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ARCHIVES
DES
ARTS, SCIENCES *r LETTRES.
DOCUMENTS INÉDITS.
ARCHIVES
DES
ARTS. SCIWIS 1T LETTRES
DOCUMENTS INÉDITS
PUBLIES ET ANNOTES
ALEXANDRE PINCHART,
Chef de section aux Archives générales du royaume de Belgique.
AVEC GRAVURES ET TABLE ALPHABETIQUE.
PREMIERE SERIE. — TOME DEUXIEME.
GAND,
IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE L. HEBBELYNCK,
rue des Baguettes, 8.
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1863.
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GIFT OF
GODFREY M1CHAEL HYAMS.
JTJLY 10, 1899.
A
3lTi
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DIVISION
Pafjc'
§ 47. Graveurs sur cuivre 1
§ 48. Fac-similé de signatures écrites 6
§ 49. Verriers et verrières . 9
§ 50. Collection de dessins et de miniatures. ... 12
§ 51. Inventaire de manuscrits 19
§ 52. Scribes et enlumineurs 21
§ 53. Inventaire de tableaux, sculptures, orfèvreries, etc. 26
§ 54. Histoire des monuments 30
§ 55. Relieurs et reliures 38
§ 56. Chroniqueurs, écrivains, historiographes, etc. . 43
§ 57. Architectes 51
§ 58. Batteurs de cuivre, fondeurs de cloches et de
métaux 58
§ 59. Géographes, cartes et plans, etc 61
§ 60. Graveurs sur bois et sur cuivre 75
§ 61. Horlogerie 84
§ 62. Orfèvreries et émaux 87
§ 63. Tableaux 91
§ 64. Inventaire de manuscrits, de livres imprimés et
d'objets d'art 96
§ 65. Armes de guerre 106
§ 66. Protecteurs et amateurs des arts, des sciences et
des lettres . 109
§ 67. Écrivains, chroniqueurs, historiographes, etc. . 111
§ 68. Tombeaux des souverains et des membres de leur
famille 136
VI
§ 69. Confréries 148
§ 70. Peintres 157
§ 71. Architectes 179
§ 72. Inventaires de tableaux 184
§ 73. Scribes et enlumineurs 188
§ 74. Histoire des monuments 219
§ 75. Musiciens, facteurs d'orgues, etc 231
§ 76. Verrières \ . 239
§ 77. Fac-similé de signatures écrites 253
§ 78. Nielles, émaux, orfèvreries, etc. . . . . . 256
§ 79. Historiographes, indiciaires, écrivains, etc. . . 264
§ 80. Sculpteurs et sculptures 296
§ 81. Géographes, astronomes, cartes de géographie, etc. 306
§ 82. Peintres 516
Les §§ 47-58 ont paru dans le Messager des Sciences historiques, à Garni,
en 1858; les §§ 59-64-, en 1859; les §§ 65-69, en 1860; les §§ 70-77, en 1861,
et les §S 78-82, en 1862.
Planches et Vignettes.
Page
Fac-similé de signatures écrites 6
Reliure allemande de 1558 58
Monogramme du graveur G. du Tielt 85
Tombeau de Jean l'Aveugle, roi de Bohême, à Luxem-
bourg 159
Fac-similé de signatures écrites 255
Nielles flamands du XVe siècle sur plaque d'argent . . 256
ARCHIVES
DES ARTS, DES SCIENCES ET DES LETTRES,
§ 47. Graveurs sur cuivre.
Sommaire : Corneille Bos ou Van den Bossche, libraire et graveur, à Anvers
et à Rome. — Jean Eeuwoutssone, libraire et graveur, à Amsterdam. —
Jérôme Wierincx, graveur, à Anvers. — Anecdote qui concerne ce dernier.
— Michel Faulte, graveur, à Paris. — Corneille Galle, graveur, à Anvers.
Bos ou Van den Bossche (Corneille), — imprimeur et
graveur (figuersnyder), à Anvers, eut, vers 1544, ses
meubles confisqués, parce qu'il avait embrassé la réforme :
il était alors fugitif (1). N'est-ce point là l'artiste du même
nom qui gravait à Rome de 1546 à 1555, et dont la pa-
trie est toujours restée une énigme (2)?
Eeuwoutsone (Jean), — libraire et graveur (figuersny-
der), à Amsterdam, obtint, par apostille mise à sa re-
quête le 4 octobre 1546, un octroi pour pouvoir vendre
les livres permis par les placards publiés sur la matière.
Voici la requête dans laquelle il invoque la réputation de
bon catholique dont il jouit.
a Aen den keyser, geeft in aire oitmoet te kennen uwe onderdanigc Jan
Eeuwoutssone, figuersnyder ende boeckvercooper, woonende binnen uwer
(1) Registre n° 19669 de la chambre des comptes, aux Archives du royaume.
(2) BnuLLioT, Dictionnaire des monogrammes, lre partie, n° 810, etc.
II. I
stcde van Amslelredamme, fti Hollant, hoedat h y suppliant, sonder by jac-
tantie te spreken, altyt gestaen heeft goeder famé ende name, ende van eer-
lycker conversatie sonder oyt suspect geweest te zynevan heresye oftkettcrye,
in sulcker voegen dat die van uwen raide van Hollant den suppliant gead-
mitteert hebben om te mogen vercoopen binnen uwe voorschreve stede van
Amsterdamme, de boucken by Uwer Majesteyt placcaten geadmitteert, des
nyttemin en soude die voorschreve suppliant deselve boecken nyct dorren
noch willen printen overmits Uwer Majesteyt ordonnantien, ter contrarien,
sonder eerst ende al voren hierop van Uwer Majesteyt verworven te hebben
behoorlycke brieven van orloff, licenlie ende consent, om deselve zeer oit-
moedelyck biddende, behoudelyck dat die suppliant sal achtervolgende ende
observeren de placcaten van Uwer voorschrever Majesteyt, presenterende
daertoe zynde behoorlycken eedt. D'welck doendc, etc. (1) »
Wierincx (2) (Jérôme). — Voici une anecdote des plus
authentiques pour la biographie de Jérôme Wierincx , le
célèbre graveur. Le fait se passe en 1578 : l'artiste avait
alors vingt et quelques années (3). Un jour, c'était -vers
la fin du mois d'octobre, après avoir pris une assez forte
dose de cervoise dans quelque échope de la tumultueuse
ville d'Anvers, où ses parents avaient acquis le droit de
bourgeoisie, il entra avec un autre gai compagnon dans
la demeure d'un tonnelier, nommé Frédéric Van Hove,
qui vendait à boire. Wierincx tenait à la main deux aigle-
fins, et s'adressant à la maîtresse du logis, il la pria de
faire cuire les poissons, ce à quoi elle consentit. Puis il
demanda de leur servir un pot de bière, mais Claire, c'est
le nom de la femme de l'artisan, lui répondit qu'il eût à
(1) Archives du conseil privé, liasses, aux Archives du royaume.
(2) On trouve le nom de cet artiste écrit d'une foule de manières diffé-
rentes : Wierix, Wicrx, Wiericz, Winrinx, Wyrincx ou Wierincx.
(3) Il se dit Agé de vingt-deux ans dans sa requête en grâce, mais nous
croyons qu'il s'est fait plus jeune pour diminuer la gravité de son action;
car la date de sa naissance ne concorderait plus avec les renseignements sur
m>ii Age puisés d'après ses propres gravures (\oy. Ncucs Allgcmcinrs Kiïnsller-
"ii, t XXI).
— 3 —
payer d'abord ses vieilles dettes avant d'en créer de nou-
velles. Wierincx fut vivement blessé de cette brusque sortie,
faite sans ménagement pour la présence du camarade qu'il
avait invité : il se fâcha, jeta le poisson à bas du fourneau,
et prenant un boudin dans une armoire, il intima à l'hô-
tesse avec menace l'ordre de le cuire. Celle-ci, vexée de tant
d'effronterie, s'y refusa, l'accabla d'injures, auxquelles le
jeune homme riposta de plus belle. Poussé au paroxysme
de la colère par les invectives dont il était l'objet, il saisit
une pinte et la lance à la tête de son antagoniste. En voyant
le sang couler de la blessure que le projectile avait causé,
il a hâte de se sauver. Six semaines après cet événement
Claire Van Hovealla de vie à trépas. Wierincx fut arrêté par
l'écoutète du chef d'homicide, mais, par lettres patentes
du 24 mars 1580, l'archiduc Matthias lui fit grâce, con-
sidérant qu'il était en état d'ivresse, et que d'ailleurs,
après information prise à cet égard, le médecin qui avait
donné ses soins à la défunte avait déclaré que sa mort
n'était point la suite de cette blessure. Il fut donc relâché et
rendu à ses travaux.
