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Full text of "Archives des arts, sciences et lettres : documents inédits, publiés et annotés. Première série"

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ARCHIVES 


DES 


ARTS,  SCIENCES  *r  LETTRES. 


DOCUMENTS  INÉDITS. 


ARCHIVES 


DES 


ARTS.  SCIWIS 1T  LETTRES 


DOCUMENTS  INÉDITS 


PUBLIES    ET    ANNOTES 


ALEXANDRE  PINCHART, 

Chef  de  section  aux  Archives  générales  du  royaume  de  Belgique. 


AVEC  GRAVURES  ET  TABLE  ALPHABETIQUE. 


PREMIERE    SERIE.     —    TOME    DEUXIEME. 


GAND, 

IMPRIMERIE    ET    LITHOGRAPHIE    DE    L.    HEBBELYNCK, 

rue  des  Baguettes,  8. 


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1863. 


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GIFT  OF 

GODFREY  M1CHAEL  HYAMS. 

JTJLY  10,  1899. 

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DIVISION 


Pafjc' 

§  47.  Graveurs  sur  cuivre 1 

§  48.  Fac-similé  de  signatures  écrites 6 

§  49.  Verriers  et  verrières .  9 

§  50.  Collection  de  dessins  et  de  miniatures.     ...  12 

§  51.  Inventaire  de  manuscrits 19 

§  52.  Scribes  et  enlumineurs 21 

§  53.  Inventaire  de  tableaux,  sculptures,  orfèvreries,  etc.  26 

§  54.  Histoire  des  monuments 30 

§  55.  Relieurs  et  reliures 38 

§  56.  Chroniqueurs,  écrivains,  historiographes,  etc.     .  43 

§  57.  Architectes 51 

§  58.  Batteurs  de  cuivre,  fondeurs  de   cloches   et    de 

métaux 58 

§  59.  Géographes,  cartes  et  plans,  etc 61 

§  60.  Graveurs  sur  bois  et  sur  cuivre 75 

§  61.  Horlogerie 84 

§  62.  Orfèvreries  et  émaux 87 

§  63.  Tableaux 91 

§  64.  Inventaire  de  manuscrits,   de  livres  imprimés  et 

d'objets  d'art 96 

§  65.  Armes  de  guerre 106 

§  66.  Protecteurs  et  amateurs  des  arts,  des  sciences  et 

des  lettres .  109 

§  67.  Écrivains,  chroniqueurs,  historiographes,  etc.  .  111 
§  68.  Tombeaux  des  souverains  et  des  membres  de  leur 

famille 136 


VI 


§  69.  Confréries 148 

§  70.  Peintres 157 

§  71.  Architectes 179 

§  72.  Inventaires  de  tableaux 184 

§  73.  Scribes  et  enlumineurs 188 

§  74.  Histoire  des  monuments 219 

§  75.  Musiciens,  facteurs  d'orgues,  etc 231 

§  76.  Verrières \  .  239 

§  77.  Fac-similé  de  signatures  écrites 253 

§  78.  Nielles,  émaux,  orfèvreries,  etc.      .     .     .     .     .  256 

§  79.  Historiographes,  indiciaires,  écrivains,  etc.     .     .  264 

§  80.  Sculpteurs  et  sculptures 296 

§  81.  Géographes,  astronomes,  cartes  de  géographie,  etc.  306 

§  82.  Peintres 516 


Les  §§  47-58  ont  paru  dans  le  Messager  des  Sciences  historiques,  à  Garni, 
en  1858;  les  §§  59-64-,  en  1859;  les  §§  65-69,  en  1860;  les  §§  70-77,  en  1861, 
et  les  §S  78-82,  en  1862. 


Planches  et  Vignettes. 


Page 

Fac-similé  de  signatures  écrites 6 

Reliure  allemande  de  1558 58 

Monogramme  du  graveur  G.  du  Tielt 85 

Tombeau  de  Jean  l'Aveugle,  roi  de  Bohême,  à  Luxem- 
bourg   159 

Fac-similé  de  signatures  écrites 255 

Nielles  flamands  du  XVe  siècle  sur  plaque  d'argent    .     .  256 


ARCHIVES 

DES  ARTS,  DES  SCIENCES  ET  DES  LETTRES, 


§  47.  Graveurs  sur  cuivre. 

Sommaire  :  Corneille  Bos  ou  Van  den  Bossche,  libraire  et  graveur,  à  Anvers 
et  à  Rome.  —  Jean  Eeuwoutssone,  libraire  et  graveur,  à  Amsterdam.  — 
Jérôme  Wierincx,  graveur,  à  Anvers.  —  Anecdote  qui  concerne  ce  dernier. 
—  Michel  Faulte,  graveur,  à  Paris.  —  Corneille  Galle,  graveur,  à  Anvers. 

Bos  ou  Van  den  Bossche  (Corneille),  —  imprimeur  et 
graveur  (figuersnyder),  à  Anvers,  eut,  vers  1544,  ses 
meubles  confisqués,  parce  qu'il  avait  embrassé  la  réforme  : 
il  était  alors  fugitif  (1).  N'est-ce  point  là  l'artiste  du  même 
nom  qui  gravait  à  Rome  de  1546  à  1555,  et  dont  la  pa- 
trie est  toujours  restée  une  énigme  (2)? 

Eeuwoutsone  (Jean),  —  libraire  et  graveur  (figuersny- 
der), à  Amsterdam,  obtint,  par  apostille  mise  à  sa  re- 
quête le  4  octobre  1546,  un  octroi  pour  pouvoir  vendre 
les  livres  permis  par  les  placards  publiés  sur  la  matière. 
Voici  la  requête  dans  laquelle  il  invoque  la  réputation  de 
bon  catholique  dont  il  jouit. 

a  Aen  den  keyser,  geeft  in  aire  oitmoet  te  kennen  uwe  onderdanigc  Jan 
Eeuwoutssone,  figuersnyder  ende  boeckvercooper,  woonende  binnen  uwer 

(1)  Registre  n°  19669  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  BnuLLioT,  Dictionnaire  des  monogrammes,  lre  partie,  n°  810,  etc. 

II.  I 


stcde  van  Amslelredamme,  fti  Hollant,  hoedat  h  y  suppliant,  sonder  by  jac- 
tantie  te  spreken,  altyt  gestaen  heeft  goeder  famé  ende  name,  ende  van  eer- 
lycker  conversatie  sonder  oyt  suspect  geweest  te  zynevan  heresye  oftkettcrye, 
in  sulcker  voegen  dat  die  van  uwen  raide  van  Hollant  den  suppliant  gead- 
mitteert  hebben  om  te  mogen  vercoopen  binnen  uwe  voorschreve  stede  van 
Amsterdamme,  de  boucken  by  Uwer  Majesteyt  placcaten  geadmitteert,  des 
nyttemin  en  soude  die  voorschreve  suppliant  deselve  boecken  nyct  dorren 
noch  willen  printen  overmits  Uwer  Majesteyt  ordonnantien,  ter  contrarien, 
sonder  eerst  ende  al  voren  hierop  van  Uwer  Majesteyt  verworven  te  hebben 
behoorlycke  brieven  van  orloff,  licenlie  ende  consent,  om  deselve  zeer  oit- 
moedelyck  biddende,  behoudelyck  dat  die  suppliant  sal  achtervolgende  ende 
observeren  de  placcaten  van  Uwer  voorschrever  Majesteyt,  presenterende 
daertoe  zynde  behoorlycken  eedt.  D'welck  doendc,  etc.  (1)  » 

Wierincx  (2)  (Jérôme).  —  Voici  une  anecdote  des  plus 
authentiques  pour  la  biographie  de  Jérôme  Wierincx ,  le 
célèbre  graveur.  Le  fait  se  passe  en  1578  :  l'artiste  avait 
alors  vingt  et  quelques  années  (3).  Un  jour,  c'était -vers 
la  fin  du  mois  d'octobre,  après  avoir  pris  une  assez  forte 
dose  de  cervoise  dans  quelque  échope  de  la  tumultueuse 
ville  d'Anvers,  où  ses  parents  avaient  acquis  le  droit  de 
bourgeoisie,  il  entra  avec  un  autre  gai  compagnon  dans 
la  demeure  d'un  tonnelier,  nommé  Frédéric  Van  Hove, 
qui  vendait  à  boire.  Wierincx  tenait  à  la  main  deux  aigle- 
fins, et  s'adressant  à  la  maîtresse  du  logis,  il  la  pria  de 
faire  cuire  les  poissons,  ce  à  quoi  elle  consentit.  Puis  il 
demanda  de  leur  servir  un  pot  de  bière,  mais  Claire,  c'est 
le  nom  de  la  femme  de  l'artisan,  lui  répondit  qu'il  eût  à 


(1)  Archives  du  conseil  privé,  liasses,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  On  trouve  le  nom  de  cet  artiste  écrit  d'une  foule  de  manières  diffé- 
rentes :  Wierix,  Wicrx,  Wiericz,  Winrinx,  Wyrincx  ou  Wierincx. 

(3)  Il  se  dit  Agé  de  vingt-deux  ans  dans  sa  requête  en  grâce,  mais  nous 
croyons  qu'il  s'est  fait  plus  jeune  pour  diminuer  la  gravité  de  son  action; 
car  la  date  de  sa  naissance  ne  concorderait  plus  avec  les  renseignements  sur 
m>ii  Age  puisés  d'après  ses  propres  gravures  (\oy.  Ncucs  Allgcmcinrs  Kiïnsller- 

"ii,  t    XXI). 


—  3  — 

payer  d'abord  ses  vieilles  dettes  avant  d'en  créer  de  nou- 
velles. Wierincx  fut  vivement  blessé  de  cette  brusque  sortie, 
faite  sans  ménagement  pour  la  présence  du  camarade  qu'il 
avait  invité  :  il  se  fâcha,  jeta  le  poisson  à  bas  du  fourneau, 
et  prenant  un  boudin  dans  une  armoire,  il  intima  à  l'hô- 
tesse avec  menace  l'ordre  de  le  cuire.  Celle-ci,  vexée  de  tant 
d'effronterie,  s'y  refusa,  l'accabla  d'injures,  auxquelles  le 
jeune  homme  riposta  de  plus  belle.  Poussé  au  paroxysme 
de  la  colère  par  les  invectives  dont  il  était  l'objet,  il  saisit 
une  pinte  et  la  lance  à  la  tête  de  son  antagoniste.  En  voyant 
le  sang  couler  de  la  blessure  que  le  projectile  avait  causé, 
il  a  hâte  de  se  sauver.  Six  semaines  après  cet  événement 
Claire  Van  Hovealla  de  vie  à  trépas.  Wierincx  fut  arrêté  par 
l'écoutète  du  chef  d'homicide,  mais,  par  lettres  patentes 
du  24  mars  1580,  l'archiduc  Matthias  lui  fit  grâce,  con- 
sidérant qu'il  était  en  état  d'ivresse,  et  que  d'ailleurs, 
après  information  prise  à  cet  égard,  le  médecin  qui  avait 
donné  ses  soins  à  la  défunte  avait  déclaré  que  sa  mort 
n'était  point  la  suite  de  cette  blessure.  Il  fut  donc  relâché  et 
rendu  à  ses  travaux. 

«  Philips,  etc.  doen  te  wetene,  aile  jeghenwoordighe  ende  toecomende  dat 
wy  ontfanghen  hebben  die  oitmoedighe  supplicatie  van  Jheronimus  Wyrincx, 
jonckman  onghehoudt,  van  den  ouderdoin  van  vierentwintich  jaeren  oft  daer 
omtrent,  printsnyder  van  zynder  consten  ende  poirter  deser  onser  sladt  van 
Anlwerpen,  alsnu  ghevanghen  by  den  schouteth  der  voirschrevc  onser  stadt, 
inboudende  hoedat  hy  suppliant  ontrcnt  den  lesten  dach  octobri  xvc  lxxviij 
is  gbecommen  (wesende  wel  by  drancke)  ten  huyse  van  Frederick  Van  Hove, 
cuyper  van  zynder  ambachte,  met  twee  schclvisschen,  begeerende  deselve 
ghesoeden  te  bebben  met  eenen  pot  biers,  waertoe  de  voornoemden  suppliant 
ghenoeyt  haddc  een  van  der  ghebueren.  Waernaer  is  gheschiel  alsdat  de 
weerdinne  van  de  voirschreven  buyse  (ghenoempt  Clara  Van  den  Hove),  hem 
weygheringhe  maecle  van  te  tappen,  segghende  totten  voirschreven  suppliant  : 
Jietaclt  d'ouclc  schult,  soc  wil  ick  u  wcder  oppennyeuws  borghen,-  duer  welcke 
wocrde  de  voirschreven  suppliant  hem  zeer  was  stoorendc  als  ghefoullcert 
wesende  van  zynder  eeren,  famé  ende  renommée,  als  wesende  van  goeden 
ecrlycken   endo  treffelycken  ouders  ende  borgers  desér  onser  voirschreven 


—  A  — 

sladt,  ghemerckt  dat  den  persoon  die  liy  ghenoeyt  hadde,  zulcx  moeste  hooren, 
cnde  dus  wesende  in  deselve  furie,  ende  wel  by  drancke,  namp  denselven 
vissch  van  den  viere  ende  sloech  desen  1er  eerden,  ende  naederhandl  bindende 
eenen  bollinck  in  de  boltelreye  heeft  denselven  oick  willen  ghebranden  heb- 
ben,  ende  't  selve  siende  de  voirschreve  Clara  was  haer  seer  stoorende,  seg- 
ghende  den  voirschrevcn  suppliant  seer  veel  scamper  cnde  leelycke  woirden 
ghelyck  hy  oick  dcde  ter  contrarien,  ende  dus  wesende  in  dit  ghescbil  den 
voirschreven  suppliant,  nyet  langher  connende  verdraeghen  hair  schamper 
woirden,  heeft  ten  laetsten  in  der  handl  gbenoemen  ecn  suellcken  van  een 
pinte,  ende  daer  mede  naer  de  voirschreven  vrouwe  gbeworpen,  ende  met 
grooten  onghclucke  deselve  gheraeckt  op  haer  hooft,  heur  aldaer  makende 
zekere  cleene  solutic  oft  quetsuere,  zulcx  dat  de  voirnoemde  Clara  Van  den 
Ilove  daermede  achter  huyse  heeft  haer  dinghen  ghedaen,  ende  is  omtrent 
zes  weken  daernaer  nyettemin  dcser  weerelt  overleden,  al  tôt  bitter  leelwescn 
van  den  voirschreven  suppliant,  als  gheschiet  wesende  doer  den  dranck  ende 
groote  jonckheyt  oft  wulpsheyt,  hebbcnde  de  voirschreve  Clara  van  den  be- 
ghinnen  aff  doen  cureren  ende  visiteren  by  diversche  meesters  als  doctoeren 
ende  chirurgyns,  dewelcke  hebbcnde  geaffirmeert  ende  gheattcsteert  by 
huerlieder  certiffîcatie  dacraff  zynde,  alsdat  de  voirnoemde  Clara  van  de- 
selve quetsuere  nyet  en  is  gheslorven,  macr  wel  van  zekere  catarren  ende 
nndcre  inconvenientcn  ende  putrifactien  die  zy  uitlyff  over  lange  heeft  ghe- 
draghen,  ghelyckt  ghebleken  is  naer  d'insisie  van  de  voirschreven  doctoeren 
ghedaen  in  den  persoen  van  de  voirschreve  Clara  naer  haer  doot;  al  desen 
nyet  jeghenstaende  vreest  de  voirnoemden  suppliant,  dat  den  voirschreven 
officier  jeghens  hem  rigoereuselycken  zoude  moghen  doen  procederen,  ten 
ware  hem  hierop  verleent  wordde  onse  gratie  ende  ghenade,  alsoe  hy  seeght, 
om  dewelcke  hy  ons  oitmoedelyk  ghebeden  heeft,  etc.  Ghegheven  in  onser 
sladt  van  Antwerpen,  in  de  maent  van  meerte  m  d  lxxx  (1)  ». 

»  Van  dat  Jcronimus  Wierincx,  plaetsnyder,  geapprehendeert  was  ter  oir- 
saecken  van  dat  hy  mede  eender  pinten  sulex  gewont  hadde  in  't  hooft  Clara, 
uxor  Fredericx  Van  Hove,  cuyperc,  dat  dezelve  daeraff  deser  werelt  was 
overleden,  is,  vuyt  crachte  van  de  opene  brieven  van  remissic  hen  by  den 
hove  verleent  oplen  xxiiijcn  meerte  a°  xvc  Ixxx,  van  den  voirschreven  gevanc- 
kenisse  gerclaxeert  (2)  ». 


(1)  Registre  n°  649,  f°  218  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 

(2)  Registre  n°  12908,  compte  de  1581-1582,  f«  1  v«,  ibidem. 


—  5  — 

Faulte  (Michel),  —  est  un  graveur  au  burin  qui  tra- 
vaillait à  Paris  dans  la  première  moitié  du  XVIIe  siècle. 
On  trouve  onze  planches  très-finement  gravées  par  cet  ar- 
tiste, et  signées  de  son  nom  ou  de  son  monogramme,  dans 
un  petit  volume  qui  n'a  pas  encore  été  décrit,  et  qui  est 
intitulé  :  L'office  de  la  Vierge  Marie;  Paris,  Gabriel  Clo- 
peiau;  1631.  En  voici  la  liste  :  nous  ferons  remarquer 
que  les  sept  premières  ont  servi  à  un  volume  publié  en 
1615,  et  qui  est  cité  par  Mr  Ch.  Le  Blanc  (1). 

La  Visitation  La  Fuite  en  Egypte. 

L'Annonciation.  La  Résurrection  de  Lazare. 

L'Adoration  des  rois.  L'Apothéose  de  Marie. 

L'Adoration  des  bergers.  Le  Christ  en  croix. 

La  Circoncision.  David  en  prière. 
La  Présentation  au  temple. 

Galle  (Corneille).  —  Ce  célèbre  graveur  avait  épousé 
Françoise  Nys,  fille  naturelle  de  Jacques  Nys;  elle  fut 
légitimée  sur  sa  requête,  par  lettres  patentes  datées  du  mois 
de  juillet  1657.  La  famille  de  C.  Galle  se  composait  alors 
de  quatre  enfants. 

«  Philips,  etc.  doen  te  welene  aile  teghenwoordighe  ende  toecomende  dat 
\vy  hebben  ontfanghen  die  ontmoedige  supplicatie  van  Françoise  Nys,  na- 
tuerlycke  dochter  van  wylen  Jacques  Nys,  teghenwoordighe  huysvrouwe  van 
Cornelio  Galle,  plaetsnyder  binnen  onser  stadt  van  Antwerpen,  versien  met 
vier  wittige  kinderen,  inhoudende  hoedat  sy  suppliante  es  geboren  ex  libero 
et  libéra,  wesende  haeren  voorschreven  vaeder  ende  moeder  beyde  overleden, 
bel  es  nu  soo  dat  die  suppliante  geerne  soude  wesen  gelegitimecrt,  etc.  Ge- 
geven  in  onser  stadt  van  Brucssele,  in  de  maendt  van  julius  xvjc  lvij  »(2). 


(1)  Manuel  de  l'amateur  d'estampes,  t.  1er,  p.  221,  nos  4-10. 

(2)  Registre  n"  667  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 


—  6  — 
§  48.  Fac-similé  de  signatures  écrites. 

Sommaire  :  Architectes,  peintres,  graveurs,  sculpteurs,  musiciens, 

orfèvres,  etc. 

1.  Pierre  Apianus,  mathématicien  allemand  du  XVIe 
siècle. 

2.  Benoît  d'AppENZELL,  maître  de  chapelle  de  Marie, 
reine  douairière  de  Hongrie. 

3.  Guyol  de  Beaugrant,  sculpteur,  natif  des  Pays-Bas, 
qui  travailla  à  Bruxelles,  à  Bruges  et  en  Espagne,  sous  le 
règne  de  Charles-Quint. 

4.  Corneille  de  Bont,  orfèvre  et  graveur  de  sceaux,  qui 
florissait  à  Gand  de  1470  à  1504. 

5.  Henri  Bredeniers,  organiste  de  l'archiduc  Philippe  le 
Beau. 

6.  Jacques  du  Broeucq,  sculpteur  et  architecte,  floris- 
sait à  Mons,  sa  ville  natale,  dans  la  première  moitié  du 
XVIe  siècle. 

7.  Wenceslas  Cobergiier,  peintre,  architecte,  ingénieur 
et  graveur,  né  à  Anvers  en  1 56 1  ;  mort  à  Bruxelles  en  1 635. 

8.  Pierre  Coustrain,  peintre  décorateur  de  Philippe  le 
Bon  et  de  Charles  le  Téméraire. 

9.  Gaspar  de  Crayer,  peintre,  florissait  à  Anvers  et  à 
Gand,  au  XVIIe  siècle. 

10.  Laurent  Delvaux,  sculpteur  belge  du  XVIIIe  siècle. 

11.  Laurent  Flascoen,  tapissier  de  haute-lisse,  florissait 
à  Enghien  sous  le  règne  de  Charles-Quint. 

12.  Ballhazar  Gerbier,  peintre,  architecte,  diploma- 
te, etc.,  né  à  Anvers  en  1592;  mort  en  Angleterre  en  1667. 

13.  Jérôme  Henault,  graveur  des  monnaies  frappées  à 
Mons,  de  1580  à  1589. 


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14.  Bernard  Jansen,  sculpteur  et  architecte,  né  dans  les 
Pays-Bas  septentrionaux,  travaillait  en  Angleterre  dans  le 
XVIIe  siècle. 

15.  Jacques  Jonghelinck,  sculpteur  et  graveur  de  mé- 
dailles et  de  sceaux,  né  à  Anvers  en  1550;  mort  en  1606. 

16.  Rombaut  Keldermans  ou  Van  Mansdale,  architecte, 
florissait  à  Bruxelles  dans  la  première  moitié  du  XVIe 
siècle. 

17.  Olivier  de  la  Marche,  chroniqueur  du  XVIe  siècle. 

18.  Conrad  Meyt,  sculpteur  suisse,  qui  travailla  aux 
Pays-Bas  et  en  France  dans  la  première  moitié  du  XVIe 
siècle. 

19.  Jean  de  Montfort,  graveur  de  médailles  et  fondeur 
de  métaux,  à  Bruxelles,  de  1595  à  1649. 

20.  Claude  Noirot,  graveur  des  monnaies  de  Hollande, 
de  1554  à  1563. 

21.  Jean  Noirot,  orfèvre  et  graveur  des  monnaies  de 
Flandre,  à  Bruges,  de  1517  à  1545. 

22.  Corneille  Plum,  orfèvre  et  graveur  des  monnaies 
frappées  à  Namur,  de  1497  à  1528. 

23.  Rombaut  de  Rasières,  graveur  de  sceaux  et  de 
monnaies,  à  Anvers,  en  1599. 

24.  Nicolas  (Claes)  Rombouts,  peintre  verrier,  florissait 
à  Bruxelles  sous  les  règnes  de  Philippe  le  Beau  et  de 
Charles,  son  fils. 

25.  Pierre-Paul  Rubens,  peintre,  né  en  1577  et  mort 
en  1640. 

26.  Jacques  de  Surhon,  orfèvre  et  géographe,  florissait 
à  Mons,  de  1548  à  1555. 

27.  Jacques  da  Trezo,  graveur  de  sceaux  et  de  médail- 
les, et  tailleur  de  pierres  fines,  Italien  de  naissance,  qui 
travailla  dans  le  Milanais,  aux  Pays-Bas  et  en  Espagne, 
sous  les  règnes  de  Charles-Quint  et  de  Philippe  II. 


—  8  — 

28.  Louis  Van  Boghem,  architecte,  qui  florissait  à  Bruxel- 
les dans  la  première  moitié  du  XVe  siècle. 

29.  Jean  Van  Coninxlo,  peintre,  qui  florissait  à  Bruxel- 
les au  XVIe  siècle. 

50.  Michel  Van  Coxcyen,  peintre,  né  à  Malines,  florissait 
au  XVIe  siècle. 

31.  Jean  Van  den  Perre,  orfèvre  et  graveur  de  sceaux, 
florissait  à  Bruxelles  de  151 S  à  1551. 

32.  Gaspar  Van  der  Heyden,  graveur  des  monnaies  frap- 
pées à  Tournai,  sous  les  Archiducs  et  Philippe  IV. 

33.  Jean  Van  der  Wygk,  dit  Van  Battel,  peintre  déco- 
rateur, qui  florissait  à  Malines  de  1504  à  1549. 

34.  Godefroid  Van  Gelre,  orfèvre  et  graveur  de  mé- 
dailles, florissait  à  Bruxelles  de  1585  à  1604. 

35.  Liévin  Van  Lathem,  orfèvre  et  graveur  de  sceaux, 
qui  florissait  à  Anvers  de  1493  à  1515. 

36.  Jean  Van  Nymmegen  ou  Van  Vlierden,  orfèvre  et  gra- 
veur de  sceaux  de  monnaies,  qui  florissait  à  Anvers  de 
1488  à  1521. 

37.  Bernard  Van  Orley,  peintre,  qui  florissait  à  Bruxel- 
les, sa  patrie,  au  XVIe  siècle. 

38.  Henri  Van  Pe  ou  Van  Pede,  architecte,  qui  florissait 
à  Bruxelles  dans  la  première  moitié  du  XVIe  siècle. 

39.  Othon  Van  Veen,  peintre,  qui  florissait  à  Anvers  au 
XVIIe  siècle. 

40.  Denis  Waterloos,  graveur  de  sceaux  et  de  médailles, 
né  à  Bruxelles  en  1627,  mort  en  1715. 

41 .  Sigebert  Waterloos,  graveur  de  sceaux  et  en  taille- 
douce,  qui  florissait  à  Bruxelles  de  1600  à  1624. 

42.  Augustin  de  Wynter,  orfèvre  et  graveur  de  sceaux, 
qui  florissait  à  Bruxelles  en  1550. 


—  9  — 
§  49.  Verriers  et  Verrières. 

Sommaire  :  Antoine  et  Hubert  Wypart.  —  François  Lowichs.  —  Tilmaa 
Pisset.  —  Guillaume  Smelz.  —  Jean  de  Bastoingne.  —  Thiéri  Leumont. 
—  Godefroid  de  la  Motte.  —  Jean  Hardy.  —  Verrières  au  palais  épiscopal, 
au  séminaire,  à  l'église  de  Saint-Servais,  à  la  cour  échevinale,  aux  églises 
de  Saint-Servais  et  des  jésuites,  à  Liège.  —  Verrières  à  l'église  de  Reck- 
heim,  aux  abbayes  de  Robertmont  et  du  Val-Benoît,  à  Liège.  —  Verrières 
données  par  les  évêques  de  Liège  pour  embellir  la  demeure  de  diverses 
personnes.  — Verrière  au  couvent  des  Filles-Dieu,  à  Tournai. 

Peinture  sur  verre,  a  Liège.  —  Les  comptes  des  dé- 
penses des  évêques  de  Liège  qui  existent  aux  Archives  de 
l'État,  à  Liège,  sont  loin  d'offrir  pour  l'histoire  des  arts  de 
grandes  ressources  :  la  collection  n'embrasse  que  la  seconde 
moitié  du  XVIe  siècle,  et  de  plus  le  rédacteur  a  été  d'un 
laconisme  désespérant. 

Voici  quelques  notes  que  nous  avons  recueillies  sur  les 
vitraux  qui  furent  payés  par  Ernest  de  Bavière,  depuis 
1587  jusqu'à  1596,  tant  pour  l'ornementation  du  magnifi- 
que palais  épiscopal  que  pour  l'embellissement  de  quelques 
églises  ou  communautés  religieuses  de  ses  états.  Nous  avons 
classé  ces  notes  d'après  la  date  des  payements. 

11  janvier  1587.  Verrière  aux  insignes  et  armes  de 
l'évêque  pour  le  palais  :  18  florins  (2). 

19  février  1587.  Verrière  exécutée  par  Antoine  Wypart 
ou  Wypartz  (vitrifex),  et  donnée  à  l'abbaye  de  Robert- 
mont  :  70  florins  de  Brabant  (3). 

Le  même  jour.  Autre  exécutée  par  le  même  artiste,  et 
donnée  à  l'église  de  Saint-Servais  à  Liège  :  120  florins  (4). 

Janvier  1588.  Grande  verrière  exécutée  par  le  même 


(1)  Tous  les  payements  sont  en  florins  de  Brabant. 

(1)  Compte  de  la  recette  générale  de  1586-1587,  chambre  des  finances, 
aux  Archives  de  l'Etat,  à  Liège. 
(5)  Ibidem,  f<>  234,  v°. 
(4)  Ibidem. 


—  10  — 

artiste,  et  donnée  à  l'église  de  l'abbaye  du  Val-Benoit  : 
150  florins  (j). 

31  mars  1588.  Verrière  aux  armes  de  l'évêque,  exécu- 
tée par  François  Lowichs  (vitrifex),  et  placée  dans  la  de- 
meure de  Jacques  de  Hervé  :  4  florins  (2). 

11  septembre  1588.  Antoine  Wypart  reçoit  14  florins 
pour  quatre  petites  verrières  aux  armes  du  prince,  et  dont 
deux  avaient  été  placées  dans  la  maison  du  doyen  de 
l'église  Saint-Servais,  et  les  deux  autres  dans  la  demeure 
du  chanoine  Pierre  Curtius,  à  Liège  (3). 

15  octobre  1590.  La  femme  du  verrier  Tilman  Pisset 
(yitrifex),  reçoit  6  florins  pour  quatre  fenêtres  armoriées 
qui  ornaient  la  nouvelle  cour  échevinale,  à  Liège  (4). 

30  août  1591.  A  Guillaume  Smelz,  verrier  (vitrifex), 
pour  une  fenêtre,  armoriée,  selon  toute  probabilité,  des- 
tinée à  l'habitation  de  Nicolas  Lampsonius,  chanoine  de 
Saint-Denis,  à  Liège  (s). 

8  novembre  1591.  20  florins  sont  payés  à  Tilman  Pisset, 
pour  différentes  verrières,  dont  deux  avaient  été  placées 
dans  la  maison  de  l'écolâtre  de  Liège,  et  deux  autres,  aux 
armes  des  ducs  de  Bavière,  qui  furent  également  données 
pour  orner  des  demeures  de  particuliers  (c). 

Décembre  1593.  Tilman  Pisset  ou  Pissel  reçoit  encore 
4  florins  pour  une  verrière  posée  dans  la  maison  d'Antoine 
Romarin  (7). 

Même  date.  Deux  verrières,  du  prix  de  8  florins  et  ser- 


ti) Compte  de  la  recette  générale  de  1587-1588,  f°  233  v°,  chambre  des 
finances,  aux  Archives  de  l'État,  à  Liège. 

(2)  Ibidem. 

(3)  Ibidem. 

(4)  Compte  de  la  recette  générale  de  1589-1590,  f°  252  r°,  ibidem. 

(5)  Compte  de  la  recette  générale  de  1591-1592,  f°  97  r°,  ibidem. 
(G)  Ibidem,  f°  97  v°. 

(7)  Compte  de  la  recette  générale  de  1593,  f»  102  r°,  ibidem. 


—  il  — 

vant  à  l'embellissement  de  la  maison  du  suffragant,  sont 
payées  au  verrier  Hubert  Wypart  (vitrifex)  (1). 

5  septembre  1594.  Deux  verrières,  exécutées  par  Jean 
de  Bastoingne  (vitrifex),  et  données  pour  orner  le  séminaire 
fondé  par  le  prince  évêque  :  6  florins  (2). 

27  janvier  1595.  Payement  de  16  florins  au  verrier 
(vitrifex)  Thiéri  Leumont,  pour  deux  fenêtres  placées  dans 
la  chambre  échevinale  vers  la  galerie  du  palais  (3). 

1596.  Antoine  Wypart  reçoit  230  florins  pour  une 
grande  verrière  donnée  par  l'évêque  à  l'église  des  jésuites, 
à  Liège  (4).  Le  prélat  avait  en  outre  payé  les  frais  de  l'ar- 
mature de  fer  de  la  fenêtre  (s). 

10  avril  1597.  60  florins  sont  payés  au  même  artiste 
pour  une  verrière  donnée  à  l'église  de  Reckeim  (ô). 

14  juin  1598.  Godefroid  de  la  Motte  reçoit  4  florins 
pour  une  verrière  (7). 

30  novembre  1598.  Payement  à  Jean  Hardy  de  4  florins 
pour  deux  petites  verrières  (s). 

Verrière  au  couvent  des  Filles-Dieu,  a  Tournai.  —  Au 
mois  d'avril  1585,  le  duc  de  Parme  gratifia  les  religieuses 

(1)  Compte  de  la  recette  générale  de  1593,  f«  102  v°,  chambre  des  finances, 
aux  Archives  de  l'État,  à  Liège. 

(2)  Compte  de  la  recette  générale  de  1594.,  fo  333  r°,  ibidem. 

(3)  Ibidem,  f«  353  v°. 

(4)  Compte  de  la  recette  générale  de  1596,  f°  334  v°,  ibidem. 

(5)  «  Decembri  a°  1595.  Persolvi  Symoni  Fabri,  ferrario  fabro,  pro  confec- 
»  tione  ferramentorum  fœnestrse  vitrese  collocatœ  seu  donatœ  ex  serenissimae 
»  suœCelsiludinis  liberalitate  in  ecclesia  patrum  societatis  Jesu  :  ijc  xl  fl.  viij  s.  » 

«  29  maii  1596.  Solvi  pro  1792  libéras  ferri  ad  magnam  fenestram  vitream 
»  datam  in  templo  jesuitarum.  »  (Compte  de  la  recette  générale  de  1595-1596, 
fo  366  r°  et  367  r«,  ibidem). 

(6)  Compte  cité  de  1596,  fo  335  r». 

(7)  Compte  delà  recette  générale  de  1597-1598,  fo  341  r°,  ibidem. 

(8)«  Ad  donandum  in  navi  Arnoldi  le  Page.  »  (Compte  de  la  recelte  générale 
de  1598,  fo  357  v°,  ibidem). 


—   12  — 


du  couvent  de  la  Madelaine,  vulgairement  appelé  des  Filles- 
Dieu,  à  Tournai,  d'une  somme  de  20  livres  pour  l'achat 
d'une  verrière  aux  armes  de  Philippe  II,  à  placer  dans 
l'église  qu'elles  venaient  de  faire  bâtir  (1). 


§  50.  Collection  de  dessins  et  de  miniatures. 

Sommaire  :  Inventaire  de  la  collection  de  miniatures  et  dessins  de  Philippe  II, 
duc  de  Poméranie  et  de  Stettin,  dans  laquelle  se  trouvaient  des  œuvres  de 
Tob.  Bernhart,  Paul  Bril,  J.  Bullcn,  J.  Fischer,  Jér.  Gunter,  M.  Kager, 
L.  Kilian,  J.  Kônig,  A.  Mozart  et  J.  Rottenhamer.  —  Il  avait  l'intention 
de  former  une  galerie  de  portraits  de  princes  contemporains  et  s'adressa 
aux  archiducs  dans  ce  but. 

Philippe  II,  duc  de  Stettin  et  de  Poméranie,  succéda 
à  Bogislas  le  Bon,  son  père,  en  1606.  Il  naquit  le  28 
juillet  1573  de  Claire  de  Brunswick-Lunebourg,  et  mou- 
rut le  3  février  1619  (n.  st.),  sans  postérité.  Philippe  fut 
un  prince  qui  aima  les  lettres,  les  sciences  et  les  arts. 
C'est  lui  qui  posa  la  première  pierre  du  palais  ducal 
situé  près  de  l'Oder,  à  Stettin,  et  sous  son  règne,  plusieurs 
belles  églises  de  celle  ville  furent  restaurées  et  embellies. 
Il  se  proposa  d'orner  ce  palais  des  portraits  des  princes 
de  l'empire  contemporains  et  d'autres  avec  lesquels  il  avait 
des  rapports  d'amitié.  Dans  ce  but  il  s'adressa  également 
aux  archiducs  Albert  et  Isabelle,  en  1617.  Le  duc  de  Stet- 
tin les  remercie  chacun  isolément,  dans  la  lettre  qu'il  leur 
écrivit,  de  l'envoi  qu'ils  lui  ont  fait  de  magnifiques  dessins 
pour  son  album,  et  leur  joint  la  grandeur  des  portraits 
peints  qu'il  désire  obtenir.  L'album,  dont  parle  ici  le 
prince,  était  une  collection  précieuse,  composée  en  majo- 


(1)  Registre  n°  F.  2(58  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  dé- 
partement du  Nord,  à  Lille. 


—  15  — 

rite  de  miniatures  :  il  s'y  trouvait  aussi  quelques  dessins 
à  la  plume.  Chaque  pièce  avait  pour  auteur  un  artiste  en 
renom  de  l'époque.  Nous  avons  eu  le  bonheur  de  décou- 
vrir aux  Archives  du  royaume,  une  liste  des  trente-huit 
dessins  dont  se  composait  l'album  du  duc  de  Slettin  et  de 
Poméranie,  en  1612.  L'inventaire  contient  l'indication  des 
sujets,  lesquels  sont  tous  puisés  dans  le  Nouveau  Testa- 
ment. Les  noms  du  plus  grand  nombre  des  donateurs  y 
sont  consignés  et  parfois  aussi  ceux  des  artistes,  savoir  : 
Tobie  Bernhart,  Paul  Bril,  Jean  Bullen,  Jean  Fischer, 
Jérémie  Gunter,  Marc  Kager,  Lucas  Kilian,  Jean  Konig, 
Jean  Rottenhamer  et  Antoine  Mozart. 

Philippe  avait  épousé,  en  1607,  Sophie,  fille  de  Jean  le 
Jeune,  duc  de  Holstein-Sonderbourg,  morte  en  1618,  et 
sœur  cadette  d'Anne,  sa  belle-mère. 

«  Eximium  singularis  cuiusdam  erga  nos  benevolentiœ  testimonium  exis- 
limamus,  serenissima  princeps,  cognata  carissima,  quo  Dilectio  Vestra  ad 
petitionem  nostrara  librum  illum  quem  mémorise  omnium  hac  œtate  viven- 
tium  regum  et  principum  consecravimus,  et  manu  sua  et  insigniis,  histo- 
riaque  quadam  biblica  artificiossime  depicta  exornare  voluerit.  Debueramus 
equidem  Dilectioni  Vestrœ  eo  nomine  iamdudum  agere  gratias,  sed  occasio 
commoda  nobis  defuit,  quam  hac  vice  nacti  significare  Dilectioni  Vestraî 
voluimus  officium  illud  nobis  fuisse  longe  gratissimum,  certoque  Dilectio 
Vestra  sibi  persuadeat  mnemosinon  illud  inter  ea  ,  monumenta  quœ  nobis 
carissima  surit,  diligenter  asservatum  iri. 

»  Caetcrum  freti  ea,  quam  hactenus  apud  Dilectionem  Vestram  experti 
sumus,  promlitudine,  unum  adhuc  ab  ea  amanter  petimus.  Palalium  quod- 
dam  novum  hoc  tempore  exstruimus,  idque  effigiebus  regum  et  principum 
nostri  seculi  ad  vivum  depictis,  insignire  ornatiusque  reddere  studemus.  Quia 
vero  Dilectio  Vestra  inter  heroinas  nostrœ  huius  œtatis  prœcipuo  loco  est, 
illius  imaginem  prœ  cœteris  desideramus.  Maiorem  itaque  in  modum  a  Di- 
lectione  Vestra  contendimus  ut  effigiem  suam  artifîci  manu  pictam  nobis  per 
Jacobum  de  Sommere  transmiltere  velit,  sicuti  eliam  serenissimum  Austrise 
archiducem  Albertum,  Dilectionis  Vestrœ  maritum  carissimum,  idem  officium 
nobis  prœstiturum  confidimus.  Erit  illud  propensissimi  erga  nos  affeclus  iu- 
dicium,  facietquc  ad  œviternam  Dilectionis  Vcslrse  memoriam,  et  si  qua  in  rc 


—  14 


Dilectioni  Vestrae  rursus  gratificari  poterimus,  studium  et  voluntas  nobis 
nunquam  deerit.  HisceDilectionemVestram  féliciter  valere  ex  animo  optamus. 
Dabantur  ex  arce  nostra  in  veteri  Stetino,  xvii  aprilis  anno  MDCXVII. 

»  Philippds  II, 
»  Dux  Stctinensium,  Pomeranorum,  etc.  »  (1). 

Voici  l'inventaire  avec  la  traduction  en  regard. 

«  Verzeichnuss  deses  neuen  Stambuechss  welches  der  durchleichtige  hoch- 
geborne  Furst  und  Herr  Herr  Philips,  Hertzog  zue  Stettin-Pommern,  etc., 
a°  1612  angefangen. 

»  Dass  Format  desselben  ist  in  gross  Quarto,  unnd  wirdt  ailes  auf  Perga- 
ment  gemahlet  von  Miniatur  Mahlerey,  oder  auch  wol  schônen  Federrissen, 
von  den  allerbesten  unnd  beruembsten  Mahlern  so  hin  unnd  wider  zue 
finden. 

»  Folgen  die  Namen  deren  so  darin  schon  verwilligt  sambt  den  Stucken  so 
sie  mahlen  lassen;  die  Stucklein  aber  sein  mehrentheilss  genommen  ex  vita 
Christi  : 

i.  Die  rômishe  Kayserliche  auch         1.  Miniature,  donnée  par  l'empe- 
zue  Hungern  unnd  Bôhaimen  Konig-     reur  Matthias.  —  OEuvre  de  Jérémic 
liche  Mayesteit  Herr  Matthiass,  Erz-     Gunter,  peintre  de    la    cour  de   ce 
hertzog  zue  Ossterreichen,  unser  aller     prince, 
gnedigster    Herr,    Jeremias    Gunter 
lhrer   Mayesteyts    Hofmaller   ma  h  1  et 
dass  Stuckhlein,  unbenant  aber  noch 
wass  fur  Historia. 

2.  Herr  Wilhelm,    Hertzog    zue 


2.  V Annonciation,  miniature,  com- 


Bayrn ,  den  englischen  Gruess ,  von  posée  par  Jean  Rottenhamer  et  peinte 

Thobiass  Bernhart  gemahlet,  die  In-  par  Tobie  Bernhart.  —  Donnée  par 

vention  aber  ist  von  Hanss  Rotten-  Guillaume  II,  duc  de  Bavière,  mort 

hamer.  en  1626;  il  avait  abdiqué  en  1596  en 

faveur  de  son  fils. 

3.  Wie  die  Junghfrau  Maria  Ihre  3.  La  Visitation,  miniature,  exécu- 
mohmc  Elisabeth   hcimbsucht,   von  tée  à  Rome  par  Paul  Bril. 

Paul  Brill  zue  Rom  gemahlet. 

4.  Ferdinandt  ,    Churfurst    unnd  i.  La  Naissance  de  Jésus,  minia- 
Erzbischoff   zue    Colin,    die   Gcburt  ture,  exécutée  à  Rome  par  Jean  Kônig. 


(1)  Archives  de  la  sccrctaircrie  d'État  allemande,  aux  Archives  du  royaume. 


—  15  — 


Christi,  von  Hannss  Kônig,  zue  Rom 
gemahlel. 


5.  Christian,  Margraf  zue  Bran- 
denburg,  die  heylige  dreye  Kônige, 
von  Antonie  Motzart  gemahlet. 


6.  Ferdinandt,  Ertzhertzog  zue  Ôs- 
terreich,  die  Flucht  Christi  in  Egip- 
ten,  von  Paul  Brill  gemahlet. 

7.  Johann- Conradt,  Bishoff  zue 
Eystâtt,  wie  der  Herr  Christuss  in 
seinem  zwôlften  Jahre  mit  den  Gelàhr- 
ten  im  Tempel  disputiret,  von  Tobia 
Bernhardt  gemahlet. 

8.  Maximilian,  Herlzog  zue  Bayrn, 
die  Tauff  Christi,  von  Martz  Kager 
gemahlet. 

9.  Wie  Christuss  in  derWiisten  ver- 
sucht  wirdt,  von  Paull  Brill  gemahlet. 

10.  Frau  Sophia  gebohrne  zue  Hol- 
stein,  Hertzogin  zue  Stettin-Pom- 
mern,  die  Cananeysche  Hochzeit. 


H.  Augustuss  der  junger  Hertzog 
zue  Braunschwig  unnd  Linnenburg, 
wie  der  Herr  mit  einem  Samaritischen 
Weiblein  Sprach  helt  bei  einem  Bru- 
nen. 

12.  Frau  Clara -Maria  gebohrne 
zue  Stettin-Pommern,  Hertzogin  zue 
Braunschweig  unnd  Linnenburg,  die 
Historia  wie  die  Martha  so  beschefftig 
ist,  Maria  aber  dass  beste  Thcil  er- 
wehlcter. 


—  Donnée  par  Ferdinand  de  Bavière, 
archevêque  de  Cologne,  évêque  de 
Liège,  etc.,  fils  du  duc  Guillaume  IF, 
mort  en  1650. 

5.  Les  trois  Rois,  miniature  d'An- 
toine Mozart.  —  Donnée  par  Chré- 
tien, fils  de  Jean-George,  margrave 
de  Brandebourg,  auteur  de  la  branche 
des  margraves  de  Bareuth. 

6.  La  Fuite  en  Egypte,  miniature 
de  Paul  Bril.  —  Donnée  par  Ferdi- 
nand, archiduc  d'Autriche. 

7.  Jésus  au  milieu  des  Docteurs, 
miniature  de  Tobie  Bernhart.  — 
Donnée  par  Jean- Conrad  de  Gem- 
mingen,  évêque  d'Eichstâdt,  nommé 
en  1597  et  mort  en  1612. 

8.  Le  Baptême  du  Christ,  miniature, 
exécutée  par  Mathieu  Kager.  —  Don 
de  Maximilien,  électeur  de  Bavière. 

9.  La  Tentation  de  Jésus  dans  le  dé- 
sert, miniature,  exécutée  par  Paul  Bril. 

10.  Les  Noces  de  Cana.  —  Don  de 
Sophie,  fille  de  Jean  le  Jeune,  duc  de 
Holstein-Sonderbourg,  qui  épousa  Phi- 
lippe II,  duc  de  Poméranie  et  de  Stet- 
tin. 

11.  Jésus  et  la  Samaritaine.  —  Don 
d'Auguste,  duc  de  Brunswick  et  de  Lu- 
nebourg,  fils  de  Guillaume,  et  frère  de 
Christian,  auquel  il  succéda  en  1633. 

12.  Jésus  chez  Marthe  et  Marie.  — 
Don  de  Claire-Marie,  fille  de  Bogislas 
le  Bon,  duc  de  Stettin,  qui  épousa  : 
1°  Sigismond-Auguste,  lue  de  Meckel- 
bourg;  2°,  en  1607,  Auguste,  duc  de 
Brunswick-Lunebourg  ;  elle  mourut 
en  1623. 


16  — 


13.  Ertzherzog  Leopold  zue  Ôsler- 
reich,  Bishoff  zue  Strasburg  unnd 
Passaw,  wie  die  Kindtlein  zum  Herrn 
Christo  gebracht  werden,  von  Hannss 
Konig  gemablet. 

14.  Georg,  Herlzog  zue  Stcttin- 
Pommern,  wie  der  Herr  von  den  Jiin- 
gern  im  Schiff  wirdt  erweckht,  unnd 
dem  Windt  unnd  meer  gebeut  dass  es 
still  wirdt. 

15.  Joachim  Ernst,  Marghraf  zue 
Brandenburg,  wie  Christuss  mit  wenig 
Brotten  unnd  Fischlein  etliche  tausent 
Mann  speiset,  von  Antonie  Motzardt 
gemablet. 

1G.  Jobann-Adolph ,  Hertzogb  zue 
Scblesewick-Holstein,  wie  Petruss 
nach  der  Preedig  Christi  einen  glickh- 
licben  Fischfang  thuet. 

17.  Philipps,  Herlzog  zue  Holstein, 
wie  der  Gicbtbrichlige  durcbs  tach 
herunder  gelassen  und  vonn  Chrislo 
gcsundt  gemacht  wirdt. 

18  Frau  Elisabeth,  gebohrne  unnd 
vermeblte  Hertzogin  zue  Braunschweig 
unnd  Linnenburg,  Wittve ,  wie  der 
Herr  Christuss  der  Wittwen  zue  Nain 
einigen  Sohn  von  Todt  erweckhet. 

19.  Frau  Anna,  gebohrne  zue 
Schlesewick-nolslcin,  Hertzogin  zue 
Sleltin-Pommern,  Wittve,  wie  dass 
Wciblein  so  12  Jahr  den  Bluctgang 
gehabt  durchs  anruecren  der  Kleidcr 
Christi  gesundt  wirdt. 

20.  Morilz,  Landlgraf  zue  Hcsscn, 
die  Werklcrung  Christi  aufm  Berge 
Tbubor, 


13.  Laissez  venir  à  moi  les  petits 
enfants,  miniature,  exécutée  par  Jean 
Kônig.  —  Don  de  l'archiduc  Léopold 
d'Autriche,  nommé  évêque  de  Stras- 
bourg et  de  Passau  en  1607,  et  mort 
en  1625. 

14.  Jésus  apaisant  la  tempête.  — 
Don  de  George,  frère  de  Philippe  II, 
duc  de  Poméranie  et  de  Stettin,  qui 
mourut  en  1617. 

15.  La  Multiplication  des  pains  et 
des  poissons  dans  le  désert,  miniature, 
exécutée  par  Antoine  Mozart.  —  Don 
de  Joachim-Ernest,  margrave  d'An- 
spach,  fils  de  Jean-George,  margrave 
de  Brandebourg. 

16.  La  Pêche  miraculeuse.  —  Don 
de  Jean-Adolphe,  duc  de  Holstein- 
Gottorp,  mort  en  1616. 

17.  La  Guérison  du  paralytique.  — 
Don  de  Philippe,  duc  de  Holstein- 
Glucksbourg,  né  en  1584  et  mort 
en  1663. 

18.  La  Résurrection  du  fils  de  la 
veuve.—  Don  d'Elisabeth,  fille  de  Fré- 
déric II,  roi  de  Danemark,  qui  épousa, 
en  1590,  Henri-Jules,  duc  de  Bruns- 
wick-Wolfenbutlel,  mort  le  20  juillet 
1613;  elle  décéda  en  1626. 

19.  La  Guérison  de  la  femme  ma- 
lade, i —  Donné  par  Anne,  fille  de 
Jean  le  Jeune,  duc  de  Sleswick-Son- 
derbourg,  seconde  femme  de  Bogislas 
le  Bon ,  duc  de  Poméranie  et  de  Set- 
tin,  morte  en  1616. 

20.  La  Transfiguration.  —  Don  de 
Maurice,  landgrave  de  liesse',  morl 
en  1632. 


—   17 


91.  Ulrich,  Hertzog  zue  Steltin- 
Pommern ,  die  Auferweckhung  Lat- 
zari. 

22.  Philippuss-Juliuss,  Hertzog  zue 
Stettin-Pommern,  die  Hisloria  vom 
reichen  Mann  unnd  armen  Latzaro. 


23.  Frau  Agniss,  gebohrne  Mar- 
grafin  zue  Brandenburg,  Hertzogin 
zue  Stettin-Pommern,  etc.,  den  Oel- 
berg. 

24.  Ertzherzog  Maximilian-Ernes- 
tuss  zue  Ossterreich ,  die  Crônung 
Christi  von  Luchass  Kilian  mit  der 
Feder  gerissen,  Invention  des  Rotlcn- 
baimtes  (sic). 


25.  Ertzherzog  Maximilian  zue  Oss- 
terreich, Grossmeister  dess  Teutschen 
Ordenss,  die  Aussfuhrung  Christi. 


26.  Albrecht,  Hertzog  zue  Bayrn, 
die  Chreulzigung  Christi,  von  Hanss 
Fischer  gemahlet. 


27.  Bogisslaf,  Hertzog  zue  Stettin- 
Pommern,  die  funfF  Clugen  unnd  funf 
thorichlcn   Jungfrauen    wie  sie  dem 
Brcutigam  entgegcn  gehn. 
II. 


21.  La  Résurrection  de  Lazare.  — 
Don  d'Ulric,  frère  de  Philippe  II,  duc 
de  Poméranie  et  de  Stettin,  qui  fut 
nomme  évèque  de  Camin  en  1618. 

22.  La  Parabole  du  Riche  et  du 
Pauvre.  —  Don  de  Philippe- Jules, 
fils  d'Ernest-Louis,  duc  de  Wolgast, 
et  petit-fils  de  Philippe  Ier,  duc  de 
Poméranie  et  de  Stettin;  il  naquit 
en  1584-  et  mourut  en  1625.  Il  hérita 
en  1600  du  duché  de  Stettin  par  la 
mort  de  Jean-Frédéric,  son  oncle. 

23.  Jésus  sur  la  montagne  des  Oli- 
viers. —  Don  d'Agnès,  fille  de  Jean- 
George,  électeur  de  Brandebourg,  qui 
épousa,  en  1604-,  Philippe-Jules,  duc 
de  Stettin. 

24.  Le  Couronnement  du  Christ, 
dessin  à  la  plume,  composé  par  J. 
Rottenhaimer(?),  et  exécuté  par  Lucas 
Kilian.  —  Don  de  l'archiduc  Maximi- 
lien-Ernest  d'Autriche,  grand-mailre 
de  Tordre  Teutonique,  fils  de  Charles, 
archiduc  de  Gratz;  il  mourut  en  1616. 

25.  La  Résurrection  du  Christ.  — 
Don  de  l'archiduc  Maximilien  d'Autri- 
che, grand-maître  de  Tordre  Teutoni- 
que, fils  de  l'empereur  Maximilien  II, 
mort  en  1618. 

26.  Le  Crucifiement,  miniature,  exé- 
cutée par  Jean  Fischer.  —  Don  d'Al- 
bert, duc  de  Bavière,  landgrave  de 
Leuchtenberg  et  comte  de  Halle;  il 
avait  épousé,  en  1612,  Mathilde  de 
Leuchtenberg. 

27.  La  Parabole  des  Vierges  sages 
et  des  Vierges  folles.  —  Don  de  Bo- 
gislas,  mort  en  1637,  frère  de  Philip- 
pe II,  duc  de  Poméranie  et  de  Stettin. 

S 


—   18 


28.  Frau  Maria,  gebohrnes  Fraulein 
in  Holstein,  Eptisin  zue  Itzchow,  die 
Siindtfluet,  von  Hannss  Bullen  gc- 
mahlct. 

29.  Johannes-Friderich,  Hertzog 
zue  Wirttenberg. 

30.  Juliuss-Friderich,  Hertzog  zue 
Wirttenberg. 

5i.  Georg-Friderich,  Margraff  zue 
Baden. 

32.  Philipps-Ludtwig,  Pfalzgraf 
bei  Rbein. 

33.  Wolfganng-Wilhelm,  Pfalzgraf 
bey  Rhein. 

34.  Augustuss,  Pfalzgraf  bei  Rhein. 


35.  Johannes-Friderich,    Pfalzgraf 
bei  Rhein. 

36.  Ernst-Ludtwig,    Hertzog    zue 
Sachsen. 

37.  Franz,    Hertzog   zue  Steltin- 
Pommern,  etc.,  Bischof  zue  Caminn. 


38.  Frau  Sophia ,  gebohrne  aus'm 
Churfùrstlichem  Stam  zue  Sachsen, 
Herlzogin  zue  Stettin-Pommern.  » 


28.  Le  Déluge,  miniature,  exécutée 
par  Jean  Bullen.  —  Don  de  Marie  de 
Holstein,  abbesse  de  Ilzehoe,  dans  le 
duché  de  Holstein. 

29.  Don  de  Jean-Frédéric,  duc  de 
Wurtemberg,  mort  en  1628;  il  suc- 
céda à  Frédéric,  son  père,  en  1608. 

30.  Don  de  Jules-Frédéric,  frère 
du  précédent;  il  forma  la  tige  de 
Weitlingen. 

31.  Don  de  George-Frédéric,  mar- 
quis de  Bade-Dourlach,  né  en  1573, 
mort  en  1638. 

32.  Don  de  Philippe-Louis,  duc  de 
Neubourg,  mort  en  1614. 

33.  Don  de  Wolfgang-Guillaume, 
fils  du  précédent;  mort  en  1653;  il 
succéda  à  son  père. 

34.  Don  d'Auguste,  frère  du  précé- 
dent, mort  en  1631;  il  forma  la  bran- 
che des  ducs  de  Sulzbach. 

35.  Don  de  Jean-Frédéric,  frère  du 
précédent,  comte  de  Hippolstein. 

36.  Don  d'Ernest-Louis,  né  en  1 587, 
fils  de  François  II ,  duc  de  Saxe- 
Lauenbourg;  il  mourut  en  1620. 

37.  Don  de  François,  qui  fut  d'a- 
bord évêque  de  Camin,  et  qui  succéda, 
en  1619,  à  son  frère  Philippe  II,  duc 
de  Poméranie  et  de  Stetlin;  il  mourut 
en  1620. 

38.  Don  de  Sophie,  fille  de  Chris- 
tian 1",  électeur  de  Saxe;  elle  épousa, 
en  1610  ,  François,  duc  de  Poméranie 
et  de  Steltin,  cité  à  l'article  précé- 
dent, et  mourut  en  1635. 


19  — 


§  51.  Inventaire  de  manuscrits. 

Sommaire  :  Inventaire  des  manuscrits  de  liturgie  du  chapitre  de  Saint-Pierre, 
à  Anderlecht,  près  de  Bruxelles,  en  1505. 

L'inventaire  qui  suit  est  celui  des  livres  de  liturgie, 
au  nombre  de  plus  de  cent,  du  chapitre  de  Saint-Pierre,  à 
Anderlecht  :  il  fut  dressé  le  3  juillet  1505,  par  le  chanoine 
Renier  Van  den  Kerchove,  trésorier  de  la  communauté. 
On  remarquera  combien  peu  de  ces  livres  sont  imprimés. 

«  Primo  een  groot  missael  van  aile  den  jaere,  op  ten  hoogen  outaer. 

Een  groot  missael  van  aile  den  jaere,  geheeten  :  Ad  altare  béate  Elisabeth. 

Een  out  missael  de  toto  anno,  manet  in  altare  sancti  Guidonis. 

Vier  cleyn  halve  missale  :  twee  somer-stucken  ende  twee  wynter-stucken. 

Een  cleyn  missael,  in  franchyne,  dair  niet  dan  de  misse  van  requiem  inné 
en  staet. 

Twee  wynter-stucke  die  al  nieuwe  zyn  tôt  Schuete  gescreven  (1). 

Achte  anthiphoneers,  over  elc  zyde  vier,  te  weetenen  :  twee  zomer-deele 
ende  twee  wynter-deele. 

Vier  graduwale  van  den  jaire,  over  elc  zyde  twee. 

Acht  goede  souters  (2),  over  elc  zyde  viere. 

Twee  brevieren  van  al  den  jaere,  daeraf  den  eenen  is  premonslreyt-orduyn 
ende  den  anderen  Anderlechts. 

Een  canters  voer  de  toto  anno. 

Een  vers-boec  oft  venite-boeck. 

Twee  capiteele-boecken,  over  elc  zyde  eenen. 

Eenen  ouden  capiteel-boec  ende  eenen  soûler,  in  berderen  gebonden , 
liggende  in  de  tresorye. 

In  den  choor,  noch  twee  geheel  oude  antiphoneers. 

Een  les-boeck,  in  berderen,  dat  men  in  't  schole  besicht. 

Eenen  vocabuleren  franchyne  voir  den  dcecken,  met  eender  kethenen  ge- 
bonden. 

Een  boeck  geheeten  Summa  Raymundi,  met  eender  kethene  gebonden. 


(1)  Voy.  §15. 

(2)  Psautier. 


—  20  — 

Twee  matrilogye-boecken,  dair  mend'een  daghelycx  besicht,  ende  d'anderen 
is  out,  in  berderen  oie  gebonden. 

Een  evangelye-boec  liggende  opten  pulpetrum. 

Een  epistel-boeck  de  toto  anno,  oie  aldaer. 

Twee  ymmineren  (1)  cum  notis,  dairaf  den  eenen  gebonden  is  met  eencn 
nieuwen  zouter. 

Een  oude  cleyn  souters. 

Eenen  ordinaris,  leyt  in  den  choor. 

Een  vocabulare  geheeten  Mammclractus. 

Twee  omelye-boeken,  een  zomer-deel  ende  een  wynter-deel. 

Een  Légende  sanclorum. 

Twee  passionalc. 

Een  boeck  De  genesi,  metten  anderen  boecken  et  quatuor  libri  regum. 

Een  boeck  De  prophetis  ende  Apocalipses  Johannis. 

Een  boeck  tfActus  apostolorum  cum  Epislolis  Jacobi,  Pétri,  Johannis,  Jude 
et  Pauli,  et  Parabole  Salomonis,  Ecclesiastes,  Tobye,  Judit,  Hesler  et  Macha- 
beorum  inné  staen. 

Noch  vier  boecken  ongeketent,  die  over  beyde  zyde  ghaen,  d'een  geheeten 
Ralionale  dominorum;  d'anderen  een  vocabulier  geheeten  Catholicon;  't  derde 
boeck  bout  in  principio  Legendas  sanctorum,Vilas  pontificum  et  Librum  sutn- 
marum,  in  uno  volumine;  item  't  vierde  is  Scholaslica  historia  cum  theologia 
naturali,  in  uno  volumine. 

Glosa  carthusiensis  super  psalterio. 

Vita  Jhesu  ciusdem  carthusiensis,  in  tribus  voluminibus. 

Een  biblia  impressa. 

Een  bible  gescreven,  in  franchinc. 

Dccretale  magnum,  impressum. 

Scxlus  Clémentine  cum  institulionibus. 

Duo  psaltcria  cum  glossis. 

Twee  vigilye-boecken,  over  ele  zyde  eenen. 

Een  cleyn  boexken  dair  men  kinder  mede  doept  dat  eleer  is  ende  oie  die 
voente  mede  wydt. 

Een  out  cleyn  boexken  dair  't  sclvc  officie  inné  slaet. 

Een  seven  psalmo  metten  lclanyen  daer  men  mede  olyet  de  syeeke. 

Een  boeck  daer  Venite  ende  lessen  van  den  vigilyen  inné  staen. 

Een  aleph-boeck,  metter  nolen. 


(I;  Livrer  d'hymmes, 


—  24   — 

Vive  responsorye-boecken  oft  processye-boeken,  dairaf  de  drie  zyn  gebon- 
den  met  berderen,  ende  de  twee  met  coopertoryen,  van  francbyne. 

Vive  boecken,  in  swerlen  ieere  gebonden,  inhoudende  Feslum  beale  Marie 
Virginis. 

Een  van  denselven  officien  dair  chorus  op  steet,  in  francbyne,  gebonden. 

Noch  twee  quaternen  van  den  selven  offieyen,  papirenen. 

Twee  quaternen  houdende  Officium  sancti  Augustini,  in  franchyne. 

Drye  quaternen  houdende  Officium  undecim  milium  virginum. 

Noch  twee  quaternen  houdende  Officium  sancte  Elisabeth. 

Noch  twee  quaternen  houdende   Officium  visitationis  beale  Marie  Virginis, 

Een  quaternen  houdende  Officium  transfigurationis  Domini. 

Een  passye-boeck,  in  papire,  cum  notulis  (1).  » 


§  52.  Scribes  et  Enlumineurs, 

Sommaire  .•  Jacques  Pilavaine,  scribe  et  enlumineur,  à  Mons.  —  Manuscrits 
qu'il  a  exécutés.  —  Manuscrit  de  l'église  de  Saint-Hermès,  à  Renaix.  — 
Corneille  de  Lorimier,  calligraphe.  —  Jérôme  de  Roovere,  clerc,  scribe  et 
enlumineur. 

Pilavaine  (Jacques),  ' —  calligraphe  et  enlumineur  d'un 
mérite  secondaire,  était  natif  de  Péronne,  en  Vermandois, 
et  exerçait  son  art  à  Mons,  en  Hainaut.  Il  nous  apprend 
lui-même  ces  particularités.  Quant  à  l'époque  où  il  vivait, 
on  peut  affirmer  qu'il  florissait  sous  les  règnes  de  Charles 
le  Téméraire  et  de  Marie,  sa  fille.  Trois  manuscrits  sortis 
de  sa  plume,  sont  parvenus  jusqu'à  nous  :  ils  sont  con- 
servés à  la  Bibliothèque  de  Bourgogne.  Le  plus  beau  (2) 
est  un  exemplaire  grand  in-folio  sur  parchemin,  de  cin- 
quante-deux centimètres  de  hauteur,  des  Histoires  Marti- 
niennes.  Ce  volume  contient  274  feuillets  à  deux  colonnes, 
chacune  de  quarante-deux  lignes.  Il  est  enrichi  de  douze 


(1)  Archives  du  chapitre  d'Anderlecht,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  N°  90G9,  p.  2i0  du  catalogue. 


*j 


giandts  miniatures  qui  sont  entourées  d  encadreiueuis  fleu- 

miè.  et  qui  occupent  h  moitié  de  la  page,  et  de  trois 

«■Ires  vignettes  beaucoup  plus  petites  :  toutes  sont  l'œuvre 

:  J   ;-  .-  P    .\v;  -e    Voici     BS   sujets    ;:?  ^:;l:.>  miuÀa- 

terrestre  ff»  î 

■  2:   - 


îtuKfWr: 


petites  miniatures,  l'une  est  placée  en 
it  de  l'ouvrage  (t  12  r*)  et  rcpré- 
l'artîste  lui  ■cane  occupé  à  b 
de  son  livre;  les  deux  autres  :  Samson  êiouf- 
fmmi  le  /ion  et  rÊlectkm  et  Sam!  se  trouvent  aux  f«  o*  r 
et58f. 

Les  onze  premiers  feuillets  du  manuscrit  contiennent  la 
table  :  l'ouvrage  est  divisé  en  huit  cent-quatorze  chapitres, 
les  intitulés  sont  écrits  en  rouge.  A  l'intérieur  du 
il  y  a  un  très-grand  nombre  de  petites  lettrines 
A  la  fin  de  la  première  colonne  du  dernier 
i  lit  :  €*pltctnirt  1rs  brftotrrs  martnnfnnf  s 
comptes  par  3trqmrmtrî  pila* a tut  rscripnatii  rt 
rmUoriurmr  tan*mxtmî  t  JBns  m  ^tçuntst  natif 
)t  Prrnmr  ri  tJrrmrniais.  Sur  la  seconde  colonne,  une 
à  peu  près  contemporaine  a  consigné  l'annotation  sui- 
qui  nous  fait  connaître  le  nom  du  premier  proprié- 


—  25  — 


taire  du  livre  :  Ce  liore  est  appelle  les  iîlûrtinicnnes 
îratttont  ùe  la  ereaeton  bu  monbe  et  ùcs  fais  et  rengne 
fce  plusieurs  empereurs  ou  il  p  a  *o  histoires,  lequel 
est  a  monsr  Charles  be  Crop  comte  ùe  djhnap.  |  -  g 
Charles. 

Philippe,  père  de  Charles,  mourut  en  1482  ou  1485,  et 
le  titre  de  prince  de  Chimai  fut  octroyé  à  ce  dernier  en  1486. 
L'annotation  doit  donc  être  placée  entre  ces  deux  dates. 

Les  deux  autres  manuscrits  (i)  de  Jacques  Pilavoine 
sont  réunis  dans  le  même  volume,  et  contiennent  ensemble 
256  feuillets  en  parchemin,  à  deux  colonnes  de  trente- 
deux  lignes,  avec  capitales  dorées  et  enluminées.  Quoique 
l'un  d'eux  seulement  soit  signé,  l'écriture  est  identiquement 
la  même.  La  première  partie  du  volume  jusqu'au  f  I IS  r 
contient  V Arbre  des  batailles,  par  Henri  Bonnet;  l'autre 
est  le  traité  intitulé  :  les  Faits  d'aunes  de  chevalerie,  dont 
Christine  de  Pisan  est  l'auteur. 

L'Arbre  des  batailles  est  orné  au  commencement  d'une 
miniature,  où  Ton  voit  Henri  Bonnet  présentant  à  genoux 
son  livre  à  Charles  VI,  roi  de  France,  qui  est  entouré  de 
cinq  personnages.  Au  feuillet  suivant  se  trouve  une  autre 
miniature,  qui  occupe  la  moitié  de  la  page  et  dont  le  sujet 
est  un  duel  entre  chevaliers. 

Les  Faits  d'armes  de  chevalerie  s'étendent  depuis  le 
fo  417  ro  jusqu'au  f°  2*26  v°;  ce  traité  est  divisé  en  quatre 
parties,  avec  une  table  en  avant  de  chacune  d'elles.  Il  n'est 
enrichi  que  de  deux  grandes  miniatures  (fos  118  \°  et 
181  v°),  encadrées  comme  celles  du  manuscrit  précédent 
de  fleurs  et  d'ornements,  et  qui  représentent  toutes  deux 
Christine  de  Pisan;  elle  est  occupée  à  écrire  dans  la  pre- 
mière vignette.  A  la  fin  du  second  manuscrit,  on  lit  :  (£v. 

(!)>'•  et  0010. 


—  24  — 

fine  le  liure  qui  traite  it&  ixoh  larmes  eacript  par 
mop  3acquemart  |Jilat)aine.  Aubert  le  Mire,  qui  fut 
bibliothécaire  des  archiducs  Albert  et  Isabelle,  a  consigné 
à  la  fin  du  volume,  que  le  cardinal  infant  Ferdinand 
d'Autriche  eut  ce  livre  en  mains  le  12  décembre  J  639. 
Les  derniers  feuillets  du  manuscrit  contiennent  la  copie 
de  lettres  patentes  de  1506,  qui  ne  doivent  pas  nous  occu- 
per ici,  et  qui  forment  dans  le  catalogue  de  la  bibliothèque 
le  n°  9011. 

De  même  que  le  volume  qui  renferme  les  Histoires  Mar- 
tiniennes,\e  volume,  où  sont  transcripts  X Arbre  des  batailles 
et  les  Faits  d'armes  de  chevalerie,  ont  conservé  la  preuve 
de  leur  origine,  car  on  lit  aussi  sur  un  des  derniers  feuillets 
le  nom  de  Charles  de  Croy,  prince  de  Chimai,  et  les  enca- 
drements des  miniatures  attestent  également  par  les  écus- 
sons  et  la  devise  Moy  seul,  qui  y  est  souvent  repétée,  que 
le  volume  a  été  exécuté  par  Jacques  Pilavaine  pour  cet 
illustre  seigneur  ou  pour  son  père,  qui  avait  épousé  une 
comtesse  de  Meurs.  C'est  du  reste  ce  qu'une  personne  plus 
versée  dans  l'art  héraldique  pourra  établir  d'après  les 
armoiries. 

Pendant  que  ces  feuilles  s'imprimaient,  notre  ami  M.  Léon 
Paulet  faisait  insérer  dans  la  Picardie,  revue  qui  se  publie  à 
Amiens,  un  excellent  article  intitulé  :  Jacmart  Pilavaine, 
miniaturiste  du  XVe  siècle.  Cet  article  a  été  tiré  à  part, 
sous  forme  d'une  brochure  in-8°,  de  55  pages  (Bruxelles, 
Dccq,  1858).  M.  Paulet  y  décrit  au  long  les  miniatures 
qui  ornent  le  premier  manuscrit  dont  nous  parlons  ici  :  il 
n'a  pas  eu  connaissance  des  deux  autres. 

De  Lorimfer  (Corneille).  —  Manuscrit  de  l'église  de 
Saint-Hermès,  a  Renaix.  —  Au  §  15,  nous  avons  fait  la 
description  d'un  volume  écrit  en  1514,  par  Corneille  de 
Lorimier,  et  que  nous  avons  attribué,  en  l'absence  de  toute 


—  25  — 

autre  indication,  à  quelque  église  collégiale  ou  prévôté  du 
pays  de  Liège.  Nous  avons  depuis  reçu  de  Mr  E.  Joly,  à 
Renaix,  quelques  observations  à  ce  sujet.  Il  nous  propose, 
et  nous  sommes  entièrement  de  son  avis,  de  reconnaître 
dans  ce  manuscrit  une  autre  origine.  En  effet,  deux  des 
noms  qui  se  lisent  dans  les  miniatures,  se  retrouvent  dans 
la  liste  des  chanoines  de  la  collégiale  de  Saint-Hermès,  à 
Renaix;  ce  sont  ceux  de  Jacques  Kickenpois,  mort  vers  1 567, 
et  de  George  de  Rodere,  mort  en  1561.  Il  faut  encore  dire 
qu'en  1535  vivait  un  chanoine  appelé  en  latin  Paul  deVal- 
le,  ou  Van  den  Daele,  qui  mourut  en  1 557,  et  qu'un  certain 
Melchior  le  Lorimier,  chanoine  de  la  cathédrale  de  Cambrai, 
fut  nommé  doyen  à  Renaix,  en  1523,  et  décéda  en  1534. 
C'est  probablement  un  frère  ou  un  parent  de  ce  dernier 
qui  a  exécuté  le  manuscrit. 

Dans  les  registres  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Ar- 
chives du  royaume,  n°  21918,  f°xlv  v°;  n°  21919,  f°  lxv  r° 
et  f°  lxxv  r°;  et  n°  21921,  f°  xxxv  v°,  il  est  question  d'un 
personnage  du  nom  de  Corneille  de  Lorimier,  le  Lormier 
ou  le  Lorimier,  «  demourant  à  Renaix,  »  qui  figure  comme 
o  promoteur  député  au  faict  de  l'inquisition  au  pays  de 
»  Flandres,  »  depuis  le  commencement  de  Tannée  1551  et 
jusqu'à  la  fin  de  janvier  1554,  en  compagnie  du  terrible 
Pierre  Titelmans,  doyen  de  Renaix,  inquisiteur  commis  par 
Charles-Quint.  L'année  1554  est  probablement  celle  de  sa 
mort,  car  son  nom  est  alors  remplacé  par  celui  d'un  certain 
Nicolas  de  Hondt,  qui  occupa  la  même  charge  de  promo- 
teur du  saint  office.  Nous  ne  craignons  pas  d'avancer  que 
c'est  là  notre  calligraphe. 

De  Roovere  (Jérôme),  —  scribe  et  enlumineur,  est 
qualifié  de  clerc.  Au  mois  de  mai  1539,  Philippe  de  Croy, 
duc  d'Arschot,  lui  fait  payer  11  livres  3  sous  «  pour  avoir 
»  escript  et  copié  aulcunes  escriptures.  »  Il  reçoit  encore 

II.  3 


_  20  — 

de  ce  seigueur  8  livres,  en  1541,  «  pour  avoir  copié  ung 
»  grant  dénombrement  que  feu  monseigneur  de  Chimay  a 
»  baillé  de  sa  terre  de  Lillers  »  (i). 

Nous  rappellerons  que  nous  avons  mentionné  au  §  3, 
un  enlumineur  du  nom  de  Jean  de  Roovere,  qui  vivait 
encore  en  1527. 


§  53.  Inventaire  de  tableaux,  sculptures,  orfèvre- 
ries, etc. 

Sommaire  :  Inventaire  des  tableaux,  manuscrits  et  objets  d'art  divers  du 
château  de  Belœil,  en  1559,  appartenant  à  Philippe,  comte  de  Ligne  et 
de  Fauquembcrgue,  baron  de  Wassenaer,  etc. 

Les  Archives  judiciaires,  à  Mons,  possèdent  un  petit 
registre  in-4°,  de  28  feuillets,  intitulé  :  «  Inventoire  dé  tous 
»  et  quelconcques  les  biens  meubles  trouvez  ou  chasteau 
»  et  fortresse  de  Bailœl,  faict  à  l'ordonnance  de  mes- 
»  sieurs  les  hommes  féodaulx  de  la  noble  et  souveraine 
»  court,  à  Mons,  suivant  la  requesle  présentée  par  noble 
»  et  puissant  seigneur  messire  Philippes,  comte  de  Ligne 
»  et  de  Faulckemberghe,  chevalier  de  Tordre  du  roy,  nos- 
»  tre  sire,  affin  de  povoir  entrer  oudict  chasteau  sans  pré- 
»  judice  aux  debtes  de  son  feu  père,  etc.  »  Cet  inventaire 
fut  commencé  le  17  et  terminé  le  20  août  1559,  par  An- 
toine Hallot,  lieutenant  prévôt  de  Mons,  et  Quentin  du 
Prêt.  Nous  en  avons  extrait  la  liste  des  tableaux  qui  exis- 
taient au  château  de  Belœil  à  cette  époque,  et  parmi  toutes 
les  autres  curiosités  nous  avons  fait  un  choix  des  pièces 
qui  nous  ont  paru  avoir  quelque  intérêt.  L'inventaire  men- 


(1)  Extraits  d'un  registre  intitulé  :  Parties  desboursces  pur  Gaultier  de 
Li/crc,  pour  lei  extraordinaires  de  monseigneur  le  duc  d'Arschol,  depuis  le 
premier  jour  de  novembre  1537,  aux  Archives  judiciaires,  à  Mons. 


—  n  — 

tionne  aussi  quelques  tapisseries,  qui  trouveront  leur  place 
ailleurs;  le  sceau  d'argent  de  la  dame  de  Wassenaer,  brisé; 
quatre  cartes  géographiques,  sur  toile,  celles  de  Frise,  de 
Brabant,  de  Gueldre,  de  Hollande,  et  «  le  gardinat  du 
«  Hainaut  »,  c'est-à-dire  le  jardin  ou  tableau  sous  forme 
d'enclos  des  armoiries  des  villes,  abbayes,  pairies,  etc., 
du  comté.  Quant  aux  livres,  voici  comment  sont  décrits 
ceux  que  le  document  renseigne  : 

«  Ung  grand  livre  couvert  de  velour  noir,  les  boucles  de  cuivre  dorées, 
armoyé  des  armes  de  Bourgoigne  et  d'Angleterre,  appellet  le  Livre  des  Anges. 

Deux  heulres,  de  parchemin,  couvertes  de  velour,  les  ymaiges  ouvrez  d'or. 

Ung  missel  couvert  de  velour,  figuré  avecq  les  doux  et  bouclez  d'argent 
doré,  estant  en  une  custode.  » 

Pour  s'expliquer  la  présence  de  certains  portraits  dans 
la  collection  du  château  de  Belœil,  nous  dirons  que  ce 
Philippe,  à  la  demande  duquel  l'inventaire  fut  dressé,  était 
comte  de  Ligne  et  de  Fauquembergue,  baron  de  Wasse- 
naer, de  Belœil,  de  Ville,  etc.,  et  qu'il  avait  épousé  Mar- 
guerite de  Lalaing,  fille  de  Philippe,  comte  de  Hoogstraelen. 
Il  mourut  en  1583  et  fut  enterré  à  Belœil.  Ce  seigneur 
était  fils  de  Jacques,  lequel  eut  deux  femmes  :  Marie, 
héritière  deWassenaer,  morte  en  1544,  et  Jeanne  de  Hale- 
wyn,  décédée  le  27  décembre  1557. 

Tableaux  et  Sculptures. 

«  Ung  tableau  de  l'éfigie  feu  Anthoine,  Ung  aultre  de  sainct  Christoffie 

seigneur  de  Ligne.  Ung  aultre  de  Nostrc-Damme. 

Ung  tableau  de  la  Lucrèse.  Ung  aultre  de  sainct  Bernard. 

Ung  aultre  de  la  généalogie  des  duez  L'éfigie  madamme  de  Savoye. 

de  Bourgoigne  jusques  à  l'empereur  Ung  tableau  d'albade  du  Jugement  de 

Charles  V«.  Paris. 

Un  aultre  tableau  de  la  Lucrèse.  Ung  aultre  tableau  d'albade  de  Nostre- 
La  Décolalion  sainct  Jehan  ou  de  Nos-         Damme. 

tre-Seigneur.  Ung  aultre  tableau  de  l'éfigie  de  quel- 
Ung  tableau  de  saint  Anthoine.  que  marchant. 


—  28 


Ung  tableau  de  léfigie  madamme  la     L'éfigie  madamme  d'Egmonl. 


grande. 
L'effigie  du  duc  Jan. 
L'effigie  du  ducq  de  Bavière. 
Ung  petit  tableau  de  l'éfigie  du  roy 

Loys  de  Hongrie. 
Ung  petit  tableau  à  deux  foeillez. 


L'éfigie  mademoiselle  des  Fossez. 
L'éfigie  du  comte  de  Ligne  estant  en 

eage  de  chincq  ans,  qui  est  cestuy 

de  présent. 
Ung  tableau  de   Nostre-Damme,   de 

broudure. 


Ung  tableau  de  la  représentation  de     Ung  aultre  de  saincte  Katherine. 


la  Vierge  Marie  à  deux  foellez. 
Ung  tableau  de  sainct  Jhérosme. 
L'éfigie  de  la  Magdelaine. 
L'éfigie  de  la  reyne  de  Hongrie. 
L'éfigie  feu  monseigneur  de  Hocslrate. 
L'éfigie  mademoiselle  la  séneschal  de 

Tournay. 
L'éfigie  madamme  de  Bailloel. 


Ung  tableau  d'un  enflant  mangeant 

papin. 
Ung  tableau  de  Nostre-Damme. 
L'éfigie  du  seigneur  de  Houfalize. 
L'éfigie  d'un  vieu  seigneur  d'Aigmond 

avecq  madamme  sa  femme. 
L'éfigie  don  Loys  de  Villa. 
Item  le  seigneur  de  Lumen. 


Une  aultre  éfigie  d'une  damme  avecq     L'éfigie  du  seigneur  la  Chau. 


le  pluma  blan. 

L'éfigie  du  prince  de  Saulmona. 

Idem  madamme  de  Lumen. 

L'éfigie  du  seigneur  de  Wassenaire. 

Une  éfigie  ayant  robbe  noir  rickamée 
d'or. 

L'éfigie  madamme  de  Wassenaire. 

Ung  grand  tableau  de  Nostre-Dame. 

L'éfigie  de  l'empereur. 

L'éfigie  d'un  vieu  seigneur  de  Wasse- 
naire. 

L'éfigie  de  la  vièze  damme  de  Wasse- 
naire. 


Ung  tableau  de  Nostre-Damme. 
Ung  tableau  de  la  Lucrèse. 
Ung  tableau  de  quelque  damme. 
Ung  grand  tableau  de  Jugement  de 

Paris. 
Ung  tableau  d'ivoire  où  y  a  la  Passion 

Nostre-Seigneur. 
Ung  sainct  Franchois  d'albadc. 
La  Mort  en  yvoire,  avecq  une  kainelte 

de  cuivre. 
Une  Nostre-Damme  de  bois   painte 

d'or  et  d'azurc.  » 


Orfèvreries,  Bijoux,  Médailles,  etc. 


«  Ung  tableau  d'or  de  la  Nativité,  avecq 

des  rubis,  perles  et  ung  dyamant  a 

crochet. 
Ungpely  tableau  d'or  de  sainct  Michiel 

avecq  rubis  et  dyamand. 
Ung  aultre  pety  tableau  d'or  csmaillié 

de  rouge. 


Ung  petit  rond  tableau  d'or  avec  une 
roze  ou  mitant. 

Ung  aultre  pety  tableau  d'or  avecq  la 
teste  sainct  Jan. 

Six  rons  tableaux  d'argent  doret,  si- 
comme  l'un  de  la  Décolation  de 
sainct  Jehan,  avecq  pluiseurs  perles 


—  29  — 


et  piéries;  le  ije  de  Nostre-Damme; 
ung  aultre  aussi  de  Nostre-Damme 
ayant  son  enffant;  le  iiije  aussi  de 
sainct  Jehan  ayant  une  ameralle;  le 
ve  pareillement  Nostre-Damme;  et 
le  vje  le  chief  saincte  Catherine. 

Item  sainct  Adrien  d'argent  doré. 

Ung  tableau  avecq  deux  cloans  d'ar- 
gent doré,  ouquel  y  a  l'Anonciation 
Nostre-Damme,  de  cockil  de  perle. 

Une  médaille  d'or  de  l'empereur  Con- 
stantin. 

Quattre  pièces  de  coral  de  l'arbre  de 
Jessé,  les  personnaiges  d'argent 
doré. 

Trente  getz  d'argent  des  armes  de 
Bourgoine  et  Angleterre.  - 

Le  pied  de  l'arbe  de  Jessé  d'argent 
doré,  la  branche  de  coral  rouge, 
avecq  pluisieurs  personnaiges  d'ar- 
gent doré. 


Une  médaille  de  fin  or  d'une  damme 
ayant  ung  lion  en  son  giron. 

Une  grande  couppe  dorée,  avecq  l'arbe 
de  Jessé,  et  la  couvercle  de  meisme, 
que  l'on  dist  venir  du  roy  de  Dine- 
marcque;  avecq  la  custode  y  ser- 
vante. 

Une  couppe  dorée,  esmaillié,  avecq  les 
déesses  Vénus,  Juno,  Pallas  et  les 
chiefz  de  l'empereur  et  aultres, 
avecq  la  custode. 

Une  couppe  dorée,  au-dessus  Lucressc, 
avecq  la  custode. 

Une  couppette  dorée,  au-dessus  y  a 
ung  fol  avecq  la  custode. 

Une  couppe  dorée,  esmaillée  de  vert 
et  rouge,  au-dessus  y  a  Cupido;  en 
une  custode. 

Une  couppe  dorée,  gravée  sur  icelle 
le  Jugement  de  Salomon;  avecq  la 
custode.  » 


Avec  si  peu  d'indications  utiles,  il  serait  sans  aucun 
doute  très-difficile  de  reconnaître  les  objets  d'art  men- 
tionnés plus  haut  s'ils  existent  encore;  mais  en  publiant 
dans  notre  recueil  des  inventaires  de  ce  genre,  nous  n'avons 
eu  pour  but  que  de  donner  une  idée  de  l'importance  de 
certaines  collections  et  de  l'ameublement  des  hôtels  et  châ- 
teaux de  nos  grands  seigneurs  des  temps  passés. 


—  50  — 
§  54.  Histoire  des  monuments. 

Indication  des  localités  :  Bailleul,  Beveren ,  Binche,  Bois-Ie-Duc,  Bois-Sei- 
gneur-Isaac,  Bouvignes,  Bruxelles,  abbaye  de  la  Cambre,  Dînant,  Mcrch- 
ten,  Montaigu,  abbaye  de  Moulins,  Nivelles,  abbaye  de  Nizelles  et  Tournai. 
—  Moulin,  sculpteur  à  Écaussines.  —  Carrières  de  Vilvorde  au  XIVe  siècle. 

Château  de  Beveren.  —  En  1395,  Philippe  le  Hardi 
ordonna  la  restauration  complète  du  château-fort  de  Beve- 
ren, en  Flandre.  Les  travaux  commencèrent  le  16  avril 
sous  la  direction  du  châtelain  Guyot  de  Lompré,  écuyer 
d'écurie  du  duc  de  Bourgogne.  On  reconstruisit  entière- 
ment le  mur  d'enceinte  qui  tombait  en  ruines:  déjà  en 
1370  son  état  de  délabrement  avait  nécessité  tant  en  ma- 
tériaux qu'en  journées  d'ouvriers  une  dépense  de  37  livres 
4  sous  8  deniers  gros  (î).  On  éprouva  des  difficultés, pour 
la  démolition  de  ce  mur  en  1395,  ce  que  la  personne  char- 
gée de  la  gestion  des  deniers  affectés  à  ce  travail  a  eu  soin 
de  consigner  dans  son  compte  de  la  manière  suivante  : 

«  Est  assavoir  que,  pour  le  proufiit  de  l'ouvrage  dessusdit,  fu  advisé  par 
les  commissaires  et  les  ouvriers  que  les  viez  murs  du  circuile  dudit  chastel, 
qui,  pour  ce  que  le  fondement  d'iceulx  n'estoit  pas  assés  parfont,  estoient  tèle- 
ment  avalés,  fendus,  crevez  et  empirez  qu'ilz  n'estoient  mais  d'aucune  valeur 
ou  deffense,  l'en  abatroit  du  tout  et  jelteroit  hors  le  fondement  d'iceulx  et  y 
scroit  mis  j  nouvel  fondement  plus  parfont  que  paravant  n'avoit  esté,  et  pa- 
reillement seroit  refait  j  mur  nouvel;  lesquelz  viez  murs  qui  estoient  fondés 
hors  de  l'caue  on  n'a  peu  abatie  ne  ledit  viez  fondement  jetter  hors  que  un 
peu  au  cop  ainsi  que  de  jour  à  autre  l'en  le  povoit  refaire,  pour  ce  que  la 
terre  de  la  mote  par-dedens  les  murs  estoit  si  haute  et  toute  droite  scnz  aucun 
respondant  autre  que  ledit  mur  par-dessus  l'eau e  que  qui  eust  abatu  grans 
pans  et  fait  grans  iraux  à  une  fois  audit  mur  ladicte  terre  de  la  mote  s'eust 
toute  cheute  aval  es  fossez  dudit  chastel  pour  ce  qu'elle  n'eust  point  eu  de 
respondant,  et  ainsi  on  n'eust  peu  venir  à  chief  dudit  ouvrage,  et  jù  soit  ce 
que  il  ait  esté  fait  en  ceste  manière  si  a-il  convenu  avoir  charpentiers  et 

(1)  Compte  en  rouleau  n°  2907,  aux  Archives  du  royaume. 


—  51  — 

autres  ouvriers  pour  faire  estallages  et  mettre  bailles  et  planées  contre  ladicle 
terre  tant  d'un  costé  comme  d'autre.  » 

Nous  avons  rencontré  ailleurs  à  l'occasion  de  la  démoli- 
tion du  vieux  mur  d'enceinte  une  dépense  de  trois  douzai- 
nes de  «  fors  gens  pour  manier  les  roques  et  pièces  qui 
»  chéoient  [tombaient]  du  viez  mur  quant  on  le  abatoit,  re~ 
»  mettre  à  point  et  chargiez  sur  chivières,  lesquelles  roques 
»  esloient  si  dures  que  les  ouvriers  y  froissoient  et  gastoient 
»  toutes  leurs  mains.  » 

Henri  Heylen  et  Jean  deHeyst,  de  Vilvorde,  fournirent 
les  pierres  blanches  appelées  ordun,  dont  la  verge  d'une 
contenance  de  vingt  pieds  revenait,  livrées  sur  place,  au 
prix  de  25  sous  gros. 

Les  travaux  de  reconstruction  et  de  démolition  furent 
confiés  à  JeanYmpeou  Impin  et  à  Michel  de  Mellebrouc,  qui 
mourut  en  1396.  On  dépensa  du  16  avril  1395  au  24  dé- 
cembre 1398  près  de  1,750  livres  de  Flandre.  En  1402 
d'autres  travaux  furent  encore  exécutés;  ils  coûtèrent  la 
somme  de  1,380  livres  6  sous  parisis  (2). 

On  voit  par  les  détails  des  dépenses  faites  au  château 
de  Beveren,  qu'il  se  composait  de  plusieurs  tours,  grosses 
et  petites;  trois  de  ces  tours  furent  élevées  en  1395  et  an- 
nées suivantes  (es  trois  tours  noafves  dudit  chastel  et  Mec 
faictes  de  nouvel  du  cosîé  de  Noord,  dont  l'une  et  la 
moyenne  tour  est  plus  grande  que  nulle  des  autres  deux 
entre  le  porte  devant  et  le  grosse  tour  derrière  qui  siet  droit 
à  /' opposite  de  ladite  porte). 

Abbaye  de  Moulins,  près  de  Dînant.  — -  Par  lettres  paten- 
tes datées  de  Gand,  le  6  mai  1423,  Philippe  le  Bon  doune 
aux  religieux  de  cette  communauté  une  somme  de  100  fr., 

(1)  Registres  n°s  26545  à  26547  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 

(2)  Registre  n"  26548,  ibidem. 


—  32   — 

de  33  gros  la  pièce,  «  pour  convertir  es  édiffices  de  leur 
»  église  (i).  » 

Tour  de  Crèvecœur,  àBouvignes.  — Dans  un  registre  aux 
Archives  du  royaume  (2),  se  trouve  un  chapitre  intitulé  : 

«  Ouvrages  et  réparacions  fais  es  mois  de  juing,  jullet, 
»  aoust  et  septembre  mil  iiijc  xliiij  (1444)  à  le  tour  de  Crè- 
»  vecœur,  qui,  par  la  derrenière  guerre  de  Liège,  avoit 
»  esté  em  partie  toute  rompue  et  démolie  des  bonbardes  et 
»  canons  dont  ceulx  dudict  pays  de  Liège  le  bâtirent,  eulx 
»  tenant  le  siège  devant  la  ville  de  Bouvigne.  » 

Prieuré  de  Bois-Seigneur-Isaac,  près  de  Hal.  —  Philippe 
le  Bon  donne,  par  lettres  patentes  du  20  décembre  1445, 
aux  religieux  de  cette  maison,  des  bois  pour  réparer  leur 
église  et  leur  couvent  (3). 

Couvent  des  Carmes,  à  Bruxelles.  —  Don,  par  lettres 
patentes  de  Philippe  le  Bon  du  9  septembre  1451,  de  80 
couronnes  d'or  «  pour  les  travaux  que  l'on  y  fait  présen- 
tement (4).  » 

Église  de  Saint- Jacques-sur-Coudenberg,  à  Bruxelles. 
—  Par  lettres  patentes  du  28  janvier  1457  (n.  st.), 
Philippe  le  Bon  donne  100  livres,  de  60  gros  la  pièce, 
pour  aider  à  couvrir  les  frais  de  la  charpente  de  l'église  et 
pour  construire  un  escalier  contre  la  grosse  tour  de  cet  édi- 
fice (om  te  hclpen  tymmeren  ende  volmaken  eenen  weyn- 


(1)  Registre  n°  18203,  4°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  N»  3241,  ibidem. 

(3)  Registre  n°  2415,  3°,  f°  cxxv  r°,  ibidem. 

(4)  Ibidem. 


—  35  — 

delsteen  neven  den  grooten  torre  van  der  voorschreien 
kercken)  (1). 

Couvent  des  Frères-Mineurs,  à  Bois-le-Duc.  —  Philippe 
le  Bon  accorde  à  ces  religieux,  par  mandement  du  12  mars 
1465  (n.  st.),  lOOécus,  de  48  gros  de  Flandre  la  pièce, 
pour  «  emploïer  en  la  réédificacion  et  réfection  de  leur  cou- 
»  vent,  lequel  nagaires  par  feu  de  meschief  a  esté  ars  et 
»  brûlé  (2).  » 

Ville  de  Dînant.  —  On  conserve  aux  Archives  du 
royaume  un  compte  de  la  démolition  du  château  et  des 
tours,  portes,  murailles  et  fortifications  de  la  ville  de  Dînant, 
faite  par  ordre  du  duc  de  Bourgogne,  démolition  qui  fut 
commencée  le  2  septembre  et  achevée  le  31  octobre  1466. 
La  direction  de  ce  travail  de  destruction  fut  confiée  à  Pierre 
de  Rommergnotte,  bourgeois  de  Bouvignes,  comme  étant 
le  plus  propre  «  pour  ce  faire  à  moins  de  frais.  »  Dans  ce 
compte  la  dépense  s'élève  à  620  livres  6  sous,  de  40  gros. 
Une  autre  partie  de  celte  dépense,  c'est-à-dire  une  somme 
de  917  livres  14  sous,  est  mentionnée  dans  le  compte  du 
produit  de  ce  qui  a  été  vendu  après  le  pillage  de  la  ville. 
Voici  les  noms  de  quelques  constructions  qui  existaient  à 
Dinant  avant  1466,  tels  que  nous  les  avons  copiés  dans  les 
documents  dont  nous  parlons  :  «  la  porte  vers  le  pas  Baïarl; 
»  —  deux  tours  eslans  entre  le  chastel  et  la  porte  nommée 
»  la  porte  de  le  Val  ;  —  une  grosse  tour  estans  au-dessus  de 
»  la  ville,  nommée  la  tour  Saint-Jehan;  —  une  tour  estant 
»  entre  le  molin  à  l'iaue  de  la  ville  et  la  porte  du  pas  Baïart; 
»  —  une  tour  estans  entre  le  pont  de  Mœuse  et  le  tour  Cor- 


(1)  Registre  n°  2418,  2°,   f°  cxvij  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux 
Archives  du  royaume. 

(2)  Collection  des  acquits  de  la  recette  générale  des  finances,  ibidem. 


—  34  — 

»  nière  estant  sur  ledicte  rivière  de  Mœuse,  du  costé  envers 
»  Bouvignes.  » 

Couvent  des  religieuses  de  Bailleul.  —  Le  1 1  mars 
1494  (n.  st.),  les  religieuses  de  Bailleul  déclarent  avoir 
reçu  une  somme  de  12  livres,  de  40  gros  la  pièce,  que  le 
receveur  général  des  finances  leur  a  payée  par  ordre  de 
Philippe  le  Beau,  «  pour  les  aidier  à  réédiffîer  leur  cloislre 
»  que  pendant  les  dernières  guerres  a  esté  tout  destruit  et 
»  bruslé  (t).  » 

Abbaye  de  Nizelles,  en  Brabant.  —  Dans  une  chronique  % 
manuscrite  de  cette  abbaye  qui  existe  aux  Archives  du 
royaume,  on  lit  que  le  couvent  et  l'église  furent  détruits 
par  le  feu,  au  commencement  de  Tannée  1502,  et  que  le 
30  mai  de  la  même  date  on  commença  à  rebâtir  letemple 
qui  fut  consacré  en  1508.  L'église  fut  de  nouveau  brûlée  en 
1577  par  une  bande  de  soldats.  On  ne  commença  à  la  res- 
taurer qu'en  1601.  La  même  chronique  nous  apprend  qu'en 
1776,  on  entreprit  la  restauration  de  tous  les  bâtiments  de 
l'abbaye,  et  qu'à  cette  époque  on  changea  le  maître-autel 
sur  lequel  fut  placé  un  tabernacle  de  cristal  provenant  de 
l'église  Saint-Jacques,  à  Nivelles,  ainsi  que  deux  adorateurs 
faits  à  Écaussines,  par  un  sieur  Moulin,  sculpteur. 

Couvent  des  Sœurs-Noires,  à  Binche.  —  Don  de  200  li- 
vres, fait  au  nom  de  Charles-Quint,  en  1555,  «  pour  les 
»  aidier  à  rédiffier  et  construire  leur  esglize  et  cloistre  brus- 
»lée  et  ruynée  par  les  Franchois  en  l'an  xvc  liiij  (a).  » 


(1)  Collection  des  acquits  de  la  recelte  générale  des  finances,  aux  Archives 
du  royaume. 

(2)  Registre  n°  F.  234  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  dépar- 
tement du  Nord,  à  Lille. 


—  35  — 

Abbaye  de  la  Cambre,  près  de  Bruxelles.  —  Don  de 
3,000  livres,  en  1597,  au  nom  du  roi  Philippe  II,  pour  la 
reconstruction  de  l'église  de  cette  abbaye. 

«  Payé  aux  abbesse  et  religieuses  de  l'abbaye  de  la  Chambre,  situé  lez 
Bruxelles,  iijm  livres  que  Sa  Majesté,  par  lettres  patentes  données  audict 
Bruxelles,  le  1er  d'aougstxv0  iiijxx  xvij,  leur  at  accordé  une  fois  en  considéra- 
tion que  durant  les  derniers  troubles  depuis  Tan  xvc  lxxviij,  elles  sont  esté  con- 
strainctes  d'abandonner  ledict  cloistre  et  se  retirer  avecq  toulte  leur  religieuse 
congrégation  en  nombre  d'environ  cent  personnes  en  ladicte  ville,  où  elles 
sont  tenues  bien  eslroictement  et  aussy  esté  enserrées  et  retenues  de  force 
par  les  rebelles  ayants  occupé  icelle  ville  jusques  l'an  xvc  iiijxx  v;  durant 
lequel  temps  elles  ont  enduré  et  souffert  beaucoup  d'oppressions  et  extorsions 
tiranicques  des  hérilicques;  à  condition  que  lesdicts  iijm  livres  ne  seront 
employées  ny  déverties  en  aultre  usaige  que  à  la  rédifficalion  de  leur  églize 
ayant  esté  destruicte  par  lesdicts  rebelles,  du  tamps  qu'ilz  occupoient  ladicte 
ville  (1).  » 

Commune  de  Mer chien.  —  Par  diverses  lettres  patentes 
de  1562,  1563  et  1566,  Marguerite  de  Parme  accorda  au 
nom  du  roi  des  subsides  pour  aider  le  magistrat  de  la  fran- 
chise de  Merchlen,  à  faire  rebâtir  les  maisons  détruites 
par  suite  d'un  grand  incendie.  On  y  lit  que  les  habitants  de 
cette  localité  ne  pouvaient  payer  leur  quote-part  dans  les 
aides,  et  «  comment  furent  par  feu  y  bouté  de  fait  par  au- 
»  cuns  malfaicteurs  boute-feux,  comme  l'en  dit,  arses  et 
»  brûlées  toutes  les  meilleurs  et  les  plus  puissans  et  nola- 
»  blés  maisons  et  manoirs  de  toute  la  ville  et  franchise  (2).  » 

Château  de  Couvin.  —  Permission  de  réédifier  le  châ- 
teau de  Couvin,  en  1572  (3), 


(1)  Registre  n°  23569,  f°  132  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 

(2)  Collection  des  acquits  de  la  recette  générale  des  finances,  ibidem. 

(3)  Archives  du  conseil  privé,  registre  aux  dépêches  de  1571-1574,  f°  124, 
aux  Archives  de  l'État,  à  Liège. 


—  36  — 

Église  du  Béguinage,  à  Bruxelles.  —  Don  de  500  livres 
fait,  par  lettres  patentes  du  20  août  1597,  au  recteur  du 
Béguinage,  «  pour  achever  l'érection  de  l'église  »  (î). 

Église  de  Vhôpital  Saint-Pierre,  à  Bruxelles.  —  Voici 
une  note  de  l'année  1597  qui  concerne  cet  édifice  : 

«  Aux  religieuses  du  couvent  de  Saint-Pierre,  dit  Zieckclieden,  à  Bruxelles, 
ije  livres,  en  considération  que  durant  la  rébellion  de  la  ville  de  Bruxelles, 
ilz  (sic)  estoient  constrainctes,  par  la  rage  et  furie  des  ennemiz  et  héréticques, 
eulx  réfugier  en  certaine  maison  particulière,  pendant  lequel  temps  leur 
église  (qui  estoit  ung  bien  beau  et  ample  vaisseau)  avoit  esté  ruynée  de  piet 
en  comble  et  les  ornemens  et  meubles  d'icelle  spoliez  (2).  » 

» 

Église  de  Sainte- G ertrude,  à  Nivelles.  —  (Voy.  §  57).  — 
D'après  des  documents  du  siècle  dernier,  on  voit  que  la 
châsse  de  Sainte-Gertrude  pesait  alors  370  livres  de  Bra- 
bant,  et  que  le  coffre  avait  6  pieds  2  pouces  de  longueur 
sur  2  1/2  de  hauteur  et  1  1/2  de  largeur  (3).  Ces  documents 
nous  ont  également  fourni  quelques  dates  relatives  à  l'enlè- 
vement ou  au  replacement  du  corps  de  sainte  Gertrude 
dans  l'église ,  quand  les  événements  faisaient  craindre 
quelque  invasion  militaire.  Ces  reliques  que  les  chanoines- 
ses  conservaient  avec  tant  de  soin  furent  réintégrées  avec 
la  châsse  le  24  septembre  1574,  le  17  septembre  1585, 
le  30  novembre  1622,  le  30  septembre  1635,  le  30  décem- 
bre 1789,  le  3  janvier  1791,  le  26  septembre  1792  et  en 
septembre  1793.  On  les  sauva  pour  les  soustraire  au  pillage 
et  à  la  destruction,  notamment  pendant  les  guerres  du  XVIe 
siècle,  le  28  août  1622,  en  1744,  le  7  octobre  1789, 
le  25  novembre  1790,  le  31  mai  1792, 


(1)  Registre  n°  F.  281  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  dépar- 
tement du  Nord,  à  Lille. 

(2)  Ibidem. 

(3)  Archives  du  chapitre  de  Sainle-Gortrudc,  aux  Archives  du  royaume. 


—  37  — 

Couvent  des  Clarisses,  à  Saint-Omer.  —  A  la  suite  des 
guerres  de  religion  du  XVIe  siècle  ,  les  clarisses  de 
Veere,  en  Zélande,  avaient  dû  se  réfugier  à  Saint-Omer. 
Par  ordonnance  du  5  octobre  1606,  les  archiducs  leur  ac- 
cordèrent 300  livres  de  Flandre  «  en  subvention  des  frais 
»  des  bastimens  et  ouvraiges  à  faire  à  leur  couvent  (î).  » 

Église  de  Saint-Nicolas,  à  Bruxelles.  —  En  novembre 
1621,  l'infante  Isabelle  fait  don  de  500  livres  de  Flandre 
aux  marguilliers  de  cette  paroisse  pour  les  aider  à  faire  les 
frais  d'un  nouvel  autel  dans  le  grand  chœur  et  l'achat  d'un 
tableau  de  prix  (ung  signalé  tableau)  (2). 

Église  de  Notre-Dame,  à  Montaigu,  —  En  mars  1640, 
payement  d'une  somme  de  27,600  livres  de  Flandre,  qui 
restait  à  solder  pour  les  travaux  de  construction  et  d'ameu- 
blement de  cet  édifice  bâti  aux  frais  de  l'infante  Isabelle (3). 

Abbaye  de  Saint-Martin,  à  Tournai.  —  Dans  une  chro- 
nique manuscrite  du  XVIIe  siècle  de  cette  abbaye  que  pos- 
sèdent les  Archives  du  royaume,  on  lit  que  le  3  juillet  1 671 
a  été  posée  la  première  pierre  de  la  nouvelle  église,  qui  fut 
entièrement  achevée  en  1680. 


(i)  Registres  n°  18308,  f°  xlvj  v°,  et  n°  18510,  f°  Ixviij  r°,  de  la  chambre 
des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Registre  n°  F.  303  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  dé- 
partement du  Nord,  à  Lille. 

(S)  Registre  n°  F.  317,  ibidem. 


—  58 


§  55.  Relieurs  et  Reliures. 

Sommaire  :  Phelipprart,  scribe  et  relieur,  à  Mons.  —  Jean  de  Tournay, 
moine  de  l'abbaye  de  Moulins,  scribe  et  relieur.  —  Volume  avec  notation 
musicale  et  bréviaires  de  l'église  de  Bioux.  —  Relieurs,  calligraphes  et 
enlumineurs,  à  Lille,  au  XVe  et  au  XVIe  siècle.  —  Ateliers  de  reliure 
établis  au  couvent  des  augustins,  à  Louvain.  —  Ateliers  de  reliure  établis 
au  couvent  des  frères  de  la  vie  commune,  à  Bruxelles.  —  Ateliers  de  re- 
liure, de  calligraphie  et  d'enluminure  établis  au  couvent  de  IVotre-Dame 
de  Sion,  à  Audenarde.  —  Bernard  Buillot,  garde  des  orgues  et  chapelain 
de  la  chapelle  du  château  de  Mons.  —  Arnould  Courtois  et  Corneille  Oli- 
viers, relieurs,  à  Bruxelles.  —  Reliures  allemandes  de  1558  et  de  1567.  — 
SW,  graveur  des  fers  de  l'une  de  ces  reliures. 

Phelipprart.  —  Au  §  10  nous  avons  déjà  parlé  de  ce 
scribe  de  Mons,  qui  fui  aussi  relieur.  Voici  encore  une 
noie  relative  à  un  payement  qui  lui  fui  fait  par  le  receveur 
général  de  Hainaut,  en  1424,  pour  la  reliure  d'un  volume. 

«  A  Phelipprart,  l'escripvent,  pour  sen  sollaire  de  avoir  couviert  et  loyet 
le  graut  cartulaire  ouquel  sont  les  rentes,  droitures,  signouries  et  revenues 
appartenans  à  Monseigneur  (Philippe  le  Bon;,  ad  cause  de  son  pays  de  Hayn- 
nau  :  viij  lib.  tournois  (1).  » 

De  Tournay  (Jean).  —  Nous  avons  établi  au  g  10  que 
les  croisiers  de  N'a  mur  s'occupaient  de  reliure  vers  le  milieu 
du  XVe  siècle  :  nous  possédons  aujourd'hui  la  preuve  qu'à 
la  même  époque  environ  on  s'occupait  de  transcriptions  de 
manuscrits  et  de  reliure  de  livres  à  l'abbave  de  Moulins, 
qui  était  également  située  dans  le  comté  de  Namur.  Jean 
de  Tournav,  relisieux  du  monastère,  écrivit  et  fît  la  no- 
talion  musicale,  en  14oi  ou  1452,  d'un  beau  volume  en 
vélin,  contenant  les  offices  de  la  Visitation  et  de  la  Concep- 
tion de  Notre-Dame,  pour  le  curé  de  Bioux,  village  situé 
non  loin  de  l'abbaye.  En  14o2  ou  14o5,  le  même  moine 
relia  pour  l'église  de  Bioux  deux  grands  bréviaires  et  re- 

Rcgistre  n°  3194  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archiva  du  royaume. 


■Ch  On^hena  Se 


—  59  — 

copia  plusieurs  feuillets  que  le  temps  et  l'usage  avaient 
altérés.  Il  reçut  5  livres  8  sous  pour  le  premier  travail  et 
4  livres  10  sous  pour  le  second. 

««  A  Danp  (1)  Jehan  de  Tournay,  religieux  et  moîsne  professe  en  l'église 
Noslre-Dame  de  Molin,  pour  avoir  fait,  escript  et  notiez  à  quairée  notte  les 
offices  dfes  Visitation  et  Conception  de  Nostre-Dame,  sur  beal  vellin,  à  la 
requesle  des  cureit  et  personne  de  Bioul;  à  lui  marchandé,  par  le  conseil 
d'aucuns  des  religieu  d'icelle  église  et  dcsdit  cureit  et  personne,  à  la  somme 
de  iiij  couronne  qui  monte  vj  ob.,  vallent  cviij  s.  (2)  » 

«À  Dan  Jehan  de  Tournay,  religieu  et  moisne  professe  en  l'église  Noslre- 
Dame  de  Molin,  pour  avoir  reloyé  tout  noef  les  deux  grans  brefviaires  de 
l'église  de  Biou,  assavoir  l'un  du  temps,  et  l'autre  des  sains,  et  y  remis, 
escript  et  nottés  aucun  quayt  aval  et  amont  (3),  qui  estoient  tellement  dé- 
rompu que  on  ne  s'en  povoit  aidier  ny  servir;  à  lui  marchandé,  par  le  conseil 
des  cureit  et  personne  de  Biou,  à  la  somme  de  v  ob.  qui  vallent  iiij  lib.x  s.  (&)  » 

Relieurs,  calligp.aphes  et  enlumineurrs,  a  Lille,  au  XVe 
et  au  XVIe  siècle.  —  Mr  le  baron  de  la  Fons-Mélicocq, 
qui  depuis  quelques  années  s'occupe  avec  tant  d'ardeur 
du  dépouillement  des  archives  départementales  et  commu- 
nales du  Nord  de  la  France  à  un  point  de  vue  semblable  au 
nôtre,  vient  de  publier  dans  le  40e  numéro  (15  avril  1858) 
du  Bulletin  du  Bouquiniste,  imprimé  à  Paris,  un  article 
des  plus  intéressants,  intitulé  :  Les  manuscrits  de  la  collé- 
giale de  Saint-Pierre  de  Lille,  prix  des  relieurs,  salaires 
des  calligraphes;  XVe  et  XVIe  siècle.  Voici  les  noms  de  plu- 
sieurs relieurs,  calligraphes  et  enlumineurs  cités  par  Mr  de 
la  Fons-Mélicocq,  et  que  nous  reproduisons  parce  qu'ils 
intéressent  notre  pays  : 

Relieurs  :  Jean  le  Per(140l);  Guillaume  Moreau  ou 
Morel  (1456-1462);  Denis  Glorieux  (1501-1539);  et 
maître  Siger  (1506). 

(1)  Don. 

(2)  Registre  n°  10912  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume 

(3)  Quelques  cahiers  au  commencement  et  à  la  fin. 

(4)  Registre  n°  10913,  ibidem. 


—  40  — 

Calligraphes  :  Jacques  Bernard  (1445);  Jean  Ca- 
sier (1447);  Jacques  Rousée  (1525);  Jean  Lalter  et  Gérard 
le  Luict  (1555). 

Enlumineurs  :  Un  peintre  du  nom  d'Antoine  (1506); 
Nicolas  (1508-1519),  et  Colard  ou  Nicolas  de  Saint-Léger 
(1512-1518);  ces  deux  derniers  étaient  aussi  calligraphes. 

Courtois  (Arnould,  Aerl),  —  et  Oliviers  (Corneille), 
sont  deux  relieurs  qui  étaient  établis  à  Bruxelles  :  le  pre- 
mier est  cité  dans  un  compte  de  1548-1549,  et  le  second 
dans  un  compte  de  1550-1551  (i). 

Ateliers  de  reliure  étarlis  au  couvent  des  Augustins,  a 
Louvain.  —  On  s'occupait  de  reliure  au  commencement  du 
XVe  siècle  dans  le  couvent  des  augustins,  à  Louvain,  car 
un  religieux  de  ce  monastère  nommé  en  flamand  bruederen 
Janne  den  custere  (frère  Jean  le  clerc),  reçut,  en  1420  ou 
1421,  4  sous  4  deniers  gros  pour  la  restauration  du  mis- 
sel de  la  chapelle  du  château  ducal. 

«  Bruederen  Janne  den  custere,  augustyn,  te  Loeven,  van  dat  hi  d'mes- 
boeck  dat  behoert  ter  cappelle  opte  borch  herbonden  heeft  ende  van  nuws 
gesloet,  ende  oec  dat  ter  sommiger  stat  daert  behoefde  vercleert  heeft,  coste 
iij  s.  iiij  d.  g.  (2).  » 

Ateliers  de  reliure  établis  au  couvent  des  Frères  de  la 
vie  commune,  a  Bruxelles.  —  Les  frères  de  la  vie  com- 
mune de  Nazareth  s'établirent  à  Bruxelles  en  1422  :  ce 
sont  eux  qui  ont  introduit  l'art  de  l'imprimerie  dans  cette 
ville,  en  1476.  Avant  cette  époque  ils  s'occupaient  de  la 
transcription  des  manuscrits.  A  la  fin  du  XVe  siècle  ils  ob- 
tinrent de  pouvoir  enseigner  la  jeunesse  (3).  Plusieurs  de 

(1)  Registre  n<>  21720  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Registre  n°  3791,  2°,  ibidem. 

(3)  A.  Heurs  et  A.  Wauters,  Histoire  de  Bruxelles,  t.  NI,  p.  13iet  108. 


—  H  — 

ces  religieux  travaillaient  à  relier  des  livres  vers  le  milieu 
du  siècle  suivant,  et  nous  citerons  entre  autres  le  nom  de 
frère  Jean  de  Bruynen,  qui  répara  plusieurs  volumes,  en 
1552,  pour  l'église  de  Saint-Jacques-sur-Coudenberg,  à 
Bruxelles. 

«  Betaelt  bruer  Jan  de  Bruynen,  religieulx  te  fraters,  voer  reparatien  van 
diversche  boecken  :  xxxvij  st.  vj  den.  (1).  » 

Ateliers  de  reliure,  de  calligraphie  et  d'enluminure, 
établis  au  couvent  des  soeurs  de  notre-dame  de  slon,  a 
Audenarde,  —  C'est  dans  l'ouvrage  que  Mr  Edmond 
Vanderstraeten  vient  de  publier  sous  le  titre  de  Recher- 
ches sur  les  communautés  religieuses  d' Audenarde,  que  nous 
trouvons  des  détails  sur  les  ateliers  de  reliure,  de  calli- 
graphie et  d'enluminure,  établis  en  cette  ville  au  couvent 
des  Sœurs  de  Notre-Dame  de  Sion.  Ils  étaient  dirigés  par 
un  religieux  et  deux  frères  laïcs  du  couvent  des  auguslins, 
à  Gand.  Sur  les  plats  des  reliures  sorties  du  couvent  des 
religieuses  d'Audenarde  on  lit  le  nom  de  Sion,  et  les  mono- 
grammes ordinaires  de  Jésus  et  de  Marie.  Mr  Vanderstrae- 
ten cite  les  noms  de  quelques  religieux  artistes  qu'il  a 
recueillis,  ce  sont  :  George  Cantinis  et  Michel  Pycke, 
en  1499;  Jean  Van  Maldeghem,  en  1513;  Guillaume 
Van  der  Vurst  et  George  Van  der  Meere,  en  1522. 

Buillot  (Bernard),  —  «  garde  d'orghe  de  la  cappelle  do- 
»  mestique  de  mon  très-redoubté  Seigneur,  et  chappellain 
»  de  la  cappelle  Saint-Silvestre,  scituée  au  chasteau  de 
»  Mons  »,  reçoit  une  somme  de  15  livres,  de  20  gros  de 
Flandre  la  pièce,  pour  avoir,  en  1481  ou  1482,  «  réparer 
»  le  missal  de  ladicte  cappelle  du  chasteau  (2).  » 

(1)  Compte  de  l'église  de  St-Jacqives  de  1552-1553,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Registre  n°  9570,  2°,  f°  iiij"xvj  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  ibidem. 

II.  4 


_  42   — 

Reliures  allemandes  de  1558  et  de   1567.  —  S.  W. 
graveur  des  fers.   —  Mr  Cuypers-Van  Vellhoven  possède 
dans  sa  riche  bibliothèque  un  exemplaire  du  livre  intitulé: 
New-Mitnz-Biiech,  imprimé  à  Munich,  chez  Adam  Berg, 
en  1597.  Ce  volume  in-folio  contient  environ  80  feuillets 
de  monnaies  de  toute  espèce  gravées  sur  bois.  L'exemplaire 
dont  nous  parlons  est  enrichi  d'une  magnifique  reliure  gau- 
frée en  parchemin,  représentant  sur  chaque  plat   deux 
évangélistes  d'un  travail  artistique  très-remarquable,  comme 
on  peut  en  juger  par  la  planche  ci-jointe.  Ces  figures  sont 
doublement  encadrées  :  dans  la  première  bordure  on  voit 
le  Sauveur,  saints  Pierre,  Paul  et  Jean,  et  dans  la  seconde 
des  sujets  d'une  dimension  un  peu  plus  grande  :  l'Annon-  * 
ciation,  le  Baptême  du  Christ,  la  Résurrection  et  le  Christ 
en  croix.  Sur  le  siège  d'un  personnage  assistant  à  cette  der- 
nière scène  on  lit  la  date  de  1558,  qui  doit  être  celle  de 
l'exécution  des  fers  de  la  reliure;  un  monogramme  formé 
des  lettres  SYV  se  voit  derrière  saint  Marc:  c'est  très-pro- 
bablement celui  de  l'artiste  qui  les  a  gravés. 

Chose  assez  étrange,  nous  avons  retrouvé  les  fers  des  sujets 
du  second  encadrement  que  nous  venons  de  décrire  sur  des 
couvertures  en  parchemin  provenant  d'un  volume  in-folio, 
et  appartenant  à  MrThiry,  marchand  d'antiquités,  à  Bruxel- 
les. Chaque  plat  de  ces  couvertures  représente  la  figure  de 
la  Justice  en  costume  de  grande  dame  de  l'époque,  et  tenant 
le  glaive  de  la  main  droite  et  la  balance  de  la  gauche,  avec 
uu  cartouche  au-dessous  renfermant  l'inscription  suivante  : 

IVSTiCIA  QVISQVIS    PICTVRAM  LVMINE    CENNIS  DIC  DEVS  EST    IVSTVM 

ivstaqve  facta.  Autour  du  sujet  central  existe  un  premier 
encadrement  composé  de  quatre  petites  figures,  la  Foi, 
l'Espérance,  la  Charité  et  la  Force;  sous  le  nom  de  cette 
dernière  se  trouve  la  date  de  1567. 


—  43  — 
§  56.  Chroniqueurs,  Écrivains,  Historiographes,  etc. 

Sommaire  .•  0.  de  la  Marche.  —  Érasme.  —  Nie.  Laidam.    —  Et.  Morel.  — 
Jean  Oudeghcrst.  —  B.  Désirant. 

De  la  Marche  (Olivier).  —  Voici  une  pièce  autographe 
de  ce  chroniqueur  qui  constate  le  payement  d'une  somme 
de  40  écus,  de  24  sous  de  Flandre,  la  pièce,  qu'il  reçut  le 
15  février  1482  (n.  st.),  par  ordre  de  l'archiduc  Maximi- 
lien  d'Autriche,  pour  le  rembourser  des  pertes  qu'il  avait 
essuyées  au  service  de  ce  prince. 

Je  Olivier  de  la  Marche,  chevalier,  conseiller  et  premier  maistre  d'ostel  de 
monseigneur  le  duc  d'Austriche  et  de  Bourgoingne,  etc.,  confisse  avoir  eu  et 
receu  de  Clays  de  Mol,  huissier  d'armes  de  Mondictseigneur,  la  somme 
de  xl  escus  de  xxiiij  patars,  pièce,  monnoie  de  Flandre;  lesquelz  xl  escus 
estoient  en  ses  mains  des  biens  des  François  et  tenant  party  contraire  à  Mon- 
dictseigneur. Et  les  m'a  Mondictseigneur  donné  en  récompensse  d'aultres 
mes  pertes,  comme  il  appert  par  la  cédulle  de  Mondictseigneur,  laquelle 
somme  de  xl  escus  je  confesse  avoir  receu  et  en  quicte  ledict  Clays  de  Mol  et 
tous  aultres.  Tesmoing  mon  saing  manuel  cy  mis  le  XVe  jour  de  février  mil 
iiijc  quatre-vings  et  ung.  0.  de  la  Marche  (1).  » 

Erasme.  —  Ce  célèbre  écrivain,  auquel  Charles-Quint 
avait  fait  une  pension  annuelle,  ne  pouvait,  en  1523,  en  ob- 
tenir le  payement;  aussi,  voyant  que  ses  réclamations  auprès 
des  officiers  comptables  n'étaientpasaccueillies,s'adressa-t-il 
à  l'empereur  qui  était  alors  en  Espagne.  Celui-ci  qui  tenait 
Érasme  en  grande  estime  et  désirait  le  garder  à  son  ser- 
vice, enjoignit,  par  lettre  datée  de  ValladoIid,le  22  août,  et 
écrite  à  Marguerite  d'Autriche  et  aux  membres  du  conseil 
des  finances  aux  Pays-Bas,  de  payer  sans  retard  au  savant 
ce  qui  lui  était  dû  jusqu'à  ce  jour. 

«  De  par  l'empereur.  Madame»  ma  bonne  tante.  Chiers  et  féaulx.  De  la  part 
de  nostre  bien  amé  maistre  Érasme  de  Roterdame,  nous  a  esté  remonslré 

(1)  Collection  d'autographes,  aux  Archives  du  royaume. 


_  M   — 

que  de  la  pension  que  par  ci-devant  luy  avons  ordonné  prendre  et  avoir  de 
nous  par  chascun  an  il  ne  peult  avoir  ne  consuyr  solucion  ne  payement, 
quelque  dilligence  qu'il  ait  de  ce  fait  faire,  nous  supliant  vous  en  escripre  ; 
parquoy  et  que  désirons  icelui  Érasme  estre  favorablement  traictié  par  raison 
de  ses  grandes  doctrines  et  littératures,  vous  requérons  et  ordonnons  le 
faire  payer  et  satisfaire  de  ce  que  jusques  oires  luy  peult  estre  deu  de  sadicte 
pension,  affin  que  à  faulte  d'icelui  payement  il  n'ait  occasion  de  laisser  nostre 
service.  Donné  en  nostre  ville  de  Validoly,  le  xxij*  jour  d'aoust  xvc  xxiii. 
Charles  (1).  » 

Laidam  (Nicaise).  —  Nous  avons  déjà  parlé  de  ce  chro- 
niqueur au  §  17,  et  nous  avons  dit  que  le  baron  de  Reif- 
fenberg  a  publié  divers  détails  pour  sa  biographie  (2).  En 
1526,  Charles-Quint,  qui  affectionnait  ce  serviteur,  écrivit* 
d'Espagne,  une  lettre  à  Marguerite  d'Autriche,  gouvernante 
des  Pays-Bas,  et  aux  membres  du  conseil  des  finances, 
pour  recommander  à  cette  princesse  la  demande  que  Ni- 
caise Laidam  avait  faite  relativement  à  l'obtention  de  la 
prévôté  de  Bapaume  à  ferme. 

«  De  par  l'empereur.  Madame  ma  bonne  tante,  chiers  et  féaulx.  De  la 
part  de  Nycase  de  Ladam,  nostre  roy  d'armes,  intitulé  :  Grenade,  nous  a  esté 
exposé  comm'  il  a  esté  la  plus  grand  partie  de  son  temps  résidant  en  nostre 
ville  de  Beaulpalme,  et  illec,  par  moyen  des  guerres,  a  perdu  ses  maisons  et 
pluiseurs  biens,  et  à  cause  qu'il  désiroity  finer  ses  jours  en  estât  honnorable, 
se  seroit  retirer  vers  vous,  requérant  d'avoir  la  prévosté  dudit  Beaulpalme  à 
ferme,  pour  tel  pris  que  de  raison  ;  sur  ce  a  esté  renvoyé  vers  les  président  et 
gens  de  nostre  chambre  des  comptes,  à  Lille,  affin  d'avoir  leur  advis,  lequel 
pour  vous  veu,  fut  dit  que  ledit  exposant  seroit  préférer  selon  le  contenu 
d'icellui  advis  ;  et  attendu  que  en  son  absence,  luy  estant  en  nostre  service 
es  royaulmes  de  par-deçà,  vous  pourriez  avoir  pourveu  en  ladite  prévosté  et 
ferme,  nous  a  très-instamment  supplié  et  requis  vous  en  vouloir  escripre  à 
sa  faveur,  et  pour  ce  que  désirons  le  bien  et  avancement  de  noz  anciens  ser- 
viteurs et  officiers,  et  les  pourveoir  avant  autres,  nous  vous  requérons  et 
néantmoings  ordonnons   bien  acertes,   que  sans  préiudice  de   nostre  ferme, 

(1)  Archives  de  l'audience,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Nous  avons  omis  de  mentionner  V Annuaire  de  la  bibliothèque  royale  de 
Belgique,  1842,  p.  85. 


—  45  — 

usant  <Ticelle  à  la  manière  accoustumée  et  à  nostre  plus  grand  prouflit,  vous 
ayez  ledit  Grenade  pour  recommandé  en  ladite  ferme  et  prévosté,  le  préfé- 
rant à  autres  que  n'en  bailleroient  plus  grand  pris  que  luy.  Atant,  Madame 
ma  bonne  tante,  chiers  et  féaulx,  Nostre-Seigneur  soit  garde  de  vous.  Donné 
en  nostre  cité  de  Grenade,  le  xvije  jour  de  septembre  a°  (xvc)  xxvi. 
Charles  (1).  » 

Morel  (Etienne)  —  fut,  de  même  que  Nicaise  Laidam, 
héraut  d'armes  de  Charles-Quint  :  on  le  surnommait  Hai- 
naut.  Il  avait  obtenu  de  son  souverain,  au  commencement 
de  Tannée  1548  (n.  st.),  une  lettre  missive  pour  le  prési- 
dent du  conseil  privé,  aux  Pays-Bas,  afin  qu'il  fût  délivré 
au  porteur  un  octroi  qui  lui  permît  de  publier  un  ouvrage 
relatif  au  campement  de  l'empereur  près  de  la  ville  d'In- 
golstadt.  Les  lettres  patentes  qui  furent  dépêchées  à  Morel, 
ne  le  satisfirent  point,  car  immédiatement  il  réclama  non- 
seulement  pour  que  le  terme  du  privilège  qui  lui  avait  été 
accordé  fût  étendu,  à  cause  du  temps  nécessaire  à  la  gra- 
vure des  planches,  mais  encore  contre  la  désignation  in- 
complète de  l'œuvre  même.  Un  nouvel  octroi  lui  fut  dé- 
livré pour  quatre  ans,  ensuite  d'apostille  favorable  mise 
à  sa  requête,  le  7  avril  1  o48. 

«L'empereur  et  roy.  Très-chier  et  féal.  Nous  envoyons  par-delà  l'hérault 
Haynnau  pour  pourtraire  certaines  choses  que  luy  avons  enchargé,  et  luy 
avons  accordé  de  faire  imprimer  la  situacion  du  camp  que  eusmes  l'année 
passée  devant  Inghelstat,  et  le  povoir  vendre  sans  que  autre  le  puisse  impri- 
mer ne  faire  imprimer,  dont  vous  advertissons  pour  luy  ordonner  le  dépêche 
sur  ce  nécessaire.  Atant,  très-chier  et  féal,  Nostre-Seigneur  vous  ait  en  sa 
saincte  garde.  D'Ausbourg,  le  xix*  de  janvier  1547.  Charles  (2).  » 

«  A  monseigneur  le  président,  remonstre  Etienne  Morel,  surnommé  Hayn- 
nau, hérault  d'armes  de  l'empereur,  comme  depuis  environ  deux  mois  ençà 


(1)  Archives  de  l'audience,  cartons,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Nous  croyons  cette  pièce  de  l'année  1548  (n.  st.),  car  l'apostille  de  la 
requête  de  Morel  est  datée  du  7  avril  1548,  après  Pâques. 


—  46  — 

il  ait  appourté  lettres  de  l'empereur  à  Vostre  Seigneurie  afin  de  luy  faire 
expédier  lettres  de  privilège  de  povoir  imprimer  ou  faire  imprimer  par  au- 
tres en  son  nom  le  camp  de  Sa  Majesté  devant  Inglestadt  en  la  Germanye,  et 
aussi  la  venue  de  monsieur  de  Bueren  audict  camp,  ce  que  de  Vostre  Grâce 
avez  fait  dépescher;  mais  lesdictes  lettres  ne  font  mention  sinon  pour  le 
camp  devant  ledict  Inglestadt,  pour  ung  an  seullement,  sans  y  avoir  narré 
ladicte  venue  de  monseigneur  de  Bueren  audict  camp,  et  pour  ce,  monsei- 
gneur, que  ce  sont  deux  pièces  différantes  et  qu'il  fauldra  quasi  un  an  à  les 
jaire  tailler  et  plastrer  comme  il  sera  de  besoing,  parce  qu'il  y  a  beaucop 
d'ouvraiges  fort  pesant;  à  ceste  cause  ledict  remonstrant  supplie  Vostredicle 
Seigneurie  que  son  plaisir  soit  luy  faire  renouveller  lesdictes  lettres  de  pri- 
vilège pour  le  temps  et  terme  de  sept  ou  huit  ans,  affin  qu'il  puist  recouvrer 
la  despense  qu'il  luy  conviendra  supporter  pour  mectre  à  effect  lesdicts  ou- 
vraiges,  en  deffendant  à  tous  imprimeurs,  paintres  et  autres  que  pendant 
ledict  temps  ilz  n'ayent  à  faire  imprimer,  paindre  ou  contrefaire  lesdictes 
pièces,  sur  grosses  paines  et  amendes  à  applicquer  à  Sadicte  Majesté.  Si 
ferez  bien  (1).  » 

Oudegherst  (Jean).  —  C'est  en  1571,  que  sortit  des 
presses  de  Christophe  Plantin,  le  premier  volume  des 
Annales  de  Flandre,  sous  le  nom  de  Pierre  Oudegherst; 
l'ouvrage  complet  n'a  paru  qu'en  1789,  avec  des  notes  de 
Lesbroussart.  Nous  avons  découvert  des  documents  qui 
établissent  que  Pierre  Oudegherst  n'est  qu'un  plagiaire 
ou  plutôt  qu'il  s'est  approprié  l'œuvre  de  son  père.  Au 
XVIe  siècle  le  fait  était  déjà  connu,  et  depuis  lors  aucun 
biographe  ne  s'est  douté  de  la  fraude.  Valère  André  (2), 
Paquot  (3),  Lesbroussart,  etc.,  ont  commis  les  mêmes  er- 
reurs. Voici  ce  qui  ressort  des  pièces  que  nous  avons  eues 
sous  les  yeux. 

Pierre  Oudegherst,  fils  de  l'annaliste,  fut  assez  impu- 
dent pour  oser,  en  1572,  se  présenter  à  Vienne  à  Maximi- 


(1)  Les  deux  pièces  existent  dans  les  archives  du  conseil  privé,  liasses,  aux 
Archives  du  royaume. 

(2)  Bibliothcca  belgica,  p.  752. 
(3;  Mémoires,  t.  III,  p.  269. 


—  47  — - 

lien  II,  comme  étant  l'auteur  des  Annales  de  Flandre, 
qu'il  avait  dédiées  à  ce  prince,  et  pour  s'en  faire  un  titre 
afin  d'obtenir  quelque  emploi.  L'empereur  désirant  d'abord 
avoir  sur  lui  quelques  renseignements,  fit  écrire  dans  ce 
but,  deux  lettres,  le  28  février,  l'une  au  duc  d'Albe,  — 
c'est  celle  dont  la  teneur  suit  ici,  —  l'autre  à  Viglius.  La 
réponse  du  duc  est  datée  du  10  mai.  II  s'y  excuse  d'avoir 
tardé  si  longtemps,  mais  il  n'a  pu  se  procurer  des  indica- 
tions satisfaisantes  ;  il  prie  l'empereur  de  vouloir  s'adres- 
ser au  comte  de  Monte-Aguda,  ambassadeur  du  roi  d'Es- 
pagne, auquel  il  a  fait  communiquer  ce  qu'il  a  pu  recueillir 
de  renseignements  sur  le  personnage  en  question.  En 
même  temps  il  envoya  au  résident  du  roi  à  Vienne,  une 
note  d'où  il  résulte  que  Pierre  Oudegberst  était  retiré  en 
Autriche  à  cause  de  ses  dettes,  qu'il  était  tout  simplement 
l'éditeur  du  manuscrit  de  son  père,  homme  honorable  à 
juste  titre,  et  qu'aux  Pays-Bas  il  n'avait  pas  même  été 
trouvé  apte  à  remplir  une  charge  à  la  chambre  des  comp- 
tes, à  Lille,  qu'il  avait  demandée  sous  le  gouvernement  de 
la  duchesse  de  Parme.  Il  est  plus  que  probable  que  l'empe- 
reur fit  éconduire  le  solliciteur. 

Une  fois  mis  sur  la  voie,  nous  avons  trouvé  que  Jean 
Oudegherst,  fils  de  Bauduin  (i),  était  licencié  en  lois  et 
exerçait  en  1550  et  1551  (2)  les  fonctions  de  lieutenant- 
général  du  bailli  de  Tournai  et  Tournaisis,  charge  qu'oc- 
cupait avant  lui  Jacques  Bacheler,  licencié  en  lois,  seigneur 
de  Roissart  (3),  et  qui  fut  remplie  après  lui  par  Pierre 
d'Ennetières  (4).  Il  fut  ensuite  nommé  pensionnaire  du 
Franc  de  Bruges,   et  prêta   serment  en  cette  qualité  le 


(1)  Registre  n°  2729,  f°  ciiijxx  iiij  r°  (annotation  marginale),  de  la  cham- 
bre des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Registres  n°  41804.,  f<>  xxxv  r°,  et  n°  41805,  f»  xxxij  v°,  ibidem. 

(3)  Registre  n°  41803,  f°  xxxv  v°,  ibidem. 

(4)  Registre  n°  41806,  f°  47  v°,  ibidem. 


—  48  — 

16  octobre  1551  (i);  il  jouissait  à  ce  titre  de  800  livres 
parisis  de  gages  par  an,  qui  lui  furent  payés  jusqu'au 
9  juillet  1558,  jour  où  il  donna  sa  démission  (2),  pour 
aller  prendre  possession  de  la  place  de  conseiller  et  procu- 
reur général  du  grand  conseil  de  Malines,  que  des  lettres 
patentes  de  Philippe  II,  en  date  du  19  juin,  venaient  de  lui 
conférer  en  remplacement  de  Bauduin  le  Cocq  (5)  :  Oude- 
gherst  prêta  serment  le  16  juillet,  mais  il  ne  jouit  pas 
longtemps  de  son  nouvel  emploi,  car  il  mourut  le  21  avril 
1559  (4).  Les  lettres  patentes  de  François  Verlysen,  son 
successeur,  sont  datées  du  28  juillet  suivant  (s). 

«  Maximilian  der  Aander,  etc.,  Hochgeborner  lieber  Ohaim  unnd  Furst.4 
Deiner  Lieb  geben  wir  genedigclich  zu  vernemen,  das  unlangst  ainer  mit  . 
Namen  Peter  Oudegherste,  der  Rechten  Leerer,  alheer  an  unnsern  kaiser- 
lichen  Hof  konimcn,  unnd  unns  ein  Historii,  so  er  in  Drueck  ausgeen  lassen, 
underthenigelich  presenliert.Wie  unns  nun  derselb  von  etlichen  die  Geschick- 
lichait  unnd  Erfarnus  beriiembt  worden,  das  wir  mit  ihme  dahin  handlen 
zu  lassen,  damit  er  sich  in  unnsern  Dienst  begeben  welle,  genedigclich  wol 
genaigt  und  bedacht  weren,  so  haben  wir  doch  unns  darin  one  Deiner  Lieb 
Vorwissen  unnd  mehrere  Erckundigung  seins  Thuens  und  Lassens  nicht  enl- 
licht  resolviern  wôllen,  unnd  ersuechen  demnach  Dein  Lieb  freundtlich  und 
genedigclich  gesinnend,  Dieselb  wolle  unns,  wie  es  mit  vorgenanlen  Oude- 
gherste ein    Gestalt  unnd  Gelegenhait,  was  auch  hievor  sein  Thuen  unnd 


(1)  «  Meester  Jan  Oudegherste  onlancx  anneghecommen  ten  pensioene  van 
»  den  land  omme  de  groote  ende  zware  zaken  die  den  landen  daghelicx  over- 
»  commen,  ende  dat  den  meesten  tyd  altyts  ecnighe  van  den  pensionnarissen 
«absent  moeten  zyn  omme  te  reysene  in  diversche  plaelse,  zo  le  hove  als 
»  olders,  omme  d'aflairen  van  den  landen,  le  gaigien  van  viijc  ponden  pari- 
»  sis  tsiaers,  ende  dat  van  den  xvjcn  october  xvc  Ij  dat  hy  zynen  eedt  dede 
»  als  pensionnaris,  etc.  »  (Registre  n°  32810,  f°  cl  r°,  de  la  chambre  des 
comptes,  aux  Archives  du  royaume). 

(2)  «  Tôt  ende  met  den  ixen  Van  hoymaent  lviijdat  hy  orlof  ghenomen  ende 
>»vertrocken  es.  »  (Registre  n°  32816,  f°  clxxv  r°,  ibidem.) 

(3)  Butkens,  Trophées  de  Brabant,  t.  IV,  p.  *315. 

(4)  Registre  n°  2729,  cité,  et  acquits  de  la  recette  générale  d'Oost-Flandre, 
aux  Archives  du  royaume. 

(.'))  Butkeivs,  loc.  cit. 


—  49   — 

Lasscn  gewesen,  dessen  ailes  dann  Dein  Lieb  sich  Zweifels  one  wol  wirdet 
zu  erkundigen  wissen;  innsonderhait  auch,  ob  Dein  Lieb  anslat  des  durch- 
leuchtigisten  unnsers  freûntlichen  lieben  Vettern,  Schwagern  und  Brueders 
des  Kùnigs  zu  Hispanien,  etc.,  leiden  môge,  das  wir  ihne  berùrter  massen  in 
unnsern  dienst  annemen,  Deiner  Lieb  bericlit  mit  ehisten  zuckommen  las- 
sen,  damit  wir  unns  volgends  nach  Gelegenhait  zu  entschliessen  haben. 
Das  raie  ht  unns  von  Deiner  Lieb  zu  sonnderin  angenemen  Gefallen,  inn 
Freunlscbafft,  Gnaden  unnd  allem  Guetem,  damit  wir  Deiner  Lieb  one  das 
ganlz  woî^ewogen,  zu  erkennen.  Geben  in  unnser  StattWienn,  den  xxiijen  fe- 
bruarii  a0  1572.» 

«  Que  assez  mal  Son  Excellence  sçauroil  informer  Sa  Majesté  Impériale  des 
qualitez  ou  suffisance  d'Oudegerst,  pour  ne  le  cognoistre  fort  bien,  néant- 
moins  icelle  vœult  bien  advertir  Sadicle  Majesté  que  Ton  tient  qu'il  s'est  retiré 
d'icy  pour  raison  de  ses  debtes,  dont  il  est  grandement  chergé,  ayant,  passé 
quelques  années,  du  temps  de  la  ducesse  de  Parme,  poursuivy  icy  ung  estât 
de  maistre  des  comptes  à  Lille,  à  quoy  il  ne  sceut  parvenir  ne  le  trouvant 
avoir  les  qualitez  ad  ce  requises,  ayant  entendu  que  le  recueil  des  bistoires 
de  Flandres  qu'il  a  faict  imprimer  et  dédier  à  Sadicte  Majesté,  n'a  esté  faict 
par  luy,  mais  par  son  père  quy  estoit  homme  studieux,  ayant  esté  long- 
temps pensionnaire  du  Franc  à  Bruges,  et  depuis  à  sen  trespas  faict  procu- 
reur général  du  roy  en  son  grand  conseil,  ayant  icelluy  procureur  déleissé 
pluissieurs  enffans;  quy  est  ce  que  Sadicte  Excellence  en  sçauroit  pour  le  pré- 
sent advertir  à  Sadicte  Majesté  (1).  » 

Désirant  (Bernard).  —  Cet  infatigable  adversaire  des 
jansénistes,  qui  appartenait  à  Tordre  de  Saint-Augustin, 
fut  nommé  historiographe  du  roi  Charles  II,  et  prêta  ser- 
ment en  celte  qualité  le  22  avril  1689  (2).  Il  obtint  de 
Joseph  Ier,  le  15  septembre  1710,  le  titre  particulier  de 
théologien  de  l'empereur.  Les  lettres  qui  le  lui  confèrent 
contiennent  des  détails  curieux  pour  la  biographie  de  cet 
écrivain;  nous  les  transcrivons  ici. 

«  Josephus,  divina  favore  clementia  electus  Romanorum  imperator,  sempcr 
Auguslus.  Fide  dignis  itaque  testimoniis  cdocti  bonorabilem  religiosum  dc- 

(1)  Archives  de  lasccrélaireric  d'Etat  allemande,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Volume  intitulé  :  Serments,  ibidem. 

II.  S 


—  50  — 

vot mu  nobis  dilectum  patrem  Bernardum  Désirant,  oi'dinis  eremilarum  sancti 
Augustini,  natum  et  professum  in  civitate  Brugensi,  in  Flandria,  annis  abhinc 
viginti  quinque  sacrae  theologiœ  doctorem  in  universitate  Lovaniensi  creatum, 
deinde  pro  mercede  variorum  scriptorum  a  se  tam  pro  fide  catholica  contra 
lutheranos,  calvinistas  et  jansenistas,  quam  contra  quatuor  proposiliones 
gallicanas  editorum  anno  1689  a  serenissimoquodaniHispaniarum  regeCarolo 
secundo  piissiraœ  memoriœ,  non  tantum  historiographum  regium  et  profes- 
sorem  publicum  historiarum,  quibus  plures  Germanise  principes  ac  nobiles 
imbuit,  faclum,  sed  etiam,  mediante  consueta  electione  sanclae  facultatis 
theologicae  Lovanicnsis,  regentem  renunciatum,  ac  insuper,  accedente  eiusdem 
serenissimi  régis  iussu,  ab  episcopis  Belgii,  necnon  a  majori  et  saniori  parte 
praedictœ  universilalis  Lovaniensis  ad  sedem  apostolicam  contra  jansenistas 
niissum,  ibidemque  munere  suo  tam  praeclare  functum  fuisse,  ut  in  illius 
causœ  fulcimentum  duo  brevia  apostolica  ad  praefatos  Belgii  episcopos  directa, 
et  unum  sibi  inscriptum  a  summo  pontifice  Innocentio  duodecimo  felicissimœ* 
recordationis  obtinuerit.  Ac  prœterea  bénigne  perpendentes,  prœdictum  pa- 
trem Bernardum  anno  1697  in  Belgium  reversum  jansenistis  magis  magisque 
in  odium  venisse,  necnon  allaborante  eorumdem  invidia  anno  1701  tamquam 
nimis  impense  Austriacum  a  ministris  gallicis  inaudiluraTrudonopofimrelega- 
tum,  détecta  vero  insidiarura  fallacia,  post  quinque  raenscs  honorifice  resli- 
tulum  fuisse,  facere  non  poluimus,  quin  tam  sublimium  meritorum  intuitu 
eidem  graliae  noslrœ  caesareae  propensionem  teslatam  redderemus.  Ac  proinde 
motu  proprio  ex  certa  scientia,  animoque  bene  deliberato  prœdictum  patrem 
Bernardum  Désirant,  in  tbeologum  noslrum  cesarcum  bénigne  assumpsimus 
et  recepimus,  prout  per  praesentes  assumimus  et  recipimus,  aliorumque  nos- 
trorum  tlicologorum  numéro  ac  latui  clementer  adscribimus  et  adjungimus: 
decerncnles  ac  expresse  volentes  quod  ante  nominatus  Bernardus  Désirant, 
noster  theologus,  omnibus  et  singulis  honoribus,  praerogativis,  immunitatibus, 
prœeminenliis,  privilegiis  et  gratiis  utatur,  frualur  et  gaudeat,  quibus  cœteri 
tlicologi  nostri  uluntur,  fruuntur  et  gaudent,  quomodolibcl  de  consueludine 
vel  de  jure,  etc.  Quœ  dabantur  in  civitate  noslra  Viennae,  die  quin  ta  seplem- 
bris,  anno  1710  (1).   » 


(1)  Archives  du  royaume. 


.     —  51  — 
§  57.  Architectes. 

Sommaire  :  Architectes  français  :  J.  Fourcy  et  J.  le  Noir.  —  Le  château  de 
Château-Thierry.  —  Architectes  bourguignons  des  ducs  de  Bourgogne  de 
la  2e  race.  —  Architectes  ou  maîtres  des  ouvrages  de  maçonnerie  du  comté 
de  Hainaut  depuis  Philippe  le  Bon  jusqu'à  Charles  II.  —  Arnaud  Nullon. 
—  La  Maison  du  roi,  à  Bruxelles.  —  D.  de  Wagemakere.  —  R.  Van  Mans- 
dale,  dit  Keldermans.  —  Pierre  de  Mendicaval,  architecte  espagnol.  — 
Paul  du  Collé,  dominicain.  —  M.  Van  Hulst.  —  Abhaye  de  Rotthem. 

Fourcy  (Jean).  —  Le  Noir  (Jean).  —  Au  mois  de  mai 
18o5,  on  vendit  publiquement  chez  le  libraire  Heussner,  à 
Bruxelles,  une  grande  quantité  d'archives  qui  appartenaient 
à  un  amateur  belge,  disait-on,  et  qui  provenait  en  majeure 
partie  de  la  collection  du  baron  de  Joursanvault,  vendue  à 
Paris  en  1838,  Un  des  lots  concernant  la  Champagne  fut 
acquis  par  Mr  le  comte  de  Villermont,  qui  nous  a  permis 
à  cette  époque  de  prendre  note  de  quelques  pièces  intéres- 
santes pour  l'histoire  des  Beaux-Arts. 

Dans  les  dernières  années  du  XIVe  siècle,  Louis,  duc 
d'Orléans,  fit  commencer  la  reconstruction  du  château  de 
la  petite  ville  de  Château-Thierry,  sur  la  Marne,  et  confia, 
par  lettres  patentes  du  21  mai  1400,  la  direction  des  tra- 
vaux à  maître  Jean  Fourcy,  qui  dans  un  acte  du  24  sep- 
tembre de  la  même  année  est  aussi  qualifié  de  «  maistre 
»  des  euvres  de  massonnerie  du  roy  ou  bailliage  de  Vrtry.  » 
Jean  Fourcy  devait  recevoir  3  sous  6  deniers  de  gages  par 
jour.  Il  est  encore  cité  dans  un  acte  du  24  novembre  1407. 
A  cette  époque,  Pierre  le  Beuf  était  le  charpentier  «  des 
»  euvres  de  charpenterie  de  monseigneur  d'Orliens  en  son 
»  chasteau  et  chastellerie  de  Chasleau-Thierry.  »  Le  Cata- 
logue analytique  des  archives  de  M,  le  baron  de  Joursan- 
vault, t.  Ier,  p.  364,  renseigne  encore  d'autres  pièces  rela- 
tives aux  travaux  du  château  de  Château-Thierry.  Au 
nombre  des  documents  achetés  par  Mr  le  comte  de  Viller- 


—  ovz  — 

mont  se  trouve  aussi  une  commission  du  duc  d'Orléans, 
en  date  du  9  décembre  1398,  donnée  à  Gilles  Chastelain, 
clerc  des  offices  de  son  hôtel  et  payeur  des  œuvres  du  châ- 
teau de  Pierre  Fons,  en  qualité  de  payeur  des  œuvres  du 
château  de  La  Ferté-Milon  :  on  y  lit  qu'il  ne  doit  rien  payer 
sans  certificat  du  maître  Jean  le  Noir,  maçon  de  Charles  VI, 
roi  de  France,  au  bailliage  de  Senlis. 

