au milieu d'un concile, interrog6 par ce miserable
pontife, ridiculementcondamn^ par ses stupides complices,
il fbt routil6, dtoipit^ et jet6 dans le Tibre. Des ptebeurs le
retrouv^rent et le rapport^rent dans la basilique de Saint-
Pierre. £tienne cassa tootes les ordinations de Formose et
d^posa m6me Pempereur Amonl. Mais, apr^ le ehatlment
et le supplice de ce monstre, le pape Remain , son succes-
seur, abollt tons lea d^reta lanc^ contre lui. Le pape
Tli^ore II r^blit tons les clercs qu'il avait ordonnte, et
Jean IX assembla on concile pour rdhabiliter sa mdmoire.
YiENMET, de rAcadcmie Francaite.
FORMULAIRE. En m^ecine, on donne ce nom aux
recueils de mMicaments simples ou compost dont les m^
decins font Joumellement usage dans le traitemeut des ma-
ladies {voyez Ck)i>EX).
En gdn^al, ce terme d^signe un livre, un recueil, qui con*
tient des formules. Aussi, outre les farmulaires pliarma-
ccutiques , compte-t-on les /bmiulaires des notalrea, des
a€te<( de prooMure. Tout ce qui contient quelque formule,
qupWjiie formalitd il observer, quelque profession de foi,
preud aussi le nom de /armulaire* II y a des/drmtitolref
FORMOSE — J^OftMULfe
de devotion, de pri^r^. Il y a le forimttaiilrB de I^abfufi*
Uon.
Le nomdeybrmiitoire a ^t^ donni d'une manitee partl-
culi^re et absolue au bref du pape Alexandre YII, pabitt oi
1665 contre le livre de Jansenlus et sadoctiine dote
grAce.
FORMULE (DraU, Diplomatique), Par ce mol oa
dolt entendre gto^alement le modMe des actea, la mani^
dont ils sont rMig^ babituellemeot. H ne fSuit paa confondre
la formule avec la formality : la formule n'eat que la
/brute de Pacta, la formaliU en est la cbose essentielle,
indispensable. La loi declare nulsles actes qdneremplliacBt
pas les formality qu'elle indique; mais elle ne prescrit pas
absolumeni la forme des actes. Une fois qo*dle a dit ce
qu'iis devaient contenir, elle ne sMnquiite paa de qudle
mani^re il pent plaire de les confectionner : la fonmile
appartient k celui qui r^ige. On voit par \k qae la for»
mule des actes n*est que Pexpression de la formaliU , el
qu'elle peut etre essentiellement variable, quoiqae cda ne
se reroontre gu^re dans la pratique^
Le mot /ormtf/e proprement dit s'entend de la procMore
formulaire qui remplaQa cbez les Romains lea ac tio ns de
la loi.
Au moyen Age les formules variirent k Pinfini, sdon Pes-
prit du si^e, le goAt particulier de Ptoivain charge de la
reaction de Pacta, les prtoccupations reUgieuses ou politlqaes
de r^poque, et aussi sulvant les moenrs et le gteie des diff^
rents peuples. L'<itude de ces formules oonstitue one des
branches les plus importantes de la diplomatique. Cast
dans les volumineux recaeils oonnus sons les noms de
Marculphe, de Bignon , de Sirmond, de Baloie , et dans lea
Angevines qu'on retrouve les modules les plus dignes defoi
des privii^es, lettres patentes, donations, builes
pontificales et de tons autres actes ^man^s de Pautorit6 des
rois, des princes, des grands seigneurs et des pr^lata. Dans
les ouvrages didactiques sur cette mati^re, on a daas6 les
formules sous un certain nombre de cbefk ou de cbapitres,
tela que PintToco^ion, la smcription^ le preamlmle, le $er
lutf les annoneea ou pricautione^ la eabUatlon J^nale ,
la date, la souteription, etc.
FORMULE (MallUmatiguesU expression dn rteiltat
d'une demonstration exprimteen caractires alg^riquea. On
peut consid^rer une formule comma une r^e gto^raley par
laquelle on r^sout plusieurs questions de mtoie esptee. Noos
en avons donn^ un exemple k Partfcle ALcAaaB, L I, p.304.
FORMULE (Mideeine et Pharmacie)^ expos6 6crit des
substances qui doivent entrer dans la composition d\m m^
dicament Get expose doit contenir en oatre la quantity quV
faut mettrede cbacune, la forme quMl faut donner aa ni^-
cament, solt solide, solt liquide, etc, pour en composer des
pilules, jmepoiion, un looch, un onguent^ etc ; il doit aoasl
contenir la mani^ dont il faut Padmbiistrer.
On distingue ordinairement, dans toute formole romposte
la base, Vauxiliaire ou Yadjuvani,ie eorreetif,
Vexcipient' eiVintermMe. h^ base est la substance
la plus active, celle dont ksa propri^t^ sont les plos
essenlielles; on doit penser, d'apr^s oela, que aon poids
n'est pas celui qui domine. Certains m^tcamenta ItAsp
composes, tels que la tMriaque^ le eatholieon <foii-
ble , dont Moli^e a*est tant amus^ dans sas eomMies,
ont plusieurs bases. L'otM^^oIre est nommi ansai jM*
mukmtf parce qu*ii augmente PactlTit^ de la base : afanly
dans une m^ecine compear de sto^, de sel de danber,
de rliubarbe, de manne, de sac de citron et dHm ddooct^da
cliicorie, le s^i^ et la sel sont les bases, la rhnbarbeP<u(^
vant ou PatM:i^ire , la manne le eorreeHf, aervant id
dHnlermbde, le sue de citron le correetif, et le dteocK de
cliicordePexcipten^ L*in^ermA<fe»qaePoaooiitadqoek|iie-
lois avec le correclifti Vexcipienl, s*an distiagne en cc
qu*il ne s*emploie que poor liet ou unir lea corps qui soal
peu ou point miscibles entre eux : ainsi, par exempla, 4^
Pcau el de Piiuik ue peuvcnt se mAler* II tat, pour j piV)
*T^
FORMULE — FOBNOUE
57S
¥efiir, employer une autre sobsteDoe, et cette substance
sera VinternMe; plusiears peayent senrir danace cas :
ee sera ou de la goiume ou un Jaune d'osaf, etc. On voit
parce qui ¥lent d*Mro dii qu^fl n*est pas toujours facile de
distinguer le reie quejone cbaque substance dans une for-
mnle, parce que toules peuTent aYoir des propri^t^ ana-
logues k des degrte difKrents.
Lorsqu'on terit une formule mMieale pharmaceutique,
on est dans I'osage de la faire prMder dela lettre it , qui
Tent dire ree^, ou de oelles Fr., qui veut dire prenes ;
|Hiia on inscrit les diyerses substances las unes an-dessous
des aotreSy jamais deux snr la mtoe ligne; on doit de
pr^£6rence employer la langue latine, surtout quand oif
veut cacher au malade les namMes qn'on Ini administre, et,
cJiose essentielle terire Itsiblement, pour ne pas exposer les
pharmaciens h commettre des erreors, dont ils ne sauraient
6tre raisonnablement responsables; ^iter aussi les termes
techniques qui ne sont po(pt encore d'un usage habituel,
ailn d*^tre compris sans quiproquo par le phannacten le
inoins intelligent. Enfin, It la suite de cbaque substance, on met
laquantit^quidoit en entrer. Autrefois on employaitdessignes
particuliers pour les poids ; aujoord*hui on se sort du gramme.
Poor la poign^ on met M, {marUpultu ) ; pour la ptnc^,
Pug, (pugUlus),' pour la coiller^ CocA^ ( oocA/earitaii);
poor la goutte, Gutt. (gtUta); pour le nomibre, X*. (fiume-
rus); quantity sulBsante, Q, S. (quantum nifjicii). On
place encore au bas de la formule plusietirs lettres prte les
unes des autresi et qui ont une significationt par exemple
celle-ci : M. F. S. A, : la lettre Jf. Yeot dire mila (miice) ;
ei F, S. A.f/aitu selon Part (fiat secundum artem). La
Itirmnle 6tant termini, le roMecin inscrit la mani^ d'en
laire usage, la dose du remMe qu'il thut prendre k la fois,
et le temps qu^ii faut mettre entre chaqne prUe, ce que le
pharmacien doit transcrire sur I'itiquette do m^caroent.
Enfin, ii signe, date la formule, et met le nom du malade
autant que possible. Lbooc.
FORMULE {CMmie). La formule d'un corps est
reosemble des signes k I'aide desquels on repr^sente sa
composition en ^qu I relents chimiques. L*^uivaleat
d'un corps simple s'exprime ordinairement par la lettie
initialedu nom latin de ce corps (O est le eigne de Toxy-
gtee, H celiii de Tbydrogtee, etc.)> quelquefois suiTie d*une
dos autres lettresde cenom, lorsqu'il pourrait y avoir confu-
sion (Mg, Mn, Mo, reprtentent respectivement un equiva*
lent de magn^ium, de mangantee, de molybdtoe). Dans
toute formule, le nombre d*equi¥alents de cheque corps
simple est exprim^ par un exposant : ainsi SO^, formule
de Tadde solfurique, indique que cet acide se compose de
trois ^uiTalents d^oxygtoe pour un ^qni?alent de soufre.
Comme Toxygtoe se rencontre dansun trte-g«and nombre
de compos^!, quelqnes chimistes, pour abr^er leurs fo^
mules, repi^sentent son ^quiyalent par un pomt ; par
exemple, ils teriyent Pb, au Hen de Pb O, poor la for-
mule de protoxyde de plomb.
FORMULE DE CONCORDE (Formula eoncor*
dia). On appelle ainsi un des iivres symboliques de
r^ise protestante, dont Pautorit^ n*est d'ailleurs point g6-
n^ralement reconnne dans cette communion, n avait poor
but de mettre on tenne aux divisions survenues k la mort
de Lutlier entre les tli^ogiens, parce que la Saxe Electorate
soivait la direction k moitiE eatholicisante et i moitiE calvi-
niste deME la nchthon , tandis que la basse Saxe et le Wor-
temberg demeuralenl rigonrensement attadi^ aux doctrines
de Luther. En 1574, TElecteur Augnste, tromp6 sur le secret
calTlnlsme de ses thtelogiens, ne vit de salut pour le pro*
lestantisme que dans la rMactioa d'un nouvean symbole,
quil fit discater et fMiger en lb7ft per une assemble de
tb^oglens convoqnte par Id ^ Toi^gaa , et qui Art encore
modifiA dans one rfonlon plus nombreuse, tenue Vwanbe sol*
vante au clottre de Bergen prte de Magdebonrg. II re^t alora
la dtoomination de livre de Berg, ouFormule de eoneorde,
«| fut adopts dans la Saxe ^lectorale, danale Brandebooic,
dans 20 ducb^, 24 comt^ et 85 titles imp^rialcs. Par contro
la Hesse, le pays de Deux-Ponts, Anhalt, ia Poro(3raaie, le
Holstein, le Danemarfc, la SuMe, les villes de Nuremberg,
de Strasbourg, etc., le njet^enU L'tieoteur Auguste, qui
pour cette afGiire n'avait pas d^pens^, dit-on, mohis de
80,000 thalers, flt imprimer cet ouvrage, et le fit publier en
1680 avec lesandens litres symboliqoes de P^giise protes-
tante. La Formule de Concorde* r^dlgte primititement en
allemand,et compost de douze articles, fut poal^rieurement
traduite en latin par Osiander. II ne faut par la confondre
atec le Uvre de coneorde, terme qui comprend I'ensemble
et la rtenion de tons les litres symboliqoes luth^riens, k sa-
tonr : 1** les trois symboles oscum^niques ; 2^ la conlession
d*Augsbourgorigtnale$ y TApologie; 4"* les deux cat^
chismes de Lutlier; b^ les articles de Schmalkalde ; 6* la
Formule de Concorde, telle qu'i la suite de longues d^b(^ra-
tions, elle fut publite, le 25 jnin 1580, k Dresde, a Toccasion
du cinquanti^me annitersaire de la confession d*Augsbourg,
et qui depuis lors a toi^ours ^tA consid^rto comme le Cor*
pue doctrinx lutheranx,
FORNOUE (BaUille de ), litrte le 7 juiUet 1495. For-
nooe (en latin Forum novum , en italien Fomovo)^ est un
bourg du duclMi de Parme , sltu^ k 22 kilom^res sud-ouest
de la capitale , prte U rite drolte do Tanaro , au pied des
Apennins. Le pape, le roi d'Espagne, le roi des Remains, le
due de Milan et U r^publique de Venise s'tont ligu^ pour
chasser Charles VIII de Tltalie, une moitl6 de Tarmte
fran^se resta k Maples , et Tautre, oommandte par le roi,
reprit le chemui de la Ftance. Cette retraite fut h^risste de fati-
gues et de p^ils; les Solsses, atec une patiente Anergic,
traln^rent k bras, an traters de PApennhi, cette pesante artil-
lerie, nagu^ la terreur de la p^insule ; mais tout ce qui
rteulta de ce prodigieux eftort, ce ftit de se trouter aux
portea do la Lombardie en face d^un ennemi de beaucoup
supMeur. Charles demanda le passage ; on le lui refuse , et
alors s*engagea une bataille k jamais glorieuse pour les armes
fran^ises.
L'arm^ lombardo-tteilienae, forte de 40,000 bommes,
6tait command^ par Gooaague, marquis de Mantoue. 9,000
Fran^etSuisses, harass^ de fatigue, n*bMtirent pas a se
frayer un passage k trater cea masses ^paisses. L*atant-garde,
sous les ordres du martelial de Gi4, compost de 400 lances,
de 100 Suiases, de 300 archers k pied et de 100 ailMl^triers k ,
chetal de la garde du roi, Aranchit le Tanaro, grossi par les
plniesd'un rteent orage. Le roi, qui commandait le corps de
bataille, ne le suitait qu'li un long intervalle, et k I'arri^re-
garde la cohne des bagages et des talets, sous les ordres du
comte de Foix, restait bien loin derri^re, dans un grand d^-
sordre. Le marquis de Mantoue, aprte avoir pourtu k la
sAret^ de son camp, passa le torrent on pen plus haul, pour
toumer cette arri^rt-garde, aur laqudle il tomba atec
600 gens d*armes, 500 fantassins, une masse de stradiots et
queiqoes chetan-l^ers.
II atait laiss^ sur la rite q>p08te un corps nombreux, com-
numd^ par Antoine, fils nalurel du due dUrbin, auquel II
atait prescrit d'attendre de nouteaux ordres. Charles, s'dtant
aperQo du moutement du marquis de Mantoue , flt avancer
son corps de bataille au secours de Tarri^re-garde. Les stra-
diots , au lien de combattre, se mirent k piller. Les aatres
eoalis^s les imit^rent Ils ^talent \kihk 16,000. Le roi ne
balance pas li les attaquer atec 3,000 hommes : « Le petit
roi, dit Comfaies, n*6tait pas reconnaissable, tantil ^talt
grand, ferme el audadeux. » Sa noblesse fiilsait merteille
autour de lui. La maite dura k peine un quart d^heure: Ten-
nemi, culbut6, taill6 en pieces, poursuiti Jusqu*a son camp,
laissa pinade 8,000 hommes sur le diamp de bataille, tandis
que le corpa d*arm6e, charg6 d'attaquer rataat-garde Iran-
false, toomait bride sans rompre une lanoe.
Aeeabl^ sous le poids de leur armora, lea Italiens, renter*
8^ au premier choc, ^taient aussitOt tu^ k coops de hadie ; H
en Alt fait un massacre ^poutantable. Les Fran^als, qui n*a-
vaient perdu que 200 hommes, rest&reut atup^DMta de leuT
i76
FORNOUE — FORTEGUERRA
vtctoire el bMttrent k U poartDi? re, ne poaTant compren-
dre qu*une wniA puisMOte arm^ se fAt si mireculenaement
disperse deTtnt eax. Gette belle jourotepoafaitdoiiner Tl-
talie k la France; Buis Charles VUI, prees^ de reToir boa
royaatne , manqua cette fois encore k sa fortune. 11 parvint
aux portet d*Alexandrie, alia paaaer & go6 le Tanaro , et entra
dans Atl buit jonrs apr^ la bataUle de Fomoue.
Engine G. m Mowslatb.
FORSKAL (Peteb), botaniste suMois, disciple de
Linn^, n^ en 1736, fit ses Modes k Gcettingue, oil sa Ui^
d'inangnration , dirigte centre la philosophic de WolfT, alors
dominante, et intitulte : IHtbia de prineipiiM phUosophix
recentUniMf lul atlira un grand nombre d*enneniis. Une
th^ Stir la libera civile^ qn'W soutintensoite devant I'uni-
Tersit^ d'Upsal, hii Talot de i^Yhns admonitions de la part do
pouvoir. A quelqne temps de Ui, il fAt appd^ k oceaper iine
cliaire4 Tuniventit^ de Copenliagoe, d'oA il partit en 1761,
altach^, k la reoommandation de Linn^, k rexp^dition scien-
tiflqueentreprise en Arable d*aprto les ordres et avec la pro-
tection du roi de Danemark, Fr^^ric V, par Carsten, Nle-
buUr, de Haven et Kramer. Attaqo^ de la peste en Arabic,
il monrat en 1763, k Djerim. Linn6 a nomm^ d'aprte lui
forskalea iine plante proTcnant de graines envoys par ce
Toyageur : on en connatt troisespioes, dont Liunif ad^'gnd
la premie par P^pitliite de lenaciMima, par allusion ao
caractirede son ^ive. Nlebuhr se fitr^iteur des trayaux ma-
nuscritK laiss^ par oe savant, isavoir DeseripHones anima-
lium^ avium, an^thitfiorum, piscium, insectorum, qtuc
in itinere orieniali observavU P. For$kal ( Copenhague,
1775); Flora jEgypt,^ Arabiea, etc. (Copenhague, 1775);
enfm, icones rerum natttralium quas in itinere orientali
depingi ewraifU Forskal (Copenhague, 1776, avec 48
plinches).
FORST (Vin de), en allemand Forsterwein, c^ibre
produit des vignobles do roont Haerdt, en Baviire, qu*on
r6colte sur le territoire de la commone de Forst, ao centre
d*un vallon semi-circulaire prot^^ centre les vents froids
par d'assez hautes coUines. Le meilleur crA de oe canton est
le terroir appel^ Kirchenhuchel, oik les vignesse vendent de
600 a 1,000 florins les cinq verges carries. La vigne merit
d*onlinaire huit jours plust6l a Forst que dans toot le resle
du pays. Les vins de Forst jooissent en Allemagne d*une
grande reputation ; mais c'est k peine si la dixi^me partie
des produits qui se vendent sous oe nom en cr^t provieot
r^llemcnt deft vignobles de Forst.
FORSTER ( Francois), graveur en tailMooce, roembre
de riDRtitut, n^ k Locte ( prindpaot^ de NeufcbAtel), le 22
aoiH 17^)0, flit naturalist francs en 1828. Venn k Paris en
1805, il entra dans l*atelier de P.-G* Langiois, et suivit en
ni^me temps les le^ns de T^cole de peintnre. Admis en
1809 au concoors de Tlnstitut, 11 y remporta le second
grand prix de gravure en taille-doooe, fit le premier grand
prix en 1814. Le roi de Pntsie ^it alors k Paris; il adressa
au jenne laun^at uneniMailled^or et une pension de 1,500 (r.
)K)ur deux anm^es. Forster sollidta la mAme faveur pour
Lf^opold R obert , son compatriole, et Tobtint : les deox ar-
tistes restirent 11^ de la plus grande intimity Josqn*^ la
roortdeoe dernier.
M. Forster lit d^abord bon nombre de planches poor des
collections, puis s^adonna k la grande gravnre. Son burin
est cinir et pnr; son dessin irr^prochable ; sa louche esf
suavi! ot iieilcate : aossi a-MI M un magnifique interprfete
de Rnpliael. On cite parmi ses estaropes Aurore et C6-
phale, d^aprto GoMn; in^ et Didon, d*apr6s le mkne;
Francois A'* et Charles-Quinl ^ d*aprte Gros; la Vierge
au bas'rellfiff d*aprte Ltenard de Vinci ; to Vierge dror-
Uansiles TmisQrdoBM^ d*aprte Raphael; Sainie CSelle^
d*apr6( Paul Delaroche; to Fierce d la Ugende^ d*aprte
Rapliael; le portrait d'Albert Durer, d'api^ oe peintre;
deux portraits de Raphael^ d'aprte hil-m<Hne; Ic iiortralt de
Henri IV, d*aprte Potbos; cnfin» le portrait en pieil de Wei-
VaglMif tfapi^ Gdrant I/AeMlteiedesOoaox«Arts adioial
M. Forster en 1844 poor remplaeer P.-A. TardieOf qfo'eflt
venait deperdre. - L. Lonvct.
FORT (Art mUUaire), Ce mot, tongtemps gte^riqaa
dans les usages des armte, est devenu spteial dansTidioiDe
de la for ti fi ca tion . Une position esMle situ^ de maat^ra
k prot<^er snr la frontite, oo aox bords de la oaer, una
asset grande ^ndoe de pays, un d^^, on passage d«
rivi^, one route, pour en assurer la conservation, ea
y porte des troupes, on y r^nnit des armements, des muni*
tions, des vivres, et afin de les mettre k Tabri d*ane siir
prise, on les enferme dans on onvrage qui puisse, pour im
temps determine, se suflire k lui-meme. C*est ce qu'on appelle
un for I. Cast une oeovre de fortification isoiee. Les blofk-
haus, chAteaux, dehors, ouvrages permanents, palan
qoes, pAtes, r^doits, etalent originaireroentdes/ird. Depuii
Vauban, on fori est one for teresse de troisitoe ordre,
dont la ligne de defense est de 140 roAtres; c*est nne fort*
resse en minialure, qui n*a pour habitants que les roilitairet
de sa gamison , mais qui est soumise k un commandant, ou
gouverneur, qid en dirige la defense et repood de la oonwr
vation de la place. Elle s'entoore de fosses et de pontv
levis. Elle renferme des caserpes, des corps-de-gattle, des
magasins, parfois descasemates vofitees, k repreove d« la
bombe, qui peuvent servir d'asile k la portion de la troupe
qui n*est pas de service, aux roalades et aox blesses. II y a
des forts depen«lant d'one ville forte : lis prennent le nom
de citadetles; il j en a d*independanta elcommeaban-
donnes k lenrs propres ressonrces. II y a des forts de terrs
et des forts marithnes. On en emplole qoelqnefois A Mat'
dre nne ville d'one etendoe considerable en les espacant siir
toot son poortoor. On les designe alors soos le nom dt/arlM
diiacMs. Enfin, 11 arrive souvent en campagne qoNu corps
d*armee est destine k conserver pour on certain temps
une position, d'od il doit plos tard se porter en avant, ct qui
peut couvrir, jusqu^A on certain point, sa retraite. Sur celle
position on eta blit alors un/orl de campagne, qui la pro-
tAge et met sa gamison k Tabri d^one surprise. Ces series
d*ouvrages, oonstroits legArement et avec rapidite, aont son-
mis, pour leur trace, aux principes de Tart de la fortifica-
tion. On les emplole A la defense d*on village, d'one riviAre,
d'on defile, d'une route. Sou vent mAme on transforme en
fori de campagne un cbiteau, une eglise, un cimetiAre, une
niaison. Pour ceia il soffit d*en liarricader les portea, d*cn
creoeler les mors et d*eiever en arriAfe, sur lenr appui , one
banqoette en terre. G*' BAanm.
FORTALEZA. Voyes Cbara.
FORT DENIER. On appdait ainsi dans on payement
le denier oo les deux deniers qo*un debileur etait oblige de
donner en sns de ce qu'il devalt, A deiaut d*une monnaie
avec laquelle il pAt exactement parfaire la somme qu*il avait
a payer. L*usage de faire payer \9J6rt denier etait venu de
ce que \e denier avait cesse d*avoir coun. Divert airMs do
conseil avalent regie que qnand il seralt dfi an fermier du
roi un cu deox deniers, il en serait paye trois (c'est-A-dire im
liard ) par le debileur. Aujourdliui, il exi^ one disposi-
tion analogue dans la loi du 22 frimaine an tii sur Tenregis-
trement, article 5 : « II n*y a point de fraction de centime
dans la liquidation du droit proportiunnei : lorsqo^une frao-
tion de somme ne produit pas on centime de droit, le cen-
time est per^ au profit de r£tat »
On dit aussi preter au denier forl^ c'est-A-dire preier A
un taox qui n'est pas tolAre par la loi. Ceiix qui prttentao
denier f&rlwtiX rt^pntesusuriers.
FORT DETACH^. Koffex. Fort et FoanFiCAnoiis or
Paris.
FORTE 9 adverfoe italics qui signifie fort , est employe
dans la musique par oppositkia an mot pkmo, poor ladi-
quer qu*il Ikot aogmeoter le son 00 dianter A pleine voix. La
/orU'piano Ait ain&l nomme parce qo^on poovalt laireentsa-
dre snr cet Instniment ces deux degrAs d'expreaaion.
FOR r EG U ERR A (iNicoijo), poete itaUcn, qui s*est sor-
tottilait on oimii par sooepopte aAtifiqMa de ilicciartfeMr,
FOftTEGUERBA — FOBTEBESSE
n^ en 1074, k Pistoie fiit ^iev6 dans sa Title nata1e» embrassa
ia canine isccl^siaatique et se fixa k Rome, 06 il devint i'un
des pr^Iats de la coar da pape Ck^jnent XI. Mais, comme
tant d'autres avant et aprts hii, il flt preave de bien plus de
iMe pour les sciences et les beaux-arts que pour les devoirs
de son ^t. II mourtit k Rome, le 17 fi^nier 1735. Ses can^
zone n^ont rien de remarquaUe. Pour h^roe de T^pte
^omiqoe qui Ta rendu c^l^re, et dans laquelle il baflbue sur-.
tout les rocBurs corrompues du derg^, il prit I'un des quatre
fits Aymon, Richardet; et il en lut les diff^rents cbants au
pape Clement XII au fur et k mesure qu*il les compose. Ce
poeme ne fbt imprim^ que deux ans apr^ la mort de I'anteur,
sons le nom de Carteromaco, qu*af ait d^jk pris le grand-p6re
de Fortegoerra en grteisant son nom de fomille. La premiere
^tion porte la date de Yenise 1738 ; et il en a 6t6 fait pin-
aiears depuis lors.
Les autres pofoies de Forteguerra furent imprim^ k di-
▼erses reprises, k Gtoes, k Florence et k Peseta . Une magni-
Hque Edition de sa traduction de Terence, en versi scioUif
parut en 1736 , i Urbino.
FORTE-PIANO. Voye% Piaho.
FORTERESSE, terroe g^n^riqne, qui s*emploie pour
designer toute esptee de place forte, quelle que soit son im-
portance. II a eu quantity de sjnonyiDDes, dont nous ne repro-
dalrons que le plus cnrieux, le plus ottblt6 : c*e8t le mot roe ,
roee^roehef d'od sont venusrocaiiflii, lieux d^fensenr, Tiettle
morte-paye, et roquer, verbe connu des joueurs d'^checs ,
pour signifier Taction de placer la tour, la forteresae , le roc ,
la rooe. La langue militaire, plus capricieuse que loglqde,
appellep/ace ce qu'ici nous nommonsybrfereixe. Les ordon-
nances ne pouTaient gn^re cboisir plus mal ; aussi faut-il
soQTent, pour se faire eomprendre, dire : place ffarmes;
ce qui priteente une nouTdle 6|utToqne ; on bien dire : place
de guerre, place forte ,place fortiflie , locutions qui toutes
ne Talent pas mieux , ne fOt-ce que par leur prolixity. Les
meiUeurs terlTalns, au contraire, se sont serTisde Texpres-
sion/or<eres5een Tappliquant aux plus grandesTillas fortes,
tandis que les ing^nleurs militaires out amoindri Pacception
en appelant plut6tybr^ere55e5 de petites Tilles fortes, on
m^me de simples forts. Une forteresse, leCapitole, cou-
Tonnait Rome, qui avant d*Mre une Title ^tait nn royaume.
Les camps roroainsdesempereurs ^latent autant de forteres-
aes. Cartbage, suiTant Appien, Marseille et Bouiiges, sui-
Tant C6sar, ^talent d*admirables forteresses. Tour k tour les
Romains et les barbares ont chang6 en forteresses les arfe-
nes, les drques, lestb6&tres. Alexandria, d^fendue par C6-
sar , Sid^ , dans TAsie Mineure, Orange et Ntmes, en sont
des t^oignages ; les Testigea de leur destruction sont le d^-
aespoir des antiquaires.
Les Francs, peuple de soldats camp^, nation de d<$Tas-
tateurs, longtemps ^trangire k Tart de fortifier, ne domin^-
rent la Gaule qu'apr^ aToir ras^ les forteresses nombreuses
dont elle 6tait saTamment parsem^e. ByzanceconserTa long-
temps de respectables fortifications : Toeil s'efTor^it en Tain,
dit H^odien , d'y distinguer la liaison des assises. Charle-
magne, imitateur deson p^re, reuTersait d'une main les
forts que les seigneurs firancais pr^tendaient ^leTer, et de Pau-
tre n ^fiait les pnlssantes barriires par lesqudles il bridait
les Saxons. Les irruptions norroandes contraignent la no-
blesse francaise k h^risser de forteresses ses domaines ; dies
dSTiennent, aprte le depart de cea brigands do Nord, ou
pendant les armistices, le repaire d*nn brigandage nouTeau.
La f ^od a 1 i t ^ en fait ses places d'arroes, ses recepts (recep-
focti/a), c'estrk'dire le si^e du recdement des richesses
dont les suzerains s*entre d^pooillent. Des lieux toinents
^talent g<hi4ralement choisis pour Pemplacement du donjon
de cea prindpaut^ lonjours gnerroyantes ; de 1^ les noms de
tant de Titles oh se mdent les mots roc, roque, mont, tellp
que HontUi^, Roquefort, Rochdort, etc. Velly affirme,
inais nous noua refnsons k y crotre, qu*en 1356 il y aTait
dana la seule Aquitaine trois mille forteresses. Dans un
tampa 06 1'art et radminislralion ^talent si pen STanote, l«s
MCT. 01 LA OOKTOIS. — T. OU
677
places ne pouTaient gu^re ^tre rMuites que par famine, par
drcouTdtatlon ; mais faute de TiTres et de tcpips, la guerre
ne consistait presque partout qu*k (kire du d^t k Pentour
des muraltles du lieu fort. Qoand les grands conndables,
dans leur intMt propre, commenc^rent k restaurer le
pouToir supreme, si longtemps tenu en tehee par la ftedaliti
et sea fortereases, ila leur opposirent lea forteresses de la
royaut^. Leconndable de France en aTdt la surintendance^
des oonn6tables en sous-ordreen aTalent le gouTemement,
et les g6n^raux du roi faisaient, sans forme de proc^, ac-
crocher aux cr^neaox les castellans qui au premier coop de
fauconneau ne Tenaient pas d^poser leurs defs aux pieda
du repr^sentant du suzerain. La poodre rendit inhabitablea
cea manoirs ftedaux sans apprOTisionnement, sans artille-
rie, et dont le syst^e de fortification dcTenait un centre-
sens.
Aussi, d^exhausstes qu'dles ^talent, les muraltles descen«
dfrent-elles jusqu*4 s*enterrer ;1es maehieoulis, lea
archUres dcTlnrent ptnt6tun embarras qu'nne ressouroe;
les breaches s^abaissirent en eourtines; les tourelles, les
torrUms s'accoordrent en bastions; les cr^neaux
c^^rent le pas aux batteries; etles douves^ les baillea
firent place k un large foss6. Trop de trsTaux, de pdne.
de temps, d*argent, eussent 6t^ nteessairea poor coordonner
k ce syatime nouTcau d'antiquea d solides bAtisses, dont la
construction aTait 6i6 arroste, k maintea reprises, des sueurs
d'un long serTSge; lors done que fmrtont ce serTSge tendit
k briser ses cbalnes, lors done que partout les grandes for-
tunes nobiliaires tendirent k s'deindre, les forteresses sei-
gneuriales s^teroul^rent ou doTinrent d^sertes.
Demarctii, Vanban, Coehoorn, profit^ent des Tidlfes
formes de quelques-unes, mais en der^rent bien pins quMla
n*en r^pardrent, et conformteent cea nonTdles construc-
tions aux exigences des temps. Jadis le pouToir, sous quel-
que litre qu'il se manifestAt, pouVait, 1^ sa guise, sHncaS"
teller^ comme on disait alors ; Louis XI fut inhabile k s'y
opposer ; Henri IV et Louis XIV s'efforc^rent d'y panrenir
en se r^rTant le droit d*asseoir des boulcTards. L^aun^
1791 Tit passer du domaine de la royant6 dans celui de la
l^Iature la propri^t^, Padmfaiiatration , l*entretien, la
police dft places fortes : ce fbt IHine des premieres et des
priocipales restrictions imposes au pooToIr exdcutif. Mapo^
Iten en tint peu compte, parcequ*il ^tait en mdme temps la
loi d le roi : ce que Pun Toulalt, Pantre Paccompliasdt ; mala
ce grand capitaine, quelque absolu qu'il fAt, se trouTa en-
lac^ par les patientes et soordes ToIont6s du corps du g^nie :
il projeta, sans pouToir Paccomplir, la rMuction do nom*
bre des forteresses, on leur abandon, et reconnut trop taid
qo*il eftt prdTenu peut-6tre sa chute s'il eOt ^t^ moins ricbe
en places fortes. La charte de Louis XVni rendit au com-
maudement militaire le droit de proooncer sur la dasse, la
nombre, Pemplaoement, les d^penaes d'entretien des forte-
resses, parce qu'on regarda cette attribution comme inh^«
rente au droit de paix et de guerre. Les d^bats parlemen-
taires souIct^s sous le r^gne de Louis-Philippe k Poccasion
des fortifications de Paris, la pol^mique des jour-
paux qui lesprteMa et les suiTit, prouTteent surabondam-
ment combien les r^les gouTernementalea ^talent encore
incertainea k cette ^poque.
Passant k nn autre ordred'idtes, formulons dubitatiTement
la partiespteutatiTe de la question des forteresses. La quan-
tity de places qu*on a d^truites , taiss^ tomber , on reconna
inutiles, ne t^moigne-t-dle pas combien est doTenu pen
national Pint^M qui les aTait fait constniire pour la plupartt
Les fortifications , en un mot, sont-dles nteessaires, out on
nonP La dtenolition des remparts ne seraitdle pas plus pro*
iiiable que leur conserTatlon aux habitants de la France, k
son Industrie, k son agriculture? C*esty d Pon en croii le
Memorial de Sainte-Hiltne^ ce que sembldt penser, en par-
tie du moins, Napolten dans son exit, qoand il disait : ■ Le
g^nie aTait un tIco radical sur cet objet ; il avail coAt6 des
sommes Imroenses en pure perte. « Le nord de (a France, suri
71
iiB
FORTERESSE — FORTU-D'URBAN
••*
■0
J
dMr%4 d'ane triple ligne, fort dispendiease, de forteressses, qai
alMorbent de noiubi^uses garafsons, et eotre lesqiielles Ten-
ttemi peut passer pour marcher droit sur Parts , ne devient-
il pas en cemomeot-lk un grave embarraa pour le goaverne-
ment, sans parler d^autres lignes de frontitees qai restent ou-
tertes? Doit-on regarder comme utiles les places d^ine petite
Capacity, qui ne aauraient de^enir des bases d'op^rations ni
'OfTrir un appui quelconque k une arm^e defensive? £t quant
•ux places de forte dimension , peuTent-elles opposer une
longue r^taace» compensant les d^sayantages qui y sent
attaches » si les bourgeois qu'elles renferment tiennent sans
cesse le gouTerneur en alarmes, et si les benches inutiles
4)n*ellea contiennient le mettent dans TaltematiTe de les
expulser, al Vassi^eant le permet,, ou de condamner des
nvQIiers de malheureux a mourir de faim, si Tassii^eant leur
'iNirrele passage? Que de questions non moins ardues pour-
raient dtres trait^es ici I Et cependant, qui oserait contester
le rMe important qu*ont souyent jou^ les forteresses ? Leur
nUSM n^est-elle pas snffisamroent prouvte par iliistoire ? £t
poor n'en citer qu'nn exemple, si Alger edi ^t^ ^difi^ par des
mains plus habiles, si des ing^nieurs sayants et d^vou^ , si
des troupes mieux disciplines eussent d^fendu ce bouIoTard
de la piraterie, eat-il bien certain qu*il n'efit pas brav^ en i 830
etbattu peut-^tre notre yaiUante arm^ de si^e ?
G'^Bardin.
FORTESGUE ( Joaif ) , un des plus c^l^bres publicistes
de TAngleterre, naquit dans lesdemi^res ann^es du qua-
fonitoie sitele. Issu d*une ancienne famille fran^se ^ta-
biie dans la terre seigneuriale de Wear-GilTard, comt^ de
Deron, propri^t^ toujours rest^ depuis aux mains des For-
tesciie, U fut ^ley6 k Oxford, et termina k Lincoln's Inn ses
etudes de droit. Nomm^ prolesseur h cette demi^re 6cole,
ters 1429 , ildeyint aTocat du roi en 1441 . L*anne suivante
if fut ^ey< h la charge de lord chef de justice de la cour
do Banc du Roi, office dans lequel il d^ploya la plus haute
habilet^. .
Lorsqu'en 14&0 commenc^rent les luttes sanglantes de la
guerre des Deux Roses, John Fortescue embrassa le parti
de la maison de Lancastre, et prit une part active dans ce
sanglant d^bat. Quoique d^j^ avanc^ en Age, il di^ploya,
dit-on , la plus haute Taleur k la bataille de Towton ( 1461),
eC il y Tit tomber k ses c6i6s un grand nombre de ses amis.
Loreque apr^ cette fatale joumte la couronne royale eut
^ pos^ surla t6te d'£douard IV, le lord chef de la
rjoatice de la cour du Banc du Roi refusa son adh^ion au
noQTeau souTerain. Bientdt m6me, avec plosieurs chefs du
parti de Henri YI, il fit dans le comt^ de Durham une
nouTelle et mfructueuse tentative en faveur de la famille
d6chue. Mis en accusation, ainsi que les prindpaux instiga-
feurs du mouvement, par un parlement yorkiste, Fortescue
f^t ddclar^ atteuitet convaincu du crime de haute trahison.
0 suiyit la famille royale, lorsqu*eIle se r^fugia en £cos8e.
C^est \k, dit-on, qu'il recut le titre de chancelier. En 1463,
ild^eau parti du malheur, il prenait avec la famille de Lan-
eastre le chemin de Pexil, et passait en Hollande, d*oii fl
devait bient6t se rendre en France. Il fut charge sur la terre
^trang^re de TMucation du jeune pruice, h^Uer de la
maison de Lancastre, le malheureux £douard. Fortescue,
<|uf oomptalt Men voir on jour son ^l^ve tur le.trdne d^Axk^e-
terre, avalt pens^ qu^l remplissait un devoir pubUc en formant
le caract^rede celui qui devait gouvemer son pays, en Incul-
qnant au jeune Ii^ritierdu trdnelcs vMtables principes d'une
royaut^ patriotique et populaire.Il compose done pour son
royal ^^ve un dee meilleurs livresde droit politique qu'ait
encore aujourd'liui PAngleterre : De Lauiibus Legum An*
glias. Dansce commentaire des lois de la Grande-Bretagneja
Mience historique, Je sens profond et intelligent de la MgisU-
lion anglaise se montrcnt constammenllicdt^ de la itensdc po-
litique la plus ^\e\(A, Get important ouvrage fut imprim^
pour la premie fois sous le r^e de Henri VIII. Au dix-
septi^me sitele, un des plus grands jurisconsulles dc TAn-
gieterre, Selden, y ajouta des notes. Enfin, le travail dc For-
tescue, traduit en anglais dans la premtihi mocti^ du dix-
buiti^e sik^le, est rest^ jusqu'k nos jours un des livres fbo-
damentaux du droit britannique.
Quand Marguerite crut, en 1471, le moment venu de
reconqu^rir son royaome, Fortescue suivit en Angleterre la
famille proscrite, commie il Pavait sulvie eu Hollande et en
France ; et il eut le d^sespoir de voir assassiner son d^ve dans
la fatale journde de Tewesbdry, qui (Henri TI 6tant mort
peii de temps aprto son malheureux fils) ruina irr^m^dla-
blement les esp^ances des Lancastriens. Tr^8-avano6 e»
dge k cette ^poque , sans doute Fortescue d^sirait rester d^
sormais dans cette terre de la patrie, od il est d donx de
mourir. Mais £douard IV n^acoorda le pardon qu*i de
dures conditic^ns : il exigea que le vieux I^iste, qui prM-
demment avalt terit en favour des droits de ]k faoaioie de
Lancastre, compos&t, pour gage de sa soumission, un doq-
veau traihS dans lequel seraient d^fendus k leur tonr lea
droits de la famille d'York. AfTalbli par TAge, le publidste
c6da au d^sir de son souverain. Get acte de la faiblesse fut
suivi du pardon du vieillard. Ge pardon, pour 6tre valable,
dutetre consenti par les deux cliaimbres, comme par le roi,
et il eut la forme d'un st^tut. Aprks Tavoir re^, le publidste
se retire daus son domaine d'Eberton , dans le comte de
Glooester. II y.mourut en paix , a TAge de quatre-vingl-dii
ans.
Gomme magistrat, dit lord Campbell « dans les Vies des
Grands Chanceliers d^ Angleterre ( Londres, 1845), Fortes-
cue est hautement vant^ par les (tori veins contemporains, et il
semble avoir 6t^ un des magistrats les plus instruits et les plus
int^gres qiii jamais aient si^^ k la cour du Bane du XoL
II contriboa puissamment k ^tablir les premieres bases de
ces droits parlementaires qui ferment une si grande parlie'
desUbert6s de la Grande-Bretagne. II eut la sagadt^ de voir
que si les questions concemant les privil^es dn parlement
ponvaient ^e soumises k des jnges pris hors de son sein, on
bien k la couronne seule, ces privil^es seraient bientAt
d^truits, et que de cette destruction sortirait le despotisme;
il arrive done k cdte cons^uence, que les deux chambres
seules pourraient didder de toutes les questions oA leors
privil^ge^ seraient en cause. » Comme ^crivain, Fortescue,
bien que h^riss^ (k et 1& des termes barbares de I'^oole,
n'est pas d^pourvu d*^16gance; d^aiUenrs, les principes de
libert^ qu'il expose et professe , k une ^poque oh si pen de
gens comprenaient la liberty poUtique , donnent k ses Merits
une importance bien sup^rieure k cellede la forme littiraire.
On a en outre de lui divers ouvrages reslfe mannscrita jas-
qa^k ce jour, et un traits sous ce titre : D^ffirence enire
la monarcMe dbsolue et la monarehie limiUe. Ce demSer
ouvrage, a ^t^ public en 1714, par un descendant direct
du publidste, sir John Fortescue, lequel y a ijout^ des notes
importantes. Uue nouvelle Mition en a ^ f^te en 1719.
Pauline Rolahd.
FORTIA 0'URBAN ( Acricol-Josepb-Frahqois-Xa-
visa-PiEiiRE-EspfUT-SiMoii-pAUL-AirroiicB, marquis de), na-
quit^ Avignon, le 18 fi6vrier 17S6, d^une famUle qui pr6-
tendait remonter k saint Louis ; et comme son pdre €tui
viguier d^Avignon, il fut tenu sur les fonts 'baptismaux
par les consuls de cette ville, qui lui donnireotses niMnbreox
prfooms. En 1764 , il fut envoys k Paris, obtint, 4 la fin de
1765, une place gratuite au collie de La Fltehe, et apr^
y avoir achev^ sa rh^rique et remport^ pldsieurs prtx^
i antra, vers la fin de 1770, k r£coie royale mlUtaire de
Paris. En 177S il fut nomro^ 80us*lieutenant en second daois
le r^ment du Roi infanterie. Dou< d'un physique avantageux
et robuste , mais d*un caractfere froid , impassible et pad-
fique, Fortia d^Urban avail pen de goQt pour i'^tat militiire,
pour la vie degamison ei les plaisirs du grand monde, euv
quds ils pr^n&rait ceux de la lecture, de P^de et de U
iclraite. Un procte considerable, dont devait d^pendre sa
fortune, le fitaller k Rome, en 1777. II s'y lia avec Ic cardinal
dc Bcmis,'ambassadeur, avec Charles Pougens, avec le pdre
Jaoquier, et partagea son temps cntrc les soins qu'exigeait
FORTIA DURBAN — FORTIFICATION
son affaire, lea plaMn d^icaU, et T^tade des beaux-arts,
des anUquiUSa e( des matlt^matiquejt.
Le procte trafnant en longueur, Fortia d'Urbanenvoyasa
d^ission k son colonel, quitta le service de France, et
fut noinm^ par le pape colonel de ses mittces dMnfanterie
dans le comtat Venaissin. Aprte le gain complet de aa cause,
il reviut en France, revit Paris, et y forma de nouveUea liai-
sons d'amiti^, entreautresaYecD'AlembM. DeretourdaBs sa
Tille natale, Fortia s*y maria, le 11 janyier 1784, atecl'atn^
des trois Giles du marquis des Achards de Salnte-Golombe,
qui avait peu de fortune. Le bonheur qu*il trouva dans cette
union fut trouble par la revolution. Quoique son p^ eAt
p^ri, ie 21 mai 1790, Ticdme d'outrages rtvolutionnaires,
dans sa retraitecliampfttre de Lampourdier, ilneprit aucune
part a lajoumte du 10 juin de la mdmeann^, quientralna
la d^ute du parti noble oppose k la rdvoluUon, Texpul-
siou du vice-l^t du pape et la perte d'A? ignon par la
cour de Rome. Bien plus, 11 accepta k» TonctionsauxqueUes 11
fut alors appeie par les suffrages de ses concitoyens dans la
scconde municipality constitutionnelle (to cette Tille* II j
vota la disputation k I'Assemblte consUtuante pour demander
la reunion k la France, et figure dans toutea les fttes et cere-
monies natlonales qui eurent lieu k cette dpoque. dependant
la moderation de ses principes et plus encore son canc-
t^re le maintinrent fideie daiss ^opposition que la mijorite
de ses coU^es et dee cbefs de la garde nationale d'Avignon
manifest^rent contre lea deTastations commiaes dans le
•comtat par rarmee des braoes brigands de Yaueltue,
Apres qu^elle tat rentreedaos Avignon, il eut le bonlieur
•d*ecl)apper aux arrestatioiis da 21 aoOt 171^1 et lox mas-
sacres ds la Gladifere, les 16 et 17 octobre suivants ; mais il
n'emigra point, et yecut dans la retraite pendant laterreur,
a*occupant de Utieratore. Sa mdre, incaroeree ^Avignon en
1 793 , n*ecbappa k la mort et ne recouvra la liberie qu^aprte
le 9 tbermidor. En Juillet 1795» il se fixa k Paris, et» profitant
•4e la decadence des assignats et dn discr^t pobUc, U y
acbeta k vU prix, dans la rue, alors deserte, de La Rodifr-
roueauld, un vaste terrain arec un hotel q^i'il ne cessa pai
^'babiter avee son epoose, et que ses herltiers ont, aprte sa
morty'Tenda prte de deux millions.
Lorsque, sous le Oontulat et TEmpire, la paix et la
sOrete eurent etexetablies en France, Fortia ponvait st dis-
tinguer dans les haates foncttonsadfl[iinistrativeft,etsnrtont
dans la diplomatie. pour laquelle il avait toujours eu plus da
goOt el de dispodvlona naturelles que pour fetat militalie;
mais , depourvn d'ambitioBf satiafaH de sen opulente poai-
4ion, babitue d'ailleora k la letraKe ei li la vie studleuse, il
preien se Uvrer exdiMlfemait k son amour ou ptutot k sa
4nanie pour la acienoe et remditliMU Une beureuae memoiro,
tine bifciiothique plus nombrense Ala teritA que bien cfaoisie,
Hies connaissancea etaiduea et variees^ unesante lobuate,
entret^ue par rextrfime legularite de aon regime et de ses
>ciKBars, lul oflWdent lea elements et lea moytna de composer
ft loisir qpelque ouvrage mooumental, qni, soutsnu par le
rang, la fortnne et llionorabia careettre de Pauteor, aurail
<raiiamla aea wmk laposteriieii Mattieattasement , 11 ne
aut pas cboisir* On a de bd dM oavragss sur les matbdma*
tiquesy.lalitteratnro, la morale, bi gtegrapbie, I'hialoirey la
clironologle el les antlquitte» dont ilAtait plutOI I'arrmgeur
que Tauteur, 11 reQut en tftl 1 Ja croix de la Legion d'Hon-*
oeur, devbit ivembre d'onefoalad'academiea, et aniva en
1 $90, comma asaocieiibrey A fAcademie dea Inscriptions, qui
I'appela daas aon aein moiaa comme littefatanr emdit que
comma opulent i^iaateur dea letlres. II eat^nert en 1844,
laissant inacbevee une neaveUa edition de FAri de viriJUr
lei datee,. On a encore, de Ini una n« de Oilmen (3 vol.
f n-8*, 1635) ; VHiiMre du Bainatttt par Jacques de Guyse,
avec le latin en regard (Paria, 1826 et amees saWantes);
one ffisMre ginirate du Portugal (10 toI. in-8* , 1828-
1838), etc., etc.
FORTIFIANT. Vbyes CoaaoaoaArrr , ToifiQUB.
FORTIFICATION. Ansingulier,/orM/fea/tea est une
579
science ou une operation de cette. science; au pluriel, <^esl
un ensemble de constructions, soil en b4tisse , soil en terras-
sement, ou unecoinbinaison demassifset d'ouvrages disposes
de maniere k former la defense d*on point militaffe. Cette
synonymie fkclieuse, ce vicieuxemploi du mdme mot n^exis-
tail pas au moyen 8ge; les travaux ou accidents fmijtm
catoirts s'appelaient alors Aordif , munitloni, paremenl
wamesture. L-idee m^re de la fortification respire dans ce
probieme propose par MontecucuUi : fabre en sorte qu'un
petit nombre de troupes puisse se decendre contre un plus
grand. Les villes eurent d*abordpour enceinte r^oUereuoe
simple muraille ; mais on ne tarda pas k s*apercevo!r que le pied
en etait cacbe aux de fenseurs , et on la couronna de m ac bi»
coulis, Toute imparfaite qu*eile euit, cette dispostion ran*
dait U defense bien superieure k Tattaque. On ne coruiaissaH
pour prendre les villes que deux moyens, re8ealade,et
beauooup plus tard, U mine; les assauts elaieui fort
menrtriers, et ne reosstsaaient que rarement ; aussi les sl^
duraient^ils souvent des anntes entieres.
L'usage desbaliates et descatapultes renditpour un
tempslasup^oriti^h Tattaque. Cela venait de IMnsnifisancedes
madiicouUs, qui ne laissalent decoutrir qo'lmparfaitemenl
le pied des murs. On leor sobstitua der. tours cairtes , puis
demt-drculaires , adossees k Penoeinte, et permettant do
Burveiller toute retendue qu'elles embrassaient ; el Ton
paralysa Taction des madibiee de guerre qu*on falsaitavan*
cerjusqu'i la base dea remparts, en les bordaat d'un Ibaie
large et profond.
L*£gypte, en colonisant la Grece, y avait importe la fortfll*
cation , que les fitrusques en re^rent el qu*ite enseignerenl
aux Romains. Ceux«d, conqudraots par systeme et par ins*
tinct, firent una etude approfondiede l*attaque des places $
mais ils ecbouerent devaat lea tours flanquantes et lea tosses ;
et durant cette periode la superioriie reatr. k la defense. La
fortification flanqnee de toors pr6sente Otelors partant ea
type simple et uniforme dont rorighia- sa perd dans Tanti*
quite. Ckmtemporaine de la leodallte, devenue plus .raffinet
depuis les ofolsades, elle ne sa compose que de pieces havtea.
L'bivention de la poudre et I'emploi des armes A Ita, qv
commence en 1330, sous Cbariea V, amenenl une revolntioa
dans Tart dela guerre. De Ui data le second Age de la for*
tification. Mais ce n'ast que vera 1500, aoua Charles VHIf
que rartUlerle oomfnenee k etre employee pour la reduction
des places. BienlKellejoue leprindpal rOle dans lea aldges.
En 1487 on aval4 employe ponrla premiere Ails la poudra dani
les mines de guerre. La d^ense diercba k en utiliser el k en
paralyser les dTets. Aux creneaux, aux machieoulia, on
substitua des parapets en terre, k l^epreuve des bonleta. Gea
masses epaisses, les batteries, ie recul des pieces, obligteent
k eiargir les remparts. L'assiege imagina de cowiir lea
portes et les issues des vlUea el des fiiubourgs par. dea bonl^
vards , des baUlea, des barbaeanes, des ouvnges an lerra,
soutenua. par de la ma^onnerie el de la diarpente. Da seta
cOte, Pasai^gaant garantitson camp des sorties en protegeani
ses batleriea par dea baatUles, forts en terre stsnblablea
auxbaillea ou boototafda.
II y avail dana la ayatemedea tours nn vice radical, qua ndl
en evidence IHttTentien dela pondrct en avant de cliaqne lour
il existail un espace qnl n'etaU pas vu de la place» at qui ail
compromettait la sOrete^ en permettant on d'allacber lo
mineur an pled deresaarpe, on de tenter I'eacalade. On obttnl
la solution simple et complete de ce profateme en rempla^anl
la face anterieure de la tour par un redan, dont lea flma
prolongees tomberent sur la court|ne. L'ensembladea denx
faces da redan, ct dea. deux fiance de cette tonr penlagnnala
fut appeie daslion. Deux deml^bastfona, nnia par una
courtine , formereni un fronl. Cette amelioration impor>
ta^te, doatniistoire ne nonune pas rinventenr^ date da l&OO.
En 1827 Saa-Mlcbelli bastionnail vetone; en 1643 Headin et
Landrecies se drcssaient bastionnees.
Apdnete bastion MA\ trouve, que degrandca .quefdloe
s'eiererent entia lea fUsenrs de ayatemea aiir Ja.teria
7J.
FORTIFICATION — FORI IFICATIONS DE PARIS
'tnerTei1li>u.sc de lelles outeltes combiiiaisoiisde lours gaides.
Pagan a prouvd la vanity de ces dUputes en dtoootrnit qu6
ti Ton ne peut pas donner moins de 60** aux angles flanqu^
k cause de la facility qu^on aurail h les battre en brtehe ,
leur ouTeitore au-dessus de ce nombre de degr&s d^pen*
oniquanent de la grandeur et de la forme du terrain k
enceindre, et qu'on ne peut regarder comme fixes que les
angles flanquants : c'est.ropinion da gtodral Valai^ Juge si
competent en pareille mati^.
Une autre innovation heureuse remonte k la mdme 6po-
que. L*espace en avant d*un bastion ne recevait que de
trte-loin les feux des bastions ? oislns ; en outre, les portes
des Yilles* placte arec raison dans I'espaoe rentrant compris
entre deux bastions, so trouTaient d^uvertes , ce qui don-
nait k Tennemi la facility de les abattre de loin. Pour r^-
m^ier k cet inconvenient, on pla^ en avant des portes un
petit redan, nonun^ ravelin , dont les bees dirigtes sur
les saillants des bastions lattoux kur permcttaient des feux
rapprocb^ BientAt on plaga un ravelin sur tons les fronts ;
on les agrandit Insenaiblement; et lis pnrent le nom de
demi-lunes.
Aprte Tadoption du front bastionn^, imports en France
par Errard , de Bar-le-Duc, Tart de la fortification s*arrAte
pendant un sitele : on chercbalt quelle itait la meilleure
combinaison des formes de cbaque pitee et de toutes les
pi6ces d'une place. Alors on vit parattre une foule de systdmes
de fortification ing^eux ou bizarres. Au temps de Rabe-
lais on ne connaissait en France cet art que par ce qu'on en
avait ^udie dans les livres italiens : c*est la que le cur^ de
Meudon, le plus savant ing^eur tbtericien de son temps,
avait apprisce quMl en dd)ite dans le prologue de son troi-
sitoie livre. N*est-il pas curieux que le savoir le plus grave ait
eii pour point de depart une production telle que Qargantua?
Les plus cel^res auteurs italiens q^i se soient exercds sur
cette matito de 1564 li 1638 sunt Cataneo, Castriotto^ Maggi,
March!, Delle Talle et Sardi; en Allemagne ei dans les
ra$s-Bas, de 1527 k 1672, Albert Dnrer, Speekle, Stevin, Frei-
tag, Dillic etIUmpler ; en France, de 1 595 k 164&, outre Errard,
le chevalier de ViUe, le comte de Pagan, etc L'Angleterre
seulene donne passigne de vie au milieu dece mouvement
Q&adnl des esprits. Enfin, Vauban paralt, et, aelon Theureuse
expression de Fontenelle, la premi^ place forte qu'il voit lo
crte ing^nieur. En mtoe temps s*6ldve dans les rang^ enne-
mis un rival , qui parvient sinon k t>akncer sa renomm^,
du moins li diminuer llnfluence qu^il exeroe sur les ^vtee-
ments de la guerre. (Test le llollandais Coehoorn.
Parmi lesdisciples et les successeurs de Vauban, C o r m o n-
t a ign e est celui qui a le plus ajout^ aux niojens de defense
des places fortes. Le dix-buiti^e si6cle vit ik:lore surce sujet
divers syst^es , dans lesquels on chercha k ramener I'attaque
et ladtfenselk riquifibre rompu par Vauban. Les AUcmands
et quelques Italiens se signaUirent par leurs efforts dans cette
lutte, assemblant, suivant des combmaisons nouvelles, les
ca semateset le trac^ k tenailles, Poignant et mulUpliaol
les ouvrages exl6rieurs pour concentrer sur la brhche les
feux de reversd^un grand nombre de pitees iat^rales, sub-
atitoant enfin, pour r6sister k Tassi^geant entr6 dans la place,
aux enceintes conUnues, des bastions fermte ou des forts
ind^pendants, li^ par des retrancbements oo des casernes d^
leiisives, systtoies nombreux, public, en 17 13, par Land berg
etVoigt,et de 173 U 1735 par Rosartetle roi dePologne Au-
gusle IIL Enfin, de 1744 k 1757, Bdiidoret le mar^chal
de Saxc modifient le trao6 ordinaire, et introduisent des case-
mates dans le relief, tandis que la plupartdes ingdnieurs fran-
^id condamnent 1m casemates et renonoent aux tours bas-
tiunnte, en roultipliant contra la bombe les soaterrains et
ngraadiftsant les bastions et les ouvrages ext^rieurs.
Jyi Forl\fiaUwn pnrpendiculaire deMontalembert
paMiten 10 volumes in-4*, de 1776 k 1786; Foorcroy la
reiiite en 1786, et r^pond k des exagdrations inouies par des
exag^Uons qui ne le soul pas moins. D'Ar^on, dk]k connu
par ses batteries Oottantes, se signale |)ar de neuTet et iiic6-
nieuses idte dans ses Consiif^afioiuiiii/l/alf«s ef poli^
ptu sur letfort\/ie<UionSf9am(SbqiA parattea 179&. Les
guerres dela Revolution foumissent de frequentes oecasioes
d*apprfeier la veritable valeor des forteresses pour la defense
des Etats; et oependant, se rappelant que Joseph n a fait
dteanteler en 1782 toutes les places du Brabant et de la
Flandre, on fkit on crime k Louis XIV d*ea avoir bAU et
repare plusiettrs et k Vauban d*y avohr enfod les tr^sors de
la France.
[A||>roprier Part au terrain, en n^dcvant que des fortifica-
tions ntilesy tel est aojoord'hui I'objet de cette science, si pro-
fonde dans ses principes , quoique si souTont futile dans ses
applications. II y a deux sortes de fortifications, Toflensive
et la d^ensive : la premie est ordinairement passage ^
presque toojours artificielle; la seoonde est peraianente et
quelquefois natnreOe; la fortification est la pLaie des £tatf^
comme rentretien des mars d^un pare est la plaie des pro>
pri^taires de chiteaux; mais du mofais le possesseur ch4-
telain a la satisfaction de voir endos son promenoir, tandis
qu'il est des gonvemements dont les fronti^res, surcharge
sur quelques points de fortifications sans objet, sont priv^
dans beaucoup d^autres d^une enceinte dont la civiUsatioD
fait de plus en plus comprendre rinutilit6. ] G*' Baidoi.
FORTIFICATIONS IDfyM des). Cet^tablissemeiit,
qui existait k Paris dte 1744, sous le minist^e de Voyer
d'Argenson , a saU depuls lors de nombreuscs modifications.
R^uni au d^pdt de la guerre, il en fut distrait par U
loidu lOjuiUet 1791, quil'attacbaan comity des fortifications,
qu^ellefondait Le d^pot a pour but de fadliter les opdratiotts
de ce comity et de mettre k la disposition de chacua de sei
meiubres les mtoioires et documents qui peaveat lui 4tre
ndcessaires. On y a rassembl^, en outre, ce qui ae troovait
dans les archiTes du g^nie, r^unies k celles du d^parteoeDt
dela guerre ^Versailles, et on y a ajout^ des copies de tooles
les places de France, des atlas, des cartes, des plans^ etc
Ce d6p0t s^enrichit cheque Jour de projels, rapporta, m^
moires sur la fortification et sur la defense des frontiires.
Un riglement du 25 avril 1792 determine ses relations avec
led^pOtde la guerre et avec le corps des hig^eurs des ponti
et chauss^. II poblie cheque ann6e un recueil fori impor-
tant, intituM MivMTial du G^ie. Delni depend depuis 1801
le d^p6t des plans en relief des places fortes de France,
commence en 1660 par Louis XIV, plao6 d^abord an Louvre,
transfdr6 en 1777 k THOtel des Invalides. Au d^p6t des for-
tifications est ^galement annexte une bibliotlikiiie nom-
breuse, joumellement ouverte k tons les oflicien du gteie
en residence ou de passage k Paris.
FORTIFICATIONS D£ PARIS. A di verses reprises
Far is fut fortifi^ par des encehites gamies de toara. Mais
k cheque agrandissement dela capitate ses murs dispanirenL
Elle etait sans defense qnand les alli^ y entr^rent et
1814 ct 1815. La Restanration ne songea go^re k Tenclorede
murs foriifite ; mais aprte la r^olution de JuUlet la peos^
de fortifier Paris se r^v^ aussit4t ; en 183 Km fit exteuter
quelques travaux en terre, et l*on demanda pour des foiti
d^clids rapprobation,du comity des fortifications; enfin, le
3 avril 1833, un projet de loi sollicitait des cbambres na
premier crMit de 35,000,000 pour Textaition de oes forts.
L'opinion publique se souleva k Tidte de voir autour de Paris
une ceinture de ciUdelles, et les oris de reprobation sortis
des rangs de la garde nAtionale forc^rent le pouToir k
abandonner momentandment des projcts auxquels II tenait
plus que jamais. Dte 1836 le mardchal Maison soumettait
de nouveau ces plans au oomit^ de defense; mais on B*osa
pas alors les reproduire une nouvdle fols devant la cbam-
bre; enfin, en 1840, cette commission, consultte da nou-
veau, se pronon^ pour une enceinte continue, bastlonnte, et
pour quil fut construit en avant et autour de cette enodnte,
notamment sur U rive droite, des ouvrages en tet de sou-
(enir un si(^geet /erm^ d la gorge, (Tdtait ooncllier les
aeia syst^nes opposes du gto^ral Valaz^ et du gto^ral
t.ciii<iid. Le premier avait propose surtout d*appu}er U
FORTIFICATIONS DE PAMS
68f
ditfenae exttrieure snr one eDceinte eonliaue, embrafisant
toDte la circonfi^reiice de I^uia et pouvant 6tre gardte par la
liupulaUon eUe-mAme. Son projet Tut d*abord accaeilli ,
maU pUtt Urd d'aatres idte pr^valurent. Le g^^ral Ber-
najrd fit adopter dn plan qui consistait k d^fendre Paris par
uno ceintnre de forts ddtadi^ constraiU sar les hauteurs
qui en couronnent le pourlour. Ce plan s^oisit qudques
militairesy qui ne tenaient compte que de la question stra-
t^gique, et qui dans la question strat^que ne tenaient
compte que de Tarmte active ; il plut h des personnages
bant plaote , mais il ofirait des inconvdnients graTes : il
annulait, poor la defense de Paris, la rdsenre paifisienne ; il
inquidtait, par la oonstroction de quinze ou vingt forts
dominant la capitale, une population que 1830 ayait dn
rendre omkrageuse.
A peine la commision Tenait-elle dese prononcer, que le
traiUidu 15 juillet, conclu k Vexdnsion et k Tinsu de la
FrancOf pour trancber centre ses voeux et ses intSrftts la
question d*Orienty vintddairer le pays surles dispositions
mahrdllantes des puissances du Nord et susciter rexplosion
du sentiment nationaL Alors fut rendue Tordonnance du
10 septembre pour la fortification de Paris. Immediate-
mentles tra?anx commenoferent;ilsdtaient en ooursd'exdcu-
tion, lorsque le cabinet du i" mars s'dtant reUrd, cdui du
29 octobre se forma, sous la prdsidence du martehal Soolt.
Mais la question de ddfendre Paris dtait qudque chose de
plus qu'une question de miniate, et la pens^ du 1*' mars
ne fut point abandonnde. La k>i qui devait la r^liaer fut
presents k la chambre des ddpuUs le 12 dtombre 1840.
La commission nomm^ pour Texaminer se composait de
MM. Biliault, le g^n^ral Bugeaud, Matliieu de la Redorte,
Allard, Liadi^res , le gdndral Doguereau, Odilon Barret,
Berlin et Thiers; ce dernier, chef du cabinet d^u, fut
rapporteur. JLa commission se ddclarait onanime pour Ta-
doption du projet de la loi, du moins dans tout cequ'il y avail
de fondamental. Ce lUt le 21 janrier que les ddiats s'ou-
Tfirent La discussion oRntunsingulierspectade. Mollemeiit
soutenue par les ministres qui Tavaient propos^ ddfendue
d^me fafon plosqu*6qnivoqoe par le minlstre special charge
de la presenter, die fut puissamment appuyte par la ma-
jority deToppositioo, dont lea chefs si^eaient dans la com-
mission.
Nous essayerons de Msumer id les prindpales objections
qui forent dirigtes contre le projet et les r^ponses qui leur
furent opposte. Soutenir un si^e dans Paris, disaioit les
adversaires de la fortification, est une pretention insensde.
Comment expoaer aux calamity d'un si^e , aux horreurs
d'une prise d'assaut la capitale du monde dtilisd, ses monu-
ments, ses richesses, sa population d'un million d*habitants ?
0(i trouver des l^ions pour gamir tousles points de cette en-
ceinte immense? Comment nourrir cette masse dliomiues,
que Tiendrontgrossir encore dMnnombrables r6fugi^? Com-
ment le foire surtont quand renceinte sera bloqute, ou quand
les coureurs enoemis baltront incessamment les campa-
gnes environnantes? Comment contiendrez-vous cette mul-
titude? Qu*oppo6erez-vons aux paniques, aux s^tions,
presque inevitables, parmi ce grand concours d^hommes
prets k crier a la famine ou k la trahison?DaiUeurs,le g6nie
francaisest fait poor Tattaque, el nonpour la defense; c'est
sur les champs de batailie, c*est k lafronti^re qu'ii faut dd-
fcndre Paris. Songez encore aux dangers que peut entratner
pour la liberty, pour nos institutions, cette ceinture de
bastilles euTdoppant de leurs feox la cM qui reprdsente la
France tout entiire? Fortifier Paris n*est pas seulement une
illusion, c'est mie menace, c^est nn danger; et c'est^ ces
illusions dangereuses que vous allez sacrifier des capitanx
liontle chiirre,hnpossible& fixer dVance, est effrayant dans
timtes les hypotbese^i; ddpense sterile et funeste, qn^ ne
(icndraitqu'^ vous de rendre fructueuse en consacranl les
i!iemes fonds a des depenses produclives, routes, canaux,
c-h^inins de fer, navigation a vapeurl
Vous vous meprenez, repondaient les Uefenseurs du pro-
jet, sur la consequence de la fortification; loin d^appder sur
Paris les malheurs d*un siege, dies les ecartent k jamais.
Avec la nouveUe strategie, enfantee par la revolution fran-
^se, la France est de tous les £tats europeens le plus ex-
pose; sa capitale est k pdne k six Jours de marche de br
frontiere; la centralisation, qui resume dans Paris tontes les
forces impulsives du pays, la rend sans egale dans Taction,,
mais une fols Paris ton^be lui biterdil U resistance. Parir
force en 1814 et en 1815, la France s^est rendue, et pent-
etre pour amener en 1792 un pareil resultat n*eOt-fl fallv
qn'nn pen plus d*audace aux cbefis de Tarmee pruasienne.
C*est Paris ouvert qui appdle les ennemis ; ils y accourent
frapper un coup dedsif et terminer la guerre en nn jour.
Paris mis en defense, la guerre de pointes devient impossible ;
il fant en revenir k la tactique r^Uere , Ciire lumber les
places frontieres, assurer ses conununicalions avant de s*a
venturer dans Vinterieor du pays ; il faut preparer ses ap-
provisionnementsponr le cas d'une resistance prolongee; U
faut amener de rartillerie de siege, chose difficile et lente. En
un mot, ce qui n*est avjourdliui qu^un coup de main devient
une entreprise ausd considerable que hasardeuse. Ainsi, lo
resultat certain de la fortification est d^eioigner la guerre
de Paris etdela reporter sur la fronliere. Que si pourtant,
un jour, Paris pouvait etre as8ieg6, doutez-vous quH ne sCrt
se defiendreP Lille, Valenciennes, Mayence, Dantzig, Ham-
bourg , Huningue , Strasbourg , sent lA ponr tous atiester que-
le genie francs n est pas moins propre aux sieges qu'aux
bataiUes. Vous demandaz comment on pourra nourrir Paris ;
demandez plut6t comment on nourrira Parmee qui fera le
siege de Paris. En temps ordinaire, Paris est approvisionne^
ponr dnq semaines an moins ; une &cile prevoyance pent ^
en cas d^nvasion, eiever Tepprovisionnement^deux mois;
dites-nons quelle armee dedeux on trois cent mille honunes,
comme il la faudrait ponrun Id siege, pourraitvivre seulement
un mois, concentree sur on td espace. D*ailleurs, comme.nl
bloquer Paris, dont la fortification aura neof myriameires de
circonferenee? 11 faudrait que Tarmee de siege s'etendit sur nn
front de onze myriameires, conpe en amont et en aval de Paris
par le grand cours d'eau de la Seine : ce serait de la demence.
Les' terreurs, les paniques, les defiances? Mais avant que
la premiere ligne d*ouvrages exterieurs soit emportep, Paris^
sera presque certaineroent detivre : ou Tarmee reronnee
ou le manque de vivres auront contraint Tennemi de s'e-
loigner. Les dangers pour la liberie ? Oil Irouvcr nn lyran
asgez follAment barbare pour faire tirer sur sa capitale,
poor confondre, dans aa col^, ses amis avec ses ennemis?
Le faire , ce serait avoir abdiqoe. Reste robjectlon de la
depense. Or, en forent tous les calculs, vous arrivez k pdne
au chilTre de 140 milliona. Qu*e8t-ce que ce chiiTre, compare
aux milliards que deux Invasions out coClte k U France?
Dans la seance du I*' fevrier, le projet, amende dans
qudques dispositions de detail, complete par qudques garan-
ties , fut adopte par 237 Toix centre 162. Son adoption fut
prindpalement Toeuvre de Topposttion : elle composait la-
mjgorite de la commission. EUe nomma le rapporteur, qui
sou tint la discussion avec autant de perseverance que de
talent. Le chef dela gauche, M. Odilon Barrot, defendit h
la tribune le projet de loL L'opposltion republicabie ou ra-
dicale, qui aurait pu aisement exploiter eontre le projet de
1840 llmpopularite du projet de 1833, eut la loyaute de
s'en abstenir dans une question relative it la defense du
pays. Elle fit plus : dlecombattit, par son prineipal organe,
Le National f les pretentions soulevees contre la fortification.
Un orateur de I'extreme gauche, M. Arago , defendit, dans
un remarquable discours, le systeme de Fencdnte con-
tinue.
Portee le 11 fevrier k la chambre des pairs, la loi y fut
egalement adoptee le U avril suivant, k la nujorite de 147
voix contre 85, sur le rapport de M. le baron Mounier, et
apres une discussion lumineuse, oil se flrent entendre lea
principaux oraleurs de cette assembiee.
Cette loi portait allocation d'une somme de 140,000,000 ft.
582
FORTIFICATIONS DE PAP IS — F01\TUNE
pour las travaux des fortifications de Paris , et la cons-
tmctioa simoltante 1* d*UDe enceinte continue, eoibras-
sant ies deux rifeet de la Seine, bastionnte et terrass^, a?ec
10 metres d^escarpe; 2^ d'ouvrages ext^eurs casemat4^.
La loi ainai vot^ on reprit imm^diatement lea travaux, qui
Au-ont pourauiYis avec autant d'activitd que d'inteiltgence.
Le terme de cinq annto fix6 pour leur ach^vement ne fat
pas d^pass^ d*un senl jour, et le chjffre de la d^pense n'a
pas tout k fait 6§/tl^ le cbiffre du credit, circonstances pent-
4tre sluis exemple en mati&re de traTaux pobUcs.
t'enconteoontinuea unelongueur de S8«60e metres, repr^-
sentant 386,000 metres carrte de magonnerie. Les forts d^
tach^ sont , en commengant par le nord, la lorteresse du
Moni'ValMen, place forte de premier ordre , au dire de
tous lesjuge6couq>^tent8; lefort projetide Geimevilliers ,
les forts La Briche^ lefort Saint'Denis, le fort d'AubenHl^
iierSf le fort de KonuUnville, le fort de Rosny, le fort de
Npgentf et le cbAteau de Vincennes, dontlesyst^e de
d^ense a re^u une extension considerable , et qui se relie
avec CanonviUe,6^t g^n^ral de munitions et demat^ci
de guerre encore k T^lat de projet ; au sud, le fort de CAa-
renton , le fort d7vry , le fort de BicHre, le fort de Mont*
rouge, le fort de VantreSj et enfin cdui Xlsty.
Plus tard le miniature demanda un cr^t pour I'armement
des fortifications. Ce cr^t fut Tot6; mais on ins^ra dans
la loi la clause de laisser les canons k Bonrges.
FORTIN9 nom par lequel on d^signe en f o r ti H c a ti 0 n
un petit f o rt de eampagne, oonstruit k la hAte. il 7 en a de
triangulaires, de carr^; il y en a aoasi k ^iles. Geux-ci
sontenti^rement ferm6s; les aotres, appuy^s k une riviere,
k un marais, etc., restent ouverts k la goiige et servent k cou-
Trir un camp, une position, un passage, on k favoriser une
retraite : ils sont alors aoutenus sur leurs flancs par des
batteries placte en arri^. Ces sortes d'ontragcs, qui ne
sont botts que contre un coup de .main, ne peuvent serTir
que momentan^ment ; on ne les emploie m^'^ d'ordinaire
que pour quelquea jours k peine, ou, toqt «a pips, pendant
te cours d'une eampagne. Quand ils.dotvent aToir une exis-
tence phis tongue, il fiiut les conatruii:e avec plus de soli-
dity, aveo tout le soln qu'on apporle k I'^diflcation d'csuTres
plus sMeoses, et alors ils doTienneni de TdritiMes forts.
Aujourd'hui on n'^l^ve que fort pen de>brlii» ; les r e d 0 u-
tes les ontpreaque oompl^tement ddtr6nte, quoiqne leur
feu ne suit pas de nature k 6tre ausai bien dirig^
FORTS DE LA HALLE. C*est le nom qu*on donne
k Paris aox portefaix on bommes de peine en possession
4)e charger et d^charger ies marehandises k Tendro ou ven-
dues aux halles; ils sont plac^ sous la directfon des
faeteurs et sous la surveiUanee de syndics. Leur nombre
n'oit limits par auoime ordonnance de police, mais 11 Test
k peu prte per Tusage. Us ferment toajours une espto de
corporation,* et portent nn eoetume oniforme, compel d'un
laige pantaion , d'une teste ronde et d'un cbapeau k tr^
laiiges bord8*'Bn ootre, lis doitenttoojonn tenir en ^Tidenoe
la plaque qni leur est ddivfte par la poUce. Cea bommes,
au tamgaga mde et graesier, sent gtoteleraent estim^ pour
leur probiM i toate ^praave. Par un arrit6 de 1854, le
pr^fet de police a dMMqu'one pension de letraite an-
nuelle et Tiagta de 000 ftvncaaerait aceord^e anx forts
de la halle reconnna bicapnbies, par I'Age ou les infirmity,
de continuer leur serf ice, lorsqalla I'auraient d*aiileurs
conyeMblement rempU pendant un ceKain nombre d'an-
n^es.'
FOaTlilTy aiQectif d^t^ du latin >brf, Anient du
mot hauard^ el' cafactMstiqne d'nn ^^teement inpr^?u
(tH>jresCas }• Peut-6tre pour attacber un sens raisonnable k
ce mot faiidndt-ift fappUqiier k toute espto deftits, li tout
ordre ti'6v^!emenfes qtt*on n'a pn ni empteher nl pr^voir, ou
dont la eaute, le motif, llnfluenoe^chappent k notre capa-
city. Mais oeite cause, quelque ignorto qu'elle soit, n>n
existe pas moins; car tout se lie, a'enctialne dans la nature,
au physique comme au mural, el rimperfection senle de
nos laculUb iotellectuelles nous emptolie de snlrre eete^*
cbalnement et de pr^Yoir un fait par un autre. BiUiOr.
FORTUNAT ( Venantius HoRoaios CLBUEimAiiDS Fon-
TONATus }, po^te latin de la fin du sixi&me sitele, naqnit en
Italie, il San-Salvadore, entre Tr^viseet Ceneda. II fctfler^
k Ravenne, ou ii se distingue dans FAude de la gram*
malre, de la rh^toriqoe et de la po4sie. Pendant ae|i s^Jouf
dans cette ville, souffrant d'une opbtbalmie, il se rendil
k la basilique de Saint^Paul et SainWean, se fvotta les yeo\
avecde lliuile de la iampe qui brOlait de?ant M cbapeUe do
Saint-Martin, et fut gu^ri. 11 en oon^ot une telle fiMmtiott
pour ee saint, qu*il abandonna sa patrie pour Tenir dana
les Gaules Ttsiter k Tours le torobean et les reliques de son
lib^rateur. C^tait en 502 : Sigebert I" r^ait alora en
Austnsie; il accueillit avec honneur le savanl^tranger,
qui sut, du rests, se oondlier bientOt la ftifeur des prinoes,
des 6f ^ea et des grands en oonsacrant des vers k leurs
louanges. II y avait alors k Poitiers on monasttodeferames,
fond^ par Radegonde, Spouse de Clotafa^, qui en avaitdonn^
la direction li une abb^se qu'eUe chMssait oomme sa fille. La
princesse attaclu Fortunat d'abord k sa personne, oomnie
secretaire, puis au couTent, comme aumOnier, dte qu*il eul
re^u les ordres. La foodatrice et Tabbesse oubliirent mmi-
rent les dnnuis dn clottre dans la sociM de litaKen. Dans
sa Tieillesse, en 590, aprte la mort de son ami Gr^gaire
de Tours, il parrint k r^vOch^ de Poitiers, et finit samte-
men! ses Joure, en 609, dans cette Tille, qui oAdbre aa HMe
le Ud^eembre.
Ses nombreux Merits en Ters et en prose nous ont M
presquetous conserve. Parmi les poM». sea HytMnes Hl la
sainie Croix sont les plus ombres, et I'Eglise en a fait pas-
ser une partie dans ses ofBcesy notamment le Vexiiia regit.
On lui doit encore on potoe sur la destruction da royaeme
de Thuringe, et un autre sur la Tie de saint Martin ; piu-
sieurs biographies, entre antres celles de salnte Radegonde,
de saint Martin de Toors, de saint Germain, 6T^e de
Paris, de sahit Rami, ^Tftque de Reims, etc.,ete. Son style est
certes foin de la puret^ de eelui des Stains du sidded^Av-
guste ; ses oeovres, souTont imprlmta,ont pourtant un ta^
rite, celui d'etre, pour ainsi dire^ le complement des oen-
▼res de son contemporain Gr^golrede Tours.
FORTUNE. Dans son acception la plus exacte» e^esl
un exoedant de re^enos , de recettes, qui nous reste, tons les
besofns ou toutes les d^penses' de notre position sodale
oompietement satisfaits. II n'y a done rien d*absolo dans la
fortune : ce qui pent CaireTi? re un individn k Taise pendant
uneannee suffit k peine pour fidre passer queique<«jDnrs knn
autre. Le moraUste se garde en consequence de declamer
contre la fortune : il alme mieux en faire dans ses dirers
degres Tobjet d'une appreciation conscltocieuse , car f1 est
k lemarquer que relativement k ses effeta rien n« resseroNe
moins k une fortune mediocre qu^une fortune immense. Cetle
demi^, en generri, est feoonde en ineon? enients de tous
genres; sonvent encore elle est pour celui qui la poesedela
source d^une foule de ^oes, pulsqu'elle le condamne tot on
taid, par ime sorts ded^rdre d'unagination iuTolontalre, k
Toufoir dans tous les genres, mOme audda dece quil pent ria-'
liser. Qn'arrive-t-Ut (Test quo pour y parrenirrien ne
Tarrete plus :telse inontra, surtout dans les grandee litles,
eelui qui, jeune, recudlled'unemanl^inatlendue une fortune
considerable. Parriont-il k regler son imagination? U saroure
si Tite et si aiidement tontea les joniasances^ qu*H en tombe
desseche avant le temps. Mais il est d'autres rappoits sous
lesquels une tres-grande fortune est foneste'AceM'qid la
revolt. Commeut avoir une idee des obstaeles qtri^ ren-
contrent dans la vie, torsqull suffit dans mille circonstances
de oommander pour etre obei? Comment n*etre pas'indif-
ferent k la misere des aulres lorsqnV>n nage dana l^abon-
dance? Comment etre plein de respect pour lesnuevrs lors-
que, argent comptant, il est lotsible d'adieter le plaisirr
Quant aux connalssances qui s^acqui6rent par I'etnde, eUes
exigent des fotignes que tiennent k sVpai^gnet cenx qui aonl
FORTUNE — FORTUNE
Ii^-i1eh66 : «088i, I mollis chme aptitade particuli^re ou |
^Hnie facflitt remarqaable, sont-Us d^onrus de savoir.
Mais le plas grand d^sastre de leur posftion, c'est rennui
«oatiniiel qui l«s 6€fare ; en effet, pour que Thomme prenne
pbdsir k exister, II font que par fesprit , que par le (xear , it
Mliinl^rem^ 00 toll.
n eat inoontestableqae le pays do monde oh Ton compte.
poor ainai dire xin peuplt de gens immens^ment rfchea,
c'est I'Anglelerre, puiflqo'on y trooTe ao moins quinze cent
iodivldos ayani 360,000 livreB de rente; mak ansa! €*est la
cootrte da globe 06 foiflonnentle plas les Mzarreries, lesex-
travnganees el les soiddes. Cependant , les individus dou6i
d'one grande fortnaie, sartont qnand elle est hdr^talre, on|
anssi leors oomptesaliolis : mente de trte-bonne heure dans
la soef^ ,ifi y reeoeillent Jour par jour une foiile d'obser-.
nations, d^aotant plus importantes qu'elles ont k chaque ins-*
tanlleor application. Restait-ils sMentaires sur les domaines
de leoTS p^, la Tie de ehftieau leur imprime an certain
nombre de Tertus, entre antres la bont6; sont-ils jet^ dans
one carri^ tres-aetife, la earri^re militaire par exemple*
le moatemeDt qui r^e aalonr d^enx les entralne. lis sont
done pleinsde convenances dans le roonde, compatissants ; on
les b^nit dans leurs terres. Bs se font en outre remarquer
eoBime intr^pides gto^raai on adroits diplomates; seols
okcore ils penvent, par les encouragements qu'Hs prodiguent,
soutenir la splendeur des arts. Enfin , la gravity de certaines
proOteskms est maintes fols plus poissante sur les ricbes que
tons les genres de sensations qai marchent k la suite d*nne
fortune prodigiease : Tandenne magistrature fran^se a
foomi dans ce genre d*admlrables exemples.
Mais si le moraliste a pour mission de signaler les 6cueils
oil peoTttl se perdre les grandes fortunes, U doit, en retour,
fhire eentir les avantages, comme aussi les misires, qui
d^Goolent des fortunes m^iocres. II conviendra d^abord
qa*en g^^ral c'est \k que se trouTe le type de la perfection
homaine. Une fortune m^ocre, lorsqu'efle est de vidlle
date dans la mtoe famille , surtout dans nos provinces,
assure de Tinstruction. Cette mftme flimiile renferme-t-elle
pladearsenfants, Chacon d*eux se charge de son propre
avenir , et , jeune , contracte alors Fhabitude du travail ,
cette grande route de toutes les vertus. On est , d'un autre
o6t^, trop prto du reste des hommes pour ne pas compatir
k leors maut ; on n*a pas besom de les deviner : ils frappent
▼OS regards. Une fortune m^ocre vous donne ce commen-
canent d'ind^pendance qui dans les rapports ordlnaires
voos permet de suivre les inspirations de votre consdence.
Enin, le g6nie des arts , des sdences on des lettres , fait-il
bttttre votre coeur , vous pouvez Aever an monument qui
^temisera votre nom, paree que vous aves de quoi falre
face aux besolns les plus pressants dela vie ; au lieu d'^par-
piller votre puissance , vous la concentrez dans une seule
idte. Maintenant , void dans notre siicie queHes sont les
mistoes qol s'attachent k une fortune mMiocre : une cer-
taine masse de connaissances et de lumlftres dtant k la port^
des dasses interm^diaires, od se trouve une certaine mesure
d'aisance, ces mtaies dasses sont saisies de pretentions en
foos genres qui troublent leur bonheur; elles aspirant, done
k effacer ee qid est an-dessus d*dles. Ce n*est pas lout, dies
▼eolent r^r la sod^ en la proportionnant k leur taille ; dies
s^ment tons les genres de dtostres pour augmenter les Jouis-
sances de leur anoar-propre. II advient encore que les habi-
tudes d^ordre Jonmalier qui animent les possesseors de for-
tunes m6dloeres les font reculer devant ces sublfanes d6-
vouements qai rUinent moraentantoent un pays pour assurer
plus tard son ind^pendanoe. Be nos jours, les livres dies
jonmamL 9'entretiennent toutes les classes de la sod^t^ que
des moyens de faire one immense fortune : 11 semble que
tel est d^sormais le but unique de I'existence. Ce qu*il fau-
drait, an eontraire, nous enseigner, ce serait de r^duire nos
besoins t e*est le seal genre d^ind^pendance qui soil positif ,
puisque nous Pavons k chaque Instant k notre disposition ,
d que noos ponvons nous le donner nous-m^mes , iandis
S8S
que les autres s^acb^tent Les geus livrte au comnMrcft
de detail ne resplrent que pour <^4ifier le commeacement
de leur fortune; ce point obteau ,.ils ycoient porter leurt
richesses jusqu'4 I'infini : c^e^t on but qu'il leur est donn^
quelquefois d'{itteindre; Tont-ils ioucb^»ils se retirent des
affaires, pour mourir aiibout de qudques mois de Tennui
d^un repos concentre. Ce sont des nmchinu ^ argent, qui se
d^traquent du moment oh dies cessent de santir le coniaet
de Vicu.,., SAQfT-PaoaPEa.
FORTUNE (M^tMogie)^ en groo Xuxt)» «tt latin For-
tuna. Son nom.vient ^ForSr^otif deatin. Cette divinity qui
pr^idait aux destine des l^unaina, et en gMnl k tons
les ^dnementa de la vie, ne pouvait manquer ^tsuAr s»
place dana POlympe pa'ien. U paratt, cependant,. qa*eUe y
eutaccte assez tard ; car Hom^ dana aes ,po£mea , H^ode,
dans sa TMogonie, n*en font paamentijMi:>on laconfon*
dait m6me souvent avec le Deal in. Plus tard on Ten s^
para, et la Fortune eut un culte et des aotels^ <yil die parais-
sait sous diverses formes et diverf ^dftribicto. Aiiid, chez
les Bfotiens eties Ath^niens on la repr^sentait teoMUP 1 n tu a
dans ses bras ; chezles autriis nations greoqoea, on lavoyait^.
tantftt avec le soldi d le croissant de la lune aur la tdte^ an-
non^antainsi que» comme ces deox^astrea, die prMdeii tous
les^^nesaeBtsde ee moode^ tanidt tenant an goaveraail, une^
rame, ou one vdle, et le pied poa^ sir one prone de vais-
seau. Si I4 Fortune est reprisentte k phis ordinairement
sous Jes traits d*ane jeune et bdie femme, certains artistes,
moins gaUnts, la pelgnent, au eontraire, diaove, avengie,.
debout, avec dea ailea anx denx pieds. Tun pos< sur one
roae,raulre en Tair. Les Romains Padmirenidana leur Pan-
theon. TuUns Hosiilius lui fit b&tir un temple, et son colte
ayanten de nombreux adeptes, la petite ville cPAntium flnit
par Ini en dever hoit, tandis qu*^ Rome eile en poss^dait
vingt-dx, o*est'^^dire on phn grand nombre qne Jupiter
loi-mtaie. La plnpart des medaiUea des emperears rOmains
portent en mdroe tempa Peffigie de la Foitmie, caracteri-
see par dea atlributs, lesqnda aont expliqnee par une epi-
th^ : aind la Fortune permanente ( Fortuna numens )
est desigp^e par une dame romaine appuy^e de la mdn
gauche sor une come d*abondance, et arrfitant de la droite
un cheval par la bnde; la Fortune victortease (Foriuna
vietrix ) est penchte sor on timon et tient une brancbe de
laurier. On retroave encore la figure de la Fortune sor des
bas^diefo antiques et sur des midailles d* Adrian, d'Antonm
le Pieux, de Commode^ de Getay etc £Ue a 4U cbantee
par plusieiirs grands pontes 1 il Svalk eet ^egard citer Fode
d^Horace etl'ode^ non moins o^ldire, de J.*B. Rousseau.
Comme lenrs devanders» les artistes uodemes ont nse^
du privilege de representor la Fortone au gre dea caprices
et des inspirations de leor genie. A la viUa d*£ste, on la
volt k caUfourchon sur une autrucfae, ler pdntre ayant
vonlu faire entendre qu'eUe sort la sottase de preference au
merite. Au Capilole, le Guide la montre courant sur un globe,
les doigts passes dans une cooronne, qu'dle fdt toumer en
sejonant. La mauvaise Fortune avait ausd des temples : on
rinvoqudt sous les traits d'one femme exposee k la tempeto
sur un navire sans nUit et sans timoo. On a encore imaging
de la mettre sur un globe gonfle de vent ; mais cette aliego-
rie, ausd juste que piquaatn» n'appartient paS k Tantiquit^
An reste, si ia Fortune, dlvinisee durant tant de dteleB, n'a
plus aujourd'hui ni pontiles ni autds, die a de nombreux
sectateurs, toi:jours prostemes devant ses arrets, et Tado-
rant dans ses favoris, Saiiw-Prosper jeuae.
FOUTUN^ ce qu'il y a de plua grand , de plus rare,.
de plus ioattdidu, commedeplus excessifdans le bonheur.
Toutes les combiodsons de la politique, tous les efforts da
ralsonnementy ne parviennent pas necessairement k vous
placer dans uoe podtion/or/tin^, parce qu'il y a dans lea
evenements une foule de detdls qui echa|ipent i la pru-
dence comme k la perspicacite humaines : rimprudenea, k
elle seule, reussit quelquefois mieux; mais mdlMur ii qui
s'y fie.
FORTUNE DE MER — FOSCARI
£84
FORTUNE DE MER, expression souvent employ^
|Mff les historiens et les pontes aocieDS poor d^ftigner ies
mauvais temps snr mer. On en troaye la definition suiTante
dans le Voyage k Jerusalem de Bernard de Breydenbach :
JV<5i forsUan tempestas maris, fortuna appellaia,.. An
leidtoM sitele on appelatt fortune de vent un gros temps
4i Yent force ; et on entendait par fortune de mer, indepen-
damment des accidents et avaries causes par la tempete,
«ne rencontre de pirates, une Toie d'eaa sobitement d^cla-
ree, I'abordage sous Toiles et an large, en un mot tout ce
<|ui pendant un Toyage for^t requipage k jeter h la mer
les marchandlses plac^es k bord afin de sauver tout an
moins lenavire. Avdonrd*hui encore les oompagnies d'assu-
Tances maritimes assurtet les nayires contre toute/or/wne
demer.
Les marins nomment mdt de fortune un mAt employe
^ccidentellementet provisoirement pour remplacer celui qui
a ete rompu dans un maovais temps ou par une for^
iune de mer queleonque.
FORTUN^ES ( lies ). Voyez Canaribs ( lies ).
FORUM. On appelait ainsi chez les Romains une grande
place disposee pour la Tente des denrees de diTerses natures,
^ur la tenue des tribunaux, pour les assembiees du peu-
ple, en un mot la place du marche. Le premier Forum, k
Rome, situe dans Templaoement qui porte aujourd*hui le
aom de Campo-VacdnOj appeie Forum Romanum et plus
tard aussi Magnum^ s*etendaH du nord-ouest an sud-ouest
depuis lepied du mont Capitolinm, ou etait situe Tare de
4riomphe deSeptime ser^re, jusqu'ii lacollineappeiee Velia,
4>ii s'eieTait Pare de Titus, atec un developpement total de
310 metres de long : sa largeur k son extremite occidentale
-etait de 163 metres, et k Textremite opposee de 36. 11 etait
borne par des rues, notamment k Test et au nord par la
via Saerat dont le c6te interieur etait vide et dont le c6te
exterieur etait borde de magasins et de boutiques, telles
que cellesdesor^efi/ofii ou ehangeurs, lesquelies fJlus tard
furent en grande partle remplaeees par des basiliques ( d*a<
boird la Basilica Porcia, Pan 185 aT. J.-G.) et des temples.
C^est dans la partie orfentale de cet espace que se tinrent
Jes plus anciens c o m i c e s des Romains, les cofit<cei par cu-
ries; de U le nom de Comi/Hitfi, qu'on lui donnait poor la
distinguer du Forum proprement dlt. II est probable que
celoi-ct cessa de serrir de lieu de Tente lorsque, Tan 472 av.
J.-C, ii dcTint le lieu de reunion des oomioes par tribus.
Les Fora^ ou se fit posterieurement la vente des TiTres et
objets de consommation, re^rent des designations caracte-
ristiques; telles que le Forum Boartum^ au bord do Tibre,
le Forum Suarium, Piseatorium, Olitorium, etc. Aux
temps de la republique , les banquets publics du peuple et
les combats de gladiateors se o^ebraient dans le Forum
Magnum. Dans le Comitium comme dans le Forum se
•trooTaient des monuments d'esp^ces diflerentes ; par exem-
ple, on Toyait dans ce dernier la colonne rostrale do Dui-
lius. La curie liostilienne, lieu ordinaire de reunion du se-
nate etait contigue au Comitium, od se trouTalt le tribunal
du preteur urbain. A Teitremlte occidentale du Forum,
prtedelamontee conduisant au Capitole, le Climts CapitO'
iinuSf se trouvait le temple de Satume, ayec le tresor
( serarium ) et les archives ( talmlarium ) de l'£tat. Du
«dte du nord etaient situes trois edifices perce^ de galeries
eu passages, Jani^ dont celle do milieu, Janus medius,
etait Tendroit od sa traitaient le plus grand nombre des
affaires d'argent, et pent des lors etre considere comme
ayant ete pour ainsi dire la Bourse de Rome. La Umite se-
vmnile Forum du Comi/ium etait marquee paries Rostra,
m tribune aox harangues. •
A partir de Jules cesar et d'Augnste le Forum Romanum
pcrdit le sens qo*il avait eu an temps de la republique,
comme centre de la vie politique des Romains ; mats on
prit soin des lors constamnient de I'embellir par les edifices
dont on le borda, tels que la Basilica Julia, et par des
ittonuments dont le dernier fut la ceiebre colonne , encore
existante anjourd*hui, que I'exarque Smaragdw fit eiever
en Tan 608 de notre 6re k Tempereur Phocas. Mab les di-
vers Fora etablis k partir de Jules cesar par diflerents em-
pereurs, et qu*on destina surtout k la tenne des tribunam,
furent organises avec bien autrement de magnifioence. Dans
ceux-ci, il ne s'agissait pas d*un vaste emplacemenl lib re,
qui, tout au contraire, pouTait compietement fisire defMit,
mais d^edifices ; aussi le Forum de Julius, oeux d^Augoste,
de Nerra (appeie aussi Transitorium, parce quH aerrail de
passage), le FOrum de Trajan, ome de la ceiebre colomie Tra-
jane, constituerent-ils pen k pen au nord de Tancien Fomm
une suite des plus mapiifiques constructions. Plosienn kn
calites portaient aussi cenom de Porum, qui emporlait loa-
jours aTcc lui Pidee de production et to droi( de maicha
et auquel d*ordinaire est ijonte le nom d'uo Romaiii, oa
bien telle autre designation plus particuliere, par exemple :
Forum Appii, dans les marais Pontins, sor la JweA^^:
Forum FUmUnii^ en Ombrie, surlaToie FlamiMia; Fo-
rum Hadriani, chez les Batayes ( aujonrdlinl Voorkurg );
Forum Julii, aujourd'hui Fr;e j us, pres Biarseille, on en-
core leFrioul actuei; Forum lAvii, aujonrd*liul Fo r Ii, pies
Faenza; Forum Sempronii, en Ombrie» aujoordlmi Fos>
sombrone. Plnsieurs localites portent le nom de Forum
Novum ou bien to nom de la peuplade dans le territoire de
laquelle elles se trouTent, par exemple: Forum Bibalarum,
en Espagne; Forum Gallorum, entre Mutlna et Bononia;
ForumSegusianorum, enGaule; Forum Vulcani, le marche
de Vulcain : tel etait le nom qu'on donnait au centre dcF
Cliamps Pliiegr^ens, aujourd'bui la SoUatare.
FOSG\RI (FnAH^ois), quaranle-cmquieme doge de
Venise, (ut promu k ce poste eminent le IS avril 1423 , a
la mort de Thomas Moncenigo. II demeura trenleHiBatre
ans ^ la tete de la republique, et pendant tout ce temps
Venise ne cessa de combattre. Le sultan Amurat ayant mis
le siege devant Salomque, to doge expedia k cette Tille des
secours, qui en diassteent les troupes du croissant. Puis
Foscari s'engagea dans des hostilites avec les dues de Milan,
Philippe Visconti et Francois^Sforza, et conquit sur cox
Brescia et son territoire , to fiergamasque et une partie du
Cremonais. La mediation du pape devint mftme n^eeaaaire
pour arreter la marche des venitiens; les Milanaia durent
en souscrire aux conditions du Tahiqneur.
« Mais le conseil des Dix , dit Sismondi dans son Bistcire
des R^bliques italiennes, plehi de defiance oontre le
chef de r&tat, en raison du credit qu'il lui voyiit acquerir
par ses talents et sa popularite, feiUait sans cease sur Fos-
cari pour to punir de sa fortune et de sa gloire. Son fib
Jacob Alt accuse, en 1445, d'avoir re^ du due Philippe,
des presents d'argent et de joyaox par les mains des geas de
sa maison. Telle etait Todieuse procedure adoptee k Venise,
que sor cette accusation secrete, le fils du doge , du rcpre-
sentant de la majeste de la republique, fut mis ^ to torture.
On lui arracha par Testrapade Taveu des cliarges port^
centre lui, et fl fut reiegue k Trieste. Almoro Donato, chef do
consefi des Dix, ayantete assassine,lesinquisiteursd'£tatpor
terent leurs soup^ons sur Jacpb Foscari , et on to mit encore
k to torture sans reussir k en tirer aucone confession; mais
les horribles douleors quMl avait eprouTees trouhierent sa
raison. On Tenvoya k la Canee, dans Tito de Candle, oii
11 eteit oblige de se presenter cbaque jour au gouvemeor.
Son pere f oulut abdiquer alors une dignite si fatale k sa
famine et k lui-meme ; mais on le retint foroement sur to
tr6ne. Sur ces entrefaites, on tiecouvrit to Teritabte assassin
de Donato; Jacob demanda sa grAce an conseil des Dix,
mais , 11 n'en pouvait obtenir aucune reponse. Le desir de
rcToir son pere et sa mere, arrifea toos deox an dernier
terme de la Tidllesse, to d^ir de roToir une patne dont to
cruaiite ne meritait pas un si tendre amour^ se ehangerent
cliez lui en une vraie fureur. Nepouvant retoutner kYemst
pour y vine libre, il voulut du mohis y aUer cbereber on
supplice : il ecrivit au due de Milan k la fin de mat 1456,
/ pour imptorer sa protection aupret du senat; et aadiaBt
FOSCVRl — FOSSE
SHk
qu^une teile lettre serait condd^rto comme ud crime, il
Tesposa liii-in^me dans on lieu od il ^tait ndr qu'elle serait
aaisie par les espions qui Pentouraieot. Ea effet la lettre ^tant
ddi6rte au conseil des Dix , on Penvoya chercher aussitAt
Jacob Foscari ne nia point sa lettre , il raconta en mtoie
lempa dans quel but il Pavait toite , et comment 11 Tavait
Ua tomber entre les mains de son d^teiir. Malgr^ ces tou-
obants aveux, il lut remis k la torture et on Ini donna trente
tours '.d^estnpade. Les juges pennirent alors h son p^re , a
•a m^ , k sa femme et li ses fils d'aller le Toir dans sa
prison. ■
Jacob Alt ensuite renvoy^ k la Can^; mais k peine eut-il
touchy le sol de Texil , qu'il y mourut de douleur, regreltant
toojours son ingrate patrie. Rien n'aTait pu ^mouvoir \e&
odieux politiques dn conseil des Dix , ui les services du
P^res, ni llnnocenoe du fils.
Le yieux doge , accabl^ d'annees et de chagrins, survdcut
encore quime mots k son fils; mais il ne pouvait plus rem-
plir aucune des fonctions de sa dlguit^ 11 ne paraissait plus
h ancnne assemblte du conseil ni dn s^uat, et demeumit
tout le jour plong6 dans one sorte de lorpeur et dMnsensibi<
lit^ II ^tait alors kg€ de quatre>vingt-cinq ans, et sa mort
semblalt procbaine ; mais une demi^re humiliation lui ^lait
rtenrte : le conseil des Dix lui fit proposer, en 1457 , d'ab-
diquer, et sur son refus il le d^lU de son serment ducal el
Id ordonna d'^vacoer en irois )ours le palais et de d^poser
les omements desa dignity ; il ob^t. « Mais le peuple entier,
dit encore Sismondi , panit indign^ de tant de duret^ con Ire
un Tieillard qu'il respectait et quMl aimait, le conseil des
Dix fit alors publier une defense de parler de cette revo-
lution, sous peine d^^re traduit devant les inquisiteurs
d'£tat. » Pasqual Mahpieri lui succMa; et le vieux Foscari
entendant les duches qui sonuaient en action de grilce pour
rcLcction DouTelle, moocut d*un au^vrisme, trois jours aprto
s 'Ui osifiou.
FOSGOLO ( NicoLO Uco ), c^l^bre podte italien, n^ en
1777,ll Zante, d*one famille T^tienne, erut de bonneheure
k la possibility d'une r^^n^ration politique de ritalie^ et
consacra k la r^sation de ce beau r6ve toutesles forces de
«on intdligence. La revolution fran^ise ne Pent pas plus t^l
emport^ k Venise ( 1796), en y d^trulsant k jamais Podieux
gouvemement oUgarchique qui y avait doming pendant
tant de slteles, que Foscolo falsidt representor sur le the&tre
de cette ville une tragedie, Hester qui n'oCTrait sans doute
pas tout Pinter6t qu'on recherche dans une ceuvredestinee k
la sc^e , mais dans laquelle la vigueur de la pens^e et Pe-
dal du style annon^ient un talent original. Le traite de
Campo-Formio,en pla^ant Venise sous la domination
de PAotriche, ainsi dedommag^e de la perte du Bfilanais ,
detraisit k Jamais les esp^rances que les patriotes italiens
avaient pu nourrir jusque alors. £n presence d'un acte aossi
inl&me, Foscolo, moins que tout autre, ne pouvait plus
consenrer d'illusions ; et dans ses VUime Lettere di Jacopo
Or its ( Biilan, 1802 ), ce roman si passionne et lemeiUeur
oovrage que lui inspira son attachement malheureux pour la
belle Isabdle Randoni, mariee plus lard au marquis de
Bartolommei, on le Toit confondre ses plalntes d^amour
aTee Pexpression de Pam^re douleur que lui inspire Paspect
du profond abaissement od se trouve reduite Pitalie. Son
patriotisme, eclair^ avant tout, lui fit cependant une loi de
s^enrdler k ce moment dans Parm^e de la republique ds^-
pine, aujourd'bui aux ordres de Petranger, il est vrai, mais
qui demain pouvait etre appdee k ddfcndre la grande pa-
trie itallenne. D^signe k qudque temps de h pour faire par-
tie de Passemblee des notables de la r^publlque cisalpine,
eonvoquee k Lyon par Bonaparte sous le nom daconsuUa,
U y fit entendre de nobles ot courageuscs paroles, et tra^ le
plus sombre tableau des vices et des abus du gouvernement
militaire etabll au deU des mont3 par les vainqueurs, au
lieu du gouvernement libre quails avaient promis aux popula-
tions. Son discours ne dura pas moins de trois lieures, et
produlsit la plus vive Impression sur Paudiloirc. II a eie hu-
JIICI. UL LA COAVlkMa, — T. U.
prime depuis sous ce litre : Orazione a Bonaparte ( Lu-
gano, 1829).
Foscolo rempla^ alors. pendant qudque tempt Monti
dans sa diaire de lilterature k Puniversite de Pavie; mais
son cours ne tarda pas a 6tre interdit. En 1803 U poblia sa
traduction du petit potoie de La Chevlure de B&iniee par
CalUmaque, avec un grand oommentaire oil 11 persifle splri-
tuellement les loords et pedants oommentatenrs qui font
un pompeux etalage d*une erudition denuee de critique. En
1805, nous le retrouvons an camp de Boulogne; car encore
une fois il lui etait arrive de se croire une vocation veritable
pour la carriere des armes. Mais ses vdieites guerriftres du*
rerent pen; les Muses, comme on disait alors, Pemportteent
deddement dans son cceur sur Bdlone, et il revint pour tou-
jours k leur culte. De retonr k Milan, il y publia sabdle edition
des GBuvres de Montecuculli, ainsi que son po&ne / Sepoleri
( Les Tumbeaux), composition empreinte d^une meiancolie
solennelle et respirant un parfhm antique. 11 y fit jouer anssi
satragedie d^AJace, qui lui valut un exfl de la part da vioe-
roi Eugtoe Beauhamals, k cause des allusions qu*on crut y
apercevoirilapolitiquede Napoleon, appuyantsondespotisme
sur Pinfluence des pretres. 11 se retira alors k Florence, od il
donna sa tragedie de Ricciardaf pitee 06 fl exprimait en-
core plus dairement les esperances qu^ii conservalt sur la
resurrection de Pindependance Itallenne, et qui parut, Im-
primee u Londres, en 1820. CTest pendant son sejour k
Florence quMI traduisitle Voyage sentimental da Si/^ne, pu-
blie k Pise en 1813. L*annee suivante, quand s^ecroula Pern-
pire de Napoleon, Foscolo crut un instant que les puissances
songeaient k constituer au nord de Pitalie un £tat indepen-
dant Devenu alors Pun des aides de camp da general Pino, 11
s'efror^ de faire partager ses idees k la garde national de
Milan, ne fit par 1^ qu^exdter les defiances des noayeanx
matlres de niaUe, les Autrichiens, et dut encore une fois se
oondamner II Pexil. II se retira d'abord en Suisse, qu'il aban-
donna en 1817 pour aller habiter PAngleterrey oil il moorat,
k Londres, le 11 septembre 1827.
Pendant son s^our dans ce pays, il ecrivit pour la Revue
d^idimbourg divers artides du plus haul interet sur le
Dante, Petrarque, Boccace, etc, et se chargea de surveiller
et de diriger une edition critique des quatre grands pontes
ilaUens, que la roaladie, les souifrances et le decouragement
rempecherent de terminer. Cependant » il avail mene le tra-
vail de son edition du Dante assez loin pour que Roland!
lui en pay&t le manuscrit 400 liv . sterling. Cette edition
delaDt Vina Commedia parut k Londres, en 1825, avec ud
grand luxe de typographie et de grarure. Jamais encore, on
pent le dire, le Dante n^avait ete si bien juge. Foscolo edair-
cit les difficultes et les obscurites de la DMne ConMie avec
une saine erudition et avec une sagadte toute philosophlque.
fl avail con^n le plan de plusiears grands ouvrages, entre
autres d'une Storia (deW ) Arte di Guerra^ mais dont il n*a
rien pam. On n*a non pins qu*un fragment des Inni ita-
Hani, qu'il avail commences. Ses LesAoni di Eloguenza
(Venise, 1830) ont ete composes par une main etrangere
sur ses notes manuscrites et d'apr^s ses ouvrages. Les
Discorsi storici e tetterarj publies ^ Milan en 1843 nesont
que la traduction en italien des divers articles qu'il donna
aux joumaux et aux revues pendant son sejour k Londres.
Vicozzi a publie son Saggio sopra Petrarca (Londres, 1824).
Consoltez Pecchio, Yhda di Ugo Foscolo (Lugano, 18S3 ).
FOSSE9 excavation pratiquee dans la terre, de forme
carree ou reclangulaire, le plus ordinairement. On fait des
fosses pour planter des arb>ies, provigner les ceps, enterrer
les liommes ou les animaux, pour recevoir les fumiers, las
engrais artificiels, pour consenrer les grains (iwyes Silo),
pour recueillir les excrements de Phomme (voyez Fossi
D'Aisjii>CES ), etc.
Dans les cimetieres, on distingue la /osiecomffwne et
les/o5sej particuliires : k Paris, la fosse commune est one
grande tranchee dans laquelle on presse les uns contre let
autres les morts qui ne payent pas de droits pour etre sepa-
74 '
68ff
FOSSE — FOSSILES
r68, et ou on leur laisse h peine le temps de se decomposer
(cinq adnto enTiron), pour donner aussitdt leur place k
d'autres. Les fosses parttcu litres sont des concessions tempo-
raires on perp^tuelles. Les concessions temporaires n*ont
gu6re pins de dnr^e que les fosses communes ; mais le mort
occupe nne fosse de deux m^res carrte h Ini seul. La con-
cession perp^taelle ne Test pas autant que son nom semble
rindlquer, pnisque an\ termes d'un arr^t^ r^nt chaque qua-
rante ans il sera fait reprise des concessions perp^tuelles
dont les ayants droit ne se feront pas connaltre. Sur ces con-
cessions perp^elles on pent Mtirde profonds caveaux et j
inburoer des donzaiAes de cadaTres sans payer ploa cher que
les dent mMres superficiels de terrain n<k:essaires k un seul
mort ( la ma^onnerie k part, bien entendu ), de sorte que 1^
encore, comme toujoors , le riche peut faire des Economies
et r^aliser des binijices fnterdits au pauvre diable.
Onnomme b<usB fosse nn cacbot obscur dans une prison.
FOSSE ( Anatomie ). On donne ce nom, en ost^logie,
It plusienrs cavit<^ situ^ k Text^rieur du corps, et qui
servent, soit a loger divers organes, suit k donner attache
It des muscles. Tantdt elles sont formdes par un seul os :
telles sont Iesyc»5e5 iHaqtte, oecipUale, scapulaire, etc. ;
tant6t par plusienrs : telles sont les fosses temporales,
palatine f etc. On ne donne pas le nom de fosses aux ca-
vity articniaires qui re^iTentla tMe des or. D*un autre cdt^,
on Pattribne k des cavitite qni ne sont plus que de simples
enfottcements, comme \es fosses nasales, lesquelles coromu-
niquent ant^iieurement avec les narineset post^rieure-
ment arec le pharynx. Situdes an dessous de la base da
cr&rie, au-dessus de la Todte palatine, ces cavity sont s^-
par^ entre ell($s par une cloison Terticale, dirig^e d^avant
en arriftre et taplsste par une membrane dite pUuitaire,
de la nature des muqueuses. Leurs parois sont form^ par
plusienrs os et par les eartillages du n e z. A la parol exl^-
rieure sinsteent trois lames oeseuses, minces, recourb^
sor elles-mtaies, et qni ont pris ponr cela le nom de cor*
nets nasofus. Le fosses nasales communlqnent en outre
avec des sinus crenate dans dirers os enVironnants, no-
tamment sTeo Tos frontal, d'ob la doiileur que Ton res-
seat Ters cette r^on dans nnflammation de la pitaitaire»
4m coryta. Cette membrane, sMge de Podora t, est cons-
tamment trarers^ par Fair qni se rend dans les poumons
ponr la fonctlon de la respiration. D' Sadcbbotte.
FOSSI69 fosse prolong6e. Que les fossds soient destine
k serrir de limites on de moyen de cloture et d^dconlement
ponr les eanx, il est desr^lesqne Ton ne doit point n^gti-
ger dans leur constmction. Ces r^ei communes dependent
de la nature du sol : s^il est oompacte, argilenx^ les parois
Int^rleures seront selon on plan pins on mbins rapfde, ja-
mais perpendiculairb eependant, k moins que les foss^ ne
rcco^Tent II t'int^rieur nn rerttement en pierres ou.en bri-
qoes; stl estMger, sablonneux, mobile, lapeo'te sera plus
<Ionce ; le terme moyen pour leur cons^etlon est de don-
ner k leers talus une pente ^quiralant aii ttioins k une fo|s,
et demie leor profonAenr'; constndts d*aprto ces donndes,
ils entralnent des dipenses moindres poor leur entretien, et,
dureot pins loogtemps. Des bales Tires maintiennent les.
terres dels berfe et donneut de la soKdit^ aux parois. Les,
foss^ sont dans certains eas de premi^ n^essM; lis
rendent la fertiiit^ k de Tastes plalnes demeurte st^es
par la stagnation prolong6e des eanx. P. Gaubcrt.
FOSSlS (F&rtyiaUioH), partie excaf^ entre Teiijc^nte
dhm lieu d^fenduel la campagne; la ierro redr^ du fbss^.
s'emploie k la eonstnietion du rem part. L'id^e de ce
BMyen de dtfense est simple; linage en eii antique s Rome'
atail nn hm6 d^eneeliite, dont la largeur et la profondeur,.
.d'tfgale mesurs, ^talent prodlgienses, el queDenysd'Hali-
earnasae a dtott. Les campa romains, aux beaux temps de
oette milice, ^tatat enTironnte d*un foss^, k moins que le
tenpt n^eessaire poorle creoser manquAt aux l^ons ou
anx o borles campte. Les tilles sans fossds, mais k mn-
iaillesivuisoluBl,redontaientsurtout le boiler et la tor«
tue; les tilles k (ou6 nVtaient attaquaUes qu*^ Paide de^
muscules et des machines destinte k le eombler. Les forti-
fications du moyen ftge, situte, en g^n^ral , sur des tei-
nences et dominant le terrain d^attaque, ^taieot smiTent
saus foss^^ parce que la terre qu*on en e(ki tfar^ n'aunit ^t^
qu'un embarras, puisque les muraiUes ^taient Don nn fene-
plein reT^tu, mais une maoonnerie ^patsse. Les machi-
coullssTaient pour objet de d^fendre Tappreclie du pied
de la muraille, comme les foss^ modemea d^fendeni le
pied de Te scarp e. La fortification modeme a toujovrs
recours It des foss^, taut k I'entour des dehors que du corps
de la place; quelquefois mtaie on pratique des aTant-fosa^
La parol ext^rieure des uns et des autres s'appeUe centres*
carpe. On donne le plus gto^alement Ting^uatre m^
tres de largeur aux foss^ les plus doign^ de Tenceintey et
trente-six mMres aux foss^ de Tenceinte. Suivant que les
fosses sont sees on inond^, leur profondeur a wii eotre
six et deux m^res. Une cunette ajoute k la profondeur des
foss^ inond^s. Des ponts-le?i% des escaliers, des commu-
nicalions, des prames, permettent le passage 4u fosa^ anx
troupes de la garnison ; un chemin couvert ea ddeod -la
contrescarpe ; des ouvrages y plongent; des caponniiras,
des contre-mines , les traversent ; leur attaque, leur d^ense,
font partie des importantes et savantes iiudts du corps du
g^nie. G*' BAanm.
FOSSE AUX LIONS. Voyez Calk.
FOSSE D'AISANCES, esp^ de r^rroir ou de
cilerae que Ton creuse d'ordkiaire au-dessous de Tune des
caYes dans les habitations particull^rea^ destin6e k recevoir
les mati^res fi^cales an moyen de tuyaux de condoite par-
tant des stages snp^rieurs, et dont Tart de Tarcbitecle est
de bien choisir Templacement, afia de rend re Tpptetionde
la vidange aussi facile et le moins incommode que possible.
Autrefois ces tuyaux de conduite ^taient le plus aouTeot
en terre cuite et d^fendus centre les chocs ext^eurs par
une simple coucbe de plAtre; mais leur e&trtaie fragility
amenait les plus grsTes IncouT^ents dans la phipart des
tnaisons, k cause des, infiltrations fi6tides qu*^ fiiTorisaM.
On ne sesertplus gu^ aujoord'hui quede tuyaux en foote,
et la salubrity g^n^rale a singuli^rement gagnA k eetle am^
lioration, si sin^ple, apport^ dans le syst^me 4^4difi(iatioD de
nos malsons parislennes, Dans la plopart des giaadea viUer,
le syst^i^d de construction de^ fosses d'aisances est soobms
Il I'obserfatlon de, qertaines r^^les prescdtes par la polioe
It Pef fet de diminuer autant que possible les iaeoBT^nieBls
-des Emanations fi^tides qui s^en Echappentainsi que les
infiltrations U^uides dans les caTes Toislnes |Bt les poits.
Ces inconv^ients sont tels qu*on pr^f^re gto^ralenealan-
joord'hui employer le sy^ttoie des fosses dites wtobiles el
inodores^ et consistent tout simplemeat en tonne^ux d*u»e
capacltfS plus ou moins grande, qu^on place dans une cave
h Pextr^mitE des tuyaux de conduite* et qu*on enl6Teq«a«d
lis sont pleins, pour lea refnplaejBr par d'futres iQiPatWK
▼ides. . , . ,
, FOSSfiTT^fdiminuilfde/pise. Ce mot ne s*eroploie
que dabs deux acceptions diffi^rentes. Dana la premitee^ il
rappelTe des iouTenirs bien chers ^J'enfance : nous aToas
tous, ilans Aos premieres ann^i jom^ k \aifauetJte ; oe jea
consiste k Jeter et k r^unir des noix, des billesi etc*, -datiu
un pelit trott creusE en terre k une certaine distaace. Dabs
la seconde accepUon , il d^sigpe le pel^t cmo;^ ^gue ceitai-
nes personnes ont au menton, ouii(eux.qui,se dessineot eqr
les Jones quAnd on rit. Celk»ci imprimentfurasque toiooyh
quelque chose d'agr^able^ de gradeux'li la {rfiyaoBDini^;
aussl les femmes'les considirent-eUes ^mmedes traits cje
beauts, dont elles sont fibres; A^jolies fossettes sont im
STantage qui les fait souvent triompher cTime rivale.
En anatomie, on a e^^Xifossette du casur une drfprfssJon
qui exists k la partie ant^eure et infi^ure de la poilriBe,
au niveau de I'appendice xipboide du sternum.
FOSSILES* Ce nom d^signe les corps oiiganis^ ou leura
debris enfouis dans les terrains d^poste par lei eaox. On m
FOSS I.K5
587
pcut douter de Torigine des fossiles : il est aujoordliQi in-
contestable que ce sont des debris d'6tres organist. Les an-
ciens avaient des id^ pen ^tendaes , mais jnstes , sor Po-
tigtne des fossiies. Ce n'est que vers r^poqtie de la renais-
sance des selences ( quinti^e siicle ) que s*^tablit cette idde
iingoli^e qne les fossiles ^taient des jeux de la nature, des
formes de la matito, les ^baudies d'une force plasUque
int^enre et cachte. Cela devint m6me article de fui. Ber-
nard 'ide Palissy fat le premier et le seal pendant long-
temps qui pTotesta contre ces atsurdit^^ el qui expUqua
raisonnablement Torigjne des fossiles; mais on craignit de
compromettre la religion catbolique, d^ii yiolemment atta-
qu^ par la r^orme, et, en voulant faire conoorder les fos-
siles aiec la doctrine d*un seal d^luge».on en Tint A faire
des thteries incroyables. Ainsi, Tpurnefort admit la Tdgi^-'
tiion des pierres ; d^autras dirent qae la terr^ h T^poqae du
d^Iage , dcTint moUe V^x Taction des eanx, et que les pois-
sons d6posirent lear frai» les i^^^taux tears graines, dans
cette esp^ de bouilUe, puis que par Feffet de la cbaleur
centrale ce trai et c^ grained se d^Telopp^ent, et qn'ainsi
ces corps naquirent dans le sein de I9 terrCi oil ils se trou-
T^rent tout enfoois. Si quelques th^ologiens avaient fait lean
efTorts pour ^tablir la cpocprdance du d^oge et de Porigine
probable des fossiles » les philosopbes youlorent prouverle
contraire. Voltaire pr^tendit que les coquiUes fossiles trou-
ytes an sommet du moi^t Ararat y fiyaient ^ apportte
par les pterins; que les ossements de poissons ^talent les
restes du festin de quelque Apiciiis. Les d^couTertes mo-
derneSy et surtoat celies de CaTier, ont fait jastioe de ces
erreurs.
On en est ferenu 4 regarder les fossiles oomme des de-
bris d^fitres oiganis6i. Les fossUes se pr^sentent de diff^-
rentes mani^res /conserve en nature ^ remplac^ par une
autre substance, 00 bien on ne trouve plus que Temprdnte
d^un corps oa la place Tide oocupde par oe corps, qu'ane
cause destructrice a fait dlsparaltre. Bcancoup de fossiles des
terrains r^cents sont dans nn ^tat de conserration presque
intacte ; dans le^ animaux, la partie gdlatinense a disparn,
mab la partie calcaire, on au moins les parties comto,
existent encore; dans les T^taux, les parties charbon-
neuses et bitnmineases sont conserrte le plus soinrent Qoel-
quefois le corps organique a M remplao^ par une «abstance
mtn^ale ^trang&re : g^i^ralieme&t, c'est la silice oa la cbaux,
la pyrite, le talc, le fer hydrate, etc^ Ce remplacement s*est
fait lentement, moldcale par mol^ule^ si bien qne la mati^
qui p^tri/iait le corps a imit^ see caract^res les pins ducats :
les bois fossiles sUicifi^ et agatis^ pr^scntent de beaux
e\eraples de ce ph^nom^ne. Quelquefois, au oontraire, un
corps a disparu compl^tement et a ^ remplac^ en masse
par la mature p^triflante : on n*a plus de oe corps que la
forme ext^enre. On con^it que si cette cavity n'est pas
remplie, 0 restera un Tide qui reprdsentcra exactement la
forme ext^enre du corps d^troit Les fossiles, surtout les
T^^taux, sont souTent k T^tat d'empreintes, en crenx on
en relief.
Rarement les fossilea ont M enfoois par na catadysme,
par une catastrophe sabite : c'est toujoors lentement que
la fossilisation s'est opMe. De nos Joarsy nons Toyons ce
phtoom^ne s^accomplir ainsL Sor les bords de la mer, Ta-
nimal d*une coquille dtant mort, .cette coquiile resfe sor la
Tase; peu k pea elle est recooverte par des d^p6ts qoi se
placent sor elle. Si ces d^p6ts sont form^ de galets, ai la
mer les agite, eette ooquiile sera bient6t d^rolte. Dans
BOS riTi^res, il en est de m^e poor les poissons, poor
tous les animaox qjui 7 TiTentou qui ont ^, par une oer>
laane cause, jetdi dans leors eanx, Lee T^gittanx comme
les animaox sont soaroisaox mAmes lois poor deTenir.fos-
eilee, iranquiUiti et iempit ainon le corps est d^troit. YoiUi
IK>iirqaoi on ne tcquTe que les parties les plus slides des
ilres organist car les. plumes, les fleors, les fruits, les
fy^ sont trte-rares*
Si en dootait encore que les foisUes doiTent leur origine
k un cataclysme g^n^ral qui se serait r^p4^ plusieurs fois,
il faudrait supposer que par toute la terre on deTra trouyer
sans aucune interruption les m^mes d^pdts. Or, U n^en est
rien. II est done Evident que la mer n'a jamais couTert la
surface de la terre tout enti^ d^uhe seole fois, car les d4«
pdts laiss^ par les eaux ne sont pas continos, et Tiennent
altester que toujoors il y a eu des parties dmergte oil ne
se formaient pas de d^ts, et des parties sobmersfies 06
se formaient des d^ts. Une fois ces deox conditions expo-
ste, il faut obsenrer que si le corps oiganis^, t^^ 00
animal, reste expoe^ k la decomposition , il se d^tniit : or^
11 n*y a go&re qoe reafooiasement dans la Tase qoi conserTe
au moins les parties solides. Voili pourqaoi les animaux
qui habitant les for^ts, les deserts, en un mot qoi Tirent
loin des grands d^pdts d*eao, comme lei oiaeaox, tea singes,
les gazelles, les antilopes, etc., etc., sont rareoient trooT^
k r^t fossOe, non pas parGe4ioe ces espicea sent de noa*
Tdle creation, mais parce qo^elles n*ont jamais Ttoi dans
des eirconstanccs faTorables ii la fossilisation, comme lliip-
popotame, par exemple.
Dans retat actoel de la science des fossiles, il est dan-
gereux de trop g^n^ralisei, car le lendemaia unedtouTerte
renversetout rtebafaudags de la tb^orie. Abiai, on a touIo
prouTer le d^qge par In fossiles, et on a tehoae;'on a
Toulu le nier, et on a to, quelle qn*en soit la cause premiere,
qu*il y en aTait eu plasieors, non g^^ox, ii est Trai^
mais partiels. On a touIo encore ^tablir la tbtorie sulTante,
qui est cependant renTerste tous les joors par de non-
Telles d^couTertes. On aTait dit : les £tres iormant mie e»-
p^ d'^elle sous le rapport de la complication et de Tor-
ganisation, et ayant d(k ^e cr66& do plos simple ad plos
compost, il est certaia qoe Ton dcTra troaTer les dties o^
ganiqoes, animaux etT^g^taux, les moins oompoads dans les
terrains le plos andomement d^pos^ par lea eaox, et qn*k
me&ure qoe les terrains seront plos. rteents, les animaox
seront plos complets. Les premiers r6sultats des recberches
des g^logoes semblaient confirmer oes thdories. Ainsi, on
nVait rencontrd dans les terrains anciens que des T^taux
pban^rogames monocotylMones , et aossitOt la tbterie dit
quMls aTaientdtd cr^te avaot les T^g^taox pban^ogames dl-
cotyl^ones. II est d^montr^ aojourd'hui qoe ces deox classes
ont exists detout temps et ensemble, aTte des agames et des
cryptogames. On aTait tooIu ^tablir qoe les reptiles dtaient
post^rieurs aox poissons, les insectes et les oiseaux anx rep-
tiles, les mammii^res aox oiseaux et llionune aox mammif(^
res : ell bien , les reptUesse retrooTent aTec lespoisaons. Dans
le terrain bouiUier d^Angleterre, il y a d^ji des insectes. Les
mammif&res n'auraieajl 6t& cr66s que pendant Tdpoque ter-
tialre, et Ton trouTe des didelpbes dans le terrain juras-
sique d*Angleterre. Quant k Tliomme, qoi n*aTait paro qo*a-
pres le d^t des alloTions aneiennes et aprte la creation
des mammiftres, on trouTe ses restes aTant lea alluTions
aneiennes, et rodang6i aTec ceax des mammiftes. On Toit
done, pbilosopliiqoement parlant, qo'aojourd^hoi on ne
pent rien dire de positif sor ces qoestions deTdes, aTant
qoe-le nombre des fails obserrds soit plos condddrable. Ce
qui paralt 6tre incontestable cependant, c'est qo'en raison
de la haute tempdrature dont le globe a dtd dood jadis, les
6tres (mtdCi parattre^mesurequelatempdratoreet Tatmos-
pb^ leor permettaient d*exisler, et qo^en gdndral les dtres
simples ont commencd k peopler le globe, et qoe soocessi-
Temeut ont paro des ^ties k oitsanisatioD plus ddTeloppde,
sans qo*oo poisse encore prddser les dpoqnes certaines de
leor apparition. Ndanmoins, Tdtodedes fossiles, telle qo'elle
est, est trte-oUle poor le gMogne, qoi tire on grand parti
des fossiles caraclMstiquea pour la ddtenniaatioa des ter-
rains. In Dosaicox*
On trooTe dans les couches de la tene de nombreox
d^ris de Tdg^taux : presque tm4ooTB la sobslaneeli^ieose a
disparu pour faire placed des metises miodrales; mais lea
formes de TorgaiUsation se sent oonaerrfes dans leiirs
details les plus ddlicats* A Toir les lones eoncentriqoes des
74.
&88
FOSSILES — FOTHERGILL
bois, les nerrnres des feailles, les contours des coroUes si
Bettement dcssinte, on diraH que la nature a voulu former
nn herbier enttoioignage de son antique fteondit^.
LesT^g^ni fossiles se trouTeat k diTers ^ts. Us sent ordl-
nairement toorbenx on carbonls^, patriate outnin^liste.
Dans qnelques drconstanoes , ils n*ont pas sobi de d^m-
position, ou ne sont que (Ublement alt^r^s. Tellea sont les
fordts son»«iarines, que Ton connalt sor plnAieurs
points des oAtes de France oo d'Angleterre. La toorbe, les
lignites, la hooille, I'anthracite, ces charbonsde terre si
connas par leurs usages calorifiques, nesont que des amas
de T^tanx enfoois, et plus ou moins alt^rte par Taction
des eaux ou da feu. Le jayef et le bois bitninineax appar-
tiennent an mtoieordre dephdnomtoes. L'ln^galit^ deforce
des causes qni ont prodoit renfouissement, T^loignement de
l*^poque It laqneUe il a eu lieu, et la nature des bouleverse-
ments qui ont plus tard remani^ ces d^p6ts, rendent raison
des grandes difTdrences physiques qu*ils prtentent. Les plus
anciens sont cenx dont la carbonisation est la plus parfoite
et la density la plus grande. 11 semble qn'k mesure qu'on s*floi-
gne deroriginedes choses, la texture de ces amas devient pins
Iftcbeetplns Itgneuse, et dans les fomnations voisinesde T^po-
que actnelle ,on lestrouTc soufcntltr^tatde terre oo de Tase.
Les tonrbiires sont dans oe cas , et prto de Cologne, snr les
bords du Rhin, on exploite sous le nom de terre de Cologne
d^toormes amas de bois change en terreau , et recouTerts
seulement d*une couche de cailloux roal6s, amas qui ont
jusqn'^ scJie metres d'^paissenr. Les amas de hoaille 6taient
aussi de Tastes tourbiftres, que la superposition de plnsieurs
lits de grte et d*argile ont dn amener soccessiTement k nn
6tat plus compacte, k V6UX de lignite peut-^tre. Pnis sont
venues les Ejections de porphyres et m^laphyres; et e*est
sans doute k Taction de ces rocbes en fusion qu'est due la
carbonisation complete des anciens amas de ? dg^taux. On
sait en effet, par tes exemples qn*en offre TAuTergne, que
'des lignites recourerts par des coulte et des dejections vol-
caniqoesont pris Tapparence de la houille ou de Tanthracite.
Les Y^taux p^fl^s sont commnns dans presque tons
les terrains de ^iments sup^eurs; le plus souTent la
siliee, sons la forme de ]aspe , d'agate, d*onyx et snrtont de
silex, a remplac^ le lignenx ant^rienrement It Tenfouisse-
ment des y^s^ux dans le milieu od on les troupe aujour-
d*hui. AinsI, dans les gypses des euTirons de Paris il y a
des pabniers change en stlex. Dans le Wnrtemberg, on
connalt aussi mie for^t enli^re de palmiers p^triG^s. La
transformation dn lignenx en calcaire, en gypse et en argile
est plus rare. Qoelquefois an ligneux se sont substitu^ des
mati^res et des minerals m^talliques. On pent dter les ^is
impr^^ de cuiyre, d*argent et d*aatres m^taux trouT^
en Suisse et pr^s de Frankemberg en Hesse, les arbres
conTertis en mineral de culTre des monts Ourals, les
T^etaux change en fer snlftird de plusieurs tourbi^res ; en
Bretagne et k Versailles , on a d^uTcrt des arbres entiers
convertis en tHpoII. Enfln, les minerals de fer qm' gisent en
amas dans les landes de Gascogne ont poor matrices d*in-
nombrables fragments de bois agglutin68«
L'organisatlon fermentesctble des firuits en bit le prodoit
le plus snjet k destruction du r^e v^g^tal ; qnelques-uns
cependant ont conserve leurs formes par la petriBcation.
Ainsi, de la terre de Cologne on retire parfois des fhuts que
Ton croit appartenlrao palmier areca. Iln*est pasjnsqu'aux
r^sines qui n'aient lait^ des t^moins de leor existence
dans les terrains de sediments. II sniflt de citer le eaont-
chottc fossile dn DerbyslUre (voyez tikxiEm), et le saccin
des cAtes de la Baltiqne et des lignites parisiens.
La presence des T^etanx fossiles dans les conches de la
terre n*aTait pas attir6 Tattentlon des indens. On ne paratt
8*en etre ocenpe qu'^ la renaissance des lettres. Alors on re*
marqna les bcis fossiles, et surtout les grands troncs d*ar-
bre rdpandus dans tootes les parties du monde. Qnelques na-
tofilistei n*y vlrent qoedcs jeux de la nature; d'autres, plus
JBonbieoxclplatpfisda hHriV^ sontinrent qoe c*etaieat
les restes d*arbres detruits par ie deluge. Pendant le dix-
septi^me sitele, plusieors ouvrages traitirent des vegaaux
fossiles. Le plus remarquable est ceini de Scbeochier ( 1709 )
intitule : Herbarium diluvUmum. En 1718, Tillostre Ber-
nard de Jussieu remarqnait avec sagacite que les Yegetanx
des houill^res difl^rent beancoop de oeux de nos dimat^
et se rapprocbent davantage de ceux de la tone ^quatoriale.
Toutefois, TimpeHection de la botaniqne et la nnllite de la
geo logie ^ oette epoque ne permettaient pas d^eiever ces
etndes jusqu*k des generalites. Cest seulement depnis qoe
CuYier eat montre llmportance des recherches sur les 6tres
organises fossiles poor la chronologie du globe, et surtoot
depuis 1820, que Tetude des Yegetanx fossiles a pcis on
grand eian. Nous dcYons dire k la gloire de la France qoe
M. Adolpbe Brongnlart aete le plus babOe et le plos
heureux des sarants qui ont cliercbe k reoonstruire rhis-
toire du monde prlmitif an moyen des dlYcrses periodes de
la Yegetation. A. Des Gbkcycz.
FOSSOMBRONE (Forum Sempronii ), Yille et siege
d*eYeche dans la delegation d'Urbino et de Pesaro ( tilatsde
Tl^lise), sur la route de Fano k Rome, Tandenne Via Fkh
minia, est situee dans une etroite Yaliee, sur les reYsn
dn Metauro, dans une charmante contree. On y oompte
4,000 habitants , qui recoltent beauconp de sbie , sons ie nom
de seta delta merea, elle passe pour la meilleare qo*oo re-
colte en Europe. Au nombre des curiosites que renfenne
Fossombrone, il fiiut mentionner la catbedrale , o6 Ton re-
marque beauconp dMnscriptions , et le Yieux chfttean bftii
snr la banteurqui ladomine. En fait de monuments remoa-
tant k Tepoque des Romains, on y Yoit les mines d*on theatre
et Tarche d*un pont. L*an 307 aYant J.-C., Asdmbal (at
compietement battu par les Romains prte de Fossombrone.
Cette YiUe fnt detrutte par les Goths, puis rebAtie dans one
situation plus conunode, non loin de son premier emplace-
ment
FOSSOYEUR ( dn mot Ihtinfissarius ). C*est cdnt
qui &it les f OS s e s poor enterrer les morts. Dans le mifll de
TEorope, 11 existe encore des confreries qui, par un admi-
rable esprit de charite, crensent de leurs mains la tombe
de lenrs semblaUes. II paralt certain que dej^ dn temps
des ap6tres il y aYalt des liommes qni se Yooaient sain
retribution It ce pienx office. AnparaYant, Tobie emmene ei
esclaYage chez les Assyriens, enterrait en secret les corps
de ses fr^res les Hebreux. Constantin forma nn corps par-
ticulter de fossoyeurs, qull porta an nombre de neu/caU
cinquante; ils furent tires des differents colleges des me-
tiers , diYises par dixaines, et exemptes dlmpdts. Le gWe
anglais, qni ose tootpeindre, amis en sctoedes fossoyenn*-
Shakspeare leur a donne place dans le dnqnitoie acte de
son Hamlet, Dans nos campagnesfrancai$es, 0*081 lebedean
qni ordinairement sert de fossoyenr et fonrnit la ba^re.
SAiirr-pROSKn.
FOTHERGILL ( Jonii ), Ton des plus ceiebres mede-
cins qu'ait produits TAngleterre, ne le 8 mars 1 7 12, It Carrend,
dans le comte d*York, appartenait k la sects des qoakers.
Aprto sYoir etodie la mededne k £dimbonrg, il y sootint,
en 1737, satb^e ponr le doctorat : Deemetieorum usuiM
variis morbis^ comprise par W. Smdiie dans son nesaurus
medieut, et obtint ensuite nn emploi It Tbdpital de Satot-
Thomas, k Londres. Apr6s on Yoyage scientifique en Hollaade,
en Allemagne et en France, il s*etablit k Londres, oil il cut
bieotdt acquis la reputation et la consideration dont II jouit
constamment jusqu*^ sa mort, arriYee le 16 deoembre 1780.
En 1740 , la maladie connne sous le nom ^engine coscen-
iietua ayantpris nn caractere epldemique k Londres, Po-
ther^ la traita d*aprte nne methode k Inf, employant a yog
succte les Yomitifs et les addes mineranx ; etia dissertation
dont die !ul fonrnit le sojet. An account on the putrid
More throaty obtint les honneurs de la traduction dans pin-
sieurs langues. n mit le comUe k sa repntation par la des-
cription exacte qu*il donna d*une affection nerYease de la
face, k laqvelle on a donne son nom, ainsi que par la
FOTHERGILL — FOUCHfi
niire heu reuse dont il la traita. Consultex k cet ^rd sa
monograplile iotitul^ : A concise and syntematie view on
apainful afftttion of the verves of the face ( Londres,
1805).
Fotl^rgOl s'occupaaind beaaconp de botanique; en 1762,
il acheta une Taste propria k Upton, ety ^tablit nn Jardin
botanique. n employa les meilleurs artistes de Londres k
en dessiner let plantes , et & sa mort plus de 1200 de oes
^essins fbrent acheta pour le compte de la Biblioth^ne
mip^riale de Saint-P^tersboniig. Sa collection aoologiqne et
son cabinet de min^alogie ^ent comply parmi les plus
lichee qu^il y eOt en Angleterre. II fonda k ses frais une
grande teole pour les enbnts des quakers panares. U 8*as-
sodaaux plans philantbropiques d^Howard pooram^llorer
h miserable condition des detenus, et prit une part actiTe
aux efforts fails pour falre sopprimer la traite des n^gres.
11 existe diYorses Mitions de ses oeuTres complies.
FOU* Ve/yet Folib et ALifoATion hemtalb.
FOU (Jeu d'^ehees). Dans ee jeu, od toiit le monde
a^est accord^ k reconnaltre Timage de la guerre, 1es/oti#
sont des pitees trte-importantes : les Grecs les nonunaient
ur^ipMleSf c'eat4-dire favoris de Mars, parce qu*ils pro-
▼oqoent les hostility. Les Orientaui, qui penonniflaient le
fou sous la figure d'un ^l^hant, Tappelaient^l/; les Ita-
liens lui ont donn^ le nom &a{fiere (sergent de batallle,
sous-lieutenani); Tanteurdn roman de la Hose, Toulant
peui-Mre rapprocher ce mot de son ^tynK^ogie orientale,
jU, a appel^ cette piice /ou , et le nom Ini est resti&. On
eompta an jeu d'^checs deux fous dans chaque camp, le
fau du rol et celui de la rdne; lis ne peuTent marcher
qu^obliquement sur des cases de la couleur de oeDe odils
se trouvent priroitiTement plac^.
FOU ( Omithologie)^ genre d*oiseaux pafanipMes dont
les doigts sont unis par une membrane commune. lis ont
un bee robuste, plus long que la tdte, droit, conique, et
crochu vers le bout, les jambes avanc^ vers le milieu du
corps, en dehors de Tabdomen, les ailes trte-longuet et une
queue qui les d^passe rarement; leur cri est fort, et parti-
cipe de celui de Pole et du corbeau. Ces oiseaux yivent de
poisson, qulls saisissent au moment ou il paratt k la surfiice
de la mer ; ils sont excellents nageors ; leur toI est rapide
et sontenu. Les f oyagenrs s*accordent k dire qulls ne s*^
loignent pas i^ de trte-grandes distances des terres, que
leur presence annoncetoujours : cependant on en a trouT^ k
plnsienrs centaines de kilometres au large, et de c^l^res
nangateurs sont loin de cioire qu*ns soient de sOrs ayant-
coureurs de la terre. Linstinct bom^ de ces oiseaux leur
a fait donner les noma de boubief booby en anglais, bobos
en portugais, qui tous signiiient niais^ fous^ stupides, 11
seii]i>le en elTet qu*ils soient tout au plus aptes it la procr^
tion et k la recherche de leur nourriture : quelle que solt la
force dont les a don^ la nature, ils n^ont paa le courage
de se d^fendre contre la frigate, ennemi qui leur est bien
inf^eur. Celle-ci poursuit le fou dans les airs k coups de
bee ; elte le force k regorger le poisson qu*il Tient de pren-
dre, et qu^elle saisit an toI. Les fous n'ont pas m^me Tins-
tinct de la consenration : cheque jour les marins eo tuent k
coups de bAton, sur les vergue^ des naf ires, sur let terres
ou les rochers od ils vont se poser ; la prince de rhomme^
le bruit de sesarmes, le massacre mdroe qu*il fait de lenrt
semblables, ne peuvent les dMder k s*enfliir. Us se lait-
sent approcher, prendre et assommer les nns aprto let
autres. Peut-^br^ n*en est-il ainsi que dans les Ueox oil
ils n'ont pas encore apprls k craindre ce redoutable en*
nemi , et c^est U^ Topinion de Buffon et de pludeort antret
naturalistcs.
Les fous, qnoique palmipedes, perchent; car Os ne pea*
Tent facilement prendre leur Tol que d'un point ^ler^. La
feroelle ne pond qu^un ou deux oeuls; et Ton a remarqud
qa!'k r^poqne de la cout^, ces oiseaux se tiennent beau-
coup pins dans le voisinage de la terre. On a class^ les fout
en trois esptees, dont la grosseur Tarie depuis celle d*une
589
oie jusqu'i celle d*un canard : nous n*en avons qn'une en
Europe : c*est leybu bianc wtfoude Bassan (suia basta^
nuM ), qui doit ce dernier nom k son abondance dans une
petite lie da golfe dldimbonrg. lies deux autres esp^cet
sont le tula daeiylatra, Tolgairement mcmehe de velours
det naTigatemSy commun dans nie de TAsceosion, et le/ou
brun ( sula fiuea), eordonnier de Ckimmerson , apparte-
nant k TAmMiae mMlionale.
FOU AGE ou AFFOUAGEMENT (eo basse Iatinit6>bca-
^Itcniy pui8>ba^im,de>bctff, foyer, fen). C*^taitun impOt
perfu antrefob par le roi et par lee seigneurs sur chaque
feu 00 mdnagB. L*origine de oette taxe est fort andenne.
Landulphe rapporte qae Tempereor Nic^pbore exigeait un
tribut sur chaque fomille : Per singulos focos eenms exi»
gebat. En France, le fouage a exists dte le temps de la
premiere race. Le taux du fooage a vari^ sekm k» temps
et les locality. Id, il #talt de cinq sols par cheque per-
sonne marite oq Tenve; U, il ^taitd'nn franc; ailleurs,
il s'^lerait jusqn*ii quatre liTret. Le fouage ^tait un impOt
direct et personnel; il ^it le mtaie pour tous, le/orf por»
tant le fMle. En cela il difr(§rait de Va ide , qui ^tait un
impOt de consommation. Dans oertaines locality on fixalt
une somme k lever tar la tq^t^ dn bourg ou du village;
et cette somme ^tait r^partie entre tous les feux de Ten-
droit Andennement, le fouage ^talt un impOt extraordi-
naire, c^est-ihdire qa'on n'y avait reooors que dans le cat
de n^cessit^. Charles V en fit lever nn pour la soldo de
ses troupes. Le roi Charles YII rendit cet impOt perp^tuel,
et depuis ce tempt on le d^signa sons le nom de taill e.
La d^omination de fouage snbsista seulement dans les loca-
lit^ od les sdgneort avalent dtabU ce droit En general, let
habitants s'y 6taient soumia pour obtenir de leurs seigneurs
que les monnaies ne seraient pas change.
FOUGHT (Joseph), due d*OTRANTE, naqnit k Nantet,
le 20 mai 1763, d^nn capitahiede navire mardiand, et non
pas d*un bonlanger, coname on Ta dit Foocb6 avalt M
tiev^ k roratoire. Destine d^abord , comma son p^re, k la
marine, il ftit oblige de renoncer k cette carriere. Sa com-
plexion delicate lui eo Armait Taccet. 11 se livra done avec
ardeor k I'^tude. Set efforts ftirent couronn^t de sneers ;
II se voua alort k Tenteignement public, et professa succes-
sivement aux coQdget de iuilly^ d*Arras, et k T^cole mili-
taire de VendOme. A vingt-dnq ans il occupait la place de
prtfet da colMge de Nantes; ce Ibt \k que le trouva la r^
volution firancalte, dont il embratsa la cause avec exalta-
tion. En 1702 , la popularity qnMl s*etait acquise appela
sur lui la mijorit^ det tuffraget du college Electoral de la
Loire-Inferieure, qui l*envoya k la Convention nationale.
Lors dtt procte de Louis XVI, il vote constamment avec
la Montague; mait il se sentait pen propre k la carriereora-
toire, celle des emplois lui tonriait pint. En juillet 1793,
il fax envoys dant TAube, et il y montre tout ce dont il
^tait capable en bit de n^ociationa d^icatet. A sa voix,
on vit marclier aux armte la jeunesse de ce departement
qui jusque Vk s'^talt montrte tout k fait oontraire au recni-
tement Deux moit aprtey 11 ^taitappel^ k une mission nou-
velle dans le d^partement de la Niivre, et le 2 brumaire
an n ( novembro 170S ), U accompagoait k Lyon Collot
d'Herbois, charg6 de ialre ex^cuter le d^ret qui ordonnait
la destructioa de cette vine. De graves dissentiments Mate-
rtnt bientOt entre let denx colieguet, et Foudi^, de retour
k ^urb, se vit poortoivi k ontrance par Coulhon et Robes-
pierre, emit de GoUot d'Herboit, et tout-puitsants alon
dans le oomltl Id nous ne poovons passer sous silence let
Dombreaset acensations de eniauti6 que ces deux missions
snsdterent k Fouch^. Fideie k notre plan, nous noas bor-
neront k let constater, sent chercher k les appuyer m e les
combattre. Le 16 prairial snivant ( 4 juin ) , il fut appeie k
la pr^sidence du dub des Jacobins; mais, toujours en butte
k I'animosit^de Robespierre, son nom , peu de temps apres,
Alt ray^ de la liste des niembres. C*^t, comme I'a dit un
biographe , un premier pat vera rechafaud ; aussi Foudi4
590
M'W dte Ion un de ceai qui pooss^renl le plus ^ la revo-
lution do 9 thermidor.
11 ii*en fut pas moins decrMd*arre8tat{on dans la sdance
^u 9 aoftt 1794; mats il fllit eompris pen de temps aprte
( le 26 oetobre ) dans ranmistie politiqoe arr^tte par la
Convention dans sadernMre s^nce. II se ratira li Montmo-
rend i^vec sa famille, et j vtat paMblement {osqa^an mois
de septembre 1795; un dtoret dn Directoire Fappela alors
5 rambassade de la r^publique fran^aise prte de la r^o-
Uiqne dsalpine. Li il s^eniendit avec Joobert, qui avatt
lemplacd le gMral Brune dans te cowmaiidenient de
Taimde d'itaUe, et se lia fntimement avec lot. Toutefoisv
r^Bergie qa'il d^ployait en lareur da pays d^nt k la ma-
jority du Diredoirt; il re^ut son ordre de rappel » mats il
ne se hita pas d*ob4ir, fort qu*il ^talt de la protection de
Barras et de Tappof de Joubert. De retoor k Paris, rentr^
^ nooveao dans la vie privtfe, il en sortlt encore pour rem-
pHr snccessivement une mission en Hollande et les fonc-
tiops de ministre de la police, en remplacement de Bourgui-
gnon.
Id commence pour Fooch^ nne carri^re nouvefle. La r6*
pnbllqoe se trouvait dans nne position compliquie, diffldle.
On sentait partont la necessity de remettre les rdnes de
VtUi aux mains d^n senl homme. La mort venait de ravir
Joubert am esp^ranoes dels patrie;toat k coup le g6ant
des Pyramides apparatt surles rives die la Provence, i ve-
nait de qnitter PEgypte; en une eqjamb^ il est It Paris,
et bient6t il slnstaOe an pouvoir. Tootes les idto de Foo-
cb< se oonceiitrftrent sor Thomme que la' France venaSl d*^-
lever si bant : II Id rendit de nombrenx services ; mais le
vainqueur balan^lt toujours h lui accorder sa oontlance. Qnel-
ques mois aprte la signature du traits d^Anriens, le premier
consul, sub]ogn< par les mteoes inflnences, et croyant son
pouvoir mieux affermi, supprima le portefenille de Fouch^,
r6nnit ses attributions kcdles du grand-juge, etlenomma
stoateurtitulaire de la s^natoreried'Aix. Son Soignementdes
affaires dura vingtet on mois. Maisd^^Napolton songeaitii
placer la couronne impMile sur sa tMe : il crtit devoir
s'attadier de nouteau Tanclen ministre de la police. Foncb^
fut reinstall^ dans ses fonctions en Jnillet 1804; il les irem-
plit Jusqn'en 1809 , ^poque oil Napolfon lui confia anssi le
portefenille de llnt^rienr. Dans ce laps de temps assef long,
Pempire, par ses soins, jooit d*ane tranqniUitd profonde :
« Jamais, dit le blograpbe d^jk cUd| police ne M ni plus
absolue nJ plds arblMre ; mais anssi fl n*en exista Jamais
de plus active, de plus protectrfce, de plus ennemie de la
violence ; il n'en eidsta jamais qui p6n6trAt, par des moyens
plus donxy dans le secret des ftmiUes, et dont raelion, moins
sentie, se laissAt moins apercevoir/... L*un des moyens qui
lui r^Bssit le mi«ix fut one extreme loyant^ dans ses enga-
, gements : il n^abandonna jamais eens k qui il avail promis
i une fois soft appuf . » Cast pour le r^mpenser des ser-
. vices quMl lui avail rendns pendant la campagne d'Allemagne,
' qne Napoltenloi confi&ra le lilre de due ^Oirante et une
dotation dans le royaume de Naples.
La guerre venait d*6daler de noaveau entre la France et
r Anlriche, lorsqoe VoxidbA prit le porlefeoiUe de llnMrieur,
et TAni^eterre saisit ce moment pour diriger one expMilion
contre la Hollande, qui fut sanvte par la valeor do gto^ral
Bernadolte et par I*kdroite acGvil^ du ministre. Une
nouvdle disgrice Tatlendaitk son fetoor k Paris : aprte la
paix deVienne ( oclobre 1809), Napolton loi retira le mU
nisltee de PinlMeur, et pen de mois apr^'C Jvin 1810 ),
le rainist^de la police, dans leqnd il M remplae^ par le
due de Rovigo. On s*est ^pnisd en conjectures sur les causes
de cette cbute inattendue. Obacun a cm deviner le mot de
Ftoigne, et personne peut-Mre ne Vk soup^nn6. Foucli^
ncol en mtaie teiii|M sa nomination k la place de gou-
vemeur gfo^ral de Rome, place dont II n^exer^ jamais les
ftmctions. Le due d'Otrante se retira k Ferri&re, k six Ueties
de Paris; une mesnre de police le for^ de s^en flolgner. II
ae radit en Ilalie, ii la cour de la grande-dndiesse d'ttru-
FOuCHE
rie, et peo apr^ k Aix, an sdn de safamille. Napoleon I'ayant
appel^ k Dresde, apr^ la d^sastreuse retraite de Moecoo,
lui oonfla le gouvemement g^n&ral des provinces illyriennes,
oil il arriva le 29 Juillet 1813 ; mais il quitta bientOt ce poste,
alors fort difficile k conserver^ pour se retirer k Naples an-
prte de Mural. En revenant en France, il fit queique a^ng
k Florence et k Turin, et arriva k Lyon, d^d^ il cbercha k
gagner Paris pour assister k la crtetion du gouvememeot
provisoire; mais les armdes altlte Pen empMifcront; et il
n^arrivadans la capitaleque vers les premiers jours d'avnL
II n'y passa que qudques semaines, et parUt poor son cha-
teau de Ferri^re, aprte avoir ^rit k Nipolfon one lettre
dans laqoelle il lui consdilait d'aller demander nn asile anx
£tats-Uni8. Enfin, le d^barquement de rempereor sur la
c6te de France ayant donn4 de vivos inqui^des aux Bour-
bons, lis pens^rent d'abord k rattacher le duo d'Otrante k
leur cause ddsesp^r^, ei projet^rent ensulte de le faire en-
lever pour s*en faire un olage. Mais leurs niesures de police
forentsi mal prises, qoeFoocb^eut le temps de s'tefaapper.
Le 21 mars il reprit les rtoes de cotte adininistratioBy et les
conserve Jusqn^en join 181&, ^poque de Tabdication de Na-
polten. Le due dX)trante fot^lu membra, puis cboisi pour
president de la commission de gouvemement 6rigte alors.
Des n^ociations s'ouvrirent : on en salt ie r^soltat. Le 3-
juillet 1815 une capitulation fotcondoe k Saint-Cloud. Pea
de temps aprte son retour, Louis XVni appda to due d'O-
trante k son consdl, et lui rendit le d^Mitement de la po-
lice gto6rale.
Ce passage subit du mlnistteedePEmpire aii ministfere-de
la Restauration a soulev^ contre FoucbJ denoovelles acco-
sations fort graves, des accusations de trahison. Le people
s*est obstin^ k y voir la trop prompte recompense de qodqoe
grand service secret. Lud^n Bonaparte t^eA efforo^ de jos-
tifier Fonch6. Unpersonnage de la {lestaoration a, de son
cOt^, longuement 6tabH, dans la Quotidienne, qne Foodie
traitait avec les Bourbons avant d'acoepter lea fonctions
qu'il a remplies durant les cent jours. Qubize jours aprte
Tadmisslon du due d'Otrante aux consejls de la seoonde
restauratlony pamt la fatale ordonnance du 24 joiOot.
Veuf depuis deux ans de sa premi^ femme, il ^pousa,
en aoAt 18 1 5, M"* de CasteUaoe, dont il avail oonnu la fis-
miUe en 1810, pendant son exil k Aix. A la fin do'mtae
mois et an commencement du mois de septembre panirent
deux documents qui produisirent dans le public une im-
pression profonde : c'dtaient deux rapports du ministre sur
la situation de la France; ils d^id^ent sa retraite. Le jour
mdme oil sa demission 6talt accepts par le roi, !1 fut nomm^
ministre pltoipotentiaire de France k Dresde, oil il ne passa
que trois mois. Frapp6 par la loi du 12 Janvier 1816» qni
avail particnli^rement poor but de I'attdndire, il fixa d^abord
son s^jour k Prague; puis il obtint du goofemement au-
trichien, vers le milieu de 1818, rantorisation de ae rendre
k Lintz, d'oik il passa k Trieste. C'est Ui que, deux ans ^rto,
en 1820, s'^tdput obscur^ent, dans Texfl et l^abandon ,
un bomme dont le nom avail ^t^ md6 k tons les grands
^vdnements de noire histolre comtemporaine.
Bug. G. DB MOHCLAVE.
Qoand jevislednc d'Otrante enlUyrie, en 1813, il n'avait
qne dnquante ans ; mais il annon^t davantage. Sa talile, pea
devte au-dessus de la moyenne, dtatt d'aitlenra extrSme-
ment gr61e et m&me nn pen cass^e, quand fl se laissait
surprendre par la fetigue on par I'ennoL Sa constitution oa-
^euse et musculaire, qui se manifestait par de vivea sail-
Hes dans tons les endrolls apparents, ne manquatt pas de
vigueur; mais 11 ne portaH plus rien de ee luxe de sant^ an-
qud on reoonnait les heureux de la terrOi les ^oistes, las
paresseux et les riches. 11 n'y avail pas un tmit dans ta
physionomie, pas un lineament dans toule sa stmctorey sur
lequd le travail ou le soud n'eussent lalss^ nne empidnte.
Son visage ^tait pAle d*une pAleur particuU^ qui a'ap-
partenait qu^^lui, etque je serais embarrass^ de dtfnir. Ce
i n*<^lait pas la lividiU qui Iraliit I'adion permanenle d^mo
FOUCHfi — FOUDRE
tiile r^prCmte arec effort; ce nMtait pas cette cooleor ma^
lade et bl^issante qui r6T^le on sang paurre et nne orga-
nisation ^tiol^e. C*dtaft nn ton firoid , mais viTant , comme
celui que le temps donne auxmonnments. La puissance de ses
yettx bien enchAss^ pr^alaft, au reste, en peti de temps,
8ur toutes les impressions que son preniler aspect aurait pa
prodoire. Us dtaieni d'nn bleu trte-clalr, mais tout k fait
d^pouTYus de cette lomi^redu regard que tut donne le moa-
vementdes passions et J usqa'aajeu de lapens^. Leur fiiit4
curieuse, exigeante et profonde, mais immuablement terne,
et que rien n'auraitd^tournte d'une question ou d'un tiomme,
tant'qu'il loi plaisait de s'en occuper, avait quelque chose
de redoutable qui m'a Ait tress^lir pins' d'une fols. J*al
souTent racont^ an due d^Otrante des ^Ti^ements flatteurs
et inesp^r^ ; JMtais pr^ de lul, et seul arec lui , & TarriTte
de |ilus d*on mes^e ddsolan^ et je n*ai Jamais to se d^
mentir d'un clin d'ceil Timpassibie immobility de ses yeux
^e rerre. Je me demandais par quelle incroyable operation
de la Tolont^on pouTaitparrenir k ^teindre son ftme, k d^-
rober h la pruneDe sa transparence animte, k Aiire rentrer le
regard dans nn InTisible 6toi comme I'ongle rdtractile des
chats.
- La tenue du due d'Otrante ^tait d\me extreme simplicity,
k laquelle ses mofeurs le portaient naturellement, mais qui
pouvait aToir alors un motif politique, tout & (ait d*accord
avec ses penchants. Le due dK)trante, en redingote grise»
en chapeaa rond, en gros souUers on en bottes, se prome-
nant k pied au mHieu de ses enfants, la main onlinairement
li^ k la main de sa Jolie petite-fiUe, saluant qui le saluaft,
sans provenance affects comme sans morgue et sans Oti-
<iuette, et s'a^seyant bonnement 06 il-italt fattguO,8ur le
banc d*une promenade ou snr le senil d*un ^fice; cet ext6-
rieur de vie bourgeoise, de bonhomie patriarcale et d'in-
cllnatione populaires, qh'on arait regard^ jusque alors comrae
Incompatible avec le caractire tnn^', et qui s'Otait mani-
festo rarement, k la TOrilO, chei les hommes de la conquCte;
tout ce qu'il y avait de nonveaQ et de saisissant dans cet
exercice familler, et comme Cadle, d'un pOUTOir absohi qui
ne s'Otait jamais montrO qtx^k travers la pompe des cours ,
la cohue dorOe des cOrOmonies, et Id tumulte des gens de
guerre, Oveilltont plus de sympathie que nous n*en avions
obteoa en plusiem Mkates d'ooei^ation. Ge eeotiment
contribua beaucoup k dimfaiuer les embarras et les perils da
depart pour une annOe innombrable d*ettiployOs Temis k la
suite des baiomiett^, et qui n'avaient phiB do balonnettes
pour les dOfendre , quand arriYa cette catastrophe hiOyitable
de rOvacuation, qui est le quart dlieure de Aabelais des
triomphateurs. '
C'est k moi quH adressa oe mot mOmorable qn^on a rap-
{>ortO depuis dans des mOmoires trte-apocryphes, mais
Oclah^ cette lois par d^excellents renseigneitients. La conr
impOriale venalt de dOposer snr son bureau le dossier d'iin
arrOt en suspens qui attendait son area. COtalt celui de ce
fameux Jean Sbogar, dont les Jonmanx de Paris out si bien
prouTO que farab toIO le type k lord Byron, par anticipa-
tion, sans doute. « Quel est cet bomme, me dft le gouVer-
neur ? — Un bandit systOmatique, rOpondis-|e; un homme
k opinions exaltOeS) 1^ idOes exoentriqhes et blzarres, qui
s'est acquis au fond de U Dalmatie nne rOpntation d^Onergie
et d'Oloquenoe, accrOditOe par des mani^^ distlngnOes et
fine figure imposante. — A-ifl tuO? — Peut-Otre, toAk aton
oorps defendant, Au reste, Je n^en rOpbndrals pto. Tout ce
que je sais de lui, c'est que c'est un brigand fort Intelll^tit
et fort rOsolu« dont le nom reWent souvent dans les cohve^
sations du people. «- Assez, repril le due d^Otrante en je^
tant le dossier dans la corbelUe des rebuts , U 7 a des dr-
constanoes o& ce bandit peut rendre de plus grands ser-
Tices que la conr bnpOriale. • Cela, c'Otait la moindre de^
^nigmes du logogryplie, et il ne fallait pas Otre bien fiA poor
J lire distinclement to secret d'ane dissolution prochaine
dans le grand rOsean de I'empire.
Charles Nodieb, de rActdcidie FrtfocaiM, '
59f
FOfJDRE (en latin /ulmen), dOsigne un fluide en*
fiammO , Olectrique, qui sort de la nue avec Oclat et violence.
Foudre vient aussi defulgen, briller, brOler. La foodre
est en eflet un fen trte-vif, qui Oclate centre quelque
objet terrestre, et qui est capable de soffoqner les animaux et
de les fldre pOrir en un Instant. Ses efTets soot terribles quand
rien ne s'oppose k ses ravages ( vojfes Pabatornebbb); elle
renverse les Odillces le plus solidement constmits, pOnMre
partoot, brise, brOle et fond les corps les plus durs. Le nom
dVc2aif s*applique k la lumiire qui acoompagne ordinal-
rement le phOnomtoe; tonnerre se dit du bruit caus6
par l^exploslon.
La plupart des physiclens reconnaissent deax espices de
foudre, la foudre ascendante ifitlmm asetndens) et la
foudre descendante tftdmen descendens). La premiere
dOsigne TOIectridtO ou mati^ du tonnerre, qui paratt sorUr
de la ferre et se porter snr sa sur&ce. Qnoiqu*!! fat g<(n6*
ralement reconnn que la foudre s^Olan^t des nuages et ve-
nait frapper les corps terrestres, Maifel, en 1747,' avan^
que hi foudre s'Olevait toojours de hi terre et que jamais
elle ne pouvait y tomber. Getie opinion fixa Tattention de
plusieurs physidens, et entfe aotres de I'abbO JOrdnw Luoni
de Cada, du gOnOral Marctifi, de Corradi, de Ctosmi, La*
voisier, etc., qui tous observirent et oonstat^rent nnanime-
ment les foudres ascenduites. On volt assei oommunOment
cette esptode foudre se folrmer dans les crates des vol-
cans enactivitO; dans les Oroptions dn YOsnve, de Tfitaia, on
a aper^u, par exemple, des sillons dectriqoes sorttr impOtueux
de la bouche de ces volcans, pOnOtrer la oohmne de AunOe qui
s'Olevait de leur cihitOre, s*Oianoer snr les objets vefsins,
et y produire les efV^ ordhuires de la foodre. Le chevalier
Hamilton en rend tOnaotgnage dans sa belle description de
I'Oruptlon des volcatis ietf 1777, 1779 et 1783.
La foudre descendante dMgne la chute du tonnerre. Oa
salt que TOIectridtO se dOvdoppe dans Patmos|]^i^, que le
tonnerre gronde dans les nuages , et que la fondre n'est en
eflet que la chute du tonnetre.
Au figutO, le mot foudre dgnlAe le courroux de Dieu,'
indignation des sonverains, dc. Onse sert de cdte expres-
sion en pariant d*un grand capitaine, d*dn oonqoOrant ha-
bile, d Ton dit : c'est nn>btMff*e de guerre. Un grand or**
tenr se nomme foment un foudre d*Aoquence. Enfin ,
on emploie fo mot /bicefre pour fignrer rexcommunication,
et Ton dft*: \ei foudres de l*£gllse, les/btftfret dn Vatican,
c^est^-dire les anathteies et les cUktiments que le pape
lance contre cenx qui contreviennent anx dogmes de la re-
ligion catbolique.
' £n mythologle, le taiA foudre exprime une sorte de dard
enflammO, dont les pdntires et les pontes ont armO J upl tvr:
Odelns, p^re de Satume, ayant €ik d^vrO par Jupiter, son
petil-fils, de la prison oh le relenalt Satume, II fit prOsenC
de la fondre k son libOrateur poor le rteompenser. Ge fut
oe don qui rendit Jnpiter le mattre des dlenx d des henmes.
C'dait anx eydopes qu'dalt aooordOe la favear de forger lee
foodrss que le pire des dlenx, le puissant Jopiler, lan^
sonvent sor la terre. Chaque fondre renfermait trds rayont
de grOle, trois de pluie, trois de fen d aolanl de venti
dans la trempe deft f<(udres, les Cyclopes mdalent les terri«
btes Odairs, le bruft atiVenx, les tratnOes de flanmes, lA
col^ du maltre de raiyiiipe'd la frayeur des mortels. L^
foudre de Jupiter est figm de deux mani^res : I'unest nne
«spte de aim fiamboyaiit par les deux bouts, Tautre une
ikiachhie pofntne artnOe de deox fl^es. Vn foudre ailO est
ordinail^nfient le symboto de la pobsance souveraliie d aussI
de la Vitesse; Apellesavdt reprOsentO Alexandre, dans le
temple de Diane k £phtee, tenant un fbodre k la inain, pour
designer nne pnlssance k laqodle on ne pouvdt rMster.-
Les efTets de la foudre ont fbnmi dlans TanUquitO une
ample natHhn k la superstition des peuples. Les Romahis
admettaient deux esptees de foudres, les (oodres de jour
et cclles de nuit; les prebi^res appartenaient^ seien eux^
a Jupiter, d les seeonde^^aux dieux Sonnninui ov PkitiMi.
60S
FOUDRE — FOUET
Quant i ceUes qu^s d^ignaient par ces moU : foudres entre
iour et nuit (fulgur provorswn ) , ils les atiribuaicnt k
toos les deux. Lonqae la loudre partait de Torieiit et y
relooniait aprte aToir seolement effleur^ la terre, c'^tait le
tigne d*iiQ bonhear paifiit, de m^e que oelie qui tombait
k druite ( dextra ). Les foudret 1^ bruit ( vana et bnUaJul'
mina ) anoon^nt la eeHhn des dieux, de m6me que celles
qui tombaient a gaucbe ( tooa) : ainsi, par exemple, la
foudre qui tomba au camp de Crassus. Pour les Romains,
ia foudre dans certains cas annoofait les ^v^nements dans
UA avenir trte«^loigD^; sa puissance de pr6diclion pouTait
s*^tendre jusqu*^ trois cents ans. Lorsque le tonnene se faisait
entendre, on cessait h Rome les d^Mrations publiqnes, on
D'entreprenait aacune guerre, et on remettait toute decision.
Dans Tantiquit^, les endroits frappte de la foodre ^talent
r^put^ sacr^y c^est-4-dire qu^on pensait que les dieux en
aTaient pris possession ; ausai j derait-on des autels a%ec
cette inscription : Deo ftUminatori, On nommait le lieu
purine par les amspices, bidental^ parce que Ton y aTait
immoM une brcbis noire. V. de Mol^h.
FOUDRE 9 au masculin, d6signe un grand tonneau
contenant plusieurs muids de Tin. £n France, on laisse
rarement le Tin Tieillir en foudre, mais en Allemagne Ton ne
Tide point ces sortes de futailles, et cbaque ann^e on met
du ¥in nouveau sur le Tin Tieux; c*est surtout dans les
anntes de grande abundance que Ton sent I'utilit^ des fou-
dres, qui contiennent pour le moins de 5 k 6 tonneaux ( me-
aure de Bouigogne ) , et au plus de 24 i 30. Souvent il ar-
rive de remplir dc Tin les cuTes, puis de les foncer, et alors
la cuTe dcTient foudre. V. db Mol^on.
FOUDRE ( Pierre de ). Voyez AiaounB.
FOUET* Dans son acception la plus ordinaire, ce mot
d^igne une cordelette de cbauTre et de cuir qui est atla-
chde k une baguette, k un b&ton , et dont on se sert pour
conduire et cbAUer les cbeTaux et les autres animauA.
Fouet exprime aussi une ficelle fine et plus serr^ que la
ficelle ordinaire, avec laqueUe on fait habituellement la
m^e, c'est4-dtre le bout de la corde du fouet, Enfin ,
H sedit encore de tout instrument de correction ou de mor-
tification, oommeTerge de boulean, de gen^t , de parchemtn
tortilla , de cordes noute. Le fouet est Tattribut distinctii
des charretiers, Aniers et autres conducteurs d*aniniaux.
Un des spectacles les plus d^solants que pr^seotent les rues
de ce Paris, si bien nomm^ Vet^er des dievaux ^ est Tabus
que les cliarretiers et cocliers de place font da fouet, Ce die-
ton, faire elaquer son fouet, on pent bien le leur appUquer,
tant au positif qu'au figure. Les exceUents personnages qui
en Angleterre s'occupent d'amdliorer ia condition des ani-
maux domestlqucs, et aprte eux en France les membres de
la soci<it^ qui s^est imposf^ la m^me mission, sont unanime-
ment d*aTi$ de supprimer le fouet pour les cbevaux : au
aurplus, philantbropie ou plutdt zoophilie k part, un bon
coclier, nn bon cavalier, emploient rarement le fouet ou
r^peron; Us se servent sp^alement de la bride et se gar-
dent d'en abuser. Les valets de chiens sont toujonrs armds
de fouets ; et c'est par le fouet que trop souvent se dresse
un bon chien de cbasse. Une loi a en France comme en Angle-
terre qualifi^ de ddlit Temploi abusif du fouet contre les
animaux domestiques, et une ordonnanoe de police rendue
par Bf. earlier a proscrit Temploi de tout fouet qui ne serait
pas mont^ en cravacbe et d*une longueur d^terminte.
Aux fifttes de Baccbus et deCyb^le, dana I'Asie Mineure,
\e fouet jouait un grand r61e. Les pr6tres laisaient une esp^
d'barmonje en firappantTair de ]ian fouets, Chei certaines
' peuplades tatares ou cosaques, on manie si bien le fouet,
\ que les sons qu'il produit sur trois tons difliirents , ttennent
j lieu de trompette. Dans Tantiquit^ , le fimet 6lait employ^
aussi fr^uenunent pour chAtier les bommes que les ani-
maux. H^rodote nous montre, k la bataillede Salamine, une
partie de Tarmte de Xerxte occupte k faire avancer Tantre
k coups defmet contre TennemL C*est encore Xerikte, qui,
sciuu AC Ui^uie biilorien , fit iMttre it mer k coups dt fouet.
pour la punir de n'avoir pas respects sa flotte. Lk eicUvss
cbez les anciens ^talent ch&tiis k coups de/buef ; U ea est
de mtoie dans nos colonies modemea, o(i les pan vres a^gres bs
connaisoent que trop le fouet du oommandeur. Cbei lei Bo-
mains dans Torigine U ^tait permk , ponr certains dflUk, de
battre de Terges, de fmtetter un cttoyen ; mais pins tiid ee
chAtiroent ftitexdusivement r^senr^aux esdaTes ; etl'uB dei
plus grands crimes que Cio^n reprodie 1^ Yerrts, c'eit
d^avoir taiifouetter nn bomme qui avalt le droit de s'fois
au milieu des tortures : Romanus sum civis (Je rail d-
toyen remain). L» fouet ^tait un instrument qae les cben-
tiers romains,collectenrsd'imp6ts(ptt6ficani), emplojalent
fin^uenunent pour forcer les malheureux alU^ et tribo-
tairea de o^der 1^ leurs extorsions, de satisfoire leur avidUi
Le grand-pontife remain avait le droit defouetter lei vei-
tales qui a'^cartaient de leurs devoirs. Dans les premin
temps dncbristianisme, le fouet, qui n*^rgna point Jtei-
Cbrist, fut constamment employ^ contre ses sectatODis. A
leur tour, les clirdliens ont frdqucminent us^ du fouet coatre
les bMtiques. Les ptoitents ne se le sont Jamais ^pusni
(voyez Duopunb). Saint J^rdme est repr^sent^ nafimU
k la main. Dans les processions par lesqnelles le denier
des Valois , Henri III , profanait la religion en croyaat la
rendre plus auguste, le fouet joua toujours un grud rOli
(voyez Flagellaivts). II s'employait dans Tancien tempi
pour cb&tier les enfonts, les pages , les domestiques. II M
maintenu dans lea 6ooles jnsqu'^ la revolution de 1789. RabS'
lais nous a conserve le souvenir de Tempeste, « qoieitoit
un grand /otie^/eur d'escholiers au ooU^e de Montuga •.
Le fouet avec la main est encore une correction maler-
nelle fort usitte. Qui, en Toyant Le Malade imaiyiM^,^
ri du fouet donn^ par Argant k sa petite-fiUe? CTest la na-
ture prise sur le (ait On n^ saurait dire k combien d^eiprei-
aions ct de locutions proverbiables ont donn^ lieu les niots
>btfe/ eifouetter, Faire elaquer son fouet signifie se Imb
faire valoir, faire Taloir son autorit^, son cr^L En tennes
d^artiUerie, on entend par coup de canon tir6 de pMn
fouet un coup de canon tir^ borizontalement. Le fouet de
I'aile signifie le bout de I'aile d^un oiseau. Fouetter ne i^em*
ploie pas moins beureuseroeut en po6sie que fouet, H as
trouve dana Tun des plus beaux vers de Gill)ert :
Fouetter d'no vers uagUnt c« grtods hooiBes d'no joar.
On connalt cette expression cpnsacrte : le fouet de lasO'
tire (voyez F&ulb). Proverbialement, II n*y a pas de qnoi
fouetter un chat, signifie : La faute est des plus l^^res; J^ai
bien d'autres cbiens k fouetter, vent dire : Tai liien d^autrei
clioses plus importantes k faire; de la cr^me fouettie,
c'est une chose qui a belle apparence , mais pen de fond.
Charles Du Roion.
La peine du fouet remonte k une haute antiquity, pidi-
que les Juifs, les Grecs et les Remains Tout inflig^ anx coo-
pables. Eile difTerait chez les demiers de ia peine du b&-
ton , nSserv^ au soldat qui abandonnait ses enseignes, soa
poste, ou d^robait quelque chose dans le camp, ainsi qn*aiix
faux t^oins : non infamante par elie-mAme, die pouvait
le devenir si la faute qui la motivait ^tut elle-m6me inia-
mante. Dans Tancienne jurisprudence fran^aise, il y avait
deux sortes ^e peines du fouet ; Tune infamante , toojoois
accompagn^ de la fl^trissure et du l>annissement ou des
gal^resy et qui s'infligeait publiquement par la main du boor-
reau; Tautre non infamante, qu*appliquait le question-
nah-e ou le ge61ier, dans Thit^eur de la prison, sub cui-
todia, Les femmes ^taient fustig^ par une personne de
leur sexe : nous en avons la preuve dans Tordonnance de
1264 , rendue par saint Louis contre les blasph^matear».
L*£glise flagellait aussi ses patents Jusqu^au pied des autds:
ce fut la peine que subit Raymond, comte de Toulouse,
aoupfonnd de faToriser les Albigeois.
Jusqu*au setxiime sitele, la l^slation ne foumit ancone
trace de cette peine dans les arm^ fran^ises. Ce n*est que
sons Francois I*'' que Thistoire en offre qodquea exemples.
FOUET — FOTJGUE
593
On De l^nfligeaH jamais ^ no soldat sans Tavoir pr^abl«-
ment d^ad^ et banni. U n'^lait Uti^ au bourreao que d^
pouill6 desesarmes et ayant cess^ de (aire partie de Tarm^e :
11 eOt ^t^ au-dessous du prdvOt de rempUr de semblables
foDctions ; la troupe n^assistait lu^me pas k ce supplice : on
eti era dishonorer le drapeau. L'ordonnance du 1*' juillet
1786 avail cr6^ pour les dterteurs une esp^ particuli^ie
de flagellation, qu^on infligeait h Taide de baguettes d^osier ,
de bretelles de fusil, de courroies de cheTal, suiYant le corps
auquel le coupable appartenait
Le fonet , banni depuis longtemps du code de Taring
frangaise, qui le regarde aTCc raison comme une peine plus
que d^radante , devant 6tre retranchde de la l^islation p^*
nale de toute nation ciTilts^, figure toiijours en Angleterre
au nombre des peines niilitaires contenues dans le mutiny
act de 1689 et dans \es articles toar, qu*on revise chaque
ann^c. On TinOtge aux soldats et m^me aux officiers non
coinmissionn^ (sous-ofQcicrs); niais ce n'est point une
peine infamante : on ne lacousiddre-que cunune une simple
punition de police. La Instigation existe aussi dans bean-
coup d'autres constitutions militaires deFEurope. Nous par-
lerons sp^ialement ailleurs de Tborrible peine du k n ou t,
qui joue un si grand rdle dans la civilisation de la Russie.
Mais un cliMiment qui avait cess^ depuis longtemps d'etre
en usage dans les rangs des arm^ fran^aises sVtait main-
tenu , pour notre lionte , k bord de nos vaisseaux de guerre
et de commerce, et nefutsupprim^ que par la r^publique de
1848.Malgr6 Tabolition de Pesclavage des noirs dans nos co-
lunies , on y retrouve encore aussi dans bien des habitations,
en d^pit de la surveillance des autorit^ , la peine ignoble
de la fustigation appliqude avec des circonstauces qni^exd-
tent Pindignation et le d^oOl.
FOUET lyARMES. C'^Uit au moyen ftge une arme
offensive meurtri^re, nommte encore fUau d'armeSf
compost d'nn mancbe trte-court , k Textr^mit^ duquel pen-
daient plnsieurs cliatnettes, ou plusieurs lanni^res de cuir
ou de parchemin , termini par des boules de fer ou de
cuivre, qui ^taient m6me qu^quefois hirisste de pointes.
De Ik les noms de star^ morning star (^toile, ^toile du ma-
tin ) adopts par les Anglais , qui attribuent aux Mormands
rintroduction de celte arme chez les Gallois.
On remarque jxnfouet tParmes k la main droite d*une
figure en bas-relief de la cathidrale de V^rone, qu'on a era
repr^nter Roland , et que certains antiquaires font reiuon-
ter au neuvi^e si^de. On en conservait deux semblables
k Pabbaye de Roncevaux, si Ton en crott le P^re Daniel,
lis ont depuis longtemps disparu. On retrouve quelques
fouets (Tarmes dans des collections et surtout dans celleda
Mus<^ d^Artillerie de Paris.
FOUETTE*0U£UE, stellion hdtard de quelques
auteurs. Ce sous-genre de reptiles appartient k i'ordre des
sauriens, au genre des stellions; les fouette-queues n'ont
point lat^te renfl^; toutes les ^cailles de leur corps sont
petites, lisses et uniformes; celles de la queue sont plus
grandes etplus ^pineuses que dans le stellion ordinaire;
mais elles n'existent pas en dessous. II y a une s^e de
pores sous les cuisses de ces sauriens. L^espto la plus re-
marquable est \a foutttt'^ueue d'^gypte^ appel^ caudir
verbera par Ambrosinus. Ce reptile a ^t^ depuis longteups
d^crit par Belon, qui a dit, mais sans preuves, que c^est
le erocodile terrestre des andens; le m6me autmir ajoute
que Get animal, suivant la croyance Tulgaire^se defend
avec sa queue, dont il donne des coups atroces ( Cauda
airocissime diverberare creditur); 11 est long de 0",60 k
1 roMre : son corps est renfl^, tout enUer d'nn bean vert
de pr^; il liabite moins r£gypte que les deserts qui entou-
rent cette province.
FOUGASSEs root d'origine italienne, qui d^signe one
mine de la moindre esp^; on a employ^ comme on de ses
diminutifslesubstantif/ou^e/Ze, quia d^ign^ depuis pea
d^ann^es un genre de fusses dc guerre. L'art des sidges d6-
fen<\f9 recourt k Templo! dts/ougasses; dies serrent k ia
OICT. DB U CONYKBS. -« T. DU
protection de certains ouvrages de campagne, on bien k la de-
fense des bribes , des passages de foss<^ ou de chemin con-
vert; on les fait sauter, ou isol^ment, ou simultan^ent ;
dies sont moins profond^ment enfonc^ que les four*
neaux ordinaires, et ne plongent que de 1™,60 k 3%25
sous terre ; elles contiennent de la poodre k canon dans un
caisson d^artifice; c^est une caisse cubique, un genre de
fourneaa portatif, dont la capadt^ et le contenu se proper-
tionnent au degr6 de rfeistance que pr^sente, suivant sa na-
ture, le solexcav^. De la paille nature , des enveloppcs d^^-
toffes goudronnto, servent k pr^rver des ravages de Tliu-
midit^ les fougasses qui seraient de nature k rester long-
temps sans servir. On en eroploie qui demandent moins de
precautions x ce lont des bombes, des projectiles creux,
qu*on enterre en maui^re de fougasses factices, et qu*on en*
flamme de mdroe au moyen d*un saucrsson ou d'un auget.
G*' Bardir.
FOUGERE9 famille de plantes cryptogames, compre-
nantun grand nombre de genres remarqu£d>les par leur fo-
liation , et surtout par les parties de la fractification. Cette
fractification tr6s-iudistincte, bien qu'apparente, a pour or*
ganes de petitos coques , de petites capsules , ou plutdi des
follicules uniloculaires , recouvertes par une membrane, et
s^ouvrant presque toujours transversajementen deux valves,
souvent r^unies par un anneau dastique, ou cordon 1^ grains
de chapeletqudquefois nus. Ces follicules, tantdt plac^es sur
la partie inf^rieure du feuillage , et nfunies sous des formes
difTiirentes, et tant6t distinctes et s<5pardes , renferment les
graines dont la f^ndation s^est faite k rintdrieur, et ser-
vent pour etablir les caract^res des genres.
Les foug^res sont ou herbac^es ou fratescentes. Toutes
celles qui croissent en Europe sont dans la premiere classe :
leurs feuilles prennent imm^diatement naissance sur la
racine; dies commencent par 6tre rouldes en forme de
crosse, du sommet k la base. Elles sont parfois ^cailleoses
dans leur partie inf(6rieore. Les foug^res des tropiques res-
semblent assez, par leur port, leur organisation, k des pal-
miers, et ce qu*on a dit du mode de v^^tation de ces ar-
bres pent ^galeroent s^applfqner k elles. Leur racine s*6i6ve
de terre, comme une tige droite, nue, et garaie k son som-
met de quelques feuilles, dont la premiere forme est celle
de la volute d*un chapiteau ionique. Elles sont h^riss^es
d^^cailles membraneases, rouss&tres, et solvent, dans leur
d^veloppement, une direction verticale.
Les feuilles des fougires ferment une excellente liti^re :
quelques esp^ces europdennes servent k la nourriture des
chevaux et des boeufs, etleur radne est recherche par les
pores. Sous les tropiques, ces radnes, si Ton en croit quel-
ques voyageurs, constituent raliraent ordinaire de Thomme,
et les habitants d*nne contrte septentrioitale , les Norvd-
giens,niangent les jeunes pousses de ses feuilles. Ces plantes,
trte pen succulcntes, sausftcretd,uiudlagineuses, et d'une
saveur doucefttre ou l^teement am^re, sont ap^tives, in-
cisives, pectorales et un pea astringentes. Les ancions leur
accordaient an tr^s-grand nombre de vertus m<SdicinaIes,
fort restrdntes aujourd^bul. L'esptee la plus employee en
th^rapeiitique est connue sons le nom de capi / /a tr e.
La famille desfoogires est cdle qui pr^sente le plus grand
nombre de repr^entants k T^tat fossile dans las^rie en-
tiire des formations g^logiques. On en connait plus de 200
esp^ces, r^parties pour la plupart dans les terrains bouillers
de FEurope et de qudques parties de TAm^rique septen-
trionale.
FOUGUE 9 mouvemeni abrupte, impdtueux , pr^ipitd,
que la raison ne r^Ie pas. La fougne tient k la jeonesse ,
aud^fantd'^ucation, k Pinexp^rience de la vie. Dans le
premier cas, die n*est pas sans rem^e, et se passe avec les
ann^;dansle second, C'est uue roaladie incarable, qui
tourne en unebratalitd de tons les instants; quant au d^-
faat d'expiSrlenoe de la vie, les contraridite, les caprices de
la fortune, le malhear jenfln, attaquent k sa base la foague
etlad^radnentdu caractire.Ao moyen ilge, oticbacuus'ft
75
5QI
baiidonnait k son impulsion natarelle, tout dans la socidt^
^tait fuugue : Ies.gen8 de guerre, muiooten France^ s'y
abaudonnaient sans reserve. U co r^ultait qoe s^ls avaient
a comliattre des adTefsaires qui s« soomeltiieat k certaines
regies du oommandement militaire, Us^taieat vaincus. To»
tes lee gModes bataiUes qui ont r^JModu |e devil sur notre
pays ont ^ perdues par la roqgue des pees ehevalitees*
bans le monde^ la fuugue arriTe Tile k dopner tort rndme k
ceux qui ont le plus raison; elle kss priye de oe sang-froid »
de cette politesse, qui sont indispensable dans les ealons. II
est cependant qofilques drconstances , ceUes qui loncbent k
Tbonneur, od certaine fougoe de ▼ertu entraiae tousoeux
qui Tous entourent.
£n Jitt^Tature, la fouguenedoUappanltreque par eieep>
tlon, et eucore ikut-il qa'elle recoonaisse .certaines r^es:
an outrage oUla fouguo doiDiAeiaitseuleserait d*une lecture
.insupportable^ k moins qu'iJ ne fOt trte-court. ,
ISAUir-PaoMR.
. FOU-IIL Voyez Foni.
FOUILLE se dit, en arcbitectnre, de toute ouTertore
^ratiqu^e en terre, soil pour creuser un canal, soit pour
fordler une pi6oe d'eau, soit pour bftlir des fondationa. La
fouilU couverte est ceUe qui ae fait babitueUement sor
un plan boriiontal dans un massif, pour le passage d'un
aqueduc, parexemple; teiles sont encore cedes que font
ies mineurs. En arcbtologie» on appelle /btiU/^ les recher-
cbes /aites k dessein dans certaines oouches da sol, dans
des d^combres, dans le lit des fleares, pour d^cooTrir des
monuments, aux endroits oil Ton suppose qu'il peat y en
avoir d^enfouis. Cest presque toajoors en labourant, en
ouvrant la terre pour faiie dee foss^, pour construire des
mursy poor faire de grands tFaranx* que des paysans, des
inanoeuTres, ont exbum^ oes pH^sieux restiges deTantiqaitd,
doot la science a enricbi tons les muste d^Curope. Pe ma-
gnifiques dteouTertes sont does, il est rrai, au pur eifet du
hasard; mais il en est d'antres, non moios importantes
pour les arts et fiour la oonnaissanee d^ temps pass^
qui ont iU le r^ul^t d'inTestigations savamment dirig^es
par des artistes et des antiquaires. Les fouUUs kMmiques
sont malbeureoscment trop ooOteases; il est rare qu'eUes
ne soient pas promptement abandonn^ si les premiers
efforts ne sont pas. sur-le-cbamp eouronn^ de soccto. II
est k regretter aussi qoe personne ii*ait tent^ de codrdon-
ner en on traits sp^Jal Thistoire des operations que I'on a
extentta Jusqalci, en diff(h«nts pays, poor d^terrer des an-
tiques.
Les foiiiU(M de Hercalanum et de Pomp^jl ont bit
fabre k rarchtelogie on pas immense; cependant, conmie
Tobsenre Millin, quoiqoe ^tabttea sur an grand pied et eq^
tretflones par des bourses royales, dies n'ont pas satisfait
ploinement Favlde corio8it6 da monde savant : ces deux
mines eu^sent M bien plus fiteondes si Ton avalt pris toutes
les mesures convenables. Cest en Grtee, en Egypte, en
Jtalie, qua les fonilles se font avec le pins de suoete. Dans
ces contrte, si cbires aui artlstas, terres dasstqaes de la
haute antiqnite, la superflcie du sol est encore joncbte d'ob-
jels prteifloi ; il n*est pas un toarlste qui veaille quitter
Aomesans rapporter avee lul des m^daiUes, des figurines,
trouTte en *sa presence par des Iklsenrs de fouiiles. Mais
cette manie, particuli^ aux Anglais sartont, a donn^ ilea
k une indostrie bien commune de nos jours : des faossaires
enterrent d^avance aux environs d'ane mine ceid>re les
objets qu'ils veulent vendre cher; k une lieore donn^e, ils
condulsent les strangers ao lieu qu'ils ont marqa^, ils fel-
gnent de piocber pdniblement, et , aprte quelques moments
d'angoisses et dMmpaticnce, Tlieureui voyageur volt sortir
de terre un monument apocryphe qu*il emporte avec joie,
et qu*il paye au poids de Tor. Les mosuhnans ont longlemps
empechi les fouiiles, tant en Gr^ qu'en Cgypte; et ce
n*est pas sans peine qu*on est parvenu k vaincre leurs acru-
pules k cet ^rd. Les principales dteouvertes arclidologi-
4ves failes en Orient, cet'es de Ninive, toutes rentes,
FOUGUE - FOOTNE
entre autres,':8oat dues g^n^raiement k dee Frtncals; man,
il est & remarqoer qu'ils ont souvent tir^ tes marrons dn*.
feu pour nos araia les Anglais. J
FouUUr, en tennes de scolptnre, c'est ^Tider ; on se seif
aossl de oe teme en peintnre : one draperie biea foailMs
est one draperie dent les pile sont grands el semblent ^,
creux et eodMs.
FOUINE. Sekm les natorslistes m^thodidee, lalbaine'
eit aneesptee dn gem« matte, ordredea camasslers^
tribu des carnivores, famille des <U0iigrad$s, Ses carae«
ttoes distlnctifel au milieu des antres esptoea de ce genre,
sont one ooolear fliuve noirttre, eiie grande taohe blanche
sons la gorge, desdoigts bien diviste^ Elle est longoe d'envi-
ron 37 centilitres, et sa queue en a 24. L*apparence eit^
rieore, la poee de la fouine, annonce an anfmal Aireteur et
rapace; son eorps aDong^ et bas sur pettes, sea roouvcmcnii
souples, la rapprodient da chat , mais elle eat d\me forme
ptas effilte que lul; son museaa est plos long, aa tHe plu
plate et plus petite. A la preponderance de son tram de
derrito sur son train de devant, on peat jager que la
fouine saute Idg^renient. Au developpement de aes denti
canines et de ses onglea pointus , que portent des duigb
longs et flexibles, on peat pr^sumer qu'dle vit de proies,
qa'elle attaque des animaux viTantS; elle est arm6e en
guerre. La longaeur et la force des muadea de son eoo ho
permettent d*emporter la prole dont elle s'eat emparee, et
de relever assea sa tete, en merchant charg^e de oe tardeso,
poor ne potet atre embarrassee malgre la bri^veie de ses
membrea anterieurs : on peut done meme, avant d'avoir
observe sea babitudea, penser qu'elle^ ne devore pas toajoon
sa prole sor le Uea mtaie oii elle Ta sdsle, mais qo'efle
Pemporte dans quelque retraite pour savoarer k loisir et
sans faiqaietnde le sang de sa victime. Pour completer le
portrait de la fouine, i^ootons que ses ordllea longneset
arrondlesi depoarvues de poils en dedans , aes moustaches
fortes et bien mobiles, la rendeni propre k vagoer dans
Tobseurite, et que sa qoeue longue, assei groase, eigarnis
d*un poll bien foorni, doit perfedfonner les moyens qu'eHs
a pour sauter. Souple , adn^ et leg^re, la fouide boadit
plutM qo^dle oe marohe; eltechasse la miit ; eUese aourrit
de petits oiseaux qa*elle surprend endormia, on, Jeones en-
core, dans leurs aids; les petits quadropMea, tds que les
mulcts et les taspes, sont fteqnemmeotses victimes. Aobe-
soin,dlesecontente de grenouilles ou d'oeals d*olsesoi;
oiais d eDe pen^fare Duitamme&t dans ua poalalfler, eBe
massacre tout ce qui tombe aoua sa griffe, et ain dia>ris
qu*dleaband<»ne, on voitqu^dleest partieolieremeiit IHsnde
de la cervelle dea animaux. La fouine frequente Vdontiers
les habitations rurales; die deviant prnque an commensal
da chat, doht die est oepebdant ennemie^edareei car elle
esisa rivale dans les grasiers, qoliabftent lea sooris d les
rats. C'est freqaeaunent dans ces greniers qu'dla d^we
sa portee, de trola k sept petits, sor on lit de fofn.
L'organisatioo interieare de la fouine preseate, comne
elioses notables, I'abseaeade'ccBcum d la presenoe de giSD>
des anates, dont te produit lul donne, d snrtoot k ses excre-
ments, une odeur legftremeot mosquee. Nommee par Linpe
musteiaftmina, par Gessner martes domes^ea, d quel*
qoefois designee sous les noma de foi/na, gainus, schiS'
muM, la fouine habite I'Earope; dd i'Afriqued TAsie DCNii
envoient quelques peaux d'espeoes voisines de notre footoe,
on volt qu'elles en different asset pour etre eonsidereet
coinine des esp^ces diitinclesy plutdt que conune de sim-
ples varietes. Baodrt db Bauac.
Les fourreurs donnent egalement le nom dtfinUne k U
foumirc noire d lulsante de cd animd, qn'lls font veairi
grands frais des autres parties du monde.
On appelle aussi fouine un instrument de fer, k deoi
ou troiii fourdions fort aigus, qu*on emmandie au boot
d»un<' luTclie, et q»il sort k eiever sur le tas les gcrbes qd
sont tianft une grange; on tVmplole egdement, oumiae ua
trident, k peroer d k prendre de groo polssons.
FOCISSEUaS — FOULARD
696
FOUISSEUBScde /odere, fouir,, mammiftees et in-
sectes qui, par iustinct» ainient a se creuMr dea retiraitea
dans le sein de la terra. Lea premiers appartienneot k pla*
sieors ordrea; ceaoat, parmi les insadivores, lea t,aape$;
parmi les rongeurs, lea spalax, lea batbyergaea, etc.; par-
mi les pangolins, l^tatoua et les oryct^ropes; parmi lea
monotr^mes, les^cbidn^a. Mais LatreiUe donne ap^a-
liemeut le nom de /ouisseurs aax insectea de la seoonde
famUle des hym&iopt^res porte-aiguillon, correspondant au
genre sphex de Unn^ *j
FOU-KIAN OQ FO-KIEN, pk Jvince sitn^ dana la par-
tie orientale de la Chine, bom^e au nord par la proThice de
Tche-Kiang; k Toueat par ceUe de Kiang Si, et an sud par
celle de Kouang-Xoun, ae ^Tiae en dix d^parlements, qui
aont : Fou-Tcheou, Hing-Hoa, Tsfouan-Tcbeou, Tcbang-
Tcbeou, Yan-Phing, Kian-Ning, Cbao-Wou, Ting-Tcbeou,
Fou-Ning et Tba'i-Ouan ( F o i mo se}, Oes d^palrtementa se
subdivisent en cinquante>buit districts, dont dii seulemenl
pour Fou-Tcbeou. Son ^tendoe en milles carnto est de &7 ^82;
aa population est de 3,312,000 habitants.
' Le chef-lieu du Fon-Kian est Fou-Tcheou; lea Yilles j^rm-
cipales sont Yan-Phing, Bing-Boa et le port 4'£-Moi
(en cliinois Bia-Meu). Fou-tcbeou est une tQU grange,
bien peupl^ et la r^idence ordinaire d'une fouTe delet-
trto, Le clUnat de cette proTince est chaud, mala temp^r^
par les brises des montagnes et de la mer. Une de ses
liiontagne^ le Sin4-FoungChan, reste couverte de neige
line grande partie de Tann^. C'eat dans cette proTince
quVn recueflle le tb6 noir; le th^ tert Tient du Kian-Kian. •
Les Cspagnoh de BAmille (capitale des lies PhlHppinea)
trafiquent seals arecles Chinois du port d'£-MoI, od lis vont
chercber des nankins et des toiles. Us y portent dn tripang
ou bolotburie de met et des nida d^oiseanx ( hirundo escu-
lenta, esp^ d'alcyon). L'idiome da Fon-Kian, ahisi que celui
de Canton, est un dialecte de lalangue chinoise^ La langoe r^gn-
li^re etpolie separle ^Nanking ; car la pfonondaUon mtoiede
Peking, capitale de cet Immense empire, 's*esi d^^ alt^r^e
par le a^jour de la conr au milieu dea Maudchou^, confon-
dus mai k propos avec les Tatara. On trouve dans cette pro-
vince des Juifs, des musulmans et quelques Chretiens. Selon
Marco-Polo, sea habitants ^talent encore antropophages au
treizi^me si^cle. G.- L.-D» na Rienzi.
FOULAGE. Fouler^ c'ast coinprimer aTcc un pilon ,
on maillet, des mati^es mollea et compresaibles : on/oti2a
la terre pour lui doiMner de la fermet^ et la rendre plua
propre k supporter une muraiUe, etc. Le/oulage est inac-
tion de fouler. Au figure, /ou^ar signifie yexer, opprimer :
fouler une province, Paccabler d|imp6ts;/o«/^aax pieds,
roaltrairer avec le plus profdnd Wpris*
En termes d^agriculture, on dii foul& le bl^, pour hi-
diquer Top^tion par laquelle on extrait le grain dea ^pis
en faisant courir dessus dea chetaux^ des boeufa , etc. FoU'
ler un chapeau, c'est le feutrer. tefoulonnier est rouyrier
qui donne une sorte de feutrage aux ^(Tes de laine , en
les pressant et les retournant en tons sens, soit avec lea
pieds, les malna, ou k Taide d*une machhie appel^ mou-
lin iifoulon.
J^es tissus de pen d'^tendue» tels que gahts, has, bon-
DCta, 9ef<mlent k la maui. Lea grandes pitees sont fon-
1^ par des moullna qui sont de deux sortea, ceux k pi-
Icns ressemblant aux machues dont on fait oaage
pour rdd.uire en pousai^ lea mati^rea qui entrent dans U
cbmposi^on de la poudre, et lea foulona k maillet. Lea
pilona e) les maiUets aont ^ev^ k une hauteur oonvenable
par ies cames d^un arbre cylmdrique horizontal, qu^une
force qiielconque, une cbute d*eau... entretient en mouve-
ment. Lea ^toffes qiii doivent ^prouYer Taction des pilona
ou des maillets sont placte dans des auges de hois, od lea
fontentrer lea t^lea des pilous et lea maillets. II importe
q-.y. la course de ces t^teii.sbit limits de aortequ'ellea Q*at-
t i^nenl pa« le fond des auges; aans cette precaution, elles
Pio/iaicnt eudommager lea ^toffea, Pour acc^rer Top^
ration du foulage, ob met, ayec les ^toffes , soiTant leura
quaiitte, de Turhie, du aaTon, de Targile, dite terre H
foulon, etc. Lea plaices d'^ffe doivent dtre retouis^ea en
tons sens. La chaleur et Tbumidit^ aont en outre iitoea*
aaires pour faciliter le feutrage.
Pour le foulage des drops, vogett Drap.
TETss^nan^
FOUI1AHS9 nom d^une norobreose l^ibo de la race
n^e, r^pandue dans tout iehaut Soudan. On la croitori-
ginaire de la contr^ uiontagneuaa situte vera I'extr^it^
orientale de la S^^ambie eit aa nord du cours supMeur
du S^n^gal, connoe sous le nom de Fouladou, et qu'elle
habile encore avOourd'hui l^.r^tat de peuple aanvage et
chasseqr. Lea Foulalia qui. sont fix^ aor le plateau de Tim-
bou et le long des rives du Mjger jusqu^k la c^te de Sierra-
Leone ae distinguent, aa eontraire, par liear ^t de civilisa-
tion d^jk assez ava9c<6e. Ih se bktiMent dea villea, cultivent
la terre, d^vent lea, beatiiiux, exercent des metiers, et aont
trte-propres au*coounerce. Tons les voyageura qui out vi-
sits leur pays a'accordent k vanter la sociability de ces
peuplea. lia nous lea repr^sentent oumme une nation de
mceura doueea et paisiblea,..vivant en gindral' do prodnit de
la culture dea terrea et de Tti^ve dea beatianx. Gependant
ils sont apssi dana. I'usage de. descendce par bandes nom-
breusea dans les pays plats ; mais ils s^empresaent de retour-
ner dana leurs montagnes d^ qulls tud pu gagner quelque
cbose, grkee aux indoatriea multiplides qolU exercent Us
s'entendent ^lai^tement k travailler le ftr et Pargent, con-
fectlonnent avec beancoup de dflicatasae une foideid'objelB
, en cuir et en bola, et Ikbriqoent d^excellentea ^toCfea. Lema
habitationa.aont parfiaitement construites; ils professent U
religion ooaheni^taQe, et, dana preaque toutes leurs vUlesy
; on volt de^ moaquto.et dea dooles* Ua ne font d'caclavea
qu*en. guarre. En 1831, leur roi eondut avec le gouyemeur
de Sierra-Laone one conyentioa ponr U anppression de la'
traite 4e^ nigras. De.tqi^ lea tangnea parMes par lea n^
grea, celle des .Foulaha eat .la.plaa barmoniease, aurtoot le
dialecte de SousaUf dans, lequel la aoci^ dea nfestona pn>^
testantes, en Afrique et en Orient, a fUt bnprim^ une a^
rie d^uuvrages relatifs aux doctrines du chriattaniame.
Notre compatriote MoUien noua apprend dana son Voyage
quMls prennent aotant de femroes qolla en peuvent nbnrrir ;
que cellea-ci aont joliea et coquettes, et qu'ellea aavent pro-
filer de leura cbarmes pour exeroer une sorte d*autorit^ sur
leurs maria. Un viaage un peo alhuig^ dea traita plains de
finesse, des cheveox longa^ qn'ellea treasent antoor de leor
Idle, on petit pied et un embonpoint mains volomhieax que
celui des autrea n^greasea, sont Jes traita caract^ristiqaes
de ces femmea, auxquellea on pent cependant reprocber des
jambea on peo arqata. Du leata, leur verto restate rare-
ment k on grain de coralL
Les FEIXATAU89 tligrea qui baUtent, non pea le liaut
Soudan, mais Iqa terrea aitote en de^ dn Niger et for-
mant rextr^mit^ nord-ooeat du plateau de PAfriqoe, consti-
tuent une tribu diatinde dea Foulaba. Cte Felktaba sont
une nation belliqoeuse et conqo^ante, habito^ k commet-
tre de grandea d^astations dana la valine do Nlger.^ Leur
territoire eat aitn^ dana le paya d'Uaoosaa, k Toueat du
coura inf^rienr du Niger. Le di^ck Othman, «ppd^ aussi
queqnefois Danfodir, Pagrandit consid^rablenMiit par aea
conqoftea. Son fila, le sultan Bdlo, qui lui sueoMa en ]S1€,
fixa aa r^idence k Saccatou, sur la rivikra Ziimi) I'on dea
aOluenta du Niger; c'eat Ik que Clapperton le renoontra *
en 183S. Cano, ville oh se fait le comroeroe du p^i eat
un luardi^ important pour tea graina, le ria et le b^tall.
FOULARD. On nomma ainsi dea moochoirs en aoie,
dont Tusage est commun parqii les peraonnea alste. Le
moelleux de T^tofTe, aon Mat, sa propret^, aa dorte, oot
do lui faire bien vite ranplacer tea n^ouchoira de ooton et
de toile, blancs ou de couleur, dont se servaient noa granda-
peres, et qo'on roiruuve encore chez les villageois et dans
les dasaes moina aisles. Le9 iONularda seireBt encore de
7k.
&90
FOULARD — FOULON
cravatias pendant le jour, et ils oat d«trdn^ les bonnets de
Goton pendant la nuit.
Le commerce des foulards est one brancbe considc^rable
d^ndustrie manufiu^turito; les plos estim^ noas viennent
des Indes ; en France, not fabriques de soieries de Lyon
et dn midi en produisent une assez grande quantity, mais
lis n*ont pn rivalifer encore ayec lea premiers.
Si le nombre des onTriers que la fabrication des foulards
fait Yirre est considerable, si celui des n^odants qui s*oc-
cupent de leur Tente Test aassi, il existe encore une classe
d'mdustriels dans la 8oci^6 qui b^issent TinTention des
foulards, et qvii en tirent des moyens d^existence pen licites :
ce sont ces modestes filoos qui nepoussent point leur
ambition jusqu^li la montre on U bourse. N^osant attaquer
de front les poches de decant, ils glissent et insinuent dans
celies de derri^re une main subtile que le promeneur ne
sent pas; quelques minutes apr^celui-ci Teut semoucber;
II est trop tard : un filou en passant a faXi son foulard.
On fabrique aussi maintenant/a^wn/ot^Azrcf des dtoffes
pour robes et Ton fait mdme du foulard de laine , sans
parler des foulards de coton.
FOULD (AcHiLLE), riche financier isradite, ancien
membre de ia chambre des d^put^ sous Louis- Philippe,
dn en septembre 1848 repr^sentant du peuple k TAssemblee
nationale par les flecteurs de Paris, qui en juillet de I'ann^
suiYante I'enTOydrent encore si^er^ I'Assembl^ Illative,
acyourd'hul minlstre d*£tat et ministre de la maison de Tem-
pereur, est n6 en 1799, h Paris, od son p^re, avant de fon-
der la maison de banque connne sous la raison de Fould'
Oppenheim et C<«, avait longtemps fait le commerce des
rouenneries et des toiles peintes. M. Achille Fould, qu^U ne
faut pas confondre avec son fir^re, M. Benolt Fould, chef
actuel de la maison Fould-Oppenheim et Cie, ftjt nonmi^,
en 1839, membre du conseil sup^rieurdu commerce et des
manufactures, et r^sit, en 1842, h se faire ^lire dans le
d^partement des Basses-Alpes membre de la chamhre des
d^put^, ou il Tota en tonte occasion a^ec la majority mi-
nist^rielle et od il eut roalntes fois occasion, h propos de
questions financi^res et d^tonomie politique, de faire preuTe
de connaissances tuutes pratiques et fort ^tendues. A TAs-
semblte nationale, comme k TAssemblte l^siatire, il fit
partiede la miyorit^ coitierva/Hce et du club pariementaire
d&ign^ sous le nom de r^nion de la rue de Poitiers,
Lors de la constitution du cabinet du 31 octobre 1849, il
accepta le portefeuille des finances, qu*il conserTa dans la
modification de minist^re surrenue en janvief 1851 , de
m6me que dans le miniature d^finitif du 11 ayril snivant,
jusqu^au 14 octobre, ^poqueod tous les membres du cabinet
donn6rent leur demission. Quelqnes jours apr^ le coup
d*^t dnSd^cembre 1851, il reprit le portefeuille des
finances et le d^posa de DOUTeau k la suite des dterets du
23 jauTier 1852 relatifs aux bicns de la maison d^Orl^ns.
Quoique cette demission, donnde a^ec telat, inpliquM dans
de semblables circon&tances , une dtepprobation formelle
dela mesnre qui Tavait proToqu^, et dutdte lorsle fatre
ranger parmi les partisans secrets de rex-f»mllle ri^nante,
il n*en fut pas moins compris k quelque temps de \k dans
la premiere liste de formation du s^nat. Il a succ^d^, en 1853,
k M. Casablanca dans les hautes fonclions qu'il occupe au-
)ourd*bui anprte de Tempereiir.
FOULE. Ce mot ddsigne, en g<^ndral, une agglomera-
tion, plus oo moins grande, de choses ou de personnes. De
tous les inconTtoients inli^rents aux grandes cit(^, la foule
n*est pas le moindre; la foule y foumit des moyens d*exis-
tence k une multitude de tireurs^^^ filous, qui out com-
pris tout ce que son exploitation pouvait procurer d^avan-
1aj];es k une main exeroee. Heureux les habitants des pctites
▼illes de proTince! \Jk du moms les labali^rcs, !<» raontres,
les foulards, etc., lont plus en sOretd que dans ies reu-
nions compactes de nos capitales. A Par», ia foule est Ta-
gregation, dans un but indeienmnd, de tous les badands,
de toos les oisifs, de tons oeux qui cherclitnt des distrac-
tions. On la rencontre autonr de deux i?rognes qui ae bt^
tent et au pied de Tarbre od se perche un serin echapp6,
dans I'antichambre des hauls fonctionnaires et dersnt les
cages du Jardin des Plantes, Tis-^-vis le treteau d^m lal-
timbanque et ^ la suite d'un ambassadenr turc ou perBin.
Y a-t-il emeute , la foule y accourt comme au spedsde,
pour se retirer en desordre, culbutee, press^e, cross^e, ■
toutefois le mal n^est pas encore plus grand. Au miliea dci
plaisirs mfime, la foule cause parfois de graves acddeots,
comme on Pa tu aux Dfttes du mariage du dauphin, depois
Louis XVI, &VCC Marie- Antoinette,' sur la place de la Cod*
corde, et ^ la f6te du mariage du due d*Oiieans, au Champ
de Mars. Mais les beaux jours de la foule sont ceux du car-
naTal, des rejoulssances pubiiques, de? revues , etc. Eile se de-
ploiealors dans des espaces im menses. Quoi quMI en soit,cet
etrecoUectif, aux six cent mille tetes, qu*on appelle la foate,
n^a qu^une pensee, le plaislr; qu*un caract^re, Tabsence de
toute reflexion. Ceux qui vont, de gaiete de c(pur, se faire
frotsser, decldrer, depouiiler, etouffer, dans ces gigante^oes
caravanes qui couvrent le pare de la capitate, rentrent chei
eux le soir fort satisfaits de leur Joumee.
FOULE-€RAPAUD* Voyez Ewcodlevkht.
FOULON (Moulin k). Voyez Foolacb.
FOULON ( Josepb-Fran^is ), Tune des premieres i1&
times de la revolution de 1789, etait ne k Saumur, en 171S,
d'une famille noble de I'Aujou. Il entradans la carriere admi-
nistrative, sous le ministere du ducde Cboiseul. Tour k tour
commissaire des guerres, Intendant de Tarmee, conseiller
d'£tat, il en reropUssait les functions, lorsque le 12 juillet
1789, apres la refraite de Necker, il fnt nomme contrftienr
general des finances. Le cboix de cet administrateur, qni
depuis longtemps etait fort impopalaire, excita une viie
irritation.
Huit jours apres la prise de la Bastille, le 22 juillet, ven
cinq heures du matin, un homme p&Ie, tremblant, un rietl*
lard les mains liees derri^re le dos, une conronne d*orties
sur la tete, une poignee d^orties en forme de bouquet, a
la boutonniere de Thabit, derriere le dos une botte de foin,
du foin encore dans la bouche, etait tratne par des paysaos
ivres et furieux sur la place de Gr^ve. Ce malheureux ^(ait
Foulon. La conr vantait son s^e, ses connaissances eteodues
en finances; mais on lui avail entendo dire hautemeutqae
la banqueroute etait le veritable, le seul moyen de retablir
les finances. Puis , taut de haines s'etaient amoucel6cs sar
cet homme dur, inflexible et brutal ! II resonnait encore oe
mot horrible qu*il avail jete devant ses domestiques m\
miseres du peuple affame : « Eh bten ! si cette canaille n^a
pas de pain, qu*elle mange du foin. «
Foulon non encore instalie k l*hOtel du contrAle general,
s'etait enfuit de Paris dans la nuit du 14 juillet et 6Uit %M
secacher au chAteau de Viry, od Sartines lui avail oflert on
asile. II avail raison en eifet de trembler : des les premiers
jours de juillet , le Palais-Royal Tavait juge et condamn^,
dans ses sanguinaires parodies, avec le comte d^Ariois, les
princes de Conde et de ContI, et M"* de Polignac el son
propre gendre Berthier de Sauvtgny. Plus tard, il avait
re^ u lui-meme, par une atroce ironie, la copie d*une de
ces promesses de mort ecloses de lorgie. Sa tete se perdit.
II fit repandre le bruit de sa mort; il fit prendre le deuil k
ses domestiques ; un de ses.vatets venait de mourir, il lui
fut fait sons son nom de magnifiques funerailles. Mais bien*
tdt son secret (iit trahi ; des vassaux fUrieux, des paysans
echaufles par les cris de haine et les oris de liberte vinrent
Tarracher de son asile, et le condulsirent k Paris. Attache
k son dos, un ecriteau rappelait le propos qui aliait deveair
son arret. Les bourreaux de Flessdles et de De Laonay
le tralnerent en prodiguant k oe vieillard , mal proiegd par
les gardes nalionales, les outrages et les cruautes jusqu'^
ThOtel de ville. Vers neuf lieures, le comiie assemble d^
eida qu*i| serait enferme d TAbbaye. Lafayette, charge da
Texeculion de cet onlre , n*arrivait pa^. Le peuple s'impa*
tientalt; des cris de mort se fluent entendre; la fuule se roa
FODLON —
dans la graiule salks. Alora commeD^ ce abistre dialogue :
M. de ia Poize, 61ecteur : « Messieurs, tout coupable doit
6tre JQg^. — Qui, jug^ (out de suite et pendo. — Measieiirs,
dit M. Osseliii, pour juger, il font des juges. — Jugei toos*
indues, jugei toutde suite. » Et la foole choisit ses juges. £t,
procureor de sa propre justice, le souTerain en baillous
burla SOD acte d^accusation. Les ^lectenn ti^itaient tou-
jours ; UD e£froyable tiunulte r^gnait dana la salle. Eofin,
Lafiiyette arrive. H se place an bureau partni les ^lecterns,
n aupplie le penple de s'^pargner une bonte qni fl^triitdt
et Paris et son g^n^ral; plus Foulon est coupable, plus les
foitnes doivent s^observer k son ^ard : « Ainsi, dit-il en
finissant, je vati le faire conduire k I'Abbaye. — Oui, oui,
en prison! — A basi 1^ basi » r^nd le peuple dans la salle.
On applandit ihSbilA de terrenret d'esp^ance, Foulon lui-
mfyme bat des mains. AussitM des huto, d^implacables cla-
menrs portent de la place de Grtve : • II y a conniTence
id; qn'on nous le livre, qu*on nous le livre, et que nous
en fossions justice ! » Foulon est saisi , tratnd par mille
bras sous la fotale lanteme de la me de la Yannerie, pendu
4 la corde rougie du sang de De Launay. Deux fois die
casse. Pas de grftcet il expire. Sa t^ est coup^; les Tris-
tans de la pupulaoe mettent un bAillon et une poign^ de
foin dans cette boncbe inanimte, et portent le hideux tre-
phine au Palais-Royalt Auguste Paillaru.
FOULONNIER. Vopez Foulagb..
FOULQUE. Sous ce nom, et sous celui, plus populaire,
de morelles, on d^gne un genre particnlier d'^bassiers,
aux longs doigts ou macrodactyleSf que caract6risent entre
lenrs cong6n^res la plaque comde qui recourre ieur front
chauve et la membrane festonnte qni gamit leurs doigts.
Ce sont des oiseaux aquatiques, au plumage histr^ et im-
permtoble k Teau, offrant plusieurs analogies avecles ponies
d*eau, excellents nageurs et passant lenr vie sur les marais
et les Jiangs. Nous n'en possMons en Europe qu*une esp^ce :
lafoulque macroure (fulica atra , Lin.), longne de 40 k 50
centimMres, de couleur ardoise, foncte en dessns, plus claire
^en dessons, avec du blanc aux ailes, la t^te noire et la pla-
que du front blancbe. Elle vit pendant i'hirer en troupes
nombreuses, se disperse en petites bandes pendant IMt^;
raroment elle pose k terre. Lorsqu*un chasseur la poursuit ,
la foulque se borne ordinairement k se diriger vers un au-
tre point de I'^tang qu*elle babite; aossi estil facfle de la
prendre. La femelle niche au milieu des roseaux, et pond
de 8 4 14 oeufs d*un blanc Tari6 de brun , arec des points
rouge&tres. On rencontre cette esptoe anx enrirons de Paris.
D' SAOCEROTre.
FOULQUES ou FOLQUET DE MARSEILLE, trouba-
dour de la fin du douzi^me siicle, moins c^l^re par ses
ponies, qui nesont pourtant pas sans m^rite,et dont il nous
reste environ Tingt<inq pitees , que par les violences de son
lanatisme religieux , alors qu*^lev6 au si^e Episcopal de
Toulouse, il se fit remarquer par son acbamement centre
Raymond VI, son bienfaiteur, auquel on le vit imputer
bassement des torts imaginaires pour colorer sa rebellion et
aeconder plus efBcacement les atrocity de l*odieux Simon
deMontfort, dont il se ddclara le plus effrto^ partisan dans
sa guerre d*extermination centre les Albigeois . La vie de
Folquet de Maiseille se dmse done en deux parties bien
distinctes. Dans la premie, poete oourtois et passionn^ ,
il consacre ses vers et ses bommages aux femmes les pins
illostres et les plus belles de son temps. Dans la seoonde ,
il s'abandonne sans retenue k la cause du meurtre, de la spo-
liation et d^une impitoyable intoltenoe. Tel ^tait toutefois
FaTeuglement des esprits k cette ^poque, qu*an milieu des
campagnes et des villes du Languedoc, derenues des soh'tudes
^pouvantables , oe fougueux apfttre de rinquisition naissante
lilt presqoe v^n^r^ comma un saint. Dante le place dans son
ParadU, et P^rarque pretend qu'en se donnant le nom
de Folquet de Marseille ^ il a illustr^ cette rille et priv^ celle
de Giines d\m honneur qu'elle m^ritait.
Sa fiunUJe ^tait en efbt originairedeGtees. FQsd'nn n^o-
FOUQUET 597
ciant qui ^talt venu s*6tablir k Marseille, et qui hil laissa
en mourant une riche succession, Folquet, n^ vers liss
ou i teo, pr^^, jeune encore, la vie du po£te aux travaux
du eommer^ant, et se fit troubadour. Ce rdle lui donna un
Itbre accte auprte des plus grands seigneurs de son sitele :
on le Tit tour k tour briller par les gckces de sa personna
et par T^dat de ses ponies dans les cours de provence , de
Montpellier, de Toulouse, et phis tard dans cellos du roi
Richard CoBur-de-Uon, d*Alfonse II , roi d*Aragon , et d* Al-
fonso IX, roi de Castille. La femme du ricomte de Marseille,
Azalais de Roquemartine, derint Pobjet de ses chants et de
ses bommages passionnds, auxqoels toutefois eUe ne r^pon-
dit que par des rigueurs , et en lui donnant congd. Folquet,
d^sesp^ni,jura de ne plus faire de vers; mais, k la cour de
Guiilaume VIII, vicomte de Montpellier, il Tit sa femme,
Eudoxie Ck>mnine, fillede Manuel, empereur de Constan-
tinople, et cetle nouveUe passion fut pour lui une source de
cliants nouveaux. Dans de plus ^nergiques sirrentes , il re-
proche hauiement aux princes, aux barons et aux peuples
leor coupable l<3ihargie, et les somme de courir k la d^ense de
la clunStient^ Ayant perdu tous les personnages illustres anx-
qnels il STait 6U attach^, il prit la determination de quit-
ter le monde et d*entrer dans Tordre de CIteaux. II y fit
recoToir Element sa femme et ses deux fils , et pen de
temps apr^, en 1205, 11 fut €ta 6T£que de Toulouse. Nous
ne suivrons pas les ^Tenements dont fut marqute cette se-
conde moiti^ de la Tiede Folquet, qui dte lorsprit le nom
de Foulques. Parmi les actes si tristement cti^bres de son
^piscopat > on remarque ^institution des ftkres Pr^heurs k
Toulouse, par saint Dominique, en 1215, sous U protec-
tion et les soins fougueux du pr^lat, qui topr k tour poete,
bomme de cour, missionnaire, goerrier, se montra constam-
ment passionn^, turbulent, ambitieux et fanatique. II mourut
le jour de No£l de I'an 1231 , et fut bhumd dans le mo-
nast^re de Grand-Selve, abbaye deTordre de Citeaux.
Pblussixr.
FOULQUES, FOUQUET ou FULQUOIS (Gci). Voyet
CL^MEirrlV.
FOULURE. Voyez Entorsb.
FOUQU^ (LAMOTHE). VoyetLk Mothe-Fodqo^.
FOUQUET (Nicolas), marquis »■ BELLE-ISLE, oon-
seiller au parlement de Paris , procureur g^n^ral de la m^me
cour, dernier surintendant des finances sous Louis XIV, na-
quiten 1615. Son pftre, FrangoU Fodqubt, Ticomte de Vaux,
itait cunseiller d^Etat Le fils destine k la haute magistrature,
fut re^ k Tingt-ans maltre des requites. Dte ses premiers pas
dans cette carriire, 11 fit preuve d'une rare capacit<^, et obtint,
malgr^ son ftge, une grande inOuence sur sa compagnie. II
acheta bientAt la charge de procureur gdn^ral au parlement
de Paris , mais son ambition n^^tait pas satisfaite. Frondcur
par calcul plus que par conviction, il 6tait l\in des mem-
bres les plus assidus des reunions secretes du cardinal de
Retz, maisil n'en rendait pas moms d*6ninents services
au parti oppose La reine-mire Anne d^Autricbe ne Tavait
pas oubll^ : au moment du danger, die parut d'abord vou-
loir le prot^ger ; mais elle recula devant le premier obstacle.
Tant qu^avait vteu le cardinal Mazarin , et aprte I'dchau-
four^e de la Fronde, Nicolas Fouquet s^^taithantemcnt d6-
voud aux int^ts de la cour : il esprit succMer k son
patron dans la direction g^n^rale des affaires. « Fouquet,
dit Tabb^ de Choisi , pr^tendoit 6tre premier ministre sans
perdre un moment de ses plaisirs. II feignoit de travalHer
seul dans son cabinet, k Saint-Mand^, et pendant que toute
la cour, pr^venue de sa future grandeur, ^laitdans Tanti-
charabre, louantlt haute voix le travail infatigabledn grand
homme, il desoendoit par un escalier d^rob^ dans son petit
jardin,oii sesnympheslui venaienltenir compagnie an poids
de Tor. II se ilattoit d'amuser le jeune roi par des bagatelles ,
et ne lui proposoit que des parties de plaisir, se voulant m6me
donner le soin de ses nonvelles amours, ce qui d6plut k Louis
XIV, qui, n*ayant alors de confident que lul-mftme, se fal-
soit un plaisir du mTstire , et vouloit d^ailleun oommancer
i98
lout <le boll k Mre roi. Mais ct qui acheva de le perdre , c'est
quHl se laissa aller k dea airs de aup^iorit^ avec les autres mi-
iiistres, qoi en fuFentofTenada, else Hgo^reat contre lui. Ses
^ues particuli^rca lui faisoient n^fger le bien de l^tat. 11
donnoit pour quatre millions de pensions k ses amis de cour ,
qn'll eroyoit ses cr^toree/et Aoit d'assa Ixmne fo! pour
eofflpter snr eox et pour les juger capables de le sontenir dans
on changement de fortune, qnll croiolt fort possible... >
81 Fouqnet prodlgaait 'aux courtisans et am bdles dames
de la oonor les trters de r£tat, il faisait anssi largement sa
part 1 11 avail d^l>en8^ des sommes inormeskson chAteau
de Vaui, d<mt la magnificence eCfk^t cellci des i^idencns
royales. Ilatait fait fortifier et garnir d'arlillerie et de mum-
lions deguerreson ohAteait de Belle-Isle, en Bretagne. Afin de
disaimulerses prodigality pour les autres et pour tof-m^me,
11 ne prteentait au monarque qae des comptes exagMs quant
anx recettesy et fort au-dessoos. de la rtelit^ qoant aux
ddpenses. H ignorait que le rol contrMait ses comptes avec
la plus sdtftre, la plus minutieuse 6^M\4, second^ par Col-
bert, qui lui en signalail toutes'les erreurs. Louis XIV
ne lui en faisait pas moins boa accueil ; et la dlsgrftce de
Fonquet se tM, bom^ a la perte de son portefenille s^il n'avalt
dodblement blessifi son amou^propre par son faste plus' que
royal, et sartout par ses pretentions sur M"** de la Yal-
li&re. II se perdit enfin par an excte de flatterie irrifltehio :
la fi^qu^il donna, le20 aoM iddl , au monarque, k son
cliAtean de Yanx , sorpassa en magntficenee cdlesde la cour,
tt, dans on premier mourement de ddpit et de coldre, le
•rd «at Adt an^ter lesarintendant, al Anne d^Aotridie , qui
le prot^geait, nereb eOt ddtoiime. Fouqnet n*avait rien n4-
gfig^poiirrendre oettt fittea^tebleli LouisXIV: oA y joua
ies Fdeheux de MolMra, pnMd^ d'on frologOj^en rhon-
lieiir du prince, compost par Frisson. Sur Uhu lea omcu
ments on royait les armes dn surintendant, an 6curenil|
avec cette derise : qmd non aseendam?
dependant, le roi n'aTait c^^ qn*^ regret k Tavis de sa
m^, et saf veiigeanc^, poor 6tre dUKr^ , ne fut que plus
implacable. On supposait d'ailleors k Fouquet on paissanl
parti k la coor, ainsi que dans la^baate ouigifitrature^ et 11 Tut
GonTenb (ffon I'attireratt en Bretagne. Des troopes farent
dirig^M soro^te province sooale prttexte de mottTements
MItieox. Loute XIV partit faieutdl aprte; Fooqnet, retenn
dans son lit p^nne fi^vrevtolentA, D*hd€itapaaB6anmoins
a soitre le monarque : Colbert et lui a^embarquArcut aor la
Loire dans denx bateaux diffiirenta. Lea eoartisans, en Toyant
navlguer les deux esqnifs, diaaieut t Fun coultrm Vautre $
mala leors paftrltionf eiaieat* en faveor da gorintendcnt
ArrlT6 k Nantes, Fooqiiet, «a lieo de ae rapprodier dela
rMdenee foyale, alia oecnper one maison fort dioignte da
cbAteaa. On a pt6tendii depuis que cette maison commonl-
quait atec la Loire par an souterrain; qu'aa pdnt ot ce
|»assage secret aboutiasalt, dtalt amarrte one barque tout
^ipte, pourvue d'exoellents rameurs^ et en dtat de se diri-
^ rapidementsur Belle-Isle ; qoe des coorriers, disposes
je distance da distanoe, devaient inioniier le aarintendant
«a momdre p^t et lui labser le tempa de poorvoir k sa sQrel^.
€es estafettes hii serrdent ordinalrement pour aes aflUres
parficoli^res on poor ses plaisirs ; mais il paralt que dans
cette circonstanoe , ce service avail ^t^ an moins n^ig6 : n
ne ae doutait point da danger de sa situation. Le h septem*
bre , quinze jours aprU la malencontreuse rate de Vaux , tl
Bortalt du cliAteau, o6 a*^t tcnn le conseil , lorsqa'un ami
k t^r^vtet qa'il aBait ^tre arhtttf : 11 q^itta brasquement sa
tolttfre, et d^flt il se perdait dans la foule, quand d'Arta-
gnafi, commandaiit des iMnaqoetaireSi le saiaft aad^ur
d^anerae, le fit mooter dans an carroaae et, sans 4'an^ter
un seal Instant , le mena ao eblteaa d'Angers. Sa femme et
ses enCints furent oondoitsA Limoges, et des coorriers ex-
p6dMs poor ordonner la salsie de aes papters dans toutte
aea nttiaooa. Cependaat, on de sea bommes de eonflance,
letnofn de Tenl^eroent, aaH paiti aossitdt et avail prdcdde
les coorriers du roi de douie lieures. On aviit pa soiisti«lra
FOB QUET
les papiers m plus compromeltanls;^ Tabb^ Foaqoet,
jours violent, avait propose de mettle partout le fen el
d'an^antir ainsi jusqu*an dernier brouillon , boa on maavais.
Le prisonnier lot auccessivement transfM dir cfaiteaa
d'Angers k eelui d'Ambolse, o6 II nata Jusqo'4 la fin de d6
eembre 1662, et de Ik 4 Vincenaea, k Moret, k ki Bastille
II avail ^t^ dailgereasemeat maiade k Angers : il denundu oa
cenfesseot, qid loi fdt reftia6. La eliambrade jdstice aom-
mte iMor le Juger loi pemdt par deux aitftia de fouralr ses
moyens de defense. Tout en protestant oenlie niNSplitt de
la commission , fi r6dig^ dea notea et dea obaerlrations en
marge dea cahiers^ des arreta et des procte-veibaax Ms
Chez lul et dies sea prindpaox eommis ; 11 pntL son oonseil
deles rendre pobliques ; maisr li peine avait-on eorameDC^
rUnpressite des dejux prtaners cahiers, qae Colbert les fit
saislr et enlever. La procddare, eommencte k Yfnceaaes, se
conllnaali la Bastille, bk le prisonniev a^ait ^ IraaafM It
lajuin t663. II parotpoorlapremlteefoisdevint la chamfare
de jastice, k TArseaal, le 14 novtobiie aolvant. II ae nit
sur la sellette, qudiqu'on lal efit pr^par^ ml si^e 1^ c6t^^
etrenooveia sea proleatationft sor 1- incompetence; il sobft
onze k douze interrogatoires josqu^au 4 dtombre. Le cban*
cclier loi exhiba un papier eofiteiiknt dea notea dans les-
quelles le cardinal Mazarin et le rol ^talent pen honorable^
mcnt traits Fouquet r^pondit les avoir toltes dans on me.
inent d^irritatlou contra le cardinal, qdi aivalt ovbli^ tout ce
qu'il avait Aiit pour pr^paiter aon retoor en France ; II invo-
qoa pour sa JasUficBtion dea lettiea do cardinal et de la nine
ni^ qui lul ataient ^14 soo^traites avec d'anlrea papters
fort fanportants pent sa jastiflcatien. ! Le> ebanceher loi
pariadeaota deficit ;illnlreproclialeehlirre dek'd4penses
de son intcndant, qui a^§levait k 18 mlllioas m deax an9.
Fouqnet T^nAt qa*ind4pendlimmeBl dea dispenses de tk
maison, ion Intendaaf payait '^4 forte* sommes poor le ser
vice do roi. II paralt qn^ effet ^ une gnoide partie de ces
sommes avait M wmise p4r Pou^oet loi-mtaie k la Mm
m4re, qoj via les avoir redoes.
Cette iflomense pr6c4dore, ai oom|iliqu4e, si surcharge
d'faBcident^ doia trob ann4ea. ha t>rooareurs g^n4raox Ta-
lon et''Chamiilard avaient conda k la peine capitaie^ poor
crime de ptoilat el de ldfe«ia)est4. Sor vfaigt-deox Jnges^
neuf opkikrent poor la mort, trehn poor on baoiaaenient pe^
p4tnel. Le roi, plos s4v4re que U m^lorit4, ooimmia le be-
nlssement.ctt one prison perp4tneHe. Les aceasationa de
r6volie,de eoUiaion aveo les Anglais,' auxquelsFoiiqoetao-
rait r4sola de ttvrer fai place de Belle-Iale^ le desaein an4t6
de se faire doe de Brctagoe, ioua ces griefs si graves, et doot
on avait ftdt tant de brail an lUMamencemeftt de 4elte inons-
troeose procMure, furent abondonnte^'el be puitot'soote*
nir r4preave d*ane premi4re information^ Feuqaei trewa
des d4fenseors au tribonal ^e Tophiipn, et in4me devant aes
Jngaa. Ptilaaon^ moins aarvei|14 qoe bii daas sa prison, se
d4vooa poor le saover t il obtint, non sans peine, d'etre
eonfiroat4 aveo le surintendant Son but 4tait de i'4elaii«r
aor on point Important deaa defense. Amen4 decant loi, il
prit le r4ie et Paccent d'onaceuaateur. Fouqoet '4talt aar-
toot foTt.biqoiet ao asfet des papiers qi^ avait Iai8e4s%
soa chAteav. de Sa{nt-Bfand4. PeUaaon intenompit iCB iK*
negations en hri diaant ; « Vooa ne nieriei pas avee ianit
d^assoranoe ai vens ne savlez pas qoe vw> papiers oat 414
brfiiea. » Ceamotaapprlrtnt A Foaqnet toot eeqii*tt M Im-
portalt de aavofa* : il avait retroov4 on ami dons cdul ooll.
regardatt crnnme an d4laledr. II ftit^ ao88ltetlH»r4a la^
tore de Tantt et de Toidre do roi qniravait niodifi4,<traaa-
fei4 k Pignerel.. Quelqoes Jours ap^ sa d4tentien, le foo^
nerre lomba en plein midi anr son logeoMnt et enabaNIt
one parUe; il resta seol, sain et aani, dans Fembraaw^d^oe
creiaee; Arrtv4 dans oetleplaee Carte en 14e4| il y moohit
en mars lesi. Son oerpa Ait transpoiid k PaHa et depose
-dans reglise de la Viailatlon, me Salnt^^ntifne. L^aele ditt-
bumatJon est du 20 mars leai..
Aban^'tonoe de Ioua lea eomtisana qaHl avail anridtis.
FOUQUET — FOUQUTKR-TINVILLE
Fouqoet ne le ftit point des gens de lettres, qu'il arait
ffot^g^ et dot^ de modiques pemioos bien m^ritte. Le
satant Leffeyre, p^ de M"* Dader, lai d^dla on livre
pendant sa eapliTit^; La Fontaine lui exprima sa recon-
nalsaance par one tooehante ^1^, et perdit sa pension ;
M*^ SeodM resta fld^e an malhenr; le m^decln Pecquet
proclamait bantement son entier d^Touement k son ami dans
Jes fers; Blr^benf tomba malade decba^in; Jean Loret,
auteur d'une gaietteen rers, poblia les bienfaits qu*il avait
re^ de Fooqnet; et sa pension loi ftif snpprimte. On
Iroavadails Ite papiers' du sorinte&dantb^ncoop de leitres
de grands seigneors, dont il aTaff pay^ les dettes, et qui
soUicitaient de nooreattx services. II 7 en avait ansst de
grandes dames qni araient en'une large part k ses prudiga-
litte« DanSjIa correspondaneedeoesdames, si complaisantes
et si pea sonpaleoses, flgnrent des leitres de layeuve Scar-
Ton ; elle ^it lofn alors de pr^Toir le brillant avenir qui
Pattendait^ Dofey (da iToDne).
FOUQUIEE (Pnomt £loi), mMecin de Th^pifal de la
Gbarit^, profesteur k la Faculty de MMecine de Paris, m^e-
dn consaltakit de Cbarles X, premierm^dedn du rbi Louis-
<Hiflippe aprte U mort du docteur Marc, membre de FAcad^-
miede M&teine^ commandenr de la Ldglon d'bonneur, etc.,
uaquit k Maissemy (Alsne), en 1776. Il ^tudift sous C 0 r t |-
sart, (ut re^u mMedn en 1802, etsocc^a.l Desbois de
Rochefort eomme m^defsin de la Cliarit^, aprte atoir'^t^
<|uelqoe temps cb{mrgie& militalre d^ns Tarro^ r^publi-
caine. Pratiden attentU et pmdent, obkerratenr impartial et
-non systdmatiqae, sa Tisite publique d*h6pitai attira de
•iMmne heure U foule des jeones m^ecins. Toufefois, il ne
commen^agu^^ professer qu'en 1816. IlaTait eompo^ sa
iMae doctorale snr les Awmtages d^une constitution d4bile,
et ce sojet semblait parfaitement cboisi au point de Tue
des Tal6ti]dinaires. If. Pouquier eot, comme pratiden, des
sucote flatteorti et bonorables. II iaspirait une grande con-
iiBnetf bien que par^ssant toujours b6siter, toujours incer-
tain, b^gayant et et^tif. II avait I'air d'un homme qui
chercbe avee intdr^t, soit le mal lui-mtaie, soit la canse de
ce mal et sbti remMe, mais qui ne les trou^ant pas s*en
altriste.*
En tsto fl fet nomm^ k la Faeoltd proAMseur de clinique
If ledieAle, plaee qoi lui pennettait de eontinner sans distrac-
tion et Aans surchAige son senrlee dliOpital ; mais quand le
C4^l%bt« Pin el vint k mooifr, il eat qnelqoe temps la fan-
taisie d'oeeaper sa diaire de patbologie, quittant ponr die
to diniqae. II ne tarda pas k se repentir de oette mntation;
son esprit, positff ef-peu gfti^ralisatear, ne ponralt s*adapter
fl on enseignement qni rMame teajours des aper^^s et
qodqoes systtaies. H reprit en cons^ence sa chftre diniqae,
et ne qoitta pins U Cbarit6, dont i! s'^tait fait comme on se»
cood domfdie. A qoelqne temps de 1^, il publia, avec le doc*
ieur F^lii Ratier, one traduction fran^aise de Celse, et avec
M. Isidore Bourdon an Mitoioire sur les affections chronl-
^es de Testomac et des autres visc^res de Fabdomen. Sa
l>art de eollaboration oonsistait^ comme de raJson, k tenir
largement ooTerts ses riches cartons d^obserrateur et de
pratiden. Pfodenrs fols on le chargea de missions sanitaires
en proTince, dans des cas de graves 6pid6mies, et c*est
ainii qn'il hit cl^Hbord dto>r6.
Personnen'^ mlenx ^pronr^ tout ee que valent la Joa-
teeae de Pesprft, la dignity de la vie, un savoir restrdnt aa
n^cessaire lant efforts de profondeur ni fenx semblant de
progrte, et sortoot la plelne satisfaction des conTeoances re-
^es et des devoirs. Sa mission pour Blaye, en 183S, prte la
duchessede Berry, dors fort malheureuse, avan^ bean-
coop sa fortnne , particnllArement k la ooor , tant la parfoite
mesure de ses prooMte sembla contraster avee le ton cava-
lier et iromodeste de oeox qui l^ivalent prMdd. Ce fut Fou-
qukr qnf , vers 1816 , et4 1'imitation du docteur Desportes,
eniploya publiqaement la noix vomique contre la ^aralystie
lie nrnhri'n, et qui (bt des premiers k observer que ce
reuiMc atpt d*anemani6re plusmarqu^ sur les membres
699
sup^rieufs que sur les inr^ioars. Ilfutde mtoie des pre-
miers k employer la strychnine d^que Pelletier e( Cateii-
ton Teurent d^uverte (1818). On le vit aussi essayer de
Tac^tate de^lomb poor mod^rer les sueurs d ^nervantes et
si destructives des phtbisiques. II compose de boos m6r
moires sur difT^rents mMlcaments hdroiques Un% du liigne
v^^tal. Dks sa Jeunesse, il avail traduit Brown'. II s'^tek
aJnsI expose, sans Tavoir pr6vu,'aux triMts accabjanta que
Broussais r^rvait aux browniensL Le. docteur Fouqu^
mourut au meis d^octobre 18S0. II destina k rAcad^mie de
m^ecine ceux des ouvrages de sa bibliotli^ne.qui manqo^
raieni^ cellede ce corps savant MM. Piorry et Reqoin.fliit
Ton et Tautre difpieweut fait son iloge.
D'Isidore Bouauo?!.. .
FOUQUIER-TINVILLE ( AmoniE^^vERnif ) naqoit
aux environs de Saint-Qoentin , au village d'HiSioad, eki
1747, de pauvres cultivateurs. Aprteqndqoes^tndea pi^
liminaires ,11 vint k Paris, ou il acbeta , avec see Economies ,
one charge de procureur au (Mtelet, et malgr^ beaocoop
d'activiU, d'iotdligence et one grande facUitd d*doeotio&,
Il ne r^nssit pas. Des vers mi^sqa^s, sans idto ^offtoot^
adress^ par lui li Louis XVI k Poccasion de son mariage,
prouvent qu*ii n'avait pas le moindre sentiment de la po6de;
1^ ministre & qui U les envoya les goOU trterpep , et n*enra^
mercia pas m^me Tauteor. La miste le reprit » mais il ne ae
d^couragea pas : voyant s^avanoer de graves ^vteonents^ il en
espte davantage, et les attendit de piedANrme : sans epinionk
g^n^reosea et sans rftves, arrive k qnarante-dx ana, d^
de toot, ilserangeaviolemmentdtt cOt^des plasbardisd^mot-
crates'et se fit remarqner tout desuite par la rigidlt^et la fort-
met^ de sa marche. Danton vit cet organUateur d'anardiie
dans les groapes, et jogea k sa parole am^ eft trislli (pa
c'^tdt un bomme k essayer. Alors sa fortune eommen^; oi
^tait pr6s dd 10 aoOt Le » Fouquier passe la unit & la Comi-
mune, d y donna , quoiqoe sans position et aaqs canicifere
polltiqneV.d'^nergiqoesconseils. M^^, dte cet instant, aux
bommes r^volutionnairesdu premior ordre, il qnitta lepav^
des rues, et accepta plusieors missions, n i^usslt , sortit de
ses embarras, etdemanda nn|KM/e difficile, dans leqod il
forait preuve de fenuet^ , d^uit^t^. Robe4»iecre et DmiIob
le fireot nommer, dte le 10 mars 1793 , j^r4 an frilmnal r6r
vdlutionnaire : c^est la date de I'institation de ce tribnnal.
On le remarqua de nouveau; sa tenue, son esprit de sail*
lie, beaucoop de XermebS, defroideur, le flrent arriver ra-
pidement k la place d^acctuateur public, Il y passa sans
baiter, mais sanajoie non plus, ne se dissimulaot pas lee
perils qui entouraient ce poate , mais se promelCsnt d*y res*
ter k force de soins , de rapiditii dans le travail et de d^oue^
ment k ses fonctions^^qnels que fussent les bommes aox*
quels il auralt affaire. Cette place parut sufljire k son ambi-
tion. II ne se sentait pas capable de prendre ^initiative des
grandes dteisiona, quoiqu*ii se trouvMla foroede toutoser
au nom de Faffreuse dictature dn moment. L^intercogaioire
de Fouquier k son parquet dalt bref et d'one froide poll-
tesse ; mais en gto6^ il 4tait pen uqaisiteor dans ses ques-
tions, qoi rentnient presqne tootes dans la mtoes^rie de
fdts. On voydt qu'ao fond il n^interrogedt pas sfaw^rement,
qu'il fbisdt tout dmplement de la pdice poiitiqoe,et que
ses recbercbes avaient ponr objet, non d'assurer la sauve-*
garde g<$n^rale , mais d'Mairer le ComitS de saiut public,
qudquefois m^ma d*^ter des m^prises , Idles que d'envoyer
dnfrbresjaeobins au tribunal, Le.soir, versdix beores, U
dlait rendre compte au conUti de ce qui avdt ^ foit ^ Fom-
dience du joor : c'dtait k Robespierre, k BiUaud on k Collet
qoMl s'adressdt II exposait ses idte, ses conjectures, ses
dteonvertes, et revendt avec des ordres d^finitifs qu'il faisait
exteuter le lendemain. Les jor^s Fattendaient , et U donnait
le t»o/ d^ordre k la section eoi activity; o^dtait de frapper
00 d*acqoilter , et on a*y conforrodt ; la discosdon nl^it
qu^one forme. 11 ^tenddt sa mission, dans sa froide mge ^
josqu'& donner dee ordres k Pex^cuteur des jugements, qa*il
appelait> son parqnet Alndt ilavait la direction. seceMA:
y
600
spteiale da jury permanent. U 4tait log^ aa Palaia-de-Jostice ,
prte de 14 Concieiigerie , et nesortait gu^re de ebez loi que
pour aller au comitS. Trte-actif , trte-exact dans son travail ,
ininntieax mdme » ses accusations ^taient Writes d*un style
fort n^ig^, oommnn; mais alors cela suffisait. L^homme,
pourtant, 6tait Mp^eur k cette besogne. Dans ses fonc-
tions, rien ne T^branlalt , ni sourds murmures, ni menaces
▼iolentes anonymes, ni responsabilit^ morale de ses actes,
et pourvu qu'il eQt on ordre, ilagissait; il ob^it long-
teoips k toot ce que Toulut Robespierre. Quelquefois il se
rendait k pied, dans la nuit, du Palais-de- Justice au
comite.
Ce Alt deTant lui, an mois d^aTril, qu'on traduisit Mar at.
II ilemandaracqoittement ( 24 avrii 1703), mais il m^prisait
cette b6te fi^roce. II d^non^ k la Conyention Tindulgence de
Montana, juge k son tribunal , qui avait , disait-il , laiss^ voir
dw sentiments girondins dansle proc^ de Charlotte Cor-
day. Ce fut lui qui, plus tard, accuse et fit condainncr k
ijiort Hubert et toute la Commune; ce fut lui qui requit la
mort centre Dan ton et ses aimis; par instants, dans cette
afTaire, il parut trte-embarrass^, et en r^f^ k Saint-Just.
Lorsqu'en Tertu de la ioi du 32 prairial an II , on rddrga-
nisa le tribunal , 11 fut maintenu dans ses fonctions , ainsi que
Dumas, CofBnhal , Herman , etc. Le 9 thermidor il resta k
son poste; le 10 il ent k constater Tidentit^ de Robespierre,
de Domas, etc, ses chefs, mis bors la loi et amends k sa
bar re; mais c*est visiblement 6mu qu'il rempUt cette tAche;
pourtant il avait dit la yeille : « Tout cela ne nous regarde
pas, nous, hommes de justice : (^est de la politique; la jus-
tice doit avoir son oours. »
Le 12 thermidor, Barr^re, dans un rapport sarla ndces-
sit^ de continuer les pouvoirsdu Comit6, propose de main-
teuir Fouquier dans ses terribles fonctions, mais des mur-
mures nniversels ^clat^rent aussitot; et I'on prit la decision
contraire : on d^cr^ta qu*il serai t jug^ ; il demanda k com-
paraltre k la barre de la Convention pour s^expliquer, et y
vint le 21 ; il s^y d^fendit mal, et rejeta tons ses actes sur
Robespierre : I'accusation contre lui fut maintenue, il alia
alors se constituer prisonnier. L'instruction tralna en lon-
goenr. On esp^rait tirer de lui des r^^ations sur les hommes
et le gouvemement de la Terreur, II publia en eflet un
M^maire in-4*^; il rapportedes pieces importantes, dos de-
tails affreux sur la Justice rdvolutionnaire^ la marcbedu
tribunal : la responsabilit6 de beaucoup d'ades est renvoy^
lileurs auteurs, qu^ou ne connai^sait pas; mais de secrets
positifs, on y en appreud pen, soit que le comity les eOt caches
k son agent, soiiplutOt que celui ci ne voulOt pas dans ce
moment mtoie les r^vder. Ce Jf^oire estbien fait et offre
beaucoup d'int^r6t; mais il y anombre de mensonges.
Quand on jngea Fouquier, le tribunal se ddclara en per-
manence; son procte occupa une dijLaine de stances, dans
lesquelles le terrible agent des dictateurs fut condemn^ pour
s^^tre livr6 k des fureurs personnelles, et pour avoir fait
mourir des individus avaut que toutes les formes l^ales fus-
sent ^puiste. D6s qu*il cntrevit son sort , il prit sur la sel-
lelterattitude qui luiconvenait, etsefit pardonnerdes siens
les Uchette de sa dtfense dcrite. R^pondant avec fermet^ k
se&iuqiBAf il puisadans Texc^smdmede son ddsappointement
un fonds de loglque, de sarcasmes, d*61oquence naturelle,
qui le firent ecouter avec int^rfit II demanda qn*on le fit
mourir sur-le-cbamp , et, « Je vous souhaite roon courage,
si vous venez jamais id, » dlMl k ses juges. 11 alia avec
ealme etd^ain ausupplice. Snrson passage, quelques per-
Bonnes du peupie lui ayant rappel^ ironiquement son : « Tu
ii*as pas la parole (du tribunal), il leiir r^pliqua : « Et
tol , canaille imbecile, tu n*as pas de pain. » (C*6tait un mo*
ment de disr>lte, 24 avril 1795.)
Fouquier ^tait, dans les rapports privds, un homme sOr,
mais de pen d*expan.^on ; il aimait la vie aisfH;, ^l^ante, et
la recbercba sans cesse comme un but Son costume ^tait
titnple,s^v^re, mais soign^. Personne n*eM pu se cr^cr plus
ladlemeat que Jul une fortune; mais I'id^e ne lui en vInt
FOCQUIER-TINVILLE — FOUR
jamais. En particulier , 11 laissait paraltre plus de doooev
que d*irrjtabilit^. Son style ^tait rude, diiftis, barbare, prif^
de ces tours coulants,'de ces id^abondantes qui ilistiiign«Bt
les orateurs; son r^uisitoire n'^tait qu'un protocole rocaii-
leux, sp^eux pourtant. Les d<^bats de son procte r^^l^reat
un fait affreux de fi^vre r^volutionnaire. Voulant suflirc i
la vengeance des temps, il offrit, dit-lon, au ComUiis
salut public de faire agrandir la salle du tribonal, poor qa'oi
pOty condamner et y ex^cuter en m6me temps. Un modile
m6me de la machine y (at plac^ ; mats son ami Cottot d'Her-
bois survint , le fit retirer, et lui dit avec 6nerg|e : « Mw
tu veux done ddmoraliser lesupplioe? ^^
En 1829, une femme mourait dans une mansarde de U
me Cbabannais. Nul ne se pr^senta pour recudllir Ph^tagi,
pas meme sa fille, pauvre demoiselle de comptoir k Cb4*
teau-Thierry. Le gouvernement h^rita done et fit Teodrele
mobilier, qui rapporta 253 trancs. II y avait quelques vieox
meubles, quelques papiers, deux ou trois livres de pi^, on
Christ , une relique, un portrait grav6, et une m^dailie de
cuivre. Ce portrait 6tait celui de Fouquier. A la m^daille
pendait un papier sur lequd on lisait : « II la portait aa
cou lorsqu^il fit condamner la veuve Capet. » La piuvre
femme qui laissait cd b^tage au fisc royal ^tait la Teare
Fouquier-TinviUe. FrAl^ric FAiofr.
FOUR. Ce nom s'applique principalement au four i
cuire le pain et au four h chaux oucha ufour, Noosne
parlerons ici que du premier.
he four de boulangerii^W connu des andens, poisqu'ea
en retrouve dans les mines de Pompd. Cd appareil a
gard^ presque toute sa simplicity antique. Ses diverses parties
sont Vdtre ou aire, la voUte, nomm^ aussi d6me oa cha-
pelle, la houche ou entree, la chemin^, et les houras.
On ^tablit d^abord le massif du four dans lequd on pratique
parfois un espace votlt^, nonune dessotu du four, destio^
alors k s^her du bois; mdsles boulangers le pr^ftreol
plein, le four perdant moins de calorique. Si Ton fait use
voOie, die doit avoir an moins 0"',55 d^^aisseur. On trace
aprte sur une die bien dress^ la forme eUlptique que Ton
donne ordinairement k Vdlre, qui se compose de canreanx
rciructaires ^tablis sur un lit de sable sec, et ofTrant une peote
de 12 ^ 16 centimdres par m^tre, k partir dn fond jusqo'l
la bouche. La voUle se constmit sur un moule en tene
bien damte, ou sur des cerdes en bois qui se rtemssioat
sur un poin^on au centre du four. On en oouvre Teitrados
avec uue couche de terre grasse de 35 k 40 centimetres
d^^pdsseur. La bouche , placde sur le grand axe de Tltre,
a ordindrement 0",65 ; die se ferme herm^tiquement pai
une plaque en fonte, mainlenue dans une feuillnre; an-
devant est une tablette en pierre de tdlle, nomm^s autel
Enfin, les houras sont des conduits carr^ que Ton fait dais
la chapdle pour fadliter la combustion, et qui, passant tow
la voOte, vont conmiuniquer avec la chemin^; c^est ime
amelioration toute moderne, et la principale qui sSiMtx^
pour le chauflage *du four ordinaire, dans les petits fours,
deux houras suffisent ; il en faut trois dans les grands.
On a d^jl^ fdt d'importantes amdiorations aux fours de
boulangerie ; on parviendra certainement dans les grandes
villes k cuire le pain pendant que le four cbaufTe, d oon
apris qu'on Ta chaufK : par ce moyen, la perte de teops
et la consommation de combustible seront eondd^rabieoMBl
diminu^. Ce sera probablement par Temploi de la loots
de fer que Ton obtiendra la solution la plus complde de
ce probl^me technique; mais celui de rarchitecture rorale
appliqute au mfime objet, reste encore k r^udre, et n*op-
posera pas moins de difficult^ k ceux qui enlrepreodroat
de faire ce pr^nt aux campagnes. Une des conditioDS
auxquelles il faut satisfdre est T^nomie la plus s^v^:
il faut une constmction qui coOte trte-peu, qui duie kng*
temps et ne brOle pas autant de bois que les fours actoels.
On la trouvera sans doute, mds par une autre vole que
celle que Ton a suivie pour le perlectlonnemcnt das foars
dans les grandes villes, car ceux-d coOtent n^cessaireroed
FOUR — FOURCHE
601
cbflr, et ne coATiennent qiraux grandes entrepriies de
boolangerie.
Dans Tai't cuUnaire, on nomme /our <fe campagnB tine
•arte de couTerde en idle on en ciuTre tiir lequel on met
du cbarbon embras^, et que Ton poae aor lea plata dont la
€onfer4ion exige da fen dessus et deaaoos, conune lea petita
pota decrtaie.
Lea arcliitedea ont donn^ le nom de cul-de-faur k one
eaptee de Tottte cintrte en ^l^Tation, dont le plan eat dr-
culaire on ovale; nom qui lui est aans doute venu de ce
que le plus commun^ent on faisait ainai lea ToOtea de four.
Autrefois on appelait/otir, k Paria, une maison oh dea
aoldata attiraient et poussaicnt lea gena, les y retenant pri-
aonniera, afin de lea enr6ler par loree. On lit ^ ce sujet
dana le Journal de la cour de Louis XIV : « II 7 ayait
plnsieura aoldata et ra6me des gardea du corps qui, dana
Paria et snr les cheinins Tolsins, prenaient par force dea
gena qu'ila croyaient en ^tat de servir, et lea menalentdana
dea maisons qu*ils ayaient poor cda dans Paris, oil Oa lea
cnf'eimaient, et enauite lea Tcndaient malgr^ eux aux ofli-
ciera qui faisaient dea reeruea. Cea maiaona a'appelaient des
fours. Le roi, averti de cea violencea, commanda qu*on
arretftt tous ces gens-I^ et qu*on fit lenr proc^.... On pr^-
tend qo*il y aTait Tingt-boit de ces fours dana Paria. » On
Tott que ce n*^tait l^ qu^ane imitation^ ao profit de qnelqnes
individus, de la presse anglaiae.
ProTerbialement, on dit par d^riaion h une personne :
Ce n*est pas pour Tooa que \efow cbanffe, pour lui faire
mtendre que ce n^est paa pour elle que telle cbose est pr^-
par^e.
Dans Target dea oornddiens, faire four^ c^est, an lieu de
jouer, 6tre oblige de renToyer les spectateurs trop peu uoin-
breux pour courrir les frais. Lea th^fttrea de Paria ne fout
plosybtfr; k moins de relAcbe ofBdellement annoncte, tis
jouent constaroroent, ne fCit-ce que devant Torcbeatre, lea
banquettes, le pompier et le garde de Parif.
FOUR BANAL ou FOUR A BAN, c'est-k-dire four
de Jief. C'^tait le four od le seigneur obligeatttoua lea l.abt-
tants de sa seignevrie sonmis h la iMuialit^ k faire cuire leur
pain moyennantredcTances. Quiconque ^tantsoumis ^ la ba-
nality aTait ua four cbez lui encourait ramende et la con-
fiscation. Le droit k payer ao seignenr pour le service da
four ^tait r^!^ amiablement ou par voie d^expertise. Le
four devait £tre ^tabli dans le milieu du boorg de la sei-
gneurie, afin qnUI f At k la port^ du plus grand nombre. II
devait 6(re en bon ^tat, et coire assez sooTent poor soffire
aux besoins de (ous. II ^tait ordonnd aux foomiers de cuire
le pain comma il convient, sinon de payer oe que le bl^
ayait codt^ et le quart en outre poor Tint^r^t. lis faisaient
aaToir k cri pnblic que le foor ^tait ao dcgr^ de cbaleor con-
yenable.
On sent que cetfe obligation de banality ^tait une g^ne
^orme, aurtout pour le commerce de la boulangerie. Une
ordonnance de Philippe le Bel de 1305 permetaox boulan-
gers de Pans, oil il y ayait des fours k ban, de cuire libre-
ment chez eitx le pain destine ii etre yendu. Cette exception
fat plus tard ^tendue k tous les boulangera du royaume.
£n g^n^ral, les nobles, les eccl^astiqoea, les maisons reli
gleuses, coll^ea, hdpitaax, ^taient exempta de la banaliUS ;
mais ils payaient ao seigneor nne indemnity k raison de cette
exemption.
FOURBERIE. C'est la r<5anion de tooa les moyens
qui constituent latromperie dana ce qu'elle a de plus for-
tement tissu. La fourberie suppose done nn plan bien con-
(u, an sang-froid imperturbable, une m^moire qui n*oublie
lien, et le tout pour n'arriyer aouyent qu^aun succte unique
dans la yfe. En effet, d^ Tlnstant od Ton est entach^ do re-
nom de fourberie, il n'est plus possible de reiomber dans la
T^diye, du moins dans le meme lieu; il fant, en outre, in-
venter tant de ressources , order tant de machines, que la
droiture est en ddflnitlye la route la meilleure, k ne la consi-
d^irer mtoie que sons le rapport des inquitHodes et des fa-
DICT. DE U CUKVER8. — T. IX.
tigoea qii*eUe ^yite. La foorberie prdaente k trayers tooa ki
aiMea on caract^ inyariable de degradation. Dana let
com^ea qui nooa yiennent de Tantiqaitd, lea intrignea sont
toujoora roente par dea eadayea; ila ayaient de toote n^
eesaitd Tinstinct de la fonrberie, puisqne leora mattrea
exer^ent aur eax le droit de yie etde mort; d'un antra
c6td, dley^ dana I'inti^riear de la nudson, ou ila ayaient ya
nattre lea enfants, ils derenaient de droit leora confidents,
puis leora complicea, et surtoot leara conseillera. Qaolqae,
dans notre soci^ modeme, la domeatidtd soit, k bien dea
^ards, diffi&renie de Tesdayage, lea aoteors comiquea ont
k joste titre reprdaentd lea yaleta comma le type yiyant de
la fourberie, puiaque juaqo'au millea do siteie dernier Os
ont fiiit partie de la flemaille, sortoot dana lea dasaea Inter-
meSdiairea. Par onecons^oence Instable, ik appartenaient
aana cease ao parti dea enfanta. Lea foorberiea de Scapia
ne seraient paa aujoord'hui posaiblea. Dans nos mmors ac-
toeUes, lea yaleta, rel^^ dana le cercle de leora humbles
travaox, ne font ploa qoe loner Temploi de leor tempa; dd-
aormaia ils aont neatrea ao milieo dea finidr6ta conune des
passions deoeox aoos le toit deaqnels ila yiyent.
A la fo^n dont le monde est maintenant organist, \& four-
berie a oessd d*6tre gdn^ralement rdpandue; en retoor, nous
sommes deyenus on people degena d'a£foirea; noua ayona
de I'adresse, de la ruse et de Taatuce ; mala quant k la four-
berie, 1^ quoi bon y recourir? II entre dana aea aoccte on cer-
tain esprit d*aodace et de haaard que ne compense paa oe
qo'elle rapporte : c*est un genre de spteulation od lea triom-
phes n'enrichissent pas asset. Sinrr-PROSPER.
FOURBIR, FOURBISSEUR. Fourbir aignifie po/ir.
Anciennement, on appelait /brMueura tooa ceux qui s*occu-
paient de la confection dea armes. Depuia I'inyention de la
poudre k canon, on a distribod lea fabricants d'armes en
plosieors classes j tels sont les armuriera ou arquebu-
alers, qui fabriqnent et yendent desfosils de cbaase, dea
pistolets. Dans les maofactores d'armes do gooyemement,
il y a des fabricants qui se boment k la ejection d^une
seule pi^; tela sont les canonniers, cenx qui font et polLssent
les cuirasses, etc. Les fourbisseura tiennent spddaleraent
des armes blanches, comme sabres de luxe, dpdes, poignarda,
fleurets,dont ils lirent les lames de certainea labriquea. Les
fourreaox et les omements dont cea objets sont d^r^ aont
Touyrage de leurs mams.
Quant k la mani^re dejourbir une arme , elle ne difl^re
en rien des proc^^ qu'on suit en gdn^ral pour polir le fer
et racier : onenl^ye les aspdrit^ les plus saillantes^sur la
meule, uu avec des limes d'une taille plus ou moins fine, et
Ton termine aycc de T^eri et autrea poudres.
Teyss^ji&e.
FOURBUAE, FOURBU. l^fourhure est une maladie
k laquelle sont sujets les cheyaux , lea molets et les aotres
betes de somme. L'animal attdnt de cette malad«e, Tanimal
fourbu, a de la pdne k marcher ; il lui est extremement
diincile de reculer. La fourbure est one fluxion qui tombe
principalement snr les nerfs do clieyal ;elle les lui rend telle-
ment roidea que ses extrdmit^ semblent d'uno seole pi^;
tootea ses articulations sont en qiidque sorte soudies les
unes aox aotres ; celles des pieds s'afTectent surtoat : aossi
le mouyement est-il alors presque impossible. [«a oooronne
deyient d*ane grande aen^bilitis, et ae tum^e. Dans qnd-
qoea cheyaox, la sole de la come prend une forme crm-
vexe ; chez d*autres, la muraille acqulert plus dMpaiaaeiir.
Nous deyons signaler ici lea causes de la fourbure, afin
qu'on puisse les ^yiter : elles consistent principal^nent dana
le s^Jour en des lieux humides, dans Texc^ do repoa oa
du trayail, dans un refroidissement trop subit quand Pani-
mal atr&s-chaud.
FOURCIIE) outil en fer, compost d'une douille et de
deux outrols branchca pointues, emmanch^ d'un bftton. Lea'
fourches en liois n'ont que deux fourclions form^ natord-
lement par la Jonctlon de deux branches parallMes, d
longucs de30 k \b centimetres, termin^es en poinle. ^
70
f09
FOURCHE ^ FOUBGHES PATIBULAIBlilS
t Lft fimrehe-fiire, appeUe airaf pa^ eanropobn ^ furies
mt nne fourche de fer k hoH pointes : c*66t le trideit^ dans
to style mythologiqoe.
La fourche dejardinier eat de mtoie forme que la prM-
deote, areccettedifMreQcey que lea foarchona aont plua ou
■loiDa recottrbds en dedans. On remploie pour charger la hotte
' M le bdt, feire lea oouebea, rompre lea mottea de terre ou
Introdiilre lea aemencea aiHtoiaoaa de la auperfidedn terren.
Le mot /ourehe a'appliqne encore h diven outils em-
ploy^ dana lea iktNriqiieB de tiaana l^gera.
Dum <do TYoone).
FOURCHE (Montde la), montagne de 4,a78"'d3 au-
teaus da nireau de I'Ooten, k I'extrteiit^ nord-eat du can-
iHi da Valaia. C*est le plateau le plua ^v6 de la cbalne
^Salnt-Gotbardyqaifonue le point central desgrandea
Alpes; il est conatamment coaTertde neige » et on y joait d*lme
▼tte admirable. Une anberge 7 a ^td constraite en 18S2. Ce
■om de mont de la Foarche , en italien et en allemand/iirco
tlent, suiTanttoiiteTraisembiance, dela configuration par-
tienlito des pics les plas 6\ey6s de celte cbalne.
FOURGDESK^AUOINES (en Utin Fwvulx Cau-
4ins^, appelte anaal voile caudina , oa streUo di Arpaia,
MM de la ebaine de L'Apennfai , dana le royaume de Naples
(profbioe de la Terre de Labour), 1^ 22 kilometres nord-est de
Stoples, sor la route de cette ville k B^n^ent Rome mar-
Chait k granda pas vers la conqu^te dn monde. Elle ^talt k
eie remiae de la terreor que lui avaient inspirte les Gaa-
, qned^j^ la plnpart des peuplea enYironnanta sulnssaient
nm Jong. Parmi eeax qui tent^rantvalnement des'opposer k
aat Sgrandlssemonts rapides, on distingue tout d'abord les
0tmnites, d^jk Yaincos k plusieurs reprises. Un strata-
ee mit entre leurs mabis la fortune de l*ennemi ; et au
de aaTob* en profiler , ila iuf firent subir raffront le plus
iaiiglant que puisse endurer one nation Taincue. Ce n'est
pit lorsque les peuples sont Jeunes quMI faut songer k les
iMaiitler : les Samnltes en firent la triste experience; leur
ixtermbiation totale put k peine eflacer la bonte dont ils
ifaient convert le nom remain. Les bostilit6s Tenaient de
aommencer (Kan 821 avant J.-O, de Rome 433). Pontius,
•gteAral dea SamnHea, ^tait all^ camper le plus secrMement
fOiaible prte deCaudhun (aojourd'bui Arpaia), De 1^, dit
Tite>LiTe, il envoie k Cabitia (Ccfjanio) , o<k U aait que les
consuls romains out aasis leur camp, dix soldata d^gnlUa en
bergers : il leur prescrit de mener pattre leura troupeaux ,
Chaeun d^modt^difi^rent . k peu dedistanoe des postes ro-
ttatns , et loraqu lis tomberont au milieu dea fonrrageurs , de
tour dire tons que les l^ons des Samnites sont dana I'A-
pnlie; qu'elies assi^ent Luceria ( Lucera, Tille de la Ca-
pKanata), et qu^elles ne tarderont pas k Temporter de vive
force, ikjk mfynae ce bruit, r^pandniidessein, est parvenu
MIX Romahis; mais les prisonniers y donnent d*autant plus
de poids qu*ils a'accordent toua k dire la mtoe cbose 11 ^tait
bors de doute que les Romaina porteraient secours aux Lu-
eiriens , qui ^taient de bons et fiddles alli^. La d^ib^ration
eut done pour objet unique de dikrider quelle route on pren-
dralt. Deux chendna conduisaient k Lue^rie, Tun facile
et ouvert, qui longeait les c6tes de la mer Sup^rieure {mer
Adriatlque) , plas long k la verity, mais plus sftr ; I'autre, plua
court , & travers lea Fourclies-Caudines. Or, void quelle est la
Bitnredu lieu : Ik , deux d^l^ profonds , ^troits et oouverta
dc bois, entre lesquels s'^lend une petite plaine. Lea Romama
francbiasent sans obstacle le premier et la plaine; mais
crrivto au second , ils le troovent fermd par des arbres abat-
tiia et par des masses 6normes de rocbers. lis reconnaisaenl
rartiiee de l*ennemi, et aper^ivent un oorps de troupes
cor la bamteur qui commando le d^^. Se liAtant de revenir
car leurs pas , ils se mettent an devoir de reprendre le pre-
mier ddIM ; mab Ua se trouvent auasi arrM6» de cec6i6, et par
toa difficult^ du lieu , et par lea armea qu'on leur oppose,
Akm , ila auapendentletir mardie , et leurs esprits sont plon-
fto dans la stupeur.
IjeaRomuns, aprte avoir essays de se fortifier , abandon-
Bens ce projet bniiraticables, et demandant k leqia cbaisiiM
aasistanoe qu*auraient k (teine pu, dit Tbistorien latin, tear
porter lesdieux eux-ni6mes. On ^tait plus occupy kse plaio-
drequ'4 d^U>drer ; etianuit se passa a <bnettffe dea avis, isas
que Ton songeAt m^ea prendre durepos et quelque noorri-
tare. De leur d^tiy lea Samnitea, ^mited*unsttootequ11s ae
devaient qu'k la ruse, et aoquel ils n^^taient paa aecouto-
mte, ne pouvaient venurii bout de prendre un partL Iisr6-
solurent de oonsulter Herennius Pcntinsy piredo gSndnl;
ses sages conseOs ftirent rejet^s. Lea Samnites se dMUnat
enfin k lUre aubir anx vaincus le droit de la goerre. Lh
RomabH , aprto avoir teot^ d'inntiles efforts pour sortir de
leur poaitlon ttcheuse» demandArent la paix. • La guerre est
terminte, dit Pontioa; avoaex votre mauvaise lortua^ ci
passes sous le joug des annea, converts d'un simple vMc-
ment; les coloides ^tabliea aur le terriioire saamile seroat
^vacote, et lea deux peuples vivront dana la coneorde, en
verto d*ane convention bas^ sur la justice. Dana le cas ou
Tune de oca conditions ne vous oonviendrait paa, je d^Ceass
1^ voa ddputte de ae repr^unter devant moi. » Cette it-
ponse ai dure el si liautauie, rendue aux aoldats, leur lit
poosserdM oris li^nentables, et les plongea dana une ocas-
temaUon plua grande que ai on leur eCt annonc^ quM lal-
lait se dteider k subir la mort Toot ce que la r^publiqae
avaitde forcea se trouvait \k : en les aauvant, on aanvait
la patrie ; quant & I'bonneur , qui n'^latt paa moiaa dier , on
pouvait ae venger plus tard. Le traits fut done accepts, el
rannate romaine pMsa sous le Jong. Que de lauriers IMIiis
en un Jour 1 que de nations veug4eal
Peu detempaaprte cet^vtoement si memorable , le trails
sign^ par ks consuls fut rompu k Taide d'ona transaction
od la foi romaine ne briUe pas d'un ^clat trte-pur. U est vrai
que ce trait6 n*en 6tait pas un, puisqu'il avait M condu
sans les fteiaux, dont la presence ^tait absolument ntoB-
saire pour ces sortes d'ades. Oscar MAC-CAwrar.
FOURGHES PATIBULAIRES. On appelait ainsi le
gibet auqud on sospendait autrefoia les cadavrea des sup-
fdidtey pour qulls y Aissent mangte par les b^tes, ou dtt-
96cM8 et disperses par les vents. Ce gibet se composail de
deux colonnes de pfterre, sur lesqudies s^appuyait transver-
salement une pitee de boia soulenant plusieurs cbatnes de
fer. En g^n^al, cea bideux appareils ^talent pUote bora des
viilesy bourgs et villages, et prtede qudqne grand cbeniin
pour porter au lofai T^poovante. Le nom de /marches ^tait
venu de oe que dana les temps recul^ on se servait de deux
grandes fourcbes au lieu de colonnea de pierre. L^origine des
fourcbes patibulaires remonte aux temps de U republique ro-
mame. Su^ne racdnte qu*^ Rome, lorsquW mdividu dtait
condemn^ k p^rir sous les verges , on TatUcbait k un oior-
oeaude bois qui se lerminait en fourcbe ; sa t^ 6tait fixte k
rextrtoiit^ , et dans cet dtat on le fouettait jusqu*a ce qu*U
expirSt. En France, la sospensioa aux fourcbes patibulaires
^tait une aggravation k la peue de mort. En g<^^al, eUe
n'^tait infligte qu'aux crUnbiela de basse extraction : £n-
gaerranddeMarigny,penduau gibet deMontfaucon,
prte de Paris , qu'il avait lui^nAme fait dever , est une defr
rares exceptiona qu*OA pourrait dtei. Les femmes n'^taient
que trte-rarement envoyte anx fourcbes patibulaires.
Le droit de fourcbes piAibulairea n'appartenait qu*aux sei-
gneurs bauts-iustidera. Pour cdte raison. on les appelait
en style f^todal justices, U y en avait de cinq classes : le sim-
ple bantjustider ne pouvait avoir que deux piliers, le chA-
tdaUi trois, lo baron ou vioomte quatre, le comte ou due
six : le roi , conune souverabi , pouvait en dever aatan^qall
luiplaisait. Auasi, sous le r^ de Cbarles IX, y avait-il 4
Montiaucon seiie piliers, entre lesquds on vo]^t babituel-
lement dnquante k sdxante corpa mutil^ II paralt que oel
borrible spectade n'empCcbalt pas ies Parisiens de ventr (Uro
la d^baudie autour de ce gibet. Lea fourclies patibulaires
n^existent plus. La pcbiede la potencea 6t6abolie en France
par le oode ptedde 1791. Tons les ratlinements de ssppli
tes sont pour Jamais rayte de noa lots. Lea cadavreadcs sup-
F013RCHES PATIBULAIRES — FOURCROY
601
plio^ sont auJourd*hui d^itr^ k la familley si die le de-
mande, ou inhain^s saiu appareil par tos soina de radiiii-«
nistration.