« Philips, etc. doen te wetene, aile jeghenwoordighe ende toecomende dat
wy ontfanghen hebben die oitmoedighe supplicatie van Jheronimus Wyrincx,
jonckman onghehoudt, van den ouderdoin van vierentwintich jaeren oft daer
omtrent, printsnyder van zynder consten ende poirter deser onser sladt van
Anlwerpen, alsnu ghevanghen by den schouteth der voirschrevc onser stadt,
inboudende hoedat hy suppliant ontrcnt den lesten dach octobri xvc lxxviij
is gbecommen (wesende wel by drancke) ten huyse van Frederick Van Hove,
cuyper van zynder ambachte, met twee schclvisschen, begeerende deselve
ghesoeden te bebben met eenen pot biers, waertoe de voornoemden suppliant
ghenoeyt haddc een van der ghebueren. Waernaer is gheschiel alsdat de
weerdinne van de voirschreven buyse (ghenoempt Clara Van den Hove), hem
weygheringhe maecle van te tappen, segghende totten voirschreven suppliant :
Jietaclt d'ouclc schult, soc wil ick u wcder oppennyeuws borghen,- duer welcke
wocrde de voirschreven suppliant hem zeer was stoorendc als ghefoullcert
wesende van zynder eeren, famé ende renommée, als wesende van goeden
ecrlycken endo treffelycken ouders ende borgers desér onser voirschreven
— A —
sladt, ghemerckt dat den persoon die liy ghenoeyt hadde, zulcx moeste hooren,
cnde dus wesende in deselve furie, ende wel by drancke, namp denselven
vissch van den viere ende sloech desen 1er eerden, ende naederhandl bindende
eenen bollinck in de boltelreye heeft denselven oick willen ghebranden heb-
ben, ende 't selve siende de voirschreve Clara was haer seer stoorende, seg-
ghende den voirschrevcn suppliant seer veel scamper cnde leelycke woirden
ghelyck hy oick dcde ter contrarien, ende dus wesende in dit ghescbil den
voirschreven suppliant, nyet langher connende verdraeghen hair schamper
woirden, heeft ten laetsten in der handl gbenoemen ecn suellcken van een
pinte, ende daer mede naer de voirschreven vrouwe gbeworpen, ende met
grooten onghclucke deselve gheraeckt op haer hooft, heur aldaer makende
zekere cleene solutic oft quetsuere, zulcx dat de voirnoemde Clara Van den
Ilove daermede achter huyse heeft haer dinghen ghedaen, ende is omtrent
zes weken daernaer nyettemin dcser weerelt overleden, al tôt bitter leelwescn
van den voirschreven suppliant, als gheschiet wesende doer den dranck ende
groote jonckheyt oft wulpsheyt, hebbcnde de voirschreve Clara van den be-
ghinnen aff doen cureren ende visiteren by diversche meesters als doctoeren
ende chirurgyns, dewelcke hebbcnde geaffirmeert ende gheattcsteert by
huerlieder certiffîcatie dacraff zynde, alsdat de voirnoemde Clara van de-
selve quetsuere nyet en is gheslorven, macr wel van zekere catarren ende
nndcre inconvenientcn ende putrifactien die zy uitlyff over lange heeft ghe-
draghen, ghelyckt ghebleken is naer d'insisie van de voirschreven doctoeren
ghedaen in den persoen van de voirschreve Clara naer haer doot; al desen
nyet jeghenstaende vreest de voirnoemden suppliant, dat den voirschreven
officier jeghens hem rigoereuselycken zoude moghen doen procederen, ten
ware hem hierop verleent wordde onse gratie ende ghenade, alsoe hy seeght,
om dewelcke hy ons oitmoedelyk ghebeden heeft, etc. Ghegheven in onser
sladt van Antwerpen, in de maent van meerte m d lxxx (1) ».
» Van dat Jcronimus Wierincx, plaetsnyder, geapprehendeert was ter oir-
saecken van dat hy mede eender pinten sulex gewont hadde in 't hooft Clara,
uxor Fredericx Van Hove, cuyperc, dat dezelve daeraff deser werelt was
overleden, is, vuyt crachte van de opene brieven van remissic hen by den
hove verleent oplen xxiiijcn meerte a° xvc Ixxx, van den voirschreven gevanc-
kenisse gerclaxeert (2) ».
(1) Registre n° 649, f° 218 r°, de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
(2) Registre n° 12908, compte de 1581-1582, f« 1 v«, ibidem.
— 5 —
Faulte (Michel), — est un graveur au burin qui tra-
vaillait à Paris dans la première moitié du XVIIe siècle.
On trouve onze planches très-finement gravées par cet ar-
tiste, et signées de son nom ou de son monogramme, dans
un petit volume qui n'a pas encore été décrit, et qui est
intitulé : L'office de la Vierge Marie; Paris, Gabriel Clo-
peiau; 1631. En voici la liste : nous ferons remarquer
que les sept premières ont servi à un volume publié en
1615, et qui est cité par Mr Ch. Le Blanc (1).
La Visitation La Fuite en Egypte.
L'Annonciation. La Résurrection de Lazare.
L'Adoration des rois. L'Apothéose de Marie.
L'Adoration des bergers. Le Christ en croix.
La Circoncision. David en prière.
La Présentation au temple.
Galle (Corneille). — Ce célèbre graveur avait épousé
Françoise Nys, fille naturelle de Jacques Nys; elle fut
légitimée sur sa requête, par lettres patentes datées du mois
de juillet 1657. La famille de C. Galle se composait alors
de quatre enfants.
« Philips, etc. doen te welene aile teghenwoordighe ende toecomende dat
\vy hebben ontfanghen die ontmoedige supplicatie van Françoise Nys, na-
tuerlycke dochter van wylen Jacques Nys, teghenwoordighe huysvrouwe van
Cornelio Galle, plaetsnyder binnen onser stadt van Antwerpen, versien met
vier wittige kinderen, inhoudende hoedat sy suppliante es geboren ex libero
et libéra, wesende haeren voorschreven vaeder ende moeder beyde overleden,
bel es nu soo dat die suppliante geerne soude wesen gelegitimecrt, etc. Ge-
geven in onser stadt van Brucssele, in de maendt van julius xvjc lvij »(2).
(1) Manuel de l'amateur d'estampes, t. 1er, p. 221, nos 4-10.
(2) Registre n" 667 de la chambre des comptes, aux Archives du royaume.
— 6 —
§ 48. Fac-similé de signatures écrites.
Sommaire : Architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens,
orfèvres, etc.
1. Pierre Apianus, mathématicien allemand du XVIe
siècle.
2. Benoît d'AppENZELL, maître de chapelle de Marie,
reine douairière de Hongrie.
3. Guyol de Beaugrant, sculpteur, natif des Pays-Bas,
qui travailla à Bruxelles, à Bruges et en Espagne, sous le
règne de Charles-Quint.
4. Corneille de Bont, orfèvre et graveur de sceaux, qui
florissait à Gand de 1470 à 1504.
5. Henri Bredeniers, organiste de l'archiduc Philippe le
Beau.
6. Jacques du Broeucq, sculpteur et architecte, floris-
sait à Mons, sa ville natale, dans la première moitié du
XVIe siècle.
7. Wenceslas Cobergiier, peintre, architecte, ingénieur
et graveur, né à Anvers en 1 56 1 ; mort à Bruxelles en 1 635.
8. Pierre Coustrain, peintre décorateur de Philippe le
Bon et de Charles le Téméraire.
9. Gaspar de Crayer, peintre, florissait à Anvers et à
Gand, au XVIIe siècle.
10. Laurent Delvaux, sculpteur belge du XVIIIe siècle.
11. Laurent Flascoen, tapissier de haute-lisse, florissait
à Enghien sous le règne de Charles-Quint.
12. Ballhazar Gerbier, peintre, architecte, diploma-
te, etc., né à Anvers en 1592; mort en Angleterre en 1667.
13. Jérôme Henault, graveur des monnaies frappées à
Mons, de 1580 à 1589.
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14. Bernard Jansen, sculpteur et architecte, né dans les
Pays-Bas septentrionaux, travaillait en Angleterre dans le
XVIIe siècle.
15. Jacques Jonghelinck, sculpteur et graveur de mé-
dailles et de sceaux, né à Anvers en 1550; mort en 1606.
16. Rombaut Keldermans ou Van Mansdale, architecte,
florissait à Bruxelles dans la première moitié du XVIe
siècle.
17. Olivier de la Marche, chroniqueur du XVIe siècle.
18. Conrad Meyt, sculpteur suisse, qui travailla aux
Pays-Bas et en France dans la première moitié du XVIe
siècle.
19. Jean de Montfort, graveur de médailles et fondeur
de métaux, à Bruxelles, de 1595 à 1649.
20. Claude Noirot, graveur des monnaies de Hollande,
de 1554 à 1563.
21. Jean Noirot, orfèvre et graveur des monnaies de
Flandre, à Bruges, de 1517 à 1545.
22. Corneille Plum, orfèvre et graveur des monnaies
frappées à Namur, de 1497 à 1528.
23. Rombaut de Rasières, graveur de sceaux et de
monnaies, à Anvers, en 1599.
24. Nicolas (Claes) Rombouts, peintre verrier, florissait
à Bruxelles sous les règnes de Philippe le Beau et de
Charles, son fils.
25. Pierre-Paul Rubens, peintre, né en 1577 et mort
en 1640.
26. Jacques de Surhon, orfèvre et géographe, florissait
à Mons, de 1548 à 1555.