«  Loys,  fils  de  roy  de  France,  duc  d'Orliens,  comte  de  Valom,  de  Bloiz  et 
de  Beaumont,  et  seigneur  de  Chasteau-Thierry,  à  tous  ceulx  qui  ces  lettres 
verront,  salut.  Savoir  faisons  que  pour  le  bon  rapport  qui  fait  nous  a  esté  du 
sens,  loyauté  et  diligence  de  maistre  Jehan  Fourcy,  maislre  maçon  juré  ou 
bailliage  de  Vitry,  nous  icellui  avons  commis,  député  et  ordonné,  et  par  ces  ■ 
présentes  commettons,  ordonnons  et  depputons  pour  gouverner  les  ouvrages  . 
de  maçonnerie  de  nostre  chastel  du  Chasteau-Thierry,  de  nostre  maison  de 
Jangonne  et  des  autres  lieux  où  nous  ferons  ouvrer  en  nostre  chastellerie  de 
Chasteau-Thierry,  aux  gages  de  iij  soûls  vj  deniers  tournois  pour  chascun 
jour  qu'il  vacquera  ou  fait  desdis  ouvrages,  et  aux  autres  droiz,  prouffiz  et 
émolumens  accoustumez  tant  comme  il  nous  plaira.  Si  donnons  en  mande- 
ment à  nostre  bailly  du  Chasteau-Thierry  ou  à  son  lieutenant  que  dudit 
maistre  Jehan  il  reçoive  le  sèrement  accoustumé  en  tel  cas,  et  le  mette  en 
possession  et  saisine  dudit  office,  et  à  nostre  receveur  et  païeur  des  euvres 
dudit  lieu  que  les  gages  de  iij  soûls  vj  deniers  par  jour  dessus  dis  il  paie  et 
délivre  audit  maistre  Jehan,  pour  tant  de  jours  que  par  certiffication  du  clerc 
ordené  pour  recevoir  et  enregistrer  les  matières  desdiz  ouvrages  lui  appa- 
rera  icellui  maislre  Jehan  avoir  vacquié  ou  fait  d'iceulx  ouvrages  ,  et  par, 
rapportant  ces  présentes  ou  vidimus  d'icelles  fait  soubs  séel  authentique  col- 
lationné  à  la  chambre  de  nos  comptes,  la  certiffication  dessusdicte  et  quittance 
sur  ce  nous  voulons  lesdis  gaiges  estre  allouez  es  comptes  dudit  receveur  et 
païeur  par  noz  amez  et  féaulx  gens  de  noz  comptes,  à  Paris,  sans  contredit, 
nonobstans  quelconques  ordonnances,  mandemens  ou  défences  à  ce  contrai- 
res. En  tesmoing  de  ce  nous  avons  fait  mettre  nostre  séel  à  ces  présentes. 
Donné  à  Chasteau-Thierry,  le  xxjc  jour  de  may  Pan  de  grâce  mil  quatre  cens.  » 

Architectes  bourguignons  des  ducs  de  Bourgogne.  —  Le 
volume  de  1855  du  Bulletin  monumental,  publié  à  Caen 
par  Mrde  Caumont,  contient  un  article  sur  lequel  nous  vou- 
lons appeler  l'attention  des  personnes  qui  s'intéressent  à 


—  53  — 

l'histoire  des  arls  dans  notre  pays  et  dans  les  contrées  qui 
furent  soumises  à  la  domination  de  nos  souverains,  cause 
fréquente  des  émigrations  de  nos  meilleurs  ouvriers  et  ar- 
tistes, surtout  au  moyen  âge.  C'est  une  Note  sur  les  maîtres 
des  œuvres  des  ducs  de  Bourgogne,  suivie  d'une  note  sur 
Joseph  Colare,  fondeur  et  canonnier,  par  Mr  Marcel  Canat. 
Nous  croyons  donc  faire  chose  utile  en  signalant  ici  les 
noms  des  architectes  ou  maîtres  des  ouvrages  de  maçonnerie 
recueillis  par  l'honorable  président  de  la  Société  d'histoire 
et  d'archéologie  de  Chàlons-sur-Saône;  sa  notice  est  de  plus 
enrichie  de  gravures  de  sceaux  de  deux  de  ces  architectes 
et  de  sceaux  de  maîtres-maçons  et  de  maîtres-charpentiers 
du  XVe  siècle. 

Jacques  de  Nuilley,  Nuilly  ou  Nulley,  1576-1596.  Il  est 
qualifié  d'ouvrier  des  œuvres  de  massonnerie  de  monsei- 
gneur le  duc  dans  plusieurs  actes. 

DrouetdeDampmarltn,  1585-1596. 

Jean  Bourgeois,  nommé  par  lettres  patentes  du  9  décem- 
bre 1404,  exerçait  la  profession  de  maçon  à  Dijon  en  1587. 

Pierre  Herendel,  qui  est  cité  dans  l'état  de  maison  de 
Philippe  le  Bon,  et  auquel  succéda 

Philippe  Mideau,  déjà  en  charge  en  1429. 

Jean  de  Monsteret,  cité  en  1450. 

Mr  Canat  a  consigné  aussi  les  noms  des  maîtres  des  ou- 
vrages de  charpenterie  du  duc  de  Bourgogne,  et  parmi  eux 
il  cite  {jautier  Meneslrier  ou  Ménestrel,  auquel  il  croit 
pouvoir  attribuer  la  bâtisse  du  couvent  des  cordeliers, 
fondé  par  Philippe  le  Bon,  en  1454,  «  car  ce  couvent,  — 
»  dit  l'écrivain  français,  —  tout  construit  en  bois,  était  un 
»  ouvrage  magnifique  de  charpenterie,  et  dénotait  un  ar- 
»  chitecle  charpentier.  »  Il  rapporte,  d'après  Mr  le  comte  de 


(1)  Mémoires  pour   servir  à    t histoire   de   France  et  de  Bourgogne,  in-4°; 
Paris,  1729;  p.  241. 


—   54   — 

Laborde,  (î)  que  ce  maîlre  fit  des  patrons  d'ouvrages  de 
charpenterie  que  le  duc  voulait  faire  exécuter  à  Bruges  et  à 
Dijon. 

Nous  devons  consigner  ici  une  observation  sur  le  travail 
très-consciencieux  d'ailleurs  de  Mr  Canat.  Il  donne  à  l'ar- 
tiste qui  jeta  en  fonte  en  1387,  pour  le  maître-autel  de  l'é- 
glise des  chartreux  de  Dijon,  les  colonnes  surmontées  d'an- 
ges et  aussi  l'aigle  du  grand  pupitre,  le  nom  de  Joseph 
Colare,  canonnier  de  Philippe  le  Hardi,  tandis  que  dans  les 
documents  dont  il  s'est  servi  il  est  appelé  Colars  Joseph. 
Mr  Canat  a  pris  Colars  pour  un  nom  de  famille,  tandis  que 
c'est  la  forme  usitée  depuis  le  XIIe  siècle  jusqu'au  XVIe 
pour  signifier  Nicolas. 

Architectes  ou  maîtres  des  ouvrages  de  maçonnerie  du 
comté  de  Hainaut.  —  Nous  avons  dressé  d'après  les  comp- 
tes des  domaines  de  Mons  qui  existent  aux  Archives  du 
royaume  (2),  la  liste  des  maîtres  des  ouvrages  de  maçon- 
nerie du  Hainaut,  c'est-à-dire  des  architectes,  depuis  le  mi- 
lieu du  règne  de  Philippe  le  Bon  jusqu'à  la  fin  du  XVIIe 
siècle. 

Jean  Huelin,  ou  Huwellin,  déjà  cité  en  1442,  était  en- 
core en  fonctions  en  1464;  n'habitait  pas  Mons.  Il  recevait 
30  livres  blancs  de  gages  annuels. 

Antoine  le  Vel,cité  de  1465  à  1501;  n'habitait  pas  Mons. 

Jean  Henrart,  cité  de  1501  à  1507. 

Laurent  Colmie  ou  Colmye,  cité  en  1507;  mort  en 
juin  1537;  n'habitait  pas  Mons. 

Jean  Anseau,  Anceau  ou  Ansseau,  à  Mons,  cité  de 
1537  à  1557. 

Jean  Repu,  à  Mons,  cité  de  1558  à  1568. 

(1)  Les  Ducs  de  Bourgogne,  t.  1er,  Preuves,  n°  1390,  p.  391. 

(2)  Registres  n°»  9738  à  9896  de  la  chambre  des  comptes  ,  aux  Archives  du 
royaume. 


-   55  — 

George  de  Harmegnies,  à  Mons,  cité  de  1568  à  1584. 
xWathieu  de  le  Place,  à  Mons,  cité  en  1585. 
André  Villain,  au  Quesnoy,  cité  de  1586  à  1593. 
Etienne  Cauchie,  cité  de  1595  à  1603. 
Bon  Thiéry,  cité  de  1604  à  1620. 
Nicolas  du  Chasteau,  cité  de  1621  à  1636. 
Charles  du  Chasteau,  cité  de  1637  à  1668. 
Antoine  Gallemart,  cité  de  1668  à  1694. 

Nullon  (Amand),  —  était  maître  des  ouvrages  de  ma- 
çonnerie de  Philippe  le  Bon  au  pays  d'Artois,  en  1463  (î). 

De  Wagemakere  (Dominique).  —  Van  Mansdale  ou 
Keldermans  (Rombaut).  —  Mr  Alph.  Wauters  a  publié 
dans  le  Messager  des  sciences  historiques,  1842,  une  ex- 
cellente notice  sur  la  Maison  du  roi  ou  Maison  du  pain, 
sur  la  Grand'Place,  à  Bruxelles.  Les  plans  de  l'édifice  que 
nous  voyons  aujourd'hui  sont  dus  à  Antoine  Keldermans, 
qui  mourut  peu  de  temps  après  les  avoir  tracés.  La  direc- 
tion de  l'œuvre  fut  confiée  à  l'architecte  Louis  Van  Boghem 
qui  l'avait  remplacé  dans  ses  fonctions  de  maître  des  ou- 
vrages de  maçonnerie  en  Brabant  en  1516.  Les  fréquentes 
absences  de  ce  dernier  artiste  que  Marguerite  d'Autriche 
avait  chargé  de  l'exécution  de  la  belle  église  de  Notre-Dame 
de  Brou,  à  Bourg,  en  Bresse,  nécessitèrent  la  nomination 
de  deux  architectes  d'Anvers,  Dominique  de  Wagemakere, 
et  Rombaut  Van  Mansdale,  dit  Keldermans,  pour  surveil- 
ler les  travaux  et  faire  les  dessins  d'exécution  et  des  dé- 
tails du  nouvel  édifice.  La  pièce  que  nous  publions  ici  est 
relative  à  l'augmentation  de  salaire  de  ces  deux  artistes 
que  la  chambre  des  comptes  leur  accorda  par  acte  du 
21  novembre  1517. 

(i;  Registre  n°  9148  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 


—  56  — 

Opten  xxjen  dach  der  maent  van  novembri  anno  xvc  xvij  is  men,  by  gebreke 
van  den  meester  werckman  van  metselrye  ons  heeren  des  conincx  hem  hou- 
dende  den  meesten  deel  van  den  jaere  besundere  in  den  somer  buyten  lants 
in  Savoyen,  overcomen,  in  presentie  ender  by  advyse  van  Janne  Van  den  Nu- 
wenhove,  rentmeester  van  Brabant  in  't  quartier  van  Bruessel,  Janne  Brème, 
rentmeester  derselver  stadt  van  Brussel  ende  conterolleur  van  den  wercke 
van  Hshertoghen-huyse,  mit  meesteren  Dominico  de  Wagemakere  ende  Bom- 
bout  Van  Mansdale,  alias  Kelderman,  meesters  werclude  van  metselryen  in 
der  stadt  van  Àntwerpen,  als  dat  elck  van  hen  van  den  arbeyt,  moyte  ende 
onleden  die  zy  gedaen  ende  gehadt  hebben  binnen  den  twee  jairen  overleden, 
in  't  maken  van  der  ordinantien,  patronen  ende  berderen  van  der  edifficien, 
d'welck  men  maicl  opte  Merct,in  deser  stadt  van  Bruessel,  opte  plaitse  daerop 
plach  te  slane  een  huys  geheele  'I  Broothuys,  aldus  genaempt  des  Herlogen- 
huys,  hebben  sal  die  somme  van  xx  philippus  guldenen,  boven  huere  vacacien, 

• 

ende  van  Bamisse  lestleden  voirtans,  ende  alsoe  lange  als  men  aen  't  voir- 
schreven  Herlogen-huys  wercken  sal,  ende  zy  die  ordinantien  ende  patronen 
dairaf  maken  zelen,  elc  van  hen  jairlycx  hebben  sal,  die  somme  van  xxx  der 
voirschreven  philippus  guldenen,  vallende  altyt  le  Bamisse,  boven  huere  vaca- 
cien als  voere;  behoudelyck  dat  zy  sculdich  zelen  zyn  te  doene  ende  t'ach- 
tervolgene  't  gheene  des  hiernae  volght  :  Ierst,  dat  zy  t'allen  tyden,  als'l 
behoeren  sal,  patroonen,  ordinantien  oft  berderen  te  maken,  dat  zy  dairtoe 
selen  verstaen,  ten  versueke  van  den  luden  van  deser  cameren  goidslyts 
voere  den  winter,  aleer  men  die  leveringe  van  den  steenen  endestoffcn  dairop 
sal  bestaden;  îtero,  dat  zy  oie  t'allen  tyden,  als  zy  beschreven  zelen  word- 
den,  by  brieven  van  deser  cameren,  om  ter  causen  van  den  voirschreven 
wercke  alhier  in  deser  stadt  te  comen,  dat  zy,  oft  emmer  d'een  van  hen, 
sculdich  zal  zyn  alhier  te  comen,  op  huere  gewoenlick  dachuers  van  ecnen 
philippus  gulden  voere  elcken  van  hen  's  daigs.  Aclum  in  der  camere  van  der 
rekenningen,  te  Bruessel,  ten  dage  ende  in  't  jaer  vorschreven(l).  » 

De  Mendicaval  (Pierre),  —  figure  en  qualité  de  maîlre 
général  des  ouvrages  du  roi  d'Espagne  (mastro  mayor  de 
las  obras  de  edifîcios),  dans  Félat  de  maison  de  Charles- 
Quint  qui  fut  dressé  en  1520  (2). 


(1)  Archives  de    la  chambre   des    comptes,   cartons  ,    aux   Archives    du 
royaume. 

(2)  Volume  intitule  :    Registro    de   lo s  officia les    de  la  casa  rcal  d'Aragon, 
archives  de  l'audience,  ibidem. 


—  57  — 

Le  nom  de  cet  artiste  n'est  cité  dans  aucun  des  ouvrages 
suivants,  et  il  n'est  pas  probable  qu'il  le  soit  dans  d'autres  : 
Cean  Bermudez,  Diccionario  histôrico  de  las  bellas  arles; 
Zani,  Enciclopedia  délie  belle  arti,  et  Nagler,  Nettes  allge- 
meines  Kùnstler-Lexicon. 

Du  Collé  ou  Collet  (Paul).  —  Chalon  (Pierre).  —  Le 
50  avril  1641  fut  incendié  par  la  foudre  le  clocher  de  la 
vieille  et  curieuse  église  collégiale  de  Saiule-Gertrude,  à 
Nivelles.  Le  carillon,  qui  se  composait  d'un  jeu  de  cloches, 
fut  fondu.  On  évalua  la  perte  à  80,000  livres  environ.  Le 
12  août  de  l'année  même  du  désastre,  d'Andelot,  prévôt  de 
l'église,  convint  «  avec  maislre  Pierre  Chalon,  maistre 
»  charpentier  de  Landreichy,  à  présent  demeurant  à  Mous, 
»  en  Haynault,  pour  l'ouvrage  de  la  flesche  et  beaufîïoy  de 
»  la  tour  de  l'église  de  Nivelles,  qu'iceluy  maistre  Pierre 
»  fera  ledict  ouvrage  suivant  le  plan  et  dessin  du  frère 
»  Paul  Collet,  dominiquain,  bien  et  léallemenl.  » 

Frère  Paul  Collet,  ou  du  Collé,  selon  sa  signature,  était 
religieux  au  couvent  de  Braine-le-Comte  (i). 

Le  nouveau  carillon  coûta  23,748  livres. 

Van  Hulst  (Martin),  —  architecte  (bouwmeester)  de 
l'abbaye  de  Rotthem  dans  la  mairie  de  Haelen,  en  Brabant, 
mourut  le  1er  mai  1636,  des  suites  d'une  blessure  que  lui 
avait  faite  dans  une  querelle  un  ouvrier  (dienaer),  nommé 
Guillaume  Van  Geerlruyden,  auquel  furent  accordées  pour 
ce  fait  des  lettres  patentes  de  rémission  d'homicide,  le 
4  mai  1645  (2). 


(1)  Archives    de    l'église  de  Saintc-Gcrtrude  de  Nivelles,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Registre  11°  661  de  la  chambre  des  comptes,  ibidem. 


—  58  — 

§  58.  Batteurs  de  cuivre,  fondeurs  de  cloches  et  de 

métaux. 

Sommaire  :  Jacob  ou  Jacques.  —  Albert  et  Jean,  fondeurs  de  cloches,  à  Lou- 
vain  et  à  Dînant.  —  Renier  Van  Thienen.  —  Lutrin  pour  l'église  de  St- 
Jacques-sur-Caudenberg,  à  Bruxelles. —  Pierre  deBackere. —  Jacques  Jon- 
ghelinck.  —  Jean  de  Monlfort.  —  Fonte  des  objets  de  sculpture  en  bronze 
reconnue  art  libéral. 

Jacob  ou  Jacques.  —  Mr  le  lieutenant-colonel  du  génie 
Meyers  possède  parmi  grand  nombre  d'autres  curiosités  un 
mortier  en  bronze  à  deux  anses,  de  22  centimètres  de 
diamètre  sur  17  1/2  de  hauteur,  dont  les  caractères  per- 
mettent d'attribuer  au  XIIe  siècle.  On  y  voit  représentées  des 
colonnes  surmontées  d'une  tête  nue  et  alternées  de  fleurs  - 
de  lis.  On  y  lit  le  nom  du  fondeur  :  iacob  me  fecit,  et  un 
autre  nom  Simon,  celui  du  propriétaire  probablement,  suivi 
de  cinq  lettres  qui  n'offrent  entr'elles  aucun  sens. 

Albert,  —  fondeur  de  cloches  (fusor  campanarum),  est 
cité  en  1340,  comme  habitant  dans  le  Uoelstraet  ou  rue 
de  Tirlemont,  à  Louvain,  hors  la  porte  Saint-Michel  (1). 

Jean,  — fondeur  de  cloches,  à  Dinant,  refondit  celle  de 
la  chapelle  du  château  de  Montaigle,  dans  la  province  de 
Namur,  en  14-57. 

«  A  Jehan,  le  fondeur  de  clocques  demorant  à  Dynant,  pour  avoir  ref- 
fondu  le  clocque  de  la  chapelle  du  chaslel  de  Montaigle  qui  estoit  rompue,  et 
pour  le  métal  qu'il  y  a  mis  pour  faire  ladietc  clocque  plus  pesante,  par  mar- 
chié  à  luy  fait,  présent  le  chastellain  et  aultrez  gens  de  la  fortresse,  à  la 
somme  de  v  ob.  de  Rin  xij  aidans,  qui  vallcnt  vij  ob.  (2).  » 


(1)  Acte  échcvinal,  aux  Archives  communales  de  Louvain.  Cette  note  m'a 
été  communiquée  par  Mr  Ed.  Van  Even. 

(2)  Registre   n°  10916   de  la  chambre  des    comptes,   aux   Archives    du 
royaume. 


—   59  — 

Van  Thienen  (Renier).  —  Mr  Ch.  Piot  a  publié,  en 
1855,  dans  la  Revue  universelle  des  arts,  t.  Ier,  p.  280,  une 
notice  sur  l'habile  fondeur  (gheelgietere)  de  ce  nom  qui 
florissait  à  Bruxelles  de  1464  à  1509.  A  cette  époque  nous 
n'avons  pu  retrouver  la  note  relative  aux  travaux  qu'il 
exécuta  en  1465  pour  l'église  de  Saint-Jacques-sur-Cou- 
denberg.  Nous  avons  été  plus  heureux  depuis.  Il  s'agit 
d'un  lutrin  pour  placer  dans  le  chœur  et  représentant 
un  pélican,  que  les  marguilliers  achetèrent  à  Renier  Van 
Thienen  pour  le  prix  de  13  livres  de  gros  de  Flandre,  et 
aux  piliers  duquel  il  fut  convenu  que  l'artiste  ajouterait 
quatre  petites  figures  de  métal. 

«  Cont  zy  allen  lieden  die  dese  yeghewoirdige  cyrographie  selen  sien  ofte 
hoiren  lesen  dat  Andries  Van  den  Horicke  ende  Jan  Juwaes,  geheeten  Van 
Parys,  keremeesters  nu  tertyt  der  kerken  van  Coudenberghe,  hebben  ghe- 
cocht  jeghen  Reyneren  Van  Thienen,  gheelghietere,  in  den  name  van  der 
kerken  voirschreve,  eenen  lattoenen  pellicaen  tôt  eenen  lessenere  :  te  sine 
in  den  choir  van  der  voirschreve  kerken,  in  aider  manieren  alsmen  daer 
sien  mach  nu  tertyt  om  xiij  liv.  gr.  Yleems,  elc  liv.  te  xxx  s.  gr.  Brab.  ge- 
rekent;  uytghenomen  dat  Reyneren  voirschreven  noch  vier  latloennen  bel- 
dyen  aen  de  vier  pilaren  van  denselven  pellicaen  noch  setten  sal  ende  leveren 
na  huerer  behoirlen  met  voirwaerden  hierinne  onder  sproeken,  etc.  In  den 
jaere  Ons  Heeren  doen  men  screef  m  iiijc  ende  lxv,  den  xvijsten  dach  in 
decembri  (1).  » 

De  Beckere  (Pierre),  —  fut  tout  à  la  fois  orfèvre,  gra- 
veur de  sceaux  et  fondeur  de  métaux.  Il  habitait  Bruxelles 
et  nous  avons  trouvé  mention  de  lui  en  1495.  Sa  mort  ar- 
riva le  5  janvier  1527.  Pierre  de  Beckere  est  l'auteur  du 
magniflque  mausolée  de  Marie,  duchesse  de  Bourgogne, 
qui  fut  élevé  par  ordre  de  Philippe  le  Beau  dans  l'église  de 
Notre-Dame,  à  Bruges.  Le  tombeau  est  en  marbre  noir,  et 
la  statue  de  la  princesse  ainsi  que  tout  les  ornements  sont 


(1)  Cartulaire  de  la  prévôté  de  Saint-Jacques-sur-Coudenbcrg,  f°  75  v°, 
aux  Archives  du  royaume. 


—  00  — 

en  cuivre  doré.  C'est  un  des  plus  beaux  monuments  qui 
existent  encore  dans  le  pays.  Nous  en  avons  donné  une 
description  détaillée  dans  la  notice  consacrée  à  P.  de  Bec- 
kere  qui  est  insérée  dans  les  Bulletins  de  l 'Académie, 
t.  XVIII  (•). 

Jonghelinck  (Jacques).  —  Dans  nos  Recherches  sur  la 
vie  et  les  travaux  des  graveurs  de  médailles,  de  sceaux  et  de 
monnaies  des  Pays-Bas  (2),  nous  avons  publié  une  bio- 
graphie assez  étendue  de  cet  artiste,  qui  fut  sculpteur, 
fondeur  de  métaux  et  graveur  de  sceaux  et  de  médailles. 
Jacques  Jonghelinck  naquit  à  Anvers,  le  21  octobre  1530 
et  y  mourut  le  31  mai  1606.  Les  statues  qu'il  fît  en  métal* 
sont  nombreuses,  et  l'on  trouvera  dans  l'ouvrage  auquel 
nous  nous  permettons  de  renvoyer  beaucoup  de  détails, 
et  entre  autres  sur  le  monument  que  le  duc  d'Albe  se  fît 
ériger  dans  la  citadelle  d'Anvers  en  1571. 

De  Montfort  (Jean),  —  est  un  des  meilleurs  graveurs 
de  médailles  du  XVIIe  siècle.  Nous  avons  décrit  ses  œuvres 
dans  l'ouvrage  que  nous  venons  de  citer  (3).  Il  vécut  à 
Bruxelles  de  1595  à  1049.  On  voit  encore  dans  l'église 
de  Sainte-Gudule,  à  Bruxelles,  un  lion  de  cuivre  doré,  qui 
orne  le  mausolée  des  ducs  de  Brabant  Jean  II  et  Antoine 
de  Bourgogne,  et  qui  fut  coulé  par  Jean  de  Monlfort 
en  1610. 

Fonte  des  objets  de  sculpture  en  bronze  reconnue  art 


(1)  Voy.  aussi  la  notice  sur  P.  tic  Beckcre  que  nous  avons  publiée  dans 
la  Revue  de  la  Numismatique  belge,  t.  11,  3e  série,  et  qui  se  trouve  à  la  p.  -468, 
du  t.  Ier  de  nos  Recherches  sur  la  vie  et  les  travaux  des  graveurs  de  médailles, 
de  sceaux  et  de  monnaies  des  Pays-Bas;  Bruxelles,  1858. 

(2)  T.  1er  p.  312-542.  Celle  notice  a  clé  tirée  à  part  ù  un  petit  nombre 
d'exemplaires. 

(3)  T.  |w,  p.  113-125. 


—  61 


libéral.  —  Le  8  juillet  1776  seulement,  la  fonte  des  ob- 
jets de  sculptures  en  bronze  fut  mise  au  rang  des  arts  li- 
béraux, et  il  fut  déclaré  qu'aucun  métier  ne  pouvait  en 
empêcher  l'exercice  (i). 


§  59.  Géographes,  cartes  et  plans,  etc. 

Sommaire  :  Jacques  de  Deventer.  —  Il  fait  une  carte  du  Brabant  et  un  atlas 
de  tous  les  Pays-Bas.  —  Plan  de  la  ville  de  Geldern  ou  Gueldre,  dressé 
en  1546.  —  Cartes  géographiques,  plans  et  mappemondes  de  Charles- 
Quint.  —  Henri  Pontanus.  —  Mappemonde  en  forme  d'aigle,  publiée 
vers  1557.  —  Octrois  pour  publier  des  cartes  et  plans  accordés  à  Jean 
de  Beeldesnyder,  G.  Mercalor,  Jérôme  Willems,  dit  de  Cock,  Abr.  Orte- 
lius,  Chr.  Plantin,  Fr.  Hoogenberghe,  J.  Vuytersprot  et  G.  de  Jode.  — 
Cartes  de  la  mer  Baltique,  du  Tiémont  et  de  la  Lombardie,  de  la  Gueldre 
et  de  la  Terre-Sainte.  —  Pierre  Bertius.  —  Louis  et  Jean  de  Bersaques. 

—  Cartes  de  la  ville  et  châtellenie  de  Courtrai  et  de  la  banlieue  de  Menin. 

—  Plans  de  bois  à  Agimont,  Hulst  et  La  Roche. 

De  Deventer  (Jacques)  —  est  natif  de  la  ville  dont  il 
porte  le  nom,  selon  le  témoignage  de  Guicciardini  (Y),  qui 
le  qualifie  de  très-habile  géographe  (grandissimo  geografo). 
Les  biographes  lui  ont  à  peine  consacré  quelques  lignes, 
car,  malgré  la  réputation  dont  jouissait  J.  de  Deventer 
parmi  ses  contemporains,  sa  vie  et  ses  travaux  sont  restés 
ignorés:  plusieurs  ont  copié  ce  qu'a  dit  de  lui  Valère  André 
dans  sa  Bibliotheca  belgica,  p.  408.  Pierre  Opmeer  parle 
de  notre  géographe  à  l'année  1546  de  sa  chronique  en  ces 
termes  :  «  Jacobus  de  Daventria,  Mechliniae,  caciographias 
»  Brabantise,  Hollandise  aliarumque  Belgii  regionum  nunc 
»  edit.  »  Kok,  Vaderlandsch  Woordenboek,  t.  XI,  p.  261, 
rappelle  que  Munsterus  a  inséré  dans  sa  Cosmographia, 
p.  752,  une  description  de  la  Frise  par  J.  de  Deventer. 


(1)  Archives  du  conseil  privé,  cartons,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Descriltione  di  tutti  i  Paesi-Dassi;  Anvers,  1567;  p.  166. 

6 


—  62  — 

Dans  une  lettre  du  1 5  décembre  1 557  à  Idzardus  (i),  Viglius 
écrit  qu'il  lui  envoie  la  carte  de  Frise  faite  par  notre  géo- 
graphe. Ortelius  a  fait  graver  dans  ses  recueils  plusieurs 
cartes  dessinées  par  J.  de  Deventer.  La  plus  ancienne  men- 
tion des  travaux  de  ce  dernier  que  nous  ayons  trouvée, 
remonte  à  Tannée  1537  :  il  présenta  à  celte  époque  une 
carte  du  duché  de  Brabant  au  conseil  de  celte  province, 
et  reçut  4  livres  de  gratification.  Celte  dépense  est  relatée 
dans  le  compte  en  ces  termes  : 

Jacob  Van  Deventer,  die  xx  daighen  in  decembri,  a°  xvc  xxxvj,  heeft  in 
den  raide  van  Brabant  gepresenteert  een  carlte  van  den  lande  van  Brabant, 
by  bem,  zoe  hy  zeegt,  gemaect,  dairvoer  bem  by  den  raide  es  toegevueght 
ende  geordineert  :  iiij  liv.  (2). 

Jacques  de  Deventer  fut  employé  par  Philippe  II  à  une 
entreprise  grandiose.  Avant  de  quitter  les  Pays-Bas,  où  il 
ne  devait  plus  revenir,  ce  prince  chargea  notre  géographe 
de  «  visiter,  mesurer  et  desseigner  toutes  les  villes  de  noz 
»  pays  de  par-deçà,  aussi  les  rivières  et  villaiges  circum- 
»  voisins,  semblablement  les  passaiges  ou  destroiclz  des 
»  frontières,  et  le  tout  rédiger  en  ung  livre  contenant 
»  pourtraict  de  chascune  province,  et  après  démonstration 
»  de  chascune  ville  particulière.  »  Sa  commission  est  datée 
du  1er  avril  1558  :  elle  lui  attribue  200  florins  de  gages 
annuels,  et  2  florins  par  jour  en  sus  pour  frais  de  voyage. 
Le  6  juin  1559,  le  roi  lui  fit  délivrer  des  lettres  de  sauf- 
conduit  pour  lui,  ses  serviteurs  et  ses  bagages,  afin  que  les 
gouverneurs  des  provinces,  les  magistrats  et  communes, 
les  commandants  des  places  fortes,  et  généralement  tous 
les  officiers  à  qui  il  se  serait  adressé,  lui  rendissent  facile 
l'exécution  de  cette  mission.  Ces  lettres  de  sauf-conduit 
furent  plus  tard  renouvelées,  notamment  le  20  février  1562 


(1)  Hoynck  Vajv  Papendhecht,  Analecta  Belgica,  t.  Il,  lre  partie,  p.  386. 

(2)  Registre  n°  21719  de  la  chambre  des  complcs,  aux  Archives  du  royaume. 


—  65  — 

(n.  st.),  le  7  mai  1563  et  le  7  mars  1564  (n.  st.)  (i). 

Notre  géographe  se  mit  aussitôt  en  devoir  de  lever  ses 
plans  et  de  tracer  des  caries,  mais  c'était  là  une  rude  be- 
sogne qui  lui  avait  été  confiée.  On  lit  dans  un  document 
que  nous  publions  plus  loin  qu'il  avait  fait  espérer  au  roi 
que  son  œuvre  serait  terminée  en  deux  ans.  La  correspon- 
dance de  Viglius  avec  Hopperus,  qui  nous  fournit  sur 
Jacques  de  Deventer  des  renseignements  précieux,  établit 
qu'il  y  employa  plus  de  quinze  à  seize  années.  J.  de  De- 
venter avait  compté  sans  la  révolution  et  les  troubles  qui 
la  suivirent. 

Voici  de  ces  lettres  d'Hopperus  et  de  Viglius  une  ana- 
lyse succincte  : 

Hopperus  écrit  de  Madrid,  le  28  juillet  1570,  à  Viglius 
que,  si  l'œuvre  confiée  à  J.  de  Deventer  est  terminée,  il 
ait  à  l'envoyer  au  roi  Philippe  II  le  plus  tôt  possible  (2). 
Viglius  répond  à  cette  demande,  le  28  août,  d'Anvers,  que 
ce  travail  n'est  pas  encore  achevé,  pour  deux  raisons,  d'a- 
bord à  cause  de  l'âge  avancé  de  l'auteur,  qui  veut  dessiner 
tout  de  sa  propre  main,  puis  par  suite  de  la  lenteur  que 
l'on  met  à  le  payer,  selon  l'habitude  de  la  chambre  des 
comptes.  Si  Sa  Majesté,  ajoute-t-il,  désire  voir  la  fin  d'une 
entreprise  à  laquelle  le  géographe  était  occupé  depuis  douze 
ans,  qu'elle  ordonne  à  Martin  Van  den  Berghe  de  le  payer 
sans  délai,  car  si  l'on  ne  se  hâte,  il  est  à  craindre  que  la  mort 
ne  vienne  à  surprendre  J.  de  Deventer  avant  qu'il  n'y  ait 
mis  la  dernière  main  (3).  Une  lettre  du  même  écrivain  à 


(1)  Archives  de  Iaudience,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  «  Si  magisler  Jacohus  Davenlrius  ahsolvil  suum  opus,  acceptissimum 
»  crit  Suae  Majestati  ut  quam  priraum  mittatur,  et  poterit,  si  videtur,  Iradi 
»  uxori  perferendum.  »(Joachimi  Hopperi  episfolœ  ad  Viglium  ab  Aytta  Zui- 
»  chemlm  (Louvain,  1765);  lettre  lxxxxvii,  p.  283). 

(3)  «  Mr  Jacobus  Daventrius  opus  suum  nondum  absolvit,  et  duœ  res  re- 
»  moram  aliquam  ci  injiciunt,  et  aetas  ejus  provccta  (cum  omnia  sua  manu 
»  dclineari  cupiat),  et  sera  slipcndii  solutio,  pro  curise  nostrse  consueludine. 


—  64  — 

son  correspondant  à  Madrid,  et  datée  du  8  décembre  de  la 
même  année,  prouve  que  l'on  n'avait  pas  encore  satisfait  aux 
justes  réclamations  du  géographe  (i).  Dans  une  autre  lettre 
du  9  février  1572  (n.  st.),  on  lit  que  Viglius  s'inquiète  des 
moyens  de  faire  parvenir  l'ouvrage  en  Espagne,  et  revient 
à  la  charge  sur  la  nécessité  de  solder  à  J.  de  Deventer  ce 
qui  lui  est  dû  (-2). 

On  voit  par  une  lettre  de  Viglius  du  1 6  novembre  1 573  (5) 


»  Itaque  D.  V.  recte  faciet,  si  literis  regiis  eum  commonefaciat,  ut  cum  jam 
»  duodecim  annis  ei  operi  incubuerit,  illud  tandem  absolvi  curet.  Et  M. 
»  quoque  Maiiino  a  Bergis  Regia  Majestas  scribat,  jubeatque  ut  stipendiorum 
»  vacalionumque  solutionem,  quantum  in  se  est,  promoveat.  Regem  enim  hoc* 
»  opus  absolutum  magnopere  cupere,  eoque  magis,  quod  œtas  ejusdem  ma- 
»  gistri  Jacobi  ila  provecta  sit,  ut  metuat,  ne  ejus  complementum  mors  raor- 
»  busqué  prœveniat.  »  (Hoyncrt,  Viglii  epistolœ  politicœ  et  hisloricœ  ad  J.  Hop- 
perum,  lettre  cvm,  p.  580). 

(1)  «  De  literis  ad  Jacobum  Daventriensem  ac  cornmissarium  Van  de  Berghe 
n  scriptis  gratias  D.  T.  ago  :  valde  enim  cuperem  hoc  opus  tandem  absolvi, 
»  ac  cum  in  eo  apparando  illuminandoque  majores  cogatur  facere  sumplus, 
»  mercedis  solutio  sumptuum  laborumque  ei  aliquod  prœbebit  solatium.  » 
(Hoynckt,  etc.,  lettre  cxxi,  p.  G04). 

(2)  «  Mr  Jacobus  Daventriensis  hic  sedulo  dat  operam,  ut  opus  suum  ab- 
»  solvat,  verum  sollicitus  sum,  quomodo  secure  illud  in  Hispaniam  mitli 
»  possit,  cuperemque  duci  nostro  mandari,  ut  ipse  redicns  in  suam  cuslo- 
»  diam  tulclamque  id  recipiat;  difliculter  autem  illud  autor  è  manibus  dabit, 
»  nisi  Regia  Majestas  de  residuo,quod  ei  debebitur,  providerit,  ac  magislroVan 
»  [den]  Berge  scripserit,  ut  is  id  persolvat,  fidemque  suam  interponat.  Totus 
»  autem  in  hoc  opère  complendo  consenuit,  ac  et  absolulo  quiescere,  ac  renun- 
»  ciare  omni  ulleriori  labori  slatuit.  »  (Hoynckt,  etc.,  lettre  cxxvn,  p.  614). 

(3)  «  M.  Jacobus  Daventriensis  cum  hic  ob  execulioncm  decimi  denarii  in 
»  metu  popularis  sedilionis  vcrsarcmur  ac  a  gcusiis  novae  turbae  exoriren- 
»  tur,  ipse  bine  se  alio  proripuit,  inilioque  credideram  Dordracum  eum  con- 
»  fugisse,  ubi  antea  sedem  collocarat,  cumque  ea  urbs  paulo  post  ad  geusios 
»  descivisset,  plurimum  sollicilus  fui  ne  opus  ejus  in  illorum  potestalem  venis- 
»  set,  cum  de  eo  nihil  cerli  inquircre  potuissem;  tandem  apud  Coloniam  cum 
»  latere  per  amicum  intcllexi,  eumque  per  literas  benigne  admonui,  rogavi- 
»  que  ut  hue  cum  opère  suo  redire  non  gravarelur,  eidem  pollicilus  morluo 
»  Martino  Van  den  Berge,  cui  ejus  solutio  mandata  antea  fuerat  me  fideliter 
»  procuraturum,  ut  si  quid  debebitur  ci  cxsolvalur;  si  quid  autem  ab  eo 
»  responsi  accepero,  D.  V.  mox  significabo.  Optassem  autem  pro  magna  re  ut 
»  Regia  Majestas   opère  ipsius  hoc   temporc  frui  poluisset,  quo   urbium  ab 


—  65  — 

que  J.  de  Deventer  se  trouvait  à  Bruxelles  à  l'époque  des 
troubles  qui  éclatèrent  dans  cette  ville  à  l'occasion  de  la 
levée  du  dixième  denier;  qu'il  s'enfuit  alors  à  Dordrecht, 
où  il  avait  déjà  séjourné  auparavant,  et  qu'après  la  prise 
de  cetle  ville  par  les  gueux,  en  juin  1572,  il  se  réfugia  à 
Cologne.  Le  8  février  1575, Viglius  écrivait  à  Hopperus  que 
J.  de  Deventer  lui  avait  fait  espérer  l'envoi  de  son  œuvre 
pour  le  mois  suivant  (i).  A  quelques  temps  de  là,  le  même 
fait  part  à  son  correspondant  de  la  mort  du  géographe,  dé- 
cédé à  Cologne,  qu'il  a  apprise  par  le  châtelain  de  Gouda,  et 
de  ce  qu'il  y  aurait  à  faire  pour  s'assurer  la  propriété  des 
atlas  délaissés  par  le  défunt  (Y).  Dans  une  lettre  du  12  juillet 
il  dit  à  Hopperus  qu'il  a  écrit  au  magistrat  de  Cologne,  à 
la  garde  duquel  les  livres  ont  élé  confiés,  pour  qu'il  voulût 
ou  les  lui  envoyer  ou  les  faire  parvenir  directement  à  Phi- 
lippe II  (3).  La  lettre  deViglius  du  8  août  (ou  septembre)  (4) 


»  hostibus  occupatarum  aut  a  nostris  obsessarum  ex  ejus  descriptione  ple- 
»  niorem  cognitionem  accipere  poluisset.  »  (Viglii  Zuichemi  ab  Aytta  Epistolœ 
ad  J.  IJopperum;  lettre  ccvm,  p.  493;  Leeuwarden,  1661;  —  Hoynckt,  lettre 
ccxvi,  p.  781). 

(1)  «  Jacobus  Daventriensîs  tandem  promisit  se  hue  ad  proximum  mensem 
»  adfore  et  opus  snum  in  tria  divisum  volumina  una  allaturum.  »  (Ibidem, 
lettre  ccxin,  p.  505;  —  Hoynckt,  etc.,  lettre  ccxxi,  p.  791). 

«  Jacebum  Daventriensera  non  cesso  interpellare,  quo  debitum  exsolvat, 
»  pro  quo  aliquot  milia  florenorum  illi  impensa  fuere.  »  (Ibidem,  lettre 
cciv  [lisez  ccxiv],  p.  507;  —  Hoynckt,  etc.,  lettre  ccxxn,  p.  793). 

(2)  «  Castellanus  Goudensis  Gulielmum  suum  nudius  tertius  ad  me  misit, 
»  per  quem  obitum  Jacobi  de  Daventria  apud  Coloniam  mihi  significaret, 
»  officiumque  quod  in  conservandis  libris  regiis  ab  eo  factum  erat.  Dabimus 
»  autem  una  operam,  ut  illos  ab  hœredibus  recuperemus.  »  (Ibidem,  lettre 
ccxvi  [lisez  ccxxvi],  p.  527;  —  Hoynckt,  etc.,  lettre  ccxlix,  p.  84-1). 

(3)  «  Signifîcavi  D.  T.  superioribus  diebus  mortem  geographi  nostri  Jacobi 
»  a  Daventria,  rogavique  ut  D.  T.  procuraret  literas  a  rege  scribi  ad  senatum 
»  Coloniensem,  qui  in  suam  custodiam  recepit  libros,  quos  ad  Majeslatis  Suae 
»  postulationem  toi  annis,  tanlisque  impensis  elaboravit,  ut  mihi,  aliive  ad 
»  eandem  Suam  Majestalemlransmittcndos  traderevelit.  »  (Ibidem,  lettre  ccxviu 
[lisez  ccxxvm],  p.  531;  —  Hoynckt,  etc.,  lettre  ccli,  p.  844). 

(4)  «  Prioribus  jam  pridem  respondi,  posterioribus  autem  junctœ  fuerunl 


—  6G  — 

accuse  réception  de  celle  que  le  roi  adresse  au  magistrat 
de  Cologne,  et  qu'il  avait  demandée  dans  sa  missive  précé- 
dente. Viglius  écrit,  le  19  octobre,  qu'il  a  reçu  les  trois 
volumes  réclamés;  il  fait  un  brillant  éloge  du  soin  que 
l'artiste  géographe  a  mis  à  dessiner  tous  les  plans  qu'ils 
contiennent  et  se  propose  de  les  envoyer  à  Madrid  par  la 
première  occasion  (t).  Une  quinzaine  de  jours  après,  il 
joint  à  sa  lettre  à  Hopperus  du  7  novembre  une  liste  dé- 
taillée de  ce  que  contiennent  les  trois  volumes,  lui  signale 
l'omission  du  plan  de  la  ville  d'Ypres,  et  lui  fait  quelques 
autres  observations.  Il  voudrait  savoir  si  le  roi  ne  désire 
pas  que  les  lacunes  soient  comblées,  et  il  aimerait  à  trouve^ 
quelque  moyen  sûr  pour  que  les  livres  arrivassent  en  bon 
état  en  Espagne  (2).  Viglius  écrit  encore,  le  23  novembre  : 


»  literœ  Regiœ  Majestatis  ad  senatum  Coloniensem  atque  ad  me  super  negocio 
»  librorum  per  rar  Jacobum  Davenlriensem  relictorum  scriptœ.  »  (Ibidem,  lettre 
ccxx  [lisez  ccxxx],  p.  534-,  avec  la  date  du  8  août;  —  Hoynckt,  etc.,  lettre 
CCLHI,  p.  846,  avec  la  date  du  8  septembre). 

(1)  «  Coloniensis  senatus  libros  geograpbicos  très  mr  Jacobi  Daventriensis 
»  ad  me  misit,  quos  per  primam  oportunitatem  isthuc  destinabo,  c-pus  certe 
»  dignum  Regia  Majestate,  in  quo  omnia  hujusce  provinciœ  belgicœ  oppida, 
»  affubre  et  eleganter  delineata,  Sua  Majeslas  conspiciet,  ncc  pretii  in  cos 
»  insumpti  pœnitebit.  »  (Ibidem,  lettre  ccxxni  [lisez  ccxxxin],  p.  539;  — 
Hoynckt,  etc.,  lettre  cclvi,  p.  8j0). 

(2)  «  Mille-,  Cl.  D.  Hoppere,  ad  D.  T.  catalogum  oppidorum,  quœ  in  tribus 
»  voluminibus  mr  Jacobi  Daventriensis  depicla  comperi.  Verum  prœmatura 
»  ipsius  mors  impediit,  quominus,  uti  cum  eo  convenerat,  templa,  civita- 
»  tum  portas  et  opéra  publica  non  ubique  expresserit,  et  in  Flandriœ  op- 
»  pidis  omissam  ab  eo  invenio  urbem  Iprensem,  quse  est  inler  celebriores 
»  cjus  comilalus.  Desidcraram  quoque,  ut  loca  paulo  melius  illuminata  luis- 
»  sent,  quo  Regiae  Majestalis  oculis  magis  satisfactum  fuisset.  Verum  si  rex 
»  petat,  et  illos  sumptu9  fieri  mandet,  poterunt  quœ  desunt  adhuc  suppleri. 
»  Sollicitus  vero  sum  quomodo  ea  volumina  tulo  ad  Majcslatem  Suam  dirigera 
»  queam,  cum  magnopere  inlersit,  ne  in  ilincre  quod  bodie  maie  securum 
»  est,  intercipiantur  aut  in  allcrius  manus  incidant.  Quamobrem,  si  Majestas 
o  Sua  tantain  moram  ferre  posset,  ut  securius  ea  volumina  mitlcrentur,  cum 
»  hic  aliquis  rumor  increbuerit  D.  V.  forsilan  propediem  ad  nos  advcnluram, 

caperem  in  id  tempus  missioncm  eam  possc  dift'erri,  quo  ex  veslro  consilio 
•  (fuid  facieudum   videalur  intclligam,  et  priusquam   se  ilincri  buic  D.  V. 


—  67  — 

il  a  appris  depuis  sa  dernière  missive  que  la  veuve  ou  con- 
cubine de  Jacques  de  Deventer  habitait  Malines,  et  qu'elle 
a  en  sa  possession  les  minutes  dessinées  par  le  géographe; 
il  lui  a  immédiatement  fait  promettre  une  bonne  récom- 
pense pour  la  cession  de  tous  ces  papiers,  et  croit  qu'il  est 
de  la  plus  haute  importance  de  les  avoir,  pour  qu'ils  ne 
tombent  pas  dans  des  mains  étrangères  qui  seraient  à 
même  de  les  copier  et  de  les  publier.  Hopperus  devrait 
entretenir  le  roi  de  cette  affaire  (i).  Enfin  la  correspon- 
dance de  Hopperus  avec  Viglius  contient  encore  une  lettre 
de  ce  dernier  du  30  décembre  l$7$,  dans  laquelle  il  est 
une  dernière  fois  question  de  Jacques  de  Deventer  et  de 
son  œuvre  (2). 

«  Le  roy,  entendant  que  m™  Jacques  Van  Deventer,  son  géographe,  n'est 
paie  de  ses  gaiges  de  ijc  florins  par  an,  assignez  sur  la  recepte  de  Malines, 
pour  autres  charges  mises  sur  icelle  recepte,  et  veuillanl  qu'il  soit  annuelle- 
ment contenté  tant  de  sesdicts  gaiges  ordinaires,  commenchans  le  premier 
d'apvril  xvc  lvij,  avant  Pasques,  que  de  son  traictement  de  ij  florins  par  jour, 
quant  luy  sera  ordonné  voïaiger  ou  vacquer  au  faict  de  sondict  office,  selon 

«accingat,  aliquid  quœso  responsi  tempestive  significct.  Bene  vale,  CI.  D. 
»  Hoppere.  Bruxellse,  vu  novembr.  cia  io  lxxv.  »  (Ibidem,  lettre  ccxxiv  [lisez 
ccxxxiv],  p.  541;  —  Hoynckt.,  etc,  lettre  cclvii,  p.  851). 

(1)  «  Scripseram  ad  te  ante  pauculos  dies  de  opère  Jacobi  Davenlriensis, 
»  ac  poslea  intelligens,  apud  mulierculam  quandam  Mechliniensem,  ejus 
»  uxorem  seu  concubinam,  servari  minutas  formularum  ab  ipso  delineatarum, 
»  dedi  operam,  ut  illas  ad  manus  meas  consignaret,  promisso  ipsi  honorario, 
»  quod  Regia  Majestas  exolvere  (uli  spero)  non  gravabitur.  Curandum  enim 
»  omni  ratione  puto,  ne  in  aliénas  manus  exempla  ulla  incidant,  unde  possunl 
»  alia  exculpi  evulgarique.  Super  qua  re  velim,  ut  verbum  aliquid  Majestati 
»  Suae  dicas,  intelligasque  quid  fieri  illi  placet.  »  (Ibidem,  lettre  ccxxvi  [lisez 
ccxxxvi],  p.  543;  —  Hoinckt,  etc.,  lettre  ceux,  p.  853). 

(2)  «  Ad  literas  Regise  Majestatis  v  augusti  ad  me  datas,  una  cum  iis  quas 
»  ad  senalum  Coloniensem  super  libris  Jacobi  Davenlriensis  recuperandis  ad 
»  me  dédit,  nec  non  aliis  xiij  octobris  de  provisione  statuum  ad  me  ac  gu- 
»  bernatorem  nostrum  scriptis,  hactenus  supersedi  quicquam  ad  Mnjestatcm 
»  Suam  rescribere,  cum  dubitem,  ea  quse  ad  Iibros  Daventriensis  pertinent 
»  D.  T.  ad  Majestalem  suam  relulisse.  »  (Ibidem,  lettre  cxxviu  [lisez  cxxxvm, 
p.  540;  —  Hoynckt,  etc.,  lettre  cclxi,  p.  857). 


—  68  — 

sa  retenue  et  commission,  Sa  Majesté  ordonne  que  de  sesdicts  gaiges,  traic- 
tement  et  vacations  icelluy  mre  Jacques  Van  Deventer  soit  contenté  des  de- 
niers de  son  espargne.  Davantaige,  pour  ce  que  Sa  Majesté  a  commandé 
audict  de  Deventer  visitter,  mesurer  et  desseigner  touttes  les  villes  de  par- 
deçà,  aussy  les  rivières  et  villaiges  voisins,  semblablement  les  passaiges  ou 
distroictz  des  frontières,  et  le  tout  rédiger  en  ung  livre  contenant  pourtraict 
de  chascune  province  et  aprez  démonstration  de  chascune  ville  particullière, 
en  quoy  luy  conviendra  vacquer  plus  de  deux  ans,  Sa  Majesté  ordonne 
que  pour  le  temps  que  ledict  maistre  Jacques  Van  Deventer  sera  occuppé  et 
emploie  à  faire  la  description  et  particularité  des  pays  et  villes  de  Luxem- 
bourg, Namur,  Artois,  Bourgoingne,  Haynnau  et  pays  circumvoisins  de  la 
langue  walonne,  luy  soit  païé  xl  pattars  par  jour,  pour  crue  de  vacquations 
oultre  semblable  somme  contenue  en  sadicte  commission ,  et  ce  au  regard 
quant  luy  conviendra  aller  à  cheval  (pour  la  descommodité  de  chariotz),  et 
qu'il  luy  fauldra  païer  certains  guydes  et  interprêtes  pour  congnoistre  les*- 
dicts  pays,  aussy  les  villes  et  choses  particulières  d'importance  qu'il  trouvera 
en  iceulx,  etc.  Faict  à  Bruxelles,  le  xxixe  jour  de  may  xvc  lix  (1).  » 

«  De  par  le  roy.  A  tous  noz  lieutenans,  gouverneurs,  bailliz,  meyres, 
cscoutettes,  bourgmestres,  eschevins,  gens  de  loy,  tollenaires,  gardes  des 
villes,  pontz,  porlz,  passaiges,  destroictz  et  autres  fortz,  et  tous  autres  noz 
justiciers,  officiers  et  subgeclz  et  ceulx  de  noz  vassaulx,  amyz,  alliez  et 
bienveuillans,  cui  ce  regardera  et  ces  présentes  seront  monstrées,  salut  et 
dilcction.  Comme  nous  ayons  donné  charge  à  nostre  géographe  maistre 
Jacques  de  Deventer,  de  visiter,  mesurer  et  desseigner  toutes  les  villes  de 
noz  pays  de  par-deçà,  aussi  les  rivières  et  villaiges  circumvoisins,  semblable- 
ment les  passaiges  ou  destroictz  des  frontières,  et  le  tout  rédiger  en  ung  livre 
contenant  pourtraict  de  chascune  province,  en  après  démonstration  de  chas- 
cune ville  particulière;  pour  ce  est-il  que  mandons  et  commandons  à  vous 
de  nostre  obéyssance,  et  requérons  à  ceulx  de  nos  amys,  allyez  et  bienveuil- 
lans, et  à  chascun  de  vous  endroit  soy  et  si  comme  à  luy  appartiendra,  que 
ayez  à  leisser  passer  partout  librement  et  franchement  ledict  maistre  Jac- 
ques Deventer  avecq  ses  serviteurs  et  bagaiges,  et  au  surplus  luy  donner 
et  faire  donner  toute  ayde,  faveur  et  assistcnce  requise  pour  le  meilleur 
effect  et  accomplissement  de  sadicte  charge,  en  luy  faisant  au  surplus  à  cesl 
cffect  ouverture  des  villes,  places,  forteresses  et  autres  lieux  où  il  aura  à 
faire,  sans  aucun  contredict  ou  empeschement.  Car  ainsi  nous  plaist-il.  Donné 
en  nostre  ville  de  Bruxelles,  le  vj°  jour  de  juin  xvc  lix  (2).  » 

(1)  Archives  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Ibidem. 


—  69  — 

La  Bibliothèque  royale  vient  d'acquérir  de  Mr  Gachard 
qui  l'avait  acheté  en  Espagne,  un  des  volumes  de  l'atlas  de 
J.  de  Devenler.  Voici  les  titres  des  cartes  qu'il  renferme  et 
qui  sont  toutes  exécutées  et  enluminées  sur  parchemin, 
avec  un  soin,  un  luxe  et  un  art  infini. 

m  1.  Generalis  descriptio  totius  Germanicae  inferioris  et  regni  Angliœ,  una- 
cum  mari  interiacente  alque  eadem  loca  ab  utraque  parte  alluente. 

2.  Germania  tota  in  decem  eirculis  seu  confœderationibus  dispartita. 

3.  KTlVIATIAOriON,  hoc  est  œstuum  marinorum  in  diversis  locis  ob  lune 
variationem  ocularis  demonstratio. 

A.  Delineatio  sinus  meridionalis  maris,  vulgo  de  Zuyderzee,  ab  occidenle 
Waterlandiam,  ab  oriente  vero  Phrisiam  occidentatem  attingentis. 

5.  Pars  inferioris  Hollandiœ  nunc  Waterlandt  quœ  olim  ad  Phrisiam  per- 
tinuit,  cum  universis  oppidis,  pagis  ac  viis  publicis. 

6.  Superioris  Hollandiœ  pars  in  qua  situs  est  episcopatus  Traiectensis. 

7.  Descriptio  episcopatus  Traiectensis  unacum  superiore  parte  Hollandiœ. 

8.  Descriptio  Batavise  cum  universis  in  ea  viis  publicis  et  aggeribus  ad 
fluminum  ripas  aggestis. 

9.  Zelandiarum  insularum  unacum  limilibus  earum  descriptio. 

10.  Effluxus  Mosae  et  duorum  cornuum  Rheni  in  mare  Britannicum. 

11.  Ostium  Schaldis  fluvii  cum  insulis  quas  effîcit. 

12.  Nobilissimus  Brabantiœ  ducatus  qui  Mosa  et  Schaldi  fluminibus  orbi- 
culariter  fere  circumscribitur  et  includilur. 

13.  Episcopatus  Leodiensis  atque  eidem  subiectorum  territoriorum  veris- 
simus  typus. 

14.  Ducatus  Geldriœ  et  Clevise  cum  comitatu  Zutphaniœ. 

15.  Veluania  vel  ab  aliis  dicitur  Velania,  cum  omnibus  oppidis,  pagis  et 
castellis. 

16.  Comitatus  Monlensis  et  trium  cornuum  Rheni. 

17.  Descriptio  eius  terrœ  quœ  est  inter  Mosam  et  Rhenum,  in  qua  sunt 
ducatus  Lymburgensis  et  Juliœ  archiepiscopatusque  Coloniensis. 

18.  Sylvœ  Arduennœ  descriptio,   in   qua  ducatus  est  Luxemburgensis  et 
comitatus  Chyni. 

19.  Archiepiscopatus  Treverensis  quem  interlabitur  Mosella  fluvius. 

20.  Ducatus  Monlensis  et  comitatus  Markensis  unacum  parte  Angariœ. 

21.  Ducatuum  Angariœ  et  Weslphaliœ,  qui  unica  appcllalione  dat  Zue- 
dcrlandt  dicuntur,  descriptio. 

22.  Episcopatus  Paderborncnsis  et  contiguarum  parlium  descriptio. 


—  70  — 

23.  EpiscopatusOsnabrugensis  etMyndensis  locorumque  finitimorum  typus. 

24.  Episcopatus  Monasteriensis  quem  Amasus  fluvius  interlabitur. 

25.  Typus  terrarum  non  ita  solidarum  sed  maxima  ex  parle  palustrium 
inter  Amasim  et  Isalam  fluenlasitarum,  Drentae  atque  Twentœ  appellationibus 
notarum  unacum  Transisulana. 

26.  Affluxus  Amasi  fluminis  in  Oceanum  germanicum  respicens  ab  oriente 
comitatum  Embdensis,  ab  occidente  vero  inclytam  terram  Grœningensem. 

27.  Descriptio  eflluxus  Visurgis  fluminis  in  mare  Germanicum. 

28.  Totius  Wandaliœ  delineatio,  quœ  includit  ducatum  Megapolitanum, 
Pomeraniam,  Marcbionatum  Brandenburgensem  et  Saxoniaml 

29.  Descriptio  Thuringiœ,  Misniae  et  partes  Hassiae  superioris. 

30.  Franconia  complectcns  archiepiscopatum  Moguntinum,  episcopatum 
item  Herbipolensem  et  Bambergensem  cum  territorio  Buechensi,  etc. 

31.  Delineatio  Suevise  inferioris  et  Elsatiae  comprehendens  ducatum  Wur- 
tcmburgensem,  marcbionatum  Badensem,  ducatum  item  Bipontinum,  etc. 

32.  Descriptio  Sueviœ  superioris  et  lacus  Podamici  (qui  allemanice  die 
Costenser-zec  dicitur)  unacum  Elsatia,  Sungoia,  Brisgoia,  Krichgoia,  etc. 

33.  Totius  Bavariœ  (quse  olim  Vindelicia  dicta  fuit)  et  conliguarum  partium 
descriptio. 

34.  Palalinus  Bavariae,  olim  Noriscorum  sedes  cum  episcopatu  OEich- 
tettensi. 

33.  Arcbiducatus  Austriœ  olim  veteribus  Pannonia  snperior  cognominata. 

36.  Typus  ducatus  Carintbise,  Slirise,  item  et  comitatus  Ciliensis,  finiti- 
marumque  partium  multarum. 

37.  Rhelke  Alpestris  descriptio  in  qua  hodie  comitatus  Tirolis  cum  Ter- 
visana. 

38.  Descriptio  totius  Illyridis. 

Plan  de  la  ville  de  Geldern.  —  Dans  le  compte  com- 
munal de  l'année  1546  (i) ,  un  passage  rappelle  le  bon 
accueil  fait  par  le  magistrat  de  Geldern  ou  Gueldre,  à  quel- 
ques personnes  chargées  de  lever  le  plan  de  la  ville;  parmi 
elles  se  trouvait  un  Italien,  et  nous  nous  sommes  demandé 
à  ce  propos  s'il  ne  s'agissait  pas  ici  du  capitaine  François 
de  Marchi,  dont  nous  avons  parlé  au  §  21. 

«  Als  den  marsscbalck  Merltcn  Van  Rossum  ind  cine  yttalianir  ind  kon- 
(i)  Archives  de  Geldern  :  communication  de  M*  Netteshi.im. 


—  71  — 

stener  myt  meer  ander  haefluyd  hier  waeren,  die  stat  to  konterfeiten,  d'en- 
selvigen  in  't  Helm  mit  der  stat  kannen  geschinckt  :  xvj  gr.  » 

Cartes  géographiques,  plans  et  mappemondes  de  Charles- 
Quint.  —  Nous  avons  extrait  des  inventaires  des  meubles 
de  ce  prince  la  liste  des  cartes  et  plans  qu'il  possédait.  L'un 
de  ces  inventaires,  qui  date  de  1545,  en  mentionne  un 
certain  nombre  sans  en  faire  la  description,  dans  les  ter- 
mes suivants  :  «  Dix-nœf  quartes  et  painctures  de  cités, 
»  villes  et  chasteaulx,  faictes  les  unes  sur  linge  et  les  aul- 
»  très  en  parchemin  »  (1).  Un  autre  document  du  même 
genre,  qui  date  de  1556  (2),  peu  avant  le  départ  de  l'em- 
pereur pour  l'Espagne,  décrit  ainsi  trois  cartes  et  une 
mappemonde  : 

«  Une  carte  de  tout  le  monde,  mise  sur  toille,  avecq  ung  grant  aigle. 

Une  carte  marine,  sur  parchemin,  contenant  le  voyages  que  l'évecque  de 
Baleuse  a  fet  aus  Indes;  ledict  évecque  a  donné  à  Sa  Majesté. 

Ung  long  livre  en  bois,  contenant  huyt  feulletz  de  bois,  parmy  les  deux 
clouans,  auquel  livre  est  figuré  la  mappa-mundy. 

Une  petite  carte  de  parchemin  contenant  pluisieurs  régions,  au  boult  de 
laquelle  y  a  ung  rond  verd  dans  lequel  y  a  trois  escriptz  en  latin,  dont  celluy 
du  milieu  est  en  lettre  rouge  :  ladicte  carte  rolée  sur  ung  baston.  » 

A  la  mort  de  l'empereur,  on  trouva  parmi  les  meubles 
qu'il  possédait  dans  sa  retraite  à  Yuste  divers  autres  plans 
et  cartes  sur  lesquels  il  suivait  les  mouvements  des  armées 
dans  la  guerre  de  Philippe  II  contre  Henri  II.  Voici  com- 
ment elles  sont  renseignées  dans  l'inventaire  (3)  : 

«  Una  carta  de  Italia  pintada  en  papel,  y  cobierla  con  lienço. 
Una  carta  de  la  descrecion  de  Espana,  en  pergamino. 
Dos  cnvoltorios  de  cartas,  de  pergamino,  de  discrepeiones  de  Santa-Cruz 
de  Indias. 

(1)  Archives  de  l'audience,  aux  Archives  du  royaume  (ancien  n°  iiSbi», 
fo  cxviij  r°). 

(2)  Registre  n°  97  de  la  chambre  des  comptes,  f°  xxj  v°,  ibidem. 

(3)  Archives  de  Simancas  :  Contradurias,  la  epoca,  lcg°  n°  145. 


—  72  — 

Cuatro  pinturas  de  fortificaciones  del  condado  de  Ruysellon,  del  puerlo  de 
Rosas  y  Perpinan  y  Rosas. 

Caria  gênerai  de  la  descripcion  de  Alemana. 

La  carta  gênerai  de  Flandes. 

Carta  de  Alemana  y  Ungria. 

La  pintura  de  Renti,  en  pergamino. 

Dos  chiquitas  de  Constantinopla.  » 

Pontanus (Henri),  —  natif  cTArnhem,  en  Gueldre,  qui  était 
établi  à  Malines  à  la  fin  du  règne  de  Charles-Quint,  obtint 
du  conseil  privé,  le  1  5  janvier  \  556  (n.  st.),  un  octroi  «  pour 
»  imprimer  et  graver  une  mappe  du  monde,  en  forme  d'un 
»  aigle  de  l'empire,  aorné  des  noms  des  princes,  potentatz, 
»  dignitez  et  offices  concernans  ledict  empire,  avec  les  villes 
»  impériales  anchiennes  et  modernes,  colloquées  selon  l'or- 
»  dre  de  l'alphabelh,  pour  les  trouver  plus  aysément,  en-  « 
»  semble  les  blasons  et  armoyeries  de  chascune  çTicelles, 
»  avec  figuraige  des  sept  planètes  et  d'une  bordure  cro- 
»  tesques  »(i). 

Octrois  divers  accordés  aux  Pays-Bas  pour  purlication 

DE  CARTES  ET  PLANS  PENDANT  LE  XVIe  SIÈCLE. NOUS  Croyons 

faire  chose  utile  en  insérant  ici  le  texte  de  la  mention  des 
octrois  qui  furent  accordés  dans  le  courant  du  XVIe  siècle, 
sous  le  sceau  de  la  chancellerie  de  Brabant,  pour  pouvoir 
mettre  au  jour  des  cartes  géographiques  et  des  plans  :  un 
dépouillement  des  registres  dans  lesquels  ils  sont  consignés 
a  déjà  été  publié  par  Mr  Alph.  Waulers,  dans  le  Bulletin 
du  Bibliophile  belge,  t.  XII,  p.  73. 

«  Van  eenc  octroyé  om  te  moghen  printen  een  carte  van  de  Oosterschcr- 
zee  voir  Jan  de  Reeldcsnyder,  van  Hoirne,  wocnnende  t'Antwerpen,  de  data 
xja  novembres  a0  (xvc)  xxvj  (2).  » 

«  Van  een  octroy  om  te  mocgen  prcnten  endc  bocckcn  vercoopen  voer 
Geerardt  Mcrcator,  in  date  dcn  xxc"  dach  aprilis  a0  xvc  Ij.  » 


(1)  Registre  n°  56,  f°  46  r°,  du  conseil  privé,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Registre  n"  20787,  de  la  ehambre  des  comptes,  ibidem. 


—  75  — 

«  Van  een  octroy  om  te  moegen  prenten  de  charte  van  den  lande  van 
Piedmont  ende  Lombardie,  voere  Jeronimus  Willems,  alias  Cocx,  in  date 
den  iijen  dach  octobris  a»  xvc  lj  (1).  » 

«  Van  een  octroy  om  alleen  te  moegen  prinlen  ende  doen  vercoopen  zekere 
caerte  van  Gelderlandt,  den  tyl  van  thien  jaeren,  voere  Jeronimus  de  Cock, 
in  date  den  xijen  augusti  a0  1563  (2).  » 

«  Van  een  octroy  om  te  mogen  doen  printen  zekeren  boeck  gheintitu- 
leert  :  Theatrum  orbis  lerrarum,  voer  Abraham  Ortels,  mathématicien,  geda- 
teert  van  den  xxjen  dach  van  februario  xvc  lxix  (1570,  n.  st.).  » 

«  Van  een  octroy  om  te  mogen  drucken  zekere  charte  oft  beschryvinge 
van  't  heylich  lant,  voer  Jeronimus  Cock,  schilder,  gedateert  van  den 
xxijen  dach  van  junio  xvc  lxx.  » 

«  Van  een  ottroy  voer  Christoffel  Plantyn,  om  te  mogen  drucken  dye 
kaerte  van  Europen,  gedateert  van  den  xven  van  meerte  xvc  lxxj  (1572, 
n.  st.).  » 

«  Van  een  octroy  om  te  mogen  drucken  eenen  boeck  inhoudende  de  figuere 
van  de  principaelste  steden  van  den  werelt,  voor  Franciscus  Hoogenberghe, 
in  date  van  den  xxijen  van  novembri  xvc  Ixxiiij.  » 

«  Van  een  consent  voir  Jan  Vuytersprot,  om  te  mogen  drucken  dye  figure 
ende  situatie  der  stadt  van  Brussel,  gedateert  van  den  vjen  van  oclobri 
xvc  Ixxiiij  (3).  » 

«  Octroy  om  te  moegen  printen  sekeren  boeck  :  In  tabulas  geographicas 
C.  L.  Phlololomei  ad  mcnlem  aucloris  reslitulas  et  emendalas,  voer  Gheraert 
Mercalor,  in  date  iija  february  xvc  lxxviij.  » 

«  Octroy  om  te  moeghen  printen  voer  Gheraert  de  Jode,  ghesworen  prin- 
teren,  aengaende  den  boecken  van  caerten  van  diverssche  landen  ende  pro- 
vincien,  met  diversche  descriptien,  in  date  vija  february  xv<=  lxxix.  >» 

«  Octroy  om  printen  voor  Abraham  Orteliers,  aengaende  Tabulas  geogra- 
phicas ende  andere  daertoe  noch  t'adderen  boecxgewyse  oft  anderssints,  in 
date  va  martii  xvc  lxxix.  » 


(\)  Les  octrois  de  1551  sont  extraits  du  registre  n°  20789,  ibidem. 

(2)  Registre  n°  20791,  ibidem. 

(3)  Ces  cinq  octrois  sont  extraits  du  registre  n°  20792,  et  ceux  qui  suivent 
du  n»  20793,  ibidem. 


_  74  — 

Bkrts  ou  Bertius  (Pierre),  auteur  d'un  grand  nombre 
d'ouvrages  scientifiques,  et  dont  la  biographie  se  trouve 
dans  beaucoup  de  recueils  (î),  naquit  à  Beveren,  dans  le 
pays  de  Waes,  en  1565,  et  mourut  en  1629,  à  Paris,  où  il 
occupait  une  chaire  au  collège  de  Boncour,  après  avoir  été 
successivement  recteur  du  collège  des  états  de  Leide,  et 
professeur  de  morale  à  l'université  de  celte  ville,  alors  qu'il 
était  calviniste  :  plus  tard  il  embrassa  le  catholicisme  et  se 
rendit  en  France,  où  ses  vastes  connaissances  mathéma- 
tiques et  géographiques  lui  firent  obtenir  le  titre  de  cosmo- 
graphe du  roi  Louis  XIII.  La  pièce  que  nous  publions  est 
extraite  de  la  collection  d'autographes  de  Mr  Gh.  Rahlen- 
beck,  qui  nous  l'a  obligeamment  communiquée  : 

«  En  la  présence  du  notaire  garde-nolte  du  roy,  noslre  sire,  au  Chastelet 
de  Paris,  soubsigné,  mre  Pierre  Bertius,  l'un  des  professeurs  et  cosmografes 
de  Sa  Majesté,  demeurant  au  Port-Nostre-Dame,  a  confessé 'avoir  receu 
comptant  de  mre  Gabriel  de  Guenegaud,  seigneur  dudict  lieu  et  du  Plcssie- 
Belleville,  conseiller  du  roy  en  son  conseil  d'Eslat,  et  trésorier  de  son 
cspargne,  la  somme  de  six  cens  livres,  de  laquelle  Sadicte  Majesté  luy  a  faict 
don  en  considération  de  ses  services,  par  son  acquit  patent  du  dernier  dé- 
cembre mil  six  cens  vingt-six;  de  laquelle  somme,  etc.  Faict  et  passé  en 
eslude  du  notaire  soubsigné,  l'an  mil  six  cens  vingt-sept,  le  xxvije  jour 

d'avril. 

»  P.  Bertius.  » 

De  Bersacques  (Louis  et  Jean).  —  Louis  de  Bersacques 
est  l'auteur  des  plans  des  villes  de  Menin  et  de  Courtrai,  qui 
font  partie  du  magnifique  recueil  publié  à  Amsterdam  par 
Blaeu,  sous  le  titre  de  Novum  magnum  theatrum,  etc. 
Le  graveur  des  planches  a  singulièrement  orthographié  son 
nom,  car  sur  le  premier  de  ces  plans  on  lit  pour  signature  : 
Louys  de  Berjagues  fecit,  et  sur  le  second  :  Louys  de  Da- 

(1)  Voy.  entre  autres  :  Valère  André,  Bibliolheca  belgica,  p.  723;  —  Kok, 
Vaderlandschc  Woordcnboek,  t.  VI,  p.  497;  —  Paquot,  Mémoires,  t.  XIV, 
p.  \,  —  Biographie  universelle,  t.  IV,  p.  3G8. 


—  75  — 

saques  delin.  Le  magistrat  de  Courtrai  lui  paya,  en  1641, 
300  livres  parisis  pour  la  levée  de  plan  de  celte  ville  et  de 
la  châtellenie,  comme  il  conste  par  cet  extrait  : 

«  Aen  Louys  de  Bersacques,  ter  causen  van  ghemaeckt  te  hebben  de  carie 
figuratyf  van  der  stede  ende  casselrie  van  Cortryck  ende  andere  deb- 
voiren  (1).  » 

On  conserve  aux  Archives  du  royaume  deux  plans  ma- 
nuscrits d'un  bois  situé  à  La  Roche,  dans  le  Luxembourg, 
et  d'un  autre  dans  la  terre  et  seigneurie  d'Agimont,  dressés 
en  1616  et  en  1622  par  Louis  et  Jean  de  Bersacques,  qui 
y  sont  qualifiés  d'arpenteurs  héréditaires  et  sermenlés  de 
la  ville  et  châtellenie  de  Courtrai  (2).  Le  même  dépôt  pos- 
sède encore  de  Louis  de  Bersacques  une  carte  de  la  ban- 
lieue de  Menin,  levée  en  1644,  et  un  plan,  fait  à  la  même 
époque,  du  bois  de  Hulst  (3). 


§  60.  Graveurs  sur  bois  et  sur  cuivre. 

Sommaire  „•  Hub.  de  Croock.  —  Sylvestre  Van  Parys.  —  Martin  Baes.  — 
Ghal.  du  Tielt.  —  Abr.  Santvoort. 

De  Croock  ou  de  Croc  (Hubert).  —  (Voy.  S  11).  — 

Bit  tu  (en  zeer  Bctyoont  ntîre  imoU  oeffeninge  van 
y  pazôun  o\\$  Uefe  Ijeereu  3Jesu-CI)ristL  -—  ©i)e~ 
prent  te  Srugglje  tn  Ire  JjJeerîre  strate  bg  Ijuberedjt 
îre  Cr00ch  jfggiter  Sngîrere;  tel  est  le  titre  d'un  petit 

volume  in-8°,  composé  de  trente  feuillets,  qui  a  été  adjugé 
au  prix  de  25  francs  à  la  vente  Borluut  de  Noordonck,  à 


(i)  Registre  n°34156  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  N0*  748  et  1991  de  Ylnvenlaire  des  cartes  et  plans. 

(3)  N«»  1185  et  412,  ibidem. 


—  76  — 

Gand,  en  1858  (i).  A  la  fin  du  dernier  feuillet,  on  lit  encore  : 
©Jjeprettir  te  jSrnglje  Sg  fijuberec l)t  îre  Crook  0m  flan- 
web  eau  iJerrebeke  up  iren  JSurgl)  tttt  graene  2tmerkeu 
imer  flintmense  te  caape. 

Ce  petit  livre  est  orné  de  dix  gravures  sur  bois,  grossiè- 
rement exécutées,  dont  suit  ici  la  description  : 

1 .  Au  titre  :  Buste  du  Christ;  de  son  côté  droit  sort  un  jet  de  sang  qui 
coule  dans  un  calice  placé  sur  une  sorte  de  table  avec  des  dés  et  un  marteau,- 
dans  le  fond  se  trouve  la  croix,  une  échelle,  la  colonne,  etc.,  et  cinq  têtes 
détachées  de  leurs  corps.  Largeur  :  7  centimètres  environ;  hauteur  :  5  cent3. 

2.  Au  verso  du  titre  et  à  peu  près  de  la  même  dimension  que  la  précé- 
dente :  Le  Christ  en  croix  accosté  de  la  sainte  Vierge  et  de  saint  Jean.  Sous 
le  sujet  représenté  est  imprimé  un  avis,  sorte  de  réclame  du  temps,  d'un 
style  des  plus  naïfs,  dont  le  sens  est  que  le  livre  a  été  visité  par  beaucoup 
de  doctes  personnages,  et  tout  particulièrement  par  maître  Rogier  de  Jonghe, 
docteur  en  théologie  et  proviseur  des  couvents  de  Tordre  de  Saint-Augustin, 
lequel  Ta  approuvé  et  a  déclaré  que  la  lecture  n'en  était  à  craindre  pour 
aucun.  L'imprimeur  a  encore  ajouté  ces  mots  :  (^©flijpt  $wfâî  l$Z$î9  f||)|î 
ftllto  ?§  Sîto^îï,  c'est-à-dire,  Achetez,  lisez,  et  vous  vous  convaincrez  de 
la  vérité  de  l'avertissement  préliminaire. 

3-10.  Dans  l'intérieur.  Huit  petites  gravures,  dont  les  sujets  sont  tirés  de 
la  Passion. 

JMich.  Bryan,  dans  son  ouvrage  intitulé  :  A  biographical 
and  critical  dictionary  of  painters  and  engravers,  publié 
en  1816,  reproduit  et  attribue  à  II.  de  Croock  (t.  II,  p.  680) 
un  monogramme  formé  des  lettres  h,  d  et  c  gothiques,  qu'il 
a  trouvé  sur  une  estampe  en  bois  représentant  la  sainte 
Trinité.  Ce  monogramme  a  été  copié  entre  autres  par  Brul- 
liot,  Dictionnaire  des  monogrammes,  Ire  partie,  n°  1281, 
et  par  Mr  Ch.  Le  Blanc,  Manuel  de  V amateur  d'estampes, 
t.  II,  n°  70.  Ces  écrivains  ont  avancé  que  le  graveur  bru- 
geois  travaillait  déjà  vers  1490  ou  vers  1500.  Le  document 


(1)  Il  a  été  acquis  par  Mr  Ferd.  Vandeiuiacgheî*,  qui  a  eu  l'obligeance  de 
nous  le  communiquer  pour  en  faire  la  description. 


—  77  — 

que  nous  avons  publié  au  §  1 1 ,  prouve  qu'il  naquit  en  1 490, 
Nous  ajouterons  ici  que  les  gravures  que  nous  avons  dé- 
crites clans  notre  premier  article,  font  actuellement  partie 
de  la  collection  de  la  Bibliothèque  royale,  à  Bruxelles. 

Lambert  (Josse).  —  (Voy.  §  37).  —  Mr  Ferdinand  Van- 
derhaegben  vient  de  publier  dans  sa  Biographie  gantoise, 
ouvrage  qui  peut  servir  de  modèle  à  tous  ceux  du  même 
genre,  une  excellente  description  de  toutes  les  produc- 
tions typographiques  de  Josse  Lambert.  Nous  regrettons 
de  n'avoir  pas  trouvé  plus  tôt  la  note  qui  suit  pour  la  lui 
communiquer,  car  elle  fait  mention  d'un  placard  sur  les 
orfèvres,  que  Mr  Vanderhaeghen  décrit,  sous  le  n°  107, 
parmi  les  impressions  sans  date  de  J.  Lambert,  et  qui  paraît 
appartenir  à  Tannée  1 553. 

«  A  Josse  Larabreeht,  imprimeur,  la  somme  de  xiiij  solz  vj  deniers,  pour 
avoir  imprimé  l'ordonnance  ou  placcart  de  l'empereur  concernant  le  fait  des 
orfebvres  jusques  au  nombre  de  cincquanle-huyt  copies,  et  icelles  livré  en 
la  greffe  de  la  cour  [conseil  de  Flandre];  pour  quoy  luy  a  esté  tauxé  pour 
chascune  copie  vj  deniers  parisis  (1).  » 

Van  Parys  (Sylvestre),  —  avait  obtenu  du  conseil  de 
Brabant,  le  13  septembre  1546,  un  octroi  pour  graver, 
imprimer  et  vendre  à  Anvers  diverses  espèces  de  petites 
gravures.  Le  29  mai  1570  parut  le  placcard  qui  enjoignait 
à  tout  imprimeur,  dans  quelque  genre  que  ce  fût,  s'il 
voulait  continuer  l'exercice  de  sa  profession ,  de  passer 
un  examen  d'aptitude  devant  Christophe  Plantin,  qui 
avait  été  nommé  à  cet  effet  architypographe  du  roi  aux 
Pays-Bas.  Van  Parys  passa  cet  examen  le  27  juillet  de 
la  même  année.  Dans  le  certificat  que  Plantin  lui  remit,  il 


(1)  Registre  n°  21918  (a0  1553),  f»  xlix  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux 
Archives  du  royaume. 

7 


—  78  — 

lui  reconnaît  toutes  les  connaissances  nécessaires  pour  exé- 
cuter des  gravures  et  pour  les  imprimer.  Muni  de  cette 
pièce,  Sylvestre  Van  Parys  adressa  sa  requête,  qui  fut  favo- 
rablement apostillée,  et,  bientôt  après,  le  conseil  de  Bra- 
bant  lui  fit  délivrer,  au  mois  d'avril  1571,  un  nouvel 
octroi,  lequel  lui  permettait  aussi  de  vendre  des  livres. 

1 .  «  Op  't  vertooch  gedaen  den  keyser  in  zynen  rade  geordonneert  in  Bra- 
bant  van  wegen  Sylvester  Van  Parys,  figuersnydere,  woenende  binnen  der 
sladt  van  Antwerpen,  geadmitteert  by  Zyne  Majesteyt  ora  te  mogen  con- 
tinueren  zynen  styl  van  figuersnydere,  ende  deselve  te  printen  ende  ver- 
coopen  in  deselve  stede,  verzoekende  dat  Zyne  Majesteyt  soude  believen 
hem  te  consenteren  te  mogen  snyden,  printen  ende  vercoopen  brieven  van 
historié,  steden ,  beelden  ende  dergelycke  wercken  by  hem  geplogen  te 
printene;  die  keyser  genegen  wesende  ter  bede  ende  begeerte  van  den 
voirnoemden  suppliant,  heeft  by  goeden  advyse  ende  deliberatie  van  rade< 
geconsenteert  ende  consenteert  by  desen,  dat  naer  dien  de  beelden,  brieven 
ende  andere  zaken  voirschreven  (die  deselve  suppliant  zal  willen  printen), 
zullen  by  zekeren  commissaris  hiertoe  te  committerene,  denwelcken  Zyne 
Majesteyt  daertoe  committeert  by  desen  gevisiteert,  geexamineert  ende  on- 
derteekent  wcsen,  ende  met  eer  de  voirnoemden  suppliant  zal  deselven 
cleyne  zaken  mogen  snyden  oft  doen  snyden,  printen,  vercoepen  ende  dis- 
tribueren  daer  ende  alzoe  hy  gewoenlyc  es  te  doene,  sonder  daeromme 
eenich  sinen  te  mesdoene.  Aldus  gedaen  in  den  voirschreven  rade  van  Bra- 
bant,  den  xiijen  dach  van  septembri  in  't  jaer  m  vc  xlvj.  >• 

2.  «  Cejourd'hui  xxvije  du  moys  de  juillet  Tan  xvc  lxx,  est  comparu  person- 
nellement par-devant  l'honnourable  homme.  Christophre  Plantin,  prototipo- 
graphe  ou  chief  imprimeur  juré  du  roy,  et  de  Jehan  Verwithagen,  imprimeur  ' 
juré  en  ceste  ville  d'Anvers,  et  de  moy  notaire  puhlicq,  à  ce  appeliez  par 
ledict  chief  imprimeur,  Silvesler  Van  Parys,  tailleur  et  imprimeur  de  figures 
et  bourgcoys  de  ceste  cité  d'Anvers,  lequel  ayant  exhibé  audict  imprimeur 
ses  lettres  d'admission  et  octroy  de  povoir  tailler  et  imprimer  figures,  datées 
le  xiije  jour  de  septembre  xvc  xlvj,  etc.;  quoy  ensuivant  ledict  Sylvester 
ayant  esté  diligemement  et  souffissament  examiné  par  ledict  chief  imprimeur 
sur  le  faict  et  l'art  de  tailler  et  imprimer  figures,  a  ledict  chief  imprimeur 
trouvé  icelluy  Silvcstcr  fort  entendu  et  expert  audict  art  de  tailler  et  impri- 
mer figures  comme  de  ce  soy  journellement  meslant,  et  poinct  d'imprimer 
livres,  etc.  Ce  fut  faict  et  passé  en  Anvers,  à  la  maison  dudict  chief  impri- 
meur, etc.  » 


—  79  — 

3.  «  Au  roi,  remonstre  en  toute  humilité  Silvester  Van  Parys,  tailleur  el 
imprimeur  de  figures,  et  libraire  juré  et  bourgeoys  de  vostre  cité  d'Anvers, 
que,  suyvant  le  placcart  de  par  Vostre  Majesté  dernièrement  sur  le  faict  de 
l'imprimerie  et  librarie  publié  à  Bruxelles  le  xixe  de  may  dernier  passé, 
ayant  icelluy  suppliant  esté  examiné  par  Christophre  Plantin,  comme  pro- 
thotypographe  ou  chief  imprimeur  juré  de  Vostredicte  Majesté  sur  le  faict  et 
art  de  ladicte  imprimerie,  et  ayant  par  ledict  chief  imprimeur  esté  trouvé 
idoine  de  tailler  et  imprimer  figures  comme  de  ce,  ensemble  de  sa  bonne 
famé  et  renommée,  par  les  attestations  cy-joinctes  appairt,  il  supplie  très- 
humblement  qu'il  plaise  à  Vostre  Majesté,  suyvant  le  premier  et  aultres  arti- 
cles dudict  placcart,  confirmer  et  approuver  ledict  Silvester  Van  Parys 
suppliant,  pour  povoir  continuer  ledict  stil  et  estât  de  tailler  et  imprimer 
lesdictes  figures,  et  semblablement  sondict  office  de  libraire  comm'  il  a 
faict  jusques  à  présent,  et  sur  ce  luy  donner  et  faire  expédier  les  lettres 
d'octroy,  de  confirmation,  continuation  et  approbation  en  forme  pertinente. 
Quoy  faisant,  etc.  (1).  » 

Baes  ou  Bassius  (Martin),  —  est  un  graveur  en  taille- 
douce  qui  appartient  à  l'école  d'Anvers.  Les  œuvres  qui 
nous  sont  restées  de  lui  constatent  qu'il  travailla  pour  les 
imprimeurs  de  Saint-Omer,  en  1614;  de  Tournai,  en  1617; 
d'Arras,  en  1623,  et  de  Douai,  de  1618  à  1631.  Il  habi- 
tait celte  dernière  ville.  Là  se  bornent  les  détails  que  nous 
avons  pu  recueillir  sur  cet  artiste.  Généralement  les  écri- 
vains qui  se  sont  occupés  de  nos  graveurs  n'ont  pas  connu 
la  plupart  de  ces  livres  de  piété  qui  ont  inondé  les  Pays- 
Bas  depuis  la  fin  du  XVIe  siècle  jusqu'au  commencement 
du  XVIIIe,  et  dont  un  grand  nombre  est  orné  de  planches; 
ressource  immense  pour  les  graveurs  d'alors,  et  qui  favo- 
risa singulièrement  le  développement  de  l'art.  La  majeure 
partie  des  gravures  dues  au  burin  de  Martin  Baes  appar- 
tiennent à  cette  catégorie.  L'énumération  que  nous  en  don- 
nons ici,  est  bien  plus  étendue  que  celle  de  Mr  Ch.  Le  Blanc. 


(1)  Ces  trois  pièces  sont  extraites  des  archives  de  l'audience,  liasses,  aux 
Archives  du  royaume. 


—  80  — 

Presque  toutes  ces  pièces  sont  signées  d'un  monogramme 
formé  de  la  réunion  des  lettres  M  et  B  (i),  ou  du  nom  de 
l'artiste  abrégé  sous  quelqu'une  des  formes  suivantes  : 
Mart.  Baes.  —  Mart.  baes.  —  M.  Baes.  —  M.  Bass.  — 
M.  Bas.  —  M.  bas.  —  M.  b.  —  Mart.  bas.  —  Mart.  Bats. 
—  Martinus  Bas. 

1°  The  life  and  death  of  mT  Edmund  Geninges,  etc. 
Saint-Omer,  Charles  Boscard,  1614.  Petit  in-4°  (2). 

1.  Titre  gravé.  Martin  bas  f.  Duaci. 

2.  Portrait  d'Ed.  Geninges,  prêtre  martyrisé  à  Londres,  en  1591.  Mart. 
bas  f.  (P.  6.). 

3-13.  Onze  autres  planches  représentant  les  différentes  circonstances  d« 
sa  vie  et  de  son  supplice  (P.  12,  27, 40,  46,  52,  62,  71,  82,  88  et  95).  Quel- 
ques-unes sont  signées  M.  b.  f.  et  d'autres  M.  bas.  f. 

2°  La  Magdeleine  de  F.  Rémi  de  Beaavais,  capucin  de 
la  province  des  Païs-Bas.  Tournai,  Charles  Martin,  1617. 
Petit  in-8°.  Livre  d'une  grande  rareté  en  vers  français. 

Il  est  orné  d'un  frontispice  non  signé  et  d'une  planche  représentant  sainte 
Madelaine  portée  au  ciel  par  deux  anges,  avec  la  signature  :  M.  Bass.  f. 

3°  Sancti  Belgi  ordinis  prœdicatorum,  par  F.  Hyacinthe 
Choquet.  Douai,  Balthazar  Bellère,  1618.  In-8°,  %77  p.  (s). 
Une  édition  française  de  ce  livre  fut  publiée  par  le  même 
imprimeur,  en  1629  (4),  sous  ce  titre  :  Actions  mémorables 
des  PP.  Dominicains  qui  ont  fleuri  aux  Pays-Bas  :  elle 
renferme  les  mêmes  gravures. 

1.  Titre  gravé,  représentant  saint  Thomas  d'Aquin  cl  le  bienheureux  Al- 
bert le  Grand. 

2-16.  Quinze  planches  représentant  des  saints  et  signées  du  nom  de  l'ar- 
tiste ou  de  son  monogramme  :  on  les  trouve  aux  pages  39,  56,  62,  67,  73,  76, 
88,  102,  107,  1U,  128,  133,  139,  201  et  247.  En  voici  la  liste  d'après  les 
légendes  des  planches  : 

(1)  Voy.  Cii.  Le  Blanc,  Manuel  de  l'amateur  d'estampes,  t.  Ier,  p.  193. 

(2)  N°  16154,  fonds  Van  Ilulthcm,  ù  la  Bibliothèque  royale,  à  Bruxelles. 

(3)  N»  25186,  ibidem. 

(4)  N°  25203,  ibidem. 


81  — 


B.  Zegherus  Insulensis. 

B.  M.  Ioannes  Agni  Gandensis. 

B.  M.  Balduinus  Gandensis. 

B.  M.  Egidius  de  S.  Audomaro  Gan- 
densis. 

B.  Odo  Gandensis.  —  B.  M.  Guinan- 
dus  traiecte. 

B.  M.  Henricus  a  Calsteris  Lovanien. 

B.  M.  Thomas  Cantipratanvs  convent9 
Lovanie. 


B.  M.  Servatius  Lovaniensis. 
B.  Nicolavs  Brugensis. 
B.  M.  Ioannes  Sterlinus  Yallence. 
B.  M.  Ioannes  Harlem.  —  B,  M.  An- 
dréas Harlem. 
B.  M.  Nicolaus  conversus  Harlemi. 
B.  M.  Margareta  Iprensis. 
B.  M.  Alanus  de  Rvpe-Zuolis. 
B.  M.  Brigida  Hollanda. 


4°  Histoire  de  Tournay,  par  Jean  Cousin.  Douai,  Marc 
Wyon,  1619  et  1620.  Deux  volumes,  in-4°. 

1.  La  vignette  de  l'imprimeur. 

2-26.  Ces  deux  volumes  sont  ornés  de  vingt-cinq  planches,  représentant 
des  personnages  debout.  Le  premier  livre  en  contient  treize,  le  second,  sept, 
et  le  troisième,  cinq.  Toutes  sont  de  M.  Baes,  mais  il  n'y  en  a  que  sept  de 
signées.  En  voici  la  liste  d'après  les  légendes  qu'elles  portent  : 


S.  Piatus. 

S.  Chrysolivs. 

S.  Evbertvs. 

S.  Martinvs. 

S.  Victricivs. 

Wandalvs. 

Gepeda. 

Hervlvs. 

Svevvs. 

Gothvs. 

Francvs. 

S.  Eleutherivs. 

S.  Medardvs. 


S.  Amandvs. 

S.  Acharivs. 

S.  Eligivs. 

S.  Mommolenvs. 

Quadvs. 

Marcoïijanvs. 

S.  Grimbaldvs. 

Sanctvs  Macarivs. 

S.  Aibertvs. 

S.  Bernardvs. 

S.  Thomas  cantuarius. 

Sanctvs  Drogo. 


5°  Histoire  de  la  vie,  mort  et  miracles  de  Ste  Aldegonde, 
par  un  frère  capucin  de  la  province  wallonne.  Arras, 
Guillaume  de  la  Rivière,  1623.  In-8°  (î). 

Frontispice  gravé,  représentant  les  bienheureux  Walbert  et  Bertille,  signé  : 
M.  bas.  f. 


(1)  N°  16160,  ibidem. 


—  8-2  — 

6°  Vita  Theodorici  a  Monasterio,  guardiani  Lovaniensis, 
e  sinu  latibrarum  eruta,  par  Arnould  Raissius.  Douai, 
Pierre  Auroy,  1631.  ln-4°,  16  p.  (î). 

Au  frontispice  un  beau  portrait  de  Thiéri  de  Munster,  mort  à  Louvain, 
en  1515,  gravé  par  M.  Baes? 

7°  Recherche  des  antiquitez  et  noblesse  de  Flandre,  par 
Ph.  de  l'Espinoy.  Douai,  veuve  Marc  Wyon,  1631.  In-fol. 

Cet  ouvrage  renferme  trois  grandes  planches  dues  au  burin  de  M.  Baes, 
mais  qui  sont  loin  de  valoir  bien  d'autres  plus  petites  du  même  artiste  qui 
ont  été  publiées  antérieurement  à  1631  : 

1»  Frontispice  représentant  la  Flandre  sous  la  figure  d'une  femme  accostée 
de  deux  guerriers  brandissant  leur  glaive;  signé  :  Mart.  bats. 

2°  Le  comte  de  Flandre  assis  au  milieu  de  tous  les  grands  dignitaires  de  » 
ce  pays,  avec  la  signature  :  Mart.  Baes  f.  (P.  70). 

5°  Figure  de  la  Pucelle  de  Gand,  signée  :  Mart.  baes.  f.  (P.  331). 

Deux  autres  grandes  planches  du  volume,  c'est-à-dire  l'écusson  aux  armes 
de  l'infante  Isabelle,  en  tête  de  la  dédicace,  et  le  frontispice  placé  à  la  p.  330, 
nous  paraissent  d'un  autre  main. 

Le  livre  de  Ph.  de  l'Espinoy  est  en  outre  orné  d'une  grande  quantité 
d'écussons  sur  bois  très-grossièrement  exécutés,  et  d'écussons  gravés  sur 
cuivre  par  différents  artistes.  Nous  croyons  pouvoir  attribuer  à  Baes  ceux  que 
l'on  voit  aux  pp.  101,  164,  212,  227,  230,  297,  325,  326  et  385  :  ils  sont 
moins  bons  que  les  autres. 

Dans  la  collection  de  gravures  de  la  Bibliothèque  royale, 
à  Bruxelles,  on  en  conserve  plusieurs  de  Martin  Baes, 
savoir  : 

1°  Grand  médaillon  flanqué  de  quatre  petits  écussons,  et  signé  :  a°  1610. 
Mari.  Bas.  sculp. 

2°  Titre  gravé  de  l'ouvrage  suivant,  imprimé  à  Arras,  par  Guillaume  de  la 
Bivière  :  La  sacrée  Vierge  Marie  au  pied  de  la  croix  par  Louys  Bicheomc 
(sans  date). 

3°  et  4°.  Deux  planches  représentant  quatre  médaillons  avec  les  mono- 
grammes de  Jésus  et  de  Marie  et  leurs  noms  en  chinois.  L'une  d'elles  est 
signée  :  M.  bass.  f. 

(1)  Dutmlleul,  Bibliographie  douaisienne,  p.  15(1. 


—  83  — 

5°  Planche  où  est  représenté  un  Cœur  avec  la  sainte  Trinité  au  milieu, 
signée  :  M.  Baes.  f.;  elle  paraît  provenir  de  quelque  ouvrage  ascétique. 

Mr  Ch.  Le  Blanc,  dans  son  Manuel  de  l'amateur  d'es- 
tampes, cite  quelques  autres  gravures  de  M.  Baes  que 
nous  n'avons  pas  décrites.  Voy.  nos  1,2,  3,  20-22  et  24. 
Cet  estimable  écrivain  se  trompe  en  avançant  que  l'artiste 
publiait  déjà  en  1590;  on  peut  se  convaincre  de  cette  er- 
reur en  confrontant  la  description  de  notre  n°  1°  avec  son 
n°  23. 

Du  Tielt  (Ghal.),  —  est  l'auteur  de  celles  des  armoiries 
de  l'ouvrage  de  Ph.  de  l'Espinoy  dont  nous  venons  de 
parler,  qui  sont  gravées  sur  cuivre  avec  beaucoup  de  fi- 
nesse. L'un  de  ces  écussons  (p.  893)  est  signé  d'un  mono- 
gramme J  avec  le  mot  t'Ipre;  au  bas  d'un  autre  (p.  321), 
on  lit  :  Ghal.  du  Tielt  fe  t'Ipre.  Mr  Nagler  (î)  lui  donne 
le  prénom  de  Guillaume  et  dit  que  du  Tielt  est  auteur  de 
plusieurs  titres  de  livres  assez  médiocres,  et  qu'il  travaillait 
à  Ypres  de  1614  à  1630. 

Santvoort  (Abraham).  —  {Voy.  %  11).  —  On  trouve 
encore  une  gravure  à  l'eau  forte  de  cet  artiste  pour  frontis- 
pice d'un  petit  livre  excessivement  rare,  de  48  pages,  ayant 
pour  litre  :  'T  vader  ons  in  XX  oude  Duytse  en  Noordse 
taelen,  met  tfuytleggingen,  etc.  Cet  ouvrage  est  attribué 
à  Janus  Vlitius,  greffier  de  Breda  (2). 


{{)  IV  eue  s  allgcmcincs  Kûnsller-Lexicon,  t.  XVIII,  p.  Mi 
(2)  Bibliothèque  de  Mr  Cuypers-Van  Vklthoven. 


84 


§  61.  Horlogerie. 

Sommaire  :  Jean  le  Drayere,  prêtre,  horloger.  —  Horloge  de  l'hôtel  de  Jac- 
queline de  Bavière,  à  Mons.  —  Jean  de  Smet.  —  Jean  Van  Troestenberch. 

—  Peu  d'habileté  des  horlogers  de  Bruges  en  1506.  —  Horloge  à  réveil. 

—  Une  horloge  de  Charles-Quint.  —  Horlogers  de  Hasselt  du  XVIe  siècle. 
Henri  Van  Nuys.  —  Martin  Deeckens  ou  Doickens.  —  Horloges  de  l'hôtel- 
de-ville,  à  Leide,  et  du  palais  épiscopal,  à  Liège. 

Un  prêtre  horloger.  —  Dans  la  notice  que  nous  avons 
consacrée  à  Liévin  de  le  Clite  ou  Van  der  Clite,  peintre 
gantois  du  commencement  du  XVe  siècle  (1),  nous  avons 
cité  divers  exemples  d'objets  d'art,  tels  que  tableaux,  sculp- 
tures et  verrières,  qui  n'avaient  d'autre  origine  qu'une* 
condamnation,  et  que  l'on  pouvait  considérer  comme  de 
véritables  monuments  d'expiation.  L'exemple  qui  suit  est 
d'un  autre  genre.  Une  somme  de  18  livres  parisis  que  paya 
Jean  de  Harnes  ensuite  d'une  sentence  du  conseil  de 
Flandre,  fut  consacrée  par  cette  cour  à  acquitter  la  moitié 
du  prix  d'une  horloge  qu'avait  fabriquée  un  prêtre,  du  nom 
de  Jean  le  Drayere  ou  den  Drayere,  lequel  habitait  Gand, 
et  qui  lui  fut  achetée  en  1420. 

«  A  sire  Jehan  le  Drayere,  preslre,  demourant  à  Gand,  pour  avoir  fait  une 
orloge  frapant  à  une  clocette,  de  înarehié  à  lui  fait  le  xije  jour  d'aoust  mi 
cccc  et  xx,  par  ordonnance  de  messeigneurs  du  conseil,  pour  la  somme  de 
xxxvj  livres  parisis,  monnoie  de  Flandres,  dont  Jehan  de  Harnes,  procureur 
sermenté  en  ladicte  chambre,  païa,  pour  certaine  offense  par  lui  faicte  en  la 
personne  de  Jaquemart  du  Maisnil,  la  somme  de  xviij  livres  (2).  » 

Horloge  de  l'hôtel  de  Jacqueline  de  Bavière,  a  Mons.  — 
Nous  avons  extrait  la  description  d'une  horloge  qui  sur- 
montait la  porte  d'entrée  de  l'hôtel  qu'avait  habité  les 


(1)  Bulletins  de  l'Académie,  t.  XXI,  n°  3. 

(2)  Registre  n°  21798,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 


—  85  — 

comtes  de  Hainaut  de  la  maison  de  Bavière,  et  en  dernier 
lieu  la  comtesse  Jacqueline,  d'un  document  intitulé  :  «  In- 
»  ventoire  des  biens  meubles  appartenans  à  monseigneur  de 
»  Bourgongne  estans  en  son  hostel  qu'on  dist  Bavière,  à 
»  Mons,  en  Haynnau.  »  Cet  inventaire  fut  dressé  l  14 
mars  1434  (n.  st.),  par  conséquent  peu  de  temps  après 
que  Jacqueline  eut  fait  cession  de  ses  droits  à  Philippe  le 
Bon.  D'après  une  annotation  consignée  à  l'inventaire,  il 
paraît  que  le  duc  de  Bourgogne  fit  enlever  l'objet  dont 
nous  parlons,  et  qui  est  ainsi  décrit  : 

«  Item,  un  orloge  estofet  de  un  timbre  et  quatre  cloquetles  de  métal,  aussi 
de  deux  personnaiges  d'ommes  armez  et  des  poix  de  plonc  à  ce  servans,  les- 
quelz  orloiges  estoit  sous  le  porte  dudit  ostel  regardant  sour  le  court 
d'icellui  (1).  » 

De  Smet  (Jean).  —  Le  28  novembre  1449,  Philippe  le 
Bon  donna  ordre  à  l'audiencier  de  délivrer  gratis  des  let- 
tres patentes  de  commission  en  qualité  de  «  varlet  de 
»  chambre  aux  honneurs  »  à  Jean  de  Smet,  qu'il  qualifie 
»  d'ouvrier  d'orloges  et  de  compaz  (2)  » . 

Van  Troestenberch  (Jean,  Hans),  —  n'était  encore,  au 
commencement  de  l'année  1499,  que  a  faiseur  d'orologes  » 
à  Bruxelles;  deux  ans  plus  tard  il  est  qualifié  de  «  varlet 
»de  chambre  et  orlogeur  de  Monseigneur  » ,  c'est-à-dire  de 
Philippe  le  Beau  (3).  Au  mois  de  mars  1499,  il  reçoit 
15  livres  12  sous  de  Flandre  (4),  «  pour  l'estoffe,  dorure  et 
«fachon  de  ij  petitz  orologes  qu'il  a  faiz  et  venduz  pour  les 


(1)  Registre  aux  chartes  de  1433  à  1440,  f<>  cvj  r°,  de  la  chambre  des  comp- 
tes, aux  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille. 

(2)  Acquits  des  comptes  du  grand  sceau,  aux  Archives  du  royaume. 

(3)  Registre  n°  F.  187,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  dé- 
partement du  Nord,  à  Lille. 

(4)  Registre  n°  186,  ibidem. 


—  86  — 

»  mectre  en  l'armoierie  de  Monseigneur  et  les  porter  avec 
»  lui  quant  il  va  par  les  champs  » . 

Horloge  a  réveil.  —  Dans  «  l'Inventare  des  biens  meu- 
»  blés  Monseigneur  le  comte  de  Oltinghen  estant  en  son  ostel 
Ȉ  Condet,  fait  le  xixe  jour  du  mois  d'apvril  l'an  mil  vc 
»xiiij  »,  figure  «  une  orloige  qui  contient  reuveille  (î)  ». 
Jean,  comte  d'Ottinghen,  seigneur  de  la  Hamaide,  Condé, 
Renaix,  etc.,  mourut  le  15  avril  :  il  avait  épousé  Isabeau 
de  la  Hamaide,  dame  de  Frasnes,  Warelles,  Hyon,  etc. 

Horlogers  de  Bruges  et  de  Gand  au  xvie  siècle.  - —  Si 
l'on  en  juge  par  la  note  suivante,  il  n'y  avait  guère  d'hor- 
logers habiles  à  Bruges  au  commencement  du  XVIe  siècle. 

[1506.]  «  Roelandt  de  Malines,  orlogeur,  demourant  à  Gandt,  lequel  le  ca- 
pitaine du  chasteau  de  TEscluse  avoit  fait  venir  dudict  Gand  a  l'Escluse,  parce 
que  à  Bruges  Ton  ne  povoit  finer  [trouver]  de  maistre  pour  remectre  à  point 
Torloge  dudit  chasteau  (2).  » 

Horloges  de  Charles-Quint.  —  Nous  avons  reproduit 
au  §  26  la  description  de  diverses  horloges  qui  ont  appar- 
tenu à  Charles-Quint  :  dans  une  lettre  de  décharge  pour 
le  garde-joyaux,  signée  par  l'empereur  le  12  juin  1548, 
nous  lisons  qu'il  donna  vers  cette  époque  à  sa  sœur  Marie, 
reine  douairière  de  Hongrie  «  une  horloge  de  cuivre  dorée, 
»  quarée,  sonnant  les  heures  et  demy-heures,  venant  de  la 
«duchesse  de  Bavière  (3).  » 

Horlogers  de  Hasselt  du  XVIe  siècle.  —  Il  paraît  que 
dans  la  seconde  moitié  de  ce  siècle,  il  y  avait  à  Hasselt 
plusieurs  horlogers  qui  jouissaient  de  beaucoup  de  répu- 
tation. Nous  citerons  Henri  Van  Nuys,  qui  livra  l'horloge  de 


(1  et  3)  Archives  du  royaume. 

(2)  Registre  n°  271 1  de  lu  chambre  des  comptes,  ibidem. 


—  87  — 

l'hôtel-de-ville  de  Leide,  en  1573  (i),  et  Martin  Deeckens 
ou  Doickens.  Ernest  de  Bavière,  évêque  de  Liège,  acheta 
une  horloge  à  ce  dernier,  en  1589,  et  le  même  prince  lui 
fît  payer  la  somme  de  500  florins  de  Brabant,  par  ordon- 
nance du  2  janvier  1592,  pour  une  grande  horloge  placée 
sur  la  tour  du  palais  épiscopal  de  Liège. 

«  Item,  dum  Sua  Celsitudo  de  mense  aprilis  a0  1589  in  Hasselt  esset,  émit 
a  magistro  Martino  Doickens  unum  horologium  mediantibus  400  coro- 
natis  (2).  » 

«  Item  juxta  ordinationem  Sue  Celsitudinis  solvi  Martino  Deeckens,  civi 
Hassellensi,  horologario,  super  secundo  horologio  magno  in  turri  palatii 
Bavarici  constituto,  et  est  dicta  ordinatio  de  data  2  januarii  1592  :  iijc  flor. 
Brab.  (3).  » 


§  62.  Orfèvreries  et  émaux. 

Sommaire  :  Bauduin  Hendricxzone.  —  Jacques  Dreet.  —  Pièce  d'orfèvrerie 
offerte  à  Charles  le  Téméraire,  par  le  magistrat  d'Audenarde.  —  Orfèvre- 
ries artistiques  des  ducs  de  Bourgogne.  —  Jean  de  Lannoy.  —  Tristam 
Berman.  —  Léonard  Charssel.  —  Jacques  Hoefnaghel. 

Hendricxzone  (Bauduin),  —  orfèvre,  à  Bruges,  donne 
quittance,  le  9  mars  1465  (n.  st.),  de  la  somme  de  93  li- 
vres 1  sou  9  deniers,  de  40  gros  de  Flandre  la  livre,  pour 
livraison  faite  à  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  de 
divers  objets,  et  entre  autres  «  pour  une  paire  de  bacins 
«d'argent  dorez  et  gouderonnez,  et  le  fons  à  fachon  d'un 
«soleil  greneté  à  l'entour;  et  au  milieu  de  chascun  bachin, 
»  au  fons,  a  ung  esmail  où  il  a  figure  en  l'un  d'un  homme 
»  sauvaige,  et  en  l'autre  ung  lyon  » .  Ces  deux  bassins  furent 


(1)  J.  J.  Orlers,  Bcschrijving  dcr  stadt  Leyden,-  16£1,  p.  166. 

(2)  Compte  de  la  recette  générale  de  1588-1589,  p.  236,  chambre  des  finan- 
ces, aux  Archives  de  l'Etat,  à  Liège. 

(3)  Compte  de  la  recette  générale  de  1591-1592,  f°  100,  ibidem. 


—  88  — 

achetés  à  l'occasion  du  baptême  de  l'enfant  d'Adolphe  de 
Clèves,  dont  le  duc  de  Bourgogne  avait  été  le  parrain  (î). 

Dreet  (Jacques),  —  orfèvre,  à  Audenarde.  Le  magistrat 
lui  acheta  une  belle  coupe  à.  mettre  des  dragées  pour  être 
offerte  à  Charles  le  Téméraire,  lors  de  la  joyeuse  entrée 
de  ce  prince  en  cette  ville,  le  11  août  1468. 

«  Ghccocht  ende  betaelt  Jacob  Dreet,  goutsmet,  van  eenen  zelveren  dree- 
gienap,  de  borde  vergult,  weghende  xiij  maerc  v  onzen  ende  v  inghelsche, 
die  onsen  geduchten  heere  ghepresenteert  waren  tsinen  blyden  incommene, 
ende  coste  mitten  fachoene  :  ijc  lxij  liv.  iiij  st.  (2).  » 

Pièces  d'orfèvrerie  artistique  des  ducs  de  Bourgogne*, 
—  C'est  sous  le  gouvernement  de  Maximilien  d'Autriche 
et  de  Marie  de  Bourgogne,  et  pendant  la  minorité  de  Phi-  * 
lippe  le  Beau,  que  le  trésor  des  joyaux  accumulés  par  les 
comtes  de  Flandre  et  les  ducs  de  Brabant,  et  par  les  prin- 
ces de  la  maison  de  Bourgogne,  fit  les  plus  notables  pertes. 

11  faut  en  attribuer  la  cause  à  l'état  de  gêne  dans  laquelle 
se  trouvèrent  les  finances  après  la  mort  de  Charles  le  Té- 
méraire, par  suite  des  malheureuses  expéditions  de  ce 
prince,  et  aussi  des  émeutes  et  des  guerres  qui  signalèrent 
le  règne  de  ses  successeurs.  Nous  avons  extrait  d'un  in- 
ventaire de  vaisselle  d'or  et  d'argent  de  toute  espèce  qui 
fut  aliénée  à  l'époque  dont  nous  parlons,  la  description  de 
quelques  pièces  d'orfèvrerie  travaillée,  dont  l'estimation 
fut  faite  après  avoir  brisé  l'émaillure  qui  les  garnissait. 
Le  total  de  cette  vaisselle  s'élève  à  1,272  marcs  1  once 

12  1/2  esterlins,  qui  valaient  17,747  livres  de  Flandre 
3  sous  4  deniers. 


(1)  Collection  des  acquits  des  comptes  delà  recette  générale  des  finances 
aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Registre  n°317G3,  de  la  chambre  des  comptes,  ibidem. 


—  89  — 

«  S'ensièvent  les  parties  de  ymaiges,  joyaulx  et  vaisselles  d'argent  doré,  qui 
estoient  engaigiez  es  mains  de  Nicolas  de  May  et  Jehan  Nutin,  banquiers, 
demourans  à  Bruges,  par  l'ordonnance  de  monseigneur  le  duc  d'Auslrice,  etc., 
pour  le  secours  de  ses  pays  de  Bourgogne,  qui  présentement  ont  esté  délivrez 
pour  juste  poix  à  Pierre  Courtois,  escuïer,  conseiller  et  sommelier  de  corps  du 
roy  d'Englelerre,  et  à  Thomas  Graffchon,  marchant  de  Londres,  pour  et  au 
nom  dudict  roy  d'Englelerre,  par  le  commandement  et  ordonnance  de  monsei- 
gneur le  duc  (1).  » 

«  Une  ymaige  de  sainct  Jaques,  à  tout  ung  bourdon  en  l'une  main  et  ung 
livre  en  l'aultre,  pesant  sans  l'esmail  qui  en  a  esté  osté,  etc. 

Ung  autre  ymaige  de  sainct  Thomas,  à  tout  une  lance  en  l'une  main  et  ung 
livre  en  l'autre. 

Une  ymaige  de  sainct  Thadeus,  tenant  en  l'une  main  ung  baston  à  fachon 
de  massue  et  unes  hueres  en  l'autre. 

Ung  ymaige  de  sainct  Pierre,  tenant  en  l'une  main  ung  grant  clef  et  en 
l'autre  ung  livre. 

Une  ymaige  de  sainct  Pol,  tenant  une  espée. 

Une  ymaige  de  sainct  Mathias,  à  tout  une  doloire  en  l'une  main  et  ung 
livre  en  l'autre. 

Une  ymaige  de  sainct  Loys. 

Une  ymaige  de  sainct  Jehan-Baptiste. 

Une  ymaige  de  sainct  Philippe,  tenant  une  croix  droite. 

Une  ymaige  de  sainct  Berthelmi,  à  tout  ung  rasoir  en  l'une  main  et  ung 
livre  en  l'autre. 

Une  ymaige  de  Nostre-Dame,  armoyé  des  armes  de  monseigneur  le  duc 
Jehan,  garny  de  deux  angèles. 

Ung  ymaige  de  sainct  Jehan  l'Évangéliste. 

Une  ymaige  à  tout  un  soyoire  [scie]  en  une  main  et  une  hueres  en  l'autre. 

Une  ymaige  de  sainct  Loys,  plus  petit  que  l'autre,  à  tout  une  couronne 
garnie  de  perles  et  de  petiz  grenatz. 

Une  ymaige  de  sainct  Simon,  tenant  un  baston  en  une  main  et  une  hueres 
en  l'autre. 

Une  ymaige  de  sainct  Anthoine. 

Ung  petit  angèle. 

Ung  autre  angèle  plus  grant. 

Deux  petiz  ymaiges  d'enffans  à  gcnoulx,  tenant  chascun  ung  petit  chan- 
delier. » 

(1)  Carions  d'inventaires,  aux  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille. 


—  90  —  . 

De  Lannoy  (Jean),  —  est  qualifié  de  valet  de  chambre 
et  orfèvre  de  l'archiduc  Philippe  le  Beau,  en  1495  :  il  était 
établi  à  Malines.  Entre  autres  choses,  il  livra  à  ce  prince, 
cette  même  année,  pour  le  prix  de  60  livres  de  Flandre,  «  une 
»  croix  de  Jhérusalem  de  fin  or,  garnie  de  xvij  petis  diamans 
»  et  iij  bonnes  perles  y  pendans  » ,  qui  fut  donnée  à  la  fille 
du  maître  d'hôtel  de  Marguerite  d'Autriche.  En  1496,  l'ar- 
chiduc fait  acheter  chez  lui  «  une  chaîne  d'or  à  la  nouvelle 
«mode  »,  au  prix  de  263  livres  6  sous  3  deniers,  que 
«  Monseigneur  fist  donner  à  madame  la  princesse  de  Cas- 
»  tille,  sa  seur,  pour  en  fairre  une  sainlure  en  son  voïage 
»d'Espaigne  (î)  ».  Les  comptes  font  aussi  mention  de  piè- 
ces de  vaisselle  plate  émaillée  qui  ont  été  fabriquées  par 
Jean  de  Lannoy. 

Berman  (Tristam),  —  marchand  joaillier,  à  Bruxelles, 
reçoit,  le  28  juin  1497,  la  somme  de  30  livres  8  sous  de 
Flandre,  pour«  ung  riche  tableau  d'or  d'escuz  ouquel  estoit 
«une  Anmmcialion  de  Nostre-Dame,  taillié  et  enmaillée, 
»  pesant  une  once  et  demi-estrelin  (2).  » 

Charssel  (Léonard),  —  orfèvre,  qui  d'Augsbourg  vint 
s'établir  à  Malines,  est  payé,  en  1523,  de  la  somme  de 
75  livres  10  sous  de  Flandre,  pour  avoir  livré  à  Margue- 
rite d'Autriche  «  une  belle  et  riche  daghe  d'argent,  bien 
»  dourée  et  faicte  à  façon  anticque  par  personnaiges,  laquelle 
«madicte  dame  a  fait  acheter  pour  ledit  pris;  pesant  icelle 
«environ  ij  marcs,  dont  elle  a  fait  don  à  son  petit  nepveur, 
»  le  filz  du  roy  de  Dannemarcke  (3).  » 


(1)  Voy.  les  registres  n°s  F.  182,  F.  183  et  F.  {84,  de  la  chambre  des 
comptes,  aux  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille. 

(2)  Collection  des  acquits  des  comptes  de  la  recette  générale  des  finances, 
aux  Archives  du  royaume. 

(3)  Registre  n»  1799,  de  la  chambre  des  comptes,  et  collection  des  acquits 
dei  comptes  de  l'hôtel  de  .Marguerite  d'Autriche,  ibidem. 


—  91  — 

FIoefnaghel  (Jacques),  —  marchand  de  diamants  et  de 
pierres  fines,  à  Anvers,  et  père  du  peintre  Georges  dont 
Mr  Éd.  Félis  a  publié  une  excellente  biographie,  pleine  de 
détails  intéressants  (i),  vendit,  en  1553,  à  Marie,  reine 
douairière  de  Hongrie,  un  riche  éventail  d'or,  garni  de 
rubis  et  de  diamants,  pour  la  somme  assez  ronde  de  2,400 
livres  de  Flandre  (2). 


§  63.  Tableaux. 

Sommaire  :  Portraits  promis  par  divers  grands  personnages  au  comte  de 
Roggendorff,  en  1541.  —  Portrait  de  Philippe  II,  peint  par  Tiziano  Vecelli, 
envoyé  en  Angleterre,  en  1553.  —  Tableaux  laissés  aux  Pays-Bas,  en  1587, 
par  Ferdinand  de  Toledo,  fils  du  duc  d'Albe.  —  Portrait  de  Henriette-Marie 
de  France,  reine  d'Angleterre,  envoyé  à  Mazarin,  en  1G35.  —  Achats 
d'objets  d'art  aux  Pays-Bas  pour  Sigismond  III,  roi  de  Pologne. 

Portraits  promis,  en  1541,  a  Christophe,  comte  de  Rog- 
gendorff et  de  Gunsterdorff,  —  seigneur  de  Condé,  Re- 
naix,  etc.,  grand  maître  héréditaire  d'Autriche  et  capitaine 
de  la  garde  des  hallebardiers  allemands  de  Charles-Quint. 
Dans  les  papiers  saisis  sur  cet  illustre  seigneur,  et  dont 
quelques  fragments  existent  aux  Archives  du  royaume,  se 
trouve  une  note  relative  aux  arts,  conçue  en  ces  termes  : 

«  Les  seigneurs  qu'ilz  m'ont  promis  me  donner  leur  paintures  ou  pour- 
tretures  se  sont  ichy  soubzsinés,  1541  (suivent  les  signatures)  : 
Charles  Trezegnies  (3).  De  Boussu  (5). 

Henry  de  Flaigy  (4).  Jacques  de  Herbais  (6). 

(1)  Les  Artistes  belges  à  l'étranger,  t.  1er,  p.  85. 

(2)  Collection  des  papiers  de  Marie  de  Hongrie,  aux  Archives  du  royaume. 

(3)  Charles  de  Trazegnies,  fils  du  marquis  de  ce  nom,   gentilhomme  de 
l'hôtel  de  Charles-Quint. 

(4)  Henri  de  Pontarlier,  chevalier,  seigneur  de  Flaigy. 

(5)  Jean  de  Hennin,  seigneur  de  Boussu,  chevalier  de  la  Toisor  d'or,  grand 
et  premier  écuyer  d'écurie  de  Charles-Quint. 

(6)  Jacques,  seigneur  de  Herbais,  commandeur  de  l'ordre  de  Saint-Jacques. 


—  92  — 

Jean  d'Ymmerselle  (I).  G.  Sterck  (5). 

Jehan  de  Flandres  (2).  Fernande  de  la  Barre  (6). 

Ferry  de  Poictiers  (3).  Jean  de  Ligne  (7). 

La  Chaulx  (4).  Don  Louis  de  Avila  (8). 

Portrait  de  Philippe  II,  peint  par  Tiziano  Vecelli.  — 
Dans  l'article  que  nous  avons  consacré  à  la  description  des 
Tableaux  et  sculptures  de  Charles-Quint  (9),  dont  les  in- 
ventaires de  ce  prince  font  mention,  nous  nous  sommes 
permis  de  relever  un  certain  nombre  d'erreurs  commises 
par  les  écrivains  qui  se  sont  occupés  de  l'histoire  des  arts, 
parce  qu'ils  mettent  trop  peu  de  critique  dans  leur  travaux,, 
et  qu'ils  acceptent  sans  contrôle  des  détails  biographiques 
erronés  ou  entièrement  faux.  Nous  avons  reproduit  dans 
notre  article  une  lettre  de  la  reine  Marie  de  Hongrie  à  l'am- 
bassadeur de  Charles-Quint,  à  Londres,  qui  s'occupait  de 
mener  à  bonne  fin  les  négociations  entamées  pour  le  ma- 
riage de  l'héritier  de  l'empereur  avec  la  reine  d'Angleterre  : 
la  gouvernante  générale  des  Pays-Bas  parle  dans  cette  lettre 
de  l'envoi  d'un  portrait  du  jeune  prince  Philippe,  peint  par 
Tiziano  Vecelli.  Le  recueil  d'où  nous  avons  extrait  ce  cu- 
rieux document,  Papiers  d'État  de  Granvelle,  t.  IV,  en 
contient  une  autre  relative  au  même  objet,  et  de  quelques 


(1)  Jean  d'Ymmerseele,  seigneur  de  Baudrecies,  gentilhomme  de  l'hôtel  de 
Charles-Quint,  ambassadeur  de  ce  prince  vers  le  duc  de  Clèves,  en  154-3. 

(2)  C'est  quelque  membre  de  la  famille  du  seigneur  de  Praet,  sans  doute. 
(5)  Il  était  fils  de  Charles,  chevalier,  seigneur  de  Dormans,  etc. 

(4)  Charles  de  Poupet,  seigneur  de  la  Chaulx,  conseiller,  chambellan  et 
premier  sommelier  de  corps  de  Charles-Quint. 

(5)  Gérard  Sterck,  receveur  des  domaines  d'Anvers,  Hercnthals  et  Lierre. 

(6)  Ferdinand  de  la  Barre,  seigneur  de  Mouscron,  etc. 

(7)  Jean  de  Ligne,  comte  d'Arenberg,  chevalier  de  l'ordre  de  la  Toison 
d'or,  etc.,  qui  fut  gouverneur  et  capitaine  général  des  pays  de  Frise, 
Overysscl,  etc. 

(8)  Don  Louis  de  Avila,  gentilhomme  espagnol,  commandeur  de  l'ordre 
d'Alcantara. 

(9)  Voy.  la  Revue  universelle  des  arts,  t.  III,  p.  2'2.>. 


—  93  — 

jours  antérieure  à  celle  que  nous  avons  réimprimée,  c'est- 
à-dire  du  13  novembre  1553.  Cette  lettre  échappa  à  notre 
attention  lorsque  nous  rédigeâmes  notre  petite  dissertation; 
elle  nous  semble  également  intéressante  à  reproduire  ici  : 
cela  nous  fournira  d'ailleurs  l'occasion  de  signaler  une  er- 
reur dans  laquelle  est  tombé,  croyons-nous,  Mr  Weiss,  le 
savant  éditeur  du  recueil  cité  plus  haut.  Il  a  cru  que  la 
personne  du  nom  de  Lucas,  dont  il  est  question  dans  la 
missive  du  cardinal  de  Granvelle  à  Simon  Renard,  est  le 
célèbre  peintre  Lucas  Cranach,  qui  est  mort  au  mois 
d'octobre  de  cette  même  année  1553.  Est-ce  qu'il  ne  s'agi- 
rait pas  plutôt  ici  de  quelque  serviteur  de  la  maison  de 
l'empereur  ? 

«  Le  pourtraict  de  monseigneur  nostre  prince,  que  Lucas  a  entre  ses 
mains,  est  sur  bois  et  grand,  et  se  pourteroit  mal  aysément,  encoires  qu'il 
n'y  aye  que  la  teste;  mais  je  suis  après  afin  que  la  royne  en  envoyé  ung 
qu'elle  a  de  la  main  de  Titiano,  que  j'espère  sera  par  le  premier  corrier,  et 
fauldra  bien  que  faictes  entendre  à  ladicte  dame  que,  comme  la  painclure 
est  jà  vieille,  elle  n'aura  si  bonne  couleur  que  le  naturel,  oultre  ce  que  pour 
maintenant  il  sera  plus  formé  et  barbu  que  lorsque  la  pourtraicture  se  fit.  » 

Tableaux  laissés  aux  Pays-Bas  par  Ferdinand  de  Toledo. 
—  Dans  la  lettre  qui  suit,  il  est  question  de  divers  tableaux 
que  Ferdinand  de  Toledo,  prieur  de  Caslille,  fils  bâtard  du 
duc  d'Albe,  fut  forcé  de  laisser  à  Anvers,  lorsqu'il  partit 
des  Pays-Bas;  cette  lettre  est  adressée  à  Alexandre  Farnese, 
duc  de  Parme,  gouverneur  général.  Quant  à  l'origine  de 
ces  tableaux,  nous  sommes  très-porté  à  croire  qu'il  s'en 
trouvait  dans  le  nombre  plusieurs  qui  avaient  été  confis- 
qués sur  quelque  grand  personnage  de  l'époque,  et  d'autres 
que  l'on  aura  enlevés  aux  églises  qui  furent  pillées  et  sac- 
cagées par  les  briseurs  d'images. 

«  A  Son  Allèze.  Monseigneur,  j'ay  recheu  les  lettres  de  Vostre  Altèze  fay- 
santz  mention  des  painclures  que  le  sr  prieur  don  Ferdande  de  Toledo  laissa 
en  Anvers  à  son  départ  des  ches  payz,  lesquelles  à  cause  des  troubles  depuyz 


—  94  — 

survenus  il  n'avoyt  sceu  rethirer.  Et  m'ayant  le  sr  colonnel  Mondragon  aul- 
trefoyz  dict  que  Vostredicte  Altèze  avoyt  commandé  que  je  feroy  toute  dili- 
gence pour  les  trouver,  je  n'ay  cessé  jusques  à  sçavoir  où  qu'estoyent  devenuz 
lesdictes  painctures;  et  sytost  que  je  l'ay  sceu  j'en  ai  donné  par  escript  la 
désignation  audict  Mondragon,  assavoir  les  deulx  desdictes  painctures  es 
maysons  des  deulx  divers  bourgeois,  lesquelles  avecque  une  aultre  quy  a 
esté  trouvé  au  collège  des  patres  jésuytes  sont  estez  délivrez  en  son  pouvoir 
au  chasteau;  la  iiije,  au  grandt  aultel  de  la  grande  église  d'Alost;  la  ve  et 
vje,  en  Espaingne,  à  Madril,  et  j'ay  donné  audict  sr  de  Mondragon  par  escript 
le  nom  de  l'home  qui  là  les  tient  et  la  rue  de  sa  demeure;  la  vije  et  viije  sont 
de  cy  estez  transportés  à  Paris  et  illecq  vendus;  aullres  iiij  sont  en  la  ville 
de  Franckendael,  en  Allemaingne,  pour  lesquelles  et  celles  quy  sont  à  Paris 
j'attendray  Tordre  de  Vostrc  Altèze  sur  che  que  j'en  ay  donné  par  escript 
au  pensionaire  d'Ayala.  Atant,  Monseigneur,  baysant  très-humblement  b?s 
mayns  de  Vostre  Altèze,  je  supplie  à  Dyeu  qu'il  veulle  garder  Vostre  Altèze 
de  toute  adversité.  D'Anvers,  che  viije  d'avril  1587.  De  Vostre  Altèze  très- 
humble  et  très-obligé  serviteur, 

»  HENRI   DE  TSERAERTS  (1).    » 

Portrait  de  Henriette-Marie  de  France,  reine  d'Angle- 
terre. —  Dans  le  manuscrit  n°  14541  (2)  de  la  Bibliothèque 
de  Bourgogne,  qui  renferme  la  correspondance  de  Mazarin 
des  années  1635  et  1656,  à  l'époque  où  il  était  nonce 
extraordinaire  en  France,  se  trouve  une  lettre  que  ce  per- 
sonnage écrivit,  le  18  novembre  1635,  à  Henriette-Marie 
de  France,  reine  d'Angleterre,  épouse  de  Charles  Ier,  pour 
la  remercier  du  portrait  qu'elle  lui  avait  envoyé.  Mazarin 
vante  beaucoup  l'exécution  du  tableau,  et  dit  que  celle 
œuvre  seule  pourrait  suffire  pour  établir  la  gloire  de  l'ar- 
tiste. Nous  rappellerons  qu'à  cette  époque  Antoine  Van 
Dyck  était  en  grande  faveur  à  la  cour  d'Angleterre  (3),  et 
les  expressions  de  la  lettre  nous  font  supposer  qu'il  s'agit 
ici  d'un  portrait  dû  à  son  pinceau. 


(1)  Archives  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Fo  244. 

(3)  Voy.  Carpenter,  Mémoires  cl  documents  inédits  sur  A.  Van  Dyck,  clc, 
traduction  de  Mr  L.  Hymans;  Anvers,  18ir>;  pp.  31  et  suiv. 


—  95  — 

«  Alla  regina  délia  gran  Britagnia. 

»  Vorrei  sodisfarmi  in  rendere  à  V.  M.  le  dovute  gracie  par  quelle  che  tanto 
liberalmente  s'è  compiaciuta  compartirmi  coq  la  sua  lettera  et  il  ritratto  che 
mi  ha  dato  il  sr  di  Montagu  par  sua  parte;  ma  ho  tanto  soprafatto  dall'  in- 
comparabile  generosità  délia  M.  V.,  che  diffidando  di  me  stesso  ho  supplicato 
il  detlo  signore  di  repressentarle  l'estremo  mio  contento  in  vedermi  annu- 
merato  tra  gli  humilissimi  servitori  di  V.  M.,  e  quanto  me  preggi  di  posse- 
derne  il  ritratto,  il  quale  solo  basterebbe  a  rendere  célèbre  il  pittore.  Queste 
Maestà  l'hanno  trovato  bellissimo,  et  io,  riverendo  in  esso  le  perfettioni  et 
uniche  qualità  delF  originale,  ne  rimango  dessiderando  con  passione  ren- 
dermi  habile  à  meritar  l'honore  de1  commendamenli  délia  M.  V.,  a  cui,  etc. 
Di  Ruel,  le  18  novembre  1635.  » 

Achats  d'objets  d'art  pour  la  Pologne.  —  Sigismond  III, 
roi  de  Pologne,  protégea  tout  particulièrement  les  arts  et 
les  lettres,  et  fît  de  nombreuses  acquisitions  de  tableaux, 
sculptures,  tapisseries,  etc.,  aux  Pays-Bas,  et  notamment 
en  1621,  comme  le  prouve  la  pièce  suivante,  par  laquelle 
les  archiducs  accordent  à  un  marchand,  nommé  Henri 
Ulenborch,  la  libre  sortie  des  objets  achetés  pour  compte 
du  roi. 

«  Leurs  Altèzes  Sérénissimes,  ayans  oy  rapport  du  contenu  en  ceste  re- 
queste,  ont  par  advis  de  ceulx  desdictes  finances,  ordonné  et  ordonnent  par 
cestes  aux  officiers  des  licentes  en  Anvers,  de  laisser  passer  librement  et  fran- 
chement par  la  rivière  de  l'Escault,  les  peintures,  recatez  et  aultres  œuvres 
artifîcielz  que  le  suppliant  at  achapté  par-deçà  pour  le  service  et  par  ordre 
de  Sa  Majesté  de  Poloigne,  le  tout  francq  et  libre  desdicts  droitz  de  licentes 
et  tonlieux;  et  si  jà  passez  ilz  sont,  soubz  caution  de  descharger  icelle  promp- 
tement.  Faict  à  Bruxelles,  le  23  d'avril  1621  (1).  » 


(1)  Archives  du  conseil  des  finances,  liasses,  aux  Archives  du  royaume. 


96  — 


§  64.  Inventaires  de  manuscrits,  de  livres  imprimés 

et  d'objets  d'art. 

Sommaire  ;  Inventaire  des  manuscrits  et  livres  imprimés  de  Pierre  Suweels, 
chanoine  du  chapitre  de  Saint-Pierre,  à  Anderlecht,  dressé  en  1488.  — 
Inventaire  des  livres  manuscrits  et  imprimés  à  l'usage  de  l'église  de  Saint- 
Quentin,  à  Saint-Quentin,  en  Vermandois.  —  Tableaux,  sculptures,  reli- 
quaires, ivoires,  orfèvreries,  etc.,  qui  lui  appartenaient;  en  1557. 

Inventaire  des  manuscrits  de  Pierre  Suweels,  chanoine 
du  chapitre  de  saint-plerre,  a  anderlecht,  dressé  en  1488. 
—  Dans  les  archives  du  chapitre  de  Saint-Pierre,  à  Ander- 
lecht, près  de  Bruxelles,  qui  reposent  aux  Archives  du 
royaume,  existe  un  document  intitulé  :  Inventarium  bono- 
rum  mobilium  per  etpost  mortem  quondam  venerabilis  viri 
domini  et  magistri  Johannis  Suweels,  canonici,  dum  vixit, 
ecclesie  Sancti  Pétri  Anderlectensis,  etc.  A0  1488.  Nous  en 
avons  extrait  l'inventaire  de  la  bibliothèque  du  chanoine 
Jean  Suweels,  qui  était  composée  d'environ  une  centaine 
de  manuscrits  de  toute  espèce;  théologie,  liturgie,  droit 
canonique  et  droit  romain,  controverse,  histoire  ancienne 
et  moderne,  poésie,  littérature,  etc.  Nous  ferons  observer 
qu'à  l'époque  de  la  rédaction  du  catalogue  que  nous  pu- 
blions, les  livres  imprimés  étaient  encore  très-rares  aux 
Pays-Bas. 

Racionale  divinorum  Guillclmi  Durandi,  Minatcnsis  ecclesie  episcopi. 

Quindccim  libri  géométrie  Euclidis  cum  commento  Campani. 

Omelie  S.  Johannis  episcopi,  cognomcnlo  Crisostomit  cum  certis  aliis  opus- 
culis  sive  tractatibus. 

Quesliones  diversarum  materiarum  ad  ulramque  partem  disputale  lamquatn 
problcmalice . 

Gcmiila  vocabulorum  que  vocabula  latine  et  theulonicc  exponit. 

Centiloquium  Bonaventure,  cum  diversis  aliis  opusculis  affixis  scu  alligatis. 

Tredecim  libri  confessionum  S.  Auguslini,  cum  aliis  diversis  opusculis  scu 
traclatulis. 


—  97  — 

Libri  domini  Marci  Pauli  de  Veniciis  de  consiieludinibits  Orienlalium,  cum 
duobus  itinerariis  de  Terra  Sancta. 

Liber  médecine  qui  intitulatur  :  Thésaurus  pauperum. 

Textus  Algorismi,  cum  Tractalu  de  sapiencia  et  Computo  magislri  Johannis 
de  Sacrobusto, 

Duo  libri,  in  gallico,  videlicet  :  Liber  de  quatuor  novissimis,  ac  Liber  de 
quatuor  feminis  seu  dominabus,  cum  certis  aliis  opusculis  sive  tractatibus. 

Duo  libri,  in  teuthonico,  videlicet  :  Liber  de  destruclione  Jhcrusalem,  cum 
duabus  aliis  historiis,  ac  Liber  de  speculo  confessionis,  cum  diversis  adhuc  aliis 
opusculis  sive  tractatulis. 

Manipulus  curatorum,  cum  duobus  aliis  tractatulis. 

Sermones  quinquaginta  super  oratione  dominica  domini  Hermanni  de  Pclra, 
cum  Sermonibus  sive  excepcionibus  ewangeliorum  dicti  domini  Steene. 

Sacramcntale  Guillelmi  de  Monte  Landinio,  cum  tribus  aliis  tractatulis. 

Bepertorium  aureum  Biblie  fratris  Anthonii  Rampigallis  cum  Formicario 
fratris  Johannis  Nider. 

Hisloria  deslructionis  Troye,  cum  nonnullis  aliis  opusculis  adjunctis. 

Omelie  dominicales  quatuor  doctorum,  cum  sermonibus  et  certis  aliis  ome- 
liis  diversorum  doctorum. 

Henricus  Bohic  super  secundo  libro  Decretalium. 

Summular  que  capsula  regalis  intitulatur,  cum  quampluribus  aliis  ligatis 
tractatulis. 

Exordia  Gasparini  Pcrgamensis  super  relhorica  nova  Ciceronis,  cum  diver- 
sis aliis  opusculis. 

Liber  qui  dicitur  :  Mensa  philosophorum,  cum  Tractalu  de  arle  loquendi  et 
tacendi  ac  Proverbiis  seriosis  in  theulonico  primo  et  deinde  in  latino  sibi 
invicem  consonantibus. 

Traclatus  de   amore  et  Lucrecie,  cum  diversis  aliis  simul  alligatis 

tractatulis. 

Rubrice  seu  tituli  omnium  librorum  in  corpore  juris  conlentorum  necnon 
librorum  canonum,  cum  pluribus  aliis. 

Casus  brevis  Decretalium  et  libri  sexti. 

Questiones  gramaticalcs  super  diversis  locutionibus  scripture  sacre  cl  poe- 
tarum. 

Liber  Ovidii  de  Tristibus. 

Liber  Malhei  Vindocinensis  de  vila  Tobie. 

Opus  magislri  Johannis  Mannis  et  sanctorum  christianorum  triumphus  cum 
conclusionibus  cuiusdam  doctoris  Parisiensis  super  signo  crucis  levando,  ac 
Epistola  magislri  Egidii  Baillucl  ad  eumdcm  doctorem  desuper  missa. 


—  98  — 

Dicta  cum  questionibus  notabilibus  logice  super  veterem  arlem,  cum  duobus 
libris  posterioribus. 

Liber  conlinens  diversa  epitaphia. 

Textus  philosophorum  pauperum  Albcrti  Magni. 

Equivoca  magislri  Mathei  Vindociensis,  cum  Libro  synonimorum. 

Scripla  seu  sentencie  tocius  doclrinalis  magistri  Alexandri  de  Villa  Dei. 

Proverbia  seriosa  in  ihentonico  primo  et  deinde  in  latino  sibi  invicetn  con- 
cordantia,  cum  duobus  aliis  opusculis. 

Summa  collalionum  ad  omne  genus  hominum. 

Soliloquium,  seu  dyalogus  anime  et  hominis  inlerioris  domini  Bonavenlure, 
cum  tribus  aliis  tractatulis. 

Tractatus  de  lepra  morali  Johannis  Nider,  cum  pluribus  aliis  opusculis  et 
tractatulis. 

Liber  sancti  Augustini  de  spirilu  et  liltera,  cum  pluribus  et  diversis  aliis* 
tractatibus  seu  opusculis. 

Liber  correarum  et  pro  ludo  Lutane. 

Carmina  spirilualia  et  secularia;  in  vulgari. 

Liber  seu  ewangelia  mulieris  dictœ  Van  den  Spinrockc;  in  vulgafi. 

Diclamina;  in  vulgari. 

Hisloria  de  Saladino-,  in  vulgari. 

Copia  pacis  seu  concordie  inter  Francos  et  ducem  Austrie,  cum  suis,  facte 
anno  Domini  xiiijc  Ixxxij,  cum  certis  aliis;  in  vulgari. 

Donatus  sive  partes  translatée  ex   latino  in   theulhonicum,   cum  colacione 
regularum  grammaticalium. 

Cronica  de  sanctis   ex  ducibus  Brabantiœ   ortum  habentibus,  cum  certis 
aliis;  in  vulgari. 

Liber  Mychaelis  Scoli  de  procreacione  et  hominum  phisonomia. 

Liber  in  quo  depicte  sunt  duodecim  sibille  cum  earum  propheciis. 

Liber  conlinens  prophecias  Vincencii  predicatoris;  cum  figuris  depictis. 

Liber  traclans  de  septem  peccalis  mortalibus  ac  eorum  radicibus,  unacutn 
Sermone  Roberli  de  Sturbonne  de  statu  malrimonii;  in  gallico. 

Liber  conlinens  dictamina;  in  gallico. 

Liber  de  vicis  seu  plalcis  Parisiensibus;  in  gallico. 

Hubrice  seu  tituli  librorum  sacre  scripturc  et  canonum,  cum    tribus  aliis 
opusculis. 

Qucstiones  oclo  librorum  phisicorum  et  trium  librorum  de  anima  per  magis- 
trutn  Theodericum  de  Monastcrio  disputalc. 

Auclores  Arislotelis,  Senece  et  aliorum  cerlorum  doctorum. 

Liber  Marci  Tullii  Ciccronis  de  officiis. 


—  99  — 

Liber  de  vita  et  moribus  philosophorum  ac  veterum  poetarum,  cum  cerlis  aliis 
tractatulis. 

Liber  de  qxiinta  cssencia  fratris  Johannis  de  Rupe  Scissa,  cum  pluribus  et 
diversis  aliis  tractalibus  et  opusculis. 

Liber  continens  tractatulum  de  epilencia,  cum  Traclatit  de  amorc  qui  dicitur 
hère  os. 

Opusculum  quinlipartilum  grammaticale  pro  pucris  breviler  erudiendis,  cum 
pluribus  aliis  simul  ligatis. 

Libellus  de  moribus  cum  Libro  de  corea  cecorum,  et  certis  aliis  opusculis. 

Liber  cure  pasloralis  bcati  Gregorii,  cum  aliis  diversis  opusculis  seu  trac- 
tatibus. 

Tractatus  dialogicus  de  libertate  eclesiastica,  cum  aliis  quampluribus  trac- 
tatulis. 

Alphabetum  divini  amoris  de  elevacionc  mentis  in  Deum  Johannis  Gerson. 

Spéculum  slultorum. 

Historia  Allcxandri  Magni. 

Tractatus  de  electionibus  Guillelmi  de  Mandagoto. 

Vita  Jhesu  ex  quatuor  ewangelislis  per  fralrem  Ludolphum  carthusiensem 
composila. 

Rcporlata  super  primo  et  secundo  libro  Clcmentinarum  magistri  Rodolphi  de 
Rcringhen. 

Liber  in  quo  figure  Biblie  sunt  depicte. 

Reportata  magistri  Johannis  de  Lesura  super  parte  secundi  libri  Décré- 
ta lium. 

Leclura  magistri  Johannis  Rundani  super  octo  librorum  Phisicorum  Aris- 
totelis. 

Facecie  Pogii  oraloris. 

Termini  ulriusque  juris. 

Una  pars  biblie,  in  vulgari,  videlicet  quinque  libri  Moysi  cum  certis  aliis 
libris  Biblie. 

Historia  Lumbardica  in  legenda  sanctorum  quam  Jacobus  de  Voragine  or- 
dinis  predicatorum  composuit. 

Fasciculus  temporum  a  quodam  fralre  carthusicnsi  compositus. 

Biblia  tota  cum  interpretationibus  hebraïcorum  nominum,  secundum  ordi- 
nem  alpbabeti. 

Postula  Guillelmi  Parisiensis  super  epistolis  et  ewangcliis  de  tempore  et  de 
sanctis,  cum  Libro  discipuli  de  erudicione  Christi  fidelium. 

Unus  liber  continens  Rrcviarium  secundum  usum  et  modum  ecclcsie  Sancti 
Pétri  Anderleclensis.  » 


—  100  — 

Inventaire  des  manuscrits,  livres  imprimés,  tableaux, 
sculptures,  reliquaires,  ivoires,  orfèvreries,  etc.,  qui  ap- 
PARTENAIENT, en  1557,  A  l'église  de  Saint-Quentin,  en  Ver- 
mandois.  —  C'est  au  succès  des  armées  de  Philippe  II  en 
Vermandois  et  en  Picardie,  dans  la  guerre  contre  Henri  II, 
roi  de  France,  que  nous  devons  la  présence  de  l'inventaire 
qui  suit  aux  Archives  du  royaume  (i).  Ce  document  contient 
la  nomenclature  des  livres  tant  manuscrits  qu'imprimés, 
à  l'usage  du  service  divin  de  l'église  de  Saint-Quentin,  à 
Saint-Quentin,  en  1557.  Nous  en  avons  de  plus  extrait  la 
liste  de  tout  ce  qui  peut  offrir  quelque  intérêt  au  point  de 
vue  artistique, parmi  les  innombrables  orfèvreries,  châsses, 
reliquaires,  ivoires,  repoussés,  sculptures,  tableaux,  que 
possédaient  cette  riche  collégiale. 

«  Inventaire  de  touttes  choses  trouvées  en  l'église  collégialle  de  Saincl- 
Quentin,  en  Vermendois,  délivrées  par  Mr  le  docteur  Melchior  Vosmediano, 
chapellain  de  la  Majesté  Réalle  de  Philippes,  roi  d'Espaignes,  comte  de  Flan- 
dres, etc.,  nostre  sire,  et  administrateur  de  l'hospital  réal  de  sa  court,  et 
par  Mr  maistre  Joan  Gomez  de  Salazar,  aussy  chapellain  de  ladictc  court 
réalle,  à  Mr  maistre  Lambert  de  Caverel,  chanoine  de  Sainct-Omer  et  de  la- 
dicte  église  Sainct-Quentin,  commis  par  ladicte  Majesté  Réalle  à  la  superin- 
tcndencc  du  service  divin  de  ladicte  église,  ce  iiije  de  décembre  xvc  lvij.  » 

Manuscrits  et  livres  imprimés. 

«  1.  Ung  évangéliaire  couvert  d'argent,  ayant  ung  imaige  de  crucifix  cs- 
maillé  avecq  aulcunes  pierres. 

2.  Ung  évangéliaire,  d'ung  coslé  couvert  d'argent  avecq  ung  imaige  de  Dieu 
le  Père  esmaillé  au  dos. 

3.  Ung  évangéliaire  avecq  une  croix  et  dcsoub  Agnus  Dei,  d'argent,  avecq 
plusieurs  pierres. 

4.  Missale  secundum  usum  Iiemensis  ecclesie. 

5.  Ung  aullrc  sccundujn  usum  Cluniaccnsetn. 

6.  Ung  aultre  secundum  usum  Prcmonstratenscm. 

7.  Ung  aultre  missal  ad  usum  Laudunensem. 

(1)  Collection  des  papiers  «l'Étal  cl  audience. 


—  101  — 

8.  Ung  aultre  à  l'usaige  de  Noïon. 

9.  Ung  bréviaire  à  l'usaige  de  Noyon. 

10.  Ung  grand  libvre,  de  parchemin,  pour  chanter,  escript  dessus  :  Ode 
sanclorum;  couvert  de  noir. 

11.  Ung  aultre  grand  libvre,  de  parchemin,  pour  chanter,  escript  dessus  : 
Antiphonium  estivale;  couvert  de  noir. 