FOUKGHETTE. Unedaa preBii6re8mention§4ii»Qsoit
faitede ce petit utttrameiit eat dans imiiifeataira de I'arigen-
terie de Charles Vyrai de France, dat^ de 1379. Encore ees
foiircbettes nereweniblaient*elleapaa aux ndtres ; ellea teient
petites , n'ayaient qiiedenx branehea conune one foarohe , ee
qui leur fit doiiner le nom qn'ellea portent. Elles fbrent plaa
commanea ao quiuitaie eC an aeiiitee sitele, el nous
▼oyons dans le oabioet de not amatears d'antiqaitds natio-
nales de petites fourcMleaen Woireon en boisqui s'odapteat
k une coiUire asset large, sans manche , et formest ainsi un
cou Tert oomplet Dana lea deux demiers siMes, ee men-
ble de taUe se multipBa^ a'agrandit; de noa Jours, on le ren-
contre partout, et en France tt est toi^ra compost 4e
quatrebranches. Ix Roox ra Lnior.
£n aiiatomie, oa appelle faurehetU certaines parties
du corps humaln , tellea qne la commiaaiirepost^rieore des
grandes l^Tres, i'appendice xipliolde da atemnm, parce
qu^elle est qnelqaefois bifarqnte. Lesmddecins TitMaaires
appUquent eetie dteomination ^ Tesptee de>btcro^ que
forioe la come dans la cavity du pied cbex la chevai : on la
(iit ^rane quand elle est trop nourrie, et nuAire qoand die
lie VesI pas assei*
Ua petit instrument de eUmnpe, reaaemblant assess ime
fourche^ et dont lea brandies sont aptotiea, monases et tr^-
rappiocbte I'une derautre, s'appdle tsamX fimfthettt. H
sert^ soolever la langtte , et k tendre le fliet qui Ponit k la
parol inftkieure de la boucbe, aRn d^en Mre la seeHon.
En architecture, I'endroit oA les deiiv petMes nones de la
couTertnre d*une Incameae joignent k eeHe d*un eomble
porte le nom A»fimrekBtte. Les caiT0S8ier» app^Dent aind
un long moroeau de bois , k denx poiates de ftr ; qitf est at->
tach6 k la fltehe d'un carrosee : on ie bdsse quand le car-
roesa se troa^ snr une oMe dure k gratir , atin de PempA-
pteher de reculer. En tennes de m^canique, une/ourcAe/^e
est one partied^nnengin. Bn serrureriev o^estun instrument
de fer serrant 4 tonmer lea brequins, les taritees , les ca-
nons 9 etc.
Les soldata se sernuent autrefois d^un Miton ferr6, d'un
fer fourchu , nonun6 fdurthstte , sur leqod Us appuyaioat
lenr BBousqud eh tirant , afin d^en'dftnltiner la pesanteur et
do le> rdre porter plus juste. On appeldt aussi fowxhette
d^arlial^ deux petits moreeaux de fer, en forme de petit
tWMon , au bout de la montttre de i'arbal^f^,ao milieu des-
quels dait ud til oil I'on mettait un grain pour guider Todl.
FOUAGROY (Amonm-PiuiiQOisnB)', membre de Tins-
titut, professeur de chimie an Mustom d^istoire Naturdle,
a. i'£icole de M^dedne,;^ r£cole Pdytechniqne, etc. , naquit
h Paris « le IS'jbnTier' 1755. Son p^, Issn d'une famllle
noble, maispauTre,«[ercaft la* profession de pharmaoien,
P.O ¥ertn d'une chafge'qu'il aimit dans la maisen d'Orl^ans;
luais i par autte des effiarts de la corporation dfis apotliicaires
tie Fans ,cdte charge fut supprim^. A qifatonseans Fonrrroy
qoitta le d>lt<^e d'Hareourt , aussi peu instniiVqu*iI j dtait
entr^ L*adrer8it6 l^ttendaH ; die d«rlnt ponr'hii un roattre
utile* Passionn^ pour la mnsique et lea beaux vers , auteur de
quelques pitees de tb^itre, fl eut un moment I'idfe de se
taire ooro^ien* Toutes see mesures ^ient prises. Le mau-
▼aia auccte d*ttn de ses arala , qui Tentralnait dans oette car-
ri^re , et qui toulait le fliire ddiuter aprte hd, le guMt pour
jaoiais de son goM pour la commie d de la foHe passion
de Talaegloire qui ravait s^duit qudqnee instants. Ses Tues
se toum^rent alors vera le commerce. II prit des te^ns
dr^Briture, ^tudi»lescbanges4trangera daccepla nn emploi
dans le bureau d'un eommis dn sceou , ami de sa famille. II
ee ftt bicntdt ,du produit de ses honorairesd des lemons d'^
criture quH donndt en ville , un petit revenn.
An bout de deux ans , outn^ de Pinjustice qn'on Id fit
^pranTer en le prirant , en Caveur d*iu nouveau venu , d*un
ttvancemeat auqud il avdtdesdroitaineontedables, il sortit
dn bureau pour n'y plus reparattre. II retomba pour la troiir
dtoe fds dans son incertitude sur le cboix d'un ^tat. He uv
reusement pour lui, le cfld)re V icqd' A zy r s'^tait mis en
pendon cbex son p^re. Ses conseils, sonexemple^ les foci*
Htte d les seoours qu'il oflhdt k son jeune prot^6, ddermi*
nteent cehil-d^ ^dier lamMedne. Son ardeur fut telle daos
sesMudessdentifiquesque deux ann^esapr^ Fourcroy pu«
bHa une traduction de Ramazdni, sur les Maladies des Arti*
sans, enrichie de notes et d*^laircissements puis^ aua
sources dNme chimie toute nouvelle. Get ouvrage avatt para
sons les auspices de la Sodd^ royale de M^dedne, institu^
par Vicq - d'Azyr. L'ancienne faculty , jalouse de ce nou«
Teau corps sdentifique, se Tengea en refosant de recevoir
gratuitement Fourcroy dans son sdn. Apr^ les instances de
Buqud, elle revint sur sa determination ; mais Fourcroy re*
flisa k son tour, et trouva dans la g^n^rosit^ de ses amis pkia
qu*ll ne fdlait pour suffire k tant de d^penses. II fut re^u en
1780. II n'ddtpas seulement m^dedn , c*ddt un chiroiste
distingue. £l^e deRoux , de Marquer et surtout de Boqnd ,
dont tl etdtdevenu au moins P^gal, il attirait une foule pro*
digiense k ses cours de chimie.
En 1784 , Maquer tint ^ mourir, et la cbaire de chlmia
an Jardin da Roi ftit Vacante. BufToli devait tiommer^ cette
place. Fourcroy se mit sur les rangs. Son concurrent etdt
un grand chlmi^te , protege par un grand prince ; mats les re*
commendations nombreiises de personnages condderablea
dans le monde et dans les sdences Peuport^rent , et BuftiMi
nonnna Fourcroy. Du reste, Phomme de g^nie auqtiel un ta»
lent s^duisant fut alors pr^f^r^ , comme Pa dit Cuvier , s*esi
applaud! depnis d'avolr, en pcrdant sa place, gagn^ un si
heiireux propagateur de ses d^couvertes. L^ton^e suiTante /
un foateuU devhit vacant dans le sein de PAcad^mie des Scien*|
ces ; Fourcroy ftit du. II entra dans la section d*anatomte,!
d'oii il sortit ensuHe pour passer dans cielle de chimie, k la*
qndie n appartenalt phis naturelleroent.
La chimie allait prendre une face nouvdle par le change-
ment qu'on (dsait subir k sa nomenclature. En 1782 , Four-
croy eut Phonneur departiciper aux oonlSrences tenues ches
Lavoisier. De 1786 k 1787 on y jeta les fondements de U
nouvelle nomenclature. Dans le courant de Pann^e 1787 •
Fourcroy publia le r^sultat de ce beau travdl, le mienx
raisonne sans doute, k qudques ddaots prte, qui ait jamais
dgnaie les sdences naturdles, en ce qnll est parfailemeui
historiqne. Avec une telle b^ldirite, Fourcroy ne pou*
vdt rester stranger aux dvenements qui 8ignal6rent Paii-
n^e 1789. Avant le 14 juillet, il fit partie de la reunion des
decteurs qui secondirent le mouvementde I'Assembieenatio
nale. En septembre 1789 , port6 au corps electoral, U fiji
norome malgre Ini ceptifeme suppieant de Paris , quoique
Pon ne PeAt vu figuref ni dans les tribunes, ni dans les Jour-
naux , ni dans les affiches, ni dans aucun acte public. Apr^*
avofr travailie jour d nuit, pendant dix-huit mois, ^ Pextrac-
tion d & la purification du salpetre, au oomite de salut public
il (bt appeie, en juUlet 1793, k la Convention. II s'aper^ut d6s
le premier jour qu*0 n'y avail rien k faire centre PafTreux
despotisme qui dominait Passembiee.'Il se cacha , en quelque
sorte , dans le comite d'lnstmctiou publlque, ou il fit tout le
blen quHl pouvait faire , en empechant le plus de maux qu*il
lul Alt possible. II reuwt k arracher D es a nl t , chirurgien do
PhOtd-Dien, aux prisons, on plot^t k la roort. II parvin
k soustrdre Chaptal k Paccusation de federalisme, en le fill*
sent appeler, de Hontpdlier k Paris, pour Poccuper an sa^
pdre. II prtt la defense de Dared , dejlt porte sur les tables
de proscription de Robespierre, d eut le bonheur de le sau-
ver. Etc'estlai,c'estFourcroyqu*onasigndecomme Pauleur
de la mortde Lavoisier, dont lesortavdieteimpitoyablement
fixe avec cdd de tons les fermiers generauxt La caiomnie a
donne k Pimpuissance, ouau tnoins k la timidite,lecaractere
du crime le plus lUche , le plus inOlme 1 Cette odieuse incuU
I pation, qui emiioisonna le reste des jours de Pillnstre cldmistei
I a ete victorieusement rdfutee.
i u 9 tliermidor, Fourcroy ftit appde au comite de sdut
604
FOUECROY — F0UR60N
public. Ii s'y DiOiitn stranger 1^ tout parti , h toute intrigae ,
partagea tous la malheurs et les dangers d*mi6 diMtte fac-
tice , provenant de lachateda papier, que la main de fer do
gouTernement pr^c^lent avail soutenu malgri son accrois-
aement , manqua liil*mtaie de pain pendant dnq mois , et
flit jrMult k YiTre,lui et cinq personnes de sa lamiUe, de
pommes de terre. Mon-seulement Fourcroy organisa YEcoU
Polytecbniqae» quin'^tait alorsque T^cole deatra?aox
publics , mais encore ii fit crto trois 6cole8 de m^decine ,
et r^tablit rinstructioD sor ses premises bases , en obte-
nant des antt^ de la Convention. Ii donna la premie id^e
de cette £cole Nor ma 1 e , snpprim^ trop tM et centre son
Tcea , rdinstitn^e sons Tautorit^ imp^riale, et d^uite pen-
dant qaelqoes ann^s, puis enfin r6tablie. Lors de la reac-
tion de la constitution de Tan m, ce futgrAce ^lui que Tins-
truction publiqueet Tinstitutfurent coropris dansTacte cons-
titotionnel. Sorti du Conseildes iVnciens, ot il si^ea pendant
deux ans, fl reprit ses cours publics, et r6digea son grand
ouvrage intitule : Systhne des connaissances chinUques ,
le plus grand monument ^lev^ k lagloire de la chimie
fran^ise. ^
Six semaines aprte la revolution du 18 bnimaire , il re-
f ut du premier consul rinvitation de se rendre au chAteau du
Luxembourg. Le soir mtoie, le conseil d^lat ^tait assem-
ble dans une salle du cbAteau; Fourcroy fut retenu par Bo-
naparte, qui iui fit prendre place au conseil , et le consulta
sur les afbires qu'on y traitait , faveor inopin^e qui fut pour
Fourcroy une occasion nouvelle de reprendre ses travaux
sur r^ucation. Nomm6 directeur g^n^ral de rinstruction
publique , il cr^ des lycto dans toute T^tendue de la France ,
et rendit ces ^coles florissantes jusqu*k P^poque od , par 1*^
rection de Tuniversit^ imp^riale , elles re^urent toute la per-
fection k laqoelledies pouvaientattdndre. Dans cette circons-
lance, Fourcroy a encoum qudque blAme. « Le gonvemement,
dit M. Chasles, qui ne craignit pas de demander Tabolition
de la liberty de Tenseignement (loi du 1 i flor^ an x, arte et
8 ) ,n'osa cependant pas r6v61er toute sa pens^ etlalsser en-
trevoir la resurrection procbaine de tout ce que la revolution
avait detruit ; et quand un tribun , place peut etre plus avant
dans la confidence du premier consul que Torateur du gou-
▼emement , proposa de recreer on corps enseignant , le con-
seiUer d'etat Fourcroy repoussa vivement cette idee, comme
incompatible avec les prc^rto de la raison publique etde Tes-
prit bumain. Fourcroy porta bient6t la peine de sa mala-
dresse : Napoleon Iui infligeaplus tard la mission dialler de-
vant la meme assembiee presenter et defendre le projet de
loi qui creait Tuniversite imperiate; il dut , rerutant ses pro-
pres paroles , glorifier ce quil avait condamne, et demon-
trer les avantag^ de rinstitotion dont il avait signaie les
dangers. Son apostasie ou sa conversion ne desarmerent pas
la rancune bnperiale ; et quand fl fallut donner un grand-
maltrek Tuniversite, Fontanes ftil investi de cette baute
magistraturei que Topinion publique avait destineeau savant
Fourcroy.*
De^ de ses esperances, Fourcroy se crut disgrade. Sa
gaiete naturdte TabandoDna ; sa sante, d^k alteree par IV
gitation des affaires , les devoirs de ses places , les medita-
tions et les vdlles du cabinet , devint de plus en plus cban-
celante; le 16 deoembre 1809 U ftit subitement frappe
d'une attaqne d'apoplexle , et expira. L'empereur venait de
signer sa nomination k la direction des mines.
Fourcroy fut nnprofesseur distingue. « Il etait ne pour le
talent de la parole , comme le dit Paiiset dans son doge, et
ce talent, il I'a porte au plus liautdegre : ordre, darte, ex-
pression, fl avait ioutes les parties d*on oraleor consomme,
ses lemons tenaient de Penchantement A peine avait-U oo-
vert la boucbe, que le cceur etait saisi par les sens et Tes-
prit captive par Vattente. Les plienomines les plus subtils ,
les theories les plus abstraites et les plus compliquees pre-
naient, k mesure qu'il pariait, une evidence d une stmplicite
qui Jetaient dans la surprise et le ravisscment. Son docution,
yife fticfley variee , eiegaute, et pourtant famUiere semblait
se Jouer avec les obstacles , et feisalt tomber , poor aind dlre«
en oonrant, les voUes sous lesquds la nature s*est envdop-
pee : tout cet edaty soutenu par les accents d'une voix a»>
nore et flexible , et par le Jeu d'une pbysionomie qui te prt-
tait k mflle expressions et s'animdt du fen de la parole ,
donnait k ses demonstrations tout le prestige et j'osanb
presqne dire toute la pasdon* d'une sctoe dramatiqoe. *
Outre son Systime des connaissances chinUques, on a de
tuides Tableaux synoptiqttes de chimie et un grand nom-
bre de okemoires inseces dans les prindpanx recueils sdoi-
tifiques de repoque. Adolpbe LAUMBa.
FOUfi DE GAMPAGNE. Parmi lea peoples rao-
domes, les Anglais sont les premiers qui se soient occupet
de PadiministraUon des vivres de lenrs troupes de terre en
campagne. Ao milieu duquatonieme dede, learsgnerresde
tons les jours au sein des provinces ruinees de la France leor
demontrfcrent la necesdte d*un systeme qui assurAt la siit>-
sistance de leurs armees : dies ne marchaient qn'aooompa-
gnees d^un nombre de fours proportionne k leor force. Les
defaites si firequentes de nos ancetres tinrent en partie APab-
sence de toute precaution de ce gwre. Coflgny le premier
sentit la necesdte d'organiser une adminwtration nonuidere ;
et des boulangers oommenc^rent k acoompagner par ses or-
dres les oompagnles d'bommes d^armes; mds ee faitLoovois
qui con^ut et redtsa ie projet de donner anx armees des
fours portatUs. Lesunsmardiaient tout cunfectionnea, mals
ils etdent de pen de capadte; d'autres, plus grands, ecaient
repartis sur des diariots, ayant leur carcasse k part de lean
materiaux ; ceux-lA se constmisaient sur place, et etaicnt
susceptibles de cuire 600 rations de pain, ou du biscnit en pn>-
portion. Ce fut surtout dans les demieres annees do dix-sep-
ti^medede, qu^A cet egard les essaiset lesexperienoes forent
pousses le plus icin : on pretendit mtaoe fidre coire, cfae-
min faisant, dans des fours portes sur quatre roues et cbanf>
f es au moyen d*nn fen de reverbere ; mais le besoin de r^
parations continneite et desdiflicuites de toutes eap^cesrai-
ddent presque ImpraUcable cette operation. IVArgaiaQn el
CUoiseol s'appliquerent k km tour k favoriaer la pauiiica-
tion en campagne : les oommissaires ordonnateurs qoils
en charg^jent tirerent peo de ressources de leurs tentatives.
La guerre de la revdution n*avan^ gahre pins le savoir-
faiie de la boulangene militaire. Les conmussdres des
goerres, quand le temps leur en etdt donne, mettaient en
requisition les fours existants, ou bien ils en fdsaient c(mis-
truire par des corvees, par de» appds fiuts anx soldats des
regiments ou aux ouvriers du pays; mals oda s'execntail
sans prindpes arretes, sans regies fixes, sans savoir sur qoeis
londs imputerles depenses ; les administrations de la garde
imperide y procederent seules avec un pen plus de meibode
d d^habilete. Une distribution de mouflns k bras, er-
donnee par Napoleon, en Espagne et en Rusde, n*obCJnl
gu^e plus de sneers, mals prouva, abid que qudiqoes do-
cuments authentiques mais trandtoires, de 1812, que ce
grand capltaine avait apprede, quoiqn^m peo lard, llm-
portance des soins de cette nature : cefiirent des efforts en
pure perte. Un riglement du 1*' septembre 1827 fut on des
premiers k trdter de ce sujet. Dans ces deralers temps ,
des essais ont ete tentes sur differentes formes de fours de
campagne. Notre armee d'Orient en possMe pludeors.
G*^ Babnii.
FOURGON, espto de coffre en plancbes d'une asset
grande capadte , d ferme par uncouverde demi-cyUndiique.
Ce couvercle est muni le plus souvent d'une toile drte
ou peinte, afin de mettre k I'abri de la pluie les vivres qua
d^ordinaire on entasse dedans pour le service de rannee. II
sert aussi au transport des bagages. A cet effet , on y at-
tdle deux ou quatre cbevaux , et on en confie la condnila
aux soldats du train des equipages.
Ce nom est egdement donne k rinstmroent dont le boo-
langer se sert pour remuer la braise et le bois dans le Umr^
et A un bout de fer courbe en crocbet pour attiaer It
boa de terre dans les poeies de fonte. V. oe MolAw.
FOURIER
Gt)S
FOURIER ( JbanBaktotc-Jmefb), baion de I'em-
pire, Mcr^Uire perp^toel de PAcad^ie des Sdcnces, an
das qoarante de I'Acad^ie Franfaise, naquit k Auierre, et m
dtotfaigna dte sa jeunesse par son goOt pour la litt^ratnre et
ks acienees. A dix-liuit ana, U avait d^j^ compost un M^nioire
sur lea matb^matiques. La r^Yolution fran^Ute Tayant em-
pteM d'entrer dans Tordre des BteMictins, il ne tarda
pas k se rendre ^ Paris. U y serrit la patrie avec ide, fit
partie de la pins importante des assemble popolaires, et
y obtint quelques succte par son 6loqoence. Jet6 en prison
pendant la terreur, it fat eondamn^ k mort.
Lorsqae le calme se r^blit, Foarier se liyra de nooTean
anx sciences, et samt le coars de l^^le Normale. Prores-
seor k I'^Gole Polytecbnique, U contriboa aui premiers snccte
de cette instttution. II fit partie des saTants qui accom-
pagnaient TespMition d'£gypte; et ceui-d, en fondant lear
memorable institot, nomm^rent Fourier lear secretaire per-
pitoel. Le g^n^al en chef lui accorda anssi sa confiance et
les fonctions de commissaire do gooTemement prte do diran
du Caire. 11 <^tait k la t6te d*an6 des deax eip^tions scien-
tifiqnes qui remontant les riTages do NO poor en explorer
lea monnments. Le dlsoours pr^minaire qui pr^cMe le
grand ouvrage sur Ti^pte fat encore I'oenvre de Fourier.
Lorsqae rarmte eot perda son premier g^n^ral en chef,
Foarier s'occopa des affaires avec ardear, et pr^ta an puis-
sant seooars aa g^ntel Kl€ber. Le traits conda arec
Mourad, le plus redoutable des chefs des Mamducks, fat en
partie son ouTrage. Enfln, qoand Kl^ber tomba sous le fer
d'an assasshi, Foarier tat Tinterpr^te de la doaleor de rar-
ing, en rendant hommaga k la m^moire du h^ros dans an
diacoars toachant quMl pronon^ snr sa tombe.
ReTenu en France sur le brick anglais le Gcod^Design,
fL fut nomra^, en 1801, pr^fet de Tls^re. Fourier rempUt la
partie la plus ddicate de sa mission en ralliant toutes lea
opinions par sa moderation. Mais les details d^one adminis-
tration paisibTe conTonaient pea k son esprit sdentifique :
il abandonna souvent ie soin des affaires aox hommes
telair^ qui I'entoaraient. Ce fat sous lui qu'eut lieu le des-
s^chement des maraia de Boargoin : cette operation rendit
k Tagricaltare quarante communes. Fourier perdit sa pr6-
fednreen 1814, 1'occopa de nouYeau pendant les cent jours,
et quitta enfin Grenoble, pauTre comme il y ^tait entr^, pour
venir se fixer 1^' Paris. L*Acadtoie des Sciences le chosit,
eo 1815, pour un de ses membres; mais cette Section ne
fut pas approuTte. Une nouTclle Section, dans laquclle
il obtint, en 1816, tons les snfft'ages, re^ut la sanction
royale; plus tard, U fut nomm^ seci^taire perp^tud.
Les travaiix sdentifiques lea plus remarquablea de Fou-
rier, ind^pendamment de la part qu*il a prise au grand on-
▼rage sur l*£gypte, soot relatifs k la r^luUon des Equa-
tions alg^briques et ii la tliEorie matli^atique de la chaleur,
dont fi a le premier fait connaltre les Rations fondamen-
fales. Dans rint^gration de ccs filiations, il donna poor le
d^Ydoppement des fonctions, en s^^ies de cosinus d'arcs
multiples de la variable, one formoleqai a M employee de-
puis avec soccte par les g^omitres dans beauconp de ques-
tions de physique matMmatique. Fourier n^Hgea long-
temps de mdtre en lumitoe ses rechercbea snr la resolu-
tion des ^nations , et k pdne aTait-ll commence k s'oo-
cuper de lenr publication quMl fut surpris par la mort, le 16
mai 1830. Navier se cbargea du soin de la continuer et de
pronver qa?k Fourier appartenait Teritablement Hionneur
d'avoir ouTert la route qui a conduit au perfectionnement de
la resolution des equations algebriques.
Lb Vereicr, d« I'Acad^iaie des Scimeet, f^oateor, ete.
Fourier etalt le le 21 mars 1768. Outre la TMorie ana-
lytique de la chaleur ( Paris, 1822, in-4" ) et les autres
ooYrages dont il vient d*6tre parte , on lui doit : Rap'
port stir les 4tdblissements appeUs tontines ( Paris, 1 821 ,
ia-4*^ )\ Rapports sur les progrks des sciences mathimati'
ques, Cmnme secretaire perpetuel derAcademiedes Sciences,
t prononee les eiogw.de I>elambre^ de W. Hcrs-
chdl, de Breguet, etc. n a aussi ecrit pour la jno^opAie-
Mtichaud qudques articles signes Z.
FOURIER (CnABLEs), fondateor de la secte sodaliste
qui se qualifie d*icole sodStairef et k Tensembie des doc-
trines de laqudle on donne le nom de/nirf^risme, naquit
k BesanQon, le 7 ayril 1772. Son p^re, qui etait mjiwhyini
de draps, I'enToya d^abord sui?re lea dasses du college
de sa yille, et lui fit ensuite embrasser la profession qu'il
aTait toujours exercee loi-meme avec honnenr et probite.
Charles Fourier, nons dit-on, obdt reBpectueusement k la
Tolonte patemeUe, et se condamna ainsi k vegeter toute sa
Tie dans les occupations subaltemes et presque mecani-
ques d*une carriere pour laqudle il s*etait toujours senti
la repugnance la plus prononcee, tandis que les tendances
naturdles de son esprit le portaient irresistlblement vers les
speculations les plus ardues de la philosophie. En 1830 it
tenait encore les Urres dans une importante malson de com-
mission de la rue du Mail, en relations habituelles d'affaires
avec TAmerique. Precedemment, et pendant de tongues an*-
nies, il avait occnpe le memo emploi tour k tour k Rouen,
k Marsdlle, k Lyon; et partoiit, a-t-on soin d'igouter, il
avait merite et obtenu par son zde et son exactitude la
confiance et Pestime de ses patrons. Nous n'avons aucun
motif pour suspecter la sincerite de ce certificat de bonnea
▼ie et oKBurs; mais jusque id, commeon voit, lliistoirede
Fourier estcdledetantd'honaetesgensqui, demandant reso-
Ifiment au travail leursmoyens d'existence, vivent et meurent
inconnus, sans se souder de laisser autrement traces de
leur passage Id-has. Telle n'etait pourtant pas, en realite^
la dispodtion d'esprit de Charles Fourier, qui, paive que
son pere avait Csit violence k ses inclinations, s'etait cm au-
torise k Mn soumoisement centre le commerce le serment
d'Annibd. Toot autre, k sa place, vous eOt Uen vite plante
\k le brouillard, le grand-livre, le r^ertoire, le livre
de eaisse, etc., et au lieu de rester derriere un comptoir,
6*en ffit alie, faute de mieux, defendre la patrie, menacee
dors par les hordes etrang^res. Certes en 1792, et plus-
tard encore, Toccaston etait bdle pour se soustrdre avec
gloire et profit k un joug abborre. Cliaries Fourier en agit
d'une autre fa^n; mais sMl se serra plus etroitement le 11-
col autour du cou, ce fut avec la resolution de consacrer
desormais silendeusement la puissance de ses facultes in-
tdlectueUes dnsi que les loidrs que lui laissdent des occu-
pations toates machindes k la recherche d'on moyen sOr
d'en finir pour toujours avec une oigadsation sodale dans
laquelle 11 ne lui avait pas ete donne de pouvoir suivre
librement sa vocation naturdle , d'en finir surtout avec ie
systeme commerdd actuel, qui a pour bases Vit^fdme capitd,
le monopole, si nuidble aux interftts generaox, le dol, I'as-
tuce et la fraude. II y a tout lieu de penser que quelque
petit drame bien vulgaire de sa vie intime ( au sujet de la-
queUe ses adeptesn^ont eu garde de nous fournir le mofaidre
rensetgnement) ne fut pas sans influence sur cette direc^
Uon donnee k ses idees, et que des infortunes reelles oo
des soofTrances de vanite contribuerent beaucoup k egarer
sa misanthropie dans les reves d*une renovation complete
de lliomanite. Quoi qu*il en dt pu etre, en 1808, ne dou-
tant point qu*il n*eQt enfin trouve le grand arcane objet de
ses incessantes inveatigations, il publia, sans que personne
y prit garde d*ailleurs, sa Thiorie des quatre mouvements
( 1 vol. in-8**), esptee de prospectua de son inappreciable
decouverte. Loui de se Idsser decourager par rindifTereosa
absolue que rencuntrerent les idees, du reste fort pen in-
telligibles, qu'il exposait dans ce livre, il fit parattre qua-
torxe anne<» plus lard, en 1822, son Traits derassoeiation
domestique agricole ( 2 gros volumes in 8° ) ; ouvrage lonrd
et diffbs, d'une obscurite souvent cdcuiee et qu'accroit en-
core une terminolof^ toute particuliere et vrdment baroque,
offrant sans doate k d^te d'une masse enorme de folies et
d'absurdites qudques observations Justes ct tensees, et
contenant {'expose comptet d'une theorie dont I'abolition
de la oropriete, la promiscuite des femmes et Men d'antrai
006
FOURIER
indigDiMs, frendieineDt avoata et il^fendues depuis par sea
discipk», ^taieiit la cons^uenoe naturdle et n^cessaire.
Les queiques amis aoxqnels Fourier fit cadeaa de flon ceuvre
De porect que gamir de Tespte particuli^re de derangement
d'esprit qu^elle d^otait de la partd'nn homme en qui jus-
qa'4 ce moment iU ayaient to^jonr9 conatat^ un Jugement
sain et des idtea rauonnables aur tout oe qui avait trait k
aes occupations habituelles, et qui , pour se donner ainsi la
aatisfaction d*amour*pn>pre de Toir imprim^ les halluci-
nations de son cenrean, ^yidemment matade, avait dO sMm-
poser de longuea etpiniblea privations.
Iljallotia revolution de 1830 et P^ranlem^t g^n^ral
qu'elle communique h tontes les intelligencesi poor quMl
ptii 6tre question des livres bizarres dont nooa avons rap-
ports les titree plus haut, et poor que lenr autenr ptX
6tre regards par un certain nombre de croyants fanatiques
comma appelS parDieului-mSme k renooreler les destinies
de rhumanitS. Cest k ce moment en efTet que le pensenr
Strange auquel on est redevable de la TA^oHe det quatre
mouvemenUf etc., se trouva un bean matin signals k Pad-
miratioQ de ses oontemporains et k rstemelle reconnais-
sance des Ages futurs comma ie ySritable sauteur et iSgiala-
teur du monde. S'il avait StS onbliS, mSoonno, pendant
quarante ana, Charles Fourier, plus beurena que S aint-
6^ m 0 n , qui ne passa dSoidSuM^nt propbMe qn'aprto sa mort,
eut alors la consolation d*asaialer rlvant k sa propre apo-
tkSose.
Le tribunal de police conrec^nneUe de la Seine Tenait
•de oondamner prosajlquement li la prison tout le sacrS col-
ISge saint^simonien; c*en Stait Out de la reUgieo nonvdle
•que le p^ Enfantin, le cardituil Hicbel Ohefalier
•«t autres rSformateurs sodaux avaient tentS de fonder.
Mais comma alora la France avait arant tout besoin de
distractions, on vitaussitftt surgir V6cole iocHMre^ dont
tea excentricites ne cessSrent plus dSs lors de tenir Patten-
*tion publique en baleine jusqu'lt la fm du r^e de Louis-
Philippe. L'nn de ses principaus fondateurs, ou poor mieux
<lii:e son vSritable fondateur, fiit M. Victor C o ns id^ r an t ,
xpii, vers la fin de ia33 , renon^ k la carri^re militaire pour
.pouvoir se vouer sans eontrainte aucune It la ruigariaation
ot k la propagation des idStts du singulier philosophe dont
Jes Gsnvres lui Staient fortuitement tombSes sous la main.
•C'est alors, et sortout grAce k ses efforts, qn^on entendlt
{unai la prtmi^ fiois parler de la fameuse thSorie de I'in-
dwtrie cUtrayatUe et pas$io7inelle de Fourier, de sa loi
sMaire aveo ses pUfotSf de sa division des passions hu-
«naines en eompoiUe, eabaJiste et papUUmne^ de I'tml-
/diafMf du garantisme el de V4d4nUmet de la cerrespon-
(lance prScise existent entre les pontons animiqufi$ et les
sept roffons 6lHnentalres, k savoir : AmitiS — vtolei;
Ambifioii— roti^e; Amour— bleui FamOle ^jmme;
ikwsposite— crang6; Cabaliste «<- indigo \ PapiUonne «-
4)ert — UfliT^sMB ^ EI.A1IC. Nous en passons, el des meil-
lenrs I Mais comme le vent Stait alors aux rSformes sociales,
•comme sous ce prStexta les idSes les plus foUes et les plus
aaugrennes avaient toote llbertSdeae produire^ lesdocteura
^le FScole nouvedle,. hSritiers direda des sidnt-aimoniens ,
oe tardSrent paa It ^ eomptSs pour qudqne chose dans
te monde dea rSformateurs aodanx, auqml ils firent d'antant
plus (adlement accepter lears utopies que, k la diffSrence
de leursprSfteoesseara immSdiats,Us Svltaientavee soia tout
ce qui de lenr part eAt pu indiquer une tendanee k cons-
tituer nne religion, un culte qnelconqne.
An bout de quelques rooia, on vitsur divers potnts dela
France des disciples de Fourier, tout anssi diserts, lout
auesi ardenta ^ convatncua qua pouvaient le paraltra na-
guSre les disciples de Saint-Simon, tenir, avec I'agrSment
de TautoritS, des confSrencea pubtiques pour initier la fbule
aux doctrines de leur maltre et lui exposer les inoompa-
rabies bienfaits que4eur adoption oomroe prineipe social vau-
drait , nan pas ao pays seulement, mais k PhumanltS tout
enti^re. Divers journaux fiireat en outre feadSs pour les
populariser, et ne laiss^rent pas que de faire un asset grand
nombre de recrues k V6eole socOtaire. Ou rests, Fourier n'eat
ni le temps ni les moyens de rSaliser ses r^ves. n momt
le 10 octobre las?, ne laissant point de famflle aprte lol,
car ii n*avait Jamais StS mariS. lia kk quil avait Ini-mteie
dans rimmauquable et prochaine rSalisation de stt ntopies
Atimonitoires Stait si profunda que, pendant les deraiiiei
annSes de sa vie, il ne lui arrivait jamais de rentier cbci
lui sans pressor vivement le pas, dans la penaSe qo^ y
Stait sans doute impatiemment attendu depnis loogteoips
par quelque iniMionnatre subilcment converti It scmi syrtteie,
et qu^il y aurait mauvaise gr&ce k laisser se morfondre da-
vantage on bommequi vettait mettre k sa dispoeitiott les
importants capitanx nScwsaires k i'deole ioemaiTt pour
passer enfin de la tbSorie et de ses nuages k la pratique et k
ses rSsultats positifs.
n nous serait facile de rendre piquante une expoeitioo da
systtmede Fourier, des id^esfouriiristes, en f ^ioataat
un aperfu des booffonneries anxquelles mattre el disciples
avalcait fini par arriver, en raoontant, par example, qoils
enseignaient avec le plus grand sSrieux da monde qe'ona
des amAiorations sociales que Tadoption do SyalSoie de-
vait rSaliser dans un temps donnS consisteraH dans una
longQe queue terminSe par un OBil dont le eorpa de l*bQBBme
finerait par ae trouver enrichL On croirait que aoua plai-
santona. Or, telle n'est pas notre intention. Au lien done
de soivre le rSlormatenr dans les divagations de sa puspU*
tonittf, nous nous en tiendrons k la partie de son systtae k
laquelle on ne sauratt dSnier une apparence philosophiqoe
ainsi qu*une tendance politique et sodalenScessitant de notre
part une exposition sSrieose.
Le point de dSpart de Fourier, c'est Tanalogie oonataate
et i'uaitS gSnSrale existent entre Phomme etPuoivera; c*cst-
le dualisme de FAme immortelle et de la matiSre, de U ma-
ti6re Sgalement immortelie et se reproduisant a Pinfini dans^
Phomme, Ame et corps tout It Ui fois. Ce qui le frappe en-
suite, c'est Porganisme passUmnel de lliomme. Lliomme
nalt avec des godts, des penchants, des passioaa qtl dSri-
vent de sa nature mSme. et en sont la oonsSquence ansa
natorelle que ses IhcultSs physiques et intelleptuellos. Toutes
les relations sociales ont done leur source dans le ayattee
passionnel.
La mal n*est nallement dans la nature de Pbonune, ni
dans ses pendiKuits natifs ; il n'est que dans les dreonslaooaB
sodalea qui, au lieu de mSnager k ses penchants on cssor
heureux et Juste, ne leur ofCrent le plus souvant que dei
voles de fraude, de lutte et d'biiquitS. Lea passions da
Phomme Stent lonjours les mdmes, et pdisqu*on ne pent
changer sa nature, il fant modifier le railien social de teUe
sorte qu'il favorise le dSveloppement des passions. Au lieu
de s'occuper k les oomprimer et A leA rSprimer, mille foia
mieux vaut les ti<i/iaer. Dien, qui a bit briller daaa Pabuvts
de Forganisme nuxt4riel de I'homme une intelligenoe qui
confond la pensSe, doit avoir tout aussi admiraUeinent dk-
posS Vorganisme passionnel. En erSaut noa passiuos, il
a da leur aasigner un emploi et les destmer k nne sodStS
dana laquelle ellas prodniront par leur aeoord unetavio-
nie aussi pnissante que sont terribles les ooBflagrations
qui rSsulteat de leura chocs dana nee sociSISs mai orga-
nisies,
Arrivant ensuite k la destinSe de lliomme et k PonitS
untverselle , k Ptwi^^me, Fourier proclame VaUr4etion
comme loi gSnSrale et supreme d'ordre et d'hamonie. C*est
Vattraction mai&ielle qui retient les aphteea cdtoatea dans
leurs orfoites et prSside 4 Padmirable Squilibrede ieurs mou-
vements; c^esl Vattraction passionntlle qui devm ttre
la loi rSgulatrice des destfnSes des sociSISs quand llrama-
nits sera entrSe dan^ sa vSritable Toie. Les ftnaaes ins-
titutions sociales que] l*homme a*est donnSesJusqu'i ee jour
Pont empSciiS de jouir du bonheur dont Dien a vmdn fvra
8onlotici-baa,etque Fourier seftit fort de In! randrcOr,
quand Fourier et PScoleaociSCaiie pariebt de bonkmo' wsi-
FOURIER
versel^ iU n'eniatdent pas uq bonbeur pftle» monotone, n^-
gatif; iU n^entendent pas seulement nous mettre ^ Tabri de
la faim , des besoina , des aoucia et dea inqui^tudea qui as-
aiegeat depoia si longtemps lea pauvrea bnmauia : la fie
qulia nooa r^serrent eat une vie de plaisira actifa, Tari^ ,
Sana ceaae renaisaanta; une Tie pleine, cbangeante, intfi-
gade, joyeuse, passionn^, un bonheurinconnoaurlaterre,
uo bonlieur d^passant la limite de TimagiDatioa et dea
d^ra ... C'eat h faire honte k toua lea paradis.
Le morcellementp base de Torganiaation socUle actueUe,
est le grand obstacle anx inefTablea C^licit^ reservte a
Tbomme. Le morcellement, Tiaolement, en diviaantlea forcea
prodactiTes, .en lea opposant lea unes aux autres, devient
la cause dea complications lea plus Acheosea, et par suite
occasionne toujours de grandes d^perditiona contrairea k
I'accroissement de la production. 11 exerce sor la culture
rinfluence la plus funeste; le sol, gr&ce k influence du
morcellement, ne produit peut-^tre pas le quart de ce qu'une
culture comiinde pourrdt obtenir, Le morceUement noit
aux travanx du manage, 11 a aurtout la propri^t^ de lea
rendre tr^-dispendieux. Si les bdtea des Inyalidea ^taient
oblige de Yine en m^nagea isol^, lis seraient loin aans
doute d^^tre seryis et soign^i comme ils le sout dans rh6tel
que leur a fait oonstruire Louis XIV. Done, k nos villages
morcell^, 06 cbaque famille a son liabitation, son manage
a part, dans lequel elle travaiUe , produit et consomme
isol^ment, aubstituons bien vile d'inunenses et splendides
^ifices, k rinstar du cbAteau de Versailles ou de I'bdtel des
Invalides de Paris, construits an milieu de ricbea plainea
et de riants vallons, ne formant plus qu*un seul domaine
soumis aux r^les, non de la communaut^, mais de VassociO'
tion. La coinmuTiau/^, par oelaqu'elle op^e surunegrande
^belle, ofTre bien, il est vrai, quelques-unea des propri^tte ^co-
nomiquesdetoutegrande expbitation; mala, voyez-vous, elle
a on vice qui la rendra ^temellement un detestable r^me
de society : c'est de passer le niveau de T^alit^ sur toutes
les tfttes, d^assojetUr toutes les natures au mdme travail,
sana distinction des aptitudes, sans distinction des genres
de services. Une pareille mani^e de proc^der est souverai-
nement injuste. VoisociatUm a toutes les propriety 6cono«
niiques de la communaut^. Mais en r6unissant les individus,
f»lle ne les assujettit point comme celle-ci k la m£me rigle,
h la roeme tftcbe. Elle tient compte des in^alit^ ^blies
par la nature ; le travail qu^elle affecte k chacnn eat relatif i
ftes faculty, k sea aptitudes sp^ales. La part qu'elle lui at-
tribue dans le produit du travail g^n^ral est proportionnelle
k celle pour laquelle il concourt k la prodiiction ; et Ton
concourt k la production par son capitcU, par son travail^
par son taUnt.
Nous appelleronsp^Zani^^e cet^fice, ce palais, des-
tine k abriter une commune ou phalange de VicoU so*
cUiaire, groupe compost de* 15 k 1,800 individua de tout
sexe et de tout &ge, qui nagu^re formaient la population
marcel^ de la bou^ade, mala qui maintenant, r^unis et
associ^, Gommodtoient log^, ne oonatitneront plus qn^un
seul grand manage, offhmt tontea lea Ikdlit^ d^airaUes pour
Tex^cutaon la j>lua ^nomique et la plua avantageuse pos-
sible de tons les travaux necessity par raggtomm^ration
d*une telle population.
« A ces quatre cent fomilles na$(u^re isol^, nous dit
M*. Victor Consid^ant, il fallait quatre cent mdnagires pour
preparer leurs alimenta. Vmgt ou trente femmes suffirontao-
jourdliui^ tons les travaux de la cuisine. Pareille ^nomie
s*^tendra k toua lea antres travaux domestiques. Le ;rillage
morceU ^tait presque exduivement agricole : \^ phalange
gronp^ dans le phalansttre utiliaera lea bras nombreux
aaxqnda lea aolna du manage ont ahisi donn6 congi en
cr^nt des mannfkctures et dea ateliera de tous genres, dans
lesquela une foule d'individns s'appliqueront k mille travaux
«:^iidnstrie, sana qne pour cela I'agriculture sdt le moins du
monde n^Ug^, tbandonnte. Bien au contraire, elle va
prendre on direloppement inoul, encore inoouu; car les
607
champs du village morceM ^faient coup^, .ann^, par one
multitude de bales, de sentiers, etc., divis^s en une multi-
tude de parcelles, dont lea pcopri^tairea dtafent toujours en
guerre, toojoura en procte lea uns avecfles antres. A present
lootes cea paacellea sont rdunies, eC ne torment plus qu'iin
seul grand domaine, k I'explotlatlon doqoel se consa^rent
aeuls les agronomes les plus babttes, et dont le sol pro-
duit vingt fois plus. Et dans tout cela rien qui ressemUe k
la communaut^? La propria individoelle H^a point M
aa^antie. Tootau contraire. Elle a seulement ^t^ mobiUsde,
et est reprteentte par dea titres ^d'actions eC des coupons
d^aetiona attribu^ k cliaque mteage iociitaire an pro-
rata de son apport aocial
« L'oiioekUion arcbitectnrale et la combinaison uniiaire
de toua lea ^Iteienta disjoints de la commune actoelle
prodttisent, au lieu de la triste et miserable bourgade que
vous avei de tons edtfe sous les yeux, un palais splendlde
le village se tranaforme en phalansttrej et les villes qui
uxlX aujourd*buide mille, deux mille, dix mille maisons...,
ae forment par la combinaison de deux, quatre, vingt palais
reU^s par dea Series, traversant des cours, des jardins ra-
fratcbis par des jets d'eau, des fontaines, ornds de statues
•t prdsentant les plus belles dispositioos, les aspects les plus
riches et les plus magoiiiques. »
« Le phaloMlire, manolr de la phalange ou commune
soei^aire, se divise en deux parties bien distlnctes: le
grand palais pour rhabitalion et les relations g^ndrales , et
las constructions rurales, plac^ea en faee. lei encore tout
yraid un caract^re harmonique et monumental. Lea cons-
tructions rurales , qui roenagent leurs plus beaux aspects
pour points de vue au palais, au phalanst^re propiement
dUt, en aont separ^a par la gtande eour d'honneur, ou
place de parade industrielle. (Test I^ .que les compagniea et
les bataiUons de travailleurs s*assemblent aux sons des fon-
farea autour de leura drapeanx respectifsetde leurs qfJUien^
pour serendreaveeleui*sequipementa, leurs voitnres, leurs
chevaox et leur armament industriel, aux expediiiona agri*
colea quUlsvont faire avec tant de galete, d*entraiin, d'anl-
matlon et d'ensemble, dana lea bellea et ridiea campagnes^
qui environnent les plialanst^res; pendant que lea femmes
et lea enfanta ae r^pandent dana lea jardins, les parterrea, et
vaqaent joyeusement aux soins des voliires, des baases-
coura et de Tinterieur. Lea jardins de Versaillea et de Fon-
tainebleau sont bien monotones, bien plats et Men tristes k
c6t6 des jardins plains de vie, de mouvement et de joie au
milieu desquels s*etalent les palais des pbalangea, et qu'ani-
ment leura populations, fortes, actives, librea, passlonnies,
beureoaea... »
hdphaUmsUre constniit, reste k oi^jniaer lapAatange r
et o'eat dana cette organisatioo que Pomier et aea diadplea
se montrent infiniment moins poittea quHls I'ont M dans
leur travail architectural, et qu'ils prfttent auirtout le flane
^ la critique, lis divisent la population du phalanat^re en
<^eff de tFtTaillettra assodiiB, aMes qui ae sabdivisent
en classes, puis en gronpes composes de sept k neol indi-
vidnsy et od viennent prendre place les diverses aptitudes,,
les diverses inteUigenoes, suivant rattraction poMtoJineifo
qoi lea attire vers tel genre de travail et d'occupation qui
lenr aourit le plus. De la sorte, toutes les varietda de goftta,.
de pencbanta et de caractirea tronverout k n^hartnaniier et
k ae iotU/fUre, attendu qne tout sodetaire sera libra de ae
Ceura Inacrire dana plusieurs groupeaon aeries, et de peaset
^ cheque beure du jour ou seulement toutes les deux beures,
d*un groupe k un autre, en d'autres termes de changer d'oo-
cupatioQ. Toatea lea aptitudes trouveront auisi leur amplol
et leur d^veloppement, en m^me temps que de rapidea al-
temativea et changements d*activit6 contribueront k la con-
servation de la aante, k la force d'expanaion d^espiit el de
caractire de chacnn dea membres de Fassodatioo. S n'y
aura pas au phalanst^ra ua seul genre de travail qii*on ne
parvienne k rendre attrayant. « Le carafe dea foaaea dM-
aanoes, nous apprend un des plus ferventi diidpka deFoo-
e6S FOURIER
rier, ai. Victor Hennequin, sera d^abord propose k la jer-
nesse comme but sublime de son d^Toaement; mais la
v^table hamumie chercbera etne inaiKtaera pas de trouper
ies moyens de simplifier, d'assatnir ( et dte ion sans doute
^e rendre attrayants poor certains organUmespassUmnels)
le traTail des vidangeors. » On Toit qne le systtoe socid-
taire pr^voit tout^ a rdponse k tout et descend jusque dans
Ies infinement petits de I'org^nisation soclale. Quant au
gouTemement du phalanstire, rassurez-Tous, 6 tous qui
jusqu'it present ne Yoyez nulle part ici de r^e oad*aatoritd;
quant an pouvoir ex^tlf, disons-nous, il sera aux mains
^andens^ qui dans Ies Elections annuelles rduniront an
moins Ies sept hniti^es des suffrages.
Jusqu*^ present, il n*a encore dtd question que des adultes.
<7ardez-T0U8 de penser que Fourier onblte ies enfants dans
sa commune soddtaire ! Bien loin ie 1^, il Teille sur eux dbi
leur entree dans la Tie. II ddbarrasse Ies p^res et m^res des
tracas et des soncis de T^ucation physique et morale : ces
soins-li regarderont d^abord la sHie des nourricespojsion-
nelieSf et plus- tat d la classe ou le gronpe des institutenrs
passionnelSt sons la direction de qui la jeunesse des deux
sexes se formera ^ la pratiqne de tous Ies travanx propres k
son Age et rendus non moins attrayants que ceux qui in-
combent aux adultes.. «
Dans cette bien rapide analyse > nous arons ]ug6 hors de
propos de nous appesantir sur Ies details d'nn systtoie dont
le ridicule et le faux sanfent k tous Ies yeux. II est inutile
anssi que nous en signalions le grossier matdrialisroe. Qui
ne comprend que Vattraaion passionnelle, la satisfaction
offerte et donn^ k Vorganismn passionnel, c'est la r^ba-
i)ilitation de tous ies pencbants, la sanctification de tout Ies
app^ts, la negation de toute id^ morale ! Nous nous cooten-
terons, en terminant, de rappeler que Ies diverses tentaliTes
liutespour crder des phalanst^res et reiser Putopie/ourid-
riste ont toujours 6cboud; et n^ont eu d^autre rdsultat que
d'engloutir la fortune des nials qui s'dtaient laissd griser
par Ies prMications des ap^tres de la nouvelle doctrine.
FOURIl^RISME. Voyez Fodribr.
FOURMl« famillc d'insectes de Tordredes bymdnopt^res.
On connattplus de 125 esp^ces difT^rentes de fourmis. Dans
cbacune d^dles, inddpendammentdes m&les et des femelles,
il existe une sorte de fourmis a laquelle la nature a refus6
4a facult<§ de concourir k la reproduction , mais dont Ies
soins actifs et Tigflants sont indispensables k sa consenra-
tion. La ressemblance de ces fourmis avec Ies femelles est
teile» sous certains rapports, que Ies entomologistes Ies plus
c^^bres n^b^itent pofnt k Ies regarder comme des fe-
melles impuissanfes , dont Ies organes n*auraient point acquis
leur enlier d^yeloppement. Leur nombre est beaucoup plus
considerable qne celui des mftles et des femelles. On Ies d£-
eigne g6ndralement sons le nom d'ouvrUres, parce que ce
sout elles qui exdcntent tons Ies travanx , et ponrroient k
tous Ies besoins de la rdpublique dont elles font partie. Lors-
<iu'nne (leuplade de fourmis s*est organised en society, ce sont
Ies oorri^res qui b&Ussent Ies logements ndcessaires k la
communautd. Les nnes d&Tent, au milieu des bois » un petit
monticole de chaume renfermant des stages nombreux au-
•dessus et an-dessous du sol, et dans leqoel , grAce k lliabiletd
^e la construction, les eaux pluviales ne peiiTent pdndtrer;
plnsieurs avenues conduisent jusqu*au fond de cette cit6
fonterraine, et, par uno police bien r^glte, les portes en
«ont ferm^ pendant la nuit et garddes pendant le jour. Les
autres , vraies ma^nnes , Mifient leurs demeures avec de la
terre bnmactte par Teau de plule et sM\6e par le soleil ; elles
bAtissent des murs, des plafonds , des voCites, d^vent ^e
•nr etage , et distribuent leurs logements avee cooTenance,
qnoiqne avec peu de r^ilaritd. D^autres choisissent un
tronc d'arbre et crensent dans FintiSrieur de vastes salles et
nn i^nd nombre de logos , avec des stages , des colonnades,
des oonidors, qui pcrmettent de circuler partout aisdment
Aucon insede, en un mot, ne pr&sente autant de variety
dansses oonitructions que la foumi et ne sait emplover avec
- FOURMI
plus d*intelligeoce Ies diff^rents mat^iaux que le hasud
place k sa port^.
Poor mieux exposer les pbdnomtoes de la vfe natoidle
de la fourmi , prenons-bi ab o. Dhi qne les femelles d'one
fcurmilUre ont pondn leurs oeufb, comme si elles aTaicnt
assez fait pour la comraunaut6 en mettant an monde ees
germes des gdndrations futures, elles abandonnent aox four*
mb ouyri^res tous les devoirs de la maternity. Cdles-d lei
acccptent avec joie, et vdllent avec la pins vive sollidtiide
sur le ddp^t pr^eux qui leur est confix. Le soldi vient-U
rdpandre ses rayons sur la foormilitee , anssit6t lea onvrlires
, se pr^ipitent dans les profondeurs de lenrs doneares, se
I chargent cbacune d'un <Buf, et courent le porter dans Tdta^
le plus <ilevd, afin qu*il puisse recevoir la bienblsante in-
I fluence de la chaleur solaire. Cette chaleur s'accrolt-eUe ootn
; mesnre on disparalt-elle, ans8il6t les ouvriires, reprenant
les (Bufs, les redescendent d'dtage en 6tage jnsqn^^ ce qa^dles
aient trouvd la temperature qui leur convient De I'etat d'oauf
rinsecte passe k retat de larve. M^me sollidtode de la part
des mires adoptives. Chaqne jour les VQit aller 41apicor6e , et
revenir Testomac plein d*un liquide nutritif, dont dies don-
ndit une partie k leur nourrisson, toutes les fois que ceux-d,
semblables aux petits des oiseaux, demandant la becquU.
Lorsque Tinsecte a subi sa troisi^me transformation, qu*U est
k r^tat de chrysalide, la fourmi ouvriire continue A veiller
sur lui ; enfin, elle met le comble k ses soins en decUirant die-
m6me renveloppe qui le retient captif. Bient^t apparalt la
nouvelle generation. Les mMes et les fiSUielles sont pourms
d'ailes , qui ne doivent pas tarder k les emporter loin de lear
berceao ; les autres fourmis , nees environ quinze jours aprfes,
en sont privees, signe non equivoque de la destinee laborieuse
' qui leur est reservee. Dis que la temperature exterieore a
attdnt 15 A 16* Reaumur, les mAles et les femdies s'daa-
cent en foule aux portes de la fourmlliere pour prendre leor
essor. Leurs mires adoptives les solvent avec inquietude ,
s'empressent autour d'enx, les caressent de leurs antennes ,
leur donnent de la nourriture , et semblent vouloir, par Tex-
cis de leur tendresse , les dissuader de s^eioigner. Yains d-
forts ! Tessaim prend son vol , voltlge, tournoie el disparatt
k leurs yeux. \a plupart des femdies, fecondees avant le de-
part , sont neanmoins retenues par les oovrieres , qui n*hesH
tent point alors A employer la violence pour se conserver
cet unique moyen de repeupler leur fourmiliire,
Cependant I'essaim de fourmis aiiees a continue de a^doi-
gner. Cest dans cette course aerienne que s*opere le rap-
prochement des sexes , et le sol ne tarda pas k etre Joncfae
de couples etroiteroent unis, que leurs ebats y ont predpi-
tes; et \k s'acUeve Toenvre mysterieose de la fecondatioiL
Les mAles , nes en qudque sorte uniquement pour procreer
et moorir, se dispersent et expirent ^ et lA de hum el dff mi-
sere. 11 n'en est pas de memo des femelles : dies n'ont pas
plus tdt con^ n qu*dles se depouillent volontairement de leurs
ailes , fardeao desormais inutile , puisqu'elles ne doivent plus
convoler k de nouvelles amours. Puis , dies s^occupent ea
commun de Jeter les fondements d'une nouvelle dte et de
preparer, pour elles et pour les etres qui leur devront I'exis-
tence, des ceUnles et des abris, qu*entreUendront et ang-
roenteront plus tard les fourmis ouvrieres. Cest alors que
les matrones s'abandonneront au repos et lalsseront m£me k
ces demieres le soin de les nourrir.
La.maniere dont plusieurs espices de fourmis se procoreat
leur nourriture est extrimement curieuse. Lorsqu'il exista
des pucerons sor les planles de leur voisinage , dies se
rapprochent des ces insectes, flattent avec leurs antennes
ceux qui sont le plus gorges de sues vegetaux , et les ame-
nent k excreter par le ventre une gouttelette de ces sues,
qu'dles se bAtent d*avaler. Cette condoscendance de la pari
du puceron ne paralt ni le fatiguer ni lui deplaire , et la four-
mi profile de sa bonne volonte tant qu'il peut (oumir le pre-
cieux liqnlde. Tl y a mCme certaines fourmilieres o6 les
pucerons , soil de gre ,' soil de force , ont consent! k se fixer;
et les liabitantes du lieu paraissent en tirer !e m^me parti
FOUPiMl — FODRMI-MON
609
qoe tioDbs de nos vaches laiii^res. Quei.< que soient , au reste,
llntelUgence de la fourmi el son ^prit de pr^Toyance, c*est
tout k fait k tort que Ton a pr^tendu , et notre grand fabu-
Mste lui-m6me d*aprto les andens, qu*elle amassait pendant
TM les proirisions nteessaires k sa noarritnre pendant l*hi-
▼er : U eat ai^onrd'bni dtaiontr^ que durant cette demi^re
aaison la fburml demeure dans un ^t d'engourdissement
qui aoapend tous ses besoins.
Les rooBars intelligentes de ce curieax insecte ont amend
k penser qu*!! derait n^sessairement possMer nn moyen quel-
oonque de commoniquer ses id^. Les meilleurs obserya-
teors, panni lesquels nons dterons Huber et Latreille,
a'acoordent It reconnattre qa'O troupe cette faculty dans le
jea de ses antennes. Un ^6nement imprdvu Tient-il se mani-
fester k pinsienn foormis, on les voit en eflet coniir en
bite, arrilter odles de leurs eompagnes qu'eUesrencontrenty
et frotter Wgferement tears antennes contre le corselet de ces
demi^res. La mteoe action est rdpdtte de procbe en proche
par d'antres fourmls , et la nouvdle ne tarde pas k 6tre sue
de toate la fonrmilite.
Si la foonni semble don^ de Tesprit de sodabllitd qui dts-
tingiie rhomme^ elle paratt liyrfe aussi aux cruelles passions
qni le dtelent Des goerres menrtrltos 6clatent souTent
entre deox peuplades. Ces petits dtres y font preuTe d*une
tactique et d'nne sdence strat^que Traiment remarquables.
11 y a mime une espto de foarmis que Tamour de la goerre
semble dominer presque exdnsiTement, et k laqnelle on a
donn^ ponr cela le nom de fourmi amazone ou Ugionnaire.
he beaoin de ddtmire n'est ponrtant pas ce qui la guide
dans ses expMitions martiales. Lorsqu'elle attaque une
fminnili^ey cfest senlement aux cefufs qu'elle en Teut; elle
en pille aotant qu'elle peat, les rapporte dans la ctti^ od
elle r^de, les liTre k des fourmls esdaTCS ndes d'oears sembla-
bles , poor en prendre soin jusqu'au moment oil ils doi- •
Yent ^ore, etrecrute ainsi sans cesae one population d'es*
claTes, qui la sert, la nourrity la porte mtoie au besoin, et
se charge d'^ver sa progtoiUire.
Aprte des traits d'intelligence aussi firappants, aprte les
preuTes de r^Qexion qui ressortent de la conddte des four-
mis , aprte I'accord des yues , la simnltandtd d'eflbrts qui
president ^ Pextoition de leurs trayaux , est-il pennis de
penser que Tantenr de la nature n*ait pas youlu les ^eyer
au-dessus des autres animanxT Ne deyons-nous pas croire
plnl6t qu*il a conoid k I'biteUigent insecte une parcelle de
cette raison dont il a rdsery^ k lliomnie soul Tentiire pos-
session ? Paul TiBT.
FOURMI BLANCHE, nom yulgaire des termites.
FOURMILIER, qoadrupMe qu'on ne tronye que dans
TAm^que m^dionale. On Ta classd dansrordre des dde n-
tds. Son corps est reoooyert de polls, sa t6te allongte et
termini par une bonche pen ouyerte ; il n*a pas de dents;
sa langue, tr^-longue, cylindrique, extensible, lui serti
prendre sa nourritore. Ses oreilles sont coories, arrondies;
11 a tantdt qnatre doigts ant^eors et cinq post^eurs , tan-
iAl denx antdriears et quatre poetdrieurs , armds d'ongles
trte-forts. Ses esp^ces sont pen nombreuses : la plus grande
a de 1™,60 k denx m^res de longueur, depuis le mus^au
josqo'irextrdmitd de la queue, longue de 0'",60. Entre
cellesqni nous sont le plus connues, on remarque le to-
manoiTf la plus grande de toutes, ne se nourrissant que de
termites on de fourmis« qu'il prend en enfon^ant ayec une
grande yitessesa languecbamue et longue de plus de 0™,60
dans les iramenses fonrmili^res dont est oouyert le sol de
TAro^rique mdridionale. Les foarmis adh^nt ^ rhnmeur
yisqueuse etgluante dont cette langue est enduite, et en
U retirant il ik ayale. Sa t6te est en forme de trompe tron-
qiMSe, et dans sa plos gfande largeur die n*^]e par la
grosseurde son con. Sa queoe est recouyerte de polls ex-
(rtoiementrudes, dispose en panache, et qui atteignent
jusqu^^ 0^,33 de longueur. Les ongles qui gamissent ses
pieds antdrieurs sont de trte-fortes armes, dont il se sert
tTec ayantage iiour sa ddfense : le Jaguar lui-m^me w
oiCT. DB LA coTnreiis. — T. tx.
peut le yaincre. On s'accorde k reconnattre au tamanoir Sa
faculty de grimper sur les arbres.
Beauooup moins grand que le tamanoir, le tamcmdua
] (seoonde esp6ce) est reconyert de polls durs, courts, lui-
! sants, d'une oouleur jaun&tre oa rouss&tre ; son museau est
trte-allong6, pointn, et l^g^ment courM en dessous. II
senourrit commele tamanoir, et, commelui, peut grimper
sur les arbres.
Le./btin7ii/ierproprement dai(myrmecophaga) n'a que
0'',15 It o'*,lS depuis la t£te Jusqu'li Poryne de la queue,
longue de C^ylS et trte-forte It sa base ; son museau est
beaocoup moins allongd que cdui des deux autres esptees;
ses jambes n'ont que 0™,08 de hauteur et ses pieds sont
plat6t faits poor grimper et saisir que pour marcher. Ce
petit animal se nourritde fourmis, qu*ilpn»id en introdnisant
sa langue dans les fourmili^res et sous T^corce des arbres.
On le trooye k la Guyane,^ ob les naturels lui ont donn^ le
nom d*ouatirUmaou.
Dans les mtoes contrto ot les fourmis sont si nombreoses
se trooyent un assex grand nombre de yari^t^s d'oiseaux
appel^ /ourmilierSf et formant le genre mifiathera de
Pordre des passereaux dentirostres; ils tiennent detrte-prte
aux batarasetaux pies-gritehes. Ilsse r^unlssenten sod^
et ne se nourrissent que de fourmis.
FOURMILllSRE. Voyez Fourmi.
FOURAil-LlON {FormUMleo) , genre d*insectcs de I'or-
dre des n^yropt^res. Son nom indiqueassez que la larye de
ses diyerses esp^ces est la terreur des fourmis; cependant
die ne d61aigne aucune des proies qu'elle peut atteindre.
Elle ne subsiste que du produit de sa chasse; mais si son
Industrie ne suppl^t pas aux ressonrces que la nature lui a
refustes, il lui serait impossiblede yiyre. Un chasseur qui
marche lentement et toqjoon ^ reculonsdoitattendrele gibier
et lui tendre des pl^es, Le fourmi-lion ne peut imiter I'a-
raign^ ; il ne file qu'4 la fin de son existence, dans I'^t
de lanre, en passant k cdui de nymphe ; il lui faut done an
autre expMient , et yoid celui dont il fait usage. La larye
du fourmi-lion est it pen prtede la forme et dela taille d'un
doporte, et demtoe couleur. Sa t£te est aim^ de deux
oomes mobiles t ce sont des pinces pour saisir sa prole et la
porter k sa boache ; mais Tanimal s'en sert ausd pour lancer,
dans quelques occasions, anegrfilede sable, afind*arr6ter un
fug^tif pr6t k In! ^chapper; deux des six pattes dont il est
pounrasont organisdes pour qu'il pulsse se cramponner daus
un sable mobfle, tandis qu'il y trace ayec Textr^jt^ deson
corps on sillon en spirale, njetant ayec sa t^te et ses comes,
une partie de ce sable, afin d'approfondir de plus en plus
la cayit^ qu'il forme, jiuqu'll ce que les parole prennent leur
talus naturel : il en r^ulte on entonnoir dont le fourmi
lion occape le fond , entitoment plough dans le sable , It Pex-
ception de ses deux comes. Malheur alors k la fourmi qni
yient errer snr le bord de ce prteipice 1 Son poids, quelque
l^er qa'il soit , suIBt pour d^rminer un dboulement qui
entratne le malbeirreux insecte jusqu'au fond, entre les deux
comes qui le.saisiissent et le retlennent Le d6gftt occasionn6
par V^bonlement et le mouyement da chasseur dans le fond
de rentoniioir estpromptement r^par^ : le pr^dpice reprend
sa forme , et le fourmi-lion sa place et son attitude. Si un ,
insecte ail^ yient heurter les parois de cet abhne etles ^bran-
ler,le chasseur, aycrti de ce mouyement, ne laisse pas ^ •
cette prole volante le temps de faire usage de ses ailes : •
lan^ant It la hauteur de plus de dnq centim^es au-dessns (
du sol plus de sable qu^il n*en faut pour entralner la chute
d'un td gibier , il panrient presque tovjours k s'en rendre
mattre. On yoit que cet insecte doit nattre et yiyre dans un '
sable tr^s-mobile , et maintenu sec par quelque abri ; et c*est
en effet dans ces lleux qu*on peut Atre t^moin de toutes ses
manceuyres.
A r^poque od il ya changer d*^tat et se transformer en nym-
phe, le fourmi-lion necreuseplus d*entonnoir; il s'enterre en
quelque sorte dans le sable et s*enydoppe d'un tissu trte-fin
ti tri$-lustr^,mdlang^de quelques grains de sable, habille^
77
6i0
FOURMI-LION — FOURNEAD
mesi plas magniflquoet beauooup plus fin qoe celui da la
nymphe da ver-^soie. C'est dans cette robe de luxe que la
darnitee forme est pr^parte et couduite josqa^i la fin ; le
corps deilBsecte parbit yest nml^ainsi que ses quatre ailes;
et iorsqoe celni-ci s'est ooTartun passage trte-^troit ItraTers
son enveloppe, U en sort en sed^roolant Salongueurest alors
d'enTirontrsntfrdnq millunMres. Encet^t^ lesfounxiis4ions
ressemblent assei anx li bell u les ; mais lenrs antennas et
leurs palpes las en fDot ais^ment distinguer. Fbat.
FOURNEAU, eapaelt^ dispose poor oontenir on
combostiUe embras^^ ei dirlger PactiTit^ da ien snr les
matiteaa anxqaeUes die doit £tre appUqute. La forme et
la grandeur de oes apparells varient snivant leur destina-
tion; il 7 a des foomeaoi mobiles portatifs, etd'aatres qat
soot des masses de ma^onnerie trte-solidias, des Edifices
d'one grandenr imposante. Qnelqnes-ans portent des noms
particuiier8» ott aont dteignte par lear usage on par qeel-
que propri^tA qu'on l«ir attriboe : les arte m^taUorgiqiies
oat multipli^ oes d^omlnalioas , et les arte ehimiques ont
aeora le nombre des jwM/6m da formes de oes appareils
aetaeUementen usage. On construit des foumeauz sous les
cbaudi^ies des machines k Tapeor ; il en feat dans les bras«
series pour tondfier I'orge et cuire le malt, etc.; on con-
nalt g^n^ralement oeux qui servent It I'art des cuiaimers.
Pour tons oeux-l& la forme depend de celle des Yases qu'il
s'agK de ehaufrer, et quelquefois cUe n*est assujettie k an-
euae condition. Le combustible est ordinairement d^pos^
snr una grille ; mab souvent aussi on se contente de le
meMresor un itre.
Lesybumeatup damestiquet sent dispose le phis onfr
nairement en nn paralMiplpMe ploa m BMins allonge,
d'une hantear de 0^,80. Dans la surface snp^rieare, carre*
Ite en faieace dans les maisons^ et ooufurlaeB fonte dana
les grands ^tabUssements, seat percte des trous de plusieurs
dimensieas , gaiaia d'ane chemise en fonte. Le dessous est
Tide, avec uae separation qui sort de cendrier. Le cendrier
est muni de portes entdle ou de bouehons de ua k deux d6-
dmttres carrte en terre cnits, qui permeltent de rtf^er h to-
1obI6 la eombaatioa. Tout I'appareil est plaetf aons un man-
teau de ehemlnte, atec un appel, qoaad oela est possible.
Qoand le combustible emplojNI est de la laoulUe ou du
bois, fl faut changer le systteoe prtofideal » qui ae conYieaf
qn'an charbon dis bois. Le foumean prteente alors un seul
foyer muni d*ane grille et d'un cendrier serrant an moins
pour deux trous snr lesquds se plaoent des chaudites. Bntre
ces deux trous, an-dessus da foyer, est une plaqoe ea fonte
ponrant recevoif quelques casaerolles li^es; une graade
bouilloire est daas le fond, Tcrs la cheniin^e; et dans les
parties latfrales sont parfois pratique de petits fours. Les
dispositions de ces foomeaux peuvent Tarier it llnfini : le
prindpesur lequel repose leor construction consists ittirer
le pins grand parti possible du fen, en feisant circoler an-
toor des marmites la flamme etmdme la ftunte ayant m^aie
qu^dles arriYont^ la cheodnte.
La construction des foumeaux domestiqaes dolt de
nombreax perlbetlonnenients k Romford et It D'Areet 11 faut
dter ausd les appatdls fnmiYores et lecaUfaeteur
deLcmare*
FOURNEAU (Haut). On nomme aind lea foumeaux
oh le miaerd de fer estr^itiletfondo, ce qui produit la
font edefir, Leur d^ation est commun^iuent au-dessus de
huit niMros , et on Ta port^e josqo'au-dda de qoatorze mi-
tres. Leur capadtA InMrieure a la forme de deux pyramides
tronqnta, rtoiies par leur base, qui est ordinairement car-
rte, four readre la ooostmclioB plus fedle; auiisil Yaudrait
mieax suppriaier les anglea droits, et se rapprocher de U
forme coniijue. Tout l*int6iear du foumeau ddt kin cons-
truit en briquestrte*r^fractaires, ou en picrres capables de
r^!iisler a la plus haute temp^ature et k Taction proiong<Se
des matiArea Yitreuses UqudKfes syoc leaqudles die est en
contact : mais conime on ne pent emptelier que cette
anvdoppe ne soit entaoMSe et ne s'uso au |iomt de dcYenir
trop mince pour pr^serrer d'une trop forte cbalcur le rsils
de la maconnerie, construit avec des mat^riaux aon ti-
ftaetaires , on a soin de ne point etaUir de liaiaoa eatie cm
deux sortes de matMaax , ea sorts que la cAeailse (cfr
Ydoppe inUiieore) pulsse Atre renouYdte saas quo les gpoi
mnrs, qui la soutieanent par ddiors, aioBt beeoin d'aaeuM
reparation.
Une machine io^ffiante founiit Tair n^ressiiw pear li
combustioa rapide qu'U s'agit de praduira. Get air ddt Mn
condense^ anime d'une graade Yitesse k son cntrte daas Is
foumeaa, au sortir des tnytoes qui Fy introduiseat. La an-
chine soufflante ddt satisfeire aux conditions soiYantsi :
continuity dana le trsYail , uniformity de la Yitesae du aeal
proddt , moyen de fdre Yarier au besoin llatrodudioa ds
Tair. Lorsque le foumeau est en actiYite , le fwnhostihif d Is
miaerd k fondre sont Yera^s par le gueulard (cottYcrturs
sapdrieure) d , suiYaat la aature do ntoerd » oa ajaole aa
/ondaar pour fadUter la fiidon de la foa^tfc, naiiteei
terrenses, qui mdtesau fer oxyde aonditaent le nanersL
Ces matiircs descendent Icntcmciit k mesure que la charfaoa
se coasnme; dies sont expostes k uae dialear toq|pan
croissante ; le fer ed d'aboid r^vU^ e'est-4i-dire iifari
de Toxygtee qn*il coateaait, pais tairimr^ plus oa moias
par le charbon, aYce leqod il se combme ea qoaaliie piM
ou moms graade. De plus, comma il est ea oontact avec lei
matiires teneuses Yitrifite d dcYenues liquides, U ea ah-
aorbe ausd une petite portion, d la fonte ed fonaee. Ls
feryertlamatttedomUiante, d les deux autres , doot las
proportions peoYsat Yarier, doanent au comiiose tea pro>
prides qui le distfaigaeat du for pur , d font ausd diffiirer
les unes des autres les fontes obtenues, sdt k des iaterYaflsi
rapprocbes , soit k des epoques plus doigpees. L'art de di-
nger le trsYail oonaiste done dans la connaissaaoe et Tern-
pld des moyeas de rendre les produits sensiblemeBt uaifor-
mes. La fonte ed formte daas le foumeau par gouttes, qd
tombent ea pluie mdalliqua, d Yoat remplir le creicfd
prepare pour la recudllir. Dautres gouttes de Yene terreox
en fosfon tombent ea mtoie temps ; d ces deux aabataaccs
sont superposees Tune It Pantre dans Tordre de leor
tear spedflque; la fonte occope le fond d le Idtier
Commeiled en plos grande qnantite que la foate , <m a
de renlcYcaf de temps en temps par uneoaYertan, pratiqate
pour ce traYail. Enfin, lorsque le creosd ed rempli , on la
feit econler par une autre oaYerture, que Toa aYatt teaae
fermee josqu'lt ce memeat, mais letraYdl du fouraeoa a'ed
pas interrompn ; les charges de charbon d de mineru soot
Yersees dans le gueulard avec la aidne r6gularite , et Poa
prepare la coulee suiYaate. L'adi vite d^in fcnmeau peut die
maintenue non-seulement pendant plasieurs mois, nuis an-
delit d'une aanee, lorsquMl n^airiYO point d'accldent , et que
les briques de l^terieur sont tres^refractalres d d'une graade
redstance.
Aind, reiablissement dtm hant foumeau suppose que
Fon est k portee des matitees qui attmeateroat aoa aetiYte,
c*est-^-dire du mineral de fer, da combustible ( charbon de
terre on de bois ), des fondants qu*il faut presqoe toajoars
y ijouter, d de plus 11 faut pour la madvae soufllanta ua
moteur qui ne peut etre ipfune roue bydrauHqne ou une an-
chine ^ vapeur, puisque sea serYice ae soolfre poiat dfa-
tenruption. Outre le corps du foumeaa, doat la oonslnic-
tion doitdre trte-solide, il feut unplan incUnepour parter
It la hauteur du gueulard lesmatieresqniyseroatpnjcties
successiTcment, des lidles poor oontenir d mettre k cooYcrt
le charbon, d d la fonte ed destin6e k des manbya qui
n'exigent pas une refonte, il feut une aiaiderfo d sea d^
peadances. Alors im haut foumeau dcYieat uae tcaliia ou
des ooYriers de plusieurs metiers sontreuais sooe uae di-
redion commune. Le produit des liaots foumeaux en fonla
depend de leur capadte d de la richesse du mineral. Qad-
quee-UBs ne donnent pas plus de dix-huif quintaux metii-
ques par jour, ou moins encore, tandisqued'autres Yoat
jusqu^k soixante quintaux et au-deU. Le Yduroe d^dr que
FOURNEAD - FOURNIER
611
la DM^ine 4opflUato doit lour fouinir n'^st pas en raison de
la capadtA, ea y comprenant la banteor, mais aealemeiil do
la MCtion borizontale, ou de la base oommime des deux py-
raoudoi. FiaaT.
FOURNEAV k r£vEHB£:RE. Le nom de cette
forme de fourneaux aemble indiquer que le feu n'y eet pas
appUqu^ directement k la mati^re sur laquelle il doit agir;
cepeodant la flaimne eaveloppe r^ellement autant quUl est
possible la masse de cette mati^. Le combustible que Poo
y emploie doit ^tre propre k donner uae flamme live et
prolonfte; le bois «t la liouille grasse, c*est-&-dire bitu-
mineuse, out cette propriit^ et servent seols k chaufTer les
fournaos k r^verb^re. Le foyer est k une extr^mitA; le com-
bastible y est plae6 sur une grille d^une asses grande
^toidoe, sous laquelle I'alr puisse afQuer Ubremeut Entre
le foyer et la cheroin^ se troovent Vauiel et le creuset,
couverts Tun et Pautre , ainsi que \e/oyer, par uoe voOte
que la flamme parcoort dans touts son 4^tendue avant d*ar«
iTer k la chemin^, qui doit 6tre trte-ticT^, afm que le
tirage (aspiration produite par Pair dilate, et qui s*^i^ve
en raison de sa l^g^ret^ sp^ifique ) suffise pour faire passer
k traTers la grille du foyer un coiirant capable d'entretenir
'ine combustion rapide, afin que tout Pintdrieur du foumeau
soit continnellement rempli deflammes. lUaotdes ouvreatix
pour les operations diverges k faire dans ces foonieaux, et
des pwtes pour former ces ouvertures, lorsqo'on n'a pas
besoin d^exik^uter quelque manceuvre dans Pint^rieur; le
foyer a sonooTreau ; VauUl sur lequel on place la charge,
c'est-^-dire les metises k fondre» a aussi le slen, ainsi que le
creuset, et cette partie du foumeau qui contient la mati^
fondue est percte k sa partie la plus basse d*un trou que Pon
tient bouch^ jusqn^au moment de couler. L*ouTreau du
creoset sert principalsment k brasser la mati^re fondue»
o^est-k-dire k Pagiter fortement avec des ringards ( barres
de fer ), afin de la rendre plus bomogtoe, dans le cas od
elle serait compos^e d*ei^ments non combines et distri-
bu^ in^alement dans la masse.
Le principal emploi des foumeaux k r^rerbire est pour
la fusion des m^taui destine au moulage. On en fait d*assez
grands pour fondre josqu^lt trente quintaux m^triques de
m^taly et m^me plus. Si le moulage que Ton Teut faire
exige de plus fortes masses , on r^unit le prodnit de plu-
sieurs foomeaui chaufTfe en m^me temps. Ferrt.
FOCRIVEAU D'APPEL, appareil de ebauffage, qui,
plac^ sous le manteau ou dans le tuyau d*une chemin^ en
^baufTe Pair, lui donne une plus grande l^^ret^ sp^ifiqne,
et en determine ainsi Pascension. Un atelier, un bdpital, un
^tablissement quelconque, ^tant pourru d'on fourneau d^ap-
pel convenable. Pair s'y trouTa conti|iuellement renouvel^.
Cet appareil est done de la plus grande importance pour as-
sainir les Ueux oil se d^gajQent des miasmes, pour donner
une quantity suffisante d'air frais k nne grande rtiiyiion
d*hommes,
FOURNEAU DE M AZERIE. Foyex Fobgss ( Gras-
ses )•
FOURNEAU DE MINE, chambre oh s^op^re Pex-
plosion d*one mine de guerre. Cette cbambre est prati-
que k Pexlr^it^ d^une galerie souterraine, oq d*une con-
duite qu'on nwamepuUs d$ mine. Une fns^ une sauclsse,
y eommuniqucnt Plnflammation au cofTret c'est-ii-dire k la
caisse de bois qui eontient la charge, ou les charges, s'il
s*agit d'unenune enaraigm^. On s'estbeaucoupoccup^dans
oes demiers temps des rooyens d^allumer les fourneanx de
mine k Paidede P^ectricit^ Pes mines pratlqnte pour la
defense d*une place assi^g^ sont dirigte Ters les dehors de
la fortere8se«de mantle k abontir anx gorges des outrages*
Antrefois, Pattachement du mineur, c^ration maintenant
Bbandonnte, avait pour but de percer le trou du mineur an
pied de Pescarpe d'un bastion , pour que de \k cet ouyrler
|)ous6At une mine deslinte k tourmenter le massif et k
preparer ou agrandir le travail de la br^ie. Entre plusienrs
mines qui ont jou^, P^^p^re de cdne de tene qui restc de-
bout, s'appelle dams. 11 y a, suivant la piofondeur ou
la mine est m^nagte, des foumeaux de premier et de se-
cond ordre. Les globes de compression sont un moyea
de combat de mineurs k mineurs destine k crerer les ga-
lerles, k ^Tenter lee chambres, k ^touffer les mineurn
ennemis. Gompasser les feux, c^est ne faire Plater que pro-
greasivement et k des interraUes combing, les charges de
plusienrs mines ou d^une mine k plusienrs fourneaus. Quand
une capitulation vient d'etre slgn^, les bouches de pulls et
les foumeaux de mines, dispose pour la continuation de la
defense, sont Uvrte avec leur charge aux troupes qui pren-
nent possession de la forteresse. G*^ Barmii.
FOURN^E. On d^igne proprement ainsi le nombre de
pains qu'on fait cuire It U fois dans un four, d*oii il rtenlte
quMl pent y avoir de grosses /ouritto, de petites /owm^,
une premitee, une seconde /cum6e, etc. Ce mot, par ex-
tension, et toqjours au propre, a (Aj& appUqud k I'ensemble
de tonte esptee de corps qu^ou peot faire chauffer k la fbis
dans un four. Le mtoie mot est employ^ figur^ent pour
dfeigner k la fois touts collection d'individus qu*OB fUl
particlper en m^me temps k de nouvelles etm^mes lone-
tions, qu'on ^l^ve ensemble k on mdme et nouvean rang.
Cette expression, oomme on le con^it, est akws un sigin
de mdpris. On ae rappeUe la /o«m^ de poire de 1827, sous
le niinist^re Vill^le. Sillot.
FOURNIER (CMunB), snrnomm^ VAoUrieaini nk
en Auvergne, en 1746, partit pour Saint-Domhigoe vers 1772,
y devint, par son Industrie et son activity, propri^talre
de plusieors habitations, et acquit une immense fortune. D«
retoor en France en 1786, il 6lait detenu, Iws de la piiie de la
Bastille, qui lui valut la liberty et le eominandement d'un
corps de volontaires. Dte lors, il se lia avec tout ce qn*il y
ayait de plus ^nergique dans le parti nonveau, et se fit re-
marquer par nne grande exaltation. A Avignon, il fut le
compagnon et Pami du funeni Jouidan Cempe-iiU. Revenn
k Paris apris le retour de Varennes, il detmt vn dee promo-
teurs de Passembl4e du Champ de Mars, et mit en jane La«*
fayette, qui fiusait tirer sur les p^titionnaires demandant la
decb^ance do roi. L'amnistie qui snivit la joumte du 17
jnillet 1791 Ini valut de n'etre pas inqoi^t^ An 10 aoet»
Foumier commanda une compsgnie de dbdMn marseillals,
se battit avec une intrepidity reraarquable, et eontribna k
sauver des hahitsnis du cliftteau auxqnels la ooltee d«
people mena^ait de devenir fnneste. Quelqne temps apr^
il oommandait Pescorte des prdtres prisonniers qne Pon
conduisait k Orltens; c'^tait peu de temps aprte les tristes
journte de septembre; le 9 ces prAtres ^talent massaertfs ^
leur tour, et Foumier pour avoir vomIu prot^ger leur vie fill
assailli et renvevs4 de cheval. Le 12 msrs 1793, une d4piH
tation de la section Ptrissonniire, doni faisait partie Fonr-^
nier VAmMcoim, vinl demander k la Convention Paries^
tation de Dnmouries, eontre leqnel ponvaient gemer dee
defiances, mais qn'aneune voix accuiatrioe ne d^noncail
encore It la vindicte nationale. Marat s'^va eontre la pro-
position de la section PoissoDpi^re, et il ^onta : ■ Je d^
nonce nn nomm^ Foumier, qui s*est trouv4 k toutes lea
^meutes populaires, le m6me qui k Paffoire du phamp de
Mars a port^ le pistolet sur b| poitrine de Lafayelte, et qui
est reste imptini, tandis que des patriotes ^talent massacre
— Cet homme, reprit BiUaud-Varennes» se pvomenait duns
Paris, tandis que diu patriotes g^missaient dans les prisons.
U pr^dait anx massacres de septembre, s'^crie un antn
conventionnel. — 11 y a deux joors, dit k son toor Bouidon
( de poise ), que ce mAme Foumier a dit k tnjs on qMStre
sc^rats de son espto : Si vnus avies vouiu me suivre«
j*anrais tir6 nn ooup de pistolet k P4tion. «
Mis en aecosation snr la motion de Mavat» il parot k la
barre, et se discolpa si compl^tement <|a'il fnt ralax^, ap*^
avoir ni^ le propos qne Ini avail pr4t4 Bourdon. II se rtf ogtn
alorsdans les rangs les plus obseurs des sod^Ms popnlairesy
et s^agita encore de tempsi autre, en plosieurs drconstaneost
pas asse;^ cependant, pour se compromeitre, mais asMi
613
FOUBNIER — F0URBA6E
pour 8C mettro en Evidence , oe qui lui attira en Fan ? une
ddnonciation de Bois8y-d*Anglas, Taccosant do massacre
dea priaonniers d'Orl^ans. En Tan tii, Foumier donna en-
core aigne de vie en aignant one potion contra la Talidit^
de r^lection de Si^ea an Directoire. Son exaltation d^plut
an premier eonanl, qui le condamna one premite fois k la
d^wrtation, peine qo'il commoaen aurreOlance; pois, lore
de Tattentat du 3 niTdse ( machine infemale ) , dont il too-
latt fidre peser sor le parti jacobin toute la reaponsabilit^, ii
le fit d^flnitiTement d6porter aui ties Seychelles. Tons ses
oompagnotts d'exil y p6rirent; lui seul surv^cnt, et gagna la
Goaddoape, od Victor Hognes, son ancien ami, qui y com-
mandait poor rempereor, Pemploya sur les corsaires. 11 s'y
diatingoa par des actions d'^dat, et revint en France avec
on grade supdrieur qoand la eolonie eat pass^ soos la do-
mination anglaise, en 1808. La restauration ne lui fut pas
plus faToraUe que les gouTemements qui Tavaient pr6-
oMte. Arrftt^ en 1815, par mesure de sOret^ g^n^rale, ii
demanda encore des juges, et fut mis en liberty. Depuis,
aocabU d'ann^, de mis^re, de blessores et dMnfirmiti^, il
tratna son existence jusqo^en 1823, rtelamant Jostlce et re-
fbaant toot secoors, lui qui ayait poss61^ des millions. On
lid doit pliuieDri teits polftiqaes. Napol^n Gallois.
FOURTVIL* Dans les maisons riches qoi contiennent
un grand nombre dliabitants , on appelle de oe nom une
pi^ situte ordinairement auprte des cuisines, dans laquelle
se Irouve le four ou Ton cuit le pain, la p&tisserle, etc.
FOURNIMENT. (Test le nom qu'on donnait k an
6tni de boia on de come dont les moosquetalres k pied se
serraient dans le <fix-septitoe si^e poor mettre leur poudre.
Ge mot a maintenant nne acception nouTelle : il se dit de
certains objets k Tusage do soldat, formant son^qui-
pement: il s*applique plus sp^alement encore k la
buffleterie: aux baudriers , aux ceintnrons, et mdme
aux fourreau« de sabre et de baionnette.
FOCRNISSEIIR, FOURNITURE.Dans son accepUon
gto^rale, le premier de ces mots, qui est d'nne origine asscz
nouvelle, signifie toute {icrsonne qni fonmit on approYisionne;
mais on est conTenu d*appeler plus particuliirement ainsi
lea entrepreneurs charge de pourrotr k Tentretien des corps
d'arm^ et k rapprovisionncment des places fortes. Ge sont
lea traitants de Fanden regime. A certaines ^poquea, il se
felt an minist^re de la guerre une abjudication pour I'en-
tr^prisedes foumitores kUise k Tarm^e. L'adjodicataires'en-
gage il liTrer aox troopes oes foomitores k on prix d^termln^,
quil ne pent augmenter : on con^H cependant que ce prix
▼ariera pour lea temps de guerre. L'entrepreneur doit four-
nir aux troupes des yiTres de bonne quality et en quantity
anfflsante. Bfalheureosement il arriye que beaucoup d*entre
oux profitent des difficult^ r^elles des paya et de la mau-
▼aise Tolont6 des peoples poor ne tenir qo'one partie de
leors engagements. Ainsi on a yu aouyent, dans les guerrea
qu^ cues k sootenir la France depuis 1789, surtout an
temps dn Directoire, les soldats manqoer des choses les
plos essentielles, mtaiie de yiyres, qui ne leur ^ient four-
nis souTent qo*en trop petite qoantiti et en quality plus que
douteose. L^atms en fot ports si loin que NapoMon ne crut
poovoir mienx Aire que de frapper rudement sur oes l^hes
exploitateors; mais, qiielqoe s^y^Ui qn^apport&t en ceia le
gtotel Bonaparte, ii Alt impnissant^empteher ces bommea
ayides d'exploiter indignement la r^pobliqoe. V^poqoe du
Directoire fot sortoot poor eox la plos heoreose et la plua
fertile. Le cabne qni yenait de suocMer aux orages poli-
tiques, laisiait .on Ubre oonrs aux intrigues: ila surent en
profitttr. Us oorrompirent ce qu'il y ayait encore k cor-
rompre, et il n'y eut que qoelqoes rares yertos qoi r^s-
tireiil k leur influence* On yit alors des bommes probes
joaqne Ik oMer k Tinstinct du mal et imiter ceux qui
les entooraient. Gette lipre a'^tendit partoot : elle enya-
bit I'annte, mib eite s'arrMa aox pieAi du g^n^ral Bona-
parte. Dte qo^ fut le maltre, il mit bon ordre k toos ies
ripotages qui avaieat rendu funeox les salons deBarras;
les foomisseors fbrent soryeill^ de pite el ponis a^fera
ment
Mais il restait encore aox foomisseors le moyen de tare
one rapide fortone, sans que les troupes eoaaent k sonffrir
de leor copidit^. On con^t en effet qoesi on entrepreneur
de yiyres foumit au gouyemementit raisoa de 35 centimes
la ration ce qui ne lui en cofite que 15, pour pen que dam
toutes les foumitures il fesse un gain proportioonel ao
diiffre que nous yenons de poser, ce qni n'est certaioaiKBt
pas exag^r^, 11 pent en tr^peu de temps arriyer k one for-
tune colossale. Les (bumisseurs acbMent sooyent les do-
rto k yil prix. Les peoples n'osent point refuser decMer poor
une modiqne retribution ce quite sententqn'on poorraiteii-
ger d'eux par la force. Quant aux foumisseors qui, non
contents des gains dont nous yenons de parier, s^ayiseraieBt
de frauder aur la nature des yivres , ou apporteraient daas
leur liyraison retard ou n^igenoe, nos lois les puaissait
d*un emprisonnement de six mois au moina et de dom-
mages-int^^ts. S'ilsont fait cesser le serrioe dont ils ^taiest
charge sans y ayoir €\& contraints par un cas deforce ma-
jeure, elies statuent contre eux la rtelusion et une amende
d'au moins 500 fhmcs, ainsi que des dommagas-intMU.
• Malgr6 la s^y^t^ de oes lois, ii n*est pas rare de troofer des
foumisseurs en faute.
L^aoception gto^rate duraot/ottmifiire, comme ceOedD
mot JmirnisseuTy doit s'entendre de toute chose fotimie ;
ainsi on dit une ybumi^ure de tailleur, etc; les coisinien
appellent /oumi/ure qudques herbes menues qalls m^Ient
k la salade. 11 y a aussi des foum'Uttres que le Code dffl
d^are privii^te; ce sont les foomitores de subsistanoei
faites au d^biteur et ^ sa famille, sayoir pendant les six
demlers mois, par les marchands en d^tal], tela que bon-
iangers, bouchers et autres, et pendant la demi^ ann^
par les mattres de pension et marchands en gros.
FOURRAGE. Dans son acception la plus eteDdoe,ee
mot comprend tons les y^taux qui seryent de pAiare i
nos berbiyores; mais souyent on ne I'emploie que poor d^
signer les r^coltes des pr^ et des prairies artificielles, et
encore ce nom est-il r^seryd dans plusieurs d^rteraenti
aux produits des prairies artificielles seulement Tons lei
genres de fourrages peuyent 6tre rang^ dans trois sectioos '
1* fourrages verts , 2* fourrages sees, 3* radnes ettur
bercules.
Fourrages verts (cdrfoles et yesces coup^ en rert^
herbes des prfe et des prairies artifiddles , feuilles et tigei
du mais, etc., consommte ayant leur dessiccalion). Sous
un yolume donn^, ite oftrent beauooop moins de prindps
nutritils que les fourrages sees ; de leur usage exdus^ rteitte
une diminution dans la force et la yigueur des animaux de
trayail, la quantity trop granded'eau qu'ils introduisentdaii»
la circulation faisant perdre au sang une partie de son ac-
tion stimulante sur la fibre muscolaire et )es centres ner-
yeox. D'ailleors , comme les animaox ne peoyent trooTcr
one alimentation soifisante qoe dans un yohune oon8idM)le
de plantes yertes, le risultatde lenr usage est le d^dop-
pement considerable ' dea organes contenus dans la carit^
abdominale, et par suite les roouyements lents, loords, etla
difiormite. Distribute aux boenfa et aux cbeyaux en mtaie
temps que les grains etles fourrages sees, ou Uen seolsaTecIa
paiile et les grains (orge, ayoine, bl^, etc.), pendant les
mois d'ayril et de mai, ite leur sont d'une grandeoUUt^f
et contribuent k les maintenir en bonne sant^. Degrayes ac-
cidents, la mort m£me, rteultent de leor abos ; le danger est
d'aotantplos grand, tootes duwes ^es d'ailleors, qa11>
sont plos aqoeox, plos satorte de ros^ Toot le moDde*
yo des boeoik, des yacbes et des mootons sortoot, niM
de coliqoes et de m^t^ori sme aprteayoir mang^dntw
yert et mooilM.
Fmarrages sees (foin, trtfe, loxerae, yesees, fM^
fau6es, paillea d^orge, d'avoine, de seigle, de fromeot, flic)-
Us sont alimentaires ^diffi^rents degrte, etcbacnnrenfivv^
one proportion plos oo moins grande de prindpes notrnlk
FOURRA.GE — FOURRIER
613
telon qoH a M abatta k nne 4^m plus nipprochte de la
pleina floraiaon : ainsi, coopte longtemps avant la Hear ou
lonquHa se sont desc^ch^ snr pied , iU nonrrissent pen ;
lea pailles das cMalea sont dans ce dernier cas. Lea four*
ra^BB seca, tels que le f o i n , le trftfie, la loxeme, tiennent en
iKm ^t lea lierbivores de la fenne; oependant , ceax qui
trairaillent tona lea joars^ et lea ebeTaax lortmit, ont beaoin de
graina (avoine* orge^ ftves, elc ), dont la quantity est pro-
portionnte k la nature deafonnages.Iie cultivaleartiui,Tou-
dra nounir lea chevaux aTec de la paiDe seulement derra
donner one ration de graina double de celle qui cat n^ea-
eaire aTec le foin. Fan^ et rtolt^ pendant une saison via-
Tieuae, lea fourragBa a^ararient, contractent, malgr^ toua
lea aoins, nn commencement de moiaiaaure, et 8ont pen
profitablea on m£me nuisiblea aux animaox, qui ne lea man-
gent que par nteeasit^ ; maia dana cet dtat on leur fait per-
dre leur inaalubrit^ , on lea rend mtoie app^Uasanta par la
roanipnlation aulTadte :. la ration poor denx ou troia jonra
retiree de la meule , aeooute et Tentilte convenablement , le
ftKirrage eatdispos^ par coucbea mincea^ anperpoa^ea ; cha-
qiit; cooche est arroate et salte trte^l^g^ement, puia r^ser-
\&k: pour VuMge.
Jiacines et tubereules (betteravea, caiottea, tumepa , na-
▼ets, topinambouTBy pommea deterre). Cette demi^ section
fournitaans contredit lea fonrragea kaplna proprea k nour-
rir et engraisser lea beitianx^ mais, nous derona le dire,
elles sont le nee plus uUrd de la grande cuUnre ; lea frais
qa*eUea entralnent comma rtooltea hlnte, aardte et but-
tdea , en font un fourrage to^jours cber ; la beauts et i'abon-
dance des r^ltea qui anivent aont Men une compensation,
mais avant de demander linotre agricuhure dana Tenfance
oe bant degr^ de perfection , prtebons-lui d'abord la cul-
ture des prairies artificieUes, qui demandent des d^pensea
beaucoop moindres. Le regime le plna propre k maintenir
lea animaux en bonne sant^ et k les engraisaer rtelte d'une
comlMnaison intelUgentedea diffi&rentea eaptees defourrages ;
de leur quantity, de leur qualit6 et de leur yaridt6 d^nd
la T^rltable ricliesse du cultiTateur. P. Gaobert.
FOURRAGEURS, FOURRAGER. Le root/mrrayer
signifie Taction de pinsieurs cavaliers r^unis allant, en
onlre et en temps de guerre, cberclier ou fabre dujmarrage^
on, en d*autres termea, prendre du foin, de la paille, des
berbes et des grains pour la nonrriture des cberanx. Lea
bommes command^ poor cette corr^e nuurcbent accompa-
gn^ d'nne esoorte proportionnte aux perils dont la position
de Tennemi les menace. Le fourrage se prend dans les
cliampe, dans les villages, dans les fermes. Le jour et le lieu
oil il doit Mre- &it sont indiqu^ par le g^n^al. On dis-
tingue deux eapteea de foorrages, le grand et \e petit.
Le grand fourrage est celui qui se fait aa loin pour toote
la cavalerie d^e division, d'un corps d'armte ou d'une ar-
m^; le petit fourrage se fait pour nn escadron, nn r^
meat oa one brigade, et le plus sonvent aux environs du
camp par d'stribntion reguli^re. On distingue aussi le/otir-
rage en vert, lorsqn^H eat pria sur place, ou ]e/ourrage en
see, lorsqn'il est pris dans les granges ou dans lesmeoles. Les
r^glementa mllitaires font connaltre toutes les precautions
k prendre dana les deux cas, I'ordrede la marcbe, celui de
Tex^ution et celui du retourau camp. Des offiders accom-
pagpent les bommes de oorvte, les sorveillent et emptelient
quils ne s'tartent ou ne comnaettent des d^aoidres.
On appelle fourrageiars les cavaliers qui travaOlent k
eouper le foin, ^ enlever le fourrage dana lea grangea, k
I'entasaer et k rtonir dana dea saca lea graina quila ont pu
ce procurer. On donne aussi ce nom ^x maraudeura qui par-
eourent lea campagnes poor leor propn compte. Ceox-ci
encourent lea peines privues par le code militaire.
FOURRE AU. Ceat le nom qn'on donne k une sorte
4e gabie, d'^toi ou d'envetoppe aerrant k ooovrir , k con-
server nn objet qnelconqoe. Cest ainsi qo'on a dit nn four-
reau d'^pte, de baionnette; des fourreaux de pistolets,
el, en parlant de meubles , def^/ourreatue de chaises, dc.
pour designer les honsses qui lea pr<Sservent de la poussl^,
sans y etre assqjetties par dea dons.
En botanique , on a donn6 le m^e nom aux envelop-
pes, etc., qui reooovrent T^i du froment, do seigle , etc,
avant qoHl soit parveno k aa maturity.
FOURRJ^ES (M^daiUes), piteea dont I'Ame est d'un
m^tal de pen de valeur et que revet une feniUe de cuivre ,
d'argent ou d'or. Ce sont de busses monnales antiques. Un
passage de Dtoostbtoe centre Timocrate rapporte que So-
lon etait persuade que beaucoup de viUes mettaient de re-
tain, da coivre on du plomb dans lea monnales qu'elles
frappaient, et qu'dles les alteraient par ce mdanj^ frandU'
leux. Les fitusses monnales fourrees recouvertes d'or sont
rarea, paree que leur trop grande legtete les eftt fait recon-
nattre, le poida desantres metauxetant fort different de celui
de Tor. Lea monnaiea foorrees, d'argent, an coin grec, sont
pea nombreoaea, tandis qn'on n'a pas de peine k en trouver
de ce metal an coin romain, josqa'an r^e de Septime
sevtee, epoque od I'argent fut altereet ob la fraude s'exer^
sur le titre mdme de ce metal.
FOURRIEBU Les savants sont partagessur la question
de savoir qudle est I'origfne da mot/otirrier, et ponrquoi
cetermes'est primitivement ecrit /eurrier,forrier, fue'
rier^fwrier, Gea substantifs divers vlennent-ils du latin
fodrarkUf aigniflant employe des fourrages, ou de forre-
fitf5, forratoTf bomme qui recudlle, qui rediercbe le four-
rage ?oa bien procMe-t-il de Titalien >briere, avant-cou-
renr P Nous aupposona qu'aux epoques o^ I'infanterle n'etait
rien, ob la cavalerie etaittout, le/orrerius du bas-latin,
le/onier du franfais naissanl, ce fwrier^ degdnere en
feurrier, par une pronondation de paysan, equivalait au
mot vivrier d^armie, paree qu'alors il n'y avait k s'oc-
cuper administratlvement que de I'approvisionnement des
cbevaux. Chaqoe cavalier se chargeait ersonndlement de
la recbercbe on du transport de sea comestibles, soit quil
les acbetftt, ce qui etdt rare, soit qn'il s*en preumunlt, ce
qui ne satisCiisait q^'k one courte duree de temps, soit qu'il
lea piUAt , ce qui etait ordinaire. Les aventuriers dltalie,
•spices de peuplades nomades de soldats qui ont ete les crea-
teurs prfanitifii de la langue militaire de I'Enrope, obliges
d'envoyer il Tavance, pour cbaque deplacement, pour cbaque
expedition, un collectenr de fonrragea, se sont babltues a
k prendre comme synonymes avant-eoureur et faurrageur,
esprimes par le aubatantif /orlere. Dans un edit rendu en
1306, Philippe le Bd fait mention de fourriers charges de
depaiHr le logis : ainsi, ce n'etaient pas dea fourriers de
fourrage, c'etdent des fourriers de logement. Les incursions
desFran^ais en Italia les ont habitues k appliquer aux
osages mllitaires et A radministration alimentaire le mot
fowrier; ausd estrce dans la constitution dea legions de
Francois 1*' qu'on le voitapparattre pour la premiere fois,
comme un designatif d'un emploi permanent ou d'on grade
fixe.
Dans les usages dvils, dans le langage officid et legal,
le fuerieTf \e/eurrier, etaient connns bien plus andenne*
ment : ainsi , ils levaient autrefois au profit de la malson
du souverain un imp6t nomme : fodrum, /odentm. lis
etaient cbaigea aosd de marqner A la craie lea logements :
k raisottde cette fonction, on les confondait avec lea mare-
chaux das Iqsis. Les fourrHers, avant qulla devinasent
dana lea r^menta fran^ dea bommes compris an oambre
des combaltants, n'etaient dans lea divers paya eosaideres
que comme dea adminiatraleurs ; de Hi vient cet usage al-
lemand , qui existait encore dans nos demises goei res , 'de
ne point ranger dans les actes de capitulation lea finwrriers
au nombre des prisonniers de guerre : ila etaient, aprte la
reddttic 068 places fortes, rendos k la liberte ou renvoyes
dans lenr paya comme des particullers non guerroyants.
Depoia Looia Xin josqu'l Louis XV, un grade de/nfrrter
de I'annee exiatait; ce fonctionnaire, espteed'offider gene-
ral, etdt sous les ordres do marechal generd des logis. II
lui etdt prescrit, quand le roi etait k rarmee,de n'emplojier.
614
FOURRIER — FOUS
pour marquer lei logls qae dd Vocre Jaune, parce que la
craie blanche ^lait r^seirte oonune marque des logis du roi
et de la coor.
Le titre, jusque Ui importaDt, de /awrrier s*est rapetiisA
considdrablement depuis la cr^atioa dea ^taU-nuOors : ce
spot les ofliciers d'^tat-miyor qui lont devenns en grand
les fourriers etles mar^baux des logis; U n'y a plus pour
/ourrt^^ que des militaires degrade trte-subalteme, et
leur cri^aUon dans la lii^rarchie legale et positiTO ne date ,
dans rinranterie, que de la premiere moiU6du si^cle dernier;
ils out 8ucc^^ titulairement aux sergents d'aflaires, ou plut6t
le sergent d'aflaires, ou dernier sergent , a pris dans cliaque
compagnie le nom deser^enZ/ourrier; une nouveile orgaoi-
satioo transforma, en 1782, les sergents-fourrkers en sergents-
majors, ou premiers sergents; en 1788, il futdoon^ pour aide,
pour secretaire, au sergent-roajor, un caporal'/ourrler. C^-
tait le plus Jeune, le plus lettr6 parmi les caporaux; aussi le
rang de caporal a-t-il paru bientdt k ce aous-offider trop au-
dessous de son saToir-faire et ne plus r^ndre k une tenue
que quelqnes revenants-bons rapprochaient de celle des
sergents. Le caporal-fimrrier, d^igni ainsi par la lot, k
force de ne Youloirs*appeler,qne>btfrri<rtout court, aroena
la loi k y consentir ; de dernier caporal qu*il ^tait, il devint
premier caporal, et sous la Restauration le fourrier, de
caporal qu'il ^tait, redevint sergent. AujourdMmi, aelon le
caprice du colonel, il y a dans cheque r^ment des sergents-
fourriers, qui sont sous-ofQciers , et des caporaux-four-
rierSf qui ne le sont pas. Jusqu'au commencement de
notre si^cle, le grade de/ourrier ^tait inconna k lli6tel
des Invalides, parce que les ^ts qui ayaient ordonn^ la
monacale et routini^e institution des iuTalides ^talent an«
t^rieurs aux ordonnances qui avaient reconnu les/ot<rrJen.
6** Babdin.
FODRBI(:R,FOUIUII^RISME. royes Fourier.
FOURRIERE. Ce terme, qui a la m^me ^tymologie
que le mot /ourra^e, d^signe une saisie de bestlanx,
qu^on prend en d^lit dans des terres ensemencte, dans des
▼ignes, des bois, etc., et qu'on met, par forme de s^oestre,
en garde dans une teurieou stable ddslgn^e comme lieu de
d^pOt par la municipality et ob ils sont nourrb aun d^pens
du mallre auquel ils appartieunont, afin d*obHger ce dernier
k payer le dommage qu'lls out caus6. II est satislait aux
d^gdts par la vente des bestiaux, s'ils ne sont pas rdclam^s,
ou si le dommage n'a point M pay^, dans la huitalne da
jour du d^lit (loi dn 28 septembre 1791, titre 11, art. 12).
A Paris et dans les grandes Tilles il existe nne fourrik^
oil sont euToy^ tons les am'manx et Yoitures saisisen con-
travention.
FOIIRRURE. Voyei PstLBTERiE.
FOUS (F6te des). Melange grotesque de boufTonnerie
et de pidtd, cette rste fut durant plusieurs siftcles dn rooyen
dge un long scandale, que le goavernement, pins faible en-
core que rtglise, s^efforca Tainement de faire cesser, m6me
en s'appuyant de raotorit^ des conciies et de tonte T^lo-
qnence des docteurs de la foi. EUe consistait dans des r^-
jouissances extrayagantes auxquelles les clercs, Ie9 diacnss
et m^me les prdtrcA, se livraient immoddr^ment dans plu-
sieurs (ifflises, depuU NoSI jusqu'4 I'tpiphanie, et principa-
lement le jour de Saint-£tieiine et le premier joar de ran.
Cette Goutume bizarre, d^lk pratique du temps de saint
Augustin, qui en condamne les excte, paratt ayoir pris nne
grande extension dans T^lise grecqne, sous le Bas-Empire.
Pendant plusieurs siteles k Constantinople le peuple et le
clergy aux fi&tes de NoSl et de l*£piphaoie se liTraient A
toutea sortes d*excte. La fftte des Fous H&\i d^jk introdoite
en Angteterre au douzi6roe sl^le, puisqu'elle y fut proacrite
k OiiW. <^poque sous peine d*excoromunication. £ile existait
alors en France depuis longteraps, et s*y c^k^braitdo pr^fd-
rence dans les vilies de Beauvais, Sens, Autun, Rouen,
Dijon, Reaune, Paris, NeTer5,etc.
I La premiere ct^n^monie consistait dans r^lection ilc
VabM, choisi parmi les membresdu Ins dcrgd, el ensuite,
selon lea locality , dans refection soft d'lm ^vAque m
chev^ne, soit d'un pipe des fons, qnVm prenaft parmi la
people. Daas les ^^ises eathMrales, on ^liadt on ^f^qiie oq
archev^e ; mais dans lee ^llsea qui ndefaient directeoMai
du saint-si^e, et qu'on appelaii exemptes, on dlisait an
pape, et on lui pr^iait tous les attribnts de la tiare. Quant
k Vebb6 des fous, son Section se laisait dans temtes ks
^lises par les jeunes chanoines, les dens et les enfaats de
choeur, qui proclamaient leur cboix par nn Te Deum , el
prenant ensuite I'^u sur leurs ^paules, le portaieot ea
trioropbe jusque dans sa demeure , ok le diapitie yenaK
de s^assembler; U on le faisait asseoir sur one estradc
pr^parte pour le receyoir. A son entrfe, toot le moode si:
leyait, m6me T^y^ne, sMl ^tait present On lui fabaH de
grandes salutations; on lui ofTrait du yin et des fruits; ii
buyait, et commen^ait k chanter. Anssit^ tous les assis-
tants, le baut chflsur d^un c6t^ et le bas clioeor de Fantre,
r^pondaient en tieyant progreesiyement la yoix et en fini5-
sant par lutter k qni crierait le plus fort, diratt le pfais de
rac6ties, gesticolerait de la raanldre la pins grotesque. On
sifllait, oaraillait, on burlait; c*^tait un crescendo asaomr-
dissant. Quand les forces de chacun ^taient ^puia^s, l*liut&-
sier, dans plusieurs ^ises du midi, prenaft la parole, e%
disait en langue romane : « De port moseenhor Falmt e sa^
cossellier, yos fam assaber que tot bom lo segna lay on
yolra anar, e aquo sos la pena de talbar la braia, sous peine
d*avoir le haui de ckmuses ceup6, » On sortait alors to-
muUueusement et on parcourait la yille en continuant i se
litrer k mille extrayaganoes. La description de ces esete a
fouml k Walter^oolt nn de ses pins beaux passages dans
son roman de FAbM,
Ind^pendamment de oet abb^, nous ayons dit que les
^ises cath^dralea et cellos qui releyaient dlrectement dn
saint-si^e tiisalent un ^y6que on on pape des fous. Ce chocx
^it fait parmi le peuple, au milieu de Tappaidl le plos
burjesque. V€iQ ^talt rey^tu d'babits ponttlicaox, et, prMd^
de jeunea ecclfeiastiqnes portent sa mitre et sa crosse, sa
croix arcbi^piscopale ou sa tiare, entour^ d*uQ cHergt
nombreux, aflfnbl^ de d^guisements diyers, les nns masqn^
00 barbouili^ de lie, d*autres d^guises en femmes, il ^ait
porti sur leurs 4paules Jusque dans sa malson. A son arriy^
on ouyrait tootes les portes et tontes les fen^tres ; on pla^ft
un tonnean ddfonc^ sur one des crols^es ; I'^ydqne on le pape
entrait dedans, et de \k il donnait sa b^n^iction k la multi-
tude. Puis on se rendait processionnellement dans fe cba»r
de I'^gllse, 00 Toncbantait des couplets querimpudidt^des
gestes rexidait encore plus obsc^nes. Pendant cette d^goO-
tante parodie du service diyin, les diacres et sous-diacres
mangeaient sur Pautel, prte dn c^IiSbrant, des boodins et
des saucisses, jooaient aux d^ et anx cartes, et mettaloit
dans I'encensoir de» morceaux de yieilles semelles, dont
Texiialalson inrecte obscnrdssait T^lise et proyoquai| ks
contorsions joyeuses des assistants. La messe terming 01
parcouraient le cbenir en sautant et gambadant Pais, ils
se f^lsaient trainer par toute la yille dans des tombereaox
remplis d'ordores, cherchant k qui mieux mienx k se faiie
remarqoer parde plates boofTonneries et dignobles proyo-
cations. Le roi de la (iMe , ^y^qne, archeyftqoe ou pape,
apparaissait sur un brancard portd solennellemeot par
quatre bomroes rev^tus d*habits cbamarr^. II fsisait anr
cette esp^ce de payois toules les sfngeries qui pouyaient
exciter le riro des spectateors, et reeeyait ensuite do cha-
pitre un fromage pour prix de ses peines et services. Pea*
dant les trois jours de Saint-£tienne, de Saint-Jean rkyan-
g6li«te et des Innocents, T^y^ue fou, reyfttn de ses habits
pontiticaux, la mitre ea t^te, ia crosse It la main , et suiyi
dc son aumOnier en chape et coifl^ dHm petit coussin au
lieu de bonnet , yenait s'asseoir dans la chaire ^iseopale,
assistait il lV>rAee ot y receyaft grayement les mftmes hen-
neurs que le ydritable ^y^que. A la lin de roflioe, ranm6-
nicr cnalt k pleinevotx : Sllete, silete;silentiumhabetei
et le chcciir ri^pondait : Deo grcUias! Puis Pdy^iue donnait
pous — Fotjs t)t cota
615
M bteMiction , apr^s quoi I*aum6nier distrilNiut aux assis-
tants des indalgenQ^ borlesquea*
Cette (Iftte subissait d^ modifi^ioos dans lea diters pays
od on la c^lArait ; elle a eu mfime des noms diffirents
suivant les locality, ou par suite des o^rdmoines bizarres
qu'on i ajoutait Ainsi , on I'a confSoDdue avec U fdle d<»
Anes, avec celles des Hypodiacres, ou diacres saouls, des
Conards ou CornardSfdei Innocents , etc. On y clian-
tait une antienne compost de commencements de psau-
mes, ot i'on r^p^tait, de deux yen en deux vers, Texda-
mation Iwchique et profane d'fvoAe* Ensnite, ie celebrant
entonnait les T6pres. 11 chantait le Deus in a^futorium, et
Ie chceur le terminait par un alleluia, s^r6 par tingt-
deux mots de la mani^re suivante :
A&uu RttoncDt MiBes flceleiis
Com daici ib«1o tyapboBw...
Code Deo dicamoa. Lvia
Alors deux clianties anson^ent It liavte Tdix Toffice par
ces troia vers :
Hcc ttl clara diet, elarirum clara dieriim ;
Hao att faU diea, lesUrim festa dlerom,
Nobile nobiUuBi, rotilaoi dndeaii dierum.
Pour mleax "supporter la dur^ de cet ofYice, qui de?ait 6lro
trte-long, les chantres et les assistants s*interrompaient de
raoneot i autre potr se d^lt^rer par de copienses libations.
On ehantait enfin le Magnificat sur Tair de :
Qoene Toua reqoioqaea-Tou8,vieiIle,
Qoe ne vous reqaioqaex*Toas done!
Puis, la bande joyeose ae rendait sor un th^tre dress^ k
cet efiet devant T^glise, et y extoitait, en presence de tonle
la ville, lea Csrces lea plus laadYea et lea pins ignobles. On
les temiioait par des seaux d'eau qu'on versait k profusion
sur la t^te du pr^cbantre et sur les boaunea nos qui ne
manquaient jamais k la (iftte, le toot anx bmyants dclats
des assistants et des actenra ravia et transport^ de joie.
De tout temps TEglise tenta.dc r^iimer lea excte de cette
fgte. II en a ^U dajDotoie da pouvoir temporel. Plnsieors
conciies s^dev^rent conire les d^sordrea de eea satomales.
La pragmatique sanction de Cbarlea YII reproduit on ca-
non qui menace de toutes lea foudrea del'£gHse lea acteurs
et fanteurs de la fiSte des foos. On retrouve lea mtaies pro-
hibitions dana plusienrs arrets dea parlements et, entre au-
fres, dans Tarra rendu en 1552 par eeloi de Dijon. Rappe-
lons toutefois que les tentatirea rtfit^rtode TEglise se bor-
n^ent ploldt k modifier lea cdrdmonies de cette (iftte daus
ce qu'elles avaient de plus bizarre et de plus dissoln, qu'li
les d^truire enti^rement A la v^rit^, Maurke, ^T^que de
Paris, mort en 1196, avait tenti d^abolar la ISte dea foos,
et son successeur, Eudes de Sully, aYait youIu ^alement,
aTec Taide du cardinal Pierre de Capoue, l^gat du pape, es-
say erde proscrire, en 1199, « ces restes d'one superstition
paienoe, plus dignes d*borreur que d'hnHation, pendant
lesquels Tiglise se trouTO remplie de gens masqu^, qui la
profanent par des danses, dea jeux, dea cbansons inClmes ,
des bouffonneries sacril^es, et par toutes sortes d'exc^,
quelqnefois m(^me jusqu^li efTusion dv sang ; » mais tt est
certain que ces pr^ats ne purent y parrenir, puisqoe Tan-
teur de V Office des Fous mourut en 1222. Odon, ^Tdqoe de
Sois, obliiit en 1245, dans son dioc^, la suppression des
tniTestissemeots dont s'afTubiaienl les acteurs de cette farce
d^oOtante; mais H necrut pas pouvoir la ddfendre enUdre-
ment. Telle ^lait encore en 1406 la puissance de cette cou-
tnme qu^on jenne horn me du YiTarais, du ^Aque des foos,
a'^tant refuse k faire les d^penses que lot imposait son Elec-
tion, fut citE en justice doTant Pofficial ; la question fut long-
lemps d^battue; enfin, on nomma poor arbitrea troia eha-
noines qui rendirent centre Tdu rdfractaira one sentence
fort curieuse.
La fste des fous se cElEbrait encore aYec beauconp d'^
dat en 1444, comme le proufe I'^pttre eneydique de laFa*
uilt^ dethdologie de Paris, adresste le 19 mars de lamAme
ann^e k tons les prdats et chapitres k reffet de la condam-
ner et de la d^uire. NEaninoins, les actes des conciies qui
se tinrent en 1460 et en 1485 se bornent k signaler les
prindpaux abus, qu*ils sunt d'avis d*en retrancber. Les mdmes
dispositions se retrouvent k pen pr^ dans les fcapitulaires
de Sens. Depuia cette <$poque, la f&te des fous fut tantd^
d^fendue, tantdt toKr6e, mais avec des modifications qui
tendaient tottjonrs k la r^forme des obscEnit^ et des profa-
nations dont die 6talt remplie. Sa suppression n'eut lieu
qvi^k la fin du sein^e sitele ; encore en trouve-t-on un der>
nier example dans ceUe qui fiit donn^e k Poccasion de la
naissance de Louis XIV, par ce qu'ou appelalt V%r\fanterie
dijdM^e. Pellissier.
FOUS ( Ordre des ). Sous ce titre fut institute , en 1380,
par Addpbe, comte de Cloves, une sociEt6 dont le but pa-
raissait 6tre de roaintenir Tunion entre les gentilshommes
du pays. Ses membres 6taient au nombre de trente-cinq,
toua choisis dana la noblesse : le premier dimancbe apr^s
la Saint-Mldiel, un banqnet splendide les r6unissait; \k ils
s'empressaient d'abord de faire cesser les divisions qui pou-
Talent 6tre aurrenues entre eox. La marque distinctive qui
senrait^lea faire reconnaltre ^it un/ou dVgent brodE sur
lenrs raanteanx ; ce fon Etait v6tu d*un petit justaucorps et
d^un capucbon tlssn de pitees jaunes et rouges, avec des
aonnettes d'or, des chaosses Jaunes, dea souliers noirs : il
tenait k la main une petite coupe pleine de fruits.
FOUS DE GOl^« Lenr type se retrouYe dans la my-
tbologie dea Grecs et des Remains : Memos 6tait le 7r i -
bouletdn grand Jupiter, et ses facdties ^gayaient FOIympe.
A Rome comme ^ Atbtoes les personnages opulenls ad-
roettaient k lenr table des parasites et des bouffuns i^scurrx)
charge de les faire rire, et dont les aoteurs dramatiqnes et
satiriqnes ont point aYOC vivadt^ la degradation morale.
Dans Plaute, les rOles d*Ergasile, de Curpnlion, d'Artotro-
gne, de Satilrion et deGdasime; dana Terence, ceux de
Ganton et de Pbormion, nous montrent toute la mis^re
de ces plaisants de bas ^tage, et la mordante hyperbole de
Juvtoal ajoote ^ ces tableanx des traits plus vigoureux en-
core. Cependant, ce n*est k proprement parler que le Bas-
Empire et le moyen ftge qui nous pr^sentent des bouf-
f onsen titre, des fltrceurs ofRdels, couch^ sur T^tat des
grandea maisons et des conrs, ayant leor place marqute et
leurs pr^rogatiYesnettement sp6dfi^es. En 449,Thdodose le
jeune, erapereur d'Orient, euYoie une ambassade k Attila.
Un fon figure dans la rtoptfon des Remains, et fait Plater
de rire toos fes assistants. Le terrible conqu^rant seul garde
son s^rieux, quoiqae M. Guizot introdulse, en outre, k sa
cour unarleqnfn, dana la personne du Maore Zerchon. Thte-
pbile, empereur de Constantinople en 829, s*amusait des
foliea de Danderi, dont Pindiabr^tion pensa devenir funeste
^ rimp^ratrice Thtedora, qui rteitatt aes pri^res dans un
oratoire omd damages qu'dle cachaitaYeo soin, de peur que
Th^phile, impitoyable iconoclaste, n*en edi connaissance.
La couturae d^entretenir prto de sol dea serviteura obli-
ges d'sYoir de la gaiety et de Tesprit pour tout Ie monde se
rdpandit sous te rdgime de la f63dalit^. Isolte dans leurs
chateaux, passant la Joum^ sur les grands chemins, nides,
sauYages, les nobles paladins, en di^pit des romans, ^talent
des personnages anssi maussades que redouts. Ne Yoyant
dans leurs ^ux que des ennemis, avec lesquds ils badinaient
toujours r6p6e an cOt^, ils auront admis quelques-uns do
leurs Yassaox k l*honneor de les distraire un moment et do
les arraclier k la roonotonie de leur grandeur. Mais la fi-
uessse des propos, la d^licatcsse des pen?^, n^aYaient
gu^re de prise sur ces liommes bard^ de fer. Pour avoir
cours cliez eux, la plaisanterie devait ressembler k i'lmper^
tinence, la liberty k la licence. Or, il arrivait que r^pi-
gramme allait souYent plus loin que ne Ie dteirait un pa-
tron fier et irasdble. Afin de conserver la dignity du maltre,
il fut rdg)^ qu'on ne pourrait lui dire de bonnes Y^rifda sans
etre r^put^ fou. Un vAtement particolier, un titre signifiea^
tif, furent attribu^s anx diseurs de bons mots, pour aYertir
616
FOUS DE COUR — FOX
queleim saicasmes ne tiraient pas k coDs^ence et qa'on
riiqaerait k lea imiter. Les flatteurs, ceux qui trafiquaient
da menaongesy n'eorent garde alors de croire quails n*6taieiit
pas les sagea. Lea ^T^ues adopUrent la cootume dea sei-
gneare lalquea. Le concile tenu k Paris en 1212 defend aax
pr^lats d'ayoir dea/ofu pour les /aire rire; roais en 1624
Sandenis reproche encore k ceux de son temps d^aimer
mieox a'amoser avec des boaflbns ( morUmUnls ) et des
fiiles de joie que de se d^saer an sein de I'^tnde.
Yoici one liate de qnelques Tons en titre dont lliistoire nous
a consenr^ le sonTenir. Presque toos paraissent avoir une
grande ressemblance avec le Davie Gellailey que Walter
Scott attache an baron de Brad ward ine : cenreaux tirobr^,
incapables d'nne occupation r^ulidre, ils avaient assez de
jugement pour tirer parti de leur folie, assez de sailliea pout
ne point 6tre tax^ dMdiotisme. Quelques-uns prouv^nt
intoie, dans plus d*uue occasion, une haute intelligence, et
des quality morales qui ne s'allient pas toujours k la raison
la plus i^yhe. Robert Wace et Guillaume de Jumi^es rap-
portent que Guillaume le B4tard, due de Normandie, fut
aToti par son fou, Golet ou Gallet^ natifde Bayeox, d'un
danger qu'ilcourait. Ce Golet n*6tait pas moins fid^e que le
bon WambOj personnage imaginaire, maia plain de vie, de
radmtrable ^pop^ d^Ivanho^. Charles le T^nUraire avait
un fou que Tauteur de Quentin Durward n*a pas oubli^
non plus, et qui s^appelait Le Glorieux, Le fou de Charles-
Quint a M mis en sctoe par Scarron, sons le nom impo-
sant de don Japket d^AmUnie. Alphonse d^£9te, due de
Ferrare^lem^me dont les persecutions troubl^rent la raison
du Tasse, avait un fou que Varillas appelle Gonelle,
Parlons maintenant des fous de la cour de France, od de
mauTaises langues ne manqueront pas de dire qa'k pari la
patente, la marotte, Pbabit mi-parti, les grelots et le bonnet
k longnesoreilles, ilspuUulent encore aujourd'hui. Dreux du
Radier, dans ses RicrMUms hisioriques,Akboid6 ce sujet
ex professo; mais il est loin de Tavoir traits k fond, et il
a oobli^ plus d'une illustration des fastes de la foUe. Le
premier fou dont il parie est TMvenin de Saint-Ligier, 11
avait appartenu k Charles Y, surnomm^ le Sage, qui lui
fit Clever un tombeau dans T^lise de Saint-Maurice de
Senlis. Le m^me roi fit inhumer un autre de ses fous dans
/^ise de SaintrGcrmain-rAuxerrois k Paris. Thevenin
rooormtlell juillet 1374. DuTerdicr cite encore une lettre
de Charles V annon^nt aux maires et ^cheyins de Troyes
la mort de son fou et leur ordonnant de lui en envoyer un
antre, suivant la coutume, Une preuve que Tusage des
fous est trds-ancieii k la cour se tire, suivant Du Radier, du
jea des tehees, trte-connu sous Charlemagne, et qai a sug-
gM ce vers au satirique Regnier :
Lcajout sont ma fehccs let pint procbes da roi.
Rabelais cite plnsieurs fous, parmi lesquels Seigni Joan ou
Jouan^ que Du Radier a pass^ sous silence. 11 paralt qnMl y
a eu deux boulTons de ce nom. Celui-d, selon le Duchat,
^taitrancien ( Seigni ou Senior); La Monnoye veul, lui,
que Soigni Joan signifte tout simplement le seigneur Joan,
dans le patois du Rouergue, ce qui lui fait soup^onner que
Joan etait de ce pays. Le vaisseau des Fous, poeme
allemand de S^bastien Brandt, qui, traduit en rimes
fran^iises par Pierre Rivi^e et imprim^ k Paris en 1497 ,
fn-fol., nous apprend que ce Joan vivaitcent ans avant un
autre fou, appdd Caillette^ dont Badlus , qui a traduit I'ou-
vrage de Brandt en vers latins, parle, en 1496, comme
d'un personnage vivant. En t^te des feuiUets 3 et 4 de la
version francaise, on vott le portrait de Seigni Joan et ce-
lui de CailUtte, Rabelais appelle Joan le bisaieul de Cail-
lette, plntAt sans doute par consideration de chronologie
que par consanguinity, de sorte que Seihni Joan pourrait
bien avoir vtoi sous Charles YI el sous Charles YIL Dans
aucun cas, 11 ne saurait etre le mOme que le Jouan, fou de
Madame^ dont CKment Marota compos<i r^pitaphe.
Q\xantkCaillette,n appartient aux r^nesde LouisXTl
et de Francis I*'. Thony eutla qtialitede fou d'denii 11. tl
etalt Picard, et avait d'abord apparten« au doc d^Orl^aiia,
qui Tobttnt avec peine de sa m^ parce qu'eUe le destl-
nait k l*£gllse, afin qn*il priAt pour deox de ses fila^ morta
fous , et dont Ton avait Mj^kce titre an cardinal de Ferraie.
Thonp etait presque nn personnage poUtiqoe ; 11 exedlait
dans le metier de coortisan, et le conn^table de MoBtmo-
rency, empress^ de plaire en toot k son mattre, aKmtraiC
aussi beaucoup d'amitie k ce bouffon, qui Tappdait p^re^
sans que le connetable a'en formalisAt Sibilot n^aeqoit pAS
moins de reputation sous Henri in. Le r^e d*Heiiri IT
se vante de deux fous, Mailre Quillaume et Chieoi, ^ de
la fblle Mathurine. Angoulevent, le prince des sots, qoi
exer^t de ce chef une certaine aurintendanoe ear lea troa-
pes d'actenrs, est de la mftme epoque. Seolemeot il ne pa-
ralt pas qu'il fnt attache particolitoement k la coor. Le titre
de/ott du roi perdit de son lustre k mesore que les moBors
se polirent et que les plaisirs devinrent pins varies el pins
deiicats. On commen^a k renoncer alors au triate anm-
sement que procuraient les plaiaanteries d^nn maliieaieax
qui, se ravalant pour plaire, etait d'autant plos applaodi
qu'il s'ecartait des convenances et de la raiaoD.Neamnoias,
nous voyons encore on fou sons le serieax Looia XIII.
XUn^e/iconservaitcetitresons Louis XIY. Avec lui fi-
nissent en France les annates dela folie patoitee. Une lonle
de courlisans se dispotirent k qui les remplaoerait, et II
n'a pas manque de chambellans ni de granda-offiders poor
recueillir leur sncoesaion.
Walter Scott, outre Wamba, Le Glorieux et &eliaileg,
s'amuse k tracer, dana son Richard en Palestine^ la ca-
ricature du Hofnarr , on fon de cour de Leopold, dnc d'Ao-
triche. Le Liebetraut^ qui, dans le GceU de BerUcMngen
de GcDthe , amuse rev^ne de Bamberg^ est un digoltaire da
roeme rang. Un roman de rooeora msse, le JJaidamdkak
ou Le Brigand^ commence par la description d^ailiee de
Taccoutrement du IxtsHg offidel d'nn grand seigneur msae,
il y a un sitele : « C'est un petit homme trapu, avec une
longne barbe pendente ; il est convert de vAtements singnliers.
Une des basques est bleue, Tautre verte, I* partie snp^eore
d'un rouge fonce et la manche d'on Janne briUant. Son bon-
net n^est pas moins singnlier : la fourmre qui le borde est
en partie de mouton noir d*Astracan, en partie de blaacbe
laine d'agpeau, et la pomte qui en retombe, k la manite
hongroise, est egalement chargee de lambeanx de cooleors
differentes. Sea culottes aonttailiees dans lem6me syatteie,
et ses bottea, I'nne de cnir jaune, Fautre de euir rooge,
complMent Tajustement de ce grotesque personnage. » Les
fous des autres parties de rEuropet>nt etetrop soovent re-
presentes pour qn'il soit necessaire d'en decrire le oostome.
De Reifpehberc.
FO VILLA* On donne ce mam aux granules contenus
dans la matito roncUagineuse que renCerment les grains de
po 1 len. Les observations de Gleichen, de Brongnlart, Mir-
bel et du doctenr Unger, ont fonmi les resultats aoivanto .
CCS granules ou corpuscules, mis dans Tean, se meuvent
dans tous les sens ; on les voit monter, deseendre, se rap-
procher, se fuiravec une veiocitetrfes-remarqnable, ceqoi
a determine ces observateors k les considerer comme des
animalcules semblables ^ceux do sperme, d'oik par analogie
le nom de phytospermes, que qoelques botanistes leur ont
donne , et qui correspond k celul de zoospermes,
L. Laurext.
FOX(Geobge), fondateur de 1& secte desquakers^
ne en 1624, k Drayton, dans le comte de Leicester, euil le
fils d'nntisserand presbyterien. Place en apprentissage d'a
bord Chez un cordonnier, puis chez on marchand de laine
de NotUngham, il fnt charge parce dernier patron de garder
ses moutons. La solitude, le caractere profondement refle-
chi de son esprit et ies troubles religieux de son temps , que
personne ne deplorait plus vivement qne lui, devaloppi-
rent peu k pen chcz lui les idees mystiqoes qui I'Sttneo^
rent k penser qwt dans tout ce qui est exterieur il o> a
FOX
617
rien qni puitteeonduire m saint, etque c'est i*E8pri^Saint
tNi J^uft*Christ qui muI nous donne la gr&ce. £n 1647 il
comment k pr^cher la religion int^rieure de Tesprit, avec
nn courage et une relation que Cromwell lui-mtoie fnt
Impuissant k ^branler, et ayec une ardeur que ne purent re-
froidir ni les incarcerations niles chAtiments corporels. Sous
le nom de SoeiiU des Amis il fonda une communaut6 reli-
gieaae particuli^, et aUaparoonrir la HoUande , TAUema-
gneet FAm^que da Nord, k Teffetd^ recruter des adherents
k sea doctrines. Bfais IMpoqne florissante da quakirisme
ne comment cependant qu^apr^s sa mort, arrlT^ en 1C91.
Consultez son jonmal, Historkial account of the life,
travels and sufferings o1 George Fox (Londres, 1691) ; et
Marsh, Popular life of G, Fox (Londres, 1847 ).
FOX ( Chables- James), I'on des pins grands oratenrs et
des plus cdldbres hommes politiqoes qu'ait produits I'Angle-
terre, arri^re-petit-fils par sa m^re dn rot Charles n, ^tait
n^ le 24 Janvier 1748. Son p^re Henri Fox, premier lord
Holland , secretaire d*£tat sons Georges II, dirigea vers la
politique lescapacites extraordinaires qu'annonf ait ce plus
jeune de ses fils, et en mdme temps lui fit donner une eda-
cation sonmise k si pen de contrainte que chex Ini Tefler-
Tescence de la jeuneste provoqoa reruption des pins vio-
lentes passions, notamment de celle du jea, quMl poossa
jusqn'ii ses demi^res Ihnites. Aprte de brillantes etudes faites
Il oon et k Oxford, Fox alia voyager sur le continent Dte
Pann^e 1768, grftoe aux influences do sa famille, il fut ehi par
1« bourg de Midhurst membre de la chambre des communes,
oA ses debuts comroe orateur eorent lieu dans les discus-
sions relatif es & Wi Ikes , qui, detenu k la prison du Banc
du Roi^ reclamait avec force sa place an parlement, o6 il re-
presentait les eiecteurs de Middlesex. Dans cet important
debat. Fox prit le parti du pouvoir, defendit energiqueroent
ses doctrines, et, sous des formes gracieuses, tenant meme
pent-etre trop du dandysme, fit preuTe de remarquables
talents. Cetait \k une recrue precieuse que faisait le parti
niinisteriel; aussi lord North s'empressa-t-il de confier k
Charles Fox un des emplois superieurs de I'amiraute, celui
de payeur de la caisse des veuyes et des orphelins, et k la fin
de la mtaie annee Ini oonfera-t-il les fonctions de lord de
la tresorerie. Josqu'en 1772 Fox appuya les roinistres ; mats
dansquelques questions il ne le lit qu'en hesitant et avec
des reserres. De plus, il ne craignit pas de voter par mo-
ments avec plusieurs illustres membres de Topposition, et
mirtout avec Burke, notamment peu de temps aprte la
roort de son pto (1774), dans nne qaestionde tolerance re-
ligiense, k propos d'une motion ayant pour but Tabrogation
du serment du test. Lord North en fut blesse, et adressa k Fox ,
finance tenante, des observations s^vires, qui forent assez
mal re^es. Sa destitution ne se fit pas attendre; le fou-
gueux premier ministre la lui notifia au milieu des commu-
nes, et Fox, dans un moment od il aUait parler, la re^t par
le billet snivant : « Sa Majeste a jog^ k propos de faire ex-
pedier one nouvelle commission des lords de la tresorerie^
sur laquelle je ne vols pas votrenom. » Fox, viveroeat emn
ep parcourant ces ligpes, cache pourtant sa blessnre ; il re-
non^ Il la parole. JQ attendait sans donte sa destitution ,
maisd*une roaoi^re rooins acerbe; aussi qnalifia-t-il I'acte
et le message « de lAcbete ».
Fox k ce moment panit chercher k s'etourdir snr la
emelle mortificatipn que Torgueilleux et despotique fits de
lord Guilford venait d'iofligerk son amour-propre. Pius que
jamais il se jeta dans une vie d*exc^ de fous lea genres.
Ses fautea et 3es scandaleuxdesordres detrnisirent avec one
efTrayante rapidite la belle fortune que Ini avail lalssee son
p6re; il se coovrit dedettes, et perdit de gaiete decoear
Testime pnbliqne et la conflance des whigs. Pour le rappeler
k lui-meme, pour reveiller son genie politique, il falJut la
Ocheasetoumure que prirent alors les rapports dea colonies
de TAmerique du Nord avec la metropole. Lorsqu'il etait
au pouvoir, cette question ravaittrouveeclaireetgenereux;
doncil n'eut pas de precedents k renier en I'epousant avec
DICT. DE LA QOMVEBS. — T. jV.
chaleur. S'appuyaat sur Tesprit et la lettre de la constitu-
tion anglaise, il reconnut aux colons le droit de sc tnxer eux-
memes, et aUaqua le bill de Boston avec une neltcte d'argu-
ments, une connaissance de ,1a situation, une verve am^rc ,
qui permirent au banc de la tresorerie d^apprecier Timmense
perte qu'il avail faite : jamais esprit plus brillant et plus
vaste n'avait encore fait retentir les vodtes de Westminster.
« Alexandre le Grand, s^ecriait-il un jour, n*a pas conqnis
antant de pays que lord North aura en le temps d'en penire
dans une seule campagne. » Cette discussion mit Fox hors
de llgne; TAngleterre compta un grand orateur de plus.
Assis pr^ de Burke, il devint le chd effactif de ropposition ;
et des lors on le vit repousser systematiquement par sa
parole et son vote, par ses amis, par la presse et Topinion,
qu'il enflamma, tontes les mesures coerciUves proposees
centre les colons par le gonvemement. II montrait dans une
prompte palx et dans nne politique de large reconciliation
la seule planche dn salut qui rest&t k I'Angleterre. Cette at-
titude dans le pariement lui fit regagner dans les sympa-
tliies et Topinion publiques bien au deUi de ce qu'il avail pu
y perdre precedemment Lepeaplene vit plus en lui que T^
loquent et energiqoe defenseur de ses droits ; et en 1780, Ior»
des elections generales qu'amena la dissolution du parle-
ment, 11 futeiu k Westminster meme, en depit de tous les
efforts raits par le ndnistere pour empecher sa reelection.
En fevrier 1782, one administration whig fut prise dans
la nouvelle majorite; le marquis de Rockingham en devint
le chef, et Fox fnt nomme secretaire d'etat des affaires etran-
geres. La mort sobite^ du marqnls de Rockingham et Mn-
succes des efforts tentes par Fox pour conclnre la paix avec
les £tats-Unis sans y comprendre la France, amenerent la
dissolution da cabinet Fox dut donner sa demission, et fut
remplace par le jeune Pitt, contre leqoel il commen^a dte
lors une lutte demeuree k jamais ceiebre dans les fastes
parlementaires; lutte pendant laqnelle les deux illustres ri-
vaux soulev^rent et trait^rent, chacun k son point de vue
particulier, toules les grandes questions qui se rattachent
non-seolement k la constitution, mais encore k Texistence
politiqae de la nation anglaise, et qni dura autant que leur
vie. Fox, d'ailleurs, ne fiit pas plust6t revenu prendre sa place
sur les bancs de I'opposition, qnll en groupa tous les ele-
ments pour entreprendre contre le cabinet preside par le
marquis de Lansdowne la guerre, la plus achamee. Lord
North Ini-meme, malgre le discredit qoi se rattaehait k son
nom, fut accneilli comme une recrue predeose dans les
rangs de la coalition, qui, en 178S, reussit en effet ^ pro-
voquer la retraite da ministre Lansdowne. Un nonveau
cabinet, dans leqnel entrteentPortland, North ctFox, ae forma
( 1783 ) , et 8*empressa de signer la paix g^drale d'apite
les bases memes proposees precedemment par Shelbome et
qni avaient valo k cet ancien membre de radministration
Rockingham de si violentes attaques.
Toujoors pret k sacrifier sa popularite aux exigences d'one
liolitique eievee. Fox pr^senta an parlement le oeiebre India-
bill, qui mettait k nu les enormea abus existant dans le n^
gime administratif de la Compagnie des Indes, et qui avait
poor bat de concentrer desormais toute radministration des
colonies entre les mains do ministere. A la voix puissante de
Fox, ce bill, malgre d'habiles obiections presentees par Pitt
et Dnndas, passa a one graode miyorite daus la chambre des
communes; mais le rol refosant de s'assoder k la politique
hardie de son ministre, le contrecarra k i'aide de tous les
moyens dont il poavait disposer, et fit rejeter le bill par In
chambre baute. Ce vote amena la dissolution do cabinet,
et Pitt fut alors chaig^ de composer one administration
nouvelle. Poor qo'ellen'eOt point k latter dans la chambre
des commanes contre one majorite evidemment hostile,
George III convoqua un nonveau parlement, et en appelak
des elections generales.
Cette fois le parti de Fox perdit plus qoe le poavofr; il
perdit sa popularite. Leschoses en vinrent meme k ce point,
qo'il dot cralndre un instant qoe son ciief ne pOt ren*
78
618
trer au partement que par une Election de bonrg-pourrS.
Toutefols, aprte de TiTea explications arec les tiecUnrs et
dea engagements pria, la majority de Westminster revint k
yo% ( 1784); mata ee fat h grand'pdne. Pour assurer sa
flection , les whIgs durent d^penser des sommes immen«
aes; dans cette occasion d^dsiye, de grandes et belles dames
ne d^daign^rtfit m6me pas de payer de leur peraonne et dialler
de boutique en boutique quftter des toix pour le candidat au
triomphe duquel leurs maris attachaient It bon droit tant
dMmportance. La session qui 8*onTrit ensnite occupe une
place des plus Imporfantes dans Pbistoire parlementaire de
nos Toisins, et Jamais opposition ne brilla d*un aussl vif ^lat
que celie qui comptait alors dans ses rangs Burke, Fox,
lesGrey, les Whiteliurg, les Sheridan etautres hommes
c^l^brea. Une fois rentr^ an pariement. Fox recouvra bien
Yite les sympatliics de Topinion. II repoussa avec nn talent
grandi par les ^prenves les taxes demand^ par le gou-
yemement, et signala les Tices du nouveau bill de Tlnde
r6d{g6 par Pitt, qui transfi^rait h la couronne la nomination
du comity sup^rieur des Indes. II se m6Ia d'ailleurs avec sa
haute raison et sa puissante dialectique h toutes les autres
discusdons dont la chambre fut le thdfttre, et y apporta d*u-
tiles lumiires. On comptait sur les bancs qui TOtaient avec
luS des bommes n^ avec le gtoie de la parole et du gou-
▼emement; des superiority difTirentes s*y pressaient, main
fl les primait' toutes par la profondeur et la sagacity de ses
Yues politiques. C*est ainsi que des 1787 il proposa for-
mellement raboHtion de la traite des n^res , et d^ontra
que c'i^tait )k une raesure qiif ne poufait en definitive
qu*£tre eminemroent utile aux colonies anglaises. Quand,
rann^e suifante ( 1788 ), George III ressentit one premiere
atteinte d'ali^nation mentale. Fox et Burke d^fendirent avec
nne grande ^nergle les droits du prince de Galles h exercer
la rdgenoe pendant la maladie de son p^re. Pitt, qui avail
d*autres projets, voyant que le parlement se rangeait k
I'avis de Topposition, se liAta de clore les d^bats en annon-
(ant que le roi etait entr6 en convalescence; et son rival
lui fit encore essuyer une autre' defaite grave, quand il I'em*
pdcha de declarer la guerre It la Russia, It I'occasion des
fortifieations formfdables eiev^es par cette puissance k Ocza-
koff. Pitt, en y voyaut on danger pour TAngleterre, en dem6-
lant les projets secrets con^ns dka lors par le cabinet de
Saint-Petersbourg centre Texisience independante de la
Turquie, etait pourtant dans le vrai.
La revolution fhm^aise vint, llquelque temps del^, pro-
voquer une profonde division dans les rangs do parti whig.
Sans se faire illusion sur ses tendances aoarchiques, Fox la
salua avec raison comma un immense progrte, oomme une
decisive victoireremportee sur le genie du despotisme par
TespHt d'einancipation et de liberie ; bien dlfTerent en cela
de Bnrke et de plusieurs aotres de ses anciens amis politi-
ques, auxquels Teiement democratique de cette revolution
f nspira tout aossitdt la haine la plus fanatiqae. Cette pro-
fonde divergence de vues et dldees ^ propos d'line question
si Instante contenait evidemment le germe d'une complete
et rapide desorganisation du parti whig, dans lequei reie-
meat aristoeratique ne domie pas moins, comma on salt,
que dans le parti tory. Fox fit tout pour eviter une scission
qui devait profiler avant toot k la politique ministerielle.
MaisU rupture poblique, decisive, irreoonciliable, entre fiurke
et lui, qull eOt k tout prix voulu prevenir, eclata incidem-
ment k propos de la discussion d\tn bill relatif It Torganisa-
tkm de la eokmiede Quebec ( 17M). Burke tut au fond dur
at violent, tout en afTectant d'abord de conserver exterieure-
ment les fbrmes de discussion qu'exigeait une si vieille et
si constante amitie ; et il adjura en termes pallietiques son ami
d'abandonner la cause dela revolution fran^ise. Fox parut
un iMKientebranie; mais, revenant bientdt k sa nature d'o-
rateur, il ressalait tous ses avantages pour prendre la deiense
des gouvemements libres contra les attaques dont ils se
trouvaienttoot kcoup aujourd'hui Tobjetde la ()art d'hommes
|ttl avaient JusfM alofs professe tous les principes proclames
FOX
par d*autres peuples comme la base dea imtitalions
velles quils entendaient se donner. Cette r^ponse amflna de
la part de Burke une nouvelle attaque, plus emportee. Fox
la repoussa avec une remai^uabie vigueor, et termina sa
repUque en rappelant It la chambre des communes que c*e-
talt k Burke lui-meme quil devait les principes politiqoes
qu'il defendait k ce moment etqu'il ne cesseralt de defendie
tant qu*il vivrait. Burke, profondemment blesse par ce re-
proche, si merite, d*inconstance dans ses Idees, repliqoa as-
sei has qu'il ne s'expliquait ni le but ni memo la oonvenance
de ces revelations d^andennes conver8atk>ns intimes. Mail
Fox,de plus en plus echaufTe, ijouta, d'un ton emu, qui
temperait le fond de ses reproclies, qu'il y efait pous«e
par ce que les attaques de son fliustre ami centre des allies
et des principes sacres avaient dMnsolitc dans I'esptee, d^in-
grat, de dangereux pour la liberie ;etU dit qu'une profeaaioo
de foi nouvelle lui avail pani necessaire pour airermir le
courage de ceux qui perseveraient dans les memes prin-
cipes; « mais ce n^est pas une rupture d'amitie, « ajoota-l-il
assez haut pouretre entendude Burke. — «Si fait, c'estune
rupture d'amitie, » repoodit celui-ci;pni8, s'arrfttant dans
sa vive emotion, il dit encore : « Je sais oe qu'^il m*en ooAie,
maisjefais mon devoir; notre amitie est finle. « Partanl
de 111, Burke fit sur-le-champ une magnifique digression sur
les talents de Fox et de Pitt, qui poovaient etre si utiles k
letir patrie , et sur le danger des reformes par les revolutiaa^ ,
puis se rassit tout agil6. On oomprend ce qu*il y avail de
solennel dans cette scene pariementaire. La chamtkre tool
entiere palpitalt d'emotion. Sous le coup de cette foo*
droyante et llie&trale declaration. Fox essaya encore de se
leveret de prendre la parole. Sa poitrine etait haletante, il
etoulTait ; en signe de dernier adieu, iljetaun regard atteiidri
sur rilluslra ami qui B*eioignall si brusquement de luiapiis
tant d'annees dintimite, et de grosses larmes tombant sur
ses joues le soulagerent. Sheridan mil fin It cet emoovanl
incident, mab aigrit encore plus les deux adversaires par
ses observations ironiques. Des ce moment, tons lieiis eatre
Burke et Fox furent brises; et une fraction considerable
du parti whig suivit Burke dans le camp ministerieU
Peu de temps apres, une formidable majoriie repoussaH
une motion proposee par Fox It Teflet de prevenir une goerie
entre la France et FAngleterre en entamant des negodalioas
avec la Convention natlonale. Ses elTorts dans IHntertt dn
maintien de la paix fiirenl mal joges ; et il n'y eot point de
calomnies auxquelles ne recounissent ses adversaires pour
oompromettre sa popuiarite. II en fit justice dans im pam-
phlet energiqoe, \uUtaU Lei tre aux dipies ei in(UpendaHU
Slecieurs de Weetminstert o^ il signalait tous les dai^en
dont la coalition formee centre la France mena^t la cause
generale du progrds et de rhumaniie. De 1792 k 1797, Fox
representa presque k lui toot seul I'opposition dans le par*
lament « et sut se tenir k la hauteur d*un tel r6le. Plus les
rangs de ses amis s'edaircissaienl, et plus il deployait d*e-
nergiedans lalutte eng»gee entre lui et le minisiere, ae rap-
prochant toujours davantage des principes dela deniocralie
pure. Cest de la sorte qo^il fut conduit a lldee de la i^ome
parlementaire, dont le triomphe ne devait avoir lieu qu'ane
trentaine d'annees plus lard. Enfin, en 1797, reoonnaissant
que le ministere puisait de nouveaux elements de force et
de dnree dans les attaques acharnees qu*il dirigeail eontre
lui, II Jugea plos utile k sa cause de s'abstenir momentalie-
ment,etpassa plusieurs anneesdans la retraite etl^isolemeot,
k Saint-Ann's-Hill, maison de campagne qu*ii possedait pr^s
de Cheitsey, oik II partagea ses loisirs entre les ocoupalioBs
des diamps etqudqueslravaux litteraires, etoHy DotamoMiit,
il comment son History of the early part of the reiym
qfJamet If, with an introductory chapter (Londres,
1808) ; ouvragedemeure inacheve, pour la composition do-
quel il s^eflor^ de pulser aux sources les plus sftre«, et qui
estun briliantplaldoyerenfavenr de la revolution de 16^.
Apits la paix d*Amiens, il se rendit It Paris, ou il fut accueilli
1 avec une grande distinction par le premier consul et ou i
pQX — FOY
619
tendnua sea recberches historiqoes relatives aux Stuarts ;
tnyail pour lequel les archives du minist^re des relations
eit^rieures lui forent obtigeamment ooTertes. Fox trooya
eon tmste h la Malmaison qiiand il s'y pr^senta ; il letrouva
aoBSi ao s^oat II eut tons lesjoors de longs entretiens dans
le cabinet do chef de i*£tat. Ces denx hommes se plnrent
r^dproqoement, et se firent confidence de vues que la mort
de Fox, arriT^ cinq ansplns tard, fit seiile avorter.
Quand 11 re? int en Angleterre , le minist^re Addlngton
lord Sidmottth) ^tait^ la veiUede reoommencer la guerre.
Fox cmt le moment propice pour tenter une grande r^con-
cUiation dans les rang* du parti whig ; et par llnterm^aire
de son nouvel ami, lord Grenville, Il alia mftmejusqnli es-
sayer d*nn rapprocliement avec Pitt, le plus implacable de
ses adtersalres. Cette coalition amena, ilest vrai, la chute
da ministdre Addington; mais le roi, en d6pit des efforts
de Pitt pour triompher de ses repugnances, refusa de laisser
Fox entrer dans la nouvelle administration qui se forma
alors. Force fut done k celui-d de reprendre sa place accou-
tumte sur les bancs de Topposition, oft, comme par le pa»s4,
on le fit latter sans c«s6e pour d^toumer Pitt de faire
cause commune avee les pul^tsanoes continentales contre la
France; coalition Dionstrueuse, qui ne pouvalt^ suivant
lui, que profiter en definitive an pays qu'elle avait pour but
d*asservir. On salt que la nouvelle de la batailie d'Auster-
litztualitt^ralemetttPitt, quine pot que survivrepeu de jours
k cettehec d6cisif subi par sa politique au moment m^me ou
tootsemblait en assurer letriomphe. Au mots de Janvier 1806,
le prince-regent confia k lord Grenville et k Fox le soin de
constituer un nouvean cabinet, en remplacement de celui
dont la mort de Pitt avait amen^ la complMe dislocation.
Son illustre pr6de(yesseur lui avait \6ga6 le poids d'une dette
ecrasante, une guerre nationale etune confusion g^nerale
dans les relations des divers £tats deTEurope. Les difficiiltes
qa'il avait il vaincre etatent Immenses. Pendant les quelques
mois qn'il dirigea les affaires etrang^res , Fox rouvrit avec le
cabinet des Tnileries des n^godations pour la paix auxquelles
lord Yarmouth servit d*intermediaire, et en m^me temps d6-
montraau partement la necessity d*attaquer la Prusse, qui
avait envabi le Hanovre, Tancien patrimoine de la maison
r6gnante: C*est an moment ou tout se reunissait pour per-
mettre d'esp^rer qu'attatt flnir la longue et sanglante que-
relle entre la France et TAngleterre, que la mort vint frap-
per Fox, le 13 septembre 1806. II succomba ^ une hydroplsle
de poitrine qui remontalt d^Jk k pinsieurs mots. Cette mort
fat une veritable catamite publlque; car les negociations
entamees forest bientOt rompues par son snssesseur, lord
Lauderdale.
Dans les demises annees de sa vie, Fox avait epouse une
oertaine mistress Amistead.Compietement mine par ia fatale
passion pour lejen quilconservajnsqu'ii nn Age fort avance,
il n'avait depuls longtemps d'autre ressource pour vivre
qa*ane pension de 8, OOO Hv. sterl. (75, 000 fir. ), produitd*une
souscription ouverte dans les rangs du parti whig. Comme
liomme prive, personne n^etait plus simple, plus modeste,
plus naif mtoie, et des lors plus aimable. A la chambre des
communes, il ne prenait Jamais la parole sans eprouver
d*abord un visible emharras; mais pea ftpea il s'aniroait, et
aknrs l^oqneoee Jafilissalt k flots de sa large poitrine. II do^
mait pea, et se levait de bonne heure; apr^s une promenade
Hpfed d\ine demi-liene, la matineeetait consaeree k Petode;
quelquefbis il faisait une course li cheval dans les champs;
fi^ordhiaire sa tenne etait des plus negligees. Passe qnarante
ass , ii aima beancoup la campagne et les simples plaisirs
de rintimite, et sa passion pour retude redoubia; il redtait
tout haut en grec dans ses Jardlns des passages d*Hom^.
]| etait blond, vif dans ses mani6res, d'une faille un pen
plus que moyenne; au dedin de sa vie, il grossit, mais
hn helle et mAlc figure garda loujours beauconp de finesse
ri (re\|)re:«sion. I^ scutpteurTtollekcns a execute vfngt-denx
Wis son buMe. Ses dlsconrs k la chambre des commnnes
unt <Hi* rectieilMs et puhlies en six volumes ( Londres, 1815).
En 1816 les admfrafeiirs de son genie lui eievkent une
statue dans Bloomsbury-equare, k Londres, et lui erig^rent
en ontre, en f 818, un monument dans Pabbaye de Westmins-
ter, ce Pantheon de l*Angleterre. Consultez Walpole, Recol'
lection of the Hfe of Charles James Fox { Londres, 1806).
FOX (Wiluah-Johnson), orateur et philanthrope an-
glais, est ne en 1786, k Uggleshall, pr^ de Wrentham, dans
le comte de Suffolk. Sonpere,qui etait fermlcr, s'etablit
plus tard comme tisserand k Norwich, od le Jeune Fox re^ut
sa premfdre education. Comme il annon^it de bonne heure
du talent, on le destine k retat ecciesiastique, et on Ten-
voya faire ses etudes au college fonde par les Independanls
A Homerton. Mais les severes idees puritalnes du milieu dans
lequel il vivalt convenaient peu aux dispositions de son
esprit ; II se rapprocha des doctrines des nnltaires , et pre-
cha pendant une suite d*annees dans une cliapelle de cette
sede k Finsbury. II deposa ses idees theologiques et philo-
sophiques dans son ouvrage On the rellgiota idecis, Quand
oommenfa Tagitation contre les com'lawSf Fox, qui voyait
dans Texistence de la legislation relative aux cereales la
principale source de la misere des dasses inf^rieures, se
jeta avec ardeur dans le mouvement, et devint bient6t on
desorateurs les pluspopulaires de la ligue. Son style image,
dans lequd se montre la chaude imagination d*un poete, sa
mordante ironie et renergie de ses invectives , arrachaient
k ses auditeiirs les plus bruyants applaudissements. Ses
Letters of a Norwich weaver Boy ( Lettres d*un apprenti
tisserand de Norwich), qui parurent k la meme 6poque,
obtinrentune Immense circulation, et ne contribuerent pax
pen au sncces de la cause qu*il avait embrassee. En meme
temps, il s'occupait de rameiioration de reducation du peo-
ple, et il publla sur ce sujet Touvrage qui a pour litre : On
the educational clauses of the bid for regulating the
employement of factory children (Londres, 1843). Pen-
dant plusienrs annees, il fit des cours pour llnstrudion des
classes laborieuses; et ses le^ns ont ete publiees sous le
titre 6e Lectures to the working classes (4 vol., Lon-
dres, 1844-1849). En outre, il pritpartll la redadion d*un
Journal politique, le Weekly Dispatch , qui, avec sa colla-
boration, devint on des organes les plus importants du parti
liberal. En 1847, aprto le triomplie du principe de la liberie
du commerce des grains, il fut eiu membre du parlement
k Oldham , et y fit partie de la fraction extreme du parti
radical.
FOY (MAxiMiLiKN-SfoASTiEN ), general , naquit k Ham,
le 3 fevrier 1775. Son pere etait un vieux soldat de Fonte-
noi. II haranguait le marechal de Saxe chaque fois quMl
traversait sa ville. Rien de plus splriluel que Peofance de
Maximilien. Grftce k une memofre prodigieuse , 11 posseda
detres-bonne heure les elements de la langue latine : k neuf
ans, sa plume avait une certaine elegance; & qnatorze, il
achevait ses etudes au college de POratoire, k Soissons ; k
quinze, il entrait comuie aspirant d'artillerie k recole de La
Fdre, et nomme lieutenant en second en 1790, lieutenant
en premier en 1793, il falsatt les campagnes de Flandre et
de Belgique sous Dumouriez, Dampierre, Jourdan, Piche-
gru et Houchard. Emprisonne et traduit devant le tribunal
revolutionnaire, il ne dut sa liberie qu'au 9 thermidor. II etait
alors capitaine; on leretrouve en 1795, 1796, 1797, k Tar-
mee de Rhin et Moselle, sous les ordres de Moreau et de
Desaix ; il se distingue aux passages du Rhln et du Lech,
aux combats d'OfTenbourg et de Schwelghausen, k la de-
fense de la tete du pent de Huningue. Nomme chef d^es-
cadron en 1798, il employe les lolsirs de la paix de Campo-
Formio k etudler le droit public des nations sous le cei^bre
prufesseur Koch, de Strasbourg. 11 faisait avec Kon regi-
ment partie du camp de Boulogne, quand le vainqneur de
ritalie, sur la demande de Desaix, le nomma son aide de
camp. II refusa, et faillit ainsi peul-etre k une plus haute
fortune militaire. Bicnt6t il ma signata k TamM^ de Sni:;se,
sous les ordres d*Oudinut , et de Scliauenbourg, puis h ceile
du Danube sous Massena.
76.
6^0
Nomm^ a^iudant g^^ral apr^ cette campagne, il passa
d'aborti, en 1800, k I'arm^ du Bhin, sous le comman-
deroent de Lecourbe , puis k celle dMtalie, sons lea ordres
de Monoey. En 1801, il commanda la place de MUan, et
8*5 liTra ^ tonte Tardeur de son goOt poor Mode. La
paix d'Amiens le vit rentrer en France k la t£1e d'un r^-
nent d*artillerie k cheral. U se trottvait k Paris en 1804,
Ion dn procte de Moreau, en foveor de qui U s'exprima
aToc une chaleureuse indignation, se refusant It croire qu^un
gfo^al iilustre eOt pu frayer atec des assassins. Un mandat
d'arrtt hit luic^ centre llmpnident officier, qui ^tait heu-
reosement parti la yeille poor aller reprendre ses fonctions
de clief d*^tat-msOor d'artillerie au camp dUtredit L^ il re-
fusa de signer une adresse de Tiiiicitatlons sur rtieoreose
Issue des complots. Le gouYemement ayaut sur ces entrefai-
tes pass6 du consulat i^ vie^ I'empire, fid^ k ses principes,
comme Camot il 8*abstint de voter pour la nouvdle ^^va-
tion de Bonaparte. Napoiten n'en employa pas moins Foy;
inais, le grade d'adjudant glutei ayant ^i^ supprim^, il
resta long-temps colonel; et c'est en cette quality qu*en 1805
il fit la campagne d*Autriche. En 1806 ii commandait Tar-
til lerie du corps stationnd dans leFriouL
Fuy part en 1807 pour Oonstantinople, avec 1,200 ca-
nonniers que Temperenr euToie au sultan S^lim pour Vaider
k roister k ia Russie et k TAngleterre. Sur la fin de la m6me
annto, il passeen Portugal, od il felt lescampagnes de 1808,
1809 et 1810. Deux fois bless^, itcourt risque d'6tre ^org6
k Porto, qu*il est all6 summer de se rendre au nom du ma-
r^chal Soult Plough dans un cachot et destine k la mort,
il est sauv^ le lendemain par Tentrte de nos troupes. Promu
au grade degdn^ral de brigade en 1808,11 se distingue dans
tootes les affoires auxquelles il prend part Mais la cam-
pagne de 1810 ne fut pas beureuse. Mass^na Tint 6cbouer
devant les lignes de Torres Yedras. Inquiet de la manite
dont rem|»ereur apprendrait sa d^faite, il fit partir pour )a
France le g6n6ralFoy, qui k travers les guerillas et les coups
de feu arriva presque nu It la fronti^re. En entrant k Pa-
ris, il dut acbeter un habit de son grade pour se pr^en*
ter aux Tuileries, oil Napolten le nomma gi^^ral de divi-
skn et lui accorda une gratification de 20,000 francs pour
IMndemniser de ses pertes.
Pendant les campagnesdelSU et de 1812, Foy commanda
presque toujours, soit en Espagne^ soit en Portugal. A la
bataille de Salamanque, le marshal ducde Raguse et les
g^n^raux Bonnet et Clausel ayant ^\A blesste, il couTrit la
retralte, dans laquelle il d^ploya de grands talents mllitaires.
II se distingua encore k Posa, It Plasencia, au passage du
Dnero, It Tordeiillas. II fit en 1813 une honorable campagne
en GaUce et en Biscaye. Vingt-quatre heures aprte la perte
dela bataille de Vittoria, il hiunissait 20,000 hommes rest^
sans chef et sans direction, battait I'atle gauche des £nne-
mis, et attaqu^ par des forces snp^rieures, accomplissait
une admirable retraite. Ponr d^fendre Ut France, il renou-
^eses prodigesdevaleorjusqn'en f(6Trier 1814, od, blcss^
presque mortellement k la bataille d'Ortliez, ii appreud su^
son lit de souffranoe, Tabdication de Tempereur et la ren-
M» des Bourbons.
A la' premito restauration il fut nomm^ grand-officier
de la L^on d'Honneur et g^n^ral inspecteur d'inranterie.
A Waterloo, U se montra digne de lui«mtoe, regut Fa quin-
zi6me Messure, et ne quitta pas le champ de bataille. En
1819 il ^lait chargiS d^une nouvelle inspection dans les 2* et
16* divisions militaires; etses concitoyens TeuToyaient k
la chambre des d^put^. II comment dte lors k d^ployer
la tribune nationale le courage et le patriotisme dont il
arait donn6 tant de prenres Aclatantes sur les champs de
bataille et, en outre, des talents oratolres qui ont plac^ son
nom ^ la suite de ceux de D^osth^ne, de Miral)ean et de
Fox. Jamais les libertds nalionales et la gloire des armto
frauQaises n*eurent de plus Eloquent ddfenseur; jamais le
systime oornipleur de Vtll61e et les fautenrs de Tabsolu-
FOY — FOYATflER
ses travanx de trtbane et de cabinet, les discossiods daan
lesquelles il mettait toute son Ame, d^voraient de plus en
plus sa vie. II 6talt atteint d*un andvrisme , qoi devalt npf-
dement le condnire au tombean. La mort le ravit k la Vnmet
le 28 novembre 1825, au moment o6 elie avait peot-Mre
le plus besom de son appui. II sucoomba avant llg^', di"
vor^par la trilmne. La France enti^re assista de coenr k
ses fiin^railles; elle adopta ses enfants, et une souscrlptioB
ouverte en leur fateur rapporta plus d^un milUoo. Un mo-
nument fut, en outre, ^v6 k sa m^moire. Foy a laisa^ deux
volumes de discount et une histoire inachevte de la guerre
d*£spagne, qui a ^ public par les soins de I'acadifiimcien
Tissot II toivait avec tii^ce et chalenr; mais e*est
sortout comme orateur qu'ii m^rite une place 4 part. H
saisissait bien une question, il s^en rendait mattre, il ravis-
sait surtout I'assembMe par des traits impr^vas. Son at-
titude itait animte; ses yeux^tincelaient; il pariait avec la-
cilit6. Plus correct que Cazalte , il avait qnelqae chose de
la couleur chevaleresque et des ^lans inattendns de ce bril-
lant d^enseur de la monarchie expirante. Gependant, il
nUmprovisalt pas k la tribune : soit timidity, soit ddiaiice
de Ini-mtaie, il n^osait pas, comme Bamave et VergnSaod,
se llvrer k son dtoon familier, et conrir avec lui les ha-
sards de la parole non pr^parte. Ses discours, nMlt^ dans
sa t6te, compost et dict^ en mftme temps, confix ensoite
It une imperturbable mtooire, y restaient en d^pOt josqu'i
I'heure oili lis devaient en Jaillir avec tous les caract^res ap-
parents deHmprovisation. Sa voix, ses gestes, sa decla-
mation, par fois emphatique, Tallure tour It tour cassante et
solennelJe de sa personne, compl^taient lillusion. Trop lou^
peut-^tre de son temps comme orateur, Foy est loin oerlcs
de m^riter le dMain de la g^n^ration actuelle.
FOYATIER ( Dents), n6 en 1793, k Busstte ( Loire),
an seind'une familletrte-pauvre,sentitdtel'eiifancequ*aae
irr^sistibie vocation TappeUtit vers la sculpture. U passa ses
premises anntes a la campagne, s*essayant k talller avec on
oouteau de grossi^res figures de hois. Le curd de son village
ayant remarqu^ ses dispositions prteoces Travoya k Lyoa,
chea le sculpteur Marin, qui lui donna quelques lecona. Poor
satisfalreaux exigences de la vie, fi dut continuer k modeler
des sahits et des chrlsts, qui se vendaient dans lea foires des
environs. Aprte avoir remport^ un prix de scolptnrelt Lyoa
en 1816, M. Foyatiervint k Paris, entra dans Taftelier de
Lemot, etd^Mita au salon de 1819 par la statue d*nn>eime
faune, Des busies, des figures all^oriques saivirent bien-
tM en grand nombre; enfin, il exposa au salon de 1837 ene
Amaryllis dont on loua bcaoooup la grtce, et le modi^
en pl&tre de son SpartacuSf qui nefkit ex^cot^ en marhre
qu'en 1830. Cette statue ayant M achet^par le roi et plaote
dans le jardin des Tuileries, M. Foyatier se r^veiUa c&An
du jour au lendemain. La pens^ politique qui prfoconpait
alors les esprits ne fVit pas krang^ an sneers de cette om-
vre. On voulnt voir dans cette figure de Tesciave r6volt6 ft
brisant ses fers ( die est datde da 20 juillet 1830 ) ime g|o>
rification antlcip^ du grand mouvementqni^data sept joon
aprte. £trange erreur des partial M. Foyatier n*avait vooio
fkire qu'one 4tude d'anatomie et de dessm, et il n'a pas fait
autre chose. Qnoi qu*il en soit, ind^pendamment de la pen-
s^ on applaudit dans le Sparlacus ^6nerg^ple simplicity
du moovement, Texpression de la t6te, la solidity et la force
des membres. On ne s^aper^ que plus tard, et lorsqne
renlhou&iasme irr^fldchi fit place i^ la critique de sang-fn^d,
que le type reproduit par M. Foyatier manquait tout k
fait de noblesse, et que le visage da prince de Thrace, anssi
bien que le torse, les leins et sortout les <^panles, ^taieot
empreinis de Texag^ration ia plus vulgalre. Malgi^ ces d6-
fauts, le SpartacuM est demeur^ le clief-d^ceuvre de Tau-
teur.
M. Foyatier exposa en outre, en 1831, LaJeuneJiUe a»
ehevreau^ gracieux groupe de marbre; un baste du roi, el
La Prudence^ modSe d*une statue desthite k la Chambre
ti*»De ne rencontrirent d'adversake plus infatigable. Mais | des IMpot^; en 1833, ratld^te AMtffdamas sanvant Loci«
iPOiEK
69t
fin pendant Vincendie d*Hercil1anum, groupe colossal, ati-
qncl OP reprocha d'etre bien plus daos les conditions de
\.\ peic tore que de lastatuaire; en 1834, la Siesta, qui lui
vaiut te roban de la L^on d'Honoenr; en 1843, la Sainle
CMUt figure mesquine et sans gravity ; enfin, diverses sta-
tues qui sont aojourd^hoi places dans les musses ou Ics
momunents publics. On voit anssi de M. Foyatier, dans les
galeiies de Versailles, VabM Suger ( 1837 ) et le Regent;
aniardin des Toileries, le Cincinnatus\ an s6nat, la statue
d*]raenne Pasquier ; ^ PbAtel de Tille, Titrgot; dans I'lid-
nilcycl^ de la Madelebe, un gronpe d'ap6tres, et k Notre-
Dam»de-Lorette, la figure de la Foi plac^e sur le fronton.
Enfin, M. Foyatier est encore Taoteur de la statue de Mar-
tignac k Miramont, et Fon verra bient6t de lui sur la Place
d'Orl^ans la statue ^estre de Jeanne d'Arc Son Cincin-
natfis est surtout remarquable par I'adresse ayec laquelle
le inarbre esttravaill^; mats les chairs molles et sans con-
sistance semblent appartenir bien plus au corps d^licat d*im
jeoneEndymion qu^i la robuste nature derh^roique laboureur.
L*exoessiYe moUessc et la vigueur exag^r^e ont tour k tour
^t^ le d^faut de M. Foyatier ; son exteution est celle d'un
homme fiunilier avec les dlfficultds de la sculpture, mais il
n'a jamais en cette quality snprtaie qui fait Tirre les cea-
Tres d'art et qui s*appelle le style. Paul Maktz.
FOYER ( en latin /oct») , lieu oil Ton fait du feu , que
ce soit dans un endroit coovert ou en plein air. On trouve
dans U seconde Edition du Petit Fumiste, par I'auteur de
cet article, la description d*un foyer de soninYenlion : it
consiste en ce que les cbenets et le combustible sont conte-
nus dans une esp^ de tiroir m^taliiqne, que Ton ponsse
dans le fond ou qu'on tire au-dcTant de I'Atre de la chemi-
n6i k Tolont^. Le foyer mobile occupe le fond de I'fttre
pendant que le combustible produit de la fnm4e. Quand on
juge que la braise est , pour ainsi dire pnrifi^, on am^ne
le foyer mobile en avant et en dehors plus on moins de
TAtre, afin que le calorique se r^pande dans I'appartement.
Le/oyer mobile a donn^ Hen k un procte entre les sieurs
Bronzac et Millet : le premier de ces fabricants de chemi-
n4es trouTa , quatre ans aprte la publication du Petit Fu-
miste, la Soci^t^ d'Encouragement assez bonne pour lui en
attribuer TiaTention. Tetss^drs.
FOYER ( G4omitrie ). On donne ce nom k des points
remarquables de certaines courbes , particnli^rement des
flections coniques. D'une mani^re g^n^rale, on d^finit
les foyers en disant que ce sont des points tela que leur
distance k un point qnelconque de la courbe pent s'expri-
mer en function rationnelle de Tabscisse de ce point. En
appttquant les procM^ de la g^m^trie analytlque , on
tronye que Tellipse a deux foyers titu^ sym^triquement
sor son grand axe et k one distance du centre ^le k
i/a* — ft*, a repr^ntant le demf-grand axe, tXb le demi-petit
axe. On les d^terminera done par Tintersection du grand
axe et de la circonfiSrence d^crite d'une des extr^roit^ du
petit axe comme centre ayec ledemi-grand axe pour rayon.
Les foyers de I'elilpse serrent dans la pratique k tracer cette
courbe , en s'appuyant sur la proprilt^ qa*ont les rayons
rtcurs men^ de ces points k un m6me point de la courbe
donner constamment une sorome ^gale au grand axe.
On peat encore se servir dans le mtoie but de la propri6td
•uiyante : Les distances de cliaqne point de I'ellipse k
run des foyers etltladirectrice yoisine de ce foyer sont
eotre elles comme Texcentricitdestau demi-grand axe.
LMiyperbolea 4galement deux foyers, qui jouissent de
fNTopriet^ analogues k celles des foyers de Pellipse. La pa-
rabole n'en a qu'on.
L^existence des foyers n'est pas limits aux sections co-
niques; elles'^tend mtaie anxsnrfiices conrfaes, tellesque
les paraboloides, les ellipsoldes, etc.; mats c*est surtout dans
TeUipse qne ces points ont one grande importance, aujour-
d^hoi qall est kabli que les plan^tes et les com^tes se
■KinreDt soiyant des sections coniques dont le soleil occupe
tomonrs I'on des foyers.
Dans toutes les sections coniques, ks rayons yecteuis
issos des foyers font des angles ^ux ayec la tang^te
mente ao point de la courbe od ils se terminent. De \k les
propri^t^ optiques et acoustiques des surfaces elliptiques et
paraboliqnes. Ainsi s*expUque la propagation du son d*un
foyer k Uautre d'one yoOte dliptique. E. filnuBux.
FOYER ( Optique), Lorsque phisieurs rayons Inmineux
paranoics k I'axe d*on miroir concaye tombent sor ce mi-
roir, lis se r^fltehissent pour se rtonir en on point qui prend
le nom Ae foyer. Si le miroir est parabolique, ce foyer op-
tique coincide ayec le foyer gtem^trique {voyez d-dessus)
de la surface r^fl^chissante; si c'est une petite portion de
sphere , ce point se trouye sensiblement au milieu du rayon
dirigd suiyant Paxedu miitiir. Une construction g^om^trique
rend compte de ces falls, qu*on peutd'aOleurs constater par
Texp^ence : pour employer le premier mode de demons-
tration , il soffit de reprtenter la marcbe des rayons lumi-
neux en leor appliquant les lois de la reflexion; yeot-
on recoorir k rexp^rienoe, on n*a qu'ii faire mooyoir, en
r^oignant graduelleroent du miroir, un toran perpendicu-
laire k son axe , et Ton reconnatt k sa yiye lomi^re le point
o6 se r^unissent les rayons lumineux parallUes on que Fon
pent regarder conome tels, par exemple ceox qoe nous en
yoie le soleil.
Ce foyer est dit /oyer principal^ pour le distinguer d'au-
tres foyers que Ton obtient de la mtee mani^, ayec cette
difC&rence qu'au lieu de prendre des radons parall^les k Taxe
do miroir, on les suppose issns d'un point sito^ sur cet axe.
Le pointluminenx et le point de conyergence refoiTeot lenom
de foyers conjugu^s , parce qo'ils peoyent se remplacer
motoellement Poor ne parler que des miroirs concayes
sph^'qoes , on yoit qo'i mesure qu'un point lumineux si-
tu^d'abord k Hnfini se rapproche du centre de la sphere, le
foyer, plac^ originairement ao milieu du rayon {foyer prin-
dpal), s'en rapproche ^galement. Qoand le point lumineux
atteint le centre, tooa les rayons qoi en ^manent sont
normaux k la surface du miroir ; ils se rifl^chissent done
en reprenant la mtoie direction et reyiennentse r^unir k leor
point de depart Le point lomineox ^tant entre le centre et
le foyer principal, le foyer passe par les diyerses positions
que le point lumineux occnpalt tout k llieure , depuis le
centre jusqu'^ I'infini. Mais si le point lumineux est place
entre le foyer principal et la surface du miroir, les rayons
rdflechis divergent de plos en plus , et leurs directions ten-
dent k se reunir derridre le miroir; on aper^oit alors a tra-
yers ce miroir un point lomineox; mais c'est un foyer vir-
tuel, c'est-^-dire qui n'existereellementpas et dont rimage
lumineusc ne pent 6tre recueiUie sur un ^cran. Remarqnons
que pour tous les miroirs convexes, quelle que soit la
position do point lumineux, le foyer est toujours yirtoel.
Les propriet^s des foyers sont utilisees dans la constmction
des phares.
Le foyer d'on yerre lenticolaire est le point ou les rayons
lumineux yont se r^uair apr^s s'^tre r^fractes en le traver-
sant : lorsqu'on met le fea, ao moyen d*une loupe et des
rayons solaires, k un morceau d'amadoo, onobserTe un
point lumineux d'une blancheur et d'on ^clat extraordi-
naires : c'est \k qu'est le foyer de la loope. Des effets analo-
gues sont produits ayec des miroirs conyenablements dispo*
s^s. lis sont dus au c al o r ique qui accompagne les rayons
delnmiire. E. Mbruedx.
FOYER {TMdtre), Cest ainsi que Ton nomme les pieces
ou salons , faisant partie de I'edifice consacre k on spectacle,
dans lesqoels on se chaoffe pendant I'hiyer, et qni sont le
lieu de reunion en tout temps. Cliaque th^Atre a deux foyers :
celui des acteurs , yoisin de la seine , ot ils atlendentle mo*
luent d'y parattre, et celui du public oil les spectateors yien-
nent s'asseoir ou se promener pendant les entr'actes.
Le foyer des comediens de I'anden TheAtre-Fraiifais, od
rente de ses autenrs engigeaicnt d'ing^nieuses discoisions
ou des conyersations piqnantes, dans lesquellea les Prerille,
les Dazincourt, les Dugaioa» tamioil amii fort Un lev
622 FOYER —
parlie, Ait reDoinin<^]adi» pour Vattnut de ses causeries. Le
malin et splritnel Hoffman fit souvent le charme du foyer
pablic de I'Op^ra-Coiniqae , oil chaque solr on assistait ,
grAce & lui y i one aorte de coors de bonne plaisanterie et
d^amnsantes narrations.
Le foyer de Tanden th^tre Montansier , an Palais-Royal ,
^it im rendez-Tous d^nneantre esp^ce , et tine sorle de ba-
zar, od venaient ex poser leurs charmes les plus jolies cour-
tisanes de Paris. Le foyer du th^tre des Vari^t^s , apr^s ce-
luf de I'Opdra , est le plus grand et le mieux d^cor^ parmi
cenx des spectacles de la capitale.
Le foyer du public, plac^ ordinairement pr^ des pre-
mieres logeSy quelquefois aussi au niveau des secondes, ofTre
dans quelqnes grands tlidfttres , particuli^rement h I'Op^ra-
Oomiqoe , les bnstes de leurs auteurs ou compositeurs les
plus c^l^bres. Le buste du prince regnant , sur la vaste che-
mln^ dn local , et une pendule plus ou moins riche , font
aussi partie du mobilier , que compl6tent les comptoirs du
limonadier et du tibraire attach^ au tli^Mre.
Dans le foyer desacteurs, on netrouve gu6re que la pen-
dule r^ttlatrice des heures de repetitions et de represen-
tations , et un cadre grille dans lequel le ri^gisseur place cha-
que jour TafBche manuscrite du spectacle du lendemain. 11
n^est pas rare de Toir ce foyer particulier pf js peupie que
celui du public. Les anteurs , les aciionnaires de Petablisse-
ment , les m^res des actrices , les amants utiles et les amants
de coeur de ces dames en augmentent considdrablement le
personnel. Ourrt.
FRA, mot italien, dlminutif de /rate, se joint h un nom
propre pour designer un religieux , un moine , et repond k
notre expression fhm^ise defr^'e, prise dans le mfime
sens. Quant au lien de parente unii^sant entre eux les en-
fantsd*unmeme p^re, les Italiens Texprimentpar le mot/ra-
tello, Cest encore \h une nuance qui manque k notre langue,
ceffe guettse qui fait Injltre,
FAA BARTOLOMEO. Voyez Bartoloubo di San-
Marco.
FRACAS (du latin fragor). Les difrerents dictionnaires
s'accordent k definlr ce mot : rupture, fracture opirie
avee bruit et violence. Quoiqu*!! vienne tr^-vraisembia-
blement de^an^pr^?, briser, cette definition n*est ni com*
piete ni m^me Traie, en ce qu*e!Ie semble circonscrire sous
un senl point de vue une acception qui peut s'apliquer^ des
circonstances fort variables. Fracas peut designer simple-
ment un bruit d*une nature particuli^re (fragor) , mais sans
rupture, ou degAt d*aucune sorle. 11 ne s'appliqiie gii^re en
ce cas qn^aux detonations successives et repetees de la fou-
dre pendant unorage, sans qu'elle atteigne mfime pour
cela la terre, ou qu^en Tatteignant elle y cause quel que de«
gjSi. L^action d'un corps en mouvement peut aussi causer
du fracas, ou tnfracasser un autre, ce qui revientau mdme
sans que cetie operation soil accompagnee d*un bruit sen-
sible : telle peut etre Taction d'un boulet sur les os de la t6te,
de la jambe d^un homme.
Fracas se prend aussi au figure, pour exprimer les de-
marches d*un homme qui se presente avec beaucoup d'ap-
pareil, ou bien quand on parte d'une operation preparee k
grands frais , k grand bruit, enfin avec tout Peclat possible :
telle fut rinvasion de la Champagne par les Prussiens, lors de
la premiere coalition contre la France, en 1792, operation
qui mit toute TEurope en emoi , dont Tannonce et le debut
se firent avec le plus grand /raca«, et qui, semblantdV
bord devoir tout renverser devant elie, se termina k Valmy
et an camp de la Lnne , par la retraite honteuse des vieilles
bandes du grand Frederic derant quelques bataillons de
votontaires. Billot.
FRAGASTOR (J^Avc;) , medecin et poete, naquit k
Verone, en 1483. Use distingua par une enidition prbcoce :
k dix*neuf ans il enseignait la pliilosopliie k Tuniversite de
Padoiie. Done d'une extreme facilite pour toutes les scien-
ces , il cultiva la medecine, et s'y distingua bient6t. II de-
Tint par la snlte medecin du nape Paul III. II s^adonnaega-
FBACTION
lement k une science alors en vogne , rastmlogie , et i&
pour y 6tre habile. On assure meme qu'elle loi foomit le
moyen de se rendre agr^able an pape. Le famem oondie de
Trente etait assemble depuisdeux ans dans cette TllleilD
Tyrol , qui avait ete choisie pour sa position htternediaife
entre lltalie et TAllemagne. dependant le souverain pootiie,
qui n'etait pas toujours en parfaite intelligence avec Gher-
les-Quint , crut quMl exercerait une action plus direde aor
ce concile s*ii le faisait transferer dans nne viUe dependaato
dn saint-siege. II eut , dit-on, recours k Fracaator , qui ooii-
sulta les astres , et ne manqua pas d^y lire les presajges d'osa
peste prociiaine , qui mena^ait particulierement la Tflle de
Trente. Aussit6t, un grand nombre de cardiuanx etdce
peresdn concile, effrayes par ce funeste aogare , ae falleil
d^abandonner la ville dp Trente et de serefngier en ltalie.Cie
qu*!! y a de certain , c'est que la neuvieme et la dixieme ses-
sion du concile se tinrent k Bologne an mois d'avrii et an
mois de juin de Tannee 1547.
Fracastor n^avait pas moins de talent poor la po6rie qne
de goAt pour les sciences. Mais au siecle de TeruditioB , an
temps od florissalent les Bembo , les Sannaxar, lea Seddet,
cefut en latin qu'il ecrivit la plupart de sea oinrregeaet k
poeme auquel il a ddi surtout sa repatatlon. Ce poeme, inti-
tule : Syphilis , sen de morbo gallico^ fut dedi6 par loi an
cardinal Bembo, son ami. Sannazar, avec une rare modeatie,
mit i'ouvrage de Fracastor au-dessus du poeme qu'ii avait
compose lui-meme, de Partu Yirginis, et au((uel il avait
consacre vingt annees. La inaladie rapportee en Europe par
les compagnons de Christopbe Colomb a conserve le nooi
que lui avait donne Fracastor. Cet ou vrage , dana leqoel Fan-
teur a surepandre les agrements de la poesiesor nn anjeC qoi
n'en paraissait pas susceptible , a eu de nombreoaes Mtions,
II a ete traduit en plusieurs langues, et notamroent en fmi-
fais. Fracastor mourut d'apoplexie, le6 aoOt 15&3. Lameil-
leure edition de ses ceuvres est eelle de Padooe, 1719,
2 vol. in-4<*. AftTAUD.
FRACTION (de^an^o, je brise, je meta en mor-
ccaux). On appelle /rac/iora un nombre obtenu en divisaat
Tunite en plusieurs parties egales, et prenant une on plii-
sicurs de r^ parties : deux tiers, un quart, aont des free-
tjons. Deux nombres entiers sont necessairea pour ecrire
une fraction : Tun, le dinominateur, exprime en conbieB
de parties egales Funite a ete divisee; Tautre, le nion^fn-
teur, indique combien la fraction renferme de ces parties;
coUectivement, ced deux nombres sont dits lea denx termtei
de la fraction. Celle-ci 6*ecrit en plaint le denominaleBr
sons le nomerateur, et en lea separant par un trait boriion>
tal; ainsi, les deux fractions eooncees sont reprtentees par
f ,^ ; dans le commerce, on reroplace babitueUement le triit
horizontal par un trait oblique allant de droite k gauche,
et Ton ecrit Vst 'A. Pour enoncer une fraction, on tit d'abonl
le numerateur, ensuite le denominateur que I'on fait suivrc
de la terminaison ihne; I ae lit done deux cinquiiBtes;
il n'y a d'exception que pour les fractions qui ont pour de-
nominateur 2,3 ou 4 : on dit demie, tiers, quart, et noa
deuxieme, troisihne, qualri^me,
Toute fraction peut etre consideree conune le quotient
de la division deson numerateur par son denoainaleor.
Par consequent, si le numerateur egale le denominalenr,
la fraction equivaut k Funite. Si le numerateur est plua grand
que le denominateur, la fraction renferme un ou ploaicart
entiers ; on la nomme alors expreuionfractionnaire. Lort-
qu\m nombre entier est accompagne d'une IVaction, on
donne k Tensemble le nom de nombre fraeiixmnaire.
Comme les nombres entiers, les fractions peovenC Mre
combinees par vole d'addition, de soustraction, de mul-
tiplication, etc. Le mecanisme de ces diverses optetions crt
fonde sur les principes suivants : i^ Si Ton muHiplib
ou si Ton divise le numerateur d'une fraction par on
nombre enUer, sans changer le denominateur, la frae-
tion est rendue autant de fois plus grande ou plus petiH
quil y a d'unltes daus ce nombre entier ; V* si Ton nnHii
FRACTION
623
plie ou 81 Ton divise le ddnominateur d'une fraction par on
nombre entier, sans changer le num^rateur^ la fraction est
rendue autant de fois plus petite on plus grande quUl y a
d^unit^ dans ce nombre entier; 3** si I'on roultiplie ou si
Ton divise a la fois les deux termes d*une fraction par un
in6me nombre » cette fraction ne change pas de valeur. Re-
inarquons qu'il n^en serait pas de m^e si Ton augmentait
ou si Ton diminuaJt les deux termes de la fraction d^un
mtoie nombre : la fraction changemit de yaleur, s'approchant
de I'unit^ dam le premier cas, s'en ^loi^ant dans le se-
cond.
Du troisi^me principe 6>onc6 ci-dessus 11 r^ulte qu'une
fraction quelconque peut dtre exprim^e d^une infinite de
mani^es dini^rentes : ainsi, IfitU'hf ^^^'9 ^^^ ^'^ fractions
equivalenlesy car elles derivent toutes de la premiere, dont
les deux termes ont dt^ successivement multipli^ par
2,3,4, etc. Or, plus les nombres entiers qui repr^scutent les
deux termes d^une fraction sont petits^ plus il est facile
de se (aire nne id6e de la grandeur de cette fraction ; il y
a done a vantage ^ r6duire une fraction d saplus simple
ejcpression. On y parvient en divisant ses deux, termes par
leur plus grand common diviseur; la fraction que Ton
obtient ainsi est irr^uciible^ en vertu de ce thtor^e :
Toute fraction dont les deux termes sont premiers entre
eux et irr^ductible.
Lorsque Ton veut ranger plusieurs fractions par ordre
de grandeur, si elies ont mtoie dtoominateur, on n*a qu^a
comparer leurs num^rateurs. Dans le cas contraire, il faut
uonunencer par r^duire Infractions au mime dinomina-
ieur. Un moyen se pr^sente imm^iatement : c'est de mul-
tiplier les deux termes de chaque fraction par le produit
des ddnominateurs de toutes les autres. Mais cette r^le
gi^ndrale conduit soavent k des calculs que Ton pr^f^rerait
abr^er : alors si les d^omfnateurs des fractions proposes
ont un plus petit multiple commun dififdrent de leur
produit, on le prend pour d^6muiateur commun; par
exemple, soient les fractions :
2 3 5 8 7
15* 10* 6' 4* 9
(1);
la regie g^n^rale exigerait que Tou prtt pour d^nominateur
commun 15X10X6X4X9 = 32400, et les num^rateurs
des fractions ^uivalentes aux propose auraient des gran-
deurs proportionnelles a un tel d^nominateur. Mais les
nombres 15,10,6,4,9, ont pour plus petit multiple commun
ISO; prenons ce nombre pour d<^nominateur commun, ce
que nous pouvons faire, puisque c'e&t un multiple de tous
les dtoominaieurs ; pour cela, divisons 180 par U, deuumi-
nateur de la premiere fraction; le quotient, 12, nous ap-
prend qu^il fout multiplier le numirateur 2 par ce nombre
12, pour que la valeur de la fraction ne change pas. En
operant de m6nie sur les autres fractions, elles se transfer-
ment en
24 54 150 185 140
liii* ISO* 180' 180' 180
L'addition et la soustraction des fractions ne peuvent
maintenant offrir aucune difficult^. Si les fractions donnte
ont mAme d^nominateur, on execute les operations sur les
numtoteurs. Si les d6noroinateurs sont diff^rents, on n*a
qu'a ramener d'alwrd les fractions au mdme d^nominateur.
Soit, parexemple, propose d'ajouter les fractions (1); nous
leur donnons la forme (2), et nous trouvons pour r^ullat :
24-f54+1504-t354'1^0_oQ3_ . U3
180
180
180
(3).
La multiplication d*une fraction par un nombre entier est ba-
s^ surnotre premier principe fondamental. A Taide d'un rai-
sonnementtr^s«mple,on trouvequeTon multiplie une frac-
hoD par une fraction, en multipliant num^rateur par num^ra-
leur et d^nomlnateur par denominateur. 11 est k remarquer
que loia<;u'il s'sgil de fi acliiMis pi uiiremculdilcs, le produil est
D^cessairement plus petit que cliacun des fricteurs; ce qui
ne doit pas ^tenner, en se reportant k la definition gen^rale
de la multiplication. Enfin, pour multiplier un nombre
fractionnaire , il faut d'abord r^duire les entiers en fraction
de Tesp^ce de celle qui les accompagne , puis continuer le
calcul cowme ci-dessus ; exemple :
G+Ox('+D-rxf-
(4).
MX a?
5X7
35 ^ 35
La division d^une fraction par un nombre entier derive
du second principe. On d^montre de diverses mani^res que,
pour diviser une fraction par une autre, il fout multiplier
la fraction dividende par la fraction diviseur renvers^e.
Quant aux nombres fracUonnaires , ieur division donue
lieu aux mdmes remarques que leur multiplication.
L'observation de la r^gle de la multiplication suflit pour Clever
une fi'action k une puissance quelconque; on reconualttout de
suite quMl faut Clever le num^raleur et le denominateur
il la puissance indiquee. L'extraction des racines s*etT«ctue
par des regies analogues k celles que nous avons denudes
pour la racine carr^e.
Cons^crons quelques mots k une esp^ particuli^re <le
fractions, qui a acquis une grande importance depuis Tadop-
tion du s^steme decimal, he^ fractions d^dmales peu-
vent etre definies des fractions ayant pour denominateur
nne puissance quelconque de 10, comme i^, vb* »ii»» ^Ic*
Mais ce qui simplifie considerablement leur calcul, c'est
qu'en etendant le principe de notre numeration ecrite
on peut rem placer leur denominateur par une notation
plus commode et ecrire, au lieu des fractions precedentes :
0,3,0,07,0,019, etc. Addition, soustraction, mul-
tiplication, division de fractions decimales,serameoent
alors k de simples operations sur des nombres entiers.
Dans la pratique, il y a done souvent avantage k trans-
former une fraction ordinaire en fraction decimale. Pour
cda, on elTectue la division du numerateur par le denomi-
nateur. On trouve ainsi : J=0,4;|«0,375;^=0,175; etc.
Mais souvent il arrive que Toperation ne se termine pas ;
proposons nous, par exemple, de convertir -^ en fraction
decimal
50 I 27
&o
Aprfes trois divisions, nous retrouvons le mftme dividende 50 ;
nous avons done de nouveau le quotient 1 et le reste 23; et
ainsi de suite indetiniment; done ^«=» 0,1851 851 85 cette
fraction ddcimale eunt sopposee prolongee k llnfinl. Les
chiffres 185 qui se reproduisent continuellement forment
ce que Von nomme la p4riode; la fraction elle-meme est
dite pdriorfi^MC. Suivant que la periode commence imme-
diatement aprte la virgule ou bien qu'elle est precedee de
chUfres non periodiques, la fraction periodique est itmp/e
on mixte.
fitant donnee une fraction decimale, la convertir en frao-
tion ordinaire, tel est le probieme inverse de celui que nous
venous de resoudre. Si la traction decimale est Umitee, il
sufTit de retablir le denominateur : par exemple 0,375 ==
aii=i, en reduisant la fraction a sa plus simple expres-
sion. Si la fraction est periodique, on trouvera sa gin^a-
trice par Tune des deux regies sulvanles : l* La genera-
trice d'une fraction periodique simple a pour numerateur
j^; 2° La generatrice d'une fraction periodique mixte a pour
numerateur Tensemble de la partie non periodique el de la
periode diminiiede la partie non periodique, et iwur de-
nominateur un nombro forme d*autant de 9 ou II y a tW
624
FRACTION — FRACTURE
duffres dans la pMode siiiTis d^antant de z^ros quMI y a de
chifTres dans la partie non p^riodique; ainsi 0,193181dl8...,
dont la partie non p4riodique est 193 et la p^riode 18, a pour
. . ^ 19318—193 19125 17 ^ ,, . .
gtototrice — :zniz — = :n:77::=^»<» ^^ ^^ P«"* ^^
99000
99000 88
rifier.
En appliquantAla conversion des fractions ordinaires en
fractions dddmales quelques prindpes empmnt^s k la throne
de la diTisibilit^ on trouve qne la fraction propose <^tant
r^uite k sa pins simple expression, si son ddnominatear
ne rcnferme pas d^autres facteurs premiers que 2 et 5, elle
se rMuira exactement en d^cimales ; sMi en est autrement,
la fraction dteimale sera p^riodique , simple dans le cas oh
le d^ominatenr ne renfermera qne des factenrs premiers
aiitres qne 2 et 5, mixtedans le casoNitraire.
Enalg&bre,ona aosd trte-soavent des fractions ordi-
naires; leur calcnl n^oflre rien de particalier; il se fait
comme celoi des fractions num^riques. Parmi les formes
de firaction qui appartiennent k la fois k Talgibre et k Ta-
rithm<^tique , il faut mentionner les >^ac/ion5 continues :
on nomme ainsi une esptee particuli^re de fraction dont le
d^noroinateur est compcKs^ d'un nombre entier et d'nne autre
fraction qni a ^galement pour dtoominatenr un nombre en-
tier plus une fraction, et ainsi de suite. II y en a de p^rio-
diques. En arithm^lique, les fractions continues servent k
trouver des yaleurs approch^ de quantity donnto ; en
algibre, on les emploie pour r^ndre certaines ^nations.
D'aprte la definition que nous renons d'en donner, la forme
g^n^le d*une fraction continue est :
. b
m +
P + «— »
mais on ne considere ordinairement que celles oil les nn>
mdratenrs b^c^d, etc., sont ^ux a I'unit^. Pour riduire
une fraction ordinaire en fraction continue, on opire comme
si Ton clierchait le plus grand commun diviseur entre les
deux termes de la Iractioo.
En alg^re, on appelle /rocfion^ rationnelUs, les expres-
sions de la forme,
Ajp** -|- Bjb* -|-. . . .
axP+bxQ +...,*
oil les expoeants ifi,n,...,p,9,...etc., sont suppose entiers.
On a souvent besoin, dans le calcul integral, de dteom-
poser une fraction rationnelle en nne somme d^autres frac-
tions dont le d^nominateur soit do premier ou du second
degr^. Celte operation est aujonrdliui sans difficult^ , gr&ce
<iux travaux de Leibnitz, de Cotes, de Moirre, d^Euler, de
Simpson, de Lagrange, etc. E. Merueux.
FRACTURE. On appelle ainsi la solution de continuity
d'un ou de plusienrs os. Les fractures diffluent entre elles
sui?ant Tos qu^elles aifectent , Tendroit od il est bris^, sui-
irant la direction de la fracture, et les complications qui
Taccompagnent. Elles sont plus fr^qnentes dans les os longs
que dans les os plats et courts , tant k cause des mouve-
raents ^tendus qu'ils op^rent que parce quils se trouvent
plus souTont expose aux violences ext^eures. Les frac-
tures peuTent Mre transversales ; elles sont alors dirlgta per-
pendicolairement k I'axe de Tos : dies ont ordinairement
une obliquity plus ou moins prononcte; d^autres, fort
fares, et dont Texisteuce mdme a longtemps ^t/k con-
tests, sont longitudinales, c^est-ii-dire paralldes k la lon-
gueur de Tos : oes demi^res tont causte le plus ordinaire-
ment par suite de coups d^armes k fen. Enfio, un os pent
presenter un fracture inoompl^; ilpeutdtre fractar6, an
oontraire, dans plusieurs endroits, et plusieiira os d'un mem-
bre Mre IdMis en meme temps. Une fracture acoompegnS
de plaie, de perte d'une portion d'os ou d'esquilles, dli^
morrbagie, de iuxition, est beaucoup plus grave : on la
mnumbjhieture eompliquie.
Un coup, une violence ext^eure, les projecfitilMdesir-
mes k feu , sont les causes les plus ordinaires des fractures;
quelquefois la cause n'est pas directe, dies est alors par
contre-coup : ainsi, une chute sur la panme de la nnii
prodiiira la fracture du radius, une elrate sur le met-
gnon de I'^paule celle de la clavicule; la fracture da U
mur a souvent eu pour cause une chute sur la plante da
pied ou sur le genou. Celles de la rotule et de Polto^ne ne
rcconnaissent gu^re d^autre cause que la contraction des
muscles qui y prennent leur insertion. Si les os longs soot
rarement fractures de cette mani^re, il y a cependant des
exemples d'hum^rus cassis dans Paction de lancer one
pierrc, de porter un coup de poing, de soulever no pe-
sant fardeau ; on a m£me vn le fitoiur fiactur6 dans one
violente extension de la cuisse.
Les anciens croyaient que le froid contribue k rendre le»
OS plus fragiles; mais les chutes sont plus communes en
hiver , elles ont lieu sur un sol plus resistant : de Vk cetto
plus grande fr^uence. L'Age avanc^ est one cause prMis-
posante, parce que les os, pins charge de phosphate
calcaire , sont plus d^pouilles de substance animale. Enfio ,
les affections dphylitlques et canc^oses , port^es an plus
haut degr6, le rachitisme, pr^isposent aux fractures dHme
mani^resi funeste, que Ton a vn desmalades se fractnrer on
OS dans la simple action de se retoumer dans leur lit. B^
clard nous racoutait qu'tm enfant rachitique, portant d^
plusieurs fractures, exit rhum^rus fracture en donnant la
main k ce chirurgien qui la lui prenait avec int^rftt Noos
possMons k la facult6 des squelettes de rachitiques doot
tons les OS ont M fracture ; il y en a un dont plusienrs os
portent les traces de fractures multiples.
Les fractures pr^sentent pour signes les caract&res sui-
vants : le malade 6prouve an moment de Taccident une vio-
lente douleur k Pendroit fractur<i; elle peot s'^tendre k tout
le membre; souvent il a entendu k ce moment une espto
de craquement. Le mouvement est on impossible on an
moins difficile, k cause du d^placement qui s'op^ daa^ le«
fragments. Dansqudques cas, ce d^placement n*a pas lien
lout de suite; les mouvements sont alore possibles pendant
quelque temps. Les fragments de la fracture se d^laoent
par la contraction des muscles, qui tendent k les faire die-
vancher; en mfime temps le membre perd la lorme et h
direction qui lui sont propres. Mais la plupart des symp-
tOmes que je viens d^^num^rer d'une mani^e gdn^le sont
commnns k d'autresldsions, auxlnxations.il est oa
dernier ph^nomtoe qui est caract^risque des fradures,
c*est la crepitation produite par le frottement des fragments
Cette crepitation , facile k obtenir dans les os superfideUe-
ment places, devient souvent fort obscure dans les fmdmt^
des OS places au miJieu des masses chamues, comme To^
de la cuisse; le stethoscope appliqud dans oes oocasioDs
n'a jamais manque son but , en rendant le bruit de la cre-
pitation sensible.
Les fradnres sont toujoun des affections graves; dies
exigent pour leur guerison un repos absolu , soit de tout le
corps , soit du m^ibre , avec le conoours des appardls oa
des Boins d'un homme de l*art. Les fractures qui guerissent
le plus fadlement entratnent an moins quarante Jours de
repos. Rien n'est plus variable qne leur pronostic. Le mtoie
OS, s'il est fracture obliquement, sera beaucoup plus difli-
die k maintenir dans I'appardl , et sa consolidation sera at-
tendue pins longtemps que sll est firacture transversalenent ;
et malgre tons les secours , on n'obtiendra pent-etre pas
la guerison sans qu'nn deplacement, nn raecourdssemeat
on nne deviation du membre se solent operes. On sent
quelle difference doit apporter TAge dans le pronostic : la
consolidation n'est qudquefois pas obtenuechez le vieillaid
lorsqu'dle est tr^s-rapide chez I'enfant. Les fractures des
membres superieura guerissent plus vite que odles des
membres abdomlnaux. Le pronostic varie meme snivant qvt
I'os est fracture dans telle ou telle partie : ainsi , le ftemr,
fradure au milieu de sa kxiRuenr, goerit pins fedlemert quv
FftACtUB£ — FRA-MAVOLO
625
loifaqiie e*Mt l^extrteiitA lni)§rienra de eet os, prte de Par-
ticulatioii da genoo ; car les fractoret rapprochte des ar-
tiealatkMis entrataent sooyent Tankylose : celle-d est moins
longoeet moinsdangeretiseqae oelle dela partie tupdrieore,
que Ton appel le co/ ; et enfin , cette demise, qui eat fort
graTe, Test encore davantage si die occupe llnt^eur de la
eapsule articulaire, car dans ce cas la consolidation est tel-
lement rare, qu'ltune ^poque encore pen dloignte de nous
«i la r^Toquak en donte. Ai-Je besoin de dire qnel sera le
'^ronostic des fractores da crftne, des Tertibres , da bassin ,
de oeUes dans lesqnelles les, fragments se font issue k travers
les chairs , d^chirant les Taisseanx, distendant les nerfs; de
celles dans lesqnelles Pos, bris^ en plusleurs esqnillesy cause
le MtanosT Ce serait pea, dans de telles drconstances, que la
perte d'on membre , si la mort n^^tait souTent plas prompte
que les decisions da chirurgien.
Pour qu'une fracture se consolide , 11 faat que les deux
fragments soieot Element don^ de Tie, qu*ils correspon-
dent ensemble k la surface de la fracture, et quMls soient
dansuneparfalte immobility pour favoriser la formation da
c'al. Le premier soin du cbirargien est de rMuire la frac-
ture, c'est-I'dire de placer les fragments dans an rapport tel,
qu'ilsse rtenissentsansoccasionnerde difformlt^. Pourop6rer
eette reaction, 11 faat qu'un aide tire directement sur I'extr^-
init6 infiSrieure du membre , sans occasionner de mouTcments
latteax,qai causeraient de ladouleur, pendant qu*un autre
aide maintient fixement la partie sup^rieure du membre, ou
le fragment sap^rieor de la fracture, et que le chirurgien plac^
«ntreeax cherche k remettre les fragmeats dans leurs rapports,
en faisant la coaptation , qui est op^r^ lorsque toute dif-
formit^ a dispara. Mais cette premiere op^^tion , toat k
fait indi8pensfli)le, serait sans r^ultat si on abandonnait en-
floite la fracture k elle-m6me : bientdt Paction muscolaire
rapprocherait les fttigments, les ferait cbcTaucher Pun sur
rautre,et serait cause non-senlement da raccourcissement
du membre, mais encore d'une d^iation. II Taut done
aussit6t aprte entourer la frticture d'un appareil convena-
ble , on placer le membre dans une situation telle que Pac-
tion muscolaire n*ait aucune prise sur les fragments. Quand
on applique un appareil , il faat qo^ ne soit pas serr^ de
telle sorte qn'il strangle le membre, et en cause la gan-
gr^, commeilyena des exemples asses fr^uents; il ne
faat pas non plus qn*ii soit assez rel&ch^ pour laisser aux
fragments la liberty de s'abandonner, ce qui occasionne alors
un cal difforme ou une deviation de Pos. On doit voir chaque
jour si Pappareilcontient bien la fracture. Celui dont on se
serf le plus fir^uemment tient le membre dans une position
droite; il porte le nom d*apparellde Seultet; Host ainsi
compost : unepito de toile carr^e, nommte drop- f anon ,
assez grande pour envelopperlerestede Pappareil et les atelles
appliqotosar le membre, qu'eUesdoiTent d^passer un peu ;
(le nombre et la position de oes atelles Yarie selon le lieu de
la fkvcture); des eoussins de paille d^avoine; une quantity
yariable de bandelettes snperposte, sereconyrant les unes
lesautresdans ieur tiers inCirieur : ces bandelettes, assez Ion-
goes poor foire chacane le tour da membre, sont souyent
remplacte par one seole longne bande ; des compresses
imbib^es de liqaeurs toolUentes ou r^lutlyes, ou bien
enduites de ctot, s^il y a plaie. Tout Pappareil plac<& autour
do membre est maintenu au moyen de plosieurs liens qui
Pemptebent de remuer.
11 est plusleurs fractores dont la consolidation est dlfBcile
k obtenir, k cause do peu de prise que Pon a sur les fragments,
et de la puissance musculaire qui agit sur eox. Les chlrur-
giens ont appel^ depais longtemps la m^canique au seconrs
de Part , dans ces cas ob la go^riM>n s'obtient difficilement
sans une difformlt^ plus on moins manifeste. II faudrait
plusleurs volumes poor dtoire les nombreux apparells in-
yent^ pour les fractores da col du fimur; tendant tous au
m^me but , lis gu^rissent rarement sans un raooourcisse-
ment plus ou moins marqa6. Presque entl^rement abandonn^
de noi jour<}, Dupnytren les a rempUcte par la position
MCI. DB LA GOirmS. — T. IX4
demi-flkhie, dans laqnelle toos les taosdes se trouvenl
Element dans le relAchement; il ftuidrait faire Phistoire
des fractores en particolier pour dterire ces apparells, qui,
fort simples, yarient cependant suiyant chacune de ces frac-
tures, ce qui nous entratnerait dans des d^taib qoe ne com-
porte pas le plan de cet oayrage.
Un moyen connu d«i andens et remis en usage par la
chiroigie modeme est Pappareil- inamoyible: le membre
fractnrd est entoar6 de banddettes ou d*une grande bande,
tremp^ dans une dissolution agglutinatiye, telle que Pex-
trait de Satursa mdang^ ayec du blanc d'OBof ; 11 ea rtedte
an appareil d'une seule pi^, qui ne pent se ddranger, et
qu'on ne iient enleyer qu'en le coopant. Qudques chirur-
giens yont m6me plus loin; lis placent le membre dans une
bolte oi^ on fait cooler do plAtre de statoaire, qui, se
moalant sur le membre, s'oppose k tout mouyement.
Dieffenbacb m'a assurd que ce moyen lot rfossissait
presque coostamment k Berlin , et que mAme les compUca-
tions des plaJes ne Parrdtaient pas , car on fait alors one
ouyertnre au plAtre au-deyant de la plaie, pour y apporter
les pansements conyenables.
11 est des fractures dans lesquelles la consolidation ne se
fait pas , soit que les fragments aigus oomprennent entre eux
des parties moUes quits irritent , soit que le cal se forme mal,
se difforme et n'acqui^re pas assez de solidity , soit, enfln ,
que la constitution indiyidudle s'oppose k la consolidation;
ainsi on a remarqod qu'dle se ftlsait longtemps attendre chez
les femmes encdntes.
Je ne parierai pas de la m^thode barbare de rompre ie
cal lorsque la rfonion s'op^e ayec qudque diflbrmit^; cela
ne pent dtre fait que dans les premiers temps d*ane fhic-
ture, lorsque la consolidation est encore Idn d^dtre compile.
Le s^ton pass^ entre les deux fragments offre one m^thode
moins dangereuse, doe k Pbysik, de Philadelphie, en 1802 :
die a Hmsi k plusleurs ddrurgiens, soit pour stimuler, au
moyen dMrrltants , les fragments entre lesquds la sto^tion
du cal ne s'op^rait pas, soit pour r^primer on faire suppa-
rer on cal yolumineux et difforme, comme dans on cas de
ce genre, suiyi de succte, ou il ayait acquis o",48 de dr-
confiirence an col do f<§mur. II sera toojours ntionnd
d'employer ayant les m^thodes dont nous yenons de parler,
si m6me il ne yaut pas mieox s'en tenir 1&, le moyen indi-
qu^ par Hippocrate , consistent k frotter Pun centre Pautre
les fragments qui s'irritent, etoccasionnent la s^cr^tion do
cal, qui s'est dans ce cas plus d*ane fois consolide.
Je terminerai id l*histoire des fractores; il me resterait
k parler des fractures compliqote de plaies, d'htoorrhagie;
des solas que Pon doit prendre pour obtenir la consolidation
ayant de faire la reduction dans les complications de luxa-
tion , des esquilles, du t^tanos, des an^vrismes faux primi-
Uh , caus^ par la piqCire d'un artftre, par un des fragments,
et de la m^thode de Dupuytren , qui consiste k faire dans
cette circonstance la ligature du yaisseao prindpal du mem-
bre. Enfm , il faudrait entreprendre Phistoire de chaque frac-
ture en particulier; le* cadre serait alon aosd complet que
possible, mais nous d^passerions de beancoup les homes
qui nous sont prescrltes. Bots db Umibt.
FRA-DIAVOLO (c*ett-i-dire>Wr«i)i«W«;, fameux
did de brigands, n^ de parents paoyres, k Itrl, enCdabre, •
yers 1760. Son veritable nom ^taitMichd P«ssa,et, sdon
les ons, il aurait d*abord ^t^ moine sous le nom de Fta-An-
gelo, tandis qoe, suWant d'autres, il aurait commenc6 par '
^ ouvrier bonnetier. £ntr6 plus tard dans one bande de
brigands qui exploitait la Terre-de-Labour, il ne tarda pas k
en deyenir capitatne, et comme td fut condemn^ k mort par '
coutumace. Lors de Pinyaslon du royaame de Naples par
les Fran^ais, il mit sa troope au serrice do roi Ferdinand ,
et combattit brayement les strangers. Ayant obtenu en 1799,
du cardinal Buffo, le pardon de tous ses crimes, il n'^pargna
rien pour seconder les projets du g^n^rd napolitain. InTcsti
des fonctions de chefde masse ( colond), il fit, li la tde de
sa bande, la campagne de Rome, et s'y distiogua par son in-
7»
926 FQ^-I>^yOLO
tr^pidil^ ' ll o^jpfi )}pe iienvon de 8»<(00 docajls et uoe
fenne qui a^f^ appartpnu anx cbartrenx. l^ gto^ial Cham-
pionnet i*^^ feni4ii loattre de Naples , Fra - piavolo ^ re-
tira l^fep 8^ cpfopagnoiu k GahU; mais, par r^mmisceace
de 9on precoler in^er, U commit danis cette yii\e des exc^
qui Ten fireni chasser par le prince de Hesse-Plulipp^^dt.
II passa di^9 la CaUbrf^ de |^ ^ paleiiQe, oil i) prit part w
souiiveipent organise par le copunodore Sidney-Smith ; puis,
reYenani ei| Calabce, 11 y fom^ta Ve9^x^\ d'msurrection,
dSiTra 1^ d^tehusy dont U forma une troupe assez consid^-
rabWy et se dispose ^ foire une Tigoureuse resistance aux
Fran9ais qui ^talent k sa poursuite. Dans le combat qu'ils
lui livr^rent, U se d^fendit iusqu^^ la derni^re extr^miit^ , et
parTint k s*4chapper. Mais arr^i^^ San-ScTerino, par suite
de la trahison d'uu paysan, U fut conduit k Naples, ety fut
pendu, le io Dovembre 1806. Gr&ce k la musiqae d'Auber,
la memoire de Fra-lHavola yi( encore.... k rOp^-Co-
mique. Ciu]|i>agi«ac.
rtUpim (CBRisxiAN-ffABTin), saTant orientaliste et
numismafe contemporain, nd en t782, k tiostocfc, mort k
Saint-P^tersbourg, en 1851, fut appel^ en 1806 k occtiper
la chalre des Ungues orientales k runiversit^ de Kasan, od il
^riTlt en arabe, parce que les imprimeries de cette Tille
manquaient de caract^es romains^ sa dissertation Sur quel-
ques m^dailles relatives aux Samanides et aux Bomdes,
la plupart e»fore ^connues (Kasan, 180$ ), que suivirent
bientdt celles qui ont pour litres : Numophylacium t'oto-
tianum; De titulis et cognominibus Chatiorum Bordx
Aurex ( 1814); ^ ite aralbicorum etiam auetorum libris
vtitgatis crisi poscentibus macutari ( 1815 ). £n 1815, il
fut nomm^ inembre de I'Acad^mie imp^riale des Sciences,
directeur dn Museum asiatique et conseiller d'£tat k Peters-
bourg. Nous dterons parmi ses outrages de numismatique
ceux qui ont pour litre : De Numorvm Bulgaricorum fon(e
antiqiHssimo (1816); M^ailies khosroennes des pre-
miers Arabes (in-4% Mittan, 1822 )| Numi C^/^ci sOecii
( 1823); Musei SprewUziani Numi Ct^d ( 1825 ); et son
Aperfu topographiqu$ desfovMles opir4es en Russie, qui
ont eu pour r^sultat d6 dSterrp* des monnaies arabes
( P^terMKHirg, 1841 ). II a expUqu^ lea inscriptions et Ogures
de quelques apciens monuments mabom^tans dans ses An-
tiquitatis muhammed, Monumenta varia ( 1810-22 }. On a
aussi de lui un Bssai sur Us dicouvertes faites dans
f ue/^uef fouiUes op^^ au midi de la Sib4rie, avec
des inscriptions de dates certaines ( 1837, in-4'' ). L*his-
toire d*Orient Ta particuU^rement occupy , en tant qu'elie
ofTre de l^nt^^t pour Tancienne histoire de Russie. C'est k
cet ordre dUdte que se rattachent ses essais intitules : De
Bashkiris qtue memorise prodita sunt ab Jbn Foszlano
et Jakuto (1822); BMts d^Jbn Foszlan et cPautres
Arabes, relates aux Busses des temps anciens ( 1823 );
eu&a,Les plus anciens documents arabes sur les Bui-
gores du Volga, d'apr^ U voyage d'ibn Foszlan ( 1832 ).
Les M^mdres et i^z Bulletins de TAcad^mie de Saint-
P6tersbonrg contiennent en outre de Idi un grand noubre
de dissertations.
FRAGlLlTiS, qnaUtd de ce qui se brise facilement,
comma le verre, la porcelaine. Figur^ment, >Va^Ui^^ signi-
fie rinstabilit^ des cboses humaines : en morale, la fragility
est Tabsenca complMa de la force en pr^ence de telles ou
telles ^ntapons. Cei demi^res exercent une influence si d4-
cisiTe et si g^n^rale, qu*^critset paroles nous entretiennent
sans oesse de la fragility humaine : c'est par le r^cit des
foutesou elle entralne que Pon essaye de confondre la per-
fection que r6?e notre prgueil. II y a une fragility qui vient
des sens, et qui est une des maladies de la jeunesse : elle a
droit k beauconp de pardons. II existe une espto de fra-
gUiU beaoeoup plus r^r^bensiblep c'est celle quitient k Tab-
sflMoe de prtncipes : eUe a poor source une certaine mobi-
lity de caract^re qui parce dks Tenfonce, et contre laquelle
r^ucation doit lutter avec perseverance. On cite des femma
qui, dans les circonstances les plus difflcUes comme les plus
- FftAGONAIlD
entralnantes, ont oppose one resis|^c^iiiiT>W9))le, e| q^^
veuues Tobjet d^une admirauon sansj r^s&rv^, aOligfiiit atpone
le roonde par une fragilite d^aulani plus inatlendue que
seductions ne troubleraient pas meme le comomn du sexe.
Sunr-PBoaPEB.
FEAGll|ENT(en latm fragmentum). Ce mot Tioit
evidemment dejrangerej passer, briser. Quelques diction-
naires en ont restreint, assez k tort, Tacception i des de-
bris de corps, plus ou moins pr^cieux, comme des rases n-
cberches, des statues. Nous pensons qu'Q <j|oit designer toute
espice de morceaux provenant d'on corps quelconqoe d<»it
ils out ete separes par fracture ou solution de continaite.
n y a cette difference enUefragment et d^ris qua le der-
nier semble supposer une fracture beaucoup plus compIMe,
ou plutdt la difision d'un corps fracture en un beaucoup
plus grand nombre de parties, par suite d'une action plos
brusque et plus forte du corps contondanf. Quand 0 s'ag^t
de fhictures des os, las fragments qui ont pu en re^olter
prennent le nom d'tsgi'uilles.
Fragment sVmploiequelquefois aussi an figure, eo parlant
d*un discours , d^un ouTrage quelconquCj dont il ne nous
reste qu'une partie : nouf n^avons que des fragments de
Musee» de Menandre, d^ Sapho, etc. ; des bistoriens grecs
Ctesias, Upbore, Xanthus de Lydie etc. ; d*£nnius, d'Acdus,
de Lucilius ; dela ^rande histoiro latine de Troguc-Pompee,
dans Tabre^^e de Justin. Quant k d^autres auteurs andens,
tels que Ciceron, Ph^dre, Salluste, etc,, il ne nous manque
que des fragments de leurs ouvrages. Robert et Henri £»-
tienne ont publie des Fragmenta Poetarum veterum la-
tinorum (1560,in-8'^). Dansces recherches se sont egalement
illustres Mettaire, Scriyerius, Almeiioween, Crenxer, etc.
Une dtalion de quelque etendue empruntee k un livre qu*an
poss^e en entier prend aussi le nom di fragment. Nos di-
Terses rhetoriques et poetiques en JTont un frequent emploL
OndonneeuGn, mats plus improprement, le nom defrag-
ment anx parties d'un ouTrage qu'uh auteur aura entrepris,
sans avoir eu le temps de Tacliever. Billot.
FRAGON9 genre de planles de lafunilledes smiiaoees,
ayant pour caracteres : Fleurs dioiques par aTortement ;
perianthe k six divisions, libres jusqu^^ la base ; iUets per-
sistants; fleurs mAIes offrant trois etamines soudees oi on
tube qui porte les trois anth^res ; fleurs femelles ayant on
ovairo k trois loges biovuiees, un style indivis, tr^coort,
un stigmate capite; bale monosperme par avortement. L'es-
p^ la plus repandue, vulgairement nommee petit Aoujp,
buis piquant, myrte ipineux, 4pine toujours verte, etc,
est le ruscus aculeatus des botanistes. CTest un sous-ar-
brisseau qui crolt partout dans les bois montueux des con-
trees temperees de r£urope, oil il s'avance depuis le midi
jusqu*aux environs de Paris. II a Taspect d*un petit myrte.
Ses bales sont rouges, d^une saveur douce&tre, de la gros-
seur d'une petite cerise. Les habitants du midi de la Franct
font des petits balais avec sea ieunes rameaux. On emploie
sa racine comme diuretique. Ses graines torrefiees ont ei^
proposees comme succedanees du cafe.
FRAGONAB0 (Jban-Honqr£), pdntre, ne k Grasse.
en 1732, abandonna tiis-jeune la place qu*il occupait chez un
notaire pour venir etudier sous la du-ection de Boucher. Pousse
parce dernier dans la nouvelle ecole, il y fit de rapides pro-
gr6s, remporta le grand prix de peinture et partit pour Rome.
A son retour en France, il entreprit son tableau de Coresus
et CcUlirrhoi, Ce tableau, qui pent passer pour le mdlicuf
qu*ii ait execute, fut accueilli avec entiiousiasme par les
academidens. Ondte encore parmi ses nomhrcuses compo-
sitions : La Visitation de la Vierge, La Fontaine d*Amour^
L* Adoration desBergers eXLeVerrou, Cette demi^re pdn-
ture est tout k fait dans Tesprit de son talent. On sIHonnera
sans doute de voir un artiste meier aussi (roldement le pro-
fane au sacre;de voir sortir du mftme pinceau La Visitation
de la Vierge ei Le Verrou; mais cc singulier contraste ticnt
k la nature de Fragonard, pcrsonnification palpilant« deso^
epoque, toute barioiec de iibertinagee(de devotioiit
FRAGONARD — FRAIS
627
FragDBtfd a mit encore ao }oor um fonle de lavis au
bistre, n ne pounit eoffire k Vsn^U dee aoiatenn. Sea pe-
Utes productioiia se yeudaieut k dea prix fbtia; il amaan
ainsi en peu de temps de quoi te (aire une position ind^pen-
daale; niais Tint la R^folutlon, renversant lea idte de
bonheur de I'artistet ei soufllant avee bratalit^ mr son riant
iK^bafaudage de gloire et de fortune : il faUait aox vain-
queors de la Bastille autre choae que dea peintnres d'dgiliae
op de boudoir. Fragonard laisea tomber aa palette, et moorat
dans la mis^e, en 1806. £n d^nitiTo, il fiit dessinatear
agr^able, mais mani^r6 ; peintre ingtoieax', mais noonotone
et Sana Tari^t^ ; compositeur gracieDXy maia sans toergie :
c*^lait bien TdiTo de B o n e h e r. Y. Dabboox.
FRAGONARD ( AmaNOBB-ETABitR ) , peintre dliistoire
et statuaircy fils dn pr^c^ent, naqoit k Grease en 1783.
D'abord dl^e de son p^, il eotra cependant tr^jeune dana
Fatelier de David, ce qui modifia l>eaucoup aa mani^re
primitiTe* sans retirer k son colons quelqne chose de l^Sger
et de sooriant, rfeultat de sea premi^rea etudes. Ses cmTres
principales furent, comme peintre, Marie'TMrhe prisen-
iant son fils auz Eongrois (1822), deux plafonds dn
LoQTre ayant pour aojet JF>i0ncoia P' arm< cheyalier, puis
ce meme prince recevant des tableaox apportda dltalie par
le Primatiee, etc.; comme atatuaire, ie fronton de la ctiambre
des D^ut^ (sous la Restanration); nne statue cdossale de
Pichegra , etc. Get artiste est roort en 18M).
FEAIyUom common aux oeufade touteaesptoeade puis-
sons, lorsqu'ila out ^i^ ftond^. Quelqnefbis ouToit en mer
des espaees immenBeacouTerts de>V*ai; le nombre de pols-
sonsqu'il doit prodoire effrayerait IMmaglnation, si les ndvn-
breox ennemis que tooa les dtoients bmoent centre eiix ne
le diminuaient d^one manike proportionnelle.
Par extensi<Hi,oB a*est serri du raeme mot poor dMgner
Tactioa propre aux poiasooa pour la multiplication de lenr
esp^, et r^poque o6 eette action a lieu ; Les poissons sent
malades dorant le firai^ et alorsla pecbe est s^^rement in^*
terdite; par eitenaion encore, on a appel^ frai le fr^Un ,
le menu poisson que Ton met dana les Clangs ponr les peu-
pler, oa qu'on place an bout de Phame^n poor servir
d^appat
Le mot/hii a^cmplole encore pourdfeigner reiteration et
la diminuation de poids que I'usage et le frottement font sn-
bir aox pieces demonnaiea. AndeniiementyUneordonnance
royale avait d^larjft qo'on ae poorniit refuser lea pieces d*or
qui auraient ^ronrd par le Jrai an ^6eliet de molns de
six grains.
FR AICHEUR. Dana son sens littoral, la A-ofcAeur n*est
autre chose qu'un ttM doux et modM^ appeld k temp<Srcr
une chalenr trop Tire : teUe est eette fratelwur qu'aitx
lieures du cr^uscnie, aprte lea ardeura d*an sotefl d'^t^,
▼leal r^pandre nne Ugte brise dans Patmosph^e encore
brOlante. Qui ne s'est r^joui en aspirant oet air, porifl^ du
f ?o qnil'aeaibras^ dnrant une jonrnte entito*Qni n'a cher*
cli^ k respirer le/ral5 sur les bords ombrag^ d'nne riTiire,
d'un raisseau, sous le fenillage de bosquets toufTus? Les
poetes n'ont pas en assez de tera pour chanter la fratdieur
et oe sentiment de bonheur paressenx qui Paccoropagne; les
andena Patalent divinise sous le nom deZ^phyre, dont
lea ailea I^rea Papportaient k la terre langulssante.
Comme lea mtaiea expr^ions dolvent serrir k d^<(igner
dea impreaaiona aemUables, le not fraiehettr ne s*est pas
applique seadement k quelqoe shose iP(X)\M\ II a et^ en
qaelque sorte materialist, et ce iPest pas seulement aux
eimx que Phomme Pa denratide : 11 a dit la ftrateheur d*one
boiaaoB, d'une aooree, oomme il ataif dIt la fralehenr de
Fatnaoephto. Qudle donoe sensation A*epronve pas le char-
aeor lorsque, fatigoe d'one longoe course, II peut approcher
aes Itnrrea brAlante de Peatt IMcbe d'one source?
An figure, la memo expression change d'aspect, sans ces-
ser de tappeler qaelque dionse de suave, de Taporenx : la
/ratchtur de.ln beante, dn tehit, des fli^drs, n^nme tout
ce qa'il pent j avoir de brillant, d'aimable , d*ecUtant , de
(eune dana eette beantd, ce fetal, ees flears.- lAj^akheur
d'un tableau suffit quelqaefob k larenommee d'un artiste.'
11 en est de mtaiede la fralcheur du style; mais c*est nne
qualite bien rare. Semee avec sobriete, elle donne de la
grdce^ de la doncenr, k la terre de PecrivalB.
Pourquol fsnt-il qu'un mot antour duquelse groupenttant
de gradeiisea aignificationa serre en meme temps k desfgper
une des plus grandes afflictions de notre panyre bumAit^
Pourquol appliquer eette deiicteuse expression k mi frold
malfoisant? Pourquol la faire senir, comtne lea mededna ,
^ designer d'atrocea dooleors caoseea par na fh>ld humfde
trop prolonge, par de trop freqnentea parties de chasse, par
trop de nuits passees au biTouac?
FraiMf ft-atehe, a Men d^autres acceptSona encbte. tl de-
eigne tantet ce qui est nouTeau : craft , bennre , paln/hiis ;
tantet oe qui se conserve : Cette femmb n^est plus jeone,
mais son teint est encore /rixl5, elle n^ rien perdu de sa
fratcheur, 11 sert aussi k exprimer lldee de vigoeur : Uh
cheval fraUt des troupes ^hxfc/tes. C*est k pen pris dalia
le meme sens qu'on dit : un bomme fhAs et gaillvi}.
FRAI DE CHAMPIGNON. Toyea Blanc ob Cba«-
PIGlViMI.
FRAIS (iconomie poliUque). On entend par/^oif dk
production la tfaUur Changeable Aes services producH/s
necessaires pour qu'un prodnit ait Peifstence. Tontes les
foisqu'ii y a dea frala fails et point d'tiflflf^ produite, oes
frais nesont pas dea frais de production; ce sent toot sim-
piement dea frc^ inutlles, dont la parte est snpportee soH
par le producteur, soil par le consommateur du prodult
pour leqnel ils ont ete feits : par le prodncfenr qdand lis
n'eiivent pas la valeur du prodnit , par le consommateur
quand Ua s'et^Tent celte valeur. Lorsque, par des causes
acddentelles, telles que Pintervention importune de Pautd-
rite, les frais de production montent au-dessus du taut au-
quel la libra concurrence les porterait, II y a spoliation do
consommateur, en favour soil do prodocteur, soit du gou-
vemement, en ftiveur de ceux en un mot qui profitent de
cet excedant de prix. Lorsque le consopimateur se prevaut
de son odte des drconstances poor payer Potilite dont il fait
usage an-dessoQS do prix oik la libne concurrence la porte-
rait naturellement, e'est alors lui qui commet upe spoliation
anx depens do prodocteur.
La production pouvant etre consfderde comme on ^change
oil Pon donne les services prododfis (dont les firais de pro-
duction ne sent que Pdvalnatfon ) pour recevoir Putitlte pro-
duite, 11 en resulte que plus Pntilite produite est considerable
par rapport anx services prodoctifs, et pliia Pediange esi
avantageux. Un meilleur emploi des instruments naturels
procure plus d'dtilite produite, relativement aux frais de
production , et rend par consequent plus avantageuse I'e-
change oh l^orame re^lt des prodoits centre les (rais de
production. Cast Pe^^pice d'avantage qu*on trouve dana
Pemplol des machines, dans immeflleorassolemen t
des terres , etc. Quand, par le moyen d'une mull-Jenny, on
fkW filer It la fois k une seule personne deux cents fils de
coton; quand, en alternant les cultures, on fait rapporter k,
un champ des fmfts tootes les annees, on eroploie phis k
profit les puissances de la mecanique qu'en filant k la que*
nooflle, et les fiicultes prododives du sol qu'en iaisant des
Jadiires. On tire pins d'utilite de ces instruments de produc-
tion. Les fleaut naturels, comme la greie, la gelc^e, et le$
fleaux hmna!ns,te1^ que la guerre, les depredations, les
Iropdts, en angitaentanf 1^ fhiis de production, rendedt
Pechange molns avantagenx. Les prodults cofitent davantage
sans que les revtnus soient plus grands ;'car aJOrs l^aiigmen^
tation des frafs de production ne va pas au prddhdeur.
LesfHdsde produdion d*an produit peu rent aller aude-
\k de la valeur que, dans Petat actuel de la societe, on peut
mettre k ce produfl. La chose alorS n'est point produite : le
prodocteur y pcrdrait. Cctle supposition peutsuccessivement
s'etendre k tous les prodults ; la production tout enti^re peut
devenlrsi desavantageuse qu'ellecesse, d*abord en pari"o,
7».
698
FRAIS — FRAI8E
cnsaite toat-k*fait Loraqa'tm pacha ne laisse h un paysan
qu'tina portioii de aa rfooKe, iDsaffisanteponr que la Tamille
da pajBan a'entretienne , cette famille dteUoe; lorsqa'il ne
laisse an commerfont qa'ane partie des marchandises pro-
duites par son commerce, cecommer^nt ne disposant plus
da mAme reTenu, sa famille decline ^alement Toas lea
moyeoade production peoTent 6tre siroultan^ment d^yan-
tageax. Cela peota'obserTer, qaoiqu*k an moindre degr^
dana noa pa}8, lorsqae nndostrie, aanafttre dans an i^tat
dUespM, aoaflre n^anmoins d^ane roaniire analogue, parce
qa^aucnn prodait n'y peut Atre pay^ ce quMI coOte. Ubert^,
staeiA et charges Ug^m sent des remMes infeillibles contre
ces maladies morales et politiqaes, qu^il depend toujours de
I'homme de fotre cesser. J.-B. Sat.
FRAIS {Jurisprudence). On appelle ainsi les d^penses
occasionnte par la pourauite d^on procte. G*est ce qu'on
nomme autremeot dipens, Cependant le nom de dip en s
s'applique ploa particaliirement aux frais que la partie qui
a 8uccomb6 doit payer k celle qui a obtena gain de cause.
Socrate, dit un Jurisconsulte c^l^bre, dtoirait qu'on rendtt
les d^pens des proc^ trfes-oonsid^rables , afin d'empteher
ie people de plaider : ses Tceax ont M remplis : les frais soot
derenus tels qu^on les Toit sourent exc^er le principal ,
maia cela n*emptehe pas qn'on plaide.
Biea que rien ne paraisse plus conforme aux r^es de
r^uit^ que de condamner aux frais de I'instance cdni qui
proToque oasoutient une contestation injoste, les anciennes
lois romaines n*en font aacune mention. Th^oso et Jnsti-
nien en ont parM. Tbfodoric, roi d'llalie, ordonna que celui
qui succomberait serait condemn^ aux d^ns^ compter do
jour de la demande, afin que personne ne fit impun^ent de
mauvaia procte. Mais parmi nous, il n'y ayait andennement
que les joges d*^ise qui condamnassent aux d^pens : il
n'^tait pas d'asage d*en accofder dans la Justice steuli^.
Ce nefttt qu'en 1824 , sous Charles le Bel, qu*il flit enjoint
aux juges s^caUers de oondanmer aux d^pens la partie qui
succomberait. L^ordonuance de 1667 veut pareillement, litre
31, article 1***, que la partie qui perd son procte soil condam-
n6e aux d^pens, el Tarttcle 130 du Codede ProcMure dTile
dit en termes imp^ratifs que Unite partie qui Muceombera
sera eondamnie aux dipens, lien est de m^me en matitee
criminelle : les accost ou pr^renos qui subissent quelque
condamnation, soil devant une cour de justice criminelle,
soit derant on tribunal correcUonnel, soit devant un tribu-
nal de police, dolTent ttre condamn^s aux ddpens enyers le
tr6sor public La condemnation de dipens est done la peine
de ceux qui succombent , et sous cette d^omination on
comprend non-seulement les flrais des contestations et des
proc^ures qui ont lien dans le cours d'une instance, mais
encore tons les frais qui se font en Tertu d'on titre ex^u-
toire , avant m6me de procMer et de contester en justice,
comme sont tons les frais de saisie, de vente, etc.
htsfrais d^actes se diyisenten d^boursteet en ^oluments
ou honoraires. En cas de Tente ces frais sent de droit k la
charge de Tacqa^rear.
Ao nombre des crtaices auxqueUea la loi accorde un
p r i Til ^ ge, il faut compter les frais de derMre mahadie^
c*eat4-dire les fonnUtures honoraires et saUires due aux m^
dedn, chirurgien, pharmaden et garde^nalade; les frais
^un6raireSf c'est-^-dire les d^penses de oercndl, billets da
Ciire party cMmonie rellgiease, inhomatkm, etc, ainsi que
les frais du deuil da la Tenye; les frais de labours et de
sentences^ c'esi-k-dire de d^boors^ occaslonnds par la
culture et rensenienoementdeUrteolte?sont une change
de la r6colte, et se paysnt de pr^fdrenee an propri^taire k
qui les fermages sont dos.
FRAISE, FRA1SIER« Le fraider ettd ripandn en Eu-
rope, qu*on peat le regarder comma originaire de cette partie
du monde. Tout tend k faire pr^omer quMl naquit d*aberd
sur le versant meridional de la cliatne des Alpes, et que ce
ne fut qii^acddentellement quil se propagea dans d^autres
pays, porte par les tents oa par les torrents en senences ,
en coulants, en radnes^ Ce qnl appoie teXUb ^tUfm^^ <M
que nulle part le firaider n*est plus Tivaee, plus tigottreiix,
nulle part son fhiit n*est plus bean et mdUenr que dans )m
bois et les Tallies qoi deseendent vers les )>laines fmnoMei
du Pigment , en de^^ du Pd. lA sooTent on parooort dci
lieues enti^res couvertes de ce fruit d^deax, qui rafratcbi
le Yoyageur qoand le soldi d^Tore la plaine. Le fraisler est
connu aussi en Am^riqoe, dans le nord de TAsie, et en Afti-
que sur les c6tes qui font Dice k notre continent Od Ii
nomme en latin ^o^orta vulgaris on fragariavesea , di
firagraref rdpandre une bonne odeur; le froH est appeK
firaga. On disdt autrefois fragier pour fraisler, et /rogt
pour fraise ; ce qui confirme cette ^ymologle.
Le fraider appartient k la famille des rosaoto. C*est uw
plante viTace, qoi crolt par petites soudies deml-Hgnemes,
d*ou partent k la fds les radnes et les feuilles. Cdles-d
sur chiaqoe sooche sont ordinairement an nombre de 5i8,
longuement p^tiolto, composto de trois folioles ofales,
fortement dentta, d*on vert gd en dessas, soyeoses m
dessons et d*un blanc argentin, comme la feuflle do nde
ou du peuplier common de Hollande, ainsi queleor pAide*
quant aux radnes, dies sont d*nn brun roogeAtre asaez iHt,
et diflste int^enremeiit en fibres menues et trfes-nom-
breuses : c^est du collet de ces radnes que partent ces jets
grdes et rampants, longs soavent de plas d^an mfttre, qoi,
prenant racine k leur tour de distance en distance, forawat
de nooTdles souches qui perp^ent I'esptoe. Les fleon da
firdder sont blanches, inodores, pMoncul6es et disposta
en one sorte de petit corymbe; eUes ndssent k rextr^mitf
de petites tiges soyeuses, de 8 i 10 centimetres de baoteor,
qui partent an nombre d'une k trois du milieu des fSeoilles.
Ces fleurs sont hermaphrodites parfdtes dans la plupart dei
esp^ces. Leur calice est form^ d'une senle pitee ; il eit di-
▼is^^sur les bords en dix tehancmres longues et termiato
en pointes, dont cinq ext6rieures et plus petites reooorreat
les cinq grandes dividons. La corolla se compose de dnq pf*
tdes ronds ou otoides, sdon Tespteedn fruit, creos^ en coil'
leron, attach^ par un onglet fort court sur lea bords iat^
rieurs du cdice^ aux points de diTision des grandes Mm-
crures. Les Amines d'nn janne clair sar le aommet soot
an nombre d'au moins vfngt, de longueur et de direction diff^
rentes, les unes snr les pdtdes , les autres a'approchant da
pistils. Aprte la flordson, le rteeptacle grosdt peo i peo,
acquiert^une oonaistance polpeuse et deffent one lorti
de fruit ordindrement d*an rouge Termdl, d*on goOt exquis.
La grdne se forme en points tangents on dans de psb'tei
cavity k la sarfkoe ext^rieure du rteptade, qui derieBl
bacdforme qnand il a attaint son accrdasement.
Le fraisier, plante humble et rampante, ne s'd^ qa*l
qudques centimetres, et vit parmi les mousses, au mJSm
des Tiolettes , da thym, du serpdet, sar les ootesux bdds,
dans les forftts, les bois, les montagnes. Cest la scale plade
peut-fttre qui n'dt rien gagnd k TiTre sons la miiB de
I'homme : ce que son firuit acqolert en Tohime par la caUore,
11 le perd en bonte, en parfum, en suaTlte. Le fraisier alow
les bois, les jeunestdllis, leYoisinagedesbntssofts, rombre
des grands arbres, et snrtout' nn terrabi sablonneax, vm
terre fttmche, un pen meuble , car la grande bnmiditd bbH
k son d^Tdoppement, et pounit ses radnes. II fleorit m
STril ; ses fruits commencent k mfkrir en mai, et sa soeol-
dent sbc semdnes environ. II n'est pas rare cependant a
automne de d^couTrir fk et 14 dana les bois qudqaes piedi
tout couverts de flroits, ph^nomtee occasionn^ par la dif-
flculte qu'fls ont cue k fleorir au printemps.
Le fraider saatage est partout le mtaie , n'impo'^
le climat On ne doit attribuer aes Taridtte qu'e la cottare.
En le pliant k sa puusanoe , rhomme Pa fdt d^gdndrer, maii
il Pa rendu plus fdoond en le cnltifantdans des terraieiiaB-
des ou froides, exposdes au nord ou au midi, k Pabri do
rent ou en rase campagne. Cette senle e^ttee de tMsr
bien constatde est caltivde dans nos janifns sons IsiMa
de &aUier des Alpes on dM inustre saisofu;
FRAISE
6S9
•Mobs ime mUAi k fnAU Uanes et nne autre sans fileU.
IjCs autres vari^t^ r^pandnas dans la culture sont : les ana-
nas, aa fruit Tolummenx, mais sans parfum; les caprons,
au fruit rood et savoureux ; \t/raisier du Chili ou Jrutiir
lieTf le plus gros de toiis» h fleurs femelles, etqu'ou ne
fait froctiiicr qu'en le plantant prte d'ananas ou de caprons ;
le firaisier de Montreuil, k fruits tr^s^^ros et remarquables
par Jeors lobes nombreux, qui out tsIu k cette yari^t^ le
nom de dent deeheual; iefraisier de Keen, on Keen's
5e0d/iii^,exGellentevari6t6,re9ued*Angleterre,^fruitsronds»
▼oluminenx, d'un rouge fonc6, k chair rouge et parfu-
m^y etc.
La culture du fraisier ofTre pen de difflcultds ; cependant
Vexp^eoce a prouv^ qu*eUe exigeait certaioes precautions
pour le clioix et la preparation du terrain et pour la sur-
Teillance du jeune plant dans sa croissanoo. Les mois d'oc-
tobre et de noyembre sont les plus fsTorables k la planta-
tion du fraisier ; les fraisiers plant^s dans cette saison pro-
duisent presque toujoors du fruit au printemps suiTant, tan-
dis que pirates au printemps ils n'en donnent au plus
t6t qu^une annee apr^. Les jardiniers, aTant d*aligner leurs
plants dans de petites fosses remplies de terreau, dispos^es
en quinconce et espacees entre eUes de O^'ySO enTiron,
oxit soin de rendre leur terre le plus meuble possible,
en 7 introduisant des parties de Tieux decombres, en y
meiant de la centre de charbon , du sable ou de la terre de
bruy^; aprte quoi ils la rde^ent en ados le long des
murs exposes au midi on au lerant. Ils mettent ordinaire-
ment dans cheque fosse, pour former nne toulfe, quatre
jennes souches au plus, debarrasaees des montants les plus
faibles, et reduttes k trois ou quativ des phis yigoureux.
Si rautomne est sec ou chaud , ils les arrosent frequem-
ment, lesreoourrentde temps k autre de nouvean terreau,
et repandent k Tentree de ThiTer autour de chaque plante
un peu de fumier long , afin d« fa'garantir de la bise , qui la
decbauflserait. Ce iumier d^ailleors sert d^engrais au prin-
temps suivant. C'est le moment de donner le premier la-
bour et de purger la terre des mauvaises lierbes. BientOt
apparaissent les premieres ileurs, celles qui produisent les
plus belies (raises ; elles occupent ordioairement le bas des
tiges y tandis quo les demieres Tenues couTrent Pextremite.
Gelles-ci avorient souvent, ou elles nuisent au developpement
des premieres fraises; aussi quelques jardiniers soigneux
ont-ils la precaution de les pinoer an fur et k mesure de
leur apparition. Tandis que les (raises mOrissent, sunrient
sonrent un oragequi les aCGiissey les couche par terre et les
couvre de boue. On preTient ce desastre en entonrant che-
que fraisier de sable ou de paille hachee. OncueiUe les frai-
ses suit sTec leurs queues , soit en les detachant de leur ca-
lice, qu'elles quittent fieicilement ^k leur maturite : le pre-
mier moyen esX le meilleur; la fraise ae conserve ainsi plus
longtemps (ratche , et s'addule moins vite. Aux euTirons de
Parts , ou clioisit poor cette recolte llieure de midi , qnand
le soleil a pompe la rosea du matin; les (iraises cueillies par
un temps de pluie n^ont point de pari um, et moisissent dans
vingt-quatre heures. Ce sont les femmes, les jeunes fiUes et
les enfints anxquels revient cette tAche dans nos oompagnes ;
k eux appartient egalement le soin dialler les Tendre en Tille,
apres Jes avoir artistement groupees en pyramide, au nom-
bre de 250 k 300, snr de ]^ts clayons ovales, dont I'axe
principal a 4 peine 15 centimetres. Quand le firalider eesae de
dooDcr du Ihiit, en juillet et en aoOt , on hd arraehe ses trat-
nasses , ^wrgnanteelles qn*on destined former de nouTeaux
plants; on le depouille des tiges qui ont produit et des mon-
tants qui out deperi ; on le beche et on rompt avec la main
la terre pris des radnes , lorsqu^dle est compacte et qu*elle
peut les empdcber de s'etendre.
Les cultivatenrs eboisissent pour leurs plantations le
▼ersaat d*une coiline qui (kit face au midi, et suppieent au
defirat de mum pour concentrer la cbaleur dn soleil et
Mtm les mauTais Tents, par des pafllassons de deux k trois
irttnea de bauteor, quits placent de distance en distance ,
formant aind de petlts enclos dont ils diTisent rinterieur
en plusieurs carres plus long» que larges , a6n de pooToir
soigner les (traisiers et cueillir les fratses sans les ecraser.
Quand on cultiTC le iraisier en bordure, dans les jardins,
il convient de le tenir plus bas ou plus eie^e que le sol ,
selon la nature In terrain, afin d'eviterta tropgrandeseche-
resse ou la trvp grande humidite. Oa ne plante ordinaire-
ment en bordure que le fraisier sans coolants, parce qu'il
forme de plus belles touffes, et qu'il ne gene pas les fleurs
on les arbrisseaux voisins par le chcTelu de ses tral-
nasses.
Le firaisier a joue autrefois no grand rAle dans la roedc-
cine. Ses racines et ses feuilles «nt aperitives, diuretiques,
desobstruantes, et ont nne saveur legerement am^re et
un pen astringente ; on les emploie en decoction k la dose de
S k 15 grammes pour un litre d'eau dans les eogorgemenls
des visceres de i'abdomen, dans la jaunisse et dans les
maladies des Toies urinaires. On prepare avec les bales ,
dont la pulpe, mudlagineuse, adde et sucree, se dissout faci-
lement dans Teau, une sorte de boisson parfum^e, qui est
tres-adoudssante et tres-laxative, et qui convient gendra-
lament dans toutes les affections patbologiques accompa-
gnees de chaleur, de soif , de secheresse k la peau et de
frequence du pools. Comme substance, ces bales eonsti-
tent un des aliments medicamenteux les plus utiles : prises
en grande quantite et pendant longtemps , dies ont sou-
vent produit des revolutions Oivorables, inattendues , dans
les maladies les plus graves et les plus tenaces. On pense
que leur nsage est ausd tres-salutaire centre la pienre.
Linne avoue s'etre gueri des attaques donloureuses de
Tarthritis par les fraises; et on trouve condgne dans les
Annales de VAcad6mie de M^deeine que des pierreA extrd-
tes de la vesde se sont dissoutes par nne longue ma^teration
dans le sue de frdse.
On extrdt de ce fniit des eanx distiliees d'nne odi)or aro-
matique qu'on emploie comme gat garisme, et dont les dames
se servent pour (aire disparattre 1m taches de rousseur. Des
experiences ont prouve que passant de I'etat de fermen-
tation vbieoae k une (ermentation aceteuse , il pouvdt ser
vir k la (dl>riGalion dn vin et de Tdcqol.
J. Sawt-Ahocb.
FRAISE (Costume), 90Tid de collet de toile, plisse, em-
pese et godronne, formant trois ou quatre rangs disposes
en tiiyaux. Cette mode, qui regnadans presque toote ('Eu-
rope, k partir du sddeme dtele, semble avoir ete importee
en France par 1m Itdiens, k repoque oi^ Catiierine de Me-
dids devint la femme de Henri II ; car les portraits de Fran-
cis r**, perede Henri, ne donnent pas k ce prince cet or-
nement Qud quMl en soit, apres avoir regne sans partage
sous les demiers Vdds et sous Henri IV, la fraise disparut
sous Louis XIII, mais se conserve longtemps encore en
Espagne et en Allemagne. Les ministres lutheriens, dans ce
dernier pays, et notamment k Hambourg , la portaient en-
core au dix-buiUeme dede. Certains erudits ont pretendn
que le mot et la chose venaient du grec, d'autres du latin
fresia, qui se rencontre dans les auteurs de la basse latinlte ;
mais ce mot signifie-t-41 fraise ou/albala ? La question est
restee indedse. SAi^T-PaosPEa jeune.
FRAISE (/brf(/fcaf<on), rang^de pieoxepointes, conso-
lides par des poutrdles, et gamissant un ouvrag? exterieur,
une enodnte , une escarpe ou une contrescarpe de fosse. Des
auteurs ont appeie/roiMmen/ une ligne de pieux inclines ;
mais Tulgairementcela s'appdle/V'aife, par opposition aux
paZi5sades,ou jia/is5ademen£s, qui secomposentde pieux
plantes verticdement. L^usage de frdser des ouvrages en
terre est de toute antiqnite : aind Cesar se ddendait dans
ses circonvallations d*Alesia. L^arehitedure militaire du
moyen Age n^eut pas recoursaux (iraises : rexbaussement des
pieces et leur construction en ma^onnerie n*en demanddent
pas. Le peu de hauteur de la (ortification modeme ei Tusage
des maadfs en terre ont fait revivre le (raisement Cost de-
puis Henri II suriont qu'll a repris Airear. Si le roof en est
630
FRATSE — FRAMBOISE
▼ieuXy 1e fermequi Texpriine rest beaucoup molns. Les Italieos
appelleot les fraisen steceata (estacade) eijreccia : ce der-
nier mot, qn'ils ont empmnt^ da fran^, est improuT^ par
le saTint Grassi, comme macaronique. Ce qu*il y a de cer-
tain, c^est que I'lnvention oa le renoavellement des fraises
de fortification ayant en liea yers l^^poque on les dames et
les ^l^nts de la cour commen^ient h s'enyelopper le con
d*nne roide et large fraise pliss^, la ressemblance de cette
parure ayec le palissad^ent oblique a donnd naissance
k la synonymie. G** BiRDni.
FRAISE {Aeceptions diverses). On donne le nom
dejraise au m^sent^re de yean, d*agneau, k la pean on mem-
brane qui soutient et enveloppe leurs intestins, et m6me k
foutes les entrailles d^n veau.
En tcrmes de yiuetiQf /raise se dit de La forme des
meules et des pierrures de la t^to du cerf, du daim , du
choTreuiL
En termes de jardinage, c^est un cordon de feuilles tr^-
mcnues et fort courtes, qui se trouve entre la pelucbe et
les grandes feniDes des lleurs des anemones doubles.
On estiroe une andmone double qui a \a fraise.
Fraise est encore un outil dont se serrent les onvriers
qui travaillent en fer et en laiton : ils Pemploient pour dlar-
gir un troo k sa naissance. Get outil est fait ordinairement en
c^ne, et qoelquefois fl est ^ouss^ et un pen arrondi vers
la pointe. H y a des/rai5e5 k pans, il y en a do cannel^ :
elles sont ioutes d^acier tremp6. On dit fraiser, pour
^largir un tron d'un cAt^, afin de loger la t^ d^une vis,
d^m clou, d'un riyet.
FRAISIER. Voyez Fraisb .
FRAISIEII Ie:^ ARBfeE. Vdyes Arbousieii.
FRAMBOISE, FBAMBOISIER. Pline a accr^it^ To-
pinion que cet arbuste est originaire de VHe de Cr^te. On a
adrois sur son t^moignage qn'il croissait spontan^ment dans
ies for^ts de chines, d^^rables, de cypr^ et d'andrachn^,
dont sont orobrag^s le mont Ida et la cbalne des monts
Blancs, couyerte d'une neige aussi yieille que le globe ; aussi
iui a-t-on donn6 en latin le nom de rubus idxus ( rottce
du mont Ida ). L^^tymologie de son nom fran^ais a ii^ plus
conlestde : les uns ont youlu qu^il ytnt de fragum bosci
( fraise de bois ou Traise bois^e) ; d'autres de francus rubtts,
donton aurait faitplus iudfrancorubuSffranrubusJran-
rubosius , franbosius y enfin franbosiarius ^ franc-bois ^
plante qui produit naturelleraent de bons fruits.
Le framboisier est une espece du genre ronce, de la
famiUe des rosaces. Il crolt par souches li^euses, produi-
sant plusienrs tiges droites, hautes de 1™, 30 k i™, 60, et
d^enyiron 3^4 centimMres de drconf^rence dans la partie
pr^ de terre, faibles et creoses en dedans comme le sureau ,
et d'une couleur blanch4tre an dehors, b^riss^es d*aiguilIons
menus, droits, assez courts et pen piquanta. tes tiges don-
nent naissance k des feuilles allongdes, aiguSs, dent^ k
leurs bords et ailte, yertes au-dessus, cotonneuses et blan-
cli&tres comme la feuille du fraisier au-dessous, les uncs
infi^eures, compos^es de cinq folioles oyales, lesautres su-
p^rienres, ayant trois folioles settlement. Le framboisier
fleurit ordinairement en mai et juin; ses fleurs, blanches
et inodores, sont dispos^es au norobre de trois k six sur
des p^oncules yelus, gr^es et rameux, munis de petits ai-
guillons, et plac^ dans les aisselles des feuilles sup^rieures
ou it Textr^mitd des rameaux, Le fruit, mOr en juin ou
iuillet, est une sorte ie baie de la forme k peu pr^ et de
la grosseur d*une mAre sauyage, tant6t d'une couleur lie (te
yUi fonc^, grise ou rougel^tre, tant6t d^un jaune clair trans-
parent tirant sur Torangd ou le blancyerd&tre, suiyant les
yari^t^. II se compose, comme le fruit du liguier, de la reu-
nion des graines dans un receptacle commun, qui s'amoUit
par ia maturity et dey lent une pulpefondante, d\me sayeur
d^icieuse et presque aussi estim^ que la fraise. Ce fruil
est relenu au calice par un petit boutoo ou piyot, qu'il
quiUe facilerocnt qiiand on Ic cueille. ,
le framboisier est r^paiidu dans tuiites \es contrdes d^
l^urope, et paralt pen souffrir des dirersM templnbuw
auxquelles on Ta expose. Les jardiniers le ovltiyeDt ordbii-
rement dans des terres meubles, l^&res et fralcbes^ espor
B6es au leyant on an couchant Ses racines sont yiyicai; 8
exigeen gfiaMi peu de soins. On pr^yient Talt^tioii da la
souche en la d^uiUant k propos des tiges mortesMfikba
qui ont produit des fruits, et on fortifie ainsi its jeoDes
tiges destine k les remplacer. Cette operation doil aymr
lien aprte Vhiyer, au mois de fiftyrier : c'estle moment aotai
de soulager la souche, en arrachant avec precaution, sas
la sooleyer de terre, la surabondance de radnea cheyebus
qui poorrait la fhire pourrir; d^^urter les tigies firibleset
freies, pour faciliter leur accroissement, et enfin de Ini donaa
un labour, en Tentourant de nouyelle terre ou de terreao.
U est bon encore de le becher en automne; quelqoes pcr-
sonnes ont Tbabitude ayant Phiyer, surtoat qoand il menace
d'etre rigoureux, de faire releyer la terre autoor de ciiaqoe
pied, et meme de le faire garnir de longne paiUe. On a re-
marqu6 que cette m^thode ayait Tayantagie de rendie ks
tiges plus yigoureuses au printamps et de leur fobre porter
plus de fruits.
Le framboisier effritanl la terre et nuiaant aux antiei
plantes par le cbeyelu ue ses racines, on doit en iaolcr les
plantationa, laissant ehtre chaque souche un interyalle de
0", 60 enyiron, et les disposant en qninoonce. Les cnltin-
teurs soigneux fixent au centre de ces souches, sans Ueuer
les racines , un pieu , autour duquel ils rassembtent en fitis-
ceau toutes les tiges, mais sans les senrer, poor oe pai
nnire au d^yeloppeoient des fleurs. On rehouyelle en co-
tier ces plantations tous les dix k douxe ana, en arrachant
toutes les yleilles souches, et on fume fortement le tenrain.
Le fumier doit etre enterr^ k la profondeur d'un fer de
b6che , pour ^yiter qu'il n'emp&te les racines des nooyeflei
souch^ et ne les fasse pourrir.
on cultiye ordinairement dans les jardins aox enyiroa:
de Paris quatre yari^t^ principaies de framboisiefs ; le
framboisier A gros fruits rouges , le framboisier d
gros fruits blancs, le framboisier d gros frruits blaaa
couleur de chairs et le framboisier des Alpes it
tous les mois t fruits rouges, qui rapporte depok la fia
de mai jusqu'aux premieres gel^ d'autonme. Le froit de
la premise yari^t^ est le plus estim^^ et on le sert de pr6?
fi^rence sur lesmeilleures tables, ou il tient ayec les liiiaei
la premiere place. On cultiye aussi comme plante de liac
eta'agr6nent, pour ddcorer les pares et les jardins^ an^ k
framboisier du Canada ou ronce odorante ( rUbus oda-
ratus, Unn^ ), autre esp6ce dont les fleurs, d'an bean poor-
pre yiolet, sont odorantes et larges comme de petites rosei.
Elles wt snccMent durant trois mois, et produjaent na bei
effet k trayers ies feuilles amples. L'arbuste, par la conkor
de son bois , ressemble au cannellier.
Les framboises cueillies s'acidulant tr^yite^ on enpei^
retarder la fermentation en les enleyant de la tige afec
leur queue. C'cst ainsi qu'on nous les yend k Paris « arraa-
gdes, comme les (raises leurs socurs,. en pyramiaeseali-
des , sur de pelita clayons. La yente en est moins factia q«
ceile des frai^ , beaucoup de personnes Ies accusaot, i
tort sans doute, d^etre sojettes aux yers, malsaines etiwi*
sibles. Cependant on en fait d'excellentes liqneurs, i»
boissons d6licieu8es, recommend^ dans la phipart del
maladies inflanunatoires , un rob exquis, qu^ona snMii^
souyent k Toxymel; des ratafias parfatts, des giaces, dei
compotes, des confitures tr^recherch^ et (tea 8iro|»
agrdables., Elles entrent dans la composition d^on vioaigre
parfnm^ Les Busses en retirent du yin, et lea PoloaaU na
excellent hydromel.
Les framboises ont i peu prte les mCmes propridt^s 9^
dicaies que les cerises, les grqseiUes et ies fraia^ ; alkf
sont nutritives, ddlayantes, adoucissanies,tempdran(fli4
laxatives, et elles agissent, comme les fraises, par i«ar
arOme, sur tesystune neryeux. Cepeiidan^ i«spddeoa^
h*en conseillenl puc moddremeni Tusaf s : ce seralt s^pO'
ll^Botst: -
t«r aox coUqUM, k la dlarrh^, ^lie d-eofireifldre cet ayis
salntaire. On' C6iti|6 le prinapj^ aci4^ <)|ii^eil^ oontieimeDt
par beaucoiip de Sucre oil par de ia cr^me. Quant aux ra-
cfnes et aux feutllei du Gramboisier, elles i)ont detersives et
astringentes ; on peut s^en servir en decoction comme de
celles de la ronce, dans les maux de gorge et de gencives.
Ses fleurs passent pour anodines et sudorifiques ; eUes rem-
plac^nt fort Men les fleurs de sureao. J. Sjukt-Ahpur.
FRAM^K) mot qui paralt 6tre d*origine celtique : c^est
un de ces terines dont I'incuiie des ^rivains de iWtiquit^ a
laiss^ k peu pr^ le sens inexplicable. Tacite parle de la fra-
mte comme d\ine arme famili^e aiix Germains, et qu'une
sorte dlnitiaUon et de c^r^monle militaire pouvait seule livrec
au jeune guerrier : c*^ait« suiyant les divers traducteurs,
une esp^ce de francisque, une ballebarde, one lance, une
haste, un Jayelot peu long, dont les Francs se serraient de
la m6roe mani^re que les Bomains employaient le pilum.
L'bomme de ohevat, disent plosieurs toivains, n'^tait armd
que d^une seule firamto ; lliomme de pied en ayait plusieurs
a sa disposition, bidore est persuade que la framto ^tait une
^pte k deux tranchants, participant des formes de celie qu'on
appelait spatha. Sur les traces d'Isidore, Velly regacde la
fram^ comme ^tant du genre des armes pourfendantes ,
tandis que Roquefort incline yers Topinion que la Iram^
etait un maillet d^armes. Au milieu de ces dissidences , il
est difficile d^^clabrcir une question sur laquelle les monu-
ments et la numismatique jettent peu de lumi^re.
FRANC9 monnaie d'argent fran^aise, qui tai 6app^
sons Henri III, en remplacement du testpvi, qui yalait
yingt sous. A present et depnis 1795 (^poque ou il fot sub-
stitod k la livre toumois, qui yalait Vs* de moins et qui est
au franc dans le rapport de 1 & 1,0125), c*est Tunit^ de tout
le systtoie mon^taire fran^ais, que la Belgique, la Sardaigne,
)a Suisse, les £tats-Romains, etc., ont ^galement adoptee.
On frappe aujourd*but en France des pieces d*argent de Vi,
de */iy de 1, de 3 et de 5 francs, et des pieces d'or de 5,
de 1 0, de 20 et de 40 francs. La p!^ de 1 firanc, en argent au
litre de 0,9, p^ 5 grammes ; son diam^tre eat de 24 mil-
limetres.
Le franc est diyis6 en diz d^dmes on en loo centimes,
il existe des pieces de cuivre valant 1, 2, 5 et 10 centimes,
pesant dans la nouyelle monnaie 1 gramme par centime.
fin Belgique on frappe des pieces d'argent de '/4» de V.
de I9 de ^ et de 5 francs. Toot r^cemment encore on y
frappait des pieces d*orde 10 et de 25 francs; maia la fo-
brication des pieces d*or y a cess^ depuis 1850» ^poque on
une krf est yenue 6ter tout cours l^gal aux roonnaies d'or.
En Suisse on frappe des pieces cTargent de 'A de 1, de
2 et de 5 francs, et comme petite monnaie des pieces de
'/say 7.« et Vj de franc en billon ou cuivre* Pans la Suisse
allemande le centime porto le nom de rcgspen. On ne
frappe pea de monnaie d'or dans oe pays.
L.*ancien /ruTic de Suisse, qui se frappait dans quelqnes
cantons, 6tait une meilleure monnaie d'argent de l V' franc
de France on franc actuel.
Dans le royanme de Sardaigne le franc porte le nom de
lira nuoffo.
La lira Ualiana,] irappto dans une grande partie de
ritaiie a T^poque de la domination frangaise, n'^tait ^ale-
ment aoire chose que le franc.
FRANC (CftUure) se dit dW arbre qoi provient des
aemences (p^n, noyau, etc.) 4'un arbre cultiv6; il dif-
f^re da sauvageon en ce que celui-ci nalt d'nn si^et que la
culture n*a point am^liord. Les francs de Tesp^ des p^
cliers, des abricotiers, scm^ dans les vignes de plusieurs
d^(>artements, donnent des fruits savoureux et abondants ;
ceax des aulres esp^ d^arbres fruitiers portent aussi de
teJiix proiliiiiK, que la culture perfectionne. Mais en g^n^ral
]«s sujeLs francs ontcet incony^nient, que Ivur Evolution
lente faftattendrelongtemps Icurs produits; en consequence,
Os fleryenti^ la grnffe concurremment avec les sauva-
geons. Pour !a greffe, le clioix d^i)en4 enli^iemcnt de I'in-
FiUMCAK 681
tei^ondn jardinier : yeut-il dbtentr en pen de temps des
fruits d'one bcdie qoail^^ il prend un franc tigoureux, k
feuilles larges et peu ^pineus ; d^ire-i>il dee arbres de Urn-
gue diur^, des proddta abondants, mals d^nne quality ordi-
naire, II cboisit le sauyageoo. Trop d'activitd dans la cir- f
culation pousse les francs, comme tous lea aulnea arbres , ';
a donner du bois, un feaiUage bien fonmi, et oela au detri-
ment de la fiuctifieation; la greffe tend k rttablir r^quilrbre
dans ce cas. P. Gaijbeet.
FHASiCAIS (Tbefttre). Voyes Tii^tbe-Frarc41s et
Francs.
FRANQAIS de Nantes (Antohos, oomte), naquit le
17 Janvier 17569 ^ Beaurq>aire (Iske),& 16 kilometres dc
Valence. Son pto etait notaiie; lui, ayalt d'abord youlu
sniyre la carriire dn barreaa ; mats les premiers jours de
la r^yolution le trouTirentdirecteur des douanes, k Nantes.
Nonund d'abord oificier municipal de cette yille , il fut, au
mois de septembre 1791 , eiu k TAssemblde l^gislatiye f)ar
le college de la Loire-lnferieore. Ck>naaissant les rouages de
la machine financl^, il comment par demander la red-
diton de comptes des anciens fermiers gen^raox , s*deva
avec cbaleur contre les desordres fomentes par le fana-
tisme, ot ddnonfa les massacres d'Ayignon, dont Vergniaud
s^eifor^t de fure amnistier les auteurs. President de PAs-
sembiee, il pronon^a, le 18 juin 1792, reioge de Priestley ,
en prdsentant anx deputes le (Us de cet homme illustre. Lie
avec quelquesmembres de la Gironde, porte , par reiegance
de son esprit , k partager quelques-unes de leurs opinions, il
eut le bonbeur d'ecbapper au triste sort de Vergniaud et
de Condorcet Sans cesser de fiiire des yoeux pour le triomphe
de la cause da peuple, il se tint loin dn maniement des
adaires, et alia, pendant que la Terrenr sev issait k Paris, se re-
poser dans les Alpes fran^ses des fatigues de sa carriire
politique. Durant cet exil volontaire, il observa la vie des
habitants de ces montagnes, et publia, plus tard, sur se^
notes y le ManuscrU de/eu JM^ne , et le Recueil des fa-
daises de M. JMme^ deux excellents ouvrages, ecrits h la
manitee de Sterne, de Swift, de Voltaire etde Bernard in
de Saint-Pienre, dans lesquels il parle en homme de bien,
et avec ane rare lucidite, de cbimie, de botanique, d*agri-
cultnre, dindustrie, de morale, et ns^e de metaphysique.
En 179$, eiu par ie departement de lls^re, il alia sieger
au Conseil des Cinq-Cents, dont il devint on des secretaires,
y prit la defense de la liberie de la presse, proposa et lit
adopter on ddcret mettant bora la loi quiconque oi^erait at-
tenter k la sttrete du Gorps-Legislatif, et demanda que les
yenves et lea eafanta des patriotes sacrifies k la fureur des
royalistea du midi fussent assiiniies anx veuves et en^ints
des ddfenseuiB de Tfitat Lors de la chute du Dtrectoire, quil
n'aiinait pas, on le vit iroprouver les actes dulSbrumaire,
qu^il n'almait pas davantage, ce qui ne I'empecha pas d*ac-
cepter les doubles fonctions de prefet de la Charente-Infe-
rieure et de conseiller d'£tat Place plus tard k la tete de
Tadminiatiatiuu dea comnmnes, il la quitta bientOt pour la
direction generate de Tadministration des droits reunis, ins-
titution que le premier consul ne fit adopter que trte-dilli-
cilement au oonseil d^^t. II ayait ete presque seul de son
avis. Pour organiser ce nouveau service, iropopulaire des
son orighie, il jeta les yeux sur Francis de Nantes, comme
sur rhomme le plus capable de conciiier sa yolontd avec les
menagements dos au peuple. Cest peut-ttre le plus bel
eioge que Ton puisse fsdre do digne administraleur. Sa nou-
yelle position lul servit aurtoutii prot<fger les lettres, les
sciences, les arts, et k fairedn bien k ceux qui les culti-
vaient. Pour tous il y eut des places dans ses bureaux , et
plus d*une famille de la vieille noblesse eut aussi k se louer
de sa munirioence. Napoleon recompensa son zeie, son es-
prit d^ordre, sa probite, en le nommant conseiller d*£tat k
vie, comte de Tempire et grand-offlcier de la L<^ion-d'hon-
neur. Quand vint la Restauration, Francis de Nan les so
vit expulse de Tadministration des droits reunis, dont
Louis XVlll remit m .direction generate k M. B^aftgcfi
611 FRANCAlS -
Gependant, le rof le maintliit au eonfieil d^tat, dans leqoel
U resta Jusqne aprte le second retoilr des Boarbons, ^poqae
od, rentrant dans la Tie pni6d, il alia Yivre k la campagne.
£la, en 1819, d^pot^ par le d^rtement de I'Isto, il
parut k la cbambre aTec toutes ses TieiUes opinions de 1789,
son mftme amour poor le penple et son esprit girondin. Ses
disooars farent pen nombreai, mais toas empreints de sagesse
etde modtetion. Sa parole ^tait fadle, nombrease, ori-
ginate, TiTe comme une sailtie, pleine de sens et malicieose
avec bont^. Son mandat expirant en 1822, il ne Ait pas
r^^Ia; mais la rdrolution de JuUlet le fit pair de France. Lk
11 espirait pouToir 6tre longtemps encore utile a son pays.
Adonn^ k des travanx nombreox sur la science agricole,
il se (aisait un bonheur et one douce gloire de publier de
petits livres contenant une instruction substantielle, mise
k la port^ des intelligences les plus ordinaires. II aimait k
semer rinstruction panni les p^ts et les foibles; le DiC'
tionnaire de la Conversation lui doit d'exceUents articles
sur la science agricole; il lui doit aussi son ^igrapbe, em-
prunt^ il Montes<iuiett : CeM qui voit tout alfrige tout,
Ce Alt en corrigeant une des ^preuves de notre ouvrage
qu'il se sentit attaint de la premie attaque de la paralysie
qui doTait Temporter. Depuis, il ne fit que languir, quoique
sa constitution robuste lui permit encore de lutter centre
le mal. Malbeureusement, lorsqu'il se sentait un pen mieux,
il se remettait au travail. Cette activity d'esprit ne pouvait
manquer de lui dtre AineBte : il moorut le 7 mars 1836.
FRANQAISE (Acad^mie). « Au seudtoie sitele, dit
M. Salute- BeuTe, Jean-Antoine de Balf ^tablit dans sa
maison de plaisance, au faubourg Saint-Marceau, une aca-
d^ie de beaux esprits et de musiciens, dont Pobjet princi-
pal ^tait de mesurer les sons dtoentaires de la langue. A ce
travail se rapportaient natorellement les plus int^ressantes
questions de grammaire et de poMe. Guy de Pilbrac, Pierre
deRonsard, Philippe Desportes, Jacques Dayy, Du-
pe rron, et plnsieuTS autres ^minents esprits de I'^poque,
en faisaient partie. En 1570, Cbarles DC lui octroys des lettres
patentes, dans lesqnelles il declare que, pour que ladite
acadtoiie soit suivie et honorfe dee plus grands, 11 acoepte
le sumom de protecteur et premier auditeur d'ioelle. Ces
lettres, envoys au parlement pour y 6tre enregistrtes, y
rencontrirrat les difficult^ d*usage» L'uniyersit^, par es-
prit de monopole, I'^ydque de Paris, par scrupules reli-
gienx, intervinrent dans la querelle; pour en finir, il fal-
lut presque un lit de Justice. A la mort de Charles IX, la
compagnie naissante se mit sous la protection de Henri III,
qui, ainsi que les dues de Joyeose et de Guise, la plapart
des seigneurs et dames de la cour, lui prodigua ses marques
de fsTeur. » Rien nelui manqua , pas mtoe les ^pigrammes :
le spiritual et mordant Passerat en composa nne, et le roi,
courrouc^, ayant mand^ le podte, lut fit des reprocbes
amers, voire, dit la chroniqoe, des menaces sanglantes.