27. Jacques da Trezo, graveur de sceaux et de médail-
les, et tailleur de pierres fines, Italien de naissance, qui
travailla dans le Milanais, aux Pays-Bas et en Espagne,
sous les règnes de Charles-Quint et de Philippe II.
— 8 —
28. Louis Van Boghem, architecte, qui florissait à Bruxel-
les dans la première moitié du XVe siècle.
29. Jean Van Coninxlo, peintre, qui florissait à Bruxel-
les au XVIe siècle.
50. Michel Van Coxcyen, peintre, né à Malines, florissait
au XVIe siècle.
31. Jean Van den Perre, orfèvre et graveur de sceaux,
florissait à Bruxelles de 151 S à 1551.
32. Gaspar Van der Heyden, graveur des monnaies frap-
pées à Tournai, sous les Archiducs et Philippe IV.
33. Jean Van der Wygk, dit Van Battel, peintre déco-
rateur, qui florissait à Malines de 1504 à 1549.
34. Godefroid Van Gelre, orfèvre et graveur de mé-
dailles, florissait à Bruxelles de 1585 à 1604.
35. Liévin Van Lathem, orfèvre et graveur de sceaux,
qui florissait à Anvers de 1493 à 1515.
36. Jean Van Nymmegen ou Van Vlierden, orfèvre et gra-
veur de sceaux de monnaies, qui florissait à Anvers de
1488 à 1521.
37. Bernard Van Orley, peintre, qui florissait à Bruxel-
les, sa patrie, au XVIe siècle.
38. Henri Van Pe ou Van Pede, architecte, qui florissait
à Bruxelles dans la première moitié du XVIe siècle.
39. Othon Van Veen, peintre, qui florissait à Anvers au
XVIIe siècle.
40. Denis Waterloos, graveur de sceaux et de médailles,
né à Bruxelles en 1627, mort en 1715.
41 . Sigebert Waterloos, graveur de sceaux et en taille-
douce, qui florissait à Bruxelles de 1600 à 1624.
42. Augustin de Wynter, orfèvre et graveur de sceaux,
qui florissait à Bruxelles en 1550.
— 9 —
§ 49. Verriers et Verrières.
Sommaire : Antoine et Hubert Wypart. — François Lowichs. — Tilmaa
Pisset. — Guillaume Smelz. — Jean de Bastoingne. — Thiéri Leumont.
— Godefroid de la Motte. — Jean Hardy. — Verrières au palais épiscopal,
au séminaire, à l'église de Saint-Servais, à la cour échevinale, aux églises
de Saint-Servais et des jésuites, à Liège. — Verrières à l'église de Reck-
heim, aux abbayes de Robertmont et du Val-Benoît, à Liège. — Verrières
données par les évêques de Liège pour embellir la demeure de diverses
personnes. — Verrière au couvent des Filles-Dieu, à Tournai.
Peinture sur verre, a Liège. — Les comptes des dé-
penses des évêques de Liège qui existent aux Archives de
l'État, à Liège, sont loin d'offrir pour l'histoire des arts de
grandes ressources : la collection n'embrasse que la seconde
moitié du XVIe siècle, et de plus le rédacteur a été d'un
laconisme désespérant.
Voici quelques notes que nous avons recueillies sur les
vitraux qui furent payés par Ernest de Bavière, depuis
1587 jusqu'à 1596, tant pour l'ornementation du magnifi-
que palais épiscopal que pour l'embellissement de quelques
églises ou communautés religieuses de ses états. Nous avons
classé ces notes d'après la date des payements.
11 janvier 1587. Verrière aux insignes et armes de
l'évêque pour le palais : 18 florins (2).
19 février 1587. Verrière exécutée par Antoine Wypart
ou Wypartz (vitrifex), et donnée à l'abbaye de Robert-
mont : 70 florins de Brabant (3).
Le même jour. Autre exécutée par le même artiste, et
donnée à l'église de Saint-Servais à Liège : 120 florins (4).
Janvier 1588. Grande verrière exécutée par le même
(1) Tous les payements sont en florins de Brabant.
(1) Compte de la recette générale de 1586-1587, chambre des finances,
aux Archives de l'Etat, à Liège.
(5) Ibidem, f<> 234, v°.
(4) Ibidem.
— 10 —
artiste, et donnée à l'église de l'abbaye du Val-Benoit :
150 florins (j).
31 mars 1588. Verrière aux armes de l'évêque, exécu-
tée par François Lowichs (vitrifex), et placée dans la de-
meure de Jacques de Hervé : 4 florins (2).
11 septembre 1588. Antoine Wypart reçoit 14 florins
pour quatre petites verrières aux armes du prince, et dont
deux avaient été placées dans la maison du doyen de
l'église Saint-Servais, et les deux autres dans la demeure
du chanoine Pierre Curtius, à Liège (3).
15 octobre 1590. La femme du verrier Tilman Pisset
(yitrifex), reçoit 6 florins pour quatre fenêtres armoriées
qui ornaient la nouvelle cour échevinale, à Liège (4).
30 août 1591. A Guillaume Smelz, verrier (vitrifex),
pour une fenêtre, armoriée, selon toute probabilité, des-
tinée à l'habitation de Nicolas Lampsonius, chanoine de
Saint-Denis, à Liège (s).
8 novembre 1591. 20 florins sont payés à Tilman Pisset,
pour différentes verrières, dont deux avaient été placées
dans la maison de l'écolâtre de Liège, et deux autres, aux
armes des ducs de Bavière, qui furent également données
pour orner des demeures de particuliers (c).
Décembre 1593. Tilman Pisset ou Pissel reçoit encore
4 florins pour une verrière posée dans la maison d'Antoine
Romarin (7).
Même date. Deux verrières, du prix de 8 florins et ser-
ti) Compte de la recette générale de 1587-1588, f° 233 v°, chambre des
finances, aux Archives de l'État, à Liège.
(2) Ibidem.
(3) Ibidem.
(4) Compte de la recette générale de 1589-1590, f° 252 r°, ibidem.
(5) Compte de la recette générale de 1591-1592, f° 97 r°, ibidem.
(G) Ibidem, f° 97 v°.
(7) Compte de la recette générale de 1593, f» 102 r°, ibidem.
— il —
vant à l'embellissement de la maison du suffragant, sont
payées au verrier Hubert Wypart (vitrifex) (1).
5 septembre 1594. Deux verrières, exécutées par Jean
de Bastoingne (vitrifex), et données pour orner le séminaire
fondé par le prince évêque : 6 florins (2).
27 janvier 1595. Payement de 16 florins au verrier
(vitrifex) Thiéri Leumont, pour deux fenêtres placées dans
la chambre échevinale vers la galerie du palais (3).
1596. Antoine Wypart reçoit 230 florins pour une
grande verrière donnée par l'évêque à l'église des jésuites,
à Liège (4). Le prélat avait en outre payé les frais de l'ar-
mature de fer de la fenêtre (s).
10 avril 1597. 60 florins sont payés au même artiste
pour une verrière donnée à l'église de Reckeim (ô).
14 juin 1598. Godefroid de la Motte reçoit 4 florins
pour une verrière (7).
30 novembre 1598. Payement à Jean Hardy de 4 florins
pour deux petites verrières (s).
Verrière au couvent des Filles-Dieu, a Tournai. — Au
mois d'avril 1585, le duc de Parme gratifia les religieuses
(1) Compte de la recette générale de 1593, f« 102 v°, chambre des finances,
aux Archives de l'État, à Liège.
(2) Compte de la recette générale de 1594., fo 333 r°, ibidem.
(3) Ibidem, f« 353 v°.
(4) Compte de la recette générale de 1596, f° 334 v°, ibidem.
(5) « Decembri a° 1595. Persolvi Symoni Fabri, ferrario fabro, pro confec-
» tione ferramentorum fœnestrse vitrese collocatœ seu donatœ ex serenissimae
» suœCelsiludinis liberalitate in ecclesia patrum societatis Jesu : ijc xl fl. viij s. »
« 29 maii 1596. Solvi pro 1792 libéras ferri ad magnam fenestram vitream
» datam in templo jesuitarum. » (Compte de la recette générale de 1595-1596,
fo 366 r° et 367 r«, ibidem).
(6) Compte cité de 1596, fo 335 r».
(7) Compte delà recette générale de 1597-1598, fo 341 r°, ibidem.
(8)« Ad donandum in navi Arnoldi le Page. » (Compte de la recelte générale
de 1598, fo 357 v°, ibidem).
— 12 —
du couvent de la Madelaine, vulgairement appelé des Filles-
Dieu, à Tournai, d'une somme de 20 livres pour l'achat
d'une verrière aux armes de Philippe II, à placer dans
l'église qu'elles venaient de faire bâtir (1).
§ 50. Collection de dessins et de miniatures.
Sommaire : Inventaire de la collection de miniatures et dessins de Philippe II,
duc de Poméranie et de Stettin, dans laquelle se trouvaient des œuvres de
Tob. Bernhart, Paul Bril, J. Bullcn, J. Fischer, Jér. Gunter, M. Kager,
L. Kilian, J. Kônig, A. Mozart et J. Rottenhamer. — Il avait l'intention
de former une galerie de portraits de princes contemporains et s'adressa
aux archiducs dans ce but.