12.  Ung  aultre  grand  libvre,  de  parchemin,  pour  chanter,  commenchant 
à  Pasques,  où  est  escript  dessus  :  Antiphonium  estivale. 

13.  Ung  aultre  pareil  commenchant  à  Pasques,  où  est  escript  :  Antipho- 
nium estivale. 

II.  Ung  aultre  grand  libvre,  de  parchemin,  pour  chanter,  commenchant  : 
0  presul  Christi,  et  est  escript  dessus  :  Antiphonium  estivale. 

15.  Ung  aultre  grand  libvre,  de  parchemin,  pour  chanter  Curie  virgini- 
talis;  dessus  est  escript  :  Festa  solemnia  ad  missam;  couvert  de  noir. 

16.  Ung  aultre  grand  libvre,  de  parchemin,  pour  chanter,  commenchant  : 
Ecce  ego  Johannes;  sur  le  dos  est  escript  :  Antiphonium  hycmale;  couvert  de 
noir. 

17.  Ung  aultre  grand  libvre,  de  parchemin,  pour  chanter,  commenchant  : 
Dominica  prima  advenlus  Domini;  sur  le  dos  est  escript  :  Antiphonium  hye- 
male;  couvert  de  noir. 

18.  Ung  aultre  grand  libvre,  de  parchemin,  pour  chanter,  commenchant  : 
In  vigilia  Assumptionis  Virginis;  sur  le  dos  est  escript  :  Antiphonium  hyc- 
male; couvert  de  noir. 

19  Ung  aultre  grand  libvre,  de  parchemin,  pour  chanter,  commenchant  : 
Dominica  prima  advenlus;  couvert  de  noir;  sur  le  dos  estoit  escript  :  Anti- 
phonium hyemale. 

20.  Ung  aultre  grand  libvre,  de  parchemin,  commenchant  :  Ad  te  levavi 
animam  meam-,  couvert  de  noir;  sur  le  dos  est  escript  :  Graduale  annualc. 
Tous  ces  xj  libvres  sont  bien  reliés  nouveaulx. 

21.  Item,  aultre  grand  libvre,  en  parchemin,  pour  chanter,  commenchant  : 
Ad  te  levavi,  ayant  ung  sainct  Grégore  et  une  armorie  en  bas;  couvert  de 
blancq;  lequel  libvre  a  esté  acheté  d'ung  soldart  et  est  donné  à  ceste  église. 

22.  Ung  aultre  grand  libvre,  en  parchemin,  In  die  sancte  Pasche,  en  petite 
note,  et  couvert  de  blancq. 

23.  Ung  aultre,  de  mesme  grandeur  et  note  pareille,  commenchant  :  In  die 
sancte  Pasche;  couvert  de  blancq. 

2i.  Ung  missel,  en  parchemin,  commenchant  :  Resurrexit,  couvert  de  cuyr 
tané. 

23.  Ung  aultre  petit  libvre,  en  pappier,  pour  chanter,  commenchanl  : 
Humiliavit  semetipsum;  couvert  de  noir. 


—  402  — 

26.  Ung  missel,  de  parchemin,  commenchant  :  Dominica  prima  adventus; 
couvert  de  tané. 

27.  Ung  petit  libvre,  en  parchemin,  pour  chanter,  commenchant  :  Denc- 
dical  nos  Deus. 

28.  Ung  omeliare  en  parchemin,  commenchant  :  Feria  quarta  in  capite,- 
couvert  de  rouge. 

29.  Ung  aultre  libvre,  en  parchemin,  où  est  escripl  sur  le  dos  :  Magnus 
codex,  contenant  plussieurs  légendes. 

30.  Ung  libvre,  en  parchemin,  pour  chanter,  commenchant  :  Gloria  tibi 
Divinilas;  couvert  de  blancq. 

31.  Ung  aultre  grand  libre,  en  parchemin,  pour  chanter,  commenchant  : 
In  die  sancle  Pasche;  couvert  de  blancq. 

32.  Ung  légendier,  en  parchemin,  commenchant  :  In  Annunciatione  domi- 
nica; couvert  de  blancq. 

33.  Ung  libvre,  de  parchemin,  escript  sur  le  dos  :  Passionarium  estivale.. 

34.  Ung  aultre  petit,  pour  chanter,  commenchant  :  Missus  est  Gabriel;  cou- 
vert de  blanc. 

35.  Ung  aultre,  en  parchemin,  commenchant  :  In  die  sancte  Pasche,-  couvert 
de  blancq. 

36.  Ung  aultre,  en  parchemin,  pour  faire  l'eaue  bénoisle  avecq  les  aultres 
bénédictions;  couvert  de  noir. 

37.  Ung  aultre,  de  parchemin,  Missis  mortuorum;  couvert  de  roux. 
58.  Missale,  en  papier,  adusum  ecclesie  Parisiensis. 

39.  3Iissalc,  en  parchemin,  commenchant  :  Ad  te  levavi  dominica  prima 
advenlus. 

40.  Missale  à  Tusaige  de  Noyon. 

41.  Ung  aultre  missel,  en  parchemin,  commenchant  :  Ad  le. 

42.  Ung  épistolier,  en  parchemin,  commenchant  :  Dominica  prima  adven- 
tus;  couvert  de  tané. 

45.  Ung  aultre  missel,  en  parchemin;  couvert  de  tané. 
44-45.  Deux  aultres  missels  de  parchemin. 

46.  Ung  missel,  en  papier,  Lauduncnse  (Laon),  ayant  braies. 
47   Ung  missel,  en  parchemin,  couvert  de  noir. 

48.  Ung  aultre  pareil,  commenchant  :  Rcsurrcxi;  tané. 

49-51 .  Trois  livres  à  dischanter. 

52.  Leviticus;  couvert  de  blancq. 

55.  De  plasmalione  generis  hwnani;  couvert  de  blancq. 

54.  Evangeliare,  en  parchemin;  couvert  de  blancq. 

55.  Ung,  en  parchemin,   commenchant  :  Ordinarius  gloriosissi7nc  sancte 
Gudule;  couvert  de  tané. 


—  103  — 

56.  Calendarium,  en  parchemin;  couvert  tané. 

57.  Missalc,  en  parchemin;  couvert  tané. 

58.  Ung,  en  parchemin,  commenchant  :  Naturas  rcrum,-  tané. 

59.  Manuale,  en  pappier,  ecclesie  ISoviomensis. 

60.  Ung  missel,  en  parchemin,  sans  couverture. 

61.  Ung  commenchant  :  Adjulorium  nostrum  in  notnine. 

62.  Parabole  Solomonis;  couvert  de  blancq. 

63.  Ung  aultre  commenchant  :  Benediclione  matulinarum. 

64.  Ung  épistolier,  commenchant  :  Dominica  prima  adventus;  tané. 

65.  Ung  processional,  commenchant  :  0  mater,-  de  blancq. 

66.  Psalterium,  en  parchemin,  avecq  notes;  tané. 

67.  Ung  aultre  commenchant  :  Nomina  provinciarum  imperii. 

68.  Une  bible,  en  parchemin. 

69.  Ung  psautlier,  en  parchemin;  couvert  de  blancq. 

70.  Ung  aultre  libvre,  commenchant  :  Magnum  omcliare. 

71.  Psalterium,  en  parchemin,  servant  au  chœur;  de  blancq 

72.  Ung  antiphonier,  en  grand  volume,  commenchant  :  Domine  jubé  me; 
couvert  de  blancq. 

73.  Ung  aultre,  commenchant  :  Legendus  sanetorum;  tané. 

74.  Ung  aultre,  en  parchemin,  commenchant  :  Sanctus,  sanctus;  de  blancq. 

75.  Ung  aultre,  en  note,  commenchant  :  Chrislus  resurgens. 

76.  Psalterium  cum  glosis,  en  parchemin;  tané. 
77-80.  Deux  libres  à  dischanter,  petis,  et  deux  grans. 
81-82.  Duo  psalteria,  vieulx,  en  parchemin. 

83.  Biblia,  en  parchemin. 

84.  Vita  Chrisli,  en  pappier;  de  tané. 

85.  Breviarium,  en  parchemin. 

86.  Autre,  en  parchemin,  commenchant  :  Sabbalo  sancte  Pasche,-  blanc. 

87.  Autre,  en  parchemin  :  In  die  sancte  Pasche;  noir. 

88.  Ung  libvre,  en  parchemin,  commenchant  :  In  die  sancti  Andrew  apostofi. 

89.  Psalterium  velus;  couvert  de  rouge.    ' 

90.  A liud  psalterium,  en  parchemin,  rouge. 

91.  Theologorum  conclusiones,  en  parchemin;  tané. 

92.  Ung  en  parchemin,  commenchant  :  Proprietas  rerum. 

93.  Ung  aultre,  commenchant  :  Prologus  relractalionum. 

94.  Calolicum,  en  pappier,  avec  plusieurs  autres  livres  nullius  valoris. 

95.  Ung  libvre,  en  papier,  escript  à  la  main  :  Incipiunl  colleclanea. 

96.  Biblia,  en  parchemin,  en  petit  volummc. 

97-146.  Ung  libvre  :  De  vita  et  honeslate  clericorum,-  cum  aliis  quadraginla 
novem  pauci  valoris.  » 


—   J04  — 


Objets  d'art  divers. 


«  Ung  tableau,  en  bois,  aveeq  ung 
crucifix  et  deux  larrons. 

Ung  crucifix  de  bois  sans  croix. 

Une  aultre  en  la  croix. 

Ung  crucifix  en  ung  tableau  de  bois 
rompu. 

Ung  sainct  Micbiel,  en  bois. 

Ung  image  d'alcbâtre. 

Ung  aultre  de  mesme  avecq  la  teste 
rompue. 

Ung  angle  de  bois  doré. 

Ung  petit  angle  [ange]  avecq  ung  bas- 
ton  de  bois. 


Deux  images  tenans  ensemble  :  Nostre- 
Dame  et  sainle  Anne,  de  bois  doré. 

Ung  esgle  [aigle],  de  bois  doré. 

Ung  tableau  de  bois  contenant  Nostre- 
Dame,  descollé  par  le  milieu, 

Ung  tableau  de  bois  où  est  ung  Dieu 
de  pierre  tenant  sa  croix. 

Ung  tableau  où  est  escript  au  pied  : 
Cy  gist  vénérable  et  discrète  per- 
sonne né  Laurens  Vasset. 

Ung  grand  tableau  à  deux  feulles  [vo- 
lets], auquel  y  a  ung  couronnement, 
de  Nostre-Dame  doré. 


Ung  image,  de  bois,  de  Nostre-Dame     Ung  image  de  Nostre-Seigneur  lyé  à 


ayant  ung  manteau  bleu. 

Ung  Dieu,  de  bois,  attaché  à  la  cou- 
lumme. 

Ung  rond  de  bois  où  est  paincte 
Nostre-Dame. 

Ung  tableau  de  terre  ayant  ung  cru- 
cifix avecq  les  deux  larrons. 

Ung  petit  sainct  Anthoine. 


l'estacque  [poteau]. 

Une  Nostre-Dame  de  Pitiés 

Ung  fœullet  ayant  l'Aparition  de  Dieu 
à  sainct  Pierre. 

Ung  tableau  de  bois  où  est  la  Vendi- 
tion  de  Joseph,  doré. 

Ung  tableau  auquel  est  painct  Nostre- 
Dame,  avecq  deux  fœulles. 


Ung    prophète,   de  bois  doré,  avecq     Quatre    fœulles     de    bois    en    plate 


ung  billet  sur  son  bras. 
Une  Magdelaine,  de  bois  doré. 
Une  Magdelaine  dorée,  en  ung  casse 

de  ivoire. 
Ung  image  de  sainct  Christophle  et 


paincture;  l'ung  de  la  Prinse  Nos- 
tre-Seigneur,  l'aultre  de  la  Résur- 
rection; le  iï j**  quant  il  fut  prins 
des  Juifz;  le  iiije  quant  il  apparut 
à  saint  Thomas. 


sainct  Anthoine  en  ung  fœuillet  de  Ung  aultre  ayant  Dieu  avecq  Pilate. 

bois.  Quatre  petis  tableau  de  toille,  en  bas  : 
Une  image  de  pierre  blanche  ayant         le  je,  sainct  Hiéromme;  le  ije,  sainct 

deux    clous    es    espaulles    et   ung         Jehan-Baptiste;  le  iije,saincle  Barbe; 

libvre  en  la  main.  le  iiijc,  Magdelaine. 

Deux  angles,  de  cuvre,  dont  l'ung  n'a  Ung  petit  angle  doré,  en  bois. 

pont  d'elles.  Ung  sainct  Jacques  avecq  son  baston. 

Une  image  de  Nostre-Dame,  d'albâtre.  [Ina  Magdelaine,  en  bois  doré. 

Une  aultre  plus  petite  de  Nostre-Dame,  Ung  fœullet  de  tableau  où  est  saincle 

de  bois  doré.  Catherine. 


—  105  — 


Ung  prophète  avecq  ung  baston  vert. 
Une  Magdelaine,  en  une  laïette  de  bois. 
Une  saincte  Barbe,  en  une  laïette. 
Ung  crucifix  de  bois  avecq  ung  petit 

y  pendant. 
Un  Salvator,  en  plate  paincture. 
Ung  image  de  bois  tenant  ung  libvre 

en  sa  main. 
Ung  Nostre-Seigneur  tenant  ung  calix 

en  sa  main. 
Une  Nostre-Dame,  en  bois. 
Quatre  images  de  bois  doré  tenant 

ensemble. 
Trois  Maries,  de  bois  doré. 
Une  Nostre-Dame  de  Pitié. 
Visitation  Nostre-Dame,  de  bois  doré. 
Une  saincte,  encassé  en  voire. 
Ung  Dieu  lyé  à  la  columme. 
Une  Nostre-Dame  de  Pitié  aux  pied 

d'une  croix  doré. 
Ung  crucifix,  en  bois  doré. 
Trois  images  de  bois  doré. 
Ung  sainct  Nicolas,  de  bois  doré. 
Une  Nostre-Dame,  en  une  laïette  de 

bois. 
Ung  saint  Claude,  encassé  en  voire. 
Ung  Ecce  Homo,  en  voire. 
Une  petite  Nostre-Dame,  encassé,  en 

voire. 
Une  saincte  Cécile,  de  bois  doré. 
Une  Nostre-Dume  et  saincte  Anne  en- 
cassé en  voire. 
Une  Nostre-Dame  de  Pitié,  encassé  en 

ung  voire  rompu. 


Une  Nostre-Dame  des  Sept-Doleurs,  en 

bois. 
Ung   crucifix   avecq    deux   angles  et 

trois  images. 
Ung  crucifix  doré,  avecq  deux  fœulles. 
Une  saincte  Barbe,  doré,  en  bois,  avecq 

deux  feulles. 
viij  images  de  petit  Jésus,  les  cincq  à 

chemises  et  les  autres  sans. 
Une  saincte  Anne,  dorée. 
Une  Nostre-Dame  en  ung  tableau. 
Ung  Dieu  descendu  de  la  croix. 
Ung  saincte  Barbe  en  ung  tableau. 
Une  paincture  en  pappier  avecq  ung 

crucifix. 
Ung  crucifix,  en  toille. 
Ung  fœulle  d'une  table  d'autel  ayant 

deux  évesques  et  ung  angle. 
Ung  Nostre-Dame,  Jésus  en  ses  braez. 
Une    Nativité    Noslre- Seigneur,    en 

bois. 
Ung  Dieu  de  Pitié  et  Nostre-Dame,  en 

bois. 
Une  Notre-Dame  ayant  Jésus  devant 

elle. 
Une  aultre  plus  grande  ayant  Jésus 

en  ses  bras. 
Ung  Salvator-Mundi,  en  bois. 
Le  Baptesme  Jesu-Christ. 
Ung  tableau  de   bois  où   est  painle 

l'image  de  la  Vierge  Marie,  faicte  à 

l'imitacion  de  celle  de  sainct  Luc 

» 

où  est  escript  en  bas  :  Ave  Maria.  » 


106 


§  65.  Armes  de  guerre. 

Sommaire.  Inventaire  des  pièces  d'artillerie  existant  à  Ath,  en  1716.  —  Leurs 
noms.  —  Leur  poids.  —  Fondeurs  :  Kelleri  Tiguro  Helvetii,  Bérenger  de 
Falize,  Jean  Sithof,  Ouderogge,  Nieupoort,  Jean  et  Bartholomé  Caulhals, 
Lambert  Borguerinx  et  Jacques  Perdrix. 

Inventaire  des  pièces  d'artillerie  existant  a  ath,  en 
1716.  —  Cet  inventaire  offre  pour  l'histoire  des  armes  de 
guerre  des  renseignements  curieux;  car  il  indique  à  la  fois 
le  nom  et  le  poids  de  chaque  pièce,  le  nom  du  fondeur 
et  la  localité  où  la  fonte  a  eu  lieu.  Ce  document  est  joint  au 
compte  de  Jacques  Bouchette,  munitionnaire  de  la  ville 
d'Ath,  de  \  725  à  1 733,  qui  fait  partie  du  supplément  à  l'in- 
ventaire des  registres  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Ar- 
chives du  royaume. 

1.  «  Une  pièce  d'artillerie  de  bronze,  de  12  livres  de  calibre,  aux  armes  de 
France,  nommé  l'Agissant,  pesante  2,960  liv.,  fondue  à  Douay,  par  Keleri 
Tiguro  Helvetii,  l'an  1680. 

2-7.  Six  pièces  d'artillerie  de  bronze,  de  12  liv.,  aux  armes  de  France, 
toutes  six  fondues  à  Douay,  par  Bérenger  de  Falize;  la  lre  nommée  l'Espahy, 
pesante  2,84-0  liv.,  l'an  1696;  la  2e,  nommée  l'Horrible,  pesante  2,720  liv., 
l'an  1699;  la  3e,  nommée  l'Artiste,  pesante  2,800  liv.,  l'an  1696;  la  4e, 
nommée  la  Iiabillardc,  pesante  2,950  liv.,  l'an  1697;  la  5e,  nommée  le  Ques- 
teur, pesante  2,840  liv.,  l'an  1696,  et  la  6e,  nommée  le  Chalumeau,  pesante 
2,940  liv.,  fondue  l'an  1699. 

8-9.  Deux  pièces  d'artillerie  de  bronze,  de  12  liv.,  aux  armes  d'Hollande; 
la  lre  pesante  3,740  liv.,  fondue  à  Rotterdam,  par  Ouderogge,  l'an  1703; 
la  2e,  pesante  3,635  liv.,  fondue  à  La  Haye,  par  Nieupoort,  la  même  année. 

10-12.  Trois  pièces  d'artillerie  de  bronze,  de  10  liv.,  aux  armes  d'Espagne  : 
la  l«"e,  fondue  à  Bruxelles,  par  Jean  Sithof,  l'an  1627,  et  pèse  2,298  liv.; 
la  2e,  fondue  à  Malines,  par  Jean  Sithof,  l'an  1634,  et  pèse  2,550  liv.,  et 
la  3e,  pareillement  fondue  à  Malines,  par  Jean  Sithof,  l'an  1634,  et  pèse 
2,525  liv. 


—  107  — 

15-17.  Quatre  pièces  d'artillerie  de  bronze,  de  8  liv.  de  calibre,  aux  armes 
de  France,  toutes  quatre  fondues  à  Douay  :  la  1™,  nommée  le  Carme,  l'an  1689, 
par  Kelleri  Tiguro  Helvetii,  et  pèse  2,040  liv.;  la  2e,  nommée  le  Mineur,  fon- 
due Tan  1697,  par  Bérenger  de  Falize,  et  pèse  2,110  liv.;  la  3e,  nommée  le 
Marmouset,  Tan  1690,  par  Keleri  Tiguro  Helvetii,  et  pèse  2,090  liv.;  la  4e, 
nommée  l'Opposant,  fondue  Tan  1690,  par  Kelleri  Tiguro  Helvetii,  et 
pèse  2,1 10  liv. 

18-21.  Trois  pièces  d'artillerie  de  bronze,  de  5  liv.,  aux  armes  d'Espagne, 
toutes  trois  fondues  à  Matines  :1a  lre,  pesante  2,210  liv.,  l'an  1701,  par  Bar- 
tholomé  Caulliats;  la  2e,  pesante  2,130  liv.,  fondue  l'an  1699,  par  le  même 
maistre;  et  la  3e,  pesante  2,132  liv.,  fondue  l'an  1672,  par  Jean  Caulhals. 

22-36.  Quinze  pièces  d'artillerie  de  bronze,  de  4  liv.,  aux  armes  de  France, 
toutes  fondues  à  Douay  :1a  lre,  nommée  la  Princesse,  l'an  1689,  par  Kelleri 
Tiguro  Helvetii,  et  pèse  1,293  liv,;  la  2e,  nommée  le  Suspect,  l'an  1696,  par 
Bérenger  de  Falize,  et  pèse  1,130  liv.;  la  3e,  nommée  le  Rossignol,  l'an  1693, 
par  Kelleri  Tiguro  Helvetii,  et  pèse  1 ,370  liv.  ;  la  4e,  nommée  la  Joalière, 
l'an  1702,  par  B.  de  Falize,  et  pèse  1,283  liv.;  la  5e,  nommée  l'Enguillc,  et 
est  une  courte  pièce  fondue,  l'an  1676,  par  Kelleri  Tiguro  Helvetii,  et 
pèse  870  liv.;  la  6e,  nommée  la  Sagesse,  l'an  1703,  par  B.  de  Falize,  et 
pèse  1,250  liv.;  la  7e,  nommée  le  Canard,  fondue  par  B.  de  Falize,  Tan  1702, 
et  pèse  1,306  liv.;  la  8e,  nommée  l'Écervelê,  fondue  parB.  de  Falize,  l'an  1696, 
et  pèse  1,177  liv.;  la  9e,  sans  nom,  fondue  l'an  1676,  par  Keleri  Tiguro  Hel- 
vetii, et  pèse  1,320  liv.;  la  10e,  pareillement  sans  nom,  et  est  une  courte  pièce 
fondue,  l'an  1676,  par  Kelleri  Tiguro  Helvetii,  et  pèse  837  liv.;  la  11e,  nom- 
mée la  Truitte,  et  est  une  courte  pièce  comme  la  précédente,  aussi  fondue 
par  le  même  maistre,  la  même  année,  et  pèse  870  liv.;  la  12e,  nommée  la 
Capacité,  fondue,  l'an  1703,  par  B.  de  Falize,  et  pèse  1,270  liv.;  la  13e,  nom- 
mée la  Valeur,  fondue  par  le  même  maistre  l'an  1702,  et  pèse  1,269  liv.; 
la  14«,  nommée  l'Abandonné,  fondue,  l'an  1694,  par  Kelleri  Tiguro  Helvetii, 
et  pèse  1,317  liv.;  et  la  15e,  nommée  le  Plongeon,  fondue,  l'an  1694,  par  Kel- 
leri Tiguro  Helvetii,  et  pèse  1,190  liv. 

37-41.  Cincq  courtes  pièces  d'artillerie  de  bronze,  de  4  liv.,  aux  armes  de 
France,  à  trois  coups,  pesant  :  la  lr«,  nommée  les  Trois  Marie.  979  liv.;  la  2e, 
nommée  le  Trident,  995  liv.;  la  3e,  nommée  la  Déesse  Hécate,  931  liv.;  la  4e, 
nommée  les  Eveillées,  956  liv.;  et  la  5e,  nommée  la  Chimère,  1,000  liv.; 
toutes  cincq  sans  aucune  marque  du  lieu  ni  de  l'année  de  leur  fonte. 

42-46.  Six  pièces  d'artillerie  de  bronze,  de  3  liv.,  aux  armes  d'Espagne  : 


—  108  — 

la  ire,  marquée  Ex">  sur  le  second  renfort,  fondue  à  Bruxelles,  par  Lambert 
Borguerinx,  l'an  1672,  et  pèse  1,104  liv.  ;  la  2e,  marquée  Ex<-<>  sur  le  second 
renfort,  fondue  à  Bruxelles  (1),  par  Jacobus  Perdrix,  l'an  1672,  et  pèse 
1,038  liv..  la  5e,  marquée  Exi0  sur  le  second  renfort,  fondue  à  Bruxelles, 
par  Lambert  Borgerinx,  Tan  1672,  et  pèse  1,065  liv.;  la  4e,  fondue  à  Malines, 
par  Jean  Cauthals,  l'an  1658,  et  pèse  1,068  liv.;  la  5e,  marquée  Exl°  sur  la 
platte  bande  de  la  culasse,  fondue  à  Malines,  par  Jean  Cauthals,  l'an  1672,  et 
pèse  1,062  liv.;  la  6*,  marquée  Exl°  sur  le  second  renfort,  fondue  à  Bruxel- 
les, par  Lambert  Borguerinx,  l'an  1672,  et  pèse  1,075  liv.v 

47-48.  Deux  pièces,  de  3  liv.,  aux  armes  de  France,  toutes  deux  fondues  à 
Douay,  l'an  1676,  par  Kelleri  Tiguro  Helvetii;  la  lre,  nommée  le  Gefin,  pe- 
sant 980  liv.,  et  la  2e,  sans  nom,  880  liv. 

49-50.  Deux  mortiers  de  bronze,  aux  armes  de  France,  d'environ  13  pou- 
ces de  diamètre  ou  75  liv.  steens  [de  pierres],  tous  deux  fondus  à  Douay, 
par  B.  de  Falize  :  le  1er,  pesant  1,804  liv.,  l'an  1702,  et  le  2«,  pesant  1,500, 
l'an  1698. 

51-52.  Deux  mortiers  de  bronze,  aux  armes  d'Hollande,  d'environ  12  pou- 
ces de  diamètre  ou  50  liv.  steens,  tous  deux  fondus  à  La  Haye,  par  Nieport, 
l'an  1703,  et  pèsent,  le  1er,  2,450  liv.,  et  le  2e,  2,360  liv. 

53-56.  Quatre  mortiers  de  bronze,  aux  armes  de  France,  nommez  mortiers 
royals,  de  6  1/2  pouces  de  diamètre,  sans  aucune  autre  marque  que  celle  de 
leurpoid,  comme  s'ensuit:  252  liv.,  249  liv.,  247  liv.  et  238  liv. 

57-60.  Quatre  hauwits  ou  obus  de  bronze,  aux  armes  d'Hollande,  tous 
fondus  à  La  Haye,  par  Niepoort  :  les  deux  premiers,  l'an  1692,  et  pèsent 
990  liv.  et  965  liv.,  et  le  3e,  pesant  1,000  liv.,  fondu  l'an  1694,  et  le  4e,  pe- 
sant aussi  1,000  liv.,  fondu  l'an  1703. 

61-72.  Douze  petits  mortiers  de  fer  à  la  Cohorne  de  16  livres  ou 
de  5  1/4  pouces  de  diamètre,  montez  sur  leur  bloc  de  bois.  » 


(1)  Dans  une  copie  de  cet  inventaire,  on  lit:  Valencicnncs. 


—  109  — 

§  66.  Protecteurs  et  amateurs  des  arts,  des  sciences 

et  des  lettres. 

Sommaire  :  Charles-Eugène,  duc  de  Wurtemberg.  —  Achats  de  tableaux,  de 
médailles,  etc.  —  Gratifications  à  des  écrivains,  à  des  peintres,  à  des  musi- 
ciens, etc. 

Charles-Eugène,  duc  de  Wurtemberg,  —  naquit  le  1 1  fé- 
vrier 1728.  Neuf  ans  plus  tard  il  entra  en  possession  du 
duché,  qui  fut  administré  par  sa  mère  jusqu'à  sa  majorité. 
A  seize  ans,  l'empereur  Charles  VI  le  déclara  majeur.  Ce 
prince  fît  fleurir  l'agriculture  dans  ses  États,  établit  des  fa- 
briques de  différentes  espèces,  ouvrit  au  commerce  des  rela- 
tions nouvelles,  modifia  les  lois,  protégea  et  développa  les 
universités  de  Tubingen  et  de  Stuttgart,  et  créa  une  biblio- 
thèque publique  dans  cette  dernière  ville.  Il  mourut  sans 
postérité  en  1793,  emportant  dans  la  tombe,  disent  les  his- 
toriens, les  regrets  et  les  bénédictions  de  tous  ses  sujets. 

Les  Archives  du  royaume,  à  Bruxelles,  possèdent  un 
petit  registre  in-folio,  intitulé  :  Spécification  de  la  dépense 
faite  et  déboursé  pour  Son  Altesse  Sérénissime  le  jeune  duc 
deWirtemberg,  etc.,  par  ordre  de  monsieur  son  gouverneur 
le  baron  de  Montlèon  à  Stouttgard.  Nous  avons  fait  de  ce 
volume  divers  extraits  qui  établissent  que  le  jeune  duc  de 
Wurtemberg  montrait  dès  son  enfance  un  goût  prononcé 
pour  les  arts,  les  sciences  et  les  lettres.  Nos  extraits  se  rap- 
portent aux  années  1740  et  1741,  ils  mentionnent  un  assez 
grand  nombre  d'écrivains,  d'artistes,  de  poëtes,  de  musi- 
ciens, etc.;  ces  détails  viendront  grossir  peut-être  la  somme 
de  renseignements  que  l'on  possède  en  Allemagne,  et  nous 
avons  cru  faire  chose  utile  en  les  insérant  dans  notre  recueil. 

1740.  «  Donne  pour  des  vers  que  le  Sr  de  Long  présenta  à  Son  Altesse 
sur  le  renouvellement  de  Tannée:  3  ducats. 

A  un  sourd  et  muet  qui  a  peint  S.  A.  à  la  plume  et  fait  des  vers  sur  la  nou- 
vel année  :  4  R.  40. 


—  110  — 

Au  musicien  Feftz  pour  des  vers  écrit:  4-10. 

Païé  à  Mr  de  Sanderaat  pour  deux  tableaux  :  200. 

Donné  à  un  nommé  Clet,  écrivain  à  la  chansellerie,  qui  a  présenté  une  re- 
quette  et  un  livre  à  S.  A  :  4-10. 

Paie  à  Thunger  uue  médaille  de  cuivre:   i. 

Au  père  Hermineguild,  capucin,  pour  un  livre  à  dire  la  messe  venant 
d'Ausbourg  :  4-10 

Paie  au  peintre  Crote  pour  six  tableaux  sur  de  la  glace  que  S  A.  la  du- 
chesse a  eu  de  présent:  50. 

Donné  pour  des  vers  de  Chrislianne-Ernest  Wilig,  de  Louisbourg  :  6-20. 

Pour  des  vers  de  Mr  Roor  d'Eslingen:  6-20. 

Pour  des  vers  du  capitaine  Riediger  et  un  slampe  :  9-20. 

Pour  des  vers  du  Sr  de  Long  :  9-20. 

Paie  au  peintre  Ferardiny  pour  deux  tableaux  et  avoir  doré  un  cadre  pour* 
l'église  :  25. 

Paie  au  secrétaire  Pferinger  pour  trois  médailles  d'argent:  12-30. 

Lorsque  S.  A.  a  mis  la  premierre  pierre  au  casernes  à  Stouttgard,  donné 
pour  mettre  dans  le  creu  de  la  pierre  une  Caroline,  une  demi-caroline,  un 
quart  de  Caroline  et  deux  demi-florins:  17-12. 

Paie  à  la  peintre  d'Ausbourg  cincqs  portrais,  le  premier  a  6  ducats  et  les 
autres  à  4  ducats  :  93. 

Donné  pour  des  vers  venant  de  Miltingen  d'Ernest-Frédéric  Kielbourg  : 
2  ducats. 

Donné  pour  des  vers  du  Sr  Vagner,  de  Merckling  :  8-30. 

Païé  au  Sr  Pferinger  un  porlrai  en  mignature  de  S.  A  par  la  peintre 
d'Ausbourg:  23-42. 

Païé  au  maître  de  chapel  Hartd  pour  une  petite  viole  d'amour  que  S.  A.  fit 
présent  à  Mr  de  Gourcy:  50. 

Païé  un  portrai  de  S.  A.  le  duc  Charle-Alexandre  :  14. 

Donné  pour  assister  à  rebâtir  l'église  de  Lonnsingen  au  bourgemaîlre  :  100. 

Païé  au  peintre  Bauer  quatres  portrais,  un  de  S.  A.,  deux  à  mettre  des 
testes  et  un  autre  du  feu  duc  Alexandre:  48. 

Au  mesme  peintre,  pour  un  crucifix  qu'il  a  fait  présens  à  S.  A.  :  18-40. 

Donné  au  musicien  Hechc,  pour  un  chapeau  qu'il  a  perdu  dans  l'antichambre 
de  S.  A.  :  7-30. 

Donné  pour  boire  à  la  comtesse  d'Hechquingcn  {sic)  qui  apporta  un  ta- 
bleau à  S.  A.  et  autres  choses  :  7-30. 

Donné  pour  boire  au  messager  d'Hechquingcn  qui  apporta  ce  tableau:  2. 

Donné  à  un  religieux  passant  qui  fil  présent  d'un  livre  à  S  A.,  étant  avec 
un  paseport  de  l'empereur  :  6  ducats. 


—  111  — 

1741.  Donné  pour  des  vers  qu'on  présenta  à  S.  A.,  de  Majer,  d'Esling  : 
4-45. 

Paie  à  l'orfèvre  Moreau  pour  deux  médailles,  une  d'or  :  52. 

Paie  à  un  peintre  qui  a  peint  deux  portrais  pour  S.  A.  :  50. 

Payé  à  Godet  pour  avoir  netoïé  trois  tableaux  :  7-30. 

Donné  au  maître  organiste  Stirle  :  12-30. 

Paie  au  peintre  Weisbrode,  pour  avoir  doré  un  cadre  pour  le  portrait  de 
S.  A.  le  duc  Charle-Alexandre  :  14. 

Pourdouzes  médailles  d'argent  au  sieur  Egler:  75. 

Paie  un  cadre  de  portrai  de  S.  A.  le  duc  Charle-Alexandre  :  8-20. 

Au  peintre  Kleine,  pour  un  portrait  qu'il  a  fait  de  S.  A.  (une  copie)  :  34. 

Pour  des  vers  de  Philippe  Keller,  de  Tubingen  :  5. 

Pour  des  vers  et  un  livre  du  secrétaire  Biirck:  6. 

Pour  une  copie  en  mignature  du  feu  duc  Charle-Alexandre  :  20. 

Paie  au  juif  Drach,  pour  deux  médailles  :  3-30. 

Donné  pour  des  vers  qui  furent  présenté  à  S.  A.  de  Jean-Frédéric  Hiller, 
théologien  :  4-40.  » 


§  67.  Écrivains,  chroniqueurs ,  historiographes ,  etc. 

Sommaire  .•  Christine  de  Pisan.  —  Bertrand  de  la  Broicquière.  —  Jean  Man- 
sel.  —  Liévin  Stuaert,  relieur  brugeois   —  Ad.  de  Wiele.  —  H.-C.  Agrippa. 

—  L.  Goethals  ou  Panagathus.  —  J.  et  P.  Oudegherst.  —  Josse  Damhou- 
dere.  —  Martin  Snouckaert.  —  Ch.  et  Ph.  de  l'Espinoy.  —  Gérard  Sacré. 

—  Fr.  Haraeus  ou  Verhaer.  —  P.  Beaucourl  de  Noortvelde.  —  J.  Ermens. 

Christine  de  Pisan.  —  Mr  le  comte  de  Laborde  a  publié 
dans  les  Ducs  de  Bourgogne,  Preuves,  t.  Ier,  p.  16,  n°  63, 
un  extrait  d'un  compte  de  1406  qui  concerne  les  rapports  de 
cette  femme  célèbre  avec  les  ducs  Philippe  le  Hardi  et  Jean 
sans  Peur.  Voici  une  note  qui  nous  apprend  que  Christine 
de  Pisan  présenta,  le  18  mai  1408,  un  magnifique  volume  à 
Antoine  de  Bourgogne,  duc  de  Brabant  et  de  Limbourg,  et 
qu'elle  reçut  de  ce  prince  une  gratification  de  20  livres. 

Mr  Kervyn  de  Lettenhove  a  consacré  à  Christine  de  Pisan 
un  long  chapitre  dans  son  Froissart  (t.  1er,  p.  307). 


—    112  — 

«  Ende  jouffrouwen  Kerstinen  van  Pizan,  woenende  te  Parys,  dewelc  Minen- 
heere  gepresenleert  had  eenen  altescoenen  boec ,  bi  ghiften  hair  gedaen  den 
xviijen  dach  van  der  maent  van  meye  (xiiijc  viij)  (1).  » 

De  la  Broicquière  (Bertrand),  —  gentilhomme  natif  de 
la  Guyenne,  seigneur  de  Vieux-Château,  est  l'auteur  d'une 
relation  de  voyage  en  Orient,  qu'il  exécuta  par  ordre  de 
Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  en  1432,  dont  il  était 
alors  conseiller  et  premier  écuyer  tranchant.  Voici  quelques 
notes  pour  servir  à  la  biographie  de  ce  seigneur.  Au  mois 
d'octobre  1441,  Philippe  le  Bon  lui  confia  les  fonctions  de 
capitaine  et  écoutète  de  la  ville  de  Gouda.  Le  25  septembre 
1444,  après  le  décès  du  seigneur  de  Commines,  il  fut  mis 
en  possession  de  l'office  de  capitaine  du  château  de  Rupel- 
monde.  Voici  une  aventure  qui  lui  arriva  pendant  qu'il  oc-, 
cupait  cette  dernière  charge.  Il  «  avoit,  par  ses  serviteurs, 
»  archiers  et  gens  de  guerre,  le  lundi  devant  le  Penlhecouste 
»  m  cccc  xlix,  fait  prendre  »  Henri  de  Blyterswyck,  mar- 
chand allemand,  qui  s'imaginait  avec  raison,  qu'en  vertu 
des  privilèges  accordés  à  la  nation  allemande  en  Flandre,  il 
pouvait  y  faire  le  commerce  des  draps  d'Angleterre.  L'ar- 
restation avait  eu  lieu  «  sur  le  terrouoir  de  Waze,sur  le  pas- 
»  sage  de  l'EscauIt  pour  aler  de  Flandre  à  Anvers.  »  Ber- 
trand de  la  Broicquière  a  l'avoit  fait  mener  au  chastel  de 
»  Rupelmonde  et  illec  l'avoit  mis  et  fait  tenir  es  fers  comme 
»  ung  larron  ou  meurtrier;  lui  avoit  osté  de  fait  et  de  force, 
»  sans  cognoissance  ou  jugement  de  loy,  une  tasse  où  il  avoit 
»  xiiij  nobles  d'Engleterre,  de  v  estrelens  pièce,  ij  livres  de 
»  gros  de  Flandres  et  xlj  solz  de  gros.  » 

Malgré  les  réclamations  du  marchand,  le  capitaine  du 
château  de  Rupelmonde  ne  voulut  pas  le  relâcher  même  sous 
caution.  Cependant  un  négociant  de  Cologne,  ami  du  pri- 


(1)  Registre  n°  2394  (1408-1409)  delà  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 


—  115   — 

sonnier,  promit  de  payer  les  50  écus  d'or  que  réclamait 
B.  de  la  Broicquière,  sous  timbre  ou  prétexte  de  dépenses  de 
nourriture  faites  par  H.  de  Blyterswyck,  pendant  cinquante 
jours  de  détention.  Quatre  marchands  du  pays  de  Flandre 
interposèrent  leurs  bons  offices,  et  le  prisonnier  fut  mené 
sous  bonne  escorte  à  Bruges;  mais  n'ayant  pas  su  se  procu- 
rer la  somme  demandée  par  son  geôlier  pour  son  élargisse- 
ment, il  fut  conduit  au  château  de  Nieuport  qui  était  aussi 
confié  à  la  garde  de  B.  de  la  Broicquière,  et  ne  put  être  mis 
en  liberté  qu'en  vertu  d'une  ordonnance  du  conseil  du  duc 
de  Bourgogne,  du  2  août  1449,  et  moyennant  une  caution 
de  3,000  écus  d'or.  Le  marchand  en  appela  alors  à  Philippe 
le  Bon,  qui,  par  sentence  rendue  à  Bruxelles,  en  son  grand 
conseil,  le  20  mars  1452  (n.  st.)  seulement,  renvoya  le 
capitaine  de  Rupelmonde  de  la  plainte  portée  contre  lui,  en 
ordonnant  toutefois  la  restitution  au  plaignant  des  objets  qui 
lui  avaient  été  pris,  et  condamnant  ce  dernier  à  payer  200 
écus  d'or,  de  48  gros  de  Flandre,  au  profit  du  duc  (i). 
Singulière  justice  de  monseigneur  de  Bourgogne  ! 

«  Audiencier  et  contrôleur  de  nostre  chancellerie,  délivrez  franchement  à 
nostre  amé  et  féal  conseiller  et  escuïer  trenchant  Bertrandon  de  la  Broquiére, 
deux  lettres  des  offices  de  capitaine  et  escoutète  de  nostre  ville  de  la  Goude, 
que  nagaires  nous  lui  avons  donnez.  Fait  à  Hesdin,  le  xxiije  jour  d'octobre  mil 
cccc  xlj,  Puelippe  (2).  » 

Deux  exemplaires,  dont  un  avec  enluminures,  clu  Voyage 
de  Bertrand  de  la  Broicquière,  existaient  dans  la  librairie 
des  ducs  de  Bourgogne  en  1467  (3);  on  retrouve  le  plus  beau 


(1)  L'original  de  cette  senlence  où  sont  consignés  tous  ces  détails,  existe 
dans  la  collection  des  acquits  des  comptes  de  la  recette  générale  des  finances, 
aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Original,  dans  la  collection  des  acquits  des  comptes  des  droits  du  grand 
sceau,  ibidem. 

(3)  Barkois,  Bibliothèque  prolypographiqnc,  nos  1525-1320  et  1752. 


—  114   — 

mentionné  dans  les  inventaires  de  1 577  et  de  1 797  (i)  :  il  a 
disparu  depuis.  Van  Prael  (2)  et  Barrois  (3)  attribuent  cette 
copie  à  Jean  Miélot.  Voici  le  titre  que  l'inventaire  de  1487 
lui  donne  et  la  description  qu'il  en  fait:  «  Un  grand  volume 
©couvert  de  cuir  noir,  atout  deux  cloans  de  léton  et  cinq 
»  boulons  sur  chascun  costé,  historié  et  intitulé  :  Ce  twtftge 
»îre  ©ultre-mer  in  rog  |Jl)tltfpc  ire  ttatob,  et  le  ratage 
»!3ertrattî>0n  ire  la  fJracqutère;  commencbant  au  second 
«feuillet  :  Be  toutes  $ax&  gens,  et  finissant  au  dernier  : 
»3e  supplie  jqu'tl  nte  &oit  par&omté.  »Van  Praet  a 
transcrit,  dans  sa  Notice  sur  Colard  Mansion,  le  commen- 
cement de  ce  voyage,  où  l'auteur  fait  connaître  son  Ifeu 
de  naissance,  ses  titres  et  qualités,  et  déclare  que  c'est  le 
duc  Philippe  le  Bon  qui  lui  a  ordonné  de  rédiger  ses  notes- 
sous  forme  de  narration. 

Le  Voyage  de  Bertrand  de  la  Broicquière  est  un  docu- 
ment très-important  :  notre  savant  ami  Schayes  se  proposait 
de  le  publier  d'après  la  copie  qui  en  existe  à  la  Bibliothèque 
impériale,  à  Paris.  Mr  le  comte  de  Laborde  en  a  aussi 
annoncé  la  publication  depuis  1849  (4).  Ce  voyage  a  été 
entrepris  par  ordre  de  Philippe  le  Bon,  dans  un  temps  où 
ce  prince  avait  l'intention  de  faire  une  expédition  contre 
les  Turcs. 

Mansel  (Jean).  —  Le  nom  de  l'auteur  de  la  Fleur  des 
histoires,  volumineuse  compilation  qui  n'a  jamais  été  livrée 
à  l'impression,  est  parfaitement  établi,  puisqu'il  s'est  chargé 
lui-même  de  l'apprendre  au  lecteur.  En  effet,  à  la  fin  du 


(!)  Marchai,,  Catalogue  des  manuscrits  de   la  Bibliothèque  de  Bourgogne, 
t.  1er,  p.  2j2. 

(2)  Notice  sur  Colard  Mansion,  p.  118. 

(3)  Loc.  Ci/.,  p.  ii. 

(i)  Les  Ducs  de  Bourgogne,  Preuves,  t.  Ier,  p.  ex,  noie. 


—  115  — 

manuscrit  n°  9232  de  la  Bibliothèque  de  Bourgogne,  on 
lit  dix  strophes  qui  renferment  tout  le  secret,  c'est-à-dire 
le  nom  de  l'écrivain  et  le  titre  de  l'ouvrage.  Jean  Mansel  a 
pris  soin  d'en  donner  la  clef,  car  ces  strophes  sont  suivies 
d'autres  vers,  qui  ont  été  publiés,  du  reste,  par  le  baron  de 
Reiffenberg  (i),  et  que  nous  jugeons  inutile  de  reproduire 
ici,  dans  lesquels  il  dit  qu'il  faut  prendre  la  première  lettre 
de  chacun  de  ces  vers,  les  assembler,  et  que  leur  réunion 
offre  ce  quatrain  qui  termine  les  essais  poétiques  de  l'auteur: 

«  Jehan  Mansel  composa  ce  livre, 
Nommé  des  Histores  la  Fleur. 
Celuy  qui  de  tous  les  maulx  délivre 
Lui  soit  loïer  de  son  labeur.  » 

L'auteur  du  Catalogue  de  la  Bibliothèque  du  duc  de  la 
Vallière,  qui  fut  vendue  en  1784,  dans  une  annotation  à  la 
suite  d'un  exemplaire  incomplet  de  la  Fleur  des  Histoi- 
res (Supplément,  n°  4563),  avança  que  Jean  Mansel  était 
de  Hesdin,  et  qu'il  avait  compilé  cet  ouvrage  par  ordre  de 
Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  auquel  il  le  présenta. 
MM.  A.  Leglay  (2)  et  Paulin  Paris  (3),  entre  autres,  ont 
accepté  cette  opinion.  De  la  Serna  (4)  a  cru  que  la  compo- 
sition de  la  Fleur  des  Histoires  remontait,  selon  loule 
apparence,  au  temps  du  duc  Philippe  le  Hardi,  et  a  puisé 
la  preuve  de  cette  assertion  dans  l'inventaire  des  livres  de 
Jean,  duc  de  Berry  et  d'Auvergne,  où  il  est  fait  mention 
d'un  volume  portant  le  même  titre,  qui  lui  fut  donné  par 
son  frère  le  duc  de  Bourgogne.  Le  baron  de  Reiffenberg  a 
adopté  celte  dernière  version,  et  a  cherché  à  l'appuyer  par 
le  texte  même  de  Jean  Mansel,  dont  les  dernières  lignes  se 


(1)  Nouvelles  Archives  historiques  des  Pays-Bas,  t.  VI  (1832),  p.  2. 

(2)  Catalogue  des  manuscrits  de  Cambrai,  n°  763. 

(3)  Les  manuscrits  françois  de  la  Bibliothèque  du  Boi,  t.  Ier,  p.  59. 

(4)  mémoires  sur  la  Bibliothèque  dite  de  Bourgogne,  p    10. 


—  116  — 

rapportent,  d'après  lui,  à  l'année  1597.  Mais  il  y  a  là  une 
erreur,  dont  voici  la  source. 

L'Inventaire  des  livres  de  Jean,  duc  de  Berry,  qu'a  publié 
Barrois,  en  1830  (i),  mentionne  la  Fleur  des  histoires  de  la 
terre  d'Orient,  qui  est  un  ouvrage  tout  différent  (2);  une  an- 
notation de  1416  dit  que  ce  volume  fut  donné  au  duc 
en  14-02,  par  Philippe  le  Hardi,  et  en  effet  ce  livre  figure 
dans  l'inventaire  delà  bibliothèque  de  ce  dernier  prince (3). 
On  retrouve  le  même  ouvrage(n°  426)  dans  la  bibliothèque 
du  Louvre,  sous  Charles  V,  dont  l'inventaire,  fait  en  1373, 
a  été  publié  en  1836. 

Jean  Mansel  était  véritablement  de  Hesdin,  et  cette  par- 
ticularité n'avait  pas  échappé  à  Jean  Senebier,  dans  son 
Catalogue  raisonné  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  de 
Genève,  imprimé  en  1779,  par  conséquent  avant  la  vente  * 
des  livres  du  duc  de  la  Vallière.  Il  rapportée  la  p.  327  un 
extrait  du  prologue  du  premier  volume  de  la  Fleur  des  His- 
toires, que  l'on  conserve  à  Genève,  et  qui  est  conçu  en  ces 
termes  :  «  Cy  commence  le  livre,  intitulé  :  la  Fleur  de  toutes 
»  histoires,  compilé  par  honnorable  homme  Jehan  Mansel, 
»de  Hesdin,  au  commandement  de  très-hault  et  très-puis- 
»sanl  prince  Philippe,  duc  de  Bourgoigne,  etc.  »  On  lit  en- 
core dans  le  Catalogue  d'une  partie  des  livres  composant  la 
Bibliothèque  des  ducs  de  Bourgogne,  par  Mr  G.  Peignot, 
dont  la  première  édition  fut  publiée  en  1850,  et  la  seconde 
en  1841  (4)  :  la  Fleur  de  toutes  les  Ystoires  compilée  par 
Jehan  Mensel,  de  Hesdin,  enrichie  d'ymaiges,  fait  au  com- 


(1)  Bibliothèque  protypographique,  p    90. 

(2)  Inventaire  ou  catalogue  des  livres  de  l'ancienne  Bibliothèque  du  Louvre, 
fait  en  l'année  1373,  par  Gilles  Mallet,  p.  82;  —  Peignot,  Catalogue  d'une 
partie  des  livres  composant  la  Bibliothèque  des  ducs  de  Bourgogne,  etc. 
Dijon,  1841,  p.  45. 

(3)  Peignot,  Loc.  cit. 

(4)  P.  i;>. 


—   117  — 

mandement  de  Philippe  le  Bon,  en  1430;  gros  vol.  in-fol. 
sur  vélin.  Avant  de  passer  outre  et  de  fournir  de  nouvelles 
preuves  que  Jean  Mansel  était  de  Hesdin,  en  Artois,  patrie 
de  David  Aubert  et  de  différents  autres  compilateurs,  scri- 
bes, traducteurs  et  enlumineurs  qui  furent  au  service  des 
ducs  de  Bourgogne,  nous  devons  consigner  ici  une  obser- 
vation que  nous  a  suggéré  l'examen  d'un  grand  nombre  de 
catalogues  descriptifs  de  bibliothèques  d'Europe,  c'est  qu'il 
n'existe  à  peu  près  nulle  part  un  exemplaire  complet  de 
l'œuvre  de  Mansel,  pas  plus  à  Bruxelles  et  à  Paris,  qu'à 
Copenhague  (i),  à  Gand  (2),  à  Genève,  à  Cambrai,  à 
Mons,  etc.  :  tous  sont  défectueux.  La  librairie  du  duc  de 
Bourgogne  en  possédait  les  quatre  volumes,  en  1467  (3), 
et  l'inventaire  de  la  librairie  de  Marie,  reine  douairière  de 
Hongrie,  dressé  en  1559,  après  sa  mort,  en  mentionne  un 
exemplaire  magnifique  en  cinq  volumes,  et  d'autres  dépa- 
reillés (4).  Dans  la  bibliothèque  du  professeur  Lammens  (s), 
qui  a  été  vendue  à  Gand,  en  1 839,  se  trouvait  un  exemplaire 
en  deux  volumes,  du  XVe  siècle,  avec  miniatures,  et  qui 
comprenait  tout  l'ouvrage;  il  a  été  adjugé  680  fr.  à  Mr  Po- 
lain,  de  Liège.  Ainsi  que  l'a  fort  bien  fait  observer  Mr  le 
baron  J.  de  Saint-Génois,  il  y  a  des  intercalations,  des  ap- 
pendices et  des  différences  notables  dans  le  texte  de  la 
plupart  des  exemplaires.  Ce  savant  rappelle,  en  décrivant  le 
manuscrit  de  la  bibliothèque  de  Gand,  que  Mr  Paulin  Paris 
a  consigné  dans  le  t.  Ier  des  Manuscrits  de  la  Bibliothèque 


(1)  Abrahams,  Description  des  manuscrits  français  de  la  Bibliothèque  de 
Copenhague. 

(2)  B°nJ.  de  Saint-Geivois,  Catalogue  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  de 
Gand,  p.  45. 

(3)  Barrois,  Bibliothèque  protypographique,  nos  716-719  et  1501-1 504. 

(4)  Bulletins  de  la  Commission  royale  d'histoire,  t.  X;  notice  de  Mr  Gaçhard, 
n°»  109,  127,  128,  129  et  104;  les  volumes  dépareillés  figurent  sous  les 
no"  271,  299  et  313. 

(5)  2e  partie,  p.  403. 

10 


—  118  — 

du  roi,  p.  65,  le  nom  d'un  Brugeois,  Liévin  Stuaert,  qui  a 
relié  les  deux  premiers  volumes  d'un  exemplaire  de  la  Fleur 
des  Histoires  abrégée,  ayant  appartenant  à  Pierre  II,  duc 
de  Bourbon,  et  dans  lequel  Mr  Paulin  croit  reconnaître  la 
main  d'un  des  scribes  des  manuscrits  employés  par  le  sei- 
gneur de  la  Gruuthuyse.  En  tète  de  ces  volumes,  on  lit  : 

Stuaert  Ctemn 

Mt  lia  ainôin 

a  Srugcs. 

Dans  le  t.  II  (i)  des  Preuves  de  son  livre  :  les  Ducs  de 
Bourgogne,  Mr  le  comte  de  Laborde  a  inséré  le  texte  d'une 
quittance  de  Hugues  de  Boulongne,  peintre  et  valet  de  cham- 
bre de  Philippe  le  Bon,  datée  du  12  juillet  1449,  par  la- 
quelle il  reconnaît  avoir  reçu  de  Jean  Mansel,  receveur  de 
Hesdin,  une  certaine  somme  qui  lui  était  due.  Ce  document 
provient  des  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille. 
Nous  avons  trouvé  dans  un  registre  des  Archives  du 
royaume  une  autre  note  qui  confirme  la  précédente  et  qui 
vint  nous  remettre  en  mémoire  cette  première  mention,  à 
laquelle  le  savant  écrivain  français  n'avait  pris  aucune 
attention,  et  nous  rappeler  le  nom  de  l'auteur  de  la  Fleur 
des  Histoires;  elle  est  ainsi  conçue  : 

«  (1470).  A  Jehan  Mansel,  nagaires  receveur  de  Hesdin,  la  somme  de  iiijc 
xxv  livres  ix  solz  ix  deniers  à  lui  deue  pour  reste  de  son  premier  compte  de  la 
recepte  du  demaine  du  bailliage  de  Hesdin,  d'une  année  finie  à  la  Saint-Jehan 
Baptiste  mil  iiijc  lxx  (2).  » 

Nous  nous  sommes  livré  depuis  à  des  recherches  dans  le 
dépôt  de  Lille,  où  est  conservée  la  majeure  partie  des 
comptes  du  domaine  de  Hesdin.  A  partir  du  compte  de 
l'année  1435-1436,  on  y  trouve  la  mention  de  deux  rentes 


(1)P.  214,  n°  4015. 

(2)  Registre  n°  1925,  f°  vc  iiijxx  x  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Ar 
chives  du  royaume. 


—   119  — 

de  30  livres  chaque,  hypothéquées  sur  le  domaine  ducal, 
payables  au  profit  de  Jean  Mansel  et  réversibles  Tune  sur 
Isabelle  de  Carnin,  sa  femme,  et  l'autre  sur  sa  fille  Isa- 
belle (1).  Le  nom  de  ce  Jean  Mansel  figure  encore  dans  le 
compte  de  1472-1473;  le  compte  suivant  ne  mentionne 
plus  que  sa  veuve;  le  même  registre  nous  apprend  qu'Isa- 
belle Mansel  était  mariée  à  cette  époque  avec  Jean  Sac- 
quespée  (2). 

Dans  les  comptes  de  la  recette  générale  des  finances  de 
1425  et  de  1438,  on  rencontre  le  nom  d'un  certain  Jean 
Mansel,  habitant  de  Hesdin  :  il  est  difficile  de  décider  si 
les  deux  mentions  se  rapportent  à  la  même  personne.  Dans 
la  première  il  est  question  d'un  cheval  qu'il  vend  au  duc  de 
Bourgogne,  alors  à  Hesdin,  pour  le  donner  à  un  chevalier 
de  Bohême  (3),  et  la  seconde  est  relative  à  la  vente  de  six 
tasses  d'argent  qu'il  fait  au  même  prince,  lequel  en  gratifie 
un  écuyer  du  nom  de  David  Rime  (4).  A  peu  près  à  la  même 


(1)  «  A  Jehan  Mansel,  aux  vies  de  lui  et  de  demoisiel  Ysabel  de  Carnin,  sa 
»  femme,  et  le  derrenier  vivant,  tout  tenant  au  xije  de  septembre:  1  livres. 

»  Audit  Jehan  Mansel,  aux  vies  de  lui  et  de  demoisiel  Ysabel,  sa  fille,  et  le 
»  derrain  vivant,  tout  tenant  au  xije  de  septembre  :  1  livres.  »  (Registre  n°  H. 
567,  f°  xlj  v°,  de  la  chambre  des  comptes;  aux  Archives  du  département  du 
Nord,  à  Lille). 

(2)  Registre  n°  H.  573,  ibidem. 

(3)«  A  Jehan  Mansel, demourant  à  Hesdin,  la  somme  de  lxxx  frans,  monnoye 
»  royal,  pour  la  vente  d'un  cheval  de  poil  rouen  que  Monseigneur  a  donné  à 
><  messire  Jehan  Teste  de  Chièvre,  chevalier  behaignon,  chambellan  de  mon- 
»  seigneur  le  régent  de  France,  si  qu'il  appert  par  mandement  de  descharge 
»  de  Monditseigneur  sur  ce  fait  donné  à  Hesdin,  le  iiije  jour  de  juillet  l'an  mil 
»  cccc  xxv.  »  (Registre  n°  F.  118,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du 
département  du  Nord,  à  Lille.  Le  double  de  ce  compte  existe  aux  Archives  du 
royaume  ) 

(&)  «  A  Jehan  Mansel,  bourgeois  de  Hesdin,  pour  six  tasses  d'argent  que 
»  monseigneur  le  duc  a  fait  prendre  et  achetter  de  luy  et  icelles  données  à 
»  David  Rime,  escuïer,  quant  il  vint  devers  Monditseigneur  lui  rapporter 
»  nouvelles  que  les  Angloiz  venoient  pour  lever  le  siège  devant  Le  Croloy, 
»  par  mandement  donné  en  sa  ville  d'Arras,  le  xije  jour  de  janvier  l'an  de 


—  120  — 

époque,  en  142e>,  Philippe  le  Bon  avait  confié  à  un  nommé 
Julien  Mansel,  la  surveillance  des  travaux  qui  s'exécutaient 
par  ses  ordres  au  château  de  Hesdin  (i). 

En  1437,  nous  trouvons  un  Jean  Mansel,  qui  était  pro- 
cureur général  d'Artois  (2),  et  qui  ne  peut  être  le  même 
que  le  Jean  Mansel,  bourgeois  de  Hesdin,  car  ces  deux 
noms  se  rencontrent  dans  le  même  compte  avec  ces  diffé- 
rentes qualifications. 

En  parcourant  les  comptes  du  domaine  de  Hesdin,  nous 
avons  rencontré  le  nom  de  Philippe  Mansel,  auquel  on  donne 
tantôt  la  qualification  de  a  houpilleur  de  Monseigneur» ,  et 
tantôt  celui  de  veneur  d'Artois  :  il  avait  8  livres  de  gros  de 
gages  par  an,  et  recevait  en  outre  1 8  livres  parisis  «  pour  le 
»  gouvernement  de  xij  chiens  courans  qu'il  a  en  garde  et  „ 
»  gouvernement  de  sondit  office  (5).  »  Philippe  Mansel  fut 
démissionné  de  ses  fonctions  de  «  houpilleur,  veneur  et  ra- 
»  chasseur  d'Artois  »,  le  8  janvier  1468  (n.  st.)  et  remplacé 
successivement  par  Philippe  du  Bos,  seigneur  de  Boyefïles, 
et  en  1471,  par  Jean  de  Rubempré,  seigneur  de  Bièvre  et 
d'Erquennes,  tous  deux  chevaliers,  conseillers  et  chambel- 
lans du  duc  de  Bourgogne  (4). 


»  grâce  mil  iiijc  xxxvij  :  lxv  liv.  de  xl  gr.  »  (Registre  n°  F.  130,  f°  ij°  xxxvj  r°, 
de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille). 

(1)  «  A  Julien  Mansel,  commis  par  monseigneur  le  duc  à  tenir  le  compte  de 
«certains  ouvrages  que  Mondilseigneur  fait  présentement  faire  en  son  chastel 
»>  de  Hesdin,  la  somme  de  mil  frans,  monnoye  royal,  ele  ,  si  qu'il  appert  par 
»  mandement  sur  ce  fait  donné  à  Lille,  le  xiije  jour  de  may  Tan  m  cccc  xxxv.  -> 
(Registre  n°  F.  118,  f°  xlij  v°,  ibidem). 

(2)  «  A  maistre  Jehan  Manssel,  procureur  général  d'Artois,  pour  voyaiges 
»  par  lui  faiz  pour  les  affaires  de  Monseigneur,  pour  ce  par  descharge  faicle 
"le  xxfi  jour  de  may  Tan  mil  iiijc  xxxviij  :  xxx  flor.  de  xxxij  gr.  »  (Registre 
»  n°F.  130  cité,  f°xxr°.  Ledoubledc  ce  compte  existe  aux Archivcsdu royaume.) 

«  A  maistre  Jehan  Mansel,  procureur  général  de  Monseigneur  en  son  pays 
•  d'Artois,  pour  liiij  jours  commenchant  le  viije  jour  d'aoust  mil  iiijc  xxxvij, 
»  qu'il  a  vacquez  à  Lille,  à  Amiens  et  autres  lieux  pour  les  besoingnemens  et 
»  affaires  de  Mondilseigneur  :  eviij  fl.  de  xxxij  gr.  >y  (Ibidem,  f°  lxxj  v°.) 

(3)  Registre  n°  II    571,  f°  xxvij  v°,  ibidem. 

(4)  Registres  n°  II.  572,  f°  xxv  v°  et  n°  II.  573,  f°  xxviij  Y*,  ibidem. 


—  121  — 

Dans  l'extrait  que  nous  avons  inséré  plus  haut  du  compte 
de  l'argentier  de  Charles  le  Téméraire,  de  1470,  Jean  Man- 
seï  est  qualifié  de  receveur  de  Hesdin;  nous  avons  été  assez 
heureux  pour  retrouver  la  commission  de  son  successeur, 
signée  le  10  août  1470,  laquelle  est  transcrite  en  tête  du 
compte  de  l'année  1469-1470,  et  qui  nous  révèle  quelques 
particularités  nouvelles,  entre  autres  que  Philippe  le  Bon 
supprima  toutes  les  recettes  du  pays  et  comté  d'Artois,  et 
les  réduisit  à  quatre  seulement,  savoir  :  Arras,Saint-Omer, 
Bélhune  et  Hesdin.  Cette  dernière  recette  fut  alors  confiée  à 
Jean  Mansel,  qui  avait  le  titre  de  conseiller,  par  lettres  paten- 
tes, datées  de  Cité-lez-Arras,  le  1 1  juillet  1 469,  avec  la  recette 
des  aides  ordinaires  et  extraordinaires;  d'autres  lettres  pa- 
tentes du  duc,  données  à  La  Haye,  lui  attribuent  140  livres 
parisis  de  gages  par  an.  Il  avait  rempli  les  fonctions  de 
receveur  des  aides  d'Artois  sous  le  règne  de  Philippe  le 
Bon.  Jean  Mansel,  dit  le  document  dont  nous  parlons,  était 
alors  avancé  en  âge,  et  fut,  sur  sa  demande  faite  à  Hesdin 
même  à  Charles  le  Téméraire,  remplacé  par  son  clerc 
nommé  Pierre  de  Saissy.  Le  rappprochement  des  dates 
nous  fait  supposer  que  l'époux  d'Isabelle  de  Carnin  dont 
nous  avons  parlé  plus  haut,  et  le  receveur  de  Hesdin  ne 
sont  qu'un  seul  individu ,  et  l'on  peut  donc  sans  hésiter 
placer  la  date  de  la  mort  de  ce  Jean  Mansel  entre  le  mois  de 
septembre  1 473  et  le  mois  de  septembre  de  l'année  suivante. 

De  nouvelles  investigations  établiront  probablement  un 
jour  le  rapport  qui  existe  entre  l'auteur  de  la  Fleur  des 
histoires  et  tous  ses  homonymes. 

Mr  A.  Le  Glay,  dans  son  Catalogue  de  la  Bibliothèque  de 
Cambrai  (n°  762),  attribue  aussi  à  Jean  Mansel  une  des 
traductions  qui  existent  de  la  vie  de  Jésus-Christ,  écrite  par 
Ludolphe  de  Saxe,  prieur  des  Chartreux  de  Strasbourg, 
vers  1330.  Nous  n'avons  trouvé  le  fait  établi  par  aucun 
renseignement  positif.  C'est  peut-être  ce  qui  a  conduit  le 


—  122  — 

chevalier  Marchai  à  mettre  sous  le  nom  de  J.  Mansel  le  beau 
manuscrit  n°  9081  de  la  Bibliothèque  de  Bourgogne,  qui 
est  un  volume  in-folio,  orné  de  grands  et  belles  miniatures 
en  grisailles,  encadrées  et  rehaussées  d'or,  à  la  fin  duquel 
on  lit  :  Cp  fine  la  table  ires  rnbrîcljes  ire  ce  présent 
Itore  contenant  la  partait,  la  résurrection  et  la  »en- 
gance  îm  îrebannaire  nastre  saubenr  et  retrempteur 
iljesn-crist.  Le  même  volume  contient  deux,  sermons  sur 
la  passion  et  la  résurrection  du  Christ,  dont  l'un  est  de 
Jean  Gerson,  chancelier  de  Notre-Dame  de  Paris;  ils  sont 
écrits  de  la  même  main,  et  également  ornés  de  grisailles. 
Ce  beau  manuscrit  date  du  règne  de  Philippe  le  Bon:  on 
n'y  trouve  pas  le  nom  de  l'auteur  auquel  la  première  partie 
est  attribuée. 

«  Charle,  etc.  A  tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut.  Comme 
par  aultres  noz  lettres  pattentes,  données  en  Cité-lez-Arras,  le  lïnzième  jour 
de  jullet  mil  cccc  soixante-neuf,  et  pour  les  causes  contenues  en  icelles,  mes- 
mement  après  ce  que,  par  l'advis  et  délibéracion  des  gens  de  noz  finances,  et 
pour  le  bien,  pourffit  et  utilité  de  nous  et  de  nostre  pays  et  conté  d'Artois, 
eusmes  aboly  touttes  les  receptes  particulières  de  nostredil  pays  et  conté 
d'Artois,  et  icelles  réduictes  et  mises  en  quatre  receptes  seullement,  assavoir  : 
Arras,  Saint-Omer,   Bétbune  et  Hesdin,  nous  eussions  commis,  ordonné  et 
estably  nostre  amé  et  féal  conseillier  Jean  Mausel  en  l'office  de  receveur  de  noz 
dcmaine  et  aydes,  tant  ordinaires  que  extraordinaires,  de  nostre  ville  de  Hes- 
din et  des  appartenances  et  appendences,  ensemble  des  aydes  ordinaires  et 
extraordinaires  de  la  ville  de  Saint-Pol  et  partie  des  villaiges  de  la  conté  dudit 
Saint-Pol,  aux  gaiges  que  pour  ce  lui  seroient  par  aultes  noz  lettres  lauxés  et 
ordonnés,  et  deppuis,  par  aultres  noz  lettres  pattenles  données  en  nostre  bos- 
tel  à  La  Haye,  en  Hollande,  luy  eussions  tauxé  et  ordonné  prendre  et  avoir  de 
nous  par  ses  mains  des  deniers  de  ladicle  recepte  pour  les  gaiges  dudit  office 
la  somme  de  vij"  livres  parisis,  monnoye  royal,  par  an,  et  il  soit  ainsy  que 
icclluy  Jehan  Mansel  nous  ait  présentement  fait  remonslrer  que,  obstant  son 
anchien  eage  et  la  foiblessect  délibitalion  de  sa  personne,  il  ne  pourroit  d'ores 
en  avant  vaquier  ne  entendre  sy  diligemment  que  meslicr  scroitet  que  de  bon 
cœur  et  voulenliers  faire  vouldroil,  en  l'exercice  dudit  office,  en  nous  sup- 
pliant très-humblement  qu'il  nous  plaise  de  nostre  grûce  commettre  en  son 
lieu  oudit  office  nostre  ami  Pierre  de  Saissy,  son  clercq,  lequel  par  longue  es- 


—  125  — 

pace  de  temps,  et  mesmement  du  vivant  de  feu  nostre  très-chier  seigneur  et 
père  (que  Dieu  absoille),  a  soubz  luy  exercé  l'office  de  recepte  des  aydes  ordi- 
naires de  nostredit  conté  d'Artois,  et  aussy  depuis  ledit  office  et  recepte  de 
Hesdin,  et  à  ceste  fin  a  résigniet  et  remiz  en  noz  mains  icellui  office  de  la  re- 
cepte de  Hesdin;  sçavoir  faisons,  etc.  Donné  en  nostre  chastel  de  Hesdin,  le  xc 
jour  de  aoust  Tan  de  grâce  mil  cccc  soixante-dix  (1).  » 

De  Wiele  (Adrien),  —  était,  en  1513,  ainsi  que  nous 
l'avons  dit  au  §  1er,  maître  d'école  des  enfants  d'honneur 
de  l'archiduc  Charles  :  très-peu  de  temps  après  il  devint  le 
secrétaire  de  ce  prince, ce  qui  est  constaté  par  les  documents 
suivants.  On  voit  d'après  ces  pièces  qu'Adrien  de  Wiele 
écrivit  pour  Marguerite  d'Autriche  les  Illustrations  de  la 
Gaule,  dont  le  premier  volume  fut  achevé  en  1  SI 4  et  le  se- 
cond au  commencement  de  l'année  suivante.  De  Wiele  les 
avait  fait  «  alluminer  »  :1a  princesse  le  gratifia  d'une  somme 
de  50  florins  d'or  du  Rhin.  Jean  le  Maire  a  fait  imprimer, 
en  1510,  1512  et  1513,  un  ouvrage  en  trois  volumes  qui 
porte  le  même  titre  (2):  ne  serait-ce  pas  l'œuvre  de  J.  le  Maire 
que  Marguerite  d'Autriche  aurait  fait  transcrire  avec  soin? 

«  Marguerite,  par  la  grâce  de  Dieu  archiducesse  d'Austrice,  etc.,  à  nostre 
amé  et  féal  chief  et  gouverneur  général  de  noz  demaine  et  finances,  le  seigneur 
et  baron  de  Montenay  et  de  Marnay,  etc.,  salut  et  dileclion.  Sçavoir  vous  fai- 
sons que  nous,  eu  sur  ce  vostre  advis,  voulons  et  vous  mandons  par  ces  présen- 
tes que  par  nostre  amé  et  féal  conseillier,  trésorier  et  receveur  général  de  toutes 
nosdictes  finances,  messire  Diégho  Flores,  vous  faites  païer  et  délivrer  à  nostre 
bien  aimé  maistre  Adrian  Wiele,  secrétaire  de  monseigneur  l'archiduc,  mon 
neveu,  la  somme  de  cincquante  florins  d'or  de  Rin,  du  près  de  xxviij  solz, 
pièce,  de  deux  gros,  monnoye  de  Flandres,  le  soit;  laquelle  somme  luy  avons 
accordée  et  ordonnée  prendre  et  avoir  de  nous  pour  une  foys  pour  et  à  cause 
du  deuxiesme  livre  et  volume  des  Illustrations  de  Gaulle  qu'il  a  escrit  et  fait 
alluminer  pour  nous;  laquelle  somme  voulons  luy  eslre  païée  à  deux  termes, 
assavoir  :  la  moitié  content  et  l'autre  moitié  quant  il  nous  délivrera  ledict  vo- 
lume patronné  comme  est  le  premier  volume  qu'il  nous  a  cy-devant  délivré, 

(1)  Registre  n«  H.  573  de  la  chambre  des  comptes  ,  aux  Archives  du  dépar- 
tement du  Nord,  à  Lille. 

(2)  Les  illustrations  de  Gaule  et  singularilez  de  Troye. 


—  124  — 

auquel  nostre  trésorier  et  receveur  général  messire  Diégho  Flores  ordonnons 
d'ainsi  le  faire  et  par  rapportant  au  premier  payement  vidimus  ou  copie  au- 
tenticque  de  cestes ,  signée  de  l'un  de  noz  secrétaires,  et  quitance  dudict 
maistre  Adrian  Wiele,  et  au  second  et  dernier  paiement  cesdictes  présentes 
et  quitance  souftïsante  d'icelui  maistre  Adrian  tant  seullement.  Nous  voulons 
ladicte  somme  de  cincquante  florins  d'or  de  Rin  ,  et  pour  la  cause  que  dessus 
estre  passée  et  allouée  es  comptes  et  rabatue  de  la  recepte  d'icelui  nostre  tré- 
sorier et  recepveur  général  messire  Diego  Flores  par  noz  aimez  et  féaulx  les 
commis  ou  à  commettre  de  par  nous  à  l'audition  de  cesdiets  comptes,  aus- 
quelz  mandons  aussy  par  cesdictes  présentes  que  ainsi  le  facent,  Sùns  aucun 
contredit  ou  difficulté;  car  ainsi  nous  plaist-il,  nonobstant  quelzconcques  or- 
donnances, restrinctions,  mandemens  ou  deffence  à  ce  contraires.  Donné  en 
la  ville  de  Brucelles,  le  xvije  jour  dumoys  de  novembre  l'an  de  grâce  mil  cincq 
cens  et  quattorze.  »  » 

«  Je  Adrian  VVillen,  secrétaire  de  mon  très-redoubté  seigneur  monseigneur 
le  prince  d'Espaigne,  confesse  avoir  receu  de  Diego  Flores,  trésorier  et  rece- 
veur général  de  madame  l'archiducesse  d'Austrice,  douaigière  de  Savoye,  etc., 
la  somme  de  vingt-cincq  florins  d'or  de  xxviij  solz,  de  deux  solz-monnoye  de 
Flandres  pièce,  qui  reviennent  à  la  somme  de  trente-cincq  livres  à  cause  de 
cincquante  desdicts  florins  d'or  que  madicte  dame,  par  ses  lettres  patentes  en 
date  du  xvijejourde  novembre  xvc  quatorze,  luy  a  ordonné  prendre  et  avoir 
pour  une  foiz,  à  cause  du  doiziesme  livre  et  volume  des  Illustrations  de 
Gaulle,  que  j'ay  escript  et  fait  alluminer  pour  madicte  dame,  a  en  estre  payé 
h  deux  payemens  assavoir  :  la  moictié  comptant  et  l'autre  moictié  quant  il 
délivrera  ladicte  volume  patronnée  comme  il  appartient,  et  ce  icy  pour  le  pre- 
mier payement,  etc.  Le  vje  jour  de  février  anno  xvc  xv.      De  Wiele  (1).  » 

Agrippa  (Henri-Corneille).  —  (Voy.§\er).  —  Nos  recher- 
ches nous  ont  fait  découvrir  les  lettres  patentes,  datées  de 
Bruxelles,  le  29  décembre  1529,  par  lesquelles  Charles- 
Quint  élève  H.-C.  Agrippa  aux  fonctions  de  conseiller  in- 
diciaire  et  historiographe,  et  d'autres  lettres  patentes  du 
même  prince,  qui  lui  accordent  une  pension  annuelle  de  200 
livres,  de  40  gros  la  livre.  Ces  dernières  sont  également  da- 
tées de  Bruxelles,  le  22  décembre  1551;  nous  en  avons 
extrait  ce  passage  :  «  Ouquel  [cslat  d'indiciaire]  l'avons  re- 

(1)  Ces  deux  documents  existent  aux  Archives  du  royaume. 


—  125  — 

»  tenu,  —  dit  l'empereur,  —  à  charge  de  mettre  et  rédiger 
»  par  escript  les  faiz  et  autres  euvres  louables  que  puis  sa 
»  retenue  auparavant  et  depuis  sadicle  retenue  se  sont  faiz 
»  et  se  feront  parles  princes  et  autres  vassaulx,  capitaines, 
»  gens  de  guerre  de  noz  royaulmes,  pays  et  seignouries  et 
»  autres  qui  nous  ont  servy  et  serviront  en  noz  guerres  et 
»  autres  noz  affaires  et  qui  viendront  à  sa  cognoissence  et 
»  dont  il  fera  deue  et  dilligente  inquisition.  » 

«  Charles,  etc.  A  tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut.  Savoir 
faisons  que  pour  le  bon  et  louable  rapport  que  fait  nous  a  esté  de  raessire 
Henricus-Cornelius  Agripa,  docteur  es  deux  droiz,  chevalier,  et  de  ses  sens, 
souffîsance,  littérature  et  expérience  en  fait  de  croniques  et  histoires,  nous 
icellui  avons  retenu  et  retenons  par  ces  présentes  nostre  conseillier  indiciaire 
et  historiographe,  en  lui  donnant  plain  povoir,  auctorité  et  mandement  espé- 
cial  dudit  estât  d'ores  en  avant  tenir,  exercer  et  desservir,  tenir  bon,  vray  et 
juste  recueil  et  registres  de  tous  actes  et  fortunes  dignes  de  mémoire  qui  ad- 
viendront  à  nous  et  à  noz  successeurs,  et  généralement  de  faire  bien  et  deue- 
ment  toutes  et  singulières  les  choses  que  bon  et  léal  indiciaire  et  historio- 
graphe dessusdict  puet  et  doit  faire,  etc.  Donné  en  nostre  ville  de  Bruxelles, 
le  xxixe  jour  de  décembre  l'an  de  grâce  mil  cincq  cens  vingt  et  neuf  (1).  » 

Goethals  ou  Panagathus  (Liévin).  —  Nous  avons  établi 
(§  1er)  que  cet  écrivain,  auquel  Paquot  donne  les  qualifica- 
tions de  greffier  de  la  chambre  impériale  et  héraut  d'armes 
pour  la  Flandre,  composa,  en  1 538,  un  tableau  généalogique 
de  la  descendance  de  l'empereur  Charles-Quint,  ouvrage 
resté  inconnu  au  savant  auteur  des  Mémoires  pour  servir  à 
l'histoire  littéraire  des  Pays-Bas  (2)  que  nous  venons  de 
citer.  Voici  la  quittance  de  Panagathus  relative  au  payement 
de  la  somme  de  100  livres  qui  lui  fut  accordée  pour  ce 
travail,  et  une  autre  quittance  du  même,  dans  laquelle  on 
lit  qu'il  a  écrit  sur  parchemin  l'original  du  traité  de  Venlo, 
conclu,  en  1543,  entre  Charles-Quint  et  le  duc  deClèves. 

(1)  Ces  lettres  patentes  et  celles  de  1531  existent  dans  la  collection  des  ac- 
quits des  complcsdc  la  recette  générale  des  finances,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  T.  XVI,  p.  295. 


—  126  — 

«  Je  Liévin  Panagathus,  maistre  d'escole  des  paiges  d'honneur  de  la  roync 
régente,  etc.,  confesse  avoir  receu  la  somme  de  c  livres  de  Flandres,  que, 
par  le  commandement  de  la  royne  et  de  messeigneurs  des  finances,  il  m'a 
esté  baillée  pour  samblable  somme  qu'ils  m'ont  tauxé  et  ordonné  tant  pour 
les  paines  que  j'ay  fait  en  la  description  de  la  généalogie  de  l'empereur  et 
de  ladicte  royne,  comme  pour  l'avoir  fait  éluminer  pour  envoyer  audict  sei- 
gneur empereur.  Tesmoing  mon  seing  manuel  cy  mis  le  xxe  jour  de  décembre 
xvc  trente-huyt.  L.  Panagathus.  » 

«  Je  Liévin  Panagathus  confesse  avoir  receu  la  somme  de  xxiiij  livres  de 
Flandres  que  messeigneurs  des  finances  m'ont  tauxé  et  ordonné  prendre  et 
avoir  pour  mes  paines  et  sallaire  d'avoir  escript  et  grosse  en  parchemin  le 
traictié  naguerres  fait  entre  l'empereur  et  le  duc  de  Clèves.  Le  iiije  jour  de 
janvier  xyc  quarante-trois  (1).  » 

Oudegherst  (Jean  et  Pierre).  —  (Voy.  %  56).  —  Le  ma- 
nuscrit n°6498  de  la  Bibliothèque  de  Bourgogne,  à  Bruxel-  % 
les,  contient  entre  autres  quinze  pages  d'une  écriture  du 
XVIIe  siècle,  qui  portent  pour  titre  :  «  Briefve  instruction 
»  pour  ceux  qui  se  veulent  façonner  de  la  practique  judi- 
»  ciaire,  observée  en  matière  civile  es  cours  de  Flandre, 
»  d'Artois  et  autres  de  l'obéissance  de  l'empereur;  extraite  des 
»  notes  de  Jean  Oudegherst,  lieutenant  général  es  bailliages 
»  de  Tournay  et  Tournésis,  l'an  1550,  trouvées  jointe  aux 
»  couslumes  desdits  bailliages  escrites  de  sa  main.  » 

Dans  le  t.  VI,  p.  304,  des  Annales  du  Hainaut,  de 
F.  Vinchant,  publiées  par  la  Société  des  Bibliophiles  de 
Mons,  Mr  le  vicaire  général  Descamps,  l'éditeur  de  cet  im- 
portant ouvrage,  a  inséré  une  épitaphe  en  vers  latins  du 
comte  Baudouin  de  Mons,  mort  en  1070,  et  signée: 
Oudegherst.  C'est  au  véritable  auteur  des  Annales  de  Flan- 
dre qu'il  faut  l'attribuer,  et  non  à  son  fils  Pierre.  Celui-ci, 
malgré  les  déceptions  qu'il  a  dû  éprouver  en  Autriche, 
en  1 572,  et  le  peu  de  protection  qu'il  avait  trouvé  aux  Pays- 

(1)  Ces  deux  documents  existent  en  original  dans  la  collection  des  acquits 
des  comptes  de  la  recette  générale  des  finances,  aux  Archives  du  royaume. 


—  127  — 

Bas,  parvint  pourtant,  beaucoup  plus  tard  il  est  vrai, 
en  1588,  à  y  être  renvoyé  par  Philippe  II,  avec  une  mis- 
sion officielle  :  c'est  ce  que  prouve  la  pièce  suivante,  dans 
laquelle  il  semble  vouloir  donner  le  change  sur  les  motifs 
de  sa  longue  absence.  Dans  cette  pièce  on  lit  que  ses  créan- 
ciers (l'imprimeur  Plantin  était  probablement  du  nombre), 
qui  l'avaient  forcé  à  s'expatrier  en  1 572 ,  n'avaient  pas 
oublié  le  nom  et  la  physionomie  de  leur  débiteur  :  aussi 
P.  Oudegherst  s'adresse-t-il  au  prince  de  Parme  afin  d'ob- 
tenir un  sursis  de  six  mois  que  lui  accorda  le  conseil  privé, 
le  15  novembre  1588,  et  dont  il  demanda  la  renouvelle- 
ment en  mai  et  en  novembre  1589. 

1 .  «  A  Son  Altèze  remonstre  très-humblement  Pierre  d'Oudegheerste,  natif 
de  Lille,  comme,  pour  avoir  esté  quatorze  ou  quinze  ans  hors  de  ce  Pays-Bas, 
au  service  de  Sa  Majesté  et  le  bien  publicq,  seroit  esté  en  plusieurs  debtes  des- 
quelles il  en  auroit  payé  aulcunes,  mais  comme  les  moyens  pour  le  présent  luy 
défaillent  pour  payer  le  surplus,  et  qu'il  seroit  envoyé  par-deçà  d'Espaigne  par 
Sa  Majesté  et  remis  parVostre  Altèze  pour  traicté  avec  les  consaulx  de  finances 
et  privé  desdictes  affaires,  de  manière  qu'il  ne  seroit  raisonnable  qu'il  fust 
précipité  par  ses  créditeurs  pendant  le  temps  qu'il  traiclera  ses  négoces  par 
deçà;  supplie  partant  que  Vostre  Altèze  soit  servye  luy  accordé  lettres  d'atler- 
mination  au  moings  pour  et  durant  l'année  advenir,  affin  que  durant  Iedict 
temps  il  ne  soit  inquiété  ou  molesté  par  sesdictz  créditeurs  pour  aulcunes 
debtes  faictes  tant  devant  son  parlement  que  depuis  le  temps  de  son  absence  et 
retour,  etc.  » 

(Apostille).  «  Soit  ceste  envoyée  à  messieurs  du  conseil  privé  afin  de  favora- 
blement y  ordonner  en  considération  de  l'importante  cause  pour  laquelle  il 
est  icy  venu  envoyé  de  Sa  Majesté  pour  son  service.  Faict  au  camp  devant 
Berghes,  ce  7  de  novembre  1588.  » 

2.  «  Bemonstre  en  toute  humilité  Pierre  d'Oudegherste  qu'en  considération 
qu'auroit  pleut  à  Vostre  Majesté  l'envoyer  par-dechà  pour  affaires  grandement 
concernantz  son  service  et  de  ces  povres  provinces,  et  que  pour  cest  effet  il 
auroit  longtemps  travaillé  et  faict  plusieurs  très-grandz  despens,  Vostre  Ma- 
jesté se  seroit  inclinée  à  luy  faire  donner  lettres  d'altermination,  etc.  (1).  » 

(1)  Ces  documents  existent  dans  la  collection  des  papiers  d'Etat  et  audience, 
liasses,  aux  Archives  du  royaume. 


—  128  — 

Damhoudere  (Josse),  —  c'est  ainsi  qu'il  avait  l'habitude 
designer,  fut  un  de  nos  plus  célèbres  jurisconsultes.  Nous 
avons  recueilli,  d'après  des  documents  authentiques,  quel- 
ques dates  pour  compléter  sa  biographie.  11  fut  nommé  gref- 
fier de  la  vierschare  ou  tribunal  des  échevinsde  Bruges  (i), 
vers  la  fin  de  l'année  1 538  ou  en  1539,  aux  gages  de  25  li- 
vres de  gros  par  an.  Charles-Quint  l'appela  aux  fonctions  de 
conseiller  et  commis  des  finances,  par  lettres  patentes  datées 
de  Bruges,  le  31  décembre  1551  (2),  pour  remplacer  Laurent 
Longin  qui  avait  été  nommé  trésorier  général  des  finances. 

«  Meester  Joos  Dhamhoudere,  greffier  van  der  viersschaere,  van  vier  maen- 
den  en  half  dat  hy,  doe  ghenomen  wesende  in  den  raedt  ende  als  commys  van 
den  financie  van  den  keyserlicke  Majesteyt,  orlof  nain  ende  ontseghen  wierdt 
van  den  dienst  deser  stede,  naer  advenance  van  xxv  liv.  gr.  's  jaers,  ende 
meester  Marcq  Van  den  Velde,  ghecommen  in  zyn  stede  (3).  » 

«  Je  Josse  Damhoudere,  naguères  pensionnaire  de  la  ville  de  Bruges,  et  pré- 
sentement conseillier  et  commis  des  finances  de  l'empereur,  confesse  avoir 
receu  la  somme  de  iiijc  xxxix  livres  iiij  solz,  de  xl  gros  de  Flandres,  que  deue 
m'estoit  à  cause  de  xlviij  solz,  que  ledict  seigneur  empereur,  en  vertu  de  ses 
lettres  patentes  données  en  sa  ville  de  Bruges,  le  dernier  jour  de  décembre  xvc 
cincquante-ung,  m'a  ordonné  ,  octroïé  et  accordé  de  gaiges  par  chascun  jour  à 
cause  de  mondict  estât  de  conseillier  et  commis  desdictes  finances,  auquel 
estât  et  office  vacant  par  la  promotion  de  maistre  Laurens  Longin  à  Testât  de 
trésorier  général  d'icelles,  Sadicte  Majesté  m'a  retenu,  commis  et  establi  pour 
icelui  d'ores  en  avant  tenir  et  exercer  de  avecq  les  chiefz  et  autres  commis 
desdictes  finances  entendre  à  la  garde,  conservacion  et  augmentation  du  de- 
meine  et  autres  droictures  de  Sa  Majesté,  et  conséquament  à  la  consultacion, 
délibéracion  et  expédition  des  matières  et  affaires  qui  surviendront  et  se  traic- 
leront  au  bureau  desdictes  finances ,  de  signer  et  vériffier  toutes  lettres  et 

(1)  Bcgistrc  n°  33153,  f°  lxij  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 

(2)  D'après  la  Biographie  des  hommes  remarquables  de  la  Flandre  Orientale, 
t.  1er,  p.  105,  Damhoudere  fut  nommé  le  G  janvier  1551;  c'est  une  erreur  évi- 
dente, et  celte  date  qui  doit  être  convertie  en  nouveau  style,  est  probablement 
celle  de  son  serment. 

(3)  Bcgistrc  n°  53100,  fo  lj  r<>,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 


—  129  — 

mandemens  de  finances,  descharges  et  autres  ordonnances,  de  faire  et  clorre 
tous  les  estatz  de  tous  les  recepveurs  tant  général  desdictes  finances  que  géné- 
raulx  et  parliuliers  des  pays  et  seigneuries  de  par-deçà,  etc.  (1).  » 

Snouckaert  (Martin).  —  MrFerd.Vanderhaeghen  a  publié 
la  biographie  de  cet  imprimeur  dans  sa  Biographie  gan- 
toise, ouvrage  qui  renferme  une  foule  de  détails  curieux  pour 
l'histoire  littéraire  de  notre  pays.  On  y  lit  que  Martin 
Snouckaert  quitta  la  ville  de  Gand  en  1 551  pour  aller 
habiter  Bruges,  où  il  devint  pensionnaire  de  la  ville,  en 
remplacement  de  Josse  Damhoudere.  Sa  nomination  à  cette 
charge  date  du  27  janvier  1552  (n.  st.),  comme  le  prouve 
l'extrait  du  compte  communal  que  nous  publions  ici.  Nous 
ajouterons  qu'en  1557,  il  remplaça  dans  ses  fonctions  de 
greffier  civil  Jacques  de  Corte,  mort  le  21  décembre  1556(2). 
Ces  mêmes  fonctions  étaient  exercées  en  1533,  par  un  indi- 
vidu du  même  nom  (3).  Martin  Snouckaert  quitta  les  Pays- 
Bas  en  1 567,  et  eut  pour  successeur  François  de  Groote  (4). 

«  Meester  Maerten  Snouckaert  ghenomen  als  pensionaris  ten  dienste  van 
desen  stede  ter  gaeigen  van  xvj  liv.  xiij  st.  iiij  d.  s' jaers  beghinnende  van  den 
xxvijen  in  laumaent  lestleden  es  (5).  » 

De  l'Espinoy  (Charles).  —  Paquot  s'est  trompé  dans  ses 
Mémoires  littéraires  (e)  relativement  à  la  date  de  nomina- 
tion de  Charles  de  l'Espinoy,  à  la  charge  de  conseiller  or- 
dinaire de  Flandre.  D'après  les  comptes,  ses  gages  ne  lui 
furent  payés  qu'à  partir  du  9  juillet  1555,  jour  de  sa  pres- 
tation du  serment  (7)  :  il  remplaça  Liévin  Everaert  et  eut 

(1)  Collection  des  acquits  des  comptes  de  la  recette  générale  des  finances,  aux 
Archives  du  royaume. 

(2)  Registre  n°  33172,  f°  lxj  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  ibidem. 

(3)  Registre  n°  33147,  ibidem. 

(4)  Registre  n°  33182,  f°  Ixviij  r°,  ibidem. 

(5)  Registre  n°  33166,  f°  Ij  v°,  ibidem. 
(6)T.V,  p.  190. 

(7)  Registre  n°  2726,  f°  ije  xx  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 


—  130  — 

pour  successeur  Marc  de  Hertoghe.  Dans  une  requête  que 
sa  veuve  adressa  au  conseil  des  finances  pour  obtenir 
le  payement  de  gages  arriérés ,  elle  dit  que  son  mari  a 
subi  de  grandes  pertes  par  suite  de  son  attachement  au 
roi,  a  icelluy  l'Espinoy  s'estant  retiré  de  Gand  doiz  le 
»  moiz  de  juillet  (xvc)  lxxviij  vers  le  pays  d'Arthoys  pour 
»  ne  participer  à  la  rébellion  dudict  Gand,  ains  suivre  le 
»  droicturier  party  de  Sa  Majesté,  et  depuis  ii  a  continuel- 
lement faict  sans  retourner  audict  Gand.»  Plus  loin  on 
lit  dans  la  même  requête  «  que  ledict  feu  conseillier  l'Es- 
»  pinoy  a,  en  Tan  (xvc)  lxxix,  faict  pluisieurs  voïaiges  et 
»  vacations  tant  par  charge  de  feu  monseigneur  de  Raisse- 
»  ghem  que  monseigneur  le  président  Pamele  pour  le  resla- 
»  blissement  dudict  conseil  en  Flandres  en  la  ville  de  Douay, 
»et  aultres  affaires  concernans  grandement  le  service  de  Sa 
»  Majesté  »  (i). 

De  l'Espinoy  (Philippe), —  fils  du  précédent,  est  l'écri- 
vain auquel  nous  sommes  redevables  de  la  Recherche  des 
antiquitez  et  noblesse  de  Flandres,  ouvrage  plein  de  rensei- 
gnements utiles.  La  pièce  suivante  qui  émane  de  lui,  nous 
apprend  que  son  père  est  mort  à  Audenarde,  laissant  une 
postérité  de  huit  enfants,  tant  garçons  que  filles,  et  nous 
donne  quelques  détails  sur  ses  propriétés  et  sur  sa  situa- 
tion financière,  qui  était  très-obérée  en  1586.  Le  document . 
dont  nous  parlons  est  une  requête  que  Ph.  de  l'Espinoy 
adressa  au  gouvernement  pour  être  dispensé  de  payer,  du 
chef  de  vente  d'un  fief  situé  près  de  la  ville  d'Aire,  laquelle 
avait  produit  3,950  florins,  le  cinquième  denier  qui  se  per- 
cevait au  profit  du  fisc  surtout  fief  ou  rente  féodale  aliéné. 
Cette  requête  fut  favorablement  apostilléepar  le  conseil  des 
finances,  le  7  juin  1586. 

(1)  Collection  des  papiers  d'État  cl  audience,   liasses,   aux  Archives  du 
royaume. 


__  151   — 

Philippe  de  l'Espinoy  obtint,  par  lettres  patentes  datées 
de  Bruxelles,  le  18  février  1626,  une  gratification  de  200  li- 
vres. On  y  lit  qu'il  servait  à  l'armée  en  1591;  que  le  comte 
de  Mansfelt  lui  donna  une  compagnie  de  200  Wallons  pour 
concourir  à  la  défense  de  la  Flandre,  et  qu'il  fut  réformé 
du  service  en  1603  (i). 

«  Au  roy,  remonstrent  en  toulte  humilité  Philippes  de  l'Espinoy,  escuyer, 
filz  de  feu  maistre  Charles,  en  son  temps  conseillier  en  vostre  conseil  de  Flan- 
dre, comme  avecq  son  père  il  a  esté  de  premiers  réfugié  hors  des  pays  rebelles 
pour  se  maintenir  au  deu  service  de  Dieu  et  de  Vostre  Majesté,  auquel  actuelle- 
ment sondict  père  s'emploïant  et  estant  envoie  par  Son  Altèze  à  Audenarde 
pour  y  practiquer  choses  secrètes  et  qui  concernoit  beaucoup  le  service  de 
Vostre  îMajesté,  y  est  mort  aux  très-grand  regret  et  perte  du  suppliant  et  de 
sept  tant  ses  frères  que  sœurs,  qui  tous  et  spéciallement  ledict  suppliant  (pour 
avoir  femme,  enffans  et  mesnaige)  si  est  durant  son  refuge  merveilleusement 
chargé  et  mis  à  l'arrière,  jusques  à  se  veoir  entièrement  ruyné,  n'eust  esté 
l'heureuse  réduction  d'aucunes  villes  principales tostaprèz  ensuivye,au  moyen 
de  quoy  il  est  peu  à  peu  entré  en  la  possession  de  ses  biens,  nommément  en 
une  sienne  terre  et  seigneurie  d'entre  Bruxelles  et  Alost,  nommée  Sainct-Ulix- 
Chapelle(2),  laquelle  trouvant  entièrement  bruslée  et  ruynée,  atestécontrainct 
se  surcharger  et  faire  grandz  fraiz  pour  commencher  à  se  remaser  et  mectre 
ses  terres  en  train  d'agriculture,  tellement  que  maintenant  il  se  treuve  ré- 
duict  à  touttes  extrémitez  et  ne  sçait  comme  il  poura  ce  achever  ne  satisfaire 
à  ses  créditeurs,  ne  soit  qu'il  vende  une  pièche  de  fief  et  seigneurie  que  luy  est 
encoires  resté  au  villaige  de  Rouquestoire,  entre  les  villes  d'Aire  et  Sainct- 
Omer,  nommé  Lignes,  tenu  de  vostre  chasteau  dudict  Aire,  etc.  (3).  » 

Sacré  (Gérard).  —  Dans  la  notice  biographique  que  nous 
avons  consacrée  à  ce  chroniqueur,  auteur  de  divers  ma- 
nuscrits très-curieux  pour  l'histoire  locale  du  Hainaut , 
notice  qui  a  été  insérée  dans  le  Bulletin  du  bibliophile  belge, 
t.  V,  p.   119-123,  nous  supposions  qu'il   était   né  dans 

(1)  Collection  des  papiers  d'État  et  audience,  liasses,  aux  Arch.du  royaume. 

(2)  Mr  Alpii.  Wacters  a  publié  de  curieux  détails  sur  Ch.  et  Ph.  de  l'Espinoy 
en  parlant  de  la  seigneurie  de  Capclle-Saint-Ulric,  dans  son  Histoire  des  envi- 
rons de  Bruxelles,  t.  Ier,  p.  394  et  551. 

(3)  Collection  des  papiers  d'État  et  audience,  aux  Archives  du  royaume. 


—  132  — 

le  Hainaut  vers  1620.  Les  nouveaux  détails  que  nous  pu- 
blions ici  sont  plus  exacts  :  ils  sont  tirés  des  procès-verbaux 
d'élections  dressés  à  différentes  époques,  lors  de  la  nomina- 
tion des  abbés  élus  pendant  la  longue  carrière  de  Gérard 
Sacré,  et  qui  existent  aux  Archives  du  royaume  (i).  Ces 
procès-verbaux  nous  apprennent  que  ce  laborieux  compila- 
teur a  vu  le  jour  à  Graux,  près  deNamur,  vers  161 5,  et  qu'il 
fut  d'abord  novice  à  l'abbaye  de  Saint-Gérard,  située  à  peu 
de  distancede  cette  ville.  Il  entra  ensuite  à  l'abbaye  de  Saint- 
Denis  en  Broqueroie,  près  de  Mons,  où  il  occupa  diverses 
charges,  entre  autres  et  pendant  de  longues  années,  les 
fonctions  de  receveur  des  menues  rentes:  il  mourut  dans 
ce  dernier  monastère,  le  28  février  1690  (2). 

Verhaer  ou  Har^us  (François),  —  l'auteur  des  Annales  * 
ditcum  seu  principum  Brabantiœ,  publié  par  Moretus, 
en  1623  (3),  reçut  de  l'infante  Isabelle,  au  nom  de  Phi- 
lippe IV,  roi  d'Espagne,  par  lettres  patentes,  datées  de 
Bruxelles,  le  31  octobre  1 628, une  gratiflcation  de  300  phi- 
lippus,  payable  en  trois  ans,  pour  l'aider  à  couvrir  les  frais 
d'impression  de  son  livre  qu'il  avait  dédié  à  l'infante. 
«  Donnons  et  accordons  de  grasce  espéciale,  —  dit  le  do- 
f>  cument,  —  par  les  présentes  en  don  en  ayuda  de  costa 
»  [subside]  à  nostre  cher  et  bien  amé  François  Verhaer, 
»  licencié  en  théologie  et  chanoine  de  Sainct-Jacques  en 
»  nostre  ville  de  Louvain,  et  ce  en  subvention  des  fraiz  de 
»  l'impression  de  certain  livre  qu'il  a  composé  et  dédié  à 
»  nostre  dame  et  tante  (4).  » 

Beaucourt  de  Noortvelde  (Patrice),  —  auquel  la  science 

(1)  Archives  du  conseil  privé,  cartons,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Celte  date  nous  est  fournie  par  le  registre  n°  20  des  archives  de  l'ab- 
baye de  Saint-Denis,  ibidem. 

(3)  Voy.  sa  biographie  dans  Paquot,  Mémoires  littéraires,  t.  V11F,  p.  229. 

(4)  Collection  des  papiers  d'État  et  audience,  aux  Archives  du  royaume. 


—  i35  — 

est  redevable  de  quelques  dissertations  intéressantes  sur 
l'histoire  de  la  Flandre,  naquit  à  Bruges  en  1720,  et  y 
mourut  en  1796  (i).  On  conserve  dans  la  collection  d'au- 
tographes, aux  Archives  du  royaume,  une  longue  lettre 
écrite  dans  un  français  des  plus  barbares,  qu'il  adressa 
au  prince  Charles  de  Lorraine  au  moment  où  il  achevait 
l'impression  de  son  intéressant  mémoire  intitulé:  Beschry- 
ving  van  den  opgank,  voortgank  en  ondergank  der  Brug- 
schen  koophandel,  etc, 

o  De  Bruges,  ce  6  de  février  1775. 

«  A  Son  Altesse  Royale  le  prince  Charles-Alexandre,  duc  de  Lorraine  et  de 
Baar,  etc. 

»  Monseigneur,  la  grande  inclination  que  j'ai  depuis  longtems  imprimée 
dans  le  plus  profond  de  mon  cœur  d'assurer  de  plus  en  plus  de  mon  obéis- 
sance le  prince  le  plus  bénin  de  la  terre,  m'a  poussé  itérativement  à  la  réso- 
lution de  prendre  la  plume  à  la  main,  un  de  mes  ouvrage  qui  sorte  de  l'im- 
primerie, portant  pour  titre  :  Description  historique  de  l'ancien  commerce  de 
celte  ville  de  Bruges,  autrefois  la  plus  florissante  de  l'Europe,  contenant  outre 
cela  les  moïens  que  les  comtes  de  Flandre  et  nos  ancêtres  ont  employés  de  le 
faire  renaître  après  sa  première  décadence  m'a  fourni  de  quoy  de  satisfaire 
à  mes  désirs,  tellement  que  j'espère  que  Votre  Altesse  Royale  me  faira  la  grâce 
d'accepter  cet  exemplair  de  la  manière  qui  lui  est  naturelle,  la  plus  gracieuse. 
Oserai-je  me  flatter,  pris  égard  aux  approbations  de  censeurs  des  livres,  que 
vous  trouverez,  Monseigneur,  de  quoy  vous  amuser  pendants  vos  momens 
perdus,  outre  un  bref  et  vrai  recueil  de  la  mort  que  j'ai  d'un  contemporain 
du  prince  d'Orange  Guilliaume  de  Nassau,  qui  a  coopéré  beaucoup  à  faire 
tomber  le  négoce  par  sa  protection  qu'il  donna  aux  hyretiques.  Votre  Altesse 
Royale  aura  devant  les  yeux  un  grand  nombre  des  diplômes  des  princes  du 
pays  et  d'autres  puissances  qui  ont  gralieusement  prêtées  la  main  pour  son 
accroissement  et  son  soutient,  tirantes  de  ce  grand  commerce  de  Bruges  aussi 
bien  que  leurs  sujets  un  profit  considérable;  encore  une  grande  partie  des 
beaux  documents  relatifs  au  commerce,  avec  les  privilèges  accordés  aux  dix- 
sept  nations  commerçantes  d'autant  de  royaumes  qui  avoient  pour  lors  touttes 
leur  domicile  fixe  en  cette  ville.  J'espère,  je  dis,  Monseigneur,  que  ce  livre 

(1)  Mr  Goethals  a  publié  sa  biographie  dans  ses  Lectures  relatives  à  l'his- 
toire des  lettres,  t.  Iep,  p.  256.  D'autres  notices  lui  ont  été  consacrées  dans  la 
Biographie  des  hommes  remarquables  de  la  Flandre  orientale,  t.  Ier,  p.  !  1,  etc. 

11 


—  454  — 

vous  sera  aggréable  tout  comme  je  pense  que  celui  a  été  contenant  la  descrip- 
tion de  l'églige  de  Notre-Dame  icy(l),  puisque  la  renommée  qui  vole  par  cent 
trompettes  et  qui  publie  partout  les  hautes  vertus  et  rares  qualilées  dont  il 
pleut  au  Ciel  de  vous  orner,  Monseigneur,  et  vous  faire  briller  au-dessus  de 
tous  vos  prédécesseurs  gouverneurs  généraux  du  pais,  car  on  n'a  jamais  vu 
qui  dans  les  audiences  publiques  et  privées,  accuelle  les  plaintifs  avec  un  vi- 
sage plus  doux  et  remédie  aux  besoins  des  oppressés  et  leurs  donner  plus  de 
soulagement,  outre  cela  le  père  le  plus  affeclioné  pour  des  gens  des  lettres, 
tellement  qu'il  semble  que  Dieu  a  donné  commission  à  Votre  Altesse  Royale 
(comme  au  grand  Alexandre  dont  vous  portez  le  nom)  de  rendre  tout  le 
monde  heureux.  Ainsi  donc,  Monseigneur,  celui  mon  livre  étant  bien  reçu  et 
agréable  à  vos  ieux  je  m'ouvre  le  chemin  à  l'honneur  d'en  mettre  bientôt  un 
autre  à  ses  pieds,  une  description  dupais  du  Franc  (2)  si  renommé  par  sa  gran- 
deur et  richesses,  ayant  été  la  première  demeure  des  roys  de  France  où  que 
le  premier  roy  Pharamond  a  élé  créé  et  mis  sur  le  trône  royal  l'an  422,  et  il 
me  semble  que  j'ai  assez  clairement  prouvé  que  c'est  celui  roy  qui  a  fait  met- 
tre en  écrit  la  loy  salique,  et  cela  audit  pays  des  Francs.  Je  voudrois  pouvoir 
contribuer  par  quelque  bel  ouvrage,  selon  ma  petite  capacité  pour  immorta- 
liser la  gloire,  la  justice  et  la  bienfaisance  de  Votre  Altesse  Royale;  et  je  ne 
serai  jamais  content  que  la  fortune  ne  m'ait  fait  présent  de  quelque  occasion, 
quoyque  je  devrais  sacrifier  tout  ce  que  j'ai  de  plus  cher  au  monde,  pour  vous 
témoigner,  Monseigneur,  le  grand  désir  que  j'ai  de  pouvoir  contribuera  tout 
ce  qui  vous  rende  plaisir;  mais  comme  il  n'y  a  pour  le  présent  rien  en  ma 
puissance  que  d'envoyer  au  Ciel  mes  faibles  prières  pour  la  conservation  de 
vos  précieux  jours,  et  pour  qu'il  plaise  d'induire  Votre  Altesse  Royale  de 
daigner  regarder  ma  requête  que  j'ai  présenté  en  qualité  de  notable  dudil 
pays  du  Franc,  d'un  euïl  favorable,  afin  de  m'honnorer  de  la  place  vacante 
d'eschevin  pour  mon  bonheur  et  d'icelui  de  ma  nombreuse  famille,  ayant  cinq 
ménages  à  entretenir  et  mon  septième  fils  qui  demeure  en  France.  Croyez- 
moy,  Monseigneur,  vous  fairez  une  chose  fort  aggréable  au  Tout-Puissant  et 
a  celui  qui  prie  en  grâce  de  vouloir  accepter  son  sang,  sa  vie  et  tout  ce  qu'il 
possède  au  monde  sont  voués  au  service  de  Votre  Altesse  Royale,  ainsi  qu'à 
celui  de  l'auguste  maison  impériale.  C'est  dans  ocs  respectueux  senlimcns  que 
je  veu  vivre  et  mourir.  Je  suis  avec  la  plus  grande  vénération,  Monseigneur, 
de  Votre  Altesse  Royale,  le  très-humble,  très-obéisssant  et  très-dévoué  ser- 
viteur. »  Reaucourt  de  Noortvelde.  » 

(1) Description  historique  de  l'église  collégiale  de  Notre-Dame  de  Bruges, de.; 
Bruges,  1773. 

(2)  Jaerbochcn  van  den  lande  van  den  Vrycn;  178G,  3  vol.  in-8°. 


ÙD    

Le  i  5  du  même  mois,  le  prince  Charles  de  Lorraine  fit 
répondre  à  Beaucourt  de  Noortvelde  dans  les  termes  sui- 
vants : 

«Monsieur,  j'ai  reçu  voire  lettre  du  6  de  ce  mois,  avec  l'exemplaire  de  l'ou- 
vrage que  vous  avés  fait  sur  l'ancien  commerce  de  Bruges.  Je  vous  en  suis  fort 
obligé,  Monsieur,  et  ne  puis  que  louer  le  zèle  qui  vous  porte  à  travailler  à 
ses  objets  qui  sont  de  nature  à  pouvoir  intéresser  les  provinces  qui  sont  con- 
fiées à  mon  gouvernement.  Je  suis  d'ailleurs  sensible  à  l'attachement  que  vous 
m'avés  témoigné  à  cette  occasion  et  je  rencontrerai  avec  plaisir  celles  qui 
pourront  me  mettre  à  même  de  vous  obliger  et  de  vous  prouver  combien  je 
suis,  etc.  » 

Ermens  (Joseph).  —  Voici  une  requête  que  le  libraire 
Ermens,  de  Bruxelles,  adressa,  le  12  février  1790,  aux 
états  de  Brabant,  à  propos  de  ce  qui  lui  était  dû  pour  avoir 
dressé  les  catalogues  des  livres  des  couvents  supprimés  : 

«  A  leurs  hautes  puissances  les  seigneurs  des  états  de  Brabant,  Joseph 
Ermens,  imprimeur  libraire  en  cette  ville,  représente  avec  un  très-profond 
respect  qu'aïant  été  chargé,  tant  par  le  ci-devant  comité  de  la  caisse  de  religion 
que  par  les  ci-devant  conseil  roïal  et  chambre  de  comptes,  de  diverses  be- 
sognes concernant  les  manuscrits  et  livres  des  couvents  supprimés,  dont  une 
grande  partie  doit  se  trouver  encore  à  l'église  des  Brigittines,  exposée  aux 
mauvais  effets  de  l'humidité,  outre  quelques  livres  qu'il  a  chez  lui,  il  remit, 
passé  quelques  mois,  à  la  chambre  des  comptes,  l'état  des  devoirs  et  dé- 
boursements qu'il  avoit  faits  à  cette  occasion,  montant  à  la  somme  de 
7,494  florins  4  1/2  sous,  sur  laquelle,  ensuite  de  ses  vives  instances,  il  reçut, 
le  26  novembre  dernier,  un  à-compte  de  4,733  florins  10  sous  6  deniers  :  le 
remontrant  a  tout  lieu  de  croire  que  le  paiement  du  surplus  étoit  résolut, 
que  l'ordonnance  de  paiement  même  étoit  déjà  expédiée,  lorsque  le  départ  pré- 
cipité du  gouvernement  autrichien,  a  mis  fin  à  toutes  ses  opérations,  et  comme 
il  se  trouve  extrêmement  gêné  dans  son  commerce  par  une  si  longue  privation 
d'une  somme  aussi  considérable,  méritée  par  un  travail  et  de  déboursements 
de  plusieurs  années,  il  a  recours  à  l'équité  de  vos  hautes  puissances,  etc.  (1).  » 


(I)  Archives  des  clals  de  Brabant,  aux  Archives  du  royaume. 


—  15(5  — 


§  68.  Tombeaux  des  souverains  et  des  membres  de 

leur  famille. 

Sommaire:  Tombeau  de  Wenceslas  III,  roi  de  Bohême.  —  Jean,  le  Braban- 
çon, sculpteur  de  la  statue  de  ce  prince.  —  Tombeau  de  Henri  III,  duc  de 
Brabant,  et  de  sa  femme.  —  Tombeau  de  Jean  Ier,  duc  de  Brabant.  — 
Pierre  tombale  en  cuivre,  gravée  par  Etienne  Van  Schoref  —  Tombeau  de 
Jean  l'Aveugle,  comte  de  Luxembourg.  —  Tombeaux  de  Louis  de  Crécy  et 
de  Louis  de  Maie,  comtes  de  Flandre.  —  Jean  de  Hasselt,  peintre.  —  André 
Biaunepveu,  faiseur  de  tombes,  à  Valenciennes.  —  Jacques  de  Gerines, 
batteur  de  cuivre.  —  Tombeau  d'Ernest,  archiduc  d'Autriche.  —  Josse  de 

Becberge,  peintre.  —  Verrières  à  Héverlé  et  au  Béguinage,  à  Bruxelles. 

• 

Tombeau  de  Wenceslas  III,  roi  de  Bohême.  —  C'est  un 
artiste  belge  du  nom  de  Jean,  dit  le  Brabançon,  qui  exé-  , 
cuta  la  statue  de  saint  Wenceslas,  ou  Wenceslas. III,  roi 
de  Bohême,  mort  en  1255,  laquelle  ornait  jadis  le  tombeau 
que  le  fils  de  ce  prince  consacra  à  la  mémoire  de  son  père. 
Celle  particularité,  si  curieuse  pour  l'histoire  de  l'art  de 
notre  pays,  est  attestée  par  l'extrait  qui  suit  des  Rerum 
Bohemicarxim  antiqui  scriptores  partim  hactenus  inco- 
gnili  (i),  publiés  à  Hanovre,  en  1602  : 

«  Statua  postmodum  in  sacrario  erecta  est  et  alia  œnea  loco  ejus  reposita» 
Johannis  Brabantini,  cgrcgii  statuarii,  nobile  opus.  » 

Tombeau  de  Henri  III,  duc  de  Brabant,  et  d'Alix  de 
Bourgogne,  sa  femme.  —  Ce  monument,  qui  date  de  la 
seconde  moitié  du  XIIIe  siècle,  existait  encore  il  y  a  en- 
viron cent  ans  dans  l'église  du  couvent  des  dominicains, 
à  Louvain,  dont  le  duc  Henri  III  et  sa  femme  étaient  les 
fondateurs.  Philippe  le  Bon  accorda,  en  1435,  au  prieur 
de  ce  monastère,  pour  restaurer  le  mausolée  élevé  à  la 


(I)  F»  137,  liv.  XLIII,  ch.  XXVIII.  (N«  0192,  fonds  de  la  ville,  Bibliothèque 
royale  de  Bruxelles.) 


—  157  — 

mémoire  de  ces  princes,  une  somme  de  50  florins  clinc- 
karts,  de  40  gros  de  Brabant,  la  pièce.  La  note  qui  suit 
en  fournit  la  preuve.  Mr  le  chanoine  de  Ram  a  publié  (î) 
de  longs  détails  sur  une  autre  restauration  du  même  mo- 
nument qui  eut  lieu  vers  1764,  détails  que  l'on  trouve 
consignés  dans  les  registres  du  conseil  privé,  n°  161, 
f0  125  ,»o;  no  162,  f<>  135  r°  «et  f°  195  r°,  et  n°  163, 
f°  123  r°,  aux  Archives  du  royaume. 

«  Den  prior  des  godshuys  van  den  predickeren,  te  Loeven,  belaell  die 
somme  van  1  gulden  clinckaerts,  le  xi  gr.  Brabants  'l  sluck,  die  Myn  gene- 
dige  liere  hem  bevolen  heeft  le  geven  le  hulpen  totter  refectien  van  der  tom- 
men  aldair,  in  dewelke  die  lichame  wilen  hertoge  Henrick  van  Lothryck 
ende  van  Brabant,  ende  vrouwe  Aliten  van  Bourgongnien,  zynre  gesellynnen, 
Myns  voirschrcven  Heren  vorvaderen,  saliger  gedachten,  zyn  begraven, 
welke  lomme  zeer  vervallen  was,  gelyc  Mynen  voirschreven  Hère  dat  by 
ennigen  van  zynen  dieneren  dairom  aldair  gesonden,  elairlic  bibracht  is 
alsl  blyc  by  Mynsheren  openen  brieven,  gegeven  xxiiij  dage  in  decembri 
anno  [xiiijc]  xxxv  (2).  » 

Tombeau  de  Jean  Ier,  duc  de  Brabant.  —  Ce  monument, 
qui  se  composait  d'un  sarcophage  avec  la  statue  du  duc, 
existait  dans  le  chœur  de  l'église  des  récollels,  à  Bruxel- 
les. Il  fut  détruit  lorsque  les  calvinistes  dévastèrent  l'édi- 
fice, en  1583.  «  Le  corps  de  Jean  Ier,  —  dit  Bulkens  (0),  — 
«  receut  sépulture  au  milieu  du  chœur  de  l'église  des 
»  frères-mineurs,  à  Bruxelles,  soubs  un  assés  beau  tom- 
»beau,  qui  durant  ces  derniers  troubles  at  esté  ruiné; 
»  toutesfois  l'archiduc  Albert  avec  l'infante  Isabelle,  en 
»  mémoire  d'un  personnage  si  signalé,  ont  faict  dresser 
»  au  mesme  lieu  un  marbre  par  terre,  avec  une  lame  de 


(1)  Recherches  sur  les  sépultures  des  ducs  de  Brabant  à  Louvain,  p.  35 
(Mémoires  de  l'Académie,  t.  XIX). 

(2)  Registre  n°  2410,  1°,  f°  lxx  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archi- 
ves du  royaume. 

(3)  Trophées  de  Brabant,  t.  Ier,  p.  331;  édition  de  1724. 


—  158  — 

«cuivre,  contenant  les  armes,  quartiers  et  certaine  in- 
»  scriplion.  »  La  reconstruction  du  chœur  de  l'église  fut 
commencée  en  1588  (i),  et  celle  du  tombeau  du  duc 
Jean  Ier,  en  1616.  Par  ordonnance  du  conseil  des  finances 
du  19  mai  1626,  Etienne  Van  Schore  ou  Van  Schooren 
reçut  450  livres  d'Artois,  pour  avoir  gravé  sur  une  grande 
plaque  de  cuivre  la  figure  du  duc  de  Brabant  avec  ses 
armoiries  et  une  inscription  indiquant  son  nom  et  la  date 
de  sa  mort.  Ce  second  monument,  auquel  les  auteurs  de 
Y  Histoire  de  Bruxelles  assignent  la  date  de  1620,  subit  le 
même  sort  que  le  premier,  lors  du  bombardement  de  1695. 

» 

a  Voor  de  leveringe  gedaen  iu  't  clooster  van  de  minrebroeders  van  iijc 
carreels  dienende  tôt  wercken  van  de  sépulture  van  Jouîmes  Primus,  herloge 
van  Brabant  :  ij  liv.  xj  s.  (2).  »  % 

«  Meester  Stephanus  Van  Schore,  plaelsnyder,  betaelt  de  somme  van  iiijc  1 
ponden  Arthois ,  ter  causen  van  te  hebben  gegraveert  ende  gesnede'n  in  co- 
pere  plate  de  figure  van  herloch  Jehan  van  Brabant  den  lersten,  van  dien  naine 
met  zyne  wapenen  ende  anderssints  op  de  tombe,  liggende  in  den  choor  van 
den  minnebroeders;  dus  hier  by  ordonnance  van  mynenheeren  van  de  finan- 
tien  in  date  xix  mey  xvjc  xxvj  (3).  » 

«  Huybrecht  Peperman,  die  gelevert  heeft  een  coperen  plate,  dienende  lot 
het  lengen  van  de  grooten  coperen  plate ,  waerop  Haere  Hoocheyl  heeft  doen 
graveren  oft  snydcn  die  ligure  van  herloghe  Jan  den  lersten,  hertoghe  van  Bra- 
bant, dienende  op  de  tombe  van  den  voirschreven  herloge  :  xj  liv.  xj  s.  (4).  » 

Tombeau  de  Jean  l'Aveugle,  comte  de  Luxembourg.  — 
Albert  et  Isabelle  prirent  grand  soin  de  faire  restaurer  les 
monuments  élevés  par  leurs  prédécesseurs  à  la  mémoire 
des  souverains  des  Pays-Bas  et  des  membres  de  leur  fa- 


(1)  A.  Henné  et  A.  Wauters,  f/isloirc  de  Bruxelles,  t.  III,  p.  103. 

(2)  Registre  n°  27510,  2°,  f°  289  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archi- 
ves du  royaume. 

(5)  Registre  n° 27512,  6e  compte  de  J.  Van  Oplicm,  f°  Ixiiij,  ibidem. 
(4)  Ibidem,  7  e  compte  de  J.  Van  Ophcm  (1627-1620),  f"  lxxxviij,  ibidem. 


■ 


TOMBEAU  DE  JEA] 


/ 


—  159  — 

mille  :  c'est  là  un  fait  que  les  notes  que  nous  publions  dans 
notre  recueil  établiront  d'une  manière  irréfutable.  Aux 
archiducs  revient  encore  l'honneur  d'avoir  consacré  un 
tombeau  au  chevaleresque  Jean  l'Aveugle,  roi  de  Bohème 
et  comte  de  Luxembourg,  tué  en  1346.  Nous  avons  re- 
cueilli quelques  documents  qui  constatent  qu'en  1613,  un 
mausolée  fut  placé  dans  l'église  de  l'abbaye  de  Notre-Dame 
de  Munster,  à  Luxembourg.  Le  projet,  dont  nous  donnons 
ici  la  reproduction  en  gravure,  fut  soumis  à  l'archiduc  Al- 
bert, au  mois  d'octobre  1612,  par  le  comte  de  Berlaymont, 
et  reçut  son  approbation.  Le  prince  accorda  1,000  florins 
pour  couvrir  les  frais  du  monument,  par  lettres  patentes 
du  23  février  de  l'année  suivante.  Jusqu'ici  nous  n'avons 
pu  trouver  le  nom  de  l'artiste  qui  l'exécuta,  et  ce  n'est, 
croyons-nous,  que  dans  les  archives  du  monastère  où 
l'œuvre  fut  placée  qu'on  pourra  le  découvrir,  car  le  sub- 
side de  1,000  florins  fut  payé  le  30  août  à  l'abbé  Pierre 
Roberli  (î),  lequel  avait  été  chargé  de  solder  toutes  les 
dépenses. 

A  en  juger  par  le  dessin,  le  monument  sépulcral  du  roi 
de  Bohême  était  surmonté  d'une  statue  en  pierre,  dont 
certains  détails  de  costume  durent  être  dorés  :  les  grands 
côtés  du  dé  devaient  être  ornés  de  bas-reliefs,  et  les  petits 
de  l'écusson  des  armes  du  défunt  et  de  son  épitaphe.  Son 
auteur  était  un  sculpteur  qui  passait  «  pour  bon  maistre 
»  sculpteur  ou  tailleur  d'imaiges  » .  L'épitaphe  qu'avait 
composée  Henri  ou  Erycius  Puleanus,  dont  nous  avons  re- 
connu l'écriture,  fut  modifiée,  car  elle  n'est  pas  conforme 
à  celle  que  rapporte  Bertholet,  dans  son  Histoire  ecclésias- 
tique et  civile  du  duché  de  Luxembourg,  t.  VI,  p.  176.  Cet 


(1)  Registre  n°  2644-,  3e  compte  de  F.  Darimont,  f<>  xxx  v°,  collection  de  lu 
chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume,  et  liasse  des  acquits,  n°  451, 
ibidem. 


—  140  — 

estimable  écrivain  dit  que  le  corps  de  Jean  1* Aveugle  re- 
posa dans  l'abbaye  de  Noire-Darne  de  Munster,  «  jusqu'à 
»  la  destruction  du  monastère  arrivée  Tan  1542;  alors  on 
»  le  transporta  chez  les  cordeliers  où  il  fut  mis  en  dépôt  et 
»  négligemment  conservé  dans  une  caisse  de  bois  » .  L'ab- 
baye fut  rebâtie  en  1592,  dans  la  ville  de  Luxembourg, 
ajoute  le  même  auteur,  et  l'abbé  Bertels  fît  replacer  le 
corps  dans  la  nouvelle  église.  Dans  un  autre  passage  de 
son  livre,  le  P.  Bertholet  s'exprime  encore  en  ces  termes, 
à  propos  du  monument  de  Jean  l'Aveugle  :  «  Les  François 
»  vinrent  mettre  le  siège  devant  Luxembourg  en  1684.  Le 
»  prince  de  Chimai,  qui  en  éloit  gouverneur,  fit  brûler  les 
»  deux  villes  basses  pour  leur  ôter  toute  retraite.  Cet  in- 
»  cendie  consuma  avec  l'église  de  Munster  le  superbe  mau-  < 
»  solée  qui  avoit  coûté  17,000  florins.  »  Ce  dernier  chiffre 
est  beaucoup  plus  élevé  que  celui  de  la  somme  accordée 
par  l'archiduc  Albert.  Bertholet  n'aurait-il  pas  réduit  les 
1,000  livres  de  1612  en  monnaie  courante  en  1745,  date 
de  la  publication  de  son  ouvrage?  ou  bien  le  monument 
aurait-il  effectivement  coûté  davantage,  et  l'abbé  de  Mun- 
ster a-t-il  supporté  le  reste  des  dépenses,  puisqu'il  paraît 
que  ce  fut  lui  qui  en  provoqua  l'érection?  Consignons  tou- 
tefois ici  que  par  lettres  patentes  du  4  avril  1623,  l'infante 
Isabelle  lui  accorda,  au  nom  de  Philippe  IV,  une  somme 
de  300  livres  de  Flandre  «  pour  l'achepvement  de  la  sé- 
»  pulture  et  épilaphe  de  feu  Jean,  roy  de  Bohème  (i)  » .  Le 
corps  de  Jean  l'Aveugle  fut  sauvé  de  la  destruction  :  il 
était  encore  conservé  quand  écrivait  l'annaliste  du  Luxem- 
bourg. 


(I)  Registre  n°  F.  30!î  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  dépar- 
tement du  Nord,  à  Lille.  La  minute  de  ces  lettres-patentes  existe  dans  la 
collection  des  papiers  d'État  et  audience,  liasses,  aux  Archives  du  royaume, 
a.  Bruxelles, 


—  441   — 

1.  «  Monseigneur,  ayant  pieu  a  Vostre  Altèze  Sérénissime  de  me  mander 
par  ceulx  de  ses  finances,  aflîn  que  j'eusse  à  luy  envoyer  quelque  modelle  de 
la  sépulture  qu'elle  entend  de  faire  faire  à  feu  Jean,  roy  de  Bohème,  comte  de 
Luxembourg,  reposant  en  l'abbaye  de  Noslre-Dame  de  Munster,  transmigrée 
en  la  ville  de  Luxembourg,  pour  satisfaire  audict  ordre  j'envoye  à  Vosire 
Altèze  Sérénissime  une  modelle  tirée  par  celluy  qui  désire  entreprendre  ledict 
ouvraige,  recognu  pour  bon  maistre  sculpteur  ou  tailleur  d'imaiges,  lequel  en 
furnissant  les  pierres,  or  et  couleurs  à  ses  fraiz  demande  pour  salaire  douze 
cents  florins,  et  néanlmoins  (comme  j'espère)  se  contenterat  de  mil  florins  une 
fois,  parray  quelques  voictures  qu'on  ferat  facillement  faire  par  les  voisins 
subjeetz  de  Vostre  Altèze  Sérénissime.  Sy  donques  elle  est  servie  d'aggréer  la- 
dicte  modelle  et  mander  à  ceulx  de  ses  finances  de  passer  ordonnance  pour 
mil  florins,  je  tiendray  la  bonne  main  que  tout  soit  en  peu  de  temps  accom- 
ply  selon  le  vouloir  de  Vostre  Altèze  Sérénissime.  En  attendant  ses  comman- 
demens,  je  supplie  le  Tout-Puissant,  Monseigneur,  de  conserver  Vostre  Altèze 
Sérénissime  en  prospérité,  bonne  et  longue  vie.  De  Bruxelles,  ce  dernier  d'oc- 
tobre 1612.  De  Vostre  Altèze  Sérénissime,  très-humble  et  très-obéyssant  vassal, 

»  Le  comte  De  Berlaymont.  » 

2. «Leurs  Altèzesdésirans  faire  eslever  une  nouvelle  sépulture  au  feu  Jehan, 
roy  de  Bohème,  comte  de  Luxembourg,  reposant  en  l'abbaye  de  Nostre-Dame 
de  Munster,  selon  la  modelle  en  dressée  icy  joincle,  et  ayans  eu  rapport  de  ce 
que  le  maistre  entreprenneur  dudict  ouvraige  en  demande,  ont  par  advis  de 
ceulx  de  leurs  finances  ordonné  et  ordonent  par  cestes  au  receveur  général  de 
Luxembourg,  Ferdinande  Darimont,  de  furnir  audict  effect  es  mains  du  pré- 
lat de  Iadfcte  abbaye  jusques  à  la  somme  de  mille  florins  une  foiz,  on  en-des- 
soubz  si  le  marehié  se  puist  faire  à  moindre  pris,  à  charge  de  ne  pouvoir 
excéder  ladicte  somme,  etc.  Faict  à  Bruxelles,  le  xxiije  de  febvrier  seize  cens 
treize  (1).  » 

Voici  l'annotation  manuscrite  qui  existe  sur  le  dessin 
original  : 

«  Haec  sepullura  constituelur  loco  satis  pulchro  in  medio  chori  ecclesiae 
munsteriensis  Luxemburgi,  erifque  quadralum  artificiosc  sculplum  opus  et 
in  mullis  suis  partibus,  prout  ars  requirit  deauratum,  mullo  exactius  quam 
hic  poluerit  rcprœsentari,  ut  cum  tempore  Suœ  Celsitudini  serenissimse  inno- 

(1)  Les  deux  pièces  qui  précèdent  font  partie  des  archives  dites  Papiers 
d'Etat  et  d'audience,  liasse  n°  1281,  aux  Archives  du  royaume. 


—  142  — 

tescet.  Erit  nutcm  longitudo  imaginis  regiœ,  cujus  fuit  corpus  ejus  dum 
viveret,  lapides  autem  erunt  alabaslrum,  jaspis,  marmor,  locis  convcnien- 
tibus.  » 

Tombeau  de  Louis  de  Nevers  ou  Crécy,  comte  de  Flan- 
dre. —  Nous  avons  parlé  de  ce  monument  au  §  20;  il  fut 
démoli  vers  la  fin  du  siècle  dernier.  «  En  1785,  —  dit 
»  M.  Gachard  (j),  —  le  chapitre  de  la  cathédrale  de  Bruges 
»  sollicita  l'autorisation  d'ôter  de  la  chapelle  du  Saint- 
»  Sacrement,  servant  de  paroisse,  en  celle  église,  le  céno- 
»  taphe  du  comte  de  Flandre,  qui  s'y  trouvait  à  côté  de 
»  l'autel.  II  allégua  que  ce  cénotaphe  n'était  qu'une  masse 
»  informe  de  pierres  toutes  mutilées  ;  qu'il  défigurait  la 
»  chapelle  et  gênait  le  célébrant  dans  ses  fonctions;  que  la 
»  mémoire  du  comte  Louis  de  Nevers  se  trouvait  d'aiileurs 
»  consacrée,  en  un  autre  endroit  de  l'église,  par  une  belle 
»  pierre  sépulcrale  de  marbre  blanc  portant  avec  une  in- 
»  scriplion,  les  armoiries  du  prince,  ainsi  que  des  attributs 
»  et  trophées  militaires.  Le  gouvernement  fit  vérifier  les 
»  assertions  du  chapitre  par  le  procureur  général  de  Flan- 
»  dre  :  sur  le  rapport  et  conformément  à  l'avis  de  ce  magis- 
»  trat,  il  permit  que  le  cénotaphe  de  Louis  de  Nevers  fût 
»  enlevé,  mais  en  chargeant  les  chanoines  de  faire  insérer, 
»  dans  les  registres  aux  résolutions  capilulaires,  et  la  re- 
»  quête  présentée  par  eux,  et  sa  décision.  »  Nous  avons 
tenu  à  insérer  ici  le  rapport  fait  par  le  conseiller  deGrys- 
pere  au  conseil  privé,  le  13  juillet  1785. 

«  Mrdc  Gryspcrre  fît  rapport  de  la  requête  du  chapitre  calhédral  de  Bruges, 
sollicitant  la  permission  d'oter  la  cénotaphe  du  comte  de  Flandre  Louis  de 
Nevers,  placé  près  de  l'autel  du  Saint-Sacrement  dans  leur  église.  Le  conseil 
après  avoir  ouï  le  procureur  général  de  Flandre,  est  de  sentiment  qu'on  pour- 


(1)  Bulletins  de  l'Académie,  t.  XXI,  n<*  fi. 


—   143  — 

rait  permettre  au  chapitre  de  démolir  le  cénotaphe,  qui  tombe  en  ruine  et 
gène  le  service  de  l'autel,  et  ce  aux  conditions  indiquées  dans  l'avis  du  pro- 
cureur général  (1).  » 

Tombeau  de  Louis  de  Mâle,  comte  de  Flandre.  —  Cour- 
trai  était  une  ville  où  les  comtes  de  Flandre,  antérieure- 
ment à  l'avènement  de  la  maison  de  Bourgogne,  faisaient  de 
fréquents  séjours;  ils  y  possédaient  un  château  fortifié 
comme  tous  ceux  que  Ton  bâtissait  à  ces  époques  reculées. 
Antérieurement  à  1373,  Louis  de  Maie  fit  commencer  à 
Courtrai  la  construction  d'une  chapelle  dédiée  à  sainte 
Catherine  contre  l'église  de  Notre-Dame,  à  laquelle  cette 
chapelle  fut  annexée;  ce  prince  avait  l'intention  d'y  faire 
placer  son  tombeau.  Le  petit  édifice  se  trouva  achevé  en  peu 
de  temps,  car  le  jour  de  la  fête  de  la  patronne  de  la  cha- 
pelle, en  1373,  —  un  document  contemporain  le  prouve, 
—  l'on  y  célébra  l'office  divin.  Cette  chapelle  de  Sainte- 
Catherine  existe  encore  aujourd'hui  ;  elle  est  d'un  beau 
style  et  a  été  récemment  restaurée  avec  soin.  On  y  a  con- 
servé les  restes  des  anciennes  peintures  murales  qui  la  dé- 
coraient, et  entre  autres  les  portraits  des  comtes  de  Flandre, 
dans  des  niches  en  pierre,  sculptées  à  bas-reliefs,  à  colon- 
nettes  engagées  (2).  Nous  n'hésitons  pas  à  reconnaître  pour 
l'auteur  des  figures  des  prédécesseurs  de  Louis  de  Maie  et 
de  ce  prince,  Jean  de  Hasselt,  qui  avait  à  la  même  époque 
le  titre  de  peintre  du  comte  de  Flandre.  C'est  aussi  lui, 
croyons-nous,  qui  traça  les  dessins  du  tombeau  que  Louis 
de  Maie  voulait  se  faire  ériger  dans  la  chapelle  dont  nous 
parlons;  il  est|  hors  de  doute  toutefois  qu'il  fit,  en  1574-,  le 


(1)  Registre  n°  265,  f<>  17  v°,  du  conseil  privé,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Voy.  l'intéressant  travail  de  Mr  E.  de  Busschere,  sur  la  Peinture  murale 
à  l'huile  du  XVe  siècle,  à  Gand,  dans  le  Messager  des  Sciences  historiques, 
1859,  p.  148.  On  y  trouve  des  gravures  représentant  plusieurs  portraits  et  les 
sculptures  des  niches. 


—  144  — 

voyage  de  Gand  à  Courlrai,  par  ordre  du  comle,  qui  avait 
mandé  près  de  lui  André  Biaunepveu,  «faiseur» ou  «  mais- 
»  Ire  ouvrier  de  tombes  » ,  à  Valenciennes,  pour  avoir  les  avis 
de  ces  deux  artistes  sur  le  mausolée  sous  lequel  il  voulait 
que  son  corps  reposât.  Une  fois  le  projet  arrêté,  Biaunepveu 
reçut  du  comte  la  commande  du  monument,  et  en  même 
temps  200  francs  à  compte,  valant  360  livres  de  Flandre. 
Le  registre  d'où  nous  avons  extrait  ces  curieux  détails,  et 
qui  est  un  compte  s'étendant  du  17  avril  au  10  novem- 
bre 1374  seulement  (t),  mentionne  encore  le  payement  de 
deux  sommes  de  100  francs  chacune,  «  sur  l'ouvrage,  acat 
»  et  voyture  d'une  novèle  tombe  que  Monseigneur  faft 
»  faire» .  Plus  loin  on  lit  qu'une  avance  de  40  francs  ou  72 
livres  a  été  faite  par«  Henry  le  cambrelenc  »ou  chambellan, 
»  sur  l'ouvrage  de  vj  ymagènes  qu'il  fait  faire  de -métal  du 
»  command  Monseigneur  » .  D'après  ces  quelques  notes  on 
peut  conjecturer  que  le  tombeau  de  Louis  de  Maie  devait 
se  composer  d'un  sarcophage  orné  de  statuettes  de  cuivre, 
et  surmonté  de  la  statue  du  comte.  Nulle  part  il  n'est  ques- 
tion que  ce  monument  ait  jamais  été  terminé  et  placé.  S'il 
l'avait  été,  comment  expliquerait-on  l'érection  du  magnifi- 
que mausolée  que  Philippe  le  Bon  consacra  à  la  mémoire 
de  dernier  comte  de  Flandre,  avant  l'avènement  de  la  mai- 
son de  Bourgogne,  et  à  celle  de  Marguerite  de  Brabant,  sa 
femme,  dans  l'église  collégiale  de  Saint-Pierre,  à  Lille,  où 
Philippe  le  Hardi  fît  faire  au  défunt,  le  29  février  1584, 
les  plus  magnifiques  funérailles  qu'on  eût  jamais  vues  (2). 
Nous  publierons  plus  loin  une  notice  descriptive  de  ce 
dernier  cénotaphe,  dû  à  Jacques  de  Gerines,  batteur  de 
cuivre,  à  Bruxelles,  qui  est  aussi  l'auteur  du  tombeau  de 


(1)  Registre  n°  2702, de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  La  relation  de  ces  funérailles  a  été  publiée  par  A.-G.-B.  Schayes,  dans  le 
Messager  des  Sciences  historiques,  1838,  p.  299,  d'après  un  registre  reposant 
aux  Archives  du  royaume. 


—  445  — 

Jeanne,  duchesse  de  Brabant,  qui  se  trouvait  dans  l'église 
des  carmes  de  celle  ville. 

Mr  le  baron  de  la  Fons-Melicoq  a  trouvé,  en  faisant  des 
recherches  dans  les  Archives  de  Valenciennes  (i),  la  noie 
que  voici  :  «  Mestre  Andrieu,  l'entailleur  (2)  »  ,  qui  se  rap- 
porte à  l'année  1370,  et  qui  ne  peut  désigner  qu'André 
Biaunepveu. 

La  table  du  1er  volume  des  Preuves  de  l'ouvrage  de  Mr  le 
comle  de  Laborde,  intitulé  :  Les  Ducs  de  Bourgogne,  con- 
tient la  mention  suivante  :  «  Perrin  Beaul,  neveu,  imagier  : 
»  il  travailla,  en  1388-1390,  avec  Claux  Sluter.  »  Il  faut 
lire  Beaulneveu;  c'est  probablement  un  parent  d'André, 
cité  plus  haut. 

«  Item,  à  Andrieu  Biaunevopt,  de  Valenchiènes,  faiseur  de  thombe,  pour 
ses  despens  en  venant  de  Valenchiènes  vers  Monseigneur  .  xij  francs.  —  Item, 
à  maistre  Jehan  d'Asselt,  en  venant  de  Courtray  à  Gand  où  il  fu  mandés: 
viij  frans;  monte  xx  frans,  valent  ensi  que  par  letlres  Monseigneur  appert: 
xxxvj  livres.  » 

a  Item,  à  maistre  Andrieu  Biaunevopt,  de  Valenchiènes,  maistre  ouvrier  de 
tombes,  sur  l'ouvrage  d'une  novèle  tombe  que  Monseigneur  lui  fait  faire  pour 
lui:  ijc  frans,  ensi  que  par  leltrez  Monseigneur  appert:  valent  iijc  lx  livres.  » 

«  Item,  à  Andrieu  Biaunevopt,  maistre  ouvrier  de  thombes,  sur  le  voilure 
des  pierres  d'une  novèle  thombe  qu'il  doit  faire  pour  Monseigneur  à  Courtray: 
c  frans,  valent  parmy  xlij  gros  qu'il  coustèrent  au  cange  :  ciiij  xx  ij  livres 
ij  solz.  » 

«  Item,  à  Andrieu  Biaunepveu,  maistre  ouvrier  de  lombes,  sur  l'ouvrage, 
acat  et  voyture  d'une  novèle  tombe  que  Monseigneur  lui  fait  faire ,  deseure 
iijc  frans  qu'il  a  rechut  paravant  :  c  frans,  valent  parmi  xlij  gros  qu'il  cous- 
tèrent au  cange,  ensi  que  par  lettrez  Monseigneur  appert  :  c  iiij  xx  ij  livres 
ij  solz.  » 


(1)  Revue  universelle  des  arts,  t.  XI,  p.  50. 

(2)  L'écrivain  français  a  cru  devoir  lire  la  note  de  la  manière  suivante  : 
«  Mestre  Andriu  Lenlailleur.  » 


—  \M  — 

«  Item,  as  capcllains  de  le  église  de  Courtray  pour  le  service  qu'il  ont  fait 
en  le  capclle  Monseigneur  à  Courtray  depuis  le  jour  Sainte-Kaleline  Tan  [xiijcJ 
lxxiij  jusques  adont  qu'il  furent  mis  en  possession  des  capelcnics  de  le  capelle 
ensi  que  par  lotirez  Monseigneur  appert  :  xl  livres.  » 

Tombeau  d'Ernest,  archiduc  d'Autriche.  —  Nous  avons 
déjà  parlé  de  ce  monument  aux  §§  20  et  45.  Voici  encore 
une  note  qui  s'y  rapporte  :  elle  mentionne  un  payement 
fait,  en  1603,  au  peintre  Josse  de  Becberghe,  pour  dessins 
du  tombeau  de  ce  prince  et  de  celui  d'une  archiduchesse 
de  Brabant,  et  pour  patrons  des  verrières  que  les  archiducs 
Albert  et  Isabelle  avaient  données  aux  églises  de  Héverlé, 
près  de  Louvain,  et  du  Béguinage,  à  Bruxelles. 

«  A  Josse  de  Beckberge,  painclre,  la  somme  de  xxj  livres,  de  xl  gros,  pour 
vij  patrons  qu'il  avoit  fait  en  papier,  les  iiij  du  tombeau  et  sépulclire  de  feu 
l'archiducq  Erneste,  une  de  feue  madame  l'archiduchesse  de  Brabant,  et  deux 
des  armoiries  et  quartiers  de  Leur  Allèzes  [les  archiducs]  mis  aux  verrières 
que  Leur  Allèzes  avoient  accordé  en  don  aux  esglises  à  Hever,  lès  Louvain, 
et  au  Béguinage,  à  Bruxelles  (1).  » 


§  69.  Confréries. 

Sommaire  :  Confréries  de  Sainl-Jacques  de  Compostelle  et  de  la  Sainte-Croix, 
à  Bruxelles  :  peintres,  sculpteurs,  verriers,  musiciens,  architectes,  tapis- 
siers de  haute-lisse,  fabricants  d'armes,  orfèvres,  etc.,  qui  en  faisaient 
partie. 

On  conserve  aux  Archives  des  hospices  civils  de  Bruxel- 
les (2)  un  petit  registre  in-folio,  sur  parchemin,  intitulé  : 
Dit  es  d'boec  van  der  bruederscap  mynsheren  Sente-Jacobs 


(1)  Registre  n°  F.  286,  f°  vjc  iiijxx  ix,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Ar- 
chives du  déparlement  du  Nord,  à  Lille.  Voy.  aussi  un  manuscrit  intitulé  : 
Documents  historiques,  p.  97,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)N°  II.  U39. 


—  147  — 

dut  ghemaect  ivas  in  't  jaer  Ons  Heeren  m,  ccc.  Ivij. 
ij  daghe  in  de  maent  van  augasto,  volghende  elc  name  na 
de  ordinantie  van  den  A.  B.  C.  Ce  registre,  commencé 
le  2  août  1357,  provient  donc  de  la  confrérie  de  Saint- 
Jacques  de  Compostelle,  qui  possédait  à  Bruxelles  une  cha- 
pelle et  un  hôpital  sur  l'emplacement  desquels  on  éleva,  au 
XVIIe  siècle,  l'église  de  Notre-Dame  de  Bon-Secours.  Nous 
en  avons  extrait  un  nombre  assez  considérable  de  noms 
de  personnes  qui  exerçaient  des  professions  se  rattachant 
directement  ou  indirectement  à  l'histoire  des  arts.  Onze 
peintres  (scilders)  y  sont  inscrits,  et  parmi  eux  nous  cite- 
rons Jean  Van  Woluwe,  l'artiste  que  la  duchesse  Jeanne 
employa  pour  orner  de  peintures  le  palais  de  Coudenberg, 
à  Bruxelles,  et  pour  enrichir  de  miniatures  différents  ma- 
nuscrits de  sa  librairie.  Les  orfèvres  (goutsmeden)  sont  en 
majorité  dans  le  registre  de  la  confrérie  de  Saint-Jacques  : 
on  en  compte  vingt-trois.  Un  seul  nom  de  tailleur  d'ima- 
ges (beeldescnidere)  ou  statuaire  y  est  mentionné;  c'est  celui 
de  Jean  Vederman,  qui  fut  admis  en  1404.  Nous  avons 
jugé  nécessaire  d'extraire  du  registre  les  noms  des  steen- 
bickelers  et  des  steenhouwers,  c'est-à-dire  les  tailleurs  de 
pierre,  parce  que  l'expérience  nous  a  appris  que  les  sculp- 
teurs d'ornements  qui  nous  ont  laissé  ces  chapiteaux  et  ces 
tabernacles  si  délicatement  travaillés,  sont  fréquemment 
qualifiés  de  cette  manière  dans  les  documents  du  XIVe  et 
du  XVe  siècle.  Bien  des  architectes  auteurs  de  monuments 
remarquables  sont  ainsi  appelés.  Les  tapissiers  de  haute- 
lisse  (legwerkers),  qui  sont  membres  de  la  confrérie,  datent 
des  premières  années  du  règne  d'Antoine  de  Bourgogne  : 
c'est  l'époque  où  celte  industrie  commença  à  prendre  quel- 
que extension  à  Bruxelles.  Le  registre  contient  en  outre  le 
nom  d'un  tisserand  de  tapis  (tapytwevere),  et  ceux  de  plu- 
sieurs brodeurs  (bordaerwerkers),  qui  formaient  une  cor- 
poration importante  du  temps  de  Jeanne  et  de  Wenceslas. 


—  148  — 

Il  nous  a  fourni  une  liste  assez  longue  de  fabricants  d'ar- 
mes (wapenmakers),  de  heaumes  (helmakers,  helmslagers), 
de  hautberts  (habberguelmakers)  et  d'épées  (sweertveghers). 
Nous  avons  également  noté  les  noms  de  divers  batteurs  de 
cuivre  (copersleghers),  qui  faisaient  ces  ouvrages  dils  de 
Dinant  ou  dinanderies. 