BieotAt cependant lea troubles civils etla mort du fondateur
Balf dispera^rent Tassociation. C'^tait une veritable tentatiTe
d*Acad^mie Fran^ise, comme on le voit k Pimportance
qu*y attache Lacroix du Maine : « Lorsqu^l plaira au roi,
to>ivait-il en 1584, de favoriser cette slenne et louable en-
treprise, les strangers n^auront point occasion de se van-
ter d*avoir en lenr pays dioses raves qoi surpassent les ni-
tres (les acadtoies dUtalie). »
Au si^cle suivant, le projet d^nne Acad^mie Fran^aise fut
repris. « Qoelques gens de lettres, plus on moins estim^
de leur temps, dit Cliamfort, s'assemblaient librement et
par goOt cliez un de leurs amis. Cette sod^t^, compost
d*abord de neuf k dix personnes, subsists inconnue pen-
dant quatre ou cinq ans ( de 1629 k 1634), et servit4 faire
naltre difl(irents oovrages que plusieors d'entre eux don-
nerent au public. Richelieu, alors tout-puissant, eut con-
iiaissance de cette association; il lui ofTrit sa protection, et
lui propose de la constituer en soci^t6 puUique. Ces offires,
qui aflligferent les associds, dtaiont k peu pr6s des ordrcs;
II fallnt 04chlr. » On d<k:ida que Bolsrobert, Tngent du
tlLANCAlSE
cardinal, serait priA de retterder trte^iinibleaKat<aat
toinence de I'honneur qn*elle lenr faisait, et de Paisanr
qu'encore qtiMls n'enssent Jamais en una si haute pcaate,
iis dtaient tons r^lns k suivre ses volenti. Le cardn^
leur fit r^ndre qu'ils s*assemblassent comme de coataaK,
*et qu*augmentant leur compagnie, ainsi quHls le jugeraient
k propos, ils avisassent entre eux quelle forme et qodkt
lois il serait bon de lui donner k I'avenir. Les statuts foRst
en effet bient6t dress^, mais, avant de les raettre aoos les
yeux da cardinal, TAcadtoie lui toivit, le 22 man 1634,
« que, si Son Eminence avail public ses ceuvres, il oe maa-
querait rien k la perfection de la langue franfaise, maia que
sa modestie l'emp6chant de les mettre au jour, VAcadimt
ne voulait recevoir T&me que de hii... »
Richelieu daigna r^pondre qu*il accordait de boa eoear
sa protection. Conrart, chez qui Ton se rtenlnait, etqoi
avail M nomm^ secretaire perptoel de la docte sod^,
fut charge de dresser le protocole des lettres patentee, qui
ftirent sign^esle 2 Janvier 1635. Pierre Segnier, alors
garde des sceaux, et depuis chancelier de France, y appose
le grand sceau, en demandant k 6tre inscrit sur le taldean
des academicians. Cast k son h6tel, me du Bouloy, qu'is
sieg^rent plus tard jusqn'li ce quMls y eussent M remplaoet
par la direction g^nerale des ferfhes, qui donna dte Ion
son nom k I'ddifice. D'autres personnsges eminenis daas
la magistrature et le conseil d*£tat, Servien, de Montmoct,
du Chfttelet, Bautrn, sollicit^rent et obtinrent ausai de
ftire partie de la society. Quelque temps apr^ le cardiiial,
qui avail re^ par les lettres patentes tout pouvoir de Tor-
ganiser, signa les statuts, en effa^t toutefols Particie V,
portent que « chacun des academidens promettait de r^ve-
rer lea vertus et la mtooire de Son Eminence. ■ Le bon
sens du ministre avail fiut taire la vanite du litterateur.
Mais tout n^etait pas fini : le parlement, soup^oimaat
dans la fondation de I'Academle, retablissement d*ime cen-
sure k Tusage de Richelieu, s'opposa k TenregistremeBt
des lettres patentee, et ne eeda qu'an bout de deux ans ct
demi , aprte trots lettres de jnssion et de serieusea ■nmafffr
du ministre. Encora crut-il devoir y lyouter cette danse ;
« ^ la charge que cenx de ladite assembiee ne ooonattroal
que de Pomement, embdiissement d augmentation de U
langue fran^ise et des livres qui seront par eux foils, el
par autres personnes qui le desiieront et voudront ». L's-
larme alors fut grande parmi les gens de robe ; et pins d^ua
procnreur eraignit d^etre frappe d*une amrade s*il oommd-
tail une faute contra les regies de la nouvdie Academie. A
Paris, force jeux de mots furent lances contra les membiti
que le cardinal alUit, disait-on, doter de 2,000 livres de
rente par tete avec les 80,000 livres destinees k I'e&l^ve-
ment des boues de la capitate.
L'objd des travaux de VAcademie devait etre de polir et
d^ameiiorer la langue. Le nombre des membres fut fixe i
qoarante, et il n'a jamais ete depasse depots. II fallail d il
faut encore dix-hnit suffrages poor eiire d autant pour
exclnre. La compagnie eut k sa tde un directeur et as
chancdier temporaires d un secretdre perpetuel^ qne les
academidens eiisent toujours parmi eux. Conrart, dana cette
function, eut pour succe»seursMezeray, Regnler-Desmarais,
Dader, Uouteviile, Mirabaud, Duclos, D'Alembert, Marmoa-
tdet, depuis la revolution^nard. Auger, Raynouard, Amadl
elM. Villemdn.Chapdain, de Montmort, R^Enier-Desmarais,
Gomberville, chez qui setinrentsuccessivement les seances, ea
fhrenties premiers chanceliers; Richelieu,d aprtesa mort,
lediancelier Seguier, les premiers protecteurs. Les academi-
dens jouissaient jadis de plusieurs prerogstives importantes;
nul n*etait et n^est cense devoir 6tre re^u dans la compa-
gnie que poor des litres litteraires, d les granda seigneurs
enx-m6mes n'y sent reputes admisdbles qne comme littera-
teurs, sans qu^aucune distinction particnliere lea separe
Jamais de leors confreres; nul, enfin, ne pent dre du s*il ne
se presente comme candidal.
Les promiers travaux des membres de TAcademie consists
FBANCAISE
rent k pronoDcer chaque semaine , comme fls en avaient con-
tracts robUgation, un discoan devant leurs collies AKem-
bl^; mai8bi«nt6tk ces dtelamations iniitUeson voulut sub-
atituer des occupations sSrienses, et Ton songeait k com-
poser un dictionnaire etiine grammaire de la langue franQaise,
loreque les caprices litUraires du cardinal vinrent donner
uoe autre direction aux travaux des membres les plus actifs.
Curieux de faire reprSaenter devant lui des pitees de thdfttre,
Richeiieu en commanda h plusieurs acadSmiciens , k R^gniei>
Desmarais, k Chapeiain, k qui il terifit : « Pr^tez-moi
voire nom ; je voiis prftterai ma bourse ; > k Boisrobert, ^ C ol-
letet, k L'£stoile,li Rotrou et&Corneillelui-mfime
( qui n*6tait pas encore de TAcadSmie), leur faisant faire k
chacun tantAt une pitee enti^re, tantAt seulement un acte,
et se r^rrant alors pour lui-mftme ia tftche de tier toutes ces
parties et d*y Intercaler des vers de sa fo^n qui lui permissent
de se croire I'auteur de FiBUTre. Leurs dmoluments ^ient
gSnSralement mesqulns; quelquefots cependant il se mon-
trait MMne ginireux, par exemple lorsquUI gratifia Colletet
de soixante pistoles pour avoir peint les amours de la cane
et du canard dans la mare des Tuileries.
Cependant, le cardinal avait M blessS du snccia du Cid
de Ck>nieiUe. S cndSry , pour lui plaire, ^rivit de longues
et lourdes invectiTes contre cette pitee» qn*il somma PAca-
dtoie de juger. Celle-ci voulut refuser cette cliarge, qui
mettait ses membres dans une fausse position ; mais Riclie-
lieu lui flt saToir qu*il Toulait qn^elle Tacceptat , ajoutant :
« Xaimerai les acadSmiciens comme ils m^aimeront » On
comprit, et Le Cid ftit condamnS. Le cardinal avalt dSsignS
loi-m^e poor rMacteur de la sentence Chapelain , et an-
notS son jugement. L'AcadSmie consacra dix mois k cet
examen, espSrant qu*en tralnant les cboses en longueur,
Richelieu, « qui avait toutes les affaires du royaume sur les
bras et toutes celles de TEurope dans la t^te , » oublierait
son heureux rival; mais le cardinal tenait k sa r4>utatioo
litt^raire, et il fallut lui immoler Ck>meille.
Cette taclie p^nible acher^ on reprit s^eusement, en
1638, ridtedn dictionnaire. Chapelain et Vaugelas pr^
sent^rent deux projets : celui de ChapeUUn Temporta. Void
la liste curieuse de quelques-uns des bons auteurs anxquels
on devait emprunter les exemples ; c'Stait poor la prose :
Du Vair, Desportes, Marion, de La Guesle, D'Espdsses,
Coeffeteau, D*Urfi6, Dammartin, D'Andiguier, etc., et deux
acaddmidens, Bardbi et Du Chastelet, qui morts depuis
peu « devenaient pour la langue antoritds souveraines, com-
me les empereors remains devenaient dieux ». Quant h la
po^ie, on inacrivit sur le catalogue : Bertrand, Deslingendes,
Motin, Tonrant, Monfuron , etc., etc. Cepeodant, 1m occu-
pations multiplite de Cbapelahi et la sp^alitS de Vauge-
las firent choisir ce dernier pour rMadeur du dictionnaire,
et afin qu'll pOt se livrer llbrement k ce travafl, le cardinal
lui fit une pension de 2,000 livres. Quand Vaugelas Tint
lui faire ses remerdments : « Vous n'oublierez pas, iul dit
llSminenoe, le mot pension. — Ni le mot reconnaissance, »
r^liqua Tacad^iden. MalgrS son z&le, Vaugelas ne put
terminer ToeuTre qu'en 1694, et TAcadSmie en commeufa
aus&it6t une seconde Mition , qui vit le jour en 1718 ; la
trotsi6me parut en 1740, la quatri^me en 1762, la cin-
quifeme en 1813, et la sixi^nic enfin a €U livrfo au public
en 1835.
L*Acad^ie» qui aprte le cbanoelier Segoier avait choisi
Louis XIV lui-m6me pour son profedeur, ^it d^jii ^blie
ao Louvre, od eOe si^eait trols fols par semahie, quand le
roi assigna qnarante jetons de presence k ses quarante
membres, et fonda sa bibliotli^ue en lui envojant 600 vo-
lumes. Mais la compagnie dut lui proover sa reconnaissanoe
par ses flatteries. Ainsi, La Fontaine ayant ^t^ ^lu en 1683 ,
ce choix d^plut au monarque, et ce ne fbt qu'au boot de six
mois quMl autorisa un second tour de scrutin pour valider
r^lectlon. « Yoiis pouvex le recevoir, avait-il dlt aux dd-
patfe, il a promis d'etre sage. » La complaisance pour Tau-
i'^rit^y les tiogea emphatlques des rob et des minislres,
OlCrr. liE LA COKVEUS. — 1. 1\.
638
qui revenaient ineessamment dans lea diseoors publics »
le pen de mdrite de qoelques roerobrea et I^apparente inu-
tility de beaucoup de leurs conf^ences, attir^rent sur I'A-
caddmie des aitiques et des satires qui s^ succMirent
presque sans Interruption, depuis la comMie des AcadS-
miciens de Saint-£vremond ]usqu*aux satires de Gilbert
Aujourdliui , cheque acaddmicten nouveilement ^lu pro*
nonce dans une stance publique et solennelle un diseours
dont le fond est Tdloge de son pr^doesseur, et auqud r^
pond ordinairement le directeur qui pr^idait la compagnie
ao moment de. la mort du membre remplaod. C*est Patra
qui le premier, en 1640, composa un diseours de remer-
dment : la compagnie en fut tellement satisfaite, qu^elle
fit depuis lors une loi k tout rteipiendaire d^en pronon-
cer un semblable; mate ce fut seulement en 1671 que les
s^ncesde nSoeption commenc^ent kdevenir pobliques. B a 1-
zac, le premier, insUtua un conoours d^doquence, dont les
quarante devaient 6tre l<$s juges. C*est en 1671 qu*ond<k:erna
les premiers prix d^doquenoe et de poiSde ; ils fiirent rem-
port^ par M'^^'de Scnddry et La Monnoye. Le diseours de
la premi^ avait pour titre : De la louange et de la gloire;
qu'elles appartiennent d Dieu en^propriiU , et que les
hommes en sont ordindbrement vsurpaieurs. La pihce
du second traitait De V Abolition du duel. On ne compte,
du reste, qu'nn petit nombre d'6:rivains et de poStes dni-
nents parml ceux qui sont descendus dans cdte lice, et
poor ne dter que les morts, on ne trouve gud^B d'illustres
panni les concurrents que Fontenelle, Thomas, La
Harpe, Chamfort, Necker, Marmontel et Mil-
levoye.
Nons ne donnerons pas la liste des membres, mdme les
plus odd>res, de cette Acaddmie, qui a pris la devise , asses
ambitieose: A VimmortalUil Ftesque tons les grands dcri-
valns des dix-septidne et dht-huiti^me siteles en out fait
partie ; peu en ont d<S exdus. II faut dter dans le nomhre
Granier, pour avoir vaA un ddpdt; Furetiire, pour plagiat;
et le respectable abbd de Saint-Pierre, rayd de la liste
malgrd la courageuse opposition de Fontendle. Parmi cenz
qui n*en ont pas fSut partie, on dte Descartes, Rotrou, Pas-
cd, Moildv, Mdiage, Regnard, La Rodiefoucanld, Rous-
seau, Malebrandie, DuAresny, Dancourt, Lesage, Dumar-
ads, Louis Radoe, Vauvenargues, Ph*oo, J.^. Rousseau, Di-
derot, Beaumarchais , Mirabeau, c'e8^a-dire nos premiers
auteurs comiques et plusieurs de nos plus grands ^crivdns,
de DOS plus habilea grammairlens ; et de nos jours, Mille-
voye. Courier, Benjamin Constant, le gte^ral Foy , Bd-an-
ger, LamennalB, Baliac. En revanche , un grand nombre d*6-
crivdns mddiocres y ont d^ les confreres des ilhistrations
de la littdature, d sont devenus les arbitres d'une langue
que soutent le public salt mieux qu*eux, disparate qu^ofTrent,
du reste, toutes les sodd^ litt^raires ; ce qui n'empadie pas
I'Acaddnie Fran^aise d'avoir illustrd son nom d blen mMH/k
de la patrie. Aprte avoir vdui cent clnquante>sept ans, die
fut entrain^ dans la mine de la monarchies mais bientOt die
repamt sous le nom de seoonde dasse de Pinatitut La
Restauratlon lui a rendu son anden titre, qo^dle conserve
encore, toot en contbuant k fdre partie de rinstltut.
[Chamfort pense, et beaucoup d^autres ont dit comme ]m\
que Richelieu, en errant TAcaddnie Fran^se, n'avait eu en
vue qu*un moyen d^^tendre le despotisme. Nous n'adoptons
pas cette accusation bande, qui tombe devant un fait tout
naturd : Richelieu dmait les Idtres; il a voulu en encou-
rager la culture, d se faire an m^rite d*avolr donn6 Tim-
pulsion k des travaux qui avaient pour but de fixer notrtf
langue dans un vocabuldre qui lui manqndt, dans un in-
ventdre complet de ses rlchesses. Nous ne voyons pas
ce qae la politique pouvait gagner k cdte famoeente insti-
tution, qui certes ne devint jamais un instrument de gow-
vemeroent, nl du temps de Richelieu ni depuis. On doit
conslddw comme un fdt asscz curieux que Paristocratie
parlementaire, moins lib^rale et plus exdusive que\e mi*
nistre, d jdoux du pouvdr, voulut absolument bomer la
634 FRANgUSS
oomp^noe acid^iBi(|u6 & la d^aiUoA et au classemeDt des
mots de la langue, et kiterdiEe le domaine de i'^Loquenoe aux
membres de to tdooU cooopagnie. Cbamfort^ que sea o|ii«
iitoiiB potttiques cooditaieiit oaturaUenMnt k d^irer I'abo-
ItttoB de toot ce qui aemUait moaopole 4mi privily avaii
compoa^ poor Marabean on discoora avr la dastruciloo dea
acadtodea. fl feprache avec Jiistice, qaaiqae a^ec un exc^
de dureti, i I'Acad^aHe Franfaiae eea adulatioiis pour
Loins XIV. Gertes, iioas ae touIobs paa let d^fendre : nous
sammea trop jaloax de FiiomieBr des lettrea poor applaudir
4 oe qui pent en traTaler la nofalesae; mais IaoIs XIV aV
▼ail-il pas fmcad tons ks yenxP
Ea 1702, elle tomba avep le trtoe, doal elle n^aratt^^
ni Tappui oi la complice. On poorrait maine dira qu^ a*itail;
au eonMre, naidfeatd dans son sefn depnis iongtemps on
penchant k ropposttkm, iin esprit philosophiqiie, un amour
du progrte, una hamMm avec les aenlimenis du p«d)Iic at
un patriotiame fran^ais qui mdriUient du moina ua hooo-
rabte aoovenir. £Ue arait aubstitn^ k i'^met Oocs de
Louis XIV P^loge dea hommes Mittatras de notra pays dans
tons les genres ; o'^tait changer de cuHa d'une manite aussi
Judideuse qo'honorabie. Oas considdrations auraientpn dd-
fendre TAcaddnda dans un monrenRnt moins violeut que
iOehii ofc nous alliona bientdl paaaaf. La€k>nTention expirante
rtod>lit les aeaddnriee snr nn plan plus large et pins pbUa-
aophlque, en les rattaehant 4 un Institnt compoad de qnatra
ciasaes , at qui emhrassait funivemiitd des oonnaissanoas
horaainas. L'andenne acadtene das Ptoltedes et rinslitut
de Bologna avaieot serri da mod^lea k cette nouTelle aiga-
nisation, dans laquelle TAcaddmie Fran^aise reparaiasait sous
le tHre de CUmb de ia Umgue ei dela immature firan-
ptiies. La Bertanration, qui mit Iamain4 tant de djoaeo pour
les gtter, soirrent sans aacnn pro6t pour eUe-mteM, fit au-
bir one nouTeHe r^lonne k I'ldstitnt, et acheva de le dd-
natorer. Le ninistre YnUanc, ehaqgd de cette dtefgani-
aation, rendit aax qostre dasses lenr anden nons d^Acade-
Afo, lea isola lea uses des aolres, et rampit ia ISiuble lien
qui lea onissait eneore. A oette premiere faule U ijouta
ceile de renverser la loi fondamentale de i'dtablisaement,
nnamoviMlitd das acaddmidens. Iluaieurs d'enira eox ia-
rant arbttraimnent exdns. Ga oaup d'auiaritd, qu'il faliut
ddsavooer plus tard en laiasant 4 rAoaddoiie la libertd de
rappder avec iionnear qnalqnea-mis da eaux qo'on avdt
frappteda prosariptiDn, fit baaaeoop de tort 4 ha priMaqai
aTdtla prdtention d'dtra l^ami et la prelaeleurdes Mftna;
Bsais il dtdt dors sons le jang Hut parti aassa empodd
poor imdair dieter des lois 4 la royantd dle4BloM.
L'Aeaddmie Franfalsa a dt§ regirdde aauvant aoaBOie una
brlUanle inntHitd. II ddpand d'dle de oonqndrir one mdl-
leara place dana Teatime pnbliqaa. Paarquoi na a'ampsw-
rait-eUe paa panni nons dn mintsttre de la faanta eritiqne,
en rexei^ a?ec autant 4e ddceooe qne dMwipartialitd?
Qudle aatoiild n'obUeidlrdt^le pas qnand on v«rrdt
aartirdeson sain les oraelasda iamssoaatdagoM? Oamne
la jostica vendue par die anxonfngeadipias deaanaMmen
aondt blanIM rdduit k sa jasia Tatenr la eeuwa ardenle,
iiuusia ct pasdonnde dea laomanx, qui parte das oaups d
Amedea k la Ultdratural Mali k la ▼dritd^panr ae ch«ger
dtetd ndnialtea, ilfandrdt an osrtdn aoHraia» d avant
toot la id«alation de asettre sons aaa piadslas patites con*
dddrations, las caleols panonnals, Tesprit de parti, d, ca
qui Taut mains encore, t'esprit de oaterta. s 4
QnUla profite de Part Ua maniar la pins daire des langnea
pour papniariaer me irale de vdritds qui donnenmt une
«tonnanttt pittspdritd 4 notra payt» qoand dlea saront mises
k la portda da tws et adaisaa pw rasage. VoUi sans
doota one riche nine k exploiter. Qud present 4 iaire an
people qoa das Uyras d^mantdras et des tnltds de morale
pubBqua I qp'il serdt digM d'una acaddmia de Ibnner die-
mina la bibUothdqne dn people, an TeillaBt aTec un soin
axtitea k ce qn'ancDBa erraur, aucun prdjugd, aucun con*
adl da:igBn«ix na pussent fMuaar lea esprita 00 gdter lea
— FRANCE
coeurs 2 ATec de teU traraux, on ne se Terrdt pas eipod I
entendre dire : « A quo! sert rAcad6n!e7 » Gdce i uik
nouTdle direction, lenom d^acad^mlden fadHqnerait teafoon
un bomme de tdent Traiment utile k son pays. Poor qpi
tout ce qui dmane de TAcaddmie fOt emprdnt dn ndsw
esprit d concoudlt au mdrae but, n faudrait encore qse,
sans dter aux Tcrtos priTto leur recompense, les Totn
publiques eussent ausd leur part dans la distributioa te
prix Ibnd^par le philanthrope Monty on.
P.-F. TiSSOT, de PAcad^nie Fraa^]
FRAN^AISE ( £cole ). Voyes tcotes w Psomac.
FRANQAJSE (tilglise). Voyet Ch^tel (L*d)b6).
FRANC ALLEIT. En drdt ftodal, Yatleu dUit li
terre /ranche, libre par exceDence. L*expresslon /-anc d-
Uu n^dtdt done (pi^un vdritable pldonasme. Les biees de
cette nature ae disUngudent en francs alleux nobles et
firanu dUux roturiers , suivant Fdat du possesseur.
FRANC ARBITRE. Voyez ABBiras (Ubre).
FRANC ARCHER. Voyez AacnEa.
FRANC BORD9 synonyme de berne. Cest ua gI»-
mm entre une lerde d le bord d'un canal.
En fortification, c^est I'espace r^senrd entre le pied da
tdus ext^rieur du para «t d le sommd de Tescarpe.
FRANC RODRGEOIS. Voyez Bourgbois.
FRANC D'AVARIES. Foi^ex Atabik.
FRANCE f FrancO'GalUa, empire de l^urope oeddei-
tale, que son histoire, sa langue, sa litt^ratore, ses sits et sob
Industrie ont placd au premier rang des penples ciYilis^.
G4ographie physique.
Sita6B dans la xone tonpdrde dellidmlsphire aepteatrio-
nd, entre les 42« 19', d Sl^" 6' de latitude nord, et les 5' if
de longitude est d 7° 9' de longitude ouest du m&idies
do Pane, la France est bomde an nord-ouest par la MaodK;
au nord-est par la royaume de la Bdgiqua, la province prm-
demia du Baa-Rhin (rdgence de Tr^Tes) , et le cerde tHva-
rois du Rhin ; k i*est , par le ^wid-duchd de Bade, U Sasu
et la royaume de Sardajpie, avec lesqods sea Unites loit
ddtermindes en grande partie par la Rhin, le Jun, leRlitee
et les Alpes ; au sad , par la Mddlterrande et les Pyrteto,
qui la sdparent de REspagne; d k Toned par i*ocdaa AtUo-
tique. La France a 977 kflomdres dans aa plos gnnde
loagoeur da nord au sod, depuis Zuitcoote , prte de Doi-
kerque, Jusqu'au col de Falguto, au $ud-sud-est de Pntt-
de-MoUo; k pen prto autant (959 kilom^trea) dans sa plm
grande Uugeur de Touest k Test , dn cap appeld bee de Lasd-
▼enenan (Finist^) an pont de Kebl, pr^ de Strssbooig,
d 64,oa8,MO bectarea on 640,085 kilometres de ssper-
fide. Panni les nombreuses dividons qn'ofTre sa tarin,
on distingue 12,818,000 bectaraa en terrea arables; 1,977 ,(IM
en vjgpMs; 2,034,000 en potagers, jardina, pares, pdp&ute
vergers dcaltnraaparticuUkes; 406,000 en chddgneraitf;
7,013,000 en prda d pAtnrages, d 6,903,000 en ^ba^t
roards, montagnea, rocbes, rivieres, caoaux.
La France partidpe aux avantages et aux inconvdiieali
des aotttrdes maritinies ; plus de pluies d d*bumidit^, mooi
d^bidgalild dana lea sdsoas. Bemarqnons tontefois que oeUe
obsarvatioBn'edpaaTdrifida partout, d qu^il y ades espsees
assei dteodus od son exactitude pent dtre mdcoonue. Tde
eat, par example, la partladn baasin dn Rhdme ou donuse
la mistral^ vent da aord-nord-ooed, dont las causes sfls
tout k fait locales.
Par rapport k la directian des vents d k leur Infiueaoe
sur la tempdrature d les propri^tds hygromdtriqucs' do
territoira, la France peut dre divisde en deux parties ^
pen prte dgdes : Tuna au nord, oh les vartatioos atmos-
phdriquea sent moins brusques, et Tautra au sud, ou lei
causes locales ont plus de puissance, oh lea fdtspaitiediert
aontplus multiplids, plus divers. Comme edte distiactioo
entre deux contrdes voisines ddpend surtout do re&i ds
terrdn et des cearants d'ean fd lea amMeid, jetois d'a-
FRANCE
nij;
hoidaa Map dVill sor las flMOligfles et Pliydrographie de
toFitaet.
liM Pyrteiii fOBt 6ii€or6 M^owd'hiity comnw so fraipt
da HEmlfkn RaniiQ, lei liorites natardles eatre PBipagoe
et la ItaMe. Eatre U Gaute eifldpina et la Germanle, des
£tals aoaveaox ool fraaey lea haotea tommittedes Alpes»
ei la taititoln fraa^ aa Vfl^ta pins qoa mir des monta-
gnas saassipines, on sor lenrs appendices , et en qnelqm
lian il a'atMit pas mteoe la ptod de la grande cbatoe.
OaoiqM la J ara ae salt qm d*ane hantear mMotrt, ses
longues crMea appartlemie&t k fe Suisse, el c*e8t par tear
pM qua la Praaee est proloogfe jnsfia'an Hhin. AinsS , tes
moatagneadenatMearsontyauBord, les Vosges.qaise
proloiigSBt aa deft de aos froott^rss aotnelles : Ten le mi-
liaOylaamaalB Iters, les moats JDdma, teCantal; an sud
lasCdTaanes, prokmgfes par la Losfere. Des gronpes, phis
reoiarqaaUes par leurd^Tstion qua par Pespaoe qu'Us coa-
▼raal, mMteat aassi one mentioo partfcaHM : oe sont les
moBla vmomut , sor les coafias des d^parfnoenls de Vao-
dasa, des Haates et des Basses-Alpes; le M^iin, entre les
d^partements de la Haote-Loirs etde I'ArdMe , et le mont
JHkU, eatia oeai do Rlkyae et de la IIaote*Lolre. Les aatres
^Mratleas do sol, telles qoele JIf or a ax, oft se frouve la
aoorce de rYoBBe, la che'd^Or^ renomm^ par ses bons
▼Ins, et qai Terse des eavi dansroeten par las riTttres tri-
botaires de la Seine, et dans la MMIterraa^ par les affloents
de la Sadne; le plateao de l/mgrta^ entre la Mame et la
Meose, et qoi entoie anssi des eaox h la Sadne , etc. , sont
toutes ao-daisoas dj 1000 asMres de liauteor Tertlcale de-
pots le alreau de la nier, et de 300 naMres depob les plaines
qui leor serTeat de base : oe sont des eoteaux , et non des
nionta^^ies. Le terrain s^exhansse en appareace dans les
A r den nes , mala seiriement paroe que le point de d^rt
pour la meaura des hauteuFS est piac6 plus bas. A Pouest
da la Franca, k tons les degrte de latitode, des coteaui
eneora plus baa, do OMfaidres obstacles aui grands dbootc-
meofes atnsospbMquca, et par oons^oent plus de r^gnla-
rit6 dans les ph^aoostaas m^Moralogiques. Le Mdiln, dont
le Tcrsaat orieatal appartjent aa bassin du RbOne, se rat-
tacba aox C^ennes et ^ la Lortre; et quoiqne les plus
hantea draes da oas montagnea n'exeMeat go^ deui nillo
mMres, dies attdgaaat la rigkm des nuages, qa'dles oon-
densaat ou qo'elles datoqraent; dies foroent les Tents super-
fidda k sutTie les sinuodtte des TdMes. Le Tent du sod
est anea r^goHer dans le aord de la France, qooique depois
les eOtes da la MMitarranto et la soinmet des PyrMes 0
tranaporta trap soutcbI lea tempMas et leurs d^Tastatlons
josqa'an deUi des monta^ies de rintMenr. Si les Tents du
Nord traHeat omIm d^f^Torablemant la partie mMdionale
da notra pays, e'estquils B*ont pas l^p^toosit6 des Tents
du Sod, at quill seat naias cbargted^eau.
RdatiTement k ses cours d'eau, on peut diTiser la France
La Manaa, dont la source est dans la d^partement de la
Hauta-Mame, sort du territoiio fraofais en quittant le d^-
partaaMDt des Afdannes. Son ooors, plus long et non moins
siouenx que odvi da la Sdna, k traTors des pays od il pleot
encore plu%qu*ii Paris, apporterait k I'Oc^aa un plus grand
Tolnmed*aaa qaa cdul da la Seine an HaTTS^ d son baasin
n*^iail pas trteresserr^ sur sa rlTO droita par le bassin du
RUn, et aor la gauche par canx de la Seftae at da PEscaut.
La Saaabia est la plus considerable de ses affluents. Dans
laaaofttntddaiaMeosedans le d^parteanent des Vosges,
prte da WenfeMteaa, die disparatt sous terra k T^p^ue
das baascs eaos, et sa niontrada nouTcaa oonwie sortant
d^«la aatra sourea, k pen da dIalBBca da tatonaoir oil ses
eaox aTaient M Terste. Ob a coaspard aetta perte d^in
flaoTO qui n*ed eacoreqB'BB raJsseao kceHeda RhOne. Le
liaasio de la Mausa est enti^rement cdcaire depnis la source
da aatta riritea ]os9i*aBx rocbea schlstaoses des Ardennes.
La Franoa n^ fins qu^une pdite partie du ba^in de
I'Bseail ririto plos lemarquable par les ressources qu'elle
procure au commerce de la Belgique et de la France que
par son influence sur le climat dc nos proTinces do noid.
Depob sa source, dans le d^partement de I'Aisna, Jusqu'i
rembouchure de sa brancbe ocddentde, celle qoi parte ses
eaox le plus loin, PEscaut re^if un grand nombra da ri-
Titees naTigables^ quoique d*un cours peu dtendo. Dans
tons les pays compris dans ce bassin, le terrain a pen de
rdief, et peut Atre condd^r^ comme une plaine I^kement
onduite.
(Test aprte SToIr re^ TAar que le Bhin Tient limiter le
terrltoire fran^ds. VTll, nomm^e autrefois Alsa^ et qui a
donn^ son nom k bi magnlflque Tdl^ de PAlsace, rassemUa
les eaox qui tombent des Tosges dans le d^partement du
Hant-Rbin, et les parte au fleuTe an-dessous de Strasbourg.
Le Tersant oppose des mftmes montagnes renflume les
sources de h Mosdle, le plus grind des affluents de la rive
gaudie du Rhfai, et m6uie des deux riyes.
Le bassbi du Rhin coroprend dnq d^partements k peu
pr^ en entier. On n'y refloarque point dans la distribution
des eaux les irregularity que les terrains cdcdres manifes-
tent fi^quemment ; mais la navigation n*y a pas autaot de
ressources que sor la Mouse et sur I'Escaut, quoique le
cours des rivi^es y ait beaucoup plus d*6tendue. Le Ter-
sant ocddentd des montagnes est moins fertile que Toppos^,
ce qoi no tient qa*k la nature du sol et & Texpodtion au
leTant, dont les Vosges alsadennes sont fliToris^.
Le Rhone appartient plus k la France qu*k la Suisse et
k la SaToie : fa^e d^partements sont renferm^ dans son
baasla , ettrois aotres hii enTolent ausd une partie de leurs
eaox coorantes. A 20 Ulom^es au-dessous de Genire, il
ed encaiss^ dans une tranche dtrofte et profonde , aboo-
tissant an rocher soos lequd fl passe tout entier, dans I'^tat
ordinaire de ses eaux. A peu de distance au-dessons de ce
rocber, qui forme aind un pont natnrd, le flenve reparatt
en booillonnant, et coule entre les rochers dont son lit est
encombrd. Derenu enfln Kbre et naTigablei, fl Ta joindre la
Sadne, riviere qui ne lul est gu^re Infirieure , quant au to-
Inmo des eaux, et qui semble Ini sTohr trac^ la route quit
suit Jnsqu*^ la MMiterrande. Les rtvi^res quH revolt sur ses
deox rfTcs sont tr^rapides , surtout celles de la rive g^uche^
qui Tiennent des Hautes-Alpes. On connalt assez les fr6-
quentes d^Taslallons causto par Hmp^euse Durance. Le
glacters des Alpes exercent une puissante influence sur les
moBTemeBts de l^tmosph^ dans toote cette partie de la
France; on y reconndt roriglne do miitral^ qui se foit
aenfir ]usqu*au d^artament de TAude ; car depuU le Var
jusqu^aox Pyrtete aucun fleoTO un peu condd6rable ne
modifia sendblement les dfets produits par T^tendue, la
forme ot las grands coorants du basdn du RhOne.
Ottze d^itements sont compris dans le bassin de la Ga-
ronne d trois autres a'y sont compris qn'en partie. Le cours
du fleuTO d des rlTikes tiibotaires est assez roller : point
de passages souterrdns ni de cascades remarquables; une
pente assez roide dans les montagnes d tris-adoude dans
les plaines, en sorte que les coorants n*y sont pas ausd ra-
pides que dans le bassin du RhOne. Las gladers des Pyr^
nte, sans dendue ni continuitd, ne peu vent 6tre com-
part k ceox des Alpes qoant k leur action sur les mooTe-
ments atmosph^riquea. La chdeur y ed plus modMe que
dans la basdn du RhOne k la mOme latitode, les saisons y
sonlmolna fn^gales, d la sicheresse n'y dtele pas aussi
souTCBt les cnltiTateors ; mais les produciioBS des contrOes
m^ridionales de la France lul sont reAiste , d l*hnmidil^
y ed sooTOBt plus grande quit ne le fandrdt pour perfec-
tionner cdles de la Tigne. Las prindpaox aflhients de la
Garonne soat ceux de la riTa drdta. La Dordogne lul ap-
porta les eaux du Tersant ocddentd das andens Tolcans
de Unt^riear ; le pays traTersd par cdte riri^ se tessent
encore de sonorlgiiia d das booleTersementa qui ont form^
aes montagaes et ses Tallte. Dea pealas irr^uUftras, de
brusques d^Tiations, des roehesqui dlTisent le conrant, d
d'autros,qui, tantOt appaiaBteo dtantOt eoBfartes parlaa
6a.
<S36
FRANCE
MUX, 8ont un obstacle on on danger poor la nayigation ,
opposent k Part des ing^nieure des dlflicult^ qui ne seront
peut 6tr6 pas surmontees dans la r^on Tolcaniafe. A lari-
guear, b Dordogne n^est paa un affluent de la Garonne »
puisque le courant form^ par la reunion du fleu?e et de Ja
riTiire change de nom et prend celul de Gironde : ancune
consideration hydrographique ne justifie cette diatinclion. Le
Lot Tient de la Loz^re; son coure est trte-sinueoZy et ses
eaux y qui content en quelques lieux a?ec nne grande Ti-
tesse, sent ailleurs d*une iroroobUit^ apparente. Le Tarn
apporte k la Garonne le tribut des Cayennes, et continue ^
cbarrier quelques d^ris de ees montagnes, k former des at-
terrissements , qui i la longue feront changer en quelques
lieux la pente et la direction de son lit.
£n ce qui conceme la m^t^rologle, les bassins de TA-
dour et de la Cbarente peu?ent 6tre r^nnis k celui de la
Garonne » sauf quelques modiflcations qui dependent de la
latitude et de la nature du sol. La quantity moyenne des
eauz de, pluie qui tombent dans cette partie de la France
et un peu plus grande que dans les bassins de la Loire et
de la Seine, est surtout dans celui du Rbtoe.
Le bassin de la Xoire comprend k peu prte le quart du
territoire actuel de la France. Le fleu?e qui lui donne son
nom pouTsit trou?er dans VAllier un comp^titenr redou-
table ; mais la gfologie repousse les pretentions de ce riTSl ,
car en examlnant, ao-dessous du confluent de la Loire
et de TAllier, les d^pdts formes k di?erses profondeurs, on
trouve quMIs sent presque entierement des alluTions dn
premier courant ; le second n'y a contribu6 que trte-pea.
Les principales rivieres tribntaires apris I'AUier n'ont pas
leurs sources k une grande hauteur ao^essus de I'Ooean ;
et comme leur cours est asses long, eUes coulent ayec len-
teor sur un terrain d'une faible inclinaison. Les bateaux les re-
montent^ layoile araided^unTentmediocre; lespaysqu'eUes
traversent paraissent mieux acroses, et ils le sont reeUement
trop dans quelques lienx, od les eaux n*ont pas assez d^e-
coulement et ferment des marais , an prejudice de la sante
des habitants. C*est dans le bassin de U Loire que Ton
trouve encore aojourd^hul la plus grande etendue de ces
terrains marecageux qui pooiraient etre dessecbes sans de
grands travaux , assalnls et cultiTes. La snrabondance des
eaux se fait beaucoup moins sentir sur la riye droite que sur
la gauche , excepts dans le departement de la Loire-lnCe-
rieure , od oependant let marais sont plus desseclies qae
ceux de la partie meridionale de ce bassin. L*origine des
sables charries par la Loire ne doit pu etre chercliee sar
une petite partie de son coors : chacun de ses affluents lui
en apporte, et ils deviennent si abondants qu'il a falln op-
poser des digues d leurs invasions, afin d'en presorer les
belles plaines qui s'eteodent sur les deux rives do flenve
jusqu*au pled des coteaux. Sans cette precaution, la Ton -
raine n'eAt pas merite le nom dejfardin de la France.
Un dep6t de ces sables d*alluTion , communiquant encore
avec les eaux do fleuve, qnolquMI soit garanti de lenrs ero-
sions, enfoul sur tout le reste de son etendue etonyert pres
d*Orieans en forme de puits k trsTen la couche soperfidelle
qui le couvre , forme en ce lieu la sonrce du Loirei, petite
riyiere de deux lieues de cours, navigable surtoute la
longueur de ce tnjet, d*une admirable limpidite, ooulant
avec plus ou moins d*abondance, seion que les eaux dn
fleuve dont elle est une derivation sont plus ou moins liaotes.
Le bassin de la Sei ne n^a pas tout k lait en eiendne le
septieme de celle de la France : 11 n'occope done que le
quatrieme rang parmi les divisions bydrographlquesde notre
territoire : mais comme la capHalese trouve snr le parooors
de ce fleuve, Pattentioa spedale que Ton a donnee anx
besoins de Paris et aux moyens de les satisfaire a lait liAter
le perfectionnement de la navigation de la Seine et de ses
affluents; de nouvelles voles navigables ont eteouvertes,
et les eaux, mieux distribuees sur le sol, retirees de lieux od
elles etaient inutiles ou nuisibies, ont alimente ces rivter«s
arlificiellcs. 11 y a mainti^nnnt lK*nuroiip moins dc marais
dans le bassin de la Seine qne dans ednl de la V&t, m
raison de la soperficie de Tun et de I'antre: rqiendant fi m
reste enoore^ memo asaez prte de la eapitale. Le votf
d'ouest est moins dominant dans le basalB de la Seiae qne
dans celui de la Loire ; oela tient ^ ce que' Tespnee nrrose
par le fleuve de la capitale est incline vers le nard-oucst,
au lien que le coors entier de la Loire peache vers l*oiiesl;
Qnoiqoe le cours dela Mame soit aussi long qoe oetan da
hi Seine ^ rembouchure de la riviere dans le fleave, on oe
peut oontester la superiorite de oelui-d , eft nisoa 4i
nomlire et dela grandeur de ses affluents.
Nous n*avons plus roaintenant k faire mentioB que da
petits fleoves, dont rinfluenee sur le climat et la tempentoie
ne pent etre aperqie, sinon dans leur voisinag^ Noos pli-
cerotts sans difflcolte la Samme ao meme rang que h
Cbarente et TAdonr, et encore plus bas la VUaUu et les
autres€Ourants navigables de la Bretagne; puis VOrm» «t
quelques autres flenves encore plus petits dans la nsmun-
die; une llgne de coteaux se prolonge k Tooest Josqn*ao
deU de Brest, et se rattacbe aox limites do bas^ de la
Seine; c^est dans ces terrains, d^ne bauteor mediocre,
que sont les soorces des rivieres dont on vient de parler, m
nord et ao sod. Ces coteaux moderent la viteise des
vents do nord pour les regions de leor versant meridioBai,
et les rendent per consequent moins froids et moias sacs;
mais depots les cAtes de la Mancbe jusqo'i i*extreaiiie da
versant septentrional, les Ocbenx eflets de ees veats de-
viennent plus sensibles.
II n*y a presque point de terrea infertUes dans toota la
France : si Ton retrancbe de sa soperflde lea rocbea de-
pouiUees, tout le reste pent etre convert de vegetaox otiles,
mis k profit par rindostiie agricole. Lea landea da Bor-
deaux neitarderont pas k devenir fteondes; la Sologae
s*ameUore soooessivemeat, et les crales de la Champepe
commenceot ^ se coovrir d'arbres dont la moltipUcalioti ert
le meilleor moyen de donner oo de rendra ao eol la dcpi
d*honddite qoi cntretfent la vegetation dans toote sa vignear.
En France, ia cbaux domine k la sorfaoe et dans Tioteriev
de la terre; le sol calcairesurpasse en etendoeceuxqai
caracterisespar rabondancedeiasilieeoa dei'argila,
les proportions entre les prindpes d*uae terre vegetale
peovent verier dans one asses grande latitoda, poarva
qoe cette terre oontienae one asset grande qoaatiie da na-
ueres vegetales en decomposition. Les prodoits da loss eei
sols, entre lesqoelsranalyaecbimlqoeetabiirait des diffeifcas
essentielles, peovent etre oonfondos qoant anx
les font rechercher; le nombre des plantes qui
sent qoe dans on sol qoi leor soit approprie n*est qoe Irts-
petit en eomparalson de la prodigieose malUtode da cellcs
qui s^aooommodent de tons les teiTains ; et celles qua noas
coltivons, les cereales, par exempJe, font partie de celle
foule complaisante.
En fait de mlneraox , la France a ete fraitee avac paid-
monie : on ne tronverait peotoetre enEorope aocona cootree
de meme etendue oil renomeration des substances mlBerales
soit aosd restrelnte. Gependant, tons les modes de fomaalioa
ont eo pari & retat od noos la voyons aqjoord'hoi ; ks
feux souterrains, les eaux douoes et cdles de la^ner y oat
laisse des temoignages irrecosables de leor aadeanaat pois>
sante action : Porigine de qodqoes-oaes de ses mnnligBia
semUe remonter Josqu'd I'epoque da la eonaoUdatiaa de
notre globe, et U» debris da ces protoberances leriastias
exposees depois d longtemps d ractkm da Patmoapbera
ont eie entratnes soivant des directioBs traeees d*avaaee
par les irregolarites da ia sorboe; les Alpes ant foaral des
materiaox poor des atterrissements en Italie, vers la nser
Noire, I'Ocean et la Medltemnee; les Pyrteeea , dont les
pics atteignirent aotrefois one baotenr quails oal perdoe, se
sont ecrouiees vers le nord et encore plus vers le sod; les
Vosges, qui, dans leor structure primitive, n'etaient pant-
eire pas dominees par les Alpes, roaisd^une stmctore
soKile it posc^es sur une l>ase plus etroite, ne
FRANCE
plus que ka ruiiuss da (tfor indenne grandeur; les roches
forto^es k leiirs di^pens occupent aajounl'bui tout le bassin
de la Moselle et one partie de la TalSte da Rliin, espace im-
mease en comparalson de celai qu^elles coa?rirent anx
emps plus rapprocli^ de leur formation. Dans nnt^rieor
de la France , lea diangements de forme et de grandeur
n|ont pas ^ moins remarquables. Le M^ln et ses appen*
dices, lescliatues de montagnes qni alors oorome de nos jours
en vox aient des eaux ^ la Loire et k la Garonne , nMtalent
pomt d^chus de leurs dimensions gigantesqoes ; toot ce que
hors citnesi ontparsem^ sur plusieurs milliers de kilometres
carr^ deYrait dtre ^Taln^ si Ton Toalait avoir one notion
exacte de ce qu*dles furent autrefois. Quelle que soit la
cause de ces prodigieux dMulements, on ne pent se dis-
penser de reconnattre que son action n'a jamais ^t^ violente,
cpie la grandeur de ses effets est seiilement une preuTe de
de sa longne dur^, qui n*a pas encore atteint son terme ;
on en est convaincu par Tinspection des mat^riaox prove-
nant de ces ruines : ils ont 4tA d^pos^ stoc ordre, k des
^poques indiqute par leur stratification , et les atterrisse-
ments n^ont pas c^s^, quoique leurs progrto soient main-
tenant d*une extreme lenteur. Ainsi , dans l*int^rieur de la
France eomme k Test et an sod, les montagnes tendent k
a'abaisser de plus en plus, tandis que les eaux courantes,
continuant k exliausser le fond de leurs Tallte , coopirent
au niyellement g^n^ral de la surface du globe.
Mais ces montagnes de Tintdrieur de la France ont ^t^
soumiaes k un autre agent, dont la yiolence est le caract^re
propre : des traces de Tolcans ^ints, des roches basalti-
ques, des couldes de laves, des crat^es blen caract^rLs^ et
tr^s-reeonnaissables, des terres volcaniques, etc., occiipent un
espace considerable dans les d^partements de la Haute-Loire,
de TArdtehe, de la Lozire, du Cantal et du Puy-de-Di^me,
so deU du Rh6ne; on en trou?e aussi dans le d^partement
do Yar, prte de Brignoles, et sur les coteaux entre le bassin
de FArgens et cdui du Yerdon. Vrhs des bords du Rbdne,
les basaltes de Rochemaure attirent I'attention de tous les
Toyageors, et un pen plus loin la montagne de Chenavary
est chargto d*nn de ces assemblages de prismes basaltiques
nonun^ Tulgairement pavi des grants, Un cratire tr^
Taste, mats d^hir^ sur toute sadrconf(6rence, est euTironn^
des laves qui en sortirent k une ^poquedont rien n'indique
la place dans I'ordre des temps au moyen d^autres ^vdne-
ments contemporains. Une multitude d^autns puys (bou-
dies volcaniques ou masse de basaltes) parsem^ sur le
Tersant oriental du M6un, dans le bassin de TArd^e,
conduit jusqn'lk Praddles, dans le bassin de TAllier. C'est
prds de cette petite ville que Ton voit un anden Tolcan
remarquable par les bonles de basalte qull oontient en
grande quantity Ces pierres arrondles , de grandeur Uis-
in^gale, dont qudques-unes sont briste en partie et lais-
sent voir knir structure int^eure, sont formte par des
couches conoentriqoes, d'^paisseur variable, m6me dans
Ja superfide de chacune, en sorte qoetr^peu de ces
masses ent une figure passablement sph^rique. On salt que
f antique ville du Puy, chef-lieu du d^partement de la
Haote-Loire, est construite sur un anden volcan dont les
debris, encore imposants, donnent k ses environs et mtoe ^
son Int^rieur on aspect trte-extraordinaire. Le bassb de
PAllier renferme un si grand nombre de ces andennes
boucbes i^ivomei , que les cendres lancte en Pair par leurs
Eruptions ont change la nature du sol snr les deux rives
de oette rivi^ et de ses affluents; la culture y est extrft-
mement facile, et la terre beaucoup plus productive que
danslavalMe de la Loire, oti les volcans n'ont r6pandn
qo'one trte-mince couche de cendres. £n arrivant au Cental
et sur les monts Dore et DOme, on toU d*abord que les
boucbes de volcans y sont moins rapprochto, mais que les
laves qn'elles ent fait couler autour d*elles n^occupent pas
moins d'espaoe. Le Puy-de-D6me tennine vers le nord la
region vokaniste de Fandenne Auvergne. 11 paratt que les
rocbes de oette montagne ont cprouv^ une tr^s-forte clialeur,
6St
mais que les feox sootenralns ne les ont point traverse i
ainsi , ce serait des monts Dore et du Cantal que provien-
draient les coulto dirigdes sur les deux versants, dans le
bassin dela Loire et dans cdui de la Garonne. Qiielques-
unes de ces coulte sont aujourd*hul dans des positions qui
r^vdent de grands changements ^ronv^s par les terrains
qui les portent; dies occupent tout le sommet de coteaux
dirigte vers le Icratto du volcan ; et des ravins trte-pro-
fonds, des vall^ arroste par des misseaux, apparent ces
productions des faicendies souterrains. II est Evident que les
ravins, les vallte n^existaient pas k T^poque des Erup-
tions volcaniques; que leur creosement ne peut 6tre attribuE
qu*& des agents palsibles, et que par consequent ilest une
oeuvre du temps : mais en oombien de siteles la falble action
des eanx pluviales est-elle parvenue k Cure ces dd>lais de
plusieurs centaines de metres de profondeurP
Nous arriverons anx terrains d'alluvion en sulvant le cours
des eaux; mais nous ne trouverions pas tout ce qui leur
appartient d nous n^gligions de visiter en m^me temps des
plateaux qui servent de Umltes entre les basdns des fleuves,
et mftme des r^ons montagneuses. En effet, des ooquilles
marines sont empftt^es dans les roches cakalres des hauts
pics des Pyrdnte; d^autres depouiUes de moUnsqnes abon-
dent dans le calcaire du Jura , depuis la base jusqu'au
sommet, et les analogues des animaux qui vEcurent au fond
de rocdan, lorsqu'il couvrait presque toute TEnrope, ne se
trouvent plus ^ I'ouest de Panden continent; c'est entre
PAsie et TAm^rique, Ters le detroit de Behring, que Pon a vu
pour la premite fois des trilobites semblables ^ ceux du
calcaire/uroffi^ue. A Pexception des Alpes fran^alses, des
montagnes de PintErienr et de leurs ramifications jusque
dans le departement de Satoe^-Lolre, d'une partie des
Yosges et des Ardennes, de Pouest de la Normandie et de
la plus grande partie de la Bretagne, le calcafa« coquillier
domine partout, avee sa texture cavemeose, Plrregularite
qu^il introduit dans la distribution des eaux, les divers me-
langes qu'il admet et les substances etrang^res qu*il reo^le
souvent dans son Interieur on dans ses cavitds. Cest dans
les terrains de cette nature que se trouvent les grotles les
plus cei^bres , les ossements de ces races d*animaux qui ont
disparu et dont plusieurs ont souvent une sepulture com-
mune. La litterature a iUustre la caveme de Vaueluseei
sa fontaine ; l*liistoire naturdle reoommande depuis long-
temps les grottes d'Arcy-ncr-Ctire; des objets beaucoup
plus varies s'oinrent anx yeux des naturalfetes geologues
dans les cavemes de Lunel-le-VUl (Heraolt), de Size
(Aude), deMiremont (Dordogne); mais le spectacle le
plus etrange et le plus mstructif est cdui de la montagne
de Boulade, prte d'Issoire, dans le departement du Puy-de-
D6me : 1^ se trouvent entasses et oonfondus les debris de
races d*anfanaux des regions lohitaines, des liabitants de
de Pdr et de ceux des eaux donees et saiees ; et pour que
rien ne manque k cette merveilleuse reunion, un examen
attentif des materiaux de cette montagne et de leur super-
position fait soup^nner qu'dle est le produit d'eruptions
succesdves d*un volcan boueux forme par les memes fenx
qui s^ouvrirent pludeiirs issues dans cette contree et y re-
pandirent les laves que Ton y voit encore, et dont la pre-
sence attestera dans tous les temps Poriglne Ignee de plu-
deurs substances minerales, mdeesdans cette montagne
avec les produits des eaux.
Hors des regions volcanisees, on trouve d*autres preu-
▼es du sejour alternate des eaux donees et saiees sur le
meroe terrain ; aux environs de Paris , des lits plus ou moins
epais, contenant des coquUles d^eaux donees , des osse-
ments de quadmp^des, etc., supportent d'autres couches
de calcaire marin, tantdt pur et tant6t penetre de silice.
On peuts^en convaincre k la butte de Roquencourt, pr^ de
Yersailles, ou est Tune de ces stratifications d*eaux donees
k plus de cent metres au-dessous du sommet, sous des grto
calcaires marins, un banc d'hultres et d^autres fbnnations
par les eaux dePOcean. 11 est done certaia qn'oae pmlkMi
63S
FRANCK
trte-eoDtUMrabto ia terrltollre tnn^lt fdt abandonn^ et
reeonqnifle toar h tMir par la mer, non par des mooTemenU
violeots et ds p«a de &ur6e, inais aTeelentear, etsana causer
aocon dterdre sensible , de mteie que Ton observe au-
jourd'hiif la retraite d«i eaoi de la M^terran^ oa leurs
empi^tements snr qnelqnes pobits des odtes de France
et dltalie. Presqne toot le bastin de la Garonne porte
Tempreinte des formations d'eaoi douces ; plusde la moiti^
dn basslnde la Seine dteote aussi la m6me origlne; et si on
en Tolt moins dans le bassin de la Loire, c*est peutr6tre
seolement parce que les coquOles fluviatiles et terrestres ,
plos fragOes que oelles des mollosques marlns » ont ii^ pul-
yrM96e» par les cailloux etles graTiers charri^s en m^nie
temps et snr mi long trajet. La partie da bassin du Rhin
qui appartittit I la |Yance est aussi de cette mAme forma-
tion; et en s'aTan^ant Ters le nord, on la rencontre sur les
bords de la Somme, des affluents de I'Escaut et de la Meuse.
Dans les terrains de cette nature, la distribution des eaux
est moins irr^li^re que dans le cakaire marin, et plus
que dans les terrains dits primitlfi, parce que nul agent
connu ne les a modifl^.
On pent actnellement rapporter h leur T^ritable cause
certaines modifications da dimat qui, dans Titendue de
la France, ne dipeodeai ni de la latitude ni des grands
oourants de t'atmosph^; on Toit qu'elles tiennent prin-
cipalement anx circonstances hygrom^triques des lieux , k
leur distance des mers et i leur hauteur au-dessus du ni-
veau de rOcto. Aussi iongtemps qu'nn Tent d'ouest per-
siste dans la direction d*un parall^, 11 pent s'^chauffer
graduellement, k moins que de hautes montagnes et des
glaciers ne se trouvent sur sa route. Ck>mme te vent d'est
est moins dominant en France, 11 ne reflroidit pas en ralson
de sa durte , mats par Tdvaporatlon qui Taccompagne. Le
▼ent d*ouest a cess£ d*6tre pluvieux avant de quitter l'£u-
rope , et par cons^uent la quantity de pluies qu'il verse
sur le territoire A'an^ais dterott en avan^ant k Vest Des
observateurs dignes de conflance afflrment qu*k la mfime
latitude la temperature moyenne est plus ^evte de deux
degr^ sur les bords du Rhin que sor les G6tes de TOcdan.
On n*a pas encore asses de mesares des quantity d'eaux
pluviales tombto en des lieux connus, pour que Ton essaye
d'^tablir leurs relations avec Tensemble des faits m^ttero-
logfques ; mais on salt d^j^ que ces quantity sent plus
grandes prte de la mer que dans Pint^rieur des continents
et m^me des grandes tles^ sauf quelques exceptions, dont
la France pr<isente quelques exemples : 11 tombe annuelle-
ment k Paris prks de 57 centimetres d*eau de pluie, et sur
les edtes de Pandenne Provence un pen moins de 53 cen-
timetres. Ce desstebement est un des effets du mistral dans
la partie m^ridionale du bassin du Rhdne.
Voyons maintenant ce que la min^ralogie de la France
foumtt pour les travaux des arts. Nous y trouverons tr^s-
peu de mdtaux prteienx, mais une grande abondance de
fer; qudques beaux marbres, des mat^riaux tels qu'il en
faut aux arehitedes; de la houille, trop in^ement rd-
partie entre les prorinces auxqudles elle rendrait de si
grands services, etc On trouve des marbres en plusieurs
lieux, an nord, k Test et au sud de la eapiiale, sans parler
de ceux de la Corse ; maiscenx des Pyrto^s Teroportent cer-
tainement sur tons les rivaux qu'on pourrait leur opposer.
L'alb&lre n*est pas rare non plus dans les coteaux de Corbieres
qui en sent voisins. En gto^al, toutes les variety de pierres
calcaires employta per les arts de luxe se trouvent dans les
PjHn6es fran^ises oudans les appendices de ces montagnes.
Parroi les pierres silioeuses qui concourent avec les
marbres pour la decoration des Edifices , la fabrication de
quelques meubles, etc., leg ran it serait au premier rang
sil etait moins dlfQdle dc le tailler et de le polir. Cdui
de la France n*a rien qui le recommande, surtout celui
dont on fait le plus d*usagc k Paris : on Ic fire de la Nor-
niandie et de la Bretagnc; nials ceux des Vosgcs, des A]|>es
Ct des montagnes Ue llatericur sont d'une couleur plus
agr^able ; le porphyre et le jaspe , (ins tares que fe gnnit,
manquent ^ Touest de la Fiance; Test et l^t^rieur m ool
dans les tiautes montagnes. Outre ces matdriaux iterres
pour la DMgnificence des constnidiona, la Btliologie fran*
false pourvoit abondamment aux besobs plus Tol^irai;
si Tarchitecture runde n*a pas abandonn^ partoot lea oobs*
tructions en pis^ et autres Equivalents, ce n'est pas b b£-
cessite qui a fait conserver ces andennes habitndet.
Les bassins de la Loire et de la Garonne posaMeot pies
que tout le reste de la France d*excellent8 materiaux pov
Part du potier. Les argiles ^porcelainede Saint-Yrieyx
ont Iongtemps aliments toutes les fabriques firan^aises;
dans le m6me d^partement (Haute-Yienne) des teefaodet
sans couleur, et d^pourvues de ce que le luxe y recbercfae,
sont employees, comme lesmatieres les plus coounuaes,
^ la reparation des routes. Plusieurs departementa rnerans
de la Loire et de ses prindpaux affluents exploiieot les
bancs de pierres k fusil (si lex pyromaque) » qiu y sont
tr^s-etendus; la profession de caillouteur, qui (ait subsis-
ter une partie de la population, foumit au commerce iaU-
rieur et m^me k une exportation assez considerablaw Dans
le bassin de la Sein^ les pierres nieulieres, exptoittes
en plusieurs lieux , alimentent aussi un commerce impor-
tant Pen de parties de la France sont depourvues de g r i s,
soit pour les constructions, solt pour le travail da remoa-
leur, etc. Les schistes tigulaires (ardoises) sont moias
repandus que les gr^s; mais les in^uisables ardoisiires
de Maine-et-Loire et des Ardennes Bufliraient seuks poor
nous mettre au niveau du besoin que Ton peut avoir des
pierres de cette nature.
Les Pyrenees et les cevennes foumissent le pen d*or
que Tan recueOle sur le territoire francs, dans les sablei
de qudques courants. L'Ariege {Aurigera) et, pins k roiiest,
le Salat conservent encore quelque peu de leur andene
renommee, quoique leurrlchesse s'epuise de plus en plus.
L'Heraut, le Card et la Ckse ocicupent aussi quelques mr-
paiUeurs , mais ne les tirent point de la pauvrete. Qud-
ques mines de plomb argentuere furent exploiiees autre-
fois dans les Vosges. Le cui vre est plus abondant : qud-
ques mines dans les montagnes de Tinterieur el dans fe
departement des Basses-Pyrenees diminuent quelque pea
llmportation do cuivre etranger; mais on ne peut gattn
esperer que de nouvdles deoouvertes ^ des exploitations
plus actives puissent jamais nous affranchir de oe tribot
que nous payons k des peuples mieux pourvus que noos de
ce metal, dont les arts ne peuvent se passer. Quand & re-
tdn, il nous manque tout k fait, et les indices aperqis sar
les cdtes de la tfancbe, en face des riches mines de ce me-
tal dans le pays de Galles, et dont les filons se proloi^eBt,
comme on sail, vers le sud au-dessoos du fond de la mer
et donnent lieu k des exploitations sous-mariues , ne pro-
mettent pas non plus une nouvelle ressource qui puise
nous sufRre. Peu s*en faut que le plomb n*ait ete rduse a
notre territoire; car les mediocres exploitations de ce metal
dans Tancienne Bretagne , les Vosges et les nAontagnes de
Tbiterieor, ne produisent qu^une trte-Caible partie de oe qot
nous consommons. Le zinc , dont on fait maintenant on a
grand usage, est encore une production exotique, ainai que
le mercure. Quant aux metaux employes dans les arti
diimiques sans les amener k retat de rigule^ noos ca
avons plus que nos fabriques n^en demandent : ie maBga-
nese, par exemple, est en si grande quantite k Ronui-
n^he ( Sadne-et-Loire) , qu*il entre comme un moeUca
dans la construdion des murs. Celui des Vosg^ oonvient
raleux pour les verreries, quoique ses mmes soient motns
abondantes que celles de Romanicht^ comme plus propie
k rendre le verre parfaitement incolore. 11 n*y a pas plus
d*un demi-siede que la Saxe tirait des Basses- Pyrenees uoe
partie du cobalt employe dans ses iabriques de bleu d*emalL
Le Puy-de-Ddme fournlt de l^antimoine, elc
Mais ces richesses minerales n*appartiennent qu*i ua
petit nombre de lieux priviiegies, au lieu que les BiiMt da
fer, dNine abondanoe qne des siteles d'exploitation ne feront
(MM d6crottr« sensMblement , sont r^paadnes assex ^te-
raent snr totit le territoire. Longtemps avant T^re actuelle
Ic Berry fabriqaalt, poor les Gaulois nos anc^tres, des
^es qof se flrent redonter an-dell^ des Alpes , quoiqu'elles
nc (bssent pas aussi bonnes qfue les armes modernes faites
avec le fer do mdme pays. C^tte indastrie ne semble pas
moins andenne dans les Pyi^n^ que dans le milieu de la
Gsole , qnoiqne son antiquity ne soil pas attest^e dans ces
montagnes par des monmnents contemporains, amas de
seories proTenant des exploitations abandonnto , comme
on en rencontre dans les for^s da Berry , et jusqae dans
to bassfai de la Garonne. Les mines de la VoUte (Ardtehe)
et celle de Dramont (Yosges) penvent 6tre compart i
celles de life d'EIbe , qnant k la nature do mineral. Dans
Je bassin de la Sadne, les mines dn Jura et dn versant xn&
ridienal des Yosges donnent dn Ter excellent^ tandis que
eelles dela rfve droite de cette mtaie riTiire et de la Hante-
Sdne ne produisent que du fer cassant k flroid , connu dans
le commerce sons le nom defer di Bourgogne, On en fa-
briqoe anssi de cette mauvalse qnalH^ dans quelques usines
des d^partements des Ardennes , de la Meuse et de la Mo-
selle, ob te mineral est phosphate ; mais la Haute-Mame,
la Mease et les Ardennes, les d^rtements de ranctenne
Norman^ et de la Bretagne, presque tous eeux du bassin
de la Loire , peuTent fonmir de trte-bon fer; les mines de
oe n^tal ne manquent k ancnne des anciennes proTinees,
si oe n^est an nonl de Paris, dans les bassins de la Somme
et de PEseant.
Le eharbon de terre et les antres combustibles fossiles ne
sont pas r^rtis avec antant d*^aiit6 que les mines de
fer ; oependwt, nous ne sommes pas molns bSen traitis k cet
^gard qne le reste du continent europ^. De tr^grandes
portions dn (erriloire sont totalement prir^es de bonille;
il n'y en a point dans le bassin de la Seine, tr^s^peu dans
ceox de la Mtnse et du Rhin. Le bassin dn Rbdne, prolong^
par la Sadne jusqtt*au pied des Yosges, est d^j^ mieox par-
tag^; nab si Ton franchit les montagnes qui le s^parent du
bassin de la Loire, on sera surprls de Tabondance du com-
basffi)tofoBs!leentass^ dans cet espace, comme en un magasin
central, oik il est mis ^la disposition de toutes les proTinces,
anqndles 11 pent arriver par les rlyi^res et canaux. La
masse de houifle qui a donn^ lieu k r^bllssement de Tu-
sine dn Cf eiiso^ est un fait g^logique auquel il est trte-
difficile d*assigner une cause probable. Comme on ne peut
douter qne cette masse ^orme n'ait ^t^ formte par la reu-
nion de corps anclennement organises, on se demande quelle
force a pn les moissonner sur I'immense surface qu'ils
coQTrlrent durant leur vie, les rassembler en un m6me lieu,
enfonfr le tout dans llntiSrieur de la terre pour le sou-
roetfre aux agents qui out comprim^ et consolid^ cet assem-
blage^ uMtMiuz Incoh^nls; on si une pareille agglo-
m^rafhm est I'ouTrage du temps, on ne sera pas molns cu-
rieux de sayoir en combien de sidles elle fut achev^, nl
moias embarrass^ de procMer k une recberche de cette na-
ture. A mesure que Ton s*^loigne de cette region centrale
da eharbon de terre, ses mines derlennent plus rares; il y
en a eependant encore, assez loin des montagnes, dans les
terr»fi» schisteox do bassin de la Loire et de la Normandte,
maia il fant alter Jusqu'au d^partement du Nord pour trou-
Ter nae autre region bouillire qui, traversant la Meuse et
la Moselle, se prolongs jnsque prte des bords dn Rhin. La
riTe gancfie dn Rb^ne a aussI quelques mines de houjile
daas des terrains calcalres; mais la manvalse odetir qn^elle
nSpand en brftlant restraint beancoup Tusage dece combus-
ttble : il est excln des liabitatfons oii Taisance c'est pas in-
caumtte, snrtont dans les Tllles. Une autre sorto de cluirbon
de terre seraH une grande ressource pour les ddpartements
de I*l9^re et de la DrAme, sll ^tait molns difficile de la
brAler : c'est Vanthraeite, dont on fait usage depuis quel-
ques annte pour rexpteltatlon des mines de fer, trte-abon-
dantes dans eesmCmes d6partements. Des lignites (bois
FRAKCE 619
fossiles carbonises), sont trte-souTcnt pris pour de la houille
et employ^ sous ce nom. A Soultz (Bas-Rkin), un d^
pdl Irte-consid^rable de ce combustible sert au cbaufTage
des cbaudi^res de la saline du m6me lieu, I^es bltumes
sees on liquides ne manquent pas non plus en France. Les
Cayennes et les montagnes adjacenles foumlsseot du jayet
aux fabricants de chapelets, de boutons et autres petits oa-
Yrages; le p^trole de Cabian ( Htoult) jouU d*une ancienne
renommte, ainsi que celul du Puits de la Poix ( Puy-de-
Ddme). A Lampersloch (Bas-Rbin), on prepare avec le
p^trole d*une source assez abondante une graisse pour les
roues de Toiture. Mentionnons encore Ta s p h a 1 1 ede Seyssel,
dans le ddpartement de I'Ain. Les tourbes sont interm^
dialres entre les combustibles fossiles et ceux que nous troa-
Yons bors du sol : form^ principalement par des mousses
et des plantes mar^geuses , dies ne contiennent qne tr^
rarement des debris de grands T^g^taux ; et comme elles
n*ont pas 41& enfouies sous des terres d^une autre nature,
leur alteration a fait moins de progr^. Cependant, elles sont
denatures tr&s-diTerses selon les Ueux, et quelques-unes sont
impregnees d^une si grande quantity de fer sulfur^ ( pyrite),
qo*elles 8*enflamment spontan^ment lorsqn*on les lakse quel-
que temps expos^es k Tair luDmide. II se forme des tourbes
ailleurs que dans les marals, et par la seule accumulation
des mousses ; on a remarqud sur les 0ancs des Pyrenees une
couche tonrbeuse de pen d'epaisseur, mais assez dense. Les
autres montagnes manifestent aussi cette formation de tour-
bes, quolqu'elle y soit plusTenle que sur les Pyrenees ; mais
les tourblferes des Taliees doivent attirer plus specialemeut
I'attention des agronomes , des amis de rindustrie et des
administrateurs. En les exploitant, on crde un sol fdcond , on
liTre aux manufactures un combustible economique, et peu
k peu le pays deyient plus beau , plus sain, plus peupie.
Quoique la France ne solt nnllement depoumie de soufre,
on y conserre lliabitude de tirer du dehors celui que Ton
y consomme. Ce n^est pas dans la region ancieonement toI-
canis^e que cette substance abonde le plus sur notre terri-
toire ; on la trouve, au contraire, en plus gjrande quantity en
des lieux oii rien nMndlque Taction des feux souterratns ,
commtf au pied des Pyrenees, dans le Jura, etc. Lessul-
fures de fer sont r^pandus partout a?ec une profosioa quel-
quefois incommode, plus souTent profiUble : ce sont des
terres pyriteuses, qui donnent par la combustion les cendres
employees comme engrais dans quelques provinces du nord
de la France (d^partements de TAisoe, de TOise, de la
Somme, etc. } ; on attribue k la combustion spontanea de
grands amas de pyrites la chaleur de la plupart des eaux
thermales, le d^gagement du gaz hydrog^ne , qui op^re les
menreilles des fontaines brOlantes , ou de gaz acide carbo-
nique provenant de la decomposition de chaux carbonatie
par Tacide sulfurique. Ce fluide eiasUque est produit en si
grande abondance dans quelques cavemes des anclens vol-
cans du departement de TArd^he, quMl y produit les effets
de la Grotte du Chien en Italic : on croit aussi qu'il est
la cause des leg^res secousses de tremblements de terre que
Ton eprouve de temps en temps dans les Pyrenees, au vol-
sinage des eaux thermales.
Depuis la decouverte des mines de set gemme du depar-
tement de la Meurthe, la France n^envie plus k TEspagne,
ni mfime k la Pologne, cette sorte de ricbesse minerale. Les
sources d*eaux saiees des frontieres de Test, des Pyrenees,
et surtout les marais salants des cAtes de POcean, suffiront
longtemps pour fournir du set k toote la France, et meme k
quelques cantons de la Suisse. Nous n^avons point de ni-
tri^res naturelles, comme I'Espagne et la Russie ; mais les
pierres calcaires dlsposdes 4 se salpStrer sont assez coro-
mimes sur presque tout notre territoire. Cette faculte est
specialeroent remarquable dans les coleaux qui bordent la
valiee de la Loire, depuis le departement du Loirel Jusqu*i
celui de la Loire-InfeHeure. Aucun pays ne poss6de, en rai-
son dc son etendue, autantde sources d*eaux mine rales
que la France, et la plupart sont acffedltees ; Tesperance y
640
conduit tooft les ans use fonle de malades. Le moot Don et
les Pyrto^es ofTrent poor ces Toyaf^es d'agrtoent les grandes
sctoes desr^onsmoDtagneuses; Vichy, Plombiires
et plusiears autres eaox ttiermales sent plus accessibles.
La flore et la faune francaises sent k pea prte les intoies
que cellesdu reste de TEurope, aux memes latitudes; les
distinctions trto-l^ftres que Ton assignerait entre des pays
compris entre deux parall^Ies ne consisteraient qu*en un
petit nombre de vari^tds, ou tout an plus d^esptees confi-
nte dans quelqnes lieux. Bornons-noos done i des obser-
▼ations g^n^rales. En conunen^ant par nos animaax domes-
tiqnes, on ne ponrra se dispenser de recunnaltre que nous
sommes, surcet objet important, an-dessous de la plupart
de nos voisins ; ii foul s'en prendre soit k nos m^odes
d*agricalture, soit k notre mani^ de gouyemer ces esdaves.
Parmi les animanx sauTages, 11 paralt que nous felsons plus
de pertes que d^acquisitions ; on a constats depnis long-
temps la disparition des rennes, des ^lans , des castors ,
anctens habitants dM Gaules ; les troupes de cygnes sauTages,
dont nousrecevions la Tisite annuelle, sent av^ourd'hni plus
rares et moins norobrenses ; on ne voit plus duis les fardins
publics de Paris la vari^t^ de moineaux noirs qui s*y ^t ^ta-
blie et propag^e, etc Le gros et le petit gibier dtoolt tons les
ans. A mesure qne V€tai dn sol cbangera , non-seulement
Chez noas, mais dans le reste de TEurope, on doit s*atten-
dre k d'autres d^lacements parmi les esptees d'animaux ;
elles reflueront Ters les deserts , abandonnant k lliomme
tout ce que ses cultures enTahissent : nous ne conserrerons
qne les esp^ces pillardes, accoutumte k YiTre k nos depens,
et celles qui nous seront utiles et d^youte. Parmi celles
qui ediapperont k tons nos eflbrts ponr les d^truire, les in-
sectes ddTent ^e au premier rang , k cause de leur peti-
tesse rodme et de leur prodigieuse ffeonditd. L*hit^ret des
▼ergers sollicite fortementy et depuls longtemps, la con-
senration de tontes les esp^ces de petits eiseanx dont les
insectes sent la principale nourriture; quelques autres, plus
recommandables par la beauts de leur plumage que par les
serrices qu'ils peuTent nous rendre, ne sent pourtant pu
indignes de nos soins. Si nons ne panrenons pu k changer
qnelques-unes de nos habitudes dissipatrices, 11 nous sera
fort difficile de conserver romithologie /ran^se telle qu'elle
est, bien loin qu'elle puisse faire des acquisitions. Notre ich-
thyologie est pauTre : un tr^-grand nombre de poissons qui
Tivent dans les eaux douces des autres contrte europ^nnes
ne se trourent point dans les ndtres, et parmi les espices qui
nous manquent, il en est plusieurs que les gourmets prdCferent
k toutes celles que nous aTons. Esp^rons que la pUclcu 1-
ture, qui nous a promis merreille sous ee rapport, tiendra
parole.
La flore francaise nVi pas, ^ beaucoup prte, aotant k se
plaindre de notre incurie : en botanique, nous ne foisons
que des pertes volontaires, et les acquisitions se multiplient
rapidement Le catalogue des plantes exotlques naturali-
se^ en France sera peut-etre on jour ausai Toluminenx que
celui des plantes hidig^nes. FEaaT.
GiographiB historique.
Cette belle et vaste r^on, dont on vient de dterire les
limites, de feire connattre la gfograpliie naturelle et lea
diverses productions, forme une portion de celle que les
andena d^signaieot sous le nom de Gau le : on salt que la
Gaule se trou?ait renfiermfe entre le Rhin , les Alpes, la mer
MMiterrante, les Pyrenees et TOc^n Atlantique. La ferti-
lite du sol, r^tendiie des plalnes, Pabondanoe des riTiires
navigables, fsTorables k la multiplication des bestiaux et k
ragricultiire absi qu'A la Acile eommunlcation des liabl-
tants entre eux, ont dans tons les tempa second^ dans
ee pays le d^dopperaent rapide de la population ; et dbt
les premieres ^poquea de Plilstoire nous Toyons cette po-
pulation ^ndre 4u loin ses d^astations et sea conquetes,
et transporter dans d'autres nfiglons le nom de la contrte
FRANCE
ttmsqnes et donn^ le nom de Gaule k la paitie aeptenlrioMls
de ritalie; lis ont fond6 des ^tablissements durables dm
une r^ion de TAsie Mineure qui a regn d'eox le nam di
Galatie. De mfime, lorsque le chef de la tribo gBn»-
nique des Francs saliens , ^ la tete de cinq on six milli
guerriers, se fut empar6 de la plus grande portiea dci
Gaules , et que cette contrte eut re^ le nom de ses ooa-
querents, ce nom ne tarda point k sMtendre ayec let coa-
quetes de ce people, et tons les pays oil U porta ses snaH
▼ictorieuses, on qui furent soumis k sa domination, qaet-
que passagke qu'elle fAt, le re^urent k leur tour. Aiad, le
nom de Frcmee ne fut pas seulement donn6 k la Gaule aprte
GloTis, mais k la Germanic, d*o6 les Franca ^talent Hrtk,
k ritalie, etmdme k la Sidle. Nouaapprenona par lesteili
de Constantin Porphyrogto^te que les Greca aTaieot chaag^
lenom de la Lombanlie en odui de France : cet usage se
conserra si longtemps parmi eox, qu*on Toit eaeore ee bob
de France employ^ au quatonitoie dtele pour d6agner h
Lombardie , dans une ^pttre du cardinal Bessarion toile cd
grec Tulgaire. Aprto le partage des cnfanis de CharioDagBe ,
Pantique Germanic re^t le nom de France orientale. L^b-
pereur Constantin Porphyrogdn^ pariant d'OthonleGnBd,
empereur d*Allemagne,rappdle rot de la Franee qdeit,
dit-il, la Saxe; 11 donne presqnetoujours le nomde Fimoe
k I'Allemagne, comme quand II dit que les Croates ooofiflCit
& la France. La Franee proprement dite, ou I'andemie Gaole,
fut alors nommte France oeeUUntale^ par oppositioa i k
France orientale. Le rot Charles le Chauve, dans le fniie
qu^l fit avec I'empereur Henri , se qualifie de roi dee Fm-
(ais ooddentaux. La France est encore nommte la proaif
Franee f la France par excdlence, par I'empereur Coastn-
tin Porphyrogfo^te. Mais la denomination la plus ordlain
qui lui est doante dans Luitprand, dans Otbon de Fring,
dans Albert d*Aix et dans les auteursgermaniquas, estedlede
France romaine^ parce qu*on y pariait mie langoe pea &•
f6rente de la langue latine on romalne, par oppodtJoa k k
France teutone, oh Ton pariait le dialecta gennaaiqae. U
nom modeme de Franconie eat dft a Tandenne dteoni-
nation de France orientals Nombre de chnmiques aeai
apprennent ausd que la France proprement dite fiit mm-
▼ent nomm^e la France gallieane. Elle est ausd qoelqi»
fois appdte la France ancienne dans le moine de Siisl-
Gall, quand il fait mention de la NonyeUe-Fraaoe, qn
pour lui est TAllemagne.
Les Remains, en s'emparantde la Gaule, aTaientIM
auK peuples qui Tbabitaient leurs limites et leur admistf-
tration particuUerc. Le christianisme trouva ces peopia
encore intigres sous ce rapport ; et les diyisions eed^
siastiqnes s^^tablirent tout naturellement d'une maniteeos*
forme aux diTisions dviles. Cette conformity sobsiits wt
une eonatanoe et une r^larit^ qn*on ne retroure dans is-
cun autre pays de TEurope, non-seulement pendaat M
le tempa de la puissance romaine, non-senleinent pcndail
tout le moyen Age, mais pendant toute la durte des fenp*
modemes, ]ttsqu*& la rdrolution de 1789. Ce n*eat pas ^
les papes nVient k dIfKrentes ^poqnes autorlsdon appronft
qudques changements faits aux andennes divisioBS, i h
fob ecddsiastiques et drfies, qui portaient le nom de^b*
ctees; mais ces changements sent en petit nombre. Tooim
trou?ent indiqute par Phistoire; qndques-nns mdae B*tial
en rien altM les limites des dioceses , et ne conoefaail
que la hi^rarchiedtablie entre eux ; et cette hi^rehie, «■
ces nKMlifications partielles, subsista toujours comoiecfl^
etait du temps des Remains. Qudques-nns de ces cbsa^
menta sent d*nne date trte-rtente. Afaid, par esaaiple,«
ne futque sous Louis XllI, en 1622 , que Paris ftitreeoflai
comme ardiCTteli^; auparavant, re?aque de Paris dtaitioH
fragant de TardieT^ue de Sens (eivUas Senonum), ckh
lieu de la quatritoieLyonnaise, ou de la Sdl0Bl^ runedai
plus grandes proTinees de la Gaule. Avant cette jpo#»
cette proTfaioe oomprenait sept citte on peuples dilKreaOj
d^oA die 4taH sortie. Lea Ganlob ont andanti rempire des | parmi lesqnela se troufait Paris {clvitas Paritientm ),
f
J»\
FRAiNCE
641
plus petite, la plus pauvre et la plus insignifiante de toutes
res cit^ de la Senonie et presque de toute la Gaule.
Mais 81 aprte rioTasion des Francs les diYisions eocl^-
siastiques restteent les m^mes, il n*en fut pas ainsi des di?i -
sions poliliques y nl des divisions dynastiques, milltaires,
civiles, administratives. On distingua bient^t aprte la con-
qu^te des Francs sept principales diyisions dans la France
proprement dite , on sur la snperfide de Tancienne Gaule :
au nord de la Loire , dans Tancienne Belgique , dans une
partle de la Celtique ou Lyonnaise, dans TAustrie et la Neus-
trie, la France proprement dlte; la Bretagne et la Bourgo-
gne , au centre ; entre la Garonne , la Loire , les C^vennes et
I'Oc^n, PAquitaine; au midl, entre la Garonne, les Pyr6-
ti^es et roc^an, la VasconiOt qui eut a peu pr^ les mtoies
liniites que I'ancienne Aquitaine de C^ar, bien diffdrente
sous ce rapport de TAquitaine d^Augiiste. La Vasconia ou
Gascogne dot sou noni k Tinyasion des Yasques , ou Basques,
dans la Novempopulanie des Romains. La province romaine
ou la Narbonnaise ^tait partagte en deux grandes r^ons :
Tune, k Touest du Rliin, dans Pancienne province de la
Nat1)onnaise prenoi^re : c'6tait la SepUmanie-Gothie (oe
cJernier nom d^rivait de Tinvaslon des Goths , dont T^tablisse-
meot dans les Geules avait prte616 celui des Francs ) ; Pau-
tie n^gion, k Test du RhOne, retenait Tancien nom de PrO'
vincia, que lui avaient donn6 les Romains, d^oii est venu
cclui de P r o ▼ e nee. Au nord ^talent la Ne u 8 1 r ie et r A u »-
t rasie, auxqueiles on donna plus particuli^rement le nom
de France; roais TAustrasie k Test re^ut souvent le nom de
JFrana tupMeure, et la Neustrie k Touest celui de France
ififMeure,
Les eofonts de CIotIs et ensuite ceox de Charlemagne se
l>artag^rent entre eox les Gaules, et y formdrent plusieurs
royaumes, dont Tdtendue et les limites ne peuveut 6tre d^ter-
iuin<^ avec exactitude , parce que souvent nne seole cit^
appartenait ^ dllTdrents rois; mais pourtant le pays occop^
par oes royanmes, taut que ce grand corps de Templre fran-
vais fut en Tigueor, fat divis^ en trois parties principales,
<|oi toutes cobserv^rent le nom de France, savoir : Vancienne
France, ou la France primitive , etntre Toc^an et la Mouse;
la twuvelU France , qui comprenatt la Germanie jus-
qu*au Rbin, TAllemagne moderne; la France moyenne^
qui contenait le pays entre le RhOne , la Sa6ne, la Meuseet
le Rliin. La premiere de ces trois divisions est ainsi appelte
dais le partage qui fut fait peu apr6s la bataille de Fonte-
uai entre lesenfants de Louis le D^bonnaire et Charles le
Chauve. 11 est |iarl^ de la France moyenne dans la divi-
sion de Tempire fran^ais entre les enfants de Lonis le D6-
bonnaire ; mais deux notices des Gaules Sorites par un auteur
de ce temps donnent le nom de Nouvelle France k \k Neus-
trie. Le partage qui eut lieu aprte la bataille de Fontenai
•iitre Louis le D^bonnaire et Charles fit appeler Tancienne
France , entre la Meuse et Toc^n , r<^on ou royaume de
Charles (regnum Caroli ), denomination qui subsista long-
t snips et qu'on rctrouvc dans qnelques bistoriens allemands
apres le d^c^ de Charles , mais qui dispamt et n*a point
iiiissc de traceSi II n'en est pas de m6medu nom de regnum
loiharii (royaume de Lothairc), que re^ut alors PAustra-
sie, Icquel nom s*e$t conserve jusqu^a nos jours dans celai
de la province de Lorraine. A la m6me dpoque, Tiiivasion
el r<^hllssement desNormands intro<hiisirent le nom de
Aormaniaoa Norma nd i edans une partie de la Neustiie,
noiA qui est aussi reshi attach^ k une de nos provinces, et
que I'usage mainticnt encore.
Avant oette <^puque, dans iesixitoieet le septitoie slide,
IVmigrstion des habitants de la partie occidentale de Tile de
Bretagne, ou de rAngleterre, dans cette presquMle de la Gaule
que Ters le ddclin dc la puissance romaine on noinmait
Armorique, donna le nom de Bretagnelice territoire
projet^ dans la mer Atlantique , qui termine la France k
I'ouest : cenoni lui est tgs\&. Oojji Jornaml^et Egtnhard don-
nent au\ habitants dc celle portion des Gaules le nom de
Jfriltones. Des bistoriens anciens ont appUqui^ au district
over, or u ctiiTERs. — t. ix.
qui re^nt les premiers Emigrants de Tile de Bretagne to nom
de Cornu GaWx, ou Comu Wallitt, ow CornouailleSfUa
nom du pays d^ou ils ^taicnt venus , et ce nom mime sem-
ble indiquer que le Cumouaillcs dUnglcterre avait re^u des
habitants de PArmoriquc avant de lui en envoyer. La langue
tris-particuliire des deux pays, itant la ni6me ou ay ant r«ne
origine commune, justlfie cetle conjecture.
Une tttre de Charles le Chauve, tiri du cartulaire dc Saiut-
Germain-des-Pris, citi par Du Cange, divise la France en
quatre parties : la France, la Bonrgogne, la Neustrie et
TAquitaine. Toutes les divisions politiques de la France sous
les rois de la premiere race dont les bistoriens nou<; donnent
connaissance sont les suivantes : 1. Francia, 2. Ripuaria^
3. Australia i\. NeusMa, 5. Alamania, G. Burgundia^
7. Gothia sive Septimania , 8. Vasconia, 9. Armorica,
10. Britannia, il. Frisia, 12. Belgica, 13. Campania, 14.
Alsalla, 15. Lotharingia, 16. Aormania, 17. Aquitania,
18. ProvinciOf cellen;] souTent avec Ics sumoms divers dM-
relatensis, de Massiliensis, de Viennensis, 19. Provincia
Ultra- Jurensis, On Toit quele plus petit nombre de ces d6-
nominatfons provlennent des denominations romaines;
d*autres diriventdes noms des peoples qui ont conquis le ter-
ritoire; d^autres sont dues k Icur position giographique,
tcUes que Neustria, Auslrasid, Ultra-Jurensis : une,
Campania , laCliampagne, est diriv^ de I'aspectdu sol plat
et d^pounru de bois. Le mot Alsatia provient d^un simple
canton nommi Aussois par les Franks et Elsaten par les
Allemands. Ripuaria vient de la division mllitaire des Ro-
mains nommie Gallia RiptuirensiSf qui s^itendait dans U
Viennoise et la Siquanolse, et sur les bords du Rhin , et dont
il est rait mention dans la notice des dignitis de Tempire. In-
dipendamment de ces divisions politiques, les monuments
hlstoriques sous les deux premieres races nous font connattre
d'autres genres de divisions territoriales de molndre impor-
tance, classics par Guirard en divisions dviles, divisions dy-
nastiques et divisions irriguliires. Do reste, les andens
noms romains des provinces ne tembirent pas en disuitude,
et on retrouve des applications nombreuses de ces noms ,
mime pour les ivinements politiques ou dvils, dans Gri-
goire de Tours et dans plusieurs auteurs andens et mo-
dernes.
Les Romains ne se contentirent pas d'assujettir les peu*
pies qu*ils avalent conquis k leur joug, ce qui nexige que
Tusage ou Tabus de la force; mats ils les fa^onnirent k
leurs moenrs, k leurs habitudes, k leur forme de civilisation ,
et parvinrent k leur falre parler leur langue : de cette lan-
gue latlne corrompue naquit dans les Gaules, en Espagne
et en Italic , on autre dialecte, qu*on a nomini langue ro-
mane. Cette langue fut diversement altirie par les Boor*
guignons, les Goths et les Francs, qui envahirent la Gaule;
de tdle sorte qu*il se forma parmi les habitants du nord de
la Loire un dialede assez diffirent de celui qu'on parlatt
dans le midl, et que la France se troiiva divisie en deux
portions distinctes sous le rapport du langage. On nomma
les habitants dn sud de la Loire peoples de la langue d*Oc,
parce que le mot oc itait employ i par eux pour afOrmer,
par opposition k cenx de la langue d'Oui ou d*Oyle, chei
lesquels le oui avait la mimesiguirication que oc. Telle fut
Torigine du nom de la grande province nomroie Langue*
d oc, qui s'est substituie k la Viennuise seconde, ii la Go«
tliie, k la Septiroanie. De la finale oc, on a crii le mot OC"
eilanie, encore plus ricent. Los autres noms de provinri>s
qui 8*itablirent ensuite dorent, qudques uns, leur orifziue
aux dinominations que portaient dans le cmquiime sipc li>,
et avant la chute de la domination romaine, les villes (%'|ii-
tales des diocises, qui, coinmeon salt, avaient ptis la p ti«
part les noms des peoples : ainsi ,Tourainede TuroHt.^
L i m 0 u s i n de Lemovices , L > o n n a i s de Lugdva n m ,
SaintongedeSan/one5, Berry di* Blturiges, Aiiifiii ilM/i
decavi, Maine de Cornotntmi^ A ii viT;:ri e ii',\>rn'u*. I.e
nnm ilii Btirfjiiitiiifi^ lSoiii;.'«iunu, «•«! ifliii il un ni\jiitinf
foud^ pHr des peoples geruiams, ks BurgunUtonrs , k{ *<
ih
royaufne donna son nom ^deux provinces, I'line appel^du-
di<^de Bourgogne, Tautre comt^ de Bourgogne, ou Fran-
che-Comt^. Le Poitou vient de Piciones, laMarche
d'une division irr^li^re ou fronti6re de VAquitania ou
G u i e n n e. 11 y a des provinces qui ont tir^ leur nom d^une
simple stalion ou d'un oliscur village des Romains : tel est
le N i V e r n a i s de Novxodunuvx ou Nevirnum ; Ya n g o u-
in 0 i s d^Eculisma ; le B ^ a r n de Benehamum ; le R o u s -
jtillonde Rusdnoi le cotutd d'^Avignon dUv^nto, aien-
lionn^ par Ptol^mto, sur leterritoire des Cavares, Les noins
de Flandre^ de Pic ar die , d^ Daup hint ^^^i Bour-
bonnais^dt Fuix, ont one origine (lius riceute et une
ctymologie plus douteuse ; cependant le district de Flandre,
Pagus Ftandrensis, ^tait connu dte le neuVi^me si^cle, el
«e trnuve distingu6 des pays envir'innanls dans iin capitu-
laire de Charlemagne. Le Dauplitn^^ Delfinatui^ ne itarall
PRANCE
on jof'gnit le Maine et le Perche, TAnjoii , U Tourame, le
Berry, le Nivernais, le Poitou, I'Aunis, PAngoumois; l* la
Guienne et la Gascogne furent n^unies , et on y oyoula U Sain*
tonge et le Limousin; 8^ au iyonnais on anneKa PAuver-
gne, le Bourbonnais et la Marcli^; 4" la Bretagne, &* le
Languedoc, 6° la Provence, 7** le Dauphin^, 9** la Bour-
gogne, compos^rent.dnq provinces s^par^es et dintijicles:
toutes ^taient des pays d^^tats, jouissant de privileges ak-
par^ et particuliers ; eUes n^auraieot soulXert auam m^
lange; 9"* U en fut de uitoie de la Mormandie, 10* de Pile
de France , U** de la picardie et 12** de la Cliampagne : pr»-
babkuuent oes provinces , par leur nombreuse poptilatioe,
ou peut-6tre par leur d^vouemeot au pouvoir, De pmreat
avoir besoin d'aucun complement. Ainsi, la Franoe, da
moins tout ce qui ^tait soumis k TadoiinistfaUoo 4e la
couroune de France, lut dlvis^ en douze grands goover-
qu'au onzi^me si^le. Le nom de Picardie est plus r(iceut * nements; car k cette ^poque la Flandre, PArtois, la Lor-
encore, et se tronve pour la preml6re fols ^u trelzi^me
si^le, dans les Merits de Matthicu PAris, oil des ^^coliers de
rurfiversite n^ sor Tes limites de la Flandre sent noram^
Pieardos: La Picardie fut une province ou un gpuverne-
ment lout form^ de cantons et dc peoples divers, unis dans
on but militaire et pour la defense commune ; elle reutre
datis les divisions irrdguli^es dont nous aVons parle.
ITayant point de rapport aux £|ioqnes plus ainciennes dc
niistofre , elle pent dire consider^ en pariie comme un d6-
membrement de nte>de^France, division dynastique,
comt^ ou duch^ de France, domaine propre du roi de
France, sous Hugiies Capet, principalement renfenn^ entrc
les rivieres d'Oise, de Seine, de Marne et d'Aisne.
' Dans les divisir^ns g^^n^rales reconnues paries auteurs,
comme dans les denominations ou divisions passagires for-
mees pour les begins du tnoroenf, on aiier^ff Pintention
de se rapprocher des divisions qui avaient pnSvalu sous les
Romains ou durant Fempire de Charlemagne. Du Cange
remarque c|ne Gervasius Tilebrlensis, qui vivait tons I'em-
pereur Othun IV, vers Pan 1210, apr^ avoir Mtnn dtoom-
brement des provinces desGanles par dioceses, li la fa^n de
rirlglise roroaine, a'niart romano, dfvise de nouveau la
France en trois gratades provinces, savofr : la Fhmce , la
Bourgogne et la Gascogne. Dans la France, il comprend
i^ept m^opole^ : Lyon, Reims .Sens, Tours, Rouen, Booi-
ges, Bordeaux et^ les i^^^dMs qui en d^>epdeht; dans la
Bourgogne , six ro^tropoles : Bestm^in , Autun , Taren-
taise, Embrun, Aix, Aries, et les ^6cii^ qui en depen-
dent; dans la Gascogne, den metropolis : Aach et Nar-
bonne, et les evech^s qui en d^endent.
Aux etats generaux de Toon, k la fin da quintltoie si^
cle, en 1484, la France'fQt partag^e en six nations, savoir :
1* la nation de Paris, qui comprenait I'lte-de-France, la
Picardie, la Chami>agne, y eompris la Brie, l*Or]eanais, le
C^iveroais, le Mftconnais et PAuxerrois; 2" la nation de Bodr-
gogne, c^est-Si-dire la Francbe<}omte,'la Hourgog>>^ et le Cha-
rolais ; 3^ la nation deNormaodie, ebmpreoant la Iforroandie,
Alen^on et le Perche; 4* la nation d*Aqulta1ne, qni com-
prenait TAiqnftahie avee PAiimagnac, le pays de Poix, TAge-
nuts , le Perigdnl , le Qnercy et le Roaei|;De ; 6* la nation de
la langue d*Oc, qui comprenait le Languedoc, fe Daupbine
et le RouSsillon ; 0" la nation de la langue d^Oil , qtii reofer-
mail le Berry, fe' Poitou, PA^ou , le Maine, la Toaraine,
le Limousin, PAuveirgne, le Bonilionnais, le Fores, le Beau-
jolais, PAkigoumofs et la Saintouge
Aux etat<; 'gene^aiit tenus h Orleans en 1560, au common*
cement du rfeghe de Charles IX, comme on voulait que
les votes fussent recueillis par provinces, on cherclia k
efablir qndque egalit^ entre elle^, et on forma une nou-
velle dftlsiott, qni fut suiviedans tons les etats generaux
subs^qnents, en 1576, i&88 et (014. On s'en ecarta seuie-
utent aux demiers etats generaux , en 1789, oO provinces,
nt^lesse, clergt, tiers etat, tout fut rfoui dans une seule as-
seniUee.
Dans U dfvr<kiitd<^ tW^; 1" au gmivui-neiuent d* leans
I rame, la Franclic-Comte, le Beam et le Roussillon ne fai-
saient ix>int partie de la France, selon la definition qoe
! nous venoqs de donner. La France propre, qui ne so cumpo-
• sait k Pavenement de Ungues Capet que do comt^ oo dndie
> de oe nom (l*Ue do France), avail ete soocoisivomeai ^granditf
par des conquetes, des cessions, des ventes, dea mariages. Oa
y a4ioignit dans le treizieme st^de la Touraine , lo Limou-
sin , use portion du Lapguedoc, lo comte de Toulouse et le
Lyonnais ; dans le quatorzieme , la Champagne , le reste da
LanguedocetleDauphioe; dans lequinzi toe siede, la Kor>
maodio, la Saintonge et I'Aunis, la Picardie, le Berry , la
: Guienne, le Poitou, la Bourgogne, TArtois, PAiyou, le
' Maine, la Provence, et PQrieaoais poor la sooonde Ibis;
' dans le seizieme si^le, le Bourbonnais, la Marche, I'Auver-
; gne, la Bretagne, le Bearn, le pays de Foix et la Gaaoogne;
dans le dix-septieme siecle, le Roussillon, lo Nivomais , la
Franclie-Comte et la Flandre ; dans le dix-boitltoo aitele, la
Lorraine, la Corse et le Comtat d'Avignon. Malsaaoooi-
meneemeni du dix-neavieme siedo, cetto raOma France,
apres avoir d*abord abuse de ses forces et etendu aos (rai-
tieres depuis remboucliure de TClbe jusqo*i Pextremite des
£tats de P£glise, n'a pu obtenir d'etre refaiiegr^ dans les
limites qu^ello avail au debut de cetto longae lutte, qui fan
a enleve ses plus belles colonies.
En Pannee 1789 eut lieu une nouvelle subdivision do sol
de la France, qui coordonna d>no maniere unifome lei
divisions religieuses, milltairea, judiciaires, admlnistrativei
et financieres, auparavant trte-compliquees. La aubdiviaioa
en departements nombreux et restraints, ^tablit om
grande inegalite de population , de ricbesses et d^inflaeBoa
entre la capitale et les autres unites du lerritoire fran^ais;
par l^ elle fut favorable aux usurpations du pouvoir sie>
geant dans cette capitale, comma aussi ello laissa lo pouvoir
sans un soutien capable de le proteger quand il se trasva
engage dans une Intte avec cette capitale; c*est-ltHltre ^
cette subdivision fut egalement pcopice ^ Panarchie ot as
despotisrae, qui s*eufantent mutuellement
Les diverses provinces annexees k la couronno de France,
les diirereots peoples agglomeres entre eux pour former na
seul et meme royauroe , ne s'y trouvaient pas reunis par les
memos moyens, n^y etaient pas attaches par des liens dt
meme nature : la Bretagne, ie Langoedoc, le Daupiitne, la
Provence, le Lyonnais, s'etaient reserve le droit de no pajer
[ ies impOls qu^aprto qulls avaient ete consentis par lea tfoii
[ ordres, le clerge, la noblesse et le tiers etat : c*eialt or
qu*on appeUit les pays d*6tat$, qui w regardaleot avec
raison comme des contrees k part et priviiegieet daito la
mooarchie. La difference des lois, des contomea, desjn-
ridictions, du mode d*admiuistration , etait encore un graa^
obstacle k la fusion des diverses parties du royaome en no
seul tout; cependant, avant que la revolution do 1780 eOl
andanti loos les droits, place tout sous un seul et niemr
code , la legislation et la puissaiice toojours croissanle da
de ^a*
eflaoer tonlsi
I iios rois n'avaient cesse pendant plnsieurs si
vailier k faire dtsparaltre tontes les iuesalites, i^ \
\
PRANCEi
643
les dlfr^rences. Mais les oppositions ou ie» dissembVjnces
qui ne sont pas le r^altat ties lots ni des institutions r^sis-
tetit plus longtemps aux elTets de celles-ci et aux efforts du
gouTerneroent, et de ce genre sont les diffi^rences de race
et de Ungage. Un grand nombrc de nations di?erses ont,
dans le taps des sidles, pris racine sous ce beau climat de
France et sur son sol si fertile ; et elles nous font voir en-
core, apr^ tant de si^cles, leurs emprelntes sp^iales dans
les populations exfstantes. Au mid!, sur les c6tes de la Md-
diterran^, entre les Pyrdndes et les Alpes, les ib^res et les
Ligures infills ; dans le centre et a Touest, les Celtes; dans
le nord, les Beiges : telles sont les diffdrentes races d*hommes
que riiistoire nous fait apercevoir h la lueur des premiers
rayons dont elte ^aire le sol que nons habitons. Bienfdt
aprte, les Grecs de Plonie viennent porter sor le rivage o(i
est Marseille leurs arts, leurs sciences, leur luxe et leur
corruption, et m61er le sang oriental aux races sauvages de
ces rontr^. Puis les Romains s'imposent k tons les peiiples
des Ganles , sMncorporent avec eux ; el par les admirables
constructions de leurs routes, par la diffusion de leur belle
langue, ils 6tablisscnt entre ces nations, sou?ent ennemies,
(les communicatfons faciles et rapides ; its les unissent toutes
entre dies par une mtaie administration , une mfime )ui et
nn m6me int^r^t; et tant de races diverses composent enlin
nne grande nation et deviennent romaines. Mais blentOt les
l^ourgnignons h Test, les Goths et les Visigoths au sud, les
Francs dans le nord , d^truisent oe grand corps, et en for-
ment piusieurs autres , difKrents d'origine, de coutumes, ri-
▼aux et ennemis. Puis plus tard les peiiples septentrio-
naux, les homroes du Nord, grands et belliqueux, Tiennent
prendre leur part de ce riche territoire, et s*emparent d«s
plus riches campagnes de Touest, passent ensuite en An-
gleterre, dont ils font la oonqu6te, versent de nouveau leurs
troupes sur la France, et domlnent longtemps dans toutes
les proTinees de I'Ouest. Ce lont ]k les demi^res^^ces qui
ont occupy la Gaule, eC qui ont altM les types de celles
dont die <^tait peupl6e avant leur venue. "Maintenant encore
elles ae reconnaissent fadlement dans les traits des races
existantes. Qud est cdui qui, parcourant la France, a ^iA
obserratenr asset tuperficid pour ii'6tre pas L*app^ des dlf-
fenceft de taitle, de couleur, de traits, d^allnre des hommes
du midi et de ceux du nord. Ces demiers , en fjSninl grands,
blonds, aux yeux bteus, au teint (rais, h la peau souvent un
pen blafarde, h la d-marche plus lente, plus empes6e, plus
grave; les m^ridfonaox, petits, bmns, vifs, colore, intd-
ligents, passionn^: Quel contraste entre les Bretons, courts,
trapas, au teint uniforme, auxcheveux durs, noirs et plats;
et Ie9 Normands, leurs voisfns, tels que nous venons de les
d^crire, h la taiile danc^e, k la chevdure undul^! Ft ces
Bi^amais, souvent clalrs, k taflle moyenne, raignards, af-
fectueux, gracieux dans tons leurs moovements, ne forment^
ils pas un contraste complet avec les Basques, leurs voN
sins , k peau bnine, aux traits mAles et prononci^s, aux J'ar-
rets vigonreux, si testes quails dalgnent h peine pos^f '16
pied sur le sol quMls parcourent, et Iwndissent sur les rocher^
comme les isards de leurs montagnes? Les diffiirences des
langnes ^blissent encore des oppositions plus pron6nc^
entre ces diverses races, et les font distfnguer entre eiies
d'une manifere plus infaillible. Dans le sitele de Louis XIV,
elle devait 6tre encore bfen en vigueur, cette langue d'Oc,
lorsque Radne se plaignait au bon La Fontaine, son ami,
de ne pouvoir se foire entendre aussitOt apr^ avoir pass^
la Loire. Maintenant, cette cause de separation' et d'oppo-
sltion k une fusion g^n^rale, k une ro6me natlonalite, s'af-
faibKt de jour en joinr. Poortant, soo,oeo Indfvfdus en Bre-
tagne sont de la race des Brayzards, <fue noos nommons
Baa-Bretons, et parlent Tanelen oeltique, la ntee langue
que cdle du pays de Galles en Angleterre. Les Escualdunacs
ou Basques, parlant VescuarOf qui n*a d*analog!e avec
ancnne autre langue de l^urope, sont en Franee au nombre
de plus de cent mlTlP. Ceiix qnf partan! le (fcu/5c/<e, on qui
font de race aileiitande, lonnent la masse de la pontilntton
de r Alsace et d'une partie de la Lorraine; les Deuisches
nterlandais , dans le d^partement du Nord , parlent le fla-
mand. Dans le midi, au-deUi de la Loire, les diff^rents dialect
tes de la langue romane , le gascon, le b^arnais, le proven-
^1, le languedocien, sont la langue usuelle du peupleetdela
plus grande partie de la population : et si celle-ci n'a pas ou-
bll6 la langue des troubadours, les Plcards , presqu'aux portes
de Paris, ne se ressouvlennent quetrop tie ceile des trouv^xes.
Le Bourguignon a son dialecte particulier et mdme, comme
le midi, ses ponies etses cliansons nationales. Les Nonnands
et les Champenois se font remarquer par un accent et des
expressions ^tranges ; de sbrtequMl n*y a r^el lament en France
que rile de France, TOrl^anais, le Blaisois, la Touraiue,
c^est-lk-dlre Panden domaine de Hugues Capet oti Ton parte
le fran^is pur. Le peuple dans TOrl^nais, dans le Blai-
sois et dans la Touraine, parte cette langue avec moins d^in-
correction que le peuple de la capitate, parce que la popu-
lation y a ^te moins mdang^.
B**" Walcxenaer, de riDftitut.
Staiistique.
Le gouvemeroent de la Frances est un empire VempM,
bas^ sur la souverainet^ du peuple et sur les grands principes
del789(Pr&!nLuledelaCon&(itutiondel852). Letitredu
chef de l*£tat est empereur des Francis par la grdce de
Dieu ei la volonU nationale. La couronne est h^r^ditairo
en ligne masculine seulement, d par ordre de primogeniture.
Les membres de la fa m i ll e i m pe r ia i e sont senls aptes k
succ^der ^ la couronne. L^empereur exerce le pouvoir legisla-
tifconjointemeatavecleSenat,leCorpsJegislatiretle
C 0 n se i 1 d* £t a t. 0 est seul invest! du pouvoir ex^cutir, est
compietement Ind^pendantdes grands corps <te V£tat, et jouit
de toutes les prc^rogatives qui appartiennent ordiaairement
k la souverainete. Les membres du Corps legtslatif, ainsi
que oeax des consdls g^ndraux et d^arrondisseroent, sont
nommes par le s u f f r age u n i v e r s e 1 et dii-ect.
Les d^partements ministdriek sont au nombre de neuf ,
savoir : le minist^re d' £t at et de la maison de i^erapereur ,
lajustice, les affaires etrang^res, les finances,
rinterieur,laguerre,lamarineet les colonies, I'ins-
Iruction publique et les cuites, Tagriculture, le
commerce et les travaux publics.
Adininistrativement, la France est divis^e en 86 d ^pa r-
tements, 303 arrondissements, 2,847 cantons, et
36,83!^ communes. 11 ya pour chaque d^partement uu
pr^fet, unco n sell general, nnconseil de prefec-
ture. II y a par arrondissement, excepts dans celui dont
)e chef-lieu est aussi le chef-lieu du depaitement, unsous-
pretet etun couseil d*arrondissement Les cantons n'ont
^ encore de personnel administratif , sauf le juge de paix
^ les employes du ministere des finances. Chaque commune
a un ma ire et uu ou piusieurs adjoints, suivant Tim-
purtancede la localiteet un conseil municipal.
Le pouvoir judidaire comprend one cour de cassa ti on-
descoursimperialesou d^appel, descoursd^assi8es,dcs
trfbunaux de premie re instance et de police cor-
rectionnelle, des tfibunanx decommerce ct des
conseilsde prudhoromes, des justices de paix <*t des
tribunauxde simple police. Le conseil U'£tat juge cu
dernier ressort du contentieux administratif.. II a ete <^tabli
depuis la guerre actueUe contre U Russie un cunseil <leA p r i-
ses. Autrefois il avait etecree un tribunal des contlit^.
Sous la monarchie c6n$^tiiutioondle la cbarabre, de*^ pairs
pouvait se fprmer ea cour criitiinelle poor jugcr cci'taii)> at-
tentats. Aujourd'hui il y,a encore unt; bautepoprde justice.
Toutes les rdigions soiit llbrement professees ea Prance ;
les cultes catholique, protestant, i8ra<iliie et musulinau
sont reconnus et salaries, par l*^tat Sous le rapport du cuKe
catholique, la France est diviseeen lt» prcvioees ardiiepisci)-
pales, sulklivisees en 65 dioceses episcopaux (voyfz Aaciri-
v^UB, tytcn^). Ces 80 diocesei renferment 8^of , cures,
?8 201 succursales et 6,486 Vicariats. Lea commuii n<^ r(<«
(t44
PRANCfi
forindeft et 1e culte i8ra<4ite comptent un ^sef grand nombre
deconsistoires.Le personnel da clerg^ catholique de toute
hi^rarchie, detout grade, est en France de 40,000 individas et
de 50,000, si Ton y joint les ti^ves qui sont cens^ ^tudier la
tb^logie dans 86 s^mfnaires et 120 ^coles secondaires; mais
il 8'en foot que tous se fassent ordonner prfitret . Quant aux
cultes non catlioliques , la religion protestante compte 388
mintstres poor les luth^riens, 387 pour les r^forin^s de la
confession d'Augsbourg : total, 775. Pour les Israelites, le
Dombre des rabbins eet de 1 1 1 , dont un grand-rabbin.
LMnstruction publique est plac^ sous la haute
direction d^un con sell supirieur ou Imperial de T ins-
ruction publiqne. Le territoire est dlyis^, sous le
rapport anivemitaire, en acad^ies regies par un recteur
assists d*un conseilacad^mique. L^enseigneraent su-
p^rieur comprend cinq facult^s: th^ologie, droit, m^-
decine, sciences et lettres. L'enseignement secondaire est
ezcla^iTement r^rv6 aux lyc^es, aox colleges et k
quelques institutions particuli^res sp^cialemeot autoris^.
L*ensetgnement primaire est donn^ dans les ^co les pri-
mal res. II faut encore mentionner les ^coles primaires su-
p^rieurcs, les ^coles normales primaires, etc.
En dehors de Foniversit^, et sous la direction sp^ciale du
minlstre de IMnstructton (>ublique , sont places divers ^ta-
blisseroents d^enseignement sup^eur, savoir leColl^gede
France, le Museum d'Histoire Naturelle de Pa-
ris, I'^ledes Chartes, Tficoledes Langnesorien-
tales yivantesdela Biblioth^ue imp^riale, leBureau
des Longitudes, dc.
L'Instilut de France se divise en cinq academies : PAcad6-
niieFran9aise,rAcademiede8lnscriptionstt belles-
let t r e s, rAcad<^.mie des S c i e n c e s , rAcad^mie des B e a u x-
Arts, TAcad^mie des Sciences morales et poli-
tique s. L'Acad^mie de M4decine reinplace Tancfenne
Society royale de MMecine et la ci-devant Acad^mle de Chi-
rurgie. Les bibliothdques pobliqucs sont riches et nom-
breuses en France, ainsi que les mus^.
L*arm^ se compose de la g ard e i m p ^ r i al e, de la gen-
darmerie, de troupes d'infanterie, de cavalerie,
d' a r t i 1 1 e r i e, de g 6 n i e et des troupes de l^administration,
Toutes ces troupes se recrulent par engagement Tolonlnire
et par appel des jeunes gens de vingt ans ( voyez Reghltk-
nBirr). La flotte se compo^ie de vaisseanx de diffi^rentes
grandeurs, months par des marins recmtds au moyen de
Tinscription maritime. La garde nationale ajoute^ la
puissance milHaire de la France.
D*apr^s le budget de 1854 les revenns de r£tats'dle*
Talent h 1,520,288,098 fr.; et dans ce chiffre on <ivaluait le
produitdes contributions directes ^418,809,792 fr.,
des contributions indirectes k 343,310,000 fr., des
douanes k 180,539,000 fr. Les d^penses g^n^rales montaient
k 1,516,820,459 fr., savoir, 396,503,439 poor lo serrice de
la d et te pub II q u e , 36,604,180 pour la dotation et les d^
penses des pooToIrs l^islatifs , 756,073,254 pour les ser-
rices g^n^ux des minist^res, 151,973,344 pour la r^gle, la
perception et Texploitatlon des imp6ts, 80,106,242 en non
▼aleurs, et 89,560,000 pour d^penses extraordlnaires.
L*agricalture est aussi avanote en France qu'en aucune
•ntre contr6e de TEurope ; mais ses progrte ne sont pas les
mftroes partont, et elle est m^me demeorte fort arri^rte dans
qoelqaes parties. Le froment et le m^tdl sont principale-
ment cultiyte an nord; mais la r^eolte du midi, quolque moins
abondante, est gdn^ralenieat prtfMe; Forge et PaToine sont
aossi plus r^pandues rni nord ; le selgle Pest k pen prte Ele-
ment partout Le mais et le millet ne se rencontrent que
dans Pest et le sud-est , le sarrasin dans les terres qni refusent
tonte autre culture , et principalement en Bretagne. La
pomme de terre est pins r^iiandue k Pest; le nord cultlve
deux fols pins de l^umes, de colza et de betteMtves que le
midi. Lechanyre est cultivd partout, le lin suriout an nord-
ouost. Letabac ne Pest que dans certaines localit^s ditA-
gnte par latitat, le booblon principalement dans les r^ons
Yoisines dela Bdgique, et les plantes tinctoriales dans te inllL
Le pommier et le poirier prodnisent du ddre poor ks
d<^rtements pri?ds de rignes, les cliAtaigniers suppKcat
^galement en beaucoup d^endroits k llnsuCDsance des ci-
rcles. L'oIiYier et le mOrier font la richesse do mcdi. Les
prairies naturelles se tronvent principalement dans le nord,
et ne fonnent avec les prairies artificielles qn'nn quart des
pAturages. La yigne couTte dans le midi nne itendue double
de celle qu'elle occupe dans le nord. Le sol est propre k U
Y^etation de toutes les essences it bob de P Europe et de
beaucoup d*esp^ces exotiques. L'est et le centre olfreot la
majeure partie des fordts.
D'apr^s M. fiecquerel, 11 y a en en France an accroisse-
ment annuel constant dans le nombre d'hectares eRsemeoci^
depuis 1814. Des ameliorations continuelles ont.eu liea^g^-
lement dans toules les regions , mais notamment dans cellcs
de Pouest etdu sud-ouest En faisant le r^um^ deoes progrte,
on trouve que Paugmentation de production des graiiiS de
toutes esp^ciBS a dt^ d^au moins 2,141,217 hectolitres.
L' Industrie manufactnri^re fran^aise n*a de riTaie qot
dans celle de la Grande Bretagne : encore lul est-elle incoo-
testablement <^ale pour les principanx produits eC supe-
rieure pour ceux dans lesquels Part doit avoir une plus
grande part que le metier.
Le commerce exlirieur de la France a atteint en 1852 la
valeurofficiellede 3 milliards 119 millions 400,000 fr. Lim-
portation entre dans ce chiffre pour 1 milliard 439 millkMu,
Pexportation pour 1 milliard 681 millions. Mais il est loo-
jours k regretter que le pavilion stranger ait la plus belie
part du commerce maritime ; 2 millianls 235 miUionfi d'c-
changes internationnaux ont ^t^ fails en 1852 par la vo'e
maritime; par la voie de terre ce n^est que 885 millions,
soit 72 p. 100 pour la premiere, 28 p. 100 pour la seconds.
Sur ce t<4al maritime, les operations transoc^niques ne figu-
rent que pour 987 millions , dont 732 an seul continent
amdricain. Les mers d^Europe ont ponr leur part 1 milliard
248 millions. Void comment se distribuaient en 1862 les
prindpaux pays avec lesquds la France commerce : Ao-
gleterre, 485 million'}; Etats-Unis, 462 mil.; Bdgiqoe,
356 mil. ; Suisse, 269 mil. ; Etats Sardes, 202 mil. ; fispagne,
137 mil. ; £tats du ZoUverdn , 120 mil. ; Turquie , 84 mil. ;
Russie, 72 mil.; Br^sil, 68 mil.; Deux -Sidles, 55 mil.;
Pays-Bas, 48 mil. ; Inde anglaise, 45 mil.; Toscane, 40 mil. ;
Cuba et Porto-Rico, 36 roil.; La Plata, 29 mil.; £gypte,
27 mil. ; Mexique, 26 mil. ; Perou 25 mil. ; Villes ansei
tiqnes, 24 mil. ; Autriche, 24 mil.; cAte d'Afrique, 21 mil.;
Chili, 19 mil.; Uruguay, 19 mil. ; Haiti, 18 mil.; couipiobs
francs de Pinde, 13 mil. Quant au commerce colonial, 9
moil I e en bloc k 292 millions; les trois lies k culture (Mar-
tinique,X^uadeloupe, Reunion) y comptent a pdne pour 112,
tandis <;ue PAlg^rie y figure pour 123. La navigation on ca-
botage en 1852 a compte 76,051 traversees, ayant effedue
imtrauF port total de 2 millions 544,785 tonnes: POceana
eofioye k la Mediterranee 70,000 tonnes d en a re^n 214,000;
ced eit ie grand cabotage. Quant au mouvement propre a
chacone des deux mers, on pdit cabotage, POcean a expedie
entre tea divers ports 1 million 766,000 tonnes, eC la Medi-
terranee 495,000. De sorte qu^en reunlssant toutes ces ope-
rations, POcean a 72 pour 100 du mouvement general, d la
Mediterranee 28.
Quant k Pensemble du mouvement maritime de la France,
il s'est aind compose pour 1852, entree d sortie
Commerce avec Pe-
tranger, avec nos colo-
nies d nos pftcheriet .
Cabotage
Total. . . .
Navires.
(Traversees.)
35,098
152,102
Tonncanx
4,301,609
5,613,651
I
187,200 9,915,261
Les voies de couiuiunication sont sons la direction du mi-
nisteredestravaux publics. Uneecole spedaledestin6e^ for-
mer des ingenieurs des ponts et chanssees est etablie
k Paris. Le territoire est divise en sdxe bispectioos des ponts
FfeANCte
04 6
fl chauss^. Left routes sobi r^parties en trois cal^ories :
les routes impiriales, dont la largeur est d^enviroo 14 oi^-
tretf; le^ routes d^partementales, d'eoviron 11 metres de
large, eik$chemins vicinaux, Les rivieres navi-
gables, les canaui, les rivieres canalistoy les chemins
Ue fer compl^tent admirablement ie syst&me des Toies de
coinmunicalion en France.
Les communications td^graphiques se font surtout au
itto}endelat6Ugraphie^Iectrique.Legouvemement
8'cn est reserve le monopole ; mais les particuliers sont ad mis
a en profiler.
D'aprte ie recensementde 1851, la population de la France
est de 35,781,628 habitants.
ffistoire,
Les victoires de Toulun-Klian, au fond de TAsie , a?aient
imprim^ du levant au couchaut un mouvement d^oscilla-
tion am peuples, que r^poo?ante rejelait les uns sur les
autres. Ces nations k la foisexpatrideset envaiiissantes, qui,
an lieu d'employer leurs annes k la defense de leur territaire,
les toumaient k la oonqu6te du pays Toisin, ces nations ar-
rl?^ aux bords du Rliin, n*y trouvent que les Francs,
^tablis sur la ri?e drolte corome aox a?ant-po8tes des Ro-
mains. Sttlicon en avail retire les l^ions poor la ddrens^e
de ritalie. Deux combats sont livrte : vaincues dans Tun,
victorieuses dans Taulre, d^jk ces penplades ont franchi Ie
fleuve (406), et, se d^bordant sur la rive droite, ont bientdt
iiiond(i toute laGaule. D^s lors on voitles Visigoths 4ta-
blis dans la Gaule narbonnaise ; les Bourguignons , du lac
de Geneve au confluent du Rhin avecla Moselle ; lesTayfales,
k Poiliers; les Alains, partie k Valence, partie kOrl^ns; les
Sixons, k Bayeux : et c^est du melange de toutes ces divcrses
tribos avec la population gauloise , romaine et hretonne ,
que va se former un peuple nouveau , k qui la prddomi-
nance de la conf^d^ation franque doit'pr^ter son nom
Peut'^tre le premier roi de nos annales, Pharamond,
e4-il un personnage fabuleux : Gri^oire de Tours n*en fait
aucune mention. Une seule ligne dans la chronique de
Prosper Tyro, mais qu'on pent supposer Interpol^, relate
r^poquedeson av^ement (420) : une autre, dans unancien
minuscrit de la Loi salique, lui donnepour (ils Chlen et Chiu-
dion, Celui-ci avait sncc^^ k son p^e (428), et dans une
des continuelles incursions des Francs il c^l^brait k Helena
le manage de sa sowr avec un de ses ofliciers , quand tout
k coup la trompette des batailles se m^le aux cliants de Thy-
m^Q^e : c'est Tennemi, c^est A^tius qui vient disperser
les convives et interrompre la fdte. L*^p^ remplace aus-
sit^t la coupe do plaisir. Mais les Francs k moiti^ vaincus
par surprise, sont taiil6s en pi^es, et la noovelie spouse
tombe dans les mains du vainquenr. M6rov6e donne son
nom k la premiere dynastie (448). D^jk les Francs puuvaient
cunsid^rer la Ganle commeune propri^t^, quMls partageaient
avec les Romaius, les Visigoths et les Bourguignons. Aussi
Tiat^r^t common, les r^onit centre le farouclie Attila, sous
les drapeaux d^A^Uus, dans les plaines catalauniques , od le
courage de M^rovte ne fut pas inutile aux succ^ de la
tntoorable Joumte de ChAlons. Aprte lui (458), Child^ric
ex pie dans Texil les erreurs de sa jeunesse et les efface par
des combats heureux. Orleans le voit victorieux des Heroics.
Alli^ des Remains, il triompbe des Goths k Bourges ; alM
des IK^niles, il hsX les Romains prte d^Angers, ou porte ses
armes formidaUes cliez les Allemands.
Clovis ou Clodovech loi succMe (481). Favoris^ par le
Dieude Clotilde, qu'il implore k Tolbiac (496), et chr^
lien k Reims par la victoire, il est, dit-on, le premier denos
rois qui ait om^ son diadi^e d*une f leu r d c 1 y s , symbole
de la pnret^ que le nouveau convert! avait recouvr^ dans
le bapt^me, symbole aussi de la Trintt<^, dugme que niaicnt
Jm Ariens, et qu'il embrassait avec ardeur. II eut qnatre
ills; on fit quatre lots de ses £tat8 (511). Aucune loi poli-
tique ne r^glait la succession k la couronne : Ie plus noble
des biens 6tait r^ par la lol civile conime f ous les autres.
Th^odoric obtint Melx et TAustraste, t; 1 o t a i r e Soissonn,
Childebert Paris, elClodomirOrl6aiiS : une portion do
TAquitaine fut ^galement donnte k chacun d'eus Vers us
temps, trois fr^res, Bertaire, Hermanfrid et Bad^ric se
partageaient la couronne de Thuringe. L'ambitienx Her-
manfrid, excit<i par son Spouse, poignarde Bertaire , et,
pour accabler ensuite Bad^ric, il achate ralliance de Thto-
doric par la promesse d'lm tribut et d^une province. Son
dessein consomm^ il refuse rex^ution du traits. L^Austra- .
sien remporte sur lui deux victoirte et d^le la Saxe (528).
Hermanfrid accepte une entrevue k Tolbiac; mais, tandis
qu'il admire la hauteur des ramparts, un soldat apostd le
pousse : une trahison a veng^ les vtctimes de sa perfidie
(530), et la Thuringe est soumise k la monarchic franque.
Que se passe-t-il en Neostrie? Les trois fiis de Clotilde, en-
hardis par leur m^re k punir sur le fils de Gondebaud le
massacre de toute sa famille, entrcnt dans la Bourgogne :
ils dispersent Parmde ennemie ; le roi vaincu se cacti^ sous
le costume et le toit d'un ermlle. Clodomir d^vaste la
Bourgogne; mais <iu'ou iivre Sigismond, et le ravage ces-
sera... BientOt la province, mal contenue, se soul^ve; avant
de marcher |iour ^toulTer la r^volte, Clodomir arrache le
Bourguignon de sa prison , et le jette dans un puitsavec
sa femrae et ses deux enfants. Encore une fois vainqueur
des Bourguignons ^ V^ronce (524), il p^rit victirae de sa
t^mdrit^ k les poursuivre. On sait avec quelle atroce f^rocit^
ses fr^res ^gorg^ent ses fils et comment fut envahi son
iK^ritage. £tait-ce avant ou aprte la reunion dc^finitive de la
Bourgogne k la monarchie franque (532-4)? La question a
peu d'importance.
Leur jeone sceur avait ^pous6 le roi des Visigoths. Ama-
laric ^tait arien , Clotilde dtait catholique. Ce dif^sentimcnt
religieux jette le trouble dans la vie conjugate. L*^poux ose
lever la main snr r^pouse, qui recueille son sang sur un
voile, et I'envoie k Childebert. Bientdt les Visigoths (Sprou-
vent one d(^faite sons les mnrs de Narbonne. La viile est
emportte ; Aroalaric tombe atteint par un soldat obscur (53 1 ).
Th^odebcrt avait succ^^k Thf^odoric; il passtait pour le
premier des capitaines francs : son alliance <itait reclierclide
k la fois par Bi^lisaire, au nom de Juslinien, et par Ic roi des
Ostrogoths, qui rachetait au prix des £tats qui! possc^dait
en Provence. Thtodebert passe les Alpes ; 11 fond sur Tar-
mte des Goth.«, qui pensent recevoir un ami. Leur d^Aiite
inspire une confiance 6gale aux Grecs, qui, vaincus avec la
m^me facility, laissent rAuslrasien en paisible possession de
ritaiie septentrionale (530). Mais Tintempi^rance, qui 8iicc6(!e
k la disette dans ce pays ravage, et les chaleurs du cltinaf ,
ont bientdt veng^ les Goths et les Grecs : Tli^kidebert renlre
dans ses t\ais , emportant les d^pouilles de Tltalie a la-
quelle il laisse en (^change le tiers de son armde d^truite.
II mdditait de conduire une expMition k Constantinople
par la route du Danube, quand lamort le surprit au miliVu
de ses projets (547). Son fits Th^debaKl langnit six amides
sur le trdne, et pendant son r^gne contlnu6rcnt les dmigra-
tions des aventuriers francs en Italic, dont les bandes Inn-
tdt amies des Grecs, tantdt alli<^es des Goths, tantot ennemies
des uns et des autres, se fondent rapidement devant le fl(^u
de la peste ou les baialllons de Teunuque Nars^.
Clotaire Spouse la veuve de Thdodebald, et se met en
possession de I'Austrasie (553); mais la Saxe refuse Tob^is-
sanoe : il la d^vasle; elle sollicite hi palx : il veut Paccorder,
son armte roblige k combatlre une nation dangereuse par
son d^spolr; fl est vaincu (555). Pendant ce temps le ja-
loux Childebert avait saccagd la Champagne avec le fer et
la flamme; il avait encourage rarabition de Chramme,qui,
chai^ d^occnper TAovergne, demandalt cette province en
toute souverainet^. Childebert meort (658). Chramme, aban«
donn^ , s'enfuit en Bretagne; bientdt le filset lep^re sont un
pr6.<ence, chacun ik la t^ted'unearmde : Clotaire Invoque le
dieu veogeur du parricide; sa prions est exauc^ Chrtimme
est vaincu. On salt comment II pdril, enferm^ avec f^t
feinme et ses lilies dans une misdral)lc chaumi^re, dout It
646
FRANCE
courroux de Clotaire fit ud bftcher pour la malheureuse
famille. Ce p^re sans piti6 ne tarda pas k sentir les remords ;
pour apaiser les tonrments de sa conscience, il depose des
ofTrandes sur le tombean de saint Martin , il visite les plus
saintes basiliques; mais sod termeest arriy^ un an et un
iour apr6s le snpplice de son fiis Chramme. II expire en
rendant ce t^moignage k la grandeur divine : • Quel est
done ce Dieu du del qui frappe ainsi les rois de la terre
(561)1.
Tandis queses fils ^talent occupy h lui rendre les hon-
neurs funi^bres, un d'enx, Chilp^ric^s'emparade Braine,
ou <!'tait le tr^r de son p^re. II aspirait k possdder tout le
royaume; mais, sans lui donner le temps de se fortifier
dans Paris, ses fr^res le contraignirent a se contenter dn
lot que le sort lui adjngea. Ce f ut le royaume de Soissons ;
Sigebert eut TAustrasie, Gontran la Bourgogne, et Chari-
bert le royaume de Paris. Ce prince, aprte an r^e de six
aiin^s (56t-7),n'a laiss^ dans Thistoire que le souTenir de
son incestuease polygamic. II est inutile de raconter id la
querelle de Sigebert et de Chilp6'ic; les luttes acharntes de
Brunehaut et Fr^d^gonde : gnerres sanglantes, cau-
^ees autant par la jalousie des nations cis et trans-rli^nanes
que par rantipatliie des fr^res et la haine de leurs Spouses.
La mort de Sigebert (575) et de Cliilp^ric (584) transmit
leurs co'uronnes k deux enfants mineurs, Childebert et
Clotaire, sous la protection de leur oncle Gontran. Mais
autant Fr^^gonde inspirait davcrsion au Bourguignon,
autant il sentait d'afToction pour le fils de Brunehaut : priv6
d'cnfants, il s'accoutimie k voir en lui son succcsseur. Ce-
pendant, comme Gontran est Tennemi prononc^ de cette
haute aristocratie terrlenne quMl voyait d^jk tendre k une
enti^re ind^pendance, les barons d'Austrasie lui suscitent
un riral : c^est Gondovald, fils naturel du vieux Clotaire.
D(^barqu6 de Constantinople k Marseille, cach^ d^abord dans
Avignon, ensuite annonc^ ouvertement, il s'avance dans le
midi, recueillant de noilTbreuses adb<^ions , et monte k
BriTes*la-Gaillarde sur le pavois de ses .guerricrs. Gontran
renouvelle son alliance avec Childebert II. L'oncle pr^sentc
son ncTeo aux cornices de Bourgogne ; 11 met sa lance dans
les mains dujenne prince, et le proclame son snccesseur.
D^s lors Gondovald voit son parti s'afTaiblir; il se retire
vers les Pyr^ndes, afin de s^appnyer sur Tfispagne ; il se
renferme dans Cominges, nne trabison Ten arrache; tons
les outrages sont ^puis^ sur son cadavre ; la ville est in-
cendi<^e, et le marteau ren verse ce que la Ham me a ^par-
gn(^ (585).
Childebert croissait en Age , et ses hauts barons brOlaient
dc mettre k sa place un roandataire de Taristocratie. L^Aus-
trasien avait deux enfants, dont Pun ^tait m^me au berceau.
Voila les rois que vent la noblesse : on partagera TAustra-
sie en deux royaumes; chacun anra son roi mincur sons
la tutelle d^m maire du palais. Mais Gontran evente ce des-
sein ; il avertit Childebert, et les chefs du complot peris-
sent. II n'en fut pas moins r^lisd pen de temps apr6s que
Childebert eut recueilli la Bourgogne , pa^la mort de Gon-
tran (593). Childebert, empoisonn^ avec Fai leu ba , son
spouse, laissa deux fils pour rois, Th^odoric a la Bourgo-
gne, et Theudebert k I'Austrasie (596). Pour Eloigner celui-
ci du gouvemement, Bninehaut ou Brunichilde enivra sa
jcuncsse de volupt^s pr^coces. Mais Bilchildc, qui, entr^
comme maltresse dans la couche du royal adolescent, avalt
eu i^adresse de s*dlever au titre dVpouse, se d^tourna peu k
pen de la reine m^re, et se laissa conduire vers ces grands, qoe
Brunichilde combattaitde tous ses efforts. Enlev(^e dans son
palais, le veuve de Sigebert fut abandonn^e sur la fronti^re
d^AustrasIe. Accueillieen Bourgogne, sa politique est la m£me.
Elle dfVobe Th<^odoric aux affaires pour le livrer aux plai-
8i>fi. Elle mt^ditc de venger son expulsion d'Austrasie; mais
elle veut commencer par isoler Theudebert : il faut done
cccabler Clotaire IT, qui pourrait lui prater son appui. Elle
r^unit les deux frferes contre le fils de Fr^d^gonde, qui perd,
pvec one bataflle k Dormeilles ( 600 ), toutes ses villes entre
la Seme et la Loire, qui sont c^tes au Bouii|uigiioD,eoiiiiM
tout le pays entre TOise et la Seine se voit aban^Qm^ |
rAustrasien. La conqu^te, oil Clotaire II a oonserv^ da
intelligences, ne tarde point a s*agitcr. Le maire da pabu
de Bourgogne, Berthoalde , est envoys pour calmer ca
symptdmes inqui^tants; il se trouveau milieu d*on embca-
sement gondral : il s^enferme dan;; Ork^ans, ot Landry vient
Tassi^er. Thdodoric le d^livre, et bat les Neustrieoslttai'
pes (604).
Berthoalde 6tait mort dans cette joum^ : BranichOde
donue la mairie du palais k Protadius, son favori. D^ oe
moment elie domine dans les conseils du roi, et hienttt
elle fait declarer la guerre k PAustrasie. Quel eo est le mo-
tif.' La vengeance d'une femme : oui, disettt ies soldat^
c'est |)our Tassonvir que le sang du fr6re va couler par la
main du fr^re, Le camp murniure : on court vers la tenle
du roi, oti Protadius jouait tranquiilementaux taOles. Thro-
done envoieOncelino commander aux mutins des^^loigner en
silence. Mais le traltre a change Tordre : « Lc roi, a-t-il dit,
consent k la mort de Protadius. « II parle encore, qne d^
lafotilc s*est pr6cipit^ dans la tentcroyale; Protadius tomfae
aux pieds de son maltre. L*exp<^.ditTon d'Austrasie aura plui
tard une nouvelle cause. Le testament de Cliildebert arait
joint TAlsace k la Bourgogne; mais la province demandait
sa reunion k I'Austrasie, k qui naturellement Tassodaieiil
sa position g^ographiquc, son langage et ses mcnirs. La
deux fr^res conviennent, pour d^ider cette question, d'aae
cntrevue^ Seltz(610), oii chacun devait se rendre avec lO^OM
liommes seulement; mais Theudebert y vint avec onear-
nice nombreuse, et, mattre de son fr^re, il obtint la conces-
sion de I'Alsace. Thtodoric arme pour se Tenger : tl gigoe
a Toul et a Tolbiac (612) les deux plus sanglantes bataiUes
que les Francs eussent jamais livr^. Ttieudebert disparait
(lu monde, soit qu'il ait p^ri dans une abbaye par Ponlre
de Brunichilde, soit que U ville de Cologne ait jet^aa ttte
au vainqueur pour ^viter les horrears d'one ville eniporl^
d*asaaut.
D^lk le victorieux se pr^parait k marcher centre Clotaire,
qui s^dtait mis en possession dn Dentelin, qne ThMorie,
pour le detacher de son fr^re, lui avait offert, noa ooniM
prix d'une timide neutrality, mais d*nne actiye coop^ratioi.
Au milieu d*un tel projet, Thtodoric meurt, enlev6 parooe
dyssenterie, et laissant qiiatre fils naturels en bas Age, am
autre appui que la vieillesse de leur bisaleule, au sein d^]lle
population irritde par deux d^faites et le ravage do pan.
Brunichilde sentit quMl serait Imprudent de partager k
royaume dans tme co^joncture si critique : elle essays de
faire reconnaltre Va\M Sigebert. Mais d^ik le maire do pa-
lais de Bourgogne, Warnachaire, n^ociatt ayec Clotaire;
(i6]k les grands d'Austrasie, k la t£te desquels on veil ap-
parattre les chefs de la seconde dynastie, Arnoul et Pepin,
avaient embrass^ la cause du Neostrien. Un simulacre de
combat est li vr^ vers les rivages de TAlsne ; Brunichilde p^
avec les enfants de Th^odoric, etie fils de Fr<M^onde r^oit
sursatdte les trois couronnes de Neustrie, d*Austrasie ei de
Bourgogne (6 1 3). Clotaire distribue desn^compensesaux arti-
sans de sa fortune ; 11 ajoute aux privileges des grands et do
clergd ; il rend la mairie du palais viag^re en fiiveur de Warna-
chaire; il investit Pepin de cette dignity en Aostrasae.
Plus tard, quand ce peuple demandera un rot, il lalenvem
son fils Dagol^rt k Metz, el confiera son enfance 1 la sa-
gesse de Pepin et d'Arnoul (622). Apr6s la mort de War
nachaire, Godinus, son propre fils, spouse sa vo/ve. Clo-
taire 11 ordonne qu*bn \kr6 une arm^ pourrom|)recefaa>
riageincestueux. Godinus s*enfti{t. Dagobertinterc^e,etla
roi consent k pardonner; mais il exige que le coopaUe
aille offHr desexpiations dans les prindpales basiliqucsdela
Gaule. Godinus ob^it; II est Isol^ des siens, eC poignanK
an milieu de son p^Ierinage. Poarqnoi ces tiraides pr^i-
tions> Pourquoi cette arro^? Est-ce nne tttefaitei laia^
rale qu*on veut punir? ou plufdt ne scrait-cc pis m aHfiH
tat politique, un cssai pri5mnturi*inrnt tent<* par le ill'* 'l*«>
FUAxNCE
64T
naire du palais, qui voulait itendre rii^rcdit^ jusqu'a la di-
gnity de son p^re ( G26 ) ?
Le Saxoo r^voit^ avail insull6 la fronti^re d'Au&trasie.
Dagobert Parr^te : son casque est bris^ dans le combat, et
la Uacbe trancbe une partie de sa chcvelure avec un lam-
beau de sa cliair. Le jeime prince commande .i sou ^cuycr
de porter k son p^re cette inarque sanglante de son courage
et de ses dangers. Clotaire se bMe ; il francliit le NYeser,
tu^ de sa main le due des Saxons, et, pour connrmer leur
soumissioOy il fait con per la t£te k tous ceux dont la taille
d^passe la bauteur de son ^p^ (027). Clotaire 11 avail
^pous^Sicbildeen secondes noces; il en avail un (its nomnie
Charibert Pour assurer k cet enfant un protectcnr dans son
fr^re, il donne k Dagobert la main de Gomatrude, sccur de
Sichilde. 11 8*est tromp^; ^ peine mort ( 628), sa voiont<i
est m^imue; son Gls a\n& pretend poss^er toutriidritage
{lata'nel. Cbaribert se retire en Aquitaine, et se prepare a la
guerre : Dagol>ert lui cbAe la province avec le litre de roi.
Le courage du jeune prince sauro donner les Pyr^n^s pour
liinites k ce petit £tat; apr^s une vie plus remplie de gtoire
que d*ann^, il meurt, Tan 631 , iaiasant un fits orphelin.
Cet enfant trouvera dans son oncle un bourreau, et sa dc-
pouille sanglante sera de nouvcau r^unie k la monarchie.
Les premiers temps de Dagobert comblent ses peuplcs
d'esptonce : il visite son royaume; il donne un td aoin k
Pexercice de la justice quMI se fierraet k peine de godter les
douceurs da sommeil ; mais bientdt Tamour du plaisir i^touffe
oe beau zftle : trois reines portent le titr« de ses Spouses,
et il s'entoure d*un si grand nombre de concubines que son
historien a craint la fatigue de transcrire leurs noms. Da-
gobert joint an goOt deft volupt^ la devotion, qui les con-
damne : il renferme le corps de saint Denis dans un tom-
beau d'or; il couvre la chapelle d*un toit d'argent, et de
riches domalnes dans toutes les provinces sont accordds
par sa munificence aux moines de 1'abbaye. Les y^n^de8
avaient d^pouill^ des Francs qui faisaient le n^ooe dans
leur pays : Dagobert fait declarer la guerre k Samo , leur
loi; il est vaincu aprte trots jours de combat ( 631 ), mats
il est plus lieureux ailleurs. 11 aide Sisenand k monter sur le
trdne d*Espagne; il force le due des Gascons, Amand, et
Judicael, roi de la Bretagne, k venir dans Paris lui presenter
leur soumission ; mais il fait massacrer sans piti6 et sans
cause 9,000 Bulgarea, qui, cbass^ de la Pannonie, avaicnt
re^u de lui un asile et rhospitalit^ en Bavi^re. A sa mort,
en 63S, n^est-on pas dtonnd de trouver un si petit nombre
de fails sous le r^e d*un souverain qui eut un empire
presque aussi Taste que celui de Charlemagne , qui , l^gis-
l:{tcur comme lui, publia les anclennes lolsdes Saltcns, des
CaTarolB, des AllemandSy et dont les monuments rellgieux
atU'stent un progrte incontestable dans les arts et Topn-
Kmuc.
De ses deux fits, Stgebert eut TAustrasie et CIoyIs la
Neustric. Le pieiix et bon Sigcliert est enlev^ par une mort
pr^utaturte; il lalase un fits que d^j^ s*appr6te k d^poulller
le maire du palais, rambitieux Grlmoald, fils de Pepin et
gendre d'Anoul. L*enfant-roi estmalade, commence-t-on k
dire autour du palais...; il est sans esp^rances...; il n'est
plus. Pendant ce temp!% , Didon, 4v^ue de Poitiers et dd-
Too^ k Gnmoald, d^rol)ait le jeune prince k tons les yeux, et
le conduisait dans un convent d'ficosse. Qui dolt porter la
oouronneF Chlldebert, fi!s de Grimoald. Qui rautorise? Un
acte surpris k Sigebert, un testament fait avant la naissance
«le son fils et annuls par elle. Mais ClOTis II a des droits sur
l*h4ritage de son neveu , quMl veut falre valoir : Pcntreprise
e^^i pr^maturte; les rois sont encore puissants et les maires
du palais sont encore falbles. Grimoald, abandonn^ des
slens, tombe aux mains de Clovis ; il est mis k mort, et son
fils arec lui sans doute. L*Aastrasle se tronve r^unie k la
France occidentale ( 050 ) , et la inaison de Pepin humili^e.
Aprds la mort de Clovis 11 (656), sainte Bathilde, sa
teate, admfnistra le royautue avec sagesse pendant la mi-
»«ri(6 de ses fils, Clotaire, Chlld^nc et Thierry, jusqu'au
moment od, forcde par les violences et les intrigues dM>
broin, maire du palais, elle quitta le diad^me et pril le
voile <k Chellcs. Ebroin, qui disposatt des rois k son grti,
donua Clotaire 111 k la Neuslrie, et Child^ric II a I'Aus-
trasie ( 660 ). Il paralt quil fut le d^fenseur des bommes
libres, ou de la moyenne propri^e, contre la haute aristo-
cratie terriloriale, dont T^vfique d'Autim, saint Ldger,
semble avoir 61^ Tun des chefs.
Clotaire meurt ( 670 ) : un nouvel av(^nement exigeait une
nouvelle Election du maire, et pour T^viter £broia mil de
son autorit^ seule Thierry sur Ic trOne, sans consuiter les
grands, sans demander mdme leur approbation. On mur-
mure, on Iraite avec PAustrasien : il arrive; £broin el son
roi, d^poiiill^ de leur chevelure, sont enferm<^ dans un
monasl^re , Tun a Saint- Denis, Tautrc a Luxeuil. MaisChil-
ddric 11 avail transports ses vices et ses debauches d'Aus-
trasie dans les palais de la ?(eustrie. L*6v^ue saint LSger
adresse des riiprimandes avec Tautoritd de son minist^re;
sa voix devient ddsagr^blc aux oreilles du prince. La
haine ^lalo aux fi&tes de Piques , k Autun , od , dans la
querelle d'Hector et de saint Prix, Pi^vfique et le roi sou-
liennent des int^rfits opposes. Saint Lt^ger est en!ev6 et Jete
dans le monast^re od Tambltion mondaine suit encore son
rival aux pieds des autels. Ainsi, les passions de ChildSric
n*ont plus de frein ; il veut imposer un tribut sur les homines
libres. Bodilon porte les murmures du f'euple jusqu*au
trOne : on Tattache k un poteau, il est battu de verges comme
un esclave ; chaque coup dSchire le coeur de l*aristocralie,
insults dans un de ses membres. Le roi est surpris k la
chasse par les conjur^, et un mSme tombeau le re^it au
mdme jour avec sa femme et Tun de ses ills (673).
Cette catastrophe rend £broin et saint L4ger k la li-
bert<^, et Thierry au trOne, mais sous rinflnence de la Iiaute
aristocralie. Le maire veut s'emparer de TSv^qtie ; il Schoue,
et se retire en Austrasie, oik la chute de Grimoald avail mis
au timon des affaires les hommes du sysl^me politique
dont ^broin est le syinbole en Neustrie. 11 obtienl une ar-
m6t; il surprend lea Neustriens k Pout-Saint-Maxence , tue
Leudesius, nouveau maire du palais, dans une entrevue,
poursuit Thierry k Baisieu , ensuite k Cr^, et se couvre
enfin de son nom. Ay ant ainsi reconquis Pautorit6, il en
use saus pitid contre ses ennemis. BientOt le sang ruisselie
sur lesf^xhafauds; les routes se couvrent d*exil6s. 11 donne
k ses partisans des monasl^res, dont la cramte a disperse les
habitants. Une rdvolulion inverse avail donnS le pouvoir en
Austrasie aux mandalaires de la haute aristocralie, Martin
et Pepin, lous deux petits-fils d'Arnoul, et le dernier
mfime issu du vieux Pepin. lis se meltcnt en campagne
pour relcver leur principe abaltu en Neuslrie : £broin taille
leur armSe en pieces k Loco/ao, peut-6tre Loixi, au ter-
ritoire de Laon (680). Une traliison le rend mallre de
Martin, qu'il Immole an mSpris de la foi jur^. Son succes-
seur Warato, trop faible pour soutenlr le fardeau , achate
la paix en sacrifiant les droits de la couronne; 11 reconnalt
dans un traits lMnd6pendance de PAustraaie, et pose le pre-
mier degrS du trOne des Pepin. Apr^ lui , vienl son gendre
Berlhaire; mais, ne poss^ant aucun des avantages exU^-
rieurs qui attirent le respect k VautoritS, ISger, vanitcux
et imprudent, il irrite les grands, il indispose le clerge en
mettant la main et sur les domaines de r£glise el sur les
priviK^ges des barons ; 11 r^pond avec insolence k Pepin, qui
demande le rappel des exilfe et cherche un prSlexle de
guerre. Son arm^e est mise en di&route k Testry ( 687 ) ; il
est imroold par les siens k la paix publique, et la Neustrie
tombe sous la domination de FAuslrasIe.
Pepin dislribua aux grands qui avaient combatlu k ses
cOtSs des litres de due, de palrice, de comte; il rStablit
les anciennes assemblies uationales, et donna aux Svdques
et abb^i le droit d*y prendre place. Il retourne en Germanie,
oil Tappellent des victoires a reinporter sur les Prisons, et
laisse au roi Thierry son fils atnS Grimoald pour maire du
palais. II eut la douleur de siinrivre k ses deux fila l^inei^
C48
FRANCE
Gnmoald te rendait au cbAteau de Jopil sur la Meuse, oti
son p^re languissait, qnaod il fut to^, an tombeau de saint
Lambert. P^it-il TictiiDe de U concubine Alpalde, ^ qui le
Mint martyr avait reproch^ d'asurper la couche de Plec-
tnide, Spouse de Pepin, ou yicUme des grands, qui, elfray^t,
dc Textension que celui-ci avalt donnie k la roairie, yoa-
laiont du moins en pr^venir rb^rMii^T Crime Inutile I Gri-
moald afait laisa^ un fils naturel, Tb^odoald, que le testa-
ment de son a'ieol institoa pour successeor sous la totelle
da Plectrude. Mais la Neustrie , m^ntente de D'etre plus
qii'uno proyinee annexe k PAustrasie, refnsa i*enrant-maire
donn^ piHir tuteur k Penfant-roi Dagobert III, gagna sur lui
iiue sangiante victolre dans la forftt de Cui8e(71&), et la
mort, qui a?ait ^pargnd Tbtodoald dans le combat, l'enle?a
quelques jours aprte obscur^ment. Raginfred, ^u maire du
liulaJA, s^allie au due des Prisons, Radbode, et PAnstrasie,
«*iivalMo par les deux extrdmit^s, voit bientdt le Prison et
h Neustrien op^rer lear jonctiun sous les rours de Cologne.
Plectrude acliMe Icur retraite par fabandon de ses tr^rs.
T.6 filfi d'Alpa'ide et de Pepin, Charles Martel, dchapp^
aiix prisons de Plectrude, apparatt comrae un rayon de soleil
au milieu de ces jours d*orage. Vainco par les Prisons, seul
<^chec qu'il doit subir dans son li^rofque carri^re, 11 est plus
lieureux contre l*arm^ neustrienne, qu*i] surprend k Stavelo.
Dient^t il pr^sente la bataille k Chilp^ric II dans les plaines
de Cambrai (717). L'Austrasien demande qa^on lui rende
les droits qui ont appartenu k Pepin; le Neustrien Teut
qu^on restitue TAustrasie k sa conronne. Le far tranche la
question. Cliiip^ric fuit en Aquitaine; TAustrasien presse
Raginfrei dans la vllle d*An(rers, et le force k la soumission;
ses menaces intimldent le due Eudes, et Chilp^ric avec ses
triors est remis au\ mains du Talnqueur.
Elides avait con^ le projet d'appuyer son ind<^pendance
du roi sur ralli<ince d*un ^mir qui aspirail lui-m£me k secouer
sa d^peudancc du klialilat ; mais sa base est renversde , la
r^ToIte du rou^ulman son gendre M.ofiff€e , et sa (ille en-
voy(^edans le 8(frall du kbalife. Les Sarrasins, Tainquenrs de
Munusa, franchissent les Pyn^n^es, inondent I'Aquitaine,
pa^sent la Dordogne , et inassacrmt Tarm^ clir^tienne,
retrandi^e sur le rivage. Eudes n*a pins d'e^poir qu^en diar-
ies MartPl. Rient6t ils se d^ploient en face de lui dann les
plaines de Poitiers ; sept jours entiers les eonemls s*obser-
\oiit et mancpUYfent pour s^emparer d\me position a^an-
taueuse. Knfin, la cavaleHe arabevient se briser contre Tin-
fanterie franque, Immobile comme un mur. Dieu a prononc^ ,
on ne verra |)oint le croissant flotter sur les tours de Saint -
llilaire et de Saint-Martin, ou la basillque de Saint-Denis
transromi^e rn mosqu<^ (732). Dans les anndes sni?antes,
ie m6me bonheur accompagne les armes du b^s, soit con-
tre les Saxons, foit contre les Sarrasins; il assi^ Nar*
lionne; il di^trult sur la Berre, entre Ville-S^ilsa et Sigean,
line arm^e d^barqti^ pour ravitaiUer la place (737) ; il incen-
die les ar^nes de Ntmes^ il reoTerse Agde, Balers, Mague-
lonne; il prend deux fob Avignon. Mais l*honneur d^extcr-
miuer les Sarrasins dans la Ganle narbonnalse est risenr^
a M>n fils , qui doit aos^i conlinner les premieres relations
des Francs avec Rome, dont le pape, menaoS par Pambi-
tiun des Lombards, envoya deux ambassades proposer Ik
Charles Martel de renoncer k Pall^eance des empereurs ,
pour melt re ce duch^ sous la protection des Francs (741).
A pHrie e5^t-il mortqueson plus jeune fits, Gri(ron,n^
d^unc srconde femme, est d6pouilU par les deux aln6s et ren-
fermi* an nionastire de Prnfan. Plus tard^ rendu k la liberty,
11 attirera Tun de ses ft^res k sa poarsuite dans la Saxe
et la Bavi^re, oil, rhass^ par le due d*Aqiittaine, dont II
aura s^dult I'dpouse, 11 doit trouver la mort dans les Alpes,
tandis quMI Ira solliciter Talliance du roi lombard. Ensuite
Carloinan et Pepin forcent rAquitain Hunold k la soumis-
sinn. All retour , lis se partagent le royaume : celul-ci prend
U Neustrie, celni-l^ PAustrasie. Le Saxon, TAlIemand etle
Bavarois s*unissent contre les fils de Martel qui triomphent
cur les bprds du Lech (743); la Baviiresubit cinqiiantc-
deuz jours de ravage. Dans rintenralle, Hunold a fut mi
tentative infructueusede r^volte; il s'empressede la faire on-
blier par ime prompte soumission. Son fr^ Halton lui avait
refuse son concours ; 11 se venge et lui arrache les yeux.
Mais cet acte de barbaric est suivi par les remords lea pkis
cuisants : Hunold renonce aa. si^cle, et va chercher dans
un monast^re la paix quMl ne peul trouver dans sa cons-
cience. Non loin de ce m6me temps, Carioman, an comUe
de lagloire et de la puissance, qnittait le monde. £tait-ee par
un d^goOt personnel pour les grandeurs? Alors pourquoi
n*a*Ml pas lalss^ la couronne A ses fils ? Se iaisait-il on scrv-
pule de porter le sceptre qui appartenait an sang de M^ror^ ?
Anim^ de ce sentiment, il eOt rendu le trtoe au mattrs
legitime. Son abdication ne serait-elle pas un sacrifice a la
grandeur de sa maison? Tons les obstacles ^talent aplanis,
te trAne attendait les Pepin ; mais pour assurer une dynas-
tic noavelle sur la mine d*iine dynastic d^chue , il CaUait
que la force fOt concentre dans une seule main. Quoi qu*il
en soit, le pape Zacharie a prononc^ entre leroi par lenom
et le roi par le (ait. Pepin convoque les cornices k Soissons :
Tap^tre de la Gerraanie, saint Boniface, lui donne t*ouc-
tion royale, etle stupide Cbild^c est rel^u^ dans le nio-
nastirede Silhieu (752). Ainsi finit le dernier de ces rois
fainiants, < nfermi^s comme des fenimes dans leur dil-
teau de Maumague, ou promen^ une fois Tannte aux co*
miccs nationaux dans une molle basterne.
Cependant leroi des Lombards, Astolphe , continoalt d'en-
vabir les terres de P^glise; Pempereur, aux solUcilations
du pape, n^ociait par des ambassadeurs ime aflaire qull
eOt fallu trailer avec r<^p^. Le |»ape s'^happe de Rome ei
passe les Alpes ; 11 vient avec son clerg^ en habit de deuil
et la cendre sur le fW>nt se jeter aux genoux de Pepin ; et
s*il consent k se relever , ce n'est qo aprte avoir obtenu do
roi et de tons ses leudes la prorocsse de Passistance qiiH
implore. II donne une seconde fois Ponction sacrte^ PcfHo,
k son Spouse et k ses deux fils (7t»4); 11 defend au peuple
de cholsir des rols dans une autre f^mille; il conftre k Pe-
pin le titre de proteclewr de P^glise, et celui depalrke a
ses fils, dignity que Pempereur avait seul le droit d*accor-
der, et qui donnait m^me autorit^ sur les papes. Dis que U
saison des combats a reparu, Pepin force lea eluses lorn*
bardes, assise Astolplie dans Pa vie, et le force k capitulcr;
mais, au lieu de rendre k Pempereur les cl6i des villos
onlevte k Pempire, il les depose sur le tombeau de saint
Pierre, et fonde ainsi la poissance teroporelle des papes
(755). Dans lemtoieterops,iaSepti man lemettaiti profit
Panarchiequir^nait chez les Sarrasins d*Espagne et secooait
le joug, aid^e par les troupes de Pepin. Sept annte n-
litres, les Francs, unisaux Chretiens du pays, tinrentle siege
devant Narbonne; enfin, la population chr^enne de la
ville , plus nombreuse que la gamison musulmane , ayant
oMenu du roi la confirmation de ses privileges, ouvnl sei
liortes; toutes les cit^ Imit^rent k Penvi cet exemple, eC
pour la premiere fois la Seplimanie fut unie k la couronne
(759). BientdtcefutletourdePAqultaine(76S). Waifer
ouGuaUer refusalt de reconualtre Pepin ;et pendant Pespaoe
de huit ans son ducli^ fut en proie k tuus les fl^ux de la
guerre. Gtiaifer perdit enfin la vie , dans une erobuscade
dress^ soit par les soldats francs, soit par les siens, qui
voyaient dans sa mine Punlqiie salut de leur patrie. Cent
jours aprto , la mort confoodait le vainqueur avec levaiBCD,
et Pepin dalt fnlmm^ dans la basillque de Samt-Denis, aur
le seuii, etle front contre terre, par humility. Plustard,
quand la gloire eot consacr^ son fils, on ten vit sur sa tombe :
Ci-git Pepin quifutptrede Charlemagfu.
Une rivalite funeste commence avec le r^e de set fils :
Hunold, sort! du monast^, soul^ve les Aqoitains poor vea-
g(T la mort de Waifer; les deux rois assembleot lairs ar-
mies; lis s*cn dispotcnt le oommandement suprftrnt. Car-
Ionian se retire; Cliarles soumet seul la province; il a«
cliasse Hunold, et force le due des Gascons k livrer le in*
gitif. Carlorpan meurt en Pannte 771. Son ittix ffJnit kl
J*RANCE
fcoJes <)'Aasira&ie : 1^ courbfane lui est d^tMe ; la veuve et
les orplidins qu*il d^pouille vont demander an asile A la cour
de Didier. C'^tait le point de reunion detoos lea ni^contents,
depiiisqoe Charlemagne avait r6pudl^ honteuMinent la
filledu roi lombard. Celui-ci envabit lesterres de TCglise, et
somme le pape de donner Tonction royale aux neveox du
prince usarpateor. Oharles franclilt les Alpes , car la cause
du pape estdevenue la sienne; il assise Didier dans Pavie
et son Ills Adelgise dans Vc^rone. Usant des loisirs que lui
donnele bloctis, 11 vient solenniser la pftque k Rome, oil il
est accueilli comme Tenvoy^ du Seigneur. 11 renouvelle la
donation de Pepin, y ajoute de nouveaux pr^scnU, et re-
vient dans son camp recevoir les clefs de Pavie, oil r^gnent
la famine, les maladies et la mutiiierie, inseparables d'une
soufTrance vive et prolong^. Didier est rel^ud dans un
cloltre; Adelgise se r^fugie a Ck)nstantinople, oiiil sera
nomm^ patrice et gouverneur de Sicile , sans r^ussit k rele-
ver ce trdne des Lombards dont TarcbevAque de Milan de-
pose la couronne sur le front du Tictorieux(774).
Avant ce temps, les Saxons, r^volt^s avalent envalii nos
fi-onti^res. Charle:^ avait ras^ le temple d^Ermensul h Khres-
hurg, et commence cette guerre sanglante(772)qui devait
iarer trente-trois ans. Cest en vain qu*il tient les cornices
nationaux, soit h Paderbom, soitk Lippebeim,pour intimider
b's esprits par le spectacle de sa puissance et soumcttre les
cti'urs k la religion par la ponipe de ses ceremonies ; c^est en
vain qii*^ Verden, sur le fleuve Aller, il fait tomber quatre
aiille cinq cents t^tes ; c'esten vain qu'il se reserve les succes-
»ions coUaterales et le droit d'en disposer A son gre , afin
d*exciter par cet appUt les Saxons iculti ver ses bonnes gra-
ces ; ils n*en sont pas moins prompts k la revolte des que
\Yitikind reparait au milieu d*eux, en s'ecriant :« On
VOI1S traite comme lecoursier k qui Ton fait une bride avec
son crin. » Enfin, la religion dompta Witikind, et la Saxe
parut elle-meme dompiee pendant huit ans. Elle avait ete
saccagee, incendiee, inondee de sang, et cependant Charles
nc Iriomplia du sol qu'co arrachant la population pour
la disseininer dans la Ganle, Tltalie et la Belgique (804).
Dans un des comices tenus k Paderbom , Ibn-AI-Arabi ,
gonvemeur de Saragosse , vint solliciter Charles d^entrer
en Catalogue, ou il lui promettait la prompte soumission
d.v< emirs , impatients d'assurer leur independance k la fa-
veiir du schisme qui divisait Bagflad et Cordoue. Deux ar-
m(^cs passent les Pyrenees, et se reunissent sons les murs de
Pampelune ; Saragosse, assi^gee. ouvre aes portes. Charles
j^cnd sa domination jusqu*^ TEbre , et place des comtes
Francs dans toutes lea viUes de la marche espagnole. II re-
toumait dans TAquitaine par retroite et tortueuse valiee
de Roncevaux, quand une poignee de Sarrasins, meies
k des Navarrais, favorises par i'escarpement , la connais-
sance des lieux et Thabitude de courir dans ces montagnes,
fond sur Tarriere garde et pilleles bagages; echec obscnr,
ai le paladin R ol a n d ne fQt tombe parmi les morts ( 778 ).
Leon III portait la tiare. Le neveu et le confident du pape
Adrian I*', que Cliarles avait aime comme un frdre, et dont
11 avait meme compose repitaplie , deversent la calomnie
sur le nouveau pontife , et dans une procession osent porter
sur lui des mains violentes. £cbappe de sa prison , le pape
vient k Paderbom demander vengeance h Charles et mon-
trer k TAllemagne, sortie k peine de Tidol&trie, cequ'elle
n'avait pas encore vu , le representant du Christ sur la terre.
L^annee suivante, Leon, en presence du roi, dans la basl-
liqve de Saint-Pierre, se justifiait par le serment sur les
Cvangiles; et le jour de Noel , k Tinstantod Charles fiechis-
sait les genoux dcvant Pautel, le pape, qui avait con^u son
dessein k Tiiisu du monarqite franc, lui mettait sur la tete
ane couronne (for, aux acclamations du penpleet duclerge .
Vie et victoire A raugitste Charles couronne par Dieu ,
^rand et paelkfique empereur des Homains ! AinsI, trots
cent vingt-quatre ans aprte la deposition d*Augusliile fut
rennnvoK^ I'empire d^Occident , pourun prince capable ilVn
letsusclter lui-meme la majeste ( ftOO ).
PICT* UK LA OOi^hCUa. — 1. IV,
Tout venait se placet dasol-itaeme sous sa domination ou
recherchait sonamitie; le dernier des Agiloifinges avait eta
depose en Baviere; les Avares etaient detruiU, les fron-
tieres recuiees Jusqn'^roder, le ducde Benevent soumis,
deux filsde Charlemagne, Pepin et Louis, donnes pour rois,
celui-ci k TAquitaine, i'autre k Tltalie. Cependant, on pou-
vait observer des sympt6mes de faiblesse dans cette puis*
sance colossale : au nord, Tempereur se tenalt surki de-
fensive contre les Danois; au mldi, la flotte de Pepin eprou-
vait un echec dans TAdriatique, dans une b&taille contre Ta-
miral des Grecs; les Sarrasins saccageaient Populonia, em-
menaient pour Tesclavage toute une ville de Corse, insu:-
taient la frontiere d'Aquitaine, assiegeaicnt Narbonne, et
battaient au passage de I'Orbien Guillaume au court ne%;
les pirates normands tnfestaient les c6tes de TOcean , et a
la vue de leurs barques Charles versait des pleurs prophe-
tiques sur Tavenir. Des chagrins domestiques vinrent at-
trister sa vieiliesse. Pepih le Bossu , un de sea tils naturels,
conspire contre sa vie; la mortlui enleva deux fils legitimes,
Pepin, roi dltalie, Charles , qu'il destinaiti Tempire; i'in-
conduite de ses filles Couvrit de confusion sa teudressc pa-
ternelle. Arrive au bout de sa carriere, il associa son Uis
Louis d'Aquitaine k Tempire, et, pour mieuxlmprimer
dans son esprit Hdee de son todependance, il voulut qu'il
prft la couronne sor Tautel et se la mit tni-mCme s t Ih
lete. Yaine precaution! deiixann^ s^etaient k peine ecou-
lees, que deja Lonis soumettait son diademe k la tiare.
Le nouvei empereur ,& son avenement (814), etait daiiA
la force deTAge. Pieux et chaste, U avait reiorme lesmneiirs
et la discipline de son clerge ; il avait combattu avec succ^s
les Sarrasins, ameiiore ses finances et dimUiue les charges
publiques. Mais un ordre cruel avait precede son arrivee k
Aix-la-Chapelle : il condamnait k mortlcs nombreux amants
de ses soeurs. BientAt on vit peroer une secrete jalousie
dans ses rigueurs coiitre les ministres de son p^re : Adeiard
est banni k Noiraiontlers, Bernard exile a Lerins, Yala
cotttraint^ la vie roonastique, et leur siBur eiolgnee de la
oour. Cependant, le sceptre de Charlemagne etait tombe
dans une main trop Esible : II consent i partager Tempire ;
il donne la Baviere iLothaireet TAquitaine k Pepin. Tout
k llnterieur etait calme ; le roi d'ltalie aglssait comme son
lieutenant; les tribiilaires demeuralent dans Pobeissance, ou
ses generaux soumettaient les rebelles. Une disposition
nouvelle ioterrompt cet ordre : il reprend la Baviere;
Louis, son plus jeune fils, en est hivestJ, et Lothaire as-
socie k I'eropire. Ce partage , et tons ceux qui vont suivre,
est garanti par les serroents les plus solenneU du monarque,
de ses fils et du peuple. Mais son neveu , le roi d*Italie , se
trouve lese dans ses droits; il n'ajure qu^une obeissance
viagere & I'empereur : que Loidsmeure, 11 revendique Tera-
pire, on comme atne de ses conslns, ou comme fils d'un
ivere ainedu D6bonnaire, Le respect envimnnait encore le
diademe de Louis , et neanmoins ce n*etait dej^ plus celui
de Charlemagne , k qui la tiare des papes etait soumise.
Dej^ Etienne IV, Pascal I*', Eugene II, s*etaient snccede
dans la cliaire apostolique,sans atteodre mftme Tagrement
du monarque. Le premier etait venu s'excuser, mais IVm-
pereur avait rendu au pape Thonneur que le pape devait
Ik I'empereur; le second de ces pontifes s*etait contente d'e-
crire pour justifier sa conduite, etle troisieme avait imite
cet exemple. Bemard , a moitie valncu par les hesitations
de son parti , k moitie sedult par TofTre d*un pardon, dont
Ermengarde sut le flatter , se livre sans detense aux mains
de son oncle : il est accuse devant le maltum,.- et sa de-
pouille sanglante est livree k Lotlidre (818). Quatre ans
s'etaient k peine eoouies que les reroords consamaient le
eeeur de Louis; et dans les cornices d*Attigny (832), les
yeux baignes de larmes, 11 demandalt k ses peoples indul*
gence et pardon du scandale qn'avalt d(k eanser le spectacle
d*ua oncle fai.sant arradier les yenx k son neveu.
. Pendant ce rAgne , on oonvoque deux ou trois fois par
an les ia/uuccv Ui ont perdu le caractere militaire quUli
660 France
hTaient sous Charlemagne. L'oaageckilatin^ qoi est la Ian-
gue ie I'l^ise, oomme le tudeisque est eeUe de Varmitf
lea 10091 disooura et.tea questions de discipline eccl^ia»-
Uque, J donnent la pr^toiinenee aux ^vAques. Erroengarde
n'^tait plus, ety librede former un nouveau lien, Louis eut
la pens^e d'enehalner sa Tie sous la r^le^monastique; mais
oed^r expira dans son coeor devant Tesprit et les graces
de Judith. L'^ucation du jeune Charles, Tuneste fruit de ce
manage , est confite au comte de Barcdone, Bernard, due
de SepUmanie et chambellan de rimpdratrioe. Les entr^
que ses fooctions lui donnent an palais , la l^g^ret^ de la
rcine , la galanterie de Tautre, la beauts de tons les deux,
la faiblessedo IMtonnaire , tout semble autoriser lessoup-
(ons d*un coifimerce adult^re; mais Lonis, qui ne Toitque
par les yeux et n*entend que par lesoreillesde Judith , sem-
ble Toutoir accumuler autant de graces sur le fa?or| que
ceiui-ci r^pand de ridicule sur son maitre. Aux cornices de
Nim^ue , Aizon, gentilhomme de la Marche espagnole, et
dUine famine en ri?alit^ d^clar^ avec la maison de Bar-
celone , crut voir la haine que Bernard lui portait se r^fl^
chir dans le OGnir du monarque. Inquiet sar sa sOret^, il
quitte brusquemeut la cour, sVnfuit danssa province, la
soul^ve, iatroduit les Sarrasins dans ses flefs, et passe les
Pyr^n^ k leur t6te. Une armte va marcher centre lui sous
les ordres de Pepin, dont la jeunesse est confine ^ Texpd-
rience des comtes Hugoes et Malfrid. Mais jalouxdu favori,
ceiix-ci , ralentissant les pr^paratils, donnent le temps aux
Sarrasins de ravager la Septiroanie et de sauver leur butin
(827) . Une clamour universelle lesaccusederantle mallum:
Louis adoucit la sentence qui les condamne k mort. Pepin
est en dehors de' Tarrdt; et n^anmoins, comme II par*
tage la solidarity attach^ & la honte d*une telle condamna-
tion, il menace Tindigne favori, qui, non content de souiller
Iftcouche imp^riale, jette encore ce nouvel opprobreaux
fils de son maitre. Ainsi , partout la temp6te gronde. La for-
tune de Bernard allume Tenvie des grands. Le clerg^ Maiii
des r^formes que Tanst^t^ du monarque in^roduit dans la
discipline; Tambition de Judith alarroe les deux filsatn^ du
Dibonnaire, et le peuple, vex^de tons les ci^tis , accuse la
faiblesse du souverain.
Pepin se met en campagne , et passe la Loire : il va, s*4-
crie-t-il, ctia»ser les aduliferes. II s'avance Jusqu*^ Verberle.
Louis, abandonn^ des siens, est forc^ de se livrer k la vo*
lont^ de ses fils, et Judith de prendre le voile k Sainte-
Radegonde de Poitiers (830). Quelquesmois s*^ulent; un
comice, grAce k Thabilet^ du moine Gombaut, est convoqu^
k ^im(^e , oil les souvenirs de Charlemagne int^ressent
davantage aux infortunes de son fils. Ici la sc^ne change.
Lothaire , qui n*a point rougi de s'^tablir en ge6lier de son
p^ , est effray^ par les dispositions de la Germanie : il sa«
crifie ses complices; II obtient son pardon. Judith se justifie
par le serment ii rasserobliie d*Aix-la-Chapelle, et.reprend
tous ses droits auprte de son ^poux. La (aiblesse de Louis
pour Judith menace encore ses 61s d^un nuuveau partage;
car il faui une couronne au jeune Cbarlea. Les fils d^£rmen*
garde se r^unissent k Rothfeld , c^est-Mire au Champ-
Rouge^ non loui de Colmar; mais nne d<^fection perfide va
changer le noro du lieu, qui sera dit Luger^/eld^ ou le
champ du mensonge, Le pape m£me a passd les monts
avec les bataillons de Lothaire. Les troupes du p^re cam-
pent d^j^ vis-di-vis Tamite des lils. Gr^oire porte des deux
cOt^ les parolesde la paix ; mais tous les jours le J)4bonnaire
voit diminuer le nonibre de ses fiddles, et bient^t, 4 d^ut
dVnergie, il ne hii rente plus d^autre parti que cciul de se
feigner k rentrer sous la surveillance de Lothaire ( 833).
Ce n^est point assez pour ce Ills tngrat : il faut qu*une
o6r^montt d^^dante rende k jamais son p^re indigne do
porter le diad^me.. L^^ise de Salnt-M^lard k Soissons ae
remplit d*une aqnul^reuae assemble , ahrimans et vassaux,
barons et prMnu Oa j ranarque Lothaure au milieu des
Ittudm, et ParelMv^qne de Reims, Ebbon, environn^ des
^tite s^dilieox. Iloublie qu*ll hiU ^\fv<^ tVuim coadition
obscure aux honneurs de la mitre par la faveur da malba
qn'il vient d^pouiller de ses dignit^ hMditalres. Le JM-
bonnaire est aroen^. Les discours des pr^lats ont troubM
son esprit. Sa conscience est alarms : fl demande pankm
4 Dieu et aux honunes de ses p^ch^. Ebbon lui pr^senle
une liste on ses fautes sent d^taiHto en huit articles. Quels
^taient les griefs? Il a fait marcher des arra(^ ou conTo-
qu^ des assemblies dans le car6roe. A la v^rit^, c^'^tait la
crime que d^avoii puni avec cruaut^ la rebellion de son ne-
veu ; mais n*avait-il pas c.xpi^ ce crime aux cornices d'Attl-
gny ? En revenant sur les partages confirm^ par des ser-
ments , il a expose son peuple au parjure, le pays aux ra-
vages et les ^gllses anx profanations, cortege accoutoai^
des guerres civiles. Mais sa faute la plus grande, et eeUe
n^anmoins dont les ^v^ues n'avaient pas song^ k. Taccuser,
6tait sans doute de laisser ainsi fl^trir une noble nation Ai^
son repr^sentant naturel. Le D4l>onnaire prend la Itste ac-
cusatrice, quMI lit d*une voix g^roissante , k genoux sur on
cilice; ensuite il d^tache son ceinturon mDitaire, en signe
de sa d^adation; il rev6t un habit de suppliant; enlin, la
porte d'une cellule se ferme sur lui.
L*injure retombe douloureusement sur le cceur de Pepin;
il sent que la honte du p^re rejaillit au front des fils, et
somme Lolhaire de rendre au D6bonnaire ses honneurs et
sa liberty. Effray^ de sa marche, incertain du peuple, qui
oublie les fautes du vieil empereur et ne voit plus que ses
infortunes, Lothaire abandonne sa prole et se r^fngie dans
la Bourgogne, ou il compte sur des esprits plus d^voo^
Mais le D6bonnaire, sort! de sa prison, n'ose pas toucher
au sceptre avant que les c^r^monies de r£gllse I'aient a^
franchi de la penitence et calro^ sa conscience timor^
Une assemble d'^v6ques k Saint-Denis condamne les actes
de Soissons et suspend les prists coopables : Ebbon se
souinei k la censure, et depose la mitre. D^j4 Lotliaire avait
denx fois vaincu par ses lieutenants ; mais les rivaux n*a-
▼aient pas encore paru k la t6te de Icurs armies , quaod la
campagne de Blois les vit en deux camps oppos^. Qui va
d^ider entre le p^re etle fils? qui va donner la victoirea
run et forcer Tautre k la soumisslon? Est-ce V(&p6e, est-et
encore Topinion ? Lothaire, abandonn^ des sicns, se rend k
la tente de Louis, et soilicite k ses pieds nn pardon que la
faiblesse de son p^re ne salt pas refuser (834 ). L'exp^ence
raurait-elle instruit ? Non : toujours aveugl^ par sa prddileo
tion pour Tenfant de sa vieillesse, toujours sans fermete
contre les obsessions de Judilli, 11 reprend aux Bavarois
r Alsace, la Sax e, laThuringe, I'Austrasie, I'Allemagne, et,
Joignant ces provinces k la Neustrie , il en depose la coo-
ronne sur la t6te de son enfant le plus cher.
Bient6t la r^istance de Louis et la mort de Pepin bispi-
rent k Judith Tid^ d'un nouvelle combinaison. Que Lo-
thaire fasse deux portitms ^ales de tout Tempire, U seole
Bavifere exceptde, une pour lui et Pautre pour Penfant pr^
t<6r^ Apr^ de vains efforts, Lothaire abandonne ce soin a
son p4re , et celui-ci trace du nord au midi sur reropire
nne ligne qui descend sur la SaAne , suit le Rli6ne Jnsqa*4
son embouchure, et coupe ces deux fleuves k leur source,
en traversant le Jura. De ces deux parts, que ngnorance
de la geographic supposait d^une ^alit^ parfaite, Lotbaiiv
cholsitladroite, et c6de Toccident au fils de Judith. Mas
pour donner de la' r^alit^ au partage, il faut contraindre Loob
ik d^poser les armes, il faut d^pouiJler Pepin II, que ks
Aquitains viennent dMIever sur le trOne du feu roi. Le D^
bonnaire passe la Loire, et ravage cette contr^; mais one
^pid^mie venge la province en ddcimant Tarm^. De U U
franchit le Rhin , piortant d^^ dans son sein le principe de
sa mort : il marchait abattu par la maladie, le cceur con-
sume de chagrins, etia pens^ occup^e de pressentimeoto
sinistres, que rapparition d*une compte avait jet^ dans son
esprit. Enfin, T^puisement le for^ de s*arr£ter h Ingel-
heim, pour y rendre son dernier soupir (840).
A peine le IHbonnaire eut-il ferm^ les yeux, que soa fill
aln^ revendiqoe les droits altaclite I la dignity imp^nah '
FRANCE
fl pretend convoqaer ses frftres au ebarop de mai, les pr^
sid^r, r^gler Iui-ni6roe les operations niilitaires ; en un mot,
its seront ses lieutenants avec le titre de rois. Comme il
Irouva Louis snr ses gardes , W signa nn armistice avec Tun ;
ii eonsenttt h un accord proTisoire avec l^autre ; mais , au
m^pris de sa parole, fl fit rompre les pouts, inqui^ta les
troupes de Charles, qui revenait d'une exp^itiou en Bre-
tagne, et r^ussit k squire la plupart de ses iendes. La pru-
dence ddfendatt au Germanique de laisser affaiblir son jeune
fr^re : 11 s*unit k Cliarles ; Lotliaire s^allie k Pepin, et se
met en marche pour op^rer sa jonction avec les troupes
d'Aquitaine. Ses deux fr^res I'atteignent pr^ d*Aaxerre, lul
ofTrent le combat ^Fontenai(84l)|OU, comme dit Tliisto-
rien , ie jugement de Dieu, et taillent son arm^en pieces :
40,000 cadavres joncbent les piaines de laPuysaie. Epuis^
de sang militaire en cette joumde, la France se vit abandon-
n6e sans d^lense aux iucursions des Normands. Ce ne Tut
pas la seule consequence de cette bataille : elle fit encore
pr^dominer la langue romane, qui se formait obscure
ment, et seryit k la transmutation de la nation f^anque en
pen pie Tran^is. Un an aprte, les yainqueurs renouvellent
ieor alliance dans une entreTue k Strasbourg, et prennent k
t^moin leurs annto , en pronon^ant des serments que Phis-
toire a conserve, et qui tout des monuments curieux des
langues romane et tudesque k cette 6poque. dependant , les
souffrances et les plaintes des peoples obtinrent enfm le re-
tour de la paix : un traits de partage est signd a Verdun
(843). La France occidentale Jusqu*ii la Meuse, la SaAne
et le RiiAne, fut assignee k Charles; la Germanie jusqu'au
Rhin, A Louis; Pltaiie avec la Provence, k Lothaire, qui s'^-
teudit jusqu'aux bouches de TEscaut et du Rhin, k travers
ccttc langue de tcrre qui, s^parant Louis et Charles,
fut appcl6e L&tharingkL^ c'est-k-dire la part de Lothaire,
et plus tard, quand le nom se fut altera, la Lorraine.
Tranqullle de ce c^t^, Charles emploie tous ses efforts k
la soumission de Pepin, et donne un de ses fits pour roi k
TAquitaine, tandis que la couronne en est ofTerte k Ihm des
fils du Germanique par des barons aquitains; et comme si
c'^tait pen de trois rois pour se disputer les lambeaux de
cette province , Pepin s'allie aux Sarrasins, et les introduit
dans la France , trahison quUl expiera dans une prison per-
p^nelie. Vers le mftme temps, Marseille ^tait pill^ par une
poign^ de pirates grecs. Les Normands remontaient toutes
Jes embouchures de nos fleuves, d'od les guerres civiles
avaient retire les postes ^tablis par Charlemagne : ils pren-
nent, saccagent, incendient Bordeaux, Mantes, Toors,
Amiens, Rouen, des villes m6me plus inti^eures, Limoges,
Clermont, Bourges. lis trouvent Paris Tide de ses habitants,
et leurs faarques sufHsent k peine au butin quIJs rJiargent
paisiblement. S^par^ d*eux par dtux lieaes seulement, le
petH-fils de Charlemagne croyait satisfaire k tous ses devoirs
en gardant la baailique de Saint^Denis. Les pirates rinrent
planter dans une tie de la Seine cent onze soIiTes des b&tl-
raeots abattus dans Paris, et y pendirent cent onze de ses
sujets k la face de leur roi. £p6e de Charlemagne, quMtais-
tu devenue ? Qu'6taient devenues ses iuvinclbles phalanges?
Les hommes libres avaient seuls le d!t>it le porter les armes ;
mais la population lihre diminuait tous les jours. A la fa-
veur de Tanardiie, le fort r^duisait le faible en servitude ,
et la grande propriety absorbait la petite. Dans son emba^
ras, Charles le Chauve ne salt qu*opposer k Fennemi,
soudoie le Normand de la Somrae contre le Normand de
la Seine, et ne r^ussit qu'& exciter davantage la cupidity
des barbares.
Un comte cependant, qui dnt k son courage un surnom
in^rit^, livrait aux pirates des combats joumaliers : c'^tait
Robert le Fort, le premier des ancfitres connus de la
troisitaie dynastie, car avantlui cen'estqu^obscuiit^. Les
pnilats et les barons, indign^, ofTrent la couronne au Ger-
uianiqiie. Lesarm^ des deux fr^rcs se rencontrent k Bricn-
ne : trois jours sont employ^ k migoder. Ciiaries, aban-
doun^ des siens, se ri^fugie en Bourgogne (8S8). Louis dls-
Ui
tribne les fiefs, les abbayes, toutes les faveors aux gi^andv
qui Pont api)el6| et la France ne tarde pas k reconniittr&'
qu^elle a change de maftre sans am^liorer sa condiiion.
L'exil^ reparatt avec une armte : IHisurpateor se retire, tt
cMe la couronne sans combat , comme il Favait acquise. L'ar^
chev^quede Sens, Wenilon, avait adhM au parti du Genua-
niqne, et cependant il devait au roi des Francis Flioaneiir de
la mitre. Charles demanda Tengeance an concile de SavoiH
nitres : sa d^sition, disait-il, u'avait pas M l^ale, car elle
aTait ^ prononcte sans le jugement des ^v6ques : ils sont
les trOnes de Dieu, et nous nous sommes toujours fait gloire
de leur 6tre soumis. Voilli pourtant ce qu'^tait devenue la
couronne de Chariemagne entre des mains incapables de la
d^fendiet A mesure que diminuait sa puissance, on voyait
par un singulier contraste ses £tats grandir en ^tendue.
Lothaire avait quitt^ la condition royale pour la vie mo-
nastique, et partag^ son trdne en trois pour autanl de fils.
Louis obtint Pltalie et le titre d*empereur, Lothaire jeune
le royaume de Lorraine, la Provence futle partage do troi-
sitme. Ce dernier n*eut qu*une existence fort courte, et son
heritage tehut aux deux a!n4s. Pen d^ann^es aprte mourut
le roi de Lorraine, Irapp^, ont dit les uns, par le Jugement
de Dieu, empoisonn^ dans FEucharistie, suivant une opi-
nion plus bardie. Charles le Cliauve et Louis le Gemumique
se partagtrent sa d(5pouille : Fempereur Louis II, trop occu-
py de ses guerres contre les Sarrasins d'ltalie, ne pot mellre
obstacle k ceite violence, et d'ailleurs 11 suivit bientdt dan»
la tombe ses deux f rtres. Le pape Jean Vni , dont Charles
avait su capter Faffection , s^empressa de lul donner la cou-'
ronne imp^riale : « Cest alnsl , dit Sismondi , qu'il se suU'
stituait k toute cette nation dicorie de la toge, dont 11 se^
disait le repr^seotant, et au nom de laquelle il'invoquait les
anciennes coutumes pour donner un nouveau mattre k la
terre. » Sans doute Chariot n'en fOt pas rest^ maltre pai-
sible si le Germanique eOt v^co plus longtemps. Son ambi-
tion n*est pas encore satisbite; il aspire k pussier tout le
royaume de Charlemagne. Des trois fils que le Germanique
avait laiss^, Louis <^it le plus Toisin : il campait k Ander-
nach , d'oti il avait envoy6 trente chevaliers k son oncle
pour lui prouver ses droits : comment ? Dlx par Feau froide,
aiitant par Feau bouillante, les dix autres par le fer incan-
descent! Charles e«p6re tromper son neveo par une marche
secrete et forc^e. fl est surpris lui-m6me de trouver en face
de la sienne une arm^ avertie et rangte en bataille. £pui-
M^ par la route dans une nuit obscure, enfoniQant k chaque
pas dans la boue, assaillis par la pluie, ses bataillons sont
rompos au premier choc; et sea chars eiubourb^, arrfttant
les fuyards, livrent cette multitude en d^ordre au fer du
soldatennemi et aux mains des payisans (1^76 ). L*ann^ sui-
vante, Charles ^lait son luxe impmal am yeux des ba-
rons d*Italie, quand tout I cqHpt,iirapp6 de la nouvelle que
le roi de Bayj^, entr^ en Lombardie^ s'avance k la tete
d'une arm^, iffuit, abandonnd des Italiens. Mala la fitvre
le contraint de s^arrtter k Brios, dans les montagnes de Sa-
voie, oil il meort (877) empoisonn<(, sans qo'on saclie le
nioUl de ce crime, par son m^tein, le jaif SMteias.
Le nouveau roi, Louis II, prodigue k son avdnement
les fiefs et les abbayes pour se concilier des amis; mais il ,
recueille encore plus d'inimiti6i. 11 a viol^ F6dit de Kiersy,
qui consacre l*bMdit6 des hto^fices : tous ceux qoi ont des
fiefs k recueilUr, et ceux qui en ont k transmettre, et ceux
qu'il d^pouille, prennent les armes dHm G«mmun accord.
Larchevdqoe de Reims, Hincmar, sMnterpose entre les
m^contenU et le roi. Us conaentent k remettre H^ dans
le fourreau, et Louis kinscrireces mots dans ses formules :
Roi par la grdce de Dieu et VileetUm du peuple. Le pape
Jean VIII , fuyant les troubles de Fltalie et la captivity dans
Rome, accorde k Louis, sumomm^ U Bigu4, Function
royale, etr^unit nn concile k Troyes (878). Bernard, due
de Gothie, n'a pas daign^ y paraltre. Cependant Louis et Jean
Font Element convoqu^, oelui^ci m6me par deux fois; mais
Fautorit(3 du papeet du roi est fbul6e aux pieds avec le intoio
9t.
fG7
fi^Jaio par d'orgueilleai feudatureft* aujoiird*hiil plosputs-
sants qo'un roi sans ann^ et qa^on pape ftigitif. L^excommu-
nication «t fulmin^e^ les EtaU de fiernard donnte au premier
occupant , et le oomte d*AnTergiie cliarg6 d'exteuter la sen-
lence. Le rol ae randait k cette guerre; roais il trouva en
chemin one maladie qui le rameiia k Gouipi^gne , o<i il mou-
rut(879).
A qui donnera-t-en la eonroone? Aux fiU d^An^rde ou
k Tenfant d'Adtfaide? Le premier manage du feu roi, li^
sans le consentement de son p^re, avait ^ d6\\€ sans Fob-
lervation des formalitte canoniques, et Charles aux yeux
du clerg6 , juge 8ou?erain dans cette question, n'^tait pas n^
Idgitime. Le droit des fils d^Ansgarde, Louis et Carloman ,
n^est pas m^me incontestable ; car Louis 11 a reconnu dans
•on titre que la couronne est Elective. Deux assemblckis se,
r^unissent, l^mek Creil-sor-Olse, Pautre k Meaux. Celle-la,
repoussant tons les fils du B^e , d6Rn la couronne k Louis
de Saxe, qui s'avance, ra?ageant comme une conqu^le le
pays qu'on lui donne* Mais des inl6r£ts plus grands Tappd-
lent dans Tltalie : rassembite de Meaux achate son d^is-
ternent, et s*eropresse de couronner Louis et Carloman : celui-
ci aura l*Aquitaine , et I'autre la Neustrie.
Tandis que Sanche-Mitarra gouveme a^ec une enti^re in-
d^pendanoe le ducb^ de Gascogne, et qu^Alain s^intitule ro,
de la Bretagne, nn nonveau moniirqtie s*61^ve dans les pro-
Tinces m^ridionales (879). Le due de Proyence, Bosou
r^unit a Mantaille 23 arclieTdques uu ^Tfiques, et accepte
d'eux , car il faut obHr aux prStres inspire par la Divi'
uiU, le titre de roi d^un £tat qui n^a point de nom ni de li-
raites dans les arrfttos de cette di^te, inais qui fut le royaume
d^Arles, et devint plus lard une annexe de Pcmpire. BientOt
les jeunes rois sont en marclie pour abattrc le nouveau trdne :
Boson se retire dans les montagnes ; mais Yienne est d^en-
due par Herinengarde , sondpouse, avec le courage d'une
iK^roine. Louis, que les ravages des Norroands rappciicnt en
Neustiie, les taille en pieces k Saulcourt en Yimou (881) :
iinu chan<on tudesque conserve le souvenir de cette action.
Louis se porte en Aquitaine, et force le pirate Ha-iting a si-
gner im traits oil il s^engage k quitter cette province. Gcr-
mond avait une fdle d^une remarquable beaiit^ : le jeune roi
la voit ; il lui adresse des mots qui effarouclient sa timidity :
elle fuit ; il pique , pour la poursui vre , les flancs de son clie-
val, et se brise la tdte an Unteau d*une porta (882 ).
Deux ans apr6s , Carloman , victorieux comme lui des Nor-
inands , au lieu nomm^ Avaux (882), subissait cette fatality
qui semble attach^ k la race de Charlemagne, et uioi:rait
(l*unc Messore profonde, uuverte dans sa cuisse par la d^-
fen^ d*iin sanglier (884). D'autres ont dlt qu*il couvrit alnsi
il faute involontaire d^un garde-chasse qui Tavalt frapt^^
(i\m javelot destine k I'animal. Ce trait suflit k son iloge. La
l^gitimit^ de Cliarles le Simple ^tant contests, la couronne
est iWMe k Charles le Chanre ; mals elle ne put cacher une
taclie qu'il venait d*imprimer k son front. Sa foiblesse avait
accord^ A Godfrid, cliefde pirates normands, un territoire
ians la Frise; la cupiditedu l>arbare, exclt^R par ce don,
ui demanda des vignobles sur le Rhin. Charles cnrt qu*il
^tait plus facile et moins dangereux de tuer son ennemi ptr
trahison, dans une entrevue au Betaw, que d*arcorder uu de
refuser la demande. Ensuite il convoqiie Tarrode pour chas.^r
les Normands de Louvain (885). Elle se range en bataille;
mais , d^pourvue de consdl et de courage , elle tourne le dos
avant de tircr V6p6e , et les Danois , reconnaissant les ban-
nitres quMls ont vues fiiir dans la Neuslrie : • Pourquoi ve«
nir ici nous chercherf s*6crient-ils en se rooquant. Nous
vous connaissions assex iM>ur aller de nous-m^mes vous trou-
Ter. » £n cffet, la France septentrionale, envahie, voit btcn-
t6t Paris oem^ par ces hardis soldats. Un an tout entier la
Yille soutint le si^e, grice k la Cermets et au courage d*£udrs
et de Gauzelin, son comte et son<^v£que| tandis que les
pirates cbassaient dans k cainpegne aussi trauquillcmeut
aiie dans leor pays natal ( 886 ). EuGn, Tempcreur sc met en
iaiupaguej it visite dans la marclie lente toutes les nuiisons
FRANCE
royales voisines de son passage : Parrivde du prince a
le courage desassi^Sgds. Mais Unrest pas veno poor ootobit-
tre; il n^ocie et signe le plus lAclie traits : il adiite U ie«M
du si^y et cMe aux ravages des rVonnands lea rives de h
haute Sefaie et de r Yonne. Une clameur d*indi(piatioa s'dire
de toutes parts; mala il n*en saura pas mteux respecter ei
lui la dignity impdriale. Aux comices de Kirkbeiin , il oe roo>
git pas d^accuser Tinconduite de son Spouse et de r^T^er a
honte. Aussi, favoris^ par le m^pris public, Arnolptie, fils
natural de Tempereur Carloman, n*eul-il qu'a tendre la mail
pour prendre la couronne au front de Charles et la mettre sor
le sien. L^empereur ddtrte^ moumt la rodme ann^ (8SS)f
et avpc lui finit la branche cadette legitime de Charlemagne.
II fallait, pourtenir le sceptre de Neustrie, une main plus
ferine que celle d'un adolescent : aussi ne voit-on pas
encore Charles le Simple parmi les comp(^titeurs. Ce aart
Arnolphe, roide Germanic; Guide, due de Spolette; Eude«,
comte de Paris. Une victoire que celui-d remporta sar les
Normands k Montfaucon, dans TArgonne, ddtennina ?oo
iSIection. Sa faiblesse souvent Toblige k rester sur la delien-
sive dans la guerre centre les pirates ; mais le courage
revient k la nation : le terrain est dispute pied k pied aux
barbares. Des chAteaux forts s'dl^vent partout sur h mI
fran^is; la force centrale, impuissante et d^meinbrde, e«t
remplac^e par des pouvoirs locaux, inUH-easiHt chacun k de-
fendre vigourcusement la province qui est devenue soa
domaine : dh$ ce moment Thistoire est rempUe par In
grandes maisons fitodales de Flandre, de Yermandois ,
d^Anjoii, d'Angoutfime, de Pi^rigord , d'Aquitaine, d^Auier-
gne et de Bourgogne. La guerre avait caus^ dans la Netis-
trie une extreme di^etto; Eudes, pour soulager le ps}s
eonduit sa troupe au midi de la Loire, ou son titre est n.>
connu. II ohtient des succ^s; mai:; pendant son ah^nce
Charles le Simple est consacrd par Tarchev^qiie de R.inti
(893). Une arm^e se rassemble autour de lui, ari»;««
limide, puisquMl suffit pour la dissiper d*une somnia-
tion signiflfte au nom du roi Eudes par son hdraut d*dr-
mes. Cliailes se rcfugie k Reims, sons la protection de
Tarchev^que; Eudes Ty menace; le jeune prince se retire
en Allemagne , nu il int^res^ IVjupereur k ^on infortune-
Ordre est doitn' aux s«:^neurs alsacienset lorrains d*ai1(>r
le prdtendaiit A n; 'ouvrer son iuVitige; mais ces grantU
vassaux soul pour (a i>l-j|):irt Irs a nia du roi Eude« : ik
trahissent la cause qu'ils sout cliarg«^.s de soutenir, et
Charles pa.sse en Bourgogne. Il n'a p(»intd*argent; ses filr^Ie^
sont forces de vivrc comme en pays ennemi. T^ priiviucf
murinure ; rompercuV somme les deux compctiteur^ de roni-
paraitre devant lui. Eudes use le faire, et gagne rafTerlioa
d*Arnulplie, qui ordonne au nouveau roi de Lorraine,
Zwentibold, son fils natural, de souteidr le sceptre dans la
main d'Eudes .
Zwentibold agit dans un seus tout contraire : il s^all'ie
avec le pr^tendant; il assi^ge Laon avec lui. Mais Charles
ne tarde pas k reconnaltre que les motifs du Lorrain sont
peu d<f«in«^r&<is^s : d^jii celui-d a re^u lliommaice dc»
CO !i!cs de Hainaut , de Ilollande , de Cambray ; snn allir
ciaint qiril ne veuille attenter A i^a vie ou k sa Hberte,
apr6i Pavoir ddpoiiill^, et juge qu'il est plus sOr de «*•
confier k la g^n^rosit^ de son rival. En efTK, Eudes Pac-
cueille k sa cour, lui donne un apanage , et lui c^ le ^ ^
mort une couronne qui doit revenir k sa famillc (89s i.
Une ob<^ciirit6 assez profonde enveMppe les quatorze
premieres anndes du uouveau r^e : Tetabllssement fixe ei
l^al des pirates scandinaves dans la France est le trait ie
p!us saillant de C4*ttc ^poque. En 91 i Rollon avait rafn<*ne
ses bandesde TAngleterre : il d6so1ait les rives derVonoe
rt de la Sa6ne, tandis que d^autres flottilles, rrmontant la
Loire et U Garonne, semblaient reconnaltre ses ordres. Dea>
cendu vers Charlies, il investit reltc vlile; mais it est forr<
dVn lever le sii^pi* par le due de BourjM^rne et le romte de
de Paris. Sa d6fai(e ennamnic «a rolc^ : Ic pays en e^t
|)iii> (hacuicnt traits, et la poputnliuu implore un teme 4
FRANCE
66S
k MA maux. Cliarlei ofTre ao Normand an territoire pour
s*Mnbllr avec ses giierrien , depnis le confluent de I'Rpte
avec la Seine jusqu'k TOc^n : le Danots vent en outre la
fiile du roi , Gis^le , pour son Spouse. Cliarles met pour
condition k cet tiyroen la conversion de I'idoIMre au chris-
tianisme. Ce ne tni pas une difTIcuIt^ : Tabsence de leur
pa) 8 avait afTaibli dansces barbaret la croyance anxdietix
nalionanx,et lesid^ clir^tiennes comrapni^ient k pi^n^trer
dans CCS esprits grossiers. Sainte^Claire est le lieu clioisi
pour la c^r^monie de niommage ; mais le fier Dnnois se
refuse k le prater selon la forme accoutum^e : jamais aon
genou ne fltehira deyant nn autre homme. Cependant il dit
k I'un de ses officiers de s*agenouiller en sa place. Le
barbare saisit brusquement le pied du roi, oomme pour le
porter ksa bouche; le roi tombe, et sa faiblesse est con-
trainte k d^Yorer en silence cet aflTronL
Peut-6tre cette nouTelle faiblesse du prince ftit-elle Tune
dcs caufses qui engag^ent les seigneurs de Lorraine k lui
d<^f^.rer leur homroage : rantorit^ d*un tel tx>i devait moins
|ie^r que celle des eropereurs. Charles prit possession de la
province^ la (aveur des troubles qui agitaient PAllemagne,
rl plus lard , dans le traits de Bonn, le roi ft Tempereur
fie reconnurent mutuellement pour les souTorains, ceiui-lA
Aes Francs occidentaux , celul-ci des Francs orientaux. II
pncifia la Saxe, souIct^ centre son due. Henri vint k Aix-
la Cliapelle lui rendre grftre; il attendait depuis longtemps
line audience ; Bobert, comte de Paris, pariageait son Im-
patience; mais le roi, livr^ k fempire d*un fayori de basse
naissance, Haganon, et renfermd a?eclui dans son cabinet,
laissait el le comte et le due se roorfondre dans ranti-chami-
bre, quand celui-ci, tndigni^, sVcria : « Au train des afTaires,
on Terra bientAt Haganon mentor sur le trdne aux c6t&s de
Charles, ou diaries d&<«cendre k e6ii d^Haganon dans une
condition privte. ■ Ce fut comme une pr^idion. Pea de
temps apr^s, les grands, assembles k Soissons, rompaient
fiiacun leur brin de pallle k la face du roi, pour lui signi-
f icr qu'ils brisaient le lien d'ob^issance qui les avait rete-
ll .«; jiisque alors : usage qui a laiss^ dans la langue une ex-
jitcssion proverbiale. L*archeT6que de Reims, H^rivte,
1c di^rotM aox fureurs des m^conlents , et le tint sept mois
rmht^. En ftit-il bien rdcompeuju^ ? On lui retlra les sceaux
four les donner k Tarchev^que de Treves ; en m^me temps
Haganon obtniait Tabbayede Clielles, en]eT<^e k Rhotllde.
liugucs Ic Blunc, fils de Robert, comte de Paris, sparine
pour soutcnir les droits de sa bellc-m^re; Charles s^enfuit
derri^re la Meuf^e : il en ramene une arm<^e. Les deux partis
rostcnt ramp6i trois scmaines k Epernay, liuit jours k La
J'ere : ils s*obser\ent, dans one timide immobility; mais
rette inaction est pire qu*une bataille. Cliarles, abandonn<^,
se rc'fugie en Lorraine. Ungues feint de rogardcr cette fuile
comme une atKiication , et fait couronner son p^re dans la
Insilique de Reims. L*e\i1^ rcparatt ; il demande tin armis-
tice, on l^accorde; II viole cette tr6ve, surprend son rival
dans le voisinage de Soissons, et Tusurpateur tombe sous
Topi^e du roude Fulhrrt, qui portait IVtcndard du roi li^^iti-
ine. Il n*avait pas eu le temps de s^enivrer de ^ rictoirf, que
ddj5, «{t d(>s le lendemain, Hugues, avec une arm<^c plus
roinbreu«e , fondait sur lui , vengeait Robert, ce roi d^ln
instant, et taillait en pi^es les vainqucnrs de la veille (923).
il aiirait pris !a conronne s*il n*eQt cralnt d^exciter la
jalousie en donnant k laquerelle d*un vassal avec son roi
l<>s apparcnccs d^me ambition personnellc; mais il fit 61ire et
facrcr IVpoux de sa snnir Emma, Rodolphc, due de Bour-
gogne. f^ monarque d^courbnnd crrait sollicitant pariout un
appiii ; le comte de Vermandnis I'altira sous de l)eaux sem-
hlauts d'amili^, et Tenferroa dans une tour de Cli&uteau-
Thierry.
Ces guerres dvlles n*^taient pas les senb manx de la
France. Les Sairasins inrcstaient la Provence; ils ^talent
fiarvepus jusqu\i Saint-Maurice en Valais, oil llsse rencon-
lieront avrc les hordes sauvagcs des llongrois , qui, cliari7(^s
dt;s di^puuilles de Pavicy allaicnt desccndrc Ics Al|)es, passer J
le Rb6ne, piller Ntraes et p^n^trer jasqu'k Toulouse. Ici
une maladia contagieuse et les armes du comte devaieui
an^ntir cette multitude. Le Touloosain for^it aussi una
nouvelle invasion de Normaods k refluer vers les provincea
de la Sdne et de la Somme. Rodolphe ^tait vaincn par eux
vers Amiens; mais la fortune lui promettait une victoire
comply k Limoges (926). D*un roi il n*avait que le nom':
son titre ^tait m6:onnu au midi ; au nord il abandonnai*
les r^nes aux comtes de Paris et de Vermandois. Le sif ge
de Reims vint k vaquer; H^ribert fit dire Hugues, son
jeune fils, et poser la mitre sur une ttie de cinq ans. 11 exige
encore le conit^ de Laon, dont Rodolphe avait invest! uu
fils (!e I'anden feudataire, sulvant la r^le stabile snr Fh'S
r6dit6 des fiefs. De 1^ une guerre d<^piorable : le Verman-
dois, le comUi de Paris et le R&nois sont en feu, les villcs
prises tour k tour et reprises. L*archev6qae enfant est d6pos(^,
et le si^donn^ au moine Artaud, qui nHmissail la gravity
del'Age^ I'autorit^ dela vertu. Enfin, la paix se retablit par
rinierm^iaire de Tempereur d du pape. Elle fut de ooiirte
dur^ : une querelle se ralluma entre les comtes de Verman-
dois et de Paris. Le roi et Pempereur prennent part k la
guerre, comme alli^, cdui-lA de Hugues, oeiui ci d If^ri-
hert, qui lui rend hommage. Quand la paix a de nouveau
dterm^ les partis, Rodolphe visile Toulouse ; son titre est
reconnu au mldi de la Loire , son nom plac^ a la l£te de
tons les actes. Son retour en Bourgogne arista une invasion
des Hongrois, et fut le dernier exploit desa vie, qu*ll ter-
mina dans la ville de Sens (936).
Le trOne ^tait vacant; Hugues ne voalnt pas encore s'y
asseoir. 11 rappelle d'Angle;t(rre le jeune Louis, qui s*dait
r^fugid k la cour du roi Atlielstan, son oncle, apr^ la dt^-
faite et la captivity de son p^re. Rodolphe avait divis^ son
ducli^ de Bourgogne entre son fr^ et son bean-frire;
Hugues, sans aucun droit, y pr^tendit une part II se met
en campagne; il mtoe Louis d*Outre mer dans ton arm^e,
comme pour donner k son cntreprise la sanction royale,
et signe avec ses deux competiteurs uu traits od tons les
trois se roconnaissent pour dues d« Bourgogne. L'activitii
du jeune Louis , croissant avec i^ftge , inquiite ses grands
feudataires : tant6t il rt^duit un chateau dont le seigneur a
fait un repaire de brigands , tantM il reconquiert des liefs
donnte en douaire k sa m^re; tant6t il se rend aux veeux
des seigneurs lorrains, qui profitent de leur position ind^t^^i
potv transporter leur allc^gcance du roi k Pempereur et dc Tein-
reur au roi. Mais Otbon ne trouve iias les grands vassaux tie
la France moins empress^ k lui d^f^rer leur hommage. 11
s'avance jusqu*^ Attigny : H^ribert, Ungues et Guiiiaume
Loogue £pte viennent a sa rencontre ; il revolt leurs ser-
ments; il est oouronn^ et proclam6 roi des Francis. Son
rival s'enfuiten Bourgogne, et, par une attaque reiniei^ur
I'Alsace, il force Pempereur k quitter la Neustrie. BiefiiOt
Louis reparalt acconipagn^ d*une arm<^e; mais, surpris et
battu k Cliftteau-Porcien , il va demander un asile au roi.ii
de ia Loire, oti Guiiiaume T6te d'l^toupe lui reeompose une
arm(^e d^Aquitaifls. Ses deux alli^, les dues de Franconie
ct de Lorraine, avaient trouv^ la mort dans une di^faile
k Andernadi : lA)uis ^poiisa la veuve du Lorrain ; die dait
sceur d'Othon, t>ellesccur d'Hugues, etson influence rdta-
blitlapaix(942).
Pen /le temps apr^, roeurt Guiiiaume Longue £pee,
assassin^ en tralilson : heureuse occasion de s^agrandir aux
d<^pens d*un mineur. Louis vient k Rouen ; 11 reclame le
jeune hd-itier du fief , afin de I'instruire dans toute Pd(S-
gance de sa cour ; mais d^ja il pensait k se partager a\ec Hu-
gues les d^pouilles de Porphelin : il y aura denx Normandies
etdeuxcapitaies: Evreux pcur la Normandieltedale; Rouco
pour la Normandie royale. Cep^dant le gouverneur du
jeune due, le brave et fidde Osmond, le d^robe k son tyran,
d Pemporte dans une bolte dlierbages , tandfs que Ber-
nard le Danois, administrateur de la Normandie, travaille
k ddaclier Louis dc son anibilieux vassal. Puur(|uoi par-
t^j^er one wovincc qid vcut se donner k lui to'il enli^ni'
654
FRANCE
Pnurqaol cetfe guerre qui ddtruit une arnit^e pr^te A passer
»ous son ^endard? En mftme tempf^ il appelie en secret
une flotte danoise; elie arrive : ses chefs ont one entrevue
avec 1e roi, rar les bords dun gu^ , ii qui la mort du comte
Heri^re va donncr son nom. La conforence , d'abord aini-
cale, d^g^n^reen aigrciir; les^p^es brillent, le sangcoule;
Ic roi sVnfuit a Rouen; mais il y trouTe une prison (945).
Gerberge, son ^^pouse, int^resse a son infortune le pape,
Tempereur et le comte de Paris ; le captif rcaouvelle au
jeune due Richard tons les privileges dont avaient joui son
p^re et son aieul : le donjon s'ouvre ; il croit respirer Tair
de la liberty ; mais Hngues Ini annonce qu^il a change de
prison seulenient, et qu^il ne verra point tomber ses fers 8*il
n^abandonne pas le comte de Laon. C'^tait le seol domaine
qui roi reste k la couronne : un an tout entier le prisonnier
rdsista ; enfin , voyant Othon s'approchcr avec une arm^e ,
ii fit au comte Hugues des serments qu'il croyail invaiid<^s
par la contrainte.
Trois conciles, tenus h Verdun, Mousson et Ingelheim
pour terminer la dispute relative au si^ge de Reims , rati-
fi^rcnt reievation d'Artaud et la deposition de Hugues , ik
qui les triomphes d'H^ribert snr la puissance royale avaicnt
rendu la mitre. Au dernier de ces conciles , preside par un
te«{at du pape , Othon et Louis assistaient en personne. Ce*
lui-ci se l^ve; il expose les griefs du comte Hugues, et
Tantorite souveraine est tellcment deprim^e, qu'on voit
un suzerain oblige de recourir h un concile pour obtenir
satisfaction de son vassal. Le timide clerge ose k peine
une menace d^excommunication si Hugues ne vient k resi-
piscence. La menace, convertic en realtte au concile de Tre-
ves , n'eflraya point le fler vassal. Enfin, apr^s une petite
guerre, signaiee plut^t par la Taleor que par les succes du
roi , Hugues consentit k renouyeler son iiommage au roi
(950).
La mort de Lrmis fut aussi malheureuse que sa Tie. Un
jour, il se rendait k Reims , quand $on cheval , efTraye par
le passage d'un loup, jeta contre terre son cayalier, qui fut
transporte, douloureusement lueurtri, dans cette ville de
Reims, oi": s^eteignit avec sa vie la derniere etincellede
ractivite de Charlemagne (954).
Hugues le Blanc aimait mieux faire servir k sa grandeur
le nom de roi dans un autre que d^nsurper un titre qui ne
devait ajouter rien k sa puissance. Il fait sacrer Lothaire,
ft le conduit en Poitou. II voulait etilever k Guillaume
rete d'flltoupe le duche d'Aquitaine, dont celui-ci avail
dc^pouilM les enfants mineurs de Raimond Pons. Un orage
ou il entrevoit un signe de la coiere divine ic force k lever
le siege de Poitiers; mais il repousse au passage d^une
riviere Pannec du Poitevin. II mounitdeux ans apres cette
expedition. Les deux soeurs veuves de Louis et de Hugues
Fc i-eiinirent pour eicver ensemble leor jeune famille sous
la protection de leurs freres, saint Bruno et Tempereur
Othon.
Les conseils de Tliibaud le Tricliard eurent une funeste
inHuenoe sur les premieres actions de Lothaire, qui dressa
deux fois une embuseade au due de Normandie, et ne re-
cueillit de cette entreprise que la honte d*une perfidie. Thi-
haud surprend £vrenx ; Richard se venge, et devaste le pays
Chartrain. Comme son rival avait pour anxiliaire un roi ,
il appelle ses allies de Danemark. Ces barhares repandlrent
sur les domaines de Thibaud une desolation si complete,
qiril ne resta fiasmeme, suivant I'expression de Thistorien,
un dogue fwur abo}or k Tennemi. Enfin, la vengeance
snti^faile, les vabiqucurs accepterent la paix (963). Non
bcaucoup de temps apres, Charles , fr^re putne de Lothaire,
obtint le dnclie de basse I>orraine el dcvint ainsi vassal de
IVmpereiir. Lothaire s'cn olTense; il rassetnhic ses cheva-
liers , et marclie avec une tHlo prompti,tudc, qn'il faillit sur-
prendre Othon dans Aix-la-Cliapelle. Ma-s au milieu des
trois jours qu'il donnait k la joic d'habiter re palais, qu'un
empereur avait deserte k son approche, un heraut vint lui
annoncer qu*Otlion lui rendrait sa visite au premier octobre.
En effet soixante'mUle bommesserangentflovitr^taidaidln'
perial pour venger Tinjure faite au territotre allemand , et
bient6t Paris pent en voir flotter les bannieres imperiales w»
les hauteurs de Montmartre. La, Otiion fait dire & H ugnet
Capet qu il va lui chanter une hymne telle que ses oreiUes
n*ont jamais rien entendu de semblable. Aussit6t les prttres
s'avancent, et leurs voix, soutenues par les voix de tooie
I'arroee, entonnent le cantique des martyrs : Alleluia! 7«
martyrum candidatus laudat exercitus, Domine (998)!
Salisfait de cette bravade , il reprend la route de fli» ^ats.
Lethaire le suit, et lui enieve ses bagages au passage de
TAisne.
Plus nous avan^ons, plus les tenebrcs s*epaississent an-
tourde nous, plus les documents deviennent rares. Une
nouvelle dynastie va succederk une autre :a-t-clle intereii
conserver les monuments qui pourraient ou retracer ses
intrigues ou rappeler le souvenir de la race dechue ? Asso-
rement non : ii en est d'elle, au contraire, comme ties Ro-
mains , dont la politique aneantit tout ce qui aurait pu rap-
peler et illustrer le souvenir de Cartliage, detruite par leon
armes. Blanche d*Aquitaine, epouse de Louts, heritier de
la couronne, avait une telle aversion pour son mari, qu^elle
profita d*un voyage en son pays natal pour ratMiiicloimer.
i^e mariage de Lothaire n'avait pas ete plus Iteureox ; car k
peine avait-il ramene son fils d'Aquitaine qull expirait loi-
meme, empoisonne par Emma, qui oubliait avec Adalberoa,
eveque de Laon , la chastete de I'epouse et la piirete impo-
see aux pretres par la religion (9S6). D'abord la reine douai-
rieie partage IMiommage des Francs avec Louis V-mals
bientdt sa correspondance avec I'imperatricc Theoplianie,
sa mere, prend un caracterenouveau. Kile se plaint : on a
toume contre elle le coeur de son fils ; on deverse la caloia-
nie sur Pevfique Adalberon, afin que sa honte rejatllisse snr
elle-meme; elle demande une armee. Lothaire a le titre de
roi, ecrivait Gerbert sur la fin du regne precedent, mail
Hugues en a toute la force et Tautorite. Cependant ses lelties,
monument le moins incomplet de cette epoqAe, devieruuat
plus enigmatiques de jour en jour et plus mysterieases : des
armees sont en raouvement sur toute la frontiere du Remois
etdu Laonnois: une grande q//aire, ecrivait k Gerbert cette
occasion , se traife s^rieusement. LMroperatrice Th^opltt-
nie lui ordonne de conduire en Allemagoe tons les liommes
qui doivent le service mHitaireksonabbayede Robbio. Les
dirigcrons-nous vers Tltalie, diL une autre de ses leCtres,
ou contre ce Louis, plus funeste k ses amis qu*il ne faitde
mal k ses ennemis ? La main qui remue les fds de toutes
ces intrigues est habilement cacbee; nnlie part on ne voit
parattre le nom de Hugues, et cependant c'etait lui peul-
etre qui jetait la discorde entre la mere et le fils , entre le
mari et son epouse. Enfin, V(tf/aire sMeute annoncee avec
taut de precaution, est panrenue k sa maturity, le fruit
tombe : Louis meurt empoisfmne (9g7) ; Blanche est ooo-
pable. II faudrait accuser Hugues avec elle, si , comme 1^
dit un ancien bistorien, elle convola avec Ini en secondo
noces. Cinq semaincs seulement depuis la vacance du tr^^ne,
Hugues, que les grands ont salue roik Noyoo, se fait sa-
crer dans la basilique de Rams; dix mois s*6coiilent, ei
Charles de Lorraine commence k peine d'agir.
Si le titre d'Hugues Capet etait reconnu au Nord , il n*es
etaitpas ainsi au midi de la Loire, ofl les seigneurs em-
ployaient cette formule dans la date de tons les actes : Begt
terreno deficiente, Chrlsto regnante, anno,,, Le roi eiu,
laissant son rival mattre de Laon et de Reims, investit Poi-
tiers; il est force d'en lever le siege, mais, harcde an pas-
sage d'une riviere, il fait scntir aux soldats du midi la
superiorite des gucrricrs du nord. I^e comte de Poitiers,
attaqiie par celui de Perigneux , se reconcilie avec Hugues:
Tours et Poitiers lui sont enlevees , et dej^ son enncmi
s'intitule de hii-mi^me comte de Poitiers et de Tours. Ho-
gue:( lui adres<e un heraut d^armes avec cette paupic : Qn^
Va/ait comte? El Penvoye revient avec cette fiire repoa^:
£t toi, qui Va/ait roi? Eq 990 settlement, Cape assiej^
francl:
^o.j
Laon : une sortie des chevaliers lorrains incendia et d^trui-
sHson camp. Alors, posant l'^p<$e, il met son espoir en
des annes plus s^res : il corrompt T^v^tie AdalMron ;
une des portes est iiyr<^; Tassi^eanC est introduit an sein
lie la Tille assise, et ie prdtendant va finir ses jours dans
/es prisons d^Orl^ns (092).
Ensiiite, les deux rois (car Hngties, pour ^viter h sa
niaison les chances d^un interr^e, a votilii que son fits
Robert fOt sacr^ et 8*assU avec liii siir le Ir6ne), les deuK rois,
dis-je, president un concile r^uni k Saint-Basile de Reims,
fiourjuger Tarchev^que et prononcer sad^po»ltion. Ce pr<i-
lat, fils nature! du roi Lothaire, avait jou^ rindignalion
quand sa ville tomba dans les mains du Lorrain, son oncle,
et I'ulmin^ m^roe une excommunication ; mais il Ait accab)^
sous le t^oignage do prfttre quMi avail charge de livrer
cede place au pr^tendant. On lui pr^seiita aussi un scr-
inent qu'il avait sign^ au roi Hugues qnand il re^ut la mitre
de ses mains. Convaincu de forfaitore, il fut d^po8<^. Ainsi ,
la f^odalit6, ^treignant partout la sod^t^, envahissatt
m6me le cierg6; mais, en subissant rinfluenee du systeme,
le corps eccldsiastique perdait sa force. Le si^e fut donn^
k Gert>ert, ce pauvre moine d'Aurillac, devenu leplus vaste
g^nie do sitele, le pr6cepteur des empereurs et des roi»^
d'un OUion III etd^un Robert le Pleux. Le pape infirina loi^
actes du concile de B&Ie : Gerbert, intcress^ k cette cause,
la soutint au concile de Mousson (995), dans un discours
oil Ton trouve expos6i d^jk les principes qui ont servi
de base aux liberty de T^lise gallicane. Mats enfin , las
d^6tre vu comme un intrus, il abdiqua , et , favoris^ par ies
graces de Tempereur Othon III, son 616ve, il passa du sii^ge
de RaTenne k la chaire apostolique, oti, sous le nom de
S y 1 ve sire 1 1, il fut le premier des Fran^ais ^ev6 k Thon-
neur de la tiare (999).
La France est morcelee en une foule de petites souverai-
net^s ; et c*est chez elles quILTaut aller maintenant scruter
son liistoire. Richard sans Aur, due de Normandie, el
bean-fr^re de Capet, avait enlev^ Arras et toutes les forte-
resses jusqu'k la Lys au comte de Flandre, Arnoul IL Le
vaincu consent k reconnaltre Hugues poor son roi , et ces
places lui sont rendues. Dans la Bourgogne cis-jurane r^-
gnait obscor^ment Henri, fr^re pntn6 de Hugues. Dans
Tautre, Berchtoldet Guigue; celui-ci, comte d'Albon, celui-
li de Maurienne, fondaient les maisons souveraines de Sa-
voie et de Viennois , grftce k la moUesse da roi Rodolphe
le Fain^nt, Ailleurs, la comtesse de Poitiers livrait toute
une nuit aux brutalit^ de ses chevaliers et de ses paj^es
une mattresse de son mari , la belle et nobie viconitesse de
Tliouars. La colore arroait I'^poux centre T^pouse, et cette
querelle ensanglantait leurs doinaines. A c6l6 d'eux, le
comte d*Anjou veut envahir one par tie de la Bretague. Co-
nan le Bossu pr^ente la bataille k Godefroi Grise-Gonelle,
et son succ^s attacha un dicton populaire au lieu du coiubat,
i Couchereux, oil le tort Vemporle sur le droit (981).
Plus tard, le fils du vaincu, Foulques Nerra, vengeait son
p^re dans ce mfime lieu, et Conan trouvait la mort ou il
avait rencontre la victoire (992). Tel ^tait Tdtat abrc^g^dela
Fraoee quand mourut, en 996, Hugues Capet. Habile, mais
superstitieux, il n^avaitpas 05^ meltre sur son front la cou-
ronne quMl n*avait pas craint d'usurper.
Robert, qui dut son surnom k sa pi^t^ , fut engagd dans
une querelle avec Rome au d6but de son r^gne. 11 aimaft et
^pousa Berthe, veuve du comte de Blois, Eudes ou Odon.
£lle 6Uui sa cousine au quatri^me degr^, et m6me il avait
lenu un enfant de Berthe sur les fonts de bapt^me. Le pape
ordonne la te|uiration des c^poux Incestuenx, suspend Tar-
chev6que de Tours, qui a consacr^ ces nanids, ot son met
Aobert k sept ann^esde penitence par tous les dcgr^s cano-
niques. Combattu par son amour, il opposa une lungue rd-
ststance» et fut le premier dc nos rois qu'atteignit la foudre
roMiaine. Con<:tance, fille de Oiiillaume, comte de Toulouse
ou de Provence, succdde au litre «le reiiie et dVpouse : c&
Uit une fernme distingu<!*e par sa benule, mais doni Tes-
prit orgueilleux et jaloux devait p^niblonient exerccr la
patience d'nn mari. En 1002 mourut, sanR laisserd*enfan!s,
Henri, due de Bourgogne : son domaine (aisait rechute k la
couronne; cependant Othe-Goillaume , son beau-fiU, se
mit en possession du fief. Aid6 par le due de Normandie^
Robert (tasse en Bourgogne. 11 mvestit Auxerre(l003),et se
pr(^pare k donner Passant au monastfere de SaintrGennain }
mais il fuit, effrayd par un brouillard, ou il voit un signe de
la colore du saint ann^ centre lui. L'an 1005 il attaque
sans plus de' sneers le convent de Sainl-B^ni^ne k Dijon;
mais il eut la joie de voir, apr^ un sit^ge de trois mois, leu
vieux mors d*Avallon, tandis qu'il en faisait le tour, tomber
d^eux-m^nes devant lui , dv^nement que la flatterie ou la
crMnlitd c^l^br^rent comme le miracle d'lm nouveau Josud.
Robert siispendit sa guerre en Bourgogne ; et ce ne fut pas
avant rann(^ 1015 que cette province fc rangea sans com>
bat sous son obi^issance. Un prince de ce caract^re devait
aimer peu les entreprises hasardeuses ; aussi n'eut-il aucune
peine k refuser le royaume qne Pltalie, au ddc^sde Henri IT,
lui offritpour sou fils atnd, Hugues le Grand, quUI avait as-
soci^ k sa couronne, et qui partageait avec son pere le litre
de roi.
Celui-ct, peu satisfait d'un vain nom sans les revenus at-
taches k la dignit<^, se jette, avec ses jennes conrtisans, sur
les domaines royaux ; il exerce un deplorable briganda<je,
et tomhe dans les mains de Guillaume, comte du Perche.
Rendu aux instance;^ du roi, le fils se reconcilie avec son
p^re. Une noble conduite avait elTacd d^ji cetle tache, quand
II mourut dans sa dix-liuitieme annde (1025). Apr^s avoir
donne les premieres larmes k sa doideur, Robert fit sacrer
non pas le second de !^es fils, quVne extreme Hnipliciie ren-
dait inhabile au sceptre, mais son putn6. Constance avait
en vain essay^ de fixer le choix du pere sur le plus jeune
de ses quatre fils : elle vantait son activiie, elle exallait son
nitelligence. Cette divergence d'id^es sur le choix du suc-
cesseur au trOne avait pailagd toute la cour. Le droit de
primogeniture n^etait done pas encore incontestableroent
etabfi , soit dans une loi de TEtat, soil dans Topinion. On
conunence k d^couvrir le germe de Pherrsie qui donnera
une triste ceiebrite au nom des Albigeois. Deux pr6tres
d^Orieans, convaincus dans IVglise de Sainte-Croix, en face
du roi et de la reine, sont condamn^s au feu avec onze sec-
taires (1072). L^un d'eux etait le confesseur m6me de Cons-
tance; mais riidresie avait bri^e tout lien d'alTection en'^^e
le directeur et la penitente. Aussi, comme le malheuteiix
passait devant elle pour aller au suppiice, la reine, le trap-
pant au visage, lui arracha un tvil avec sa baguette au pcsn-
meau sculpts en figure d*oi.seau.
Vers la fin du ouzi^me siecic, une immense terreur sVin-
para de la societe. Le monde allait disparattre k la miiii^ux!
annee de I'lncarnation du Christ, el les merveilles de la
creation s*evanouir devant les trouipelles du jugemenl der-
nier. Les paroles mystericuses de TApocaly pse avaient accrt'-
dite cetle opinion , et dans les premieres annees du dixif'nie
siede , Odon de Cluni travaillait enco re k I'arracher <1< s
esprits. On porta k I'envi ses tresors aux eglises, on alfnm-
chit les esclaves , on donna ses biens aux mona.<it^rp< p.iur
le rachat des peches, en ces Jourst discnt les formules »}e
plusieurs Charles quelhistoire a conserv ees, om nous voyous
approcber la fin du monde et les mines sagrandir. Le
clerge avait perdu ses richnsses et son inflvience so s la s<-
conde dynastie; I'tglise reprit avec la troisieme son in-
fluence et ses richesses, et ce tenips (ut pour elle une cpojjfe
de reparation. La ferveur religieuse introduit le go6l tki
longs p^lerinages : Foulques Nerra fait trois voyages r. la
Terre-Sainte; Guillaume, comte d'Angouieme, decouxre
celtc route, par la Baviere et la Hongrie, sur laquelle la fiu
dusifecle verra se succederd'innomb rabies croises. Hal;t»!i
irrite les esprits, et les dispone k la guerre par la ruii^t* du
saint-sepulcre, outrage qui retcntit dans tout TOccidenl
roinnie nn coup «Ie tonnerre. 11 fallait des vicliujes a I'in-
di^nal'on uiiUeiSL'lle; on lui prcsenta les juifs : c'.>taieo|
eux, disaft-on, qui a?alent txcM ttakem k cette profana-
tion. On citait mtaie le nom du juil qui ayait port6 dans
une canne dvidde cette funeste lettre que lei isra^ite d*Or-
l^ans avait toite ao khalire. AossitOt leors biens sont pill^,
lea bdchers s^allument, les gibets se dressent , et lei routes
de Texil s'ouvrent pour eux (1009).
Vuilk tous les grands traits de ce r^ne, sous lequel eu-
rent encore lieu les petites guerres du comte de Blois.aTec
BoucliarU de Montmorency, pour la yille de Melun ; ou avec
le roi el TarclieT^que de Sens, en faveur du comte Rai^
nard, d^pouUld de son flef ; ou avec le Normand Richard If,
qui rappelle h cette occasion les anciens Scandinayes dans
la France; ou ^e I'empereur Henri II et du roi contre
Baudouin d la belle barbe, comle de Flandre, pour la Yiile
de Valenciennes, enlevte au comtede IlalnauU ; ou du Viable
de Saumur avec Foulques Nerra, qui veut brOler son en-
nemi dans T^lise de Saint^Florent,et conjure le patron de
permcttre qu*on d^truise son temple k Saumur , pourTU
qu^on Lii en bAlisse un plus beau dans la ville d'Angers.
Robert le Pieux ddcM6 (1031), les premieres anntes du
nouvcau r^gue sont loin d'etre paisibles. Constance, toujours
attacli^e au projet de mettre son plus jeune fils sur le tr6ne»
s'enipare de qnelques places, achate la neutrality du Cliam-
penois, s^appuiesur TAngeyin, et r^uit le roi Henri i fuir,
avec (louze chevaliers seuleinent, k la cour de Robeit le
Magnifique. Le Magniflque reprend avec c^l^ritd les places
tombte au (louvoir de Oonstance; il la force d'acoepter la
paix et le duch^ de Bourgogne pour son fils bien aim6 (1031).
Lh-i disette et bientdt la lamine s*«tendent sur le royaume
( 1030-103)). L'exc^<t du malheur gtoiral ouvrit les ceeurs au
repenlir. Les grands s*accusent : c'est la rage de leurs
guerres privies qui avail allum^ la colore celeste. lis
6*engagent, par les serments les phis solennels, k conserver
la paix ciitre eux (1035). C'^tait trop : on substitiie k cette
paix la trive de Dieu.
Les comtes de Champagne et d'Anjou, Eudes et Foulques
Nerra, ^talent les deux plus grandes figures mililaires de
celle ^|)oque : Tun et Tautre avaient des biens enclavi^
dans les fiefs de son rival, des pretentions oppose , oil les
querelles de leurs vassaux leur mettaient souvent les amies
a la main, etPont-leVoy vil dans un m6me jour ( 1016) deux
combats ou la fortune, d'abord favorable au Cbampenois,
finit par couronner TAngevin. Le roi de Bourgogne, Rodol-
phe llf,ne laissequedes filles: Berthe,qui avail pourfilsEu-
des, comte de aiaropagne, et Gerberge, qui avail pour gendre
Tempereur Conrad le Salique. C'esl lui que le Bourguignon
avail clioiM pour rii^ritler de sa couronne. Aprte une petite
guerre, Eudes, intimid^ par le nombre et la vaillance des
ennemis , abandonne ses droiU ; il s*en repent , et fait inva-
sion dans la Lorraine; ibais, surpris anx environs de Bar-le-
Duc, il perd la bataille. Le lendemain le Cbampenois est
relrouv6 parrai les morts. Son rival angevin, faUgu^ des
affaires, avail depuis longterops abandonnd radniinistrallon
k Godefroy. Son fils Godefroy oontinua ia querelle de Nerra
avec la maison de Champagne, reprtenlde par deux fr^res,
lUienne et Thibault, qui avaient r^lu de renverser du
trOne le faible Henri. Godefroi assi^ea la ville de Tours,
que le roi lui avail donn^e en favciir de son assistance. Les
ennemis s'avancent avec Eudes; ils ont prM Thommage a eel
iuiliecile frdre atn6 de Henri, comme au roi Irgitime. Mais,
loin d'avoir r^ussi k forcer TAngevin de lever son camp, ils
sont ballus sous les mursde la vliie assise; Tliibaull eat
prisonnier, el Tours livre ses clefs (1042).
La Nomiandie avail pour due un enfant mlneur, Guil-
laume, fils naturel de Robert le Magnitique. U roi pril tn
mains les inlMls du jeune due , k qui le comle de MAcon ,
Guido , petit-ftU de Richard II par sa mire , disputait rii^ri-
tage |iatemel.Lepretendant,vaincuau Vakles Dunes (low),
f bandonne le pays et se retire en Bonrgognc. Mais k meaure
que Guillaume crott eu Age el en force, son courage et son
»fli*H<* augmenlenl les iuquii^tudes de Henri. II a d^jA
reptis let piMei donl rAii«BTiA s*^l mis eu poMoskiosi il
FRANCte
failsentir k ses barons quails ont un maltre; il esiive
le chAleau d^Arques k son oncle, qui pretend liil rmvk la
couronne ducale. L*exil6 se retire k la coor de France; fl
revienten Normandie aTec trols cents aventurierset reeonvi^
sa forteresae , o6 son neveu se hAte de I'assi^r. Henri
envoie au secoura de Toncle; mais Isambert de Poothiai
rencontre une embuacadeet la mort* Pour veoger sa deftite ,
le roi met deux arrote sur pied; il sVanceavec i^un^ donl
la marche est seulement o|>servte par Guillaume : ce difr-
nier ^vite le combat, parce qu*il sail que sa pulasaace re-
pose sur la subordination ftodale, et ne veut pas domier
I'exemple d'un vassal qui crolse T^pAe avec son suzerain.
Mais le comle d'Eu, son lieutenant, n*a point re^n Pordie
de mtoager ainsi la division qui s'avance sur la rive oppose
de la Seine. Elle est surprise k Mortimer (10&4). La boo-
velle en vienl k Guillaume duranl la null. Bient6t la votx
d^un h^rault d'armes retentit aux avanl*postes fran^ais :
« R<iveillez-vous ; rassemblez tos diars, et condoisea-les a
Mortimer, o6 sont ^endus les cadavres de vos coni{Mgiioiis.
C*esl moi, Robert de Tonnes, qui voos donne cet avis av
nom de Guillaume, due de Normandie. » L'6pouvante se rt-
pand aussildt dans rarm^, et le camp est leT^.
En 1059, aprte la conquAle du cbAleau de Tiiliires et on
tehee k son retour , le roi signa la paix avec le due : il en
avail besoin pour le sacre de son fils. Philippe I*'' avail
qualorze ans k la mort de son pire ( 1000 ). Appel^ par le
testament du feu roi, le comte de Flandre, Baudouin V,
pril en main la tutelie. Lli^ritage du comte d'Anjoo etail
dispnlA par ses neveux , GeolTroi le Barbo et Fouqoes le
Rtehin : Baudoin fail payer k oelui-d la neutrality do roi.
Le due des Gascons refusait Thommage ; Baudouin food sor
le pays k Timproviste, et force le rebelle k la soumiasioa;
mais Baudouin ne lisail pas dans Tavenir, quand il Cavorisa
Tenlrepriae du Normand sur TAnglelerre.
Vers le meme temps, un autre aventurier, Robert, se-
cond fils de Baudouin V , comte de Flandre, tetitait la fur*
tune avec les vaisseaux que lui avail laiss6s son pire en
avancemenl d'hoirie, et la trouvait deux fois ooatrair«.
Jet6 enfin par une tempAle sur les c6tes de la Frtse, il voil
un pays gouvem^ par une Teuye, lutrice d*un jeune due mi-
neur : il juge Toccasion favorable; il est encore vaincu, mais,
sup^rieur k TadversiUi, 11 fatigue par son opiniAtrel^ la
palienee de Gertrude, qui signe la paix et la soelle en In
donnantsa main. Baudouin roeuri; son fils, du m^menora,
le suit : le uouveau Frison revendique la garde noble de se*
neveux, et la rtelame A la lAle d*une armee. La veuve se
r^fugie avec ses fils k la cour de Philippe. Celui-ci prend
la cause de la famille opprimte; il eslballn A Cass el (i 07 i);
la Flandre se partage : Allemande, elle s'altadie an
Frison ; Fran^ise, elle adhtee au jeune Baudouin. Phi-
lippe s'avance avec une nouvelle armte; il s*empare de
Sainl-Omer. LA son ennemi lui oppose la ruse, et fail
lomber entreses mains une leltre sapposde. A sa lecture, Phi-
lippe est rempli de soup^ns; 11 se d^fie de aes alllds, il
se croil environnd d*ennemis, el se retire avec son annde.
Enfin, la Flandre est donnte : le jeune Baudouin recoil le
Hainault , hdritoge de sa roAre , en attendant une courouie
que Tavenir lui promet A Jdiuaalem, el Philippe s'onii a
BerUie , (ille de Gertrude el de son premier t^poux. Uiquiel
de la puissance de Guillaume le Conqudrant, il soulient sun
fils Robert, revolt*. Une plaisanterie Ml marclier Guil-
Uume contre le roi de France. Mante* wt prise et Uvrte A
I'incendie. U mort de GuilUume arrAle I'orage ( i0g9). L'es-
prit chevaleresque el rcligieux pousae la France dans les
avenlures. Pierre rErmite prfidie la croUade; Philippe ne
prend part A ce mouvement qu'en achelant le comte de
Bourges. Le pape I'excommunie i U rAslsle, puisse soomet,
et meurt enfin en paix ( 1 108) , giAce A radiriU de son fils
Louis le Gros. quil avail Ml sacrer dAs 1103.
Gisors amcna la guerre cntre le roi de France el le roi
d'Anglclerre. Louis, escortiA par les comles de Flandre, dl
i
FRANCE
647
Ne?erfl» de DloU at le due de Bourgogne, vioit eiaminer le
procte sur les lieax iii6mes. Henri est sur la rive opposite
de I'Epte; dee iojures plquantes sont envoyta de Tun k
Tautre bord : le Fraii^ ddie I'Anglais aa combat aiogii-
lier sur le pont ^troit et cbancelant, qui aemble k chaque
instaot pr6t k s'^rouler. Ce serait foiie, dit Henri, de aou-
mettre aux hasards d*un duel une place dont 0 est en pos-
session; et une petite guerre alflige pendant deuxann^ la
lualbeureuse contrte.
Plus tard, Tbibault ralluma la guerre ; le roi battit ses trou-
pes k Pomponne et k Meaux, ou iL eut la douleur de perdre
le cointe de Flandre, son fiddle aUi6. Partout, cependant, les
communes s'agitent : Laon propose au roi qua^e mille li*
▼ress^il veut sanclionner lacliarte qu'ellea re^ue de son
^▼Aque et des seigneurs. Louis revolt la somme, et confirme
la cbarte. Bient6t ce sent les seigneurs qui lui offrent sept
mille livres s*il consent k r^Toquer son ordonnance; et le
roi Tient k Laon d^iruire son premier ouyrage. II est k peine
sorti que la bourgeoisie court auK armes, et se rallie au eri
de Vive la commune I L*6?^ue est ^org^; I'incendie s'at-
tacbe aux Mifices : le bourgeois ouTre les yeux, il entrevoit
les cons^uences de la r6?olte et se cache au fond des
maisons ; les campagnes montent k la Yille, et pillent tons
les quartiers. Cependant Amiens demande aussi une diarte
^ son ^v^que et au Ticomte; mais cette charte nesera qu'un
inutile parcliemin , si la concession n^est confirmee par le
comte, qui, maltre de bi dtadelle, tient la ville sous la yerge.
Une somme nouvelle dispose le roi en favenr de la bour-
geoisie; Louis assise Thomas de Marne, et prot^ dans
Amiens le prIncipe quMl renrerse k Laon. Durant deux an-
n^, Louis, bless^ an si^e, renouYela ses attaques contre
cet deul des Coucy, brigand sous I'armure do chevalier.
Au retour de cette exp^ition, Guillaume, comte d*Auxerre,
est arr^t^ dans sa marche et jet6 dans les prisons dn comte
Tbibault. Meven de Henri, d^Tou6 k ses intdrAts et dirig^
par ses conseils, le Blaisois remuait ainsi les cendres encore
cliaudes de U guerre civile. Loids rddama en vain son
tid^le compagnon ; il prteute k ses barons Guillaume Cliton,
fils du malheureux Coorte Heuse; 11 re^t son hommage;
de nobles Normauds, et Robert de Belesme k leur t6te,
prennent les armes pour sa cause. Eustacbe de Breteull
joindra son 6p^ aux leurs. Ddj^ les troupes des deux rois
parcourent la^Normandie; d^j^ Henri s^est empar^ du fort
Sainte-Claire, et Louis du mooast^re de Saint-Oaen. 11 s'y
pr^nte v6tu en moine avec une peignte de chevaliers ;
mais k peine les portes sont ouvertes que IVp^e brille dans
la main des faux anachor^tes et la cuirasse retentit sous le
froc. Une surprise met aussi Les Andelys entre ses mains.
Par un basard inattendu, les deux rois se rencontrent k
BrenneviUe, chacun k la t£te de sa chevalerie, Henri avec
ses fils, et Louis avec Cliton ; mais U fortune no voulut pas
couronner dans cette Joum^ la brillante valeur des cheva-
liers francs (1119).
Deux mois ^ulds, Calixte n pr^idalt un concile k
Reims. Louis y vint. Il se live, il parle, car fl est dou^
dun? Eloquence naturelle ; il retrace les infortunes de Courts
Heuse etde Cliton; il d^peintla d^Ioyaut^du roi Henri et
du comte Tbibault; il r^ame les foodres apostoliques. Le
pape aima mieux s'interposer entre les esprits pour les
r^concilier; sa m^ation fut efticace, et la palx sign^ k
Gisors.
Henri, plus jenne que Louis, mourut n^anmoins avant lui,
an chftteau de Lilions (1135). L*ann^e suivante, Guillaume,
doc d'Aquitaine, fatigue d*une vie que son dponse Infidde
remplissait d'amertume, quHte le monde, k son retour de
Normaudie ; mais avant il ofTre au fill aln6 dn roi des
Fran^ais la maind*£l€onore, sa fille,etponrdot la pos-
session immediate de TAquitaine. Louis le Jeune se rend k
Bordeaux aTec une cour brillante : il Spouse El^onore, et
re^it les liommages de set nouveaux feudataires; mais les
flambeaux du mariage n'^taient pas encore ^teints, que ceux
des fun^ailles s^allumaient antour de Louis leGros( 1137).
ntCT. DB U OOlfTBES. * T. IX.
La Jeune reine avail des droits sur le oomt^ de Toulouse :
Louis VII se pr^re k les r6clamer avec one armte; mais
sa puissance, si consid^rablement accrue, inquidtait ses
grands rassaux : aussi le comte Tbibault ne comparut-il
pas soot r^tendard royal. L'bistobre n*a conserve aucnn
detail sur cette expMition infmctueuse. Un nouvel dv^ue
de Ptfitiers se met en possession du si^, sans attendre U
confirmation du monarqoe; rarchev£ch6 de Bourges est Ta-
cant : le candidal du roi est repoussd par le saint-pire. Louis
salsit le temporel de l^lise, et Pierre de La Cbfttre, ^lu
du pape, se r^fugie k la cour de Champagne. Mais Ttiibault
avail uncsoeur marine k Raoulde Venuandois, le plus fid^e
serviteur du roi : la main de P^troniUe, soBur de la reine,
est offerte k Raoul, et trois dv6ques prononcent la null ltd de
son premier mariage. Cependant I'abb^ de Clair vaux, saint
Bernard, ami du Champenois, soulive les temp^tes a{X)sto-
liques, et la foudra est lancie. VI try 6lait une des plus
fortes places de Champagne i Louis en fait le sl^e. Le feu
est mis k la prindpale tour ; rincendie se propage ; il at-
teint r£glise : 1,300 malheureux s'y ^ient renfernK^,.
pr£tres ou femmes, enfonts ou vieillards. Nol nioyen d'6-
cliapper : Louis entend les cris des victimes, et leur ddses-
poir retentit jusqu'au plus profond de son cceur. Enfin, C^-
lestin II ceJgnit la tiare. Ce pape ^tait favorable k la cour
de France ; Texoommunication (kit lev^ et la paix se r^ta-
Mit (1144). Louis put songer k l^accomplissement d*un
grand dessein. Deux poids oppressaient son ooeur, les vic-
times de Vitry et le voeu de son frire aln£. Philippe s'^talt
orols^ avant de mourir, et I'inexecution de ce pieux enga-
gement alarraait la consdence scrupuleus^ du roi. Bient^
une Immense multitude se diploic aux pieds d^une cliaire
sur la oolline de Vexelay (1146); saint Bernard a parl6 :
l*Esprit-Samt a ramm^ la vie dans ce corps languissant : on
demande k Tenvi des croix. Saint Bernard passe en Alle-
magne, et gagne partoul des soldats au Christ. L'empereur
Conrad lui*m£me jure de marcher k la d^livrance des lieux
saints. Suger et Raoul de Vermandois sont choisis k Etamt
pes (1147) comme regents de France pendant Tabsence de
roi. Les solennitds de PAques c<^l<^brto , Conrad se met en
campagne, et Louis aprte les f61es de la Pentec6te : I'un et
I'autre suivent la route du Danube. Mais dans cette crolsade
les attendent des exploits st^riles, d*^latantes victoires et
des revers irr^parables.
Tandis qn*£ltonore couvra son ^poux de confusion et livre
sa couche adull^re soil k son onde Raimond, soil k un bel
esdave sarrasin, Suger exhurtait le roi k contenir sa colore
jusqu'^ rinstant oil il aurait toucb4 le sol de ton royaume.
II le conjurait de hAter un retour d*autant plus n^ces.^ire
que son fr^re putni, Robert de Dreux, {laraissait vouloii
profiler de son absence et de nos revers pour essayer la
couronne. Un voyage en Aquitaine ajoute aux m^contente-
ments du roi : ii retire ses garnisons de la province. Un con-
cile ^tait assemble k Beaugency : la famille d*£ltonore pr^
sente aux ^v6ques une requite en divorce, fondde sur un
motif de parents doign^ : Guillaume Fier-^-Bras, aleul
d'£l^onore, et P^pouse de Hugues Capet, ^talent Tun k Tautre
frire el sour. C*6tait le plus faible lien que Ton pOt atta
quer pour obtenir la rupture d*une union ^galement sacrte
aux yeux du dd et de la terre. Mais Louis ne mit aucune
opposition, etla separation d'El^nure fut prononcte ( 1 1&2).
Cette main devenue libre est demand^ avec empressement :
le comte Thihault k Blois, GeofTrol Plantagenet k Tours,,
tentent de Fobtenir par la violence : die se donne volontai-
rement au jeune Henri. Ainsi, le roi de France allait voir
se relever k set c6t^ tout Pempire du Conquirant augments
de la Normandie, de PAnJou et bientOt de la Bretagne. 11
n*aurait k opposer devant la puissance d^mesurte de son
vassal que le prindpe de la subonlination ftodale, profond^
ment inculqu^ dans Pesprit de Henri, et les troubles que
nourrissait Pavenir contre un roi qui, sup^rieur k Louis en
forces, en carad^ et en talent, mena^it de subttituer
ta race k la dynattie cap^tienne sur le tr6ne det Franfais*
658
FRANCE
t.aiiw \QOUTu\h Pam,le iSseptembreilSO. Philippe II,
<{u*i1 af&iteu d*Alii, fille deThibaut, comtedeClMiiiipiiKO«»
4a troifti^e femmt, lut succMm, Ce jirince tvait quinxe
an8. 11 raffermit le Irtoe, eo butte aux attaquea de la fito-
daJit6. Celte multitude de tynuu, qui jnaque akira avaient
exerc^ impan^ment leur crueUeautoritA aur le peuple, ooiih
meo^ k aentir la main d'on maltre. 11 agt, par dea nioyena
quelquefoU peu conforroes k la lojaut^ cbevalereaque» uiaia
indispouables peut-Mre contra dea perfidea, ahattre un
grand nombre de ces orgueilleux aeigneura, dont la l^loaie
mena^tla sOret6 du royaume. On dIUirerait que son rtgne
•eOt M audsi utile aux int^rfita de la France qu*U le fut k
ragrandiasement de Pautoritd dn tr6ne» Auguate donna de
mauTaia exemplea. On le Yit toor k tour aigner Taete de
bannisseroent dea juifa et puis lea rappeler. 11 lea a?ait
«haas^ pour a'attribuer leura blena, il lea rappela poor lea
ranfonner encore. 11 eut ausai avec le eomte de Flandre un
difRirend, qui se termina heureuseroent en 1184. Quelque
temps apr^, il fit la guerre k Henri, roi d^Aogleterre , au-
quel il enleva lasoudun, Tours, le Mans, et d'autrea placea.
Comme tons lea rob de bon sitele, il ae laisaa entratner par
la folie des croisades. La nouvelle expMition n^eut paa le
succte qu*on en attendait; le rol prit, ^ la v^rit^ Saint-
JeannTAcre et d^t 17,000 Sarrasins, mais, surpria par one
maladie emelle, et miieontent d'ailleura de Richard, roi
d'Angleterre, il revtnt dans sea £tats en 1101. L*annte sui-
vante, il obligea Baudouin VIII, comte de Flandre, 4 lul
laisser le comt^ d^Artois. II touma ensuite sas armea contra
Bichard d'Angleterre , aoquel il prit ^vreux et le Vexin,,
a^empara de^ la Normandie sur Jean sans Terre ( 1204 }, et
remit sous son ob^issance les comt^ d*Aiyou, da jMaine, de
la Touraine, du Poitou et du fieny.
Philippe avait imit^ ses pr^^e^sears en se croisant, U
imita ^alement la conduite qu*ila ayalent tenjo^ envcrs leura
(Spouses. Le lendemain de son manage avec Ingeburf$e, aoeur
du roi de Danemark, il Ibnna le projet de la r^pudier. Lea
^v6ques , coiisult^a, d^ar^rent Tuoion ill^aleet nolle, et
I'autorisirent k prendre pour femme Agnia de M^anie.
Blals le pape Innocent III lan^ Tanathtoie centre le
rol, et mit le royaume en interdit. Philippe, furieux de voir
les ^v6qoe<; qiif avaient rompn sa premiere alliance et b^ni
la secomle approuver et confiro^er rexcommunication pa-
pale, en chassa plusienrs de ieur si^e, bannit une foule
de ehanoines, mit en fuite une multitude de cut^, et con-
(isca leurs biens et revenue an profit du tr^r royal. V6*
v6que de Paris, cern^ dans sa demeure, dut sorlir k pied de
la capitale. Huit mois aprto, comme Texcommunid parais-
aaft se nisoudre k reprendre sa premiere Temme, I'inter-
diction fut lev^ ; r£v6qiie revint, etle calme ae retablit.
Mais le retour de Philippe k la mod^ralion ne fut ni sincere
ni durable. Ayant projet^ d'^pouser la fiUe du landgrave de
la ThuHoge, il se ddcida, pour se d^barrasser d'logebui^e,
k Tenrermer dans le cliAteau d^tampes. Pourtant cette af-
faire n*eut pas de suite, et la reine plus tard reoouvra sea
droits et sa dignity. La mfime annte, Philippe marclui aur
la Flandre, et il y conqnit Toumay, Yprea, Cassel, Douay
et Lille. Mala le plus reniaranable de ses fails dVmes eat
la c^&bre bataille deBouvines, qu*il gagna cootre I'em-
pereor 01 lion IV , le comte de Flandre et plusieurs princea
qui avaient lev^ contrelui une armte de i&o mille hommea.
II lea battit le 27 Juillet I2l4, et fit prisonnier Ferrand,
comte de Flandre, Renaud, coqnte de Doiilogne, et quel-
qnes autres encore, tandis que Louis, Th^ritierde sa cou-
ronne , remportait en Poitou une victoire sur lea Anglaia.
Philippe mouriitli Mantes, neuf ans apr^s, le 14 Juillct 1323.
Lou ia VIII monta aur le trOne, et nM^iita par sa valeur
d'etre sumomm6 le lion, II enri 1 1 1, roi d*Angleterre, an
lieu de se Iroover k son sacre, hii envoya demander la resti-
tution de la Normandie. Louis refuse, et part, k la t^te d'une
nombrense armi5c, r^sofu de chasser les Anglais de la France.
II Icur prcnd ^ effet Niort, Saint-Jean-il'Angelv , Je Limou-
iin, Ic P^rlgord, le pays d'Auuis. 11 ne lui realait plus que
la Gascogne et Bofdeaux k reconqn^rir. Le derg^ le rtfint
au milieu de ses brillants succ^, et le oontraignit d*abia«
donner cette cause nationale pour Tenroyer faire aux Al-
bigeoia une guerre fiinatique et malhieureitse. 11 mit lesi^
devant Avifonon, k la pri^ do pape Hooortf III, et prit
celte vUlo (1226) Mais la contagion ae r^pandit dans ton
aimle; liii<infffle tomba malade dana la ville de Montpea-
aier,en AuTcrgne, et y mounit, k trente-neuf ana.
Son fits, Lou la IX, lui auccMa, aous la tutellO de la
mte, Blanche deCaatille; II ii'avaitque douxeaas.
Cette. princeaae gonvema avee prudence et lialtilet^, coo-
aenrant rautorit6 de aon fib et la tranquillity du royaome
an mllien dea attaquea inoessantes de la noblesse. Loois,
devenu majenr, maroha (,1242) eontre le comte de la Marcbs
et contra Henri III d'Angleterre,qu*il d^tkTa i 1 1 ebourg;
puis, lea poursnlvant Jusqu'li Saintes, il remporfa sor eox
one aeconde irldoire, quatrejonra ap^ la premiere, accoitia
la palx an comte de la Marche et une trftve de cinq aas i
TAnglaia. ^tant tomb6 dangereusement malade ( 1 244), 11
fit Vom dialler i la T«*rre Salnte, et a*embarqua (1248) avec
aon ^pooae, Marguerite de Provence. Damielte fut prise
en 1239$ to roi fit dea prodlgea de valenr A la bataille da
Manaoure, mala la famine et lea maladfea aralent ext^no6
I'armte: le rol ftit prta avet ses denx firires, Alfonse et
Charles. II aC racheta on mois aprte , en reudant l>amiet(a
pour aa nn^on, et payatit 40|0,000 livres pour edle dei
aotrea priaonniers. La lein^ Blanche, r^ente en aon ab-
aencci presaait aon Als de revenir; maia il passa en Palestine,
oil 11 8i6Joiinia qnatre ains; |)r1t Tyr et C^arife , et ne reo-
tra en France qu^en 1254, aprto avoir visits le tumbeau
de Jtena-Cbriat. Son retonr fut signals par la punition d*£o-
gnerrand de Coucl etde plusieors autres seigneurs r6volt&.
II fit un traits avantageux avec Jacquea l***, roi d^Aragoo; il
en oondut nn bito different avec Henri HI d*Angleierre,
aoqoel il rendit, centre PaVis de son conseil, une partiede
la Goienne , le Limousin , le P^rigord , le Quercy et PAgi^
noia. 11 a^appliqua ensuite k faire fleiirir la justice : set
^inbliaements ont immortalise sa m^moire II fonda
la Sainte-Chapelie de' Paris, fit b&tir des hOpitaux, pro-
t^ea lea pauvres et lea orphelins , soulagea le peuple en di-
minnant les imp6ts , et maintint les 1ibert6s de r£glise galli-
cane par la pragmatlqUe-sanctlon ( 1268). Mallieureusement
pour la France et pour lui , une seconde crolsade ^talt r^oe
dana son comr. II a'emlmrque pourne plus revenir ( 1270 ), et
arrive k Tunia. La ville est prise; mab la maladie dteime
cette nouteHe arm^ comme elle avalt d^dm^ la premie,
et lui^m^me y auccombe, un inois aprte son depart.
Philippe III, djt leitardi, aon fils, hii succ^. la*
capable de gonvemer par 1m-m^me, il s*abandonna aux cod-
seUs de Pierre de hi Brosse , barbier de son p^ , et quaad
lea grtmda, jalenx de sort ponvoir, deniand^rent U mort du
favori, il lelalasa pendre au gibelt de Muiitfaucon, 90*!!
avait fait r^hibUr quelques ann^ auparavant. En 1 282, les
Siciliens, aiilm^ par i^ie^re, roi d*Ar^gon , massacrent toos
les Francis le jour de PA(lues,Ji I'lieure de v^pi-es. C'est ce
masaaene que I'bistoh'e a enregistni sous le nom de vip ref
sieilietinei, Phitippe, pour le venger, marche en pcrsoone
centre leroi d*Aragon, el lui piend Girone. Au retour de
cette conqu^, il meort d^lne fi^vre maligne, k Pergii,'Dan
Philippe IV, dit le Bel, son fils, lui anocdde, k ra0B
de diX'Septans; mais le conrage d! P^ergie avaient diez
lui devanc6 les abn^a. Les couiuiencehientH de son r^ne soot
signal('s par de s<iv^res onlonnancea conlre ces absurdes
^preuves 9Lpp^if» Jugements de Dieu et confreres
guerres k outnmce que de nobles pillards entrelenai^nl ioi'
puttdqieat dans le royaume. Ceux-d voulureut ^^kter;
mais le rui tint bon, et se fit ob^lr. SI les moyens r^preuifr
qu'il mit en usage aflaiblirent la OkNlalit^, on n^ pent s*eoi-
pteher de reconnattre qu'lh fitrMit trop sonvmt dict^ ptf
Tastuce et la fooii)erie. 11 altera aussi fes monnaies , d i»^
rita poor oefait la (|iialification &efinix mtmnageur, Dilla
FRANCE
659
II accabla le peuple d*iuip6U. Mtto on le yU dter an parte*
meDt de Paris £donar d 1® ' d'Angleterre, pour des Tiolen-
€€8 de sM tujcUsar leioOtai de Nonnandie, et Edeuardne se
pr^seniaut pa«v le faire declarer fiton , et envoyer Aaoal de
Jtede iui eeiefer l&Guienne. Le rol ^kpM ensuite la ba-
CtaiUede Funies ( 1297), et s^Biopara de plnsieurs places;
mais la jalousie de ses g<hi6rau& Iui -fit perdre la bataltle de
€(»ttrtra]f (1303), oiftp^riir^itede la nobleiaerraDtatee.
€et teknc eat bienlOt r6par^; PIdUppe mnporte la Tictoire
de Mone^ 4ib 2&,ooo Flaaaaade realMii tor place, et en
lu^tnoira de oa triuinphe la atatuo ^qoettie 4t*^Te dans
Fdglise de Notm-Oame de Paria.
ToQjoura afEwn^ d-argeni, Philippe poue qu'il il*y a rfen
de plus simple que de £ure cuutribuer le cler86 aui charges
de r£tat; 4e dergi en appelle «u pape Bonilaoe VIII,
et cehii«€i Meni par uoe buUe de payer les non?e]les
taxes : tteite le roi^ eomparaSlre i Rome pour entendre le
iugement <U /Men et le <ien, et le soiMne de reeonniftre
4pi'U tient sa conronne do saint-sMge. Des torrents d*hijares,
indlgnes de toute majesty , ae creiseot entre Rome et Paris.
hk on assemble ua eoncile , id on oonvoqne les ^tals gtfn^
Faux. Le pape fnlmine; le rot Tent enl^ver le pape, qui se
aouatrail k ses pourBidtes et meurtdNme ditrnt cbaode. Le
suoeesseor dn pontile revient i- la mod^ratioB ; 11 easse toot
ce qu'a foit Boniface, en sorte que lapalx renalt entre le
aahit-si^ et la France. Philippe perstentales'iuift poor les
ranfODoer. Con?oitant les richesses des templkfs, 0 les ac-
cuse d^lmpi^, ^ d^baiiche^ de craantte faiooles. Lea nuh
gistrats, les ^6qucs , le pape, redootant sa eoMro, devin*
nnt les instnuMBts de sa barbarle. Lea tempUers sent ar-
HHin dans toute tai Fianoe ; le rd a'empare du Temple, s'y
^tablit , et nomme on jacobin inquiiitenr poor faistroire leor
procda. La,lorture leur arracbe des avebx qalls r^tractent :
clnqnant^lieul sent lirilMs ; tons repoosient l^amniatie qn^on
lenr odflre a'ils renoncent 4 leurs rdtractatlooa. lis se d^dnrent
tons Innocents des- crimes doni on lea aocose et faivoquent
le aom de Dieo. Le drame n'esi pas flni. Aprtedenx ans
de^proc^doras, le grand«mallre Jaeqoea Malay et Guy,
conmandeor deNormandie, Mrs dn denphfai d'AuTergne,
sent brOl^ h petit fisu, necessant de predamer lenr inno-
cent dans les flammes, et appelant le pape et le rd de
France k comparaltre detent lelribond de Dieu.
Lea diagrins domestiques, les spoliations de ses minis-
tres, les luurmures dn peuple, avdent alt^rtf la sanld de
Philippe le Bd. II mourut k Fontdnebleau , Tan 1314. 11 eut
poursuocesseur sonfils Lou lsX,samomm6 le BtUin^ c'est-
^dire mu/iii, qmrtUeur. Un toitdn du temps dH « qu'il
eUiit Tideut, uiais pas bien entendo en oe qo'ta royavme
jl ialloit 9. Le nouTeau r^pie commence av«c un acta de
cruaut4 pour augnre. La femme adulttoe du jeone rd,
llargueritedeRourgogne, expidtsa (ante an cha-
teau Gdllard; ndanrndas, sa Tie ddtun obstacle aux noa-
Tcaux liens que le llutin Tonlait coutraeter. Des oiemlrito
entreot dans sa tour : iis portent un cercodl , o*est le sien;
mds avant de ooofiir hi mort, le tinceul doit hi donner :
on le jette antonr do con de la Tietime, qui est drangf^
avec le drap qui doit renscTdir ( 131&). D^i CMmenee de
Hoogrie, embarqnte k Naples, Tcndt cherdier hi main toute
sangUote de Loois ; bientdt e!le aborddt MarsdUe, mais sans
dot, ni buous, ni trousseau : une terop^ aTait tout en-
glouti ; on cddira sans ancune pompe la r(Ue'dB mariage d
do sacre. Qui atait done ^nis6 lescoftnes de r£tatT Chartes
de Yalois en accuse £ng oer r a nd de M arl g ny , qui rejette
la faute sur Valois; mds la disgrAce aTait teart^ les hommes
ittTestisdeUiconfiance de Philippe. On aTdt retire les sceaux
anchancelierdeLatilly, qui attendait son Jugement dans nn ca-
chet ; on avdt appUqid k la torture un dei pH» fameux Ju-
risoensolies, Raool de Prftles; sa fennd^ atdt triorophi^
des douleiirs , mds d^jli les jeunes courtisans s*^laient par-
Iag6 ses d^ponilles; il est rendu k sa premf^ llbcrhi , non
isapreoiitee fortmie. Fjifln, Marigny, accuse de malversa-
tions dans lea finances, I'est ansd d'atdr conadll^ les Ta*
riations dans le systtaie mon^ire, dont le peuple a g^mi
sous le dernier r^e ; il est condaioa^ a mort ct attach^ au
gibetde Montfiiucon.
Les r^nes de T^tat n'^taient plus dans la main ferrae de
Philippe; on le sent aux premieres ordonnances du non-
Tcau rigne : dies ont pour objet d^^tendre la juridiction
des sd^ieurs; dies restitueni le droit ffodal des guerres
priTte et portent une funeste atteinte aux ^tablissements
de saint Louis. La tr^ve avec la Flandre expirait. Louis
somme le comte de venir en personne Iui rendre hom-
mage. Le Flamand r^poud par des ravages sur nos terres ,
et to Hotin se prepare aux combats. Od trouver Targent,
d justement nomrn^ le n^^rf de ia guerre? Une nouvelle
aTanie est exerctesOr les marchands ioiobards; on rouvrela
France aux juifs, on vend U libdrt^ aux serfs du roi. Le
prtembiile de son ordonnance mtirite attention : il observe
que tons les hommes sent n^ libres , mds que soil te md-
heor des temps, soit Pinconduite deft p^res^ ont jet£ leur pos-
t^t^ dans resdavage; il vent donner Texemple k ses grands
feodataires, afln que d^rmais dans le royaume des Francs
U chose r^nde au nom. Mais d la liberty est uo droit de
nature , la justice ^tait de le restiluer, non de Ic vendre.
Le Hutin se md en campagne; les pluies successives d<-
trempent le sol : le jour les fantassins marchent dans la
boue jusqn'k mi-jambe, le soir pas un endroit sec oil reposer
leur t^; les con vols, embourbds, n^arrivent pas k Parmte :
Louis brtle ses^uipages, et repasse ses fronti^res (1315).
La disdte asocc^^ aux pluies; des maladies Taccompa-
gnent; la soufTrance dgrit les Ames d t;t(fdid des troubles
dans Paris.
Les cardfaiaux, r^unis d'abord ACarpentras, n'avalentpas
encore donnA un did k T^ise; la division des mdtres s*^
tend josqn*aux valets: les domesliques du parti itdien atta-
qoent ceux du parti ft-an^is ; le feu est mis a des boutiques,
rincendie se communique au condave, et les cardinaux se
dispersent. Cette tongue , vacance de la chaire aoostolique
mettait r£flise en piril. Philippe mande individuellement
lea cardinaux k Lyon, il veut converser avec eux; ensuite
chacun pourra quitter Nbrement la Title. 11 en scdlc Tenga-
gement; mds les intdAts de r£g^ise soot plus forts que sa
parde signde : il fdt murer lesportes du monastic de Saint-
Dominique, oil les cardinaux sent Iog6i; il laisse le comte
de Fores k la garde du condaTc Tiolent^, et court k Paris,
00 Tappelleiit de grands int^rfits. Une imprudence vient en-
lever le Hutin, k la suite d*une partie de paume (1316); il
Idsseune fille de son premier mariage d sa aeconde spouse
encdnte. Philippe s^empare du Louvre; il convoque une as^
sembl^ : n est reooonu pour r^ent Jusqu*ii la majority du
prince k nattre, d toiitefois c'estun roi que Cl^mence porte
dans son sein ; autrement, Philippe aura lesceptre et la cou-
ronne. Cl^mence viTait dans les lances depuis la mort de
son ^poux; sa sant^ en, fut dt^^ d son enfont ne v^ut
que cinq jours. Philippe se rend done k Reims, oh to c^r6-
monie du sacra se cd^bre avec ^dat : ntonmolns, il fut
oblige de fermer les portes de to ville au comte de Cliam-
Ipagne. Charies le Bd, son fr^e, ne voulut pas mAme asstotei
k to c^r^monto , d le due de Bourgogne protests au nom de
sa ni^ce d pnpllle, Jeanne, fiUe du rd. A son retour, Phi-
lippe convoque k Paris une reunion des prdata, des barons
et des bourgeois ; die d^crite que to couronne de France
n^est pas h^r^ditoire aux femmes, prindpe fbndamentd de
notre droit monarchique, et nonun^ abudvement loi ea-
liquet parce qu'on ^tendit jusqu*A la couronne les cons6p
quences de Tartlcto 6, aind coofu, au paragrapbe lxji :
Quant d la terre salique , mietine portion de rk4rUage
ne poMse aux filles , maU la sueeession appartieiU aus
mdles dans sa totalit6.
Des ordonnances, mds pea de fails, dgndent ce rfegne i
plusieurs de oes ordonnances caract^risent te prince d m^-'
tent rattention. Dans Tune, il se present d*asdder i to
messe tons les jours , de n*y point parier ni soofTrir qu'on
Iui parte; dans rautre, il se defend k lui-mdne d'accorder
t3.
660
FRANCE
lesconpeA de ses fur£t.<, soil iine parties soit latotaliU; car
aoa tr^r en est eonsid^rablement appauvri et diminii^;
4ua uae iroisitoie , il r^voque toutes las donations iinmo-
bOiires Taites par Philippe le Bel ou son fils le Hotin. De la
Tient le prindpe qne les domaines de la couronne sont ina-
ij^nables (ISIS). Une antre, enfin, permet aux bourgeois
d*acqu^rir des fiefs et d*en rester maltres, 8*ils ont satisfalt
avee le Tendeur, ses trois seigneurs sup^rieurs de degr6 en
dcgr& A?ant cette dteision, oela n*eOt point sulll, et la terre
noble vendue par le feudataire an boorgeois edi pu 6tre
confisqute en remontant la hlterchle des suzerains jus-
qn^au roi.
Le temps Toit les mdmes foits se renouTeier, les circons-
tances seules Tarient. Uneseconde fois, depnis saint Louis,
tin r^p^te que ce n^est pas aux nudns des barons et des
pi^lats qo'est r^serrte la d^vrance du tombeau de Jdsus-
Cbrist, niais aux mains innooentes des bergers. lis quittent
k Tenyi leurs troupeaux; ils s'avancent deux k deax en si-
lence; les croix marcbent k leur tAte, lis viyent du pain que
leur donne la pitt6 publique. Mais bient6t la foule grossit,
la charit<& se fatigue ; elle devient m6me impuissante k nour-
rir cette immense multitude; la violence succMe k la pri^re,
et led^sordre sejette dans les bandes. Gespastoureaux
entrent dans Paris; ils enfoncent les portes du ChAtelet, ils
mettent en liberty lean compagnons emprisonnte, et se ran-
ge nt en bataille sur le Pr4 aux Cleres, oh Ton n*ose pas les
affioater. 40,000 d^entre eux s^avancent dans rAquilalne;
ils se dirigent vers Aigues-Mortes : c'est ]k quails veulent s'em-
barquer. Le pape exoonunonie ces crois^ sans mission ; et
le stotehal de Carcassonne les ceme dans ces contrto fi<i-
Treuses , ou ces malbeareux sont abandonn^ en prole k la
Cairn et aux maladies; tout ce qui s'torte est penda sans
piti6 ; deplorable fin d*an z^ irrdltehi ( 1320).
PlJlippe avait oonvoqud les^tats g^n^raux k Poitiers
{ 1321 ), quand tout ^ coup se r^pand one ^pouvantable nou-
relle : les sources , les niisseaax et les fleuves sont empoi-
sonn^. Qui done a commis une telle atrocity F Ce sont les
l^preux. Us vealent cxterminer les cbn^ens, s*ils ne peu-
Tent les rendre compagnons de leurs misires. lis ont tenu
des assemblies oii toutes les maladreries ont envoys leurs
d^put^; ils s'y sont partag^ les pr^latures, les abbayes,
les b^ndiSces; on cite mtoie on l^prenx de Tours qui se dit
abb^ de Mont-Mayeur. Comment les souflTrances ont-elles
pu donner un esprit de corps k ces mallieureux? EsMl pro-
bable que la partle malade de la soddUi ait conspire contre
la partie saine? Peut-ou empoisonner un fleuve ou mftme
un ruisseauP A-t-on^prouv^ les poisons? Cen^est pas encore
lout : les I^preux sont mis en arant par les juifs, ditH>n, et
les juirs sont eux-m6raes les instruments du roi de Grenade,
qui veut ainsi pr^venir une invasion dans son royaume.
Pius la fable est absurde, plus elle fait d*impres8ion sur
les peuples : les prisons I'ouvrent, les bOcbers sont dress^,
«t les bOchers comme les prisons refoivent indifli^emment
et juifs et l^preux. IHik Pbilippe avail resseoti les atteintes
d'une maladie qui le condnisait lentement au tombeau : ni
U T^vocation d'lm imp6t ondreux , ni les reliques de saint
Denis, quil se fit apporttt prooessionnellement k Tab*
baye de Long-Cbamp ( 1322), ne purcnt le preserver de la
mort
La lol salique excluait du tr6ne les deux filles de Pbilippe,
comme elle en avail dearie Jeanne, fiUe du roi le Hutin : la
couronne passa done k son ftktt Charles le Bel sans
nulle opposition. Dte son avtoement, une ordonnance pres-
crivit de consacrer les revenus des maladreries k la nour-
riture des I6preux qui rettaient dans les prisons, et d'y sup-
pler par des quotes publlques dans les bourgs o6 des 1^
proseries n'^taient pas ^blies. Qu'on juge de Taflreuse si«
toatloD de ces ma*heareax, par la necessity d*une telle loil
Une seconde autoriae les juifs , leuri compagnons de sup-
pUce et de captivity , k quitter les prisons depnis le matin
|asqu*aa soir poor vaqner au recouvrement des sommes
«xietes pour leur deviance. Apr^ la o^r^monie du sacre,
le roi visits ses provinces du midi ; n»aij» il eu <Stait deja lorti
lorsqne le f mat 1324, et. aur le dtf des sepi trobadon
de 7b/osa» tons les poetes de roodtanie se r^unireal dans
celte ville pour une joule en vers et on eonUnt po^ae.
Une violette d^or et le litre de doctenr en la gaie scieBes
etaient le pVixdu vainqneur. Telle fatTorigine de TAcadteue
des Jtux Floraux*
En Allemagne, Fr^d^ric d*Aalridie et Louis de Bavi^ se
disputaient Tempire, quand la bataille de Mulildorf mil le pre-
mier dans les mains deson rival. Mab Louis ctianoelail firipp^
de k fvudre apostolique; Ltepold d^Autriche eontimia la
gnerre; et pour attacber la France k sea intMtt, il pnoil
d'amener Fr6d6ric k Mac ses droits aux Gap^lieos. Cbaries
se lalssa sMulreii Tesp^ranoe de remettreau front d'op roi
des Fran^ais la couronne de Charlemagne; mats il n*avait de
ce grand bomme que le nom. Aussi ses ambasaadeors ne
trouvent pas dans les ^lectears, k la dlMe de Ranc6, ces
dispositions ai Dsvorables dont Tavait flatt6 Jean de Bola^me,
oe prince aimable, qui, plus chevalier que roi, prdSftraiti
ses Etats le s^jour de la France, oik les fMes, les toumois
et la oottrtolsle tenalent son ooenr enchain^. Charles envoya
ses tr^ra k Ltepold ; mais il eut du mohis la pnidenee de
n*envoyer pas mtaie un soldat , car ce d^sir paaaager de la
couronne imp^riale ^it ches lui un mouvemeot de vaniti,
et non d'ambltion (1S2&).
Des hit^^tamoins brillants, mais plus rtek, tppelaient
son attention vers le midi. Ses s6n6chaux saisissaient toutes
les occasions d'^tendre la juridiclion royale; ils citalent a
comparaitre devant eux lea sujets de TAngleUm, et ooofis-
quaient lenra fiefs sur le moindre prte&te. Le sire de Mont-
pezat avail b&ti un cb&teau sur le territoire fran^ ; le ste^
chal de Toulouse s*empare de la forteresse, et chasae Hoot-
pent Le sto^chal de Guienne reprend la place, el la gar-
nison fran^lse est passte au fil de Hpbd, Une prompte r6-
paratioo est demand^ an rold'Angleterre. L'occasloB se pri6-
sentalt (kvorable : aonadversalre^taitlomb^ an dernier de-
gr6 du m4>ris, et son people roogissait d*un prince , faifime
amant d^nn Spencer on d'unGaveaton. Tandis qoerAn^ais
balance, le comte de Yalois occape I'Ag^ois. Le eomle de
Kent d^barque en Aqnltalne, nuiis sans arm^ ; il se jelte
dans La R60I0, et capitole ( 1324 ). Le prolond d^Ot qa^-
douard avail faispir6 k son Spouse Isabelle s^aocroisaait k
tons les hutants, par Tamoar adulttee dont elle brAiait eile>
m6me pour le beau Mortimer. Intrigante habile , elle amtee
£donard k lui confier la ebmmtssion de termhier sa qneidle
avec U France. Elle d^barque sur le conthient : toot 8*ar-
range. Qu*£douard renonvelle son hommage, etla province
conquise est anssit6t restilote. Spencer osera-t-il montrer k
la France son front sooIlM par Tinfamie? Non sans doote.
II engage done son mallre k donner rinvestiturode la Guienne
an prince royal. C*est celui-d dto lors, ce n*est plus son
pte, qui doit rhommage. Mais envoyer TliMtier prdsomp-
tif k Paris , c'^tail combler les vocax de Charles et d*Isa-
belle. En vain Tinsnlaire redemandason filsetson spouse;
Cbaries affecte de craindre quils ne soient plus en sOret^
dans un palais ou domine Spencer. Cepeodant, conmie £
ne pent favoriser ouvertement les complots de sa sonir,
elle va quitter sa cour et passer dans le Hatnaut , on elle
dmentera son alliance avec le comte par le roariage de leura
enfonts.... Tonmes vos yenx vers l*Angleterre; et bientdl
vous y verrez legibet et la dale desHnte aux Spencer, el le
fer rougi an feu, que Mautravers s^apprftte k plonger par
nn tube de come dans lea entrailles dn vil et malheurenx
£douard.