Philippe II, duc de Stettin et de Poméranie, succéda
à Bogislas le Bon, son père, en 1606. Il naquit le 28
juillet 1573 de Claire de Brunswick-Lunebourg, et mou-
rut le 3 février 1619 (n. st.), sans postérité. Philippe fut
un prince qui aima les lettres, les sciences et les arts.
C'est lui qui posa la première pierre du palais ducal
situé près de l'Oder, à Stettin, et sous son règne, plusieurs
belles églises de celle ville furent restaurées et embellies.
Il se proposa d'orner ce palais des portraits des princes
de l'empire contemporains et d'autres avec lesquels il avait
des rapports d'amitié. Dans ce but il s'adressa également
aux archiducs Albert et Isabelle, en 1617. Le duc de Stet-
tin les remercie chacun isolément, dans la lettre qu'il leur
écrivit, de l'envoi qu'ils lui ont fait de magnifiques dessins
pour son album, et leur joint la grandeur des portraits
peints qu'il désire obtenir. L'album, dont parle ici le
prince, était une collection précieuse, composée en majo-
(1) Registre n° F. 2(58 de la chambre des comptes, aux Archives du dé-
partement du Nord, à Lille.
— 15 —
rite de miniatures : il s'y trouvait aussi quelques dessins
à la plume. Chaque pièce avait pour auteur un artiste en
renom de l'époque. Nous avons eu le bonheur de décou-
vrir aux Archives du royaume, une liste des trente-huit
dessins dont se composait l'album du duc de Slettin et de
Poméranie, en 1612. L'inventaire contient l'indication des
sujets, lesquels sont tous puisés dans le Nouveau Testa-
ment. Les noms du plus grand nombre des donateurs y
sont consignés et parfois aussi ceux des artistes, savoir :
Tobie Bernhart, Paul Bril, Jean Bullen, Jean Fischer,
Jérémie Gunter, Marc Kager, Lucas Kilian, Jean Konig,
Jean Rottenhamer et Antoine Mozart.
Philippe avait épousé, en 1607, Sophie, fille de Jean le
Jeune, duc de Holstein-Sonderbourg, morte en 1618, et
sœur cadette d'Anne, sa belle-mère.
« Eximium singularis cuiusdam erga nos benevolentiœ testimonium exis-
limamus, serenissima princeps, cognata carissima, quo Dilectio Vestra ad
petitionem nostrara librum illum quem mémorise omnium hac œtate viven-
tium regum et principum consecravimus, et manu sua et insigniis, histo-
riaque quadam biblica artificiossime depicta exornare voluerit. Debueramus
equidem Dilectioni Vestrœ eo nomine iamdudum agere gratias, sed occasio
commoda nobis defuit, quam hac vice nacti significare Dilectioni Vestraî
voluimus officium illud nobis fuisse longe gratissimum, certoque Dilectio
Vestra sibi persuadeat mnemosinon illud inter ea , monumenta quœ nobis
carissima surit, diligenter asservatum iri.
» Caetcrum freti ea, quam hactenus apud Dilectionem Vestram experti
sumus, promlitudine, unum adhuc ab ea amanter petimus. Palalium quod-
dam novum hoc tempore exstruimus, idque effigiebus regum et principum
nostri seculi ad vivum depictis, insignire ornatiusque reddere studemus. Quia
vero Dilectio Vestra inter heroinas nostrœ huius œtatis prœcipuo loco est,
illius imaginem prœ cœteris desideramus. Maiorem itaque in modum a Di-
lectione Vestra contendimus ut effigiem suam artifîci manu pictam nobis per
Jacobum de Sommere transmiltere velit, sicuti eliam serenissimum Austrise
archiducem Albertum, Dilectionis Vestrœ maritum carissimum, idem officium
nobis prœstiturum confidimus. Erit illud propensissimi erga nos affeclus iu-
dicium, facietquc ad œviternam Dilectionis Vcslrse memoriam, et si qua in rc
— 14
Dilectioni Vestrae rursus gratificari poterimus, studium et voluntas nobis
nunquam deerit. HisceDilectionemVestram féliciter valere ex animo optamus.
Dabantur ex arce nostra in veteri Stetino, xvii aprilis anno MDCXVII.
» Philippds II,
» Dux Stctinensium, Pomeranorum, etc. » (1).
Voici l'inventaire avec la traduction en regard.
« Verzeichnuss deses neuen Stambuechss welches der durchleichtige hoch-
geborne Furst und Herr Herr Philips, Hertzog zue Stettin-Pommern, etc.,
a° 1612 angefangen.
» Dass Format desselben ist in gross Quarto, unnd wirdt ailes auf Perga-
ment gemahlet von Miniatur Mahlerey, oder auch wol schônen Federrissen,
von den allerbesten unnd beruembsten Mahlern so hin unnd wider zue
finden.
» Folgen die Namen deren so darin schon verwilligt sambt den Stucken so
sie mahlen lassen; die Stucklein aber sein mehrentheilss genommen ex vita
Christi :
i. Die rômishe Kayserliche auch 1. Miniature, donnée par l'empe-
zue Hungern unnd Bôhaimen Konig- reur Matthias. — OEuvre de Jérémic
liche Mayesteit Herr Matthiass, Erz- Gunter, peintre de la cour de ce
hertzog zue Ossterreichen, unser aller prince,
gnedigster Herr, Jeremias Gunter
lhrer Mayesteyts Hofmaller ma h 1 et
dass Stuckhlein, unbenant aber noch
wass fur Historia.
2. Herr Wilhelm, Hertzog zue
2. V Annonciation, miniature, com-
Bayrn , den englischen Gruess , von posée par Jean Rottenhamer et peinte
Thobiass Bernhart gemahlet, die In- par Tobie Bernhart. — Donnée par
vention aber ist von Hanss Rotten- Guillaume II, duc de Bavière, mort
hamer. en 1626; il avait abdiqué en 1596 en
faveur de son fils.
3. Wie die Junghfrau Maria Ihre 3. La Visitation, miniature, exécu-
mohmc Elisabeth hcimbsucht, von tée à Rome par Paul Bril.
Paul Brill zue Rom gemahlet.
4. Ferdinandt , Churfurst unnd i. La Naissance de Jésus, minia-
Erzbischoff zue Colin, die Gcburt ture, exécutée à Rome par Jean Kônig.
(1) Archives de la sccrctaircrie d'État allemande, aux Archives du royaume.
— 15 —
Christi, von Hannss Kônig, zue Rom
gemahlel.
5. Christian, Margraf zue Bran-
denburg, die heylige dreye Kônige,
von Antonie Motzart gemahlet.
6. Ferdinandt, Ertzhertzog zue Ôs-
terreich, die Flucht Christi in Egip-
ten, von Paul Brill gemahlet.
7. Johann- Conradt, Bishoff zue
Eystâtt, wie der Herr Christuss in
seinem zwôlften Jahre mit den Gelàhr-
ten im Tempel disputiret, von Tobia
Bernhardt gemahlet.
8. Maximilian, Herlzog zue Bayrn,
die Tauff Christi, von Martz Kager
gemahlet.
9. Wie Christuss in derWiisten ver-
sucht wirdt, von Paull Brill gemahlet.
10. Frau Sophia gebohrne zue Hol-
stein, Hertzogin zue Stettin-Pom-
mern, die Cananeysche Hochzeit.
H. Augustuss der junger Hertzog
zue Braunschwig unnd Linnenburg,
wie der Herr mit einem Samaritischen
Weiblein Sprach helt bei einem Bru-
nen.
12. Frau Clara -Maria gebohrne
zue Stettin-Pommern, Hertzogin zue
Braunschweig unnd Linnenburg, die
Historia wie die Martha so beschefftig
ist, Maria aber dass beste Thcil er-
wehlcter.
— Donnée par Ferdinand de Bavière,
archevêque de Cologne, évêque de
Liège, etc., fils du duc Guillaume IF,
mort en 1650.
5. Les trois Rois, miniature d'An-
toine Mozart. — Donnée par Chré-
tien, fils de Jean-George, margrave
de Brandebourg, auteur de la branche
des margraves de Bareuth.
6. La Fuite en Egypte, miniature
de Paul Bril. — Donnée par Ferdi-
nand, archiduc d'Autriche.
7. Jésus au milieu des Docteurs,
miniature de Tobie Bernhart. —
Donnée par Jean- Conrad de Gem-
mingen, évêque d'Eichstâdt, nommé
en 1597 et mort en 1612.
8. Le Baptême du Christ, miniature,
exécutée par Mathieu Kager. — Don
de Maximilien, électeur de Bavière.
9. La Tentation de Jésus dans le dé-
sert, miniature, exécutée par Paul Bril.
10. Les Noces de Cana. — Don de
Sophie, fille de Jean le Jeune, duc de
Holstein-Sonderbourg, qui épousa Phi-
lippe II, duc de Poméranie et de Stet-
tin.