Jean  de  ou  Van  Gerines,  Tun  des  batteurs  de  cuivre  dont 
nous  parlons,  est  très-probablement  le  père  de  Jacques,  qui, 
tout  en  exerçant  le  même  métier,  acquit  une  grande  répu- 
tation, qui  est  attestée  par  les  mausolées  que  Philippe  le 
Bon  fît  élever  à  la  mémoire  de  Louis  de  Maie,  à  Lille,  et 
de  Jeanne  de  Brabant,  à  Bruxelles.  La  modeste  expression 
de  ghelaesmakers  désigne  dans  le  registre  les  peintres  sur 
verre,  car  Louis  et  Jean  Van  Puersele,  Gilles  et  Waulier  < 
Van  Pede,  ont  fait  pour  le  palais  et  les  églises  de  Bruxel- 
les et  des  environs  beaucoup  de  vitraux  que  nous  aurons 
occasion  de  rappeler.  Enfin,  le  livre  de  la  confrérie  de 
Saint-Jacques  mentionne,  en  outre,  un  maître  d'arlillerie 
du  XIVe  siècle,  appelé  Louis;  Thiéri  de  Visschere,  maître 
d'école,  inscrit  sur  le  registre  en  1392;  Jérôme  Van  der 
Noot,  maître  es  arts,  admis  en  1399;  Jean  (Hanscn)  Van 
Grimbach,  joueur  de  flûte  (pypere)  de  la  duchesse  Jeanne; 
Simon  Van  Gaspeldorne,  joueur  de  viole  (vedelere);  Jean 
Van  Berlaer,  faiseur  de  tombes  (saergmakeré) ,  comme 
Nicolas  Garnet,  qui  fit  le  mausolée  du  duc  Jean  III,  à 
l'abbaye  de  Villers  (i),  et  que  les  documents,  nomment 
tombarius,  et  André  Biaunepveu,  faiseur  ou  maistre  ou- 
vrier de  thombes,  à  Valenciennes,  auquel  fut  confiée  l'exé- 
cution du  monument  que  Louis  de  Maie  se  fit  élever 
en  1374,  dans  la  chapelle  castrale  à  Courtrai,  ainsi  qu'il 
est  établi  au  §  précédent  (a);  Jean  Drabbe,  tailleur  de  for- 


(2)  Voy.  §  G8. 


—  149  — 

mes,  de  moules  (vormsnideré),  cité  en  1419  (1),  et  François 
Rullens,  maître  de  la  ville  (statmeester)  avant  1590,  ce  qui 
veut  peut-être  signifier  maître  des  ouvrages  ou  architecte 
de  la  ville  de  Bruxelles.  Cette  ville  avait  à  ses  gages,  vers 
la  même  époque,  un  cuisinier  en  titre  :  c'était,  en  1394, 
Pierre  Pauwels  (der  stadt  coc),  et,  en  1 405,  Pierre  Voghel- 
boem  (overcoc  van  Brucelle). 

Une  observation  que  nous  ne  devons  pas  passer  sous  si- 
lence, c'est  que  les  dates  de  l'admission  dans  la  confrérie 
semblent  n'avoir  été  inscrites  qu'à  partir  de  1390  environ; 
les  noms  qui  ne  sont  accompagnés  d'aucune  date  sont  donc 
d'une  époque  antérieure,  selon  toute  probabilité.  Les  der- 
nières annotations  ont  été  faites  en  1419.  Disons  encore 
que  nous  n'avons  consigné  que  les  noms  auxquels  est  jointe 
une  profession  qui  se  rattache  à  l'histoire  des  arts  et  des 
lettres.  Nous  insérons  également  dans  nos  extraits  les  noms 
de  quatre  tafelmakers,  expression  que  l'on  peut  à  la  fois 
traduire  par  faiseurs  de  tables,  de  tableaux  et  de  retables. 
Cette  dernière  interprétation  est  la  seule  admissible,  selon 
nous. 

«  Adam  Van  Hamme,  sleenhouwere,  Diederec  Van  den  Berghe,  helmakere. 

1419(2).  Diederec  de  Visschere,  scoelmeeslere, 

Boyden  Van  derNat,  borduerwerkerc.  1392. 

Cacste  Wrient,  steenbiclere.    •  Daneel ,  In  den  Roelaert,  goutsmet, 

Claus  de  Lovenerc,  scildere,  1411.  1416. 

Claus  de  Puit,  steenhouwere,  1418.  Evcraert,  de  tafelmakere. 

Diederec  Van  Ruppien,  tapylwevere.  Gilys  Van  Brachene,  steenbiclere. 

Daneel,  de  belmmakere.  Gheraert  Watermale,  steenbickelere. 

Diederec  Helscbemer,  scildere.  Gheraert  Van  Alkenen,  steenbickelere. 


(1)  Le  mot  vormsnideré,  en  allemand  formsneidcr,  a  clé  traduit  par  les 
écrivains  de  l'Allemagne  par  graveur  sur  bois;  un  graveur  sur  bois  à  Bruxel- 
les, en  1419,  serait  un  fait  de  la  plus  haute  importance  pour  l'histoire  de 
l'art  :  nous  reviendrons  sur  la  valeur  de  cette  expression.  Dans  le  même 
registre  on  trouve  un  graverc,  qu'il  faut  traduire  par  fossoyeur. 

(2)  Dans  le  registre,  les  dates  sont  en  chiffres  romains. 

12 


—  450 


Goscn,  de  helmmakerc. 
Gilys,  decopersleghere, 
Gherem  Van  dep  Noet,  scildere. 
Gielys  Van  der  Rosen. 
Ghysbrecht,  de  habberguclmakere. 
Gheerem  Van  den  Steene,  borduerwcr- 

kere. 
Gielys  Van  Pede,  ghelaesmakere. 
Gielys  Van  Evere,  scildere,  1396. 
Gherem  Van  der  Noet,  heren  Gherems 

sone,  magister  arlium,  1399. 
Gielys  Everaerts,  steenhouwere,  1400. 
Gielys  Van  den  Berghe,  steenhouwere, 

1400. 
Gielys  Hose,  heelmakerc,  1403. 
Ghecrtde  Lovenere,  de  scildere,  1410. 
Gheert  Van  den  Heetvelde,  goutsinet, 

1412. 
GoesenVervien,  wapenmakere,  1413. 
Heinrec  Colyns,  broducrwcrkere. 
Hansem  Van  Gembach,  miervrouwcre 

pypere  van  Brabant. 
Heinric,  de  swertveghcre. 
Heinrec  Ghelinc,  goutsmet. 
Heine  Van  Diedeghem,  steenbickelerc. 
Heinric  Van    Bolenbeke,  goutsmcet, 

1402. 
Heine  Van  Evelbaert,  goutsmet,  1407. 
Heine,  de  tafclmakere. 
Heinric,  de  goutsmet,  in  den  Moene. 
Hughe  de  Porlcre,  coperslagerc,  1413. 
Heinric  H  Servranx,  bordurwerkere, 

1416. 
Heinric  Van  Coloc,  scildere,  1417. 
Jan  Stevens,  steenbiclere. 
Jan,  de  helmmakerc. 


Joes  Van  Halle,  steenbiclere. 

Jan  Coviers,  goutsmet. 

Jan,  de  goutsmet,  in  den  Moene. 

Jan  Van  Namen,  goutsmet. 

Jan  Zeghelnule,  bordurmaker. 

Jan  Van  Halen,  scildere. 

Jan  Adelen,  steenbickelerc 

Jan  Van  der  Cappellen,  helmakere. 

Jan  Van  Amen  (sic),  de  goutsmet. 

Jan   Van  den   Wyngarde,    hcllema- 

kere. 
Jan,  de  tafelmakere. 
JacobVan  Loen,Van  den  Bosche,  helm- 

sleghere. 
Jan  Van  Vaelborre,  steenhouwer. 
Jacop  de  Bonté,  goutsmet. 
Jan  Van  G  criais  (1)  de  copersleghere. 
Jacop,  de  coperslaghere. 
Jan  der  Weduwen,  wapenmakere. 
Jan  de  Voghel,  helmakere. 
Jan  VanWoluwe,  schildere. 
Jan  Graet,  goutsmet. 
Jan  de  Coene,  scildere,  1387. 
Jan  Everarts,  steenbickelere. 
Jan  Van  Berlaer,  saergmakere. 
Imbrecht  Van   der    Noet,    scildere, 

1393. 
Jan  Van  den  Leone,  steenbicleere. 
Jan  de  Scrivere,  scildere,  1397. 
Jan  Scuelen,  borduerwerkere,  1399. 
Jan  M  an  tel,  copersleghere,  1399. 
Jan    Sporkcn,  hcclmslaghcre,  1400. 
Jan  Van  der  Capellen,  hclmslagcre, 

1400. 
Jan    Van  Boutsvocrt,  steenhouwere, 
1401. 


(1)  Ce  nom  est  écrit  au-dessus  du  mot  Zîemcn;  c'est  évidemment  une  correc- 
tion du  temps. 


151 


Jan    Van    Puersele,    ghelaesmakere, 

1401. 
Jan  Van  Praghen,  wapcnmakere,  1 404. 
Jan  Van  dcn   Ghehuchte,  goutsmet, 

1404. 
Jan  Vederman,  beldescnidere,  1404. 
Jacop,  de  coperslaghere,  1405. 
Jan   't    Servranx,   borduerwerkere, 

1405. 
Jan  Couterman,  steenhouwere,  1405. 
Jan  Van  Vitcheroel,  heelraslaghere, 

1407. 
Jan  Van  den  Ghehuchte,  bordurwer- 

kere,  1407. 
Jan  Vederman,  goutsmeet,  1407. 
Jan  Van  Horten,  goutsmet,  1407. 
Jan  Hartewyc,  goutsmet,  1407. 
Jan  Van  Asche,  coperslagere,  1408. 
Jan  Van  Gavere,  goutsmet,  1410. 
Jan    Kechhoren  ,     borduerwerkere  , 

1412. 
Jan  Sporken  [ende]   Jan  syn  sone, 

heelrasleghers,  1413. 
Jan  Van  Buedeghem,  steenhouwere. 
Jacob  Mertens,  tafelmakere,  1418. 
Jan  Gheerleec,  steenhouwere,  1418. 
Jan  Drabbe,  vormsnidere,  1419. 
Laureys,   meester  van  der   donder- 

bussen. 


Louys  Van  Pursele,  de  ghelaesmakere. 

Lodewyc  Van   der  Molen,   borduer- 
werkere, 1412. 

Loden  de  Wolf,  wapenmakere,  1417. 

Meimart,  de  goutsmet. 

Machiel,  de  copersleghere,  1393. 

Merten  de  Loese,  goutsmet,  1407. 

Olivier  Uselen,  scildere,  1404. 

Peter  Werion,  legwerkere,  1406. 

Peter  Lodewycs,  legwerkere,  1407. 

Peler  Van  den  Sype,  steenhouwere, 
1417. 

Reynere  Pelgherim,  goutsmet,  1410. 

Symoen  Van  Gaspeldorne,  vedelere. 

Willem  Uselen,  Willemszone,  coper- 
sleghere. 

Vranke  de  Beckere,  scildere. 

Willem  Van  der  Eyken,  goutsmet. 

Vranke  Rullens,  der  statmeester. 

Willem,  de  goutsmet. 

Wouter  Van  Pede,  ghelaesmakere. 

Willem  Van  Sassen,  goutsmet,  1394. 

Willelmus  Van  Dorpt, der  stadt  cleerc, 
1394. 

Vranke,  de  copersleghere,  1405. 

Vranke  Van  Pede,  goutsmet,  1410. 

Woutere  Egloy,  wapemakere,  1413. 

Willem  Clottaert,  legwerkere,  1414. 

Wouter  Dobbel,  goutsmeet,  1418.  » 


Confrérie  de  la  Sainte-Croix,  a  Bruxelles.  —  Dans  les" 
archives  du  prieuré  de  Saint-Jacques-sur-Caudenberg,  à 
Bruxelles,  dont  la  plus  grande  partie  existe  aujourd'hui 
aux  Archives  du  royaume,  on  conservait  un  petit  registre 
in-quarto  de  la  confrérie  de  la  Sainte-Croix,  qui  se  trouve 
actuellement  dans  la  magnifique  bibliothèque  de  feu 
Mr  Théodore  de  Jonghe,  laquelle  sera  bientôt  dispersée  aux 
enchères  en  vente  publique.  Ce  volume  se  compose  de 


—  -152  — 

36  feuillets  de  parchemin,  et  a  pour  titre  :  Dit  syn  de 
bmeders  ende  de  susters  van  den  heyleghen  Cruce  op  Cou- 
ivenberch,  ende  dit  boec  was  ghescreven  in  't  jaer  Ons 
Heren  M  CCCC  ende  LXIJ  opten  xiijslen  dach  van  october 
ende  de  namen  vervolghen  de  elc  na  sinen  name  na  den 
a.  b.  c,  c'est-à-dire  en  traduisant  :  Voici  les  frères  et  sœurs 
de  la  Sainte-Croix  à  Caudenberg;  le  livre  a  été  écrit  le 
13  octobre  1462  (i),  et  les  noms  y  sont  inscrits  dans  l'or- 
dre alphabétique.  De  même  que  le  précédent  dont  nous 
avons  plus  haut  publié  des  extraits,  ce  registre  contient  un 
certain  nombre  de  noms  d'artistes  que  nous  nous  sommes 
hâté  de  recueillir,  dans  la  crainte  que  quelque  amateur  de 
manuscrits  étranger  ne  vienne  l'enlever  à  notre  pays. 

Le  volume  est  orné  en  tête  d'une  mauvaise  miniature, 
détachée,  nous  paraît-il,  d'un  volume  plus  ancien,  et  qui 
représente  le  Christ  en  croix  accosté  de  la  Vierge  el  de  saint 
Jean;  dessous  ces  figures  se  voient  les  armoiries  de  Philippe 
le  Bon,  duc  de  Bourgogue,  qui  ont  été  ajoutées  plus  tard. 
Le  nom  de  ce  prince  figure  en  tête  de  la  liste;  il  est  suivi 
de  ceux  d'Adolphe  de  Clèves,  seigneur  de  Ravestein,  el  de 
Philippe,  son  fils,  etc.  Tous  les  membres  de  la  confrérie 
s'engageaient  à  assister  à  la  messe  qui  se  chantait  pour  le 
repos  de  l'âme  d'un  confrère  décédé,  le  premier  dimanche 
après  l'enterrement. 

A  la  fin  du  registre  on  lit  de  là  même  écriture  que  le 
titre  :  Dit  boec  was  ghemacct  in  't  jaer  Ons  Heeren 
M  CCCC  ende  Ixij,  by  her  Gielys  Strael,  proost  van  Sinte- 
Iacobs-cloester  op  Coudenberch,  in  Bruesel,  etc.,  welc  boec 
inhoul  de  somme  van  bruederen  ende  zusteren  omtrent  viijc. 
Ainsi,  en  1462,  au  moment  de  la  rédaction  du  livre  aux 
inscriptions  des  membres  de  la  confrérie  de  la  Sainte-Croix, 

(i)  Au  dos  de  ce  registre,  on  lit:  1452.  C'est  une  inadvertance  du  relieur 
qui  a  restauré  la  plupart  des  registres  du  prieuré  de  Saint-. lac<pics-sur-Cau- 
dcubcrg  dans  le  courant  du  dernier  siècle. 


—  153  — 

par  Gilles  Strael,  prévôt  du  prieuré  de  Coudenberg,  ces 
derniers  étaient  au  nombre  d'environ  huit  cents.  D'après 
Gramaye  (i),  la  fondation  de  la  confrérie  remonte  à  Tan- 
née 1583. 

Dans  l'extrait  que  nous  publions  ne  figurent  que  les 
membres  reçus  au  moment  de  la  formation  du  registre, 
et  seulement  les  noms  qui  avaient  quelque  intérêt  pour 
notre  recueil  :  plusieurs  y  sont  inscrits  avec  leurs  femmes. 
A  cette  catégorie  appartiennent  tous  les  tapissiers  de  haut- 
lisse,  brodeurs  et  orfèvres,  que  le  registre  de  la  confrérie 
de  la  Sainte-Croix  renferme;  maître  Adrien  Dullaert  et 
Renier  (Reynerë),  l'un  secrétaire  et  l'autre  fabricant  de  re- 
gistres (poechmakere)  de  la  ville  de  Bruxelles,  et  les  artistes 
que  nous  énumérons  plus  loin.  Comme  l'église  de  Saint- 
Jacques-sur-Caudenberg  était  contigue  aux  dépendances  du 
palais  des  ducs  de  Bourgogne,  à  Bruxelles,  et  que  la  plu- 
part des  personnes  qui  avaient  des  emplois  à  la  cour  habi- 
taient dans  ce  quartier,  on  ne  doit  pas  s'étonner  de  les 
trouver  en  majorité  parmi  les  confrères  de  la  Sainte-Croix. 
Nous  nous  sommes  borné  à  noter  l'horloger  Michel  iMoens, 
Laurent  Bruninc,  chirurgien  (surgyri)  du  duc;  sire  Jean 
de  Brouwere,  son  chantre  (zengherè),  et  Jean  Van  Hert- 
tinghe,  son  joueur  de  flûte  (pipere);  maître  Josse  Bruninc, 
chirurgien  du  comte  de  Charolais;  Hugues  Michot,  chape- 
lain de  ce  prince;  enfin  les  rois  d'armes  Henri  Van  Heesselt, 
Jacques  de  Brey  et  Josse  Van  Pouken. 

Les  personnes  dont  nous  faisons  suivre  ici  les  noms,  se 
sont  fait  recevoir  dans  la  confrérie  postérieurement  à  1462, 
date  de  la  rédaction  du  registre  :  toutefois  à  en  juger  par  les 
caractères  de  l'écriture,  ces  diverses  inscriptions  datent 
toutes  du  XVe  siècle,  et  sont  en  grande  partie  antérieure  à 


(1)  Bruxella,  p.  6.  Voy.  aussi  :  Henné  et  Wauteiîs,  Histoire  de  Bruxelles, 
t.  III,  p.  357. 


—  154  — 

la  mort  de  Marie  de  Bourgogne  :  maître  Jean  Boudins, 
faiseur  d'orgues  (prghelere),  sire  (her)  Simon  Britonis, 
chantre,  en  1473,  du  prince  que  nous  venons  de  nom- 
mer (Mynsheeren  zanghere);  sire  Constant,  chantre  éga- 
lement (lier  Constans  de  senghere);  Jean  Boete,  Renier 
Boote  et  Adam,  maître  d'écoles  (scoelmees(ers);  maître  Jean 
Van  Rokeghem,  écrivain  (scrivein),  Jean  Jolybois,  tam- 
bourin d'un  bâtard  ducal;  Nicolas  (Colin)  de  Cerf,  autre 
tambourin;  maître  Faes,  artilleur  de  la  ville  de  Bruxelles; 
plusieurs  haute-lisseurs  :  Gilles  Van  Malle,  Gilles  Van  den 
Putte,  Gilles  de  Smet,  dit  Thonys;  Henri  Mets,  brodeur; 
Jean  de  Chênes,  dit  Piccart,  fabricant  d'armes  (wapemar 
kere);  Nicolas  de  Raymakere,  fabricant  de  glaives  (sweert* 
veghere);  PierreWillems,  tailleur  de  pierres  (steenhonwere); 
les  orfèvres  Jean  Van  Myerlaer,  Jean  Van  der  Kelder, 
Quentin  Blangi ,  Guillaume  Meerle  et  Gautier  Van  den 
Coutere;  maître  Jean  Van  den  Berghe,  architecte  (meesier 
wercman)  ou  maître  des  ouvrages  de  maçonnerie  du  duc 
Philippe  le  Bon,  en  Brabant,  et  Guillaume,  son  fils;  Rom- 
baut  Van  Inghelghem,  Renier  Van  der  Grecht  et  Dalfim, 
peintres. 

Parmi  les  inscriptions  faites  pendant  les  premières  années 
du  règne  de  Charles  le  Téméraire,  il  y  en  a  deux  de  la 
même  main,  qui  ont  une  autre  importance;  ce  sont  celles 
qui  mentionnent  les  noms  de  l'orfèvre  Jean  Van  der  Weyden 
et  du  peintre  Pierre  Van  der  Weyden  avec  sa  femme  (Pee- 
ter  Van  der  Weyden,  scildere,  ende  syn  wyf)  :  l'un  et  l'autre 
sont  fils  du  peintre  Roger. 

Un  examen  attentif  des  diverses  écritures  du  registre  qui 
nous  occupe,  ainsi  que  des  noms  qu'il  contient,  nous  a  fait 
acquérir  la  conviction  qu'il  ne  s'y  trouve  aucun  nom  appar- 
tenant au  régne  de  Charles-Quint,  ni  aux  premières  années 
du  règne  de  Philippe  II  :  il  y  a  dans  les  inscriptions  une 
lacune  évidente  pour  cette  période,  et  l'on  se  sera  proba- 


—   ioo  

blement  servi  d'un  autre  registre,  jusqu'à  l'époque  corres- 
pondante au  gouvernement  de  Marguerite  de  Parme.  Les 
dernières  annotations  ont  été  faites  au  temps  où  le  duc  de 
Parme  gouvernait  les  Pays-Bas.  On  y  trouve  entre  autres, 
le  nom  du  peintre  Franc  Floris,  mort  à  Anvers  en  1570, 
celui  de  l'imprimeur  Rutger  Velpius,  qui  n'est  venu  s'éta- 
blir à  Bruxelles  qu'en  1585  (1),  et  qui  est  le  dernier  nom 
de  la  lettre  R. 

Ce  qui  donne  quelque  poids  encore  à  notre  opinion, 
c'est  l'absence  du  nom  d'Olivier  de  la  Marche  dans  le  regis- 
tre, car  on  ne  peut  douter  qu'il  ait  fait  partie  de  la  confrérie, 
puisqu'il  est  le  fondateur  d'une  messe  à  l'autel  de  la  Sainte- 
Croix,  et  que  son  tombeau,  aujourd'hi  détruit,  était  placé 
au  pied  du  même  autel  :  0.  de  la  Marche  mourut  en  1501. 

Voici  maintenant  des  noms  qui  se  rattachent  plus  direc- 
tement aux  arts,  et  qui  sont  mentionnés  dans  le  livre  de  la 
confrérie  de  la  Sainte-Croix  :  Arnould  (Aert)  Van  der  Voert 
et  Eustache  (Tassiri)  de  Cupere,  tailleurs  d'images  (beelde- 
sniders)  (2);  un  enlumineur  (verlichteré),  appelé  meester 
Drosys,  qui  ne  peut  être  que  Dreux  Jehan,  attaché  au  service 
de  Philippe  le  Bon  et  de  Charles,  son  fils,  et  dont  nous 
avons  parlé  au  §  16;  les  peintres  Gérard  de  Lanlmelere, 
G.  (Ghelden)  Van  den  Assche,  Henri  Van  Huseghem, 
Jean  de  Brune,  Jacques  Van  der  Wouwe,  Jean  de  Roy  et 
Roger  Van  der  Weyden,  qualifié  de  peintre  de  la  ville, 
comme  dans  d'autres  documents  qu'a  cités  Mr  Alph.  Wau- 
ters,  le  biographe  de  ce  célèbre  artiste. 

«  Augustin  Van  der  Moelen,  legwer-  Aert  Van  der  Voert,  beeldesnider. 

kere.  BertelmeusVan  Holeer,  borduerwerc- 
Meester  Adriaen  Dullaert,  der  stadt         ker. 

secrelarys  van  Brucssel.  Bernaert  Heyms,  borduerwcrker. 

Andries  Doem,  legwerckere.  Bernaert  Heyms,  borduerwcrker. 

(1)  H.  Bouselle,  Annales  de  l'imprimerie  à  Mous,  p.  127. 

(2)  Voy,  %  M. 


—  156 


Everaert  Vrcderic. 
Eclor  Van  Huseghem,  goutsmet. 
Gielys  Oenbrugglie,  goulsmct. 
Gielys  Van  Lint,  alias  Van  dcr  Cleyen, 

legwercker. 
Gljeert  de  Lantraelere,  scildere. 
Godevaert  Taye,  bordurwercker. 
Gherem  Fierkens,  bordurwerker. 
Ghelden  Van  den  Assche,  scildere. 
Her  Doem,  Iegwerckere. 
Heinric  Van  Huseghem,  scildere. 
Her  Hughe  Michot,  capellaen  myns- 

lieren  van  Chaerloes. 
Heinric  Van  Moelenbeke,  goutsmet. 
Heinric  Van  Heesselt,  coninc  van  der     Mengy  Valye,  taboryn. 

wapcnen.  Meester  Drosys,  verlichtere. 

Meester  Joes  Bruninc,  surgyn  myns-     Peeter  Van  Vrclant,  borducrwerkerc. 


Jan  Timmcrman,  borduerwercker. 

Jan  de  Roy,  scildere. 

Jan  de  Tollenere,  goutsmet. 

Jan  Vranx,  bordurwercker. 

Jacob  de  Brey,  coninc  van  Brabanl. 

Jorys  van  Pouken,  coninc  der  wapc- 
nen van  Vlaenderen. 

Her  Jan  de  Brouwere,  zenghere  myns- 
here  'tsherloge.  v 

Meester  Laurcis  Bruninc  ,  surgyn 
Mynshcren. 

Machiel  Moens,  orloymaker. 

Meester  Roeger  Van  der  Weyen,  der 
stad  scilder. 


heren  van  Charlos. 
Jan  Van  Holeer,  bordurwerkere. 
Jan  de  Brune,  scildere. 
Jan  Visse,  legwercker. 
Jan  Van  dcr  Gauticren,  legwercker. 
Jan  Van  dcr  Noct,  goutsmet. 


Peter  Scoepe,  Iegwerckere. 
Peler  Struve,  legwerker. 
Reynere,  der  stad  boechmakcre. 
Steven  Van  Hadocht,  borduerwercker. 
Tassin  de  Cupere,  beeldcsnidere. 
Willem  Hannemans,  legwercker. 


Jan   Van    Grimbcrglicn  ,     boerduer-     Winant  Van  Eldert,  goudsmet. 


wercker. 
Jacob  Van  den  Wouwe,  scildere. 
Jan   Van  Herttinghe,  pipere    Myns- 

beren. 
Jan  Van  Malle,  legwercker. 


Willem  Embrechts,  legwercker. 
Willem  Gaetman,  Iegwerckere. 
Wouter  de  Voeslere,  Iegwerckere. 
Willem  de  Coninc,  legwerker.  » 


Mr  C.  Ruelens  a  publié  récemment  dans  la  Revue  d'His- 
toire et  d'Archéologie,  t.  II,  p.  220,  un  article  sur  le 
registre  de  la  confrérie  de  la  Sainte-Croix,  où  l'on  trou- 
vera quelques  détails  sur  le  règlement  de  cette  association 
religieuse. 


157 


§  70.  Peintreso 

Sommaire  :  Pierre,  peintre  de  Hainaul,  en  1417.  —  Portrait  de  Marguerite  de 
Bourgogne,  veuve  de  Guillaume  IV,  comte  de  Hainaut.  —  Antoine,  peintre 
liégeois,  en  1475.  —  Tableau  du  Jugement  du  Christ  pour  le  conseil  de 
Namur.  —  Amendes  pécuniaires  consacrées  à  des  objets  d'art.  —  Chrétien 
Brun.  —  Restauration  des  tableaux  du  palais  du  grand  conseil,  à  Malines. 

—  Lucas  et  Nicolas  Van  Nevele.  —  Ant.  Van  den  Wyngaerde.  —  Tableaux 
de  ce  maître  en  Espagne.  —  Lettres  de  P. -P.  Rubens  à  J.  de  Bie,  graveur, 
et  à  l'archiduc  Albert  d'Autriche.  —  Tableaux  divers  de  Rubens  qui  existent 
ou  existaient  en  Espagne,  à  Gand,  à  Malines  et  à  Maiiagne.  —  Quelques 
particularités  inédites  pour  la  biographie  de  cet  artiste.  —  Et.  Van  Schooren, 
graveur.  —  J.  Brueghel,  dit  de  Velours.  —  Evrard  Van  Remunde.  —  Paul 
Van  Somere.  —  Olhon  Venius.  —  Portraits  des  archiducs  pour  le  couvent 
de  Marlagne,  près  de  Namur.  —  D.  Zeghers.  —  H.  De  Clerck.  —  Tableau 
de  l'église  de  Saint-Josse-ten-Noode.  —  J.  Francquaert.  —  Fr.  Du  Chaste!. 

—  Portrait  de  Charles  II  pour  le  conseil  de  Brabant. 

Pierre.  —  Guillaume  IV,  comte  de  Hainaut,  mourut 
en  1417  :  il  avait  épousé  à  Cambrai,  en  1385,  Marguerite 
de  Bourgogne,  fille  aînée  du  duc  Philippe  le  Hardi  et  de 
Marguerite  de  Maie.  Nous  avons  dit  ailleurs  que  les  fêtes 
données  à  l'occasion  de  ce  mariage  ont  fait  l'objet  d'un  petit 
poëme  composé  par  Jean  de  Malines  (î).  La  veuve  du  comte 
de  Hainaut  avait  la  terre  et  seigneurie  de  Baudour  pour 
douaire,  et  elle  faisait  de  fréquents  séjours  dans  le  château 
de  celte  localité.  Cette  princesse  mourut  le  8  mars  1441  (n. 
st.)  (2).  En  1417  ou  1418,  elle  fit  peindre  son  portrait  avec 
l'écusson  de  ses  armes,  pour  être  placé  dans  la  chapelle  de 
Saint-Antoine  en  Barbefosse,  sous  Havre,  près  de  Mons  : 
nous  parlerons  plus  loin  des  belles  verrières  dont  elle  en- 
richit ce  petit  édifice  à  la  même  époque.  L'auteur  de  ce 
tableau  est  un  certain  Pierre,  qui  habitait  probablement  la 

(1)  Voy.  nos  articles  dans  le  Bulletin  du  Bibliophile  belge,  t.  XII,  p.  28,  et 
dans  la  Bévue  trimestrielle,  t.  XIII. 

(2)  Registre  n°  8661,  2°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du 
royaume. 

II.  13 


—  158  — 

ville  de  tMons  :  10  écus  d'or  de  Hollande,  furent  le  prix  de 
son  travail. 

«  A  Pietlre,  le  poindeur,  a  estet  payet,  par  l'ordonnanche  monseigneur  de 
Havrech,  pour  avoir  fait  et  livret  j  tavlet  ouquel  est  pourtraite  le  ymage  de 
Madamme  et  l'escut  de  ses  armes,  ledit  tavlet  mis  en  le  capelle  de  Saint-An- 
thonne,  à  Barbefosse  :  x  escus  de  Hollande  en  or,  vallent,  à  xxx  solz  vj  deniers 
la  pièche,  xv  livres  v  solz  (J).  » 

Antoine  de  Liège.  —  Voici  encore  un  nom  nouveau  à 
ajouter  à  cette  pléiade  d'artistes  du  XVe  siècle  que  nous 
apprenons  chaque  jour  à  connaître  davantage,  et  sur  les- 
quels Ton  possédera  bientôt  des  renseignements  asse7i 
abondants  pour  renverser  ces  romans  anciens  et  moder- 
nes, qui  ont  joui  jusqu'à  présent  de  quelque  réputation. 
Ce  nom  celte  fois  est  celui  d'un  artiste  liégeois,  qui  nous 
apparaît  dans  un  temps  où  florissaient,  sous  l'évêqûe  Louis 
de  Bourbon,  dans  la  principauté  de  Liège  et  en  majeure 
partie  à  Liège  même,  au  dire  des  biographes  de  ce  pays  (2), 
Nicolas  Quenlo,  Jean  de  Meuse,  Jean  de  Werlh,  Laurent, 
Jean  Beeck,  etc.,  tous  peintres,  les  uns  sur  panneau,  les 
autres  sur  toile,  qui  précédèrent  de  quelques  années  Lam- 
bert Lombard,  dont  le  mérite  a  éclipsé  la  valeur  de  tous 
ses  devanciers,  au  point  d'en  faire  perdre  le  souvenir.  L'ar- 
tiste dont  il  est  ici  question  s'appelle  Antoine  :  son  nom 
de  famille  ne  nous  est  pas  connu.  Jusqu'à  nouvelle  décou- 
verte nous  proposons  de  l'appeler  Antoine  de  Liège. 

Nous  avons  parlé  dans  une  notice  qui  fait  partie  des 
Bulletins  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  t.  XXI,  n°  3, 
de  l'usage  qui  existait  dans  les  derniers  siècles  du  moyen 
âge  en  particulier  de  frapper  un  coupable  d'une  amende 


(1)  Registre  n°  8654,  ibidem. 

(2)  Voy.  la  Biographie  liégeoise  du  comte  Becdelièvre-Hamal,  qui  a  re- 
produit dans  son  ouvrage  les  notes  publiées  par  le  marquis  de  VillbRPAonb 
et  autres  historiens. 


—  159  - 

plus  ou  moins  forte  d'après  l'énormilé  du  délit  ou  du 
crime,  el  de  destiner  cette  somme  à  la  confection  d'une 
verrière,  d'un  tableau,  d'une  statue,  d'un  bas-relief,  ou 
de  tout  autre  objet  d'art  en  mêlai,  en  pierre  ou  en  bois. 
De  nouveaux  exemples  sont  venus  se  joindre  à  ceux  que 
nous  avons  publiés  :  nous  en  citerons  un  des  plus  cu- 
rieux qui  appartient  à  l'année  1475.  Un  certain  Jean  de 
Corioulle  fut,  dans  le  courant  de  celte  année,  condamné,  à 
cause  de  «  pluiseurs  abus  par  lui  fais  et  commis  en  plui- 
»  seurs  et  diverses  fauchons,  »  par  le  conseil  ou  «  siège  de  la 
»  gouvernance  de  Namur,  »  à  une  amende  de  200  écus,  de 
27  sous  la  pièce,  au  profit  du  fisc,  et  en  outre  à  faire  faire 
à  ses  frais  un  tableau  représentant  le  Jugement  du  Christ, 
d'une  valeur  de  40  florins  du  Rhin,  de  20  sous  chacun, 
pour  être  placé  dans  la  salle  des  séances  de  la  cour  de 
justice.  La  ville  de  Namur  avait  dans  ces  temps  reculés 
des  rapports  nombreux  avec  celle  de  Liège,  ville  populeuse 
où  les  arts,  l'industrie  et  le  commerce  étaient  beaucoup 
plus  développés.  C'est  dans  cette  dernière  cité  que  Jean 
de  Corioulle  alla  commander  le  tableau  expiatoire.  Liège 
alors  renaissait  pour  ainsi  dire  de  ses  cendres  :  ses  rues, 
naguères  encore  si  populeuses,  étaient  encombrées  des 
ruines  des  maisons  des  bourgeois  détruites,  en  1468,  par 
l'armée  de  Charles,  duc  de  Bourgogne,  qui  n'avait  pas 
même  épargné  les  églises  et  les  habitations  des  prêtres.  On 
peut  aisément  se  faire  une  idée  des  pertes  énormes  que  l'art 
a  dû  faire  dans  ces  circonstances.  Nous  sommes  tout  étonné 
de  trouver,  huit  ans  à  peine  après  le  sac  de  la  fière  cilé, 
un  artiste,  un  peintre  en  réputation,  qui  y  est  établi  au 
milieu  de  ce  grand  désordre.  Probablement  qu'Antoine,  — 
c'est  le  peintre  auquel  Jean  de  Corioulle  s'adressa,  —  était 
fixé  à  Liège  avant  la  guerre,  et  qu'il  sera  revenu  comme 
tant  d'autres  dans  sa  patrie  quand  les  événements  le  lui 
auront  permis.  Antoine  livra,  vers  le  mois  de  juin  1476, 


—  400  — 

pour  en  parer  la  salle  à  l'église  de  Saint-Aubain  a  où  mes- 
»  seigneurs  du  conseil  tiennent  leur  siège  justeciable,  ung 
»  grant  tableau  à  figure  et  pain  tu  re  du  Jugement  de  Nostre- 
»  Seigneur  Jésu-Crist  » .  Mais  une  question  de  comptabilité 
fit  changer  celte  destination.  L'œuvre  du  peintre  fut  esti- 
mée valoir  plus  de  40  florins  du  Rhin  «  par  ouvriers  à  ce 
»  congnoissans  »  ,  c'est-à-dire  par  une  commission  d'experts, 
et  messeigneurs  du  conseil  décidèrent  qu'en  toute  justice 
ils  devaient  payer  à  l'artiste  le  surplus  de  l'estimation,  la- 
quelle avait  été  fixée  à  55  florins.  Celle  somme  fui  en  eflet 
remise  au  peintre  Antoine,  qui  en  donna  quittance  à  Namur, 
sous  la  signature  d'un  notaire  impérial  juré,  le  7  juin  1 476.* 
Mais  ce  qu'il  y  a  pour  nous  d'inintelligible  dans  celle 
affaire,  c'est  que  Jean  de  Corioulle  repril  «  de  fo relie  »  le  % 
tableau  et  l'emporta  chez  lui,  et  qu'un  autre  document,  éga- 
lement contemporain  de  ceux  qui  nous  ont  fourni  les  détails 
qui  précèdent,  déclare  que  de  Corioulle  n'avait  pas  été  con- 
damné à  faire  faire  un  tableau;  toujours  est-il  que  la  somme 
de  55  florins  du  Rhin,  renseignée  par  Henri  d'Outremont, 
receveur  général  de  Namur,  dans  son  compte  de  1475- 
1476,  comme  ayant  été  payée  par  lui  au  peinlre  Antoine, 
fut  rayée  par  la  chambre  des  comptes. 

Nous  nous  permettrons  de  rappeler  ici  qu'une  amende 
dont  le  conseil  de  Flandre  avait  frappé  Josse  de  Valmer- 
beke,  bailli  de  Hulst  et  d'Axel,  par  sentence  du  25  août 
1411,  servit  aussi  à  payer,  en  1413,  au  peintre  Liévin 
Van  den  Clite,  à  Gand,  une  parlie  du  prix  d'un  tableau 
représentant  le  Jugement  du  Christ,  pour  orner  la  salle  des 
séances  de  la  cour. 

1 .  «  Amendes  jugées  par  le  siège  de  le  gouvernance  de  Namur  : 

«  De  Jehan  de  Corioulle  pour  pluiscurs  abus  par  lui  fais  el  commis  eu 
pluiseurs  et  diverses  fauchons  a  esté  condcmpné  par  le  gouverneur  et  gens 
de  conseil  en  ijc  escus,  du  pris  de  xxvij  s.  le  pièce,  dont  il  fu  alerminé  de 


—  161  — 

payer  à  iij  paiemens,  pour  ce  pour  le  ije  et  iije  dairain  paiemens  de  ladite 
condempnacion  :  ix*x  livres,  de  xl  gros. 

[En  marge.]  «  Les  iiijxxx  livres  sont  renduz  au  compte  précédent  (1).  » 

2.  «  Je  Anthonne,  le  paintre,  demeurant  à  Liège,  congnois  et  confesse  avoir 
eu  et  receu  de  Henri  d'Outremont,  recepveur  de  Namur,  la  somme  de  cinc- 
quante  livres,  du  pris  de  xl  groz,  monnoie  de  Flandres,  le  livre,  et  ce  pour 
mes  paines,  estoffes  et  sallaires  d'avoir  fait  et  pourtret  ung  grant  tableau  à 
figure  et  painture  du  Jugement  de  Nostre-Seigneur  Jc'su-Crist,  qui  est  mis  et 
assis  en  la  salle  à  Saint-Albain  où  mes  (rès-honnourés  seigneurs  messeigneurs 
du  conseil  tiennent  leur  siège  justeciable;  de  laquelle  somme,  pour  la  cause 
dicte,  je  me  tiens  pour  solz,  contens,  bien  payés  et  entièrement  salisfiez. 
Tesmoing  le  seimg  manuel  de  Mehieu  Leblond,  clerc  notaire  impérial  juré, 
demourant  audict  Namur,  cy  mis  à  ma  requeste,  le  vijc  jour  du  mois  de  juing 
l'en  mil  iiijc  soissante-el-sesse  (2).  » 

3.  «  Je  Hugues  Demigny,  greffier  du  conseil  de  la  conté  de  Namur,  certiffie 
à  tous  à  qui  il  appartient  que  Henri  d'Otremont,  receveur  de  Namur  a,  par 
l'ordonnance  de  messeigneurs  du  conseil  estans  audit  lieu  de  Namur,  payé  à 
Anthoine,  le  pointre,  demourant  à  Liège,  pour  la  parpaye  du  tabernacle  du 
Jugement,  en  quoy  Jehan  de  Corrioulle  avoil  esté  condenpné  jusques  à  la 
somme  de  xl  florins  de  Rin,  de  xx  aidans  chascun  florin;  et  alors  que  ledit 
tabernacle  a  esté  fait,  a  esté  trouvé  par  ouvriers  à  ce  congnoissans  que  ledit 
tabernacle  estoit  plus  vaillable  que  lesdits  xl  florins;  et  alors  fu  ordonné  par 
messeigneurs  le  lieutenant  et  gens  du  conseil  audit  Namur  payer  par  ledit 
receveur  audit  Anthoine,  des  amendes  jugiés  en  ladite  court  de  conseil,  la 
somme  de  xv  livrez,  du  pris  de  xl  gros,  monnoie  de  Flandres,  la  livre, 
lequel  Anthoine,  en  ma  présence,  s'est  tenu  pour  content  dudit  receveur  et 
l'en  a  quictié  et  quictent  et  tous  commiz  à  qui  il  appartient.  Tesmoing  mon 
seing  manuel  cy  mis,  le  xe  de  jullet  l'an  mil  iiijc  Ixxvj  (5).  » 

4.  «  A  Anthoine,  le  pointre,  demourant  à  Liège,  auquel,  par  l'ordonnance  de 
monsieur  le  lieutenant  et  gens  du  conseil  à  Namur,  a  esté  par  moy  payé  pour 
le  parpaye  du  tabernacle  du  Jugement,  en  quoy  Jehan  de  Corioulle  estoit 
condempné  jusques  à  la  somme  de  xl  florins,  de  xx  s.  pièce,  et  il  a  esté  trouvé 


(1)  Registre  n°  10948,  f<>  xxvij  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 

(2)  Collection  des  acquits  de  la  recette  générale  de  Namur,  ibidem. 

(3)  Ibidem. 


—  162   — 

que  ledis  tabernacle  estoit  plus  vuillable,  par  quoy  m'a  eslé  ordonné  payer 
oultre  lesdis  xl  florins  de  Rin,  à  quoy  ledit  tabernacle  a  monté,  pour  ce  icy 
lesdis  xv  florins  de  Rin,  de  xx  s.  pièce,  comme  par  quittance  dudit  pointre 
cy  rendue  appert.  » 

[En  marge.]  «  Néantmoins  los  (sic)  pour  ledit  taux,  aclendu  que  ledit  de 
CoriouIIe  a  depuis  reprins  de  fait  et  de  forcbe  ladite  représentation  et  trans- 
porté en  sa  maison,  comme  dist  le  clerc  de  ce  receveur,  et  soit  veue  icelle 
cerliflicacion.  » 

«  Icelle  cerliflicacion  veue,  qui  ne  contient  point  qu'il  ait'  esté  condempné 
à  faire  aucun  tableau,  ne  de  quel  pris,  aussi  qu'il  n'appert  qu'il  soit  demouré 
a  l'onneur  de  justice,  mais  reprins  par  lui  comme  dit  est,  aucune  cbose  n'en 
doit  estre  passée  à  la  charge  de  Mademoiselle  [la  duchesse]  et  pour  ce 
royé  ({).  » 

Brun  (Chrétien),  —  peintre,  fut  chargé  de  la  restaura- 
tion des  tableaux  qui  ornaient  les  diverses  salles  du  palais  * 
du   grand  conseil  de  Malines,  ainsi  que  le  témoigne  le 
compte  des  exploits  de  cette  cour  de  l'année  1560  (2),  dans 
lequel  on  lit  : 

«  A  Christiaen  Rrun,  paintre,  la  somme  de  xlviij  livres  de  Flandre,  pour, 
à  l'ordonnance  de  la  court,  avoir  redreschié,  paint  et  refiguré  pluiseurs 
ymaiges  du  passé,  faictes  à  la  décoration  du  paillais  où  se  lient  ledict  grant 
conseil,  en  pluisieurs  lieux  où  se  rassamble  le  peuple  venant  à  justice,  et 
principalement  en  la  chappelle  où  se  célèbre  journellement  la  messe  et  sa- 
crifice divin,  en  la  chambre  du  conseil  et  en  hault,  au  consistoire  où  se 
tiennent  aux  jours  ordinaires  les  plaix,  el,  en  présence  de  messeigneurs  dudicl 
grant  conseil,  se  prononchent  et  rendent  les  sentences  el  arrestz.  » 

Les  Van  Nevele.  —  Nous  avons  déjà  mentionné  au  §  46 
Lucas  Van  Nevele.  Mr  Ch.  Rahlenbeck,  consul  de  Saxe, 
a  fait  l'acquisition  chez  l'antiquaire  Thiry,  à  Bruxelles, 
en  1859,  d'un  petit  médaillon  qui  n'est  pas  dénué  de  tout 


(1)  Registre  n<>  10948,  cité,  f°  xliij  v°. 

(2)  Registre  n°  2140H,  f°  xl  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 


—   163  — 

mérite  artistique,  et  représentant  un  portrait  de  femme  en 
trois  quarts,  peint  sur  une  plaque  de  cuivre  de  10  centi- 
mètres environ  de  diamètre,  avec  cette  inscription  au- 
tour :  ^TATIS  SV.E  AN  XXXVIll  NICOLAVS  VAN  NEVELE  BRVXELLEN- 

sis  fecit  l-S'S-S.  L'auteur  est  donc  né  en  1550. 

Dans  des  pièces  relatives  aux  réclamations  faites  après 
la  mort  des  comtes  d'Egmont  et  de  Homes,  Simon  Van  den 
Nevele,  peintre,  figure  parmi  les  créanciers  du  premier  de 
ces  seigneurs  pour  une  somme  de  200  florins  du  Rhin,  du 
chef  de  patrons  qu'il  avait  fournis  (i),  et  la  veuve  de  maître 
Lucas  Van  Nevele  est  mentionnée  dans  la  liste  des  créan- 
ciers de  la  seconde  de  ces  illustres  victimes,  pour  livrai- 
son de  deux  tableaux  (vercleert  dat  de  grave  van  Hueme 
van  tive  tafereelen  huer  man  schuldich  is)  (2). 

Nous  croyons  que  ces  divers  peintres  habitaient 
Bruxelles. 

Van  den  Wyngaerde  (Antoine).  —  Dans  le  Diccionario 
de  las  bellas  artes,  par  Cean  Bermudez  (3),  t.V,  p.  264, 
on  lit  qu'en  1582  on  voyait  dans  une  galerie  du  palais  du 
Pardo,  en  Espagne,  appartenant  au  roi  Philippe  II,  plu- 
sieurs tableaux  de  la  main  d'un  peintre  flamand  du  nom 
d'Antonio  de  las  Vinas,  représentant  les  îles  de  la  Zélande, 
avec  les  villes,  ports,  etc.,  qui  s'y  trouvent.  Nous  avons 
rencontré  aux  Archives  du  royaume  (4)  un  document  qui 
fait  connaître  le  vrai  nom  de  cet  artiste  et  la  date  de  son 
départ  pour  la  Péninsule  ou  les  pays  de  par-delà,  suivant 
l'expression  d'alors.  C'est  une  requête  par  laquelle  Antoine 

(1)  Manuscrit  intitulé  :  Pièces  du  XVIe  siècle,  t.  Ier,  f°  413,  aux  Archives 
du  royaume. 

(2)  Ibidem,  f<>  334  v°. 

(3)  Cet  écrivain  a  puisé  ce  détail  dans  l'ouvrage  intitulé  :  Libro  de  la  mon- 
ter ia  del  rey  D.  Alonso  cl  XI,  par  Argotl  de  Molina,  imprimé  à  Séville,  en 
1582,  que  nous  n'avons  pu  nous  procurer. 

(4)  Papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses. 


—  164   - 

Van  den  Wyngaerde  (de  las  Vinas,  en  espagnol),  qui  se 
qualifie  de  peintre  du  roi,  demande,  dans  les  premiers  mois 
de  l'année  1561,  à  la  gouvernante  des  Pays-Bas  Margue- 
rite de  Parme,  de  lui  accorder  franchise  de  droits  pour 
lui,  sa  femme,  ses  enfants  et  ses  bagages  :  il  emportait 
en  Espagne  avec  lui  des  tableaux,  des  dessins,  des  cou- 
leurs, etc.,  pour  le  service  du  roi. 

«  A  Son  Altèze,  Antoine  Van  de  Wingaerde  (sic),  painctre  de  Sa  Majesté, 
estant  mandé  vouloir  de  ce  pays  audict  Espaigne  transporter  pour  le  service 
de  Sadicte  Majesté  certaines  paintures,  patrons,  coullcurs  et  pluisicurs 
aultres  choses  concernans  ù  son  art  de  painlre,  de  sa  personne,  femme  et 
famille,  le  tout  chargé  en  quatre  coffres  et  une  casse,  marcquez  de  la  pré> 
sente  marcquez  AVV,  supplie  très-humblement  qu'il  plaise  ù  Vostre  Altèze* 
pour  le  service  de  Sa  Majesté,  à  icelluy  consentir  et  accorder  voz  lettres  de 
passeport,  pour,  en  vertu  d'icelles,  en  tous  portz  et  passaiges,  tant  par  mer,  * 
eaue  doulce,  que  par  terre,  passer  avecq  lesdicts  coffres,  casse,  sadicle  per- 
sonne et  famille,  franchement,  librement  et  sans  païer  aucuns  droitz  ou  im- 
positions, etc.;  et  ferez  bien.  » 

Documents  inédits  sur  P. -P.  Kubens.  — Voici  deux  lettres 
inédiles  de  Pierre-Paul  Rubens  (i),  qui  ont  de  l'intérêt  pour 
l'histoire  des  arts.  La  première  a  fait  partie  d'un  recueil 
qui  se  trouvait  encore,  il  y  a  une  vingtaine  d'années,  aux 
Archives  du  royaume  et  qui  forme  aujourd'hui  un  volume 
de  la  Bibliothèque  de  Bourgogne.  Elle  est  adressée  à  Bruxel- 
les, à  Jacques  de  Bie,  graveur  en  taille  douce,  lequel  tra- 
vaillait pour  Charles  de  Croy,  duc  d'Arschol,  à  l'époque 
où  elle  fut  écrite,  c'est-à-dire  le  11  mai  1611.  Rubens  ré- 
pond à  une  lettre  qu'il  a  reçue  et  dans  laquelle  de  Bie  lui 


(i)  Tout  le  monde  connaît  l'estimable  recueil  de  feu  noire  ami  Cachet,  Let- 
tres inédites  de  Rubens,  publié  en  1840.  Un  grand  nombre  de  lettres  tant  iné- 
dites qu'imprimées  ont  été  recueillies  et  mises  au  jour  tout  récemment  par 
Mr  \V.  Noël  Sainsbury,  dans  son  beau  volume,  intitulé  :  Papcrs  relaling  to 
liubcns;  Londres,  1859.  On  trouve  d'autres  lettres  encore  dans  Bai.dinucci, 
Dette  notizie  de'  professori,  t.  XV,  p.  40,  cle. 


—  165  — 

avait  demandé  un  léger  service.  Il  le  remercie  de  ce  qu'il 
s'est  souvenu  de  lui  en  pareille  occasion ,  et  regrette 
beaucoup  de  ne  pouvoir  lui  témoigner  son  affection  autre- 
ment que  par  des  paroles,  et  de  devoir  lui  annoncer  qu'il 
ne  peut  employer  en  ce  moment  le  jeune  homme  qui  lui 
est  recommandé  dans  la  lettre,  car  il  est  assailli  de  de- 
mandes de  tous  côtés.  Plusieurs  jeunes  gens  ont  été  obligés 
d'entrer  chez  d'autres  maîtres  en  attendant  qu'il  y  eût  place 
dans  son  atelier.  Avec  la  plus  grande  difficulté  il  a  pu  ad- 
mettre un  petit  garçon,  qui  était  fortement  protégé  par  un 
de  ses  amis,  Mr  Rockocx  (?)  Le  grand  artiste  ajoute  qu'il  a 
du  refuser  au-delà  de  cent  élèves,  parmi  lesquels  se  trou- 
vaient de  ses  parents  et  des  parents  de  sa  femme  (Isabelle 
Brant),  et  qu'il  s'est  exposé  à  mécontenter  beaucoup  de 
personnes  avec  lesquelles  il  est  en  relation  d'amitié.  Dans 
le  post-scriptum  de  cette  lettre,  Rubens  annonce  à  son  cor- 
respondant qu'il  a  vendu  très-avantageusement  son  tableau 
de  Junon  et  Argus  (1),  que  de  Bie  s'était  proposé  de  repro- 
duire en  gravure  :  il  croit  qu'un  autre  tableau  lui  convien- 
dra mieux,  d'autant  plus  qu'avec  les  princes,  on  ne  fait 
pas  toujours  ce  que  l'on  veut.  Il  a  voulu  lui  donner  con- 
naissance de  cette  vente  et  le  prie  de  ne  pas  lui  en  vouloir 
pour  s'être  dessaisi  de  son  œuvre. 

«  Monsieur  de  Bye.  My  is  seer  lieff  le  mercken  dat  U.  L.  die  confidentie  met 
my  toonl  van  iet  op  my  te  beghercn,  daer  ic  U.  L.  in  soude  connen  dienen; 
maer  daer  teghen  is  my  van  herle  leet  dat  die  occasie  niet  mede  en  hrcnght  le 
connen  meer  met  wercken  als  woorden  gheluyghcn  myn  affectie  t'uwaerls. 
Wanl  dien  jonckman  die  U.  L.  my  raccommandeert  onmoghelyck  is  te  accom- 
moderen;  want  ic  van  aile  canten  gheprevenieert  ben.  Soo  dat  noch  sommighe 
voor  etlycke  jaren  by  anders  meesters  baer  onderhouden,  om  myn  commodi- 
leyl  te  verwachten.  Ondcr  ander  mynen  vriendt  ende  palroon,  ghelyck  U.  L. 


(i)  Ce  tableau  est  cité  par  Mr  André  Van  Hasselt,  Histoire  de  P. -P.  Rubens, 
p.  298  :  Mr  A.  Michiels  L'a  passé  sous  silence  dans  son  Catalogue  des  tableaux 
et  dessins  de  Rubens;  Paris,  1854. 


—  166  — 

weet,  mynheer  Rouckocx  (?)  heeft  met  groote  difficulteyt  een  placlse  vercre- 
ghen  voor  een  jongbesken  dat  hy  daertoe  opvoet  en  darcnluschen  laet  leeren 
by  andere.  Voorts  mach  ic  segghen  met  der  waerheyl,  sonder  eenic  bhyper- 
bole,  dat  ic  over  die  hondert  hebben  moelen  refuseren,  ooc  sommigbe  van 
myn  ende  myns  huysvrouwen,  maer  niet  sonder  grooten  ondanck  van  veele 
van  myn  beste  vrienden.  Daeromme  bidde  ic  U.  L.  my  toch  te  willen  cxcu- 
seren  in  den  besten,  ende  in  aile  andere  saken  proeve  doen  van  myn  affectic 
die  gheetselincx  manqueren  en  sal  soo  veel  als  in  myn  macbt  wesen  sal.  Hier 
mede  raccommandeerde  my  seer  hcrlelycken  aen  U.  L.  goede  gratie,  wen- 
sche  U.  L.  van  Godt  volcomen  zegen  en  salicheyt.  Tôt  Anlwcrpen,  desen 
1  1  mey  1611 .  U.  L.  dienaer, 

»PlETRO  PAOLO  RUBENS  (1).  » 

P.  S.  «  le  meyne  dat  U.  L.  niet  qualyck  nemen  en  sal  dat  ic  met  bel  stuck 
van  Juno  en  Argus,  mits  een  ocasie  die  baer  offereert  van  redelyck  te  vercoor 
pen  myn  profyl  doenc,  want  soo  ic  bope  met  der  tyl  iet  anders  wt  den  pinceel 
vallen  sal,  dat  U.  L.  beter  contenteren  mocbte,  nocbtans  hebbe  ic  U.  L.  wil-  * 
len  aviseren  van  die  sake,  eer  ic  sal  daeraf  concluderen,  want  ic  seer  gbeerne 
puntualyck  handelc  ende  eeniegbelyck ,  principalyck  myn  vrienden ,  voile 
sodisfactie  gbeve,  ende  ic  weet  wel  dat  men  met  princen  nietallyt  en  can  tôt 
effecl  brenghen  synen  goeden  wille,  waeraf  ic  U.  L.  evenveel  gbeobligeert 
blyve.  » 

La  seconde  lettre  de  Rubens  fut  écrite  à  l'archiduc  Al- 
bert, en  1614.  Il  rappelle  au  prince  que  deux  ans  aupa- 
ravant il  lui  a  montré  un  dessin  colorié  du  tableau  avec 
volets  qu'il  se  proposait  de  peindre  pour  l'église  cathédrale 
de  Gand,  à  la  demande  de  feu  l'évèque  Maes,  dont  la  mort 
vint  interrompre  les  grands  projets  d'embellissement  que 
le  prélat  avait  résolu  de  faire  exécuter.  Bien  que  fout  eût 
été  accepté  par  le  chapitre  de  Saint-Bavon,  les  travaux 
furent  statés,  et  les  peines  de  Rubens  pour  enfanter  ses 
grandes  conceptions  restèrent  sans  fruit.  11  avait  espéré 
que  le  successeur  de  l'évèque  Maes  aurait  hérité  de  ses 
goûts  :  il  n'en  fut  rien.  IL-Fr.  Van  der  Burch,  le  nouvel 
élu,  se  laissa  guider  par  de  mauvais  conseils,  et  voulut 

[D  Collection  d'aulogrnphes,  aux  Arcbivcs  du  royaume. 


—  167  — 

apporter  de  notables  modifications  au  projet  primitif.  Le 
grand  artiste  n'y  résiste  pas;  il  se  plaint  à  l'archiduc  de 
cette  conduite  inqualifiable,  qui  doit  priver  la  ville  et  le 
pays  d'un  chef-d'œuvre.  Il  ne  s'agit  pas  là,  dit-il,  de  ses 
intérêts  qui  seront  lésés;  ce  qui  lui  importe,  c'est  l'intérêt 
général.  Rubens  prie  le  prince  d'écrire  à  l'évêque  de  Gand 
qu'il  a  vu  ses  dessins  qui  lui  paraissent  bons,  et  que  le 
prélat  ferait  bien  de  les  examiner  au  moins  avant  de  pren- 
dre une  résolution  définitive ,  car  en  conscience,  dit-il, 
cette  œuvre  est  de  toutes  celles  qu'il  a  créées  la  plus  re- 
marquable et  la  plus  belle  qu'il  inventera.  L'artiste  remercie 
l'archiduc  pour  une  telle  faveur,  et  l'assure  encore  une  fois 
à  la  fin  de  sa  lettre  qu'il  n'est  pas  mu  par  une  question 
d'argent  en  adressant  cette  demande,  car  il  est  surchargé 
d'une  belle  quantité  de  travaux  si  importants  qu'il  ne 
pourra  jamais  les  mener  tous  à  bonne  fin.  Il  se  propose  de 
montrer  au  prince  plusieurs  de  ses  derniers  ouvrages 
quand  il  ira  à  Bruxelles. 

Nous  n'avons  pas  retrouvé  la  minute  de  la  lettre  de  l'ar- 
chiduc Albert  à  l'évêque  Van  der  Burch,  mais  une  annota- 
tion manuscrite  mise  sur  l'original  de  la  missive  de  Rubens 
contient  ce  qui  suit  :  «  Escrire  une  lettre  au  révérendissime 
»  de  Gand  de  la  part  de  Son  Altèze,  qu'il  veuille  faire  venir 
»  le  tableau  d'aullel  par  ce  suppliant  peint  à  la  réquisition 
»  et  par  charge  de  fut  [feu]  révérendissime  évesque  Macs, 
»  afin  de  le  faire  parachever,  et  la  prendre  si  avant  qu'il 
»  puisse  Iuy  eslre  désireux  ou  à  son  église.  » 

La  démarche  de  Rubens  fut  couronnée  de  succès,  et  le 
tableau,  qui  devait  représenter  Saint  Bavon  distribuant  des 
biens  aux  pauvres,  fut  exécuté.  Il  passe  pour  un  des  ouvra- 
ges les  plus  distingués  du  chef  de  l'école  d'Anvers,  qui  a 
pourtant  produit  plus  d'un  chef-d'œuvre  dans  les  vingt-cinq 
ans  qui  se  sont  écoulés  après  l'exécution  du  maître-autel 
de  l'église  cathédrale  de  Gand.  Le  tableau  n'occupe  plus 


—  168  — 

son  ancien  emplacement  depuis  le  commencement  du  siècle 
dernier.  «  Il  est  à  présumer,  —  dit  à  ce  propos  et  avec  rai- 
»  son  Mensaert  (<),  — que  si  Rubens  eût  pu  prévoir  la  place 
»  qu'on  a  destinée  dans  la  suite  à  son  ouvrage,  il  l'auroit 
»  traité  de  toute  autre  manière,  car  ce  grand  génie  connais- 
»  soit  en  perfection  la  différence  de  l'exposition,  que  bien 
»  d'autres  assez  habiles  peintres  ont  négligée,  ce  qui  leur  a 
»  fait  perdre  souvent  la  plus  belle  fleur  de  leurs  ouvrages, 
»  comme  il  est  aisé  de  le  remarquer  dans  ce  tableau,  qui 
»  n'a  été  déplacé  que  pour  faire  place  au  plus  superbe  et 
»  au  plus  magnifique  autel  du  Pays-Bas.  »  Le  Saint  Bavon 
a  été  emporté  à  Paris  au  commencement  de  l'occupatidu 
française  (2),  puis  il  fut  envoyé  à  Bruxelles,  et  placé  dans  le 
Musée  du  département  de  la  Dyle  (5)  :  il  fut  restitué  au  ma% 
gistrat  de  Gand  après  la  chute  de  Napoléon  Ier. 

«  Ben  si  deve  ricordar  seconde»  l'estrema  bonlà  délia  sua  memoria  el  arci- 
ducca  dMiaver  vedulo  duoi  anni  fa  un  dissegno  colorito  fatto  di  mia  mano  per 
servicio  délia  tavola  colle  porle  del  altar  maggior  del  duomo  di  Gandt,  ad 
instanza  del  riverendissimo  Masio,  vescovo  di  quclla  ciltà  (che  sia  in  gloria), 
il  quale  haveva  deslinato  di  fare  questa  opéra  con  ogni  magnificenza  possibile, 
come  senza  altro  sarebbe  riuscila  la  più  grande  i  bella  che  mai  si  facesse  in 
questi  paesi,  se  la  morte  non  l'havesse  prevenuto  ;  per  laquale  benchè  il 
capitolo  havesse  il  tutto  approvato,  ogni  cosa  restô  sospesa,  et  io  bavendomi 
affaticalo  molto  nel  fare  el  apparalo  di  lutta  Topera,  tanto  per  l'ornamenlo 
di  marmo  quanto  per  la  pillura,  restai  senza  ricompensa  alcuna,  pascendomi 
di  speranza  ebe  monsignor  vescovo  al  présente  dovesse  insieme  colla  dignita  ' 
succéder  anco  in  questa  impresa,  ma  m'ingannai  molto,  poiebè  gli  si  è 
lascialo  di  perverso  consiglio  persuader  senza  pur  veder  una  voila  li  mei 
dissegni  di  (non  ha  perù  fatto  ancora  alcun  palto  o  concesso  con  li  scultori 
sin  adesso,  ne  fatto  alcuna  provisione  de  marmi)  far  l'allar  maggiore  d'una 
maniera  scioccissiina  senza  pillura  di  sorte  alcuna,  ma  solo  con  una  statua  di 
San  Bavonc  et  un  recinto  de  marmo,  con  alcunc  colonne  et  un  ripositorio  di 
dietro  Taltare  per  il  Santissimo  Sacramenle,  che  nonostante  la  pillura,  anco 

(1)  Le  Peintre  amateur  et  curieux,  t.  Il,  p.  22. 

(2)  Hislorisch  Icvcnsbcschryving  van  P. -P.  Rubens  i  Anvers,  1840,  p.  453. 

(3)  Voy.  la  Notice  des  tableaux  de  ce  musée  publiée  en  1814,  p.  31. 


—   169  — 

secondo  il  mio  dissegno,  si  doveva  essere,  insieme  con  la  base  sopra  l'allare 
per  riponere  le  reliquie.  J  quello  ch'importa  queslo  monsignor  vescovo  lia 
destinalo  di  spendervi  la  medesima  somma  de  dinari  che  liavrebbe  fatto  il 
suo  antecessore,  di  maniera  che  mi  dispiacce  in  eslremo  che  una  cosi  bella 
impresa  s'en  ira  a  monte,  non  già  per  Tinteresso  mio  particolare,  che  poco 
importa,  ma  per  la  perdita  del  ornamento  publico  di  quella  città,  senon  è 
che  Sua  Allezza  Serenissima,  per  l'affettion  grandissima  che  ha  dimostrato 
sempre  di  portar  à  Tarte  délia  piltura  et  a  me  in  particolare,  come  anco  per 
accrescere  la  bellezza  di  quella  chiesa  principale  dalle  cui  intrate  si  farà 
questa  spesa.  Dico  che  Sua  Altezza  voglia  risolversi  di  far  saper  al  vescovo 
di  Gandt  di  haver  vislo  questo  dissegno  mio,  et  che  li  pareva  buono  et  che 
Sua  Santità  Riverendissima  saria  bene  di  tenersi  a  quello  o  almeno  vederlo 
una  voila  prima  di  pigliar  altra  rissolutione.  Jo  certo  resterei  obligatissimo 
quanto  dir  si  possa  a  Tamorevolezza  di  Sua  Altezza  Seressissima  se  volesse 
favorirmi  di  una  letterina  a  monsignor  vescovo  di  Gandt  di  un  lai  tenorc 
come  si  è  detlo,  assicurandola  ch'io  non  sono  mosso  di  quel  utile  che  mi  ri- 
sullarebbe  di  quell1  opra  (poichè  sono  al  présente  più  cargato  d'opere  gran- 
dissime che  non  fossi  giamai,  délie  quali  penso  di  portarne  alcune  a  BrusseJles 
per  moslrar  a  Sua  Altezza,  quando  saranno  finili,  poichè  si  fanno  in  tela)  ma 
solo  perché  posso  dir  in  conscienza  di  cristiano,  quel  dissegno  di  Gandt  esser 
la  più  bella  cosa  che  facessi  giamai  in  vita.  J  per  ciô  m'induce  il  zelo  di  con- 
durlo  ad  effetto,ad  usar  con  Sua  Altezza  forsè  termini  troppo  imporluni.  Che 
prego  il  Signor  Idio  conservi  in  buona  salute.  D'Anversa,  aile  19  de  marzo 
1 G 14-.  Di  Sua  Allezza  Serenissima  devolissimo  servitore. 

»  PlETRO   PàUOLO  IlUBlîKS  (1).   » 

Tout  ce  qui  se  rattache  à  l'immortel  artiste  nous  inté- 
resse, et  c'est  ce  qui  nous  a  porté  à  prendre  note  et  à 
reproduire  une  lettre  de  Joachim  d'Encenhear,  garde- 
joyaux  des  archiducs,  datée  de  Bruxelles,  le  8  août  1609, 
et  écrite  à  quelque  fonctionnaire  dont  nous  n'avons  pas  pu 
découvrir  le  nom.  Elle  est  relative  au  payement  de  la  som- 
me de  300  florins  à  l'orfèvre  Robert  Staes,  pour  la  chaîne 
et  la  médaille  d'or  aux  effigies  d'Albert  et  d'Isabelle,  que 


(1)  Correspondance  historique,  a°  1614,  f°  20,  dans  les  archives  de  l'au- 
dience, aux  Archives  du  royaume. 


—  170  — 

ces  princes  destinaient  à  Rubens,  qui  commençait  alors  à 
s'illustrer. 

«  Senor,  Su  Alteza  me  ha  mandado  diga  â  Vra.  de  su  parte,  que  Vm.  mande 
hazer  una  ôrden  de  600  fl.  sobre  nosolros,  para  darlos  â  Roberto  Slaes,  su 
platcro  de  oro  :  los  500,  para  hazer  dellos  una  cadena  de  oro  con  una  medalla 
de  los  rostros  de  Sus  Allczas,  para  darla  â  un  pintor  que  se  Uama  Pedro 
Paulo  Rubens,  vezino  de  Amberes,  que  Su  Alteza  le  haze  merced  délia,  y  los 
otros  300  â  buena  quenta  de  las  obras  que  esta  haziendo  y  haze  hazer  el 
dicho  platero.  Y  con  esto  guarde  Nuestro-Senor  Vm.  como  puede  y  Vm. 
dessea.  De  palacio ,  oy  8  de  agoslo  1609.  Soy  muy  cierto  servidor  de  Vm. 

»  JOACHIM  (1).  » 

Lorsque  les  archiducs  attachèrent  le  grand  artiste  à  leur 
service  en  qualité  de  peintre,  par  lettres  patentes  du  23 
septembre  1609,  que  Mr  Gachard  a  fait  connaître  (2),  ils  ^ 
envoyèrent  au  magistrat  d'Anvers,  la  missive  que  voici  : 

«  Les  archiducqz,  etc.  Chers  el  bien  amez.  Comme  nous  ayons  retenu  en 
nostre  service  maislre  Pierre-Paul  Rubbens,  peindre,  résident  en  nostre  ville 
d'Anvers,  à  cincq  cens  florins  de  gages  par  an,  nostre  intention  et  volonté  est 
que  le  faciez  jouir  de  l'exemption  et  franchise  des  impostz  et  assises,  ainsi 
qu'en  jouissent  tous  aullres  exemplz  par  les  escroeues  de  nostre  hostel;  et  Dieu 
vous  ait,  chers  et  bien  amez,  en  sa  continuèle  garde.  A  Bruxelles,  le  xxe  jan- 
vier 1610  (3).  » 

Nous  avons  recueilli  quelques  notes  inédiles  relatives  au 
prix  de  diverses  productions  de  Rubens.  La  première  se 
rapporte  au  payement  fait,  en  ICI 5,  des  portraits  d'Albert 
et  d'Isabelle  commandés  par  eux  et  envoyés  en  Espagne 
à  un  noble  personnage,  le  marquis  de  Siele-Yglesias,  et 


(1)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Trésor  National,  t.  I",  p.  161. 

(3)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume.  Les  payements  des  gages  de  Rubens  sont  annotés  dans  le  Registre 
des  gages  cl  pensions  de  1625  à  1639,  f°  iHjMij,  n°  45873  de  la  chambre 
des  comptes,  ibidem. 


—  m  — 

d  un  autre  tableau  représentant  la  Sainte  Vierge  et  l'enfant 
Jésus. 

La  deuxième  établit  que  Rubens  peignit,  en  1620  ou 
1621,  un  saint  Joseph,  sur  toile,  destiné  au  maître-aulel 
de  l'église  des  carmes  déchaussés,  dans  la  forêt  de  Mar- 
lagne,  près  de  Namur,  église  dont  la  construction  venait 
d'être  achevée  :  les  archiducs  en  avaient  posé  la  première 
pierre  dans  le  courant  de  Tannée  1619.  Ce  même  document 
parle  d'une  grande  plaque  de  cuivre  fondue  par  Gaspar  de 
Turkelsteyn,  et  destinée  à  recevoir  une  longue  inscription 
contenant  les  obligations  imposées  aux  religieux  par  leurs 
bienfaiteurs,  et  qui  fut  ciselée  par  Élienne  Van  Schooren, 
graveur.  Le  tableau  de  Saint-Joseph  ne  figure  pas  dans  les 
catalogues  des  ouvrages  connus  de  Rubens  (i)  :  aurait-il  été 
détruit?  ou  bien  est-il  aujourd'hui  désigné  sous  une  autre 
dénomination?  (2). 

La  troisième  noie  que  nous  imprimons  est  une  quittance 
originale  de  l'artiste  du  12  mai  1624,  que  nous  avons  eu 
occasion  de  copier,  et  qui  sera  passée  du  dépôt  où  elle  se 
trouvait  dans  quelque  collection  d'amateur  d'autographes, 
quttlance  qui  fait  mention  de  la  somme  de  1,800  florins 
payée  par  le  curé  de  l'église  de  Saint-Jean,  à  Malines,  pour 
Y  Adoration  des  Mages  avec  ses  volets.  Elle  a  déjà  été  pu- 
bliée, mais  avec  une  fausse  date,  dans  la  vie  de  Rubens, 
imprimée  en  flamand  à  Anvers,  en  1840.  L'auteur  de  cette 
biographie,  qui  a  rassemblé  sur  les  travaux  du  grand  maî- 
tre un  grand  nombre  de  documents  inédits,  a  inséré  dans 
son  livre  (3)  beaucoup  d'autres  pièces  relatives  au  tableau 
de  Y  Adoration  des  Mages,  qui  est  une  des  œuvres  capitales 
de  Rubens. 


(!)  Voy.  les  catalogues  publiés  par  Mr  A.  Van  Hasselt,  à  la  suite  de  Y  His- 
toire de  P. -P.  Rubens,  en  1840,  et  par  Mr  A.  Michiels,  en  1854. 

(2)  Mensaert  en  fait  la  description  dans  son  livre  intitulé  :  le  Peintre  ama- 
teur et  curieux ,  t.  II,  p.  95. 

(3)  P.  430  et  suiv. 


—  172  — 

Dans  la  quatrième  et  dernière  note  il  est  question  d'un 
à-compte  de  2,500  livres,  payé  par  ordonnance  du  cardi- 
nal infant  du  9  décembre  1636,  en  diminution  de  la  som- 
me de  10,000  livres,  prix  convenu  avec  Rubens  pour  les 
tableaux  commandés  par  le  roi  Philippe  IV,  qui  les  desti- 
nait au  palais  du  Pardo,  près  de  Madrid. 

l.«  A  GasparTurckelsteyn,  fondeur  en  métal;  Esticnne  Van  Schorre,  schulp- 
teur,  et  Pierre-Paul  Rubbens,  painctre,  la  somme  de  1 ,066  livres  6  solz,  qui, 
par  ordonnance  de  Leurs  Allèzes,  du  29  de  mars  1621,  leur  avoit  esté  délivré 
comme  s'ensuit,  assçavoir  :  273  livres  audict  Gaspar  Turquelsteyn,  pour  avoir 
livré  et  gecté  une  platine  de  cuyvre  pour  engraver  en  icelle  les  oblîgacions 
que  les  pères  carmélites  au  désert  ou  bois  de  Morlane-lez-Namur  ont  pouç  la 
fondation  de  Leurs  Altèzes,  pesante  343  livres,  à  15  solz  la  livre,  et  avoir  jeeté 
encoires  une  petite  platine  de  cuyvre  pesant  21  livres;  item,  263  livres  6  solz, 
audict  Estevan  Van  Schorren,  pour  avoir  couppé  et  engravé  les  susdicfes  obli* 
gâtions  contenants  2,324  lettres,  une  partie  à  3  solz  et  les  autres,  à  2,  la  lettre, 
et  avoir  taillé  aussy  les  armes  de  Leurs  Altèzes  et  de  l'ordre  desdicts  carméli- 
tes; et  les  reslans  330  audict  painctre  Pierre-Paul  Rubbens,  pour  avoir  paincl 
le  tableau  du  grand  aultcl  de  ladicte  église  représentant  monseigneur  saini 
Joseph  (1).  » 

2.  «  A  Pietro-Paulo  Rubens,  pintor,  300  florines,  por  dos  retratos  que  a 
hecho,  uno  de  la  infante,  mi  Senora,  y  otro  mio,  los  qualcs  mande  ynbiar  A 
Espana  al  marques  de  Siele-Yglesias,  y  otros  300  florines  por  una  pintura  de 
Nuestra-Scnora  con  el  nino  Jésus.  Brusselas,  a  13  de  ottobre  de  1615.  »  (2). 

3.  «  Ick  ondersclireven  bekcnnc  in  diversche  payementcn  ontfanghen  le 

hebben  uit  handcn  van  mynheer  den  pastor  van  Sl-Jans-korcke,  lot  Mèche-- 

len,  de  somme  van  xviij  bondert  guidons  eens,  tôt  volcomen  betaelinghe  van 

den  aulaer-tafcl  met  deurcn  op  de  voirseyde  kerckens  hoogbs-autaer  staende, 

met  myn  bandt   gliemaect;  ende  t'  oirconde  de   waerltcyt  hebbe   ick  dose 

quitancie  met  myn  eyghen  bandt  gbeschrcvcn  cnde  ondcrleccken.  Tôt  Anl- 

werpen,  den  2  maey  1624. 

»PiETno  Pauolo  Rubens.  » 

(1)  Registre  n°  F.  303,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  dépar- 
tement du  Nord,  à  Lille.  Mr  Gauiaiîd  a  déjà  publié  un  extrait  de  cette  note  dans 
la  notice  qu'il  a  consacrée  à  Rubens  et  que  nous  avons  citée  plus  haut. 

(2)  Registre  n°  1838,  f°  39  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du 
royaume. 


—  175  — 

A.  «  A  messire  Pierre-Paul  Rubbens,  chevalier,  secrétaire  du  conseil  privé  du 
roy,  la  somme  de  2,500  livres,  en  tant  moings  de  10,000  livres  que  Son  Allèze, 
par  son  ordonnance  du  9  de  décembre  dernier,  at  ordonné  luy  estre  furniz  à 
bon  compte  de  ce  que  cousteront  les  peinclures  que  Sadicte  Allèze  ait  faict 
faire  par  ordre  exprès  de  Sa  Majesté,  et  pour  ornement  de  certaine  maison  de 
plaisance  d'icelle  au  Pardo,  et  ce  en  quatre  termes  (1).  »> 

En  1622,  la  vie  de  Rubens  fut  sérieusement  menacée, 
paraît-il,  par  un  individu  qu'aucuns  prétendaient  ne  pas 
posséder  toutes  ses  facultés  intellectuelles.  Le  grand  homme 
méprisa  probablement  les  menaces  de  ce  misérable ,  mais 
ses  amis,  et  ils  étaient  nombreux,  craignant  pour  une  exis- 
tence si  précieuse,  s'adressèrent  au  magistrat  de  la  ville, 
afin  de  le  faire  protéger.  Chose  incroyable,  si  elle  n'était 
attestée  par  un  document,  le  magistrat,  à  la  tête  duquel 
était  alors  Nicolas  Rockocx,  ce  grand  protecteur  de  Rubens, 
refusa  son  concours.  Avant  de  flétrir  cette  conduite  à  l'égard 
de  leur  illustre  concitoyen,  dont  la  réputation  était  à  cette 
époque  européenne,  nous  attendrons  de  retrouver  la  ré- 
ponse du  magistrat.  Toujours  est-il  que  les  amis  de  Rubens 
se  plaignirent  à  l'infante  Isabelle  et  demandèrent  son  inter- 
vention dans  cette  affaire.  Ce  sont  ces  deux  pièces,  la  re- 
quête des  uns  et  la  lettre  de  la  gouvernante  aux  membres 
du  magistrat  d'Anvers,  que  nous  insérons  ici  : 

1.  «  Au  chieff  président  du  conseil  privé  de  Sa  Majesté.  Certain  zéleus  du 
bien  et  repos  publicq,  résidons  en  la  ville  d'Anvers,  à  leur  grand  regret  ont 
veu  ces  jours  passez,  que  Pierre-Paulo  Rubens,  demeurant  en  icelle  ville,  per- 
sonne douée  de  très-belles  qualitez,  oultre  l'art  de  peindre  qu'il  possède 
avecq  admiration  de  tout  le  monde,  auroit  le  mesme  temps  couru  grand 
hazard  de  sa  vie,  par  les  aggressions  d'un  certain  insolent,  à  jugement  de 
plusieurs  troublé  d'esprit,  ce  que  leur  auroit  occasionné  d'implorer  l'assis- 
tence  du  magistrat  de  ladicle  ville  à  la  conservation  dudict  Rubens,  laquelle 
leur  ayant  esté  refusée,  ils  prennent  leur  recours  à  Son  Altèze,  et  supplient 
vostre  seigneurie  qu'elle  soit  servie  soubz  le  paraphe  de  sa  main  et  signature 

(1)  Regislre  n°  F.  315,  ibidem. 

II.  14 


—  174  — 

de  Sadicle  Altèze  faire  despécher  lettres  à  ceux  du  magistrat  de  la  ville 
d'Anvers,  leur  enchargeant  bien  expressément  la  protexion  dudict  Rubcns, 
comme  de  personne  de  laquelle  Son  Altèze  commande  qu'on  prenne  particu- 
lier soing.  Quoy  faisant,  etc.  » 

2.  «  A  ceulx  du  magistrat  d'Anvers.  Isabel,  etc.  Chers  et  bien  amez,  estant 
informez  que  Pierre-Paulo  Rubens,  nostre  pensionnaire,  auroit  couru  et  court 
encore  danger  de  sa  personne  par  les  aggressions  d'un  sien  malveillant,  que 
Ton  dit  avoir  juré  sa  mort,  nous  sommes  occasionnez  de  vous,  faire  ceste,  afin 
que  ne  permettiez  que  luy  soit  faict  aulcun  tort  ou  préjudice,  ains  que  don- 
niez incontinent  l'ordre  qu'il  convient  pour  son  repos  et  asseurance;  et  Dieu 
vous  ait  [en  sa  saincte  garde].  Le  29  d'avril  1622  (1).  » 

Brueghel  (Jean),  —  (Voy.  §  9)  —  adressa  aux  archi*- 
ducs,  en  1610,  une  requête  conçue  en  ces  termes  : 

Remonstre  en  toute  humilité  Jean  Breughel,  peintre  et  bourgeois  en  la  ville  * 
d'Anvers,  que  comme  il  vient  journèlement  en  ceste  ville  de  Bruxelles  par 
commandement  et  service  de  Vos  Altesses  Sérénissimes,  comme  il  espère 
continuer  toutes  les  jours  de  sa  vie,  et  pour  ce  faire  et  continuer  tant  miculx 
comme  le  service  de  Vos  Altesses  requiert,  supplie  très-humblement  qu'iccllcs 
soyent  servyes  luy  accepter  pour  leur  peintre  domestique,  et  luy  donner  de 
grâce  espéciale  la  mesme  liberté  des  gardes  et  tonlicux  comme  aux  aultres 
peintres  et  serviteurs  domesticques  de  Vos  Altesses,  et  sur  ce  luy  faire  dépes- 
cher  acte  in  forma.  Quoy  faisant,  etc.  » 

Celle  requête  fut  favorablement  aposlillée  le  10  mars. 
Quand  l'artiste  présenta  au  magistrat  d'Anvers  l'acte  dalé 
du  13  avril,  qui  lui  accordait  franchise  et  exemption  des 
assises  et  mallôtes,  celui-ci  écrivit  à  l'archiduc  Albert  une 
longue  lettre  pour  lui  démontrer  que  ce  privilège  donné  à 
Breughel  serait  un  mauvais  précédent  qui  pourrait  causer 
aux  finances  de  la  ville  un  grand  préjudice  s'il  était  admis. 
Le  magistrat  disait  que  du  temps  où  Marie,  reine  douairière 
de  Hongrie,  était  gouvernante  des  Pays-Bas,  elle  n'avait 
pas  exempté  des  droits  un  seul  des  officiers  ou  ministres 


(I)  Ces  deux  documents  existent  dans  la  collection  des  papiers  d'État  cl  de 
l'audience,  liasses,  aux  Archives  du  royaume. 


—  175  — 

de  Charles-Quint,  et  que  le  cosmographe  Orlelius,  pas  plus 
que  l'imprimeur  Planlin,  malgré  leurs  fonctions  qui  les 
attachaient  à  la  cour,  n'avaient  joui  d'un  privilège  aussi 
étendu  que  celui  qui  venait  d'être  accordé  à  Breughel.  Les 
bourgmestres,  échevins  et  conseil  d'Anvers,  terminent  ainsi 
leur  lettre  qui  fut  écrite  le  17  avril  :  «  Supplions  en  toute 
»  humilité  qu'il  plaise  à  Vostre  Altesse  ne  contraindre  ceste 
»  ville  à  s'eslarger  davantage  en  l'exemption  desdictes  assi- 
»  ses  et  mallôles,  et  accepter  de  bonne  part  ses  excuses  au 
»  regard  de  Jehan  Breughel  et  aultres  à  l'advenir,  d'aullant 
»  plus  que  naguères  ce  privilège  ayt  esté  otlroyé  à  Pierre- 
»  Paul  Rubens,  en  qualité  de  peintre  de  l'hostel  de  Vostre 
»  Altesse  et  auparavant  à  Oltavio  Venio,  aussi  peintre,  à 
»  cause  de  son  enlrelènement  au  chasteau  de  ceste  ville, 
»  dont  espérons  que  Vostre  Altesse  se  contentera  (î).  » 

Van  Rormonde  ou  Van  Remunde  (Evrard).  —  Van  So- 
mere  (Paul).  —  En  1616  la  chambre  des  comptes  de 
Brabant  confia  l'exécution  des  portraits  d'Albert  et  d'Isa- 
belle à  deux  peintres,  dont  l'un  s'appelle  Paul  Van  Somere 
et  l'autre  Evrard  Van  Remunde,  Van  Romunde,  Van  Ror- 
munde  ou  de  Rourmonde,  selon  les  variantes  que  présen- 
tent les  documents  qui  font  mention  de  la  dépense  de  ces 
peintures,  lesquelles  furent  payées  360  livres  en  1617. 
Nous  ferons  observer  que  les  biographes  ne  parlent  point 
de  ces  artistes.  Ce  fut  un  peintre  décorateur  du  nom 
d'Augustin  Van  den  Venne  qui  livra  les  cadres  (2). 

18  juillet  1617.  «  Geordonneert  te  belaelen  aen  Everardt  Van  Rormunde, 
schilder,  de  somme  van  iijc  liv.  Arthois,  voir  't  faitzoen  van  den  retracten  oft 
schilderyen  van  Hare  Hoclieden  in  deser  camere  gelevert.  » 

(;>  août  1617).  «  Accordé  sur  la  requeste  de  Évrardt  de  Rourmunde,  peintre, 


(1)  Archives  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Registre  n»  28244,  2°,  f°  xv  v<>,  ibidem. 


—  176  — 

aultrcs  1  livres  Artliois  pour  sallaire  et  enlliier  payement  des  pourlraictz  de 
Leurs  Altèzes.  »  (I). 

«  Betaelt  aen  Pauwels  Van  Somere  ende  Everaert  Van  Hcmondc,  mecsters 
schilders,  aengcnomcn  hebbende  te  schilderen  de  efligien  van  Hacre  Hoochey- 
den,  de  somme  van  lx  ponden  Arthois,  in  mindernisse  van  den  accorde  met 
hen  aengcgaen  belangendc  denselven  wercke  van  schilderyc.  »  (2). 

(1617).  «  Betaelt  aen  Everaert  Van  Romunde,  meester  schildere,  de  somme 
van  iijc  ponden  Arthois,  voor  liet  maecken  endc  schilderen  van  de  twec  con- 
trefeitssclen  van  Hunne  Hooclicyden.  »(3). 

Paul  Van  Somere,  sur  lequel  G.  Vertue  (4)  seul  nous 
donne  quelques  détails,  naquit  à  Anvers  en  1570.  Il  passa 
une  grande  partie  de  son  existence  en  Angleterre  où  il 
acquit  beaucoup  de  réputation,  et  à  juste  de  titre,  comme 
peintre  de  portraits.  Il  se  trouvait  déjà  dans  la  Grande- 
Bretagne  en  1606.  La  note  que  nous  publions  prouve  qu'il 
travailla  à  Bruxelles,  en  1617.  Paul  Van  Somere  mourut 
à  Londres  le  5  janvier  1621,  à  l'âge  de  quarante-cinq  ans. 
A  celte  époque  florissaient  encore  comme  portraitistes  dans 
la  Grande-Bretagne,  Daniel  Mylens  et  Corneille  Jansen, 
tous  deux  des  Pays-Bas,  dont  la  réputation  s'effaça  plus 
lard  devant  le  talent  de  Van  Dyck. 

Venius  ou  Van  Veen  (Olhon),  —  reçut,  par  ordonnances 
des  archiducs  du  22  mai  1621,  la  somme  de  1,000  livres 
de  Flandre,  pour  avoir  peint  les  portraits  d'Albert  et  d'Isa- 
belle, en  costume  d'hermite,  qui  étaient  destinés  à  l'hermi- 
tage  des  carmes  déchaussés  de  Marlagne,  près  deNamur(s). 

De  Clerck  (Henri).  —  La  requête  dont  nous  reprodui- 


(1)  Registre  n°  218  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Registre  n°  28244,  2»,  cité,  f°  xiiij  r». 

(3)  Ibidem,  1»,  f°  xv  v°. 

(4)  Anecdotes  of  painling  in  England;  Londres,  1782;  t.  Il,  p.  î>. 

(">)  Registre  n°  F.  303  de  la  ebambre  des  comptes,  aux  Arcbives  du  dépar- 
tement du  Nord,  à  Lille. 


—  177  — 

sons  ici  le  texle,  fut  adressée,  en  1623,  à  l'infante  Isabelle, 
par  les  marguilliers  de  la  chapelle  de  Saint-Josse-len-Noode, 
lez-Bruxelles,  afin  d'obtenir  un  subside  pour  payer  un 
tableau  qu'ils  destinaient  à  orner  le  maître-autel.  L'infante 
leur  accorda,  au  nom  du  roi  Philippe  IV,  300  livres  de 
Flandre,  par  apostille  du  19  août  de  la  même  année.  Ce 
tableau  n'était  qu'une  copie  faite  par  Henri  de  Clerck, 
haute  de  quinze  pieds  et  large  de  dix,  d'après  le  Christ  en 
croix  entre  les  deux  larrons,  de  Michel  Van  Coxcyen.  Ce 
dernier  tableau  était  autrefois  placé  dans  l'église  de  Noire- 
Dame,  à  Alsembergh,  près  de  Bruxelles,  et  fut,  au  dire  du 
biographe  C.  Van  Mander,  acheté  pour  le  compte  de  Phi- 
lippe II,  vers  la  fin  du  XVIe  siècle,  après  avoir  été  succes- 
sivement la  propriété  d'un  bourgeois  de  Bruxelles  et  du  car- 
dinal de  Granvelle.  En  1623,  ce  tableau  était  placé  dans 
l'église  du  monastère  de  Saint-Laurent,  à  l'Escurial,  en 
Espagne.  D'après  les  termes  de  la  requête  on  ne  peut  dou- 
ter que  Henri  de  Clerck  n'ait  fait  cette  copie  d'après  l'ori- 
ginal. 

«  Serenissima  Senora,  los  maestros  proveedores  de  la  capilla  de  San-Josse- 
te-Noode,  fuera  de  la  puerta  de  Lovayna ,  dizen  que  han  mandado  hazer  y 
pintar  un  grand  retablo  el  qua  ha  de  servir  para  el  altar  mayor  de  la  dicha 
capilla,  y  sera  de  quinze  pies  de  alto  y  diez  de  largo,  copia  del  crucifixo  de 
Halsenbcrgc,  el  quai  ha  sido  llevado  â  la  yglesia  del  escurial  eu  Espana,  el 
quai  retablo  se  esta  haziendo  muy  curiosamente  y  â  la  vivo  del  original., 
llamandose  el  maestro  Henrrique  de  Clercq  persona  conoscida  â  Vuestra 
Alteza  Serenissima,  y  como  la  dicha  obra  vendra  â  costar  notable  suma  de 
dineros  y  que  la  diclia  capilla  es  del  todo  povre  no  haviendo  jamas  sido  honr- 
rada  de  alguna  asistencia  de  Vuestra  Alteza,  los  suplicanles  se  hechan  â  sus 
rcales  y  benignos  pies  suplicando  muy  umilmente  que  Vuestra  Alteza  de  su 
bondad  y  caridad  acoslumbrada  se  sirva  hazerles  mereed  de  honrrarles  con 
alguna  asistencia  y  graliudad  para  allegar  a  los  gastos  de  lo  diebo  re- 
tablo, etc.  (1).   » 

(1)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 


—  178  — 

Zeghers  (Daniel),  —  fut,  comme  chacun  sait,  un  des 
plus  célèbres  peintres  de  fleurs  de  l'école  flamande  du 
XVIIe  siècle.  Il  faisait  partie  de  l'ordre  des  jésuites.  La 
lettre  que  nous  publions  ici  est  adressée  par  lui  à  «  Monsieur 
»  Roulaert,  secrétaire  de  Sa  Majesté  Catholique,  à  Bruxelle.» 
C'est  dans  la  collection  de  registres  (i)  provenant  de  cet 
homme  d'État  si  distingué  (2),  que  nous  avons  trouvé  l'ori- 
ginal de  ce  document  :  cette  collection  existe  aux  Archi- 
ves du  royaume.  La  lettre  de  Daniel  Zeghers,  est  datée 
d'Anvers,  le  27  décembre  1631 ,  et  répond  à  celle  que  Rou- 
tart  lui  avait  écrite  :  elle  nous  apprend  que  l'artiste  avait 
peint  pour  ce  fonctionnaire  un  tableau  dont  il  se  propose  de 
terminer  certains  détails,  tels  que  les  insectes,  dans  le  cou- 
rant de  l'été  suivant. 

«  Monsieur,  U.  L.  acngbenamen  van  dallo  24  courauti  is  my  26-dicrseIvc 

wel  ghewoorden,  met  18  guldens  soe  voor  de  lyfle  met  den  rinck  ende  kasse 

van  de  schilderye  die  U.  L.  my  laedt  weeten  te  hebbcn  onlfanghen.  Hetghenne 

den  eerweerdighe  P.  Propocilus  ende  ick  seer  gheerne  hebben  vernomen. 

Godt  sy  ghelooft  dat  U.  L.  die  beeft  mocgben  besien  met  gbesonden  oogben 

hetglieen  daeraen  manckcert,  le  weeten  de  vligben  ende  beestiens,  sal  ick 

met  den  somer  voldoen,  biddende  U.  L.  my  te  houden  voor  U.  L.  ootmocdiglien 

dienaer  waerinne  ick  sal  capabel  ghevondcn  woordcn,  U.  L.  sal  my  allyt 

bereedt  vinden  dat  kenne  den  Almoghenden  onder  wiens  protecsie  \vy  ous 

samen  bruellen  met  groolnisse  soe  van  my  als  van  den  cerwcerdigbe  P.  Prc- 

positus,  blyvende  altyl  U.  L   ootmocdiglien  dienaer  in  den  Hecre. 

»  Daniel  Zeghers. 
»  Vyt  Antwerpen,  den  27  descember  a0  1631.  » 

Francquart  (Jacques),  —  livra,  en  1614,  divers  ta- 
bleaux pour  l'oratoire  de  l'infante  Isabelle,  qui  lui  furent 
payés  255  florins.  Il  reçut  700  livres  de  Flandre,  en  décem- 


(1)  Vol.  n<>  7,  fo  931. 

(2)  MrGoETtiALs  a  publié  les  biograpbies  de  D.  Zcglicrs  et  de  M.  Iloularl 
dans  ses  Lectures  relulives  à  l'histoire  des  sciences,  t.  1er,  p.  137,  et  t.  IV, 
p.  184. 


—  179  — 

Lie  1622,  pour  «  sept  mois  qu'il  avoit  esté  occupé  à  faire 
»  faire  le  chariot  de  libéralité  et  la  chappelle  ardanle  aux 
»  funérailles  de  feu  l'archiducq  Albert  (i).  »  Par  lettres 
patentes  du  12  juin  1623,  l'infante  fit  don  à  Francquart 
d'une  somme  de  1,000  livres  (2).  Cet  artiste  fut  tout  à  la 
fois,  peintre,  architecte  et  ingénieur.  Nous  avons  raconté 
ailleurs  (3)  le  procès  qu'il  eut  avec  Sigebert  Waterloos,  gra- 
veur de  sceaux,  pour  la  reproduction  par  la  gravure  du 
cortège  funèbre  de  l'archiduc. 

«  A  Jacome  Francart,  mi  pintor,  ij«  Iv  florines  que  se  le  dan  por  algunas 
obras  que  de  su  oflîcio  a  hecho  para  el  oratorio  de  la  infante,  mi  Senora. 
Brusselas  â  15  di  noviembrc  1614-  (4).  » 

Du  Chastel  (François),  —  peignit  pour  le  conseil  deBra- 
baut,  le  portrait  de  Charles  H,  roi  d'Espagne,  qui  lui  fut  payé 
150  livres  d'Artois,  par  ordonnance  du  24  mars  1676  (Y). 

«  Au  sieur  du  Chastel,  peincter,  la  somme  de  cl  livres  Arthois  pour  le  pour- 
traict  par  luy  faict  de  Sa  Majesté  servant  à  la  chambre  du  conseil  de  Bra- 
bant,  etc.  » 


§  71.  Architectes. 

Sommaire:  P.  le  Poivre.  —  Ses  ouvrages  manuscrits.  —  J.  Du  Brœucq.   — 

G.  Serbelan. 

Le  Poivre  (Pierre),  —  naquit  en  1546  dans  le  Hainaut, 
et  peut-être  à  Mons  où  il  exerça  la  profession  d'archilecle 


(1)  Registre  n°  F.  304  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  dépar- 
tement du  Nord,  à  Lille. 

(2)  Registre  n<>  F.  305,  ibidem. 

(3)  Recherches  sur  la  vie  et  les  travaux  des  graveurs  de  médailles,  de  sceaux 
et  de  monnaies  dans  les  Pays-Bas,  t.  Ier,  p.  39. 

(4)  Registre  n°  1837,  f°  326  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 

(3)  Registre  n<>  21728,  4°,  de  la  chambre  des  comptes,  ibidem. 


—  180  — 

et  d'ingénieur,  et  tint  une  école  d'architecture.  Vers  1582, 
le  comte  de  Lalaing,  grand  bailli  du  Hainaut,  l'obligea 
d'aller  se  mettre  à  Valenciennes  à  la  disposition  du  duc  de 
Parme,  pour  diriger  des  travaux  de  fortifications;  le  Poivre 
avait  déjà  auparavant  servi  dans  l'armée  du  temps  du  duc 
d'Albe.  En  1595,  fatigué  de  la  vie  active,  il  demanda  à  se 
retirer,  et  obtint  du  comte  de  Mansfelt,  gouverneur  géné- 
ral des  Pays-Bas,  des  lettres  patentes,  datées  d'Anvers, 
le  20  octobre  de  la  même  année,  par  lesquelles  il  lui  était 
accordé,  «  en  considération  de  ses  services,  Testât  de  artiste 
»  et  de  jéographe,  vacant  par  le  trespas  de  Jacques  de 
»  Breuck  » ,  avec  une  pension  annuelle  de  200  livres  de 
Flandre,  assignée  sur  la  recelte  domaniale  de  Mons,  et  ré- 
versible sur  Marguerite  Meys,  sa  veuve,  pendant  trois  ans, 
à  dater  du  jour  de  son  décès,  en  vertu  d'autres  lettres  paten- 
tes, données  à  Bruxelles  par  l'infante  Isabelle,  le  30  octo- 
bre 1621,  J.  du  Brœucq  avait  joui  de  la  même  pension 
de  200  livres  depuis  l'année  1555  jusqu'à  sa  mort,  arrivée 
le  30  septembre  1584,  avec  le  titre  de  maître  artiste  de 
l'empereur.  P.  le  Poivre  prit  celui  de  maître  artiste  du  roi. 
Il  fut  gratifié  par  les  archiducs,  le  1er  juillet  1610,  d'une 
somme  de  250  livres  de  Flandre*  pour  certain  livre  par  luy 
»  composé  »  ,  dont  il  leur  avait  fait  hommage.  Par  lettres 
patentes  du  14  octobre  1620,  il  reçut  encore  de  ces  princes 
une  somme  de  500  livres  «  pour  ung  livre  de  tout  ce  qu'est 
»  succédé  aux  guerres  passées  doiz  l'an  xvc  Ixvij ,  accom- 
»  pagné  de  belles  figures  » .  Peu  de  temps  avant  sa  mort 
P.  le  Poivre  fit  parvenir  à  l'infante  Isabelle  une  requête 
dans  laquelle  il  parle  de  ses  travaux,  et  où  sont  consignées 
quelques  notes  utiles  pour  sa  biographie;  celle  supplique 
fut  favorablement  aposlillée  le  6  octobre  1626,  et  le  rece- 
veur général  des  finances  reçut  ordre  de  payer  à  l'ar- 
tiste 500  livres  de  Flandre,  à  litre  de  secours  ou  d'ayuda 
de  costa,  selon  l'expression  consacrée  alors,  à  la  condition 


—  181  — 

toutefois  qu'il  ferait  remettre  au  conseil  des  finances,  pour 
y  être  gardés,  les  livres  dont  il  faisait  mention  dans  sa  re- 
quête que  voici  : 

«A  Son  Allèze  Sérénissime,remonslre  très-humblement  l'ingénieur  maistre 
Pierre  le  Poyvre  qu'il  at  servy  à  Sa  Majesté  depuis  le  lemps  du  ducq  d'AIve, 
en  ces  Pays-Bas  s'ayant  trouvé  et  occupé  aux  occasions  de  guerre,  qu'audict 
temps  se  sont  présentées  touchant  les  fortifications  de  sondict  art  et  pareille- 
ment es  guerres  de  France  avec  le  duc  de  Parme,  s'acquictant  tousjours  fort 
honorablement  de  son  debvoir ,  et  comme  il  auroit  faict  certains  deux  livres 
travaillez  de  sa  main  avecq  la  plume,  des  forlifficalions  et  batailles  dudict  pays 
et  des  guerres  arrivées,  lesquelz  livres  sont  es  mains  de  ceulx  des  finances,  et 
se  trouvant  pour  le  présent  fort  vieil,  aagé  de  plus  de  80  ans,  chargé  de 
femme  et  beaucoup  d'enfans,  et  fort  endebté,  n'ayant  le  moyen  pour  y  satis- 
faire ny  pour  se  pouvoir  entretenir  en  ces  vieulx  jours  conforme  sa  qualité. 
Supplie  bien  humblement  en  considération  de  sesdicts  services  que  Vostre 
Altèze  soit  servie  de  luy  accorder  quelque  honneste  ayuda  de  cosla  pour  re- 
médier à  sa  nécessité.  Quoy  faisant,  etc.  (1).  » 

Pierre  le  Poivre  mourut  le  10  octobre  1626  (2),  âgé  de 
plus  de  quatre-vingts  ans,  et  laissant  une  veuve  septuagé- 
naire et  une  nombreuse  famille.  Jacques  le  Poivre,  dont 
Mr  Ad.  Mathieu  parle  dans  sa  Biographie  wontoise,  est 
sans  aucun  doute  un  descendant  de  notre  architecte; 
Mr  H.  Rousselle  cile  de  lui  deux  ouvrages  de  mathémati- 
que dans  sa  Bibliographie  montoise  (nos  4-00  et  522). 

i.  (Août  1593).  «A  Son  Excellence,  remonstre  en  toute  humilité  maislre 
Pierre  le  Poyvre,  architecte  et  géographe  de  Sa  Majesté,  comme  ayant  conti- 
nuées l'espace  de  treize  ans  à  l'exerce  de  Sadicle  Majesté  et  de  Vostre  Excel- 

(1)  Cette  pièce,  ainsi  que  celles  que  nous  publions  ci-après,  et  qui  nous  ont 
servi  à  rédiger  cet  article  biographique,  font  partie  de  la  collection  des  pa- 
piers d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Le  payement  delà  pension  de  P.  le  Poivre  est  consigné  dans  les  regis- 
tres nos  9799-9830  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 
Dans  le  dernier,  au  f°  iijc  Ixj  v°,  on  lit  à  la  marge  :  «  Par  deux  quictances, 
«l'une  signée  dudit  le  Poivre  et  l'aullre  de  Marguerite  Meys,  sa  vefve,  avecq 
»  certification  de  la  mort  d'iceluy  advenue  le  xe  d'octobre  xvjc  vingt-six.  » 
Dans  le  n°  9831,  f°  iijc  lij  r°,  on  lit  que  celle-ci  mourut  le  1er  août  1G27. 


—  182  — 

lcnce,  ainsy  que  ledict  remonstrani  fut  commandé  de  monseigneur  le  conte 
de  Lalaing,  gouverneur  du  pays  de  Havnault,  où  que  le  remonstrani  fut  con- 
trainct  par  commandement  dudict  conte,  de  laisser  son  bouticque  de  Testât 
d'architecte  pour  aller  trouver  Vostredicte  Excellence  à  Valenchienne,  ainsy 
qu'il  vouloit  cheminer  vers  Courtray,  ayant  depuis  continuée  en  ladicte  art  de 
géographe  et  d'ingénieur  au  mieux  que  possible  luy  a  esté  ;  ores  comme  le 
suppliant  at  entendu  que  ung  nommé  maistre  Jacques  de  Breucque  ayant 
servy  du  mesme  estât  d'architecte  feu  Marie,  royne  d'Hongeric,  duquel  ledict 
maistre  Jacques  fut  pourveu  d'une  peut  ion  de  ijc  livres,  de  xj  groz,  monnoye 
de  Flandres,  en  récompense  de  ses  bonnes  services  qu'il  avoyt  faict  assistant 
les  ingénieurs  de  Sadicte  Majesté  en  faysant  les  modelles  de  Philippeville, 
Marienbourch  et  Charlemont,  lequel  pention  luy  fut  assignée  sur  le  recepveur 
et  demaines  de  Mons ,  lequel  il  at  tiré  jusques  l'an  iiijxxv  qu'il  trespassoit, 
prie  partant  ledict  suppliant  qu'il  plaise  à  Vostre  Excellence  luy  eolloquer  eh 
récompense  de  ses  bonnes  et  longues  services  en  la  place  dudict  maistre  Jac- 
ques de  Breucque,  depuis  le  temps  de  son  trespas,  etc.  » 

2.  «  Albert  et  Isabel,  etc.  Receu  avons  l'humble  supplication  de  maistre 
Pierre  le  Poivre,  ingéniaire  entretenu  en  l'artillerie,  contenant  que  moyen- 
nant la  grâce  de  Dieu,  il  a  tracé  ung  livre  de  tout  ce  qu'est  succédé  aux  guerres 
passées  doiz  l'an  xvc  lxvij,  accompagné  de  belles  figures,  auquel  labeur  il  a 
employé  six  ans  avecq  beaucoup  de  travail  de  l'âme  et  du  corps  ;  en  quelle 
considération  il  nous  a  très-humblement  supplié  qu'il  nous  pleuist  luy  accor- 
der iiijc  escuz  en  don  et  adjuda  de  costa ,  et  sur  ce  luy  faire  despescher  noz 
lettres  patentes  en  tel  cas  pertinentes.  Sçavoir  vous  faisons  que,  les  choses 
susdicles  considérées,  et  sur  icelles  eu  vostre  advis,  nous,  pour  ces  causes  et 
aultres  â  ce  nous  mouvans ,  inclinans  favorablement  à  la  supplication  et 
requeste  dudict  maistre  Pierre  le  Poivre,  suppliant,  luy  avons  donné  et 
accordé,  donnons  et  accordons,  de  grâce  cspécialle,par  ces  présentes,  en  con- 
sidération de  ce  que  dessus,  la  somme  de  vc  livres,  du  pris  de  xl  groz, 
nostre  monnoye  de  Flandres,  la  livre,  en  don  et  adjuda  de  costa  une  foiz,  à 
en  eslrc  payé  et  contenté  par  les  mains  de  nostre  amé  et  féal  conseillier  et 
recepveur  général  de  nosdictes  finances,  etc.  Donné  à  Maricmont,  le  xiiije  jour 
d'octobre  l'an  de  grâce  MDCXX.  » 

5.  «  Philippe,  etc.  A  noz  tres-chiers  et  féaulx  les  chief ,  trésorier  général 
et  commis  de  noz  domeinescl  finances,  salut  etdilcclion.  Receu  avons  l'humble 
supplication  de  nostre  bien  amé  maistre  Pierre  le  Poivre,  architecte  et  ingé- 
nieur entretenu,  contenant  que  doiz  l'an  xvc  iiijxx  ij  il  auroit,  par  commande- 
ment de  feu  le  ducq  de  Parme,  lors  gouverneur  et  capitaine  général  de  noz 


—  183  — 

pais  de  par-deçà,  esté  constrainct  de  quitter  sa  résidence  et  escole  d'architec- 
ture qu'il  tenoit  eu  nostre  ville  de  Mons,  pour  suyvre  nostre  armée  et  s'em- 
ployer aux  fortifications  nécessaires  en  et  par  tout  ce  que  luy  a  esté  com- 
mandé; en  considération  de  quoy,  et  afin  de  continuer  ses  services  avecq  plus 
de  commodité,  noz  très-cliiers  et  très-amez  bons  oncle  et  tante,  feu  de  bon 
mémoire  le  sérénissime  archiducq  Albert  (qui  Dieu  absolve)  et  madame  Isabel- 
Clara-Eugenia,  par  la  grâce  de  Dieu  infante  d'Espaigne,  luy  auroient  accordé 
une  pension  de  ijc  florins  par  an,  sa  vie  durant,  sur  nostre  domeine  de  ladicte 
ville  de  Mons,-  et  comme  présentement  il  se  treuve  eâgé  d'environ  quatre- 
vinglz  ans,  et  sa  femme  d'environ  soixante-six  ans,  et  ayant  durant  son 
mariage  avecq  icelle  vendu  trois  maisons  que  luy  apparlenoyent,  pour 
s'ayder  en  ses  nécessitez,  et  que,  advenant  son  trespas,  sadicte  femme  demeu- 
reroit  pauvre  vefve  et  sans  commodité  de  vivre  en  ses  vieulx  jours ,  il  nous 
a  très-humblement  supplié  que  prennans  favorable  esgard  à  ses  longz  et 
fidelz  services,  il  nous  pleuist  luy  accorder  qu'après  son  trespas  sadicte 
femme  puisse  joyr  desdicts  ijc  florins  par  an  sa  vie  durant,  et  sur  ce  luy  faire 
dépescher  noz  lettres  patentes  en  tel  cas  pertinentes.  Sçavoir  vous  faisons 
que,  les  choses  susdicles  considérées ,  et  sur  [ce]  eu  vostre  advis,  nous,  pour 
ces  causes  et  autres  à  ce  nous  mouvans,  inclinans  favorablement  à  la  suppli- 
cation et  requeste  dudict  maistre  Pierre  le  Poivre  suppliant ,  avons,  par  la 
délibération  de  nostredicte  dame  et  tante ,  accordé  et  accordons ,  de  grâce 
espécialle,  par  ces  présentes,  qu'après  le  trespas  dudict  suppliant  sa  femme 
pourra  joyr  des  ijc  florins  par  an  à  luy  accordez  sur  nostre  domeine  de  la 
ville  de  Mons,  pour  le  temps  et  terme  de  trois  ans,  à  commencer  avoir  cours 
doiz  le  jour  dudict  trespas,  etc.  Donné  en  nostre  ville  de  Bruxelles,  le  xxx« 
jour  d'octobre  l'an  de  grâce  MDC  XXI,  etc.  » 

En  l'an  V  de  la  république,  ou  en  1797,  on  vendit  à 
Bruxelles  la  riche  collection  de  gravures  et  de  dessins  du 
chanoine  Pierre  Wouters,  qui  avait  eu  pendant  assez  long- 
temps la  garde  de  la  Bibliothèque  dite  de  Bourgogne.  A  la 
p.  304  du  catalogue  qui  a  été  imprimé  de  celte  collection, 
on  trouve  la  description  d'un  des  volumes  formés  par 
P.  le  Poivre;  nous  la  reproduisons  ici  textuellement  pour 
servir  de  complément  aux  notes  qui  sont  insérées  plus  haut  : 

«  L'œuvre  de  Pierre  le  Poivre,  architecte  et  ingénieur  de  Sa  Majesté  Catho- 
lique et  des  archiducs  Albert  et  Isabelle.  II  consiste  dans  quatre-vingt-dix-sept 
feuilles,  dont  plusieurs  sont  dessinées  de  deux  côtés,  représentant  des  siège 
de  villes,  quelques  batailles,  des  plans  de  villes  et  de  châteaux,  des  forlifica- 


—  184  — 

lions  et  des  caries  topographiques  et  géographiques;  tous  dessinés  à  la  plume, 
lavés  de  bistre  et  de  quelques  couleurs.  Parmi  ces  pièces  on  dislingue  la  prise 
de  la  Colette  et  de  la  ville  de  Tunis,  par  Charles  V,  le  12  et  le  20  août  1535; 
la  bataille  de  Lépante,  gagnée  par  don  Jean  d'Autriche,  le  7  octobre  1572;  le 
siège  et  la  prise  de  la  ville  de  Tournay ,  par  Alexandre  Farnese,  le  29  no- 
vembre 1582,  etle  pont  Farnese,  percé  par  un  brûlot,  le  4-  avril  1586;  enfin 
tout  ce  qui  est  arrivé  de  remarquable  pendant  les  troubles  des  Pays-Bas, 
depuis  Tan  1566  jusqu'à  1617  inclusivement,  se  trouve  dans  celle  suilc.  On 
y  trouve  de  plus  :  le  portrait  de  l'auteur ,  dessiné  par  lui-même,  placé  à  la 
tête  de  l'œuvre;  un  morceau  représentant  une  église  qu'on  pille,  et  autres 
excès  commis  pendant  lesdits  troubles;  plusieurs  portraits  à  cheval,  à  savoir: 
Charles  V,  avec  la  bataille  contre  le  duc  de  Saxe,  le  24  avril  1546,  dans  le 
lointain;  le  duc  d'Albe;  Jean  d'Autriche  et  le  duc  de  Parme,  1578;  les  archi- 
ducs Albert  et  Isabelle ,  dispersés  dans  le  corps  de  l'œuvre  :  ils  sont  à  la 
pkime  et  lavés  au  bistre.  Faisant  en  tout  104  feuilles  dessinées  par  le  sus- 
dit Pierre  le  Poivre,  dont  le  nom  et  la  date  se  trouve  sur  la  plupart  des- 
diles  pièces,  d'où  il  consle  qu'il  les  a  dessiné  dans  le  courant  des  années  1 585. 
à  1622.  II  paroît  par  une  desdites  feuilles,  que  les  morceaux  représentant  les 
actions  de  Charles  V,  sont  extraits  des  desseins  du  sieur  Gabriel  Serbelan, 
ingénieur  de  S.  M.  Charles  V;  mais  il  se  dit  l'auteur  de  tous  les  autres  mor- 
ceaux où  son  nom  se  trouve.  Il  a  ajouté  à  chaque  une  courte  description 
manuscrite  avec  des  notes  historiques  et  intéressantes.  Le  toul  est  propre- 
ment relié  dans  un  gros  volume  in-folio;  ouvrage  unique,  qui  mérite  l'atten- 
tion de  tous  les  amateurs.  » 


§  72.  Inventaires  dé  tableaux. 

Sommaire  :  Tableaux  divers  que  possédaient  don  A.  de  Alluna  ,  le  chevalier 
H.  Van  Halmalc  et  le  chanoine  Van  Halmale,  à  Anvers,  en  1659.  — 
Tableaux  deG.  Key,  S.  de  Vos,  F.  Dcnys,  Mompaerl(?),  Hubens,  Van  Dyck, 
F.  Snydei's,  G.  de  Heym,  J.  de  Mompcr  et  S.  Franck.  —  Dessins  de 
J.  Romain,  P.  de  Cortone,  clc.  —  Collection  de  gravures  du  chanoine 
Van  Halmalc. 


Collections  de  tableaux  des  Van  Halmale,  a  Anvers, 
en  1059.  —  Des  troubles  éclatèrent  à  Anvers  le  50  sep- 
tembre 1G59,  au  milieu  desquels  la  maison  du  bourgmestre 
de  la  ville,  Guillaume  Van  Halmale,  fut  pillée  et  saccagée 
par  le  peuple.  Plus  tard,  ses  héritiers  et  les  personnes  de 


—  185  — 

sa  famille  qui  habitaient  avec  lui,  ainsi  que  ses  domesti- 
ques, réclamèrent  auprès  du  conseil  de  Brabanl  des  indem- 
nités pour  les  pertes  qu'ils  avaient  essuyées.  Dans  les  décla- 
rations (i)  qui  ont  été  fournies  à  cette  occasion,  nous  avons 
trouvé  quelques  notes  intéressantes  pour  l'histoire  des  arts. 
Les  personnes  de  la  famille  du  bourgmestre  d'Anvers  qui 
demeuraieut  avec  lui,  étaient  les  suivantes  :  Henri  Van  Hal- 
male,  chevalier;  Guillaume  Van  Halmale,  ancien  échevin 
de  la  ville;  Henri  Van  Halmale,  chanoine  gradué  de  la  ca- 
thédrale et  officiai  de  l'évèque  d'Anvers;  Marie-Catherine 
Van  Halmale,  veuve  de  Guillaume  Van  den  Werve,  et  le 
colonel  André  de  Altuna.  La  déclaration  de  ce  dernier  est 
laconique  et  atteste  le  prix  qu'il  attachait  à  la  perte  qu'il 
avait  faite  des  portraits  de  sa  famille,  peints  par  Guillaume 
Key;  elle  est  ainsi  conçue  : 

«  Liste  des  bardes  que  j'ay  perdu  au  sac  de  la  maison  de  monsieur  de  Uni- 
maie,  bourgemestre  d'Anvers. 

Mon  pourtrait. 

Sept  pourtraits  de  mes  ancestres,  de  Willem  Cay ,  estimé  la  pièce 
en  72  francs,  d'un  autre  peintre  en  100  la  pièce;  seulement  l'autre  me  valent 
davantage  d'autant  que  de  ne  les  sçavoir  plus  recouvrir:  504. 

Don  Andréa  de  Altuna.  » 

Le  chevalier  Henri  Van  Halmale,  qui  fut  bourgmestre 
forain  d'Anvers,  possédait,  entre  autres  tableaux,  le  portrait 
équestre  du  cardinal-infant,  gouverneur  des  Pas-Bas,  par 
un  peintre  du  nom  de  Vos,  très-probablement  l'anversois 
Simon  de  Vos,  élève  de  Rubens;  les  portraits  en  pied,  peints 
sur  la  même  toile,  des  rois  d'Espagne  Philippe  II[  et  Phi- 
lippe IV,  par  le  même  artiste,  et  retouchés,  dit  l'auteur  de 
la  déclaration,  par  Rubens,  ce  qui  donne  beaucoup  de  vrai- 
semblance à  notre  supposition;  le  portrait  d'une  demoiselle 

(1)  Elles  se  trouvent  dans  le  volume  des  consultes  du  conseil  de  Brabant 
de  1G60  (t.  xli),  aux  Arcbives  du  royaume.  Nous  sommes  redevable  de  celte 
communication  à  notre  collègue  Mr  d'FIoop. 


—  186  — 

de  Chevreuse,  dû  au  pinceau  de  François  Denys,  et  deux 
tableaux  d'un  nommé  Mompaert,  que  nous  ne  trouvons 
mentionné  nulle  part,  et  qui  est  peut-être  Josse  de  Mom- 
per.  Voici  en  quels  termes  Henri  Van  Halmale  désigne  les 
objets  d'art  qu'il  a  perdus  dans  le  saccagement;  remarquons 
qu'il  estime  à  300  florins  les  portraits  réunis  des  deux  rois 
d'Espagne. 

«  Het  porlraict  van  den  coninck  vati  Spanien,  met  synen  vacder,  in  heel 
postueringe,  geschildert  van  de  Vos,  ende  overdaen  van  Rubbens  :  500. 
Den  prince  cardinael,  in  heel  postuer,  te  peerde,  van  de  Vos  :  GO. 
Het  portrait  van  jouffrouwe  van  Chevereuse,  van  Denys  ;  KO. 
Een  schilderye  van  het  Oudt  Testament  :  10.  . 

Een  schilderye  van  eenen  Christus  metOnsc-Lieve-Vrouwe  :  24. 
Twee  stucken,  van  Mompaert  :  30. 
Twee  portrailen  van  voorouders  :  24. 
Eenen  Kersnacht  :  12.  » 

Le  chanoine  Van  Halmale  fut  un  véritable  amateur,  qui 
posséda ,  en  tableaux  de  l'école  flamande  ,  des  richesses 
artistiques  de  premier  ordre,  une  collection  de  gravures 
très-importante,  d'après  les  meilleurs  maîtres,  et  un  grand 
nombre  de  dessins  originaux  de  Jules  Romain,  Pierre  de 
Cortone,  Rubens,  Van  Dyck,  etc.  Dans  une  des  Lettres 
inédites  de  Rubens,  publiés  par  Gachet  (i),  l'immortel 
artiste,  qui  était  alors  à  Londres  (1629),  charge  son  ami 
Gevaerts  de  présenter  des  salutations  à  diverses  personnes, 
et  entre  autres  à  Mr  Van  Halmale.  Le  savant  éditeur  a  cru 
qu'il  s'agissait  là  de  l'échevin  Henri  Van  Halmale  :  nous 
sommes  quelque  peu  tenté  de  croire  qu'il  est  ici  question 
du  chanoine  de  ce  nom,  en  considérant  que  dans  sa  collec- 
tion il  existait,  avant  l'émeute  du  mois  de  septembre  1659, 
jusque  quatre  œuvres  de  Rubens,  savoir  :  une  grande  pièce 
représentant  la  Conversion  de  saint  Bavon;  un  épisode  de 

(1)  P.  24G.  Voy.  aussi:  Dumesnil,  Histoire  des  plus  célèbres  amateurs  étran- 
gers,- Paris,  18G0;  t.  v,  p.  31.1. 


—  187  — 

la  vie  du  même  saint;  Cinq  vierges  sages,  en  grisaille,  et 
une  autre  grisaille  ayant  pour  sujet  Sainte  Cécile.  Le  pre- 
mier de  ces  tableaux  ne  fut  qu'endommagé.  A  côté  des 
œuvres  de  Rubens  s'étalaient  deux  esquisses  de  Van  Dyck, 
sur  l'une  desquelles  on  voyait  la  Vierge  Marie,  et  sur  l'autre 
les  portraits  du  célèbre  Thomas  Howard,  comte  d'Arun- 
del,  et  de  sa  famille  (i);  un  grand  Marché-aux-Poissons  et 
une  Chasse  à  l'Ours,  de  François  Sneyders;  un  paysage 
de  Josse  de  Momper,  avec  figures  de  Sébastien  Franck,  et 
une  Adoration  des  Bergers,  de  Gaspar  de  Heym,  estimée 
150  florins.  Le  chanoine  Van  Halmale  évalua  à  un  millier 
de  fl.  environ,  le  dommage  que  lui  causait  la  destruction 
de  ses  tableaux,  dessins  et  gravures.  La  déclaration  est, 
comme  on  le  voit,  un  document  qui  a  de  l'importance  pour 
l'histoire  de  l'art. 

«  In  schilderyen  ende  konst.  —  Voor  sooveel  ghequetst  is  een  groole 
vismerct,  geschildert  van  Snyers,  ende  cen  ander  groot  sluck  van  Rubbens, 
dat  overmidts  ghebroken  is,  't  gène  oytbeldt  de  bekeeringhe  van  sinie 
Bavo  :  30. 

Een  beire-jacbt,  van  Snyers  :  100. 

Een  stuck  van  Rubbens,  uytbellende  bet  leven  van  sinte  Bavo  :  60. 

Een  groot  sluck,  van  Momper,  ghestoffeerl  van  Sebastiaen  Franck  :  60. 

Eenen  Kerslennacht,  van  Gaspar  Em  :  150. 

Vyff  wyse  maeghden,  van  Rubbens,  wit  en  swert  :  36. 

Sinte  Cecilie,  van  Rubbens,  wit  en  swert  :  30. 

Een  scbelse ,  van  Van  Dyck ,  waerin  gbeprottaicteert  is  den  graef  van 
Arondel  met  syne  familie  :  20. 

Een  schetse,  van  Van  Dyck,  een  Mari-belt  :  24. 

Veele  schoone  raere  teeckenninghen  van  Julio  Romano,  Zucaro,  Peiro 
Corloni,  Van  Dyck,  Rubbens  ende  andere  meesters;  item,  veele  raere  printen 
van  Rafel  Urbin,  Parmesano,  Vannius,  Sadeleer,  Mercuristaff,  Rubbens, 
Van  Dyck,  Nantuel,  Tempesla  ende  andere  meesters  :  450.  » 


(1)  Voy.  Diimksnil,  loc.  cit.,  p    185. 


—  188  — 
§73.  Scribes  et  enlumineurs. 

Sommaire:  G.  Van  Midclelere,  scribe.  —  G.  Van  Steenberghen,  orfèvre.  — 
Colard  Mansion,  auteur  d'un  manuscrit  du  Romuléon.  —  Dreux  Jehan,  en- 
lumineur. —  Comptes  des  chartreux  de  N.-D  de  Scheut,  lez  Bruxelles, 
relatifs  à  l'exécution  et  la  reliure  de  manuscrits.  —  Frère  Hcrman,  maître 
Olhon  et  Ant.  Bloc,  scribes.  —  Bichard,  frère  Arnould  et  Guillaume  Tonis, 
enlumineurs.  —  Simon  Marmion,  peintre  et  enlumineur.  —  Ses  œuvres. — 
Bréviaire  de  Philippe  le  Bon  et  Charles  le  Téméraire.  —  Emile  et  Nie,  Mar- 
mion, enlumineurs.  —  Jean  Beckem,  scribe.  —  J.  du  Quesne  ou  du  Chesne, 
scribe.  —  Nie.  Spierinc ,  scribe  et  enlumineur.  —  Manuscrit  des  ordon- 
nances de  l'hôtel  du  duc  de  Bourgogne.  —  Ph.  de  Maisereulles,  scribe  et 
enlumineur.  —  J.  Boeland,  scribe.  —  Atta vante  degli  Allavanli,  enlumineur 
de  Florence.  —  D.  Louber,  scribe  de  Hagenau.  —  J.Van  Bal  tel,  peintre 
d'armoiries.  —  J.  Bombaulls,  artiste.  —  H.  Van  derBrugghe,  artiste.  —  Adr. 
Van  Diependale,  verrier.  —  G.  Van  Deynum  ou  Van  Deynen,  enlumineur. 

Van  Middelere  (Gérard).  —  La  collection  des  comptes  de 
la  maison  des  comtes  et  ducs  de  Gueldre,  et  ceux  de  la  re- 
celte générale  des  finances  de  ces  princes,  qui  existe  aux 
Archives  provinciales  de  la  Gueldre,  à  Arnhem,  est  une 
source  précieuse  pour  l'histoiredes  arts  et  lettres,  dont  nous 
devons  la  communication  à  l'obligeance  du  savant  et  respec- 
table Mr  Nijhoff.  Nous  en  avons  entrepris  le  dépouillement, 
quoiqu'ils  aient  déjà  été  grandement  utilisé  par  G.  Van  Has- 
sclt,  dans  les  publications  qu'il  a  faites  au  commencement 
de  ce  siècle,  sous  les  titres  de  :  Bydragen  voor  d'oude  Gel- 
dersche  maaltyden,  de  Geldersche  oudheden  et  de  Geldersch 
maandwerk.  Entre  autres  particularités  curieuses,  nous 
avons  noté  le  passage  d'un  compte  de  1342-1343,  qui  rap- 
porte que  le  duc  Renaud  II,  étant  à  Zutphen,  retint  aux 
gages  annuels  d'une  livre  de  gros  et  d'une  paire  de  sou- 
liers, à  dater  du  jour  des  Pâques  1342,  l'orfèvre  Guillaume 
Van  Steenberghen  et  Gérard  Van  Middelere,  écrivain  de 
livres  (mynsheren  boeescrivere) . 

«  Item  op  Palmen  daghe,  le  Zutphen,  meysler  Willam  Van  Steenberghen, 
den  golsmit  :  vj  schildc. 


—  189  — 

Item,  op  Palme-daghc,  te  Zutphen,  meister  Gérard  Van  Middelere,  Myns- 
hercn  boecscrivere,  omme  te  verwullen  syn  loen  van  desen  jaere  :  vj  schilde. 

Item,  ter  selver  tyt,  den  selven  mees ter  Gcrarde,  omme  perkemente  médi- 
te copene  lot  Mynsheren  bokcn  :  vj  schilde. 

Ende  is  te  wetene  dat  Mynhere  dese  twe,  aise  den  golsmit  ende  desen  scri- 
vere,  onthalden  heft  tôt  sinen  ghesinde,  in  maniren  dat  elkerlyc  sal  des  jaers 
hebben  voer  syn  loen  j  lib.  grot.;  ende  sin  nu  betaelt  van  Pascben  naeste  com- 
niende  in  den  jaere  Ons  Heren  [xiijc]  xlij,  thent  Paschen  daernaeste  in  den 
jaeren  Ons  Heren  xliij,  ende  dan  sal  hi  elkerlyc  j  lib.  grote  gheven,  cum 
elkes  jaers  j  paer  cledere  oft  't  ghelt  daervoer;  ende  wert  sake  dat  Mynhere 
heer  ouch  versaghe  van  renthen,  soe  waren  dese  voorwerde  daermede  doet.  » 

Mansion  (Nicolas,  Colard).  —  Le  célèbre  bibliothécaire 
Van  Praet  a  consacré  une  notice  pleine  d'érudition  à  ce 
fameux  imprimeur,  qui,  le  premier,  introduisit  Fart  ty- 
pographique à  Bruges,  vers  1475.  Il  exerçait  auparavant 
une  autre  profession  non  moins  honorable,  celle  d'écri- 
vain et  de  traducteur  de  livres.  Van  Praet  a  rapporté  dans 
les  notes  de  son  ouvrage  (p.  70),  un  extrait  du  compte 
de  Guillaume  de  Poupet,  conseiller  et  garde  des  joyaux 
du  duc  Philippe  le  Bon,  pour  l'année  1450,  conservé  aux 
Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille  (n°  F.  146), 
d'après  lequel  on  voit  que  Nicolas  ou  Colard  Mansion,  a 
reçu  la  somme  de  54  livres  de  Flandre,  pour  la  vente 
d'un  manuscrit  relié  en  velours  bleu,  intitulé  :  Romuléon. 
Chose  singulière,  dans  un  compte  de  l'épargne  de  Flandre, 
de  l'année  1467  (f°  xix  v°),  qui  existe  aux  Archives  du 
royaume,  à  Bruxelles,  sous  le  n°  25191  de  Y  Inventaire, 
on  trouve  une  mention  du  même  genre,  plus  étendue 
que  la  précédente,  et  qui  constate  également  l'achat  fait  à 
Mansion,  en  vertu  de  lettres  patentes  du  duc,  datées  de 
Bruges,  le  9  mai  1467,  et  par  l'intermédiaire  de  maître 
Alard  le  Fèvre,  doyen  du  chapitre  de  Leuze,  lecteur  de 
Philippe  le  Bon,  d'un  autre  manuscrit  de  Romuléon,  cou- 
vert aussi  de  velours  bleu,  et  ce  pour  le  prix  de  45  écus, 
de  48  gros  de  Flandre,  qui  font  54  livres  de  Flandre. 

II.  13 


—  190  - 

«  A  Colard  Mansion,  escripvain,  la  somme  de  xlv  escuz,  de  xlviij  gros,  mon- 
noie  de  Flandres,  pièce,  à  lui  deue  par  Monseigneur,  pour  un  livre  nommé  : 
Romulion,  en  ung  volume  couvert  de  velours  bleu,  que  Monditseigncur  par 
maistre  Alart  le  Fèvre,  doyen  de  Luese  [Leuze],  son  liseur,  a  fait  prendre  et 
acheter  dudit  Colart,  pour  ladite  somme,  comme  peut  apparoir  par  ses  let- 
tres données  en  sa  ville  de  Bruges,  le  ixede  may  Fan  mil  iiijc  lxvij,par  laquelle 
Rlonditseigneur  mande  ladite  somme  estre  païée.  » 

Jehan  (Dreux).  —  (Voy.  §  16).  —  C'est  bien  définitive- 
ment ainsi  qu'il  faut  écrire  le  nom  de  ce  célèbre  enlumineur, 
employé  par  Philippe  le  Bon  et  Charles  le  Téméraire,  pen- 
dant de  longues  années,  à  enrichir  de  vignettes  les  manus- 
crits de  leur  richisssime  librairie.  Sa  signature  apposée  au 
bas  d'une  quittance,  et  l'examen  des  documents  qui  font 
mention  de  lui,  nous  en  ont  fait  acquérir  la  preuve.  D'ail- 
leurs, nous  pourrions  citer  d'autres  personnes  qui,  au  XVe 
siècle,  portèrent  aux  Pays-Bas  le  prénom  de  Dreux;  tel  fut 
Dreux  de  la  Vacquerie,  secrétaire  des  ducs  de  Bourgogne, 
que  nous  avons  cité  plus  haut. 

Voici  encore  quelques  notes  inédites  pour  servir  à  la  bio- 
graphie de  notre  artiste.  Dans  la  première,  il  est  question 
du  remboursement  d'une  somme  qu'il  avait  dépensée  pour 
avoir  fait  restaurer,  en  1451,  les  grandes  heures  cotidien- 
nes  de  Philippe  le  Bon.  La  seconde  complète  les  extraits 
des  comptes  publiés  par  Mr  le  comte  de  Laborde,  relative- 
ment au  payement  des  gages  de  Dreux  Jehan  ,  depuis 
le  1er  octobre  1451  au  31  décembre  1452. 

Au  §  69,  nous  avons  cru  pouvoir  avancer  que  l'enlumi- 
neur, appelé  maître  Dreux  (meester  Drosys),  qui,  en  1462, 
faisait  partie  de  la  confrérie  de  la  Sainte-Croix,  fondée  à 
l'église  de  Saint- Jacques-su r-Caudenberg,  à  Bruxelles,  n'é- 
tait autre  que  Dreux  Jehan.  Nous  en  avons  la  conviction, 
car  dans  les  comptes  de  la  prévôté  de  Saint-Jacques,  de  ce 
temps  (i),  figure  également  le  même  nom,  tantôt  sous  la 

(1)  Archives  du  royaume. 


—  191  — 

désignation  de  meester  Drues,  scilder,  peintre,  tantôt  avec 
la  qualification  d'enlumineur,  meester  Druese,  verlichtere. 
Il  devait  payer  au  couvent,  deux  fois  par  an,  un  cens  d'un 
demi-mouton  de  Vilvorde,  pour  une  propriété  qu'il  habi- 
tait aux  environs  de  la  rue  Canlcrsteen  et  de  la  rue  Terarc- 
ken.  Nous  trouvons  le  premier  payement  mentionné  à  la 
date  de  Noël  1455  :  maître  Dreux  rembourse  ce  cens 
en  1462.  Il  devait  au  même  monastère,  nous  ignorons  de 
quel  chef,  un  autre  cens  de  1  vieil  écu  par  an,  qu'il  paie 
à  partir  de  1458  jusqu'en  1469;  les  comptes  des  années 
suivantes  n'existent  plus. 

I.  «  Je  Dreux  Jehan,  varlet  de  chambre  et  enlumineur  de  monseigneur  le  duc 
de  Bourgogne  et  de  Brabant,  confesse  avoir  eu  et  receu  de  maistre  Gautier  de 
la  Mandre,  conseiller  et  garde  de  l'espargne  de  Monditseigneur,  la  somme  de 
x  livres  xvj  solz,  de  xl  gros,  qui  deue  m'estoit  pour  semblable  somme  que 
j'afferme  en  ma  conscience  avoir  païée  pour  lui,  pour  avoir  fait  relier  par  deux 
fois  les  grandes  heures  colidiennes  de  Monditseigneur;  icelles  necloïer,  redorer 
et  faire  refaire  les  fermans  d'icelles  d'or,  et  autrement  avoir  mis  à  point  les- 
dictes  heures  à  son  plaisir;  de  laquelle  somme  je  me  tieng  pour  content  et 
bien  paie.  Tesmoing  le  saing  manuel  de  maistre  Jehan  Schareel,  secrétaire  de 
Monditseigneur,  cy  mis  à  ma  requeste,  à  Brouxelles,  le  xixe  jour  de  septembre 
l'an  mil  cccc  cinquante-et-ung  (1).  » 

H.  «  A  maistre  Dreue  Jehan,  varlet  de  chambre  à  vie,  enlumineur  de  livres 
de  Monseigneur,  la  somme  de  lv  livres  iiij  s.,  de  xi  gros,  à  cause  de  semblables 
gaiges  et  pencion  de  xij  solz  par  jour,  que  Monseigneur  lui  a  tauxé  et  ordonné 
prendre  et  avoir  de  lui  de  gaiges  par  jour,  pour  lui  aidier  à  entretenir  en  son 
service,  à  escripre,  enluminer  et  historier  livres  es  lieux  là  où  chiet  et  appar- 
tient, et  ce  depuis  le  premier  d'octobre  mil  iiijc  lj  jusques  au  derrenier  jour 
de  décembre  ensuivant. 

»  A  lui,  la  somme  de  cix  livres  iiij  solz,  pour  ses  gaiges  des  mois  de  janvier 
et  février  l'an  mil  iiijc  lj,  mars,  avril,  may  et  juin  lij. 

»  A  lui,  la  somme  de  ex  livres  viij  solz,  pour  ses  gaiges  des  mois  de  juillet, 
aoust,  septembre,  octobre,  novembre  et  décembre  l'an  mil  iiijc  lij  (2).  » 

(1)  Collection  des  acquits  de  la  recette  générale  des  finances,  aux  Archives 
du  royaume. 

(2)  Begistrc  n"  1921,  f°  vijxx  xvij  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  ibidem. 


—  192   - 

Comptes  des  Chartreux  de  N.-D.  de  Scheut,  lez  Bruxel- 
les,  RELATIFS  A  L'EXÉCUTION  DE  MANUSCRITS.   —  Les  Archives 

(lu  royaume  possèdent  un  registre  contenant  des  comptes 
de  la  chartreuse  de  JVoIre-Dame  de  Scheut,  lez  Bruxel- 
les, de  la  Saint-Martin  1464  à  pareil  jour  1470.  Nous  en 
avons  extrait  une  série  de  notes  relatives  aux  dépenses  que 
le  couvent  a  faites  pendant  ce  temps  pour  les  livres;  ces  dé- 
penses y  forment  un  chapitre  spécial.  Il  est  à  regretter  que 
les  autres  comptes  aient  été  égarés,  car  ils  nous  auraient 
fourni  des  documents  curieux  sur  les  transcri pleurs  et  enlu- 
mineurs de  manuscrits  du  XVe  siècle.  Tout  incomplets  que 
soient  nos  extraits,  ils  nous  ont  paru  assez  intéressants  pour 
être  publiés.  A  l'époque  qu'ils  concernent,  les  chartreux 
étaient  établis  depuis  quelques  années  à  peine  (i  ).  Les  dépen-  < 
ses  qui  figurent  dans  les  comptes  dont  nous  parlons,  sous 
la  rubrique  :  ad  libros  ou  pro  libris,  regardent  en  majeure 
partie  des  achats  de  parchemin,  de  vélin,  de  papier,  de 
cuirs,  de  peaux  de  veau  ou  de  truie  et  de  planchettes  de 
bois  pour  couvertures;  de  clous,  de  fil  et  de  platines  de 
cuivre  pour  relier;  enfin  de  couleurs,  de  feuilles  d'or  et  de 
gomme  arabique  pour  enluminer  et  dorer  les  vignettes. 
Quelques  autres  articles  offrent  un  intérêt  plus  grand,  en 
ce  qu'ils  nous  indiquent  l'espèce  de  manuscrits  que  les 
chartreux  faisaient  alors  exécuter,  tels  que  bible,  graduel, 
sermonnaire,  grand  et  petit  antiphonaire,  psautier,  un 
Catholicon,  etc. 


aux  Archives  du  royaume.  Mr  le  comle  dr  Lauom>e  a  publié  (loc.  cit.,  n*  135Î), 
p.  382)  une  note  dans  laquelle  il  est  question  d'une  somme  de  54  saints  d'or 
payée  a  un  certain  Jehan,  enlumineur  à  Bruges,  en  1442,  pour  avoir  «  cnlu- 
»ininé,  hystorié  et  lyé  deux  psaultiers  »  écrits  pour  Philippe  le  Bon,  par 
Jean  Aubert,  receveur  de  Gravelines.  Peut-être  s'agit-il  ici  de  Dreux  Jehan, 
qui  habitait  la  ville  de  Bruges  ù  la  même  époque. 

(1)  Voy.,  sur  ce  monastère,  la  notice  de  Mr  A.  Wauters,  dans  son  His- 
toire des  environs  de  Bruxelles,  t.   1er,  p.  36, 


-   193  — 

Ces  comptes  nous  apprennent  de  plus  qu'un  scribe, 
nommé  maître  Othon,  écrivit,  en  1464  ou  1465,  une  partie 
du  troisième  volume  d'une  Bible,  enrichie  de  miniatures, 
dont  un  certain  Antoine  Tonis  exécuta  l'autre  partie,  et 
que  ce  même  Olhon  collabora  à  la  confection  d'autres 
ouvrages;  que  Guillaume  Tonis  écrivit  un  graduel  et  des 
petites  heures,  en  1465;  que  le  petit  antiphonaire  est  dû 
à  la  plume  de  frère  Herman,  religieux  du  couvent,  selon 
toute  probabilité,  et  qu'Antoine  Bloc,  autre  calligraphe, 
fut  chargé,  de  1464  à  1467,  de  la  transcription  du  second 
volume  d'un  traité  sur  les  Saints,  d'un  commentaire  sur 
les  cantiques,  d'un  recueil  de  sermons,  du  Catholicon,  du 
troisième  volume  d'un  légendaire,  etc.  Ils  nous  font  con- 
naître en  outre  un  enlumineur  nouveau  dont  le  prénom  est 
Richard.  Il  semble,  d'après  un  passage  du  texte,  qu'un 
moine  du  couvent,  appelé  frère  Antoine,  s'occupait  alors 
aussi  de  l'ornementation  en  couleurs  des  manuscrits.  N'ou- 
blions pas  de  faire  remarquer  encore  que  les  chartreux  de 
Scheut  achètent,  en  1467  ou  1468,  pour  18  deniers,  un 
livre  imprimé  sur  papier,  traitant  de  la  Patience  de  Job. 
<i  Ce  passage  du  compte,  —  nous  écrivait  récemment  à  ce 
»  sujet  Mr  Campbell,  l'érudit  bibliothécaire-adjoint  de  la 
»  Bibliothèque  royale  de  La  Haye,  —  doit  se  rapporter  à 
»  une  édition  d'Ulric  Zell,  de  Cologne,  que  possède  aussi 
»  cet  établissement,  et  dont  nous  avons  donné  la  description 
»  sous  le  n°  37  de  la  deuxième  partie  de  notre  catalogue 
»  des  incunables  (i);  et  chose  assez  remarquable,  la  date 
»  que  nous  lui  avons  assignée  (1467)  coïncide  parfaile- 
»  ment  avec  celle  de  l'achat  d'un  exemplaire  par  les  char- 
»  treux  de  Scheut.  » 


(I)  Holtrop,  Monuments  typographiques  des  Pays-Bas  au  XVe  siècle. 


—  194  — 

f.  Comptes  de  la  Saint-Martin  1464-1465. 
«  De  libris. 

«  Sccundum  volumen  de  Sanctis,  continens  xxix  quaternos,  facit  :  ij  lib. 
xviij  s. 

Tercia  die  januarii,  pro  x  pellibus  de  xxviij ,  dirnidia  duodena  dcxxxvj, 
et  una  duodena  de  xxxij,  et  una  de  xxx,  et  1  1/2  [de]  xviij;  pollicibus;  simul 
xviij  s.  x  1/2  d. 

Pro  xv  magnis  assisiis  in  Bruxellis  factis,  xxij  i/2  d. 

Erga  Antbonium  Bloc,  pro  quadam  Expositione  secunde  partis  super  can- 
tica,  quae  incipit  :  Favus  distillons  labiamea  (sic),  vj  s.  vil. 

Wilbelmus  Tonis  scripsit  unum  Gradale  continens  xxj  1/2  quaternos,  pro 
quolibet  quaterno  vj  stuferos,  et  Parvas  horas  cnm  vesperis  ante  priorcmv 
continentes  xvj  1/2  quaternos,  pro  quibus  omnibus  simu),  defaleatis  expensis, 
recepturus  erat  iiijor  florenos  Renenses,  de  quibus  pro  domo  computandi 
sunt  iij  pétri  communes;  residuum  venit  aliunde;  facit  xiij  s.  vj  d. 

Ànthonio  Bloc,  pro  dimidio  quaterno  in  Scrmonibus  quinque  de  diver- 
ses, ix  1/2  d. 

Ad  illuminandum  tercium  principale  volumen  Biblie,  pro  auro,  xviij  d. 

Àdhuc  Anthonio,  pro  dimidio  quaterno  in  Catholicon,  ij  s.  ix  d. 

Pro  x  magnis  assisiis,  v  stuferos,  et  x  mediocribus,  iiij  stuferos,  et  xx  mi- 
noribus,  xix  plaças,  et  pro  ornatu  quinque  antiquorum,  ij  plaças,  simul  iiij  s. 

Tercium  volumen  Biblie  scriptum  per  magistrum  Otlonem,  continens  xxx  1/2 
quaternos  minus  uno  folio,  solutum  est  ei,  diversis  vicibus,  uti  palet  in  ro- 
tulo,  iij  lib.  ix  s. 

Pro  uno  quaterno  pergameni,  in  Mechlinia,  xxj  d. 

Magistro  Ottoni,  pro  diversis  inscriptionibus  in  diversis  libris,  xxj  d. 

Pro  deposilione  pellis  albi  equi  pro  ligatura  librorum,  ix  d. 

Pro  j  1/2  duodena  pergameni  de  xxxiiij,  et  iij  duodenisde  xxxij,  et  una  duo- 
dena de  xxviij,  et  xxx  et  xxxij  permixtis;  Hem,  dirnidia  duodena  de  tenui 
materia  diverse  quantitatis,  simul  xxx  s. 

Adhuc  pro  duobus  pellibus  de  xxxij,  xj  d. 

Adhuc  pro  duabus  duodenis  de  xxxiiij,  xj  s.  iij  d. 

Gregorio,  scrinifici,  pro  uno  assere  pro  libris  ligandis,  v  d. 

Anthonio  Bloc,  pro  ordinario  inscribendo  in  duobus  novis  Gradalibus,  iij  s. 
iiij  1/2  d. 

Pro  duobus  asscribus,  in  nundinis,  ad  ligandum  libros,  xxij  d.  ob. 

Uno  coreo  in  quo  ligalus  est  Catholicon,  ij  s. 

Pro  vcclura  asserum  in  quo  idem  ligalus  est  le  Diesl,  iiij  1/2  d. 


—  195  — 

Pro  redemptionc  libctli  fralris  Joannis  conversi  perditi,  xijd. 

Pro  ij  quaternis  pergameni,  xix  1/2  d. 

l'aidai)!  Richardo,  pro  floralione  xj  magnarum  lilterarum,  xvj  d.  » 

H.  Compte  de  la  Saint-Martin  1465-1466. 

«  De  pertinentibus  ad  libros. 

«  Primo,  pro  j  1/2  duodena  de  xxx  polïicibus  pergameni  et  duabus  duodenis 
franceni  magni  el  parvi,  siraul  cum  una  magna  pelle,  x  s. 

Adhuc,  quarta  die  januarii,  pro  una  duodena  de  xxviij,  iiij  s.  iij  d. 

Adhuc,  pro  ij  quaternis  contra  quendam  de  Gerardimonte,  de  xxviij,  xviij  d. 

Pro  coreo  spisso  in  dorso  librorum,  vj  d. 

Pro  ij  coreis  vitulinis  pro  ligatura  librorum,  xiij  1/2  d. 

De  una  duodena  de  xxxiiij,  v  s.  vj  d. 

In  Gandavo,  pro  duabus  duodenis  de  xxxij,  x  s.  vj  d.  xviij  mit. 

Pro  coreo  spisso  in  dorso  librorum  et  ij  pellibus  vitulinis,  ij  s.  vj  d. 

Anthonio  de  Tolnis,  de  xj  quaternis  in  tercio  volumine  Biblie,  defalcatis  ix 
stuferis  de  ligaturis,  quos  habuit  contra  Borchman,  xxij  s. 

Pro  xx  assisiis  tercii  etquarli  ordinis,  simul  xviij  d. 

Pro  scriptura  arbitrii  facti  per  magistrum  Paulum  de  Rota  et  magislrum 
Pelrum  de  Thymo  (1)  super  dubio  suborto  de  decimis,  Anthonio  Bloc,  xv  d. 

In  nundinis  Pentecostis,  de  ij  duodenis  de  xxxiiij,  xij  s. 

Pro  presentibus  magnis  et  parvis,  simul  ij  1/2  d. 

Anthonio,  de  1/2  quaterno  pro  complemento  secundi  voluminis  et  ij  1/2 
foliis,  et  inscriptione  quadam,  simul  xiij  d. 

Pro  tribus  unciis  asurii  cum  dimidia  uncia,  simul  v  s.  vj  d. 

Adhuc,  pro  uno  magno  frusto  spissi  corei  pro  corrigiis,  etc.,  xviij  d, 

Pro  xx  assisiis  de  quarto  ordine,  xviij  d. 

Pro  1/2  duodena  tenui  de  xxxij,  pro  Psalterio  novicii,  ij  s.  vj  d. 