L'annte sulvante mourut Cliaries, en qui finit labranche
alnte des Capeto (1328). Ainsi, les trois fils de Philippe le
Bel, tons grands, vjgoureax et beaux comme lui, avaient
termini leur carritoe avant que le plus Ag6 eCd atleintsa
trente-dnquitoie annte; et leurs fils avaient expir6 enoora
pr6s du berceau. La ODort de Cliarles IV, ^Mdk sans an-
fanls mAles , ramenait la question de la successibilild des
I fenunes : en la rejelant, on repoussa les pr6tentiuos dea 80|4
FRANCE
filler et de la aceor des trois derniers roU, Itabelle, m^re
d*£douard lil d'Aoglcterre, au nom duquel elle protesta. Let
barons appel^rent aa trdne , sous le non de PM Upp e VI ,
Philippe de Valois^ d*abord r^ent pendant deux mois, C^
tait le plus puissant, le plos actif, le plos riche de tons les
prtaidants 4 la oonnttne, et oelui dont les Inclinations
cooTenaient le mienx k la noblesse. PhiMppe d*£Treux ,
<poai de la fille de Louis X, re^ut par compensation la
rojaut^ deNaTarre, et fidouard III Tint rendre bommage-
lige au monarqne francs, rassur^ ainsi snr lescraintes que
ces rivaux loi faisaient concerolr. Tout Imbu dHd^ belli-
qnenses et cheyaleresques, Pblllppe VI commence par s'al-
lier au comte de Flandre pour cbAtier les Flamands i^volt^«
BientAt 11 projette une croisade , dont le pape Jean XIII ap-
prouTe le dessein ; mais ce dessein n'a pas de suite, car des
faostilitte Gontre les possessions anglaises en Aqoitaine, des
aecours envoys aux Ecossais, en guerre arec TAngleterre,
lui font trouTtsr dans £douard un ennemi h repousser.
£douard , en quality de roi de France, declare la guerre k
Philippe de Valois ( I3S7 ) ; mais cette premie guerre de
deux annto n*apas de grands rteultats; des d^Tastations
ina tiles en sont toot le ffralt, et de 1340 4 1342 r^e une
paix bfttarde, durant laquelle les Fran^ais aident Charles
de filois, ^poux de la ni^ce dn feu due de Bretagne, k dis-
puter, en Tertu de contrats inconnus, la possession de cette
proTince au frto du fen due Jean, comte de Montrort, son-
tenn par des secours anglais.
Philippe avait profits de cette tr^ve pour se rtoncilier
arec Pempereur Louis deBavi&re, alors faforable k^douard ,
on lui laisant esp^rer dele rtondlier a?ee le saint-si^,
qui TaTait excommuni^. Grftce k cette politique habile , ou
perfide , pour mieux la qualifier, le roi d'Angleterre se trouve
priT^ d'un appni consid^able. Cependant , k Texpiration de
la IrfiTe , £douard se dteide k entrer en Bretagne ; II s'y foit
pr^cMer par Robert, comte d'Artois, ddposs6d6 , pers^ut^
«t proscrit par le roi de France, et Tient en personne as-
sizer Nantes, Rennes et Vannes; mais les maladies aux-
quelies les armto anglaise et fran^se sont en proie font
condure la tr^Tede Malestroit (1343). La guerre et les pro-
digalit^s fastueusesde Philippe araient mis les finances dans
une situation deplorable ; les metures qaMl prend pour la
rendre meillenre, en donnant aux monnaies une Talenr toate
belice, et la leur bisant perdre ensnite, produisent les
plus fAchenx eflets snr le people. Pour ranimer la prospe-
rity oommcrciale, 11 r^tablit idors les priiiieges des foires
de Ciiampagne, oil tous lek marchands strangers pouyaient
porter leurs marchandtses en franchise de droits. C*est vers
cette epoque qu*il acqniert teDanphine,du danphin de
Yiennoia, qui Tendait follement tontes sea possessions;
mais, pour fiiire de I'argent, il etablit le monopole du sel
et une taxe d'un vingtitoie sur le prix de cheque marchan*
dise, k percevoir toutes les fois qu^elle passeralt, par la vente,
de main en main.
L^animosite des deux rois etait loin d*etre ^teinte. Tons
deux Toulaient la guerre, Philippe par colore , ^onard par
ambition : ce dernier declare done la tr^Te rompue , et son
general, Derby , poursult ses conqu6tes dans le P^rigord et
le Lauguedoc. Leroid^Angleterre, encourage par llioromage
qn^il vient de reccToir de Jean de Montfort et de Godefroi
de Harcourty se rend lui-meme en France, raTage la Nor-
mimdie et s^aTance josqu'aux environs de Paris, pendant que
le dauphfai, doc de Normandie, occope en Langoedoc one
armee de cent mille hommes au siege d'Aiguillon. £douard
se retire devant les forces superieores de Philippe, et s^eta-
bUik Crecy en Ponthieu , determines accepter la bataille.
Elle ne tarda pas k se prfeenter k lui, et le nom de Cr^cff
flit inscrit en caracteres sanglants dans nos annales. Cette
aflhire, en tirant £douard d'un mauTais pas, mit la France
isa discretion. Le Poitoo et la plopart des provinces furent
fines aux ravages dea Anglais; mais le desir de conserver
leors btens porte les bourgeois k une resistance nationale .
dfls se defendentpartout ot de solides remparts leur per-
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mettent de le liyre avec soecte. Cependant, le roi dAngto-
terre vient mettre le siege devant Calais. En proie A la di-
sette, k la plus cnielledetresse, ne pouvant etro secoomi
par Philippe, les habitants sont forcesde se rendre k merci : la
devouement de six de leurs condtoyens, k la tete desquela se
trouveEustachede Saint- Pierre, les sauve seal d'one
mort certahie. Cette longue goerreayant de nooveao epoise
les moyens des deux monarques ennemis, une ti^ve de dix
mois est condne, le 28 septembre 1347 ; mais si elle met On
aox calamites d^une guerre de devastation, un fleau bien
plus epouvantable, U peste, qui josqu*en 1363 devait ra-
▼ager TEorope, loi succMe immediatement et enl&ve pr^s
du tiers de la population de la France. Les brigandages des
soldats reonis en compagnies, et pillant tout sur leur pas-
sage, rendent encore plus deplorable la situation do royaume,
et Philippe meurt pen aprte son second mariage, avec Blan-
che de Navarre, leguant k son successeur toutes les conse-
quences de ses boles.
Les Francis avaient pris en Italie le goftt du luxe :
Philippe le porta au plus haut degre ; toutes les mesures
propres k Tentretenir, en lui procurant de Tor, sembierent
bonnes it ce roi. U etablit la venalite des charges, en falsant
vendre aux enchires les prevAtea et les autres ma^tra-
tures auxquellesetait attache ledroitd'imposer des amendea;
Oaotorisa ses oommlssaues en Languedoc k paidonner tous
les crimes, sauf ceux de trahison et de iese-mijeste ; k ano-
blb tous les vilains , k legitimer tons les bAtards, pourvu que
ces graces fissent reotrer de fortes sommes dans son tresor.
Vers la fin de ses jours, il avait achete Mont pel lier et
traite de ia cession definitive du Dauphine k la France. Sons
son regno apparaissent ( 1340) les premiers canons employes
k la defense des villes; sa fin est encore uiarquee par Tap-
parition dtujlagellanti.
Jean 11 avait quarante ans quand 11 mbnta sur le tr6ne.
Comme son pere , il etait passionne poor les idees de cbe*
Valerie; mais 11 avait de plus que loi do oourage et do Tins*
truction. Philippe avait temi son rigne par la mort de
quinze dievaliers bretons et trois Normands, suspects , di-
aait-il, de s'etre vendos k TAnglelerre. Jean debnte par uu
pardl snpplice. Le comte de Gnines, connetable de France,
est mis k mort sur le meme soop^n. Ayant convoqne a
Paris des etats generaox, en 1351, il se volt force, par le
besoin d'argent , k trailer avec les deputes de differentes
provinces , qui achetent de lui certains priTiieges ou cer-
taines exemptions. Bient6t il reoourut, conune son predece»-
seur, k de continnelles alterations dans les monnaies; son
peud'economie, ses desordres, sont tels, qu^k la rupture
de la treve avec les Anglais- ( 1355), il se trouve dans la plus
affreose penurie, pouvant > peine subvenir aux frals de la
guerre. Les etats de la langue d'OtI, qoll convoque, lui
votcnt on secours de 30,000 gendarmes, k solder sur la ga*
bdle et sur one aide de 8 deniers par livre, applicable k
tonte marchandise vendue : les trois ordres et le roi lui-
meme fnreot sonmis k ces deux impositions ; mais en lui
falsant ces concessions, les etats reformerent une multitode
d*abus, et obtinrent d^etre assembles diaque annee. Tou-
tefois, lemecontentement excite dans tout leroyaumepar la
gabelle et la taxe de 8 deniers force lea etats (1356> & les
remplacer par one taxe de 5 pour 100 snr les revenus des
plus pauvres, sor les iortunea mediocres, sur les riches.
Ainsi ^ bourgeois et paysans supportent la majeore partie
de cette charge; les bourgeois, grAce aux progrto qu'ils
avaient raits, s'appuyaient sur de nombreoses asBodations
de corps de metiers , et avaient ainsi leur dte pour patrie ;
mais les paysans, isoles, livres sans defense k toutes les vio-
lences, n'etaient que des esclaves.
Jean II avait con^ une haine profunda pour le roi de
Navarie, Charles le Mauvais, qui avait bit assassiner
son fiivori,le connetable Jeao de LaCerda. A deux reprises,
diaries s*etait bomilie dans des lits de justice; mais il avait
eo le tort de reponsser la gabelle. Jean le surprenA k tabU
«e9
FRANCE
ATce le daupliin, le^iUI «rr6teir, uisit sea fiefs eti Nor-
mandie, el donne 1« luort k quatre gentilftliotmiMs de cette
proTinoe. P^ndanl «e Icmps, le prince de Gallts p^iM^trait
•▼ec MS Anglais en Rouergue, en Aurergae, en LiOKrosin,
et aemblait destia^ k piller Unites les prorlnoes fran^tees
•u midi de la Leire. lean assemble alors une arm^e consi-
derable k Chartres ; arrivi prto de Poitiers , U ooape la re-
Iralte an prinee de Oalles. Ceiui-d n^a que 8,000 combat-
tants sons les ordres; le Francais en compte 50,000; mais
le prince de Galles s^est pIao6 dans nne position naturelle-
ment d^iendoe , 06 «n ne pent !*attaqoer sans un dtevan-
tage certain ; le tei Jean , qui a prto de lui ses quatre fils,
ae decide pourtantkcombattre; lescardinanx de P^rigord
et de Salnt*Vitsa essayent d^empteher reftuslbn du sang :
lis se rendent mMiateors entre les deux armies. !« prince
de Galles , qui sent le danger de sa position , est prftt k faire
toutes les concessions qu'on di^ire; mais il rejette, comme
d^shonorante , oelle de se rendre lui-m^e prisonnier avec
100 deses cheyallers. Sur ee refus, labataille de Poitiers
est livrto, le 19 seplembre 1356. Le daupliin, deux de ses
frtees et one partie de ieors troupes, abandonnent l&ciiement
la diWsioD du roi : cdui-d et' Philippe , son fils , d^ploient
en Taiaon grand courage; leurs droits b^roiques ne sau-
raient r^rer les footes dans lesquelles leur imp^ritie les
a Jet^, et la bataille est perdue. Le roi Jean loi-mftme est fait
piisonnfer , et conduit en Angleterre.
Le dauphin, de rdoor k Paris, oonToqoe tes ^ts ; mais
bientdtOleseongMiey redoutant leurs pr^ntions. Cepen-
dant, les ajrant r^nids de nouteau, il se soumet aox rtflormes
qu'tls rtelament; Finfiuenoe d'£iienne Marcel, pr^Tdt
des marehands, et cette de Robert Le Ooq, 6v^oe de Laon,
le dominent. II est foredde renToyer ses minlstres, de s'inter-
dire pour TaTenir toute falsification des monnaies,de renon*
car k vendre toot office, toote judicature, et de cesser d*au-
toriser les juges k racbeter lea crimes pour de I'argent, etc
Ifais , pendant que les itats a'occupent ainsi k obtenir pour
la nation dimportantes amfliorations , les paysans sonten
proie k toutes sortes de nant ; les barons pris k la ba*
tailie de Poitiers, et relicbte sur parole , leur arractient par
tons les moyeas, et m£me par la torture, iVgeot n^cessaire
k km ran^on; les soldatsd^bandte, tombant en m^me temps
iur les paysans, adiivent de les eiaspdrer ; ranarebie est
partout : les maibeureux qui tehappent anx barons et aux
aoldata sent rMuita k mourir de faim. Une trftve de deux
ana oondoe afee i'AnglelBrre ne met pas un terme k ccs
■salheurs ; les compagniea d'aveoturiers ne Cf ssent de porter
en tons Ueux la iarreur et la delation. Lt lutte entre le
danphin et les ^ts continue : celui-d d^lare qu*il veut
gouTemer seul; mais bientOt Targent lui manque, et il est
oblige de rappeler ks etals ponr^n avoir. Lejougde Blared
et de la bourgeoide lui ptee dtaqoe Jour davantage; d pour
•> soustraire il oonToqqe k Compiigne d^antres etats; II
Tent afTamer Paris, dont le pr6?0t des marcbands fdt don-
■er le commandemeat k CbarlesleMaufaisi remis en liberty
< 1358 ).
Le dtespdr pousse les paysans k se r^Tolter centre les
nobles; la Jacquerie^ on la r6Ydte des Jacques (nom
que leur donnaient oens-d, par derision ), oonunence par
rincendie, le pillage des chHeaux d le menrtre de tons les
barons d nobles quits y trouTcnl. A leur tour, ceux-ci font
un horrible massacre de ces maUieuroux , massacre auqud
parlidpe Charles le Mauvais, que Paris soup^nne de con-
nivence avec le danphin. Marcel, menace d'etre liTre au re-
gent, avecles douxeprindpaux instigateurs de lar^voite de
Pans, veul mettre de nouveau le rd de Navarre dans les
int^rftts des Paridens; mais il est tu^ par Malllard, et ie
dauphin signale son retour dansla capitale par de nombreux
aupplioes. Alnsl ftirent ^touffdes toutes les espdrances d*a-
indioration que la nfidslance du pr6vOI des marcliands vou-
lait r^liser. Mais le rd de Nawarre, indigoii du siipplice des
principaux bourgeois, auxquels il devdt aa liberte, fait pen-
dant flept mois one guerre d^sastreuse au dauphin. Eofm ,
le roi Jean, captif depots deuxans, slgneavec le roi d*An^
terre un traitift par lequd 11 partage avec lui la France > d
lui proroel 4,000,000 d'6cus d*or pour sa ran^on : les dab
ayAnt rejetd ce trdtd, £douard rentre en France , et ravage
la Champagne d hi Bourgogne. Le traits de Brdtigaj
( 1360 ) met fin k cette guerre, d ^end la fibert^ k Jean n,
moyendant une ran^on de 3,000,000 d'duis d*or d Tabaa-
don k ^ouard de toute TAqoitdne. Le reste du rigne de
Jean est signdd par tous les fl^ux : la peste. la lamiac
et les aveiituriers, on soldats licena<^ des deux armto,
r6unis en grandes eompagnies, ne cessent de d^vastcr
le royaume : les brigandages de ces demiers roettent la France
k deux doigts de sa perte. Jean expire en Angleterre, 0^ 11
s^dtait rendu ( 1304 ), on ne salt pour qud motif; apris
avoir rdunila Boorgogne d la Champagne au domaine royal,
il meurt au milieu des projets qu*il lormdt podr uoe noo-
yelle croisade.
Le dauphin , fils atnd du roi Jean, ne fut reoonnu roi qu'a-
prte son sacre. Lincapadtd, la pusillanimity, la mauvakt
foi, qui formaient la base de son caradftre, ne lui avaicd
attird ni afTection ni estime, et les droonstances dans la-
qudles il arrivait au trOne n^^taient pas propres k faire con-
cevoir de grandes espdrances de son avtoeroent. Faible de
constitution et maladif, il se renferma dans son palais, d
de sa solitude il vlt la prospdrit^ renatlre d*elle-mtae ce
France, sans y contribuer en rien. Charles V commence
par donner Tinvestiture de la Bourgogne k son frto Phi-
lippe le Hardi; il nomme Louis d*Anjou ^uvernoar duLan-
guedoc, d conclut la pdx' avec Ci>arles le Mauvais, quH
bait de toute son Ame. Les compagaies d^aventuriers, de-
meurdes en France, 'ddent encore pour lui un objet de ter-
reur. Cue exp^ition centre Pierre le Cruel, rdde
Castilie, entreprise par son fr^e naturd, Henri de Trans-
tamare, lui foumit ToccasioD de 8*en ^idbarrasser.' Mais efies
ne tardent pas k revenir se mettre k hi soldo da prince de
Gdles, qui, aprte s^dre ^puia^ pour les payer, ^a lanoe
sur la France, qu'elles mdtent au pillage! Le luxe de la
cour du prince de Gdles I'avdt cootramt de demander k
ses su]ets d^Aquitaine de nouveaux impOts. Le mteontcnle>
ment gagne la noblesse de cette province , irrit^ d^ de
Tarrogance de I'dtranger. Elle traite secr^temeDt avec
Charles V; et cdui-d dl^are la guerre k £dou|ird, qui re*
prend le litre de roi de France ( 1369 ). La pusillaoimxl^
avec laqudle Charles dirigeait cette guerre contribiia k ca
assurer le succte. Encore pldn du souvenir de nos denx
diisastres de Cr^y et de. Poitiers, d redoutant poor Is
France la perie d*une bataille, il interdit k ses g^n^ux da
oombattre TAngUis, leur recommandant de ae conteoter de
le snivre» de jeter desgamisons dans les places menao^cs,
d de lui soustraire sans violence d sans bruit le< provincas
dont il s'dtait empard. Aussi, quand le due de Lancaster
traverse la France en la ravageant, il n*6pronve aucuae rft-
flistance; mds son arm^, md nourrie, fatigu^ mdade, se
trouve hors d*6td de riea entreprandre k son arrivte k Bor>
deanx(1373).
Ce syst^e eut les plus henreux rdsoltats, d ii U fin de
1S73 la France avail reconquis sur ses ennemis le Qucrcy,
le Rouergue, laSdntonge, TAngoumda d le Poitoo; las
feudataires de la haute Gascogne s*ddent donnte klm^
le due de Brdagne avdt M enti^renient ddpouilld de son
duchd par une armte que commandait Duguescltn;
enfin , les villes de Mantes d de Meulan avaient ei6 cnle-
vto, par trahison, an roi de Navarre. La France avail
en takaae temps dans le oouveau roi de Castilie , Hemi de
Transtaroare , un alli^ sOr et fiddle. Une trfive de trois ans
suspend moroentandment la guerre , qui apres la mort d*]&
douard ill (1377) recommence centre Richard 11, eon
successeur; les r^iltats en nont peu importants. Toutefois,
Cliarles ayant vonlu confisquer le ducbd de Bretagne , las
luihitanls rappdient leur due, quMls avaient diasa^; aiai»
pendant que les 6UU de la province dierdient k le r6eo»^
cilier avec le roi, le due de Buckingiuun ddbarque k la ttla
FRANCE
66t
He troupes nombreusM, pourappoyer le dac, dont H doit
4tre bient6( abandon n^. 0eux. aoul^vements oon^^^rables,
Von en Flandre, caui6 par le Jong qiie la nobleMe impose
k la bourgeoisie, l^autre en Langoedoe, dans piusieuis ?iUes
pooss^ i bout par lea exactions du comte d*Anjou, «gna-
lent la fin dtt r^e de Charles Y, qui expire le 16 septeinbre
1380.
Peu de temps avant cette mort delate le grand sebisme
J'Occident, qui nedeTaitfinir qu^en 1416. Cliarles V aTalt
rendu une loi par laquelle la majority dea rois ^Uii lix<^ k treiie
nns accumplis. Charles Vi n^en ayant que onze^ la question
de la r^ence vint di?iser ses oncles; mais, poor^viter
d*ea venir aux mains, iSs oonvlennent d*^mandper le jenne
prince, qui est sacr^ li Reims. Quoique Charles VI e6i M
toaneip^, le poo voir royal exlstaitde (kit entre les mains
de ses oncles. Le due d'Anjou excite un soulivement dans
Paris, en ^lablissant de nooveaux imp6U, qu'il est Torc^ de
r^oquer. 11 tente de les r^blir encore,' et Paris est en
proie h la r^Tolte que Thistoire appelle des maUlottins.
Quand tout est rentr^ dans Tordre, et que Paris a ch^re-
ment aeliet^ la pafx, lerol prend possession de sa capitate,
«t y stgnale sa prince par des supplier et des confisca-
tions. Rouen, et les Tilles du Languedoc sont livrtes aux
roftmes vengeances. Le due de Bretagne s*6iait sou mis ; la
Flandre, qgi r^sistait toujours h sa noblesse, est vaincue et
pacifi^e par le due de Boorgqgiie. La guerre continuait ce-
pendant avec les Anglais, et Charles projettait deux de»-
centes ruineuses dans la Grande-Bretagne, mais sans succ^
Une campa^ne contr^ le due de Gueldre faisait encore
^prouver des pertes considerables -k notre arm^ ; enfin, le
roi, pour calmer le mdcontenteraent du people, reiivoie ses
oncles, et d<^;lare que d^rm^is 11 gouvemera seul. On
s'attend ^ voir renaltre la prosp^rit^ publique; une tr^ve
est concliie avec TAngleterre ( 1389 )^La r^forroe de.quel-
ques abus fait d^abord bien augurer de Tavenir; mais I'in-
cons^uenre du prince, sa conduite, ses exc^. cbassent
bientdt toot espoir. Le due de Bretagne refuse de livrer
Pierre de Craon, qui a tent^ d'assassiner le eonn^table de
C lis son; Charles VI marclie centre le duc» et sa d^mence
se d^lare. Aussitdt ses oncles s^emparent de sa personne,
et 6cartent ses conseillers; le due de Bouigogae se saisit
du goov<;niement.
IXs cette e|>oque ( 5 aoOt 1392 ), Charles n^a que pen
dMnterTallfS locidesidans ces courts mstanls, les personnes
qui Tentourent exercent sur lui la plus grande influence;
fl alMindonne tour h tour son autorit^ li, I'un des princes du
sang ou i Tautre. Les dues de Bourgogne et d'Orldans fer-
ment deux partis, qui s'arrachent mutuellement leur proie,
Jean sshs Peur, qui succ^e 1^ son p^rePhilijipe leHafdi dana
te duch^ de Bourgogne, enl^ve de vive force le roi et le
dauphin au due d*Orl^ns, qull fait assassiner plus tard
( 1407 ). Pendant ces luttes intestines, la trfive avec I'An-
gleterre avail Ai6 prorogte k plusieurs reprises, et Richard U
se voyait d^tr^nd par Derby, qui prenait lenom de Henri IV,
L*usurpateur, assez occupy en Angleterre, demeure en paix
avec hi France, malgr^ quelques hostility de part et d*autr|B,
de notre cdt^ surtout. Le sclilsme d^Ocddent durait tou-
jours; la France, aprfts avoir tour li tour accepts et reni6
le pouvoir de Benolt XIII, finit par proclamer sa neutra-
lity. Quant li Benolt, sa mauvaise foi (^ celle de Gr6goire Xil
perp4ttta!ent leurs interminablesdiseusslons, et partagsaient
I'Enrope en deux camps. G6nes s'^tajt donnte an roi, en
1396; le marshal Boucieaut s*en fait expulser poorsa
conduite, et nous perdons ce prteieux boulevard en Italia
(1409).
Cependant les princes da sang se pr^paralent h briser le
pouvoir du doc de Rourgogne , quand une victoire quMl
rcraport« k Hasbain snr lesLidgeois, r6vo|t^ contre leur
<^v^ae,leur inspire nne telle frayeur, quMls sortentde Paris,
H en font sorlir le roi et lareine. Bicntdt la faction du due
de Doitrgogne et celle d'Orldan*;, appelt^c iVAnnagnac de-
pnif» que ee prince avail ^pous6 la (iile du romtc de ce noui ,
ensanglanient de nouveao la ?vaiiee;la guerre ovile ecjiata
plus terrible. Les Bourg»iignOns s'appuient k Pans sur la
[lopulace; le gonvemeur tie la ville,qui leur est d^voue; fa<l
distribiier desarmeaaux Iwuchera, at le due Jean sans leur
entre dans la place pendant que les Armagnacs pillent lea
environs et cberclient A effrayer la ville. Les BowKulgiiooa
et les Armagnacs s^alUent tour k tour aux Anglais pour d^
nieiuhrer la France. Paris est sucoessi vewoit k leur pouvoir,
et de sanglanles r^aetions suiveni de smgianta triompliesi
Cea sotaes de guerve civile se renooveiient eliaque jour; Id
roi mardie lui-mtaie k pluaieurt reprises oonlro le doc de
Bouigogne pour obtenir une paix ^plidm^re. Aossi, quand
Henri V d*Ang|eterreseJette sur la France, la due de Bour-*'
{;ogne refuse son conoours au roi , dont rannte est d^faite,
e 25 octobre 141&, daaa ralfireuse joom^ d'Azincourt.
Aprte cette victoire, dont le roi d*Anglelerre ne salt pomt
proliter, tooa leaprinees do aang entreot en n^ociatiotts
aveclni pourtrahir la Franco. L'assassinat dudue de Bour-
gognoy dans son entrevoe A Montereau avee le daaphin
Charles, plac4 A la Iftte do parti d^Armagnac, acliive de
de metlre le combleit I'exaspdration des partis. Le roi d'An-
gleterre s'^tant empar^ de la Nomiandie ( 1418 ), le doc
de Bourgogne, parvenu k domfner le roi, a*nnit k lui contra
le dauphin, et Charles VI declare son file indigne du trdne.
L'iulAme traitd de Troyes ( 1430 ) conaacre cette odieusa
spoliation en instituant I'^trangar r^ent et heftier do la oou*
ronne de France. Do ik tons lea manx qui vont aflliger
notre patrie aprte la mort de Cbarlea VI e| da Henri V^
arrivtes k peu d'intervalle rone do I'antre ( 1453 ). '
Les d^sa&tres de tontes esptees qui avaient signalii le rdgna
des premiers Valois , la balne voute gto^ralemeot anx Ar«
magnacs, dont le daiiphhi ^tait le chef rM , serablaient de'
voir assurer k Henri VI, pelii-fils de Charles VI, la posses*
sion de la France : Gharlea VII ne pOssM«ul pins que
quelques provinces du centre de la France, le Poittou, ie
Berry, TAnjoQ, eto., et son indolence sembiait devoir lui
interdi re le chemin du trOne tts«rp6« Le doc de Bedford ,
lord protecteur de France etd* Angleterre pendant la minoritd
de Henri VI , s*^tait alU4 centre lui aux dues de Bretagne et
de Bourgqgi^e. Les fbroes de Charles, bien que grossies par
des auxiliaiies ^cossaia et lotulnrds , n'^taient pas en etat
, de leur rteisler : ellea sont d^MUtes sur plusieurs points , k
Crevaut-sur-Yonne , k Verneuil; et PAnglals s^empare do
Maine ( 1435). Charles uonine connetable le comte de Ri-
cliemont, esp^rant ainei d^taclier des Anglais les dues da
Bourgogne et de Bretagne, dont it est parent; nudsil n*y
paryient pas. Les Anglais foot de nouveaux progrds, sorendent
mattres de plusieurs places dee hords dela Loire, mettent le
si^e devant Orleans, qu*ila rMuiaent k laderni^ extrteiit^,
et baitent de nouveau les Frsngala A la joumte desiSi arengsl
Ici(1429) apparaltJeanned*Arc, cette admirable figure
historique, touto resplendissante de patrlotisme et de loi.
C*est elle , c'est cette femme forte qui ram^ne la victoire
sous les drapeanx du roi , et qui le fait sacrer a Reims; mafa
le roi retombe dana son hidolence, dis qua ce pufssant
appai vient k lui manquer. Cependant la domination angtaiso
fatigue les Parisiens; ledoodefioufgogne, courroiic^ contra
le due de Glocester, onda du monnrque stranger, onbiio
la haine qo^il a voote an dauphin deiMiis le meurtrede son
p^re, et ne songeaat qu^agrandirses l^ata du cOl6 du du-
elid de Brabant, dout il vient d'hMter, il conctut avec lo
roi Chartea une trdve de deux anntes ( 143 1 - 1437 ). BientOt ii
lui aeoorda mAroe la pals sur la roodlatlon do pap^, noa
aaoa lai avoir ImpoMfi da croels aacritioes.
Priv6i ainsi d^un poissant alli6,-les Anglale ^vacnent
Paria(14S6), o6,le roi sOourae motn<'atan^nent , le 13 no-
vembre de Tannte suitante, pour l*abandonncr anssit^t k
la paste et A la famine. Monlerein , Mcaux , lothberit en son
pouvoir, et il rentrede nouveau danfrsa <-apTinle (1439), [Kiur
y d^pluyernne vigueurdi& caradAra k laquelle il n*avait
|ias acpoutumdlesesprits. Lesbrgandagert des ^corcAeuri
et autres aventuriers atUrent d*abord son attention ; dy
«B4
net tin tenii« en rendant let barpns et lea capHaines res-
■Mnsables des crimct de Uan soldats; ordonnance qui m^-
eontente lea prineea, Tarmte et aes chefe, et proToqoe la
r^olte connueaona lenom de praguerie, k la t6te de
laqnelle apparalt le dauphto, qai ploatardsera Louia XI.
Lea ^tata g^nteux, qne te roi avait souvent eonToqu^,
ae r^aninent 4 Orl^na , et ae prononeent poar la paix arec
rAngleterre»enmtaie tempa qn'iU accordentaa roi une
taillo de 1,M0,000 li?. pour rMuire tonte la gendarmerie
k qofnie eompagniea , fortea cliacunc de six centa hommes.
Charles VII, aprte aToir mla fin & la pragiierie et padfl^ It
Champagne^ le Poitoa^la Saintonge, le Limousin, ravage
par iea^rdieursy a^empare de Pontoise, d*iTreux, etpoor
occuper les gens de guerre bora dn royauroe durant une
tre^e de Tfngt-deux mois, sigpte k Tours, entre I'Angleterre
et la Franee, 11 euToie le dauphin guerroyer oontreiea Suisses,
etmarche lui-mtoie contreMetz, dans Tintention de faire
reatituer la Lorraine k Ren6 d*AnJon , appel6 an trOne de
Naples en 1435. Mefz, efTrayte, acheta la paix ; et les Alle-
mands, attaqute sans provocation , la firent aussf.
Le eondle de Bflle, d*aprte les discrete dnqud avait 4M
rendue, en 1431, la prrtgmatique sanetlonj aTait serrl de
pr6texte k Texp^iUon de Louis contre les Sulsses : ce con-
cile et lea doctrines des bossites agitaient I'^glise depuis
longtemps ; les ^tats g^n^raux tenus k Bourges, en 1440 ,
a^en itaient a^rieuseraent occupy. Cependant Pordre se r6-
tabliasait dans les provinces ; I'industrie , le commerce , I'a-
griculture, faisafent des progria, et la prosp^t^ dela
France, dit Siamondi, semblait la ruction des adversity
paasta. Jacques CoBur, riche n<Sgociant de Bourges, qui
avait acquia dans le commerce nne fbrtnne qui lul permet-
tait de rendre des services k Charles VI, 8*attachait k r^tablir
I'ordre dans les finances, et organ! salt le eorps dM francs
areherSf qui devait plus tard rendre d'importants services.
Le roi prend en mime temps plusienrs mesures d^sifes.
II soumet k une Jnridiction pn§vdtale tona le malTivanta,
cadre large , dana lequel le mendiant pent se trouver con-
fondu avee le brigand etlevoleur; il abandonneaux ^ins,
ou prudltommeBy noromte anx aasemblte des communes ,
le droit de percevoir etd'asseoir la taille sur les roturiers, en
proportion de leurs possessions et de leors fiicult^ ; toute sa
politique tend k centraliser et renforcer Tautoriti monar-
chiqiie.
L'Angleterre, en prole k de emelles diviaiona, n'^tait plus k
craindre pour nous. Henri VI €tait en ^tat &imb6d\\ii6;
Marguerite d'AnJou, sa femroe, avait fait p^rir le due de
Glocester, onclede son^^ux. Le m^iris public r^veillait
le souvenir des droits de la maison d*York , dont le cher,
le due Richard, descendait dn second flis d*£donard III,
tandis qu*Henri ne deacendait que du troisi^me : les Francis
profitent de cea divisions pour reprendro le Mans et le
Maine, Rouen, Harfleur, Honfleur, Cherbourg, Falaiae, Caen,
Bordeaux, Bayonne, la haute et basse Normandie, k
la conqu^ desquellea contribue beauconp le due de Breta-
gne, Ftanfois T'. aiarles, par une politique bien entendue,
acGorde des privil^es k toutes les proTinees quMI enlftve
aux Anglais, apris nne possenioa atojialre. A TextMenr,
k» troubles de TAngleterre se chingent en une cnielle r^.
volution, et, aprte pluaieurs batailles perdues ou gagnte
contre la reine Marguerite, le fils de Richard , due d'York ,
restd victorieux, ae fait eonronner aoos le nom d'£douard VI
( 1461 ).
Cependant dea diviaions intestfaies ^lataient entre le roi
de France et de puiasanta seigneurs. Offense par le comte
d'Armagnae, il le d6poui11e de son comt^ , il Mt aussi cnn-
damner 4 mort le due d'Alen^on , quil accuse de trabison.
Enfin, il se brouille avec son fils, le dauphin Uois, qui ,
retire d'abord en Dauphin^, od il Spouse Charlotte de Savoie,
occasionne une courte guerre an pftre de reCte princesse, et
se r^Aigieenftuite auprte dn due de Bourgogne, pendant que
'Siarlea VII, pouas^ par le comte de Dammartin, a*empare
du DauphinI et rinoorpore k U France. U due de Bourgo
FRANCE
gne, conthineiiemettt ocenpd k soumettrelea FUmaocb, oa
ne pouvant faire la guerre faute d^argent, teit devcm ci
quelque sorte Stranger k la France; malgr6 sa liaioe eootrt
le p^re , il accueillo Men le fils , et raablit an chfttean de
Genappe. La prise de Constantinople par les Ttarca, dm
cruautte exerc^ par llnquisition k Arraa, des trooMea dais
Tuniversit^, toujours remuante et Jalouse de sea privileges ,
aignalent la fin de ce r^gne de trente-neuf ans, pendant k^
quel tout le royanme fut reconqula sur lea Anc^aia.
Le dauphin reasentlt la plus grande Joie de la mort de sob
p^re : rentr^ en France avec le doe de Bourgopie, il n*eat
pas plus tAt sacr6 qu*il change tons les ministres, rend an
due d*Alenfon et 4 d*Armaguac les domainea dont eon p^
les avait d4M>uill^, r^voque la pragmatiqoe sanctioo , rj^
Toiganisation du parlement de Toulouse , s'attacbe les pais-
santes maisons de Foix et d'Aig'ou , et diploic nne activil^
extraordfaiaire. II se rend successivement k Amboise, k
Tours, k Bordeaux , k Chinon , k Chartres , en Normandie ,
dana leBtem, dans la Navarre, etc, se fait engager le
Roussilion etia Cerdagne par le roi Jean II d'Aragon , eootre
lequel ses sujets 6taient r^olt^, et manifesto d^i au dedans
comme au dehora du royaume son earact^ ombrageox
et son intention de tout pHer k sa volenti. II avah ftft k
son avtoement des promesses qn^il ne songeait nnllemeat k
remplir; il avait feif croire k on d^grftvement d^mpdts»
qu*il ae garda bien d^accorder ; loin de U, il en demanda de
nooveaux, et aggrava entre antreseelni snr lea vine. Ces
mesures font r^volter Reims, Angers, Alcn^n, Anrillac et
d'autres villes, qull punit cruellement. II voulaH ramener k
due de Bourgogne k la mtoie d^pendance que lea fendataires,
et ^blir la gabelle dans son duch^. N'ayant pa y panreair,
il cherche k s'attacber le shre de Chimay , Jean de Croy et le
oomte d*£tampes , en les eomblant de faveura. I>ans one
entrevnequll aaTccle ducde Bourgogne U en rach^teie»
vfllea de la Somme que Charles VII Ini avait laissfo
en gage, et recouvre ainsi lea mellleurea forteresses de
France.
Le comte de Cliarolaia, Charles le T^m^raire, fi|»
du due de Bourgogne, forme nne ligue contre Loula XI avec
le due de Bretagne, et ce dernier ddnonce le roi aux princes
du sang comme ayant conspire centre eox avec les Anflaii.
Le roi en efTet avait n^god^ ayec £doaard IV, qu^ls von-
latent entralner dans leur ligue. Bientdt le oomte de Chaio-
lais, r^condli^ avee son p^re, se pr^sente pour dief anx
princes fran^is : la ligue du bien public est fonn6e, et les
dues de Berry, tttn du roi, de Bourbon, de Bretagne, de
Bourgogne, d^Alen^n; les comtes de Samt-Poi, d*Ama-
gnac, Dunois, qui 8*dtalt illustr6 sons le r^e de son p^,
le sire d^Albret, le vicomte de Polignac, etc., se d^da-
rent contre le monarqne. La bataflle de Montlhdry { te^
^uiUet 1465 ), dans laquelle le comte de Cliarolaia deacon
maltre du champ de batallle, des defections dans rarm^e
du roi, obligent celui-d k lalre, par le traitd de Conflans,
d'tmmenses concessions aun princes coalis^. Des leCtres de
pardon lenr sent acoordte, et le frto du roi, Oiarles, prite
hommage k Louis XI pour le dudi^ de Normandie, que son
fr^ lui accorde; lea autrea princes mdcontents foot le
m6me acta de soumisdon ponr leurs fiefs d^pendanla de la
oouronne. Mais, Charles le T^m^raire ^tant oecu[>6 k con-
battre les Li^eois, Lonis XI profile des d€mtA6» entre lei
docs de Bretagne et de Normandie pour reprendre oettc pnK
vhice. On le roit occupy sans relAche k s*attacher sea enae»
mis : ainsi, il rappdie anprte de lui les comtea de Dem^
martin, de Saint- Pol et pludeurs autrea seigneurs, p^w^ifi^
qa*il reuToie ses ancfens (kvoris. Mais lea doca de BreCagae^
d*Alen^n et CliaHes de Normandie se r^dtent de noufen^
pendant que lea Lii^eois, soiilev^ une seconde foia, cnp6-
client Cliarics le T^m^raire, dcveno due de Bourgogne par
la mort de son p^re, de faire une diverdon en laveor dea
princes : le due de Bourgogne ddfoit lea Ll^geoia, altids da
Louis XI, et les M>umet, pendant que le roi force le ine di
BreMgne k la paix.
FRANCB
66S
Lo«b XI d^sinit Men allemilr son poaroir par la loamis-
stoD de U maUon de Bourgogne : press^ de tons o6t^ de
I'attaquer, il se d^de, tur tes instauoes du cardinal La
Balae, k entrer en n^odations. II se rend done k P6ronne,
pour a?oir nne entreme a?ec Charles le T6m&n\rt; mais
cdui-d apprenant que U^ Tient de se soulerer encore,
le retient prisonnier, lui Csit confirmer, par le traiU de P^
ffonne, toutes lea pretentions exagMes des dues de Bour-
gogne, repouss^ps depuis trente ans, et le force k marcher
en personne a?ec lui contre Li^, qui est prise, pillte et
rMuite en cendres. A son retour en France, Louis bit chasser
ie eomte d'Annagnac par Dammartin ; il donne ensuite le
dttch^ de Gidenne k son Mm Charles de France, institue
I'ordre de Saint-Michel , doat ii se folt le chef, dans le but
ne maintenir d*une mani^re plus ^troite les seigneurs sous
eon obeissanoe, en exigeaut que les chcTaliers de cet ordre
lui pr^tent serment de fiddii§. Mais les princes n'en con«
linuent pas moins k 6tre ses ennemls; alors, pour trou?er
un contre-poids k leurs mauTais desseins, il cberche un
an |>ui dans TafTection dn penpie. II discipline Tarm^ anne
les milices bourgeoises, et lenr laisse le choix de leurs ofll-
cien; crte dans on grand nombre de fiiles des magistn-
tures munidpales, tiues par les dtoyens; 6tabUt rinamo-
Tit>ilit6 des jnges et des ofOders royanx, et imprime un bril-
lant essor a la prospMt^ commerciale de la France; puis il
con?oque une assemble de notables, qui le d^ge des obli-
gations du traits de P^nne, s'empare de Saint-Quentin et
d* Amiens, et sentient une courte guerre contre Charles le
Tte^raire en Picardie.
Charles esp^ait se Csire du due de Guienne on instrument
contre Louis XI, et usurper l'antorit4 royale au profit des
princes ind^pendants. Le due de Guienne se flattait de I'es-
poir d^^pouser la fille du due de Bourgogne; mais le cid ou
ie poison Pen emptehteent : ii mounit ( 1472 ), laissant la
guerre s'engager de nouveau entre Charles et le roi. Charles
raTage la Normandie et attaque Beau v a is, d'oii il est re-
pousse par les dtoyens et les femmes, commandte par
Jeanne Uachette. II va bient^t diercher des ennemls liors
de France. Louis XI profile de son absence pour abaisser ie
due d'Alengon, le comte d*Armagnac et la maison d'Ai^Jou.
Le RonssUion s'dtant soulev^, il le rayage et le soumet de
nouTean. Mais de redoutabks ennemis allaient l*attaquer :
Cklouard IV, descendu en France, venait de s'allier contre
lui avec le due de Bourg«>gQe, qui perdait son arrote derant
Neuss, aprte avoir youiu se fidre couronner par Tempo-
reur roi de la Gaule bdglque. Toutefois, Louis XI ^arte
I'orage, et. l^ooard, mteontent de Charles le Tim^raire,
traite de la paix. Bient6t le roi de France, aprto avoir lait
eiteoter le conu^lable de Saint-Pol, qui le trahissait, apprend
la mort de Charles leT^m^raire. D6fait k Grandson, k Morat,
k Nancy, il avait laiss6 ses l^tats k one flUe de vingt ans.
Louis XI se fait successivement rendre hommage par les
deux Bourgognes, la Picardie, TArtois, le Hainaut; mais il
m^contente le prince d'Orange, k qui il doit la nugeure partie
de ses conqh^tes, et celui-d se toume contre lui; la Boui^
gogne se soulive. Marie de Bourgogne, fille de Charles le
Tdm^aire, se marie k MaximiUen d'Autriche, que tes Bour-
guignons accudllent avec Joie. Cependant, le traits d'Arras
( 148) ) met fin k cette guerre, en assurant au dauphin la
main de la fiUe de Marie el.de Maximilien. £n mdme lemps
la Provence est r^unie k la France, par Textinction de la
maison d'AnJoo , et Louis XI meurt au chAteau de Ples-
sis-I^Tonrs, oti il vivait au milieu des prteautions les plus
grandes pour sa sOret^, taut sa defiance avail cm avec TAge.
Lonis XI avail abalM^ I'aristocralie; mais quelque popu-
{aires que fussent ses mesures et ses maniires, il avait m<-
contente tons les ordres : les princes du sang ^taient loos
soumis; la ftodallt^ ne pouvait plus lulter contre PautoriU
royale; les barons et les gran: Is sdgneurs ne pouvaient
pins conduire leurs vassaux k la guerre, et leur droit de
commander le guet et la garde dans teurs chAtdlenies ^tail
restrdnt; raugmentation des soldats et des charges avait
DICT. DB hk COiNVEMS. — T. IX.
teras6 le people. Le roi savalt la hahie qo*on Ini portait, eC
c^est k la connaissance de la v^rit^ qu'on doit attiibiier I'excte
desa defiance et de sa cniaut^. Tristan TErmile, son
pr^At, s*Atait fait le ministre de see barberies : des cages da
fer de six k hull pieds de long servaient de prison anx en*
nemis de son matlre; le cardisuad La Balue, le due d'Alen^n
et pittsieurs autres fiirenl enferm^ dans ees cages.
CbarlesYIIiaaitAg^detrdie ans et deux mois k la
mort de son pire. Les princes dn sang, rtents aotoor de
lui , s'arrogeaient une aulorii^ qoi souleva bienlM de grandes
divisions entre eux ; les plalntes de la nation ajoutaient beau-
coup aux diflicultes de teur dtuation et aux embarras du
gouvemement Un reconrs anx ^ts g^ndnnx semblait Aire
le mdiiettr parti k prendre pour satisfaire k toutes les exi-
gences. Les ^ts sent convoqo^ A tours : Us abandonnent le
gonvernement k la fille de Louis XI, A la dame de Beau j en ,
k qui les dues d^Orldans et de BouriMn le disputaient. En
mtaie temps, ils signalent de nombreox abus k reformer.
Les cahiers du tiers 6tat reprtenlent la misAre excessive
du pauvre peupl»jadi% ncmmifran^oii, ei ores depirs
condition que le serj. Ces ^tals, qui occupent nne place
importante dans fhistoire, soul renvoy^ aprte avoir i^uit
les tallies. On leur promet de les assembler de nouvean
loos les deux ans. D^jk le peuple et les grands s*adressaient
k eux oomme a une autorit6 sonveraine; mais leur faiblesse
les fit renoncer au r6le qu'ils auraient pu jouer, pour se
contenler de cdui de simples l^sUteurs. Cependant, le
due d*Orl<ans ( depuis Lonis XII ) et les princes, m^con-
tents du pouvoir confi6 k la dame de Beaujeu, invent P^n-
dard de la r6volte; mais le combat de Saint- Aubin-du-Cor-
mier d^truit cette ligue, et le due d*OrMans est eroprisonn^.
Aprte cette victoire. qui lui a enievd ses prindpales villes,
le due de Bretagne demande la paix, et meurt, ne laissant
que des filies (1488). Anne de Bretagne, Palnte, 6tait
fiancte k Maximilien d*Autricbe, dont Charies VIII devait
^ponser la fille; mais le roi de France renvoie k cdui-d Mar-
guerite de Bourgogne, et spouse Anne de Bretagne, poor
accroftro ses ^Is par la possession de cette grande provuiee.
Peo de temps aprte cette union, le roi, persuade quit
remplira un Jour Tunivers de son nom , el qoTen sa qua*"
IM d*hMtier des possessions et pr^entiona de la maison
d'Ai^oo , il a (les droits sor le royaome de Naples, s'em-
presse de conclore une paix dtovantageuae avec Maximi-
lien d'Autriche, Ferdinand d*£spagne et Henri VIH d'Au-
gletenre, cMantau premier les comt^ de Bourgogne, de
Charolais et d'Artois, au second le Roussillon et la Cer-
dagne, s'engageant k payer k Henri 1,145,000 6cus d*or.
Aprte ces arrangements, II s'^nce en Italic, et envahit le
royaume Naples en quinze jours; mala cette conqu^te
alarme le%prioces Chretiens. La ligue de Venise est fonuee
entre les V^oiliens , le pape Alexandra VI , Fempcreur Maxi-
milien d'Autriche et Ludovic Sforce, due de Milan. Qnaranle
mille allite atlendent k U descente des Apennms Charles,
qui bat en retraite : ils sent compl^tement d^faits par 9,000
Fran^ais k la bataille de For none, Malgr^ les r6sultatsde
cette victoire et ceux de la bataille de S^minare en Calabre ,
gagn^ par D*Aubigny contra Gonzalve de Cordoue
et le roi Ferdinand de Naples, ce royauoM est bienlAl perdu
pour la France , et Charles VIII meurt en songeanl k res-
saisir sa conquMe.
II n'avait pas d*enfants. Le due d*0rl6ans, arri^e-petit-
fils de Charles V, lui succMe sous le nom de Louis XII.
II dpouse la veuve de Charles VIII, autant par indinalion
que pour assurer la possession de la Bretagne k la France.
Luuis XII debute par des ades qui doivent lui attirer la
popularity; il diminue les impAts et r^krise Paction da la
justice. On ne devait pas s'altendra k ce que le due d*Ori^ans,
qui s*6tait oppose k la seooude entraprise sur Naples, dfit
raparallra sur le Ih^tre de nos ravers aussitdt aprte son av^
nement au tr6ne ; mais bieatdt, par cette fatality qui coMa
lent dV et de sang k la France, il veut, lui aossi , fdro
valoir ses droits sur le Milanais, du chef de sa grand*-
b4
$66 FRA]NC£
< *
Valentine, et reconquer Naples en niAioe tem|M. Ses ef- i
ftfrtB sunt d^abord couroniite de succte; niaiSy tromp^ par
iOD alli^ Ferdinaiid la CalUolique, avec lequel il doit par-
tager le royaume de Naples, il ^riMive k'son toiir de crnete
f erera : lea Fran^aiK aont battus k Steiiiare, sous lea ordrea
du inline D'Aubigpy qui j avalt M victorieux buit ana
ioparaTant-; k C^rignole, 06 le due de Nerooure est tu^ ,
el k Carillan ; par suite, le royaume de Naples est de nou-
fiau perdu pour eux. Louis XII resseot iin vif chagrio de
cea Rebecs; cepeodantil cbAtie Gtoes , qui a'^lalt sonleTiSe,
•I adhte k la fameuse ligfie de Ca m bray , qui devait tera-
aer Venise ; il |$agne aur lea trirapes de eette r^pubUqne la c^
Mbre bataille d'Agnadel, s'empare de V^rone, Ferrare,
Padoue, et fiut son entree tnomphale dans Milan. Mais le
pipe Jules II, qui a toujours dA Tennemi de la France,
l9rme centre cette puissance, de concert avec TKspai^e et
rAngleterre, la ligue de la sainte union ( l&lO) : Bayard met
leur armte eu d^route k laBastide deGenivole. Les Suisses
tiennent au secours du pape; Gaston de Foix, due de
Jfemours, neveu de Louis XII, les eiupeclie de faire une
Atersion Tavorable. Aprte de nombreux suocte, ce jeune
gnerrier roenrt k la bataille de Ravennea, od Tarm^ ennemie
irt taiUte en pieces.
Maia la fortune avait ceaa^ d'^e iavorable k nos armes :
Leuis XII ne oooaerre plus en Italie que quelques places.
les d^&itesde Novarre et de Guinegatte, ob Bayard eat fait
yrisonnier ; la conqu^te de la NaTarre sur Jean d*Albret
yar rjEspagne; TiuTasionde la Bourgogne, de la Normandie
•I de la Flandre par les SuIsms; Tempereur Maiimilien et
Henri VUI, aprto lui avoir Dcut perdre enticement le Mila-
ntiA, le forcent k condure la palx. Pour subvenir aux
Ms de la guerre, il avait rendu v^nales lea cbarges de ju-
dleature : c^^talt une faute grave et indigne de aon caractfera.
On reprodie k Louia XJl ses mauvaia succte dans la
guerre et les Ocbeuses cons^ences qn*ils eurent pour
ki finances, les (SMites et la dupUdld de sa politique , quel-
quefois la duret^ de saconduite envers les vaincus.
Son suGoesseur, Fran9oial"^(l&l^), prtoccufi^ de (eoou-
frer le Milanais, court porter Ja guerre en Italie. La bataille
de Marignan, oil les Suisses perdent 14, 000 honimes, lui
assure la conqu^te du Milanais. Cast vers cette ^poque
que lepape L^on X et le roi signentle fameux concordat
par lequel la pragmatique sanction ^tait definiUvement
abolie, le droit d'an na^es donn<^ au pape , et celui d'l^lec-
llon aux ^vtehteet abbayea au monarque IVanfaia. Ferdi-
sand le Catholique meurt aur ces entrefaites; son petit-fils,
Charles I"^, lui succMe, sous le nom de C h a r 1 e s-Q u i n t.
Yran^is oondut avec oe monarque le traits deNoyon, par
lequel Charles devalt reatituer la Navarre et ^pouser Louise
de France, fiUe de FranQoia I*' , conditions qui ne furent
itmals ex6ctttte;il eondot aoaai odui de Fribourg avec
ka Suisses, qui s'engagteent k one paix ^rnelle , qu'ils
a'oilt paa violte d^puis. Maia Chariea-Quint et Francis V
•e devaient pas tarder k se renoontrer aur le champ de I'am-
Mtion; tous deux avaient brigud la oouronne imp^riale;
eUe Aait teboe k Cbades-Quint. Francis I*', dans une
entrevue avec Henri vm, inquiet aoasi de Taccroissement
de pouvoir de CllarleB^)ufalt, cherche k a*appuyer de TAn-
gleterre centre son benreux riTal ; n'ayant pu y r^ossir, il
fopporte k lui aeul tost le poida de la guerre, qui s^engage
daiia les Pays^Bas. EUe eat 4 peu prte sans grands avan-
tagea pour i*unel raotre roi ; mais le sort des arroes devient
d&vorable k Fran^ I*' en ItaHe, on les affaires de la
Franeeae troiivaient d^^ compromises par les fautes nom-
breoses de la cour el des giteiranx. La bataille de la
Bicoque ouvre aux imp^aux Lodi, Pixaghettone, Cr^
mono et G6nes, qui est livrteao pillage En m^me tempa,
ttenriVIUdtelafe la guerre kU France, et d'un autre cOt^
li dMsetion dn connteUe de B on rbon prive ee royaume
£mk paiaaant appoL Grioe li lui , les ennemis noua eal^vent
teacher la Mllanida. Noa troupes sont poursuivies et bat-
liaa^ Rebec; Bajird meurt de aea bleasurea. Enbardi
par aea anec^s, le eonnt^table entie en Proveooe,
Marseille; mais apres quarante jours dlnutHea attaqoea, ii
est oblige de repasser en Ualie, ob Francois I*' perd U ba
taille de Pavie, et devient prisonnier de CharlefrOuint
•Ce succte faiattendu jette Ul disunion panni lea vain-
queurs : lepape, les Vtoltiens et le nouveau due ile Milan,
FnuH^ Sfovoe, s\uiissent centre Pempereor, qui occopait
toula ritalie; Henri Vlil lui*mtaie ae declare contra lui.
Cependant, Fran^ 1*' n'obtient aa liberty ( 1526) qo*cn
cedent k Charles-Quint le duch6 de Boutyogiie Jle oomt^ de
Chaiielais, plusieurs places importaatea dn Dvrd, ei aea {re-
tentions sur Naples, Milan, G€neB« etc. Maia k pein^est-ii
libra quil proteste contra ce traitA ; les Atats de Bo«r-
gogae d^larentque oette contrte ne veut point panifr
sous une domination 6trang^; et Ul gnerre reoonstteace
en Italie entre Tempereur et FnnQoisl*T, aUi6 lour tiora
I'Angleterre, aux Suisses, aux Vteitiens, aux FiorentiDs et
aux Milanais. Le traits de Cam b my procure k la France
uue paix de quelques annte , pendant laqueUe TAavefgne ,
le fiourbonnais, le comt^ de la Biarehe et Ul Bretagne aost
irr^vocablement rdunis it la oouronne. Francis I*' occnpe
soil loisirs k prot^r la galanterie et las beaox-arta, maisil
fonde auasi une infonterie nationale.
Pendant la p^ode que noua venona de pareourir, la ni-
gion subissait des modiflcatieos importaniea, dont ledocg^
catliolique s'alarmait aveC raison. Luther et Calvia
^talent venus, prftehant la r^orme; les proleatants s'telait
r^pandus et multiplite sur tons les points ; on comment
it les perstoiter en France; Henri VIII, en Angletem, k la
suite d*msignifiants d^6Ma avec le souverain pontife, pro>
t^ea le proiestantisme, et ae d^clara le chef de ifigiiM
anglicane. Francis I*', au oontraire, ^tind pera^cnteur de
la r^orme, trouve pourtant le rooyen de revenur k aes prajels
sur ritalie : le due de Milan, ayant yMA envers lui ie droit
des geas en faisant trancher la tftte ^ nn de ses amhassa-
deurs, il profile de i*eipMition de Charles-Quint cootie
Tunis pour s*emparer de la Savoie etdu Pi^moat; Cbarle»>
Quint, de son c6t6, tente de a'emparer de la Provence, mais
il ^houe devant Marseille, et bat en retraite aprte avoir
perdu, par lea makMlies el la diaette, la majeure partie de
sa belle armte de 60,000 hommes. Les hostility changent
alor« ( 1637) de terrain : lea Imp^riaux entrent en Picardie,
tandis que le roi 8*empare d^Hodin, de Salnt-Venaat el de
quelques autres places. £nfin, les deux rivaux , ^puie^,
signent une tr6ve de dix anntes. Chartes-Qnint en profile
pour susdter de nonveaux ennemis k 'U France. Dngoast,
gouverneur du Milanais pour Tempereur, fitil asiasffBier
deux ambasaadeors que le roi envoyallA Venise. 11 a'ea
lallait pas tant pour fariter FraaQols I*', el la guem ^dale
de touies parts. : en Picardie, eu BralMnt, dans le Luxeas-
bourg, oil la vUle de ee nom tomlwau pouvoU'dc la France
ainsi que Maubeuge, Tirlemont, «Landrecies-Mir-Saaibi«,
que I'empereur vient assi^ger ea vain; et en Pitoonl, «a
le due d^Eagbien s'empare de Niee et dtfail DuguasI k U
bataille de Ceriaoles; U^OOO ImpMaux sont mis tiors de
combat. Mais bientOt I'empereur r^pare ces Echoes en a^al-
liant it Henri VIII, qui s'empare de Boulogne, repread
Luxembourg, pdiitre en Champagne el arrive k Soissons.
L*alarme se r^pand dans Paris, die dure peu : Cftiarlea,
dont Tarmte ^tait en prole k la disetle^ el qui altendait
vainement les troupes anglahifs , occuptes aa aUge de Bou-
logne, s*arr6Ui la. La paix de Cr^, paix i la foia boateose
et dtevantageuse pour la France, mil fin li noa loagnep d
funestea luttes contre Tempereur. EUe ful ohuenlie par la
paix d*Ardrea avec Henri VIII, qui s'engagaa k raditacr
Boulogne dans bull ana, moyennant 800,000 ^coa.
Le dtele de FranfioU 1^ a ^ appel^ tUeUd4ia n-
naiMsanee : las arts eoomien^ent ea effrt A graadir
parmi nous, et riastnidion, si rareaous lea preaiion VakH.
s*ddl r6pandue. Le contact de rilatte AU en graade oadie
la cause de ces progrto inseosibles, qu*oa voyait aouaife
d^jA UD si^e auparavaot 11 est f&cheux que^ poat faire
otiiDie ail tableau , Tliistoire ait h enregistrer le massacre
des habitants de Cabri^res et de M^rindol, aixus^s d*6tra
imbus des doctrines protestantes. Au re^te, ces doctrines
noiiYelles furent tovyours reftroi da grand iqonarqne, et
dte 1535 il pro6cri?ait I'imprimerie, comme suapecte de les
propog^r.
Une revolution paimi lescourtistos (1547)signala Tavd-
nement de H ear i 11, fils de Francis I*'. Le nouyeau mo-
narque prend pour conseillers le doc de Guise, le cardinal
de Lorraine, le conn^table de Montmorency ,le marshal de
Saint -Andng. La duchesse de Valentinois, Diane de
Poitiers, et Catherine de M^icis, exercent sqcoessive-
ment une grande inflnence aur les diterminalions du goa-
▼emement; les anciens conseillers de Francis T'sont ren-
voy^a. La nation gagne peu k ces revolutions de cour : de
nouveaux impOts sur le set agitent la Guienne, et pourtant
Henri profite des troubles de I'Angleterre pour enlever k cette
puissance toutes les places fortes qui avoisinent Boulogne.
Cette ville lui est mtoie renuse, moye&nant 400,000 ecus. II
fait, sous d'adroits pretextes, conduire en Prance la jeune reine
d'^cosse, Marie Stuart, d^eedesix aas, qu^il se propose d'unir
au dauphin son ills, puis U se ligue par le traite de Chambord,
avec les princes protestants de I'Allemagne, qui rdvent
le inaintien de la constitution germanique. Charles-Quint
crojait rasservissement de PAUemagne complet; il inres-
tissait Panne, qu^il avait k ccBur de joindre au dnche de
Milan. Uais Henri II et (es princes allemanda luidedarerent
la guerre. Le premier s'eniparis de la Lorraine et des trois
places deMetz, Toul et Verdun, pendant que les dues de
Nevers et de Venddme ravagent le Luxembourg et le Hai-
naut; raais abandonne par ses allies, etapprenant I'entree
en Picardie et en Champagne des troupes de la gouvernante
des PayS'Bas, Henri II revient en France. L^empereor as-
si^ Metx , deiendue par le due de Guise, qui le force k
battre en retraite ( 1553 ) apris une perte de plus de BO, 000
hommes. Dans cette retraite, diaries Quint detruisit dh
fond en comble Therouane et Hesdin; cruaute inutile, dont
le seulresultat fut dUrriter le roi, qui devasta k son tour le
Gambresis, le Hainaut et le Brabant. Lea Imp^riaux sont
battus au combat de Renti; nos arroees aussi eprouvent un
^chec en Itaiie. Henri conclut avec le pape Paul IV une
ligue offensive et defensive, dont le bat est la guerre
contre Charles-Quint et la oonqudte du royaume de Na-
ples. Mais une treve de cinq ans ne taide pas k succeder
a cette prise d*armes inopinee (1556).
Charles-Quint venait d'abdiquer sa double oouronne d^em-
pereur et de roi, pour contempler du fond d*an cloftre le
aeant des choses humalnes. Le turbolent pontife erutle mo-
ment favorable pour tounnenter le (ils comnoe il avait tour-
niente le pire. A son instigation, Henri II d^are la guerre
^ P h i 1 i p p e 1 1. Mais c'etait peu de choses que Talliance de
Borne; les Franks echouent en Italie, et ont k resister k
la fols aux Espagnols et aux Anglais, entres en Picardie; la
reine d'Angleterre, epouse de Philippe II, s'etait reunie k
lui Gontre Henri II : la bataiUe de Saint- Queu tin volt
tomber le due d'Engbien, une multitude de sdgneura de
{^rand courage, et beauceup de braves soldats. La France
est en i;rand danger. Heureusement pour eUe, Tennemi ne
salt pas profiter de sa victoire; il s'endart sur ses lauriers,
tandls que le due de Guise, rappel6 dltalie, ranime nos
troupes par la prise de Calais, que lea Anglais posaedaient
depuis Philippe de Valois, et par celle de Tlilonville, un des
meilleurs boulevards de la France du cdte de rAllemagne.
Les #fats generaux, convoques 4 Teliet de voter des sub-
sides pour la guerre, accordenl troli millions, et la paix est
conclue k Cateau-Cambresis ; Meta, Verdun, Toul, et Calais
inem*', sont aciiuis k la Frande. Cetle paix est pourtant appe-
l<^ malheureiixe; car les concisions de Henri sont encore
bien pine gramtes que ses acquisitiona. Ce prince meurt sur
<«8 entrefaitrs. •jiirant son r^ne, la venalite des charges
n'avait lail t\vi saccroltre; ilen avait memo cree de nou-
velies, poor augnienter sea revenua. II leota d'etabiir lln-
FRANCE AOr
quisition k Paris : le parlement fit avorter ce projet Pour*
quo! n*empecha-t-ll pas aussi redit d'^uen, qui lan^
la mort contre les protestants, sans autre reaultat qa*OB
surcroU de liaine et une augmentation de persecutes ?
L*epoox de Marie Stuart, Francois II, en arrivant «i
tr6ne, y fait asseoir I'incapacite la pins grsinde, la faiblesM
physique et morale la plus complete. II re^il tour k tour
rimpulslon de la reine mere et dea Guises, oocles deift
femme. De nouvelles disgrAees, de nouvelles favours, signs*
lent son regno « tout parseme de disoordes dviles, occasion*
nees par les protestants. Les princes et seigneurs mecrni*
tents, k la tetedesquels liguraient le prince de Conde, i#
roi de Navarre, chef de la maison de Bourbon, Coli gnjH
quelques autres grands noma, avaient embrasse la reforme^
plus pent-etre comme moyen que par conviction. Leur pre-
miere assembieek V<;nd6me se disperse sans avoir rien bit.
La conjuration d'A mboise, dont le prince de Conde est Iq
chef secret, alarroe lea Guises, qui ne yolent d*autres rooyens
d'arreter le torrent que d*attribuer aux eveques une juridie*
tion exclusive sur tout ce qui a trait au protestantisroe. Lea
mouveraenta des huguenots n^en continoent pas moins : fli
demandent la tenue des etats qni sont convoques. Cepen-
dant, le roi fait arrfiter le roi de Navarre et le prince de
Conde; one commission eondamne le dernier k la peine oe«
pitale; il va etre execute, quand la mort du roi , arrivee 1$
6 decembre I&60, lui rend la vie et la liberte : le pariemeal
se hAtede prodamer son innoeence.
Sous le regno de Charles IX tout est en feu; les divi*
sions religieuses s'enveniment; la reine mere, Catherine d^
Medicis, les excite ou les apal<ie tour k tour, selon Tascen*
dant qu'exerce sur elle le parii des Guises, auqqel a'altienl
le connetaUe de Montmorency et le marshal de Saint- ASi*
dre. Le colloqoe de Poiasy^ od Theodore de Beae vieol
defendre les doctrines des bnguenots contre le cardinal de
Lorraine, n'amene aucun resultat; mais le massacre des pro*
testants k. Vassy donne le signal de la premiere guerre de
religion. Le prince de Conde se declare clief du parti dt
la reionoe, s^empare d*Orieans, dont il Csit sa place d*armei,
et marche sur Paris, en memo temps que Blois, Tours,
Angers, Poitiers, La Rocbdle, Rouen, Dieppe^ le Havre H
Lyon, tombent au pouvoir des siens. Les princes allemanda
et la reine Elisabeth d* Angleterre appaodlsaent k ces socces *
ils foumissent des secours aux insoi|;es, qui leur Hvrentlf
Havre en echange; mais les cathollques, qui vofent Torage
grossir, s^emparent du roi k Fontaineblean, et appellent A
leur aide les Espagnols et les Suisses. La prise de Rouen,
la victoire de Dreox, oh les chefs des deux armees, le prinee
de Conde et le connetable de Montmorency, sont faits pi4>
sonniers, encouragent les cathollques. Mais no nouvel eehee
les meni^ce : le due de Guise est assassine au siege d*Orieans,
par un gentibomme nomme Poltrot de Mere, et il en results
une premiere pacification oonclue k Aniboise, pacification Is
plus favorable qui ait eie acconiee aux protestants. Alors let
deux armees se reunissent centre les Anglais, et les nhassent
do Havre. La paix est conclue avec rAiigleterre, k laqiielle
la France donne 1 20.000 ecna en dedomiuagement de Calais,
Durant cet intervalle de repot, Charles IX institue les tri-
bunaux de commerce ; il fixe, par une ordonnanee, le com*
mencement de I'annee au premier Janvier, et reforme qnel*
ques kbu^ dans ^'administration de la justice ( 1567).'
La conduite tortueuse de Catherine de Medids Inspire dai
inquietudes anx protestants ; ils ferment le projet de s*em*
parer du roi, alors k Meaox; oe projet est dejoae par It
fuite de la cour. Une soconde guerre de religion commence;
les protestants reprennent Orieans, s'approclient de Paris, it
livrent k Saint-Denis une bataille dont ri<;sue est tioutetise.
C*est ici qu*ii faut placer la paix de Lo ^umeau , appeiee
nusst paix/ourr^e ou petite paix, dont les consequences
leur furent si peu favorables. Le roi ayaot declare ne voa*
loir qn*une religion en France, et persistant li expalser sani
pitie les ministres protectants tine trotsieme gnerre religleufe
eclate. La perte de la bataille de Jarnac, od le pnnce dt
Hi.
568
FEAJNCE
Gond^ eitlAdMiiient nuuMf odle de la bataille de Mont-
oontoar, ne lauent pas la oonstance des biiguenoU. La
paix de Saint-Gennalo-cn-Laya leor aocoide de grands avan-
tages ; mais oes eoncessioBs n^dtaient qo^im pi^ de la rdne
mire : aprte lifen des flootoatioiis, eUe se decide k Texter*
minatiooda pntiprolestaiity et laSaint^Barth^lemy
se cadie*iiideiise doritee lea apoanDces de pais. Get affreux
massacre, qui s'^tend anx proYtaioea, fait perdie k la France
pins de 80,000 eitoyeiis, ^gtMfte on teigrte.
Loin d'aaener la paix par la teneor, la Saint-BartMtaoiy
ne iait qnlmprimer h la goene one nouTelle 6nergie : les
piotestanta conrent anx annes; les places fortes du Berry, de
rAonis, da PoHoa , da Virarais, des G^vennes et do Lan-
goedoc tombeot en leor pooYoir. Le si^e de La Rocheile
^puise longlemps les efforts de rannte du doc d'Aiyoo,
ft^re do r^; Saneerre refuse, ^nsi qoe plusieors Tilies pro-
testantes, de se soumettre h on nouvel ^t de pacification.
Get autre si^ge coCrte prte de 40,000 bommes k la France.
Les excte auxquels s'^taient portto les deux partis donnent
naissance k on tiers parti , celoi des poUtiques on des ma /•
contents, Le docd'Akaigon, lepius jeone des Mres du
roi, et les Montmorency se placent k leor tMe. Le prince
Henri de B^am, roi de Navarre , qui avait ^pous^ en 1572
U soeor de Gbaries IX, se Jette dans leors rangs, L'efTroi
gagne les Guises t lis font arrMer le due d'Alen^on^ le roi
de RaTaiTS, les mar^chaux de 'Montmorency et de Goss6,
sous pr^texte que les malcontents doivent se joindre aux
huguenots, et prendre poor chef le doc d^Alen^n. Deux
agents de oe prince sont condemn^ k mort et ex^cutte.
£n 1574, la mort de Gbaries Ui appelle on nooveao roi k
gooTemer la France.
Le doc d^Aijoo, Henri III, flo depuis pen roi de Po-
logne, reyient en kite recoeillir f heritage de son fhte, et se
livrer aux plaisirs que lul ofTre la cour de France. Henri
sMtaitfait une r^ntationde braToore aox batailles de Jamac
et de Montcootour, dont le gsln appartenait tootefois plut6t
an mar^chal de Tavanne qu*^ loi ; mais, bomroe de dissi-
pation, dfyku6 d'^nergie et de jugement, 11 ^tait incapable
de roettre un terme aux discordes clTiles de la France. Apr^
avoir d^but^ par se dessalsir b^^volement des demises
possessions que la France consei vflt en Savoie , il continue
la guerre centre les calvinistes. L*exteution de Montbrun
met le comble k Texasp^ation des protestants du Dauphin^,
auxquels se r^unissent les malcontents. Le due d^Alen^on ,
marcbe k la t^ desr6form^, auxquels le prince de Gond^
amtoe un renfort de 8,000 Allemands. Le roi de Navarre
s'^cbappe de la cour, et, abjorant le catbolicisme qu'ii a
€U (oTc6 d'embrasser lors de la Saint-Barth^lemy, se joint
auxcahbiistes, qui se fiSlidtent de son retoor. Henri III est
force k conclure une psix par laquelle les protestants con-
servent des places de sOret^, le libre exerdce de leur culte,
et obtiennent beaoconp d^autres arantages. Ges concessions
alannent et excitentlea eatholiqoes : la liguese forme; les
^tats de Bloia, en qoi lei protestants avaient placi leurs
esp^nces, raotorisent formellement, et Henri UI s'en de-
clare le dief , pour ne point laisser au due de Guise la direc
tion de cette redoiitable association politico-religlease, qui
enveloppe le royaume de son vaste r^seao. Le dnc d'Alen^n,
r^conclli^ avec la cour et dereno due d'Anjoo, eigne ^le-
nient la ligoe ; il s^oppose k one iMcificationque rend blentOt
illusoire une nouvelle guerre, renoovel^e et calmte presque
iinro^iatement, la guerre des amoureux^ dans laqoelle le roi
de Navarre se distingue k la prise de Gabors.
Le due d'Anjoo ne tarde pas k £tre appel^ en Hollande,
on les ^tats I'investissent dTune souverainet^ que son im-
prudence lui fidt perdre. Sa mort ( 1 584 ) , en a|>pelant le roi
de Navarre k soccMer k Henri III, incapable d*avoir des
enfants, lUtnattre de nouvelles divisions. Les ligueurs lepous-
sent la l^tlmit^ do roi de Navarre. Le due de Guise, qui a»-
pirait secr^tement au trOne, n'osant aflidier ses pretention's,
poosse levieox eardhial Gbaries, d*une branchecadette de la
oiaison deBonrbon, 4 80 dfehuntr prince du sang et beritier
pr^somptif de la cooronne. Les ligoeon obClennent da papr
Sixte-Qufait une buUe par laqoelle il declare le roi de Navarre
et le prince de Gond6 Mritiques^ et comma lels incapsMes
de socc6der k aocon prince, et le fidUe roi de Frasee, ne aoft-
geant qo*4 see idgiKms et ii des processions de p^teols,
laisse toot fidre. Pooss^ par la crafaite, il r^voqoe tooa fes
avantages assurte aox calvinistes par la deml^ pacMteatiea.
La guerre de$ troti Benrif ainsi nommte paree qoe la
cbefo des trois armto, le roi de France, oeloi de Navane
et Guise portaient le m£me pr^nom, foomit au roi de Na
varre one nooveUe occasion de se signaler eo gagnaBl la
bataille de Coutras, en Guienne, tandis qoe Guise et le ra*
forcent k une bonteuse retraite une armte de Soisses et
d' Allemands qui vient augmenter ses forces.
Cependani la ligoe cbercbait k se fortifier en se oooeen-
trant. Un conseil nommtf des Seise , du nom des seiie
quartiers de Paris, appel^ k en ^re lea membresy et
compost des cr^tures des Guises, devient la tete de ce
parti et le point d'ob Timpresslon doit se comaioniqner
aux extremity. Le despotisme de cette assemble ptee a
Henri HI. Init^ d'allleurs par one requOte dans laqudleles
catlioliques loi demandent la poblication do eoncilc de
Trente, IMtablissement de IMnquisition, et on
notable dansle gouvemement, ildissimule son
et veut maltriser ParisAl'aided'on corps de troopes;
Guise organise la Joomte des barricades ^ et le roi se
b&tedc fnir sa capitale. Faible, tonjours indteb, nialgr6 sa
haioe centre Guise, il le declare lieutenant gte^rai da
royaume, reconnsltle cardinal de Bourbon poor soo aoeees-
seur, et s^engage par TMit de reunion , sign^ k Rouen , k ne
conclure ancuoe paix avec les huguenots; puis, les ttUs
g^n^raux sont convoqu^ k Blois , et pendant leor tenoe le
roi fait assassiner Guise et son fr^ le cardinal,
croyant avoir tout fait poor sa sOret6 , il se rendort de
veao. Mais le meurtre de leur chef a mis le comble k la
rage des ligueurs. Us revHent le due de Mayenne, fr^
puln^des Guises, du titre debeotenant g^ndral de V£tci ci
couronne de France. Maltres de Paris, ils font enfermer le
parlemeot k la Bastille. Les Seize, la Sorbonne , pronoaoent
la d^ch^nce du roi, qui de Blois arrive ^ovant^ A Tours,
et s'alliant, dans sa mauvaise fortune^ 4 ce roi de NaTarre
quil ad^ar^ inhabile k lui succ^er, 11 enveloppe Paris
d'une ann^ de 40,000 bommes, et meurt le 1" aodt t589,
sous le couteau de Jacques Gl^ment, au moment oft ii
allait etouffer rinsurrection des Seixe. En loi finit la brancbe
des Valois , qui avait donn^ treize rois k la Frauoe
A peme Henri III a-t-il ferm^ les yeux que le roi de Na-
varre est proclam^ dans le camp sous le nom de Henri 1 v.
II s'^tait solennellement engage k se faire instruire <**«• la
religion catholique, k la mainteoir et k n*accorder aux cal-
vinistes I'exercice de leur culte que d*aprte les Mils da fee
roi , et pourtant c*est k peine >s'U re^it les serments d^ne
partie des seigneurs de Tarm^ royale, qui proraetleat de
raider k conqu^rir son royaume. La lutte devait £tre longoc
encore; maltre plusieurs fois des faobourg<t de Paris, et pret
k r^duire cette ville par famine , il est plusieurs fois oM^
de lever le si^ devant les armto qoi viennent secoorir la
capitale affaro^. Le due de Mayenne et le due de Parms,
Alexandre Fam^ sont les g^teux qui pendant dnq aas
lui disputant avec le plus desuccte la possession de la France.
Henri est bien victorieux aux batailles d'Arqoes (1889>,
d*Ivry (1590), au combat d'Aumale (1592); mab, malgr^
ses soccte, les Seize dominent encore Paris, et la plopart
des provinces ob^issent k leors ordres. Lvs ligueurs ont prt>-
clam^ roi, sous le nom de Charles X. lecardlnalde B o o r bon ,
prisonnicr de Henri ; la mort de ce monarqoe in partibus
n^atti^it pas le z^ des ligueurs et ne nUentIt pas leor
courageuse dtfense.
La couronne devient parmi eux une source de divisioM.
Le due de Mayenne y pr^nd ; plusieurs |iartis veuicnt la
mettre sur la X&ie du jeune carfiinai dc Bourbon , fib de
Louis, prince de Gond^, ou sor ceile du jeune doc deGoiie,
FRANCE
6e»
auquei on ferait ^pouser la fille de PhUippe 11 , rot dTs-
pagne, quiatUse la d'ueorde. Le 5 Janvier 1593, lea tets
gfntaox sont convoqn^ k ParU poor T^lection d*uQ lol.
te l^t do papa et Pambasaadear d*Espagne essayent de
faire abroger la lol safiqne , poor que le tr6ne soft a4iug^ A
la fille de Philippe 11 ; mais lea ^tatase apparent sans avoir
iiend6dd«. BientAl Tabjaration aolennelle do roi, k Saint-
Denis, change les dispositions des espcita, d^jk fort adoods
depnis que Mayenne avait dissons les Seae poor lea pnnir
de Feidcuiion d^un prteident et de pinsieors meoibres do
parlement. Durant oette pMode de cinq ans, Panarcliie la
pins comply r^gnait aossi dans les provinces, tenant, lea
ones poor la ligne on la sainto union, les autres pour le roi :
JoyenaeenLanguedoe^le doc de Mercosur enBrctagne
ippartenaient an premier parti; Lesdigniftresen Dao-
pliin<i, La None et le martebal de Biron senraient dans
Tautre. L^ dues de Savoie et de Lorraine profitferent de
cette longoe guerre pour essayer de 8*agrandir aox d^-
pena de U Franee; Dials Lesdigniireset le due de Bouillon
les refoul^rent dans leors territoires. Les conferences ou-
▼ertes k Surtaes et k Saint-Denis par les ^ts, la tr^ve de
trois mois oouclue avec les liguenrs , et bien plus les efforts
do due de Bri ssac , gouvemeur de Paris , pT6parirent au
roi la conqn^ de la eapltale.
Henri IV yentra le 1t1 roars 1594, aprte avoir pris ou
sonmis Dreux, Cbartres, Meanx, Lyon, Orleans, Bourges.
Bieiit6t 11 ne resta pins k la ligue que le Langoedoc et la
Bretagpe, od le due d*Aumont pressait vivement le due de
Mercoeor. Une tr6ve concloe avecce dernier etavec Mayenne
donna nn moment de repos aux parties belligtentes. L*at-
tentat de Jean C b A t el qti*a?ait d^j^ prMd^ un projet d'at-
teeter k la vie du roi, con^ par nn batelier, Pierre Barrio,
manifesle la baine tine les ligueors vouent encore k Henri IV.
Les j ^ s u i tes sont cbasste de France, cumme exdtateurs de
cette tentative d'assassinat; mais lis ne tardent pas k 6tre
rappeMs. Cependant, la conduite tortneuse dcroi d'Espagne
depuia le prindpe dee troubles religieux avalt indign^ le roi ;
il ne balance plusi lol dtelarer la guerre, et marcbe en
Bourgogne, centre son g^ndral Fernand Velasco et centre
Mayenne, qui s'est joint aux Espagnols ; il les bat k Fon-
taine-Franfaiae. Henri IV, ayant ^ relev^ par le pape de
8on exoomronnicalion, traiteavec les plus chauds ligueurs :
MayfnnCi Joyenae, d*£pemon, se sonuiettent, et sont com-
bl^defavenrs; Marsdlle seooue lejoug des i^volt^. Ce«
pendant lea Eapagnols nons avaiont enlev^ Calais et Ardres ;
its s'empar^rent mAme d' Amiens dans one troode en Picardie
qui leur r^ussit; la paix de Vervins rendit k la France
tootes lea places que PEspagne loi avait enlevdes. La pad-
fication de la Bretagne avalt pr^luii^ k une tranquillity dont
la Franee ne Jouissait pas depuis longtemps ; le roi se repo-
aait des fatigues de la guerre en prenant de saf^ mesures.
Par ViditdeNantBS il accorda aux protestants la liberty
de ieor culte et les dddara admissibles k toutes les charges.
Son ministre, le marquis de Rosny, due de S u 1 1 y , s*occopa
k r^bHr Pordre dans les finances : la dette de la France
^tait alors deSSO millions; grAce au ministre, des Econo-
mies considteblcs furent failes, et servirenl k d^ager une
partie des domaines de l'£lat qui avaient tU alito^s. La
France s*accrot de la Br esse, du Bugey, et du Val-
Romey, que le due de Savoie Miangea centre le roarqulsat
de Saluces, dont II s^^tait emparE pendant la paix (1600-1).
Cast k pea pris vers la m^roe Epoque que Henri rv
Epousa MariedeMEdicis, fille de Francois de MMids,
due de Florence, aprte avoir fait annuler par le pape son
manage avec Maigucrite de Valois, dont II n^avait pu en
d^enfant. Dix ans |ilus tard, le lendeuiain m^me du jour oil
11 faisait couronner k Saint-Denis la nonvelle reinc, 11 fut
astassinE par R a vail lac, et rooiirut sans profi^rer une
parole, le U mai teio. Phisleurs conjurations avaient etE
•ordies centre sa vie dana le comn de ret dix anntes : le
maricbal de Biron et quelques seigneurs, qui se flattaient,
4iaait-on, d*ob(eoir lasouveraineM deeorlaincs parties dela
France et de rdtablir le r^e de la f^odaUt^, avaient M
accoste de oonsplrer centre le roi. Moins beurenx qu^Hen-
riette de Balzac d*Entragues, andenne maltresse de Henri IV,
qui en avait re^u une proroesac terite de maiiage et qui
ctmsplra centre Ini, le martehal eot la t6te tranche. Sooa
Henri IV, la France a'accmt de la Navarre, dn BEarv
etdocomt^deFoix.
Pins none avan^ns, plus I'unitE se prononce, plus l'bia«
toire se concentre; die ae resume, 11 est vrai, tout entiire en
de miaErabies intrigues de cour, en des guerres plus oo
mofais opportones et trop rarement nationaies, maia le tra*
vail d*a0slomEration ne a'en opte pas moins. Tdle est, k
pea de chose prte, la physionomie que pr^nte le r^a
de Louis XIII. La rdne mtee, Marie de MMids, nom-
mte r^gente, se laisse dominer par Condni, Itallen parvenu,
qu'ellecrte marshal d'Anere,etpar £l6onore Galigai,
sa feoune. Le martebal mapire k la r^ente des mesures qui
m^contentent les calvinistes et les grands, qu'il s'efforce d*a-
baisser pour conserver le poovoir. Ceux-ci mnrmnrent et
menacent. Us ont dans leurs rangs lea dues de Bouillon, de
Venddme, de Longueville, de Nevers, et le prince de
CondE. Le traits de Sainte-Mteehould les apaise en leur
promettant la convocation prochaine des ^ts g^n^raux k
Paria (1614); mais ces Etats ne produisent que la diviaion
territoriale de la France en dome grands gouveroements.
Les grands, irrit^ de voirqu^aucunchangement n^est op6rE
dans le minlstire, se liguentde nonveau centre le conadl;,
Cond^l^e T^tendard de la r^oite, il s'allie aux protestants.
Cette lev6e de boocliera rtesdt. Un ^t de padfication est
signE k Loudun, favorable aux princes et aux calvfaiistes.
Louis xni, d^elarE majeur, avait contmoE au nuu*Echaf
d'Ancre la Ikvenr dont il jouissait sons la r^ente. BientM
il se donne un nouveau favori, leduc deLoynes,etlait
assasdner le marshal d'Ancre. Le rigne de ce nouveau
favori duradnq annte; il exdta, lui aussi, de nouveaux
mdcontentements, qui n^^ientque trop favoris^ par la rdne
in^. Cependant, l€» duca de Longueville, de Mayenne et d'£«
pemon font leur pdx avec la cour; mais un Mil ordonnant
la restitution dea biens ecd^slastiques saisis dans le B^n,
lors des guerres religieuses, devient un nouveau (erment de
discorde : les protestants sonmis, mais non terrass^, se soo-
tevent dans une assemblde tenue k La Rocbdle. Partout ili
sonnent le tocsui, ordonnent k leors coreliglonnairea de
prendre les armes, mettent k leur t6te les dues de Bouil-
lon, de Rohan et de Soubise, et commencent one guerre
trois lois iuterrompue, qui n*est temun^ par T^lt de
NImes qu*en 1 629, aprte la prise deLaRochelle,de Pri vas,
et de la piupart des places en leur pouvoir. On a pr^tendu
que leur projet <Halt de faire de la France une ri^publique,
qu*lls avaient d^jh divis^ en lioit gouvememeots.
Durant cette guerre, un nouvd homme suigit au pouvoir.
Satite domine toute son ^poqne. Cet homme est Rich e*
lieu. Son systime inflexible, 11 le suit en brisant toot ce
qui s'oppose k sa marche. Soomettre les grands au mo-
narque, r^duire les protestants k Pimpuissance del'attaquer
de nouveau, bumilier surtout la mdson d'Aotriche : voili
son triple but. La possession de la Valtdine, valine des
Grisons, pouvait servir k la maison d*Autriche de commu-
nication entre tea £tats d*Ailemagne d d^Italie : il attaque les
Espagnols qui s'en sont empar^, les en chasse et restitue
la Valtdine jBux Grisons. La succession au docli^ de Mantoue
disput^e k Charles de Gonzague par les dnc« de Savoie et de
Guastalla, appuytepar PAutriclie, met de nouveau les Fran*
^s aox prises avec les Espagnols. La bataille de Vdllane
ae toume pour nous en une nouvelle victoire, d les traits
de Ratislwnne d de Qui^rasque assurent an due de Nevers
la possession de son heritage : Pignerol est poor U France
le fruit de cette campagne. C<^tait encore trop pen pour Ri-
chelieu : persistant dans la haine qu*il porte k l^emperenr
Ferdinand, ils^allieau ro< de SuMe, Gustaie-Adol-
p 11 e , et fait servir k ses dessdns les vastes projetsdu conqiie-
rant su^dols. En m6me temps, il fomentalt d*utie
570
FHAlNCE
eoirt le parlement d'Angleieirc el Charles 1" des ^i* '
Tisions aiixqiielles oq ne ponvait assigner de terme, et il '
aoutenait de Tautre, an sein des Pajfi-Ba% le prince d*0- ;
Vange cootre le roi d*Espagne. Tant de succte irritent de :
pius en plus les grands, qui ^pient le monnent favorable pour •
renverser le pouvoir do premier ministre. Leducd'Ori<ians»
fr^re do roi, qui avait dijii prispartA plus d*une r^volte i
eoDtre les favoris de sod fr^re, se met k la t6te des m^con- i
tents ; il s'allle anssi avec son beau-p^re» le due de Lor-
raine, auquel il fait perdre le doch^ de Bar, Clermont et
plusieurs autres fiefs. Arrive dans le Languedoc, il y r^int
le mar^al de Montmorency; mats lesort cesHode lui
^tre fiiTirable ; U perd le combat de Castelnaudari, oti le
mar^^bal est fait prisonnier. Celui-d esp^re en Tain que sa
sonuiission d^iniera le roi, oo plitt6t Richelieu. Valnes-
poir : il est entente en .1635, et l*on reapecte le doc d^Or>
lians, 1 instigateur de sa r^volte.
Cepeudant, la guerre ext^rieure s'allume de nouTeau.
La France signe uae ligue olfensiTO el defensive avec la
Hollande, et pen aprte avee la SaTole et le ducli6 de Parme,
contre Pemper^r et le» Espagnpls. Les Franks, garment
la bataille d^Airefai, et battent les Imp^riaox suf les bords de
TAdda, dans le val de Fiiet, k la journte de Morbeigne : cos
nomhreux succds n*emptebent point les Espagnols et les
Imp^riaux d'envabir la Picardie et la Bourgogne; Corbie
tombe mdme au pojuyou* des premiers. Ces succ^, toute-
fois» ne aont pas de looftue dar4e : les Espa^iols ne lardent
pas k 4tre cliass^ ; les Imp6riaux ^vacuent ^galement la
liourgogpe, et perdent 8,000 iiommes avant d*aToir atteint
le RhiUi Les Espagnola sent encore battos k Vespala , sur
les hords du lac de G6me» k la batailie de Buffarula, oti le
marik^ial de Cr^quy oommandait notre arm^e. lis perdent
4es lies Saiole-Mai;guerHe et Saint-Uooorat, dont ils s'^-
taieot rendus maltres en lft35, Landrecies, La Capelle/le
Clatelet, Maubeuge, Bavay^ Ypres, Darovilliers, Breda, que
[eurenl^?ent les Hollandais, et son! repouss^ de Leucate en
RoussiUon. La guerre continue avecachamement. Les Fran-
ks sont encore Yainqueurs k Wolfenbuttel, li Keinpen, k
Vals, k Lerida; ils s'emparent de Bar-le-Ouc, d*£pinal,
d'Hesdin, d' Arras , de Bapaome, de Lens et de La Basste;
inais ils sont battus k Uonnecourt ( lft42 ). Deux r^YoluUons
arrivte en Catalogae.iet rinsurrection de celte province,
au nom et avec Tappui de la France, d*un cM ; de raotre,
le cooronnement, par les cortte de Portugal, du doc de Bra-
gance, qui s'aliie i la France, favorisent de plus en plus les
projets de Richelieu. Ce ministre , pUjs obsUn^ cheque jour
au dessein d^abaisser les grands, en STait Cait extoiler plu-
iileurs ({ui conspiraient contre lui. Ses demiers Jours sont
marqu^ par la conspiration et la condamnation k mort de
Cinq-Mars : il nieurt en appelant le cardinal Mazarin4
lui succ61er au minlKt^re. A quelques moisde distance, le
roi suit dans la tombe le ministre qui l*avait, pour la gloire
de la France, conslamment doming : il s'^tait rtonctli^
avec son fr^re, le due d'Ork^ans, sans cesse en hostility avec
une cour dans laquelle Riclielleu lui avait assign^ un r61e |
et une position iodignea de lui. A la mort de Louts XI II
( 1643 ), la France s'^tait agrandie du RoussiUon, oon-
quis sur les Espagnols, el de Monaco, qui se plagasous
ta protection. .
Louis XIII avait, pen avant d^expirer, status sur la r^-
gence, quHl donnait ^ la reine, et sur le conseil de r^gence.
Mais la reine se fit accorder la r^ence sans restriction, et
prit le cardinal Mazarin pour son premier ministre. La
France, durant un Intervalle de cinq ans, denieura victo*
rieuse au dehors; quelques teliecs sans importance ne
lui enlev^reiit pas le fruit des bataiUes de Rocroi, de
Fribonrg, de Nordlingue, de Lens, gagnteparle
grand Cond^, alors due (rEngliien; de Summersliansen,
gagn^e par Turenne; <le Cr^inone et de plusieurs aulres
combats moins importants. Cependanf Mazarin avait de
Dombreux ennemis; quelqueft iMits bursaux, on^reux ao
oeuple« irrit^rent les parlements; le parti de la/rontfe.
i la tdte dnqod se plac^rent ledic de Bean fort, le ooad-
jnlear de Paris, cartlinal de Retz, le prince de Conti, etc,
s*organisa et domina dans le parlement de Paris, qui Invita
tons les autres parlements et cours sooveratnes k taire cause
commune avec lui; et le feu mal ^teiat des andeoiies div
cordes se ralluma tout k coup. Apr^ afolr valnenent tent^
d'apaiser le people par des concessions, Maxarin fit anr^trr
deux membres du parlement , le president Blane-M^iiil et
le conseiller Broussel, d^vou^ k la fronde. A cette bob-
velle, le peuple s'arma dans la nuit du 26 au 27 aodt ( I64a ) ;
des barricades s'^v^rent de tons c6t^, et les frondeors
s'apprftt^rent k repousser la force par la fom; mals la miv
en liberty des magistrats, acoordte an parleaieiit, apaKa
cette s^ition.
La paix de Monster, assurant k la France la soovt^-
rainet^deToul, Metz, Verdun et Pignerol, ainsique
la possession de T Alsace et de Brisach; un 6dit portant
diminution de 10 millions sur les tallies, et de 2 mitiioiK
sur les entrte de Paris, n'exerc^rent auciine iaduenoe sw
les ro6conteat8. La cour s'enfuit k Saint-Germain-en- Layr,
ou elle fut r^duite k la demiere mis^re; die appela Coade
contre les frondeurs. Les hostility rommenc^rent, et, aprte
uae guerre dont les bons mots, les ^igramroes et les chan-
sons des deux partis semblaient faire une guerre poor ricp,
la cour rentra k Paris. Mais nn nouvean iMifl ne tarda pis
k se former : c^^tait celui des petitS'fnaiires , k la tMe du-
quel se trouvaient Condd et le prince de Conti. La reioe fit
arreter les princes; mals nn an aprte ( 16S1 ) les frondcan
la (brc^rent k les ddivrer et k cbasser son premier ministpr.
Cependant Mazarin rentra en France I'aniite saivante, es-
corts pas six mille hommes, et reprit sa place dans le con-
sell du roi. Cond^ se pla^a k la t£te de ses ennemis, tandis
que Turenne, un moment dans les rangs des Espagnei^,
qui essayaient de profiler des troubles de la France ponr
s'agrandir k ses d^pens, commanda lea troopea royales ; \e^
deux arm<^ arriv^rent aox environs de Paris, et y livi^
rent la bataille du faubourg Saint-Antoine, durant laqHfl!^^
mademoiselle de Monlpensier, fiUe do due d'Orl^ns, fit tinr
le canon de la Bastille sor les soldats du roi. Enfin, la cocir
accorda nue amnistie i^n^rale, et rentra de nouveau k Paris.
Cette amnistie n'empteba point Parrestation du cardinal de
Retz et le retonr de Tobjet des balnea populairas, de ce
Mazarin, auquel la ooor avait insensiblement pr<^par6 iei
sprits. Le parlement, oubliant les opinions qu*il avait prs-
festt^ , condamna a mort le prince de Cond6 , qui alia olfrir
son 6p^ aux Espagnols.
Les troubles civils, enti^reraentapais^ en 16&4, laissireirit
le cliamp libre k la guerre contre TEspagne, qui n'avail pai
discontinue. Aprte de nomhreux suoote remporite de tons
les cOtte sur I'ennemi, les Fran^en viennent aux mains
k la bataille des Dunes, oil Cond^ et don Juan d^'Autriche
sont details par Turenne. Enfin, la paix des Pyrenees
( 10S9 ) termine une guerre de vingt-cinq ana, dont les deal
nations ^talent ^alement fatlgute. La France conserva par
ce trait6 le oomt^ d^Artois, moins Arras et Saint- Omer, uae
partie des comtte de Flandre et do Hainant, du dncli^ dr
Luxembourg, et au midi les comtte de RoussiUon d de Con-
nans. Le manage de Louis XIV avee la fiUe aln^ de Phi-
lippe IV, roi d*Espa(^e, y fut ^galement stipol^, ainai qve le
retour et la rtint^ation du prince de Cond^ dana set
eioplols et dignity.
Un 6v6nement qui semblait devoir enU^remeat cbanfv
la face de la France signalarann^ 1661. Je veux parler da
la mort de Mazarin. Jusqu'A cetle.^poque le roi s*ilait coos^
tammenttaiss^ guider par son premier ministre; les ooofti-
sans ne le sonpfonnaieni pas capablede gouvemer lui-mteie,
quaod Louis d^lara que c'^tait k lui seul qu'eppartenaxt
di^rmaisradministrationdesaflaires. II eotbiendans Loik
vuisct Colbert deux ministres qui oontribu^renl beao-
coup k sa gloire ; mais jamais il ne se laisf a dominer par enx«
D6s Oft moment on le vit faice respecter I'^tat , qu'il avait
personnifie en lui, et accroltre la prosperity de U Fraiica»
FRAMCE
tani pai ses armes qae par leg progrte de i'inclustrie. Le
canal du Languedoc ful commenoi; des colons fran^ais al-
latent peupler Cayenne et le Canada. Le due de Beaufort,
charge d'une expedition contre lea coreaires barbaresques,
les mit pour quelque temps dans PimpossibUite de tenir la
mer, pendant que le pape dtait oblige de donner satislaction
a la France pour des insultes foitesli Rome ^Tambassadeur
francs. Louis XIV acbeta Dunkerque aux Anglais, aux-
qnels Turenne Tavait remis aprte I'aToir enlevd aux Espa-
gnots, quelques jours aprte la bataiBedes Dunes. 11 foumis-
sait des secours a Pempereur, attaqu^ par lea Turcs, aux
£tats-gto6raux contre P Angleterre et au Portugal. Le cb&leau
de Versailles, la colonnade du L o u t r e, r^tablissement
d'un grand nombre de manuraotures attest^rent la soUici-
tude de Colbert pour les beaux-arts et le conunerce ( 1667).
La mort de Philippe IV Toumitii Louis XIV le pr6-
texte de rtelamer les droits acquis tur les Pays-Bas i Ma-
rie-Tb^r^, fiUe de ce monarque, qu'il avait 6pous^ : ces
droits, atixqueis elle avait renonc^, devenaient par \k tr6s-Iiti-
gieu\ ; mais Lools, jugeantque la force £tait appel^e^ dteider
de leur justice, declare la guerre k I'Espagne. La conqu^to de
la Flandre, faite en trois roois, efiraya TAngleterre, la Su^e
et la HoIIande, qui s^^ient Ugute pour arrftter les progr^
de Louis XIV; la F rancbe-Com t^ n*en fut pas moins
conquise en quinze jours, et la premiere paix d ' A i x - 1 a •
C b a p e 1 1 e , en rendant cette province a I'Espagne, conserva
k la France les nouvelles possessions qu*elle venait d*ac-
qu^rir en Flandre. La HoUande avait jou^ le rOle d'arbitre
dans cette pacification ; le roi se pr^para en silence h la faire
repentir de la coalition qu'elle avait form^ pour le forcer
k la paix : aprte s'6tre empar^ des £tats du due de Lorraine,
dont tootes les actions ^taient bostiles k la France, il s*oc-
cupa k detacher TAnglt^terre et la SuMe de la HoUande;
aprte avoir r^ssi k isoier cetfe puissance, il lui d^clara la
guerre ( 1671). Toute la Batavie est blent6t en son pouToir.
Le prince d'Orange (vuyez Guillausb III ) , ^lu statliouder,
s'oppose en vain k la marclie des Frangais, et, hors Amster-
dam, La Haye et quelques villes qui, pour ne point dtre
prises, lAchent leurs ^uses et inondent leur territoire,
toute la HoUande se trouve entre nos mains. Mais la gran-
deur des revers des HoUandais, en faisant redouter la
France, pousse Tempereur, T^ecteur de Brandebourg, T^
lecteur palatin, TEspagne et TAngieterre k se llguer contre
la France ; et la HoUande est sauv^.
Cependant la guerre continue avec succte. Le Palatiuat
est, par Tordre formel du roi, mis inutilement^ feu et k sang.
Turenne remport« sa Alsace les batailles de Sintzeim, d^Ens-
beim, de Turkbeini H profite des avaotages qu'il a rempor-
t^. La mort qui I enl6ve k ses soldats cause une constema-
tioR g^n^raie; des revers la suivent. Mais bienU)t les Fran-
cis sont victorieux sur terre et sur mer ; la paix de Ni-
m^gue ( 1678) leur assure la Franche-Comt^, Valendennes,
Boucliain, l3ond^,Cambray, Aire,SaintrOmer, Ypres, War-
wick, Wameton, Poperingue, Bailleul, Cassel, Bavay et
Maubeuge. La prise de Strasbourg, le bombardement d*AI-
fser, la soumission de G^nes, qui avait offens^ la France ,
rimpoUtique revocation de Tedit de Nantes, qui force plus
de 200,000 protestants k s'expatrier, sont les ^v^nemenU les
plus remarquables de ce r^e jusqu'^ P^poqueoii la guerre
recommence de nouveau (1668) en AUemagne contre Tern-
pereur et les principaux Etato de TEmpbre, I'Espagne, la
SuMe, la HoUande et laSavoie. Les mar^aux de L uxem-
bourget Catinat remportent de nombreux succte , et
gagnentles batailles de F leur us, de Staffard e, de Ner-
windeet deMarsailles. La guerre est ^ement aUu-
inte contre PAngleterre : cette nation, aprte avoir cliass^
Jacquesll, avait appel6 k la roy aut6 le prince d'Orange.
Louis XIV appuyait de tout son pouvoir le monarque fugitif,
et lui avait fourai de grands mais inuUles secours. La ma*.
fine fran^ise se distingue, et bien qu'elle perde U ba-
taille de La Hogue, remi)ortede grands avantages su *«< Ad
glais et sur les HoUandais. Enfm, la paix de R > s w ick , en
671
1697, met im tctiue k cette guerre, dont le malbeur univerkel
est le r^sultat.
Cette paix se fit, non plus avec ces conditions avanta-
gcuses qu*exigeait la giandeur de Louis XIV, mais avec
une facility et des concessions qui auraieul droit d'^tonner,
apr^ dix ans de victoires, si cette conduite n*cat ete motive
par un espoir d'agrandissement Le roi d*£si)agne, Char-
les II, s'6teignait lenttment,^ un Age peu avance. Ce prince
n'avait pas d'enfants, et sa succession ^laitTobjet dela con-
voitise de tous les souverains. I>&}k de sou vivant, et k son
insu, l*Angleterre , la HoUande ctla France s^^cnt, par
un trait^ partag^ cette succession. Mais le testament de
Cbarles II d^truisitce traits, en instituant Philippe, due
d'Anjou, second fils du dauphin, h^ritier de toute la monar-
cliie espagnole. Louis XIV accepte ce testament en s^^riant :
// n'y a plus de Pyr€n6es; et le due d'Aojou est procIam6
roi. Bient6t Pempereur, PAngleterre, la HoUande et toutes lea
puissances, mteontentes de voir un Bourbon monter sur
le tr6ne d'Espagne, conunencent cette guerre de la s u cc e s-
sion, si longue et si malheureuse pour la France (1702).
Les ennemis opposent aux mar^aux de Villeroi, de
Villars et au due de VendOme, nos g^n^raux, des ca-
pitaines dignes de guider des armies : c^^taieut le prince
Eugene de Savoie et le fameux ChurdiiU, plus connu ciiez.
nous sous le nom de Marlborough. Les Fran^als avaient
^t^ assez beureux dans les deux premieres campagnes ; ils ne
tardent pomt k ^prouver de grands revers, que ne peu vent
compenser quelques victoires. La perte des batailles d* H och-
stedt, de RamilUes, de Turin, de Malplaquet, vier^l
liumiUer le monarque k qui Ton avait donn6 le nom de
Grand,
Le tr6ne du nouveau roi d^Espagne, compromis d^abord,
est cependant relev6 et soutenu par plusieurs avantages
que remporte Venddme. Louis XIV, accabl^ par les m^U
beurs de nos armes, et pouss^ par lamis^re du people, qne^
la disette avait r^duit aux derni^res extr^mit^s, demande la
paix; mais le congr^s de Gertruydenberg , en exigeant que
ce monarque travaille seul k d^trdner son petit- fils, lui ofTre
des conditions si humiUantes qu'U se ddcide k continuer la
guerre. Quelques succ^ en Espagne furent le r^ultat de-
la campagne de 1711. Enfin, la disgrace de Marlborough,
Iruit de quelques intrigues de cour, et la mort de Terope-
reur Joseph, suivie de T^Iection k I'Empire de Tarchiduc
Cbarles, qui disputait la couronne d'Espagne au petit-fils
de Louis XIV, sont un acheminement k la paix : I'Angle-
terre donne la premiere Texemple, en signant une tr6ve de
deux mois, pendant laquelle un congr6s s^ouvre k Utrecht
pour trailer de la paix g^n^rale. La bataille de Denain,
gagn^ sur le prince Eugtoe par le mar^chal de Villars, les
avantages qui en sont le fruit, et qui font perdre aux alU^
le rteultat de sU ans de succte, amtoent la HoUande k d^
sirer cette paix ; pour I'acc^l^rer, P h i 1 i p pe V renonce k
ses droits k la couronne de France, tandis que les princes^
du sang Iran^s font la mtoie renondation k T^rd de celle
d'Espagne (1713). DifT^rents traits proclament enfin cette
union tant d^ir^. Par ces traits, Louis XIV reconnalssait
Anne pour rcine d'Angleterre ; il cpnsentait k la demolition
des fortifications de Dunkerque et k ce que la Grande-Bre*
tagne conserv&t Gibraltaretles ports qu'elle avait dans
la MMiterrande : Louis XIV restiUialt au due de Savoie
Exilles, Fenestrelles et la vall^ de Pragelas en Change de
la vailte de Barcelonnette et de ses dependences; la Hol-
lande obtenait plusieurs vUles de Flandre pour lui servir de
barri^re, et restituait U\\t, Aire, Wlhuneet Saint-Venant. Le
nouvel empereur &V)bsliua cependant k continuer la guerre»
Mais des succto remi^ortes par le marechal de ViUars le
forewent enfin k suivre Texemple des autres puissances; el
par le traits de Rastadt les choses reprennent le mtaie
aspect qu'k la paix de Ryswick.
ADrte avoir vu le trOnede son petit-fils affermi, Louis XIV
moi«rut, k TAge de soixante-dix-scpt ans, apr^s un r^e dc
soixantc doii/.o. Lc peuplCjOublianl les anuses de gloire el les
672
FRANCE
grandes ertetions da superbe monarque, alluma des feux
fie joie 8ar )e passage de son cercueil. Vers sea demiferes
ann^, il s*^tait montr^ fayorable anx j^uites; fl ayait fait
enragistrer par le pariement la famease bnlle Vnigenitus.
En 1701 lea protestants des C^Tennea s^^ient soule-
wi»^ teras^ quMla ^talent par le poids dea impoaiUoiis. lis
aTaicnt pris iKrar deTise : Faint (Timpdti et liherU de
etnueieneel Looie XIY envoya contre eai dea troupes; et
la guerre des cami sards deTiot une affreuse boucherie.
Tfa^;t4iea( annto de guerres ext^rieures causte par rorgueil
ou rambition d\in hoimne signal^ent ce long r^gne, et cofi-
t^Dtli la France le sang de 1,200,000 soldats; les frais
de oes guerres et le faste royal de la coor aTaient coOt^
15,000,000,000 de francs.
Par la mort dn roi (1715) , le due d*Orl^ans ^it appeld
k la r^ence. Cdte r^ence, que le caract^re dece prince et
Je dterdre des flnances seniblatent devoir rendre roalbeu-
reose, se pr^sente d'abord sous I'aspect leplns paisible. Elle
n'esttronU^ que par la conspiration deCellamare, am-
liasaadeur d^Ef^pagne en France , d^joute aussitdt que for-
nix, et qui fit declarer la guerre k I'Espagne. Mais la dis-
grace du ministre espagnol , le cardinal A 1 b e r o n i , ne tarda
paa k ramener la paix. Lonia XIV arait laiss^ la France
groT^e d*ane dette consid^able ; le c^^bre Law, d'origine
^cossaise, persoade an r^ent d'^tablir one compagnie cliar-
gte d'acquitter tontes les dettes de la monarchie an moyen
d^un papier monnaie qu'on Jettera dans la circulation. Les
re^enus de l*£tat ^talent le revenu r^ de cette banque ; etie
fondaaccessoire consistait en un conunetce actif avec quelques
colonies , commerce qui ne rapporta jamais que de belles
esp^rances. Le papier-monnaie de Law fut recliercfi^ avec
Ibreur. Au boutde trois ana, la banque qu'il avail stabile
sous les auspices du regent avail foil des Amissions de papier
pour une somme qui d^passait qnatre fois tout le nume-
raire du royaume. Le d^cri et la Tariation continuelle des
monnaies prononc^ par la loi venaient encore en aide k la
drcolation de cette esptee d^assignats ; une ordonnance alia
jnsqn'li d^fendre k tout indiTidtt, et m£me h toute com-
munaate ou corporation , degarder en caisse plusde &00 livres
«n argent monnay^, les obligeant k porter le surplus pour
I'tebanger k la banque de Law. Cependant, cette grande
abundance de valeurs fictives , et le pen de solidity des fonds
qn'elles repr^ntaient, ne tard^rent pas i avilir les actions
de la banque; blent At m^me les reclamations de ceux qui
demandaient leur argent ne forent plus en rapport avec l^ar-
gent en caisse. Law se Tit perdn , honni , ex^cre ; le regent
anssi Tabandonna , car il avail le tort, si grand aux yeux de
tout pooToir, de n*aToir pas r^ussi. Et ponrtant son syst^me
nMtait autre que celui aur lequel est base aujourdliui tout
le syst^me financier de PEurope. Law eialt seulement cou-
pable d*en aroir abuse ; peut-etre aussi etait-il Irop en avant
de son Steele. Quoi qn^U en soil, la chute de son sysl^me
fnt le signal du bouleversement uniTersel des fortunes.
Le roi, devenu majeur, etalt appeie k gouTemer. Le de-
eordre des finances commencait dej& h cesser, et le cardinal
Flenry, que le roi appelait k lateie du ministere, malgre
aoD Age arance , faisail face aux nombreuses difficultes des
affaires politiques. Malheureuaement, la bulle Unigenitus
^t les discussions des Jansenistes et des molinistes jelaient
les esprits dans on etat d*agilation dangerenx pour la tran-
qnillite publlque : lea miracles du diacre P&rls donuerent
Uen k des scandales auxquels le pouvoir mil un lerme en fai-
sant termer les issues conduisant k son tombeau. Toulefois,
la mort de Frederic- Aoguste, roi de Pologne (1733), vint
donner nabsance k de nouvelies guerres. Le roi Stanislas,
tean-pere de Louis XV, de]& eiu roi de Pologne en 1704 ,
est appeie de nonvean k cette couronne en 1733. Mais la
Russie appuie par une armde reiection du fils du feu roi de
Pologne, et Stanislas est force de prendre la fuite. L*empe-
lenr dTAUemagne s^etait allie h la Russie. Louis XV, pour
▼eager ralAront flsit il son beau-pere, envoie une armee en
Itolie et OM mtro m Alkmagne, Elos trouiies sent bicntot
mattresses du Rliin, et en Italic dies remportent de
avaotages. La mediation de I'Angleterre et de in Hollaada
amene le Iraite de Vienne, qui retablit la paix. Par ce trail^
Stanislas abdiquait ses droits au trOne de Pologne : ee lai
accordait en dedommagement la Lorraine et le Barrois,
etre annexes k la France aprte sa mort; don Carlos d^l
etait maintenu en possession da royaume de Naples et de
Sidle, et Pempereur oedait le Novarraia et le Tortonais ae ni
de Sardaigne, noire allie.
La revolte de la Corse , que Louis XV Toulot aoomettia
pour les Genois,occupa rattention de TEnrope josqo'A la mort
de Tempereur Charles VI (1740). Ce prince aTaU puMie,
en 1713 , une pragmatique sanction d'aprte laqueUe la pos-
session indivisible de ses £tats etait assuree k sa fille. Ma-
rie-Ther^ : toutes les puissances avaient eigne cette pn^*
matique sanction. Plusieurs sonverains n*ea preteDdirent pas
moins k cette succession , et la guerre se raOniiia. Le doe
eiecteur de Baviere, appuye par la France » k laqoelle ae
jofgnent TEspagne , la Prusse, la Pologne et la SardalgDe;
est couronne. On stance jusqu^aux portes de Vfenney tao-
dis que le grand Frederic, roi de Prusse, fait e|>roiiver
dMmmenses pertes k la reine-imperatrice Marie-Tbertse. £■-
fin , la paix de Breslau, en laissant la France supporter toot
le poids de la guerre, donne k cette reine la Sardaigne , la
Hollande, la Russie, PAngleterre et la Saxe poar allies. La
France eprouve une suite de revers qui amenent rennemi sar
nos fronti^res et mettent un moment noa provinces da Blun ce
danger. Le roi ( 1743) prend en personne le comnftandeneBt
des armees, et s'efforoe de reparer ces desastres. D gagpe la
bataille deFontenoi, pendant <tue le roi de Pmsse, son al-
lie, oblige reiecteur de Saxe et Marie-Tberese k oondore
une paix par laquelle il agrandit encore sea £lats. La ba^
laille de Raucoux, oil le marechal de Saxe met 15,000 An-
trichiens bors de combat, continue nos succte ea FlaDdre;
mais nos armees ne son! pas beureuses en Italie, ou la gnene
se poursuit activement : les Autricbiens entrent dans G^oesy
et penetrant jusqu'en Provence ; heureosement, le mar^cbai
de Belle-Isle vient les forcer bientOt k quitter notre territoiR^
pendant que de leur cAie les cenois se revoltent et les cfaas-
sent de leurs murs. D*aatre part, tonte la Flandre bollandatse
tombe en notre pouYoir; Berg-op-Zoom et Maestricht se leo-
dent ^ nos generaux ; les allies, effrayes du peril od se troove
la Hollande, ouvrent des negociations, et la secoode paix
d*Aix-la-Chapelle est signee (1748). On prend poor base de
celte paix tons les traites autdrieurs, et les conquetes Cules
de part et d*autre soul restltuees.
Nonobstant ces conventions, les Anglais ne ccssaicnt
d'inquieter nos colonies de PAmerique septentrioaale et Ue
cherclier k s*agrandir k nos depens du c6te dn Canada;
quoiqu'en pleine paix, ils avaient plusieurs fois attaque
notre pavilion. La guerre contre I'Angleterre fut declarde
en 1756. L'intervalle de repos qui Tavait precedee avail ei6
signaie par des luttes du pariement contre Pautoriie royale;
le scandale des lettres de cachet etait parvenu k soa
comble, etIe roi se plongeait dans les debauches les plus
lionteuses. La France s*etait alliee k Marie-Ther^se, pea-
dant que la Prusse se liguait avec TAngleterre. Cette gpienc
ne se termina qu'en 1762, aprto avoir epuise les puissancei
belltgerantes : elle avail donne lieu au pacte de/amil/e.
La paix de Paris (1763), en renouvelant le deuxieme traiie
d*Aix la-Chapelle, accordait k l*Angleterre le sendgal, ^, en
Amerique, TAcadie, le cap Breton, le Canada, si glorieose-
ment defendu par Montcalm, la Grenade et leurs dependaa-
ces, Saint- Vincent, la Dominique et Tabago, enfin Minorqoe,
que la France lui avail enlevde au commencement delacam-
pagne. D^ ce moment la tranquiUiie de la France, achetee
au prix d'un traite humiliant, n*est plus Iroubiee qne par
les querdles des parlements. L^expulsion des jesoites avait
(Ite decides par le pariement de Paris : k cette occaaioa, le
due d'Aiguillon, accuse d*avofar basaeroent intrigue en Bre-
tagne contre La Chalotals pire et fils, avail ete sos-
pendu par ce corps de ses fonctions de pair. I/kHs XV, vi-
FRANCS
67J
fement MU des obstacles que 1e ptriement upportait k ses
iIMn, anploie das mesares vlolentes e( arbitraires pour se
faire obdr. II exile d*abord le parlemeot, le casse, ainsi
que la eonr des aides, et lal en snbstitoe an autre , qu'on
appela le parlement Maupeou, da nom de ee dianceiier;
€eai des proTinces sent anssi renouvel^. Louis XV mourut
aprte an r^gne de dnquante-Deof ans (1774). Dans ses der«
nitoes annte, la rdunion de la Corse k la France avalt M
apMSy et 1« cabinets de YieunOy de Berlin et de Saint-
Mersbourg avaient proc6d^ sans opposition au prennier
partage de la Pologne.
L'aTtoamentde Louis XTI^ petlt-fils du fen rol, pamt
ramener la tranquillity et la prospMtd dans le royanme.
Les premieres mesores du ]eune monarqoe fturent de rt-
tabllr lea anclens parlements et de rendre plusienrs Mits
AiTorables au people. On le Tit sapprimer les conrdes et
diercber li s'entourer de bons ministres. La rareti des grains,
dans l*annte qui sulTit son SY^nement, occasionna des
troubles. Le minlstre Turgot en profits pour foire proda-
mer la liberty da commerce des grains et (iirhies dans I'in-
IMeur de la France. Turgut ne tarda pas 4 6tre remplacA
par Recker, qui le piemier en France publia un compl»>
rendu des flnances. 11 donna sa demission qnelqaes Jourt
aprte cet acta important (1777). Le mont-de-pi^t6 et
la loteri e royale furent ^tablis.
LMnsurrection de TAm^rique, en occupant les forces an-
^bises, devait humiller I'orgoeil de la Grande-Bretagne et
abaiaser sa puissance. Louis XVI, aprte ayoir tacitement
aotoris^un grand nombre de ]eunes nobles, au nombre des*
quetssetrouTaientLafayetteet Rochambeau,ialler
combattre pour Tind^iendance des £tats anglo-arodricains
du nouYeau continent, oondut un traits d'alUance avee les
£tats-Unis, et d^dara la guerre k I'AngMerre. L*Es-
pagne, en vertu du pacta de famille, suivit cet exemple.
L'Amdrique, les possessions fran^aises dans rinde et les
mers, oH se distingua le bailli de S u fire n, Airent le tbMtra
de eette guerre. La Hdlande, et Hyder-Ali-Kban, p^re de
Tippoo-Saeb, se d^arirent Element centre TAngleterre;
nuds le reuTersementdu minist^re anglais par Toppositloa
whig fit condure la palx. Llnd^pendanoe des Etats-Cnls
Alt reeonnue par le traits de Versailles; I'Espagne demeura
en possession de Minorque et des deux Florides, qu'dle
aTait conquises; la HdDande fut la plus maltraitte par celte
paix, dont la France ne retire d*autre fhiit que d^efliscer
dea traitte de 1763 la honteuse condition qui oidonnait la
demolition des fortifications de Dunkerque.
Gependant les embarras pdcuniaires de la France s*accrois-
saient cheque jour. Une premiere assemblte des notables
futconvoqu^ par le mfnistre des finances Galonne, et
d^ra que le seui lemMe k apporter au mal ^t la des-
truction des abas. C*etait aussi ce que Necker avail de*
mand^, et, comme ce dernier, Calonne dchooa devant les
notables qnand il propose, pour balancer les d^penses et
169 recettes, de crter nn fanpM sor le timbre et un Impet
sur toutes les propri^tte fond6res sans distinction : les no-
tables, composte de priTildgite, payant pen dlmpdta ou
n*en payant point, reftis&rent de souscrire k ces conditions.
Poortant le sucoesseor de Calonne, L o m 6 n i e d e B r i e n n e,
Alt oblige d*en rerenir k ces idtes, et prteenta aa parlement
deux edits portent creation de I'imp6t du timbre et d*ane
subvention territoriale de 80 millions, tdle que la demandalt
aussi Calonne. Le parlement s*opposa k ces edits par des
aootifs dinteret personnel : il reclame une communication
de I'etat des finances, avant de les enregistrer, afin de ]us-
tMer de la 1^'timlte des besoins; et sor le reAis du minis-
ttee, 0 dedara que les etats generaox seuls etalent compe-
tentsdans cetle matl^re, et refuse en consequence Penregis-
trement Ce mot d^etats generaox, prononce aprte plus d'un
sMde et demi d'oubll, aglta Tiyement Popinion bapllque,
et le roi s*engagea k les convoquer pour le S Juillet (17S7).
Mate le minlstre ayant fUt enregistrer les edits bursaux
dans UB lit de justice tenu en seance royale, I'oppositioa
da pailement entnlna Texil de pinslean da tea membres.
Fatiguee de iutter centre ces corps, la conr forme le projet
de bomer leur competence au jogeinent des ofSures driles,
: et de crter une conr pienitee semblabie k edle de Cbarle-
j magna , ainsi que dee oonsdis appdes grands baiUiages,
auxquds aerait ittribue le droit d*eiiregistrer les loia de po-
Uee generale et lea edits, qui etalent auparavant du ressort
des parlements. Ces dispositions equivafaUent k lenr cassa-
tion; le conseiller d*Epremesnii en ayant en eonnais-
sauce, malgre le secret qui en cooTrait rexecotfon, a*opposa
energiqaement k oette violation des privflegBa parlemen-
talres, et reclame lea etats generanx avec une ea«rgie nou-
vdle. La conr pieniere n'en fut pas molna etabUe; mais,
poursuivi par ropioion publiqne, qui se pronon^ en fa<
veur du parlement, Brienne (ht eontraintde donner aa de-
mission, et fit rendre un arret du consdl qui retantait reta-
blissement de la cour pienitee jnsqu*k la convocation des
etaU, fixee au 5 mai 1789. U nouveUe de oette retraite
produisit k Paris des troubles dans lesquds le sang coula.
Necker remplafa de Brienne. Le parlement enrei^stra Pedit
de convocation ; nais, redontant les reformes qui pou^
relent rteulter de la preponderance du t ier s etat , fi dedda
que les etats se reoniraient, oomme ea 1014, par ordre et
en nombre egd dans trois cbambres separees : par Ik, les
priviieglte seraieat panrenns k anuuler le vote du tten etet.
Necker, qui voyait le piege, demanda une doable represeo-
UtioB pour le Uera eut ; et blen que reponssee par la se-
eonde assemblde des notaUea, eetle doable representation
ftit aceordee. En attendut la reunion des etato, la plus
grande fermentation r^gnait dans tootea les provinces, et k
Paris surtout, o6 le pillage des magasins du manutacturier
Revdlbn amena une intervention de ta force armee et une
deptoraUe effusion de sang. Enfin, le 5 mai 1780, les etats,
d iropatiemment attendos, se rennissent k Vendlles. Le
derge et ta nobtasse s'assemblent dans des cbambres sepa-
rees, et verifient isoienient lours pouvolrs. Letiersetat,au
eontraire, redame ta reunion des trota ordres et ta verifica-
tion ea ooom*aa. Renforce par les minoritte de ta noblesse
et du deige, ta tiers etat, aprte avoir vainemeat attendu ta
mijorite des deax ordres priviiegite pendant pins d*on moU,
se oonstitue en auembUe nailonaU, d dte ee mooient ta
revolutioa est oonuncncee.
Je n*d point k retracer id ta mareho et les travaux de
riOsem^Ms noMoNnle eonsliltf aula; eette lAche a d^k
ete rempHe. La seance etta sennent du /etf de patf me, qui
n*emp6chent point ta cour d'annuler les premltees deiibenh
tions de ceUe assemblte, temolgnent de ta determfaiatlon ta-
flexibta de ses membres. Aprte avoir easaye de ta dissoodre
et d'aneter ta revolution par ta force, ta cour est forcee de
Aumilier aprte ta U juiUet, qui vit tomber la Bastille
eons les coupe du peuple parisien.
Le roi se rend k Paris, et re^ k 11i6td de vilta la co*
earde tricoloie^ devenue eocarde nationale. De Paris, ta
iSermentation gagne les provinces ; les dtoyens y prennent
aosd les armea pourtadeitaisa de ta Uberte, en memo temps
que des bandes fhrlenses attaquent et brfilent les dikteaux.
Le 1 oetobre les coolean natloBales soat foniees aox pieds
k VerBailles, en presence du fd, par les gardes du corps.
Cette nouveOe, arrlvee k Paris porta k sen oombta Pirritotion
des esprito : dee nasemblenienta de femmes erient : A Far-
ioUUi! Une moltitade tanombrabte s*y presento; et ta s*ae*
eomplissent les sawglantea jouraeea des k et • oetobre,
aprte lesqudles ta rd et ta tamiUe royata viennent habiter
les Tufleries. La conflscalloa des btans du derge, ta divi-
sion nooveUe da royaume en S3 depaitementa, ta creatkm
desassignats,ta constitution civile du clerge et
la discusdon de ta constitution, sent les actes les plus im-
portanto de I'assembiee. L'aftairedu marqutadeFavras
n'attira qu'ua instant Paltention hors de ses solennels
travaux; dta s*y reporte bientet aprte, car tous les pou-
volrs, du moins dans la reallte de leur exerdce, se concen*
trent entre ses mahis.
8&
<:^*r -
*H^ .
r
674 FBA NCE
Le 14'juiircl 1700, rannlvereaire de ta Bafttill6 litmltYes
Tran^ dans une/d(/^ra/ion et dans di^ senttmeqte
^miflnny' de patrioUsme et die fraternity. I;ai t^Tolte de trois
f^gimeiiC^ & Nabcy et le eommenoeilieiit 'dd longiic et
^ ttvdUe j^Tolation de SalntrDomuigiie wA les jftT^nements
1« plus 'in|)[K)rtatits de la An de Pannte 1790, 3U mort de
4Mirikb'^<a(^'jprife'bieiitOt la tribane natioAale du pliis^
V a r enn jd a in'a d^autre r^uUat qae d^animer dayanUge con-
J Ire laf les dul^s et les r^TOlutionnaires. L& prodainatioo ^«
la Ibi ntartiale aii ChanifHle-M&ra et la dispersion par la
iocce ded qtojens qui demandaient lad^^ce de Louis xyi
i(eiT>nt plus tard durement reprocbtes au monarque.
ta co^titutioh de 1791 ne tarde pas \ ^tire accepts par
ie Foi. dout eile limitait ie poutoir b6r^taire,«t TAsitembJlte
i
Kommas, n^cessllte par les revers de U i^bUqnb qi4
n'^st qa*une grande place assieg^ d^ toutes parts ; la ki da
maximum. Ie vote et Vacceptation de la oo«stitutioii r^-
bUcaine de 93, la condamnation par Ie tritMjnal rdTolotm-
naire de.larelDe Marie-A.iitolnette,.de8 girtuidias et
dTun grand lioittbro de citojens de tootes Jes dasM, la Icr^
rUdegu^re de'la yend,ifie, l^ crdatipn du goaTemenwal
t^rfeor, la. victoire de Jemmai^es, giigp^ par Doomw-
Hex, sous avait rendos maltrea de la B^glqae; mab one
batallle perdo^ par Ie nteie g^n^ral, k Nerwiude. noos Jit
peidre cette bdle conqo^te.. Ija bitaille de Hoodscbooie
aTait mis en d^ute les AnguiSt tandis que dos gdn^ram
(Usaienttriompber les aiines de la rtpublique sor les Ugae^
du Rbin, 4e la Moselle et dies frontiires dltaUe- La Frunre
rannte suivante (1794). Les P^ys-Bas son! rapfdaneot
qnis, apr^ les batailles (|e .HooglMe, de CoorCtvy el de
Flevruss les Autrichiens et les Prussiens soot repooia^
Jusqu'au dela du Rlu'n., et du cdt^ des Pjr£n6es noa ^jkut-
raux, apr^ avoir ddlivr^ notre territoirey env
«^
Ugfsl alive suceMe ^ U. Constiiuaute. Les.'inqui^iu^eflf [ n*est pas molns beurense duns ses exp^tSoas militaires d*
que donnait rj6Ufgralio^ et Ie r^us dlun grand npinbr^. ^e
prfttres i^e prfiter serment & la coiistifotion dvile di^ clergd
otossitieiit des mesures rdpressjves. Plusieors d^creis sont
port^' dontrte les ^migr^s, dki4r^ passibles de la peine de
aoortj;' leurs biens^ cdSofisqu^, sont afTect^ aux biuoins de
tsnanonl tea prdthas r^fradtaires accost detrbubler Tor-
in ptt6l^ sbnt d^port^. Sur /^s e&trefaites«.la guerre avait
M d6ci^f^ au toi de ^btaie et de Uohgrie, qui encoura-
gealt,le8.esp^rances des toigr^j les debuts en fureni des
plus malbeureu]^. L'Assembl^e legislative ayant nais lesmi-
nistres en accusation, apr^ avoir dissous la gard^ accord^
au monarque par la constitution, Ie roi clioisit on mlnls-
t^re giro^db^ ; mais sa r^stance k sanctionner Ie decret de
d^rtation ,6oiklre les pr6tres r^fractaures et Ie decret dictd
par ies {^ndlns qui ^tablissait un camp de 20,000 bommes
sous les uura de Paris, la destitution enlin du minist^re
giroodin, doiment lieu\la |oumte du 20 juin, qui ne tarde
pas a ^ii^ suivie de celle du 10 ao 0 1, od 1)9 people^ seconidd
par de&b'ataillonsde UAM& marseUlais et br£tons, s*<^pare
des Tuiieties, et renverse la monarcbie des. Bourbons.
Le.po.uyoTr ex^uiif est suspendu, et TAsseinbl^e l<^s-
lative d^rfete la convocation d^une Convention natio-
nale.. ^ais la laibless^ ^t cette assenibl^e ae laisse l:iient6t
dominer par la commune dt Paris ^ ob se trouvent tpqs les
plus ,ardents r^voiutionnaires, tons les partisans des .iboyens
les pins rigpureiix. Les progris de rennemf, qui, entri en
France, s'empare de Longwy et de Verdun, r^paadent la
terreur et Texasp^ration ; les massacres At $€pien^bvt
sont Ie fruit de cette exaspdratioi^ et de la crainteque mapi-
festent les volontaires qui partent pour Tarm^ d'abandon-
ner leurs families k la vengeance des enn^mis de Tint^rieur.
Cejtte dispo»tion des,esprits avait dt^cruellement mise k
profit par les plus redoutables de^ bommes.. A ce douloureux
tableau des fureurs du peuple, excite par euxy i oe tableau
qui d^cbtre Ie cceur el rtvolte. Hiumanlte . opposons lea
palmesdeValtoycueUliessjorlesPjussienapar legdntfal
Xallermanii, qui les foroali Evacuee la Cbampagne et UFianoe,
Ie lendemam de cette bataiUe, 20 septembre* la G()oven-
tion se r^unit pour la premiere fois, et d^buU par abolir la
roy^ut^ en France et par yroclamer la r^publiqne fran^aise
nne et indivisible. Tout Ie. gouvernement ^taitalora con-
centre dans la Convention, toutea les mesures vfjiaient
d'elle; k llnt^rieiir, la pondampation de Louis XVI, la d^
cUratxon de guerre k PAngleterre, k la HoUande, k i'Espa-
gne; la r^nion It la France de la Savoie, du comi^ de Mice,
de la principaut^ de Monaco, de Tiv^b^ de Bile, (cdle
d*Avignon et du Comtat Venaissin avait en lieu pr^cddem-
ment), la crtetion du tribunal r^volutionnaire, les
Jonmf^d«8 31 mai, 1"' et2 julo, oil les ^lroR(fln< sont
txpuls^de la representation nationale; Pinsurrection/^if^-
raliiie^ les si<^es de Lyon, Toulon, Marseille, la mise
«*n requisition des bommes et des cboses pour la defense de
U patrie^laloides«tf«|>ecl«» la mise sur pied de 1,200,000
rieusement celui de Tfispagne. L'arm^ dltalie eat la seok
qui n^obtienne pas de grands avanlagea dans cette can-
pagne. Noa soldats, strangers aux querelles des partis daa*.
llntdrieur de la France, ne songeaiebt qu*& U servfr otar-
\ ment Ia terreqr contre; les ennemis d^ la patrie avait He
mise k Tordre du jour : ^ France, i*<fcbafiiud iFahebait i»>
pitoyablement les V^tesde, tous ceui^ qui ^talent suspects de
n^alisme,.et mtaie.4*un grand nombre de r^ublicains.
La jalousie s'dtait glisste parmi les manures de la ' Con-
vention, .te comity de salut public, alors loot poll-
sant, fit d^cr^ter la mise en accusation de Dafnton, de
Camilla Desmoiilins et de leurs prfaicipaux amis, q«
penchaient pour la moderations et bientot aprte, H divert
el les ulfara-revglationnaires portirent k leur tour leor IMs
sur I'dcbafaud; leur execution signala rapog^e du govw-
nement terroriste. Robespierre, k son tour, excite Is
oainte et la defiance de ses coUigues,etle9tbermidar
son arrestation est prononc^e. Le lendemain cet bomme,
dont ]*influence etait si grande et si redoutable peu de Joan
auparavant, n'est plus qu^un bif&me sc^l^rat, el r^cbated
fidt justice de lut et de ses amis. Dte ce jour ta ConvealioB
s'eugage dans une vole de reaction qui encourage les eipe-
ranees des royallstes : elle fait epurer les Jacobins^ cs
club si puissant depois les premieres ann^es de la rMa-
tion et que dirigeaient les plus exaltds d'entre les montm-
ynar<i«; la jeunesse donte de Fr^run, qui se fbil rtasi-
liaire des royalistes ,, irrite le people contre la ConventioB.
Les faubourgs envabissent la salle des sdanoea dans hi
joum^es des 12 germinal et 1*' et 2 prairial an lu ( f *' avii
et20iet2imail79$).
Apr^ avob" repoussd toutea les attaques , la Convcatiaa
s'occupe k preparer une constitution nouvelle et k
les pouvoirs qu*elle a si lengtemps gard^. Mais an'
ment ob elle fait adopter cette constitution et le
des deux cbambres (le Conseil des Cinq Centa et oeial
desAnciens),Ia crainte de voir les royallstes doBaiaflr
dans ces consefls la porte k ddcr^ter le 13 fructidor qoe let
deux tiers du nouveau corps l^slatif devront , poor Is
premiere session, 6tre pris parmi tes conventioniiela. El
en elTet le parti de r^roigration commen^it k relever aa-
dadeusement la t^ ; la Convention avail compost avac les
cbefo de cette Vendue, longtemps encore si terrible poar
nos armto; mais ces cbels n*attendaient qu*un momeot
favorable pour se lever de nouveau : le ddbarqueroent da
plusieurs corps d*6n^rds.k Quiberon el le massacre
qu*en font les troupes r^ublicaines, commanddes par
Hocbe, dteident la Convention k prendre des mesbres
toergiques centre les ^m%r^. Mais rinfluence des royatistoi
FRANCE
67S
oe k'M IlisaK pas uoins aperoeroir dani Paris; ils aoal^
veot adroitameiit lea sections cootre la CoDTantioa, k Toe^
caakmda d^eratdu 13 fruetidor; at le IS Tcnd^^iiilalre
la d^bita das tasurgte, tromp^ la plopart sur ka liile»-
tioas do laora dhefr, vioat metti^ oa obaMa aox projeta joia at d'antlievsiasDa& Le Dinctoiiia 'a^\xAi aa fldbtesse h
dea rtectanrs royalistea.
La CoBTentioa, en se nUraat, ehoisti dma a<m aain lea
cinq Directeim appeUs par la constitation k aierear le poo-
▼oir exteutif : pula, arant da se retirer, elle angneote aea
ImmorlalatraTaaienorganiaaatlaalftoolesPoly technique^
d*artilMe9 dloflteieonpnnllUairas, das Ponta et Chaa»>
a^eaydaalflnaa, degtfograpbea, dlngteiedfi maiitimea,
de DaTkation et da marine (la Oonrantion avait d4^ Ina*
titoi i'Eoole Nornale, dea toleaprinalna centralea,
le Bureau dea LongftadeSyOt en Bkitmetanipaelleavait
dteMlewMTeaneysttaiem^trique}. Enfia, poordora
sa longoe carrMre goaTemementale, aile dterMe una am*
niatie g/taMie. Pendant qoe lea inlMts poUtiqaea de la
nation ocenpaient ainai la Contention , naa troopea conti«
nuaieni leurs aacote. La eampagno da HoUande , an milton
du pins rigooreai hiver, et sa conqaftte par dea aokiats d^
nute de tout, en ritabttaaatat la r^pobUqae batave^ qu'ello
nooa donne poor aUite, agrandit la France de tmite la
Flandre Uoilandalse et de toote la Bdgiqaa. Le Li^geoia et
le Loxembootg 7 <taient d^ annekds. Intinddte par ^aiitraa
ftuccte, les rois de Proase et d'Espagnc coaduaient ^gala-
ment la pain arec la Franee : la Pmaae nooa abandonnait
ioutes aea poaiesaioas da la riie gaucbe do Rhin ; et I'Ea*
pagne; k laqvalle la France reatitqa teotea aea conqiifltea»
nooa oMaM la partie de Saint*I>oiaingne qa*aile.poaBMait.
Le grand-dbc de Toscane aTaif suivi le ttteie eiemple.
Mais odtte proa|Mrit^ de noa annes ae ae maintint paa joa*
qa*k la (in do i^^me eoHreaHomeL
En arriTant ao poatoir' (ie oet 179&), le Directoire
trovra le trter tide, et il ataU' de granda 4ctieca k t6pt^
rer ; la Tendte Italt de nonteaq en fao » la HoUande me^
fiaete d^Dale desceote* etTarm^ dltalie, dteouragte, se
maintenait k peine an pled des Alpes; Noa soldBta ae Iron-
Talent rMnits 4 ladarnltoe mlshe. Le Direoloira remplace
k rarm^ da Rliln Pictaregra, qui trahiasait d^ii, et
nomma le Jeoni Benliparte aa conunandement en chef de
Vwm^ d'ltalie. Kn mftme tempa , le Dlractoire crte pour
2,4oe,ooo,ooo fr. de mandats ierritortauXf ndorean papie^
tnonnaie qui eat bientdt aussl dlscrlditd qoe lea asaignata.
La conspiration de'Graechna Babaeof tint k peine in-
quieter le pontolr. Lee campagnea de 1796 eootrait noa
arm^ea de gloire : Morean gagne anr lea Autricbiena lea
batailles de Rendian, de Rastadt, d'Etliogen, de Heyden*
beiin , de Friedbarg, tandia qoe Jourdan, appeU k ap-
payer aea moovementa, remporlait le lidolra d*^te»
k i rohen. Mais la prMpitation dar Joardan fait tehooer on
plan dont Teideution eilt rendu lea Fisan^ maltrea de
Vienne. Batto par TarpbidQc Charlea k la bataiile de
WuHtbouiig, ilr^trograide^etHdreaBealoontnintiepdrer
aa retralte, retraite kjttnals oMmdana noa bstea Biilitaiiia »
et durant laqmlle H ddUi les Autricbiena dana lea bataillea
de IHberacb » de Vllifaigen. Hocbe atatt padilA de nooTean
la YeMde. Mala lea Ikita d'armea lea pina glorieox ae pa»-
aaleat k rannte dltalle, qoe Bdnaparte oondulsait k la
Tietelre. Ce Jeone g^n^ral ^ aprte one a<rie de tietoirea plua
gloHeoaea lea onea que lea autrea, annit eataU toote la
p^inanle; fbro^ k la paix le roi de Sardaigne, le pape,
toas lea prfneaa entr^ dana la coalition » d^tiiiit compl^t^
mentfeaanntedea'gteMo&autriebiflas Baaolleuy Wunnaer,
AlTinxi et du prince Charlea , franchi lea gprgea dn Tyrol ,
et poHl aea drapeanx triomplMlslaaqa'4 tranle lieoea de
Yienne, en pouianivait lea debris dea troopea dn prince
Cbarka. Mbreao et Heche pasaent le Rhin poor appnyer
i'amite dltalie; ils retnpertent de grands atantages k Al*
tenklrchan ; tnals rarmistice de L^ol)en » siil?l de la palt de
Campo-Formioj metlent fin k cette guerre briUaate. De
n'avialt done pbia qoe FAngleteire k eombatbrei encore tette
polaaanoe ialsalt-eUe alora dea propoaitioia 'de paix : ellH
ne Airent point jng6ea aiaotoBS t.. .
La nooreHe de laat df^.anccjte noipliasalt ]p people de
renftiroerde)a^iredea.ann^jiatk>nalea.: aoasfsedi^
poaa4^a k tMuiit violenpant aea Adferaabres ah siedeeu
Lea dleetiona de Tan y Jivaient appel6 dana- lei oonsdla Una
nujoritd centtOHn^olat^nnaireqiii devenatt mqulMante pour •
le poovein^Deox dea dirtctenra, doilt Tun , Gaaaot^ eiHl$
tronip^ 'anr lea voea. nlt^rienrBa dea rbyatistea, Jea ap-
puyaknt Lil puforittf do IMreotoire, dans ife lelleacen-
joncthres, cnit devoir reoonrir k un ooop d*£tat« et eUe Htl
le 18 Iroctidory poor ae dtiianraaaer de sea ttutamk* Lea
> deetiooa de i>n ti s'^tant an contraiee Mea aous Ha-
fluenoe dea r6pubiieaina exallds , aeront oaanles par le IH^-
raetoire en ^erta dea ponndra (in^ilae. fidt doaner en et
joor. . . .
Le kait6 de Ganipo*Formie. ne met paa fin ^* la ^fi&nr6 en
Italia • L'iosbasaadear iranfaia k Rome ayant dtd.tii^ deoa
one ^meUte». le pape /eat d6trta< , el ^ t^pubHque ' rofliline
prodamtede ooorean, aprte on Inlenralle de lent deaitelea,r
EnflD^me tempe, t>oar prottfger le canton de Yand cooto
I'arittoeatia de Benie» ie Dioaotoire lait attaqoer Ja Sokap
et hd inpoae aa cooatitntftoki. I^ Diredoire ▼onlait enooni
mettre k execution on projet de deseente en Angleterre e
eo, ecio hbounea ^tafenld^raasembl^a A pet efftt, etl)oa»«
parte didt noaun6fidntel en elieC de eettrexpddition. Blafa
one enlrepriae pbia giganteaqOayprbpreilt occuper una
partie dea foreea que Ik pfedx talaaeiAaa dnlqiede la France
et attaqoer la poissanoe anglaiae aa Aaie, lUt abAodonner ee
pn^et Bonaparte a^embarque afec 4o,eeo bflhnmes poor
r fi g y p t e. Capendanty le traitd de Oanipo*FonBio aTait hdaad
qoelqaea pointa.lHSgivax k dMderj un eongrto avait ^t^
conToqod k cat dOet : la France y eoToya troia pl^nipo*
tentlabrea^ Touteieia, rAagteterrenepuUvaitae rteoudre k
aopporter aeole.tout le poida de U goerre : elle ponsaa lea
puiasanoea^raaouvderleabostilitda. LerddeNaptoa et cdoi
de Sardaigne qui cedent lea prenriera k aea insinuations, seal
diAtite en peu de joura, at le loyaame de Baplea eat tena»
tita6 en r^oblique Partb^nop^enne. BienlOt laRnaaie.
rAotricbe, et toutea les puiaaancea monarchiquee, mobia
rEspagne et la Prusse, se coalisent contre nous. L'asdasalnat
de noa pl6tipolentiaireaA Raatadt IrrlteJa Ftanoei die
relive le gant qu'on ioi jette.
Cette campagnede 1709, Aiperllas ronqamau ailat de-
toiraa de Vannte d'tigypte, n^ed qn'ime a6ri»de rerera poor
noa troopea* Lfltatte ed pieaqnd ahfinrtoftide 7 leaRaaaea d
les Autridueas ae diapesent A edvabir la Franc* par la
Suisae, tandiaque «(h609 AnflMidifaan|n«t aai laloMea
de Hcllande^ Le DIreddra derait anpperter- la naponaaU*-
litddeeea revera; anasi| Tkement atteqid par mieiniyorftt
r^pofMlcdne ticmt^ dana lea oeniBil% qd aeeonditotet en
pennaiMfi^ 11 ae leaenslitne , eft prend daa nesarea poor
a*oppoaer aox moovenienlsroyallstea dana le midi'd ooo^
battle laaObooana/ mil ae aeottfeat de ttonreaiL'Rv
bonheor, Maaa6naanitaenSniaaelea anntedelaeoa-
litioo, d met, aprte qdnn Joora de f^ddraa oonadcatirer
lea Aostro-Ruaaea dana la plna complde ddaorgadsation
tandia qoe lea 4e,000 Angbdada duo d*Yoii aonft battn»
et lorete de se rembarqoer. Bonaparte, paiti^d'tigypte an
brdt de noarevera, arrife anr cea entratUitea*, eacorlA de '
aa i^oire d'fgypte. tteidn dn ndcdotentetaent qo'exdte <
riffipMtie do Diredoire, H conspire aon reaveraement, da*
concert aToo Sieyfta, l^ua dea Directeura, d aprte TaToir
en qodqoe aorte diasooa d a'Atre empanft de la fbrae, il
tenia le is bromaire,ioQndecdibra,qQi ddtia pMde
r^Tototiomudre de la Flaace, en Id donnant an geuferae*
ment oh Ta se reteoover le deapotisme de lajuuuarcbie.
La constitution defan tiu, ^laborte aprto le 18 brumdmi
confialt le goovemement k troia coninla, NapoMon Bho»>
tent d*ennemto qd s'daient coaliste contre die, la France parte, Ca m baedr^idLebron; mala lea ponvoiraqM It
616
FBANCB
eoMfilutkMi donaait n prwiiar oonsol^ipil Mninait loi-
ntoe 8« deux eolMgiiM» ^laieDt btai •utmneiit ^teoiliis
qtMoeox que la oonstitntion de 1791 acoonlait k LoobXYL
Le pooToIr Mgiilitif 10 conposait, d*apite ealle eonstitn-
tkMi, doTribooatyiiiiidiaculaitles lQii(teBonTcnieineiit
ea avail l'iiittiatiTtt);da Corps l^gialalif, qui lea d«-
crOalt , el d*ttn S^nat coaMnrateur^ cbaif6 de veUler A leur
maiotien ; naia le Steal ne laida |iu 4 uaurper le pouToir
coiMlilaaDt Cependaot, toutespoirde palx 4tant ^anoui ,
la pveniereoiifiil aedteide k se rendra kii-intaie ea italie.
hk passage du mool Saf nt-Baraard, Tenlrte ea Italie,
la reprise de tootes nos andemias eonquMes, les mteio-
nUeslMtaillasdaMontabelioetdelfareago raniplla-
aeat la Franee d'ealbousiasne; lea Autrlddens soot dtfaits
et disperse oompi^lenieot en lUHo, taadia qua Moieaa
lea an^aatiten Allemagae aux batafllea d*Eagera, de Mcbs-
Urdi, de Biberach, d'Hoclistodl ot de H obo a I i ode a : rem-
pereor d*Aiitricbe est oblige de deoiaader la paix ea e^aot
aox Francais toos les pays de la rire gpndie do Rh!n ,
Josqo'A aoa eoiboaebura ( 1801 )• La palx est eoodue ^ga-
leaBaat a?ec lo lol de Raplea, aTOc la Barltoe, avec le For*
tagal, avec la Rnssie, ayec la Porte Ottomaae. le territolre
fraa^ s'agraadit du docb< de Panne, de la priodpant6 de
Piombino et de l*tle d*Elbe. L'Anglelerra elle-in«nie sigoe la
pah d^Amiens (17 mars laoi) et la France respire un aio-
ment aprte din anate de go«re.
Ea mftme temps, le eoacordat Mail eoodu^la Ld-
gioB d'Uoaaenr iustltude, Boaaparte eafla cM eoasoi
k Tie. Mais, irrit^ par de ooatinuelles ooasplratloBS oontre
aes Joors, ao nombra deaqoaUea fl tat placer ea premite
ligaela macbiaelafernale de la roe Saiat-Nlcaise et
ralleatat de Geoiges Cadoodal, de Piobegm, etc,U
fidt calerericoadamoer et extenter ledocd^Eaghien. L*^
tablissement de la Baaqoo de France, la padficatioa de
la Vend^, la cloture do la lisle des toiigrte, la rforgaaisation
dellnsUtut, rinstitutioo despr^fela, rextensioD doaote
k la loterie, supprlmte ea 1798, maisr^tablie par le Direc-
toire , le rdtabltssemeatdes droits r^unis,la rtenioa de
toutes les lois ea na c ode , et de ooatiaoelles fairracUons k
la coasUtntion, signalent F^poqoe da eoosnlat. Bient6t le
tilrede coasul k ffe aesoffit paa k rainbitioa de Bonaparte;
iJ lui Taut la eouroaae imp6riaie, et le stoat, obdlssant, la
loiapporte.
Dte oe uomeat NapoUoa a uae cour, de oombreux
eoartisaas, et s*essaye sans cesse k attirer k lui les toiigrte
el la TieiUa aoblesso. II est bieatAt eooroaa6 empofeur
des Fraa^is et roi dUtalie : son despotisme a'a plus de
liinites, et Too pent dire que toule la Fraooe est ooacentrte
dans Napohfon guerrler et daas RapoMoa despote. L'Angle-
terre et la Fraace avaiaat rompo la palx d^Amieas, et com-
ineac^ sur mer les liostiiit^ Napoltoa forme le dessefai
d'aUer attaqoer la puissaace aaglaiso Juaqoe daas soa lie ; le
camp de Boulogae est form6, k reffet de teater uae
desceate ea Aaglelarre. Mais 11 appreod que FAutricbe
▼lent d*ea?ahir la Bavitee, notre allite, et que la Rnssie
a*apprftte k aoos altaquer. Au8sit6t Napoltea se met ea
campagne avec la graade armte. Arrif 4 k Strasbourg le 24
aeptembrei 11 sigae la patx k Presbourg le 36 d^oembre,
aprte avoir oompl^^tsmeat d^lruit Farmte auslro-iosse ,
daas cetla brillante a6rie de victoires que d6t la bataille
d*Auaterlltx. Les conditions de la paix de Presbouig,
ea bumiliant FAatricbe, qu'etle d^pooillait de I'filat de Vo-
nise, dela Dalmatia, darAlbaaie, etc., doaaaient on nouvel
aocroissemeat au territolre de I'empire fraafaia. L*aante
1807 n'esl pas moins glorieuse pour nos armes. Le rojaume
de Naples est eonquis; la Prusse, eatrte daas unenouvelle
coalition malgr^ sea assurances de palx, cat diatite, et les
batailles d*l«aa et d'Auerstaedt, la Brreat k aotre diacr6»
tion. Napolten entre ensuite ea Pologne poor y clierdier les
lasies. Partout la Tidolre acoompagae ses pas : lea bataillea
d'£ylaii(9r<6vricrl807)etdeFriedUadadi&veatladea*
tniction des troiiiies rusaea d amtoeat la paix de Tl I a 1 1 1
Napolteeavdtdoaa^desroyaot^iisesMraaet deaicfi
et dea ro^oratsl ses gteteox. On Fa mtee aecoad d'avdr
toolo mettra aur toos les trAoes des rois oooveaox, qui id
ftisaent d^voute corps d ime ; d sa oooduite semblait asses
le tteioigoer. Les goerres de Porto^d d d'Espagoe^ b
derail sortoot, d tboeste k la Fraooe, paraltraieot i»n la
eoasAqoeaoe de ce sysltaie; le sdaat, sdoo aa coutuaiar
approove servileoieat toos les projds do rempereor et Ini
prodigoe lea bomroea poor Taider k oes expAditioos. Mais
FAngleterre , bien qu'^^uiste par les d^penaes toorossi
qu*eUe avdt (aites depnia la revolution, parrleot k aoolever
de nonveao FAutricbe oontre nous, taodis que ooa troopeB
poorsoiveot eo Eftpagoe le ooors de victdres d de eooqnMcs
cbAreoieot dispot^ La guerre s^ouvre dooc de nooveao
en Allemagne, d les batailles d'Abensberg, d*Eckmftbl,
d^Eberdierg, d'E ssli ng d de W a g ram ont bieotot lore^
Fempereor Frao^ois k deroaoder de oouvean une paix dte-
▼aotageose d humiliante. Cepeodant, Napoldoo dtait saas
poslMA; ileOt tu avec pdoe la oouroooe pasaer sur la tfte
de SOD Mm Josepb. 11 divoroe avec Jo s^pb i a e Beaobar-
nais, sa premite feoune, pour ^pouser Fardiiducbeaae Ma-
rio-Looise, fillede rempereor d^Autridie; marlage^ Id
tut Mea luaesle.
NapoMoa, peadaat que ses gte^raux travailiaient k aoa-
mettre l*Espagne, se faisdt le protecteor des arte; aooa ha
forent commence 00 aebevte oo graod nombre de moaa-
meats doat la Fraace est Ahn; des rootes oouvdlea a'oo>
vrdeot de tons c6tAs par ses ordres, d le port d* An? ers
ddt creusA. Ea mAme temps, II regarddt cooune on devoir
de prendre part aux dbcuasioas sor le Code Civfl, d de
porter aes regarda aur los plos pdits ddaiis de radndais^
tratioo. La oaissaoce d*on file ( 20 mars 1811 ), appcM rd
de Romtf viot oombler ses vmox, d semUa loi oOlHr oac
Bonvelle assuraace de la dorte de la pdx. Mais la Raasie,
lassede sobir la contrainte do ftloc«< coatiaearal, se
dispose k oous attaquer : NapoMon, dont Fambition a^a bit
que grandir, veot aller attaquer les Rosses Josque dans ieai
patile. La vkloire accompagne nos aigles Jusqu*li Mogooo^
les batailles de Smoleosk, dela Moskowa, Ticaneal
agraadir le livre de nos (iutes mllitaires; mala kla ^l^msnlf
foot plus cootre la Fraace que a*avdeat po tootea lea ar-
mies des rola de FEorope. L'looeodie de Mosooo et la re-
trdte de 00s soliUts, par un froid rigoureox aoqod auceom-
benl chaque Jour des milliers d^onunes, entralaeat la
direction d*dlite qui ae dAsirdeat que le moment <ie vcager
leurs d^faites. La campagae de Saxe d les vietobis de
Lutxea, Baotxeo d Wortschen, les falsalent d^ra-
pentb' de lenr levte de boodiers, qoand le ddsaatre des
Francals k Leipxig doooe ooa oourdle Anergie k la coaB-
tion. La plupart dea aUte dont les troupes groeaisscnt m-
core DOS armte setouroeot cootre oous daos les momenti
les plus ciitiqiies, d bieotAt la France est envabio.
Cdte admirable campagne de 1814, dans laqnelle Fempa-
reur, accoM sur ses foyers, d^foit Feooeml partoot 06 i se
troove ea prtence, ajoote encore k U gloire milltana da
Napolton. Eflray6 de nos saccte, Fdranger b^sHe; amis i
n*cn continue pas mohis sa marcbe sur Paris, 06 il eatre,
malgini la bdle dd'ense d*nne partle de la garde nationale d
des Eooles Polytechniqae et d*Alfort Tout a'ddt paa eaoaic
perdu poor Napol^oo; mais la trabison du due de Bifaw
et ie d^couragement que les mar^cbaux, ratigo6a de gnenas
d de combats, foot passer daos soo ime, le d^ddeot k abdi-
quer k Fontainebleau d k ^cbanger le trAae do Fianea
coatre la sooveralndtf d*nn dot perdu daas les aaax de la
M^diterraa^.
Aprte Pabdication de Napoldon, le sAsat d le oorpa M-
glslatif avaient prdpar6 uae coasUtutioa plus libtaie qoe
cdle de Fempire. Daas cette cpastitutioa, le people Ino^ais
appeUit au tr6ne Louis-Stanislas-Xavier de France, qoi nc
devdt y monter qn*a|iris Favolr Jurte. Mais Lo u i s X V I II •
au li«i d*adopter ce pacta, pr^senta an UiuX d au corpi
l^slatif une cbarte qui 6tait son ouvrage, d a laquelle Its
FRJINGE
W1
cipriti. Mignte de troobleB, w montraleDt asMi disposte k
M rtllier. Malheareosement oette cbarte ftit prteDtte oomine
nne ordonnanee de information, et lea actet mininMels no
jusUA^reBt que trop raspiranoe que noorriasaicnt lef coor-
tisana de la Toir bienUM retirte. A propos de la restitation
des biena nationaux noo Tendus, on miniatre aunon^
baotement que la Jostice da rol ne a^arrftterait pas 14, et
que aoB intention Atait de randre h la noUeaae et an derg^
loos lea Mens dont Qa avaient 4U d^podllte k la rtTolotion.
Lea aouvenin da drapeaa trioolore, planant encore ao-dMsoa
de t'antiqae gloire dea fleora de lia, depaia si iongtemps
oolili^ey oes tndtte de Paria at on^reai, ai cmela pour nn
peaple qui avail parconru en triompbe tootea lea eapitales
de PEarope, oe oongrte de VIenne ok lea rola qne nooa
aviona tant de foia ▼aincna ae disputaient nos d^poailles, la
morgue baotaine que lea teigrte rentrte ro^lent trop aoo-
Tentl la joie de rerolr la patrie, tootea oes ciroonstancea
ae rtoniflsaient pour preparer lea eaprits k an cbangement,
qnand on apprit le d^Mrquement de Napolten k Cannes.
Tous lea elTorta dea Bourtwna ne parent arrftter sa mar-
che; Palgle vola de elocber en clocber jasqa*aoi tours de
Notre-l>ame , el ie 20 mara le proacrit rentrait dans Paris.
Waterloo mil iln aux Cant Joora. Lea partisans de la
Reatauration, lors de celte deuxi^me ▼isite dea alli^ k Paris,
avaienl encore moina cach^ Icar joie qu*k F^poqae de la
premie. Dieo, sekm eux, ae pronon^it baotement pour
la France, 11 y avail crime k tarder encore de ae raiiier;
mais ce fot dans le midi du royaume aurtout, dana ces pro-
vinces qo^nn soleil ardent et Topposition de deux croyances
exaltent avec tani de racilild, que la Joie passa bientAt au
d^re, et du ddire li U plus deplorable des reactions. Dea
ineurtres bideox furenl commia sur des proteatants, snr des
lib6«ux on bonaparliates, aar de paovrea militaires qui
regagnaient paistblement leors foyers. Faat-il 8*en ^tonnert
Le goovememenl n*etait-il paa, loi anssl, dana nne vote
rtectionnaire, el le temps »-:-U pa encore elTaoer de nos
aouvenira ks douloureoses condamnationa du martelial
Ifey,deMooton-Davernet, deafrftres Faueher, de
Lab^doy^re el de tanI d^ai^tres, la censure des joar-
naax solennellement r6tablie, e licendement dea dd)ris de
nos annto, si glorieoses, aubtilemeni altir6a loin de la
eapitale, et qualifi^a publiquement de brigands de la IMreg
ie troiaitaie traits de Paris, qui d^pooillait la France de aea
conqodlea el de pays qui lui appartenaieni avani 1789;
Teipalsion du sol de la patrie des Francis qui, aprfts avoir
vote la mort de Louis XVI, avaient accepts dea ionclions
patdiques durant les Cent Jours; la aospenslon de la liberie
individiielie et Petabliasement des coara prevdtalea.
N'etait-ce paa U un triate ddbul poor un gouvemement,
quelqoe certain qu^il fOt de Pappui des chambresT Poavait-il
conserver toujours cette ligne de conduite violente? Aussi
rordonnanoe du b aeptembre 1816, en renvoyant la chambre
qui ravailfiivoriaee, renonvela-l-elle compietemenl la face
deP^tat
Les constilntionnda, lea Hberanx, le o6te gancoe, ap-
pnyirenl francliement le miniate qd avail provoque oette
ordonnanee; mala la Restauration n'en etait pas moina, au
fond da otear, hostile aax progr^ de la liberie. Les loia
repress! ves de la presse, la censure, le double vote, etablis
npres la mort du due de B e r ry, et qui flrent nattre tant
de troubles, le mini6t6reVilieie,Corbi^re etPeyron-
net, detroisenl blent6l toutes les esperances des liberaux.
De nouvelles lois centre les ecrivains el la presse , les ma-
DCBuvres d*on gouvemement occulte en fiiveur des ultra-
royalistea, I'expulsion do depute Man uel, lea firaudes mi-
nisierielles dans lea eiectiona, la gaerre enlrepnse par la
France conire la revolution * espagnole, landis que la
aainte-alliance etoufTait deson cAte Ics revolutions de
Naples et do Piemont, augmentaient de jinir en jour les for-
inenU de haine el le nombre des enneinU du gouvemement.
Quaml Louis XVlli mourut, le parti I iberal avait dcj^ jete
iit profondes et vivaces racines dans la nation. Les conspt-
raliona avorteea de Beforl, de Berton, de La RocheDe •
etaienl le retentissemeni lohilain de Topinion pubJque, au-
quel, comme 11 arrive presque toujours, le goovememeni
eut le tort grave de ne point preter TorelUe.
Cbarlea X, malgre ses Acbeax antecedenia oontre-revo-
lutionnaires, avait debute par nn ade qui etait de nature k
lui condlier les esprita, generalement al oublieax en France :
11 avail aboli la censure. Ausai la joie fut-elle grande k son
entrie dans la eapitale. Mala bientAI il a'abandonne k son
tour aux memos ministres ennerois de loules nos liberies.
La loi dlndemnlte, en accordant nn mflliard k reml^tion,
encourage aea esperances, el ijoule anx chaiges du peuple.
Une opposition consdendeuse combat, dana le adn dea
chambres, la marcbe retrograde du pouvoir. Le derge , pro-
tege par lacour, abuse de son influence; des missionnairea
ae repandeni sur la surface de la France, et parloul des trou-
bles edateni k leur aspect; enfln, le minisiere, pour achever
de se demasquer, propose la loi d'atnesse et des substi*
lotions, que la chambre des pairs a le bon sens de rejeter. D^s
ce moment la defection pour le gouvemement <tevient de
plus en plus sensible. Malgre sea effbrts obstines , malgre
le retabltssemeni de la censure, malgre le licendement de la
garde nalionale parisienne, malgre lea fraudes electo-
rates des nouvdles elections, malgre les troubles el les fusil*
lades de la rae Saint-Denis (novembre 1827 )« le minis-
tere Vilieie ne peat plus se soutenlr, et ii est force de ceder
la place an minister Martignac, plua en harmonic avec lea
opinions monarcbiques constitutionndles du grand nombre.
Mais ce minislftre, en butte k la haine des courtlsans, el
envisage par la oour comme one concession momentanee,.
arrachee par la force des cbosea, ne tarda paa & s*apercevoir
que, malgre toute sa bonne volonte, la position n'cst plus
tenable, et qu'en depit des plus oonsdendeux avertiasementa
a*avance une administration ouvertemenl hostile k la na-
tion, celle da prince de Polignac La conquete d'Alger^
si glorieusement entreprise elachevee aous ce ministere,.
n*etail peul-eire de aa pari qu'une diveraion adroitemeni
tentee pour pouvoir, en occupant les esprits des prestiges
d^une glohv exterieure, eonsommer plus fadlement k Tin-
lerienr la soumission de la France entiere au joug du pouvoir
abaolu. On sail od la lutte de ce ministere conire ladiambre
dea 221, qui representail le progrte, a conduit la monarcliie
de Charles X. Du moment que celte monardiie eat brise la le*
galiie qui la protegealt, eUe tomba. La revolution de Juill el
punit le manque de fol de la Restauratioo, et plaga sur le.
IrOne Louis-Philippe d^Orieans.
TlSSOT , de rAcademie f ran^aise.
Qoand Charles X, dans son aveuglement fatal, eat appeltf
le ministere Polignac pour reconqudrir le droit divin de la
royaute, lorsqn'il voulut aupprimer par ordonnancea lea
deux institutions pour lesqodles la France avail aoutena
quinze annees de luttes, la liberie de la presse el lea elec-
tions, en Irois jours la colore da peuple balaya la dynastic
perjure. Et pourtant, il laul bien te dire, la France avait
accepte les Bourbons; die s^etait altacliee k la Charte
comme k une aocre de salut; et sans la folic de oe coup
d'tol die se fflt contentee de faire tdompher Tophiion par
les scales voies legates. Mais il etait dans Tordre qu*au lende-
main de la vidoire la nation, si audacieusemeni provoquee
et si promptement victorieuse, ne se contentAI plus de ce
qui lid aurailsuffl la veille. £n eCTel, ces Irois ioumees
avaient creuse nn abime entre le passe el Tavenir : nne
revolution prolonde venait de s'improviser. Le vendredi
30 juillet les deputes qui les jours precedents avaient eu
des reunions particuUerea chesde La horde, chez Casimir
perier, Audry de Puyraveau,et Laffitle, a*assem*
biereni pour la premiere fois k la chamtire, et, en vue de
pourvoir k la sfirete publique, defer^rent la lieutenance ge-
nerate du royaume auduc d 'Orleans. M. Villemain el
deux antres deputes avaient seuls vote conire cette resolution.
Le prince, auqud on avait tramsmis ractede la diambre, ar*
n va de Neuilly au Palaia-Royal k onze keures et demie du soir.
€i$
FRANCE
La population qui avaft ^lev^ lea barrlcadea, et aurtout
lei jennea gena, ^ient en proie k une vIve exaltation. Una
Icioled'hoinmea, ardenta, pleina ()*6nergie, a*agitaient an-
tour de la commiaaion manicipal^ inatallte k ThOtd da
▼Ule. Le aamedi 31 on ponrait d*an nnimeni^ I'autretoir
prodamer la r^publiqne ; d^ji mtoie la prudence d*an
goovernement proviaoire avalt M offerte a Lafayette, et
Odilon Barrot aralt obtenn de lui k grand^peine «riJoumer
toute d^idon Jnaqu'an lendemain. Lea cireonatancea ^talent
done criti(inea le 31, loraqa*^ holt beurea du matin la
oommisaion de la cbambre dea d^put^ a)B progenia au t>a-
laia-Royal. BJen n^^ft plna ufgent que de mettre fin kTin-
terr^e gouternemental ; 11 iiUait au plua tOt prodamer
on cber et le ftUre reconnattre. Le due d*Orl^na demandalt
le tempa de r^fltebir : B^rard aeul Ini repr^nta rimmi-
nence du danger et la n^ceaait^ d'une r^aolution immMiate.
Le due d^Orl^ana odda k cea repr^aentattona, et la proda-
mation par laquelle 11 acceptait la lieutenance g<$n^rale du
royaume ftit r^Ig^. Le prince y diaait :.« En rentrant
dana la Title de Paria, je portaia avec orgueil cea oouleurs
glorieuaea que Tooa atez repriaea, et que favaia moi m6me
longtempa porttea Une cbarte aera dJ^rmaia une t^
rit^. » La prodamalion de la cbambre en r^ponse k celle
du prince aCpulatt plu^ieura garantfea, entre antrea le r^ta-
bliasemefltt de la garde nationale, le jury pour lea dilita de
la preaae, la r66leetlon dea d^put^ promua k dea fonctlona
publiquea, etc. On remarqua le changement d'un mot
dana la pbraae qui la tenninait comme cdle du prince :
« La Cbarte aera d^rmaia une Y^rit^. » On ae rendit en-
auite k I*b6tel de Title : de viTea acdamattona a'deyferent
aur le paaaage du due d'Orldana, qui donnait dea poignto
de main anr toute la route. Le g^n^ral Lafayette Taccueillit
avec cordiality. La proclamation de la cbambre eat lue par
M. Viennet^ et la r6ponae du prince eat couTerte d'applaa-
diaaementa. Ce ftit lA qo'eut Ueu llncartade du gintel
Dobourg.
Le i^ aoOt la commiaaion mimidpale nomnw dea com*
miaaairea proTiaoirca pr^ de diaque mlniatere^MM. Du-
pont (del*Eure) k lajnatice, Louia yjx financea, le g^^
Tai Gerard k la guerre, Bi gnon aux aflairea ^trangirea,
d^ob 11 paaaa A rinatruction publique, Gdizotk Tinatruc-
tion publique, qn^ quitta pour Tint^ur; le g^n^ralS^baa-
tlani eut la marine. Elle nomme en mtaie tempa de La-
borde k la prtfecture de la Seine, Cbalrdd aux poatea^ Ba-
▼oux k la prefecture de polite, ou it fut bienlAt remplac^
par Girod (de l*Ain). Lafayette eut le commandement g^n^
ral dea gardea nationflea du royaume. Une ordonaance de-
clare que la nation fran^iae reprend ate oonleura ; une antre
confoque la cbambre dea paira et la cbambre. dea d^put^
pour le 3 ao&t.
Cependant Charlea X, qui a^^tait repli^ aV ec aa maiaon
aur Kambouillet, aralt aign6, ainai que le daupbin, iine ab-
dication en fareur d|i due de Bordeaux, et il aTalt.falt te-'
nir cet acte au lletatenant g6n6ral da toyaume. Dana la
aoirte du 3 aoOt le bruit ae r^pand dana Paria que Cbar-
lea X refuae de quitter RambooiUet Juaqu'i ce que aon petit*
^a ait ^ reconniii. Ce bruit exaap^ U population pari-
aienne. Parunmouyementapontane,deatroupeade dtoyena
se r^uniaaent le 3, die le matin, aux Cba^pa-tlyato, an-
non^ant Pintention de ae porter aur Rambonillet, poor en
finir avec lea Bourbona. Pour r^golarlaer le mouVement, le
gto^td Pajol ae mit II leur t^, arec le colonel Jacque-
minot pour chef d^^t-migon La troupe groaaiasant le long
de la route, lit anri?kent au hombriei de ploa de Tiii^ mUte
ARambouilleL Cbariea X, eOray^ de cetle d^onstration ,
aed^dde i dfx beuriea dii aoir k parlir pour Cfierbourg,
accompagn^ de MM. Odilon Barrot, de Scbonen et dU ma-
r^lial Maiaon, commissairea deaign^ pfir le gouVemement
proTisoire.
Ce mtoe jour eut Ueu TouTerture de la aeaaion. Le dia-
coura du lieutenant g^ndral du royaume annon^ait que coin-
mnnlcitioii aerait Cute aux diambrea de Taete d*abdication
1
de Cbariea X et du danpbin*, mala cette abdicatioft
conditionnelb), quelle Tdeur pou¥a^t*eUe avoir f D'Miea
circonatancea, fntilca en apparence, acwblalent MkyMt tn
parti pria de aeteoir le ploa4>rte poaaibie de.la IUn)^^ratM««
Ainaf, le Honiteur enregiatrait aon erratum r'kTfHTMi
dana la preml^^ proclamation 4u duo d^Orltfiana. I0 Omift
k une cbarte; lea eaprita pr6yoyan|i prMendaieot fVninw
Utout un ayateme. La nominatioa dfi M. Paaquier A la
prudence de la cbambre dea paira tronvait pau d'ftpfr**
bateura, ^t aemblalt annoocer une tfndance r^tfo^nde.
Enfin, on regardait comma dee Jonete tai soil pan inttBa
la grand*croU de la L^gikm-dlkinneor donate au doe dm
Cbartrea et an due de Ramonra.
L'action dn gouTememint proviaoire ne ae r^T^ant qoa
par cea meaurea meaqufaiea, un d^pot^, B^rard, prit llw-
tiative d*one dto^rcbe d^aive, tendaiit k bira prodaaaer
Louia-Pbilippe roi dea Frangala, aoua la conditkMi qu^ ccnh
aentirait prtelablement certainea garaotiea pollUqoea, ap6-
dfltea dana une eapto de declaration de draita* teMea 4|aa
rabaiaaement de TAge et du cena d'^gibOMe, I'abolitioa de
U cenanre, le jury pour lea ddita de la prepae, elo. Ce pro-
jet, conmmaiqo^ par B^ari k qndqnea apiia qoi iVneoe-
rag^real fort 4 y donner auile, occopa ploaieara iom tea
d^Ubtotiona dea miniatrea proviaoirea s ce fiit le dine d*Or-
Itena qoi con^ot l*idte de coavertir la propodtloa de Bdraid
en acte conatitotionnd et adua la forme d*anieadcaaeals a
la Cbarte, et il cbargea MM. de BrogUf cjt Gfitet de 116-
di^ cea amendementa. Le 6 aoUt au matia }L da JBrogfia
remit aon travail k B^ard, qui, troui:ant aoa plan pnmilir
grandementmodifi^, ameada k aon tour rcBane de Mr de
Broglie, et en fit part ilia cbambre qifeiqiiea bearaaaprte.
Le projet t^t renvoy^ k une commiaaion ebarg^e d*ea naiia
compte le jour mtoie, dana one aiSpnoe do aoir. JEa elM*
M. D u pin ata^, rapporteur, lot k m^ beanw aoa
Bor lea modificationa A fkk^ k la Gbjiite. Soa M^vall
c<»^a dana un aena tout fiivorable k la aoof ftralnetA
aale, 4ud6e dai^a le ppx>jet de M. de Broglie. Llaleatiaa
da gouvernemeat ^it de feire d^ttbirar teuaMiataoieal
et d emporter le vote d'aaaaut dana la null mteieu M. €ii»
aot, cpmmiaaairo au miniattee de Ilnt^rlear, a«ait dmuii la
mot aux centraa s M, de Rambuteau, qui a'^taltcliBma
d'attacber le grd^t, monta k U tribune^ el fit la propoailioa
de voter aurole^cbaanp. JHik Vom criait Aux voisyj hmnqm
Benjamtai Conatant, Maogoja, SalveKe, Beaimtaj,
repr^aentent rinconve9aaceet.nmp9aaibiU|6de(pauer an
acrntin aur dea amendementa ai gr^vei, aisanl mtaie d^ca
avoir pria connaiaaance, ou du nioina aaaa lea. avoir Ina 4
t^te repoate. Alora ime cxtrtae flu^^oatioa ae fnmt^p^^
dana Taaaemblte. M. Gpizot, inquiet'deeeKle.iAtitiide Iad6-
dae, demande la jiarole ; U. ne volt plua irtaboaTioieat k ee
qoie le rapport aoit imprim^ dana la nqit el diatnbnd el a
ce qoe la diacuaaioa compiieaoe h^ j^emain; «a ^ni tba
toot le monde d*enibarraa. Maia M. de Rambntean, tr6araHlr-
tifie de a*£tre comproiaia ea pure parte, lifii dice 4 BLjGai*
tot, aj;r4a la a^ance levfe, qu*il dtait Um alee d*afaH'.4iie
lea marrona dn feu, pour qoe le gpoveraeaieat eOt.raocMHon
de a*en laire bonncor. A quoi M« Quiaoli repartii »if^ la^laia
profeaaion de cbanger.d*avia toutea lea cinq nuautei; daaa
une grande aaaembMe, tl fiiut toujoura conauHer la diapo«*
tion du moment ^ Mala vona anriea bteapu m«lediiad'»-
vance, • r^pUqua M. de Rambuteau.
La atoce i^t done renvoyte au lendemain matin k d|x bea-
rea; mala dana U nuit une convocation k domidle iadiqaa
la a^ce deux beunea plua tdt. Le public et lea joufaalUtea
n*ayant paa^t^ pr^venua, il n*an fallut paa moinaftlciidia que
lea tribunea fuaaent rempliea. Tooa iea amendeaaeata k la
Cbarte forent vot6a aana d^aemparer, et le doc d*Oritens fot
<.Hi roi dea Fran^ala, a la m^ritd de 219 voix caatre 33.
Aoaaitdt la cbambre ae rendit en oorpa au Palait-Royal,
pour porter au prince dn Tade qui lui donnait aae eounaae.
Lo due d*Orieanapanit avec Lafayette aur le baleoa da Pa>
laia-Royd, et fut aalud par lea acdamationa popidaiita. La
I
RKANCE
0aoil, dantiiM steiee solauMUe k U'clianibre def ddpatiSft,
le prince Juri la charte nouTeile, et rt^ en febange le tl-
tre deroi, Certes, cette jowmte da-? aotkt 1830, seas see
deiwn iBodesles et d^pooOMk de tolil jptfedlge, a?eo son roi
foU an Bcrutin, et ces trois cents bourgeois qui traTeraent
Paris» le |«rap^ «Mis le bras, poor alter olVHr tlll<$ eon-
roinie> n'en fat pas moini one Matanle mahlfestation de la
puissance dteocradque el de la soateralnetd natlonale. Mtts
tl (ant avouer que toote cett*c0bvre portait la trace d*tttie
: excessire pfiteipitalfett. Dens TenpreeseiMDt qoVm avait
d*cn ibiir, onne ^rosbl pas :nMnie laisser ratire la Cbarte
-wticle par ^liide, «C on y'laliia passer d^dtnnges inadver-
• tancei. VoU^ctqiufapo^alsir ArcentreduTaoMlaqnaS-
ficatiop de eftorle hdeiie. Oca torts rMla avatsntlciir excnie
daas labAte qi^en aifafi4e aortir do prafMie. On atiit
pieor d^one Gastaitton, onr ▼•abit •driter i tout prix les en-
bams el lea d^lais d'nnia sesskii constltnantd. Sor iii Itol
qoi Iremblaift. dans rdfenresoeBcei pradnite par des dfiiae-
HMBtsinoqiay ehaqoe hetuie povrait tefiuiter one criae,
ofaaqoe Jodor ^akit nn sitele. Sous lefsn des paaslaiis popa-
tadres et ca prtence dte pavlis araate^ il Mlail les gamier
de Vitesse, kOn de rendre la rdvointiQii le moinarifolation-
Baira possible. Tel fut le plan mM dis le premier Joar par
cen qui miroU la main snr la pduvoir. IMs lors on peat
atdnv les devt dirtotlons, lea demi systtaiea qui pendant
dlx*huil ans partagirent la gontememenl el roppoatkm.
Dans tons ces prikiminaiiea du nouveau r^e, la cbambre
des pairs avatt iti blen elfiM6a; die n'atait ]oud aucun
rdle dans les ^^aementa^ sanf IVntreniseofBeieiise et oom-
pl^lement aTortie de quelquea pairs entre Cbarles X et
Yh(M de vitle. II' 7 a phis, son existence atait ^td sdrieuso-
meot menace : dans la aoir^e do a aoQt, pendant que la
eommifisloii des d^otds ddlibdralt aor le rapport h faire
toodiant lei amendement^ 4 la Cbarte, dne troupe de jeones
gens a'dtait presenile aux pbttes de la Cbambre , deman-
dant bautement Tabolitlon de rb^r6dit6 de la pairie. On
craignalt mtaie que les exigences populaires n^ailassant pins
loin, ces apprehensions ne furent pas ^trangftres k la r6sohi-
lion que prit la cbambre dts r^serrer pour nn autre temps
la question m£mede Torganisation de b pairfe, en faisdrant
dans Facte constftnlionnel la disposition suhrante : « L*ar-
« tide 27 de la Charte sera sonmis k nn nourel examen dans
« la session de 1831. > LesmlnistresproTjsoiresenx-memes,
craignanl bue 1*^meute ne dertnt nne insurrection , et nV>-
sant aborder de front la question formidable d» la pairie,
avaient ^cb£ de rOoder en subsUtuant, comma toujours, k
la question de grincipes une question de personnes. Sur le
proget cornmuniqud par M. le doc de BrogMe k M . B^rard,
M . Guizot avail <$arit de sa mainles Ugnea sulvantes : « Toutes
les nooalnations'et crtetions nootelles de pairs bites sous
le rugate' do roi Charles X soni dietaries nolles el non
arenoes. • Cet article devint la premium des dispotitions
pariieuHirii qoi terminaient la cbarte nouvelle. Quoi qoll
en soil, la cbambre des pairs, qn'on n^avait pas appd^ k
ddib^rer suf cette noovelle cbarte, et k qui Ton n*avait fait
en qoelquesorte qu^nne simple communication de politesse,
mats qui, eependant, ne tx>olaii pas raster Arang^ k ce
grand acta politique, vint k son toitr an Paiafo-Royat, le
7 aoAt, kdix heores dn soir, apporter son adbiteion. C^ns
la s^mce royale dn 9 aotkt, nne partie de la salle fut r6ser-
^6e k la prairie.
Le 1 1 aoOt, le roi compose son mlnlst^ ainsi qui] suit :
M. 0npont (de Vtvate) k la jcstice, le marital Gerard k
la guerre, M. Mot^ aux affaires ^trang^res, M. Guizot k
nntdrleor, le due de Broglie k nnstructlon'publique et aux
cultes, le baron Louis aux finances, et le fsinfrtA Sifcbastianl
h la marine. La tAclie de cbacnn de ces ministres ^talt im-
mense, en mfme temps que les difficult^ dn pouvoir en g^
n^ral avaient de quoi efTrayer. La revolution, en interrom-
pant tous les f ravoiix de rindustrie, avail propag^ un malaise
pr^jTKeur de la plus terrible crise eommerciale et financi^re.
Paris, d^aeil^par les ncbes* par lea graodes familles/par les
«70
dirangers opolents, que fliisaleni ftiir tea mglssemants de 1'^
meut«,'Vit en qodquesmois sa populatiomdlminuer de cent
^inqoanCs mille Ames; Dans le seul mois d'aobt, sur treiie
millions que ifevaient'prodtaire les cdntributioiks indir«cti)l,
le trter fronts un dddoit de deux mtlUons. Lea Capitalistea
danandant H la Banque le remboursement de Icon d<p6ta ,
Sargent sa resserre, le tr^r est r^utl aux expedients, el
dn mois d*aoQi ao moia de novembre les fondU publics
eprouvent une baisse de vingi francs. Les maisons de' com-
merce les pins aoKdea aont dbranl^es. Par ces souffraAdw des
hautes daaaes, on peul Joger de la mis^ des classes ibfi-
rienres. La sappraaaion des traTanx amenaM b dimiimtion
des aalaires, at lea homnea qui avaieni verad knr sang poor
la Mberld voyalent teon families en prole am aonfTrances
do b film: M. Gtflxot, bdnistare de Pfntdrieur, deirianda k la
cbambre nn erddit decinq millidnk applicables k des travaux
publics. On fitqnelqntesmiftban commerce; bn fit qnelques
reimpressioils d'andens ouvnges poor donner dn travail aux
ouYriers lmprimddr8.'Mafs cet faSMes aecoun etaient insuf-
fi^anta; et d'allleura fttat ne pent suppieer ad monvement
social. Cetto nrfa^dtait prolongee par la eonfinuitd des
dmentes, k pen prte permanentes dans la capltale. A b fa-
▼enr de refferveitoehce g^nerale, cbaqne jonr des attroope-
mente ae rassenblaleni snr la place do Palais-Royal. Pour
prdtexte, on avail tanMt les r6chmations dea ouvriers centre
les maddnes, tantdt des seoours k envoyer k b Belgique r^-
voltee, tantdl la nonvelle de l*insorrec6on polonaise. Le
gouvemement av^ k lutter sans cesse contre Tesprit de*
aorganisateur ; les dubs, les sodetes popidaires, trevaillaieni
k bire descendre les afTairea snr la place pnblfqne; la pressa
dle-mtoe, dont les protestations avafent M le premier ade
de rMstanoe aux ordonnances de Jnillet, exerca dte le debul
une faifhience ddmeaorde, et contribuait pour sa part k en-
trdenir I'agitation;
Tant d'exlstenees ddplacfts par la seconsse de Joillet, de
Mies ambitions deques, desesperances«xagerees non satis-
bites, etaient autant dMiemsAU d^oppositidn qoi se ceali*
aaient oontne le goo vameibeflt et l^f bisaient obstade. Les paiw
lis, que la r^vdirtionavaft prison depourvn, s^etaientrefbrmes
en presence d^m tfotovd orana de choses , et se pronon^ienl
dej^ avec plus d^Mergle. Le parti bonaplH4iste; qnf devait sus-
dter phn tard qudqbes embarras k la noirrdfe coor, vi vdt d*0-
Inslons, comme tons les partis, et, il bat Men le dire , 11 ne fot^
matt dans la nalibii 4u^|}ne1mperceptib!e mindrite , qnf dlspa-
rafssaittous les Jours; sesvieoxdebrisseraftacbaientsansrd-
sistance^bnoa'vdleeodr. Leduc de Reich.stadt, dont la
presence anraft pu sebfe Inl rendre quelque vie , elait trop
loin, et sous b mahi de IVtranger. Que pouvait-fl d*ail-
leors? Nous rendre Vempire molns' f emf«renr, c^estplHiira-
rdvdller les passions guerrieres, alimner rcurope, et ra-
mener le despoUf^me pour accompagtiement oblige. Avec
lea habitndes de vie publiqne et de liberte qui s*eteient for-
tlflees depois q'ninze ans, cfetalt on veribMe anacfaronisme.
Quant au parti legftfmiiste, ta stupeoT qnifavait frappe dn-»
rait encore. II deValt se* reveiUer nn pen plds tard ; mais
pour le moment 11 se lenfaTt coi , observant avec inquietude
l«i demarohes dd gddvehiement ^es vitox organes; la
Gazette et La QU0tldienin&, par nne cnrieuse paUnodia ^
tedamaient bautement les garantbis de b liberie. La repu-
bliqoe avail contre die fes repubiicalna d'autrefois-, et ella
devait avoir bientdt contre die les repnblicafn» d'ao}our-
dliui. Ce pari! , compose snrioul d'hommes energiques ^
audacieux, se recrutait parmi lesmecontenb,'parmi lea
ambifions sobaltemes non satisfaitto i il etendait anssi sa
propagande di^ns les danifes ouvri^res ; le desoenvrement
force d*un graii(i noihbre'd^artisans, b chertd dn pain , les
dmeutes periodfqiief; , tendafent k le grosSir. 11 faisait 1 dfroi
de la boon;eoisie, c'est'^li-dire des commercfanb, des b«
bricaiib, des propridbires , des rentiers, -de la maglstra*
lure, enfin de tous les bommes qui itossMent, et dont lea
interdb sont etroitement lies au malhtipn du bon ordre. C^r
les capibux, les entreprises iminstrielles , b valeur das
•to
FRANCE
ehargei ,, le commereey toot p^rieUte dte que Tordre est
nenaod. Cette claste «t done esaeotieUemeiit eoosenra-
trice ; ausi fltpelle ane aUiinoe intiine atec le gouTemement ,
et Ton a pa dire avec r€iM que Loofa-PhUippe diait le nil
de la boorgeoiaie. A oette ^poqao « le roi dtalt eDtoord d*one
grande'po^ilaritfty et D a dA g»rder kNigtempa !e fcouyeDir de
raccoeil qoe lol fit la population paridoine pendant la
jreTue do la garde nationille au Champ-de-Mars , le 29 aoOt
18S0.
La altiiation finand^ de Vitai appdait toote la aoUid-
tode des hommea apddaux , paisqoe , tandia qne lea besoins
a*accroi8saient daBf one proportion efirajrante, lea reMOiiroea
et les reYenoa poblica do blaalent que dtoroltre* L*imp4t
aor lea bolaaonaaoolevalt depuialongtonpa dea oris de r6-
prubatkniy et les chambraa fiirent forote d*adopler provl-
soirement on projet de lot qol laiaaait an dibitant le choix
entre Vadonnement et Vexerdee. L*annte sortoot atten«
dait one prompte rforganisation. Les troia Joumte avaient
enti^rement disloqud certains rfghnents; la garde royale
et la maison dn roi aTaient €t6 diasoutes i tout ^it k re-
faire , an materiel conaidteble k ramplaeer^ lea cadres k
completer, la discipline k rafliBnnir. La France ne pouvait
rester dtormte en prtence dea chanoea de jsoerre pos-
sibles que le mauYais Toulolr dea palssanoea dtrangftres pou-
vait amener. U restait k peine sous les drapeaox 80,000
iiommes, y compris le corps d'annde d'Afirique. On op-
donna one levie; les cadrea de Tann^ ftirent port^ k
. 500,000 bomroea. En cas de goerre, on aTalt one itenre
de 1,500,000 gardes nationan. On n*afait pas plus de
800,000 fusils dans les arsenaux, et II en aurait ftllo troia
millions. Telle fbt Poriglne des marcbte devenua fiuneux
soiis le nom de fusils-Gisqoet Heureosement personne n*^
iait pr8t pour la guerre, et tout le monde avalt besoin de
la paix. Maigrd la bonne eoTie qoe pouvaient avoir les ca-
'oineta ttrangera d*foaser la revolution, lla devalent s'ef*
Trayer de la perspective d*ane lutte noovelle, dont 11 6tait
imposilble de pi^voir le terme. Chacon d*eax avait d*all-
leurs des popolatioaa fnquiMea k sorvelller. La sainte4d-
iiance rtolnt done de raster aor la dtfenshroy mais en
^NparsoiTant aea armementa sor teas lei pelnli.
La Grande-Bretagne fnt la premMre k reconnaltre le noo-
'veau gooveraement de la Pranea On aait aveo quel en-
4honsfiuNne le people an^lab avait accoeillt la nouvelie des
^vtoeroents de JulUeL Le cboix do prince de Talleyrand
-comme amliassadear de I^rance en Anglelerre fh leptembra)
Alt poor les patriotes an aqjet de vivea rtelamations. Sa
nomination avait m^me rencontrd de l*oppoaition dans le eon-
sdl des ministres. MM. Laflitte, Dupont (de r£ora), MoM,
Bignon, s'^ient, disait-on, prononote contre lui. Signa-
taire da traits de VIeone, sen nom dhait asset dairement
qu'on Toulait donner des gagea k la aainte-allianoe. Sans
doate, c*<tait \k one d-marche eauentieHement padflque;
roais die enchalnait la diptomatie fran^aise aux traitte de
. 1815. Le roi des Paya-Baa avait M le aecond k reconnattra
le BDaTeaa gouvemement de la France. La reconnaissance
deTAatridie arrive par Beriia avee eette de la Proise. Cdle
4le la Bosde so fit plus attendre. Le 10 aoOt, le roi avait
iexH k rempereur Nieolaa poor lai notifier son avteement.
Afln de rassnrer rsorope sor les soltes de la revelation de
JuiHety 11 ne la montrait qoe comme one rMstanoe mal-
heareose, mais inevitable » k d'imprudentea agressions; il
se prtentait lui-mtaie eomme le moderateor des vain-
qoeora, et le pntedeor des valneas s de VwpifnA qoe la aaioto-
aUianoe hit prMerait dependrait le oiaintlen de la paix en
Eorope; nesperaltqaelaco/at/ro|»AearriveeA Paris n'au*
rait pas poor resultat de briser ralliance projelte entra la
France et la Ra«ie. Nicolas aocueOlIt avec liaoteur le ge-
neral Atfialin , envoyd dn Palais>RoyaL Dans sa r«ponf« k
Loois-PbiUppe, 11 rappdie les traitte existanU et retat de
posaesdon territoriale qu*ils ont conacre, et il qiialffie la
revdullon de Jaillet d'^v^emenl d Jamais deptftrabit,
Le ton dedaigneox de cette lettre , des reticences plcmes de
menaces, et sortoot rominalon Insaltante de cei noli,
monsieur monjrtre^ constemteent le Palda-Rojd. Mi
lors s'etablit dana les relations des deox eabineli ettb
extrtaie flroidear qui a dare Josqo*! la fin de la nonaickii
deJnillet
Le nooreao gooTemement de la France prit poor )mt de
n politiqae exterieare le prfaidpe de non-lnterveattoa.
M. Mole, alora mfailstre des allUrea etrangteei, bt lepn-
mier k le mettre enavant dans lea traniaetiona de lapQi>
tiqoe eorop^enne. Toutefoia, avec le bon sens pratkiae di
l*homnie d*£tat, fl n'aordt paa voaln qoe la Franoe sW
chatnlt d'avance par la declaration d*on prindpe inflnible.
Co prindpe ne tarda paa k etra vide par PAotridM, m
Italic, etia France toate la preoderese rendit oompUcaei
eette violation, lorM|o*dle prit part anxaclea de lacoaf^
reneedeLondresrdatibanx aflUreadeBelgiqucU
Bdgiqoe etait en effet le premier embama sosdie aax
cabinets par la dtoation noovdie de rEorope. L'naioa de
la Bdgiqoe agricde et^ la HoDande coouner^nle naait
d*etroviolemmentrompoe;Paecouplementdeceadenxnitioai
entiftrement distinctes de moeon, de langage, de religMa,
dinterets , etdt desormais demontre fanposaOile.
Utt des embarras do goovemement etdt le proctellUie
anx andens ministres de Charles X, dont qoatre, le prim
de Polignac, MM. de Peyronnet, Goernon-Rai-
vilie,etCbantelaoie, avdentetearratea dans las d^
partements, conduits i Paris, et mla aa donjon da Ta-
cennes. Dte iors rissoe possible de ce procte deviat |Mxir
toos les partla, poor tootes les opinions, Pobjet d^ine it-
tente immense i poor les nns , il s'agiasait de savdr li I9
ministres de Charlea X aordent le privilege de rimpudl^;
les autrea se demandaient avec inqoietode d la revdotloa de
Juillet dementirait sa moderation preiqoe nana exsmple pv
one vengeance sanglante. Ce flit poor co^forer d^vaaoe k
posdbilite d*un td rteiltat qn*on ee mit ^ lUre de la pld»
tbropie aur Tabolition de la pdne de mort M. de Tncf m
fit la proposition le 17 aoAt On apprit MentOt que le Jsge*
ment des ex-ministres etdt deferft k la cfaambre des pein,
toote peopiee de leurs amis, oo memo de leorseoni|iiieek
Cea tentatives, md coovertes, poor aoostrdre de grandi oos-
pables k on diAtiment mente ne firent qu'exaaperer Is nel-
titode d provoqoer des emeotes : des cria meoafsats it-
tentirent dans Im atdiers, des placards seditienx l^uedaf-
fidds snr les mors du LoxembouiK ; on vit da bsndei tn-
vereer Paris portent on drapeao avec cea mots fauerib :
Mort aux minisires! dies se diiigeaient sor b Piliii-
Royal, d de li sur Vincennes, menafant d'enlever les pri-
sonniers, lans la coorageuse resistance do gteeral Dii-
mesnil. Maia le moyen le plus sOr d^avofar rdioo deUb-
reor popolaire etait d'assorer le coore de la Juatlce. Qoe b
Jugement, qud qu*il Iht, recOt son executioa, td Aiitb
motd*ordrede LaJbyette d de la georde natkwde. Lasec-
tobre, M. B^renger lot k la diambre dea deputes mm rap-
port sur la propoaitlon de M. de Tracy : il eondoait IIV
joainement La discussion solenndle qui s*ouvrit qoelfKi
joors aprte aboiitit k un projd d*adreese au rd , ayaat pev
objd la snppiession de la pdne de mort en maUere pditiqee.
Pour cdnier I'dTervescenoe qui en results, le Momlmt
dul annonoer ^pit labolitlon hnmedlate de la pdne de Bort
n'etait paa posMble, et que memo poor la redrdndre asi
aeuls caa 06 la neoessite la renddt legitime, fi fidlsUei
tem|ts et on long travail. Le prefet de la Seine, OdOoe
Barrot,adree8a uneproclamation qui, toot en lapped d^»
blAme energique les Hauteurs de troubles, qudifidt dlaop-
portune Padresae pr^aentte aa roi par la cbambre. Gel ia-
cident aroena la diasdution dn cabinet do 11 aoAt. A cette
censure dlrig^ ountre Ini-meme d contre la cbambre, it
minisiere voulait repondre par la destitution du prdd deb
Seine; mdn Dupont (de PEure) et Lafayette se raealiad
ili^poaes k ofTrir leur deinisftion si ce coop etdt frappd, oa
dill Pajoumer, car la presence de ces deux peraunaagfi aa-
(our dn trtae etdt neceesaire poor traTcrMr Ti
FRANCB
geoie dm proc^ dM ministres. En cons^qaenoe , la partie
du minist^re qu*on d^signait par le nom de doctrinaires. 9»
retira. La retraite de MM. Guixot et de Broglie entratna oelle
de M. MoM et det ninfetreB aans portefeaiUe, Caaioiir
Poller, Dupfn et Bignon. Laffitte prit la prdsidence da
Gonseil avec le portefeoiUe des flnances; M. Dupont (de
rEore) resta h la Jostioe, et le mar^chal Gerard h la guerre ;
M. de MontaliTet rempla^ M. Goizot k I'lnt^rieor;
M. M^rilhoQ soccMa au due de Broglie, k Ilnstraction
publique; le mar^al Ma is on prit poor qoelques Jours
Yintertm des affaires ^trang^es, oh il fat remplaofi par le
g^D^ral Sdbastiani, qui laissa, le 18 novembre, la marine
k M. d^Argout M. T biers hit nomm^ sous-secretaire
d'£tat aux finances. Telle fut la composition du minist^re
du 3 noTcmbre.
La situation ^taK critique : la d^tresse de IMndustrie se
r^T^lait par une s^rie de foillites; la suspension du travail
mena^t les classes ouTri^nes d^une miste croitoante.
Le gouTemement , assailli par toutes les fSictlons k la fois,
semblait n*aToir qn'une existence prtoire ; elles profitaient
de Tagitation extraordinaire que I'approcbe du procte des
ministres avait r^pandue dans la population. Le parti car-
liste, aprto trois mois de silence, s^^tait r^Teilie de sa stu-
peur; U ponssait an d^rdre, fl sddait les teeates, 11
s'unissait an parti r^publicain. Laffitte disait k la tribune,
le 18 dtombre 1830 : « Det documents Merits prouveront
que les partisans de oe qui a p6ri en juillet sont ro£I^ aux
troubles des Joumte de d^cembre , et que seols Us ne peu-
Tent pas all^er pour excuse les emportements d*un amour
exag6r6 de la liberty. Nous tenons ces mots Merits de leurs
mains : II nous faut une ripublique pour chasser lajd*
nUlie d'Orl^ans, • On r^pandait le bruit que Lonis-I^bi-
lippe gardait le tW^e pour on autre. La bourgeoisie, alar-
ms de ces d^sordres, derri^ lesquels die Toyait des bou-
leversements int^rienrs et Tembrasement de ]*£urope, prit
les armes contre les agitateurs. Le d^vouement de la garde
nationale ftit alors la seule saure-garde de Paris et de la
France. Les dubs, les sod^t^ populaires , les foyers ardents
oil toutes les passions sans emploi Tenaient s*exhaler, exd-
taient un effroi g^n^ral : I'autoritd fit fermer le local oil se
r^unissait la soci^t^ des AmU du Peuple.
La chambre dei pairs s'^tait constitute en conr de Justice,
et le 10 d^cembre les ex-ministres avaient ^ transfiftr^s
de Vincennes k la prison da Petit-Luxembourg, autour dn-
quel on avait dtabli un formidable appareil de defense. M. de
Bastard, dans son rapport, la le 29 noTembre, attribualt
k la cour des pairs I'omnipotence Judidaire, c*est-4-dire le
double pouToir de d6finir le crime et de statuer sur la pdne.
Les ddMts s^ouvrirent le 15 dtombre. Les depositions des
nombreux tdmoins reproduisirent la Tivante histoire des
trois Joumees. Tout le systtoe de Taccusatlon reposait sur
la violation de la Charte; la revolution avait ete faite nni-
quement pour la defense de la legality , telle fut la tb^
soutenne par M. Persil, procureur general, orateur k qui
une certaine Aprete de passion tient lieu d'doquence. Le
prince de Polignac fut defendu par Martignac ; il etonna le
public et ses juges par une imperturbable security : il n'i-
maginait pas que sa condam nation fdt possible, tant Par*
tide 14 de la Charte, derriire lequel il s'abritait, lui sem-
blait an rempart inexpugnable! Quant k M. de Peyronnet,
qui pendant dix ans avait habitue les chambres k son ton
banteln et Si son langage pldn de Jactance, 11 sarprit k son
tour Taudltoire par le ton modeste de son allocution. 11 avait
pour avocat Uenneqain. M. de ChantelauzA (oi defendn par
M. Sauzet, Jeune avocat du baorreau deLyon, qui sedolsit
par la fluidite de sa parole et par son extrteie fiidlite d*e-
locutinn , dont Teioqnence devait se montrer si vide et si
creuse lorsque, appeie k la chambre quelques annees plus
tard, il aborda les questions politiques, Enfln. M. Cre*
raieux, qui plaidalt pour M. de Guernon-Ranville , fut in-
terrompu au milieu de son plaidoyer par une indisposition
Mibite. Les bruits du dehors arrivaient Jusqu'au sein de
nicr. ut lA OOMVEBS. — t. u.
691
Tassembiee, et Jetaient le trouble dans les Ames; c^etaienl
les tambours qui battaient le rappel , des dameurs foreenees
et les rumeurs lointaines de remeute. M. Berenger repliqua
pour soutenir Taccusation. Mais Tassembiee etait distraite.
Tout k coup le bruit se repand que dix mille hommes vont
escalader le palais de la chambre des pairs : une terreur pa-
nique s*empare des Juges; le president, M. Pasquler, said
de frayeur, leve subitemeut la seance.
La journee dolendemain, )i decembre, devait ete ded-
dve. Ausd, dans I'apprehendon des evenements, des me*
sures formidables avaient ete prises. Les rues de Tournon,
de Seine, de M. le Prince, etaient remplies d^bommes ar*
mea, aind que les places de Saint-Miciid , de /Odeon et de
Mededne. Six cents gardes nationaux de la banlleue et deux
escadrons de landers avaient ete postes k la grille du
Luxembourg du c6te de robservatoire; deux bataillons de
ligne occupdent la grande avenue; le Jardin etdt garni par
la garde nationale; tons les abords du palds avdent ete
rendus biaccesslbles. Plus de trente mille baionnettes sta-
tionnaient sur la rive gauche de la Sdne. Autour de cette
armee bourdonndt une foule immense. Le jugement rendu,
M. de Montalivet etdt k la porta de la prison, demandant
au ge61ier de lui livrer les prisonnlers. Le geOlier reltise; 11
Ididt un ordre du president de la cour des pairs , et M. de
Montalivet avdt oubUe de le lui demander. Les moments
etdent predeux ; il ecrivit lui-meme en qudite de ministre
de Ilnterieur Tordre de livrer les prisonniers, preuant toute
la responsabilite sur lui seul. Alors seulement la porte dc la
prison s'onvrit Une voiture attenddt les ei-miiiistres au
guidiet du Petit-Luxembourg; tons quatre j monterent.
Eile s'avan^ d'abord lentement k travers les rangs de la
garde nationale; nuds parvenue k I'extremite de la rue Ma-
dame, oil Fattenddt une escorte de deux cents dievaux ,
oommandee par le generd Fabvier, die prit avec une
extreme vitesse la route de Vincennes, en gagnant rapide-
ment les boulevards exterieurs ; M. de Montalivet et le lieu-
tenant-colond de la doudeme legion, Lavocat, charge
du commandement en second du Luxembourg • galopaient. k
la portiere. Le ministre de llnteiieur ecrivit k cheval un billet
au crayon pour informer le roi du succ^s de son expedition.
La deliberation de la cour des pairs s^etdt (dte avec pre-
dpitation. Au moment oti TarrAt didt etre prononce, les
Juges s*eiancerent en tumulte vers la porte de la salle, cher-
chant k se derober par des issues secretes, et meme sous
divers degnisements. L*anr6tcondamnait les quatre ministres
k la prison perpetudle; U leur fut lu k Vincennes. Le prince
de Polignac etdt de pins frappe de mort civile. La nouvelle
de cet arret produidt dans Paris des sensations tres-divei ses.
Le gouvemement et tout ce qui s*y rattachdt se sentit sou-
lage d*un grand poids ; on se leiidtdt de n'avoir pas k verser
de sang et de pouvdr louer la revolution de sa demence.
Mds rimpresdon fut lom d'etre la mAme parmi les dasses
populaires d Jusque dans les rangs de la garde nationale.
Un vif sentiment d'irritation s'y manifests; on entendait
mAme des cris de Mort aux ministres J On s'indignait d'a-
voir eie pris pour dupes, et, sous pretexte de proteger I'exe-
cution des lois, d'avoir foumi k la pairie les moyens de con-
damner la revolution de Juilld , en epargnant ceux qui ra«
vaient provoqnee.
Tant que la crise avait dure, on n'avait eu garde de man«
quer de menagements pour les hommes dont la popularite
servait de boudier au nouveau regime. Mais le peril une fois
passe, on ne perdit pas de temps; des le 24 decembre la
chambre des deputes abolit le titre de commandant general
des gardes nationdes du royaume. G*etdt la destitution de
Lafayette; ausd des le lendemdn donndt-il sa demission.
Dupont de l^ore donna egdement sa demif sion, et (Oi rem*
place au ministere de la justice par M. Merilhou, qui laissii
le mniistere de Tinstrudion k M. Barthe, avocat liberal
sous la Restauration, et nomme depuis peu procureur du roi
k Paris. Le orefet de police Trdlbard fut remolaoe pu
M. Baude.
ou
^ -'
683
FRANCE
II flit 9SaA de eomprendre dte lors que IMmpopolarit^ de la
ctiimbve alia toqjours croissant £lle fut YioLemment atta-
qute; (HI lui reprocbait aoo uaiirpatjon da pouvoir coiui-
tttuant, son ^oismi^ aoo d^dain poiir les daasea inf^rieiires,
et uoe repulsion loal di*simul^ p««r Im apteurs de la r^-
Tolution. Biepi6t la <UMo(iitioa de la chainbre fot k rordra
du jour ; la grande affaire du roomeBt ftit la discuuioD d'une
nouvelle loi dectomre, on di| mode eoWantlequel la nou-
Tdle chainbre serait tiue. Toos les sysltaiefi ^toient en pre-
sence. Les U^Umistes adopt&rent avec im entbousiiksine de
commande le suffrage unWereel, oa^ia en le comblnant
arec T^lection k deiix degrte, dans respoir qu*eUe livrerait
le gouTemement m\ influences locales, bien amvaincus que
les fermiers et les habitants des eanopagnes resteraient toQ-
joare ^ la disposition du olerg^ et des grands propri^taiies
territoriaas;. Ce syst^e ne peuvait pr^valoir; maia on
comprit g^n^ralement qu*il dtait impossible de ne pas ^largir
grandement les limites impmte par les lois de la Restaura-
tion. Ainsi, la proposition du gouvemement fixait le chiffre .
de 500 francs au lieu de 1,000 pour le cens d*eiigibilit4;
pour la capacity ^lectorale, eUe prenait les pins impos6»,
mais en nombre double du nombre actuel. 14 commlsion
de la chambre se inontra niolns lib^rale que le minist^re :
elle. ne faisatt desoendre le oens d'^ligibilitd qu'ft 750 francs,
au lieu de 500» et elle n'abafsseH le cens Sectoral qu'^ 240
francs. La majority adopta la dooble base de 500 francs et
de 200 francs. Quant k TadjoRctioa des capacity, elle fut
ii peu prte d^risoire; les membres et correspondents de
rinstitnt Airent reconnus Aecteors s'ils payaient la jnolti^
du cens, c^est-k-dire 100 francs. On admit anssi k TOtcr les
ofliders (ouiasant d'une retraite de 1,200 francs. Gette loi
^lectorale, adoptte par la ckambredet d^t^ le 9 mars 1S81»
le Alt par la chambre des pairs le 15 a^; elle fut promol*
gu^e le 19 da mteie mois.
L'oppositioa alors« comma eii bien d'autres occasions^
fit preuTe d'une extreme impr^foyance. Le c6t6 gauche jk
la chambre, comme dans les jonmaux , discuta ^ fond la
question du cena Electoral ou d'^igibilite, I'Age des ^leo*
teurs, le nombre des repr^aentants; mais ioornaax etd^
put^ opposants lalsB^rent passer sans la plus l^te obser-
Tation la disposition. Men autrement grave, qoi r^ait la
circottscription des ooU^esM^lactoraux. Cbaqne d^parteroept
fut fraclionn^, selon les eenfenances de cliaqae d^ut^, en
un ccrlam nombre de iefs eiectoraux« espices de bourgs^
pourris ou rignaient les innuenoes localjos; pa fondaainsi la
predominance des int^rets de.doclier^ spns laqnelle If gou*
veii}«i]ient constitiTtionnel devait succomber. .
Le jugement des ministres, en-deii?rant le miniature du 11
auDl d'un peril aussi mena^ant pour la dynastle que pour
Mii-meme, ne lui avail oependant pas donpe plus de force.
Ijb malaise social se perpeiuait, le oommeroe et I'indostrie
ne voyaient pas de terme a leur detrease ; ootoie hesitation
de la part de raatorit6; memos difBcultes< pour retablir
lortlre en presence des passions .anardnques. Un evene-
iA«nt ioatteadu vint mettre k nu rimpttissance du pouvofr.
Nous TOuloBs parler des joorneesdes 13 et 14 levrier 1831,
o6 Ton vit remente, pro? oqaee par le parti lig^timiste, abattra :
libreiiientleseroi&desegUiBesetderaelirl*archeTecbe. (
Les incidents de la politique etrangere vinrent encore I
compliquer la situation. Le I*' deeembre Laflitte avait dit, '
dans un disoours k la chambre : « La France ne perraeltva
pas que le princIpe de ne«<*inAenrention, soil vioie. » Quel- I
ques jours aprte, M. Dupin avalft commente ces paroles k
la tribune , pour gloritier la politiqoe da gouVenieroait Le
mareclial Soult, ministrede la guerre^ avaittenn lememe
langage a la chambre 4les pairs* Gependant M. d'Appony an*
non^ au Palais-Royal la prochaine intervention de TAa*
iriche dans le ducbe de Modtoe, ob venait d'edater on com-
(ilot revolutionnaire, Laf&tte deelara dans le conseil qu'il
n'y avail qu^une reponse possible : Si PAutriclie persistait,
c'etait la guerre. Tous les ininistrcs se rangkrent k son avis,
et le general sebastiani lul-meme s*engagea k repondre dans
le meme sens. Le marechai MaiMMi, ambassadeor k Vlane»
fut charge de presenter 4 rAutriche uiie dedaratioii qoi M
interdisalt formellement Tentree des Et^to Roinaiiia. A ceHs
espece ^'ultimatum au bout dnquel etait la guerre. Tab-
tricbe rejpondit non-seolemeqt avec ferroete, nals avec ia-
sulte. Le marecbal kaison transmit an gouYeraeoMnl la
repopse du ministre autrichlen. Sa depecbe euH ainii con*
cue : « Jasque id, m*a dit M. de Mettemich, omis aToai
laisse la France mettre en avaot le priadpe de non-intar-
vention; mais ii est temps qu^elle sache que nous nVnlen-
dons pas le reoonnattre en ce qui oonoeme ritalie. Hooi
porterons nos armes partout ou s'etendra riosuirectiQB. Si
cette intervention doit amener la guerre, eh bien I vienne la
guerre J Nous aimons mienx en covrir les chances que d^Mre
exposes k perir an miliea des emeutes! » Le marecbal
Maison ijootait que» pour prevenfr les dangers doat b
France etait menacee, il fallait sans retard prendre riai-
native de la guerre ct Jeter one armee dans le Piemoot
Cette depeche avail ete remise le 4 mars an general SAas-
tiani, ministre des affaires etrang^res. Lalfitte, preaideat da
conseil, ne lacetonat que le 6, en la Usant dans tM ifeUitmoL
On la lui avait done cachee quatre jonrs. Sa surprise fal
grande; il demanda des expUcatioaB. Le general Stfiagtiani
ne put que balbutier des excuses sans vaieur. I^flltte aV
dressa au roi, qui Tengagea, comme sll ignorait la qneatioBk
k s'en expliqner a^ec sea ooUegues ; ee, qn'll fit le 9 mara
Mais d(j^ tout etait pret pour un changement de eabineL
Casimir perier jogeait que son beure etait venoe. Lafitte,
froidement accudlli de aes coliegoea, se retire des aOairei,
profondement blease. Ladepeche cadiee au pr^deat dn cQih
seil fut Toccasion et' non la caoae de sa retraite. Ijiffitte
t^miba parce qae les aerrices qu*fl ponvait rendre k la dy*
aastie etaient epuises.
Des le lendemain des evenements du 14 cevrier , on avait
reconnu lebesoin deretremper le poovoir aflaibli, etd'es*
8«yer one noavelle combinidson ministerieUe. CaaioHr P^
rler,qai s*etait reserve jusque alora. jugea enfin, d'acoard avec
ses amis, qu^ii etait temps de prendre le poiivoir.u Dans les
drconstances dilBdles o(i Ton se trouvait, od «s*accordait
k le regarder comme Thomme necessaire. L'aaeendant qal
prit alors s'explique par soacaractere. Des bommcs asanre-
meat bien snperieurs ik lui pat I'inteUigence, \»doetr^
tt a irest vinrenl se ranger dodlement sous sea erdres, ct se
resignerent k l!bumble rOle de. satellites; tons s'efiCaoereat
devant lui : poarqooi ? parce qaUl savait vooloir. Tel ertfe
privilege de cenx qal ont le don du oommandement. Sa no-
mination k la. presidence du conseil annon^t oa minis-
tere de resistance; il arrivait ayec riatention bantemett
dedaree de comprimer ranarohie el d'eeraser les fadieaL
Le maredul SouM^ut le portefeoUle de la guem, le gteM
sebastiani lesaflUresetrangeres, le baron Louis les finances,
M. Barthe la justice, M. de HonUlivet I'lnstnictioo pQbB-
que, Tamirel de Rigny la marine; le oommeroe et tea tra*
vaux publics fbrent detadies de Pinterieur et doones k U,
d'Aiigont. Le ift man Casimir Perier vint lire son prqgranMM
4 la diambre. Le principe de la revolution de Joiltel, ea
n'est pas Viasurrection; c'est d^ordre^ et de poaTolr qm
la sodete a besoin. En consequence, il annonce des lois pnK
prea ^ reprimer la violence et la sedition. Qnant k la qpei-
tion exterieure, le gpuvernement veut la paix, neoessaiia
k la liberie; fl voodrait et ferait la guerre 6i la sikete oa
riienneur de la France etdt en peril. Quant 9^ penpk*
qui oat (alt entendre des vcmix d'emandpatioa 4m foitdes
elTorts poor les progr^s de leor etat social, Itun desii-
nies s<mi dam kurs mains, et la UberU doit Unnjmtn
itre naiianale. Cetait dire dairement que les peuples ia*
surges 4 I'exemple de la France n'avaient aucaa aecours k
aitendra d*elle. Or, tel euit le cas de la Bdgique, de la Po»
lo(;ne et de fltalie. Le general Lafayette protesta en faveor
dc la Pologne, « avant-garde qoi s*est retonrnee oontre la
corps de bataiUe, « et lut de^ lettres trouvoes k Varsofie,
dans les uapicrsdo grand-ducConstaatin, qai proovaimA
FRANCE
6S9
left taselns n\gna9aiit8 de Ja RoMle contre I'Oeeident, lors-
qoe la Pologoe, provenant les entreprises du ciar, avait d^-
coneert^ se^ plans hosfiles. Puis il depianda ai 1^ goiiTer*
neroent n'avail pas d^clar4 qu'il ne conseDtirait jamais k
Fentr^e des Autrichiens dans les.^tats insurg&i de ritaliet
A cette interpellation terrible « 1e gto^ral S^b^tiani » mi«-
nistredes a(Tatres,^tran|^res^ f^pon^ a^m embarras :.« Entre
ne pas' cpn&entir ^t fairc^Ja guerre, U y a une gf^e dif^
f^ence. -- £t moi, rieprit' La(ayelit^ |e dia qu'^prte qne
declaration Qffjcielle, lal^r Violer Pbomieoir, de cette ifl^*
ration^ en se contentanl, de dire^Je n^ cons^a paa, est
fncoiopatiblei avec la dig^ft^, avec rhonnear di> p^nipl^ finin*
Le mibist^e ayant pr^nt^ ajassitdt luie Ipi pontre les
attroQ p eip eh 1 s., elle fut a|ilopt6^ ie a ayril par la ^bam-
bre des deputes ^ k 9 par la chunbre des pain. .I^oe a^ao-
ciatiOTi nationale s*^Uit lorm^ h Paris et ^ Melz |iour nei^dre
impossible le retoiir des Bonrbpna et popr tenir la..eentra-
i^volution en ^cliec; Casimir PMer U d^non^a pomme
factieuse. « La defense de la r<^Tolation et da territoire,
disait-il, est le premier des devoirs du gouTemeiDeDt. Vn^
f^dration form^ pour remplir ce derroif suppose que le
gosivernenient ne le remplit p«\s; elle luanifeste uoe.d^SHance
offenAante pour les, pouvoirs publics, poor les formes r<^-
li^res de fa soci^t^, et les accuse indistinctement de trahir
le camp de la lii>ert6 et de I'lpd^pendance. Le roi a ordon-
n^ , de VavU de son coi\sei|, que i'improbation de toute
participation de foriclionnaires civils oo miUtairea aux asso-
ciations nationales (01 ofBci^llemeot prononc^ » Quelques
dcstttntions de fonctionnaires (sorent m^rne liea 4 cette oo
casion.
La cbambre des d^putf^, qqi avail ^ prorogte le 30
avril, fut dUsuute le 3 mai. One attente immense, s'attacliait
il la convocation de la chambre nouvelle^ qui avait de si
graves questions k r^soudre : au dehors , le sort de la Po-
logne, de la Belgique et de Tltalie ; au dedans, la constita-
lion de la pairie. L^ouvertu. ^ de la session eut lieu le 23 juil-
let. Le disconrs de la couronne avait un caract^ de fennet^
et de hauteur on Ton pouvait reconnattre PempreiDte da
president du ronseil. On reuiarqua que pendant la Iticture
du disconrs par le roi, Casimir P^rier suivait des yeux oette
lecture sur un nianuscrit qu*il tenalt lui-m^e. L*ambassa-
(^eurde RiksIo n*aAs''«tail pas h la stance. Le paragraphe re-
latif ^ la Pologne ^tait ainsi con^n : « Aprte avoir olTert ma
BMSdiafion en (aveur de la Pologne, fai pruvoqu^ oelledes an-
tres puissances- » Ce qui donnaltci entendre que la m^iatioa
offerte n'avait ^s 616 accueillie. L'opposition portait Laffitte
h la pr^'dence ; le (i>ini$t6re y portait Girodde I'Ain. Casimir
P^rier d^lara que !a nomination de Laifilte serait le signal
de la retraite du miniNt^re. Cependant Girod n'obtint qu'une
inajorite de quatre voix. Dupont de I'Eure fut nomm^vice-
pr^ident h une mi^iprit^ de dix yoix. Aussitdt Casimir Pu-
rler donne sa d^niis«ion, ainsi qvb^ sescoU^^ S^bastiam',
Louis et Montalivet. Nats le 4 soOt» dans la joum^, on
annon^ que le roi de Hollande avait repris les hoatililte
contre la Belgique. Cette piroonstai^ce parut assez grave
anx ministres pour les d^ider ^ repnendre leur portefeuille.
Jja discussion de Padresse comment le 9 aoCit. L'inci-
dent le plus remarquable de ces d^i^ts fut Tamendement
propofu^ par M. Bignon, au siijet de la Pologne. Quelques
semaines apr^, le bruit se r^paiid dans Paris que les R usees
sonl entr^s dans Varsovle. La coDs^mation fut g^nirale;
nais bientdt elle^se traduisit en ^meute popnlaire. Leg4n^
rai Sebastian! , en annon^nt k la cbambre le d^sastre de la
Pologne, s*^tait a^is^ de dire ; Vordre rkgne dans Vor^
sovie. Deux jours apr^s, r^pondant aux interpellatioDS de
Mauguin, fl eut un antre malheor d'expression, en disant
<rue la coalition de 1815 ne revivrait pas si la Prance etaU
sage, Ces pro|)os n*<^taient pas seuiement des expressions
niallienreuses, c^Mait la traduction fidele d*ua systtoie poli-
tique anit^ et suivi avec p«rs<^vdranca.
Une des discussions Ie5 plus soteniielles de ces ann^ ora- I
geuses fut celle qui s*engagea snr la oonstitntion de la pairie.
Casimir P^rier, malgr^ son opinion d^cidte en faveur de
ru^r^it^ ne prpposa qu'une pairie vi4|g^. c^anjL k Topi-
nion g^^le tr^-pronooc^ en Franca coatre le priadpt
de rh^r^dit^. £t en effet il y aurait eu dapger rfel k
youloir (aire pr^valoir ce |>nndpe ; il y .avait dans la.natioB
une repulsion presqae iinaojme contre c^ dernier privily
de la nais^nce. L^h^r^lit^ succomba malgr^ le, talent de ses
^dfenseurs, parml lesquels on distingua MM, Royer-CoUard
Ouixotf Thiers et R^musat.
Les partis dtaiqnt en. ^tatde conspiration permanente. Aa
i4]ui|let I83t, leparli r^pablioaip «Tait r6so)a de soleoaiser
Paniijversaire de la prise de Ut Bastille par la plantation de
treis arbres dela libert(i sur tvoispolnts de Pffris. Vivien,
qui avait reqnpiof^ M* BaMde.^ la prefecture de police peu
aprte la journ^ du 14 fi6vrier, fit une proclamation par
laqoelle il pr6vena{t les babitanls ie Paris oontre ce projet
N^anmoins les r^blicalns, aunQoibred'eiivinMi qainze
cents, se montr^renl anr les boulevards* k la place de la
Bastille et aux Champs-ilysitoB. Li Ironpe et une partie de
la garde nationale iltaient sons les armes, et sitlBcent 4 dis-
siper la plupart des. f assembtements. Mais la sctoe fut
plus Vive sur la plnoe de la BastUle. Quand les ^meutiers arri*-
v^rent k la place de la BastiUe ppnr planter un arbre de la
liberty, ils ftirent mis en d^roote par des ouvriers arm^ de
bfttons. An mois de septembre, la nouvelle de la prise de
Yarsovie fut roccasion de nouveaux troubles, Les tent«>
tives du parti bonapartiste dans les d^rtements de Test sV
dressaientiiurtoat aux militairea. Mais il manquait de chef, le
due de ReicbstMlt Atantgarrf^ par TAutricbe. Le journal dcce
parti, la R^HUuUonf d^vora la fortune de ceux qui TavaSent
fond^. Tout se rMuisaitli de petites intrigues de la Cam-lie
Bonaparte. Legros du parti s^^it ralli^et peuplait les anti-
ehambres du Palais-Royal. Le parti l^timiste avait nv
dress^ la t^te. Ses joumanx prtebaient lea doctrines d^mo-
enllques : dans Tespoir que la revolution s^userait par ses
nxois, lis favorisaient toutes les tentatives demagogiques ,
tout ce qui poovait conduire a Tanarcliie. Un oomiti de douze
peraonnes, parmi lesquelles on d6iignait le due de Bellone,
a'organisa pour donner rimpuls'on ^ Paris et correspondre
avec les departeroents. Dans POnest , et surtout dans la
Vendue, des bandes de rdfractaires et de chouans commet>
talent des attentats contre les pertonnes et les propriet^s.
C*est Ui que de longpie main opi preparait un soul^vement
pour offfir une arm^e k la ducbesse de Berry. A Paris, les
menses de oe parti aboutirent an complot dit de jla rue des
Prouvaires^ complot que la police arrCIa dans la noit
du 2 f^vrier 1S82.
En novembre 1831 edata une crise bien aotrement ter-
rible, qui accusait un malaise social bien plus que des tra-
mes politiqnes : c'etait la r^volte de L yon.
Le 17 septembre 1831, le colonel Briqueville, dans Un-
tention d*arreter les demonstrations, de plus en plus auda-
cieuses, du parti legHioaiste, avait soumis k la cbambre une
proposition pour le bannissementde la branche aln^e des
Bourbons. La pro|iositioa primitive donnait pour sanction
^ la Id l>rticle 91 do Code Ptoal, c'estrk-dire la peine de
de mort La commission , par Torgane de son rapfiorteur,
M. Aniilbau, y substitua le simple bannlssement. A cette
occasion, la loi de U18, relative k la famille Mapoieon, fut
modiliee dana le mime sens* et la peine de mort supprimee.
Le 3 octobre ks ministre presents le projet de loi sur la 1 i s t e
civile, qui devint Toccasion d*une poiemiqne irritante ct
prolpngee^ ayant pour effet de desafiectionner la population,
en representant la eoutonne oomme animee d'une avidite
insatiable. Li« lettresde.M* Gormenin sent trop eonnue^
pour quMl soit besoin de les rappeler. C fnt au mois
d^octobre 1831 que le roi quiUa le Palais- Royal poor alter
occiiper les Tuileries, oil Tun avait fait des travaux esse?
importants de rf^parations et d'enibellissements, Le sejoui
den Tuileries etait Ji l^abri dVn ooupde main. Un cluinge>
ment avait ete Cslt dans dUtiibatlon dn Jardin ; la ter
86.
«84
rtsfe do diAtaanaYaK M iiippriinte;1a dreulatlon d
fiublic sous les crois^es des apparteiiiaits ne fut plus
possible. Une tranche fat ooTerte et prolongte aatour da
fin cbAteaii dans toates les parties d*un acoto trop facile.
Tel fut ce louA des Tuileries, erensA dans on esprit de pr6-
cautibn pr^royante, et dont la premiM« idte appartenait ,
ditron, ao roi lui-in^roe. Ce ehang^nient materiel ne fut
pas sans amener ansvi qnelque modification dans la tenue et
les formes de la maison royale. Le nrf Ini-mtaie en laissa
peroer quelque chose; pen li pen ses maniires popntaires
devenaient plus r^serfte. Petit k petit IMtiquette gagna;
dans les r^ptions au chAteau, ceai qui Tooiaientse rendre
agii^les substltuaient an simple frac lliabit k la fhui-
^aise; bientdt m6me les invitations rendirent I'liabit de conr
obligatoire pour tout ce qui n'^tait pas d^pat^.
La LOur 1 ce fbt alors que le Journal des Dubois hasarda
pour ia premiere fois cette o^nominatlon ; oe fut one inno-
vation marqm^e, et I'on pat pressentir dte lors oil Ton tou-
iait en venir. On 6tait i\^k loin da tr6ne popnlaire MiM k
i'hdtel de Yille. Qnant au systtoe, ii avait M inaugur^
()ar le roi dte Igso* dans sa r^nse k la deputation de
Gaillae : « La r^volntion de Julllet doit porter ses fVnits ;
mais cette expression n'est qne trop souTent employ^
dans an sens qui ne r^pond ni k Pesprit national, ni aux
besoins du sitele, ni au maintien de Tordre public. Ifous
cbercherons ik nous tenir dans un JustB nHlieUt Element
^loign^ des abas du pouToir royal et des excte da pouYoir
popiilaif'e. •
Tout en lottant avec Tigneor centre les factions aa dedans,
Casindr PM^ se montra plus d*ime fols au dehors jaloux
des inMr6ls et de la dignity de la France. Le gouTemement
de dom Miguel ayant attent^ k la liberty de deux Fran^ais
a Lisbonne, nos Taisseaux en r^aration de cet outrage al-
l^rent forcer Tentr^e du Tage, et capturirent la flotte de
dom Miguel, et le dim^ours du roi k ronverture de la
session annon^ qr^e le drapeau tricolore flottait sous les
murs de Lisbonne. Le prince Leopold de Saxe-Cobourg ,
tin roi des Beiges le 4 juln, aTait ^pous^ une fille do roi des
Fran^ais. Tout k coup on annrend la reprise des hostility
par les HoilandaiA et leur irruption siir la Belgiqne, le
1*' aoAt Lipoid r^clama aussitdt rintervention de la
France. Sa demande arrive h Paris le 4 ao6t. Le mftme Jour
le mar<^cbal Gerard part poor aller prendre le conunande-
ment de l*arm^. Le 9 aoAt il entre en Belgique k la t6te de
50,000 hommes. Le dncde Saxe- Weimar mena^t Bruxeiles
avec 6,000 Hollandais : le due d'Orl^ans et le due de Ne-
mours entrent dans cette Title k la t^ de deux regiments
et de deux batteries. AussitOt la retraite des troupes hollan-
daises commence. L'efTet moral de cette demonstration fut
tout k Tavantage du gouTemement de Juillet. On se rap-
pelle quelles reserves bautaines M. de Mettemich avait
f^'tes contre le pnncipe de non-intervention prodame par
ia France. Laflitte avait dit que la guerre etait possible si les
A'ltrichiens entraient k Mod^oe, probable b*iis entraient en
Romagne, certaine s'ils entraient en Piemont. Surcesentre-
faites, I'in jinrrection itallenne avait delate k Bologne : aussit^t
t*Autriche vient au necours da pape GregoireXVI, et
fait entrer ses soldats dans la Romagne. Quand la France
demands k rAutriche rcx<^cation de sa promesse formelle
d*evacuer la Romagne, I^absence de troupes poor soutenir
nos negoclations rendait naturcllcment PAntriche moins
pressed de tenir ses engagementa. Par I'expeditlon d'An-
cOne, Casimir Perier s^assura on point en Italie pour
garant de Pevacuation de 'a Romagne par FAutriche. Ces
coups de vigueur, en fortifiant l^autortte k Unterieiir, im|)0-
saient an mente temps it I'Europe, et consenraient k la
France les avantages d*une pafx honorable.
Ce|M*ndant one ^r\c non inlerrompue decomplots tenalt
te gouvernemont en ediec. Vera la fin de novembre 1831,
le parli bonaparti^le ourdisMiit dans les ddpartemenls de Test
des frames dont les raimficntions a'etendaient k Paris. A
cette flbttTK ooop6raieDt des refogies polonais et ilaliens, des
FRAJNGE
hommes de lettres, des n^godants, des propri^taires de Pa-
ris et de TAlsace et des offiders. On travaillail k gugner des
regiments, et par Ui qudqnes places fortes. Lennox, pio-
prietahv du jonmal La RHfoliUioUf etait arreie depnis caq
mois poor des faitrigues de oe genre. Ao nombre des plus
ardents on comptait Zaba, refbgie polooals, et IfiraodoU,
emissaire du prince Loois-NapoUon et de la rdos
Hort ense,quilear avaient oovert on credit de 1^000 fr.
sor une maison de banque. Zaba, Mirandoil «t Leoajvi
Cbodxko ftorent arretes : des mandats de petquidtfon Anent
lances oontn. MM. Belmontet, Ujour, Misley, Dodoa, etc
Dans les papfers saisis chez Zaba, on trouva la def de lev
correspondence en chifRnes, avec plosieort mots de la onia
da prince Loois-Napoieon, et son adresse. Aprta quatie
mois dlnstroction, Faffaire airiva devantle jury, le 36 nviil
1831. Zaba et Mirandoli fbrent acqolttes. Cbodxko et Len-
nox avaient ete mis bors de cause pendant Ilnatmction.
Quant aux conjures appartenant k I'anuee, la conr royale de
Paris ne les mit pas en canse; des consideratiooa de pni-
denoe engag^rent le gouvemement k jeter an voile sur ce
qui s'etait passe.
La sodete des Amis du Peuple repandait des publications
republicaines, redigees avecane grande Tiolence; dies famt
aaides et dererees k la cdur d'aadses le I3 Janvier 1831. Le
jury acqaittales accuses. Mds les plaidoyers prononeea dans
cette afjhire par les principaux niembres de la todeie rtaimt
encore plus violents et seditieux. La coor royale condamna
pour ddit d^audlence Raspail et Bonnias ^ qoiaie nsois
de prison et 500 fr. d*amende, Blanqul jeune 4 un an de
prison et 100 f^. d'amende, Gervds (de Caen) el TImmrI
k six mois de prison et 100 fr. d'amende. Dans les der-
nlers jours de decembre, quelques fous form^rent le
plot dMncendier les toors Notre-Dame, pour donner le
d^un souievement dans Paris. L'execution de ce prqiet ex-
travagant devait avoir Ilea le 1 Janvier. Mais la pdiee,
informee du plan, disposa des forces aux abords de la ca*
thedrde et le fit avorter. Le oomplot avorte le 1 jaavier
n'avdt pas ete abandonne. Le 4 , vers quatre hems, la
prefet de police estaverti qu'one troupe se dirigeait vers les
tours Notre-Dame dans rintention delesincendier,elqn'eile
comptait sur le souievement et la cooperation de dx regi-
ments et de 1600 republicains. Ce qu^on put rassembler da
sergents de ville et d*agents part k la hftte : en meme teo^is
on entend sonner le bourdon de Notre-Dame. A leor arrives
k r£glise, les agents apprirent que dejk le ^rdien des toon
etait monte au premier coup de tocsin poor eu oonnaltie U
cause : les sergents de ville, accompagne^ de gardes rouni-
dpaux, se precipitenl dans l*escalier. Avant d'arriveri it
plate-forme, ils entendent la detonation d'une arme 4 fen,
que les conjures vendent detirer sur le gardien; ils trooveLl
Tescalier barricade. Aprte avoir firanchi Tobslacle, ils fiirent
eux-mfimes accudUis par piusieurs coups de pistolet D^
la charpente de la tour du midi etait en fen. Une Intte s^of
gagea ; les agents arreterent six des perturbateurs, et eteigni-
rent I'hicendie. On continue les recherdies; rods, |wotegt
par Tobsciirite, le septieme n'avdt pu Aire deooovert, lors-
qu'4 huit beures et demie du sdr, une poatre k one aasss
grande hauteur s^enflamma et indiqua sa retraite. On s'cn-
para de lui, non sans pdne. C*etdt Conddere, le dief de Is
bande, bomme des plus determines. Un huititoe complice
fut arrete k son domidle. Considere, dans ses repon«es ao
commissdre de police, prit la qudite d^imeutier, et dedan
ne savoir dgner. Avant que I'incendie des tours fllltcompie>
tement etebt, on vit deboudier dans les rues de la Cite
piusieurs groupesde republicains, se dirigeant vers le parvi^
Notre-Dame. Mais dej4 la force armee occupalt les poiiti
principaux du quartier, et le bruit de l^arrestation des
pables circulait dans le public. Les republicains furent
perses par sergents de ville, qui en arreterent dome
connus pour leurs opinions d^magogiques. Les huit acctn^
furent iuges en cour d*assises, le 11 mars 1831. Considert
d Brandt furent condamnes k dnq ans de prison, Degannc
FRANCE
685
^ trois aos. ConsklirA, qui pendant les d^baU aYait montrK
UD caraetire inflexible et teoo un langage brutaleroent in •
jurieax, apostrophaainsi le president, aprte sacondamnaiion :
I « On t'eo doDDera, va! dea cinq annte de prison et di a
I ffais! je te payerai sur la caisae de Looia- Philippe ! »
Lea l^timistea, de leur G6t^, prof oquaient des rixea et
. dea d^rdrea , et traTaillaient I auadter tons lea obslaclea
I posaiblea au goufernement. Pendant lea six derniera moia
I de 1831 , Toaleuse, MontpelUer, Ntmea, Marseille, Avignon ,
furent le thdAtre de collisiona Yiolentea. Le 17 ao6t, i Mar-
seille, le clerg^ afait proToqii^ one dmeute i Foccasion de
la procession dn Toen de Louis XIII. Un eertain norobre de
feuilles l^timiates avaient ^t^ fond^s dana lea d^partements,
et Ton priftendait que la duchesse de Berry aYait rontribu^
anx frais de leor fondation poor une soinme de 300,000 fr.
Ces joumaox disputalent de violence avec lea feailles dd-
nagogiqaes. La Yendde se signalait par des actes de re-
bellion et de brigandage. Pendant que les guerillas de la
Vendte chooannaient sur les grandes routes, les chefs s'ef-
Tor^ienl de r^unir des Yend^ens discipline asseznombreux
pour livrer balaille aux soldats; mais leurs forces princi-
pales, commandos par M**' de La Rochejaquelein, furent
an^anties oo disipers^es h TafTaire dela Gobreti^re, le 19 no-
vembre 1831. M"** de La Rochejaquelein y fut surprise, et
parvint k s'^happer le mdme jour.
Aux tourments poUtiques Tint se joindre I'invasion d^un
fl^u non moins redoutable. Le cholera, apris avoir fait
tn 1830 sa premiere apparition h Moscou eti Saint-P<^ters-
bourg, ravages en 1831 la Pologne, la Hongrie et I'Alle-
magne. Le 20 fdvrier 1832 ilenvahissaitrAngleterre, et le26
mars sa prince k Paris fut constats par quatrecas suivis
de mort; le 31 mars PHAtel-Dieu contenaitSOO chol^iiques,
sur lesquels on compta 86 d^c^s ; le 5 avril il y avail 300 morfs
par jour; le 9 avril il en mourut 814; le 13, avril, divhoit
jours aptite rapparilion, plus de 20,000 avaient 6i€ atteints et
plus de 7,000 avaient soccomb^. La marche ascendante 8*ar-
r6ta le 14, et le nombre des d^c^s diminua journellement :
le 15 on n*en comptait plus que 650 ; le 30^ 171 . La d^crois.
sance continue jusqu'au 17 juin, ou rextinction ^tait^peu
prtoenti^re. Le9juillet sed^clara une recrudescence, qui
fit 71 victimes; le 18 elle alteignit son tnaximum, 225.
Pendant la premiere p^rtode, le cholera fit k Paris 13,901
victimes; pendant la seconde, 4,501, en tout 18,402. Les
arrondissements de Sceaux et de Saint- Denis eu compt^rent
3,336. Ce qu'on eut surtout k d^plorer, ce furent les mas-
sacres auxquels se porta la fureur popuiaire , qui attribuait
d'abord les ravages du fl^u aux efTets du poison. Le 2 avril
le due d^Orl^ns visita avec Caftlmir P^rier les choMriques
de rHOtelDieu. Quatre jours aprto, le mfnislre ressentit les
premiss atteintes du cholera. Sa sant^, d^jitmin^e paries
soucis du pouvoir et par Taction d^vorante de la tribune,
ii*avatt plus assez de ressort poor roister k cette altaque
terrible. II succomba la 16 mai, laissant dans le gouver-
nement un vide impossible k rempllr.
Pendant la maladie de Casimir P^rier, M. de Montalivet
avail pris IMnt^riin du ministfere de I'inK'rienr : il conserve
ce portefeuille apr^s la mort do premier mlnistre, et il fut
rempiac^ tui-mAme k I'instruction publique par M. Girod ( de
TAin). Ceminist^re insignifiantydontaucun membren'avait
assez de valeur pr rsonneUc pour lui donner son nom et lui
imprimer son caract^re , fut regard^ comme on interregna
parlementaire. Les hommes marquants de la chamhre n'^
talent pas encore en position de manifester leurs pretentions
a dirigi'r les affaires. Cefut ik le premier esssi dn roi |)0ur
gouverner avec des hommes de pnille. Mais la gravit<^ des
evtoeinents devnit r^v^ler bientdt rinsnffi^ance de ceux
qo*il avait appel^s k porter le fardeau do pouvotr. A Paris,
Tanniversaire de la mort de Napoleon fut rorcasfoii d'une
prerai^TP di^monstration hoi^tilc. La troupe fait ^vacuerla
plaice Venddmc, et les r(^pubiir^ins sp disperseiit.
Une lev^ de boucliers sp pr^parait dans Ip midi et dans
I'ouest de la France. Depuis plusieurs mols se pratiquaient
( des menees tendant k op^rer k Marseille et sur la c6te de
Provence un mouveroent l^itimiste, avec lequel devaient
coincider d*autres moiivemeots k Toulon et ^ NImes. Une ac-
tive correspondence s'^changeaitentro Paris etritalie, otila
duchesse de Berry, qnihabitaitles ^latsdu due de ModdnCt
pr^parait une exp^iition. Ln 30 avril, ii Marseille, une bande
arm^ se fait 11 vrer de force lesdefs de T^lise Saint-Lanrent :
le drapcau blanc est arbor6 sur le docher, aux cria de vive
Benri V ! vive la religion ! vive le drapeau blane! Le dra-
peau tricolore est foul6 aux pieds, le poste de la dooane en-
vabi, et une foule immense se dirige vera la mer, conune
pour saluer nn navireimpaliemroent attendu. Mais quand les
bandes armte arriv^rentdevantle poste du palais de justice,
ratUtuder^lueetle sang-froid du 8on«- lieutenant de ser-
vice eut bientdt disaipd toute oette multitude; etavant mftme
que la garde nationale se fOt rassembl^e, il ne restait plus
rien d'nn oomplot sur lequel on avait fond^ de ai grandes
esp^rances.
Cependant un naviro avait para en vne de Marseille, e
semblait manceuvrer pour entrer dana le port; mala k la
vue du di-apeau tricolore substitud an drapeau blanc sur le
docher de Saint- Laurent, II changea de direction, et gagpa
le large. C'^tait un bateau k vapeur, le Carlo- Alberto,
parti de Livourne , le 24 avril , sous pavilion sarde , aprto
avoir embarqn^ seer^tement, sur la place de Vico-Reggio,
la duchessede Berry avec le martebal Bourmontet douze
autres personnages marqoants de rancienne coor, sons des
noms supposes. En a'tfoignantde Marseille, il allad^barqner
k Roses, sur la c6te d^Cspagne, plusieurs partisans de la
duchesse; puis 11 venait de mouiller sous Tile Verte, ^ la
Ciotat, pour s'y ravilailler, lorsquHl fut capture par le
Sphinx, b^timent de r£tat envoys k sa poursuite , et re-
morqo4 en rade de Toulon, o6 ils arriv^rent ensemble le
4 mai. La dueiiesse de Berry ne aetrouvait'plus a bord du
Carlo-Alberto; (outefois, il ^tait certain qu'elle y avait ^.
Les passagers arr£t^s k bord du 'bateau k vapeur, MM. de
Saint-Priest, Ad. Bourmont fits, de Kergorlay fits, et Sale,
ex-officier dela garde royale, furent traduits devant Ucour
d'assises de Montbrison; aprte uneann^de d^bats Judi-
ciaires, ils furent tons acquittte.
Quant k la duchesse de Berry, s'6tant doign^ de la o6te
m^ridionale de Marseille, elle diibarqua, la nuit du 28 au
29 avril, avec six persoanes de sa suite, sur la cOte occiden-
tale, k I'aide d*un bateau p6cheor qui guettait le passage du
Carlo-Alberto, et de 1^ elle parvint k gagner les province^
de Touest, sans 6tre reconnue. Charles X resta k pen pr^s
drangeraux^vdnements. Les I6gitimistes daient diviM^s en
deux camps: les carliites, hommes graves, cireonspecis,
testes fiddles k Charles X, et qui regardaient son abdication
comme nolle, et les henriquinquistes^ plus nombreux, plus
remnants, tous les hommes d'action et la plupart des
terivains du parti. Le vieux roi avait , dit-on , protests
centre le litre de ri^gente que s'attribuait la duchesse de
Berry. Le2 aoOt M. de Kergoriay protesiait 6nergiquement
contrelaqualilicationdecaWis/es, dtelarant ne vouloir que
Henri Y avec la r6gence de sa m^re. Cette femme, jeune
enr^re, dou^e d*an caract^re actif et ardent, tourments
par le besoin des Amotions, blen aise pent 6lre d*^happer
aux ennuis de Texil et aux vieux pr^jug^s de la cour de
Prague et de Goritz , se laissa tenter surtout par le e6i6
aventureux de Texp^dition. D'ailleurs, no lieau rOle s'ofTrait
Il elle. en r^clamant les droits deson fils. Elle voulait aroe-
ner les £lats secondaires k les reconnattre au moins tad-
tement; elle encourageait leurs inimiti^ mai di^guisto en-
vers la France de Juillet, et stimulait constamment leurs
dispositions belliqueuses.
Les r<^v<^lations de Deutz, dans son M^oire justificatif,
ne permeltent pas de metire en doute Tassistance que l*Es-
pagne, la Hollsnde, la Sardaigne, lepape, le Portugal et
qiiel(|ues princes d*ltalie, ^t<<ient dispos^iis k donner et don-
naient deja en secret k la m/*re de Henri Y. Si elle dait par-
venue k se faire dans le midi o odans I'ouest une position
686
FRANCE
^nivaleiite k oelle de don Cailoft en EtpigDe, nnl doote
qu'une ptrtie de PEurope ne VtAi aecood^ d'abord Umi-
dementy puis ouTcrtement ; et dans oette situation one
fuerre g^n^^rale da? eoait possible. La dudiease de Berry
poavait done conpliquer la politique europtenne et com-
promettre ratenir de la France. Dto 1831 elle aTait en-
▼ey4 le cooile de Choulot prte de renperenr Nicolas, poor ;
^engager k quelque dt^moQStratioo contra le gouvemeinent
de JuUlet et pour oblenir en attendant an aecoors d'bom-
mes et d'arnes. Le cur r^pondil 4 rentoy6 • qne mar-
cber aetuellepieiit} et sanft on motU mAme apteleox, centre
la France, ce sendt susdter uoe guerre nationale, k laqDefle
II. ne TouJatt ni ne poavi^t a'eiposer; mais que si queiques
d^partements yenaient 1 ^insurger eontn' I'autorit^ de
Lottis-PliUlppe,, si les partis qui dlTlsalenl la FVanoe reoou-
raientaux arroes, U InlerYiendrait comme pncUktateur, et
qne Madfum ponvalt aloes, cumptor ear ao« assistance >.
Cette r^nse, jointe aiix illusions de sa petite coor stir les
sentiments de la populalioiiy paralt avoird^ckle la docbesse
de Berry k tenter on mouvement dans le midi « et k venir
ensnite se placer 4 la tdle de see partisans dans Pooest.
La docbesse de Berry avant de quitter Massa crot de-
voir enToyer k dom Miguel, aiors maftredu Portugal , un
liomme de conflance duurgd d'une nhisslen d^Kcate. Ce pl6
nipotentiaire ^lait Deutz, qui fe tit initio ainsi aux intri-
gues du parti aveo les cours ^rangNvs. Oh voit par le
MtoM)ire justiAcatif de Deoli qne les Mgltimt^les ne recu-
latent pas detanl nn marlage atec dom Miguiijl, et que cet
extoable tyran lenr fit Talfront de reAHerJ Cependant,
todtes les tentatives fUtes pour souleter les d^rtenients
du midi ^hoo^rent; partout la s^dKlon fut r^^nmtit. La
princesse vit s'^vanouir les cspdranoes quP^lle fondait sur
la r^volte du midi. Elle resta cacb<<e queiques Joiirs, pub
ellesedirigea vers les frontiiresda Piteont, revint ensuite
dans rint^rieur, travcnui la France, et se traoTa, grAce k
la fid6Utl& et an diTooemeni de ses amis, transports en
Vends, oil elle appanit vers le IS luai. M. de Bourmont
Vint I'y njoindre peu de jours aprte. La conspiration <{ten-
dait ses ramificatiotts k Paris. Le t^ et ) join , lorsquUls
farcnt assurS de raii*«S de M^ame en YendS et du
soul^vonient eicit^ par sa piSeiAce, les cMistes n^lt^i-
t^reat plus, et la r^volle dev lut immmente. Mais dans une
M'ule nuit quarante furent arrMte. On saisit une fahriqne
clandestine de poudre et des d4p6ts de cartouches. Les
roi^ur^ n'oeteent plus mettre leur plan k execution; fls
se mAl^rent aus ripablicains, el devlnrent leurs auxilidres
dans les joomte des 5 ete Jnfn. Tel fut le dtoouement des
machinations I^Umistes 4 Paris. M. Berryer, mis en cause
k Tocoasion de ces fails , comparut devanf is coor d*as8i8es
de Blots, an mois d'octobre lg32, et fut acqnitt^.
Les nipublicalns ne travalllaient pas moins activement
centre Tordre de choses ^Ml. tin r^publicalh exalte,
nomm^ Gallois , ayant ^t^ tu4 en duel par un de sies amis ,
son convoi devail avoir lieu le 2 join.' On apprebaft en m^me
^ temps TarrivS de la duchesse de Berry en Yend(^, I'insur-
irection l^timiste dans quatre d^rteroents, les chouans
I aux prises avec les troupes, et rimminence d'un mouvement
cariiste k Paris : le moment paralt dSit^if; Tenterrement de
Gallois sert de pr^texte pour convoquer le parti. Le 2 juin
ce convoi Hurui deux 4 trcifis mllle r^publicatns, prftts k
vommencer les barricades k leur relour. Mais on apprend
que le g^n^ral Laroarque est k tonte extr^il^ ; rafRuence
qu*ani4ners son enterreinent paralt devoir Urt plus favo-
rable : le moQvement est ajdumd. Sans pailer dte troubles
de Greboble, ok Von avail iti dans nne mas^arade r^publl-
cafaie rimage du roi tralnS dans la boue, la gravity des
ciroonstances seml»iait de nature k seconder les plans d*a«
gression centre un syst4ine politique qui venalt d^etre al-
laqnd par les organes monies de la rcpr6«ntation nationaie
dans le compie-rendu de Toppositlon.
Jusqoe 14 le parti repiihlicain n^avait |»aA os^ descendre
ru armes sur la place publique. Les 6neutcs nVtaient pu
encore allSs jusqoes aux cou|« de fusil ; la plupart s*^laical
passees en rasaemblements tumultueux, aoeonpagn^ de
vodf<6rations. Les fun^railles dn g6n^ral Laihnrque fnnnt
i'occasion d*un^ insorrectioa qin enftuita deox aan|faAtet
journSs de guerre civile, les s et 6 J ii I n 183S. Aprte la vk-
toire, restait 4 statner ailf^le'sort de l,5pe prisonniers. Vu
ordoanance, sigvfe p4r M. Mobtalivet le soir mtaie dn 6 jda^
mil Paris en' 4iat de ei^ge,^ and de foire jtiger par do
conseils deijuerre cenx qiiiavaient pr^par6 o«i extents le
eomplol. L^tat d«» si^ ixnrvaK se jnsUfier pour U Vendue,
oh la prtteibe de la dncljbsse de Berry soscitait nne goent
prolongs «t de eniels nnissacres ; maiir dans aoe Tflle de
900,000 4mes oomme Parh, et pour deox ioan de troa-
bles, quelque d^lorablesquMIs fbs^ent, c*6tait one iniqoil^
gratnlte. D'dllears, changer par ordonnanoe U Juridfcfioe
poor des fiiits aocompKs, c*Aait lui donner iin effet r^lrosc-
Iff. Ehfin, si Pen n*avait pas llntention d*executer les cob-
damnations 4 mort, 4 quo! bon ce9 tribunaox exoeptionndt*
Les barreaux de Paris, de Bonen , de Rennea, donn^reat
des consultations sur Illl^Ut^ de 1*^1 de si^e. En qoei-
ques Jours, 500 prisonniers fVireht^hn^s. Dix 61^Tea de Vt-
fole Polylechnique se trouvaient au nombre des prisoe-
niers t nne ordonnanoe lioencla r^cole Polytedinique aiasi
que (celle d*Aifort Une ordonnance de police aur leS oiMe-
cins leur enjoigpit de iUre la dSlaration des blesisds aoxqud<
ih avaient donnd des siBCours : cette ordonnanoe sooleva
une r^robation unanlme.' M'. Gisquet, aiors pr^tet de po-
lice. 4 qui die Ait reprochS, S*en jnstifle dans aes mteoires
ettdSlarant qn*elle lui ifht commands par M. d^Argoot,
ministre du commerce. (Test done 4 M. d*Argout qu*4ppsr-
tient la responsabiUt^ de cette infamie.
Le 1 n Juin commenc4rent les jugements de deu x consols de
guerre. Pepin, arr6t6 dans sa boutique 4reiitrS du hat-
bourg SaintrAntoine, d*oh on raccosait d^avoir tir6 sur le^
troopes, fut acqnittd. Une condamnation capitate, rendae
centre un jeune peintre nomm4 GeofRroi, amena un poorroi
en cassation. L'arrM, rendu 4 sept voii cootre ctnq, cassa
le Jugement, « aitendu que les tribimsux milltaireft, Mi-
tuS pour juger les crioaeset les ddits militalrea seutemeat,
ne pouvaient connaltre des crimes et dilito cpmmis par des
particuliers; que le texte et Tesprit de la Charte 8*y oppo-
sent, etc. » Cet arret est do 29 juin. D^autres arrets cass^rcnt
toutes les condamnations des conseils de guerre. Hh k
1* Juillet, une ordonnance royale r6tablit les tribunaux or-
dinalres. Pendant un an se d^roula une longue s^rie dc
procS. 82 condamnations furent rendues, dont 7 capitiks
qui furent toutes commutes.
ArrivS en VendS, une grande dSeption attendait lada-
cliesse de Berry. Au lieu deoes populations qui devaientic
lever en masse 4 son approche, die ne put ralHer qa^on
petit nombre de combaitants, pen de chefs surtout Qod-
quespaysans compromrildescl)4teaux IncendiS, des bommes
inutilement sacrifi^s, t^ fut le r^ultat de ce coup S t^e
aventurenx. Les bommes les' plus Slair^ et les plus cos*
sid Arables de son parti se concert4rent pour lai adresser
une note daas laqudle lis lui reprSentaieot le pen de
chances de succ4s qu^offralt une tentative dMnsurrecfioo,
lant qu*dle n'aurait pas les Grangers pour auxiliaires : etfe
o^en persista pas moins dans sa r^lution, et fixa le 24 msi
poikr la prise d'armes. An jour dit les VendSns se prases-
tent, en force poor s'emparer de Bressuira; la titmpe de
Hghe les attaque, lenr tue beaucoup de monde et les dis-
perse, pu 24 au 31 les bandes se multipUent d*une ntt-
ni4re inqui^tante ; eiles se montrent presqo*4 la fois nr
plus de trente points diCRirents, envabissent les canpagpt*»
et occnpent une ^tendue de cinquanle lieues depnis Ifloit
)usqu*4 Foug^res. Elles se montrent 4 Partlienay, 4 Bourboa-
Vends, 4 Cliollet, 4 Footenay, 4 Ctiftteao-Gontfiier, Jw-
qu^aiix portesde Mayenne, de Laval, de Vitry , de Vanoef»
de Nantes. Mais partout dies sont poursoivies, attaquSs, oa-
ses en d^route. Le gouvemeinent ne connul d*une mani^re
eertaine la prSenoe de la duclies^e de Berry dans Fouesl
FRANCE
68i
que le 3 join ; et d^li U faiblesse des rsbelles, la Tigou-
reuse poorsoite des troupes et les ttympatliieR des gardes
Bationaies oe laissaient pas de doute sur te prochain an^an-
tissement de rthsurreetion. Oepeodant, sa prince dans
i'oaest 7 eotreteoalt totiKNirs diar fermento de goerre cmfe.
Sea courses afentureuses sous taat de d^uisetnents diteis ,
sea proelaroatioiis' pour recommenoer une Veud^ pairio*'
<l^, rimpossJbilllA de d^coovtir sa retraite, jetaient te
trooble el rinqufdtude dans lea prorfaices ; et le cabhiel du
11 octobre, qui venait dese fdnner, coodprenait quit 0*7
ATait pas de storit^ possible tant qn'on ne se serait pas em*
par6 d'eile. 11 mMtait toot en ceoTre pow la sarprendre, et
loujours elle Miappait aux recb^rcfaes les plus ictiirefl.
Uii jour eUe s'^taft r^fugf^e sous des babits de paysan
dans una rerme de la Bretagne. L'totbrlt^ , instruHe de sa
prtence en eet endroH, y fift faire des perqnisttionSy qui fu-
rent iniitiles; elleparvint a s'^vader, apfte avoir passlfi plu>
aieurs heuies sous on monceau de fumier, au milieu mtoie
(les soldats qui la cherchaient et qui se trouvaient si prte
d'elie sans s^ douter. A Nantes, quelques semabies ayant
ie jour ot on la ddcouvrit , i^aVitorit^ Tut inform^ qu'elle
«tait dans un oouvent de la Tllle dirigii par la soeur de
M. de La Ferranals. On yisita ie couTent avec le plus grand
8otn» et toujours sans rfenltat ; eile s*tebappa oicore, aprte
^tre restfe blottie sous un escalier pendunt plus de vingt^
quatra lieures. Enfin, sa retraite fiit d<(Toilde par Deutz.
Arrftife k Mantes, eUe fbt eondnlte 4 Blaye.
Le mtaiistire de transition qbi arait mecM6 k Casimir
P^rier deyait pourtant reconnattr^' son InsofBsance. Pen-
dant toute la session , M. Dopita avail pr^ an gouveme-
meat le seeours de sa parole. Nul dratear n^agissait sur la
mjorit^ avec pins de puissaaee; nul n*excitait plus de
sympatliies par les formes vivos. et saillantes dont il savait
rev6tirles instincts eonservateors de- la bourgeoisie. Nul
n'avait done alors plus de or^it; son nom ^tait dans toutes
les boucbes^ et c*4tait autour de lui qUe sembtaient devoir
se grouper les horomes appel^s k composer nn nouveau mi-
nist^. Mais dte lors des questions de relations person*
jielles leretinrent en dehors de la coinbinai8o& qui se forma
le 1 1 oetobre 1833. MM. de Broglie et Gttfzot eurent les
ofTalres^trang^res et TuistruGtioD publique; M. Thiers rem-
pla^ M. Montalivet k IMnt^eur; M. Humann prit la di-
rectibit des finances; le marshal SoUtt garda le portefeuflle
de ia guerre et y jdgnit la prteidenoe du conseil; enfln,
MM. Barthe, d^Argout, et de Rigny rest^rent k la Jnstleey
au% travaux publics, et & la marine.
D^ le premier mois de son av6iement ce minist^
aTait heureusement n^ln une des difficult^ les plus gra-
ves de la situation , par rarrestaUon de la duchesse de
Berry. Le 9 novembre pamt une drdonnanoe d^arant
qu'un projeC de Ibi serait pr^sent^ aiix chaml>res poor sta-
tuer sur le sort'de cett<^ pHnctese! Le gouvernement Tenle*
▼aJt ainsi h la jurtdictfon o^naire^ et donnait prise k Top-
position, qui auraif^onlti la fair^ c>6tmparaltre devant une
cour d^assises. Cetle pretention » mi^ en avant par le mi-
niate, que les races prind^iWne'sont pas Justiciables
da droit oommnn, donna lien k iMe vive pol^mique dans
la presse^ et fut m€me attaqu^ avec force k la tribune.
M. Tillers disait, le <r Janvier f 833 : « On ne juge pas Ite prin-
ces : dans les temps de barbarie ou de passions poNtiqUes,
on les immole; dans les temps de g^n^rosit^, de civilisation,
comma le ndtre , on les r6iuit k Pimpiiissance de liuire. »
Cette tbtorie excita de s^rieusies rtetamations de la part
de M. Odilon Barrel et m^me de M. Duphi, qui crut devoir
marquer son dissentftnebt en cette occasion. Malgr^ leors
eflbrts, la chambre adopta Tordre dnjour.
Depuis le commencement dela querelle entre la Belgique
at la Hollande, la ville d*Anvers appartenait de fait aux
Beiges; mais la citadelle etait restte au pouvoir des Hollan-
dais« An mois de novembre le g^odral Gerard entrait en
Beli^que. La 80 dtombre le gte^ral Chass^ rendait la
eitadelte , aprte nne defense b^rolque.
L'onvertuTe de la session de 1832 avail ^t^ indiqu^ poult
ie 19 novembre ; la ctiambre, lorsqu'elle serdunit, ^tait en-*
core sous Timpression des joum^ de Juin, qui, par Tef;
firoi qu'elles caos^rent dans le pays , rejet^rent du c6\A du
pouvoir beaucoup d*amis sinc^res de la liberty ; un attentat
commis le 19 novembre ne fit que grossir la majority pro-
nonc4e pour le syst^me de r(^istance. An moment ob le
roi descendait k cheval le Pont-Royal pour se rendre k la
chambre des deputes, un coup de pistolel fut tir^ sur \\A
sans ratteindre. Dans le tumolle et la surprise excite par
Tex plosion, le conpable avail dispam; seolement deux pis-
lolets forenl ramasste sur la place. Les t^moins que Ton
put r^unir ne donn^rent que des indications conAises et
insuffisantes. Une demoiselle Boury, qui se trouvaU sur les
lieux, qui pr^tendait avoit- d^lourn^ Farme de Tassassin,
donna d'abord des details clrconstanci^ qui la firent ap-
peler aux Tuiieries, ofi d^jii on lui rendait grftces pour avoir
8anv6 le roi; eHe fbt conduite ensuite au procureur du roi«
puis an pr^fiel de policy. Mais on ne tarda pas k recoa-
naltre qu'elle mClalt au vrai beaucdup de details de son in-
vention. CTn intrigant de has ^tage pretend! t k son tour avoir
ramass^ deux autres pistolets. Un autre, nomm^ Courtoi^ ,
se pr^senta comma Tauteur de Tattentat. Cependant, quel*
ques jours avanl le t9 novembre, le pr^fet de police avail
regu avis d^on complot lram6 entre Billard , Benoll , Girou
et Bergeron, pour tirer sur le roi le 19, dans le Irajet des
Tuiieries k Ih Chambre des D^put^. Les trois premiers ne
furenl pas arr6t^, leur domicile ^tant inconnu. Enfin , des
tftmoignages plus positib d^ignftrent Bergeron, qui nit
traduit devant la eoor d'assises, Ie 19 mars.1833, et acquilt6
parte jury.
Les premiers mois de 1833 annon^ienl des temps plus cat-
mes et plus paisibtes. Cette session Ait remplie par un certaij^
nombre de loHs d'fait^rdtgdn^ral, Les Iravaax de la sessloik
eommenc&rent par nne proposition relative au deuil annlvcr-
saire du 21 Janvier. Une lot sur I'expropriation pour cause
d*atilil6 publique 6tail un pr^Uminaire bidispensable aux
grands travaux d'industrie que les ann^es nlt^rieures devaieAt
entreprendre. Aucune entreprise de routes, de canaux, de
chemuis de fer, n'^tail plus possible en France, tant le droit
de proprietd avail pris une extension abusive. M. Thiers, qui
avail tehang6 le mfnisl^re de I*inl^rieur, k pen pr6s rMuik
k la police el It l^adminislration d^partemenlale, centre le
minist^ des travaux publics, presents une lol pour I'ach^-
vemenl des monuments commence, el y fit Joindre un crMit
de 100 millions ; ce qui nous a vain racbivemenl de la
Madeleine, de Tare delriomphe de rEtoile, du bfttimenl da
quai d^Orsay, des routes slrat^ques de la Vendue, et tant
d^autres routes qui sillonnent anJourd*hoi des d^partcments
Jusque alors d^poorvus de moyens de communication. Une
loi sur llnslruclion primaire, pr^sent^ par M. Guizot , ac-
qnitta uile dette de l^tat envers les classes labprieuses, en
oifrant Tenseignemenl gratuit k toils ceux qui ne peuvent
pas le payer. Depuis longfemps, l*prgaQisalion munlcipale
et d^partementate ^tail r^clam^ : une lol fut vot^ ayanf
pour objet de r^er l*^leclion des' consells mnidcipauX|
d'arrondissemenl el de d^partemenl, ainsl que leurs attri-
butions.
La captivity de la duchesse de Berry k Blaye avail d^Iir
Vr6 le ministferd d^ souds d'une nouvelle Vendue; mais if
restail k statuer sur son sort. Le parti r^volutionnaire re-
damail haulemenl lejugemenlde la princesse : or, dans uii
Jugemefit on redoutait^alepaent I'acquitlemenl ou la con-
damnation. Des petitions k ce surjet ^talent arriv^es en foule
k la chambre des dCput^. Le rapport de M. Sapey, in k ^
s6mce du 5 Janvier 1833, conclut k laisser le minist^re
prendre k T^ard de la prlsonni^re les mesures qu'il juge-
rait convenables. M. de Ludre demanda le renvoi des peti-
tions au garde des sceaux , pour falre ex^cuter les lois dq
royaume. M. de Broglie soutinl que la branche atnde dett
Bourbons setrouvail plac^ en dehors du droit commun^
et que le prindipede '^it4 devant la loi n*^tail pas appU*
689
FRANCE
cable dans la drconstance , la ducbesse de Berry n^^tant
pas Fran^aise d^origine, et oe T^tant plus par alliance.
M. Berry er appuya I'avis du ministre, se fondant sar ce que la
ducheise de Berry ^it vis-6-Yis de Louis-Philippe en ^tat
de guerre et non de r^voite. M. Thiers s'attacha k d^truire
refTet des paroles de M. Berryer, tout en effrayant PAs-
sembl^ par le tableau des dangers d*un proc^ Ainsi, la
l^lit6 s^efTa^ dcTant la raison d'etat, et le principe de
r^it^ fl^chit deyant une inviolability qu*on n^avait pas
respects lorsquMl s'aglssait de disposer d'une couronne. De
ee moment Tarrogance des l^timistes redouble. Les Joup-
nalistes des deux partis extremes se provoqu^rent, et des
Juels s'ensuivirent ; enfln la police intenint. Mais un coup
iLittendo Tint abattre sans retour Texaltation des l^gtti-
mistes. Dans la nuil du 16 an 17 Janvier, la duchesse de
Berry fut prise de voraissements, etsa sant^ parut dans une
crise alannante. Sur ravls transmis par Ip t^l<^aphe,
MM. Orfila et Auvity re^urent I'ordre de partir imm^dia-
tement pour Blaye. A Tarriv^) des m^edns, la crise ^tait
pass^; mais tl fallait un rapport ostensible. Cest alors
que M. Orfila disserta si doctement sur Tatmospb^re de
Blaye, sur la dimension des cours, du jardin, etc,
Toutes ces simagrte ^talent bien superflues : la grossesse
de la duchesse ne tarda pas k 6tre dWulgu^e; elle-mdme fut
r^doite , le 23 f&vrier 1833, h foire au gto^ral Bugeaud,
gardien du chAteau de Blaye, la d^aration d'un manage
secret. Ce d^odment burlesque de la guerre civile 6tait
un coup de massue terrible pour le parti contre-r^voluUon-
naire. Des journauz l^timistes prirent le parti de procla-
mer la declaration une pi^ fausse. II y a plus : lorsqu'au 10
mai la princesse eut mis au monde une fille, et qu*elle eut
d6clar6 Mre marite au comte de Lucchesi-Palli, fils du
prince de Campo-Franco , grand-chancelier du royaume de
SicUe, les m^mes l^gitimistes protest^rent contre Taccou-
cbement suppose. La Quolidienne^ nonobstant tous proc^
Terbaux , pitees oflicielles, signatures et actes authentiques,
persista^ protester contre lefabuleux accouchement, et
insure dans ses colonnes la plainte adress^e au procureur
general de la cour royale de Paris et k celui de Bordeaux,
« pour cause de presumption legale de supposition d'enfant
commise par les ministres et agents do gouvemement
envers S. A. R. Madame^ duchesse de Berrv ». Le 8 juin
la princesse quitta Blaye. et s-embarqua snr VAgathe^ bAti-
roent de T^tat, qui Ut conduisit k Palcrme. Deux jours
apr^s , une discussion s*engagea dans la chambre des de-
putes, k Toccasion de la mise en liberie de la duchesse.
Gamier- Pag^ interpella les mhiistres k ce sujet , et leur
reprocha avec energie cette flagrante violation des lois.
M. Bartbe, garde des sceaux, et M. Thiers, ministre du
commerce, loin de chercher k se justifier en invoquant la ne-
cessite politique, vinrent soulenir hardiment k la tribune
que le gouvemement ponvait, lorsqu'tl le jugeait utile, se
mettre au-dessus des lois.
D'autres debats caracteristiqnes de oette epoque avaient
suscite un violent demeie entre la chambre des deputes et
la presse quotidlenne. La discussion du budget de la guerre
avait donne lien k des obserrations trte-sev^res, meme de la
part des deputes du centre. Un rapportde M. Camille Perier
avait stigmatise comme des dilapidations scandaleuses cer-
tains marclies qui grevaient P^tat de 14 millions. Le ma-
rechal SouU, en tacticien habile, se servit des fortifications
de Paris pour masquer sa batterie des marches. Alors en
efTet se presenta pour la premiere fois cette question deve-
nue si Ikmeuse t Adoptera-t-on le systeme d*enceinte conti-
nue ou le systeme de forts detaches? Toute la portion de
la chambre qui portait epaulettes s'empressa d^etaler a ce
propos ses connais sauces speciales; mais les deputes qui
ii*appartenaient pas k Tarmee comprirent que la question
politique dominait lei la question militaire. (Test k Poccaslon
de ce debet sur les fortifications de Paris que La Tribune
s^avlsa d^appeler la cliainbre prostUuie, M. Yiennet
fuelques jours aupanfant ivalt dit dans uo discours : C^est
la legality actuelle qui nous tue, II y aviit tt one
d'appel aux lois d^exception. On le cnit souffle par le mi-
nistere, bien aise de sunder la chambre sur des uMauies de
cette nature. D*autres supposaient qu*U a*etalt fait le booe
emissaire de la cour. Enfin, lui-meme se dcNiiiait poor
I'organe du tiers parti, qui le desavoua. Vn seoood article
de La Tribune aocusait plusieurs deputes d» relatioai
avec M. cerin, caissier des funds secrets. M. Yiemeft deooBfa
les deux articles 4 la chambre. Un rapport de M. I^nil
ounclut k ce que les redacteurs fussent traduita k In barre de
Passembiee. Cette chambre, si apathiqne depnis qnelqnes
mois, prit feu tout k coup pour entamer un duel politique aw
un journal ; et la discussion preiiminaire sur U questiou da
savolr si la chambre dterait le redacteur 4 sa bam donna
lieu au dechatnement des passions et aux proTocatiooa lea
plus irritantes : quarante^inq roembres, au nonibi« deaquds
etait M. Yiennet, se recuserent ou s^abstinrent. Parmi les jngea
siegeaitM. Barthe, ministre de la justice, qui sous U Beatau-
ration avait defendu le Journal du Commerce dana mt
cause semblable, 205 toix contre 92 dedd^eot que le
Joomal serait traduit devant la chambre. M. Uonoe,
de La Tribune, oomparat le 16 avril, assiste deMM.
et Cavaignac, redacteurs. Au lieu de se defendre, Us attaqae-
rent. M. Marrast fit Thistoire de la cerraptlon sous le rentes
eonstitutionnel ; 11 rappela les jeux de bourse de 1832 et %»
nouvelles de la veiUe publiees settlement le lendemaia, poor
favoriser la speculation. « Yous etes, leur dit-U parfeltaneal
indinerents k la prime des sucres, et oependant cette prine
s^est accrue depuis 1890 de sept millions k dix-aeaf; et,
chose etraoge, le tiers k pen pr^s de cette sonune est partake
entre six grandes maisons, au nombre desqoellea marcbea!
en premiere ligne oelles de certains roembres que vooa hoao-
rez de votre consideration, notamment celle d*un ministie.
En effet, dans les ordonnances de primes pour 1882 aa
voit figurer la malson Perier freres pour 900,000 fr. , la
maison Delessert poor 600,000 fr., la maison Humana poar
600,000 fr., la maison Fould pour 600,000 fr. , la maisoa
Santerre pour 800,000 fr., la maison Durand die MaraeOlt
pour 1 million. » Sur 305 volants, 204 membres coadaak-
nerent le gerant de La Tribune k trols ans de prisoa el
10,000 fr. d^amende : 388 membres etaient pr^oita. L'a-
mende fut converte aussitet par des souscriptions.
La presse se vengea en faisant revivre le aooTCQlr dt
toutes les affaires scandaleuses qui depuis 1830 avait trahi
le progres des passions cupides ou des manoeuyres comip-
trices. II y avait k la chambre 122 deputes fonetlonntires,
qui touchaient annuelleroenten traitements plus de 2 millioas
pour les fonctions quMls ne pouvaient remplir. Le droit sor
les fers, fontes et aciera provenant des pays etrangers , aviit
ete pour Tannee 1832 de 2,380,000 fr., impOt euorme pre-
leve sur I'agriculture et llndustrie, et malntenu paree qn^
profitait k vlngt-slx deputes miniaterieis, sans compter den
ministres associes deM.Decazes dans rexploitation des for-
g^de TAvcyron. Le ministre des finances fut somme de fairt
rentrer dans le tresor 3,503,607 francs dos par la liste dvOe.
On rappela qu'au mepris des traditions les plus inviolal)les dc
la monarchie, Louis-Philippe , le 6 aoOt 1830, avait fait do-
nation deses biens k ses enfants pour les soustraire au do-
maine de l^tat; et Ton s*etonna que le droit d'enrogistre-
menty payable d^avanoe, aux termes de la loi, ne fOt pas, aprfe^
troia ans, paye integralement On rappela le vol Kesaner,
qui avail laisse un videde plusieurs millions dans le tresor.
et le mystere dans lequel on avsdt permis que cette booteosi:
affaire rest&t ensevelie ; son agiotage k la Bourse et ses re-
lations afllchees avec les agents de diang^ n'avaient pu rr*^-
ter inconnues du baron Louis , alors ministre des finaaa*
Le rapport insignlfiant de M. Martin (du Nord) sur o^te ef-
faire avait ete le premier eclielon de sa fortune politiqoe.
Dans lememe temps, une afflche placardee dans Paris an-
non^it la mlse en vente de Tlidtel Leffitte , qui avait ete le
quartier general de la revolution de Juillet Ce simple Cut
produisit un sentiment general de stupeur. Celui qui avait or*
FRANCE
68'J
giiiis^ la r^atanee l^le aui ordonnances, eelni qui avait
diflpofl^ d'ane cooronne, ^it raiii6! II y avait \h le sujet
de mille reflexions p^nibles. Lalfitte rain^ repr^sentait la r^-
Tololion de Juillet trabfe. L*hWer snWant, on jouait aux
Francis une comMie spirituelle , Bertrand et Raton^ dont
le suoete ^tait dA aux aUnsions autant qa^h resprit de I'au-
teur. Le public a'obatinait k Toir dans lea deux prindpanx
personnages le loyal financier dupe de son patriotisme, et le
v^ran le plus rou^ de la diploroatie exploitant k son profit
le d^voneuient du patriote.
Le dab des Amis du Peuple, me de Grendle-Saint-
Honors, avait M ferrod. Dans la soir^ du 1*' join IS32, les
prindpaox meoibres du dob Youlurent s'assembier me
Sainl-ABdrMes-Arts, n** 20, dans un appartement loo^ ao
nom d'un sieur Denuaud. La police avait fait apposer les
Mdlds 8ur la porta; lis les brisent, et sMnstallent pour d^ii-
Mrer sur les mesures k prendre le lemlemain. Le pr^fet de
police ordonneTarrestation des individos prints k\ti r^-
iiion ; trente-et-nn fnrent saisis ; 11 en r^ulta un double procte
poor bris de sedl^ et pour violation de Tarticle 191. Le 14
d6eeOBbre» les meneors do club des Amis du Peuple compa-
mrent devant le jury : le chef du jury d^lara que les ac-
cost avaient rMlenusnt fornix une soct^t^ politique sans
autorisation , mais que le jury les acquittait parce que ce
foit ne constitoait ni ddit ni contravention. La cour royale,
fl'emparant de la d^aration affiraiative sur I'existence de
rassodation des Amis du Peuple, rendit, pour la dissoudre,
un arr6t qnl fit revlvre Particle 291 , que Ton croyait abrog^
de fait. La Soci4ti dei Droits de F Homme, qui li^rita
du dub des Amis du Peuple, comptatt en 1832 trois mille
aectionnaires k Paris, et de nombreuses affiliations dans
les d^partements. Elle avait son gouveraeinent , son admi-
nistration, son ann^, ses drconscriptions g^ographlques ;
elle mettait en CEuvre tous lea moyens : sooscriptions en A-
veur des condamn^ politiques ou des joumaux frappte
d*amendes , prMications popolaires, publications, voyages,
correspondances; enfin, elle avait une organisation complete.