11. Jésus et la Samaritaine. — Don
d'Auguste, duc de Brunswick et de Lu-
nebourg, fils de Guillaume, et frère de
Christian, auquel il succéda en 1633.
12. Jésus chez Marthe et Marie. —
Don de Claire-Marie, fille de Bogislas
le Bon, duc de Stettin, qui épousa :
1° Sigismond-Auguste, lue de Meckel-
bourg; 2°, en 1607, Auguste, duc de
Brunswick-Lunebourg ; elle mourut
en 1623.
16 —
13. Ertzherzog Leopold zue Ôsler-
reich, Bishoff zue Strasburg unnd
Passaw, wie die Kindtlein zum Herrn
Christo gebracht werden, von Hannss
Konig gemablet.
14. Georg, Herlzog zue Stcttin-
Pommern, wie der Herr von den Jiin-
gern im Schiff wirdt erweckht, unnd
dem Windt unnd meer gebeut dass es
still wirdt.
15. Joachim Ernst, Marghraf zue
Brandenburg, wie Christuss mit wenig
Brotten unnd Fischlein etliche tausent
Mann speiset, von Antonie Motzardt
gemablet.
1G. Jobann-Adolph , Hertzogb zue
Scblesewick-Holstein, wie Petruss
nach der Preedig Christi einen glickh-
licben Fischfang thuet.
17. Philipps, Herlzog zue Holstein,
wie der Gicbtbrichlige durcbs tach
herunder gelassen und vonn Chrislo
gcsundt gemacht wirdt.
18 Frau Elisabeth, gebohrne unnd
vermeblte Hertzogin zue Braunschweig
unnd Linnenburg, Wittve , wie der
Herr Christuss der Wittwen zue Nain
einigen Sohn von Todt erweckhet.
19. Frau Anna, gebohrne zue
Schlesewick-nolslcin, Hertzogin zue
Sleltin-Pommern, Wittve, wie dass
Wciblein so 12 Jahr den Bluctgang
gehabt durchs anruecren der Kleidcr
Christi gesundt wirdt.
20. Morilz, Landlgraf zue Hcsscn,
die Werklcrung Christi aufm Berge
Tbubor,
13. Laissez venir à moi les petits
enfants, miniature, exécutée par Jean
Kônig. — Don de l'archiduc Léopold
d'Autriche, nommé évêque de Stras-
bourg et de Passau en 1607, et mort
en 1625.
14. Jésus apaisant la tempête. —
Don de George, frère de Philippe II,
duc de Poméranie et de Stettin, qui
mourut en 1617.
15. La Multiplication des pains et
des poissons dans le désert, miniature,
exécutée par Antoine Mozart. — Don
de Joachim-Ernest, margrave d'An-
spach, fils de Jean-George, margrave
de Brandebourg.
16. La Pêche miraculeuse. — Don
de Jean-Adolphe, duc de Holstein-
Gottorp, mort en 1616.
17. La Guérison du paralytique. —
Don de Philippe, duc de Holstein-
Glucksbourg, né en 1584 et mort
en 1663.
18. La Résurrection du fils de la
veuve.— Don d'Elisabeth, fille de Fré-
déric II, roi de Danemark, qui épousa,
en 1590, Henri-Jules, duc de Bruns-
wick-Wolfenbutlel, mort le 20 juillet
1613; elle décéda en 1626.
19. La Guérison de la femme ma-
lade, i — Donné par Anne, fille de
Jean le Jeune, duc de Sleswick-Son-
derbourg, seconde femme de Bogislas
le Bon , duc de Poméranie et de Set-
tin, morte en 1616.
20. La Transfiguration. — Don de
Maurice, landgrave de liesse', morl
en 1632.
— 17
91. Ulrich, Hertzog zue Steltin-
Pommern , die Auferweckhung Lat-
zari.
22. Philippuss-Juliuss, Hertzog zue
Stettin-Pommern, die Hisloria vom
reichen Mann unnd armen Latzaro.
23. Frau Agniss, gebohrne Mar-
grafin zue Brandenburg, Hertzogin
zue Stettin-Pommern, etc., den Oel-
berg.
24. Ertzherzog Maximilian-Ernes-
tuss zue Ossterreich , die Crônung
Christi von Luchass Kilian mit der
Feder gerissen, Invention des Rotlcn-
baimtes (sic).
25. Ertzherzog Maximilian zue Oss-
terreich, Grossmeister dess Teutschen
Ordenss, die Aussfuhrung Christi.
26. Albrecht, Hertzog zue Bayrn,
die Chreulzigung Christi, von Hanss
Fischer gemahlet.
27. Bogisslaf, Hertzog zue Stettin-
Pommern, die funfF Clugen unnd funf
thorichlcn Jungfrauen wie sie dem
Brcutigam entgegcn gehn.
II.
21. La Résurrection de Lazare. —
Don d'Ulric, frère de Philippe II, duc
de Poméranie et de Stettin, qui fut
nomme évèque de Camin en 1618.
22. La Parabole du Riche et du
Pauvre. — Don de Philippe- Jules,
fils d'Ernest-Louis, duc de Wolgast,
et petit-fils de Philippe Ier, duc de
Poméranie et de Stettin; il naquit
en 1584- et mourut en 1625. Il hérita
en 1600 du duché de Stettin par la
mort de Jean-Frédéric, son oncle.
23. Jésus sur la montagne des Oli-
viers. — Don d'Agnès, fille de Jean-
George, électeur de Brandebourg, qui
épousa, en 1604-, Philippe-Jules, duc
de Stettin.
24. Le Couronnement du Christ,
dessin à la plume, composé par J.
Rottenhaimer(?), et exécuté par Lucas
Kilian. — Don de l'archiduc Maximi-
lien-Ernest d'Autriche, grand-mailre
de Tordre Teutonique, fils de Charles,
archiduc de Gratz; il mourut en 1616.
25. La Résurrection du Christ. —
Don de l'archiduc Maximilien d'Autri-
che, grand-maître de Tordre Teutoni-
que, fils de l'empereur Maximilien II,
mort en 1618.
26. Le Crucifiement, miniature, exé-
cutée par Jean Fischer. — Don d'Al-
bert, duc de Bavière, landgrave de
Leuchtenberg et comte de Halle; il
avait épousé, en 1612, Mathilde de
Leuchtenberg.
27. La Parabole des Vierges sages
et des Vierges folles. — Don de Bo-
gislas, mort en 1637, frère de Philip-
pe II, duc de Poméranie et de Stettin.
S
— 18
28. Frau Maria, gebohrnes Fraulein
in Holstein, Eptisin zue Itzchow, die
Siindtfluet, von Hannss Bullen gc-
mahlct.
29. Johannes-Friderich, Hertzog
zue Wirttenberg.
30. Juliuss-Friderich, Hertzog zue
Wirttenberg.
5i. Georg-Friderich, Margraff zue
Baden.
32. Philipps-Ludtwig, Pfalzgraf
bei Rbein.
33. Wolfganng-Wilhelm, Pfalzgraf
bey Rhein.
34. Augustuss, Pfalzgraf bei Rhein.
35. Johannes-Friderich, Pfalzgraf
bei Rhein.
36. Ernst-Ludtwig, Hertzog zue
Sachsen.
37. Franz, Hertzog zue Steltin-
Pommern, etc., Bischof zue Caminn.
38. Frau Sophia , gebohrne aus'm
Churfùrstlichem Stam zue Sachsen,
Herlzogin zue Stettin-Pommern. »
28. Le Déluge, miniature, exécutée
par Jean Bullen. — Don de Marie de
Holstein, abbesse de Ilzehoe, dans le
duché de Holstein.
29. Don de Jean-Frédéric, duc de
Wurtemberg, mort en 1628; il suc-
céda à Frédéric, son père, en 1608.
30. Don de Jules-Frédéric, frère
du précédent; il forma la tige de
Weitlingen.
31. Don de George-Frédéric, mar-
quis de Bade-Dourlach, né en 1573,
mort en 1638.
32. Don de Philippe-Louis, duc de
Neubourg, mort en 1614.
33. Don de Wolfgang-Guillaume,
fils du précédent; mort en 1653; il
succéda à son père.
34. Don d'Auguste, frère du précé-
dent, mort en 1631; il forma la bran-
che des ducs de Sulzbach.
35. Don de Jean-Frédéric, frère du
précédent, comte de Hippolstein.
36. Don d'Ernest-Louis, né en 1 587,
fils de François II , duc de Saxe-
Lauenbourg; il mourut en 1620.
37. Don de François, qui fut d'a-
bord évêque de Camin, et qui succéda,
en 1619, à son frère Philippe II, duc
de Poméranie et de Stetlin; il mourut
en 1620.
38. Don de Sophie, fille de Chris-
tian 1", électeur de Saxe; elle épousa,
en 1610 , François, duc de Poméranie
et de Steltin, cité à l'article précé-
dent, et mourut en 1635.
19 —
§ 51. Inventaire de manuscrits.
Sommaire : Inventaire des manuscrits de liturgie du chapitre de Saint-Pierre,
à Anderlecht, près de Bruxelles, en 1505.