In  nundinis  autompnalibus,  pro  j  1/2  duodena  de  xxxij,  vj  s.  ix  d. 

Pro  ij  coreis  ad  ligandum  libros,  xiij  1/2  d. 

Pro  iij  unciis  gommi  ad  incaustum  et  illuminandum,  iiij  1/2  d. 

Adhuc,  pro  tribus  magnis  coreis  pro  libris  ligandis,  ij  s. 

Pro  uno  assere  ad  ligandum  magnos  libros,  xxj  d. 

Pro  iiij  pellibus  pergameni  ad  ligandum  Anliphonarium  magnum,  ij  s.  iij  d. 

Anthonio,  pro  ordinario  in  parvo  Anliphonario,  xviij  d.  » 


(1)  Pierre  Van  dcr  Ilcydcn,  chanoine  d'Anderlecht,  qui  fut  secrétaire  de  la 
ville  de  Bruxelles. 


—  496  — . 

III.  Compte  de  la  Saint- Martin  4466-1467. 

«  Exposita  pro  pertinentibus  ad  libros. 

«  Primo,  Anllionius  Block,  de  tercio  volumine  Légende,  continente  xxx  1/2 
quaternos,  et  habet  pro  quolibet  quaterno  viij  stuferos,  cujus  summa,  simul 
xij  Renenses  (ad  xx  stuferos  quoslibet  computatos)  et  quatuor  stuferos,  de  qui- 
bus  anno  preterito  habuit  et  recepit  xxij  stuferos;  sic  summa  hoc  anno  solula 
est,  xxxix  s. 

Pro  inscriptione  ordinarii  in  parvo  Anthiffonario,  quem  scripsit  frater  Her- 
mannus,  habuit  idem  Anthonius,  xviij  d. 

Pro  iiij  1/2  duodenis  de  xxxiiij  pollicibus,  solvi  Godefrido  de  Diest,  pro 
qualibet  xxj  1/2  stuferos,  sed  pro  una  dimidia,  tantum  ix  1/2  stuferos;  facil 
xxiij  s.  x  1/2  d. 

Contra  eundem,  pro  una  duodena  de  xxxij,  iiij  s.  ix  d. 

Contra  eundem,  pro  tenui  materia  de  diversis  mensuris,  iiij  s. 

Contra  alium  quendam  vicinum  suum,  pro  j  duodena  de  xxx,  iiij  s.  iij  d. 

Post  nundinas,  pro  dimidia  libra  cupri  pro  libris  claudendis,  vij  1/2  d. 

Sabbato  post  Barnabe,  pro  x  assisiis  de  tercio  gradu  et  pro  x  de  quarto, 
solvi  vj  stuferos;  item,  adhuc  pro  v  de  quarto  gradu,  iiij  denarios;  fàeil 
simul  xxij  d. 

Pro  ij  1/2  unciis  azurii  de  meliori,  pro  qualibet  iij  stuferos,  facit  iij  s  ix  d. 

Pro  magno  frusto  albi  corii  pro  ligaminibus  librorum,  ij  s. 

Pro  duabus  pellibus  vitulinis,  xviij  plaças,  et  pro  preparacione  unius  pel- 
lis,  xviij  mitas;  facit  xviij  d.  xviij  mit. 

Pro  iij  1/2  libris,  pro  qualibet  libra  vij  1/2  den.  parumplus,  facil  ij  s.  iiij 
1/2  d. 

Pro  iiij  unciis  mascot  pro  libris  colorandis,  ij  d. 

Pro  quatuor  unciis  vermclii  non  fracti,  vj  d. 

Pro  ij  unciis  galnote  et  iij  unciis  gummi  arabici,  iij  d.  xviij  mit. 

Pro  una  duodena  de  xxxij  pollicibus,  in  nundinis  aulumpnalibus,  xx  stufe- 
ros; item,  pro  j  1/2  duodena  de  xxx,  xxvij  stuferos;  facit  xj  s.  ix  d. 

Pro  c  pcnnis  cignorum,  ix  d. 

Pro  diversis  coloribus,  pro  fratre  Anthonio,  pro  illuminationc  librorum, 
vj  s.  vj  d. 

Pro  j  libra  cupri  cum  una  uncia,  viij  d.  » 

IV.  Compte  de  la  Saint-Martin  4467-1468. 

«  Exposita  de  pertinentibus  ad  libros. 
«  Primo,  pro  v  libris  et  xiij  unciis  cupri,  pro  qualibet  vij  den.  ob.  ;  facil 
iij  s.  vij  1/2  d. 


—  197  — 

Pro  xij  cordis  cupreis  ad  premendum  corium  ligature,  v  d.  xviij  mil. 

Pro  corio  albo  pro  ligaminibus  librorum,  iij  d. 

Pro  una  pelle  vilulina  et  preparacione  ejus,  ix  d.  vj  mit. 

Pro  corio  porcino  et  preparacione  ejus,  xvij  d. 

Pro  x  assisiis  magnis  in  primo  gradu  et  pro  v  minoribus  in  secundo  gradu, 
et  pro  tribus  assisiis  triangularibus  et  xijclavis  cupreis  magpis,  simul  v  s.  j  d. 

Pro  c  clavis  parvis  de  spintris,  j  1/2  d. 

Pro  j  duodena  de  xxviij,  xvj  stuferos,  et  pro  j  duodena  de  xxxij,  xix  stufe- 
ros,  et  pro  j  de  xxx,  xviij  stuferos,  in  nundinis  Pentliecostis;  simul  xiij  s.  iij  d. 

Pro  duobus  asseribus  ad  libros  ligandos,  ij  s.  vj  mit. 

Pro  materia  Omeliarii  a  domino  Leodiensi  nobis  donati,  salvo  quod  solve- 
mus  pergamenum,  dedi  procuratori  Leodiensi  de  v  1/2  duodenis  de  xxxvj, 
pro  qualibet  xxvj  stuferos;  facit  xxxv  s.  ix  d. 

Pro  tribus  unciis  azurii  de  meliori,  v  s.  iiij  1/2  d. 

Pro  sectione  unius  asseris,  v  d. 

Pro  v  pellibus  franceni  pro  litteris  nostris,  xij  d. 

Pro  duobus  coriis  porcinis,  ij  s.  v  1/2  d. 

Pro  viij  clavis  cupreis  magnis,  vij  d. 

Pro  iiij  libris  cum  dimidia  cupri  cum  filis  cupreis,  simul  ij  s.  vj  1/2  d. 

Pro  preparacione  unius  corii,  j.  d.  vj  mit. 

Pro  decurtacione  et  acucione  ijc  parvorum  clavorum  cupreorum,  ij  1/2  d. 

Pro  duobus  foliis  magni  papiri,  j  d.  vj  mit. 

Pro  xv  magnis  et  x  assisiis  in  secundo  gradu,  et  x  in  tercio  gradu,  et  pro  iiij 
magnis  clavis  et  quatuor  parvis  sub  libris,  simul  iiij  s.  v  d. 

Adhuc  pro  j  libra  cupri  et  filis  cupreis,  ix  d 

Pro  ij  unciis  vermelii,  vj  d. 

Pro  c  spintris  acutis  cum  capitibus,  ij  d. 

Pro  acuendis  clxxv  cupreis  clavis,  ij  d.  xviij  mit. 

Pro  iij  unciis  mascot  et  pro  j  quartena  fili  cuprei,  iiij  d.  vj  mit. 

Pro  j  libello  de  Paciencia  Job  in  papiro  gheprint,  xviij  d. 

Pro  xx  foliis  auri,  pro  Anthonio  Tonis,  xv  d. 

Pro  albo  corio  spisso  pro  ligaminibus  librorum,  xxj  d. 

Pro  duobus  coriis  vitulinis  pro  libris,  xvj  1/2  d. 

Pro  c  clavis  cupreis  parvis,  iij  d.  » 

Oulre  ces  dépenses  pour  les  livres,  consignées,  comme 
on  le  voit  plus  haut,  dans  un  chapitre  spécial,  on  en  trouve 
encore  ça  et  là  d'autres  qui  n'ont  pas  été  transcrites  à  leur 
place  par  le  receveur  du  couvent.  Voici  les  notes  princi- 


—  198  — 

pales  que  nous  avons  recueillies  :  nous  avons  négligé  les 
achats  de  fils  de  cuivre,  de  gomme  arabique,  d'azur,  de 
vermillon,  etc. 

Compte  de  la  Sl-Martin  1464-1465.  —  «  Pro  spisso  coreo  ad  libros,  xv  den. 

Cuidam  famulo  magistri  Ottonis,  pro  quaternis  quos  pluribus  vicibus  por- 
tavit  de  Mechlinia,  vij  d. 

Arnoldo  Wekere,  portanti  pergamenum  et  reportanli  Bibliam  ad  ligandum 
versus  Diest,  xviij  d. 

Pro  vectura  tercii  vol  uni  in  is  Bihlie  ligali  in  Zeelem  ad  Bruxellas,  ix  d. 

Anthonio  Bloc,  de  libris  allatis  et  reportatis  in  Viridi  Valle,  ij  d.  vj  mit.  » 

Compte  de  la  Sl-Martin  1467-1468.  —  «  Cuidam  portanti  primum  volumen 
Légende  Sanclorum  de  domo  Silve,  pro  labore  suo  dedi,  iij  d.  * 

Joanni  Sorenberghe,  qui  portavit  hic  magnum  librum,  dedi  iij  d.  » 

Compte  de  la  Sl-Marlin  1468-1469.  —  «  Pro  uno  instrumento  van  borslc- 
len  om  printen,  xviij  mit. 

Pro  vita  et  passione  Christi  in  papireo  libello  depictis,  etpro  ymagine 
crucifixi  pro  fratre  Johanne  Moens,  simul  iiij  d.  vj  mit.  » 

Ces  nouveaux  extraits  viennent  ajouter  des  détails  im- 
portants à  ceux  qui  nous  étaient  acquis  déjà.  Il  en  ressort 
que  maître  Olhon,  calligraphe  que  les  chartreux  de  Scheut 
employèrent  fréquemment,  demeurait,  paraît-il,  à  Maiines; 
que  ces  religieux  firent  copier  par  Antoine  Bloc  plusieurs 
volumes  que  celui-ci  avait  empruntés  pour  eux  aux  cha- 
noines réguliers  de  Groenendael,  et  que  les  chartreux  de 
Zeelhem,  près  de  Diest,  s'occupaient  de  la  reliure  des 
manuscrits  (i). 

Nous  ferons  remarquer  aussi  cet  instrument  ou  brosse 
pour  imprimer  (van  borstelen  om  printen),  qui  fut  acheté 
en  14G8  ou  14G9.  Il  ne  faut  pas  aller  toutefois  s'imaginer 
qu'il  s'agit  ici  de  quelque  ustensile  nécessaire  à  l'usage 
d'une  presse,  et  en  déduire  que  l'art  typographique  était 
exercé  par  les  chartreux  de  Scheut.  Le  mot  printen  a  déjà 

(1)  Pins  haut,  il  est  question  d'un  Calholicon  qui  fut  relié  par  eux  en  1465. 


—   199  — 

fait  commettre  assez  d'erreurs,  et  tout  récemment  Mr  Van 
Even  a  cru  pouvoir  revendiquer  au  nom  d'un  couvent  situé 
près  de  Malines  (1),  l'honneur  d'avoir  introduit  l'imprimerie 
dans  notre  pays.  D'après  nous,  il  ne  s'agit  dans  notre  texte 
que  d'une  sorte  de  tampon  pour  l'impression  d'images.  Ce 
renseignement  a  toujours  une  certaine  valeur,  en  ce  qu'il 
nous  apprend  que  dans  le  couvent  qui  nous  occupe,  on  se 
livrait  à  ce  travail.  Nous  inclinons  à  croire  que  ces  images 
n'étaient  que  de  petites  bannières  avec  la  représentation 
de  Notre-Dame  de  Scheut,  destinées  aux  personnes  qui 
venaient  en  pèlerinage,  car,  si  des  religieux  s'étaient  vrai- 
ment adonnés  à  la  gravure,  nous  aurions  probablement 
trouvé  dans  les  comptes  de  1464  à  1470  quelques  achats 
d'objets  ou  d'ustensiles  à  leur  usage. 

Les  recettes  des  comptes  nous  fournissent  également  des 
renseignements  curieux;  nous  transcrivons  les  passages  qui 
sont  relatifs  aux  livres. 

Compte  de  la  Sl-Martin  1465-1466.  —  «  A  Wilhelmo  Tonis,  super  illumi- 
nacione  quam  fecit  sibi  vicarius  noster,  que  deputata  sunt  pro  asurio  et 
usibus  librorum,  iiij  florenos  Arnoldi  et  postea  adhuc  ix  stuferos,  simul 
xiij  s.  iij  d. 

Adhuc  a  Wilhelmo  Tonis,  de  ligatura  Psalterii  et  Missalis,  viij  s.  vj  d.  » 

Compte  de  la  Sx-Martin  1466-1467.  —  «<  De  illuminacione  Diurnalis  domi- 
celle  Elizabet  Thonis,  monialis  in  Foresto,  quod  frater  Arnoldus  illuminavit, 
prelerea  quod  Arnoldus  habuit  pro  viatico,  recepi  xviij  d.  » 

Compte  de  la  Sl-Marlin  1467-1468.  —  «  De  ligatura  diversorum  librorum 
pro  canonico  Anderlectensi,  recepi  diversis  vicibus  ij  lib.  xj  s. 

Adhuc  de  librorum  ligatura  pro  canonico  Anderlectensi  recepi  viij  s.  » 

Compte  de  la  Si-Martin  1468-1469.  —  «  De  illuminacione  quarumdam 
magnarum  lilterarum  in  Anliphonario  domus  Septem  Foncium  et  de  qui- 
busdam  litteris  illuminatis  in  Gradali,  recepi  vij  s.  vj  d. 

De  illuminacione  partis  Diurnalis  pro  domo  Sancti  Joannis  in  Angia, 
recepi  iij  s. 

(1)  Journaux  de  1860. 


—  200  — 

Anno  [xiiijc]  lxvj0,  prior  Oliverus  domus  Antwcrpie  mutuavit  mibi  ix  lib.gr. 
Brabancie,  in  quarum  defalcacione  scripsimus  sibi  ununi  Psalterium  et  unum 
Gradale,  quorum  precium,  computalum  ij  1/2  duodenarum  pergameni  et 
xij  1/2  sluferos  pro  ligatura  eorumdem,  ascendebat,  prout  est  computatum 
cum  priore  Olivero,  ad  vj  lib.  v  s.;  que  summa,  qualiter  nundum  scripta 
fuit,  tanquam  per  me  recepta,  hic  tanquam  recepta  computatur;  facit 
vj  lib.  v.  s.  » 

Ces  quelques  lignes  offrent  aussi  leur,  part  d'intérêt. 
Elles  nous  apprennent  que  Guillaume  Tonis  fit  relier  à 
Scheut  des  manuscrits  qu'il  avait  sans  doute  copiés,  no- 
tamment un  psautier  et  un  missel,  et  que  lé  vicaire  du  cou- 
vent, dont  le  nom  n'est  pas  connu,  fit  pour  lui  des  travaux 
d'enluminure  :  nous  avons  vu  ailleurs  que  G.  Tonis  exécuta 
plusieurs  volumes  pour  compte  des  cénobites  de  Scheut. 
Ces  derniers  relièrent,  en  1468,  divers  livres  pour  des 
chanoines  de  l'église  de  Saint-Pierre,  à  Anderfecht. 

Mais  ce  que  ces  extraits  des  dépenses  du  couvent  nous 
font  connaître  de  plus  intéressant,  ce  sont  les  particularités 
suivantes,  qui  prouvent  que  de  1465  à  1469,  seules  années 
que  nos  extraits  embrassent,  plusieurs  chartreux  s'occu- 
paient de  l'ornementation  des  manuscrits.  Nous  avons  déjà 
cité  le  frère  Antoine.  En  1467,  frère  Arnould  enrichit 
d'enluminures  un  livre  d'heures  pour  Elisabeth  Tonis, 
religieuse  de  l'abbaye  de  Forêt.  Deux  ans  plus  lard,  il  est 
question  d'un  anliphonaire  et  d'un  graduel ,  enluminés, 
pour  le  prieuré  de  Sept-Fontaines,  dans  la  forêt  de  Soigne,  et 
d'une  partie  d'un  livre  d'heures  pour  un  couvent  d'Enghien. 

Le  dernier  alinéa  parle  d'un  psautier  et  d'un  graduel, 
qui  furent  écrits  et  reliés  à  Scheut  pour  Olivier,  prieur  du 
couvent  [des  chartreux?]  d'Anvers,  le  tout  pour  la  somme 
de  6  livres  5  sous. 

Beckem  (Jean).  —  Nous  avons  vu  dans  la  Bibliothèque 
de  Dusseldorf,  en  18;ii),  un  manuscrit,  sur  papier,  petit 
in-octavo,  d'une  jolie  écriture,   provenant  du  couvent  de 


—  201  - 

Marienvrede,  près  de  Wesel  (Prusse  rhénane),  et  qui  con- 
tient trois  traités  différents,  savoir  :  1°  De  Imitatione 
Christi,  à  la  fin  duquel  on  lit  :  Finitum  et  completum  per 
me  fratrem  Johannem  Beckem  in  profesto  lace  evangelisle 
sub  anno  domini  m0  cccc  Ixvij  in  Buscoducis;  —  2°  Libri 
sex  sancti  Effremi  diaconi,  opuscules  qui  se  terminent  par 
ces  mots  :  Per  me  fratrem  Johannem  Beckem  sub  anno 
incarnationis  domini  m°  cccc  Ixvij  in  Buscoducis  feria 
quinta  quatuor  temporum  ante  natale;  —  et  o°  Liber  sancti 
Basilii,  etc.,  dont  l'explicil  est  à  peu  près  semblable  à  ceux 
des  traités  qui  précèdent  :  Per  me  fratrem  Johannem  Bec- 
kem anno  incarnationis  domini  m°  cccc  Ixvij  ipso  die  sancti 
thome  apostoli  in  Buscoducis.  On  voit  par  là  que  le  frère 
Jean  Beckem  a  copié  tout  ce  manuscrit  à  Bois-le-Duc,  dans 
le  dernier  trimestre  de  l'année  ]467. 

Marmion  (Simon),  —  peintre  et  enlumineur  de  Valen- 
ciennes,  fut,  à  en  juger  par  les  témoignages  de  ses  con- 
temporains, un  des  artistes  les  plus  habiles  du  XVre  siècle. 
Celte  réputation  nous  paraît  justifiée  par  l'importance  des 
travaux  qui  lui  furent  confiés.  Mr  le  comte  de  Laborde  a 
inséré  dans  le  t.  Ier  de  son  ouvrage  des  Ducs  de  Bourgo- 
gne (i),  qui  a  vu  le  jour  en  1849,  une  note  constatant  que 
dans  le  courant  de  l'année  1467,  Marmion  toucha  une 
somme  de  100  livres  à  compte  du  travail  dont  le  duc  de 
Bourgogne  l'avait  chargé  :  il  devait  «  ystorier,  enluminer 
»et  mectre  en  fourme  ung  bréviaire  que  Monditseigneur  a 
»fail  faire  pour  servir  à  dire  ses  heures  » .  Cet  extrait  d'un 
compte  existant  aux  Archives  de  Lille  n'était  pas  inédit, 
car,  déjà  en  1841,  Mr  le  docteur  Le  Glay  l'a  publié  dans 
son  Mémoire  sur  quelques  inscriptions  historiques  du  dé- 
partement du  Nord,  et  nous  savons  par  lui  que  la  note  date 

(i)  Preuves,  n°  1922,  p.  496. 


—  202  — 

du  mois  d'avril,  et  par  conséquent  qu'il  s'agit  dans  le  texte 
de  Philippe  le  Bon.  Ce  fait  est  important,  puisque  l'an- 
née 1467  est  précisément  celle  de  la  mort  de  ce  prince. 
De  notre  côté,  nous  avons  été  assez  heureux  pour  retrouver 
dans  un  compte  reposant  aux  Archives  du  royaume  (i), 
une  description  complète  de  ce  bréviaire,  qui  était  donc  à 
l'usage  de  Charles  le  Téméraire.  L'œuvre  ne  fut  achevée 
qu'en  1470,  et  Marmion  reçut  pour  son  salaire,  y  compris 
les  avances  qui  lui  avaient  été  faites  depuis  1467,  la  somme 
très-importante  de  490  livres  15  sous,  de  40  gros  de  Flan- 
dre, la  livre.  La  note  de  ce  payement  est  conçue  en  ces 
termes  :  * 

I.  «  A  Simon  Marmion,  enlumineur,  la  somme  de  vijxx  xviij  livres  xv  solz, 
de  xl  gros,  pour  pluseurs  parties  d'istoires,  vignettes,  lettres  et  autres  par- 
ties par  luy  failles  ou  bréviaire  de  Monseigneur,  ainsi  qu'il  s'ensieult  : 

Et  premièrement,  pour  avoir  historié  et  vignette  le  calendrier  dudit  bré- 
viaire et  fait  le  signetz  y  parlineus  en  chascun  des  douze  mois  de  Tan,  au 
pris  de  xxiiij  solz  pour  chascun  mois,  font  :  xiij  livres  viij  s. 

Item,  pour  Ixxviij  quayers  vignettez  et  furniz  de  histoires  pour  ledit  bré- 
viaire, contenant  chascun  quayer  huit  feuillez,  au  pris  de  xl  s.  pour  chascun 
quayer,  font  :  vijxx  xvj  liv. 

Item,  pour  unze  histoires  de  couleurs  failtes  oudit  bréviaire,  au  pris  de 
iiij  livres  x  s.  chascune  histoire,  font  :  xlix  liv.  x  s. 

Item,  pour  iiijxx  iiij  histoires  d'autres  couleurs  faittes  oudit  bréviaire,  au 
pris  de  Ix  s.  pièce,  font  :  ijc  xlix  liv. 

Item,  pour  ijm  vc  lettres  de  deux  poins  faiz  oudit  bréviaire,  au  pris  de 
vj  s.  le  cent,  font  :  vij  liv.  x  s. 

Item,  pour  vm  viijc  lix  lettres  d'ung  point  faites  oudit  bréviaire,  au  pris 
de  iij  s.  le  cent,  font  :  xj  liv.  xiiij  s.  vj  d. 

Et  pour  cv  lettres  de  v,  vj  et  vij  poins  servans  emprez  les  histoires  oudii 
bréviaire,  au  pris  de  vj  deniers  ebascune  lettre,  font  :  lij  s.  vj  d. 

Montent  ensemble  toultcs  lesditlcs  parties  à  la  somme  de  iîïjc  iiijxx  x  liv. 
xv  solz,  sur  quoy  ledit  Simon  a  receu  en  prest  par  les  mains  de  Monseigneur 
et  de  l'évcsque  de  Salubryc  iijc  xxxij  liv.  »> 

II.  «  Au  révérend  père  en  Dieu  messire  Enguérant,  évesque  de  Salubryc, 
(1)  Registre  n°  102"),  f"  iii,jr  Ixxiiij  v°,  de  la  chambre  «1rs  comptes. 


—  203  — 

conseiller  et  confesseur  de  Monseigneur,  pour  avoir  fait  relyer  le  bréviaire 
de  Monditseigneur,  réparer  les  histoires  et  companiser  (sic)  les  fuelletz  dudit 
bréviaire,  par  marchiet  fait  avec  l'ouvrier  :  xviij  livres.  »  (1) 

Jean  Molinet  a  consacré  à  la  louange  de  Simon  Marmion, 
son  concitoyen,  une  longue  épitaphe  en  vers,  que  Mr  Le 
Glay  a  fait  connaître  le  premier  d'après  un  manuscrit  de 
la  Bibliothèque  de  Cambrai  (2),  et  qui  depuis  a  été  repro- 
duite entièrement  par  Mr  le  comte  de  Laborde  (3),  et  en 
partie,  d'après  lui,  par  d'autres  publicistes  (4).  Molinet  et 
d'Oultreman,  dans  son  Histoire  de  Valenciennes  (s),  ne  sont 
pas  les  seuls  auteurs  qui  aient  dans  leurs  écrits  conservé 
le  souvenir  du  talent  de  Marmion  et  de  la  célébrité  dont 
cet  artiste  a  joui.  Jean  Lemaire,  dans  son  poëme  de  la 
Couronne  marg art tique,  si  souvent  mis  à  profit  par  les 
écrivains  qui  s'occupent  de  l'histoire  des  Beaux-Aris,  le 
qualifie  de 

prince  d'enluminure, 

Dont  le  nom  croist,  comme  paste  en  levain, 
Par  les  effecls  de  sa  noble  tournure. 

Ne  perdons  pas  de  vue  que  Lemaire  est  natif  de  Bavai, 
à  quelques  lieues  de  Valenciennes,  et  qu'il  a  rédigé  sa 
composition  poétique  à  peu  d'années  de  distance  de  la  mort 
de  Marmion,  décédé,  comme  le  dit  son  épitaphe,  en  1489. 

Le  manuscrit  d'où  Mr  Le  Glay  a  extrait  l'épitaphe  de 
Marmion,  contient  encore  ce  qui  suit  :  «  La  table  d'autel 
«de  la  chapelle  Sl-Luc  est  de  cest  excellent  ouvrier  Mar- 
»mion,  digne  de  très-grande  admiration,  singulier  en  la 
«draperie,  relèvement  de  platte  peinture  que  l'on  jureroit 


(1)  Registre  n°  1925,  cité,  f°  iiijc  liiij. 

(2)  Mémoire  sur  quelques  inscriptions  historiques  du  département  du  Nord; 
Lille,  1841;  p.  27. 

(3)  Les  Ducs  de  Bourgogne,  Preuves,  t.  II,  p.  xxvn. 

(4)  Dehaisnes,  De  l'Art  chrétien  en  Flandre;  Peinture,-  p.  239. 

(5)  P.  432. 


—  204  — 

»que  c'est  pière  blanche,  qui  n'y  prendroit  garde  de  bien 
«près,  et  surtout  en  la  table  d'autel  la  chandelle  qui  sarnble 
»vrayement  ardre.  »Il  ressort  évidemment  de  ce  texte  que 
Simon  Marmion  a  peint  des  grisailles  dans  la  chapelle 
consacrée  à  saint  Luc,  et  que  le  maître-autel  était  orné 
d'un  tableau  de  sa  main.  Simon  Leboucq,  qui  écrivit  son 
Histowe  ecclêsiasticque  de  la  ville  et  comté  de  Valentienne 
en  1630  (t),  nous  dit  que  la  confrérie  de  Saint-Luc  fut 
érigée  en  1460,  et  que  la  chapelle  de  ce  nom  était  située 
derrière  le  chœur.  On  peut  donc  assigner  approximative- 
ment une  date  à  ces  travaux  de  Marmion.  Celui-ci  est  du 
reste  déjà  cité  comme  maître  peintre  en  1458  (2).  Il  fut 
peut-être,  on  peut  le  supposer  avec  grand  fondement,  doyen 
de  la  corporation  des  peintres,  enlumineurs,  etc.,  de  Valen-^ 
ciennes,  lors  de  l'érection  de  la  confrérie,  et  c'est  dans 
celle  circonstance,  qu'il  aura  fait  don  des  tableaux. 

Dans  les  notes  sur  des  artistes  publiées  par  Mr  Van 
Even  (5),  et  extraites  du  manuscrit  de  J.  Molauus,  intitulé  : 
Historiée  Lovaniensium  libri  XIV,  on  lit  qu'autrefois  l'hô- 
pital de  Louvain  possédait  un  tableau,  représentant  la 
Sainte  Vierge,  peint  par  Simon  Marmion,  natif  de  Valen- 
ciennes,  dit  l'historiographe  latin.  Cet  objet  d'art  avait  élé 
donné  à  l'établissemeut  par  Velasquez  de  Lucerna,  orateur 
de  Marguerite  d'York,  duchesse  douairière  de  Bourgogne, 
à  l'influence  de  laquelle  on  doit  la  réforme  de  l'hôpital  dans 
la  seconde  moitié  du  XVe  siècle.  Mr  Van  Even  rappelle  à 
propos  de  cette  particularité  que  L.  Guicciardini  parle  deux 
fois  (4)  de  Marmion  dans  la  dernière  édition  de  son  ou- 


(i)  Elle  a  été  publiée,  il  y  a  quelques  années,  par  i\lr  Arthur  Dinaux 

(2)  Revue  universelle  des  arls,  t.  XI,  p    47  (note  de  M"*  DE  la  Fons-Mélicocq). 

(j)   De  dietsche  warandc;  Amsterdam,  4*  année,  p.  29;  —  Van  Evkn,  Lou- 
vain monumental,  p.  27!). 

(4)  P.  129  et  57H.  Dans  l'édition  latine  de  l'ouvrage  de  Guicciardini,  qui 
a  tii'  imprimée  a  Amsterdam,  en  I(il3,  on  a  tantôt  écrit  Marin  ion  US  et  tantôt 
Harmionus  (p.  88  cl  277),  et  Fauteur  de  la  traduction  en  a  fait  deux  person 
ni:s  distinctes  à  la  table. 


—  205  — 

vrage,  à  laquelle  il  donna  ses  soins,  et  qui  parut  à  Anvers 
en  1588,  chez  Plantin,  peu  de  mois  avant  sa  mort.  L'écri- 
vain italien  le  qualifie  d'excellent  peintre  et  d'homme  lettré. 
Nous  ignorons  sur  quel  témoignage  cette  dernière  apprécia- 
tion est  basée. 

Mr  Ad.  Siret  (i)  est  tombé  dans  l'erreur  en  classant  l'ar- 
tiste valenciennois  dans  l'école  française  et  en  avançant 
qu'il  fut  «  nommé  peintre  de  Philippe  le  Bon  »  :  Marmion 
n'eut  jamais  ce  titre. 

Mr  de  la  Fons-Mélicocq  dit  dans  une  note  que  plusieurs 
tableaux  très-estimés  de  Simon  Marmion,  qui  ornaient 
l'église  abbatiale  de  Saint-Jean  à  Valenciennes,  ont  été  dé- 
truits avec  cet  édifice,  par  le  feu  en  1519  :  d'après  S.  Le- 
boucq  (2),  et  son  témoignage  est  ici  irrécusable,  cet  incendie 
est  arrivé  le  11  juin  1520. 

Simon  Marmion  eut  pour  femme  Jeanne  de  Quarouble(3). 
Il  avait  un  frère,  dont  le  prénom  était  Mille  (Emile?),  qui 
exerçait  la  même  profession  que  lui.  L'un  et  l'autre  furent 
admis  comme  francs-maîtres  dans  la  corporation  des  pein- 
tres, verriers,  enlumineurs,  etc.,  de  la  ville  de  Tournai,  le 
premier,  à  la  date  du  27  avril  1468,  et  le  second,  le  15  juil- 
let 1469.  Il  ne  faut  pas  en  inférer  qu'ils  aient  habité  celte 
ville,  placée  alors  sous  la  domination  des  rois  de  France. 
Nous  rappelerons  ici  l'opinion  que  nous  avons  émise  le 
premier  dans  notre  Histoire  de  la  tapisserie  de  haute-lisse, 
et  qui  a  été  acceptée  par  le  juge  rapporteur  de  notre  mé- 
moire académique,  Mr  Éd.  Fétis  (4)  :  c'est  qu'il  ne  faut  voir 
dans  cette  inscription  au   registre  de   la  corporation  de 
Tournai  qu'une  formalité  exigée  probablement  par  les  sta- 
tuts, pour  que  les  cartons  fournis  par  des  peintres  étran- 

(1)  Dictionnaire  des  peintres;  1848;  p.  231. 

(2)  Histoire  ecclésiasticque  de  la  ville  et  comté  de  Valentienne,  p.  28. 

(3)  Ibidem,  p.  34 

(4)  Bulletins  de  l'Académie  royale  de  Belgique,  2e  série,  t.  VIN,  nos  9  et  10, 

II.  16 


—  206  — 

gers  à  la  ville,  pussent  être  exécutés  en  tapisseries  par  les 
haulelisseurs  tournaisiens.  Emile  Marmion  et  Nicolas  (Coli- 
net),  son  fils,  vivaient  encore  en  1499  (i). 

La  comtesse  douairière  de  Narnur,  dame  de  Bélhune  et 
de  Peteghem-lez-Audenarde,  et  veuve  de  Jean  III,  avait, 
en  1445,  un  secrétaire  du  nom  de  Michel  Marmion  (2). 

Du  Quesne  (Jean).  —  Spierinc  (Nicolas).  —  On  connaît 
l'ordonnance  sur  «  l'Estat  de  la  maison  du  duc  Charles  de 
«Bourgogne,  »  qui  fut  composée,  en  vertu  d'ordres  de  ce 
prince,  par  Olivier  de  la  Marche,  au  camp  de  Neuss,  en 
novembre  1474.  Peu  d'années  auparavant,  en  1469,  le  due 
avait  déjà  introduit  des  réformes  dans  le  personnel  et  le 
règlement  de  son  hôtel.  Un  écrivain  de  Lille,  Jean  du. 
Quesne  ou  du  Chesne,  avait  été  chargé  de  faire,  plusieurs 
copies  sur  parchemin  des  nouvelles  ordonnances,  et  Nico- 
las (Clay)  Spierinc,  enlumineur,  de  les  orner  «  d'isloires, 
»  de  vignettes  et  de  lettres  dorées.  »  Le  garde-joyaux  Jac- 
ques de  Bregilles  en  fît  relier  avec  luxe  un  exemplaire 
pour  l'usage  personnel  de  Charles  le  Téméraire,  selon  toute 
probabilité.  A  en  juger  d'après  la  description  des  manus- 
crits illustrés  par  le  pinceau  de  Spierinc  qui  nous  a  été 
conservée,  ces  copies  des  ordonnances  ducales  devaient 
être  richement  décorées  de  miniatures  et  de  lettrines.  Voici 
les  extraits  des  comptes  qui  en  font  mention. 

I.  «  A  Jehan  du  Quesne,  escripvain,  demeurant  a  Lille,  pour  six  quayers 
de  parchemin,  et  en  icculx  escript  et  grosse  de  sa  main  les  ordonnances  de 
Tostel  de  Monseigneur:  iiij  liv.  xvj  s.  (5).  » 

II.  «  A  Jacques  de  Bregilles,  garde  des  joyaulx,  pour  avoir  fait  relier  et  met- 


(i)  Revue  universelle  des  arts,  loe.  cit. 

(2)  Comptes  de  la  seigneurie  de  Peleghem,  aux  Archives  du  royaume. 

(3)  Registre  n°  1924,  f°  iy  iiijxx  iiij  i<>,  de  la  chamhrcdcs  comptes,  ibidem. 


—  207  — 

Ire  en  aixle  livre  où  sont  escriptes  toutes  les  nouvelles  ordonnances  de  Mon- 
seigneur, et  pour  une  bourse  de  cuir  jaune  à  mettre  ledit  livre,  xxvj  s.  (1).  » 

III.  «  Item,  cinq  quartiers  de  velours  bleu  dont  a  esté  couvert  un  livre  où 
sont  escriptes  les  ordonnances  de  l'ostel  de  Monseigneur  :  lxxv  s.  (2).  » 

IV.  «  A  Claey  Spierinc,  enlumineur  d'istoires ,  la  somme  de  xlv  livres,  de 
xl  gros,  pour  pluiseurs  parties  d'istoires,  vignettes  et  autres  par  luy  faictes 
du  commandement  de  Monseigneur  en  hait  livretz  où  sont  escriptes  toutes  les 
ordonnances  de  l'ostel  de  Monditseigneur,  ainsi  qui  s'ensieut,  assavoir  : 

Premièrement,  pour  huit  histoires  faictes  èsdits  huit  livrez,  assavoir  en 
chascun  livret  une  histoire,  au  pris  de  xvj  s.  pièce,  font  :  vj  liv.  viij  s. 

Item,  pour  xvj  grandes  vignettes  faictes  èsdits  huit  livretz,  assavoir  en  chas- 
cun livret  deux,  à  x  s.  pièce,  font  :  viij  liv. 

Item,  pour  iiijxx  viij  petites  vignettes  faictes  èsdits  livretz,  assavoir  en  chas- 
cun livret  xj  vignettes,  à  xij  deniers  pièce,  font  :  iiij  liv.  viij  s. 

Item,  pour  xxiiij  peaulx  de  vellin  employez  èsdits  livretz  :  xlviij  s. 

Item,  pour  iij  grandes  lettres  dorées  faictes  en  chascun  desdits  huit  livretz, 
en  tout  :  xxxij  s. 

Item,  pour  lier  et  lister  lesditz  livretz,  à  vj  s.  pièce,  font  :  xlviij  s. 

Item,  pour  avoir  envoyé  querre  lesdictes  histoires  de  Bruxelles  en  Anvers  : 
xij  s. 

Et  pour  l'escripture  et  cadelure  desdits  livretz  et  cibaurye  où  il  n'a  aucune 
enluminure,  à  xlviij  s.  chascun  livret,  font  :  xix  liv.  iiij  s. 

A  luy,  la  somme  de  xxxiiij  livres  xiiij  solz,  pour  pluseurs  autres  histoires, 
lettres,  vignettes  et  autres  parties  par  luy  faictes  en  ung  livre  contenant  les 
ordonnances  des  chevaliers  et  escuïers  de  l'ostel  de  Monseigneur,  pour  mettre 
en  garde  devers  luy,  ainsi  qui  s'enssuyt,  assavoir  : 

Premièrement,  pour  une  histoire  faicte  aucommenchement  dudit  livre  :  xviij  s. 

Item,  pourix  vignettes  faictes  en  icellui  livre,  à  vj  s.  pièce,  font  :  liiij  s. 

Item,  pour  ciiij  grandes  lettres  faictes  en  icellui  livre,  à  iij  d.  pièce,  font  : 
xxvj  s. 

Item,  pour  lxxvj  petites  vignettes  faictes  oudit  livre,  à  xij  d.  pièce,  font  :  Ixxvj  s. 

Item,  pour  l'escripture,  estoffe,  cadelure  et  autres  cybauries  faictes  oudit 
livre  où  il  n'a  aucune  enluminure,  pour  tout  :  xxiiij  liv. 

Et  pour  avoir  porté  ledit  livre  de  Bruxelles  à  La  Haye,  en  Hollande,  com- 
prins  son  retour  :  xl  s.  (3).  » 

(1)  Begistre  n°  1924  cité,  f<>  iijc  v  v°. 

(2)  Ibidem,  f°  iijc  viij  v°. 

(3)  Ibidem,  f°  ecc  xxij  r°. 


—  208  — 

Nicolas  Spierinc  était  non-seulement  enlumineur,  mais 
aussi  écrivain  de  livres,  comme  beaucoup  de  ses  contem- 
porains qui  exerçaient  la  même  profession.  Nous  en  avons 
la  preuve  dans  la  note  inédile  suivante  qui  appartient  a 
Tannée  1469  : 

«  A  Clay  Spierinc,  escripvain,  pour  ses  painne  et  sallaire  d'avoir  escript 
du  commandement  de  Monseigneur,  aucunes  oroisons  pour  Monditseigneur  : 
xij  liv.  x  s.  (I).  » 

Jean  du  Quesne  ou  du  Chesne,  que  nous  avons  cité  plus 

haut,  est  ce  même  écrivain  auquel  on  a  voulu  attribuer 

une  traduction  libre  des  Commentaires  de  César,  d'après  la 

• 

souscription  qui  se  lit  à  la  fin  de  deux  manuscrits  de  cet 
ouvrage,  existant  l'un  dans  la  Bibliothèque  royale  de  Co- 
penhague (2),  l'autre  dans  la  Bibliothèque  impériale,  à  * 
Paris  (3),  et  d'où  il  résulte  que  notre  scribe  vivait  encore 
en  1474.  Van  Praet,  dans  ses  Recherches  sur  Louis  de 
Bruges,  p.  232,  rappelle  les  titres  de  quelques  autres 
manuscrits  dus  à  la  plume  du  calligraphe  lillois. 

De  Maisereulle  (Philippe).  —  Roeland  (Jean).  —  Un 
compte,  qui  comprend  les  confiscations  faites  sur  les  Fran- 
çais pour  cause  de  guerre  avec  Louis  Xï,  depuis  le  22  juillet 
1479  jusqu'à  la  Noël  1480,  nous  fait  connaître  les  noms 
de  deux  «  escripvains  de  livres  »  qui  habitaient  Bruges  : 
Philippe  de  Maisereulles  et  Jean  Boeland  ou  Rollant.  Ce 
dernier  fait  part  au  receveur  des  confiscations  de  la  succes- 
sion que  laissait  ouverte  la  mort  de  son  confrère,  arrivée, 
ainsi  que  celle  de  sa  femme,  peu  de  temps  avant  l'époque 
que  nous  venons  de  citer,  parce  que  les  défunts  étaient 
sujets  du  roi  de  France  ou  «  forains,  et  que  nul  ne  s'estoit 


(1)  Registre  n°  1924  cité,  f°  ij°  Ixxviij  v°. 

(2)  Abraiiams,  Description  des  manuscrits  français  du  moyen-âge  de  la  Bi- 
bliothèque royale  de  Copenhague,  p.  70;  Copenhague,  18ii. 

(3)  Paulin  Paris,  Les  manuscrits  f'runçois,  etc.,  t.  II,  p.  299. 


—  209  — 

»  fondé  leur  héritier  (î).  »  Philippe  de  Maisereulles  el  sa 
compagne  habitaient  leur  propre  maison  dans  la  rue  dite 
Paerderstrate  :  il  était  tout  à  la  fois  écrivain  et  enlumineur 
de  livres.  Jean  Roeland  reçut  3  livres  pour  le  droit  de 
dixième  denier  qui  lui  revenait  du  chef  de  sa  dénonciation. 
Ces  deux  artistes  ne  figurent  pas  dans  la  liste  publiée  par 
Mr  l'abbé  Carton,  dans  la  Biographie  des  hommes  remar- 
quables de  la  Flandre  orientale,  t,  IV,  p.  150,  liste  qui  fut 
dressée  d'après  un  registre  aux  recettes  et  dépenses  de  la 
confrérie  des  libraires  de  Bruges,  constituée  en  1454, 
lequel  existe  à  la  Bibliothèque  de  cette  ville. 

I.  «  En  la  dessusdicte  ville  sont  aussi  allez  de  vie  à  frespas  Pheîippe  de  Mai- 
sereulles, en  son  vivant  escripvein  de  livres,  et  sa  femme,  et  a  esté  leur  suc- 
cession prinse  et  mise  en  la  main  de  Monseigneur  pour  ce  que  leurs  hoirs  et 
héritiers  sont  demourans  et  eulx  tenans  en  parti  contraire,  dont  Testât  n'est 
encoires  faict  parce  qu'il  semble  de  prime  face,  par  les  livres  dudit  Pheîippe 
escrips  de  sa  main,  qu'il  seroit  redevable  à  diverses  personnes  en  pluiseurs 
et  diverses  sommes  de  deniers,  etc.  (2).  » 

II.  «  A  Jehennin  Roeland,  escripvein  de  livres,  lequel  premièrement  donna 
à  cognoistre  ad  ce  commis  que  feu  Pheîippe  de  Maisereulles,  aussi  escripvein 
et  illuminer  (sic)  de  livres,  ensemble  sa  femme  estoient  trespassez  en  la  ville 
de  Bruges,  et  que  le  frère  dudit  Pheîippe  et  autres  hoirs  et  héritiers  desdicts 
trespassez  estoient  demourans  en  parti  contraire,  etc.  (5).  » 

III.  «  A  Jehan  Rollant,  escripvain,  demourant  à  Bruges,  lequel  premièrement 
donna  à  congnoistre  et  adverti  ce  commis  des  successions  de  feux  Philippe  de 
Maizerolles  et  de  sa  femme,  etc.,  pour  son  droit  du  xe  denier  ;  Ix  solz  (4).  » 

Attavante  degli  Attavanti.  —  Tous  ceux  qui  s'occupent 
de  l'histoire  des  Beaux-Arts,  ont  vu  ou  connaissent  par  des 
descriptions  le  superbe  missel  qui  fut  exécuté,  de  1485  à 

(1)  Registre  n°  19721,  f°  lxv  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume.  Au  f°  iiijxx  xviij  r°,  il  est  appelle  de  Maizerolles. 

(2)  Registre  n°  19720,  f°xlij  v°,  ibidem. 

(3)  Ibidem,  f°  lxxix  r°.  t 

(4)  Registre  n°  19721  cité,  f°  iiij  "  xviij  v°. 


—  210  — 

14-87,  à  Florence,  par  le  célèbre  enlumineur  dont  nous 
inscrivons  le  nom  en  tète  de  cet  article,  aux  frais  de  Mat- 
thias Corvin,  roi  de  Hongrie,  et  que  l'on  conserve  aujour- 
d'hui à  la  Bibliothèque  de  Bourgogne,  dont  il  fait  le  plus 
bel  ornement  (1).  Plusieurs  écrivains  ont  parlé  de  cet  ar- 
tiste, et  pour  ne  pas  rappeler  ici  ce  qui  a  été  dit  de  ses 
travaux,  nous  nous  contenterons  de  renvoyer  à  l'article 
que  le  Cabinet  de  l'Amateur  et  de  V Antiquaire  (2)  a  repro- 
duit, en  1844,  d'après  un  dictionnaire  biographique  pu- 
blié en  Angleterre,  et  dans  lequel  les  détails  que  l'on  possède 
sont  réunis.  Depuis  lors  une  nouvelle  édition  de  l'ouvrage 
de  Vasari  a  paru  dans  ces  dernières  années,  qui  laisse 
bien  loin  derrière  elle  toutes  celles  qui  l'ont  précédée. 
Nous  croyons  faire  chose  utile  en  indiquant  ici  les  endroits 
où  le  biographe  italien  parle  de  l'enlumineur  de  Florence  : 
t.  IV,  p.  4.0;  t.  V,  p.  54  et  p.  63.  Les  savants  et  laborieux 
éditeurs  de  l'édition  dont  il  est  ici  question,  ont  ajouté  aux 
renseignements  de  Vasari  des  commentaires  du  plus  haut 
intérêt,  dans  l'un  desquels  (t.  V,  p.  55-59)  on  lit  qu'il 
n'existe  que  deux  manuscrits  parfaitement  authentiques 
avec  miniatures  d'Attavante,  parce  qu'ils  sont  les  seuls  qui 
portent  son  nom,  et  que  l'un  des  deux  est  celui  de  Bruxel- 
les, dont  la  première  grande  miniature  contient  celte  in- 
scription :   ACTAVANTES   DE  ACTAVANT1BUS    DE    FLORENTIA    HOC 

opvs  illvminavit.  a.  d.  m.  cccc.  lxxxv  :  ailleurs  on  lit  cette 
date  :  Actvm  florentine,  a.  d.  m.  cccc.  lxxxvii.  Dans  un 
autre  article  que  les  éditeurs  modernes  de  Vasari  ont  con- 


fia N°  9008.  Ce  manuscrit  a  été  décrit  par  l'abbé  Chevalier  dans  les  Mé- 
moires de  l'Académie  des  Sciences  et  Belles-Lettres  de  Bruxelles,  t.  IV,  pp.  495- 
i>02;  1781;  par  La  Serna  Santander,  Mémoire  historique  sur  lu  Bibliothèque 
dite  de  Bourgogne,  pp.  59-40;  1809;  et  par  Fl.  Frocheur,  dans  sa  Notice  sur 
la  Bibliothèque  de  Bourgogne,  qui  a  été  insérée  dans  le  Messager  des  Sciences 
historiques;  Gand,  1S59. 

(2)  T.  III,  p.  424;  Paris. 


—  211  — 

sacré  à  noire  enlumineur  (t.  VI,  p.  174),  ils  reproduisent 
un  passage  d'un  auteur  italien  qui  constate  que  la  biblio- 
thèque du  marquis  d'Esté  contenait  un  grand  nombre  de 
volumes  exécutés  par  Atlavante,  pour  le  roi  Matthias  Cor- 
vin  (i),  et  de  plus,  dans  une  description  qu'ils  font  de 
manuscrits  enrichis  d'enluminures  (t.  VI,  p.  193-324), 
existant  en  Italie,  ils  attribuent  à  cet  artiste  différentes 
miniatures.  Enfin,  dans  une  série  de  documents  inédits 
puisés  aux  sources  les  plus  authentiques  (t.  VI,  p.  333), 
ils  prouvent  qu'Attavante  vivait  encore  en  1511.  Dans  le 
Raccoltà  di  lettere  sulla  pittura,  scaltura,  etc.  (Rome,  1 759), 
t.  III,  pp.  223-224,  nos  clvij  et  clviij,  sont  publiées  deux 
lettres,  datées  Tune  du  7  février  1483,  et  l'autre  de  l'an- 
née 1484,  et  signées  :  Vante,  miniatore  del  vescovo  di  Dolo. 
Les  biographes  n'ont  pas  hésité  à  les  attribuer  à  l'artiste  flo- 
rentin. Voilà  donc  deux  dates  acquises  pour  sa  biographie, 
1483  et  1511.  D'après  les  érudits  commentateurs  deVasari 
(t.  V,  p.  55),  il  était  fils  de  Gabriel  di  Vante  di  Francesco. 
Nulle  part  son  nom  de  baptême  n'est  indiqué  :  dans  un  docu- 
ment latin  de  1508,  il  est  appelé  Vanti  de  Octavantibus; 
dans  un  compte  rédigé  en  italien,  de  la  même  année,  on  le 
désigne  sous  le  nom  de  Vante  di  Ghabriello.  Nous  croyons 
avoir  découvert  ce  prénom.  Parmi  les  papiers  provenant  de 
Marie  de  Hongrie,  que  les  Archives  du  royaume  possédaient 
encore  en  1860,  et  qui  ont  été  cédés  à  l'Autriche,  se  trouve 
transcrit  sur   une  grande   feuille  de  papier,  un  compte 


(1)  Consultez  sur  la  riche  bibliothèque  que  ce  prince  avait  réunie  à  Bude, 
dans  la  Basse-Hongrie,  l'article  que  lui  a  consacré  Mr  Gley,  dans  la  Biographie 
universelle  (édition  de  Michaud),  et  les  Curiosités  bibliographiques  (Paris,  1857), 
publiées  dans  la  Bibliothèque  de  poche.  Le  Serapeum  du  docleur  Naumann,  t.  X, 
n°  18,  30  septembre  1849,  p.  273,  contient  un  article  de  MrE.  G.  Vogel,  in- 
titulé :  Verzeichniss  corvinischer  Handschriflen  in  bffentlichen  Bibliolhekcn,  et 
qui  constate  l'existence  de  quatre-vingt-treize  manuscrits  ayant  appartenu  au 
roi  Matthias  Corvin  :  le  missel  de  la  Bibliothèque  de  Bourgogne  est  renseigné 
sous  le  n°  64. 


212  

très-abrégé  du  domaine  de  Kremnitz,  dépendant  du  douaire 
de  Béatrix  d'Arragon,  femme  de  Matthias  Corvin;  ce 
compte  date  de  l'année  1486.  Parmi  les  dépenses*  qui  sont 
aussi  renseignées  sans  aucun  détail,  nous  lisons  entre  au- 
tres :  «  Alexandro  Attavanti,  318  ducati  6;  — Gregorio, 
»musico,  100  duc;  —  Matheo,  aurifabro,  176  duc.  »  Ne 
sommes-nous  pas  en  droit  de  croire,  d'après  cette  note,  qu'il 
s'agit  ici  du  grand  enlumineur  florentin?  Espérons  que  no- 
tre opinion  sera  partagée. 

Van  Battel  (Jean).  —  Au  §  43,  nous  avons  consacré  un 
article  à  cet  enlumineur,  et  publié  entre  autres,  d'après.un 
compte  de  la  recette  générale  des  finances,  existant  aux 
Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille,  des  notes  rela- 
tives au  payement  d'un  superbe  manuscrit  de  l'ordre  de  la 
Toison  d'or,  dont  l'exécution  lui  fut  confiée  par  ordre  de 
Charles-Quint,  en  1549.  Depuis,  nous  avons  fait  la  décou- 
verte d'un  document  qui  contient  une  description  détaillée 
de  ce  beau  livre,  qu'il  sera  peut-être  aisé  au  moyen  de  celle 
pièce  de  retrouver  dans  quelque  bibliothèque  ou  dépôl  d'ar- 
chives. En  1552  seulement,  le  volume  avait  été  terminé  et 
livré  par  l'artiste.  Il  parut  à  la  chambre  des  comples  que 
le  prix  que  demandait  Van  Baltel  était  Irop  élevé,  et  c'est 
pourquoi  elle  en   fit  faire  l'estimation  par  trois  maîtres 
peintres  de  Louvain  a  eulx  entendans  en  faict  de  yllymina- 
»tion,  »  savoir  :  Jean  Rombaults,  Henri  Van  der  Brugghe 
et  Adrien  Van  Diependale;  ce  dernier  était  peintre  sur 
verre  (i).  C'est  le  rapport  de  ces  experts  que  nous  avons 
sous  les  yeux    II  faut  dire  à  leur  louange,  qu'ils  acceptè- 
rent, sans  grand  rabais,  les  prix  demandés  par  Van  Ballel, 
pour  l'exécution  des  nombreuses  armoiries  et  des  riches 


(1)  Voy.  Van  Even,  Louvain  monumental,  p.  58.  Les  <lcu\  outres  artistes  ne 
sont  pas  cités  par  cel  écrivain,  cl  nous  ignorons  quelle  profession  ils  exeer- 
cèrent. 


—  215  — 

ornements  des  cent  vingt  feuillets  qui  composaient  le  ma- 
nuscrit. Ce  fait  prouve  que  les  prétentions  de  l'artiste 
n'étaient  pas  exagérées.  Les  experts  déclarèrent  même 
qu'aucun  artiste  de  Louvain  n'aurait  osé  entreprendre  un 
tel  ouvrage.  Jean  Van  der  Wyckt  ou  Van  Batlele  (il  signe 
ainsi  celte  fois)  reçut  donc  pour  son  salaire  et  ses  dépenses, 
y  compris  les  50  carolus  dont  nous  avons  parlé  au  §  45, 
et  qui  furent  payés  à  un  peintre  de  Valenciennes,  la  somme 
de  1,024  livres  16  sous,  au  lieu  de  celle  de  1,092  livres 
6  sous,  qu'il  avait  demandée. 

«  Par  le  besongnié  de  maistre  Grégoire  Van  Dyenen,  maistre  des  comptes 
en  Brabant,  sur  l'ouvraige  et  extimation  du  livre  de  Tordre  de  la  Thoison  d'or 
faict  par  maistre  Jehan  Van  Battele,  pointre  et  illyminnire  de  Malines,  ou 
mois  de  may  xvc  lij,  et  ce  suyvant  l'ordonnance  de  messeigneurs  des  finances, 
pour  sçavoir  au  vray  ce  que  icelluy  maistre  Jehan ,  par  déclaration  et  ser- 
ment de  gens  eulx  entendans  en  faict  et  art  de  pointure  et  yllyminalion  avecq 
ce  que  en  deppend,  peult  avoir  mérité  et  déservy  en  l'ouvraige  et  escripture 
dudict  livre,  est  trouvé  et  appert  que  trois  paintres  et  personnaiges  eulx  en- 
tendans en  faict  de  yllymination,  escripture  et  ouvraige  que  dessus,  demou- 
rans  à  Louvain,  assçavoir  :  Jehan  Rombaults,  Adrien  de  Diependale  et  Henry 
Van  der  Brugghe,  après  par  eulx  avoir  bien  et  au  long  et  par  intervalle  de 
temps  veu  et  visité  le  dessusdict  livre  et  ouvraige  d'icelluy,  ont  affirmé  par 
serment  solempnel  ce  qui  s'enssuyt  : 

Premiers,  que  ledict  livre  est  bien  et  artiphis-  II  y  a  figures  de  per- 

cèlement  faict  et  ouvré  avec  ce  à  grand  payne  et  tra-       sonnaiges   de  princes 
vail  ;  ensamble  qu'il  y  ait  fallu  employer  du  temps       cincq,  qui  à  viij  caro- 
beaucoup,  estimant  par  eulx  ledict  ouvraige  et  chas-       lus   chascune    figure, 
cune  partie  d'icelluy,  assçavoir  les  personnaiges  des       font  :  xl  carolus. 
princes,  chascun  personnaige  l'un  parmy   l'aullre 
viij  ou  x  carolus. 

Item,  l'ouvraige  de  costel  à  l'cntour  de  la  figuere  II   y  a  dix  desdicls 

d'iceulx  princes  qu'ilz  appellent  paysaiges,  machon-  anticquaiges,  qui  à  v 
naiges,  chyrat  et  anticquaiges,  les  aulcunes  v  caro-  carolus  chascune  :  xxv 
lus  et  les  aultres  vj  carolus.  car. 

Item,  l'ouvraige  des  grans  armes  de  chascun  des-  II  y  a  cincq  armes 

dicts  princes,  les  aucunes  viij  carolus  et  aulcunes  grandes  de  princes, 
d'icelles  x  carolus.  qui  à  viij  carolus  chas- 

cune :  xl  car. 


2U 


Item,  l'ouvraige  des  armes  des  seigneurs  de  Tor- 
dre, dont  on  y  a  en  pluisieurs  parges  d'un  feuillet 
quatre,  chascune  d'icelles  armes  avecq  l'escripture, 
les  aucunes  ij  carolus,  aultres  iij  carolus  et  aultres 
iiij  carolus. 

Item,  l'ouvraige  des  grandes  lettres  ayant  par- 
dedens  ung  escu  armayé,  les  aucunes  xxv  s.,  autres 
xxviij  s.  et  autres  ij  carolus. 

Item,  les  aultres  lettres  capitales  avecq  le  chyrat 
dedens  icelles,  les  aucunes  iiij  s.,  aucunes  v  s.  et 
aussy  aucunes  vj  s. 


Il  y  a  ije  ix  armes  de 
chevaliers  de  l'ordre, 
qui  à  iij  carolus  l'une 
par my  l'autre  :  vje  xxvi j 
car. 

II  y  a  vj  lettres  ar- 
mayez  par  dedens,  qui 
à  xxv  s.  pièce  :  vij  car. 
x  patlars. 

Il  y  a  lxiiij  lettres 
capitales  avec  leur  chi- 
rat,  prisez  chascune  à 
iiij  pattars;  pour  xxij 
autres  lettres  aussi  ca- 
pitales avecq  leur  chy- 
rat, prisez  à  v  s.  chas-  * 
cune ,  et  cviij  lettres 
prisez  chascune  vj  s. 

Il  y  a  iiijc  un  petites 
lettres,  prisez    chas- 
cune ung  pattart,    et 
vijc  iiij"ij  parties  de 
chyrates,  aussi  prisées 
chascune  ung  pattart. 
Ayans  oultre  ce  déclairé  lesdicts  maistres  ouvriers  paintres  qu'ilz  treu- 
vent  par  l'ouvraige  du  dessusdict  livre  que  icelluy  n'est  l'ouvraige  d'un  maislre 
et  ouvrier  seul,  estant  l'un  plus  artiphiciel  que  l'aultre;  toutesvoyes  le  tout 
hien  faict,  et  que  à  ce  faire  il  a  fallu  avoir  du  meilleur  et  plus  esquiz  or  et  ar- 
gent, ensamble  les  meilleurs  couleurs  qu'on  a  sceu  trouver,  dont  icelluy 
ouvraige  chascun  en  son  endroict  est  couvert  ij,  iij  fois,  selon  que  est  requiz. 
Disans  et  déclairans  sur  ce  que  leur  a  esté  demandé  pour  combien  ilz  voul- 
droieut  faire  et  livrer  faict  ung  tel  livre,  que  nul  d'eulx  ne  vouldroit  présumer 
faire  ung  tel  livre  et  de  si  bon  ouvraige,  aussy  qu'il  ne  croyent  que  quelque 
ouvrier  en  la  ville  de  Louvain  le  auseroit  entreprendre,  veu  que  ce  n'est  ou- 
vraige d'un  seul,  mais  de  pluiseurs  eulx  bien  entendaus  en  tel  art. 

Lcdict  maistre  Jehan  Van  Battcle,  ayant  entendu  qu'on  debvoil  faire  rap- 
port du  besoingnié  du  dessusdict  maistre  Grégoire  Van  Dyencn  en  son  affaire, 
a  dit  cl  déclairé  que  en  iccllc  besougnié  n'est  comprins  rescripture  du  livre  y 
mentionné,  portant  selon  qu'il  affirme  en  avoir  payé  xxiiij  s.  chascune  qua- 


Item,  les  petites  lettres  avec  le  chirat  mis  au  boult 
des  linges ,  chascune  d'icelles  lettres  et  chascun 
chirat  ung  solz. 


—  215  — 

lerne  de  viij  feulletz,  et  pour  les  xv  quaternes  que  contient  icellui  livre  : 
xviij  car. 

Déclairant  icelluy  maistre  Jehan,  que  en  l'ouvraige  du  dessusdict  livre  il 
a  refaict  et  renouvelle  xxiiij  armes  de  chevaliers  de  l'ordre  créez  par  l'ordre 
tenu  à  Tournay  en  l'an  xvc  xxxj,  lesquelz  luy  avoyent  par  ceulx  de  l'ordre 
esté  baillées  en  escript. 

Item,  qu'il  a  faict  en  icelluy  ordre  tenu  à  Tournay  quatre  nouvelles  armes, 
et  iceulx  mis  au  livre  de  l'empereur,  assçavoir  :  les  armes  du  duc  de  Halber- 
kcrcke,  du  prince  de  Melphe,  du  comte  de  Bure  et  du  prince  d'Orenge,  de- 
mandant pour  icelles  samblables  iij  carolus  de  la  pièche. 

Et  qu'il  a  encoires  faict  et  mis  oudict  livre  de  l'empereur  xxij  armes  de 
chevaliers  de  l'ordre  créez  de  nouvel  en  l'ordre  tenu  par  Sa  Majesté  à  Ulrecht, 
en  l'an  xv°  xliiij. 

Somme  totale,  selon  la  priserie  et  demande  cy-dessus  :  m  xxiiij  car.  xvj 
pattars  (i).  » 

Louber  (Diebolt),  —  esl  un  copiste  de  livres  qui  vivait 
à  Haguenau,  en  Alsace ,  vers  la  fin  du  XVe  siècle  ou  au 
commencement  du  XVIe.  Un  de  ses  manuscrits,  qui  avait 
appartenu  au  peintre  J.  Paelinck  (2),  fut  vendu  à  Bruxel- 
les, en  1860,  chez  le  libraire  Heussner.  Ce  volume,  sur 
papier,  à  deux  colonnes,  est  orné  de  douze  grands  dessins 
coloriés,  qui  ont  peu  de  mérite;  il  renferme  la  légende 
populaire  des  trois  rois. 

Au  point  de  vue  de  l'art,  le  manuscrit  n'a  aucune  valeur, 
et  ce  qui  lui  donne  quelque  importance  est  une  note  trans- 
crite au  premier  feuillet,  dans  laquelle  D.  Louber  annonce 
quels  sont  les  livres  que  l'on  peut  se  procurer  chez  lui;  ils 
sont  repartis  en  trente-huit  articles,  et  le  Livre  des  trois  rois, 
y  est  également  renseigné  (n°  11).  Dans  cette  liste  figurent 
côte  à  côte  le  sacré  et  le  profane,  des  romans  de  chevale- 
rie, des  livres  de  piété  et  de  théologie  ascétique,  des  légen 

(1)  Collection  des  acquits  des  comptes  de  la  recette  générale  des  finances, 
;iux  Archives  du  royaume. 

(2)  Catalogue  des  livres,  manuscrits  et  estampes  ayant  formé  le  cabinet  de 
feu  MT  Joseph  Paelinck,  artiste  peintre;  2e  partie,  n°  651. 


—  216  — 

des,  etc.;  beaucoup  d'entre  eux  sont  ornés  de  dessins 
coloriés  (gemolt).  Ce  catalogue  d'une  ancienne  librairie 
allemande  peut  donc  avoir  à  un  certain  point  de  vue  quel- 
que intérêt,  et  nous  le  transcrivons  ici  : 

«  Item,  welicher  Handebuecher  man  gerne  hat  gross  oder  klein  geistlich 
oder  weltlich  hùbsch  gemolt  die  findet  man  aile  by  Diebolt  Louber,  Sehriber 
in  der  Burge  zu  Hagenow. 

Item,  das  grosz  Buch  genanl  lesta  Homanorum,  und  saget  was  zu  Borne 
gescheen  ist,  und  saget  von  den  Stetlen  do  Got  gewandelt  bet,  und  saget  ouch 
von  den  Keisern  zu  Borne  und  von  den  Bebesten  was  wunders  sie  gelriben 
hant  und  von  vil  ander  Gesetzeden  die  die  Borner  geraaht  liant,  und  ist  mit 
den  Viguren  gemolt.  —  2.  Item,  Vita  Cristy.  —  3.  Item,  Die  xxiiij  Allen,  ge- 
molt. —  4.  Item,  een  gerymete  Bibel.  —  5.  Item,  der  Hitler  Her  Wigolcis,  ge- 
molt. —  6.  Item,  Wolff  Dietherich,  gemolt.  —  7.  Item,  das  gantze  Passional 
der  heiligen  Z>e6en,Winlerteil  und  Summerteil;  zwey  grosse  Bûcher.  —  8.  Iècm, 
Episleln  und  Ewangilien,  durch  das  Jar  allen  Tag,  mit  Glosen  und  von  den 
Heiligen  und  Jungfrowen.  —  9.  Item,  Wilhelm  von  Orliens,  gemolt.  — 
10.  Item,  Her  Ywen  und  lier  Gawin  und  Kùnig  Artus,  gemolt.  —  11.  Item, 
der  heiligen  drie  Kunige  Buch,  gemolt.  —  12.  Item,  Parcisa,  gemolt.  — 
15.  Item,  sùben  meister  Bûcher,  gemolt.  —  14. Item,  Bcllial,  gemolt.  —  15.  Item, 
der  Wilfares  Bilter.  —  16,  Item,  die  grosse  Troye,  gemolt.  —  17.  Item,  der 
Hertzoge  von  Osterich,  gemolt.  —  18.  Item,  die  Hymmelslrasse  gênant  der 
welsche  Gast.  —  19.  Item,  die  zehen  Gebot,  mit  Glosen.  —  20.  Item,  von 
cimme  getruwen  Rilter  der  sin  eigen  Herlze  gap  umb  einer  schônen  Frowen 
xcillen.  —  21.  Item,  Ysopus,  gemolt.  —  22.  Item,  gutc  bewerte  arlzeine 
Bûcher.  —  25.  Item,  Frigedang.  —  24.  Item,  Lucidarius.  —  25.  Item,  Pfaffe 
Emysz  und  sust  cleine  Bette-Bûcher.  —  26.  Item,  der  Roscnkrantz .  . — 
27.  Item,  der  Ritter  under  dem  Zuber.  —  28.  Item,  gemolte  Losz-BUchcr.  — 
29.  Item,  der  Solen-Trost.  —  50.  Item,  von  dem  Hitler  Sant  Allexius.  — 
31.  hem,  Sant  Anszhcms-Frau.  —  52.  Item,  der  Kunig  von  Franchenrich.  — 
55.  Item,  ein  keiserlich  Reht-Buch.  —  54.  Item,  Trisztram.  —  55.  Item, 
Scholhzabcl,  gemolt.  —  56.  Item,  von  Santé  Gregorius  dem  Siindcr.  — 
57.  Item,  Morolff,  gemolt.  —  58.  Item,  ein  Sallcr  latin  und  tûtsch  und  sust 
anderc,  etc.  » 

Van  Deynen  ou  Van  Deynum  (Guillaume).  —  Les  corpo- 
rations des  métiers  furent  partout  et  toujours  jalouses  de 
leurs  droits  et  privilèges,  et  réclamèrent  maintes  fois  contre 


—  217  — 

les  infractions  dont  se  rendaient  coupables  ceux  qui,  à  des 
titres  divers,  refusaient  de  se  conformer  aux  règlements  en 
vigueur.  Les  personnes  qui  étaient  attachées  au  service  des 
souverains  entre  autres,  prétendirent  fréquemment  être 
exemptes  de  ce  chef  des  obligations  que  ces  règlements 
imposaient  aux  gens  qui  exerçaient  un  art  ou  métier,  alors 
que  Tinscription  n'avait  pas  eu  lieu  dans  la  corporation  à 
laquelle  leur  spécialité  les  rattachait.  Nous  aurons  plusieurs 
cas  à  mentionner  dans  le  cours  de  notre  publication,  en  ce 
qui  concerne  les  arts.  Le  premier  que  nous  citerons  est  re- 
latif au  peintre  Guillaume  Van  Deynen  ou  Van  Deynum, 
qui  avait  été  attaché  à  la  maison  des  archiducs  Albert  et 
Isabelle,  en  qualité  d'enlumiueur,  le  20  mai  1614.  Il  s'était 
alors  établi  à  Bruxelles.  D'où  venait-il?  c'est  ce  que  nous 
n'avons  encore  pu  découvrir.  Tant  qu'il  ne  travailla  que 
pour  les  archiducs,  aucune  réclamation  ne  se  produisit; 
mais  à  quelques  années  de  là,  l'artiste  s'étant  avisé  de  tra- 
vailler pour  des  particuliers,  le  métier  des  peintres  de  la 
ville  s'en  émut,  et  les  doyens  le  frappèrent  d'amende,  en 
vertu  du  règlement  du  24  mars  1559  (v.  st.).  S'étant  re- 
fusé à  payer,  Van  Deynen  fut  attrait  devant  le  magistrat 
pour  se  conformer  aux  statuts  qui  l'obligeaient  à  se  faire 
inscrire  comme  maître  dans  la  corporation.  Naturellement 
celle-ci  eut  gain  de  cause,  car  les  statuts  étaient  précis. 
Van  Deynen  fut  condamné  à  s'y  conformer  ou  à  cesser 
l'exercice  de  son  art,  par  sentence  du  magistrat  rendue 
le  30  juin  1618.  Il  interjeta  appel  au  conseil  de  Brabant, 
qui  confirma  la  sentence.  Van  Deynen  s'était  adressé  aux 
archiducs  pour  obtenir,  par  leur  intervention,  «  surséance 
»  de  la  procédure  pendante  »  entre  lui  et  le  métier  des  pein- 
tres. Les  archiducs  écrivirent  en  effet  aux  bourgmestres, 
échevins  et  conseil  de  la  ville  de  Bruxelles,  le  13  mars,  et 
leur  envoyèrent  la  requête  de  l'enlumineur  pour  avoir  là- 
dessus  leur  avis;  mais  le  magistrat  ne  répondit  à  cette  récla- 


—  218  — 

mation  que  le  20  juin.  La  lettre  qui  suit  et  qui  porte  la 
date  du  6  juillet  1618,  fut  encore  adressée  par  le  secrétaire 
Charles  de  Bourgoigne  au  président  du  conseil  privé,  selon 
toute  probabilité,  pour  faire  respecter  vis-à-vis  du  métier 
des  peintres  de  Bruxelles,  les  privilèges  dont  l'artiste  étran- 
ger devait  jouir  en  sa  qualité  de  serviteur  des  archiducs. 
Malgré  toutes  ces  démarches,  la  procédure  eut  le  résultat 
que  nous  venons  de  rapporter,  et  ce  sont  là  les  motifs  qui 
ont  amené  l'octroi  de  l'acte  d'exemption  en  faveur  de  Guil- 
laume Van  Deynen  ou  Van  Deynum  que  nous  transcrivons 
ci-après. 

I.  «  Monsieur,  le  sieur  Guillaume  Van  Deynum,  peintre  illuminateur,  ser- 
viteur à  Leurs  Altèzes  Sérénissimes,  gaigé  à  icelles,  vous  présentera  une 
requeste  tendant  aux  fins  que  voirez  pour  jouir  de  l'affranchissement  que 
notoyrement  luy  compète,  estant  retenu  aux  service  d'iceux  noz  princes;  et 
comme  le  mestier  des  peintres  de  ceste  ville  taschent  pas  envie  de  l'assubjel- 
tir  (contre  toutte  rayson  et  intention  de  Leursdictes  Altèzes)  souz  eux,  je  vous 
supplie  ne  souffrir  tel  indheu  empiétement  résultant  au  préjudice  de  l'au- 
thorité  d'icelles  Leurs  Altèzes,  etc.  (1).» 

II.  «  Sur  ce  que  GuillaumeVan  Deynen,  peintre  illuminateur  des  archiducqz, 
noz  princes  souverains,  a  fait  remonslrer  à  Leurs  Altesses,  que,  nonobstant 
qu'il  auroit  esté  retenu  au  service  d'icelles,  avec  traittement  ordinaire,  et  in- 
script au  registre  des  domeslicques  de  l'hostel  de  Leursdictes  Altèzes  par  le 
greffier  du  bureau  d'icelluy,  les  doyens  du  mestier  des  peintres  en  la  ville  de 
Bruxelles  n'auroyent  laissé  de  le  travailler  continuellement  par  procédures  et 
aultrement  par-devant  ceulx  du  magistrat  dudict  Bruxelles,  pour  l'assubjectir 
audict  mestier  des  peintres  et  aux  charges  en  dépendantes  à  son  très-grand 
dommaige  et  inlérest,  et  au  grand  déservice  de  Leursdictes  Altèzes;  suppliant 
très-humblement  que,  pour  tant  mieux  pouvoir  justifier  sa  cause,  et  une  fois 
se  deffairc  desdictes  molestations  et  procédures,  il  pleuist  à  Leursdictes  Al- 
tèzes luy  faire  despescher  acte  par  lequel  il  puisse  conster  que  Leurs  Altèzes 
ont  retenu  ledict  suppliant  en  leur  service,  et  ensuyte  de  ce  entendent  qu'il 
soit  affranchy  dudict  mestier  et  de  toutes  charges  ordinaires  et  extraordi- 
naires en  dépendantes.  Leursdictes  Altèzes,  ce  que  dessus  considéré,  et  après 

(1)  Archives  du  conseil  privé,  dépêches,  aux  Archives  du  royaume. 


—  219  — 

avoir  eu  rapport  de  l'attestation  du  greffier  Pedro  de  Mendoça,  et  de  ce  que 
s'est  passé  en  ceste  cause,  ont  déclairé  et  déclairent  par  cestes  leur  intention 
eslre  que  Iedict  Guillaume  Van  Deynen  soit  affranchy  du  mestier  des  pein- 
tres et  de  toutes  charges  en  dépendantes;  ordonnant  partant  à  tous  leurs 
justiciers,  officiers  et  subjeclz,  cui  ce  regardera,  de  selon  ce  eulx  régler  et 
conduyre,  sans  faire,  mettre  ou  donner,  ny  souffrir  estre  fait,  mis  ou  donné 
audict  Guillanme  Van  Deynen  aulcun  trouble,  destourbier  ou  empeschement 
au  contraire.  Fait  à  Gand,  soubz  le  nom  et  cachet  secret  de  Leursdictes 
Allèzes,  le  dernier  jour  de  juillet  1618.  » 


§  74.  Histoire  des  monuments. 

Indication  des  localités  :  Altkirch,  en  Prusse.  —  Beersel.  —  Bouvignes.  — 
Boxtel.  —  Braine-le-Comte.  —  Bruges.  —  Bruxelles.  —  Diest.  —  Dijon.  — 
Enghien.  —  Gand.  —  Givet-Saint-Hilaire.  —  Grammont.  — -  Groenendael. 
—  Malines.  —  Menin.  —  Mons.  —  Munster.  —  Nizelles.  —  Oldenzaal, 
dans  l'Overijssel.  —  Botthem.  —  Bupelmonde.  —  Sept-Fontaines,  lez- 
Bruxelles.  —  Soignies.  —  Solre-le-Château.  —  Verrey,  en  Bourgogne.  — 
Waalwyk. 

Église  de  Saint-  Jacques-sur-Caudenberg,  à  Bruxelles.  — 
Philippe  le  Bon  accorda,  par  lettres  patentes  du  11  juil- 
let 1435,  une  somme  de  60  livres,  de  40  gros  de  Brabant 
la  livre,  à  la  fabrique  de  cette  église,  pour  lui  venir  en  aide 
dans  les  frais  de  restauration  de  l'édifice  auquel  les  pluies 
causaient  de  grands  dégâts. 

«  Der  kercken  van  Sinte-Jacops  op  'l  Coudenberch,  te  Bruessel,  betaelt  die 
somme  van  lx  liv.,  te  xl  grooten  Brabantsche,  elc  pont,  die  myn  genedigen 
heren  die  hertoge  der  fabrikcn  der  selver  kerken ,  puerlic  om  Gods  wille, 
gegeven  heeft,  te  hulpen  totten  costen  die  in  der  refectien  van  den  hueren 
kerken  gebueren  salen  gedaen  te  werden  om  die  van  den  regene  ende  grote 
watere  te  besorgen,  alst  blyct  by  mynvoirschreven  Heren  openen  brievcn, 
gegeven  xj  dagen  in  julio  anno  [xiiijc]  xxxv  (1).  » 

Église  de  Verrey,  en  Bourgogne.  —  Le  4  février  1457 


(1)  Begistre  n°2410,  1°,  f°lxxj  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archi- 
ves du  royaume. 


—  220  — 

(1438,  n.  st.),  le  duc  Philippe  le  Bon  donna  ordre  de  dé- 
livrer aux  habitants  de  celte  localité  des  lettres  patentes, 
en  vertu  desquelles  il  leur  permit  de  pouvoir  faire  con- 
struire une  nouvelle  chapelle  (1). 

Église  paroissiale  de  Menin.  —  Lettres  patentes  du  duc 
de  Bourgogne,  en  date  de  Bruxelles,  le  1 7  avril  1 450,  avant 
Pâques  (1451,  n.  st.),  qui  accordent  aux  marguilliers, 
paroissiens  et  habitants  de  Menin,  une  somme  de  80  livres, 
de  40  gros,  «  pour  convertir  et  emploïer  au  nouvel  ouvrage, 
»  tant  de  maçonnerie  et  charpenterie  comme  es  voirrières 
»  de  l'église  parrochial,  et  autrement  ou  fait  de  l'édifice  et 
»  réparation  d'icelle  église,  et  non  ailleurs  (2).  » 

Eglise  de  Sainte-Waudru,  à  Mons.  —  Reçu  de  Jean 
Spyskin,  maître  de  la  fabrique  et  des  ouvrages  de  celle 
église,  daté  du  19  mai  1451,  de  la  somme  de  100  francs, 
de  32  gros  de  Flandre,  la  pièce,  que  Philippe  le  Bon  a  don- 
née aux  chanoines  «  pour  employer  et  convertir  en  Pou- 
»  vraige  naghaires  encommenchiet  en  ladicte  église,  pour 
»  ycelle  amender  et  acroislre,  et  non  ailleurs,  ainsi  que  le 
»  contiennent  les  letlrez  patentes  de  Monseigneur,  sour  ce 
»  faicles  et  données  en  la  ville  de  Mons,  le  xiiije  jour  d'aoust 
»  devant  passé  [1450]  (3).  » 

L'église  collégiale  de  Sainte-Waudru,  à  Mons,  est  sans 
contredit  un  des  plus  beaux  édifices  existant  encore  en  Bel- 
gique de  cette  belle  époque  du  moyen-âge.  Aussi  n'est-il 
pas  étonnant  que  plusieurs  écrivains  de  la  localité,  tels  que 
MM.  Ad.  Mathieu,  Chalon,  Lacroix  et  Devillers,  se  soient 
occupés  de  recueillir  des  renseignements  précieux  pour 

(1)  Collection  des  acquits  des  comptes  du  grand  sceau,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Collection  des  acquits  des  comptes  de  la  recette  générale  des  finances, 
ibidem* 

(ri)  Ibidem, 


221   — 

Thisloire  de  ce  monument.  Nous  croyons  qu'il  ne  sera  pas 
inutile  de  mentionner  ici  la  liste  des  ouvrages  qui  ont  élé 
publiés  par  ces  différents  auteurs.  Le  plus  important  est 
celui  de  Mr  Devillers  :  il  nous  fait  connaître  les  noms  des 
artistes  qui  ont  concouru  non-seulement  à  l'édification, 
mais  encore  à  l'ornementation  de  l'édifice. 

L'église  de  Sainle-Waudru,  à  Mons,  par  Ad.  Mathieu;  in-8°,  16  p. 

Mons,  histoire  monumentale.  Sainte-Waudru,  par  Ad.  Mathieu;  Mons,  1842; 
in-8°,  8  p. 

Documents  inédits  sur  l'histoire  monumentale  et  administrative  des  églises  de 
Sainle-Waudru  et  de  Saint-Germain,  à  Mons  (A.  Lacroix  et  Ad.  Mathieu); 
Mons,  1845;  in-8°,  avec  pi. 

la  tour  de  Sainte-Waudru  à  Mons,  par  R.  Chalon;  Bruxelles,  1844;  in-8°, 
avec  pi. 

Recherches  sur  l'histoire  et  l'architecture  de  l'église  de  Sainte-Waudru,  à 
Mons,  par  L.  Devillers;  Mons,  1854;  in-8°,  64  p. 

Mémoire  historique  et  descriptif  sur  l'église  de  Sainte-Waudru,  à  Mons,  par 
L.  Devillers;  Mons,  1857;  in-fol.,  avec  pi.  —  On  trouve  à  la  fin  de  ce  mé- 
moire les  épitaphes  qui  existaient  dans  l'église,  et  qui  sont  reproduites  dans 
un  ouvrage  du  même  auteur,  intitulé  :  Inscriptions  sépulcrales  des  églises, 
couvents,  hospices  et  chapelles  de  la  ville  de  Mons,  Mons,  1858. 

Église  de  Rupelmonde.  — Ordonnance  du  15  août  1455. 
dans  laquelle  on  lit  que  «l'église  illec,  durant  la  derrenière 
»  guerre  qui  a  régné  en  Flandres  a  esté  de  tous  poins  arse 
»  et  destruicte  (i).  » 

Couvent  des  Dominicains,  à  Gand,  —  Par  lettres  paten- 
tes, datées  de  Lille,  le  11  août  1458,  le  duc  de  Bourgogne 
donna  aux  religieux  de  ce  couvent  100  francs,  de  52  gros 
de  Flandre, la  pièce,  «pour  employer  en  la  retenue  et  sous- 
»  tènement  des  murs  et  couverture  de  l'église  (2).  » 

(1)  Collection  des  acquits  des  comptes  du  grand  sceau,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Collection  des  acquits  des  comptes  de  la  recette  générale  des  finances, 
ibidem. 

II.  17 


—  222  — 

Ville  de  Braine-le-Comte.  —  Lettres  patentes  de  Philippe 
le  Bon,  en  date  du  18  avril  1459,  après  Pâques,  qui  accor- 
dent aux  habitants  de  Braine-le-Comte,  remise  de  l'aide  pen- 
dant quatre  ans  «pour  réédifier  et  couvrir  les  portes  et  tours 
»et  autrement  en  la  fortification  »  de  cette  ville,  laquelle, 
pendant  les  dernières  guerres  avait  été  «  arse  et  destruile  et 
»  ny  demoura  maison  ny  édifice  (î).  » 

Hôpital  du  Saint-Esprit ,  à  Dijon.  —  Les  religieux  du 
Saint-Esprit  qui  desservaient  cet  hôpital  obtinrent  de  Phi- 
lippe le  Bon,  des  lettres  patentes  d'amortissement  pour  leur 
église,  datées  de  Bruxelles,  le  19  septembre  1462,  et  tout 
à  la  fois  remise  du  droit  de  6  livres,  de  40  gros  de  Flandre, 
qu'ils  auraient  dû  payer  (a). 

Hôtel  ducal,  à  Bruges.  —  Philippe  le  Bon  ,  par  lettres 
patentes,  données  à  Bruges,  le  21  avril  1 467,  après  Pâques, 
permet  d'appliquer  la  somme  de  1 ,000  écus,  de  48  gros  de 
Flandre,  la  pièce,  à  l'ouvrage  d'une  galerie  que  l'on  fait 
à  son  hôtel  de  Bruges.  On  conserve  aux  Archives  du 
royaume  (s)  le  compte  détaillé  de  l'emploi  de  cette  somme, 
il  est  intitulé  :  «  Compte  Jennyn  du  Bois,  commis  de  par 
»  feu  monseigneur  le  duc  de  Bourgoingne,  etc.,  à  tenir  le 
»  compte  de  certaine  chambre  et  galerie  que  icellui  seigneur 
»  a  nagaires  fait  faire  en  son  hoslel  en  sa  ville  de  Bruges.» 
Il  reste  à  peine  aujourd'hui  quelques  murailles  en  ruines 
de  cet  ancien  édifice  où  naquit  Philippe  le  Beau,  en  1 478  (4), 
et  qui  était  situé  à  côté  de  l'ancien  hôtel  de  la  Monnaie. 

Confrérie  de  Saint-Georges,  à  Gand.  —  Dans  une  altes- 


(1  et  2)  Collection  des  acquits  des  comptes  du  grand  sceau, aux  Archives  du 
royaume. 

(3)  Registre  n°  27394  de  la  chambre  des  comptes,  ibidem. 

(4)  Weale,  Delgium,  Aix-la-Chapelle  and  Cologne;  Londres,  1 859;  p.  1G5. 


—  223  — 

talion,  donnée  le  6  février  1485  (1486,  n.  st.),  sous  le 
sceau  des  échevins  de  Gand,  on  voit  que  le  registre  de  la 
confrérie  de  Saint-Georges  de  cette  ville,  qui  avait  été  re- 
nouvelé en  1468,  contenait  une  annotation  constatant  que 
le  20  avril  1474,  la  jeune  princesse  Marie  de  Bourgogne  et 
sa  mère  se  rendirent  dans  le  local  de  la  gilde,  où  elle  posa 
la  première  pierre  des  grands  travaux  dont  l'exécution  avait 
été  arrêtée  par  les  membres  de  ladite  confrérie.  Voici  le 
texte  de  cette  note  : 

«  Dat  up  den  Iwinlichsten  dach  van  aprille  in  't  jaer  vier  ende  tsevenlicii, 
naer  Paesschen,  onze  harde  gheduchte  joncvrauwe  ende  princesse  Marie,  in 
hucren  levene  hertoghinne  van  Bourgoingnen,  etc.,  wesende  in  Sent-Jooris- 
huus,  met  ende  ter  presentien  van  onzer  gheduchter  vrauwe  mervrauwe  der 
douaigiere  van  Bourgoingnen,  die  doe  aldaer  den  eersten  steen  leyde  in  't 
malien  van  den  nyeuwen  wercke  doe  angheleyt  ende  begonnen,  etc.  » 

La  somme  que  la  princesse  avait  promise  à  la  confrérie 
à  l'occasion  de  la  solennité,  ne  fut  payée  qu'en  1494  (i). 

Ville  de  Boavignes.  —  Le  maire  de  Bouvignes  reçut, 
le  20  juin  1495,  en  vertu  d'ordres  de  Maximilien  et  de  Phi- 
lippe le  Beau,  la  somme  de  60  livres,  donnée»  en  consitlé- 
»  racion  des  bons  et  aggréables  services  par  luy  fais  par  ci- 
»  devant  et  journellement,  en  l'édifficacion  et  fortifficacion 
»  de  la  tour  de  Crièveceur  (2).  »  (Voy.  §  6.) 

Prieuré  de  Groenendael,  lez-Bruxelles.  —  Au  mois  d'oc- 
tobre 1495,  l'archiduc  Philippe  le  Beau  accorda  à  ce 
prieuré  120  livres  de  Flandre,  «  pour  en  faire  certains 
»  édiffîces  et  réparacions  nécessaires  à  ladicte  abbaye,  »  et 
peu  de  temps  après,  au  mois  de  mars  1497  (n.  st.),  ce 


(1)  Collection  des  acquits  des  comptes  de  la  recette  générale  des  finances, 
aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Ibidem. 


—  224  — 

prince  donna  encore  68  livres  pour  aider  à  réparer  l'église 
du  monastère  (1). 

Église  de  Beersel.  —  Les  marguilliers  de  l'église  parois- 
siale de  ce  village,  situé  non  loin  de  Bruxelles,  obtinrent 
de  Philippe  le  Beau,  en  janvier  1498  (n.  st.),  un  subside 
de  18  livres  de  Flandre,  pour  contribuer  aux  frais  de  res- 
tauration du  monument,  «  qui  puis  naguères  avoit  esté 
«bruslé  (2).  » 

Prieuré  des  Sept-Fontaines,  lez- Bruxelles.  —  Par  lettres 
patentes  datées  de  Bruxelles,  le  19  janvier  1498  (n.  st.), 
Philippe  le  Beau  donne  60  livres  de  Flandre  aux  religieux 
de  ce  monastère,  «  pour  et  au  lieu  d'un  bonnier  de  bois 
«qu'il  leur  avoit  lors  nagaires  accordé,  et  ce  pour  eulx  * 
«aider  aux  fraiz  et  despens  qu'ilz  avoient  à  soustenir  pour 
«édiffier  leur  maison  et  logis  pour  y  recevoir  Monseigneur 
«quant  il  lui  plairoit  de  y  loger  (3).  » 

Couvent  de  Saint-François,  à  Bruges.  —  Les  religieux  du 
couvent  de  Saint-François,  nommé  le  Stalyser,  à  Bruges, 
reçoivent,  le  27  avril  1498,  de  la  munificence  de  Philippe 
le  Beau,  30  livres  de  Flandre,  pour  les  aider  à  achever  leur 
église  qu'ils  avaient  «  puis  nagaires  commencée  à  faire  édif- 
»  fier  de  nouveau  (4).  » 

Abbaye  de  Notre-  Dame  de  Nizelles,en  Brabant.  — L'abbé 
Pierre  Emmens  signe,  le  11  juin  1524,  une  quittance  de 

(1)  Registres  nos  F.  182  et  F.  1 84  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  déparlement  du  Nord,  à  Lille.  (Voy.  A.  Wauters,  Histoire  des  environs  de 
Bruxelles,  t.  III,  p.  541.) 

(2)  Registre  n»  F.  185,  ibidem.  (Voy.  A.  Wauters,  loc.  cit.,  p.  670.) 

(3)  Ibidem.  (Voy.  A.  Wauters,  loc.  cit.,  p.  701.) 

(4)  Collection  des  acquits  des  comptes  de  la  recette  générale  des  finances, 
aux  Archives  du  royaume.  (Voy.  Tarlier  et  Wauters,  Géographie  et  histoire 
des  communes  belges,  canton  de  Nivelles,  p.  59.) 


—  225  — 

la  somme  de  58  livres  de  Flandre,  qui  lui  avait  été  accordée 
au  nom  de  Charles-Quint,  «  pour  nous  aidier,  —  y  est-il 
»dit,  —  à  vivre  et  refaire  nostre  église,  laquelle  par  fortune 
»de  feu  de  meschief  a  naguerres  esté  toute  bruslée  (1).  » 

Église  d'Altkirch.  —  Ce  village,  appelé  en  hollandais 
Aldekerk,  était  anciennement  situé  dans  le  duché  de  Guel- 
dre;  il  fait  aujourd'hui  partie  de  la  Prusse  rhénane.  Nous 
lisons  dans  un  document  du  XVIIe  siècle,  qu'en  1601  l'é- 
glise fut  brûlée,  et  qu'elle  fut  rebâtie  peu  de  temps  après, 
au  moyen  des  secours  des  habitants  et  de  subsides  des  archi- 
ducs Albert  et  Isabelle.  En  1624,  la  tour  était  déjà  «  fendue 
»  et  tombée  par  impétuosité  du  temps,  par  où  le  toict  de  la- 
»  dicte  églize  a  esté  entièrement  rompu.  »  Par  lettres  paten- 
tes, datées  de  Bruxelles,  le  31  mars  1626,  l'infante  Isabelle 
accorda  500  livres,  de  40  gros  de  Flandre,  la  pièce,  pour 
aider  à  la  restauration  de  l'édifice  (2). 

Chapelle  de  la  cour,  à  Bruxelles.  —  Ordre  fut  donné 
par  les  archiducs,  le  3  juin  1605,  de  laisser  passer,  en 
franchise  de  droits,  «  deux  mil  piedz  de  colomnes,  de 
»xij  piedz  de  hault  et  larges  ij  piedz,  pour  l'érection  du 
«doxal  et  porte  de  la  chappelle  de  la  court,  »  à  Bruxelles, 
lesquels  avaient  été  achetés  en  Hollande  (3). 

Église  de  Soignies.  —  Lettres  patentes,  datées  de  Bruxel- 
les, le  19  septembre  1606,  par  lesquelles  les  archiducs 
accordent  500  livres  de  Flandre,  au  chapitre  de  Saint- 
Vincent,  à  Soignies  «  pour  la  réfection  de  l'église  collé- 
giale (4).  » 


(1)  Collection  des  acquits  des  comptes  de  la  recette  générale  des  finances, 
aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Collection  des  papiers  d'Etat  et  de  l'audience,  liasses,  ibidem. 

(3)  Ibidem. 

(4)  Collection  des  acquits  des  comptes  du  grand  sceau,  ibidem. 


—  226  — 

Couvent  des  Annonciades,  à  Bruges.  —  Ces  religieuses 
obtinrent  des  archiducs,  le  25  août  1610,  une  ordonnance 
en  vertu  de  laquelle  il  leur  fut  payé  200  livres  de  Flandre, 
«  pour  mectre  la  première  pierre  en  leur  édifîice  qu'ilz  font 
»  rédiffier  (î).  » 

Église  de  Saint- Bar  thèlemi,  à  Grammont.  —  Par  lettres 
patentes,  datées  de  Bruxelles,  le  15  décembre 1610,  Albert 
et  Isabelle  font  remise  aux  habitants  de  Grammont,  de  la 
moitié  du  droit  du  huitième  et  de  la  moitié  de  la  taxe 
de  40  nobles  d'or,  pour  employer  à  la  réédification  de  la 
nef  de  l'église  paroissiale  de  cette  ville,  qui  avait  été  «  ruinée 
»ès  dévastations  des  troubles  passés  (2).  » 

Église  de  Solre-le-Château.  —  Un  subside  de  5,000  livres  * 
de  Flandre  fut  accordé  pour  la  reconstruction  de  cet  édifice, 
par  lettres  patentes  des  archiducs,  en  date  de  Bruxelles, 
le  21  juin  1611,  grâce  à  l'intervention  du  comte  de  Solre. 
Voici  ce  qu'on  lit  dans  la  requête,  qui  leur  avait  été  adres- 
sée à  ce  propos. 

«  Nous  a  esté  remonstré,  comme,  le  xe  jour  du  mois  de  may  dernier,  il 
auroit  pieu  à  Dieu  visiter  son  bourg  de  Solre  par  ung  accident  si  soudain  et 
inopiné  de  feu,  qu'en  moins  de  deux  heures  environ,  cent  et  vingt  maisons 
ont  esté  réduictes  en  cendre,  à  la  totale  ruyne  des  pouvres  inhabitans  d'icelluy, 
oultre  et  par-dessus  l'église  entièrement  bruslée,  laquelle  estoit  des  plus  belles 
et  des  mieulx  ornées,  avecq  dix-huict  cloches  toutes  fondues  et  la  plus  grande 
partie  du  métal  perdue,  etc.  » 

Les  habitants  qui  avaient  eu  leurs  maisons  brûlées,  obtin- 
rent exemption  de  payer  les  aides  pendant  trois  ans  (5). 

Église  collégiale  de  Sainte-Pléchelme,  à  Oldenzaal,  dans 

(1)  Collection  des  papiers  d'Ltat  et  de  l'audience,   liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Ibidem 

(3)  Ibidem. 


—  227  — 

VOveryssel.  —  Ce  monument  dont  la  construction  remon- 
tait à  plusieurs  siècles,  dit  un  document  du  règne  des  ar- 
chiducs, avait  beaucoup  souffert  par  suite  des  sièges  que  la 
ville  d'Oldenzaal  avait  soutenus,  et  aussi  par  les  pillages 
de  la  soldatesque.  A  l'époque  dont  nous  parlons,  le  toit  de 
l'église  était  dépourvu  de  gouttières,  les  pluies  pénétraient 
partout,  et  menaçaient  d'entraîner  la  ruine  de  l'édifice. 
Albert  et  Isabelle  accordèrent  pour  aider  aux  frais  de  la 
réparation,  une  somme  de  500  livres  de  Flandre,  par  let- 
tres patentes,  datées  de  Mariemont,  le  2  juin  1615  (î). 

Église  de  Givet-Saint-Hilaire.  —  Lettres  patentes,  en 
date  de  Bruxelles,  le  26  septembre  161  S,  par  lesquelles 
Albert  et  Isabelle  autorisent  le  bailli  et  receveur  du  do- 
maine d'Agimont,  à  payer  150  livres,  de  40  gros,  à  titre 
de  subside,  pour  la  construction  de  la  lour  de  l'église 
de  ce  village  (2). 

Église  de  Saint-Géri,  à  Bruxelles.  —  «  Receu  avons  l'hum- 
»  ble  supplication  des  chiefz  et  doyens  de  la  chambre  des 
»  rhétoriciens,  intitulée  par  l'empereur Maximilien (de  très- 
»  haulte  mémoire),  Marie  kransken  [Guirlande  de  Marie], 
»et  margliseurs  de  la  chappelle  Nostre-Dame-des-Sept-Dou- 
»  leurs  en  l'églize  de  Sainct-Géry  (3),  contenant  que  ladicle 
«chappelle  auroit  esté  adornée  par  l'archiduc  Philippe,  duc 
»de  Brabant,  d'ung  siège  à  l'entour,  lequel  estant  entière- 
»  ment  desfait  par  les  troubles  passez ,  lesdicts  suppliants 
»désireroient  le  renouveller.  » 

Tels  sont  les  termes  d'une  requête  adressée  aux  souve- 
verains  du  pays,  et  qui  eut  un  plein  succès,  car,  par  lettres 
patentes  datées  de  Bruxelles,  le  23  octobre  1615,  les  archi- 

(1  et  2)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives 
du  royaume. 

(3)  Voy.  Henné  et  Wauters,  Histoire  de  Bruxelles,  t.  II,  p.  G44  et  t.  III,  p.  175. 


228  

ducs  gratifient  les  pétitionnaires  d'une  somme  de  500  livres 
de  Flandre  (i),  pour  le  renouvellement  des  stalles. 

Église  de  Waalwyk.  —  Les  archiducs  firent  don  à  l'é- 
vèque  de  Bois-Ie-Duc,  par  lettres  patentes  du  14  août  1616, 
de  500  livres  de  Flandre,  payable  sur  les  recettes  des  licen- 
tes,  pour  la  reconstruction  de  l'église  de  Waalwyk,  dans  le 
Brabant  septentrional  actuel.  Voici  un  extrait  du  document 
qui  renferme  quelques  particularités  intéressantes  : 

«  Receu  avons  l'humble  supplication  de  révérend  père  en  Dieu  nostre  chier 
et  féal  l'évesque  de  Bois-le-Ducq,  contenant  que  comme  à  luy  compète  la 
charge  spirituelle  de  noz  bons  subjecls  catholicques  et  la  conservation  *de 
leurs  âmes,  il  auroit  visité  par  diverses  foiz  toutes  les  places  de  sondict 
évesché  et  diocèse,  et  entre  aultres  trouvé  que  en  la  franchise  de  Waelwyck, 
estant  environnée  de  toutes  partz  et  coslez  des  villaiges  et  pays  d'Hollande, 
l'église  parochiale  illecq  durant  ces  guerres  intestines  auroit  esté  de  telle 
sorte  par  fortune  bruslée  qu'il  n'y  restent  que  certaines  vielles  murailles  et 
fundamens,  selon  que  se  peult  veoir  par  la  carte  sur  ce  exhibée,  par  où  les 
inhabitans  d'icelle  franchise  ont  esté  cy-devant  constrainetz  de  s'ayder,  quant 
aux  services  divins,  de  la  chappelle  y  estant  au  petit  cloistre  de  Nostre-Dame 
de  Nazareth;  mais  comme  audict  suppliant  est  apparu,  qu'après  les  trefves  pré- 
sentes, par  la  confluence  des  catholicques  tant  des  villaiges  de  Zuyt-Hollande 
que  des  pays  d'Altena,  Huesden  et  aultres  lieux  circumvoisins,  ils  ne  se  peu- 
vent ultérieurement  servir  d'icelle  chappelle,  mais  seront  constrainetz  de 
faire  rédifier  leurdicte  ancienne  églize  parochiale,  ayant  ledict  suppliant  à 
cesle  fin  trouvé  plusieurs  inhabitans  d'illecq,  lesquclz  offrent  volonlièrement 
d'y  contribuer  selon  leurs  petitz  moyens,  le  redressement  de  laquelle  églize 
viendra  à  couster  plusieurs  mille  florins;  et  pour  ce  que  bonne  partie  du 
revenu  d'icelle  a  depuis  ladicle  trefve  esté  détenu  de  cculx  de  Besoyen,  lcs- 
quelz  s'en  sont  retirez,  nonobstant  que  de  toute  ancienneté  ilz  ont  esté  de  la- 
dicte  paroichc,  etc.  (2)  » 

Béguinage  de  Diest.  —  Don  de  200  livres  de  Flandre 


(1)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Collection  des  acquits  des  comptes  du  grand  sceau,  ibidem.  Toutes  les 
notes  qui  suivent  sont  puisées  à  la  même  source. 


—  229  — 

que  les  archiducs  accordent  aux  béguines  de  Diest,  par  let- 
tres patentes,  datées  de  Bruxelles,  le  30  septembre  1618, 
pour  orner  le  maître-autel  de  leur  église. 

Couvent  des  Frères-Mineurs,  à  Malines.  —  Lettres  pa- 
tentes, datées  de  Tervueren,  le  29  novembre  1618,  par  les- 
quelles les  archiducs  donnent  150  livres  de  Flandre,  pour 
la  reconstruction  de  leur  église. 

Couvent  des  Capucins,  à  Bruxelles.  —  Lettres  patentes 
des  archiducs,  données  à  Bruxelles,  le  23  février  1619,  qui 
accordent  une  somme  de  2,500  livres  de  Flandre  à  ces  re- 
ligieux, pour  agrandir  leur  couvent  et  leur  église,  et  y  con- 
struire un  nouveau  chœur,  dont  la  dépense  s'élèvera  à  plus 
de  5,000  florins. 

Collège  des  Jésuites,  à  Bruxelles.  —  Don  de  8,000  livres 
de  Flandre,  par  lettres  patentes  des  archiducs,  datées  de 
Bruxelles,  le  23  février  1619,  pour  l'achèvement  de  leur 
église. 

Couvent  des  Dominicains,  à  Br  aine -le- Comte.  —  Albert 
et  Isabelle  font  un  don  de  200  livres  de  Flandre,  par  letlres 
patentes,  datées  de  Bruxelles,  le  20  mars  1619,  à  ces  reli- 
gieux, qui  étaient  venus  de  Valenciennes  à  la  demande  du 
magistrat  de  Braine,  pour  instruire  la  jeunesse,  afin  de  les 
aider  à  achever  leur  église  et  dortoir  dans  la  construction 
desquels  les  finances  de  la  ville  ne  peuvent  plus  intervenir. 

Abbaye  de  Spar maille,  à  Bruges.  —  Don  de  300  livres 
de  Flandre,  par  lettres  patentes  des  archiducs,  datées  de 
Bruxelles,  le  20  avril  1619,  pour  aider  aux  frais  de  la  con- 
struction du  cloître. 

Couvent  des  Augustins,  à  Enghien. —  Letlres  patentes, 
données  par  les  archiducs  à  Diest,  le  8  mai  1619,  par  les- 


—  230  — 

quelles  ces  religieux  sont  gratifiés  de 200  livres  de  Flandre, 
pour  agrandir  leurs  bâtiments,  afin  d'y  établir  le  noviciat 
que  le  provincial  de  Tordre  veut  transférer. 

Abbaye  de  Rotlhem,  —  Lettres  patentes  d'Albert  et  Isa- 
belle, datées  de  Tervueren,  le  9  mai  1619,  qui  accordent 
une  aumône  de  150  livres  de  Flandre  à  Catherine  Peeter- 
mans,  abbesse  de  ce  monastère ,  récemment  élevée  à  celte 
dignité,  et  qui  était  auparavant  religieuse  à  l'abbaye  de 
Roosendael ,  à  Malines.  On  lit  dans  ce  document  que  les 
bâtiments  de  l'abbaye  de  Rotthem  (Voy.  §  57)  se  trouvaient 
alors  en  très-mauvais  étal;  ils  avaient  été  ruinés  pendant  Jes 
troubles,  et  les  religieuses  élaient  encore  exposées  à  la  pluie. 

Couvent  des  Capucins,  à  Soignies.  —  Lettres  patentes," 
données  par  les  archiducs  à  Mariemont,  le  14  juin  1619, 
par  lesquelles  ils  accordent  250  livres  de  Flandre  à  ces  re- 
ligieux pour  les  aider  dans  les  frais  delà  muraille  de  clôture 
de  leur  couvent. 

Couvent  des  Pauvres  Clarisses,  à  Boxtel.  —  Lettres  pa- 
tentes d'Albert  et  d'Isabelle,  datées  de  Mariemont,  le  27  juin 
1619,  accordant  aux  religieuses  de  l'ordre  de  Saint-Fran- 
çois, dans  la  baronnie  de  Boxtel ,  près  de  Bois-le-Duc, 
200  livres  de  Flandre,  pour  la  construction  d'un  nouveau 
quartier  destiné  aux  malades.  On  lit  dans  le  préambule  du 
document  que  ces  religieuses  étaient  alors  au  nombre  de 
trente-sept;  que  deux  ans  auparavant  elles  avaient  obtenu 
des  archiducs  50  florins,  et  antérieurement  encore  25  flo- 
rins, pour  la  restauration  de  leur  église  et  de  leur  couvent, 
qui  avaient  été  ruinés  par  les  rebelles  à  l'époque  des  deux 
sièges  de  Bois-le-Duc,  où  elles  furent  forcées  de  se  retirer. 

Couvent  des  Capucins,  à  Munster.  —  Lettres  patentes, 
datées  de  Namur,  le  23  juillet  1619,  par  lesquelles  les  ar- 


—  231   — 

chiducs  donnent  250  livres  de  Flandre  à  ces  religieux  pour 
les  «ayder  à  édiffier  leur  cloistre.  » 

Couvent  des  Cordeliers,  à  Bruxelles.  —  Lettres  patentes 
datées  de  Bruxelles,  le  17  octobre  1624,  par  lesquelles  il 
est  accordé  au  nom  du  roi  Philippe  IV,  1,000  livres, 
de  4-0  gros ,  à  ces  religieux  «  pour  ayder  au  payement  du 
»  bastiment  du  nouveau  corps  de  leur  églize.  » 

Couvent  des  Annonciades ,  à  Bruxelles.  —  Don  de 
1,000  livres  de  Flandre,  accordé  par  lettres  patentes  de 
la  même  date  «  pour  ayder  au  bastiment  de  leur  église.  » 

Couvent  des  Augustins,  à  Bruxelles.  —  Un  don  de 
1,000  livres  de  Flandre  leur  est  fait  par  lettres  patentes  de 
la  même  date,  également  «  pour  ayder  au  bastiment  de 
»  l'églize.  » 


§  75.  Musiciens,  facteurs  d'orgues,  etc. 

Sommaire  :  Wautier  Vranckenzone,  à  La  Haye.  —  Ses  livres  de  musique.  — 
G.  de  Fourmanoir,  à  Liège.  —  J.  Bauwens,  à  Hal.  —  P.  du  Hotz.  — 
R.  du  Molin.  —  G.  Bosquier.  —  G.  de  Ghersem.  —  A.  Smit  ou  Smet.  — 
Orgues  qu'il  a  faites.  —  Orgues  de  l'abbaye  de  La  Cambre,  en  1619.  — 
D.  Norcum.  —  Association  musicale  fondée  à  Arnhem,  en  1591.  —  Noms 
des  organistes  qui  en  ont  fait  partie.  —  La  famille  des  Milleville. 

Vranckenzone  (Wautier).  —  (Voy.  $  12.) —  Cet  artiste 
hollandais,  dont  aucun  écrivain  n'a  parlé  jusqu'ici,  et  dont 
les  œuvres  sont  encore  à  retrouver,  est  bien  décidément  un 
maître  qui  jouissait  de  son  vivant  d'une  bonne  réputation. 
De  même  que  Philippe  le  Bon,  ainsi  qu'il  a  été  dit  ailleurs, 
Charles  le  Téméraire  lui  donna  des  marques  toutes  parti- 
culières de  sa  générosité  et  de  son  estime,  et  notamment 
en  1469.  Nous  craindrions  de  diminuer  la  valeur  des  ex- 
pressions, si  nous  ne  rapportions  ici  le  texte  même  du  docu- 


QTC)      

ment,  lequel  renferme  des  détails  nouveaux  sur  les  travaux 
dont  Wautier  Vrankenzone  fut  chargé  pour  les  deux  ducs 
de  Bourgogne.  Espérons  que  le  savant  auteur  de  la  Bio- 
graphie universelle  des  musiciens  voudra  bien  accueillir  ce 
nom  dans  la  seconde  édition  de  son  ouvrage. 

«  A  Gauthier  Vrankenzonne,  chantre,  par  cy-devant  résident  en  la  cha- 
pelle de  l'ostel  de  Monseigneur  au  lieu  de  La  Haye,  la  somme  de  viij"  iiij  livres, 
que  Monditseigneur  luy  a  de  sa  grâce  donné  pour  une  fois,  tant  en  récom- 
pensation de  deux  grans  livres  de  musicque  qu'il  a  par  cy-devant  fait  et 
escript,  et  en  iceulx  fait  mectre  pluiseurs  lectres  capitales,  et  lesquelz  livres 
il  a  délivrez  à  Monditseigneur  pour  les  faire  garder  devers  luy,  et  soy  en 
aydier  à  son  très-noble  plaisir,  comme  pour  considéracion  de  la  vesture, 
despence  de  bouche  et  autres  frais  et  despens  qu'il  a  euz  et  soustenuz  pour 
avoir  tenu  soubz  luy  et  à  sa  charge  quatre  coraulx  pour  aydier  faire  et  célé- 
brer le  service  divin  en  ladicte  chappelle  au  loenge  de  Dieu  et  à  l'onnear 
dudit  feu  Monditseigneur,  et  avec  ce  pour  certain  sallaire  qui  luy  fu  lors 
promis  pour  soy  entretenir  plus  honnestement  ou  service  de  ladicte  chap- 
pelle es  années  [xiiijc]  lxij,  lxiij,  Ixiiij  et  lxv,  par-dessus  le  payement  qu'il 
luy  en  a  esté  fait  par  cy-devant  de  par  ledit  feu  Monseigneur  et  Mondit- 
seigneur ou  autrement  (1).  » 

De  Fourmanoir  (Gilles),  —  faisait  déjà  partie  de  la  cha- 
pelle domestique  de  Charles-Quint,  en  1517,  en  qualité  de 
chantre  :  à  dater  du  1er  décembre  1536,  il  quitta  le  service 
de  ce  prince  avec  jouissance  d'une  pension  de  6  sous  par 
jour.  Son  nom  est  tantôt  écrit  sans  particule,  et  tantôt  avec 
les  particules  le  ou  de;  quelquefois  on  trouve  aussi  la  forme 
Formanoir  ou  Fourmannoir.  Notre  musicien  fit  les  voyages 
d'Fspagne,  d'Italie  et  d'Allemagne  avec  la  suite  de  l'empe- 
pereur  (2).   La  lettre  qui  suit  fut  adressée  le  2  seplem- 


(1)  Registre  n°  192i,  f°  ccxiiij  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  royaume. 

(2)  Ces  détails  sont  extraits  de  notre  Histoire  de  la  chapelle  musicale  des 
souverains  et  des  gouverneurs  généraux  des  Pays-Bas,  qui  sera  bien  tût  livrée 
à  l'impression. 


—  255  — 

bre  1544,  par  Marie  de  Hongrie  à  Georges  d'Autriche, 
évèque  de  Liège,  pour  lui  recommander  G.  de  Fourmanoir, 
qui,  ne  pouvant  plus  trouver  dans  les  états  de  Charles-Quint 
les  moyens  de  suffire  à  son  existence  et  à  celle  de  sa  famille, 
se  disposait  à  aller  s'établir  à  Liège,  où  déjà  il  avait  séjourné 
quelque  temps,  pour  donner  des  leçons  de  son  art. 

«  Mon  cousin.  Maistre  Gilles  de  Fourmannoir,  anchien  serviteur  de  l'empe- 
reur, mon  seigneur,  et  cy-devant  chantre  de  sa  chappelle  dommesticque,  que 
cognoissez,  s'en  va  présentement  vers  vous  pour  vous  communiquer  l'art  de 
musicque,  comme  autresfoiz  il  a  fait,  pour  y  demeurer  pour  quelque  temps 
durant  ceste  guerre;  et  pour  estre  icelluy  maistre  Gilles  fort  chargé  de  femme, 
enffans  et  mesnaige,  ayant  bien  à  faire  à  honnestement  l'entretenir,  vous 
prye  pour  ces  respectz  l'avoir  en  favorable  recommandation  et  le  faire  gra- 
cieusement traicler  pour  quelque  temps,  selon  la  requeste  qu'il  vous  en  fera, 
et  vous  me  ferez  plesir.  Atant,  mon  cousin,  Nostre-Seigneur  vous  ait  en  sa 
garde.  Escript  a  Bruxelles,  le  ije  de  septembre  1544  (1).  » 

Bauwens  (Jean).  —  Marie  de  Hongrie  s'intéressait  vive- 
ment à  l'avenir  des  artistes  en  général.  Voici  encore  une 
lettre  de  recommandation  qu'elle  fait  écrire,  le  18  fé- 
vrier 1553  (n.  st.),  au  seigneur  de  Cormaillon ,  bailli  de 
Haï,  pour  user  de  toute  son  influence  ,  afin  de  faire  nom- 
mer Jean  Bauwens,  ex-chantre  de  la  chapelle  particulière 
de  la  princesse,  à  la  place  de  maître  de  chant  de  l'église  de 
Notre-Dame  en  cette  ville,  dès  que  la  place  sera  vacante. 

J.  Bauwens  était  peut-être  natif  de  Hal.  C'est,  croyons- 
nous,  le  même  qui  figure  au  nombre  des  musiciens  de  la 
chapelle  de  Charles-Quint,  en  1530,  sous  le  nom  de  Jean 
Bauduwin. 

«  Marie,  par  la  grâce  de  Dieu  royne  douaigière  d'Hongrie,  etc.  Très-chier 
et  bien  amé.  Pour  ce  que  nous  entendons  que  la  place  de  maistre  des  chants 


(1)  La  minute  de  cette  lettre  existe  dans  la  collection  des  papiers  d'Étal  et  de 
l'audience,  liasses,  aux  Archives  du  royaume.  La  souscription  porte  :  A  mon 
cousin  l'cvesque  de  Liège,  et  on  y  lit  l'annotation  suivante  ;  «  Soit  mise  au  nei  et 
»  baillée  à  maistre  Gilles  de  Fourmannoir  pour  le  faire  signer  luy-mcsmcs.  » 


—  234  — 

en  l'église  de  Nostre-Dame  en  la  ville  de  Haulx  est  ou  sera  bienlost  ouverte, 
et  que  (sic)  ce  porteur  Jehan  Bauwens,  lequel  par  cy-devant  nous  a  servy  de 
chantre  de  nostre  chapelle,  par  où  nous  tenons  qu'il  seroit  qualiffié  audict 
estai;  nous  vous  requérons  que  estant  ouverte  ladicte  place,  vous  l'ayez  en 
nostre  faveur  pour  recommandé  en  icelle  avant  nul  autre.  Et  vous  nous  ferez 
plésir.  Atant,  tres-chier  et  bien  amé,  Nostre-Seigncur  soit  garde  de  vous. 
De  Bruxelles,  ce  xviije  de  février  1552  (1).  » 

Du  Hotz  (Pierre),  —  c'est  ainsi  qu'il  faut  orthographier 
ce  nom,  —  fut  maître  de  chapelle  de  Marguerite  de  Parme, 
et  resta  en  fonctions  sous  le  duc  d'Albe  et  don  Louis  de 
Requesens.  C'est  de  lui  qu'émane  la  requête  suivante,  que 
la  princesse  apostilla  d'un  fiât,  le  H  novembre  1560,  après 
en  avoir  préalablement  fait  écrire  au  roi  en  Espagne. 

«  A  Son  Altèze,  donne  à  cognoislre  Pierre  du  Hot,  maistre  de  la  chape-Ile 
de  Vostre  Altèze,  comme  présentement  seroit  vacante  une  prébende  de  Condet 
par  le  trespas  de  sire  Robert  de  la  Porte,  jadis  chantre  au  roy,  laquelle  pré- 
bende seroit  à  la  disposition  de  Sa  Majesté,  à  raison  qu'il  n'y  at  encore  point 
de  rolle  aultre  que  pour  les  chantres  de  Sadicte  Majesté,  sauf  ung  nommé  sire 
Jehan  du  Pont,  lequel  fut  accepté  pour  chapellain  en  la  ville  de  Gand,  lequel 
n'a  voulut  suivre  Sa  Majesté,  et  a  faict  refus;  ensuite  supplie  partant  que 
Vostre  Altèze  la  veuille  demander  pour  son  tour  de  raulle,  suivant  ce  que  le 
roy  luy  auroit  accordé  plusieurs  tours  sur  aulcunes  prébendes  de  par-deçà, 
au  nombre  desquelles  sont  contenues  celles  de  ladicte  ville  de  Condet,  pour 
en  pourveoir  ung  de  ses  enfans,  et  le  vouloir  avoir  pour  recommandé  vers 
monseigneur  d'Arras  et  monsieur  le  président.  En  quoy  l'obligerés  à  prier 
Dieu  pour  la  santé  et  prospérité  de  toute  vostre  postérité  (2).  » 

Du  Molin  (Rombaut),  —  pourrait  bien  être  de  la  famille 
de  Rémi  du  Molin,  qui  était  organiste  de  l'église  de  Saint- 
Jean,  à  Malines,  en  1528  (Voy.  §  2).  Rombaut  fut  appelé 
à  la  place  d'organiste  de  l'église  collégiale  de  Notre-Dame, 
à  Anvers,  vers  1553,  et  il  occupa  ces  fonctions  pendant 


(1)  Collection  des  papiers  de  Marie  de  Hongrie,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Collection  des  papiers  d'État  cl  de  l'audience,  liasses,  ibidem. 


—  235  — 

environ  treize  ans;  puis  il  fut  appelé  en  qualité  d'accordeur 
et  facteur  d'orgues  par  la  reine  de  Hongrie.  Ces  détails  sont 
extraits  d'une  demande  de  pension  que  R.  du  Molin  fit  par- 
venir, en  1562,  à  Marguerite  de  Parme.  Dans  un  rapport 
sur  des  pétitions  de  toute  espèce,  qui  fut  dressé  à  cette  épo- 
que, nous  trouvons  l'analyse  ainsi  conçue  de  la  requête  de 
l'artiste  : 

«  Romboult  du  Molin  dit  qu'il  a  servy  l'espace  de  xiiij  ans  la  feue  royne  de 
Hongrie  comme  faiseur  et  accordeur  d'orgues,  laquelle,  pour  son  service,  le 
feit  leisser  l'office  d'organiste  de  l'église  Nostre-Dame  d'Anvers,  lequel  il  avoit 
exercé  environ  xiij  ans,  et  néantmoins  pour  complaire  à  Sa  Majesté  a  de- 
meuré et  continué  le  susdict  espace,  et  voïaigé  partout,  espérant  quelque 
récompense,  laquelle  plusieurs  fois  luy  a  promis  Sadicte  Majesté,  et  se  tien- 
nant  frustré  desdictes  promesses  et  impourveu  en  ses  vieux  jours  il  supplie 
pour  quelque  pension  (1).  » 

Bosquier  (Guillaume).  —  Le  document  que  nous  pu- 
blions contient  sur  ce  musicien  d'intéressants  détails;  c'est 
une  requête  qu'il  adresse  en  1580,  pour  être  doté  d'un  nou- 
veau bénéfice,  car  à  la  même  époque  il  était  déjà  pourvu  de 
la  chapelle  de  Saint-Jean,  à  l'église  de  Sainte- Waudru ,  à 
Mons. 

* 

«  Au  roy,  expose  en  deue  révérence  Guillaume  Bosquier,  natif  de  Mons, 
pays  de  Haynault,  maistre  musicien  des  pages  de  Son  Exellence  [le  duc  de 
Parme],  comment  il  auroit  servi  d'enffant  à  la  chappelle  de  Sa  Majesté  en 
Espaigne  l'espace  de  neufz  ans,  et  en  récompense  de  ce  il  auroit  pieu  à  Sadicte 
Majesté  le  pourveoir  de  deux  tours  de  rolles,  l'ung  sur  les  chappelles  dudict 
Mons,  et  l'aullre  sur  aultres  chappelles  et  personatz  dudict  pays  de  Hayn- 
nault,  etc.  Et  comme  à  présent  est  escheue  et  vacante,  à  la  collation  de  Sadicte 
Majesté,  la  chappelle  de  Sainct-Jean,  située  àFonlenelle,  lez  la  ville  de  Vallen- 
eiènes,  etc.  (2).  » 

De  Ghersem  (Géri).  —  Les  archiducs  écrivent  en  faveur 
de  cet  artiste  qui  fut  en  grande  réputation,  la  lettre  que 
voici  au  magistrat  de  Tournai,  en  1607. 


(1  et  2)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives 
du  royaume. 


—  256  — 

«  Les  archiducqz,  etc.  Chers  et  bien  amez.  Géry  de  Ghersem,  maistre  de  la 
chapelle  de  nostre  oratoire,  supplie  qu'en  considération  des  longz  services 
qu'il  a  rendu  en  la  chapelle  royale  de  feue  Sa  Majesté,  et  lesquelz  il  continue 
en  la  susdicte  qualité ,  il  nous  pleust  faire  affranchir  de  tous  logemens  de 
gens  de  guerre  une  sienne  maison  audict  Tournay;  nous  avons  bien  voulu 
advertir  par  ceste  qu'aurons  pour  service  aggréable  que  teniez  îcelle  maison 
exempte  desdicts  logemens,  si  aulcunement  faire  se  peult.  Àtant,  etc.  De 
Bruxelles,  le  xe  de  décembre  1607  (1).  » 

Smit  ou  Smet  (Artus).  —  Toutes  les  personnes,  qui  de 
près  ou  de  loin  se  rattachaient  à  la  cour  ou  au  service  du 
souverain,  cherchaient  à  s'en  prévaloir,  pour  obtenir  les 
unes  exemption  de  logements  militaires,  comme  Géri  Je 
Ghersem;  les  autres,  affranchissement  de  guet  et  de  garde, 
ou  exemption  d'accises,  impositions  et  maltôtes,  tels  que  le 
peintre  Jean  Brueghel(Yo?/.  §§  9  et  70);  d'autres  enfin,  dis- 
pense de  se  faire  inscrire  dans  la  corporation,  comme  l'en- 
lumineur G.  Van  Deynum  (Voy.  %  73).  C'est  encore  une 
demande  de  ce  genre  qui  fait  l'objet  de  la  lettre  que  nous 
reproduisons  ci-après,  et  dans  laquelle  les  archiducs  de- 
mandent au  magistrat  de  Bruxelles,  en  1609,  ^'exempter 
de  guet  et  de  garde,  leur  facteur  d'orgues  dont  nous  avons 
déjà  parlé  au  §  2.  Nous  avons  cru  alors  pouvoir  traduire 
le  prénom  flamand  Aert  par  Arnould.  Dans  le  document 
en  question,  Smit  ou  Smet  est  appelé  Artus,  et  nous  lui 
avons  restitué  ce  nom. 

«  Les  archiducqz.  Chers  et  bien  amez.  Artus  Smet,  organier,  nous  a  faict 
représenter  que  par  le  travail  qu'il  auroit  miz  à  faire  par  nostre  commande- 
ment deux  orgues,  l'un  envoyé  en  Espagne  et  l'aultre  servant  en  nostre  chap- 
pelle  à  Bruxelles,  mesmes  au  moyen  des  exhalations  et  fumées  corrosans  qu'il 
a  retiré  par  la  longtaiue  fonte  de  l'estain  à  faire  les  fleutes  et  fiagcolz  d'icculx 
orgues,  il  seroit  demeuré  tellement  estropié,  précluz  de  ses  membres,  qu'il  n'a 
aulcun  usage  de  ses  piedz  ny  bras;  nous  suppliant,  qu'y  prennans  favorable 

(1)  Collection  des  papiers  d'Élat  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 


—  237  — 

regard,  nostre  bon  plaisir  fust  le  faire  tenir  exempt  du  guet  et  garde  de  ladicte 
ville,  attendu  son  impuissance  à  plus  pouvoir  gaigner  sa  vie  et  à  ses  femme 
et  enfans;  c'est  pourquoy  nous  désirons  qu'affranchiez  d'ores  en  avant  le 
pauvre  homme  dudict  guet  et  garde  sans  l'obliger  à  y  envoyer  quelque  aullre 
en  son  nom.  Par  quoy  n'y  faictes  faulte,  etc.  A  Mariemont,  le  xxviij  juin 
1609(1).» 

Orgues  de  l'abbaye  de  la  Cambre.  —  Lettres  patentes 
données  à  Tervueren,  le  13  novembre  1619,  par  lesquelles 
les  archiducs  accordent  aux  religieuses  de  ce  monastère  (2) 
300  livres  de  Flandre,  pour  payer  une  partie  des  frais  de 
l'achat  de  nouvelles  orgues  qui  doivent  coûter  800  florins. 
Nous  extrayons  du  préambule  de  cette  pièce  le  passage 
suivant  :  «  Leurdicle  église  est  maintenant  ornée  d'ung 
»  aultel  fort  magnifique  et  riche  tableau,  lequel  a  servy  en 
»  nostre  chapelle,  et  comme  leur  a  esté  donné  ung  orghe 
»  par  feue  la  duchesse  de  Parme,  de  laquelle  elles  ne  se 
»  peuvent  plus  servir,  etc.  (3)  » 

Norcum  (Daniel),  —  musicien  instrumentiste  anglais,  né 
en  1575  ou  1576,  abandonna  la  Grande-Bretagne  à  la  fin 
du  règne  d'Elisabeth  (vers  1602),  à  cause  des  persécutions 
auxquelles  les  catholiques  y  étaient  en  butte.  Norcum  vint 
aux  Pays-Bas,  et  fut  admis  par  les  archiducs  à  faire  partie 
de  leur  chapelle  en  qualité  de  joueur  de  viole  :  il  vivait  en- 
core en  1647  (4).  Cet  artiste  est  connu  comme  écrivain  (5). 

Association  musicale,  fondée  a  Arnhem,  en  1591.  — 
Mr  P.  Nijhoff,  bibliothécaire  et  archiviste  de  la  ville  d'Arn- 


(1  et  4)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives 
du  royaume. 

(2)  Le  nombre  des  religieuses  était  alors  de  107. 

(3)  Collection  des  acquits  des  comptes  du  grand  sceau,  aux  Archives  du 
royaume. 

(5)  Voy.  Fétis,  Piioflraphic  universelle  des  musiciens. 

II.  18 


—  258  — 

hem,  en  Gueldre,  a  appelé  notre  attention,  en  1860,  sur 
deux  petits  volumes  manuscrits  que  possède  la  biblio- 
thèque, et  qui  offrent  de  l'intérêt  pour  l'histoire  de  Fart 
musical.  Le  premier,  qui  est  en  parchemin,  est  orné  en  tête 
d'un  dessin  signé  :  P.  v.  d.  Wal  fecit,  et  a  pour  titre  : 
Collegium  mitsicum.  Ces  deux  petits  volumes  in-oblongo 
renferment  les  noms  des  membres  d'une  société  musicale, 
avec  leurs  armes  et  leurs  devises,  vraies  ou  adoptées,  de- 
puis l'année  1591,  date  de  la  fondation  de  l'association,  à 
laquelle  ils  ont  servi  de  registres  d'inscription,  jusque  vers 
la  fin  du  siècle  dernier.  Nous  nous  sommes  contenté,  au 
milieu  de  tous  ces  noms  de  musiciens  et  d'amateurs  ineon- 
nus,  de  copier  ceux  des  organistes  que  nous  y  avons  remar- 
qués, et  qui  sont  : 

«  Dirk  Scholl,  organist  tôt  Arnhem. 

Gurgius  Berff,  organist  tôt  Devcnter. 

L.  des  Milleville,  organist  tôt  Arnhem,  1675. 

Pielcr  Brouwer,  organist,  1699. 

Willem  des  Milleville,  organist,  1705. 

Ae.  E.Veldcamps,  le  fis,  organiste  à  Arnhem,  1706. 

Jean  Petit,  organiste,  1718. 

Louis  des  Milleville,  organiste  à  Arnhem,  1721. 

Er.  Heinsius,  organist  [vers  1762]. 

C.  Slothaver,  organist.  » 

La  famille  des  Milleville,  dont  trois  membres  ont  fait 
partie  de  l'association,  est  sans  aucun  doute  une  famille 
protestante  française  qui  aura  émigré.  Ce  nom  nous  rap- 
pelle celui  d'Alexandre  Milleville,  qui  figure  comme  l'au- 
teur de  plusieurs  chansons  dans  les  nombreux  recueils 
publiés  à  Anvers,  vers  la  fin  du  XVIe  siècle  et  dans  les 
premières  années  du  siècle  suivant,  par  les  éditeurs  Pha- 
lèse  et  Bellère. 


—  239  — 
§  76.  Verrières. 

Indication  des  localités  :  Anvers,  Béthunc,  Binderen,  Breda,  Bruxelles, 
Eenaeme,  Ertvelde,  Gand,  Gouda,  Louvain,  Malines,  Odenrode,  Parc,  Bu- 
remonde  et  Saint-Omer.  —  Verrière  scandaleuse,  en  1526.  —  G.  Boels, 
peintre  verrier,  à  Louvain. 

Vitraux  de  l'église  Saint-Jean,  a  Gouda.  —  L'église  de 
Gouda,  qui  est  dédiée  à  Saint-Jean-Baptiste,  fut  détruite 
par  un  incendie  qui  dévora  la  ville  entière,  en  1438,  d'au- 
tres disent  en  1 440.  Un  nouvel  édifice  commença  à  s'éle- 
ver sur  les  ruines  de  l'ancien,  vers  1485.  C'est  pour  con- 
courir à  sa  décoration  qu'une  somme  de  200  livres  de 
Flandre,  fut  accordée  aux  marguilliers  de  cette  église,  par 
lettres  patentes  du  26  juillet  1512  «  pour  employer  en  la 
»  façon  d'une  verrière  armoyée  des  armes  de  Messeigneurs 
»  [l'empereur  Maximilien  et  l'archiduc  Charles]  (î).  »  La 
foudre  réduisit  une  seconde  fois  l'église  de  Gouda  en  cen- 
dres, le  12  janvier  1552,  date  que  nous  croyons  pouvoir 
traduire  par  1553  (n.  st.).  Il  ne  resta  debout  que  les  mu- 
railles. Les  dégâts  furent  assez  vite  réparés,  car  dans  l'église 
actuelle  existent  encore  des  vitraux  qui  ont  été  offerts, 
en  1555,  par  George  d'Egmond,  évêque  d'Utrecht,  et 
en  1556,  par  Corneille  Van  Myerop,  prévôt  et  archidiacre 
d'Utrecht;  par  le  bailli  Wautier  Van  Bylaer,  etc.  D'autres 
portent  les  millésimes  de  1557, 1559,  1560,  1561,  1562, 
1564,  1566,  1567,  1570,  1571,  1594,  1596,  1597, 
1601,  1603  et  1655.  On  remarquera  rinterruption  entre 
les  années  1571  et  1594,  l'époque  des  troubles  religieux. 
Les  verrières  antérieures  à  cette  lacune  sont  dues,  comme 
l'on  sait,  à  Thiéri  et  à  Wautier  Crabeth.  Plusieurs  du 
même  temps  ont  été  composées  par  Lambert  Van  Noord, 


(lï  Begistrc  n»  F.  351  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  dépar- 
tement du  Nord,  à  Lille. 


—  240  — 

cTAmersfoort,  et  peintes  par  Thiéri  Van  Zyl,  cTUtrecht. 
Mr  Chr.  Kramm  a  publié  une  description  minutieuse  des 
vitraux  de  l'église  de  Saint-Jean,  et  y  a  ajouté  de  curieux 
détails  sur  Jes  artistes  qui  les  ont  exécutés  (i). 

Verrière  scandaleuse,  —  telle  est  l'expression  consacrée 
par  un  document  contemporain  pour  qualifier  un  fait  d'une 
audace  inouïe,  arrivé  en  1526,  au  moment  Où  les  placards 
de  Charles-Quint  sévissaient  avec  force  dans  les  Pays-Bas 
contre  les  partisans  des  doctrines  de  Calvin  et  de  Luther. 
L'anecdote  sur  laquelle  nous  avons  en  vain  essayé  de  nous 
procurer  de  plus  amples  renseignements,  est  mentionnée*  en 
ces  termes  dans  les  acquits  d'un  compte  de  la  recette  géné- 
rale des  finances  (2),  à  propos  du  payement  de  ses  vacations 
au  personnage  chargé  par  ordre  de  Marguerite, d'Autriche 
de  s'enquérir  de  l'auteur  du  délit,  qui  a  été  commis  à.Erl- 
velde,  en  Flandre  : 

«  Je  George  d'Espleghem ,  secrétaire  en  ordonnance  de  l'empereur,  con- 
fesse avoir  receu  la  somme  de  vjxx  xix  livres  x  solz,  de  xl  gros,  qui  deuc 
m'esloit  de  reste  pour  estre  parly  de  la  ville  de  Malines,  le  ijc  jour  de  mars 
xvc  xxv  et  allé  à  Gand  devers  le  prieur  des  augustins  et  le  procureur  dudict 
seigneur  empereur  en  Flandres,  cl  de  là  ou  villaigc  d'Ertveldc,  pour  prendre 
informations  du  personnaige  qui  en  l'église  illecq  avoit  fait  ériger  et  mectre 
une  verrière  scandeleuze  figurée  d'aucunes  ymaiges  en  dérisions  de  Dieu,  de 
ses  appostres  et  de  la  foy  chrestienne,  en  quoi  faisant,  allant,  besongnant, 
et  retournant  vers  madame  de  Savoye,  certiffie  et  afferme  en  ma  conscience 
avoir  vacquée  et  continuellement  esté  occupé  jusques  au  vije  jour  du  mois; 


(1)  De  goudschc  glazen  of  beschrijving  der  beroemte  gesclrilderdc  kcrkgla- 
zen  van  de  groote  of  Sinle-Janskerk  le  ter  Goude ,  etc.  ;  Gouda,  1853;  in-8°, 
143  pp.  Antérieurement  à  cette  publication  il  a  été  imprimé  à  Gouda  de 
petites  descriptions  des  vitraux  en  flamand  et  en  français;  Tune  d'elles,  que 
nous  possédons,  est  intitulée  -.Explication  de  ce  qui  est  représenté  dans  le 
Magnifique  Vitrage  de  la  Grande  et  Belle  Eglise  de  Saint-Jean  à  Gouda; 
Gouda,  1815. 

(2)  Archives  du  royaume. 


—  241  — 

où  sont  coroprins,  lesdiets  jours  inclus,  six  jours  entiers,  etc.  Le  xxiiije  jour 
de  juillet  l'an  mil  cincq  cens  vingt-six  (1).  » 

Verrières  du  collège  du  pape  Adrien  VI,  a  Louvain,  et 
du  couvent  de  Sainte-Catherine,  a  Breda.  —  Boels  (Gérard). 
—  On  lit  dans  les  Recherches  historiques  sur  l'ancienne 
abbaye  de  Parc  (2),  par  Mr  F.-J.  Raymaekers  que  l'abbé 
Ambroise  Van  Engelen  ou  deAngelis,  qui  gouverna  de  1515 
à  1543,  fît  orner  la  façade  principale  de  l'église  de  la  com- 
munauté «  d'une  belle  verrière,  représentant  l'un  des  mys- 
»  tères  de  la  Vierge,  avec  son  effigie  et  celle  de  son  patron. 
»  C'est  à  lui,  —  ajoute  l'auteur  dans  une  note,  —  qu'on 
»  doit  deux  vitraux  représentant  des  mystères  de  la  Vierge 
»  avec  l'effigie  du  donateur,  l'un  au  chœur  de  l'église  des 
»  récollets  de  Louvain,  l'autre  au  couvent  de  Sainte-Calhe- 
»rine,  à  Breda.  Ces  vitraux  étaient  l'œuvre  de  l'habile 
»  artiste  Gérard  Boels,  de  Louvain.  Il  fit  encore  placer  une 
»  verrière  à  l'église  de  Notre-Dame,  à  Anvers;  l'auteur  est 
»  désigné  sous  le  nom  de  Robert,  le  vitrier  (Robrecht,  den 
»  gelaesmaker) ,  et  il  reçut  la  somme  cle  120  florins  du 
»  Rhin.  » 

A  ces  curieux  renseignements  nous  ajouterons  une  note 
inédite  que  nous  copions  d'un  document  du  XVIIe  siècle  qui 
nous  a  été  communiqué  : 

«  Monsieur  le  prélat  de  l'abbaye  de  Park  Ambroise  de  Angelis  at  donné  une 
très-belle  verrière,  ornée  des  armoiries  de  Croy  avecq  le  chappeau  de  cardi- 
nal, en  la  sale  du  grand  collège  en  théologie  [collège  du  pape  Adrien  VI]  où 
doctor  Clarius  préside;  immédiatement  après  les  voirières  de  nostre  Saincl- 
Père  le  pape  Adrien  le  sixiesme,  avecq  la  subscription  cy  ensuyvante  : 
Guilelmo  Croyo  cardinali  Ambrosius  de  Angelis  abbas  Parcensis  posait  amoris 
quondam  mutui  symbolum  1533. 

(1)  Voy.  aussi  le  registre  n<>  F.  211  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archi- 
ves du  département  du  Nord,  à  Lille. 

(2)  Elles  ont  été  publiées  dans  la  Revue  catholique,  qui  paraît  à  Louvain, 
t.  XVI,  VIe  série,  1858,  et  forment  une  brochure  tirée  à  part  de  79  pages. 


—  242  — 

A  la  suite  de  cette  note  se  trouve  un  mauvais  dessin  à  la 
plume  qui  représente  la  verrière  du  couvent  de  Sainte- 
Catherine,  à  Breda,  dont  il  est  parlé  plus  haut.  Le  vitrail 
était  divisé  en  six  compartiments  que  nous  décrirons  dans 
l'ordre  où  ils  se  présentaient  au  spectateur. 

i.  La  Vierge  portant  l'enfant  Jésus  2. 
et   entourée  d'une    gloire,    avec   un 
croissant  et  le  serpent  à  ses  pieds. 

3.   L'abbé  Ambroise  Van  Engelen,  i.  L'abbé  Van  Engelen  agenouillé 

assis,  avec  la  mitre  en  tête  et  la  crosse  et  saint  Ambroise,  son  patron  ,  de- 

en  main.  bout  derrière  lui. 

5.  Un  ange  tenant  un  écusson,  mi-  6.  L'écusson  du  donateur  (de  sino- 

parti  de  Angelis  et  mi-parti  de  Neuin-  pie  ù  3  pals  de  vair  au  chef  d'or],  sur- 

gen  (d'argent  à  3  tourelles  de  sable).  monté  de  la  mitre  et  dessous  sa  de- 
vise :  Ne  quid  nimis.                           * 

Au  bas  du  dessin  de  ce  vitrail  on  lit  :  Figuer  van  het 
gelaes  gegheven  van  den  eerw.  heer  H.Ambrosius  Angelis, 
abt  van  Parck  in  den  pandt  van  S.  Catelynen-dael  binnen 
Breda ,  lot  desen  tyt  altyt  gebleven  gans  ende  geheel. 
Anno  1627.  7  febr.  La  verrière  de  l'abbé  Van  Engelen 
existait  donc  encore  en  1627. 

Verrières  des  églises  des  Dominicains  et  de  Saint-Géry, 
a  Bruxelles.  —  Pour  pouvoir  retracer  avec  fidélité  l'his- 
toire des  arts,  nous  avons  cru  qu'il  ne  serait  pas  inutile  de 
chercher  à  bien  constater  l'étendue  de  nos  pertes;  aussi 
avons-nous  pris  la  ferme  résolution  de  signaler  tous  les 
actes  de  vandalisme,  —  et  ils  sont  nombreux,  —  quels  que 
fussent  leurs  auteurs;  d'ailleurs  ces  renseignements  se  lient 
intimement  à  l'histoire  des  monuments  où  les  œuvres  d'art 
détruites  ou  enlevées  se  trouvaient  placées.  Lors  du  sacca- 
geaient de  1566  et  des  spoliations  et  dévastations  qui  s'ac- 
complirent pendant  les  années  suivantes  dans  différentes 
localités,  les  vitraux  furent  surtout  exposés  à  être  anéan- 
tis, à  cause  de  leur  fragilité  cl  de  l'impossibilité  de  les  dé- 
placer pour  les  mcllrc  à  l'abri.  C'est  ainsi  qu'une  belle  ver- 


—  243  — 

rière  que  l'empereur  Charles-Quint  avait  fait  placer  au- 
dessus  de  la  porte  d'entrée  de  l'église  des  dominicains,  à 
Bruxelles,  «  laquelle  par  les  rebelles  de  la  saincte  foy  estok 
»  ruynée,  »  fut  restaurée  en  1587,  grâce  à  deux  subsides 
de  20  livres  de  Flandre  chacun,  qu'Alexandre  Farnese,  duc 
de  Parme,  accorda  à  ces  religieux,  en  avril  et  en  octobre  de 
la  même  année  (î).  Au  mois  de  juin  de  l'année  suivante,  ce 
prince  octroya  une  somme  de  4-0  livres  aux  marguilliers 
de  l'église  de  Saint-Géry,  à  Bruxelles,  «  pour  employer  à 
»  la  réparation  de  trois  verrières  données  par  cy-devant  par 
»  feu  l'empereur  et  Sa  Majesté  (2).  »  Les  archiducs  Albert 
et  Isabelle  voulurent  aussi  contribuer  à  l'ornementation  de 
cette  dernière  église,  et  firent  don,  par  lettres  patentes  da- 
tées de  Mariemont,  le  25  juin  1612,  d'une  somme  de  250 
livres  de  Flandre,  «  pour  une  verrière  à  mettre  et  poser  en 
»  icelle  église,  enrichie  de  [leurs]  armoiries  (3).  » 

Verrière  de  l'église  des  Récollets,  a  Bruxelles.  —  Le 
comte  de  Mansfelt,  par  lettres  patentes  du  1er  septem- 
bre 1592,  accorda  une  somme  de  60  livres  de  Flandre  au 
couvent  de  Saint-François  ou  des  récollets,  à  Bruxelles, 
a  pour  la  restauration  de  la  verrière  derrière  le  grand  autel, 
»  au  cœur  de  l'église  dudict  couvent,  cy-devant  donnée  par 
»  feu  de  bonne  mémoire  Jehan,  premier  de  ce  nom,  duc  de 
»  Brabant  et  de  Lembourg,  et  dame  Marguerite  de  Flandres, 
»  sa  compaigne  (4).  »  Ce  texte  est  positif  et  le  chœur  de  l'é- 


(1)  «  Pour  la  réfection  et  raccoustraige  de  la  verrière  de  feu  l'empereur 
»  Charles-Quint,  qu'il  a  faict  mectre  deseur  la  porte  et  entrée  de  ladicte 
«église,  etc.  »  (Registre  n°  F.  270  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  département  du  Nord,  à  Lille.) 

(2)  Registre  n»F.  271,  ibidem. 

(3)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 

(4)  Collection  des  acquits  des  comptes  des  reliefs  des  fiefs,  liasse  n°  354G, 
ibidem.  —  Voy.  aussi  le  registre  n°  17164  de  la  chambre  des  comptes,  8°t 
f°  xliiij  r°,  ibidem. 


—  244  — 

difice  n'a  donc  pas  été  abattu  en  1583,  ainsi  que  le  disent 
les  auteurs  de  Y  Histoire  de  Bruxelles  (1),  sur  le  témoignage 
d'un  manuscrit  consacré  à  la  narration  des  excès  commis 
par  les  calvinistes  à  cette  époque. 

Verrières  au  couvent  des  Dominicains,  a  Saint-Omer.  — 
Voici  un  extrait  des  lettres  patentes  par  lesquelles  les  archi- 
ducs donnent,  en  1604,  deux  verrières  pour  orner  le  réfec- 
toire de  ce  couvent,  qui  venait  d'avoir  été  incendié  (2)  : 

«<  Albert  et  Isabel,  etc.,  à  nos  très-chiers  et  féaulx  les  chiefz,  trésorier  gé- 
néral et  commis  de  noz  domaines  et  finances,  salut  et  dilection.  Nous,  eu  sur 
ce  vostre  advis,  voulons  et  vous  mandons,  par  ces  présentes,  que  es  comptes 
que  nostre  bien  amé  Charles  Moraige,  commis  à  la  recepte  de  nos  domaines 
au  quartier  de  nostre  ville  de  Sainct-Omer,  rendra,  etc.,  vous  consentez  ,ct 
faites  passer  et  allouer  en  la  dcspence  la  somme  de  cent  livres,  de  xl  groz, 
qu'avons  donné  et  accordé  aux  religieuses  personnes  noz  chiers  et  bien  amez 
les  prieur  et  religieux  de  Tordre  de  Sainct-Dominicq ,  en  nostre  ville  de 
Sainct-Omer,  pour  payer  les  deux  premières  verrières  de  leur  nouveau  ré- 
fectoire, enrichies  de  noz  armories,  etc.  Donné  en  nostre  ville  de  Bruxelles, 
le  xvje  de  février  l'an  de  grâce  mil  vjc  iiij  (3).  » 

Verrière  a  l'abbaye  d'Eenaeme.  —  Ce  monastère,  qui 
était  situé  près  d'Audenarde,  fut  enrichi  d'une  verrière 
«  aux  effigies  et  armoiries,  selon  le  pourtraict  en  exhibé,  » 
des  archiducs  Albert  et  Isabelle,  qui  accordèrent  dans  cette 
intention  une  somme  de  250  livres  de  Flandre,  par  lettres 
patentes  datées  de  Bruxelles,  le  9  août  1610  (4). 

Verrières  de  l'église  Saint-Barthélemi,  a  Béthune.  — 
Au  mois  de  novembre  1610,  les  archiducs  recevaient  de  la 
part  des  prévôt,  chanoines  et  chapitre  de  l'église  de  Sainl- 
Barthélemi,  à  Béthune,  en  Artois,  la  requête  suivante  : 


(1)  t.  m,  p.  101. 

(2)  J.  Dkiuikims,  Histoire  de  la  ville  de  Saint-Omer;  1843;  p.  587. 

(3  et  4)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives 
du  royaume. 