Deux d^ut^d'Argensonet Audry-Pnyraveau, si-
gnataires du manifesto de cette sod^, furent d^nonc^ k la
tribune; on avait le d^r de les exclure oorome indignes,
mais on n'osa. Le g^n^ral Bugeaud se cliargea de les inter-
pdlersor leor partidpation aux actes du comity ; ils r^pon-
dirent qu'ils siionoralent de cette partidpation. Un autre d4-
pot^, M. de Ludre, fit connattre par les joumaux son adhe-
sion an manifeste. Le 10 avril 1883, le jury condamna une
premiere fois la Soei^U des Droits de V Homme. La oour d'as-
sises ordonna la dissolution de la society, dont Pexistence
ill^le avait M reoonnue. D^]k, dn reste, se manifestaient
des scissions parmi les roeneurs du parti r^publicain. La-
Ayette et Carrel commen^aient k devenir suspects aux plus
ardents. La r^pnbliqne du National €t&\i bien en arri^re de
cdle des Droits de VHomme, Ge dub pr^para une iosur-
reetion poor ranniversaire dn 28 juillet 1833. Dans la nuit
du 27 aa 28, on arrtta, me des Trois-Cooronnes, n« 30, six
personnes occupy k fond re des balles ; pamsi ces six per-
aonnes ^talent quatre ^l^ves de ]'£coIe Polytechnlque. On
aaisit une immense quantity de balles et de cartouches,
et 162 fosils. Linsurrection fbt ajoura^e. La revue se passa
sans troubles ; mais legoovemementavait cm devoir dtelarer
offiddlement dans le Moniteur qu'il ne sendt donn6 an-
cune suite k la oonstmction des forts d^ch^. Le lende-
main la statue de Napoleon fut d^couverte sur la colonne
de la place Yenddme , anx acdamations de la multitude.
Les arrestatlons fiiites pendant les mois de juillet etaoOt 1833
8*eieverent k 150; 27 accuse furent traduits en cour d*as-
aises, au mois de d^cembre ; les plus marquants 6taient Ra»-
pail, Ketaausie, etc. Ils ^aient pr^venus d'avoir form^ un
complot Gontre la sfiret^ de l'£tat , an dernier anniversaire
de Juillet. L'avocat gfo^ral lenr reprodiait d^avoir demand^
la loi agraire; Yignerte, appeli comme t^moin k d^charge,
s'^cria : « Tu en as menti , miserable ! » U fut condamn^,
a6aDce tenante, k trois ans de prison. Tons ces accuse fu-
d:ct. de la convers, — t. ii.
rent acqultt^ par le jury. Mais les avocats Dopont, Michel
(de Boutges) et Pinart (brent ^suspendns de Texercice de
leur profession.
Au nombredes causes qui entretenaient Tagitation, et pons*
saient quelquefois au dterdre, ^lent les crieurs publics.
Agents de publidt^ pour les feullles d^mocratiquea, iU entre-
tenaient Tardeur des passions populaires. Mais devant eux
la loi ^taitmuette» et le pouvoir d^sarm^. La loi dn 10 dtf-
cerabre 1830 rendait libre le colportage et la vente dea
Merits ; la seule formality exigto ^tait le d^pOt d*on exemplaire
entre les mains du commissaire de police. Le pr^fet de po-
lice, M. GIsqnet, voulut dtendreaux brochures Tobligation
du timbre ; mala la loi n*exigealt le timbre que pour les jour-
naux et les paplers-nouvelles. La police fut assignee devant
les tribunaux , qui la condamn^rent : die n*en continua pas
moins les arrestatlons. Enfin, la cause vint en appel de-
vant la oour royale, qui, par arrit du 11 octobre, confirma
la d^sion des premiers Juges, et donna gain de cause aux
crieurs publics. Rodde , g^rant dn Bon Sens, journal popu*
laire, annon^ que le dimanche I3 octobre il viendrait lui-
rotoie vendre ses Merits sur la place de la Bourse. Apr^
Parrftt de la cour royale , le gouvernement avait d^ar^ offi-
ciellement qu'il n^interviendrait pas. Un immense ooncours
de curieux se rendit ce jour-i^ sur la place de la Bourse.
Rodde distribua ses brochures sans nul obstade. Au mois
de f^vrier suivant , une nonvdle loi sur les crieurs publics
fbt prteent^ aux chambres; elle portait : « Nul nepourra
exercer la profession de crieur public qu'avee la permission
de Tautoritd municipale , qui pourra toujours la refuser ou
la supprimer. » Quelques tentatives pour agiter Parish Toe-
casion de cette loi avort^nt et se r^uisirent aux dtoons-
trations de quelques bandes de tapagenrs nocturnes, et k
des attroupements sur le boulevard Saint-Martin. Seulement
sur la place de la Bourse, un certain nombre de perturba-
tenrs furent raaltrait^s par des agents armte de bAtons; ce
qui donna lieu k de vivos recriminations centre les assom-
meurs enr6l6s , disait-on , par la police. M. de Salverte d^
non^ les fiiits k la tribune ; une enqu6te fut faite par la ma-
gistrature, et le pr^fet de police fut contraint de r^voquer
un offlcier de paix et cinq inspecteurs. Mais en ro6me tem|is
soixante-trdze membres de \BSociM des Droits de I' Homme
etaieot arrftt^.
Les r^gi^ politiques n^^taient pas nonplus undes moin-
dres embarras du gouvernement. Les vaincos et les pros-
erits de tous les pays refluaient sur la France. Les dtas-
tres de la Pologne , les troubles des £lats de la confiiddration
germaniqoe, les proscriptions de Ferdinand VII et dedom
Miguel, les pers^utions de TAutridie, avaient amen6 sni
notro sol 6,000 r^uin^ polonais, 4,000 allemands, Italiens,
espagnots , portugais , qui coOtaient 3 ou 4 millions par
an k r£tat, et cela dans des circonstances p^ibles, od la
cherts des subsistancesetle manque d^ouvrage accroissaient
debeaucoup lefardeau des diarges publiques. La conduite
de tous ces r^fugi^s ^tait loin d'etre Element satisbisante;
nn grand nombre d*entre eux se montraient peu recon-
naissants de Thospitalite quMls recevaient. Uqe loi de 1832
autorisa le gouvernement k leur assigner des nSsidences. En
vertu de cette loi, on les interna dans une trentaine de villes,
oh ils pouvaient se procurer des vivres k bon march^ et
8*employer& divers travaux. Cependant deux mille, k rai-
son de leur position sodale ou de leurs professions lib^-
rales, obtinrent la faculty de rester k Paris. Le 8 dtom-
bre 1831 un comity polonais s'^tait furm6 k Paris : 0 r6di-
geait des adresses , des proclamations aux peoples, des pro-
testations centre les mesures des goovemements. Le mlnis-
t^re ordonna, vers la fin ded^cembre 1835, Texpulsion des
membres de ce comity, Leiewel, Leonard Chodzko , etc
Les conspirations de la Jeune Italie avaient amen6 en
France de nombreux proscrits de Modfene et de la Romagne.
Le 20 octobre 1882, Emiliani, r^Aigi^ k Rodex, fut bless^
de coups de poignard par une bande de ses compatrlotes ,
en Vertn d'un jugement 6nian6 d'un tribunal seent Lo 31
87
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FRANCE
niiii i833,le tribiUMldo Rodei oondamai 4 cimf aiM de r^-
doflkiD alt auteun oo eompUces de oe gael^apens. En sortant
de Taudience , Emiliani et Lazzareschi soot poignard^ par
on nomm^ OaTloM. Le jogement du tribunal secret avait
<t^ p«bU^4iTe6 la aignatare de Maniai, chef principal de ia
Jeune italUt caracttre ardent et peraiv^rant, qui dans
I'exil exepfait une grande influence sur lea compatriotes. 11
protesta contra aa aignatore, fauasement appos^ au baa du
jugmient du tribunid secret.
Dins sea relations avec riSarope, le gouYememoit fran-
^ia continuajt la politique de cendesoendance qu^il a?ait
adopts depuis 1830. Le cabinet de Saint-James, to seiil
avec lequel il entretint des relations tnftimes» commen^ait
d^jk h se faire payer to pti% de son alliance. A cette <^poqiie
se rapporte la premiere apparition du droit de visite,
Cette m^me ann6e 183S vit poindre lea dilficult^ de la ques-
tion d* O r i e n 1 1 c'est-A-dire les premiers symptdmes de la
dissolution imminente de I'empire turc et I'attitude me-
nafante de la Russie k Constantinople. Vers le m6me temps,
domPed ro. It la t6ted*one troupe d^aTenturiers, all«trendre
k sa fllle donna Maria le tr6ne de Portugal, U6urp6par
dum Miguel, etPerdlnandVIl monrait laissant le trOne
d*£spagne k sa fllle Isabellell.
L'ann^ 1834 s^ouvraitaTecdea apparences qui semblaient
pr^sager un calme profond s I*aspectg6n^ral de la soci^t^ an-
non^t nne lassitude uniTerselle; mais pour qui jetait un
regard plus per^ant sur ia soci^t^ , c*6tait \k une tr^ve plut6t
qn'une pain rtelle : les n^publicains se pr6paraient en si-
lence li engager ime lutte nouvelle, et I'eaprit r^volutionnaire,
r^duit poor le moment k une esp^ de sommeil agit^ de-
▼ait se r^f eiller on pen plus tard 4 Lyon et k Paris, par un
^lat terrible. Le gouvemement loi-m^me sentaitque, pour
rentrer dans les conditions d'une socl^ r^uli6re,il fallait
enllnir avec le parti de la r^publique, le combattre ^ ou-
trance et lui enle?er tons ses moyens d^action. Dimis la dia*
cussion de TadresM , ropposition parlementaire mit dans
son langage nne mod^tion nouTelle et abandonna certaines
formes Tiolentes et pfovocatrices k I'dgard de TEurope. Mais
Popposition do dehors ne gardait pas la m^me mesure : ses
d^lamationa redoublaient d^audace etde violence; les carl-
oatures, les pamphlets, lan^ient leurs atteintes josqu'au
soroniet de la hi^rarchie sociale. Le gouyernement porta
alors SOS pieuiicrs coups contre la presse d^mocratiqne.
Le 2S Janvier il demanda k la chambre Pautorisation de pour-
suivre M. Cabet, d^ut^, k raisonde deux articles public
dans son Journal Le Pqpulaire^ Tun intitule la Ripublique
dans la Chambre^ Pautre Crimes des rois contre Vhuma-
niti. Dans la stance du lendemain , M. Larabit dtoon^a k
la tribune la dictatore du marshal Soult , qui, dans un or-
dra du jonr anx officiers d'artillerie de Strasbourg, avait pi<-
tendu interdire aux officiers toute reclamation, m^me legale.
Des murmures s'^lev^rent, et le g^n^ral Bugeaud s*6cria :
« II (kttt obdr d^abord. » M. Dulong r^pliqiia : « Faut-il ob^ir
jusqu*^ se faire geOiiert » II en rteulU une explication entre
cesdeox d^putte; l^affaire tut envenirate d'abord par le
Jnfumal des Mbats^ qui avait ajoutd ijusqu'd Vignominie;
puis par ie journal du soir , et aussi par des d^putte attach^
k la maison du roi. Un duel an pistolet s'ensuivit, et Dulong,
atteiat d'une balle claus la t6te, succomba, le 29 janvier.
11 y avait ce soir-la bal a la cour. Dupont de TEure, ten-
drement attach^ a M. Dulong, adressa sadtoisslon a la
dianibre. Vintennn la loi contre les associations, qui
•ggravait le lameiix article 291. Tout cet ensemble de ine-
sures r^pressives ^lait IMndice d'nn nouveau syst^me , ou
plut6t d^une marclie plus dteid^ dans le syst^me du gou-
\erneinent. Le principal auteur de cette loi, un orateur qui
remuait les centres par TApret^ pas^ionn^ de sa parole, le
procureur gto^al Persll, vit grandir cette annte son In-
fluence dans la clutmbre. Ce qui channait la m^orit^ dans la
])er^nne de M. Persil , « c'eRt qu*il avait Tair d*un plan-
^i>»w «rni6 d'nn b4ton et parlant k ses n^gres; c'est qu'il
avaftl ioujours le bras tendu en s'adressant ii la gauche ». Tel
est le siognUer paii^gyrk|oe que Matt adrieosenMBl 4» kl
un d^ute sinctoB et hoaame d*esprit , qui apparteMii akon
au m^me parti. D^J^ Ton dMgnaitM. Persil poor remplaecr
M. Bartbe au miniature de la justice. Dans cette croisade d«
goovemement contre le droit d^assoclation, il ^tait aingyitf
de voir au banc des ministreii troishommes dont Tun, R. da
BrogUe, avait ouvert sous la Restauration son hotel ^ h
society d»&AmisdelaPresse: Tautre, M. Gaixol, avait di-
rig^ la society AkMoi, le cUl t'aidera; et to troisitee,
M. Bartbe, avait marqu6 parmi les carbonari. Dure^te, Top-
position ne se uontrait pas moins ardente et naoiiis pna-
sionn^ que to ministire. Cette loi, promulgnte to 10 aYril,
donna au gouvemement le pouvoir de fenner les dotia. la
chambre avait accord6 i^autorisation de poorsuiTre M. G^
bet pour ses articles dans Jbe PojnUaire; il fat ouadanBi
le 28 G^vrtor 4 deux ana de prison, doux ana diaterdictioA
des droits civils et quatra miUe franca d'amendo , il a'ex-
patrla.
Le vote de to loi contre les associations fut le signal dHue
crise : le parti d^mocratique aux abois voulaal do moins
avant de cAder to ptoce tenter une demi^ partie. La So-
eiit^ des Droits de V Homme disposal! de 188 secUons dana
Paris : on faisait des cartouches, on acbetait des Auitof em
se pr^parait k une r^stance amke. Le procte des motnei-
listes devint to pr6texte de rinsorrection k Lyon. Pinsiema
autres villas se soulev^nten rotee temps, et les jounita
d*avril eurent leur contre-coup k Paris.
La victoire sur les facti«ins armte semblait deroir doBaar
une grande force an gouvemement Mais to mlnist^re HsA
rain^ par des germes de dissensions intestinea. Dti/k le rqet
d'un projet retotif au traits des 25 millions rtetamia par
TAm^rique arait amen^ to retraite du due de Broglie. An
tonnes d'un treit^ sign^ to 4 juiU^ 1831 par to gMral S^
basttoni , ministre des affaires ^trangilres, to gouvemcnwnii
fran^ais s^^it reconnu d^tenr de 26 niiilioas envera las
£tats-Unis. Cette crtence ^tait r6clamf^ comme r^paratjaa
des dommages que le commerce maritime des
avait soufferts en execution des dtereto de coufiscatioii
les marcbandises anglaises rendus par Napolton, k
et k Miton , en 1806 et 1807. Le tr^sor public se
engage dans la question , to ratification des charabrea ^tatt
n^cessaire poor que to traits du 4 juillet refOt son ex^cntMB.
Le due de Broglie , prudent du conseil , et to gto^ral S^-
bastiani , signataire du traits, soutinrent ^nergiqaeoiNii to
l^timiti de la cr^ance; mais ils rencontr^rent une vive
opposition dans to chambre et bors de to chambre. Des
bruits d'agiotage qui avaient couru au si^et de o^tle cr^aaca
de 25 millions contribu^rent k indisposer I'opinioa. La-
fiiyette, alora n»alade, avait envoys k to chambre des expfi-
cations en favour da projet. II n'en fut pas mofau njoMi
M. de Broglto en avait fait une question da cabind : inua^
dtotement aprte le vote de la cluunbre, II remit sa dteii»-
sion au roi. Sa retraito entrataia ua remaniement mlaiatt-
riel. MM. Bartbe et d'Argont, dont la position ^tail neaa-
cte depuls longtemps, furent remptoc^ par MM. Persil et
DuchAtel , qui prirent les portefenilles de la jnslioe et da
commerce; M. Thiers rentre an minist^ de riniftriear;
M. de Rigny passa de la marine aux affaires ^traagtrea. Ia
marine, olTerte k Tamiral Roussin, ambassadeur k Coas-
tantinople, ayant M refuse par lui , fut donnte k raosiral
Jacob. Un pen plus tard , ie 20 mai 1834 , mourut le fjintni
Lafayette : Pingratitude dont on avait pay^ ses services pa-
relt avoir jet^ de raraertunie sur ses dernlers momeats.
La mort de Ferdinand Vll avait M le signal de to guerre
civito en Kspagne. Di^ to 4 octohre don Carlos avait tti
prudam^ roi k Tatovera en Estramadure , puis k Bilbao et k
Vitloria. Linsurrection Carlisle s^^tendit rapidemeut dana to
Navarre et dans les provinces basques. Zea-Bermudte , pre-
mier ministre, avait conseill^ k to reine Marie^liris-
tine, r^ente pendant la minority dc sa Bile li^abelto, de
continuer le systtoe de gouverriempTit c!e l>rdir<*trtl V||.
c'cNt-a-dire rabsolutismc. Mais M ttNUteAatt^uii MMa» iitti*
FRANCS
691
yosslbint^daiiiaintenirca aysttoie. Martinez de la Rosa,
pomin6,le la Janvier 1834, president du consefl etminislre
dee affaires ^trang^es* donna , le 10 ayril, une constitution
Duuvelle sous le nam d*Sst(Uuto real^ p&le copie de la
diarte franfaise, mais ou la liberty politique 6tait dl^pen-
s^e avec une eicesslYe parcimonie- Quelques Jours aprto
(23avril), U signa le traits de la quadruple alliance
avec la France, TAngleterre et le Portugal. N^anmoins don
Carlos , quis'^tait embarqn^ le t** juin pour PAngleterre, y
re^ut k son arriTte les ouvertores dn parti absolutiste , qui
lui offrait des secours et de Targent sMl voulait se reudre
en Espagne. II part fnrtivement de Londres le l**" juillet,
aiTiYe k Paris le 4 , le 6 & Bordeaux , le 8 a Bayonne ; et
le 30 11 se trooTait de I'autre cCt6 des Pyr^n^s , sans que
la police de France ou d'Angleterre eQt soup^on de son
voyage. Dans ce danger pressant , Martinez de la Rosa vt"
dame les secours de TAngleterre et de la France. yAngle-
terre foumit des annes et des munitions. La France pr6ta au
gouvernement de Christine la l^on <Hrang^re. L'armde
d^observation, command^ par le g^n^al Harispe, sur la
fronti^re des Pyr^n^a, re^ut des renforts. A Paris, le
banquier Jauge, ayant annon^ un emprunt au nom de don
Carlos , fut arrets ie 1& juillet; mais il Ait relAcbe le 29 no>
▼embre , en vertu d'un arret de non>lieu , attendu que le
traits d'alliance avec TEspagne n^avait pas encore ^t^ rendu
public. Enfin, le refus d<icid^ de rinterrention, au mois
de juin 1835, d^lermina la chute de Martinez de la Rosa,
qui fut remplac^ par T o r e n o.
La chambre ^ue en 1831 , quand durait encore T^bran-
leinent de Juillet, la chambre qui atait d^but^ par Tabuli-
tion de rii6r^it6 de la pairie, et qui avail t^moign^ une si
▼ive sympaibie pour la cause de la Poiogne , s^etait diftd-
pilule pen k pen, et avait fini par recevoir docilement Tim-
pulsion politique d'en haul. Cependant die fut dissoute, et
de noovdles Elections se firent au mois de juin 1834 ; la plu-
part des d«^ut^ qui avaient profess^ des doctrines r^publi-
caines furent mponsste par les eiecteurs. Quelques Idgiti-
mistes entrant dans la nouvelle cbambre, d vinrent se grou-
per aiitour de Berryer. Ce fnt dors qu'on sVisa de de-
mander Pabolition du serment politique , comme une forma-
lity inutile : le cabinet ^Uit travaill^ par de secretes dissi-
deuces ; une lutte sourde existait entre M. Guizot d le ma-
r<k^al Sonlt, dont le bndgd avail d*aillenrs essuyd des at-
taques asses vives dans la chambre. Dans on voyage du roi
audiatean d'Eu, on travailla contre le marshal d centre
les hteitations dn roi. M. Thiers , mand^ It Eu, se fit fort de
faire entrer le man^chal Gerard dans le minist^e si le ma-
r^hd Soult se rdirait Celui<d futcens^ avdr donn^ sa de-
mission , d le 18 juilld le luar^did Gerard prit le porte-
feuille de la guerre avec la pi^sidence du consell. Dte Ton-
verture de la session , un esprit nouveau se roanifesta dans
la chambre. L'adresse, rMig<^« par £tienne, Uisf^ait per-
cer quelques insinuations contre la politique du minist^re,
et partlculi^rement contre cette partie du cabinet qu^on d^-
signait par le nom de ffoc/riitnires. Les ministres n'os^rent
pas demander d^explications k la majority , et rest^rent dans
la situation fausse d*un oonoours <^]uivoque. £tienne appar-
tonait K cdte fraction de la diambre oft se formait le tiers
par It, Ce tiers parti , compos<^ de d^put^ qui avaient tous
soutenu Ic gouvcmeroenl de leurs votes d de leur parole
dniip. les temps de crise, penchait pour on rdour k une po-
litique plus directe d plus Ub^rale. Le tins parti se mon-
tra tout d'abord favorable au roar^dMl Gerard, qui 6tdt
entr6 dans Is minisl^re avec une pen^te d^amniRtie, comme
itioyen de terminer lesembarras inextricables dans lesquds
\e proete d^avril allait jeter le gouvernement. II presents
done dans le consdl une note sur ramnistie : elle fut rejdte
par ses coll^nes, sous le pr^texte que le g^n^ral Jacque-
mlnot U repou!<sait au nom de la garde nationde; on
ajoulait mdme que la d^miftsion du g^nc^ral Jacqueminot
etait k crdndre d Ton donnait suite k cette proposition. Le
marechal Gerard donsealors sa ddnission $ to 29 OQtobrei
apdtt un peq plus de trois mois de mlnist^re, IfSS aulres
ministres se retir^rent Element, k Texceplion de M. PersU,
qui se montra dispose k s^entendre avec le tiers parti^ au-
qud la retrdte du cabinet Idssdt le champ libra; car
MM. de Broglie et Mol^ avdent renonc4 a en composer un
nouveau , apres quelques tentaUves hiCructueuses. M. Du-
pin, auprte duqud M. Perdl ddt venu prendre oonseil,
refuse le pouvoir pour lui-meme, d dtei^a les noms qui
form^rentleminist^ du 10 noveiubre, appeie le ministhre
des trois jours C^tait le duo de Bassano , president do
conseil et ministre de rinterieur; M. Charles Dupia k la
marme, le g^nerd Bernard k la guerre, M. Passy aux fr-
nances, Teste aux travaux publics ; M. Sauid, qui avdt
lait son dd)ut a la tribune lors de rouverture de la sesdon,
au mois dejuiUd, ^tdt d^lgnd, q unique absent, pour le
INirtefeuille de rinstruction pnblique; enfin M. Bresson,
ministre pienipotentidre k Berlin, devait avoir les aftaires
dtrang^res. Bleu que le roi s*applaudtt en lui-meme d'avdr
edifi^ un cabinet d inoffensif , le public ne voulut jamais
croure k sa r^alit^ ; d il paratt que ses membres eux-m6mes
ne comptaient pas sur une longue durte , car un d'eux ,
M. Charles Dupin, avail demande k conserver aa place de
mcnibre du consdl d*amiraut4, aux appointements de
30,aoo Irancs. Le due de Bassano s^occupdt d^une d<^iara*
lion de principes, dans laquelle il annoncait rintention de
restaurer la revolution de Juilld : U-dessus, M. Persil d^
clara quMI n*avdt eonsenti k rosier dans le minlslere qu>
la condition que le systdne ne serait pas change. Ce cabinet
etait use avant d*avdr toucli6 le pouvdr.
Le 13 , les ministres dlnaient dies M. Dupia, president
de la chambre j dans la soiree, assez lard, MM. Teste eft
Passy envoyerent leurdemisdoaau roi ; die toi annoncee le
soir roeme dans le Messageri mds le iendemaui un jour-
nal du matin la dementi!. Cependant le due de Bassano avait
pris seul son minist^re au serieux , et U trnvaillait gravfr-
ment k sa df^aralion de principes : le rai fnt oblige de Tine
former que tous ses ooliegues avaient donne leur demission.
Le IS tous les andens ministres avaient repris leurs port^
feuilles. Aind fut constate Tavortemenl du tiers parti*
M. Dupin fit une fkute grave en d<^ieguant ses lieutenants
pour s^mparer du pouvoir, au lieu de leur donner un g<^ne-
rd en chef; c*etait trailer la France un pen trop en parterre
di* province que de lui envoyer des doublures. M. Dupin
donna beau Jeu & ses adversdres, qui le roirent an den de
prendre le pouvoir; ils tirirent avantagade son rdus, et en
eondurent qu'il ne se sentdt pas propre aux affaires, lis
alieguaient la roobflit^ de son caracl^re, son gofit pour les
boutades, et la difOcuIte qu'il aurait k vivre en bonne in
tdligence aveo des oollegues. Cependant un tieu plus tard,
lors de la disctissioa relative k Tordre du jour motive sur
le sens de Tadresse de 1834, M. Dupin, k qui Ton reprochdt
d'avdr reouie devant le pouvdr, declare sdenndlement k
la tribune quMl etait pret k entrer dans Id midst^re donne,
Il la seole condition qu'U y aurait une pr^idence rMU.
Le cabind doctrinaire s*etait reconsUtue sous Upreddence
du marechd Mortier, nomme on mdne temps ministre
de la guerre le 18 novembre. Le ministere, qui etait reste
sons le ooup d'une phrase equivoque de Tadresse k Toui-
verture de la session , comprit la faute quMl avait faite, d
demanda des explications sur le snns des passages ambigus
qu'on avait tonmes contre lui. ^tienne accusdt les dodri-
ndres d'intrigue, d'ambition d d'inconsequence. M. Guizot
demands k la diambre de resondre la question, en repon-
dant d die prddt son oonoours an systdae du ministdi) :
M. Thiers presenta ses coU^oes d lui oooune des ministres
de la resistanoe Aprte une longue d vive diseussion, I'nr-
dre du jour motive fut adopie en ces termes i « La chambce,
satisfaite des explications enteadues sur la politiqne suivie
par le gouvemement, et n'y trouvant rien que de confonpe
aux principes exprimes dans son adresse , passe k Vordre
du jour. » Certes, il n*y eut jamais de presidence moins
r^Ue qua ceUe du pauvre uMTMial Morlier ; la nction etad
87.
693
FRANCE
par trap tnnsparente. Aa bout de trois mois sa candear 8*eii
lassa, et il donna le 20 f^Tiier 1835 sa d^miMion de presi-
dent da coiucQ ; pais , le 30 avril , il o6da le portefeaille de
la guerre an marshal Maison. L'amiral Diiperr^ avait
ete pr^cMeminent appel6 k la marine. MM. Thiers et Guizot
avaient d^ Tan et Tautre dans la chambre une qombreuse
clienttie , qui lear assurait une influence pr^pond^rante :
leur union, en fUsant contre-poida k la Tolont^ royale, ^tait
on obstacle au gonvemement personnel. Dte lors on tra-
Taillait a les diviser, afin de les dominer Tun par Tautre.
Un minist^ parlementaire, c*e8t-ii-dire qui puisait sa force
dans rassentiment des chambres , ne poavait a?oir ks sym-
pathies du chftteau. Sur ces entrefaites parut une brochure
de M. Rcederer, ayant pour objet d'exalter la pr^rogatiye
royale. Cette brochure, accueillie arec enthousiasme par la
cour, produisit un elfet tout oontraire chez les hommes po-
Utiques. D^J^ commen^it k se former un parti parlemen-
taire , r^clamant la sincerity da gouyemement repr^sentatif ;
on faisait rerivre la maxime : Le roi rigne et ne gouveme
pas, F on f ride, qui ne correspondait pas encore ayec le roi,
attaqua vigoureusement les pretentions mises en avant par
M. Rcederer. Quelqurs d^put^, particuiiirement atfid^s k
M. Guizot, se montraient disposes k les combattre.
La Yacance de la pr^idenoe du conseil, par suite de la
dtoiission da marshal Mortier, atait amend une erise mi-
nist^elle, que le roi ne se pressait pas de finir. Des reclama-
tions picnniaires de la Russie, qui n'dtaient nullement fon-
dles, ayant ete portdes devant la chambre, M. de Rigny,
charge du portefeuille des affaires etrangires, s'dtait trouye
insurfisant pour traiter la question ; M. Thiers Pavait etudito
et avait Joud le rOle de son coU^ue. Mais, pressentant oix
etait le danger rdel poor le ministire, il se mit d'accord
avec M. Guizot, et accepta la prdsidence du due de Broglie,
qui rentra comma chef du conseil et ministre des affaires
etrangires, le 12 mars 1835. M. de Broglie, avec ses iddes
arrfitees, avec sa rectitude de raison aussi peu flexible que
sa droiture de caraclire, etait peut-^tre IMiomme que le roi
redoutait le plus, et pour lequel il dprouYait le moins de
sympathie. Sa rentrde ftit la rdponse de la chambre an ma-
nifeste de M. RoBderer. Une des conditions du retour de
M. de Broglie etait n^cessairement la resurrection du traite
des 15 millions reclames par les ]£tats-Unia d^Amerique.
Halgre les fanfaronnades du president Jackson et ies tripo-
tages de bourse dont la question s^etait compUquee, la lot
fot Totee, le 18 aTTil 1835, par 289 voix contre 137.
La connaissance des evenements d*aYril ayaltete deferte
k la cour des pairs. LMnstruction dora plusieun mois. L'op-
position s'attachait k demontrer fimpossibilite du proems;
et die objectait niiegalite do reuToi derant la chambre
des pairs. Un article Tiolent da National sur IMncompe-
tence de la cour des pairs fit tradnire le gerant de oe joonial
doTant la chambre. 11 oomparut le 15 decembre 1834, et
Carrel, alors en prison, Tint le defendre. C^est Vk qull evo-
qua Pombre du maredial Ney d^nne manliresi terrible pour
ses joges. Le gerant du National fut oondamne k deux mois
de prfaK>n et 10,000 francs d*amende. Girod de I'Ain pre-
ienta, au mois de novembre 1834, son rapport sur les ere-
nements d'avrfl. Les debats s^ouvrirent. au Luxembourg le
ft mai 1835. Une nouvelle salle d'audience arait ete cons-
tniite poor les beaoins du procte. II restait encore 121
accuses. L'accosation etait soutenue par M. Martin (du Nord),
procureur general, asslstedeMM. Plougoulm, Frank-Carre,
Cbegaray ft Latonmelle. Des 121 prerenus, 68 repondirent
anx questions du president; les autres, notamment oenx de
Paris et de LuneTille, declfaiirent la oompeienoe de la oour
des pairs, et demandteent k etre aulstes de defenseurs de
lenr choix. La cour repoussa la demande des accuses. II en
lesulta des setees de Tiolenoe et de tumnlte indescriptibles.
Le 12 Jnillet, Tingt-holt des prindpanx accuses s'eraderenl
de Sainte-Peiagie. La peine la plus serere prononcee par
la conr des pdbs ftit la deportation; elle atteignit dix-neof
•censes. Ce proete, poaniilTi et acbeTe k tnytxs tant
d'obstades, porta un coop dedslf an parti repobiicain, 4
le decrMita moralement par les excte de qodquea dena-
gogues absurdes. La Tribune, suspendue le 13 aTril 1834,
aTait reparu le 11 aoOt; elle cessa definitlTement de paraltre
le 12 mai 1835. C*etait le drapeau de llnsorrectioD : sa chute
annon^ait repuisement dn parti ; elle avait suIm cent ont
poursoites, des amendes poor 157,000 francs et <iaaranle-
neuf annees de prison.
Depnis cinq annees, pendant lesquelles le Booveaii r^ime
travaillait k s'asseoir, i'esprit d*agitation et de tort>aleooe,
qui s'etaH d*abord exhale en emeutes, s^etait traduit eosmle
en insurrections et en guerre dTile ; il aUait finir par descrima
isoies et par des tentatiyes d'assassinat Dte les demiers OMii
de 1834 et les premiers de 18S5, divers (aitsanxquels on nedoa-
na pas de publicite reTeiaient des pensees de regicide. Un aa-
cien soldat, pour avoir nourri de tels projets de meortre, avait
ete cnvoye au Senegal ; un autre mililave, nomm^ Jomard,
traduit en courd*assises le 21 septembre, fut acquitte, rea-
▼oye k son corps, et joge comme deserteor. Pendant toot
le mois de jnillet 1835, de sinistres rumeurs drcolaient daas
Paris; le complot de Neuilly, trame pour faire p^rir le roi
dans le trajet des Tuiieries k la campagne, y donnait de
la consistence. Une revue de la garde nationale derail avoir
lieu le 28 jufilet : la veille, dans la soiree, one revdlation
faite au commissaire de police Dyonnet donnait dea deiaib
assez ciroonstancies, mals insulflsants et enveloppes d*obi-
curites, sor un projet d'attentat qui devalt eclaler sor ks
boulevards, k la hauteur de TAmbigu : on supposait on sou-
terrain creuse sur la route; des perquisitlona faites sor le
boulevard Saint-Martin d'aprte ces indications donnerentis
change k la police. Le 28, le roi, accompagne de ses fits,
de plusieurs ministres et d*un nombrenx etat-major, avail
fhinchi le boulevard Saint-Martin, et une moitie da boole-
vard du Temple, lorsqne dhme fenetre , restee jasque 1^ coo-
verted'unejalou8le,partuneterrlbledetonatlon,aeoonipagDfe
d'une grele de mitraille, qui frappe mortdlement k oOie da
roi de nombreuses vicUmes , dont la premiere etait le ma-
rechal Mortier. AussitOt la maison est envahie par la Cone
armee ; on saisit sur le toit d*une maison voisine le meor-
trier defigure par des plaies sanglantes : c'etait Fiescbl
On arreta peu apr^s Bolreau, ouvrier en bron3e ; Morey,
arrete une premiere fois, fut d'abord rdaxe. Un mandat
fbt lance contre Pepin, qui tenait un magasin d*e|Nceries k
rentrto du faubourg Saint- Antoine, mats 11 ayait dispam;
oe fut plus tard qn'on mit la main sur lui. L^stniction d
les debats etablirent que Pepin avait eu dea relations M-
qnentes avec Fieschi , qu*il lui avait foumi de Targent poar
construire sa machine infemale, et qu'il connaissait rosago
criminel auquel elle etait destinee. Morey, ouvrier boone-
lier, laborieux, d*une conduite sage, mais vieux republicaiB
k convictions inflexibles, avait aussi pris part ao oomplot;
fl avait charge les canons de fusil et donne aslle k la coo-
cubine de Fieschi. Enfin, Boireau avait eu oonnaiasance da
projet d'attentat, et la veille de la revue il etait paasei
clieval sur les boulevards, devant les fenetres de Fieschi,
pour lui donner les moyens d'ajuster sa machine et d*j den-
ner rinclinaison la plus meurtriere.
Le 5 aoOt eorent Hen aux Invalides les ftuerailles dsi
victimert, au nombre de quatone, parmi lesquelles on oomp-
tait one jeune fiUe et un maredial de France. Ce qoi frappa
plus encore que la pompe de cette triste ceremonle, ce M
llnsolence du diseours que Tarcheveque de Paris, M. de
Queien, adressa an roi eneette occasion. Les debats do
proces 8*ouvrirent le 80 Janvier 1836. Ce fot on aflUgeaBl
spectacle de vofar les complaisances de la pairie poor oa
miserable td que Flesdd, dont la vanite n'apercevalt daas
les seances de la cour des pairs qu*une occasion de se doa-
ner de I'importanoe; ses lazzis impodents et ses rodouMM-
tades de saltimbanque exdtalent des rires appiotiateiirs daas
rauditoire. Par un triste contraste, Pepin, que les declara-
tions de Fieschi conduisaient k rediaraud, nontrait une
posillanimlte dilBdle ik ooncevoir ; il semMait parfbis
FRANCE
693
de fiOQ McablMiMnt poor rtpondre am attaques de son
adTenaire; U oomroeDfaH una phrase, sans pourof r Tache-
Tcr, et tt letombait sar son banc, comme ^pois^ par ce seul
effort. MoroY aeul gardait una attitude impassible, sans
Jamais rteriminer, sans montrer on signe de faiblesse , sans
pronoDcer une parole de ooi^. Le ib f^Trier, un arr^t
de la COOT des pairs condanma Fieschi li la peine des parri-
eldes, Moray et Pepin 4 la peine de mort, Boirean k vingt
ans de detention. L'extotion eut lieu le 19.
L'attentat de Fieachi avait soulerd on sentiment oniversel
d'lndigDation. Des Toix s*61eT^ent pour demander des me-
aares I^tslatives assez Tigonreiises pour enehalner les pas-
sions maifaisantes et ponr r6primer les prorocations de la
presse. Les ministres s'empressiient de profiter de la sto-
peur gto^ale pour armer le ponyoir d^on ensemble de me*
sures exceptionnelles, connues depuis sous le nom de lots
de teptembre. On leur reprocha d'exploiter I'attentat de
Fieschi coutre les liberty ptibliqnea, oomme les ultra, sous
la Restanration , avaient exploits I'attentat de Louvel, en
disant que le due de Berry avait HA poignardii par une idte
liberate. L^intention avou^ ^it de ponnroir k la sOret^ du
clief de n^t,de rendre la justice plus prompte dans son
action et plus ^nergique dans ses yengeances, de rousder
la presse, de placer la personne du rol et la monarchic cons-
tltutionnelle au-dessus de toute discussion. Qoelque n^ces-
!»aires que fussent alors des mesures de repression , on ne
peut nier que ces lois ne portent Temprdnte des passions
du moment; elles sont marquees d^un caract^re de colore
et de Tiolence. A travers les dispositions les plus dures et
les plus implacables du syst^me d'lntimidation exalte alors
par M. Guizut, on sent une impuissandede repression mo-
rale, et c'est comme en ddsespoir d*agir sbr les esprits que
la )oi recoort an frein materiel, par I'exageration des
amendes et de la prison. Au reste, le mintst^ ne s'abusait
pas sur rhnpopularite que ces lois devaient faire rejailiir
sor lui. An moment de les presenter, M. le due de Broglie
dit au roi : « Sire, ToiU Tensemble des mesures que nous
jugeons n^cessaires an saint de la monarchie, dans IMtat
actod de la France. Mais nous ne devons pas tous dissi-
moler que des discussions de la nature de celles que ces lois
▼ont soulever usent promptement un minist^. Nous deyons
done consdller k Yotre Majesty de songer dte k present au
choix des hommes qui defront nons remplacer, et dans ce
cas je ne yois pas d'autre mhiisttoe possible que celui
de M. Dupin. >» A quo! le roi r^pondit : « Aussi yous yoyez
que je re^is egalement bien tout le monde. •
Cependant, rann^e 1836 s^ooyrit ayec tontes les appa-
rences d'nn calme profond. Aprte le procte d'ayril , apr^
Tattentat de Fieschi et le yote des lois de septembre, toute
agitation s'apaJse, l^esprit rdyolntionnaire est dompt^; tont
se tait antoar du trtae. L'impopularite pr^yue par les mi-
nistres ne leur ayait pas roanqu^; roais Tunion qui r^gnatt
cntre eax faisait leur force, et deyant les cbainbres et yis-ii-yis
da roi. Quelle que fftt la diyersite des points de depart
de MM. Thiers, de Brof^ et Guizot, ils ayaient lutte en-
semble pour la consolidation d'nn m^me syst^e politique,
ils s^etaient engages snr les mdmes questions : il y ayait soli-
darity entre eux. Une telle intimity laissait peu de place au
gouyemement personnd. M. de Broglie surtout, par sa
mani^re peremptoire de poser les qnestions et de les tran-
cher, etail pen agr^able au rol. Aussi les Tamiliers de la eour
ae plaisaient-ils k faire entendre que sa roideur froissait la
dlplomatie etrang^re. Fn mame temps on trayaillait k dr-
conyenir M. Thiers, k caresser son ambition, et k lui sug-
g^rer des ynes propres a le detacher peu k peu de ce trium-
▼Irat redoutable. On cultivaK soigneooement tons les germes
de Hyalite entre iui et M. Gnizot, on semaif les defiances.
Ayant youlu faire un yoyage 4 Lille, aucun de ses ooll^ues
doctrinaires ne consentit k se charger de VintMm,
Tontes ces petites intrigues minaient sourdement le ca-
Itinet du 11 odohre: 11 ne fallait plus qn*une occasion pour
le dissoadre. Ce ftot M. Ilutnann qnl la fit nattre. Le 14 jan-
yier 1836, en presentant le budget k ia chambre, le ministre
des finances dedara que le moment etait favorable pour rd-
duire IMnteret de la dette publique et operer la conyersion
du dnq pour cent. M. de Broglie, president du consdl, ne
put s'empecher de temoigner sa surprise et son meconten-
tement de yoir une question si graye tnise en avant par
M. Humann ayant mfime d'en avoir conft^re avec ses col-
legues. M. Augustin-Giraud annon^ des interpellations k
oe sujet pour le 18 jauTior : ce jour-U le Moniteur annon^a
le remplacement de M. Humann par M. d*Argout M. Hu-
mann ne fit k la tribune qu'une reponse embarrassee. M. Au-
gnstin Giraud insistant, M. de Broglie repondit . « On nous
demande si le minist6re est dans Tintention de proposer
la conversion : je reponds : Non. Est-ce dair? » Lk-
dessus M. Gouin prit Pinitiative d'une proposition formelle
ponr la reduction de la rente, et la devdoppa le 4 fevrier :
die fht appuyee par M. Passy, et combattue par M. Thiers,
qui demanda rajoomement MM. Humann, Berryer, Sauzet,
Dufaure, sootinrent la proposition, et le lendemoin, 5, Pa-
joumement fut repousse k deux voix de m^orite. A Tissue
de la seance, M. de Broglie donna sa demission, et tous ses
coliegnes rimiterent. On remarqua que plusieurs familiers
du chateau avaient vote en cette occasion conire le cabinet.
On suppose que M. Humann, en jetant dans la chambre ce
brandon de discorde, avait obei k qudques suggestions se-
cretes. II est certain que le rol se sentit soulage lorsque
Taccord des principaux personnag^ politiques qui com-
posaient le mioistere eut ete rompu. Un premier sujet de
desunion se manifesta entre MM. Thiers et Guizot k propos
des pretentions du dernier k la presidence de la chambre,
sans que son anden coliegue en edt ete informe directe-
ment. On mit en jeu Tamour-propre de M. Thiers, en lui
disant que Topinion publique ne le jugeait pas de force k
soutenir un ministere sans le concours des doctrinaires :
son ambition etait railiee par M. Piscatory, un des affides
de M, Goi^t. Mis au defi de former un cabinet, il prit son
parti, et le 22 fevrier parut Tordonnance qui nommait
M. Thiers president du conseil et ministre des affaires etran-
g^res, M. de Montalivet ministre de Tinterieur, M. Sauzet
k la justice, M. Passy an ministere du commerce et des
travaux publics, M. le marechal Maison ik la guerre, Tamiral
Duperre k la marine, M. d^Argont aox finances, et M. Pdet
( de la Lozere ) k rinstruction publique.
Une premiere epreuve attendail la nonvdle administra-
tion devant la chambre : c'etait la discussion de la propo-
sition Gouin. 11 etait difficile qn6 la cliambre , qui I'avait
prise en consideration , consentit k se dejuger. M. Thiers ,
qui refusal t de Tadmettre, en obtint du moins Tajoume-
ment, et s*engagea k presenter Tannee suivante un projet
de reduction ^ 4 p. 100. Une loi de douanes preparee depuis
longtemps par M. Thiers fut presentee par M. Passy : die
apportait qudques legires modifications au prindpede prohi-
bition absolue, at fht defendue avec babtlete par les deox
ministres. La vieille majorite avait d'abord con^u qudques
defiances k l^avenement de M. Thiers , qui venait avec I'appui
du tiers parti. Les inepuisables ressonrces d*esprit qnll
montra dans cette session lui rallierent cette nugorite.
Le 25 join 1886 eut lieu une nouvdle tentative d'assas-
sfaiat contra le roi. Le conpable etait All baud. A cdte
occasion encore, I'archeveque de Paris, adressant au roi
son langage mystique assaisonne d'insolence , appela la ten-
tative meurtriere une seeonde visile de la Providinee,
Le proces s'ouvrit le 8 juUiet devant la cour des pairs. Con*
damne le 9 juillet k la pdne det parriddes, il fut execute
le 11.
Le cabinet du 22 fevrier n^etait pas parfUtement homo-
g^e. M. Thiers, apris une etroite union avec la politique
et les hommes du I'l octobre , s^etait separe d^eux , et avait
trouve un pofait d*appui dans le centre gauche , aupris du
tiers parti. A cette nuance appartenaient trois de ses cd-
l^gties, MM. Passy, Sauzet et Pdet (de la Lozere). M. PeleC
^de la Lozere), esprit cahne, admhiistrateor experimente et
694
FRANCE
circonspect, prdtait &u prudent du conseil uq eoneoars
loyal et sans arridre-pens^ M. Passy, homme k coavic-
tions smc^res, avail des idte arr^t^ sur certaines ques-
tions d'od poovaient naltre des difticuU^ ; il 6lait contraire
k la conservatioo d' Alger, el Toulail la conversion des renles,
dont M. Thiers ne voulalt pas. Quant k M. Sauzet, d^lais-
sant son point de depart l^itimisle, il ^il devenu doctri-
uaire, en passant par le tiers parti. Aprte avoir parl^ en fa-
veur de Tamnistie, il avail conclu contre; apr^ avoir atta-
qu6 le mfnist^re du 11 ^ctobre, il s'^tait fait le rapporteur
complaisant des lois de septembre; on ne pouvail attendre
de lui nulle consistance dans les vues : aussi le pr6iident da
conseil le traitait-il sans cons^uence; et inform^ un jour
de qiielques paroles indiscr^tes qu'il avail l&cb^ sur Tin-
lervention en Espagne, 11 disait : « Qu^on fasse venir le garde
des sceauxl » Sur quoi le garde des sceaux ae rendit buni-
blemenl k Tordre. M. d*Argoul, qui avail one certaine ha-
bilet6 pratique en administration, ^tait tout pr6t k remplir
les grandes utility dans tout cabinet qui voudrait bien Ten-
gager. Le mar^cbal Maison et I'amiral Duperr^ avaient
appartenu au pr^c^ent minist^re. EnGn, M. de Montalivet,
charge du portefeuille de Tint^rieur, dtait la garantie du roi
dans ce nouveau cabinet; lui seul avail la penste secrete,
et de 1^ devail parlir r^6ment dissolvant.
C^est dans les questions ext^rieures que se rencontraienl
les !.' ' nfipalesdiflicult^.Cracovie, clefde iaGallicie etde
la fiL't ^ioy d^clar^e ville neutre par les traits de 181 i , avail
6t^ occupy en violation flagrante de ces traits par les Au-
Iricliicns, les Prussiens et les Busses, sous pr^texte d'ex-
puUer tons les r^fugi^ du territoire de la r^publique. Le
projet d'occupation ayant €t& communique k M. de Broglie
dans les premiers jours de i^vrier, lorsqu*il quittail le mi-
nis!^, ii dut se borner k recevoir la communication. Le
9 fevtier le s^nat de Cracovie re^ut U sommation d'expul-
ser les r^Aigi^s dans le d^lal de huit jonrs ; et le 17 les
soldats autricbiens entr^rent dans Cracovie. Cette violation
des Irait^s 6tail une in&ulte k la France et a TAngleterre :
cependant le gouvernement fran^is ne flt aucune remon-
trance. M. Thiers, arrive au minist^re le 22, trouva chez
le roi un parti pris de laisser faire sans s'^mouvoir. Dans le
Iiarlemenl anglais, de vives interpellations furent adress^cs
aux ministm; maia sans le conoours de la France lord Pal-
merston ne se croyait pas en mesure de faire entendre un
langage mena^ant II d^dara que Tentrto des Autricbiens ,
des Prussiens et des Russes k Cracovie lui paraissait une
violation flagrante des traits ; mala aucune mesure ne vint
appnyer cette d^laration. Le moyen le plus eflicace de
contre*balancer le triompbe de la samte-alliance k Cracovie
eflt ^6 pour la France et TAngleterre de resserrer leur al-
liance el dlntervenir en fispagne. Les progr^ de Finsur-
reclion Carlisle faisaientd^airer k I'Anglelerre Tintervention
frauQaiae dans la P^insule. Mais le roi 6tail encore moins
dispose qu'en 1834 k y consenlir. Lord Palmerston, k qui
Talleyrand gardait rancude pour Tavour fait attendre deux
heures dans son antidiambre, etait represents comme un
dandy politique, qui portait dans les affaires ua esprit brouil-
Ion et une activite Iracassiere. 11 invita la France k coope-
rer avec PAngleterre au salut de TCspagne en occupant le
port du Passagie, Fontarabie el la valine de Bastan. M. Thiers,
pour sorlir d^ennbarras, avail Imagine de substituer k I'inter-
^eoUon direct le principe de coop ^ra/ ion, qui consis-
tait^ porter la ligion itrangtrek 12,000 hommes,
et k la faire commander par uo ofilcier su[ierieur fran^is.
Cette legion, qui s'etalt reeruUe prindpalement dans le
corps d*observation du general Harispe , allait francldr les
Pyrenees, lorsque eclaterent en Espagne lea evenements de
la Granja, ou le Staiui royal fut aboli et la constitution
de 1812 proclamee. Le roi vit dans ces fails un motif suf-
fisaut pour relirer le consenteroent qu'il avail donne, avec
quelque peine, k la cooperation, M. Thiers pensail qu'iis
|)Ouvaieul etre une raison pour difl^rer renvoi des secours,
uiais noil pour refuser toiite assistance : U avail com|^ c$
cette occasion sur to ooneourt de M. da ItatalifM, qi|
dans le conseil se rangea k un avia contralnfti Bf. Tliiecia
n'ayant pn faire prevalotr son opinon, donna aa d^^Biiiai<a
avec ses coliegoes, le 25 aoOt. II fut remplaoe par M. Md^
qui de concert avec M. Guiaot torqui le cabinet da % aep-
tembre.
M. de Montalivet ayant ameoe la cbate du 2) fftTricr ea
se rangeant de Tavis du roi contre riaterveutian ea Biimbbs^
question sur laqudla M, Mole avail oonstamoMol prolciae
une opinion opposed k odle de M. Thiers, il paraiMait aa-
turd que le chef du nouveau cabinet otlHt 4 M, de Menta*
livet de conserver le portefeuille de rinterieur. Mais M. Guint
dedara sa pretention d*obtenir dans le cabinet me pat
d'influence qui pOt balancer celle du president da coiisal ;
et comma le portefeoUle de llnierieur est un dea deux au-
nist^res poliliqoes, il le recUmail pour lui-meme on pear oa
de ses amis, s*il se coalentait de rinstniction pabUqac^
Apres quinze jours de negociations, M. Mole cede; le por-
tefeuille de IMnierieur fut donne k M. de Gasparin, qui
M. de Montalivet avail rempli les foactions da
taire d'£tat, et ce dernier poste fut donne ^ M. de
sat. M. Duch&ld aux finances, M. Persil a la jostice, le ge-
neral Bernard k la guerre, Tamiral Rosamd k la mariae, et
M. Martin ( du Mord ) au commerce, compietaient le wk-
nistere. Aucune division ne se manilesta d'aberd eatra
M. Moie et M. Guizot. Le premier avail apporte au pouvdr
la resolution de proposer au roi ramnistie , dea qui! aeral
possible de le faire sans que ce grand actepOt se preeeDtv
aux esprits comme le desaveu du passe, oomme oae eoa-
cession, une faiblesse envers aucun parti. La tentative faite
k Strasbourg par le prince Loois-Napoieon et I'aUcntil
de Meunier le foiterent d^fljoumer son projet :il propoa
memeanz chambresdenouvelles Ida represaivea.
Charlea X, qui avdt transporte sa petite cour de Pn^M
k Goritz en Styrie, moumt k la mftme epoqoe ( 6 ootcb-
bre 1836 ).
Dejit pendant la courta duree du mtnlsiere du 13 Umm
avail commence k s*operer une transformation de la pretts
pertodique, par la publication des Jottrnatiop d bon marcki,
Un homme k qui Ton ne peut refuser du mdna dea coaeep-
tions hardies, un rare esprit de reasouroe, et beaacoop da
perseverance, avail eonqiris que rabalasemeDtdea prix»-
rait un moyen Infaillible de multiplier les abooaea. et qae
le deficit produit par le bon marche pouvait etra coovert
par le produit des annonces. G*etait une revolution daas li
journalisme. Lebas prix devait neocMairement amener oa
plus grand nombre de lecteors k la vie publtque. Maia, d*an
autre c6ie, dans cette alliance de l*industrie et de la poli-
tique, la seconde devail finir inevitablementpar^reaabor-
donnee k la premiere ; el quantli la Utterature, il n*ea pea-
vail plus etre question dans les joumaux , tout jiiQeoMil
devenant maliere k la specolatien industridle et k Pappiioa-
lion deses tarifs. Un autre resullat qu'on a'avait paa previ
d'abord a eie Tinvasion du roroan-feailldan, q|nl a pris
une place demesuree dans les journaux, el qui a tue toaH
autre literature, le point capital etant d'diecber la cariosili
des lecteurs. M. £mileGirardin et soneatreprisa Amal
allaques dans U Bon Sens, par M. Capo de Feuillida, d
dans Le Naiional^ par Armand Carrd. Ses artidea avaied
presque toujours le ton provocateur; odui qu'il avail paUii
contre M. Eiinile Girardin fut suivi d*nne rencontre. Ledod
eut lieu k Saint-Mande, le 22 juilld 1836. Carrd fut bleid
grievement 4 Tdne, d il expira dana la nuit du U aa 21
juillet
Parroi les diCQcultea legueea an cabind du % aepleinkfc
par le miaisiere prt^cedeut* one des plus fravea eiait la
question suisse. I<iolro ambaasadeur, M. de Montebdb,
avail deinande avec insiatance Texpulsioa de quelqoes fk*
fugles italiens. L*espion Consdl avail eU envoye de Parii
par une autre police que celle du ministerOi pour joiitr au
pK» treux le r6le d*agent provocateur. Un rapport fut k
U dide par MM. Monaard cl Kdler aor ConadI devoita
FRANCE
695
• r6te odieui et iii^*Mbl« que eet espion avaU joa^.
M. Mol^ (lit aburt sur le cotnpte de Oonsefl, comme M. Thiers
Tavait M aTant lui; on lui fit croire qne Consell avaft ^t^
caloiiiiii^,et que nctall^attonsconvraieat une trame ourdie
oontre M. de Montcbello. C*est plos tard seulement qa'il ap-
prit la y^M; maia alon, h la fin de septembre 1836, II en
i^tolta one rapture dcs relations diplomatiques entre la
France et la Suisse. La Suisse se trouf ait ainsi plac^e entre
une retractation honteuse et les d^sastres d*an blocus com-
mercial. L'iodlgnation y fut gto^rale. La diftte, ne voyant
pour sauvegarde de rhonneur national que les cbanocs d'une
guerre imposaJbla, fit une r^nse pusiUaninie k la note du
7 septembre. Le gooTemement fran^is fit ssToir quMI ^tait
satisialt; mais il en resta un amer res^ntiment dans le
casur des Suisses. An reste, les eipiicationsque cette afTaire
proToqua phis tard k la ettambre de» d^pnt^ en d^Toil^rent
les sources t^n^breoses. M. Thiers, auquel on reprochait
d*aToir accredits Conseil anprte de notre ambassadeur, dd-
Clara quHl n'avaU pas lofit su, et renvoya la responsa-
Uilit^ k M. Gasparin, qui, en balfoutlant, la rejeta sur M. de
MuntaliTet. Ce dernier 6crivit le lenderoain une lettre arro-
gante dans laquelle ii d^ara, sans autre explication, quMI
etait prM k r^pondre de ses actes. M. Mold lut cette lettre
k la chainbre le 14 janTier 1837, et Ten n'osa pas pousser les
iiiTestigations plus loin.
Une ordonnanee royaledu 6 oetobre 18.16 onvrit les portes
de Ham aux ministres de Charles X. MM. de Peyronnet et
du Chantelauie furent autoris^ k r6sider sur |>arole, Tun
A Monferrand ( Gironde) , et Fautre dans le ddpartement
de la Loire, Le IS novembre la peine de M. de Polignac
fut conunu^ en Tingtannte de banuissement. M. de Guer-
non-Ranfille fut antoris^ k rfelder sur parole dans le Calva-
dos. M. Mol^ se s^parait ainsi de la politique de ses prd-
d^cesseurs. Ces actes Miont un aclieminement ii ramnistic.
A rouverture des cliambres, le 27 dtombre, eot lieu une
quatridine tentative d^as;sossliiat sur to rol. Le coupable s*ap-
pelait Meunier. 11 Ait condamnd k la d^rtation, puis
grad^ plus tard,' fin d*avril 1837. PrMdemnient, un ouvrier
mteaniden, nommd Champion, avait ^ ddoouvert tramant
un r^dde : on TarrAta, et il s'dtrangki dans sa prison. Une
insurrection avail M6 tentteli Vendtoie par le sous-oflicier
Broyant Le ministtee du 6 septembre se pr^ntait done
aux chambresaons de tristes auspices. Deox tentatives d^as-
Mssinat sur la penonne du roi dans IMntervalle d'une ses-
sion k Tautre, l*imbrogllo de la question snisse termini k
grand' peine » r^baufiourte de Strasbourg, le ddsastre du
roar^clttl Clansel et de notre armee devant Constan -
tine, uneerise comnierdale, et les difficult^ de la ques-
tion espagnole : tel 4tait Tensemble asset Acheiix des ciroons*
tances politiques. Cependant le seul fUt de Tordre rdtabli
avait ranimd la prosp^ritd mat^elle. L*excMant des recettcs
ayait ^Ude 35 millions pour 1833, il dtait de 44 millions pour
1836. L*imp6t indirect qui rapportait 622 millions en 1830,
en avaitprodttit 612 en 1886. On avait ordonnS pour eo mil-
lions de travaox publics. Dans la discussion de Tadresse, le
ddbat s'engagea prindpaiement sur les afTalres d'Espagne.
M. Thiers, qui dtalt tomb^ pour avoir voulu sauver PEs-
pagne de la guerre dv lie, s^^tablit sur le terrain de la qua-
druple alliance , et montra que soutenir PEspagne, c^^tait
d^fendre la cause des gouverrements oonstitutionnels.
M. MoM Topposa k lui-mAroe en lisant sa d^pftclie du 1 8 mars,
par laquelle il avait repoossd les propositions de lord Pal-
merston pour la cooperation de la Prance en Espagne, et
avait ainsi compromis l*alliance anglaise. Enfln, Tacquitte-
ment iniprdrn des accuste de Strasbourg vint compliquer
encore la situatioD minisldrielle. Le gouvemement, aprte
avoir renvoy6 le prince Louis Bonaparte sans jugement, tra-
duiiitses complices en cour d^assiset : c^^it le colonel Van-
drey* le commandant Parquin, MM. de Bruc, Laity, de Que-
rdles, de Gricourt et M"* Gordon, cantatrice, initio k la
«oBspiratloB. Lea avocats <^taient MM. Ferdinand Barrot,
Parquil^ finbrede l*aceas^ Thierret, Lichlemberger et Martin
( de Strasbourg ). Llmpunit^ ia chef du complot, 61arg{
sans proc^, fut un argument d^sir pour le jury : les ac-
cuse avouaient la conspiration ; cVtatt en plein jour que
le colonel VSadrey avait excite les soldats k la n^volte, et la
r^poDse du jury fnt negative.
Ce fut pour ^viter a Tavenir de si scandaleux acquitte-
ments que \ai\o\ de disjonction fut pr^ntte. Dans les
caui^es politiques oh se trouvaient :mpliqa(^s k la foLs des
militaires et des accuse de Tordre dvil, le projet de loii
renvoyait les premiers devant les tribunaux militaires, et les
seconds aux tribunaux ordinaires. Vivement attaqu^, no-
tamment par M. Dupin, qui descendit du fauteuil.de la
pr^idence pour ouvrir lui-m6me le d^bat, ce projet fut d^-
fendn avec v^li^mence par M/jaubert, et avec plus de cal-
me par M. de Lamartine, qui, en Tappuyant comme loi de
circonstance , voulut protester centre le scaudale du jury
de Strasbourg. II fut rejeta k la majority d^une voix, 21 1
centre 209 ( 7 mars t837 ). Ce fut le signal de la dissolution
du minist^re, d6ik travaill^ de dissensions intestines. D^ !e
princlpe r^gnait une soiirde m^intelligence entre M. Mol6
et M. Gutzot : ce dernier supportait avec peine la domination
du pr^ident du conseil. L'incapadt^ de M. de Gasparin, au
moins comme homme de tribune, son impuissance k donner
devant les chambres une explication suivie, (aisait de lui
un anxiliaire tr6s-g£nant poor le cabinet dans lequel il ^tait
entr^. Au premier mot de M. Mol^ sur la n^cessit^ de se s^-
parer de lui, M. Gulzot fit revivre ses pretentions au porte-
feuille de I'lnt^riear, et M. Moi6 ne voulut jamais consentir
k les satlsfaire. De \k une rupture ouverte. La crise minis*
t^riellese prolongca longlcmps. Bien des essais furent tent<^
sans r^ultat. Le mar^clial Soult, pour entrer dans le ml-
nistMv, exigeait le retrait de la loi d'apanage, qui avait
soulev^ la reprobation de Popinion puhlique : M. Humann
demandait le retrait des lois presentdes par M. Duchatel.
M. Guizot, charge k son tour de former un cabinet, s'adressa
an due de Broglie, qui ne refuse pas, k condition que
M. Thiers en ferait partie; il fallut done faire des avances
k ce dernier, qui refhsa. M. Gulzot fit alors des propositions
k M. de Montativet, qui, aprte vingt-quatre heures de re-
flexion, dedara ne pouvoir accepter la presidence de M. Gui-
zot. A cette occasion, M. Duch&tel dit : « Le roi a deux ma«
nieres de sooner M. de Montalivet : quand 11 le sonne d*une
fa^n, II vient; quand 11 le sonne de Tautre, il s'en va. » En-
fin, M. Mole parvint k former un cabinet (15 avril 1837), dans
lequel M. de Montalivet reprit le portefeuille de Tiuterieur,
M. Bartlie la justice, le general Bernard la guerre, M. Laeave*
Laplagneles finances, M. de Salvandy Tinstruction publiquey
M. Martin (du Nord) les travaux publics, et Tamiral Ro-
samel la marine. Cetait en partie io uiiulst^ precedent,
dont on avait evince le parti doctrinaire, MM. Guizot, Du-
cbAtel et Gasparin.
Ce minlstere de fr6le complexion avait besoin de se con-
cilier les suffrages, de rallier les' esprits divises et de les
frapper par (iiiclques mesures propres k lui donner du relief.
C*est ce que comprit parfaitement le chef du cabinet Aussi
vint-il, des le 18 avril , annoncer 4 la chambre le manage
du prince royal avec la princesse H e 1 e n e de Mecklembourg-
Sclm'ertn , personne d*un esprit tres-cultive , et qui avait
deji en Allemagne une reputation de merite superieur. Ce
mariage, n^ocie depuis assez longtemps,ne s'etait meme
pas concln sans quelque difficulte. La Russia avait tout fait
pour y susdter des obstades, et le frere de la princesse
avait manifeste une defiance iigurleuse et obstinee. Le roi de
Prusse S*entremit avec bienveillance pour amener une heu •
reuse condusion , et M. Bresson , mlnistre pienipotentiaire
il Berlin, y travailla avec succes. On demanda k cette occa-
sion un supplement de dotation pour le prince royal en an-
non^nt que la demande d^apanage pour le due de N e m o u re
serait ajoumee.
Au debnt du minlstere, beaucoup de bona esprits crurent
devoir lui tenlr compte des difficultes qu*il avait k vaincre*
On etait iaa de retat de guerre entretenu depuis plusieufi
696
FRANCE
annte entre le pouroir etropinion pubHque. 11 y eut oomme
one ti^ve; les partis s*abstinrent de prendre rofrensive eontre
lui , sans cesser de se ci/mbattre entre eax, et, comme on
le dit alors spirituellement, les coups qnMls se portaient pas-
latent par-dessus sa t6te. L'appui hicnveillant da tiers parti
et la tolerance du cAt^ gauche le prot^^rent conlre le
maavais voaloir du parti dont il avait recueilli Tb^ritage.
Dans oette situation, II alldgea sa marcbe en laissant choir
en route le bagage de quelques projets de lois imimpu-
laires que lui ayait I6gute le pass^. La con(nliation fut
son mot d'ordre, Vamnistie devint son drapeau; et il est
Juste de dire que cette mesure, r^lue a?ec dddsion, (u(
ex4cut^ avec ^-propos. Aussi fut-elle re^ue avec une ap-
probation g^ndrale de toute la France ; on y vit une politiqtiB
moins Tiolente, et la confiance comment k renaltre. Le
8 mat parut done I'ordonnance qui accordait amnistie k tons
Ics individos detenus dans les prisons de TEtat par suite de
condamnatlons prononc^es pour crimes et d^lits politiques.
C*^tait la r^ponse de M. Mol6 k la discussion des fonds se-
crets , pendant laquelle les doctrinaires at fect^ent de pro-
mettre au cabinet une protection bautaine, k la condition
qu*il ne feiblirait pas etqu'il pers^v^rerait dans la politique de
rigueur. M. Mol^ s^efTraya d^une alliance si chirement achette.
En m6me temps M. Thiers, qui disposait det voix du centre
gauche, prit la parole pour bien d^finir la position des partis :
dans un discours memorable, il assigna au nouveau minia-
ture son caractire distinct, et le s6para nettement de ses de-
Tanciers, en lui rallianttoutes les opinions mod^r^es; puis il
8*attacha k constater la ddfaite del a fiolitique des doctrinaires,
leur df^clarant qu'k TaTenir ils ne pouvaient reparaltre au pou-
roir qu^en se d^tachant de leur pass^ et k la condition de raroe-
oer les hommes dans les chases, Vettei de ce roanifeste fut d^-
cisif. Les fonds secrets, avec une augmentation de 300,000 fr.,
motiv^e par les attentats r^p^t^ eontre la personne du roi,
furent yrotis k une majority de 2S0 voix eontre 119.
M. Mol^ aTait pr^ntd un ensemble de projets qui furent
appel^ les lois de/amille. A Toccasion du mariage, la dota-
tion du prince royal fut port^ k deux millions; on y ajouta
m million poor lea dispenses du mariage, plus 300,000 fr. de
douaire. La demande de Ramboulllet pour apanage au due
de Nemours fut retire ; elle avait provoqu^ un pamphlet
terrible de M. de Cormenin, qui eut un succ^ prodlgieux,
et qui indisposa m6me beaucoup d^ainis de la monarchie
eontre ces demandea p6cuniaires rdt^rto. Enfin, onsoUicita
des chambres un million pour la reine des Beiges. M. de
Montalivet d^fendit ce projet de loi k la tribune, et, en fai-
aant I'apologle de la liste civile, il pronon^ le mot de ca^
/ofiuiie. M« de Cormenin, ^crivain habile, mais orateur peu
exerc^, qol n^alTrontait jamais la tribune, somm^ d*y moo-
ter ponr r^pondre, laissa tomber ces paroles sans r^piique :
• Lb domaine priv^ est de 74 millions : or, je demande si
avec 74 millions vous ne pouvez pas payer un milUon de dot
k la reine des Beiges. •
M. le due de Broglie avait ^t^ nomm6 ambassadeur ex-
traordinaire ponr condoire en France la princesse H^ltoe.
Kile y entra le 24 mai, et arriya le 29 k Foutainebleau. Sa
presence justifia tout d*abord ce qu*on avait avano6 de son
grand sens, des gr&ces de son esprit et de la douceur de son
caract^re. Elle ^tait luth6rienne , et Ton pr^tendait que le
clerg^ cherchait k alarmer k ce sujet la devotion de la reine.
Mais le roi n*^tait pas Acli^ d'avoir cette occasion de faire
pieuve de tol(^rance. Le mariagc se fit le 30 mai, et la
princesse entra dans Paris le 4 juin. Quelques jours apr^,
le 10, eut lieu Touverture du muste de Versa ill es, trans-
form^ en panth^n destine k retracer le souvenir de toutes
les gloires nationales.
II ^tait une mesore importante, que M. Mo\6 Youlut ayee
suite, avec persistance, la dissolution de la chambre. 11
aentait le besoin de fonder une miyoritd nouvelle, Sibre d*an-
ciens engagements. 11 ^tait natural de supposer que le cabi-
nfltdn 15 avril la dirigerait dans le sens indiqu^ par ses
ictes les plus signlficatifs ; en sedonnant pour un minist^re
de conciliation , on deyait penser qa^O cbercberait k nOitf
k sa politique les hommes loyaux et iod^ieDdaiili que la
allures trop illib^rales du pouyoir avaieot ali^D^« Mak k at
dgard il proc^da avec une excessiTe timidity , et ceax qai
avaient espM de lui une marche plus dkMe s^^taaatnA
de voir dans les manoeuvres ^lectorales la prMnace aA-
chde de Tadministration pour les candidata da oemtre droit
Cette tactique donna lieu de lui reprocher des penefaaiii
l^itimistes sans l^timit^. L^attitude prise par les doctri-
naires dans la session nooyelle le rait k mAme de Joger jas*
qu*k quel point il avait rinssi k les ralUcr. Dte les pn-
miers mois de 1838, on put yoir poindre l» germes de la coali-
tion. Ce fut dans la discussion sor les fonds secrets , qai
souleva une question de confiance, que M. Janbert laoca, k
1 2 mars, les premieres attaques eontre le ministire. M. Gniitf
devalt soutenir M. Jaubert, mais son attitude fiit ind^dsc;
il n'avait pas encore pris son parti de rompre ayee lea eea-
tres , et M. Thiers, qui vit la partie ai mollemeiit CBsag^,
s'abstint de monter k la tribune. Le reste de la aessaon M
rempli par la discussion de diyerses lois d'utiiiii pufaliqoe
ou d^organisation int^rieure, qui pr^taient pea aos ddnis
politiques. La cliambre vota successtyement une loi tm
Torganisation d^partementale, sur lea attribotioiis des joges
de paix, sur les ali6n6(, snr T^tat-major de rarm^ La
chambre des d^put^ yota aussi le prindpe de la
des rentes on le rembourseroent. Mais la cbambre des
rejeta le projet le 26 jm'n. Alors aussi fut trait6e ayee
due la question des c hem ins de fer. Lea aotres pays
avaient pris les devants sur nous; il 6tait impossible de tet-
ter en arriire. II s'agissait d'organiser sur tonte la Fraaei
un vaste r^seau de communications nouyelles. La diliicatte
principale consistait k trouver les capitanz ndcessaircs poor
rex6cuter. Les chemins de fer seraient-ils extents par ViUL
ou par les compagnies P Telle fut la premise question qui mi
en jeu tons les int^r^. En Belgique, I'^tat aeol ayait tost
fait, et Ton paraissait s'en trouver bieo. Mais rex^cnlian
par l*£tat enlevait une proie aux banquiers. anx ca|Hta-
listes, aux gens d'aOaires: le gouyemement, qui aeniblutd*^-
bord pencher vers ce systtoie , recula devant Topposiliea
de ses propres affid^, qui rfelamaient des oompagnica par-
ticuli^res. Un rapport de M. Arago condotii r^oamemcBl,
sous le pr^texte de nous mettre k m6me de proflter des
ameliorations qne I'exp^ence de quelques anntes de pbs
r6v6lerait dans les pays^trang^rs. Mais la France ayait d^
trop attendu, et rajonmement ne poinrait ae proloiiger.
M. Jaubert d^fendit seul le syst^me de I'extoilion par Pliu;
MM. Berryer et Dnvergier de Hauranne soutiDreat le sjfs-
t^e des compagnies. Ainsi fut fond^ le rftgne de cette ai-
garchie financi^ r^nnissant entre ses mains toot Vi
des voles de communications nouvelles qui doivent
la France. Ce fut aussi T^poque oil la passion de 1*;
se dtehalna avec une ardeur effr^nte : les sock^tis <
inandite par actions se muUipliirent ayee one aorte de fii-
reur et encombr^ent la Bourse; les ayentnriers pulluUrest
et annonc^rent pompeusement des entrepriaes IndastrielkB
Shos autre but que de faire dea dupes ; des mines ftiiagH
naires furent mises en actions, et le tout abootit k des pniots
d'escroquerie. Cette fi^vie, excit^e par I'aspect de qnciqne
fortunes improvisto, entretenait la passion de s^enrichir
sans travail, et sema ainsi dans toutes les classes les genaes
d*une profonde demoralisation. II est triste de penser que ie
culte hautement profess^ par le gouyemement poor les iatt-
r6ts materials a dO beaucoup contribuer k cette atleinte poriet
aux nuEurs publtques.
Un procte qui s*onyrit an mois de mai 1838 devant la
cour d*assises de Paris, pou r coroplol centre le goa
montra le degr6 d'exaltation oi'i ^talent arrivte les
politiques en France. Le principal accusd a'appdait
Hubert : entre autres pieces k conviction. Ton avaif saisi
le plan d*uiie machine snppo^ t>tre llnstrument d*on at-
tentat projete centre le roi, et qui avait pour autenr un me-
canicioi Suisse^ nommd Steublc. Parmi Ics complleeR mpi-
FBANCE
697
nit M*^ Gronrdle, ftme d^oo^e jusqu'^ ^tre mteean serrioe
d'on b6pital pendant le cholera, mais anim^e d'an fanatisme
r^publicain qui allaitjasqu'aentoarer d'ornements fan'^raires
la torobe da r^cide AUbauu, et k consenrer dea reliques
de Pepin et de Morey. Lea accost gard^ent une attitude
andadense pendant les d^bats qui furent orageux. Hubert
Alt condanui6 k la d^porlation, Steuble et M"* GrooveUe k
cinq ans de prison : ceile-ci devint foUe.pendant sa captivity,
et Steuble se coupa la gorge aTec un rasoir.
Le 28 Juin 1838 eut lieu le cooronnement de la refne Vic-
loria k Londres. La France y fut repr^nttte par le mar^-
chal Soult. Cette ambassade extraordinaire (ut un perp^-
toel triompbe pour le vieux guerrier, en qui le people anglaia
personnifiait la gloire des armes fran^aiaes. Partout ot il
paraissait, les plus Tives acclamations s*^le?aient sur son pas-
sage. Louis Bonaparte ^tait revenn d'Am^rique k Arenen-
berg. Le gouTeroement fran^^is s^tout de ce volsinage, et
la Suisse fut somm^e de Texpulser. Le grand conseil de
Tburgovie d^Iara quMl 6tait citoyen da canton. Cette r^is-
tance proToqua des menaces et la formation d*un corps de
20,000 bommM sur la fronti^re. Les Suisses naturalises en
France, MM. Delessert, Odier et quelques autres, s*entre-
mirent pour conseiller la soumission. Louis Bonaparte, pour
mettre fin k cette situation fausse, quitta Arenenberg, et
partit pour Londres, le 20 septembre 1838. Le lieutenant
Laity fut traduit devant la cour des pairs , et condamn^ k
oinq ans de prison et 10,000 ft. d'amende pour aToir pu-
blic une relation de Tinsurrection de Strasbourg qui ressem-
blait trop a une apologie de la rdvolte.
Le 24 aoOt, la ducbesse d'Orldana avait donnd le jour k
un jeune prince, qui re^t le nom de comte de Paris.
Au milieu des discours ofliciels que fit ^ore ret beureax
^v^nement, qui assurait I'aTenir de la dynastie, on remarqoa
avec plaisir la rdponse du due d^Orltens au conseil muni-
cipal : « J^aime k vous assure, disait le prince, que mon
fils sera ^levd non comme on dlevait les enfants autrefois,
mais a?ec les id^ et les moeurs de notre 6poqoe.
Je ferai en sorte qu'il apprenne de bonne heure que c'o^t
par le m^rite, par les talents, par le courage, par les fertus,
que Ton gagne le ooeor des Fran^^is; je m'efforcerai enfin
de le rendre digne de ses concitoyens. » M. Mol6 profita
de nntervalle d^une session k Tautre pour terminer les deux
afbires d^AncOne et de la Belgique. Mais par ]k m^me il
foumit de nouvelles armes k la coalition. L'^vacuation d*Au-
cOne eut lieu le 15 octobre 1838. Le repr^sentant de la coar
de Rome k Paris Tint un jour annoncer au pr^ident da
conseil que TAutriche se d^dait enfin k ^Tacuer les ^tats
du saint-sidge, ne paraissant pas mettre en doute que les
Francis ne se retirassent sur-le^^amp dUncOne. M. Mold,
troavant la consequence naturelle, se h&ta trop d'y consen-
tir, avant de oonnaltre tons les antecedents de la question.
L*oocupation d*Ancdne etait une garantie non - seulement
centre Tocciipation actuelle des Autrichiens, mais aussi
centre la po&sibilite de lear retonr, tant qae, par une juste
satisfaction donnee aux meoontentements de la Romagne',
on n^aurait pas prevenu le retour des trooblesqui serraient
de pretexte k rAutriclie. Telle avail ete la politique de Ca-
simir Perier; M. de Broglie lui-meroe et M. Thiers Pavaient
comprise ainsi. Quant k la question beige, les negodations
aTaient ete reprises pour imposer aox deux parties , la Hol-
lande et la Belgique, Texeeution du traite des Tingtqualre
articles. Longtemps le roi de Hollande aTait resiste; mais le
statu quo loi etait tellement onereux, retat militaire qu'*!!
etait oblige de maintenir etait ponr loi si ecrasant, qu'il
finit par se resigner. Ce fut alors le tonr de la Belgique k
se rferier centre les conditions de ce traite, qui lui impo-
sait i'abandon du LImbourg et dn Lnxembonrg. L'entreinise
du gouTernement fran^is dans cette affaire, toute bien-
Teillante qu*eUe fOt poar la Belgique, aboutit k tAclier de
faire passer les conditions territoriales, k la condition de
quelques modifications dans les conditions financieres, c*est-
k-dire en obtenant que la dette, qui dans le prindpe avait
MCr. DB Lk CONTERSATIOII. — T. OU
ete partagee egalement entre les deox ftats, suMt quelque re-
duction pour la part afldrente k la Belgiqoe. Le Luxembourg
et le LImbourg se sentalent beiges et voulaient rester beiges ;
Us avaient des representants dans les deux chambres et dans
le conseil du roi Leopold. II n*en fallut pas motns se sou-
mettre. Le 18 fevrier 1839, M. de Tbeux, ministre des af-
faires eirangeres, proposa k la chambre des representants
raooeptation du traite des vingtrquatre articles. Malgre Tei-
plosion de ooiere quMl exdta, le traite fut adopte par 58
▼oix oontre 42.
La session de 1839 s*oavrit le 17 decembre 1838. Le dis-
cours du trOne annonfait la reprise des conferences de Lon-
dres sur les affaires de la Belgique et de la Hollande, et
revacuation d'AncOne, ainsi que le depart de nouvelles
forces uavales pour obtenir du gouvernement mexicain la
justice et la protection que redamait notre commence. II in-
sistait sur retat de plus en plus prospers de nos finances, et
sur Taccroissement progressif du revenu public. La coalition,
momentanement dissoute, s'etait raniroee sous les efforts de
M. DuTergier de Haaranne,qui, dans un article de la
Revue FrangaUe^ s'etait attaclie k prouver que les ministres
etaient insulfisants, quMls avilissaient le ponvoir par un sys-
tems de corruption et de bascule, et qu'ils compromettaient
le gouvemement representatif par une docilite sans mesure
k regard de la conronne. La lutte s'engagea d'abord snr la
presidence : M. Dupin Temporta sur M. Passy, candidal de
la coalition . Mais la commission de Tadresse ne compta que
trois membres ponr le ministere contre six poor la coali-
tion. Ces dernient deciderent d*abord entre eox tootes les
questions qui devaient etre traitees dans Padresse. La re-
daction en fut des plus agressives. Elle exprimait le regret
que revacuation d^AncOne ne se fOt pas elfectuee avec les
garanties qu^aurait dO stipuler une politique sage et pre-
voyante; elle rappdait avecamertumeles malbeurs presents
de I'Espagne et les malbeurs passes de la Pologne; le dls-
sentiment surrenu entre la France et la Suisse y etait 8ev6-
rement apprede ; le remboorsement de la dette publique y
etait presenie comme une mesure commandee par Topinion ;
enfin, les empietements de la couronne y etaient denonces
en termes oouverts, mais mena^nts : « Une administration
ferme, habile, &*appayant sur les sentiments genereux, fai-
sant respecter an dehors la dignity do trOne, et le couvrant
au dedans de sa responsabilite, est le gage do conoomt que
nous avons tant k coeur de vous preter. »
Dans le cours de la discussion, M. Moie, en rdevant la
temerite de I'adresse sur certaines questions, y oppose spi-
rituellement sa pnidence sur d'autres : on prodiguait le
blAme au ministere sur toutes les questions consommees;
mais sur les questions non terminees, on avait devant les
yeux le lendemain, et on se gardait de se comprouiettre ;
ainsi, pour la Bdgique on proposal! k la chambre de declarer
« qu'elle attendrait le resultat de la negodaUon ». Sur ees
entrefaites arrive la noovdie que le drapeau tricoloreflotte
sur les mors de Saint- Jean d*Ulloa« Le president Busta-
mente ayant rejete Vultimaium presente par notre charge
d'affaires, M. Defiaodis, le blocus avait ete mi<; sur les ports
de la repiibltqoe mexicaine; le 27 novembre 1838,. le oontre-
amiral Baudin bombarde le fort de Saint-Jean-d*UUoa avec
cinq vaisseaux, et fait prevenir le general mexicain k Vera-
cruz que si le 28, k huit heores du matin, la capitalation
n*etait pas signee, il donnerait rassaot Le fort fut remis
aux Franks, la gamlson de Vera-Cruz reduite de 4,000
hommes k 1,000, et une indemnite fut stipuiee pour \i^
Franfais qui avaient ete forces de quitter U ville. Le prince
de Joinvllle avait pri>( part k oe briUant fdt d'armes. ha
coalition, pour attenuer Teffet de la nouvdle, accuse le ca-
binet d'avoir retarde oe triomphe en vne d^influer sur la
discussion de Tadresse.
Le 7 Janvier 1839 la discussion s^oirvrit : die fut vive,
animee; les plus hablles orateurs de la chanabre attaqu^-
rent tour k tour le ministere; M. Moie pot s*ecrier avec
verite : « Quel cabinet, je toqs le demande, a vn eodisees
06
698
FRANCE
eontre liii tant de puissances parlcmentaires? » Son latent
gniDilit dans la liilte; U lit face k lotis m» atlversaires, et
d^iuolit pi^ce k pi^ce le projet de la commisaiun par one
suite d'ainendeinents, Tloleiument contests et p^nibleuient
obtenus. L'adresse moditite r^iinit 321 foii ; 208 vot^rent
|)our Ic projet de la commission. Une si faihie majority ren-
dait la chute du minist^re imminente ; mats le roi soutint
ion mioistire, et la dissolution de la ciiambre fut r^solue.
iamais Elections nedtelialnerentdes passions plus violentes :
minisl^rieis, opposllion, cUaque parti, cliaque nuance dV
pinion, avait ses comit^s ^lectoraux, et travaillalt par tous
tes moyens a d^tier ses adversaires. La coalition donna
alors un spectacle dtrange, par l^alliance, momentan<^ qui
rapprocliait les partis les plus liostiles : M. Guizot gouruian*
dait les scrupules de SI. Odilon Barrot, alanuf^ du cuucours
destf'gitimistes; il recominandait surtout de faire peur aiix
prdfets : « QuHls saclient bien, dlsait-il, que deuiain nous
serons Tainqueurs etinflexibies! • lmm6tiatem«nt apr6s la
dissolution, il adressait une l«ltre k ses corouiettants, daU^
dtt 6 ttfrier ]83u, dans laquelle il rappelail tous ses griefs
oo:itre le uiinislere, qu*U accusalt dMuipuissance parieiuen-
taire. L*agitation ne permit a aucun |N)int de la France de
garder la uenlralii^. On rtelamait la sino6ril6 du gnovcme-
roeiit rejinhientatir, ct Ton attaqualt le gouverneuient person-
neL M. Villeuialn, qui avait d^lini la niarcbe du mluisl^re
on abaUxement continu , pr^tendait que M. Moi<i o'aTait
plus rieo k refuser au roi, depuis qu'il Tavait re^u h Chain-
pUtreox. Le miuist^re, de son oOt^, n^^pargnait aocune ma-
nual vi-e Electorate pour reconqu^rir ia majority : pauiplilets,
orations de nouveanx joumtoXf missifes pour stimuler le z^le
des pr^fcts, tout ^it mis en ceuTre; les fonds secrets de la
police sVpuls^rent k oette destination. Toates les divisions
do minislirede rint^rieur, jasqu^au cabinet do ministre,
Etiient iransformte en bureaui dVlection. Le r^altat d4-
iiitif ayant ^U fliTorable k la coalition, II. Mold donna sa
dAwission le 8 mars 1839, avec tous ses coll^ues.
U coalition, mattresse da terrain , n'aTait plus qn^k se
partager lea fruits de la victoire. II fallait satii^ftdre les chefs
des trols grandes fractions de lacliambre, dont l*alliance mo-
roaitante avail ddciddle triomphe, satoir la gaiiclie, le
centre gauclie et les doetrinaires , represents par MM. Odi-
loa Barrot, Thiers et Ouisot. M. Ouiiot pi^endait an
miuistire de rintdrietfr, on ne lul oflrit que rtnstnictioli
oublique; il d(klara ne pouvoir accepter one poailiun se-
£ondaire sans laisser amolndrir son parti dans sa personne.
Les anciens alllS tirent la faute de se diviser, malgrd les
observations de M de R^musat, qui ddmontrait le danger
de rompre le fetsceau de la coalition , poor contenir les em-
piotements de ia prerogative royale t I'alliance une fois
bna/te , la cliambre seralt dorolnde oo asservle. M. Thiers ,
maodd par le rot, essaya uoe premie combioaison, qui
rdunissait le mar^Jial Soutt, MM. Dupln , Humann, I'assy,
Dufaore, Vitlemain et Dumoo. Son progfauime portait :
1** que les ministrea ne seratent pas gftnS par le roi pour la
distribotion des emplois; 1* quHl serait pris quelques me-
snres protectrices k l*^ard de PKspagoe. I^es premieres
objections do roi portent sor les persoooes. M. Passy, un
jour sor les marches de la tribune, avait laissd Echapper
ces mots i « Le tnal est plos baot que las mlnistres. • M. Du-
faore n*4tait pu eonno do roi, qui ne Pa vait iamais vu,
mats qoi lui supjiotait de la nidesse de caract^ra. Enfln , il
avait dit de M. Villemain t « C*est on enneioi da ma mai«
eon, • en souvenir de son vote B^tlf lorsqu*il s'dtait agi
de nommer le due d*OrteaQs lieutenant gdndral du royaume.
M. Thiers combattll lea rdpugnancea do roi. ceiiendant il
cotnplait peu sor one conclusion , lorsquMI re^at do mard-
dial Soult Tavis de le reodre au chAteao avec loos sea cot-
l^ues pour installer le nouveau ministdre. M. Thiers voulut,
avant toot, rdglor las eandltiona de rinterventfon en Es-
pagne, pt propose d*arrHer lea seconrs en munitions porlS
I don Carloa par lea vaisseaox mantes oti hotlatidais; sur
)uoi M, V$t^j fit une premiere ob;<ervation sur If* droit
des neutres. II demande la pr^iden6a ^ la ehamlire
M. Odiloii Barrot ; aussitdt M. Humann protesle. Alors ie roi
dit : • Messieurs, tAchez de vous imsttre d'aeeord. » Kill
I6ve la s^nce.
Une nouvelle combfnaiSon ftit essajle , daits laqodle de
vaieiitentrereasemble MM. Thiers, de Broglie et Ouiaot; mab
le premier voulalt Diire de la prSldence de M, Odilon Barral
une question de eahiuel, ce qoi ne fut point admis par ses
futurs coilegues. La crise se prolongeait. L*opfnioa tm fU-
clialua eontre rinfluenoe de la cour : on supposait que ie
roi etait biien else de mettre aux prises les chefs de la coa-
lition, de les convaincfe l*un par Tflulre dMuiputsMnce, et de
fat re avorter la victoire qoMis croyaient avoir reinportte sur
la prerogative royale. Rien ne faisant pre voir une solution
pruchaine, le Moniteur du 1*'' avril annon^ un mtnisteie
pmvisoire, destine k expedier les alTaires, ju^u'i ce que
les pretendants se fusseut mis d'accord. 11 etak aina
compose : le duo de Moolebello aux affaires «Hraii^es,
M. Girod de TAin k la justice , M. de Gasparin k rinl^rieor,
le general Cubieres k la guerre, M. Tuphiier a la nsariiie,
M. Parent H rinstniction piiblique, et M. Gaotier atix
finances. Rlen de plus pale el de plus tnsignifiant que cs
mintstere. 'lous les honimes qui prena-ent au serieox le
gouveruetuent represeutatif virent la une veritable luysiili-
cation. Alors les centres olTrirent la presidence ile la dtambfa
k M. Passy. M. Thiers insistait pour M. Odilon Barrot. Le
16 avril, M. Passy obttnl 223 voix et M. Odilon Barrot
193. M. Passy fut charge de former un cabinet; il voiiUit y
faire entrer le maredial Soult et M. Thiers, oiais en Im
refusant les affaires etrangeres. Cette combinalsoo dclioua
encore , ainsi que d*autres. 11 fallut uoe iosurrection dans
Paris pour mettre tin a la crise.
Le 12 mal eialt un dimandie; une granda partie de la
population etait aox courses do Champ>de-Mar3 , ainsI que
la fauiille royale et la plopart des autorites Ce meme joor
etait Indiquee one revue dime sodete secrete organisde par
Barbes^ Augusta Bianqui et Martin Bernard , et dont ks
membres juraleot de prendre les armes mi premier signal
de leurs chefs. Bianqui Jugea Toccaslon favorable pour une
insurrection ; aussitot la boutique de Tarmurier Lepage est
piliee, des cartouches sent distribuees aux sectioonalres,
qui s*amparent du poste du Palais de Justice ; lis occnpest
Thdtd de ville et le poste Saint-Jean ; lis voulatent manitfr
sur la prefldcture de police, mais \k on s^etait mis ea mesure
de les repousser. lis eievent qiielqoes barricades et erhaa-
gent pendant quelques lieores des coops de fuail avec la
troupe , qui eut bientdt raison de ces deux ou trols crafe
insiirges. cette tentative hisensee n*ckcita que de IVtoane-
ment dans la population ; mats dans les regions du pouvotr,
elle mit tin aux hesitations qui arretaient ia formation d^us
ministere , et le sofr meme on sot qu1l etait ainsi compose :
le maredial Soidt, prosident du con^^dl et mlnlstre des
afVaires etrangeres; MM. Teste il la Justice, Duchatr^ a
riuti^rieur, Passy aux finances , le general Schneider k h
guerre, Tamiral Duperre k la marine, Vtllemaio a n»-
truction publiqiie , Dufaure aux travaux |iiililic:s , et Cnaia
Gridaine au commerce. Nulle fiction nVtait plus traa'<ps-
rente que celle qui remettait le porteCeuille des aflaires
etrangeres aox mains do marechal Soiilt i le vieux gqerrier,
avec tuute sa gloire mflitaire, avait une complete inexpe-
rience des affaires eoropeennes ; il etait trop dair qu^ma
antra main gardalt la direction supreme ; el M. ViBemfia
etait charge de mettra IMessus le vemis de sa rlietori.|Beu
On verra bient6t les falales consequenees do systeme qij
remettait la direatton de ttotre diplomatia k dea guides n
ioexperimentes.
Le proaes des faisorges do it maf s^oovHt le f$ jula.
devaiit la eaur des pairs. Le lieoteoaBt qoi eommandalt ia
eorpa-de-ganie do palak de Justice avait etd tne. La a
joillet fut rendu Tarret qui condamnait Rarbes k la peine da
mort ; uiais la peine fut coummee. Martin Bernard fut
daume a la deportation , Mfalon aux travaux lorcis a
FRAIfCg
6^9
pftutU. fitanqiti ^MH seustralt pendant ait niol« k toutes
toft recherclies; U fut arrMi le 14 octobra, et tradaU deTaac
la cour dea paira en Janvier 1H40 : condamn^ k mort, il ob-
lint ^galement une commutation.
Ce fat sous le miniature du 12 mai que s'engagea la que^
tion d'Orient, qui devait amener peu aprte une crise si
roena^mte pour toute TEurope.
Au milieu des complications snscit^M par lea affiilrea
d^OHent, le roi ne perdait toujours pas de vue la dotation
du due de Nemours. 11 Imposa k son miniature la pr^ntation
d*un projet de lol qui demandalt pour ce prince 500,000
francs de rente an nuelie, plus 500,000 fr. pour les d^penses
de son manage avee la princessa Victoire de Saxe-Cobourg.
Toute la France s*^mut k ces deman'des p^uniaires sans
cease r€\Ut€eA, Un aasez grand noinbre m^me de d^potte
attacti^H k la dynastie a'y montrirent contralrea. M. de Cor-
menin, qui itnit en possession de traiter les questions de
cette nature, publia un pamjplilel sous ce litre : Questions
scandaleuses d*un Jacobin , au sujet cTune dotation. Le
20 f^vrier 1840| la discussion s*uuvrit : un seul discoura Tut
prononc^. Lea mlaislres n'osant provoquer le d^bat, on aila
Imin6<llatenient au scrulin : le projet fut rejet^ par 226 volx.
Ge rejet entratna la chute du minist^re, et M. Villeinain dit
k cette occasion « qn*li avail €i6 ^trangl^ entre deux porles
par des muets ».
M Mol6, appel^ par le roi, d^igna M. Ttiters comma
IMioaime de la situation. En elTet, en prenant le cabinet du
12 m;il comme un minist^re int^rimaire, on en revenait au
point marqu^ par la victoire de la coalition, avec une diffi-
cult^ de moius, M. Guizot ^tant poorvu de Tambassade de
Lou'lres. M. Thiers r^unit done autour de lul les princi-
paux membres du centre gauche et des doctrinaires, qui
avaient combat! u le minist^re Mol^, et, aprte avoir aoiticit^
inulllement le concours de M. le due de Broglie, il pn^enta
au roi sa llste ainsi compos^e t MM. de R^musat k I'inl^
rieur, Jaubert aux travaux publics, Vivien k la Justice, Gouin
aux finances. Cousin k rinstniction publique, Duperr^ k la
marine , Cubi^res k la guerre. M. Thiers avail les affaires
^trang^res et la pr^sMience du conseil. Une des premieres
Tirtoires de ce nilnlst^re, et ce n*a pas €i€ la molns curieuse^
fut de faire voter les fonds secrets par Topposition de
gauche. Cette m^me session produlsit plusienrs lois d^itiliti
puhliipie , f^ur les Micres , ies salines de t*est , le rcnonvelle-
ment du privlid^e de la Bauque, lea paquebots trausallan-
tlques, et celte de la conversion des rentes vot^e par la
chauihre des d^puU^ , mais encore rejet^ par la chambre
des pairs. A Tav^nemenl du 1*' mars, Taliiance ani;laise
potivaii 6tre consid^rte comme rompue : le traits du 15
j u i II e 1 manift*sta un maiivaisi vouioir trds-pronona* contre
la France, etcela pr^cis^ment lorsque M. Thiers venal! de
teriuiner, k la gramle satisfaction de lUngleterre, I'affaire
des soufres de Siciie. Pretend re r^gler la question d*Oriettt
sans le concours de la France, cMtait une atteinle grave au
s)st^u)e de la politique europ6enne ; c'^tait aussi une r6v4-
latiou des liaines inviH^r^ qui subsistaient au ceeur dea
vieu\ goiivemetnents contre la France. A la nouvelie de ee
traii^, ^^. riiiers obiinl de la couronne de porter Tannte k
500,000 houinies, el d'augmenter la flotte de dix vaisseaux.
En th^me tefnps il r4<tigHa la note du 5 septeinbre, par la-
quelle la France rcfusalt de reconnaltre le traits, mais en
laisvanl cntrcvoir quVlle ne s*opposerait paa k son ex(^eulton
dan-> lie certaines liiiiiles. L^Anglelerre, sansperdrede tempa,
avail envoyd une flotte sur les c6les de Syiic. Le gouverne.
ment fran^is rdpondit au canon de Beyrouth el de Saint-
JeauMrAcre |)ar l*ordonnance ro>aLe qui autorisait ies for-
tifications de Parls,meMurequieutun long retenltsse-
ment.en Europe. La loi des fortifications de Paris, quoique
discut^ et votiH) sous le ministers du 29 oetobre, n*en est
pas moius t^ouvrage de M. Thiers, qui la encore Mil ame-
ner la gauche ct donner k Tenceinte continue une approhation
"u*elle avail rern^^dt; aux (urt^dt^laclii^s. Le roi mil |ieisoiinti-
leiiieul uue iusi.>tauce eitraurUiuaire k oiitonir cetlu toi; il
II employa toute son influence, udle niteie de la rrine ; ^
M. Mol6 ayant cm devoir combattre le projet, cette opposi*
tion voila d*un noxige les sentiments que le roi conservait k
Pancien president du 15 avril. Une guerre europ6enne pa*
raissait imminente : M. Thiers se inontrait diipoti^ 5 pons*
ser la politique jusqu'au bout. Le roi , qui dans le principe
avail approuv^ les demonstrations <^ergiques, et qui sem-
biail partager las dispositions beiliqueuses de son con«eil,
jugea tout a coup que le moment ^lail venu de s'arr^ter.
M. Thiers offrit alors sa d^nission, et ne consentit que sur
de viv(» Instances k gardeV encore quelque temps le pouvoir.
C'est peu de jours aprte qn*il rMigea la note du 8 oetobre,
qui pusait un cas de guerre. Les circonstances deveuaut de
plus en plus graves , il propose la convocation immediate
des chambres, pour qu*elles fussent k purine de prater leiir
appui aux mesures du gouvemement. La couronne ayant
marqu6 son dissenliment sur Popportunit^ de celte con-
vocation , le minist^re tout enlier crul devoir se relirer, et
(it place au cabinet du 29 oetobre.
M. Guicul , qui cimime ambassadenr k Londres n*avait
pas seconds avec une cnti^re deference Ies directions de
M. Tillers , et qui s*6tait montr6 plus dispose k suivre les
Impulsions de la politique royale, devint le chef rM de cc
nouvean cabinet, tout en laissant la prteideiice au marechal
Soult, cliarg^ du portefeuille da la guerre; il s^adjoignit
MM. DuchAlei k Tint^rieur, Martin (du Mord) k la justice,
Humann aux finances, Teste aux travaux publics, Yille-
roain k rinstructlon publique, Cunin-Gridaine au com-
merce. Ce miniature, qui compta sept auntes et demie d*exis-
tence, dur^ la plus tongue qu'ait eue aucun cabinet sous
Louis- Philippe, n*a eu que des renoovellements partiels,
savoir : M. Humann, etM. Martin (du Nord), remplac6.H |)ar
suite de d^^c^s, aux finances et k la justice, par MM. Lacave-
Laplagne et Hubert; M. Teste, d^missionnaire, remptacd
par M. Domon aux travaux publics; M. Villemain, qui pa-
rut atteint momentan^ent d'alidnation mentale, reuiplacd
k IMnstruction publique par M. de Salvandy ; au commence-
ment de 1845, le mar^chai Soult depose le portefeuille de la
guerre, et le remit aux ma'ns du gdn^ral Muline de Saint-
Yon, qui hii-m£me le cMa au g^n6ral Trezel, pendant que
M. Jayr prenaltles travaux publics quand M. Dumon passait
aux finances et le due de Montebeiio a la marine.
La situation du cabinet du 29 oetobre ^tail des plus difB-
cilfts. II avail une double lAclie k fDmptir : d^abord rassurer
tous les tnl^r^ts alarm^s sur les cliances d'une guerre g^nd-
rale qu*un avail vuesi iuun neute, et en lufme temps prendre
soin de Thonneur de la France , si prufond^ment blens^ par
le traits du 15 juillet 1840. Dans la preud^re de re^ deux
lAclies, II a compi^tement r^ussi, |M!ut-^tre inline potirrait-on
dire an dei& de ses esp^rances, et surtout au deli de ce que
lui demandait Popinion publique : car en proclamant si
hautement la paix partout , la pake toujours , il ne fit
qu*exalter les pretentions exigeautes de nos ennemis, et
presque justifier ce mot insolent de lord Palmers|on, disant
qu*U fcrait passer le gonvernement fran^is par le trou
d'une aiguille. L'isolement et la paix arm6e, telle semblait
6tre ratlltude commandite k la France par la situation. Loin
de III , le cabinet du 29 oetobre montra un einprensement
peu digne k renlrer dans le concert europ^en. Dh& le mois
de Mvrier 1841, M. Guixot se montrait dispose 5 prendre
place dana les conferences diplumatiques et k repreiidre
k cinq le r^lement des aRaires orientales. Ces questions
defrayerent les discussions lea plus importantes de la
chambre pendant la session : on y vit aux prises deux ad-
versaires, MM. Thiers et Guixot, qui detenflirent chacun
leur |iolitique avec une vive chaleur, et presque avec ani*
inosite. Mais Palaruie avail ete trop chaude , le peril s¥tail
montre de trop prte pour que Popposilion n^eflt pas le des-
sous, el le sy!«l^me par.iUqtie puusse li outrance profita iW ses
avantages. Pendant six mois tons Ies efforts de la dipiomRtie
sVverlu6:ent k trouver un bias qui penult k la Frauce '^
renlrer doceiniiU'ul dans le cuncf^t curopOen, et la pf duil
700
FBANCe
de ces eflbrU fut la conTentiondu IS jiiillet 1841. Elle aTftit
pour objet la fermetiire du Bosphore et du d^troitdes Darda-
nelles, sous la garantie des puissances de PEurope. La
Rossie n'en garda pas moins son influence, et le produit
net de la politique rasse n'en subsistait pas moins k son
profit : c'^talt la rapture de Talliance anglo-fran^ise.
Une mesore juste en elle-m£mey le recensement, qui
n^avait d'autre objet que regale repartition de rimpOt, deTint
une cause d*agitation sur plusieurs points de la France , et
fit mdme ^ater des troubles graves k Toulouse. Toute la
qoestion se rMuisait a saToir si le recensement devait 6tre
fait par les agents du fisc assists par les d^l^^ du pou-
▼oirmonicipaly on par I'autorit^ municipale assists des agents
du fisc. A Toulouse, les contestations qui en rdsult^ent se
r^uisirent en manifestations violentes, brutales, en actes r^
pi^hensibies, et diig^n^rteent m6me en r^votte contre les
autoritte. Le pr^fet, M. Mabul, tout r^cemment arrive dans
la Tille, et le procoreur g^n^ral, M. Plougoulm, se Tirent
en butte k des menaces et k des demonstrations coupables,
dont lis jug^rent prudent de ne pas attendre TefTet, et ils
s'esquiv^rentde laviile k la faTenrde d^guisements. Inde-
peodamment des violences oondamnables auiquelles se porta
alora une partie de la population, 11 y avail U-dessous une
Traction Acbeuse de Tesprit local contre notre puissante
centralisation, un des ressorts de notre admirable unite na*
tionale, opuvre et gloire de la revolution.
Le minist^re whig , qui comptait s^afTermir par le traite
du 15 juiltet 1840, s'etait au contraire anicide. Ce traite
eut pour effet de determiner la France k des armements
qu*elie avail trop ntfgliges : ces armements forc^rent l^An-
gleterre a augmenter les siens. Ces charges nouvelles, jointes
a Texpedition de Syrieet k la guerre de C hi ne , produisirent
le deficit que le cabinet chercliait k combler par des mesures
qui le renverstent Le pariement ayant etedissous, les elec-
tions firentgagner aux tones vingl-dnq sieges danslachambre
des communes, ce qui leur donna une majorite de cinquante
k soixante voix. Sir Robert Peel, comme chef de parti, avail
ete admirable de sagacite, d^habilete, decelte patience calme
et prevojante qnl caracteriseriiomme d*£tat. Son avenemeut
pouvaitexeroerune action seriense sur la politique de notre
gouvernemdnt. Blen que le parti qn'il representait fflt celui
des adversaires implacables de la cause lib^rale dans toute
TEurope, 11 ne se montra pas anime des memos passions que
son prediecesseur contre la France. Le cabinet du 29 octobre
voulait profiler de ces dispositions moins ouvertement hos-
tiles pour poser devant les cliambres la question de desar-
moment, qui, en aliegeant les charges publiques, facilite-
rait Texecution des grandes llgnes de cbemins de fer, car
des lors on pensait k toumer les esprits vers le soin de> in-
terets maieriels, dans Tespoir sans doute de les detoumer
ainsi des questions de principes. Mais on trouva qu*fl s'eiait
trop presse de rentrer dans le concert eoropeen, et qu*il eOt
ete plus digne d^accepter Pisoleroent; sa conduite parut em-
preinte d*un caractere de faihlesse. Les joumaux anglais
ecrivaient : « Lord Palmerston a cm qu*il fallait prendre les
Franks par rintimidation , et l^venement prouve qu'il a
bien juge : » On lisalt dans la Gazette d'Augsbourg : « La
France ne doit maintenant aspirer qa'k un rOle secon-
daire en ce qui iouelie le r^glement des grandes alfaires
europeennes. » Ces humiliations retombaient sur le minis-
tere, et le ftappaient d'impopularite. U sentait sa faiblesse
et le besoin de se rattacher par quelqae concession I'opinion
publique , qu^il s'etail alienee. C'est alors que dans la redac-
tion du discours de la cooronne pour Touverture de la ses-
sion il obtiDt du roi introduction de cette phrase. « L'Al-
gerie est desormais et pour toujours fran^ise. » Jusque \k
le roi avail besite k se prononccr si formellement sur la
possession d*Aiger. Les doutes qolen resultaient servaient de
te&te k des accusations de lAclie conde^cendance pour I'An-
g*eterf«. Tou» ceii\ qui avaient M dans I'avenlr de notre
oolunie iiouvelie s^etnparerent de celte declaration, ei desor-
mais la question fut trancliee.
La session s'etaUonrerte le 37 decembre 1S4I« L**
du president fot la premiere difficulte qne rencoiitn le bh-
i nistere, et elle naquit du sein m^me do parti
teur. La Presse, alliee incommode pourle cabinet, s'l
matin de Tinsulfisance de M. Sauzet, et mil en avant la
didature de M. de LamarUne. Le rainistere, indeds, ne sal
d^abord quel parti prendre; il fallut la demarche de qnelqaes
anciens meneurs des centres pour mettre fin k son besit^ion
et maintenir M. Sauzet comme candidat dn gonvcmenMnt
(In des fails les plus importants de cette session fat in di^
cusslon relative au droit de visite. Le ministere sobH m
echec, par ^adoption de Tamendement de M. LeCebvrc;
mais cet amendement, vote par les conservatenrs, ne devaif
pas entratner la chute du roinistere. L'oenvre capitaJe de b
session fut la loi sur les chemins de fer, promnlgoee le it
juiu 1843. Les projetsde 1838 avaient avorte ; deux Ugnestai-
lementetaienten coustruction, cellede Paris i Rouen, et cells
de Paris a Orleans. M Teste, ministre des travaux poblics,
presents, dans le mois de fevrier, un projet de loi compreoant
cinq grandes lignes de chemins de fer, qui devaient abouttr
de Paris k la frontiere de Belgique par Lille et Valendcsnes
au littoral de la Manche vers PAngleterre, k la frontier d'Al-
lemagne par Strasbourg, k la Mediterranee par MarscilJe ct
par Cette , k TOcean par Nantes et par Bordeanx. II propo-
sait Texecution par I'^tat, en y faisant concourir dans une
certaine mesure les localites interessees et rindustrie privee.
Le projet laissait de cdte la question du trace. La commis-
sion fit subir au projet du gouvemement dMmportantes mo-
difications. Le rapporteur, M. Dufaure, depo^a son tnvai
dans le courant d*avril , et la discussion s'ouvrit le 36 de oe
mois. Aux cinq grandes lignes proposees par le ministre, la
commission en ajoutait trois: 1* de Tours k la frontiere dT»-
pagne, par Poitiers, Angouieme, Bordeaux et Bayowie;
3* sur le centre, par Bourges, Nevers et Clermont; 1* de U
Mediterranee sur le Rhin, par Lyon, Dfjon et MulboiMe-
Le gouvernement accepta celte demiere iigne, ainsi que le
trace de Paris k Strasbourg par Nancy; il oonsenUl cacore
k modifier le trace primitif de Paris sur I'Ocean, d'one part,
par Orleans, Tours et Bordeaux; de Tautre, par Ranles.
Le ministere ne demandait de credits que pour quntre diiee-
tions ; la commission en alloua pour six , et die angmenta d«
34 millions les credits demandes. On voit que la oomonssion
avail songe surtout k faire de ce projet une question dlnie-
ret pour chaque localite , tandis que le ministere ^tait piM
occupe de la question strategique , surtout pour rest et Is
nord. L'esprit etroit de localite, qui etait la plaiede notre sy»-
temerepr^entatif, se fit jour encore par Tadoption do systeue
d*execution simultanee de plusieurs lignes, au lieo de con-
centrer toutes les ressources d'abord sur un point amque,
Ainsi M. Dufaure demandait ponrquoi Lille et Marseille se-
raient reunis k Paris trois ans plus tOt que Strasbomg et
Bordeaux? Tout ce qui etalt inUresse^ Tagiotage insista pour
l*intervention des compagnies. M. Thiers soutint avec t>-
gueur un amendement de M. de Mornay , qui proposait nat
Iigne unique du nord au midi.
L*ordonnancede dissolution dela chambre parut le 13 juia.
Les elections se firent le 9 julllet, et les chambres etaieit
convoquees pour le 3 aoAt. Mais dans Tintervalle arrive h
funeste evenement^ qui pouvait cotnpromettre k la fols
Texistence de la dynastie et Tavenir de la France. Le 13
julllet , le due d'Orleans devait partir pour Saint-Omer, ou
il allait inspecter plusieurs regiments designes pour le oorpi
d*armee d*operatiuns sur la Mame, dont il avail re^u leeoia-
mandement en chef. II se rendait k Neuilly poor faiie fci
adieux k sa famille, lorsqu'en voulant sauter de sa caMie,
dont lea cfaevaux s*etaient emportes, il eut la tete ecraste
sur le pave, et il mourut quelques beures apris aana avijir
repris oonnaissance. Apres les funerailles, qui se fireotavec
one pompe solennelle, une ordonnance avan^ de qcriqoes
jours la convocation des cliambres , et la fixa an 37 jui.k't.
Le disroiirs du trOne annon^a la necessite de I'aiie uoe U^
de regenc e . Le projet de loi presente par le fiouveruenien:
FRAWClt
fMfiMi U ^^genee pur droit hdrMHaii^ au plus ptoche parent
do roi, et en dcaiiait i Jamais les femnMs. Le rapporteur
fut M. Dupin. La majority da roi fot fiite k dix-buit ans
aecomplis. La garde et la tutelle du roi appartiennent a la
rdne ou princesse sa m^ra, non remarite, et k son d^faut
k la reine ou prlncesse, son aleule patemelle, Element
non remari^e. Aprte le vole de cette loi, qui ddC^rait ainsi la
r^ence au due de Ifemoun, la session fut ajoumte au mois
de Janvier sulTant.
Depnis lors, le roinistte da )9 octobre cbemina k tracers
llmpopularit^ , mals soutenu par one mijorit^ sulTisante.
La condesoendance de cette migoril^, mise plus d'uoe (ois
k de rades <preu?ea , ne s'est pourtant pas d^mentie. 11 en
est OB exemple que nous ne pouvons omettre ici , k cause du
retentissenient prolong^ qu'elle a eu ; c'est TaflUre de Tin-
demnit^ Pr itcb a rd , qui a r^volt^ mtoie les conserrateurs
lea plus d^TOu^ qui la volaient, en vue, disait-on, de ne pas
roropre Ventente cordiale. Mais cette entente cordiale, qui
nous a coftt^ si clier, que deTint-elle? In^branlable tant que
I'Angleterre put compter sur la complaisance de notre cabi-
net, elle se tonnia en aigreur et en bostilil6 ouferte le jour
oil elle renoontra quelqiie resistance aux int^r^ts de sa poli-
tique. Cette r^stance , qui se manifestait pour la premiere
foiSy avait pour principe un int^r^t dynastique. Tons les
princes de la Dunile royale s'^taient successivement alli^li des
maisons souferaines ; le prince de JoiuTille avait ^pous^ une
princesse du BrMl , le due d*Aumale une princesse napoli-
taine. Restait k pourToir le plus jeune, le due de Montpen*
sier. Une infante d'Espagne , la seconde fille de Marie-
Christine, la sceur de la jeune reine Isabelle, devait
aToir une riche dot, dvalu^ par quelques-uns i 20 ou 30
millions. Mais son rang , si rapprochA du lr6ne d'Espagne,
soulevait de la part de I'Angleterre une opposition p^remp-
toire an mariage de I'lnfanto avec un prince fran^ais. En
mtoie temps le mariage de la reine Isabelle occupait toute
la sellicitude de la diplomatie. L'Angleterre avait fortement
appuyi une combinalson consistent k unir les deux fils de
rinfant don Francois de Pauie avec la jeune reine et sa soeur.
Certaioes difficult^, qui compliqu^rent la n^odation, ayant
foumi I'occasion de mettre en aTant un autre pr^tendant k
la main dlsabelle, un prince de Saxe-Cobourg , lecaBinet
fran^is crut pouvoir se r^tracter de la parole qu*il avait
donn^ au cabinet de Londres, et profita de riusta^t favorable
poor D^odcr le mariage du due de Montpensier avec Finfante
Luisa, en m6me temps que se conduait Tunion d'Isabelle
avec un de ses cousins. L^aflaire, conduite avec une rare
dext^ritd par notre ambasMdeur k Madrid, futenlevte pres-
tement, ^ Tinsu de la diplomatie anglaise. Cette nouveile
fut un coup de foudre pour lord Palmerston , r^cemment
rentr^ anx aflaires. De Ik un nouveau ddbordement de fureur
centre la France, contre son gouvemement, centre la per-
sonne royale elle-mtoie. De U des protestations en verto
du traits d'Utreclit : on pr^tendit exiger de Tinfante une re-
nonciation k ses droits ^ventuels k la couronne d^Espagne.
Le pariement anglais et les chambres de France ayant ^iA
convoqu^ sur ces entrefaites, les rteriminations (urent
portteaux deux tribunes. M. Guizot, accuse d'astuce et de
mauvatsefoi par lord Palmerston, se disculpa comma ilput.
L*entente cordiale fut plus compromise que jamais ; mais
le double mariage ^tait con8omm<i ( 10 octobre 1S46). L'An-
gleferre cbercba alort k prendre sa revanche k Madrid, en
y fevorisant on revirement de systime politique et en y
d^tniisant rinflueooe fran^se. Legouverment russe, voyani
ces nuages amoncelte entre la France et TAngleterre, saisii
le moment pour conclure une optetion financi^ consistant
k acbeter des rentes fran^ises pour un capital de 50 mil-
lions : cVtait un soulagement pour la Banque de France,
dans la crise mon^taire d^termin^e par Texportation de nu-
meraire que necessitait facliat des c^r^ales k retranger, et
notamment dans les provinces meridionales de la Russia;
c*etait aussi une marque prononceedebon vouloir donnte par
le tsar iila Fnncef qui ii*y etaitpa»aceoatamee de ce cMA-Ul
701
En 1846 la chambredes deputes futdissoute, et les eiec-
teurs fiirent en butte k plus d*une manssuvre corruptrice,
ou, pour employer reiegante perlptirase d*un ministre, d
Ta^fM des itf/lueneeM. Elles ramen^rent done une majorite
plus nombreuse, sinun compacte, car d^a qiielques Ureilleurs
novices semblaient supporter impatiemment le joitg de la dis-
cipline ministerielle. Louis- Philippe, que la coalition avait
profondement blease, prit habllement sa revanclie en dislo-
qoant cette alliance redootable et en mettant aux prises les
lines avec les autres toutes les ambilions qui y avaient pris
part : il les avait amoroees tour k tour par Papptt du pou-
voir, il les avait usees Tune aprtel'autre, et sur les debris de
la ligue parlena«ntaira le gouvemement personnel s*etait
consolide. Mais I'orage allait gronder; les oppositions di-
verses s'etaient ralUees som le drapeau de la re^'orme : Tal-
lianoe fut cimentee dans les banquets. Le gouvemement
vottlut arreter le flot qui montait : la revolution de F e v r i e r
emporta le cabinet, le tr6ne et la dynastie d'Orieans.
Quel rOle Jouera dans rbistoire cette periode de dix-bnit
annees, dont nous avons ete spedatenr si attentif, et
quelquelbis si enm? Sana nous separer de nos emotions
personnelles, tAchons de devancer le jugement calme et im-
partial de la posterite. Son grmd merite, sa gloire Incontes*
table , sera d*avoir maintenu la paix du monde. Grl^ce k la
paix, la Hberte 8*anermit en France, et die germa chex des
nations voisines ; grftce a la paix, Tindustrie put entreprendre
dMmmenses travaax, qui preparerent le blen-etre de toutes
les dassea sodales; die put organiser on vaste systeme de
communications rapides , qui, en unissant les peuples par
la communaute des interets et des idees, finira par n'en
laire qu*ane seule fomille. En qgdques occasions, la France
put soubaiter plus de dignite dans ses rapports avec les
cabinets etrangers. Cette politique timide k Texterieur tenait
k la position de la dynastie nouTdle et k reiroite alliance
qu'dle avait formee avec les classes moyennes. La bour-
geoisie a des qualites, I'aroour du travail, le respect de la
loi, la liable du fanatisme, des mceurs deuces, reconomie,
tout ce qui fait le fonds des vertus domestiques; mais elle
manque d*eievation dans les sentiments, de profondeur dans
les idees, et de genereuses croyances. Lors done qu'un gou-
vemement prend cbei die son point d'appui, il devrait
avoir garde de trop s'accommoder k son niveau ; il devrait
travailler au contraire k Tdever, k lui inspirer de nobles
nstmctSy et k faire luire an-de»uis de ses utiles travaux
une aureole de gloire. Loin de 1^ on Oatta k Texces son
amour du bien-eire, on exalta sa pasaion des jouissances ma-
terielles, qu'on erigea presque en vertu ! II semblait que le
patriotisme consistAt desormais k s'enricliir. Sur regoisnoe
on ne fonde que la tyrannie; la liberte vit do devouement.
A la fin, la petite bourgeoisie exigea plus; die demanda
Textension da sulTrage dectoral : le gooveroement semblait
pencher alors vers la reoonstltution d^une aristocratic, il re-
sists. La garde nationale Pabandonna , et sa chute surprit
le monde. Artauo.
Apres la revolution de Fevrier, un gouvemement provisoire
prit la direction des affaires jusqu*4 la reunion de Tassem-
biee constituent e. Cdte assembiee prodama la repnblique,
et deiegna d'abord le pouvoir executif k one commission
executive. Envahie le 15 roai, die fut retablie aussitdt.
Lors des evenements de juin, die donna le pouvoir au ge-
neral CaTaignac,qui prit le litre de chef du pouvoir exe-
cutif. Par suite de la constitutioa votee par cette assembiee,
le prince Louis-Napoieon fut du president de la repu-
blique, le 1 0 decembre 1848. L^aasembiee oonstltuante acbeva
bient^t sa carriire, et cedala place k une assembiee legis-
lative, qui, tiraiiieepar les partis, se latssa dissoudre par
le coup d'£tatdu 2 decembre 1851. Lenomde republiqne
fut encore conserve pendant une annee; au mois de decem-
bre 1852, le retablissementderempire, vote par lesenat, fut
soumis au peuple fran^ais dans un plebiscite qui se trouva
adopte k une grande majorite. Depnis , les travaux publico
furent pousses avec une activlte extreme ^ mais la disette
to)
FRANCE
Tint ptwr sur la l^nncfl^ qiit, d^aecord avec TAngleterre pour
MMitonir I'Eiopire OUoiDaD,adA dtelarer la guerre ^ la
Ryaai«a«i«DiiiiDenceiiiaot d^ ia>4. Noa auccte aro^neront
DM prampU paiK aaaa douto, ear tout le inonde la desire ;
et riBipereiir Ta dil : V£mp^0t ^ut la pai^ i
Langite.
II ii> a point de peuple priinaire, ai petit <|ii*il ait ^<^ k
aon origiiitt et m (»b^r qu'il soit rm\A dan» i^histoire, qui
D^aH ea d*abord aa langwe auiochtone, c^est-^ dire prupre
au aol nafiroe aur lequel il a pris naiKsaoce. La Gaule a
doac poM^^ Diiceaaairefnenl one langue propre, ftui)clivis(^
aelon tpute ai*PAreii<9 ^i aombreui dialecten^ et dont ii ne
re^te point de moauinent terit On a'efroroe bicn d*^-
taUir, depuia plus d^iin aitele, que cette langue autochtone
^ait le oelUqiie, vrai ou Gmu« que Tun parleeneure en Basse-
Bntlagne, et cette opinion oouaerve de noa joura un grand
nombre de partisana. Je n*ai, quant k inoi, Tintention ni de
l*appuyer nide la conibattre, parce qu*eile appartirut tout
enti^re au domaine de Hiypotli^, et qu*elle nVn sortira
jaroaia. Je rae borneral k une aeule observation ; c^est que
pour tirer de oetle conjecture des inductions aliaolues , il
faudrait d^abord rameoer le kiaa-breton k aon ^tat priiuitif
et le degager eompUlement de tuus lea inota acquis ou im-
poaite qu'il a plii^ depuis dea atteiea i aea fonnea lexiques.
Or, c^eat un point dont on ne s'est jamais afis^. L*iso-
lementi plua moral que atatiatique, de la Basse- Bretague,
nW paa tel qu'elle n*ait entrelemi dea relations tr^-lia-
bltuel ea avec scs Toiains du continent » dont elle a re^u aa
religion, les lois, tine partie de sea coutumes , et par cons<^
quent une quantil^ innombrable de mota. Cost par con-
aiftquent une manl^ trte-Tideuae de proc^er que de
coBclore de Tanalogie d*un mot francs avec un root Uas-
breton que eelui-ci est radical, quand on peul r^torqner
eel argument avec beaucoup plus de prol)ab<lit^ par la sup-
position contraire, poisque la langue Tran^ae a des titres
fort antdri^urs k ceux du bas-breton, dont il n*eiiste peut
are paa d'actes Merita qui remonteut plua loin que le
quinzitaie aitele.
S'il y a eu un rooyen certain de retrouTer lea vestiges
de la langue autochtone, il taut le demander k la tradition,
et le cherclier dans lea noins proprea de personnes el de
Heux auxquela on ne d^couvre pas d'analogues dans les
languus inlenuddtaires. Cette consideration n*a pas ^liapp^
a Bitllet, k LaTour-d>uver»ue t*t aux 6lyroologistea de leur
4^cole, qui se sont presque toujours ap|)uy6s sur les moU dc
c<'ttii es|WH:e pour accrMUer leur ayst^me, et on salt quelles
ineroyahldH licences lis ms sont dotindes ^>uveiil |)our lappro-
ciier de pr6tendus d6riv6i de leur pr^'tendii radical. Je ne
conte^terai iias ceiiendanl le iniMite de leurs aventureiises
d<^roiivertes, car je suis aussi dispose qu'cux k penser qu^il
n'est pdint de langue sec/indaire oi'i il ue reste quelquu vcs*
tigB de la langue autochtone; inais la langue fian^iise n*est
point dans ces ^Idmonts (^pars et difliciles a saisir qui se
d^robent k Tanalyse; elle a une forme gr^n^rale, un caract^re
. intrins^qne, desorigines sensibles et incoutestables , qui ne
aont certJiinement poiut autochtones , et c'eat ik qu*il faut
cliercher les premieres notions de son liistoire.
Si Pon examine quel r61e la puissance romaine a jon^ sur
la terre; si on la volt 8*^lendre avec pr^lilcction sur IVjccI-
deut et le nddi de TEurope; al on la suit en particulier
daa«( lea Gaulea, oil elle plante aea aiglea quarante-trois ana
avant J.-O., et auxquellaa elle im|)Ose sa langue avec ses Id-
gioBa, MS prttenra, sea juges et aes dcolea; ai on observe que
la tttUratura fauloise, toute latine, a'illuatre par les terita
d*A 0 a o n e, de Salw ien, de Sulpice-SdvAre, de S I d o i n e-A p-
polllnaire, de Grigoire de Toura, de saint Ber*
nar ^ d*Ab41ard; ai le latin est pendant buit cents ana
1 1 1 •n,;uo <le iVnaeig nement, de Pautoritd royale, de la lol,
i> a iitstire, de la prAilic ation; ai on le retrouve enfin, uial
>:ipvr, )n<qu<* dans lea mon uinenta les plua anclens de la
.fl;;ue interuiAdiaire, jusque dana [q aanneot deCbarleaU
C b a u ve, qui poum doutar qiie Ii (iraa^, eonuM llfilim,
comma Tesptgnol, coroiue le portugais a pror^d du latin i
travera le ronian dea alleles moyensf Nona n'tgnorona poiiU
que dea aavants d*une grande aulorit<^, Pdrioa, L6uo TnppanI
et surtout Henri i£ s t le n n e, ont tir6 iminMiateineat le eras-
es du gree, commeai le latin iui-m6ine n'^tait paa ndrenn;
mais c>8t une fausse acception d*6tymologie, dont rerreiir se
rdvdle du preiider eiiameo aux esprits lea pina prevcaM.
En |)ortant cette misprise k aa demiere expresaaon poaaible,
on rt*e8t eflbrcti de noa jours de faire remonter U langnc
fran^iseau Sanscrit, et on y r^aaire probaUement tool
aussi bien, s'il est vrai que le aanserit ait M k aon loor la
langue dominanie de la dvilisation, et qu*il ait pruduit k
grec , oomme le grec a produit le latin. La qiaas&ioo n^^est
pas dans ces investigations liaaanite de ttedbreuae
logie; elle ae rMuit k aavoir d'oii vieut le fran^nis,
Tontre naturel et Imm^iat de g6n£ralion, el c^est oe qui
ne fait paa da doute : le fraii^ eat oe qu^on nppelte main*
tenant, dans iliibride jargon de eeitains plialologijisa, one
langue n^'laiine. 11 a M fait du latin, avec lea ei^uents
du latin, par appropriation au caraolteet k Tesprit de boIjv
langue autochtone, qui reste k retrouver, ai l*oa pent
Quant k inoi, je n'en vols paa la nteessitd , paiMioe cetti
langue n*a laissd de traces ni dans Tbistoire ni dana hsa arts
dela iiarole. Toutce qu*il eat posaible d'en aavoir poaitive-
ment, cW que lea niot« fran^is qui n^uot point de radi*
caux certains, soit dans lea laaguan anciennea, aoit dans la
langues cong^6res, soit dans lea Ungues ^trangjbma aval
lesquelles le muuvement de la civiliaation a inia la langna
fran^ise en contact, appartiennent essentietlemeat k ceUa
langue primaire, et ils sont en trto-petit nomlm.
Noaaieux ^lent ai profonddment pdndtrda de eette filia-
tion, quMIs avaient judicieusement postposi lea dtndai
litldrairea de la langue (ran^iae k celles de la langaa
latine ; il leur dtatt ddmontre jusqu*^ rdvidencc qu^on aa
parvenalt It la connaissance apfirofondi.; de Tune qiie par
rinveatigatlon de Tautre, et je rends milleactiona degrlces^
I'univerMtdde n*avoir paa al)diqud cette opinion. Im micane
anr ce point estindbranlable, et je ne crains pas de la flbma*
ler d*une mani^re plus exclusive qn*oo ne la fait jasque id.
Quiconque ne »ait pas le latin est incapable d^ecnre en
fran^ais avec exactitude et pureti,
Notre langue est trte-jeune encore. On ne s^eii dooteraH
pas. Il'y a mille ana enire Hoinere et Plutarqiie. II y eta
plus dti quatre cents entre Enniu< et Quintilien. II n'y a pai
dix ans entre Mallierbe et la Critique de Cid. C*est ea
1656 que Pascal dcrivail le premier de fcxcellente prest
fran^aise dans ses adini rabies Provinciates, Trenle-lioil
ans apr^, la prose vX les vers et la langue dtaieot fixds m
deux volumes in- folio avec priviK^ge du rui. On a praoii
les aiecles h cette langue, i^t die a grandi comme nne gte^
ration. On lui a dit : « Vous en savez assex pour voln; igs,
trop peut-dtre. Vous parlea d'iddea nouvelles : toutes les
i(i(4s sont Hans les livres. Vous ciiercliez des mots pour les
rend re : tons les mots sont da us les dicUonnaires. £«i(ci
le vieitx langage, il est barbare. Crie/ anatlieiue aur If
nonveau, il est sacril<^ge. Les anciens obdssaient k Tusa^.
|}on potir lea anciens! ils n'avaient point d*aeadetuiei.
Ob^issez k PAcad^uiie. Ilardiesse est t^ni^te, liliertd est
licence , originulit^ est delire. Iiuitez, imitex toujours d
quand tout sera imit^, iuiitez les iiiiitateurs. Cop^ copca
em-ore, et quand tout sera copi^, copi< z les eopialea. Sv-
tout, ne vous avisez |k)s de sentir, de concevoir, d'iuventer.
Tout ce qui pouvait s'inventer, on Pa invent<^. On a inventf
jusqu'l nous. I>ei)iiis qu'il y a dea aca«t^iles , on nlnventa
plus. • Mais qui a dit oela? Ceat Faret, e'eat Li llenar*
di^re,c*est Bois-Robert, cVst Co tin.
11 est r^nltd de Ik ce qid dev ait i.*n ri^ulter In^vftaMemenL
A force lie reuiettre ri«l(^e dans les m^mes plis, on en a
coiipti la tratiie \a* langage a ressotuIHe h ces v^tetnenti
\v uii^eiix 4l(> PaottMir tragitto'*, dont le rostoiiiier a q^id'rne
droit de tirer vanit6 aux premi^eareprcseniatiOBay
FRANCE
70S
qui, k fofM d^Hre mis I tonslMrOtoBf finiM6Dt par detenir
tout au p{v» bona k Mrvir daflouqueniUea am gouijats. Ja fab
grand caa d'un drama d*EuHpiUe terit par Racine. Je aaia ce
que vaut un desain da Jiilea Romain tradiiit par la burin da
Marc-Anloine} roaia quand ta planclie, rase, fotigute, uate
par le Jeu de ka preaw, ou bien gaunlieinent retail!^, foiiill^
aana ailresM et san* gpQl par un ou vrler barbare, ne me donna
plua qu*un barbouillage pAte at confus, je TenYoie au cbau-
dronnier. Vu>es ce quVtaicnt de?enua ia mot, le ?ers, la
pbrase, la p^riode, Timage, la fiena^e, le aentiment, h la tin
du dixoliuitidnie sitele; voyei ce que la Utt6raturc desi pre*
mitres anncea du din-neuvitoie ai^le en af ait fait La parole
de riiomma n*<*talt pluii qu^un bnilt cadenc^, qui relentifisait
plus ou moins agr^ablement dans f otre oreille, mais qui ne
pai^Mlt Jamais le tympan. Voua sortiez d*une lecture oud'une
reprd*tentation comme d*iine ruche irabeilles, Tattention
^tourdte de je ne Bai^quel bounlonnement monotone qui ne
laissait rien a rintelllgence CVtaient des flgurea aana relief
et isanx cooleors, aur un canefas rompn. Si oes gens-l^
parvenalent k erobolter dana deux h^miatichea , aana ^rd
a la situation, aux temps, aux lieux, aux peraonnea, queiqiie
Tieillerie po^tique ou morale, leur public ^tait ai ^iotrn^
de voir apparaltra en cinq actes ouen dix clianla Tembryon
d*une icl6e intelligible qu*il crlait k a'^pounionner au beau
vers, au vera k eflet, «u vera du aiiKsle. Un lieu commun dea
po6tea gnomiqiies, un r^bua ampoule de S^n^que, deux
granda niaia de aubstantifa flauqut^a de deux ^pilb^tea
turgescenteSf balano^a entre eux comme lea termes d^una
proposition antlim^tiqne, cVtait miracle. Et piiia II y avalt
la p^ripliraae, ou Tart de noyer dans uo verbiage aonore la
mot d*uDe ^igme diflui^e et embrouill(^. Devinait qui
pouvait. Et pula il y ayait raillance on la m^Uiance de
mots, qui paaaait encore pour une rare merveille; mata
oomme k la fin lea motane aigniftaient plus rien, il importalt
aasez jieu commeot ils fuasant appareill^s. Lea expreasiona,
la valeur convenue , le aigne repr^ntatif de la pena^ ,
4taient» ai Ton vent, polia et brillanta, maia frustes et
ddmon^tia^ , comme de vieillea mMaillea aana date, aana
deviae, aans exergue, aana l^cnde, aana tAte, aana revera.
Ellea attendalent le baiancier et le coin.
Tout ia monde salt que ce qui constilud principaleinent
I esprit et la pliysionomle d'une langue, ce aont lea arcliaia-
mea, leaidiotismes, lea vocables propres decettc langue, ces
locutiona qui aemblent fttre aimultan^ment engendr^ da
la substance intdlectuelle du paya avec aon g<$nia et aes
institutions, et qui lui sont naturellea comme son sol, comme
aa v^^tation , ramme aon climat. Or, c'ast \k ce qu'on
avatten grand soin de repuosser d^abord decet euphuiame
mani^r^ qiiNm appelait le beau style, de aorte que dans cette
langue gallique, perfectionnte par dea puristesel dea pbrasiera
privil^^iies, il B*y avait rien de plua maushade et de plus
Inconvenant qu*un bon gallicisme. II s'ensuivait n^oeasaire-
ment que lea g^niea ind^peudants qui a^^taient empar^,
aver one naive aodace, des v^Htablea reasourcende Pidiome
national, qne eea oaeiira ^trangea qui s^^taient permis de
diWIaigner, pour lea formes ingenues, ^ergiquea et origi-
nates, pour lea tours vifs et clairs de notre noble langage ,
la p^ri<diciUi couifiass^o et lea froidea biens^ances d^un
pariaue de convention, avaient dn vieillir en pen d^ann^es.
Ai-je besoin de noinmer cea auteurs d^ji aurann^ au tempa
lie la r(^gence,dont le mAle franc-parler, T^oquence robuste,
lest>le plain de nerf et de souplease, de verve et de candaur,
(le malesl^ sans appr^ts etde atmplicft^ sansbasMaaeyClTraya
•i Tile de ses libres allures la d^icatease d*une litt^rature
iiliftianlie?C'i-tait Moli^re, cVUitU Footaine, c*«tail
Oorneille. Le oentitee annivepiaire de la raort de Cor-
aeille nVlait |>as soond,qu1l fallatt lui accorder, comme aux
nlellane^ d«* Rome et aux sirventea du moyen Age, lea lion-
netir du glosaaire et des scoiies , et que la plume de Yol-
ta it « ae jouail k r^v^ler sea aolMatnea et aes barliariames
^ns b* comnientaira le plus spirtluel qui ail 'jamais <^16
Aarit. U»barbariimi» 4t Comeilks grand Dicul
Dana le style dea jolis ^criTaina du dh-hvitlMna sitele »
an oontraire, il d*y avait r^lament rien k reprendre. II
^lait pour cela trop soign^ , trop mMleuleax, Irop aerupa-
leuaement grammatical , trop sarvilement aotimia au de»»
potiauie p^Hlanteaque du dictionnaire et de la syntaxa.
La mania du n^ologiame faiaait bien quelqtias progrte,
et 11 ne pent pas en ^tre autrement quand les mots vides
et na^ out perdu leur valeur primitive ; maia o'^tait un
n^iogianie aans invention, pr^tentieux , affects, d^pourva
d*idi^ et d'analogies, comme ce jargon pr^ienx dont la
commie avait fait Justice un allele auparavaut. Depuia
Fontanel I e, depnisMarivaux, depuia Boiasy , depuia
Moncrlf, jusqu'aux oontes insipides de Marmontel,
jusqu*a ses romans bouraouflea , juaqu'au galimatiaa redon-
dant de Tbomas, jusqu'aux niaiseriea musiiu^ea de ce
trou|)eau de riineura de ruelles qn*on appelait encore dea
poetesen 1780, vous clierclieriea iniitilement dans la phrase
crcuse une iiensee aubstanticUe et vivante. Cast Je ne sais
quol de b'nu, de fugilif, d'insaisissable, qui <ichappe k Tana-
lyse el m^^me a la perception, uue laconde inanim<^ai dont
la cadence aym^triqtie ne r^onne pas dans une seule dea
fibres du ocvur, le niurmiira monotone et vague de cea ven-
tilateura aonorea qui bruiasent k la merci de Tair, mais qui
n^^veilient aucune Amotion r^lb^bie, parca quails nVipri-
ment aucun langage. Sonfnez aur le style le plus colore ,
leplus ^bloaissant de cette p<^riode, il ne vooa reatera rien
ou presque rien : la p&le membrane de Taile dn papilloo
quand voua aTea fait voler la pouaai^ro diaprte qai la
colore, la toih* groMi^ et muetle du peintra aous aes
pastela effao^, le ventui texiUis da Publios Syrua dana
P^trone. Je dirai plus, cette malheureuse bypocriaia de la
parole, cette contagion paeodo-Utt^raire du patit, du faux,
de Taffect^, a corrompu dana lear source jusqu^aux pro-
ductions dea plus beaux ginles : dana fiufVbn, par Texc^
de la magnificence , dana Monteaquieu , par rabus de Tes-
prit. Ces rafflnementa peuvent quelquefois tanir lien de ta*
lent k la m^iocrit^ ; ila font tacbe dans le talent
Il snrvint dans ce tempa>Ui on de ces pbtoomAnes qui
pr^cident A pen de distance le renonvellement dea peuples.
Un esprit d^investigatlon cnrienae jnsqu*i Taudaca s'in-
troduisit dana la partie penaante de la aoci^t^, a^accrut, d^-
borda, envaliit toutea lea questions avec rimp|6tuosit^ d*un
torrent, et souleva toutea lea idte avec la puissance d'une
lemp^te. Ce fut la pliilosopbie du dix-huitiame si^de, qui
a force de toutremuer mit tout k d^couvert, jusqu*^ la v6-
rit^, jusqu'aus' penato intlmea de rhorome; et quand la
v^nt^ fut k nu, quand la pens^ revint k surgir au milieu de
la confusion dlea mota, la parole se retroova. I^a chaos avait
enfant^ une seconde fola le monde. Alora il so forma un
style qui n'avait M appria ni sur lea banca ni dana les li-
vres; qui n*^tait nl celui de la oour, ni celui dea aalons, ni
celui de I'Acad^mie; qui se passaii du sufTrage de Fr^-
ron comme de Paveu deBeaua^a; un atyle de PAme,
sobre d'ornemeiits , p!ein de clioses, valide, ^mancip^, vinl.
J.-J. Rousseau vint, et pula Diderot avec sa fougoe
mal ordonn^, maia entralnante, et puis Bernard In de
Saint-Pierre dont cliaque inspiration ^tait un hymne k
a nature, et pula Mirabeau, dont ta voix im|M^tueuae
grondait sur la l^te dea granda comme la foiidre de la li-
berie. Le th^tre, proatitu^ ai long-temps A des jeux eflA-
min^, se reveille de ses ladea langtieara A cea traita ac^r^, A
ces saillies mordantea de B e a u m a r c b a i s, qui atimulaient
dans notre civilisation avort^ le sentiment d'une vie prea^
que <^teinte, qui cauterisaient avec du feu lea vieillea plains
de notre imbteile politique. Apre , incorrect, in^ , mais
v^h^tnent , passionn^ , profond, presque aulilime, Fabro
d*£glantine produisit la comddie du sitele, un obef-d'cpuTra
presque unique, prescpie isol6, malt immortel. La licence
d'une poldmique bardie, turbulcnte, e(Tr<^ntesi Ton veut,
suscita le g^nie, alimcnla la verve fanlasque et origin
nale de Cou rier. Avec lui la langue, rAJeonie, M se aoa*
Vint paa seulcueDt de Pascal -, alle retouma a'iasvbw i0
704
FBANCB
la piiilosophie Louffonne et du siige d^Iire de RabeUi s.
On a beracoup toit contra la langue inepte et barbam
des tonpa r^volutionnaires, et Je n*ai pas ^ on det der-
nien k saoter aprte les mootons de M. L a H ar p e, loraqoe
cette qneation nous ^it Jetde. La Hn\h da &it est que
nous n*y entendions pas an mot U n*est pas difficile de
pronver que ce langage^tait peu grammaticaiy pen litU^raire,
peu dassique, ni^e quaad il ^tait imposant et solennel.
Les r^olutlonnaires n^avaient rien k d^m^er aTec la graro-
roaire et Tart oratoire; plosleur langage s'dloignait des for-
mes arrfttta d*ane langue stationnaire, d'une laogue im-
mobile, delicate Jusqu'li la pusillanimity, soigneuse jusqu'li
raffiSterie, c<r6monieuse et serrile jusqu'A la bassesse,
plus il s'appropriait anx idte et aox clioses du temps. Ce
langage ne pouvait pas 6tre autrement Son agreste fiert^,
son incoherence tumultneuse et passionn^e, son toer-
gie sausage et brutale, lont, quoi qu^on en dise, Texpres-
sion trte-convenable du mouvement orageux des esprits
dans ce grand cataclysroe des institutions anciennes. On ne
jette pas I'acte d'accusation d'une monarchic de quatorze
sidcles dans le moule pygm^ d*un pan^yrique ou d^un
discours de reception. LYruption d'nn Tolcan ne ressemhie
pas an bouquet d*un feu d*artifice. Ponr recommencer nne
nation, il faut tout recommencer. Quand les Pdiades ^r-
gferent leur vieux p^ pour le njeonir, et liyrirant ses
lambeaux k Paction d'un feu magique, dies n'^pargn^ent
pas ses T^lements.
Ce plitoomtoe de paluig^n^ie est, au reste, uu fait com-
raun itoutes les revolutions. CeboufTon sublime de Rabe-
lais est le premier-n^ de la r^lorme religieuse. Montaigne
et de Thou terivaient en presence de la Ligue. II n*y a pas
jusqu'li la Fronde 9 cette miserable r^Yoltede corde et de
paille, de couplets etde barricades, qui n'ait d^velopp^ le
profond esprit d'obsenration du cardinal de Retzet lescep-
tlcisme acrimonienx de M^zeray. L'auteur des Provin^
eiale$ a pris un rang 1^'time parmi nos plus excellents
tolTalns. Sans les absnrdes querelles du jans^nisme, alors
^minemment populaires, fl n^aurait pent-^tre laiss^ que la
r^utation d*un fou mdancolique. Et Ton Toudrait que 1'^-
T^ement le plus memorable de tous les Ages 6Qt pass^ sur
nos t^tes sans l^er d'autres sonvenirs aiix g^i^Uons
constemte que des plates qui saignent toujours; qii^il eOt
retoum^ notre sol jusque dans les fondements de la terra
sans tut confler qnelque radne Tiyace et fiteonde ! En \4'
rit6, il faudrait £tre , ponr croira ceia, bien aTeugle d*igno-
ranceet Men ent^t^ d'orgudll La langne fran^aise, raviy^e
et assouplie par la forte trempe des passions politiques , ayait
done retrouy<i qndque chose de la yerdeur et de Talacritd
de sa Jeunesse. A un peuple pour qui Comdlle ^tait yieux,
La Fontaine bas, etMolf6re grossier, il auralt fallu traduire
Montaigne. L'abb6 de Marsy ayait d^Jk pris ce soin ridicule
pour Rabelais. Ce peuple, k demi affranchi de ses pMa-
gognes, osa tenter des etudes plus niAles. La y^tust^ de ce
grave langage, qui rebutalt nos p^res, fut un attralt de plus
ponr la K^n^ratfon qui s^deyait avec nne d rare aptitude
et une d pn^digieuse facility d'inyestigation. Nous ne con-
naisslons les ciironiques> c'est-k-dira les titres sacramentels
de notre (amille politique, que par les rapsodies diffuses et
insipides des hlstoriograpbes royaux. Les femmes, les gens
du monde et les neuf dixltoies des sayants brevelds n'a-
yaient pu goOter Pesprit de ees pages excdlentes, impr6-
gnte du plus pur parfbm d*ane antiquity po^tiqne, que sous
le bon plaisir du compllatenr manssade qui les ayait trat-
treusement d^lsyte en ban franfois ; et ie bon frangais,
e'^tdt le style langnlssant, p&le, d^diarn^, presque sans corps
et sans yfe, d*un gazetierennuy^, llnleropMe de mots d*an
Daniel, d'nn Velly, d*nn Yillaret , d^un Garnier, d'un
Morean; Je ne sais qiid cadavre d*histoire, lac^i^, mutiM,
iiyide, comroe les lambeaux d*une ^ude d^anatoroie, et sorti
toot soollie, tout informe, tout mtonnaissable, des amplii-
IMitres de la Sorbonne et de la morffue des Jtoiti^res. Oe*
pendaaC, qodqiMS dlitlons des dironiqoean inspirirent
led^trdelea lireem-mteMS, etren iT^loiiiia de trauyer
cette langue morte, qui s'^ldt appdte ItfranQais, plus
claire, plus logique, plus expressiye, plus fran^aut oiiUe
fds que les harmonleux non-sens, que les ampliOcatioQs
rien-disantes des pModistes. On 8*aylsa de Pexislenoe d'ua
peuple qui aydt tenu sa place snr la terre ayec puissance
qudques dMes avant les imans de C r ^ b i 11 o n , Popte-
comique et V EncyelopidU^ et dont Phistolre eootempocainc^
animte, pittoresque, dramatiqaecomme lot, parlait do*
quemment k llroagination et li la penste. La Fnnee ayait
recommence son education ; die sayait lire.
Ce qui resultera de la r6yolution litterdre aetodle est n
myst^ ponr les jours actuds. Cequi n'est pas on nysttre,
c^est que cette reyolution est fdte. Elle a reponda k cenz qui
ne Payouent pas, comme Diogtae ansopliiste qui niaitle moa-
yement ; elle a change deplace, die estentreedans la pdltiqae,
dans la philosopliie, dans Phistolre, dans la vie privee, dans
toutes les etudes, dans toutes les sympathies de lliomnie. Si
Pon croit qn'il est possible de P rreter, qu'on easayel On B*a
pas rapporte jusque id le decret de Pinquldtkm qui dedare
la terre immobile. Nous en serons quittes ponrdonner ca
epigraphe aux dicttonnaires la fameuse reticence de Galilee :
Pur $i muove t Voyez la defense du paganisoie de Julieo,
et dites-nous o6 est Jupiter. D'dlleurs, ce que tous regrettes
aujoard*hui, dans qudques centaines d^anneesan nouvd
ordra de choses le renouvdlera peut-Mre. Liberie pieniere
k Chacon de conserver, en attendant, son ritud et sa rfa^
torique, desMmposer des r^es, d'y croire et deles snivre.
Ce qui n^est plus permis, c*est de les prescrire tyranniqne-
ment aux autres. On ne fere plus rien en France avec le
regime du bon plaisir. Le reseau du p^re Bossu et de PabM
d^Aubignac est devenu trap Itehe et trap fragile ponr eoi-
prisonner Pessor de nos ecrivdns, bons on mauvais. Legede
arrete dans les preceptes des pedants, c'estPaigle des Alpes
tombe du liaut du ciel dans une toile d'areignee
Malheureusement, la contagion du non-sens gagna Is
langue oratoire , la langue litterdre , la langue poeiiqoe,
d'od die a gagne la langue nsudle, qui s*en ressent pins qw
de rdson. Le jait|on savant d<fborde sur le patois , il me-
nace Pargot. Detirant reges, pUciunetur Aehivi : c'est one
loi etemelle. Cependant, nne langue pent bardlment se
croire k son apogee quand elle a produit un J o I n v i 1 1 e, aa
Comines, an Frolssart, un Villon, un Coqnillatt, aa
Marot, un Rabdais, nn Henri Estienne, un Monta^ns.
Ne demandez pas davantage, s*il voas plait : on ne vns
donnerait pas. Survient en memo temps Pimpulsunce
bitieuse, qiii pourvoit k Pabsence de la pensde, ou a la
lesse d'un tour use, par Paudace desordonnee de PexpressMm :
une Hdlsene de Cr^ne, un ^ouard du Monin , et d'on vd
bien plus deve, un Baif eton Ronsard, grands honuaet
que nous plalgnons d'etre venus trap tet, et qui ne aont pfo-
bablement venus que trop tard pour leur gfcrire , paite
qu*nne langne Jeune, et li la mesure de lear esprit, amiit
pu leur dpargner le fastidieux effort d*en fdre une autre. La
parole est dejk surannee. II faut la renouvder par des foma
extraordindrcs, par des locutions inoules, par des anpranli
hybrides et Iieterodites, k certaines langues oubliees du vd-
gure, et souvent assez mat comprises de oeux mteeqa
les travestissettt : absurdite Immense, que les vieax poeiei
ont pris la pdne d'enselgner anx savants. Ce n^est pas ee
qulls ont fait de mieux. Le turiesque, fertile en expRs*
dons repietes et bydro^iiques, ne nous avdt goere laisse qas
nuUagrxiboliser, incomiJIsUbuler et superUcoqwentkmx^
dont Je ne vols pu que le credit se maintienne dana le styls
soutenu; Jeles tlendrels neanmoins pour aoad bon frsn^di
sfil etdt question do fran^is dans tout cda, que /rojurea-
dentalUi, transsubstantiatianaliti H incomiUuiiomuh
Uti, On pourreit se passer k toute force des nns et des antiei
dans une langue bim fdte.
C^est cependant k un artifice de ce genre que nous aveM
dA notre seconde langne fran^alse; car 11 est esaentid ds
ra|)peler en passant que ocas sommea k la trohiilMei , qd
FRANCE
705
jgromet d'Mre la derniire. L'babitude de recourir ao gree
et au latin, poor Writer en Aran^s le eomraun et le aorann^,
devint ane scoonde nature poar les terfyains d*tin goQt
•iquis et d^an merveilleux talent, qui faisaient la parole de
toua, en ^orant la leur am yen d*Euri(^de et li la prose
de do^ffon. Le Tieui franfab ce d^podlla de ce qu'il avaH
dindiTidael poor se relkSre antique ; le dictlonnaire se refondit
toot entier dans le rudiment de Racine etdeF^nelon*
et la Utt^ratore, qui est toqjonrs Texpression de la langue,
retomba natareUement dans les Toies de ses yidlies aieoles,
les tangoes grecque et latino, h commenoer au sl^e da
Troie, et h 6nir cent ans aprte la bataille d'AcUum. Cette
langoe fratt^vise du dix-septiteie sitele est si Mle qn*elle
n*a rien h envier k la premiere, si ce n^est peut-6tre ]e ne
sais quelle fraldieor de ntivet^, je ne sais qoelle candenr
originale, qui ne passent presqne jamais k la seconde g^n6-
radon, roais dont nuus pouyooa beareuscmcnt nous (aire one
id^ en lisant Comdlle, Molike et La Fontaine, qui n'ayalent
pas r^pudi^ la langue proscrite en subissant la nouvelle.
La seconde langoe Tteut prte de deux siteles , et ces deux
siedeslui donn^rent rimmortalit^; car c*estceqne nons
appelons aojouid'bni notre langue classique. Elle fbt durant
ce temps-1^ tout ce que pent 6tre une langue panrenuo k
son apogto, dans les limites Infrancbissables que toi prescrl-
▼ait le goftt s^y^re de ses maltres , toot ce qu*one langoe
n'est Jamais deox fois, pleine de simplicity dans sa force et
dans sa grandeor, de mod^tion dans ses conquites et de
prodence dans son aodace. Pascal donna au fran^is de son
sitele one exaetitode lomlneose et one dilute precision ;
ComeiUe, la majesty s6yto deslangues antiques; Racine,
leor grtoe, leor moUesse et leor barmonie; Moli^re y consa-
era le galliclsme ^nergiqoe du people, LaBroy^re ceioi
it la yille, S^yign6 cefaii de lacoor; Bossuet lui fit
parlor la langoe poropeose des proph^tes , La Fontaine et
P err a alt, la langoe narre des enfants; ettoos ces adnii-
rables toiyains rest^rent ^galement fid^es ao naturd, sans
lequel 11 n^ a point de beauts parfaites. L*expression la
plus bardie en apparence ^tait alors la saiUie d^im instinct et
non pas la combinaison d*on artifice. L'eflTet des mots r6sol-
tait de leor appropriation k la pens^ , et non pasde la con-
texture m^caiiique d'oue pin asc industricuee. Cette seconde
langue francaise , qui a fix6 la gloire de notre litt^tore ,
mais qni deyait sobir, It^lasl la destine de tontes les
tangoes , et cMer sa place k one aotre, paroe qull est de la
nature de toot ce qoi a commence d'etre oondamn^ k finir,
cette langoe ^it belle encore, et grande, et florissante,
k la fin do sitele dernier. Et cependant, Beaumarebais, Lln-
gnet, Mirabeao, loi ayalent d^jli port^ de nides atteintes.
La langoe essentielle et logique de la dtoiagogie Tassaillait
ao nom de llnddpendance : la langue absorde et p6dantesqoe
de la nomenclature llnlestait au nom du progrte; la pbi-
losopbie transrhtoane, qui s'^tait admirablement <</to5yn-
€ratis4 cette Crise humanitairef bouleyersait le dlction-
naire de fond en oomble, au nom de la y^rit^, poor multi-
plier les chances , d^jk si sOres » de n'6tre pas comprise que
loi garantit l*irop^arabilit^ de ses myst^res. Qaatre oo
dnq ^colee po^tiques, dramatiques et romand^res, terrestres,
adrlennes, ignto, maritimes, yinrent broclier sur le tout
ayec I'inexprimable puissance des dements confondos qoi
chercbent k retrooyer la chaos ; et la lumitre fat dUtfaite.
La seconde langoe disparut poor fafa« place k la troisitoie ,
que noos ayons Tayantage de parler aojourd^bui, et qu*on
parlera tant qo*on ponrra.
Moos sommes bien Jeones encore dans oelle>d pour ha-
sarder sa grammaire et sa syntaxe; mais on ne saurait s'y
prendre troptdt pourconstater I'existence de cequi ne du-
itn pas longlemps. Les titeients de cette demi^ transfor-
mation sont fort nombreox. U y aurait moyen de lee dis-
tribuer en ben ordre dans un iivre k I'osage de la jeune
Fraaee, 06 1'on enselgnerait I'art de parler le francs pro-
gresdf sans dire un mot de fran^^ais, et ce tiyre se comitose
pea k pea de tous ceux que Ton public aujourd'hoi ; mais
Dicr. na la Goivyioit. — t. ix.
U faudrait d*abord les lire, et c'est an coui^ qui vam
manque. Tout ce que Je puis, c*est d*indiquer k qodqoi
nouyeau Curtios la route qui m^ne k cet abime , et de lui
promettre que son d^youement sera do moins r^mpensd
par de curieuses d^couyertes et des acquisitions singuli^res.
Une des premises regies de la nouvelle langue fran^alse,
c^est le solMsme^ c'est-A-dlre l*einpIoi d^un mot des deox
langues ant^rieures dans one acception inositte de genre,
de nombre ou de cas; d*on terme enley^ k son 6tyroologie ,
d^une coujugaison brutalcroent d^placte de son temps, par
je ne sais quel catadysme logique, qui a subyerti', de force
ou de gr6, 1'op^ration natorelle de la pens^e; et je ne dia
pas, Dieu m*en garde, sol^isme d^iguorant et d*^colier,
mais soldcisme oratoire, sol^dsmepo^tique, yoircsol^eisme
de pManl, soldcisme intentionnel et pi^j4dU4, sans dr-
Constances att^nuantes. II y a cependaiit qoelque chose en*
core de plus beau que le sol<knsme : c*est le barbarisfMm
Le barbarisme se recommande par un ayantage immense
aox babiles crteieurs de la nouydle langue fran^ise : il
n^appartient k aucune langue. SMI se rattache faibleroent i
nos deux langues mortes par un radical bonteux, c*estU>ut
au plus pour ayoir Tapparence de signifier qodque chose,
mais en r^lit^ il ne signifie rien do toot, et c*est ce qui en fiiit
le m^rite. R^le g^n^rale : II flint un g^ie inyentif poor
entreprendre par le barbarisme la destruction d^une langoo
accr^it^ 00 poor tenter de mettre one langue nooyetle i
sa place; c*est k caose de cela que les belles langues Iitt6-
raires des andens et des modernes se sont reposto qud-
quefois deux ou trois cents ans dans la consdenoe de lent
^ternitd. Poor acbeyer ce grand crayre d^an^antissementi
11 ne faut que le servum peeta des ^criyaiiieore k la soite^
qui ne manqoent jamais k Tappd de leur mattre. Ce sont
14 les fonrches caudines de la parole, sous lesqudles tontes
les nations passcQt k leor tour.
Une troisitaie manl^ de renouyder une langue, 00 plu-
t6t de composer une langue nouydle, qui n'aura presqoe
aucon rapport ayec Tautre, c^est la naturelisalion des mota
exotiques , d surtout de ceux qui n*ont point d^analoguea
nationaux. Le moyen le plus g^u^^rai de renouyellement
dVne langue, c^est la traduction, commun^ment fort gau-
che, fort ignorente, fort by bride, fort d^pounrue de sens^
d'un mot grec ou latin dont les analogues noos manqnent ,
parce que nous n*en ayons jamais eu besoin , et qoi tomba
par cons^oent au milieu de la langue ayec tous iesayantagea
de Unintelligible dde I'inconnu. Cdui-lk est silr de sonsuc-
c^s, comme le Peiisan de Montesquieu, et c*est k qoi loi
fera fiftte. Ce n'est pas qo^on loi attache une acception nette
et sensible; c'est ao contraire parce qu*on ne Uii en attache
pohit. Ce qu*il y a de plus admirable dans ces mots nato«
ralis^, c*estquMls se prfttent k toutes lesacceptions, comma
le cbifhre conyenu d*une langneocculte, parce que leor ac-
ception origindle est perdue. Les gens qui les emplolent lea
emploient mal , k d^faut de les entendre , et ceux qoi lea
ecootent ou qui les Usent les comprennent d*autant moins
dans leur acception nouydle qu'ils les comprennent mieux
dans leur acception y^ritable. Pour eux , ce sont des iton-
sens k Sure poor, ou des battologies k faire piti^.
Mais toutes ces parodies insensto de la langue humaine
ne sont rien , encore une fois , auprte de iii langoe baM-
Hque des sdences, qui a tout subyerti, tout change ; qoi a
pris Texact centre- pied du proc^^ d*Adam, pour imposer
aux ^tres des noms qui ne sont pas leors noms y^ritables, el
qoi a si parfaitement r^ussi dans ce dessdn que I'Mre est de-
yeno m^conndssable du moment od die Ta baptist. Nous en
sommes k ce point qu*il ne reste pas une existence sensible,
pas un phtoomtoe du dd et de la terre qui ne soit k ja-
mais di^nis^ sous un sobriquet imp<te^trable pour qoiconqoo
r^pugne k ramasser dans la poussi^re de r6coIe la cM de ce
myst6rieox argot. Et cependant les yocables des langues
qui sont k Tiisage de tons deyraient 6tre intelligiblea k tous.
Les sayants consenreraient poor texte de leors interminables
dispotes les motsquHls ont faits sans n^cessit6, qollsmo-
6^
706
FRANCE
Jifient sans rtctaf» quite reooaTeBent aaas mM^ «l lanr
illctkHinaire smit dix fols plus voluinineax que la n6tre;
mais noua oe leur eoTierioiis poini sea riehesaea. £liate aa^
rait se faire petit pour lea petita; Toil& oe que nooa de-
•nandona k la parole. Qu'Ua se faasent impto^trabltti pour
leadoctes, ils eu out le droit et le secret; mala qo*ila ne
mtfent plus leui^ languea aux Ungues que Dieu nous a don-
nta. Gbarlea NaoilR« de VAcMm FranfAise.
Dana le rapide aperf o g^n^ral que noua allona tracer
de la lilt^rature Iran^ise , noua lalaserona de c6t6 le cycle
carlovingieQ , que quelquea critiques spirituda veulent falre
eutrer dans lldatoire de la litt^ratore fraa^aise. Nooa noua
occoperons encore bien moina de IMpoque latine, od qoel-
qoea-una voudraient ?oir d^ji un commencement de litt^
rature flran^aise, aysttoie qui a eu ses d^fenseura et les
partisans , et dont lea fanatiquea ont 6t6 juaqo*k dire qae
Virgile ^taltun poSte francs , parce qu'il ^tait n^dana la
Gatile cisalpine. Lestroubadoura et leur litt^ture, ai
savamment explorte par Raynouard, ne nous arrdteront
pas davantage. La Utl^rature fran^aiae n*est pas plua U
qu'elle n'est dana les poemes de VinsUe , quoiqu*il y ait dea
mots latins et des mots proven^ux dans cette litt^ture.
Suit Inattffisance, soit d^faut d^apUtude, nous n^aTona pas
cette curiosity, plus bibliographique que pbilosophique,
qui conaiste k recbercber dans des documents nonobreux,
incertaina, d^one Lecture mat^rielletr6a-dillidle,.le8 traces
toujours confuses et douteusea de ce fait, ot^ k notre aena,
Le liaaard a tant de part, nous voulons dure la formation
A'une langue et d'une Utt6rature. U unporte bien plua, lelon
oua, de sentir les beauts d*une Htt^rature que d'en saToir
M» originea contestables, et decomprendre la pbUoaopbie
d^one langue que d*en connaltre lea aourcea ttedbreuseaet
cAch^fia
Pour nous , la littdrature fran^aise (ai par litt^rature on
doit entendre un art) ne commence qu*4 T^poqoe de la re-
naissance en France , c'est-a dire quand la chatne dea ci-
vilisations litt^airea est renoute, que la tradition andenne
eat relrouvte, et que le sentiment critique a pris naissance.
Jusque Ik lea grossiera ouvragea qu'on ddcore impropre-
ment du nom de lUtinUure aont de la lltt^rature gaxUoise,
ai Ton veut, maia non pas de la litt^ature /ronpoiae. Ainai,
k la difr^rence de certains critiqnea, qui cessent d*appeler
fran^se notre litt^rature le Jour od » disent-ils, die imile
les anciens et se fait grecque et romaine, nous, nous ne
commen^ns k la reconnattre, k Taimer^ k I'admbrer, que
quand cette fiision a'est op^rte, que quand notre Iitt6rature
a*e8t replace aoua la tradition et comme aous le souCDe des
inapirationa antiques ; que qiumd la fllle commence k pren-
dre les Uraita ei le Yiaage auguste de la m6re. Pour nous,
la proae a^rieuae , litt^abre, date seuleroent de Montaigne,
la po^e lA^tn de Marot, la po^e noble et <iloquente de
BlaUiecbe. Avant cea troia noms, il y a une dbauche de lit-
t^rature; ii y a mtoie un homine de giinie , Rabelais ; il y a
dea chroniqueora intdreieanta, Fioissart, Ckuninea; il y &
nn poSte original, Villon; mab ^yldemmect le sena lit-
t^raire n*cat paa ni encore , Tart u*est encore qu*un instinct
confua et groaaier, la litt^rature u^a pas conscience d*eUe-
mteie , et ne aait paa ce qu*elle fait. Nous tiendrona oompte
de 6ea monumenta* noua lea admirerons peut-^tre, mab
nons n*y diercberona paa la langue fran^aise littteire,
aauf dana quelquea pagea, pourtant, ob ces demiers des
Gaulois commenoent k baUiutier la noble langue de la fin du
seizitae aitele. C*est dana le seizi^e sitele et pendant les
preoi^raa ann^ du dix-septitaie, que ae ddveloppe la litt^-
raturo (ranftiie ^ c'esi 4 la fin do dix-aeptitoae qu'il faul
placer aeo entito} maturity et sa perfection. EUeie modiiic»
sana trap a^tdrer^ ao dix-buititoe aidcle ; au dix-neu?i6me,
elle anbil de proltedaa alltetiona dana aea r^lea antiques
el dana son gtoie; elle gagne, dit-on, par quelquea points,
niais on ae demande ai les acquisitions coinpenseol les
pertea. Nooa tAeherona de caractMMr eea fnia
^poquea de ddreloppement, da perfbdioii «l
Avant d'airlYer k r^poqna de d^reloppeoMBl,
dana oella d'origine et de focinatkni, qui
le trebdtaie, le qoalorritee at Je qnimitoa attcia, q/atk
aont lea monmnanta dont le caricMva partiaoliar* lafwjliti^
la (orme» ont en de llnfipeaee ■on*aapleawt war lia cm.
temporaina, maia sor lea conditlMMiiltManreB de In
de la Utt^raloie, de TespdlJiranQaia^
Parmi lea eofiagaaen vera, nans wamquona Je
Homan de la JZoaai strange dpopioi qui aal dn
mainaetqni aeodauxHam^, GnillaQniadaLdrua et
Jeande Meang.dcritelideittdpoqueadillfrvtaB^lapn-
miire partle vara la milien dn traiilfeaM^aitela, U aaeonda
ao commencement du qoatoniteie , maia aaaa nattbi^ dif-
fdSrenoe. La langpe da Jean de Manag, le dernier dea deax
auteura , eat dana lea mteiai langea qoa catod^Oniila— t
de Lorria; c'eatla prolongation deTenlbnaa.
Par quelquea d^taila aor lea matiteea qvl fofmalast Fm-
aeignenoent d*un ^colier de rooiveiaitd k oalle dpoqna, an
comprendra quelle sort^ da litt^ratore ponvalt rdpoadse an
goOta d'un public dlev6 de la aorta. A neuf oa dix, ana, il a
appria et salt par coaur le J)ocirinaU pmnmm 4a Ville*
dieu, esptee de granunalra latino dtoentaira. Qmad il pea-
sdde sea coniugaiaona et aea dtelinalaona, leprnfjawaar ne
lui parte plua qn*en latin, et quel latin 1 afin quil appreaae
la langue savante comme one langue matemettn. Dana ks
r6cr^tiona, il cbante lea plus, beaux paaomei et tea ptes
bellea bynmea de I'Egliae, toujours afin de ae parfaaliottaer
dana te latin. Devenu un pen ploa Sott, on lui ^ppnad k
fiuro te eonatnidten dana lea petite aoteoia tetina^amngik
et ei^urgfta poor cet oaage, enanite dana te brdvtaifv, eaaoila
dana te l^gende aacite ( tovjoors te part de i*£;g|iaa at dn
latin barbara qo'elle parlait ); enfin, dana tea liirtoiiena^ e^
en dernier lien, dana lea pottea. Lea bninanttte achemteib
il conunenoa aa liidtoriqne; il ^dte rdteqaesoa pioteaa^ el
aurtout I'doqaance aacrte ( I'figlue na a'onbUe janBiate );
pute il entreen togiqoa; at te, poor loi aigoiaar raapitt, el
inddenunent pour Ini former le aena, on te tteni hwiftemps
aor lea oatdgortea» lea analytiquea, lea tapiqnea, tea aopUa-
tiquea, pour flnbr par lea dthiqoea oo adenoaa nnoratea. U
spectacte dHwe cteaae de pbitosopbie k cette dpoqoa ert ca-
rieux. 11 y a deox banoa, te banc dea rdaliataa el te banedei
nomteanx : lea una accordant te majeure et tea anlnft la
mineure; les deux paitte ae menacent, a*ii\iuricnl, at ai
Jettent k te t^te, fauto de mieux, des ayUogianiea» daa anli-
cMente, des oonadquente, dea cerdea vicieox. Hon da te
aalle, tea aigpiments deviennent qodquafoisi'phia- fanai-
nda, et les coups soccMeat aux raiaona. D'apite-nw naa-
vdte mdtbode, lea g6i6alogiea dea idte aonl ffgiirtai nr
on tabieao par dea Ugnea aaaei sembtebleaioeUaa 9iia»
vent II figurer lea g^ntelogiea das peraonnas. Aotra Jaaai
tegiden excdle t^ montrer fignrativemeni par daa paraBMai,
dea anglea, des triangles, dea losangea tFaeteaorte tabteaa,
comment de la aobatence, par example, teqtidte est da
ioocba k <^tte4trange gtoielogtet pnwiide et a^oaiandap te
corpa; comment du corpa a'engendre te eorpa vivaat; chih
ment du corpa vivant, Taninial; ooounant da raniBHi,
I'animal raiaonnabte, qui aatlliomme. U excdte k nilkr
lea rMisUf, ardent nondnni qu*il est U axoatta a nenaear
aea adveraairea dececniyonqui lui aeit A traoar lea figartt
aur le Ubleau. Plua Teaprit au debora dtdt dnpte,
illettr^, plua dans rint^eui dea teotea il dtoit anMil,
taphydque, ra|]Snd et aavant.
Quelle esptee de littdrature peat ripondra A
tionaetiiuneMucation de ce geore^ at pteim i caadaaieii
deveniia bommea lalte? Poor las ploa sin&B^ poor caax
qui aiment la tli^ogte, te dtelecUqua aldate at iodpuasaMc.
la selenca raflm^e et mal comprise; i^our cenx-ti tea liviti
de prddilecUon, lea livres k te mode, seront laaaonunaidr
tlidologie, lert mkroirsAa droit, la BibliotMfU$ du Meedr
uH le Quadruple Mkreir^ de la naiure, de la deeMm, di
FRANCE
707
tki9Mr€, pt de^ ntorale: Pomr ies esprHs l^ers, ou, s!
P6n Teot, plot Ntttefres, t8 Mroot Ies romans en Ten, \ei
ballades eitondeb, le* satires-, l«s chanson^ M ces lirres
woM» de adeDoe likHgeate et de railleries contra Ies abos
do -temps, dlalehfcnie, d'l^pisodei de cfaeTalerie, de dtgres-
akrna tbdoIogkiDes, assatsoiindesdetraKs-satlriques contre
lea gettsd'^ae, d'imitations'oiide paraphrases des auteurs
ciaaaiqise»,*t^ie«ris-Jel de eea raille clioses contradictoires,
dont kr ^gi&i MaH presqne atie ntossHi dans oe chaos, oti
resprtt hmmSn chefBhait aa tovb et derait essayer de tontes
avaiit d'eotrer datta la bonne ,- et doM le type est en po^te
\e RonuM dB ia Rose.
Le moniraient leplas corienx deeette ^poque, ceini qui en
rM^cMt le pins eompl^ment et le plus naivement Ies gofits,
Ies tticears; lecftt^ s^rfeox et lecdt^ rofnanesqne , la poli-
tiqoe, la fte 'soctale,- 1» po^ie , ce sont Ies chnmlques de
Proisaarl ( t33S«14f9 ). L'histoire proprement dite com-
menee k pobidfe cinqaante ana plna tard, dans Ies cb^(^
niqnes de Pliilippe de Comi nes ( 1445-1509 ). Voilii enfin
le cbronlqnenr payant desa personne. n n^assiste pas ann
^v^neoaents d^ son ^poqne Ies yeoi tout grands oaverta,
Toreille pr6te k toot entendre, Tesprit faidifT^rent; il Ies ]age,
il Ies appr^de; W looei il biime; il est en action. Mais ii
n*y a pas plus dliistoire darn Gomines qne dans Frolssart.
Seulenaent, I'un commence Vart de peindre et Tantre Tart
de raisonner.
La langue de Comines Vest encore qn'une ^bauche de
langue : admirons cependant quels progrte elle a Aiits de-
pois Froissart, progrte de clart^, de prtelsion, de natio-
nality, si un tel mot pent se dire. II y a moins de mots
Grangers, moins de saxon, motns deiieux ganlois, moins
de latfaiismes dans Ies mots, shion dans ies tours, et peat-
Mre plus de Tariit6 dans la phrase. Mais Tofd la grande dif-
r(^rence : la langue de Froissart est plnft particollftrement
descrfptire, mat^ielle, et ceta s'explique par la nature m£me
des sujets qu'il traitait ; celle de Comines est plus particu-
li^rement m^physique, abstraite, spirituelle^ par opposi-
tion k la langue maUrielTe et concrete de Froissart. L^un
emprante sea images et ses conleurs anx spectacles ext6-
rieurs quMl d^rit, et U mfime od il parie de douleurs mo-
rales , il s*attaclie plus k en peindre la pantomime qo'i en
analyser Ies elTets int^rieurs. L^autre tire Ies nuances d^li-
eates de sa langue des choses de IMntelligence et du raisonne-
ment. La langue de Frotssard est la langue des fiiits, celle
de Comines est la langue des id^s. Comines en cent en-
droits nous fkit touqher k Montaigne.
Le qoinzi^me si^de compte nn grand nombre d^^rivains,
poetes, prosatenrs, orateurs sacr^, historiens latins et fran-
^is : c'ot Martial d'Auvergne, en latin Martlalis Arvernus,
auteur des Vlgiles de la mart du roi Charles VII, po*me
en neuf psaumes et neor lemons, od l*on trouve quelques
sentiments de patriotisme et un attachement bourgeois h la
royaut^ mallieureuse; le tont dans nn manvais jargon rim^,
tnais nullement po^Uque. On appelait Martial d*Auyergne
le poSte le plusr spirituel de son temps. De mtoie on qnali-
fiait du titre de ptre de V^loquence fran^aise Alain Char-
tier, clere notaire et secretaire de la maison de Charles Yl
et de Charles Vlf, poete fade, ^crivain latin -fran^U, ayant
troov^ pourtant qnelques accents honn^tes et quelques pa-
roles simples dans son po^me des Quatre Dames, 06 tl est
fait allusion anx mallieurs d^Azincourt. C'est Charles d'Or-
It^ans, poete exhumd dans le dix-lraititoie Steele, qiiclque-
Tots spirituel et m:gnard, ^ler^ par sa mfere, Valentine de
Milan, dans Tadmiration dn Roman de la Rose, et qui s'e<t
inspir^ de ses personnages all(^goriques, le dernier poete de
la fitodalit^ et de la chevalerie. Ce sont beanconp de tra-
ducteurs qui mettenten rimes hateUes ,fraternis^es, rrf-
irogradHeSf enckttMes, couronn^es, Ies auteurs grecs et
latins, et qui font parler Ies It^ros d^Hom^ et de Yirglle
comme des si^ndchaux et des balllls on comma des trouba-
dours.
La prose estplns aranioft ({ue li po<^le. onokiiu* relle-d
solt la langue priviiegi6e des beaux esprits , la langue des
dames, la langue litttolre. Outre que Ies talents mimquent,
la podsie fran^ise, di]k sortie des dpoques primitives, n*a
pas encore atteint Ies dpoques cultitdes, et elle tdgMe mf-
sdrablement entre la naifdd, qui est la forme des prdtrifkej^
et Tart consommd, qui est le rniit des secondes. La prose,
ao contraire, re^it tontes Ies iddes pratiques, raisonn^bles,
de ce sitele ; informe encore dans ses tours, elle est ddjit
mOre par le fond ; Ies bons esprits dcrivent en prose, Ies
beaux esprits en vers, tontes Ies pretentions, toutes Ies Tri-
YeUtds du sitele sont le domaine de la podsie ; tout le bon
sens, toute rexpdrience politique et sociale se cache hum-
bleroent dans la prose. Assurdment 11 est plus rcstd, pour
la langue et pour Thistoire, deMonstrelet, quoiqu'il ait
renchdri sur la difAislon de Froissart, et quMl n*ait ni sa
naiyetd nison'coloris; de Juvdnal des Ursins, quoique la
gloire de lliomme politique ait elTacd rhistorien de Charies VI ;
du moine de Saint-Denis, de Jehande Troyes,
le chroniqueur de Louis XI, lequd parle pertinemment de
finances, de commerce, d'agricultore, de fabriques ; de Co-
mines, enfin, qne de tons ces podtes savants que Ies princesses
baisaient sur leur bouche pendant leur sommeil , disant
qu^lles ne baisaient pas la personne, mais la bouche d'od
dtaient sortis tant de beaux discours, comme fit la femme
dn dauphin qui fut Louis XT, h Alain Chartier.
Un seul podte de cet Age, Villon, dlive la podsie au
rang de la prose, et Tart des beaux esprits au niveau de
l*in^nct d€» bons esprits. M. Villemaln a dit, dans une de
ses admirables le^ns, que si Boileau avalt connu Charles
d*Oridans, ii lui eAt appiiqud I'dloge quMl bit de ViUon :
Villoo tot le premier, dmi ees nicies gronler^
Ddbrooiller I'art.confut de not vietis rooModera*
Nous osons ne pas partager Topinion de M. Vlllemain.
Charles d^Orldans , quoique ne manquant pas de quelque
grftce, se tratne encore sur Ies traces des vieux romanciers,
Villon innove dans Ies iddes et dans la Torme. Ce n'est plus
le Roman de la Rose; plus ou du moins tr^peu d'all^gories,
point de mdtaphysique, point de Tadeurs, mais des idda<i
originates, personnelles , qni n^appartiennent qu'ati poote.
Presque tous Ies vers de Villon roulent sur lui, sur sa vie ,
sur ses roalheurs, sur ses amours, sur ses vices, il faut bien
le dire; sur Ies chMiments auxquds lis s^estexposd, sur Ies
dangers de mort qu*il a courus. Nous sortons de la podsie
bel- esprit pour entrer dans la podsie de Tespril fran^afs;
Villon est du peuple. Voil& un podte qui n^est k personne ,
qui ne fait pas de vers pour un prince lettrd, qui n'a pas des
amours imaginaires, qui n'aspire pas k des faveurs qu'il ne
pent obtenir, qui ne parie pas une langue convenne ; voitli
un po^te qui prend ses images non dans Ies livres k la
mode, mais dans Ies mncurs de Paris, dont il est un joyeux
enfant, dans Ies dchoppes, dans la rue ; voil^ un amant qui
n*a rien a ddmdler avec Dangier et Faux-Semblant, et qui
salt se passer de Bel-Acciieil ; dont Ies mattresses sont la
blanche savetUre et la gente sauldssih'e du coin , mais
qui tronve dans ces inspirations de has lieu, dans ces amours
de coin de rue, des accents de gaietd Tranche, des instincts
de mdlancolle gracieuse et des traits de verve inconnus
]iisqu*ii lui. II nc faut pas rougir de cet even, pulsque nous
sommes nous -niemes enfants d^un sidcle et d^un pays de
ddmocratie; la podsie frangaise est fllle du peuple, d*un en-
fant dn peuple ; die pent sentir le mauvals lieu, je le sais,
j*en si quelque lionte, mais c'est Ik qu'elle a pris ce bon
sens naif, cette jiistesse pratique, cette fme raillerie qui la
distingnent des autres podsies modernes, et qui immortal!-
seront plus tard La Fontaine et Voltaire, ces deux types de
ce c^td de Tesprit fran^is, Voltaire, que Chaulieu appelait
le sttccesseur de FiZ/on, tant la filiation de Voltaire li Villon
est frappantd. rcovateur dans Ies iddes, Villon ne i'est pas
moins dans la forme, outre que Tnn emporte Tautre, d que
quiconque innove dans Ies iddes innove ndcessairement dans
le stvte. On edmlrp d»n« Villnn des expression*^ vivos, pit-
708
F&AMCE
torai^pMty troofM; un style en apparenoe phis diittcfle k
•ompraidrey k une pramitee tocliire» que oelui de Charies
d'Orl^anSy |Mu«e qu'U eit|4iis mi, plus locals plus fran^ls.
Charles d*Orlteiis terit le franfais qui se parte dans toua les
boos Heai, Toire mtoie k la cour da roi aoglais Henri V,
06 lee oourtiMns affectent de ne parler que francais, par
pretention de seigneurs et mallres de la France. Villon terit
le fran^ais da peaple de Paris; il prend la langue des lienx
igfk il prend ses idte Or, c'est cet fi^ent-l^qui donnera k
notre langue son originality. Ne nous efTaroachons pas de
rarange beroeau d*o(i die sort, d^autres Tennohliront et
asset \At; rUnportant est qu^eile ait un caract^re propre,
qu'elle ne soit pas anglo-fran^se, mais firan^aise seulement.
Or, c'est k Villon le premier qu^elle devra ce caractire. Je
ciois done, malgr^ quelqoes jolis vers d'ane 616gance pr^coce
de Charles d'Orl^ans, quMl feut maintenir k Villon la pre-
miere place dans Toriglne de notre po^ie, et qu*il ne serait
pas oouTenable d*amender les vers de Boileaa pour si pen.
Charies d*0ri6ans, c'est le poctte ftodal, le po€te de cour,
des grandes maisons, des haiites baronnies ; il d^t la ftoda-
lite. Villon, c'est le poete bourgeois, c*est le po€te du peu-
ple, qui commence sur les mines de la fMah't^ qui finit.
Knoore une fois, notre po^sie n*a pas une originetrte-noble :
Hoit qu^on la fasse renaonter au Roman de la Hose , solt
qo^on la Tasse dater de Villon, notre po6de n'est pas de
haute naissance ; c^est une fiUe du peuple , admirablement
doote, Jolie et piquante pIutAt que belle, maiA k qui
LoQis XIV donnera des titres de noblesse, et dont les ^ri-
Tains du dix-septi^me si^e feront une grande dame.
Je ne rfeiste paft k faire un rapprodiement, dont je ne
m'exagto pas d'ailleurs rimportancetbterique, entre deux
hommes qui ont traTaill^ en m^e temps. Tun k ToeuTre
de I'unite de notre nation, Tautre k I'eeuTre de Tunit^ de
notre langue, entre Louis XI et VlUon, le premier se fai-
sent hair comma homme et admirer comme ooTrier puis-
sant de I'unlte nationale; le second, m^prisable, sinon bais-
sable par ses mceurs, et admirable comme ouvrier de l*u-
nite de notre league; tous deux n^ig^, sales, crapuleux,
au cbapeau gras; tous deux larrons de qudque cliose,
Louis XI de provinces et de morceaux de royaume , Vil-
lon de rCt et de fromage. Nous retrouverons des anaJogies
du memo genre entre Mallierbe et Ridielieu, Boiieau et
Louis XrV, quatre grands esprits Element absolus, cba-
cun pour son oeuTre propre.
Nous entrons dans la p^riode de d^vdoppement de la
littteture Iran^se , la plus int^ressante peuUftlre histori-
quement, mais qo'on a eu grand tort de Touloir mettre,
Ijour Je ne sais quel pr^tendu m^rite de naivete, au^essus
de la p^riode de perfection.
Dans la marcbe parallde de la poteie et de hi prose fran-
^fA, 00 la po^siea plus d*inOuenoe que de valeur solide,
et la prose plus de valeur solide que d^influence , comme
nous Tavons di^ remajrqu^ dans la p^riode de formation,
cinq grands noms, autoor desquels se viennent grouper beau-
coup d^autres de molndre importance, marquent tout k la fois
et rdsumentles progr^ simultan^ de laUngue et de la litt^ra-
ture fran^ises. En po^e, ce sont M arot , Ro n sard , M al-
herbe : Marot, plac^ entre le commencement du selzi^me
sitele et la fin du quinii^me sitele, et servant de transition
de Tun a Tautre; Mallierbe, poSte de la seconde moiti^ du
seiai^me et des premieres annte du dix-septitoe^ comme
Marot, ferment Tun et ouvrant Tautre ; Ronsard , au milieu
m^e du sitele, ayant perdu la route trac^ au commence-
ment par Marot, et nepouvant pas deviner ni ouvrircdle
qui allalt Titre li la fin; qui servit pourtant k la r^rorme de
Malherbe , mais sans le savoir, nous dtrons pourquoi. En
prose, c^est Rabelais et Montaigne. On oompte beau-
coup de noms interm^iaires : en po^le, ce sont Mellin
deSaint-Gelais, Brodeau, Cliaries Fontaine, de rto)le
de Marot; c'est Du Bell ay, co-rdnovaleur de la pofeie
avec Ronsard ; c^est Du Bart as, hi cliarge des dt^fauts de
Ronsard ;c*estDesportes et Bertaut, plus re/enttf que
hiiy comme dit BoOeau; c'est Passeraty rua dea
de U satire MMpp6e^ qui ne suivait pas d'deolc» mais qd
obdssait k une.ind^pendance d'esprit particnliire ; cM
D'AubignA, qui est R^ier aArienx; c'est R^gBier,
qui croyait ^ Tadvenaire de Malherbe, et qui travaillail
au m^me rfeultat que Ini, avec cette difllireiioe qu'ay Ilea
d'y mettre des intentions th^riques, un sysltoe, il j mel-
tait un admirable talent. Les prosatenrs soattrte-nonlinaB:
c*est Calvin , toojours Jug6 comme homme de wbd/b^ ja-
mais comme toivain, quoiqu'il ait 6ertt de heOea pafss,
d'un style ferme, austtee, et d*une correction prteoee, an
desp^es de notre Idiome, comme I'appdle Pasquier ; cfcrt
Am yet, qui traduit Plutaiqne avec des concetti itaieas
et de la naivete gauloise; c'est La Bottle, Pami deMen*
taigne, dont le Contre-un ou la ServUude voUmMrt^ at
d'un noble jeune homme, qui serait deveno on eiceikil
^crivain; c*est Charron, plus sec, plus aride que Mei-
taigne,mais bontolvain, lep^del'^lede Port-Royal;
c*est Pasquier, dont les lettres sont d ottriemieB, et d^aa
abandon si aimable; c*est D^Anblgn^, le podte de toiit4 llieafe,
prosateur au»i ^ergique et ausd origbul; c^est Bran-
td me , auquel il a fallu tout le scandale de K»n aojet pov
int^resser k des mtooires toits dans un alyle d'a&tiGbun>
bre, falble et sans oouleur; oe sont les anteuia de ia Jf^-
nippie, onvrage cdd>re d'auteurs inoonnna : Fhmat
Chretien, Pierre Leroy, Gilles Durand, Nicolas Rapio, Pas-
serat. La pinpart de ces prosatenrs m^tcnt d^eire Ins d
4^tudi^ ; mais rhlstoire a plus k prendre qne Part dans ks
livres difray^ par lea passions et les malheura du
et qui sont pour la plupart des ooofesiions, dea
C'est de la litt^rature locde, personndle, marqnte de toelBi
les exag^rations cootemporalnes, Uen diflSirente de la Iiit6-
rature universelle, oontemporaine de tous les agee, oa sc
refloat Thumanit^ reposte, impartide, et non une moM
]ivr6e k toutes les agitations, oh la plume 6tait one <pte, d
oh la pi6ce ne se jouait que pour les adeura. Cette KtUia-
ture-Ui sera le fruit du dix-septiime dtele.
On connatt ces vers de Boiieau :
Marot, bicntAt spris, fit fleurir la ballades.
Et montra poor rimer dea chenioa toat nonvesas.
Ce dernier vera n'est peutretre pas tout k fdt exact U sen-
blerdt annoncer une sorte de revolution dana la pote
fran^se : or, de Villon k Marot 11 n*y eat pas rivofatfos,
mais divdoppement et progrte. Matdriellement, Mardm
change que pen de chose aux regies de la po^sie. La ven
de dix syllabes, qu'il manie avec tant de grioe et de fiKiiili
qu'on a dit que c'^tait comme sa langue natnrdle, exirtsM
avantlui. Le mdange dtematif des rimes masculines d Ih-
minlnes, dont il se dispense trop souvent, josqu'a
dix vers de suite par des rimes du mteae genre, oe 1
qui n'^talt encore k cette ^poqoe qu'un omeooent, d qu
ne devint une r^ de rigueur que dnquante ans apite,
sous Ronsard, ^tatt en usage avant Marot Son pte, Jen
Marot, po^te estimable, en avait lalss^ des exemplea. L'^
lision de I'e moot 4 la fin du premier h^istiche^ dans Is
vers de dix syllabes, que Villon ne connaissait pas, n^
pas de rinvention de Clement Marot Jean Lemaire Id en
avait donni des moddes. Le rondeau et la ballade axis-
talent avant lul, dnsi que toutes kis autres formes de po^sie
Ugtre qu'on peut trouver dans son recoeit Mais sa g|oife
fut de perfectionner ces formes, d'y rompre davantage le
vers, de I'y assouplir, d surtout d'y fdre entrer plus d'es-
prit, de gdure, de satire aimable et fine qu'on n*y en avdl
mis jusqu'ii lui. La pluparl de ces formes dalent des cadres
qu'il eut la gloire de rempllr.
Du reste, Marot est k tous ^rds le cootinualear da
Villon. Comme en Villon, ses vers ne sont que son histdra
rim^. Saul le tribut qu'il paye k I'dl^gorie dans son pre-
mier ouvrage, et encore en animant par de jolis ddaBs
oes formes suranntes ses vers eoulent de sa vdne, sa pea-
FRANCE
709
ttecttparMMUMUe. O diantey oomiiie VUkny ms amoun, la
priaoa. Seulemeni les amourt moI plos nobles que celles de
YOloii. Ce B*M plus la gente sauleisHtre du coin, ce soot
das princeasaa ou des mattresses de prioee : M argaerite de
Nafarre, Diane de Poitiers. De mtmt sa prison n*est plus
celle de ViUon, ramassd par lea gens du guet et enfenn^
an ClUtelet comma escroc Deux fois Marot est emprisonn^
one premie fois comme suspect d*hMsie. Marot avalt
donii6 dap* lea nooveUea iddes, par haine des divots de la
Soibonne, par bon ton, et paroe qne les dames y donnalent.
Knferm^ au GliAtelet, U y fall des vers centre ses juges, le
thmt le^^ et do ton d'nn honnftte bomme opprimi par les
d^Yots. La seconde fois, ce fut pour 8*ttre aTM d^anraclier
dea mains des arcbers un bomme qn*on menait en prison :
la protection de Francis I*' Ten Ura. De eette diflG^TBooe
de situation entre Marot et Villon devait rteulter one dif-
ference marqute dans le ton de leurs poesies, et surtout on
progrte notable de la po^sie fran^ae. La lan^ga de Tamonr
dana Marot est plein de grAoe; la galanterie y romplaoe le
libertinage, k qnelques passages prte, ponrtant, 06 Marot foit
le Villon. Les Idte en son! fines, poUes, d^cates; les
vers aentent la coor» aans 6tre fades cependant, oomroe les
gaianteries alMgoriqoes des prMtosaeurs de Villon, ni li-
tnes comme cenx de ce naif et rude gtoie des carrefours.
Si la prison nHnspire pas mienx Marot que Villon, elle Hns-
pire autrement Vfllon^ foisant sa complainte ftinM>re, M-
guant i nn iYrogne son moid, k un Ticaire sa maltresiie, k
un ami trop gras deux procte; se moquant de sa mort» s*a-
rousant k dtoire son aquelette, roontre beaucoup de yerv9
el d'originalttf. Marot parlant fiirement k sea juges, rail-
lani leurs procMures, leurs biterrogatoireSy leur avIdnA k
trouTer das coupables; les tortures de lenra questions insi«
dieuses, pires que les tortures mat^rielles, montre, st^
beaucoup de grtoe el de malice bonnMe, beaucoup de no-
blesse et de dignity. Voilit done loot nn ordro d'idte , et,
si Je puis parier ainsi, tout un monde de nuances ijout^ k
la podsie fran^aise. Marot, c^esl Villon arracb6 k la pau-
▼reld:
On lit log« pa* grmdloyAnti.
C*est Villon k la oour, devenn cavalier serrant des belles
damea et prot^ du rol. Ce sont deux poetes de la m^e
famine; mais le hasard a latssd I'aln^ dans la fonge de sa
naissanoe et de la basoche, et a fleT^ le premier jusqu*i la
domesticity de la cour. Le naturel est restA k tous deux, k
tons deux la francblse, U naivete , le Ion vrai d*une po^sie
de veine, qui sort toutenti^ do poita.
Marot est du petit nombre des |x>£te8 priril^^s sur les-
quels n n^y a qa*une voix, pent*dlre parce qne la contes-
tation 00 I'enYie ne commence qo'^ nne certaine bauteur,
06 Marot, po^e cbarmant, ne s'est pas ^e?^. On ne peut
que r6p<iter ce qui a^ dil par tout le montle de la grAce de
Marot, de la d^Ucateaae eaionAt de ses idte, de ce toGr
henreux qu'il sail donner k toute chose. La nalveti si ailmi-
rde ou plutAt si aim^ dans Marot est d'une autre aorte, oe
aemble, que celle des poetes ant^eurs. En eeux-ci elle
paraltratt plutfti une infirmity de la langue qu'nne tour-
nure particuHire de leur esprit; en Marot die est on don
naturel de llionune. Marot est naif alors m^me qu'il exprime
les id^es les plus fines, les plus dtiite, \k mtoieoii 11 semble
qu'il ne doive 6tre dupe de rien, pas m^me de ce qu'il dil.
C'est une grAce particull^re, c'est un ton nature! que pren-
nent toutes ses idte k son insu. EX cela est d'autant plus
sensible que la langue dis ce temps-li paralt trte-aTanc^,
qu'elleest riche, souple, abondante, si bien que La Bruy^
a po dire aTccraison de Marot : « 11 n'y a gnere entre Ma-
tot et nous que la diffi6rence de quelques mots. » Je crois
Men que c'est surtout par I'efTet d'une illusion bien natiirelle
ail mIDeu de tous eea efforts de style et de tonics ces prd-
tentions k I'extraonlinaire que nous voyons antoui de nous,
que nous trouTons si naifs la plupart des tours dbaticlii^ et
iea bdgaycments du vieux langage mats pour Marut « ce
n'esi qu\in senffcaenl Juste. La nalveto j ait UMMpendante
de r^ de la langue el dea idte qn'dla tboI axprimer;
die est Tisiblement le gtele mteie da Pbomme. Qne ManI
fksse des d^gies nn pen subtHes on tradolsa des paainnes»
fl est nalvement alambiqnd dans ks nnes , nalvement mys-
tique dans lea aulres. U a cette ressemblanee stcc La Fon«
taine, que tous deux parienl aTec la grica dea enl^nta una
langue trte-Tirile at trte-aranete, qooiqua edie do dtele
de Marot ne le soil qua relatiTemeBl, el que celle du alMe
de La Fontaine le soil abadnment Jean-Baptisle Rousseau,
dans sa maussada ^pltre k Marot, caraetMaa aasei spbri-
tudlement le gteie de cdul-d t
par fooa, en Fruee, ^Itres, triolelt,
Rondeatti, chaBtom, balladea, irireiala,
GcAta ^pigraiDBc at plaiiaata aatira
Ool prii naiaunca; en aorta qu*OD peat dirt.
Da ProBiiitb^ boinaat aoat ^an^
Kt de Marot jajen eoDteaaont o^.
On a oomptd lea Tera tendras de Marot : c'est una preuTe
qu'il en a peu ; la galantaria dIaH la aeule aendbUitA de son
temps.
Aprte la mort de Marot, Odavlen Mdlin deSaintrGelais.
autre fils d'nn antra ptee podte ausd , continue la manieia
da Marot; mais ses yers, plus prMentieux, mignarda, in-
foctte de loua oes concetti italiens yenus k la suitedes
guerres dltaUe, n'ont plus ca caractte de dmplldtt qui
foH aimer ceux de Marot Ce n'esi pins du firan^, mds
de ntalien frauds^. D'dlleurs, SaintGdds, prdal consi-
derable , Immme de cour, sacbant k qudia cour ombrageuse
il ayail affdre , n'avail dfl imiter que la partie galante do son
modde , et ne pouydt gutee contfaiuer ses satiraa contra lea
gens d'^ise (il en ddt), ni aontre la Sorbonne (lea dr^
qoes rotaie en aYaient peur ). La po^sie en ddl Ul sous
Diane de Poitiers, laqudle ayail mis sa Irfgoterie de mal-
Iresse royde ddchue el de femma sur le retour k la place de
Tagrteble dTronterie dela cour de Francois I*'. C'^tdt Marot
aifadi, italianlsd, expurg^ par un prdat bd esprit , Marot,
moins ses cliarmanles satires, mdns son ei^|ooeinent, sa
moquerie aimaUe, mdns ses intarissablea dpigrammes contra
les sots, les Juges, les moines et les maris. Ce fut afora que
de Jeunes esprits, doute de talent, nourris dans lea dtudea
de rantiqnil6, leverent I'dtendard de la r^ydte, et atta-
querent la poesie abAtardie, constHo^ rentte, qua reprd-
aentdt I'^lque Octarien Mdlin de Sdnt-Gdais. Jusque id,
r^radltion soUde, celle dont nous yerrons d^jA dlieureuses
applications dans Rabdds, oetta ^mdition qui avait ranimd
el renooyd^ toute I'ltdie , celle des Eraama, des Budd , des
Thomas Moms, des Mdlancbthon, n'dtait pas encore entrto
dans Tdducation des poetes. Enftots du sol , igooranta ou a
pen prte, les plus instruits, comme Marol, ayant lu VArt
d*<Umer, les ^pigrammes de Martid, Catulle, TibuUe, em-
pruntaient toute leur poMa, sdt k un ordre d*idte bandes
et rebattoes, comma Jean de Meong et Cliarles d'Orldaos ,
soit aux diyers acddents de leur yie agitde, comme Villon
et Marot. L'druditton ^11 dans les magistrata, dans lespro-
fesseurs, dans les 4crivdns en latin, elle n*avdt pas encore
attdnt les poetes. Les premiers auxqods il alldt Stre donn<
de pulser k cette source d fdcoade et d enlvrante, les pre-
miers qui allaient eomprandre les chelMrorayre des litt^
ratures antiquea, devdent r^r ayee mdpria centre la
po<£sie nationde, Idle que I'ayait dMaonorte Safait-Gdais ,
telle m«me qne Villon et Marot rayaientcrMe,c'est-li-diro
r^uile k des |cux d'esprit, k des pldsanteries agrdablea, k
des ^pigramroes, k des galanteries, en un mot k nn ordre
dldte exdudvement joyeux et l<iger, sans profondeur et
sans port^ Cest ce qui arriya aux podtes de la brigade
de Rjtuard , dont un critique disthignd, M. Salnle-Beuve,
a spiritudlement exiiurod les litres oublUs, et dont le ma-
nifeste fut dcril d Ianc6 dan<t le public par Joachim Du
Bcllay.
Le caract^de ce roanifeste, remarquablement torll, mm-
seulument pour T^poque, mais pour toute dpoque, el qnl
710
FRANCE
▼int It rodBine&i s^eouer snr ion frateail de pr^at opulent
«t de poete de conr rbeoreax SalotGeiaiSy perdu ence mo-
iiMiit«lli danslessnbtiUt^ de quelque petit sonnet prteteux
k la manifereitalienne^ c'e&tqu'en mdme temps quHld^emt
ridioniB.frattfats, lahngmnationale, il demandequ'elleatUe
t^encichir etsef^eonderdans lea langues de I'antiqait^. Ed
mdme temps qu7il se declare partisan passtonn^ de la langue
indigiiiey deoelte langue qu*on sacrifiait h l*ltalie, il prtehe
rimiUUon des Grecs et Ues Latins. LMd^^tatt 6leTte et juste.
Mais comme il s'y Joignait nn -violent >esprit de ruction, et
qn'en toata ruction on va an del^ de la penste premiere, et
comme en outre il n'y eut pas dans la Mgade un homme
d'assez de g^nie pour r^aliser la th^rie de Du Bellay et pour
ft'inspirer de I'antiquit^ sans cesser d^^tre francs, il en re-
sults des pontes moins fVan^is qoe Marot leur devancier,
et dlnfid^les traducteurs de l*aBtl<|uit6 plutAt que d'intel-
ligents imitatcurs.
A leur tdte fut un bomme qui d^livra un brevet dlm-
mortaUtd commune et solidaire k tous les compagnons de
son OBuyre de n§action , et qm ne lit que les suivre ov les
pr^c^er dans cette cbute grotesque dont parle Boileau.
Cei homme y c*est Ronsard.
J'ai dit que la penste de la i^Tolution litt^raire dont Joa-
chim 0n Bellay r^digea le manifesto , et dont Ronsard Tut
le li^ros , 6tait k la fbis Timitation de la po^sie antique et
le perfsctionnement bien on mal entendu do Pidiome fran-
^is. Un bomme d'nn Tdritable g^nie aorait peut-^tre suffi
k r^aliser oette tAthe, qui devait remplir si glorieusement le
dix-septiteM si^ele; mais Ronsard, ni aucon poete de sa
brigade , derenoe pips tard itLpUiade, n*aTaient on y^ri-
table gfoie. II arriva que Hmitation des anciens, dans leurs
mains maladroites et avec lemrs arri^re-penstes de ruction
litttoiie, ne fut qu'un plagiat froid et mort Ronsard, pour
son compte, ne pritdes poteies antiques que leur ordon*
nance, leur forme, leur dessin, leur mouTement m^trique;
il fignra des odes pindariques, des chansons anacrfon-
iqnes, des ^lognes Tirgiiiennes, des ^l^es tibuUiques. Il
€Oupa La Franciade snr VEniide ; il prti k Ton une ode,
dont il tradttisit le miliea et k laquelle II mit un commen-
cement et une fin de sa fa^n, jurant avec le milieu; k
rautre, il prit une ^ie dont il changea le d^noftment; ^
celui-ci nne chanson od il m^la les mceurs modemes a? ee
les maurs antiques. H brouilla tout, comme dit trte-bien
Boileau , faisant de belles femmes termin<Ses en queue de
poisson , amalgamant la subtilit^ de la po^sie italienne avee
la grftce naive de la poteie grecque ; fiisant des odes, oul ,
mais des odes pindarisantes, et non pas fran^aises, et n*in*
Tentant en r6alit^ quele nom , mais point la chose. Ses sa-
tellites, comme il arriye, all^rent plus loin que lui : ils
pnipos^rent s^iensement d*appliquer aux vers fran^is les
r^les de la m^triqiie grecque et latine , et firent des hexa-
m^tres, des pentaroHres et des ascl^piades A*an9als.
Quant k I'idiome national , tout le perfectionnement qu>
introduisirent Ronsard et la pl^ade se rMulsit k un me-
lange ridicule de tous les patois provinciaux, d*nne fonle de
termes eroprunt^ k des professions spteiales , de vocables
normands , walions , picarfls , cousus It ces formes pom-
peuses , k cette fausse noblesse, k ces tours ambitienx, mi-
serable travestissement de la po^ie antique. Tout cela
forma une langue bariol<^e , p<^dante, inintdligible, k ce
point que les mattresses de RunRsrd se fatsalent expliquer
par des comrocntatenrs les madrigaux de leur amant ; lan-
gue vague, sans imit^, sans analogic, pauvrc elmaigre par*
dessous, par-dessus recouverte d*une fa^on de mantean
antique; jargon ml-parti de patois vivants et de langues
mortes , d'ltallen , de latin , de grec , charge d*eptth6tes lio-
m^riques , descriptif ^ Texc^, novateur sans n^cessitd,
aans choix et sans goOit; courtlsanesque et populacter,
imdrt et sanvage; vrai p6le*m6le d'aodaceet dMmpnissance,
de st6rilit6 el de fodlltd formidables , de pu^rilit^ et d*em-
pbase, d^nexp^rience grossito et de raffinement, de paresse
•t de labeor ; eflbt de ce vertlge d*e$prit qui ne manque
gtt^ de saisn* m hommes dbnl le r6\t est ftn-deMai'di
leurs talents, el li qui THresse de I'importanoe fonme k
tftte; po^ie unique, eomme la fortune do po&e, el qui i
donn^ k Ronsard nne immortality relative.
On pent d^aillears reeonnaltre dans Ronsvd de Plna||-
nation, des ^bauches henrenses,nne eertaioe ^Mvatfon de
ton, sinond'id6es, de la f^eondit^, quelque Inrention de
style, et 0 et 1&, dans ses ponies amonreases partfctdi^
rement, de jolles pieces, fines, ddicates, pnr(yb U ne sor-
passe point Marot, mais le continue; dew ^pltli^tes et dei
tonmures ing^nienses, et gto^ralement nne grarit^ et nne
pompc qui furent de bons gerroes poor TaTOiiry Mqni
^talent un progr^s snr Marot
Dans toute reaction, il y a nne bonne pens^ el fl y eo a
Texc^; la reaction pass^e, Texcte disparatt, tombe dans
I'oubli, entratnant quelques noma qui lui ont dtt une r^pe-
tation bmyante ; le bon demenre. II resta de beaux vers de
Ronsard, une pens^f^nde, la pens^ que tontes lesGt-
t^ratnres sont solidafres ; qu*il fallait connattre Pantiqnitt;
que la po^sie fran^ise ne pouvait pas rester Mift ; mai§
que si elledevait puiserau tr6sor des lltt^ratores dtrangdres
pour le fond des id to , il fallait qu*elte restdt exclusive el
indigene dans la forme. Ce fot \k le caract^re de la po^sie de
Malherbe. Lui aussi eut de T^dttion, lui anssi ftitinittt k h
I)ens^ des anciens et & la litt^ture italienne; mais ponr la
langue, il la fit rentrer et la maintfnt despotiquenaentdaas
son caract^re exclnsif et local. Le vrai et le juste 6laient dam
une ruction nonvelle qnid^truisit Tdchafaudage de Ronsard,
le grotesque appareil polyglotte de la pMiade , poor en re-
venir k la langue de Villon et de Marot, ticond^e^ ennobtie,
agrandie par une intelligence vraie et nn commencemeat
d'assimilation do fonds antique. Cette ruction qui devait
avoir nn double effet , celui d'emporter les ridicules easaii
de po^ie fran^lse scand^e selon la m^trique des anciens,
Pamalgame de la naivete antique avec la senlimentalit^
italienne, les ^ith^tes hom<hiqnes, la toux ronge-pouman,
le soleil brHle<hamps, la guerre verse-son^, Bacchosoiiiie'
pampre , le Pindare grefM snr le P^trarque ; et en ontre
celui de nettoyer du melange grossier dea tennes ap^^danx
et des patois de province la langue po^tique, etde renvojcr
dans leurs villages le mots watlons , picards et normands ,
avec leurs oripeaux grecs et latins. Malher1)e fnl le cbcf
actif , militant, et le plus grand po£te de cette doable ra-
tion.
D^abord, dans sa jeunessc, il paye tribat an p^trarchisme.
Mais cela dure peu. Son bon sens , sa haute raison , son
instinct fran^is , le retirent de ces mignardisea qne Des-
portes et Bertaut continoalent d'aiguiser palslblement dans
leurs riches et oisives pn^latnres. II s'affranchil du jong de
IMmitation ^trang^re , et traite avec le plus profond m^ris
ceux qui s^y soumettent , jolgnant dte fabord k son rdle dc
poete le r61e de r^formateor, et, comme un g^n^ral d*arui^,
donnant k la fois ses ordres et payant de sa personne. 11
centralise la langue frangaise. Paris, devenu sous Henri IV
et Richelieu la capitate politique de la France, devient sons
Malherbe et par Malherbe la capitale litt^raire. II proscrit,
qiioiqiie Normand , des expressions du patois nonnand ; el
s*il ne cr^ pas k lui tout scul le frangais litt^faie , k hii
tout seul il rimpose despotiquement k tous les 6crivaiD5.
11 est impossible qu'on ne remarqne pas iei Tanalofpe
existant cntrc le mouvcment qui entratne la France vers Po-
j\\t6 politique et celui qui entratne la langue vers Punit^
litt^raire. 11 est impossible qu'on ne compare pas involontai-
rement les caract^res des deux hommes qui sont les instra-
ments les plus actlfs, les plus pnlssants, les plus d^voofe de
ce double ouvrage : de Richelieu, lliomme de l*unil^ politi-
que ; de Malherbe, niorame dc Tunit^ Ulldrairc. Qm' donnail
k ce gentilliomme normand le droit de se proclaroer iefail-
lihlc , dc m^priser tous ses devancicr$ , dc biflfer tout Ron-
sard , dc ne laisscr k Desportes que quelques vers par cha
rit^ , de traiter de soUises non pareilles, de baurrti ex-
cellentes, de nMseries, de p6dantaries, tool ea ^
FRANCE
711
bJMBait 0QII bon leas, de ne pas aimer ses amis jusques et ;
y compria leort maiiTais vera, et d'eatlmer le seol R^gnier)
par exempkt, tout en d6 Taimant pas? Qui domiail h Ri<-
cbelieo le droit d'atnttre lea demises tdtes de la f^odalit^?
La pbilosopbie de I'liistoire explique tout par ce mot : la
Providence. Eh bien, pourquoi n*y aurait-il pas eu la m6me
Providence daM la tyrannie litt^aire de Tun que dans la
tyrannie politique de i*antre? Si le aucc^ toconiest^, pai-
aible, durable,, confirm^ par tous les ttommea de sens, est
la manine d*on desaein de la Providence, comme ce succ^
n'a pas pint manqu^ h Malberbe qu*^ Rictielien, pourquoi
praindraia-je de dire que la France avait aussi beaoin do I'un
que de Tautie?
Deux rteiltats sent dos k Malbeibe : Tun , dteisif pour le
ton et pour la matiibre m£me de la liaute po^e fran^aise;
rautre, pour la forme et pour la grammidre. Parle premier,
Malberbe teblit et hit pr^valoir la n6cessit^ du cboix etde
la conf enaoee des pens^es ; par le second, U ftiit la Ihtorie
de la langue po^tique; il en reconnatt lea caract^res, grftce
k son admirable him sens , et sans doute aprto des etudes
comparatives tr^profondes. II distingue ce qui est litt^raire
de ce qui ne Peat pas; il fixe souverainement la langue ; il
dit : Ceci est bien, et cela eat mal; ceci est fran^ais, et cela
neTeat paa; cette expression tr^-employte ne doit pas
r^tre; ce tour admir6 ne vaut rien. Du reste, corome Vil-
lon, U fait sortir la langue du fond mtoie du people de Pa-
ris, et qoand on lui dmande qui parle le bon fran^ais , il
dit : Ce aont les crocbeteors du Port an Bl^.
Sa nature d^eaprit, son Age, convenaient admiraUement k
cette dictaturcw Malberbe est un bomme plus que mOr; ses
plus belles odes ont ^ Rentes h soixante ans : ^ cet &ge,
rimaghiation est r^l6» cliex les hommes privil^i^ oii elle
a'est pas 6teinte; legodtest infaillible, autant que peutrsirc
^quelque cbose qui eat de Tbomme ; la raison, mdrie par les
Gomparalsona et les experiences, est assise; c'est le bon
tempe pour aavoir le qtdd deceat , quid non , dont parle
Horace. En outre, Malberbe est pen fteond; et ce qui est
un d^ut dans un poM sera une quality dans le poete
tbtoicien. Trop de f^condit^ PeAt jete> dans des excte , et
le le^slateor aurait pu 6tre dementi par le po^te. De cea
deux r61es; celui de l^slatenr allait mienx k ses gonts,
k aa paresse; il b^aitait devant les difficult^s m6ine quMl
avait crMea, et 11 est trte-certain quMl avait plus le bon
sens qui voit le bien que le g^e qui Tex^cute. 11 prdC&ra
toujoura aux labeurs de la composition les longs entretiens
dans sa petite cbambre k six cbaises, entretiens qui deve-
naient au dehors des arrets de langage et de goftt pour la
cour et la viile.
VoiU enfin des Ters ob la prteision, la clart<^, la logique,
une noblesse sans enflure, ne sont plus des quality de ha-
sard, des dons de la fortune , mais dea qualit^s de r^exion,
des obligations tbteriques. La haute poteie fran^aise est
n^. Lea successeurs de Malberbe 6teront k sa longue et
mi^estueuse p^ode un pen de cette roideur et de ce pi6dan-
tisme doctrinal qui la gdnent; lis feront entier plus d'id^es
dans ce v^temant, peut-dtre un peu trop ample pour la pen-
ste qu'il babiUe , et nous aurons une po^ie k la fois sdv^re
et ricbe, contenne et abondante, harmonieuse et pldne,
douce, nuve, aenste, avee toutes les qualit^s de Tinspira-
Uon , et une sorte de solidity et de r^ularil^ algebriques.
Malberbe, aprte una vie asses monotone , aprte beaucoup
de conversations, mouruten grammairien (1628), relevant,
dit-on , toat mourant qu*il ^it , une faute de fraufais que
faisait sa,garde-malade. et laissant un |tetit recueil et une
influence immense. En vain fut-il attaqud sonrdement par
le bon Regnier, qui , saaa a*en douter, avait le plus aide k
£• dictatnret en foisant dinstinct et dans d'admirables vers
lea r6formes que Malberbe fiuaait par sea tlieoriea; et par
M"* de Goumay, la AWe adoptive de Montaigne , laquelle
reclame vainemcnt pour Ronsard et \e&vieuxde lapMade
dans des pamphlets plus senses et phis amusants que la
cause qui les insplralt. Le caractfere de la haole po^sic
fran^se avait M irrevocablement fM par Malberbe.
Moins estimee que la poesie, qni seule encore paasait
pour un art, au seizi^me sitele, la prose devait laiaser dea
traces bien autrement profondes. Deux hommes que nous
avons nommes, Rabelais et Montaigne, en crtoit pour ainsi
dire touie la mati^re, et ^ la dlfTerence de la poesfe, qui
re^it d'hnmenses accroissements au dix*«eptieme sitele , la
prose n^y revolt gu^ que des modifications.
' L^erudition de Rabelais ne ressemble en rien k celle du
milieu du qninzieme utele , ni h celle de l^dcole pedtiqae
representee par Ronsard : erudition toute de forme et d*e«
corce, si cela peut se dire. C*est I'eroditlon des idees. On
voit que les anciens TiUdent k penser, et ce qoMI leur doit
est enorme. L^esprit de la sagesse antique vient 8*ajonter an
devdoppement mdigtoe et an progrto propre de Tesprit
franoaia ; les Idees de Tantiquite mftrissent et feeondent lea
idees fran^ises. Ce melange, et, qu^on me passe ce mot,
cette fecondation , dejk bien frappante dans Rabelais , le sera
bien plus encore dans Montaigne. Cependant , mtoie encore
en Montaigne, les idees anciennes et les idees firan^ses
marcheront, pour ainsi dire, c6te k c6te, ae meiant quel*
quefois, restant plus souvent isoiees lea unes des antres.
L^eraditlon paraltra encore un ornement, une addition, un
lieu common d'empmnts litteralres , une glose. Attendee le
dix-septitaie siede, pour voir les idees andennes et les kiees
fhm^ses se fondre en un m6me toot , en un mtee ensem*
ble , en une mfime lltteralure , plus humane que locale, que
j'appelerai volontiers la troisieme forme de la litterature
universdle. L'eroditfon ne s'aper^it plus, ne ae montre
plus do doigt, die se sent II n'y a plus d^emphmta ni dl-
mitation; il y a aasunilation.
Au commencement du sdzieme si^de, IMrvdMon eat en
qudqne sorte un avantage particulier de la personne, et non
I'effet general dVine education commune , oomme au dix-
septieme sitele ; aussi la voyoas^noaa etaiee sana mesureet
sans goAt, exageree, pedante; d^est le ridicule d'une qua-
lite. Rabelais lui-mdme, qnoique sacbant bien la Taleur yraie
des emprunts qn*il foisait aux ideea anciennes, n'^chappa
point k ce ridicule de I'emdition pedante. II Toulut importer
non-seolement les idees, mais les mots, et fondre dans I'i*
diome francais tout le vocabnlaire des langues greeque et
latine, soil, Je le repete, qu'il eOt ete atteint de la pedan*
terie des emdits, soit qu*il eOt besoin de trois langues k
la fois pour lincomparable richesse de ses idees, foUes on
sensees , qui debordaient notre idiome , encore inoertain et
pauvre , en sorte que lui , qui raillait dans autrui Perudition
des mots , en etait infecte lui-meme.
Apprecier Pinfluence de Rabdais snr la langue et la litte-
rature fran^ise n'est paa si difQeile que deviner le sens de
son ouvrage et en faire Panalyse. Rabdais est le premier
ecrivain en prose ou commence k se monlrer I'esprit fran-
cais , esprit libre et moqueur, ennemi des pr^ugea , tout en
transigeant avec eux par pnidence, ne se laissant pas pren-
dre aux apparences , mais penetrant au fond des choses et
des hommes , aimant k naiigoer les pntasances, les gens qui
sont doubles, qni ont un caractire et un rdle, et le caractere
abrite sous le r^le : les mofnes, les docteurs, et toute espice
qui proflte de la simplidte populaire; ami des innovations
pnticablea, du progr^s , et point de ce qui n*en a que Pair;
plus malin quemechant; qudque chose, enfin, qu'il est plus
aise de sentir que de resumer, et qui ressemble beaueoup k
ce que Rabelais appelle le pantagrueiisme : « Je suys , diMl ,
au prologue du quart litre (1. rv), moyennant un peu de pan-
tagrudisme (vous entendex que c*est certaine guayete d*ospe*
rit conficte en mepris des choses fortuites ), sain et degourt
(degourdi), prest k boire, sy roulez. » C'est charmant , et
c*est ce que nous chercbons. Cest une definition complete
en quelques mots vaguea, mais plutdt par trop d*extension
que par manque de predsion. Cet esprit francs, Ubrejn-
geur et libre parlour, sceptique, moqueur, meprisant lea
choses fortuites , nes^aperfoit pas encore dans Froiasart
ni dans Comines. Dans Froissart, il n*a qu'uoe seule de aaa
1
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qnaliMs* tt naiveM; da rwte» fl s'abdlqiie; il coDte, mala
De joffb pas; tt M rattle jamais ; U oavre de grands yeux , fl
aat ^balii , U est quelqoe pea badaud. Dans Comlnes, c*est
Teeprit d'on bomme plat6t qoe Tesprit national; c*est on
sens particniier des aCTaires et des hommes publics ; c'est une
quanta de la condition et de rindivida plttt6t qu*une qaaUl^
de la nation. L'esprit fran^is ne serait pas si d^Tot qae le
bon Comines. 11 apparatt dans lea po((tes, dans Jean de
Meongy dans Gnfllaame de Lorris; ilest dijk tout entier
dans VUlon. En prose , tt ne se montre qoe dans Rabelais.
Qae respecte Rabelais des ehoses fortuitesf L*ambition
des princes » c*est llnsatiable faim de Grandgoasier. Le par-
lement, c*est la taoplni^ des chats foarrfe, oil Panarge
est obUg« de laiaser sa boane. Les jages corrompus et igno-
rants, c*e8t Bridoye, qui dteide les procte par le sort dea
dds, et n^en Jnge pas pins mal; Bridoye » aieal de Brid'oi-
Mn. L'abtts de la dialectiqiie aristot^Uqae, c'est Janotus a
Gragmardo redemandant en bareUipton les cloches de
Notre-Danie, dont Gargantoa a ftit des dochettes pour sa
male. La soisoalit^ des moines , ou plutdt le monachisme
tout entier, c*e«t frire Jean des Entommeores, qui pense
qa'an moine aayant serait an monstre inoai , et que pour
▼iTre k son aise et faire son salat, il n'est rien de tel qoe
bien manger, boire d^antant, et dire toujours da bien de M. le
prienr. Rabelais ne manage pas les mMedns, quoi qa'il en
soit. QneUe Oiroe aronsante qoe ces valets manis de Ian*
temes que Gargantiia, pris d'an violent mal d^estomac, avale
avec des pilnles oti tts sont enform^, et qui se mettent h sen-
der les lienx soaterrains « dont la mMedne ne s^embarrasse
gn^re > ! Rabelais est novateor, dans la mesare de Tesprit
fran^is, poor sontenir oe qui est bon, qaoiqne nouveaa.
Ponocrates, le prteeptenr de Gargantna, veut lui appren-
dre k r^^ir. II lui Tait ddsapprendre d'abord les formules
de r^le, et loi enseigne les sciences natnrelles, rarithm^-
tique, fart de la gynmastiqne; tt le mtoe dans les atellera,
parmi les artisans etonrrlers, afin de lui bire voir les sour-
ces des ricbesses des nations. Mattre £dita prodaroe, dans
nie Sonnante, le partage ^gal des soccessions, comme ^tant
de droit natvd. H y a bien d'autres innovations et har-
diesses de oe genre ; mats prenons garde : en voalant tiever
Rabelais trop au-dessus de son sitele, ne tombons pas dans
Peicte de oe critiqae qd y a troiivd la garde nationale
de 89. ^
L'influenoe d^un tel esprit devait Atre grande sur les
contemporains, qoolque assur^ment moins grande que ne
le Alt celle de la po^ie, si inRlrieure k la prose, surtout
pour le fond. Rabelais fit deax ^coles, I'nne de boufTon-
nerie et Taatre d'esprit fran^is. Les partisans de sa bouf-
fonnerie, de son intarissable verve burlesque, se sont
perdus en vouUmt IMmiter, saufB^roalde de Verville,
dent le Mttyen de pnrvenir renferme de Jolis contes ; ceux
de sa raison , de sa line rattlerie , de son m^pris des chases
fortuites , fonnent une chatne de libres penseurs , parmi
lesqnels il fant compter en premiere Ugne Montaigne , Vol-
taire et, de notre temps, Paul-Loois Courier. Quant k la
langue , pen d'auteurs ont plus fkit pour notre bel idiome
que Rabelais : il y a vers^ une foale d'expressions et de tours
qui sont restte ; mais grand nombre de ses latfailsmes et
de ses grfcismes ne lui ont pas surv^. Montaigne le range
parmi les auteurs simplement plaisants : voulait-il disS*
muler sous ce Jugeroent d^dafgneux tout ce qu*U lui avait
prisP
(Test ici la lieo de parler de eel bomme qui , en dehors
de toutes les querelles litt^raires, da fracas des reputations,
des discussions thteriqnes sor la langne, nourrissait dans
la solitude, dans les voyages et dans les lectures, dans la
niMitation dMnt^resate, Tesprit le plus original du Miziiine
sMe. le veni parler de Montaigne , phUosophe au milieu
des goerres poUtiqnes el religieuses, ^vain admirable aa
milien des contradictions et du clioc des fhfories. En litl<-
ratore, en poHtiqae, en religion, cliacun disait : Je sals
font Montaigne, lui , prend pour devise : Que saiS'Je? Ce
FRANCE
n'est pas le pyrriionfsme abaolu, comma le lid reproeW
Pascal; c*est seolement la resistance d*une ralsoa inddpea-
dante et superieure k toutes ees opinions , k torn ces parti^
qui eroient ttnir la v^rite , et qui I^mposent tonr k toor i
leurs adversaires, selon les chances de la fortoae, pir
rep^e , par la torture , par les supplices , par le fier et le ien.
Le sceptieisme de Montaigne prociame la liberty de la oow-
dence, et conserve salne et sanve la moralitd dea aationa.
Montaigne a ea la destinee d*an bomme vraimcat sopi-
rieur k son sitele : comparez-le k Ronsard , qui aatt, vlt
et menrt dans rapplaodlsseinent nniversel. MontavB^ &*cst
point compris; qoelques hommes seolement en foBt cas,
mais sans trop s*en vanter. Juste-Lipse Pappdle le Tkalh
Jrangais; Pasquier le lit avec deiices, mais Tadmire
que Ronsard ; de Thou torit de lui en latin : « CesI im boi
d^^me liberty naturdle, que ses Essais fanmortattaeroot
la posterity la plus recall. • Le cardinal Du Perron appdle
les Sssais le br^iaire des honnites gens. Monta^^ne ert
In et goAte ; en secret il obtient des asseotimeiits indivi-
duds et reserves ; male il n*a pas d*influence rMle. Ses cn-
nemis , quoique plus nombreux que ses amis , ne le sont pas
beaucoop. Les gens d'^glise qai le lisent le traitent de aa-
phiste; Joseph Scaliger Tappdle tin ignorant kardL in
commencement du dix-septltaie sitele, ses admiratenran'aa^
menient guto, malgr^ le sde de la demoisdle de Gonmay
k chaufTer par ses pieux libeUes Fadmiratlon poor son pte
d*adoption. Balzac, k c6td d*doges sinc^res , en fait des cri-
tiques assex vivos ; Port-Royal tout entier s*insarge contra
son sceptieisme ; et le plus grand bomme de cette pieoae
compagnie, Paustire Pascal, se montre plus s6vk« pear
Montaigne que pour les j^suites. Son livre , selon Pascal ,
est peniideux, immoral, plain de mots sales et deshon-
netes ; Montaigne ne songe dans tout son livre qa*^ moorir
mollpment et lAchement Dans la logiqoe de Port-Royal, il
n^est pas mieux traits : on ne lui rend mteoe pas la joittoe
litteraire , et on profite de lui sans l^en remerder. Sor la
fin du si^le , on commence k le voir avec plus de ddsiaMni-
sement , on le jnge mieux : La Bmy^re imile vistbleoMnC
son style; La Fontaine le m^ite; Bayle, esprit si jadidem,
si sain, si facile, iecontione et lecommente. Mais c'estaa
dix-hulti^me sl^e seulement que Montaigne est apptM6
k sa juste valeur : tt est reconnn et prodamdpar tnmki
^crivains fluents comme leur prMfcesseur et lear gkirieas
a)eul. Montaigne vit de sa veritable vie; il est K sa plaoe,
en pldne compagnie de sceptiques; U n^a plus affiure d
aux gens de religion ni aox jans^nbtes. Voltaire reprend
toutes les id^ de Montaigne, et, les transformant daiii soa
style vir, pr<k;is , fait pour Taction et le combat , fl donne le
mouveroent d l*attiire pol(^miques 1^ toutes ces opnuoos qd
^tdent envdoppto dans Montdgne , du langage nboBdant,
curieux , pittoresque d Mgirement diflus, de la spfoila-
tSonoisive du addtoie sl^cle. Rousseau leoople; Montes-
quieu , Diderot et tons les encydopMistes l^^udlent , U
font des emprunts , rhabfllent ses ing6nieases reveries. II
est dans la destinte de Montaigne que plus tt va en afant
dans les siteles, plus sa renomm^e angmente. Toor k tear
tons les c6t^ de son admirable livre refoivent one sortede
vie nouveUe. Dans le dix-huititee, ce sont les iddes; dans
le dlx-neuvitaie, c*ed le style de ce grand esprit qa*on ^tndie
et qu*on remet en honneur. C*est dans Montaigne , dit-on,
qn^il faut alter rajeunir la hingne par des innovations so
plut6t par des r^urredioas de bon aid.
Comme il a le mieux pdnt son horoeur, Montd^ie a la
mieux d^fini son style : « Cest aux paroles, dittt , k serrir
et k suivre, d que le gascon y arrive, d le franqiis n'y peot
alter. Je veux que les clioses surmontent, et qu*dles rem-
plissent de tk^on ThnaginaUon de cdui qui escoiile qoH
n*aye aiicune souvenance des moLi. Le pailer que faynie,
c*est on parier dmple d naif, td »nr le papier qn^Jk !abo«-
dio ; nn parler sucoilent d nerveiix, court d seni, non tid
ddicat d pdgnd que vdhdment d bniiique :
Hire denaiii npiet dictio, qus ferict
PBANGE
718
phitM dUBcile qu'enniiyeux, 6ftloign6 d^affecUtion, desr^i,
descoiHO et hardy ; cfaaqm loppin y foce son corps , non p^dan-
tesqae, non frateaqne, non plaideresqoe. » Cest \k en efTet le
iityle de Montaigne. Dood d'one imagination Tive et po^tique,
qui Miiflissait les chases par leor c^t^ pittoresque et colorait
lea abstractions elles-m^mes ; plein de finesse etde raison^ri-
cbe de son fonds et du fonds antique , il tronva la prose h
pdnesoiUedn berceau, sans pr^ci^entft, bardie et aTentu-
rense conune tout ce qui commence; il la piia aux merreil-
lenses fimtaisles de sa penste ; il Tenrichit de tours origi-
oaux qui priient cours en son nom, comme des pieces
frappte k son coin. Derri^ lui , pas tte module qui lui im-
pQsit des regies de langage et des convenances de compo-
sition ; autourde lui, pas de critique qui I'accus&t de yioler
la langoe tradltionneUe ; devant lui, un slide qui se d^-
tnrouillaif k peine » et qui attendait sa langue de ses grands
toiTains. Sans grammalre, sans thtories stationnaires, sans
rtgles, sans co^itions, il se sentit plus hardi k cr^er, et
il traita la langue non comme Ph^ritage de tons, mais comme
sa propri^tA personndie. Ainsi font les hommes de gdnie
qui naissent dansrenfance des langues : ils imitentles gens du
peuple f toojours enfants mftme an sefai des langues peHec-
tionn^y lesquels^ayant beaucoup d^idte et pen detours
k leursenrice, courentaux Univalents, aux comparaisons,
aux figures , s*aidant de toot poor parler comme ils sentent,
rapprocbant, combinant en toute licence^ et se faisant, dans
la chalenr du moment , une langue incorrecte , mais vive ,
expressive et colorte.
Toutefois, dte le temps de Montaigne on faisait des re-
procbes k sa langue : « Tu es trop espais en figures, » lui
disalt Tun ; « Yoili on mot du crO de Gascogne, » lui disait
Tautre. Cda n^^it peut-dtre pas sans raison ; mais qui pour-
rait avoir le courage de critiquer Montaigne? Esprit en de-
hors de toute tb^orie, de toute influence directe, cdtoyant
son sitele, mais ne s*y mSlant point, faut-il critiquer en vertu
d'un sysifeme un bomme qui n*eut de systime sur rien ! Ce-
pendant la langue se r^e , s'ordonne en dehors de Ini, k
son insu. (Test i'affaire de Malberbe , qui a 6crit des pages
de prose plus achev^ et plus riches de pens^ que ses vers ;
c'est celle snrtout de Balzac, k qui a ^16 depart! le soin de
to Ungue tbterique. Id il ne fliut penser qu*^ son plaisir;
il fiiut avoir respritlibre de toot cequi est critique, formes,
tlitories, partis pris de toutes sortes pour s'abandonner
naivement k Tenchantenr Montaigne. (Test d'ailleurs k Mon-
taigne que commence la longue et majestueuse 6poqoe de
noire litt^ratnre classique; et son iivre est le premier, par
rang d'andennet6 et de gloire , de tons ces cbefs-d^ceuvre
qui sont hi pdrt du g^nie franfais dans le grand oeuvre du
perfectionnement de Tesprit hnmain.
Aprte avoir conduit la poteie fran^aise josqu^^ T^poque
desa constitution thtorique, qui a ^t^ Touvrageet la gloire
de Malheri^, je conduirai ia prose jusqu^it Balzac, qui a fait
pour die ce que Malberbe avait fait pour la po^e. La prose
fran^aise ne s*est point form^, comme la po^ie, par action
et reaction; die chemine sans bruit, sans ^tre remarquto;
personne ne paralt croire qu^elle puisse jamais Mre une lan-
gue litt^raire. Elle est rd^u^ an service des idte sodales,
poUtiques oo proprement domestiques; k la po^le seule
^choit le service des nobles penstes, des creations Utt^-
raires de TespriL Cependant la prose marche, avance, d*au-
tant plus sQrement qu*on s'occnpe raoins d^dle, et qu^elle
n*est pas ex|>08^ aux retourset aux excte que lessystimes
et le choc des influences font subir lila po^ic. Dans Calvin,
contemporain de Marot, elle se pile d€jk au raisonnement
dogmatique, et si elle a peu de varid6 , si die n*est pas en-
core litt^aire , elle prend de la gravity, de la precision, de
la darl^, de la logique. Dans V Illustration de la langue
/ranfaUe, par Du BelIay,eUeade TMat, du mouvement,
et die s'enricliit de tours et de nuances appartenant k I'ordre
des idte litt^raires. Dans Ronsard , elle est mdlleore que
ses vers; dans sa tliterie sur le potoe ^pique, dont le fond
est si pirfaitement ridicule, et od ii fait to recette de V€»
INCr. DB LA coMvansAnoH. — T. u.
popte comme on compose une recette d'apothicaire, tectin-
dumformulam^ il y a de to finesse, de to vivacity, des tours
beureax,de to variM6. Dans Pasquiery eUe est simple, con-
lante.raconteose; dans Malberbe, elle ett nombrense, ca-
dence y doquente, si par doqoenoe on pent entendre un
oertoin d^veloppement oratoiredMdtog^ndrales. Dans Mon-
taigne, elle a toutes les quality qu'il lui sera donn^ d*avoir,
moins qoelque chose qui s^appelle Vart. Cest pour consti-
tuer ce qndque chose qu*il tout une r^forme, une thterie.
Mais k. quo! bon une thterieP pourquol ne pas laSsser cha-
que ^crivahi libra de faire sa tongue P C*est qu^apparemment
to prose franyaise avait une d^tinte plus liaute que cdle
d^dtre foutil de ebaque ^crivain en particulier. Au reste, k
P^poque oh Balxac parut, tout le monde demandalt vague-
ment une tb^orie, tout le monde appdait un Malberbe pour
to prose; et la prenve to plus forte de cette disposition des
esprito, c*est que le premier qui fut jug6 propre k remplir
ce rOle et k r^aliser cette tli^orie fut, k pdne barbon , pro-
clamd le plus grand terivain de la nation.
S'il n'y a pas d^analogies entre le d^vdoppement de la
po^ie fran^aise et cdui de la prose, il y en a de singuliires,
f oserais dire de fatales, entre les deux hommes auxquels il
fut donn^ de oonstituer ces deux formes de la langue litt^-
raire, entre Malberbe et Balzac. Tousdeux sont ennemis
de rimitotion ^trang^, de Penflure espagnole, des concetti
italiens ; tous deux 6crivent pour to cour« proscrivent les
patois provinciaux, concentrent la langue k Paris, en pla-
cent le si^e au palais du Louvre ; tous deux sont chauds
partisans de I'untt^ de la monarchic, baissent les factions
qui to rompent ou to retardent, n*examment pas to Justice
des causes devant la ntessit^ du r6snltat final, qui est Tu-
nit^ monarchique de to France; tous deux fort despotes,
Malberbe avec plus de s^heresse, Balzac avec plus de to-
torance pour les personnes ; tous deux fort vains, et avec la
mfime bonne foi ; tons deux pan^gyristes outris dn cardinal
de Richelieu , mais Balzac avec plus de candeur peut-^tre
que Malherbe. Nous retrouvons des ressemblances aussi
fortes entre leors ouvrages : dans Malberbe et dans Balzac,
m^me nobtossey m6me gravity, nitaie precision, mftme
nombre, mdme embellissement des plus petites choses. Les
sojete se ressemblent comme les formes : dans Malberbe, on
ne voitque louanges, ponies de cour, versii la reine, vers
au roi, vers au cardinal, vers au maltre d'bAtd, vers au ca-
pitoine des gardes, ^pithalames, condolences k Toccasion
de morts, complimento k Toccasion de naissance^. Dans
Balzac, on ne volt nonplusquelettres^lardne, lettres au
roi, lettres an cardinal, lettres au prince, tettres au due, au
chancdier; e'est de to prose de pan^gyrique, c*est un pan^
gyrique perptod. Pourquoi done les destin^ de ces deux
hommes si ressemblants ont-dles ^ si diffi^ntesP Malberbe
est encore debout; Balzac est k has. Malberbe, assez pen lu.
Test pourtant quelquefois encore, d, au moins dans les col-
leges, on salt qudques-unes de ses strophes; et on le rdim-
prime. Balzac n'est point lu ; on la r^imprim6 dans ces der-
ni^res anntes, mais sans le ressusdter. Cest que to po^sie
a le privily de pouvoir se passer didte, et pouryu qu|elle
ait des images et du nombre, on lui permet de ne rien dire :
cda est vrai de Pode surtout, qui vit de si peu, et qui est la
plus ext^rieure de toutes les po^es. Mais on est plus exi-
geant pour la prose : on lui demande des id^. La po^sie
parte k rimagination, la prose k la raison ; la po^ie distrait,
la prose instruit; le beau dans to po^sie est Tagr^able, le
beau dans to prose est rutile. Balzac manque-t-il done d'i*
d^POui; mais il ne manque pas de pens^, ce qui est
bien autre chose. II n'y a rien traits, rien r6solu, et, comme
on dit, rien coul^ k fond , ce qui est le propre des id^;
mais il a sem^ hors de propoa une foule de vues ing^nieu-
ses, d^aper^us fins, de ces demi-v^ritfe qui appartiennent
au oui comme au non, au pour comme au contie, d qu*on
appdle plus particuli^reraent penUes, Les idto souticnnent
nn 6crivain, et quand dies sont toltes dans un toagage par*
I toity eUes lui donnent to gloire : c^eat qne les id6es sont la
90
714
FRANCE
propri^ttf de tout, ^tant tirte du fonds conimun, qui est la '
niion. Las pMisto, au cootraire, mtoie eKprimte dans no
beau style, ue saufoit pas rtoifainde Toubli, paiceqa'eUes
sont trof penoaneUes et (ju^elles r^oltent d'nae eid-
ution particuli^ de Pterirain, et non de la cootemplatioii
calme et profonde de la v^t^ ^roelle. Cest pour cela qu*a-
Tec beaueoop d'esprit et des pages admirables^ Balzac n^est
qtt*uD Dom ridtf auquel ne r^pond auaune sympathle, an-
quel ne se rattache aucune idte. L'^oquence de Baliac est
une ^loqaenoe sans sujet : c^est un pMrt sans cbaire on un
orateor sans tribune. On est choqu^ de cette chaleur ora-
toire appliqu^ k des penstes subtiles, qui ne tonclient k
aucun int^rdt yraiment grand, ni de religion, nl de politique,
ni de philosophie. II seroble que la plume de Balzac soit un
instrument sans mat^riaux ; ce n'est pas pour lui qu'il Ta
aiguis^, c'est pour les teri?ains qui le suivent imm^dia-
tement, et qui Tont aToir des id^ k exprimer.
Ce qui sauvera de Toubli le nom de Balzac, c*est son rOle
comme thteriden , comma terWain oonstituant. Cest lui
qui le prender d^^ea la phrase fran^ise de oet enche?6-
trement et de ce d^faut d^articulation qui en g^nent Failure
mdme dans Montaigne ; c^est lui qui le premier y mit la
proportionp le nombre, la conTenance ; qui la coupa, qui la
pariagea par parties harmonieuses, qui la fit marcher :
Uisque Ui elle ne faisait que se trainer; qui la rendit propre
au mouvement pr^cipit^des idte , h Taction, k Failure pol6-
mique. Quand Balzac mounit, le 18 fi^Trier 16&4, il y avait
dilk quatre ans que les lettres provinciales aTaient paru
' et que Descartes ^tait mort ; Corneille avalt donni tons ses
chefs-d*<eu?re. Tons les grands hommes de la seconde mot-
tle du dix-septitoie sltele, presqoe tons n^ dans un espaoe
de dix ans, de 1615 ^ 1625, se formaient par F^tode des an-
dens et par la lecture de ces illustres p^res de la poteie et
de la prose fran^isea. La langue marchait ^ pas de g^ant, et
F^poque de son plus haut d^veloppementtouchait k F^poque
de sa perfection. La prose arrive la premiere au but; elle
sortit toute parfaite de la grande imagination de Pascal. La
po^e eut encore k fain aprte Ck)meiUe. Ce grand bomme,
plae6 entre F^poque de d^doppement et de perfection, avec
presque tons les d^fauts de la premi^ et les plus nobles,
unon les plus exquises beautte de la seconde, n*est pas le
plus grand de nos podtes; mais nous n'avons pas de plus
grand prosateur que Pascal.
Fontendle, dana une Vie de Pierre Corneille^ sononde,
dit : « Pour jugerde la beauts d^un onvrage, il soffit de
le consid^rer en lui-mtoie; mais pour juger du m^rite d*un
auteur, il lautle comparer k sonsi^e. » II anrait pa ajovter ;
et k sesdevanders. Pour appr^er ung^iiecrtfateur, il font
le comparer au chaos d'o6 il est sorti : sous oe rapport, 11
n*y a pas de plus grand nom dans la litt^ratore fran^aise
que celui de Pierre Corndlle. Mais si Fon Joge les ou?rages
en eux-m6mes, dans une vne absolue de Fart, et en les n\h
procbant Hu type que nous aotorisent k former les grands
monuments des Utt^ratures andennes et nos propres mo*
nnmeots, c'estalors que commencent les restrictions, et que
Fon trouTe des ouTraget sup^rieurs k ceux de Corneille. II
ne s*agit pas id des regies et des conditions ext^rieores du
th^Atre, de Farrangement , de la charpente, des unit^, de
tout ce qui peat Atre contestable et yarie d*un pays et d'un
temps k Fautre. II ne sera parl^ que des passions, des moeurs,
de la T^t^ des sentiments, de Funit6 des caract^res, de
Fint6r6t qui en rfeulte, enfin de la langue, qui est la forme
demi^ et supreme de tootes ces convenances. Corneille
a des pitees Men faites selon les r^es qui sont d^testables,
et des pitees mauvaises selon ces mtaies r^les qui sont
pleinesde beantte sup^rieures. Panni ses deranders, Gar-
nier taillaSt parfaitensent une pitee sur an patron anden,
comma w tnilleur coupe on habit; Hardy ^it an Lope
de Vega pour FimArof llo el Fintrigne ; mais quant aux beau-
ts monlea, philosopliiqaes, de passions, aux traits decarac-
ttees et 4 hi v^td des raoeurs, tout cela lear dtalt inconnu.
On pent dire » It la gloire ^temelle de Coraeilla, qu*il eut
tout k fonder, et quMI fat tout k la foia an poftte censtilnaal
et un po6te module, doniant da mAma effort tee wmBkmm
thteries et lea meilleurs exemples.
Corndlle a eM trola ehoses qoi se panyeat disfinguer et
compter : il a cM les id6e» dramatiques : f ^vita k Statm
le mot tragMe, qui est trop abaolu , puiaqoMI oomfMcad
cette partie ext^rieure et matMelle qoefaidA teMter;ila
cr^ la poMe qui r^pond k ces Idte, la poMa draniatiqae;
il acr^,sinon la comMie, laissans cattaifdra k Molitee,
mais dtt moins le rers de la oomMie, le style coa^qoe, ee
qui ^tait asaez beau, ce semble, sortoat poor %m hommt
qui avait d^^ tant lait poor le tb^fttre en erteit les idteel
la po^sie dramatiques. MoH^ disait de Corneille qoll hil
avait appris sa langue. Cost aprto les tragUiaa da coU^
de Jodelle,teoUer devingtans,mort,enlMO, dafdoi,
disent lea uns, de douleur, diseni les aotrea, de n'aivoir pai
r^ussi dans des mascarades que lot avait commandfe
Henri II pour une fMe; c'est aprte Robert Gamier, lequd
copie S^n^ue, fait des actes d'une sctoe soivie d'on dioear
oorome Faateur latin, et remplit cie maigre cadre de d£
damaUons, de descriptions et de sentences; cTeal apr^
Hardy et son universality d'imitateur, Hardy, qui fit lis
fois des pieces pastorales dans le goftt italien, des pikei
dlntrigues dans le goOt espagnoi, des contrefa^ons de fui-
tiqait^, le toot sans id^es, sans caracttee, sans langage, avee
tons les dtfauts de cheque imitation particulitey desob-
sc^nit^s, des fanCaronnades, des pointes, des concetti; c*etf
aprte la pAle Sophonisbe de Mairet , pitee eonstmite daas
toutes les r^Ies, mais sans invention, sans Terve, et toot ao
plus avec quelques intentions de style natord ; t?eA aprt*
la Marianne de Tristan , onvrage de la mtoe force, saas
vice ni vertu , d'un style Adble, qaoiqne assez par; c'est
aprte le Corneille de MHite ( 1629 ), de Clitandre ( 1630),
de La Veuve ( 1634), de La Galerie du Palais ( 1634 ), de
La Suivante ( 1634 ), de La Place Royale^ de Midie ( 1635 ),
de L'ltlusion ( 1636), commies et trag^lies, ob, quoi qo'es
dise Fontendle, Pierre Corndlle ne faisait pas la cliarge de
Hardy, mds imitait movement et' sbc^ment ses devao-
ders ; c*est aprte toutes ces ^bauches, qui araient osorp^
tour k tour Fautorit6 et la gloire d'un art , qu*appanit U
Cid, Le Cid I qui causa une sorte de saislsseroent onivenel
quand on Fentendit pour la premiere fois; Le Cid! pike
qui a aujourd'hui plus de deux cents ans, et qoi est aoasi
neuve, aussi fratche, aussi surprenante que si die datiit
d'hiert
Yoi14 done des caract^res trao^ de main de maltre, et
qui ont re^u une vie durable; Toilk une situation tragiqoe,
▼oil4 des passions, non de t^te, mais de coeur, non espagodes,
mais universdles ; voilk un langage divin ; voil4 des sea-
tences qui ne sont que des r^um^s de situation ; voiU enia
des id^ dramatiques ! Et si nous parions de hi langoe ,
quelle creation que les vers du vieux don Di^;oe ! qnd dia-
logue que celui de Rodrigiie et du comte I qudle ^loqoeace
que celledu pire defendant son fils deyant le roi, que cdle
de Chimtoe lui demandant vengeance, et d^lrant au load
du coeur de n'^tre pas ^coutte 1 Yoilk aussi toutes les r^
formes de Malherbe introduitesdans le langage du Ui^tre:
la precision, la noblesse, le nombre, ladart^^ la sobriit^ da
6pith^tes, Fabsence des images ridicules, la force, la nd-
tet£. Comparez cette po^sie k cdle de Gamier, k cdle de
Sophonisbe et de Marianne, k cdle de Corndlle toivast
Clitandre et m6me M^d^e, quoiquMl y ait lA d^H des ven
o£i Fon sent que c^est un homme* de gtoie qui ddkote :
encore one fois, qudle cr^tion I Et enfin , qui ne reconaalt
Moliire dans les vers du Menteur, dans cette channaalc
narration oil le Menteur doone pour vraie ii son p^ oae
aventure quil vient dimaginer k Finstadt, dans cette bdk
sc^ne o(i le p^re, transports de colore, maudtt son fib,
romme le vieux ClirSm6s dans Terence : id le Mdi^ de
Scapin, ^ le Moh'^re du Misanthrope.
L*originatiti propre duthdktre de Corndlle^ c'cst la gran-
deur. Tous ses.personnagies sont dievds au-deasot da fd-
FRANCE
IUk; its afment m!^ux leorhofltlear, tear defoir/leiir pas-
sion que teur tie; ils ne recnte&t pas derant le sacrifioe. lis
n'oDt pai da sentimeiita moyeiis, doax, Toil^, dteou-
▼erta aa ptna profond doeoeitr, qui dmineot taut deebanna
et da Tie' aux li^ros de Radne ; ils aont plna en detiors, et
toojoara bore dea proporliooa Gommonea , sans faiblessea
et aaoanaancee, impeiturbablaa , b6roiqaea . Si Polyeocte ,
doD Df^e» Rodrigoe, Horaee» NicomMe, Corndlie, Cl^-
pAtre, ptebent par Pexcto , c*e6t par i'exete de seDtimenU
noblea ; it y a sont^t de Torgneli , maia e'est Porgneil da
devoir, de I'honneur, da ia passion; cTeat on certain orgneil
de I'Ame qui sacrtfle la natore. Les actloas sont extraordi-
nalrea, lea earact^res exeeptionnels; ils aont yraia pourtant,
poor llionneur de rbaroaoif^. Gomeille est le peintre de ces
natores sup^ieurea, et exoelte Aeiprimer ieors sentiinenta et
leureidte. Cest ponr elle qoM a ci^4 eet admirable fers
oomtiien, plus oratoire que po^qne, plus teergiqne qu*har-
monieni, plus ferme que profond , oO il y a ploa de inou-
▼etnents que d'images; ee Ten pr^a, aerr^, maleatueux,
dent lea d^fanla rotoies out toujoura une certaine foree.
Dans oet oidre de pensdes , le style de Cornellte est plain
d*abondance el d'efTusion, et en m^me teropa eoneis et U-
coiiique, ce qui ae montre par des senteoces on gtodrales
00 indlTldoelles, qui sont coanme la devise du petsonnage;
par des contrasles , par dea dialogues ooupte , 06 le vers
r^pond ao vere, et lli^mistiche k rb^mlsticbe ; par cea
antitlitees de deux caracl^rea et dedeux passions aox
prises.
Gomeille est le premier qnl ait fait parlor ies passions
avec abondance, avec force, aveo 6lan; le premier qui les
ait fait raisonner, et qui ait mis de la logiqne et de Pordre
jQsque dans les fureure tbtttrales; le premier qui, mettant
sar la sctoe des bommes bistoriques, de grands capitainea,
des politlqoes, dea ambassadeurs, ait crM pour eox un Ian-
gage conforme k leor situation, nourri de pens^s politlqaes,
profond, grave, solennel; le premier qui ait ^t^dloqnent
aans d^amation , penseur sans 6lre sentencieux , logiden
sans steberesse; le premier, enflo, qui ait fixdla langue de la
trag6die. Yoilik la part de Comeille, compart k ses devan-
ciere et aux conteroporaina de sa jennesse. Si maintenant
nous voolions rapprocber oe grand esprit des types parfaits
de Tart , et appr6cier ses onvrages , non d'aprte lenr date ,
mais d'aprto leur valour absolue , nous verrions que Cor-
neilie touchait par toutes sea qualit^s k Texag^ration et k
I'exote : par la grandeur, au ton de matamore et k I'em-
phaseespagnole; parle sublime, ao ridicule ; par I'^loqueoee,
k is d<N;tamation ; par la profondeur politique, k Tabus des
sentences et aux imaginations de la politique de Balzac , si
dilT^rente de la politique r^elle et d'affaires; par la vigueor
du raisonnemeot, k la subtilit^dialecticienne, au rafBnemeol,
k la barbaric des formes de I'tole.
Laissant de c^t^ ses bassessea de langage , sea pointes, ses
triviality, ses^nigmes, et tons ceux de ses d^fauts dont
convienneot ceux m6me qui pr6fiferent syst^matlqueroent
les poetes iroparfaits aux poCtea parfaite , et ne pariant que
de ces defeats empreints d'une certaine force, que Quintilien
a appel^s si ingtoienseroeni de doux d^fauts, nous dirions
que sous le point de vue de Tenseignement la lecture de
Gomeille n'est pas sans danger, qu'elle peut lancer mat un
jeune bomme et donner une mauvaise direction k un teri-
vain ; qu*au contraire la lecture des pontes parfaits (et ponr-
quoi ne nommerais-je pas dte k pr^nt Racine, le plus
parfatt detousP), en ^bauffant doncement Timagination et
en n'^rant Jamais la raiaon , a sur les intelligences Id m6me
effet qu'une Mucation morale et de bens exemples domesti-
quesont sur lea coBttrs;qoe si leurs beauts ^chappentquel-
quefoisanx jeunes gens, k cause de leur extreme d^licatesse,
et paree que dea traits de passion vraie pen vent n*6tre pas
compris de ceux qui ne les ont pas sentis ou vu seotir aulonr
d'euxy le temps viendra ou ils les comprendront ety trou-
veront rhistoire de lenr propre vie, et qu*en attendant elles
ne gAtent point Tesprit; eofin, fiassant du fond k la rormCi
715
nous oserions dire que si la po^sie est I la fofs un langage,
one peinture, une musiqoe, et si* elle doit plaire k TAme, k
rhnagination et k rordlle, le style de Corneilie, plein de
feu, de tterf, de vivacity, mais dnr, beurt^, in^l, sem^ de
fantes centre le g^nie de la langue, obscur, embarrass^,
sans barmonle, presque sans images, point vari^, bizarre,
tt'a pas pu Atre compare s^rieuflement au style de Racine, et
n'a ^1^ pr^fM k cat Inimitable style que par des personnea
qui avaienl qnelqne IntMt de vanity k rattacher lea tradi-
tions du th^tre k mi bomme de gMe incomplet et k des
monuments imparfolts.
Pendant que la po^ie, constitncfe par les thtories de
Malherbe, aidto de qnelqnes belles stropbes, par les ad-
mirables satires de R^nier, et par les premiers ouvrages
du grand Gomeille , cberchalt encore son point de perfec-
tion, et altendait Racine, Boilean, Moli^re et La Fontaine,
la prose, constitude par Bahac, trouvait sont point de per-
fection dans lea ProfHneiales et les Pensies de Pascal.
Que reste-t-fl des Provinciales de Pascal? qui les fait
vfvre? qui les tkH admirer f Est-cela forme ou le fond ? Le
fond nons toncbe asset pen ; c'est d'allleurs le sort com-
mon de tons les livres de poltoiqne : quand les int^rdts et
les passions qui lea ^cbanffblent sont mortes, lis ne nous
disent pins rien. Qnl les empdche done de mourir font It
ftit? La forme. Qn'est-ce ponr nous au]ourd*bai que I1ils-
toire des Iftches condeseendanees d'une secte qui ii*a Ja«
mais gonverad qu*en flattant les passions dea grands, et
doming la politique que comme las laqnais dorolnent Ieors
mattres, c*est-li-d{re en se pliant k tous les genres de aer-
vicesT Tontes ces snbtilitds de casnistes , tonte oette goerre
d*4quivoque8, toutes oas antifhtees de citations , toute oatte
dradition mordante, tont oela ne va gu^ au train de not
pens^, taut cela tombe dana notre esprit sans y remner
desympatbie nl mAme d*antipatble, toot oela nooa lafsse
IndifT^rents etfroids. Qui done nons soutient dans la lecture
d^un livre ob 11 y a tant de parties mortes et dessdcbdeaP
C'est Tart , c'est Thabiletd da la composition, c*est rencbat-
nement dea Id^, c^est I'lnstrament, pour tout dire; e'est la
forme, ^ternellement bonne » dtemellement la mefllenre, i
quelquc ordre d^id^es , k quelqne pol^mique qu*il voos soft
donn^ de I'appliqner.
Je ne dirai pas la m6me cbose dea Pensdes : U toot'eal
neof , tout est vivani , tout est dMiier, fond et forme, n
faudrait en exceptor poortant une notable partie, la partie
de demonstration de la vdritd du cbristianisme, dont la
forme seiile aconservd de la vie, mais dont les Iddea,
qooiqoe merveilleusementd^duites, feront toujours moins
de conqo^tes et retiendront moins de fiddles que les tradi-
tions dte ramilte, lea habitudes et le cat^cbisme. G*est peut-
6tre cette partie des Pemies qui a tu^ la raison de Paacal ;
oar, qnoiquMl n^ait pas M ahsolument fou , il est certain
que ses facnitds furent gravement altdr^es. Pascal appH-
quaitides iddes de foi spontao^, k des faits impalpables,
la m6me riguenr d*analyse qu*aux thtor^mcH d'algftbre et
de geometric, lesqueis sont des faits positifs , r^els , ayant
on fond palpable et une fin. II employait le mftme instru-
meut k denx ordres d*id^ qui s'excluent. Ainsi , arrivd an
donte, en vonlant trop creuser la foi , il se trouble, sa t6te
s'^gare , et il se Jette les yeux grands ouverts dans une
croyancequi demande k Phomme de Taccepter les yeux fer-
m^s , et il ae prddpite dans la foi tout fr^issant de scep-
ticlsme. La nature avait mis dans Paacal denx choses qnl
se combattent et s'entre-d^roisent , au ddtriment solt de
la raison, solt de la santd de I'bomme qui en porte le double
ftirdeau : ledon des sciences exactes et lea plus belles facul-
ty de rimagination. Entra ces deox.n^cessitds de sa nature,
dont Tune le poussait comme un enfant k la foi , et dont
rautre le retenait, rdvoltA et g^miaaant, dana le dools froid
de la raison , Pascal fut bris6 : Paacal alia jusqo'it se repro-
cber sa sant^, jusqn^k prior Dieu qull aggravftt sea mala-
dies. Je nc saclie rien de plus p^niblequece langage alg^
brique, infbillibie en quelque manl^ire comme les nombren.
716
FRANCE
vpfUkifaA k Poidre de peoBte le plus ardent ec le plus ipoa-
tan^y^lapiitoe.
Parmi acs penate, beauooop aont contestablea, qnelquea-
imea sont fauaMa, plnsieiira aliaiirdea; maia prasque toatoa
aont toiiea dana un atyle pittoreacfuey po4Uque, bardi,
simple poartanty comme celui dea Provindalcs ^ maia
simple dana dea aqjeta magnffiquea, dana dea T^rit^ ^ter-
nellea, dana dea erreurs qoi agiteront toujoura rhomroe.
Cellea mftme qui aont universellement reconnues poar
fauasea remuent i'eaprit dana aes derni^ea profondeurs^ et
en inspirenl adt de bonnea, aoit de contradictoires, et
to^joura un grand nombre li la fois , oe qui rend la lectare
dea Pens4ei ai int^reaaante et si fiteonde. L^influence dea
^rits de Pascal fut decisive pour la prose fran^jaiae. Dana lea
Provinciales , ouTrage fait quand U avait encore quelque
aant^y on admirait toutes lea quality du laiaonnement, la
Claris dea expresaions, la rigueurdea d^uctions^ la lu-
ml^ dn style t I'toivain ^tait plus prte dn math^maticien.
Sa iangue avait peut-dtre plua de force que de grandeur^
pins de prtoiaion que d'dclat Tose dire cela, paroe que je
compare Pascal k lui-rodroe , et lea Provinciales aux Pen*
$ies. C^eatdans lea Pens^es^ teritea dans la maladie, avec
la fidTre dn corpa et de TAme, dans la lutte du doute et de
ia foi, dana Texaltation religieuse qu'il se donnait lui-m6me
malgni lui, qu*on put admirer cet ^clat, cette grandear
naive p celte magnificence simple ct grave de langage, ce ta-
lent dn relief et de Teffet , que Bossuet allait joindre k une
abondance et i une fifeondit^ merveilleusea. De ces deux
ordres de beauUa, dont les unes appartenaient plus propre-
ment li la raison, lea autres k Timagination, devaient sor-
tir deux ordres d'exemples et de traditions pour la prose
fran^aise. La precision, la logique, rencbalnement dea id^es,
la propri^t^ des expressions, ces quality n^cesaaires et sana
leaqoellea il n'y a pas de Iangue, hirent d^sormais les ca-
ract^res immuables et ind^d^iles de la prose fran$aise ap-
plique aux cboses de la raison; P^at, les richessea des
tours et des couleurs, la grandeur dea images. Tart des
granda effeta par de petits moyena, cea quality priTil^^,
et qui ne aont donnte qu'aux ^crivains de g^nie, une
Iangue largo, p^odique, vari^e, qui recevait dans son sein
toutea lea beauts natnrelles et toutes lea bardieaaea seusto
des terlTains du seizitoie sitele, fix^rent les limites et la part
de rimagination dans la litt^rature fran^aise.
Pascal ent une immense autorit^ Trente ana apr6s sa
mort, on le proclama un auteur parfait, r^crivain fran^is
par excellence. 11 a?ait la grandeur du style de Balzac, maia
appliqu6e k dea id6oB grandes, et non plus k des pu^ilit^ ;
il ^tait pittoresque a?ec mesure, avec cboix, non k tout
propos et bors de tout propos, comme Montaigne. Si la
Iangue eat autant un don natural qu*une tradition et un
exemple » je crois qu'il 6tait plus difficile d'^rire comme
Racine, aprte Comeille, que comme Bossoet aprte Pascal.
Paiicai avait trouv^ le germe des beauts que Bossuet rdpan-
dit dana sea Oraisons funics, et ces grandes idies sur la
mis^ et le n^nt de Vhomme , dont Bossuet donna quel-
quefois le d^veloppement et la monnaie. Les Pensies pr^pa-
r^ent lea Oraisons/urUbres , les Proifinciales pr^par^rent
VHistoire det Variations; mais il est tr^-vrai que rien n'a-
vait pa preparer le JHscours sur I'histoire universelle.
11 ne faut paa oublier, parmi les influences qui aidant k
la maturil^ de la langne, des noms trop admires an temps
de ceux qui les illustraient, trop oubli^ aigourd'bui , Voi-
tur e, Vaugelas, dont Pun donnait des mod^ea de langage
vif, piquant, ingenieux, auxquels Mme de S^vign^ ajouta
le cliarme du naturel, et dont Tautre, par ses travaux sur
la laogne , en Caisait oomprendre le caract^e et en fixait les
couditiooa avec une grande supdrioritii de sens. 11 ne iaut
paa oublier surtout Ren6 Descartes, et son Discvwrs
sur la m6ikode, cbcfHl'«Bavre oCi la adence donnait dea
exemplea k VuL
Toalea ces infloencea nationales, venaut a'ajouler k un
fonda d^^de profonde des ancjens, et rencontrant toqte unci
gtetotion d^hommea supMflora, amenereBl cm treida ai^
ntes de la seconde moitM da dtx-aaptlteM dtek, ai
d glorieuses, oil ToBuvre de VmM de la langpe el Vi
Tunit^ nationale furent simnltan<ment oonaonnDta. Teas lei
grands bommes que nous avons vua natire de 1616 k ten
sent arrive k la maturity de FAga et 4 la virilitf da talait
Toute reaction est finie. Boileaa, dana la pranitea paitta
de sa carri^e litt^rdre, trop pen distingnte de In aeeoDde,
a d^truit lea restea de cette impoisaante teole qoi voeial
rattacber k Ronsard une tradition de poMe^ In foiagreaiae,
latine, espagnole, italienne, fran^ae, avec tons lea palaii
des provinces. Tons les bommes dmlnenta aoQl d'aoeoid wtt
les principes et lea conditiona de Tart On ne diipata plas
sur les modules , on les contemple : il y a Ua gteiea lea plM
divers, il n'y a qu*un art Cet art consiste k exprimer daas
le langage le plus parlait les idto les plua amveneHeBBsaft
vrdes. La lai^sua appartient au pays qui la parte, lea idte
appartiennent k llinmanit^ tout enti^re. La langae doit itn
exclusive, absolue, fidde au gfole de la nation , repnnnnet
tout alllage stranger; lea idte doivent alter an ploa grand
nombre d^intelligences posdble, n^importe lea tenpa, ks
lieax , lea civiliaations.
Qiiand Boilean fait VArt poitique , il nlmite paa Heiaoe,
qui Iui-m6me n^a paa bnit^ Arislote : ce aont traia gninds
esprita exprinumt dans troia Ungues parfaitea le mtae foais
d*id6es raisonnables ; ils ne sMmitent pas , ila se renoontreift ;
sMls cbercbaient k s*6viter, Tun eerait vrai, Tautie
faax. On nlmite que lea cboses de llmagbiation, qui
d*un individu k Fautre, mais on nlmite pas les cboaea de la
raison, qoi est le bien de tous, le don common que Diea
a fait au genre bumain , le soldi des esprita , unique conHse
cdui des corps; seulement on ae les approprie pins oa
mdns par Fexpreasion. Cdui qni les exprime dana le plas
beau langage , cdui-U lea dteoovre et fait du bien oommon
son bien propre.
Dans le coura des Ages , les grandes litttetures aoot des
expressions diverses dn mAme funds d'id^es oniveraeOei,
sanf qudques additions on modlficationa, qui rteltent
de la diversity des temps, des pays , dea rdigpons, des so-
ci^t^, des climats, et qui en sont la partie contuigma
et locde. Lea si^es d'or sont ceux oil ce fonda d*idte
universeUes a ^t^ exprim^, pour le plus grand noaabie dss
esprits cultiv^s, dans une Iangue particuli^re arrive ku
plus grande perfection. Ce qui fdt la gidre de cea sitelei
et rin^pnisable popularity de leurs granda bommes, €tA
qu'ayant fond^ des monuments de raison, ila 6chapp<Bl
aux caprices de rimagination , qui d^tmit lea r^potatkiai
d'une <$poque k Tautre , et qni cliange de Csvoris eoome
de fantaisles. Us sont immortds, paroe qu*ila oat leor
base dans la raison bumdne, qui est Immoable; ils sod
obligaioires, pasce qu*il n*y a pas plus d'ordre inteHectud
bors de leurs exemples qu'il n'y a d'ordre mat^rid saas
les iois.
Ce fut sous Pempire de cea idte, qui apparatssaicd
dors k tous les bons esprits comme des v^t^ ^videalcs,
et qu*ils respirdent avec fair, que se forma cette ecole ds
grands homraes dont Racine et Boilean, form^ eux-ratea
par Pascd et Port-Royd , furent lea thtoriciens les pbi
exclusifs. C'est dans le oerde de ces idte que vlnrent lonr
a tour se ranger et a'enfenuer vdontdrement lea eaprils,
m6me les plus inddpendants, M 0 1 i ^ r e , L a F o n t a i n e, phe
port^ d'abord vers les souvenirs de toutes les iiaitaliMii
drangferes, dqui rentrferent dans le sdn de I'^eoie conmnae
an moment le plus bean de leor g6nie, MoU6re pour toiit
Le Misantfirope , Le Tartmfe^ Les Femmes savaniesy ^
aont toita, dit Ydtdre, comme les satires de Boileaa;
La Fontaine pour composer sok* plus belles Cddea, qui aont d*ua
style ausd pur que le style de Racine. La tradition aati^
et le par francs, le francs centrd, le franfaia de Paris,
td ddt le double but de cette ^cole. On a vooln s^nrcr
Moliere d La Footdne de leurs Ulustres amis, d en (dre
les continuateurs d*une ^cde ploa libre de la disdpline a»
FRANCE
717
ttqiie» el des krivtSm d'une langue prtaidue plus large |
que celle de lUdiie et de Boileau. Pour moi, je sens qae
je n'admireiiis pai moins Moliire et La Fontaine quand
mteoe lenr part dans la Ittttoture (ran^aise et dans la lit-
t^rature unhrenelle se boraerait k ce'qu'ils ent fidt dans
ces glorieoses annte 06 la double penste de la tradition
antiqua et de pur fran^als avait pr6valn; 06 MoU^re,
La Fontaine et Boileau avaient de longues couTersations
sur k sens d*un mot, sur la oonTenanoe d*une rime; ou
La Fontaine , dans une lettre k Huet, ^v6que d'ATrancbeSy
envoyant k 6e docte personnage une traduction italienne
de Qdntllien, loi disait, entre aotres choses, que^
. . . Faute d*a(imirer lea Greet et lea RoBMioa,
Oo s'^are ea Toalant teoir (Taotrca clMauiia ,
et plus loin :
T^eoee eat daoa mea
HoBB^re et aoo riTal aoot
Je le dia aia roehera. .
; je Bilaatrnta daaa Boraee.
dieax do Panaaie.
et plus loin encore, rappelant son andenoe admiration
pour Voitore :
Je pria certain aotear aatrefob poor aioo oudtre :
II pcnaa me giter. A la fin , grlce aoi dieui,
Horace, par bonbear, ne dcaatlla lea yeoz. ,
Cett de 1665 k 1695 » c'est4-dire dans le temps que ces
id6es eurent Pempire, et que Bollean ftiten quelque soKe
chargi^ par tous ses contemporains d'en donner, dans VArt
po^tiquef un code simple et sommaire , qui ((A approuv^ et
contrfrsiC^ par les bommes les plus illustres, que furent
toits, ponr la tragMie : Andromaque, IphigMe, PfUdre,
BrUannktis^MUhridatef Athalie; pour la commie: Le
Hisant/uvpe^ Le MMecin malgri lui, Amphytiion, le
Tartufe, L'jivare, Le Bourgeois gentilhomme, LesFemmes
savantes, Le Malade imaginaire; dans d*autres genres :
Le Luirin , les ^ttres , si sup^eures aui satires , lesquelles
ne sont que les derni^res Inttes de Boileau continuant le rdle
de Malherbe, et ont le plus perdu, comme toutes les
choses de pol^mique , k la difl^reace des ^pltres, qui viTcnt
et \iTront tovjours de la Tie des idte universelles qui les
onl inspires; les livres ti, to, yui, n, x et 11 des Fables
de La Fontaine, selonnous, les melUeurs; dans la prose,
VOralson funibre d*BenrieUe d'Angleterre, une partie
des sermons, la Doctrine de VEglise cathoUque^ VHistoire
universelle, VOraisonfun^e du prince de Condi^ VHis-
toire des YariatioTU; tousles sermons de Bo urd alone;
les deux petits Toloues de La Broy^re; les traltds, trop
pen lusy de Nicolle, La Perpetuus de la Foi, et les Essais
de Morale; la fameuse lettre de M"** de S^Tign^ sur la
mart de TUrenne^ et plusieurs autres qui Tentourent, et
sans lesquelles. M"** de S^vign^ ne serait peut-^re qu'une
charmante ^coli^ de Voiture; la Recherche de la Viriti^
de Malebranche; la seule bonne oralson fun^re de
FUcbier, celle deTurenne; enfln, le Traitide rjSdu-
cation des Filles^ le dd)ut d*un g^ie divin , F^nelon, qui
outra peut-^tre les thteries de cette p^ode privil^gi^ dans
ses Dialogues sur I'iloquence, et dans sa Lettre d VA-
eadimie, et en faisant trop de part k Tart, Texposa & 6tre
pris pour un m^canisme. Obs trente anndes sont la plus bdle
p^ode de Tesprit fran^is , parce que c*est k ce moment-
ly que Tesprit fran^ais s*est assimil6 le plus natorellement,
et a evprim^ dans le langage le plus pur le plus grand
nombre de T^ritte uniTersellei. Et sUl y aTalt des places k
donner et des rangs li assigner entre taut de grands esprits,
il faudrait en efTet proclamer lea premiers Moli^re et La
Fontaine , parce qu'ils ont r^isd le mieux la double pensde
de cette ^poqne glorieuse, et que dans ce grand corps de
vdrit^ universelles qu'elle a exprim6es lis ont une part
plus forte que lews anus. Moli^re et La Fontaine ne sont les
plus populaires des 6crivains de notre langue que parce
quMls ont tout k la fois le plus de ces dioses qui sont pro-
pres k tous les temps, k tous les Ages, k tous les pays, k
tuiites les conditions, et le moins de celles qui ne sont que
de convention et de mode. Cette supMNiM ne vient-elle
pas d'abord de fiuultte phis vastes dans oes deux grands
bommes, ensuite et peut-6tre de ce que hi com^die vidlUt
moins que la tragMie, que le rire s^rienx est phis prte de
la raison que les larmes, qui stebent si vite ; et pour la
fable, de ce que c'est de toutes les conyentions la ph»
simple et hi plus approprite anx focuit^ fl^mentaires et anx
goOts permanents de I'bommeT
Quinze ans plus tard, on en ^tait venn k ce pofait que F6>
nelon, dans une corresponduioe pleine de courtolsie , oon-
sentait k d^fendre Hom^re centre son ridicule abr^viatepr
Lamothe-Houdard, et demandait presque grtee pour
l*antiquit^ k Hiomme qui pr^tout k Vlliade le Saint Louis
du P. Leinohie. An despotisme oonsenti, reoonnu, aimd, de
Louis XIV, despotisme bien diflS^reot de celui qui est arracb^
il une nation ^puiste par une ^pte de fortune, et dont les
efletsdans la litt^rature avaient M de faire prMomhier la
raison sur I'imagination, et Tordre, U r^larit^ hi mabode»
sur la Ibntaisie, succdda une detente g^n^rale et un relAche-
ment de toutes cboses, qui put paraltre une fin it beauconp
de gens, qui n'^tait en rtelit6 que le commencement peu
glorieux d'une nouvelle et plus noble destinee pour la France.
La litttoture du sitele de Louis XIV avait €bk presque ex-
dusivement morale, rdlgleuse et monarchique, sauf dans
certains ouvrages, qui n'eurent ni les beauts supMenres
ni IMnfluence des chefs-d'oeuvre marqute de ces trois carao*
t^res. Au commencement du dix-liuititoie sitele, ces trois
caract^res disparaissent : la philosophic est substilu^ il la
morale, la Dbert^ religieose k la rdigion ; Tesprit de lUtlerle
k la personne royaie succMe k Tesprit de respect pour la
royaut^. De mteieque dans la morale on vent voir an dd^
des ftutes et des devoirs, de rodmedans hi rdigion, c*est-
it-dire dans I'ensemble des rapports de i'bomme avec Dieu,
on veot voirau deU de P^tablissement matdrid rdigieux;
de m^me encore, dans la politique, on veut voir au deli^ de
cette mijest^ royde qui cacbdt tant d'abus d de misdres.
StUM que rillustre vidllard qui avdt couyert et prot^
cette monardiie de Tautorit^ de ses demi^res ann6es, de
ses malbeors, de ses soixante ans de r^e absolu, fot des-
cendu dans la tombe, on regarda de prte cette monarchie,
plus vieille et plus dter^pite que lui , plus cadav^reuse que
son cadavre, d qu'il avait us<^ tout le premier il force d*eii
trop tendre les ressorts. De Ui une po^ie philosopliique, et
non plus simplement morale , analysant, discutant, subttli-
sant Tesprit, le coBur, le sentiment ; une po^ie ddste, d non
plus rdigieuse; substituant U religion uaturelle ii hi foi;
one po^ie non plus monarcbique, non plus marqute de co
ton noble, ni emprdnte de cdte foi dans la royaut^, qui
donnent je ne sais qudfas dignity morale m£me aux lUtt»-
ries des pontes contemporafais du grand roi, esprit beauconp
mohu servile qu*on nele dlt, mais courtisanesque, d cda
peut se dire, mdnageant Panticbambre d m^prisant le tr6ne9
flatUnt dans la royaut^ ou dans ses intemnMidres, qui n'd-
tdent le plus souvent qne des mdtresses parvenues, la
source des grAces et des faveurs. Certes, d la po^e a be-
som d'enthousiasme, non pas de cet entboudasme ^cbevde
qu'on a imaging dans ces demiers temps, mais de cette foi
vive il Tart, qui est le seul enttMnidasme qui op6re d pro-
duise; si die a besoin d'inspiration, d'iddd, il font avouer que
la pliilosopliie, la liberty rdigieuse, c'est-i-dire le scepti-
cisme, Pespritde critique sodde d politique, la venue des
sciences physiques d naturdles, le progrte des idiSes d'^co-
nomie g^n^rde, la popularity des questions de finances, que
toutes ces choses r^unies devaient dnon tuer la po^sie, da
mouis Paflaiblir beauconp d amener sa dteadence.