L'inventaire qui suit est celui des livres de liturgie,
au nombre de plus de cent, du chapitre de Saint-Pierre, à
Anderlecht : il fut dressé le 3 juillet 1505, par le chanoine
Renier Van den Kerchove, trésorier de la communauté.
On remarquera combien peu de ces livres sont imprimés.
« Primo een groot missael van aile den jaere, op ten hoogen outaer.
Een groot missael van aile den jaere, geheeten : Ad altare béate Elisabeth.
Een out missael de toto anno, manet in altare sancti Guidonis.
Vier cleyn halve missale : twee somer-stucken ende twee wynter-stucken.
Een cleyn missael, in franchyne, dair niet dan de misse van requiem inné
en staet.
Twee wynter-stucke die al nieuwe zyn tôt Schuete gescreven (1).
Achte anthiphoneers, over elc zyde vier, te weetenen : twee zomer-deele
ende twee wynter-deele.
Vier graduwale van den jaire, over elc zyde twee.
Acht goede souters (2), over elc zyde viere.
Twee brevieren van al den jaere, daeraf den eenen is premonslreyt-orduyn
ende den anderen Anderlechts.
Een canters voer de toto anno.
Een vers-boec oft venite-boeck.
Twee capiteele-boecken, over elc zyde eenen.
Eenen ouden capiteel-boec ende eenen soûler, in berderen gebonden ,
liggende in de tresorye.
In den choor, noch twee geheel oude antiphoneers.
Een les-boeck, in berderen, dat men in 't schole besicht.
Eenen vocabuleren franchyne voir den dcecken, met eender kethenen ge-
bonden.
Een boeck geheeten Summa Raymundi, met eender kethene gebonden.
(1) Voy. §15.
(2) Psautier.
— 20 —
Twee matrilogye-boecken, dair mend'een daghelycx besicht, ende d'anderen
is out, in berderen oie gebonden.
Een evangelye-boec liggende opten pulpetrum.
Een epistel-boeck de toto anno, oie aldaer.
Twee ymmineren (1) cum notis, dairaf den eenen gebonden is met eencn
nieuwen zouter.
Een oude cleyn souters.
Eenen ordinaris, leyt in den choor.
Een vocabulare geheeten Mammclractus.
Twee omelye-boeken, een zomer-deel ende een wynter-deel.
Een Légende sanclorum.
Twee passionalc.
Een boeck De genesi, metten anderen boecken et quatuor libri regum.
Een boeck De prophetis ende Apocalipses Johannis.
Een boeck tfActus apostolorum cum Epislolis Jacobi, Pétri, Johannis, Jude
et Pauli, et Parabole Salomonis, Ecclesiastes, Tobye, Judit, Hesler et Macha-
beorum inné staen.
Noch vier boecken ongeketent, die over beyde zyde ghaen, d'een geheeten
Ralionale dominorum; d'anderen een vocabulier geheeten Catholicon; 't derde
boeck bout in principio Legendas sanctorum,Vilas pontificum et Librum sutn-
marum, in uno volumine; item 't vierde is Scholaslica historia cum theologia
naturali, in uno volumine.
Glosa carthusiensis super psalterio.
Vita Jhesu ciusdem carthusiensis, in tribus voluminibus.
Een biblia impressa.
Een bible gescreven, in franchinc.
Dccretale magnum, impressum.
Scxlus Clémentine cum institulionibus.
Duo psaltcria cum glossis.
Twee vigilye-boecken, over ele zyde eenen.
Een cleyn boexken dair men kinder mede doept dat eleer is ende oie die
voente mede wydt.
Een out cleyn boexken dair 't sclvc officie inné slaet.
Een seven psalmo metten lclanyen daer men mede olyet de syeeke.
Een boeck daer Venite ende lessen van den vigilyen inné staen.
Een aleph-boeck, metter nolen.
(I; Livrer d'hymmes,
— 24 —
Vive responsorye-boecken oft processye-boeken, dairaf de drie zyn gebon-
den met berderen, ende de twee met coopertoryen, van francbyne.
Vive boecken, in swerlen ieere gebonden, inhoudende Feslum beale Marie
Virginis.
Een van denselven officien dair chorus op steet, in francbyne, gebonden.
Noch twee quaternen van den selven offieyen, papirenen.
Twee quaternen houdende Officium sancti Augustini, in franchyne.
Drye quaternen houdende Officium undecim milium virginum.
Noch twee quaternen houdende Officium sancte Elisabeth.
Noch twee quaternen houdende Officium visitationis beale Marie Virginis,
Een quaternen houdende Officium transfigurationis Domini.
Een passye-boeck, in papire, cum notulis (1). »
§ 52. Scribes et Enlumineurs,
Sommaire .• Jacques Pilavaine, scribe et enlumineur, à Mons. — Manuscrits
qu'il a exécutés. — Manuscrit de l'église de Saint-Hermès, à Renaix. —
Corneille de Lorimier, calligraphe. — Jérôme de Roovere, clerc, scribe et
enlumineur.
Pilavaine (Jacques), ' — calligraphe et enlumineur d'un
mérite secondaire, était natif de Péronne, en Vermandois,
et exerçait son art à Mons, en Hainaut. Il nous apprend
lui-même ces particularités. Quant à l'époque où il vivait,
on peut affirmer qu'il florissait sous les règnes de Charles
le Téméraire et de Marie, sa fille. Trois manuscrits sortis
de sa plume, sont parvenus jusqu'à nous : ils sont con-
servés à la Bibliothèque de Bourgogne. Le plus beau (2)
est un exemplaire grand in-folio sur parchemin, de cin-
quante-deux centimètres de hauteur, des Histoires Marti-
niennes. Ce volume contient 274 feuillets à deux colonnes,
chacune de quarante-deux lignes. Il est enrichi de douze
(1) Archives du chapitre d'Anderlecht, aux Archives du royaume.
(2) N° 90G9, p. 2i0 du catalogue.
*j
giandts miniatures qui sont entourées d encadreiueuis fleu-
miè. et qui occupent h moitié de la page, et de trois
«■Ires vignettes beaucoup plus petites : toutes sont l'œuvre
: J ;- .- P .\v; -e Voici BS sujets ;:? ^:;l:.> miuÀa-
terrestre ff» î
■ 2: -
îtuKfWr:
petites miniatures, l'une est placée en
it de l'ouvrage (t 12 r*) et rcpré-
l'artîste lui ■cane occupé à b
de son livre; les deux autres : Samson êiouf-
fmmi le /ion et rÊlectkm et Sam! se trouvent aux f« o* r
et58f.
Les onze premiers feuillets du manuscrit contiennent la
table : l'ouvrage est divisé en huit cent-quatorze chapitres,
les intitulés sont écrits en rouge. A l'intérieur du
il y a un très-grand nombre de petites lettrines
A la fin de la première colonne du dernier
i lit : €*pltctnirt 1rs brftotrrs martnnfnnf s
comptes par 3trqmrmtrî pila* a tut rscripnatii rt
rmUoriurmr tan*mxtmî t JBns m ^tçuntst natif
)t Prrnmr ri tJrrmrniais. Sur la seconde colonne, une
à peu près contemporaine a consigné l'annotation sui-
qui nous fait connaître le nom du premier proprié-
— 25 —
taire du livre : Ce liore est appelle les iîlûrtinicnnes
îratttont ùe la ereaeton bu monbe et ùcs fais et rengne
fce plusieurs empereurs ou il p a *o histoires, lequel
est a monsr Charles be Crop comte ùe djhnap. | - g
Charles.
Philippe, père de Charles, mourut en 1482 ou 1485, et
le titre de prince de Chimai fut octroyé à ce dernier en 1486.
L'annotation doit donc être placée entre ces deux dates.
Les deux autres manuscrits (i) de Jacques Pilavoine
sont réunis dans le même volume, et contiennent ensemble
256 feuillets en parchemin, à deux colonnes de trente-
deux lignes, avec capitales dorées et enluminées. Quoique
l'un d'eux seulement soit signé, l'écriture est identiquement
la même. La première partie du volume jusqu'au f I IS r
contient V Arbre des batailles, par Henri Bonnet; l'autre
est le traité intitulé : les Faits d'aunes de chevalerie, dont
Christine de Pisan est l'auteur.
L'Arbre des batailles est orné au commencement d'une
miniature, où Ton voit Henri Bonnet présentant à genoux
son livre à Charles VI, roi de France, qui est entouré de
cinq personnages. Au feuillet suivant se trouve une autre
miniature, qui occupe la moitié de la page et dont le sujet
est un duel entre chevaliers.
Les Faits d'armes de chevalerie s'étendent depuis le
fo 417 ro jusqu'au f° 2*26 v°; ce traité est divisé en quatre
parties, avec une table en avant de chacune d'elles. Il n'est
enrichi que de deux grandes miniatures (fos 118 \° et
181 v°), encadrées comme celles du manuscrit précédent
de fleurs et d'ornements, et qui représentent toutes deux
Christine de Pisan; elle est occupée à écrire dans la pre-
mière vignette. A la fin du second manuscrit, on lit : (£v.
(!)>'• et 0010.