—  245  — 

«  Aux  archiducqz  remonstrent  en  toute  humilité  les  prévost,  chanoines  et 
chapitre  de  l'églize  collégiale  de  Sainct-Bartholomieu,  en  vostre  ville  de  Bé- 
thune,  souhz  le  patronat  de  Voz  Altèzes  Sérénissimes,  que  au  cœur  de  ladicte 
église,  au  deseur  du  grand  nul  toi,  il  y  a  trois  vieilles  verrières  jadis  données 
par  les  ducqz  de  Bourgogne,  quy  sont  présentement  fort  caducques,  mesme- 
ment  les  verres  jà  pourriz  et  gastez  par  vieillesse,  de  façon  qu'il  est  grand  be- 
soing  de  les  renouveller,  comme  ilz  remonstrants  désireront  bien  faire,  y 
faisant  paindre  en  celle  du  milieu  ung  crucifix  avecq  la  vierge  Marie  et  sainct 
Jehan,  et  sur  les  deux  aullres  les  représentations  de  Voz  Altèzes  et  leurs 
armoiries,  avecq  sainct  Albert  et  saincle  Elizabeth.  Mais  comme  ils  sont  assez 
petitement  prébendez,  et  que  d'aultre  part  leur  fabricque  est  grandement 
arriérée  à  cause  des  grandes  mises  extraordinaires  qu'il  a  convenu  faire  en 
diverses  réparations  pour  les  dommaiges  advcnuz  depuis  quelques  années, 
spéciallement  es  festes  de  Pasques  mil  vjc  et  vj,  y  joinct  que  lesdictes  places  ne 
peuvent  appertenir  à  aultres  qu'à  Voz  Altèzes  comme  patrons  de  ladicte  église, 
ilz  ont  prins  l'hardiesse  de  les  supplier  comme  de  faict  ilz  supplient,  bien  que 
en  usant  de  leur  piété  et  libéralité  cognue  endroict  les  églises  et  lieux  saincts, 
elles  soient  servies  de  donner  lesdictes  trois  verrières  qui  pourroient  couster 
quelques  iiijc  florins,  comprins  les  barreaux  de  fer  qu'il  y  conviendra  mectre 
au  lieu  des  vieilles  eslanficques  de  pierre  qu'il  y  a,  aflîn  de  tant  moings  em- 
pescher  les  veues,  sy  [ainsy]  fera  la  décoration  de  ladicte  une  mémoire  de  Vos 
Altèzes  à  I'advenir,  et  en  prieront  tant  plus  lesdicts  suppliants  pour  la  pros- 
périté d'icelles.  » 

Cette  supplique  signalait  un  état  de  choses  tel  que  les 
archiducs  firent  donner  ordre  à  François  de  Taillich,  rece- 
veur du  domaine  à  Béthune,  de  visiter  l'édifice  et  de  faire 
un  rapport.  Sa  lettre,  que  nous  avons  sous  les  yeux,  est  da- 
tée du  2  décembre,  et  ses  conclusions  sont  conformes  à  la 
demande  des  chanoines.  Nous  en  extrayons  ce  curieux  pas- 
sage où  il  est  question  du  mérite  artistique  des  vitraux  : 

«  Je  me  suis  retrouvé,  —  dit-il,  —  sur  le  lieu  avecq  le  maistre  des  œuvres 
de  ladicte  ville  et  ung  verrier,  et  aïans  visité  les  verrières,  les  trouve  fort  viel- 
les et  caducques,  non-seullemcnt  quant  aux  plombs,  mais  aussy  en  ce  que 
les  verres  sont  mangez  et  vermoluz  par  vieillesse  et  l'ardeur  du  sollcil,  en 
sorte  que  d'en  estre  la  transparence  obscurcie,  et  ne  se  pooyr  bonnement 
remectre  en  œuvre,  joinct  que  lesdictes  verrières  en  ce  qu'il  y  a  de  paincturc 
et  aultrement  sont  de  bien  maulvaisc  grâce,  tellement  qu'il  seroit  bien  décent 


—  246  — 

et  convenable  de  les  renouveller  ;  m'aïans  les  supplians  déclarées  que  pour 
mieulx  illuminer  leur  chœur,  qui  thire  ses  principales  veues  desdictes  trois 
verrières,  leur  intention  seroit  de  relever  les  piedz  droictz  et  arches  d'icelles 
verrières,  et  les  refaire  d'ung  aullre  meilleur  traict  et  fachon  plus  moderne, 
ce  qu'ilz  feroient  à  leurs  despens,  ne  restans  que  les  verrières,  eslanficques  et 
barreaux  de  fer,  ou  bien  au  lieu  desdictes  cstanlicques,  de  faire  aussy  les  moii- 
tans  de  fer.  » 

Les  chanoines  de  Béthune  obtinrent  d'Albert  et  d'Isa- 
belle une  somme  de  300  livres  de  4-0  gros,  par  lettres 
patentes  datées  de  Bruxelles,  le  20  janvier  1611.  Le 
préambule  de  celles-ci,  selon  l'usage,  reproduit  en  grande 
partie  la  requête  que  nous  avons  insérée  plus  haut,  et  grâce 
à  la  munificence  des  archiducs  les  chanoines  purent  se 
livrer  à  leur  envie  de  faire  disparaître  d'anciens  vitraux 
et  de  modifier  l'architecture  des  fenêtres  de  l'église  collé-  * 
giale  de  Saint-Barthélemi  (î). 

Verrière  a  l'église  de  Saint-Odenrode,  en  Brabant.  — 
Cette  église  fut  enrichie  d'une  verrière  aux  armes  d'Albert 
et  Isabelle,  ensuite  de  lettres  patentes  en  date  du  19  décem- 
bre 1611  de  ces  princes,  qui  accordèrent  au  chapitre 
250  livres,  de  40  gros,  à  cet  effet.  Dans  les  considérants  de 
ces  lettres  on  lit  quelques  détails  curieux  pour  l'histoire  de 
l'édifice  que  nous  croyons  utiles  de  transcrire  : 

«  Albert  et  Isabel,  etc.  Receu  avons  l'humble  supplication  des  vénérables  noz 
chiers  et  bien  amez  les  doyen  et  chanoines  de  l'église  collégialle  de  Saincte- 
Ode-le-Comtc,  contenant  que  la  chappelle  (en  laquelle  ils  font  le  service  divin) 
ayant  esté  bastie  cy-devant  par  les  ducqz  de  Brabant,  noz  prédécesseurs,  et 
dotée  de  neuf  prébendes,  auroit  esté  durant  ces  guerres  intestines  troiz  foiz 
bruslée  et  les  suppliants  constraints  la  réparer  trois  foiz,  par  où  la  mémoire 
des  patrons  a  esté  entièrement  ostée;  et  pour  ce  qu'il  est  décent  et  très-raison- 
nable qu'en  ladicte  chappelle  y  ait  quelque  mémoire  des  fondateurs  d'icelle, 
lesdicls  suppliants  nous  ont  très-humblement  supplié  à  leurs  unicqz  fonda- 


(1)  Tous  les  documents  cités  plus  haut  font  partie  de  la  collection  des  pa- 
piers d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du  royaume. 


—  Ml  — 

leurs  et  collateurs  qu'il  nous  pleuist  décorer  icelle  chappelle  d'une  verrière 
ornée  de  noz  armoiries  ;  ordonnons  à  nostre  receveur  général  de  Brabant  au 
quartier  de  Bois-le-Ducq ,  de  traitter  avec  le  maistre  verrier  du  pris  de  la 
verrière  et  procurer  qu'icelle  soit  faite  au  plustost ,  etc.  ;  sçavoir  fai- 
sons, etc.  (1). 

Nous  espérions  trouver  dans  le  compte  du  receveur  du 
domaine  au  quartier  de  Bois-Ie-Duc,  dans  lequel  est  situé 
le  village  d'Odenrode  ou  Roy,  le  nom  du  maître  verrier, 
mais  ce  registre  ne  contient  que  la  mention  du  payement 
de  la  somme  en  ces  termes  : 

«  Desen  rentmeester,  diewelcke  betaelt  heeft  aen  den  deecken  ende  canonic- 
ken  van  der  collégiale  kercke  van  Sinte-Ode  tôt  Sinte-Oeden-Rode,  de  somme 
van  ijc  1  ponden,  etc.,  geaccordeert  om  voor  deselve  somme  te  doen  stellen 
seecker  gelaesen  venster  in  de  voorschreven  kercke,  verciert  mette  wapenen 
van  Hunne  Hoocheden,  etc.  (2).  » 

Verrière  a  l'église  des  Augustins,  a  Gand.  —  Les  cal- 
vinistes vendirent  cet  édifice,  en  1582,  sous  condition  que 
les  acheteurs  le  démoliraient;  il  fut  reconstruit  en  1607. 
Les  archiducs  Albert  et  Isabelle  firent  don  aux  Augustins, 
en  1614-,  d'une  somme  de  500  livres  de  Flandre,  pour  con- 
tribuer aux  frais  de  la  principale  verrière  de  la  nouvelle 
église  conventuelle.  Nous  faisons  suivre  ici  le  préambule 
des  lettres  patentes  des  souverains  bienfaiteurs  : 

«  Albert  et  Isabel  ,  etc.  Receu  avons  l'humble  supplication  de  noz  bien 
amez  les  prieur  et  religieulx  du  couvent  de  l'ordre  de  Sainct-Augustin  en 
nostre  ville  et  cité  de  Gand,  contenant  comme,  au  plus  fort  des  troubles  pas- 
sez, les  hérétiques,  par  une  très-grande  hayne  qu'ilz  avoient  à  ce  sainct  ordre, 
destruysoyent  l'église  dudict  couvent,  laquelle  ayant  esté  plusieurs  années 
désolée,  sans  espoir  de  la  pouvoir  rebâtir  à  l'honneur  de  Dieu  et  consolation 
des  catholicques,  ilz  nous  ont  très-humblement  supplié  et  requiz  que  ù  l'hon- 
neur de  Noslre-Seigneur  Jésus-Christ,  et  afin  qu'il  puisse  servir  de  mémoire 

(1)  La  minute  de  ces  lettres  patentes  existe  dans  la  collection  des  papiers 
d'État  et  de  l'audience,  liasses,  et  l'original,  sur  parchemin,  dans  la  collection 
des  chartes  de  l'audience,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Registre  n°  5i28,  f°  ije  xliij  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  ibidem. 


—  248  — 

aux  siècles  advenir,  il  nous  pleuist  leur  accorder  la  principalle  verrière  avec 
noz  noms  et  armes,  et  sur  ce  leur  faire  dépescher  noz  lettres  patentes  en  tel 
cas  pertinentes;  sçavoir  vous  faisons,  etc.  (1).  » 

Verrière  a  l'église  Saint- Willebrod  ,  lez  Anvers.  — 
Une  somme  de  125  livres  de  Flandre,  pour  aider  à  payer 
les  frais  de  deux  verrières,  fut  attribuée  aux  marguilliers 
de  l'église  de  Saint-Willebrod,  alors  en  construction  hors  la 
porte  du  Kipdorp,  à  Anvers,  par  lettres  patentes  des  archi- 
ducs, en  date  de  Bruxelles,  le  9  juillet  1614  (2). 

Verrière  a  l'église  des  Carmes,  a  Malines.  —  Une  ordon- 
nance  de  payement  d'une  somme  de  250  livres  de  Flandre, 
en  faveur  des  carmes  de  Malines,  fut  dépêchée  par  ordre 
d'Albert  et  d'Isabelle,  le  10  février  1615,  pour  «  une  ver-" 
»  rière,  —  y  est-il  dit,  —  à  poser  en  leur  nouvelle  église  à 
»  noz  effigies  et  armes,  conforme  le  patron  qu'ilz  nous  ont 
»  faict  montrer  (5).  »  Les  carmes  avaient  commencé  la  re- 
construction de  leur  église  en  1612. 

Verrière  a  l'abbaye  de  Baudeloo,  aGand.  — Cette  abbaye 
qui  était  établie  dans  le  pays  de  Waes,  ayant  été  détruite 
de  fond  en  comble  par  les  calvinistes  pendant  les  troubles 
du  XVIe  siècle,  les  religieux  vinrent  se  réfugier  dans  la  ville 
de  Gand,  où  ils  restèrent  fixés.  L'église  qu'ils  y  firent  bâtir 
existe  encore  aujourd'hui,  et  sert  actuellement  de  local  à  la 
bibliothèque  de  l'université.  Ils  avaient,  lorsqu'elle  était 
sur  le  point  d'être  achevée,  adressé  une  requête  aux  archi- 
ducs qui  trouvaient  toujours  de  l'argent  pour  ces  sortes  de 
libéralités,  afin  d'obtenir  de  leur  munificence  une  somme 
pour  orner  d'une  verrière  représentant  ces  souverains  et 

(1  et  2)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives 
du  royaume. 

(5)  Ibidem.  Le  payement  de  celte  somme  est  consigné  dans  le  registre 
n°  1 1921,  f°  lxvij  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  au  même  dépôt. 


—  249  — 

leurs  écussons,  la  fenêtre  principale  de  l'édifice,  laquelle 
mesurait  28  pieds  d'alors  en  hauteur  et  12  en  largeur.  Les 
moines  de  Baudeloo  furent  en  effet  gratifiés  de  250  livres 
de  Flandre,  par  apostille  mise  sur  leur  demande,  le  17  no- 
vembre 1615. 

Verrière  a  l'abbaye  de  Binderen,  en  Brabant.  —  L'ab- 
baye de  Binderen  était  située  près  de  Helmont,  petite  ville 
de  la  mairie  de  Bois-Ie-Duc,  dans  le  Brabant  septentrional. 
Comme  tant  d'autres  monastères  de  ces  contrées,  elle  eut 
beaucoup  à  souffrir  pendant  les  guerres  avec  les  Provinces- 
Unies  au  XVIe  et  au  XVIIe  siècle.  A  la  faveur  de  la  trêve 
d'Anvers,  conclue  en  1609,  les  religieuses  commencèrent 
à  rétablir  leur  demeure  ruinée,  et  une  nouvelle  église  fut 
construite.  Les  archiducs  leur  accordèrent,  en  1616,  un 
subside  de  250  livres  pour  la  décorer  d'une  verrière  à  leurs 
armes. 

«  Albert  et  Isabel  ,  etc.  Receu  avons  l'humble  supplication  de  religieuses 
personnes,  les  abbesse  et  religieuses  du  monastère  de  Binderen,  ordre  de 
Sainct-Bernard,  contenant  comme  icelluy  monastère  par  les  guerres  passées 
auroit  esté  tolallement  destruict,  ruyné,  bruslé  et  mis  par  terre,  si  qu'à  paine 
il  en  restoit  quelzques  vestiges,  lequel  les  suppliantes  auroient  depuis  les 
trefvez  commencé  à  restablir  et  remettre  en  estât  convenable,  y  employans 
non-seulement  les  biens  d'icelluy  monastère,  mais  aussyle  leur  propre  et  de 
leurs  amis,  sicomme  présentement  leur  église  est  entièrement  réédifiée,  n'y 
restant  que  les  verrières  à  mettre  pour  y  célébrer  le  sainct  service  de  Dieu; 
c'est  pourquoy  elles  recourrent  à  nous,  suppliant  très-humblement  que, 
comme  noz  prédécesseurs  ducqz  de  Brabant  ont  fondé  ledict  monastère  de 
Binderen,  il  nous  pleust  contribuer  ù  sa  restauration,  en  donnant  pour  marc- 
que  de  nostre  singulière  dévotion  envers  les  maisons  de  Dieu  et  à  celle-cy  de 
nostre  patronat  une  verrière  honnorée  de  noz  royalles  personnes  et  armes, 
qui  pourroit  revenir  à  iij°  florins  peu  plus  ou  moins,  qu'elles  entendent  pour 
derrière  le  grand  aultel,  etc.  ;  sçavoir  faisons,  que  nous,  les  choses,  susdictes 
considérées,  etc  ,  avons  à  icelles  donné  et  accordé  la  somme  de  ijc  1  livres, 
du  pris  de  xl  gros,  nostre  monnoye  de  Flandres ,  pour  faire  la  verrière  sus- 
mentionnée, etc.  Donné  à  Tervueren,  le  xe  d'octobre  xvjc  et  xvj  (1).  » 

(l)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  aux  Archives  du  royaume. 


—  250  — 

Verrières  aux  églises  des  Jésuites  et  des  Clarisses,  a 
Ruremonde.  —  Les  jésuites  furent  admis  à  Ruremonde,  en 
Gueldre,  en  1611;  très-peu  d'années  après,  l'église  qu'ils 
avaient  fait  bâtir  était  près  d'être  fiuie.  Le  recteur  présenta 
une  requête  aux  archiducs,  qui ,  on  le  voit  par  les  exem- 
ples que  nous  avons  réunis  plus  haut  et  par  ceux  qui  sui- 
vent, étaient  assaillis  de  demandes  du  même  genre,  à  l'effet 
d'obtenir  un  subside  pour  orner  le  frontispice  du  temple 
d'une  grande  verrière  avec  les  armoiries  des  souverains 
donateurs.  Pour  en  couvrir  les  frais,  il  désirait  qu'on  lui  fit 
don  de  la  somme  de  2,500  florins,  provenant  de  la  confis- 
cation des  biens  de  deux  filles  du  village  de  Straelen  qui 
avaient  été  exécutées  comme  sorcières,  en  1616.  Peu  s'en 
fallût  que  le  recteur  des  jésuites  ne  réussît,  car  nous  lisons, 
dans  les  lettres  patentes  qui  lui  furent  octroyées  par  Albert 
et  Isabelle,  et  qui  sont  datées  de  Mariemont,  le  30  mars 
1617,  que  2,000  florins  lui  sont  accordés,  à  payer  par  le 
drossard  de  Straelen  (j). 

Leurs  Altesses  Sérénissimes  ne  furent  pas  si  généreuses 
envers  les  clarisses  de  la  même  ville,  dont  l'établissement 
datait  de  1614;  celles-ci  n'obtinrent  que  200  livres  de 
Flandre  «  pour  la  principale  verrière  de  leur  église  avec- 
*>  que  les  effigies  et  armoiries  de  Leursdictes  Altèzes,  à  per- 
»  pétuclle  mémoire  (a),  »  par  lettres  patentes  du  28  fé- 
vrier 1621. 

Verrière  a  l'église  des  Jésuites,  a  Gand.  —  Décidé- 
ment les  pères  jésuites  étaient  plus  en  faveur  que  les  autres 
ordres,  car  les  archiducs  donnent  à  ceux  de  Gand  une 
somme  de  1,000  livres  de  Flandre  pour  «  faire  mcctre  en 
»  la  nouvelle  église  une  fenestre  [à  leurs]  effigies  et  armoi- 


(1)  Collection  des  papiers  d'État  cl  de  l'audience,  liasses,  aux  Aichives  du 
royaume. 

(2)  Registre  n°  F.  503  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  dépar- 
tement du  Nord,  à  Lille. 


—  251  — 

»  ries.  »  Les  lettres  patentes  d'octroi  furent  signées  à  Marie- 
mont,  le  2  août  1619  (i). 

Verrières  des  églises  des  Carmes  chaussés  et  des  Annon- 
ciàdes,  à  Bruxelles.  —  La  fenêtre  qui  s'élevait  au-dessus 
de  l'entrée  principale  de  l'église  des  carmes  chaussés  à 
Bruxelles,  fut  garnie  au  XVe  siècle,  d'une  grande  verrière 
que  donna  «  le  bon  ducq  Philippe  »,  sans  aucun  doute 
avant  l'incident  qui,  vers  1449,  fit  perdre  à  ces  religieux  la 
faveur  du  duc  de  Bourgogne  (2).  Les  archiducs  leur  accor- 
dèrent 350  livres  de  Flandre  pour  la  restauration  de  ce 
vitrail,  par  lettres  patentes  du  23  juillet  1620  (3). 

La  chapelle  des  annonciades,  dont  Albert  et  Isabelle 
avaient  posé  la  première  pierre,  fut  consacrée  en  1627. 
Ces  religieuses  avaient  obtenu  de  l'infante,  l'année  précé- 
dente (lettres  patentes  du  26  octobre),  le  remboursement 
de  la  somme  de  532  florins,  prix  de  la  verrière  aux  armes 
du  roi  Philippe  IV,  qui  ornait  la  principale  fenêtre  du 
chœur  (4). 

Vitraux  du  couvent  des  Chartreux,  a  Louvain.  —  Juste 
Lipse,  dans  son  Lovanium,  et  d'après  lui  MM.  Piot  (s)  et 
Van  Eveu  (6),  parle  avec  le  plus  grand  éloge  du  cloître  du 
couvent  des  chartreux,  à  Louvain,  dont  les  fenêtres  étaient 
garnies  de  magnifiques  vitraux,  représentant  des  sujets 
puisés  dans  l'Ancien  et  le  Nouveau  Testament.  En  1787 
ces  vitraux  furent  vendus;  c'est  tout  ce  que  les  historiens  de 
la  localité  nous  en  apprennent.  Voici  quelques  détails  iné- 
dits qui  concernent  ces  objets  d'art  : 


(1)  Collection  des  chartes  de  l'audience,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  A.  Henné  et  A.  Wauters,  Histoire  de  Bruxelles,  t.  III,  p.  155. 

(3)  Registre  n°  F.  303,  cité. 

(4)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 

(5)  Histoire  de  Louvain,  t.  Ier,  p.  255. 

(6)  Louvain  monumental,  p.  256. 


—  252  — 

Les  chartreux  avaient  été  supprimés  en  1783.  L'admi- 
nistration des  domaines  provenant  des  couvents  compris 
dans  les  édits  de  Joseph  II,  et  que  Ton  désignait  alors 
sous  le  nom  de  comité  de  la  caisse  de  religion,  se  proposa, 
en  1786,  de  vendre  publiquement  les  vitraux  dont  il  est 
ici  question.  Parmi  eux,  il  s'en  trouvait  trois  grands  qui 
avaient  été  donnés  par  des  commandeurs  des  chevaliers  de 
Tordre  teutonique,  savoir  :  1°  Le  Christ  chassant  les  ven- 
deurs du  temple,  par  le  commandeur  Edmond  Huyu  van 
Amstenraedt;  2°  Le  Christ  au  milieu  des  scribes  et  des  phari- 
siens, par  le  commandeur  d'Holtrop,  et  3°  La  Circoncision, 
par  un  commandeur  dont  le  portrait  était  brisé  «  comme  sont 
»  presque  tous  ces  vitrages  depuis  le  séjour  des  militaires 
»  dans  ce  lieu  » ,  dit  le  document  qui  nous  fournit  ces  ren- 
seignements :  les  armes  de  l'ordre  étaient  restées  intactes 
dans  cette  dernière  verrière.  L'ordre  teutonique  avait  un 
collège  à  Louvain;  il  avait  été  fondé  par  Edmond  Huyn 
Van  Amstenraedt  en  1621,  commandeur  provincial  des 
Vioux-Joncs  (i),  qui  est  cité  plus  haut.  Le  président  de  cet 
établissement,  R.  Smeysters,  réclama  les  trois  vitraux,  au 
mois  de  mai  1786,  au  nom  du  baron  de  Reichsach,  grand 
commandeur  du  bailliage  d'Alden-Biessen,  en  se  fondant 
sur  le  principe  adopté  «  de  laisser  suivre  aux  familles  les 
»  monuments  qui  pouvoient  les  intéresser  dans  les  couvents 
»  supprimés  (2).  »  Cette  réclamation  fut  soumise  par  le 
comité  aux  archiducs  gouverneurs  généraux,  mais  nous 
n'avons  pu  savoir  quel  fut  leur  avis.  Toujours  est-il  que 
les  objets  revendiqués  furent  vendus. 

Quant  à  l'époque  de  la  confection  de  ces  vitraux,  ils 
dataient  tous  trois  de  la  première  moitié  du  XVIIe  siècle, 
selon  toute  probabilité. 

(1)  Van  Even,  Louvain  monumental,  p.  304. 

(2)  Archives  du  comité  de  la  caisse  de  religion,  carton  n°  354,  aux  Archives 
du  royaume. 


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—  255  — 
§  77.  Fac-similé  de  signatures  écrites. 

Sommaire:  Architectes,  peintres,  graveurs,  écrivains,  enlumineurs,  musi- 
ciens, géographes,  ete. 

1.  Henri-Corneille  Agrippa,  savant  écrivain  de  la  pre- 
mière moitié  du  XVIe  siècle. 

2.  Rémacle  Ardenne,  poëte  latin,  mort  à  Malines  en  1 524. 
5.  Benoît  Arias  Montano,  savant  théologien  du  XVIe 

siècle. 

4.  Jean  d'AuFFAY  ou  Dauffay,  jurisconsulte  des  Pays- 
Bas,  mort  en  1494.  (Voy.  §  17.) 

5.  G.  De  Backere,  graveur  de  sceaux,  de  médailles  et 
de  monnaies,  florissait  à  Namur  de  1711  à  1715. 

6.  Pierre-François  Basan,  graveur  sur  cuivre,  né  à 
Paris,  en  1723;  mort  en  1797. 

7.  Patrice  Beaucourt  de  Noortvelde,  historien  flamand 
du  XVIIIe  siècle. 

8.  Pierre  Bertius,  savant  et  géographe,  né  à  Beveren, 
en  Flandre,  en  1565;  mort  à  Paris,  en  1629. 

9.  Josse  Boutmy,  organiste  de  la  chapelle  du  prince  Char- 
les de  Lorraine,  à  Bruxelles,  mort  vers  1780. 

10.  Nicolas-Gui  Brenet,  peintre  français,  florissait  à 
Paris  dans  la  seconde  moitié  du  XVIIIe  siècle. 

11.  Gabriel  Briard,  peintre  français,  né  en  1725;  mort 
en  1777. 

12.  Bertrand  de  la  Broicquière,  gentilhomme  de  la  cour 
de  Philippe  le  Bon,  auteur  d'une  relation  de  voyage  en 
Orient  inédile.  (Voy.  §  67.) 

13.  Simon  Bynnynck,  enlumineur,  florissait  à  Bruges 
sous  le  règne  de  Charles-Quint. 

14.  Jean-Bapliste-Siméon  Chardin,  peintre  français  du 
XVIIIe  siècle. 

II.  19 


—  254  — 

15.  Charles-Nicolas  Cochin,  dessinateur  et  graveur  fran- 
çais du  XVIIIe  siècle. 

16.  Philippe  de  Commines  ou  de  Commynes,  historien, 
florissait  au  XVe  siècle. 

17.  Gérard  Corselius,  jurisconsulte,  né  à  Liège,  floris- 
sait au  XVIe  siècle. 

18.  Josse  Damhoudere,  jurisconsulte,  florissait  aux  Pays- 
Bas,  au  XVIe  siècle. 

19.  Jean-Baptiste  Descamps,  peintre  et  écrivain,  natif 
de  Dunkerque,  florissait  au  XVIIIe  siècle. 

20.  François  Dukers,  architecte  de  la  cour  épiscopale 
de  Liège,  au  XVIIIe  siècle.  (Voy.  §  41.) 

21.  Edmond  de  Dynter,  chroniqueur  brabançon,  floris- 
sait au  XVe  siècle. 

22.  Joseph  Ermens,  écrivain  et  imprimeur  à  Bruxelles, 
au  XVIIIe  siècle. 

23.  François-Xavier  de  Feller,  jésuite,  écrivain,  né  à 
Bruxelles,  en  1735;  mort  en  1802. 

24.  Pierre-Antoine  Fiocco,  italien  de  naissance,  maître 
de  chapelle  de  l'électeur  de  Bavière,  gouverneur  général 
des  Pays-Bas,  à  la  fin  du  XVIIe  siècle. 

25.  George  de  la  Hele,  musicien  belge,  maître  de  cha- 
pelle de  Philippe  II,  à  Madrid. 

26.  Jean-Libert  Hennerel,  théologien,  président  du 
collège  de  Viglius,  à  Louvain,  mort  en  1720. 

27.  Pierre  du  Hotz,  maître  de  chapelle  de  Marie,  reine 
douairière  de  Hongrie. 

28.  Corneille-Paul  Hoynck  de  Papendrecht,  historien, 
né  à  Dordrecht;  mort  en  1753. 

29.  Jean  Hudelot,  graveur  de  sceaux,  à  Bruges,  en  1 474. 

30.  Dreux  Jehan,  enlumineur  des  ducs  de  Bourgogne, 
florissait  au  XVe  siècle. 


—  255  — 

31.  Nicaise   Ladam,   dit  Grenade,  héraut  d'armes  de 
Charles-Quint,  poëte  et  chroniqueur. 

32.  Balthazar    Lauwereys,  graveur  de  la  monnaie  de 
Bruxelles,  mort  en  1660. 

33.  Jean  de  Lille,  enlumineur  du  XVe  siècle. 

34.  Jacques  Mallebrancq,  jésuite,  auteur  de  l'ouvrage 
intitulé  :  de  Morinis;  florissait  au  XVIIe  siècle. 

35.  Aubert  le  Mire,  dit  Mir^us,  écrivain,  né  à  Bruxel- 
les, en  1573;  mort  en  1640. 

36.  Robert  de  Nole,  sculpteur,  florissait  à  Anvers  au 
XVIIe  siècle. 

37.  Jean  Oudegherst,  historien  flamand,  mort  en  1559. 
(Voy.  $  56.) 

58.  Liévin  Panagathus,  dit  Goethals,  écrivain,  florissait 
aux  Pays-Bas,  sous  le  règne  de  Charles-Quint. 

39.  Érycius  Puteanus,  ou  Henri  Van  de  Putte,  histo- 
rien brabançon,  florissait  au  XVIIe  siècle. 

40.  Jean  Ramus,  jurisconsulte,  né  aux  Pays-Bas,  mort 
en  1578. 

41.  Antoine  Renou,  peintre  d'histoire  et  écrivain,  né 
à  Paris,  en  1731;  mort  en  1806. 

42.  Charles  Soillot,  secrétaire  de  Charles  le  Téméraire. 

43.  Thomas  Van  Gheer,  orfèvre  et  graveur  de  sceaux,  à 
Anvers,  florissait  vers  le  milieu  du  XVIe  siècle. 

44.  Michel-Florent  Van  Langren,  géographe,  florissait 
aux  Pays-Bas  dans  le  XVIIe  siècle. 

45.  Lucas  Van  Nevele,  peintre,  florissait  à  Bruxelles, 
sous  les  règnes  de  Charles-Quint  et  de  Philippe  II. 

46.  Gilbert  Van  Veen,  peintre  et  graveur,  florissait  aux 
Pays-Bas  sous  le  règne  d'Albert  et  Isabelle. 

47.  Adrien  Waterloos,  graveur  de  sceaux  et  de  mé- 
dailles, mort  à  Bruxelles,  en  1684. 


—  256  — 

48.  Adrien  de  Wiele,  écrivain  des  Pays-Bas,  florissail 
sous  le  règue  de  Charles-Quint. 

4-9.  Jean-Joachim  Winckelmann,  savant  antiquaire  alle- 
mand du  XVIIIe  siècle. 


§  78.  Nielles,  émaux,  orfèvreries,  etc. 

Sommaire  :  Nielles  flamands  du  XVe  siècle.  —  Inventaire  des  joyaux  et  reli- 
quaires de  la  chapelle  des  comtes  de  Namur,  en  1418.  —  Émaux  et  ivoires 
qui  s'y  trouvaient.  —  Emaux  et  joyaux  de  Marie  de  Bourgogne  et  de 
Philippe  le  Beau. 

Nielles  flamands  du  XVe  siècle.  —  Mr  C.  De  Brou  a 
consacré  dans  la  Revue  universelle  des  Arts  (t),  un  article 
à  la  description  d'un  médaillon  de  la  collection  du  duc 
d'Arenberg,  niellé  sur  ses  deux  faces,  dont  chacune  est 
composée  d'une  plaque  d'argent,  et  qui  sont  soudées  en- 
semble au  moyen  d'un  cercle  de  même  métal.  Le  savant 
archéologue  n'hésite  pas  à  attribuer  la  gravure  de  ce  bijou 
à  quelque  artiste  des  Pays-Bas  du  XVe  siècle,  et  tout  le 
monde  doit  se  ranger  de  son  avis.  Mr  De  Brou  a  prouvé 
par  là  que  les  orfèvres  de  notre  pays  se  sont  également 
essayés  dans  celte  partie  de  l'art. 

Le  nieille  à  deux  faces  que  nous  publions,  vient  renforcer 
cette  opinion.  Il  appartient  à  la  collection  de  Mr  C.  Onghe- 
na,  à  Gand,  qui  n'a  pas  voulu  confier  à  un  autre  artiste  le 
soin  de  le  reproduire  par  la  gravure.  Qu'il  reçoive  ici  nos 
remerciements  pour  l'offre  si  aimable  qu'il  nous  a  faite  de 
mettre  à  notre  disposition  ce  joyau  digne  d'un  musée.  La 
belle  planche,  sur  laquelle  il  est  reproduit  avec  la  plus 
scrupuleuse  exactitude,  nous  dispense  de  donner  une  ample 

(1)  T.  VIII,  p.  517. 


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—  257  — 

description  de  ce  nielle,  qui  représente,  d'un  côté,  la  sainte 
Vierge  et  l'enfant  Jésus  entourés  d'autres  saints  person- 
nages, groupe  de  vingt-et-une  figures,  et  de  l'autre,  le 
Christ  portant  sa  croix,  accompagné  de  sa  mère,  de  sainte 
Véronique,  etc.,  composition  de  plus  de  quinze  figures, 
a  C'est,  à  n'en  pas  douter,  —  nous  écrit  à  ce  propos  Mr  De 
»  Brou,  —  encore  une  production  de  notre  pays,  qui  date 
»  de  la  fin  du  XVe  siècle,  ou  peut-être  des  premières  années 
»  du  XVIe.  Les  uns  et  les  autres  pourraient  fort  bien  être 
»du  même  artiste.  » 

Inventaire  des  joyaux  et  reliquaires  de  la  chapelle  du 
château  de  Namur.  —  Guillaume  II,  comte  de  Namur,  légua 
par  testament  à  l'église  collégiale  de  Saint-Pierre,  à  Namur, 
«  toutes  les  relicquez  et  jewiaulx  d'or,  d'argent  et  autres 
»  estans  et  qui  trouvés  seroient  »  dans  la  chapelle  du  châ- 
teau, après  son  décès  et  celui  de  sa  femme,  Jeanne  de  Har- 
court,  à  la  condition  toutefois  de  faire  construire  «  pour 
»  Scellez  et  tellez  dignez  relicquez  estre  poséez  et  collo- 
»  quiéez,  ung  ciboire  et  lieu  convenable,  bien  séghur,  ou 
»  chœur  de  ladicte  esglise,  au  plus  priez  du  grant  altet, 
»  entre  l'uisserie  du  capille  et  ung  altet  qui  est  emprez  le 
»  grant  altet.  »  Ce  prince  mourut  le  10  janvier  1418.  Très- 
peu  de  temps  après,  la  comtesse  se  désista  du  droit  qu'elle 
avait  de  conserver  tous  ces  précieux  objets,  et  les  fit  re- 
mettre au  chapitre,  qui  lui  en  délivra  reçu  par  acte  du 
6  février.  Ce  reçu  existe  en  original  dans  la  trésorerie  des 
chartes  des  comtes  de  Namur,  aux  Archives  du  royaume(i): 
il  renferme  de  tous  les  joyaux  et  reliquaires  une  descrip- 
tion que  nous  avons  copiée  et  que  nous  publions.  On  y 
trouvera  plus  d'un  renseignement  utile  pour  l'histoire  artis- 
tique de  notre  pays,  et  nous  appellerons  surtout  l'attention 
sur  les  émaux  et  les  ivoires  dont  il  y  est  question. 

(1)  C'est  Mr  Jules  Bokgnet  qui  l'a  signale  ù  notre  attention 


—  258  — 

i .  «  Une  ymagène  de  Noslre-Dame  et  deux  angèles  aux  costés  et  ung  autre 
angèles  estans  en  mylieu  du  piet,  lesdis  deux  angelez  tenant  au-desus  ladicte 
ymagène  de  Nostre-Dame  en  ung  grant  aifmas  [sic]  enmailhiet  autour  ledit 
aismas  [sic]  syx  angèles  et  au-dessus  Nostre-Seigneur;  tous  cesdis  anglez  à 
eillez  enmailhiés,  et  estant  ledit  aismas  sur  ung  arbreseal  enmailhiet  tout 
d'argent  doret,  pesant  ensamble  xxv  mars  vj  oncez  et  demie. 

2.  Item,  le  chief  ou  ens  il  at  enfermet  ung  test  dez  xjm  viergènes  en 
fighure  de  halriel  et  de  chief  d'une  virgène  d'argent,  et  assoin  le  chief  ung 
cappellet  de  pières  verdez  et  rougez,  pesans  xiiij  mars  et  vj  oncez. 

3.  Item,  ung  vaissel  de  crestal  estans  sur  ung  piet  d'argent  doreit,  ouquel 
at  une  louchette  et  unez  paternostrez  qui  furent  monseigneur  saint  Loys, 
pesans  ij  mars  iij  oncez  demie. 

4.  Item,  deux  angelez  à  eilez  enmailliés  estans  sur  ung  piet  tenant  ung 
rond  vaissellet  de  crestal,  tout  ce  de  keuvre  doreit. 

5.  Item,  ung  angèle  à  ung  piet  et  eilez  d'argent  doreit,  tenant  ung  petit 
rond  vaisselet  de  crestal,  où  il  at  des  reliquez  de  Marie-Maddalaine,  pesans  < 
iij  mars  demi. 

6.  Item,  Ung  autre  plus  petit  angle  à  ung  piet  et  eilez  d'argent  doreit, 
pesans  vij  onces  demie. 

7.  Item,  ung  autre  plus  petit  angle  d'argent,  pesant  iij  oncez  et  v  esterlins. 

8.  Item,  ung  petit  vaisseal  de  crestal  à  ung  piet  et  comble  d'argent  doreit, 
où  il  at  des  reliquez  saint  Jehan-Baptiste  et  saint  Jacque  en  Gallisse,  et  de 
sainte  Margarine,  pesans  vij  oncez  et  v  esterlins. 

9.  Item,  une  ymagène  d'ivoire  tailliet  ens  Nostre-Singneur  et  Marie-Mag- 
dalaine  qui  le  poursieut. 

10.  Item,  une  autre  ymagène  d'ivoire  :  ung  saint  et  deux  hommes  par- 
devant  li  en  genoils  et  à  mains  jointez. 

H.  Item,  une  pétille  ronde  boisteletle  d'ivoire  à  ens  mettre  corpus  Domini. 

12.  Item,  une  louchette  d'argent  moult  bien  et  belle  ouvrée;  ung  rond 
baston  de  crestal  ourlés  aux  deux  debous  d'argent  doret,  atout  le  chaint  dont 
monseigneur  saint  Loys  de  Marseille  se  chaindoit  en  sen  enfance,  et  ung 
petit  vaissellet  d'argent  doreit;  pesans  tous  cesdis  menbres  j  mars  iij  oncez 
xvij  esterlins  demy. 

13.  Item,  en  ung  eslui  ung  petiot  vaisselet  d'argent  a  manière  d'une 
pelitte  fiolle  à  ens  mettre  sacrum  oleum,  pesant  ledit  vaisselet  j  once. 

14.  Item,  ung  vaissellet  d'argent  doreit  figurcl  à  manière  d'une  chapelle, 
en  mylieu  ung  clokeroul  où  ens  at  aucunes  relicques  de  petit  pois,  pesant 
vij  mars  ij  onces  et  xv  esterlins. 

15.  Item,  ung  coffre  de  crestal  à  ung  fond,  et  bendet  de  bendes  d'argent 


—  259  — 

doreit  où  ens  at  pluiseurs  manières  de  reliquez,  pesans  enssemble  viij  mars. 

16.  Ilem,  ung  coffre  de  gayet  bendet  de  bendez,  à  serrez  et  cleif  d'argent, 
ouquel  at  pluisseurs  relicques  de  pluiseurs  manierez. 

17.  Item,  en  ung  estui  ung  jacobin  d'ivoire. 

18.  Item,  le  mitre  d'un  saint  Nicaise  doret  sus  quatre  saphis,  aucuns  perlez, 
rubis  et  émeraudes,  pesans  iiij  oncez  et  demie  d'or. 

19.  Item,  le  croche  dudit  saint  Nicaise  d'argent  dorée,  pesante  ij  oncez 
xvij  esterlins  et  demy. 

20.  Item,  le  fighure  dudit  saint  Nicaise  d'argent  doreit,  pesant  ix  mars 
j  once  demie. 

21.  Item,  ung  vaissel  d'argent  doreit  fait  à  piet  de  calice  et  tout  rond  dessus 
le  couvreture  esehaillie  au-dessus  une  croix,  pesans  j  marek  iij  oncez  et 
xv  esterlins. 

22.  Item,  un  autre  vaissel  de  creslal  à  ung  piet,  à  syes  pannel  et  à  cou- 
vreture, sur  une  croix  d'argent  dorée,  et  sus  et  aval  pluiseurs  pières,  pesans 
iij  mars  v  oncez  ij  esterlins  et  demy. 

23.  Item,  le  fighure  d'un  conte  d'Artois  estant  sur  ung  piet  eslevet  et 
armoyet,  à  trois  lionceaux,  tenant  en  sa  main  ung  petit  ciboire  où  ens  a 
reliquez,  tout  d'argent  doret,  pesant  v  mars  j  once  et  demie. 

24.  Item,  ung  dablial  cloyant  à  manière  d'ung  estagier,  si  at  ens  chascun 
pont  de  l'estagier  certainez  reliquez,  et  est  ledit  estagier  de  bos  couvert 
d'argent  doreit,  pesans  ensemble  viij  mars  vj  oncez. 

25.  Item,  la  fighure  de  sainte  Margeritte  assiese  sur  la  fourme  d'un  dra- 
gon, et  ledit  dragon  sur  ung  piet  d'argent,  et  tout  ce  doreit,  poise  ensamble 
iiij  mars  v  onces  et  xv  esterlins. 

26.  Item,  ung  vaisseal  d'argent  plats  à  ung  piet  à  viij  panneaux  de  vairiè- 
rez  eslevet,  estans  sur  quatre  lionceaux,  sur  ledit  piet  quatre  escucez  armoyet 
de  Savoie  et  de  Chalon,  pesant  x  mars  et  iij  oncez. 

27.  Item,  ung  vaissial  plat  à  ung  piet  d'argent  doreit  à  quatre  perlez 
fraselés  de  l'un  des  costés,  et  à  dedens  pluisseurs  manières  de  relicques, 
pesans  iij  mars  vj  onces  et  xv  esterlins. 

28.  Item,  ung  autre  vaisseal  plat,  à  l'un  des  leis  pluiseurs  compas  d'une 
sort,  enclos  dedens  pluiseurs  relicquez  et  fait  à  manière  d'un  ciboire,  le  piet 
estant  sur  quatre  lionciaux,  tout  d'argent  doreit,  pesant  iiij  mars  vj  oncez. 

29.  Item,  ung  ciboire  cloïant  à  piet  d'argent,  enmailliet  en  mylieu  le 
fighure  Noslre-Singneur  mise  en  croix,  le  piet  estant  sur  quatre  lionceaux, 
qui  poisent  tout  ensemble  iij  mars  ij  onces  v  esterlins. 

30.  Item,  une  croix  à  ung  crucefi  eslevet,  Noslre-Dame  et  saint  Jehan  estant 
d'encoslé  sur  deux  membres  naissant  de  la  croix,  tout  d'argent  doreit,  pesant 
iij  mars  vj  onces  et  xv  esterlins. 


—  260  —       ■ 

31.  Item,  le  flghure  d'un  saint  d'argent  estant  en  ung  chibore  de  keuvre 
doreit,  pesant  ledit  saint  iiij  oncez  et  demie. 

32.  Item,  le  fighure  de  sainte  Ysabel  assièse  sur  ung  piet  à  trois  patez  de 
lions  eslevet,  tenant  en  sa  main  une  lampelette  de  crestal,  et  couronnée 
autour  du  chief  de  pières  et  perles,  pesans  ij  mars  iiij  oncez  xv  esterlins. 

35.  Item,  ung  vaisselet  à  manière  de  ciboire  cloïaut  par  syX  pièces,  en 
mylieu  deux  angèles  tenant  en  leur  mains  la  semblance  d'un  fiètre  enmail- 
liet,  les  cloyans  au-dedens  et  au-dehors  d'asur  et  synoble,  tout  d'argent 
doreit.  pesant  ij  mars  v  oncez. 

34..  Item,  ung  vaissel  à  piet  de  calice  non  doreit,  au-dessus  à  manière 
d'une  boiste  dorée,  en  laquelle  boiste  at  ung  petit  cofrelet  doreit  et  autres 
pluiseurs  manières  de  relicquez;  au-dessus  du  couvercle  de  le  boiste  ung  bou- 
lecial  d'argent  doreit,  pesant  j  mark  iiij  onchez  ij  esterlin  demy. 

35.  Item,  ung  petit  plat  vaisselet  ouvret  à  fourme  de  verrirez  à  ufig 
petit  plat  piet  tout  quairet,  pesant  vj  oncez  et  iij  esterlins. 

56.  Item,  ung  vaisselet  d'argent,  si  at  sur  le  piet  deux  fighures  de  virgenez 
tenant  en  leur  mains  une  petite  lampelete  de  crestal,  où  ens  il  at  du  saint 
sanc  de  miracles  Nostre-Singneur,  pesant  iij  oncez  vij  esterlins  et  demy. 

57.  Item,  ung  vaissel  à  manière  de  ciboire,  à  une  croix  au-desseur,  ert  la- 
quelle sans  esbeuvre  est  la  ramenbranche  de  Nostre-Singneur  mise  en  croix; 
aux  quatre  leisde  la  croix  la  représentacion  des  quatre  éwangelez,  et  au- dedans 
du  chiboire  le  corps  Nostre-Singneur  eslevé  en  croix;  au-desoubz  de  la  croix 
la  fighure  d'un  calice,  au  destre  et  senestre  Nostre-Dame  et  saint  Jehan; 
ledit  ciboire  et  piet  d'icelle  d'argent  enmailliet,  pesans  iij  mars  vij  esterlins 
demy. 

58.  Item,  ung  autre  vaisselet  de  deux  angelez  sur  ung  piet  d'argent  doret, 
tenant  en  leur  mains  ung  petit  rond  vaissel  de  crestal,  ouquel  at  relickes, 
pesans  v  onchez. 

59.  Item,  ung  autre  petit  vaisselet  de  crestal  à  ung  petit  rond  piet  et  cou- 
vercle d'argent,  ouquel  crestal  at  aucunez  relicquez,  pesans  j  once  et  xv  es- 
terlins. 

40.  Item,  ung  autre  vaisselet  à  manière  de  fiètre  estant  sur  qualres  piez, 
le  crestal  en  mylieu  où  ens  at  relicquez,  pesans  ensamble  j  mark  iiij  oncez 
et  vij  esterlins  demi. 

4-1.  Item,  ung  petit  coffre  estant  sur  quatre  petit  lionceaux  enmailliet  aux 
quatre  fois  et  dessus,  pesans,  parmi  ccz  relicquez  qui  ens  sont,  j  mark  iij  on- 
cez et  ij  esterlins  demy. 

42.  Item,  ung  autre  petit  coffret  formel  estans  sur  quatres  petis  lionceaux, 
pétant,  parmi  ce  que  dedens  est,  ij  mars  j  once  demie. 


—  261  — 

43.  Item,  ung  autre  samblant  petit  coffret  à  cleif  et  à  serre  emmailliet, 
estant  sur  quatre  petis  lionceaux,  pesans,  parmy  les  relicques  de  par-dedens, 
ij  marcs  iiij  once  demie. 

44.  Item,  ung  autre  coffret  de  crestal  estant  sur  quatre  pelis  lionceaux, 
ourlet  et  bendet  de  bendes  d'argent  doret,  et  autour  du  couvercle  pièrez  et 
perles,  pesans,  parmi  les  relicquez,  iij  mars  vj  oncez  v  esterlins. 

45.  Item,  une  croix  estant  sur  ung  piet  emmailliet,  et  sur  la  croix  la 
fighure  Nostre-Seigneur,  et  au  costet  naissant  de  ledicte  croix  Nostre-Dame 
et  saint  Jeban,  et  aux  quatrez  costés  de  la  croix  les  quatre  ëwangélistes 
enmailliés,  pesans  iiij  oncez  xvij  esterlins  demy. 

46.  Item,  ung  [petit  coffret]  à  manière  d'un  petit  fiètre  estans  sur  quatre 
pies  d'argent,  pesant,  parmi  les  relicques,  iij  [mars]  xvij  esterlins  demy. 

47.  Item,  ung  bien  petit  vaiselet  où  il  at  aucunez  relicquez,  pesant  xiiij  es- 
terlins. 

48.  Item,  ung  [coffret]  de  crestal  où  il  at  une  ampolette,  où  il  avoit  de  voile 
qui  procède  et  int  du  corps  saint  Nicolay  du  ....  et  deux  florins  pendans,  etc. 

49.  Item,  ung  petit  coffret  d'argent  quairet,  doreit,  aucunement  là  on  at 
accoustumé  de  [ens  mettre  corpus]  Domini  le  joesdi  absolut  pour  en  faire 
lendemain  le  service  de  l'église. 

50.  Item,  ung  estagier  de  bos  aux  dos  et  aux  leis  eouvers  d'argent,  au- 
devant  de  jaspre  et  de  voire,  en  chascun  point  du  voire  certainez  relicquez. 

51.  Item,  ung  reliquiaire  d'argent  doreit  sur  quatre  piez,  couvert  d'un 
béricle  et  de  quatre  piècez  où  il  at  ens  pluiseurs  relicques,  pesans  ensamble 
ij  mars  vj  oncez  xij  esterlins  demy. 

52.  Item,  une  paix  de  cripet  à  trois  figburez  d'ivoirez. 

53.  Item,  encores  une  croix  d'argent  dorée  à  ung  piet  de  kèvre  doret  en- 
cassée  de  reliquez,  pessans  ensamble  ij  mars  et  j  once  sur  le  mains.  » 

Émaux  et  joyaux  de  Marie  de  Bourgogne  et  de  Philippe 
le  Beau.  —  Les  inventaires  descriptifs  des  joyaux  de  Phi- 
lippe le  Bon  et  de  Charles  le  Téméraire,  ainsi  que  la  liste 
de  ceux  qui  furent  engagés  à  des  bourgeois  de  Bruges  par 
Maximilien  d'Autriche,  alors  roi  des  Romains,  documents 
précieux  pour  l'histoire  artistique  qui  ont  été  publiés  par 
M1*  le  comte  de  Laborde  (1),  sont  là  pour  attester  que  les 
collections  des  ducs  de  Bourgogne  étaient  extrêmement  ri- 

(1)  Les  Ducs  de  Bourgogne,  Preuves,  t.  Il,  pp.  235  cl  430. 


—  262  — 

ches  en  objets  d'orfèvrerie  et  de  bijouterie  en  tous  genres. 
L'inventaire  du  trésor  de  Philippe  le  Bon,  qui  fut  dressé 
en  juillet  1420,  quelques  mois  à  peine  après  la  mort  de 
Jean  sans  Peur,  et  qui  par  conséquent  se  rapporte  plutôt 
aux  joyaux  que  possédait  ce  dernier  prince,  prouve  com- 
bien était  répandu  à  celte  époque  l'usage  d'orner  d'émaux 
et  de  camahieux,  la  vaisselle,  les  bijoux,  les  reliquai- 
res, etc. 

En  appelant  l'attention  des  personnes  qui  se  livrent  à 
des  recherches  semblables  aux  nôtres,  nous  arriverons 
un  jour  à  réunir  toute  une  série  d'artistes  ou  d'orfèvres 
émailleurs,  et  si  l'on  veut  se  donner  la  peine  de  recherchei* 
l'origine  de  la  plupart  de  nos  reliquaires  et  bijoux  enrichis 
d'émaux,  nul  doute  que  l'on  ne  parvienne  à  déterminer  les 
genres  qui  furent  particulièrement  en  faveur  dans  notre 
pays,  et  même  à  revendiquer  pour  nos  artistes  liégeois, 
brabançons  et  flamands  bon  nombre  d'objets  encore  exis- 
tants dans  les  églises,  les  musées  et  les  collections.  Nous 
croyons  donc  bien  faire  en  continuant  de  consigner  dans 
notre  recueil  (Voy.  §§  4  et  62)  tous  les  renseignements 
qui  peuvent  concourir  à  ce  résultat. 

Aux  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille  (t),  existe 
un  Inventoire  fait,  le  4  août  1485,  par  l'abbé  de  Saint- 
Berlin,  chancelier  de  l'ordre  de  la  Toison  d'or,  le  comte 
de  Nassau,  seigneur  de  Breda,  et  le  secrétaire  Antoine  le 
Flameng,  de  joyaux  ayant  appartenu  à  Marie,  duchesse 
de  Bourgogne,  qui  existaient  au  château  de  Gand.  Nous  en 
avons  extrait  les  principaux  articles,  qui  fournissent  pour 
l'histoire  de  l'émaillure  quelques  notes  intéressantes. 

«  Ung  fcrmaillet  de  personnaige  d'un  mouton  csmaillié  de  blanc. 
Ung  fermaillet  de  personnaige  d'un  ours  esmailliée  de  blanc. 
UDg  bien  grant  tableau  et  au  milieu  est  Tistoire  de  l'Annonciation  cslevée, 
garny  à  Tentour  de  vj  saphirs  et  v  balais  et  de  xlij  perles. 

(I)  Archives  de  la  chambre  des  comptes,  cartons  intitules  :  Objets  d'arts,  etc. 


—  265  — 

Item,  ung  autre  bien  grant  tableau  ouquel  a  ung  bien  grant  ymaige  de 
Nc-stre-Damrae  tenant  son  enfant,  faicte  sur  le  rond,  et  emprès  ung  ymaige 
sainctc  Kaleline  esmaillée  de  blanc,  et  au-dessus  Dieu  le  Père,  et  emprès  luy 
deux  angelots  semblablement  esmailliez,  garny  à  l'entour  de  xxvij  perles, 
iij  à  iij,  et  entre  ij,  de  ix  petîz  balais,  assavoir  sur  fleurs  esmailliez  de  blanc  (1). 

Item,  ung  autre  tableau  d'or  à  ung  esmail  plat  fait  de  l'istoire  Nostre- 
Damme  et  saincte  Elisabeth,  garny  à  l'entour  de  iiij  diamans  iiij  rubiz  et 
iiij  perles. 

Item,  ung  tableau  rond,  en  fachon  de  miroir,  à  l'un  costé  est  l'isloire  de 
IVarcyzus  en  ung  esmail  plat,  et  garny  tant  d'un  costé  que  d'autre  de  x  dia- 
mans, de  x  rubiz  et  de  x  perles,  et  entre  ij  de  petites  fleurs  esmailliés  pendant 
à  une  petite  chainne  quarée. 

Ung  petit  tableau  d'or  quarré  à  iiij  parquetz,  et  à  chascun  parquet  des 
ymages  faits  d'esmail  plat  d'un  costé  et  d'autre,  et  au  milieu  de  chascun 
costé,  une  croisée  esmailliée  de  chardons  et  de  marguerites.  » 

On  lit  à  la  marge  que  le  tableau  émaillé  des  figures  de 
la  Vierge  et  de  sainte  Elisabeth  a  été  «  donné  par  l'archiduc 
»  à  sa  compagne.  »  Nous  avons  retrouvé  dans  le  dépôt  confié 
à  la  garde  du  savant  Mr  Le  Glay,  l'original  de  la  lettre  de 
décharge  que  Philippe  le  Beau  fît  délivrer  à  son  garde- 
joyaux,  le  18  mars  1497  (1498,  n.  st.),  lorsqu'il  eut  fait 
don  de  cet  émail  à  sa  femme;  l'objet  y  est  ainsi  décrit  : 
«  Ung  tableau  d'or  à  ung  esmail  plat  de  personnaiges,  à 
»  sçavoir  de  Nostre-Dame  et  de  saincte  Élizabet,  garny  à 
»  l'enlour  de  iiij  diamans  et  iiij  rubis  et  de  iiij  bonnes  per- 
»  les,  lequel  tableau,  —  dit  l'archiduc,  —  apparlenoit  à  feu 
»  Madame,  noslre  mère,  et  l'avons  donné  à  nostre  très- 
»  chière  et  très-amée  compaigne.  »  Le  carton  qui  renferme 
le  document  en  question  contient  encore  une  autre  lettre 
de  décharge  du  même  prince,  du  6  décembre  de  la  même 
année,  dans  laquelle  il  déclare  avoir  reçu  de  son  garde- 
joyaux  les  objets  suivants  :  «  Ung  petit  coffret  d'or  quarré 
»  fait  à  parties,  garni  de  menues  perles,  desoubz  ung  cristal 

(i)  En  marge  on  lit  celte  annotation  de  la  fin  du  XVe  siècle  :  «  A  été  donné 
»  à  la  mère  de  l'amiral  d'Espagne.  » 


—  264  — 

»  et  entre  deux  de  petites  fleurettes  esmailliés,  et  sur  les 
»  quarés  et  au-dessus  de  Tance  est  garni  de  plus  grosses 
»  perles;  —  item,  ung  aultre  grant  coffret,  fait  à  grant  per- 
»  sonnages  d'ivoire,  à  jour,  et  par-dedens  garny  d'imaiges 
»  d'esmail  sur  argent  doré,  atout  une  sarure  d'argent  doré; 
»  —  ung  fermaillet  de  personnaige  à  fachon  d'ung  ours  es- 
»  maillié  de  blanc,  garni  à  l'entour  du  col  de  deux  petites 
»  pointes  de  diamans.  »  Nous  avons  déjà  cité  Ce  fermail,  qui 
figure  dans  l'inventaire  de  Marie  de  Bourgogne. 


§  79.  Historiographes,  indiciaires,  écrivains,  etc. 

Sommaire  :  G.  Chastellain.  —  H.  de  Tolins.  —  J.  Fosselier.  —  F.  de'  Marchi. 
—  J.  d'Hollander.  —  N.  Trigaut.  —  M.  Coignet.  —  F.  Harœus  ou  Verhaer. 

Chastellain  (George).  —  (Voy.  %  17).  —  Nous  avons 
recueilli  aux  Archives  du  royaume  et  aux  Archives  du  dé- 
partement du  Nord,  à  Lille,  des  documents  inédits  qui 
pourront  servir  à  écrire  d'une  manière  plus  exacte  et  plus 
complète  la  biographie  de  ce  célèbre  chroniqueur  :  ils  sont 
tous  assez  importants,  croyons-nous,  pour  être  publiés. 

Chastellain  nous  apprend  dans  le  Proesme  de  la  Chro- 
nique du  duc  Philippe,  éditée  par  Buchon,  en  1837,  qu'il 
est  «  fils  Jehan,  né  en  l'impérialle  conté  d'Alost  en  Flan- 
»  (1res  (i),  extraict  de  la  maison  de  Gavre  et  de  Mammy- 
»  nés.  »  Dans  un  compte  de  1460-1461,  il  est  appelé 
«  George  Chaslelain,  dit  de  Masmines  »  (2).  Toutes  nos  re- 
cherches pour  trouver  en  Flandre,  en  Hainaut  ou  en  Brabant 
une  famille  noble  du  nom  de  Chaslelain  ou  le  Chaslelain 


(1)  Cela  ne  signifie  pas  qu'il  est  né  à  Alost,  ainsi  que  le  dit  Buciion,  éd.  de 
1837,  p.  xv. 

(2)  De  Lauokde,  les  Ducs  de  liourgogne,  Preuves,  t.  I",  p    475,  n<>  1841  : 
il  faut  y  lire  Mamines,  au  lieu  de  M  animes. 


—  265  — 

sont  restées  infructueuses,  et  nous  avons  pensé  que  ce  nom 
pris  par  George,  avait  pour  origine,  selon  l'usage  encore 
fréquent  de  son  temps,  des  fonctions  dont  sa  famille  avait 
été  revêtue.  Or  il  y  avait  à  Alost  un  châtelain  ou  borch- 
grave,  et  dès  la  seconde  moitié  du  XIVe  siècle,  la  famille 
Tollin  possédait  cette  charge,  qui  n'en  était  plus  une  et 
constituait  alors  un  fief  héréditaire  relevant  des  comtes  de 
Flandre. 

Voici  ce  que  nos  recherches  sur  cette  famille  nous  ont 
appris  : 

En  1555  vivait  Jean  Tollin,  châtelain  d'Alost,  dont  la 
femme  fut  Elisabeth,  héritière  de  la  seigneurie  de  Poppe- 
rode  (i).  Puis  vient  Philippe,  son  fils,  qualifié  de  chevalier, 
qui  se  distingua  au  siège  d'Audenarde,  en  1 379  :  il  épousa  : 
1°  Adewige,  fille  de  Gilles  Schouteten,  seigneur  de  Zaem- 
slach,  et  2°  Marie,  fille  de  Jean  Vilain,  seigneur  de  Sainl- 
Jean-Steene  (2).  La  première  décéda  sans  enfants.  De  la 
seconde  alliance  naquit,  entre  autres,  Josse,  l'aîné,  qui 
releva,  en  1407  ou  1408,  la  châlellenie  d'Alost,  le  manoir 
et  la  seigneurie  de  Popperode,  la  seigneurie  d'Eechout,  les 
mairies  de  Hofstade  et  d'Impe,  etc.  (3).  Jean,  son  fils, 


(1)  L'Espinoy,  Recherches  des  antiquilez  et  noblesse  de  Flandres,  p.  266,  dit 
également  que  la  famille  Tollin  acquit  la  seigneurie  de  Popperode  par 
mariage.  Voy.  aussi  Sanderus,  Flandria  illuslrata,  t.  III,  p.  14-2. 

(2)  «  Primiers,  messire  Philippe  Tollin,  chevalier,  chastellain  d'Alost,  a  dou- 
»  wée  medame  Marie,  fille  messire  Jehan  Villain,  femme  audit  messire  Philippe, 
»  sur  tels  fiefs  qu'il  tient  de  Monseigneur  de  Flandres  à  le  pière  d'Alost,  dont 
»  de  xe  denier  monta,  par  prisie  dez  hommez,  vj  lihvres  de  gros.  »  (Registre 
n°  1 354-6,  1°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume.)  Les 
registres  n08  1064-  et  1067  de  la  même  collection  que  le  volume  précédent, 
contiennent  les  dénombrements  des  fiefs  possédés  par  Philippe  Tollin  dans 
la  chàtellenie  d'Alost  en  1406. 

(3)  «  De  messire  Joesse  Tholin,  chevalier,  à  qui  par  le  trespas  de  messire 
>>  Philippe  Thollin,  chevalier,  jadis  chastellain  d'Alost,  son  père,  succéda  la 
>  chaslellenie  d'Alost  avecques  les  appertenances  qui  appartiennent  audict 
»  fief.  » 

a  De  messire  Josse  Thoellin,  chevalier,  chastellain  d'Alost,  à  cui  par  le 


—  266  — 

fît  les  mêmes  reliefs  en  1433  ou  1434  (i).  La  branche  aînée 
des  Tollin  s'éteignit  vers  le  milieu  du  XVIe  siècle.  Marius 
Voet,  le  meilleur  généalogiste  de  Flandre,  dans  un  ma- 
nuscrit que  Mr  F.-V.  Goelhals  a  eu  l'obligeance  de  mettre 
à  notre  disposition,  donne  la  filiation  dé  celte  famille 
depuis  le  XIVe  siècle,  mais  il  n'en  sait  pas  rattacher  toutes 
les  branches,  et  elle  présente  à  coup  sur  des  lacunes  (2). 
Il  qualifie,  d'après  des  actes  authentiques  sans  aucun  doute, 
Philippe  Tollin  de  vicomte  d'Alost  (3)  et  de  châtelain  de 
Ninove.  Dans  les  registres  que  nous  avons  parcouru  aux 
Archives  du  royaume,  il  ne  porte  que  le  titre  de  châtelain 
d'Alost,  ainsi  que  son  fils.  Les  notes  que  nous  avons  re- 
cueillies mentionnent  comme  contemporain  de  Jean,  fils  de 
Josse,  et  par  conséquent  de  notre  chroniqueur,  un«  Simon 


»  trespas  de  monsieur  le  chastellain  d'Alost,  son  père,  succéda  le  manoir  et 
»  terre  de  Popperode,  contenant  xviij  bonniers  de  terre,  etc.  » 

«  De  monsieur  le  chastellain,  qui,  par  le  trespas  de  monsieur  son  père, 
»  tient  les  prisons  d'Alost  avoecques  plusieurs  beaux  drois,  prouffit  et  émo- 
»  lumens,  etc. 

»  Dudit  messire  Josse  Thollin,  chastellain  d'Alost,  qui,  par  le  trespas  feu 
»  monsieur  son  père,  tient  en  fief  de  Monseigneur  le  mayerie  des  parodies 
»  d'Hofstaden  et  de  Inpe,  avec  les  prouifis  et  émolumens  qui  y  appartiennent. 

»  Dudit  monsieur  le  chastellain,  qui  samblablement  par  le  trespas  de 
»  Monseigneur  sondit  père,  tient  en  fief  de  Monseigneur  le  seignorie  nommée 
»  Heechout,  gisant  en  laditte  peiroische  d'Hofstaden,  avecques  toutte  justiche 
»  haulle,  moïenne  et  basse.  »  (Compte  en  rouleau  des  reliefs  des  fiefs  d'Alost, 
de  la  rennenghe  1407  à  la  rennenghe  1409,  n°  2282,  aux  Archives  du 
royaume). 

(1)  Compte  en  rouleau  n°  2305,  ibidem. 

(2)  Tous  les  manuscrits  et  livres  que  nous  avons  consultés  pour  la  généa- 
logie des  Tollin  ne  donnent  aucun  renseignement  sur  les  branches  cadettes 
de  cette  famille  du  XIVe  et  du  commencement  du  XVe.  Voy.  les  recueils 
conservés  aux  Archives  héraldiques  du  ministère  des  affaires  étrangères,  et 
cotés  n°s  1,  t.  I",  f«  5;  n<>  5,  t.  VII,  et  n<>  15,  t.  Il,  f°  87;  —  Schotel,  Tollens 
en  zijn  lijd;  Tiel,  1860,  p.  389;  —  et  Histoire  de  la  maison  de  Schoutheele; 
Saint-Nicolas,  1861;  p.  76. 

(3)  Ce  titre  est  donné  à  Jean,  son  petit-fils,  dans  les  registres  n°  1067, 
2e  partie,  f°  1°  v°,  et  n°  1070,  f°  xv  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Ar- 
chives du  royaume. 


—  267  — 

«Tollin,  alias  de  Borchgrave,  »  dit  le  document  (î),  ce  qui 
signifie  Simon  Tollin,  ou  le  Châtelain,  En  admettant  que 
Jean  Tollin,  cité  par  Marius  Voet  comme  existant  encore 
en  1355,  soit  le  père  de  Philippe,  ce  qui  est  hors  de 
doute,  il  faudrait,  pour  établir  l'ascendance  de  George 
Chastellain,  supposer  que  son  père  Jean  était  un  autre  fils 
de  ce  Jean  Tollin,  et  qu'en  qualité  de  cadet  il  a  pris  le 
nom  de  Chastellain  ou  le  Chastellain  comme  étant  pelit-fils 
d'un  seigneur  ayant  ce  titre. 

Tout  cela,  nous  dira-t-on,  est  assez  hypothétique.  Nous 
ferons  de  nouveau  remarquer  que  nous  n'avons  pas  décou- 
vert la  moindre  trace  d'une  famille  Chastelain;  que  dans  la 
vicomte  d'Alost,  nous  ne  trouvons  aucune  autre  famille 
possédant  en  propriété,  comme  celle  de  Tollin,  un  titre 
de  châtelain  transmissible,  inaliénable,  qui  n'appartient 
qu'aux  aînés;  enfin,  ce  qui  est  très-important  dans  la  ques- 
tion, que  les  armoiries  des  Tollin,  telles  que  les  analyse 
Marius  Voet  (2),  sont  composées  d'un  écu  de  sable,  à  la  fasce 
d'argent  à  trois  merlettes  de  même  en  chef,  et  que  l'écusson 
de  George  Chastelain  est  «  également  de  sable  à  une  fasce 
»  d'argent,  »  ce  qu'affirme  Simon  Leboucq,  dans  son  Histoire 
ecclésiastique  de  la  ville  et  comté  de  Valentienne  (3),  écrite 
en  1650,  alors  qu'existait  encore  l'épitaphe   du  célèbre 


(1)  Registre  n°  1070,  cité,  f°  liij  r°.  Il  possédait,  en  1473,  à  Aspelaer,  un 
arrière-fief,  relevant  de  la  baronnie  de  Boulers. 

(2)  Un  des  recueils  (n°  15)  cités  plus  haut  en  note,  donne  les  mêmes  ar- 
moiries à  la  famille  Tollin,  sauf  que  la  fasce  y  est  chargée,  en  abîme,  d'un 
écu  d'azur  au  lion  d'or,  à  la  bordure  componnée  d'argent  et  de  gueules  de 
douze  pièces.  Ces  dernières  armes  sont  celles  des  Popperode,  famille  qui 
s'éteignit  aux  XIVe  siècle,  et  dont  la  dernière  héritière,  Elisabeth,  fille  de 
Gilbert,  épousa  Jean  Tollin,  vers  1340.  Voy.  VHisloire  de  la  maison  de 
Schoutheele,  citée. 

(3)  P.  47.  Elle  a  été  publiée  il  y  a  quelques  années  par  Mr  Arthur  Diis-aux. 
L'écusson  de  Chastellain  est  dessiné  dans  le  manuscrit  n°  19103,  f«  25,  de  la 
Bibliothèque  de  Bourgogne,  qui  renferme  des  épitaphes  de  plusieurs  églises 
de  Valenciennes,  recueillies  au  XVIIe  siècle. 


—  268  — 

écrivain  (î).  Nous  jugeons  inutile  de  nous  appesantir  sur 
la  suppression  ou  l'addition  par  les  cadets  au  moyen-âge 
de  certaines  pièces  dans  les  armoiries  patrimoniales  :  cette 
coutume  est  assez  connue. 

George  Chastellain  se  dit  issu  des  maisons  de  Gavre  et 
de  Masmines  :  ce  dernier  nom,  avons-nous  dit,  est  même 
accolé  une  fois  au  sien  dans  un  document  de  1460.  Il 
semblerait  d'après  cela  que  George  appartiendrait  à  celte 
puissante  famille,  qui  possédait  de  grands  fiefs  dans  les 
châtellenies  d'Alost  et  de  Termonde,  et  descendait  des  Sot- 
teghem.  Un  Jean  de  Masmines,  chevalier,  se  déshérita 
en  1396  de  la  terre  et  seigneurie  de  Calkene  et  Welteren, 
pour  la  donner  à  son  fils  Daniel,  à  l'occasion  de  son  ma- 
riage (2).  En  1399,  Louis  de  Masmines  relève  un  fief  appelé  ^ 
Overmeere  et  Vutberghinne,  qui  lui  était  échu  par  la  mort 
de  messire  Jean,  chevalier,  son  père.  Jean  de  Masmines 
étant  mort  antérieurement  à  1405  (3),  date  de  naissance 
de  George  Chastellain,  et  celui-ci  ne  saurait  être  son  fils. 
A  cette  époque,  nous  n'avons  trouvé  aucun  autre  seigneur 
de  cette  famille  qui  porte  le  prénom  de  Jean. 

Au  résumé,  nous  sommes  d'avis  que  le  chroniqueur  des- 
cend du  côté  paternel  des  châtelains  d'Alost  appelés  Tollin, 
et  que  sa  mère  appartenait  à  la  famille  de  Masmines.  Espé- 
rons que  d'autres  partageront  notre  opinion ,  et  que  de 
nouvelles  découvertes  viendront  la  confirmer  d'une  manière 
authentique. 

George  Chastellain  était  donc  d'extraction  noble,  et  les 
documents  contemporains  le   qualifient  d'écuyer.  C'est  à 


(1)  Registre  n<>  14555  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Ibidem. 

(3)  Cette  date  s'établit  d'après  répitaphe  :  on  y  lit  qu'il  est  mort  le 
20  mars  1474,  à  l'âge  de  soixante-dix  ans  accomplis;  mais  comme  il  faut 
changer  le  style  de  l'année,  qui  en  Hainaut  commençait  aux  Pâques,  ce  que 
personne  n'a  encore  fait  ohserver,  il  s'ensuit  que  Chastellain  est  né  au  com- 
mencement de  l'année  1405. 


—  269  — 

Tannée  1434  que  ceux-ci  font  pour  la  première  fois  men- 
tion de  lui.  Il  servait  alors  dans  l'armée  de  Philippe  le  Bon  : 
ce  prince  lui  fait  donner,  par  lettres  patentes  daîées  de 
Lille,  le  50  avril,  une  somme  de  90  francs  pour  les  «  bons 
»et  agréables  services  »  qu'il  en  avait  reçus  (î). 

Plus  de  dix  ans  s'écoulent  ensuite  sans  renseignements 
nouveaux  sur  la  personne  de  Chastellain.  En  1445,  il  est 
attaché  à  la  maison  du  célèbre  Pierre  de  Brezé,  seigneur  de 
la  Varenne  et  sénéchal  de  Poitou,  alors  en  grande  faveur 
auprès  du  roi  de  France  Charles  VII,  dont  il  était  l'un  des 
conseillers  intimes.  Olivier  de  la  Marche  donne  erronément 
à  ce  seigneur  le  nom  de  Jean  (2);  il  en  fait  l'éloge  suivant  : 
«  gentil  chevalier,  honnorable  et  le  plus  plaisant  et  gracieux 
»  parleur  que  Ton  sceust  nulle  part,  sage  et  grand  entre- 
»  preneur.  »  Celte  particularité  de  la  vie  de  Chastellain  est 
consignée  dans  un  compte  qui  s'étend  du  1er  avril  1444 
au  51  mars  1445  (n.  st.).  On  y  lit  que  George  vint  avec 
son  maître  auprès  de  Philippe  le  Bon,  et  que  ce  prince  fit 
don  à  l'écuyer  du  gentilhomme  français,  d'une  somme 
de  48  livres  de  Flandre,  pour  acheter  un  cheval  (5).  Dans 
le  courant  de  l'année  1446,  Chastellain  est  chargé  par  le 
sénéchal  d'un  message  pour  le  duc  de  Bourgogne  qu'il 
trouve  à  Gand,  où  il  séjourne  pendant  quelques  semai- 
nes, en  attendant  la  réponse  du  prince  aux  dépêches  dont 


(1)  «  A  George  Chastellain,  escuïer,  auquel  Monseigneur,  pour  les  bons  et 
•>  agréables  services  qu'il  lui  a  faiz  en  ses  armées  et  autres  manières,  et  espère 
»  que  fera  encores,  a  donné  de  sa  grâce  espécial,  pour  une  foiz,  la  somme 
»  de  iiijxxx  frans,  monnoye  roïal,  comme  appert  par  mandement  de  Mondit- 
»  seigneur,  donné  en  sa  ville  de  Lille ,  le  derrenier  jour  d'avril  mil  cccc 
»xxxiiij.  «(Registre  n°  F.  124,  f°  cxix  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux 
Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille  ) 

(2)  Mémoires;  Bruxelles,  1G1G;  p.  238. 

(3)  «  A  George  le  Chastelain,  escuïer,  serviteur  de  Monseigneur  le  séneschal 
»  de  Poitou,  pour  don  à  lui  fait  par  Monditseigneur,  pour  avoir  et  acheter 
»  ung  cheval  quant  il  a  esté  devers  lui  avec  sondit  maistrc,  la  somme  de 
»  xlviij  livres.  »  (Registre  n°  F.  139,  f°  ijcj  r°,  ibidem.) 

H.  «0 


—  270  — 

il  était  porteur.  Philippe  le  Bon  le  gratifie  encore  à  cette 
occasion  de  100  livres  pour  le  défrayer  de  ses  dépenses  (j). 
C'est  très-peu  de  temps  après  que  Chaslelain  quitte  le  ser- 
vice de  Pierre  de  Brezé  pour  celui  de  son  souverain  naturel, 
qui  l'admet  à  faire  partie  de  sa  maison  en  qualité  d'écuyer 
paunelier;  nous  savons  qu'il  accompagna  le  duc  de  Bour- 
gogne, au  mois  d'avril  144-6,  à  Arras  (2),  où  ce  prince 
se  rendit  pour  assister  au  duel  entre  Galiot  de  Ballasin, 
noble  castillan,  serviteur  du  duc  de  Milan,  et  Philippe, 
seigneur  de  Ternant,  chevalier  de  la  Toison  d'or,  conseiller 
et  chambellan  de  Philippe  le  Bon,  gentilhomme  fameux 
par  ses  exploits  de  chevalerie.  Olivier  de  la  Marche  nous 
a  laissé  de  ce  duel  une  narration  détaillée.  Mathieu  de 
Coussy,  autre  chroniqueur  du  temps,  en  parle  aussi  assez 
longuement  dans  ses  écrits. 

Le  duc  de  Bourgogne  envoya  George  Chaslellain,  à  la 
fin  du  mois  de  septembre  de  celte  même  année  1446,  à  la 
cour  de  France,  pour  aplanir  quelques  difficultés  qui 
s'étaient  élevées  entre  lui  et  le  roi  Charles  VII,  à  raison 
de  certains  faits  dans  lesquels  leurs  droits  réciproques 
n'avaient  pas  été  respectés.  Ce  voyage  dura  six  semaines, 


(i)«  A  George  le  Chastclain,  escuïer,  serviteur  de  monseigneur  de  la  Va- 
»  renne,  séneschal  do  Poytou,  pour  don  quant  il  a  naguères  esté  devant 
»  Monseigneur  à  Gand,  pour  certaines  choses  et  matières  secrètes,  dont  il 
»  ne  veull  autre  déclaracion  estre  faicle  :  Ix  livres.  »  (Registre  n°  F.  140, 
fo  jx"viij  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  département  du 
Nord,  à  Lille.)  Le  mandement  est  daté  de  Lille,  le  29  mars  1446  (n.  st.). 

«  A  George  le  Chaslellain,  escuïer,  serviteur  du  seigneur  de  la  Varenne, 
»  séncschal  de  Poytou,  pour  don  pour  lui  aitlier  à  deffrayer  de  la  ville  de 
»  Gand,  où  il  a  esté  devers  Monseigneur,  de  par  sondit  maislrc,  auquel  lieu 
»  il  a  séjourné  par  aucun  temps  en  attendant  la  response  de  certains  affaires 
»  pour  lesquels  il  y  estoit  venu  dont  Monseigneur  ne  veult  autre  déclaracion 
»  estre  faicle  :  xl  livres.  »  (Ibidem,  f°  ixxxxvj  r°.) 

(2)  «  A  George  le  Chastclain,  escuïer,  pour  don  pour  lui  aidier  à  deffraïer 
»  de  ladiclc  ville  de  Lille  au  parlement  de  Monseigneur  dudil  lieu  pour  aler 
»  aux  armes  de  monseigneur  de  Ternant  à  Arras  :  vii.j  livres.  »  (Registre 
n°  F.  344,  f°  ixxxvj  v°,  ibidem.) 


—  271  — 

c'est-à-dire  jusqu'au  15  novembre  (i).  Il  s'agit  vraisembla- 
blement encore  du  même  voyage  dans  un  autre  passage  du 
compte  où  celle  particularité  est  mentionnée,  et  où  il  est 
dit  que  Chastellain  reçut  du  duc  une  gratification  de  32  li- 
vres pour  les  frais  qu'il  avait  «souslenu  par  certaine  grande 
«espace  de  temps,  »  en  séjournant  par  ordre  du  prince  à 
Bruxelles  et  ailleurs,  et  aussi  pour  les  dépenses  que  lui 
avaient  occasionnées  la  mission  dont  il  était  chargé  auprès 
du  roi  de  France  (s). 

Le  20  janvier  1447,  Chastellain  est  de  nouveau  envoyé  à 
la  cour  de  Charles  VII,  et  ne  fut  de  retour  que  le  22  mars; 
les  motifs  de  ce  voyage  nous  sont  inconnus  (3).  Quelques 
semaines  après,  Philippe  le  Bon  fait  don  à  Chastellain 
d'une  somme  de  20  livres,  —  ce  sont  toujours  des  livres 
de  Flandre  dont  il  est  ici  question,  —  pour  payer  les  dettes 
qu'il  avait  contractées  à  Bruges,  et  le  mettre  en  état  de  se 


(1)«  A  George  le  Chastelain,  escuïer  panetier  de  Monseigneur,  la  somme 
»  de  cviij  frans  demy,  pour  ung  voïage  par  lui  fait  par  le  commandement  et 
»  ordonnance  de  Monditseigneur  devers  le  roy  pour  certaines  choses  touchans 
>»  le  fait  de  la  terre  de  Cousy  et  conté  de  Tonnoire,  et  aussy  le  adjournement 
»  d'aucuns  ses  vassaulx  et  féaulx  de  Picardie,  qui  avoient  esté  adjournez  en 
»  personne  à  la  court  de  parlement,  à  Paris,  contre  ung  appelle  Dimenche  de 
»  Court»  ouquel  voïage  il  vacqua  depuis  le  xxvije  jour  de  septembre  Tan 
»  mil  cccc  xlvj  jusque  au  xve  jour  du  mois  de  novembre  enssuivant  »  (Registre 
n°  F.  344  cité,  f°  lxxvij  v°.) 

(2)  «  A  George  le  Chastelain,  escuïer  pannetier  de  Monseigneur,  pour  don 
»  par  Mondilseigneur  à  lui  fait  pour  lui  aidier  à  deffraïer  des  frais  et  despens 
»  qu'il  lui  a  convenu  soustenir  par  certaine  grande  espace  de  temps,  qu'il  a 
»  esté  devers  Mondilseigneur  en  son  service  en  la  ville  de  Bruxelles  et  ailleurs, 
»  et  aussi  pour  lui  aidier  à  supporter  les  despens  qu'il  luy  conviendra  sous- 
»  tenir  en  certain  voïage  qu'il  fait  de  ladicte  ville  de  Bruxelles,  devers  le  roy 
»  pour  aucuns  affaires  dont  Monseigneur  ne  veull  autre  declaracion  estrc 
«faicte  :  xxxij    livres.  »  {Ibidem,  1°  ixxxxij  r°.) 

(3)  «  A  George  Chastelain,  etc.,  la  somme  de  vjxxiiij  frans,  pour  lxij  jours 
»  entiers,  commenchans  le  xxe  jour  de  janvier  l'an  m  iiijc  xlvj,  qu'il  a  vaquiez 
»  à  estre  alez  de  la  ville  de  Gand,  par  le  commandement  et  ordonnance  de 
»  Monseigneur  par-devers  le  roy,  noslre  sire,  pour  aucunes  matières  touchans 
m  Mondilseigneur  et  ses  subgez,  dont  il  ne  veult  cy  autre  declaracion  estrc 
»  faicte,  au  pris  de  ij  frans  par  jour.  «(Registre  n°  F.  141,  f°  lxxviij  r°,  ibidem.) 


—   272  — 

rendre  à  Gand,  au  mois  de  mai  (»).  Puis  le  fidèle  écuyer 
pannetier  accompagne  le  seigneur  de  Ternant,  chargé  par 
son  souverain  d'aller  apaiser  la  querelle  qui  s'était  élevée 
entre  le  duc  de  Clèves  et  l'archevêque  de  Cologne  :  il  reçut 
24  livres  à  celte  occasion  (2).  A  peine  revenu,  il  tombe 
assez  gravement  malade  à  Bruxelles,  et  le  duc  le  gratifie 
encore  d'une  somme  de  56  livres,  pour  les  frais  que  cette 
maladie  lui  cause  (3). 

Au  mois  de  septembre  ou  octobre  1448,  notre  écuyer, 
dont  Philippe  le  Bon  appréciait  grandement  le  mérite,  et 
qui  avait  suivi  la  cour  à  Hesdin,  se  rend  en  Bourgogne 
toujours  en  compagnie  du  seigneur  de  Ternant  (4).  Lé 
compte  de  l'année  1450  renseigne  un  grand  nombre  de 
gratifications  faites  par  le  duc  à  George  Chaslellain  :  il 
reçoit  dans  le  courant  du  second  trimestre  36  livres  pour 
payer  ses  dettes  et  s'entretenir  pendant  quelque  temps  au 
service  du  prince  (s);  au  mois  de  juillet,  24  livres  pour  le 


(1)  «  A  George  le  Chastelain,  elc.,  pour  don  à  lui  fait  de  par  Monseigneur 
»  pour  soy  deffraïer  de  ladicle  ville  de  Bruges  et  aler  à  Gand  ou  mois  de  mai  : 
»  xx  livres.  «(Registre  n°  F.  141,  cilé,  f°  viijxxvj  v°,  de  la  chambre  des 
comptes,  aux  Archives  du  département  du  Nord,  a  Lille  ) 

(2)  «<  A  George  Chaslelain,  etc.,  pour  don  à  lui  fait  de  par  Monseigneur, 
»  pour  lui  aidier  à  deffraïer  de  la  ville  de  Bruges  et  aler  en  la  compagnie  de 
»  monseigneur  de  Ternant  en  ambassade  devers  monseigneur  le  duc  de  Clèves 
»  et  devers  monseigneur  de  Couloingne  pour  le  discord  eslant  enlre  eulx  : 
»  xxiiij  livres.  »  [Ibidem,  f°  viijxxviij  r°.)  Olivier  de  la  Marche  fut  aussi  de 
ce  voyage.  Voy.  ses  Mémoires;  éd.  de  Bruxelles,  161  G;  p.  27G. 

(3)  «  A  George  Chaslelain,  etc.,  pour  don  à  lui  fait  par  Monseigneur,  pour 
»>  lui  aidier  à  faire  garir  d'une  maladie  qui  l'a  longtemps  détenu  en  la  ville  de 
»  Bruxelles  :  xxxij  livres.  »  (Ibidem,  f°  viijxxx  v°.) 

(4)  «  A  George  le  Chaslellain,  etc.,  pour  don  à  luy  fait  pour  le  deffroyer 
»>  de  la  ville  de  Hesdin  et  pour  en  aller  en  Bourgoingne  avec  monseigneur  de 
»  Ternant  :  xix  livres.  »  (Registre  n°  F.  144,  f°  vjxx  r°,  ibidem.) 

(5)  «  A  George  Chastelain,  pour  don  à  lui  fait  pour  lui  aidier  à  deffroïer 
»>  au  derrenier  parlement  de  Monseigneur  de  la  ville  «le  Bruxelles,  et  auss 
»  pour  lui  aidier  a  acquiclicr  de  ses  dcblcs,  et  pour  lui  aidier  a  cnfrcle- 
»»nir  par  aucun  temps  en  son  service  :  xxxvj  livres.  «(Registre  n"  F.  146, 
f"  iij<-  ix  v°,  ibidem.  ) 


—  275  — 

défrayer  d'un  voyage  de  Bruges  à  Bruxelles,  et  aussi  a  pour 
»  lui  aidier  à  entretenir  plus  honneslement  »  (t);  un  peu  plus 
tard,  une  somme  de  16  livres  «  en  considération  de  ce  qu'il 
»  n'est  point  compté  à  gaiges  à  l'oslel  »  (2);  vers  la  même 
époque,  24   livres  encore  pour  ses  dépenses  en  accom- 
pagnant, au  mois  d'octobre,  le  duc  de  Bourgogne  de  Hesdin 
à  Lille  et  à  Bruxelles  (3);  enfin  dans  le  courant  de  novem- 
bre, une  semblable  somme  pour  les  frais  d'un  voyage  qu'il 
avait  fait  dans  le  comté  de  Hainaut  (4),  «  pour  aucunes 
choses  touchant  son  intérêt  et  avancement.  »  George  Chas- 
tellain  avait  donc  quelque  affaire  à  traiter  dans  ce  pays. 
Faut-il  placer  son  mariage  à  celte  époque?  il  avait  alors 
quarante-six  ans  environ,  ou   doit-on   le  reculer  encore; 
c'est  ce  qu'il  est  difficile  de  décider  en  l'absence  d'un  do- 
cument positif  :  il  ne  faut  toutefois  pas  perdre  de  vue  que 
son  fils  Gautier,  doyen  de  l'église  collégiale  de  Saint-Pierre, 
à  Leuze,  vivait  encore  en  1524  (s). 


(1)  «  A  George  Chastelain,  etc.,  pour  don  à  lui  fait  pour  lui  aidier  à  deffroyer 
»  du  partement  de  la  ville  de  Bruges,  et  d'ilec  aler  en  la  ville  de  Bruxelles, 
»  et  aussi  pour  lui  aidier  à  entretenir  plus  honnestement  en  son  scrviee  : 
»  xxiiij  livres.  »  (Begistre  n°  F.  146  cité,  f°  ijc  iiijxxix  r°.) 

(2)  «  A  George  le  Chastellain,  escuïer  tranchant  de  Monseigneur,  que  icellui 
»  seigneur  lui  a  de  sa  grâce  donné  pour  une  fois  pour  considéracion  de  ce 
»  qu'il  n'est  point  compté  à  gaiges  en  l'oslel  d'icellui  seigneur  :  xvj  li- 
»  vres.  »  (Ibidem,  f°  iijc  xj  v°.) 

C'est  évidemment  par  erreur  que  le  copiste  du  compte  donne  ici,  ainsi 
que  dans  les  notes  1  et  2  de  la  p.  274,  à  G.  Chastellain  le  titre  d'écuyer 
tranchant. 

(5)  «  Audit  George  le  Chastellain,  etc.,  pour  lui  aidier  à  acquicter  de  ses 
»  debtes  et  lui  aidier  à  deffroyer  au  partement  de  Monseigneur  de  la  ville  de 
»  Hesdin,  pour  aler  à  Lille  et  à  Bruxelles  ou  mois  d'octobre  l'an  mil  cccc  1,  pour 
»  considéracion  des  services  qu'il  lui  a  fais  et  aussi  de  ce  qu'il  n'a  eu  aucuns 
»  gaiges  ou  ordonnance  de  Monditseigneur  :  xxiiij  livres.  ^(Ibidem,  f°  iijcxij  r°.) 

(4)  «  A  George  Chastellain,  etc.,  pour  don  à  lui  fait  pour  lui  aidier  à 
»  deffroïer  de  certain  voïaige  qu'il  a  nagaires  fait  de  la  ville  de  Lille  es  pais  et 
»  conté  de  Haynnau,  pour  aucunes  choses  touchant  son  bien  et  avancement  : 
»  xxiiij  livres.  »  (Ibidem,  f°  iij«  v  v°.) 

(o)  Voy.  §  17.  On  lit  encore  dans  un  volume  intitulé  :  Revenus  et  dépenses 


—  274  — 

Continuons  l'analyse  des  extraits  de  comptes  où  il  est 
parlé  de  Chastellain.  Il  résulte  d'une  ordonnance  de  paye- 
ment du  duc,  datée  du  17  mars  1451  (n.  st.),  que  ce  prince 
avait  envoyé  de  Bruxelles  George,  faire  un  petit  voyage  se- 
cret «  en  certains  lieux,  pour  aucunes  besoignes  et  affaires,» 
dont  le  comptable  dit  que  Monseigneur  «  ne  veult  aullre  dé- 
»  claracion  estre  faicte  (i).  »  Chastellain  reçut  encore  12  li- 
vres, «  en  considéracion  de  ce  qu'il  n'a  aucune  retenue  ne 
»  ordonnance  de  gaiges  en  l'ostel  (2).  » 

En  1454,  Philippe  le  Bon  se  rendit  à  Neversoù  il  eut  une 
entrevue  avec  le  duc  d'Orléans  à  propos  de  la  croisade  qu'il 
voulait  entreprendre  et  du  mariage  du  comte  de  Charolais,* 
son  fils  (3).  George  Chastellain  et  Olivier  de  la  Marche  (4) 
étaient  du  voyage,  et  ce  furent  eux  qui  organisèrent  la  re- 
présentation des  Mystères  que  l'on  joua  devant  les  prin- 
ces (s).  Chastellain  continue  à  ne  pas  figurer  sur  les  écrous 


de  Charles-Quint  de  1520  à  1530,  aux  Archives  du  royaume,  au  f°  ij°  lxxx  : 
«  A  mcssire  Gaullhier  Chastellain,  de  Leuz,  par  lettres  du  xvjme  de  sep- 
»  lemhre  [xvc]  xxiiij,  pour  faire  grosser  une  cronicque  faicte  par  son  père  : 
»  vj*x  livres.  » 

(1)«  A  George  le  Chastellain,  ctc  ,  la  somme  de  vj  livres  iiij  solz,  pour 
»  certain  voiaige  qu'il  a  fait  par  le  commandement  et  ordonnance  de  Monsei- 
«tgnenr  de  la  ville  de  Bruxelles  en  certains  lieux,  pour  aucunes  hesongnes  et 
»  affaires  dont  Monseigneur  ne  veult  autre  déclaracion  estre  faicte,  ouquel 
<>  voiaige  il  certiffye  et  nffern;e  en  sa  conscience  avoir  vacqué  iiij  jours.  » 
(Registre  n°  F.  147,  f°  vjxxvij  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  département  du  Nord,  à  Lille.) 

(2)  Ibidem,  f°  iijc  ix  r°. 

(3)  De  Barante,  Histoire  des  Ducs  de  Bourgogne  (éd.  Gachard),  t.  Il,  p.  126. 

(4)  Voy.  de  Ladorde,  Les  Ducs  de  Bourgogne,  Preuves,  tome  1er,  p.  417, 
n"  1502.  Olivier  de  la  Marche  avait  environ  vingt-deux  ans  de  moins  que 
Chastellain.  Il  fait  de  ce  dernier  dans  ses  Mémoires  (éd.  de  Bruxelles,  161  G; 
p.  HO),  le  plus  magnifique  éloge  en  ces  termes  : 

«  Ce  très-vertueux  escuyer  George  Chastelain,  mon  père  en  doctrine,  mon 
»  maistre  en  science  et  mon  singulier  amy,  lequel  seul  je  puis  a  ce  jour 
«nommer  et  escrire  la  perle  et  l'cstoillc  de  tous  les  historiographes  qui 
»  de  mon  temps  ny  de  piéca  ayent  mis  plume,  encre,  ne  papier  en  labeur 
»  ou  en  œuvre.  » 

(5)  «  A  George  Chastellain, 'pour  convertir  et  emploler  en  certains  habille- 


—  275  — 

de  l'hôtel  du  duc  de  Bourgogne,  et  à  recevoir  des  gratifica- 
tions pour  le  défrayer  des  dépenses  qu'il  est  obligé  de  faire 
en  accompagnant  Philippe  à  iNevers  (i)  à  Chàlons  (2),  à 
Dijon,  au  château  de  Rouvre  (3),  à  Salins  (4),  etc.,  et  pour 
revenir  en  Flandre  (5).  Toutes  ces  libéralités  du  duc  furent 
payées  par  mandement  daté  du  7  avril  1455,  après  Pâ- 
ques (6).  Dans  le  courant  de  cette  même  année,  notre 
chroniqueur  touche  plusieurs  autres  sommes,  par  man- 
dements du  9  juillet  et  du  5  août,  pour  des  dépenses  de 
voyages  faits  à  la  suite  du  prince  de  Bruges  à  Lille  (7),  et 
en  se  rendant  par  ses  ordres  de  Louvain  à  Valenciennes, 
«  pour  besongnier  en  aucunes  choses  secrètes  (s).  » 


mens  pour  aucuns  jeux  que  Monseigneur  a  fait  jouer  devant  luy  en  la  ville  de 
Nevers  :  xiij  frans  ix  gros  royaux.  »  (Registre  n°  F.  149,  f°  ijc  xxxvij  v°,  de  la 
chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille.)  — 
Voy.  aussi  de  Laborde,  loc.  cit.,  p.  417,  n°  1500. 

(1)  «  Audit  George  Chastellain,  pour  don  à  lui  fait  par  Monseigneur,  pour 
soy  aidier  à  deffraïer  de  ladicte  ville  de  Nevers  :  xij  frans  royaux.  »  (Regislre 
n°  F.  149  cité,  f°  ijc  xxxviij  r°,  ibidem.) 

(2)  «  Audit  George  Chastelain,  pour  don  encores  pour  lui  deffraier  de  la- 
»  dicte  ville  de  Chalon  :  xvj  frans  demi  royaulx.  »  (Ibidem,  f°  ijc  xxxix  r°.)  — 
Voy.  aussi  de  Laborde,  loc.  cit.,  p.  418,  n°  1510. 

(3)  «  Audit  George  Chastellain,  pour  don  à  lui  encores  fait  pour  lui  aidier 
>»  ù  deffraïer  de  la  ville  de  Dijon  au  parlement  de  Monseigneur  d'ilec  et  aler 
»  avec  lui  en  son  chastel  à  Rouvre  :  xij  frans  royaux.  »  (Ibidem,  f°  ijc  xl  va.) 

(4)  «  Audit  George  Chastelain,  pour  don  à  lui  fait  par  Monseigneur,  pour 
»  soy  deffraïer  de  la  ville  de  Dijon  et  aler  à  Salins  :  xxij  frans  royaux.  » 
(Ibidem,  f°  ijc  xij  r°.) 

(5  et  6)  «  A  George  Chastellain,  etc.,  par  don  pour  lui  deffraïer  de  la  ville 
»  de  Dijon  et  venir  avec  Monseigneur  en  ses  pays  de  Flandres  et  autres  de 
»  par-deçà  :  xxij  frans  royaux.  »  (Regislre  n°  F.  150,  f°  iijc  xxix  v°,  ibidem.) 

«  Audit  George  Chastellain,  pour  lui  aidier  à  deffraïer  de  la  ville  de  Lille  et 
»  aler  avec  Monseigneur  en  sa  ville  de  Rruges  :  xvj  livres.  »  (Ibidem,  f°  iijc 
xxxj  r°.) 

(7)  «  A  George  Chastellain,  etc.,  pour  lui  aidier  à  deffraïer  de  la  ville  de 
»  Bruges  au  parlement  de  Monseigneur  d'ilec  pour  aler  en  sa  ville  de  Lille: 
»  xij  livres.  »  (Ibidem,  f°  iijc  xj  vo.) 

(8)  «  A  George  Chastellain,  pour  lui  deffraïer  de  la  ville  de  Louvain  et  aler 
»  en  la  ville  de  Vallenchiennes  pour  ilec  besongnier  en  aucunes  choses  secrè- 
»  tes  pour  Monseigneur  :  xviij  livres.  »  (Ibidem,  f°  iijc  xlvij  v°.) 


—  276  — 

Les  comptes  de  la  recette  générale  des  finances  posté- 
rieures à  ces  dates,  qui  existent  aux  Archives  du  départe- 
ment du  Nord,  à  Lille,  renseignent  encore  trois  mentions  de 
George  Chastellain  :  elles  ont  été  publiées  par  Mr  le  comte 
de  Laborde  (i),  mais  nous  avons  jugé  utile  d'en  donner  de 
nouveaux  textes  plus  complets.  La  première  parle  d'un 
voyage  fait  par  Chastellain  en  France,  en  1459  (2),  pour  les 
affaires  du  duc;  la  deuxième  nous  apprend  qu'il  fut  malade 
vers  la  fin  de  l'année  1460  ou  au  commencement  de  1461, 
et  que,  mandé  antérieurement  au  22  mars  de  cette  der- 
nière année,  par  Philippe  le  Bon  à  Bruxelles,  il  accompagna 
ce  prince  à  Gand  (s).  La  dernière  particularité  relative  à 
notre  chroniqueur  et  consignée  dans  la  catégorie  des 
comptes  d'où  nous  avons  extrait  tout  ce  qui  précède,  est 
une  gratification  que  Charles  le  Téméraire  fit  donner  au  ser- 
viteur de  George  Chastellain,  qui  avait  envoyé  à  ce  prince 
un  «  livret  »  de  sa  composition  sur  la  mort  du  duc,  son 
bienfaiteur  (4).  Il  y  a  tout  lieu  de  croire  qu'il  s'agit  ici  de 
Y  Éloge  du  bon  duc  Philippe,  imprimé  par  Buchon. 


(1)  Loc.  cil.,  p.  472,  no  1836;  p.  4-73,  n°  1844,  et  p.  497,  n°  1926. 

(2)  «  A  George  Chastellain,  escuïer  panelier  de  Monseigneur,  pour  reste 
•  d'un  voyage  par  lui  fait  en  France,  pour  les  besoingnes  et  affaires  de  Mon- 
»  ditseigneur  :  ex  livres  viij  s.  »  (Registre  n°  F.  346,  de  la  chambre  des  comp- 
tes, aux  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille.) 

(3)  «  A  George  Chastellain,  dit  de  Mamines,  croniqneur  de  Monseigneur, 
»  la  somme  de  xx  livres,  pour  don  ù  lui  fait  par  Monditseigneur,  en  consi- 
»  deracion  de  certaine  maladie  qui  lui  est  naguères  survenue  et  aussi  aidier 
»  à  deffraïer  de  ladicle  ville  de  Bruxelles,  et  s'en  retourner  avec  Mondit- 
»  seigneur  en  sa  ville  de  Gand;  pour  ce  par  sa  quiclance  faiclc  le  xxij«  jour 
>»  de  mars  [mil  iiijc]  lx  (1461,  n.  st  )  :  xx  livres  de  xl  gros.  »  (Registre 
u°   F.  \'JY>,  1°  ij,:   xxxiiij   r°,   ibidem.) 

(4)  «  A  Jehan  Chenebaut,  servilcur  de  George  Chaslclain,  la  somme  de 
»  lx  solz,  que  Monseigneur  lui  a  de  sa  grâce  donné  par  son  vin,  quant  il  lui 
»  a  nagaires  apporté  lui  en  sa  ville  de  Brouxelles,  ung  livret  venant  de  par 
»  sondil  maislre,  touchant  le  trespas  de  feu  de  très-noble  mémoire  monsei- 
» gneur  le  due  Phelippe,  que  Dieu  absoille;  pour  ce  par  sa  quiclance  l'aide 
»  !e  xi\(   jour  du  moi'- de  juillet.  »  (Registre  n°  F.  158,  f°  CC  ij  r",  ibidem.) 


—  277  — 

Nous  nous  sommes  étonné,  en  lisant  les  fragments  des 
Mémoires  de  Chaslelain  qui  ont  été  publiés  jusqu'ici,  de  n'y 
pas  trouver  le  récit  de  la  guerre  dite  du  Bien  public  (1465) 
et  de  la  bataille  de  Monllhéry  qui  en  fut  l'issue,  d'autant 
plus  que  le  vaillant  Pierre  de  Brezé  y  trouva  la  mort,  et 
que  Chastellain  s'occupe  volontiers  des  événements  aux- 
quels son  ancien  maître  est  mêlé. 

Le  grand  chroniqueur  obtint  de  Philippe  le  Bon,  par  let- 
tres patentes  datées  de  Louvain,  le  25  juin  1455  (î),  son 
logement  dans  l'hôtel  que  possédait  le  duc  de  Bourgogne  à 
Valenciennes  et  que  l'on  appelait  la  Salle-le-Comte,  pour 
s'y  livrer  entièrement  à  ses  travaux  littéraires,  ou  selon  les 
expressions  de  l'époque,  «  pour  mettre  par  escript  choses 
»  nouvelles  et  moralles,  aussi  mettre  en  fourme  par  manière 
»  de  cronique  fais  notables  dignes  de  mémoire  advenus  par 
»  chi-devant  et  qui  adviennent  et  puellent  souvantes  fois 
»  advenir.  »  Son  généreux  protecteur  lui  accorda  en  outre 
une  pension  de  36  sous  de  Flandre  par  jour  ou  657  livres 
par  an.  Cette  pension,  d'après  la  teneur  des  lettres  patentes, 
devait  être  payée  par  le  receveur  général  de  Hainaut,  mais 
on  en  chercherait  vainement  la  mention  dans  le  compte 
de  l'année  1456  (2).  C'est  le  receveur  des  domaines  de  la 


(1)  Nous  devons  faire  remarquer  que  l'ordre  donné  par  Philippe  le  Bon  à 
Paudiencier  de  délivrer  les  lettres  patentes  à  Chastellain,  sans  frais,  est  daté 
du  27.  Voici  cette  pièce  : 

«  Audiencier  de  nostre  chancellerie,  délivrez  franchement  à  George  le 
Chastellain  noz  lettres  patentes  par  lesquelles  luy  avons  accordé  sa  demoure 
en  nostre  hostel  de  la  Sale  en  Valenciennes,  et  avec  ce  prendre  et  avoir  de 
nous  xviij  solz,  de  ij  gros,  monnoie  de  Flandres,  par  jour,  tant  qu'il  nous 
plaira  pour  les  causes  contenues  et  déclairéez  en  nosdicles  lettres,  sans  pour 
le  droit  de  nostre  scel  d'icelles  prendre  ne  relever  de  luy  aucune  chose. 
Le  xxvijc  jour  de  juing  Tan  m.  cccc.  lv.  [Signé]  Phelippe.  »  (Collection  des 
acquits  des  comptes  du  grand  sceau,  aux  Archives  du  royaume.) 

(2)  «  A  Jeorge  Chastelain,  escuyer,  panelier  de  Monseigneur  le  duc  de  Bour- 
»  goigne,  auquel  a  esté  ordonné  par  mondit  très-redoublé  seigneur  et  son 
»  conseil,  de  prenre  et  avoir  sour  la  receple  générale  de  Haynnau,  xxxvj  solz 
»  pour  jour,  pour  considération  et  qu'il  est  tenus  de  mettre  par  escript  choses 


—  278  — 

Salle-le-Comte,  à  Valenciennes,  qui  fut  d'abord  chargé  de 
celle  dépense,  et  qui  renseigne  dans  ses  comptes  le  payement 
des  gages  de  George  Chastellain,  depuis  le  25  juin  1455 
jusqu'au  31  décembre  1456.  Pour  les  payements  qui  suivi- 
rent, à  partir  de  l'année  1457  (i),  il  faut  consulter  les  comp- 
tes de  la  recelle  générale  de  Hainaut  (2).  Philippe  le  Bon, 
par  mandement  du  15  mai  1461  (3),  confirma  le  chiffre 


»  nouvelles  et  moralles,  en  quoy  il  [esl]  expert  et  congnoissant,  aussi  mettre 
»  en  fourme  par  manière  de  cronicque  fais  notables  dignes  de  mémoire  adve- 
»  nus  par  chi-devanl  et  qui  adviennent  et  puellent  sou  ventes  fois  advenir;  et 
«pour  les  grans  charges  de  quoy  la  receple  généralle  de  Haynnau  estoit  lors 
»  cliargié,  aussi  que  madame  d'Eseaudœuvre  estoit  nouvellement  alée  de  vie* 
»  par  mort,  de  quoy  la  recepte  de  la  Salle  fu  deschargié  d'aucune  pencion  que 
»  ladicle  damme  avoit  sour  ycelle;  messeigneurs  des  finances  de  monseigneur 
»  le  duc  ont  ordonné  audit  Jeorge  prenre  sadicte  assignacion  sour  ladicte 
»  recopie  de  la  Salle,  et  à  celli  cause  le  receveur  d'icelle  a  payet  audit  George 
»  pour  ciiijxxx  jours,  commencions  le  xxve  jour  de  juing  mil  iiijc  lv  :  iijc 
»  xlij  livres. 

»  Audit  George,  pour  le  terme  d'un  an  commenchant  le  premier  jour  de 
«janvier  mil  iiijc  |v  [1456,  n.  st.]:  vjc  Ivij  livres.  »  (Registre  n°  V.  67,  compte 
de  1456,  f°  xxix  r°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives  du  départe- 
ment du  Nord,  à  Lille.)  Ces  articles  sont  biffés. 

(1)  Voici  l'extrait  de  ce  compte  dont  la  rédaction  diffère  du  compte  du 
receveur  de  Valenciennes  :  «  A  George  Chastellain,  escuïer  pannelier  de  mon- 
»  seigneur  le  duc,  auquel  xMonditseigneur  a  ordonné  tenir  sa  résidence  en  son 
»  hoslel  c'on  dist  la  Salle  en  Valenchiennes,  pour  mettre  par  escript  aucu- 
»  nés  choses  par  manière  de  cronicques,  fais  notables  dignes  de  mémoire 
«advenus  par  chi-devant  et  qui  adviennent  et  puent  souvenles  fois  advenir; 
»  Mondilseigneur  lui  a  ordonné  sur  la  recepte  généralle  de  Haynnau  prendre 
»  et  avoir  pour  chascun  jour  la  somme  de  xviij  solz,  du  pris  de  ij  gros, 
»  monnoie  de  Flandres,  tant  qu'il  lui  plaira,  etc.,  comme  appert  par  vidimus 
»  des  lettres  patentes  de  mondilseigneur  le  duc  sur  ce  octroïécs  audit  George, 
«données  a  Louvaing,  le  xxvc  jour  de  juing  [mil]  iiijc  lv,  etc.  «(Registre 
n°  II.  293,  compte  de  1457,  f°  Ixxvij  v°,  ibidem.) 

(2)  Ils  sont  classés  sous  le  n°  II.  293  des  registres  de  la  chambre  des 
comptes,  aux  Archives  du  département  du  Nord,  ù  Lille.  Le  compte  de  l'an- 
née 14-59-1460  existe  aux  Archives  du  royaume,  à  Bruxelles,  sous  le  n°  3196, 
de  la  chambre  des  comptes  :  le  payement  de  la  pension  de  Chastellain  y  est 
renseigné  au  f°  Ixij  v°. 

(5)  «  A  George  Chaslclaiu,  escuyer  et  panelier  de  monseigneur  le  duc  de 
»  Hourgongne,  auquel  a  esté  ordonné  par  Mondilseigneur  et  son  conseil  «le 
»  prenre  et  recevoir  sour  la  recepte  de  la  Salle  en  Valenciennes,  xxxvj  sol/ 


—  279  — 

de  la  pension  de  son  chroniqueur  à  36  sous  par  jour,  et  par 
un  aulre  mandement  du  2  mars  1463  (n.  st.),  ce  fut  de  nou- 
veau le  receveur  de  Valenciennes  qui  eut  mission  de  payer 
Chaslellain  (i)  jusqu'à  sa  mort,  dont  la  date  est  fixée  par 
ce  comptable  au  13  février  1474  (1475,  u.  st.)  (2).  A  ce 
propos  nous  ferons  observer  que  le  jour  du  décès  de  notre 
chroniqueur,  fixé  par  son  épitaphe  au  20  mars  1474 
(1475,  n.  st.),  ne  saurait  être  exact,  et  que  nous  croyons 
plus  volontiers  le  receveur  du  domaine  de  Valenciennes, 
qui  avait  intérêt  à  ne  pas  payer  un  seul  jour  de  gage  de 
plus,  puisque  la  chambre  des  comptes  n'admettait  aucune 
dépense  sans  preuve  et  sans  moyen  de  contrôle.  L'épitapbe 
de  Chaslellain  existait  dans  l'église  de  la  Salle-Ie-Comte,  à 
Valenciennes;  elle  est  rapportée  textuellement  par  Simon 
Leboucq  dans  son  Histoire  ecclésiasticque  de  la  ville  et 
comté  de  Valentienne  (3);  nous  devons  faire  remarquer  que 
l'historiographe  de  Philippe  le  Bon  y  est  qualifié  de  cheva- 
lier, titre  qui  lui  fut  conféré  avec  celui  tfindiciaire,  par 
Charles  le  Téméraire,  au  mois  de  mai  1473.  Le  fait  est 
rapporté  par  Jean  Molinet  dans  le  prologue  de  ses  Chro- 
niques, en  ces  termes  :  «  Sire  George  Chaslellain,  homme 


*>  pour  jour,  jusques  à  la  bonne  volenté  de  Monditseigneur,  pour  considéracion 
»  et  qu'il  est  tenu  de  mettre  par  escript  coses  nouvelles  et  moralles,  en  coy 
»  il  est  expert  et  congnoissans,  pour  mettre  en  fourme  de  cronicke  fais  no- 
»  tables  dignes  de  mémore,  qui  par  cy-devant  sont  avenus  et  qui  puellent 
»  journèlement  avenir,  etc.,  comme  plus  à  plain  appert  par  le  mandement 
»  scellée  du  séel  de  secret  le  xvc  jour  du  mois  de  may  mil  iiijc  Ixj.  »  (Regislre 
n°  V.  68,  compte  de  1461-1462,  f°  xxviij  r°,  cité  plus  bas.) 

(1)  Voy.  les  registres  nos  V.  68,  V.  69  et  V.  70,  de  la  chambre  des  comptes, 
aux  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille. 

(2)  «  A  messire  George  Chaslellain,  chevalier,  conseiller  de  mon  très- 
»  redoublé  et  souverain  seigneur  monseigneur  le  duc  de  Bourgoigne,  pour 
»  vjxxxvj  jours  à  commenchier  au  premier  jour  d'octobre  mil  iiijc  lxxiiij  et 
»  fenissanl  au  xiije  jour  du  mois  de  febvrier  prochain  enssuivant  mil  iiij,; 
>i  lxxiiij,  que  lors  termina  ledit  George  vie  par  mort.  »  (Registre  n°  V.  70, 
cité,  compte  de  1474-1475,  f°  xxxvj  r°  ) 

(3)  Voy.  aussi  le  n°  19105  de  la  Bibliothèque  de  Bourgogne,  f°  25  r°. 


—  280  — 

»  très-éloquent,  cler  d'esprit,  très-aigu  d'engin,  prompt  en 
»  trois  langages,  très-expert  orateur  et  le  non  pareil  en 

»  son  temps Pourquoi    très-illustre  prince  Charles  de 

»  Bourgogne,  regardant  la  fermosité  de  ses  mœurs,  la  sub- 
»  tililé  de  son  art,  le  veull  anoblir  en  ses  jours;  et  à  la 
»  célébration  et  solemnité  de  la  Thoison  d'or  en  Valen- 
«  tiennes,  lui  donna  ordre  de  chevalerie,  avec  tiltre  de 
»  indiciaire,  comme  celui  qui  démonstroit  par  escripture 
»  authentique  les  admirables  gestes  des  chevaliers  et  con- 
»  frères  de  l'ordre.  » 

George  Chastellain  ne  fut  pas,  croyons-nous,  le  premier 
écrivain  qui  obtint  le  titre  de  chroniqueur  ou  d'indiciaire, 
dont  se  qualifièrent  plus  tard  Molinet,  Jean  Lemaire,  Julien 
Fosselier,  Rémi  du  Puys,  Henri-Corneille  Agrippa,  etc.  (Voy. 
§§  1  et  67.)  En  effet,  nous  trouvons  cité  dans  le  courant 
des  années  1460  et  1461,  un  certain  Hugues  Tolins  ou 
de  Tolins,  prêtre,  qui  est  appelé  chroniqueur  de  Mon- 
seigneur (î),  et  que  Philippe  le  Bon  envoya  en  Bourgogne 
«  pour  enquérir  et  sçavoir,  tant  par  les  fondations  des 
»  églises,  comme  aullrement,  les  noms  des  rois  et  ducs 
»  qui  ont  esté  en  Bourgongne  le  temps  passé,  et  les  fon- 
»  dations  et  choses  par  eux  faictes  durant  leurs  vies,  afin 
»  d'icelles  rédiger  et  faire  chronique  (2).  »  Il  paraît  en  outre 
avoir  composé  par  ordre  du  duc  un  «  Martirologe  et  abrégié 
»  du  commencement  des  batailles  (3).  » 

Il  y  a  quelques  années,  nous  avons  été  assez  heureux 
pour  retrouver  les  lettres  patentes  originales,  datées  de 
Bruxelles,  le  14  janvier  1457  (n.  st.),  par  lesquelles  le  duc 


(1)«  A  muislre  Hugues  Tolins,  croniqucur  de  Monseigneur,  la  somme  de 
»  xij  livres,  pour  lui  aidicr  à  avoir  ung  cheval,  en  considéracion  des  services 
»  qui  lui  a  par  ci-devant  fais.  »  (Registre  n°  F.  155,  f»  ijc  Ij  v°,  de  la  chambre 
des  comptes,  aux  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille.) 

(2)  Peioinot,  De  l'ancienne  bibliothèque  des  ducs  de  Bourgogne,  p.  57. 

(5j  De  Ladoiidl,  les  Ducs  de  Bourgogne,  Preuves,  t.  1er,  p.  473,  n°  1842. 


—  281  — 

de  Bourgogne  confère  à  George  Ghastellain,  écuyer  et  pan- 
netier,  le  litre  de  conseiller,  avec  les  honneurs  et  privilèges 
qui  étaient  attachés  à  cette  dignité.  Nous  publions  le  texte 
de  cette  pièce. 

«  Phelippe,  elc.  A  tous  ceulx  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut. 
Savons  faisons  que  pour  la  bonne  et  notable  relacion  qui  faicte  nous  a  eslé 
de  la  personne  de  nostre  amé  et  féal  escuïer  et  pannelier  George  Chas!elain, 
et  de  ses  sens,  prudence,  discrécion  et  souffisance,  icelui  George  confions  à 
plain  de  ses  loyaulté,  preud'ommîe  et  bonne  diligence,  avons  retenu  et  rete- 
nons par  ces  présentes  en  nostre  conseillier  pour  nous  servir  d'ores  en  avant 
oudit  estât  de  conseillier  aux  honneurs,  drois,  préhéminences,  prérogatives, 
libertez,  franchises,  prouffiz,  émolumens  acouslumez  et  qui  y  appartiennent; 
sur  quoy  il  sera  tenu  de  faire  le  sèrement  à  ce  pertinent  es  mains  de  nostre 
très-cliier  et  féal  chevalier  et  chancelier  le  seigneur  d'Aulhume  que  commet- 
tons à  ce.  Si  donnons  en  mandement  à  nostredil  chancelier  que,  receu  dudil 
George  Chastelain  ledit  sèrement,  il  et  tous  autres  noz  gens  de  conseil  le 
appellent  et  évoquent  dès  lors  en  avant  à  nos  consaulx  et  à  la  consullacion 
et  expédicion  de  noz  besongnes  et  affaires  touchant  nous  et  noz  pais  et 
seigneuries,  et  d'icelui  estât  de  conseillier,  ensemble  des  honneurs,  drois, 
préhéminences,  prérogatives,  libertez,  franchises,  prouffiz  et  émolumens 
dessusdiz,  ilz  et  tous  autres  cui  ce  regardera  le  facent,  seuffrent  et  laissent 
plainement  et  paisiblement  joyr  et  user,  cessans  tous  contrediz  et  em- 
peschemens.  En  tesmoing  de  ce  nous  avons  fait  mectre  nostre  séel  à  ces 
présentes.  Donné  en  nostre  ville  de  Bruxelles,  le  xiiij«  jour  de  janvier  Tan 
de  grâce  mil  quatre  cens  cinquante  et  six  (1).  » 

Nous  ne  pouvons  passer  sous  silence  une  autre  rectifi- 
cation concernant  Chaslellain,  que  nous  avons  constatée 
dans  le  cours  de  nos  recherches  :  elle  n'est  pas  sans  im- 
portance. 

Tous  les  biographes  et  tous  ceux  qui  se  sont  occupés 
de  cet  écrivain,  ont  avancé  qu'il  fut  revêtu  des  fonctions 
de  héraut  d'armes  de  la  Toison  d'or.  C'est  une  erreur  et 
nous  allons  en  citer  l'origine.  Olivier  de  la  Marche  com- 
mença la  rédaction  de  ses  Mémoires  en   1471,  lorsqu'il 

(!)  Collection  des  chartes  de  l'audience,  aux  Archives  du  royaume. 


—  282  — 

était,  dît-il,  sur  le  point  d'avoir  quarante-cinq  ans  accom- 
plis (i).  On  ne  saurait  nier  que  lié  d'amitié  avec  Chastellain, 

—  quoique  celui-ci  fut  d'environ  vingt-et-un  ans  plus  âgé, 

—  et  comme  lui  écuyer  pannetier  du  duc,  Olivier  ne  fût 
parfaitement  au  courant  des  litres  et  des  honneurs  qui  lui 
avaient  été  conférés,  aussi  bien  que  des  qualifications  qu'é- 
taient en  droit  de  prendre  tous  les  autres  seigneurs  et 
gentilshommes  de  la  cour  de  Bourgogne.  Or,  dans  les  Mé- 
moires (2)  dont  nous  parlons,  on  rencontre  celte  phrase  à 
propos  de  la  mort  du  célèbre  chevalier  Jacques  de  Lalaing, 
en  14o5  :  «  Car  je  sçay  bien  que  le  roy  d'armes  de  la  Toi- 
»  son  d'or,  George  Chastelain,  noslre  grand  historiographe,* 
»  ne  plusieurs  autres  qui  se  meslent  et  enlremeltent  d'es- 
»  crire...  »  De  Pinedo  y  Salazar,  auteur  de  YHisloria  in- 
signe ôrden  del  Toyson  de  oro  (5),  s'est  appuyé  sur,  ce  pas- 
sage, qu'il  a  traduit,  et  a  classé  Chastellain  parmi  les 
hérauls  d'armes  de  l'ordre.  Peut-être  celte  erreur  a-t-elle 
été  commise  avant  lui;  toujours  est-il,  que  ni  Molinet,  ni  les 
historiens  de  Valenciennes  Simon  Leboucq  (4)  et  d'Oultre- 
man  (5),  qui  ont  aussi  fait  l'éloge  de  Chastellain,  ne  men- 
tionnent celte  particularité.  Il  faut  ajouler  que  celui-ci  ne 
figure  pas  dans  la  liste  des  hérauls  d'armes  dressée  en  1581 
et  publiée  par  le  baron  de  Reiffenberg,  dans  son  Histoire 
de  la  Toison  d'or  (Y).  La  phrase  d'O.  de  la  x\Iarche  doit 
être  interprétée  d'une  toute  autre  manière.  Le  roi  d'armes 
de  la  Toison  d'or  et  George  Chastellain  sont  deux  person- 
nages différents  que  le  chroniqueur  n'a  pas  pu  confondre. 
Il  a  voulu  dire,  que  ni  le  premier  ni  le  second,  ni  d'autres 


(1)  Mémoires; éd.  de  Bruxelles,  1G1G;  p.  1M. 

(2)  P.  595. 

(3)  .Madrid,  1787;  t.  II,  p.  G37. 

(4)  Loc.  cit. 

("))  Histoire  de  la  ville  et  comté  de  Valcnlicnncs,  p.  170. 
(G;  Bruxelles,  1830;  p.  582. 


—  285  — 

qui  se  mêlent  d'écrire,  etc.  Le  roi  d'armes  de  la  Toison 
d'or  ici  en  question  est  un  gentilhomme  assez  connu,  et 
nous  sommes  surpris  que  l'on  ait  pu  prendre  le  change  un 
seul  instant  :  il  s'agit  de  Jean  Lefèvre,  seigneur  de  Saint- 
Remy,  la  Vacquerie,  etc.,  dont  il  nous  est  resté  de  curieux 
Mémoires  sur  les  événements  de  son  temps,  de  1 407  à  1 436, 
et  qui  ont  été  publiés  plusieurs  fois.  Il  avait  été  nommé 
Toison  d'or,  c'est-à-dire  héraut  d'armes  de  l'ordre,  en  1429, 
et  il  resta  en  fonctions  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en  juin  1468. 
«  Il  fut  tenu,  —  dit  Chastellain,  —  le  plus  sachant  et  ver- 
»  tueux  et  vrai-disant  que  pour  son  temps  estoit,  pour  un 
»roi  d'armes  le  nom  pareil  qui  pour  lors  fut.  »  Olivier  de 
la  Marche  en  parle  dans  le  même  sens  (î).  L'un  et  l'autre 
le  citent  fréquemment  dans  leurs  ouvrages,  car  ce  gentil- 
homme fut  mêlé  à  beaucoup  d'événements  importants  de 
cette  époque.  Une  fois  l'identité  de  personne  établie,  il 
suffira,  pour  prouver  que  Chastellain  n'a  pas  été  le  succes- 
seur de  Jean  Lefèvre,  de  dire  que  sa  charge  fut  donnée, 
sur  sa  demande,  à  Gilles  Gobert  (2),  lequel  prêta  serment 


(1)  Page  40. 

(2)  «  A  Gilles  Gobert,  roy  d'armes  de  Tordre  de  la  Thoison  d'or  de  Mondit- 
»  seigneur  la  somme  de  vijxx  xvij  livres  x  solz,  qui  deue  luy  esloit  à  cause 
»  de  1  nobles  de  xlvij  s.,  de  ij  gros  de  Flandres,  le  soit,  pièce,  que  icellui 
»  seigneur  luy  a  ordonné  et  accordé  pranre  et  avoir  de  luy  de  pencion  par  an 
»  pour  sondit  estât  de  Thoison  d'or,  et  pour  1  livres  tournois,  du  pris  de 
»  xxxij  gros  semblables,  la  livre,  que  Monditseigneur  luy  a  ordonné  pranre  et 
»  avoir  de  luy  par  an  pour  ses  robes  et  habis  d'icellui  office,  à  en  estre  payé 
»  d'an  en  an  par  les  mains  de  sondit  argentier,  à  commencbier  le  xvje  jour  de 
»  juing  mil  iiijc  Ixviij,  duquel  office  il  avoit  fait  le  serment  dès  le  jour  de  la 
»  Penthecousle  oudit  an  Ixviij,  comme  puet  apparoir  par  certaines  lettres  pa- 
»  tentes  de  Monditseigneur,  données  en  sa  ville  de  Bruxelles,  le  derrain  jour 
»  de  novembre  oudit  an  Ixviij,  tant  et  si  longuement  que  ledit  Thoyson  d'or 
»  servira  oudit  ordre  en  icellui  office  de  Thoison  d'or,  et  ce  pour  ung  an  entier 
»  commencheant  ledit  xvj«jour  de  juing  Ixviij  et  finy  le  xve  jour  de  juing  a°  lxix 
»  enssuivant,  tous  incluz.  "(Registre  n°  1924,  f°  xvij  r°,  de  la  chambre  des 
comptes,  aux  Archives  du  royaume.) 

«  A  Gilles  Gobert,  roy  d'armes  dudit  ordre.de  la  Thoison  d'or,  la  somme  de 


—  284  — 

du  vivant  même  du  titulaire,  et  que  ce  dernier,  dont  les 
lettres  patentes  de  nomination  sont  datées  du  30  novem- 
bre 1468,  ne  mourut  qu'en  1492  (î). 

Fossetier  (Julien),  —  appartient  à  cette  pléiade  de  com- 
pilateurs indigestes  de  la  fin  du  XVe  siècle  et  du  commen- 
cement du  XVIe  :  Valère  André  lui  a  consacré  quelques 
lignes  (-2).  Il  nous  apprend  lui-même  dans  un  livre,  dont 
nous  reproduisons  plus  loin  le  titre,  qu'il  a  vu  le  jour  à 
Alh,  en  1454.  Fossetier  embrassa  l'état  ecclésiastique  :  dans 
ses  ouvrages  manuscrits  qui  nous  sont  parvenus ,  il  se 
donne  le  litre  de«  chroniqueur  et  Judiciaire  de  très-puissant* 
»  prince  don  Charles  d'Autriche  » .  Sa  Chronique  margariti- 
que  ou  alhensienne  a  été  commencée  le  15  décembre  1508 
et  terminée  au  mois  de  septembre  1517;  elle  forme  trois 
volumes  et  n'a  jamais  été  imprimée.  Dès  que  Fossetier 
avait  achevé  un  volume,  il  allait  en  faire  hommage  à  Mar- 
guerite d'Autriche.  Cette  princesse  lui  fit  payer,  par  ordon- 
nance du  9  mars  1515,  50  livres  de  Flandre  pour  le 
deuxième  livre,  et  pareille  somme  pour  le  troisième,  par 
mandat  du  29  septembre  1517.  Nous  publions  le  texte  de 
ces  deux  documents;  ils  constatent  que  les  chroniques 
offertes  à  Marguerite  étaient  écrites  sur  parchemin.  La  Bi- 
bliothèque de  Bourgogne  possède  encore  les  originaux  des 
tomes  II  et  III  de  l'œuvre  de  Julien  Fossetier  (3),  qui  for- 
ment deux  beaux  volumes,  grand  in-folio,  à  deux  colonnes, 
de  42  lignes  à  la  page,  et  d'une  exécution  soignée,  sans 

»vijxx  xvij  livres  x  solz  qui  lui  est  deue  à  cause  de  1  nobles  de  xlvij  s.,  do 
»>  ij  gros  de  Flandres,  le  soit,  pièce,  que  icellui  seigneur  luy  a  accordé  avoir  de 
»  luy  de  pencion  par  an  pour  sondit  estât  de  Thoison  d'or,  clc.  »  (Registre 
n°  192 ; > ,  f°  xxv  v°,  ibidem.) 

(1)  De  Pinedo  y  Salazar,  loc.  cit. y  p.  638. 

(2)  liibliothecu  belgica,  p.  597.  Foppens  a  reproduit  les  mêmes  détails  dans 
sa  llibliotheva  belgica,  p.  780. 

(3)  n°»  io:;n  cl  10.')  12. 


—  285  — 

miniature  et  non  paginés.  En  tète  de  chacun  d'eux  se  trouve 
un  petit  prologue  ou  dédicace  de  l'auteur  à  la  gouvernante 
des  Pays-Bas ,  avec  un  rondeau  sur  la  devise  si  connue  : 
Fortune,  infortune  fort  une.  L'ancienne  reliure  en  velours 
rouge  de  ces  manuscrits  a  été  remplacée  par  la  reliure  au 
chiffre  de  Napoléon  qui  recouvre  tous  les  livres  enlevés  par 
ordre  de  l'empereur.  Dans  les  dédicaces  l'écrivain  expose 
en  abrégé  ce  que  renferment  les  volumes,  qui  sont  toutefois 
enrichis  d'une  table  détaillée.  Le  tome  II,  à  la  fin  duquel 
on  lit  :  3Df0  grctttaô.  1514,  commence  à  l'avènement,  de 
Salomon  et  s'arrête  au  couronnement d'Artaxerxès  Mnémon, 
appelé  Assuérus  dans  la  Bible,  dit  l'auteur.  Le  tome  III, 
qui  s'étend  jusqu'à  Annibal,  se  termine  par  la  date: 
1517.  24  mctg.  2ltl).  D'après  une  annotation  écrite  sur  le 
feuillet  de  garde  du  tome  III,  ce  manuscrit  était  «  du  iije  pe- 
»  pitre  le  xve  »  de  la  librairie  ou  bibliothèque  de  Marguerite 
d'Autriche. 

La  Bibliothèque  de  Bourgogne  possède  encore  trois 
autres  volumes  de  l'ouvrage  de  Fossetier,  un  tome  Ier  et 
deux  exemplaires  du  tome  II;  ces  deux  derniers  ont  appar- 
tenu aux  jésuites  de  Mons.  Tous  trois  sont  du  même  formai, 
et  écrits  sur  du  papier  dont  la  filigrane  est  un  P  gothique. 
Ils  portent  au  dos,  ainsi  que  les  précédents,  le  titre  de  Chro- 
nique athénienne.  Dans  la  dédicace  du  tome  Ier  (î),  l'auteur 
qui  s'y  qualifie  de  «  prestre,  indigne  compilateur  de  cesle 
»  œuvre  »  explique  ainsi  cette  appellation  bizarre  de  son 
livre  :  «  Je  l'intitule,  —  dit-il  en  s'adressant  à  Marguerite 
»  d'Autriche,  —  la  Chronicque  margariticque,  après  vostre 
r>  nom,  ou  la  Chronique  athensyenne,  après  Ath,  lieu  de  sa 
»  composition.  »  Ce  premier  volume  qui  embrasse  la  narra- 
tion des  faits  depuis  la  création  du  monde  jusqu'au  règne 
de  Salomon,  a  322  feuillets,  à  deux  colonnes,  de  39  lignes 


M)  No  lO'iOO. 

n.  -il 


—  280  — 

à  la  page,  d'une  belle  écriture.  L'annotation  suivante,  «  du 
»  iije  pepitre  le  xiiij6  » ,  qui  se  trouve  sur  le  feuillet  de  garde, 
ainsi  que  le  soin  apporté  à  la  transcription  du  texte  et  d'au- 
tres détails  encore,  nous  fait  supposer  que  cet  exemplaire 
est  l'original  du  tome  Ier  qui  fut  offert  par  Julien  Fosselier 
à  Marguerite;  il  n'aurait  donc  pas  exécuté  ou  fait  exécuter 
le  premier  volume  sur  parchemin.  Nous  hésitons  cependant 
à  admettre  celte  opinion.  Marie  de  Hongrie  possédait  l'ou- 
vrage complet  de  Fossetier;  d'après  la  description  qui  nous 
en  est  restée  (i),  —  ils  étaient  reliés  en  velours  rouge,  — 
nous  croyons  que  ce  sont  les  mêmes  volumes  qui  appar- 
tinrent à  Marguerite  d'Autriche.  « 

L'un  des  deux  exemplaires  sur  papier  du  tome  II  est  la 
copie  textuelle  de  l'original  dont  il  est  parlé  plus  haut; 
l'autre  présente  de  nombreuses  variantes  :  quoique  sur  du 
papier  semblable,  celui-ci  nous  paraît  moins  ancien.  L'écri- 
ture de  l'autre  est  plus  soignée  et  se  rapproche  davantage 
de  celle  du  tome  Ier.  Aucun  ne  renferme  les  prologues  ni 
le  rondeau  sur  la  devise  de  la  princesse  qui  se  trouve  dans 
les  trois  volumes  précédemment  décrits. 

L'exemplaire,  dont  le  texte  est  le  plus  complet  (2),  est 
écrit  à  longues  lignes,  et  contient  295  feuillets,  sans  table. 
Le  copiste  du  second  a  l'écriture  plus  petite.  Ce  dernier 
volume  (3)  renferme  468  feuillets,  à  deux  colonnes,  avec 
table;  il  se  termine  par  cette  date  :  1514,  explicit  bajanua- 
rii.  Ces  mots  sont  d'une  autre  main  également  contem- 
poraine de  l'exécution  du  manuscrit.  Il  est  évident  par  là 
que  celui-ci  a  dû  être  copié  sur  la  minute  originale  de  Fos- 
selier, et  non  d'après  l'exemplaire  sur  parchemin.  Avant 
davoir  appartenu  aux  jésuites  de  Mons,  il  avait  été  la  pro- 

(i)  Voij.  les  Bulletins  de  la  commission  royale  d'histoire,  irc  série,  1.  X, 
p.  227. 

(2)  N»  ÎOJÎIO. 

(3)  N"  îoiiir, 


—  287  — 

priété  d'un  certain  Janet  Balte,  dont  le  nom  se  lit  sur  le 
feuillet  de  garde. 

On  voyait  à  l'abbaye  de  Cambron  une  copie  de  la  Chro- 
nique margaritique  au  commencement  du  XVIIe  siècle  (1). 

En  1520,  Julien  Fossetier  acheva  et  dédia  à  Marguerite 
d'Autriche  un  autre  ouvrage,  intitulé  dans  le  prologue  : 
La  vie  de  Christ,  etc.  Valère  André  dit  qu'il  en  existait  un 
manuscrit  dans  la  bibliothèque  de  l'abbaye  de  Saint-Martin, 
à  Tournai.  La  Bibliothèque  de  Bourgogne  en  possède  un 
bel  exemplaire,  grand  in-folio,  sur  parchemin  (2).  Il  se 
compose  de  357  feuillets,  à  longues  lignes,  de  46  lignes  à 
la  page,  avec  des  mots  et  souvent  des  lignes  entières  tracées 
en  rouge  et  ornées  de  quelques  lettrines  peintes.  L'écriture 
est  peut-être  celle  de  l'auteur  lui-même  :  elle  ressemble 
à  celle  des  tomes  II  et  III  de  l'exemplaire  sur  parchemin  de 
la  Chronique  margaritique.  On  y  trouve  une  table  à  la  fin 
du  volume.  Les  lignes  suivantes  se  lisent  au  bas  du 
f°  iijc  xlix  r°  : 

«  Ainsi  termine  la  Vie  de  Hiésus-Crist,  compilée  en 
»  deux  livres  partiales  par  Julyen  Fossetier,  presbtre  in- 
»  digne,  résident  à  Ath,  en  Haynault.  »  Fossetier  dans  la 
dédicace  de  ce  livre  s'exprime  en  ces  termes  (f°  1°).  «  Plaise 
»  sçavoir  à  Vostre  Signorie  que  je  Julyen  Fossetier,  prestre 
»  indigne,  procréé  habitaleur  d'Ath,  en  Haynault,  ay  claci- 
»  fyet  seloncq  ma  simple  capacité  et  le  plus  ouvertement  et 
»  véritablement  que  j'ay  peut,  de  clauses  en  clauses,  tout 
»  le  texte  des  quatre  évangélistes,  etc.  » 

Nous  connaissons  deux  autres  ouvrages  de  Fossetier  : 
l'un  existait,  en  manuscrit,  dans  la  librairie  de  Marie,  reine 
douairière  de  Hongrie  (3);  il  est  décrit  de  la  manière  sui- 
vante, dans  l'inventaire  qui  nous  est  parvenu  :  «  Petit  livre, 


(1)  Valère  André,  Dibliothcca  belgica,  p.  597. 

(2)  No  9220. 

(3)  Bulletins  delà  commission  royale  d'histoire,  lrc  série,  l.  X,  p.  210. 


—  288  — 

»  nommé  Faict  de  par  messire  Julien  Faulcetier.  »  L'autre 
est  un  petit  volume  de  poésies,  imprimé  en  1552,  de 
23  feuillets,  in-8°,  caractères  gothiques;  il  est  intitulé  : 
Conseil  de  volentier  morir.  Imprimé  en  Anvers  par  Martin 
Lempereur,  l'an  M.  D.  XXXII,  et  dédié  à  Charles-Quint; 
l'auteur  se  nomme  dans  la  dédicace  : 

«  Je  Julien  Fossetier,  prebstre  indigne, 
Qui  en  Haynault  ait  eu  Dath  origine, 
Anchien  de  quattre-vingtz  ans  et  plus.  » 

Ce  volume,  d'une  excessive  rareté,  a  été  coté  250  francs 
dans  le  catalogue  d'Ed.  Tross;  il  ne  figure  plus  qu'au  prix 
de  120  francs  dans  un  Catalogne  des  livres  rares  et  pré- 
cieux (n°  18G),  publié  par  L.  Potier,  en  1859. 

1.  «  L'archiducesse  d'Austrice,  etc.  Diego  Flores,  nostre  trésorier  et  rece- 
veur général  de  toutes  noz  demeines  et  finances,  nous  vous  ordonnons  que 
bailliez  et  délivrez  comptant  à  sire  Julian  Fossetier,  prestre,  istoriograffe  des 
Cronicques  marguarélicques,  la  somme  de  1  livres,  du  pris  de  xl  gros,  mon- 
noye  de  Flandres,  la  livre,  laquelle  somme  luy  avons  ordonnée,  octroyée  et 
accordée  prendre  et  avoir  de  nous,  pour  une  foiz,  et  ce  pour  son  payement 
et  conlenlement  des  paines,  labeurs,  fraiz  et  despence  par  luy  soustenue  d'a- 
voir compillé  et  mis  par  escript  la  seconde  volume  desdictes  Chronicques 
margaréticques,  laquelle  il  nous  a  délivrée  pour  estre  mise  en  nostre  librarie, 
en  rapportant  avec  cesles  quictanec  soufllsanle  dudict  sire  Julian  sur  ce  ser- 
vant seullcment;  icelle  somme  de  I  livres  pour  la  cause  que  dessus  vous  sera 
passée  et  allouée  en  la  despence  de  voz  comptes  par  les  commis  ou  à  commet- 
tre de  par  nous  à  l'audicion  d'iceulx,  ausquelz  ordonnons  par  cestes  ainsi  le 
faire  sans  difficulté.  Fait  soubz  nostre  nom,  à  Gand,  le  ixc  jour  de  mars 
ao  xvc  xv,  stil  de  Homme  (\).  » 

2.  «  Marguerite,  etc.,  à  nostre  très-chicr  et  féal  chief  commis  sur  le  fait  de 
noz  demeinc  et  finances  et  nostre  premier  maislre  d'bostel  le  seigneur  de  Mont- 
baillon,  salut.  Nous,  eu  sur  ce  vostre  ad  vis,  voulons  et  vous  ordonnons  que 
par  nostre  très-ebier  et  féal  conseiller  et  receveur  général  de  toutes  nosdictes 
finances,  maistre  Jeban  de  Marnix,  vous  faicles  payer  et  délivrer  content  à 
nostre  bien  amé  messire  Julyan  Fossetier,  prestre,  résident  à  Àtb,  en  flnyn- 

(1)  Collection  des  acquits,  aux  Archives  du  royaume. 


—  289  — 

nau,  la  somme  de  1  livres,  de  xl  gros  de  Flandres,  laquelle  lui  avons  ordonné 
et  ordonnons  prendre  et  avoir  de  nous  en  récompense  d'ung  gros  livre  en 
parchemin,  escript  à  la  main,  qu'il  a  composé,  intitulé  :  Le  tier  volume  de  la 
Cronicque  marguarilicque,  qu'il  nous  a  ce  jourd'huy  donné  et  présenté,  etc. 
Donné  à  Bruxelles,  le  pénultiesme  jour  de  septembre  Tan  de  grâce  mil  \c- 
et  xvij  (1).  » 

De'  Marchi  (François).  —  Au  §  21  nous  avons  rapporté 
des  documents  jusque  alors  inédits  constatant  le  séjour  aux 
Pays-Bas  du  capitaine  François  de'  Marchi,  de  Bologne, 
pour  lever  les  plans  des  places  fortes  de  nos  provinces,  qui 
furent  gravés  sur  cuivre  aux  frais  de  Philippe  II,  par 
Corneille  de  Hooghe  et  Jérôme  de  Cock,  en  1566  et  1567. 
Au  moment  où  nous  rédigions  cet  article,  nous  ne  connais- 
sions pas  le  livre,  peu  commun  du  reste,  dont  ces  planches 
devaient  faire  partie,  et  cependant  Brunet  en  donne  une 
description  détaillée  dans  son  Manuel  du  libraire,  que  nous 
n'avons  pas  eu  la  pensée  de  consulter.  Il  est  à  noter  que 
cette  importante  publication  n'a  paru  qu'en  1599,  à  Bres- 
cia,  dans  un  format  grand  in-folio;  ce  livre  est  rare,  dit  le 
célèbre  bibliographe  français.  Un  superbe  exemplaire  a  été 
vendu  pour  quelques  francs,  en  février  1861,  chez  le 
libraire  Heussner,  à  Bruxelles  (vente  Kelele);  voici  le  titre 
de  cet  ouvrage  : 

Délia  architetlura  militare  del  capitanio  Francesco  de' 
Marchi,  bolognese,  gentil'  huomo  romano,  libri  tre.nelli 
quali  si  descrivono  H  veri  modi,  del  fortificare,  che  si  usa 
a'  tempi  moderni.  Con  un  brève,  et  utile  trattalo,  nel  quale 
si  demostrano  li  modi  del  fabricar  V  artigliaria,  et  la  pral- 
tica  di  adoperarla,  da  quelli  che  hanno  carico  di  essa. 
Opéra  novamente  data  in  luce.  In  Brescia.  MDXC1X. 
Appresso  Comino  Presegni.  ad  instanza  di  Gasparo  daW 
Oglio. 

(1)  Registre  des  finances  commençant  dois  le  mois  de  décembre  xv-  xv,  f°  77  r°, 
collection  des  papiers  d'Étal  et  de  l'audience,  aux  Archives  du  royaume. 


—  290  — 

La  Bibliothèque  royale,  à  Bruxelles,  possède  uu  bel  exem- 
plaire de  ce  livre  dans  le  fonds  de  la  ville  (n°  5364):  nous 
y  avons  également  consulté  la  seconde  édition  de  l'ouvrage 
de  F.  de'  Marchi,  publié  à  Rome,  en  1810,  par  L.  Marini, 
en  cinq  grands  volumes  in-folio,  ornés  de  planches,  de 
deux  portraits  de  l'auteur  du  traité,  et  de  fac-similé  de 
son  écriture. 

La  notice  biographique  dont  L.  Marini  a  fait  précéder 
le  texte  de  F.  de'  Marchi,  renferme  des  particularités  inté- 
ressantes sur  ce  grand  ingénieur,  qui  fut  aussi  habile 
architecte;  mais  antérieurement  à  l'année  1533  sa  vie  était 
jusqu'ici  restée  un  mystère.  Nous  savons  par  des  registres 
existant  aux  Archives  du  royaume,  dont  Mr  A.  Henné  a 
publié  des  extraits  dans  son  Histoire  de  Charles-Quint 
(t.  III,  pp.  128  et  130),  qu'il  se  trouvait  déjà  aux  Pays-Bas 
en  1521,  où  il  eut  la  charge  de  capitaine  des  vingt  halle- 
bardiers,  puis  celle  des  vingt-quatre  archers  que  Charles- 
Quint  créa  en  1522,  pour  la  garde  de  la  personne  de 
Marguerite  d'Autriche:  il  occupait  encore  ces  fonctions  à  la 
mort  de  cette  princesse,  arrivée  en  1530.  Dans  les  docu- 
ments qui  font  mention  de  lui,  il  est  appelé  François  de 
Marche,  de  Marque,  de  Marcque  ou  Maercke,  et  il  est  qua- 
lifié d'écuyer  :  il  signe  même  sous  celte  dernière  forme 
toute  flamande  les  quittances  de  ses  gages.  D'après  Marini, 
le  capitaine  F.  de'  Marchi  était  à  Livourne  en  1533  et 
resta  en  Italie  jusqu'en  1559  :  il  était  alors  au  service  de 
Marguerite  de  Parme  depuis  de  longues  années,  et  revint 
aux  Pays-Bas  avec  celle  princesse,  que  Charles-Quint 
avait  appelée  au  gouvernement  général  de  ces  provinces. 
Malgré  ces  assertions  du  publiciste  italien ,  nous  sommes 
toujours  tenté  de  croire  que  c'est  F.  de'  Marchi  qui  dressa 
le  plan  de  la  ville  de  Gueldre,  en  1546  (Voy.  §  59). 

Le  catalogue  des  livres  rares  de  Mr  Libri  vendus  à  Lon- 
dres, en  1859,  renseigne  (n°  1559)  un  ouvrage  de  F.  de' 


—  291  — 

Marchi,  imprimé  à  Bologne,  en  1560,  sous  ce  titre  :  Aviso 
dove  narra  a  pieno  le  pompose  Livrée  et  scaramuzza  de 
Cavalli  et  Fanti,  etc. 

Marini  dit  qu'après  l'année  1567  il  n'a  plus  trouvé  men- 
tion du  capitaine  F.  de' Marchi,  et  il  suppose  qu'il  mourut 
vers  cette  époque.  On  s'expliquerait  ainsi  pourquoi  les 
planches  gravées  par  C.  de  Hooghe  et  J.  de  Cock  n'ont  pas 
servi,  et  l'on  pourrait  fixer  à  l'année  1568  la  date  du  décès 
de  l'ingénieur  italien. 

1.  «  A  François  de  Marque,  escuïer,  capitaine,  et  aux  hallebardiers  de  Ma- 
dame, à  cause  de  leurs  gaiges,  assavoir  ledict  capitaine  àl'advenant  dexviij  s 
par  jour,  etc.,  pour  ij  mois  finiz  le  derrenier  de  juing  [xvc]  xx. 

»  Audict  François  de  Marque,  escuïer,  capitaine,  et  xxiiij  archiers  ordonnez 
par  l'empereur  pour  servir  Madame  la  régente,  et  messieurs  du  privé  conseil 
et  des  finances,  à  cause  de  leurs  gaiges,  assavoir  audict  capitaine,  de  xxiiij  s. 
par  jour,  etc.  (1).  » 

2.  «  [1529].  A  François  de  Marcke,  escuïer,  capitaine  des  archers  de  Ma- 
dame, etc.,  pour  vacacions  par  luy  faicles  à  Utrecht,  pour  la  visitacion  du 
chasteau,  etc.  (2).  » 

5.  «  A  François  de  Marcque,  par  lettres  du  ve  d'octobre  [xvc]  xxij,  pour  sa 
robbe  de  velours  de  l'année  commençant  le  premier  dudict  mois  :  c  livres. 

»  A  luy,  par  autres  du  xviijc  de  décembre  [xvc]  xxiij,  pour  autres  services 
et  sadicte  robbe  :  ijc  livres. 

»  A  luy,  par  autres  du  xxe  de  décembre  [xvc]  xxiiij,  pour  sa  robbe:  c  livres. 

»  A  luy,  par  autres  du  xije  de  décembre  [xvc]  xxiiij,  à  cause  de  La  Haye  : 
1  livres. 

»  A  luy,  par  autres  du  premier  de  février  [xvc]  xxv,  pour  sa  robbe  et  vac- 
cacions  :  ij  livres. 

»  A  luy,  par  autres  du  xviije  de  décembre  [xvc]  xxvj,  pour  sa  robbe  :  c  livres. 

»  A  luy,  par  autres  du  xxje  de  décembre  [xvc]  xxvij,  pour  sa  robbe  :  c  livres. 

»  A  luy,  par  autres  du  xe  de  février  [xvc]  xxviij,  pour  ses  services  et  vaca- 
cions faictes  à  Utrecht  :  iijc  1  livres. 

(1)  Registre  intitulé  :  Revenus  et  dépenses  de  Charles-Quint,  de  1520-1530, 
f°  ijc  xv  r°,  collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Ibidem,  f»  ijc  liij  v°. 


—  202  — 

»  A  luy,  par  autres  du  xxviije  de  décembre  [xvc]  xxix,  pour  vaeaeions  faie- 
les  à  Montfort  et  ses  services  :  cl  livres  (1).  » 

D'Hollander  (Jean).  —  Mr  Gachard  a  parfaitement 
établi  dans  la  préface  de  la  Relation  des  troubles  de  Gand 
sous  Charles- Quint  (2),  que  le  chanoine  J.  d'HoIlander 
n'était  pas  l'auteur  du  livre  intitulé  :  Discours  des  troubles 
de  Gand,  etc.,  publié  par  Hoynck  Van  Papendrecht.  A 
celte  occasion  il  a  fait  faire  des  recherches  aux  Archives 
de  l'État,  à  Mons,  pour  découvrir  la  date  de  la  prise  de 
possession  d'une  prébende  de  Sainte- Waudru,  dont  d'Hol- 
lander  avait  joui.  Nous  avons  trouvé  la  minute  des  lettres 
patentes  qui  lui  confèrent  ce  canonicat  :  elles  sont  datées  de 
Bruxelles,  le  10  juin  1616,  et  commencent  en  ces  termes  : 

«  Albert  et  Isabel,  etc.  A  noz  chières  et  bien  amées  les  damoisclles  cha- 
noinesses  de  nostre  église  de  Saincte-Wauldrud  en  nostre  ville  de  Mons,  salut 
et  dilection.  Comme  Guillaume  de  Pamele,  clercq  du  diocèse  de  Gand,  cha- 
noine de  ladicte  église,  ait  résigné  en  noz  mains  ladicte  chanonie  et  prébende, 
pour  et  au  prouffit  de  Jehan  de  Hollandere,  clercq  dudit  diocèse  et  possesseur 
de  la  chapelle  fondée  à  l'aullel  de  Saincte-Barbe  en  l'église  parochiale  de 
Sainct-Jacques  en  nostre  ville  de  Gand,  et  ce  par  voye  de  permutation  entre 
eulx  canonicquement  conceue  à  ladicte  chapelle  de  Saincte-Barbe,  soubz 
nostre  bon  plaisir  et  aultrement  point;  sçavoir  faisons,  etc.  (5).  » 

Trigaut  (Nicolas),  —  missionnaire  de  la  compagnie  de 
Jésus,  natif  de  Douai,  partit  en  1607  pour  les  Indes  et  la 
Chine.  Il  revint  en  Europe  quelques  années  après,  et  quitta 
de  nouveau  le  continent  en  1618.  C'est  à  l'occasion  de  ce 
dernier  voyage  qu'Albert  et  Isabelle  le  gratifièrent  d'une 
somme  de  4,000  livres  de  Flandre,  pour  l'aider  dans  les 
frais  u  qu'il  conviendra  faire  pour  la  nourriture  et  despence 

(!)  Registre  cité,  f°  ijc  Ixvij  v°. 