Toutes les id^ qui avdent ^t^ de Poppodtion dans les
demi^res annto du feu roi, d toutes cdlM que la reaction
d'anranchissement qui suivit son rtgne r^panddt chaque
jour dans les esprits, devaient se toumer contre la po^ie,
laqudle, au lieu d'dre Punlque afTaired'unbomme, n*ai-
Idt plus €tre que le joyau d*une reputation dont les ouvragsa
en prose seraient le principd litre. Le dlx-huititaae sitela
> allait £tre te sitele de la prose : c'^tait la consequence de
718
FRANCE
ralfraiiciMenMot gte^ral. La peiu^, qui avait^M contenue |
&■ dix-ieptiteie aitele par des canaes beaucoup plus Bej6»
peat*dtre que la ceimire royale , allait d^border, et dee deux
lonnet gdn^rales du laugage choisir la plus Ubre, la plus
d^gag^ la pins facile, <f estA*<lire la prose. Un grand caract^re
avaltjusqueiei marqu^ lapo^sie fran^aise, c*^tait la perfection
de la forme. Or, les id6es et tout ce qu*on appelait de ce nom
7renant le dessus snr la ferme, la po6sie6tantattaqute par
de grands esprits, y oompris MonteBquieu, le soin donnd k
la forme aUaH paraltre une pudiiliU iudignedHm bomme, le
travail de la perfection du temps perdu, et le motde Boileau :
CherduDt bo coin d^ao bob le mot qui TaTail fai ,
plutAt que de laisser imparfaite ^expression de qoelque
pens^e solide et durable, ce mot allait 6tre tourn^ en ridi-
cule; et c^^tait nn grand malheur, car le sens da (ini dans
la po<$sie est un sens profond. Cost qu'en perfectionnant la
forme, on perfectionne la penste; c'est qu^en cherchant la
rime, on trouye mieux qu'elle; c'est qu*^ force de corriger
le style, on finit par ^lairer et fortifier le fond. Quoi qu'il en
sbit, cette partie de Part allait donner k rire aux beaux es-
prits. Le temps d^ailleurs allait manquer. Le propre de la
libeft^, c^est de fah'e beaucoup terire; la litt^atiire deve-
nait peu k pea une mani^ de presse anticip^; Timprovi-
satfon remplaoait d^ji la reflexion, et le petit bonheur,
oomme on dit, Tart.
Naturellement, le premier, le plus petit, mals le plus scan-
daleux eCTet de ces grands changemenls, dcTait 6tre de ren-
Terser les grandes renommto du si^e de Louis XIV, d'at-
taqiier leurs procM^s, de livrer an m^pris le secret de leur
art merreiUeux , et de ra?aler la grandeur de son rtisultat
par les pr6tendues minuties qu'il leur en cotttait pour y at-
teindre. La reaction fnt dirigte contre Racine et Boileau per-
sonnellement, parce quMls araient pos^ et r^is^ le plus
rigoureusement les tileries de Tart qu'il s'agissait de d^-
truire, et parce que les deux liommes qui furent les chefs
de cette reaction ^taient ennemis personnels de ces deux
grands pontes. C'^aient Fo ntenelle, qofhaissait Racine,
comme rival de son oncle , et plus encore oomme auteur
d*^pigrarames contre la tragMie di'Aspar; et Lamothe-Hou-
dait), ennemi de Boileau, comme auteur de PArt poitique,,
et plus encore comme maltre de J.*B. Rousseau , le rival
de Laiootbe>IIoudard dans Tode. Ces deux bommes , d^ail-
ieurs ^minents, donn&rent an ezemple iVappant de Tun des
eflets de ce reltebement gite^ral, qui 6tait de s'igiiorer eux-
memes et de ne pas faire la cliose k quo! ils ^ient le plus
propres. Fontenelle, ^toffe de savant, sans enthousiasme ,
sans amour vif de rien, sans ie moindre g^nie po^tique , fit
des tragedies, des pastorales et des Rogues. Iiamothe-llou-
dard, auquel un matli^uaticien tronvait une t6te d*alg^-
briste, compose des odes et des operas. Peut-6tre etit-il fait
de bonne critique et laiss^ un nom considerable dans la
prose, si tout oe qull a tent de prose n'avait pas 616 em-
ploy6 k Justifier ses vers
Durs, d^accord , mais forU de choeea ,
ou k attaquer la podsie comme inutile, tout en passant sa
vie k faire laborieusement de mMiocres vers.
Fontenelle, aprte avoir fait ilspar, TMtis et PiUty et
quelques dglogues, accompagntes de tiiteries sor la bergerie,
od il proposait une sorte de transaction entre les bergers
de Thtecrite, qui senlent trop le fumier, et ceux de TAs-
trte, qui sentent trop Tambre, se retire de bonne lieure de
la batailie, et avec tact, aprte avoir pris part aux escar-
mouches. Lamothe-Houdard oombattit ju8qu*& la fin. Ses ou-
vrages, qui sent innombrables, et de toutes sortes, sent
beaueoup molns plqoants que ses opinions. Un coup dMcIat
fit renlrer dans la nuit toutes oes subtilit^, toot cet art hk-
tard et paradoxal : ee Alt (Edipe. Voltaire, jeune liomme
plein de fen, de mouvement, de vie, au lieu d^imiter les
plus proches de lui, comme c^est la marque d*un esprit (aible
et de peu de portte, avait imit^ les plus eiolgn<(s. CEdipe fut
le fruit de bonnes ^udes claseiquesy dans an adolenail la
g6nie. Tout le bagage po^tique de Fontenelle et de Lanolbe*
Houdard fut efTac^ par demc ou trois setees d*on teoUer.
J^essayerai de caract^riser la poMe de Vollafrey qui eiC
toute la po^sie du dix-huHl^e sifde, od, tauf daas la eo-
m^die, od il fut le second dans un genre qui v^etil pas de
premiers, et Top^ra, od il eut l^onnetir de ne pas rtesifr,
il a <^t6 le plus babile et le plus illustre en tout genre. Tap-
prdcierai tour k tour cette po^e dans ses quatre grandes
applications , le thdfttre, I'dpopte , les idte philoeophttnei,
les sajets l^ers. II y a un mot de Voltaire qui va me serrir
k caract^iser son th^tre. CTest k propos de certatnea fanlei
qu*on lui reprochait : n Critiques de cabinet, diaait-il, qui
ne font rien pour le th^Atre. • Le tb^tre, c*est^-dire le
thd^tral, I'efTet de sc^ne, Timpression en qoelque aorte phy-
sique sur le parterre, c^est Ik en efTet le caract&re le plos
g^ndral des tragedies de Voltaire, car c*en dtait rnnique but
Voltaire 6crivait ses pieces pour rapplaudiasemcnL Je sail
bien qu'il n'y a pas d'auteur dramatique qoi ne pense k Pef-
fet th^iAtral et n'y doive penser; et sous oe rapport le
podte qui supporte le mieux la lecture , le poete qui a Is
plas travailli pour ttre lu, Racine lui-mtee, en a M fort
prtoccup^. Mais H y a oette difKrence entre Volture et
Racine, dans leurs rapports avec le parterre, qu'outre qoe
Racine s'imposait au slen, puisqo^l aimait mieux lire sillK
pour sa Phidre qu'applaudi pour celle de Pradon, oe grand
poete, tout entier k son art, consultait sa propre oonsdence,
si d^icate et si scrupuleuse, de preference an goAt do pa-
blic ; au lieu que Voltaire, poete tragique par deiasaemen^
par caprice, pour avoir toutes les gloires bruyantea de son epe-
que k la fois , subordonnait sa conscience et ses idta a^
v^res sor Tart k la necessity de plaire immedlatement, saai
coup ferir, et d*enlever d^assaut un suecte. De Ik dans sea
the&tre tant de choses donnees k Timagination, les grandi
efTets de sckne, les coups de theatre, la decoration, le spec-
tacle; et dans les caroc&res meme, d'ailleurs toojoors bin
indiques, sinon developpes et approfondis , plus de plaei
consacree k la declamation , aux sentiments exagMs, k la
grandeur exterieure, qu'aux traits profonds,qu'aux etodei
serieuses du cmur, qu'aux id^es durables.
C*est sous ce rapport qu*on a pn dire que Voltaire eit
plus dramatique que Comeille et que Racine : pms que le
premier, qoi est languissant, subtil, froid, et prodigqe cetle
partie exterieure de la tragedie sans mesure et sans adresie,
k la difference de Voltaire, qui menage ce moyen d'adioa
avec une grande babilete et une parfaite connaissanoe de
son parterre ; plus que le second, oh TeOet vient de la pro-
fondeur des idees , de retemelle verite des sentiments, de
retendue des caract^res, et non des pensees de tete, de Vwf-
pareil, de la pompe theatrale. li faut attribuer A oette see-
mission presque servile aux goOts de son parterre la profo-
sion de sentiments philosophiques que Voltaire prdleitoei
ses beros, dans quelque sitele qu'il les fasse f ivre ^ en qoel-
que pays qu'ils habitent. Mais s*il y a une preuve edataote
de la force que donne au talent la verite avec soiHoaeme et
avec les autres, c'est que dans cet alliage phUosophtque, a
choquant sous le point de vue de la vraisemblance locale,
Voltaire est plus poete, et poete plus nouveau, que dans toaiei
les parties ou il se conforme plus aux idees et au ton
dans la tragedie. Le sentiment desagreable que nous
cet alliage prouve une autre verite, element incontestable,
k savoir que c^est d*ordinaire par les cboees qui ont le ploi
fait la vogue contemporaine d*un onvrage que sa gloire eit
compromiste dans les Ages suivants, et que les parterres ca»>
sent successiveraent ce que leurs devanciers ont admiie.
Ce caractere general du theatre de Voltaire expUqaen
Pinferiorite de son style compare k tout celui de Radae ct
aux beaux endroits de celui de Comeille, et cet afbiWis-
sement general de la poesie dramatique, aprte r^AjtwA
glorieuse des Comeille, des Racine, des Molito. En affet,
sanf ceft morceaux de style philosophique que fai signaMs
plus liaut oil Voltaire me paralt parler une lanjiedeol
FRANCE
719
iVipreisioii hri appartient en propre, et sauf ime infinite
d'aiiMi 'beanx Ten que lea bdux vers isolte de Corneilie
et de Racine, le tissu du style est moins serr^, moins ferine,
dans le th^tre de Voltaire que dans celui de ses deyan-
ciers. CTest TinconY^nient de toate po^sie ^rite pour i'effet
de la declamation th^trale, et pour aller li TAme par le che-
min des nerfo, po^e inipr^te de toutea lea locutions pas-
sionn^ d*une ^poque, aapirant plus au anccte imm^iat
qu*^ la gloire lointaine et souYent posthumede Tart; don-
nant plus k Timagination qu'^ la raison dana lea choses de
c€Dur et tl*esprit, et s'employant k peindre dans les person-
nages les emporten^ents de leur situation particoli^ plu-
t6t que lea profondeurs et la naiYet^ de leur 6tat habitual,
et les sentiments ^latants que les traits sentis; c'est, dis-je,
rinconY^nient d'une telle po^ie , d'etre plus brQlante que
ferme, pins spirituelle que naiYe, plus aniroto que p^n^-
trante, et d^avoir beaucoup de traits incisifs sur un fond
pale et Uche, plutdt qu^ine suite et en quelqne sorte un
corps de style neryeux, precis, contenu et abondant, tel que
nons paralt 6tre le style po^tique du dix-septi^me si^e, et
en particulier Pincomparable po^te de Racine. II y a un
nombre immense de beaux Yers dans le tb^trede Voltaire;
it n'y a pas un style. Si Ton faisait Taddition des beaux vers,
de ces yers cit^ ou k citer dans les prosodies , qu'offrent
le theatre de Racine et celui de Voltaire, le total serait peui-
€tre k Tayantage de Voltaire. £t pourtant il ne faut pas
comparer s^rieusement le style de Pun au style de Tautre.
Voltaire ^crit, et Racine grave; celul-ci inyente, celui-1^ se
souYient.
Et c'est ici quMl conyient de teuir compte k Voltaire,
comme circonstauce att^uaiitc, d*on d&^ayantage qui n'a pas
^U sufRsaroment compens^, k ce que je crois, par une plus
grande perfection des moyens de produire des eCfets au
theatre: ce d^ayantage, c^est que Voltaire yenait aprte
Comellle, Racine, rntone apr^ Quinault, qui sut faire
parler des amants dans des yera naturals, tendrea, enflam-
m^s , et dans un style precis, auquel Boileau ne rendit pas
tonte justice, parce qu'k ses yeux austires le genre dfoho-
norait les quality de Tex^cution. II y ayait bien d'autres
causes encore dMnr^riorit^ et de decadence. II y ayait le
manque de conscience, la facility et la promptitude intro-
duites dans Tart le plus difficile et dans la langue la pins re-
belle aux choses ^bauch^es; mille aflairesd^amour-propre,
on d*un ordre plus s^rieux; la double plume de prosateur et
de po^te, dont Tune deyait ^eryer Tautre, si mdroe il n'ar-
riyait pas que leur concurrence erop^chat lenr perfection r^-
ciproque ; une sorte de prostitution de Part de Racine k des
querelles de yanit^ litt^raire, des pi^s faites sans inspira-
tion et sans choix spontan^ ni rifl^hi, mais pour lutter
centre C r ^b il I o n et d^sesp^rer ses admirateurs. La trag^
die dcYenant un objet d^^mulation de collie entre deux
bomroes mOrs, el plus tard entre ces deux mftmea homnes
deyenus des yieillards, yoil^ ce qui ruioait Tart de la trag^-
die dans des mains qui en le perfectionnant par ie c6t6
tbddtral auraicnt pu le soutenir par le cdt^ de la forme et
de rexpression.
Quand on compare k Voltaire, a cet Immense g^nie, ton*
chant k la fois k tons les points de la pens^, organe de
toutes les passions de son ^poque, de tons les int^r^ts , de
toutes les afTections, de toutes les haines, de toutes les ten-
dances, de tous les penchants, bons et manyais, de toutes
les oppositions, de tous les perfectionnements, de toutes les
imaginations, de tons les esprits k la fois, k Voltaire faisant
une ybigtaine de trag^les noydes dans quatre-yingts yoIu-
ipes de prose, Racine, lequel n'^rivit entre aes trag^es que
quelques lettres ou de Fhistoriographie offidelle et destin^e
k Toubli, ou une petite histoire int^rieure de Port-Royal ;
Racine mettant d'une pi^ k Tautre des lacunas de silence ,
der^nexionsj d^^tudes ou de prl^res, respectant son art
autant que sa consdence, et, yers la fin de sa carri6re, Pap-
prochant de plus en plus de Dieu comme pour Tdpurer et ie
aanctUler; quand od compare k Pactiyit^y k la petulance, k
Pimmense d^ploieroent de Pun, la majestneose grayit^, le
ealme, la concentration int^eure de Pautre, on n'explique
quetrop bien la decadence du th^tre et de la po^ie dra-
nmtique dans les mains de Voltaire ; mais on ne s'en console
paa, car c'est une prenye que Part ne pMi que par les
siena.
Jetona un yoite sur les combes de Voltaire. II ^tait trop
malitt pour dtre gai. H ^tait tropsuperfldel pour d^yelopper
et approfondir un caract^re comique et fake oe la haute
commie, laquelle doit se passer d'apparetl et de spectacle ;
il etait trop pen dupe de lui-m6me et d*antrui pour peindre
des dupes.
On n*a jamais cherch^ s^rieuseroent une ^pop^ dans La
Henriade^ dans cette kistdre rim^ du genre de La Phar-
sale, oh le meryeilleux est xM6 aux m^moires, oil il y a des
saints (des saints dans un ouyrage de Voltaire 1 ) amal-
gam^ ayec des diyiaitte palennes ; ot le del de Milton est
expliqo^ ayec les id^es de Newton ; oCi les archanges cou-
doient les amours, et le catbolicisme Pattraction; od les per-
sonnages sont sans yie et sans coulenr, et les portraits ai-
guis^ k la mani^re de La Bmy^e. Nul ne pent sayoir,
qnoique beaucoup le disent, quelle a ^(6 la pens^d'Hom^re,
de Virgile, de Dante, de Camoens, de Milton. Mais ce qu'on
pent dire ayec certitude, et sans craindre la contradiction,
c'est que dans tous ces pontes on trouye de Penthousiasme,
une foi yive du poete aux choees qu'il cr^, de Pinstinct,
de P^an, une admirable imagination. Rien de tout cela dans
La ffentiade, (Test Pceuyre de Pesprit et du goAt. Des pen-
96es de critique, de la philosophie oM^pbysique, non mo-
rale, de la discussion, des alhtsiona et des attaqoes au fana-
tisme, de pu^riles yiolations de la y^rit^ historique, pour
satisftdre de petita reasentiments personnels de Pauteur, yoila
qui n'est gu^re propre k nous laisser les fortes impressions
que nous causent les batailles d'Hom^re, et ses caract^rcs si
yastes et si simples, la sensibility si profonde et si perfec-
tionnte de Virgile, la fougue de Gamodns et du Tasse, la tris-
tesse sombre et la m^taphysique ardente du Dante et de
Milton. Quand le morceau est bien fait et a ie ton ^pique,
il est Iroid. Ce n'est qu'une recette appliqn^e k propos; ce
n'est pas un 61an d*entliousiasme ni un passage trayaill^ ayec
la religion de Part. LMmagination m^roe y est cherch^, dis-
cut^, aecommodto par Pesprit. Le style de La Henriade,
qui en est la meilleure partie, se sent de la froidenr et du
calcnl des id^. C^est encore le style des tragedies de Vol-
taire, moins la chaieur et le mouyement du dialogue; beau-
coup de redites; lea radmes mots reyenant sans cesse; les
batailles apprftt^ comme les odea de Lamotlie-Houdard ;
des yers trte-communs et des yers tr^s-spirituels, le ptre des
m^langea, en ce qu'il montre Pabsence d'entbousiasme et
beaucoup de paresse ; yoilk, sauf quelques morceaux achey^,
le style de cet ouyrage, Eminent tootefois, qnoique les d^-
fauts y passent de-beaucoup les quality.
Mais Itsez dans La Uenriade, au cliont scptitoie, ces ad-
mirables yers sur le syst^e du monde. Ici Voltaire est
noble, ferme, abondant, p^riodique, color^, lui qui dans les
choses de poMe g^n^rale, dont les modules existent d^j^,
est si souYent p&le, in^l, sec, plein de chutes. Ici il peiot
eomme il sent; il a de Penthousiasme pour cette grande y^-
rite de Pattraction, nouyellement donn6i au monde par
Newton , et qu*il ya bientdt populariaer en France et en
Europe. C'est la iJo4sie de cette philosophie qui pour des
idto nonyelies trouyait dans la langue consacr^e tous les
mots dont die ayait besoin. 11 n'y a rien dans ces yers si
neufs qui ne sott conforme k la tradition. Pascal, Descartes,
Malebranclie, ayaient cr^^ le yocabulaiie de la po^sie philo-
sophique de Voltaire. C'^taient les m6mes raots appliques
k d'autres id^ : la langue des erreurs de Descartes ser-
yait k exprimer lea y^ritds d^uyertes par Newton.
II faut rapporter k ce genre de po^sie tous les poemes
philosopliiques de Voltaire, qui ont toutes les beaut^s que
peuyent inspirer une morale saife religion et une m^taphy-
aique sans croyances; beauts d^un ordro faifiteiear, qui sn-
7ia
tiflfoBt Tesprit, mals n^^l^vent point TAme; qui infftrnisent,
■Mb Be ramnent pas; qui Tons rendent pins habile et pins
utar^ dans la ^e, mais non meiUear. Le style de oes
peemes est ferme, pr^ds, harmooieax; mais a y nanqoe
rabmidaiice et la tendresse, et la poteie oe colore pas too-
joors des idta qni sont en qodqne manite la n^ation de
la po6iie. Le Ten aleiandrin «tait peut-etre trop Taste pour
ces id6es; II a besoin de richesse, «t la richesse n*est pas
toi^rs compatible aToc la clart^ et la prtcision qai loi sont
nteessalres. Yoltaiie doTait done etre amen^ natureUement
an Ters de dix syllabes, pins court, pins Tif, moins s^t^
pour la rime, plos fiielle, plus propre k rendre des idta
spiritoellesy et oil la personnalit^ do po£te, qui Mate dans
lous ses oQTFages, loin de choquer, est un charme de plos.
Le Mondain, U Paumre diabU, sont on franc retour k
resprit francs, k Marot, k WHxm^ dont Voltaire ^tait le sue-
cesseur, selon le mot do ChanUen. Mais oe n*^tait plos Ui
de la haute po^sie.
Le dlx-boiti^me siftde n'en deralt pins aToir. Toot autonr
de Voltaire, qni aTait donn6 Texemple de tootes les n^li-
gencesy Tart des Ters allait s*aflaiblissant Cresset, Des-
tonches, PIron, dans des comMles od la nature est oo-
bli^e, oil les caract&res sont des abstractions personnifite,
souf enaient pourtant la poMe de U comMie, et y montraient
tootes les beauts donnte au talent; mals ce n*<&tait plus
assez d^etre de I'^cole des bonnes pitees de Re g nar d , dans
un pays qui aTait conmi Moli^. La langue de la trag^die
pdrissait sans ressource dans les mains de Cr^llon, de
Guymond de La Touche, de Lagrange Chancel, de Du Belloy ,
de Lefranc dePompignan, ieqoel ne relcTait pas Tode
par quelqnes belles strophes snr La mort da seol lyrique
dn dix-septiime sIMe. La PiirMe de Thomas, les fli-
deorsdeDorat.qoelqoesbeaax Ters dupauTre Gilbert,
les pftles et correetes rimes de MalfiUtre, et plus tard
la sauTage et inculte toergie de Duels, ne ranimferent pas
la mnse fran^aise, k laquelle Delille faiocula Tainement
rharmoniet les graces, la sensibility, llnimitable perfection
des G4or9iques de Virgile, qu'il se hftU d^ailleors de dte-
Toner par la feible et liche paraphrase de VJinekte. De-
lille, Gilbert, Duds, Marie Chanter, qui a fait dans Tibh^
nne belle imitation de Tadte; Andr6 Chteier, tout parfura^
du mid de mymetie, Jenne poete auquel on a fait le tort
de le mal admirer; Boucher, son ami, formaient, aTce des
penste et des mani^res dlTcrses, une sorte d*^cole de ruc-
tion centre la po^ie d^to^rte du diY*huUi6ine sitele;Mls
rdTMrent la poMe du dixHsepUime sitele, mals lis ne pu-
rent s^^oTor jusqu'ik die.
Notre dtele a tu de bdles faculty po^qoes, de grandes
imaginations, de merTdlleux talents d'expression; plus de
poMes que de poemes sopdrieurs , plus de talents que d'csu-
Tres. Nous aTons lu depnls Tingt ans un nombre Immense
de beaux Ters; mais sTons-nous lu un bel ouTrageP Sli est
Trd que les imperfections brillantes de la poMe da dlx-neu-
Titaie dtele, ses bardiesses benreuses, ses grandes beauts
descriptlTcs, I'abondanee infinie de ses nuances, et enfio
qodques morceaux sup^rieurs dans Pode, dans la chanson
lyrique, dans I'd^e, qui a ^iiang6 son Tieux nom centre
edoi de midittUion, sont on r6Tdl et mtee on progrte, eo
dgard k la pAIe et prosilque Terdfication dn dix-hoititoie
iitele, peni-on dire que, eompar6e anx monuments dn dix-
•epti^me dtele, oette po^sie ne solt pas on art d^nMT
U n'y a pas de sympt6me plus ioTariable, h^las! et motns
trompeor de la decadence que le nombre infini des beaux
Ters. liCS ponies p^rlssent par les beaux Ters. 11 y en a
molns dans Virgile qne dans Lncain et Stace rtenis. Les de-
cadences sont chargto de beautte de d^tdl. C*est un Mifice
Mxardd et tombaot en mines qui Tolle ses rides sous des
gnbrlandes de flems.
Lldstoire de la podsie au dix-huiti^me dkle, c*est
Itiistoire dhine longue dtodence suspendne plutot que ter-
Bfaitepar une r^anrrectioB iocomplMe. Lliistoire de la
proae, au eontraire, c'est lliifloiie d'une nouTdle et glo-
FRANCE
rieuse application' des thteles de langage dn Ax-ieplitaia
dMe. Les fdte ont diangft. Tart 8*est soutenn. By eat , i
proprement parler, deox litttetures en prose an dlx-W-
titee siMe, Tune milltante, poltelque, passioooee; Faotit
reposte, cdme, sp^colatiTe, d^sint^ress^e. Dans la preod^
Tart dot se rMuire souTent au choix, pour aind dhne ipon-
tan^ des moyens de communication et de propagatkm les
plus actifs entre TtoriTdn et le lectenr; duis In aeeonde,
I'art conserTa toute la grandeur qn*il aTait eoe an dix-aep-
titaie sitele, et oontinna d*dtre la th^orie des proc€d^ de
composition et de style les plus propres k donner one
expression durable i^des T^rit^ de tous les temps. Qoalie
grands noma repr^sentent oette double lltt6raiarey booh
^galement quoique dlTcrsement immortels : Voltaire et
Rousseau la prose pol^mique , Montesquieu et Bnflbn la
prose spteuIatiTe.
Voltdre, c'est le dix-huititoe si^le, fianc, sincife,
ardent, d^bord^; R ou ss c ui, c'cst un imttienae orgodl Ui-
Tiduel oorobattant le d^e avec les propres idto da stede.
Toutes les passions de P^poque, toutes ses id^es, tootes
ses hdnes, toutes ses esp^nces, le bien , le md, le liien plus
grand qne le md , tout oela eut un incomparable organs
dans Voltaire. Sa prose est une ^pte ; eUe brille, die siflle,
die pousse en avant, die tne. Dans Voltaire , toutes les
Id^ sont des impressions re^es de son ^poque qui torn-
bent dans une imagination TiTO, qui s*y fiscondenty s*y d^
Tdoppent, s'y agrandissent et en sortent sous les fbnnei
les plus Taii«tes et les plus piquantes, teldrdes, populari-
s6es, en sorte que oe grand bonmie paralt toojours donner
ce qu*ii ne fiiit que rendre. Son dtele et sa natkHiy qd
pardssent men^ par lui, le mtoent en r^t6, et il ne eooh
mande qu'lt la condition de suiTre. J.-J. Roosseao
pardt number contre cette force qui entralne VdKdie;
mds il ne r6siste au dtele qu'en exag^rant tootes aes pas-
dons r^formatrices. Rousseau TCut imposer ses opfauons I
ses contempordns ; mais ces opinions ne sont que U chaigi
des leors. Le dix-buititoie dtele fkisdt la goerre mux ins-
titutions socides ; Rousseau n*en Tout nulle port. Le dh-
huiUtoe sitele aTait imaging une religion socinle, noble,
ftomde en cons^uences infinles, la rdigion de llmniadl^;
Rousseau dme rhumanit^ jnsqu*^ hair l*honmiey quH aocuK
de TaToir perTortie, etceque son dtele Teot amdlorer, 0
le Tout approcher de Dieu. Le dix-hulti^me allele deman-
dait la partidpation des dasses teldrte au goaTemeoMd
de la nation ; J.-J. Rousseau demande le sufTrage nniTcrsel.
Le dix-buitieme sitele d^clarait la guerre k U rdigion ca-
thdique, mais par des dludons, sous des noma ^trangen
comme avdt fait Montesquieu dans ies Letires peruma^
et Voltdre lui-mtoie, dans le Poime dela loi naturelU;
J.-J. Rousseau se prend corps k corps aTec die, et aooi da
formes respectoeuses, sans rdlleries, sans aUudoos.i
nomme les gens qn'il attaque , et proclame dans la /4tK
fusion defoi du vicairt savofford l*uUlit6 morale de Is
croyance en Dieu, d rinutilit^ de la r^Tdation. Tootes les
qumlles de Rousseau aTec son sitele sont d'telntants boai-
mages rendns aux choses rotates qu'il combat II est dioqd
de la puissance des dcriTsins, et il I'attaque aTec Tart d«
grands toiTdns, fortifiaot par ses propres exemples ee
qull Tent d^truire par ses idte». 11 prend une passion de laa
epoque pour en combnttre une autre * et Toilli poorqudfl
est si populaire, tout en faisant la guerre li tout oe qd a db
la popularity.
Sous le rapport de Tart, les ouTrages de Voltaire d de
J.-J. Rousseau ont eu et dcTaient aToir la destlnte de tod
les UTres ou la part de la pol^mique, c'est-i dire des idtei
contingentes, est plus forte que la part des T^rit^ duraUoL
La poltaiique, poor le dire k {'occasion, a enacTdl de na-
gnifiqiies monuments de langage. Une partiede Port-Royd,
les plus beaux liTres de Bossoet peut-^re, eenx o6 FMoa
uieie k son inalterable douceur , k Pharmonie antlqve da mb
style , la Tigneur d le laconisme de son iUn^re rifd,
ontpi&n par lesiiget, car j'appdie p^rpoorun Ihrre, it
I
FRANCE
Tfftirer des mains de tout le monde pour ne rester qne
duis celles des ^radits; c^est de la langue sans emploi,
qui attend de nouTelles id^es; c^est un magniftqne garde-
roeubles de langage poar d'autres applications que reserve
Tafenir. Au dix • liuititoie siMe, la destine des livret
de poldmique est la mtoie. Une partie de VoltMre, dont
I'oeuvre eroplit une biblioth^uey one partie de Rousseau ,
presque tout Diderot et VSnqfclopidie, ne sont plus
qu'utt vaste materiel de formes refroidies et ^teintes, d*ou
la Tie s'est retire, le jour ob les id^ qui faisaient cette
Tie ont p^ri, soit par leur propre yictolre, soit par leur
(auaset^ dissiinulee d*abord sous leur Mat passager. Outre
ces parties entierement mortes dans Voltaire et Rousseau,
beaucoup de choses m^me qui n'ont pas cess^ d'etre vraies
ent Tieilli par certains cdt^, et par ce melange de la passion
pol^mique personnelle, qui se fait une petite place dans les
pages mdme les plus d^int^resste et en apparence les
plus coDtempIati?es. Ce sont comme des taches cadaT^-
renses sur nn beau visage. Mais ce qui a surrtoi et ce qui
TiTra aussi longtemps que la langue fran^ise , ce sont,
dans la pol^mique m^me, certaines y^ritds d^exp^rience et
d^acquisition longue et insensible, qui ne ponraient s'^tablir
^ans les esprits et passer dans Tapplication qu'apris une
certaine lutte; ces idies de tolerance, de Justice, d*^-
nt^, de dignity bnmaine, derni^res consequences de la re-
ligion chr^tienne amends et prteipit^es par ceux m6me
qui la niaieut; ce sont, dans la science, les thtories de
B[ewton,les grandes sp^ulations de Leibnitz; dans la juris-
prudence, les r^formes de Beccaria; toutes choses qui, tra-
doites et propag^es par la plume de Voltaire ou de Rous-
seau, de propres h un pays particuller et k un homme ,
deTenaient europ^ennes et formaient peu k pen Tesprit du
monde moderne. Ce sont surtout, dans Rousseau plus que
dans Voltaire, et plus sp6cialement dans le premier, plus
Indirectement dans le second, ,cette partie de v^rit^ 6ter-
nelles ou de sp^lations sup^rieures sur Dieu et sur
rhomroe, sur les caract^res, sur les passions, sur tout ce
qui est de tons les temps et n*est pas plus particulier ao
monde moderne qu^au monde anden, mais commun k
tons deux ; ce sont ces notions sur la nature constante de
lliomme, laquelle dans cette Constance mtoie oRre tant de
▼ari^t^s et de nuances , et n*a pas encore M ^puiste par
tant de litt^ratures et de grands hommes. VoiU ce qui Tit,
et d'one Tie immortelle , dans Voltaire et dans Rousseau ;
ToiU d*oii leur est Tenu, outre la source myst^rieuse du
g^nie, ce style tr^s-diffirent de celui du diz-septitoie si6cle,
mais qui n*a pas d^g^n^r^ de ses belles ti editions, cette ri-
cbesse qui n'a pas encore pass^ de la penste dans les mots,
et cette viTacit^, cette liberty, cette oourte allure, inconnues
au dix-«epti^me si^cle, fruits naturels d*un changement
qui avait fait de recrivain un homme de pol^mique et de
la plume un glaive.
Mais comme si , dans les langues arriTto k leur point de
perfection, les acquisitions nouTelles ne se pouvaient faire
qu^au prix de quelques pertes, la langue de ces grands
hommes, en devenant un instrument d^action immediate
sur les esprits , en se d^ageant , en s'accourcissant pour
6tre plus propre k la lutte, ne perdait-elle pas un peu de
r«tte ampleur, de cette migest^, de ces couleurs profond^
ment empreiates comme celles des vieux tableaux , que
Pascal, Bossuet, F^nelon , La Bniyire, Saint-Simon, \k oil
Saint- Simon est assez correct pout Mre litt^raire, avaient
denudes k leur style? La facility, la puretd, le mouvement,
rinconiparable dl^nce de Voltaire, nous d^ommagent-
elles toujours de la p&leur des expressions , lesquelles sont
toujours justes, mais non pas toujours les plus fortes? Rous-
■eau, outre toutes les exag^ations de la poldmique, quoique
plus colore et plus pdriodique que Voltaire , n'cst-il pas ^
et \k reclierchd et d^clamatoire? N'est-on pas fattgu^ dans
I'un et dans Tautre de Fexc^ mSme de cette quality en
quo! consiste surtout la transformation du style du dlx-
septl^me si^le, c'est-&-dire de cette vivacity, de cette hrii-
Mcr. M La ooirmi. — t. n.
7;ii
vetd de la phrase , si mordantes par moment , si fatigantes
k la longue, quand elles forment comme le corps du dis-
cours, et qu'elles donnent au style je ne sais quelle petu-
lance peu favorable au recueillement qui doit €tre r^tat or-
dinaire du lecteur.
Je cherclierais done volontlers les plus grands cxemples
du style du dlx>septi^me si^le, ceux od la nouveautd et la
tradition se mfilent, se temp6rent et se fondent le plus com-
pldtement, dans deux toivains qui nous ont peut-(^tre moins
remute, mohds transports, moins amusS que Voltaire et
Rousseau, mats qui nous paraissent, sauf les dtfauts pro-
pres^ tons les ouvrages de Thomme, avoir eu plus que ces
deux toivains le secret de lagrande langue fran^aise. Nous
Tonlons parler de Montesquieu et de BufTon, les deux hom-
mes qui ont le plus pensd et le plus dcrit au dix-huiti^me
sidde pour augmenter la somme des T^ritS gdndrales , n6-
cessaires et dtemelles. En dehors du mouTement et des
passions de la littdrature militante, ces deux grands repr6-
sentants de Tart ddsintdressd seinblent terire , comme au
dlx-septitoie sitele , pour fonder dans leur pays dlmpdris-
sables monuments de beau langage. Tons deux sont pre-
pare k ce T6\e par tontes les convenances naturelles et so-
ciales qui favorisent et soutiennent le g^ie dans cette
direction privil^'te , par une imaghiation vive et sage, par
une raison tievte et libre, par une position ind^pendante
et sagement m^agte qui leur permet de compter avec le
temps, de laisser venir Texp^rience et d'attendre la re-
nomm^.
President k mortier au pailement de Bordeaux, et quel-
qne temps aprte acadtoicien de la m6me Tille, Montes-
quieu partage son temps entre les deToirs de sa charge ,
ses traTaux de cabinet et la socidtd des beaux esprits de sa
province, ne se pressant k rien, s^occupant un pen detout,
de droit, de litt^rature, de sciences etd^art, laissant sa
belle intelligence s'agrandir et se ddvclopper sans eRbrt dans
la douce activit4S de la vie provindale. En 1721 il fait pa-
ralhre les Lettres persanes et Le Temple de Gnide, est
re^ en 1728 membre de TAcaddmie Fran^aise; et comme
s'il eOt attendn pour se faire homme de leltres que le pu-
blic lui-m6me Yj etit poussd par ses suffrages, II se decide
k vendre sa charge de prudent k mortier et ii se donner
rind^pendance enti^re, ayant ddjk la richesseet la renom-
m6e. Maltre de son temps et de sa personne, plein de son
grand projet deVSsprit des Lois , llbre de tout engagement
de parti et de coterie, Montesquieu quitte la France en
1729, passe quatre ann^, les plus belles et les plus profi-
tablesde sa Tie, i^ voyager, visite les principaux ^tats de
TEurope , en dtudie le< constitutions aTec la curiosity et
rimpartidltd des l^slateurs anciens, et reTient, Tesprit
rempli de fails , d'obsenrations positiTes et de T^ritS d'ex-
p^ence, mMiter dans sa terre de La BrMe , sur le grand
spectacle des soci^t^s humaines, imparfaites et Ticieuses
comme les IndiTidus dont elles se composent, mais assure
de vivre et de subsister par la force des rapports qui les
nnissent et les soutiennent. En 1734 11 donne le petit livre
De la Grandeur et la decadence; enfin, encourage par ses
amis, il ramasse ses forces , comme dit D'Alembert, et
donne V Esprit des Lois.
Le style du V Esprit des Lois r^pondait k la grandeur et k
rimpartialitd des iddes. Outre les quality supdrieures qui
lui sont communes avec celui des grands mattres du dix*
septi^me siMe , ce style a un caract^re propre A I'bomme,
et peut-^tre aux esprits excellents qui sont du pays de
Montesquieu et de MonUigne : c*est quMl est marqo6 par-
tout de deux quality qui semblent sVxclnre, d*une unagi-
nation brillante, vive, politique, amoureuse de Temphase
etde Tappareil oratoire , d'origino un peu bordelaise, et
d'une raison d^daigneuse des access^ires, sdv^re, parfois
stelie , plus occupee (rinstruire que de plaire. La mfirae
Imagination qui a peint les gracieux tableaux du Temple
de Gnide a r^pandu de ses couleurs sur le .<ty1e froid et
rassis de V Esprit de$ Lois : elles y sont moins apparentes,
91
'1
1^9
FRANCE
.«;
1^ CAUM d^ la solidity du (ond , qui nous rend moinft cqrieux
dei beautite de la Tonne; mais pour pea qu'oo teuille 8*ar-
fMar k I'expresaion, on est frapp6 de toat ce qu^il y a d^au-
tee et d'inYenUon ptx>prement dite dans ce style ptein et
^ierr^, ou les fi^ts ▼leonent se rMoire en autant d*id^
jlqonralenteB, en autant de g^^ralit^s et d'abstractions co-
fiM^. Entre ces deux qualit^sti sup^rieures, et qui cher-
' client dTordinaire ^ eippi^ter I'iine su^r rauire , la gloire de
Montesquieu est de tenir.d*ane main toigqiirs ferine V^iii-
Hbre. Au i«8te» mtoie dans lescboaee de pure imagihationj
sous ces fleurs 4e po^e et de grftce antiquea qui dn r^u-
tireotPart fort el fi^cifej 11 y.a une raisoi^ €on8omin,de eft;
ibmme nn. certain ellort -soufenu de cette raison ppur ein-,
p6clier ri[Qagio4tioD de d^border.'De Ui.peut^tre quelque,
chose de.rbide et de tendu dans la manlire de Mont^quieu^,
cooiiiie sll ifi, fatiguait pour r^uire^oa imagination au na-
Ibrel et k la yrai^ grandeur. Montesquieu , bon^ipe du pays
4e Montaigne, est peot-^tre r^cri^ain.qui a ^ le pins et le
plus longtemps tourmentd par son imagination^ bien qu'il
tilt apais^ d^la jeiinesse^ par la o^ikb'tlbtiQn et )es fiUfied]
profondes, cette premi^ro^ibimme qiU d^Tore le g^nie im*
patiept. Mais m6me. dan9 rtge'mftr it nVait pas tene-
ment soumis au goOt V.oiuse l^rd(|Iaise qu^H njp) lui^rteistftt
qoelqaefols epcdre, aimant mieux se i^idir que se reUcber.
C^est almi qu^il put s*e(rrtter k oette l)el|e'et m&Ie dloq^ience
dfe Hmag^a^on el de la raison, sceur de.cell^ de Bc^ssnet, mais
diins un ordre dMd^ plus d^ntJSre'ss^ et plus s'p^iales,'
€taT/9<;,pn0.,pby8ionpmie tr^distincte^ quoique titliissant
to mime famille.
Baflfon , aTce une imagination aussi ricbement don^ qai
^e de Mont^uieu , et pins libre dans ses cr^tions, dont
I'bi^isable niaU^ lui est fournie par Pleu lui-m^e et
par la nature, avec' une.raSson aussi ^evte, et peut-^tre
plus siire encore , que le sitele n^ pas m6me toiicbte de
son son^e et dilounide un seul bistant de la contem-
plMoHf airec un goAtplein de force et de fnxe, de puret^
et d'abandouy qui est celai^l^ m6me que ta nature a mis
dans ses 6\iT;-age8, BuflTon , tel que les traditions de Mont-*
bard nous le repr^ntent,, retire dans sa beUe terre , s^em-
fermant dans un petit payillon de son chftteau que le soleil
tnondait de lumi^re, et se parantaYec rechercbe pour^rire
les pages les plus tioquentes^.lespius claires et les plus re-
poste de la langue fran^ise , BuGTon nous fait I'effet d'nn
saint pr6tre de Tart qui en conserve et en continue les tra-
ditions immortelles , qui veille an d6pdt des fonnes imp4-
rissables du langage , qui sauve de I'liomme ce qui survit
a rbomme, a sa science imparfaitq on paradoxale, k ses
tbteries contestables , It ses opinions dternellement sojettes
a r^Tisioi^ VsaVoirle^/^^e.
. Le styXe^ dans la plus large acception du mot , c*es(-)t-
dire atec toutes les conditions qui en font un corps et un
ciosemble durable et indestructible , le style, considdr^ par-
dcssiis tout cotnroe instrument de communication entre
r^fsln et la postirit^, le style k son plus liaut degr^ de
Ibrce, de Justesse, de Magnificence et de 1umiiife» oq fut \k
le principal objet des ^des et des m^itations de Buffqn
et comme la religion de sa Tieentl^. U fit porter tout Tef-
lori deton g6n|e sor cette partie de Part, qu'il proclamait,
dans wm.lHsewrs de reception d FAcad^ie, la seule im-
m(/rtelie ; ^ cpmme s'U efit €i6 continuellemeiit soutenu
par, cette sorte de preoccupation de sa propre immortality ^
il tn^alMutdoiana Jamais une penste aTant d'avoir trouv^ ponr
la rendre Texpcession la plus juste et la plus noble , le tour
le pTua daturel et le fAus clair» la forme,. ainsi quMl disalt.
des (cnTres de Dieu, la plus prononc^e. Butfon est parmi
toft prosatears fran^ais le dernier de ces grands ouvrfers
de style qui firent to langue Jitt^raire' du dix-septiime
aitele^ et qui en lul imprimant to carac(6re particuller de
lear propre gtole fixirent tn mtoie temps^ pour Tenseigne-
ment des teriyaina k Tem'r, ses caract^iw g^^raux, ses tois
#t ses convetianoes.
le Ditooun sur i$ ilyto^ Prommcd eo t7S3, et qui a
serti deputo dMntrodoetion anx (voTres de Bollbii, W^
point un simple disoours d'apparat et de s6anee acadtoni^;
c*est tout Texpos^ des principes , toute to tbterie de M
du dix-septiime si^e, reprise et d^yel^p^ dans in
gpifique langage, par to ^Ut^Taln du dlx-huitltoiie
qui efitle temps, la capacity et to cunsdence de to
eb pratique. Rapprdcb^ du stj^e et de to mani^ des teri-
Taint en vogue du dix-lmitidme sl^e, Te Disemtn tur t$
style a'tont^limportai^ce sinon d'un manifo^te litidnirB
pnnremeni dit , au moins d'une critique sopMeore dfaigtr
cpntre to rdAcfaeoient^gteeral de la in^hode. En etftt, to
tongue, bieo qu'elte flfi mani^ arec g^to , souptom er
▼iguenr par les ^Tains djd premier ordie, ar^ lalcat at:
esprit par les toitaina aecondalrea ^ s'^ierrait en dennait
uri Instmment de potomiqQe pceaque qmitidtomie. Buftoer
tii^t, aTec sa grande imagbiation , avec son leligtoas imour
de Tait, avee sa m^Cbode torge et eompr^bensiTe , readrp
au styto du corpa etde Tamptoor, anx idta de to margecl
de fespaoe, k to p^riode dt^ di^feloppement et de l*aisaiiee,
^grandit le champ de to d^nipnatration , mnltlpltoi t V^Bai
lea oomMpalsens et lea aitMeekda' langsge, d^peosa diar
le rotaM injet tboa les tr^n de to tongue, et prodnisit to
ctort^ dans Pabondanoeetdans to profondeor.
BuffoQ s*dtait toit de limportaQee dp styto en lQi-mlB^»
do rexoellence de la forme, des diOicalt^ sana noinbfede
to pratique^ de to force et .de l!eQcacH4 de to m^tbode,
une id^ teUe qu'll n*y avfift qn^ufi esprit aussi pnnsaat e(
aussi ^nattre de lui qut pet n^Atre pas accabto par aa propre
tbterto. Son iniaglnatlOB. et son sujet firent sa ikrce eC le
sdutim^t dans to tAche quH s^^talt impos6», k aaToir d'aC-
telndre au plus faaut pomt de perfection Id^ato dans to den
cription de la nature malArielte, de tolre durer par te style
et par to beauts de to forme dea systtoies scjeto k castatieB
et des tbdories cSiangeantes et .p^88ab(es, cnffia de aabor-
dbnner toutes les quality du style k to plus grande de looter
efa France, la dart^. /
Limaginatton de Bufton , op^nt W le foada in^pinsable
de to nature, sur des faito toujoura prdeento, surdesioikges
tonjonrs neltes et sensibles, et n'ayant h cberclier RdM
qne dans Hmitation exacte et passionn^ da tMA , denttfr
cr^er on style aesd ricbe, apssi oopleux, anssI ynM qoe
les faito, ausd colorii que lea Images, on style pn€ de ee
resplendissdnt manteau, de gtoire dont il dit. que to Qpia-
teor a revetu to siirtoce de to, terre. y^oge n'eat pea cu-
g^r^. It y a dans Butfon* fox endroito surtoot 96 il partode'
la nature en g^nU et d^ lliomme, des pages Rentes dte
too si majestueox, avec noe rabon si ^lerte, ai feme, et
pourtont si bienyeiltonte ponr Vhomme, ayec tm ai peo^
peux appareil de teiites, les forc^ do disooors, atec tut
dHnspiration et de mesiire, qu'elles noos donnent Ildte
d'un rayon direct, d*on abr^ de to sagesse ditine, b-
queUe a rtfpandn k proftision aor des plans infinto, et.dav
des proportions que to.pensde ne peat embrasser, eelle
magnificence et cet ordre qoe oous adimlroaB dens lliislofiea
desesceuYres..
BotTon, par to style qo*il a pratlqn^ , Van pent dire dans
son onlversalite, et doot fl a ^ to tbdoricton to pies ba-
bile et le plus profond, reprtoite done ^o dix-bidliime
sitele Vart dans ses rdsoIUU les plos fler^ et dus ses
procM^ les plus partoito. BofToa eat, poor paitor aa lia-
gue, Viufmmedu style au dix-bultltaw atocto, si to style
est I'art d'exprimer de grandee penste dans on langage ocv
ginal et tradlUonnd, propre k I'^criyafai et Ad^ ad gteie de
to tongue nationale ; si c*est rapplication k Ja Ibto to ptos
naive et la plus savante des qnalitds de cette langoe, qua-
Kf^ devant lesquelles I'toivain abalsse ce qu'on a appd^
de noe Jours sa spontanUti , qoalft^ qol demeoreil ^
durent aprte hii et avec lui , qitond Q les a m£toes k sa pre-
pre aobstence, qui demeurent et/lorent aprte lui et
lul, quand il a mieux aim^sonjiteie que iegioto da
langue matemetle.
Lliistoire de to litt^ture fran^ise n>st pan
FRANCE
meDt PUiluire de tenses lee Jdte qui ont HA exprim^es et
r6paodue8 en France par tons lee toivaine : ce doit 6tre
.rhistoirede.oeqniasnrTtoi plat6t qoe de ee qui a pM.
Parmi tootes les idees qni ont d(6 remu6es depuis trois el^
files , on nombre immeilse , aprte aToir bouiUonn^ h la sur-
foce de la soei^, est rentr^ dans Toabli; mie portion sen-
lament a conserv^ de la Tle» et, par une barmonie qui se
.remarqoe invariablenient h tontes les grandes ^KMioes de
l*hietobre de Pesprit, ces Idta, durables par elles-mtoies ,
ont eomme leneontr^ naturellanent les formes de langage
Jes pisis parfaites, et lenr ont eommnniqu4 la Tie et la dnrfo
qu^elles avaient en dies. Au contraire , ii semble que les
idte qui devaient pMr aient M habill6es k la hMe de for-
mes firagUes comma eiles; et qui sont mortes le m^me jour.
.Oda est Trai d'on trte-grand tiombre d'teri veins et d*toits
do dlx-buiti^me si^e ; cela est Trai de tons oes hommes de
poltoique et de cnmbat, ootriers seoondafares dans le graqd
et fifeond travail de destruction aoquel prMda Voltaira,
^rivains qnin^avaient pas rego du del eette portioa sop^
rieure du gdnie par laquelte dn mAle h des cboaea de pol^
mique pasyugto des T^ritte j^Usmelles , et am formes plus
jou moins (totices que reytitent les premi^ les formes im-
.mortelles qui fisent h JaioMis les secondes, hommes im-
nents totttofols,.mais qni ont p^ corps et bientf le Joor
od les mille id6es de d^ls quMlsavaient Jette p«le-mtie
<ians la bataille* sans cboix et sans art » se sent transfor-
ms en Ids gto6ra]es» en lois» en ^vteements , qui mft
illnstr^ dFantres bemmes, giorie^x moissonnenrs de oe qni
•avait i6t4i sem^ par tours deyanciers. Qtt*est-ce que te travntl
^e VEneffClopMie auprte du tmvail de la Constlluante» et
qu^est-ce que Diderot ou lyAlemlieit anprte de BOrabeau?
Oe tt'dtaieni oependant pas des bonune^ mMiocres que
D'AlembeHy DJderot^.Hably, Condillac, Bln^a-
pertnis et d'autres, qfA ne.sent pins Ins aojonrd'bnl qu'l
litre de docnments, oasetdeaa^^t ponr la partie seerite tfi
fcandaleiMe de l^rs mteioiree. Tontelbis, le nonnde lenr
puvra^e coMeetif est rest^ grand ; mais on Fadmire conn^e
nn fait; non oomniB nnline.; «ii rapprtScfe p<^tiqueinent,
^n .point littSirement : sa place est daq^ Thistoire do la
soci^ franosjise plntOt que dans rhistofare de la im^ratnra^
(Test qne tonty a M exagM popr les besoins du moment ;
Ceftt qne tontes les opinions, tontes les y^rit^ dte lopg-
lerops acquises au isjmre bun^in, tootes les idS^prouTdes
et tontes. les Id^ k ipfonTer, le certain et rmcertaiPi oe
qui sera toigonrs contestable et oe qui dte ce temps-1^
aTsit eess^ do Ti^tre; touts, c^ose, enfin, soit de rbonime
pris isolSoni, soit de rbomme prls en soc)^, 7 P ^<
marqn^ de cat esprit particulier de destruction', grand et
n^oessaire , comma le. seal, iiv|rument du prindpe & renoi^
Tenement,, pais donf le propije est do niiner le langfqge
dont ilts'oldo^'^ Ulutte. Ci^.alnsf qnela mdtaphjsique,
ponr 4Titer'toat copied; avee la religion^ se it^uisit > hi
sensatiop.^iC'est ain^ qoc^io^timent religieui, pour'nO
pbl^t iiessembler au,calte]epnstltud d! dogmatique^ ifeonla
jusqn'jui d^mo des pajten^ qui.ataient com^ de crdtre an
paganism^ ;;e'est alnd quo le langageVponr 8*approprier I
I*homme ainsi mat^alisdi 4u^ ^tre nnie sorte d*a!gibBe)
sans coulenr et' sans nni^c^, oti les signes n^^taient plus
que des Talenrs matMmatiques; c^est ainsi quo lapoiye
iut ni^ ; c^est ainsi que , dans la morale, la raison dut enfrer
en oomposition. aTec, le temperament , et que le corps mdil
I'esprit oil il Tonlnt d cpmmo U Tonlut Tootes les fddei de
VSncffclffp^ie, semblabl^ i des leTiers, qui ont d'autant
pliis.de;foroe quMls ^nt plus tongs, se placaient, k T^ard
des ids. qu'olles yonlaient ddtruire, an pOle oppose , aCn
de ies sooieyer de p|us loin et de les d^radnOr plus Tite.
l^ai» IVt ne pooTait'pa^ iHre d n'est jamais dans TexjagM
it Pextrerae. « '
n sembla qn*li cdte ^poqiie Vaflaiblissement de V$si ail
M en raison direde de Timportance sociale des Slvains:
Au dix-septi^rae siMe les terivains no sont rien en debOril
de lent art^ si ce n^est peut-^tre courtisans asscz maladroits,
7»|
aTec beauoonp mOios de considStion que les courtisans da
noissance. S1I est Trai qu'ils dominant la soctd^ par Tesprft,
cetto domination , k peine sensible, qui ne se maniftsste p'ar
aneun triomplie ext^rienr , que le public m6me qui hi.i^bU
ne s*aToue peut-Mre pas , qui ne fait ni ne d^fait rierr.'q^
cause moins de dSngement dans I'Etat qne le regard a^DIto
maltresse royale , cette domination ne les enlvre pas'. Au dli-
buitiSe dtele la condition des teriTains a change : les rtSi,
dont ils n'sTaient qne le dernier regard, aprte tou's les coof**
tisans, apris les dues, les pairs, les grands of Gfcters, )os dames
du tabouret, lesrds se Ibnt lenrs ffotteitrs et leurs correspoil-
dants. lis les appelient k leur oour pour fonder diss acad^
mies; la royautd inatiridle semble reconnaftre la foyhuWit^
Fesprit ; d comma on Toit des princes puissants qui recher-
chent la gloire des Ters, on Toit des terivafns qui pirttendent
k dlilger les princes. Taime k Toir ces grands esprits , ti
bumbles an dix-sq>titoie sidde, lerer la t&|e an diK-biiiti^tne,
d aToir da< rois poor courtisans ; mats Tintdligence de I'd-
criTain cdttera^t-dle assez fibre, au milieu de ces fmndes do
gloire, pour la contemplation des T^t^ qui font dorer lea
Ihnres ? Outre la part de troutrfes int^rieurs , de' souiGrans
d*espTit d de corps, de rois^rbs inevitables, qni agitoit
rbomme dans le coin que lui a (ait une 6odd6 k dasses d'A
compartiments, TteriTaln dudix-buiti^me si6de est tiraTailu
d*une agitation incoi\nue ; il sent TSguement quoTesprit dA
dre le maltre dans les feits, comme il Test dans les rdS .
qne c^est peut4tre pour conjorer !a puissance de TOSpm^
qui approd^e, d dont Phenre to bientOt' sonneir, que les roil
recbercbent fes'^crfrains et se fpnt.^d'itains eux-m^mei,
afln de prot^er leur pouroir par leur etMM] i! est exaspM
^ar le mabise de cette contradidion que lui ofTre one soci^
oO la puissance mora1e;e8td*nnodt[ft et la ptiis^ce niat^
rielle de Tautre. De 1^ ce diteordus, effd de Pltresse, (^A
barque la filupart des Ocrits du dix-liufti&bio si^e ; de Ik
cette incroyable Ucence ^ je dovtais dirt Oe libertin^ge do^
ids, se Jooant d'etfes-m^mes' an brcdt des instittrtioiis
(|u*eUes ddmiseot, niinant.tout , m^prisant tont,,ddutai^
de tout, sanf de leur puissance ; de li iant do Hvres io^nL
s^ , oO la liberty de tout dire est pouss^Jusfcjn^au ddjro;
de \k des onvrages comma y£n§foire philos(^hi^ue M
deuxlndes'^ do l'abb(6 llayliat', qui pards^ vers le mSe
temps qu'on SopAmalt d'aise aux veir^ deborat d .aux solos
peintnres dl^fiques de Boucher. ' '
Le type le pl^s original de cette ivresse dld^e^ , del b^
puissance d, si je pids r^snmer ma pens^par tin iliot, do
Oe ddctassement dol'SiTaii^, qbi fiitsl tx^e el; sf niteessaira
an point de Tne sodal, mais d ftiiie^te^'lVt/c^st Bean*
fnaichais. Beaumarchais, c'est Pforivain b<^ iM sa coBr
dition, devemibomroo 'd'affaires, comioeivant^ dijplomatoj
fonruissenr, ^tuait do .cd art oir se cpnsumklt la Tie doi
Slvains du dix-deptiSe. stOde^ tantot un ddasseroeot^
tanfot nn moyen dans les affaires^ et disant de son tfa^tre :
« Aprfts letraTail forc^ des afOibres, cbacun suit son attrail
dans fes amusements/l*un cbasse^I^iitreboiit^ celni-llijouOj
d mbi , qtd Vai aucon do ces gopts, je brbche'iibe ]^{^ do
tbditre. » Pour sa puissahco, VdfialM eOt pn hrhrienvler,
n fit joner son JPi^afo indgr^ Louis XVI. Il,y aviUHtdoiU
deux' rots'.ddit en France, mtaie ayant Mb-alitead.''^^*
marchais falfia toute )a bonigeoiste k sa qne|«lle' dontm
Coeiman , on pintot con;6o |b pariiement lldeiut>oi, «t^^doi
tirinces dn sang so firent inscrire & sa porto qnisnd ^(^1^
c6n(iBmnA. 11 Ait le premier qui osa snbstitnor k lo^b^
par dludons gOn^rales, bd s'Oldent renfermOs le^encyd^
pMisies, par;; une prodence encore nOoessabre^'ukito }iatrti
personneIle,,nne guerre ouverte k un corps puissant -' "
Queile doquenec, qudle verve dans ces fttnenx iixk^mbtfof
65 il Ibit la com61ie do son aventore, oh Hrrildion dn ptai*
deur IS dans sa fortane et Si bdnneur n*Ote rieii k la jnh
tesse de Tobservatenr nS k Part dn dramatniigo, oh il pdni
ses adversdres avec rimpartialit^ de Tantenr eoiniquo^ toot
en tes aviUssant aToc la colS de Pbomme oOSO? Mais
qiiand on lit ce chef-d*oenvre , on est inquiet po^f hi raiattf
^^4 FRANCE
de lliomme auquel fl est peraus de triomplier aiiuii; on
enint que la puissaace ne le reode fou, el qne Figaro, de-
tenu maftre, ne Gnisse en AknavJTa. 11 y a dans lea Mi'
W>lrei de fieaumarcbais, et dans ce Figaro^ jou^ malgr^
le roi, auquel applandissaient tons les AlmaTiva du temps,
k quelques ann^ seulement de la nuit dn 4 aoOt, il y a je
na sais quelle fougne d*esprit et quelle fi^vre d'idees qui
prtege une transrormation procliaine de T^i i vain en lionune
d'adion; r£ut y gagnera sans doute, mais Tart n'y penlra-
Ml pas? Tout oet esprit n*aura-t-il pas ses ftim^? Cette
ongne de Figaro a-telie conserve le niAle enjonement et la
iobrl4t^ de saillies de celle de Moli^re? Ces personnages-U
n>dnt-ils pas trap d'espnt, et ne vous semble-t-ii pas en-
tendre ces enfants de vieillards qui dto leur d^ile puberty
ne disent rien d*ordinaire et n*ont que des mots pr^coces k
la boucbe? Est-ce done une fatality irresistible, propre k
notre soci^ et ii notre France, qu'au rebours des socl^lds
antiques , oil Ttoivaln snp^rieur n'est que Thomme d*action
transmettant k la post^t^ ses experiences et ses combats,
Tesprit n'ait chez nous de force et de grandeur durable que
dans Tordre , la discipline et la sp^allt^ de recrivain? Les
tAtes fran^ses seralent-elles done molns fortes que les t^tes
antiques, et serait-ce trop chez nous pour un seul liomme
de la reunion des deux puissances supr6mes, la puissance
mat^lelle et la puissance morale?
Aprte VEncyclopidie, aprte VBisioire philosophique
des deux Indes^ mdme apr6s les Mimoires de Beaomar-
obais , la prose fran^aise devait mourir de s^beresse philo-
sophique. Deux sources d*idtoet dimages, qui seules peu-
▼ent renoufeler les litt^tures ^puisto et remettre un pen
de sang et de vie dans ces corps dtehamte , Dieu et la na-
ture, avaient disparu de ce monde, oh r^nait TinteUigence
bumaine , s^adorant elle-mftme, etr^uisanttout son domalne
aux eeuls rapports de Thomme avec riiomme. II semblait
que toute la prose fran^aise se flt dans un salon ^clalrd aux
flambeaux, dont aucune fendtre ne regardait le ciel, et oil
une sorte de saison artificielle, unifonne et cun&tante, tem-
pla^t les saisons naturelles. Les hommes qui dissertaient
sur les sources des richesses des nations, surles importations
et les exportatlons des grains, n*avaient jamais regard^
ondoyer une moisson mOre nl chcminer par les airs la
mahi qui r^pand les semences; ils n'aTaient jamais rfiv^ k
Pombre des arbres , nl dcout^ les murmures du feuillage , ni
senti ces douces Amotions int6rieures de la solitude, qui ra-
fralchlssent T&me fatigu6e par les pensdes du si^e. Ne dl-
rait-on pas que toute cette prose, d'ailleurs si Yive, si
excitde, si febrile, n^ait eu pour ciel que le plafond du baron
d'iiolbach et pour soleil que ses bougies? Sauf dans quel-
ques pages majestueuses de Buflbn et de Rousseau, Dieu et
la nature aTaient 6te exilte des livres : Dieu , c'^tait le plii-
losophe ^mancip^; la nature, c*^tait Tesprit. Le sentiment,
la beautd des formes, celle sorte de fleur de Tie qui d^re les
pens^ ins^iii^es par la contemplation du monde exUrieur,
cette diTersite des styles propres aux ^poques o6 les ^cri-
Tains s'abreuvent aux trois grandes sources k la ibis, Dieu,
la nature, et lliomme, tout cela aTait fait place k une m^ta-
pbysique sans Dieu, au mat^rialisme sans la nature, k Tliu-
manite sans la morale. Peut-^tre failait-il qu'il en fOt ainsi.
Pent-^tre Dieu avait-fl permis qu^on ToiUt un instant son
Image, si longtemps prostitute k d^endre des abus et k
ocmsacrer des tyrannies. Mais 11 ne faut pas que le c6i& social
de PoeuTre de la philosophie nous trompe sur sa Taleur lit-
l^raire; jediraisde tout crcur qucce fiirent de grands liommes,
mais qu*entre leurs mains TuUle luale beau, et la poldmique
ParL
Une reaction ^tait imminent^ ; die dcTait faire renlrer
dans la prose fran^aise Dieu et la nature. QuiUant le terrain
^uisA des rapports de riiomme en soci^U k Thomme son
assod^, elle deTait remonter k Tordre supi^ieur des rapports
de Thomme moral k riiomme son fr^e ; elle devait nous
rendre la description des grands phdnom^nes de la nature,
lemplaoer la m^taphysique par le sentiment rcligieux; et
comme ce gtent, fiis de la terre , qui retrouTait des forces en
toucbant le sem de sa m^, transporter la fitt^ature di
scin des salons, o6elle se desstebait de dialeor factice et dV
Tresae de t^te, au mOieu des beaux paysages, aor le bori
des mers, sur la lisi6re des grands bois, au sommet dec iim».
tagnes, sur les eaux sans fond de I'Oc^an, pour lui reodn
ses couleurs naturelles, son embonpoint et sa Tie. Ce M
Ik la gloire d'un bomue dont les ^^nemenU ont empeitf
dans leur bruit la renommte modeste, man profonde d
qui aujourd'hui reprend dans HiUtoire de la prose fna-
^aise la place qu'il s'y ^ait faite en aUenoe , et par d«
influencessecr^leset caches. Cetbomme, c'est Bernardti
de Saint-Pierre.
II aTait trouT^ dans la solitude le secret de oette directtat
nouTelle de la prose fran^aise. Enfant singulier par le besoiB
pr^coce d'etre seul, par des fuites soudaines dans lea boii,
ou les senriteurs de son p^re le trouTaient oocap^ k s'arrsh
ger une Tie sauTage, plus tard Toyageur. marin, nataralisk
aTec des goOU po^tiquea, botaniste aTec la b^ne des lier-
biers, ^ris de Jean-Jacques Rousseau k cause de sa pas-
sion pour la solitude, teiiTaln tardif, k I'Age ou les idto
et fexprossioB appartienmnt vraiment k Tbomme, Bernaniii
de Saint-Pierre publiait en 1784, Tann^e ob se Jouail Ft-
garo , les J^tudes de la Nature ^ dont le litre seul donnait
le sens de la reaction quil allait fajre dans la litt^rature. Ls
saTants se moqu^rent de sa science ; les pliilosoplies ivi a
Toulurent pour ses sentiments religieux; les beaux esprib
b&iil^rent il ses descriptions. Quatre ans aprte , le lifie diir-
j mant de Paul et VirginU, lu dans un salon de M"* Necke,
jetait dans la somnolence une partie de Tauditoire. Tel U
d'abord Taccueil que re^orent les liTres de Beraardin de
Saint- Pierre : c'^tait \k leur gloire et la marque la plus 6dk-
tante de lenr originality; mais ce devait 6tre aoasi la cause
de ieiirs d^fauts. Dans tout ce qn*il toivit depuis, Bcmardia
de Saint-Pierre n'oublia ni les Equivoques promesses de
protection de D*Alembert, ni la lecture cbei Mnwlfecfcff,
ni Buffon faisant demander ses ebevaux , et fl exag^ cc
qui avail d6plu dans ses liTres. Au lieu de resler reKgien
et naif amant de la nature, il finit par s'en faire le philosophe.
En comparant ses id^ sur Dieu et la nature avec f*Jif«
de Buffon, on appr^ciera d*un m^me coup d'oeil qudleci
fut roriginalilE et quel en fut Texc^s. Buffon aTait oonsid^
la nature dans sa constitution et dans ses lois g^n^alo ,
dans les plus ndcessaires de ses rapports et de ses cotnt-
nances aTec riiomme , dans ses elTets sensibles et dans ses
rdsultats patents pluldt que dans ses impEn^trables toys-
t^res. La nature, qu'il a d^finie « le syst^e des lois ElabliCs
par le Crdateur pour Texistence des cboses et pour la suc-
cession des ^tr&s, » lul paraissait se d^uTrir suffisanunent
k lliomme par les ph6nomtees sommalres de la Tie, de Is
dur^, de la destruction et de la reproduction ; par les types
primordiaux des 6tres, par I'innombrable Tari^tE des foraics
par les caprices inHnis de la f^conditE et par rimmertalili
des prindpes organiques de la matito. Interprto hardi.
mais nullement t^mdraire, des dessdns de la ProTidence, ii
la trouTait suflisamment justifl^ dans ses Tues bieofaisanleft
par les deux luis qui perpEtuent et renouTdlent le moade,
par les lois de la conservation et de la reproduction : re>
mooter des efTets apparents aux causes latcules, et se mAIcr
d^entrevoir daiis les op<^rations de Tagcnt suballerne, qa
est la nature , rop<iration elle-mftme du Cr6af eur, qui ert
Dieu , lui paraissait ime tentative insens^ et puerile de Is
sdence, une sorte dMrnpi^lE du sentiment religieux.
Le m6me esprit qui retint Button dans le point de vne
des lois universelles de la nature, et sur les degr^s do tr6ne
de Dieu, le ^rda par cela mtoie de Terreur la plus grave
dans laquelle le sentiment religienx pnisse faire tomber la
sdence, k savoir de VopUmisme providentieL Rtioitaat
k un petit nombi^ de lois gtodrales et ndcessaires les rap-
ports de couvenance et dc ddpendance qui unissent Ilxmuiie
k Dieu, par rintermediaire de la nature, BufTon ne s*exa-
gera ni la providence du Crcateur ni Timportanoe et leprix
de la cr^lure. 11 laUsi^ I'uu et Tautre k sa place : Dieu stir
FRANCE
724
Ifls hauteurs invisioles de Vempyrie^ « d'oii U 8ur?eiUe,
du M€in du repas, Tordre gtfn^rai des moiides, et exerce
lei deux extremes de pouvoir, qui sont d'andantir el
de cr6er; rbomme, sur la terre ct sous la maia de la na-
ture, • laquelle aittre, change , ditruit ^ ddvtloppe^ re-
nouvelle etproduit, seuU droits que Dieu lui a voulu
eider, BufTon ne s'est point pass^ de 0ieu, comme c'^tait
presque de bon gottt au dii-buititoie sitele; au oontraire,
W to Dorome en se d^oouTrant, comme Newton ; mais il a
recul^ le trdne inUrieur de la majesty divine asses loin des
regards de Hiomme pour que celui-ci gardAt la distance qui
s^pare Tinfinle petitesse de llnfinie grandeur, et r^glAt sur
cette distance ses pretentions k la soUicitude de Tfitre des
ttots s il a yn dans la nature le bien , Tordre et la conve-
nance, mais k la condition ponr rhomme d'y concourir et
de s^y ooordonner lui-m6me par la Tolont6, par le travail ,
par Hndustrie, par la civilisation.
Ce systime , religieux par son princtpe , laisse k chacun
son r61e : k Dieu IMnitiative de toute puissance crMnce, k
la nature la mise en oeuvre de la mati^re d^aprte les plans
trac^ et dans un but gi^n^ral de conservation , de destruc-
tion et de reproduction iucessaotes; k riiooune la part d*ac-
tivite propre dans le cercle des lois de la Providence, et la
part de ruction industrieuse contre ['exoks des forces mo-
trices du monde. II y a loin de U k la fi^licit^ pastorale qu^il
a perdue depuis qu'il a quitt^ les for^ts pour les cit^. De
plus, la science n'^tait libre que dans ce systtoie; elle ne
8*interdisait pas, de peur de donnei* tort a Dieu et d'incllner
vers Tatlidsme, la recherche et Texamen critique des causes
exceptionnelles de certains d^rdres qui bouleversent le s^
joor de lliomme. Elle admettait la r^e, c'est k savoir
Pordre g^n^ral, la diir^ etla perp^tuit^ de la vie; mais elle
ne niait pas Texception, c'est k savoir le d^rdre ou les in-
terniptions partielles et momentante de la vie et de T^ni-
libre , produites par les forces excessives de la nature. £lle
n^accusait pas Dieu, qui a bien fait tout oe qu*il a fait pour
un £tre d^aussi peu de dur^ qu'est Thomme, nuiis elle ne
8e payait pas.non plus de sophismes superstitieux pour chan-
ger le mal en bien , les perturbations du monde physique en
d'utiles d^rdres , les malheurs prints du genre humain
en autant de sources myst^rieuses du bonheur k venir.
N'est-il pas plus sens^ et plus religieux de penser avec
BufTon qu'il y a dans Tunivers autant de signes de la bont^
que de la puissance du Crdateur ; que la premiere a ses ef-
fets permanents et n^cessaires dans Tordre, dans la beauts
et dans la perp^luit^ de ce monde ; la seconde ses effets
contingents et passagers dans le jeu d^rdonn^ des forces
ddldgudes de la nature; que Dieu n'a pas cri^ rhomme
pour lui soumettre sans coup fdrir les elements , mais pour
quMl luttat contre eux avec resprit, pour qu'il fOt souvent
vaincn avant de vaincrc, pour qu'il appril k remetirc lui-
rodme Tordre, la convenance et Tharmonie dans Tifuvre de
son Crdateur, pour qu*il cr^t dans la nature sauvage la na-
ture civilisie} La n^ation, ou , ce qui revient au mtoie,
Tatisolulion dn mal dans la nature serait la fln de toute
science et de toute civilisation. 11 ne resterait plus alors ii
I'esp^ce humaine, absorb^ dans Tadmiration b^te des
causes fmales, et paralyse par la contemplation stupide des
forces de la nature, qu'^ se laisser envahir et opprimer par
eiley.qu'i c^er la place aa tlgre du desert et k la ronre un-
pure des for^ts. Telle serait ponrtant la cons<k|uence k d&
duire rigoureusement de Voplimisme providentiel, syst^e
dont Bemardia de Saint-Pierre se fit Tapdtre.
Venanl apr^ les alh^ sp^ulatifs du dix-huilitoe si^cle,
il donna dans le travers de tout ^ivnin de ruction, il crut
la Providence plus menar^ie qu*elle ne T^tait r^ellement
par les ath^es, et il la prit sous sa protection. A Tadmira-
tioii intelligente de la nature U snbstitua une sorte de con-
templation oisive, esp(:ce de qui^tisme de Thistoire natureile.
Les atb^es argumentaient du d<^rdre parliel de Tunivers
eontre Tordre g^n^ral, et concluaient de tous ces phdnoratoea
destructenrs le d^faut de bont^ dans la Providence et du
d^faut debonte la non-existence de U Providence; ils en
venaient k nier Dieu, k force de le trop estimer. Bemardin
de Saint-Pierre les r^futa par un vaste mais minutieux sys-
t^me de causes finales. De \k ce typedivin de Tordre, dela
convenance , de la beauts et de la bont^ absolues dans le-
quel il vit, alma, scntit et r6va le plus souvent la nature; do
b ce plan d^un nouvel Eden, d*aprte le module perdu d^un
monde pnmitif qui n*a jamais exists que dans les fables des
poetes ou dans la mysl^rieuse antiquity biblique; de \k ces
innombrables harmonies qui unissent le cid et la terre,
riiomme et la nature, ranimal et la plante, par des rapporta
si merveilleusement comhinte d^s Torigine des choses que
riiomme n*a pu que perdre en d<irangeant ce bel ordre pro-
videntiel, en s'toancipant par la civilisation de la tutelte de
la nature, en quittant les grottes moussues des pasteurs,
les majesiueuses el murmuranles foritSy pour les cit68
infectes et encombr^. L'homme persuade par Bemardin
de Saint-Pierre n*a plusqu^A fouler les verts tapis des prai-
ries, qu^^ respirer le parfum des brises et des fleurs, etqu^^
vouloir seulement se prater aux mille commodities, aux
mille aisances de son beau s^jour. llOtes passagers et mor-
tels de cette demeure enchantde, qu'avons-nous fait jua-
quMci pour rembcllir? Des parrs, des jardins, des collections
d^animaux morts,des serres, des her biers!
Les Eludes et les Harmonies , Paul et Virginie , La
Chaumihre indienne, ouvrages cbarmaots, Merits pout les
coeursbons, simples et pieux, pour les kmes m^ancoliques
et r^veuses qui ne peuvent s*accoutumcr au spectacle de
ractivlte, de Ttoergie et des mis^res humaines, livres admi-
rablesdans la partie descriptive, sont, chacun dans leur
genre, des fruits de Poptimisme providentiel, on, en d*au-
tres termes, de T^tude de la nature par le sentiment reli-
gieux. Bemardin de Saint-Pierre, disciple et ami de Jean-
Jacques, misanthrope tendre et sensible comme son iilus-
trematlre, prit plus au s^rieux qu^on ne pense les paradoxes
du Discours sur VindgaliU et de V£mile, Que de fois,
dans ses adorations pastorales de la nature, ne s'6cria-t-il
pas, comme Rousseau, que « l*homme a g&t^ Touvrage de
Dieu i » On avait tant agit^, dans la pol^mique antireligieusa
dn dix-httititoie si^cle, les questions du bien et du mal
physiques, de Tordre pr^tabli ; on avait fait k la Providence
une part si mince dans le gouvemement de ce monde, que
les deisles timor^ s*en efTray^rent pour elle, et s'oubli^rent
dans la vivacity dela r^plique et dans le z^e superstitieux de
la defense, jusqu*^ retoumerla th^ contre l'homme, c'est-
^dire contre fobjet meme de cette sollidtude providen-
tielle quMls avaient k d^montrer. C*est ainsi que lea apolo-
gistes de la Providence, voulant sauver k tout prix son im-
peccability, firent retomber sur Thomme civilis^ les reprochea
que les alhdes adressaient au Crdateur des mondes : tout
Ic bien vint de Dieu; tout le mal viut de Thomme, qui
avait d6rang<^ Tordre primitif; et comme dans ce syst^e
le mal doit dtre moindre 1^ oil riiomme a le plus respects
rouvrage de Dieu et les premiers plans de la nature, il s^en-
suivit que la nature incidte Temportait sur la nature cuitivte
de toute la supdriorite de I'art divin sur Tart humain, et que
rhomme civilis^ n^^taitqu^un £tre d^g^n^r^, pr6s des simples
et rastiques habitants des forftts. De la dans tous les romana
de Bemardin de Saint-Pierre, sous le brillaot vemisde la culture
europ<ienno, donl ses personnages ne pouvaient se passer,
k moins d'Mre lout a fait des sauvages, cette id&lisation de
riiomme et de la vie selon Dieu et la loi natureile ; de Ik
cette petite Arcadia des tropiques oil il pla^ le berceau de
deux cliarmants enHants qui recommenc^reui un moment
TAge d*or des pasteurs, et v^curent dans le sein de la na-
ture, apprenant dVlle k connaltre Dieu , la vertu et les de-
voirs.
Bemardm de Saint- Pierre, lu en son lien, aprte VEncy*
clopddiCf m^me apr6s Figaro, est un ^crivain plein d'oii-
ginalitd, de fralcheur, de vie. Quelle surprise pf)ur Tcsprit
de tomber de Texaltation ency eloped ique dans ces Lm lies ct
(ralches descriptions, plus panth^istiqucs que Dct;.a:J:n Je
926
FRANCE
Saint-Pierre ne se rimftginait, oil la Pro^idenoe, k force
d'etre r^paodue sur toutes dieses, devieot U nature eUe-
mtoie t Quelle grftee dans ces paysages, quels parfuma dans
ces forits, quelles tenreurs secretes et remuantes daas ces
(lescriptionB de teoipfites, quelles douceurs senauelles dans
toutes ces Arcadies! Quel contraste entre ces pages de V^
poque encycIopMiqne, si intellectuelles, si arides, qui sen-
tent I'encre et le papier du laboratoire, ob Fesprit se des-
stehe et se subtilise h force de tourner sur soi-mdoaey et ces
pages aniuito de la douce Tie des sens^ qu'on croiratt
toites sur les feuilles d^un palmier ayecde Teau de rose,
et oil Tespril semble n'dtre que le traducteur heureux et
d^Iicat des Jouissances des sens! Le contraste si frappant
dans les id^ Test blen plus encore dans la langue. La lan-
gue de r^Ie encydop^que, yive, prteipiUe, dont les
images sent des traits d*esprit et les couleurs des mouve-
nietits, abstniite et m^taphysique, oomoie celle du dbL-sep*
tl^me sitele, mais moins la cbaleur int^neure el profonde
des idte morales, moina la roijest^ de I'ordre, moins la
precision forte et pittoresque^ moins le calme et la marcbe
-mesur6e du discours, moins surtout la grandeur et le carac-
Cto de g6n6ralit6 des peaste^ cette langne a'en allait se
mourant de toutes ses qualitds n^tlTes. Bemardin de Saint-
Pierre y Tersa des images empront^ h la nature ext^eure
et des couleurs de sant^; il conigea toot cei esprit par du
sentiment Le style 6tait tout de t^ en ce sens, que s*U
J arait des 6sriTains de oBur, ila mettaient leur ccsur an
serYice des passions de lenr tdte. Bemardin de Saint-Pierre
toirait aTec sa sensibility naturelle, llbre encore de toute
penste d'opposltion et d^xd0sioo» sans engagement d'lnt^
rftt aTec son amour-propre ; U habilte les idi^ de la Tille
du langage naif et colur6 de IliolDme des. champs. Son
iityle, comme eelui de Bufibn, quoiqu'l un degr^ moins
4k!f$, est marqu6 de deux quality toineoles, Texactitude
«t la ridiesse. Bemardin de Saint-Pierre obserre en natone
liste, en g6alogoe, en botaniste, qui en saTaltplus que ses
adTeisaires n^alfecttoent de le dire, et Q peint en poke.
Dans lliistoire des Sdte et des influences sodales, la place
de Bemaidin de Sai^^Pie^^e fut glorieuse. Le premier da
tons les toriTatns de la fin du dtx-huititoiesitoley c4 arant
<|De toutes les destructions dfemandte par VSncffclopMe
ftissent consommto, il eut des doutes au sein de eette gloire
de dAnoUssenrs; le premier II protesta en fiiTenr de quel«>
ques prfndpea sacrte , aoxquels les philosopbes Toulaient
fUre porter Ik peine des abns ^ des acandales intol^rablea
de la Tieiile monarchic. Que des ressentiments particuUers^
des promesses on ,dea fayeors , Talent fait pers^T^rer dans
cette directioii d'eeprit conserratrice, Je ne la nie nine l'af>
flrme; mats que son premier penchant, que la nature par*
tienli^ de son esprft, que sa Tie soUiairede Toyagenr n*en
ait pas ^ le premier inobile^ c?esi ce quMl serait absnrde
do nier. D*aboid, de son premier moyTeoient et arec tout
('abandon de Pinstinct, plus Wd aTec lea exagirations de
ia lutte, ma|s toujoinrs arec la mAme Constance d'opinion,
Bemardin de Saint-Pierre toiTit pour Pordrc^ la tol^ance,
.'^umanit6| entendoes dans' leur vrai et. durable sens, Uen
difl§r^t de celoi qu^aTait donn^ k ces idtea f eqnit ^iicy*
dopMlque. Le premier il bsa restier chr^tien^* et, €0 qui
^t^.plus difQcile, paroe qu'il fallalt po^r c^ nngnuMl di8->
ceroement social ^ il sut dIsUnguer du saceidoce opulMt et
corrompu, Justement frapp^ p^r VEncffcfopAiU^ ce foods
de liberty et de frateroiti dir^tkune aor leqoel se soot ^ler^i
<it'teouI^.snccessiTement tantde cuUea, de seetes et de
<1ogmatismes, dont les mines lieTonI pap atteint. Cest dans
ce sens seulement qu*on a po rattacl^ k Bemardin de
Saint-Pierre tons ceux des telTains de ce elide qui oot
•uItI une direction d*idte analogue k la sienne. Du reste,
Bemardin de Saint-Pierre nVpas fait d'dcoie.'
Mais il est tris-vrai que les id^ de reparation on de
conservation qui avaient ba^M Bemardin de Saint-Pierre
Mit bit le fond des torits les plus originaux du commen-
•anient de oc sSdde. 11 est tr6«-Trii encore qit'on a iMiivl ses
Toiosdans la description, et que les premiers ouvrag<
illnstredes tolTains contemporalbs, ChAteaubrUnd,
soBt chrMens eC descriptifs. Mais il n*y a pas d^lMritaaad^
teivain de talent k un teriTafn de g^nie, et I^antModli
par ordre chronotogique de I'terirain de talent nli
pas nteessairement entre lui et r6crirain de g^oie qui
aprte, dea rapports de maltre k disdple. Quand Gldtean*
briand 4criTit le MHe du Chris tianisme, le aitele iei*it
dans les idites chr^tlennes parle souTenlr douiouiein dVM
sodifttd qui STait mareh< un moment sans Diea, et 9k
lliomme avait disposd de rbomme cooome de sa criatora.
La rfeurreeUon du duistianisme n'^tidt pas Teffei dea ps^
testations d'un terivain qui avant le naufrage atEait «a to
courage et la pr^royance de montrcr ta plancbe de sahd,
ni le fruit de padflques influences lltt^raires. Ce fut un ia-
mense besoin de se r^condlier STec Dleu par rantique ca-
ligion des ancfttres,. cdie qui s'offrait la premite k Veaft^
sement rellgienx des peuples, celle qui eouTenait le miees
k celle renaissance de la famille , un moment aseorte de
garder tons les membres qui loi restaient La premiere gmt
de Cbtteaubriand ftit d*6tre Torgane de cette rdsurrediaa,
et d*06er cherdier une grande renommde Utt^riire dansle
dtfiatianisme, encore sur le seuil du dix-huitiime 8itele,aB
sein d^Hie gto^tion qui atait pn applaudir Voltaire Tcnanl
mouHr an th6Mre dans ' son triomphe, dVrdne. Ce qnH y
avait alors de lltttoture en Frauce, ou se tralnalt at^rito-
mentsmr limitation du dSx^huitiime slide, ouae caaaftd^
dans la flatierie, sous un homme qui paraise^ froneCtia
de Templol aux adulateurs et de rentbouslasme atix poctn
olBdels. Ge Alt done tout k la fois une grande naarque d'o-
riginaUk^t d[e talent et d'ind^pendanced'esprit, que d^allsr
slnsplrer dans le cbristianisme et de mettreJa choaaie»-
taur6e au-dessns du restaurateur, au moment od ceinki
•croyeit>' ea relevant le cnlte, ne r^tabttr qu'un moyem d'oidn
et de discipline matiridie au profit de sea plana de despa-
lisme;
Obtteanbriand ne continua nlles thteries providentieUsi
de Beraaidfn de Sahtt-Pierre nl sa maniire deseriptive. II
troava an* fond de son dpoque, par cette pindtratlon propra
k llmnniede g€nifr, lequd iconte la Totx" de son siede doi^
son propre 'CaMir^'la grande Idie de son premier liTre;el il
indina dele Providence de Bemardin de SainUPiem vus
la raligkmdeeaaeetresj Ters le christianisme coiistitud. Css
deux oidies diddes detaient ae sulTre sans doute; maisia
premiii^nedonaailpas nicessairement lasagadi6sii|^fleDw
qnll felbnt poor irouvir la seconde. Il n'y a pas cu aoa
plus de tvaditleft directe de Bemafdin de Safait*Pierre daas
les deseriptions dOiCMtteaabriand, bfen que tons deax aieat
pris le secret de leur aii I to mime source^ U oootempift'
tiondeUnatare.
Entre to nature d^prildi Bemardin de ^ablt-Pierre d
cdle de CtiMeaobriandi dans lenrs re|atfbas hr^ le mende
exttfrieur, les difMraaces ^laieat prolbtidBei Le premier y,
apportait plaa d^observallon , le ^second phtt jVimagiaatioB.
Le ttvant se fait toujourri To{r dan^ Bernard de Saiat-
Pierre; il ne pdnt qa'it propertioii qn*fl'Ttrit , it ne ae psf
donne qo^aprte T^rlfioatiett. ChftCeaiManfi'eAt'rdcriTiia
qoi rdalie le miem to bdle ddfinltion qu'a donnde Bufloa
de Ifimaginallofi, odte fkcuHd qiH agiapdlt lea i^ensations.
Dans ses gnlbdidBes desoriptions, idlest siiH^ui VecdTain qd
iaidressei aa lieu que cisst le'tifjet dans^ernardin de Sainif
Piene^ ie ne TOot point dire queCb^tteubrfand ne aoit pes
exact, ni qu'il calorie avant de dessiner, car cW paitka-
li^riBOBent ua de ses dons ^de ne r^pandre ses magnMiqiw*
dDidears que aur des oontouiH prdds'et anttds. Mala aooaa
dta ddldls dbnt se oomposentses de^ptions n*y figure,
poor sa Tdeur propre , iif pour la curio&i^ parUculitee dqat >
il-pent 6tre Pobjet, mats pour sa relation avec la graida
poiste que rderlTdn a ritUcbde k Tensemble. La difiBtecace
to plus profonde entre Bemardin de Sdnt-Pierre ei CU-
teaubriand, foiijours en laissant chacun k aon rang* ea IM
pour i*un d*aToir dcrit les premiers d tos plus
Ijqvei deiasmiTragM avont la r^rolotion fran^se, et poor
faatre d'atoir terit tet slens aprte. Le plus gnmd et le plas
terriUe-^T^oanent des tempt modernes aMtait aeoompli
dftiia llntecv^Ue. Une r^volutioit qui oouiFTit l^Eimipedenifnes
flioonta atail rompolotite tfidittor d'idte'vt ide Isngage
tilit IciieBpritsAup^riean plaote'andeia:«u:en<4e(^'de 17a-
feint. I^ourietieprib domaaaiyilt afitent bito sg nCrmiTer
le fit dir <dix4ttilitai9-fliteie« et tandre la mafci iDorat poor
let-tent ^ VSnqfHopidie pear te proae, pv-deanir ks dix
Kmta ateolaiiea de b ilfirolatloii ftmcaln. Blalade eatlb
petite Aoeie, h^Htoe dttdlx^oKEteiB siteie» IM'y a lien H
diie M. e^dtaifc aB«leoKht'|k>ar lea hommaaaiifMeHra que
la rdrohitioD'firaBCftlM'aTait'reiloo'veldlea idtetttt^rairety
et renda indfitalAa mne nooteHer let ferteeppHeaHeif des
fornaet de JaAgagevoikaacrte par lea den danrienaMeir.
CSd donUe .relMkjf ellenieitt flit Js gMiv de CUteinbifahdJ
Client toajdnra It: Dito etUinatort dt BernardiB de
Sainfc-Pierfe^ mai8^'<ioiitenip1te arte des tuea Men dUKf'
retteBytt de benfaofaMeniii^gatet, lioB ptof ')wr mbtniMe
de tdettiiai USagiMiitCMitieia adcbereaae ei it tlMUt^ de
eemr 4e Ja gMAidkln«ne|elopMiqfie, maiainr itn- homme
de fMe qol-Mnaib d^tofe a^abtraar one montrehiedt hvit
aiteleasilrtisihiUievdroadavTaB; ' •
Dans ChiteauferiandV'Dieii et la fturtuve ne aent-plas leg
deiixiijetad!itAetMtoflntfpMhNophlqtte, nl deux piteea
d*tehi(iiiier.^V)t>poal8e eil ««aiit<€biilre dea pitoea riffles
doffls une aorte de jet,' dont auom des looetn ne prdrolt la
fin terrible. L*HlQette>!rlvain» aaaialant k d'lnimenseamltes^
dans l*igB oil tootes'leaehoaea ont nn air de jetteese, eC od
it aenible qnt rien:aiilottr de nous ne doive OMnuir, fVit
saisi. dHin doole prtiiihturd, et d'antant phis doaloarenx ,
snr tout te qui est'de Phomme, et fl se fttooma Ters les
den« pttea inunoable^ Dien et la nature; povf y tnmver un
sol qui ne M d^robtt pas aena sea pleda. Une trtateaae aolen-
nelte, le ddcoaragemeM dans la flenr de la Jeunease, d*au-
tanl plus anier etplus profond quil ttait pHsaffant le
temps la place des esp^raneft; une imaginatitB qui ne se
d^ployalt A raise'qn^u milieu dea mites on dans les soli*
tudes Tlerges des pas de lliomnt) snr deatombeaan ou
dans des Tor^ts prfmitiTes, comme pour aTek moins d'inter-
m^dlaires entre Dieu el elle ; nuUe diatraction, nolle curiosity
d*amateur posaMant k demi quelqne science naturetle, rien
de petit dsns ees contemplationa, tanlAI ardenfes et ironi-
ques, UAidi ealmes, aiais Jamais ianslrlsiessey«ttonJours
arec le bniit, dans le lointdn, dea catastrtpliet de la patrie,
de ces reparations sans la liberty que Chtttaabtiand fuyalt
clans les d^aefts du K^iifeair Monde et enr lea cherafna de
J4nisalem ; des sentfoMMta ehr^ena quoiqnefois vifs et nalf9»,
comme eeux des tmes simples et des enflmts , quelquefois
etag^ris, comme poor t'armer par un atrorott de fbt 1^^
rement factice oontre le doute qui TenaK ansai de ee c6l^
la , quelquelhts chatftelants, oomme s^ avait era par mo-
ments que lliomm^ commnnlque sa mortality mtee k dies
institutions divines ; pitis de pr^ooeupalton de la nMre de
I'homme ^qne de at' grtodem-, comme' d«ns Pascal et Bes-
saety ses tnedtres directs, et un triste et 'amer plaisir A i*^
eraser sous s^propres mines » k l^sulterde son nitottt;
rcStk ce 4|ni lit qtie tea premiers oovrages de ObAteanbriand
n^rrectftrent pcfrsonne m^dfocremeat. Id^es, ktngpge, leul
y 4tait nooteau:. •' .
Pour titoatei' lb tradition des pens^ eC de la langne de
ChAteaobriand , It ftfut remonter k Pascal et k Bossuet. Mai-'
gr^ de profondes difltonces, et qnoiqu'on sette bten qt^sntre
ces homnkes ttlusti^ 1l« da ysTOir nn grand 1nter?aile»
dnrant lequel la langue a soufTert, le style deCbftteaubritnd
est plus prte du dix-septltaie sitele que du dix>boititaie;
On dirait que saisi, au aortir de Penlbn^/ par ces granda
^criTiinSy doot les livres lui apprirent la langue des expd-
ritncea et des triktesseSy par 06 il detait'passer lui-mime an
meinent'oili Jettne liomme, 11 allait otiYrir lealivresdudix-
hdftJAme sitole, la rifolution les lui nt foH tombcr flea
iHaki0» tt qpit la tiolence ou I'atrodt* d6» Atonements l*aient
FRA1SCB 727
dAtoumA de lire des AcrlTalns que la passion de tooles let
classes teras^ en rendait responsabfes, Alors-, comm^-
Oant lui-mAme sa vie orageuse, et Toyant de sea propres
yeux toutes les misAres de Phoinm^ i^ccumuli^ , et tanjt
d'exemples de ce n^ant que Pascal ct Bossuet ont craint
d^autant moins d*approrondir qu'ils avaient plus de foi dans
eelui qui de ce n^ant m^me ilsiit sortir rimmortatit^, H ^ali
entrA naturellement dans les Wes de ces grknds bommes:
et aurait parlA leur langu^ comine \^ seiile qui lui fAt eba*
nue et comme la seule ^^ernelle^ pnisqu'elle firati sa gran-
devr de PAtemtt^ de la mis^ de rhomme. ta ^de d^
doulears cbr^tiennes tlbra de noutean sous une main ins^
plr^ Lea niAmes tendailees dans les pensAes ramenArent
kttJDAnies images dans'fe style. La langue. ne bit ni trop
abatfttIA ; ^me «fans les iScrits des ency clppAdistes^ ni' trop
CMMBcrMe, eomme danif'Behiardfn de Saint-Pierre, nl Acpor-
lAe, etmme poor la polAmique; eiTeofTrft de^nouretu no
Admirable mAlange d^abstraouons prAcis^ et ^'images tirAes
des sets /ces deux AIAnents 4ont V^tKbro Ast ta perfec-
' tfon mAme do style, Atabt rimage'd'on autre Aquijibre entre
les deux, natures de rbomme , rAmAet le corps, t^ lan-
gne, en cessant d'Alre ut InAtrument de polAmfque, repril
lea rormes amplesiet tar^ de Tart dAsiinArisssA , ^ ^ A It
dimretcede ceNedu dlt-bdtiAfne slAAte', qui chc»r%liait k
s^Atendre dn cAIAdls la fbule, et Afaire soo^betain Au milieu
de toolBS les iiiAgalitAs dMntelligence et d'Aducation , eile
a^ppropila at goAt dAs esprits coIUtAs, H prAfAra la clartA
qoltide la rAflexion A celle qui VApargne. L'un des dAdom-
nageaentsdu despotisme de NApolAbn, c'est quil n'y eut
d'abord aucitae sooffrabce publique asses oriSnte , aucone
pensAe natlonale assez firoisMe^ poor qiv'un Aorivafii supA-
rieur ptt Atre tenlA du pArrfleux honneur de s'en Aife I'or-
gane et de Ttner aoh gAnle au bien public^ GbAteaubriand
Alt done prAservA de la poIAmiquA qui tne Tart-, et.il rApKti
sur lui*mAme , au profit de ses mi^ditations 1nlArieui«8 , cAI
esprit particuller dlndApendanee qui A une' autre' Apoque,.
et quttd sa gloire IfittAraire Atait faite, devalt lui Inspirer
lea phis belles pages de la presse du dix>teuviAme slActo/
C*est ainsi que toutes les causes A la Ms coneourarent A lanoer
et A soutenir ce beau gAnie dans sa yraietoie, et quHl fut
donuA A GbAteaubriand de renouveler au commencement dt
dix-neoTiAme siAde, dans des idAes analogues , les merreilles
de la langue de Pascal et de Bossuet.
Id doit finir mon travail. LapensAe qui. me Ta (hit ^lirt
ayant AIA de rattacber A quelques tioms Incontestablet
la formation, le progrAs, le point de perfection. At let der«>
nlAres grandes modiflcationa de la UttAratui^ fraufalse, j'al
dt le teraiiner par le dernier de ces noms Incontestables,.
parcelui de ChAteaobriand. Lulseul pent prAtendre A per*
sonnifler une grande Apoqbe de la KttArature frangaise, el
c'est pour cela que }*ai dO m^arrCter A lui. An reste; si eel
Acril dtmande une conclusion , oette oonclusion ne 'pobvant
Aire qt^itt jogement trAs-coort sur les contefaiporains, je la
donnerai toldntiers. Mais ce' jugement ne pent Atre qu'uns
imppesrfon trAs-gteAralJB et ti^^ommaire, et par cela mAma
trtt-controversable.
Sans m^arrAter A la llttArature'dite de TEmpire , dont les
seuls bons ouvrages, ceux doM^'de StaAl et de Beiqanin
Constant, forent des inspitttions de 1iber(A, Je vals droit
A la littArtture proprement contemporalne, A cAlle qui est
nAe, sons la RestaUration, do double monvemett dea idAes
libArales et de i*Atude des littAratures AtrangAras, Tentiea,
un pen en conquArantes , A la suite des balonnettes AtrAn-
gAres. O'esi peut-Atre A cettA origine mAnie qne nobre littA*
rttura doit quelquesHines de ses beautAs ettous ses dAfanta.>
Au mouvehvant des idAes libArares, elle a dt oette bauteur
et cettAlmpartiantejusque lA ineonnuea qui narqnentlet
bons ourrages dliistoira; do phUosopliie et dA critique dont
8*bonorera notre Apbque; A i*Atude mal comprise dea liltA^
calures^rttgAres, elle aura dA cette incroyable altAriUoii
dt I'esprit iran^is, tout A coup dAtouruA des IdAes prtliquea
vers je ne sais quel ordre de pensAes d'exception et de n^
72S
FRANCE
nues r^Terict tra]i8plan.eeft de r^tranger sot an sol qui les
repouftse.
Sll est one liriit 6tablie par ce traT&il» c'est que la langae
franfaise n^a jamais M mieux parl^ ni mieux ^rite qu'aiix
^poqaes od elle a ^ le plus pore de toute imitation ^tran-
g^re, et r^ciproquement jamais plus mal parl^e ni plos mal
teite qo^aox ^poques oii les goerres, les melanges de peu- '
pies , la snp^riorit^ momentan^ des civilisations 6trang^res
7 ont introdoitdes imitations » soil do g^nie particnlier, soit
de la langue des peoples dominants. Et pour ne paiier qne
de deox 6poques oji ce double fait se manifeste avec une Evi-
dence irr^istible, mettons les beaux temps de Louis XIV en
regard des quinze ann^es de la Restaoration. Sons Loois XIV,
toute influence ^rangdre a cessE. La litt^rature espa-
gnole, qui a fait Taire au grand Comeille tant de mauvais
vers parmi tant d^admirables, a perdu tout credit : que di»-
jet? la langoe fran^ise s'est assise sur le trAne de I'Espagne,
dans la personne de Philippe V. L'inHoence de Tltalie est
pass^ depots longtemps , avec sa gloire. Sa longoe d^-
dence politique, sociale, litt^raire, commence; ses jours de
grandeur orageuse, de potele et de prose si sens^, donton
D^ligeait les chefs-d'oeovre pour lei subtilit^ de PEtrarqne
et les concetti du Marini, sont Evanouis; Pltalie ao dix-
septiime si^cle est descendoe dans la torn be. En ce moment
unique , notre langne s^Epure de tout alliage stranger, se
retire en elle-mtoie se donne one constttotion, se distingoe
toot d'abord des Ungues Etrang^res, qui, poor ne pas embar-
ras8er le plos mince talent de rfegles diniciles, se condamnent
k 6tre Etemellement. flottantes, ^mellement reconunen-
c^. Regardons maintenant TEpoqoe de la Restaoration.
Avec les strangers, que le mallieor de la goerre amtoe dans
Dotre patrie, arrivent lea litt^ratores Etrang^res, lesqoelles
sont accoeillies, yantte, recommand^ par la critique,
conmie pooTant rompre ntilement la roideur inflexible de
la nOtre et la renonveler par des importations lieoreoses.
Mais qo^avons-nous gagnE k ces importations? Quel froit
ttoos est rest^ de cette insorrection , ao nom de je ne sais
qoelles libertds de la p^is^e ant^rieures et prtexistantes aox
langoes , contre Tutile despotisme de la n6tre , despotisme
fondE 00 sobi par tons nos grands Eerivains, et qoi n'a
pas emp^cbE leors diOKrencesT C*est de ce joor U que da-
tent les langnes individiieiles et les publics particuliers poor
les apprendre et les applaodir ; c'est de \k qoe noos sont
veoos tant de Byrons manqo^ , et tant de lakistes qoi
n^ont jamais vn de lacs , et tant de diames Shakspeariens,
avec le moi litt^raire, si soperbe et si odieox , qoi m^prise
les grands ancfttres et n'admire qoe ceox qo'on ne lit
pins, afin de rester seol sor les mines de tootes les vieilles
gloires. H^as! de mtoie qoe la littiratore monnmentale
du dix-septi^e sitele fot le noble oorrage de la France de
Loois XIV, on moment maltresse de TEorope, et s^ main-
tenant encore par la langue , alors m^e qu'elle y perdait
dn terrain par la guerre, fiaudra-t-il dire que ce grand dE-
sordre d'esprit des demi^res annte a M le triste ooTrage
de la France se racbetant de TEorope Tietoriense an prix
d*one ran^n d*argentetde liberty!
Toute notre litt^ratore d'imagination , potaes^ dramas ,
romans, soit en Tars, soit en prose, offre, k Texception des
chansons de B4 ranger, des marqoes de cctte soj^tion
aox litttetores ^angftres. La langoe fran^aise, dont la
gloire est d'aToir prodoit la plos noble et la plos exacte idte-
Usation de la vie pratiqoe, cetle langoe do sens commim et
de la raison universelle, a ^t^ forote de s'aigolseroo de s'obs-
eordr poor rendre les excentriqnes reveries de TAngle-
tenre et de TAllemagne, et a pass^ sons le Joog des nations
que nous avions vaincoes. Et on n'a pas senti rabsorditE
d'enlever k lenr Traie patrie desidte qoi y trouvent, pour
leors noages et leor |)Enombre, des langoes sans regies ab-
soloes, ooTertes k toot Tenant, pour les transporter dans
une langae canstito^, exclosive, sacr^e en qnelqne sorte^
ou roriginalitE n*est possible que dans la cercle fatal des
eonvenances redoes.
Certes, malgr^ mes r^serrer^ fl y a de qaoi aooa gMier
toos, admiratifs et critlqoes , de r^poqoe ob noos viTOos!
M^me dans la partie de notre litt^rature conteroporauieoi
Tart noos paratt avoir sooffert, et oil les acqoisitions ne
compensent pas les pertes, m6me dans oette maladie dPexo-
tisme et d'imitation qoi noos travaille, il n*y a pat do moos
la plaie de la m^ocrit^ ; et sMl est Trai qne dana les oorragn
de litt^ratore pratiqoe nous sootenons notre grande lai^Bi
dans les voies qoi lot ont donnE Pempire des esprits coltiv^
dans le monde modeme, il ne Test pas moins qoe dans les
ooTrages dMmagination et de po^ie notre d^cadeneemtee
est encore la seule litt^ratore de I'Eorope oonteroporaine.
DfoirE NiSARD, de rAcad^mie Pna^uK.
En se reportant k la fin de la Restauration , on est firipp^
d'on spectacle magnifiqiie : c'est Tinstant le plos animi de
la lotte entre deox principes, dont Ton se hAte poor saisir
Tavenir, qo'il sent 6tre k lol, dont I'aotre redouble d*eflbiti
poor prolonger son existence. Tootes les forces Tires de b
nation sont k Toeovre, les esprits ao travail. Cliaque mafia
voit les orateors des partis se rencontrer k la tribune, les
joomaox transmettre leors pensteao bout de la France, lei
torivains enfanter de nouveaox livres , donner naissance k
de noovdles idte; le commerce entasser lea ballots sv
les ports. Dans le monde materiel comme dans oeloi de fSa-
telUgence,il y a enUioosiasme, toulation, et, nous lectai-
gnons, sorexcitatioD. La litl^tore depuis longtemps nV
vait pas ^t^ agilte aussi profondtoent; les aystemes phflo>
sopliiques renaissaient de leurs cendres, Ttelectisme se d^
Teloppait. La critique litt^raire modeme faisait son avte-
ment ; les civilisations ^talent ^tudite, (ouill6es, creoste i
fond et livraient leors secrets aox auditeors ^nerrefll^. Oa
se rappelle Teclat alors jet^ sor la Sorbonne par trois pn-
fesseor8,MM. Goixot, V illem ai n, Coos i n. Une Bouvdle
^oole litt^raire, prteliant unnouTeau symbole, apportaitde
nouTeaux dieiix et contestait bon nombre des dieax aadens;
elle renoovelait I'ode, le roroan, diangeait les lots du riiythme
et inaugorait ao tli^Atre on systtoie , sinon compl^temeit
neuf soos ie soleil, do moins nooveao poor la France. Cette
intention violente ne s'accomplissait pas sans r^istance.
Ceox qoi se sentaient menaces dans leor position oo leor
renomm^e combaltaient Taillamment, mats ils aTaient K-
tort d'avoir trop v^co et de ddendre one tradition dont oa
^tait fatigo^ ; ils Toyaient aotoor d'eox le desert se faire pea
k peu ; bientdt lis allaient rester dans la solitude, qoaod
1830 Tint mettre fin A la lotte en leor foomissant on pr^
texte poor se retirer du combat.
La r^volotion de 1&30 eot poor elfel imm6diat de dian^er
plosieors carri^res et de les toomer vers la politique. Qoel-
qoes aotres , sans entrer dans cette vole, se bomirent ts-
lontaireroent. Parmi les lioromes qoi avaient teno le pre-
mier rang soos la Restauration, plosieors ae torcot comply
tement et cess^rent d'terire oo de chanter. Les deux toi-
Tains les plos illostres entre ceox qoi dteiors s'absUnreat,
B^ranger et CliAteaobriand, appartenaient k des partis
diffirents, bien qoe personnellement nnis par une sympa-
tbie plosieors fois manifesto de part et d'autre. A part le
Congr^ de V&one^ protestation indirecte contre les eaneoiis
de la Restaoration, A part la traduction de Milton, ceoTie
secondaire, et la Vie de Rane^, liTre plutAt pieux que Utt^
raire, si la litt^ture pouvait fttre absente de ce qu'a toil
ChAteanbriand, nolle asovre sign^ de son nom n'a para.
CliAteaubriand, toivant ses ill^moiref , s'est dfeinUiresa^ de
I'aveuir ; oubliant le prfetent, 11 s'est plo k revenir sur b
trace des 6v^nements fiass^ et k recommencer sa Tie par
le souTenir. Un Recueil de diansons noovelles de B6viger
a pani, mais la trace des demiers^T^nements rteents y €tiM
k peine indiqu6e. M. de Ik^ranger passe toutefois pour avoir
^rit <te nomhreuses chansons dans sa retraite; il se refon
obstin^ment k les puhltcr. D'autres homnnes illu5tre« de b
Restauration se turent apr^ 1830 ; mais chex enx il n'y eol
pas H^ture '' ^ ^^^ simpleincnt changement de direcliou,
sub<lllriif„„' ,ruiie ^"^^ * *'*""^- "• abaodonnif^rt les
FRANCE
729
tettres pour la poLUque, la diplomatie, radministration ; peot<
Hit poor qaelqaes-uns serail-il plus court de dire que U po-
litique acheva de le& absorber. MM. Tbf er% V illemain,
Cooain, de Baranta, d^ avant 1830, tcuchaient d^j^
aux affaires, soit par leurs fonctions, soit par la presse ou
kurs Merits. La revolution de 1830 ^tant venue d^blayer ia
▼oie, ila s*y iet^cent, et la superiority de tour intelligenee en
fit Ylte deshomiDes eniinents dans les assemblies politiquea,
comme ils i'etaient d^jk dans les lettres, k ootre grand regret
toutefois ; car les plus eclatants discoors ne talent^ pas les
grandes oeuTres, et se perdentbien vite dans les catacombes
du Moniteur. Les livres mentetdoreront longtemps apr^s
qob leretentibsementdes grands succisoratoires sera oublid.
11 Taut que les seductions qui ont entrain^ des esprits tels
que ceux que nous venons de citer soient bien puissantes
pour les avoir detoumes des lettres. Nous demons en ad-
mirer dayantage ceux qui ont r^siste et n*ont pa? quitte leurs
etudes. C*est un honneur que M. Augustin Thierry, dont
Ics Teilles ont use la Tue, partageayec MM. Ballanche,
Beranger, Casimir Delavigne, et quelques autres, restds
tideies k leur passe, lis n^ont pas voulu qu'on pdt dire quMls
etalent autre cbose que des ccrivains. Les applaudissements
du public, Tattention pretee h leurs (euvres, leur ont pani
preferables aux obsequiosiies des subordonnes ; et ils ont
roieux aime ecrire des vers ou des pages de philosophie et
d^bistoire que des circulaires et des rapports. Parmi les
ecrivalns qui ont fixe sur eux lea regards du public pendant
cestrente demieres annees, soit par la valeur, soit par le
nombre des oeuvres, M. Victor Hugo oocope Tun dc» pre-
miers rangs. U a aborde bien des genres. Nous le retrou-
vons k la fots dans Tode, le drame, to roman; M. Victor
Hugo ent rhomme le plus important de to nouvelle e^joie.
II en est le chef, et loi a donne sa poetique dans to Pre-
face de Cromwell, Dans ses ceovres et dans ses drames , il
s'est efTorce de suivre les lois quMl a formul<fc8, M. Hugo,
comme principal caractere de ses ouvrages, offre uue person*
nalite pnissante, une individualite fortement tranchee. C«
qu'il a pubUeauraH pu ne pas etre eigne : ceux qui ont vecu
dans la familiarite de ses ceuvres ne s'y seraient pas trom-
pes. II a une manidre k lui de sculpter to pensee et de fixer
ridee qui, en la metUnt en relief, tend k lui donner forme
et sulnstance. Il eprouve un tel besoin de cherclier Timi^e,
(lue souvent son style arrive k se materialiser; to couleur
et redat Tattirent invindblement , et les Orientalet Your-
nissent le developpement to plus complet et le plus splen-
(lide de cette maniere. Les evenemento de 184S pousserent
M. V. Hugo dans la politique active; lui , qui s'etait laisse
faire pair de France sous Louis-Philippe, il devint roembre de
TAssemUee aatiouale, et , eiu d^abord par les partis conser-
vateurs , il se fit houiroe du peuple ; ses piote^lations contre
les restaurations monarchiques font condamne k Peiil.
Detous les poeies admires avant 1830, M. de Lamar -
t i n e est peut-eire celui qui s'est le plus modifie. M. de La-
martine, comme M. Hugo, a debute par des poesies monar-
chiques et religleuses, avec cette difTerence que M. Hugo
etait plus monarchique, M. de Lamartine plus rellgicux.
Nous n^avons pas k retracer les succ^s de I'auteur des M4'
dilations; constatons seulement que to revolution de 1830
le surprit au milieu de sa gloire apr^s to publication des Ifar-
monies. Bient6t il enffa dans to politique, aniva ^to cliambre
des deputes malgre un premier echec ; puis, i\trh& de nou-
▼eaux poemes, s'occupa d^histoire; la revolution de F e v ri er,
k laquelle il eut une si grande part, Tenleva aux totlres;
noais to politique est inconstante : to membre du gooveme-
ment provisoire dut bientAtse faire journaliste, et auuourd'hui
il poorsuit son esuvre de propagation civUisatrice en con-
vrant de sa magnifique prose des biographies poputoires.
Le mouvement romantique dela Restauration avait sns*
dte un grand nombre de pontes ; les plus remarquables
d^entre eux, apr^s MM. Victor Hugo et Lamartine, sent
MM. Sainte-Benve, Alfred deVigny et Alfred de Mus-
sel, Nous ne parlous pas d^une foule d^autres sans carac-
DICT. DE LA CORVERSATION. — T. IX.
teres particuhers autres que ceux de Tecole. Quelques mor-
ceaux meme se distlnguent par to beaute de Tidee et df
I'expression ; mais cela ne suffit pas pour inspirer k leurs
recueils de vers un cachet distinct, une individualite qui
ressorte et ne permetle pas de les confondre dans la foole.
II n*en est pas de meme des trois poetes dont nous avons
dte les noms. Cliacun d'eux se fait remarquer par un styto
k lui, un ordre de pensees dont il a fait son domaine. Tons
ces poetes ont debute sons la Restauration, anterieurement
k 1830. On aurait ete porte k croire que le retentissement
d^ln id evenement, en remuant les esprits, aurait susdte
des poetes et des ecri veins. Il n*en fut rton. Dix-huit ans
s*ecouierent, et, k part deux ou trois noms qui se sont reveies,
nul poeteremarque ne parut. II est une exception cependant :
un poete s'est etore, et semble si bien le produit de la revo-
lution de 1830, qu^il est ne avec elle, s*est eteint et a dis-
|iaru presqu'eii meme temps quelle. Nous voulons parler de
M.AugusteBarbier. La revolution dePeviicr u^en piuduisit
pas davantage, en tenant compte cependant des chansons de
M. Pterre Dopont et des fables de M. Lachambeaudi e.
Avant determiner cette revue des poetes, parlerons-nons
de ces innombrables recudls de Ters qu^apres 1830 che-
que annee vit edore. A quoi bon ? excepte leurs auteurs,
personne ne s*en est jamais occupe. Ce n*est pas k dire
•ependant que le talent manquM ices tentotives : il n'a jamds
et^ plus commun. Tout le monde est arrive k un certain
degre de perfection dans le vers, qui a pu tromper bien des
gens sur leur vocation. Les precedes de facture ont ete si
vulgarises, qn'ils sont k la portee de tons. Chacun s'est plus
ou moins essaye; les essais ont fait des volumes : qu^en
faire , sinon les publier ? Mais c'etait compter sans les lec-
teurs , qui, ne trouvant que des eclios affaiblis de Lamar-
tine et de Victor Hugo, retonrnaient aux veritables poetes,
et laissaient les imllateurs dans la solitude. De to taut d*ac-
cusations centre le siede, hostile k la poesie. Le siecle a
laisse dire et a bien fait. II attend encore un vrai podte, et
lui reserve un accueil qui fera mentir toutes les invectives
qo'on lui a prodiguees. Cette manie toutefois a eu des
suites fAcbeuses. 11 s'est rencontre des Jeunes gens qui de
bonne foi se sont cms des genies Incompris, et qui ont ap-
peie le suicide au lien de lutter par leurs ceuvres. Le veri-
table genie a des defaillances ; mais poor prouver son excd-
lence, il ne rejette pas to vie. U tient davantage k prouver au
monde qu'il a tort On pent dire, sans insuiter k rinfortone
des victimes, que leur suicide prouve contre dies : Gilbert
est mort k I'tiApital, mais ne s'est pas tue.
1830 et 1848 ont produit une poesie particuUke, to poesie
des ouvriers. On compte aujourd'hui en France une tren-
taine d'hommes appartenant aux classes laborieuses qui
cultivent to verdfication. Nous nous servons de ce mot k
dessein; car tour poesie n'est pas autre chose. On a fait
grand bruit de ces tentalives; on nous promettait une foule
de grands hommes; au resume, to France attend encore le
messie qui devdt la doter d'une nouvelle source de podsie.
Les hommes dont nous parlous sont des artisans laborieux,
qui ont developpe leur Intelligence par la lecture, et qui
meritent tous egards; mais parce qu'ils sont arrives^
comprendre les vers et k imiter plus ou moins bien ce qu'ils
lisaieiit, ils doivent bien se gardcrde <yoire qu'ils possMcnt
la poesie die-meme. Tout au plus sont-ils maltres de l^f^-
trument; ddnues d'etudes premieres, ils n'ont pas cette
forte nourriture, cette disdpline severe qui cree le style; ils
Tont prouve de reste. Leurs vers jusque id n'ont tX6 que
recho du poete qu'ils preferaient Le plus illustre d'entre
eux est Reboul, le boulanger de Ntmes. Sans M. de Lamar-
tine, que serait-il?Nous Idssons Jasmin en dehors, il
appartient k une autre iangne et k une autre lilterature.
Nous venons de voir quelle influence la revolution de
1830 avait exeroee sur la poesie et quel developpement
Tandyse avdt pris. Une transformation plus marquee en-
core s'est accomplie au thedtre. La po<^sic nouvelle, pai de
certains cdtes, tient encore k rancienoe poesie. L'art thet-
'J3
780
FRANCE
tral de nos joun est un art noaTean, en France du moins ; U
foriue uctuelle est le cuntraire de i'andiHiiie forme; elleest
m^e exclusive de celte demito. Les deux arts soat ies
sEtipodes. Au Uea de se diriger da particulier au gi^Q^ral ,
les&rivains moderiMS s'attacheut aux indiYidtialit^. lis ne
peigaent plus rhonmie sous Influence d*uiie passfoOi mais
se bomeat k mettre en sctoe un 6tr9 exoeptionnely le plus
souTent cr^ par leur imagination, et placid dans la Tie k
peu prte ounme un sauTagp iniUA tout k coop aux raffine-
ments de la cirilisation. Ce quHs ehercbent, c^est Teffet
produtt par les institutions sodales sur un Atre ainsi plac^
lis le mettent aux prises ayee les obstacles qu'apporte le
monde aox passions imp^tueases dont iU ne manquent pas
de le dooer. Dans una telle sitoation, 11 n'y a que deux al-
ternatives : ou la pas^on est Is plus forte, et parrient k
domioer le monde et ses lois ; ou elle succombe, aprte une
lutte qui la brise. Dans Tun et rautre cas, les situations
itrangea et nonoales sont prodigal , le drame est pouss^
jusqo'aa paroxisme* les (i^p^Ues se succMent sTec rapi-
dity et s*entassent les unes sur les autres; les conditions se
mdlent; tous lea ^tats, toutes les classes, se beurtent pour
prpduire de nouTeaux effets; le bourgeois lutte avec le
grand selgneui, Tartisan ayec le prince., ht spectatenr Toit
passer comme dans un rftve un monde vif, remuant,
bruyant, tumultueux, oil la Tiaiaemblance n*est gnte ob-
senrte, U est Trai, mais amnsant et en definitive n^int^res-
saot pas k moitid. Jl ne s*agit pas de traisemblance, d*ailleur8,
de v6ntA encore moins; le spectateur n'a pas le temps de
s'en occuper, il a bien asses k taire de suivre le fil de llntri-
gne k travers les travestissements el les changements de
fortune des personnagjBs., Ja ^4xM, apr^ tout, eit le mpin-
dre soud du spectateur de nos Jours; oe qn'il chercbe, c'est
un plaisir, une distraction.
Une cons^uenoe de la traasformatton de la sod^^ oe fut
la pr^ominance du mdlodrame sur la trag^die, do vaude-
viQe sur la com^e. La trag6die est une forme 9a^eate,ua
pea immobile, mais qui n'en fUt que raieux brOler les res-
sources d'inTention et le style du poete; la com^dle, de son
c6te, exige un soin, une culture assez rafBnie. Napolto ,
ayant repIAtr^ Pancienne sodtt^, .Toulot enoourager les
lettres : ia tragus et la oomtiie reparuienft un moment;
mats Icur vie fut factlce comme la uodM du temps. La
ddmocratie , ayant d^finifivemeiit prisposseNloa du sitele ,
demandait des spectacles qui lid Aissent appropri^ Le
vaudeville est la vraie comAlle, ie m<lodranie la vrale tra*
g^ des gens illettr^ etde culture grossitee. Le vaudeville
et ie m^ledrame absorb^rent done ■atureftement les formes
dramatiques plus savantes et plus raOlnte qui avaientr^gnA
jusique ik,
Ce n'est pas tout k coup que le tb^Atre est arriv6 au
degr6 d'abaissement ob nous le voyone. La Restauration a
6V^ une ^poque de transitioo aussi Men en Utt^rature qu*ea
politique. Les id^es nbuvdles qui s'agitaieot dans le monde
et cherchaient k se produire nValent pas enoora aoqois
toute leur force d'expansion. D*ailleiirt, les tentatives qui
se produisaient ^talent timides et oomme bontease# d'elles*
mfiitoes; d*un autre cdt^, de 0!ands acteurs prolongeaient la
vie delatrag^die etde la comidie anciennea, pendant que des
honuttes de talent , et au premier rang Casbnir Delayigne ,
par quelques oduvres remarquables, lUsaient Uhisioo sur
la vitality de Tart tbMtral. Peu ii pea oopendant la bour-
geoisie gagnaitdu terrain dans le nanode ; en mteie temps,
et par une consequence naturelld, les aii^ets mis li la sc&ne
etaient pour la plupart empnmtes 4 la vie famili^re* La
society nouvelle lend^t k se snbstitner mteie dans les Jeux
du tbeitre k la soddte ancienne. Les macqulaavaieot, sul-
vantelle, assei looglemps fatt nontra de Mar esprit, tes
eomtesses de leur gite^ el de fear gakNiterie. L'anden rt-
peHolre^aait poor cette socitt6 rinage d'ua savolr-vivre et
d one elegance qu'eile ne poaviit MMre, el dont les roo-
diles lui devenaieat antipatblqoes. La eomedie andenne
tomba ea discredil, el II. Scribe devlnl rauteur aime et
appiaodi de I'Spoqise. Las petits jtsubumiiU, ies peltee»>
quetteriea, les petits maneges, si fjnemewl exploiMs par
lui, coaveoaient merveJlleuseiwent k oe monde. Las
de banqaiers sentinMotales , les miUionnaires, las
galants, qui rempliasenl ses pieces, chaimtonl la .««.»,
qui crut voir co eux la reproduction de la sodeid de la
RestauratiOD. La cooiedie alors etait dans lea etwees el
les bommes pins qo*aa theitre.
Pendant que M. Scribe pourBoivait le eours de sea —,««.,
une revohition dramatiqoe s^eiait prepareeel s*aoeonplissait:
,1S30 Inl donna una impulsion irgeatrtibla. Le drame ramai*
tiquefitsoaaveneaieat Le drame modeme peul ae penoa-
nifier en deux bommes : Uli. Hugo el Dumaa. Cbacaa
d'eux a eu ear la sctea one influence particull^re, mala ^
lemenl neiasle. H. flogo a cred le drame splendlde, deveaa
cliei ses disdples une machine k decorations; M. Domas,
Ie drame brutal. M. Hugo a de beaux elans lyriqnes. M. Da-
mas fait couibattre dsf faMtfanGts recherdiattt avidemenl Is
satbfaction de leurs appetits. Cbex les ei^vos de M . Hugs,
Tabtenoe de verite des penoimages est Mdeate. Cda ex-
pliqoe le peu d*inter6l qa*onl offer! ses dramas. Qa^ preaae
leurs beros un ^ un , qa^on se demaade si dans la situaUaa
doqnee lis tat ce qu'ils devraient faire , diseni ce qnHs
devratat dire, Pon se coavabicra bien vite que la faattinf
seule des poetes parte par leur bouche, el ncm le saatiBeBt
dont on les suppose animea. M. Hugo, admirable poete
lyrique, aM maladrolteueni imite an tbeitre. La rIdieiM
de son fanaginatian rentralne k diaqne instant el le de-
toume de la voie o6 H pose le pied. Vlvenieat frappe d^iae
idee, fl s'arreie pour la devdopper; il ia ptee, TeBveloife
de broderies, al, sana s^en apercevbir, laisse son drane
s^en aller k la derive, aborder oft fl pent H s'easait qoe
ses pitees sontsplendides el polssanles plntdt que drama-
tlquee. Moua ne sommea pas du mtaie avis qae les cri-
tiques sevtos sor ie pen de valeuir de ses plans, isr llaha-
bilete des gradaUons^ la faiUesse des prepantloiis, la
dispropodioa des setaes; cWsouvent un merile el aas
preuve de Ibrce que cette biexperience k eanatnife one
fable dramatique. Les grandes qinlites que pasaMe inoea-
testableaMnt M« Hugo sont deveiiues defiMUs difex les db-
dples qoi eat pretoida que le lyifnne doH ooeoper Is
piemitee place daaa le drame. La lesolutlon de ee systtet
est trop facile : Vpif dil drame dit aetion, et le lyrittae eit
ce qall y a de plos anflpatfaif|ae 4 ractloa; 11 l*ealnve,U
bit laqgnir, la met en ddrouta. OTpas voyons dUlenrs ee qot
produil ee syaUme. On a tenie de suppieer k toot per
le nMQveaaent autedd. 1^ d'abteors se soni ebntaries
de pen de penoaiages; ffii ameaent sur la sotoe des
masses popolaftres^ de longs eorteges, sans antra feul^d'oo-
cnper les yen et de remplir la sctee, par soUe delear
impuissande k ranimer^ Le pendiant general k toMMbm
la poede se retrowe aecessdiement an tlditre. L*ait dit-
I mslique, d on aohrdt cette ronte^ ne devieadMI Uenlit
plus qu'one esMbftion de vdonrs el de bamdefea. If. Da-
mas cbeteba pea k eblooir le regard; il a poor pfMpe
qn*U tat lirapper foil L^ardenr de son tcmperameal ndri-
dioad a pasee dans ses pitees; 11 est toojons prfll k crier
avecDemodbtae: L^acttayTteUen, etenootferacttarAves
hit, pas de preparations, pea de tateurs; ses personaagBi
tendent droll an bot. S*ils a^ndit, ce quHs veolent, ^ed
laposscsden de la fbmnealmee; sllssont amUtient , cM
raoeorapllssenMnI de leurs. desirs. M. Dumas conaatt par-'
fdtemeat le tbeUra; ate plans son! toi^ioaia JisWIemMd-
ooMblDea, sea dMs mdaagea avec art La traisemhisaes
ed sooveni violet, M est vfd; fnals le spectaMr a*a pas
le temps de a'ini'apeieevoir; saearioslte, vheeaeal evdMa,
ed ioojoun eolKdiee. Qital k la morde de rcenvra, ele
ednulle; rantenr nepoursoll qaTane chose, rematfaa Ge
n'ed ni aa cosur al 4 I'iesprft qu'il s^adresae, «'ed aai pan
slons de la foule, aux sens das bommes asaamUea. II ne
sMnqui^te pas, d^ k vrd dire , nous cioyons qoll n'y
guire, des resuKats possibles de cea appds k k
FRANCE
Ttl
il an mat^rialiiiiie; 8*0 a ten, il a rtesi at ne dcmanda
lien de plus. Ne cr^JgnoosMS de le dire, de lemblables spec-
tadea sont dao^reox; h \\ longuei iU font p^n^trer dana
les maifiea Fidte que la saUfactioii dea bestSna mat^rielft
eat l^'Ume , et qae lea lois sodalea ne sent foltea que poor
ceax qui ne savent pas I'en affranchir. Si noua imputons k
M. Damaa plus qu^li toot autre le tort dVoir deTdopp^ oea
pandiaDts maoTals, c*est que son osoTre enti^re est em-
preinle d^un wma^H*"^ sur leqoel son talent pent dooner
' le cHancet et que le critique doit signaler et combattre.
TovtefoiSf U ne serait pas Juste d'accnser le poCte seul; il
■*a fait que copier lea honunea qui TentDurent Si sea per-
aonnages se pr^pitent vera lea Jouissances mai^elles , c^sst
qn*il a pria ses modiles dans le monde netneL L*Aprei^
qii*ila montrent est celle de T^poque.
Un Jeone homme inconno , arriTant de la profince » « ce
pendant d'on seul coup conquia la ienoinin^» aree una
tragMie romaine; mais on j trourait de beanx rera. La
pitee, malgrt fes d^lants, oflfrait le lang^ de la paasion.
Si les personnagBs ne Tiralent paa d^nne tW rteUe, ila ▼!-
raient k la rigneor. La surprise. Ait Joyeuse. L'annte soi-
▼ante, nne flBOTre d^saote et .facile, de style barmonienx
et fluide, joate sana reclame, k rimproviste. Tint Cdre
poor la commie ce qiie Lucrice arait UM pour la tragMie.
Mais les deux jeunes autiNira ont sembl^ talblir k lenr se-
eonde te&tatire : Agni* d€ M6ranie et L'Bmnnu d€ IHen
n^ont paa teno ce qu'avaient promis l/ucriee et La CigHe,
MM. Ponaard et Aogier avaient profits de la reaction.
Depuis, M*"* Sand a introdoit ayec ancc^ au .tb^Alre las
jDoeurs des champa; et M. Alfred de Mosset a rujouer ses
prorerbes an Th^Atre-Fran^aia.
Le mteio caract^ de mat^alisma qui a pen4tr6 le
drama a dgalement attaint le roman i c'eat le mtaoe oubli de
toute apirituallt^ le m6me sensualisme; les auteura, dana
lea liTres, aont m^meall^ ploa loin qn'au tbd&tre^ Lea hom-
ines assembles sont plus rigides qulls ne le sont Isolteent.
Dansie W/^k-iAt^ ila font souTent bon marchA de certaina
principes dont Us ne permettent paa la violation publiqua.
Si le th^Atre, qui cependant n^a gu^re respects de rtglea, en
a conserr^ quelques-unes, c'est k cette disposition qu*!! le
doit. Le livre a os^ dayantage. Me pooTant cberther TeRet
des decorations, les romandera se r^etteent aor la pompe
dea images et des mots ; le cliqnetia des phrases et I'^elat
dea coulenrs Cuisses et enlnminte passkent trop sonvent
pour da style. Un feit qui dontribna k amener cette ressem-
blance, ce fiit I'enTahiSMment du rom^n par lesdramatuiiges,
qui y port^rent leurs habitudes Hulentea, leur brutality de
senUmenta, leura effeta exagir^. Le reman ne tarda paa
il n^gliger la peintore de carad&re pour rechercber nnlqoe-
ment llnt^M des compHcationa; T^le de Lesaga fut d^
sert^ y4rit(6 dea passiona, naturel des seirtimenta, eorreo-
tion et simpUcit6 du latt(^^« c'itait li on attlrail dont on
ae d^barrassait au plua Tite. Poor atteindre an Trai» il foot
du tempa et dea efTorta; et le lectenr en teoait jmo de
compte. L*aateur prtfte bien rite ser?ir le pnbSc aelon
fl<m goM ; il y avait toonomie de tempa et augmentation de
aalaire. La cr^tion de la presse populafare fiit en qnelque
sorle le coup mortel port6 k la litUratnre romanesqne; on
slng^ra de publier en feulUetonades nooTdlasetdes
romans. Les auteura a*en r6]onlrent ; Us n'y Tirent d*abord
qu'un debouch^ ouvert k lenrs oufrag^s, one communication
plus directe et ploa faitime afec le public Aojourd^hui , las
aoltea de oette alliance de la presse et de Timagination ne
ae font que trop sentir; tous ceux qui ont pass^ sous les
fourches caudines du feoUleton olfrent le triste spectacle de
riches fkcolt^ 4*ui8toi de talenta en mines. Vera la fln de
la Kestanrath>n| la nation comment k slnqui^ter do roman.
Walter Scott, par sea succte et ses admirablea peintorea,
atait mis ce goAt k la mode. AussitOt toute one arm^e se
bfi pour y r^pondre. 1830 donna nne Impulsion BooTelle
b ee mouTement. Le roman derbit la forme nnivemelle;
^iliaqne parti en At uoe macldne a son usage. En peu d*an-
n6ei on ent le roman intlme, le roman deaeriptiC le romaa
physlologique, le roman philosopbique, le roman poUtiqiie,
le roman hnmaniiaire et le roman historiquai le pAie mo-
deme de toos les anires* Plus d^nn auteor, populaini 4ina
les caMnets de lecture, secrut assure de la renommto^ qvel-
ques noms seuls ont sumagd.Noua aTonades romandera re-
marquables : leura talenta aana doute ont bien des taches,
mais plusieura d'antre eox ont des quality qui les leront
dnrer. Ifooanedterona que dnq noms : Baliac , rnfltino
Sue, G. Sand, Alex. Dnmea et F. Soulitf, talents in^-
gaux, sans doote, terlTains de m^iitea diven^ mala aJmds
de la foole. Chaa tana, Finfluence du si^cle ae iait sentir, Le
aensoalisme dombie en eox, etqudqne»«ns Tontinsqu'ao
mat^riaUsme. Tooa produisoat trop. Aprte e^oir ploa on
moina rAsiat^, Ila ae sont laisaA en^ir par le JoonialiBme.
Forete dte Un de foomir tant de Toliunea par an, A des
dpoqoas d^lenninte, il ne lenr a ploa ^ poaia)le de domier
A leura lifreale tempa n^cessaire pour lea mcDar^Uen; II
en est rteilt^ raflkibUiiaeimBnt dans le style^nae coneeptlon
malt^n^e et IrophAtlf^ la pdntora^e aentimeiptapeo Atn-
di^ et le Trd remplacA par Fempbese^
Des romandera .que. nous avona dt^ , Balup. eit le ploa
ancien et le mobis popuiaire : ee n'est .paa qu'il nHdt de
Dombrenx lecteors, et que sea oofrages ne anient recherche ;
mais il a mdna de prise sor la foul^ et ancnne de sea pro-
doctioos n'a soolerA le bruit ^ourdisaant de certain^ autrnt.
La nature mAme de son talent donne U raimB de ce fait.
Baliao est avant tout nn analyste patient, nn investigateor
moral, amoureox du detail. La masse est plua sensible
au monvementqu'an mArite d^ineAtnde psychdoglque. Noij-
obetant cette rAsistance passiTC qu'U a eu A comba^re,
Balxac a an conquArlr un pabUc; FAducation a AtA Uborieose ,
mais Faotenr Fa menAe k bonne lb. Balaac s*est fait on
style particolier, appropriA k la natora de aei ceoTrea. II s*en
faot de beaoooop quMl aoit oorrect, et Foa ne pent dire ce-
pendant quMl soit mauvaia s t^est qodqoe chose de eon-
toumA et de pAnlUe par moments } le prMeox se tbit seulir
de tempa k autre; la diflbaion i^y moatra, |a phrase est
entortiUAe, souTent obacore, chargfo de parenthAses et de
phrases faiddentes; mab le talent, la vAritA, la finesse sau-
vent Balzac; on a'est familiarisA aTCC loi, on Anit par Fai-
roer et le sulTre Tolontlefa dana sea analysea infiniea.
M. Sue est un talent d'une autre natore. Balaac accepte |e
monde, dnon td qull est, du mohia tel qu*il le toit. II I'A-
tudie et le pehit; d lea portralta sont laida, taut pis pom-
lea origfaMux, fl n*a ftiit que copier; il ne slrrlte pas, ne
a^emporte paa centre les imperfedlons humdnes ; il est plus
disposA A en rire qu'A s'en Ocber. M. Sue ne proid pas son
parti si aiaAmeot II est misanthrope arant tout, ne Toit rien
de bien, et n^est paa disposA k Aire bon ^rchA de ses in-
▼ectiTea. Dana b preniAre partie deses roaaans, fl point la
monde k sa fo^on, e*ed-A-dire U Tertu honnie et opprimAe,
le Tice et le crime honorte et triomphants; c*ast ponr loi
un thAme invariable. EnaoUe, nn ehangement s*est opArA :
0 ponrsoit la rAforme dea aboa aodaox. Le monde n'est goAre
plos beau, mais hi verto respire da?antage, le Tiee est qoel-
qoefoismisettdAronte. Puis 11 est arrirA A mettre aux prises
la fortune et hi pauTrelA, et A donner tons les Ticea A la pre-
mlAre, toutes lea qnalitAa, tootes les Tertna A la seconde.
Quant au style y.c'est A ml dire la partie la ploa latbie de
Fauteur. M. Sue n*a ^ une langneA lui, one forme qui
hd soit prepre. Llneorrection, la roaufalse qnditA de la
phrase, compose une dictipn triviale et Tulgdre. Sana hi
focultA dluTention, qu*U poaaAde, el FintAzAt Tiolent et bardi
quMl aalt metire dana ses compoaitioBa , Jamaia M. Sue n'aa-
rait conqub hi popularitA.
Des romandera populaires, le phM grand, le ploa remar-
qoable aans eontredit est George Sand. AfeeeUe en ae aeirt
dana une rAgion TAritablemeBt litlAralriu George Sand panrt
presqne avcc la rAtolution de JnUlet. II eat naitamMabie
que la fermentatioB d*idAca qui rtgndt doca a eo one griiide
innucnce sur Paotenr el Fa pousate anr hi Toie ^pi'dle t
92.
•raa
FRANCE
parcouroe. Nous ne dirons rien de sa persoonalit^y bien qu^elle
pviBse en de certains points espliquer ses oeutres. La fran-
chbe de la passion est le caract&re distinctif de son talent
Un sentiment one fols donn^, George Sand ne marchande
pas avec les consdqaenoes. Sa logfque impitoyable les mtae
jnsqo'aa boot , et ne connalt pas les transactions. George
Sand a d^ja beaucoop ^rit, et toutes ses ceuvres peuvent
se diviser en deoi paKies. Dans la premi^, la meilleure
sans contredit, elle semble s*dtre donn^ la mission d^atta-
qner le manage et de prouver la superiority intellectuellc^et
morale de la femme sur riuHnme. Les sentiments de Pau-
teur se modifi^rent; les doctrines d^mocratiques s>mpar6-
rent de son esprit, se combin^ent ayec ses andennes id^.
Puis, I'autear s*enfon^nt de plus en plus dans ta d^mocratie,
ses livres reprodaisent des doctrines pMlosophiques et reli-
gieuses qui s'accommodent mal de la forme du roman, et Ini
nuisent consid^rablement , tont en se montrant confuses et
nial d^uites. Enfin, George Sand sembla youloir se d^faire
de ce bagage incommode, et rerenir k son ancienne mani^re.
Elle trouva des accents pleins de fratcheur dans des romans
cbamp^tres , et porta les mcsnTS et le langage des paysans
sur le tli^&tre. George Sand est un grand terivain, le plus
artiste sans contreditde tous ceux qui ^rivent des romans.
Son style est nerreux et limpide ; jamais des images outr^
ou ambitieuses ne font tache sur la trame serr^e de sa
phrase. Le seul d^faut qu*on lui puisse reprocher, c^est de
temps h autre un peu de declamation; m6me h ces moments,
I'empliase se trouve plus dans la pensde que dans les mots.
Nous ne saurions trop conseiller k quelques riraux de 1*6-
tudier, Us nepourraient qu*y gagner.
M. Alexandre Dumas Jouit d*unepopa1arite plus etendue.
A Trai dire, M. Dumas a plus de partisans dans les masses
que parrai les eisprits deilcats. Cela vioit de la position quil
a prise. Balzac recberche Inexactitude de robser?ation ; il s'ef-
force de reprodnire avec Y^ritS ce qu'ii a etudie. M. Eugdne
Sue combat le mal social el eh poursult la reforme; Geor;^
Sand attaque le mariage , et prend en main la cause de la
femme et celle dn peuple; tous ont un but et veulentprooTer
qudqoe diose. M. Dumas ne yeut 6tre quNm amuseur public;
II a pldaement rt^ussi. Tout ce qu'il ^crit est SYidement re-
dierche; les joumaux le mirent^ Tendi^re, et deux des plus
riches, dans rimpuissance de pouToir se Tapproprier exdusi-
Tement, finirent par se le partager. M. Dumas, il faut le recon*
nattre, esttout k fait propre au rdle qu*il a choisi. Son imagina-
tion n^est Jamais lasse; incessamment soIUdtee, elle est tou-
jours prftte. Les Tolumes publics par Tinepuisable luteur
€om|H>seraient nne biblioUi^ue. Cependant , ses demiers Merits
tint autant de yerre et d^entraln que les premiers. La Tcrve
n^est pas loi^ours de bon aloi, la plaisanlerie est soorent de
mauvais goOt ; roais elle a toujours une oertaine Titalite qui
la foil passer. M. Dumas a ressusdte le roroan d^aventure, en
lemodifiant. Aucone le^on, aucune T^rite ne ressort des si-
tuations. Ses b^ros courent les arentures pour les aventures
elles-mtoies. Les duds, les d^fis, les courses nocturnes, les
imbroglios, tout ce qui compose enfin ce genre d*ouTra-
ges se m61e sous sa plume avec une vivacite ctiarmante, une
foogue qui entralne ; parrenu au bout du livre, il ne font
pas se demander ce qu*on a retire d*unesemblable lecture :
on a passe le temps. Nous disions que le roman atait tons
les caract^res du drame. M. Dumas, plus que tout autre, a
contribue k ce rteultat Habitue k la forme tliestrale, peu k
peu le red! sous sa plume a disparu pour faire place au dia-
logue; les evenements ont pris une toumure dramatique;
les situations se sont pressees; enfin, moins la representa-
tion, le roman est devenu un drame Yeritable. Le sensoa-
lisme en outre a passe de la sotoe dans les compositions lit-
teraires de Tauteur. Les heros de M. Dumas prooMent dans
le livre de la m^me mani6re que sur le theitre, et redier-
cbent la salisfaofion de ieurs passions. C^est dans la nature
fiumaine sans doute, mais toute la nature humaine n'est pas
)i, et nous ne voyons pas de motifs pour en negliger les
«6tes plus nobles et moins materiels. M. Dumas olTre le spec-
tade de facultes Uttenures remarquables deplorablemeat em-
ployees. Personne plus que lui n^a ete doue de spootaneite
etd'inTention ; il n a pas su les moderer pour en doubter h
puissance. Presse par les libraires irides d*exploitei sei
succes, M. Dumas s^est laisse aller peu k peo an mercaoti-
lisme, et a fini par ouvrir un atdier de litierature. Malgr6 la
facilite d^improvisation qui le caracterise, il ne poufait
suffire k toutes les demandes; il a pris des GoUaborateon,
et s^est fait industrid. Quand son atdier a et6 organiie,
9*a ete un debofdement litteraire. 11 y a eo an roomsnt
oil nous STons compte jusqu'^ doq joomaox qui touf
les matins publiaient des feuilidons dgnes de son aeoi.
De plus, en liomme econome, il s*est mis k oooTertir
ses drames en romans et ses romans en drames, tirant ainsi
double profit de la meme idee. Sun exemple a ete pemideox,
et s'est etendu. D*autres ecrivains Vont fimlte. La eoncor-
rence s^est etaUle, et le ronian-feuillelon a continue k peidre
de sa Yaleur.
Le dernier des romanders popolaires est Frederic Sodie.
Soulie est le romancier des passions Tiolentes. Ses liYres
peuYent faire concurrence k la Gaiette de$ Thbunaux. Les
viols, les meurtres, les empoisonnements.j tiennentune
longue place. On y respire une odenr de sang et de nM>rt. A
lire ses ouTrages, on dlrait qn*il ne Toil la soeiete qo'i trs-
vers la cour d^assises. Nous reprochions k M. Domas bbru-
talite sensndle de ses personnages; sur ee point Soulie le
depasse. Ses heros n^ont qu*un moyen d'attehidre k lean
desirs, la violence. Suivant leur energie ou leur position ,
ils emploient le poignard on le poison. Hommes, femraes,
vidUards, Jeunes gens , ont les mtoies instincts , les memei
allures. L^Ame n'a pas un instant de pdx ou se reponer dei
crimes qui la tiennent bdetante. Le repos n*eit qa*au boot
de Touvrage, apr^s le roeurtre du dernier persoana^.
Aprte ces romanders , il serait iqjuste d^oublier M. Me-
rimee. Mais grftee k Dieu et k la revolution de Pevrierle
roman est k Tagonie.
Ce qui semble devdr dans Tavenir etre le caracttre ho-
norable do dix-neuvieme sitele, c'est le moovement histD-
riqoe qui a porte les esprits vers retade des documents na-
tionaox. Plusieurs causes ont determine ce mouvemeBt;
nuds la principale, celle qui k dlesenle a plus infloe que tootei
les autres reunies , c^est la passion politique. Deux partis «
tronvaient en presence ef se disputdent le monde. Too
deux, k Tappu! de lenrs opinions, s'empressdent dialler cber-
Cher dans le passe des exemples dej^ oonsacres. Uberaot
et roydistes se mirent done k Tenvi k fouiller les chroniqoes
et les bibliotbeques, k dechlfTrer les chartes, k compuiser
les parchemins. Les nns et les autres poursuivaient oa
double but. lis voulaient oonvaincre Ieurs adver^aires de
mensonge ou tout au moini d>rreur, et appuyer Ieurs pn>-
pres theories sur des lUts d^^ sanctionnes. Une partie des
decoHvertes etait employee dans la poiemiqne joumali^re;
mds les resultats n*en demeuraient pas moins acquis k la
sdence. L*etude des sources fit bien vite reoonnaftre que
les histoires de France ecrites Jusque dors n*en avaient que
le nom ; les faits et les personnages etdent defigures, d ra-
menes k un certain modde aosd doigne de la verite que de
la vrdsemblance ; les deux premieres races surtont etdent les
plus maltraitees. Bien des esprits qui avaient eommence d«t
reeherdies dans un sens politique les oontinu&reni dans oa
sens purement historique. Nons ne dterons parmi ceox-la
que rillustre auteur de VBisMre de ia ConqtUte d'AngU-
terre par les Nomumds et des Lettres iur VhUMrt de
France, Des OBUvres remarquables pamrent coup sur coop.
Dans son Histoire des Dues de Bourgogne^ M. de Barants
tra^ le tableau splendide et dramatique de la France pen-
dant les deux siecles qui ferment le moyen Age. Pendant
que M. Guixot retrouvait les origines de la dvitisatioa
modeme et expliqudt la roarcbe de Tesprit humatn dsfids
la chute de TEmpire Romain , M. Augnstin Thierry eipo-
sdt le mouvement commund et le revdl de Tesprit deno-
cratiqoe. Son frfere, M. Amedee Thierry^ retroovdt las tHns
FUANCE
dlspen^de la famflle gauloise. Michaud racontait lea
eroiaades, cette p^riode cheraleresqne de nos annales.
MM. Thiers et Mignet abordaient la p^riode hbtorique
ta *plQ4 i^cente , 0t pour la premiere fois ^leTatent h la di-
gnity de riiistoire le r^it de nos troubles r6?olution-
naires.
Comme m^rite, les RMts MSrovingiens deM. Augustin
tliierry sont an niveau de sa belle Hlstoire de la Conquiie
de rAngUterre. M. Thierry s^est occupy longtemps de son
Histaire du Hers iiai, sujet entiirement neuf. M. Thiers
4aiis YffUMre du Consulat et de VMmpiref continue son
BUtoirede la Mivolution. C*est le inline systfeme, le m6me
^tyle; M. Thiers a Intents une nouTelle esp^ dMiistoire,
que Ton pourrait appeler rhlsloire bulletin. Ses rdcits en efTet
aont d'un style ais^ , facile , rapide m^me » mais qui sembte
plutdt celui d*un rapport que le style de Thistoire : la netlet^
de Tesprit de Tauteur B*y fait sentir. Cest afnsi que Ton
Unite les affaires; nous doutons que Tbistoire pnisse s'ac-
eommoder de cette mani^re. M. Michel et est bien Tdcri-
vain dont le style est le plus oppose k celui de M. Thiers.
Autant Tun fuit rimage et la couleur, autant Pautre les re-
cherche. Les falts rcT^tent anx yeux de ce dernier des cou-
lenrB partlcnli^res ; les oljets Insensiblos K*anhnent , el il va
jusqu^lt prdter du sentiment aux pierres des catliMrales.
PoSte, M. Micbelet est soorent neuf; il salt animer This-
toire et la rendre int^ressaote ; sou rent dans IMilstoire cet
intMt est celui du roman. M. Michelet est un chercheur
infaligable, un inyestigateur patieot, qui a mis beaucoup
de faits et de details en lumi^, nn Trai po<Ke, qui met quel-
qnefois son imagination k la place des clioses. Tout compens^,
I'histoire lui doit dea MicM nouvelles et des travanx utiles.
M. Henri Martin a compost une bonne compilation sur
I'histoire de France. N*oublions pas enfin de citer un essai
deM.de Saint-Priest sur la chute des j^uites en Europe,
wtt Hlstoira de Louis XIII , par Bazin , une Hlstoire de la
convention, par M. de Barante, one Histoire de Washing-
ton et une Histoire de Cromwell , par M. Guizot.
Remarquons pour finir que les branches de la litt^rature
qui se sont le mieux pr^serr^es de la dtodence sont la
poMe et riiistoire. Cela Tient de ce que par leur nature
ellea exigent un certafai travail de pens^ et de Tonne dont
le thMtre et le roman peuvent se passer. I^ tyrannie de la
rime et les difficulUte de la mesure s'opposent k une com-
fusition trop hftt^. Le poCte est souvent oblige de toumer
et retottmer aa penste avant de trouver la forme definitive
qui doit la rerttlr. II se voit souvent contiaint de Taban-
donner eompldtement; Tcenvre en profite, et sort plus ^la-
iante de ce travail. En hlstoire, les reclierclies, la compa-
raisondes documents entre enx» la poursuite de la v^rit^ k
Iravers des t^molgnagnes souvent contradictoires donnenl k
Tesprit une maturity et une rectitude qui toument an profit
de U composition. Dans le roman, au tli^fttre, il en est tout
diff^Sremment. L'autoir n'a de Mn que les Ifmites de son
imagination. Si, au lieu de la r^ler el de faire un choix
parmi les rftves qu^elle enfante, 11 se met k sa suite et laisse
glider sa main par die, les ceuvres qu*il produhra pourront
^tre pleines de ooloris et de fantaisie ; elles seront fai^ates,
4^rdonnte, sans porportion, et soumises aux hasards bona
4>u mauvaia de Tinspiration. C'eat ce pen de soin de la com-
position» amen^ par les besoins de Timprovisatlon et Ta-
mour du lucre , qui a Jet4 les terivains dans les excte que
nous d^plorons. Mous ne cesserons pourtant de le rediro ^
M la Utt^ralure veut se lelever, die n*a que deux moyens :
r^tude et le travail , et Tabandon des doctrines sensualistes.
Tant que lea cenvrea des ^crivains « au lieu de s*adresser k
]*Ame, s'adresseront aux histincts de rhomme, k ses pas-
aioDs on I sa curiosity, Tabaissement actud oontinuera.
Une rtection semble se manifester k la fois au thtttre et
dans le romaa s fosse le del qu^le ne soil pas trompeuse!
La France seule a conservd une vitality qui s*est retlrte des
aolres nalioos; quTdlen^oablie pas que Tesprit seul vivifiel
iTa^t-dle pas dev aot die les terribles et grands exempies
de la langueur italienne et espagnole , par les mtoies abus?
Phitar&te Cbasuss.
Philosophie,
Une des plus grandes illustrations de la France, c'est sa
philosophic. Produit ^slatint d*un g(^oie fort et nd, elle a
puissamment r^gl sur ce g^uie, en a f^condd la lucidity en :
a rehauss^ la nohlesse, et Ta dot^e d'*une langue admirable de
dart^^ qui a fait la conqii6tedu monde. Par cette langue, notre
philosophic a p6ndr4 dans la pens6e nationale, de la pens^
dans les moBors, et des mceurs dans les institutions. Par tons
ses caract^res, la philosophic fran^aise forme un ensemble dis-
tinct des aulres pliilosophies , un tout vari6, mais beau d'u-
nit6 et fort de coh^ion. Ce magnifique ensemble se divise
en trois p^riodes. Dans la premiere, qui s^^end de son od-
gine chez nous k la renaissance, la philosopliie fran^ise est
engagte k U religion ; dans la seconde, qui conunence k la
renaissance et finit avec le dix-septitoie sitele, elle cherche
k s^en affranchir; dans la troisi^me enfin, qui embrasse le
dernier s\Me et le nAlre, elle devient ind^pendante et af-
fecte bientdt la dictature.
N^ du christianisme, la philosophic fran^se lui demeure
soumise pendant trois siteles, dnon d'une manito inva-
riable, du molns sans murmure. (Test avec notre premier
^v^e savant, saint Ir^n^e, Grec orlginaire de TAsie
Mineure, dchef du dioote de Lyon sur la fin du deuxi^me
sitele, qu^dle p^n^tre dans le pays, car les ^coles paiennes
de Marsdlle, d'Arles, de Toulouse d de Bordeaux enselgnaient
la rhdorique plutdt que ta philosophic; mais aprto ce pr^-
lat die dort dans la torabe qu'elle s'est creus^, et oil la re-
ligion la laisse en pdx. Sous Cliarlemagne elle ressuscite;
et c'est la religion qui iul tend la mam pour sortir du s^-
pulcre. Puis, viennent en France Alcuin et Jean Scot,
appel^ d^Angleterre, le premier par le grand empereur, le
second par Cliarles le Chauve. Aux dements qu'ils appor-
tent Ger b ertd*Aurillac, d^ve des ^coles arabcs d*Espagne,
ajoute un enseignement de plus; ce n'est point une philo-
sopliie originale, c*est une interpretation nouvdle de la phi*
losophie d^Aristote avec toute la liberty du mahomdisme.
II en r^sulte une grande fermentation , qui se r^vde dans
la pens^e de B^rangerde Tours et dans 'cdle d^Hilde*
bert, ev6que de cette ville. Cdte tendance delate plus com-
pl6te encore dans le systems du philosoplie anglais saint
A use I me, archeveque de Cantorbery, crdatenr de cette
scolastiquequi doit revetir en France, d snrtout k Paris,
ses formes les plus ingenieuses.
QuoiquVlleait M Tobjet de bien des dedains, quoiqu*dle
porte Temprdnte profonde de la theologie, sa m6re, on y
decouvre neanmolns la fhture independence des philoso-
phes, et die est dle-meroe un des titres de gloire de la France.
Bientdt, k VMe de ce levier, un homme jette dans les
croyantes ecoles du moyen-ftge cette these d*alarme renou-
veiee de Stilpon de Megare, qu^il n*y a dans le monde rien
qui reponde aux idees generates. Cest le clianoine Roseelin
de Compiegne. On lui repond que si cela etait, il y aurait
bien encore trois personnes divines, nuds plus de Trinite;
et cette objection, dont se fait l^echo Anselme lul-meme, le
precurseur de Descartes dans la demonstration de Dieu,
firappe de mort le systems de Roscdin, qui, mande k la
barre du conciie de SoisM>ns, est condamne k retracter sa
doctrine. Cependant, la luttedurealisme et du nomina-
lisme se prdonge et s*envenime. Apparalt bientdt un dis-
dple de Roscdin, Guiilaume de Charopeaux, d puis
an disdple de ce dernier, Abeiard,qui md fin au debet
qui a agite trois generations dliommes. Mais ce n^eat pas
pour longtemps; car un disdple d*Abeiard se leve k aon tour
d accose son mdtre de sentir Parian dans sa doctrine de la
Trinite, le pelasgien dans cdle de la grftce, le nestorien
dans cdle du Christ. C*est saint Bern a rd. L^enseignement
d'Abeiard est condamne par deux conciles, et ponitant le
brillant professeur a ete pour aind dire le fondateur de
runivenite de Paris.
^ to— « —
TS4
FRANCE
8e gndant da les errem* les disciples et saccessenrsy
Vn^es de Sailit-Ylctor, Gilbert de U Por6e, Robert de
Melon etPierreLombard, s^appliqu^rent, dans des Toies
di?enei» ft donner an dogma one taleiir pbilosophiqoe;
maisla m^pbjsique d'Aristote^ apportte de Constanti-
' noble par lies crois^ 6tant venue $» joindre 4 sa dialediqaey
qoi J»ait d<yft tant de mal an dogme cbr^tien, deux doc-
' lenrs eOibreSy Amalric de Tonrnay el David de Dinant, k
force de chordier la rosion imposrible du sansoalisme aria-
(bt^II^ue at dn spirftnalisme chr4tlen» retombirent dans le
pantUisme, que nS^lise avait d^^ censor^ dans Jean Scot;
ei poar'oouper le mal ft la radne^ on dtoet da I'autorit^
' eod6siasflque, de 1209| ordonna de brftler les movres d'A-
riiaote, Blais nn des pins fliustres ^^qnes de Paris, Goil-
laume d^AuTecgne^ la grand encyclopMlsta Vincent de Baan-
vais, la i^^Iftbra proteseor Albert la Grand, lisaiant le
Slagy rite, at Ihmlqua rfeoltat de la proscription itot d'assorer
au pbflosopba nn empire plus abaoln.
On na sa bona plus ft da pnres qaastions de dialectiqne
et de loglqaa; on aborda 4es plus baoles doctrines de la
psydiolo^e, (fe la m^taphysiqney de la tbMogle* Un ^ve
de rteola de Pans, saint Tbomas d'Aquin, at nn profes-
seor da Pads, Duns Scot, fnrent aprfts Albert la Grand,
que nous, enlera VAllemagne, les prindpanx cbampions de
' cette Intte qnl frandiit la Manche, le Rbin ei las Alpes. Les
Gart(^iens at les anti-cart4slans, las kantistas at les anti-
liantistes sont demeorte dapnis bien en dafft das antipa-
tbies des scotUtes et des tbombtes. Cepandant, loos eesdoc-
teurs fttd/Uf , ang^llques, at t^opAi^ef , qnl tcavaillaient
ao triompbe dn rfoUsmeet Mlicent canoniser Aristote,
Monftrent aontre le nominalisme, on plntM contra i'idte-
Usme et le mystidsma, qd se cacbaient sons ea nam- En
vain on axpolsa les nomlnallstes da lenrs obalraa, an vain
on braia laurs llTns en 1939, 1841, 1409 et mftme an 1473 ;
fis firent des progrfts partout, et devinrent las libras penseurs
dn raojen Ige. Dte lors la question de I'empira d^Aristote
fot celle de TantoritA et de U liberty.
lild^isme pnr at rationnd frappases premiers coops par
rorgane de Durand de SaintPoan^n, iv^que de Meaox,
qoi montra , avee pins de dart^ qo'Ab^lard Ini-m^me, oe
qui appartievt au sujet et ft Tobjet La liberty eot pour cbam-
pion Guillaome Occam, le penseur le pins independent de
repoque, que Paris enleva ft TAngleterre, et la Baviftre ft Pa-
ris. Un autre ordre d*idte Tint adiever la d^fUte dn rte-
lisme et de la dialecUque; oe fut le mysticisme, doctrine
insurable de toote rdigion qui rqK>se sur das mystdres,
at dont I'av^namant depnis Ab^rd 4tait pnipar^ dans T^le
de Paris par Htigues, de I'abbajede SabilFVidor, et snrtont
par Richard, son disciple. Au (lUatoixiftmc oiftde, Gerson
rensdgna en France; et fl y avail dans son ensdgnement
comme on .reflet de 17ml/a/lon de JUus^-ChrisL Altaqu^
alnsi de toos o6t^ mtoie par la tbtelogie natordla da Rai-
mond de Seboode, professeur de Tonloosa, la rtelisma vit
sa fin approclier et Tempire d^Aristota axpirar en France;
maisd^Jftil s'^taitopMon changemeit bien pins radical:
avae le rigne dn Stagyrlte, cdui de la saolastiqoa aHa-mteoa
, arrivait ft son tarme, el un philosophe que sas oontempo-
; rains ont sumomm^ I'ili^^e de la France^ la cardinal
d*AI11y, demandait la s^MnUon de la tb^logle et de la
pbOosophle, dans Pint^rM de Tune et da rantra.
Poor bien saidr le caractftre de la renaissancoi qni mar*
que nne nooveUe ^poqoe dans notre philosopbie, il (ant la
consid^rar comma una immense itedion. Sons aa point da
Tue, on doit la diviser en trois pbases, la premiftra telac-
tlque, la saconda sceptiqua^ la troisiftma rtemant la Intte
Ai sensoalisma aide HdMisme. Le premier phflosoplia de
la renaissance. La Ramda» fat, an mUien da rimmense
ttouvement das idto plaloniquas opposte par les Grees
dltalie au dtndes aristottfiqoes, prfeonista par d*antres
Grees ditalie, nn sage Meetique, vrai pftn dn la pbiloeo-
phte modeme, comme on l*a dit depnis de Bacon el da
ilascartes. Hardlment il d^montra les crraurs d'Aristolaal
la superiority de Plalon, na jnrant toolafDis nl par fna d
par Tantr^ et prdfi&rant pniser de nooTdlas doatriaes dam
robsarvation da la nature physique et da la natera monit.
II baortait trap d*opinions poor passer imponf : pUMiemi
Ids, il dut qnittar la CoiUge de Franoe ; mm afHtfiic* da
consefl du roi lui intardit mteM nn Instant lout aBMips>
mcnt de phllpsopbia, at I'tanhanitd da Paris cdMbrs ie
triompbe assort an StagnHa par laroyantd. II
sous sa tftcha.
Da tons sas disdplas nn saoUd snaatta, aa Mm
gar, la c^ftbra cbsnceliar d'Anglatam Bacott, ^
coBspietement an mattra la titia da fswlatanr da A
pbia at rtetipsamtaMan FraDaa» at Pan pi
trop npidamant da rddacUsaw an aeeptaolana. IXaas
tamporainSf Sanehea et Montaigne, Ton profiMsaar ft
Tonloosa, Tantra gentjlhomma pdrigouidin, fmmX las er-
ganas da aatte tandaaoa qni davait anriefair et dganr aoi
tolas. Les disdples las pins ittnstresdn saaand, Charraa,
LaB»dtia»daThaa, baannas gra^wa, laapKsaant dsi
limottooisManaas,.fionigfti«al na pen llriiiiaBee dasXi-
aois; mais WanlM nn anira pfattasopha mMMllaail, Gat-
sandi,^|aataftcattamor^flrtTola, Aaa ddbnt d'dpieo-
vdsme, Tdpi cnr6i amaaamplal,at8anslBar le
Jatale senaoalisme dans laaoBoraldaaslaniaoa.
Oependant, U pbilosapbia franfalsa sabiisatt, k urn
una tendance noovdla i Paaeartas vanait appoasr as
rftdisma d'Aristote at da Baoon, ao saspticbme de SiMbs
at daMontaigna, laparfBellannameat dea nfflaa indkatians dr
U Ram^ rid^alisma la plosrationBd el lephia dievi; il
coordonnait d poissamment sas brlBantas ddeoufertas, qse
sa m^tboda at son sjstftma serablaientnne aeala el mtae
ebose. Son triomphe toulefoia na ponvait paaaer aans pia-
testation : Gasaandi fut la premier 4 le eaadiatlie; al i sat
pour anxiliairss dans oetta lutta les philasoptaaa las pinft M-
nentsdalaFrancaddei'tam9er,rdvAqne HQet,lesp(n»
Danid et Vdals, le HoUandda Ye«l at PAnglaia Hobbes^
mais Descartes, de sen oM^ tronTa ansd da vaillanU ddlm-
seurs dans le pays comma ft Tdtranger ; el d le Hellaade le
possMa vingt aas» d la Snftda gsrda sas asndres, llala>
brancha, Arnauld, Pas eel el N i nolle, lai|iayftf«Bl,
d*on common accord, le tribnt d*bommages de la paMe.
Son id^lisma poortant s'^eura bianlAt aprts kd. U plv
illnstra de see disciples, Malebranche, d^vdoppa, il ad vrd,
d*una manlftra admirable plnsiaofs da sea tbdorias; bmi
duu d'autres il onvrit la porta anx abevralians de ca mj^
tidsma sans flrdnqoi adlanmrtdelaphiloaoplda. mesOc,
Pascd, Amanld d lenrs disdples, grftee ft la poralddelsBr
fd at ft r^tandoadalenrsavoiryaaprdsarvftfantda aeaiys-
tidsme eiag^ comme du spinosisroa, at les
toils de Port-Royd ont fdt plusqne Ions oeni do
pour nourrir les Mdesde la jannesse da hoHobs aainei e(
fortes, pour dotar la philosopbie d'onelangoariciie at asBe,
pour enrichir la langna d'nna prfeision d d'nna rdgniaril^
pbflosaphiqnas. Cepandant, la sansudisma, asMdgai psr
Gassendi, €onthiu6 par Berniar, son dbcipla, n'an per-
sistait pas mains ft Idra irraptioD dans la mania, giies ft
LaRochafoneanld. Bonlalnvllllara tantsjimtee
de I'faitrodttira dam la rdigion ft I'dda da sa jr4^lilallSH de
Sptaaia, qd n*en %iX qa*nna mdadroHa apaiai^. La seep^
tidsma fat prteh^ avee dea intantlans divanas, msk avac
nn (^ snocfts, par La Motba Le Veyer, flsiftiftia,
d Foocbar; il le fat mfme par Pascal at Heat
Sor ces entrdUtea^ Bayla e^constiMalti aor nes
tiftres, I'Mo de tans lea systftmes, bona ee manvii
rfinrope, brodani snr. las una d les aatras avee la
aaprit da critiqna, d'indilUranea et da scaptldsma. A
^poqna, les syslftmas da philosopbie, ft raicaplian da aeei
da Lac k a atdeLaihniti, dalentgteMlamenf pessieee^
par solta da la langna Intte qne depds la Knafasaeee tes
philosophes sootenalent poor Hnd^pendanae da la psMe.
Dfts la seoonde chute des Stuaria, pludeooa d*Hitre eai .
Anglda d'origfaw, dddes poor la ptupart, avatent €aoqm»
FRANCE
fU
flD Fraaee det amis et dei tebo«» oommQ k la premiere r^To-
Intioo qui les pr6cf pita da trOne tai coteoantaim j avaienl
ea les lean auprto de Ricbelieu lui-mtoie.
Id commeace unc aooTeUe p^riode, divia^ ea troit pbaaes,
forteaieot nnaocte ; oelle da d^Teloppemeat complet des
doctrines seoaaalisteiet desdoekiaesaceptiquea , ceUe d'uae
rtetloB ratkualiste et id^alute, oelle, eiiflo» d'lme xtetioB
th^ogique et mystique^ pea d^veloppte^ maia ^baucMe aa
moins d'ane maoito assei palpable. Le d^at de la premito,
la phaae leoauallste et aeeptiqaey coincide atee la fin de la
mouarcluede LoaiaXIV. La r^eoce et Tespto de phUeao-
pUe doot eUe maiqae raYdnement oat M, par suite de leur
simallan^t^ d'apparition, robjetd*accoMlloDssemblable8»les
unes et les auties ^galement v^toentes, Atoooos tootefeis
quesioettephiloeophie a pottss^iosquVuixdenudres bostiUt^
riaddpendanoe de tooa lea pooToirs, elle n'a povrtaal piis
les annes qa*aprte avoir soUicit6 sa lilMsrt^ de tous et aprte
avoir tu ses priires repeussto de toos. C^tait« da reste,
im oial a6ceBsaire» uneorise fatale, mais d*aBe admiraUe
f^condit^y que cette lotte entre le droit d'eiainen et Taoto-
rit^, eotre la raisoo et la (oi, entre rindivida et le poovoir.
Aa fond, c'^tait moins one pbUosophie arrttte an nom d'une
raison calme et pore, qu'on phUoiaphisme instinctif, ta-
mnltueox, on OMmvement paasioonA vers tous les genres
d'ind^pendance. Des pbilosopbes strangers, Locke seal avec
SOB sansualisme triompbait cbes nons; Leibnlti ne Ait ja«
mais que m^ocrement appr^ci^ en France, qaoiqu'U ,toi-
vlt dans notre langne. Locke eat poar disciples Jea»Jacqaes
R oassea 0, Voltal re el Gond iliaci cpii souvent, k leur
insn, ne Arent m^me qye le tradvira.
Dans cette voie, on aOa Josqa'ao boat t le matdrialisme
a daox cons^uances n^cessairas, Patbttune et le fiUaliame.
On en ttra ces oopatquenoeii Le (kstoeox patronage da roi
de Prosse fit presqne on bomme cA^re da Lamettrie,
foUemcot pers<0Qt6 cbeit.nons. Yint ensnite le SgtUme de
la Nature de La Grange on de d'Holbaeb. Qa*0B ne s*7
trompe pas oependant,4'«i«6fr«tloo de cieUei doctrine n*eiit
pas coars dans le p^yS) ses sommit^ intelliBotaelles la re-
poosstent. Rousseau 6tait spiritualiste, . Voltaire dAiste;
mais le spbitualisme de Tun ^t seeptlque, le d^sme de
Taotre senMialiste. D'aUleurs, les doctrines oontnires pr<-
valaientparmi lesesprits InMenrs. Cefnt alomqae la pbflo-
sopbie du slide dernier, r^fl^cbissa^t k llmBMOse action
qu'eiecce cbei nons tirnte doetrine complkle, fteint da
poser ses prindpes snr tpot et de lea imposer k tout^ de re*
faire enfin k son point.de too, m^lang^ de sensnaUsme, de
Jdsme et de sceptidsme^ lea moBors, lea cnogranoes, Tins-
truction pobliqne» U notion monie; ek elle entreprit VSn^
-cffclopidie.
Deux honunes, donlj'nn dUtt sopMeor A Tottdre dana
les sdences, Tautre snpMenr k RoosMao dans.les lettrea
( pas n'est besoin de dire que le pramier, oomne critlqae,
i^ second,, comme moraliste, n*ont pdnt d'^gffos)^ D*A-
lembert et Diderot^ dirlgkrent cette omvre magnifiqoe
sous le rapport da progrk^, trka-contestaUe sous le rapport
de oertahes doddnes qui devdent exereer one inflnenoe
proftwde aur les dodrioes sodalea* Monteaqnien, d
grand en politique, a.'dail mis en morale d en rsUglon bora
de toatea les crojances, de toutm les oonTcnances lecoes.
Ce que Voltaire d MontoBquiea avaient idt poar tner le
despotisme, runreccUsiastique, Tautre le poUtlqne, dRouA-
seaa dans son Cemtrat Social poor tner la monarcbie. H e ^
v^tius le fit poor tner la morale sodaie; mais aprea eox
les pbilosopbes disparkisaent Mlrabuau, qniddnoUt la mo-,
narcbie, aprks avoir fl^ le despotisms, n'ed pdnl nn.|riiifi-
losbpbe; inbeapisreni La A^eiUkre^Lepeanx non.pbta,
avecleursessaladerdigk>n.Raillj, Condorcet .d tant
d*antresp qd dmkreni miens moarir qne de fsnier lean
prindpes, poumient an.besoin pmser poor des mprteen-
tants des tendances pbilosophiques. M ds Bdlly et Omdorod
enx-mkmes n*dalent pouit d«i pbilosopbes; les Moader,
les Camot, les Gr^dre, les Tboord, les Pktion, les La-
fayette, malgrd leors discoan d leurs toits moiaox , ne
m^tent pas davantage ce nom, ni Malesberbes, ni XDrgol^
ni Mecfceir mtoie, qui cependant se fit Porgane dea plan
fortes doctrines de religion. Bn somme, la vMtd snr la pU-
losopbie du sikcle dernier, abstracUon fdte des bommsa,
est qa^elle s*ed pr^pitte au delk du terme qa^aUe se pro-
posdt; mais la v^ritk ed ausd qa*eUe ne s*ed ftite bostile,
violente^ anti-religjeuse d anti-monarcbiqoe, que par voie
de rrartsailles d k son corns dd^fwHlTinfi
Nous void arrive k la aecondn pbase de U aptolation
modeme, pbase qd ne oompte encore qne trop pen d'an-
nte pour dtre Jugte k food. CeA one pbase, sinoQ de spi*
rttnaUsme por, an moins de spiritnalisme lottant contra le
sensoalisme, one pbase de paislble d impartiale critique
de tooa lea ajstdnes, de parfidte toldrance poor tootes les
doctrines, d de saine morality dans tootes les teolos. Mais
OB y a Yn k tort nne pbase de reaction brosqoe, d'apos-
tasie hypocrite^ d'abioration de la raison; car die excdie
snrtoot k raspeder les dodrinea de la reUgion, de la morde
etde la pditiqne, huo mtoM qa'dies n'ont paa de sympatbles.
Odte noovdle pbase se prtente sous deox aspeeta, Tun
ploa spiritoaliste, i'antra ploa sensnaliste, ratiooaliates tous
deox. La aeoonde n*ed autre que r<6cole de Condillac, per*
fecUonnte par VolneydGarat, d n^acceptant lliMtaga
d'Hdvdbis quo sous bdndke d'tnventalre.
Un autie ateateur du premier emigre, Cabanis, ami
de GondiUae, de Diderot, de D'Alembert, de Vottdre, de
mrabeaa, de Franklin, de JeCGnson, donna on inatant au
sensuaBsme do sikde dernier un d^vdoppemenl qui efit
sorpria le maltre; mala en oikme temps U lendit aux
qnestions osorales on aorrloe. incontestable en lea daasant
en debon dea dodrinea de aon dede. Mdotoghtn ansd
brillant que Cabanis dait phyaidegiste profond, nn qua-
trikme adudeor, Destnlt do Tracy, eat malhenraoae*
menC le tempa k pdne d'dMncher one csovra qu*! dtatt
digoe d'acbever. A edi6 de eea Ubrea penseorsse groopent
plodeon bonunes de sdence d d*obsenratioH, Lanoelin,
Gall,Virey,Bronsaaia, toos Element soigneox, en
poossant I'dnde de I'organlame jasqa'ao boot, de malntenir
rablme creos< par Icon prWoesseon antra la bonne phi-
loaophie de nobre dkde d la manvdse dodifne dn dkde
dernier.
Acdd de eette tele, d'une rtetion enoora emprdnte de
sensoalisme d d*oiganiime pbyaiqae, s'en fomaone aotra,*
d*nn spiritnalisme do plus en ploa pronone6. Ses pre*
mien repttentanta, Maine de Sir an, Laromlguikre,
Deg^rando, tarsnt dea dkvea de Oendlllae;d dana leur
pensteUn*Mnd*dwrdnnenn prsJddertedioB. Mdalenrs
soccessenra, lentninte malgri eux, fmdkre&t cette vaste
tede de sdence d de oenqodn oft domlne sana doote to
apkritnaHsrae, mdtqd n'iMudol oi le aenaodlame, ni le icep-
tldsme, ni lemyatidHBe,d JndlflerdiilhMed'delec-
tique. Oenx qd ent le mdna dtfvid de Laremignlkre,
MM. de Caiddllae d Vddtei eoremeBcent d4li k a'di dof-
gner ddbtanent Royer-Gollard, qodqne eoorte qo'dt
dd U dofte do aon enadgnemenl, dde la philoaopbie fran-
fdHi dHm dteionl ploi spMd, da edte s^ peychdogle
d*icQaae» qd ed deronaa depda d f6eonde« gneeeiaenrde
Royer-CoUaid, M. Co asin ed ptos que aon bdttier; k
I'ddnent spMd de aon maltra fi lyoote on anbre ddnent
spdld, le kaniUme;pak, approlondissant lldddra da la
pbOaaophie, U pnbtfe' Descartes d Produa, ime tradaction
de PUtaiiy dea fragments de la plus andean^ 4cde d'lUlie ,
des llvtes dPArlalote, le Manod de Tennemami^ d devient-
Pnmi de Hegel et, de Seiielling.
Sea.tendaaeaa ddaatjqnea n'entrameal pas seoleibent ses
diadples, amia ka penaeon lea plus ind(^pendants d les
ldnsddgn^le8anadeaaotrea,JooffroydDamironcbei
^ooa, Aaellldn d Bonstetten k r^tnnger. Parmi I«s
antres penaeon qdontaglt^ en France un grand nombrade
qnealions de morale d de pditiqne, n*oublions paa BOf. da
K^atry, Massias Benjamin Constant, Dros, Ooiaoli
rse
FRANCE
TillemaiD, Tlssot, G^rusez, Osaaeaox, Laroqae, Gamier,
Palfey Franck, Gu^pin , Simon , Mallet , Cbarma, Servant ,
fiMuvais, Hippeau, etc.
Atnsis^eslthHiv^ un instant r^tabli, par rautorit^dela raiflon,
faecord prodamd par Tautorit^ de P£glise h Porigine de la
philosophie fran^se. Mais ne nous liAtons pas de condure :
toutes les phases de notre philosophie modeme ne sont pas
^puistei. 11 s*en est ^banch^ une de plus, une demi^re , celle
de toutes qui seule ee pretend arritte au but , c'est-^-dire
revenue au point de depart, h Punion pure et simple de Ja
religion et de la pliilosopfaie, k la souimsslon absolue de la
raison k Tl^lse.
Cette ^cole, qu'onappelle ttUologique ou mystique, n'eut
d'abord ostensibiement pour adeptes que Saint-Martin
et la dnchesse de Bourbon. CbAteaubriand, exer^ant une
action inunense sur la pcns^ nationale, rendit le courage
aux amis de la religion; etit se pr^senta k sa suite quelques
d^fenseurs de la philosophie chr^enne. La Restauration
ayaut encore fortifi^ ces courages, 11 se forma une ^cole. Ses
premiers chefs furentde Mais t re, Bon a Id etLamen-
nais. Cep<'Jidant, ce n^est pomt par ses plus anciens et
plus ^loquents organes, ni par ses doctrhies les plus syst^-
matiques qii'elle exerce le plus d'action sur ies esprits et se
prepare le plus de chances pour Tavenlr, c'est par ses d^fen-
seurs nouveaux et par ses interprites mieux In5;pir^8. Au
sentiment leligieux, k la science, k Tenthousiasme, ces trois
grands besoms de Thumanit^, s'adressent surtout Ballan-
Che, le baron d'Eckstein, M. Bordas-Demoulin et
abb^ Lacordaire, Bautain et Gerbet. En repondant k
des tendances qui se r^v^Ient d'ordinaire un pen vagues et
maladlve^, maisciuelquefois ceiiendant Jeunes et putssantes,
r£cole thtologique se constitue 14girement mystique ; et, ces-
sent d'etre r^ctionnau« contre la philosophie dn sidcle
dernier, ne Test plus que contre les doctrines du n6tre. Sur
ce terrab, rompant en visi^ avec tons ceux qui pr^ten-
dent quo le christianisme anden on i^nM a fait son
temps, die proclame la foi non-senlement le moyen de
connaltie, mais Pintuition dle-m£me.
Toutefois, qn'on ne s'y trompe point, si le mystidsme
rencontre en France des sympathies isol^, il est antipa-
tbique au g^iie de la nation. Une doctrine que le plus c^-
I^bredes chanceliers de runiversit^, Gerson, et le plus aimii
des ^vAques de France, F^nelon, out ^td impuissanU k faire
trlompher, peut bien, dans des drconstances donnas et
par vole de ruction, obtenir un moment de succ^; die n'a
pas d'avenir; pas plus que le sensualisme, le mysticismc
i»'a de racines parmi nous. La nation a trop de spirituality
pour n|are pas spiritualiste, et trop de raison pour n'^tre
pas rationalists Au spiritualisme rationnel appartient Pa-
venir. Mais, que Ion ne s'y tumpepas, II n'appartient
pas k i*idealisme : il n'est k auci ne value th^rie; et plus
grandc, plus pratique queijamaii est la mission de Ja plu-
losophie parmi nous. La philosophie a fait nos doctrines du
si^le dernier; et par ces doctrines die nous a donnd des
institutions representatives ; die ne nous a pas encore fait
les na<Burs, die ne nous a pas donn^ les vertus que de-
mandent nos lois : la lacune qn'dle a faile d qu'dle doit
comhler eat profonde. Maxtbr.
Sciences.
L'lusloire du inouvemeut sdentifique en France est un
d<» chapilres les plus importanU de Phistoire gen^rde dela
saence modeme. Depuis quatre slides, U France a toiijours
marche enavant dans la vole des ddcouvertet utiles. Si nous
21Tn^»!l?f .{? P'"* '""*' ^'^ ^"« P«"^«* «« "oyen
age U n exisUit k propreroent parler aucune science en Eu-
rope : la|.;hlmie et Paslrologie usurpdent ce nom:
quant aux sciences maUi^matiques et natureUes, Pdcole se
S^Thc"?^! de commenter les ^crite dT-uclide et de Ptoltoiee,
t^? }\ t f? '^^''^' ^ mededne en etait restde k Hippo!
^ If r ^•^^.'^^/*^* ** ^^ «^ ^n'^XB:xeni pu produilti
les tenlatives de Charlemagne, tout ce qu'avait engcndre Pu-
niversite de Paris, la premiere de toutes, puiaqu'eDe M. o^
en .1200 et que eelle d'Oxford ne date qua de 1106; lu
disputes de la scolastique absorbaient lea mdllenrs esprili,
et c'est k pdne si depuis Clovla Josqu'aa mifteu dn qnta-
ziime sitele, on peut dter le nom d*0B seol veritable savant ;
qu'etaient en effel Gervais Chretien, Albert le Grand, 111.
colas F I amel , stnon des astrologoes, des alchimisfes? Ger-
bert, dont tout le moyen ige vante la profonde erudition,
alia bien demander aux Arabes les tresors qu'ils doos avaiait
conserves; mals il ne crea Hen par loi^menae.
Tout k coup la scene change. L'empire d\>rient vfent ^
s'ecrouler ; la chronologie rapporte k cet eveoement vm
de ses grandes dividons, que les lettres et lea sciences dateil
de Pinvention de Pimprimerie, de Papparition de la Refonne :
Pesprit d'examen s'est introdnit dans Pecole, eC la sdCBee
avec lui. Notre nation remporte ses premieres 'pabnes dam
les mathemaUques : Viete, s'il ne cree pas I'algebre,
lul donne une telle extendon, qu'dle devient une sdence
nouvdie ; k lui seul il fait plus que les Grecs, lea Arabes H
PItalie n'avaient pu fdre depuis Diophante. Le traductenr
de ce dernier, B a c h e t de Medriac, resout auasitdt, dVae
maniere f^erale et complete, les equations ind<5terminees
du premier degre. En meme temps, Fermat traite esse
jouant les question^ les plus ardues de la theorie des nom-
bres, et Roberval dispute k Cavalleri la deoouverte dss
Indivisibles, beureuse transformation de U mechode d^Arcfat-
mede, dont devait deriver le calcut different! eh Akm
apparatt un homme qni domine son epoque de toute sa hao-
teur : c'est Des cartes, apportant au monde une phikMoplne,
Qambeau de verite qui doit eddrer toutes les branehea des
connaissances humaines. Pour ne voir en lul que le malfae-
matiden, Descartes applique le premier d*une manien gM-
rale et feconde Pdgebre k U geomebrie. Si PAllemagne s'ei-
orgiidllit de LdbniU, d PAngieterre est flere de Newton,
la France peut leur repondre en nommant Descartes, qd
leur fraya le diemh).
II n'existait pas encore d'academies uvantes. Le p^
Mer senne servdt en qudque sorte de Uen sdentifiqne I
toutes les iUustralions du continent Le savant minime ft
connaltre en France les bdles decouvertes de ToriceQi sor
le vide, qui donnerent lieu aux experiences de P a s c a 1, aux-
qudles nons devons le barometre. Ceuit pea pour ce
puissant genie : Pascd, ddd de Pandyse cartedenne, repre-
nant Petude des sections coniqoes au point ot ravatt Ids-
see ApoUonius, avait dei4 deniontre de bdles et neores
proprietes, lorsque la mor< vint le snrprendre. Apresld,
la dispute de Leibnitz et de Newton occnpe un instant tons
les esprits. Cependant L'lIospitaloooidoBDe et vulgarise
Chez nous les nouveaux celcul>; panni ses contempordns
nou9trouvonsMaupertuis, La Condamine, et Boo-
guer, Pioventeur de IlieUometre; Depiudenx appliqoe k
des quesUons pratiques le calcul des probabilites, dont
VArs conjeeturandi de Bernoulli vient de poser les bases .
Clairau It etD'Alembert resolvent dmultanementle pro-*
bieme des trois corps, se rattadiant k la theorie newtonienof
de Patlraction; tons deux enridiissent la mecanique et le
calcul integral, dont Pencydopediste repand dans le
monde euUer les recentes conquetes. Vandermonde et
L a grange avancent la tlieorie des equations, pendant qne
Condorcet ajoute de nouveaux chapitres an cdcul des
probabilites. En meme temps Desarguei laissait sans
ordrequdques ecrits, germe de la geometric descriptive
,qu11 etaK reserve a M onge de devdopper. Legendre bit
parattre sa TtUorie des Nmnbres et perfectionne la theorie
destranscendantes dliptiques; Car not publie sa G&^mitm
de position, Celte epoque feconde est encore fllustree par
Prony, par Fourier, le savant anteur de la TA^rte de U
Chalettr, par Poisson , Hacbetle, Lacroix, dont les tra-
vaux out pour continuateurs MM. Cauchy, Chasles
Charles Du pin. PonceIel,Ume,Poinsot, Blot, Sturm etc!
Dans un Ubieau au»si rapide, nous n'avons pu que sijawVr
ies faito les plus marquanU de Pfaistoire des mathemati^
FRANCE
78T
HiFraiiet;niai8qoeron parcoara toutes lea israiides coUeo-
tions sdentifiquM nationales et ^trangftres depais lea M^moi-
res de VAcadimie des Sciences iusqa'aui AnnaUsde Ger-
gonne et au Journal de MatfUmaliques de M. LiouTille,
et on Terra quelle large part reYfeDt encore anx gtemMrea
et aux analystes fran^is.
La physique et Tastronomie sont dans une telle
d^pendanoe des mathematiques^u*elles ne pouvaient que lee
suivre. Ma riot te, dans la seconde moiti^ du dix-septi^md
sitele, introdnisit en Franeela physique expdrimentale , et
confirma les prindpes hydrostatiqoes qu^arait entreyns 6a*
lilte. Aprtolui Tinrent R^anmur, qui se distingua aussi
comme entomologiste, puis Borda, et enfin nilnstre
Coulomb,roorten 1806. Pendant que Maluscr^^une
thterie de la lumi^re, nu)di6^ depuis par Fresnel et
Arago, Ampere fondait celie deT^lectro-magn^
ti sme. Cest snr les traces de oe dernier que marcbe aqjour-
d*btti M. Becquerel, 4 qui les arts sont encore redcTaUes
de tant d'applications utiles de r^lectro-chimie. La
France peut encore dter Sayart, MM. Ponillet, Des-
pretz,Bahinet, etc
L'astronomie fran^aisedate de Gassendi ; elle s^illnstre
avec les Cassini, Lahire, Pieard, Lacailie, La-
land e,rinfortnn4 Bailly, Delambre, Messier, etc.
An-4es8us de tous ees noms brille celid de La pi ace « qui
Yivra autant que les lols immuaMes fonnulte dans la Ifiteo-
nique celeste. Aprte lui, qui oserionsHious nommer si nous
n'avions Arago, dont le Taste gtoie embrassalt k la fois
les questions les plus diTerses ? Arago a laiss^ une trace inef-
fable dansroptique,racou8tique,le magMltisme, la m^-
tterologie, Thydrograpliie ; pendant un demi-si^cle il a cons^
tamment recukft les homes de la science , tant par ses pro-
pres dtouTertes que par les encouragements qu'U accor-
dait aux Jeunea saTants diez lesquels il croyait Toir qndques
heureuses dispositions : c'est ainsi quil accndllit M. L e Ter-
rier lorsque oelui-d dMuisit du calcul Pexlstence de la
planMe Neptune, En Tain, qudques hommes Toudraient d^
nler ^ Arago tous sestitres degloire : sa place, Tideaujour-
dim dans Tastronomie fran^se , ses traTaox , que nul n^a
pu encore contlnuer, sunt d'doquentes r6ponses aux Taines
dameurs de la niMiocrit^ baineose.
Lag^ographieet Thydrographie outmarch^ de
pairaTec Tastronomie; dies out 6t^ coltiTto aTec succte
par Bochart, Delisle, D'AnTille,BougainTille,
Fleurieu, Barbie do Bocage, Freycinet, Du-
perrey, Beautemps-Beaupr^ ,etc.
AnibFoLie Par€ est le pire de la chirurgle fran^aise
qui, ainsi que la m^edne, brille ensnite d'un Tif 6dat stcc
Guy-Patin, Fagon,Petlt,Que8nay,Lecat,lefr^re
Cosme, BouTard, Antolne Louis, Desanlt, Hall^,
CorTisart, Baudelocque. Cabanis ouTrela cani^
k U philosophie mddicale. II est suItI des physiologistes P i-
nel, Ciiauasier.Bicliat, Broussais, MM. Serres,
F I o u r e n s , ^ cM desquels se continue notre 6oole d'op^-
rateurs et de pratidens distingu^ par Boyer, Alibert,
Oupuytren, Larrey, Magendie,Roux, Llsfranc,
Lallemand, Pariset, MM. Velpeau, Piorry, etc
Rangeons aussi panni les physiologistes de premier ordre
Dutrocbet,ltquireTtentladteouTertederendo8mose,
£tienneet Isidore Geoffroy Saint-Hilalre, les cr^
teursdela t^ratologle.
C*est au r^gne de Hemi )V qn'appartient OliTier de Ser-
res, notre c<^16bre agronotne, le prteurseur deLa Quin-
tinie et de Duhamel du Moncean. Mais les sdences
naturdles seraient sans doute restees stationnainss d la fou-
dation du Jardin des Plantes, due k Guy de Labrosse
(1626), ne fiUTenue Icurdonncr un nouTd dian. Tour-
nefort, nommd professeur de botaniqiie k cet ^tablisse-
ment , y publle sa m^tliode , anl^ricure de quarante ans
au syst^ne linmSin. Un autre botaniste fran^ais, eontempo-
nin de Toumcfort, Pierre Magnol, profeswur a Monlpd-
lier, donne au^<(i Ivs prioci|)cs d'une dassificatkm. Tonme-
nicT. DC LA oo:iTna. •<- t. dl
fort est remplac^ par Antolne de Jussieu, le premier qvi
se fit connattre dans cette famille Tou4e tout entike k la
hot a nique, comme la i^miUe BemouUi aux mathdma-
tiques. En 1758 Bernard de Jussiea, fr^re d' Antolne, pose
les premiers jalons de la m6thode naturelle , qui, compl6t^
par son ncTeu, Antoine-Laurent de Jussl^, se substitoe
enfin au syst^me artifidel de Linn^. Pendant ce temps,
PoiTre, Adanson, Commerson 6tndient les flores
tropicales; d*antres, comme Parmentier, acclimatent
plusieurs plantes utiles ; Lama rck crte la m^hode dicho-
tomique. Dans cette demiife periode, laphysiologie Tdg4-
tale fait de pr^euses diScouTertes avec Yentenat, Ri-
chard,Dupetit-Thouars,Desfontaine8,Mirbel,
Augiiste Saint • Hilaire , Gaudichaud, MM. Adolphe
Brongniart, Boussingault, Payen, etc.
Sousle rapport de la zoologie, la France n*a pas les
honneurs de la premiere dassification, carBuffon, en 6cri-
Tant son Histoire des AnImauXj ne s*occupa que de la
description desesp^ces. Cette oeuTre immense Poccupa plus
de quarante ans, et, malgr6 I'aide deDaubentonetde
Goeneau de Montbdiard, il ne put faire paraltre que les
quadmpMes et les oiseaux . L a c ^ p 6 d e d^criTit les serpents,
les poissons, les c^tac^. LeTaillant explora TAfrique,
I'Am^rique et les Indes, dont il ^tudia romithologie. La
classification zoologique^tait done k pen prte rest<Se ce que
Linn^ I'aTait f^ite, lorsque George CuTier fit paraltre le
Rigne animal distribu4 d^aprh son organisation (1816),
aTec le concours de son fr^re Frdd^ric CuTier et de MM. D u*
mdril et DuTernoy pour les animaux sup^rieurs, de
M. Ydendennes pour les poissons, et de Latreille pour
Tentomologie. Il y fit ressortir stLloide correlation , k Taide
de laquelle il r^tablit des esptees disparues et cr^ la pa-
l<$on tol ogle. L^^cole deB la InTll 1 e s^est depuis poste en
antagonisme aTec cdle de CuTier; mais qudques Tictoires
qu'dle ait remporttes sur certains points de d^tdl, la gloire
de CuTier n*en reste pas moins enti^.
En d6couTrantlesloisdelacristallographie,pr^c^
demment dierch^es parRom^ de lisle etDaubenton, Hafiy
foumit les moyens d*Mablir une bonne classificaUon des
min^raux, axiTre qu'accomplrt Beudant. Snbstituant
aux hypotheses hasard^es de BufTon les consequences d6>
duites de TobserTation d^ la nature, CuTier, second^ par
Alexandre Brongniart, donne k lag^ologiedenouTdles
bases, d^ob sunt partis MM. £lie de Beaumont, D u fres-
noy. Constant Pr^TOst, etc
La ch imi e est une sdence toute fran^se. Elle ne pou-
Tait naftre qu'aprte I'^blissement des T^ritte fondamen-
tales de la physique : aussi la T^ritable chlmie ne commence*
t-elle qu'aTec GuytondeMorTeau, LaToisier, Ber-
th oUet, Fourcroy, qui crdent presque d*un seul jet et
cette sdence et sa langue. Proust dablit le premier que les
corps se combinent en proportions fixes. Dulong, aussi
grand chimiste que grand physiden, d^uTre le ddo-
rure d'azote et les lois de la double decomposition. D ' A r ce t
dote les arts d'une foule de precedes ingenienx. H nous fan-
drait encore analyser les traTanx de Vauque lin , de Gay -
Lussac, d'Orfila, de MM. Thenard, ChoTreul,
Dumas, Pelouie, Balard, Raspail, Regnault, etc.; mais
lis out leur place marquee dans ce livre. Rappelons seule-
ment, parmi les decouTertes les plus recentes, cdlede hi so-
lidification de Padde car boni q ue par Thflorier.
La France a done tenu et tient encore le premier rang non*
seuleroent dans le domaine de la science speculative , mais
encore dans cehii des applications utiles. Elle peut redamer
la priorite dans ia decouTerte de Femploi de la vapeur comme
force motrice, en nommant P api n, et aTant Papin, Salomon
lieCaus. Nul neconteste, d^ailleurs, Taerostat k Mont-
go I fie r, le parachute k Blanehard, nidiments d'oit
nattra peutetre un jour )a navigation aerienne. Ia mecanique
a produitdiez nous les rhefs-dVinjTre de Vaucanson, de
Jacqnart,et dans Thorlogerie nous STons ceux des Ber*
tboud et des Breguut. Depuis Garobeynos instnim«nts
93
7M
FRANCK
d*oplk|a6 n*oot rien ^ enTtor k ctnx de FrannboTer. La t4-
l ^g r a p b i e est une uiYeDtion dont noas aommes redevables
AChappe; Amptee paut aussi rfelamer aa part dans Tidte
premiere de la t^l^apbie ^iectrique. Faut-U encore citer
UUtbotritie, ledaguerr^otype,le fulmi-coton?
L'iiidttatriedoit^laadeDGeleftcbaax hydranliqaesde
M. Yicat; TappUcatioii des bdlTcea propulaeun aax ba-
teaux k fapeur ; le porfectionnemeDt des cbaudiftres k vapeur,
des turbines, dea barragea^ des pierrea artificieUes^ etc
£t quant aux dtouvertes qui semblent n'aroir jusqu*^
present aucnn caract^re d'utilil^ pratique^ ae lea Jugeons pas
avec trap de pr^pitatkm. La polarise t ion de la Inmito
tMit Hn prise pour example : n^est^e pas ai^ourd'bui en
Tertu de sea lois que le polarimttre de Biot nous permet
d*^?aluerla ricbesse saccbarine du Tin, du lait ou de tout
autre Uquide f Rappelons encore, pour nous en tenir k des d^
couvertes entiireoient fran^aiseB , que si IM ode n^eAt paa
^ oonnu , la pliotograptue n'eiisterait probablement pas.
Mous Tenons de faire en qoelquea lignes une sorte de table
des illustrations nationales, table glorieuse, dans laquelle bien
-d'autrea noms m^teraient une place honorable. Maia ia
science a sea hiittoriens, et les titres de la France sont ins-
crita pour les matbtaiatiqoea, dans TooTrage de Montu-
cla et dans VAgerfu hisiorijue de M . Cbasles; pour Tat-
tronomie,dans le line deDelambre; pour labotaniqoe*
dans Tarticle TaxonomU^ d*Adrien de Jusaieu, ins^r^
dans le IHctUmnairt universel tThisMre nattarelle de
M. Cb. d'Orlrignj. On consultera avec fruit le JHseours pri-
Wninakre de oe mtoie recudl, esquisse rapide des progrte
de toutea lea sciences. M. Hoefisr a terit ikne BisMre (h la
CA<mia;etc« E.Mirubux.
Beau»^irU.
L'arcbi lecture, la sculpture, la peinture, tous
lea beaux-arts, en un mot, out ^ transmis k la Gaoie par
lea Remains, qui les tenaient des Grecs. En aorte que dte
les premiers sitelea de noire to nos aleux les GsMlois re-
(ttient sans s*eQ douter, et sous des formes bien alt6^.
Sana doute, la tradition des grands artlstea d*Alb^ne&.Xoo-
tes les constructioDS arcbitectoniques do siMe de Charle-
magne, bien que modiA^ea par les usages religieux et cItUs,
se ratticbvit encore d'une manito ^yidente an syst6me de
rarcbitectura romaine. Les propoitions sunt change, man
les iomes sont les m^mes. Les ToAtes et les arcs en parti-
culier sont demi-ciculaires. Le d^ir qu*aTait Charlemagne
de fiiiitt renattre les adences et les arts Jofait k Ttondne
de sa puissance et des relations quil avait a?ec les nations
les plus Aloign^A.de lui ont pu coatribuer k preparer [la
singuli^mr^Tolnlion qui s^opte deux siteles plus tard dans
le goOt des Europeans pour tous les objets d'art.
Jusqu^au commenoement du ouziime sitele, et tant que
I'art romain a ^ suivi en France^ ce sont» en g^n^al, dea
arcbitectea appel^ du pf js das Tainqueurs, qui out dirigft lea
trataux dea Mifiees, tandis qu*l T^poque suirante, oil le
goAt dit gothique est dans tout son idat. Tart de jrar-
chiteeture eat particulidrenent cuIUt^ daos isa dottre^ par
des moines. et des.eoel^iaatiquea plelns de m^te, maia.ai>
religteusement bam|>le8, quails nW pas mdma laiaa^ ()e
trace de leuiaaoms. Cepeadant qudquea-una de oes artiatea
ftan^aia da mojen Age sont oonnna: on a conaenri le sou-
fenirde Romuald^ architecte du roi Louia le fieux « q^i:
comment en a4t la calb^rale de Raima, rebltie phia tard
dans le style dit goikigue. On salt que. Fulbert, ^T^ue de
qbartriea, et aavant dans Tartde rarcbitecture, donna
les plans de la nourelle calb61r|ile de cett^ tUIc^ et en di^,
rigaa lea pramitoa constructions en 1020. Le miaistre Su">
ger passe encore pour avoir MA un habile ardiilecte. Ce,
Alt lui qui fit rebitir, d*aprte sea propres plana, I'^glise abba*
tialede Saint-Denis. La catliMrale d'Amlena fut commen-
ce en 1 230 par Robert de Luzarclie. continue par Ttioroaa
de Cormont, et acliev^e par son Ills Reuaud , en 1269. Veira
!a moUi6du treizi^nie M^cie,il y cut en France trois arddr
tectes cdttires : Jean de Chellea« qui fit le poHiqM
du oOt^ du midi de Notre-0aBia de Paria; Pieneila
reau, auteur de I'ancieane Satnte CkapeUs de KtoCMUMt,
rebttie telle qn*dle est anjoonrhni du tempe de ft9m»
9oisI*';et Eudesde MoBtreuil,qalcoiistnilsHA Paivles
^Glises de Sainte-Catberine-dea-£coiien , de l*iMlel-Di«B , da
Sdnte-Croix de ia BretoDaeria, dea Blaacs-Maaleaai , des
Cordeliers, des Mathuriaa et dea Chartrenx , tone Edifices
entitoment d^truits de aoe Jours. Vera 12»7, Robert da
OoTey fut charg6 de rMlfier raadeaaecathMnle deR e ima^
qui avait ^ d^ruite par un inceadie ea 1310. Soa soeeaa-
sear ftU Hogoea Le Beigier, doat le tmabeaa est daaa llUifoft
mtae. Enfin, on a conserr^ le nom de Jean Ravy, archi-
tecte et sculptenr, qui employa aoa double tdeat peadwl
Tingt-dx ans, k Paris, poor tenalaer P^gttae de Notre-
Dame, qui ne ftit enttiremeataeheTtequ'ea U51.
C'est TecalafladutraidtoedteieelpeiiiiaatleqaatDnieaM
que ae fonateent eea compagaiea dfootiiert sculplBan,
diarpeatiers et ma^eaa, iuxqueUea lea/raacf-«iapoas,
^ce qoe Von prttead,*doiTnit lenr or^glae. Cfest alora qae»
daas le midi de la Fraaoe , \e&Jratrei panii/heM eoaatrai-
sirant lea poata d'Afignoa el du Sdni-Esprit; ouvragea asar-
TdUeux pour ce temps. Qette teole perdit eon aalldkpaftir
dea guerreade Charles VUI el de LobIb XII ea Halie.
Yera 1370 , Cbailea V, lelmdateur de la BiUiiMii^ne in-
p^riale, Aablit auad r Acadteio de Salat^AC, qneCharies Vff,
son fila, organise ddintttfeaaent en isoo. Le style dH gO'
tMqu$f quolqu'ea a'affaibliasant, oontidae de flenrir Joaqu'fla
UgO, biea qu'oa Tail eaeore affeeti peadant plaa d*na aitele
aprte i la coBstruotlon dea ^glisea. Lea expMltiQiia aocaes*
dvea de Charles YHI el da Louis XII ea ttaUa foal pM-
tnar ea Fraace la lamitee jelte par la roaaiaaaaeo dai
lettrea el dea beaox-arta ea IlaMe. Le go6l arabe oo g»-
thique est fcyelii; Louto XUfolt teair ea Fraaea aaaichi-
tecte italieo, le frtee Joeende, qui Utit deox peals k Pmk,
Vieni le mtaa lempa on MitH pour le cardiad d'Aaabdw
le ebiteau de Gatllan , et le pdaia de Justice ia Roaea.
Maia l*^re t^ritabie de la renaiaaaaea dea beanx*«fti en
Flrancedatadtt r^gpede Praa yoia 1^'. Aloitleatylogolhi*
que tombe el a!af fidblll en mtae teaipa qne Peapiil cfaeva-
lereaquo et le ide pour lea cvdaadea. Le rd fdl dea eip6-
ditioas en Ijtalie, y augaiealA aoa geOI Bdard pour lea bean-
arts, el proite, ea 1531, de qoeiqnes aaata de paix pear
fidreTeaif deoepays^Serlio, Primalice^U Roaso, P.lMsll
d BeuTeavto Cellini, anxquels 11 eonfle la dteoralioa ts-
tMeure et intdrieure du chAteau de Fontaine bleaa.C<sl
alora qu'apparaisaent las premlera artistes fraaM^ : Jeaa Gee-
Jonet Jeaa Cousin; pals bieatM apria Paal Pooee, Boa-
tempa, Germdn Pi Ion, elle pdntve Fr^mlael* tfldTsda
Primatloe. Alora, Tart italinn. grnffi^ inr In rranm. fiomiaraff
Adeurir.d k porter dea firulli qui aeateat le aoateaa tV"
rdr. L'origtndit^ iraa^daese bit aeaUr, anrtool daaa Tsrl
de rarebitectore, plua d^peadant que Uma las autna dn di-
mat, dea usagea, d par oons^ueat plus aoumis mn goOts
du payi ob on Texeroe. Quaat aux premlera graada arcfai-
tectei49le reaaiasaace fraacdse, ce sont : Pierre Lescot,
aulea^de la featabie des lanocents s PhUibert.DelorBie,i
qui Ton ddt les plus bdles parties da Louvre el le cbllsaa
d*Aaetj.Jean ^tfUanl, par qui lecoaadableAiiBedaMed*
mof9aey t\ bitir |e diHtaaa d*£oo«ia. Le luxael la raobcwlia
a'hitroduiseat Jusque dana lesobjeUfde Tusagele ffaaeidi*
adae et ffnl perHooUoaaer lea poteriea <roiill^ I fiaraari
PalissT'
A la r^oe de M^rie de Wdids a'arr^ie Teasor bdOad
de la raiaissanoe frapoaise. Les oayragan desartpstea Haliawt
mieux fonnns^ sont plus analytiquewent dodiite. Rvbaaa,
charge de pdndrtf lagalerie-du Leaembourgf' modifle, psr
llnnucoce de son goOtel desan ta|enl» Hmpfildoa qaalei
arlistea MaUaas ataient jusque ik doaateaxdodTaoieataax
artistes de la reaaisaaaoe fraafaiae. Jaoqoea Oaabroaaaa
bAUt le palaia du Luxembourg, ea ae guidaal aur cdd
des PittJ A Floreace. Fraa^ Maaaard, cbaisA par
FRANCE
d'AuUicH femme de JiOais XI1I» de oonstniire l'^li«e du
Vsl de-Giice, prend module Bar la (ameuae basilique de
de Saint-Pierce deRqme; Ui61^ve le iiremier ddme que l*on
alt Tu i^ Pari9, et d^termiJie le d^veloppement dea beaux-
arta particalier an i^e du Louis XIV. Mais d^l avant la
;^>lfiadeQr de oette 6poqq() amdeot para lea deux plus grands
peintrea OrangaiSy Ilicolaa Pbu sain, qui fit sea plus beaux
buvrages en Italie^ et Epstacbe Lesuear, qui cuUifaaon
art k I'abr! dea clottres. Pannileors contemporaioa, on re-
jnarque Claude GeKe et S<Sbastiep Bourdon.
11 serait ^uperflu de donner iei la nomenclatnre et la
description de tous lee ouTra^ d'art qu'a (ait deyer et ex<-
cuter Louis XI V. II snfDt de rappeler la colonnade du L o u •
vre.de Perrault^ Pb6td doa InTalideSi oominenc^
par Ub^alBrdant et termini par Hardouin Manaard^
et leciiftteau de yeraaillea^dazmftme Mansard , pour r^
▼eiller le souTenir de. ce que ce jnooarque a fait iaire de
jf)lu8 grand en arduteclure, en sculpture et en peinture;
jwur falce redire lea npms d^s Puget, dea De^aidiiis« des
Girardon^ dea Coy se vox, dea Const 00, desLebrun,
deak ignard et das Lendtre. Les ouvrageade oesarfistesi
pris k part, ne pourraient pas aanadoute aupporter la com^
paraison lYOC ceux dea gninds homines que ntalie a pro-
duits dans le quinxitoie et le seizi^me si^e, ni mtoie avec
les productions des ardstea fran^ de la m6me ^poque.
Maia lonque Ton considtoe le rfeultat dea efforta aimulta*
n^s que Louis XIV lea a miaii m6me de faire, on est ^mer-
veill6 de cos finonnea monmneDts, 06 Ton trouve tant dV
teit6, tant de grandeur el taai de ehaimea. Ce qui frappe et
attache dans les oovrages d*art (lu sitele de Louis XIV, c*est
leurhomog^n^t^, c^est leor haraioaie» c'est la physionomie
bien prononc^ qoTila ont tous. Dans renaemble et les
d^Uils des' ^dificM, dana la deration int^rieure, dans la
r^gularit^ dl^gvite dea parcaet des jardins qui les environ-
nent, partout cxk retroave cette m^est^ un pen Ujhn que
le iDonarqde portait Ini-niAme aur son front
Un genre de peinture qui n*aTait Jamaia 6U s^gUg^
en France prit cependant un telat nouyean du temps de
Louis XIV : la pebtore snr 6inail fut pousa^ k un degr^
incroyablede perfection pair Jean Petitot, deGen^e. Maia
Tune des gloirea des beaux-arta en France est la graYure en
tsille-douce, qulA'ajomala M mieux traits qu*i cette ^*
que. Les ouvi ages dea C all oty des if a u te u i 1 , des Mellan,
des Israel SyWeitrey defi Mas8on,.dea Poilly^ dea Pesne,
des Audran,dea Edelincket des Drevet, aont encore
aujourd'hot dea chefs-d'oeuvre qui n*ont paa 4U aurpass^
par lea meilleures gravurea^ faites en Europe jusqu*^ nos
jours. La gravure en taille-douce de hautstyle est peot-^e le
aeul art pour lequel la France a*ait point de rivale , inline
an moment od nouS'toivona.
Comma toutee les autres branches des connaissancea
liumainesy lea beaux<rarta ae resaeotirent du ddvergondage
des mceors de la r^ence, et rarcbifacture oiteM a'^carli
assez aouvent de aa haute destinatioo. Une quantity imm^iae
de cliiteaux et d^bdtela, oil Ton recbercba bien.plut6t k pr^
voir tous les besoins de la vie privte, d^jii Ibrt recherche
k cette dpoque, qu'iksatisfoire aox condttiona s^v^readn foM
et des kis de rArcbltectare, furent €kffH en France, Am
peintures oompoato tar des sujeta tir^ de Phialoire , de U
Bible ou de oe qu^il y a de pinaadrlenx dans la mytbologiei
on iit succMer des tableaux galanta, abcc6nes uAioe parfoiSi
oil lea artiates^ sedtSburrasaant du eoatnoie antique » dont
reaped nM^eatneu^ aambbat dter de la vtvadt^ k tars,
•empoaitioiis Ubertfaieay nlntroduiairait que des peraon-
•ages habili^ k la mqde du tempa. Uo homme dou^«iar la
nature du plua heureux talent, maia qve aon caraette
bizarre d V^poque od H a T<ten ont doming., ^ontribna ala-
fuli^ement k fatre prendre aux beaux-arts en France oe
Mais f&cbeux. C*eat Antoine Watteau, k qui anecMa
Franks Boucher, son d^Vie, homme de talent, quoi-
^ue bien lnf(6riear k son maltre. Bien qu^il aoit certahi
que cee triiles prpducUons ont M pendant lea deux pre-
^80
miera liera du dix-huitltefie aiMe I'ofajet de radmiratloD de
presqoe toote la France, on doit dire auaai que lea aages
inatttutiona de Louis XIV relatives aux arts furent eanae
que la tradition des ouvragea de haut style fut au mohis
thteriquement oonaervte. En architecture particnlitemeut,
Louis XV fit exteuter des travaux dont kn ddaUa man*
quentde ppsdi, maia que tar masae an moina rend loo-
jouca m^ieatneux. Ce fut aoua le r^gne de ce prinee que
Robert de Gotta fieva lea colonnadea de Trianon, qua
Jacques Gabriel conatruldt Picole militaife et kn deux bA*
ttmentadebi phioeLouia XV, que Germain do Beiufrand bA*
tit llidtel de Montmorency et ThApital dea Eufimto-Trou?^
qoe.Servandoni ajoi^ hi fa^e de Salnt-Sidpta, et
que Blonde 1, outre les Miflcea remarquablos qu'DachevA,
6crivit de fort bom livres aur Part de Parchitecture.
Tandis que. Watteau et aprte lui Boueher dirigeatat ty*
ranniquement le goM de la peinture l^gtoe k h mode, a'il
(hot fahn une exoeptta honorable pour Jouvu net, on
doit direque lolis lea p«lntr«is dana le genre grave et 41evA
ne fimnt que de fliibles Imltatars de la faible mani^re de
Lebmn. Rigaud et Laq|i|lita flrentde bona porhraita ; mats
lipeineae aonvtat-on de Ogrle Vanloo, qui Art si cflAbre
de aon tampa. i*arml lea alatuahes du commencement do dix-
huititai aitele, on ne pent dter que BouchardiOn.
Depuia deux siMes^ Jes artistes et lea antlquahea avitat
pria I'habitude d'aOer dndier k Rome et en ItaKe. La vue
dea ehefa-d^CBuvre de Rome et de la Grtee et des maltres
modemea frappa de nouveau dea Jiommea las des mesquines
et feibiea producttaa dont les artistes inondatat FEorope
A la bi du dix-septitae dtele, et Us prirent la r^dntion
de reformer le goftt. A cette ^poque la plupart de ces hommes
telairte, dnd que Mengi, le chevdierd^Aiara et P^erivain
MUuda, se tronvteant ensemble k Rome. Ce groope de SU'^
vanta antiqudrea, de critiques arehtelogues ei d'artiatea,
oovrit Vkn dea arts oil noua sbmmea encore, et que nous
dAsignerona parle titre d'areMmie.
Darid est Partiate frin^ qui oontrilHia le.phu puis*
umment k fake adopter d advre en Fnnee la rdformatta
d I'ardiataie dana toua lea arts. Sous rinfluence de aon
tatat, toua ta artistes en France furent soumia k Parchalame,
depuis le statudre d Paiddtede Jusqu'k t'orftvre d an lam-
piste. L*^poque ou od accd^ devint le plus fort ed com*
prise ontre lea annte 1706 d I801. Alors David liniasait
L$s Sabinei^ commeufait Zes Thermopiles d ^bauchdt le
portent de Bonaparte revenant de Marengo. Vers ee mAme
tempa, de 180t k 1808 « Pun de ses plua haUles <SMves,
Gros, traita pluatars aujda de la vie de Bonaparte avec
un teUt aingulier. Le suocte de Xd Pesie de Jaffa contribua
Sana aucun doute k dindnner le gofit excesalf que Ton avail
encore pour I'art traits ii la mani^re antique et pour lea
su]eta de la roythologie. On deit auMi fdna observer qu*A
partk dea annte 1806 k 1808 pindcnrs artistes a'exere^
rent aur dea sqjeta anecdotiquea tirte de Phlstoire dea tempa
du moyen Age d de hi renaissance, Cette dispodtion dea
e^rita, en reportani les dudes ardialqoea aur les ouvrages
dita ^MqueSf a prdpar6 to petite revolution romanf i^Ke.
David a form^ une grande quantity de bona dUves; quel*
qnea-uns ont d^ d sent encore eddires. Les prindpanx
aont ! Drouais, qui le auivit A aon second voyage enlts*
]ie;Girodet, Gros, Gdrard,Orand| Lfopdd Robert,
MM. Schnetx d Ingrea.
L'art de Tardiitecture sobit ansd linflnenee de lardionna*
ttaarebaique» A compter de 1772. C*cd alort que Souf-
flot devdtle Pantheon,. que Gondouhiconstnildt Mode
de MMedne,dde Wdlly la aalledn ThMtre-Flmnoda on
POdta. On eonatfuidt encore PhOCd de Sahn, a^feaidlittl
lliOtd deb Ltf(^-d*Honnottr,itur leodesainade ReooMau;
pda ta barritees de Paris , nombreux 4diiflces od I'nrtiste
Ledoux reprodulsit rarehiteeture antique comme on to eoro-
prenait vers 1789 en France. On pent encore rapporter nu
mOme goOt d 4 to raOme ^^Kiue toua les liOlds de la
Cbewate d'Antin., esptee de peiites fmUums lAtiea pour
93.
740
FRANCE
lis deniart grands seigneurs et les demitres grandes ooor-
tisaaes, par Boulanger. On appliqna aussi 1e systtoie ar-
cbnqne k rarclutecture sacrte. Chalgrin fut le premier
qoi eut Tidte de reprendre le plan des basiliqoes consUn-
lines, et de le suivre en efiet pour la construction de Saint-
Philippe du Roule k Paris.
La statuaire et la sculpture ne ponTaient tehapper h Tin-
floence de la r^orme archaique. En efTet, La Baignmue de
Jolien, la Diane de Houdon, et tontesles sculptures d'or-
oenwnt extoit^es k Sainte^eneTi^ve , k l*^le de M6de-
dne, k Phdtel de Salm, ttotoignentdes eOorts que les sculp-
teurs de cette ^poque firent poor abandonner le goAt dit
acadtoiqoe et sniTre celui des anciens. Le statuaire C hao-
d et, autenr d^une belle statue de Napolton, repi^sent^ nu,
Tintensuite et tint le sceptre de son art, pendant que David
eier^it une si grande influence sur le sien.
Pendant le cours de son rtgne d'enipereur, Napolten s'oe-
cupa beaucoup des arts, mids dans un but exclusiTement
politique et personnel. L*art poor lequel il paralt avoir eu
un goAt naturel, et qu^il a le plus heureusement fsTorM,
est celui de Tarchitecture. D^une part, son instinct le por*
tail k sulYre la marche grandiose qu'avait trac^ Louis XIV ;
outre cela, il fut guid6 et aid^ dans les grands trafanx quil
fit entreprendre on achever par deux hommes d*un m^te
reroaiquable, Percier et Fontaine, k cM desquelson pent
placer Brongniart,l'architectede la Bourse de Paris.
La peinture ne fut pas ^alement fkroris^. A I'exception
de Gros, qui ne fit connallre toute la force de son talent
'qja'k compter de ISOl, tons lesautres artistes fameox alors
avaient fait leurs preutesdepnis longtemps. David, Girodet
et Gerard 6taient des peintres trte-c^bres k Pav^nement
de Napolten an tr6ne. On pent croire qu'nn souverain na-
turellement dou6 d'un gofit vif 'pour les arts aurait encore
mieux employ^ le talent de ces artistes que ne le fit Ton-
pereur. Toutefols, on aundt mauvaise grAce k se plaindre,
aprte avoir vo les tableaux de La Peste de Jaffa , de la
J?a/ai2fo(fi4ii«/er/Uz,du Cotironnefncn^ et quelques com-
positions de ee genre de I'auteur du D6lug$ et de I'Bnier*
remeni d?Atala. Cependant, cette prpdigieuse quantity de
peintures offidelles, esptee de Moniteur visible k Tusage
de ceux qui n'avaient pas le temps de lire les bulletins ,
porta un coup ftineste k Tart. Elle le transforma en metier
et multiplia d'une mani^ exorbitante le nombre des pein-
tres artisans. Quant aux graveurs en tailie-douce, Us trou-
virent une belle occasion d'exercer leur talent. Parmi les
nooid>reuses planches qui composent le mus^ Napol^n de
Laurent, il y en a de fort bonnes et une excellente, celle du
gioupedu Laocoon, par Berwick.
David, condemn^ a Texil, sortit de France en 1816. Tout
k coup rarchaiame grec fut rejet^ par la noiivelle g4$n^-
tion d'artistes qui se pr^sentalent k Tentrto de la carri^.
Un jeune homroe d un talent vif , naturel et tout instinctif ,
prdpaia et fit Plater oette revolution en quelques mois, par
des productions brlllantes d'esprit et d^originalit^, et qui
avaient en outre le mMte de representor des actions et des
hommes sur lesqueis toute la France avait alors son atten-
tion dirigte. M. Horace Y er n et rendit en desstns ou en ta-
bleanx les scenes de la vie roilitaire, depuis les plus graves,
comma lesbataiUes de Champ-Aubert et de Hanau, Jusqu'aux
grimaces des vieux grenadiers de la garde imp^riale jouant
avec les bonnes et les petits enfants, k la guingoette. Ces
compositions, ^inoelantes d'esprit et souvent pleines de
path^tique et de grandeur, obtinrent un succte qui alia
jusqu'ii rengoneosenL BientAt aprte, M. H. Vemet avait
plus de vingt imilateurs. La lithographie s'introdulsit
e& Franoet et oontribua an dtfveloppement du talent d*un
homme de m^ite. Char let, qui a si bien rendu par ce
uoyen tous les details de la vie militaire. II arriva encore
qn*un Jeune homme heureosement dou6 par la nature, G A*
ricau 1 1, choisit pour diriger ses etudes ceux des ^ands
nattres en peinture qoi se distinguentparle plus defongue,
je hardiease et de fisctiitd , tela que Tintoret, Jouvenet, et
Gros parmi cenx de son temps. La manito de G^ieaaU
devint bardie, grande, mais incorrecte et beort^ comme
celle des peintres sur les ouvrages de qui 11 s*6tait form^
Enfin, en 1 SI 9, ce Jeune artiste exposa au Louvre un tr^
grand tableau repr^ntant le Radeon des naufragis d^
la Miduse, Cette production d^n si jenne boinine ^it de
nature k exciter Tattention des artistes ; mala die fit pins,
car elle contribua k modifier encore les doctrines des pics
jeunes d*entre eux. Dte lors on rejeta enti^rement T^tode
de Tantiquite, celle mtoie des mattres des ^ooles florentine
et romaine, pour se livier k Tadmiration des ouvrages des
artutes flamands, des peintres fran^ qui succMferent k Le-
bron.
Outre les pefaitres de ce temps que I'on a eo I'oocasion
de d^igner d^jk, on en dtera encore quelques-ons, dont les
noms,en rappelantle souvenir de leurs ouvrages, donneroat
une idde de P^t ofi est Part auJourd*hni : pour Pfaistoire,
MM. Hersent, PaulDelarocbe, S chef for, E. De-
acroix, Ziegler, Alaux, Court, Monvofsin, Steu-
ben, Champmartin, Hefan, F land in, H. Lehman, L^on
Cogniet, Drolling, Bouchot, L. Boulanger, Micba-
Ion, Papety, Coutnre, etc.; ponrle genre anecdotiqoe,
MM. Biard, Decamps, Diaz, Roqueplan, DuvaV-Leca-
mo9, Destoaches, M^'Haudebourg; pour le portrait, M"*de
Mtrbel; pour le paysage, MM. V. Berlin, Corot,
Rupr^fTh. Rou8sesu,Cabat,Flers,Gad{n,Bras-
cassat, feiouard Berlin, M*"* Rosa Bonheur; en ;ci^p*
ore, Pra dier, Cortot, MM. David (d'Angers), Lemairc,
Dnret, Dnmont, Etex, Barye, Dantan, Foya-
tier fClesinger, Petitot An nombre dea habiles graveun
rn taille douce sont MM. Desnoyers, Catamatta, Ri-
chororoe, Forster, Henriquel Oupont, Mnlleret
Mercuri ; I Ta mant^ noire, M. P. Girard; I Pacqua-
thita , M. J azet ; en gravnre sur bois, M. Porret ; en litho-
graphic , Gavarni, Grandville, Daumier,Gr<vedoe,
Em. Lasalle. Quant k notre ^cole modeme d'arrhiteetare.
elle estrepr^entte par Hov6, Lep^re, Yi scontt, Drbret,
MM. Hlttorf, Duban, Lebas, Blonet, Yiol!e(-r^oc ,
Lassus, Bdtard , Labrouste, etc. E.-J. Delecloze.
Mus^que.
Les chants de guerre, les ballades et chansons natiooalei
^ientla scale musique des andens Francs. Le plain-chant
Vint plus tard ijouter k la pompe des o^rt^monies de la re-
ligion chr^enne; ce genre de musique se r^pandit ea
France dans toutes les ^Uses. On chantait dans les temples
chr^ens , on chantait en marchant k PennemI , on ebantait
pour c61^rer une victoire, un ^vihiement politique, et les
Francs d^ployaient nn grand nombre de voiz et d'instm-
ments dans leurs fdtes. Les chansons et le plahi-chan^ telle
fut la musique firan^ise pendant six si6cles environ ; nos
voisins n^^taient pas plus riches que nous. Clovis vodot
avoir un corps de musidens attach^ k son service pour Pex^
cution des chants sacrte dans les grandes solomit^ de P^
giise. Le nom de ehapelle n'^lait pas encore oonnu, on
ne le donna que plus tard k Poratoire royal.
Au temps de Charlemagne, les jongleurs, les baladinset
les mnsidens ambnlants abondalent en France- lis rteitaient
dans lenrs ballades les principanx ^v^oements de Phistoira
du pays, et c^^braient les faits et gestes des b^ro^. Ces bal-
lades militaires s*«ppebiient, k cause deoda, chansoiuie
gestes; dies 6taisnt en lalin, et rimto dans le goOt des
proses de P^ise. On peose que le peupla fran^is ne chaaia
g^n^ralement en langue vulgaire que vers le dixi^me slide.
Les cbantons d'amonr devinrent alors trte-commones ; let
prftlres m6me en terlvaient.
Rabanus, Haymar de Aiberstadt, H^s, Remi d*Aaxerre,
Hucbald , moine de Saint-Amand , Odon , abbd de CIuo^ ea
Bourgogne, se dislinguent parmi les musidens qui brlDireot
en Prance depnis le temps de Charlemagne ju$qu'^ cdoi de
Guidod'Arezzo. Jean de Muris, docteurde Puniver^l^
de Paris, tient la premi^ place parmi lea auteura firao^
FRANCE
741
du mojeD Hge qui ont terit tar la iiioslc[iie. II a puU pour
l^TCDteur de la musique mesar^ , qui est doe k Franeon,
auteiird^on traits sar cetto mati^, traits dont la date est
ant^eura de dfeai sitelea h celle 06 Jean de Marts ^criyait.
Dans le douzitoie sitele pamrent les trooT^res,
troubadours, m^nestrels, qui, poeteset musicieos,
oomposaient les paroles et la musique de leurs chansons,
lays, romances. Les plus fkmeni sOnt Thiba;nlt,
comte de Champagne et roi de Nayarre, Charles d'Aiyou,
Perrin d'Angcconrt, Gautier deCoincy, Chretien de
Troye s, Aoboin de S^nne, Gaces-Brttlex et le cliitdain
de Coucy. Les productions des trou?ires et presque toutes
les chansons fran^aises du douzitoie etdu treizi^roe si^e
sont Writes pour une seule Totx. Adam de La Hale, sur-
nomm^ le Bossu d'Arras, se signala, Ters 1280, en teriYant
des chansons et des motets k trois parties. Ces ouTrages
pr^ntent sans doute des fautes contre Vharmonie; mais ce
sont les plus anciennes compositions r^Uires k plusieurs
liarties que Ton connaisse aujoordUiui. Les motets de ce
trooT&re sont remarquables sous d'autres rapports. lis se
composent du plain- chant d*une antienne on d^une hjmne
mis k la basse arec les paroles latinos^ &ur Icqud une ou
deui autros Toix fonnent uuo esp^ de contre-pohit fleud ;
et, ce qui peint Uen le goQt de ces temps barbares, ces Toix
sup^ienres ont des paroles firancaises de chansons d'amour.
Ces motets s'ex^cutaieot dans les processions.
GuUlanme de Machault, podte et musiden, nous a laiss4
une collection de pieces fugitiTes, dont plusieurs sont terites
k trois et k quatre parties , plus une messe k quatre voii
sur le plain-chant, qui paratt aToir ^ ex^cut^e eu 1264,
au sacre de Charles V. Ces compositions prouTent que Tart
n^avait fait ancun progrte depuis Adam de La Hale. Vers le
milieu du quinzifeme allele, Giles ou £gide Bincbois perfec-
tionna la musique l^ran^aise d*uue mani^re trte - sensible.
Antoine Busnois, mattre dechapellede Charles le T^m^raire,
due de Bourgogne, florissait vers 1470, et ses contemporains
Barbingant, Domart et B^gis, traTaOl^rent aux progrb de
Fart et jouirent d'une consid^ation m6ni6e, Ockeghem, sa-
vant compositeur de P^le flamande, tut a^pel^ par
Louis XI pour dlriger sa chapelle; U eut pour eldve An-
toine Brumel, qui se pla^ au premier rang parmi les musi-
ciens francs. Jean Mouton, mattre dechapellede Louis XII
et de Francois l'', fut soadigne rival. Glarton assure que
le c^l^bre Josquin Despi^s, la gloire des Pays-Bas, fut aussi
nuttre de chapelle de Louis XII.
Les compositeurs les plus liabiles de cette ^poque n'inven-
taient aucune m^odie; Us ne se donnalent pas la peine de
chercher une idte, une phrase, un motif. Its prenaient un
th^me dans le chaiitN]*un air qui courait les rues, el for-
maient sur cette caiitili^ne tons les dessins du oontre-point
dont ils Taccompagnaient. Trots ou quatre Totx chantatent
Kyrie eletson ou Crucifixus eiiam pro nobis, tanclis
qu'une autre disait BaUez-moi, ma mie, ou Quand Madelon
va seuleiie, Le gdnie 6tait chose fort inutile pour une mu-
sique de ce genre ; le talent de contre-pointiste ou d'arran-
geurd'accoids suffisait.
Le goQt particub'er que Franco is I*' avait pour la mu-
sique fit prendre un grand essor It cet art sous le r^e de
ce prince. II ne boma point sa solUcitude au choix de ses
virluoses, au recrutement de leur troupe, devenue plus
nombrcuse et plus habile; il voulut encore leur donner de
bons instruments. Duiffopnigear, fameux luthier de Bolo-
gne, vint s'^tablir k Paris pour y bbriqner des violons, des
violes et des basses destine aux musiciensdu roi de Fran-
ce, qui l^avait appel4 k son service. Jusqn'en 1543 les vir-
tuosds de la chapelle chantatent aux fifttes et divertissements
de la cour. Francis I^ ^lablit on corps de muslciens ind^
pendants du service divin, et Tattacba sp^alement k sa
chambre ; des joueurs d'^pinette s'y foni remarquer. Albert,
fttoeux luthiste, c^l^br^ par Marot, y brtllait au premier
r»ng. Claude Sei-misy, Aurant, figurent parmi les maltres
de chapelle de Francois r** ; fls succ^^rent k Jean Mouton.
I CMment Jannequin, le musiciOQ !• plus remarquable de [
! ce tempf, et le premier qui montra r^lement du g^nie, ^
publia, en 1544, ses Inventions mtuieales It quatre ou ,
; cinq parties. On trouve dans ce recueil la piioe si originale t
intitul^e La Batallle ou difaite des Suisses d lajournde
de Markgnan. Les musidens qui se firent un nom et dont
' on pent dier Thabilet^ dans Tarrangement de Tharmonie sont
Hesdin, Certon, llottinet, Bous^ maltre Gosse, Carpentras,
A. Momable, G. Le Roi, Vermont Manduoourt, L'll^ritier,
Guillaume Le Henrteur et Plillibert Jambe de Fer. Janne-
quin fut le seol invcnleur; Claude lejeane,dit Claudfai,
de Valenciennes, et Claude Go udimel, de Besan^on, se si-
gnal^rent enauite par cette m^me quality ; ils trouv^rent des
; melodies qui sont resides. Goudimel p^rit en 1572; Mande-
lot, gouvemeur de Lyon, lefit jeter dans le Rh^yne, comma
huguenot, ayant mis en musique les psaumes traduits par
Marot et Theodore de &^,
Ducauroy, que ses contemporains appelaient le prince
des musidens, quoiqu^il fttt moins habile que plusieurs de
ses prMi^cesseurs, avait commence k dinger la musique de»
rots de France sons Charles IX; il continua ses functions
sous Henri III et Henri IV, jusqu*en ie09, dpoque de sa
mort II ne nous reste de ce maltre qu*une messe de re-
quiem k quatre Toix, sans orchestre, onvrage asses m<3dio-
! ere. La symplionle n'^tait pas encore en usage pour la mu^
slque d'^lise. On pense g^ndraiement que nos andens n 0 £ 1 s
I dtaient des gavottes et des menuets d*un ballet que Ducau-
I roy avait compost pour Charles IX. Qodques autcurs
I lui attritment Pair Vive Henri IV et la jolie romance
! Charmante GabrieUei
I Ce ne fut qu*en 1645 que le cardinal Mazarin fit jouer,
j devant Louis XIV et la nine sa m^, une oom^ie lyri-
I que, intitule Festa teatrale delta fmta Pazsa, de Giu-
; lio Strozzi. De Ik naquit To p4ra , qui ne tarda pas k 6tre
dirtgdparLnlli.
; Colasse, Teobaldo, Marin-Marais, Cliarpentier, Desroarets,
. Gervais, Destouches, M"* de Laguerre, Bouvard, Berlin,
I Struck, plus connu sons le nom de Batistin ; Salomon, Boor-
! geols, Matbo, Colin de Btamoot, Aubert, Campra, Francis
I Rebel, Qutnault, acteur de la Com^ie-Fran^aise ; de
VUleneuve, Royer; Latande, que sa musique d'^tise avait
; illustr^; Mont6clair, qui le premier joua de la contre-basse
k Uorchestre de rop^ra, en \ 700 ; Mouret d^Avtgnon , travail-
l^ent pour rAcaddmio rojale de Musique, et se partag^-
! rent la succession de Lulli. Tant que ce mattre v^ut , au-
! cun autre musicien n^avait pu 6cru*e la nnoindre diose poor
le tb^tre privU^^. Campra mdrite d'etre disUngud parmi
tons ces compositeurs. Les compositions de R a m e a u exdtent
des troubles vidents dans le monde musical ; ses succ^ soot
oontestfo, et le parti de Lulli lui dispute longtemps le terrain.
Enfin, la victoire reste k Rameau : comma Lulli, 11 r^gna en
souverain sur la sctoe (hm^aise. Mondonville, Rebel , Fran-
coMir, Mouret, Berton, etc. , ses contemporains, ont laiss^
pen de souvenirs, et parmi les patriarches de TOp^ra firanfais,
Lull et Rameau ont seuls conserve leur cdl^brit^.
Une guerre musicale s'^tait ^levde «ntre les partisans de
Lulli et ceux de Rameau; de nooveaux combats furent
livrte entre ces deux camps rdunis et un tiers parti, qui
prit fait et cause pour des chanteors italiens qoi donn^nt
des representations sor le thdAtre de rop<fraen 1752. La
musique italiome fut accuelllie avec enlhouslasme; le coin
du roi, le coin de la reinis, se livrirent de cruelles escar-
mouches en quolibets, en sarcasmes, lanc^ contre Tune et
Tautre musique.
La vidlle psalmodte s'<^tait retranch^ dans son fort, et
tenait bon sur le tli^tre de I'Op^ra; la mdIo<]ie italienne se
refugia cbez le gai vaudeville. Baurans tradui&it la Serva
padrona, qui devint la Servante mattresse, et fit fureur
a la Com^e-Italienne. M""' Favart et Rochard redirent
aux Parisiens enchants les accents de Pergoltee , que Ton
avait ing^nieusement naturalist en France. Telle tut i*ori-
,^ gine du tli^tre de I'Opdra-Comique, ou blen td fut 1*4*
742
PBANCE
■ v4mamA tpA cautt l« rtforme de ce th^Mie, el lai lit pren-
tdre sa diiictioii rert la roosique. En 1757 Dun { cofin-
'mttice k traTHiller pour rOp^ni-Ck»nuqiie; Philidor et
Moniigny le raiYent de prte. Rodolphe, 6 ossee, donn^rent
'auaai des operas, qnf ont dispara ; lea noma de ces nrasiciens
.'aenitnt veaUa dans roubli, cooune ceox de leun nombreux
.contepiporaina, si de beUea eompoaitiona religieasea et dea
MiTrages daaaiqnea eatini^ ne lea araieiit randna eflMirea.
•Rodolphe eat le premier qni cbei nooa ait jou^ du cor
•avec tiaMleU $ <^e8tliii qui apporta de rAllemagne en France
Tart de faire parler et modoler cet inatniment aur foua lea
<lei{rte de la gamme. Gossec fit ftdre de grands paa an style
instrumental, et fit nn beureoi emploi des instruments de
-euiYre et des darinettes<
En 1768 Grdtry commence sa eani^ par Le Bwron,
' op^ra m^ioera, qui faisait esp^rer un giand talent Gluck pa-
rut : en 1774, son Iphiginie en iltffkleexdtaun enthousfaame
quMlserait imposaitde ded^crire. II cr6a la mnalqoe drama-
tiqneen France, et marqua son ddbnt par unadiniiablo chef-
' d^oeune. Le dernier soupir dea partisans de Rameau ^it h
peine exhale, que Gluck eot k oombattre un nouTcau riYal,
plua redoutable et plus digne de lui. Piccini, dont le
nom 6lait d^a fameui , Tint d^nter k notre Acad tote
royale de Muatquc en 1778 , par Popte de Eoiand, Le feu
-qvi couTait sous la cendre se ralluma, el produisit bient6t le
' plus Tioleiit inoendie. Noufelle guerre mnsicale entre ies
-glucklates et lea piedniatea.
• La musique inatruBDentale du dix bnititeie aitele fit qnel-
'^oea progrte sens le rigne de Louis XIV. Parmi Ies orga-
nistes, aprtelea troisRoumonTille,on fit s'^ever Dumont ;
.Monard, qui a laiss^ qoelques pitees bien Writes ; Richard,
artiste d*nn grand niMte; LeB^ne, &Iichel, Tommelin,
4*abb^ de' La Barre, el Fran^ Cooperin, aumonmi^ U
Grand, paroe qu'il «tait le plua habile de sa Aunttie. Mar-
cband fut aprte lui Torganiate le plua remarquable. Lea
.elafednistea ctflM)res dece temps Airent Francis Ck>uperui,
.Hardelle, d'Anglebert et Ruiet Nirers et Bemler ae distin-
gn^rent dans la eompoaltion de la muaique d'^llse, dont
Lalande tenalt le aceptre. Marais et Fourqoeray , Ttolistes
habiles, pubU^rent beauooup de pieces pourleor instru-
ment. SenailM, nd en 1868 , fl&t le premier violoniste de
France qui merita d*8tre mis en parallde aTee lea Yirtuoses
-de l*I(alle : II teiWt de bonnes aonatea, parmi lesqueHes
-on remafqoe cdle do eoneoti, moreeau de predilection des
amateurt. Ledair montra plua de talent Ces deux artiates
aont lea fendatewra de I'tole (fan^se du Yiolon, qui de-
Tint enautte si brillante. L'art du diant rood ^it par-
fdtement Inoonnu en Franee, bien qu'il y eOt des malfres
Ida qoe Lambert, eMbr6 par Bolleau ; Camus, Dambray,
•BadUy. Aucun d'enx ne eonndasait la pose de la toix et la
▼ oealiaaflon. Sous la ft^enee, la muaique dramatique el
idigiense resta stattonn^^Le r^ent, bon mudden, d&ve
d« Bemier, el compositeur, puisqu'il terivil hi mudque de
Pant Me, op^ra, ne prit aoeun aoin des progrte de son art
faTori. Philidor obtient le privil^e do donner des c on-
ce r la aux Tnileriaa pendant la quinxdne de Piques et Ies
fetes dontia cddirallon interdisaU Ies plaidra du apectacle.
On 4ctM\ beauooup de motet*, de cantatea, de aympbo-
nleai poor oes concerts, oA Ies artistes fran^ d mmgers
ae algnddeut tour k tour. Moxart, le di?fai Moiarl, y fit
oxdculer one aympbonie, et fut trte-mMlocrement aatisfoit
de aea iaterprMea. Mdgr^ lea dMuils de ses excitants , le
concert apirttud fut nn dtabliaaement pr^deox pour l*art
Rameau, dont Ies ouvrages dramatiques firent nne revo-
lution ^l^pera, s^datt dejl ftritconnattre par des ouTrages
de tbterie, trte*defectiieux aana doute, mda dans lesquds
il J andt de bonnes choses, dont on a profits. Le aydtoie
de la bdae fomdamentale , faux aur beaucoop de pofaitSy
fit beiueoap debrdt en France : on Patiaqua ; un grand
• nombreradoptftrent, et cette doctrine videuse retarda chex
nous le progrte de Tart de la compodtion. Lea dtudea d'har-
ttoBle d de contreiioint etant fdtes d'aprte un mavrala
ayattaw, la mudqne d'^gUae eidl fiiibla de atyle. Glrooal,
d^Haudimont et qndqnes autrea paasaient poor Mra fort
habiles en ce genre; oi^ec m^rfte seul d*ttre diatngM.
Plus instrnit dans l*art d'tertre, II a lalsae plosleors mor-
ceaux de musique saer6e qui medtent dea dlogea; aap
Jte^em tient k premier rang parad eea compodtioaK.
Atoc de bdly tdx, Th6Tenard, Chassd, Jdiolte, Lqgros,
Larrir6e, Lays, Chardini, Rouasean, M*Nf Leniwe, Pi-
Ussier, Fd, Aroould, Laguerre, Salnt-Hnberty , ^^ oat lami
lea premiers emplois k rAcadtoie royale de Bf oalqne pen-
dant le dix-hulti^e sitele, ignordent Part dn chant,
comma ceux qui lea aTdent prMdia. On diantalt enoott
mofns k rOpira-Comique; le sentiment dramatiqoe, one
sorte de declamation mdodieuseou crlarde etait tool ce que
Ton exigeait des actenrs lyriques. Les inatmmenfiates se
montrkent plus habiles : Rameau, 0aquin, Galri^ S^,
etdent de bona orgauistes; Guillemhi, GaiinMa , Laboos-
sde, NaTdgile, se disttngudrent sur le Tldoa. Vera la fia
du siede, Lebmn pour le cor, llldid pour la dariadle,
Sdhmtfai pour le hautbois, Osy pour le baasoi^, Hugo poar
la flfite, Devienne pour la flOte et le basaoii, etaieot de»
executants d*un m^te reeonnu.
La reTolnUon politique de I'aonee 1789 porta son inOocnoe
aur la musique nationaie ; die en cbangea les fomiea. M e h vl
d C he r 0 binl ouTriient lea voles k cetfe aulre rftvolotMn.
La Ijberte des tbeitres la seoonda menrdUaoaement. IMt^
ecole s'deva comme par enchantement k son plua bant de
gre de gidre, d*ou die ed descendne pen k pen b mesnit
que de nouvdles enfraTei se sont oppoades anxprogrte de
Part Lejoug du prirliege a, conune aub^oia, dcnad fegCaie
firan^ts. On goi^tait davantage ropera-comi^ue, k mesare
que Texecution en etait mdUmire. A cette epoque ^ppnrfien-
nent Berton, Lesuenr, Dalayrac, Catel, etc.
En 1794 on reunH tout ce que fai France arait de plas
fllndre en compositeurs, chantanrs d Instrmneotiatea, d le
Conservatoire de Paris, ce monument de notra ^oire
nusicale, s'deve sur les fondements de l*£cole de Chant d
de Dedamaflon, etablie en 1784 par le baron de Brdedl.
En pen d'annen le Conservatoire produidt de^ aympbo-
niates excdlents, dea viotonistea aurtout, lea premiers (k
i*£urope, qui vinrent peupler noa orcbestrea ; el Pob vit
deboter sur uos theatres lyriques des chantaurs infiu'meat
auperienra k ceux qui les avaSent precedes daos |a raeair
carriere. Ronr rit, DerhrJa, Roland, Deaperauions, Bdiste,
Lecomte, Ponchard, Levasseur, !!■«• Brancbu, Dnrel,
BooUnger, Rlgiot, Chiti-Damorean d beaucoup d'aotres
sont sortis de cette eode.
Qodqoea inatrumenlistes ont obtenn de grands sncote dMs
le solo. Kreutser, Rode, Ba i 1 1 ot, Lafon^ A. Boucher, Mi-
saa, Habeneck, se plac6rent It U tete de notre ecole de vfdoB ;
Duport, Lamarre^ Baudiot, Benaxd, NorbUn, Francboonne,
se distinguerent sur le violoqceUe; Vogt, Brod, Barre sor
le hautbois; Berr, Dacosia, Baneox, sur ladarinettej Colia
jeune, Hengd dne, Uengd Jeune, Dauprat, Mdfred, Gallay
aurtout, sur le cor ; Gebaoer, Henry, Villent, Barixd, Koken,
aur le basson; Tulou ,Camna, Dome, Oocbe, aor la flAfle;
Berbignier, flfitiate d^une bdle execution, 8*ert (alt on noai
en publiant une infinite deeompoaftionf estlmeea. Bochsi,
Labarre d If** AUne Bertrand ont porld le Jen de la barpe
k un degie de perfection trte-emlnent Ops Tiituoses eat
etesecondea par la barpe k double nxmvement, invenlioa
mervdIleusedeSebastien £rard I prodlge de mecanisme, qus
rbn ddt regarder comme un des cbefii-d*oeuvr» de Pesprit
bumdn dans ce genre. Je garde poor la fin Parmee dei
pianiatea : Adam p^ U commande Apria lol Zlmmermaaa
ed le professeur qui a Unce dans lemonde modcal un plas
grand nombre de mattres, Bolddien doit figurer parmi lei
planistea fran^ds : H etait profesaeur de piano au Cooser>
vatdre de Paris. Citonr encore : RIgd, Modn, UesormeiT,
Hyadntlie Jadin, Leiendart, Gabrid Lemoine, Hermana,
Kalkbrenner, J. Here, U. Rert, Pradlier,ZimmerniattB, Man-
iot, Bertlnl. Stammati, Rhdo, Body, ^odx.
FRANCE
14%
ktkam. Petit, E. IMiaxM, J. D^iaiet, Pleyd» H. Lambert,
Fessy, ChoHet, BiUet, A. Mteeux, A. Montfort, M»a de
Mongeroulty Bigot,, A. Holiiioe, C. Pieyel, Lambert, Maiel^
Cocbe, Farrene.
Depojs le conraieiiceiiieDt de ee titele , la musiqae ita-
Ikane est de plot en pla$ goAt^ en France. La troupe qui
jouaitkFaydeaaaTaitf&Mdisperateen 1791. De 1800k iSl&»
il en Tint d^autres » cpi interpr^t^rent k TOdton et k LoutoU
lesxIiefiMi'Geuvre de Mocart, Ofioanna, Pa«r, Paesiello; on
remarqua parmi lei Tirtuoaea qui lea compoaaient CrifelU ,
Taechinardi, Garcia, ttoors excellenta; M"^ Bailli, Feata,
Morandiy Mainfielle-Fodor, Catalan!. En 1S19, le
TbMtre-Italien, ferm^ depuis qoatre ana, fat roovert k Loa-t
▼oia : Garda , Pellegrini , Debegnis , MT* Maiii?ielle-Fodor,
Debegnis, Pasta, r^T^^rent aax diletlanH de notre capitale
le ^teie si f^eo^, si original de Rossini, qui deraitac-
qu^r nne si grande influence sor la mnsiqne franQsise, afec
une ioite ^^interprite^, tela qoe Rabin i, le merreiUeux t^-
nor, DaVida DonxeUU GalU, Santini, Labi ache» basse
tonnante, comMien parCdtj Tambarini, baryton plain de
cbanne et dVne agility prodigieose ponr une Toii grare ;
Mib*'So|itag,Malibran,a4risi,ete.
La romance est on ofajet de preiniton^4»siU en France;
la romance pent faire pardonner an Fran^ais d'aTofar cr44
le TandeviUe, cette Infiunie mnaicale, cette l^re aonora qui
ronge nos oreilles toutes lea fois que noos TOiilons entendre
uoejolie commie do petit genre. Je dterai done lea noms
les pins lamenx parmi lea (Useors de romances. Celui de
Boleldien se rencontre de nonvean aooa ma plnme; f^on-
terai cenx de Garat, plda cd^bre oomme cbanteor, Plan-
tade, Pradher, Domnleb^ DelTimarOy Lafont, Pafir, Blanginiy
A. Meissonniery Ronx-Martfaiy Ldopold Aymon, Romagnesi ,
Panseron, Brugoiire, A. de Beanplan, Labarre» E. Tron-
penaa , Btet, Henrion, Bamteaa» Scndo, Mi"«* L. Paget, etc.
Les hommes dont lea traraax ont Jet4 on nouvel ^lat
ftur notre seine Ijriqnesont Dole Idle a, Harold, Hon-
poa,MM. Aaber, Ha I ^ry, Onslow, Carafa, Adam,
Berliox, Ambroise Thomas, Fdlden DaTid, etc., sans
<»mpler Meyer Beer» qai doit k nos th^tres ses plus
beaax snccte. Outre le Consenratoire et aes snccnrsiiles
et les troia sctoes lyriques de Paris, nous avons an G y m-
nase musical; le ch^t est enseigniS dans nn grand nombra
d'^colee. Cotil'Blui.
ApituUur^ ti industrU.
L'agricultnrep noos Tatons d^jk dit, est en progrte en
France, et ce progrte eal dUl en ptrtie am soda^ et anx
cornices agricoles. Les.instramentade traTaflont ^
perfectioui^s; des cbairea d'agricoltnre ont m institute,
des dcoles fhteriques et pratiqnes ont iU fondte» aind
que des fer me a nodil es et des colonies d'enfants pan-
Tres eC de jeones detenus, ok le trarail agrfeole est le plos sOr
moyen de moralisation*
La France pose^e d*eiedlentes races de bestianx, qui s'a-
Mtardiasent , teute de soins dans le cboix des types gte^ra-
t^un et raute dliygtiue bien ent endue. Cependant on a r^-
cemroent ^tabti des eoncoars de l)6(es grasses i Poissy, k
Lyon, i Bordeaux, etc. ; an eoncoars g^ndral a mtoeea Ueu
k Paria en 1854, et les expodtlons admettent k pitent les
prodoito de I'agricvltare. Lea ^bles et les bergeries d'dite
amdkmnt lea esptees par lea croisements.
L^Mre dn cheval n*est pu en ansd bonne Toie; les
traf anx exoeadfi anqnda on aoumet ces nobles animanx
danslenr ieone Ige les minent et les dtforment
Ifos races orines ont beaucoop gagnii poor la taille, le to-
ivttie d la ftdlltd de rengrdssement, par snife de cfviie-
ments judiciedx stcc de bdlea mem drang&rea et d*nne
alimentation mienx ei)tendne. Si Doaa^predttisons ntoins de
1 ain es fines, et ee n*est pu on mal, les lalnea brnguea^
proprea an pdgne, prennent de joar en jour nne place plus
eowfdteble et pins rucratlTe snr le maidd.
L'eaiploi des engrais artifidels se propage ; les amen-
de ro e n t s aeois, substances gtelogiqaea si pr^ieuses ppof
la transformation des sols peu productifs en terres de baote
fertility, n'attirent pas asses I'attention, d deroevrent qnad-
inoonnus. Les i r r i ga t io n s d le d r ai aage exifent d'im*
mensea capitaux, qae,r£tal seal est k m6roe de rownir. La
reboisement du sol d one mdUeure administration dai fo-
rAts existantes pr^oceupent lea e^prits d^ineux d^^isner.i
ragricfiitnre lea inondations ei tooa les alfteux dtestraa
qn'dle a aubia. La qoestion de U mis^ en cnltaiB dea tenea
improductiTes ddes biens commonanx est encore k
Fordre du Jonr. On peat en dire antant du regime hypotb6-
caire et des questions de erMit 'fonder i^ricole.
Trois brancbesconsid^ble^ de U produdion rurde apr.
pdlent encore one aMeuse attention ; la yiticolture, la s^ri-^
dculture et rborticulture* LaTignedemeure stationnaire^ d
m£meroi(f<iim ^ f« c Ae rin'a pas pour r^snitatde la faire
p^ir. On croit gMrdement que les grands vine trends
s'en Tont; ne Ciodrait-tt pas en aeeuser les qoatorsa imp61s
diiVftrents qui firappent la plus inUreasante de nos riobesses
nationales, non oompris lea taxea qni lea reponsaentit J'^-
tranger, r^me qni conduit It I'abandon des qnaUt4s pone tes
qoantitte d entratne dea IkldAcdiean d^lorables.
La adrieieul tare a tdtde grands dfbrts pendant cea
qninie demidres amdes ; le centre et le nord ont ai^onrd'hul
de soperbesmagnane r tea. De beam perfectionnementa
QoiM introduits dans le d^vidage dea cocona, qui constitoe
anjourd'hul k lui senl nne grande faidustrie i die antotira
bientbl la filatnre domestique, ntesadreeBent manvaise.
L1ior tienit ure a narehA dlldt de bdlea acqnifitiena
en flenra,ariMdes,limitaetl^gimies. La nnmbi^dea aodd^
dlMrtioultnre s'ed aceni; lea espodtiona flordea se aoni
mdUplite. La caltnra maFalehAre a- (kit de grands pnn
grte, d Pinduatrie dea pifmenrs s*ed beaacoop d^fdopp^e.
La montore dn bid a fait dee progrte eonsidtables. U
composition des meolea, leur taDle, perfecUonn^ d^prto le
mode amMcdn, le leptqoage d le bhitaga pins soignte, ont
amdiortflesprednitsdea grands roouUna. Les patita^ dgarte
dans Jea ctmpagnea* oil Ha traTdUent k dea >conditioBs en
gMrd fiMt ondranses, sent resiiis stationnaires.
Lea pAtea ditea d*ltaUe flotti maintenantiauad parCdtea
qn*aa ddi dea Alpea : c*ed k PAuTeigneiqu'ed d6 ce prcfirtoi
la pramitea, die a so tirer parti dn ricto gluten que conn
tiennenlsea bUs^ pen recberebds pour ia bdle panificdion*.
Qnant anx nembrenses tentativea de pdrissaes par la m4^
caniqneb dies nVmt pas dd dMuves. La mdeaniqne a M
plna beureoae en ee qni tendw le netlqyage d la criblsge
dea grdns. Ln conaervatlDn aenle ed nn probliase encore
inadnble dana notre dimat; ansd une aede maofnise r^
cdienoQsJdtedanala mlrtra et les doulourenx embarras
qn*eile tralae k aa snlte.
La prodnetion dn aoera eitcdlde la betterave.a Idt des
paadegteit; La: mati^ socrfonon criatdlisable tirte.dca
fdcnlea a pHa rang dana .la banteindnstrie, d pedtetionnd
sea preeWs; die fonrtit dea quantltfo ^nonnes.au« bras*
series, d trop eonvent aux vins. La bdterafe die-mlme
dMaigne aujonrd'hai de Sftlransiormer en sucra; die pro*
dttitdel*doool.
Acause de lacherM delalieulile d do fer, lepregrb
dee mdeanisBies a iU trte-lent; jnais 11 est rM. Bans U
filatm dn eotoa,de la ldne» d surtoot do lin, dans oea
drenges macMnea qn*ll n*ed pas posdble de centempler
Sana JKhniratfon^ ear on leadirdt bitdligentes,.isnt.lear8
ddgts d» fer trafiiUent aToe ddlcalosse d pr^cbion, noon
avona attdniee que I'Anglelerre dle-inime pent bin de
mieox. Le prix seal at^ounnMiK constttne la.dilttrence^
L'abaissement dea tarifs donnera aana dnnte on grand ^lan
k notre industrie. Le gtele firanfais a attachd k lamacbina
k. vnpenr dea perfeedonnements de d^ldl qui la rendent plus
paissante, plus actlye, ddonnent plusd^<$cQnQmte k aen.ac*
tion. Ifoi machines k papier contlnu sont snpdricnres k tont
cciqui se fait en ce genre ; mab notre progrtele ph» no*
table d le pins brillant, ce sont lea macbinea-ontlls. Depdft
744
FRANCE
1840, ^e gnodes nftfnes 86 sont mont^ qui pr6parent ks
plus toormeB pitees des machines, toument des masses de
fer, le coupent, ie percent, le rabotent a?ec autaot d*aisance ,
et sans pins d*efTort que si c*^tait du boistendre. Les pitees
acquihient unejustesse, one pr^sion de forme et d^action
^ que la main du plus habile ouTiier n^obtiendrait jamais.
G^est dans les machines k tisser surtout qu*on pent oons-
tater les progrto de la m^eaniqne. Les t is sns de toutes les
esptees y oat g8gn4 en perfection, quelqueftkit au point de
▼ue do prix de Tente , toujours en ce qui touche k la fadlit^
du travail et It la diminution dans la d^pense dea forces
humaines. Depois qolnze ans les tiflsas de coton etde laine
ont gagn6 50 pour loo sor les frais de fabrication, et les
soiertes peut-^e plus. On a multipli^ les vari^tte qui nais-
aent cbaqoe jour. Aocune nation ne Temporte sur nous pour
la lubrication des ^(Tes en laine drapte, et notd r a p s noirs
sont les premfers du monde : les usines du midi se sont
avancte rapidement Jusqu'li la perfection du nord, qu*elles
sulTent de prte. La laine s'est m<9ang6e k la soie, au ooton ,
pour donner naissance k one foule de tissus Tari^, Slants,
d'une l^g^ret^ extreme, que le costume mascuUn dispute
aujourd*hoiicelui de I'autre sexe, et que les fobriqoes 6tran-
gtees n'imitent que maladroitement. La f 1 anel le , ^tofie si
pr6deuse pour la sanl^, est devenue plus moelleuse et plus
douce, sans rien perdre de sa force; et la mousseline de
laine, qui ne remonte pas bien loin, a i^ mise k la port^
de toutes les bourses.
Le eh&le cacbemire fran^is a surpass^ pour la perfec-
tion du trarail son rival dea tndes. La fabrication des s o1 e-
ries, concentrte d'abord k Lyon, s*est ^tendue successive-
ment k Avignon, Ntmes, puis k Paris, dans la Picardie, la
Moselle et ie nord. Le tissage du lin, induntrie tr^s-an-
denne, a depuis longtemps acquis une grande perfection en
ce qui toucbe T^tolle unie. Le linge damassA, par le goOt
des oraements, la puret4 des contours, Ttelat du sating,
la blancheur ^ouissante de la toile et V^onnante finesse
des reductions, attaint rtellement anx domainesde Tart.
L'indnstrie des tissus imprlmte a i^it aussi les plus remar-
quables progrto. ITooblions pas surtout oes Jolies ^tofTes
adriennes dont la femme salt tlrer un si habile parti. Nos fines
roonssellnes, nniesou brochdes, les tulles, les den-
tell es de fil, oti une fcaude coap&ble iutmdult trop sou vent
le cotOD, les denteiles de soie ou blondes, les coquettes
et fines broderie s qui oment oes channantes bagatelles,
ont pris une part trte-large dans le progrte industriel. Un
art ddicat et trto-pur s'^panooit dans oe (Kvole domaine,
dont les produits sont si recbercbte par tout ce qui ae pique
de goOt k r^traoger.
Kotre s e rr u re ri e se maintient au premier rang en Europe.
Le papierpeint a suivi tons les perfectionnements de
Timpression des tissus. Nous avons auasi de belles ^tolTes
brochtey laine et sole, poui tentures et portieres, imitant
blen et arec goOt oe que Yenise eUe-m^me avait k peu pr6s
imit4 de TOrient Quant aux tapis ettapisserles, ils
sont devenus de v^ritables objets d*art entre les mains de
qudques fabricaiits. Le malheur est que le prix des tapis
vulgaires, mais couiuiodcs et hygiduiqucs, est toujours trop
<lev6, k cause de la cherts artifidelle de la laine.
Nous n^avons point de rivaux dans la fabrication des m eu-
bles, et depuis un temps Immemorial. II faut avoir vu V^
tranger, ses ateliers, ses appartements, ses expositiona in-
dostridles, pour bien appreder notre8up6riorll6 dans tout
ce qui tient k rameubtemant et tea progrte de oes vingt der-
ni^resanntes. Llmoortante (abricationdes bronxes main-
tient sa superiority incontestee. On pent en dire antant de
rorf4vrerie, art italien autrdois, tout Iranfais anjour-
d1ml.
La fabricition du p I a q n e , ou phitAt du doublement d'or
et d'argent, a re^ le coup de grftce de Targenlure et de
la d or u re galvaniqoes. Les arts ceratniques et vitriques
sont 4ga]eroent en progr6s; k la meurtriire c6rnse on
5ubsUtuc de plus en plus le bianc de zinc.
Partout se decouvreat et s*emploient lea argiles rtfrte-
taires, qui rendent plus regulier le travail de b meCmUnrgB,
soit dans la constructioD des hauts foqmeaiix, aoit dans li
pAte des creusets, tubes, comuea et antrea InatnimeBla di
laboratoire et de gaioniitre. La faience fine eC la pone-
laine tendre ont attdnt la perfisctioD anglaise; mala it prix
en est toujours trfta-4leve. Les gris fins oo grte eeraoM
prennent les plus belles formes imitte de Tantiqoe; la po^
ce 1 a i n e reslste mieux au tSra. Le moulage elegant du V e r ri
. en imitation de la taille a embdU juaqu*aux ostessiles les
plus bumbles. Limitation des vidUei Terrttrea a atlaiit le
nee plus ultra de la perfisction, et lien daos le monde ca-
tier n'est comparable k noa glace s.
Quant k rei4vation artifiddle de la temperature, de belle»
tentatlvea ont ^te (kites; nous dterons settlement le cfaaQf>
fage par drculation d'eau. Les calorif^res ae perfectioii>
nent tons lea jours.
La chimie, qui a fait de si granda progrte depois quinae
ans, est devenue I'agent actif de nombreasea amefioratJkMis.
La production des savona k base de graisse, dlwile de
palme, et de resine, a pris d'immensea developpements, et
leur has prix en introduit I'tosage dans lea habitudes pupo-
laires. Lm savons mous n*ont pas moins gagne, aind que ks
colleset la gelatine.
Lesconleurs,et surtontroutre4ner,les JauneadechrtaN;
les carmins de safranum , d'indigo , de gvance el d'orseille,
les laques , les bleus de Prusse, s'amdioicnt el se broM
par des procedes plus economiques. Nos noirs d*impriaMrie
et de gravure n^ont plus rien k envkr k PAngleterre, et aos
pastels nSgener^ sont les plus parfdts du nonde. Mail
c'est surtout dans la teintnre, dans ies couleois dlmpiei-
sion et Tappret des etoffes, que la chimie a rendu k node
epoque d*immenses services.
L'injection des liquides dans le hols pour sa conserva-
tion , sa solidification ou sa coloration est Tun des miradei
de la sdence appliquee k Industrie de notre tempa.
L*ntilisation dn caoutchouc n^oflie pas moins ifiniertt
pour IMmpermeabilite des tissus et leur dastidtdi
LMndustrie de reddrage a pris le plus brillant esaor.
Divers gaz et carbures d*hydrogine ont 4te soooesdveoient
employes. Si les melanges d*alcool et d^essence de tdreben-
thine, d d'autres carbones liquides extrdts des scfaislei,
ne sont pas encore d*un usage repandu , bien qu*ils pr»*
duisent une lumi^ blanche et edatante » bien quils poii^
sent ofTrir une grande economic , oda tient encore k Vim-
perfection des appareils. Du reste, la France seule sait fan
des lam pes. L'industrie de la bougie steariqae eit
florissante; le mdheur est qu*une fraude coupable dtin
trop souvent les produits de cette deoouverte, Tune des
plus belles du dix-neovitoie sitele.
La cbanssure , la sdlerie, la cairosserie, la rdiiire ct ok
multitude dlndustries tr^interessantes, donnent une grande
importance k la preparation des peaux, dana toutes les
varietes. D^k on est parvenu k abreger oondddrableoMsft
cette loDgue et dispendieuse operation du tajinage. U
preparation des cu i r s vernis s*est dobeauooup ameiioree.
Nos gants seuls sont bien oousus et ont.de U fa^oo.
La fabrication des papier s mecaniques a fidt des prs-
grte satlsfalsants. Nous voodrions en pouvoir dire autul
dela typographic etde la librairie, que les crises po-
litiques de ces demi^res annees ont singuli^rement oon-
proroises. L*appUcation de la vapeor au travail des presses
remonte d^k li qudques annees. La gravure sembleaa
moment de (dre un pas immense au point de vue dn boa
marcli^, par Tapplication de la photograpbie k eet art Oi
pent en dire autant de lalithographie, et d^ on a
obtenu les plus magnlflqoes epreuves photolitbograpblqiies.
La reputation de 1* horl ogerie firanfaise dans lea pro-
duits de haute predslon n*a jamais tdUi; mala il ftfl
con<itater une decadence deplorable dans U fobrioatioa dii
montres et dans Hiorlogerie usuelle.
\Ai% instruments de musique se sont singulttremettt per-
FRANCE —
tecdoiinte , le p i a n o Jes f nstraments en cuivre et 1 * o r g u e
surtout.
Let armes ont pris part aiisai aa moaTeiuent de per-
fectibility qui anime notre industrie. Nous ne dfrons rien
de la varidt^ iotroduite dans lea fonoes , dea briaures iii«
g^nieusea et commodes , du loxe, de U perfection dans le
atyle des omements, qui placent aiqourd*bui I'arquebu-
aerie fran^se au premier rang.
Notre coiitellerie fran^ise est toujourscette Industrie habile
et 6concme doot Fox admirait tant les eustaches k on sou.
Lea prix de I'eustache ont encore baias^ depuis Fox ; mais
tea produita n*en aont pas meilleurs nt les oufriera qui
les fabriquent plus heorenx. Qo*on donne k la cootellerie
fran^se Tacler k bon compte , et elle enfantera des chefs-
d'oDUTre. Quant anx formidables et bienfaisants outils de
la chirurgie, ils ont fait d^admirables progrte; la fabri-
cation fran^aise ne connalt point de ri^ale pour cea ap-
pareila.
Dans sa StatUtiqne gin&ale de la France,M. Schnitzler
a donn^ le tableau approximatif suivant des Taieurs cr^te
par I'industrie firan^alse (la mati^ bmte comprise ) :
Indusbie do fer, y compris Textractlon et
la preparation des min^aia amsi que
la valeurdes combustibles 1 94,000,000 Cir.
tiaboration du cuitre, du zinc et du
plomb 2,000,000
Exploitation des combustibles min^-
raux et de ia tourbe. . . ^ 49,000,000
Exploitation desm<(taux antres que le fer,
des bitumes min^raux et des sets. . . 13,500,000
Exploitation des carri^res 40,000,000
Yerreries , cristalleries, glaces 47,&00,000
Porcelaines, faiences et poteries 27,500,000
Tuiierie, briqueterie, chaux et pifttre. 66,500,000
Fabrication de prodoits chimlques. . . . 22,000,000
Industrie du chanvre et du lin. . . . . 360,000,000
Industrie du colon 600,000,000
Industrie de la laine 500,000,000
Industrie de la sole 230,000,000
Industrie du cuir et des peaux 300,000,000
Induatrie du sucre 45,000,000
Papeterie, impression sur papier 25,000,000
Librairie, imprimerie 25,000,000
Constraction de machines 15,000,000
Horiogerie 30,000,000
Fabrication des bronzes. 25,000,000
Fabrication du plaqo^ 6,000,000
OrCivrerie et bijouterie 50,000,000
Distilleries, brasseries ^ . . . 206,000,000
Industries diverses 135,000,000
Arts et metiers 250,000,000
Total. . . 3jl64,000,000
FRANCE ( Coll^ de ). Vaye% Coll^b oe France.
FRANCE (Docli^ de). Le premier due de France fut
Robert le Fort, k qui Charles le ChauTe en conf^rale
titre k Tassembl^ de Compi^ne, en 861. On ne salt pas
exactement quelle ^tait alors T^ndue de cette proTince,
comprise entre la Sdne et la Loire, qui derait 6tre le point
central aotoor duquel se reconstitoerait la nationality fran-
false, apr^s le d^membrement de Tempire carlovingien. Les
successeurs de Robert le Fort an duch^ de France hirent
«es fib £ud es, qui fut roi, Robert, qui essaya de renyerser
Charles le Simple et p^rit en 923, k la bataille de Sois-
sons, Hugues le Grand, fils de ce dernier, et enfin Hu-
gues Capet, qui fixa d<^finiti?ement la couronne dans sa
maisoD. A cette ^poque, le duch^ de France comprenalt ,
outre les comt(^ de Paris et d'Oridans, ie GAtinais, le Cliar-
train, le Blaisois, le Perche, la Tonraine, PA^jou, le Maine,
ice terres de Sologne, le RMUYaisis et une partie de TA-
tnienoi*^.
>].iis ce duch^ «lc France, rf'nni lift-mi^me nu domainc royal,
DICT. DK L\ CONVEItS. — T. I\.
FRANCFORT
74S
6tait morcel6 par la fitodalit^ comma tout le reste la Fnnce,
les premiers C ap^t i ens eurent k lutter centre leurs nom-
breux et puissants Tassaux imm^iats, tela que les aeigneun
de Montlb^ry. du Puiset. de Montmorency, les comtes da
Dammartin, de Montfort, de Meulan» de Mantes, de Ckg^
mont en Reauvaisis, de Pontliieu, d'Amiens, de Valoia, da
Vermandois, de Soissons et d'Anjou.
FRANCE ( He de). Voyez Maurice ( lie ).
FRANCESCUINO (Le). Ko^ea Carracbb.
FRANC ET QUITTE. C'est une clause par laipelle
on d^are qu'une personne ou une propri^t^ n'est grette
d^aucune dette on charge. Le d^biteur qui en hypotli^ant
un immeuble d^j^ grev^ ferait une dtelaration de (hmc et
quitte serait passible des pelnes du stelliooat. La clause
idfrane et quitU est surtout usit^e dans les oontrats de
mariage. Par cette conTcntion la feinme stipule qu'en cas de
renondation k la communaut^ lors de sa dissolution , elle
reprendra tout ou partie de ce qn'elle aura apporUi franc
et quitte de tontesdettea, charges et hypoth^ues.
FRANC-FIEF. Fovea Fief.
FRANCFORT SUR LE MAIN , la premise des quatre
TiDea Kbrea de la coni^dration germanique et si^e de la
dlMe, Tune des viilea les plus importantes de TAllemagne
par sa position gfographique, son commerce, son Industrie
et aes ricbeasea, eat situte duia la spac*cuse vall^ du Main
et dans une belle contr4e, entreeoupi^ diins tontes les direc-
tions de chemins de fer et de routes ordfaiaires, om^e de
nombreux pares et Jardins de plaisanoe, de Tergers, de ▼!*
gnes et de champs de bl^. Francfort proprement dit s'^tend
sur la rive droite du Main, et communique avec Sackseri'
hausen , son iaubonrg, sita& sur la rive gauche, au moyen
d^un pont en pierre de 310 m^trea de long, appuy^ sur
quatonte arches, et dont la construction premise remonte
k Tannte 1342. Lea anciens ourrages de fortification furent
raa^de 1806 k 1812, ^poque oil les remparts furent trans-
form^ en belles promenades, et les fbsai^ en verdoyants
]ardins. Dans la partie vieille de la Yille on trouve un grand
nombre de rues sombres et ^troUes', avec d*antiqoes mai-
aons, construites en boia et dont les pignons font saillie sur
la Toie poblique. Mais dans les rues neuves, sur les pruici-
pales places, sur le quai qui horde le Main, dans le Zeil
et dans la rue Neuve-de>Mayence, s*61^?ent un grand nombre
de constructions semblables k des palais. La Judengasse
I ruelle des Juifs), si lameuse par son obscurity et sa mal-
propr^, la seule que jusqu'en 1806 les juifs eussent le
droit d*habiter et ou ils se trouvaient renferm^s la nuit, est
devenue plus large et plus ais^, grftce aux nombreux alta-
tis de maisons qu*on y a pratique. Les rues de Francfort
sont bien pavte et ^Iair6» au gaz. La plus c^l6bre ^lise
de la Tille est Saint-Paul, ^fice de forme ronde et dans
le nouYcau style romab, ourerte au culte en 1833, od le
31 mars 1848 le parlement pr^paratoire allemand tint sa
premi^ stonce, et la diAte de TEmpire sa demi^re s^nce,
le 31 mai 1849. Les autres ^lises luth^riennes sont Saint-
Nicolas, Edifice du treizi^e /AMe, auquel une tour pyra-
midalea^U^ajoutte en 1845; Sainte-Catlierine, construite et
1686; Saint- Pierre, avec son vieux cimeti^re; et I'^lise des
Trois-Rois, dans le faubourg de Sachsenhausen. La cath^-
drale cathoUque est Saint- Barth^lemy, ou avail lieu depuis
1711 le cooronnement des empereurs d*AlIemagne. La cons-
tniction en fut commence en 854, par Tempereur Louis le
Germanique; en 1239 elle fut livrte au culte : de 1315 k 1S45,
elle re^ut dimportantes additions. On y voit le tombeau du
roi Guntber de Schwartzbourg. Du haul de son clocher,
construit de 1414 4 1512, et cependant rest^ inachev^, on
d^Gouvre la vue la plus belle , sur toute la contr6e envi-
ronnante. On compte encore trois ^lises calholiques, dont
deux dans la ville et la broisi^e dans le faubourg de Sach-
senhausen. Le clerg^ cathollque de Francfort relive de IM-
v^ue de Limbourg. I^es r^form^ ont k Francfort deux
^lises sans clocher, et les juifs deux synagogues. L*hdtel
de ville, appel^ le ffamier, qui n*a pas eu d^autre destiiia*
I
1*'
•»,'
|l«i4^nil»*Fift.l40fti el 0^ Poo conime U cAUibre Imlie
4i0r d* r«tiiptfeur Cbarlesiy^en date de IdM, eontient
liim Milres k ;Sii<te <ie i'lretpoeur, utUiate depaU ifrsS
Mur jM.fltes et gjUasdomi^ It rocculon du oottroDDement
dMenpereors, el qui depuis 1S4& est orate des portraits de
t$tu^ kfl empereurs d'Allemagne depuis Conrad T' jasqa'i
Fryifois II, de mtoie que de celui de rarehidae Jean en sa
qnalitA de vicaire de Tcmpire. G'est Ui que se rtenil en avril
•I mai I84».le fameux eonUU des cingwuUe. Le palais
itkiU Tour et Taxis, autrefois residence da priace primat.
Mi depuis 18&1 ie iocat od la oonftdtotimi gennaiuqne
Heat ses stances.