— 24 —
fine le liure qui traite it& ixoh larmes eacript par
mop 3acquemart |Jilat)aine. Aubert le Mire, qui fut
bibliothécaire des archiducs Albert et Isabelle, a consigné
à la fin du volume, que le cardinal infant Ferdinand
d'Autriche eut ce livre en mains le 12 décembre J 639.
Les derniers feuillets du manuscrit contiennent la copie
de lettres patentes de 1506, qui ne doivent pas nous occu-
per ici, et qui forment dans le catalogue de la bibliothèque
le n° 9011.
De même que le volume qui renferme les Histoires Mar-
tiniennes,\e volume, où sont transcripts X Arbre des batailles
et les Faits d'armes de chevalerie, ont conservé la preuve
de leur origine, car on lit aussi sur un des derniers feuillets
le nom de Charles de Croy, prince de Chimai, et les enca-
drements des miniatures attestent également par les écus-
sons et la devise Moy seul, qui y est souvent repétée, que
le volume a été exécuté par Jacques Pilavaine pour cet
illustre seigneur ou pour son père, qui avait épousé une
comtesse de Meurs. C'est du reste ce qu'une personne plus
versée dans l'art héraldique pourra établir d'après les
armoiries.
Pendant que ces feuilles s'imprimaient, notre ami M. Léon
Paulet faisait insérer dans la Picardie, revue qui se publie à
Amiens, un excellent article intitulé : Jacmart Pilavaine,
miniaturiste du XVe siècle. Cet article a été tiré à part,
sous forme d'une brochure in-8°, de 55 pages (Bruxelles,
Dccq, 1858). M. Paulet y décrit au long les miniatures
qui ornent le premier manuscrit dont nous parlons ici : il
n'a pas eu connaissance des deux autres.
De Lorimfer (Corneille). — Manuscrit de l'église de
Saint-Hermès, a Renaix. — Au § 15, nous avons fait la
description d'un volume écrit en 1514, par Corneille de
Lorimier, et que nous avons attribué, en l'absence de toute
— 25 —
autre indication, à quelque église collégiale ou prévôté du
pays de Liège. Nous avons depuis reçu de Mr E. Joly, à
Renaix, quelques observations à ce sujet. Il nous propose,
et nous sommes entièrement de son avis, de reconnaître
dans ce manuscrit une autre origine. En effet, deux des
noms qui se lisent dans les miniatures, se retrouvent dans
la liste des chanoines de la collégiale de Saint-Hermès, à
Renaix; ce sont ceux de Jacques Kickenpois, mort vers 1 567,
et de George de Rodere, mort en 1561. Il faut encore dire
qu'en 1535 vivait un chanoine appelé en latin Paul deVal-
le, ou Van den Daele, qui mourut en 1 557, et qu'un certain
Melchior le Lorimier, chanoine de la cathédrale de Cambrai,
fut nommé doyen à Renaix, en 1523, et décéda en 1534.
C'est probablement un frère ou un parent de ce dernier
qui a exécuté le manuscrit.
Dans les registres de la chambre des comptes, aux Ar-
chives du royaume, n° 21918, f°xlv v°; n° 21919, f° lxv r°
et f° lxxv r°; et n° 21921, f° xxxv v°, il est question d'un
personnage du nom de Corneille de Lorimier, le Lormier
ou le Lorimier, « demourant à Renaix, » qui figure comme
o promoteur député au faict de l'inquisition au pays de
» Flandres, » depuis le commencement de Tannée 1551 et
jusqu'à la fin de janvier 1554, en compagnie du terrible
Pierre Titelmans, doyen de Renaix, inquisiteur commis par
Charles-Quint. L'année 1554 est probablement celle de sa
mort, car son nom est alors remplacé par celui d'un certain
Nicolas de Hondt, qui occupa la même charge de promo-
teur du saint office. Nous ne craignons pas d'avancer que
c'est là notre calligraphe.
De Roovere (Jérôme), — scribe et enlumineur, est
qualifié de clerc. Au mois de mai 1539, Philippe de Croy,
duc d'Arschot, lui fait payer 11 livres 3 sous « pour avoir
» escript et copié aulcunes escriptures. » Il reçoit encore
II. 3
_ 20 —
de ce seigueur 8 livres, en 1541, « pour avoir copié ung
» grant dénombrement que feu monseigneur de Chimay a
» baillé de sa terre de Lillers » (i).
Nous rappellerons que nous avons mentionné au § 3,
un enlumineur du nom de Jean de Roovere, qui vivait
encore en 1527.
§ 53. Inventaire de tableaux, sculptures, orfèvre-
ries, etc.
Sommaire : Inventaire des tableaux, manuscrits et objets d'art divers du
château de Belœil, en 1559, appartenant à Philippe, comte de Ligne et
de Fauquembcrgue, baron de Wassenaer, etc.
Les Archives judiciaires, à Mons, possèdent un petit
registre in-4°, de 28 feuillets, intitulé : « Inventoire dé tous
» et quelconcques les biens meubles trouvez ou chasteau
» et fortresse de Bailœl, faict à l'ordonnance de mes-
» sieurs les hommes féodaulx de la noble et souveraine
» court, à Mons, suivant la requesle présentée par noble
» et puissant seigneur messire Philippes, comte de Ligne
» et de Faulckemberghe, chevalier de Tordre du roy, nos-
» tre sire, affin de povoir entrer oudict chasteau sans pré-
» judice aux debtes de son feu père, etc. » Cet inventaire
fut commencé le 17 et terminé le 20 août 1559, par An-
toine Hallot, lieutenant prévôt de Mons, et Quentin du
Prêt. Nous en avons extrait la liste des tableaux qui exis-
taient au château de Belœil à cette époque, et parmi toutes
les autres curiosités nous avons fait un choix des pièces
qui nous ont paru avoir quelque intérêt. L'inventaire men-
(1) Extraits d'un registre intitulé : Parties desboursces pur Gaultier de
Li/crc, pour lei extraordinaires de monseigneur le duc d'Arschol, depuis le
premier jour de novembre 1537, aux Archives judiciaires, à Mons.
— n —
tionne aussi quelques tapisseries, qui trouveront leur place
ailleurs; le sceau d'argent de la dame de Wassenaer, brisé;
quatre cartes géographiques, sur toile, celles de Frise, de
Brabant, de Gueldre, de Hollande, et « le gardinat du
« Hainaut », c'est-à-dire le jardin ou tableau sous forme
d'enclos des armoiries des villes, abbayes, pairies, etc.,
du comté. Quant aux livres, voici comment sont décrits
ceux que le document renseigne :
« Ung grand livre couvert de velour noir, les boucles de cuivre dorées,
armoyé des armes de Bourgoigne et d'Angleterre, appellet le Livre des Anges.
Deux heulres, de parchemin, couvertes de velour, les ymaiges ouvrez d'or.
Ung missel couvert de velour, figuré avecq les doux et bouclez d'argent
doré, estant en une custode. »
Pour s'expliquer la présence de certains portraits dans
la collection du château de Belœil, nous dirons que ce
Philippe, à la demande duquel l'inventaire fut dressé, était
comte de Ligne et de Fauquembergue, baron de Wasse-
naer, de Belœil, de Ville, etc., et qu'il avait épousé Mar-
guerite de Lalaing, fille de Philippe, comte de Hoogstraelen.
Il mourut en 1583 et fut enterré à Belœil. Ce seigneur
était fils de Jacques, lequel eut deux femmes : Marie,
héritière deWassenaer, morte en 1544, et Jeanne de Hale-
wyn, décédée le 27 décembre 1557.
Tableaux et Sculptures.
« Ung tableau de l'éfigie feu Anthoine, Ung aultre de sainct Christoffie
seigneur de Ligne. Ung aultre de Nostrc-Damme.
Ung tableau de la Lucrèse. Ung aultre de sainct Bernard.
Ung aultre de la généalogie des duez L'éfigie madamme de Savoye.
de Bourgoigne jusques à l'empereur Ung tableau d'albade du Jugement de
Charles V«. Paris.
Un aultre tableau de la Lucrèse. Ung aultre tableau d'albade de Nostre-
La Décolalion sainct Jehan ou de Nos- Damme.
tre-Seigneur. Ung aultre tableau de l'éfigie de quel-
Ung tableau de saint Anthoine. que marchant.
— 28
Ung tableau de léfigie madamme la L'éfigie madamme d'Egmonl.
grande.
L'effigie du duc Jan.
L'effigie du ducq de Bavière.
Ung petit tableau de l'éfigie du roy
Loys de Hongrie.
Ung petit tableau à deux foeillez.
L'éfigie mademoiselle des Fossez.
L'éfigie du comte de Ligne estant en
eage de chincq ans, qui est cestuy
de présent.
Ung tableau de Nostre-Damme, de
broudure.
Ung tableau de la représentation de Ung aultre de saincte Katherine.
la Vierge Marie à deux foellez.
Ung tableau de sainct Jhérosme.
L'éfigie de la Magdelaine.
L'éfigie de la reyne de Hongrie.
L'éfigie feu monseigneur de Hocslrate.
L'éfigie mademoiselle la séneschal de
Tournay.
L'éfigie madamme de Bailloel.