(2)  P.  xxxi.  Voy.  aussi  Bulletins  de  la  commission  royale  d'histoire,  5c  série, 
t.  Il,  p.  200. 

(5)  Collections  des  papiers  d'Etat  cl  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 


—  293  — 

»  des  dix  religieulx  qu'il  amènera  doiz  les  provinces  vers 
»  le  royaulme  de  Chine.  »  Le  P.  Trigaut  a  fait  imprimer  la 
narration  de  ses  voyages.  Le  préambule  des  lettres  patentes 
des  archiducs,  qui  sont  datées  de  Bruxelles,  le  14  jan- 
vier 1617,  est  ainsi  conçu  : 

«  Albert  et  Isabelle,  etc.  Comme  les  révérendz  pères  de  la  société  du  nom 
de  Jésus  ayans  entreprins  de  avec  l'ayde  de  Dieu,  nostre  Créateur,  convertir 
à  nostre  saincte  foy  catholicque,  apostolicque,  romaine,  le  royaulme  de  la 
Chine,  ayent  envoyé  en  Europe  le  révérend  père  Nicolaus  Trigautius,  pro- 
curateur de  la  mission  estant  en  ladicte  Chine,  nostre  subject,  et  que  iceluy 
nous  ait  très-humblement  supplié,  que,  en  considération  que  notre  Saincl- 
Pére  le  pape,  le  roy  catholicque  et  plusieurs  aullres  princes  chrestiens  y  ont 
selon  leur  dévotion  beaucoup  contribué,  il  nous  pleuist  de  mesme  à  l'ad- 
vancement  d'un  si  bon  œuvre  luy  donner  quelque  assislence  en  subvention 
des  fraiz  à  faire  pour  le  voyage  des  dix  pères  qu'il  mènera  quant  et  soy 
natifz  de  noz  pays  de  par-deça,  etc.  (1).  » 

Coignet  (Michel).  —  (Voy.  §  37.)  —  Dans  les  documents 
que  nous  avons  recueillis  sur  ce  savant,  il  est  qualifié  tantôt 
de  cosmographe,  et  tantôt  d'ingénieur  ou  de  mathémati- 
cien. Michel  Coignet  jouissait  auprès  des  archiducs  d'une 
grande  estime,  dont  ils  lui  donnèrent  de  marques  à  diffé- 
rentes reprises.  C'est  ainsi  que  par  ordonnance  en  date 
du  15  avril  1604,  il  lui  fut  fait  don  de  1,000  florins,  à 
payer  par  le  receveur  général  des  finances.  En  1609,  il 
obtint,  «  en  considération  de  plusieurs  desboursemens, 
»  fraiz  et  despens  par  luy  supportez  et  services  extraor- 
»  dinaires  par  luy  renduz,  le  terme  de  douze  ans,  et  ce 
»  sans  gaiges  ou  aulcun  entretènement,  »  une  renie  annuelle 
de  200  florins,  hypothéquée  sur  une  maison  à  Anvers,  qui 
appartenait  au  domaine  à  titre  de  confiscation;  mais  la 
trêve  avec  les  Provinces-Unies  ayant  été  signée  très-peu  de 


(1)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 


—  294  — 

temps  après,  le  propriétaire  de  cette  maison  rentra  en 
possession  de  son  bien,  et  la  rente  ne  fut  point  payée  à 
Coignet.  Nous  avons  sous  les  yeux  une  requête  qu'il  adressa 
à  ce  sujet  à  l'infante  Isabelle,  quatorze  ans  plus  tard.  Celte 
réclamation  eut  du  succès,  et  la  princesse  lui  accorda,  au 
lieu  de  la  rente,  par  apostille  du  11  juillet  1623,  une 
pension  de  200  livres  de  Flandre  par  an,  et,  par  ordon- 
nance du  même  jour,  un  don  de  500  livres;  c'est  la  somme 
qu'il  reçut  au  mois  d'août  de  la  même  année  et  dont  nous 
avons  parlé  au  §  37.  Coignet  ne  jouit  pas  longtemps  de  cette 
pension,  car  il  mourut  quelques  mois  après  l'avoir  obtenue,, 
le  24  décembre  1623,  laissant  une  veuve,  Magdelaine 
Marinis,  et  quatre  enfants. 

L'infante  Isabelle  se  montra  généreuse  envers  la  veuve 
du  savant  mathématicien  et  ingénieur,  et  lui  fit' don  de 
200  livres,  par  apostille  mise  le  31  juillet  1624,  à  la  sup- 
plique qu'elle  en  avait  reçue.  Cette  requête  contient  des 
détails  intéressants  pour  la  biographie  de  Coignet;  nous  en 
publions  ici  un  extrait  : 

«  A  Son  Altèze  Sérénissime  remonstre  en  toute  humilité  Magdalaine  Mari- 
nis, vefve  de  Michel  Coignet,  en  son  vivant  mathimaticien  et  ingéniaire  pour 
le  service  de  Sa  Majesté,  qu'ayant  feu  sondict  mary  exposé  à  feu  Son  Altèze 
Sérénissime  les  bons  et  signalez  services  par  luy  renduz  à  Sa  Majesté  et 
Sadicte  Altèze  en  la  susdicte  qualité,  signament  es  sièges  de  Hulst  et  Oostende, 
où  il  s'est  trouvé  souventes  fois  à  ses  propres  fraiz  et  sans  tirer  aulcunes 
gaiges,  il  auroit  pieu  à  feu  Sadicte  Altèze,  par  lettres  patentes  du  xiije  de 
mars  xvjc  et  nœuf,  luy  donner,  céder  et  transporter,  ensamble  à  ses  hoirs 
ou  ayans  cause,  une  rente  de  ijc  florins  ou  environ,  sur  certaine  maison 
située  en  la  ville  d'Anvers,  tombée  en  confiscation  par  le  trcspas  de  feu  Nico- 
las de  Gershovcn  advenu  en  Zélandc^  mais  comme  pour  diverses  obstacles 
5urvenuz  depuis,  et  signamment  la  publication  de  la  trcfve,  ladicte  rente  luy 
a  esté  rendue  infructueuse,  etc.  » 

Voici  encore  un  document  qui  est  relatif  à  Michel  Coi- 
gnet;  c'est  une  lettre  des  archiducs  au  magistrat  d'Anvers 
à  propos  des  réclamations  que  lui  et  Guillaume  Flament, 


—  295  — 

son  beau-fils,  avaient  présentées  pour  continuer  à  jouir  de 
certains  privilèges. 

«  Les  archiducqz.  Chiers  et  bien  amez.  Michiel  Coignel,  nostre  mathémati- 
cien et  ingéniaire,  et  Guillaume  Flament,  son  beau-filz,  nous  ont  fait  remon- 
strer  que  ayans  jusques  à  maintenant  jouy  paisiblement  de  la  franchise  et 
exemption  des  impostz  et  aultres  droitz  que  Ton  lève  en  nostre  ville  d'Anvers 
sur  la  consumption,  les  fermiers  d'iceulx  impostz  leur  y  veuillent  présente- 
ment mettre  obstacle  et  difficulté,  suppliants  partant  très-humblement  qu'il 
nous  pleuist  y  pourveoir.  C'est  pourquoy  nous  vous  faisons  la  présente, 
vous  ordonnant  que  puisque  lesdicts  suppliants  sont  en  nostre  actuel  service 
en  la  qualité  susdicte,  vous  ayez  à  donner  ordre  que  l'on  ne  leur  face  pré- 
sentement plus  de  difficulté  en  la  jouyssance  de  la  franchise  et  exemption 
susdicte  que  l'on  n'a  faict  du  passé,  etc.  De  Bruxelles,  le  xxviije  de  décem- 
bre 1611  (1).  » 

HaRjEus  (François)  ou  Verhaer.  —  Cet  écrivain,  dont 
nous  avons  déjà  parlé  au  §  67,  s'adressa,  en  1630,  au 
conseil  des  finances,  pour  demander  un  subside  afin  de 
couvrir  les  frais  d'impression  de  sa  traduction  de  la  Bible. 
Sa  requête  nous  fait  connaître  la  date  de  sa  naissance  qui 
était  ignorée  (2),  et  que  l'on  peut  fixer  à  l'an  1543. 

«  A  mcsseigneurs  messeigneurs  les  chefs,  trésorier  général  et  commis  des 
finances  du  roy,  remonstre  très-humblement  messire  Franciscus  Harraeus, 
prestre,  licentié  en  la  sainte  théologie  et  chanoine  de  Saint-Jacques,  à  Lou- 
vain,  qu'ayant  mis  en  lumière,  à  Tlionneur  de  Dieu  et  de  la  foy  catholique, 
le  livre  intitulé  :  Bibiia  sacra  cum  cxpositionibus  priseorum  patrum,  après  y 
avoir  travaillé  plus  de  trente-cincq  ans,  il  a  prins  la  hardiesse  de  le  dédier 
et  offrir  à  voz  seigneuries  illustrissimes  comme  vrays  patrons  de  semblables 
dessains  et  estudes  pieux,  les  suppliant  de  le  vouloir  recevoir  d'un  bon  œil, 
leur  osant  encore  représenter  d'avoir  employé  aux  fraiz  de  l'impression  et 
l'achapt  de  deux  cent  exemplaires,  la  somme  de  xijc  xc  florins,  et  sur  quoy 
doibt  encore  de  reste  la  somme  de  iiijc  lxx  florins,  comme  il  appert  par  la 
déclaration  de  l'imprimeur    icy   joincte,  et  ce  par-dessus  les  frais   qu'il  a 


(1)  Toutes  les  pièces  citées  dans  l'article  de  Michel  Coignct,  font  partie  de 
la  collection  des  papiers  d'État  et  audience,  liasses,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Voy.  Paquot,  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  littéraire,  t.  VIII,  p.  229. 


—  296  — 

encore  deu  porter  pour  la  taille  de  quelques  figures,  ayans  monté  a  plus 
de  c  florins;  sur  tout  quoy  il  a  receu  en  vertu  de  la  mercède  à  luy  accor- 
dée endéans  le  terme  de  deux  ans  passez  la  somme  de  ijc  philipes,  et  dont 
partie  a  esté  consommée,  tant  à  son  entretien  que  fraiz  de  voyages  qu'il  a 
faict  pour  ladicte  impression  en  Anvers.  Et  comme  il  est  âgé  de  75  ans, 
se  sentant  jà  fort  débil  et  destitué  de  toute  assistence,saulff  de  sa  prébende  (1), 
ne  portant  en  revenu  que  ijc  florins  ou  environ,  il  supplie  que  Vos  Seigneu- 
ries Illustrissimes  soyent  servies  de  consulter  favorablement  Son  Altèze,  afin 
de  luy  accorder  quelque  ultérieur  secours,  et  tel  que  sera  trouvé  convenir, 
considéré  mesmes  qu'il  a  cy-devant  mis  en  lumière  et  dédié  à  Son  Altèze 
Sérénissime  Annales  ducum  Brabantiœ,  et  oultre  ce  composé  divers  aultres 
livres  pieux  à  grands  fraiz,  sicomme  :  Exposiliones  in  cvangelia,  item  in 
cpistolas  divi  Pauli,  et  les  vies  des  Saincts;  quoy  faisant,  etc.  (2).  >»  • 

A  la  suite  de  cette  requête  Harseus  obtint  de  l'infante 
Isabelle  un  don  de  650  livres  de  Flandre,  par  ordonnance 
du  20  avril  1630. 


§  80.  Sculpteurs  et  Sculptures. 

Sommaire  ;  J.  de  Marville  ou  de  Mereville.  —  J.  Van  Zellick.  —  P.  et  F.  Van 
Pullaer.  —  Tombeau  de  l'évêque  H.  de  Berghes,  à  Cambrai.  —  J.  Maldeu- 
rée,  fondeur,  à  Tournai.  —  G.  Clauet,  peintre.  —  Épitaphe  composée  par 
Érasme.  —  G.  de  Nivraie,  orfèvre.  —  Réparation  de  l'église  des  Clarisses, 
à  S'-Omer.  —  Conrad  Meyt.  —  R.  Paludanus  ou  Van  den  Broek.  —  Tom- 
beau de  la  famille  Ximenez  Perretta,  à  Anvers.  —  R.  Colyns  de  Noie.  — 
F.  du  Quesnoy.  —  R.  Pauwels  ou  Pauli.  —  Autel  d'une  confrérie,  à  Gand. 

De  Marville  ou  de  Mereville  (Jean).  — Nous  avons  parlé 
au  §  8  de  ce  sculpteur  et  d'une  lettre  qui  lui  est  adressée, 
existante  en  original  aux  Archives  du  département  du 
Nord,  à  Lille.  Il  fut  impossible  de  la  retrouver  en  1850; 
nous  avons  été  plus  heureux  au  mois  d'avril  1862  (3).  La 

(1)  Il  était  alors  chanoine  de  Saint-Pierre,  à  Louvain. 

(2)  Collection  des  papiers  d'État  et  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 

(3)  Nous  l'avons  retrouvée  dans  le  t.  Ier  des  Lettres  missives. 


—  297  — 

lettre  porte  pour  suscription  :  A  honerable  et  saege  Jan 
Mereville  demorand  à  Dyjon,  etc.;  elle  est  signée  :  Chris- 
tofle  de  Berselare,  d'Ypre,  et  datée  de  la  manière  suivante  : 
Escryt  à  Schalon,  le  premier  jour  d'avril.  Godefroy,  Tau- 
leur  de  V Inventaire  des  chartes  de  la  chambre  des  comptes, 
à  Lille,  a  classé  ce  document  sous  Tannée  1588. 

Le  2e  supplément  au  catalogue  du  Musée  des  Thermes  et 
de  rhotel  de  Cluny,  p.  340,  donne  quelques  détails  sur  cet 
artiste. 

Van  Zellicke  (Jean).  —  Zellick  est  un  village  des  envi- 
rons de  Bruxelles  :  c'est  de  là  sans  aucun  doute  qu'est  venu 
le  nom  de  famille  du  sculpteur  Jean  Van  Zellicke,  fils  de 
feu  Gilbert,  qui  est  cité  dans  un  acte  passé  le  3  mars  1465 
(1464,  n.  st.),  devant  les  échevins  de  Bruxelles,  par  lequel 
cet  artiste  déclare  être  prêt  à  remettre  un  certain  Jean 
Van  Aa  en  possession  des  biens  provenant  de  feu  maître 
Evrard  Strael,  dont  il  avait  jusque  là  joui  injustement  (i). 

«  Cont  zy  allen  dat  Jan  Sellicke,  beeldesnidere,  zoen  wilen  Gliysbrechl9 
Van  Zellicke,  etc.  Geven  in  't  jaer  Ons  Heeren  m  cccc  Ixvij  opten  derden 
dach  der  maent  van  raeert.  » 

Van  Pullaer  (Pierre  et  Félix).  —  Tombeau  de  Henri  de 
Berches,  évêque  de  Cambrai.  —  On  conserve  aux  Archi- 
ves communales  de  Berg-op-Zoom  un  cahier  intitulé  : 
Computus  finalis  teslamenti  pie  memorie  domini  Benrici 
de  Bergis,  cameracensis  episcopi.  Henri  de  Berghes,  chan- 
celier de  Tordre  de  la  Toison  d'or,  abbé  commanditaire  de 
Saint-Denis  en  Broqueroie,  évêque  de  Cambrai  en  1480, 
mourut  au  château  de  cette  ville  le  7  octobre  1 502.  Ce  docu- 
ment renferme  des  détails  d'un  grand  intérêt  sur  le  tombeau 
qui  fut  élevé  à  ce  prélat  dans  la  cathédrale  de  Cambrai, 

(1)  Original,  côté  au  dos  :  n°  vijc  vij,  dans  les  archives  de  la  prévoie  de 
Caudenberg,  aux  Archives  du  royaume. 


—  298  — 

peu  de  temps  après  sa  mort;  on  y  voit  que  les  exécuteurs 
testamentaires  du  défunt,  savoir  :  Antoine  de  Berghes, 
abbé  de  Saint-Bertin,  Jean  de  Berghes,  seigneur  de  Berg- 
op-Zoom,  Philippe  Hennebert,  chanoine  de  Tournai,  et 
l'abbé  de  Maroilles,  cherchèrent  d'abord  à  entrer  en  ar- 
rangement pour  l'exécution  du  cénotaphe  avec  un  sculpteur 
ou  tailleur  d'images  de  Tournai,  mais  ils  ne  purent  tomber 
d'accord,  et  ce  furent  Pierre  et  Félix  Van  PuJIaer,  père  et 
fils,  qui  eurent  charge  d'exécuter  en  albâtre  les  figures  du 
mausolée  d'après  le  patron  qu'en  avait  dessiné  un  peintre 
du  nom  de  Gabriel  Clavet  ou  Clauel.  Les  statuaires  con- 
vinrent du  prix  de  100  livres  pour  leur  salaire.  Il  fut  payé 
près  de  347  livres  à  Jean  Maldeurée,  fondeur  de  métaux, 
à  Tournai,  pour  les  plaques  en  cuivre  doré  contenant 
l'épitaphe,  qui  avait  été  composée  par  le  célèbre  «  maistre 
«Érasme  de  Roterdammis,  poêle.  » 

En  compulsant  le  compte  qui  nous  a  fourni  ces  détails, 
nous  avons  pris  note  du  nom  de  l'orfèvre  Gilles  de  JNivraie, 
qui  estima  l'argenterie  de  Henri  de  Berghes,  et  nous  avons 
extrait  les  passages  suivants,  qui  sont  relatifs  à  l'épitaphe 
du  défunt,  à  un  tableau  exécuté  peut-être  par  quelque 
artiste  du  prieuré  de  Groenendael,  etc.  A  leur  suite  nous 
avons  transcrit  les  dépenses  ordonnées  par  les  exécuteurs 
testamentaires  pour  la  tombe  du  prélat. 

1.  «  A  ung  pointre  de  Valenciennes,  lequel  a  fait  et  livré  grande  partie  des 
blasons  servans  aux  évêques  :  xij  livres. 

A  Gabriel  Clauct,  pointre,  pour  avoir  fait  et  livré  aulcuns  blasons  à  l'en- 
terrement, etc. 

A  Thomas,  pointre,  aussi  pour  aulcuns  blasons,  etc. 

A  Wolfart  Mansion  qui  avoit  fait  en  plusieurs  doubles  l'épitaphe  de  feu 
monseigneur  en  franchois  :  xxv  solz. 

A  maistre  Érasme  de  Roterdamis,  poëtc,  pour  avoir  fait  aulcuns  epifaphes, 
et  en  aulmonne  :  vj  livres. 

Par  ordonnance  de  messcigneurs  donné  a  messirc  Adrien  de  le  Croix,  ung 
bréviaire  qui  avoit  esté  à  feu  Jclian  de  Lens,  évesque,  extimé  en  Tinvenloirc 
xij  livres. 


—  299  — 

Pour  avoir  envoie  à  Louvain  à  maistre  Erasme  le  double  de  l'instruction  île 
l'épitaphe,  etc. 

A  frère  Jehan  de  Wallain,  religieulx  à  Gronnendalle,  pour  ung  tableau  que 
feu  iMonseigneur  luy  ordonna  de  faire  faire  :  vij  livres. 

Par  ordonnance  de  messeigneurs,  à  la  requeste  de  madame  de  Humbercourt, 
donné  en  aulmonne  aulx  religieuses  de  Saincte-Claire  en  Sainct-Omer,  pour 
aider  à  faire  leur  église  :  xxx  livres. 

Pour  avoir  ramené  ung  grand  livre  en  parchemin  appartenant  à  l'abbaye  de 
Premy  :  v  s.  » 

2.  «  Mises  faictez  pour  l'épitaphe  de  feu  monseigneur  et  la  lamme  sur  sa 
sépulture. 

»  Et  primes  à  Gabriel,  poinlre,  pour  son  salaire  d'avoir  esté  avecques 
aultres  adviser  comment  l'on  pourroit  au  cœur  de  Cambray,  a  esté  donné 
pour  un  pot  de  vin  :  vj  s. 

»  Item,  à  Félix  Van  Pullaer,  tailleur  d'imaiges,  pour  pareil  :  vj  s. 

»  A  ung  tailleur  d'imaige  demorant  à  Tournay,  pour  son  voïage  d'estre  venu 
à  Cambray  à  intention  de  marchander  de  tailles  les  ymages  de  l'épitaplie  de 
feu  monseigneur,  et  pour  ce  que  l'on  ne  se  trouva  d'accord  :  xxij  s. 

»  A  Gabriel,  pointre,  pour  avoir  fait  ung  patron  dudict  épitaphe  :  1  s. 

>»  A  Piettre  Van  Pullier  [sic]  et  Félix,  son  filz,  entretailleurs,  auxquelz  a  esté 
marchandé  de  faire  et  tailler  en  albastre  (qui  leur  a  esté  délivré)  les  ymages  et 
représentation,  le  tout  ainsy  que  le  patron  porte,  et  pour  tout  mettre  et 
assoir  à  leurs  despens  en  l'église  de  Cambray,  pour  quoy  a  esté  fait  marchié 
avecques  eulx,  qu'ilz  auront  c  livres. 

«Payé  aux  marchans  et  ouvriers  de  Tournay,  par  marchié  fait  avecques 
eulx  d'avoir  fait  et  livré  la  lamme  de  feu  monseigneur,  et  assiz  sur  la  sépul- 
ture, la  somme  de  xv  livres  de  gros,  monnoiede  Flandres,  valent:  iiijXxx  livres. 

»  Payé  à  Jehan  Bourdon,  machon  de  l'église  de  Cambray,  pour  avoir  mené 
à  l'église,  assiz  et  mâchonné  ladicte  lamme  au  lieu  de  sa  sépulture  :  lxxij  s. 

»  Item,  a  esté  donné  aux  compaignons  ouvrans  à  l'hostel  Jehan  Maldeurée, 
à  Tournay,  pour  un  pot  de  vin  :  vj  s. 

»  A  Jehan  Maldeurée,  fondeur  et  ouvrier  de  métal,  demorant  à  Tournay,  a 
esté  délivré  pour  l'épitaphe  de  feu  monseigneur,  lequel  il  a  marchandé  de  faire 
et  livrer  comme  il  est  assiz  en  l'église  de  Cambray  :  iij0  xlvj  livres  xix  solz 
vj  deniers. 

»  Payé  au  graveur  du  marbre  et  à  ung  pointre  de  Mons,  lesquelz  avaient 
fait  deux  patrons  pour  le  marbre  à  mettre  sur  la  sépulture  de  feu  monsei- 
gneur :  1  s. 

»  Pour  avoir  fait  dorer  ledict  épitaphe  de  feu  monseigneur,  le  poindre  et 
resluminer  selon  le  marchié  faict  avec  Dominique  Rabcu,  xv  livres.  » 


—  300  — 

Meyt  (Conrad).  —  (Voy.  §  44.)  —  Le  nom  de  ce  grand 
artiste  dont  nous  entreprendrons  un  jour  d'écrire  la  bio- 
graphie, a  été  singulièrement  orthographié  dans  un  docu- 
ment constatant  à  la  fois  qu'il  se  maria  en  1514,  et  que 
déjà  alors  il  était  au  service  de  Marguerite  d'Autriche. 
Cette  princesse  le  gratifia  d'une  somme  de  50  livres  de 
Flandre,  à  l'occasion  de  ses  noces. 

«  Le  xxiijme  de  may  xvc  xiiij,  a  esté  vériflié  ung  mandement  patent  dont  la 
teneur  s'ensuyt  :  «  Margoemte,  à  nostre  amé  et  féal  chief  et  gouverneur  géné- 
ral de  noz  demainc  et  finances,  le  seigneur  et  baron  de  Monteney  et  de  Mar- 
naix,  salut  et  dilection.  Savoir  vous  faisons,  que  nous,  eu  sur  ce  voslre  advis, 
voulons  et  vous  mandons  par  ces  présentes,  par  nostre  amé  et  féal  conseil-» 
lier,  trésorier  et  recepveur  général  de  nosdicles  finances  messire  Diego 
Flores,  vous  faictes  payer,  baillier  et  délivrer  comptant  à  Conrad  Maislrée, 
nostre  tailleur  d'ymages,  la  somme  de  1  livres,  de  xl  groz,  monnoie  de  Flan- 
dres, la  livre,  de  laquelle  somme  luy  avons  fait  et  faisons  don- pour  une 
fois,  tant  en  faveur  et  récompense  des  services  qu'il  nous  a  faicts,  que  en 
avancement  de  son  mariage,  auquel  nostre  trésorier  et  recepveur  général 
et  advenir  mandons  et  commandons  par  cesdictes  présentes,  et  par  rappor- 
tant avec  ces  meismes  présentes  quictance  seuffisant  dudict  Conrad  Maislrée 
seullement,  icelle  somme  de  1  livres,  des  pris,  monnoie  et  pour  la  cause  que 
dessus,  luy  sera  passée,  etc.  Donné  en  la  ville  de  Malines,  le  vijme  jour  de  may 
l'an  de  grâce  mil  cinq  cens  et  xiiij  (1).  » 

Paludanus  (Raphaël).  —  (Voy.  §  8.)  —  Le  27  novem- 
bre 1 592,  Ferdinand  Ximenez  Perrelta,  chevalier  de  l'ordre 
de  Saint-Étienne,  noble  portugais  établi  à  Anvers,  passe 
contrat  avec  l'évêque  Liévin  Torrentius  et  le  chapitre  de 
Notre-Dame  de  cette  ville,  afin  de  pouvoir  faire  construire 
dans  le  chœur  de  la  cathédrale  un  lieu  de  sépulture  pour 
lui,  sa  femme  et  d'autres  membres  de  sa  famille,  et  placer, 
sur  la  muraille,  près  d'un  portail  du  transept,  uneépilaphe 
avec  ses  armes.  Dans  le  registre  où  est  transcrit  ce  contrat, 


(1)  Registre  aux  mandements  de  1  ;>  1 3- 1  514,  coté  n°  M.  <4,  de  la  chambre 

des  comptes,  :mx  Archives  du  département  du  Nord,  à  Lille. 


—  501   — 

que  nous  publions  comme  spécimen,  on  trouve  la  copie  de 
la  quittance  du  sculpteur  Raphaël  Paludanus,  auquel  il  fut 
payé  350  florins,  de  20  sous,  le  1 4  septembre  1 594,  pour  la 
livraison  de  la  pierre  dans  laquelle  étaient  taillées  les  armes 
de  gentilhomme  et  une  épilaphe  richement  ornée.  Celte  der- 
nière est  rapportée  dans  le  Grand  Théâtre  sacré  du  Brabant, 
par  le  baron  Leroy  (i),  et  dans  la  publication  plus  récente, 
intitulée  :  Inscriptions  funéraires  et  monumentales  de  la 
province  d'Anvers;  Anvers,  église  cathédrale  (2).  Le  même 
registre  dont  nous  parlons  renferme  le  testament  et  les  co- 
diciles  de  F.  Ximenez  et  d'Anne  Lopez,  sa  femme  (s). 

1.  «  Unanimiter  concessimus,  prout  hisce  praesentibus.  praehabita  desuper 
malura  deliberatione,  unanimiter  concedimus,  liberum  locum  sepullurae  in 
summo  choro  ecclesiae  nostrae  à  latere  dextero  reverendissimi  episcopi,  et 
a  limine  januae  chori  e  rigione  sacristiae  dominorum,  a  meridie  nempe  sep- 
tenlrionem  versus,  in  latitudine  octo  pedum  infra  muros,  et  in  longitudine 
etiara  infra  muros  similiter  octo,  inter  primos  et  secundos  gradus  ipsius 
chori  ab  oriente  versus  occidentem,  sub  quo  loco  polerit  ipse  dominus  Fer- 
dinandus  extruere,  propriis  expensis,  pennuarium  dictae  longitudinis  et 
latitudinis  pro  perpétua  sua  et  praedictorum  suorum  sepultura,  videlicet 
suae  conjugis  Annac,  et  pro  suae  conjugis  matre  Béatrice,  sicut  rationis, 
quae  sepulla  est  in  choro  beginagii  nostri,  et  pro  fratre  Roderico  praedicto, 
qui  et  ibidem  sepultus  est,  quorum  corpora  transferri  poterunt  ad  praedic- 
tum  sepullurae  locum  stalim  ubi  extructus  fuerit;  et  pro  gracia  rationis 
ipsius  Roderici  conjuge,  et  pro  ipsorum  prolibus  et  descendentibus,  et  ip- 
sorum  conjugibus  legitimis,  et  pro  omnibus  ejusdem  domini  Ferdinandi 
fralribus,  et  sororibus  praedictis,  et  eorum  legitimis  prolibus  et  successio- 
ribus  in  perpetuum,  quos  piae  recordationis  papa  Sixtus  quinlus,  ut  jam 
diclum  est,  in  familiam  assumpsit;  ita  lamen  quod  eorum  funeralia,  et 
exequiae  semper  celebrabuntur  in  choro  prout  moris  est,  salvis  semper  inte- 
gris  capituli  et  fabricae  juribus  sepullurae  dumtaxat  exceptis  ratione  cujus 
solvenlur  solummodo  simplicia  jura;  idque  de  funeribus  majorum  sed  de 
illorum  funeribus  qui  vel  annum  duodecimum  non  allingerunt  vel  sacram 

(1)T.  IIF,  p.  35. 

(2)  P.  54. 

(3)  Fi»  1,  8  et  15. 

II.  22 


—  502  — 

communionem  non  acceperunt,  solvelur  solummodo  justa  medielas  praedic- 
torum  simplicium  jurium  sepulturae  scilicet;  quae  dicta  simplicia  sepulturae 
jura,  sunt  ipsi  domino  Ferdinando  Ximenes  et  ejus  conjugi  ob  collatam  ab 
eodem  fabricae  elemosinam  rcmissa.  Ita  etiam  lapis  sive  sarcopbagus  super 
imponetur  ipsi  sepulcbro,  ut  nullatenus  sit  elevatior  ipso  pavimcnto,  sed  illud 
erit  cum  ipso  lapide  omnino  aequale,  quod  etiam  observabilur  in  ostio 
ipsius  sepuïchri.  Concedimus  quoque  eidem  Ferdinando  Ximenes  liberam 
poteslatem  colloeandi  epitaphium  suum  super  ipsa  janua  chori  e  regione 
sacristiae  dominorum ,  ibidemque  inserendi  lapidem  in  ipso  muro  super 
januam  praedictam,  qui  lapis  sit  altitudinis  et  lalitudinis  convenientis  ad 
inscindendum  in  eo  cbaracteribus  magnis  et  elegantibus  ex  utraque  parte,  si 
voluerit,  haec  verba  :  D.  0.  31.,  et  paulo  inferius  :  Fcrdinandus  Ximenes  Per- 
retla,  lusitanus ,  sacri  ordinis  sancli  SUfani  eques  commendalarius,  sibi . 
Annaeque  conjugi,  cjusdemque  malri  Bcalrici,  Roderico  fralri,  ejusque  conjugi 
Graliae  ac  liberis,  lotique  familiae  Ximcniorum  Perretlac,  poni  curavit,  in 
hac  vel  simili  forma.  Permillimus  praeterea  ut  arma  sive  insignis  ipsius 
domini  Ferdinaudi  et  totius  familiae  in  supremo  loco  ipsius  epilafji  ponan- 
tur  et  sint  perpetuo,  quae  omnia  et  singula  inviolabilité!'  servare  promilli- 
mus,  et  a  successoribus  noslris  irrevocabiliter  servaii  volumus.  In  quorum 
fîdem,  testimonium  ac  robur  bisce  subscribi  per  scribas  nostros  juralos,  et 
sigillis  nostris  quibus  in  similibus  ulimur  communiri  voluimus.  Datum  et 
actum  respective  Antverpiae,  in  palatio  nostro  episcopali,  et  in  loco  noslro 
capitulari  consueto,  anno  a  Nalivilalc  Domini  1592,  indiclione  quinla,  mensis 
novembris  die  vigesima  septima.  » 

2.  «  Ick  onderscreven  bekenne  mits  desen  ontfangen  le  bebben  van  Senor 
Duarte  Ximenez,  vuyt  den  name  van  Senor  Ferdinando  Ximenes,  de  somme 
van  dry  hondert  ende  vyftich  guldens,  lot  20  stuivers  den  gulden,  ende  dat 
voor  reste  van  vyf  bondert  ende  dertich  guldens,  die  my  van  den  voorscreven 
Ferdinando  Ximenez  quamen,  voor  bel  maken  van  syne  sépulture,  met  syne 
ornementen  ende  wapencn,  in  Onser-Licver-Vrouwen  kercke,  in  den  boogen 
eboor;  waervan  ick  my  van  ailes  kenne  voldacn  te  wozen,  sonder  dacrop 
oyl  iel  meer  te  prclcnderen.  In  teeeken  der  waerheyt  liebbe  dit  met  myn 
cigen  liant  onderleekent  in  Anlwerpen,  desen  14  scplcmbcr  1594.  —  Rafaël 
Pai.idanus  (1).  » 

Colyns  de  Nole  (Roberl).  —  (Voy.  %%  20,  25  et  4.4.)  — 

(1)  Registre  intitulé  :  Fundaciones  c  disposiciones  dos  Senores  cavallcro 
l'i  rnand  Ximenez  c  Anna  Lopcz,  P"  90  v°  et  98  v°,  aux  Archives  du  royaume. 


—  503  — 

Voici  un  extrait  de  la  minute  des  lettres  patentes  qui 
nomment  cet  artiste  «  maistre  sculpteur  de  l'hostel  de  Leurs 
»  Allèzes  »  les  archiducs,  en  1604,  sans  aucuns  gages  : 

«  Albert  et  Isabel,  etc.  A  tous  ceulx  qui  ces  présentes  verront,  salut. 
Sçavoir  faisons  que,  pour  le  bon  rapport  que  fait  nous  a  esté  de  la  personne 
de  Robert  Noie,  etc.,  avons  iceluy  commis,  ordonné  et  eslabli,  commettons, 
ordonnons  et  establissons  par  ces  présentes  à  Testât  et  office  de  schulpteur  et 
tailler  [sic]  en  marbre,  allebastre,  bois  et  semblables  matières  de  nostre 
hostel,  en  luy  donnant  plain  pouvoir,  auclorilé  et  mandement  espécial  le- 
dict  office  d'ores  en  avant  tenir,  exercer  et  déservir,  et  au  surplus  faire  bien 
et  deuement  toutes  et  singulières  les  choses  que  bon  et  léal  schulpteur  susdict 
peult  et  doibt  faire,  et  que  audict  office  compète  et  appartiennent,  toutesfoiz 
sans  gaiges,  et  seullement  aux  honneurs,  prouffitz,  émolumens,  franchises 
et  exemptions  y  appartenans,  et  dont  joyssent  aultres  noz  domesticques  et 
serviteurs  de  nosdict  hostel  partout  es  lieux  de  nostre  obéyssance,  avec  pou- 
voir de  apprendre  à  ses  serviteurs  sondict  art,  sans  estre  assubjecty  à  ceulx 
du  mestier,  tant  qu'il  nous  plaira;  sur  quoy  et  de  s'y  bien  et  deuement 
acquitter  ledict  Robert  Noie  sera  tenu  faire  le  serment  pertinent ,  etc. 
Donné  en  nostre  ville  de  Bruxelles,  le  xxiiije  mars  l'an  de  grâce  mil  vjc  et 
iiij  (1).  » 

Du  Quesnoy  (François).  —  (Voy.  §  19.)  —  Les  docu- 
ments qui  suivent  fournissent  pour  la  biographie  de  ce 
célèbre  sculpteur  une  date  précieuse,  celle  de  son  départ 
pour  l'Italie,  en  1618,  grâce  à  la  libéralité  de  l'archiduc 
Albert. 

Les  savants  directeurs  des  Archives  des  Arts,  MM.  de 
Chennevières  et  de  Montaiglon,  prétendent  qu'il  faut  écrire 
Quesnoy  ;  nous  ne  saurions  être  de  leur  avis.  Us  font 
cette  remarque  à  propos  des  notes  assez  étendues  que 
P.-J.  Mariette  a  consacrées,  dans  son  Abeccdarin  (2),  aux 
artistes  qui  ont  porté  ce  nom,  et  où  il  manifeste  des  doutes 

(1)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  T.  II,  pp.  135-143. 


—  504  — 

sur  le  prénom  du  père  de  Fr.  du  Quesnoy  et  sur  celui  de 
Jérôme,  son  frère  (i). 

m  A  Son  Altèze  Sérénissime,  remonslre  très-humblement  François  du 
Quesnoy,  sculpteur,  [et]  représente  que  pour  s'esverluer  davantaige  au  faicl 
de  son  art,  il  se  désireroit  transporter  à  Rome  pour  deux  ou  trois  ans; 
mais  comme  il  est  dépourveu  de  moyens  à  ce  convenables,  comme  de  mesme 
est  son  père  pour  les  luy  subministrer,  et  qu'il  a  commencé  à  servir  Vostrc 
Altèze  en  aulcunes  menulez,  supplie  très-humblement  qu'il  plaise  à  Vostre 
Altèze  Sérénissime  luy  assigner  quelque  traictement  ordinaire  pour  se  pou- 
voir entretenir  pendant  ledict  temps  à  Rome.  » 

Cette  requête  est  apostillée  de  l'ordonnance  qui  suit, 
signée  de  l'archiduc  et  des  membres  du  conseil  des  finances: 

«  Leurs  Altèzes  Sérénissimes  ayans  eu  rapport  du  contenu  en  ceste  re- 
queste,  et  considéré  les  raisons  y  alléguées,  ont,  par  advis  de  ceulx  de  leurs 
finances,  donné  et  accordé,  donnent  et  accordent  au  suppliant  de  grâce 
espécialle,  par  cestes,  par  forme  de  mercède,  pour  s'exercer  en  son  art  icy 
mentionné,  la  somme  de  vjc  livres,  du  pris  de  xl  gros,  monnoye  de  Flandres 
la  livre,  une  foiz,  à  en  estre  payé  par  les  mains  du  receveur  général  des- 
dictes finances  Ambroise  Van  Oncle,  endéans  deux  années  prochaines,  assç.a- 
voir  de  cl  florins  comptant,  aultrez  cl  florins  au  boull  de  l'année,  et  les 
restans  iij«  florins  en  deux  termes  de  demyes  années  ensuyvantes,  dont 
lettres  patentes  de  don  seront  dépeschées  in  forma.  Faict  en  nostre  ville  de 
Bruxelles,  le  xixe  de  may  xvjc  xviij.  » 

Pauwels  ou  Pauli  (Rombaul).  —  Quelques  notes  rela- 
tives à  ce  sculpteur  sont  consignées  dans  Baert,  Mémoires 
sur  les  sculpteurs  et  architectes  des  Pays-Bas.  Il  résulte 
d'un  document  dont  nous  publions  plus  loin  le  texte,  que 
R.  Pauli,  nom  sous  lequel  il  est  plus  connu,  avait  passé 
contrat,  le  25  mai  1653,  avec  le  curé  de  Saint-Michel,  ù 


(I)  Baert,  Mémoire  sur  les  sculpteurs  et  architectes  des  Pays-Bas,  a  réuni 
sur  ces  artistes  de  curieux  renseignements  que  le  baron  de  Reiffenbrrc  a 
fait  imprimer  dans  les  Bulletins  de  la  commission  royale  d'histoire,  t.  XIV, 
lre  série.  Mr  Éd.  Fétis  a  publié  depuis  une  bonne  biographie  du  grand 
artiste  dans  ses  Artistes  belges  à  l'étranger,  t.  Ier,  pp.  279-314. 


—  305  — 

Gand,  pour  l'exécution  d'un  autel  en  marbre  destiné  à 
l'usage  de  la  confrérie  de  la  Sainte-Croix,  dans  ladite 
église,  et  qu'à  la  date  du  13  avril  1655,  un  accord  fut 
conclu  entre  les  deux  parties  contractantes,  qui  étaient  à 
la  veille  de  procéder,  en  vertu  duquel  l'artiste  s'obligeait  à 
livrer  et  placer  l'autel  pour  la  fin  du  mois  de  septembre. 
Il  est  assez  probable  que  cette  condition  ne  fut  pas  fidèle- 
ment remplie,  car,  d'après  d'autres  documents  (i),  on  voit 
que  le  procès  fut  intenté,  et  que  par  sentence  du  24  octo- 
bre 1656,  le  grand  conseil  de  Malines  condamna  les  plai- 
deurs à  exécuter  les  conventions  qui  avaient  été  arrêtées 
par  écrit  (2). 

«  Den  xiijen  april  xvjc  Iv,  syn  personelyck  gecompareert  den  heere  Grego- 
rius  Breydcls,  pastor  van  Sinte-Michiels  kercke,  binnen  Ghendt,  over  de 
confrérie  van  het  broederschap  van  't  Heylich-Cruyce  in  deselve  kercke, 
ter  eender,  cnde  meester  Rombaut  Pauli,  bellsnyder,  ter  andere  zyden,  de- 
welcke  hebben  verclaert  alsoo  daer  apparent  was  procès  te  reysen  tusschen 
deselve,  ter  causen  van  het  maecken  van  sekeren  aultaer  by  den  voornoem- 
den  Pauli  aenveert  te  maecken,  volgens  het  contract  daervan  gemaeckt  op 
den  xxven  mey  xvjc  liij,  daervan  dat  hy  tôt  noch  toe  in  gebreke  was  geble- 
vcn,  soo  syn  partyen  nu  andermael  daerover  veraccordeert  in  der  manieren 
hiernaer  volgende,  te  welene  :  dat  de  voornoemden  Pauli  heeft  belooft,  gelyck 
hy  belooft  mits  desen,  tusschen  dit  ende  sesse  weken  te  stellen  het  geheel 
onderste  werck  van  marbre  ende  louche  lotte  pedestalen  van  de  schilderye, 
ende  vier  maenden  daernaer  beloeft  denselven  autaer  te  volmaecken,  vuyt- 
genomen  het  marberen  van  't  houtwerck,  ailes  ingevolge  van  het  model  ende 
contracte  daervan  synde,  dewelken  blyven  in  hunne  vigeur  ende  dat  voor 
deselve  somme  by  den  contracte,  etc.  » 


(I  )  Tous  ces  documents  nous  ont  été  obligeamment  communiqués  par  Mr  de 
RiDDEn,  vicaire,  à  Bruxelles. 

(2)  Voy.  la  description  de  la  chapelle  de  la  Sainte-Croix  dans  les  Eglises 
de  Gand,  par  Mr  Keuvyn  de  Volkaersbeke,  t.  II,  p.  88. 


—  306  — 

§81.  Géographes,  astronomes,  cartes  de  géogra- 
phie, etc. 

Sommaire  :  J.  de  Wesalia.  —  Alraanachs  de  14-32  et  14-59.  —  Jacques  de 
Surhon.  —  Cartes  du  Luxembourg.  —  Chr.  Sgroolen.  —  J.-B.  Vrient.  — 
Collection  de  cartes  de  Viglius  de  Zuichem.  —  Cartes  des  différentes 
parties  de  l'Europe,  exécutées  par  J.  de  Deventer,  P.  Apianus,  G.  Merca- 
tor,  A.  Ortelius,  G.  Vopel,  Oronce  Fine,  J.  de  Castaldi,*etc.  —  Cartes 
géographiques  exécutées  en  tapisseries. 

De  Wesalia  (Jean),  — docteur  en  médecine,  à  Bruxelles, 
sur  lequel  nous  publierons  d'autres  renseignements  en  son 
lieu,  s'occupait  de  la  confection  d'almanachs.  Les  comptes* 
de  la  recette  générale  des  finances  mentionnent  des  récom- 
penses que  Philippe  le  Bon  lui  accorda,  en  1432  et  en  < 
1459,  pour  des  almanachs  qu'il  avait  offerts  à  ce  prince.  Il 
est  probable  que  Jean  de  Wesalia  avait  coutume  d'en  pré- 
senter un  à  chaque  renouvellement  d'année  à  son  souverain, 
mais  ce  sont  là  les  seuls  cas  que  nous  avons  trouvés  (î). 

{.  «  A  maislre  Jehan  de  Wisalia,  maistre  en  médechin  [s te],  auquel  monsei- 
gneur le  duc  a  donné  de  grâce  espécial,  quant  il  lui  a  présenté  le  grant  et 
petit  alnxanach  de  ceste  présente  année,  par  mandement  donné  à  Lille,  le 
xje  jour  de  janvier  l'an  mil  cccc  xxxj  [1432  n.  st.],  xix  livres  (2).  » 

2  «  A  maislre  Jehan  de  Wesalia,  docteur  en  médecine,  xxx  livres,  pour  don 
a  lui  fait  par  Monseigneur,  pour  avoir  fait  et  lui  présenté  le  grant  almenach 
avec  les  jours  esleuz,  etc.,  en  ccsle  présente  année  mil  iiijc  Hx  (3).  » 

De  Surhon  (Jacques).  —  Nous  avons  cité  d'après  un  an- 
cien inventaire  de  placards  (/*)  une  ordonnance  du  15  avril 

(1)  Les  comptes  d'où  ces  détails  sont  extraits  ont  échappé  à  l'attention  de 
Mr  le  comte  de  Laborde. 

(2)  Registre  n°  F.  122,  f°  cj  v°,  de  la  chambre  des  comptes,  aux  Archives 
du  déparlement  du  Nord,  à  Lille. 

(3)  Registre  n°  F.  346,  f°  viij"xvj  r°,  ibidem. 

(4)  Voici  la  note  textuelle  :  «  Aullre  [ordonnance]  pour   donner    ayde  à 


—  307  — 

1551  (n.  st.),  relative  à  la  mission  que  Jacques  de  Surhon 
reçut  de  dresser  une  carte  du  duché  du  Luxembourg  et  du 
comté  de  Chiny.  Voici  le  texte  de  celle  pièce  tel  qu'il 
est  transcrit  dans  un  registre  contemporain  (i);  elle  est 
du  1 5  mars  1 550  (1 551 ,  n.  st.)  :  nous  nous  sommes  trompé 
de  mois  la  mentionnant  au  §  35. 

«  De  par  l'empereur,  à  tous  noz  gouverneurs,  elc.  Comme  nous  ayons 
commandé  et  donné  charge  à  maislre  Jacques  de  Surhon,  porteur  de  cestes, 
de  se  transporter  en  nostre  pays  et  duché  de  Luxembourch  et  conté  de 
Cigny,  pour  faire  la  description  et  pourtraicture  d'iceluy  pays,  pour  ce  est-il 
que  vous  mandons  et  expressément  enjoingnons  et  à  chascun  de  vous  en  son 
endroict,  que  audict  maistre  Jacques  de  Surhon  ayez  à  donner  et  faire 
donner  toute  adresse  et  assistence,  et  au  surplus  le  pourveoir  (à  ses  despens 
raisonnables  loutesvoyes)  de  ce  qu'il  aura  besoing,  et  dont  il  vous  requerra 
pour  l'accomplissement  de  sadicte  charge.  Donné  à  Bruxelles,  le  xve  de 
mars  1550.  » 

Sgrooten  (Chrétien).  —  (Voy.  §  21.)  —  Ce  géographe 
mérite  sans  contredit  une  place  dans  la  Biographie  na- 
tionale à  côté  de  Mercator,  Ortelius  et  J.  de  Deventer.  Il 
avait  été,  comme  ce  dernier,  chargé  par  les  gouverneurs 
des  Pays-Bas  de  travaux  importants,  qui  absorbèrent  la 
plus  grande  partie  de  son  existence.  Le  1er  novembre  1595, 
Philippe  II  écrivit  au  cardinal  Albert  qu'il  eût  à  s'enquérir 
de  ce  qu'étaient  devenues  les  cartes  dont  l'exécution  avait 
été  confiée  à  Sgrooten,  que  le  roi  suppose  s'être  réfugié  à 
Cologne  ou  à  Calcar,  près  de  Clèves,  à  cause  des  troubles. 
Le  roi  défend  de  les  faire  imprimer,  et,  si  le  gouverneur  leur 
reconnaît  de  la  valeur,  il  ordonne  de  les  lui  envoyer.  Il 
veut  de  plus  que  l'on  paye  dans  un  court  délai  les  arriérés 
de  la  pension  de  Sgrooten. 

»  maistre  Jacques  Surhon  (sic)  à  la  description  et  pourtraicture  du  pays  et 
»  ducé  de  Luxembourg  et  conté  de  Chiny,  du  xve  de  mars  audict  an  1550.  » 
(1)  Registre   aux  passeports^  liccnlcs  et  lettres  de  sûreté  de  1545  à  1551, 
aux  Archives  du  royaume. 


—  308  — 

Le  cardinal  archiduc  répondit  au  roi,  le  20  mars  1596, 
que  déjà  Tannée  précédente,  l'archiduc  Ernest  avait  or- 
donné de  retirer  des  mains  du  géographe  toutes  les  cartes 
qu'il  avait  faites,  et  qu'on  lui  avait  soldé  ce  qui  lui  était 
du.  Le  gouverneur  ajoutait  que  les  caries,  au  nombre  de 
trente-huit,  étaient  artislement  exécutées  et  reliées  en  un 
grand  volume,  mais  qu'il  voulait  avoir  sur  leur  mérite, 
l'avis  d'hommes  compétents  avant  de  les  envoyer  au  mo- 
narque. 

Au  §  59,  nous  n'avons  pas  hésité  à  reconnaître  Jacques 
de  Devenler  pour  l'auteur  d'un  atlas  de  cartes  manuscrites 
appartenant  à  la  Bibliothèque  royale.  Les  millésimes  qui 
se  lisent  sur  quelques  pièces,  ainsi  que  les  faits  relatifs  à 
Devenler,  nous  ont  conduit  à  émettre  cette  opinion  que 
nous  conservons  encore;  mais  pour  que  la  lumière  se  fasse 
complètement  jour,  il  n'est  pas  sans  importance  de  signaler 
le  rapport  exact  qu'il  y  a  entre  le  nombre  de  cartes  existant 
dans  l'atlas  et  le  chiffre  de  celles  qui  composaient  l'œuvre 
de  Chrétien  Sgroolen,  dont  la  lettre  du  cardinal  Albert 
fait  mention. 

I.  «  Mon  bon  frère,  nepveu  et  cousin,  comme  Christian  Sgrotenus,  mon 
géographe,  soy  tenant  à  Couloigne  ou  à  Calcar,  pays  de  Clèves,  ait  faicl  et 
composé  par  charge  de  mes  lieutenans  et  gouverneurs  de  par-delà  quelques 
cartes  ou  tables  géographiques  de  l'Europe,  que  suis  informé  estre  achevées 
à  grande  peine  et  fraiz  dudict  géographe,  avecq  deffence  de  ne  les  faire  im- 
primer; je  me  suis  advisé  de  vous  en  escripre  ce  mot,  afin  que  vous  faicles 
informer  par  mon  cousin  le  conte  d'Aremberge  de  ce  qu'aura  esté  faict  des- 
dictes cartes  et  lahles  pour  les  recouvrer,  et  que  après  que  les  aurez  veu, 
considérez  si  elles  sont  de  tel  emport  qu'elles  méritent  m'eslre  envoïées, 
pour  en  tel  cas  en  eslre  ainsy  faict  par  la  meilleure  et  plus  seurc  commodité 
que  s'en  pourra  offrir,  donnant  ordre  qu'il  soit  payé  et  contenté  de  ses 
fraiz  et  peines  par  la  voye  de  mes  finances,  et  qu'en  oullre  il  soit  contenté 
de  ses  gaiges  ou  pension  ci-devant  assignée  en  Gueldres,  dont  il  n'a  joy  à 
cause  des  troubles,  suivant  ce  que  du  passé  en  ay  escript  a  feu  mon  bon 
nepveu,  le  ducq  de  Parme.  A  tant,  mon  bou  frère,  nepveu  et  cousin,  Noslre- 


—  309  — 

Seigneur  vous  ait  en  sa  saincte  garde.  Del  Pardo,  le  premier  de  novem- 
bre 1595  (1). 

2.  «  Mon  Seigneur,  à  mon  arrivée  en  ceste  ville  de  Bruxelles  ay  trouvé 
que  ceulx  des  finances  de  Vostre  Majesté  avoient  desjà,  par  occasion  du 
voïage  que  le  trésorier  général  desdictz  finances  feit,  passé  ung  an,  à  l'or- 
donnance de  feu  de  bonne  mémoire  mon  bon  frère  rarchiducq  Ernest  au 
pays  de  Gueldres,  retiré  et  faict  venir  en  icelle  les  cartes  ou  tables  géogra- 
phicques  et  aultres  que  Cliristien  Sgroolen,  géographe  de  Vostre  Majesté,  a 
faict  à  l'ordonnance  d'icelle,  et  y  réposent  encores  présentement.  Et  comme 
Vostre  Majesté  m'en  escript  par  ses  lettres  du  premier  de  novembre  dernier, 
j'en  ay  bien  voulu  advertir  icelle,  et  que  lesdictz  des  finances  ont  payé  au- 
dit Sgrooten,  par  convention  qu'en  fit  ledict  trésorier  général  pour  tout  ce 
qu'il  pouvoit  prétendre,  tant  pour  la  confection  desdictes  cartes  comme  aussy 
pour  les  arriéraiges  de  la  pension  de  xl  gros  paltars  par  jour,  que  Vostre 
Majesté  luy  a  piéça  accordé,  escbeues  jusques  lors,  la  somme  de  iiijm  viijc  flo- 
rins, assçavoir  les  iijm  florins  comptant,  et  les  xviijc  florins  à  quelques  ter- 
mes, et  m'ont  lesdictz  des  finances  dict  qu'ilz  luy  continueront  aussy  le  paie- 
ment de  sadicle  pension,  et  ainsy  aura  ledict  Sgrooten  toute  satisfaction.  Et 
au  regard  desdicles  cartes,  elles  sont  certes  fort  belles  et  bien  curieusement 
élabourées  à  la  main  et  non  imprimées,  estans  reliées  en  ung  grand  volume 
contenantes  le  nombre  de  trente-huict  cartes  portées  par  la  déclaration  icy 
joincte,  mais  si  elles  méritent  estre  envoïées  à  Vostre  Majesté,  je  le  suis  con- 
sidérant et  voïant,  et  les  feray  encores  veoir  et  examiner  par  hommes  eulx 
en  ce  entendans;  et,  selon  qu'elles  seront  trouvées,  advertiray  icelle  afin  d'en- 
tendre son  bon  plaisir  ultérieur.  L'on  m'asseure  que  ledict  Sgroolen  pour 
s'acquiler  de  sa  promesse  vers  Vostre  Majesté  n'en  a  oneques  donné  copie  à 
aultruy,  voires  a  cassé  toutes  les  minutes  et  projetz,  afin  que  personne  aultre 
ne  s'en  prévaille.  Et  sur  ce,  Mon  Seigneur,  après  avoir  très-humblement  baisé 
les  mains  de  Vostre  Majesté,  prieray  le  Créateur  donner  à  icelle  en  santé 
longue  et  très-heureuse  vie.  De  Bruxelles,  le  xx«  de  mars  1596  (2).  » 

Vrient  ou  Vrients  (Jean-Baptiste).  —  (Voy.  §  37.)  — 
Voici  un  document  qui  donne  une  idée  de  l'étendue  du  com- 
merce que  faisait  ce  libraire,  dont  la  spécialité  était  la 
publication  de  cartes  géographiques  et  de  mappes-mondes. 

(1)  Vol.  intitulé  :  Correspondance  des  gouverneurs  généraux  avec  Philippe  II 
en  matière  de  finances,  1593-1599,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Ibidem. 


—  310  — 

«  Les  archiducqz.  A  tous  noz  lieutenans,  vice-admiraulx,  gouverneurs  de 
noz  villes,  chevaulx,  fortz  et  forteresses,  gardes  des  ponlz,  porlz  et  passai- 
ges,  contrerolleurs  et  receveurs  de  noz  tonlieux,  péaiges  et  droiz  de  licences, 
ensemble  aux  officiers  de  nostre  admiraulté,  et  à  tous  aultres  noz  justiciers, 
officiers  et  subjectz,  cui  ce  regardera,  et  ces  présentes  seront  montrées,  salut. 
Sçavoir  vous  faisons,  que,  par  advis  de  nos  Irès-chiers  et  féaulx  les  chiefz, 
trésorier  général  et  commis  de  noz  demaines  et  finances,  nous  avons  con- 
senti et  accordé,  consentons  et  accordons  de  grâce  espécialle  par  ces  présentes 
à  Jehan-Baptiste  Vrinls,  marchant  libraire,  demeurant  en  nostre  ville  d'An- 
vers,  que  nonobstant  quelzconcqucs  noz  ordonnances,  placcars  ou  deffences 
au  contraire,  il  puisse  et  pourra,  durant  le  temps  et  terme  de  trois  mois 
prochainement  venans,  faire  amener  par  petites  portions  à  la  foiz,  doiz  noz 
provinces  rebelles  de  Hollande  et  Zélande  par-dcça,  par  la  rivière  de  nostre- 
dicle  ville  d'Anvers,  les  denrées  cy-aprés  déclairées,  assçavoir  :  deux  cens 
rames  de  papiers  imprimez,  cartes,  ymaiges,  livres  et  impression;  cent 
douzaines  de  peintures,  grandes  et  petites;  vingt  paires  de  cartes  sphœre- 
mundi,  petites  et  grandes;  dix  douzaines  de  Jésus,  saints  st  saintes,  et  crucyfix 
de  bois;  quarante  pièces  de  bois  dict  en  thiois  ebbenhout  [bois  d'ébènc],  et 
dix  douzaines  de  plates  de  cuyvre,  tant  taillées  que  non  taillées,  pour  impri- 
mer caries  et  images  de  dévotion;  moyennant  et  en  payant  à  nostre  prouffit, 
oultre  et  par-dessus  noz  tonlieux,  les  droiz  de  licences  selon  la  liste  de  Tan 
mil  cinq  cens  nonante-huyt,  etc.,  fil  à  fil  que  lesdictes  denrées  entreront,  etc., 
sans  que  ledict  Jean-Baptiste  Vrinls  puisse  ou  pourra  se  servir  d'aulcuns  vidi- 
imis  ou  copies  autenticques  en  manière  que  ce  soit,  ny  mesmes  céder  ou  trans- 
porter icelluy  passeport,  du  tout  ny  en  partye,  à  paine  de  confiscation,  etc. 
Donné  en  nostre  ville  de  Bruxelles,  le  vingt-neufiesme  de  mars  fan  de  grâce 
mil  vjc  et  iiij  (1).  » 

Collection  de  cartes  de  Viglius.  —  Viglius  de  Zuichem, 
président  du  conseil  privé,  fit  faire  de  son  vivant  le  triage 
et  l'inventaire  de  ses  papiers  et  manuscrits,  pour  éviter  tout 
embarras  ou  confusion  après  sa  mort  (2).  C'est  alors  aussi 
que  fut  dressé  l'inventaire  de  la  belle  collection  de  cartes 
géographiques  gravées  et  manuscrites  que  Viglius  possé- 

(1)  Collection  des  papiers  d'Etat  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Ces  inventaires  sont  réunis  en  un  volume  dans  la  collection  des  inven- 
taires, ibidem. 


—  311  — 

dait,  et  qu'il  légua  par  testament  au  collège  fondé  par  lui  à 
Louvain.  Celle  liste  nous  a  paru  offrir  assez  d'intérêt  pour 
être  imprimée;  elle  contient,  pour  les  Pays-Bas  surtout,  des 
indications  curieuses  sur  les  auleurs  d'un  grand  nombre  de 
cartes  et  plans  exécutés  sous  les  règnes  de  Charles-Quint  et 
de  Philippe  II,  tels  que  Jacques  de  Deventer,  Pierre  Apia- 
nus,  Chrétien  Sgrooten,  Gérard  Mercator,  Orlelius,  etc. 

A  la  suite  de  l'inventaire  que  nous  publions  figure  un 
manuscrit  contenant  «  les  noms  des  villes  des  pays  d'embas 
»  hors  des  trois  livres  de  maistre  Jacques  de  Deventer.  »  Vi- 
glius  aura  fait  confectionner  celte  nomenclature,  en  celte 
même  année  1575,  lorsqu'il  avait  momentanément  en  sa  pos- 
session les  trois  volumes  composant  l'œuvre  de  ce  géogra- 
phe qui  devaient  être  envoyés  au  roi  Philippe  II (Voy.  § 59). 

Nous  devons  signaler  encore  le  dernier  article  de  cet  in- 
ventaire qui  mentionne  six  caries  représentant  les  Pays- 
Bas,  qui  furent  exécutées  en  tapisseries  de  haule-lisse  pour 
le  duc  de  Savoie. 

«  Regionum,  locorumque  descripliones,  seu,  ut  vulgo  vocant,  charlarum 
catalogus,  secundum  ipsorum  silualionem,  conscriplus  mense  auguslo  1575. 

Typus    cosmographicus    universalis,  Asiœ  descriptio,  impressa  a0  1567. 

impressus  Tiguri  a0  1534.  Hispanise  descriptio,  imprimée  à  Pa- 

Universalis  charta  per  Gasparum  Vo-         ris  1548. 

pelium,  in  magna  forma,  impressa  Alia   Hispanise    descriptio,  impressa 
a»  1549.  Anlverpire  a°  1571. 

Ilerum,  édita  per  Gerardum  Mercato-  Britaniœ  descriptio,  impressa  Pari- 
rem,  impressa  a0  1569.  siis,  apud  Hyeronimum  Gourmon- 

Integra  orbis  descriptio    per  Oron-         tium,  1549. 

tium,  impressa  Parisiis  a0  1536.  Britanniœ  descriptio,  impressa  Pari- 
Charte  cosmographicque  universèle,         siis  1549. 

imprimée  à  Paris  a°  1547.  Alia    ejusdem     descriptio,    impressa 

Une  charte  de  la  grande  mer.  Parisiis  a0  1 545. 

Aultrc  charte  de  la  grande  mer.  Hiberniœ  descriptio. 

Europœ descriptio,  per  Gerardum  Mer-  Gallia,  in  magna  charta  manuscripla. 

catorem,  quae  pendere  solebat  ad  Gallise  dcscriplio,  in  membraua. 

caminum  bihliolhecœ.  Description  de  la  Franco  ou  Gaule, 


—  312  — 


imprimé  par  Arnoult  Nicolai,  Ant- 
verpiœ. 

Nova  Francia, impressa  Veneliis  1566. 

Gauliae  descriptio,  impressa  Antver- 
piœ 1568,  per  Gerardum  de  Jode. 

Description  des  Gaules  avec  les  con- 
fins, imprimée  1564-. 

Ejusdem  alia  descriplio,  per  Oron- 
tium. 

Sex  diversœ  partes  Galliœ. 

Picardia. 

Description  d'une  lisièrede la Franche- 
Conté,  joignante  à  la  duché  de 
Bourgoingne. 

La  conté  de  Champaigne,  impressa 
Antverpiœ,  apud  J.  Liesvelt. 

Languedoc. 

Lugdunum,  impressum  Antverpiœ, 
apud  Hyeronimum  Cocum,  a0  1550. 

Parisiense  territorium. 

Ducatus  Barensis. 

Bassigny. 

Charla  Burgundiœ. 

Alia  Burgundiœ  descriptio. 

Charte  de  Lorraine. 

Oppidum  Sancli-Quintini,  cum  aliis 
locis  circumjacentihus,  quœ  Phi- 
lippus,  Hispaniarum  rex,  sibi  sub- 
jugaverat  (1). 

Ejusdem  obsidio. 

Ilable-Neuf  dict  de  Grâce. 

Description  du  pays  de  Boulonnois, 
de  Guines  et  ville  de  Calais. 

La  charte  des  cnclavemens  de  France 


ou  baillaige  de  Sainct-Omer,  Tour- 

nehem,  Bredenarde,  avec  les  adja- 

cens    de    Flandres,    d'Arthois    et 

Boullonnois. 
Les    dix-sept   villaiges    de    Boulon- 
nois. 
La  charte  du  pays  Anglois   deçà  la 

mer,  Tournehem,  etc. 
Galliœ  belgicœ  descriplio,   impressa 

Antverpiœ,  apud  Hyeronimum  de 

Jode,  a°  1566. 
Arthesiœ  descriptio. 
Ejusdem  pars  quœdam. 
Hesdinfert,  ter. 
Villaigedu  Soich. 
Tornacensis  expugnalio. 
Charte  de  17  villaiges  d'Arthois. 
Grandcourt. 
Une  charte  en  parchemin,  contenant 

une  partie  de  France,  Arlhois  et 

Flandres. 
Magna  charla  Hannoniœ. 
Description  du  villaige  de  Faulx. 
Flandriœ   descriptio,   per   Gerardum 

Mercatorem. 
Gandensis     civitatis     descriplio,     in 

magna  forma,  bis,  impressa  1540. 
Brugensis  civitatis  descriptio,  in  parva 

forma,  ter,  impressa  a0  1563. 
Descriplie  van  meerschen  van  Wolfs- 

donck. 
Eene  descriptie  van  Lereghcm-Vell. 
Brabantiœ   descriplio,  per  Jacobum 

Davcntricnsem,  1536(2). 


(1)  C'est  très-probablement  la  carte  exécutée  par  Jacques  de  Surhon,  donl 
nous  avons  parlé  plus  haut. 

(2)  Voy.  le  commencement  de  notre  article  sur  J.  de  Dcventcr,  au  §  59,  où 
il  est  question  de  celle  carie. 


—  315 


Beschryvinghe  der  stadt  van  Antwer- 
pen  met  't  casteel,  verlicht  we- 
zende  (1). 

Deselve  stadt  noch  eens  gedruct,  by 
Symon  Cock. 

De  stadt  van  Bruessele. 

Beschryvinghe  van  Selleke  cum  ap- 
penditiis. 

Zelandiœ  descriptio,  per  Jacobum 
Daventriensem. 

Ejusdem  alia  descriptio,  magis  recens 
impressa. 

Insula  Walachria. 

Charte  van  Vlissinghen. 

Schouwen,  Ziericzee. 

Een  groote  chaerte  van  Hollandt,  ge- 
druct a°  1542. 

Een  ander  chaerte  van  Hollant,  ge- 
druct a0  1569. 

Een  cleyn  nyeuw  chaerlken  van  Hol- 
lant. 

Drye  partyen  van  beschryvinghe  van 
zeeker  deelen  van  Hollant. 

Voorne. 

Beschryvinghe  van  Gheervliet. 

Amslerlandia. 

Obsidio  oppidi  Leydensis  a°  i  574. 

Houtsbossch. 

Een  chaerte  roerende  de  onderhou- 
denisse  van  de  diepte  in  de  rivière 
van  Meerweerde  van  Werckendam 
aff  tôt  voirby  Crayensleyn. 

Palroonvandestadtvan  Amstelredam, 


gemaect  by  meesler  Christiaen 
Sgrooten. 

Amstelredam. 

Texel. 

Zuydt-Hollant. 

Insulœ  juxta  Hollandiam,  Frisiamque 
occiduam  dictam. 

Frisiœ  descriptio,  per  Jacobum  Da- 
ventriensem a°  1545  (2). 

Ejusdem  descriptio,  manuscripta. 

Frisiœ  partis  descriptio. 

Twee  chaerten,  in  een  leren  custodie, 
inhoudende  Vrieslandt. 

Frisia  Idzardi  de  Sickingha. 

La  ville  de  Leeuwarden,  bis. 

Zuichem  met  zynen  toebehoirten. 

Deselve  noch  eens,  in  grooter  formen. 

La  ville  de  Sneeck. 

Charta  citerions  Frisiœ  quœ  Hollandiœ 
est  contermina. 

Charte  de  la  maison  de  Jeveren. 

Decanatus  Frisiœ  Sancti-Salvatoris  per 
comitatum  de  Oestergo. 

Charta  Zuichemensis,  conlinens  pagos 
et  possessiones  circumjacentes  sub 
grilevia  Leonardiense  et  Idarde- 
rense. 

Beschryvinghe  van  de  Conincklycke 
Majesteyt  bilt  by  den  Sachisscheu 
tyden  aen  Wesl-Frieslandt  a0  xvc  v 
bedyct. 

Geldriœ  ducatus  descriptio,  per  Jaco- 
bum Daventriensem  a0  1543. 


(1)  iMr  Dejardin  vient  de  publier  dans  les  Annales  de  l'académie  d'archéo- 
logie de  Belgique,  t.  XIX,  une  savante  Description  des  cartes  de  la  province 
d'Anvers  et  des  plans  de  la  ville. 

(2)  Voy.,  a  propos  de  celle  carte,  une  intéressante  dissertation  de 
MM.  Eekhoff  et  J.  G.  Ottema,  dans  le  35en  verslag  der  liandelingen  van  liet 
Friesch  gcnoolschap,  etc.  (1861). 


—  314 


Ejusdem  descriptio,  per  Christianum 

Sgrolium ,  impressa  per  Hierony- 

mum  Cocum. 
Ilerum,    per    eumdem    Christianum, 

manuscripta. 
Leodiensis  diocœsis  descriptio. 
Mosellœ  fluvii  descriptio  cura  Lotha- 

ringia. 
Charte  de  Luxembourg,  quater. 
Descriptio  regionum  Juliœ,  Montis, 

Cliviœ    et    Marchiœ    unacura   pro- 

vincia  Coloniensi,  per  Christianum 

Sgrotenum. 
Sainct- Hubert  en  Ardenne. 
Metz. 
Description  de  la  comté   de  Namur, 

en  parchemin. 
Charla   ducatus    Luxemburgensis   et 

Lotharingiœ. 
Westphaliœ  descriptio,  per  Virgilium 

Gheys ,   ex   exemplario    Chrisliani 

Sgroolen. 
Ejusdem  descriptio  ilerum,  per  Chris- 
tianum Sgrolium. 
Westphalia  ilerum. 
Oppida  et  caslra  aliquot  Westphaliœ 
Quœdam     annotationes     domini    de 

Westphalia. 
Inferior  Germania  transrhenana. 
Episcopatus  Paderbornensis. 
Charla  domini  de  Linghcn. 
Cliarlc     du     pays     de     Al-uustcr     et 

Overyssel. 
Charlcn  van  Oislland. 
Parles  Gcrmaniœ  quatuor. 


Germania  œneis  formis  excisa. 
Pars  diocœsis  Coloniensis. 
Munster  et  Overyssel. 
Beschryvinge  van  den  geheelen  Byn- 

strom. 
Islandia. 
Moscoviœ  et  aliarum  septentrionalium 

regionum  descriptio  impressa. 
Prussia. 

Tabulœ  Pomeraniœ  duœ. 
EenanderbeschryvinghevanDuylsch- 

landl,  gedruct  by  Jan  Liefrinck. 
Ecn  bescryvinghe  van  Duytschlandt, 

gedruct,  bis. 
Eenanderbeschryvinghe  van  Duytsch- 
landt, impressa  a0  1541,  bis. 
Twee    andere    beschryvinghen     van 

Duytschlandt,  gedruct. 
Een  andere,  gedruct  Lutetiœ. 
Ducatus  Wirlenbergensis   descriptio, 

bis. 
Vellleger  voir  Wiltemberch. 
Antiqua  charla  Hclvetiœ. 
Basileœ  descriptio  cum  circumjacenli- 

bus  regionibus. 
Mysniœ  et  Turingiœ  charta. 
Die  Pals  in  Bcyeren,  bis. 
Hessiœ  descriptio. 
Tolius  Sueviœ  et  Bavariœ  descriptio, 

bis. 
Suevia  iterum. 

Charta  superioris  Sueviœ,  Appiani  (1  ). 
Fontes    Danubii    cum    parle    Suevic 

quœ  dicilur  Hegow. 
Franconia  et  Nurenbcrga. 


(1)  LelbWBL,  dans  sa  Géographie  du  moycn-ÙQe,  t.  Il,  p.  176,  noie,  dit 
n'avoir  jamais  vu  de  caries  dressées  par  ce  géographe,  dont  nous  avons  parlé 
au  S  21. 


—  315  — 


Beschryvinghe  van  't  heroghdom  van 

Oistenryck     mctten      aenliggende 

landen,    gedruct  te  Nuremberghe 

a°  1545. 
Item,  gedruct  te  Viennen  a°  1545. 
Charte  des   erlzhertochdoms   Oister- 

reich  ob  der  Emss. 
Thuringia. 
Saxonia  charta. 

Marchia  Wandaliœ  sive  Sclavoniae. 
Marchia  Brandenburgensis. 
Charta  Wederanie. 
Lacus  Conslanliensis. 
Hildesemensis  charta. 
Charta  Eyffliœ. 

Hungariœ  descriptio,  impressa  1567. 
Ejusdem  alia  descriptio,  facta a0  15G6. 
Ejusdem  alia  descriptio,  per  Jacomo 

de   Castaldi ,  impressa  in  Venelia, 

ao  1546. 
Alia   ejusdem   descriptio,  antiqua   et 

mutilata,  facta  per   Petrum   Apia- 

num  1528. 
Turcia. 

Charta  Montanarum  civitatum  reginœ. 
Prussiœ,  Moscoviœ  et  Tarlariœ   des- 
criptio,   per   Anthonium    Jenken- 

sonia,  impressa  a0  1562. 
Nova  descriltione  de  la   Dalmatia    et 

Croualia,    a°    1565    œreis    formis 

impressa. 
Italiae  descriptio,  in  magna  forma. 
Ejusdem    alia    descriptio,    impressa 

Antvcrpiœ  a0  1564. 
Romœ  lerritorium. 
La  champaigne  de  Roma,  jadis  appelé 

Lalium. 
Charta  fori  Jnlii,  ter. 
Parmensis  ducalus. 
Tusciae  descriptio,  impressa  a°1536. 


Lombardia,  bis. 

Eadem  iterum,  impressa  sereis  formis 
Veneliis,  1561. 

'T  heylandt  van  Malla,  eens  by  Hic- 
ronimus  Cocq,  gedruct  a0  1551, 
ende  twee  maal  a0  1565. 

'T  belegh  van  Malla,  gedruct  by  Jan 
Molins. 

Pedemontana  descriptio  impressa, 
apud  Hieronimum  Cocum  a0  1552. 

Alia  ejusdem  descriptio,  in  membrana. 

Savoye  ou  Piémont. 

Piémont  avec  Nisse. 

Descriltione  del  ducato  de  Savoia , 
impressa  in  Venetia  1  562. 

Terra?  Sanctœ  descriptio,  per  Chris- 
tianum  Sgrotum,  ex  observatione 
et  peregrinatione  magislri  Pétri 
Lackslein  facta,  impressa  a°  1570. 

Eadem  iterum,  impressa  a°  1556. 

La  nuova  et  esatta  descritlione  délia 
soria  et  délia  Terra  Sancta,  œreis 
formis  expressa. 

Tribus  Israël. 

Insulae  Candiœ descriptio,  œreis  formis 
excusa,  impressa  Veneliis  1564. 

Urbs  Africa,  bis. 

Asiœ  una  pars,  in  membrana, 

Ejusdem  secunda  et  tertia  pars,  œreis 
formis  impressœ. 

Descriptio  lotiusGreciœ,  perNicolaum 
Sophianum. 

Egipli  descriptio,  per  Orlelium  im- 
pressa. 

Sesse  diversche  chaerten,  daerinne 
begrepen  zyn  dezeNederlanden,die 
gemaect  zyn  geweest  voir  den  her- 
loghe  van  Savoye  om  dcsclve  op 
lapilscrie  le  doen  wercken,  » 


—  516  — 
§  82.  Peintres. 

Sommaire  :  L.  Van  Nevele.  —  Ch.  Smets.  —  Châleau  de  Pau,  en  Béarn.  — 
Th.  Puteanus.  —  Ph  Vos.  —  D.  Pesser.  —  M.  Van  Cocxyen.  —  H.  Des- 
neux.  —  Portrait  d'Ernest  de  Bavière,  évêquede  Liège.  —  G.  Claessens.  — 
Christ  de  la  chapelle  du  palais  de  Bruxelles.  —  P.  Noveliers.  —  S.  Nove- 
liers.  —  D.  Noveliers.  —  J.  Brilseeis.  —  Tahleau  à  l'église  de  Wesemael.  — 
J.  Van  Kessel.  —  G.  de  Crayer.  —  Portraits  de  Philippe  IV,  foi  d'Espagne, 
et  de  sa  femme.  —  Tableaux  de  l'église  d'Anderlechl.  —  A.  Van  Opstal.  — 
J.-B.  Zegers.  —  E.  Fisen.  —  Tableau  ù  l'hôtel-de-ville  de  Liège.  —  Artistes 
belges  en  Espagne  et  en  Allemagne. 

Van  Nevele  (Lucas).  —  (Voy.  §§  46  et  70.)  —  Par  acte  % 
passé   devant  les  échevins  de  Bruxelles,   le  27  septem- 
bre 1548,  le  peintre  Lucas  Van  Nevele  et  Marie  Van  den 
Driele,  sa  femme,  achètent   une   rente  hypothéquée  sur 
diverses  propriétés  situées  dans  cette  ville  (i). 

Smets  (Chrétien).  —  Les  requêtes  sont  presque  toujours 
les  documents  où  se  trouve  la  plus  grande  somme  de  dé- 
tails biographiques  sur  les  personnes  de  qui  elles  émanent. 
La  supplique  que  nous  insérons  ci-après ,  d'un  certain 
peintre  nommé  Chrétien  Smets,  natif  de  Malines,  contient 
sur  ses  faits  et  gestes  des  particularités  très-intéressantes, 
qui  pourront  conduire  à  d'autres  découvertes.  Dans  les  pre- 
miers mois  de  l'année  1550,  Smets  se  rendit  en  France;  il 
s'arrêta  pendant  quelque  temps  à  Lyon.  Là  il  trouve  à 
s'engager  au  service  de  Henri  d'Albret,  roi  de  Navarre  et 
prince  de  Béarn,  et  va  travailler  à  Pau,  où  celui-ci  faisait 
alors  construire  un  château  remarquable.  En  1553,  Jeanne, 
fille  unique  de  Henri,  et  femme  d'Antoine  de  Bourbon,  duc 
de  Vendôme,  y  mit  au  monde  un  jeune  prince  qui  devint 
plus  lard  Henri  IV,  roi  de  France. 

Après  la  mort  de  Henri  d'Albret,  son  maître,  notre  com- 

(1)  Archives  communales  de  Bruxelles;  pièces  acquises  en  1802. 


—   517  — 

patriote  continua  à  être  employé  par  le  duc  de  Vendôme. 
La  trêve  de  Vaucelles  ayant  été  conclue  entre  le  roi  Henri  II 
et  Charles-Quint,  Smets  en  profita  pour  venir  voir  ses 
parents  aux  Pays-Bas,  vers  la  Noël  de  l'an  1556;  mais 
peu  après  son  retour,  la  guerre  ayant  recommencé,  notre 
artiste  fut  arrêté  comme  Française  Bruxelles, bientôt  pour- 
tant on  le  relâcha.  La  requête  adressée  par  lui  à  Philippe  II, 
vers  le  mois  d'avril  1557,  a  pour  objet  d'obtenir  la  per- 
mission de  s'en  retourner  à  Pau  pour  aller  reprendre  ses 
travaux.  Est-il  reparti  pour  la  France?  c'est  ce  que  nous 
n'avons  pu  découvrir  jusqu'ici. 

«  Au  roy,  remonstre  très-humblement  Christien  Smets,  jeusne  homme  à 
marier,  bourgeois,  natif  de  vostre  ville  de  Malines,  où  sont  résidens  ses  père, 
mère,  parens,  amys  et  alliez,  que  en  l'an  xvc  xlix,  au  Quaresme  (1;,  lors  temps 
de  paix  enlrc  ces  pays  d'embas  et  vostre  royaulme  de  France  (2),  le  sup- 
pliant s'est  transporté  en  la  ville  de  Lyons,  tant  pour  y  apprendre  la  langue 
franchoise,  comme  pour  y  continuer  son  slil  et  exercice  de  paindre.  De  laquelle 
ville  de  Lyons  il  a  tost  après  esté  requiz  et  retiré  en  la  ville  de  Pau,  pays  de 
Bierne  [Béarn],  par  feu  (lors  vivant)  dom  Henry  d'Albret,  seigneur  souverain 
illecq,  lequel  icclluy  suppliant  a  servi  de  paindre  jusques  à  son  trespas,  et  de- 
puis a  continué  icelluy  son  service  au  seigneur  duc  de  Vendosmois,  ayant 
espousé  la  fille  et  héritière  unicque  dudict  don  Henry  d'Albret,  sans  depuis 
avoir  esté  déporté  dudict  service;  ains  est  le  suppliant,  auparavant  le  Noël 
dernier,  durant  les  trêves,  avecq  congié  et  licence  dudict  seigneur  duc  de  Ven- 
dosmois, revenu  par-dechà  seullement  pour  reveoir  et  saluer  sesdicts  parens 
et  amys  dudict  Malines,  à  intention  et  espoir  de  se  relirer  audict  son  service, 
n'eust  esté  la  faulte  et  interruption  desdictes  trêves  cependant  survenue;  au 
moyen  de  laquelle  le  suppliant  ne  s'est  ausé  absenter  hors  de  cesdicts  pays 
d'embas,  craindant  d'offenser  Vostre  Majesté  ,  ayant  néantmoings  esté  arresté 
en  vostre  ville  de  Bruxelles  pour  et  au  lieu  d'un  Franchois.  Et  combien  que  par 
ordonnance  de  Vostre  Majesté  il  soit  incontinent  depuis  esté  eslargy  dudict 
arrest,  ayant  deuement  fait  apparoir  de  tout  ce  que  dessus,  toutesfois  il  se 
treuve  de  présent  estre  privé  de  sondict  service  auquel  il  avoil  bon  Iraiclement, 


(1)  Ce  qui  correspond  à  l'année  1550,  n.  st. 

(2)  Philippe  11  s'intitulait  roi  de  France,  du  chef  de  sa  femme  Marie  Tudor, 
reine  d'Angleterre. 

M.  ->:> 


—  518  — 

gaignant  honestement  sa  vie,  et  sy  est  aussy  apparant  de  perdre  et  demourer 
frustré  de  quatre  à  cincq  cens  francqs  que  luy  sont  deuz  et  restans  par  ledict 
seigneur  duc  de  Vendosmois,  sy  les  guerres  surviennent  ou  continuent,  ne 
soit  qu'il  plaise  à  Vostre  très-sacrée  Majestée  luy  impartir  vostre  très-bénigne 
grâce,  laquelle  il  supplie  très-humblement  luy  vouloir  accorder,  et  octroyer 
congié  et  licence  de  se  povoir  retourner  audict  Pau,  en  Biernes,  pour  y  con- 
tinuer sondict  service  et  exercice  de  painctre  tant  seullement,  sans  pour  ce 
mesprendre  ne  encourrir  l'indignation  de  Vostre  Majesté,  attendu  que  le  sup- 
pliant n'entend  à  jamais  porter  armes  ne  se  meslerdu  faict  de  guerre;  et  priera 
toulte  sa  vie  pour  la  prospérité  d'icelle  Vostre  Majesté  (1).  » 

Puteanus  (Thomas),  —  alias  Dupuis  ou  Van  de  Putte 
peut-être,  était  peintre,  etflorissait  sous  Ernest  de  Bavière, 
évêque  de  Liège.  Ce  prélat  lui  fit  payer,  en  1582,  la  somme 
de  150  florins  de  Brabant  pour  avoir  orné  certain  livre. 
En  1596,  il  reçut,  par  ordre  de  ce  prince,  une  semblable 
somme  à  compte  d'un  travail  dont  les  documents  ne  font 
pas  mention. 

1.  «  De  mand»to  domini  Elderen,presidis,solvit  reccplor  de  Sancto-Trudone 
magistro  Thome  Puteano,  piclori,  qui  quemdam  librum  ex  commissione  prin- 
cipis  depinxit  :  cl.  fl.  Brab.  (2).  » 

2.  «  20  junii  1596,  solvi  magistro  Thome  Puteano,  pictori,  pro  medietate 
300  fl.  Brab.  per  principem  ipsi  accordatorum,  juxta  ordinalionem  (5).  » 

Vos  (Philippe),  —  peintre,  bruxellois  de  naissance, 
n'ayant  par  conséquent  rien  de  commun  avec  la  famille 
de  Vos,  d'Anvers,  s'en  alla  chercher  fortune  en  Espagne,  où 
il  fut  employé  par  Charles-Quint,  et  probablement  aussi  par 
le  duc  de  l'Infantado  (4).  11  était  encore  dans  la  péninsule 

(1)  Collection  des  papiers  d'Etat  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 

(2)  Compte  de  la  recette  générale  de  1582,  chambre  des  finances,  aux  Archi- 
ves de  l'État,  à  Liège. 

(3)  Compte  de  la  recelte  générale  de  1596,  f°  54-0  v°,  ibidem. 

(4)  Duché  situé  en  Castille;  Inigo  Lopez  Hurtado  de  Mcndoza  en  était 
alors  le  titulaire. 


—  319  — 

en  1588,  car  à  celle  date  le  roi  Philippe  II  écrit  au  duc  de 
Parme  pour  appuyer  une  requête  de  l'artiste,  lequel  de- 
mandait main-levée  de  la  séquestration  mise  sur  des  biens 
qui  lui  appartenaient  aux  Pays-Bas,  et  dont  le  fisc  s'élait 
emparé,  parce  qu'il  était  absent  pendant  les  troubles 
religieux. 

Cean  Bermudez  ne  mentionne  pas  Philippe  Vos  dans  son 
Diccionario  de  las  bellas  artes. 

«  Mon  bon  nepveu,  les  attestations  cy-joinctes,  mesmes  du  duc  de  i'Infan- 
tado,  donnent  ample  tesmoignaige  de  ce  que  Philippes  Vos,  painclre,  natif 
de  ma  ville  de  Bruxelles,  allègue  par  sa  requeste  cy-enclose,  et  que  durant  les 
altérations  de  par-delà  il  s'est  tenu  en  aultres  pays  de  mon  obéissance;  à  ceste 
cause,  et  pour  le  service  qu'il  a  faict  en  chose  de  son  stil  à  feu  de  très-haulte 
mémoire  l'empereur  mon  seigneur  et  père,  treuvé-je  raisonnable  que  luy  soit 
osté  l'empeschement  que  par-delà  il  allègue  estre  donné  en  la  joyssance  de  ses 
biens,  et  vous  requiers  de  donner  ordre  que  y  soit  remédié ,  afin  que  son 
absence  ne  luy  porte  préjudice,  si  avant  que  ne  se  treuve  aultre  chose  de  ce 
que  contient  sadicte  requeste.  Atant,  etc.  De  Madrid,  le  premier  d'ap- 
vril  1588(1).  » 

Pesser  (Denis).  —  vivait  à  Liège  dans  la  seconde  moitié 
du  XVIIe  siècle.  Le  7  juillet  1589,  il  reçut  5  florins  8  sous 
de  Brabant,  pour  avoir  peint  les  armes  de  l'évèque  Ernest 
de  Bavière  dans  le  livre  du  duc  de  Brunswick.  Le  compte 
où  celte  dépense  est  consignée  ne  nous  donne  pas  plus  de 
renseignements.  Il  mentionne,  à  la  date  du  24  juillet,  une 
autre  somme  de  36  livres  de  Brabant,  payée  au  même 
Denis  Pesser,  pour  avoir  peint  les  armoiries  de  Son  Émi- 
nence  sur  un  autel  dans  l'église  des  récollets  ou  frères 
mineurs  sur  la  place  du  Château,  à  Liège.  Denis  Pesser 
n'était  probablement  qu'un  peintre  décorateur,  comme  sem- 
ble l'établir  l'extraild'un  comptede  1591, que  nous  publions 


(1)  Lettres  de  Philippe  II  aux  gouverneurs  généraux,  t.  II,  1588,  f°  29  r°, 
collection  des  papiers  d'État  el  de  l'audience,  aux  Archives  du  royaume. 


—  320  — 

ci-après,  et  qui  concerne  des  travaux  exécutés  par  lui   à 
l'occasion  de  la  prochaine  venue  du  duc  de  Lorraine. 

1.  «  Vij  jalii  a0  1589,  solvi  Dionysio  Pesser,  piclori,  pro  pictura  insi- 
gnium  Sue  Celsitudinis  in  libro  ducis  Brunswicensis  :  v  11.  viij  s.  Brab.  »  (1) 

2.  «  Solvi  24  julii  a°  1589,  Dionysio  Pesser,  pro  una  pictura  circum  unum 
allare  ex  ecclesia  minorura  in  foro  Castri  cum  insigniis  Sue  Celsiludinis  : 
xxxvj  lib.  Brab.  (2).  >» 

5.  «  Ultiraa  decembris  1591,  ex  ante,  solvi  Dionisio  Pesser,  pictori,  et  ejus 
nomine  ad  opus  Theoderici  de  Pont,  Georgio  de  Marche,  mercaiori,  pro  de- 
pictione,  deauralione  et  deargentatione  diversarum  leclicarum  in  palatio, 
coloratione  diversarum  picturarum  necnon  diversorum  ferculorura  pro  ad- 
ventu  ducis  Lotharingie  :  Ij  fl.  xvj  s.  Brab.  (3).  » 

Van  Cocxyen  (Michel).  —  Voici  une  lettre  adressée  au 
duc  de  Parme,  qui  témoigne  de  l'estime  que  Philippe  II 
avait  pour  ce  grand  peintre  :  elle  nous  montre  que  le  roi 
dut  intervenir,  en  1589,  pour  faire  payer  à  l'artiste,  alors 
nonagénaire,  une  somme  de  2,500  florins  qui  lui  était  due 
du  chef  de  rentes  assignées  sur  les  revenus  domaniaux  des 
quartiers  d'Anvers  et  de  Louvain. 

«  Mon  bon  nepveu,  comme  Michiel  de  Coxye,  painctre,  ayt  par- deçà  re- 
monstré  le  grand  eaige  de  quatre-vingts  et  dix  ans,  qu'il  a  desjâ  attaincl,  et 
qu'il  est  chargé  de  femme  et  enffans,  estant  réduit  à  tel  estât  que  ne  luy  est 
possible  de  gaigner  sa  vie  par  son  art,  en  laquelle  il  a  esté  non  peu  renommé, 
je  suis  meu  à  vous  faire  la  présente  afin  que  pour  ledict  regard,  mesme  pour 
le  service  qu'il  a  faict  à  feu  de  très-haulte  mémoire  l'empereur,  mon  seigneur 
et  père  (que  Dieu  absolve),  et  consécutivement  à  moy,  vous  enjoindre  bien 
expressément  à  ceux  de  mes  finances,  qu'ils  donnent  ordre  que  audict  Michiel 
de  Coxye  soient  payez  les  arriéraiges  de  quelques  rentes  hérilables  et  via- 
gières  sur  les  reccptes  de  mon  domaine  au  quartier  d'Anvers  et  Louvain, 
montant  à  la  somme  de  ijm  vc  florins  une  fois,  à  ce  que  par  tel  moyen  ledict 
pouvre  vieillard  se  puist  entretenir  et  remédier  en  tel  grand  eaige  et  extrême 

(1  et  2)  Compte  de  la  recette  générale  de  1589-1590,  fo  250,  chambre  des 
finances,  aux  Archives  de  l'État,  à  Liège. 

(3)  Compte  de  la  fecetle  générale  de  1591-1592,  ibidem. 


—  3-21  — 

nécessité,  et  pour  mesme  raison  tiendray  à  service  aggréable  ce  que  sera  faicl 
audict  regard.  Atant,  etc.  De  Saint-Laurent,  le  premier  d'apvril  1589  (1).  » 

Desneux  (Henri),  —  peintre  liégeois,  dont  le  comte  de 
Becdelièvre,  pas  plus  que  les  biographes  venus  après 
lui,  ne  fait  mention.  Il  lui  fut  payé  6  florins  de  Brabant, 
le  20  février  1598,  pour  un  portrait  de  Tévêque  Ernest  de 
Bavière,  destiné  à  quelque  prince  étranger. 

«  20  februarii  1598,  solvi  uxori  Henrici  Desneux,  pro  pingenda  effigie 
Suœ  Celsitudinis  mittenda  alicui  principi  :  vj  il.  Brab.  (2).  » 

Claessens  (Gilles).  —  (Voy.  §  46.) —  Quoiqu'en  puisse 
dire  M-  Weale,  nous  préférons  celle  orthographe  pour  le 
nom  de  la  famille  Claessens  qui  a  fourni  à  l'art  plusieurs 
peintres  de  mérite  au  XVIe  et  au  XVIIe  siècle.  L'estimable 
auteur  de  la  nouvelle  description  de  Bruges  (3),  nous  par- 
donnera d'autant  plus  que  lui-même  n'est  pas  encore  fixé 
sur  la  véritable  forme  qu'il  faut  adopter,  car  il  écrit  tantôt 
Claeissins,  et  très-souvent  Claeissens,  quelquefois  même 
Claeis.  Mais  ne  nous  aventurons  pas  dans  une  discussion 
oiseuse,  sans  profit  pour  la  science,  et  consignons  simple- 
ment que  Gilles  Claessens  reçut  des  archiducs  Albert  et 
Isabelle  une  somme  de  7  livres  10  sous  de  Flandre,  pour 
la  livraison  d'une  image  du  Christ  en  croix,  qui  fut  placée 
dans  la  chapelle  du  palais  de  Bruxelles;  cette  peinture  a  dû 
être  exécutée  postérieurement  au  mois  d'août  1599  et  an- 
térieurement au  mois  de  septembre  1600. 

«  Aen  Gielis  Claessens,  schildere,  voer  een  beelt  van  Onsen  Heere  aen 
't  cruys  gestelt  in  de  cappelle  van  den  hove,  by  hem  geraaect  ende  gelevert  : 
vij  liv.  x  s.  (4).  » 

(1)  Lettres  de  Philippe  II  aux  gouverneurs  généraux ,  t.  II,  1589,  f°  25  v°, 
collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Compte  de  la  recette  générale  de  1597-1598,  f°  359,  chambre  des  finan- 
ces, aux  Archives  de  l'État,  à  Liège. 

(3)  Bruges  et  ses  environs;  Bruges,  1862. 

(I)  Registre  n°  27504,  1°,  f°  Iviij  r»,  de  la  chambre  des  comptes,  aux 
Archives  du  royaume. 


—  322  — 

Noveliers  (Pierre,  Salomon  et  David).  —  Ces  trois 
peintres  ne  sont  mentionnés  par  aucun  historien  de  l'art 
flamand;  les  premiers  semblent  pourtant  avoir  eu  quelque 
mérite,  puisqu'ils  furent  attachés  par  les  archiducs  à  leur 
service  pour  veiller  à  la  conservation  des  tableaux  qui 
garnissaient  les  palais  de  Bruxelles  et  de  Tervuereu.  Pierre 
exerça  ces  fonctions  à  partir  de  l'année  1605,  et  comme  il 
était  déjà  âgé,  il  obtint  de  se  faire  remplacer  par  Salo- 
mon, son  fils,  en  1618,  avec  droit  aux  mêmes  exemptions 
et  franchises  dont  jouisssaient  alors  la  plupart  des  person- 
nes attachées  à  la  cour.  Salomon  Noveliers  figure  en  qua- 
lité de  «  peindre  de  l'hostel  de  la  court,  »  dans  les  registres 
aux  gages,  au  traitement  annuel  de  200  livres  de  Flandre, 
qui  lui  fut  accordé  par  l'infante  Isabelle  «  pour  l'entretien 
j>  des  peinctures  de  la  court  et  maison  de  la  Vuere.  »  Il 
vivait  encore  en  1660  (î).  Nous  avons  dit  ailleurs  (Voy. 
§25)  que  ce  peintre  avait  été  choisi,  en  1613,  par  les 
exécuteurs  testamentaires  de  Charles  de  Croy,  duc  d'Ar- 
schot,  pour  dresser  le  catalogue  de  la  collection  de  tableaux 
de  ce  seigneur. 

Quant  à  David  Noveliers,  nous  ne  connaissons  encore 
sur  lui  aucune  particularité.  En  1618,  il  demanda  à  jouir 
aussi  de  l'exemption  des  impôts  et  d'autres  privilèges,  mais 
nous  ignorons  quelle  suite  fut  donnée  à  sa  requête.  Nous 
sommes  très-porté  à  croire  qu'il  était  également  le  fils  de 
Pierre,  et  qu'il  aura  basé  sa  prétention  sur  celte  qualité  : 
les  dates  des  documents  qui  suivent  justifient  celte  sup- 
position. 

1  «  Sur  ce  que  Pierre  Noveliers  auroil  remonstré  qu'en  ce  que  touche 
son  art,  il  at  esté  au  service  de  Leurs  Allèzes  doiz  le  neufiesme  de  novem- 
bre xvjc  et  v,  et  a  cause  d'iceluy  a  jouy  d'aulcunes  franchises  et  exemptions, 


(1)  Registres  n°»  45874,  f°  iijc  Ixij  r°,  et  4587C,  f°  ij«  xxix,  de  la  chambre 
des  comptes,  aux  Archives  du  royaume. 


—  323  — 

ores  est-il  que  son  filz  Salomon  Noveliers  s'y  est  emploie  passé  long 
temps,  le  suppliant  ne  l'aïant  peu  continuer  à  cause  de  son  aage  et  indispo- 
sition, laquelle  s'augmentant  de  jour  à  aultre,  il  est  constrainct  de  laisser  à 
sondict  fils  l'entière  charge;  supplie  partant  très-humblement  que  Leurs- 
dictes  Altèzes  soient  servies  luy  permettre  la  résignacion  desdictes  franchises 
et  exemptions  au  prouffict  de  sondict  fils  Salomon,  et  ce  en  la  mesme  forme 
et  manière  qu'à  luy  ont  esté  accordées;  Leursdictes  Altèzes,  ce  que  dessus 
considéré,  ont,  par  advis  de  ceulx  de  leurs  finances,  accordé  et  accordent  par 
cestes  audict  Salomon  Noveliers  la  franchise  et  exemptions  des  maltotes  et 
gabelles  sur  vin,  bierre  et  pareilles  choses ,  ensamble  de  guet  et  garde,  et 
contribution,  etc.  Faict  à  la  Vuere,  le  vme  de  novembre  xvjc  et  xviij  (1).  » 

2.  «  Lettre  du  conseil  des  finances.  —  Messeigneurs,  Son  Allèze  m'a  com- 
mandé de  remectre  à  Vos  Seigneuries  la  requeste  cy-joincte  de  David  No- 
veliers, peindre,  demandant  exemption  des  assises,  de  guet  et  garde,  loge- 
mens  et  de  toutes  autres  comunes  charges  ausquelles  les  bourgeois  de  la 
ville  de  Bruxelles  sont  subjectz,  afin  de  la  veoir  et  l'en  consulter,  baisant  sur 
ce  humblement  les  mains  à  Vos  Seigneuries,  etc.  A  la  Vueren ,  le  16  de  no- 
vembre 1618  (2).  »> 

Britseels  (Jean),  —  peintre,  à  Louvain,  livre  à  l'église 
de  Wesemael,  en  1606,  un  Christ  pour  le  prix  de  66  flo- 
rins du  Rhin. 

«  Betaelt,  aen  Jans  Britseels,  schilderen,  woenende  tôt  Loeven,  voor  het 
Crucifix  by  hem  gemact  ende  gelevert  de  kercken  deze  tegenwordigen  jaer 
1606,  de  somme  van  lxvj  Rins-guldenen  (3).  » 

Van  Kessel  (Jérôme),  —  peintre,  fut  inscrit  dans  la 
corporation  de  Saint-Luc,  à  Anvers,  en  1594,  comme 
élève  de  Corneille  Floris,  le  jeune  (4).  Il  épousa  Paschasie, 
fille  de  Jean  Brueghel,  dit  de  Velours,  et  de  ce  mariage 
sont  issus  les  divers  artistes  qui  ont  illustré  le  nom  de 
Van  Kessel. 


(1)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Ibidem. 

(3)  Compte  de  l'église  de  Wesemael  de  1605-1606,  ibidem. 

(4)  Catalogue  du  Musée  d'Anvers;  2e  édition,  1857;  p.  365. 


—  oU  — 

Par  un  document,  dont  nous  publions  plus  loin  le  texte, 
nous  savons  que  c'est  en  1616  que  Jérôme  Van  Kessel 
revint  s'établir  à  Anvers,  où  il  avait  très-probablement  vu 
le  jour.  Il  avait  élé  employé  pendant  plusieurs  années  par 
Maximilien,  arcbiduc  d'Autriche,  grand-maîlre  de  l'ordre 
teulonique,  lequel  lui  donna  des  lettres  de  recommandation, 
lorsqu'il  s'en  reîourna  aux  Pays-Bas,  pour  son  frère  l'ar- 
chiduc Albert.  Nous  reproduisons  la  lettre  que  ce  dernier 
prince  écrivit  au  magistrat  d'Anvers,  pour  faire  obtenir  à 
Jérôme  Van  Kessel  franchise  et  exemption  d'impôts. 

«  Les  archiducqz.  Chiers  et  bien  amez,  nous  ayant  monseigneur  l'archiducq 
aximilien,  nostre  bon  frère,  tesmoigné  par  ses  lettres  les  services  que  de 
quelques  années  ençà  luy  a  rendu  Jéromme  Van  Kessel,  peindre,  et  requis 
d'en  ceste  considération  le  gratifier  par-deçà  en  ce  que  se  pourra  présenter; 
et  nous  ayant  ledict  Van  Kessel  remonstré  qu'il  a  résolu  de  prendre  sa  rési- 
dence en  nostre  ville  et  cité  d'Anvers,  soubz  espoir  d'y  joyr  des  franchises 
et  exemptions  qu'ont  aultres  de  semblable  art  et  profession,  nous  avons  à  sa 
supplication  bien  voulu  vous  faire  ces  deux  molz,  afin  que  en  considération 
que  dessus,  et  qu'il  a  esté  au  service  dudict  seigneur  archiducq,  vous  luy  lais- 
siez suivre  lesdicles  franchises  et  exemptions,  et  nous  l'aurons  à  plaisir  bien 
aggréable.  Atant,  etc.  De  Bruxelles,  le  xxixme  de  juillet  1616  (1).  » 

De  Crayer  (Gaspar).  —  (Voy.  §  8.)  —  Cet  artiste  exé- 
cuta, en  1621,  pour  la  chambre  des  comptes  de  Brabant, 
à  Bruxelles,  trois  grandes  peintures  qui  paraissent  avoir 
représenté  des  portraits  de  souverains  contemporains; 
l'année  suivante  il  peignit  encore  pour  elle  les  portraits  de 
Philippe  IV,  roi  d'Espagne,  et  de  son  épouse. 

i.  «  Belaclt  aen  Jaspar  de  Craye  (sic),  schilderc,  de  somme  van  jc  xcv  pon- 
dcn  xviij  schellingen  Arthois,  daerop  dal  beloopen  die  drye  groote  schilde- 
rycn,  zoe  van  de  keyscrlycke  als  conincklycke  Majesleylen  over  hooghcr 
gcdachten. 

(I)  Collection  des  papiers  d'État  et  de  l'audience,  liasses,  aux  Archives  du 
royaume. 


—  325  — 

«  Aen  den  voorgenoempden  Jaspar  de  Craye,  noch  de  somme  van  xviij  pon- 
den  voor  eene  recompense  ende  voor  den  extraordinarisen  dienst  aen  de- 
zelffve  schilderyen  gedaen  (i).  » 

2.  «  Betaelt  aen  Jaspar  de  Crayer,  meester  schildere,  voor  twee  contrefeyt- 
sels  van  Zyne  Majesteyt  den  coninck  van  Spaignen,  Philippus  den  IVen,  ende 
die  jegenwoordighe  coninginne,  by  hem  gemaeck  ende  in  dezer  camere 
gelevert,  met  het  maecken  van  die  raemen  ende  het  vergulden  van  de  lysten 
daertoe  dienende  :  ijc  v  liv.  (2).  » 

L'église  de  Saint-Pierre,  à  Anderlecht,  près  de  Bruxelles, 
possède  encore  aujourd'hui  la  belle  toile  de  G.  de  Crayer, 
ayant  pour  sujet  Saint  Guidon.  Ce  tableau  a  été  exécuté 
vers  1635,  car  dans  le  courant  de  cette  année,  l'artiste 
reçut  170  florins  du  Rhin,  restant  de  la  somme  qui  lui 
était  due  pour  son  œuvre.  Dans  un  compte  de  1658-1659 
on  lit  qu'il  fut  payé  alors  24  florins  à  de  Crayer,  que  l'on 
qualifie  de  peintre  de  l'église,  pour  la  restauration  des  deux 
tableaux  représentant  Notre-Dame  et  Saint  Roch  (3). 

1.  «  Betaelt  Monsieur  Jaspar  de  Crayer,  die  geschilderl  heeft  het  tafareel 
van  sinte  Wyden,  in  de  nieuwen  choor,  lot  voile  betalinghe,  de  somme  van 
je  Ixx  Rg.  (4).  >» 

2.  «  Ilem,  aen  meester  Gaspar  de  Craeyer,  schilder  deser  kercke,  denwelcken 
heeft  gheaccommodeert  de  schilderye  van  Onsen-Lieven-Vrauwen  altaer,  ende 
sinte  Rochus  schilderye,  welcke  waeren  in  het  vluchlen  eenichsints  bedor- 
ven  :  xxiij  Rg.  (5).  »  ' 

Van  Opstal  (Antoine),  —  peintre,  dont  la  biographie 
est  ignorée,  appartient  peut-être  à  la  famille  anversoise 
de  ce  nom,  qui  a  produit  plusieurs  artistes  de  grand  mérite 

(1)  Registre  n°  28244,  6°,  f°  xvj  v°  et  xvij  r<>,  de  la  chambre  des  comptes, 
aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Ibidem,  7°,  f°  xv  r°. 

(3)  Voy.  quelques  autres  particularités  sur  ces  tableaux  dans  Y  Histoire  des 
environs  de  Bruxelles,  par  A.  Wauters,  t.  1er,  p.  67. 

(4)  Volume  des  comptes  de  l'église  d'Anderlecht  de  1634-1647,  compte 
de  1634-1635,  f°  xiij  v°,  aux  Archives  du  royaume. 

(5)  Vol.  des  comptes  de  1648-1659,  compte  de  1658-1659,  f°  xxij  r°,  ibidem. 


—  326  — 

au  XVIIe  siècle.  Nagler  le  mentionne  dans  son  ouvrage  (i), 
et  dit  qu'il  vécut  à  Bruxelles,  et  ne  doit  pas  avoir  été  sans 
valeur,  puisque  Van  Dyck  a  peint  son  portrait,  qui  fut 
gravé  par  Jean  Meyssens.  Ce  dernier  avait  été  son  élève  (-2). 
Un  curieux  document,  dont  le  texte  est  reproduit  ci- 
après,  nous  apprend  qu'Antoine  Van  Opslal  voyagea  en 
Allemagne,  où  il  resta  pendant  trois  ans  attaché  en  qualité 
de  peintre  de  chambre  à  Charles,  archiduc  d'Autriche, 
comte  de  Tyrol,  évêque  de  Breslau  et  de  Brixen,  et  admi- 
nistrateur de  la  grande-maîtrise  de  l'ordre  teutonique, 
qui  résidait  au  palais  de  Neiss,  en  Silésie.  Au  mois  de 
juin  1624,  Van  Opstal  ayant  manifesté  le  désir  de  retour-  * 
ner  dans  sa  patrie  pour  ses  affaires,  ce  prince  lui  remit 
pour  l'infante  Isabelle  une  lettre  dans  laquelle  il  fait  de 
l'artiste  le  plus  bel  éloge  et  le  recommande  chaudement  à 
la  gouvernante,  en  la  priant  de  l'attacher  à  son  service. 
Cette  lettre  est,  comme  nous  venons  de  le  dire,  du  12  juin 
1624,  mais  elle  ne  fut  présentée  que  le  9  mars  1626,  ce 
que  prouve  une  annotation  mise  au  dos  de  la  lettre  même. 

«  Durchlauchtige  Fùrstin,  Geliebte  Fraw  Muhme  und  Fraw  Multer,  Eurer 
Ld.  seindt  unnsere  Velter  und  Sôhnliche  willige  Dienst,  unnd  was  wir  son- 
sten  melirLiebes  unnd  Cultes  vermôgen,  jederzaitt  beraitt.  Deroselbten  raôgen 
Wir  in  gebiïhrender  Anbringung  freundllichen  nîcht  bergen,  das  uns  anwc- 
sender  Anton  Von  Obsthahl,  welchen  wir  in  die  drey  Jahr  hero  zue  unnsern 
Cammer-Maliler  brauchen  lassen,  gehorsambist  angelangel  :  nachdeme  Er 
nùemehr,  nach  unnserer  genedigisten  Licentirung,  von  binnen,  seiner  Ange- 
legenhaitt  nach,  sich  wiederumb  nach  Niedeiiandt  anhaimbs  zue  begeben 
Vorhabens  wchrc,  Wir  wolten  genedigist  gcruhen,  in  Erwegung  seines  Irewen 
Vleisses,  welchen  Er  die  Zailt  uber  in  unnsern  Dienstcn  zuegebracht  und 
angewendet,  bci  E.  Ld.  solchergestalt  in  mcliori  forma  Uni  zue  recommen- 
diren  und  zuvorschraihcn,  damitt  Er  etwan  bei  E.  Ld.  Hoflsladt  zue  Dienslen 
einkommcn,  unnd  sich  seiner  erlerneten  freyen  Kunst  nach  waitters  gebrau- 
chcn  unnd  darmilt  vordienct  machen  konttc. 


(1)  Neues  allgcmciiics  Kùnstlcr-Lexicon,  t.  X,  p.  367. 

(2)  Ch.  Le  Blanc,  Manuel  de  l'amateur  d'estampes,  t,  III,  p.  24. 


—  327  — 

Wan  Wir  dan  gedachtem  Von  Obstahl  (in  Anmerckung  seiner  zimblichen 

Bitt,  besonders  auch  das  Wir  mit  seiner  Vorricbtung  der  Mahlerrey,  welche 

uns  Er  allewege  raitt  seinem  Fleiss  dièse  Zaitt  ùber,  alss  Er  sicb  bei  unn- 

seren  Hoffstatt  befunden  ,  vorfertliget,  allerdings   genedigist  wohl   content 

unnd  zuefrieden  gewesen)  nichl  vorschrencket,  sondern  auss  oberzehbtem 

Umbstandl  seines  Wohlvordinsts  genedigist  erthailet -alss  geraicbet  an  E.  Ld. 

unnser  freundtliches  Ansuchen  und  Begehren  hirmitt,  3y  Ire  Ld.  wôllen  unn- 

serthalben  mehrgedachten  Anton  Von   Obstahl,    auff  sein    gehorsambistes 

angeben ,   sowait  Ihnen  beslens  recommendiret  und  befohlen   sein  lassen , 

damitt  Er,  bey  vorgebender  Occasion  unnd  Gelegenhait,  in  E.  Ld.  Hoffstatt 

vor  ainem  andern  zue  Diensten  gebrauchet  und  angenohmmen,  auch  also  zue 

seiner  vorhabenden  Inlention,  eum  effeclu  unserer  disfals   Ihme  wiederfah- 

renen  guttmainenden  genedigisten  Vorschrifft,  derer  Er  sich  sehr  fruchtbar- 

lichen  gelrostet,  gelangen  unnd  schraitten  môge.   Solches  wûrdt   Er   mitt 

seinem  trewen  Vleiss  zu  verdienen  Ihme  angehalten  sein  lassen,  unnd  wir 

wollen  es  vor  unnsere  Person  umb  E.  Ld.  in  diesen  und  andern  vorfallenden 

Angelegenhaitten  freundtlichen  hinwiederumb  zu  erwiedern  und  zu  beschul- 

den  in  kaine  Vorgessenhaitt   setzen.  Eurer  Ld.,  dero  wir  zue  angenember 

williger  Dienst-Erwaisung  jederzailt  beraitt  vorbleiben ,  hirmitt  Gôtllicher 

Providentz  empfelende.  Geben  in  unnsre  Residentz-Stadt  Neiss,  den  12  Junii 

Anno    1624.  Eurer  Ld.  threuer,  dienstwilligister  und  gehorshamer  Vetter 

und  Shon  bis  in  Doit, 

Carl  (1).  » 

Zegers  (Jean-Baptiste).  —  L'orthographe  de  ce  nom  est 
celle  qu'ont  adoptée  les  auteurs  de  l'excellent  Catalogue  du 
Musée  d'Anvers,  où  nous  lisons  que  cet  artiste  naquit 
à  Anvers,  le  31  décemhre  1624,  et  fut  reçu  dans  la  con- 
frérie de  Saint-Luc  en  1646  ou  1647.  C'est  donc  presque 
immédiatement  après  qu'il  se  mit  en  voyage,  comme  le 
prouve  la  lettre  du  duc  d'Amalfl,  que  nous  publions,  et 
qui  est  datée  de  Vienne,  le  7  février  1652.  Le  duc  recom- 
mande fortement  à  l'archiduc  Léopold-Guillaume,  alors 
gouverneur  général  des  Pays-Bas,  le  jeune  peintre  qui  s'en 
retourne  dans  sa  patrie  pour  y  soigner  des  affaires  d'inlé- 

(1)  Collection  de  la  secrétairerie  d'État  allemande,  aux  Archives  du  royaume. 


—  328  — 

rèt,  très-probablement  à  cause  de  la  mort  rie  Gérard,  son 
père,  décédé  peu  de  mois  auparavant.  Jean-Baptiste  Zegers 
avait  travaillé  pendant  trois  ans  dans  l'hôtel  du  duc  d'À- 
malfi,  et  par  ses  vertus  et  ses  manières  il  avait  su  se  con- 
cilier la  bienveillance  loute  particulière  de  ce  riche  seigneur, 
qui  était  Octave  Piccolomini,  l'un  des  généraux  autrichiens 
les  plus  distingués  de  la  guerre  de  trente  ans,  mort  à  Vienne 
en  1656. 

«  Da  Vienna,  li  7  di  febraio  1652. 

«  Sercnissimo   signore,   Giovane-Ballista  Seghers,  pitlore,   figiiuolo   di 

Gcrardo,  che,  per  il  nome  che  haveva  acquistato  in  questa  professione,  e  per 

impieghi  havuti  da  Voslra  Altezza  le  sarà  stato  ben  conosciuto,  si  è  traltenutq 

da  tre  anni  in  casa  mia;  in  quai  tempo  si  è  mostrato  giovane  molto  honorato 

et  inclinalissimo  alla  virtù,  e  si  è  reso  per  ogni  conto  mollo  commendabile.  Se 

ne  torna  a  casa  per  alcuni  suoi  inleressi,  e  perché  le  sue  buone  qualità  lo    * 

fanno  merilevole  délie  grazie  di  Vostra  Altezza,   vengo  a  supplicarla  humil- 

mente  ad  honorarlo  di  quelle  che  puô  sperare  dalla  sua  benignità,  ch'  io  in 

ciù  ne  riceverô  una  molto  singolare.   Et  augurando  ail'  Altezza  Vostra  dal 

Cielo  ogni  maggiore  prosperità,  le  fo  humillissima  rivcrenza.  A  Vostra  Altezza 

sercnissima,  humilissimo  et  devotissimo  scrvo, 

11  duca  oi  Amalfi  (1).  » 

Fisen  (Engelberl),  —  reçoit,  le  15  septembre  1681,  la 
somme  de  120  florins  «  pour  avoir  peint  une  table  d'autel 
»  pour  la  sale  basse  de  la  maison-de-ville  (2).  »  On  trouve 
quelques  délails  sur  cet  artiste,  qui  fut  élève  de  Bertholet 
Flémalle,  dans  la  Biographie  liégeoise,  par  le  comte  de 
Becdelièvre,  t.  II,  p.  361. 


FIN    DU    TOME    DEUXIEME. 


(1)  Collection  de  la  secrétaircrie  d'État  allemande,  aux  Archives  du  royaume. 

(2)  Compte  du  magislrat  de  1680-1681,  archives   du  conseil  privé,   aux 
Archives  de  l'État,  à  Liège. 


TABLE   DES   MATIÈRES 


CONTENUES    DANS    LE    DEUXIEME    VOLUME. 


Abbayes.  Voy.  les  noms  des  localités 
ou  les  noms  qu'elles  porlent. 

Adelen  (Jean),  tailleur  de  pierres  du 
XI Ve  siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Afrique.  Cartes  du  XVIe  siècle,  315. 

Agrippa  (Henri-Corneille),  écrivain  du 
XVIe  siècle.  Il  est  nommé  historio- 
graphe de  Charles-Quint,  124;  — 
Sa  signature,  253. 

Albert,  fondeur  de  cloches,  à  Lou- 
vain,  en  1540,  58. 

Albert  d'Autriche,  époux  de  l'infante 
Isabelle.  Voy.  Archiducs. 

Aldekerk.  Voy.  Altkitch. 

Alix  de  Bourgogne,  duchesse  de  Bra- 
bant.  Notes  sur  la  restauration  de 
son  tombeau,  136. 

Allemagne  Caries  de  diverses  parties 
de  ce  pays,  exécutées  au  XVIe  siè- 
cle, 69,  72,  314. 

Almanach.   Voy.  Wesalia. 

Alsace.  Carte  du  XVIe  siècle,  70. 

Alsembergh.  L'église  de  ce  village 
possédait  un  tableau  de  M.  Van 
Coxcyen,  177. 

Altkirch,  en  Prusse.  Bestauration  de 
l'église,  en  1626,  225 

Altuna  (André  de),  colonel.  Tableaux 
qui  lui  furent  enlevés  à  Anvers, 
en  1659,  185. 

Amalfi  (duc  d').  Voy    Piccolomini. 


Amendes.  Voy.  Condamnations. 

Amsterdam.  Plans  du  XVIe  siècle,  313. 

Anceau.  Voy.  Anseau. 

Anderlecht.  Inventaire  des  manus- 
crits de  liturgie  du  chapitre,  en 
1505,  §'51;  —  Inventaire  des  ma- 
nuscrits du  chanoine  P.  Suweels, 
en  1488,  96;  —  Tableaux  exécutés 
pour  l'église  par  G.  de  Crayer,  en 
1621,  325. 

Angelis  (Ambroise  de).  Voy.  Van  En- 
gelen. 

Angleterre.  Portrait  de  la  reine  Hen- 
riette-Marie de  France,  épouse  de 
Charles  Ier,  qu'elle  envoie  à  Maza- 
rin,  en  1635,  94;  —  Cartes  du 
XVIe  siècle  de  ce  pays,  69,  511. 

Anseau  (Jean),  Anceau  ou  Ansseau, 
maître  des  ouvrages  de  maçonnerie 
en  liai  liant,  en  1537,  54. 

Anspach  (Joachim-Ernest,  margrave 
d').  II  a  fait  don  d'une  miniature 
d'A.  Mozart  à  Philippe  II,  duc  de 
Stettin,  16. 

Antoine,  chartreux  de  Scheut,  au 
XVe  siècle.  Il  s'occupait  de  l'enlu- 
minure des  livres,  193. 

Antoine,  peintre  du  XVe  siècle,  à 
Liège.  Il  exécute  un  tableau  pour 
le  conseil  de  Namur,  en  1476,  158. 

Antoine,  peintre  et  enlumineur  à  Lille, 
en  1506,40. 

Antoine  de  Bourgogne.  Christine  de 
Pisan  lui  fait  hommage  d'un  livre, 
en  1408,  111. 


—  530 


Anvers.  Statue  du  duc  d'Albe  érigée 
en  1571,  60;  —  Verrière  donnée  à 
l'église  de  N.-D.  par  un  abbé  de 
Parc  du  XVh  siècle,  241;  —  Ver- 
rière donnée  à  l'église  de  S'-Wille- 
brod,  par  les  archiducs,  en  1614, 
248;  —  Pillage  de  la  maison  du 
bourgmestre  Van  Halmale,  en  1 659, 
1  84;  —  Contrat  entre  l'évêque  Tor- 
rentius  et  le  chevalier  Ximenez  Per- 
retla,  en  1592,  par  lequel  celui-ci 
est  autorisé  à  placer  un  mausolée 
dans  la  cathédrale,  et  quittance  du 
sculpteur  qui  exécuta  le  monu- 
ment, en  1594,  500;  —  Plans  de 
celte  ville,  313. 

Apianus  (Pierre),  mathématicien  et 
géographe  allemand  du  XVIe  siècle. 
Sa  signature,  6;  —  il  a  fait  des  car- 
tes de  la  Souabe  et  de  la  Hongrie, 
314,  515. 

Appenzell  (Benoît),  dit  Beivedictus, 
musicien  du  XVI*  siècle.  Sa  signa- 
ture, 6. 

Aragon  (Béatrix  d'),  reine  de  Hon- 
grie, 212. 

Archiducs  (les)  Albert  et  Isabelle 
envoient  de  magnifiques  dessins  à 
Philippe  H,  duc  de  Sletlin  et  de 
Poniéranie,  en  1617,  12;  —  Lettre 
par  laquelle  il  les  remercie  et  leur 
demande  leur  portrait,  13;  —  Ils 
font  restaurer  les  tombeaux  de  leurs 
prédécesseurs,  157,  158,  146;  — 
Tableaux  pour  l'oratoire  de  l'in- 
fante, 178;  —  Dons  à  des  églises  et 
des  couvents  pour  les  construire, 
les  réparer  ou  les  orner,  §  54,  §  74, 
§76;  —  R.  ColynsdcNole  est  nommé 
sculpteur  de  ces  princes,  en  1604, 
502;  —  L'archiduc  Albert  protège 
F.  du  Quesnoy,  303. 

Architectes,  §  48,  §  69,  §  71,  220, 
§  77. 

Architecture  militaire.  Voy.  Forti- 
fications. 

Ardenne  (Rémacle),  poêle  et  historio- 
graphe du  XVI«  siècle.  Sa  signa- 
ture, 255. 

Ardennes.  Carte  de  cette  forêt,  du 
XVh  siècle,  69. 


Arias  Montano  (Benoit) ,  savant  théo- 
logien du  XVIe  siècle.  Sa  signa- 
ture, 253. 

Armes.  Fabricants  d'armes  du  XI Ve  et 
du  XVe  siècle,  §  69;  —  Inventaire 
des  pièces  d'artillerie  existant  à 
Alh,  en  1716,  106.  —  Hérauts  et 
rois  d'armes.  Voy   Hérauts,  Rois. 

Arnhem.  Description  de  deux  manus- 
crits de  la  bibliothèque  de  cette 
ville,  concernant  une  association 
musicale  fondée  en  cette  ville,  en 
1591,258. 

Arnould,  chartreux  de  Scheut,  du 
XV'e  siècle.  Il  s'occupait  de  l'enlu- 
minure des  livres,  200. 

»  • 

Arschot  (Charles  de  Croy,  duc  d'). 
Voy.  Croy. 

Art  (objels  d').  Voy.  Inventaires. 

Artillerie.  Canonnier  de  Philippe  le 
Hardi,  duc  de  Bourgogne,  en  1587, 
54;  —  Laurent  maître  d'artillerie 
du  XI Ve  siècle,  à  Bruxelles,  148, 
151;  —  Ouvrage  du  capitaine  F.  de' 
Marchi  sur  celle  malière,  289.  — 
Voy.  Armes. 

Artois  Maître  des  ouvrages  de  maçon- 
nerie de  ce  pays  du  XVe  siècle, 
55;  —  Caries  du  XVIe  siècle,  312. 
Voy.  Béthune,  Saint-Omer. 

Arundel  (Thomas  Howard,  comte  d'). 
Voy.  Howard. 

Asselt  (Jean  d').  Voy.  Hassi.it 

Astronomes,  §  81. 

Ath.  Inventaire  des  pièces  d'artillerie 
y  existant  en  1716,  106. 

Attavante  degli  Attav  anti,  enlumineur 
florentin  du  XVe  siècle.  Détails  di- 
vers, 209.   • 

AuBERTfJean),  receveur  de  Cravelines. 
il  a  écrit  des  psautiers  pour  Phi- 
lippe le  Bon,  l!i2,  note. 

Audenarde.     Ateliers   de    reliure,  de 

calligraphie    et    d'enluminure  au 

couvent    des    sœurs    de    N.-D.  de 
Sion,  41. 


551  — 


Auffày  (Jean  d')  ou  Dauffay,  juriscon- 
sulte, mort  en  1494.  Sa  signature, 
253. 

Autriche  (archiducs  d').  Voy.,  pour  les 
princes  qui  ont  régné  ou  gouverné 
aux  Pays-Bas,  leurs  prénoms.  — 
En  1617,  il  existait  des  dessins  et 
miniatures  de  divers  artistes  dans 
l'album  du  duc  de  Sletlin,  donnés 
par  plusieurs  archiducs,  15-17;  — 
Maximilien,  grand-maître  de  l'or- 
dre leutonique,  emploie  Jérôme  Van 
Kessel,  peintre  flamand,  vers  1615, 
524;  —  Charles,  évêque  de  Breslau, 
emploie  Antoine  Van  Opstal,  peintre 
flamand,  de  1622  à  1624,  326. 

Autriche  (archiduché  d').  Cartes  du 
XVIe  siècle,  70,  515. 


II. 


Backere  (G.  de),  graveur  de  sceaux  et 
de  médailles,  à  Namur.  Sa  signa- 
ture, 255. 

Bade-Dourlach  (George-Frédéric,  mar- 
quis de).  Il  a  donné  à  Philippe  II, 
duc  de  Stettin,  un  dessin  pour  son 
album,  18. 

Baes  (Martin),  graveur  en  taille-douce 
du  XVIIe  siècle.  Détails  sur  ses  tra- 
vaux, 79. 

Bailleul.  Reconstruction  d'un  cou- 
vent de  religieuses,  54. 

Bale.  Carte  des  environs  de  cette  ville, 
du  XVIe  siècle,  514. 

Bamberg.  Carte  de  cet  évéché,du  XVIe 
siècle,  70. 

Bar  (duché  de).  Carte  du  XVIe  siècle, 
312. 

Bareuth  (Chrétien,  margrave  de).  Il  a 
fait  don  à  Philippe  II,  duc  de  Stet- 
tin ,  d'une  miniature  d'A.  Mozart, 
15. 

Basa;*  (Pierre- François) ,  graveur  sur 
cuivre  du  XVIIIe  siècle,  à  Paris. 
Sa  signature,  253. 

Bassios  (Martin).  Voy.  Baes. 

Bastoikgne  (Jean  de),  verrier,  à  Liège. 
Ses  travaux,  en  1 594,  1 1 . 


Batteurs  de  cuivre.  Jacques  de  Geri- 
nes,  batteur  du  XVe  siècle,  à  Brux- 
elles, 144,  148;  —  Noms  de  divers 
batteurs  du  XIVe  et  du  XVe  siècle 
qui  habitaient  cette  ville,  148,  150, 
151.  —   Voy.  aussi  §  58. 

Baudeloo  (abbaye  de).  Voy.  Gand. 

Baudour.  Celte  seigneurie  faisait  par- 
lie  du  douaire  de  Marguerite  de 
Bourgogne,  comtesse  de  Hainaut, 
157. 

Bauer,  peintre  allemand,  cité  en  1740, 
111. 

Bauwens  (Jean),  musicien  du  XVIe 
siècle.  Note  biographique,  235. 

Bavière  (maison  de).  Ernest  de  Ba- 
vière, évèque  de  Liège,  fait  orner 
de  verrières  le  palais  et  divers  édi- 
fices de  cette  ville,  et  fait  don  de 
plusieurs  autres  vitraux,  9-11;  — 
Le  duc  Guillaume  II  a  fait  don  d'une 
miniature  de  T.  Bernhart  à  Phi- 
lippe II,  duc  de  Slettin,  14;  — 
Ferdinand,  archevêque  de  Cologne, 
évêque  de  Liège ,  a  fait  don  à  ce 
prince  d'une  miniature  de  J.  Kônig, 
15;  —  L'elecleur  Maximilien  a  don- 
né au  même  prince  une  minialure 
de  M.  Kager,  ibid.;  —  Albert,  land- 
grave de  Leuchlenberg  et  comte  de 
Halle,  a  donné  au  même  prince  une 
minialure  de  J.  Fischer,  17:  —  L'é- 
vèque  Ernest  de  Bavière  commande 
des  travaux  aux  peintres  Thomas 
Puteanus,  Denis  Pesser  et  Henri 
Desneux,  518-521. 

Bavière.  Caries  du  XVIe  siècle,  70, 
514. 

Beaucourt  de  Noortvelde  (Patrice),  his- 
torien flamand.  Lettre  qu'il  adresse 
à  Charles  de  Lorraine,  en  1775,  155; 
—  Réponse  de  ce  prince,  155;  —  Sa 
signature,  255. 

Beaugrant  (Guyot  de),  sculpteur  du 
XVIe  siècle.  Sa  signature,  6. 

Beaulneveu  (Pierre),  sculpteur  du  XIVe 
siècle,  145. 

Beaunepveu  (André).  Voy.  Biaunepveu. 

Beauvais  (frère  Rémi  de),  capucin.  Des- 
cription d'un  de  ses  ouvrages ,  80. 


—  332  — 


Becbergbe  (Josse  de),  peintre  du  XVIIe 
siècle.  Il  fait,  en  1603,  les  dessins 
du  tombeau  de  l'archiduc  Ernest  et 
des  patrons  de  verrières  par  ordre 
d'Albert  et  Isabelle,  146. 

BECKEM(Jean),  religieux  à  Bois-le-Duc. 
Description  d'un  volume  contenant 
divers  traités,  écrit  par  lui,  en 
1467,201. 

Beckere  (François  de),  peintre  du 
XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  151. 

Beckere  (Pierre  de),  orfèvre,  graveur 
de  sceaux  et  fondeur  de  métaux,  à 
Bruxelles.  Ses  travaux,  59. 

BEECx(Jean),  peintre  liégeois  du  XVe 
siècle,  158. 

Beeldesnyder  (Jean  de).  11  obtient  un 
octroi  pour  publier  une  carte  ma- 
rine, en  1526,  72. 

Beersel.  Restauration  de  l'église ,  en 
1498,  224. 

Beloeil.  Voy.  Ligne. 

Benedictus  d'Appenzell.  Voy.  Appein- 

ZELL. 

Benning  (Simon).  Voy.  Bynnyncx. 

Berff  (George),  organiste  du  XVIIe 
siècle,  à  Deventer,  258. 

Berg.  Caries  de  ce  comté,  du  XVIe 
siècle,  69,  314. 

Bebghes  (Henri  de),  évèque  de  Cam- 
brai, mort  en  1502.  Dépenses  pour 
l'exécution  de  son  tombeau,  297. 

Berman  (Tristam),  joaillier,  à  Bruxel- 
les. Il  livre  à  Philippe  le  Beau,  en 
1497,  un  objet  richement  orne  d'é- 
maux, 90. 

Bernard  (Jacques),  calligraphe,à  Lille, 
en  1445,  40. 

Berniiart  (Tobie).  Miniatures  de  ce 
maitre  que  possédait  le  duc  de  Stet- 
tin,  en  1617,  14,  15. 

Behsacques  (Jean  de),  arpenteur  de  la 
ville  et  châlellcnic  de  Courlrai. 
(  artei  qu'il  a  exécutées,  75. 


Bersacques  (Louis  de).  Il  est  auteur 
des  plans  de  Menin  et  Courlrai,  pu- 
bliés au  XVIIe  siècle,  74. 

Bertius  (Pierre)  ou  Berts,  cosmogra- 
phe du  roi  Louis  XIII.  Pension  que 
lui  fait  ce  prince,  74;  —  Sa  signa- 
ture, 253. 

Béthune.  Note  sur  les  verrières  de 
l'église  de  Saint-Barthélemi,  244. 

Bedf  (Pierre  le),  charpentier,  tra- 
vaille au  château  de  Château-Thier- 
ry, en  1407,  51. 

Beveren.  Restauration,  en  1595,  du 
chàleau-l'ort ,  par  ordre  du  duc  de 
Bourgogne,  50. 

Biaunepveu  (André),  ou  Biaunevopt, 
sculpteur  du  XIVe  siècle,  à  Valen- 
ciennes.  Il  est  chargé  par  Louis  de 
Maie  de  l'exécution  du  mausolée  de 
ce  prince,  144,  148. 

Bibliothèque  de  Rourgogne  (manuscrits 
de  la).  Description  des  Chroniques 
mar  Unie  unes,  de  V  Arbre  des  batailles 
et  des  Faits  d'armes  de  chevalerie, 
21;  —  Description  des  exemplaires 
des  Chroniques  marguaritiqucs,  de 
J.  Fossetier,  284;  —Description  de 
la  Vie  de  Jésus-Christ,  par  le  même, 
287. 

Bie  (Jacques  de),  graveur  du  XVIIe 
siècle.  Lettre  que  Rubens  lui  adresse 
en   1611,  164. 

Bijoux.  Description  de  ceux  qui  exis- 
taient au  château  de  Belœil,  en 
1559,28. 

Bincue.  Reconstruclion  de  l'église  des 
sœurs-noires,  en  1555,  54. 

Rinderen  (abbaye  de).  Noie  sur  sa  re- 
construclion au  XVIIe  siècle,  249. 
—  Les  archiducs  font  décorer  l'é- 
glise d'une  verrière,  en  1616,  ibid. 

Bioux.  Un  moine  de  l'abbaye  de  Mou- 
lins écrit  et  relie  des  volumes  pour 
l'église  de  cette  localité,  vers  1452, 
38. 

Blangi  (Quentin),  orfèvre  du  XVe  siè- 
cle, à  Bruxelles,  154. 


—  333  — 


Bloc  (Antoine) ,  calligraphe.  Il  écrit 
divers  volumes  pour  les  chartreux 
de  Scheut,  de  1464a  1467,  195, 198. 

Boels  (Gérard),  peintre  verrier  du 
XVIe  siècle,  à  Louvain.  Il  fait  des 
vitraux  pour  l'église  des  récollets 
de  cette  ville  et  le  couvent  de  Ste- 
Catherine,  à  Breda,  241. 

Boete  (Jean),  maître  d'école  du  XV* 
siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Bohême.  Tombeau  du  roiWenceslas  III. 
Sa  statue  exécutée  au  XIIIe  siècle 
par  un  sculpteur  brabançon,  156; 
—  Tombeau  du  roi  Jean  l'Aveugle, 
à  Luxembourg,  158. 

Bois-le-Duc.  Reconstruction  du  cou- 
vent des  frères-mineurs,  en  1465, 
55. 

Bois-Seigneur-Isaac  (prieuré  de).  Ré- 
paration de  l'église  et  du  couvent, 
en  1445,  52. 

Bont  (Corneille  de),  orfèvre  et  gra- 
veur de  sceaux  du  XVe  siècle,  à 
Gand.  Sa  signature,  6. 

Bonté  (Jean  de),  orfèvre  du  XIVe  siè- 
cle, à  Bruxelles,  150. 

Boote  (Renier),  maître  d'école  du XVe 
siècle,  à  Bruxelles,  154. 

BorgueiUnx  (Lambert),  fondeur  de  ca- 
nons du  XVIIe  siècle,  §  65. 

Bos (Corneille).  Voy.  Van  den  Bossche. 

Bosquier  (Guillaume),  musicien  du 
XVe  siècle.  Note  pour  sa  biographie, 
255. 

Boudins  (Jean) ,  facteur  d'orgues  du 
XVe  siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Boulongne  (Hugues  de),  peintre  de  Phi- 
lippe le  Bon,  118. 

Boulonnais.  Carte  de  ce  pays,  du  XVIe 
siècle,  512. 

Bourbon  (Antoine  de),  duc  de  Ven- 
dôme. Il  emploie  Chrétien  Smels, 
peintre  flamand ,  au  château  de 
Pau,  en  1556,  517. 

Bourgeois  (Jean),  maître  des  œuvres 
II. 


de   maçonnerie    du   duc   de  Bour- 
gogne, en  1404,  55. 

Bourgogne  (ducs  de).  Voy.  leurs  pré- 
noms. —  Pièces  d'orfèvrerie  qui  leur 
ont  appartenu,  88. 

Bourgogne.  Maîtres  des  ouvrages  de 
maçonnerie  et  de  charpenlerie  des 
ducs  dans  ce  pays,  52;  —  Cartes  du 
XVIe  siècle,  512.  —  Voy.  Dijon, 
Verrey. 

Boutmy  (Josse),  organiste  de  la  cha- 
pelle de  Charles  de  Lorraine,  à 
Bruxelles,  mort  vers  1780.  Sa  si- 
gnature, 255. 

Bouvignes.  Travaux  exécutés  au  XVe 
siècle  à  la  tour  de  Crèvecœur,  52, 
225. 

Boxtel.  Notes  sur  les  travaux  exécutés 
au  couvent  des  pauvres-clarisses, 
de  1616  à  1619,  250. 

Brabant  (ducs  et  duchesses  de).  Voy. 
leurs  prénoms. 

Brabant.  Carte  de  ce  pays  exécutée  au 
XVIe  siècle,  62,  69.  —  Conseil  de 
Brabant.  Voy.  Bruxelles. 

Bradant  septentrional.  Voy.  Binderen, 
Bois-le-Duc,  Boxtel,  Breda,  Oedein- 

RODE,   Wa.ALWYCK. 

Braine-le-Comte.  Note  de  1459  con- 
cernant l'incendie  et  destruction  de 
cette  ville,  222;  —  les  archiducs 
contribuent  à  l'achèvement  de  l'é- 
glise des  dominicains,  en  1619,229. 

Brandebourg.  Cartes  du  XVIe  siècle, 
70,  515. 

Breda.  Verrière  donnée  au  couvent  de 
Ste-Calherine,  au  XVIe  siècle,  241. 

Bredeniers  (Henri) ,  organiste  de  Phi- 
lippe le  Beau  et  de  l'archiduc  Char- 
les. Sa  signature,  6. 

Brenet  (Nicolas-Gui),  peintre  du 
XVIIIe  siècle,  à  Paris.  Sa  signa- 
ture, 255. 

Breslau.  Charles,  archiduc  d'Autriche, 
evèque  de  cette  ville,  emploie  A.  Van 
Opslal,  peintre  flamand,  de  1622  à 
1624, 526. 

24 


—  334  — 


Bretagne.  Voy.  Angleterre. 

Brey  (Jacques  de),  hérnut  d'armes  de 
Brabant,  en  1462,  156. 

Brezé  (Pierre  de)  ,  seigneur  de  la  Va- 
renne  et  sénéchal  de  Poitou,  tué 
en  1465.  George  Ghaslellain  fut  à 
son  service,  269. 

Briard  (Gabriel),  peintre  français  du 
XVIIIe  siècle.  Sa  signature,  253. 

Bril  (Paul).  Le  duc  de  Slettin  possé- 
dait trois  miniatures  de  ce  peintre, 
en  1617,  14,  15. 

Brisgau.  Carte  du  XVIe  siècle,  70. 

Britonis  (Simon),  chantre  de  Charles 
le  Téméraire,  154. 

Britseels  (Jean),  peintre,  à  Louvain. 
Il  fait,  en  1606,  un  Christ  pour  l'é- 
glise de  Wesemael,  323. 

Brodeurs,  §  69. 

Brodures,  28. 

Broeucq  (Jacques  du),  sculpteur  et  ar- 
chitecte du  XVIe  siècle.  Sa  signa- 
ture, 6;  —  Date  de  sa  mort,  180. 

Broicquière  (Bertrand  de  laj,  conseil- 
ler et  écuyer  tranchant  de  Philippe 
le  Bon.  Détails  biographiques,  112; 
—  11  entreprend  par  ordre  du  duc 
un  voyage  en  Orient,  dont  il  existe 
une  narration,  113;  —  Sa  signa- 
ture, 253. 

Bronze,  §  58.  —  Voy.  Fondeurs. 

Brouwer  (Pierre),  organiste.  Il  est  in- 
scrit dans  l'association  musicale 
d'Arnhem,  en  1699,  238. 

Brouwere  (Jean  de),  chantre  de  Phi- 
lippe le  Bon,  en  1462,  156. 

Brueghel  (Jean).  Exemptions  d'impôts 
et  d'autres  charges  qui  lui  sont  ac- 
cordées, en  1610,  174. 

Bruges.  Tombeau  de  Marie  de  Bour- 
gogne dans  l'église  de  N.-D.,  59; 
—  Démolition,  en  1785,  du  tom- 
beau de  Louis  de  Nevers,  qui  exis- 
tait dans  l'église  de  Sainl-Donat, 
142;  —  Travaux  exécutés  à  l'hôtel 


ducal,  en  1467,  222;  —  Philippe 
le  Beau  contribue,  en  1498,  à  l'a- 
chèvement de  l'église  du  couvent  de 
St-François,  224;  —  Travaux  exé- 
cutés au  couvent  des  annonciades, 
en  1610,  226;  —  Albert  et  Isabelle 
coutribuent  à  la  reconstruction  du 
cloître  de  l'abbaye  de  Sparmaille, 
en  1619,  229;  —  Plan  du  XVIe  siè- 
cle, 312. 

Bron  (Chrétien),  peintre.  H  restaure, 
en  1560,  les  tableaux  du  palais  du 
grand  conseil,  à  Malines,  162. 

Brune  (Jean  de),  peintre,  a  Bruxel- 
les, en  1462,  156. 

Bruninc  (Josse),  chirurgien  du  comte 
de  Charolais,  en  1462,  156. 

Bruninc  (Laurent),  chirurgien  de  Phi- 
lippe le  Bon,  en  1462,  156. 

Brunswick  (Auguste,  duc  de)  et  de 
Lunebourg.  II  a  fait  don  d'un  des- 
sin pour  l'album  de  Philippe  11,  duc 
de  Stettin,  1 5;  —  Elisabeth  de  Dane- 
mark, duchesse  de  Brunswick-Wol- 
fenbuttel,  a  donné  un  dessin  pour 
l'album  du  même  prince,  16. 

Bruxelles.  Travaux  au  couvent  des 
carmes,  en  1451,  52;  —  Travaux  ù 
l'église  de  S'-Jacques-sur-Cauden- 
berg,  en  1457,  ibid.;  —  Travaux  à 
l'église  du  Béguinage,  en  1597,  56; 

—  Destruction  de  l'église  de  l'hôpi- 
tal Sl-Pierre,  pendant  les  troubles 
du  XVIe  siècle,  ibid.  ;  —  L'infante 
Isabelle  donne,  en  1621,  un  subside 
aux  marguilliers  de  l'église  de  Sl- 
Nicolas,  pour  le  nouvel  autel  du 
chœur  et  l'achat  d'un  tableau,  57; 

—  Ateliers  de  reliure  au  couvent 
des  frères  de  la  vie  commune  au 
XV  siècle,  40;  —  Architectes  de  la 
maison  du  roi,  55  ;  —  Fondeur  en 
cuivre  du  XVe  siècle,  59;  —  Lutrin 
pour  l'église  de  Sl-Jacques,  fondu 
en  1465,  ibid.;  —  Mausolée  des  ducs 
de  Brabant  dans  l'église  de  Ste- 
Gudule,  60;  —  Plan  de  celte  ville 
publié  en  1574,  75;  —  Pièces  d'ar- 
tillerie fondues  dans  celle  ville  au 
XVIIe  siècle,  $  65;  —  Confréries  de 
S'-Jacqucs  et  de   la   Ste-Croix  du 


355 


XIVe  et  du  XVe  siècle;  noms  d'ar- 
tistes, §  69;  —  Notes  sur  le  tom- 
beau de  Jean  1er,  duc  de  Brabant, 
et  sa  reconstruction  au  XVIIe  siècle, 
aux  récollets  de  celte  ville,  137;  — 
Verrière  donnée  par  Albert  et  Isa- 
belle à  l'église  du  Béguinage,  146; 

—  Noms  d'artistes  extraits  des  re- 
gistres des  confréries  de  Sl-Jacques 
de  Composlelle  et  de  la  Ste-Croix, 
146,151,-  —  Fr.  Buelens,  architecte 
delà  ville,  vers  1590,  149,  J 51;  — 
Cuisiniers  en  titre  de  la  ville,  en 
1394  et  1405,  149;  —  Portraits 
d'Albert  et  d'Isabelle,  peints,  en 
1616,  pour  la  chambre  des  comp- 
tes, 175;  —  Portrait  du  roi  Char- 
les II,  peint,  en  1676,  pour  le  con- 
seil de  Brabant,  179;  —  Comptes 
des  chartreux  de  Scheut,  relatifs  à 
l'exécution  de  manuscrits,  de  1464 
à  1470,  192;  —  Bestauration  de 
l'église  de  Sl-Jacques-sur-Cauden- 
berg,  en  1435,  219;  —  Note  sur  des 
travaux  exécutés  à  la  chapelle  de  la 
cour,  en  1605,  225;  -  Albert  et 
Isabelle  contribuent,  en  1615,  au 
renouvellement  des  stalles  de  l'é- 
glise de  Sl-Géri,  227;  —  Ils  accor- 
dent une  somme  de  2,500  livres,  en 
1619,  aux  capucins,  pour  des  tra- 
vaux à  exécuter  à  leur  église,  229; 

—  Ils  contribuent,  en  161 9,  à  l'achè- 
vement de  l'église  des  jésuites,  ibid.; 

—  Philippe  IV  donne  1,000  livres 
aux  cordeliers,  pour  payer  les  tra- 
vaux de  leur  église,  231;  —  Autres 
dons  faits  au  nom  de  ce  prince  par 
l'infante  Isabelle,  aux  annonciades 
et  aux  augustins,  pour  la  construc- 
tion de  leur  église,  en  1624,  ibid.; 

—  Verrières  des  églises  des  domi- 
nicains et  de  Sl-Géri,  données  par 
Charles-Quint,  242;  —  Verrière  de 
l'église  des  récollets  donnée  par 
Jean  Ier,  ibid.;  —  Verrière  donnée 
a  l'église  des  carmes  chaussés  par 
Philippe  le  Bon,  251;  —  Verrière 
aux  armes  de  Philippe  IV  dans  l'é- 
glise des  annonciades,  ibid.;  —  Plan 
du  XVIe  siècle,  313;  —  Christ  de  la 
chapelle  du  palais  des  archiducs 
exécuté  par  Gilles  Claessens,  321; 

—  Portraits  de  souverains  exécutés, 


en    1621  ,    pour    la    chambre  des 
comptes,  524. 

Bhuynen  (Jean  de),  frère  de  la  vie  com- 
mune, à  Bruxelles.  Il  restaure  plu- 
sieurs volumes  pour  l'église  de 
S'-Jacques-sur-Caudenberg,  41. 

Buillot (Bernard),  garde  des  orgues  de 
la  chapelle  castrale  de  MÔîîsT  II  res- 
taure le  missel  de  cette  chapelle,  en 
1481,  41. 

Bullen  (Jean).  Le  duc  de  Stettin  pos- 
sédait, en  1617,  une  miniature  de 
ce  maître,  18. 

Bynnynck  (Simon),  enlumineur  du  XVIe 
siècle,  à  Bruges.  Sa  signature,  253. 


Calais.  Plan  du  XVIe  siècle,  312. 

Calligraphes.  Voy.  Scribes. 

Cambrai.  Dépenses  pour  l'exécution  du 
tombeau  de  l'évêque  Henri  de  Ber- 
ghes,  qui  fut  placé  dans  l'église  ca- 
thédrale de  cetle  ville,  297. 

Cambre  (abbaye  de  la).  Beconstruclion 
de  l'église,  en  1597,  55;  —  Les  ar- 
chiducs contribuent,  en  1619,  aux 
frais  des  nouvelles  orgues,  257. 

Camin  (François,  évêque  de),  puis  duc 
de  Poméranie  et  de  Stettin.  Il  a 
donné  au  duc  Philippe  II,  son  frère, 
un  dessin  pour  son  album,  18. 

Carat  (Marcel),  auteur  d'une  brochure 
sur  les  maîtres  des  œuvres  des  ducs 
de  Bourgogne,  53. 