. .PanoilesautraB^difleeapubttcsdigneBdeieniarqiie,ottpeDt
•leore dter : ia tour d^Escbenbeimy doni la oonslnictioa re»
Monle li.r^Dte 1446; le tli^tre, bftii en 17«0 et agmndi
en 1817 i rhonpiGe des orpbelina (isa^ ; le Conserfatoire
(IBS4); la maison des fens, coostruite en 1783 etagrandie
«l 1819 ^ l?bdpttal du Sabit^fisprit, pottrles6trBngefs(i838>;
la Bourse (1848); i'^difice pour les malades, constroK #ox
frais de la caisse de secours dea isra^tes (18Mi) } llieeiifice
des enfants malades (1846); rb6tel dee BDstaa (1«48);
Pembarcadi&re da cbemiB da linr dn Mabi et da M ecker<
L*im des Mifieea lea phia vasies est la maisaB de Tontee
Tentonlque ^.Sacbacnbaosen^apparteBaBt k la coucenoe
d'Autricbe, et servant aejoord'htti de caserne h on dtf aehe-i
iMOt de troupes bafaroises; Parmi les bOtels destinds aux
foyageurs qui passeni par Franefbrt, on doit snrloat dter,
8 cause derampleur de leure pneportSons, la Oour ^'An^ip*
Urre^ la Cottr de Mu$sU et PSmpereur Momain. En flUt
dlidtels partacttUers, nooa meotionneroas lea bdiels Rotb-
sehttd et Munun aur le ZHl, celui de Mnhlens, dans la rue
dXsolienheioi (qu'babklB le Ticalre de Templre, de 1848 b
1849, aujourd'bni propri^td oomtnunale ), en avant de la
fWe,. anr. ta route de fieekeaheimy les maiaona de plaisance
de MM. de^Rotbscllild et Gontard, le Gruneburg et le Qun*
ikershurg. En fait 'd'aablisseiaeats sdentifiqaes, il fkot
alter, en premiftre ligne, \dLBMUktMqu€ de la tMit^ conin
troite de 1820 k 1825, on Ton Toit.ua riclie cabinet de
n^daiUea et one beUe statne detCkEtheea maitre par lfw»
fibesi, et 4a Fondation Senkenbergt ooasiataat eaonboa-
plee k Tosage des bourgeon malades, ouvert en 1779; la
Fandati&n du sinaieur jBromaer et r/nali^M^fitddiea/^
eontenant «n ampbItbMtre.d*aDatottie, on jardin bdtaniqud,
anquel est atlacbd on piDfesseurde betaniqoe, et oil setnofe
attsal une ricbe coUaBHon de liTtes relatUa auL sdeaees
aaturelles et 4 la mddedae. Toat prte de la se trooTe le
grand musde^ construU en |82f , 1827 et 1841, par la SocMtd
(Tbitloirenaturelle deSenkenbtfgi fbndde en 1817, dlablissa-
aient qui fat enriebi surtaot par Ruppell; enfin, lescoUectieBe
et le laboratoira de laSocIdd de pUyslciens, foadte en 1824.
PannI les UiatitutiiMis artiatkines, noos weatlenneroas plus
pirticuliteement rinstHat arflstlqne de jStiedel, fondd ea
t8i6, et onvert en 1883, daos le beau tocal qu'iloccupe ao^
looDd'buL En. fait demenufflentsi on lemarqae.sorleolle
aMnument de Gflsibe par Scbwaaentbaler^ drig6 ea 1844.
MVNd»Uaaa pa^ aon plus dans nobPe^nmMlon le norifeau
dhaetl^, oorert ea 1827 » et ob Hon pent voir na grand
aombre de tombeaux lemarquablea.
Piancfort sur le Main poeaide an coUdgs deat U fiindafion
Moionte k Tannte 1&30 , une teole supMeove indnstrielle^
tadte en 1804 etagrandieea I8&I, ditedco/e aormole; una
deole faidusUieUe julve , one teole de eoufda'Bioels, oae
lastltotloa de Jeoaes .aveugles, el ua grand aombra d'^^la*
Minementi partlcuUers dT^ucallon. La aiabi. d'<auvre esl
tnp.cbtodaos cette vlUe poocqoe nodoatrie awmifartnrttfa
y alt one gvaade ai:tiTlld4Le c4NnflMroeeaigp)oa dea prodoils
^bi France etdei'AQgletamya beanoeopdiadnadansai
depttia que les consmunicaiioBs des villes latMeares avee
lea porta de mer soot deTeaaes i|te<raleiaeBi|ilas faciss^
Iiis deu& fqires annueiles de Francfort, jadb si cddMes, oat
48 nteo beoaeoop perdu de leurbnportaaoe. Ea revaacbe,
fike est derenue Tun des grands inarcbte des valeun
FRANCFOaX
et litres de rente crtes par les divers gDOveraemealB da ITa
rope ; et sa situation centrale en fait le rendez-vous dNnt
foule de voyageurs et d^ttraagers. Ind^pendanuneot de ta
navigation li vapeur josqu'i Blayeaceet Wurtzbouiig, la icr-
ritoue de Fraaclort sor le Maui est traversd par daq cbe-
mhis de Cier prtsentaot easemble an d4«aloppcaieot total dk
22,600 mMras, dont 6,400 popr le cbenda du Maia el da
Weser, 6,000 pour celui du Mabi et dn Hecker, 4,800 pear
celoi d'OUenbacb, 4,700 pour oebii da Taunna, et 3,300 peer
celui de Hanau , eoamiualqaant tooa enire eu jl par 800 me-
Iras cPembraacbeiiient*
'. 11 ae se pablie pas mofaia de vfa^ joomaax 4 Fiaacfeft
sar le Mafai : noos dterans entra aottes le
Jaumalp qui paralt depuis 1615; fai FoUseUung <
des Posies), qui se poblle depuis leiOf eafia, le Jovaal
de Franqftnrt , ridig^ ea fraafals, organe semi-eficiel de U
CoBfdd^ratiop gennaBiqne, et qui paralt depuis 1308.
Francfort sur le Main est une ville fort andenne, etncal»
dlfr^ lorn aom.( ea aliemand, iVvait^f, gaddosFiaacs)
deCbarlebiiagae, qui y pasu la rivl4re4 gad avee too
ann^e, el batlH les Saiona caaspda sur Vantre rlve^ Jl y rie.
nit un condle en.rao 794, et y ^lablit en 80^ one cokMue de
Sasoas prisonmers! En 843 Louis le Germaniqae en itu
capilale de^ PempiriB oriental dea Franks, dont AnoaH
fransfiira le 'si^ge 4 R'aiisbonne, en 889. L'iaddpeadaace dc
la ville date de Tannte 125). Deveniie depuis Frdd^ric Bar-
berousse le lieu 'd'itiectibn' des euipereura, ce privil^bn
fnt oonfinnd en 1356, par la buUe d*or. Eo 1681 il sN
j ouvrit un Congr4s,'qui'8e cbntmua 4 Ratisbonne, et uam
I ea 1681 une tr6Ve entre les puissances allemaadea et b
< Franc^T La ville souflrit beaocoup des suites dea gpMncade
• ScbmalkadiB {ib&i),' delrente ans (1635), de sept ana (1762),
t et de la r^olutioh fran^aise ( 1792, 1796, 1799, 1800,1808).
I En' 1806 Napoleon lui enleva ses privilifeea de ville Ubvt^
• et constitua avec son lerritoire et oeux des viUes de Baaaa,dp
Fulda et d'Ascbaffenbourg, le grand»duchd de FraMtjfitrt,
i en faveur du prince priniatde la Conli^ddraUon, Charles ds
D>ilberg, qui devait avoir pour b^ritier le priace £agbi«
1 Reaobamais. Oe '^raad-ducb4 avail une auperfide de jtt
niyriani4tres carrite'^ avec une population de 300,000 Ioml
En 1818 Francfort redevbit vlUe fibre, et fut choisie ea 1818
pour si^e dc la'Cbnl^ration germanique. Le 18 odobre
de la m4me annte elle regut sa nouveUe constitutioa nuaici.
pale, bas^e sur ses anciens privileges de ville ''•"•^^
Aux termes de oetle consUtution, le poovoir sooveraia j
appartieot au corps de la boiirgeoisie, lequel ae peutcoapler
panni ses membres que des cbr^tiens. Le corps I4gislalif fe
, compose devingtsdiateurSfde vugtmembres do oomitd dak
, bourgeoisie etdequaranle-cinq membres ^ua daoa lesende
bi bourgeoisie cbr^tlenne; le pouyolr extoitif est ddUgad an
sdnat, composd de quarante-deux membres, Les deox btntg
mestres soot ^us tons' les ans par le s^t Comme les troK
antres villes Itbres* d'ADemkgne, Francfort tail partie a cc
titre de la ConfWration germanique, daub les asifaiMfr^
piteibras ds UqaeBe eUe aune'voix.
Le teriltoirade Firandort et de aa banlieae prtseala ca
superfide uaedlendne d\ui pen plus d*un ■iyriaai4lre canr
An ebmawneemeal de 1660 la popdhtfoa dtdt de 89^
babitaats, dont &7»278 poorU ville nMiac. Oa yccnp'
talt54,O80bitbMeas,7,O0deaaMlh|nos, 2,800 rMortn^s, ijm
jttilb et 800 oathdiqaas aUedaai^. En 1881 les
de la Tillea'Aevaieat 4 1^409,000 floHaa, et
4 1,613,000 floriaa. En 1840 sa dotte pobliqoadlalt #Oiti-
ron 6,922,000 florfalsjt
Oe ooa joura ftaacfBrt a aabi do noiabreaasi orises p**
tlques et commerdalea. CoBune dvteemoals qoi ont flit ^
que daas aoa bialdre, aoas meatbauNroaa la lentalivc
diasurrectloa du 3 anfl 1883, 4 laqueile aoua coasaen^^
uaarlick particdler, soaale tatlrecPA»toa(/Sfbiird0 de #)r«ac^
fert , et sea adliMon aa^dMoerdn, A la saite de aoln ic-
vdutkm de F6vrier, Francfort devint le grand ceaire 4el»
^ie politbiiie qui so ddvdoppa dors lout 4 eoiiy ca Alia*
FRAN'CFORT
74T
Bi a gn e. Cotle ville (ut d^aign^c pour senrir de r^idence an
cA^tecomiiides dnquante, espteede cmnmission per-
manente et desuireiUance de la di^te g^nnanique reformte
et reoonstitu^e d'aprto les bases d s la constitution g^n^rale
conmnme h toute rAUemagne qui deyait sortir des d^M-
rations d'one dl^te constitnante. Ca eomiti des cinquante y
ouYrit see s^nces 1e 4 aYiil t84d„ et continua ses trayaux
josqa*au IS md, ^poque de Vouvertorede Tassembl^ na-
tionale pr^paratolre, dlle VorjHxrlarneiiit. U 7 et. 1« 8 jofl- ,
let 1848 une grate ^meute ^l^tait k Sachsedhanflieii ; et dd 18
an ao septembre suiyant U ^e enti^ &»M la proie d^une
insunectk>n» dont la r^pres^lon ne put avoir lieu qu'avec ef-
fusion de sang. Les am^ioratioos k la constitution particu-,
li^re de la Yille r^am^ depuiA longtemps par Topinion'
dennrent alors Tobjet des discui^lbns les plus Yives, sans
qu'en d^finitiTe Q en solt rteoltd aucune r^fonne utile et
durable. ^ , - .
FRANCFOrtT ( ficliauffourdc de ). Sous rinfluaice en-
core viYace des ^vdnements qiil avaient 6branW TEurope
«i 1830, et en baine-jdes r^lutiohs de la difele g^fmanique
du 28 juin 1833, consid^rtes lout aussildt comrae le» pr^li-
minaires d'one npuyelle ruction antllibenle, one partis no-
table de la jeunessc allemande nourrissait des idtes et des
esp^rances que quelques esprits a?entureiix r^lurent de
faire scrrir k une tentative de rdvolotioiL Vn certain noinbre
de jeunes bomroes appartenant aux classes inslruHes de la
population de FrancTort se ndrent k la t6te du complot. Des
affiliations politique^ se form^reht dans les villes et les £tats
voisins, et il 7 eut aussi, en Wurtemberg notammenf, quel-
<iue4 reunions, anxquelles n^assisttent d'ailleurt qu*un fort
petit nombre de personnes. Apr^ d<^ Ibnguto ddib^rations^
les consptratenrs adopt^rcsit nn plan d^finitif, pour Texto-
tion duquel nn ce^tun nombre d'^dlants, des dispositions
desquels on s'^tait assure d'avanoe, fiirent appielte k Franc-
fort » ob accoururent anssi de T^tranger quelques Jeunes
gens pr^c^emment poorsuivis pour causes politiques. L^
village de Bonames, dans la banlieue de Francfort, foomit
«n outre quelques recrues au complot. I^ 8 avril 1833, dans
rapr^-midi, une lettre anonyihe pr^vint les conspirateurs
4iiie des r^vdations avaient mis Tautorit^ snr ses gardes;
inais les chQses panireni trop avanc^es pour quMl f6t d^r-
mais possible de reculer. Dans la soirfie inftme,,deux bandes,
fortes cbi^une ^*ane trenlaine dindividus armte, assailli-
rent la grand'garde et le poste des sei^gents de ville, et aus-
Mtdt aprti un pfelit <l^(iicbement se porta vers le clocher de
r^lise calh^drale, sUii^e k quelque distance,^ Tetret d*y
j^)nner le tocsin.' VatEaque du poste des sergents de viile
aroena des seines de violence ir^rettables, encore bien que
tout de sniie tui Qer|^jln nombre dindividna se fnssent in-
terpose k refr^ d^aiir^ter lea exc^, A Vapproche de la troupe
de ligne, quittai^t se> casernes pour venir r^tablir Tordre,
les oonjur^ ^vapM^rent en toute Kite la grand*garde, et se
repliirent sur le poste des sergente de ville, oil un engage-
ment assea vlT ne tai;dla pas k avoir lieu. Les premiers d^ta-
chementa de 1^ ligne Iturent repoussife par les insurg^, qui
bientdt aprte dnrent in^er Hi des forced ividemment so|i^-
neures,'etsWuirent dans, tontes les directions. Pendant
quececi sepassait dans la ville, soixante-dix^ quatre-vingta
paysans de Bonames, aprte avoir, cliemin foisant, d^truit lie
poste dc la douane jiessolse, s'*^taient mbntr^ devant la
porte de Friedberg^ mais iceRe bande, la tronvant ferm^
et bien gard^,8e^8persa^quel^|Uefli instants.
L'Manffourte , avep tons ses incidents , (dura k peine une
heure. Un grand nomt>re dlndiviiftis eoitas^romis dans cette
bagarre se d^l^toent pa^ la fuite anx poursuites Judidaires
quills attendaient^ qndqdes aititfes fur^nt arr^ti^ tanti
Francfort qu^i^ux environs. LMnSfamction qui s^ensuivit d^
i^ontra que ca mduvement se ratfacliaitblen anx menses r^-
volutionnaires d<»it qudques university allemandes ^talent
alors le foyer, mais qtf 11 nV«it pas leA vastes proporUons
d;nn complot politique, encord bien qu*il eAt comcid^ avee
to depart d'uB certain noinbre de r^fugl^ polonalii des d^
p6ts qui lenr avaient 6t6 assi^A^ tant en France qu'en
Suisse. Les indiv|dus incarc6r6B k la suite c^ cette baganv
excitirent les sympatliies les plus vivos dans la iwpulattMl
de Francfort, qui, k diverses reprises, favorisa I'i^vaikNl
de Ja plupart d'entfd eux. Sor lea, detenus que le jogomvii
dn za odobce 183e condamni^ k une prison pecp^tiie)i«.|jtt.
n*en restait plus en octobre 1838 qno sept eutr^ leajpsaipi^ft
la justice ; et ces sept indivi^us, qui 6iaieat pr^s^nsnt. O0OX<
contre lesqnelB Paci^nsation avail ^ev4 les.cbafgiBS leSjipoiM
graves , obtinrent alors rautorisation 4^ s'ezpatrier eft du
passer en Am^rique. Cette 6chauftourte pcovoqua 4e la pail
de la diite un redoublement de mesures illiMrales; habll#».
n^ent exploits dans Tint^rfit da 4^potisme et dfi VuH»
traiire par les ennemis du progrte, elle d^raya lopgle^ipi,
sous la dtoomination, quelque peu ambitiease (Vatifntat d$
Ffantfortp la pol^mique dies (eoilles k, la fpidedes. cabinoti
abaolutiates.
Quand on place ces fails, auxquelsnoua h^iterionamtei^
k appliqoer la fameuse comparaison de 2f» ,t€mpite dam
un verre (Peau, en regard des luttes, <iutrement graves, qn^
depuis 1830 le nouvel ordre de cbos^ cr^ en Franoa 4
cette ^poque eut k sontenir sur divers points de notre ter*
ritoire contre Tesprit r^volutionnaire, ou des sc^ea tar*
ribles dont , k la suite de noire revolution de fi6vrier t84ft,
les viUes de Yienne et de Berlin,, et Francfort eUe-mtoie^
ont ai$ le th^&tre^ on ne peiit s*ein|»^her de sourire de U
candeor avee laquelle certains pinblicistes d*oatre llhin a'af*.
foroent d'assimiler de lenr mleux I'Allemagne k la France^
oet astre dans Torbite duqnel leur pay9i est A toujouis cc^*
damn^ A graviter. • ' ^
FRANCFORT SUR L'ODERf cbef-lieu de rarroQdi«i[
sement du mAme nookt province de Brandebourg, cerole i$
Lebns (Pmase ) , dans la d-devant Marehe centrales est, I,
Pexceptlon de Tun de t» trois faubourgs, situ^ sur )a rlvf.
gaucbe de TOder, et a surtout da rimportance comine v^le
de commerce^ Elle ejBt le si^ de la r^ce,f t dlui^. owi.
d'appel. .^ *..,..
De sea six 4g|i8es,lfis plus remarqnables 9f>pi Notoa-Pan*
on la catbMrale, qui contient 4e:6eUe& verri^.et Jifl
orgoe d'une dimension pen ordinaire, et SaintrNicolas* Ofi
y trouve aussi «na ^gUse catboUque. et une syna^ogner
L*universite que l^decteur ioacbim I*' y. avaiC fond^ Ifl 2J
avril 1506, a ^ en 1811, transf^^Afireslan. II n*y exists
plus maintenant qn*un oolite, ppurva 4*une pcbe bibHo*
tli^ue, et diverS' autres ^tablissements dlnstruction 8up6«
rieure. La population , non compna la ^'rn^ison, ^'iU^e 1^
30,000 Amea.
Cette ville est le centre d^une assex importanfe fabricajUon,
en faiences, tabacs , sucres, artides de bonnet^rie, soieiiei
et savona. On y voit anaai d'JmportantiBS' brasseries et dif •
tilleries. Le commerce, qui dans ,cef^ derni^res ann^ |r,
a pris une Importance qu'il ii^avait pas.aufrefois , est favp-
ria^ )par la navigation de TOcIer,. par le diemln de fer de
Berlin A Francfort sue I'Oder, en aciivitiS depuis Tantomne
de 1842, et par trois grandes foi^e9 • anpudles.. Des mo
numento fon^rea ont et^^levds |i Francfort sur. TOder
au poete Kldst, tu^ au voisiAage de cette ville , en 1759^
A la bataille de Kunersdprf , ainsi,qu'au due Lipoid de
Brunswick , qui , en 178&, p^rit noyA dans TOder.
Au moyen Age, Francfort sor roder, dont les ^tantagea
tout particuliers de position avaient l^lit de bonne lienre una
place Importante de transit et de a>mmerce,.fut n^e dans
bi Hanse. Elle fut tainement assii^ par leA hussites en
1430 , par lea Poloneia en 14M, et ^ le,^ de Sagan en
1477. A repoque de la guerre de frente ans,' eRe fnt malntea
fois pHse et rq>rise par les parties bellt|(6rantes, n6Utu«
ment en 16X1, 1634 et |639, paries Snoots, qui en i644 tof
dkl^rent de nouvean k TAlecteur de Brandebourg. Kile ent
aussi beaucoup A soufTrir pendant lA guerre de sept anSi^
de m^me que lors de la campagne de 1306 et 1807. ' .
Varrondissement de Frantfart sur VOder est dlvtii.
en 16 oerdes, Koenigslierg, Soldin , Amswalde, FrMbbei|;'
748
FRANCFORT — FRAlVCHET
Landsberg , Lebus , Sternbeiig, ZoUichau , Krossen, Guben,
Lubben , Luckaii, Kottbus, Sorao et Spremberg. La popa-
latkm eat ^raiu^ k MO^OOO Ames, i^partiei sur uoe aoperfide
de 2S0 myriamitres carrte.
FRANCIIE-COBIT^, Panden oomt^ libra de Bour-
gogne, aatrement appeli haiue Bourgogne oa encore ^off r-
gogneallemande, oomprenait, comme prorince de France^
les d^parMments actuels da Doob s, ^ Texception da terri-
loirc de Mod tb^liard, qui alors rdeTatt de Tdectear de
Wartemberg, du Jora et dela Haute-SAone, lesqoeU
pr^aentent enaemble une superficte de 196 \ myriam^tres
carr^
Cette oontr^ est traTersie par la chalne du Jura, qai s'a-
baisse sur le Doubs et la SaOne, et au nord par les rami-
fications des Vosges, si riches en sources; eUe r^unit par
cons^ent les ayantages propres h un pays de nionta-
gnes avec ceux qoi sont particaliers aux pays de plaines ;
et dte les temps les plus recall elle fut c^l^^^ pour la ri-
chesse et la di^ersit^ de ses produits; aussi, en d^pit des
nombreoses r^Tolutions cthnographiques et politiques aai-
qnelles elle fut en proie, forma-t-elle pendant longtemps un
tout compacte et ludipendaat. Au temps de C^r ce terri-
toire ^tait habits par lea S^naniens, tribu celte, aprte la sou-
mission de laquelle il fut incorpor^ k la province gallo-
romaine appelte Belgiea primtu Plus tard, cependant, arec
la Suisse fran^aise » il forma one proTince particulidra ap-
pelde Maxima Sequanorunif laquelle re^ut aussi le nom
de Germania tertia, quand un grand nombre de hordes
germaines furent venues s'y ^tablir. Au dnqui^me sitele de
notreira, lea Bourguignons s'en ^tantrendus maltres Tin-
corpor^rent k leur royaume, sans [)our cela modifier en rien
ses d^imitations. Les successeurs de Clovis r^unirent ce
pays» comme le reste de la Bonrgogne, k la monarchie fran-
que, dont il partagea dte lors les destinte, si direrses.
Une nouTelle ^re d'iod^pendance nationale serobla com-
mencer pour elle , lorsqn'en 887 le comte Rodulphe fonda le
royaume appel^ Burgundia transjurana, L'empereur Lo-
thaira' le Saxon en s^para le ducb^ de la petite Bourgogne,
la Suisse ocddentale, et en oonfdra TinTestiture k Conrad de
Zcehringen , tandis qae la Franclie-Gomt^, ainsi d^ignte dte
lors , k cause de ses nombreux et importants priviliges, fut
apporU^ en dot par sa fiUe et h^riti6re , B^trice, k Tein-
pereur Fr^d^ric Barberousse, qui ^leta Besan^onau rang
de viUe libra imp^riale. En 1200 ce pays passa, par un
nouTeau manage, sous la souYcrainet^ d*Otl)on II de M6ra-
nie^ qui eut k soutenir k ce sujet de longues querelles avec
les comtes de Ch&lons, qui y poss^aient dMmmenses pro-
pri^t^y jusqu'lt ce que oeux-ci, par suite de l*extin€tion de
la ligne mftle de la maison de M^ranie , arrivirent k pos-
Mer le comt^ de Bonrgogne. Dans ces temps de dlscordes
et de confusion g^ndrale , et en raison de Timpuissance k
laquelle se trouTaient r^luits les souverains du pays, les
petits dynastea qui 8*y ^talent constitu^ peu i peu , par
exemple les comtes d'Auxonne , de Neufcli4tel , de Mont*
b^ianl et beaucoup d*autres, moins puissants, acquirent une
autorit^ de plus en plus ind^pendante de tout lien de suzerai-
net^ Tons se ratlacbirant k TEmpira , tandis que la maison
de ChAlon oontinua k raprfeenter i'int^rftt et T^l^ment fhm-
^is. En 1316 le mariage de PhOippe V r^unit mfime la
Francbe-Comt^ k la oouronne de France; mais la mort de
•8 prince, arrive en 1322, Ten d^tacba de nouveau, et la
fit passer sousTautorit^ de son gendre, le due Othon IV de
Bourgogne.
La Franche-Comt6 rest* alors encora une fois r^unie pen-
dant longtemps avec la Bourgogne, Josqu'A ce que Textinc-
tion de Tancae-nne maison de Bourgogne, arri?te en 1361,
Ten R^para momentantoient de nouveau pour la donner k
Marguerite de Flandra, dont la fille la rapporta en dot au
fondateur de la nouvelle maison de Bourgogne , le prince
fran^is Philippe le Ilardi. Celui-d reconnut, suivant Tan-
tiqae usage, la tenir k titre de fief monvant de I'Empire.
Aussi^ lors jle la mort de Charles le T^m^raira ( 1477 ), ^lu^
die, par ae doubles motifs de droit, k MaxrmOten d'Autricfae.
^ox de l*b6riti^ra de Bourgogne, en d^ptt d*une part da
pretentions derte k sa possession par la France, qu^appn jafl
la noblesse, etde Tautre des efforts inutilemeat tent^ par
les populations pour se rattacher k la ConrWration Suisse.
A partir de ce moment la Franche-Comt^ fit partie du cerde
de Bourgogne, avec lequd, k la mort de Charles-Quint, db
6chut en partage k la ligne espagnole de la maison de Haps-
bourg. A r^poque de la guerre de trente ans, die sertit
longtemps de champ de bataille aux Francis , qui d^ lor<
ne n^ligferent rien pour s*en emparer. Enfin, la paix de
Nim^gue ( 1678) la cMa d^finitifement k la France (saof
le comt^ de Montbdiard, qui continua jusqu'en 1793 k Cure
partie de TEmpire) avec le comt^ de Charolais, qui en ^tait
8^r6. D6 le et Besan^n ont ^t^ succesdvement la capitate
de la Franche-Comte.
FRANGIIET (N....0> n^ vers 1775, dans one famUle
d'obscurs cultivateurs des environs de Lyon, l^an dea ^aads
/aiseurs de la Restauration, et directeur g^n^ral de la poike
du royaume sous le ministto d^hrabte, avail ^t^ adrais,
k Vk^de vingt ans, comme ouvrier et bomme de peine daas
Tadministration militaire. Plus tard, 11 parvint k entrer daas
Toctroi deLyon, en quality de commis; puis , dans reipoff
de parvenir ainsi k une position plus lucrative, il sYtait fait
affiUer k I'esp^ de fi-ano-ma^nnerie catbolique et ro-
maine, dont le chef-lieu du d^parteroent du Rhone n'apM
cess^ d'etre le centre depuis la fin du sitele dernier. Les oe-
neurs ne tarddrant pas k discerner en lui un homnie d^adioa,
et un beau jour on le chargea d'aller colporter en Fraaee,
sous lb manteau, les bulles par lesqudles Pie Vn essayiit
de lutter contra le dominateur de PEurope. La police imp^
riale, qui n'entendait pas ralllerie sur ce sujet, le fit arrtter
au milieu de ses perambulations propagandisfes , et jeter 4
Sainte-Pdagie avec le jeune comte Alexis de Noailles, autre
agent de cette intrigue de sacristie. II ^tait naturd que,
malgr^ les distances sodales qui les s^paraient, une liaison
assea ^troite s'^tabllt entre deui hommes jusque alors inooa-
nus Tun k Tautre, mais soofTrant pour la mtee cause et
detenus pour le m£me ddit Cette l.aison, dont Francbd ne
manqua pas d'invoquer plus tard le souvenir, fut TorigiDe
de sa fortune politique. Foucfa^ rendit btentdt k la Ithol^
le gentilhomme incorrigible, mais prot^^ par son nom, Toa
des plus iliustres de Tandenne aristocratie. On tut moias
de managements pour Tliomme du commun, en qui on re-
connut bien vite le zde farouche et le fanatisme ardent
qui en enssent fait, an sda^me si^e, un ligoeur redon*
toble , et, par mesure de haute police, on le laissa poonir
sous les verroox.
Les ^v^nements de 1814 purent seuls briser sea fers, d
alors la protection du comte de Noailles lui eut bient6t fait eb-
tenir la place de clief du personnel k radministration des pos*
tes ; position dans laqndle sa niairaisante activity put se don-
ner libra carri^re. Son premier soin en dTet fut d*^p«rer
cette administration et de la r^rganiser monardiiqaemeal,
en peuplant ses rangs divers d*hommes d^vou^ aux idta, *
et surtout aux pratiques rdigieuses, A qudque temps deli, il
^pousaunepetite-fille naturdle du fameux ducde Lanragais.
Ce mariage aclieva de lancer Frenchet d d'en faire one na*
niira de personnage. L'avtoemenlde VHldeau pouvoir (1821)
Tappela k de plusliautes dfr<(tin6es. H fut alors nomm^d*«ah
bl^ directeur g6n^ral de la police du royaonse, et conserf a
ces foncttons jusqu'i la chute du cabinet dont la politique
retrograde pr^para le renversement de b branche alnte da
la maison de Bourbon.
Sous la direction de Frandiet, la pdice devint une v^
table inquisilion. Je vous laissek penser les conversioDS so-
bites qui s'op^r^ent dors ! A Paris comme en province,
aux aburds des diverses administrations pubttques, on na
rencontrait que gens marmottant des pri^res, en roolaal
entre leurs mains un cliapelet : c'^taient des employ^ aDant
k leurs bureaux Dans les ^iscs, on n*aperoefait
ttuMiommes dans la force de Tftge prostem^ benoMenMrt
FRANCBET ^ FRANCHISE
749
Bu pied de Tautd da Saeri-Cmtr^ ponstant Ten le cid
des aspiratioiis qui troublaient le calme dn saint liea : e*^
taient des loUicitears
DestiMpar M. de Martignac, Franebet n^enconaerrapas
rooint la direction d^une police oocolte faite an profit et
aux frais de la lisle civile. Polignac n'osa pas loi roidre sa
position officielle; mais une des fameases ordonnances de
iuiDet le nommait niembre du oonseil priv4. La temp^ des
trais joomte fit rentier^ tonjours f ranchet dans son obs-
carit^ premiere. II cnit d^abord prudent d'taiigrer enPrasse;
mais ibk 1832 fl ^it revenn babiter Paris, ob ]tisqn*4 sa
mort, arrivteen 1841, il vteut dans on ^t Toisin de la
d^tresse; car, il (aut bica le dire ^ la d^arge de leur mt-
moire, la plupart de ces enfants perdus de la Bestaoration
songirent peo, pendant leur passage anx afiaires, k assurer
leur avenir par qnelques-uns de ces bons tripotages si fort
k Tordre du Jour panni leurs rempla^ants , et qui tous les
enrichiisaient du jour au lendenudn.
FAANCHIPANIER ou FRANGIPANIER, genre de
plantes de la nombreuse fiunille des apocynto. Ses esptees,
au nombre de onxe, soot pour la plupart fort beUas; elles
int^essent principalcuient Pamateur de plantes de serre.
Toutes oontlennent un soc laiteux , qui dteoule des feailles
et des rameanx h la niohidre blessure. Ce sue est fort abon-
dant, ^is, d^une extrAme causticity, qui doit le rendre
trta-SQspect.
hbjranchipanivr rouge (phaneria rubra, Linn.) est un
pdit aibre bnport^ aux Antilles de PAm^riqoe espa^piole. il
atteint jusqu'^ oinq et six mMres de hauteur. Sa lige, coo-
▼erte d*une ^corce d'un vert fonc4, sootient une cime as-
ses ample, formtede branches cylindriques et tortueoses,
vers Textrtaiit^ desqnelles sent sitnte les reoilles et les
fleuTS. Les floors , d*un rouge cUdr, forment de beaux bou-
quets au bant des brandies, et sont d'une grande suavity.
Elles rappellent celles du laurier-rose, mais sontinfiniment
plus graudes et plus telatantes : quolque beaucoup avor-
tent, cependant le somroet de Tarbre durant plusieurs
mois s'en couvre, et en est oomme couronn^.
htfranchiponier blanc {piumeria alba, Linn.) prtente
iUytg son port des dMTdrenoes asses essentieUes stoc le rouge.
La plus remarqoable est dans la oouleur blanche des floors,
d'aiUears moins Tolumineuses, plus rares, moins odorantes
et moins agr^ables. Le franchipaoier blanc crolt en abon-
dance k Camptehe; on le troufe aussi k la Martinique, k
SainUDomingue, dans presque toutes les Antilles. Son sue
laiteux, corrosif, est employ^ pour la gu^rison des dartres,
des vermes et des ulc^res ; sa racine, prise en tisane, est
apMtife. AYec ses fleurs, et prtncipalement stcc celles du
franchipanier rouge, on parfum^ dans not colonies d*Ain6-
rique une esptee de confiture qui en a pds le nom dejran-
chipane.
Dins nie de Curasao, on ciiltlve Xe/ranehipanier t fleurs
clous {piumeria pudiea, Linn.), dont on fait grand cas.
Celtti-€i ne s*d^ve gu^ qa^k 1",60, et se couvre de char-
man^ea fleuxs, trto-odorantes, dont la corolla a un limbe qui
se ferme et est d'une couleur JaunAtre, termini par un
rouge 'vif. On remarqueenfln le franchipanier ApaniculOf
le >^a»eA//Ninier d feailles longues , le frofichipanier
powrpr^, le franehipanier ineamat, le franchipanier
tricolore, ]b franchipanier en car^Cf le franchipanier
IHcohre, itfiranehipanier Jaune, toutes esp^ces indigenes
des oontrte chaodes, dignes d'etre dtdes pour Tagrdment et
poor la tarid^ des efReta pittoresqnes.
Quant It la plantequ'on a ap^eH^efranchipanier dfeuil'
les imoussies {piumeria retusa), il y a tout lieu de croire
qu^elle n^est pas du mtoie genre. Lamarck a pens^ que
G*^Uit Vantttfara de Madagascar, connu k nie de France
sous le nom de bois de lait. Elle porte des fleurs nombreu-
ses, k odeur de jasmin, disposto en coryrobe. Le bois res-
senible heaucoop au buis, tant par U couleur que par la fi-
■esse du tUsu; mais il est beaucoup plus l^ger. II est utile
dans rdbdnlsterte et ponr les ooTragea du tour.
Les firanchipaniers, quelle qu'en so!t Tespte, soot trop
ddicats pour supporter te plein.air en Europe , mtoie en M.
FRANCHISE. Ge terme a signifi^, k diTerses dpoqoes,.
des choses bien difii^rentes. Dans les actes qui se rapportent
anx premiers temps de la monarchie fran^ise, une franchise
6tait un domaine rural possM^ par un Franc ou par toot
autre personnage de condition fibre : « Un domaine de cette
esptee s'appelaityV'aiicAi^e, dit Merlin, parce qu'il ^taitpoa-
8^^ librement et sans aucune charge de servitude ni de
derohrs personnds ou redeTances, soit en argent, soit eo
grains ou tout autre objet. » Les alleux ^taient aussi condd6-
rte comme des fhmchises, tdlement qa^allodii et franchi-
sia 6taient deux expressions r^potte synonymes. Tenir en
franchise^ c'^tait possMer un heritage sans aucune charge ni
redevance; c'est ce que la Coutume d^Herly appdait tenir
enfranquiesme.
On nommait wwdfixmehise certains districts ou terri-
tdres It qui des rois, des princes ou des grands seigneurs
sTaient accord^ certains droits et certains privil^es parti-
cullers. Ces franchises ^talent ordinairement un espace li-
mits de terrain autour des Tilles et des bourgs. A Paris ,
on en royait de ce genre sous le nom de banHeue; k Bour-
ges on les appdait le septonce, k Angers la ^tiin^e, k
Toulouse le dex. Tout ie monde connalt ce hideux quar-
tier de Londres ferm6 aux constables, qui a M si bien
pdnt par Walter Scott dans son roman de Nigel, V Alsace
en un mot : ce repairedes filous et des banqueroutiers n'dait
autre chose qn\ijie franchise, II y a^ait autrefois dans Pa-
ris plusieurs lieux dece genre, otn les d^hiteurs ne pouvaient
6tre saisis pour leurs dettes par la justice ordinaire, et oil
les artisans poufaientexercer leurs metiers sans fttre pass^
maltres. Les ouvriers a?aient ce privilege dans le faubourg
Sain^Antolne ; mais cette localitl^ , toute fayoris^ qu'elle
^tait, n^dtait cependant pas un asile comme le Temple.
Jusqu'li la seconde moiti!$du dix-8eptitoie8itele,les ambas-
sadeurs Jouissalent k Rome d'une favour inoule^ Le quar-
tier quMls habitaient 6tait exdusiTement soumis k leur juri-
diction. Leur influence s'dendait autour du palais, dans un
rayon qu*ils pouvaient agrandir k volont^ ; et cette enceinte
exceptionneUe 6tait un asile pour tous les crimmels, qui ve-
naient y vivre en sQret^. Innocent XI enleva cette franchise
pas one bulle, mtoie k Tambassadeur de France, excom-
muniant tous ceux qui voudraient la sootenir. Louis XIV
fit d^^erglquesr^^Umations. Son ambassadeur fut excom-
muni^. L^afTaire fut Avoqu^e au parlement, et allait de-
venir grave; mais des raisons polittques d^termln^ent la
Gour de France a fairedes concessions : la Crandiise fut res-
trehite k {'encdnte m6me du palais.
La ville d 'Arras fut pendant qudque temps, sous
Louis XI, appel^ Franchise.
On d^igna aussi par le mot d% franchise T^tat honorable
de liberty, par opposition k T^tat miserable des esdayes et
des serfs; il devint avec le temps synonyme d 'exemp-
tion, dUmmunit^. Quand un prince ou un roi affran-
chtssait les liabitants d*une ville ou d'un bourg , les vassaux
d'une abbaye, etc., de certdns droits de servitude, tels que
les mdnmortes ou les formariages , cela s'appelait donner
une franchise, L'histoire descommnnesau moyen Age
n'est gu^ que riiistoire de la conqu6te , de raocroissement
et des vidssitudes des franchises mnnicipdes. Toutes les
fois que la France s'agrandissdt par TadHonction volontaire
de qudques provinces, nos rois acceptalent la condition de
respecter les franchises locdes.
II y avait entre les franchises et les privileges une difT^-
rence quMl n^est guto possible dMtabUr anjourd'hiii. M. Du-
pin pretend que les privtl^es ^talent des droits attribo^ k
des personnes franches, oulre ce qu'dles ayalent de droit
commun, comme le droit de commune et de banlieue, I'u-
sage d'une for^t, I'attribution des causes k une certainie ju-
ridJction.
Les franchises de contributions ^taient de truie sortes •
quelques-unes ^ient g6n^ales k des provinces, 5dei vUles,
750
FRANCHISE — FRANCU
h oerUios lieax d^tenninte; d^autres ^talent pyirticiiU^rea k
de certaines personnea. II y en aTait aussi qui itaient limi-
ttea h certainea chos«s Gxto par dea r^leinents a^minia-
laratiffl : ainai, pour lea exempUona g^^ralea, qoelquea pro-
▼incea ayaient la franchise dea taillea personnellea, et.la
pliipart aVaient celle dea tallies relies, et m^ne, dans lea
l^roviDcea aouettea aux tallies peraonneUea, il y avait dea
Tilles et d'autrea locality qui en 4taienld^ar^ francbea.
Il ae trouyait aussi quelques villes qui ayaieni rezfmption
4ea contributions sur les deorte et marchandlses, ou sur
qoelqnea-unea seulement. Il y ayait aussi certains objeta
qui en ^ient exempts dans tout le royanme.
Les franchises des tallies personnelles talent de deux
sortes : elles appartenaientji certaines personnes, teUesque
les grands seigneurs, pr^ts, gentilshommes, eu ^ard k
4eur naisaance et k leur quality, lea autrea a^accordaient
par grftce apteiato du prince; lea premieres passaient k la
familie, le^ antres restaient personnelles. Les marcliand^
strangers qui yenaienl chez noua k certainea foires, ditea
/aires /ranches, ^talent affranchis du droit d*a^baine*
Cette franchise itait stabile en fayeur du comraefce; mais
toutes les foires ne donnaient pas lieu, k dea pr^rogatiyea de
ce genre : il n'y ayait que les/o<re« /ranches. Les privir
Ugosdes foirea de Lyon, de Paris, du Landili, de Saint-
Denis, de Brie, de cliampfigDe , contenalent ih^ichiM de
4008 aidea, imp6ts, taillea, ooatumea» maltotes et autrea
Impositions, tant ordinaicea qu^extraordinaires. Louis XI
^ccorda, par lettres patentes, le droi^ de naturalit^ k touf
-Strangers qui y yiendraient^ bormis lea Anglaia.
Il'existait encore dei ports /ran cs^ ou pprta de mer
jouissant de certaines immunity ou fcanchises«
Outre lea franchises politiques, Gnandkes, commercialese
fi y ayait aussi des Oranchises judiciairea, qui consistaieat k
attribuer certaines caus^ k certaines juridictiona, dont on
ne pouyait les soustraire : e'est ainsi que lea aiyeta {nsti-
«iables des pr^ats, des barons et autrea adgneura ne de-
yaient 6tre ouys nl tirte par-deyant lee jngea da rol, sinon
•en 6as de pur ressort et autrea caa i oyaui. CT^tait encore
line dingnlS&re franchise que celle dea bourgeois de Neyera,
de SaintpGeniez en Languedoc, de ViQefirancbe en P^rigord,
dfe Bola^Commun, de Chagny, qu'on ne pouyait en aucun
cas appr^bender an corps, s'ils ayalent dea biena sufBsants
pour payer ce iquoi ila poorra|ent £tre condamnte; et qui
pOdsMalent le droit exorbitant de se aoostraire k la prison
en donnant caution.
AcO'ourdliut le mot franchise ne s'applique plua qu'aux
^xemptlona de droits de doiiane, d*ociroi ou. de paste. La
franchise en mati^ d*octroi est irte-yaiiable, parce que
c*est une taxe municlpale. Quant an senrice de la poste, la
franchise est de deux sortes. £Ue est absolue pour toutes les
leitres et paqueta adress^ k I'empereur et & sa maison,
aux ininlstrea,' aux prteidentaet aux bureaux dea granda
corps de r£tat, au premier pr^ident et ao procureur gte^-
ni prto la cour de caasation. La /rdnehise hmit^e^ an
<iontriiiiie, n*a lieu que pour lettres etpaqoets adreas^ k cer-
taines'personnes et rey^tus d*0D contre-sein^, auiyant lea
^tats de fooctionnaires joints k Tordonnance,
FRANCHISE (Morale). La IVancbiae est one de cea
qualit^s de I^bomme qu^on ne,aauralt prtoniser ayee trop
de mesure. Si Ton en exigeait one definition prfeise, noua
aeriona preaque .teot^ de Pappder nne sindriU Sttuvage^
liabitueUe ou acddentelle. . La flrancbiae en eflist garde
d'ordinaire pea de m^nagementa; fhonuneyhuic par c*-
ract^re, ou oelui qui ne'reat que fortaitemcni, pcayent n^ob-
tenbr de leora paroles d^autre r^mltat que da blesser proi-
fond^ment Thomme k qai elles a'adresaent; et ^fp^ff^ffrt
Me n^aora paa ^ certalneroent llntentkm qui aura dieltf
lenrs disooors, Aoasi, sflil est one yertn k laquelle 0 aoil
permis 4e tracer nne ligne de conduite^ e*eat bien k oelle-l^
lloaa ne conceyons rien de plua dtiicat, de plua digne d*£tre
mtkremcDt pes6y qne I'exardce da la franchise ; il lai eat
rarement permia de se presenter nne, at puartant oe a'eat
qu'ainai qu*elle est susceptible de prodoira da bona
Quels que aoient leur position sodala, leur iga, leur scu«
blen peu de personnes out le droit d*6tra franchaa aaaa avsir
pr^ablemeat ns^ de eertaina artiteea de laagaga poar prt^
parer Teaprit an coap. qui ya lui 4tia port6, at aoMilii
d'ayance rimpression d^aagrtoble on pteiUa qai ea acra k
fruit i aans quoi , la franchiae court grand riaqiia Mlraesa-
(bndue ayee Tenyie et le ressentiment 11 y a baaoeoap de
gefia en effet qui ne trouyent rocoaaioa d*Mfe fraBca-, aae
(oia dans la yie, quVlors quMls sayefttqua ieor ttaKhoed^-
g^^era en ^pigramroe, en m^cbanoet^, at qv*clle alligera
pi peraonne qui en est Tobjet; inais pan leur inpartef Os
sont sArs d*ayance qoMl aa pr^peatara toajoura queiqa'aa
pour applaudir et r^p^ler leur bon mot et leor as6cliainil#.
FRANCHISE I^AVARIES. Fbyea Ayann.
FRANGIA (FiuiiGBSCo RAIBOUNI^ tftf), peiatie,
n^ k Bologna i au milieu du qulmibnie aitela, Mit aaeare
enfant lorsqu'il fut mis en appreBtisaaga eliei on Offtyiadc
sa.yille natala, appall le Franeia^^ipiA U pHt le imou ll
re$ut des lemons da deaabi da Maren Lappa,, fit dea propfec
rapides dans l*art de manler labarbi, axtaDa aw argeat
des ly^es d'un beau trayail, gmva dea mMaillaa jd'oa alyle
fort ti^gant, et obtint la pbeadea viallra da eotaa de la nioe-
naie de Bologne. Fraoeeaco nC^tait plaaleanalonqrt sV
donna klSL peintur^. It axieuta baaoooop' da tny«n a
frasque et k rhnile , et pcignit ayee un aoin extitaa aa
nombre oonaiddrable de portnita et da madanaa. Ea pariat
^e cea demiftraa dana ana da saa lettraa, Raphael, qoi Ml
\\A ayee Francasea, dit qu*U B*eD axisia paa dejitea^aaa,
de plus divoieSf de mlat»/Mlet. Le FMnda, dont aolic
Mns^ du Loayra na posaMa qn'un poitrail, kmgiaaips a^
tribu^ k Raphael 9 mounit k Bologna, le 6 janyier 1&17.
FRANCIA (Joa^-GasrAa-RaoaiavB ), diditwr <ta
Paraguay, n^en t7ea» k FAaaompllaa , eapitale da Para*
guay, fut dealing k V(M eccMaiasttqoe, at attar aaifia Im
coors de ruBlyerait6 da Oordoya de TaoDman. Aprta atoir
obtano la titra de doctaur en tbtelagia, II aa riBiscia t
r^tude du droit, et a'^tablit plua tardaonma afacat k PAs*
aomption. Qoaiqua paraiaaaat aoullHr parfbia dW d^f«-
gemeot d*aaprit, maladia hMditaira dana aa faiafllo, a
acquit Uantdtpar aan ddslnt^feaaenant, aaa dpamia at sea
aayoir oaaai granda r6patatioD, ^'il fbt mommk yeadadw
aayllla natala. Damtaia^an 1811, qoandlaPaiagpMynNa-
pit lea liana qui la rettacbaiant A rEapa^aa , il deyiat la i^
critaira da U ioota de gooyarnemeat inatitute par la cMh
grte, poaitloa dana laqucUa il ne tarda paa k axaresraat
inDuenoe conaidAnable. Tooa lea partia ^taat tomMa d^aeosi^
ear la n^oasilt^ da modiaar la eonatilatiaA ; WvigmSbY^
groa at Fraada Ibrent ^laa oonaicli poor denx aaa at iafesUi
k ea titre de la poiasanea aapitaa. Mala FraaciaBapoBfai
raster la colligaa d*ua homma dont la a^paraient de pro-
fbndaa diviakma da parti; auaal, qaand laeaa|ria aaatait
denoayeau en 1814, lui propoaa<4-il la aomiaalkNi d'a
dlctatenr comma le aeul may^da'aalst qui naUt A PAat
II rteaait par aon ^oqaenee pi aaaai par la' yoia da llali-
midatkm A ranger la m^iorit^ A eon ariai at Mde dfcla-
tear poor troia amite. B^ quUl aa tianva aeal«fl poaiair,
la ri^M da aeamceora a*accrat eoooia, at tt aa tttn aiec
ardeur i raode de llilstaira, date gtegrapliia; dea asalM-
matiquas at da la 11 ll^ralora firan^aiaa^ aaia anrlaut A arilade
Part milltaira. En 1817 il aa fit «ttiaditelftlaar A ale; mek a
n*eut pasphiatAt attaint la bat de an adMtantaalbfli^^
toualeaactasda aon adlnlaistraUoii fteaat attinfliili da li
plua dora tynaBla. 11 d^bota par IblraanilertaBB aaaa^
yaraairea at par aa dooa^ anagaida paitlaal«bm»aa«pasft
da quelqaea centainea da coapa-i8nr>ta* I>m tnaaa d'agila-
tion a'^tant produitaay il dterMa qoa la paya
auiyant lea formea d*ine d^mocratia pare, 'el qo*aa
compost de 1,000 d^mt^dhia par taalea lea daaaaaded-
toyena serait oharg^ de Padminlatratioa. Taoa lea iadiyiiM
aamro^ mambrea de oacongria faieat forete da aa laaiw aa
clief-lieu ; mala ila n'y aorant paa plua tM paaa^ qaaltaaijiaia
FRANCIA — FRANG-MACONNERIE
quill Ripplttrertl Fraacia de reprendre rexerdce da pou-
voir snprtoieel de les renvoyer cliex eux , oe i qooi celui-d
n'eut garde de ne pas conaentir.
A partir de ce moroenty le r^me de terrear sor lequel il
Vaaait son pouroir prit des formes de plus en pins r^ol-
taiites. Les Espagnols^ient piusparticoli^rementrobjet des
rigueurs du dictateiir, qui les faisajt fusilier sans piti^. U
t^moignait pour le clerg6, etsurtout pour les moines, une
|hainepro(ondey k laquelle se mdlaitun m^ris absolu de
la relfgiqa catlioliqne. Cela ne TemptehaH ponrtant pas de
ehercber'A favorlserles progrte de IHndastrleet l*agricttlture
par des mesures qnelquefots heureuses, roais le plus souvent
marqgte au coin de rarbilraire le plus anUacleux. Une <u>n*
duJle si tjrannlqiie devait oaturetlenient proroquer des
conspirations. Celle qo^oa d^coufrit en I8l6 ftit comprim^e
dans le sang. Sonp^nneoi et craintif comme tons les ty-
raos» Francia rdldcUit an jour que lea rues ^troites, tor-
Uieuses de rAssoniiption pourralent lacinter quelque guet-
apens contre sa piersonne; en oons^uence, il donna l^rdre
d'abattre un grand noihbre de maisons, et Tann^ d*aprte
ii ii dtoiolir la plus graode partie de la vUle pour la recons-
Jruire snr an plan nouveau. Jamais il ne lui arrivait de
passer deui fois de suite la niiit dans la m6me chambre. II
traitait l)ien les 'Strangers . tant qulls n*excitaient pas ses
defiances en se livranl k la culture du th^ du Paraguay, dont
il avail fait un monopole au profit de I'^tat La cloture ber-
m^ique du Paraguay, ordonn^ par Francia , ne fut jamais
e%^utteavec plusde 84^6rit^ que loraqne les r^ubl^ues de
TAm^riqae du Sud se furent donn^ des institutions fonction-
nant r^guliteement. La comparalson que les liabitants du Pa-
i-aguay ponvaient 6tre amen^ k faire entre leur 6tat politique
et celui de leurs voisins lui paraissait aToir'autreiaent de
dangers que lea guerres qoe ces diverses r^ubliques SYaient
pu lai faire aqtiMieuremeat. Une fois son autorit^ reoonnue
sans oonteste snr tons les points du pays, c'est-ii-dire 4 partir
de 1824, il parut revern'r k des id^es plus mod^r^ ; mais d^
qn'jl lui sofYenaitun ^ctM d'hypocbondrie, il se pennettait
des actes qui rappelaient le temps ou la terreur. 6tait son
grand moyen de gouvernement. 11 babitail un Taste Ci-
lice, origiuniremeat constiuit par les j^uites^ pd 11 vivalt
dans le plus grand isolement et avec une extrtote simpli;
cit4, n^ayant d*autres domestiquea que quatre esclaves qull
traitait avec beaocoup de douceur. S'il 6tait pen 4conome
de sa propre fortune, en reTancbe il se montraif avare de
celle de I'Stat., Jamais ses relations de famille n*exerc4rent
la moindre influence sor la direction desaCTaires publiques.
Le Paraguay, qui pea 4 pea s'4taitrelev^ sous son adminis-
tration et qui se troavait dans une position bien plus favo-
rable que les autres Etats de I'Am^rique du Sud, avait fini
par sMiabituer 4 sa tyrannic; c'est ce qui explique comment
ii lui fut possible de roaintenir ion syslime jusqu'4 sa mort,
arrive le 10 septembre 1&40. A Tlge de soixante-dix ans,
il s*etait mari^ avec une Jeone Francaise; iuais ce mariage
dcmeura sU^cile.
FRANC1$ATI0N* crest ]e terme dont on se sert, en
droit maritime, pour diteigner I'acte qui prouTe qa*un na-
vire est franfais et par cons^uent a le droit de naviguer
sous la proteetiott du paTillon national. Toot capitaine est
tcnu d'aYoir constamment 4 bord l*acte de francisation do
oaYire qu'il ooinman()e. II n^eat d^livr^ qa*apr4s s*£tre aa-
aur^ qu*il appartient, an tnoins poor la inolti^, 4 des nation
aaux et quNinecertaine partie de son <Squipage est fran^aise.
FRAIVCISCAINS on HIMORITES, FR£il£S MI-
f^EVR^ (firatre$ minores), ainsi quMls se qualifiaient ori-
ginairement par humility, est le.nom commun donn^ 4
tous {es membres de Tordre nriigieox fond^ en 1 208 par saln^
Fraqf ois d' Assise. £n racontant sa vie, nous dirons les
commencements et le^ rapides progrte de cet ordre. Un
des principaux points de la r4g|e quMI lui imposa reoomman-
dait la pauvret^ absolue, ou le tobu de ne rien posstf er ni
en propre ni en common, mais de Yivre d'aumdnes; de 14
k Dom d*ardre mendiant. La s^Ydiit^ que flrent parattre
7^1
dans leur Tie lea premiers disciples de saint FranfOb frappa
d*admiratlon et de respect, et latfermit TMifice de T^glise
orthodoxe. On ne doit done pas s*Mnner que d^4 avant
la mort du fondatear, arrtrte en n2d , ciiiq mllle d^putte
de ses couYCnts aient assists au cbapltreg^n^ral teno pite
d'Asaise. A la 6h du si^e dernier, quoiqu^un grand aombro
de eonunnnautft de cet ordre euseent ^ Reunites en An^
gleterre, en Ailemagne et dans le* Nord par la r^erme, it poa>>
s6)ait encore sept mIHe maisons dHiomuiee et aeuf oants oon>
Tents de filles, enTiron qoaraate-troisraille rdigieaa on reli*
gieuses. Tout Tordre se divfsiiten plasieora braacbes: les
religieux de I'obserTanee, d^ehaoss^et rtform^,f<co-
1 e t s couTentuels etcapncins, fomaient le premier ordre ;
le second comprenaR les cl arist es, urbanlstesetcapnc i*
nes, congr^ations de femknes fondles par sainte Claire,.
Isabella de France, fille de Louis Ylll , et Marle^Laorence
Longa ; le trolsi4me, destine anx steuUers, reafisnnait cepen-
dant des reli^eux et des religieases dediTerses ooagr6gations.
L'ordre se dlTisaiten ftmiHe cismontaine (Italle, Alle*
magna sap^eure,Hongrie, Pologne, Syrie, Palestine), en
famille ultramontaine (France, Espagne, Allemagae infii-
rieure, lies de la MMiterrante , Afriqto, Asia et Indea)*
Cheque famille itait diTisfe en proTinees, Tioaries et cua-
todies ; les prefectures se rapportai^dt anx missions ^trin-
glares chez les infid^les. Les centqaarainte-sept proTinoes, six
prdfectures et quelqaes custodies de I'ordre ^Caient adna-
nistr^ par deaf Ticaires proYineiaax , soaa l^aolorlt^ su-
preme do general de I'ordre, de qui reletaient anssi les
claristes, les urbanistes et les religieux du tiers ordre.. Le
general ^t altematlYement ^lo dans chacone des deux,
fotnllles. Ses foncUons, concM^ea 4 vie daaa las prenriers
sidles de Pinstitution, ftrrentf^duftee 4 sixaas par Jules 11
etiparSixteV. Un grand nombrede congr<Sgatioaaparticall4«
^es sortireat de cet ordre, erie d!Tls4reat, aana a*en s^pater;
mais, comme dans toutes les creations de ce genre, la fov^
Teor des premiers fondateors ne se sootint pas, et plosieiira
T^formes t4ch6rent de rappeler ramsienne puratd et les exem-
ples s^Tires du foddateur. Toutelbisces riMbrmes n'embras*
sirent Jamala I'ordre totft entier, et n*eareift pour ot^ que-
telle ou telle congr^atien partieiilt4re. Lea phis etf 4brea seat
celle de Claire, dirig^e contre le gtoM H^lle, d^pes^
par Gr^oire IX ; celles de Pierre de VtMacrei4s, de Colett»
de Corbie, de Castel-Saini- Jean , de Jean de la Paella, au
quinzi^me ^4cle; au dfx-flepti4me, celle d'^tfanae- Moliaa,.
en Espagne et en Italie, et celle der Mathleo de Bassi et des
deux Fessombrone, qui fit sortir, noa aaas beaaooup d'op*
position, I'ordre des capudns de «elai dea cordeliers.
Bw Bovcanrt.
En 1852, les frandscalas, HtaMis en France, oat acliel6 la
maison des missionnaires dnSaintrEsprit 4 Noyoa. Lecardiaal
Wiseman pr^ida 4 rinanguration de ce aoavean oopTeat.
FRANGISQUE) armeorfeastre quVm nomma ainsi des
Francs , qui s*en serTirettt les premiers. Quelle ^tait ceMe
arme f Les histbriens'sont pen d'aeookd. entre eas i les una la
conlondent aYec Vangon ; d'aatres la consid4rent comme un
gros trait , qa*on lan^ de pt^ poar briser le booclier de
Pennenki ; d'autres, cooiiae tine hache 4 doable lailaat, une
besaiguS. Ce dernier sentimtofserobled'aceordaTee le rteH
qu'on nous fait du bratal tMtiment tnmg6 parClOTls^as-
sassinant, en 487, le Compagaon d*annas qat loi aTait diri-
put^ unepiteedu pillage. L^iemploi de lafraafisqae 4tait
tomb£ en oubtt an temps oft eoailMttsit Parnito de Pb4-
lippe-Auguste. Q^ BiMU. ^ <■ >>
FRAN€->#CGiE. royeairaBai (Mntey^
FRANO-MACONNEME. <rest le nou boos lequel
on dteigne une association pMtM pbikMOpbfque que poO-
tique,' d'ailleurs e^sentiellemenf cosmopolite, daat ii a'eat
qoe^on que depuis les preini4res annta do vi^ds demier,
mais qui n*en fait pas molns t«rtionter soa ortglne Jusqa'au
d^lnge et m^me au del4, et qui a poar tmt d'lmpirer aifx
hommes des sentitnents de btenTeillanoe et de fraternH^
universeller, sans ucccptioa de pays^ de moBars et de ra-
751
ffgiou. Dans tout homme, quel qu^U soH, la franc-ma^n-
nerie n'honore que l*homine, sans se soncier des lignes de
ditoiarcation plas on moins profondes que la naissanoe, la
condition sodale, lea occopations, ies nationality et les re-
ligions diveraes, les mcean on les usages ont pn 6tablir entre
les membres de la soci^t^ humaine. Elle enaeigne qo^une
Ibi rellgieuse ind^pendante est n^cessaire k I'homme et digne
de lai, mais sans avoir la pretention d'enfiermer son cqbut
et son esprit dans tel systfeme depr^ri^rence k tel antre. EUe
ne eonnalt qa*one religion, celle de tons les gens de bien,
la religion des bonnes oeuvres et de la reconnaissance. Elle
combat avec toergie le fanatismeet la superstition; elle ne
bUme ni ne combat aucune religion , elle respecte toutes
les croyances. R^nis par les liens d*ane amiti^ fratemelle,
les francs-mavons a'avancent vers la sagesse en foulant aux
pieds les pr^jug^s de Plgnorance et des passions d^adantes
da Yulgaire. Parmi eux , Thonmie vient chercber IMiomme ,
laissant en dehors les opinions et les croyanoes. Le ma^n
ne demande k son fr^e que des vertus, riiumanit^, la bien-
faisance, la fiddlit^ h tenir sa parole et ses serments.
Les mcxnbres de cette association se reconnaissent entre
tsaxy au miliea des profanes, k certains signes et attouche-
ments, et an moyen de quelqaes paroles symboliques. lis
appellent logs le lien o5 Us tiennent leurs assembides : clia-
que loge a ses dignitaires ; mais toutes celles d^une mdme
nation dependent d*ane loge principale, k la t6te^ de laquelte
ae trouTe un grand-nutUre de Pordre. La rtoptlon d*un
flranc-ma^n est accompagn^ d'on appareil eflrayant et
d'^preuTes ayant pour but de constater dans le rto'piendaire
la fermet6 qui est n^cessaire pour garder un secret ; ^preoTes
plut6t morales, d'ailleurs, que physiques. Parrenu au terme
de oes ^preuves, le serment qu*ott exige dn ma^n est d^6tre
fidde k sa patrie, aux lois, et de ne trahir aucun des se-
crets de I'ordre t on lui recommande aussi d^Mre simple,
modeste , d^iiit^ress^ , humain , sociable ; et s'U jure tout
eela, il re^it la quality de firtre,
Comme le but poursuivi par la fran&'ma^nnerie se rat-
tacbe enti^rement k Teasence mfime de I'humanit^ et au be-
•oin de progrto; qui est une loi de sa nature, on retrouve
des indices de I'existence de quelque chose d'analogue k cette
institution partout 06 Tesprit de r^exion et de liberty a la
conscience de hii-m^me. Aussi, quotque son histoire soit re-
latiTenient ioute modeme, ne manque -t-il pas d*auteurs qui
Tont en chercber les origines Jusquedans la nuit des temps.
II en est qui Teulent voir dans les myst&res de la ranc-
ma^onnerie one continuation de ceux de Tfigypte et de la
Gi^ce, une continuation des associations constitu^ par les
disciples de Pythagore, et plus tard encore par les Th^ra-
peutes et les Ess^niens. Mais les efforts qa*on tentera pour
^tablir id une connexit^ qnelconqne demeureront toujours
veins, encore bien qu'on ne puisse se refuser k y recon-
nattre certaines analogies et de lointaines affinity. II ne
Aut dte lors Toir que des mythes dans les traditions ma^on-
niques qui font remonter I'lnstitution de I'ordre k IX06 et m^me
i Adam.
La symbolique ma^^nique remonte 6videmment k une
hante antiquity ; mais ce ne sanrait 6tre un motif sufQsant
pour la rattacber directemeot, comme le veut encore la tra-
dition, k Salomon, qui Taorait institu^ lors de la construc-
tion die son c^l^bre temple, anqnel travaill^rent cent treize
milie compagnons ou ma^ns, tant nationanx qu'^trangers,
«t que le grand roi partagea en quatre classes, en y fondant
dea logei particuliires.
On se rapprocberait davantage de Thistoire quelque pen
authentiqne en recherchant dans les antiquit^s romalnes
Forigine de la firanc-ma^onnerie, c'est-li-dire d*une asso*
'dation particuli^re dont les membres, tout en s'occopant
de travaux de construction, cultivaient dijk les germea
d*ane civilisation plus ^pnrte et plus noble. Ia& collegia ou
todalia de masons de Tempire remain ne seraient-ils pas,
par hasard, le point de depart de la franc-ma^nnerie? En
termes de droit romaini le mot collegium d^sigoait, comme ^
FRANC-MAgOiN iN ERIE
on salt, toute assodation particuli^ qui se formail dam in
but determine, sous Tapprobation de TEtat, et qui dte Ion
^tait reconnue en droit comme itant une personne. Oes co/-
Uges ^ient autoris^ k se donner des r^ements int^ean,
k la condition qu*ils ne portassent point atteinte aox loii
de l^tat Les membres de ces associations 00 colUgtM d^ei>
daient, sur la proposition de leurs fonctionnaires, toot ce
qui s'y rapportait; et il y avait k Rome des eoUiges decs
genre» compost tant6t de marchands, tant6t d*artisans, laa-
t6t d'artistes , elc, lesquels, en vertu de rorganisalioa que
leur avait donn^ Nvma lui m^me, se r^nissaient dans des
^fices k eux appartenant, de mtaie qulls observaient
des pratiques et c^^raient des f^tes religieuses particoliires.
Les collies de masons si^eaient sou vent dans lea salles
lat^rales ou du moins prte des temples, avec les prfitres de»>
quels lis toient en relation ou bien auxquda ils dtaient at-
tach^ en quality de ma^ns.
En Rretagne, le cbristtanisme tronva de bonne beuie aoe^
et appui surtout parmi les corporations d'ouTriers de bAti-
ment ^tablies dans cette tie par les Remains. Les tradi-
tions dece christianisme, tontapostolique et independent de
Rome, furent fiddcment conserve par les cuUUens {jam
appel^ du mot celte ceile ou kele cfe, c'est-^-dire cooss-
cr^ k Dieu, serviteurs de Dieo. l^eur prindpale maxime
etait : « Ne relate pas au mtehant par le mal, mab par le
bien. » €k>mme consacrfe au bien et k Dieu, les coJditens s*^^
talent ^loign^s de toute puissance, notamment devant tin-
vasion des Saxons et des moines remains, et s'^laient rdhi-
gi^ en £cos8e, dans le pays de Galles, en Irlande et daos
les lies Toisines. De U ils maintinrent toujours lenr in-
fluence sur les corporations brelounes de roacons, et leor
inspir^rent un pur esprit cbr^en , embrassant l^umamie
tout enti^re; r^ultat qui a*explique parfaitement par les
ei^ents mdmes de ces corporations. En efTet les individiis
qui les composaient ap(virtenaient presque toujours k dei
nationalit^s et k des rdigions diverses, et parfois k des partis
opprim^; ils ne pouvaient done travailler en paix les oas
avec les autres au m^me ouvrage qu'ii la condition de se
consid^rer tons comme des fr^res, ayant les mtaies droits,
qudque diversity qui existftt dans leur origine et dans leon
moeurs. La puissance et la dvilisation bretonnes jetteent no
▼if ^clat sous le r^gne d'Alfred le Grand; et k cette ^poqae
la construction d*un grand nombre de chftteaux-forts, d*^
glises et de couvents occupa une foole d^artistes et d*oo-
Triers de bAtiment. II en fut de m6me k T^poque do ripe
d*Atbdstan, lequd, k Texemple d'Alfred, appela en BrelagDe
des ouvriers francs , itafiens, espagnols et grecs , poor
construire des Edifices rdigieux et autres. Cest sous ce roi
que fut (ond^ la confr<^rie des francs-ma^ns; c'est deeette
^poque senle qn*on pent .Cure dater la v<Hritable histoire de
la franc-ma^nnerie.
Edwin, fr^re du roi Athdstan, aimait et connaissait les
sciences qui ont trait k la construction des Mifices; il sa fit
mAme admettre dans les corporations d'ooTriers de blli-
ment. Par son intervention et son intercession, les ma^onf
obtinrent dn roi des lettres patentes en vertn desquelles lis
avaient la liberty de se r^lementer eox-mteoes et de se
dooner les institutions organiqoes propres^ fairs fleorir leur
art. C'est en vertu de ces privities, et aussi paroe quits
tt*admettaient que des hommes Ubres k apprendre et A pn-
tiquer leur art , quMls furent appelds franci'mapms, Oa
leur donna aussi le nom de masones, e'est-Mire de g&imit-
ires 00 d'ouvriers habiles et intdllgents. C'est poorqnd l^oa
troove dans leurs confr^ries jusqu'A des pontes, des mo-
sidens, des math^matidens, des astronomes, des peintres,
des sculpteors, etc. En sa quality de grand-mattre des
francs-ma^ns institu6 par le roi, EdvHn convoqna ea
Tan 926 une assemble g^n^rale des finferes, et lenr donas
un r^ement, dont une oopie maouscrite, en langue ang|o»
saxonne, existe encore aojourd*hui dans les nrdiives de la
grande loge d^ Yortc . Elle contient seize cqmmandements, ayaat
trait pour la plupart a la morale universclle, et doni to
FRANC-MACONNERIE ~ FRANCOIS
753
trois premiera sont ainsi congas : « 1® Le premier de tos
devoirs est dlionorer nnc^emeot Dieu et de siii?re les lois
des enfants de No^, parce que ce sent des lois divines, aux-
qoelles tout le mondedoitob^'r. Par cons^uent yous devez
Tous preserver de toutes h^r^sies et ne pas prober k l^^rd
deDieo. 2° Vuus devcz 6tre fiddles h votre roi, tous abstenir
de toute traliison et ob^r sans fausset^ k l^autoriti \h ou
▼ous TOiis trouvez. Que la trahison soit loin de vous; et si
qoelqne cbose Tient k votre connaissance, avertissez-en le
roi. Z^ Vous devez vous montrer serviables avec tous les
homines, tant que cela est en votre pouvoir; vous lieravec
eat d'une fid^e amiti6, sans vous soucier de savoir sMls
pensent autrement que vous! »
En 1277, ^poque de la construction de la magnifique ca-
tbddrale de Strasbourg, una soci£t4 ou confr^e de ma-
sons dirigeait cet immense travail ; ils avaient des lois, des
r^ements particuliers, probaUement des grades, et corres-
pondaient avec d'autres loges , qui existaient dans divers
j^tats. Ces ma^ns travaiUeurs se rendaient auprte des
princes, qui les appelalent pour lenr confier la direction des
^iflces les plus importants. II est certain que la ressem-
blance que Ton remarque dans la forme, Tarchitecture et
les dimensions de beancoop de monoments des douzi^mc,
treizi^e et qnatorzi^me si6cles, annonce une nnit^ de re-
gies qui n*aurait pn avoir lieu sans une inspiration com-
mune. Ces ma^ns, formant des stives dans les lieux od
ils travaiUaient, y fondaient une loge on assodatiou, charge
de la conservation des principes r^uliers pour la cons-
truction des bAtlments. Nous n*avons aucun document po-
sitif snr leurs assemble ; on ne salt s'ils pratiquaient quel-
ques c^r^onies pour la rtoption des adeptes qulls for-
maient, et s'ils avaient quelques mots de raliiement, etc.
Toutefoi8,les Trancs-ma^ns, com me <m sait, se serventd'or-
nements et emploient des mots, surtout dans les trois pre-
miers grades, qui tons sont emprunt^s k Tart de la construe '
tion et de la coupe des pierres, tels que r&]uerre, le rx>mpas,
la tnielle, le marteau, le levier, la r^le, le ciseau, etc.
En admettant pour parfaitement authentique et av6r6e
riiistoirc de la frauc-magonncrie telle que nous la raconteiit
les Ihnres torits par des francs-ma^ns , on voit qu'elle fut
introduite en Angleterre en 287, en £cosse en 1150, en
France en 1668, selon les uns, et en 1721 ou 1725 selonles
autrcs; en Espagne (k Madrid), en 1728. La grande loge
dlrlande fut fond^ en 1729; en 1730 la ma^nnerie fut
introduite en HoUande; en Russie en 1731; en Italic, k
Florence, en 1733; en Pmsse en 1737; k Vienne, un an
plus tard. La mafonnerie scandinave se glorifie d'une an-
tiqoit^ plus grande que let ftotres. En Suisse, des loges fu-
rent fondte it Gen^e en 17S8 ; dans le courant de la m6me
ann^, on en rencontre plnsieurs en Tnrquie; en Pologne,
rn^me antiqait^ qn'en SoMe; Tannic 1741 vit fonder les
loges d'Altembcniigy de !furemberg, de Harobourg. Rien de
positif sur IMntrodncticn de la ma^nnerie en Portugal ; en
1741 on la trouve a Rome, mais elle y ^tait, dit<on, se-
cr^tenent pratique auparavant ; elle 8*in trod uisit en Asie
dte 1728, dans TOc^anie depuis 1769, dans PAfrique depuis
1736, en Amdriqne, enfin, depuis 1721.
Ainsi, comme on le volt, c*est en Angleterre que Ton re-
tronre les traces les plus andennes de Tordre ma^nnique.
Ce n'est qn*en 17?0 que nous voyons la nranc-magonnerie
Introduite en France par lord 0er\vint- Water et des Anglais.
Les grands-maltres qui lui succ^d^rent furent lord d'Ar-
nold*Esler, le due d'Antin , le comte de Clermont-Tonnerre
et le due d'Orl^ns. En 1736 on ne comptait encore que
quatre loges k Paris ; en 1742 il y en avait 22, et 200 dans les
provinces; en 1777, 300 loges existaient en France; enfin,
k IVpoque dc la revolution, au moment ou toules les loges
larcnt obligees de cesser leurs travaux , il y en avait plus
de 700 reconnues par le grand Orient, On lvalue aujoor-
dliui k 3,000 le nonil>re de loges de la franc-roagonnerie sur
la surface du globe. Qtioique uniforme daos ses principes,
ses dogmes et sa morale, la ma^onneri*; a o^nnioin« pln-
DICT. DE La C0XVER8« — T, Hi
sieors rits : on en coropte trois prindpaux, le rU aneUn
ou ^cossaisy pratiqu^ en Ecosse, en Angleterre, en Am^rique
et dans une partie de TAllemagne; le rit modeme ou rit
fianQois, suivi de preference par les loges de France; et,
enfin, le rit de Misraim ou HisphrcAm^ dit rit ^yptien.
La franc-ma^nnerie reconnatt beaocoup de grades dif-
ferents ; on les distingue par des qualifications particuUeres :
le plus eieve de tous est le trente-troisi^me, altribue , selon
quelques-uns, k Frederic II, roi de Prusse. IjCs trois premiers
grades constituent ce que Ton appelle la ma^onnerie bleue
ou symboliqne; ils sont design^s par les mots d'apprentif
de compagnon etde maitre; oeux qui comprennent depuis
le quatrieme jusqu^au dix-huitieme degre ont une coulenr
de chevalerie religieuse. Le trentitoie est, k ce qu^il paralt,
celui qui offre au pbilosophe la solution du probl^me k peine
indiqud dans les auties: c'estle grand £lie, chevalier ka^
dosch. Chaque grade a des decorations et des signes parti-
culiers. Les francs^ma^tts ont deux fetes prindpales, la
Saint -Jean d'ete et la Saint-Jean d*hiver.
An resume, et quoi qu*il en puisse etre de ces diverses
traditions et opinions que nous venous de rapporter, au-
cnne sodete n*a essuye plus d'attaques, pins de persecutions
que la franc-magonnerie. Toieree ou proscrite, suivant que
les bommes qui se snccedalent au pouvoir aimaieot ou re-
doutaient la verite, die a subi bien des jugements contradic-
toires. De nos Jours encore , bannie d'un cOte , bonoree et
protegee de Tautre, toieree k peine snr un troisieme point,
elle ne nous semble pas eioignee d*une epoque oii, usee et
vieilUe, sentant qu'elle n'est plus bonne k rien, que son
r6gne est passe sans retour, que pour faire quelque bien en
semble il n*est besoin ni d*epreuves, ni d*atlouchements, nl
de hnis clos, que tout ddt etre public dans un siede de pu-
blidte, die ouvrira ses temples deserts, vendra au profit des
pauvres ses demiers ornements et oripeaux embiema-
tiqnes, et congediera poliment les dcruiets sectaires de son
pbilosopliique enfcUitillage.
FRANCOIS D'ASSISE (Saint), patriarche des fibres
mineurs oufranciscains, naquit en Ombrie, dans la ville
d'Assise, en 1182, de parents adonnes au commerce. Ilre^t
le jour dans une etahle, marque sur Vepaule d^un signe na-
turel qui ressemblait k une croix. Ces deux droonstances ,
dues au hasard, n'en eurent pas moins dMnfluence sur le ca-
raciere de sa piete. Apres quelques etudes tres-faibles, il
rests jusqu'Ji I'&ge de vingt-dnq ans occupe du negoce de
son pere, et ne se fit remarquer que par sa charite envers
les pauvres. Prisonnier dans une petite guerre entre Assise
et Perouse , il vit k sa captivite succeder une maladie , qui
determina sa vocation , apres divers songos , dans lesquels
lui fut revde ce que la Providence attendait de lui. Perse-
cute par son p^re, qui se croyait desbonore par un fils qu'il
regardait comme un insense, il renon^ solenndlement k sa
succesdon en presence de l*eveque d'Assise , et se rangea
parmi les pauvres de jesus-Christ , bien resolu k ne plus
vivre que d'aumdnes. Retire dans la solitude de la Portiun"
cule, k pen de distance d*Assise, d'od il faisdt retablir les
eglises environnantes, il y posa les bases de son ordre, qui
fut approuve, apr^s quelques difBcultes, par le pape Inno-
cent III, en 1209, et confirme |iar Honore III, son succes-
seur. Cette sainte sodete, <Uvisee des son origine eafr^es
mineurs , charges de la predication , pauvres dames, ren-
ferment les veuves et les vierges, ei/rtres de lapinilence,
ou tiers ordre de saint Francois, auqud se rattachaieat les
lalques de Pun et Tautre sexe vivant dans Petat de ma-
nage , comptdt dej& plus lie dnq mille membres lorsque
saint Francis tint le premier chapitre de son ordre, en 1219^
k Notre-Dame des Anges. 11 continua de donner k ses dis-
dples Texemple de la plus grande ausierite, et poussa Tbu-
milite jusqu'^ se depouiller du generalat de son ordro pour
en revetir Pierre de Catane, et apres iui le frire £lie.
n avait longtemps dedre soulTrir le martyre chei les infi-
deies, mais diverses drconstanoes s^etaient opposees k .hou
depart; etlorsquMl putparvenir en £g3Fpte, en 1219, Vaami-
7U
PRANtJOIS
tMfki dn MiRan fwiifr Mii omiregie M ton d^fiDt^ressetnent
J^ roripft de renoneer k te gtoire <)i]*A alltft diercher si loin.
HMs ne rMfroM pas loos lei t»^^g^ ^ont ssiiit Fruvpois
d^AsslM All rsntenr on l*ob)et ; nous ne poaTOlis cependsnt
pAswr tons slleftce eehil tte stigmattSj qui lui fit donner
to ttom de S^hi;^^. Pendsnt son sotameil, dans sa n-
tralM an la^ont AlvoMft, it tit nn ange cracifl6 qni fondaft
sttr Ini dta haot desdenk, et m s'^Vefllant H troova sur son
dM^ deS slfgmates repn^seiilant les plaies faites par les
dons et la lance an corps die J6sns-iClirisl. L'esprit de la
mblHtods, tonfonrs avKfe de merreillenx, a pr^tendn t|n*on
les tft kMigteMps encore snr son cadavre, miracoleosement
dbttsermg. Malgr6 rafhiblfsstement croissant de sa sant^,
sfllat F^wi^s continna de se Hvrer an mitalst^re de la prd-
dlcatfoii Jusqn'i sa mort, arri?^ le samedi 4 octobre 1226,
joMr oft I*£(jlfse e^l^re sa Dftte. H a €1^ canonist en 1228,
sons fe pontiffcat de Gt^fre IX. F. HoocbittI
FRANCOIS DE PAtTLE (Satnt), fondatenr de Pordre
des m i n i me 8 , naqoil vers 1416 , li Paola, petite vflle de la
CMIabre dt^ienr^, an snd de Naples, de parents pauTres.
SA m^, Idngtemps sterile, avaH snppii^ le del de In!
d6ttMr\]n ehifont, promettantde le hii consacrersi elle I'ob-
tMait : Franks, fhift de cette ardente pri^, nli^ita pas
k rempltr \t THten anqnni it devalt la naissance. II entre dans
nn cooTtent de francis^Ms, n^syant encore que tref re ans, ct
d^ lors coromencent leS anst^^ qui dnr^rent toute sa
Tie. n s*!nterdit I'usage de la yiande et dn linge ; son lit est
one pierre, sa nonrriture dd pain «t d« Toan ; Q enlreprend
pinsieors pMerinages & Rome, 1 Assise, en d^antres lieox ,
et bient6t, fuyant le commerce destiommes, 11 se fait nne
solitude dans un lieu sauyage, prto dn ritage de la mer, se
creose une caveme dans le roc, et ne Tit que d*herbes des
bois. II n'bvait pas encore quinze ans. Qnelqnesann^es apr^s,
denx ermites se r^nnissent k Inl; lis se constmisent deux
celfules, nne chapelle , et en 1454 on leor bAlit un monas-
tireet une ^glise. Tel Tut le berceau de Tordre des minimes,
c'est-^-dire dts demiers entre tons, Francois tent qu'^
•on exemple ils observent un carftme fierp^luel, si rigotarenx
que les oeiift, le Itiit, le homage , le benrre leur seront in-
terdfts. Son ordre comuience k devenir cA^bre. En vain le
roide Naples, Ferdfnand, bles^ de ses conseils apostolfques,
y%nt arrftter I'essor de crt ordre s6vfere, que Sixte IV ^ient
d^approuver; les proph^lies et les miracles de Francis de
Paule parlent plus liaut que les rois de la terre. Sa douceur
et son humiHt^ dooiincnt les baises euvteuses; les peuples
se redisent la vertu de ses pri^res ; k la cour m^me dn roi
de France, on sait que rennltc de Calabre a prMitla cliute
de GonslMitinople, la prise et la d^Iivrance d'Otrante, con-
firmees depnis par les ^v^nements ; on sait qn'll a guM
d*incnrables maladies, yaincu le Xeu et les flots, ressuscit^
des morts; et Louis XI , qid se sent mourir malgr^ les dix
mille tens qu*il donne k son ro^ectn pour eliaque mois de
snrsis, Louis XI envoie pricr Francis de Inl tenfr rendre
la sante. Francis a blen ressnscit^ nn enfant, k canse des
larmes de sa mto; mais que lui importent les Ucbes pleors
de Lonis Xl? Cdui-ci insiste, et s^adresse an roi de Naples;
le saint refuse. Enfin, le vieux monarque tonme ses regards
Vers le sacr^ pontife. Le pa^te ordonne, et Francois se soumd.
Eta Provence, la peste foit k son approcbe. II arrive k
A^nbOise; il y tronve le dauphin et plosienrs grands de la
oour^ qni vienuent le receroir en pompe. On Pamine an
diMeau du Plessis ; et le roi tombe k ses pleds. Le pauvre
i^rmite est log< dans le palais dn monarque , conf^rant M-
quemment avec lui , et traits conrnie nn envoys de Dieu.
Ce n'est |ms ponrtant qu^ flatte le prince : il ne lui cache
pas que sa vie, dtermais inutile au Seigneur, approche ir-
r^vocableraent deson terme; et sMI essaye de le gu<^rir, ce
n*lest point de son mal, mais de sa crainte. Ses exhortations
obliennent cet heureux r66n]tat, suivant Philippe de Co-
mines, el l/nils XI , rfellement gu<$ri de sa plaie la pins ter-
rible, le d^sespoir, meurt entre les bras de Francois de
Pitttoi en lai recommandant ses enTants. Charles Vlll et
Louis Xlk ne t^nioignent pas aii plenx mUlfM
respect el de consideration. IVan^s n^anmofns rMame dl
ce dernier la permission de retonmer en Italie, et Louis Xlt
la lui accorde d'abord, mais pour la fSvoqner ensoite, el
rattacher k sa oonr le v^i^ble vidllard par plus de bijen-
faits et dlionneun que jamais. Mais oehri^a sentait sa fit
prochaine; €1 pour s^ preparer, U s^enferme dans sa esttnle.
li n*y demeura que trois mois : le dimanche des Rameanv
de 1508, la fi^vre le prit, et le vendredi-saint, 2 avrft sof*
vanl , il monrut, ftg^ de qoatre-vfttgl-onze ans. En 1 51 9 L^oo X
le canonisa. Son corps resta enseveli dans r^i^lfse dn Ptesaft
jusqu'en 1502, ot les protestants essay^rent de le r6dnireCi
cendre avec le bois d*un grand crucifix ; mats ks ciflMS-
qnes parvinrent k en sanver qoelqties reliqnes.
G. OuVtoi.
FRANCIS DE SALES ( Sahit ) naqnitan dilleaadl
Sales, pr^ d*Annecy, en Savole, le 2i aofit 1567. H ent pe#
p^ Francis , comte de Sales, et poor m^ Ftan^ofK #
Sionnaz, tons deux de fkmille lllustre. A six ans fl fut et-
voy^ au colMge de La Roche , d'od n passa k cdui d*Anneey,
el alia achever ses ^^des k Paris. II avail alors oue ans. II
fit sa rh^torique et sa pbilosophie au colMge des JteRes,
opprit ensnile le grec et Tli^ren sons GteAraid, bM>
dictin , qui ful depuis achev(ktoe d^Aili, et fit pins tui m
tlitologie scolasth|ue sous le P. Juan Maldonato, qua joidseiA
alors d^une immense r^otation. Six anntose pass^nM
dnsi, durant lesquelies fl fortifiait awai soti cenir par m M^
dilation de lltcritniie Salnte et des vMtte reiigieaseB. Head
de Joyense, qui venait de quitter les pins Iniites d|piitt
de la conr pour devenir capucin sous le nom de IMre Ang^,
s'^prit d^ine vivo amiti^ pour lui. On raoonte ppfk c#e
^poqne de sa vie Francis de Sales, scropuleoi comne
toutes les Ames jennes et ferventes , M. saisi d\uie affrea<e
tentatlon de d^sespoh-, et se persuada qn^l ^tail la^v{|aM^
ment destroi aux supplices kernels des t^prottvis. OH
horrible tourment d*esprit le jeta dans des terreors filonies,
qui finirent par attaquer sa sant^; il ne pouvait ptas a|
manger, ni boire, m dormlr. Enfih, un jour qu*il AaR pins-
tem^ anx pieds dHine statue de la Yierge, dans I'd^te da
Saint-£tienne-des-Grte, il sMcrra : « Mon DieUi paisi|«a)a
dois avoir le mailieur de vous haid' ^temelleaient, Utkt H
moins que sur la terre fe vons aime de lout mon
II achevait k peine quMl Ini sembla que sa poitrfoe
ddgag^ d^un poids ^norme : le tronble de son ftme dfc^nralv
et ce genre de tentatlon ne Ini revint {amab dans la ndle.
En 1584, son p^e le rappela pour Tenvoyer 4MkT k
droit It Padoue, sons Guido Pancirola de Roggio; il y ttfik
k Vkge de vin^-qnatre ans le bonnet de doctenr «d draft
ciTil et canoniqne. Francois 6tait Taln^ de MS Mtm; eiMtt
p^, pensant k I'^blir, oblint pour lui de Cbaries-Eama-
nuel V, due de Savole, les provisions d*one charge de tm-
seiller au stoat de Chamb^ry. n vonlait Inl faire ^poR«T
M"* de Veigy, h^rlti^fe d'un grand nom et iSsnt ^sM
fortune. Mais Francois re^ ses propositions avec nne e\>
trtaie froidenr, et s'adressa bienl6U Louis de Saies^ soa
cousin, chanoine de Geneve, pour le prior de disposer j«a
p^ k approuver la rtisolntion quMl avaH prlan d'Mrer daH
i'^tat ecd^siastlqoe. Louis de Sales solllctta dn tanps pear
en parler au comte ; mais dans llntervaUe la pKSfM Aft H
catliMrale ^nt devenue vacante, il la demaiida an pi^
ponr son parent, et PobCSnt Alors^ mnni des boHes de
lion, le dianolne alia tronver le comte de Salei^ et tolM
nattre la determination de son fits. Ce fut nne vii« ~
poor le vieillard : ii avail fond^ snr Tatn^ dena fttfriUe*
hautes esp^rances ; mais il cMa, el le jeune l^nufois pri
possesion de sa charge. Clande de Granier, son oode^i^lqna
de Geneve, lui conf^ra bieut6t les ordres sacriSy cl fan
confia le minist^ de la parole. Les premiers diaeonrsda
jeune prMicateur produisirenl une grande impresiien. > n
pofisMait en elTel, dit un autcnr de sa vie, tootes les
lit6( n^cessatres pour rtossir. II avail Tair grave et
la voix forte et agrteble, racUon vive et animte^
FRANCOIS 756
Me el sans ostentotiQii. «. (t Q*^tait eneore que diacre ; U fat , piration du marMial de BiroQ ; 109)9 kTrol WU cette ca-
41eT^ av sacerdoce en 1593. L'ann^asuivante, tt ^tablit 4 ^lomniecommeelleleoi^iUiUCepe^^^Qtaapr^peei^'^ti^^f
Annecy U^ confr^rie des Fr^res de la Croix.
En 1534 Qefii^ve ayait refus^ d^ob^ir h son ^v^ue et an
due de SaToie, qui, cbacnn de son cOt^, s'en pr^tendaient
aouverains ; les Genevois, excite par leiir ministre GuiUaume '
F a rel , aTaieut conunenc^ par chasser (ear 6v^ue ; I'ann^e
sulTante, ils expuls^reot les catlioliques, aWirent la messe,
et se GonstiUiireat en r^publlque. Puia ii^ sWpar^rent du
duch^ de Cbablais et des iMiUiages de Gex, Teruey et Gaii-
lard , tandis que le3 protestants bernois se rendaient raattrea
du pays de Vaud. Mais soixante ans plus tard, Cbaries- Em-
manuel aTait repris le Chablaia et les trois bailliages : il s*em-
pressa d'^rire aussitdt k I'^v^que de Geneve, qui r^idait
alors h Annecy, pour Teogager h envoyer dee missionnaires
dans les pays qu^ll tenait de soumeitre. Francois el le cba-
noine Lonis de Sales furent les seuls qui se pr^sent&rent.
lis partirent ensemble le 9 septembre 1594, et all^rent s*d-
tablir au fort des AUinges, oil ils furent accueillis par le baron
d'Herroance, qui en ^tait gouvemeur, et qui seul ^tait rest6
attach^ h la foi calbolique. Francois comroenfa la mission
par Tbouon, capitate du Chablais. 11 faisait tous les jours
plusde neuf kilometres puurs'y rendre, et en revenait chaque
soir par des cbemins presque impraticables, au milieu de
dangers oontinuels, auxquels I'exposait la fnreur des hu-
guenots. Les soldats protestants de la gamison des Allinges
furent les premiers qui rpssentirent riufluence persuasive du
pr^tre : pea k peu les habitants du Cliablais se d^termin^-
rent k Tenir T^couter; bientdt ils accoururent en foule k
ses discours, et beaucuup d'entre eux revinrent k la croyance
de leurs p^res* Aprte un court Yoyage que Francois de Sales
fut oblige de (aire pr^s du due de Savoie, il fit r^parer k
TUonon r^tise Saint-Hippolyte, et couronna sa mission la
r^te de Noel 1597, en c^^brant la messe de miouit, ou buit
cents fiddles reQurent de sa main la communion.
Vers ce temps, une peste vint exercer d^affreux ravages
k Tlionon. Saint Francois de Sales se montra partout, soi-
gnant et consolant les malades, bravant la contajgion, alin de
porter les secours spirituels ou temporels k ceux qui en
avaient besoin. Ce d^vouemenl entralna tous les calvinistes :
en 1598 la religion catholique etatt devenue la religion do-
minante dans le Chablais , dans les bailliages de Temey et
de Guillard , et Ton en fit partout profession publique. Ce
succ^ inespir^ d^termina Claude de Granier k le demander
pour coadjuteur. Le pr^lat eut beaucoup de peine k lui faire
accepter cette dignity ; il fut oblige de s^aider du pape et du
due de Savoie pour vaincre la modestie du missionnaire ;
mais V'ldie de h'mmensit^ des devoirs et des perils de 1'^-
piscopat le p^^tra d'une terreur si grande qn1l en tomba
dangereusement malade et faillit en mourir. Quand il fut
r^tabli, il alia chercber ses bulles k Rome. Le pape lui fit le
plus bienveiUant accueil, et lui donna le litre d*6v6que de
Nicopolis et de coadjuteur de Geneve.
Le bailliage de Gex , qui appartenait autrefois au due de
Savoie , avail ^16 c^^ k Henri IV par le traits de Lyon.
Francois se rendit k Paris pour obtenir du roi la permission
de travailler k ramener ce pays sous Tautorit^ de r£gli$e.
II y fut re^^u avec de grandes distinctions, et fut invito k
preclier le car^me au Louvre. Son sermon sur la r^forme
ouvrit les yeux k un grand nombre de calvinistes , et il s'o-
p^ra parmi eux une multitude de conversions. 11 pr^cha
ensuitedevant le roi, qui fbt fort touchy de ses paroles, etqui
le copsulta dte lorstr^sonvent sur des affaires de conscience.
11 voulut uieme Tattacher k la France, et lui fit oflrir le pre-
mier ivtchi vacant, avec une pension de quatre mille livres,
mais 11 ne put parvenir k lui faire rien accepter. Jl ^houa
dgalement plus tard dansroffre qu*U lui fit du cardinalat,
et L^on XI ne fut pas plus lieureux quand il voulut Tagr^er
au sacre collie. « Ces dignity , disait-il , ne feraient qu^ap-
porter de nouvclles dinicuUi's a mon salut. » Malgr^ ses ^mi-
ientes vertus, Francois tai accuse aupr^d'Henri IV d'etre
ft^ilion (lu due de parole et 4e vouloir renouveler la cons-
plus ntossaire k la cour de France, il prit eongd ^u war
narque, et partit pour Annecy, neuf i^ois apcte son ar^i?te
k Paris. 11 regut en chemin la ncuvelle de |a mort de Clai^d<ii
de Granier, son oncle , et apprit ainsi qu'il aUait lui si^ ^^ef *
II se rendit alors au chateau de Sales, qu*il ay^t clict|si
pour la c^r^raonie de son sacre , et s'y prepare k sa digim^
nouvelle par une retraite de vlngt jours. Ce fut alors qu*4l .
se dressa pour Tavenir le plan de conduits dont il ne deyait
jamais s'^rter. II promit k Dieu de ne porter ni sole ni
etoffes telatantes, d'etre tonjoura vdtu de laine eomme avant
son Episcopal; de n^avoir ni oarrosse ni liti^re, de (aire
toujours k pied la visile de son dioc^; de ne point reclieiF-
Cher dans sa maison la magnificence des meubles, ni sur
sa table la d^Ucatesse des mets, ^vitant avec le pli^ grand
soin tout ce qui pouvait distraire son esprit de la pens^e de
Dieu ou des besoins du pauvre. II re^ut la cons^cratiim
(Episcopate, leg d^cembre 1602, des mains de Tarcheveque
de Vienne. Son z^le pour la conversion des protestants s'ac
crut encore de toute la grandeur de sa nouvelle position.
Sa bulle de canonisation porta quMl en ramena 72,000 k
Tob^ssance de I'EgUse depuis 1592. Quelques buguenots ,
furieux de ses succ^, tent^rent de Tempoisonner ; les m^-
decins s*en apergurent k temps, et parvinrent k neutraliser
Teffet du poison, mais sans rendre k son temperament sa
premie vigueur. En 1603 il s'occupa avec ardeur de la
reformation des monast^res* II conunen^a par celui de Six.,
dont les moines se livraient 4 tous les d^ordres. Ceux-ci en
appel^rent an s^oat de Chamb^ry ; mais ils furent debout^s
de leurs pretentions. Pendant que le saint ^v^que ^*occup^it
de cette affaire, il apprit que les sompietsde deux monta-
gnes, s'etant detach^, avaient ^cras^ plusieurs villages du
Faucigny. Encore que les cbemhis fussent impraticables , il
partit pour aller consoler ces pauvres gens, qui manquaient
de tout : il meia ses larroes aux leurs, et obtint pqur epx du
due de Savoie Texemption des taxes, aprte qu^l leur eut
distribue tout Targent qu*il poss^dait. Son intendant djsait
k ses autres serviteurs : « Notre maltre est un saint, niais il
nous ro^nera k ThOpital et hii tout le premier. >* On avail beau
lui representor le piteux etat de ses finances, il repondait
toujours : « Qui, vou^i avez raison, je suis un incorrigible,
et , qui pis est , j'ai bien I'air de devoir retre longtemps. »
On salt rblstoire du diamant que lui avait donne la prin-
cesse Christine de France, et qui etait,disait'On, moins d
lui qu^d tous les yeux d* Annecy.
II precha le car^me de 1604 k Dijon ^ et ce fut en cette
ciroonstance que se forma sa liaison avec W^ de Cha n tal.
Quatre ans apr^s » il publia sa premiere oeuvre impqrtante ,
r/n^ro£fttc/ion d la vU d6vote^ qui le fit accuser de re-
Ucbement dans la disdpUne, parce que , comme tous les
grands genies, il devan^itde.beaucoup son epoque, et voyait
la religion de plus haut que ses contemporains. Du reste ,
dans tous les ouvrages qui nous soot restes de lui, un sept
que le fond de sa doctrine etait austere, malgrd sea furn^es
douces et indulgentes.
En leoo, il alia sacrer r^veque de ^elley, f>ierre Camus,
que son seul merite eievait a I'episcopat, et se lia d^apiitie
avec lui. Les deux prelate se voyaient tous les ans. Nous
devons k revfique de Belley X Esprit de saint Fraugois de
Sales. En 1610, annee de la mort d'Ucnri IV, il perditaussi
8 a mere , et ces deux evenements le plongerent dani qne
douleor profonde. La mtoie annee , il fouda Tordre de la
Visitation, dont M"'' de Chantal fut la premiere superiei}7e.
Comme il voulait qu*on y admit les personnes d*uB tempe-
rament deiicat, faibles, et meme infirmes, k qni Teqlr^
des antres clottres etait lermee, il cboiait ia regie de Saint-
AugusUn, comme celle qui prescrit le nioin^ d^austerites.
Paul V eonfirma le nouvel institut, et Terigea en prdni ffii-
gieux, sous le litre de Congr^fUion de (a YisUqtf^ de
sainie Marie,
Sa saute s'aCraiblismit ^ ioiff ffi jnur, I9 faM^-
95.
756
que S6 d^rmina k demander nn coadjuteor. De Tavis
du cardinal FMMe Borrom^, son choix se fixa sur Jean-
Fraiifott de Sales, son Mre, qui, en 1618, fat sacre k
Turin, ^^oe de ChalcMoine. L*ann^ d*aprto, saint Fran-
90U fat oblige d^accompagner k la cour de France le cardinal
de SaToie, qui alUit demander en mariage , pour le prince
de Pi^mont, Christine de France, soeur de Louis XIII. Sou
sUe ne le laissa pas oisif k Paris. 11 prteha le carbine dans
r^ise Salnt-Andrd-des-Arcs. I^ foule courait k ses sermons,
et souTent 11 prtebait deux fols par jonr. II refusa la coadjo-
torerie de Paris , que lui oflrait le cardinal de Relz , et n*ac-
cepta la charge de premier aum6nier de la princesse Chris-
line qu'^ deux conditions. Tune qu*il continueralt k raider
dans son dioc^, I'autre que quand 11 n*exercerait point sa
charge, il ne toucherait ancun des revenus qui y litaient
attach^.
Au commencement de 1620 il confia a saint V in ce nt d e
Paul, avec qui il ^tait \\6 depuis trois ans, le gouvernement
du convent de la Visitation, que M™* de Chantal venait de
fonder dans la me SaintrAntoine. II redoublait en m6me
temps de bonnes ceuTres , et continuait d'terire ces Icttres
d^licieuses od se rdv^e cette Tertu sanctiGante qui toucliait
irrteistiblement ses conteniporalns. Louis XIII ^tantall^ faire
un voyage k Avignon apr^s la soumisdon des huguenots du
Languedoc, le due deSavoie envoya le cardinal de Savoie,
.son fils, le complimenter, avec saint Francois de Sales. Ce-
lui-ci tomba malade k Lyon, ety mourut d'apoplexie, Ie28 dd-
cerobre I6229 la m6me ann^e od saint Vincent de Paul se
chargeait des chatnes d*un gal^rien. 11 fut b6itifl^ en 1661,
et canonist le 19 avril 1665, par Alexandre VII. Outre IVn-
trodueiion A la vie divote, on a de saint Francis de Sales
des Sermons ; un TrailS sur r Amour de Dteti, ouvrage (ort
remarquable, et qui t^olgne une profonde connalssance du
ecBur; des Lettres; des Controverses ; des Entretiens spirt"
tuels; des Opuscules. Louis de Carm^.
FRANCOIS 1 et II, rois de France.
FRANQOIS r'. N6 i^ Cognac, le 12 septembre 1494, ce roi
descendait, par Louis!*'', due d^Orl^ans, du roi Charles V.
Jeune, brillant, histruit et brave, il avail cu pour ses premiers
guides Boissy de GouHier, esptit 6clair^, auquel son Muca-
tion fut confine, et Gaston de Foix, h^s intr^ide, qui
lui fit trop aimer la gloire des armes.
A U roort de Louis XI I » qui lui avait fait ^pouser sa
tiUe, Francis monta sur le tr6ne, le I*' Janvier 1&15 : il
avait vingt-un ans accomplis. Avec le titre de roi de France,
il prit, oomme pelit-fils de Valentine de Milan, celui de due
du Milanais ; bientdt II revendiqua ses £tat8 d^au-deU des
monts. II avait contre lui I'empereur d^Allemagne, les Suis-
ses, soumis alors aveiigl^ment au saint-sl^ge, et I'astudeux
L^ott X : c'^Udt uw) ligue formidable, dont ^talent bien
loin de balancer la puissance les deux i^publiques de Venise
et de G^nes, qui prirent le parti de Francois T'. Toutefois ,
I*Earope vit sur pied unc arro^ de Franks dont elle ne
soup^nnait pas Texistence, et cette armte, oommandte par
le oonn^table de Bourbon, comptait parmi ses chefs Lau-
trec, C ha bannes, Navarre, Louis de LaTr^moille,
C0886, Montmorency , ramiral Bo nni vet , le oomte Claude
de Guise, Cr^qui, les mar^chaux Trivulceet de La
Palisse, et Bayard. Malgr6 les Suisses, maltres des Al-
pes, on franchit tea monts ; on cnlive dans Villefranche le
gto^ral ennemi Prosper Colonna , et en pou de temps la
plus grande partie du MiUnals est conquise.
Le roi , qui ^tait k Lyon, ayant appris ces brillantes nou-
▼elles, ne perdit pas de temps pour aller partager la gloire
6t les dangers de ses armte t il traverse les Alpes, il ddcon-
certe 6t foree k la paix les Suisses, .d^couragte par la rapi-
dity de nos snecte. Ceux-d signent avec Lautrec un traits
qne, k U Toix perfide du fanatique cardinal de Sion, ils se
hAtentderoropretraltreusemcnt La batailledeMarignan
poritleor d^yautA. Fran^c^y fit praire d'une bra\oure
^4affntft 6t coorat m^me de grands dangers. C^est Ui qu*il
▼oolut veoeroir des mains de Bayard rordro de la chevalerie.
FRANCOIS
La soumission du MOanais entier soivit cette mtoorable ha-
taille; les Suisses, achet^li prix d^argent, devinrent les allies
de la France, et L^on X fit la paix inoyennant un concordat
qui rendait k Rome Timmense revenn des annates. LI-
talle, toutefois, ne cessa pas d'etre un tlitttr) de gneire.
En 1516 Tempereor Max i mi lien attaqoa le Milanais, qua
le conn^table de Bourbon d^fendlt vaillamment.
La mort de Pempereur d^Allemagne ouvrit la carriire wt
grandes ambitions : Charles-Quint, rot d'Espagne^ Pem-
porta sur Francois I*' et Henri VIII, ses corap^tears. 11 at
cherchait qu*un pr<(texte pour faire la guerre au jeone vam-
queur de Tltalie et des Suisses : U jalousie et rambitiai
ranimaient. Cette guerre 4tait inevitable. Charles, seigneor
des Pays-Bas, avait TArtois et beaucoup de villes k revendi-
quer : roi de Naples et de Siciie, il voyait Franks P' prtt
k r^clamer ses Etatsau m^me titre que Louis XII ; roi d'Es-
pagne, il avait k soutenir Tusurpation de la Navarre; empe-
reur, il devait d^fendre le grand fief du Milanais contre I«
pretentions de la France. Anssi en 1521 comment oetle
p^ripetie de luttes achamees qui, favorables d'abord as ra',
ne tard^rent pas k lui devenir si funestes.
Bayard for^a les Imp^riaux k lever le si^ de MM^res,
qu^il avait d^fendu avec la plus remarquable habilete, ao-
vant ainsi la France d'une ioTasion; mais LaatreCy battoa
la Bicoque, perdit le Milanais; de filchenses prodigalii^
du roi et de sa famille empech^rent d'envoyer des foods cof-
fisants k Tarm^e d^Italie. Alors de grands malbears Aveat
la suite de la faiblesse de Francis pour sa m^re, de la
ladresse et des injustices de ce prince k I*egard du
table de Bourbon, et de ses amours, qui lui fireot prat^
mal a propos Lautrec, le frire de U comtesse de Ghft teas-
b r 1 a n t. Un grand crime Tint aussi temir ce r^gne si brillaai-
ment commence : k Tinstigation de Duprat, nn vieillard
int^gre, le surintendantSemblan^ai, fut sacrifi^ cf p^rft
indignement k la potence, injustement accuse de n'avoir
point, par sa faute, envoye k I'armee les fonds qui reassat
sanvee.
Cliarles-Quint et Francis se disputferent ausaitAI ralfiaace
du roi d*Angleterre ; I'entrevue du Camp du D r a p d'O r, sur
laquelle le roi de France avait compte pour mettre Henri Vin
dans ses interets, eut un resultat tout different. Une ligne
formidable s*organisa contre lui ; le pape, rempereor, FAn-
gleterre, Tltalie etaient reunis ; il fallait ddfendre tootes ks
frontiires k la fois. Bourbon etait passe en Italic et commas-
dait les armees imperiales contre les Francis, qni avaieat
alors k leur tete le presomptuenx BonniTet, aoqud le roi
avait eu le tort de subordonner Bayard. Bonnivet fut batta
k Rebec, et Bayard y termina ses exploits et sa vie.
II avait fallu repasser les Alpes, et Tennemi s*etait prM-
pite sur la Provence ; Bourbon assiegeait mtoie MarxiBe,
apres avov soumis Aix et Toulon. Le roi acconmt en toote
liAte au secours de ses ^tsenvahis, for^a Tennemi a la re>
traite , et rentra en Italic : il avait dejii reconquis la presqns
totalite du duche de Milan, et assiegeait Pa vi e, lorsqoe k
connetable, qni avait regu des renforts et recompose son ar-
mee, lui ofTrit la bataille le 24 fevrier 1525. La fortune eetle
fois traliit cniellement Francis, qui fut battu et fUt prisonnier.
Transfere k Madrid, il y fut traite et surveiUe avec nos
rigueur telle, qu*il faillit y mourir de decouragemeot et de
chagrin ; vraisemblablement il 7 anrait succombe si sa spi-
rituelle et courageuse sQBur, Marguerite de Valois, ne
(ht accourue pour le consoler. Force de .sonscrire, le 14
Janvier 1526, aux dnres conditions que lui avait diciees
Charles-Quint, et qu^il etait bien decide 4 ne pas tentr (cv
le roi chevalier^ le iVere dVmes de Bayard, etait devena
un politique k recole de son rival), Fran^ qoitta sa pri>
son et fut echange avec ses denx fils ( Francis et Henri),
qu'il donna eu otage jusqu'au payement de sa nncon. Biea-
tAt le traite de Cognac lui foumit le moyen de ne pas
tenir sa parole. Charles avait exige la remise de la Boorge-
gne ; mats les etats, convoques ^ la fin de 1 527, s*opposerent k
ce qne le roi executAt un traite arradie par la folm
FRANQOIS
les fert. L'empereur dut 6C contenter de deux millions d'^-
ens d*or : les enfants de France ne farent rcoduA h la li-
berty qu'en 1530, car il fallait du temps pour obtenir des
peoples ext^ou^ cette soiiime considerable. £n cctU; aon^
1&30 Francois 1*' ^pousa £Uonored'Autriche.
La guerre ne tarda pas a se rallumer en Italie : Heorl YIII,
la r^pobUque de Gtoes et le pape CI^uiefltYII, firent alliance
avec la France. A cette nou Telle, le ciinn^table de Bourbon
marche sur Rome, od, en montant k Tassaat, il trouve la
mort, le 6 mai 1527. La capitale da monde Chretien n^en
fat pas moins emport^e, saccag^, inond^e de sang, et sou-
mise k toutes les borreurs de la plus eCTroyabie guerre; lo
pape, prisonnier, fut bientAt aprte remis en liberty ; une
^pouvantable ^pld^ie fit justice des 30,000 brigands qui
dans le sac de Rome avaient rappel^ les atiocit<^ des bar-
bares. Les Fran^ais durent encore abandonner Tltalie. En-
tin, entre les deux rivaux qui balancent les destine de
r£urope, la paix est conclue k Carabray, en 1579, apr^
quatorze ann^es de d^olation et de mines. (Test cette paix
qa'oQ appellapaij; des Dames.
Une circonstance qui parut faTorable k Francois lui fit
reprendre les armes : Charles-Quint ^tait en Arrique. Le roi
p^Mre encore en Italie; mats l'empereur, de retour, se jette
en 1536 sur la Provence, d*ou la faoune, plus encore que
Montmorency, le chasse honteusement. Le due de Guise
en m^me temps sauvait la France an nord. On (ait encore
Id paix : nne tr^ve de dix ans est sign^ k Nice, en 1538 ;
quelque temps aprte, GUartes-Qulut traverse la France, et
Francois 1" ^uise son tr^or pour f^ter son b^te. Mais
bientOt la guerre recommence, et Francis renoue son al-
liance avec So II man; Barberousse bombarde Nice
et ravage les cOtes dltalie; en 1544, les Imp^riaux sont lor-
c^ de lever le si^e de Landrecies; en 1545, nos armes
soumettent le Piemont, car c'e&t toujours vers son duch^
de Milan que Francois tonme ses vues, ses regrets et ses
belliqueuses conceptions. La victolre deC^risoles r^pare
PafTront de Pa vie. Cependant, ce Henri YIll, qui avait <^t^
longtemps Pallid dn roi, envabit la Picardie en m^me temps
que Charles-Quint pousse des coureurs jnsqu*^ Meaux et
menace Paris, od il a donn^ rendex-vous aux Anglais. Enfin,
la paix de Crcspy, le 18 septembre 1544, termine la
guerre avec les strangers.
Francis I*' mourut k RaiubouiUet, le 31 mars 1547. Sous
son r^ne on renouvela contre les r^form^ toutes les atro-
city du moyen Age : le tableau trac^ des pers^utions, des
tortures et des executions du sefautoie si^cle feraitli la fois
fr^mir dMiorreuret d'indignation. Le monarque lul-mtoie,
prit sonvent plaisir k assister au suppUce de plusieurs de
ces infiyrtmi^. Le Ubertinage le pica ddgradant se meiait
a la devotion la plus sui>erstitieuse. Cependant, les lettres et
les arts, ces consolateurs qui r^parent tant de d^stres,
avaient pris leur essor en France. La pelnture, la sculpture,
Tarchitecture, la po^ie, unirent leurs mervdiles, et temp^-
r^rent antant quil etait iMsaihle le spectacle atroce des per-
s^utions reli^enses et des fanatiques executions. La cor-
ruption de la com*, que les d^rdres du roi avaient fait
naltre, ^tait extreme; on pent s'en convaincre en lisant Les
Dames galantes de Brant^me. Dans ses debauches, le roi
faisait succ^der k la comtesse de CliAteaubriant ou k la du-
chesse d*£tampe8 les femmes les plus m^prisables. Sa
liaison avec la belle Ferronni^re ftit, aprteneufans de
soufTrances, la cause de sa mort pr6natnr^. Ainsi termina
sa carri^re , par an tr^pas Ignoble , le prince qui n6 avec
de brillantes quality, mteae avec quelques vertus, niina
la France, fut la cause du ravage de plusieurs de ses pro-
▼inces, aigrit par les suppUces les querelles religieuses,
prot^gea quelques liommes de lettres, mais ^toufTa toute li-
berty de discussion, et proscrivit mtoe on moment 1' I m p r i-
ra erSe. Lloexorable liistoire ne lui pardonnera jamais ses
manques de foi, ses liabitades despotiques, son esprit per-
stoteor, sa eroant^ dans la tyrannic, le m^ris qu*il fit
dea Ms de Flitat, si blen prooT^ par la degradation des
75t
corps politiques et judiciaires; la venality des charges,
ses entreprises sur la propriety par TimpOt arbitraire, pai
Tenvahissement du trdsor public ; Toppression des conscien-
ces par les persecutions religieuses, par des condamnations
capitales arbitralrement prononcees, par des violences di-
rectes personnellement exerc^es, par la ferodteinouHe d*exe-
cutions ordonnees contre des innocents. U tenta, en 1540,
dVtablir en France des tribunaux de Tinquisition ; cV^t lui
qui ordouna le^ massacres deCabri^re et de Merindol.
Et les Icttres de sauve-garde donndes aux epouses in fiddles
contre rautorite maritale, et le concordat trafique indigne-
ment avec le pape pour sacrifier k la cupidite la dignite de
r£tat et de r£gUse !
Toutefois, il serait ii^nste de ne pas reconnaitre que
Francis 1*' fut souvent Tami et le protecteur des lettres ,
dela poesie et des arts; qu'U b&tit Fontainebleau et
Charabord; qu'il conunenga le Louvre; quMl encoura-
gea le Primatice et Benvenuto Cellini; qu*ii aimait
les ecrits d'^rasme et de Rabelais, qui pourtant atta-
quaient, k la v^rite en riant , les abus du cathollcisme ; qu*il
fondale College de France; qu*il prot^gea Marot, Du
Bellay etBud^; quMiecouta quelquefoissa spirituellcet
toierante sieur. Marguerite de Yalois, et que, sensible au
chaime des vers , il en composa parfois de tr^jolis.
Louis Do Bois.
FRANCOIS II , roi de France. Ce prince, fils de Henri II,
ne en 1544, n*Avait pas encore seize ans lorsqu*il monta sur
le trOno, le 10 juillet 1559. II etait dejk marie k la reme d*^
cosse Marie Stuart: etsa mauvaise sante faisait prevoir
que son i^^e sera:t de courte duree. Francois II etait de-
pourvu de toute energie et de toute force de caractere. Le
due de Guise et son fr^re, le cardinal de Lorraine, tons
deux oncles de la reine, se saisirent des rdnes de r£tat, et
gouvemerent sous son nom. Cependant, le parti des princes
du sang, k la t^te duquel se trou vaient le prince de C o n d e,
Antoine de Bourbon, roi de Navarre , I'amiral de Co 1 i -
guy et ses deux fr^res, essaya d'arracher le pouvoir aux
oncles de Frangois II. Mais la conjuration d^Amboise,
qu'ils avaient organisee, eclioua. Les etats generaux ayant
ete convoques k Orleans , Francois II s'y rendit pour en
faire l*ouverture, fixee au 10 decembre. Uk, les Guise
firent arreter le prince de Conde, qui venalt y assister, le
firent juger par une commission tiree du parlement et con-
damner k mort : sa sentence allait etre mise k execution le
jour m£me de Tonverture des etats, quand la mort du roi
arriva le 6 decembre. Depuis longtemps celui-ci souffrait d'un
abces dans I'oreille ; comme it se faisait /aire le poll par
son diirurgien Ambroise Pare, il fut pris d'une deCaillance,
et succomba le soir meme. Qaelques-uns ont pense qu'il
avait ete empoisonne.
FRANCOIS. Trois empereurs de ce nom ont regne en
Allemagne et en Autriche.
FRANQOIS-ETIENNE, empereur d'Allemagne, qui regna
sous le nom de Francois I*', de 174ft k 1765, naquit en 1708.
II etait le fils atne du due Leopold de Lorraine, et en 1723
quand il vint a Yienne, il y regut k litre d'apanage le dnche
deTescben, en Siiesie. A la mort de son pere ( 1729), il lui
succedaen Lorraine, qn*en 1735 il ceda, contre Texpecta-
tlve du grand-duchede Toscane, au beau-p^re de LouU XY,
Stanislas Leczinski, pour , k la mort de ce prince, dtre defi-
nitivement incorporee k la France. En 1730, il epousaMa-
ri&*Therese, fiUedeTempereur Charles lY, et ftitlila
suite de cette alliance nomme feld-marecbal general de I'Em-
pire et generalissimo de Tarmee imperiale. L'annee suivanta
mourut Jean Gaston, le dernier grand-due de Toscane issa
de la maison de Medicis ; et Fran^is-Etienne hd sacceda. En
1738 il commanda en chef avec son fr^re Parmee imperiale
en Hongrie contre les Turcs. A la raortde Charles YI, en 1740,
II fut dedare, par sa femme, co-regent de tons les £tats here-
ditairesautricbiens,sans toutefois partidper aogouvemement.
I A la mort de Charles YII, il ftit, en depit des intrigues de la
* France et de la Prusse, eiu empereord*Allemagneetcoaron*
758
odenceHe (iaaUt^,kFrancrort-ftur-l6-Ma{o,le 4 octobre 1745.
MaisU n*ea abandoima pas rnoins k sa femme la direction des
affaires d^Allemagne, moias soucieaxd^exercer le pouvoir que
d'augmeotor sans cesse sa fortune particuli^re, qae des spe-
culations commerciales entreprises avec hardiesse et raento
avec habQ^^ portent, dit-on, an chiffre, ^norme pour,
i'^poqne, de plus de 20 millions de florins. Frederic le Grand,
^Hi Tappelait irooiquement le banquier de la cour, assure
qiril lui arriva plus d'une fois de vendre h beaux deniers
coinptant des forines et des fourragee aux troupes prus-
sieanes luttant contre les arm^ de Marie -Th^r^e, sa
femme. 11 raconte qu*il mdoageait chaque annde de grosses
sommes sur ses re?enus de Toscane, et qu'il les faisait valoir
dansle commerce, tantOt ^tablissantdes manufkctures, tant6t
faisantdes avances surconsigaations; il ^oute qu*associ(S
k an comtefioltza et h on marcliand nomm^SchimmelmaDn,
il avait mdme pris i ferme lesdouanes de la Sai^e. Ses prdoo
cupationa conwiorciales ne Temp^baient pas de consacrer
quelqaes-unesde ses veilles k Talcbimie et de chercber la pierre
pliilosopbale a^ec une Constance digne d*un meiUeur sort.
Au deroeurant, c'^tait on prince tr^bienfalsant, qui, grdce
k son extreme siropUcit6 de mceurs et de mani^res, deviat
tr^s-pupulaire panni ses sujets, et qui rendit de T^tables
servicea aux lettres, aux sciences, aux artset k rindustrie.
Vienne lui est redevable de la fondation d'un riche cabinet
de m^daiUes el d^bistoire natureUe. U mourut k Iqspruck,
le U aoftt 1765, laisant li son (Us atnii, Joseph II, la cou-
ronne imp^nale, et k son fils cadet, Leopold II, qui plus
t4rd suc«6da li son Ukn sur le tr6na unp^rial, le grand-
ducb^de Toscane.
FHANQOIS V (Josspa-CoAftLBs) r^na eommeempereur
d'Autricbe de 1906 k U35, et de 1792 k 1806 comme eqi-
pereur d^Allemagne sons le nom de Francois II, fi6 en 1768,
k Florence, il ^tait fils de lidopold II et de Marie-Louise,
fiUe da roi d*£8pagiie Cbailes III. Le premiei mars 1792
il iiicc^da k son p^ dans les Etats h^r^ihiirei autricbiens-,
el fut couronnd le 6 juin suivant comme roi de Hongrie, le
14 juiUet comme empereor d*Allemagne, et le 5 aoOt comme
roi de Bob^me. 11 re^ut sa premiere 6iucation k Florence ,
sous \a direction de son p^e ; mais k partir de 1784 il ve-
cut k Vienne, k Teifet de s'y pr^rer, sous la direction de
son oQcle, Tempereur Joaephll, k Tart de gou?emer. A
Vkge ^e Tingt ans il arait aocompagn6 ce prince dans sa
oampagne conlire les Turcs; et en 1789 il prit le com-
mandementea cbef de Tarm^, avec Loudon pour conseil.
Quand rempereur Joseph mourut, le 20 l^vrier 1790, il
gouverna Tempire ]usqu*k TarriT^e de son p^re k Vienne
( It mnrs), et raaowpagiia eusuile 9UX couf^rences tenues,
en 1791 , k Pilnitz, arec le roi de Prusse et T^lecteur do
Saxe; et derenu sur oes entrefaites empereor, par suite de
la morl de son pkre , il y signa, en 1792 , evee la Pntsse,
on traits d'alUance offensiTe et d^ensi?e contre la France,
qui dksle 20 a^ril 1702 lui avait dtelar^ la guerre, en sa
qoalit^ de roi de Pob^me et de Hongrie. En 1794 il parut
quelques instants k Tarmte qui essaya d*entamer le sol fraa-
fais ; mais les mauviiises dispositions de la popolation braban-
^OQoeet lea noureaux succte remport^s par les arm to fran-
^aises, grkce aux savantes combinaisons de Camot, le forc^-
rent bient6t de s*en retoomer k Vienne. La defection de ses
allies et la merTeilleuae campagne de Bonaparte en (talie le
contraignirent k signer, le 17 octobre 1797, le traits de paix
de Cam p.o-For mio, par lequel Tempire d'Allemagne perdil
la fdos giande partia de la rive g»ucbe du Rliin, et rAutriclie
ies Pays-Bas el la Lombardle, sans obteoir d*antres ^ui-
TaleQtaque^esei-devaBt £tats Tuitions.
P^ 1799, Framoia II, aprks ifoir ooucbi un traits d*a(-
liaaoe ateo^rAngleterra et la Russia, reoommenfa contre la
r^publique fraacaise ane noavelle lutle, doot lea debuts
fiireot beureux ; mais le retour si subit et si imprdvu de Bo-
naparte, qvCon devait eroire pour longtemps eacore retenu
en £gyptel etle^ aouvelles yictoires reinportto par celui-ci
en Itaiie, le forcitrent k signer, leaf^vrier isoi, la pai\ da
FRANCOIS
Lun^Tllle, qui lot imposa le« pins p^Uiibles sacrifices d qui
coOta k I'E&pire d^Allemagne oe qiie le pr^oMeot tra3i6 Ini
avait conserve de la rive aauche du Rbin.
Les bataillesd*Ulm et JTAuslerlitz mirent fln k latatte
qu*en 1805 Tempereur Francois 11, d*accord avec la Rusae,
tenia encore d*engager contre la France, files donnireat
lieu entre IS'apol^on et ce prince k une entrevue personoelle,
oil on convint d^une suspension d'armes et oil on posa lei
bases de la paix sign^ la m^me ann4e a Presbonrg; paix
qui eut des suites plus fatales encore qua les prMdeales,
puisqu*eUe coOta k TAutriche 1,700 myriam^tras carrfe de
territoire, aveb une population de trois millions d^kmes.
Lors de la cr^tion de la Confi^ration du Rtiin. Frao-
9ois II, qui, par sa pragmatique du 11 ao6t 1804, s'^tait d^
d^clar6 empereor li^r^dltaire d*Autricba sous le nom de
Frangois I«r^ renon^a au litre d'empereur d'Allemagoe.
Dans la gnerre qui s'eogagea bieulOt apHss entre la PrasH
et la Russie d'un cM, et la France de Tautre, 11 obeerra om
stride neutrality, aprks avoir inutilement ofCert sa m^iatke
aux parties bellig^rantes. I^ 1809, il reprit one quatriknc
fois les armes contre Napoleon, mais pour les deposer baea-
t6t aprks. La paix sign^e k Vienne, le 14 octobre, codta ea-
core k TAutriche 1,400 myriamilres carr^ de territoife et
quatre millions d^kmes, mais sembla du moins devoir
une paix durable entre les deux £tats, par suite da
tement donn^ par I'empereur au mariage de sa fiUe, Tar-
chiducbesse Marie-Louise, avec NapoUon. Anoiaii
de mai 1812, aprks le eongr^a de Drcsde, Francois I*' sV
nit k rempereur des Francis pour declarer la guerre k la Koi-
sie. Aprks Tissue fatale d'une campagne qui demeurera k jauaif
c^l^bre, quand la Russie, appuyte cette fois par la Pnissc^
put reprendre Toffensive, U observa d'abord one neutrail^
douteuse. Puis, le 12 aoOt 1813, aprks avoir iniitileaMal
offert sa m^iatlon, 11 aocMa subitement k la ooalitioa. U
assista alors en personne, et Jusqu^au bout, k la lotte gipa-
tesque qui s*ensnivit ; et la paix de Paris ainsi que le tiaili
s^par^ qu*U condut le 14 avril 1816 avec la Bavikre le
mirent en possession dMne ^tendue de territoire telle qae
Jamais ses anc^tres n'en avaient pos»M6 de Kemblabk.
A partir de 1816, et sauf un mouvement insarrecluiBMl
en Lorn bardie, qui fut promptemeut r^primk, Fraa-
C-ois V r^oa paisibleuient jusqu'k sa mort, arrivte le 2 mm
1835. Unegrande niod^ation. Tamonr de la jas(Jce,lahieo-
Tciliance et raffabilild en vers lea plus bumbles de ses sojd^
voiia les quality qui le distinguaient comme souveraia. B
adopta pour principe de sa pojitique, tant k rint^rieor qo's
Texi^rieur, oelui de son pkre, le maintien du statu qva. k
Vext^rieur, les scknes terribles qui signalkrent les debuts de
la revolution francais4), et qui coincidkrent ayac sop acco-
sion k la oouronne; k rint^rieur, la necessity de <miiw>k«U'
ragglom^ration des diverses parties 4e la monarcble, sufih
likrement compromise par les rtformes trop b&tives da Jo-
seph 11, ne purent que le conQrmer dans sea coqvictiaas.
Aussi sa politique fiit^le, k rint^rieur, le respect le |doi
absolu pour tous les droits acquis , pour toutes les (raditioii
du pass^ et le maiotien de ForgaoUation adouQi^tive dai
provinces, sauf k la modifier pen l( pen ooofonoemeal k
Tesprit da temps. A oet ^gard rAutricbe lui doit de la reooa-
nalssance poor le« aclditions et les perfectjonaeaients q^%
fit sobir anx codes de Joseph U^ pour la promulgptjoa da
nouveau Ck>de Civil de 1810, pour oella du Code piteal, m
1804, e| pour la separation qu'il etablit entre les jnridklioii
politique, dvile el criminelle; enfiii, pour hi crdatioo da ca-
dastre en 1792, et pour les nouvelles basea donate ea 1817
k la repartition de TimpOt (bncier, etc
II avail ete marie quatre fois ; l"" en 17S8, a^fc tliuh
WilhelmiM'LouiUf nriooassede Wurtemtwig. porta nai
enfonts, le 18 levrier 179a \ 7? la 1^ aodt 1790, afoc Mm^
Thiri$€^ princesse das DeoK-SicUea* fuort^ ^ |i avrU in?,
et de laquelle il eut trelxa enlants, entre au^ Mar if'
Louise, marieeaNapoieoo,etFardinai^4 r\MiA#
rempamr aiuQurdiiui regmot» et m a abdigii^fa Mmfen
FRANgott
7il
niorte 1e 17 HVHI l!»t6; 4" tMn, le It) notembh; isits, atee
Caro/iil<»^il«i^tt^, Hie do roi de Bavite Maihnitten-Au-
gaste, tt^ te 8 ftYTier 1791, Spouse divorce eA lst4 du
prtiioe Voyal de Wurteinbergy a^jodrdlmi it>i sous le nom
de GtifltaTinra I*'.
FRANQOlS-JOSEPfi 1*' (CeAwJa), cmpemir d*Atitf1c1ie
actaeHemeKit r^ant, n€ h Yfenae , re 18 aoAt 1830, est te
flU din€ de i^rchfdue PranfoU-Charles ( fils de rempc*
reur Francois I") et de son Spouse, Sophie, nde princesse
de Bavftre. Son Mncation fut dfiig^ par le cotnte de Bom-
belles, atec )e concoura de mattres Instniits et ^lair^; et
sa m^re, fedime d*Qne haute intelligence, exer^a natnrelte-
ment vmt Inflnenoe dMslve sor la direction premr^ don-
n6e k ses fdte. Le jenne archidnc, qui avant les 6Y6nements
de 1849. semblait encore fort 61oign6 dn trOne, Aait rest^
jnsque alors tout ^ fhH an second plan. Cependant on rantait
les brillantes ftiaiftds, les henreux dons de son esprit, et
sortout son reittarqtiable talent pomr les lan^^nes, qui loi per-
mettail de sVntretettir dans teur langoe natfonale avec les
popniafSons les plus dlrenes d*un empitie o6 rfegne une si
gr ande diTenfM de langnes et de dialectes.
CeA a la suite des troubles dont Tempire d*Antriche de-
▼int le tlitttre en tnars 1848, et qni n*^ient que le contre-
coop de not^ r^roHition de Fifty r! e r, que ce jeune pri&ce
fat appel^ \ jouer rai rOle en pdltiqtie. Ms le mois d*aYii1
il aTait A6 entoy^ en fioheme avee le titre de gouTemetxr
gte^ral ; et MentM la gnerre dltalie Tint lui fbnmir Tocca-
sion d'acqtiMr des notions prattqoes dans tout ee qui a
trait a Tart milftatre. Pendant ce tenaps-ia les choses pre-
naient une tonmore telle en Autriche, notanunent par suite
des compKcatlons grsTes provoqute par les dT^ements de
la Hongrie et de la Croafie, qu^on dut craindre de Toir la
nsonarchie et le trdne s'toouler. Poor conserver toote li-
berty d*action a F^rd des Magyares, poor ae d^ager de
pii6c6}ent«s concessions, un changement desonverain parnt
alors wt bomnes q«u exei^aient le plus dlnfloence k la
coot inipMale un moyen font k la fols rimple et eflicace. On
sougea a la double abdication de Pemperenr Ferdinand et
de son ff^ rarcliidoc Francis-Charles, pkrt de Francois-
Joseph. ED oons^oenee, le l** deoembra 1848 , le )eone
archidttc fUt d^ard majemr par une ordonnance rendue k
Olnutaw Le lendemain Tempereor Ferdinand alidiquait la
couaronie en rneme temps que son fr^ Gtuoies-Fran^is
renon^t an trOne en fayeur de ion fils, qui Iht Immediate-
men! prodamd emperenr d^Autridie et roi de Hongrie et de
Boheme. Mais oe n^etait encore Ik qu*nne vaine odrtaionle ;
et en tMite fl loi restait encore k reconqodrir ses dftTift-
rentes coutonnes. A Vtenne on n'dtait parrenu qa*k muse*
ler fort incompldtement I'esprit r^Tolutlonnaire; Tltalie ^it
k la yeille de detenir le th^tre d^nne guerre nonvelle ; la
Hongrie reftisait de reooqnaltre le changement de soarerain
qui yenait de ft'opdrer, et ae disposait k opposer anx armies
de rAutriclie une r^tance d^sespdrfe. En presence de sf
grayest de si nombreuses difficulty, le gouyemement au-
tricliten, 11 (kvtt le Ttcomialtre, fit preuye d^autant d'dnergie
que de rapidfti d^aeifon. Les yigoureuses mesures adoptte
par le miniature Sdiwartzenbcrg-Bach, les yictoires de
Radetzki, et anssi Tassistance de la Rnssie, atd^rent k
oonsoUder la monakiebie, que la r^olotion yenaft dVbrauIer
jusquedans ses fondements. An mois de mai 1849, le jeune
emperenr Franks-Joseph se rendit en Hongrie, et contri-
boa personnellement k Ul prise de Raab(l8 join). Une en-
treyue quil ayatt eue k Varsoyie ayec Pemperenr Nicolas
ayatt eu pour suite Tentr^ d^une arni^ msse en Hongrie.
Pendant oe temps-l& la di^e, transf($r6e k Kremsier, ayrft
M dissonte ; et le 4 mars 1849 one seule et mdme consH»
tnlion avaH €t^ octroy^ aux diyerses provinces de la mo-
oarchie, d^rmais rdunles pour ne plis former qu^on mdme
£tat oompacte. Mais Francis-Joseph vt ses conseillers ne
se trouy^rent rtellement inyestis d^one compile liberty
d'action qu'aprto la soumissfon de hi Hongrie (aoOt 1849),
et que lofsque la pall Ail ritablie efi ttaKe. Le premier r^
snitat de IM^age qu'fls eu firent, ce fot I^TUsutc^ cotoplet
des efTorts tenlft d*abord pour consfilUer les dlflMbls £tats
de TAIIemagne, k Texcluslon de 1^ Autriche, eh puissance
f6d^ra1e sous la prudence de la Prusse, puts nour ratlacher
d'une tnani^ plus i^troite lea dlffigrents pents pHnceA de
r Ailelnagne k la Prosse ; te r^bltssement de la dlMe f^^-
rale a Francfort; enfin , la restauration de rinfioence (te
rAutriclie en Allomagne, an moyen desexteuUotts militaires
dont ses troupes funmt charg6es dans le grand'-doch^ de
Hesse et dans le ducbd de Holstein, aprU que Fkim^ie-
Joseph eut r^uni antonr de lul k Bregenz lea dilTSrents sou-
yerains du sod de TAlIemagiie et eut pass^ one r«yue giSn<$-
rale de son arm^, comma si on eOt M k la yelOe d^e
entr6e en eampagne (octobre 1850). On itall ainsi paryeou
k op^rer ramolndrissement de la Prusse (noyembn 1850)
et k exercer en folt sur TAllemagne la supr^matie que cette
puissance ayail nago&i^ yainement essays de se ftdre dtfifirer.
En noeme temps Hen n*<itait n^lfg^ k Tint^rieur pour mettra
k execution le yaste syst^me de centralisation aoqud oVi
s^^tait d^finftiyemenl arrets pour toutes les parties de la
monarchie. Toutes les anciennes constitoHom et coutumea
locales furent abolies. Le systeme de gouyemement deyint
esscntfeUement miUtaire, toot en s^lmpr^ant de prindpes
et d*id^ que la r^yolutlon seule ayait pu metlre en dr^
culation, tels, par exemple, que Tabolition du seryage,
et une meillenre organisation de la Justice, de radmiuis-
tration et de rin^tnidlon publiqne. La oonstitotion t>c-
troy^e, mala toujours demenr^ en r6alit4 a T^tat de brojet ,
fut d^nitlyement snpprimte le )0 aoAt 1851 par rempe-
reur, qui d^dara que d^rmafs ses ministres n*aaratent k
r^pondre de leurs actes qu*2i lui-meme; enfin, en jantict
1852, la monarchie absolue pure et simple fht offidelle-
ment rAabHe en Autriche. Depuis ce moment on a po yofr
Frangois-Joseph ne rien n^ger pour se bien renseignef
sur les besoins r^els des populations soumises k ses lois.
Des mesures de d^nence Indiquant de ea part Tintentioti
manifeste de reyenir bienlOt ao systime de patemeile man-
su^lude qui toujours fut celul de ses predecessenrs k IVgard
de leurs sujets, et dont les eytoements de 1848 Payaient
force k se departir, out signal^ en ayril 1854 la od^bratioii
du mariage qu'fl a contracts alors ayec la princesse £lisa*
beth, ftltedn due Maximilien de Bayi^re, n^le 26 dtombre
1837. Le p^re de cette princesse appartient k une branche
coilat^rale de la maison royale de Bayitee, dite de Den^-
Ptmtt BirkenftM; et cVst sa grand'tante qu*ayait ^pous^
en 1808, le marMal Berlhier, prince de Neufchatel et de
Wagram, dont le fils sifege anjonrd*hui an sdnat. La fIXit dn
prince de Wagram, 86nateur (ran^is, i recemment ^pousi
le fils du prince Lucien Morat, fils de Panden roi de Naples.
La princesse Murat est done cousine au deuzitaie titgrt da
I'fanp^triee fiisiAelh d*Autriche.
Le jeune emperenr, par Tattitnde qoHl a prise Ion do
conflit provi qu6 en Orient par Pambition nisse, dans la
pr^sente ann^e 1854, nVi pas senlement sauyegard^ l^ind^
pendanoe politique de PAtitriche; fl a encore rtosi ^ hd
faire jouer un rdle toot k fUt pr^nderant en Europe^
Quelle que soK llssue de la Intte si r6solfiment engage paf
la France et PAngleterre contre le colosse mosooyite, il e^ll
difficile que PAutriche tt>f gagne pas en puissance temteriai^
at en influence politique.
FRANCOIS 1% rof dea Deox-Sidles, naquft le If jan^
yier 1777, de Ferd i n and IV et de Caroline d* Autriche, et
porta ayant son aydnement an trOne le titre de dne de Ca*
labre, Sa premiere apparition sur la sc^ne polilt^ue eut
lieu en Janvier 1812, moment oh il prit le titre de Ifentenant
gte^rai du royaume,tandis que lord William Bentindi,com«>
raandaat en clief des troupes auxiliaires anglaises, reoeyait
cdoi decapitaine g6n<ral. En 1820, lorsque le royanne sa
trouya oouleyerse par une double r^yohition k Palema
et k Naples, ptDduite par ta fonnldabte 9odA« aacrMe del
carbonari , le doe deCitebfe prit «nooM aaie fofs tea
760
rtoes da gouTeraement en quality A*alter ego. Ce prince
86 fit alon par politiqae, et peat-6tre par ambiUon, l*hoinme
de la r^Tolution qn*U d^testait; il manifesto pour la consti-
tation nn vif enthousiasme. Mais quand rAutriche eut r6ani
des troupes et d6dd4 au congr6s de Laybach que Tauto-
rit^du roi Ferdinand serait r^tablie telle qu^elle ^toit avant
les ^Ttoements de Juillet, il s^empressa de dinger un corps
d^arm^ sur Palerme, et se d^shonora en Tiolant la capitula-
tion qu'il avait accorid^ k cette malheureuse ville. Cepen-
dant, il r^pondait k sonp^re, qui rinformait des Tolont^
des puissances alUto, qu'il Toulait partager le sort des pa-
triots napolitoins. Mais lorsque les Autricbiens furent
entrte h Naples , il n'en fut pas raoins cr6^ pr^ident de la
junte proTisoire. Jusqu'^ la mort de son p^re, il aflecta des
tendances lib^rales, dont Topinion publiqae , qui s'aveugle
si facilement, lui tint grand compte. II arriva au tr6ne le
& Janvier 1825 ; et Tun die ses premiers actes fut la publica-
tion d^uue amuistie g^n^rale, qui fut saIii6o par des transports
de joie ; mais il n*eut pas le courage de secouer le joug de
TAutricbe, qui occupa une ann^ de plus son teiritoire. Qucl-
ques troubles s^v^ement r^prim^ en Sicile et une expi^i-
tion contre Tripoli, qui ne fut pas des plus glorieuses pour
la marine napolitaine, furent les seuls ^v^nements de son
r^e. Ce prince Tint k Paris, au commencement de 1830,
apr^ un voyage k Madrid , et mournt k Naples, le 19 no?em*
bre de la mtoie ann^.
En 1797 , il avail ^pous^ Varcbiduchesse Marie-CUmen-
tine, lilie de Leopold II , qui monrut en 1802 ; et il eut d'elle
Caroline-Ferdinande' Louise, ducbesse de Berr y. II se re-
maria,le6 octobre 1802, kMarie-Isahdle, fille de Cbarles IV
d*£spagne. De ce manage naquirent : Louise-Charlotte,
morte en 1844, qui avait ^pous4 Tinfant Francois de
Paole; lfarie-6'y^ri5^»ne,reinedouairi^red'£spagne; Fer-
dinandU, actueilement roi des Deux-Siciles ; Charles,
orince de Capoue, qui ^pousa, en 1836, k Gretna-
Green, une belle Irlandaise, miss PHtilope Smith ; Liopold,
prince de Syracuse , mari^ k la princesse Marie de Savoie-
Carignan ; Antoinette, grande-ducbesse de Toscane; Ami-
lie, mari^sk rinfant S^iiastien de Bourbon et Bragance ; Ca-
roline, mari^ au comte de Montemolin, tils de don Carlos;
Th&^e, imp^ratrice du Br^sil ; Lotus, comte d^Aquila,
mari^k la princesse Januaria duBr^sit; Frangois de Paule,
comte de Trapani, mari^ k Tarcbiduchesse Marie-lsabelle
de Toscane.
FRANCOIS IV, due de Mod^, n^ le 6 octobre 1779,
mort le 21 Janvier I84ti, 6ta1t fils de I'arcuiduc Fcidiuand
d*Autriche (mort en 180G), fr^re des empereurs Josepli II
et L^pod II, et de la lilie unique du due Hercule III, en
qui s^est ^teinte la descendance m&le de la maison d^Este.
Ce ne fut qu'cii 1814 qu'U put prendre possession du du-
cb6 de Mod^nc. Son premier soin alors fut de supprimer
dans ses £tals toutes les institutions qui pouvaient rappeler
aux populations la domination fran^aise, de rendre T^u-
cation de la jeuncsse aux ^^nites, de r^toblir la censure et
de donner pour base k son gouvemement une police tra-
cassi^e, arm<le de pouvoirs ilUmit^. Et cependant, on I'a
g^i^ralement accuse d'avoir entretenn k ce m£me moment
de secrets rapports avec les rdvolutionnaires qui de 1820 k
1830 agit^rent ritalie. Si le fait est exact, Francis IV, en
Jouant ce jeu double, ne dut ^videmment avoir d'autre but
que de se metire par U au courant des secretes men^ du
parti patriote pour pouvoir mieux les d^jouer, et non de
r^liser d*ambitieux plans personnels ; quoi qu*il en ait pu
^tre, une insurrection qui telata en fdvrier 1831 , k Mod^ne
mtoie, qui le contraignit k s^enftiir de ses £tats, et dont il
ne put triompber qo'avec Tassistonce de TAutriclie, lui ins-
pira de tout autrn iddes que oelles que permettraient de
supposer ses relations indirectes et secretes avec le parti
r^voluUonnaire. A partir de ce moment il n'eut plus qo*one
penste : ponrsuivre sans piti6 nicesse les r^volutionnaires;
et Modtoe devint le th^Atre de procte et de condamnations
Dolitiuues quine firent oue orovoooer touioursde nouvelias
FRANCOIS
conspirations. Sa UvMU k Fendroit des r^olubooaaiiv
devint alors de la cruant^ et mtaie de la d6menee; on pojl
dire k bon droit qn^l fit du ducb^ de Modtee U terre pai
excellence du despotisme imb^ile et farieux. Seol de ton?
les souverainsde TEurope, il reftisa opiniAtrtoent dereon-
nattre la revolution de Joillet ainsi que le prince que laFrinei
se donna alors pour sonverain ; et ses noeiite de tootee efr-
p^ces en favour de dom Miguel finirent par lasser I'ADgle-
ierre, qui, pour y mettre un terme, fat obiigte de fas
faire de s^rieuses menaces.
n avait Spouse, en 1812, la princesse Btetrice de Serdingpc,
morte en 1840, aprte Ini avoir doon^ plusieurs enCuits. 11
eut pour successeur son fils atn^, Francis V, n^ le 1*' jna
1819, qui a ^pous^, en 1842, la princesse Aldeg<mde de
Bavi^re, n^ en 1823. La sceur alnte du doc adod, Thi-
rhe, nte le 14 Jnillet 1817, a ^pous^, en novembre 1846,
leclief dela maison de Bourbon, le comte de Cbambord,
et la plus jeune, Marie , n4e en 1824 , est marMe 4 Ha-
fant don Juan Carlos fils cadet da pr6teDdant don Carioi.
FRANCOIS I et II dues deiBretagne. Foyes BaRAGCE.
FRANCOIS DE NEUFCHATEAU ( Nioolae - Loois,
comte), n^ le 17 avril 1750, k Saffais (Lorraine), d'nn ins-
fitnteur primaire, mort k Paris, le 10 Janvier 1828. Adopts
par la ville de NeofcbAteau, oii il avait fait de brillante^
etudes, il lui paya son tribnt de reconnaissanoe en Joignanl
son nom au sien. La renomm^e pour lui fut prtoooe; onle
compte parmi les enfants c^Ubres. Dte V^ de neof an
II composait des vers avec succte. Voltoire enooaragea n
rouse naissante. Bientdt VAlmanach des Muses, od 1r
beaux esprits du temps d^posaient lenrs poesies Mgires,
s^ouvrit au jenne adepte. Cliaque annte on y chercbait et
Tonyremarquaitses essais. On y distingua Anaximandre,
ou le sacrifice aux Grdces , qui foumit k Andrieox ie
sujet de sa premiere comMie. Le drame de PamHa est
Toeuvre po^tique la plus considerable qui nous reste de
Francois de NeufchAteau : il en avait compost one aotre,
de beaucoup plus longoe lialeine : c'dtait une tradadioB ei
vers du Roland furieux ; un naufrage lui ravit ce travail,
dont il regrelta toujours la perte. Un vMtable intMt, one
versification toujours correcte et 616gante avecaimplidt^,
d^cid^rent du succ^s de Pamela. Mais les tenihies oomil^
conventionneis jng^rent la pike inciviquBy et firent eat-
prisonner Tauteur. II ne dut son salut qu*au 9 tbennidor.
Aprte ces po^mes, les compositions en vers les pins reanr*
quables de Francois de Neulcb&teau qui aient M poblite
sont : r unDi^covrssur lamaniire delire les vers (i77S);
2*' Les Vosges, poeme (1796 et 1797) ; 3*" Fables et Conks
en vers, avec la Lupiade et la VulpHde (1814, 2 vol.);
4« Les Tropes, en quatre cbanto, avec des notes etdcs le-
cherclies sur les sources et Tinfluence du langage m^lapby-
sique (1817); i»^ Les Trois Nulls d'un Goutteux, en troif
cbants (1819) ; e"" ipUres sur Vavenir de VAgriadtwrt
en France (1821). On lui doit, en outre, de boos travanx
de critique litt^raire, parmi lesqoelson cite ses dditioas<)e
Gil-Bias, des Provinciates et des Pensies de Pascal , et les
examens et dissertations dont ces Mitions sont acounpa-
gndes. N^oublions pas non plus son int^ressant recueil U
Conservateur, public en 1820 (2 vol. in-8*).
Cependant , c*est sartout comma homme dlUat et comme
savant agronome que Francois de Neufchiteau a des titles
solides k I'estime publiqoeet k une renomm^ durable. Pn«
dont la premiere 4K)qoede savie, 11 avait renpli d'hoooraUeB
fonctions dans la magistratnre en France el aux colonies^
Ami telair6 des r^formes , il fut nomm^ d^ut^ suppKait
k TAssemblte oonstitoante , sans y d^er; puis raembreds
rAssembl^el^slative, oh n signala son z^e patriotiqne. Mais,
pr^voyant des excte , auxqu^s il ne voulait pas partidper,
il s'dloigna de la candidature pour la Convention, refusa le
minist^re de la justice, et se retire dans les Voages, od il fvt
(Au pr^identde radministration du d^partement, cteosote
comrolssaire du directoire exdcotii prte de radministratioi
contrale. Nomm^» en 1797 » muuslre de llnt^rienr apiis
FRANCOIS — FftANgOIS-XAVlER
I, fl ftit MenMt appd^ an Dfarectoire. En 1798, il
pHt part, Gonune mlnistre pltoipoteatiaire de la France, aax
€onf<6reDCCB de Seltz, et ne tarda pas d^dtre rappel^ ao mi-
niature dont il aTait d^jk i^ iiiTasti. Dans Pexercice de ces
fonctions ^minentea, il manifesta une actiTit^, dea lumi^res et
on z^e poorlc progrte des sciences, des beaiix-arta et des arts
utiles, dont le souvenir dare encore. C*est k Ini que llndua-
trie fran^se doit sea expositions publiques, derenuea
si c^^bres, et qoeron s*est empress^ d*iniiter dans tons les
pays. Le r^tablissement de la Soci<M^ catrale d'agricoltnre,
U distribution des meilleurs onyrages aux biblioth^oes d^-
partenientales, la rteeption SoleniieUe des monuments d'art
conqois en Italie , des drculaires instructives, qui peuvent
encore servir de modtfes sur les objets les plus iroportants
de son administration, marqu^rent avec autantd*utilit^ que
d'Mat sa carritee minist^rieUe. II n*y signala pas moins sa
probity delicate, en versant an trter 15,000 llrancsde fonds
secrets , dont il pouvait disposer. S^iateur et pr^ident du
steal, il eut souvent Toocasion de haranguecl'empereur dans
des circonstances solennelles. Ses discount se firent remar-
qner par le tact de Porateur, par la convenance des tioges
et par la sagesse de conseila habilement prtentfe. A partir
de 1807 il ne s^ooeupa plus que de travaux agricoles. « Le
h^ros a change, 41s^t-U : je me tais. » La gootte, dont il
^tait ^ pen prte perdus durant les demiires ann^ de sa
Tie, ne putralentirson ardeur pour le perfectionnement du
plus utile des arta. Parmi ses tScrits, ii faut ctter encore :
1® son Voyage agronomiquedatula iinaiorerU de D\jon
(.1806, in-4»); 2« VArtde multiplier Ua gicint (1810,
in-a**); 3*^ rintroduction au Dictionnaire d^ Agriculture
pratique (?hn% 1827, 2 toI. in-8*) ; 4** Sur la manitre d'i-
iudier et d*enseigner Fagrieulture; 5" une Bistoire de
Voccupation de la Baoikrepar les Autrichiens, en 1778
et 1779 (in-a**, 1806); etc., etc. Aubbbt db Vitrt.
FRANCOIS DE PAULE, infant d'Espagne, fils de
Charles I Y, roi d^Espagne et des Indes, naquit le 10 mars
1794, ^osa, en 1819, Tinfante Luisa CarJof ^a, fiUe de
Francis I", roi des Deox-Siciles, qui mourut en 1844. De
ee manage sont n^ JsabeUe^ mari^ an comte Ignace
Gorowsky ; Francois d^Assise, mari6 h Isabella II, reine
dlSspagne; ffenri, due de Seville, mari^ h dona H^ffene de
Gasteila; Louise, marine au due de Sessa; /onfpAlne, ma-
ri6e^ don Jos^ Gueliy Rent^; Ferdinand ; Marie-Christine ;
Amilie.
FRANCOISE (Sainte ), naquit k Rome, en 1384. A TAge
de douze ans, elle 4pousa un riche gentUhomme, du consente-
ment de qui eUe adopta la troisi^me r^e de saint Francis,
et gouTemasa maison comme un monast^re. £prouT6e par
la parte de plusieurs enfants et par Fexil passager de son
mari et de son fr^To, eUe reconTra ses bfens en 1417 , se r^-
nit h son ^poox, rappel6, et devint en 1425 oblate an moot
Olivet Cette confririe nMmposait d*autre engagement que
eelui de pratiquer les deroirs de chriHien , sans changer de
condition. BientOt elle r^lut d*en faire une congr^tion re^
ligieose, et ^tabllt ^ Rome, en 1433, un certain nombre de
fliles el de Teuvea dans une maison spadeuse, dite delta
Torre degli SpeceM, et leur donna la r^le de Saint-Benott.
Get ordre fut approuT^ parte pape EugtoelV. Ayant perdu
son mari en 1436, die prit Thabit religieax en 1437. Ses
aceurs la snppll^rentde se cliarger du gonremement de la
Gommunaut^ qu^elle garda Jusqn'k sa mort, arriv^e le 9
mars 1440. Ellefutcanonis6eparPanlV,en 1608,etsonculte
fut ^tendu ^ toute I*£gli8e par le pape Urbain VIII, en 1622.
Sa Dftiese o^l^bre le 9 mars. H. Boogbitt^.
FRANCOISE DE FOIX. Voyez Gbatbaubbiaut
( Gomtesse de ).
FRANt:OtSE DE RIMIIVI, fiUe de Guide da Polenta,
seigneur de Ravenne, vivait rers la fin du treizitaw sitele,
C*^tait une femmed'une extreme beauts etaossi aimable que
belle; son p^ la maria k Lanciotto, fils de Malatesta, sei-
gneur de Rimini, d'oik elle prit son nom. Lanciotto, guerrier
pleia d# ^enr el de noblesse, ^tait diflbrme; son Mn
DICT. DB LA COmraaSATIOIf. » T. IX.
761
Paolo, au contraire, ^it un beau cbefaller, plefai da cour*
toisie. La belle Fran^ise ne tarda pas h ddaisser son mak^
pour son beau-fr^re ; Lanciotto s'en aper^t, et les per^ de
son ^p^ VoiU ce que Ton salt gto^ralement de cette bis-
toire. Le souTenIr de Fran^ise de Rimini se serait perdu
pour nous, comme celui de tant d*autres amours, s*il ne
nous avail ^t^ conserr^ par les vers les plus harmonieux
du D a n te. Dans son dnqui^me chant de VBr\fer^ le grand
po^ arriTO dans le lieu od sont les Ames que Tamour a
perdues ; il y rencontre S6miramis, Didon, Gl^pAtre, etc. ;
et tandis que Virgile les lul f^it connattre, ilaperQoit deuxom-
bres qui niarchent unies et sembleot aussi l^ires que le vent :
c*est Fran^ise, c^est Paolo. lis lui racontent leurs amours.
Cette histoire a inspire une ceuyre tragique, pldne de po^ie
et de sentiment, k SUvio Pellico , qui doit mtoie en grande par-
tie sa r^utation litt^raire en Italie k sa Francesca de Ri-
mini. En 1835, elle fut encore pour le pdntre Ary Scheffer
Toccasion d'un succ^.
FRANCOIS R^GIS (Jbaa), n^ de parents nobles,
dans ledioctee deNarbonne, le 31 jauTier 1597, se fit re-
marquer 6hs sa plus tendre jeunesse par one pi^t^ aussi Tive
que sinc^. Admis cbezles jteuites, il professa pendant sept
ans les humanity dans les maisotts de leur ordre. La paste
ayant ^lat^ h Toulouse, 0 se d^oua jour et nuit au service
des malades, et ne fut pas atteint ; il alia cnsuite comme mis-
sionnaire dans les villes et les campagnes du Languedoc,
oil 11 convertlt nn grand nombre de calvinistas. L'inlem-
p6rie des saisons, le mauTais ^tat des routes, ne pouvaient
ParrMer; 11 traversait les torrents et lesmontagnes. Dans une
de ces pieuses excursions, il se cassa la jambe, et se tralna
comma il put li T^ise voisine, oil il se mit li prteher et a
confesser. H ne dormait que trois henres par nuit , se cou-
chait sur la terra, etnemangeait que ^esl^umes cuits iiPeau.
£puis^ par tant de fatiguea et d*abstinences, 0 mourut, en
1640, k la Louvesc, ou il avaitannonc^ une mission : il fut ca-
nonist sur la dddaration de ringt-deui ^^ues du Languedoc*
Saint-Prosper.
FRANCOISrXAVIER (Saint), somomm^ Vdp6tre
des Indes, le plus c^bre des compagnons d' Ignace de
Loyola, naquit au chAtean de Xarier, dans la Navarre,
le 7 avril 1506, d*une des fomilles les plus nobles et les
plus riches de cette contr^. Venn k Paris, dte TAge de dix-
huit ans, pour y continuer ses etudes, il y rests malgrd le
d^irde son pdre, et y ensdgna bientAt la philosophie. Ce
Ibt dans cette viUe, au coll^ de Beauvais, qu*il connut
Ignace de Loyola, et forma avec qnelqnes autres la sod6t4
dont cet homme c^l^re futle fondateor. Selon ce qui avait
M solennellement convenu entre eux, ils se rendirent, an
nombre de neuf, en 1537, k Veiiise, od Francis se d^voua
au serrice des malades, sans que les infirmity les plus
rebutantes pussent arrdter Vardeur de ses soins. Ordonn^
pr^tre, il parut successlvement k Vicence, k Bologne et k
Rome,Jusqu*au moment od, sur la demande de Jean III,
roi de Portu^, Ignace led^igna, de sonpropre consente-
ment, pour propager l*£vangile dans les Indes*
n partit de Lis^ne le 8 avril 1 54 1 , passa llu'ver & Mocam-
bique, et arrivt,li Goa en 1542. Sea aoins pour les malades
et ses prMJcatlons infatigables aMortrent le succte de sa
mission, qni s'^ndlt dans le royaome de Travancore, oil il
donna le baptdme k dix mille idolAtres, et Jusqu^li Mtilapour,
ou il fit plusirars oonversions Matantes. Sa prMication ne
Alt pas moins froctueuse k Malacca , od il ^tait arriv6 le 2S
novembre 1545. Partout sa douceur etson d6vouement Ini
condliaient tous les esprits ettoochaient tous les ccenrs. Les
lies de Benda, Amboine, Macassar, Temate, More et Ceylan^
recndllirent les fraita de sa charity dans rintervalle des an-
nte 1546 k 1548. De retour k Goa, reconnn comme le p^re
common des fid^es de cette rteidence, od la Soci^ avait
d^jii uns^minaire, il r^larisa T^tablissement religteox de la
contrte,it partit l*ann4e suivante pour le Japon; mais, roal«
gr^ les dispositions blenvelllantes du roi de Saxuma, la re-
sistance desbonxa* ^ eontraignit& In retraite. II ne fut pas
96
762 FRANgOIS-XAVIER
plus beureus dons leroyaiunede Nangara, dont il n^enten-
dait {laa la lafigue. Ce fut alors qu*U r^lut de mettre k ex^
cation son projet de mission en Cliine. 11 y persista, malgr^
les obstacles de tons genres qui lui furent opposes , et partit
leuly oontre Vam d'Alvarez, gouverneur de Malacca , qu'il
exoommunia, ne pouvant le fl^chir. Mais la mort I'attendait
dans rUe de Sancian, Tis-i-vis de Canton ; ce fut \k qu^il
rendit le dernier soupir, le 2 d^cembre 1552. De grands hon-
neurs furent rendus k ses regies mortels, qu'oQ d6posa dans
r^lise de Saint- Paul k Goa. Dencmbreux miracles avaient
signal^ sa vie; et plusieurs, lyoiite-t-oa , fttest^rent de-
puis sa mort la puissance de son intercession. Sa canonisa-
tion eut lieu en 1622, sous le pontificat de Gr^goire XV.
L^£glise c61^re sa ffite le 3 ddcembre. H. Boi;cnnT£.
FRANCOLiN. Les francolins ferment une section du
genre percfrio;. lis ne diifbrent des perdrix proprement di tes
«|u*en ce que le m&le a au pied un iperou ou ergot, tandis
que celles-ci n'ont qu^me esp6ce de ^bercuie. Le plumage
(les francolins est de oouleurs tr^-agrteblfimeot yari^es,
bien qne toutes Um66es ; leur bee est noir et ptoportionnei-
leuMttt pins longet plus fort que celui des perdrix ; leurs
pieds sent rooges.
La seule esp^ce europ^enne est le francolin d collier
roux (perdix JrancolinuSf Lath. ), asses commun en Si-
dle, dans les lies de la Grtee, sur difforents points des cAtes
de Barbarie. Les grands-ducs de Toscane ont essay^, il y
a longtemps, de les naturaliseren Italie : aussi on en Irouve
quelques-uns dans ce pays; mais la chaase impitoyable qu'on
ne cesse de leur fairs, k cause de leor prix 61ev6 et de la
bont^ exquise de leur chair, les emp6che de s'y propager.
On en Irouve ^galement en Espagne et en France , sur cette
partie des Pyr^n^es qu'on appelie montapies de Foix et aux
environs de Bagn^res etde bareges. Lafemelle du francolin
est un peu plus petite que le mAle; ses couleurs sont plus
£aubles , et elle n'est point comme lui marquet^e de tacbes
rondes ou ovales \ elle n^a point non plus de collier : on serait
tent^ de la prendre pour une esp^e diff^rente.
FR ANCONI f nom bien eemm depuis longtemps des
amateurs d'exercices ^questres, et qui appartiendiait, lelon
certains biograpbes , k une fomille noble d'ltalle. Quoi qu*il
en soit de cette engine fort contestable, ce qu*il y a de po-
sitii, c*est que le premier ^uyer auquel il est redevable de
la cd^brit^ europtone dont il a joui , Antoine Ftanepni ,
6tait n^ k Yenise, en 1738. A en croire les cbroniqueurs eu
question » il aurait €\A oblige de fuir sa patrie par suite de la
condamnation k mort de son p^ qui avait tu^ eo duel un
s^nateur. C'est k vingt ans qu^il apparalt pour la premiere
fois en France. Comment y vivre ? II avait colUv6 la phy-
sique dans sa jcunesse : il s^offre an public comme pbysicien,
et joint bient6t k cette profession une nouvelle mdustrie : il
montre des oiseanx savants, puis divers animaux, qu*il dresse
avec un art merveilleux. Lyon , Bordeaux rapplaudisaent ,
et c^est dans cette demi^re viile quUl a le bonueur de con-
nattre le due de Duras, qui le met k mtoie d*mtrodaire dans
notre patrie les courses de taureaux, si chores aux Cspa-
gnols.
Aprto avoir exploits Lyon et Bordeaux, il arrive en 1783
a Paris, oil il s'associe k l*Anglais Astley, qui depuis trois
ans a ouvert ua man^ au faubourg du Temple; mais les
Parisiens prennent ntoins de goftt k ses animaux savants
qu^aux exercices de son aasoci^, Au bout de deux ans , il re-
vient k Lyon, oi^ Ttoyer Balpe, i qui il a lou^ son cirque,
fascine tdlement le public par ses numoeuvres, que Xk en-
core la m^agerie du V^Uen/ai^/our cenunek Paris. Loin
de perdue courage, Antoine declare qu*U luttera contre son
heureux comp^teur : il achate des chevaux, les dresse hii-
m6me , et un mois aprto il recueille en abondance les bravos
et Pargsnt des Lyonnais. La revolution y interrompit le cours
de ses prosp^rit^; plus tard son cirque fut d^truit pendent
le si^e. II revint k Paris vers la fm de 1792, et reparut au
faubourg du Temple, entourd de sa (amille, qui composait
sa troupe d*dcuyers ct dVniuy^res,
— FRANCONIE
Le tliatre de la Montaaeier, w RicMiM^ wb4 ite
la BiblioUi^ae,etcelui de la Cli« aeredjoiswrait nuni
tantoient en 1793 et 1799 , et il figure, alasi ^ua sa tt^w^
sur oes deux scenes, avec set obevauXk <iuis ptorieara MUls
et pantomimes. £n 1802 il tnnsporte son ^tablksenMBt 4am
Pancien jardindesCap u cines, eatrele boulevard daaanoa
et la place Yend^kne. Deveaa aveugia, il veoaitda le aMera
ses deux fils, Laurent et Mineite , lonqoa la peiceneeat ds
la rue de la Palx les foi^i an 1806, k quittar la plaee. lb
flreat une teurateea province, tandis qu'oa lenr bitiasail,
rue du Mont-Thabor, le Cirque Olympiquai doat raovartoia
eut lieu en dtombre 1807. Les dlneoBioBS vasin de ectts
nouvelle enceinte lear pemirent de verier leora asarcioas
d*^iutation par des paatonlmes, inoaltes avae «aa peaape
Jusque \k saas exemple. Laurent dresaait non-setticineBt des
chevaux,niais d*autre8antmaax,deacerfe,des^iephaiiU,f<c.;
Minette mettait ea setae ies mtaiodraniest deal plaideecs
^talent compost par lui. Lear eaeur at lanrs Iobbbms aedii-
iinguaient^eoa^ma toiy^res at eooune aetriees. En isie is
abandonnmnt encore oe local pour tatonraer au (aabeag
du Temple. Cbasste de Uk ea 18M par ua iaaflodle , Miactts
Franconi et'son fils adoptlf Adoipke rtenii«al» 4 Taide ds
Bombreuses souscriptions , les Ibnds adeessilree poor nblir
leur cirque. Durant vlngt^cinq ans , i Paris ei dans lean
toumte annueUes en province et a T^anger, ile attfatieet
la foule par lenis exercices et surtout par leurs grands dnma
militaires. £n 1838, la fomilie, k l*exeeptioa d'Adolpte,
avait renonod k Texploitation du berceau de aa gloiia. Pw
le drque lui-mtaieavaitdisparu,pour faira place an Tkeitn
National, tandis qua plusieurs cirques aouvaaax s'daviieil
sur divers points de la capitale.
Antoine Franconi, souche de cette inUiceesanta laaalls,
monrut a Paris, le 6 d^cembre 1S36, k TAge de qualra-viaj^t-
dix-huit ans. liavait recouvrd la vue, etassistait presqae toes
les soirs aux representations du Cirque, daas on faoteu:!
qu*on lui placait aux premieres galenes, at d^ou il assayart
d'applaudir de ses debiies mains aux tnomphes da ees sec-
cesseurs. Le jour du convoi , d*apr^ ses demieras vaJoat^
son vieux cheval suivit son eorbiUard.
FRANCONIE (en allemand, ^roiiAea). Aprte la
daUon du royaume frank des M^rovingiens, aa appela
Franken (d'od nous avons foit en fran^ #'ranco«if}iei
teiritoires arros^ par le Bhin, le Neckar, le Main, etc,
qui avaient €bk peupl^ par les Franks et qui demeurb^
^troitement unis k la couronne, tant sous les roia ai^rotia-
giens que sous les rois carlovingiens; c*est 1^ en effet q^
se trouvaient situte les plus grands donsamas et les paU-
tinats des deux dynasties. Aprto le partage das divtnts
parties de Tempire carlovlngien , ce territoire, d^sigp^ sous
le nom de Franken^ conserve pendant assei longlwipi me
espto de supr^atie. On le consid^ralt comme le oDsar de
Tempire; pendant longtemps mftmeil garda le aooide Frae-
kisches Reich ( royaume de Franconie ), at c'est ear saa sal
qu'avaient lieu T^ection et le couronnemeat das rois. Lars ds
rextinction de la ligne carlovingienne directe, oa ^lot psar
roi ( en 9U) un comte de Wett^ravie, Conrad I*', le Mi-
gneur le fi^us ^inent de la Franconie , qui esar^ dips
la Franconie rb^nane etorientale la puissance des Mtossde-
minid,
hes limites du territoire fraaconiea, dont d^peadaieat m-
core, sur la rive gauche du Rhia, du c6U de la Lorraiae,tes
territoires de Mayenee , Spire at Worms, eemprii sur Is
rive droite du Rhin entrela Saxe, la Bavi^ra «4 PAlcmaiif,
^talent marqu^ au nord k pen pr^ par leooara d« la Sicf.
dc I'Cder, de la {rulda et de la Wetra at par la rterix-
gerwald; k Test, il s'^tendait jusqu an FiehteigMr9€ it «i
deU de la RednlU; an sudi iaaqa*ii fAllaiBiil « la Wenib,
le KAcher supdrieur, TKna at la Nurg. U est ami vtaissK-
blable qne, comma en Saxe, ea Soueha at ea llavi^ 8y
exista sans inlerni|>tion des dues tarriioriaas (ianrfofcr-
Sfoge)i mais les families amqueUas appeztaaai^t Qm-
red i** et plus lard CeAra$lUl^ii^«liiiMHidale««-
FRANCX)NIE — FRANCS
Ut
(ilenMM» <• Itur ^ranii et de kor aatifie potMMiM alio-
diale, one podtion oampiaeiiMBt antlogiM k celle to antral
4vci. Le rai Henri II confka la dignity d^ doe da Franco-
nie k Goniad de Wonna; d le dncM ayant M alWbli par
ittito deion paitage en FFanconia rhteane et ortentaie» il
raita iaiinMiatenient aoomit k la imliianoe royale k partir
de 1204, dpoqiM oik uoe branebe de la maiion de Wonau,
ivprtenMe par Conrad II, parYinl k la cooronne loyale
d'4llein%iie et d^poiaida les antres.
Sotia lea emperepra de la nudaon de Franeenie, ce paya
le troon, eomme k T^poqne des GarioTiaglena, piua dtroi-
temenl rattacM k la oonronne eUe-mAme, tan^ qqe lea
grands fiefs ecclteiastiques , tels qne Mayenoe, Spire,
Wonna, Wurtibourg, rtessisiaient k aceroltre notablement
leurs territoirea raspectifs. Ia Franeenie oricntale, dans le
territoire de Mayenoe, d^pendait M^ ao eommenoemept du
doiiai^nie sidde de T^T^iue de Wnrtiboarg, k qoi.l^empereur
Henri vreolera pour en doter(Ul&) wn neven Conrad de
Hohenstaiifen (derenu roi plus tard). Fr6d^ric, ft^re de
Conrad, quand la nelson imp^rtalea'^gnil, eo la peraonne
de Henri V (iia^), U^nia dea poaiesaions de U Franconie
rb^neoe. Loe fiU de ce du^ Frtd^ric furent l^rtfd^ric 1*'
( Barbe-aoHsse ), roi d'A|l«ni«goe k pat tfr dt; M M, et Conrad,
qui b^riU de son p^ des posaesslona de la Franconie orien-
tale et re^ut du roi son fr^re (1U5) la dignity de oomte pa*
latin du Bbin ; fait qui amena la fondation du palatinat da
Rhin dans Tanden territoire de la Franconie rb^nane. Plus
tard, on y edjoignit divers territoirea d'^teodue diverse , soit
ecd^astiques, comma Mayence, Worms et Spire, aoit tern-
porels, comme le Wildgraviat et le Rbingraviat, lea comt^s
de IVassau, de Kataenellnbogen et de Hanaa, et le landgraviat
de Hesse. Par la suite la Franconie orientale, ob se form^nt
les territoires de Wurtaboorg, de Fulda, de Bamberg, de
Nurembcff'g, de Henneberg, de Hobenlobeet beaoconp d'au-
trea encore, oonserva seale la denomination de Franconie.
Quand plus tard Tempereur Maxhnilien prooMa k la di-
vision de TEmpire en eerclea, on vlt reparaltre un cereU
de Franconie, dont d^pendirent les ^v^ues de Bamberg,
de Wurtzboorf et d^fiicbstedt , Tordre Teutonique, IBai-
reuth et Anspacb, divers comUls et villes, notamment Nu-
remberg; tandis que la Franconie rlitoane fut comprise
danf les oercles dn Rhin. l4ors de la dissolution de TEmpire
d*Allemagne, an commencement de ce si^e, la dtoomina-
tion de Franconie disparot, ofiicicilemeot du inijius , jiuqu'^
oe que le roi Looia de Bavi^re la h^blit (1897 ) en rem-
pla^ant les dtoominations de oercles dn Haat-M<in , de la
Reaat et da Bas-Hain par nslles de Haute-Franeomie ,
Francanie-Centrale^ ^ BasttrFraneonie.
FRANCONIE ( Vine de). On ddstgne sons ce nom les
produits des vignobles du territoire dn Main dana le oercle
bavarois de la Basse^Franconie, paimi lesqueto lea crte de
Leisten el de Stein oceopent le premie^ rang. Dans les
bonnes iinnte, lis se distioguent par knr apirituositd , par
leur boaquet el leur arpme particuliers. Mdlns fins que les
Vina dn Rbin, lis ont sur ceui-ci I'avantage de ne point
aigrir m vleUlissaml. On ckampagnise de grandes quantity
do vjDS de Franconie, el Wurtaboorg eil le principal centre
dn ceite ioduslrieu
FHANG PAMJW. Le /raneparler est nne nuance
distincte de la franc bise. U frame parler n*est ni une
quality ni une Tertu : c'ed une habitude prise d'expriroer
librement et sans 4^or ses penates. Le jfrane parler ne
devrait an moins exister que cbea les |)enionnes auxquellea
leur Agp, leur exp^rieoce . en rendent Tasage excusable.
Si Ton pent 4tre franc avec tout le monde, on n'a son
franc parler qu'ayec cerlaines persounes chelaiea, qui ne
a'en lormaliMnt pas : elks son! accoutnmte k la brusque-
rie qui en e^yt oi quelque sqrteresseuce , et pour dies cette
bt-Vi*^iierie n> rien de disagr^le.
I HAAC Q(IAaTl£lt ou CANTON 0*HONN£UR,
lenue iW blason, par lequel on d^igne le pienier q y ar-
tier d^ l'6cusfwn , k 4roite du chef. 11 olTreordinaircine&t
quelquca autree annea qne eefies dn reele del'^. La treat
quartier, que Ton nomme aussi lamre de quartier^ est un
pen raohidre qn^n vral quartier dMcaitelage.
FRANCS. On dMgM sooa ce nem lea penpladea gemai-
oes qoi, an troisi^me Atele de notre tee, vinrent d*abord s*^ta-
bib- dans les eontrte riveraines du baa Rhin, et qd phia tard
eonquirent ta partie de I'Empire Remain aitnte an nord-e#
de la Gaole. On s*aeeorde gto^ralement ao]oord*birf k rat-
tacher Tdtymologie de ee nom Frank oo jF^anc an mot al-
lemandyVd, qui signifle lUfre. On le faisait autrefois disirer
deframea (fram^e, arme parUcnlitee aux anclens Ger-
mains, dont Tacite felt mention); mais J. Orimm pense
que le nom de cette arme vini plut^t de eeini dn people
qui s*en servatt. D^anciens historiens voolalent tantdt que
les Franks fossent oiiginalres de la Pannonie, et tant6t quells
ileeoendissenl diiecCeiotffl des Troyens. AuJonrd*liui les
ittvestigateura admettent ^^ii^ra^ement que la d^iinhiatlon
de Franks est seule noovelle, et que les peuplades anx-
quelles on rattriboe existaient d^k sur les bords du Rbin
an temps d^Augoste. Les Brnct^res, lea Chamaves, les Amp-
sivariens, tea Chattoab-es , et snrfout les SIcambres de la
premiere pM)de de I'Empire Romain, torent le noyau de
la eonf^d^ratlon franke, dont quelqnea trfhus avaient d^]k
pass6 k cette ^poqoe sur la rive gaoolie du Rhin, et qui, sur
la rive droite de oe fleuve, habitaient les contrto comprises
entre Tembouchure de I'Ems, la Sieg et la Werra. A partir
do troisi^e ot dn qoatritene siMe, de nombreuses hordes,
appai tenant k cette conHid^iation, se r^pandirent k tra-
vers lea Pnya>Baa jusqn'en Gaule, et finirent par sofajogoer
compKtement cette centime.
An milien dn quatritoie si^e les Franks Saliens et les
Franks Ripnaires paraissent constitoer les deux grands grou-
pes de la ligue franke. Dte le r^e del'empereiir Probus U
est question, dans les basses terres, desSaliiais (dont le nom
est d6riv6 soit dn vieux mot teuton Sal^ soit du fleuve Salm,
c'est-Mire Yssel, ou encore du Gan appeM Sale ) comme
d*ennemis redoutables des Romalns. Le M^napien Carau-
sius, charge de prot^r le territoire romain contra leura
invasions par terre et par mer, s^^tant proclam^ emperenr
en Bretagne en Tan 287, les engagea lui-mtoe k s*emparer
de rae des Batarea et de tout le territoire avoisinant jus-
qu'^ PEscaot. Constance et Constantin les repooss^rent , it
est vrai ; mais Jolien les retronva dans cette m6me contr6e;
et, aprte leur avdr felt la guerre avec soocte , il finit per
Ja leur alMindonner, afin de pouvoir se servir d*enx comme
de troupes aoxiliaires. Pendant ee temps-li les Franks-Ri-
pnalrea ( de ripa^ riTO ) s*^ient ^endus toajoors de plus
en plus en remontant le Rbin, et ao oommeneeroent du
cfaiqoltaM sitele occopaient d^li, sur la rive ganche du
Rhin, la contrte s'^tendant k Touest Jusqo*k la Meuse, an
sud jusqu'anx Ardennes et an Hunderuck^ et sor la rive
droite le territoire compris entre le Main et la Ruhr et s*6-
tendant k Test jnsqu^ft la Werra . Plus tard, 6*emparant de
diverses portfons de tenitoireappartenant aux Alemani et
aux Bourguignons, lis p^n^tr^rent sur la rive gauclie du
Rhin, jusqu'au delk de la Lauter, et sur ki rive droite jusqu*4
la Mdrg, sur les bords du Neckar jusqu'k I'Enz et au Ko-
cber, sur les bords do Main jusqu'4 hi Rednitz, et plus tar4
encore, en subjuguant des peuplades slaves, jusqu^aux pur-
ees du Main.
Pour chacun de ces deux priodpaux gronpes exfstaitpoe
loi parUculi^re , et qui par la suite fut consign^ p^r 4crit
( Lex saliea et Lex Ripuariorum ). Ces deux lois, comnte
les peuplades auxquelles dies appartenalent, different d'ail-
leurs fort pen entre elles, mfimedans les d^tail^. Race re-
muanCe et heoreusement dou^, formant en ce qui est de la
langue et des monirs le chalnon ioterm^dlalre qui relie les
popnIationB de la basse Allemagne k ceUes*de la haute Alle-
magne, les Pranks Saliena et RIpoaires constituent encore
lie nos jours la base mftme des populations de TAllemagno
occidentale Jusqu^au Neckar, au Main et k la Murg, et jua-
. que dans la basse Alsace, de mftnie qnlls sent demeurte la
9e.
764
FRANCS — PRANGIPANI
prindpal ^Uniflnt germaiii de la population du nord de la
Franca.
L*iinportaiice historiqoe des Franks commenoe au mo-
mant ch, par kors progrte dans la Gaale romaine, les Francs
Saltans pr^par^rent la fondation du royaume frank. Dte la
mflieo du dnqui^me si^e ils p^n^trferent dans la Hainaut
al rArtois jnsqu'k la Somraa, tandis qua les Franks Ripual-
res an^antissaiant la domination romaina sor les bords du
Rbin et da la Moselle. On die comma ayant r^6 k oette
dpoque sur les Franks Saliens Marwig {MirovU ), mort en
456, qui donna son nom k la maison royale dc» M 6ro ▼ in-
giens,et son fllsCbild^ric (mort en 481). Si sous ce
dernier les progrte et les conqu^tes subirent un temps d'ar-
r^t, Chlodwig ou CI 0 T is, son fils et suooesseur, n*en occupe
qu'une place plus importante dans Fbistoira. A la bataiUe
da Soissons (486), 11 vainquit la puissance romaine, qui avait
son centre d*iaction k MontpelUer ; aprks s'^tre d^liarrass^
de tous ses rlTanx, il r^unlt les Francs en un corps de na-
tion, soumlt k ses lois les Ripualres eux -mtaes, Tainquit les
Alemani k TolUac ( an 496 ), et par la Tlctoire de VougM
(an 507 ) mit fin k la domination das Yisigotbs dans la
Gaule mi^rklionale. L*bistoire du nouvean royaume frank
devient ensuite le point de depart tout kla fois de lliistoire
de France et de lliistoire d'Allem ague.
FRANCS (Droit des). Foyei Sauqob (Loi) et Ri-
rOAQlES.
FRANCS (Corps). Foy» GoaM riAiics.
FRANC SALE. On nommait ainsi autrefois le droit
accord^ k certainea personnes ou k certains olfldera royaux de
prendre k la ga belle certaine quantity de sd sans payer.
FRANCS D*ORlENT. Dans le Levant, dans toutes
les parties de TOrient, et m6me en Ocianie, on d^signe les
Europtos en gto^ral sous les noms da Afrang , Farang,
Frenk et Franguif qui an moyen kge senraient k distin-
guer lea Latins, en gi^ral, des musolmans et mtoie des
Grecs, appel^ Boum ou Jtotimi. Bbn al-Ouardi, dans sa
gr69grapbie intitule KheridaVAld Giaib^ comprend cepen-
dant sous la denomination de Roumi k pen prte tous les
peuples de TEurope.
Dans le principe, c'est-k-dire iors des guerres des croi-
sades, les Arabes ne d^gnaient que la nation fran^se sous
le nom de Franghia; mais plus tard ils ^tendirent ce nom
k toote PEurope. Frangui signifie done parmi eux non-
seulement un Franks, mais encore un Europten.
Depuis que lesdifliftrents peuples dir^tiens deTOccident
sont mieux connnsdes Orlentaux, ils out regud^enx cbacun
un nom parUculier : ainsi, les Fran^ais out ^t^ nomm^
Fransaoui^ les Germains on Allemands Nimsih, les Polo-
naii Uli, les Espagnols AiutoiotM, les Italiens Talian^ et
les Arodricains Merican,
On entend g^ntolement par langue Jranque le Jaigon
usit4 aux £didles du Levant et k Tunis, dans les relations
eommerdales entre les Enroptaiset lesindigtoea. C*estua
compost de quelques roots arabes ou tnrcs et de mots grecs,
espagnols, italiens et proven^ox. Sur le littoral de Tlnde,
le portngais oorrompu , w€\i d^hindoustkni et qiielquefois da
bengal!, est la langue frangue daces conlrto. On en
peut dire autant du malayou poor la Malaisie, Bladagascar,
et Thai'Ouan on Formose. G.-L.-D. dc Ribmzi.
FRANCS-MACONS. Voyez FaANC-MAQomiBau.
FRANCS-TAUPIN& Voye% Aacnaa.
FRANC TfiNANClER. C*«talt autrefois cdui qui te-
nait des terres en roture, mais qui en atait radieU les droits*
Pour les firancs tenanders d'Angileterre, voge^ FkEinoL-
FRANGE, nom domi6 aux filets qui pendent d*un tissu
qoelconque. Ainsi ily adas firanges de fil, de Un, de colon,
de soie, etc. Las franges ne sont pas toujoorH form^ avec
la ttiatiire mime de ce tissu, ct peuvent Mre appliquto.
Elles serTcnl k omer les Uabils, et surtout les meubles, tcis
que rideaux d^alc6ves, Je fendtres, li'^ couvertures de lit,
Wi bousses de fauleuil, lc» lapis de pieds, etc. On les telnt
quelquefois d'one eodeor anbte qua le tiaan dont
parlie, pour mieux dessiner les contours.
Dans I'origine, les firanges pardsseat n^avoir M aolre
cbose que les poUs longi des peaux, qu*on laissait pendic,
ou les fils qui d^passslent le bord du drap. Homere dfoil
Tdgide de Minenre comme om6e d^one frange «»«p««*f d *
cent toufTes d*or bien tissues , dont cbacune TaUit em
btjDufs. L*usagede porter des babits ora6s da frangasacos-
meno6 dans TOrient. Su^tone remarqne comma on si^M
de moUesae ehes Jules Cter Tosage de porter uw tumqaa
kmancbes longues, gamies da ftangea. Caaaiiboa ubscrte k
ce si:yet que les mancbettes et le collet de noa chcmisfa CDt,
au fond, la uitaieorigina.
Frangif en termes de blason, sedit des goofknoiis qui ont
des franges d*ua autre ^mdl : l^or au go^fanon de gmeula,
frangi de sittople. II se dit, en bistoira natoreDe, de cs
qui aun bord d^coup^ en manikre de franges : les aUei dece
papilUm soni /rangUs^ p6taUs frang^,
V.MMoUboir.
FRANGIPANE. Par analogie avee les oonfilares get-
fumta k la flenr du francbipanier oa frangipanier,
qu*on fabrique dans nos colonies, on a appd6 en Eorops
du nom Ae/rangipane une pikoa de pAtisserie depeiii/imr,
contenant una crkme, ob 11 entre des amandea dooces et
amkres et d'autrea IngrMients.
On donne encore ce nom k une pommade suave, en nygi
pour les clieTeux et pour les mdns.
FRANGIPANI (Famille ). Cetta maison, qui jona oi
grand r6le en. Italia aux oniikme, douzikme el trddlM
sikdes, dut son nom, suivant qudques cbroniqueon, an n-
connaissant souvenir que la peuple romain garda d*on de
ses ancfitres, qui dans un temps de Ikmine lui avait gM-
reusement fait distribuer du pdn {frangere panem ).
Dans la lutte des gudfes et des gibdins, les Frangipui
^pouskrent cliaudement les int^r^ts et les haiaes de oa der-
nier parti. Ausd, quand I'exaltation aor la chaire de saial
Pierre de Jean de Ga6te, cardinal-diacreprodam^, en Ills,
papa sons la nom de G^lasa II, vint sorpreodre k llah
proviste lea gfbelins , Cineio FauicipAm se cbaigea de p|o-
tester k safii^on, et au nom de son parti, contra oetia Sec-
tion inattendua. « Frangipani, raconte un bistorien eooteoH
porain, arm^ d'nn glaive nu, brisa les portes du ooodaie,
et pto^tra furieux dans T^lisa. Saisissant dors le pape per
la gorge, il l^arracba violemment de son si^, Paccibia da
coups de pied et de coups de poing, le foula aux pieds car
le seuil.de r^ise,et ledtehira k coups d*<perotts ooauaa
un vil anunal. Api^ cdte sckne, qui peut donner une Idte
des moeurs de eette ^poque, Flrangipani emmendt le pepa
prisonnier et cliarg^ decbdnes, lorsqo'une troupe de gud-
fes , ayant k leur t£te un Leoni ( familla ennemie dei
des Frangipani ), survenant tout k coup , for^a le ravii
k ikcber sa proie et mkme k fdre amende boaoraMe.
La mdson dea Frangipani a prodnit diveraes twanebes ,
qui se sont stabiles sur diffidretttB points de lltdia, dans le
Frioul et Jusqu*en Hongrie. Au dix-septikme aikde, an
membre de cette brancbe figure avec les Ragolzi, lesTakell,
dans la grander6voltedes Hongrois centre renperearli^
pold, qui commanfa en 1665 etnafut compMlemenl etoufto
qu*en 1669. Frangipani ddt beau-f rkre du comte de Serin,
vice>roidu ban de Croatie, Tun des prindpaux cbcfs dace
mouvement national et anti-autricbien. Il trahit Hcbencat,
pour s'assurar sa grkoe, le comte de Serin , qui eiit la tMa
trucb^e, la 30 avril 1671, k Neustadt. La oomtesse da Scri%
soBur de FnngipanI, Taut deux ans aprte, la 18 DovanBbn
1673.
Ce Frangipanl-lk ^tdt bien le digne descendant dn Jiit-
^ties Frangipani, qui, aprte la d^routa de Tagliacoias,
trabit Conrad in, nilnstreet dernier r^jeton des Hdicn-
staufan. Conradin, d^is^ en paysan, ^lait parrcnn k gi^v
la petite ville d*Ajttura, situte sur li o6te de la Campagneda
Rome, d oJi il eap^rait pouvoir passer en Sidle. D^k U ^
en mer, k bord d'unc petite barque, lonqua Jacques Fiia*
ItlANGIPANI •- FRANKLlA
Hi
gipint, lacuaikt mdntenant en IkTeur da qtii 6*6tait dMarte
U foitone, mit ea mer im briganlln qui attdgnit le Aigitir.
Fait prifonnier, le malbenroix Connidui fat Uti^ par lul ^
•on Impitojable advenaire. Jaeques Frangipani devint le
cbef de la branclie des Frangipani de Naples.
FBANGIPANIER. Fo|res FBARCuiP4nm.
FRANK ( Jbar-Pibbbb ), ctidbre mMecin pratiden, et
fun des erdatears de la mMedne l^e, naqnit le 19 man
1745, k Rotabeln, dana le paya de Bade. Refa docteor en
mMedne h Hddelberg, il se rendit k Baden, od, en 1769, il
fut uomni^ niMedn da margraTe. Pins tard, il t'dCablit h
Bracbsal , o6 il obtint tout anssilftt le litre de inMedn ordi-
naire du prince^ v6que de Spire. Norom^en 1784 professear
dc physiolagie et de mMedne I^le k Gcettingoe, U aecepta
dds Tannte suiTante la cbaire de diniqoe devenae Tacante
k I'universit^ de Pa?ie par la mort de Tiasot En 1795 fl
ftit appd< k la direction de ilidpital gto^ral de Yienne;
en 1804 il aecepta une cbaire k l^iniTerdtA de Wihia, et
Tannte snivante il fint a*^tablir k Saint-P^tersbourg, od Tem-
perenr Alexandre le nomma son m^dedn particuUer. Aprte
atoir dngall^rement oontribu^ k ram^Uoration de toot oe
qni se rettadialt en Rusde k I'enseignenient et ^ la pra-
tique de la m^dedne, il revint en 1808 exercer son art &
Tienne, ob il moarat, en 1821. Napol^n lui avait faiten Tain
les oflires Ics plus sMolsantes pour Tattirer k Paris. Paimi
sea nombrenx ouTiages, on^doit une mention toute spMale
ison Systhne de Police midicaie, liyreTraiment dassique
en son genre, et k son TraiU des Maladies de PBomme^
toil en latin et rest6 inadiev^.
FRANK ( Joa»B ), fils du prMdent, et non moins oA^re
eornme mMednet eomme toivain, nd le 23 dtembre 1771,
k Rastadt, fit ses etudes k GcetUngoe, k Pavie et k Milan.
£n 1794 il fat adjoint k son pkn en qualitd de professeor
agr^ de dinique ^ TuniTersit^ de Pavie , et en 1796 il le
aoiTit ^ Yienne, pour y remplir les foncUons de m^dedn
en cbef de llidpital g^n^ral. En 1804 il Paccompagna encore
k Wibia, avec le titre de professear de patbologie , et y Ibnda
one sod^ de mMectne, de cblrurgie et de pbarmacie, une
aod^t^ de Tacdne, une maison d^acooucbement, etc
En 1824 la parte de la Tue I'obligea de renoncer k la
pratique de la mMedne, et en 1826 il se retira k GOme ,
ok il monnit, le 14 d^cembre 1842. Joseph Frank a M
Tun des partisans les plus importants de la femeuse doctrine
de PirriUbDit^ de Brown, et il a formnid ses idte k cet
^gard dans son Ssquisse de la pathologie d*aprh les his
de l'irriiabilU4. Parmi lea ouvrages donton Jul est encore
rederable , 11 Auit dter : Acta instiltUi cUnid universiia-
iU vilnensis (Ldpzig, 1808-1814), et ses Praxeos mediess
universsB prsKepta (1826-1841).
FRANKLIN (Biiuamin), Tun des bonunes les plas
remarqnables de son si^cle, naquit le 17 janTier 1706, k
Gorernor's Eiland , prto Boston, dans une fomille pen aiste.
Isan d'un seeond lit, il 6tait le i^ns jeune de sdze enlants ,
et de bonne Ueure il dot seconder son pte, qui itait iabri-
cant de ebanddles et de savon , dans les humbles traTaux de
aa proiesdon. A Tlge de douxe ans il fut mis en apprentis-
sage chex son fr^e consangiriu, James Franklin, imprimeur
en lettres. Lk il consacralt toutes ses benres de loisir et
aouvent mtaie une partie de ses noits k lire des litres utiles,
mais sans ordre, pour ahisi dire an basard, soivaut l^esptee
d'ouVrages qui tombait entre ses mains. De bonne heure
aossi il s'essaya eomme poite; et en 1720, son Mn ayant
fond6 on joomd , le Jeune Benjamin FrankUn y fais6ra une
soile d'artides int^ressanU. Mais des m^inteUigences qoi
ddatkent entre lui et oe Mn led^tennintrent iquitter Bos-
ton , sans Pagrtaient de sa lamille, pour alter se ftxer ^ Pbi«
ladeiphie. Encourage alors par le gouTemeur de la protiuce,
William Kdtb, k Ibnder une imprimerie^ lui, il se rendit
en 1724 k Londres, ^ reflet d'y adieter le materiel n^cessaire
h on ^tablissement de cette nature, et atant de quitter
I'Ain^rique il se lian^ atec mica Read, fille de son bOte,
Trcmp^ dans ses esp^rances par Keith, il tnTaiUa tour ii
tour cbei divers imprimters de Londres et tnana dans eette
▼file une conduite assez pen r^ulitee. Poorquol le dissirau*
Isr? Les fautes que son extrtaie jeonesse lui fit alors com-
mettre, toute sa Tie ne les a-t-eUe pas bien racbette!
A son retour ^ PbOadelphie, en 1726, Franklb fit la eon-
naissance d*un n^odantdu nom de Denbara, dont fl derint
le tenenr de liTres. Celul-d dtant moit ^ qudque temps
de Ik , Benjamin Franklin fut encore une fob r6duit k de-
maoder an truTail de la casse ses moyens de subsistance.
BientOt , eependant , avec I'aide de qndques amis , il rfosdt
k ^tabUr une imprimerie k lui ; et on le tit dAuter en m6me
temps comme toivain politique, carridre dans laquelle il
obtint de grands succis. Pendant son s^Jour en Angleterre,
sa fianc^ miss Read, n'avait pas eu la patience de Fat-
tendre et avail contracts un mariage malbeureux. Elle di-
vorce, et Franklin T^pousa, en 1730. Ses affolres, dont il
accrut le cerde en y Joignant un commerce de papier, pres-
p^rferent; et la oonsidtetion dont il Jouiasait parmi ses eon-
dtoyens alia dte lors toujours croissant Dans le journal
dont il se fit 6diteur, de m^me que dans son aimanach,
VAlmanaeh du bonhomme Richard^ qui parut pour la
premiere fois en 1732, et dont plus de cent-vingt ans de pu-
blication rdguUire n'oot point vn depots lors dtminuer le
succte, on reconnut des idte neuvcs et originales. Son
esprit, plein de sagadt^, envisagcait avec one calme luddttd
toutes les drconstances de la vie dans les grandes comme
dans les petites cboses, et son noble coeur embrassait le
bonheur de l*bamanit4 tout enti^. Personne ne pouvait
rivaliser avec lui dans Tart de d^velopper les prteeptes de
hi morale et de lui donner poor bases les devoirs de ramttid
et de la chants aniversdles, rutile emploi du temps , les joies
dont I'exerdce de la bienfdsance est la source, la nto»sit^
de faire concorder I'uit^ra priv6 avec llni^rM gdndral,
les fruits l^tunes du travaO et les jouissancea que procn-
rent les vertus sodales. Sous ce rapport, on ne saurait hre
rien d'aussi •^mtmi^ que les PfDuerfres <iii vleifj; Uenri^
ou la science du bonhomme Richard (Philaddphie, 1787 ),
rest^ pour le fond comme peur la forme le chef-d'asovre
des livres popolairea.
[ Tandis que les cenvres morales de Franklin , recbercbte
partoot avec empressement, exer^ent une heureusefaifluence
sor leurs nombreux lecteurs, Tauteur s^occupeit de physique,
d^voihiit le myst^ dela foudre, faiventait les paraton ner-
res et le cerf«vdant ^lectrfque. En 1738 Franklin fit orga-
niser k Philaddphie une compagnie de secoors centre les ra*
vages desincendies. fl fotle prdrarseor deR omf o r d dans les
rechercbes sur les moyens de chaufiage 6oonomique ; fl rteo-
lut mAme par la vote qui lui ^tait familite, la vole des ex-
piriences , des quesUoos d*hydrodynaiuique assez diffldles.
Mais comment la fortune de Pimprimeur ponvait-dle suf-
fire anx d^penses que semblaient exiger les travaux du
physiden et du mteaniden? Cost que ses dispenses aaient
presque nuUes , ses apparefls d*une imperiectton k laqudle
il suppl^t par une extreme dext^t^. « Lorsqn'on ne sdt
pas percer avec unesde et sder avec une vrille, U ne fkutpas
se mfiler de faire des experiences. » Voiik ce qu'il r^ndait
k ceux qui pensaient quit n^avdt employ^ que des instni-
ments tir^k grands f^ais des mdUeures fabriquea de PEurope.
On a constate qn'U n'avait pas m6me de pendule pour la roe*
sure du temps, et qu^il y suppl^ait, k Ui manito des musi-
ciens, en battant la mesure et en comptant. Lorsqu^fl eut
complete ses travaux et ses decouveites sur reiectridte, il
en adressa le resume k son ami Oollinson k Ixmdres , et
en 1747 le monde savant fht en posaesdon de ces noovdles
et importantes connaissanoea. Depots cette epoque, le nom
de Franklhi ne se trouve plos attache k de grands progrte
dans les sd«ices , qooiqoni soil msere dans presque toos les
recaeilsacademiqaes: le savant Americainentretenaiteneaht
une correspondanoe trte-€tendue, leujours inSeressants et
profitable pour ceux auxquds il ecrivait En 1762 I'oniver-
site d'Oxford lot conierale. titre de docteur en droit
Quand lea palriotM amMcalna et lea partisans de I'ad*
76« FBANELIN
mUitatnilloii atigMM m ii4>v^Wt «» ^flo^ eampt bien
Inndi^f chactia det deux partis 6*6flbrca de rattacher I
la caiua un tiomine doot il comprenait que rmfluenca na
pourrait que loi £tre extrtoieineDt litiie. Au retour d'uii
voyage k Loodrea, Bepjamin Franklin fut done appel^ par
If guuTerpeinent angjiais au)^ lueratives fonctions de di-
recteur g^u^ral des postea dana lea colonies anglo-am^-
dcajnes ; mais lea reTeous consid^rablea attaches k cet em-
ploi ne Itii firent pas oubller ce quMi devoit 4 ses conci-
toyeoa. Et lorsque p lea troubles prenant de jour en jour
plus degraTit^, la diambre des communes manda k aa
barre tons les agenta des diverbes colonies de TAm^rique dn
Nord , k Teflet de s*(^clairer sur le T^ritable 6tat des clioses,
Franldin sa rendit k Londres en 1767 conune d^l^gu^ de la
Peosylvanie pour prendre part en cette quality k l^enqu^te
parlementaire : les questions qu'on lui Gt et ses r^ponses
sont un admirable plaidoyer en faveur des Am^ricains , et
feront bl&mer dans toos les temps la guerre que la m^tro-
pole leur d^clara. Son mandat une fois expire, en 1775, et
noQ sans courir de grands risques d'etre retenu prisonnier
en Angleterre , il 8*en revint k PhiladelpUie , oil le congr^s
ae trouYait alors rduni. A partir de ce moment nous n'au-
rons plus II parler du simple particulier, do savant , de Tim-
primeur et de aes almanadis; Tkomme public absorbe tout,
et rimportance des affaires dont ii est charg6 le Tait aussi
perdre de fue. Dana Thistoire de rafTranchissement des
£tatfi-Uni8, Tattention ne se d^taclie point deTensemble
des faits, les details ne peuvent ^tre reraarqu^; et les re-
gards , toujoura fix^ aur la sc^ne tout enti^re , s*arr6tcnt
k peine un moment sur les principaux acteurs.
£n 1776 Franklin vInt k Paris comma ambassadeur des
d-dcTant colonies anglaises , qui venaient de se dtelarer in-
d^pendantes, 11 ne fut d'abord refu qu*en secret; mais
en 1778, Louis XVI s'^tant ddcid^ k reconnatlre Tinddpen-
dancc des treize £tats dont se composait alors Tonion am<^-
^ne, Franklin parut offlddlement avec son litre d*ambas-
sadeur k Versailles, od il devint Tobjet du respect universel.
Le 30 Janvier 1782 U eut la joie d'y aigner, avec les com-
missairea do goovemement anglais, les prdiminalres de la
palx par laqudle TAngleterre, die aussl, reoonnaissait Tin-
d^pendance des £tats-Unis. Id on nous permettra aana
doute bien de placer une observation qui ne a^accommode-
rait peut-Atre pas avec la gravity de Tldstoire. En quittant
I'Amdrique en 1776 pour serendreen France, Franklin avait
en soin de quitter la perruque dont sa t^te etait couverte
depuis trto-Mgtemps, et de la remplacer par ses cheveui
Uancs. Get acte d^une exquise sagadt6 ne oontribua pas
m^iocrament au succte de aa mission. Le nouvel agent di-
plomatique n^ignorait point on devina tr^bien Tdlet dea
premieres impressions sur un people auquel on reprodia
detout temps un pen de frlvrlit^, et le peuple de ce carac-
t^re ^tait k la cour encore plus, en raison du nombre, que
dans tout le resta de la nation. Franklin allait se presenter
oomme Tenvoy^ d*un nouveau monde, et sa haute renom*
m6t Tavait devanc^ ; il fallait que son ext^ricur n*eOt rien de
common, et Timitalion imparfaite d*une coiffure fran^aise
eOt fait |ierdre k sa belle tete le caract^re de digniU qui sled
ai blen k on vidllard. Le luxe des habits fut supprim^ en
mAme temps que la perruque; des lunettes et un bisiton blanc
k la main complf^t^rent le costume de Tambassadeur, soit
dans Texerdce de ses fonctions, soit dans ses promenades
et les visiles qu'il rendait k des amis. Partout oil il etait ro-
mart|u^ aans 6tre reconnu, une curiofut^ respectueuse dirl-
gaait vera lui les regards : Quel eM, se disaiton, ce vieux
paffsan qui a Voir si noble? 11 sut 6tre almable sans d6-
mentir son ext^rieur imposant.
Sun si^jour k Paris comma ambassadeur des ttats-Unis
fut prolong^ jusqu'en 1785, et dte qu'il revfnt k Philadel-
pUie, la reconnaissance et Testime de ses condtoycns se ma-
uifest^rent par sa nomination aiix fonctions de president
iu congrte particuUer de la Pensylvanie. II avail alora
ioixanle-dix-liuit aus; et iusqu*k aa nort toutes aes peo-
I
ate ne ctu^rent pea im tnitat d\Mn dirigiii nr m
moyena d'etre utile it aes condtoyens. Nona BouaboiwnBs^
citar \c\^ entre mille, un de ees idfta qui mootreal eoabinl
dalt babile dans Tart de foire ie bien. II ava'it noMr^aflx
environs de Paris'les bona efieta dn ptttre anployd cquhm
engrais sur les prairies. Cette tn^thnde agrkM« 6laft iaoonw
dans son pays ; en la dtoivant et la reoomiaandant aiee ta-
torit^ de son nom, il ne Teat r^pandua que parvi les eill^
vateura instroits; il fallait s'adreaser en mteie tenpa k la
clasae ignorante, en ^tre eompria et la oonvaincre. A an
retour en Am^rlque, Fivnktiii fit une provisiai da pltti«
pul y^stf poor 6tre r^pamlo aur les pr^ ; et, choiaisaait aax
environs de Pbiladdphie one prairie trav^rfite par one raola
trte'iy^uent^, il y r^paiidit ea tein|» convnaMe la pev.
si^e f<toondante^ en trai^ant en graada et laigaa eaiKtiies,
prfes de la route, la phrase que nouatraduiaoiis wmA : CM
a H4 pldM. Les herbes crUreot, d la pai^ plttrte a*dlamt
beauooup plua liant que le reste, et BMMitFaol par aa hdia
verdure la viguenr que Tcngrds loi avail doaate » la phma
fut lue, fifwuneati^ par lea paaaaata; oa eo fit laealHa
dans ioutea lea gazettea ; des coltivateara Ttarant da loia
poor la lire, aana qu'aucuneaffkiie lea atUrAt k Philadalphie :
Pannte antvante les propri^tte dn fHUtt ooDuna enenp
dtaient gite^ralement connoea, H oe troovaleni point dl^
cnSdttles ; les redierches de cette aaJntaaea dtaieni fallea ; la
exploitations commencte, et depala ftara eella pnliqae
d'agricuUurea pria beaucoup plua d*exteaaba aax. Bala-lteli
que daaa notia paya, d^ob die fat portte CQ AmMfue.
La mort de Franklin fut un ^v^nemeal qui tiaiadia tea-
Joura one place remarquable daos rinstqire dea peafdci. II
avail soUidM d obteau une oonvocatioa g^rala da eoagris
pour rem^dier k qudqoea vices de la coaftitiitiaa, qaV
signalait, aind que ieurs pernideox dfeta. Getta aainpWa
tendt sea sauces k Pbiladdpbie » et la prafiaee die Fm-
sylvanie avail charge son gpuveniear da I'y fiprisoilcr :
il y paria avec tant de raison d de aagesae, fn^ sia vaaaaa
rencontr^rent presqoe point d^oppodlloa. La afaslaa da
congrte avail commencd en 1788. Le 17 avril 1790 M la
dernier jour de Franklin. Le coogrto ordonaa qoe le dedl
serait portA pendant deox moia dans toua ksa rata do rc-
nion : les dtoyens le prolongferent an deU da cette ^peqot.
L'Assembl^ nationde de France rendit ausal an houMni^
publi6 k la nidnoire de riUuatre Amdricain : eile pril ladc^
pour trola jours. Fnav. )
Franklin avdt oomposd loi-mtaie r^tapho qu'ot lit ai*
Joord*bui sur son tombeao.
« Ci-gtt, p&tura dea vera , le oorpa da Beojimi* FMUia*
imprimeur, semblable k la couvertnre d'an vievx livra daot
on a arrach^ les (euillets , eftao^ le litre d la dorure. Mdi
l^oovrage ne p^ra pas , d reparaltra, conuaa i| la crayait,
dans une nouvdle d plua beUa Milion , revue al eocrigi^
par Pauleur. •
A r^poqueob Franklin daamiaiionpoUtiqpaQpeapd«il
le plus rattention publique k Paris, on vendit de l9iia o4M
sou portrait gravd, au baa duqud aa Ironvatt oa veia :
Erifttit caehjitlmen teeptrum fme fy
qo'on attribna k Tui^sot, et qui obtl&t an giand aacds
quolque toott^nt une peittte faiisse. Lea paratmiDerr^ ps|
plus que les paraplulea, n*oppoaenld'obslade 1^ raoooa^ptifr-
sement dea lois g^mh'alea de la aature.
A la Vive douleur da Ptanklin , aon Hki oniip^ WtWim
Frankun, ne parUgea point sa manUva de vdr dJias !• bitta
engagte entre la m^tropole d aes coloaiea, d laata m tm-
vice de l^Anglderre.
L'Mition la plus eomplde dea oaovrea da B. FktoWip ed
celle qu*a donnte Pun de sea pdit»-fila, WUiiam faavH
Franxun, sous ce litre: ThecompleU Works'^ M. Frw^
Un , with memoirs of his l\fB ( Lomlrea, 181?, 2 voL).
FRAKKLIN (Sir Jonn), navigateuraaglaia,B6io 1788*
k Spilsby, dans )e Lincolnshire, fit debaDoe heon pNavt
. >v
FfUUSKLIN
7«r
4'iui Mpril efturigaoK •! portt mx wtrepriiM ainai qn^aux
•▼aaturM pMtoiiMs* Son p^ qui ne voyait pas aana mi
vif 4^plaMir a« d^Telopper aa prMUectioo pour la vie do
nariD, eap^a Taa gu^r radicaleoieDt en reoYoyant ftiiro
nil tour ^ LitbanM 4 bord d'un vaiueau marcband. Mais
le remMe eut on effet tout contraira k calui qu*ll en atlen-
dail, et te ieiuie John Fraakliiiy aiofs Ag6 de quaiorze ans,
Ae tarda pas h entrer dans la marine ruyale, en quality de
midshipman, II assisUyi bord du Taisseau de Ugne le A>*
lyphenau, aa oomliat naval li? r^ devant Copenhague en
1801. Deiii ana apres, en IMS, il accompagna Tun de ses
parenli, le capitaioe Flinders, dans son voyage de d^cou*
vertes aux iners AnstraleSy et fit nauirage avec hil sue les
oOtes de la Kouvelle-Uollande. Plus laid on lo voU k Tra-
lalgar rempUr les fonctkinfr d'officier de luanieuTres k bord
du BelUrophon^ et jasqu*en 1814 il serrit comme lieiite*
nant sur le Bedjord, qui trausporta alors les monarques
allids en Angleterre. En 18I& il so distlngua d*nne mani(ire
toute partleuU^ k rattaqoede le liouTeUe-Orldans, ou il oii-
lova k Tabordage one cbakmppe canonni^ am^caine. En
18i8 il cooinianda le brick The Trent ^ adjoint k Texp^-
tion dtt capitaine Bneban au pAle nord. Aprte Tinsuccto des
eflbrti tentte par Rosa pour d^couvrir on passage au nord-
oaest, il fot diargi en 1819 d^entreprendrei enoompagnie de
Richairdson et de Back , un voyage par terre depuis la bate
d'Hudson jusqu'k I'emboachure du fleuve des MinoB-do^ui-
vre» en nitoie temps que le eapitaine Parry recevait la mis-
sion de visiter les m^oes paragies par mer. Oaos ce voyage
il suivlt la c6te Juaqu'au cap Turn-again ( 68" 30' de latitude
septentrionale), apr^ avoir endar^ d'teeroyables souifrances
et tt^avoir tobapp6 k la mort que grftce k rassistance de quel*
ques Ittdietts. 11 6tait de retour en Angleterre en 1832. Promu
alors au grade de eapitaine de marine , il entreprit en 182& ,
avee les monies compagnons, un second voyage de ddcou-
vertex k la mer Polalre, et releva les cdtes qui s'^tendent de*
puis leMackensie Jusqu'au fleuve des Mines do€uivre. Apr^
avoir p^ni6tr^, le 1 b aoftt ia27» jusqu'au 70* 30' de latitude sep-
tentrionale et au 150* de longitude ocddentale, force lui fut
de rebroosser chembi k cause de T^poque avancie de la sai-
son. En recompense des xervices quiil avail rendus k la gto*
grxphie et a la navigation^ le rui George IV le cr^ baronet,
Kn 1830 11 fut charge du commanderoent d'un valsseau de
b'gne daus U Miditerran^, et alia eusuite remplir les (ono-
tions de gouvemeur k la terre de Van-Di^meni poste d'oix
on le Fsppela en mars 1843. An conunencement de 1845
il ctaitde nouveau de retour en Angleterre, et y acoepta
tout aiissit6t Tolfre du commandemeni d^one noovelle exp^*
dition an pOle Nonl, dont on esp^rait tirer autant de prolU
pour les progpte de la gtographie (|ue pour la connalssanoe
plus exacte dn nagp^tisme terrestro. Les deux vaisseaux
Erebui el Terror, aveo lesquels le capitaine Ross avait d^k
ex^ttte son voyage an p6le antavctique , furent arm^ rapi*
dement ; et Franklin choisit pour raccompagner deux ofliders
de marine do plus grand mirite, les capitainesCrozier et Fitx-
James. L'exp^dition, forte de UObommesd'^uipage, ••• • k
la viuUe le 10 mai 1845 ; le 4 juillet elle arrive aux lies des Ba-
laines, et Ait aper^ue pour la demikre fois le 36 du mime mois ,
par le eapitaine Ilanner, couufumdant Le JMnce de Gallee,
dans la bale de Melville, par 77* de latitude septentrionaki et
£6" 13' de longitude ocddentale(meridien de Greenwicb). U
etait d^jk pris dans les glaces. Six jours aoparavant il avait
enoom M vu par le eapitaine de VEntreprUe^ kqui il avait
dit avoir des vivres pour cinq ans , et mteie pour sept s'il
etait beureux dans les cbasses qu*)l eomptait (aire.
Oepuls left on n'a plus refu aucunenouvelle des bardisna-
vigateors. On eenmenca dks 1847 k slnqui^ter, en Angleterre,
de ne reoevoir aoeone WMivelle des voyageura. Tons eeux
qui coiinaissaient cette navigation pensirent que Franklin,
sMl avait ^t^ forc^ d'abandonner ses bktiinents, aurait cher-
oli4 k revenir par les pays inconnus qui si&parent le point
ok il etait du Mackensle ou du fleuve des Mines-de-Cuivre.
Ckiendant, ou m ^taux ordres de rxittiraul6» qui eiyol*
gnaient au capilalne de chefdier k frattchfr le d^troit de
Bebring, et s'il ne le poovait, de s'en revenir par le canal
Wellington. A partir de 1848, des primes eontid^ables
furent ofleries k oenx qui d^coovriraient Franklin et Ion
^uipage ou seulement des traces de leur passage. Oe mftme
un grand norobre d'expMitions furent enToyies k la recber-
cbe des nauiragds aux firais soit du gouvememeni anglab »
soil de lady Franklin, ou encore du n^ociant am^caia
Grinnel, les unes k la bale de Baffin » les autres au d^troit
de Bebring ; mais toutes restkrent infruetueuses. Oe n'est
qu'au cap Biley, k l^tree du oanal Wellington, qu'on d6-
couvrit quelques traces d'un campement; et on en induislt
que probablemeot Franklin et ses compagnons avaient pasa^
Ik PUivor de 184C. Longtemps ausoi on pcosa que le capitaine
avait pu se trouver forc6 d'abandonner ses vaisseauK et
de se r^fugier dans quelque terre ou He encore .iiiconnue.
Les reoberches ont pour la plupart ^t^ faltes en partant de
cette id^; mais jusqu'k prtent elles avaient toetes abouti
k une absence absolue de renseignements ou miroe d'in-
dices. Aussi le gouvemement anglais, consid^raut ddsormais
les infortunte navigateurs comme perdus saus ressource , et
depuis plusieurs ann^, venait-il (tout en maintenant lea
primes pr^cMemment offertes aux navigateurs de tons pays )
de decider qu'il ne ser^t plus entrepris ile nouvelles exp^i-
tions pour son coiiipte, quand, au mois d'octobre de la pr^-
aente ann^ 1854, Tamirauti re^ut une communication datte
de Repulse-Bay le 39 juillet, et par Uquelle le docteur Joba
Rae, r^iruitandunt une cxp<3dition envoy4e par la compagnie
de la baie d'Hudson, portait a sa connaissance que pendant
un voyage fait ce printerops sur la glace et les uciges, dans
le but de compter la reconnaissance de la terre de Bootbia,
il avait rencontr^ dans Pelly-Bay des Esquimaux qui lui avaient
racont^ qu'un d^tacbement d'environ quarante bommes
blancs avait ^t^ vu , il y a eu quatre blvers au printemps
(1850), voyageant au siid sur la glace et tratoant un bateau ,
prks de la rivikre de King William^s landi quHls avaient
fait entendre que leur vaisseau avait p^ri dans les glaces , et
qii'ils cbercbaient des daims et du gibier : on suppose qu 'Us
elaieut k court de vivres. Plus tard, roaisavant la d<^bkcle des
glaces , les corps de trente individus avaient 616 d^cooverts
sur le continent et cinq dans une lie voisine, k une longue
distance d'une grande rivikre ( prubablement Bacl^s great
Fish River)* Quelques corps avaient M enterr^s, sans
doute oeux des premikres victimes de la faira. QuelquesHins
6taieat sous une tonte ou des tentes, d'autres sous le bateau,
qui avait 6tk retourn^ pour former un abri. Parmi les corps
trouv6i dans llle, 11 y en avait un qui semblait avoir dt6
le corps d*un oflicier. II avait son telescope suspendu a
r^paule , et son fusil k deux coups 6tait coucli^ auprks de
lui. D*aprks T^tat de mutilation des corps et ce qui se trou*
vait dans les cbaudikres, il est Evident que les malheureux
naufrag^s, pour prolonger quelques instants de plus leur
existence, avaient 6t6 ridaitsk la plus borrible extr6mit6,
le cannibalisme 1...
Le docteur Rae ajoutait avoir vu entre les mains del
Esquimaux de qui il tenait ces details des fragments de
divers objeta truuv^s sur les lieux par les indig6n<\s qui leur
avaient racont6 ce qu'on vient de lire, tels que des Iragmenta
de compas, de telescopes, etc., des fourcliettes , cuill^res
et diverses pikces d'argenterie marquees d*inltiales se rapr
portent parfaitement aux noma et prdnoms des divers offir
ciers emharqu6s k bord de V Erebus et du Terror , et un
gobelet avec cotte inscription grav6e : Sir John Franklin,
Quand onse rappelle que d6jk le 30 avrU 1851 le brick
Renovation avait rencontr^ par 45® de lot, nord, aux ea?
virons de Terre«Neuve, deux navires paraisaaat avoir 6(1
abaadonn6s , il semUe qu*il n*y alt pins lieu maintenant
de douter du sort de Franklin et de son Equipage. Quoi
quMl en piiisse £tre, on annonce que le gouvemement an-
glais a d6cid6 qu*au printemps de 1855 une expedition parr
tirait encore pour entreprendre de nouvelles explorations,
et pour alter k la recbarcbe dee Esquimaux vuxpar ledoc*
768 FBANEILIf •—
teor Raa et d« la trace' daa dOris dont tt ait qnastfon dana
laursrteita.
FRANKS. Vofez Fhancs.
FRANQUE ( Langoe). Voyes Frahcs i/Oriemt.
FRANQUETOT (Famille). Toytfz Omght.
FRANZENSBAO ou FRANZENSBRUNN , I'lm dea
plus e^librea ^tablissementa thennaai de la Bobtaie, sita6
k on myriam^tred'£ger,dated6 Tannte 1793, et fat ainsi
Domini ea llioaiieor de remperear Francis 11, alora re-
gnant On y oompte ploade dnqoantemaisons, dont qudqnes-
ones ont 4M oonstruitea dana lea proportions lea plus gran-
dioaes h VtXM de receroir des baigneurs. Lea sources y sont
nombreoses; leor temp^ture est de 9° Rtoumur, Elles ap-
partiennent aux eaux alcalines, salinea et ferrugineusea. Les
ones se prennent en boisson et en bains , les autres aeule-
ment en bains. Doucement r^Wantes, puriflantes et forti-
flantes , on les reoommande pour les faiblesses gfo^rales et
locales , pour les obstructions du baa-ventre , pour certaines
maladies du syst^me g^ital chez les deux sexes, etc., comma
preparation k une m&icamentation plus ^nergique, et aussi
apres Temploi d*eanx min^rales d'une nature plus afTaiblts-
sante. Les exp^tions qui s^en font k T^tranger Tont tou-
iours croissant et en 1851 avaient d^paas^ 1100,000 cruchons.
FRA PAOLO. Foyes Sarpi.
FRASGATI , petite ville de r£tat de ll^lise, dans la
eomarea di Moma^ sur le penchant d^une Eminence, d'oti
se d^oule le plus cliarroant tableau. C*est le si^ d'un ^Td-
ch^. 1Q]» est euTiitmn^te d'nn nombre infinl de Tillaa, parmi
lesquelles on distingue anrtout la THIa Piccolomini ; la villa
originairement constmite pour la famille Aldobrandini, de-
yenue par la suite la propria de la famille Borgbte; la
▼ilia Rulfindla, pass^e entre les mains de Lucien Bonaparte ,
puis entre ceUes dn prince de Chablais, et appartenant au-
jourd'hul an roi de Sardaigne, c^^bre par les fonilles que
Lnden Bonaparte y fit exteuter; la villa Bracciano,ci-devant
Montalto; la TiUa Gonti, ci-devant Ludovisi, anjourd^hoi la
liropiJ^ du due Sforza-Cesarini ; la villa Mondragone,
Unroenae palais, ob lV>n ne compte paa rooins de 374 fenetrea
et qui tombe aiuourd'hui en mines, situ6 non loin du con-
vent des Camaldulea, constniit par le pape Paul V. Sur le
flommet de la coUine od est situ^ Frascati, s'tievait autre-
foia Tuseulum, Tune des plus c^l^bres viUes du Latlum.
FRASGATI» ancien hittel Leconteulx, situ6 nagu^ k
VexMadiA de la rue Richelien k Paris. II re^t ce noro
lorsqu'nne compagnie rafTerma et le oonvertit en lieu de
bal et de plaisir. Sons le Directoire, c'dtait le rendez-
vous de la bonne compagnie. On dansait dans les salons
et dans le Jardu!, qui longeait la boulevard : 1^ ae rdunia-
aaient cbaque aofar, on plut6t cheque unit, les plus belles
femmes de Pans. « Quel bruit ae fait entendre? disalt Mer-
der dans son Nouveau Paris* Quelle est cette femme que
les applaudissements piMdentP... Son l^er pantalon trte-
serr^ , qnoique de aoie , est garni d'esptees de bracelets. Le
Justaucorps estsavanmient 6cliana6, et sous une gaae ar-
tistement peinte, palpitent les r^ervoirs de la maternity.
Une chenUse de linon clair lalsse apercevoir les jambes et
les cuiasea , qui sont embrasate par des cerdes en or
diamante... Encore unebardlesae, et Ton pourrait oontem-
pler parmI nooa les dansea antiques dea fillea de la Laconie. »
Qui, r^offe qui oouvralt on aemblalt oonvrir tea femmea
dtait si U^tn, si diaphane, qne pour en douMr une idte
lea auteora dn tempa biventteent Pexpression d*air iissu,
De riches bagnes Mncelalent ^ tone leors doigts; de prd-
deux eothumealalasaient ^ ddoouvert rextrftniUS de leurs
pieds, dont cbaque d<rfgt adt serr6 dana nn brillant aaneau.
Elles cachaient leor brune chevdnre sons nne perruque
blonde. Aind Tordonnait la mode; et edtemode^taltd'as-
atamauvda goAt. L*oplnion fit, dn reate, bientOt justice de
ces scanddeuses satnmales. On qultta Frascati poor les
coneerts et les fllumtnations de Tivoll; et son vade jardin
fut transfonne en un vnlgaire cafi6. Llidtd devenu desert
rcfiit de nonveanx betes. II Ait occupe par la feme des |
FRATEBNEI/
Jeux. Les salons ae peopMrant dejonentet dejonenaida
trente et qnarante. Cetdt le sent des tripola priviUgp^ oa la
beau iexe fat admis. II y resta jusqu*ii la auppresdoa da
malsons de jeu, sous Louis-Philippe. A qodque tempa de tt»
un vaste pau de malsons nooveUes a*deva aor Fcmpiafla'
ment de I'hetd Leoooteulx.
Le sucote du Frascati parislen avdt M contagieax pov
nos grandes dtte; Bordeaux ent anad son Frascati. Dn
fetes briilantes y rtenirent une sod^ Bombfeoae. <7ddt
le memo luxe, lea memea endiantements qu*^ l^iis; bmIs
la au moins les toilettes etdent riches aana indteaise. U
Frascati borddais eut ses joues de vogue et de prosp^ril^ :
lis passtent rapidement; et le magniflque hetd qu*ilooev-
pdt dans ^ bdle rue du Chapean-Rouge resta longlenpt
vide ; I'd^gante rotonde que Ton y avdt constmite pour
les bds 6tdt dtaiolie quand on y teblit la prMscture de li
Gironde. Dofet ( de VYomut ).
FRATERNEL(Amour). Detous les seotimeBtoBaliifds
an coeur^de I'homme U n'en est point qui alt €U )adis mtaat
ed^requecdui qui porte le nom d'amowrfraiermel. Les
andens en avdent plac^ les patrons, les Dioecures^ ao dd
d dans les enfers ; lis les prendent k tteoin de laaaintel^ des
serments ; lis les invoqndent dans les infortones domestiqaes,
an milieu des dangers de la mar, on dans oeux des M*Uin
Avant le combat, on chantdt Fhymne de Caalor et PoUn
et aux f unteilles on reoommandait k cea divins frferes la
etres cb^ris et trop t6t enlev^ k Tamonr de lears prodiOL
Les nombreuses Cunilles eident regardte eomn
marque de la favour du duA, et la privation d*un fir^ie <
une grande infortnne. Plotarqoe a fdt de I*amiti6 fratemdle
Tobjet d^on traits, dans lequd 11 n*a rien oabli6 de ee qd
pent rendre cette dfectioo aimable en mtaie temps qnHitile
au bonheur et 4 la vertu. De noa jours, Bemardin deSaiat-
Pierre a puise dans P^tude appronfondie du sealiaMaa
A^temd Tune de ses plus ravissantes kamumies : aolev
ing^nieux autant que vrd, 11 a trouv^ le OM>yen de carMl6-
riser ce tendre penchant quand II s'appllque aux fenuna :
II appdie Tamiti^ entre soeurs sororale^ vieux mot eaiplof6
dans la jurisprudence pour d^igner ce qd eat rdatif aox
soeurs , et quMl serdt bon de njeunir par nn plas IMqneit
usage. Personne, au reste, n'a pdnt d*nne roani^ ptai
charmante que Pantenr de Paul ei Virginie la poisaanoi
du lien flratemd et la douceur de Tunion qui doit y pr^
der. Empmntant cette id4e k Plutarque, tl la revai dn charaK
de son style Imag^ d gradeux. « n en est d'ose faauie
dit^il, compost de fr^rea in^gaux en age, en caradtee, en
talenta, comma de la main, form^ de doigta de diverses
proportions, qui s*entr'ddent beaucoup plus que s*iladaient
de force et de grandeur ^les. Pour rordlnaire, lonqnite
saidsaent tons ensemble nn objet, le poooe, cooune le plus
fortyserre ^ lui seul oe que les autrea saldsscBt tooa ensem-
ble; le pina petit, comme le plua Idble, tM la main, ca
qu'il ne pouirdt fdre s^ etdt ausd long que les antra.
It n^ a point de jaloode entre les demlera, qui travdlkat
moins, maia qui supportent lea autres, dlaa preniiera,qd
tiennent la plume, ou ceux qui sont dteorfo dHm aaoean
dV. Qudque incite done qu*il y dt entre les talents d les
condltiona des frires, 11 n*y a qu*une senle chose k leor ias-
pirer, c^est la concorde, afin quiia pulsaent agir de
comme tei doigta de la main. •
Hals d rarniti^ fratemdie a ses doooeurs, d die
aux divers membres de la famille la concorde, roUj^Baaee,
la gtedrodt^ die a ausd de s^rieux devdrs, et die impola
k I'nn de ses membies les plus i^v^res obll|^tiona, je veox
parler des atnea de famille. Cea obllgatiotts eCaient d bien
aentics par nos pires, qu'Bs avdent attach^ de gnadm
prerogatives k ce titre d'atne, en rdson des devoirs afledis
k ceux anxquds la nature Tavait departi d des diarges qd
lenr ^tdent impostor
Me sera-t'il permia d'ajouter id que ce sentiraeDt, sooth
de tant de joies pour renfant, mobile dea plus adnis deidn
pour rhomme fidt, noua est meme indlqu^ par la difin
FRATERNEL ^ FRATRICIDE
Mgislateor conune le t^ritablfl type de ranion qni doit] r^
gner entre nouft : ilimes-ooiM les uns les autres eomme
dei frirei, r^te en plus d'un endroit r^Tangiie. Aht si
eetoodiant prtopte <tait mieaz obsenr^, la moiti^ des maoz
da la terra serait efltefe, et les bommes, par le seal exercice
deeette pura affection , devenus meilleurs, en seraient aussi
plus beureax 1 l^lise YoIabt.
FRATERNISER9 c'est, mot ^ mot, exeroer la fra-
ternity. L'Acad^mie arait boorgeoisement d^fini ce tenne :
Vivre d*nne mani^ fratemelle avec quelqu'nn, ou se pro-
mettre rovtnellement mie amitl^ firatemelle. EUe n'avait en\
tre^n U qn*un aspect fort secondaire de la qaestion. Ge
mot n'^taK pas encore troov6, en 1789, que d^h les gardes
nationaai parisiens>^a/em<fa<en< avecles gardes flran^ses.
Dte lors fl derenait synonyme de « commencement expansif
d*Dne liaison 6troite entre deax on plusieurs hommes ; re-
noaTcllement solennel de ce sentiment, de sa nature fort
enthoosiaste ; rfoondliation de partis pr^ts k en Tenir anx
mains; cessation absolne de combats, auxquds saccMent,
de part et d'antra, tl'ardents rapports d'humanittf , de fra-
ternity, et nne effusion qu*on eAt vainement cbercb^e quel-
qnes heores auparavant ». Depuis, on abuse singuti^re-
ment du mot et de la chose. SonTent un oratear montait k
la tribune poor annoncer qu*2i la firontl6re les ennemis de
la France avaient d^pos^ les armes et fratemisS avec ses
d^enseors, et le lendemain arrivait la nooyelle d*nn com-
bat meortrier. Aux sanglantee joumte de 1793, on Tit,
qoelqnefois des bommes et des f emroeis eltdr^ de carnage ,
fratemiser s?ec des aristocrates ou , comme on les appe-
lait , des drdevant^ et les forger ensoite.
Ce mot, oubli^ pendant TEmpire et la Restauration, aToc
tant d*autres termes do vieax vocabolMre r^poblicain, re-
parut un instant en joillet 1830. Alors on enlendlt r^p^ter
de tootes parts que la garde nationaleayait yVa^emis^ avec
|a ligne, et les d^ptehes des d^partements, en apportant
des adb^ons loint^es, r^p^taient k renyi cette expressions
qui sommdlla ensuite pendant le long r^e de Loui»-Phi-
lippe pour ressusdter dans les mtaies drconstances, k la
remorque de la r^publique de 1848. Senlement, cette demlto
r^folution n'emprunta points sa grand 'm^ ses festins dd-
mocratiqnes en plehi Tent, dans les rues et sur les places pu-
biiques, ridicule contre-fa^ndes rapes des anciens Spartia-
tes, des agapes des premiers chr^tiens, 06 Tenaient froter^
niUT k la rotoie table les patriotes du m^me qoartier
Certains meneurs du people sonrerabi imagin^rent bien alors
de monUr un banquet monstre k 25 centimes par t6te,
pour lequel les foss^ des fortifications de Paris doTaient
sertir de salle k manger. Trois cent mille patriotes eossent
po /ra^emiserU fori \ Taise, en mangeant sur le pouce un
eenrelas aTec on sans ail , encadri dans une miche de painde
monition, et en arrosant le tout d*une verre de petite bi^.
Quel dommage qu*un si patriotique projet, au bout doquel
^tait ^videmment la r^pubiique universelle , n*ait abouti qu*i^
nn prosaiqiie procte en escroquerie I O temps, 6 moeors!
FRATERNITAIEES. Voytz Cohhvhisiie.
FRATERNITY. C'est une beUe et noble Tertn, soit
que, circonscrite et restreinte, elle lie senlement entre
eax qiielques bo&mes du m6me sang, soit que, ne connais-
sant pas de bomes, elleerobraftse Thumanit^ entiire. Dans
ce dernier cas, elle n'est que la rtelisation de cette sublime
maxime de rfiyanglle : « Fais k autroi ce que tu voudrais
qu^il te fit ; ne Ini fais pas ce que to ne Toudrais pas qu*ll te
fiU fait. » Ellc n*est qu'une aspiration vers Ic lionlieur de
tons. Aussl, lorsqn'en 1789 et en 1848 nn cri subit d'<S
mancipation retentit en France, les mots WbtrU^ igaliU^
fraiemxU apparurant-ils tout k coup toils sur tons les
drapeaux et sur tous les MiOces publics. A en croire certaincs
Ames candides, ils dcTaient constituer h jamais le nouYeaii
symliole de la foi bumanitaire des peoples. MalbeureuiHi-
nient , ^ 1'nne comme a Tautre ^poqiic, la fratcmitd ne tut
<;u*nne iilopte invcnU^e pour ^Sgarer les mas^tcset les endor-
^lir. Setileroent notre secoodc rdpublique, ptit< lu^iiigne qi<e
lUCT. I»t LA CuNW.
— T. IX.
7C,9
son atn^, erat ponvolr se dispenser d'^outer \ la saint <«
formula cette terrible sanction : wi lamort, Comme son aln^,
le nooTcl empire s'est empress^ de faire gratter et effacer ces
trois mots sacrainentels, mats depuis longtemps rides de
sens , partont oh on aTait jug^ k propos de les toire, sans
doute dans la fratemelle intention de foumir de la sorte
du traTaO anx peintres en lettres.
FRATERNITY IVARMES, association de deux on
de plusieurs guerriers au moyen Age. On a aussi appel^
adoption cette union par serment, cette communaut^ de
gloire et d'int^r^, qui obUgeait cbaque fr^e d*armes,
cheque fbfere conJur6, conune disaient les Anglais, k tin
Tennemi des ennemis de son oompagnon. Une antiquity re-
culte foumit des exemples de ce genre de pacte, que les
Scandinavea appelaient /osZ-^roedolo^, c'est-^-dire naflange
du sang bumain. L*histoire de la cheralerie retrace fr^
quemment les c^r^onles par lesquelles s^associaient de ya-
leureax personnages, nommii Jratres furati; quelquefois
ils appuyaient sur des actes contractuels cetie compagnie d'ar-
mes; il s'en est retroor^ plus d'un titre autbentique. II y
avait des fhitemit^ a Tie; 11 y en avalt qui n'embrassaient
qn*une expMition, ou mtoie qu'un seul foit d^armes. Joln-
▼ille nous montre, au milieu du trdzi^me siMe, des che-
▼aliers buvant, dans leurs orgies, du Tin m6l6 de leor sang,
et s*6criant qii'ils ^taient firferes du sang. La raison, non
moins que le patriotisme, r^prouTait cette cbeTaleresque
coutome, puisque le serment prononc^ obligeait k Sponsor
des balnes sooTont injustes, k s'engager dans des querelles,
dans des combats souTent extrayagants, et k sacrifier k un
point d*honneur chim^rique llnt^r^tde sa famille, le serrice
de son pays, ses propres affections. L^engagement souscrit
par un fir^re le jetait quelquefois dans des embarras inso-
lubles, 8*il se trouTait, parTassalit^, rerMu d'un pouToir
aoqud Pautre flnfere d'armes arait Jur6 Ibi et hommage. De
nos Joors, la conscription est forcemeat derenue la T^ritable
fratonit^d'armesnationale. G** Bardui.
FRATRICELLES, de ntalien>V-a/Hce//i, ou petUs
firtres, Cdtaient des religieux de Tordre de Saint-Francis
d*A8Sise. qui, d^lte du d^r^ement des monastftres, ob-
tmrent, Ters 1294, du pape C^estin V la permission de
quitter leors convents poor embrasser la Tie des solitaires.
Leor premier chef fut Hermann PongQnpo, de Ferrare. Cet
exemple fut sulvi par plusieurs moines d'antres ordres. Des
lalqnes mdme quitt^rent le monde pour se r^fugier dans un
ermitage. lis se r^signaient k une pauTret^ absolue, TiTaient
d'aumtaes, et passaient le temps k prior et k chanter des can-
tiques. Cette secte se multipUa k USL point, que, Tingt ans
aprto, le pape Jean XXn sentit la n^cessit^ de la d^truire.
Alors les >V-a/iee//i , qu'on nororoait yr^ors en France, se
onucutas&ezpuissants pour braver les foudres do saint-si^gc ;
ilspr^tendirent qu'iUforroaientunefiglise^ part, dont Jteus-
Christ ^tait Tunique chef, et que P^^ue de Rome n^arait
aucune autorit^ sur eux. Jean XXII appela k son aide tootes
les puissances de la chr^Uent^; mais comme les frirott
cnseignaient en m£me temps que les papes n^avaient rien k
commander aux princes seculiers, la plupart des souTerains
les laiss^rent pulluler dans les £tat8 od rinquisition n^avaif
point p^n^tr^. Elle les poursuiTit partout aiUeurs, en fi
brftler un grand nombre, et ces panvres diables, qui m^ri-
taient tout au plus d'dtre enferm^ dans des maisons de fous,
furent foro^ de chercher en Allemagne la paix et la tol6
ranee > sou les auspices de I'empereur Louis de BaTite,
qne \m papes aTaient excommuni^ comme eux.
ViCimET, de I'Acad^ie Fran^ite.
FRATRICIDE) meurtre commis par le trkte oo la soeur
sur un fr6reou one soeur. Dans la cosmogonie chr^lienne,
riiistoire dePhomme commence par un fratricide, le meurtre
commis par Cain sur Abel,sonfr^. Dans Tantlquit^
paienne, Etdocle et Polynice sont encore deux c^lebres
fratricides. Kara est concordia fratrum , a dit le poeto
latin. Le fratricide, dans nos lots p^nales, se confond avec
le uxMirlre et Tassassinat
^7
770
FRAUDE — FBAUNHOFER
FRA.UDE. Eo style comntercial et finaoder, ceinot est
presque exduslveuient employ^ ai^ourdliui coiiuue syoo-
Dyme de eontreban de : ii d^igne en coos^qpence i*ac-
tion par laquelle on soostrait aux droits de donane et
d' octroi les choses qui y sont siqettes; mais dans son
acception g^n^rale , cW une tromperie cachte, nne action
faite de manvaise foi, quels que soient d'ailleurs son objet
et ses moyensf car la fraude peut se trouver dans le dis-
coucs , dans les actes et mfime dans le silence. R^sultat de
la corruption bien plus que de Tignorance et de la inis^re,
si la fraude Tient a saisir un peupie et h pto^trer dans Ten-
semble des relations sociales, die est un signe infaillible
de decadence. La soif des jouissances niat^rielles, qui dis-
tingue partlcuii&recnent notre ^poque et la signalera si trie-
(einent h la poFt^rit^, a dlev^ Tintrigue, la cbarlatanerie,
la duplicity, tous les ex patents frauduleux, au rang des
obligations et des qnalit^ du bon coninier$ant et de tout
individu qui veut prosp^rer. Les marchands de Tin, les
Qiarchands de lait, de miel, de beurre, etc.; les boulangers,
tea epiciers, les restaurateurs, prcsque toute la gent qui la-
brique, qui achate et qui n^gocie, les industries de toutes
sortes, falsifient, empoisonnent lenrs produits, ou les ven-
dent en pourHture , on trompent sdemment sur le poids ,
sur le prix, sur la quality , et ne s'arr^tent que \k oh la loi
interpose ses peines et les masses exploil^es leur fureur.
Personne nMgnore que les moyens frauduleux usit<^s partni
les d^biteurs et les vendeurs de mauvaise foi ont rendu
compl^tement illusoires les precautions du Code en faveur
des acqu^renrset des crdanciers. La loi, inalgr^ sa Tigilance,
n^atteint pas, il s'en faut, tous les banqueroutiers frauduleux.
Faut-il, enfin, parler des fraudes usittes en mati^ de cons*
cription? Nous pourriuns encore raconter conunentse brasse
la pens^, comment se manufacturent les livres, les jour-
naux etles panac^. Mais le public, qui est juge et partie,
est d^jii assez amplement inform^ pour condure avec nous
quMl y a suratwndamment fraude dans la produdion.
Traude dans la Tente, fraude dans Taebat, fraude dans le
but et fraude dans les moyens; fraude dans le langage et
dans la penste, fraude dans les cboees intdlectuelles,
fraude dans les cboses morales et sacr^s, cnfin fraude en
tout et partout. C. Pecquecr.
FRAUDES PIEtJSlilS. On a donm^ ee iiom 4 t<mt
moyen ilUgitime et coupable 6ihploy6 dans le but d'assurer
Tempire de la rdigion. C*est ce qui explique le singiilier
accord de deux mots qu'on s'^tonne de Toir aooouplte. Quoi
qu*il en soit de oes licences que pn^tend se donner un i^
InconsidM ou hypocrite, la saine morale , la pure doctrine
^▼angdique et la tradition de r£gltse n'ont jamais autoris6
k pcnser q»*on pftt, par aucnne raiaon, justifier un pardl
proG^^. Saint Augustin dtelare forrodlement qu*il est de«
fendu de faire le plus pdit mal, dOt-il ca rteutter le plus
grand luen. U est Evident , an premier coup d*oeil , que la
doctrine des fraudes pieuses n^est autre diosCySOos une
expr^ion moins choquante, que la doctrine qui justifie les
moyens par la fin, en admettant les pins grands crimes
mfime, k la condition que les suites en soient utiles k la foi.
On salt de quelle teole sont sortie ces prindpes favorables k
toutes les ambitions el mis, dans tous les si^es^ en pratique
par TaYeuglemeot des partis. Les fraudes pieuses ont M
surtout reprodito par les toiyains protestants aux P^res et
aux docteurs catlioliques. Oes aecosations portent prlnd*
palement sur des textes falsifi^ de I'^ture ou des P^res,
sur I'emploi de livres reconnus apocryphes, sur la ;8upposi-
tioo m6me de semblables liyres, etc; mais oette accusation
a ete Tictorieusement rifut^e par les terivains catholiqueB,
et Origtoe, Hesydiius, saint JMroe, saint Jean Clirysos-
(ome, Synesius, ont 6i6 fodiement Justifl^ des attaques de
leurs adveniirse, Beausobre, Moshdro, Lederc, etc. A?ee
im peu plus de bonne foi, ou un peu moins de passion , U
^tatt natnrd d'attriboer k tlgnorance des copistes , aux td*
rii'hres des premiers siteles dn moyen Age, k la dirr&rente
:o.(oe des intelligences, des alterations indv i tables au milieu
de la confusipii ei des dtsfMitee Moleg^iiea sane cease i«*
naissantes. II est puW d^atolr voiil» ^tabUr ear eas deih
ni^ de lliistoire UtS^raire eedMuptique wi ayaltee 4i
mensonge adopts k tout ianuds par les cMi A Itflftaa.
Mais, comma on sdt, la passion exdut U Ht^oMkm^ el
nous ne prdtendons pas fain id aux jMuim rtiwnie phi
de reproehes quils n*en n>6ritent
On a donnd aussi le aom de fi-audm ptmtam I eeitalncs
ruses trte-innocentesy employ to poor MMu quelqnes
personnes k des actions utiles on vertuwuies. On eitet cilie
antres, oelle par laquelle aaint Louis dMcrmivi «• ccrlui
nombrejde sdgneurs de sa cour k partir pour la ereindt,
en leur donnant^e anit dee llvrUt sur lesqudlee tt tvait
fait ricliement broder d'arance le signe par leqadoD aaii-
festait riptention de se croiser. H. fieocpni,
FRAtlDEURtcxpresdonsyaoiiyqiede cowlrefcuwrfirr,
comme /rovcfe Test de contrebondt. II faut powtaal dis-
linguer : la fraude est sonrde et cadite, eMe se fiut taoM-
ment d sans appardl oiTensIf, taadis qnela nootrebaade art
ostensible et se Ikit a?ee attroupemeat d port 4*anDe8. Da
\k la dirr^renoe entre le /raudeur d le contr^bamiier d
la plus grande culpability de ce dernier. II ae lanl
fondre non plus le contreifenant avec le fraudeur oo le <
trebandier. La contrav^tion suppose booae foi^
ranee des r^lements iiscaux.
FRAUENLOB (Hmu), e^ld^re troobadoar (
sxnger) allemand, dont le vdritabla nom tell J7eiiri di
MUnie^ d qui Ooriiisait vers la fin du treixitea siMel
Mayence, oik il mourut, ei| 13ia. Le lecudl de Manesae eea-
tient qudques-unes de ses produdloas podiques^ qai bril*
lent par la grftoe d par Td^vatioa de la peaate » naala qd
souvent auad ptebent par une trop grande reabeicbe daai
Texpression d dans la forme. II cide d'ailieusi tniplMfle*
ment au d6dr de faire preuve d^^dition, travera qui a
donnd lieu k Topinion erronte qti^il tvait tU doctear m
thtologie. Ce surnom de Prawtnlob^ qui dgdfia litttfrals-
ment pandgyiistedesdameSj provient, sulvant Ifs aas^ de
ce que Notre- Dame, m^edu Sao veur, est le sujd d^ua graad
nombre de ses po&nes, et suivant les autres, des neoi-
breuses pi&ces de vers qu*il compose en llionaeur des di-
mes. La tradition porta que ce furcnt dea femmes qd le-
vcudii{u^ent rboonfur de rensevcBr, d qu'eUes couvrireal
5:a tombe de fleurs d de larmes. L. Ettiaiiller a p«Uii%
sous le titre de Poimes /unAralres, Senlencei ei Ckamtuu
de Henri de Misnie, lepan^yrisle des damet (QnediiB-
bouiv, 1$43), la collection la plus complete de ce <|d aoos
reste des produdions de ce mksterexnger*
FRAUNHOFER ( Josepo db ), optiden cdttna d ia-
venteur d^un grand nombre d'instniments d'optiqae, wk k
Straubing ( Bnvi^re ), le Gonars 1787 , tttait fiU d*ua pawn
vitrier, et exer^a dans sa premie Jeunesse la mdlrr dt
son ptee. A PAge de douxe aas il eatra en apprentissage cks
ou miroitier, tailleur de verres. Pendant lesdx anate oons^
cutlves quil resta cbex ee patron, Uneluifntdoand qaetd»i
raremeat de pouvoir frequenter Ttole da dliaaaehe^ dr^
oonataace flidieuse, a laquelle ii taut attribuer ll^ieraBei
presqne complete oO 11 demeura toujours de Ptoiture d da
calcid. En 1801 , U maison de aoa palroa daat vtaoe k
s^terouler subitemeat, il resta peadaat qudque temps ease-
vdi sous ses d^oombres. Ses gdnisseroents exdt^roit toete
la soUldtude du roi Maxlmilien , dont les ordres, extoit6i
avec intelligence, Parradi^ent k cdle sepulture aatidp^ Le
roiprit sola de faire panser ses blessures, et aprteaacompMe
gu^son, lui fit donner une gratification de dix-^boH ducats,
qui liU servitli se procurer les instruments les plus indispeB-
sables li ses travaux d^optique. Le coasdller Utxsdineidrr
lui procure les livres ntossau«8 poor qu'il pAt entreprendre
lui-mdne avec succis sa propre 6ducdlon. Pendant k^
teroiis encore, oblige de travailler pour vivre, ce nefutqoe
les jours de D&te qu*il put ccnsacrer qudques beures k Pdnde.
Ces obstades ne Pemp^drnt pas 'le se rendre bient«ic
famlli^rcs les lois de Foptique, d il eraploTt le produHdt
^'*-.
•_ %
FRAUNHOFEB — FRAYSSINOUS
771
MM «Mr0 iliMl qM ee ^ tai ratUH ebcat^ de la gratillca-
tion royale4 racbeterdeson patron les six darntanmoia da
fon a|ipraiilittaga et lae proearar mia maehlna k poKrIas len-
miaa. En laM UtnahMUer et Rdehanbaeh la prirant au-
prM d'ettx comma opticieB, el ca fut plus tord, sous sa di-
raeUon, qtl*ad ftrndadans Taaeieii content da Benadietbeura
r4tabll0«emaiit dastia^ &la fabricatiandes fnfttnimentsdlop-
triqnaa, tranidlrA k Munleb en 1819. A partly da 1811
Framiborar r^assil I fondra la//f nl-^las^, at, aprto una
ftmie d*aMala Infiriiatueax, partint k en prodoira use masAa
aamid^tenient homogtae. II rAiasll 6galement k fhbriquer
6u erown»9ia$3 da beaneoiip rap^rieur k oelol dea An-
glais. Parmt lea Rarabrem InMrainenta d^optiqua quMI In-
▼enta on parfectionna, noua dtarons le grand Meseope paral-
laeiique on r^fratteur $^nt de Tol^rt atoira da Dorpat,
qui groMit en diamdtra 3,5ao Tola ; un MlUmktre^ un ml-
erom^re/llaire r^piiiteur d lampe^ un mJkemseope aehro-
mailqne, un microm^re annulakre perfectionn^ , etc.
Apr^ la translation k Munich da l*MaMiMeinent optlque de
Benedictbourn, Prauntiofer Tut nomm^ ronsenrateiir du ca-
binet depliysiqne de Paead^tnfe da Daviftre; mats 11 na
foorn't pa« una longue ciirri^, et niounit la 7 hiln 1826.
Lra liahilants de u ytlle natale ont donn^ mhi nom k la rue
ad eat silit^ la maison ofi II tH la Jour, et en face de laqnelle
^ a plaf^ son buste. Reilclienbach , son mattre, 6tait mort
qiielque temps atant lul. Leurs deux toinbes sont contigufis,
et sur cplie de Fraunhofer on lit cetta courte ^pHaplie :
Approsimatfit sidera { II rapprocba de nous les astres).
FRAXINELLEf planta ylTare herbacde, de la Tamil le
des rutac^, ainsi noimn^ h cause de la ressemblance de
aas feuillea ayee celles du frfine ( en latin fraxinus ), et
qua la beauts de sea flenrs a feit placer ilans les Jardins d^a-
grtawnt. Quafqda originalra de TEurope m^rldlonale, elle
supporte asses bien lea biTers das contr^es au sud de la mar
Baltlque. Sa tlge, asaet grosse, crense et pubescente, attaint
quelqnefols un mMra de liautenr. 8es flenrs, qui pandssent
an ^, sont rougeAtres, ray^es de pourpra; mala on en pos-
sMa ausal ma rari^ k fleurs blanches.
Loraque la fra^lnelle est en pleina v^tation, elle exhale
nna odeur analogue k cella du citron, mals mains agrteble ;
on lui reptodia m^ma d'atolr quelque rapport atec Todeur
da bouc. Toutes ses parties aont aonrertes da t^ieules
plalnes d*nne bulla essentielle trto-aromatique, et que i*on
olitient par la distillation; elle passe pour un bon oosini-
lique, donf rusage est r6|Mmdn deptiis trto-longteiups dons
la midi da TEurope. Durant les cliaieurs de V(\A , cette huile
a'^apore en partfa, et r^pand autour de la planta un fluida
tf^lnflammable, qua Ton paul enflamnier en eflTet comroe
louta autr« yapeur de mteie nature, et qui pr^cnta alors la
aingulier speetada d'una planta eoTlronnte de fbu sans en
Mre andammagto. Ca pli^nomtaa n'^tait pas ntesaaira pour
f aire attritiaer d'^lnentas propri^t^ rnddicinalaa k un t^
g^lal ausai reraafquaMa; maia la ranooun^ doat la frail-
oalle Jnult longtemps dans lea pharmaeop^ ne a*est pas
aoutenue. C est pourtant eetfe renomro^ qui lui a liit donner
le notti de dietame bhne^ comma si aOa arait qualqua rap-
pert i?ae la planta que V^os cudllll el}e*m#ma aur la
nont Ida pour panser la blessure de son fila tn4t.
La fhixlnella eonstitua ausd un genre seua Id noni sden-
tMqtie da dietamnus, mate dent on lie eonnalt qud deux ea-
ptoas, rune d*&irepa el oflldiiala ( la dieiamnus flraxt-
fialla, dent on ttent de parler ), et Tautre d^Am^rique, pTus
rameusa at moins Aav^ qua cdla d'Eorope. Fkbit.
FRAYEUR. Foyaa CRAnrrs.
FRAYSSflMUS (Dfina, comfe bb), ^dqna d*HermO'
polto in partilmi, naqutt la • mal 1765, au vlllaga de Cu-
ri^reft, dans I'ATeyttin. Aprda arolr aebatd k Toulouse ses
dtttdesth6ologlques et re^i le sacerdoce, il desservlt qudque
temps une parolsse dt tiAaga wtc le litre da Tieaira, H
illsparoi ensuite dans la touniiente r^olntionnalre. Mala
lorsqu'en 160t Rapel^on rourrft les temples , il soHIt de sa
falraitey at comment daiis I'^se des Carmea k Parte lea
eonrifireBees snr les preores du christlanlsme qui ont TaH sa
r4»utation. Malheureusement pour lul, il s*6tait peimis
quelquas excursions dans Je domaine de la politique . le
gouternementconsulaires'en formalisa. Frayssinoiis, mand^
k la police pour sVxpliqiier, r^poaflit adroitement que la
religion quMl prtehait pla^tt Tobiiissance aii% pui^tsances au
rang des plus imp4rieu% devoirs, et n^oublia pas» dims sun pre-
mier sermon, de pri^oniser la main puissntite qui avalt
miraeuleusement restaur^ies auttl%, Cet flde patent d*ari*
IMun fait § propos lui taint line chaire de professciir k la
factiltd de tliMogle, et son protecteiir Fontanes le noinma
inspedeur de Taca^l^inie de Paris. 11 rp^iit de plus un ca-
noni<'4it au chapitre de Notre-DamCf et tran^porfa alors ses
conHSrences de P^glise des Carmes k cede de Saint-Sulpice.
La foule Ty iiulvit. D*abord, 11 se confenta d*un rOte secon-
daire, posant des oliject ions auxqueiles WxhM Buyer rd-
pondait. Mais b!ent6t il empi^ta sur les attributions de son
partner^ s'empara du r61e principal , et le Icndemafn de
chacune de »es pr('*dications les journaiix les cf)n1tnont^^cnt,
an en citant k IVutI des pa^sa^es. Tout ce bruit ddptiit au
goiiverneinent imperial , qui pria Torateiir d*aller se re|)0.<cr
de ses fatigues an sein de son chapitre et de riiniversiU^.
A la premiere restauration , la carri^re se rouvre plus hril-
lante que jamais pour Frayssinoiis. A|)Of re non moins ferTent
du royalisme que du catholicisme , il remonte dans sacliaira
en 1814, et de \k foudroie l*incr6dulitd etle llb^^ralisme. Una
ordonnance du 14 octobre lui avail coiiservd sa place d*ins-
pecteur del'acaddmiede Paris; une autre, du nf^vrier 1815,
le nomma censeur royal , et H ce tltre 11 joignlt bientdt celtil
de priidlcateur du roi. Cependant, Napoleon revicnt de Pile
d^Eibe k Paris, et Tabh^ Frayssinous court demander, pour
la seconde fois, un asile aiix montagnes de t^Aveyron; puis
una fois Louis XVlIt r^tabll sur son tr6ne, son pr^icateiir
▼lent raprendre la cours de ses conferences, ct le 14 aoAt
1815 11 est ippele k faire partte du conseil royal dMn^^tnie-
tion publique. On ignore pourqnoi d^ Tannine suivante 11
se d^mil de cette demifere fonction, conservant toutes lea
autres, at recevant en ^change une pension de 6,000 francs.
En 1817 Fabb^ Frayssinous, qui venait d*6tre nommd pre«
mier aumdnier do rol, fut cholsi par FAcad6mie Fran^aisa
pour prononoer devant elle Fdlogo de saint Louis. Ce fut la
signal de sa fortune politique : en moins de deux ans, 11 se
▼it ^Iev4 aox plus hautes dfgnit6s de l*£tat. A difaul d*un
si^e vacant, on le norame in partibus 4v6qoe d'Hermopolis,
dans la haute tgypta; on r^ablit pour lul la d\ga\i6 da
grand-maltre de t*univer8it^;onlefett comte, grarid-officier
de la L^ton d*Honneiir et pahr de France; le 1" Jm'n 1822
PAcad^mie Fran^alsa lul ouvra ses partes, en remplacement
de Pabbd Slcard, et le ministftre des cultes ayant 6U unl k
celul de rinstmcllon publique, c'est k lul qu^on en confle le
portefeutlle le 26 aoAt 1824.
Charge, la 25 octobre de la m6me ann<^, de prononcer dans
I'abbaye da Saint -Denis Poraison fun&bre da Louis XVIII,
on observa qua la cbarte Jurte par ce monarqne n'y fut pas
mtaie mentionnte,querorateurremarqua a vec intention que
le roi ttvait dd souventplier devant la force des chases,
que, dans une Tigoureuse sortie centre la llberti de la
presse, II pr^tendit qu^on avaiteu grand tort de laisser
deseendre Finstruction jusqvCaux demikres classes du
peuple, et quit ne fallaltpas chereher ailleurs la cause de
Passasslnaf dtl due de Berry. Sous Padmlnlst ration de Vi-
▼£que d'Hermopolte, les jdsultes, ddguis^ en P^res de la
Fol, reparurent en France, s*empar^nt da Pensdgnement,
et envahirent lea ^les, les^lises et les chalres. Lors
de la r^olution nlnfot^ridla qui renyersa Villde, an com-
mencement de 1828, Frayssinons conserva qnd({naa Joups
la rooKi^ de son portefeuille, le d^partement das cuKes, qui
avalt «t6 9^H derinstmction publique, dont on avail formd
un minist^ pour M. de Vatlsmesml ; mate le 3 mars 11 fut
reraplac6 d^6n{tivement par Pabb^ Feu t r let.
. Aprte la revolution de Julllet, 71 vivait dans la retraile,
Iorsqu*ei| 1833 Charies X hit confla r^docation du due d«
97.
FRAYSSLSOUS — FRfiDlfeMC
775
Bordeaux. D ne rerint en France qa*eii 1838, aprte a? olr
accompli oette misdon, et moorot dans la retraite, en 1842.
Les conferences de TabM Frayssinoos ont ^t^ publi^es
en 1825, sous le litre de Jkjfense du Christianisme (3 vo>
Inmes in-8'*, aaxqoels on en a ^oott un quatritoie, en 1843) ;
BMis eUes n'ont point renoavel^, k la lecture, t'efTet qu'dles
avaient prodnit snr nn auditoire entrain^ par la fadle Elo-
cution do controTersiste. On a de lui , en outre, VraU Prin-
eip€$ ncr Us MerHs de V6glist ^aZ/icane (1818), Oraisons
funiltres duprinoe de C<md4 (1818), du cardinal Talley'
rand de PMgord (1821), de Louis XVII I (1824), et une
Mition du Ginie du Christianismef enrichie de notes et
de oommentaires.
FREDAINE9 action qui sans nuire ^ autrai porte une
alteinte ^ la morale. C'est asses dire que l*on ne toUure les fre-
daines que cbex les jeunes gens, et encore pourru qn'ilsne
tombentpas trop souyentdans lar^diTe. ATantla r^Tolotion,
dans la haute bourgeoisie, on passait k ce que I'on appelait
les e^fants de famille qudquesfredaines : c'dtait liunesorte
degourme morale qu'on Etait convenude leur laisserjeter,
roais qn*ilis devaient laire onblier par un trafail opiniAtre
et par une bonne oondoite. Sairt-Pbospeb.
FRI^l^GAIREy cbroniqueor de l^Epoque m^rofin-
gienne, naquit vers la fin du sixi^me si^e, 00 an commen-
cement du septitoie, sous le rfegne de Glotaire IL Nous Sa-
vons peu de choses sur son pays, rien sur sa personne et
sursa Tie. II est probable qui! 4tait originaire de Bour-
gOgne ; Thistoire de ce pays le troQTe pins instrait et plus
exact ; pour lui , c'est Unqours le roi de Bourgogne qui est
le roi de France. On doit regretter qu'imitant Gr^goire de
Tours, il ait crn devoir parUr de la creation pour vrirer k
son Epoque. Une ooncislon pEnible , un d^ant constant de
liaison, nn langage barbare, dnr, incorrect, caract^risent
Fr^ie^ire. Son ouvrage est pour les penste, pour la
langue sortout, un monument pr^deux A consulter ; c'est un
tableau qni reflate la oouleur ratable du tempC Sa Chro-
nique se divise en trois parties : la premiere contient un
abrig6 de I'histotre andenne; c'est une comj^ation, sans
m^rite et sans int^rM, de plnsieurs auteurs connus; la se-
eonde renferme nn r^sumd des six premiers livres de saint
Gr^ire de Tours : il y a joint quelques fails qu'on ne
trouve lias ailleurs; la troisitoM prfoente une chronique
pleine d*int6rM, parce que c'est le meilleur, on pourrait
preaqne dire le seul monument historique de 581 i^ 641.
Sans FrM^gaire, on ne saurait presqne rien de plusiews
vignes trMmportants. ImprimE d'abord comme continua-
teur anonyme de Gr^oire de Tours, puis repoussE par qud-
ques savants 9 qd n'avaient pas trouv^ son nom dans les
mannscrits, Adrien de Valois et Vertot ont 6tabli son exis-
tence par des prenves assez fortes. Les meilleures ^tions
de Fr^^ire sent celles de D. Ruinard et de la collection
des Historiens fran^. F. Hatrt.
FR^lfiGONDE naquit k Montdidier, d'une fiunUle
obscure (543). Attach6e au servioe d*Andovtee , Epoose de
Cbi-lp6ric P^onraconte qu'ayant sMuit le roi elle par-
vint k Signer Audovtee en lai faisant tenir sur les fonts
bapUsmanx son propre enfont, oe qni cr6ait une affinity
spifitnelle entre CbUp^ric et la reine et rompait leur ma-
nage. Galswlnthe sucodde A cette femme r^udite; main
FrWgonde feasaisit bient6t les affections de son amanty et
la nouvelle refaie est tnmvte roorte on matin dans son lit
OhllpAic ^ponse sa concubine.
Alors comment cette longne et sanf^te rivalit^ entre
FrM^ondeetBrnnehaut, femme deSigebertet scenr
de Galswintbe, et les goerras qui dteUrait d longtemps
PA us trasieetla If en atrie. Sigeberty M<fOTte,fll8deCbil-
p4^ieetd'Andovtee,qni avait^poos^ BrunefaantySClovis, fr&re
de oe jenne prince, tombent soceessivement sons les oonps
de cette femme implacable, sans parler de bien d'antres
meurtres pins obscurs. Pea de temps apris (584), Cliilp^ric
p^rit assassin^ Quelqaes historiens attriboent ce nouveau
crime k FrM^Bondc^ (jaU aorait fait tner son roari au moment j
oti il anrait appris sa liaison adoltire atee vb de see
sans, Landeiic.
Mais FrM^nde ne trouve plus que des mnemia
d^elle. Go n Iran, roi de Bourgogne, tnteor deson fib Glo-
taire, rexile au ch4teaude Rueil, d'ob eilevicot babttcr
Rouen. L^ dleretrouve Pr^textat,r^6qoeqiiiavaitUai
Tunion de M^rovte et de Bronehaut ; il ne pent ^chapper k
sa vengeance et est pdgpard^ au pied mteie de TanleL
A la mort de Gontran,le fils de Brunehant, Ch ildebert,
envahlt les £uts du jeune Clotdre. Mais Fr^d^gonde supply
au nombre par la bardiesse et la promptitnde; elle attaqne
Childebert ^ Troncy (593), emporte ses retranchementt et
les dtfend contre lui dans un m^me jour. laquKt^ par lei
Bretons , sans doute excite par die , le roi d'Aostrasie m
peot tirer vengeance de cette ddaite; et la veove deChB-
pMc gouveme sans guerre iusqu*^ la mort de Ghildcberl Ti-
rant babilemeot parti des.drconstanoes, die reooavre aocofS'
dvement Paris et les vilies de la Seine tomb^es an poovdr
de TAustraden, rencontre Tarmte de Brunehant k LoloCtt,
la tailie en pitees,et revient terminer paidblementsa carri^
a Paris (597), entre les bras de son fils, et* pins beoiense
que sarivde, par une mortnaturelle. EUe fut inhnm^ dam
r^ise de Saint-Germain4es-Prte, k o6t^ du roi ChSpM.
Fr^^onde dans oes temps de barbarie sauvage a laiii^
one rotation de f6rodt6 inouie, dors que Branehaati
presque trouv^ grice devant lliistoire ; il ftnt fypfndant ic-
connattre que la reine d'Aostrasie n*avait pas en die nae
indigne rivale, d sa r^enoe doit dtre oomptte dans nos aa-
ndes an nombre des plus remarquables.
FR^J^IRIG* Nom de dnq empcreors d'Allema^M.
FR£d£RIC I*', sumommA Barbe-Rousse, second eiip»>
reur de la maison des Hohenstaufen, I'un des soovcrdBi
les plus remarquables d les pins puissants qn*ait ens l*Allenn-
gne ( 1152-1190 ),n6en 1121, ^taitfilsdudocdeSooabe Fr^
d^cle Boigne. Il8ucc6da^ son p^e, comme due de Sooabs,
en 1147 ; d 4 la mort de son onde Temperear Conrad III,
(1152), il obtint la couronne imp^riale. yoalant rdabfir
TEmpire comme puissance ind^pendante k regard da said-
si^, aind qu'aux temps de Charlenu^e, il fixa tod de
suite ses re^rds sur lltalie, qu'il r6M»hit de
afin de constituer de la sorte en faveur de aa
sonveraind^ absolue, qull ^tdt impossible alors de
k fonder en Allemagne, en raison de I'^tat dlneitricdMa
confudon on se tronvdt ce pays. En cfins^qucnce, il ait
promptement en ordre les afbdres de rAileaaagne, termina
le difCirend existant entre les fils du roi de Danemarfc, Ca-
nut , Wddemar d Sudnon, en d^oemant an dernier de ees
princes la couronne de Danemark, oomme fief rdevaat de
TEmpire, et gagna Henri le Lion k ses inlMta en re-
conndssant de la manidre la plus formeDe, en 11&4» la 16-
gitimitd de ses drdts ^ la souverdnet6 de la Bavitee. En
mteoe temps il renvoya en Italie les legate da papa qd pri-
tendaient intervenir dans Tdection des iv^oes ; pais il arau
une formidable amde pour les suivro bientAt aptia de Pantn
cM dm Alpes, ob peu 4 pen- les vilies lombardes s*4taieat
afiranchies de la d^pendanoe de I'Empire. Mais en prde 4
de mn^nfiMi divisions, la pluparten ^talent veonesi peoser
que la sujdion k TEmpire 6tdt encore prdi6rable 4 ana li-
berty rempliede troubles dde perils ; il sembiaHdte ion qas
remperenr dftt renoontrer bien pins de Iacilil6 k les iwwaiit-
tre que s'O s^attaquaK k rorgndUeuse f6odaUt6 allfmande
Pendant que Fr4dMc se troovdt encore k ConitMna,
occupy k r^nir aon arm^e, il y arriva des d^poite de la
ville de Lodi en Lombardle venantse plaindre k Im qoe Mi-
lan, dtd tottte d^voote aux intirds da aaint-aab^a, efit im-
post aon jong k leurs condtoyens. FrMnc enjoigpit aasd-
tAt anx ien Milands d'avoir k renonoer 4 leor oaofpation;
mala lenrs consuls d^chirferent en mille moroeaux la kttn
impdriale. En cons^uenoe, en 1154 Fr6ddric Barbe4UMisas
franchit les Alpes. A Roncaglia il tint one grandedlMe, oa
les d6pat6s de Milan vinrent hnmlilenient se aouoMttre k
la peine proaonc4e par Pempereur centre leur ville;
FR^^RIG
il ft'empiira d*AsU el de Tortona; et pour foire im exemple
qui /irapp&ide terreur ses ennemis, il r^luisit en oeodres la
seoonde de cm villes. A Pavie , il se fit coaronner roi de
Lombardie; et ^ Rome, le 18 jnlo U55, le pape lui-m^e
pla^ SOT sa t6te la cooroiuie imp^ale. Reveau en Allema-
gne, il fit en 1157 avec saccte la guerre an roi de Pologne
Boleslaa, et ^igea la Boh^me en royaume ; mais dto Tannte
snivante ( i 158 ) il 6tait contraint d*entreprendre one aatre
tnpMition en Italie, parce que lea TiUes de Lombardie, Mi-
lan sotamment, a'^taient de nouyeao r^volUes. Cette fois
€oeore il ne s^^igna qa*aprte avoir tout mis en bon ordre en
Allomagney o5, par eiemple, il indemniaa Henri Jaaormir-
gott, ooarroQc^ centre lui d'aToir perdn la BaTi^re, en ^ri-
geant la Marcbe d'Autriche, poaseasion particnli^ de ce
prince, en dach^ independent. II partit aiors poor Tltalie ,
oil la lutte recommend aussitdt. II a'empara d'abord de
Breacia, poia il contratgnit par la famine Milan k lui ouvrir
aes portes, k a'engager k rendre aox Titles de Cosme et de Lodi
Bear independence, ^ lui prater serment comme eropereur
et k soumettre k son approbation i'eiecUon de aes consuls.
A la Suite de ees succte, Temperenr tint encore une fois k
Roncaglia one grande diMe lombarde, k laqoelle dnrent Teoir
nssister toos les grands feudatairea de lltalie et lea consuls
de toutes ses Tillei. Dana cette assembiee, oniqnement com-
pos^e d*indigtoei, 11 fit eiaminer par quatre cls^rea jnris-
oonsnltea. que d^signa runiTerstte de Bologne, les pr^roga-
tives imperiales et les priTiieges appartenant aax Tilles ainsi
qn'aux Taasaus de TEmpire; puis, en Tertu des principea
du Code Justinien, nouTellement mis en Tigueur, il d^dda
qu'a Tavenir tons les droits de donane et tons uk rcTenus
publics appartiendraient ^ I'empereur, que lea Tilles seraient
administrees par on gouTemeur {podeftd) k la nomination
de Temperenr, et qu*k TaTenir toote gnerre priT^e serait
inlerdite. Bon nombre de tQIcs refosirent de ae soomeltre
a ces dnres conditions, et y oppos^rent la plus opiniAtre re-
sistance; mais on elles durent c^der a la force, comme
Crema, qui, ^ la suite d'un long si^ge, epreuYa, en 1 ifiO, le
sort de Tortona; ou bien 11 se reserra de lea cbAtier ulte-
rieurement, par example Milan, dont la resistance ases de-
crets fut cooronnee de succte. Snr ces ontrefaites le pape
Adrien lY etait mort. Lea cardinaux ne purent s^entendre
aar le cboix de son soccesseiir. Les uns einreat Alexandre III,
les autres Victor IV. L'empereur remit k un condle le soin
de decider lequd des deux avait ete Yalablement eiu. Victor
comparut devant cette assembiee, tandis qo*Alexandre refusa
de s'y rendre. Elle proclama la Yalidite de reiection de
Victor, et Fempereur confirma cette declaration. Alexandre,
r^oit k quitter Rome et mdme lltalie, se refngia en France ,
d*o(i, en 1168, il lan^ les Tondres de rexoommunication
centre Frederic I**" et contre Victor IV. Pendant ce temps-
Ik Frederic Barbe-Roosse ^Tait pour la troisikne Cois reuni
en Allemagne une armee, qui, forte de 100,000 hommes,
fraucljit les Alpes an printemps de 1 161, et alia tout aussitM
mettre le siege devant Milan. Cette orgueilleuse dte, apr^
aToir soutann un siege de prte deux ana, fnt enfin reduite k
ae rendre, en 1162. L*empereor la detnilsit de fond en
comble. 11 fit, k la Terite, grAce de la Tie anx habitants;
mais il dedda qn*ils indent s'etablir k lenr choix danaquatre
locaUtes dUrerentes de ses £tats, qn'il designa.
Aprte nn td triompbe, Frederic I*^ dnt penser qnll ne
ioi restait plus rien k soohaiter. A son retonr en Allemagne,
il preposa an gouTemement snperienr de lltalie Paiche^
▼eque Reinold, bomme serere, auquel il adjoignit des
baillia, qui dans lenr administration se montrteent anssi
dors qn'arbitrairea, preiererent de kmrdes taxes et TexA-
rent ki populations de tontes lea manieres. Victor IV etant
▼enu k monrir, rempereur fit eUre k aa place Paseainiy et
confirma son election , sans ae aonder de Tanti-pape Alexaiw
dre. Impatientea d'un ]oog derenn intolerable , les Titles dl-
ftille enrent de nouTean reoonrs k la reTolte. £n 1167 elles
aonduxent pour la defense de lenra droits une ligue dite
LmnbartUp commeneennt k reedifier Milan, contraignirent
771
Lodi k faire cause commune aTee eUea, rappelimt Alexan-
dre 111, fonderent en son bonneur, en 1188, la Tille d'A«
lexandrie , et s'allierent aTec Temperenr gree. Dte 1 166 Fre-
deric P' aTait pour la quatrieme fois euTahi lltalie. Atoc
Tarmee considerable qu*il aTait amenee , il triompba dV
bord de toutes les resistances , et parTint meme k i^nstaller
k Rome le pape Pascal III , qui en aTait ete cbaase; mais
une effroyable epidemie qui Tint k ce moment raTager son
armee contraignit Tempereur k s'en retouroer predpitam-
ment en Allemagne, od il n^arriTa pas sans pdne. II n'y eut
paa plus t6t mis en ordre les allaires les plus uigentes, par
exempie recondite le doc Henri le Uon aTec ses ennemis,
qo*en 1174 il entreprit sa cinquierae expedition en Italie.
Mais, abandonne au moment decisif, et malgre ses instantes
supplications, par Henri le Lionet son armee, il fut oom<»
pietement battu, le 29 mai 1176, k Lignano, od les Lorn*
bards Tattaquerent aTec des forces superienres; et ^ la suite
de cette detaite, il se Tit contraint de reoonnattre Alexan-
dre III comme seul pape legitime, de condure nu armistice
de six ans aTec les Tilles lombardes et meme de donner son
approbation k leur federation. RoTenn en Allemagne, il tra-
duisit immediatement doTant la diete de TEmpire Henri le
Lion, k la defection doqoel il attribuait ^ bon droit les d<^-
sastres de sa demiere expedition; et cdui-d , malgre trots
soBunations successiTes, a'etant abstenu de coroparaltre,
fut mis au ban de TEmpire. Poor preter main-forte ^ Texe-
cotion de cette sentence, Frederic I*' marcha aTec one pnis-
sante armee contre Henri le Lion, qui, en 1180, ftit reduit
^ foire aa soumission. En ne ini laissant que ses domaiues
bereditaires de Brunswick et de Luneboorg, et en le oondam-
nant en outre k trois annees de bannissement en Angleterre,
Frederic I*' aneantit pour toujours la pnissanoe des guelfcs
en Allemagne. La BaTiere, qu^aTait jnaque alors possedee
Henri le Lion, fut attribuee, sanf la Styrie et le Tirol, qtt*on
en detacba , au fideie comte palatin Othon de WIttdsbach.
D6ik precedemment la Saxe, de beaucoup amcdndrie d*ail-
lenrs, aTait re^u poor souTerain Bernard d'Ascanie. Cast
anssi Ters cette epoqoe que Frederic I'' erigea Rathbonne
en tOIo libre imperiale, comme retaient dejii Lubeck et
Hambourg; ce qui amena plus tard la fondatlon de la
H ansa. A partir de ce moment , lltalie demeura tranquille.
Le pape Alexandre III etant mort en 1181, I'empereur
continue d'aToir de bona rapports aTee son snccesseor, Ur-
bain II ; et en 1 1 83 il conduit k Constance, aTee les Tilles lom-
bardes un nouTeau traite de paix et d'amitie, anx termes
duquel elles aoqnirent le droit de dioisir eUes-mdmes leura
magistrals et de condure des alliances, en meme temps
qu'eUes reconnaisaaient le droit de suzerainete de i'empe-
reur, desormais autorise k y preieTer certains impdta. Au
printemps de Pannee 1184, Frederic F' se rendit pour la
sixieme fois en Italie , mais cette fois sana annee , sana au-
cun plan bostile, uniquement dans le but de faire conron ner
son fils Henri par le pape et en mdme temps de lui faire
epouser Constance , fiUe unique et beritieipe dn Nonn and
Roger, roi de la PouUle etde la Sicile. H ecbooa, ^ la Te-
rite, dans ses efforts poor fiiire coufonnec son fils, atte ndti
que le pape, se mefiant de ses intentions et Irrite de ce ma-
riage sidlien, s'y refuse; mais le mariage fut oeiebre en
1188 an milien dea fetes ies plus brillantes. Cetait U^ une
alliance de laqudle Frederic I*' attendait aTec plus de con-
fiance que jainais la realisation du projet qn*U srait nonrri
toute sa Tie, cdui de doTenir I'arbitre dea destinees de
lltalie.