Candie.  Carte  imprimée  en  1564,  315. 

Canonniers.  Voy.  Artillerie. 

Canons.  Voy.  Armes. 

Cantinis  (George) ,  auguslin.  Il  dirige, 
en  1499,  les  travaux  de  reliure  au 
couvent  des  sœurs  de  N.-D.  de  Sion, 
à  Audenarde,  41. 

Carinthie.  Carte  du  XVIe  siècle,  70. 

Carnin  (Isabelle  de;,  femme  de  J.  Man- 
sel,  119. 

Cartes  géographiques.  Liste  des  cartes 


—  536  — 


qui  existaient  au  château  de  Belœil, 
en  1559,  27;  —  Description  d'un 
atlas  exécuté  pour  Philippe  II,  69; 
—  Inventaire  des  cartes,  plans  et 
mappemondes  que  possédait  Char- 
les-Quint, 71  ;  —  Inventaire  de  la 
collection  des  cartes  et  plans  de 
Viglius  ,  en  1575,  311.  —  Voy. 
$  59,  §81. 

Casier  (Jean),  calligraphe,  à  Lille,  en 
1447,  40. 

Castaldi  (Jacques  de).  Il  fait  imprimer 
une  carte  de  Hongrie  à  Venise,  en 
1546,315. 

Cauchie  (Etienne)  ,  maître  des  ouvra- 
ges de  maçonnerie  en  Hainaut,  en 
1595,  55.  " 

Cauthals  (Barthélemi  et  Jean),  fon- 
deurs de  canons  du  XVIIe  et  du 
XVIIIe  siècle,  §65. 

Cerf  (Nicolas  de),  tambourin  du  XVe 
siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Chalon  (Pierre),  maître  charpentier,  à 
Landrecies  et  à  Mons.  Il  entreprend, 
en  1(41  ,  la  reconstruction  de  la 
tour  de  l'église  de  Ste-Gerlrude,  à 
Nivelles,  57. 

Chardin  (Jean-Bapliste-Siméon),  pein- 
tre français  du  XVIIIe  siècle.  Sa 
signature,  253. 

Charlemont.  Plan  des  fortifications  de 
cette  ville,  dressé  par  P.  Le  Poivre, 

182. 

Charles  le  Téméraire,  duc  de  Bour- 
gogne. La  ville  d'Audenarde  lui 
offre  une  coupe,  en  1468,  88;  — 
Notes  sur  son  bréviaire,  202;  —  Il 
fait  exécuter  un  manuscrit  des  or- 
donnances de  Pliôtel,  enrichi  d'en- 
luminures, 206;  —  Il  récompense 
W.  Vranckenzonc  qui  lui  a  présenté 
des  livres  de  musique,  231;  — 
G.  Cliastellain  en  reçoit  diverses 
faveurs,  276,  279. 

Charles-Quint.  Il  fait  une  pension  à 
Érasme,  43;  —  Lettres  qu'il  écrit 
en  faveur  de  N.  Laidam  et  E.  Morel, 
44,    45;    —  Inventaire  des  cartes, 


plans  et  mappemondes  qu'il  possé- 
dait, 71;  —  Ses  horloges,  86;  — 
Adrien  de  Wiele  devient  son  secré- 
taire, 125;  —  Agrippa  est  nommé 
son  historiographe,  124;  —  Sa  gé- 
néalogie écrite  par  L.  Panagathus, 
en  1538,  125;  —  Il  fait  exécuter, 
en  1552,  un  manuscrit  de  l'ordre 
de  la  Toison  d'or,  212;  — Musiciens 
de  sa  chapelle,  §  75. 

Charssel  (Léonard),  orfèvre  d'Augs- 
bourg,  établi  à  Malines.  Marguerite 
d'Autriche  lui  achète  une  riche 
dague  d'argent,  en  1523,  90. 

Cuasteau  (Charles  et  Nicolas  du),  maî- 
tres des  ouvrages  de  maçonnerie  en 
Hainaut,  au  XVIIe  siècle,  55. 

Chastel  (François  du),  peintre.  11  fait, 
en  1676,  le  portrait  du  roi  Charles 
II,  pour  le  conseil  de  Brabant,  179. 

Chastelain  (Gilles),  clerc  des  offices  de 
l'hôtel  du  duc  d'Orléans  et  payeur 
des  œuvres  des  châteaux  de  Pierre- 
fons  et  de  La  Ferté-Milon,  en  1398, 
52. 

Chastellain  (Gautier),  chanoine  de 
Leuze.  Charles-Quint  lui  fait  don- 
ner, en  1524,  une  gratification  pour 
un  exemplaire  des  chroniques  de 
son  père,  273. 

Chastellain  (George).  Notes  inédites 
sur  l'origine,  la  vie  et  la  mort  de  ce 
chroniqueur  du  XVe  siècle,  264. 

Château-Thierry.  Beconstruction  du 
château  de  cette  ville;  la  direction 
des  travaux  en  est  confiée  à  J.  Four- 
cy,  en  1400,  51. 

Châtelain  (George).   Voy.  Chastellain. 

Chênes  (Jean  de),  dit  Piccarl,  fabricant 
d'armes  du  XVe  siècle,  à  Bruxelles, 
154. 

Chesne  (Jean  du),  écrivain  de  livres, 
à  Lille,  au  XVIe  siècle.  Noies  sur 
ses  travaux,  206. 

Chiny.  Carte  de  ce  comté,  du  XVIe  siè- 
cle, 69. 

Choquet  (Hyacinthe),   dominicain   du 


—  357  — 


XVIIf  siècle.   Description  d'un   de 
ses  ouvrages,  80. 

Christine  de  Pisan.  Elle  présente  des 
livres  à  Philippe  le  Hardi  et  à  An- 
toine de  Bourgogne,  111. 

Chroniqueurs,  §  48,  §  56,  §  67,  g  77. 

Claessens  (Gilles),  peintre  brugeois  du 
XVIe  siècle.  11  fait,  en  1599  ou 
1600,  un  Christ  pour  la  chapelle  du 
palais  à  Bruxelles,  321. 

Clavet  (Gabriel)  ou  Clauet,  peintre  du 
XVI«  siècle.  H  est  auteur  du  patron 
du  tombeau  de  Henri  de  Berghes, 
évêque  de  Cambrai,  298. 

Clerck  (Henri  de),  peintre.  Il  fait,  en 
1623,  la  copie  d'un  tableau  de 
M.  Van  Cocxyen,  pour  l'église  de 
St-Josse-ten-Noode,  177. 

Clèves.  Carte  de  ce  pays,  du  XVIe  siè- 
cle, 69,  31 4-. 

Clite  (Liévin  de  le).  Voij,  Van  den 
Clite. 

Cloches.  Jean,  fondeur  à  Dinant,  en 
1457,  58. 

Clottaert  (Guillaume),  haule-lisseur, 
à  Bruxelles,  en  1114,  151. 

Cobergher  (Wenceslas),  peintre  et  ar- 
chitecte ,  qui  florissait  au  XVIe  et 
et  au  XVIIe  siècle.  Sa  signature,  6. 

Cochin  (Charles-Nicolas),  graveur  en 
taille-douce  français  du  XVI Ile  siè- 
cle. Sa  signature,  254. 

Cock  (Jérôme  Willems,  alias),  peintre, 
graveur  et  éditeur  du  XVIe  siècle, 
à  Anvers.  Cartes  publiées  par  lui, 
73,  289,  291,  514,  315. 

Cock  (Simon),  imprimeur  du  XVIe  siè- 
cle, à  Anvers.  Carte  publiée  par  lui, 
315. 

Coene  (Jean  de),  peintre,  à  Bruxelles, 
en  1387, 150. 

Coignet  (Michel),  mathématicien  du 
XVIIe  siècle.  Notes  biographiques, 

294. 

Colars  (Joseph).   Voy.  Joseph. 
Collé  (Paul    du)  ou  Collet,  domini- 


cain, à  Braine-le-Comte.  Il  fait,  en 
1641,  le  plan  de  la  tour  de  l'église 
de  Ste-Gerlrude,  à  Nivelles,  57. 

Collections.  Voy.  Inventaires. 

Colmie  (Laurent)  ou  Colmye,  maître  des 
ouvrages  de  maconnerieen  Hainaut, 
en  1507,  54. 

Cologne.  Cartes  de  la  province  et  de 
l'évêché  de  ce  nom,  du  XVIe  siècle, 
69,  314. 

Colyns  (Henri),  brodeur  du  XIVe  siè- 
cle, à  Bruxelles,  150. 

Colyns  de  Nole  (Bobërt),  sculpteur  du 
XVIIe  siècle,  à  Anvers.  Sa  signa- 
ture, 255;  —  Les  archiducs  le  nom- 
ment maître  sculpteur  de  leur  hôtel, 
en  1604,  502. 

Commines  (Philippe  de),  ou  de  Com- 
mynes,  historien  du  XVe  siècle.  Ses 
signatures,  254. 

Condamnations.  Amendes  pécuniaires 
consacrées  à  des  objets  d'art  au  XVe 
siècle,  158,   160. 

Confréries.  Noms  d'artistes  extraits  du 
registre  de  la  confrérie  de  Sl-Jac- 
ques  de  Compostelle,  à  Bruxelles, 
de  1357  à  1419,  146;  —  Noms  ex- 
traits du  registre  de  la  confrérie 
de  la  Ste-Croix,  à  Bruxelles,  depuis 
1462  jusqu'à  la  fin  du  XVIe  siècle, 
151. 

Coninc  (Guillaume  de),  haute-lisseur, 
à  Bruxelles,  en  1462,  156. 

Constance.  Carie  du  lac  de  ce  nom,  du 
XVIe  siècle,  315. 

Constant,  chantre  de  Charles  le  Témé- 
raire, 154. 

Copistes  de  livres.   Voy.  Scribes. 

Coraux  taillés  et  ornés,  29. 

Corioulle  (Jean  de).  II  est  condamné, 
en  1475,  à  faire  exécuter  à  ses  frais 
un  tableau  du  Jugement  du  Christ, 
159. 

Corselius  (Gérard),  jurisconsulte  lié- 
geois du  XVIe  siècle.  Sa  signature, 
253. 

Corvin   (Matthias),    roi   de   Hongrie. 


—  338  — 


Détails   sur  sa   bibliothèque,  210. 

Cosmographie.  Caries  universelles  du 
XVIe  siècle,  311. 

Courtois  (Arnould),  relieur,  à  Bruxel- 
les, en  1548,  40. 

Courtrai.  Plan  de  cette  ville  et  de  sa 
chàtellenie,  exécuté  au  XVIIe  siècle, 
74,  75;  —  Notes  sur  la  chapelle  de 
Ste-Catherine,  dans  l'église  N.-D., 
achevée  en  1575,  145;  —  Détails 
sur  le  tombeau  que  Louis  de  Maie 
voulait  s'y  faire  ériger,  ibid. 

Cousin  (Jean).  Description  des  plan- 
ches de  son  Histoire  de  Toumay,  81 . 

Coustain  (Pierre),  peintre  décorateur 
de  Philippe  le  Bon.  Sa  signature,  6. 

Couterman  (Jean) ,  tailleur  de  pierres, 
à  Bruxelles,  en  1405,  151. 

Couvents.  Voy.  les  noms  des  localités. 

Couvin.  Permission  de  réédifier  le 
château,  en  1572,  35. 

Coviers  (Jean),  tailleur  de  pierres  du 
XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Coxie  (Michel).  Voy.  Van  Cocxyen. 

Crabeth.  Les  frères  de  ce  nom  sont  les 
auteurs  des  vitraux  de  l'église  de  Sl- 
Jean,  à  Gouda,  placés  de  1557  à 
1571,259. 

Cranach  (Lucas).  Erreur  relative  à  un 
portrait  de  Philippe  II  qui  est  attri- 
bué à  ce  peintre,  95. 

Craver  (Gaspar  de),  peintre  du  XVIIe 
siècle,  à  Bruxelles.  Sa  signature,  6; 
—  Portraits  de  souverains  qu'il 
exécute  pour  la  chambre  des  comp- 
tes, à  Bruxelles,  en  1621,  524;  — 
Tableaux  faits  par  lui  pour  l'église 
d'Anderlecht,  525. 

Croatie.  Carte  imprimée  en  1 565, 515. 

Croc  (Hubert  de).   Voy.  Croock. 

Croock  (Hubert  dej,  graveur  sur  bois 
et  imprimeur  du  XVIe  siècle.  Des- 
cription d'un  livre  avec  planches 
qu'il  a  publié  à  Bruges,  75. 

Crote,  peintre  allemand,  cité  en  1740, 
110. 

Croy  (Charles  de),  comte  de  Cliimay. 


Description  de  manuscrits  qui  ont 
été  exécutés  par  ses  ordres  entre 
1482  et  1486,21. 

Croy  (Charles  de),  duc  d'Arschot.  Il 
employait,  en  1611,  le  graveur  J.  de 
Bie  à  divers  travaux,  164. 

Croy  (Philippe  de),  duc  d'Arschot.  Il 
fait  exécuter  divers  travaux  par 
Jérôme  de  Boovere,  scribe  et  enlu- 
mineur, en  1559  et  1541,  25. 

Cuivre.  Dalles  et  plaques  en  cuivre  tail- 
lées, 158,  171.  —  Voy.  Fondeurs. 

Cupere  (Eustache  de1»  ,  sculpteur,  à 
Bruxelles,  en  1462,  156. 

Curtius  (Pierre),   chanoine,  à  Liège. 
Sa  maison  est  ornée  de  verrières    • 
armoriées,  en  1588,  10. 


Dalfim,  peintre  du  XVe  siècle,,  à  Bru- 
xelles, 154. 

Dalles  tombales.  Voy.  Pierres. 

Dalmatie.  Carte  imprimée  en  1565, 
515. 

Damhoudere  (Josse),  jurisconsulte  du 
XVIe  siècle.  Détails  biographiques, 
128;  —  Sa  signature,  254. 

Dampmartin  (Drouet  de),  maître  des 
œuvres  de  maçonnerie  de  Philippe 
le  Hardi,  duc  de  Bourgogne,  55. 

Daniel,  fabricant  de  heaumes  du  XIVe 
siècle,  à  Bruxelles,  149. 

Daniel,  orfèvre,  à  Bruxelles,  en  1416, 
149. 

Datrezo    (Jacques) ,    graveur.      Voy. 

ÏREZO. 

Dauffay  (Jean).  Voy.  Auffay. 

Deeckens  (Martin),  horloger,  à  Has- 
scll,  en  1589,  87. 

Delvaux  (Laurent),  sculpteur  belge  du 
XVIIIe  siècle.  Sa  signature,  6. 

Demigny  (Hugues) ,  greffier  du  conseil 
de  Namur,  en  1476,  161. 

Denys  (François).  Portrait  d'une  de- 
moiselle de  Chevrcusc,  peint  par 
lui,  186. 


—  539  — 


Descamps  (Jean-Baptiste),  peintre  et 
écrivain  du  XVIIIe  siècle.  Sa  signa- 
ture, 254. 

Désirant  (Bernard).  II  obtient,  en 
1710,  le  litre  de  théologien  de 
Joseph  Ie*,  49. 

Desneux  (Henri),  peintre  liégeois  du 
XVIe  siècle.  Il  fait,  en  1598,  le 
portrait  de  l'évèque  Ernest  de  Ba- 
vière, 521. 

Dessins  (collection  de).  Voy.  Inven- 
taires. 

Deventer  (Jacques  de),  géographe  du 
XVIe  siècle.  Sa  biographie  et  ses 
travaux,  61;  —  Cartes  exécutées 
par  lui,  513. 

Deventer  (ville  de).  Voy.  Berff. 

Diest.  Les  archiducs  contribuent  à 
l'ornementation  du  maître-autel  de 
l'église  du  Béguinage,  en  1618, 228. 

Dijon.  Objets  divers  en  cuivre  fondu 
pour  l'église  des  chartreux,  en  1387, 
54;  —  Les  religieux  de  l'hôpital  du 
Sl-Esprit  obtiennent  de  Philippe  le 
Bon,  en  1462,  des  lettres  d'amor- 
tissement pour  leur  église,  222. 

Dînant.  Démolition  des  fortifications 
et  pories,  en  1466,  55;  —  Fondeur 
de  cloches  du  XVe  siècle,  établi  en 
cette  ville,  58. 

Doboel  (Wautier),  orfèvre,  à  Bruxel- 
les, en  1418,  151. 

Doem  (André),  haute-lisseur ,  à  Bru- 
xelles, en  1462,  155,  156. 

Doickens  (Martin).    Voy.  Deeckens. 

Dodai.  Pièces  d'artillerie  fondues  dans 
cette  ville  au  XVI Ie  siècle,  §  65. 

Drabbe  (Jean),  tailleur  de  formes,  à 
Bruxelles,  en  1419,  148. 

Drayere  (Jean  den),  prêtre,  à  Gand.  Il 
fabrique  une  horloge  en  1420,  84 

Dreet  (Jacques),  orfèvre,  à  Audenarde. 
Il  exécute  une  coupe,  en  1 468,  pour 
être  offerte  à  Charles  le  Téméraire, 
88. 

Dreux  (Jehan).  Voy.  Jehan. 

Dukers    (François),     architecte     du 


XVIIIe  siècle.    Sa  signature,  254. 

Ddllaert  (Adrien),  secrétaire  de  Bru- 
xelles, en  1462,  155. 

Dupuis  (Thomas).  Voy.  Poteanus. 

Duquesnoy  (François).  Voy.   Quesnoy. 

Dusseldorf.  Description  d'un  manus- 
crit de  la  bibliothèque,  200. 

Dynter    (Edmond   de),    chroniqueur 
brabançoi 
ture,  254 


brabançon  du  XVe  siècle.  Sa  signa- 


Il. 

Ecluse  (l').  Horloge  du  château  de 
cette  ville,  en  1506,  86. 

Ecoles.  Maîtres  divers  du  XIVe  et  du 
XVe  siècle,  à  Bruxelles,  §  69. 

Ecrivains  de  livres.  Voy.  Scribes. 

Eenaeme  (abbaye  d').  Verrière  donnée 
parles  archiducs,  en  1610,  244. 

Eeuwoutsone  (Jean),  libraire  et  gra- 
veur, à  Amsterdam.  Il  obtient  un 
octroi  en  1546,  1. 

Eglises.  Voy.  les  noms  des  localités. 

Egloy  (Gautier),  orfèvre,  à  Bruxelles, 
en  1415,  151. 

Egmont  (d).  Portraits  de  divers  mem- 
bres de  cette  famille,  existant  au 
château  de  Belœil,  en  1559,  28;  — 
Simon  Van  den  Nevele,  peintre, 
figurait  au  nombre  des  créanciers 
de  Lamoral,  comte  d'Egmont,  en 
1568,  163. 

Eichstadt.  Carte  de  cet  évêché,  du  XVIe 
siècle,  70.  —  Voy.  Gemmingen. 

Emailleurs,  §  62. 

Émaux,  §  53,  §  62,  §  78. 

Embrechts  (Guillaume),  haute-lisseur, 
a  Bruxelles,  en  1462,  156. 

Ems.  Carte  du  cours  de  ce  fleuve,  du 
XVIe  siècle,  70. 

Enceniiear  (Joachira)  ,  garde-joyaux 
des  archiducs,  169. 

Enghien.  Les  archiducs  contribuent  â 
l'agrandissement  du  couvent  des 
auguslins,  en  1619,229. 


340 


Enlumineurs,  §  32,  §  55,  §  73,  $  77. 
—  Yoij.  Miniatures. 

Épées  (fabricants  d'),  §69. 

Érasme,  célèbre  écrivain  du  XVIe  siè- 
cle. 11  réclame,  en  1525,  le  paye- 
ment de  la  pension  que  lui  a  faite 
Charles-Quint,  43;  —  Il  composa 
Fépitaphe  de  Henri  de  Berghes, 
évèque  de  Cambrai,  298. 

Ermens  (Joseph),  écrivain  et  impri- 
meur, à  Bruxelles.  Il  est  chargé 
de  rédiger  les  catalogues  des  livres 
des  couvents  supprimés,  en  1789, 
155;  —  Sa  signature,  254. 

Ernest,  archiduc  d'Autriche.  Albert  et 
Isabelle  font,  en  1G03,  exécuter  le 
dessin  de  son  tombeau,  14-6. 

Ertvelde.  Verrière  scandaleuse  pla- 
cée, en  152G,  dans  l'église  de  ce 
village,  240. 

Escaut.  Carte  de  l'embouchure  de  ce 
fleuve,  du  XVIe  siècle,  69. 

Esclavonie.  Carte  du  XVIe  siècle,  3 15. 

Espagne.  Maître  des  ouvrages  de  Char- 
les-Quint dans  ce  pays,  56;  —  Car- 
tes exécutées  au  XVIe  siècle,  311. 

Espinov  (Charles  de  l'ï,  écrivain  du 
XVIe  siècle.  Détails  biographiques, 
129, 150. 

Espinoy  (Philippe  de  l'),  écrivain  du 
XVIe  siècle.  Description  îles  plan- 
ches de  son  livre,  intitulé  :  Recher- 
che des  Antiquilez,  etc.,  82;  —  Dé- 
tails biographiques,  130. 

Eventail  de  Marie  de  Hongrie,  91. 

Everaehts  (Gilles),  tailleur  de  pierres, 
û  Bruxelles,- en   1400,  150. 

Everard,  faiseur  de  tables,  tableaux 
ou  retables  du  XIVe  siècle,  à  Bru- 
xelles, 149. 

Everarts  (Jean),  tailleur  de  pierres  du 
XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  150. 

F. 

Fais,  artilleur  de  la  ville  de  Bruxel- 
les, au  XVe  siècle,  154. 

Falize  (Béranger  de)  ,  fondeur  de  ca- 
nons du  XVir  siècle,  $  65. 


Faulte  (Michel) ,  graveur  sur  cuivre, 
du  XVIe  siècle,  à  Paris.  Description 
des  planches  dues  ù  son  burin,  5. 

Faulx.  Carte  de  ce  village,  312. 

Fauquembergue  (Philippe,  comte  de). 
Voy.  Ligne. 

Feftz,  musicien.  11  présente  des  vers  au 
duc  de  Wurtemberg,  en  1740,  110. 

Feller  (François-Xavier  de),  jésuite, 
écrivain  du  XVIIIe  siècle.  Sa  signa- 
ture, 254. 

Ferardini,  peintre.  Le  duc  de  Wurtem- 
berg lui  achète  des  tableaux  en 
1740,  110. 

Ferté-Millon  (La).  Gilles  Chastelain 
est  nommé  payeur  des  œuvres  du 
château,  en  1398,  52. 

Fèvre  (Alard  le),  doyen  du  chapitre  de 
Leuze,  lecteur  de  Philippe  le  Bon, 
en  1467,  189. 

Fèvre  (Jean  le),  chroniqueur  du  XVe 
siècle-  Voy.  Lefèvre. 

Fierkens  (Jérôme),  brodeur,  à  Bru- 
xelles, en  1462, 156. 

Fine  (Oronce),  géographe  français  du 
XVIe  siècle.  Cartes  exécutées  par 
lui,  311,  312. 

Fiocco  (Pierre-Antoine) ,  musicien  ita- 
lien du  XVIIe  siècle.  Sa  signature, 

234. 

Fischer  (Jean).  Le  duc  de  Steltin  pos- 
sédait, en  1617,  une  miniature  de 
ce  maître,  17. 

Fisen  (Engelberl),  peintre  liégeois  du 
XVIIe  siècle.  Il  fait  un  tableau  pour 
la  maison-de-ville ,  à  Liège ,  en 
1681,  528. 

Flandre  (comtes  de).  Voy.  leurs  pré- 
noms. 

Flandre.  Carte  de  ce  pays  exécutée  par 
Mercalor,   512. 

Flascoen  (Laurent),  haute-lisseur  d'En- 
ghien,  du  XVI''  siècle.  Sa  signa- 
ture, 6. 

Flores  (Diego),  trésorier  et  receveur 
général  des  finances  de  Marguerite 
d'Autriche.  123,  2SS. 


541  — 


Floris  (François) ,  peintre  du  XVIe 
siècle,  155. 

Fondeurs.  Fondeurs  de  cloches  et  de 
métaux,  §  48,  §  58,  298.  —  Fon- 
deurs de  canons,  §  65. 

Fons-Melicocq  (de  la),  auleur  d'un  ar- 
ticle intitulé  :  Les  manuscrits  de 
Sl-Pierre  de  Lille;  prix  des  relieurs, 
salaires  des  calligraphes  ;  XVe  et 
XVte  siècle,  39. 

Fortifications.  Ouvrage  du  capitaine 
F.  de'  Marchi  sur  l'architecture  mi- 
litaire, publié -en  1599,  289. 

Fossetier  (Julien),  poëte  et  historio- 
graphe du  XVIe  siècle.  Notice  bio- 
graphique  et  description  de  ses 
œuvres,  284. 

Fourcy  (Jean),  maître  des  ouvrages  de 
maçonnerie  du  roi  de  France  au 
bailliage  de  Vitry,  en  1400,  51;  — 
Le  duc  d'Orléans  lui  confie  la  direc- 
tion de  la  reconstruction  du  châ- 
teau de  Château-Thierry,  ibid. 

Foi'Rmanoir  (Gilles  de),  musicien  du 
XVIe  siècle.  Note  biographique,  252. 

France.  Cartes  du  XVIe  siècle,  311. 

Fr*nche-Comté.  Carte  du  XVIe  siècle, 
312. 

Franck  (Sébastien).  Il  a  peint  les  figu- 
res dans  un  paysage  de  J.  de  Mom- 
per,  187. 

François  ou  Vranke,  en  flamand,  bat- 
teur de  cuivre,  à  Bruxelles,  en  1405, 
151. 

Franconie.  Cartes  du  XVIe  siècle,  70, 
314. 

Francquart  (Jacques),  peintre  et  archi- 
tecte du  XVIIe  siècle.  Il  publie  le 
cortège  funèbre  de  l'archiduc  Al- 
bert,  178. 

Frise.  Cartes  du  XVIe  siècle,  61,  69, 
313.  —  Voy.  Leeuwaerden. 

G. 

Gaetman  (Guillaume),  haulc-lisseur,  à 
Bruxelles,  en  1462,  156. 

Galle  (Corneille),    graveur  du    XVIe 


siècle,    à    Anvers.    Renseignements 
sur  sa  famille,  5. 

Gallemart  (Antoine),  mailre  des  ou- 
vrages de  maçonnerie  en  Hainaut, 
en  1668,  55. 

Gand.  Lettre  de  Rubens  à  l'archiduc 
Albert,  relative  au  tableau  de  l'é- 
glise de  Sl-Bavon,  en  1614,  166; 
—  Note  sur  les  travaux  exécutés  au 
couvent  des  dominicains,  en  1458, 
221;  —  Note  de  1486  concernant 
la  pose  de  la  première  pierre,  par 
Marie  de  Bourgogne,  des,  grands 
travaux  exécutés  par  la  confrérie 
de  St-George,  222;  —  Verrière 
donnée  par  les  archiducs  à  l'église 
des  auguslins,  en  1614,  247;  — 
Verrière  qu'ils  donnent  à  l'abbaye 
de  Baudeloo,  en  1615,  248;  —  Ver- 
rière donnée  par  ces  princes  à  l'é- 
glise des  jésuites,  à  Gand,  en  1619, 
250;  —  Contestation  à  propos  de 
l'exécution  du  maître-autel  de  la 
confrérie  de  la  Ste-Croix,  établie 
dans  l'église  de  S'-Michel,  en  1655, 
304;  —  Plan  du  XVIe  siècle,  312. 

Garnet  (Nicolas) ,  sculpteur  du  XIVe 
siècle,  auteur  du  tombeau  de  Jean 
III,  duc  de  Brabant,  148. 

Gaule.  Voy.  France. 

Geervliet.  Plan  de  celte  ville,  du  XVIe 
siècle,  313. 

Geldern.  Voy.  Gueldre. 

Gemmingen  (Jean-Conrad  de)  ,  évêque 
d'Eichstâdt.  Il  a  donné  une  minia- 
ture de  T.  Bernhart  à  Philippe  11, 
duc  de  Stettin,  15. 

Geninges  (Edmond).  Description  d'un 
cyuvrage  qui  le  concerne,  80. 

Géograpues,§  48,  §  59, §  77,  §  81 ,  180. 

Gerbier  (Balthazar),  peintre  et  archi- 
tecte flamand  du  XVIIe  siècle.  Sa 
signalure,  6. 

Gerines  (Jacques  de),  batteur  de  cui- 
vre, à  Bruxelles,  au  XVe  siècle.  Il 
est  chargé  de  l'exécution  des  mau- 
solées de  Louis  de  Maie,  comte  de 
Flandre,  et  de  Jeanne,  duchesse  de 
Brabant,  144,  148. 


II. 


-::; 


—  542 


Germes  (Jacques  de).  Voy.  Gerines. 

Gheerlec  (Jean) ,  tailleur  de  pierres, 
à  Bruxelles,  en  1418,  151. 

Ghelwc  (Henri),  orfèvre  du  XIVe  siè- 
cle, à  Bruxelles,  150. 

Ghersem  (Géri  de),  maître  de  cha- 
pelle d'Albert  et  Isabelle,  235. 

Ghevs  (Virgile),  géographe  du  XVIe 
siècle.  Il  exécute  une  carte  deWest- 
phalie,  d'après  Chr.  Sgrooten,  514. 

Gilbert,  fabricant  de  hautberts  du 
XI V*  siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Gilles,  batteur  de  cuivre  du  XIVe  siè- 
cle, à  Bruxelles,  150. 

Givet-Saint-Hilaire.  Construction  de 
la  tour  de  l'église,  en  1615,  227. 

Glorieux  (Denis),  relieur  du  XVIe  siè- 
cle, à  Lille,  39. 

Gobert  (Gilles),  roi  d'armes  de  la  Toi- 
son d'or,  en  1468,  283. 

Goethals  (Liévin)  ou  Panagathus.  II 
compose  un  tableau  généalogique 
de  la  descendance  de  Charles-Quint, 
en  1538,  125;  —  Sa  signature,  255. 

Gossuin,  fabricant  de  heaumes  du  XIVe 
siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Gouda.  B.  de  la  Broicquièreest  nommé 
capitaine  et  écoutète  de  cette  ville, 
en  1444,  112;  —  Notes  sur  les  vi- 
traux de  l'église  de  Sl-Jean,  239. 

Gourmont  (Jérôme) ,  imprimeur  du 
XVIe  siècle,  à  Paris.  Carte  qu'il  a 
publiée,  31 1. 

Graet  (Jean),  orfèvre  du  XIVe  siècle, 
à  Bruxelles,  150. 

Grammont.  Béédification  de  l'église  de 
Sl-Barthélemi,en  1610,226. 

Granvelle  (cardinal).  II  possédait  un 
grand  tableau  de  M.  Van  Cocxyen, 
177. 

Graveurs.  Graveurs  sur  bois,  §  60.  — 
Graveurs  sur  cuivre,  8,  $  47,  $  60, 
§  77.  —  Graveurs  de  sceaux,  de 
monnaies    et  de   médailles,   §  48, 

S  77. 

Grèce.  Carte  du  XVIe  siècle,  315. 


Gregorio,  musicien,  au  service  de  Béa- 
trix  d'Aragon,  reine  douairière  de 
Hongrie,  en  1486,  212. 

Grenade  (Nicaise).  Voy.  Ladam. 

Groenendael.  Travaux  exécutés  au 
prieuré  de  ce  nom,  en  1497,  223; 
—  Jean  de  Wallain,  religieux  du 
XVe  siècle,  est  chargé  par  Henri  de 
Berghes ,  évèque  de  Cambrai,  de 
faire  exécuter  un  tableau,  299. 

Groeningen.  Carte  du  XVIe  siècle,  70. 

Gueldre  (ducs  de).  Benaud  II  relient  à 
ses  gages,  en  1342,  un  orfèvre  et  un 
écrivain  de  livres,  188. 

Gueldre  (pays  de).  Carte  exécutée  au 
XVIe  siècle,  69,  73,  313.  —  Voy.  * 
Altkircii,  Arnhem,  Gueldre. 

Gueldre  (ville  de).  Plan  levé  en  1546, 
70. 

Guillaume  II,  comte  de  Namur.  Il 
lègue,  en  1417 ,  les  joyaux  et  reli- 
quaires de  la  chapelle  du  château  de 
Namur  à  l'église  de  Sl-Pierre,  en 
cette  ville,  257. 

Guines.  Cartes  de  ce  pays,  du  XVIe  siè- 
cle, 312. 

Gunter  (Jérémie) ,  peintre  de  l'empe- 
reur Matthias.  Le  duc  de  Stetiin 
possédait  une  miniature  de  ce  maî- 
tre, en  1617,  14. 


H. 


Haguenau,  en  Alsace.  Voy.  Louder. 

Hainaut.  Maîtres  des  ouvrages  de  ma- 
çonnerie de  ce  comté,  du  XVe  au 
XVIIe  siècle,  54;  —  Artistes  divers 
de  ce  pays,  157,  179,  180,  §75;  — 
Carte  du  XVIe  siècle,  512;  —  Nom 
d'un  héraut  d'armes  de  ce  pays. 
Voy.  Morel. 

Hannemans  (Guillaume),  haute-Iisseur, 
à  Bruxelles,  en  1462,  156. 

IIar^us  (François),  ou  Verhaer,  écri- 
vain du  XVIIe  siècle,  132,  295. 

Hardy  (Jean),  verrier,  à  Liège.  Ses 
travaux,  en  1598,  H. 


—  345 


Harmecnies  (George  de),  maître  des 
ouvrages  de  maçonnerie  en  Hainaut, 
en  1568,  55. 

Hartd,  maître  de  chapelle  du  duc  de 
Wurtemberg  probablement,  cité  en 
1740,  110. 

Hartewyc  (Jean),  orfèvre,  à  Bruxelles, 
en  1407,  151. 

%    Hasselt.    Horlogers    du   XVIe   siècle 
qui  habitaient  cette  ville,  86. 

Hasselt  (Jean  de),  peintre  de  Louis  de 
Maie,  comte  de  Flandre.  Il  fait  des 
peintures  dans  l'église  de  N-D.  ,  à 
Courtrai,  143;  —  Ce  prince  le  con- 
sulte pour  l'exécution  de  son  mau- 
solée, en  1374,  ibid. 

Hadtberts  (fabricants  de),  $  69. 

Haute-lisseurs.  Voy.  Tapissiers. 

Havre.  Détails  sur  la  chapelle  de  S'- 
Antoine  en  Barbefosse,  construite 
au  XVe  siècle,  157. 

Havre-de-Grace.  Plan  du  XVIe  siècle, 

312. 
Haye  (La).  Pièces  d'artillerie  fondues 

dans  cette  ville   au  XVIIIe  siècle, 

§65. 

Heaumes  (fabricants  de),  §  69. 

Heinsius  (E.),  organiste.  Il  est  inscrit 
dans  l'association  musicale  d'Arn- 
hem  vers  1762,  238. 

Hele  (George  de  la),  maître  de  cha- 
pelle de  Philippe  II.  Sa  signature, 
254. 

Helmont.  Voy.  Binderen. 

Helschemer  (Thiéri),  peintre  du  XIVe 
siècle,  à  Bruxelles,  149. 

Helvitii.   Voy.  Kelleri. 

Henault  (Jérôme),  graveur  des  mon- 
naies, à  Mons,  en  1580.  Sa  signa- 
ture, 6. 

Hendricxzone  (Bauduin),  orfèvre,  à 
Bruges.  Il  livre  des  bassins  de  ver- 
meil émaillés  à  Philippe  le  Bon, 
en  1465,  87. 

Hennebel  (Jean-Libert),  théologien  du 
XVIIIe  siècle.  Sa  signature,  254. 

Hlmiart  (Jean),  maître  des  ouvrages 


de  maçonnerie,  en  Hainaut,  en  1501, 
54. 

Henri,  fabricant  d'épées  du  XIVe  siè- 
cle, à  Bruxelles,  150. 

Henri,  faiseur  de  tables,  tableaux  ou 
retables  du  XIVe  siècle,  à  Bruxel- 
les, 150. 

Henri  III,  duc  de  Brabant.  Notes  sur 
la  restauration  de  son  tombeau,  136. 

Hérauts  d'armes.  Voy.  Morel. 

Herendel  (Pierre),  maître  des  œuvres 
de  maçonnerie  sous  Philippele  Bon, 
duc  de  Bourgogne,  53. 

Herman,  chartreux  de  Scheut.  Il  écrit 
un  antiphonaire  vers  1465,  193. 

Hervé  (Jacques  de).  Sa  maison  à  Liège 
est  ornée  d'un  vitrail  armorié,  en 
1588,  10. 

Hesdin.  Jean  Mansel,  receveur  du  do- 
maine de  cette  ville,  au  XVe  siècle, 
118. 

Hesdinfert.  Plan  de  cette  ville,  312. 

Hesse  (Maurice,  landgrave  de).  Il  a 
donné  un  dessin  pour  l'album  de 
Philippe  II,  duc  de  Stettin,  16. 

Hesse.  Cartes  du  XVIe  siècle,  70,  314. 

Héverlé.  Verrière  donnée  à  l'église 
par  Albert  et  Isabelle,  146. 

Heylen  (Henri),  de  Vilvorde,  livre,  en 
1395,  des  pierres  blanches  pour  res- 
taurer le  château  de  Beveren,  31. 

Heym  (Gaspar  de).  Tableau  de  ce  maî- 
tre que  possédait,  en  1659,  le  cha- 
noine Van  Halmale,  à  Anvers,  187. 

Heyms  (Bernard),  brodeur,  à  Bruxel- 
les, en  1462,  155. 

Heyst  (Jean  de),  de  Vilvorde,  livre,  en 
1 395,  des  pierres  blanches  pour  res- 
taurer le  château  de  Beveren,  31. 

Hildesheim.  Carte  du  XVIe  siècle,  315. 

Hiller  (Jean-Frédéric),  poëte  et  théo- 
logien allemand,  cité  en  1741,  111. 

Historiens,  §  77. 

Hoefnagiiel  (Jacques),  marchand  de 
diamants,  à  Anvers,  en  1553,  91. 

Hollande.  Cartes  du  XVIe  siècle,  69, 
313.  —  Voy.  Gouda,  Haye  (la). 


—  544  — 


Hollander  (Jean  d'),  chanoine  de  Ste- 
Waudru,  à  Mons.  Détails  qui  le 
concernent,  292. 

Holstein.  Sophie,  fille  du  duc  Hol- 
stein-Sonderbourg,  épouse  de  Phi- 
lippe II,  duc  de  Sleltin ,  a  fait 
don  a  son  mari  d'un  dessin  pour 
son  album,  15;  —  Philippe,  duc 
de  Holslcin-Glucksbourg ,  Jean- 
Adolphe,  duc  de  Holstcin-Gollorp, 
et  Marie  de  Holstein,  abbesse  d'it- 
zehoe,  donnent  aussi  à  ce  prince 
des  dessins  pour  son  album,  16,  18. 

Holtrop,  commandeur  de  Tordre  teu- 
tonique.  11  donne  un  vitrail  au  cou- 
vent des  chartreux,  à  Louvain,252. 

Hongrie.  Noies  sur  les  manuscrits  du 
roi  Matthias  Corvin,  2 10;  —  Cartes 
du  XVIe  siècle,  515. 

Hoogenberghe  (François),  graveur.  11 
obtient  un  octroi,  en  1574,  pour 
publier  des  plans  de  villes,  73. 

Hoogue  (Corneille  de),  graveur  sur 
cuivre  du  XVIe  siècle,  289,  291. 

IIopperus  (Joachim).  Sa  correspon- 
dance avec  Viglius,  relativement  à 
I'allas  des  Pays-Bas  qu'exécute  J.  de 
Deventer  pour  Philippe  11,  63. 

Horlogerie  ,  §  61 . 

Hose  (Gilles),  fabricant  de  heaumes,  à 
Bruxelles,  en  1405,  150. 

Hotz  (Pierre  du),  mailre  de  la  cha- 
pelle royale,  a  Bruxelles.  11  demande 
une  prébende  à  Condé,  254-;  —  Sa 
signature,  254. 

Howard  (Thomas) ,  comte  d'Arundel. 
Esquisse  de  son  portrail  par  A.  Van 
Dyck,  187. 

Hoynck  de  Papkndreciit  (Corneille- 
Paul),  historien  du  XVIII"  siècle. 
Sa  signature,  254. 

Hubelot  (Jean),  graveur  de  sceaux  du 
XVe  siècle,  ù  Bruges.  Sa  signature, 
254. 

Hcelin  (Jean),  maître  des  ouvrages  de 
maçonnerie  en  Hainaul,  en  1442, 
54." 

fli  wi.u.n.   Voy.  Un  li.n. 


Huyn  Van  Amstenraedt  (Edmond),  com- 
mandeur des  Vieux-Joncs.  Il  donne 
un  vitrail  au  couvent  des  chartreux, 
à  Louvain.  252. 


Illyrie.  Carte  du  XVIe  siècle,  70. 

Impin  (Jean).   Voy.  Ympe. 

Ingénieurs  Voy.  CoicNEt,  Francquart, 
Marchi,  Poivre. 

ïngolstadt.  Etienne  Morel  veut  publier, 
en  1548,  un  ouvrage  sur  le  campe- 
ment de  Charles-Quint,  près  de  celle 
ville,  45. 

Inventaires.  Inventaire  d'objels  d'art 
et  d'orfèvrerie  des  ducs  de  Bour- 
gogne, 89;  —  Inventaire  des  ma- 
nuscrits de  P.  Suweels,  chanoine 
d'Anderlecht,  en  1488,  96;  —  In- 
ventaire des  manuscrits,  tableaux, 
reliquaires,  etc.,  de  l'église  de  Su 
Quenlin,  en  1557,  100;  —  Inven- 
taire des  tableaux,  manuscrits  et 
objets  d'art  du  château  de  Belœil, 
en  1559,  §  55;  —  Inventaire  de  la 
collection  de  dessins  et  miniatures 
de  Philippe  II ,  duc  de  Slettin  et  de 
Poméranie,  en  1617,  §  50;  —  Inven- 
taire des  manuscrits  de  liturgie  du 
chapitre  de  Sl-Pierre,  à  Anderlechl, 
en  1505,  §  51;  —  Inventaire  des 
pièces  d'artillerie  existant  à  Alh,  en 
1716,  §  65;  —  Collections  de  ta- 
bleaux des  Van  Halmale,  a  Anvers, 
au  XVIIe  siècle,  §72. 

Isabelle  d'Autriche.  Voy.  Archiducs. 

Islande.  Carte  du  XVIe  siècle,  514. 

Italie.  Carte  du  XVIe  siècle,  515. 

Itzeiioe.   Voy.  Holstein. 

Ivoire  (sculptures  d'j.  Description  des 
ivoires  qui  existaient  au  château  de 
Belœil,  en  1559,28;—  Ivoires  ap- 
partenant à  l'église  de  S'-Quenlin, 
en  1557,  104;  —  Ivoires  de  la  cha- 
pelle du  château  de  Namur,  en 
1418,258;  —  Ivoires  appartenant 
à  Philippe  le  Beau,  en  1498,  2(4. 


545  — 


Jacob  ou  Jacques,  fondeur  en  cuivre  du 
XIIe  siècle,  58. 

Jacqueline  de  Bavière.  Description  de 
Tliorloge  qui  surmontait  la  porte 
d'entrée  de  son  hôtel,  à  Mons,  84. 

Jacques,  batteur  de  cuivre  du  XIVe 
siècle,  à  Bruxelles,  150,  151. 

Jansen  (Bernard),  sculpteur  et  archi- 
tecte des  Pays-Bas,  du  XVIIe  siècle. 
Sa  signature,  7. 

Jansen  (Corneille),  peintre  flamand  du 
XVIIe  siècle,  qui  florissail  en  Angle- 
terre, 176. 

Jean,  dit  le  Brabançon,  sculpteur  du 
XIIIe  siècle,  exécute  la  statue  du 
tombeau  de  Wenceslas  III,  roi  de 
Bohême,  156. 

Jean,  fabricant  de  heaumes  du  XIVe 
siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Jean,  faiseur  de  tables,  tableaux  ou 
retables  du  XIVe  siècle,  à  Bruxel- 
les, 150. 

Jean  (frère),  auguslin,  à  Louvain.  11 
restaure,  en  1420  ou  1421  ,  le  mis- 
sel de  la  chapelle  du  château  ducal, 
40. 

Jean,  fondeur  de  cloches,  à  Dinant,  en 

1457,58. 

Jean  l'Aveugle,  comte  de  Luxembourg. 
Notes  sur  le  tombeau  qui  lui  fut 
érigea  Luxembourg,  en  1613,  138; 

—  Dessin  de  ce  monument,  ibid. 

Jean  Ier,  duc  de  Brabant.  Notes  sur 
son  tombeau  et  la  reconstruction  de 
ce  monument  au  XVIIe  siècle,  157; 

—  Il  donne  une  verrière  à   l'église 
des  récollets,  à  Bruxelles,  243. 

Jean  sans  Peur,  duc  de  Bourgogne. 
Bapports  de  ce  prince  avec  Chris- 
tine de  Pisan,  111. 

Jeanne,  duchesse  de  Brabant.  Artistes 
employés  par  elle,  147,  148;  — 
Philippe  le  Bon  lui  fait  élever  un 
mausolée,  148;  —  Son  joueur  de 
flûte,  ibid. 

Jlaxne  dl  Harcoirt,  comtesse  de  Na 


mur.  Elle  se  désiste  ,  en  1418,  du 
droit  qu'elle  avait  de  jouir  des 
joyaux  et  reliquaires  de  la  chapelle 
du  château  de  Namur,  en  faveur  de 
l'église  de  St-Pierre,  257. 

Jehan  (Dreux), enlumineur  de  Philippe 
le  Bon  et  Charles  le  Téméraire.  Dé- 
tails divers,  156,  190;  —  Sa  signa- 
ture, 254. 

Jenkenson  (Antoine).  11  a  fait  impri- 
mer, en  1562,  une  carte  de  la 
Prusse,  Moscovie  et  Tartarie,  315. 

Jode  (Gérard  de),  imprimeur  et  édi- 
teur du  XVIe  siècle,  à  Anvers.  Car- 
tes publiées  par  lui,  75,  312. 

Jolybois  (Jean),  tambourin  du  XVe 
siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Jonghelinck  (Jacques),  sculpteur,  fon- 
deur de  métaux  et  graveur  de  sceaux 
et  de  médailles,  du  XVIe  siècle,  à 
Anvers.  Sa  signature,  7;  —  Sa  bio- 
graphie, 60. 

Joseph  (Nicolas),  canonnier  du  duc  de 
Bourgogne.  En  1387,  il  jette  en 
fonte  différents  objets  pour  l'église 
des  chartreux,  à  Dijon,  54. 

Joyaux.  Inventaire  des  joyaux  et  reli- 
quaires de  la  chapelle  du  château  de 
Namur,  en  1418,  257;  —  Joyaux 
ayant  appartenu  à  différents  ducs 
de  Bourgogne,  261.  —  Voy.  Orfè- 
vreries. 

Joyaux  (garde-)  ,  des  ducs  de  Bourgo- 
gne et  de  leurs  successeurs,  169, 
189,  206. 

Juliers.  Cartesdece  pays,  du  XVIe  siè- 
cle, 69,  514. 

Jurisconsultes,  126,  128;  —  Signa- 
tures de  divers,  g  48,  §  77. 


K. 


Kager  (Mathieu).  Miniature  de  ce  maî- 
tre que  possédait,  en  1617,  le  duc 
de  Steltin,  15. 

Kechhoren  (Jean),  brodeur,  à  Bruxel- 
les, en  1412, 151. 

Keldermans  (Bombaut)  ou  Van  Mans- 
dalk,  architecte  du  XVIe  siècle.  Sa 


—  546  — 


signature,  7;  —Il  construit  la  mai- 
son du  roi,  à  Bruxelles,  55. 

Keller  (Philippe),  poëte  de  Tubingen, 
cité  en  1741,  111. 

Kelleri  Tiguro  Helvetii,  fondeur  de 
canons  du  XVIIe  siècle,  §  65. 

Key  (Guillaume),  peintre  du  XVIe  siè- 
cle. Portraits  de  ce  maître  que  pos- 
sédait, en  1659,  le  colonel  de  Al- 
tuna,  à  Anvers,  185. 

Kielbourg  (Ernest-Frédéric),  poëte 
allemand,  cité  en  1740,  110. 

Kilian  (Lucas).  Dessin  de  ce  maître 
que  possédait,  en  1617,  le  duc  de 
Stettin,  17. 

Kleine,  peintre  allemand.  11  fait  un 
portrait  du  duc  de  Wurtemberg,  en 
1741,  111. 

Konig  (Jean).  Miniature  de  ce  maître 
que  possédait  le  duc  de  Stettin,  en 
1617,  14,  16. 

Kremnitz  ,  domaine  dépendant  du 
douaire  de  Béatrix  d'Aragon,  reine 
de  Hongrie,  212. 


L. 


LADAM(Nicaise)  ou  Laidam,  dit  Grenade, 
poëte  et  chroniqueur  du  XVIe  siè- 
cle. Lettre  de  Charles-Quint  pour 
lui  faire  donner  la  prévôté  de 
Bapaume,  en  1526,  44;  —  Sa  si- 
gnature, 255. 

LAMBtRT(Josse),  graveurct  imprimeur, 
à  Gand,  au  XVIe  siècle,  77. 

Lampsonius  (Nicolas),  chanoine  de  Sf- 
Denis,à  Liège.  Sa  maison  est  ornée 
d'un  vitrail  armorié,  en  1591,  10. 

Langrenus  (Michel-Florent).  Voy.  Van 
Langren. 

Languedoc.  Carte  du  XVIe  siècle,  312. 

Lannoy  (Jean  de),  orfèvre  de  Philippe 
le  Beau,  établi  à  Malines.  Il  livre  à 
ce  prince  divers  objets,  90. 

Lantmktere  (Gérard  de),  peintre,  à 
Bruxelles,  en  1462,  156. 

Lattkr  (Jean),  calligraphe,  à  Lille,  en 
1533,  40. 


Laurent,  maître  d'artillerie  du  XIVe 
siècle,  à  Bruxelles,  151. 

Laurent,  peintre  liégeois  du  XVe  siè- 
cle, 158. 

Lauwereys  (Balthazar),  graveur  des 
monnaies  de  Bruxelles,  mort  en 
1660.  Sa  signature,  255. 

Le  Blond  (Mathieu) ,  notaire  impérial 
juré,  à  Namur,  en  1476,  161. 

Leeuwaerden.  Plan  de  celte  ville  du 
XVIe  siècle,  513. 

Lefèvre  (Alard).  Voy..  Fèvre. 

Lefèvre  (Jean),  seigneur  de  Saint- 
Remy,  etc.,  dit  Toison  d'or,  chro- 
niqueur du  XVe  siècle,  283. 

Leide.   Voy.  Leyden. 

Lemaire  (Jean),  écrivain  du  XVIe  siè- 
cle, 123. 

Lespinoy  (de).  Voy.  Espinoy. 

Leumont  (Thiéri),  verrier,  à  Liège.  Tra- 
vaux exécutés  en  1595,  11. 

Le  Vel.  Voy.  Vel. 

Leyden.  Horloge  de  cette  ville,  exécutée 
en  1573,  87;  —  Carte  du  siège  de 
1574,  313. 

Liefrinck  (Jean) ,  imprimeur  du  XVIe 
siècle.  Il  publie  une  carte  d'Alle- 
magne, 314. 

Liège  (évêché  de).  Carte  du  XVIe  siè- 
cle, 69,  314. 

Liège  (évèques  de).  Voy.  Bavière. 

Liège  (ville  de).  Détails  sur  des  peintres 
sur  verre  de  cette  ville,  du  XVIe 
siècle,  §  49;  —  Verrières  données 
par  Ernest  de  Bavière,  pour  orner 
le  palais,  la  cour  échevinale,  le  sé- 
minaire, diverses  églises  et  maisons 
de  Liège,  9-11;  —  Verrière  placée 
à  l'abbaye  de  Val-Benoît,  en  1588, 
9;  —  L'église  des  jésuites  est  ornée 
d'une  grande  verrière,  en  1596,  H; 
—  Horloge  du  palais  ëpiscopal  exé- 
cutée en  1592,  87;  —  Antoine,  pein- 
tre du  XVe  siècle  qui  habitait  cette 
ville,  158;  —  E.  Fisen  peint  un 
tableau  d'autel  pour  une  salle  de  la 
maison-dc-villc,  en  1681,  328. 


—  347  — 


Liesvelt  (J.),  imprimeur  du  XVIe  siè- 
cle, à  Anvers.  Carie  éditée  par  lui, 
312. 

Ligne  (Philippe,  comte  de)  et  de  Fau- 
quembergue,  baron  de  Wassenaer, 
Belœil,  Ville,  etc.  Inventaire  des 
tableaux,  manuscrits  et  objets  d'art 
qui  lui  appartenaient  au  château  de 
Belœil,  en  1559,  §  53. 

Lille.  Relieurs,  calligraphes  et  enlu- 
mineurs de  cette  ville,  39,  40;  — 
Tombeau  de  Louis  de  Maie,  comte 
de  Flandre,  qui  existait  à  l'église 
de  Sl-Pierre,  14-4. 

Lille  (Jean  de),  enlumineur  du  XVe 
siècle.  Sa  signature,  255. 

Limbourg  (duché  de).  Carte  du  XVIe 
siècle,  69. 

Lingen.  Carte  de  ce  pays,  du  XVIe  siè- 
cle, 514. 

Livres.  Exemplaire  de  la  Patience  de 
Job  imprimée  en  1467,  acheté  à 
cette  époque  par  les  chartreux  de 
Scheut,  193;  —  Livres  divers,  §  60. 

Lodewvcs  (Pierre),  haule-lisseur,  à 
Bruxelles,  en  1407,  151. 

Loese  (Martin  de},  orfèvre,  à  Bruxel- 
les, en  1407,  151. 

Lombardie.  Cartes  du  XVIe  siècle,  73, 
315. 

Lompré  (Guy  de)  ,  écuyer  d'écurie  du 
duc  de  Bourgogne,  châtelain  de  Be- 
veren.  Il  dirige  la  restauration  de  ce 
château,  en  1595,  50. 

Long  (de).  Il  présente  des  vers  au  duc 
de  Wurtemberg,  en  1740,  109. 

Lorimier  (Corneille  de  ou  le),  calligra- 
phe  flamand  du  XVIe  siècle.  Détails 
divers,  24. 

Lorraine.  Carte  du  XVI*  siècle,  512. 

Louber  (Diebolt),  copiste  de  livres,  à 
Haguenau,  vers  la  fin  du  XVe  siècle. 
Liste  de  manuscrits  exécutés  par  lui, 
215. 

Louis  de  Mâle,  comte  de  Flandre.  Il 
confie,  en  1574,  à  André  Biaunep- 
veu,    sculpteur    de    Valcnciennes, 


l'exécution  du  mausolée  qu'il  vou- 
lait se  faire  ériger  dans  l'église 
de  N.-D.,  à  Courtrai,  145. 

Louis  de  Nevers  ou  de  Crécy,  comte  de 
Flandre.  Notes  sur  la  démolition, 
en  1785,  de  son  tombeau  qui  exis- 
tait à  Bruges,  142. 

Louvain.  Ateliers  de  reliure  établis  au 
couvent  des  augustins,  au  XVe  siè- 
cle, 40;  —  Fondeur  de  cloches  du 
XIVe  siècle,  en  celte  ville,  58;  — 
Beslauration  du  tombeau  de  Henri 
III,  duc  de  Brabant,  et  de  sa  femme, 
aux  dominicains,  156;  —  Tableau 
de  S.  Marmion  donné  à  l'hôpital, 
au  XVe  siècle,  par  Velasquez  de 
Lucerna,  204;  —  Note  sur  les  ver- 
rières du  collège  du  pape  Adrien  VI, 
241;  —  Verrière  de  l'église  des  ré- 
collets, ibid.  ;  —  Note  sur  les  vitraux 
du  couvent  des  chartreux,  251. 

Lovenere  (Gérard  de),  peintre,  à  Bru- 
xelles, en  1410,  150. 

Lovenere  (Nicolas  de),  peintre,  à  Bru- 
xelles, en  1411,  149. 

Lowichs  (François) ,  verrier,  à  Liège, 
en  1588,  10.' 

Lucerna  (Velasquez  de),  orateur  de 
Marguerite  d'York,  duchesse  de 
Bourgogne.  Il  donne  un  tableau  de 
Simon  Marmion  à  l'hôpital  de  Lou- 
vain, 204. 

Luict  (Gérard  le),  calligraphe,  à  Lille, 
en  1555,40. 

Luxembourg  (comtes  et  ducs  de).  Voy. 
leurs  prénoms. 

Luxembourg  (pays  du).  Cartes  du  XVIe 
siècle,  307,  514. 

Luxembourg  (ville  de).  Notes  sur  le 
tombeau  érigé,  en  1613,  à  l'abbaye 
de  N.-D.  de  Munster,  à  la  mémoire 
de  Jean  l'Aveugle,  158. 

Lyon.  Plan  du  XVIe  siècle,  512. 

m. 

Maercke  (François).   Voy.  Marciii. 
Maire  (Jean  le).  Voy.  Limaire. 


—  348  — 


Maisereulles  (Philippe  de),  ou  Maize- 
rolles,  écrivain  de  livres  et  enlu- 
mineur, à  Bruges,  en  1479,  208. 

Maldeurée  (Jean),  fondeur  de  métaux 
du  XVIe  siècle,  à  Tournai,  298. 

Malines  (Jean  de),  poêle  du  XIVe  siè- 
cle, 157 

Malines  (Roland  de),  horloger  du  XVIe 
siècle,  à  Gand,  86. 

Malines  (ville  de).  Pièces  d'artillerie 
fondues  dans  cette  ville  au  XVIIe 
siècle,  §  65;  —  Quittance  de  Rubens 
relative  au  maître-autel  de  l'église  de 
Sl-Jean,  171;  —  Reconstruction  de 
l'église  des  frères-mineurs,  en  161 8, 
229  ;  —  Verrière  donnée  à  l'église 
des  carmes  par  les  archiducs,  en 
1615,  248. 

Mallebrancq  (Jacques),  jésuite,  écri- 
vain du  XVIIe  siècle.  Sa  signature, 
255. 

Malte.  Caries  du  XVI*  siècle,  515. 

Mansel  (Jean),  écrivain  du  XVe  siècle. 
Détails  sur  lui,  sa  famille  el  ses 
homonymes,  et  particularités  sur 
son  ouvrage,  intitulé  :  la  Fleur  des 
histoires,  114;  —  Autre  livre  qui 
lui  est  attribué,  121. 

Mansion  (Nicolas  ou  Colard),  impri- 
meur et  écrivain  de  livres,  au  XVe 
siècle,  à  Bruges.  Il  livre  à  Philippe 
le  Bon,  en  1450  et  1467,  des  exem- 
plaires du  roman  de  Romuléon,  189. 

M  an  tel  (Jean),  batteur  de  cuivre,  à 
Bruxelles,  en  1399,  150. 

Manuscrits.  Note  sur  divers  exemplai- 
res de  la  Fleur  des  histoires,  116;  — 
Roman  de  Romuléon  écrit  parColard 
Mansion,  en  1467,  189;  —  Comptes 
des  chartreux  de  N.-D.  de  Scheut, 
relatifs  à  l'exécution  de  manuscrits 
de  1464-1470,  192;  —  Description 
d'un  manuscrit  du  couvent  de  Ma- 
rienvrede  exécuté  par  J.  Beckem, 
m  1467,  200;  —  Description  d'un 
bréviaire  exécuté  par  S.  Marmion, 
de  1467  à  1470,  202;  —  Descrip- 
tion de  volumes  contenant  les  or- 
donnances de  l'hôtel  de  Charles  le 


Téméraire,  exécutés  en  1469,  205; 
—  Bibliothèque  de  Matthias  Corvin, 
roi  de  Hongrie,  210;  —  Description 
d'an  volume  de  l'ordre  de  la  Toison 
d'or,  exécuté  par  ordre  de  Charles- 
Quint, en  1549,  212;  —  Description 
des  manuscrits  exécutés  par  D.  Lou- 
ber,  copiste  de  livres,  à  Haguenau, 
à  la  lin  du  XVe  siècle,  215;  -  Voy. 
Bibliothèque  de  Bourgogne,  Inven- 
taires. 

Marche  (Olivier  de  la),  chroniqueur 
du  XVe  siècle.  Sa  signature,  7  ;  — 
Il  est  remboursé,  en  1482,  des  per- 
tes qu'il  avait  faites  au  service  de 
Maximilien  d'Autriche,  43;  —  Il  ré- 
dige l'ordonnance  sur  l'état  de 
maison  de  Charles  le  Téméraire,  en  • 
1474,  206;  —  Il  suivait  la  cour  de 
Philippe  le  Bon,  en  1454,  et  fit  re- 
présenter des  Mystères  devant  le 
duc,  à  Nevers,  274. 

Marchi (François de'), ingénieur  italien 
du  XVIe  siècle.  Détails  sur  son  sé- 
jour aux  Pays-Bas  et  sur  ses  ouvra- 
ges, 289. 

Marck.  Carte  de  ce  comté,  du  XVIe 
siècle,  69,  314. 

Marguerite  d'Autriche,  duchesse  de  Sa- 
voie. Son  portrait  existait  au  châ- 
teau de  Belœil,  en  1559,  27;  — 
Julien  Fosselier  lui  fait  hommage 
de  ses  chroniques,  284;  —  F.  de' 
Marchi,  ingénieur,  était  a  son  ser- 
vice, 290;  —  Elle  fait  don  de  50  li- 
vres à  C.  Meyt,  sculpteur,  500. 

Marguerite  de  Bourgogne,  veuve  de 
Guillaume  IV,  comte  de  llainaut. 
Elle  fait  placer  des  verrières  et  son 
portrait  dans  la  chapelle  de  S'-An- 
loine,  en  Barbefosse,  près  de  Mons, 
157. 

Marguerite  de  Parme,  gouvernante  gé- 
nérale des  Pays-Bas.  Elle  prend 
l'ingénieur  F.  de'  Marchi  à  son  ser- 
vice, 190. 

Marie,  duchesse  de  Bourgogne.  Pierre 
de  Beckere  exécute  le  tombeau  de 
celle  princesse  à  la  fin  du  XVe  siè- 
cle, 59. 


—  349 


Marie  de  Hongrie,  gouvernante  des 
Pays-Bas.  Son  maitre  de  chapelle, 
6;  —  Son  portrait  existait  au  châ- 
teau de  Belœil,  en  1559,  28;  —  Elle 
protège  G.  de  Fourmanoir  et  J.  Bau- 
wens,  musiciens,  252,  253;  —  Son 
facteur  d'orgues,  235. 

Marienbourg.  Plan  des  fortifications  de 
celte  ville,  dressé  par  P.  le  Poivre, 

182. 

Marienvrede.  Description  d'un  manus- 
crit provenant  de  ce  couvent,  201 

Marjnis  (Magdelaine),  veuve  de  Michel 
Coignet,  294. 

Marlagne.  Voy.  Namur. 

Marmion  (Michel),  secrétaire  de  la  com- 
tesse douairière  de  Namur,  en  1445, 
206. 

Marmion  (Mille  ou  Emile),  enlumineur 
du  XVe  siècle,  205. 

Marmion  (Nicolas),  fils  d'Emile,  206. 

Marmion  (Simon),  peintre  et  enlumi- 
neur du  XVe  siècle,  à  Valenciennes. 
Notes  biographiques  et  notes  sur 
ses  travaux,  201. 

Marque  (François  de)  ou  de  Marcque. 
Voy.  Marchi. 

Marville  (Jean  de)  ou  de  Mereville, 
sculpteur  employé  au  tombeau  de 
Philippe  le  Hardi,  duc  de  Bour- 
gogne, 296. 

Masmines  (George  Chastellain,  dit  de). 
Voy.  Chastellain. 

Mathématiciens,  §  48. 

Matueo,  orfèvre,  au  service  de  Béa- 
trix  d'Aragon,  reine  douairière  de 
Hongrie,  en  1486,  212. 

Matthias,  empereur.  Le  duc  de  Stetlin 
possédait  dans  son  album,  en  1617, 
une  miniature  de  J.  Gunter  que  lui 
avait  donnée  ce  prince,  14. 

Mavence  Carte  de  cet  évèchc,  du  XVIe 
siècle,  70. 

Mazarin  (cardinal).  Lettre  qu'il  écrit 
à  la  reine  d'Angleterre  pour  la  re- 
mercier du  portrait  qu'elle  lui  a  en- 
voyé, en  1635,  94. 

II. 


Médailles.  Médailles  et  jetons  qui  exis- 
taient au  château  de  Belœil,  en 
1559,  28;  —  Graveurs  de  médail- 
les, §48,  §  58. 

Médecin.  Jean  de  Wesalia ,  compose 
des  almanachs,  en  1432  et  1459, 
506. 

Meerte  (Guillaume),  orfèvre  du  XVe 
siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Meimart,  orfèvre,  du  XIVe  siècle,  a 
Bruxelles,  151. 

Mellebrocc  (Michel  de),  entreprend  la 
restauration  du  château  de  Beveren, 
en  1395,  51. 

Mendicaval  (Pierre  de),  maître  général 
des  ouvrages  de  Charles-Quint  en 
Espagne,  56. 

Menestrier  (Gautier)  ou  Ménestrel, 
charpentier  du  duc  de  Bourgogne, 
en  1454,  53. 

Menin.  Plans  de  celte  ville  et  de  sa 
banlieue,  exécutés  au  XVIIe  siècle, 
74,  75;  —  Réparation  de  l'église 
paroissiale,  en   1451 ,  220. 

MERCATOR(Gérard).  Il  obtient  un  octroi 
pour  publier  des  ouvrages,  en  1551 
et  1578,72,  73;  —  Cartes  exécutées 
par  lui,  311,  312 

Merchten.  Subsides  accordés  en  1562, 
1565  et  1566,  à  l'occasion  d'un 
grand  incendie  arrivé  dans  cette 
commune,  35. 

Mereville  (Jean  de).  Voy.  Marville. 

Mertens  (Jacques),  faiseur  de  tables, 
tableaux  ou  retables  à  Bruxelles,  en 
1418,  151. 

Mets  (Henri),  brodeur  du  XVe  siècle, 
à  Bruxelles,  154. 

Metz.  Plan  du  XVIe  siècle,  314. 

Meuse  (Jean  de),  peintre  liégeois  du 
XVe  siècle,  158. 

Meuse.  Carte  du  cours  de  ce  fleuve,  du 
XVIe  siècle,  69. 

Meyt  (Conrad),  célèbre  sculpteur  du 
XVIe  siècle.  Sa  signature,  7;  — 
Marguerite  d'Autriche  lui  fait  don 
de  50  livres  à  l'occasion  de  son  ma- 
riage, en  1514, 300 

20 


—  550  — 


Michel,  batteur  de  cuivre,  à  Bruxelles, 
en  1393,  131. 

Michot  (Hugues),  chapelain  du  comte 
de  Charolais,  en  1462,  136. 

Mideau  (Philippe),  maître  des  œuvres 
de  maçonnerie  du  duc  de  Bour- 
gogne, en  1429, 33. 

Miélot  (Jean),  calligraphe  et  traduc- 
teur du  XVe  siècle.  Manuscrit  qui 
lui  est  attribué,  114. 

Milanais.  Signature  de  Jacques  da 
Trezo,  célèbre  graveur  du  XVIe  siè- 
cle, originaire  de  ce  pays.  7. 

Milleville.  Organistes  de  ce  nom  au 
XVII0  et  au  XVIIIe  siècle,  à  Arnhem, 
238;  —  Alexandre  Milleville,  musi- 
cien du  XVIe  siècle,  ibid. 

Millon  (Amand),  maître  des  ouvrages 
de  maçonnerie  au  pays  d'Artois,  en 
1463, '53. 

Minden.  Carte  de  cet  évèché,  du  XVIe 
siècle,  70. 

Miniatures  Inventaire  de  la  collection 
de  dessins  et  miniatures  du  duc  de 
Stettin,  en  1617,  §  50;  —  Descrip- 
tion de  miniatures  attribuées  à 
J.  Pilavaine,  artiste  du  XVe  siècle, 
21  ,-  —  Miniatures  du  bréviaire  de 
Charles  le  Téméraire,  exécutées  par 
S.  Marmion,  202;  —  Miniature  d'un 
livre  des  ordonnances  de  l'hôtel  de 
ce  prince,  laite  par  N.  Spierinc, 
207;  —  Miniatures  exécutées  par 
Atlavanle,  en  1485,  210;  —  Minia- 
tures d'un  volume  aux  ordonnances 
de  la  Toison  d'or,  faites  par  J.  Van 
Battel,  en  1552,  213. 

Miniaturistes.  Voy.  Enlumineurs. 

Mire  (Aubert  le)  ou  Mir^us  ,  écrivain 
du  XVIIe  siècle.  Sa  signature,  255. 

Misnie.  Caries  du  XVIe  siècle,  70,  314. 

Moens  (Michel),  horloger,  à  Bruxelles, 
en  1462,  156. 

Molin  (Bombaut  du),  organiste  de 
>'.-D.,  à  Anvers,  vers  1533;  accor- 
deur et  facteur  d'orgues  de  Marie  de 
Hongrie,  234. 

Molinet  (Jean),  chroniqueur  du   XV* 


siècle.  Son  appréciation  de  G.  Chas- 
tellain,  279. 

Mompalrt,  peintre  du  XVIIe  siècle. 
Tableaux  de  ce  maître  que  possé- 
dait, en  1659,  Henri  Van  Halmale, 
bourgmestre  forain  d'Anvers,  186. 

Momper  (Josse  de),  peintre  du  XVIIe 
siècle.  Est-ce  le  même  artiste  qu'un 
certain  Mompaert?  Voy.  ce  nom.  — 
Paysage  de  ce  maître  que  possédait, 
en  1659,  le  chanoine  Van  Halmale, 
à  Anvers,  187. 

Monnaies  (graveurs  de),  §  48. 

Monogrammes  de  graveurs,  83. 

Mons.  Description  de  manuscrits  exé- 
cutés par  J.  Pilavaine,  calligraphe  et 
enlumineur  decette  ville,  entre  1482 
et  1486,21;  —  Orgues  et  missel  de 
la  chapelle  du  château,  en  1481  ou 
1482,  41;  —  Maîtres  des  ouvrages 
de  maçonnerie  du  Hainaul  qui  y  de- 
meuraient, 54,  55;  —  Horloge  de 
l'hôtel  de  Jacqueline  de  Bavière,  84; 

—  Philippe  le  Bon  donne,  en  1450, 
une  somme  de  100  francs  pour  la 
construction  de  l'église  de  Sle-Wau- 
dru,  220;  —  Chapelle  de  Sl-Antoine, 
en  Barbefosse,  près  de  cette  ville. 
Voy.  Havre. 

MoNSTERET(JeanDE),  maître  des  œuvres 
de  maçonnerie  du  duc  de  Bourgogne, 
en  1450,  53. 

Montaigle  (château  de).  La  cloche  de 
la  chapelle  refondue  en  1457,  58. 

Montaigu.  Payement  de  27,600  livres 
qui  restaient  dues  pour  les  travaux 
de  l'église,  en  1640,  37. 

Montano  (Benoît  Arias).   Voy.  Arias. 

Montknay  (baron  de),  chef  et  gouver- 
neur général  des  domaines  et  finan- 
ces de  Marguerite  d'Autriche,  123. 

Montfort  (Jean  de),  graveur  de  médail- 
les et  fondeur  de  métaux  du  XVII" 
siècle,  à  Bruxelles.  Sa  signature,  7; 

—  Ses  œuvres,  60. 

Montléon  (baron  de),  gouverneur  du 
duc  de  Wurtemberg,  en  1740,  109. 

Monuments.   Notes  diverses  pour  leur 


551  — 


histoire,  §  49,   S  54,  §  68,  S   74, 
§76,  $  80. 

Morel  (Etienne),  dit  Hainaut.  Lettre 
de  Charles-Quint,  en  154-7,  pour  lui 
faire  délivrer  un  octroi  qui  lui  per- 
mit de  publier  un  ouvrage,  45. 

Moreau,  orfèvre,  cité  en  1741,  111. 

Moreau  ou  Morel  (Guillaume),  relieur 
à  Lille,  au  XVe  siècle,  39. 

Moscovie.  Caries  du  XVIe  siècle,  314, 
515. 

Moselle.  Carte  du  cours  de  cette  ri- 
vière du  XVIe  siècle,  314. 

Motte  (Godefroid  de  la),  verrier,  à 
Liège,  en  1598,  1 1. 

Moulin,  sculpteur,  à  Écaussines.  Il 
travaille  pour  l'abbaye  de  Nizelles, 
en  1776,  54. 

Moulins  (abbaj^e  de).  Travaux  à  l'é- 
glise, en  1423,  51;  —  Un  religieux 
écrit  et  relie  des  volumes  pour  l'é- 
glise de  Bioux,  vers  1452,  58.  — 

Mozart  (Antoine).  Miniature  que  le  duc 
de  Stettin,  possédait  de  ce  maître, 
en  1617,  14. 

Munster.  Albert  et  Isabelle  contri- 
buent à  la  construction  du  couvent 
des  capucins,  en  1619,  230;  —  Car- 
tes des  environs  de  cette  ville  et  de 
l'évêché  de  ce  nom,  du  XVIe  siècle, 
70,  514. 

Musiciens,  §  48,  §  69,  §  75,  §  77. 

Musique.  Jean  de  Tournay,  religieux 
de  l'abbaye  de  Moulins,  écrit  la  no- 
tation musicale  d'un  livre  d'offices 
pour  l'église  de  Bioux,  en  1451» 
58;  —  Livres  de  chant  de  l'église  de 
Sl-Quentin,  en  1537,  101. 

Mytens  (Daniel),  peintre  flamand  du 
XVIIe  siècle,  qui  florissait  en  Angle- 
terre, 176. 

m. 

Namur  (comtes  et  comtesses  de).  Voy. 
leurs  prénoms. 

Namur  (comté  de).  Carte  du  XVIe  siè- 
cle, 314. 

Najiur  (ville  de).   Tableau  exécuté,  en 


1476,  pour  la  salle  des  séances  du 
conseil,  à  l'église  de  S*-Aubain,  169; 
—  Note  sur  le  tableau  du  maitre- 
autel  des  carmes  de  Marlagne,  peint 
par  Bubens,  171;  —  Portraits  d'Al- 
bert et  d'Isabelle,  peints,  en  1621, 
pour  cette  église,  par  0.  Venius, 
176;  —  Inventaire  des  joyaux  et  re- 
liquaires de  la  chapelle  du  château, 
en  1418,  257. 

Neiss,  en  Silésie.  L'évêque  Charles, 
archiduc  d'Autriche,  y  habitait  un 
palais  où  il  employa  Antoine  Van  Op- 
stal,  peintre  flamand,  en  1624,  326. 

Neuhourg,  Philippe  II,  duc  de  Stet- 
tin, possédait,  dans  son  album, 
des  dessins  que  lui  avaient  donnés 
quatre  princes  de  cette  maison,  18. 

Nicolaï  (Arnould),  imprimeur  du  XVIe 
siècle,  à  Anvers.  Carte  éditée  par 
lui,  312. 

Nicolas,  calligraphe  et  enlqmineur,  à 
Lille,  du  XVIe  siècle,  40. 

Nielles.  Description  et  gravure  de  deux 
nielles  flamands  du  XVe  siècle,  256. 

Nieufort  ou  Niepoort,  fondeur  de  ca- 
nons du  XVIIIe  siècle,  §  65. 

Nieuport.  B.  de  la  Broicquière,  capi- 
taine du  château  de  cette  ville,  en 
1449, 113. 

Nivelles.  Tabernacle  de  l'église  de  Sl- 
Jacques,  transféré  à  l'abbaye  de  Ni- 
zelles,  en  1776,  34;  —  Notes  sur  la 
châsse  de  Ste-Gerlrude,  56;  —  In- 
cendie et  reconstruction  de  la  tour 

-  de  l'église  de  Ste-Gertrude,en  1641, 
57;  —  Nouveau  carillon,  ibid. 

Nivraie  (Gilles  de),  orfèvre  du  XVT 
siècle,  298. 

Nizelles  (abbaye  de).  Détails  divers 
pour  l'histoire  des  bâtiments,  54; 
—  Charles-Quint  contribue,  en 
1524,  a  la  reconstruction  de  l'é- 
glise, 224. 

Noir  (Jean  le),  maçon  du  roi  de  France 
au  bailliage  de  Senlis,  en  1398,  52. 

Noirot  (Claude),  graveur  des  monnaies 
de  Hollande  sous  Philippe  II.  Sa  si- 
gnature, 7. 


m  u  -\ 

—  oov2 


Noirot  (Jean) ,  orfèvre  et  graveur  de 
monnaies  de  Flandre,  à  Bruges, 
sous  Charles-Quint.  Sa  signature,  7. 

Nole  (Robert  Colyns  de).  Voy.  Colyns. 

Noortvelde  (Patrice  Beaucourt  de). 
Voy.  Beaucourt. 

Norcum  (Daniel),  musicien  anglais  du 
XVIesiècle.  Note  biographique,  257. 

Noveliers  (David),  peintre  du  XVIIe 
siècle,  à  Bruxelles,  325. 

Noveliers  (Pierre),  peintre,  à  Bruxel- 
les. Il  fut  préposé  ù  la  conserva- 
tion des  tableaux  des  palais  de 
Bruxelles  et  Tervueren,  de  1605  à 
1618,  522. 

Noveliers  (Salomon),  fils  de  Pierre, 
peintre,  à  Bruxelles.  Il  succède  à 
son  père  dans  son  emploi,  en  1618, 
522. 

Nuilley  (Jacques  de),  Nuilly  ou  Nul- 
ley,  ouvrier  des  œuvres  de  maçon- 
nerie de  Philippe  le  Hardi,  duc  de 
Bourgogne,  55. 

Nuremberg.  Carte  du  pays  environnant 
cette  ville,  514. 

Nys(  Françoise),  femme  du  graveur  an- 
versois  C.  Galle,  5. 


O. 


Objets  d'art,  servant  de  monuments 
d'expiation,  84. —  Voy.  Inventaires. 

Ode-le-Comte.    Voy.  Saint-Odenrode. 

Odenrode.  Voy.  Saint-Odenbode. 

Oldenzaal.  Réparation  de  l'église  de 
Ste-PIéchelme,  en  1615,  227. 

Oliviers  (Corneille),  relieur,  à  Bruxel- 
les, en  1550,40. 

Ordre  teutonique.  Vitraux  donnés  au 
XVIIe  siècle  par  différents  com- 
mandeurs de  Tordre  au  couvent  des 
chartreux,  à  Louvain,  252. 

Orfèvreries.  Description  de  celles  qui 
existaient  au  château  de  Belœil,  en 
li.'iO,  28;  —  Pièces  d'orfèvrerie  ar- 
tistique des  ducs  de  Bourgogne,  88; 
—  Orfèvreries  appartenant  à  l'é- 
glise de    S*-Quenlin,    en  Veiman- 


dois,  en  1557,  104;  —  Inventaire 
descriptif  des  orfèvreries  apparte- 
tenanl  à  la  chapelle  du  château  de 
Namur,  en  1418,  258.  —  Voy. 
Joyaux. 

Orfèvres,  59,  87,  88,  S  48,  §  69,  §  77. 

Orgues.  Facteurs  d'orgues.  Voy.  Molin. 
Smit.  —  Orgues  fabriquées  par  or- 
dre d'Albert  et  Isabelle,  256;  —  Ils 
contribuent  au  payement  des  nou- 
velles orgues  de  l'abbaye  de  la  Cam- 
bre, en  1619,  257. 

Orient.  Relation  d'un  voyage  dans  ces 
contrées  par  B.  de  la  Broicquière, 
au  XVe  siècle,  112. 

Orléans  (Louis,  duc  d').  Patentes  de 
ce  prince  relatives  aux  travaux  de 
ses  châteaux  île  Château-Thierry  et 
de  la  Ferlé-Milon,  en  1598  et  1400, 
51. 

Oronge  ou  Orontius.  Voy.  Fine. 

Ortelius  (Abraham),    géographe   du. 
XVIe siècle.  Il  obtient  divers  octrois 
pour  publier  ses  livres,  75;  —  11  a 
fait  une  carte  d'Egypte,  515. 

Otiion,  calligj-aphe,  à  Malincs.  Il  écrit 
divers  livres  pour  les  chartreux  de 
Scheul,  au  XVe  siècle,  195,  198. 

Ottinghen  (Jean,  comte  d'),  seigneur 
de  la  Hamaide,  Coudé,  etc.,  86. 

Oudegherst  (Jeanï.  Il  est  l'auteur  des 
Annales  de  Flandre,  publiées,  en 
1571,  par  Pierre,  son  fils;  détails 
biographiques,  46  ;  —  Détails  sur 
ses  œuvres,  126;  —  Sa  signature, 
255. 

Oudegherst  (Pierre),  fils  de  Jean.  Il 
s'est  attribué  la  rédaction  des  An- 
nales de  Flandre,  imprimées  en 
1571,  46;  —  Détails  biographiques, 
126. 

Ouderogge  ,  fondeur  de  canons  du 
XVIIIe  siècle,  §  65. 

Outremont  (Henri  d')  ,  receveur  géné- 
ral de  Namur,  en  1475,    160. 

Overyssel  Cartes  du  XVIe  siècle,  514. 
—  Voy.  Deventei»,  Oldenzaal. 


555  — 


Oyenbrugge  (Gilles),  orfèvre,  à  Brux- 
elles, en  1462,  156. 


Paderborn.  Carte  de  cet  évêché,  du 
XVI*  siècle,  69,  514. 

Paludanus  (Raphaël)  ou  Van  den 
Broek,  sculpteur  du  XVIe  siècle,  à 
Anvers.  Il  fait  le  mausolée  du  che- 
valier Xiraenez  Perretta,  en  1592, 
301. 

Panagathus  (Liévin).  Voy    Goethals. 

Papendrecht  (Corneille-Paul  Hoynck 
de).  Voy.  Hoynck. 

Parc  (abbaye  de).  Verrière  qui  fut 
placée  au  XVIe  siècle  dans  la  façade 
de  l'église,  241. 

Paris.  Plan  du  XVIe  siècle,  512. 

Parme  Carte  de  ce  duché,  du  XVI^  siè- 
cle, 515. 

PASsAufLéopold d'Autriche,  évêquede). 
Voy.  Autriche. 

Padlet  (Léon),  auteur  d'un  écrit  inti- 
titulé  :  Jacmarl  Pilavaine,  miniatu- 
riste du  XVe  siècle,  24. 

Padli  (Rombaut).  Voy.  Pauwels. 

Pauwels  (Pierre),  cuisinier  de  la  ville 
de  Bruxelles,  en  1594,  149. 

Pauwels  (Rombaut)  ou  Pauli  ,  sculp- 
teur du  XVIIe  siècle,  à  Gand.  Il  est 
chargé,  en  1655,  de  l'exécution  du 
maitre-autel  de  la  confrérie  de  la 
Ste-Croix,  établie  dans  l'église  de 
St-Michel,  à  Gand,  504. 

Pays-Bas.  Atlas  de  ces  provinces  exé- 
cuté par  ordre  de  Philippe  II,  en 
1558,  62  à  69. 

Peintres,  §  48,  §  65,  §  69,  $  70,  §  75, 
§77. 

Pelgherim  (Rénier),  orfèvre,  à  Bruxel- 
les, en  1410,  151. 

Peperman  (Hubert).  II  livre,  en  1626, 
une  plaque  en  cuivre  pour  le  tom- 
beau de  Jean  Ier,  duc  de  Brabant, 
158. 


Per  (Jean  le),  relieur,  à  Lille,  en  1401, 
59. 

Perdrix  fJacques),  fondeur  de  canons 
du  XVIIe  siècle,  §  65. 

Péronne,  en  Vermandois.  Jacques  Pila- 
vaine, calligraphe  et  enlumineur  du 
XVe  siècle,  qui  habitait  Mons,  en 
Hainaut,  était  natif  de  cette  ville, 
21. 

Perretta  (Ferdinand  Ximenez).  Voy. 
Ximenez. 

Pesser  (Denis),  peintre  liégeois  du 
XVIe  siècle,  519. 

Petit  (Jean) ,  organiste.  Il  est  inscrit 
dans  l'association  musicale  d'Arn- 
hem,  en  1718,  258. 

Phelipprart,  scribe,  à  Mons.  Il  est 
chargé  de  la  reliure  d'un  volume, 
en  1424,  38. 

Philippe  II,  duc  de  Stettin  et  de  Pomé- 
ranie.   Voy.  Stettin. 

Philippe  II,  roi  d'Espagne.  11  fait  venir 
Antoine  Van  den  Wyngaerde,  pein- 
tre flamand,  en  1561,  165;  —  H 
fait  exécuter  des  atlas  de  cartes  géo- 
graphiques aux  Pays-Pas,  par  J.  de 
Devenler  et  Chr.  Sgroolen,  62,  507; 

—  Son  portrait  par  Tiziano  Vecelli, 
92;  —  Musiciens  de  sa  chapelle, 
§  75;  —  Il  écrit  à  Marguerite  de 
Parme,  en  1589,  en  faveur  de  M.  Van 
Coxcyen,  520. 

Philippe  le  Beau,  archiduc  d'Autriche. 
Dons  à  des  églises  et  couvents  pour 
les  réparer  ou  les  orner,  §  54,  §  74; 

—  Son  organiste,  6;  —  Son  horlo- 
ger, en  1501,  85;  —  Jean  de  Lan- 
noy,  orfèvre  de  ce  prince,  90. 

Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne. 
Dons  à  des  églises  et  couvents  pour 
les  réparer  ou  les  orner,  §  54,  §  74; 

—  Architectes  du  duc  en  Bourgogne 
et  en  Hainaut,  52,  54;  —  Il  envoie 
B.  de  la  Broicquière  en  Orient,  1 12; 

—  il  commande  la  Fleur  des  His- 
toires à  J.  Mansel,  115;  —  Il  fait 
restaurer  le  lomhcau  de  Henri  III, 
duc  de  Brubant,  et  de  sa  femme,  à 
Louvain,  156;  —  Il  fait  élever  des 


—  354  — 


mausolées  à  la  mémoire  de  Louis  I 
de  Maie  ,  comte  de  Flandre,  et  de 
Jeanne,  duchesse  de  Brabant,  144, 
148;  —  Chirurgien,  musiciens  et 
lecteur  de  ce  prince,  153,  189;  — 
Dreux  Jehan,  et  S.  Marmion,  enlu- 
mineurs, employés  par  lui,  155, 
190,  201  ;  —  Ses  rapports  avec 
G.  Chastellain,  269;  —  Il  charge  le 
chroniqueur  H.  Tolins  de  divers  tra- 
vaux, 280;  —  J.  de  Wesalia  lui  pré- 
sente des  almanachs,  500. 

Philippe  le  Hardi,  duc  de  Bourgogne. 
Il  fait  restaurer  le  château  de  Beve- 
ren,  30;  —  Architectes  de  ce  prince 
en  Bourgogne,  52;  —  Ses  rapports 
avec  Christine  de  Pisan,  1 11  ;  —  J.  de 
Marville,  sculpteur.,  travaille  à  Dijon 
au  tombeau  de  ce  prince,  en  1388, 
296. 

Philippeville.  Plan  des  fortifications 
de  cette  ville,  dressé  par  P.  le  Poi- 
vre, 182. 

Piccart  (Jean).  Voy.  Chênes. 

Piccolomini  (Octave),  duc  d'Amalfi,  gé- 
néral au  service  de  l'Autriche,  mort 
en  1656.  Il  emploie  à  divers  tra- 
vaux le  peintre  flamand  J.-B.  Ze- 
gers,  528. 

Piémont.  Cartes  du  XVIe  siècle,  73, 
315. 

Pierre,  peintre  du  XVe  siècle.  Il  fait, 
en  1417  ou  1418,  le  portrait  de 
Marguerite  de  Bourgogne,  comtesse 
douairière  de  Hainaut,  157. 

Pierrefons.  Chastelain,  payeur  des 
œuvres  de  ce  château,  en  1598,  52. 

Pierres  et  dalles  tombales.  Albert  et 
Isabelle  font  placer  une  dalle  tom- 
bale en  cuivre  à  la  mémoire  de 
Jean  Ier,  duc  de  Brabant,  dans  l'é- 
glise des  récollels,  à  Bruxelles,  137; 
—  Pierre  tombale  en  marbre,  con- 
sacrée à  la  mémoire  de  Louis  de 
INcvers ,  comte  de  Flandre,  dans 
l'église  cathédrale,  à  Bruges,  au 
XVIIle  siècle,  142. 

Pilavaine  (Jacques),  calligraphc  et  en- 
lumineur du  XVe  siècle  ,  â  Mons. 
Description  «le  manuscrits  qu'il  a 
exécutés,  21 . 


Pisan  (Christine  de).  Voy.  Christine. 

Pisset  (Tilman),  verrier,  à  Liège.  Ses 
travaux  de  1590  à  1595,  10. 

Place  (Mathieu  de  le),  maître  des  ou- 
vrages de  maçonnerie  en  Hainaut, 
en  1585,  55. 

Plantin  (Christophe).  Il  obtient  un 
octroi,  en  1572,  pour  publier  une 
carte  d'Europe,  75. 

Plum  (Corneille),  orfèvre  et  graveur  de 
monnaies  frappés  à  Namur,  sous 
Philippe  le  Beau  et  Charles-Quint. 
Sa  signature,  7. 

Poivre  (Pierre  le),  architecte  et  ingé- 
nieur du  XVIe  siècle.  Notes  biogra- 
phiques et  détails  sur  ses  travaux, 
179. 

Pologne.  Achats  d'objets  d'art  faits 
aux  Pays-Bas,  par  le  roi  Sigismond 
111,95. 

Poméranie.  Carte  du  XVIe  siècle,  70, 
514.  —   Voy.  Stettin. 

Pontanus  (Henri).  Il  obtient  un  octroi 
pour  publier  une  mappemonde,  en 
1556,  72. 

Popperode,  seigneurie  appartenant  à 
la  famille  de  ce  nom,  qui  passa  aux 
Tollin,  265,  267  note. 

Porte  (Bobert  de  la),  chantre  de  la 
chapelle  de  Philippe  II,  254. 

Portere  (Hugues  de),  batteur  de  cui- 
vre, à  Bruxelles,  en  1415,  150. 

Poupet  (Guillaume  de),  conseiller  et 
garde-joyaux  de  Philippe  le  Bon, 
189. 

Prusse.  Caries  du  XVIe  siècle,  514, 
515. 

Pcteanus  (Henri  ou  Erycius)  ou  Van 
de  Putte,  poëte  latin  et  historien 
brabançon  du  XVIIe  siècle.  Il  com- 
pose l'épitaphe  du  mausolée  de  Jean 
l'Aveugle,  comte  de  Luxembourg, 
159;  —   Sa  signature,  255. 

Puteanus  (Thomas),  peintre  liégeois  du 
XVIe  siècle,  518. 

Pvcke  (Michel),  auguslin.  Il  dirige,  en 
1499,  les  travaux  de  reliure  au  cou- 


^  V  (W 

ÙÙO   — 


vent  des  sœurs  de  N.-D.  de  Sion,  à 
Audenarde,  41. 


Quarouble  (Jeanne  de),  femme  de 
S.  Marmion,  peintre,  205. 

Quento  (Nicolas),  peintre  liégeois  du 
XVe  siècle,  158. 

Quesne  (Jean  du),  écrivain  de  livres,  à 
Lille,  au  XVe  siècle.  Notes  sur  ses 
travaux,  206. 

Quesnoy  (le).  André  Villain,  maître 
des  ouvrages  de  maçonnerie  du  Hai- 
naut,  y  demeurait  en  1586,  55. 

Quesnoy  (François  du).  L'archiduc  Al- 
bert lui  accorde  un  subside  pour 
aller  à  Rome,  en  1618,  505. 


K. 


Raissius  (Arnould).  Description  d'un 
de  ses  ouvrages,  82. 

Ramus  (Jean),  jurisconsulte  des  Pays- 
Bas  du  XVIe  siècle.  Sa  signature, 
255. 

Rasières  (Rombaut  de),  graveur  de 
sceaux  et  de  monnaies  ,  à  Anvers, 
en  1599.  Sa  signature,  7. 

Raymakere  (Nicolas  de),  fabricant  de 
glaives  du  XVe  siècle,  à  Bruxelles, 

154. 

Reckeim.  Verrière  placée  à  l'église  de 
ce  village,  en  1597,  11. 

Rf.ichsach  (baron  de),  grand  comman- 
deur du  bailliage  d'Alden-Biessen, 
de  l'ordre  teulonique,en  1786,  252. 

Relieurs,  §  55,  §  75. 

Reliquaires.  Inventaire  de  ceux  qui 
appartenaient  à  l'église  de  Sl-Quen- 
lin,  en  Vermandois,  en  1557,  104; 
—  Liste  descriptive  des  reliquaires 
de  la  chapelle  du  château  de  Na- 
mur,  en  1418,  258. 

Reliures.  Ateliers  au  couvent  des  au- 
gustins,  à  Louvain,  40;  —  Ateliers 
au  couvent  des  frères  de  la  vie  com- 
mune, à  Bruxelles,  ibid.,  —  Ateliers 
au  couvent  des  sœurs  de  N.-D.  de 


Sion,  à  Audenarde,  41  ;  —  Reliures 
allemandes  de  1558  et  1567.  42;  — 
Achats  pour  reliures  exécutées  à  la 
chartreuse  de  Scheut,  au  XVe  siècle, 
192. 

Renaix.  Manuscrit  de  l'église  de  Sl- 
Hermès,  exécuté  en  1514,  24;  — 
Chanoines  et  doyens  de  cette  église 
au  XVI*-  siècle,  25. 

Renier,  fabricant  de  registres  de  la 
ville  de  Bruxelles,  en  1462,  156. 

Renou  (Antoine),  peintre  du  XVIHe 
siècle,  à  Paris.  Sa  signature,  255. 

Repu  (Jean),  maître  des  ouvrages  de 
maçonnerie  en  Hainaut,  en   1558 
54. 

Rhin.  Cartes  du  cours  de  ce  fleuve,  du 
XVe  siècle,  69,  514. 

Riediger,  poëte  allemand,  cité  en  1740, 
110. 

Robert,  verrier  du  XVh  siècle.  Il  place 
un  vitrail  dans  l'église  de  N.-D.,  à 
Anvers,  241. 

Robertmont  (abbaye  de).  Verrière  qui 
y  fut  placée,  en  1587,  9. 

Roeland  (Jean),  écrivain  de  livres,  à 
Bruges,  en  1479,  208. 

Roggendorff  (Christophe,  comte  de), 
seigneur  de  Condé.  Divers  gentils- 
hommes lui  promettent  leur  por- 
trait en  1541,  91. 

Rois  d'armes.  Nicaise  Ladam,  44,  255; 

—  Henri  Van  Heesselt,  Jacques  de 
Brey  et  Josse  Van  Pouken ,  in- 
scrits dans  la  confrérie  de  la  Ste- 
Croix,  à  Bruxelles,  en  1462,  155; 

—  Jean  Lefèvre,  seigneur  de  Sl- 
Remy,  roi  d'armes  de  la  Toison  d'or, 
en  1429,  285;  —  Gilles  Gobert,  roi 
d'armes  de  la  Toison  d'or,  en  1468, 
ibid, 

Rollant  (Jean).   Voy.  Roeland. 

Romarin  (Antoine).  Ernest  de  Bavière, 
évèque  de  Liège,  fait  orner  sa  mai- 
son d'une  verrière,  en  1595,  10. 

Rombaults  (Jean),  peintre,  à  Louvain, 
en  1552,  212. 

Rombauts  (Nicolas),  peintre  verrier  du 


—  356 


XVIe  siècle,  à  Bruxelles.  Sa  signa- 
ture, 7. 

Rome.  Cartes  et  plans  de  cette  ville  et 
des  environs,  du  XVIe  siècle,  315. 

Rommergnotte  (Pierre  de)  ,  de  Bou- 
vignes.  Il  dirige  les  travaux  de  dé- 
molition des  portes  et  fortifications 
de  Dinant,  en  14-66,  53. 

Roon,  d'Eslingen,  poète  allemand,  cité 
en  1740,  MO. 

Roovere  (Jérôme  de),  scribe  et  enlu- 
mineur aux  Pays-Bas,  en  1339,  25. 

Rottenhamer  (Jean).  Le  duc  de  Steltin 
possédait  deux  compositions  de  ce 
maître,  en  1617,  14,  17. 

Rotterdam.  Pièces  d'artillerie  fondues 
dans  celle  ville  au  XVIIe  siècle,  $  65. 

Rotthem  (abbaye  de).  M.  Van  Hulstcn 
était  l'architecte,  en  1656,  57;  — 
Note  sur  l'état  des  bâtiments,  en 
1619,  250. 

Rourmonde (Evrard  de).  Voy.  Van  Ror- 
monde. 

Rocsée  (Jacques),  calligraphe,  à  Lille, 
en  1525,  40. 

Routart  (Michel) ,  secrétaire  du  con- 
seil d'État.  D.  Zegbers  travaillait, 
en  1651,  à  un  tableau  pour  lui,  178. 

Roy.  Voy.  Saint-Odenrode. 

Roy  (Jean  de),  peintre,  à  Bruxelles, 
en  1462,  156. 

Rubens  (Pierre-Paul).  Sa  signature,  7; 

—  Documents  inédits  sur  cet  ar- 
tiste, 164;  —  Lettre  qu'il  écrit  au 
graveur  J .  de  Bie,  en  1611,  ibid.  ;  — 
Son  tableau  île  Junon  et  Argus,  165; 

—  Letlre  qu'il  adresse  à  l'archiduc 
Albert  à  propos  de  son  tableau  de 
Sl-Bavon  distribuant  ses  bie7is  aux 
pauvres,  en  1614,  166;  —  Il  reçoit, 
en  1609,  une  médaille  d'or  des  ar- 
chiducs, 169;  —  11  est  nommé  leur 
peintre,  170;  —  Il  fail  leur  por- 
trait pour  envoyer  en  Espagne,  en 
1615,  ibid. ;  —  Il  peint  un  Sl-Jo- 
seph  pour  l'église  des  carmes  de 
Marlagne,  vers  1620,  171;  —  Quit- 
tance du    prix   du    maître-autel  de 


l'église  de  S'-Jean,  à  Ma  Unes,  ibid  ; 

—  La  vie  de  l'artiste  est  menacée, 
en  1622,  175;  —  Tableaux  de  Si- 
mon de  Vos  retouchés  par  lui,  185; 

—  Tableaux  de  ce  maître  que  pos- 
sédait le  chanoine  Van  Halmale,  en 
1659,  186. 

Rullens  (François),  maître  des  ouvra- 
ges de  la  ville  de  Bruxelles  au  XIV" 
siècle,  149,  151. 

Rupelmonde.  B.  de  la  Broicquière  est 
nommé  capitaine  du  château  de  cette 
ville,  en  1444,  112;  —  Note  sur  l'in- 
cendie de  l'église,  vers  1452,  221. 

Ruremonde.  Les  archiducs  donnent  des 
verrières  aux  églises  des  jésuites  et 
des  clarisses  de  cette  ville,  en  1617 
et  1621,  250. 


S. 


Sacré  (Gérard),  chroniqueur'du  XVIIe 
siècle.  Détails  biographiques,  151, 

Saint-Denis  en  Broqueroie.  Henri  de 
Berghes,  abbé  de  ce  monastère.  Voy. 
Berghes. 

Saint-Hubert.  Plan  de  celte  ville  du 
XVIe  siècle,  514. 

Saint- Josse-ten-Noode.  Tableau  du 
maîlre-autel,  exécuté,  en  1625,  par 
H.  de  Clerck,  177. 

Saint-Léger  (Nicolas  de),  calligraphe 
et  enlumineur,  de  1512  à  1518,  40. 

Saint-Odenrode.  Verrière  donnée  à  l'é- 
glise de  ce  village  par  les  archiducs, 
en  1611,  246. 

Saint-Omer.  Travaux  au  couvent  des 
clarisses,  en  1606,  37;  —  Verrière 
données  par  les  archiducs  au  cou- 
vent des  dominicains,  en  1604,244; 
—  Les  clarisses  font  reconstruire, 
leur  église  au  commencement  du 
XVIe  siècle,  299. 

Saint-Quentin.  Inventaire  des  manus- 
crits, tableaux,  reliquaires,  etc.,  de 
l'église  collégiale  de  S'-Quentin,  en 
1557,  100;  —  Plan  topographique 
de  cette  ville  et  des  environs,  levé  au 
XVIe  siècle,  312. 


—  357 


Sai.nt-Remy  (Jean  Lefèvre,  seigneur 
de).   Voy.  Lefèvre. 

Santvoort  (Abraham)  ,  graveur  en 
taille-douce  du  XVIIe  siècle.  Gra- 
vure de  cet  artiste,  83. 

Savants,  §  48,  §  56  ,  §  67,  S  77,  §  79. 

Savoie.  Cartes  du  XVIe  siècle,  315. 

Saxe.  Caries  du  XVIe  siècle,  70,  315. 

Saxe-Lauenborg  (Ernest-Louis  de).  Le 
duc  do  Stettin  possédait,  dans  son 
album,  en  1617,  un  dessin  que  ce 
prince  lui  avait  donné,  18. 

Sceaux  (graveurs  de),  §  48,  §  58. 

Scheut.  Comptes  des  chartreux  de 
N.-D.  de  1464  à  1470,  relatifs  à  l'exé- 
cution de  manuscrits,  192;  —  On 
s'y  occupait  de  la  reliure  et  de  l'en- 
luminure des  livres,  193,  200. 

Scholl  (Thiéri),  organiste  du  XVIIe 
siècle,  à  Arnhem,  258. 

Scoepe  (Pierre),  haute-lisseur,  à  Bru- 
xelles, en  1462,  156. 

Scribes,  copistes  et  calligraphes,  Ç  52, 
§55,  §73. 

Scrivere  (Jean  de),  peintre,  à  Bruxel- 
les, en  1397,  150. 

Scuelen  (Jean),  brodeur,  à  Bruxelles, 
en  1599,  150. 

Sculpteurs,  §  48,  §  58,  §  68,  §  69, 
§  77,  §  80. 

Sculptures.  Inventaire  de  celles  qui 
existaient  au  château  de  Belœil,  en 
1559,  27;  —  Inventaire  des  sculp- 
tures en  bois,  ivoire,  albâtre,  etc., 
de  l'cglisc  do  S'-Quentin,  en  1577, 
104.  —  Voy.  Ivoires,  Sculpteurs, 
Tombeaux. 

Senlis.  J.  Le  Noir,  maçon  du  roi  de 
France  dans  le  bailliage  de  ce  nom, 
en  1598,  52. 

Sept-fontaines  (prieuré  des).  Travaux 
que  l'on  y  exécute,  en  1498,  224. 

Serbelan  (Gabriel),  ingénieur  de  Char- 
les-Quint, 184. 

Sgrooten  (Chrétien).  Correspondance 
de  Philippe  II  et  du  cardinal  Al- 
bert,  en    1596,    relative    à    l'atlas 

il. 


qu'il  était  chargé  de  faire  pour  le 
roi ,  307;  —  Cartes  exécutées  par 
lui,  513,  514. 

Sickingua  (Idzard  de).  Sa  carte  de 
Frise,  313. 

Siete-Yglesias  (marquis  de).  Les  ar- 
chiducs Albert  et  Isabelle  lui  en- 
voient, en  1615,  leur  portrait  peint 
par  Rubens,  170. 

Siger,  relieur,  à  Lille,  en  1506,  59. 

Signatures.  Planches  de  fac-similé  de 
signatures  écrites  d'architectes, 
peintres,  graveurs,  écrivains,  enlu- 
mineurs, musiciens,  géographes, 
orfèvres,  etc.,  §  48,  §  77. 

Sithof  Me^.n),  fondeur  de  canons  du 
XVIIe  siècle,  S  65. 

Slothaver  (C),  organiste  du  XVIIIe 
siècle,  membre  de  l'association  mu- 
sicale d'Arnhem,  238. 

Smeltz  (Guillaume),  verrier,  à  Liège, 
en  1591,  10. 

Smet  (Artus,  Arnould).  Voy.  Smit. 

Smet  (Gilles  de),  dit  Thonys,  haute- 
lisseur  du  XVe  siècle,  à  Bruxelles, 
154. 

Smet  (Jean  de),  horloger  de  Philippe 
le  Bon,  en  1449,  85. 

Smets  (Chrétien),  peintre  malinois  du 
XVIe  siècle.  11  travaille  au  château 
de  Pau,  en  Béarn,  316. 

Smit  (Artus,  Arnould),  facteur  d'or- 
gues d'Albert  et  d'Isabelle,  236. 

Sneeck.  Plan  de  celte  ville,  du  XVIe 
siècle,  313. 

Sneyders  (François).  Le  chanoine  Van 
Halmale,  à  Anvers,  possédait,  en 
1659,  un  grand  tableau  de  ce  maî- 
tre, 187. 

Snouckaert  (Martin),  pensionnaire  de 
Bruges,  en  1552,  129. 

Soich.  Plan  de  ce  village,  512. 

Soignies.  Albert  et  Isabelle  contri- 
buent à  la  restauration  de  l'église. 
en  1606,  225;  —  Travaux  exécutés 
au  couvent  des  capucins,  m  1 1»19, 
ï>50. 

27 


358 


Soillot  (Charles),  secrétaire  de  Char- 
les le  Téméraire.  Sa  signature,  255. 

Solre-le-Chateau.  Reconstruction  de 
l'église;  note  sur  l'incendie  de  la 
ville,  en  1611,  226. 

Sopiiianus  (Nicolas),  géographe  du 
XVIe  siècle.  Il  a  fait  une  carte  de  la 
Grèce,  515. 

Souabe.  Caries  du  XVI "siècle,  70, 514. 

Spiebirc  (Nicolas),  enlumineur  et  écri- 
vain de  livres.  Il  est  chargé,  en 
1469,  d'orner  de  vignettes  un  ma- 
nuscrit à  l'usage  de  Charles  le  Té- 
méraire, 206. 

Sporken  (Jean)  Plusieurs  fabricants 
de  heaumes,  ù  Bruxelles,  du  XIVe 
et  du  XVe  siècle,  des  mêmes  noms, 
150,  151 

Spvskin  (Jean),  maître  des  ouvrages  de 
l'église  de  Ste-Waudru,  à  Mons,  en 
H51,  220. 

Staes  (Robert),  orfèvre,  à  Bruxelles.  Jl 
livre  aux  archiducs,  en  1609,  une 
chaîne  et  une  médaille  d'or  desti- 
nées à  Rubens,  169. 

Stkttin.  Inventaire  de  la  collection  de 
dessins  et  miniatures  de  Philippe  II, 
duc  de  Sleltin  et  de  Poméranie,  en 
1617,  §  50;  —  Dessins  qui  lui  ont 
été  donnés  par  ses  frères  George, 
Ulric,  Bogislas,  et  ses  sœurs  Claire- 
Marie  et  Anne,  15,  16,  17,  et  par 
d'autres  parents,  Philippe-Jules  et 
Agnès,  ducs  et  duchesses  de  Slel- 
tin, 17. 

Stevens  (Jean),  tailleur  de  pierres  du 
XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Stirle,  organiste  allemand,  cité  en 
1741,  111. 

Sthael  (Gilles),  prévôt  de  S'-Jacques, 
a  Bruxelles,  en  U62,  152. 

Strasbourg  (l'archiduc  Léopold  d'Au- 
triche, évèquc  de).   Voy.  Autriche. 

Struve  (Pierre),  haute-lisseur,  ù  Bru- 
xelles, en  1462,  156. 

^k  nc.ARi).  Construction  de  casernes, 
en  1740,  MO. 


Stuvaert  (Liévin),  relieur  du  XVe  siè- 
cle, à  Bruges,  118. 

Stvrie.  Carte  du  XVIe  siècle,  70. 

Suisse.  Carte  du  XVIe  siècle,  314. 

Surhon  (Jacques  de),  orfèvre  et  géo- 
graphe, qui  florissait  sous  Gharles- 
Quint.  Sa  signature,  7;  —  Il  est 
chargé  de  dresser  la  carte  du  Luxem- 
bourg, en  1551,  506;  —  II  lève  le 
plan  de  Sl-Quentin  et  de  ses  envi- 
rons, 512  note. 

Suweels  (Pierre),  chanoine  d'Ander- 
lecht.  Inventaire  de  ses  manuscrits 
dressé  en  1488,  96. 

S.  W.  Monogramme  du  graveur   des 
fers    d'une    reliure    allemande    de     . 
1558,  42. 


Tableaux.  Description,  inventaires  et 
notes  diverses,    104,    105;  §   53, 

§  65,  §  70,  §  72,  §  82. 

Tailleurs  de  pierres,  §  69. 

Tapisseries.  Carte  des  Pays-Bas  exé- 
cutées en  tapisseries  au  XVIe  siècle, 
pour  le  duc  de  Savoie,  515. 

Tapissiers  de  haute-lisse,  §  48,  §  69. 

Tartarie.  Carte  de  ce  pays  imprimée 
en  1562,  515. 

Taye  (Godefroid),  brodeur,  a  Bruxel- 
les, en  1462, 156. 

Ternant  (Philippe  de),  conseiller  de 
Philippe  le  Bon,  270,  272. 

Terre-Sainte.  Cartes  de  ce  pays,  du 
XVIe  siècle,  515. 

Texel.  Carte  du  XVIe  siècle,  515. 

Théologiens,  §  56,  S  77. 

Thielt  (Ghal.  du),  graveur  en  taille- 
douce,  à  Ypres,  au  XVII0  siècle. 
Son  monogramme,  83. 

TurÉuY  (Bon),  maître  des  ouvrages  de 
maçonnerie  en  Hainaut,  en  1604, 
55. 

Thonys  (Gilles  de  Smet,  tlit).  Voy.  Smet. 

Tiiijrinci:.  Caries  du  XVIe  siècle,  70, 
314,  315. 


359  — 


Thymo  (Pierre  a).  Foi/. Van  der  Heyden. 

Tiguro.  Voy.  Kelleri. 

Timmerman  (Jean),  brodeur,  a  Bruxel- 
les, en  1462,  156. 

Titien  (le).  Voy.  Vecelli. 

Toison  d'or.  Voy.  Lefèvre,  Manuscrits. 

Toledo  (Ferdinand  de),  prieur  de  Cas- 
tille.  Tableaux  acquis  aux  Pays-Bas 
par  ce  seigneur  et  cités  en  1587,  95. 

Tolins  (Hugues  de  ou),  prêlre,  chro- 
niqueur de  Philippe  le  Bon.  Notes 
qui  le  concernent,  280. 

Tollenere  (Jean  de),  orfèvre,  à  Bru- 
xelles, en  1462,  156. 

Tollin.  Notes  sur  cette  famille  ù  la- 
quelle appartenaient  les  châtelains 
et  vicomtes  d'Alost  du  XIVe  et  du 
XV*  siècle,  264. 

Tombeaux  des  souverains  et  des  mem- 
bres de  leur  famille,  §  60,  $  68, 
296;  —  de  H.  de  Berghes,  évêque 
de  Cambrai,  297;  —  de  Ferd. 
Ximenez  Perretta,  300. 

Tonis  (Antoine).  11  écrit  divers  livres 
pour  les  chartreux  de  Scheut,  au 
XVe  siècle,  193. 

Tonis  (Elisabeth),  religieuse  de  l'ab- 
baye de  Forêt.  Les  vignettes  de  son 
bréviaire  avaient  été  exécutées  par 
frère  Arnould,  chartreux  de  Scheut, 
en  1467,  200. 

Tonis  (Guillaume),  calligraphe.  Il  écrit 
divers  volumes  pour  les  chartreux 
de  Scheut  de  1 464  à  1 470, 193,  200. 

Toscane.  Carte  imprimée  en  1536, 315. 

Tournai.  Une  verrière  aux  armes  de 
Philippe  II  est  placée,  en  1585, dans 
l'église  du  couvent  des  filles-Dieu  ou 
de  la  Magdelaine,  11;  —  Pose  de  la 
première  pierre  de  l'église  de  l'ab- 
baye de  S'-Martin,  en  1671,  37;  — 
Note  sur  le  registre  d'admission  des 
peintres,  verriers,  etc.,  de  cette 
ville,  203;  —  Plan  du  XVI*  siècle, 
312. 

Toijrnay  (Jean  de),  religieux  de  l'ab- 
baye de  .Moulins,  au  XVe  siècle.  Il 
a  écrit  et  fait  la   nolalion   musicale 


d'un  volume,  à  l'usage  de  l'église 
de  Bioux,  et  relié  deux  bréviaires, 
38. 

Trêves.  Carte  de  cet  archevêché,  du 
XVIe  siècle,  69. 

Trezo  (Jacques  da),  graveur  de  sceaux 
et  de  médailles  italien  du  XVIe  siè- 
cle. Sa  signature,  7. 

Trigaut  (Nicolas),  missionnaire  jé- 
suite. Albert  et  Isabelle  favorisent 
ses  voyages,  en  1617,  292. 

T'Servranx  (Henri),  brodeur,  à  Bru- 
xelles, en  1416,  150. 

T'Servranx  (Jean),  brodeur,  à  Bruxel- 
les, en  1405,  151. 

Turkelsteyn  (Gaspar  de),  fondeur  en 
cuivre,  en  1619,  171. 

Turquie.  Carte  du  XVIe  siècle,  515. 

Tyrol.  Carte  du  XVIe  siècle,  70. 


m. 


Uselen  (Guillaume),  batteur  de  cuivre 
du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  151. 

Uselen  (Olivier),  peintre,  à  Bruxelles, 
en  1404,  151. 

Utrecht.  Carte  de  l'évêché,  du  XVIe 
siècle,  69{ 

V. 

Val-Benoit  (abbaye  de).  Voy.  Liège. 

Valenciennes.  Notes  sur  André  Biau- 
nepveu,  sculpteur  du  XIVe  siècle, 
qui  habitait  cette  ville,  144;  —  Notes 
sur  S.  Marmion,  peintre  et  enlumi- 
neur du  XVe  siècle,  qui  y  florissait, 
201. 

Valmerbeke  (Josse),  bailli  de  Hulsl  et 
Axel.  11  est  condamné,  en  1411,  à 
payer  une  partie  du  prix  d'un  ta- 
bleau, 160. 

Valye  (Mengy),  tambourin  ,  cité  en 
1462,  156. 

Van  Alkenen  (Gérard),  tailleur  de  pier- 
res du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  1 19. 

Van  Amen  (Jean),  orfèvre  du  XIVe  siè- 
cle, à  Bruxelles,  150. 


—  360 


Van  Asche  (Jean),  batteur  Je  cuivre, 
à  Bruxelles,  en  1408,  151. 

Van  Battel  (Jean)  ou  Van  der  Wyck, 
enlumineur  et  peintre  décorateur 
du  XVIe  siècle,  à  Malines.  Sa  signa- 
ture, 8;  —  11  exécute,  en  1549,  un 
manuscrit  de  l'ordre  de  la  Toison 
d'or,  pour  Charles-Quint,  212. 

Van  Berlaer  (Jean),  faiseur  de  tombes 
du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  148, 
150. 

Van  Bogiiem  (Louis),  architecte  bruxel- 
lois du  XVIe  siècle.  Sa  signature,  8. 
—  Cité,  55. 

Van  Bolenbeke  (Henri),  orfèvre,  à 
Bruxelles,  en  1402,  150. 

Van  Boutsvoert  (Jean),  tailleur  de  pier- 
res, à  Bruxelles,  en  1401,  150. 

Van  Brachene  (Gilles),  tailleur  de  pier- 
res du  XIVe  siècle,à  Bruxelles,  149. 

VanBuedeghem  (Jean),  tailleur  de  pier- 
res du  XVe  siècle,  à  Bruxelles,  151. 

Van  Coloe  (Henri) ,  peintre,  à  Bruxel- 
les, en  1417,  150. 

Van  Coninxlo  (Jean),  peintre  bruxel- 
lois du  XVIe  siècle.  Sa  signature,  8. 

Van  Coxcyen  (Michel),  peintre  flamand 
du  XVIe  siècle.  Sa  signature,  8;  — 
Note  sur  son  tableau  du  Christ  en 
croix,  existant  à  l'Escurial,  177; 
—  Philippe  H  écrit,  en  1589,  au 
duc  de  Parme  pour  faire  payer  à 
l'artiste  les  sommes  qui  lui  étaient 
dues,  320. 

Van  den  Assche  (Ghelden),  peintre,  à 
Bruxelles,  en  14G2,  156. 

Van  den  Behgiie  (Gilles),  tailleur  de 
pierres,  à  Bruxelles,  en  1400,  150. 

Van  den  Berghe  (Guillaume),  fils  de 
Jean  qui  suit,  154. 

Van  den  Berghe  (Jean),  maître  des  ou- 
vrages de  maçonnerie  de  Philippe  le 
Bon,  en  Brabant,  154. 

Van  den  Berghe  (Thiéri),  fabricant  de 
heaumes  du  XI Ve  siècle,  à  Bruxel- 
les, 149. 

Van   dln   Bosscije  (Corneille),   impri- 


meur et  graveur,  à  Anvers.  Ses  meu- 
bles sont  confisqués  en  1544,  1. 

Van  den  Broek  (Raphaël).  Voy.  Palu- 
dands. 

Van  den  Clite (Liévin),  peintre,  à  Gand. 
11  peint,  en  1413,  un  tableau  pour 
la  salle  du  conseil  de  Flandre,  84, 
160. 

Van  den  Coutere  (Wautier),  orfèvre  du 
XVe  siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Van  den  Ghehuchte  (Jean),  orfèvre,  à 
Bruxelles,  en  1404,  151. 

Van  den  Gheuuchte  (Jean),  brodeur, 
à  Bruxelles,  en  1407,  151. 

Van  den  Heetvelde  (Gérardï ,  orfèvre, 
à  Bruxelles,  en  1412,  150. 

Van  den  Kerchove  (Rénier),  chanoine 
et  trésorier  du  chapitre  de  Sl- 
Pierre,  a  Anderlecht.  Il  dresse,  en 
1505,  l'inventaire  des  manuscrits 
de  liturgie  de  la  communauté,  19. 

Van  den  Leene  (Jean),  tailleur  de  pier- 
res du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  1 50. 

Van  den  Nevele  (Simon),  peintre  fla- 
mand du  XVIe  siècle,  165. 

Van  den  Perre  (Jean),  orfèvre  et  gra- 
veur de  sceaux  de  Charles-Quint. 
Sa  signature,  8. 

Van  der  Putte  (Gilles),  haute-lisseur 
du  XVe  siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Van  den  Steene  (Jérôme),  brodeur  du 
XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Van  den  Svpe  (Pierre),  tailleur  de  pier- 
res, a  Bruxelles,  en  1417,  151. 

Van  den  Venne  (Augustin),  peintre  dé- 
corateur du  XVIIe  siècle,  175. 

Van  den  Wyngaerde  (Antoine),  dit  de 

las  Vinas,  en  espagnol,  peintre  du 
XVIe  siècle.  11  part  pour  l'Espagne, 
en  1561,  163. 

Van  den  Wyngarde  (Jean),  fabricant  de 
heaumes  du  XIVe  siècle,  à  Bruxel- 
les, 1  .i0. 

Van  de  Putte  (Henri),  dit  Krycius  Pu- 

TEAMJS.   Voy.  PUTEANUS. 

Vas  de  Putte  (Thomas).  Voy.  Puteanus. 


—  561  — 


Van  der  Brugghe  (Henri),  peinlre,  à 
Louvain.,  en  1552,  212. 

Van  der  Cappellen  (Jean),  le  vieux, 
fabricant  de  heaumes  du  XIV  siè- 
cle, à  Bruxelles,  150. 

Van  der  Cappellen  (Jean) ,  le  jeune, 
fabricant  de  heaumes,  à  Bruxelles, 
en  1400,  150. 

Van  der  Cleyen  (Gilles).  Voj/.Van  Lint. 

Van  der  Eyken  (Guillaume),  orfèvre  du 
XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  151. 

Van  der  Gactieren  (Jean),  haute-lis- 
seur,  à  Bruxelles,  en  1462,  156. 

Van  der  Grecht  (Rénier),  peintre  du 
XVe  siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Van  der  Heyden  (Gaspar),  graveur  des 
monnaies  frappées  à  Tournai,  au 
XVIe  siècle.  Sa  signature,  8. 

Van  der  Heyden  (Pierre;,  dit  A  Thymo, 
chanoine  d'Auderlecht,  cité  en  1465, 
195. 

Van  der  Kelder  (Jean),  orfèvre  du 
XVe  siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Van  der  Meere  (George),  augustin.  11 
dirige,  en  1522,  les  travaux  de 
reliure    au    couvent  des   sœurs   de 

N.-D.  de  Sion,  à  Audenarde,  41. 

Van  der  Moelen  (Augustin) ,  haute- 
lisseur,  à  Bruxelles,  en  1462,  155. 

Van  der  Molen  (Louis) ,  brodeur,  à 
Bruxelles,  en  1412,  151. 

Van  der  Nat  (Bauduin),  brodeur  du 
XIVe  siècle;,  à  Bruxelles,  149. 

Van  der  Noet  (Imbert),  peintre,  à 
Bruxelles,  en  1593,  150. 

Van  der  Noet  (Jean),  orfèvre,  à  Bru- 
xelles, en  1462,  156. 

Van  der  Noet  (Jérôme),  peintre  du 
XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Van  der  Noet  (Jérôme),  fds  de  Jérôme, 
maître  es  arts ,  à  Bruxelles ,  en 
1599,  148,  150. 

Van  der  Rosen  (Gilles),  vivait  à  Bru- 
xelles au  XIVe  siècle,  150. 

Van  der  Voert  (Arnould),  sculpteur,  à 
Bruxelles,  en  1462,  155. 


Van  der  Vurst  (Guillaume),  augustin. 
Il  dirige,  en  1522,  les  travaux  de 
reliure  au  couvent  des  filles  de  N.-D. 
de  Sion,  à  Audenarde,  41. 

Van  der  Weyden  (Jean),  fils  de  Roger, 
orfèvre  du  XVe  siècle,  à  Bruxel- 
les, 154. 

Van  der  Weyden  (Pierre),  fils  de  Roger, 
peintre  du  XVe  siècle,  à  Bruxelles, 
154. 

Van  der  Weyden  (Roger),  peintre  de 
la  ville  de  Bruxelles,  en  1462,  156. 

Van  der  Wouwe  (Jacques),  peintre,  à 
Bruxelles,  en  1462,  156. 

Van  der  Wyckt  (Jean),  dit  Van  Battel, 
Voy.  Van  Battel. 

Van  Deynen  (Guillaume),  ou  Van  Dey- 
num,  enlumineur.  11  est  attaché  au 
service  des  archiducs,  en  1614;  la 
corporation  des  peintres  de  Bruxel- 
les réclament  son  inscription  dans 
le  métier,  en  1618,  216. 

Van  Diedeghem  (Henri),  tailleur  de 
pierres  du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles, 
150. 

Van  Dorpt  (Guillaume),  clerc  de  la  ville 
de  Bruxelles,  en  1594,  151. 

Van  Dyck  (Antoine).  Esquisses  de  ce 
peiutre  que  possédait,  en  1659,  le 
chanoine  Van  Halmale,  187. 

Van  Eldert  (Winand),  orfèvre,  à  Bru- 
xelles, en  1462,  156. 

Van  ENGELEN(Ambroise),  abbé  duParc, 
de  1515  à  1545.  Il  fait  orner  d'une 
verrière  la  façade  de  l'église  de  l'ab- 
baye, 241;  —  11  donne  des  verriè- 
res aux  couvents  des  récollets,  à 
Louvain,  et  de  Ste-Catherine,  ù 
Breda,  et  à  l'église  de  N.-D.,  à  An- 
vers, ibid. 

Van  Evelbaert  (  Henri  ) ,  orfèvre  ,  à 
Bruxelles,  en  1407,  150. 

Van  Evere  (Gilles),  peinlre,  a  Bruxel- 
les, en  1596;  150. 

Van  Gaspeldorne  (Simon),  joueur  de 
viole  du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles, 
148,  151. 


—  562  — 


Van  Gavere  (Jean),  orfèvre,  à  Bruxel- 
les, en  1410, 151 . 

Van  Gelre  (Godefroid),  orfèvre  et  gra- 
veur de  médailles,  du  XVIe  siècle, 
à  Bruxelles.  Sa  signature,  8. 

Van  Gerines  (Jean).  Voy.  Gerines. 

Van  Giieer  (Thomas),  orfèvre  et  gra- 
veur de  sceaux  du  XVIe  siècle,  à  An- 
vers. Sa  signature,  255. 

Van  Grimbacu  (Jean),  joueur  de  flûte 
de  Jeanne,  duchesse  de  Brahant, 
148. 

Van  Grimberghen  (Jean),  brodeur,  à 
Bruxelles,  en  1462,  156. 

Van  Hadocht  (Etienne),  brodeur,  à 
Bruxelles,  en  1462,  156. 

Van  Halen  (Jean),  peintre  du  XIVe  siè- 
cle, à  Bruxelles,  150. 

Van  Halle  (Josse),  tailleur  de  pierres 
du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Van  Halmale  (Guillaume),  bourgmestre 
d'Anvers.  Sa  maison  est  pillée,  en 
1659,  184. 

Van  Halmale  (Henri),  bourgmestre  fo- 
rain d'Anvers.  Note  sur  les  tableaux 
qu'il  possédait,  en  1659,  185. 

Van  Halmale  (Henri),  chanoine  gradué 
de  la  cathédrale  d'Anvers  et  officiai 
de  l'évêque.  Notes  sur  les  tableaux 
qu'il  possédait  en  1659,  186. 

Van  Hamme  (Adam),  tailleur  de  pierres, 
ù  Bruxelles,  en  1419,  149. 

Van  Heesselt  (Henri),  roi  d'armes  de 
Philippe  le  Bon,  en  1462,  156. 

Van  Herttinghe  (Jean),  joueur  de  flûte 
de  Philippe  le  Bon,  en  1462,  156. 

Van  Holeer  (Barthélemi) ,  brodeur,  à 
Bruxelles,  en  1462,  155. 

Van  Holeer  (Jean),  brodeur,  a  Bruxel- 
les, en  1462, 156. 

Van  Horten  (Jean),  orfèvre,  à  Bruxel- 
les, en  1407,  151. 

Vil  Hulst  (Martin),  architecte  de  l'ab- 
baye de  Rollhcm,  en  1656,  57. 

\  m  Huseghbi  (Hector) ,  orfèvre,  à 
iîruxelles,  en  1462,  156. 


Van  Huseghem  (Henri),  peintre,  à  Bru- 
xelles, en  1462,  156. 

Van  Inghelghem  (Rombaut),  peintre  du 
XVe  siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Van  Kessel  (Jérôme),  peintre.  Il  re- 
vient, en  1616,  s'établir  à  Anvers, 
sa  patrie,  après  avoir  travaillé  pen- 
dant des  années  en  Allemagne,  325. 

Van  Langren  (Michel-Florent),  géogra- 
phe du  XVIIe  siècle.  Sa  signature, 
255. 

Van  Lathem  (Liévin),  orfèvre  et  gra- 
veur de  sceaux  de  Philippe  le  Beau. 
Sa  signature,  8. 

Van  Lint  (Gilles),  ou  Van  der  Cleyen, 
haute-lisseur,  à  Bruxelles,  en  1462, 
156. 

Van  Loen  (Jacques),  fabricant,  de  heau- 
mes du  XIVe  siècle ,  ù  Bruxelles, 
150. 

Van  Maldeghem  (Jean),  augustin.  II  di- 
rige, en  1513,  les  travaux  de  reliure 
au  couvent  des  sœurs  de  N.-D.  de 
Sion,  à  Audenarde,  41. 

Van  Malle  (Gilles)  ,  haute-lisseur  du 
XVe  siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Van  Malle  (Jean),  haute-lisseur,  à 
Bruxelles,  en  1462,  156. 

Van  Mansdale  (Rombaut).  Voy.  Kelder- 

mans. 

Van  Middelere  (Gérard) ,  écrivain  de 
livres  de  Renaud  II ,  duc  de  Guel- 
dre,  en  1342,  188. 

Van  Moelenbeke  (Henri),  orfèvre,  à 
Bruxelles,  en  1462,   156. 

Van  Myerlaer  (Jean),  orfèvre  du  XV1' 
siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Van  Namen  (Jean),  orfèvre  du  XlV'e  siè- 
cle, à  Bruxelles,  150. 

Van  Nevele  (Lucas),  peintre  du  XVIr 
siècle,  à  Bruxelles.  Sa  veuve  était 
créancière  du  comte d'Egmont,  165; 
—  Il  est  cité  avec  sa  femme  dans 
un  acte  de  1548,  316. 

Van  Nevele  (Nicolas),  peintre,  à  Bruxel- 
les. Description  d'un  portrait  peint 


—  363  — 


par  lui  en  1588,  162;  —  Sa  signa- 
ture, 255. 

Van  Noord  (Lambert),  peintre  du  XVIe 
siècle,  à  Amersfoort,  259. 

Van  Noys  (Henri),  horloger,  à  Hasselt, 
en  1573. 

Van  Nymmegen  (Jean)  ou  Van  Vlierden, 
orfèvre  et  graveur  de  sceaux  du 
XVIe  siècle,  à  Anvers.  Sa  signa- 
ture, 8. 

Van  Opstal  (Antoine),  peintre  bruxel- 
lois du  XVIIe  siècle.  Il  travaille 
pour  l'évêque  de  Breslau,  en  1624, 
526. 

Van  Orley  (Bernard),  peintre  flamand 
du  XVIe  siècle.  Sa  signature,  8. 

Van  Parys  (Sylvestre),  graveur  et  im- 
primeur, à  Anvers.  Il  obtient  divers 
octrois  pour  publier  ses  gravures, 
en  1546  et  1571,  77. 

Van  Pede  (Gilles) ,  verrier  du  XIVe 
siècle,  à  Bruxelles,  148,  150. 

Van  Pede  (Henri)  ou  Van  Pe,  archi- 
tecte bruxellois  du  XVe  siècle.  Sa 
signature,  8. 

Van  Pede  (Wautier),  verrier  du  XVe 
siècle,  à  Bruxelles,  148,  151. 

Van  Pouken  (George),  roi  d'armes  de 
Flandre,  en  1462,  156. 

Van  Pragiien,  fabricant  d'armes,  à 
Bruxelles,  en  1404,  151. 

Van  Puersele  (Louis),  verrier  du  XIVe 
siècle,  à  Bruxelles,  148,  151. 

Van  Puersele  (Jean),  verrier,  à  Bruxel- 
les, en  1401,  151. 

Van  Pullaer  (Pierre) ,  statuaire  du 
XVIe  siècle.  11  entreprend  avec 
Félix,  son  fils,  l'exécution  du  tom- 
beau élevé  à  Cambrai  à  la  mémoire 
de  l'évêque  Henri  de  Berghes,  299. 

Van  Remunde  (Evrard).  Voy.  Van  Ror- 
monde. 

Van  Rokeghem  (Jean).  II  exerçait  la 
profession  d'écrivain  à  Bruxelles  au 
XVe  siècle,  154. 

Van  Rormonde  (Evrard),  ou  Van  Ro- 
munde,  peintre.  Il  fait  les  portraits 


d'Albert  et  d'Isabelle,  en  1616, 175. 

Van  Rdppien  (Thiéri),  fabricant  de  ta- 
pis du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  149. 

Van  Sassen  (Guillaume),  orfèvre,  à 
Bruxelles,  en  1394,  151. 

Van  Schooren  (Etienne)  ou  Van  Schore, 
graveur  sur  cuivre.  Il  grave  la  figu- 
re de  Jean  Ier,  duc  de  Brabant,  pour 
son  tombeau,  en  1626,  138;  —  11 
taille  une  inscription  sur  une  pla- 
que en  cuivre  fondue,  qui  fut  placée 
dans  l'église  des  carmes  de  Marla- 
gne,  vers  1620,  171. 

Van  Somere  (Paul),  peintre.  Il  fait, 
en  1616,  les  portraits  d'Albert  et 
d'Isabelle,  175;  —  Détails  sur  cet 
artiste,  176. 

Van  Steenberghen  (Guillaume),  orfè- 
vre de  Renaud  II,  duc  de  Gueldre, 
eu  1342,  188. 

Vante.  Voy.  Attavante. 

Van  Thienen  (Rénier),  fondeur  en  cui- 
vre du  XVe  siècle,  à  Bruxelles.  Ses 
travaux,  59. 

Van  Troestenbergh  (Jean),  horloger 
de  Philippe  le  Beau,  85. 

Van  Vaelborre  (Jean),  tailleur  de  pier- 
res du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Van  Veen  (Gilbert),  peintre  et  graveur 
du  XVIIe  siècle.  Sa  signature,  255. 

Van  Veen  (Othon),  dit  Otto  Venmjs, 
peintre  flamand  du  XVIIe  siècle.  Sa 
signature,  8;  —  Il  exécute,  en  1621, 
les  portraits  d'Albert  et  d'Isabelle, 
pour  l'église  des  carmes  de  Mar- 
lagne,  176. 

Van  Vitcheroel,  fabricant  de  heaumes 
à  Bruxelles,  en  1407,  151. 

Van  Vlierden  (Jean).  Voy.  Van  Nvm- 
megen. 

Van  Vrelant  (Pierre),  brodeur,  à  Bru- 
xelles, en  1462,  156. 

Van  Woluwe  (Jean),  peintre  braban- 
çon du  XIVe  siècle,  147,  150. 

Van  Zellicke  (Jean),  sculpteur  du  XV' 
siècle,  à  Bruxelles,  297. 


—  364  — 


Van  Zyl  (Thiéri),  peintre  sur  verre  du 
XVI*  siècle,  à  Utrecht,  240. 

Vecelli  (Tiziano).  Portrait  de  Philippe 
II  peint  par  ce  grand  artiste,  92. 

Yederman  (Jean),  orfèvre,  à  Bruxelles, 
en  1407,  loi. 

Vederman  (Jean),  sculpteur,  à  Bruxel- 
les, en  1404,  147,  151. 

Veere.  Les  clarisses  sont  obligées  de 
se  réfugier  à  S'-Omer,  à  cause  des 
troubles,  57. 

Vel  (Antoine  le),  maître  des  ouvrages 
de  maçonnerie  en  Hainaut,  en  1465, 
54. 

Veldcamps  (Ae.  E.),  organiste  à  Arn- 
hem,  en  1706,  238. 

Yelpius  (Rutger),  imprimeur  du  XVIe 
siècle,  à  Mons  et  à  Bruxelles,  155. 

Veluwe.  Carte  de  ce  pays  du  XVIe  siè- 
cle, 69. 

Vendôme  (duc  de).  Voxj.  Bourbon. 

Venius  (Othon).  Voy.  Van  Veen. 

Venlo.  L.  Goethals  écrit  sur  parche- 
min le  traité  conclu  dans  cette  ville, 
en  1545,  125. 

Veruaer  (François).  Voy.  Har.eus. 

Verrey,  en  Bourgogne.  Philippe  le 
Bon  autorise,  en  1438,  la  recon- 
struction de  la  chapelle,  219. 

Verrières.  Dons  et  descriptions,  §  49, 
146,  §76. 

Verriers  (peintres),  S  48,  §  49,  212, 
S  69,  §  76. 

Yervien  (Gossuin),  fabricant  d'armes, 
à  Bruxelles,  en  1415,   150. 

Viglius  de  Zuichem.  Correspondance 
de  ce  savant  avec  Hoppcrus ,  rela- 
tive à  un  allas  des  Pays-Bas,  exé- 
cuté par  J.  de  Dcventcr  pour  Plu- 
lippe  II,  63;  —  Inventaire  de  sa 
collection  de  caries  et  plans  ,  en 
1575,  510. 

Villa  (don  Louis  de).  Son  portrait 
existant  en  1559,  28. 

Vili.ain  (André), ^maître  des  ouvrages 


de  maçonnerie  en  Hainaut,  en  1586, 
55. 

Ville  (Philippe,  comte  de  Ligne,  ba- 
ron de).   Voy.  Ligne. 

Vinas  (Antoine  de  las).  Voy.  Van  de* 
Wyngaerde. 

Visschere  (Thiéri  de),  maître  d'école 
à  Bruxelles,  en  1592,  148,  149. 

Visse  (Jean) ,  haute-lisseur,  à  Bruxel- 
les, en  1462,  156. 

Vitraux.   Voy.  Verrières. 

Vitry.  J.  Fourcy ,  maître  des  œuvres 
de  maçonnerie  du  roi  de  France,  au 
bailliage  de  ce  nom,  en  1400,  51. 

Vlitius  (Janus) ,  greffier  de  Breda, 
écrivain  du  XVIIe  siècle.  Ouvrage 
qui  lui  est  attribué,  85. 

Voestere  (Waulier  de),  haute-lisseur, 
à  Bruxelles,  en  1462,  156. 

Vogelboem  (Pierre),  cuisinier"  de  la 
ville  de  Bruxelles,  en  1405,  149. 

Voghel  (Jean  de),  fabricant  de  heau- 
mes du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles, 
150. 

Voorn.  Carte  de  ce  pays,  du  XVIe  siè- 
cle, 515. 

Vopelius  (Gaspar),  géographe  du  XV1« 
siècle.  Caries  exécutées  par  lui,  511. 

Vos  (Philippe) ,  peintre  anversois.  Il 
fut  employé  en  Espagne  pour 
compte  de  Charles-Quint,  518. 

Vos  (Simon  de).  Tableaux  de  ce  pein- 
tre que  possédait,  en  1659,  Henri 
Van  Halmale,  bourgmestre  forain 
d'Anvers,  185. 

Vranckenzone  (Wautier),  chantre  de  la 
chapelle  ducale  à  La  Haye.  Ouvra- 
ges de  sa  composition  qu'il  présente 
à  Philippe  le  Bon  et  à  Charles  le 
Téméraire,  251. 

Vranke,  nom  flamand  de  François, 
batteur  de  cuivre,  à  Bruxelles,  en 
1405,  151. 

Vranx  (Jean),  brodeur,  à  Bruxelles, 
en  1462,  156. 

Vredeiuc   (Evrard),   inscrit   dans    la 


—  565 


confrérie  de  la  Ste-Croix,  à  Bruxel- 
les, en  1462,  156. 

Vrient  (Jean-Baptiste)  ou  Vrients,  li- 
braire et  éditeur,  à  Anvers.  Note 
sur  l'étendue  de  son  commerce,  en 
1604,  509. 

Vuytersprot  (Jean).  Il  obtient  uu  oc- 
troi, en  1574,  pour  publier  un  plan 
de  Bruxelles,  75. 

W. 

Waalwyck.  Note  sur  les  désastres  oc- 
casionnés dans  ce  village;  Albert  et 
Isabelle  contribuent  à  la  recon- 
struction de  l'église,  en  1616,  228. 

Wagemakere  (Dominique  de),  archi- 
tecte, à  Anvers,  cité  en  1517,  55. 

Wagner,  de  Merckling,  poëte  allemand, 
cité  en  1740,  110. 

Walcheren  (île  de).  Carte  du  XVIe  siè- 
cle, 515. 

Wassenaere  (Philippe,  comte  de  Li- 
gne, baron  de).  Voy.  Ligne.  —  Por- 
traits de  divers  membres  de  celte 
famille  existant  au  château  de  Be- 
lœil,  en  1559,27. 

Waterloos  (Adrien),  graveur  de  sceaux 
et  de  médailles  du  XVIIe  siècle,  à 
Bruxelles.  Sa  signature,  255. 

Waterloos  (Denis),  graveur  de  sceaux 
et  de  médailles  qui  tlorissait  à  Bru- 
xelles au  XVIIe  siècle.  Sa  signa- 
ture, 8. 

Waterloos  (Sigebert),  le  vieux,  gra- 
veur de  sceaux  et  en  taille-douce, 
qui  florissait  à  Bruxelles  sous  les 
archiducs.  Sa  signature,  8;  —  Son 
procès  avec  J.  Francquart,  pour  la 
reproduction  par  la  gravure  du 
cortège  funèbre  de  l'archiduc  Al- 
bert, 179. 

Watermale  (Gérard),  tailleur  de  pier- 
res du  XIVe  siècle,  à  Bruxelles, 
149. 

Weduwen  fJean  der),  fabricant  d'ar- 
mesduXIVesiècle,  à  Bruxelles,  150. 

Weisbrode,  peintre  allemand,  cité  en 
1741,  111. 


Wenceslas  III,  roi  de  Bohême.  La 
statue  qui  ornait  son  tombeau  a  été 
exécutée  par  un  artiste  brabançon 
du  XIIIe  siècle,  156. 

Werion  (Pierre),  haute-lisseur,  a  Bru- 
xelles, en  1406,  151. 

Werth  Jean  (de) ,  peintre  liégeois  du 
XVe  siècle,  158. 

Wesalia  (Jean  de),  docteur  en  méde- 
cine, à  Bruxelles.  Il  offre  des  al- 
manachs  à  Philippe  le  Bon,  en 
1452  et  1459,  506. 

Wesemael.  L'église  est  ornée,  en 
1606,  d'un  Christ,  peint  par  J.  Brit- 
seels,  525 

Weser.  Carte  du  cours  de  ce  fleuve, 
du  XVIe  siècle,  70. 

Westphalie.  Cartes  de  ce  pays,  du 
XVIe  siècle,  514.  —  Voy.  Munster. 

Wille  (Adrien) ,  secrétaire  de  l'archi- 
duc Charles,  en  1515,  125;  —  11 
compose  les  Illustrations  de  la 
Gaule,  pour  Marguerite  d'Autriche, 
ibid.;  —  Sa  signature,  256. 

Wierîncx  ou  Wierix  (Jérôme) ,  gra- 
veur, à  Anvers.  Il  est  accusé  d'ho- 
micide et  gracié  en  1580,  2. 

Willems  (Jérôme).  Voy.  Cock. 

Willems  (Pierre),  tailleur  de  pierres 
du  XVI*  siècle,  à  Bruxelles,  154. 

Willen  (Adrien).  Voy.  Wiele. 

Winckelmann  (Jean-Jodchim) ,  savant 
antiquaire  du  XVIIIe  siècle.  Sa  si- 
gnature, 256. 

Witig  (Chrétien-Ernest) ,  de  Louis- 
bourg.  Il  présente  des  vers  eu  duc 
de  Wurtemberg,  en  1740,  110. 

Wittemberg.  Vue  du  cemp  de  Charles- 
Quint  devant  celte  ville,  en  1547, 
514. 

Wolf  (Loden  de),  fabricant  d'armes, 
à  Bruxelles,  en  1417,  151. 

Wouters  (Pierre),  chanoine.  Il  possé- 
dait une  collection  de  dessins  et  gra- 
vures, vendue,  en  1797,  à  Bruxelles, 
185. 


—  366  — 


Wrient  (Caeste),  tailleur  de  pierres  du 
XIVe  siècle,  à  Bruxelles,  149. 

W.  (S.),  monogramme.  Voy.  S.  W. 

Wurtemberg  (ducs  de).  Philippe  II,  duc 
de  Stettin,  avait  dans  son  album 
des  dessins  que  lui  avaient  donnés 
deux  princes  de  cette  maison,  18; 
—  Dépenses  du  duc  Charles-Eugène 
en  achats  d'objets  d'art,  etc.,  en 
1740,  109. 

WoRTEMRERG(duché  de).  Carte  du  XVIe 
siècle,  514. 

Wurtzbodrg.  Carte  de  eet  évêché  du 
XVIe  siècle,  70. 

Wynter  (Augustin  de),  orfèvre  et  gra- 
veur de  sceaux,  à  Bruxelles,  en 
1530.  Sa  signature,  8. 

Wypart  (Antoine)  ou  Wypartz,  ver- 
rier, à  Liège.  Ses  travaux  de  1587 
à  1596,9,  10. 


Ximekez  Perretta  (Ferdinand),  cheva- 
lier portugais  de  l'ordre  de  Sl- 
Etienne.  Contrat  qu'il  passe  avec 
l'évêque  d'Anvers,  en  1592,  pour 
pouvoir  placer  un  mausolée  dans 
l'église  cathédrale,  500;  —  Quit- 
tance du  sculpteur  qui  exécuta  ce 
monument,  en  1594,  302. 

Xylographie.  Voy.  Graveurs  sur  bois. 


Yglesias  (marquis  de  Siete-).  Voy. 
Siete. 

Ympe  ou  Impin  (Jean),  entreprend  la 
restauration  du  château  de  Beve- 
ren,  en  1595,  51. 


Z. 


Zeelhem.  Les  chartreux  de  cette  loca- 
lité s'occupaient  de  la  reliure  des 
livres  au  XVe  siècle,  198. 

Zegers  (Jean-Baptiste),  peintre  anver- 
sois.  Le  duc  d'Amalfi  l'emploie  à 
divers  travaux  de  1649  à  1652,  527. 

Zeghelnule  (Jean),  brodeur  du  XIVe 
siècle,  à  Bruxelles,  150. 

Zeghers  (Daniel),  peintre.  Lettre  qu'il 
écrit,  en  1651,  à  M.  Boutart,  rela- 
tivement à  un  tableau  qu'il  .exécute 
pour  lui,  178. 

Zélande.  Cartes  du  XVIe  siècle,  69, 
515. 

ZUICHEM   (VlGLIUS   DE).    Voy.   VlGLIUS. 

Zuiderland.  Carte  de  ce  pays,  du  XVIe 
siècle,  69. 

Zuiderzee.  Carte  de  celle  mer  et  des 
côtes,  du  XVIe  siècle,  69. 

Zutphen.  Carte  de  ce  comté,  du  XVIe 
siècle,  69. 


IIS     Di:     LA    TABLE     DU    TOME     II. 


ERRATA. 


Page     8,  ligne  2.  lisez  :  XVIe  siècle 

»  »    18.  Lisez:  de  sceaux  et  de  monnaies. 

"        9,     »      4  du  sommaire.  Supprimez  :  à  l'église  de  Saint-Servais. 
»      il,     »     4  de  la  noie  5.  Lisez  :  libras. 

»     24,     »    11.  Lisez  :  où  sont  transcrits  Y  Arbre  des  batailles  et  les  Faits 
d'armes  de  chevalerie,  a  conservé  la  preuve  de  son 
origine. 
46,     »      7  de  l'article  Oudegherst.  Lisez  .n'est  qu'un  plagiaire,  qu'il  s'est. 

51,  Sommaire,  et  p.  55,  lig.  9.  Lisez  :  Millon  au  lieu  de  Nullon. 

52,  ligne  4.  Lisez  :  Pierrefons  ou  Pierre-Fons. 
58,     »      4  du  texte.  Lisez  :  que  au  lieu  de  dont. 
61,     »    10  du  texte  du  §  59.  Lisez  .•  calcographias. 
63,  avant-dernière  ligne  du  texte.  Lisez  :  ne  vienne  surprendre. 
65,  ligne  5  des  notes.  Lisez  .•  Hoynckt,  etc. 
67,     »     il.  Lisez  :  de  celui-ci  du  50  décembre. 
83,     »       4  de  l'article  du  Thielt.  Lisez  :  du  monogramme. 
89,     >•      9.  Lisez  :  Atout  au  lieu  de  à  tout.  (Atout  signifie  avec.) 

140  et  141,  à  la  noie.  Lisez:  Papiers  d'Etat  et  de  l'audience. 

148.  ligne  19.  Lisez  :  Laurent  au  lieu  de  Louis. 

155,     »         5.      »       et  celui. 

ibid.  Supprimez  la  4e  ligne  de  la  2e  colonne. 

167,  ligne  15.  Lisez  .•  telle  au  lieu  de  belle. 

212,     »»        2.      »       Aragon. 

236,   ligne  1 1  de  l'article  Smit.  Lisez  :  les  archiducs  prient  le  magistral. 

249.  La  source  de  la  note  concernant  l'abbaye  de  Baudeloo  est  omise  : 
elle  est  tirée  d'un  document  qui  fait  partie  des  liasses  de 
la  collection  des  Papiers  d'Elat  et  de  l'audience,  aux  Ar- 
chives du  royaume. 

267,  ligne  20.  Lisez  :  Chaslellain. 


268, 

» 

18. 

» 

Chaslellain,  celui-ci 

276, 

» 

2. 

» 

postérieurs. 

279, 

» 

10. 

» 

ern  erpe 

D"SC9' 

282, 

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vingt-deux  ans. 

286, 

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19. 

» 

trouvent. 

307, 

» 

6. 

» 

de  mois  en  la. 

314,  lignes  27  et  51  de  la  1"  colonne.  Lisez  :  dominii. 
334,  ligne  20.  Lisez  :  Broderies. 


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