Sur ces entrefoiteay on re^ut en Europe la terrifiante nou-
Tdle qu'^ia anitede U perte de U bataille de Tiberiade
jerasalem etait tombee,.en 11879 an pouToIr dea infideies.
Dans ce moment crttlqoe, obeissant k I'eaprlt du siede et
anx exbortatiottsdu pape, Frederic F*, apria aTofar proda-
me la paix uniTerselleet ponnru an repos deTAllemagne en
contndgnant le gudfe Henri k aller encore nne fois passer
trois annees en Ang|ieterre, se dedda k prendre part k une
croisade imiTersdle. II coofia la r^sanoe ^ son file Henri ,
» »-..
tT4
FAiDtilRIG
n M Mlwoel an miIIui 8a)«dia,pttis
pwtit M 1 189 pwr rA4t MiMure, «i puMiit par U Orfece, li
la t^ d'lmaanBteda tM,MO hoomes at an eompagnie da
fan flU fMMt da Saoaba, da Louis de Tliurhifleat d'sutres
prinoaa aaaoia. MJ4 U ataH rintsi it tehappar auii IrattmiMs
^ffihi^Vt>^ff da fcnparenr greo laaaaPAnga; &Hk U afait
iMttu k dani raprlaas iat B^jonddas daaa deuK graadaa
kalaiUet, d'akofd A Philamaliam (U mai liao) at MentM
jqMM k laaoiunit lonqu'il pMi inopint^inant, la 10 Juin 1 190,
daoa las aanx limpidea a( glacialaa du Calyeadnua, prta de
SMeuaiaM Syria^qu^l Tonlait traycfwr itehaTal. La pint
gnnda pariia da Tannte dea erotete la di^banda auasHAt ;
mala Mm fila FrWricda Sooabe, n« en llflO, at fomlatimr
da PorUra Tauloniqaa, an rainana encore lea d^brfo h Tyr,
oil H ansavelit la d^pouUle mortelle de son pire. A peu de
teinpa de Ul, en 1191 , Ini ausai monral, da la paste, I
SaiflUfflan^*Aera.
Fr^eria Barbe«RouMa ftit nn prfaiaa nobM, braTe, g^n^
reux , oowdant dans la bonne emnine diin« la maiiTalfie
rurtuna ; aes graudei qiialiU^ dolfent Inl Mre pardonner
renprit d^orinNsil et de domination qui trop MHivent fat
le moMIe de fOt aetionA. Ue laille ninyenne el Nen Talt, 11
afail lei elieveux bloml^ bi peauManclie el labarbe roump*
de \k le aiiraom da Barbe^Houtu qu*ll a dans I'litstolre. It
^tait dou^ d*iine ailnirable pidaaanca da niAnHiire, el poaa^
da it dea cannaiaeances eatraonKiiaiica pour son stecle. i! pri-
Mil lieaiicoup lessafant!*, el snrtoul lea bistoriens. Les mines
de Geittliauaen en Vetl^rafia l^inolgnent auj(iard*bui encore
de son goOl pour lea oanslnielions. Clmrleinagne #(aU en
tout son modMe. GomOM lui, 11 afait una liauta idte de la
dignity imp^riala, at pendant tout son r^ne, 11 sVfTor^
de la rdallser. Comme lui aussl, 11 ^alt sinc^rement reli-
gtaux, rami dea prfttrea et da T^isa, dont it eombatUt
eppendant avec tanl d^^nergia las usarpatloos. II n*est pas
d'empereor dont on ait hi longlenipa ganld la in^iioire; ef da
longnea aante s'toul^rent avani qua la panple eonsaatft k
ragarder sa mort, arrirte an loin k Tdtrangar, eomme cbose
nainrella at oomme ftdt avM. Pint taid la Mgende flt som-
nieiller la Tiail et pviasant anspareur dana les prafondeuRi
dea montagnea de la Bobame, d'ad II sa r^TaiUara qnelqve
joiir pour raroaner FAge d'or an Allemagna.
FIlto£RIG II, dit h B^kenstaufe^ amperenr d'AI-
leinagaa» nA la M dteenibra 1194, 4 leal, dans la Marohe
d'AncOne, Mail ills da rampereor Henri YI etde la prin-.
oessa aonnaQda Constance, b^rlti^ de la Sielle en de^
et an dalib do Faro, et peliUlto de l^aroparaiir F r ^ d < r i e I *'.
Ju^upt'en 1200, dpoquo od U prit IttUmOma lea rOnes de Pad*
miniilniion dana la basse Italie et on McOe, H dtait rest4
aoas la lotaHe do papa Innooant III. D44 rimp^atrtee Cons-
tance afait dA achate? rinTestHiira do fiaples et de la Siclie
en ravanr da son ills, igA de qnalro ans seulement, et son
oouronnenNnt, an prix do Tabandoii k VtjijSwt d*un grand
noinbre de droits Importants. A la grando satielbctton dn
cliaf de r£gNae, le pays ^lait an prole wot disaensions dea
soignettrs; et FrMdrio II n^avait ni tro|ipes nl argent poor
raifo rBspetlaraon antoriti. A la mortdason p^, son oncle,
le doe PbiUppa de Sooabe, s^^tait emparA de la eouronne
royala d'AU^nagno, qne lea prinoaa alleniaads Ini avaient
pourtant aecordio dia qn*il aTalt en trols ana aecompHs ;
et pour la oooaervir, ee prince aTait fciofiledMit sootena,
peddant bait ann^ ooatra i'antl-foi Otbon one gnerre qtti
«ftitport« la for et la Ibttdaoa lomea lea parties de TAUe-
magne et afait dur6 )usqa*en 1208, ^poque ah Otbon de
Wittelshaah 4m\ Mast, asaaasM. L^ampeieaf Otbon IV,
g^nMotiMAt recouiu alo^, ayani ancouni la df^ca
du papa, oa dernier appsia hd*niOmo FrMMrloan trOne d'AI-
leoiagna. MalgrA tootos lea einbOchaa du parH gnelfe, Ffd-
d^riaarritnan Iftt dana oe pays, at y M n^k brasou*
Tirts par tons lea partlsaw da la aaison de Hohenslaufcn,
car Otbon s'^talt Ibit nn ^rand nombra d'annemis ; el one
exp^lition maAieinoasa eoatre to France atait port6 on
ooop fiMal k sa poiasaaoa. A»rteaToir (ait vou do se croiser.
FrMMc Alt eooroBttd k Aix-la-Cliapelle, en 1215 ; et en ttti
Otbon moamt, dans sea anclens $tats b^^itaires de h
8axe. La possession des couronnas de Slcite et dMUctnasas
fit penser k FrM^rie tl <tae c'^talt k la! qaH apparteoal
de r^liser les plans con^ par son i;rand-pera» Frt-
d^rie l^, poor se rendra mattrede touta ritalie. sulijiigaer
les Lombards et r^doire le prMre iuTestl de la nooardiii
apfrltuaUaaniveratile k ne pins ttre qua la premier ^fOqoe
de la chr6tient^. Ne perdant jamais ^ Yue ee but, Q it,
en 1220, cooronner aon Ills Henri en qnalit^ de rol des Ro-
maitts et en m6me temps comme rol de ftldle, nomma Tar-
cheTdqiie de Oologne Bngelbert I*' Ticaire de rSmpire, ct
quitta TAllemagne pour n'y pins retenfr qn'au bout de quiiiM
ans. Aprte afoir donn^toute satisfactioo an pane Hooo-
rins III, que ce couroanement afait Ibrt eoarronei, 0 se rendtt
k Rome, et sans autrement se sooder du refbs des Milanab
de Ini lifrer la oonronne de fer, s*y At cooronner oomme em-
pereiir; pots refliit en toute bAte dans sea ttats hMditairei
pour y r6tablir Tordre et la tranqnillite. Dans le mtoie bot,
il cbargea son cbancdler Pierre des VIgnea (t*eirui tfa Fi-
iiejl) de r^diger tm code giniral de lois; en ISlt II fends
ausai una unifersft^ k rfapies. Afin de determiner les Lom-
bards k le reoonaaltre en quality d'empereur, II oonroqaa
one grande di^te k Cr6mone. Kfals tea Mtlanais tinreDtaossi
pen de oompte de ses iqjonctions que par le paaai : an Gai
d*enf oyer des d^putAi It cetto dl^e , lis renooTalerent arse
piua de quinae f illes, en 1228, la ligua lombafde ; et en occa-
pant les points de paasage de I'Adige, ila emptehkcnt ks
d<pat8s allemands de refoindre Pemperenr, qui alors, poor
les pnnir de leiir d^btissance, les mit au ban de TCmpire.
Mill il se dijtpoMit k ex8euter celte sentence, quand la pa^
Honoriua III Inl adressa de noof elles et i^tkn^ admones-
tations pour le retard qui! appoitait k se endser. Le aoa-
feau papa Gr^ire IX en 6t autant, en y sjoutant one nc-
aace d*excommanication; et PrM^ie II ne pot pas diflito
plus longtemps d*ob(Hr. En cons^ence, il r^lt une armte
de croiste, et, de Pafls do grand-mattre de Tordre TeaUv
niqne, Hermann deSalia, se maria arec lolande, fine de Jasa
de Brienne, rot titolairs de Jimsalem, tftre que dM Ion Q
prit Iui-m8me ; puh, en 1227, il alU s'embarqner k Briades
af ee le landgraf e Louia de Tborbige et nne foole de dicfa-
tiers de dbtlnction. Mafs one mabidfe ^pldtelqoe, tet tt
tut attaint af ant m8me de s'embarqner, fit de tela progiii
qn'elie led^termlna k rentrer k Otrante so bont de trobjoon
do natigation. Le landgraTe Lonis 8tait mort dn mtaie mi
^ bord; et alors to pins grande partie des pdlerins s*a re-
toom^rent diet emi. £n d8pit de tontes lea soppttcationi
qu*on pot Inl adresaer, le pape persista k frapper rereperenr
d^excommonicatfon , et ni8me, ce prince bdsitant toqjoan k
se rembarqoer poor to oroisade, k lancer contra hd'Ho-
terdlt En 1228 Ibroe Ait done k Prtf 4rie II de i^exdcoter et
de partir. Mais an lien de setolsaer flMilr par cetle marqoa
d*ob6issance, le pape ordonna an pafriarcbe de Jdmsaton
da oontreearrer remperenr en' tout. FrMdrle n>i r6»
sit pas moins ^ arriver Joaqoe sons lea tnora de Jopp< et k
determiner to saltan Malek-Kamel k condnre on amdstice
de dix ana, aoi tsrmes dnqad non-seulemenl Jerosalem el
lea villas salntes, mais encore toote la oontvfe sitoda enire
Joppe, Betldeem, Jerusalem, NaraiOlb et Sabit-JeiB-d'Acre,
atad qoa Tyr H Sldon, forsnt restitoeas anx dirMens. it-
maalon, o6, to 17 mars 12t9» FMderic 11 sa eoitroma hd»
mOme, paree quit ne s'y troora pas de prMro qni eonaantt
k edebrsr la messe en presence d'on excommunU comma
reiaH remperenr, flit ndse en interdiu FredMe M mime
tmbi par tos tempHers; mala to saltan SalaAn «iC to fM-
roaMe de Ten Instnrire.
Maintenaot qne FrMdric II atait rempR aon tmn , ft ta
relonma blen tite dans to basse Halle, <pio to (tope, pcn>
dant sen absence, avaft laissd conqnerlr et ddmtef par to
peride Jean de Brienne, reoonqoit ses fXats beredltalres. A
obtint enAn dn pape, en 1230, d^Otre rdete de son etcoor
inunication. Seules, toatlllea de Lombardto. aotanimeal
FHSofiRtC
ler 4i$ piit» ^refartrttit mteM li pi«iago A ton Hi HMri,
qui ieMkbitI U4Mt« delltfMMi fti cdtelqwiKe, inmi-
perev, «iitM|Mpvi|iaMi leatfUMligiiarre; niiiMS
antidQMts sMUlMt poiil ttloofi lemMs qiiiid 11 apprit
qu'i FekdtithMi dn pap«, Mm Ms Btirf, ({iiil itait eban^
de Padmiaittrilloii ds rAHmaipM, iPdMI MiNilM Mati^ hii,
ATall coMln mi tralM d'aUianee ivae lea liilas kintodea^
en lear iwoniuiisMiit toos lei d»oite qa'elleft ppMendaleAt
avoir* PpMAIc ravittt alort h I'ittprovMeeil AOemagBe;
el Heori, al»atidoiiii4 par sea partiaaM, Art eUHld de hil
4«iiiaiider ttn paittes qo'il oonteBtll gdft^veineneiit 4 hit ae^
/iorder. Mafs oejeoae Impntdint ayattt de Bmiiread le?^ I'4-
tendard de la f^olte ooatre aon piftrs M iMiiieUenettt d^
poaAlb diMetenue kMayenoeen 128&, et eondama^ k re^
ter ettlenii4 Jutqa^ la fti de sea Jodrs, atee sa femttie et ses
eofliiita, dans le eliMean de SaH'Fdliee, dans la Peoilte. Frtf^
d^ffc II lit alon Aire son seeond fits, Conrad, rol dea Ro-
mains, en remplaeenient de Henri ; en mtaie temps 11 tS6*
bra avee nne extreme magnlfleeneey et an millen de hrayantes
r^oiilssances, son trolsidme matiage, avee IsabeUe d'Angle*
teiTQ. Ensofte 11 rassemMa k Aogsboorg, en 1236, centre les
Leooftaids nne annte fennldeMe, qui, renf^rcde par les
tronpea auxUlalres d* E i z elin el par ceDes des Wttes de h
haole Italfe hv€ttM» h la eause des GIbelina, la mteie
qne odle de reosperenri reoiporia dans les jooni^ dn 16 et
do 27 neYenbre 1237, sur les bords de POgllo, la brillante
vieloire de Oorteaof a, it la suite de laqnelle eat Ken la son-
miaaion de tontes les tfUes dMtalle, k rexeepHon de Milan,
Belogae, PlaisaMe et Brescia. Nen pas qu*ellea ne fussent
dispoaies k ipeeoiniltie, elles aoeai, FrMMe 11 ponr tear son*
Tendn $ nala nenapereur ealgeait qn^elles se aoaniissenl sans
eooditiofey et alofa, panssta au ddsesp^r, eilea eendarent
une alliance ofTensiTe et d^nsiTe, dent FrM^lo eot bean-
coop de peine k ymk k boot. Jalont da benheor qnl s^atta-
cbait 4 tontes les entieprisasdeFr^ddrie, et biased de ce qne
ce prioee efttnoaimd aon fits Bntio tol de la Sardaigne,
lie toiit r^cemmeni enlatda Mi samsins el & la posses-
aioa de laquelle H anH Ini^meme Aefd des pf6lentlens an
Dom dv safnt*8i4[e, le pape crut devoir pfoiter de la man-
Taise loomnra que prsDaienl lea aftelrea de remperenr poor
miner les proJeU de ee prinee en llalle; en eona^ueiice,
le dtmanebe des RameaHx I2S9» II hui^ a de neotean eontre
lui lea foodres de I'ekcounmunfealkm. Mais remperenr n'en
continue paa motes, avec rMliition, sa hitte contra lea
TiUes lomberdesy il r^pendit anx ontrsgeantea accusations
dn pape par des paroles tout aosal Ina^tantes, el enrahit
mtoie plus tard les £tals de rtiglise. En 1241 fl s^emparade
RaTenne, a s*avan^ Jnsqoe sons lea mora de Rome, quH
n'osa poartant pofait attaqner, k ee quit semMe.
U ne Cult paa s*^tonner que les prteccopntiooa eans^ par
cette hitte ardeate pour la dombtttkm de PItaHe aieit Adt
oubte au pape et k remperenr lea dangers dent Tinva-
sion des Mongales, people barbare de I'Asie oeolrale, me-
na^aloietoutel'Earope etrAliemagneploapartlealKqranent
Apite hi sanglante yietoire qnlU ramport^ent k Wablstatt,
en 1241, les Mongoiea furent pins tard compMement mis en
d^roote^ sur lea beida do Dahube, par IVmea aBemande,
renforcde dea troopeo de remnereur, coaunandtes par Eniio;
luais oe ddsastre aoralt M hnpuiseant it preserver PAlle*
magna des raTages de ces hordes nomades, si des diseen*
siona hitesthies qnl tetai^rent parml leurs chefe pour la sno*
cession an trftne ne lesaralentpas eontrafaites k a^ reteu^
ner en Asie. Pendant ce lemps-Ut Fidddrie cottHnttaH k
liaroeler le pape. II fit arrdler par Rnzio nn eertaln nombre
d'^reqnea qoi se rendalent k Ronae k bord de bithnents g^
nets poor aasister k nn eencHe. A la morl deGr^be IX,
II ft «liio pope CMesthi lY; et eeteM diant vena ausai k
dMdar pen de leaps aprte son fartranisatlon, H hii fit doo-
aer poor socoesseur, aptte <Ri4inil noia d'bMtatk>ns, In-
nocent IV.
Innocent, autrefois faitime ami de Pemnereur, a^art Tonhi
776
asftnrer k idit.btlt la snprtofttle do satnt-iMge, deviot d^s
lors PettOend le (his dangerenx et le plni acham^ de ce
pttoee. fl conflrma 14 sentence d'eicommtmlcatlon rendue
coMito hti par Gr^dre IX, se rdfogta k Lyon, od 11 cotavo-
qna on synode ttcnmdnlqne, qui depose Pempereur et lul
enlera sea dMKrentes coonmnes, en mkat temps qu*il som-
ma les princes allemands d'atofa* k ilire nn nouvel empereur
^ sa place. La defense peraonneRe pr^sent^ par Fr^d^c 11,
pas pins que lliahile phddolerfe dans laquelle sen diance-
lier, Thadcras de Soessa, refute ilstant le concUe de Lyon
les perfides et absurdes accusations ^^ Centre son
maltre, ne porent disposer pins faTorableraent poor lul le
pape et Pl^ise. Bn 124d les dlecteurs ecddslasUqoes du-
rent roi des AHemands, en son Ken et place, k la suggestion
dn pape, le landgrate de Tlinringe, Henri Baspe, qol obtint
do satat-sl^ dlmportants subsides. Mais Fr^ddrie ne per*
dil ptS courage poor eeia; et tandis que hii-m^me d^fendalt
avec son ills Enslo la Steile et la Lombardie, son autre fits
Conrad marchait k la rencontre de Henri Rasp^, qui , half u
en 1247, dans on combat Ihrrft sons les mnrs d^tJIm, moumt k
qnelque temps de Ik. Le part! pontlflcal tint alors pour roi
d'Allemagne OulHanrae, eomte de Hollander mais cduid ne
pot pas d6lendra ses droits, et son dIecUon n'eol dMutre rd«
suHat que d'aggrarer encore Pdtat de trouble eft de oonfusion
gtedrale anqodi PAIlemagne se tronrait depuls si long«
tempa en pmin. TooleMa, k partir de ee moment TMMc It
n'dpronva ploa que rsrers snr rerers. Une nonr die tenta-^
tiv«qa'il fit poor se rfeoneiiier avee le pape, eo ftdsant acta
d'bomble aoomisston an aafait-si^, Mona centre Popi*
nUtre hUlexibllitd dlnnooent. Les habHanfe de Farme, dottt
ramte de l^mpereor assMgeait h Tllle en se lifrant contra
eox k teotes aoriea de croautds , rtessirent , dans nne sor*
tie» k battre eompldtement et k andantir cette arm^. Son
fils Bncie, mis do d^roote par les Dolonate, fat fait en outre
prfsennier, sans espoir d^tre quekpielonr rendu k la liberty.
SonehaneeOer Pierre des Vignes, dont la fiddit6 chanoelsit
depots hmgtemps, fenta de Pcmpobooner. Une Ibis setile-
menl U arri?a eneore ^ Fr6d6ie 11 de Toir ses aflbirea prendre
nne toomnre pins fiivorable dans la Itante Italic, oh & ce
mooBenl les glbelins regagnbrent la hante main; et 11 etH
peut-eire fini par triompher do pape Innocent, si la morl
n*dtait pas venue le aurprendre lul'iuftme, le 13 ddcembre
1210, k Florentine, dans les bras de son fils nature! Man*
trad. 11 ent poor soeeesaeor soo fits Oonrad I V.
Fidddrie II, dent te tdte avail porl^ k la fois ^ eon*
ronnes ( la cooronne dVmpereor des Remains, oeile de rol
des ADemanda, eelle de rol de Lombardie, celfes de Bour*
gogne, de Sidle^ de Saidaigne et de J^maalem}, hit un
prhice coorageov , gfodrenx , Mmr6 et toMrant k Pdgard
de eeoi qui ne pensaient pas oomme hii; h cea qnaKt^, qui
sembknt avoir M hMditaires dans hi malson de Holien-
staofim, U joignaK encore dlienreosesdispositiotts naturelles,
dea eonnaissanees eKtrAmement ^teadoes, I'aroour des aria
et des aeleaces. if comprenait lootesles langues, ai diverges
poortanl, porMes par sea 8q|ets,legree,le lathi, Pallemand,
lltaliao et Pandie. Bo ootra, il excdialt dans looa les exer-
cices ohevaleresqnes, el ^tait trte-vera6 dans l^hlstoire nata«
rele, scienoe sur IwpieHe H teririt mdme phideurs ouvro^
gee; antey il a eompoed de remarqoablea chanti d*amour,
daoslalangoepopolalreilalleoiiei qoe le premier H deva an
rang dekngoeterlte. Tantdt passlonnd, ardent et sdvM,
tantdt doax el gte^reni, d'aiiienrs tdoptoenx et ami dn
pfaddr, tt Mall dans toule sa personne phis italien qu'alle-
mand. A PltaKe, la terra qui Pavdt vu nattre, appartenaieait
aonlme^ aea pensdes, loos aes projets. Cost lit qn'il voulaR
fonder la puissance rdeOe de la dimiltd hnpdrlale; c*est H
quH avail PambiUen de fonder un EUl dont la l^latfon et
Fadminlstraaoo pusaeot serrtr de moddes anx aolres peo-
ples. L'AHemagoe, oh la conHHotkm aridocratkfoe, d^k d
sohdemeot aaslae, rendalt fanpossible la foadation d'lma
royauM abaehiek nVait k ses yeiix de valenr qn>n raisoo
des raseoareoi el des moyens d*action a»'ellc mdtatt ii sa die-
778
FRfiDERIC
\
I
I
I
I*
pusitkmpoor auojefUrntalie. Aiift8i]i^b^ta<'t-ilpoiiitkfaire
abandon d'nne partie importante de ses pi^rogatiTeA imp6-
rialeft en accordant en 1220 aax princes eccl^iaatiqaes, et eo
1232 anx princes stodien, diTcrs priril^gea notablea, nni-
quement dans Pespoir d'acheter ii ce prix tear conconrs poor
la r^isation de ses plans h regard de lltalte; priTil^es de-
TCDus la base de Torganisation politique qui ^ Tanden
royaume des Allemands substitua une multitude d*£tats
eooCM^r^, placte sous la direction suprftme d'un empereor
dtt. Le r^e de Fr^ddric II est incontestablement I'^poque
la plus remarquabte du moyen Age.
FR£d£RIC III, dit le Beau, roi d'Allemagne ^ partir de
1314, anti-roi on comp^titeur de Louis IV deBaTi^re, n6
en 1286, ^tait fils du roi d'Allemagne Albert I*'. .Son fr^e
aln^, Rodolphe le Pacifiqoe, ^tant mort en 1307, et son p^re
ayant M^ assassini^ en 1308, il prit, en quality d*aln6 des fils
survivants, le gouvemement du ducli^ d'Autriche, tAt en
son nom qu'au nom de ses fr^res puln^. £leT^ k Yienne en
m^e temps que son cousin Louis de Bayitee, il s^^tait li^
avec lui d*une ^roite amiti^, que pendant iongtemps aucuo
noage ne Tint troubler. Mais la noblesse du pays lui ayant
d^M, et non ^ Louis, la tutelle des dues de la basse Ba-
vi^, la disoorde survint entre les deux amis, et provoqua
une guerre dans laqueUe, en 1313, Fr6d6ric fut battu k Ga-
melsdorf par Louis. L'flection de Henri YII de Luxembooig
fit ^liouer te plan d'obtenir la couronne imp6riale qoe Fr6-
d6ric avait con^ dte la mort de son p^ ; mais son riyal
Mant Tenu k mourir subitement, en 1313, il reprit I'ex^cu-
tion de ses premiers projets. Pour se rteondlier aTec Louis,
il renonfa k la tutelle sur la basse Bari^re, et regagna ainsi
les affections de Pami de sa jeunesse. N^anmoins, et quoi-
qn*il eftt autrefois promts k FrMdric de ne point se mettre
sur les rangs pour Flection k la couronne imp^riale et ao
contraire de lui laisser le champ libre, Louis de Bayi^
oublia ses f^ngifigftnffli** quaud 11 Tit divers princes allemands
dispose k retire. II se rendit done en toute hiUe k Fianc-
fort aTec ses partisans, se fit 41ire, et interdit Tentide de la
Tille k FMMCf qui y mit Tainement le si^. II gagna
encore FrM^ric de Titesse poor le couronnement k Aix-la-
Chapelle, de sorte que son comp^titeur fot r6duit k se faire
couronner en plein air It Bonn. L'^p^ senle pouTait dd-
sormais d^ider entre les deux riTSux, et bientdt ^ata
une guerre qui pendant plusieurs anndes porta le fer et te
feu dans les dlTerses parties de I'Allemagne et les couTrit de
mines. Apr^ une s^rie de batailles sanglantes, et cependant
demeur^ indtelses, la victoire finit par se prononcer de plus
en plus en fuTeur de Fr^d^ric, qui trouTS dans son coora-
geux fr^re Lipoid le cliampion le plus z^te de ses droits.
D^k Louis de Bavi^re, r^uit k toote extr^mit^, son-
geait k renoncer k TEmpire, lorsque te d^sastre que les Suisses
firent ^prouTer, te IS noTembre 1315, k Leopold ii Mo r gar-
ten Tint ranimer ses esp^rances; et ses partisans hii ayant
amen^ de puisaants renforts, il recommend la lutte de plus
Ueite. I^ 28 septembre 1322 les deux arm^ se rencontre
rent dans la lande d'Ampfing, prte de Mnlildorf; Fr^d^
ric, qui n'attendil pas Tarrlv^ des renforts que lui amenalt
son fr^re, fut compl<^tement battu et fait prisonnier aTec
i ,300 gentilslionimes, la fleur de la noblesse d*Autricbe et de
Sail ourg. Louis le retint captif pendant trols ans, an chA-
teau de Trausnitx, prto de Nabburg, dans la Tallte de la
Pfireimt ; et ni les larmes de son ^use Elisabeth d*Aragon,
Tune des plus belles et des plus spirituelles femmes de son
si^cJe, ni une chevaleresque eotreprise tent^ par son (rhre
l^opold pour le d^liTrer, ne purent foire cesser sacaptiTltd.
Mais Louis ayant enfin compris qu*il n'y aTalt pour lui d'autre
moyen de s'assurer la paisible possession de la couronne
irap^riale que de se rdconcilier aTec le parti de la maison
de Hapsbouig, ouTrit A Frdd^c les portes de sa prison,
sous rengagement de te reconnattre poor empereur, de s'em-
pioyer pour determiner ses partisans k en faire autant, ainsi
qu'k lui restitner tes domalnes appartenant k i'Empire dont ils
BcUdeut emparte;Gomme aussi sons tepromessede loi r^«-
titoer les doeomeatseC tettitras retotifii kr^eelioB lapMii
et de raTenir se oonstitner priaomiter sH lui ttait impwiiiMi
de remplir i*une ou Tautre de ces condiUoiw. La fenae in-
tention qu'aTait FrM^ric de se rteondlier «Tee mm lifal
€clioua centre Topini&tre Inflexibility de son firtoe MopoM,
qui, A rinstigation du pape, ennemi declare de Louis, nAaia
de se prater k raccompUaaeinent d*une seote des iwditfai
poate. Fidde k ses engagements, FrMMc, qnoiqae te pape
TeneOt dOi^, rcTfait k Munich se mettre ktediaoitftteB de
Louis. Touch^ d\m tel acte de loyaut^, eelui*ci raocoeUtttea
ami, et, renouant aters te liaison si intime qui stbH enste
autrefois entre eux, partagea aTec lui, oorame aux jours ben-
renx de leur ieunesse, son palais, sa table et jasqa*4 son tt.
£n 1327 il lui confia m^e TadministratioD de te BitMr,
pendant qu*il ^taitobiig^ d'aller au seconrs deson fite Low
contre te roi de Pologne, qui, k llnstigation du pape, aTsit
euTahi le Brandebourg, o6 il commettatt tootes aortes de bri-
gandages ; et il condut avec lui un traits anx termes doquel Hi
couTinrent de partager k TaTenir te gouTemement de FEmpire.
Les princes de TEmpire s*y ^tantoppos^ inteiTint enlre les
deux amis un second traits, en Tertn dnquel Louis doTiit
aToir ritalie et te couronne imptoale de Rome, tandts que
Fr^d^ric r^erait en Allemagne aTec le titre de roi des Re-
mains ; mais ce traits ne fut pas plus execute que te premier.
En elfet , ii pcu de temps de te, Fr^^c ayant pecdu arK
son fr^re Lipoid la penste inspiratrioe en mtoe temps qoe
la puissance d'ex^cution de ses projets d^ambition, pe^Un
passer dtermais te reste de sa Tte dans le calme et la soli-
tude, k Guttenstem, tout entier k te pri^ et li te
tion. II y moonit, te 13 jauTier 1330, et fut eoAerr^
I'abbaye de Mauerbach, quil aTait fondle. GeHe abbayeayait
M supprim^ en 1783, ses restes mortek ftirent aiors trans-
fer^ k Vieune et d^s^ dans les caTeaux de T^gjliae de
Saint-£tienne.
FR^DtolC IV, roi d*Allemagne de 1440 4 14»3, ceena
Gomme empereur remain sous te denomination de #W-
d^ric III, et cooome archiduc d'Autriche aous oelte deFti-
tUrtc F, fils du due Ernest de Fer etde Gymburgte de Ma-
sovie, naquit te 21 septembre 1416, 4 Inspmck. 11 MaH k peine
majeuren 1435, torsque, oonjointement aTec son torlNdeat
fr^re, Albert le Dissipateur , et aprte an Toyage k te Tem
Salute, il prit le gouTemement de ses £tets (Styrie, Caria-
tbieet Camiote), dont le rcTenu total ne d^paasatt pas 16,000
marcs, et senrit de tuteor k ses cousins Sigismond de Tirol,
et Ladislas de te basse Autriche, de la Hongrie et de la
Ik>h6me. tin a Ihmanimittf empereur, en 1439, k te mod
d^Albert II, ce ne fut qu*aprte onze semaines dtntelntion
qu'il se ddcida k accepter la couronne imp^riale; et son
couronnement n'eut Ueu k Aix-te-Chapelleqo'en 1442. Toot
au d^but de son r^e , il eut ii soutenir une guerre contre
son frire Alb^t, qui it^nait dans la haote Aotriche; etee
ne fut qu^en lui payant une sonmie considtebte, qnll pot te
determiner k restitner les territolres dont il s*aait emparl
A pen de temps de te, en 1445, les Hongrois, ooransand^ par
Jean Hunyade CorTin, enTahirent rAutriehe, oii ite per-
t^rent partoot le fer et le feu, k TefTet de oontraindre Fr^
d^ric k leur rendre te prince Ladistes, qu^ib aTaient ^o roL
Renouvelant leur invasion en 1452, ils Tinrent encore one
fois mettre le si^e devant Vienne, sous les ordres d*UI-
rich Eyxinger, sans qoe Fr^d^ric os4t jamais tenter de
mettre le moindre obstecle k teors entreprises ; et ils k
contraignirent de la sorte 4 leur rendre leur rei. 11 ne tenia
non plus rien de s^rteux contre Milan, tersqne en 1447,
k Textinction de te Ugne mAle des Visconti, l^osurpateor
Sforza se fut empar^ du Milanais, fief reloTaot de l*EmpR
d*Allemagne. Dans Tespolr de rteup^rer tes
trePois perdus par te maison d^Aatriche, il interrint
dissensions intestines des cantons suisses ; mais, abandonnr
dans cette lutte par TEmpire, obUg6 de s^avouer k loi-mtec
sa faiblesseet son impuissance, il appete k son seooofs de»
bandes ^trangtees ( vaye% Abmagrags ), recrutte en Fkanee
et commandoes par le danpbbi, tesqudles, eo 1444| aprh
FREDERIC
Kfolriiipris i leun ddpcns i Saint-JacquM de la Birt» k
apprfeiar la valear das SuittaB, toarn^rent ea partia lean
annet aonfra I'AIlemagna at contra rAotrieba ella-niftnie,
landis qoeFr^dMc sa Toyait, an 1449, contraint da confir-
mar solaoneQamant aax wnf^dM^ lean difl<6renta8 con-
qoMet. La mtoie annte (1449), k propos da U soccasaion
dans la Palatinal , ii sa mit sor las bras Fr4d6rie le VietO'
fieux^ Ixktt do feu palatin Louis , qui pr6tandait h^tar
da Palatinat , an m^pris das droits da son naraa PbQippe ,
et qai, sor la rafos da Frdd^ric d'y eonsantir , fit dearer
an sa ikTaur las 6iaetears da Mayanca at 'da TMras, at pla-
sieors aotres prbicesallamands , lasqnels prirant alors la parti
da d^posar IMncapabla ampeieor, at d^Sirak sa placa Gaorgas
Podiebrad da Bohtoia.
Par sa l&cba sanrilit^ k regard da saint-siige, FrM^ric fat
caasa qua la eondla da B&la, appall, sniTant toateapparanca»
k oorapl^tament dmandpar I'Eglisa d*AUamagna, n*amena
aucan das atilas r^saltats ([o*on^tait an droit d*en attendee.
Les ^lectaars insistaient Tivamant sor la maintlcn das de-
cisions das andans condlas, en mtaia temps qa*ils combat-
taiant rtelftment las noavallas asorpations do saint-d^,
qal na craignit pas da prononcar la deposition da deax
decteuTS a^esiaatiqoas. Blais alors, par rantremisa da son
rose cbanoalier JEn^as SyWios , dar enn plas tard pape soas
le nomda Pia 11, at qui sarrit da mediateor entra les dec-
taors at la saint-dega, Fr6derie parrint d bian k jetar la
diridon parmi las princes , qu'Us sa soamirent i'an aprto
Paatra au papaEagtoe, par le concordat dit desprincei, at
qu'cnsuitails acc^direntaa concordatdal448,ditde Fteniia,
qui d'aboid n'ayait ete concla qn'entra rampereur at la
pape, mais dansleqad ilssefirentensaitecomprendre, etqai
annolait toutas les decisions du condla da BAla, ayant poor
bat da mattra an tarme aax abas da pooToir das papas.
Profitant dea CiYorables dispodtious da saint-siega k son
egard , FrMMe ta rendit, en 14&2, en Italia poor sa faira
couronner emperear par le papa en personne. Cefat la der-
nito fois qa*nn roi dea Allcuands fut k Roma I'objet d*ane
ceremonie da ca genre. Si par ce conronnament, de m6me
qn'en accordant, k pea prte Tars la m6me ^poqae ( 1453 )»
an x' princes de la maison d'Antricha, lapririiega da prendre
le titre d*arcAidtfCs, il reasdtk donner on certdn edat ex-
teriear k sa maison , an revanche il se laissa anlerer de
solides et rtels avantages, quand Ladislas Tintk moarir,
an 1457» sans lalssar de posterity. Tandis qae par saita de
ca d^cto la haute Aatriche passait k Albert, et une partia de
la Carintbie i Sigismond da Tyrol, il obtint bian lui-mema
la resta des £tats da Ladidas; mds 11 lai fallut sabir rhami-
liation de voir, en d^pit de ses droits tris-iegitimes , la cou-
ronne de Hongrie echoir k Matliias Conrin, et cdle de Bo-
hdine k Georges Podiebrad. Quelque tempa aprte, en 1462,
son fir^ra Albert souleva contre lai Vienne, sa capitale ; et ce
ne Tot qae I'ann^ suiTante, par suite de la mort de ce fr^re,
qoll sevitdebarrasse de tout souci de ce cAie, et qu*ii se
IrouTa en possesdon de la haute Antricbe m^me. II n'op-
posa presqueaucona resistance>ux Tares, qu^ii etttd'abord
ete facile d^expulser compietement d'Europe, et les laissa
s*aTancar en 145a )asqa*en Hongrie, en 1469 jusqn*en Ca-
rintliie, et en 1475 jusqu'k Sdzbourg. Lors de la di^te tenue
en 1471 k Ratisbonne afin d^aviser aax masnres k prendre
pour protegar TAllemagne contre la p6ril qui la meniKAit da
ce M^ il fat de tons les princes qni y assist&rent cdui qui
fit preave de plos dlndifferanoa. Dans I'AIlemagna m^ma,
le droit do pins fort reprit sons son rfegne la plus deplorable
axtendon. Sa politiqaeperfida, qui s^attacba k rendre les roia
de Hongrie et de Bohdma annemis I'nn da raotra , ent oa
risoltat qua ees deux princes finlrant partonrner laurs armea
contre lui-mema, at quaMatbiaa Corvin, en particulier, le re-
dnidt k une axtremlte te&e qaH ne lui restdt plus one seule
Tilla dans ses ttats hereditaircs, quand son fils Blaximilien
reosdt enfin k enlcTer aax Hongrois laurs conquetes. H
trompa egdeinent Chariea laTenierdre,dont il rechercliait
la riclie fille et h^riti^re Marie pour sen fits Ma\in)i1icn,.
ME LA GOMVEHSATION. — T. U.
77T
dans les negodations ouTartes en 147t, k Treves, k reffet
d*eriger la Bonigogna en royanme, at qn^ rompit par son
broaqna depart; manqna de foi qni lui valut avec Charles
una gnerre klaqudla Una mit fin qo'en sacriflant sea allies.
Son fils Maximflien, qui 4 la mort ^ Charles le Temeralre,
en 1477, avait obtann la main de Maria, et avec elle les
Pays-Bas, ayant M reduit k fdre la guerre contre les po-
pulations da ces riches provinces, et ayant meme ete fdt
prisonnier en 1486, Fre&ric se dedda k Tenir k son secours
et k le deUvrer. Mais k la mort da Mathias Cornn, en 1490,
il echoua dans ses efforts pour sefdre deferar la oouronne de
Hongrie, et eat la mortification de voir les Hongrois eiire
roi k sa placa la prince pdonais Ladislas . Son activite k
la diete del'Empira se bonia k fidre rendre pour robserra-
tion de la paix pubUqaaqndqnas loia demenrees inexecotees,
k pnblierun edit ins^gnifiant poor I'am^oration du sysUme
monetaiie de I'Empire, k limiter la puissance de la Sdnte-
Vehme da Westphalle, qui nn )onr avdt en Taudace .do
rajoomer lul-mtaia davant son mysterieux tribunal, enfin
4 proposer on plan nooveaa pour la leree des subsides de
I'Emito, mais qui rencontra les plus grandes diificultes
qaund il s'agit de le mettre k execution, ainsi qoeretaUisse-
ment d\uie chambra imperide de Justice ; projet dont la
realisation n^eut lieu qo'en li95, sous le rdgne de Maximi-
lien , son fils, lequd avdt M eiu roi dea Romains en 1460,
et 4 qui des 1490 11 avut abondonne les renes do gonver-
nement poor poovoir Yivre desormaistranqniUa et suivant
ses goOts, 4 LInz, o6 H mourut, le ta aoOt 1493.
Frederic avdt regoe cinqoante-dnq ans. De tons les em-
pereurs d'AUemagne, c'est cdui dont le r^gne dura la plus
longtemps. Doue de beaucoup da Tertiis privees, Frederic,
en raison de la mediocrite da sea facaltes intellectodles, de
son gofit excessif pour le repos^ et de son aversion domhiante
pour toute entreprise ayant nn caractere grandiose, notam-
ment poor les antreprises militaires, n'etdt pas ^t pour
etra souvaram et encore mouis poor etre roi des Romains,
dans on sieda en prde aax plas tarribies agitations poUti-
qnes et morales, qui portait en lui lea germes d'uae large
transformation des sodetes et etdt gros d^une immense re-
volution. Encore plus indifierent peut-etre en ce qui etait des
soucis de I'empire que ne Favdt ete autrefois I'empercur
Wencedas, U ne slnqnietdt nuUement do bien-etre oa de la
prosperite de ses l^tats bereditdres; et lorsque des dangers
imnunents venaient Tarracber It son apathia, an Ilea de tirer
repee, il almait mieux avoir raooara k da longoes et (htigan-
tes n^odations, dans lasqodles son esprit da ruae et da per-
fidie lui perroettdt soavent de joaer le r6la prindpd. Aa
lieo d'accorder k I'tiigfise, comme 11 TeOt pu fadlement, la
reforma aprte laqudle eUe soupirdt, ao Ilea de gnerroyer
contre les Turcs et contre les brigands da toutea especes qui
infestdenM'Empire , d'apporter des restrictions k raxarcice
du droit da plus fort et k Tusaga dea guerrea priv^;
enfin, au lieu de venir assister aax dietes da I'Emph'e, il
prererdt s'occuper d'astrdogie, d'dchimie et de botanique.
On n'en doit pas mains eonsiderer Frederic comme ayant
ete le second fondatanr da sa mdson, dont il ne perdit ja-
mais de vue la poissanca et les interftts particoliers. C'est
depois son rigne que la dignite imperide demean beredi-
tdredans lafamilla deHapsbourg, drconstanca danslaqueUa
il faut voir I'explication des rapidas piogres da puissance
fdts par la maison d'Antricba.
FR£d£RIG Y, eiectenr palatin^ roi da Bohemada 1619
k 1820, ne k Ambarg, en 1596, etait fils da reiectanr palatin
Frederic IV, k qni il succeda en 1810, sous la tntdle do
comte palatin da Deux-Ponts, Jean IV, et de Looise-Ju-
iiane, fiUe dn grand Guillaoma d'Orange. II re^t nne Edu-
cation des plus distinguees, tant dans la maison de son
pere qna pins tard k Sedan, chei le due da Bouillon, son
oncle, et acquit des connaissances fort etenduea pour son
epoque, non-senlement dans les langues laUne et fran^ise^
mais encore en bistoire generale. Des 1613 il eponsa la
dlle du roi d'AnglaUrre Jacques I*'; el deax ans aprte y
06
T78
prtt Ici vfnct in gnUYttrneincitt. Pfaioft k te tftte lie rUnion
protcitftite en te qmlitA de refoiikM^, H tttir» ile t^Ins en
plus sur lui l^ltenltoh des prtntoet pmlttlanu d'Altem»eMlB.
FMinaad 11, du empereiir d'Alfemign^t k l^ncTort, Itft ts
aOAt U19, ayant A)i dc^clart diteliu de la cmtronhe de R6-
lidine par les i6(aU de ce royinmev ime iMecUon Guile k l*u-
namioiM appcia au IrOne, proctaiM vacant, Fr^^i^rir, ()iii,
sikr lea hutanceft de aa feuirae, et dana l^cRpoir d'etre secouru
par l*Union ahisi que par ton bean-p^re, Paccepta apr^
qoidqiie b^ftattonv et Ait elTectfveinent couronn^ le 1 nb-
temtire tulvabt; La bataille du Wrissen-Benf, Hvr^ pr<fts
de Prague, 1^ % hopeinlMt) 1620, nift fin 4 son i^pliiHii^re
royant^. Vafncn, 11 'nt k-cM^ en HoMantltt, en traverisant la
SJlitoieel te lirah(febt)an^, ct devfnl h celte o<x*a«lun l*utijet
de kikSlteiieft de touti»«^«ji. CeM ain^ que, par allusfon h
la courte durfe de Mn If^djpw:, iM Tafipela le rui (TMver
( votfez Cirniac \m taKftTB Xm ), et qu'un i^Kicanl afllfcli^ k
Vienne, kU |M>rtediir6ikten( d'An^fi'lem^ ledeAi^rtaitommie
ayant perdu nne oout\>nne, H onvnlt one tkmne rec«)mpeniie
k qui la hii nip|H>rterait. Mfs au lian de I tmpiiie en 1621,
son (tfedoret fut occufi^ par le due MaXimllh*n de llavidre
etde^ tmiipes espagiiotes : el en 1623 II t\it d(*cUii6 kloi^u de
aa dignity d'dlecteur. II mounit h MayeAti*, le 19 ll6veinl>re
1612, Min4 avoir ^U rMnt^i^ dana ties drdilA.
FHEIM^RIC* Denx rois de P rufi»e ont |)orf6 ce nom,
qnMlU^lFa Fnxl^ric te Grand, aans compter les f V^ d 6 r i c^
G nil la a me, qid fonuent nne autre «6rfe.
FREDERIC 1*', qui en qiialtt^ de |H«iittot rdi 4e Pntsse
T6gna de 171 1 4 1713, el qui eomme ^tecteur de Brando-
Urtirg tt due sffwerafn de la Prttsst r^a dte ICSH
sous fe horn de Fr^diric f 7f, tA le 22 juiltet 1657, k Kos
nisgbefg, ^U fits cadet du grtrnd-^lectettr Fr6d6ric-
Gnlllaume et de la prem!^ femme de ee prince, \et
lidrila dea droits de son nrdre aM, rhartes-^tie, d^d6
4 Slrashourg, m 1674. Dans sa jeunesse, la mfsintelU^ce
qui Mala entra ttt\ et aa beHe-iM^r^ f nflua sur sea relations
avec Mh )|^^, qnl d'bbotd sooi^a h fe d^f^H^er, mats qui
eDSuite'euiiseMit 4 modifier l*acte de ses demi^res vohmii%,
en ca itena qa6 n-(%Mc M stocc^derall dans Vfilecte^l el
les trt-i^tefres qui eto d^pendtf^nt, tandls que fit» frfeftt cm-
ttnllifiM^ kuriieM ^ ))artag6 les tenitoires qM lie fciaaient
pas iiateie de 1*£lectelrat. Mtfs ^fnssilM aprifes s*Mre assut^
des ^iiipodltdto fiviorabtes ^ IVttiiwreur en hii rendtnt le
caercle de Sdiw?ebiA', FY6d6ric cassa le tcKtMnent de aoa
p^, ^ posaession de Wtn les £tMs qui ataSent appartena
an gfitnd'^lecteur^ let ae IxnYia k donner k sea fr^rea dea
chaiiges el ^Aes iftpanagea.
- l>fes quM fct i la l^te dea Mfaines, FrMMc \^ fit pr^ve
d^autanl de ttolttcitude q^fe Min pttt t^cMir accroMlre la fMris-
aane6 de aa milson; et les i^esaouitte que la prudence pa-
temelle avaft so accntnuler le Mfi^M k m^m^ d'aftrfndfe
son bat. 11 sVntoura A^viitt 'coof e^r^monldise, inodeMesiir
Icelie de louis XIV, et s*tftia aVec les (tHndpales putssafnete
de rCttrope, 4 U di<;posit!on dtfS^odiiA ft Vnit souveAt sea
tVonpeS comiKi aunHiafreS. A1n$i, tl McMida le fMriatce
Guillatntte d'Orange dans son entreprise contre lacques It,
en iul envo^aiA 6,000 tiommes, cfnl prfrent ntte pni dd-
cisive k la tiatallle de la 'Boyne. 11 fotfrnH contre la
France SOy'OOO tiortinies k l^imioe dea Imp^rteox qiA, en
1689, r4vageale iKriatlnat du Rtdn, A a^ Mit Itfl-^MMe I
la t6le de ce corps, avec leqod il is^mquifa de Vafserswerth
et de Bonn. It prft ^eEbfenl p4rt, to 1690, 4 la camp4gne
du KIdn. 4tldlque una fdniltat not^leiVft en 1601, oMOyen-
nant '156,000 fliafers de stfttsides, H envoya %n secouifs de
Tempereur, Vora fort eM(b4rrass6 par lea Torca en Hongif^
6,000 bommM de ites meilleorts troupes. Fs^^iic l** fie
gagna ponrtaM 4 la palx de RysWIdi que la eonfirmaflOR
des avaAtagtt prMdemmenlt assort 4 son p^re par fa pafK
de Wesl|ihanie et par le traltft de iSainl-Germafn-eti-Lay<).
U n*e4 r^usslt pas mofais 4 agrandir d^ime ai/tre manicre
ses £tat<. Ainsi,'pour prixde la cession dn cerde d^Sdiwie-
2:yO,600 Ihaters, re prfhbli le recttilltttt IMhidketiM
due souverain de la Pnisse. En 1698, il itIiMade WtlMd'
de fiaxev Fn^li^-Augnste 1**, moytottaht MMf6 tfiiftkt,
la eiiatge herMltaire de vidame datBha^iiHl il)i IJIiMlfnlleiiTf.
la pr^vdt^ imp^riale de Xohthansen et Hi MHIH^ de Mm-
bergi prte de Halle; etdd comU deflbtiM-BttHnrehl, oM^
nant 300,606 tlialers, le feomt^ de 'Deklettbdnil^. En ITik'
it prit ptlssessfion de la vlHe d'Elbing, qtd dnifft avftil 4it
engagi^ an graitd^le€itur\ nmCft dbnt n^rtlise il'avaft (uilftt
cncora did firte. A rextibcl^'mi de la iMlMfn dt LOHgue^iRl^,
il obliul la prind[)aut^de fn^ilbbatH H le cotiib^ d6 VUea-
gin , tant )[HAir prIx des atftrvKm qu*H avail teadtts 4 BM-
tauine III, qii*eii niisiftih des ^vr^rcmhms de aa wkrt a eet
h<^r.ta{;e. 11 acUrta du margrave de Knbbfhirb, fiu»)cMttafet
une rente %iaflh«, w^ pr^tinltions 9ur Daymith; M eomine
due de C1e%es, il prlt ausxf poiwrajciort die la Guiefeire, qile
Cliarles-Qotnt avatt auinirob enievtfie itt dde QWhteafte df
CWves.
L^i'vation au trOne die IMogne dift l^flipctedf dd Save et
celte du prince d1)iange an ti^ne d*Arti;;ielerte dla^nt de
nature 4 fairs naiti^ dans mi eitiirit si )Ft>ris de hMat ttli-
rienr de la puissance, te d^ll* de ViHmnia I aoli lonr oae
counMineroyale. Apr^d^ss to^^^at^tMiS MVflfi^ peodvftl phi.
sfenrs ann(H»i, tea M:krte6iivres mlseS (M naage p4f an
envoys 4 Vienna rdii'^slfenl enfin 4 l^dre r<4iiipereiir Hr>
rable 4 sea vues. Le 16 novemb.'e 1 7110 fnlervini nil traitt
par tequel lJi^<))|)ohl promettait de fe recondallra eo qus-
lit6 deroi de PrAsse, et oir, de aon c6t^ FrM6rx s^engageait
4 mettre en caitopa^, pdcir 4Mer Tenipeiieur dans la gnena
de ta sncoesalott d*K^|[ingne , qui aHaft commenoef , tm vtkp
anxflialre de 10,000 fiommes 4 entretenir one garalsoa
dana 14 fnrliapesse ImpAiale de PliilfppslMMir^, 4 renoQcer
an payemenl dn triliqnat dont f*em))eineur ad IriMvait eft-
core dAneur 4 son dgard, 4 vMer 4 la dftle d^ t^Ciiqtfrv
eoRlnfie l^iempefreur sttt toti^es les qoe^offis relalfv«sant af-
fab^ inMrii^res de r£rt^if4, 4 donner UMJbdn \ftkAs Its
t>le4'\lons fb^nW^ iui Vuik 4 on pribce autribblen , eafia k
np ^tkXnuU se sonstrabift 4 alUctone dea t>bllg4tidiia bnpos^
aux 4nLres ineinbres de TEdipife. A )pici6e af^nft^ qoe cb
trim ^Mi a1gn«, ^H p4Hft an n^ilfeo d6 llik?^, httc sa H-
n^flleet toMesa coor, pout'K<bAf||;!ifterg,o6,le IS janvfi^llb^
fl se fit coorOnner roi avec tMt4l4 ||)^nip4lMtt^a4ble, 4prH
avoir, la vdlle, crM Tordi^ de TAfsle-^Oir. LVaemiM da
tVnipereur, qui te recobnnt hnittSdiTOnHCm bOMMe YtA^ flat
d'abord sidvi par tes ^etteo^, pnla ifoooestfv^ttiBnt )i4r
tonles les 4iitt^ ffdfssances de \TXxM^t^ 4 PcMoaptkNi dft
1*Espagne ^ de 14 France, ^ni vt M 4iCi wvMrenil ce Ube
qo*en vertu dn trafl^ d'Utredit, des ^b ^ Pffiogff, ftdtk-
ads dans certains intMis panicnllera, et A4 ](!hw-miton
de I'oMre Teotonfqoe.
Fr^dric 1^ ne prit aaciibe I^art 4 14 ^leiH ^ !l(*d :
rtials ^laibd ddata la girerrede la Inicefessldtt d^Eap^pne, 1
mil 4 la disposition de l'ar^6e 1(np&r4Te stfr tesbohls do
Itliin ^,006 Yfonotnes, et pttfs Urd en llCilie 6,0oo Wiirats
qui , sods les ordres du printe iEt^gine, itt contrftte^rdtl
fias pen an anco4s de 14 ]onrti^ de Toritt. I'V^fiJkMc I* M
vlt tootefofs ni la fin de celte t^uehrb ni la eonclii^fdb die la
paix d^recht. Depnis longtemps Vaf^idlnairfe, fl mound
le 25 fivrier 171S, deia snftes de llraf^itfidon db frayenr
que pfOdubrH dn-dh,'«d)r ltd fa VMIbaftMne ^ s4 ttdt*
altoie IbnMie, Lotdte do Me<ftnehnl6(/i^ , ^i eliR dMclil
d*ttne naladfe dientafe, M ^jA a AaKliiooiinilbMUMrt wh£^
frafte 4 la snrtefllanoe de M gMlelA. tJn4 ImiMfeM vanity ,
ttflfe {rr6iMlble propension pdtfr Ids 4iBgfnftfoii4 \96 v
ttagnlfloenoe, nne prodigaHKS evtrMMa 4 '(Vbdi^t *dWII|gn|(l»
nft^ris , et ofie Troida ragiVntifda ■ IxsiM ITOMBdMa di
Wai mkr\% line ftcfftC ^(dltb^bccbb^M Wijtb d^tt-
pots et fie dilrrges de toutes esp^oes, telk -A4!Mit lea ddftoh
qui Ibisaient oubller sa bonf^ ^aYiMfe, aa MenVedtdttl
fiour ses »io}ets ct sa iid^2i6 4 fenir ses chga^emwih.
f 1 avatt m tr^oiisrois mari^ : H« avte tHsdmh -WeMmt,
bus, qtt'Ufit4 Tempereur inoyennaat 'luie indemnitd de deUe6se-Cassdl;2**en l664,avecSo/>/i/e-(r/iarlorie,d4H6.
FB^I^Rie
^U8 k 9)91^ d^ (^eo^l^ V% MPW ^^^ 4««tiiiguite par le^
^1i9(|itib ^e r«spri( flq§ p^f }^ gc&cM da I4 Asiiro, niii s'hor
qprajt d'0(fe ff^ da f4:>l>Pitf > ^f QHI ^mI U i|i4re 4e mq
sqcc^sMur, Frmp(;'i^aU^^nn^i'^ 1^ ^ infill aYec
[F|{£0£R)p II. p^ rpi, 4 qui 1^ r^f^pqilisMIHSe da a<U|
paysef |>(|iiiiration da I'^rop^ Qgl dQi)Q6 1« ooiq da Gr-«lltf>
r)it «apa cpiilr^i( la priqae (a |)lu8 ren^rqitatilo do MO
sidcla. Q^arrierf lioi^uii^ d'£^(, pbapsoplio, pandaoliiB
fjgni? ^aijuar^ta^U ai^p^ (l7^0rl7»(J),ilrepaHfeta Tart
da la ^M^r^Pt il i^^^^l^ M fnmi^r^ d^ stu £ut9, il cr^ Tin-
floanoa paijMqMp da (a Pr^||ip> at filda f# cpuc I9 quwrMar
g^o^ral da U pliiloaopbie.
Mpnf^sMr |ptr6oa4 ying|-bai( ipK, Yoyom d'ilbprdaom-
ment il 9*^t4|H pr^p^r^ 4 r^ner, quflla MucaUoQ H avait
regua. qu^ f imt ^U rprppM da <:aUa prapn|to ^poque da
sa via.
11 naqpit k Berlin, |a ^ '^nfm 17 1 2. Son p^ F r <d^r i c
GuilUumel'S lipponia briiUI e( d*uil «aract^e intrai-
table, pour qp| Tjd^l da la foyauM conia^l^it k commandar
raxerclca h de» grenadiafs daaiy pieda da liaut , la lit 61eTer
aVec (outa la riguaur da la discipWoa qui rignait siir sea r#-
ginlel9^| et pa aoagei^ qu'aui ipoieqs ^ la randre habile
dans les atarcice^ milit^i^. l^IaLs sa into, aid<^de sa goin
Ternaota at it» sop pr<^peptaur, fonpalt una f^pppsition secrbta
contra le «|st6ina d*4diifiatioa pat^ri)e|; tons trpis contra-
balancton( las pffi^ da p^ r^me ^vfsra, pn liii jospkaut
Taqapur ^^ fif^ade^ \e fi^t das prtf at da 1# ([M/^atura. Telia
fut III dpvbla ialiuanca qifi s>xarci far 8#| jaunaa gnnte;
sa propre volont^ bt la reste.
A sii osifssanca^ la jauna Fr^ri« A4mi9 entm Im mains
d*una Fran$a>sp refu^i^ M"* Duval da llqcppllp, qui fvaJt
M gpuvam^nte da sop pira. £l|p avait da I'tefipnl al das
oounatidiipces^ alia la fapyil^arisa avap fa ^gua fr^p^iae,
quUI a parlte et ^crila touta 1^ vi^ M** da ^opoulla na
mounit qiran l74i, at jusqu*^ saf darpiare pttmenta, Fr^-
d^ric rentovra d^^rds nsspeclppux ; il U yisllait toiitaa las
semaioas, et renconlrait chezellc una socidt^ cboisia el spj-
ritiieUe. P)jU8^urf causes favorisa'ent cat ascendant da la
Unpia jOt des nMcurs Trancaisas a^ 4el4 du llbin. OMlra (es
giierres frOqueptes dvnt rAilpmagi^e avait ^ la ItieAtra, Vi*
cla^ de la cour da }j)u\^ XIY avait axcilj^ una curiosity g^-
ndrale, et, plus tard, la n&yocfiiion da r6ilit da JSiantas
aiutepa jusqii*«9 Priiiisa un grand powi^ da r^ugl^. is
grand 'eMefir ayait ne^ dans sf!^ £ja|« |»liis da aOvQOO
Frani^ais. f\iiA dWibna dan# ^ yiUas at viUagea pour
r^paoer |e %ide q.ue la gufrre da trenta aps avait iaisa^
dans la population, lias r^lii^i^ apport^reot en Prussa la
laiifpie, \» nuisun, \t^ afi« et le^ inanuracUiresda leur pay^
Eniia, le# ouvr^gje^i de nos grai^U i^yaiins ^talent gpoUs
deft e4ii-jit.s cidli\6(, taf)di« que uoa inodaa sa propageaient
dans la monda Crivole. Fc^id^c naquU au inilieu de oetta
soci^t^ k moilt^ (rai^aise : il lot pen d^ouvragai aHem^nds,
car alocH il i^tait diQicile d'en trouvar de auppontablaa; at ii
conserve toiite sa via .cootre la langua allananda una fv^
Teatiun qi^e ses ooinp^ijotas Ud out rapnoobite.
A s^ #ns il dorUt de^ mains dai femmaa. ^on pto,
qui youi^it en {aire un bun fpld^, \m donna po^r gouver-
neur le g^pi^al Fi^kanstein, at le Major kailtstain pour sous*
gouyemeur. ]e;n 11^^ tan^, un Fran^H/KSi Q^wnm^ Mban,
loi 4anniMt .queiqpa(i il^^^ V ^tai^ encore anCsni lorsqua
sop p^ le.nom9>A capltfiiiia.dP/epnf das cudatf. Avee la
goOt de la poMe et da la musli^ia, il a'wwMO^idt das «xar-
cices jipUitali;a^^ 4oni 00 j>^((c4dait Au^, .d^ 4Ui'll poityait
a*4c|Hi^Ppar,# aUf(it3*enfci;pior pour lira dep liKces iraocais
00 JQoer de la flOte. ^n p^,.lorsqu'il le auiitranail, cassaii
la jiote ct jetnit |^,Mv^res |iu (qu. ^Fn^ric deipfuida vaine-
ment la,pennUsian de voyager ep AUemagpe, en France on
en An^eterre. Sop p^a Aid |)cnmt ^Mlament de Faccom-
pagner dans jes pctits voyages qu*il faisaitlui-oidnie. En 17?^
il TemipepA ft pre^e, ^pir le roi .de Pologna. Getle visile,
7TJ
qua lajanne prince fit 4 Tlga da salM ans, I mie oonr ^
ganta, iui d^voila un monda noovaan, oil Ton apprteiatt lea
plaisira da Faspnl at la polilassa das mosurs. Quel triste re-
toar snr lu|-m4ma qoand ii ravenait dans la tabagie de son
p^ral Galpl-d le traitait toojoura avac la mCma brutality,
la mattant aux aiis^, at Iqi prodignant las eoupa da cann^
snr la moindrQ pr^ei^te. Las d'un joug insupportable, con-
Irari^ dans toua sea goftts, Fr^iric r^lut de ae soustraira
k cetla tyrannia et da pasaer leer^tement an Angleterre,
auprtedaQeorgea II, son onde maternal. Cdtait en 1730 , il
avait alors dix-buit ans; il devait a^^ehapper da Wesel, ofi il
accompagnait son p^re. 8a sieur, Pr^^rica, qui parlageall
s(» saatiments , al deux npiis , le^ lieutenants Katt et Keith ;
^aient leuto dans la conlideooa. Maia quelques paroles uu-
prudentci da Katt avaient trabi la secret dn prince. Le roi
fit anfermar son fils 4 la forteresse de Custrin, et r^solul de
Iui fliire traneliar la tftte, comme coupable de d^riion.
TH\k rpB instniiaait son procte : Frtkl^ic*Guillaume, qui
battait laa Juges lonqn^ls n'^iept pas da son avis, Taurait
mrailiiblauent lait oondamner; mais Fempereur Cfurles Vl
ordonna k aon envoys, le comte de Seckendorf, dHnterve-
nir. Katt fut d^capitd sous les fenitrea du prince royal, au-
qnel quatn grenadiers tenaient la t^tournte vers l^edta-
faud. La roi assista bii-ro^ma^ rextottioa. De Uidale riior-
raur que Ffid^rie confiit ddsormats pour la peine de mart.
Keilb a'dtait Miappd da Wesel ; il passa en Hollande, puia
en Angleterre et en Portugal. 11 ne revlnt k Berlin qli^en
1741, aprto ravdnement de FrM^ric; tt ful alora loromd
curateur de TAeadtoia des Sciences.
La princa royal resia nn an 4 Custrin. Pendant qu*U
<^tait dans cetle Jlroite captivii<^, et qu*il siibissait des inter-
rogatoirea , le roi Iui fit proposer de renoncer k sas droits
au trtea, moyanaant qiioi il obtiendrait one entire liberti
ponr sea 6liiiiea et scs voyagaa. « J'accepte la propoaition ,
ri^ndlt le princa , fi mon p^a dddara que je ne suia paa
son fils. » Depuis celte r^popse, la roi, qui proCessait un res-
pect ndigteux poor la foi oonjugale, renon^ pour toujours
k cetla idde. Cp lut alors qn'il le fit travaillcr k la otiambre
des donudnes, pour rinstiiibv dea d^taU# de la police et del
finances, sous les ordrea de M. de Moncliow, prdsident,
qui Iui Ibumissait des livres, malgr^ la ddense de son p^re.
C*dait riaqiier twaucqup; car edul-ci Islsait pendre ua
bommc eonune il fiunait une |iipa.
FrM6ric fut rappel^ it Berlin, k Toccasioii dn marlage de
sa tftfu ainte, la princesse Fr^d^rica, avec la prince l»^r^
ditaira Fr^l^ric de Bayreulh. L*annde suivanle, le 12 Join
1732, Il riitede vingt ans et deini, il <^usa pur ordre la
princesse ^isabelli*Cbi isUne de BriinK«rick, ni^ce de I'im-
pdratrice. II avait voulo ff ire quelques re|ir4MuNitations k son
pkrt, qui y r<^poiidU par des coups do canna et des coups
de pied dans le derriire. IH^ Fr^l^rie avait contracts cat
i^loigneroent qu^il auA tout le reste de sa via poor les fenn
mes. La premie nuift de aon manage, li {teine veiuiit-ll da
se oouclier quele cri au/BuJ se fit entemlre dans le cliA-
tean : il se leva k la liAte, et ne revlnt plus jamais partager
le lit 49 M lenune. Lk se |H>ni^nt tons les rapports d*tn-
tiinild qu'il eut avaeeUe; aeuiement, il Iui marq<ia loiijoura
lea dgarda lesplua isespeotoeitx,mais sans vouloir s^as^ujet-
tir II la vie commune; et quand, devenu roi, il fixa son sd-
jour babUuelk Potsdam, il faUut roccasion extraordinaire
de la presence d'lm prinee ifttranger, |iarent de la reine,
pour qu'eUe pCit yislter jue fois par bmrd la rteideoce de
son 4|iQu«.
Aoaait/OI aprte aoamariaga, FrM^rie a'dtabHt an djftteaa
de Riieiosbeiig, nir la fronti^ du Mecklembourg. En 1733,
lors de ia guerre allumte par la auceession an trtae de Po*
lognii, WrM^ conduiait avee le roi aon pte un corps da
1 9,000 liommea sur leBbin k Tann^imp^riale, command^
par ie prince Engine; mais il ne vit 14, comma il le dil
lui^m^me dans aes M&moiru de BrandeOourg, que rombra
du grand Engine. U alia ensuile vfsiter Stanislaii, rtfugid Ji
Kowigsberg, puia il revint dans sa retraitedo Rbeiustonb
98.
quni babita jusqu'li la mort de son p^re. Lk H ae liTraU k son
guOt pour la pbiloaophie, la Ittt^atore et lea beaax-arta:
sea beoitt m paauienl dans aa Inbliolbique on dans la so-
dtIA de qodqnea bonunea d^eaprit Ge fut one dpoque de-
sire dana sa vie : c*6st dans cea loiaira atadieux que se for-
mait le philosopbe et que ae pr^parait le grand roi. La dia-
dpUne rigide sous laquelle Tavait pIoy6 aon p^re, en le d^
tournant des plaisira, lui avait fiiit un besoin de Ttode, sa
seule ressooroe et son unique aaUe. La contraUite dans la*
quelle il Ti^ait r^aglt int^rieurement sur lui, et teodit
tous les lessorts de son Ame. II passait toutea lea matintes
seul Jusqu'k midi; il liaait asaidftment lea biatoriena an-
dens ; il entretenait une correspondance actlYe avec uu
certain nouibredegenadeletties, Wo If, Roll in y S*Gra-
Tesande, Maupertnla, Algarotti, et particuli^
rement avec V o 1 ta i r e . Ce (bt le 8 aoCtt 17Se qu*il 6cvvri%s
pour la premiere fob .k Voltaire : il ae r^pand en ^es
sur La henriade^ Lamort de Ciior^ AhOre^ U Temple du
GoUi, lea ipitres pMlosopMques ^ et 11 met lea aYantages
de I*esprit bieo au-dessus de oeux de la naisaance. On veoait
d'imprimer La Benriade k Londres : VMMc cbaigea Alga-
rolti, qui ^tait alors dans cette Tille, d*en foire faire one Mi-
tion magniflque, gravte aur colvre, et 11 compose poor cette
Mition une pr^foce, ob 11 appelait Voltaire U prince de la
poisie/ran^ise, un ginie vasle, un esprU tubUme. G*eat
dans ce tempa-Ui qu'll oomposait son Anii'Maehiavel. Le
Tieox roi, dans sea accto de goutte et de mauYaise bumeur,
mena^t parfois de faire enlever toote la petite cour de
beaux esprita qui entouralt son fils; maia aa mort, arrive
le St mal 1740, ouvrit k ractlTit^ de ¥MMc one nonrdle
carrito.
La royaut^ offrit un digne emploi k sea facuUda pnissantcs,
si durement refoulte pendant Tbigt-buit ana. Une foia sur
le tr6ne , fl se montra laborieux, aaaidu anx affairea : toutes
sea beures ^talent faivariablement fixte poor cbacone de sea
occupations. Pour Talncre sou pencbant extreme an aom-
meil, il ordonna k un Tal^ de cbambre de I'^Teiller lona lea
matins k dnq beuresy et, an besoin, de lul appliqner aur la
figure un Ibige tremp6 dana l*eau froide. Cette force de yo-
lont^ , qn*il appUqua k toutea sea entreprises, fut le prindpe
de ses succto. II comprit d*abord que rien ne valait la gloire
miiitaire pour senrir de piMeatal k la pirissance d*un prince.
Son ambition, lobi de le lancer en arenturier ttoi^ralredans
des oonquetea basardensea, ne marcba qu*& paa aasur^ et
en s'appuyant sur les mfires oombinaisons d^one politique
profonde. II s*attacba aTant tout k donner k ses ^tats, ^pars
et d6eoup6$ eomme une paire dejarretUreSf un corps plus
solide et un ensemble plus oompacte. Preas^do d^ir d'^lerer
la Pnisse an rang des premieres puissances continentales,
II crut dcYoir agrandir son territofai. Quant an droit, il s'oc-
cupa peu de Justifier ses pretentions; mala il sut se distin-
guer des conqu^rants ordinairea en poaant loi-m6me des II-
mites k son ambition, et en ae bomant k ce qui lui 6tait
n^cessaire. Pour panrenir k son but, la conqu^te de la Si-
l^sieluiparutsufDsante.LamortderempereurCbarleaVI
^tait une occasion CsTorable. Quelquea infclamationa que la
maison de firandebourg avalt k faire Taloir sur des prind-
paut^s de la SU^sle lul aenrirent de pr^xte : au mois de
d^cembre 1740, il entra dana la SiMsie, d^gamie de troupes
ot priY^ de tout moyen de defense. En partant pour cette
expMition, il dit au marquis de BeauTau, envoys de France :
« Je Tais Jouer Totre Jeu : al lea aa me viennent, noua parta-
gerons. » Le 2 JaoTier 1741, 11 entra k Breslau. Son arm^,
sous les ordres du fdd-martebal Scbwerin, s*empara de
toute la proTbice, et le 10 avril , la Tictoire de Molwiti,
reniport^sur les Autricbiens, command^ parMdpperg, lui
livra toute la province. Lissue de cette bataille ausdta k
MarieTb^r^se de nonveaox ennemis : la France et la
Bavi^re se ligutont avec la Prosse , et la guerre de la suc-
cession d*Autridie commence. Vers la lln de 1741, Scbwe-
rin s^empara de la Moravie. Les prindpales forces de TAu-
tridie itaicnt en Boli6me, ou elles tenaient tete anx troupes
FREDfiRlC
combine de la France et de la Bavite. Fr6ddrie ▼• Iss
jofaidre;le 17 mal 1741 UltirreU bataille deCbotnslli, et
bat le prbice Cbarles de Lorraine. Le fruit de cette vie-
toire Alt la pak de Brealan. Dte Tann^e prMdeate , le roi
d'Anglelerre Georges II, unique alli^ de la rdne de Hoi-
grie, lul atait consdU^ de sacrifier vne partie de la SiUsie
pour obtenir la paix du roi de Prusae. Mala la eoor de
VIenne avait rejet^ cea conseils; risaoe de la balaiUe de
Cbotuaitx U d^cida. Le 11 Juin 1742 lea pr^ttminairea fnreat
sign^ & Brealau, et la paix fbt ratifite 4 Berlin le 28 JiulleL
Par ce traits, Maife-Tbiirte cMait au roi de Pnisae la haute
et la basse Silteie et le comt^ de GUtx, avee ind^pendanee
entire de la couronne de Bobeme : II ne restalt k la retae
qu*une trte-petlte partle de la baute Sil^fe. Fr^dMe pro-
mit de rembourser les capitaux que quelquea Anglais et
Hollandaia aTaient pr6t^ k la maison d'Autridie sur la Si-
Msie, de lalsser pendant cinq ana les liabitanta llbrea de passer
dans lea pays autricbiens sans payer aucon droit k la Pnisse,
et de malntenir la rdigion catbollqtie sur Tandea pied. Li
Saxe accMa k cette paix, PAn^etenre et la Russie la gam-
tirent FrM^ric II en profile pour bien organiaersa prorince
conquise, et pour mettre son armte aur na pied redon-
table.
En signant la paix ^iBreslau, 11 avait laias^ les Fran^
se morfundre en Bobeme. Les mar^cbaux deBroglleetds
B e 1 1 e -1 8 1 e , affamte dans Prague par Tannte aotriddenBe^
avaient dA ^vacner la ville, et one arm6e de S0,000 boomies
6tait rMuite k 10,000. Cbarles-Albert, ^lecfeor de Bavitee,
aTait^^n empereur, en 1742, soosle nom de Cbar-
les VIL An moia d*aYril 1743 Marie-ThMae 4lait coih
ronneek Prague.
Les Angjlais, descendna snr le continent, ae metteat k
Dettingen entre les mams de I'arm^ fran^aiae, qui let
laisse 4cbapper et ae foitbattre (26)uiUet 1743). EUe est
rej^tte an deUi dn Rbbi, et Pempereur Charles VII,fon36
de fuir de sea ^ta b^Mltaires, est abandonn^ k la Ten-
geance de rAutriche. Fr6d^c con^ut alors des cralntes poor
ses proprea oonquetes , si Marie-Tb^rtee obtenait des STaa-
tages trop marqu^ II forma done une alUance secrMe avec
la France (avril 1744), et une ligoe avec r^lecteor de
BaTltoB, le Palatlnat et la Hesae, k Francfort ( mai 1744 ). H
fond k llmproviste sur la Bobftme , le 10 aoOt , eCs'empara
de Prague; maia , press^ par les Autricbiens, sons les or-
dres dn prince Cbaries de Lorraine, et par les Saxoos, tears
alli^ , 11 dut abandonner la Bobeme avant la fin de Tannee.
L'empereur ^tant moit le 18 jauYier 1745, le Jeone €ee<
teor de Bavl^, Maximilien-Josepb, se rteondlla arec HariO'
Tb^r^, et r union de Francfort fut dissoute. La Saxe
a^allie arec TAutriche contre la Prusse. FrMMc, aeol,
bat les Autricbiens et les Saxons iiHoben-Frl edberg ,
en SiMe, le 4juln 1745; du champ de bataille, fl ^critl
Louis XV : « Je Tiens d*acquitter k Friedberg la kttre de
change que votre miuest^ a tirto sur moi k Fonteooi. •
Enfin, la Tidoiro de Kesselsdori , remportte par les Proi-
siens (25 dtembre 1745 ) amena la paix, qui fht aigpite k
Dreade , le 25 du memo mois , par Tentremise de TAngle-
terre, aur les bases de la paix de Berlin. FrM^ric garda la
SUMe,reoonnutFran5^olsI*', ^ux de Marie-ThMse,
Gomme empereur, et la Saxe s'engagea k payer k la Pnsse
un million d*4cus. Ainsi finit la seconde guerre de SiKsie.
La France continue les hostility jusqu'k la paix d* A i x-
la*Chapelle, en 1748. La cons^ence la plus impor-
tante de cette guerre (ut P^vation de la Prusse an rangdci
puissances de premier ordre.
Pendant lea onze annto de paix qui a'eoooltemt deprii
le traits de Dresde (25 dtembre 1745) Jusqn'an conunoa-
cement de la guerre de sept ans (aoOt 1756), FrWrie
donna les sobis les plus actils k radmfaiistration inUdean
de ses ^tats : il s'attacba k faire fleurir Tagriculture etPindBf-
trie, k ranimer le commerce, k reformer la Mgblatioa d k
accrottre les revenus publics. En mfime temps il exergail
etfortifiait sonarm^e, qui fut portte Juaqu'k 160«f
FRED^ttlC
m
IMS. Ge B'^Uit paa Mas nii sentimMit d*amertuiiie et de se-
crete jalottrie que plus d'an cabinet voyait le roi de Pnisse
dereno Tarbitre de TEurope. La perte de la Sil^ie ^it un
sujet dliumiUation pour TAatriche. EUe m^itait la Ten-
geanoe de cet affront , et Ton Tit par la soite qa^elle n'a-
vait consenti k d^poser les armes que pour se preparer ^ de
DOOTeanx combats. Cette paix fut done prteaire; la Prusse
et lea autres. puissances continentales conserr^rent toutes
lenrs troupes sor pied : la SilMe ^tait toujours la pomme
de discorde. La Prusse et PAutrichegard^rent leur attitude
hostile, et I'Europe demenn en suspens, partagfe entre Tune
et Tautre polssauce.
Cependant le cabinet de Yfenne reconnnt I'impossibilit^
d'abattre la Prusse sans s*an d*abord assort du concoun
dequelques puissantsalU^. Ilentretenaitdes relations intimes
avec la Russia et la Saxe, et cultivait a? ec soin le ressentiroent
derimp6«trioe £lisabethetdncomlede Bruhl , premier
ministre de Saxe, contre qoelqoes sanglantes ^pigrammes de
FMd^ric. Mais ces alli^ ne suffisaient pas pour le succte d*nne
teUeentrepri8e.La France pouyait prendre parti pour la Prusse
et luf assurer la Tictoire : c*^tait done la France qu^il Impor-
tait snrtont de detacher de cette alliance ; et ma^ les dif-
ficult^ de Tentreprise , PAutriche essaya d*en Tenir k bout.
II y aTait alors k Vienne un honune qui a'empara de ce
projet aree ardeur, et le poursuiylt avec pers^T^rance. Le
prince de K a uni tx ^it depuis longtemps ^ la t6te du ca-
binet autrichien. Adfersaire natural deFrti6ric, U 6tait tou-
joors dispose k agir contre lul. II se fit d^abord nommer am-
bassadeur extraordinaire eu France (d^mbre 1 750 ). Uayait
pour principe de tenter toujours tout ce qu'il ^tait humaine-
ment possible de (aire; aussi le Yoyaiton rarement s^arr6ter
dans la poorauite d^une entreprise. Puis, quand iljeut dress^
sea batteries, il se fit remplacer par le comte de Stahrem-
beig. II fit proposer k la eonr de France de concourir an
renversement du roi de Prusse, et de partager ensuite entre
lea deux monarchies la domination de FEurope. Le premier
traitd d'alliance defensive entre la France et TAutriche fut
condu le 1*' mai 1766, par les soins de Tabb^ de Ber nis.
Id encore le roi de Prusse ayait contre lui les ressentiments
du po6te diplomate et de la farorite H°** de P om padou r :
ses ^pigrammes oontre les petits Tcrs del'un et contre le gou-
Temement de CotiUon II ^ Cotillon III^ ne pouvaient lul
^tre pardonn^es. De son cdt6, FrMMc, piivenu par des ren-
seignements secrets , qu'il dut k la trahison de Menzd, sur
rallianoe secr^ entre rAutriche, la Russie et la Saxe , con-
^t des inquietudes an suJet de la Sil^aie. 11 se hAta de pr^-
Tenir ses ennerois par une irrnptioo en Saxe ( 24 aoOt 1756 },
qui commen^a la guerre de sept ans. II s*empare de Dresde ,
«t 11 trouTe dans les archiyes les preuTes des projets de ses
ennemis ; 11 inTestit Panute saxonne dans le camp de Pima,
et la rMuit k se rendro k discretion. Une attaque ansd
brusque ameuta contro lui la moiti6 dePEurope. L'influenoe
de PAutricbe dans PEmpire Germanique et celle de la France
en SuMe ddterminirent ces deux puissances k entrer
dans la confederation. Le roi de Prusse nVait d'autre allie
que PAngleterra. Heurensement pour lui , la France attaqua
PAngleterre dans le HanoTre. Les habitants de ce petit
royaume , ceux des ducbes de Hesse et de Brunswick , de-
Tinrent lea leies partisans de Frederic. Le due de Cumber-
land sefitbattreii Hastenbeck, le sejnillet 1757, par
le comte d^trees, qui commandaK Parmee fran^aise. Mais,
plus tard , le prince de Soubise essnie la bonteose defaite
de Rosbach (ft noTembre). Nous ne suiTrons pas Fre-
deric dans lea operations multipUees de cette guerre, qui
marque nne epoque nouTelle pour Part militaire, et dans
laquelle il foisait la naTette aTcc son armee , sdon Pexpres-
sion dn marechal de Belle-Isle. Las details strategiques en
nont d^ailleurs exposes dans un autre article (voyex Gubarb
na SEPT Alls). II fit des prodiges d^actlTite et de oonatance.
Apres son reTers de KoUin, od il fut Tabicu par Daua,
il ecriTait k mylord Marechal : « Que dites-Tous de cette
ligue, qui n^a pour objet que le marquis da Brandebourg?
Le grand-iUcMur serait bien etoane de Toir aon petit-flla
aux prises aTeeles Russes, les AntrichieM, presque toute
PAllemagne et cent mflic Franfais auxilialres? Je ne saia 8*11
y aura de la honte k mol de snceomber, mais je sals bien
qnil y aura pen de gloire k meTainere. • Dans nne aitnation
desesperee , resolu k perir, fl Teut encore ftiro des Ters, et
il ecrit k Ydtabtt I'epttre qui se termine par ces mots t
Poar Boiy BWiiaee du uafrtge^
Je dob, en ■CfronlMit Porage,
Peoier* fiTra et nourir en roi.
L'epttro foite, fl batttt PennemL
Dans une antra occasion, on lul ramenait un de ses gre-
nadiers qni aTalt deserte : « Pourqnoi m*aa-tn qnitte T lul dit
le roi. — Ma foi, sire, repond le grenadier, qui etait Fran*
Cais , les alfairea Tont trop mat — Eli bien , reprit le rot,
battona-Boos encore ai]jourd*hnt; et al je aula Tafaico, noua
deserterons ensemble demain. »
Mais son energiqne Tolonte triompha de tons lea obstaclea.
Le 5 jauTier 1762, la mort de Pimperatrice £Usabeth deii-
Tre Frederic de son ennemie la plus acharoee. P 1 e r re II I ,
son sucoesseur, admirateur passionne du roi de Prusse, con-
dut d*abord aTee lui un traite de paix qni for^ la Suede k
poser les armes. A la mort de Pierre m, etrai^e le 9 Juil-
letde la m6meannee, Catherine oonserra la neutralite.
Frederic, ayant aflkire k moins d'ennemis, ramporta des
succte plus facilea contre PAutricbe, qui, foroee de renoncer
k ses pretentions sur la SOesie, se dedda enfin k negoder.
La paix fut signee an chktean d'Hnbertsbourg, prte de Dresde,
le 15 feTrier 176S. Frederic n^abandonna rien deses premikrea
oonquetes; les traites de Breslan et de Dresde furent confir-
mee, et les deux puissaneea renonckrent redproquement k
toute nouTdle pretention aur lenrs tots.
L'unite de Tolonte qui r^jpait dana lea meaores de Fie-
deric, lea ressourcea que Poccupation de la Saxe lui fonrnit
en argent et en honmiea, son genie prompt, les generaux
habilea qui le seoonddent, le courags et le deTouement de
ses soldsis, lui donnkrent nn grand aTantage sur ses enne-
mis , et amenkrent Pheureuse Issue d*une guerre qui aTait
plus d^une fols mis la Prusse k deux doigts de sa perte. Cette
guerre memorable acofite k PEurope plua d'un million d'hom-
mes, et tous les £tata qui y prirent part Airent epnises pour
longtemps. Frederic sortit aTec Padmirtttion generale de
cette lutte de sept annees, qui lui assure pour PaTenir une
Influence deddTe aur la poUtiqne europeenne. Celni que les
plua grandes puissances de PEurope reimies n'aTaient pu
Taincre fut salue comma on bomme extraordhiaire. De Ik
date son ascendant en Europe, et la Prusse compta dks lors
parmi les £tats de premier ordre.
Rendu k la paix, Frederic oonsacre tons ses soins k repa-
rer les maux de la guerre. II ouTrit ses magasins, et fournit
k ses Sleets du bie pour lenr nourriture, des semences pour
leun champs; U distribua dea terres aux paysans; il fit re«
bktir de son argent les maisons reduitcs en cendres ; il fouda
des colonies agriodes et des manutiictures dans les cantona
depeupiea. Pendant toute la guerre, il n'aTait mis aucun
nouTd iropdt, fdt aucun emprunt , exige aucune aTance de
ses sujets, et jamds la solde de Parmee n'eprouTa de retard.
Cependant, aussilAt apres la paix, ii remit k la Siiede six
mols d*imp6ts, il distribua dans les campagnes 1,700 cbe-
Tanx pour Pagriculture, et fittraTailler k la reconstration.des
Tilies et Tfllages. Pour CiToriaer la noblesse de Siiede, de la
Pomeranie et des Marchea, on institna un systkme de credit
qui accrut le prix des terres. En 1764, U fonda la banque
de Berlin, et 1^ donna une'premikre miae de fonda de plu-
deun millions. La meaure qui, en 1776, couTerth Pacdse
ou Hmpdt sur lea consommaUons en r^ fran^se ne ren-
contre pas la mkme approbation dans le pays. On pretend
qn'H el t eti u s , etant Tenu k Potsdam, fit an roi un tableau *
n aTantageux de Padministntion des finances de la France,
qull resolut auisitAtde Cdre Tenir dea flnanden et des corn-
mis de ee ro JMB6- PourtaHty des
tat PRfiDtRiC
g'tflefileiit alon eoatn I'adiniaisfnitim finanei^re de la
France. E» BtMsie, laa fraitde racouvrement de tous lea (la-
p6ta el rertnot publEca a'tieraient k 1M,000 toia, e'est-
Ihdfra an tiers da U raeelte; en France, lea rermiera g^n^
rattx et leacoromla en aiiaorbatentd«ix dnqai^mea. On pr^-
feiidit que rarmte de financiers qjii coraposait la nonvelle
r^ie ^fC feoue venger la Franca de Ro^bacli.
FrMeric trarailla auiwi k la r^ronue de la l^gialation : il
cliargea le dianceller Cocc^^i de r^iger iin nouveau code.
Mais il cnil trop avoir tout fait en abr^geant les proc&liircs.
Au reste, le nouveau ornle ne fut acliev^ et mis en vigucur
que sous le r6gne de »on sucoeaseur.
11 Fonda des ^colea pour le poHple, a^ee «n s^minalre
|)our lotmer dea malirea, ee que nous appelons aujourdliul
une ieoi€ normale. diose adiniratde! ce grand monarque
r^lgea luimtoie et fK imprimer im r^j^feinent oO 11 entra
dans lea fvlMS grands d^taiU sur la mani^ dlnstmire lea
cnfants. C'est 1^ Toriglne de cetle instruction niaintenant il
g^n^lf ment r6paiidue en Prusse.
Les adaiirateufH les plus bienveiUanta de Frdd^Hc n^ont
pu justilier la part qn'H prit au d^membretnent de la Po-
logne. Toiites leurs api>l0{eies se sont rMuites i montrer I'iii-
t^ret quil avait h arrondir ses £taU et h. imlr la Prusse avee
la Pom^anie et les llardies. 11 y a un triste nu^mple
pour la morale h voir PautMir de VAnfi'Maehiavel en con-
nivence avec ta Russie pfmr consomaier cette fiidigne spo-
HaCSon, a siiivre sa niardie itisidieuse depuis le commence-
rnent des troiililea jusqu'au partage, ses en»pi^cni«nts aiic-
cessifs dans la grande Potogne el la Ihnisse polonaise, sous
le pr<4exte de U fiesle. Fr^U^Tic n*<^it roi que ile la Prunse
ducaie; il devait voir avec pHiie la PrusM roffaie faire
partie de la f*ologne : le moment l»f panit favorable pour
reunir les ileiix Prusses. L'ascendant q«^ avait pHs dt>pids
la guerre de w\ii ans devait faire rediuiter au\ autn's fmis-
sanoes une mMiveile lulte «*n faveiir d'un peuple nMuit k ne
poiivoir 8*atiler hii-nifinie. La France n^avait donn^ qu'une
assistance tliimie d ineflicaoe aux conl^l^r^; la 8a\e s*<i-
taft bom^ Il leiir foumir tr6s-peH d'argeiit, PAtrtridie h
laisser teur Hat-major d<^ienser une t^arfie de eel anient
dans sea tiIIps. Fr<WIMc jugea que la France, engourdie
sous un gnuTemement corrompu, n'oserait |ias datantage,
et qn^avec rAtitriclie H y a%'ait des accoinmo^ements. On liii
pniposa, pftur conifif nsation de ragrandisseinetit qui rl^ulle-
ralt lie rar(iui:«ition de la Pnisse To\ale, trois belles pro-
vinces |N>Io:ia»es, et les riiltes salines de Vieiioui. CeHe
auginvntution lie lerriloTC, ohteniie sans coup fnir, parut
k la nitir d« Vicnne preferable au danger d*a%'u{r k coiiibitttre
h la fuis les i'nissiens el les Riissos. La di^vote Marie-Tlier^se
lit taire ses scru|Hiles , en rejHanl sans duute le p^di(^ sur
un roi li^^ri^tique et philosopbe. Ce fut \k le grand scatid&le
polit'que du di\ tiuiti^me si^clelll faut voir rimpiidence des
manttfstes par leMpiols les trofs puissances piirenl posses-
sion des provinres d^membnHis. La mallieureuse Pulogne,
qiii n*eut jamais de gouvernement ni de pouvotrs publics, i
est Itvree a la merci des spoliateurs ; et la France laisse con-
sommer I'iniquit^ sans mot dire!
Le 30 d^ct>mbre 1777, par la mort deMa\im11ien*Jo-
aeph, sVtetguit Ja brancbe declorale de Ravi^re. D^
le 3 Janvier 1778 un traits de partage de la Ravi^ie <$tatt
coni'ln entre Tdecteur paiatin et rAutricbe ; mais la Prusse
s*) (»{)iM)sa. Le partage de rdeclorat de Ba\i^re enlralnart le
reuversement du ayst^me politique que Fr^dric avail 6lev6
k grands frals, et d^ruisait la constitution de TEmptre. Fr6-
d^ic prit les annes pour d^fendre la Ravi^re et son propre
ouvrage. En celle occasion , II lit pretive de d(%intdresse«
ment. La guerre fut bientdt temiin<te iiarla paix de Tea-
cben, t3 inai 1779.
. AinsI, dans les demiires anndes de sa tie » le grand
Frederic etit une dcnii^ occasion de craiiidre le renvcrse-
ment de son sysldme. Ce quit d<5ploya de talent ef d*<^ncrgie
pour filaider U cause de rAllenia^'nc n^pandil un nouvel <^clat
cur lu fm de sa carrl6re. 'Rassur6 aur le sort du royauuie
quil avtSt CD qndqoe eorte erM, tt mourtity le it aafil
1786.
Si Ton veut avoir nne idfe de Qi one le g^nle el le carac-
t^re de FrM^ric ont foU pour la Prusse^ que Pen ooBsidke
cequ'cHedtait k aon av^iement, en. 1740, et le rOio qv'dli
joiiait dans le syst^e polltiqde de PEnrope k n mort,
en 1786. La monarcble prussienne AaitpresquedoiibMeei
^tendiie et en population ; mftme apri^ fol , le preat^e dt
son nom et de son anu^e Imposaient encore. Ln Ftw
resia sur le continent le pivot de la pdi on de la gnerr^
jusqu*^ ce que la revolution (ran^aiae vInt d^plaoer toBt^
changer toutet les combinaisons et bonteverser tool le ays*
t^me de P^Hibre europ^en. FrM6ic est un esefii|ite lda>
tant de ce que peut la votoni^. II parvint k ee domwr fat-
qu*i du ooarage. On a dit quil 6tait n6 avec on lemp^
ment fafble et timide; II pHt la fiiite k la premie bntaMe I
laqudle il assista ; mats II prtt la ferme r^aohttton de ee raMir
contre les dangers, et, de timide que Pavait er66 in Bitast^
il devint un li^ros. II a dcrit lul-mtaie : « M&liwiU fut f^-
cole du roi d de Parm6e. « 11 voidnt faire de la
des premiers fitats de PEurope, H voolnt Mre
il vouint que les sables de la Pmsse se penplasaeol : H vial
k bout de tout. II a fond< un l^tat en dcliora de tootes
ditions bistorlqaes et g6ograpliiques, eoropoad d'
<Hrangers les nns anx antres, sans affinity naturelles, a^
bitrairement agglomdn^ par la pdiliqne el par la gncna :
cd l^.tat, panvre et sans barri^rea natuidles, nVn a paa BMni
grandly pure crtetion de la fibert6 liuraaina trimttpbant de
la nature.
En lul Pamonr de la glofre snpplte aox croyaaces. Muk
le scepticisnie et Pironte de son ^oqneaveePli^rotsmedei
temps antiques, il fut le b^s d*un aitele dont VeMaire Ml
le poete. Tout Francis par Pes|Ait d par PddoealiiMi, e*eit
k Paris qu'^lait aon public. Courtison aeslda dt IVipiaiea,
il entrdenait un oorriunirce tntime avee te totvaltta qoi <a
<$taient les organes. Sa cour d son acadtole teient des a^Hei
ouverts k ceu!L que des tem^rit^ pliitosopliiqves IbitalBBt
k s*e\|»atrier ; en sorte qu'une partie delliiatoire btliMre da
dtx-buHi6me slide doit dre cberdite k BeHlo. Lea aadi
rapfiorts de Voltaire avec FrM^c, leura coqnetteriea n^
tuelles, leurs brouliles d leors raccommodeniesla^ fcraied
la matiire d'tm volume. La langue franfaiae r6^Mlt laai
partage k Potsdam. Pendant le a^jour qu'y 4H VeKaire, te
175011 1753, les ft^rea dsccnrsdn roi jouaient ies trM§-
dies du iio^teclianibellan, ta Mori de C^ar^ Brutus^ M-
hornet, Catiiina. Les (ameux soupers pitiloaopliiques dalal
des tournois d'esprit^ oil Pon se moquait de Paoivers, d
qudquefois des choses lea pins sainles. Fr^ddrie vodaft
6tre poete aur le trOne; d les i^logca donnas an jrAitoapAa
de SanS'Souci daient plus flatteurs pour sob auMMir-fm^
que ceux qui s'adressalent au oonqn^ranl de la SR^e.
Quelle glorieuse assodation pour les gens de leftrea aea
confr^est Anssi dut-il en partie sa popularity aai toi>
veins fran^ls. Chose drange 1 pendant quil battall aoa g^
n<(raux ineptes de la guerre de sept ans, son nmn rateoG^
salt avec doge dans les salons de Paris : alors le fiatrioHciM
national i&tait absort)^ par nne sorte de patriotiame inldkc^
tuel ; en sa quality de i)bilosoplie, le rd de Pniase Mail ee
communaut6 dld^ avec les grands 6crivaUis de la Fraace^
et Popinion avait pour lui des sympathies bien
vives que pour les mlniatres d*un gouvomeBaent
dM.
Nous ninsisterons pas Id aur la paailoft iualheiiiwiee di
Fr4d<irlc pour la podsie. Cependant, lea Idtrea qnH colli*
vait, au milieu nvdme dea liaaanls de la guerre » )e eoB»
laieiit dans sesadversit^s : ses m<*ineura vers, on |diit6l If
seuls bons, parmi tantdlnslpides qui! a fldls, ffnf ont ^cbaapi
dans une nuit d*angofsses, oO, entonr6 de quaCre amiw
ennemies, d dans une position presqne dfaesp^rfe, I
pen^iit^ sc donner la morLC*est dans sa correapondaaoi^
ct dans ses ouvrages liistoriques siirtout, qu*oo reUeave
riiommc supdrieur. Les Mtimoiretpowr serrir it rhiMn
FRttDERIG
T8S
ie la maUon de Brandthourg^ VffUMre de man temps,
ks Mimolrei sur la guerre de sept ans, retraceiit dcs
i^T^neineDls conteinporain8 de raiiUiiri etauxqiielnil avait
pris une part Irfea-active; les cauM» en sont liabiiemenl
retrac^es, les faiU bieo expo«^, at la poliUque dterile de
biaih de mattre. ▲aTAUft.]
ra^D^kitC, roiftd^baneinark.
FH^DI^RiC r', rd4 cadet de Chmtian i", a6 en 1471, iftait
Ag4 (le cinquanie-deux ans lorsqu'il fut appel^, en 1623, par
ies (^taU dii royauinei k remplacer sur le tiiVne Christian II,
lils de son frire atn<^, Jean . que cctte assemble avait iltelar^
d^liu di^sormais de tous; droits h la couitmne. Le nouveau
rut 8*atlaclia avant tout k se concilier les nobles, dont il con-
firma et arcrut encore les privili^es. C'est ainsi qu*il leur
accorda le droit de Tie et de inort sur hiurs jKiysans , avec
celiii de confisqiier leurs biens meiibles et de les condamner a
des amendesdequaranie marcs d*argent. S*il prot^^a le lutli^-
rahisroe, qui envahissait alors ses £taUy ce fut plut6t |»ar
politique que par di^voiieinent au\ doctrines de Luther. Chris-
tian ll eiielTet coniptait parnii ses paitisans tons ceux qui
(ieroeur^ient attach^ aux dogmas du catholicisme et aux
formes de sa liturgie. Kavoriser la R forme, c*^lait se d^*
fendre contre les eventual iti*s qui pouvaient survenir, et dout
le r^siiltat eOt pu 6tre de tirer Chri^tiar U de IVtroite cap-
tivity oil, au m<ipris de la foi jur6e, M resta detenu par
ordrede son oncle jus(|ue dans les deniieres auiiiies de son
exUtence. Fri^ric r^ moiirut en 1533, eteut pour succes-
aeur son fits Christian III.
ti^R^DtRlC 11, n6 en 1534, etait fils de Christian III, k qt.i
n succ^a, en 15S9, et mourut en USS. Prin('4i ami dea
sdences et deslettres^ il prot^ea s|)6cialement le c^l^bre
Tycho-brahe, k qo'il fit don de i^ite de liven pOur j cons-
truire un observatoire, qui recut le nom d' Urankenborg
(ch&teau d'Uranie). Port^ par son caraet^e vers la paix,
dans le maintien de laqueUe il Toyait^ bon droit une source
de richesse et de prospdrit^ pour ses £tats, it fut cntraiod
ponrtant k foire 4Ia SuMe, sous le frfus futile i)r^lexte, one
goerre qui dura sept ans, el pendanf laquelle des devastations
isans noinbre furent commixes par les troupes des deux na-
tions. Or, quelle ^taitla cause de cessangtants d^bats ?Le roi
de Oanemai1( portait sur son dcusson les amies des trois
nations anciennement anics; te roi de SuMe fit k ce siijet
des reprdsenUtions, qui nc lurent pomt^cout^ : alors , par
k'eprdsailles, il place sur son ^cusson les armes du Dane-
mark et de la Norrege k c6\& de celles de Fa Su^de. Inde irm
et Jfellum! La patx de Stettin ( 1570) mit fin k cette guerre.
L'anndB mSme de son av^neinent au triVne, il avait eutreprls
contre led Blthm arses une exp^ditioA qui s*<Uait ter-
tnfn^ fiar Vadjonction du territoire de ces populations k cehii
de la monarchie danoise. Ce prbce eutj>oursuccesseiur aoa
filsChrlsiianlV.
FBtoi^.RIC III, ni en 1609, anced^a en 1648 k son pir^
ChilAian VVy et penchant les premieres annto de son r^e
ne tut gu^re, comme ses pr^^cesseurs, qu*un instrument
aux mains de Tailstocratie, qui ne consentait k reconnaltre
la sopr^malie du poutoir royal qu^a la condition que ce pou-
▼ohr loi afdAtitenir les populations ^es campagnes dans
le pins d^^raiTant des servages. Fr^d^ic III crut qu*une
guerre iaveC 1'^trangcr liii (ournirait les moyens ^e secouer
le Joug de ta no^blesse; mais cette guerie fut malheurcusoy
et nil nt perdre la parfle ra^ridionale de la presqu'ile scan-
ttnave, k savoirles provinces de Scanie, de Bleliiiigen , de
iSalius ^de Halland, qui jusque alors avaient appartonu an
Danemark. Le roi ne rnanqiia pas de rejeter sur les iaces-
satites usorptitTons de la noblesse la reaponsabilUtf de ces
d^fiastrei , et renconf ra ckors en 1660 dans Tordre du clerg^
et dans celul de la bourgeoisie Tappui ndcessaire pour
tenter un ewip ittXaX^ dont le rdsultat fut d*iavcstird<^r-
mafs la roYaute danois^ede la toute-puissance la plus ilHinit<^
ct la (Aus ab<iolue. la loi du roi consacra cette ri^volirtioa,
eC 'AeVint la 'loi/ondamentale du D a n e m a r k. Fr^oric 1 14
n^eiit garde de pe pas faire usa^^ du|)ouroir que cette cona
titution nouvelle Inl donnalt;et on le vft dte tors m llvrt-r
k des acles d*un arbitraire inoui. Cest ainsi qtiMI proscriVit
un gentilhomme et eonfisqua ses biens, sons le pr^exte que
cetui ci 8*4^tait vant^ de pouvoir triompher de tontes les
feinmes sans en excepter ra6ne la relne. Dans les deml#t*s
temps de son r^e^ il s*abandonna ji deux charlatans qui ex •
ploit^rent sa cr^ulittf, et codetta lo Danemark de plusieurs
millions pour chercher la pferre philosophale.
FR£D£RI01V4neen 1671, morten t730,soce61aenl6yii
k son p^re Christian V, qui Tavalt foil Clever luin dcsa
cour; et peot-^tre est-ce k cette circonstance qu*on doll attrt<
buer riiahilete de son administration. Les arts, U*s sciences , le
commerce et Tindustrie fiirnt de sa part Pobjet d'nne pi^
lection toute sp^ciale, car il avait coinprfs quMIs pi'uvent
seuls dunncr aux souverains une gloire soHde et durable. 11
fonda la graude maison des orptiellns et Terole militaire de
Co|ienhague , et 140 ccoles pour rinslruction i\e^ payssns du
doinainede la couronne; il i^tablit la Compagn'e asatiqiie,
une conipngnie d'assurances maritimes , des Inisslons au
Gro£nland,en Laponie, li TranqiietKir, etc. Uneauth* luesure
qui recommande sa mf^tnolie, c*est un es^^ai tentcpour abo-
lir la servitude persoiinelte (1702), a Uiqulle les paysattg
^ient soumis detuiis des stictes; niallit!uinisetncnt,d^
qu'il jugea queletir conrours ne pouvait plus lui flie utile
il conmiit la faute de reveuir sur cette df^teiiiiiiiaUon si po-
litique. Aureste, rambition d*agrandir son rujainiieledevfira
toiijours, ct ce fut ce sentiment qui le ]Mirta k dtctarer la
gncrre k la SiiMe. Mais Cliarles XII ne lanla pas k lui iin-
poser une palx aussi humiliante qu'on^reuse : il edt iiii lui
enlever sa couronne. Aprte le dC*sastre de l*ultawa, t'rt^-
d^ric IV diercha li prendre sa revanche, et enleva aux Su6-
dois diverses |>laces fortes. La mort du roi de Su^e amena
cntre les deux pays la conclusion d*une paix dHinftive.
Fr^d(6ric en monraiit laissa le llanemark dans un ^t Dr^-
floriasant. et fnt regretl^ de ses peuples.
FREDERIC Y, M en 1723, succ^la en 1746 k son pire.
Christian VI, et, cohhho ses pnM^cesseiirs, se niontra
le protetteur telair6 dee scienees et des lettres. Apr6s uu
r^ipie fiecMque, signal^ par la creation de diverses inslllu-
tions utiles, it mourut en 1766, laissant la couronne k son
fits aln6, qa\ IM Ckristf an Vll. Devcnn VenT,FrMdric V
avait ^pous^, en secondes noces, une princesse de Mecklcm-
bourg , JuHane^Marie, ^nt il eiit ^gatement nn fits. Cette
artifictense prfnccsse no souhaRaft rten sS ardemmenl que
de voir la cooromie passer k sa propre descendance; deve-
nue veuve, eUe n'en continua pas mohiB k exercer one de-
cisive inOuenoesnrles affaires pendant la pllus grande partie
du r^gne de dnriatian VII, et Rit pour beaucoiip dans t»
mallieurs de la jeooe reine C a r o 1 i n«-M a tli i 1 d e, de m6me
que dans la catastrophe de Brandt ddeSltrnens^e.
FI|£d£RIC YI, n« le2S}anvler l76S,^itre GlsdeCtiris-
tian VlletdeCaro/<ne-iir6rA1f(/e.Lei%atitl 1794
il tut dtelar^ inajeur ct co-r^geM de son p^re, affecUJ de«
pais tongtemps dVdf^atfen laentarte, et k qui R 8\icc6da le 13
mars \%W, Anim^ des meHlentesfnltentkons, ft recoonutquc
dans r^tat ou se troo^ait le pays an raomeni oti il prenaft
te pouvoir, il n*y avaiR 4e salut que dans le prompt tedres-
sement de tous les abas. Aussi , par one suite de mesores
bienfaisantes, eut-il brentOt x^inM les branches les plus
importantes tie radininistration. Malgr6 les calamitds qu*at-
lira plus tard snr le Danemark une Riusse poKtique adopt^a
dana aes reMioM avce les puissances dtrang^res , la recoo-
naisaance et t*amour de son people 1(4 fnrent ooastamment
acquis. Son peuple itti savaR gf6 d^voik' ctfinpl^ t^manci-
patioa civile des fNiymns, aui^ttorfi la-sRoktion des Juifs,
aboU longlempe avant rAngimefre, «l Mtis hkbleHe t)>hflan-
tropi^ne, Tivfilffie traite 'to ^^ifres, d'avoir teftroclnit ana
suite d'arodlioratians r6<Ales dans Tordretutfldaire et la )o-
rispriMlence , dans Parmi^e *et rittsfmctionpifbtique,'favorisi$
les d^veloppements de Tagrict/llore ct du commerce ; enfin,
4l'avoir ap|)el6 !ies snjets a joittr de la tfbertJS dela presse, k
laqueUo |Nir la suite, il e^ vrai, des restdcddos Aeiilus en (»tus
784
g^naotes flnlrait par Mre mlMB. Qua si pourtani, wm son
r^gne, la UMmarehie danolse dichut da rang qu^elle oocopait
aupartTant en Europe^ et d sea floanoes allteent d« plus en
plus en a'oblittenty la faule en doit fttre attribute bien
moinaeneore k de Ikoases meaurea financi&res et i la po-
litique eit^rieare adoptte par aon gouTemement, qu'aax
droonatanoea calamiteuaea daoa lesqueUea le paya ae trouva
fatalemant plaei par lea ^Ytoements. Juaqn*ea laot » en
eflet, le Danemark avait so faire respecter sa neutrality
maritiine ; maia Pattaque contra Copenbagoe tentte le 2 avril
de oette mdme annto par lea Angels » ot aurtout reflroyable
bombardement que cetle capitale eat 4 aubir dans i'^t^ de
1807 de la part de la mftme puiasance , ouTrirent une pM>de
de calamity que ne purent d^omer ni le patriotiame ni lea
bonnes intentions du roi.
Malgr^ tout le respect que la nation ^rouTait pour la per-
Sonne de ¥MMc Yl, si craeUement 4^rooY6 dana savieil-
lessepar radrerait^y eOe ne pouTait ae dissimuler que la
politique Int^rieure adoptee par ee prince, et qui diOl^ait
tant de ceDequi arait inspire les premises annte de son
gouTenement , ne pouTait avoir d^autre r^sultat qu^une
dtoidence de plus en plus accdl^r^. II ^tsit dte lors naturel
que la revolution de juillet ISdO produislt en Danemark une
sensation profonde; aussi est-ce uniquement k Tagitation
qu'elle protoqoa dana lea esprits qu'll faut attribuer i^octroi
fait en ia33 k ses sujets par Fr6d^c YI d*assemblte d'^ts
proTlnciaux (voyet Danbmaak).
Gette tardlYe concession n'sTait paa encore eu le tempa
de produire le blen qn'on en attendait, lorsque Fr^d^ric VI
mouruty le3 ddcembre 1839> laissant la couronne, faote
de descendance niAle, k aon ooasin germain, au pelit-fila de
Fr^d^ricVetde JuHane^Marie, lequel r^a sous le nom
deCbristian VIII.
FR£d£RIC VII t qui ThgfMd aufjourdliui en Danemark, eat
n6 le 6 octobre 1808, et est mont^ sur le tr6ne le 20 janyier
1848. II eat Punique frait d^iin premier mariage contracts
par feu G b r i a t i a n VIII, son p^re, avec une princesse Char'
iolie de Mecidembourg-Scbwerin ; union maibeureuse, que
rompit en 1812 an divorce provoqu6 par la conduite, assei
pen exemplaire, de la princesse, morte vingt-trois ans plus
tard, quasi en odear de saintet^ k Rome, oil die avait fini par
cuibrasser le catbolicisme.
Frdd^c VII, il Ikut le reconnaltre, a'est trouv^ appd^ k
recoeillir la couronne de Danemark dana des circonstances
critiques, et qo'dvidomnent U n'^tait point de taille k domi-
ner. H^ritier prteomptif d^un trdne qui, faote de descen-
dance male direde de FrMdric VI, devait k la most de ce
prince passer 4 aon p4re, oomme repr^aentant la tigne ca-
detle male de la maUon royale, ligne iaaue du mariage de
Fr ed^rio V avee JuUane-Marie , il avait teoos^, en 1828,
la princesse WUheUMne, fille cadette de vMMc VI. Ge
mariage mal aasorti demeora sterile. En 1837 la aorprise fat
grande k Gopenbagiie quand, on matin, on y apprit que le
gendre du vol venall 4'Mra myalMeusement exile k Friede-
rida; nooa boos abatieodrona de rapporter lea etranges ro-
meurs aoxqoeUes donnalleu ee v^ritablecoap d*£tat. Quel-
ques Jours aprfes, un divorce juridique ailhuicblssait la
princesse dea liens qui Tattacbaient k aon ^poux ; et jus-
qu*A la moii de Frederic VI ( 1839) , Theritier presomptifda
IrOne demi*ura confine dan« un coin do Jutland, ob son bean-
p4re I'avait reiegue. Un dea premiers ades de Gbristlan VIII,
en montant aor le trtoe, fut de rappder son flis auprte de
lui. Le prince ruyal fnt en mame tem|M nomme goovemeur
de la Fiooie. Em 1841 on le vit, k Tinatar de aa premiere
femme, qui s'etait remariee avec le due de Holstein-Gluda-
bourg, eonvoler en aeoondoa nooes avee la princesse C^iro-
line de Mecklemboorg-Strditi; maia ca aecond mariage ne
fut pu pitta beoraux que le premier, et un nooveao divorce,
pffMioDceen t84fl» ek>igna Indeattiment la realisation derea-
poir que Christian Vlli aimait a conserver de voir sa race
ae continncr ea ligne direde. Des negociatkwa furent, k la
veritepCBtaaieaa alors avec la Suede pour faire obtenir au
fr^dAric
prince Frederic bi mate dVnie dea ffllea dorai
la jenne princene ne se laiasa point tenter par U
qa*on lui montrait en perspective.
CbrisUan VIU legoak son flIs la dilBefle tiehe de legkr
la grave question de succession que soolevait dana lea da-
cbes deScbleswig-Hol stein, provfneea aUemandeade
la monarcble , la posdUUte de PextfaidioB pina oo moias
prochauiede la ligne mAleet direde debi maiaoB rojale. Si
cette eventaaHte devdt ae realiaer, la loi sailqae, seule ea
vigueor dans lea docbea, vonlalt qne la aooveraineie de ces
provinces pasakt k one maison d'agnats : oeUe dea princes da
Holstdn-Augostenborg, representant one brandw od-
laterde nUUe de la maison r^nante; tandia qoe la cou-
ronne de Danemark, priTee desormda de aon ploa beao llen-
ron,8endt,anx termeade la fameuseMefti roi, rendoeca
1680 par Frederic III, recudllie par on prince de Hesse,
fils de la sceur de Christian Vin , representant par conse-
quent la branche nfn^, mais desormais /iHiiiiiiiie da la
maison d'Oldenboorg. Le redt des fdts qui se nttachent k
la solution qo'a re^ue cette questron se troave dfjjk k Fkriide
Danemark de ce dtctionndre ; et noas aorona k y revenir
k Tartide ScHLEawic-HoLBTBm. lis occopent natureUement
one grande place dans rhistoire da regno de Frederic VII ;
et poor les Juger avee impartidtte , il faut savoir tenir comple
de la patriotiqoe dooleur que devdt natnrdleoienl eproaver
le peupie daiMia en voyant le moment od le DanemariL , sn-
quel In evenements de 1814 avaient dejk enleve la Norv^
ae trouverait encore reduit de mottle. Maia il £iut regretter
ausd que ,1a politique egoistement dynaatiqae adoptee el
eoivie par Christian VIII, dt mdbeureasement fait dege-
nerer en question de nationaliU une questioa qui devdt
singulikrement se simpiifier le jour ou une constitution iibr€
rempUcerdt la loi royale de Frederic III, ce bonteux mo-
nument do despotisme le plus ingeuu, qui seole avdt iotro-
doit en Danemark on ordre de soccession oontrabv anx
prescriptions de la loi saUque.
En 1850, Frederic VII a contracte on troiaieme mariage,
dit cette fois nwrganatique, et qai , a'il devait Jauds etre
fecond , laisserdt sana aocon droit k la cooroone lea enfants
k qui 11 donnerdt le jour. Cette foia ce n*est point snr ks
degres d'un trtae etranger que le roi de Danemark eat aW
chercher celle dont il vouldt fdre la compagne de sa vie ;
c'est tout vulgdrement dans un magadn de modea de sa
bonne ville de Copenhague qoll a rencontre la femme qm,
apres tant de traverses coi^ugdes , devdt enfin Id fure
goQter les Joies do bonheor domestique. En epousast
M*** Rasmussen de la main gauche^ comma on dit dans le
monde prinder, Frederic VII Ta creee conUesse de ZHuuicr;
et conmie ce mariage etdt une declaration de guene k la
noblesae, il fout dire que les classes popoldres le vireat
assei generdement de bon coil. La comtesae est devcoM
dnsi le representant de I'eiement liberd et democratiqoe
dana one oour oh doroine toujours une aristocratie aiwi
gourmee que pen edairee.
En 1848, k la suite de la crise k laqueUe fut alors en proie
toute TEurope , Frederic VII avait accepte et Jure one ooos-
tituUon trks-liberale, discutee et votee par rasaembiee dei
etats reunis k Roeskilde, constitution qui devdt itgir ansa
Men les provinces dandses que les provinces allfmanilea da
la monarcble, ok s'eiait conatitne on gouveraement aationd,
mda inanrredlonnel, dana le but d*empedier l^incorponlion
pure et dmple du Schleswig-Holstdn an Danemark , ct
d'obtenir qoe le cabinet de Copenliagoe et raasembtee natie
nale danoise Idsaassent k oes paya la Jooisaanoe de leorsan-
tiques droits et ne cherchassent point k abaorber lenr na-
iiondite. Cast en Terto de cette constitution do 1S4S qaa
la question de succession avdt ete tranchee, do
ment des grandes puissances, et au mepria dea droits
forrods de bi mdsonde Holstdn-Augustenborg,parla sok-
stitutwtt d*un cadet de la mdson de Hdstdn-Ghicksbonfs
k son beao-frkre le prince de Hease comma lieriUer do Irtoa
tant en Danemark qoe dans les dodies. Mais^ea mtnaa
fr^d£ric
taB gnnte poiflsuiote iTatent eiig^ que le goo? eniemeiit
daaoit coBMrrtt et respeettt Jiuqa*4im certain point les
droits et la nationattt^ dee doch^ allemande. De 14, mtaie
BptH la padflcation, dee conflits Incesttnts , rteltat inivf-
table dee int^rMs en prtence. En janTterl8b2, eocooragd par
ee qd ^enait de ee paaaer aillenTB k se Jeter dans la Toie des
i^aetionSy le gourenieinent de VMMc Yll cmt le moment
Tena d'en finir aTee one constttntion entacMe de lib^ralisme.
En cons^qoence, dte le 20 Janvier nn manifesto royal annon^
la proehaine poblication d'one oonstitotion noovelle, 6na-
nant da trdneet ayant poor ohjet de rigler les affaires oom-
mones anx difGSrentos parties de la monarchle. L^opinion pn-
bllqne aecoeiUit assei bien en Danemark ee manifesto , paroe
qn^elle y Tit le gage de la fodon dMnftire des diverses par-
ties de la monarchie, en on mot la oompl^ danisation des
dacMs. Aprtedeui annteet demie d'attente, la nooTolle cons-
titntion fat enfin puUitey le tl Jnlllet de la pr^sente ann^
( 1854 ) ; mais alors la partie UMrale de la nation vit qu'elle
avait M joate, et que la charte nooYelle rdtablissait eo rte-
Iit6 le gooTememeotde bon plaisir aoqnel avait mis fin la
oonstitotion de 1848. Le premier ado de la di^ k Taccep-
tatlon de laqnelle le goaremement soumit la constitntion
do 31 jnlllet 1854, M de dfor^ter d'aoeusatlon les conseillers
de la oooronne , et de protester ^nergiqoement oontre toate
attdnt^directe on indireete qoe les ministres oseraient porter
k la Gbarte de 1848. Tent aossitdt an ordre royal pronon^ la
dissolutioo de la di^te; et en appela k de nourelles flections,
pour qoe la nation efttk ae prononoer dans le graTe oonflit
sorTonn entre les grands poavoirs de YttaL
An moment ok nous imprimons, les dectenrs se pronon-
oent partoot k la presqoe unanimKil contre cette rdrolotion
tentte dehant en bas, et r^isent toos les membres de la dikte
dissoiite. On no sanrait se dissimuler qne , quelle que soit
Ussue de cette Intte, elle dem peo contribuer k oonsoKder
I'ordre de duMOs actud;
FRJ^D^RIG I*% roi de Snkde, n^ k Cassd, en 1878,
4tait an cadet de la maison de Hesse, qui ^osa, en 1715, la
princesse Ulriqne-^tenore, soenr de Cbarles Xn, que la
mort de ce prinoe aiipela h loi succMer sur le tr6ne en vertu
de U M d'h^rMit^, quolque le roi efit d€sign< poor h^ri-
tier le due de HoUldn. En m8me temps son ^poox pre-
nait le commandement de Panrnte siiddoise, avee le titre de
gfo^raUssime. L'ann^e suivante (1720), an milieo des dan-
gers que faisait nattre la crise ok se troayait la SuMe, UU
rique-^ltonore rtonlt les ^ts, et leur fit dearer roi son
mari, qui prit le nom de FridMe /". 11 jura obdssance k la
constitution, et s'obligea k ne rien Cure sans Tavis et le
consentement d'un s^nat compost de douze membres, en
qui r^dait rMlement Tautorit^ souToralne. Les premiers
soias du nouveau roi Airent de oondnre ayec le Danemark
et la Russie une paix qni enloTait k la SuMe plusienrs par-
ties de son territoire, mais qui Ini assurait dn moins le calme
et le repos dont die avait iant besoin. FMd^ric, pacifiqoe par
caractkre, se montra toujour^ avare du sang de ses si^ets, et
quand, en 1740, les ^tats d^darkrent la guerre k la Rnssle,
II cMa au d^sir de la nation, mais en d^Eplom d'aYance les
suites, mies forent en effet fiinestes k la Sukile, qui dot
encore acbeter la paix, en 1743, par to sacrilices plus con-
aidtoblea. C'est lorsqne la Ftnlande ittait encore an pouvoir
des Rosses que la diite d^igna Addpbe-Fr6dMc de Hol-
slein pour sncc^der k Fr^dtf c, leqod moonit sans laisser
de post^rit^, en 1751. VrM^ricI*', prince actif, laborieux,
telkir^ {HTot^ea les beaux-arts et encouragea le commerce
et ragricuKure. La Snkde lui doit le canal qui va de Stock-
holm k Gothenboorg, 4Titant ainsl k ses valsseaux le passage
da Snnd. H fit publier un nooveau code civil et crimind,
ouTTit des ^tablissements d*Mucation, et saiictionna le r^
tablissement de TAcadtole des Sciences de Stockholm. La
population de ses fitats s*accrut de prte d*un million dlia-
hitaBts pendant la dur^ de son r^e : c'est Ik le plus bel
dioge qn*on puissa Aire de son administration.
FR£D]£R1G le Mardu ou le JojfmtXf margraTede Mis-
DB LA OQNTBaa. — t, IX.
786
nie, hmdgraTe de Thuringe (1291 k 1324), nA rers 1286
6tait fils du landgraTo Albert et de Maiguerite, fitte dePem*
pereur TMMe IL Cette princesse ayant appria qn'Albert,
entrain^ par sa passion pour Cnn^onde d^isenacb, aTait
oon^ le projet de se d^aire d'dle seerkteoient, se d<Sroba
par une prompte foitek la mort qui Ini 6tait r^senr^. On
raconte qu'en prde k la plus Tire dooleur, au moment de se
s^parar de son fils, encore tout jeune enfiuit, die le mordit
de d^sespoir k la Jooe, et que e'est cette morsnie, dont 11
conserra toojonrs la deatrice, qui lui valut son sumom. Al-
bert, entrain^ par sa passion et par sa haine, vonlut exdure
ses deux ills Mgitimes de sa succesdon, an profit d*on bfttard
qull avdt eu de Cun^nde. II s'ensnlTit une guerre san-
^ante, dans laqndle Albert finit par aToir le dessous. Pour
se Tonger de ses fils, Albert Tendit toote la Thuringe k Adol-
phe de Nassau. Fr6ddric le Mordu et son frkre Diezmann
attaqukrent oe prince, et k sa mort, anrlT^e en 1298, con-
tinukrent leors hostilitds contre son snccessenr, Albert T'
d'Autridie. Gdui-d ayant 6tA assassin^ par son neveu, Jean
de Sooabe ( 1308 ), les territoires dont s*Mdt empar^ Tem-
pereur reconnnrent da nouToau Pautorit^ de FrM^ric; et
Diesmann, son frkre, ayant pardUement socoombd sous le
for d'un assassin, k Ldpdg ( vers la fin de 1307 ) , Prid^rie
se trouTa seul margrave de Misnie et de Lasaoe, et land-
grave de Thuringe. En 1312 il dtelara la guerre au marquis
Othon de Brandebourg, qui U fit prtsonnier k la bataille de
Grossenhdn ; et il ne racheta sa Hbert6 qu'au prix de 32,000
marcs d'argent et de la cession de la basse Lusaoe. En 1322
il fut ftrapp4 d^alidnation mentale, par suite, dit-on, de la vive
impression qoe produlsit sur lui la reprtentation d*un
myst^re intitule : Les einq Vierges sages et les cinq Vler-
gesjblles, et moorut k ^senach, le 17 novembre 1324. II
out poor suocesseor Fridirie le S4rieux^ son fils, n^ en 1309
et mort en 1349. Cdui-d, k son tour, eut poor successeurs
ses fils Frid4rie le S6vh'e on le Bon , n^ en 1331, mort
en 1380; Balthauar^ n^ en 1338 , mort en 1408; et Gmil-
laume, n^ en 1843 , mort en 1407. Aprte ce dernier, r^a
Fridirie /*', dit le BelUqueux, qui devint due de
Saxe.
FR£D1£RIG« La Saxe a eu trols dues de oe nom.
PR£d£RIC I**, dit le Belliqueux, premier due de Saxe
de la maison de Wettin oo de Misnie , et decteur ( 1423 k
1428), n£ k Altenbourg, le 29 mars 1369, 6tait Tatud des
trois fils do landgrave et margrave TMMc II, dit le Sivtre^
et de Catherine, comtesse de Henneberg, qui apporta en
dot k son <poux Coboorg et son territoire. Tm TAge de
qoatre ans, FrMkric I*' avait ^t^ fiancd k Annej fllle de
Tempereur Charles IV, oe qui, lorsqne plus tard le roi Wen-
ceslas dispose de sa fiancte en Avenr d*un autre, Tengagea
avec ce prince dans une suite de diff^rends auxquds put
seuie mettre un terme, en 1397, une indemnity p^unidre,
consentie par Wenceslas. Arm6 chevalier lors de Texp^i-
tion qn'O entreprit de concert avec Tordre Teutonique contre
les Litbnaniens, il fit prenve d'une extreme dnergie dans sa
lutte contre son ennemi personod, le roi Wenceslas, aprte
que celui-d eut €bk ddpow^. H ^osa, en 1402, Catherine
de Brunswick. L*dvdnement le plus remarquable de son
r^e est la fondation de raniverdt6 de Ldpzig ( .1409 ). Dans
la guerre contre les husdtes, il pr6ta k Temperenr Sigis-
mond, abandonnd k Penvi par ses conr(Mdr^, nn appoi si
utile, que ce prince, en reconnaissance de ses bons services,
dleva, en 1473, en sa Taveur le duchd de Saxe au rang d'd-
lectorat. Mais Fr^ddric I*' ne devait pas Jouir en pdx de
cet aocroissement de puissance ; car k parttr de ce moment
I'empereur lui laissa sur les bras tout le poids de cette
guerre. Les autres princes de TEmpire ayant manqud k Ten-
gagement qu'ils avdent pris de lui envoyer des secours,
FrMdric I" perdit une grande partie de son armte dans
la bataille de Bmx (1425), et fut tout ausd mdheureux
l*annte suivante, k I'affaire d*Aussig, ok pMt la fleur de la
noblesse et de la chevderie saxonnes. La doulenr que lui
fit 4»roaver oette s^rie de dtestrea ftit trta-vrdsemblalilo*
99
7M
FR^DtiaiG
mait la etme de aa mart. H mmunit le 4 Janfur 14a8» et
eutpour MMeeflMurFr^d^riclePaclfiqaer
FB£d£riC II« dillf Podl^lfM^y dledear et duo ae Saxe
1428 4 1464), MNicha deft Ugnes Ernestine et Albertine^
naquit en 1412. 11 suooMa, tr4frJeuoe encore, en 1438, 4
son p4re, Fr^ddric le Befliqveux, eomme atn^ dans le do-
cb<^ de Saxe, et dans le reste du pays, au nom de aes frtres
et oabdiitiers, Sigitmond, Henri et Guillaume. Le nouTd
^lectenr prenait 14 una loarde charge. II cetgoait une cou-
ronne que le tempfi n Vait paa encore pa affermir dana sa
maiflon, et contractatt FobUgation de d^fendre on pays
eipos^ aux Irmptions d^aatatricea des hiissitea. A peine
eut-il d^um^ ces perils, qii'une m^inteUigenoe profonde
delate entre lui et sea fr4res, parvenus 4 lenr 4ge de majo-
rity. Sigisnumtl ayant lev6 T^tendard de la r^volte fut fait
prisonnier en 1337 ; sa captivity ne cessa qu'en 1340, quand
Q ee d^da 4 embrasaer I'^tat ecd6»ia6tique, et alors il fut
^mu 4 r4irdcli4 de Wuitztourg. Les troubles caua^par
lette lutte ne furent pas plus tdt termin^b, qu'il a'en fleva
I'autres^ par snlte d*une question de pailogo soulevte dans
un iKiritage commun ^chu aux bois tihttA (1445), dont
Tun, Guiilaumef ae crut lds6 au profit de son fr4re Henri.
La guerre 4clata entre cea deux fr4res, et tous les efTort»de
FrMdric pour les eoncilier furent inutiles. U fallut une ex*
hortation formelle de Tempereur pour amener, en 1451,
la cessation dea hoatUit^. L'^tdneroent connu dans This*
toire d'Allemagne sous le nom ^enlivemeni dee princes
est Tun des plus curienx incidents de cea luttes intestines.
Fr^d^ric 11, qui eut huit eiifants de sa femroe Marguerite,
uxor de I'empereur Fr6d^ric Ul, mena, du reste, dana son
Int^rieur la vie la plus tranquille et la plus Ijeurense ; il
mourut en 1464, laissant deux fils, Ernest ct Albert, desquels
sont is«ues les lignes Ernestine et Albertine de la maison
de Saxe.
FR^^RIC III, dit leSage^ ^(ecteur et due de Saxe
(14S6 a 1525), n^ 4 Torgaa, en 1463, 8Uco6da en 1486 4 son
•p^re, r^ledeur Ernest, dans T^lectorat et le cluclid de Saxe
comme seal souverain , et gouTema les autres possessions
de la ligne Albertine en common avec son fr4re Jean le Cons-
tant. Ami des sciences, il fonda, en 1502, Tuniversit^ de Wit-
tenberg. Quotque n^ayant jamais fait ouTertement profession
des doctrines de Lutber, il renditcependant dea services signa-
ls 4 la Reformation. Ainsi, il prit la ddensede Luther contre
le pape, lui fit obtenir en 1522 un sauf-conduit poor Worms,
et le fit ensuite rauiener en sOret^ au chAteau de Wartburg.
Cbarg^ 4 trois reprises du vicarial de I'Empire, il refuse la
couronne imp^riale 4 la mort de Maximilien 1*'. Apr4s avoir
M, vers la fin de sa vie, douloureusement afGsct^ des d^sas-
tres quVntralna la guerre des Pay sans, il mourut, le 5
mai 1525.
FRkD^RIG I*' (GDOLAOMB-CnaBun), roi de Wur
temberg (de 18064 1816), n« le 6 novembre 1754,4Trep-
tonf en Pom4ranie , 4tait fils do due Fr^d^ric-Eug^ne de
Wurtemberg. Les id^ fran^ses furent celles qui domi-
n4rent dans led^veloppement donn4 4 sa jeune iutelligence,
et un s4joor de quatre annte 4 Lausanne ne put que con-
tribuer 4 en aflermir Pinfluence. Le Grand Fr4d6ric devint
bienlftt le module de ee prince, qui, comme ses sept fr^res,
entra an service de Pnisse et qui dans la guerre de la suc-
cession de Bavi4re parvint au grade deg^n^ral-raajor. Au re-
toar d'un voyage en Italic , ob il avail accompagn4 le grand-
due Paul de Russie, mari de sa soeor, il fbt nomm^ gouver-
neur gdn^ral de la Finlande russe. Mais en 1787 il renon^
4 oette position, et s'en alia vivre 4 Monrepos, pr4a de Lau-
sanne, puis 4 Rodenheim, dans les environs de Mayence. En
1780, II avail ^ua4 la princesse Augiiste*Caroline*Louise de
Brunswick- WolfenbQttel, qui mourut en 1787, et de laquelle
H cut deuiflla, aon succesaeur au trAne, Gui/^atimel*'', et
le prince Paul, n& en 1785, et mort 4 Paris, en 1852, apr49
a'Mre converti an catbolidsme, aInsi qu*aue fiUe, Catherine,
BiarMe plua tard 4 J4r6me Bonaparte. Son p4ra ayant 4tA ap-
Iiel4, en l7OS»aa0iNif«Hniaitdttdiicli4ds Worttantait par
snite de la mort de denx fr4na alate, dMdte aaaa Waiarii
descendance ni4]e, il prit le tKre de prince liMdiUire, it
dcox ans pins tard , le 23 d4eenibre 1797^ 0 80oo4dn 4 sea
p4ra tn qoalit^ de dtie de Wnrteniberg; tltfe qii*«a 1803 il
6ehangaa contre oeini d'^<ec<eiir,'erM en sa &venr par la
eoor de VIenne. Sa politique, teodit d*abord 4 la cooseiva-
tlon, pais 4 raccroissement de sea £tafts. Cr<e8t aiasi qas
rallianoe qu'il contracta avec Napolten et son aeceaaioo a
la ConfWration du Rhin, par suite de laquelle 11 pril, le i«
Janvier 1806, le litre de roi, lui valurait la poaaeaainn d'ea
royaume independent, prtentant one anperfide d^eaviroB
868 myriani4tres carr4a, avee one pepnlatkm de t,4no,0€a
4mes. Dans le aentimeiit exag^r4 de aa pniwaBoe, i
voulut se placer anr la mtaie llgne que lea antres louva-
rains de I'Earope; en ooaa^qneoce , U entoura soa trtee de
tout le faste possible, et porta reffeetif de aon ami6e4 on
cbifTre de beaucoup anp^enr aux reasouroaa da pays.
A rinstar de Fr6d4ric le Grand et de NapoMon, il pr^tandait
exeroer une oompl4te autocralle et falre mafcber le gou-
vemement de son pdiple comme une madiine. L*MocatioB
h lafranfaise qo*il avail re^oe, le point doTiie aoiia leqnd
elle lui avail foil envisager et rbnmanit^ ct lea joies de ee
monde, s'opposaient 4 ce qn*il eOt one id^ bieQ daira da
caract4re moral que la poHliqne, ce grand art de ||eov€^
ner les homnies, devrait toiiyouni conserver. Jamais d'ailleaii
son esprit ne eon^t le plus l^er doute que le droit ptt ne pti
4tre deson c6t4. Ce ne fut qu*apr4s la bataiUe de Leifia^
qu'il se rapprocba des puissances ooalia4ea. Le minlstre
quUl envoya au grand qnariier glutei dea allies a^gocier
Tarrangement par lequel il oflraii d'abandoaner la caasede
Napoleon avail ordre de tout faire poor qo*on adiogeit4 saa
maltre quel<|ue bon lopin de terre poar prix de aa d^fecHce,
et fut disgraci4 pour n*avoir rtessi qa*4 lui obleair la gi-
rantie de ses diverses possessions avec la eonfirmalioa da
litre de roi que Napol4on lui avail donn4.
Le Wurlemberg, plus peul-4tre que tirate aatre eoeMe
de TAllemagne, suhit rinfluence de cea idte de r^gitete-
lion sociale et de liberty politique qui firent la force des aa-
lions gerroaniques en 1813 ; et Frtidric 1*' eut le boa c^vit
de comprendre que le temps dtait venu de falre des conces-
sions 4 Tesprit du si4cle. II pr6vint done les veeax de se»
siijets en lenroctroyant par oidonnance une oonatitutioa pf>-
litique; mais, 4 la grande surprise d'nn prince lialiita^ par
tout son pass6 4 voir dominer le prindpe de Tob^isaaace
aveugle , les ^ts r6unis rejet4rent d VunaninUU soa pnii«t
de constitution , et il venait d*en soumettre un aatre 4 ocUe
assemblite, lorsqne la mort le frappa, ie 30 octobre 1816.
FREDJ^RIG (GciLLAUHB-CHARLfis), prince des Pays-
Has, fils cadet du roi Gui llanme I*', eat n^ le 28 Uwtkr
1707, alors que d4j4 la famille dX>ranea avait M forefe de
fuir de la fioUande. Les .temps difficiles au miliea deaqoab
s'licoola sa preml4re jeunesse ne Inrent paa aana laflueaoe
sur la direction de son esprit, et Ini firent de bonne hears
appr4cier le cliarme d'one vie tranquille et retir^ oonsa-
cr6e 4 r^tude des lettres et dea arts. Pendant le a^ar d<*
sa famine 4 Beriin, ii re^ut dea le^na d^biatoire da c4-
l^bre Niebubr. Revenu dans lea Pays-Baa, vers la finde
1813, le pacta de famllle en. dale do 4 avril 1814 lai as-
sura le droit de succession , 4 litre de prince aoaveraia la-
dependant, dans les possessions h^rMitaires de la maison
d'Orange en Allemagne. Mais, par suite de Tadjonction de
la Belgique aux Pays-Bas, ces posaesslons h^r6ditaires forenl
tehangtes centre to Luxembooig; et la lol da 25 mai lata,
par laquelle le prince renon^a, poar lol et sea deseeadants,
4 ce droit d'b4rMil4 moyennant fabandon qui lui fut Cut
d^on certain nombre de domalnes dans le Brabant aeplen*
trional, 4 litre d*indemniid, dtelara ee paya4 Jamais oai
au royaume des Pays-Bas. En 1825 le prince Fr4dMe te
Pays-Bas ^poosa la prinoesse Louise de Prosse. Qaelqaa
temps apr4s son manage, U fut nommd eomminaire gta^
ral au d^parlement de la gnena, eC ptoa tard amiral da
rovanme. Daaa Paxflnlea da eaa ioactlwia, 11 it
FBftDERIC — FREDERIC-AUGUSTE
'«7
' nieiit preuTedHnie extrtoe adiTiM Jointe k one minutieuid
exadUiiid^. Qdand lea lo^es de firaDCs-ma^ns prirent one
grande f nOtienoe dalns le paya, on Jugea' eonrenable d^ap-
pel«r ee prinee ^ les prMler, aree le titre de grand-maitre.
La r6Totutlota qid a arrachtf la Belglque anx Pays-Bas,
poor en consUtn^ im ^tat fod^pendant , oayrit un nou-
▼eaa champ h fadivlt^ da prince FrM^ric, qui fbt alors
charge de i^organisatlon die rarm^ honandaise , ainsl que
de tons les d^iills d'extoition des dWenes inesures mili-
taires prises centre la Belgique. Depuis Pabdication de son
p^, le prince FrMMc a, comme loi, renonc^ k la vie poti-
tiqne ponr se renfermer dans le oerde de sa fora&le et s*y
consacrerk la culture des arts dela pali.
FR^J^RIG-AUGUSTEy noins sons lesqnds ont rt-
gn^ deux rois de 8a xe.
FR^ltRIC-AUGDSTE I*', somomni^ i$ Jtute , rol de
Saxe ( 1806k l827),fil8aln4der61ectearFr^dMo-Cl)ri8tian,
nA k Dresde, le 23 d^ceoibre 1750, succ^a k'son pire, le
17 d^cembre 1763, sons la tutelle de son oncle, le prince
XaTier, administrateur de r^lectorat. D^lar^ majeurle 15
septembre. 1768, il ^ponsa Tannic suivante la princesse
Marie-Am^lie deDeux-Ponts , nde en 1751 , morteen 1828,
dent il n*eut qu^nne fille, la princesse Augusta, n6e le 31
jain 1781. Repr^sentant des droits de sa mftre k Th^ritage de
son fr^, r^lecteor de Bavi^re, il fit cause commune a?ec
Fr^^ric le Grand contre rAntriche dans la guerre de la suc-
cession de Bayiire. Des consid^ations tirto de Tlnt^r^t et
de la situation g^ographique de ses £tats Fengag^nt k re-
fuser la conronne de Pologne, en 1791 , comme aussi k ac-
cMer k la coalition contre la France, sortie des faraeuses con-
f^'ences de PiUnitz. Pour lui foumir son contingent comme
membre de TEmpire , il attendit que la guerre eOt M dA-
clarte k cette puissance au nom de TEmpire; et dte 1793 il
accMa k Tarmistice et au traits de neutrality sign^ avec la
France au nom dn cercle de la Hante-Saxe. Apr^ s'^tre
efforc^aocongrtede Radstadtdemalnlenlrrind^pendnnce et
Tint^alit^ de TBmpire, il resta stranger k laguerrel lite en
1805 par la France k TAutriche; et, aprte la dissolution de
PEmpire d^Allemagne, il fit cause commnne avec la Prusse
Jnsqn'au moment oil le d^sastre d*I^na le for^ d'enlrer en
n^ociations aTecNapolfon. A la suite de la paix oondue k
Posen (11 d^cembre 1806), il prit le titre de roi, el acc4da
alors comme prince sooTeraln k la Confid&aiUm du Rhin,
A la paix de Tilsitt, il re^tledncb4 de Yarsovie. Comme
roi de Saxe et doc deVarsoYie, il avail pris Fengagement de
seconder Napol^ni dans toutes lesguerres que celni-ci entre-
prendrait; cepoidant il n'envoya point de troupes en Es-
pagne, et dans la guerre de 1809 centre FAutriclie il ne mit
k la disposition du dominatenr de PEorope qne tont Juste
fion contingent. Lorsqn'en 1813 la Saxe devint le th^tre
des grandes op^tlons de la guerre , il se rendit d^abord k
Plaoen, puis k Ratisbonne, et enfin k Pragne. Aprte la ba-
taille de Lutzen , force lui fbt d'ob^ir aux injonctions de Na-
poli^on et de s'en retenir k Dresde. Plus tard il suivit Na-
polton k Leipzig. Quand cette ville tomba au pouvoir des
alii^, Pempereur Alexandre fitsavoir an roi de Saxe qu*il le
consid^rait comme son prisonnier ; et on ne voulut tenir au-
cnn compte dHin acte par lequel il se d^lara alors pr£t k
faire cause commnne avec la coalition. II dut se rendre k
Berlin, puis aller raider an ch&teau de Friedriclisreld jus-
qn*au moment o6 on lui accorda la perml^ion de lixer sa
T^idence k Presbonrg. Aprte avoir consent! dans cette ville
k cMer k la Pmsse, oonfomiiiment anx dteisions du con-
grte de Vienne, la moitiA de la Saxe , il put enfln rentrer, le
7 Juin 1815, dans sa eapltale, et depuis lors 11 consacra tou:i
ses elTorts k dcatriser les blessures faitus A set Euts |>ar la
guerre. H moarut k Dresde, le 5 mai 1827, et eot pour sue-
cessenr son frire Antoine.
FR£D£RIC-AUGUSTE TT, roi de Saxe (1836 k 1854),
n^ le 18 mat 1797 , ^tait le fits aM du prince Maximilien
de Saxe, moft le 3 Janvier 1838. II re^ut conjointeroent avec
ses irte«s, le prince Client, mort k Pise, le 4 Janvier tH22,
et le prince Jean, rinsctrution la plus yain^xi, Lesmal-*
heurs du temps attrist^rent d^ailteurs les premieres nnn<^e.^
de sa vie, et on peut dire de lui avec raison qu'il fut ^lev^
k la rude 6cole de Tadversit^. Apr^ un court s^jour k Pres-
bourg, en 1815, il se rendit avec son fr^re CUment au
quartier g^n^ral autricbienk Dijon, oil I'archiduc Ferdinand
d'Este fit Paccueil le plus bienveillant aux deux jeunes prin-
ces. Aprte avoir visits Paris, ils revinrent a Dresde, oii its
Gontinu^rent leurs etudes avec leur frere Jean, Fr^^ric-Au-
guste voulut acqu^rir desconnaissances^tenduesen adminis-
tration, en Jurisprudence et dans tout ce qui conceiue Tart
militaire. Le roi Fr^^ric-Auguste I*' rinilia de bonne lieure
aux affaires. A partir de 1819 il asslsta aussi aux s^nces
du eonseil intime, ou depuis 1823 il eut voix d6lib<^rative.
Dans V€L€ de 1824 il visits la Hollande, et vint Pann^
suivante k Paris. En 1828 11 parcourut PItalie. Parmi les
collections qn'il avail r^unies avec une sOret^ de goOt k la-
quelle tons les Juges oomp^tents rendaient hommage , on
cite sortout sa rlcbe collection de gravures. 11 avail li^ht^
du goOt du roi FrM^ric-Augusle I*' , son oncle , pour la bo-
tanique , et en a donn^ une preuve remarquable dans sa
Flora MarienbadensiSf ou plantei de montagnei ras"
sembUes et dicritetpar le prince FrMiric^ anr^ent de
Saxe, et par J.-W. de Gctthe (Prague, 1837).
Quand le contre-coup des ^v^nements de 1830 se fit sentir
en Saxe, et loiaque ^clat^rent les troubles de Dresde, dont la
dilTi^rence de religion existant enlre le people et la fainille r6-
gnante fut un des motifs determinants, ce fut lul qu*on pla^
ilat^te dela commission charg^edu roaintien de Pordre dans
la capitale. Le roi Antoine , mont^ sur le trOne k Pdge de
soixante-quinzeans, ^faitdevenu de plus en plus impropre au
gouvemement. II sentit alors le pouvoir s'^happer de ses
d^biles mains; et pour apaiser le mouvement populaire, il
rendit un ^it par lequel il 8*adJoignit en quality de co-r^enl
son neven FrM^ricAuguste, qui Jonissait alors de la faveur
publique. Get arrangement fut (avorls^ par le pdre du jeune
prince, le prince Maximilien , lequel dcvait succMer an
roi Antoine et renon^a k tous ses droits k la cooronne.
Le mouvement populaire qui appelait le prince Frti^ric-
Anguste k Pexercice du pouvoir eut encore d*autres cons^
quences; il amena la roforme de la constitution de la Saxe,
oil le gouvemement repr^ntatif fut enfln ^tabli. Mab en
rtelit^ ce ne lut gu^re la qu'une parodie du syst^me consU-
tionnel, el le gouvememtsnt de la Saxe deineura aussi det-
potique que peuvent TMre ceux du reste d'Allemagne. Plus
propre k ttre pr^pos^ k la direction d'un muste qu'au gou-
vemement d'un people, Fr^d^ric-Auguste II abandonna 4
peii prte oompl^tement le soin des affaires k son ministre
principal , M. de Beust. Le roi botanisait pendant que son
ministre gouvemait. Sa |)opularit^ ne tarda done pas k dis-
paraltre; el oe revirement de Popinion fat dO aussi en
p-andeparbe anx l^dmes apprehensions que fit nattre dans
la population protestante de la Saxe I*ardeur de pros^lytisme
que ne oessa pas de montrer le clerg^ cathollqoe, instrument
2IUX mains de la cour. II etait tout natural dte lors qne la
contre^KMindes ^v^nements de 1848 se fit ressentir en Saxe
avec autant d'intensit6 que partout ailleurs; et au mols de
inai 1849 le radicalisme provoqua m£me dans les rues de
Dresde une sanglante insurrection, qui ne put^tie comprimte
que par la forue des armes.
Pr^d^ric-Auguste, ann de satisfaire sa passion poor la Iwta-
nique, entreprenait suuvent de grands et lointains voyages;
nous citcrons,entreautres, ceiui quMl fit en Istrie, en Dal-
matic et dans le pays des Montenegrins pendant V^tA de
1838- Le 9 aoOt 1854, aprcs s'Ctre rendu k Munich pour )
visiter son neveu le rui de Bavi^re, 11 s^en revenait k Dresde
par le Tirol/ lorsque sa voitmw ayani verse prte de Brenn-
lieuchl, il tomba sons les pieds de ses dievaox el expire
presque aussitOt, sur la grande roole meme, par suite des
graves blessures qui fitrenl pour lui le resoltal de eel ac-
adent.
Frederic-Aoguste II avail epouse, en 1819, l^ucMda-
99.
788
FRA)£RIG-AUGUSTE — FRJ^^RIG-GUILLAUMB
clMMe GunUne d*Autriclie, morte sans enfantSy le n mat
1S33, a|irte avoir conatammciit aouffert d^on ^t de ma-
ladie. Le 14 avril aohrant, il ^poosa en secondes nooes la
prinoeaae Maria de Bafttre, nte le 37 Janvier 1S05 ; mais ,
eoniine la premi^, oette seconde union ^tant demearte
ittrile, son fr^ Jean loi a suooM^ sur le trOne de Saxe.
FR£0J6RIG D^R,monnaie d'or pmssienne dela va-
leur de 5 thalers | (31 fr. 35 c.)* U 7 & aussi dea doubles
fridMcs d'or.
FR^D^RIO-GUILLAUMC , ^lecteur de Brande-
boorg ( 1640 & 1688), appel4d*ordinaire le ffrand-4leeteur, nA
k Berlin, en 1630, aTaUvingt ana lorsqne la mort de son
p^re, Georgea-GaiUanme, Tappela h rigner. H adopta tout
anssiMt an systtaoe de politique autre que eelui qu*avait
snivi aon pteedans la guerre de trente ana , et oonclut avec
lea SuMoia un armiatice dont Teffet devait 6tre de mettre
enfln nn terme aux d^astatlons dont sea l^tata avalent k
aoaffirir de la part da plua dangereux de sea voisins. En 1647,
il ^pousa la princesae Loaise-Henriette d'Orange, femme
anaai distingo^ par aon esprit ferme et 6dmr6 que par ses
aentimenta profondteient religieax, et auteur du cantique :
Jesus, meine Zuversiehi (O Jfeas ! mon eap^rance), qui
est demeord dans la Utnrgie de l*Alleniagne protestante. La
paixune foia condae, aa grande aflaire fat de se order
Hue vaoAe permanente, afin de ne plus se retrouver, si de
nonveUes guerrea Tenaient k delator, sana defense, comme
dana la guerre de trente ans, et & la merci dea irruptions
de Tennani. Dix anndea lui auffirent pour porter k 35,000
hoDimea TefTectif de oette armde, pour Torganiaation de
laquelle Tannde auddoise lui aerrit de module; et en 1655 il
se trouva contraint de prendre part k la guerre que fit au
roi de Pologne, Jean-Casimir, le roi de SoMe Charles-
GoataTe; etoe prinee, aprda la conqudte d'une grande partie
de la Pologne, lui donna k titre de fief le ducbd de Prusae.
L'annde soivante, pour pdx de son utile coopdration, Tdlec-
>ur obtint,' en Tertu da traitd aigndl Labiao, la renoncia-
lion de la Sodde k aea drolta de suzerainetd sur le duchd
de Pmaae. Puia, quand Pempereur Tint au aecours de la
Pologne, menacde dana aon existence ( 1657 ), et lorsqne
le roi de Danemark, profitant de la drconstance pour se
rdcupdrer de aea pertea, dddara la guerre k la Sudde, Frd-
ddric-Oalllaume abandonna le parti de cette puissance, et
a^allia an roi de Pologne, qui lui garantit la souverainetd de
la Prusae. A pea de tempa de U, redoutant la vengeance que
Cbaries-Guatave ne poavait manquer de chercher k tirer de
saddfection, il a*untt encore plua dtroitement k la Pologne,
aa Danemark et k la Hollande, par nn traitd d'alliance of-
fensive et ddfendve. La mort aubite de Charles-Gustave
dioigna lea dangers qu'fl avait dfi prdvoir, et par la palx
slgnde en 1660, entre lea pdaaanoea belllgdrantea, Tdlecteur
obtint la cmfirmation et la igarantle de sea droits de pleine
et entidre aou%ierainetd anr le dnchd de Pruase. Mala lea dtata
de cette province, mdoontents de la ceaaation de leurs rap-
ports fdodaux avec la Pologne , aerefusdrentk Ini prdter le
jBernpent de fiddlitd et k lai rendre hommage. La vilie de
iKoenigsberg et son boui^gmestre ae distingudrent snrtout dana
eelte opposition aigniflcative ; et il fallut recourir k Temploi de
meaures advdres, par exerople la construction de la forteresse
de Friedrichsburg, dont lea feax dominent la viHe de Kuenigs*
berg, poor triompher de ces rdslatances. En 1666 Krdddric-
Guillanme dut aglr de mdme k t'dgard de Magdebourg , qui,
en passant de I'autoritd de aon arcbevdque sous la puissance
de I'dlecteur de Brandebouiig , prdtendait conserver sea pri-
vUdgea de ville Ubre impdriale. En 1673, compreoant quels
dangers entratnerait pour I'inddpendanoe du corpa germa-
nique I'andantiaaement de la rdpublique dee Pays-Bas, il
8*ailia k tttJUb pobaance, que Looia XIV venalt d*attaquer.
LMnvasion de aea poaaessions de Weatplialie par lea
troapes fhm^ises le contraignit k accdder, en 1673, k une
convention. II renon^ k ralllance de la Hollande, et
H^engagea k ne prdter aux ennemis de la France aucune
aialstance, directe ou indirecte, sous la rdt>ervo toutcfois de
pouvoir secourir PEmplre aMl dtaU attaqod. Le tasiu
ris ae rdalisa dda 1674, TEmpire ayant k oe momcBl
la guerre k la France. Lea Paja-Baaetle pays da bant
devinrent ausaltdtlethdfttredea bostOitda. Aprka que
coup de sang eatdtd inuUlement versd dans les batallea da
Sierzbeim (16 Juin) et de Senef en Brabant (11 aott),
Parmde impdriale, que Tarrivde dea troapes de Tdlectenr
avalt portde k un efTectif de 60 ,000 bommes, frascbit h
Rhin, et prit ses quartiers d*biver en Alsace, pendanl qnt
Turenne se retirait en Lorraine. Mais dans les deraien
jours de cette mdme annde i674» Turenne attaqita k riDpro>
visteles confdddrds, qui durentrq>asser le Rhfai an omms de
Janvier 1675, et Pdlecteur s*en alia alors prendre ses qiiaiw
tiers en Franconie. Pendant ce temps-Ik, le rd de Sakde,
Charles IX , allid de la France, dans le bat d'opdrcr naa
diversion utile aax intdrdts de oette poissanoe, fit eavihir la
comtd de la Marche par une armde partie da PooadiiBie,
aux ordres da mardcbal Wrangd, qui s*empara de eeUa
province, restde sans ddfense. Rasaurde par rdioigDciiMot
oOse troavaitFrdddric-Gnillaume,l*annde aoddoiseGontinaa
k marcher en avant, commettant dans le pays des ddvasta-
tiona qui rappelaient lea atrodtds de lagnerre de treBkeaas.
Tout k coup rdlectear accourt k marches forcte da foad
de la Franconie avec ses troupes, enldve, le 15 jida, Ratheaaa
d*a&saut et le 18, k Fehrbellin, bat si oompl^Ccnieot
Pennemi, que Parmde suddoiseest obligde d'dvacoer ea toott
hkte ses £tats , dans un dtat de ddsorganisation eft de dd>
moraiisation dquivalant k une entidre diasolation. Poorsat>
vant sans ddseinparer le coursdeaes sncods, Frdddri&Goii-
laume se rendit maltre de toute la Pomdranie,et expolsa en-
core les Suddois de la Pruase, lorsqu'en ]anvler 1679 ils ci-
vahirent cette province avec une armde formde en Livonie.
Pendant ce temps-Ik les dlveraes ddfaites essuydes par
les confdddrds sur les bords du Rhin, et surtoot lliabtleli
diplomatique de Louts XIV, lea ddterminaient k trailer da
la paix, chacun isoldment : la Hollande, dds le 11 aoOt ; 11^
pagne, le 17 septembre; et Temperenr, le 5 fdrrier I67f,
k Nimdgue. L'dlectear, abandonnd par rempereur, eaaaja
de ddfendre opiniktrdment la Pomdranie; maia lea Francaii
ayant envahi le duchd de Gldveaan nombre de 30,000 bom-
mes, force lui fut designer, le 39 juin 1679, le traitd deSaiit-
Germain-en-Laye, par lequel il dut restituer k la Sodde
toutea aes conqudtea, en recevant sealement de la France ,
k titre dMndemnitd , une somme de 300,000 dens, ainsi qna
les quelques villagea que lea Suddois avaient conaervda dns
la basse Pomdranie depuls le traitd de Westptialie.
Lorsque, par la suite, Louis XIV, a'autoriaant dea airdts
rendus parse fameuae chambre des rtftiniom, qui
sidgea en 1680 k Metx, k Brisach, k Besan^^n et k Tovmay,
s^adjugea la propridtd d^nn grand nombre de villea et de
territoirea ddpendant de PEmpire , et a'en empara k aaaia
armde, en plehie palx, le prince d*Orange fit condore entra
lea £tats-gdndraux et la Sudde un traitd auqud aoodddreil
phis tard I'emperear et lea princea lea pkis Importants de
rEmpire. Seal, l'dlectear de Brandebourg oon-seulement
refuse d*accdder^k cette coalition, maia fit encore tontoe qni
ddpendit de lui pour amener la aolntion padflqne de ce difld-
reod entre VEmpire et la France. Les puissances ooaKsto re-
poussdrent d*abord les ouvertures d^airangement amiable que
leur fit Frdddric-Guillaume; maia, engagdes qa'eOea dtaieaC,
pour la plupart, dans une guerre centre les Turcs, et dda lers
bora d*dtat de repousser ^cacement les envablaaeBBflMis de
la France, llntervention de Tdlecteur amena en8n, le 15
aoOt 1684, la conclusion d*une trdve de vhigtans, en verts
de laquelle le roi de France resta en posseseion de toot ce
qu'il s*dtait approprid au I*' aoOt 1681, y compris Straabonis
et le port de Kehl.
L*alliance de Tdlecteur et de la Fkince Ait briade par h
rdvocation de i'ddit de Nantea. Protestant idld, Frdddrie-
GuiUaume s^empressa d'offrir on asUe dans aes £uis k
eeux de ses cordliglonnaires qu'on persdcutait si cnielleDieBl
en France . et renoaveia son alliance avec la HoUandte, an
FRto^IC- OUILLAUME
mteM temps qoll se rapprodiait de nouYeau de l*Autriche,
dani Taspoir d*Mn IndemnM par Pemperear de U perte
det trois principant^ de Liegnitx, de Brieg et de Wolaa,
ritate en SOMe, et qui, k rextinetionde ]a maiBon de Piast
( 1675), eassentdfl, en verta d*andens pactos de Cunilley bire
retoor an Brandeboaigy raab dont rAatriche a'^tait empar^e.
Pour mfeai disposer Pemperenr k Mre droit 4 ses recla-
mations, il lui envoya pour la gnerre de Hongrie an corps
anxittaire de a,000 liommes. Salisfait de la cession qui lui
Alt eonsentie dn oercle de Schwiebus, en Silteit , et d'une
indemnity p6;uniaire primitlvement ^t^ par lui k un mil-
lion, puis rMuite k 240,000 thalers, il renon^a k toutes
antra prftentions et reclamations snr les trols dnch^s.
Vkederic-Goillaame monmt k Potsdam, le 29 avril 16SS,
des suites d*une hydropisie. Frederic 1 1 , son arritee-petit-
fUs, dit de lui , dans ses Mdmoires, qu'il flit le d^fenseur et
le restaurateur de ses Etats, le crtoteur de ^lustration et
de la puissance de sa maison ; et c*est avee raison qa*on a
eoutunie de falre dater de son r^e Torigine de la grandeur
et de rimportanoe politiques de la Prusse. La suporfide to-
talede I'dlectorat, augnienteeparFrederio-GuiUaumed*en?i-
ron402 myriametres carr^s, comprenaitk sa mort 11,430
myriam^tres Carres; et la population, si cruellement dimi-
nu^e par les calamites de la guerre de trente ans, n'ayait pas
augments dans nne proportion moindre, griioe k rimmigration
d*abord de colons bollandais, puis de r6ftigies fran^, qui
Tinrent au nombre de plus de 20,000 sMtablir dans I'dedorat
Ces strangers defricherent de Tastes parties du sol resttes
iusqne alors incultes, etenrichirent le pays en y introduisant
de noureUes m^thodes de culture. Berlin doit kce prince de
notables embellissements et la or^ation de divers eUblis-
sements d^utUite puUique. Le canal FrMMc-GuHlaume,
qui unit la Spr^e 4 raayei, crens^ par ses ordres en 1663,
farorisa singuli^rement les d^reloppements du commerce
de la Blarche avec Berlin. Ge flit ausd sous son rigne,
en 1650, que llnstitution des postes fut pour la premitee
foia intrbdnito dans I'dlectorat; en 1661 parut la premiere
gazette qui y ait 6ii imprimee; enfin, en 1650 s'dtabUt k
Berlin le premier Hbraire qu*on eflt encore tu dans eetto
capitale: U s'appelait Rupert Yodker.
. Frederic-GuiUaume, qui avait epoos^ en secondes noces
une princessedellolstdn-Glocksbourg, ent poor successeur
son (lis du premier lit, Frederic m, dMgne comme roi de
Pmsse sous le nom de Frid4ric i*'.
FR]6d£RIO-GUIIXAIIIIE. Quatre rois de Prusse
ont r^gne sous ces deus noms unis, outre le grand-^lecteur,
k qui nons Tenons de donner un article ptfticnlier.
VKtDtBlOCmLLkWgE V, roi de Prusse (1713—1740),
fiis de F r ed 6 r i« I*', n^ en 1688, recut sa premiere education
Mus la direction edaiiee de sa mere, la princesse Sophie-
Cbarlotte de HanoTre , par les soins d*one Fran^aiae de
distinction , la spirituelle If^ de Rocoulle, derenue oeiebre
plus tard sons le nom de Martbe Dntal. Les generaux de
son pere, le margraye Philippe, etle prince d'Anhalt, eteil-
lerent les premiers 'cbei lui une passion qui] conserra tonte
sa Tie, la passion pour tout ce qui etait nUUtaire; et ses rap-
ports avec deux des plus illustres capitaines de son siede,
Eugene et Marlborough, lors dn sklge de Tonmay, au-
qud fl assists, paraissent Tayoir encore deveioppee da-
yantage, sans toutefois qu'elle ait pn &ire de lui un capi-
taine.
Aus8it6t aprto son ayen$ment an tr0ne(25 feyrier 1713),
Frederic-Guillaume mit des homes an luxe qui jusque alors
ayait regoe4 la oour de son pere. (Test ahisi, par exemple,
qu'ac lieu des cent diambellans qu'on y comptalt, il n*en
voulut plus ayoir que huit. Jamais sans doute sa poUtiqiw
ne flit emprdnte d*un cachet de grande profondeur, mais eUe
■*ea eontiibua pas mdns k accroltre rimportance de la Pmsse
4 retranger; et lui yalut de notables agrandissements de
territoire. Pendant la gperre du Nord, les Busses et les
Saxons youlurent, apres la capitulation du general Steeobock
4 ToanningBn, occnper la Pomeranle. Poor les en empeclier.
7S9
I'administratenrde Holstein^tottorpet le eomte WelUng, goo*
yeraeur general de la Pomeranle pour le roi de Snede, condu-
rent ayec Frederic-Guillaume I*' un traite de sequestra re-
latif 4 Stettin et 4 Wismar. Ge prince, qui persemieUemeBt
ayait Charles XII en grande estime et etait porte 4 pnndm
ses interOts, esperut padfier le Nord par cet adede media*
tion. Mais quand Charles XII, s'echappant de U Tnrqoie,
arriya 4 Stralsnnd, loin de sanctionner ce traite, fl sonuna
la Pmsse d'ayoir 4 lui restituer Stettin, reflisant d'afllenrs
de rembonrser les 400,000 thalers qne le rd ayait payee,
pour les indenmlser des frais de la guerre, anx Busses el
aux Saxons. Ge differand engsgea Frederic-Guillanme kdt^
clarer la guerre k la Suede et 4 condure une allianee oflen*
dye et defendye ayec la Rusde, la Saxe et le Danemark.
Apres la mort de Charles Xil, le trdte de pdx dgne 4 Stock*
holm, le I*' reyrier 1720, ahandonna au roi de Prusse les
ties WoUin et Usedom, Stettin et la plus grande partie de
la Pomeranle, sous la condition de payer 4 la Suede une in-
demnite de deux millions de thalers. Pins tard Penyoye de
Tempereur 4 Bering mit liabilement 4 profit les repugnances
personndlas de Frederio-GuiUanme 4 I'endnit de George II,
pour le detacher de Talliance de I'Angleterre et de la Hdlande
et amener entre TAutriche et la Prusse la conduskm dn traite
de Wnsterhausen , par lequd le roi de Pmsse s*eogigea atora
yis-4*yis de Fempereur 4 reconnaltre la pragmatiqu$'
sanction et 4 lui fourair, en cas d'attaque exterieure*
un corps anxliiairo, k la condition que TAutriche appuieratt
les pretentions de la Prusse 4 reeudllir l*beritafB des duchea
de Juliers et de Beig lors de Pextinetion de la Hgne de la
maison paUtine de Neubourg.
Frederic-Guillaume I*' prit ansd part 4 la guerre poor la
succession au trOne de Pologne ( 1733—1735). Quand, 4 la
suite des complications qu'elle amena, la France dedara
la guerre 4 l*Antriche, il mit 4 la dispodtion de eette der-
niere uucoftisauxilidrede 10,000 hommes, qui alia rcjofaidn
les Imperiaux sur les riyes du Rhin. A quelque temps de
14, le rd se transporta en personne ayec le pitice royd sur
te theetre de la guerre; maisles lenteurs et la drconspection
apportees dans la direction des operations par le prince Eu-
gtee, Jdoux ayant tout de ne point comproinettre sayidUe re-
putation, fariterent tdlement FrMerio-Guillanme, que dedepit
il ne tarda pas 4 quitter Taraiee. Pique de rfai(p«titnde dont
TAotriche ayait idt prenye 4 son egard dans te Irdte preU*
minaire, ainsi que dans rafldre de l*heritage du duche de Ju-
liers, il ayait pris le parti de rester deaormais etrangsr 4
cette gperre. Son intention bien arretee etdt de ne plus se
preoccuper qne des all^iresde son royaume, kMsqne to mort
le snrprit, le 31 md 1740. Son esprit etdt 4 to yerite pen
cultiye, mais en reyanche exempt de pr^ugte, el 4 cet ayan-
tage il Joigndt une yolonte fl>rte et presqne irresistible. Si
le grand-lUeeteur flit le fondateur de rtedependance de sa
maison, et Frederic 1*' cdni de son illustration, on pent dim
qne c^est 4 Frederic-GniUaume I*' qu'eUe ddt sa puissance
et sa force faiterienres. QnoiquMl n*attachet aucune fanpor-
tance4 to gidre millldre et qnll to udpriset meme , il regar-
ddt une armee noinbreuse et Men exeroee comme la indl-
leure garanttede Mndependance et de to seeurite dtm £tet.
Des 1718 il etdt paryenn 4 porter Peffectif de to denne 4
60,000 hommes, et 4 sa mort il depassdt ie chiflre de 70,000,
dont 26,000 hommes, il est yrd, ayaient ete reorutes 4re«
trang^. II aydt une predilection tonte partiouUere pour lea
soldatode grande tdUe, et il en formait sa garde particnliera.
Non-seulement il fdsdt enrOler pour son compte dans lea
difrerento fitato de i'Allemagne des indiyidus reunissant lea
conditions yoolues, mato ses pounroyeura altolent enooielai
en cbercher en Hollande, en Angleterro et en Suede. Md-
gre reeonomto.seyere qnH apportaitdana toutes ses depcnse^
cette toyindbie mante pour les homines granda hii ootttalt
gros. EUe ne Pempediait pas an reste de songer 4 detadra
ses£tetopar nnsystemebienentendu de places fortes. C'esI
atod que Magdebourg, Stettin, Wesd et Memd terani par
ses sdns enteures de fortifications. La plus grande dmpll*
790
dt^, I'^oonomie U plot riglde, r^gDaieat danssoa int^rieor ;
•oiii eut»il bienlM i^tabli les ftnanctt de Vtiat dans on si
boD ordrot que non^seulement il pat acquitter toates les
detles laisstes per son p^ mait encore derer le reTCsa
de r£Ut A 7^100,000 thaksrs et laisser en inourant one r^rve
de 9 iniUioiis de tlialers. Malgr^ toute rteooomie doDt ii se
piqnaa^ k d^pense n'dUit rien i^ ses yeux d^ qo'il s'agis-
sait des inlMU matMsU de I'^tat. 11 ne n^igea done rien
poor favoriser en Pnisse les progrte de ragriculture, du com-
meroe elde Findiistrie, notamment ceui de la fabrication
des Mflte de laine. En reTinctiey il snppriina comme
inutile TAcadtoie des beanx-arts, fondle k Berlin par son
pire; eti'Acad^ie des sciences ne trouTa grftce h les jen\
qoe paice qa*on lui reprteenta qu'elle oontribuait k former
de bonschirurgiens pour son armte. Il amdliora tesystfeioe
jndiciaire, d^fenditqu'on inMruislt k Tavenir des proc^ con-
tre les pr^tendns sorders, et prit des mesures pour accel^-
rer Tadion gtodcale de la justice. Malgr^ sa tIto irrascibi-
litii, malgr6 scs habitudes arbitraires et Tlolentes, dont enrent
surtont It souflrir son ^use, Sophie-Dorotbte, nte princesse
de Hanorre, et I'alnd de scs fits, il lui arrira souvent de
donner d^admirables preoves du bon sens le pins pratique
et de son respect pour la justice. R^ublicain au fond du
coear, il Tonlut plus d'une fois abdiqucr pour ailer terminer
ses iovra comme simple particnlier en Hollandc. II di^testail
les petites roueries de la diplomatie, etmanifestait une anti-
pathie toute particoUte pour la France et les Fran^.
D*une ortbodoxie rigoureuse en fait de protestantisme, il
^tait Tennemi des libres penseurs. Les revues de troupes, la
cliasse, la comMie de marionnettes , constitnaient ses plus
glands plaisirs , avec la soci^t^ du sotr, qu^il nommait son
Acadimiede la pipe, esp^ce de club de furoenrs, dont les
. stances oommen^aient k cinq heures de rapr^roidi , pour
se prolonger jusqu'k minnit, o(i il admettait indirr^^remment
grands etpetits, dn moment od ils ssTaient apprteier les
charmes d'nn verre de bi^e et d*une pipe de tabac, et con-
triboer, par lenrs plaisants propos, aux agrtoients de la
compagnie.
Outre Fr6d4ric //, fl laissa trois autres fils : Augusie-
Gtttllaume, p^ de Frid&ric-Guillaume 11^ ni en 1732,
mort en 17&8; Henri, n6 en 1726, roort en 1802; Fer<fi-
ifond, n^ en 1730, mort en 1813.
FRED£RIC-GUILLAUME II, roi de Prusse ( 1786
il 1797 ), n6 en 1744, ^tait le neveu de Fr^d^ricII, et lui
suec^a sur le trdne. Son p^re, ills cadet de Fretl^ric-
Guillaume T', mourut en 1758, aprte aToir fait preure
d'assez pen de capacity comme commandant d'on corps
d*arm^ prussien dans la retraite qui suirit la bataille de
Collin ( 17&7 ), et Fr^^ric II dtolara alors son fils prince
royal de Prusse. Vigourensement oonstitu^ .et dou6 d*un
ext^rieor avantageux , le jeune prince s'abandonna bientdt
k un genre de tie qui ro^ntenta le loi son oncle, et qui
amena entre eox une m^intelligence profonde. Son ay^ne-
roent au tr6ne eut lieu an milieu de circonstances favora-
bles. La Prusse n*6tait embarran^ dans ancune guerre, et
mftme, grAce k la politiqae suivie par FrM^ric II, elle ^tait
arriv4te k exercer comme une esp^ de Juridiction arbitrate
sur les affaires gto^rales de TEurope; le tr^r public ^tait
plein et Tarmte sur un pied respectable. Les fautes du
nouvean r^e eurent bient6t ddtruit cette influence sur les
cabineU strangers, en m6me temps que des guerres inutiles
et les dissl[iations des faToris mettaient le tr^sor k sec.
La premise fois qne FrM^c-Gnillaume II fut appeM
k folerrenir dans les relations de peuple k peuple, ce fiit
en 1787, lorsqn'il emroya une arm<^ en Hollande, d*oii le
parti patriote avait cbass^ le stadtliouder. La femme de ce
prince , soeur du roi de Pmsse, avait en outre ^t^ Tobjet de
demonstrations ofTensantes k La Haye, et le nouveau gouyer-
nement bataye refusatt de donner satisfaction pour ce fait.
Les Prossiens pte^tr^rent sans r^istance jusqu*ji Ams-
terdam, et rancien ordre de choses ne tarda pas k £lrc r^-
tabll. Dans la gnerre qui Mata la in^me ann^e entre la
FR£D£R1C-6UILLAIJME
SoMe et la Rnseie, FrMMe-CMHanme H fit
mune avee le cabinet de Londres pour empteher le
mark d^op^rer one diyerskm fayorable k b Rosrfe en j|>
taqnant la SoMe. Jaloox des sucete obtenns par la Rinrii
et TAutricbe sur les Tnrcs, U garantlt, en 1790, k la Poite OP
tomane toutes ses possessfons, et inifa par 14 Idlement h
cabinet de Vienne, qne de part et d*aotre on r^muf an
aimte, la Prasse en Sil^ie, et rAntricbe en Bobame. Mak
gr&oe aux dispositions eondliantes de Lipoid II, qiri i ce
moment monta sur le trAne, un traits de paix pot toe si^Bi
entre les deox puissances k Reicbenbacb. Cette mtaie annte
rAntricbe, renon^ant 4 son alliance a?ee la Rusde, s^eags-
geait k rendre k la Turquie toot le territolre qit'elle lui avaS
enley^ josqn^au cercle d*Alouta; et la pafx condoe pea dt
temps aprte k Szistoive entre rAntricbe et la Porte lot cf-
fecUyement n^goci^e sur oes bases. Llnterpr^tation et VeU-
cution de plnsfeurs articles de la conyention de Reicben-
bacb ayant donnd lieu k des difficult^. Lipoid n d
FrM6ric-Guillaume It les aplanireot dans la reunion qv'Si
eurent ensemble, au mois d*aotlit 1791, k Pilnitz, o6 lis con-
clurent en outre une autre conyention, ayant pour but la
maintien de la constitution de l*Empire et la compressjoi
de I'esprit r^yolutlonnaire en France. Ce fut en yerto dfl
cette conyention qoe le roi de Prusse fit, en juin 1792, ea<
yahir le sol f^n^is par on corps d'armte de 50,000 bononics,
aux ordres du due de Brunswick. Llrrdsolntion et la
lenteurs dn due, Tabsence d*nn plan d'ensemble dans la
operations strat^giques, la disunion des coalisea, mais sur-
tout Tadmirable elan patriotique qui fit courir toute b Finna
k la defense de sa nationalite, fitent bientdt perdre les ayaa*
tages qu*on ayait obtenns en commen^nt, et le cabinet de
Berlin, ne songeant plus qu*4 ses interAts particuliers^ st
decide k signer separement k Bate, le 4 aoftt 1795, on tiaiti
de paix ayec la republique fran^ise.
La politique de Frederic-Guillaume II k regard de la Po-
logne fut sinon plus loyaie, du moins pins ayantageose k h
Prusse. Elle lui yalut un aceroissement de territolre d'ett-
yiron 605 myriametres carres, comprenant, ayec Tbom ti
Dantzig, une population de 1,201,000 Ames. Ce territoin
Alt incorpore, sous le nom de Prtuse mMdionaU, k U
Prusse ocddentale. Qooique la di^te siegeant k Grodoo se
fftt yue contrainte de consentir k cette codon ainsi qu*i U
perte de la Lifhuanle, de la Podolie et de llJkraine, snr les*
quelles la Russie ayalt k la meme epoqoe ]ete son deyolo,
une formidable insurrection edata au mois d'ayril 1794 ea
Pologne, sous la direction de Koseinssko et de Mada-
linski, dans le but de retablir Hndependance nationals La
suite de cette leyee de boudiecs fut un troisitaie partage de
la Pologne, on pour mieux dire la radiation compl^ de oeltc
nation de la carte de TEorope. La Pmsse j gagna tout le
territoire qui s^etend k Touest du Niemen ayec Varsotie,
formant nn total de 544 myriamHres, carres ayec une popo-
lalion d*on million d*habitants, qu^on inoorpora en {lartii
dans les proyinces limitrophes, et en partie dans la proyincede
la nonvelle Prusse orientate. La yente des prindpautes d'AnS'
pacli et de Baireuth consentie k la Prusse le 2 decembre l7m,
moyennant une rente annuelle et yiagftre d*un million de
(lorins, par le margraye Alexandre, qui n'ayait point d*en-
fan is, et qu*une liaison de coeur portait k desirer de se Gxa
desormais en Angleterre, accrut encore le territoire de U
Prusse de 88 myramMres carres, ayec une popdatMo da
385,000 Ames; et k cette occasion le rot retabfit Tordre
de VAigle- RotUfe. Frederic-Goillaume II mourut le 16 do-
yembre 1797, lalssant, il est yrai, la Prusse accrue de 1,237
myriam^tres carres et de 2,500 000 Ames, mais singuliire-
ment dechue aux yeux de retranger sous le rapport de ia
consideration et de la dignite, et ayant perdu beauooopde
cette sage et forte organisation qui fais^ sa force k llol^
rieur; enfin, au lieu des 72 millions de florins en esp^ccs quit
avail trouves dans le trdsor du Grand Frederic, il legiiaili
son successeur 22 millions de dettes k acquitter. Ignoruit
les afTaires, jiar la raison que Frederic II Ten avait tmijoon
f&£d£ri&guillaume
791
t^ temi ^oign^, abandonn^ k ses faiblesses et s^uit par des
bi' conseillers incapabtes oa perfides, tels qae Biscliofswerder,
l^'Woelloer etLuchesini, il fit bientOt regretter cette lucidity
ti de-conception, cette rapidity d^action, cette solHcitude pour
\i)^ k bien public, et surtout cette haute sagesse politique qui
^'formaieat les traits les plus saillants du caract^re de son
I y illastre pr^d^cesseur. Les mesures qui conlribu^rent le plus
a, k lui atiener I'opinion furent I'^it du 19 d^cembre 1788,
[[.par leqael ^taient soumis k Vapprobation pr^alable de
^^•eenseursspteiaux tons les ouviages public soit en Prusse,
^ loitk r^tranger, et T^dit de religion en date du 9 juillet
K'de la mftine ann6e, qn'avait r^dig^ le pi<!tiste WU^Ilner, et
(^ qui ioterdisait k tout eccl^iastique, sons peine de destitu-
e, tion, de diHi&rer d^opinion avec TEglise ofGcielle, faisant, en
^ outre, d^pendre {^admission et Tavancement des membres
•i: du derg^, de Tattacbenaent dont ils feraient preuve pour
lu ks antiques et pures doctrines de TEgiise protestante.
^' FrM^ric-Guiilaume II avait 6pous^ en premieres noces
^ Elisubelh'Christine-Ulrique de Brunswick; un divorce
"" prononc^ en 1769 ayant s^par^ les deux 6poux, it se remaria
^ k Louise de Hesse-Darmstadt, morte en 1805, et de laquelle
^lUeiit : 1® Fr^d^ric-Guillaumelll, qui lui succ^a;
^*, f* le prince Louis, mort en 1796 ; 3° le prince Henri , n^ en
.: 1781, mort en 1846; 4" le prince Guillaume.
; FR£D£RIC- GUILLAUME HI, roi de Prusse (1797
^^' k 1840 ), fils aln^ de Fr^d^rlc-Guillaume n et de Louise
]'^ de Hesse-Darmstadt, naquit le 3 aoDt 1770. Sa m^re el
^ son grand-oncle Frederic II prirent soin de sa prem'.^re
'^ MncatioD, et plus tard U eut pour gouverneur le comte la
\\ Brubl. En 1791 il accompagna son p^re aux conferences
^ de Dresde, et quand la Prusse et PAutriche d^larferent la
, guerre k la France, U le suivit encore a Parm^ du Rhin
'\ (join 1792 ). Le 24 d<$cembre 1793, il ^pousa Louise, fille
du due Charles de Mecklembourg-Str^litz, quMl avait eu
( occasion de connaltre k Francfort pendant la campagne du
' Rliin. Ce ne (urent point des considerations poliliques ou
^ des relations de famille qui form^rent cette alliance, ma-
f^ riage tout k I'allemande, ueuvre de Tamour et d'une parfaite
' barmonie de caract^res et de sentiments.
^ Fr^iieriC' Guillaume HI succ^da k son pfere, le 16 no-
' Tembre 1797. Un de ses premiers actes fut de rapporter i*o-
' dieox 6dit de religion ainsi que I'ordonnj^nce de censure. Une
fturreillance de la presse plus en rapport avec Vesprit du
' temps fut organis^e, et le cours de la justice cessa d*6tre en-
f trave par des ordres de cabinet arbitral res. Le nouTcau mo-
' narque s*empressa, en outre, d^eioigner de sa cour plusieurs
^ indiyidus qui sous le regne precedent avaient soulev^ contre
' eux le juste m^contentement de la nation. Une sage ^co-
^' Domie, rendue necessaire par le d^abrement des finances.
Tut inlroduite dans les divers departements ministi^riels, et
' le roi, tout le premier, en donna Pexemple dans son interieur.
^ Le couple royal etait le module le plus accompli du bonheur
^ doniestique et de Tamour conjugal, si rares sur les trdnes.
^ Quand les grandes puissances de TEurope recommenc^rent
" leiir lutte contre la France, la Prusse maintint la neutra-
4 litd k laquelle elle s^etait engag^e par le traits de B&ie. Aux
] termes du traits de Lun^ville ( 1801 ] , toufe la rive gauche
\ du Rhin ayant ^t^ c^d^e a la France, la Prusse, en 1803, re-
i 9ut comme d^dommagement diverses provinces, d'od r^sulta
pour elle une augmentation de territoire d^environ 100 myria-
metres carr^, avec plus de 400,000 habitants. A ce moment
Frederic-Guillaume II r^gnait sur 10 millions d^dm^. H per-
sista k garder la neutrality k T^poque de la troisi6me coali-
tion ( 1805 ); des mouvements hostiles (aits contre la Prusse
par la Russie Tengag^rent m^me a concentrer des troupes
en Sil^sie et sur la Vistule; mais la marche inattendue d*une
arm^e franco-bavarolse k trayers le tenitoire neutre d'Ans-
pach et rarriv<ie de Fempereur Alexandre k Berlin clian-
! g^rent ses dis|)Ositions. Le 3 novembre 1805 il acc^da k la
coalition contre la France, et fit aussit6t marcher une armde
sur la Franconie, tout en offirant sa mtiiation aux parties
bellig^rantes. A la suite de la bataiUe d'Austerliti, le 15
d^cembre 1805, aoe conTentloa provisoire ftit algn^ & Tieniie
entre la Prusse et la France. Aux tanpes de cette eonven-
tion, la Prusse c^da Baireuth k la Bavi^re, Cldvea et Neuf-
chAtel k la France, et re^ut en tebaoge le Hanovre. Cette
acquisition nouvelle, dont la Prusse prit possession le
1*' avril 1 806, provoqua contre elle, 1&20 avril, un manifeste,
et le 11 juin une d^laration formelle de guerre de la part
de TAngleterre. Des hostility telat^rent pareilleoient avec
la Snkde, mais d^ le 11 aoOt eUes cessaient; par suite d^une
reconciliation op^rite entre TAngieterre, la SuMe et la Prosse.
De nouvelles n^ociations entam^es par la France avec
I'Angleterre et la Russie dveill^rent les defiances de la Prusse,
etlacr^tiondelaConf^d^rationduRhin, qui eut lies
sur ces entrefaites, amena entre elle et la France de nou-
velles di/ncult<^. A l*instar de celle que Napolton venait de
former au sud et k Touest, la Prusse enteodait constituer
une conf4d4ration germanique du Nord^ dans laquelle »»•
raient entr^ toos les £tats qui n'avaient pas M compris
dans la creation de la Conr(M6rationr do Rhin. Pour que la
France ne pOt pas la contrarier dans Tex^ution de ce pnn
jet, elle exigea que cette puissance retirftt ses troupes de
l^Allemagne et ^vacuAt certaines places dont elle avait iliegi*
timement pris possession ; en meme temps, pour donner plus
de poids k ses demandes, elle fit, de concert avec la Saxe ,
tons les prdparatifs n^cessaires pour entrer en campagne.
De son c6te, Tarm^e firan^aise se mit en mouvement, et les
hostility commenc^rent sur la Saale, le 9 octobre 1806. Le
combat de Saalfeld, la mort du brave prince Louis de
Prusse, la bataille d'Hna, la perte de tout le territoire
qui s^etend entre le Weser et TElbe, se succ^^rent rapide-
dement, et d^ le 27 octobre Napol^n entrait k Berlin.
Frederic- Guillaume III choisit provisoirement pour resi-
dence la ville de Memel, situ^e k Fextr^e fronti^rc
de son royaume, rallia les debris de son arm^e, et, avec Tas-
siistance de la Russie, cliercha k mettre la Prusse orientate
a Tabri de Tinvasion de Tennemi ; mais les batailies d*£y la u
etdeFriedland eurent pour r^suUat forc^ la conclusion
du traite deTilsitt (9 juillet 1807), qui coOta au roi <!e
Prusse plus de la moitie de ses £tats et des provinces qi.i
depuis plusieurs si^cles faisaieut partie du patrimoine de
sa raaison. Pour comble d'humiliation, il dut encore con-
sentir k voir des troupes fran^ises occuper miiilairement
la partie de ses £tats que le vainqueur voulait bien ne pas
lui prendre. Sa capitate m^me, Beriin, garda une garnison
fran^ise jusqu^en d^cembre 1808, et Frederic^uillaunie
ne pot y rentrer qu'a la fin de 1809, A partir de ce moment
il s^appllqua k cicatriser les plaies du pays, puissamment
seconds dans cette oeuvre de reparation par ses ministres
Stein et Hardenbeg. Un nouveau r^lement pour le
civil determina les conditions exigees pour 6tre admis atix
'foncttons publiques, abolit k cet egard tout privilege de
naissance, enfin proclama et consacra la liberie de Tindus-
trie. Des le 9 octobre 1807 avait pani un edit memorable
abolissant le servage bereditaire. Cette bienfaisante mesure
eut pour corollaire une ordonnance publiee sous le nom de
reglement municipal, et portant qu*k Tavenir les villes
seraient representees par des deputes de leur choix dans les
afTaires interes.sant la commune. L'alienation des domaines
de la couronne, ordonnee le 6 novembre 1809, Tut une
inestire aussi impoilante et non moins leconde en twns et
utiles resultats. LMnstruction publique, en depit des circons-
tances critiques oil Ton se trouvait, re^ut une nouvelle or-
ganisation, sur des bases aussi larges que liberales; une
nouvelle universite fut fondee k Berlin, tandis que celle de .
Francfort-sur-roder etait transferee a Breslau. En decembre
1808 le roi se rendit avec la reine k petersbourg, pour res-
serrer encore davantage, par des relations personnelle^, les
liens d^amitie qui rattachaient k Tempereur Alexandre. Le
23 decembre 1809 il fit son entree k Berlin ; mais la joM
quMl eprouvait de se retrouver au milieu de ses tujets lut
crucltcmenttroubiee par la mortinopineede la reine Louise
( 19 juiUei 1610 )y princesse adorte par la natioii. leated
^
793
FREDERIG-6UILLAUME
potal abittra par ee coop terrible, cl pertisto daDf a« eff(^
poor cieatriaar lea plaiaa de la guerre. If one cUerona pioa
partieiilttraieDllaa modificatioDs quil fliaiiblr h I'adnBinia-
tratioii clTlle, k PadmiBiatratloii iudfdaire, an ayattme mo-
BMaire et am lob rdatiTei h ragricttHare. Dem Mite de
1810 eC 1811 aapprimteent le bailliagB de Brandeboaig,
rordre de Salat-Jean de Jtoialem, et la grande-maltiise
dePohlre Teotoiiiquey ainal que aes commaaderiea, dont tons
lea Mcoa fttmt rtonia an domaiDe pnblfc. Quandi en Join
1812, ddata la gnerreentre la France et la Rnaile, FMdi-
lie-Oufllanme, anx termea dHine oonfentlon aignte k Paiia
dte le Bvrfa da Unkr pi^oMent, mit 4 la dispoeHlon de
RapoUon un eorpa auilllaire de 30,000 hoouaea qui, aToc le
10^ eorpa de Tannte fran^alae aux ordrea du martidial Mac-
donald, forma raOe gancfae de la grande armte, et fiitcharg6
4n aMga de Riga. Lore de la retraite de Rnaale, le corps
aoxHMre pmiaien dot ausai recnler derant rann^ ruase ;
mala le gtetel Torek, qui le oonunandait, le aanra en
Yertn d'one eapitnlatkin aignte le 80 d^oembre 1812, avpc
le gMral Diebltacb. FrMM^Goillaonie fnt d'abord foro^ de
bttmer la coaduite de ce cbef de corps, qui avail agi aans
oidre; mala ioraque, le 22 JaoTler 1813, le roi eut transfM
aarMdcucek Ure&lan, ilreniUl tonte ja'ttioeau gdndral Yorck,
et IttI iBonfia le commandement d'on autre eorpa d^anu^.
Lea prodamatlona du roi, en date dea 3 et 9 f^vrier et 17
nara 1813, enflammirent tontea lea daaaea de la popola-
tioa pour la lutte nonveUe qid allait a^engager dana I*int6r6t
de llnd^Midance natlonale, ct le patriotiame enfanta en
qoelqnea jours nne annte brillante d*eotbonaiaame. Lea
tronpea fran^laea n'aTaient ^raeo^ Beriln que dana la nuit
do 3 an 4 mara, et lea Rnsaea y ^talent entrte bientdt aprte.
Le 15 mars remperanr Alexandre arrira k Brealao, ob le roi
ae trooirait encore. Un traits d*alllance of fenalTe et d^fensiTe,
aign^ Ie28 filTrier li Caliach, mala qui ne ftit rendu public qua
le 20 mara, uniaaait dd)k lea deux monarquea de la roani^re
la pina bitlme ; et le 27 mara le g^n^ral Kruaemark remit ofli-
ciellement au cabinet dea Tnileriea la dtelaration de guerre
dn gooremement proaalen. Deux armte pmasiennea en-
▼abirent fanm^diatement In SaKO. Fr^^c-GuiUaume III
rentra le 24 mara k Beriin, ob il fonda en fttTCur de ceux
qui ae diatingueraient dana oette guerre Pordre de la Croix
defer, Ind^pendamment dea armte r6guli^res, on orga-
Biaa en toote bite la landwehr et la Umtlfiturmf eapteea
de lerte en maaae, qui rendirent dMmportante aenricea,
quand ploa tard lea Fran^aia pdn^tr^reut en Sil^ie et dana
le Brandebourg. Lea Jouinte de Lutien, de BaubEen, de
Hagnenan, de Knim, de Groasbeeren, de Dennewitz, de la
katibaeb, de Wartenburg, la priae de Leipzig, le paaaage
dn Rbin effectu^ le I*' Janvier 1814, etU priae de Paria, le
30 mara auivant, r^uuent ^oquemment lliiatoire d*une
Intte glotieoae poor tea Tafnqueura comme poor lea vafaicus.
Aprte lea malbenreuaea Joum^ de Montmirail ( 14 fi^
▼rier) et de Montereau (18 fifivrier), dana leaquellea Napo*
l^n aTait bit dea prodi^ de atrat^e, d^Jk lea coaliaia
ayaieat dMdA qo*on battrait en retraite aur Cbaumont :
nonTement qui ae aerait Infkilllblement continue )uaqu*au
RbIn et qui anrait ralTermi la puiaaance de Napol^. Maia
le roi de Pmaae parvint k faire parlager aa conflance aux
gtetanx, et an Hen de contlnoer lenr monyement de re-
traite, lea armte ailite marcb^rent droit anr Paria, qui dut
eapitnlcrlesomara.
Aprte 8tre raat^ k Paria Juaqn*k la concluaion de la ptix
gMrale, FrMMc-GuOlaume III ae rendit, en Jufai 1814,
k Londraa, avec Temperenr Alexandre. Le 7 aodt soiTant
II fit son enlrfodana aa capKale, puia ilpartit bientOt aprfea poor
Tienne, ob il a^Jouma pendant touts la durte du congrto.
Lea traiMa de Yienne et qoelqoea conventions paitlculi^rea
rendirait I la Pmaae k pen prto tout ce qu'elle avail perdn
par la paix de TiWtt.
Loraqu'ao rooia de mars 1815 NapoMon quitU Inopln^-
BMBt IHe d*Elbe poor rentrar en France, FMd6i&0uaiar>7ie,
par nn acta en date dn 25 man, le coallsa avee rAolriche,
la Ruaale et TAngleterre centre Ini el aea partiaana. On lait
ce qu*fl en advfait, et comment le mervcQienx dpiaode da
lldatoireoontemporaine connu aoos le nomda Cent Jon ra,
aetermlnapar lesfbn^railleade Waterloo.
Aprte cette courte campagne, FrWrie-Guillattme raa
tra, le 19 octobre, k Berlfai, ob trois joora aprka 9 cAAra
le 400* annlTcraabe de Pavdnement an trOoe da la AadDa
de Hobemollem, aoncbe de aa maiaon. A partbr de ee mo-
ment lea eflbrte conatanta de ce prince enrent poor objat
d'accrottre le bien<^tre et la proapM^ de aea aqjete, da
bire fleurir lea adenoea, lea aiia et Pfaidnstrie^ el de tteai-
gner aon Mb pour l'£gliae proteatante et nnal^ndioB pokfi-
que. Lea beureux rteltate qu^O obtint dana cette voie
doivent en grande partie etare attribu^ k I'appoi dea hoauaei
d'£tat et dtt mlniatrea distingu^ dont il aut a'entoorer, ct
parmi leaquela noua nouaoontenterons de nommer id Goil-
kume et Alexandre de Humboldt, Altenatein , Bexme,
Boyen, nardenberg, SchamhontyStein, Bl Acher, Gnd*
aenau, etc, etc.
Le 22 mat 1815 FlrMMo-GuUlaume ni nvaU aolennele-
ment promla k la Pmaae une conatitntionavee one repr^aan-
tetion nationale conforme k I'eaprit du tempo. Get CQgag»-
ment ne ftit paa tenu. TOutefola, Torganiaation dea tela
provindanx, dterdt^ele 5 Join 182S, eut toot an moina Fa-
vantage de cr6er proviaoirement un organe poor lea beaoiai
et lea voeux dea populationa. Par la creation dn xo2lnereia,
FrM^ric-Goillaume imprima au commerce national una
beurenae direction et en favoriaa ainguttkrement Teaaar.
Grkce k b moderation qui formait le fond de aon caractfere^
fl exer^ dana plua d^me drconatance nne inflnenoe prfpon-
durante et ddddve aur lea aflkirea de i'Europe; el ao moyea
de IlJnlon qu*il prodama en 1817, aprka la ftte de la BtfB^
mation, fl a^eflbr^ d*op6rer un rapprocbemenl eatre lai
deux partis qui diviaent Vt^&Me proteatante. 11 a'oocnpail
de I'annte avee une oonatante aolUdtode; aa discipline, aoa
organiaation 6taient Pobjet de aes ^udea de cbaqoe Joor.
On pent Ini reprocber toulafoia d'avoir toujoors iHi trap
eadin k auivre en politique lea conadls et lea erremente de
cabinet de Sabit-P^terabourg. Aprka la rivolutioa de Jolllet,
it concentre une armte anr lea bords de la Meuae; ct qnand
MaU rfaiaurrection polonaise, il contribua pniaaamment aa
triomphe d^nitif dea Rusaea, par le ayatkoae de nenbaiifi
armte qn*il adopte toot anaaitOt Ce prince moorat le 7 jnin
1840; en 1824, il avail ^uad moiganatiquement la coaa*
teaae AoguatadeHarracb, dontlepkre exercalt k YicBaa
en Autriche la profeadon de mMedn ; union demeorde at^
rile. Lea enfante iaaoa de aon premier manage, qui viveat
encore a^iourd'hoi, aonf : Fr^d^rie-GuillaumelYt
aon aocoeaaeur ; Guillaumef prince de Pmaae, nd le 22 man
1797; Charlotte-Louiie^ nte le 13 Juillet 1798, anjoonnun
femme de Pemperenr de Rnade, Nicolaa, et qoi dcpoia
aon mariage a pria le nom d^Alexandra; CharUi, n6 ea
1801 ; Alexandrine^ nde en 1803, veuve en 1842 dn grand*
doc Paul*Fr6ddric deMecklembourg-Schwerin; Lmdse, ubt
en 1808, marite au prince FrMdric dea Paya-Bas; illkert^
nd en 1809, marid en 1830 k la princeaae Manaaoe dea
Paya-Baa.
FRtotolC-GUILLAUUE lY, roi de Prune, depois le 7
Jnfai 1840, nd le 15 octobre 1795, eat le filadu roi Fraddrie>
GniUanme III et de la rdne Louise. tXet6 aooa la direclioa
ddairde de aa mkre, initid k la connaiaaance dea tottrea par
Delbrack et par Ancfllon, k celle dea adencea mlUtalrea par
ScbamlMat, II dtndia plua tard le drdt et lea adencea politi-
quea aoua Savigny, Ritter et Landiolle, pendant qoe Scbfaikd
et Raucb ddvdoppalent aon talent poor lea arte du deaain.
Si aon entente Cut attriatde par lea doolooreoaea soitea de
te cataatropbe dltea, en revanche aa Jeuneaae Ait Iteoia
du mervdileux entliouaiaame qu'exdte en Allemagaeh
guerre de llnd^pendance. 11 assisto aux prindpalea aibirea
des campagpies de 1813 et 1814; mate il dteU akn eneare
trop Jeune pour ooovoir Mre cbarg6 d*un
FR^D^RIO-GUILLAUBfE
La Tue lies cbefo-d'oBa? rede Tart r^uais h Paris donna une
direction plus arrfitte k son gptx poor le bean, et un voyage
qu*U fit en Italie en isas contriboa 4 le rendra plus s6r et
plus telairtf.
Un des premiers adee de son rigne Ait de rendre nne
amnistie partieUe en faTeur des eondanmte poUtiqueSy et de
rfint^grer dans leurs cliaires des professenrs que leors ppi-
nions lilidrales en avaient Adt toirter. II appela an minis-
Un Boyen et BlduMrn, et s'eutonra des premieres notabi-
lity litt^aires et artistiques, comme Scblegel, Tieck,
Radtert, Cornelius , Mendelsobn-Bartboldy , etc. II crut
aussi que le temps 6tait yenu de donner k la presse plus de
liberty qu*elle n'en avait encore en jusqne alors; mats il ne
rtossit par \k qu*k reviver ie m^contenlementde ropinion ,
qui plus que Jamais r^damait dn tr6ne Pacconiplissement
des promesses si solc^nnelles de 1815 relatives k Poctroi
d'one constitution reprtontative, et qui bientdt eut le droit
de reproclier k Fr6d^ric-GuUlaume f V ses tendances avou^
k fiivoriser un esprit de mysticisme aussi ^troit quMntol^
rant, dont on ne saurait mienx comparer Taction dans Vt-
glise r^formte qu*li ceUequ'eieroent encore aujourd^iiui dans
l*£glise romaine la Sod^t^ de J^sus et ses aflill^ laics.
La nation ne. voyait pas non plus sans un vif mdeontente-
ment la prMilection qu'en toute occurrence son roi mani-
festait pour la noblesse et poor une aristocratle b^r^itaire.
A I'ext^rieur, la position de la Prusse restait toi^ours la
intoie ; cependant , on put li un moment remarquer dans la
direction gto^rale do ses rdations avec T^anger une cer-
taine tendance k se rapprocher des principes et des int^r^
des gouvemements libres. Les liens qui rattachaientle gou-
vemeroent prussien au syst&me de la. sainte alliance s'af*
faiblissaient toujours davantage, en m^me temps que le
cabinet de Berlin fiiisait preuve de sympatliies ^videntes
pour I'Angleterre. En ce qui est des affaires int^eures de
rAllemagne, FrM^rio-Guillaume IV poursuivit la realisa-
tion d*un plan de rtforme nationale de la Configuration ger-
maniqoe, r^forme r^pondant assei mal aux traditions de
la politique fid^ale. Les lettres patentes constitudves du
3 f^vrier 1847 de meroe que le disoours qui ouvrit la pre-
mise di^te r^inie du royaome peuvent Ctre consider^
comme des actes dans lesqnds se refl^tait de la mani^re la
pliis prononcto riudividualitd du monarquQ, m&is, comme
biend^aotresmesores analogues qui lesavaient pr^d^, plus
propres k eidter qn'li calmer la fermentation des espiitSi
C*€st dans cette situation que les ^venements de 1848 vin-
rent surprendre le roi de Prusse. Icf se placent les premieres
concessions faites par ce prince 4 Topinion ; concessions sui-
vics d*une lutte k main arrode dans Berlin, de Tdloignement
des troupes de la capitate, dont le kA parcourt soiennellement
lee rues k cheval , en tenant k la main le drapeaa national
allemand; en m£me temps, par une d^laratlon o^l^re
{vapez CmusTiAii-AucDSTB), FrM^ric-Gnillanme exdte le
plus vit enthoQsiasroe en Allemagne en annon^ant que la
Prusse va prendre fait et cause pour les populations alle-
mandee des ducb^ de Scblaswig-Hoktein, dont te Danemaric
s'apprfttait en ce moment k an^antir la nationality. Dans
cette promenade solenndle k travers les rues de Berlin,
le 21 mars 1848, blen des gens voulurent alors voir l*acte
d'une ambition impatiente, tandls que le caprice et l*ima-
gination y avaient la plus i^rande part, et qu'en rtelit^ per-
sonne mdns que Fi^^ric-Gulllauiae ne songeait alors 4
conquer et 4 subjugncr TAIIemagne. Une penste qui le
domina too}onrs , c^est qn'4 PAutricbe appartient en droit
la prMominanoe snr PAllemagne, de m^me que ce tai cons-
tamraent dies hd one afAdre de conscience que de ne point
porter attdnte aux prerogatives monarcbiqnes du moindre
prince aUemand. Le roi snpporta la r^volotioa avec nne
esptee de patienle rteignation , jusqn'au jour oft lee fautes
commises par les repr^tants dn people jointes k la rdac-
tion, de plus en plus forte, qui s'op4rait dans Popinion, lui
donnteent lee moyens de r^tabUr d'un sen! coup, le 2b no-
vembre, sob anlorit^ si fbrt dbranl^ (sofes Prcssr).
uiCi. DS LA OONVEBSATIOM. — T. IX.
798
Pendant ce temps-la TAllemagne subissait la crise la plus
violente; et dans Tassemblde nationale allemande r^inie k
Frandort, lam^orit^se prononQait en favour d^une constitu-
tion nouvdle qui pla^alt dtermais la ConfiM^ration gemuh
nique sous la direction de la Prusse, k Texdusion de TAn**
tricbe. Le 28 mars 1840 eut lieu, en cons^uence, a Franc-
fort I'^lection de Fr^d^c-Guillaume en quality d'empercur
(T Allemagne; le 8 avril sulvant le roi r6pondit4 cet acta
par un refns sonmis encore k certaiues restrictions, mais
que sulvit k qudqoes semaines de 14 un refus absolu. Ce
fut d'ailleurs bien moins Tesprit d^mocratique de la cou^iti-
tution nouvdle qui venait d^etre donu^ 4 rAllemagne qui
inspire au roi cette r^lution, que sa repugnance 4 recevoir
une couronne des mains de la revolution et la crainte de pa»>
ser aux yeux des autres princes allemands pour un usurpateur.
Frederick ulllaume, entreprenant alors lui-meme Tusuvre
de rUnion de TAUemagne en corps de nation, condut 4 cet
dfd, d'apr4s les consdls de Rado witz, ralliance du 26
mai, et oonvoqua un nouveau {larlement allemand 4 Franc-
fort. Mais les liens de cette Uuion allaient se romfiant les una
apr4s les autres, si bien que la question de la constitution
commune4 donner 4 rAllemagne edtpu finir paramener une
guerre avec l^Autriche, si I'esprit de conciliation du roi de
Prusse n^etait pas parvenu 4 doigner ce peril ( novembre
1850). En ce qui est de la Prusse en particulier, la question
de constitution ne fut resolue (31 Janvier 1850) que |Mir la re-
vision du projet de constitution octroye leSdecembre 18i8.
Leroi Frederic-Guillaume IV preta alors serment 41a cons-
titution remaniee, mais sans (Usdmuier son intention de la
sonmettre encore ulterieurement 4 une autre revision. Lee
diambres y consentirent, et il fut ainsi donne 4 Frederic-
Guillaume de retablir son gouvemement persooud fonction-
nant par rintermediaire de ministres, organesdeses volontes.
Depuis, la direction des affaires, taut iuterieures qu*ext6«
rieures, de la Prusse a de plus en plus porte Temprdnte da
rindividualitedeson roi, dont les sympathies, essentiellement
russes, menacent en ce moment memo, 4 propos du difSft-
rend qui a surgi au commencement de la presente annee
1854, en Orient, entre la Rusde d*une part et TAngleterre el
la France de Tautre, d'entratner le pays 4 contractor avec le
colosse moscovite une alliance olTensive et defendve qui
^ aurait inbdiliblement pour reeultat d'allumer unegnerre ge-
nerate en Europe.
Frederic- GuiUanme lY a eponse te 29 novembre 1823 U
prineesse £lisabetb de Bavi4re, nee le 1 3 novembre 1 801 ; mds
ce mariage eat demeure sterile. L'heritier presompUf du trOne
est te prince de Prusse, Fr4dMc*Gmllaume»I/A/Aif ne te 21
mars 1797, qn^on s*aocorde generalemont 4 representee
comme antipatbique 4 la politique et aux interets russes.
FR£DJI&R1G^U1LLAUME r' , HmUeur de Hesse,
ne le 20 aoOt 1802, 4 Hanan,cst le file unique de reiectenr
Guillaume li de Hesse et de AugusteFtid^ricke'ChriS'
tUmef SQBurdu roldePnisseFreaeric-Gnillanmell.
Apr4s avoir reside pendant longtempe auprte de sa m4re ,
tantOt 4 Bonn, tantdt 4 Fulda, il ftit rappde 4 Cassd par les
evenements de 1830. Le 30 septembre 1831, reiecteur sou
p4re, qui ^ivait en concubinage avec nne certdne comtesse
de Rdcbenbacb d sMtait vu force de transferer sa reddence
4 Hanan , lui confia te r^ence poor I'exercer avec tons les
ponvoirs de la souverabide jusqu*4 ce qu*il revint se fixer
de nouveau 4 Cassd. II te conserve josqu'4 U mort de ce
prince, et non sans avoir 4 lutter centre des diificnltes de
plus d\m genre, pnivenant sortoot de ses effbrts poor, an-
nulter la constitution octroyee ters des evenements revoln-
tionndres dont te ville de Cassd avdt ete le tbefttreen 1&31.
A te mort de son p4re ( 20 novembre 1847 ) , Frederic-
GuiUanme essaya de nouveau de detruire cdte nudenoon-
trense constitution, qui avdt 4 ses yeux te tort inremisdble
de reconnaltre et oonsacrer qndqnes-uns des drdts du
peuple ; mate il ne fut pas pina beorenx cette fois encore que
preoedemment. Lore des evenements de 1848 , il n*eot garde
«ie ne pas ceder bien vite 4toiites tea exigences de I'opinlon.
lUO
794
Ub minifltee prit dam let fiB^i de fofipoittioii eonslltii-
tkmiielle dirigea done les aflUrei Jmqii'aa moDent oft |g
rtedion nnirenelle aiMDt tnatl dam r^ledorat de Hesse le
rtUblisMinent de randen H^um. Le 23 fdfrier ISM I'Sflev-
tair eofigMia son minUttre liberal, et !e rempla^ par one
adminMralioo dou velle, I la teto de laqoeile II ptofa M. Has-
senpfltig, rdactionnaire violent, don* les M» et gflkes seront
raconti^ k Tartkle IIbssk-Cusbu
DfpaU 1831 FrM^ie-Giiillaiime estniarM morganatlqiie-
menl a tec one certaine madame LelinAnn, dpouae diforote
d*uii lieutenant pniaslen, qnll a ciMe comteue de Sehaum'
bourg. Sept enfants nont issos de ce mariage; mab nnfi6-
r\0T\t6 de condition de leiir in^re les a exdiis de tons droits
de succession au trOne decloral, qui passera an repr^sen-
tant d'uneliffne coUat^rale<$tahlie en Danemark.
MIEUERIC-GUILLAUME, doc de Branswick.
Voyei KauNSwiCK.
I HLUERICK-LEMAITRE. Foyes LsMAhUB.
IREDERIKSUAMN (c'est-k-dire Pwr^FrHUric, en
finnots Hamlna)^ place forte et portde mer de Flnlande,
dans le gouTernement de Wilwig, siir ud premontoire du
golfe de Kinlande, si^ d^un eonststoire protestant, aToedM
casernes poovant contenir 14»000 hommes, one ^eole mill-
taire ef phis de 4,000 liaUtante, hit fond^ en 1737, par les
Sii^iois, lesqnels llneenditeenteaxnitaMS en 174l« pnb Ta-
bandonnirent Tannte suhrante aux Busses , qui en reJertrant
les mines. Le 15 mai 1790 la flottllle suMoise, commandde
par le roi GustaTO ill , reniporta dans les earn de Frederika*
liamn nrie ▼ictoira signal^ snr la flottllle nisse anx ordres
da due delVassau-S^sen. En vertu du traitd sipi^ en 1809,
dans ses murs, la SuMe dot abandonner eom|ildtenient la
Flnlande k la Ruwde.
FREUEHIKSOORD, colonle de MenMsanoe fonilde
en 1818 dans la pmvinoe de la Drentlie ( royaumedes Paja-
Bas ) y sur les conflns de lX)vftryssel el de la Prise, d*a|irte
les plans du g6n6rat comte Tan den fioscb, par inie &oci<H<
patiiotique, k la t8te de laqndle sMtait plac4 le prinee F rd*
d^ric des Pays-Bas, k Telfet de contribuer k ranidioratton
morale et dTile des indigents , au nM>yen de la creation
dans ces oontrtes Uicultes d*un ^bUssement agrieole. Atee
les divers ^blissements qui en dependent dans on rayon
fort rapprochA, Frederiksoord compte aujoord'lrai une po-
pulation totale de prte de 10,000 Ames.
FREDON, FREDONNER. Fredon est ua rtoni mot,
qid signlfie une eicptee de roulement et de tremblement de
Toix dans le cliant. Fredonner^ c'est Mrs dea fiedons,
dianter entre ses dents, sans artlciiler d'nne tecon distlnde.
Fredon ^talt encore autrefela un ternie du hoe et da la
prime^ifux decarte^^aujourd^hul oubli^. II si(^lfiait troisoa
quatre i-artes semblables, en rols, dames, talefs, oa dfx.
FREDUM9 mot de la basse latinft^, d^vA da saxon
Frede, paix, et signillant gage de paix^ quVn trouTO em-
ploy6 dans les Ms barbare* pour designer Pamende qui de-
Talt £tro pay6( au juge Ind^pendamment de la com po sit i on
on wehrgeldp qui appartenaU k fonenad oa k sa'famiilte.
Les codes des lois barbares nous donnent les cas 06 les
freda poovaient 8tro exlg^. Dans ceux oh les parents ne
uouvaient pas prendre do vengeance, lis ne donniJent imint
de fredum; en cfTet, \k oh 11 ti'y avalt point de Tengeanee,
il ne pouvait y avoir de droit de protection eontre la Ten-
;;eance. AinsI, dans la lot des Lombards, si qoelqaVin loait
par liasard un tiomme llbre, 11 payait la Taleur delliomme
mod, sans le /rerftcm, parce que Payant tud invokwtal-
rement, ce n*6iait pas le cas 66 les parents euseent m droit
de vengeance. Ainsi, dans la loi des Blpnaires, quand nn
liomme dUit tud par un moraeao de bois 00 on oovrage fait
de main dnmmrae, romrrage ou le bois Malt cena6 eofn-''
I)ahle, et les parents les prenaient pour teur usage, saniT
pouvoir exiger de Adtftim. De m8me, quand une bOte avail
tut une liomme, la mdme lot dtiablissalt nne composition
sans le /reefttm, parce que fes parents dd mOrt n'Maient
paa offensii. Leyrecfffm oonstHualt le principal feveno des
FRtoiRIC-OUILLAUME -^ FREESOILERS
dohtetfeeay qnltdiaemdiM FdliodttodisM
domilnaa , wytdalniaiBnl la ponmir aoelai cMfA 4k ■!»-
Mfsr lea intdrMs inOfldadla M de sipttearennx 4MI lav
portaient atteinle. Le borbtre aysltae dea etmfmimm
ayant dispim deffanl Im fni^ de in f ifilanlip » k fail
qo^avaient eojniqaoalora lea aetgnnnnfiManK'dn lUMpni*
leor prelection aona le noqs dd>ii0taR aetrnnAnBtena
Impdl qulls perpirent k Wn da dralta do losHeoi. Jk^onr^
dliul encore en AlleaMfBO.Ianonrinalien dm MNIaai|«iBB
do paix caatonnaoz appartient an;i pinprUlabea do Unm
nobles, iii In Jnntlrn t iintimia i itrn mnflnft am ^naaa «
vertode U ddMgation d*dn Jirifll^ qd n'eal q^nM «Biw
pation de raotorltdapoviariineu
FREEUOLDEIIS»oxprai8ion parli«ditean4raB4fB
et politique denos iroisinl dole Ore ndft-BroUgno»il
qoenottsrendonspariesmots/hmlBf MMiieierB,fnl-OBpHl
la tradoctlon Uttdrale. Lets fireehMett aonilea pffspttilaiwa
de terras librae etnon tniettea 4 des diaifea ftadalea,
FREESOILERS on Naikmainfoniiarap dl oneara
Landr^fsrmen . CM ainsi qu'aux itats-Unia fan a^
pelle les adiidrenta do parti aodklfslo, qnt^ MUo dl pea
nombrenx k Forlglne, en M nnivd de noa Joan* |»nr one
tactlque anaal habile que eons^ocnle, k eaereor bbo la-
flnenee idelle et oonsiddrable. Ibnl liomroe, diaent-il^ daB
avofar sor eetio terra nne demeore aaavde, quo no psitlnnl
jamais Ini nendra plaa on^eenae sbH das dettei tMbtmUn
pour l^aoqnMr, aoit des sptoilaltons ftlraigfTea ^ani paai
but dela M Wndie, de roOoio 4110 diaeun doit pouvoir, an
moyen d*6eoles gratoUes, ae donner on degrd plaa on aoins
Aevd dinstmelion. Uf rteunent el ibimidcBl In dMi da
chaeua k nne propria Uon aidae, dana lea troia pnpoa^
Uona aoivantea : 1* H liuit ooncdder palnilenMHl k qni>
eonqne loeitf el jmtf rOellement la cuithrer lone dtaadno
sufllaante de tenain, eenl-eoiiante aerea^n pina, k ptfondm
snr les terras enoora InVendoea apfartenani k FUnien :
2* la poasession do aol dolt Otra limitdek oBoartain nam-
bred'acros; 3*laprepridtdtenritorialed*nneikifBnMpaal
8tra aaisie pour payemmt de dettes oontfidta^ qna jMqa'k
concorronoo de moiUd de aa taleur. -
Les deok premltrea de cea proposUhMia out oatani en
vue de eombattra on mode de sTenriBhir aos d^pona dn v^
ritabie coltivatear do ad, fort en nsigs ana. ftihilTidi.
Quant k la tnMkne, elle ad^k did plna on BMinH ndarin
en principeparlaMf^toradediventtala, telaqnoefm
do Jowa, Wisconsin, Olilo et Ilew«Yofk. La
edie qni rendontra encore le pins do
bomnea d'etat dminenta, tab quo Dougioa, Wu.— ,
ton, etc, onl d6Jk pr^sentd dea molkiBs farmfifca
aenado la seeoide, dent il a Men mt aakrir lo
puiaqno lea terrte non encore tmduea et attata k
aont la* propridtd de ItJnlon ; et )o tenspa n^oal pal
sans donte 06 one kii obllgatofav pour lona» do
qa*admlao et reoonnne dana toiu lea Btata dontan
rUnion aMrieaine, r^lementera eea malikraa. II y n d^
kiDgtempi dd rmte qoela pranikre do'cea pcflpiasHipiiao*
entrte dans le domaine dos lalu et oomlitno m dndttiadi-
tionnd. Le iquaiUr ou kocker qui a'est diabtt ear »o
terra encore inocenpdk el invendoe en aaoqnla la pfapiMM
par cela mdme qu'il l'a:mise en cnUmro, et llnditrida k 4ri
TEtat vend eaauite cetto mdme terre neaouriiiFen d^ea-
sdderaanaao prteiabloini payer unef indemnild. Qnaad lea
agioteureen terras so prteipitkrelit anr lea feeiilca eoaiite
de U Califoraio, less^adllera qui s*y dUient (|4^ fads se
rfonireal en bandea antite qni porfkrenl le §&f el'le fen
dans tootea lespartieadnpaya;aiQna vnOMtrdoaHHacat
enoore Malar dans i'Elalde Neir-Yoili mtandea iainim
ttona provenant de canses anokigpuia Dasa eel Ctal, ft y a
eettt«einqiiante ana, les jrands ptfoprlilairea de Uaia-fanis
vendirakil des terres anx doloaa et telgrda Ba^onaonl k
payenient d*uno rente annuelle et poipMnfeilok Or
demiers tempa la reooinrrenMK de eea ranlea n
des rdaislanoas qui eni047 odt dtfgteM ea kdf oKna ^
Das
FBEESOH^BBS — FREmEBG
Y96
Hn6t^hmj(m¥i^miH ayiml tamwll6 im etartaln nombn
cl« fi-aoiatt M Imir^ #■» )$. tiviMin de. AamlMnMn
(iir«|0iif«<iK mflfp), qui 4lam J',£ut de Ilew-YMi<Ml de-
iMMr6 fMr«Iein«a| en .ii3»g« iKmr^d^gp^ Iw Fr€e$ailer9*
li^ ji4U<ft)Mi|rQ/briiMr# iia,boi»0iit.9tft.d*«ttteiiis leius
▼iBtts, «| knn pr^tioM k te 0QiH<cfiliAi.MBMe Ai trois
|iffO|K)ti|ioivi. iuppoil^ ptohNit s Ui.ffulMl CMBor» rina*
llMCUoi CPttniU 4Qttiite.-Mr'l'tltL raboUtiMi dtt bMMiMs
e^.d« Ipuf .19 «KRippol« •Miogm, l»..t|iUtiliitioa d'lw
iaip4t djy(^^ jtQvlet. les >aiuii «t fiOftrlMWm iadiraclM,
U IW r'Pign dp dioito pro^BCttnn en a>ti6cg d> dopa— •,
et k m|i%«ii9ntlque dei ^riiMipOi 4« 1» Uteris oommer^
dale abaolne, .Qiioi(Qu*IU ii*aic9l pasi^^iiM iilHulA prtsent A
fiiiif Mii«wipd*adli6i!BBto blaim diNMow t ^ A'«^ « P9»
iQpbif fiiaartirds Iwn saap mtaa^ im MaitaiB partt,
*iim d|rti«Rl fl«rcNiM da la oMnitela plaa ind^pciMUaita;
im |Mu^doBtlflidofliriQaa;8aat«BeQMaMtnmMtaMDic^
e* im. pNUpttMift plus gwdca f le fiarti daa jocto/iVbr-
f9ur<»naniMaiiftoo|daiiilajmMiMada«ataUan,dea fthri-
qoea ddatcMnpCoin eto6 Too eompta mmi aa graiid nombre
d'AttBnaaAit QawpMtWMat d'aaowd aaree laa MOoiialre-
Avwenjiirlaa qMitkiMralatifaBi lapropiMlddtt fctfet
trafail H la fbodatioB de banqnea d*tebaii8e9 cciiiuiie autre-
ineiil aMcsMaa ifoe.les 4ettt ^erpiltea prapotltiooa d-
deMoa laaiilieiHita, el dAAt ib M cfaiHit paa poMibiei I'ap-
plicatioD el la mise tm pratique. MJ4 daaa anpsaad soio*
Ive de vlUea de. IHlnion \9BMplalr^fimMn.^at tbndd des
ateBen.rtgia. par la lol de .oonmioiiautd el ae aonl aaaed^
PQ«rJa.>veiileiflrabcoiiimiinadeleanipieduila mpectifs;
inato Josqir^ oe Jonr eea tentatiires, ai ■Mnbreqaea et si
diTenea qa'eUeaaienlttd»]rattl}aoaaliea.qne'dea x^aeltats
odiMMi; Mos peel dire (|Qe la gEande aasie d^ la peimla-
lion deaitali-Uiiia a'a ancttne aympalbie po«r laa4e€triiiea
pe^eoBJita per lea soek^r^farmen.
FREfiATE (Jfofto)* nem dhm iiavire de guerre iiiffi-
ricnr au Taiaaean de ligney mala .cependant graad^ lort
et biea ann^, piiiaqall porta jnaqa*^ eo caMma, quoiqu*!!
B^ait qa*an lenl pont^ una leulebatterie. HeatMen diflidle
d'expttqucr antremeiil 4 oaux qui n'oet jaoula fa on port
de guerre ee que cTesI qa*une iMgate, el de tear pdadre aa
BoACnnieflttte^ qui poite tH baal dana lea ainica giroueltea
el eia flamaieay ia poie Ug^ »v reau, qui reaaemble 4
eelle d« ejfgee ae JtHiattt daaa aa baadOY et cat ememble
d'^Mgaaoe el de foree doot le aeotiaieal remplit Time
flu marie qtiand U eenOe aon aort k ee beeo aavire; car
le mateiot l^imey 0 apprdde ta grAce el aea quality , et
dana ioo aAMdoa e&pan^reU I'appeUe la reliie de lamer.
Levaliaean deUgne fkappeparaen taracttira Impoaaal ; la
Mgale channe : aon air art ai gradeUi,'eaa mouTementa
eoht d doux, ta mardie eit ai rapide, toulea aea partiea Mat
en d pertdte barmoiile! Aueoei dimenaJoe a'eil exag^r^
anx d^pene de Fautie : aondquipage eali I'alie, teeouman-
deal el TMaUnui^r Mttttteii legte; ob y respire sans eTTort, et
quand la plaie 'cbaaae lea promeiiauca du pont, la batterie,
biea cdviwrte et Ueti atelie, effve un abri eoBira les enva-
biaaeaieata 4le J^o; dontre les Maboussttrea de la Tague qui
brisa sur l*|[faat et taveloppe te gaUlard d'uBe bruoie <tin-
eeiaote. Lae tanebri et lea calisenra saTenl la taleur de ce
eoBlbrtalde; Udo motaa lie ae aoal pas rMulta, eetnme k
bord detieliltflaTlfia,'l*iaBir bermtfqoemeatenrernM^s
dus aae afmbapbtei Immide.et Bnile, qui aeed^re ^
BuMie de'la;iffk lA.aaltuve, teeartae, la voilure de la
NgateiKial semUbbTea 4'edleadaTalsaeaadellgne, aoais
daaa dee proporifcMd i^oltaa. Oea*Mpoial aioipleneot one
dIadeUe flbltaate, destiato 4 figuier en ligne de baldlte ou
4 baltrtf eil brtehe tea Ibrta qui protlgeni reatrfo dea radea ;
^ttl en uavlpede goerreel4le coorse : daaana joor de ba*
lame, SOB pttlaeataarteaiilea; eUe^ioillnaaniettrelea
ordrea dii giadral^ rdpdiar lasdgMot, pdrler aeeours aux
?di4eiox d<ieaipariaetf nad' wpgHI, ledrdoliaer te raroor-
%nediMMaa daiyr prenanl, rafladHlr lead<briadaeourage
fnalbearsux, etySlleat Bdesai^ra,Bifenie Jeter daasta balance
te.peida de sea bouteta. Mieox que tout autre aavfaw, eUa
peol paiODiirir una vaste Vendue deeetesyprot^gerte com*
meree meritime, cbasser lea corsdrea, teoter un coup de
BMio liaaardeui, M souTent, corsdre k sob four , porter te
rafagseo iniUeu des nafiiea oiarclutfids de reaneoii.
line IMgale est bien conatruito lorsqu'eUe a uae marcbe
rapldet^quesa ligne de battarie, saflisamnient 4tevte au-dea*
aua de te flat tai sob, bii perinet d'engagerte combat- par
Umalaatampa, lonqu*dteesldou6e d*uoe forte atabiUl6, lora*
qaasaniftlHre n*ed pas dAaesiU^ment iiaote, qu*dle inanoeu*
▼re biea, gou%enie biea et fait rapldement ses ^Tolutlons.
II aerdt aescx difficite de determiner rorigine du mot Jr4*
pa#e;ea te retroove presque ideatiquecbef toutes les naUona
maritimea, nuda avec plua d*exttesion ; elles Tappliquent non
point k on naYire particolter, mate k un genre de aaTfres dont
te earactiire est te aembredea mils. II a'esl pea a^cessdrt
d'ea demander Pdt jaiologto aux Graea et anx Bamaina : te
Mgate a'est pea de eoastrudioB aatlqoe.
Tbtegtae Pace, cspltdM dt wmmnm.
FRIGATE ( Omiikologie ) , olseau de Tordre dea
paSmlpMea tatipdmea, se rapprocbani assax du fou. II ed
tout an plua de te groaaeur d*une poote , mats II a prte de
quelle ai^tras d'envergnre. Tout son plnaiaga est bnin not*
ritre , avee dea refleta d*nn rougsAtre et d*uo vtotet sombres.
Sa queue ed fourchne. Son bee, d*un gria brun» ed roliuate,
bag de 0^,13 k 0^,16, d terminA per ua croc aigu. La M*
gate aaoua eebee nae peau nue, fortnantquelquefidaan see
de te eapadtd d\ingroa mof de poule; ses pieds sont rou«
gaAtrea, membraaeux. D'autrea espteea de fr^ates sont
plus gnmdea qae cdte*d : dlea en different en cequ'dlea ont
te tAte, le cou, te poitrine blanes, d te reate du plumage
d'ua brua rerrugjaeux sana leOete ; dies aont d^pourTuea de
roembtaneaaoua te bee. Lea fi^tea percbent sur les arbres,
dice y foal mtese lenr aid : te ponte n'edque d*un 4 deux
aeufs. Eltea firent de poissons qn'elles entevent de la surface
dePean, elae retlrentsur les ttotad aor les rochers de TO-
c^n. On ne tronve cea dseaux qu*entre tea tropiques ; jamais
ite ne a'avanoenl au deUu L*intr<^pidlt4de la ir^te est telle,
qu'elle arracbe sa proie au f o u , qui est bien pins fort quVlle ;
auad dea Toyageurs lui ont*ils donn^ te nom dc guerrier : la
▼node lliommenereflraye point. Eltedoit4Ia loiigueardeses
ailes na vol ladte, rapide, aoutenu , qui lui permet de a'6-
loigner dea terrea 4 des distancea trte-conddtebles; il n'est
pas rare d*en rencontrer 4 trda ou quatre cents lieuea en
pieine roer. La dispodtion de leura pieds les emptehant de
nager dadment, le dutet de leur ventre ne teur permettant
pas de rester longlemps itens Teau , et la longueur de Icara
aiteas'opposantd'ailfonra 4oe qu'ellea puissent rvprcndre ais^
meet ieur vol, ilest probable qu elles regagnent lous les jours
te terre , on du moins quelque rocber od dies vont se poser.
FR^GOSE. Koyes Folgoso.
FREIBERG* Tille de Saie ( cercle de Dresde), balgnik;
par la Mulde, doit son origine 4 te d^couverte qu^on y fit,
▼ers l*an 1190, des mines d^argent dont rexploitatlon conti*
ane eneora de nos jours , d compte une population de
12,000 Ames. Sa catltddrate est un monument qui m^le
d*dre Yteitd par rdranger. II y runarquera, dans te cba-ur,
le cafeau s^lcrd qu*y fit construire Henri le Pieux, l*un
des aadeas dedeurs de Saxe, oil reposeat tous ses des-
eendaateiuaqu'4 Jean Georges IV, mort en itiM, te dernier
souTcrdn prolestsnt qu'ait eu te Saxe. U plus beau dea
tombeaux que renferme ce caveau est cdut de Tdecteur
Mao rice; Uestsiinnont^ de sa stdue en pieil, en marbre
bteaed de graadeur natnrdle, d Toeuvrede F 1 0 r i a. Un autre
noauBidit d*art, biea curieux, est te didre de cdte ^gliscy
ewiage d*nB mdtre dont le nom a'ed perdu. L'artlate lui a
doaad te fomie d'uBe lulipe cdosaale, dont te cdice^ ornd
dea portiaMs de diffdrsala p4rea de l*£glise d de odd du
pape Sixte lY , forme la cbabe propremeat dite. Ce tour de
force de PArt est extaitd partte ea slue, partte eu pierru
ii^jyt^le NoiiA insnl^oanerona eaeora lea ^teea Sdnt-Pterrcy
100.
796
FREIBERG — FREINSflEM
Mtie en foime d«erots, tor le poiiit le plus ^f6 de la rille,
ti SaiaWaoqueBy doot la fondatiou ranonte h Porigfne mtaie
de FMberg } enfla, I*h6tel de ▼flle» Mifice \M dans le ctyle
gothiqaet contenant nue belle coUection de TieQIesarmurei.
II 7 ak Pfeibcrg un gymnase poarvu d'one riche bibllo-
tb^oe; mala le plus important de ses ^tablissemeuts dins*
truction pubUque est sans oontredit I'^ooledes mines, qui y
a ^ fondte en 1766 et qui est rest^ la preroike de TEu-
rope. Elle est install^ depuis 1791 dans un local constrnit
ap^cialement k son usage* et qui a re^ dimportantes augmen-
tations en 1837. On j trouTO, ind^pendammentdes saUes de
conrsy line ricbe biblioth^ue, r^tablissement pour la vente
des prodnits des mines, les collections mindralogiqnes, g^
logiques et dlitsloire naturelle, ainsi que le mns^ Werner.
Trols laboratolres pour la chfmiey la mintfralogie et les essais
occopentdes bfttimentsdi^itincts.
QnDique Fkeiberg soit un centre d'aeliTitA manobctari^
fort actif et qn*on y compte de nombreoses fabriqnes de
drapSy de dentelles, de tissus de colon, de blanc de ceruse
et de quincaillerie, ainsi que d'autres grands ^tablissements
Industriels, rexploitatlon des mines, qui s'y tali sur la plus
large 6chelle depuis plasieors siteles, continue k 6tre la prin-
cipale source de sa prosp^rit^. Cette Tille est, en effet,
Kstte le centre de rexploitation des mines de la Saxe,
comma elle en fiit autrefois le berceau. L^administration
sup^rieure des mines et celle des fonderies auxqueUes res-
sortissent les diferses exploitations mini&res da royaume,
qui toutes lel^ent de la courohne, encore blen que la plu-
part Solent des propri^tds particulidres, y ont lenr si^e. La
pmni^ de ces administrations dirige I'exploltatlon propre-
ment dlte» la seconde sunreille la fonte des m^taox et Ta*
malgamation. Depuis lecommencementdnsiicle dernier tout
le mineral d*arg«nt, de plomb et de cuivre, tir^ des difli^-
rentes mines de la Saxe, doit 6tre livr^ a radminlstration
g^ntole des fonderies; tandis qu^auparavant Top^tion
de la fonte pourait avoir lieu dans les usines mftines des
propri^lres de mines. C*est & Freiberg que se trouvent
les plus riclies mines d'argent que possMe la Saxe. On doit
surtout mentionner celle de Himmelsfurstf U premiere de
I'Europe, tant pour rabomlance du mineral que pour la r6-
gularit^ de i'explostation et la perfection de son outillage.
EUe est ouverte depuis plus de qnalre cents ans, et depuis
plus de deux cents ans Texploitation n'en a pas un seul ins-
tant discontinue. Pr^ de Freiberg on voit, entre autres ^ta-
Missements remarquables, les grandes fonderies avec lenrs
huit hauls fourneaux et leurs quatorze foumeaux k r^Ter-
b^, ainsi que la grande usine pour I'amalgamation des
m^tauxy fondle en 17S7, reconslruite sur un plan meilleur
aprte le terrible incendie qui la d^truisit en 1795, et qui
depuis n*a ccss^ tl*6tre Tobjet d^ano^liorations importantes.
Cest le point central od arrire , par te canal dit du Prince
Electoral, creus^ en 17Sg, et aussi par la Mulde, le mineral
des mines ^oign^es. Une machine saisit des bateaux char-
ge de 60 ^ 90 quintaux de minicra, les sou16ve k sept mMres
d*ei^Tation et les transporte de la Mulde dans le canal.
Breithaupt a calculi que depuis six cent quarante ans les
mines de Freiberg ont jetd dans la circulation 240 mllliona
dethalers ou 82,000 quintaux d'argent fin. A partir de 1534,
sauf quelques fluctuations, le produit des mines d'argent de
Freiberg a toujours ^t^ croissant Sur 97,375 marcs d'argent
fin produi ts en 1 850 par les difl<h%ntes mines de la Saxe, 92,860
marcs ( ?alant 4,082,003 francs 25 centimes ) proTenaient
des mines du district de Freiberg. Le 24 septembre 1850 la
ville de Freiberg cel^brait le centikne anniversaire de la
naissance de W e r n e r ; et rann^ d*aprte le buste de rillostre
gtologue a ^16 plac6 au-dessus dHme des portes de la rille.
FREIN9 mors, pitee qui se place dans la bouche dn
cheval pour legouTemer. Ce mot, an propre, n'estpas si
uiit^ que mors. En termes de man^e, on Tappelle aussi
embouchure. Pline attribne k un certain PeleUvronfos Hn*
▼ention do firetn et de la selle. Vlrgile dIt que ce furent
let Lapitbes, auxquels 11 donne T^ithMe de pelethronii.
d'nne montagne de fbeBsaBe noomite PeUiktmhu, et
Pen iwmenta k denplar les ehemnnu
Le nom de/Viein se donne anssi k m epparaO pn^na
enrayer des rones de Toitnre. Cat frefau se nMBOBinrmt
de ilrop^riale de la Toitnre , en tonmant nne manirdlefti-
sent agir des lerlers qui serrent ou desserrentle frein eontn
la roue ou Tessien. Cette disposition a nneoovMent da
tendre k terter les essieox. Ansa!, dans lea Toitarea da
chemlns de fer, 06 les frelns sent tartonl d*mi lrdq«at
emplol, pr6ftre-tpon gtei^ralement d*antres syilteMs. Nons
citerons seulement edui de M. Lalgnel. Ces Mns eoBsis-
tent endesesptees desabots, annted*ane piteednfcr, doni
la section est parallle k eelle d*on bandage de rone, et qil
sont plaete entre les roues des wagons; dee mmtMUm k
▼te permettent de presier fortement les sabots sor las nils
et de transformer le monrenMnt de rooleflMUt dea wa-
gons en mouTement de gllsaement sans endomnsafw ici
roues. On pent avee ees frelns greduer le froCtenwBt k tooi
les degrte n^cessaires et mtaie sonlever lea rones an-deasus
des rails.
Frein se dIt d*nn grand cercean de cMtaigBier gami de
son Coerce , lequel enyironne le rooet d*an monlia, et aert k
rarrtter subitementy qnoiqne le ▼ent donne en fdeia das
les ailes.
En termes de marine, on dMgne par lemol /neins lei
bonlcs on vagnes qui frappent radcment oontro lea roclMrs
et bondlssent au loin.
Frein , au figure , s'appliqne k tout ce qui arr8te ct re-
tient dans ledevoir. La loi est nn>ein qui retienl lea
mes dans le devoir. Ronger ton frein , <^est dtesinmler
d^it, sa colore.
FREIN DE LA LANGUE. Fbyes Fiur.
FREINSBEM ou FREINSHEMIUS (Jbah), soivantla
eoutume dessavants, qui, fiddles Imltateura desM^nctrthsn
et des Menrsius, ghk^ient on latinisaient lenr nom, aVst
illustr^ dans la litt^ratnre classique. II n'essaya pas,
I'Anglais Thomas May, d^allonger la Phareaie^ on ,
ritalien Maffei, d'ljouter un Ueixitaie livre k V^nMe.
Aussi audadeux, mais se dirigeant vers un but pins utile, tt
▼oulut r6parer les pertes irr^parabtes que le temps et lea Itar
bares avaient fait ^prouverk Quinte-Curee, ATite-LlYe et k
Tacite. R^unir k la fois Tabondanceet lareeherohedQ pre-
mier, la noblesse et rharmonle du second, la eondsion et
la profondeur du trolsii^me, c'^tait une ttehe an-denns des
forces d'un seul homme, quel que dflt son talent Si Frein*
slieiilus ne fut pas asses rh^teur ponr Qninte-Cnree, assei
tioquent ponr Tite-Live, assex ^rergiqne ponr Tsdle, s^l
ne put entrer dans le g^iede trou bistoriens si diffififients,
sll s*^oigna de lenre plans, s*il parut aToir manqnd de aaga-
cit^ dans le choix et dans Temploi des matMuix ; si» coin,
11 ne pot dgaler ses mod^es, du molns son Erudition im-
mense a rassembi^ des documents pr^cienx; Myonrdlini
mtaie, 11 est toiqours eonsolld avee fruit Son anppUment
de Tacite ne peut 6tre consldM que comme des notes : ee-
lui de Tite-Live est de beauconp prtf<inble ; il a ^ Imprias^
et tradnit dans les meilleures Editions. Enfin, le supplteeat
do Qunite-Ouroe est rest^ classique, et le nom de Fnnslie-
mius ritra joint k oeini de rhistorien d*Alexandre.
Ce ne ftit pas sans de Tastes et de profondes ^todes que
Freinshemios acquit tant de oonnaissanees et parvlat a
mauler hi langne latino aTec tant d'babiletd. Ses ▼eOles lb-
rent noblement rteompenstes. Nomm^ en 1642 profeBsenr
d*^loqnence et de politique 4 runlTersit6 d'Upsal» bOiliolh^
caire de Christine, relne de SnMe, U defint ensnite llni-
toriogrephe ofBciel du royaume. Mate le cllmat rigmrenx
de te SuMe et un treTail trop opiniAtre ataient aUM sa
sant^. N^ k Ulm, en 1608, 11 mourut k Heidelberg, cd 1660 ,
^ seulement de clnqnante-deux ans. Cette ooorte caniirn
Alt constamment rempUe d*utiiea et d*importanta tmTBwu
Pott^dant k fond l*b^bren, le grec, le Utin et la pinpnrldes
laogues vlTantea, 11 put consulter tons lea ouTrages pnblMs
sur les dassiques ; beaneonp de p^uftration et de goftt an
FREINSHEM — If^H^NE
fifiuiiiaaakBtai loi Imne ^rudltioii Yarite et I one patience
labMieoie : aoMi lea ^dttiona qu^ emicbit de notesy de
commentairei, de tables et dlodei, Boni-ellea tr^ieeher-
cbdea. On a en ootre de hii qnelquea dinertations et plo-
aiean luurangues latlnes qui ne aont pas sans m^rite.
F. Hatrt.
FMEISCHirrZ. Une tradition popolaire de I'Allemagne
dottae le nom de PreUeMUz (franc aidier) I un arclier
qiiiy a*dtant M par vn paete aree ie dteion, aTait obtenu
de Teaprit malfaJsant sept balles enchantte. Sur ce nombre,
it tm ayait sis aTec lesqoelles 11 ^It toujoors sflr de frap-
per le but, k qnelqae distance qnii se tromrit; nuds la
aeptttaie appartcnalt an dtoon, qai la foisait aUer oil bon loi
aemblalt
Apel eat le premier qni^ dans wmQespeniterbueh (lAvre
de» revenanU ), ait mis en oenrre eette l^ende dont F. Kind
a^est empar^ k son tour poor an op6ra que Tadmirable par-
tition d^ Charle»*Maria de Weber a immortalise.
FREJUS9 ville de France, chef-lien de canton dans le
d^partement do Y ar , 4 Temboucbure de TArgettSy si^e d*on
drtehd snffragsnt d'Alx. Cette Tilie pMsMe nn tribunal de
oomraeroe, des Aibriqnesde rots encanneet nne sderie hy-
drauf iqoe ; sa population est de 2,665 liabitants. On 7
lUt on oommerce d*4coroe de chtoe-ii^ propre k la bou-
clioniieriei On 7 volt des ruines romalnes assei remarqua-
btes, parmi lesqndles nous dterons : VamphUMdtret encore
assea Men conserve et dont le poortonr ext^rieur est de
200 mMres ; la tour carrie, qu*on appelle le Pliare; la porta
]>orte, dont les montants sent tellement d^grad^, que sa
rnlne paralt imminente; Taqoeduc, qui, sur une ^tendue de
68 liilomMres, condoisalt k la cil6 les eaux delaSiagne; un
petit temple antique faisant au|ounl*hui partie d'une ^iae
et dds^d sous le nom de Baptlstfere.
Fondd k one <poque inconnue, par les Massiliens, Fr^Jus
devint plus tard la capitate des Oxibiens, un des peuples
les plan pulssants de la Celto-Ligurie. £rig^ en colonic ro-
maine par Jules Cter, qui lui donna son nom ( Forum Ju-
Hi) et 7 fit creuser un port termini sons Auguste, cette
Tine porta Element sous ce prince le nom de Colonia
Oetavicnorunif parce qo*on 7 avait plao6 une coliorte de
yMnn*. Pline Tappelle aossi Clasiica^ parce que c*6ta!t
dans son port que stationnait la flotte destine k la defense
du nord de la MMKerrante. Aujourdliul la mer s'est re-
tirfe 4 2 kilomMresde la Tille; et Hmmense bassin qui ren-
formait jadis des oentaines de naTires n*est plus qu*one
▼asie plaine mar^cageuse, od Ton dteouTre encore ^ et 14
d*toormes anneanx de bronze et quelques debris du mdle.
Fi^Jua defait avoir alora au moina 40,000 habitants.
A In chute de l*Emplre Bomain , Fr^us fut 8accag£4 pin-
sietirs reprises par les barbares et les pirates. Les Sarrasins
le hrfil^rant en 940. En 1475 des corsaires s*en emparirent
par surprise, et acherdrent d*efllscer les demiers vestiges de
sa splendeur. Le gotfede Fr^us pr^sente cependant encore
nn bon mouillage, 06 d^barqua, le 9 octobre 1799, Bonaparte
k son retour d'Jftgyple. II s'7 embarqua aussi en 1814, k son
d^rt poor I'lle d'Elbe.
FRELATAGE on FBELAT£RIE , a I tdr atio n dans
les liqueurs on dans les drogues. Frelater se dit surtout en
parlant du vin, et se prend tonjours en mauvalse part pour
designer un uiAange nuisible k la sant^ (voyez FALSincA-
TlOlf).
FREUN. Foyes Ferur.
FRELON, esptee du genre guipe, Le frelon (vespa
erabrOf lAnni) d^vore les autreainsedes, particuliirement
les abeUlea, dont il Tole aussi le miei. II est long de O'lOS;
sa ttte est fiuive, avec le derant Jaone; son tliorax noir, ta-
diettf de fauve ; les anneanx de I'abdomen sont d'un brun
noir&tre, arac une bande janne, marqu^ de deux on troia
points noirs au boid post^rieur. Get insecte fait son nid, k la
raani^re de see cong^4res, dans les lleux abrit^, conune
dans les greniers , les (rourde rour, les troncs d'arbre.
On donne IMpithMe de /relon k ceini qui s*empare da
TOT
travail d*autruf ; c'est peui-^tre senlement depols que notn
bon La Fontaine a dit :
Qoelqoct rajeiu de miel nu maltre m trowirtoC ;
Det freioot let recknirent.
Heurensement 0 commence par oette morale :
A raorre 00 coouit Tartitan.
N. CLcavoMT.
FRl^NET (MARTm), sumommd Jadis le MTtchel-
Angefran^aii, n^ k Paris, en 1564, fut d'abord dl^ve de
son p4re, artiste mMiocre, qu'on n'occupait gu4re que pour
composer des canevas de tapisseries, et qui, cejisndant,
forma quelques bons 6l4ves , entra antres Toussaint Dn-
breuO. II passa ensoits sous la direction de Jean Co u sin ,
et alia se perfectionner en Italic. Apris sept ans de s^jooi a
Bome, et Mre rest^ autant et mtoie plus d*annte encoie
dans d'autres villas dltalie , k Yenise notanmient, 11 revint
en France, od Ton apprtela bientdt son talent. A la mort de
Dubreuil, Henri IV le nomroa son premier peintre, et le
chargea de Tex^ution de tootes lea pelnturea dont il tou-
lait omer la cliapelle de Fontainebleau ; oe travail ne fut ter-
mind que sons Louis XIII, qui, en 1615, lui donna comma
r^mpense la croix de Tordre de Saint-Michel ; mais il ne
Jooit pas longtemps de ces honnenrs , car il roourut en 1619.
Pendant son long s^jour en Italie, Frtodnet avait lait une
^ude sptelale des ouvrages de Micbel-Ange, dont le st7le,
fier et sublime, Tavait frapp6 d*admiration. II devhit bon
dessinateur, habile anatomlste; mais peut-6tre Toulut-il
trop k cet ^rd fkire prenve de T^tendue de ses connais-
sauces, et abnsa-t-il de sa science en fUsant trop sentir les
muscles et en se complaisant k des attitudes forcS^.
FR^ISSEMENT. Cast une sorte d*^motion, de trem-
blement, qui s'empare de l^hooune en de certaines circons-
tancea. La fureur, la terreur, produisent des frfoilssements,
de mtaeque le plaisiret la douleur. Nous ne sommes point
les seuls A^prouver des frtoissements dans dea moments de
volupt6 : les oiseaux, an temps de leurs amours, en ressentent
de v^ritables, qui sedMlent par le mouvement remarquable
de leurs afles. Les fr^missements sont encore les S7mpt6mes
on le caracldre de certaines maladies ; aossi les m^edns
se sont-ils appliqn^ patlemment k en ^dier la cause et k
en donner Texplication. D'aprte eux, ila seraient prodults
par la suspension de Taction nerveuse centrsle, qui laisse
aux fibres musculaires et aux filets nerveux une liberty fu-
neste. Les circonstances dans lesquelles Us se font seutir
viennent en effet k Pappui de ce S7st4rne; car lea fr^mis-
sements ne se mamTestent avec 6iergieque dans de violentes
agitations ph7s{ques ou moralea et dans des circonstances
ou la force vitale se concentre.
On emplole aussi ce mot pour d^igner une agitation nais-
sante : c'est ainsi que Ton a dit : le Jr^missement de Tair, de
Teao.
FRENE, genre dVbres de la famlUa des jasmin^,
propres aux pa7s temp^r^ des deux continents. II est carac-
t^ris^ par des fleursen grappes ou en panicules, les unes her
roaphrodites, d'autres dioiquesou pol7games, tant6t sans co>
rolle et presque sans calice, tantAt offrant un calioe fort petit
et une corolle 4 qnatre p^tales, contenant de deux 4 cinq ^ta-
minea et nn ovaire supdrieur, avec un 00 deux stiginates. Le
fruit est une capsule plane, aliong^ ind^hiscente, aunnontde
d*une aile membraneuse, en forme d.e langne, ne renfermant
ordlnairement qu'une semence, par i*aTortement d*une des
deux logos. Les feuilles sont opposte, amples, ail^es. Oi
connatt une soixantahie d'eapioss de fktoes, dont quarante
environ ont ^ introduites dans lea grands jardins pour
Fomement des pares, des avenues, etc. Cependant les frtoes
sont sigets 4 nn grave inconvteient, qui les fait souvent
repousser des lieux d*agr6ment : lea moucbea cantharides,
qui s'engendrenlparticuli^raent sur ces arbres, les d^pouU>
lent presqne tons les ans de leur verdure, dans la belle sai*
son, et causent une puantcur insupportable.
L*e$p^ la plus commune est ie/r^ne ^/evd (firaxinui
798
FRENE — Fa£aES
exeeMoTf lSan6 ) » tndigtee de no* cUmats. Ge bel arbre
sWre k one gruid<i haateur : fl est pea fouroi de brancbes ;
MS firaiUes m compoeent de foliolee dispoftte far deui rangB,
rormant oamme utteiorte de liieaQ ;8ea boargeonssont noire ;
la oouleur de tet jeoMS brancbes est d*im vert noirAtre ;
ion teroe est iisse. lie terrain qui cooTient 1e mieui 4 cet
arbre est one terre Ugto el Hmonneose, m(ftUe de sable et
traTerste par des eaux oourantes. II pent crottre dans la
plnpart des situations, depuls le fond des raUtes iusan'an
loinniet des montagnes, poiirru qull j ait de fbuniidit^ et
de rtonlement; il se plait surtout dans les gorges sombres
des eoUlnes etposte au nord : on le voit pourtanC r^ussir
qudqnefois dans la glaise, dans la mame, si le sol a de la
pente , et dans tes terres caiDooteases et graveleasesy mtoie
dans ies joints des rocbers, si dans tons ces cas II y a de
lliumidit^ Cet arbre se contente de peu de proiondeor,
paroe que ses radnes eberclient h s*4teudre k fleur de terre ;
mais n craint Ies torrcs fortes et la glaise dure et stebe; il
se refuse absolument aux terrains sees, l^rs, sablonneui,
superlkdels , trop paunes , surtout dans Ies eoteaux expo«te
au midi.
Le bois de firtoe a qndque ressemblance a? ee celni de
Tonne ; il se oompose de ibres parsUtf es de dlTenes nuan-
ees. Ge bois Joint la forte 4 la souplesse taut qn'il n'a pas
perdu toute sa sft? e. Aussi, Ies carrossiers le recbercbent-ils
pour en faire des brancatds decabriolet| etc. Lea tonneliers
en font des cerceanx, Ies toumeurs des manches de cbaises
grossiires. Qooique cet arbre soit susceptible d^acqu^lr tm
grand d^Teloppement, on a^est pas dans Tusage de ^employer
dans Ies cbarpentes, attendn que Ies yers le criblent de trous
lorsqu'O a perdu toute sa s^to. Qoand let frtoes sunt da-
gute, sooTent tl se forme sur leur trone de gros ncwds in-
formes, dont Ies iibres entrelac6es et diTersement colorte
pr^sentent, quand on Ies divise arec la sde, des surfaces
luarbrto d*un aspect fort agr6able. On fait done de ces
loupes des tabatiires et autres oufiages de tsblelterie. OIyi
stes en feuillets tffis-minces, Ies A&istes emploient aussi
ces loupes comme piacaga; le bois de frtoe, ajant, conune
nous t'aTOOS dit, binueoup da souplesse et de ressort, est
excellenl pour faire das arcs. Ce bois brttle ausai biea vert
que sec, et donne beaoooop de cbaleur; son charbon eat
fort estim^. Son ^rce est regard^ comme apdritive, diur6«*
tfque et IttMrlfage : on I'a mkoe propose comme sueo^
dante dn quinquina. LeB feuiUes foomlssent aux teinturlen
une belle coulear Uene, et serrent en biver h la nourriture
des iKBuft, des cli^res et des moutons.
11 dteoule natureUement de la plupart des (irtees un sue
particulier, oonnu sous le aom de ma n ne; mais on le r^
colte principalement sor \efrine AJleurs {/raxUius ornvs^
Linn6) etsur \tfrine d/euUlesronde$ (/raxinus rotun-
dUolia ). h^ flint & Jteurs^ ainsi nornm^ parce que ses
fleurs, disposte en panicules trto-raroeuses, sont presqne
tuutes liermapbrodiles, d'une odeiir suave et pourruea d*un
petit calice el d*une corolle k quatrc p^taies trte-^troiU et
blanchAtres, crott dans Ies oontrto mMdlonales de TEu-
rope, en Provence, en Alsace, dans Tltalie, le Pi^ont, etc.,
sur Ies eollines et dans Ies fordts. Le frine (k fevUlts
rondes est propra k lltalie, la Sidle, et particulUu>ement la
Calabra.
On ignore k qoelle esptee appartenait le fameux frine de
Bk-stt connu sous la dtoominatfcm de to Fierce deMids-
traihf dans la paroissede Birsa, eomt^d'Aberdeen. Ce frAne,
qui avail dft Mre plants 4 la fin da qnatoniime sitele, fut
d4raeiB6 en 1833 par nn violent ooragan. Sa dreanfftrenoe au
rasdn sot 4tait de prH de 7 m^trea; elle atte^it encore
6 mMies k une hauteur de 3 metres ; Ik I'arbre se divisait en
quatre brandies; il repr^sentalt an moins IS m^es cubes.
FR£n£SIE* Cest le nom qa*on donne 4 nn d^lire
aigH, auqud se jolgneni des manifmtaliona ftuibondes ou
d'tlfrayantes conmlsiona. Cette aorta de foUe, presque tou-
Jonrs fiibrile, est ordiaairenMBi aymptomaliqiie d'une in-
fUmmation cMbrale notamnientderaracbnoide,d*une
fi4vre maligna on ataxiqae, el f^alfaeMs^h^a
profonde des intestins (aoyes DfavpiAauia).
FlU£K£ilQ|]K (Genie). On.a appcM sIm
ratore 4 qui la nature, tella qa'ette eat, panll pnaaiqBaat
vulgaire; qui secr^ un nM>nde fknlaatique, B'aiasaqwk«
passions forc^nte, Ies sentimeots eonvulslfe, lea a^ldi
monstruenx; UUdralure o6,rimagiaa^ ^ Mat^jila, la
sensibility un d^lire, Ten(Uousiasme.unp. fuceur. Lea ^m-
vains qui la cuttivent pr^teadent avoir un terfs frMft, a^w
leqod fermentent de puissantes pensto ; une laivi pailHaep
ob bat un cceiir dWmme. Leur sang ne ooula pas, ft boaM
lonne; leur pbrasa ne se contente jioint des rtglea dn baa
sens et de la grammaire ; die est brOlante, ' tebefcMa.....
Les m^hants s*en vont d^biUnt qu*Us praaaenl aa lavier
pour soolev^ one paill^; qjoa liepi n^esl plaa aarvOa qoe lear
origlnalit^; que souMS^ pour ne itre fna <ief .pmanUs
Us ouvreni unf b<mcbe immense; que lenr .lemhlnat de
s^rieu x et de profondeur cacbe une igporaioe &i vpla d ^aor-
m^; mais ce sont de aaauvaises lan^iea qp^ a'eigiriawat
ainsi, et pour nous, nous croyo^s fiefmopast qp'^fav^ess
^trea de cboix, lliumanit^ .^lait an maiQaL.Eux.afols eal
invents le g^nie : M« fiadne pent pe/uer aa flaa p«Mir na
! toller qui fUsait proprement daa vers froida fi tko^aids;
I M. de Voltaire n'^tait «{o*an railleur .Iwi^y^fein^^ptsmie
sodaie, sans intdllgence des graades ayatbte%q!ae«telifenl
nos rotnans, nos odes et nos drauiea. 11 igaoraJlli/HiilOBl ks
procddte fie la haute po^sie; il n'avajt pas devia^ fefftsse^
pie, que le sublime de toute po^sie iynqoeeil de.MMtfer
par oh I que le plus beau des tropes est lYBu.md^ioa» el
qu'en cons^uence on teiit d'une halebia cent picar ao-
miraUes, en disant d'abord tout ca qu'uaacbosa a'est pea
et ensuite tout ce qu'elle est, tout ce qi^'dla. peal aire.
Walter Scott, dans nn moroeau de critique coosacrt 4
Hoffmann, a iii qudques reflexions sur la Utttetnre fiM-
tlque. 11 llidt remarquer qu'en AUemagne rapparitioa des
premiers ouvragiss de Schiller, surtout des Brigiauis, doana
naissance 4 une foule d'^crlvains qui, coauna aojoordliai
en France, couraient apr4s la force, et qu*oB appdailirq^-
schreibers. On disait d'un Allemand qu*il sa faisait l^ger :
ceux-14 de gaiety de cosur se foisaient loiirds el lidieales^ de
pear d*6tre accuses de iig'Mii. Ainsi en esl-il da aoajooi.
Ob Reipfbhbbbb.
FRERES (du \9i\njrater), ceux qui sont n^ d*an mteie
p4re ott d'une mame m4ra. Cest le seeond degr6 de la pa-
rents dvlle. Les fi4res sont Ugitimes wmuhprek^ saivaat
qulls appartienuent ou n'appartiennent paa aa aiailiga; ils
aont adopti/s lorsque Tun d'aux set trouve agp^ 4 la fa«
nuile par I'ad option , ou lorsqua plusijBarasoat4wla|iMs par
une intaie personne. Les fr4res se divisent enopraen/r^
germainSf eonsanguins onutiri^s ^ suivaniqalls
onttesm^mes parents ou qu'ils sont seulement du mama p^
ou de la m^e m4re. On dtelgne aussi ces deqiiara aoos le
nom de demi-frires. On nomme/r^rei j[tf maatfjr )es ea-
fknts qui sont n^ ensemble d'une memo coqcbe ; firire abti^
le premier n^ des garfons d*une mtaie famiUe;^re jnclad
ou frire cadet, cdui qui est n6 le second ; on noauaa teoii-
frilre par rapport 4 I'^pouse le Mndji mari^jel par rap-
port 4 r^poux le fr4re de la femmeu
Lea mariagai entre l^-ares et soeurs, qui soat proaorils an*
iourd'hui presque partout avec la derni4ra ri^iw, turent
cependant les premiers manages indiqu^ par la nature, et
il y avail td peuple autrefois chez qui il n'^talt pervia d'al*
ler prendre femme ailleurs que lorsqu'il ne se tfouvaH plas
personne dans la fluniUe. Mais bientOtia dvlllsation a impost
au Idgislateur, conmie r^ de morale nniverselie. unprin-
cipe enti4rement nouveau. Ge qui jusquealors avail ^jngi
naturd, et m£me obligatoire, a €b& sigaald d^naaia oanuaa
odieuK, contraira 4 la nature, immoral et sacrii^a On d6-
signe sous le nom dtsjrkrte at UxU Tenfanl jde la nminias
et le nourrisson qui ont suc^ le m6me lait Im/rires d'ar-
fites ^taiant ceux qyl s'^taleni vauA amiti^ sor lea cbaropi
de batdlle. Le mot.6^a s'emploie encore dans le langigi
FBtRES ^ FR£;a£S DES £G0LES €HR]^TI£NM£S
d*WqiMtte; l« fomUlM i^gpmites oot la prftentiiai, dtti le
RHMiie earopte* de ne fwmtr qii*iiM Mrie fiuniUe, ^
eier^ It pulaaaiice de droit dlYin; et toot let raiaetan|w-
nan m trtiieot de IrteeB, mtb ce toot bim Ui let>-^
mB$ml$. Lt phikMopliie et le chriiCitBtHiie oiMigiitnt 4
toot tat Ikmbbmi k te eontidArer oonime>Hra. Uraligion
a ntet trouTd oeUe belle enmtsiott ^frtret en Jinu*
CMtt
lit jDot^V^t ett aosiltyDoiijiiiedeviaiAe on r^igieux,
Alnsi l*0B dit : U^ jfrirti prSekewrs^ lu/rtm mUieitn, ies
frtru d§ la mMiearde, de la ekarlUf fi^;Utfr&ei
pUieuTit lee/riret servants^ Us/rires kOs, iee/rires
eonverip ele. Det sectei pluMt phikMopMqiiet eneore qoe
religieiiaei oot wivi le mteie eicmple, et let oAophytes ae
r^uaituDt dant nne Tie oommune m iont henortt da titre
de friretyOomiM let quakent Mt/Mrtt hermhuies oa Ies
Jtetee jaoratet*
hk r6vdlottoo ayait loiaginA fesprMiioo d^^rer et amis,
que lasoet tt4a plua lard eatiemiie eobonneor. GomUen
defitux'firiret j eut-il toajourt paimi em I
FRibRES RODEMESoa FRiSRES MC»AVKS. Vo^et
Beaten (Frirw).
FRERifiSDE LA CHARlTti. reres Ouant (Friret
de la).
FRERES DE LA GOTE. Fofes FuMmriBBt.
FRERES DE LAGROIJL Soot eeoeoti laiBlFnn-
9oit de Salet Aabllt une eoagr^tlen dent lea membret
ifengtfleaieiiC k inttnrife let igllonllt^ k tomagtr let pau-
▼ret, 4 Tliiter let maladet et let pritooiiieny k leeoorlr lea
indifeDtt et k prdfeolr en armiger let preete i|iie let H-
■dita tMore inetrtalMt d» droit rendalent alert trto-IM-
qiWBlt, aw^nt totormfaMbleBy ettoii]oon nrineBX. Soua tat
derattiet aanta de la Rettaaratioa , od cMaya d'dtaMIr
aovt ta raaoM Deoa one eongrdstlioii dont le but. ^tait de
foarair dat onftiet d'^eole aai campagnet. Gette intofii-
tanto dbaoebe dMeolea Bormales religieuea, di^k tontte
piiMiflart anlt par Pabbd J.-B. de La Salle, fondateor det
teolet ehrfttleimet, ae tralaait k pdaequand la r^rolotion
de JtefUet YlBt ran^aatir. lioait de CAEnd.
FRERES DE LA liORT, ordre relisleQX de It rtgle
deaaiat Paal rEnaftty iatredalt ea Fraoeedaat ledix-aeptlteM
aikle. Oa let appelafi alaai peree qa^Rt portataat uae tftte
de mart, et qa'ilt de?aieattouJourt a^olr le toafeair de la
mort pi^aent k la peoa6e. Lear orlgbe a'ett pat biea
eoattttte. Lliittorlea dea ordrea aioaiwtiqoea, te p4re H^
lyot, a'oflirei eel tfgard aacaa doeoaieat prteia. Leara eoat-
titotioat eoaauet dateat de 1630 : lit dtaient alert ^tablit ea
Fraaee depait pea. PaalY approofa cet eoatUtatioBt le la
d^oembrt dela ai6aie aaate. Looit XlII aotortea tear eoa-
gr^Uon ea Fraaee par lettret pateatet datdet de Saaaiar,
ea mai 1621. Cet ordrt dea Frferat de te mort ae aanrtoit
pat leagteaipt k aoa 6tabliaaemeat ea Fraaee. I! paraft
qull fut ddfiaitiTeBieat aoppriaid par te pape Urbaia XIll.
DorsT (d« I'YoDBe).
FRERES DE LA PENITENCE. Foyes FRAiigoit
d'AaaiM (Safait) et niANcncAiiia.
FRERES DES £G0LES GHR^TIENNES. Les
Jir&e» des MoUs^ oa frbret de la doctrine ckrMenne,
jadls appetet abatiremeot frires ignoraniins , deatin^ k
r^adre llaatroctloB daaa te elatae oa?Tl4ra cl paavre ,
farent foadda 4 RefoM^ ea 1679» par Tabbd J.-B. de La Salle,
ehaaolBe de eette Tllle. Oa tea appeite aatai qadqaeibia
friret de Saint»Yonf 4 caoae d*aae aiaiaoa de ee aoai ai-
tode 4 Reaea, daaa te faaboaig Salat-SoTer, et que Fabbd
de La Salte aehete pour ea telre la aialaoa oaatrale de aoa
iaatitot CellecooMrte Ait 6rigte ea ordre reUgteax par le
pape Beaett XIII. Lea ballet d*approbattea fortot dtflndea
▼era te fiadaawb de JaaTtor 1725, ah aaa aprte te mort
do ibadatear. Lea Mrea dea deolea ebrMeaaet foat let troit
Ttaaxde ehaaleld, de paarretd et d*ob6iataaoa. A tear pitere,
rabb6 de La Salte readitperp6taek eat f«n, qa^UaeToo-
lalt d'abord tear teirt proaoaeer qae pear trete aat. II or-
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doaaa cm aitaie tempt qa^taeaa prttana ae Rkt jaaMlt reqi
parmi eux. Oa ae taiuilt endreaqfoaidlHil toat ee qu*il a
falla de peiaet, de travaax et de peradvdfaaee pear loader
eette oongr^tioa, Paae dea plat bellea et daaplaa atilea
taTeatlaaa de te diaritd. Mala aae ibb tottdaaaaat 6tablte,
elle t*dteadit et ae ddraloppia ooaakterablemeat, malgrd lea
obetaetet aaat aombre qoi eatrafateat aa naarebe, teroaat
partoat te btea. A T^peqae de te premttre rAvolotJbB fraa*
faiae, lear reftit de aenaent 4 teeoaatltathia cl'Tlle
da clergd tit cbataerde tootea lea auilioat qa'ite oeca«
ptieat aacore ea Fraaee eet bommea d^roa^ 4 l^ftooe,
et qal doraat te eours du dix-haltteaie ateete ataleat palt-
aaooaeat coatrilni6 4 Tteiaaeipatioa iatellectaelte. Ltrv da
eoaoordtt de laOl, let frfcrea aPempreaa4reat de rereelr of-
flrir tear Itmpa et leura toiat 4 te Jeoaeaae paavr4. L*aii
d*eax ofgaalaa aae 6oole 4 Lyoa, et ea fit rooTertora le 3
mai 1802. Daaa te mame temps, d'aatrea ae rduaitaateat 4
Salat'GermaiB-ea-Laye, aa Grot-Cailloa (4 Parte) et a
Tooloate. La goareraemeat aotoriaa bleniot lea Tflles 4
permeltre Toaverture des ^colea dea Ar4res, et 4 fafre aap-
porter par radarfatetratien des botpicet tea d^paieee a^oes-
aairta 4 leureatrettea. Trois tat aprte, de aouYellet malsons
ae IbadaieBt daas lea priadpales tlUea de Fraaee, 4 Ajtcdo
( C9om), 4 Saiatr^teoue (Loire), 4 Tr6?oax, 4 Beaaa^, etc.
L^laatitutioB de rabb6 de La Salle, qol araat ITM avait 121
oiaisoat liabitte par l,ooo fr4ree, ae relerait de set ruiaet
et ae maltipUait de teas eOt^.
Le a aeplembre 1605 lies fr4rea reprireat tear habit
d^ofdra, dpraave perpJStoelte d%amnit<, 4 laqadte leara sta-
tota let aoaaietteat II ae oompoae d'aae robe aolra, 4 peo
prte acaiMabte poor la forme 4 te eoateoe dea pr^tres ,
d*aBpefi/ eolMf oa rabat de toito bteoclie, et de souliers
groasierB ; poor aortir bort de tear aiaisOB, ito oat ua clia-
peaa4bordt tr4t4arget'etreteTte hi trteagte, et ub maoteau,
4 aiaaehea peadaatea, de grosse bare aoire, comoie la robe.
Cast aae eaptee de eapoie coaane oa ea portait 4 Reims 4
F4KXP>6 oti I'abbdde La Saile r^la le ratemeat dea fr^res.
L^archevaqae de Lyoa obtlBt easoHe pour les fr^res des
dcoles Texemptioa do aenriee militaire. Lors de Tbrgaaisa-
tioo de TaaiYeraita, en laot, lear ordre ftit l^lemeot rc-
conoa et approovd eomme corps enselgnant; et le d^ret
da 17 oiafB ea M aieatioa d'oBe roaoi^ra fort avaalagease.
Soas la RestauratioB, les rr4res ooatinu4reBt4 atreaoatenns
par le gooTeraeaieat, qoi lear aooorda, ea 1819, ane graade
maisoaaa fauboarg Salat-Martte, 4 Paria. Rien ne 8*oppo-
saBt plat 4 tear daveloppeaieat, et forte de te favear d'ua
pooTofar qoi compmiait lear iaiportaace aodale, ite a*aag-
Bieat4reat de plat ea plat ; et ea 1824 HastitatioB de
Tabbd de La Salte oomptait d^a 210 maiaoas : 197 ea Fraaee,
en 7 oompreaaat tea 5 de te Corse, 2 4 llle Boarboa, l 4
Cayeaoe , 5 ea Italie, 1 ea Savoie et 4 en Belgiqae. Ces
roaisolitcoaiaaaieBt pr4a de 1800 frftrea; atOa'^taieateacore
que noTloea, 8 oa 900 doaaaieat riaatractioa 4 eaviroB
57,000 Alters, et lesaatres ^taleat emptey^ aux diTers
soinsde radmlnisflatioB. Cet dtat do dieses dara, eas'a-
m^liorant encore, ]asqa'4 te rdrolatioa de jaillet 1830. A
eette dpoqae, les paoTrea fr4r6a de la doctriae chr^eane ,
malgr6 Uur admirable insovciancedes chases de la po-
lUigwet adoB Texpression de M. Laarentie, furent enve-
loppte daaa te reprobation qui frap|>a lea ]6saites, qaVn
accusait de coatpirer eontre r£ut. Presqae partoat on Jeur
retraneba let seooors da goaTomement ; mait lear i4to ne
fit qoe t^aecroltre, et de eette 6poqae dateat leers dcoles da
soir pour let adultet, aa moyea detqaelles ite doaaeat TiBS"
tmctloa 4 aa si graad nombre d^onfriera.
Pour les fttrea de te doetriae dirtUeaae reaaeigaeroent
a'eat paa ub pi« aHer^ eomoie pour U plupart dea aulrea
inttitateurt pobUct, e*est aae Toeatloa. Ut caseigBeBt coa
amare; Ite eompreaaeat aierTdlleuaeaieBt , par te pteuse
droiture de tear esprit, te pulaaaaee de naatractioa et TIb*
flaeaea lacoateatite qa'elte a aor te canMre de l*booaBe. A
voir I'tetltild de tour aanrdllaaea, oa defiae alateaeat
FRERES DES l^LES CHBl^TIENNES — FRfeRES PBtCHEUBS
toe
qii'a* "an aoin niAt^riel de U vie domestiqoe ne pr^oocnpe
leur penste ; et att calme, li laroanni^dedeleiiraatorit^,
on sent qa'aiican chagrin exUrieur ne yient aigiir le re-
proehe qu'ils adressent k la distraction on ^ la paresse de
FteoUer; que poor eoi l*ttniTers est tout entier sur les
bancs de leur teie ; quails ne d^sirent rien au de Ui ; et I'on
comprend aiors quelle naive sympatliie attache de pins en
plus fortement k oe petit troupeau toojonrs Jeune, toujours
inpatient de ravenir, toates ces existences ignor^es qui ne
sarent plus esp^rer que ledel. Lam^thodeqne leur present
leor r^e, c'est la m^thode simultan4e. lis apprennent aux
enfimta h lire le fran^ais et le latin, les livres imprim^ et
left manuscrits , Thistoire sainte, les ^ments de la langue
firan^lso et de rarithm^tique. Mais ils ontsuivi les progrte
de rinstruction, et depuis lS3i la gtem^trle appllqute au
dessin lin^aire a M introduite dans lea classes, et avec elle
lagfographie etrhistoire. Tous les ouvrages k I'usage des
^ooles sont revus et mis plus k la port6e des ^l^ves; et
comme ils Ton! toujours fait, ils oonsacrent chaque jour, k
la fin de la dasse dn soir, nne derai-heure k Texplication de
la doctrine ckurftienne. Tel est leur enseignement, que les
statuts de Tordre d^endent de dianger, mais pennettent
de modifier et d^am^lorer selon les lieux et les temps.
Loub nn CABni.
La maison prindpale des fr^res, situte rue du Faubonrg-
SaintrMartin, ayant ^ exproprite, poor falre place k la gare
du chemin de fer de Strasbourg, lis all^reot s^^tablir rue Pin-
met, faubourg Saint-Germain, lis possddent aussi diverses
^coles secondalres. Celle de Passy est snrtont remarquable
par sa parfiiite organisation.
Au f mars tS54, Hnstitnt des firk^ comptait plus de
sept mille membres occupy la pluparten France et qiielques-
uns en AlgMe, anx mts-Unis d*AmMque, en Italie, etc.
Pour fadliter Tadministration dHm corps aussi nombreux ,
I'institut est divis^ en huit distrids, k chacnn desquels est
pr^NM^ un Mrs assistant Le supdrieur g^n^ral a done pour
oonseil permanent et ordinaire huH assistants, outre son
secretaire gMral et le procnreor gtoiSral.
FRERES LAIS. Fosfm Coimsas.
FRERES MINEURS. Foyes Fbangiscaiiis , Coa-
neu
^
FBEbES MORAVES. Foyes DooixB (Floras).
FRIJIIES PLYMOUTH. On
mination lesmembresd'uneseoterigoareiiaeiiMBtd<%iBBli|ai^
qni depnis 1850 s'eit sortout propagte dans In eanten h
Yand, tris-rapprochte de odie desherrnhateaeBesqri
est de V'Mb qiie Pune d l*autre se font de ladiTiDit^ ma
dl(I6rant de rhermhotisnie , pour ieqod eile fidt iTiriBfm
profession d*un grand respect, par le phis importaatden
(logmes, qni ensdgne que le sacerdooB aoiTmel dee cM>
tiens rend saperflue Tcxistence d*one tgjiia^ Les/Vi^nei Mf^
mmUh n*ont en effd nl pr6tres ni ^lisey main aetdeoMir
un cultedomestique, dans leqnd fonctionne eomme pastor
quiconqoe y est pooss^ par I'Esprit naint en TerCn de k
grtee qui loi vient de Dien. lis s^adndnistrent eox-nitei^
communion avec dn vin rouge et du pdn coap^ en morcMn
caiT^. U n*admettent point la confirmation ; mnis A nn jw
donnd, et aprte preparation pr^alablOy les enlkiifs m^
d^dar^s miArs par leurs parents ou leurs mnttres, et a
cons^oenoe appdte k falre lenr premiere commooion. Lar
doctrine a pour bases le calvinisme le plus a^w^n^ avee ii
dogme du pdch^ originel et cdni de la pr^destiaa-
t ion en premie ligne; die exalte d*ane mani^ M
particuli^ les m^rites du sang et des blessores de Jte-
Christ a Vi^iud de Taction de Dieo. A leucs yeox le CM
est le fianc6 de TAme, avec leqnd Us s'uniaaent^ eidimii
doivent attendre avec perseverance le relour. Se oonndt>
rant comme des eius du sdgneur, ils.Tofeat dans Texi^ )
tencedeleur commnnaut6 rdigiease k Pdtat de aede m
necessity naturdie, repondant de tons points k la yroUutUk
Christ
Lagrande mijoritd des fiires Plptwuih se diatispnil
par nne extrftme purete de mcBurs et par an chriatianiiBi
dont une fervente charitd est I'expresdon. Le foodatairdr
celte secte, qui comprend des individos des denx sexes ^^
partenant aussi bien aux classes devdes qa*ninL baHS
classes de la sodde , est on certain Darby, nd k PtjmoA
Aprte avoir paroonro le midi de la FIrance coaune dvaBg6-
liste nomade, 11 arriva k Gen^e, d*o^ 11 propagna aes doc-
trines tant par ses predications que par aes dcrits, mais I8^
tout par la puissance de iasdnation personndle dont ilal
done, et fonda amsl de procbe en prodie sa sect^ dettti
visite ^ temps k autre les diverses commonaatda.
FRERES PR^GHECRS. Voyei DoaKficann.
Fife DU REimilME TOLOME