Ung tableau d'un enflant mangeant
papin.
Ung tableau de Nostre-Damme.
L'éfigie du seigneur de Houfalize.
L'éfigie d'un vieu seigneur d'Aigmond
avecq madamme sa femme.
L'éfigie don Loys de Villa.
Item le seigneur de Lumen.
Une aultre éfigie d'une damme avecq L'éfigie du seigneur la Chau.
le pluma blan.
L'éfigie du prince de Saulmona.
Idem madamme de Lumen.
L'éfigie du seigneur de Wassenaire.
Une éfigie ayant robbe noir rickamée
d'or.
L'éfigie madamme de Wassenaire.
Ung grand tableau de Nostre-Dame.
L'éfigie de l'empereur.
L'éfigie d'un vieu seigneur de Wasse-
naire.
L'éfigie de la vièze damme de Wasse-
naire.
Ung tableau de Nostre-Damme.
Ung tableau de la Lucrèse.
Ung tableau de quelque damme.
Ung grand tableau de Jugement de
Paris.
Ung tableau d'ivoire où y a la Passion
Nostre-Seigneur.
Ung sainct Franchois d'albadc.
La Mort en yvoire, avecq une kainelte
de cuivre.
Une Nostre-Damme de bois painte
d'or et d'azurc. »
Orfèvreries, Bijoux, Médailles, etc.
« Ung tableau d'or de la Nativité, avecq
des rubis, perles et ung dyamant a
crochet.
Ungpely tableau d'or de sainct Michiel
avecq rubis et dyamand.
Ung aultre pety tableau d'or csmaillié
de rouge.
Ung petit rond tableau d'or avec une
roze ou mitant.
Ung aultre pety tableau d'or avecq la
teste sainct Jan.
Six rons tableaux d'argent doret, si-
comme l'un de la Décolation de
sainct Jehan, avecq pluiseurs perles
— 29 —
et piéries; le ije de Nostre-Damme;
ung aultre aussi de Nostre-Damme
ayant son enffant; le iiije aussi de
sainct Jehan ayant une ameralle; le
ve pareillement Nostre-Damme; et
le vje le chief saincte Catherine.
Item sainct Adrien d'argent doré.
Ung tableau avecq deux cloans d'ar-
gent doré, ouquel y a l'Anonciation
Nostre-Damme, de cockil de perle.
Une médaille d'or de l'empereur Con-
stantin.
Quattre pièces de coral de l'arbre de
Jessé, les personnaiges d'argent
doré.
Trente getz d'argent des armes de
Bourgoine et Angleterre. -
Le pied de l'arbe de Jessé d'argent
doré, la branche de coral rouge,
avecq pluisieurs personnaiges d'ar-
gent doré.
Une médaille de fin or d'une damme
ayant ung lion en son giron.
Une grande couppe dorée, avecq l'arbe
de Jessé, et la couvercle de meisme,
que l'on dist venir du roy de Dine-
marcque; avecq la custode y ser-
vante.
Une couppe dorée, esmaillié, avecq les
déesses Vénus, Juno, Pallas et les
chiefz de l'empereur et aultres,
avecq la custode.
Une couppe dorée, au-dessus Lucressc,
avecq la custode.
Une couppette dorée, au-dessus y a
ung fol avecq la custode.
Une couppe dorée, esmaillée de vert
et rouge, au-dessus y a Cupido; en
une custode.
Une couppe dorée, gravée sur icelle
le Jugement de Salomon; avecq la
custode. »
Avec si peu d'indications utiles, il serait sans aucun
doute très-difficile de reconnaître les objets d'art men-
tionnés plus haut s'ils existent encore; mais en publiant
dans notre recueil des inventaires de ce genre, nous n'avons
eu pour but que de donner une idée de l'importance de
certaines collections et de l'ameublement des hôtels et châ-
teaux de nos grands seigneurs des temps passés.
— 50 —
§ 54. Histoire des monuments.
Indication des localités : Bailleul, Beveren , Binche, Bois-Ie-Duc, Bois-Sei-
gneur-Isaac, Bouvignes, Bruxelles, abbaye de la Cambre, Dînant, Mcrch-
ten, Montaigu, abbaye de Moulins, Nivelles, abbaye de Nizelles et Tournai.
— Moulin, sculpteur à Écaussines. — Carrières de Vilvorde au XIVe siècle.
Château de Beveren. — En 1395, Philippe le Hardi
ordonna la restauration complète du château-fort de Beve-
ren, en Flandre. Les travaux commencèrent le 16 avril
sous la direction du châtelain Guyot de Lompré, écuyer
d'écurie du duc de Bourgogne. On reconstruisit entière-
ment le mur d'enceinte qui tombait en ruines: déjà en
1370 son état de délabrement avait nécessité tant en ma-
tériaux qu'en journées d'ouvriers une dépense de 37 livres
4 sous 8 deniers gros (î). On éprouva des difficultés, pour
la démolition de ce mur en 1395, ce que la personne char-
gée de la gestion des deniers affectés à ce travail a eu soin
de consigner dans son compte de la manière suivante :
« Est assavoir que, pour le proufiit de l'ouvrage dessusdit, fu advisé par
les commissaires et les ouvriers que les viez murs du circuile dudit chastel,
qui, pour ce que le fondement d'iceulx n'estoit pas assés parfont, estoient tèle-
ment avalés, fendus, crevez et empirez qu'ilz n'estoient mais d'aucune valeur
ou deffense, l'en abatroit du tout et jelteroit hors le fondement d'iceulx et y
scroit mis j nouvel fondement plus parfont que paravant n'avoit esté, et pa-
reillement seroit refait j mur nouvel; lesquelz viez murs qui estoient fondés
hors de l'caue on n'a peu abatie ne ledit viez fondement jetter hors que un
peu au cop ainsi que de jour à autre l'en le povoit refaire, pour ce que la
terre de la mote par-dedens les murs estoit si haute et toute droite scnz aucun
respondant autre que ledit mur par-dessus l'eau e que qui eust abatu grans
pans et fait grans iraux à une fois audit mur ladicte terre de la mote s'eust
toute cheute aval es fossez dudit chastel pour ce qu'elle n'eust point eu de
respondant, et ainsi on n'eust peu venir à chief dudit ouvrage, et jù soit ce
que il ait esté fait en ceste manière si a-il convenu avoir charpentiers et
(1) Compte en rouleau n° 2907, aux Archives du royaume.
— 51 —
autres ouvriers pour faire estallages et mettre bailles et planées contre ladicle
terre tant d'un costé comme d'autre. »
Nous avons rencontré ailleurs à l'occasion de la démoli-
tion du vieux mur d'enceinte une dépense de trois douzai-
nes de « fors gens pour manier les roques et pièces qui
» chéoient [tombaient] du viez mur quant on le abatoit, re~
» mettre à point et chargiez sur chivières, lesquelles roques
» esloient si dures que les ouvriers y froissoient et gastoient
» toutes leurs mains. »
Henri Heylen et Jean deHeyst, de Vilvorde, fournirent
les pierres blanches appelées ordun, dont la verge d'une
contenance de vingt pieds revenait, livrées sur place, au
prix de 25 sous gros.
Les travaux de reconstruction et de démolition furent
confiés à JeanYmpeou Impin et à Michel de Mellebrouc, qui
mourut en 1396. On dépensa du 16 avril 1395 au 24 dé-
cembre 1398 près de 1,750 livres de Flandre. En 1402
d'autres travaux furent encore exécutés; ils coûtèrent la
somme de 1,380 livres 6 sous parisis (2).
On voit par les détails des dépenses faites au château
de Beveren, qu'il se composait de plusieurs tours, grosses
et petites; trois de ces tours furent élevées en 1395 et an-
nées suivantes (es trois tours noafves dudit chastel et Mec
faictes de nouvel du cosîé de Noord, dont l'une et la
moyenne tour est plus grande que nulle des autres deux
entre le porte devant et le grosse tour derrière qui siet droit
à /' opposite de ladite porte).
Abbaye de Moulins, près de Dînant. — - Par lettres paten-
tes datées de Gand, le 6 mai 1423, Philippe le Bon doune
aux religieux de cette communauté une somme de 100 fr.,
(1) Registres n°s 26545 à 26547 de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
(2) Registre n" 26548, ibidem.
— 32 —
de 33 gros la pièce, « pour convertir es édiffices de leur
» église (i). »
Tour de Crèvecœur, àBouvignes. — Dans un registre aux
Archives du royaume (2), se trouve un chapitre intitulé :
« Ouvrages et réparacions fais es mois de juing, jullet,
» aoust et septembre mil iiijc xliiij (1444) à le tour de Crè-
» vecœur, qui, par la derrenière guerre de Liège, avoit
» esté em partie toute rompue et démolie des bonbardes et
» canons dont ceulx dudict pays de Liège le bâtirent, eulx
» tenant le siège devant la ville de Bouvigne. »
Prieuré de Bois-Seigneur-Isaac, près de Hal. — Philippe
le Bon donne, par lettres patentes du 20 décembre 1445,
aux religieux de cette maison, des bois pour réparer leur
église et leur couvent (3).
Couvent des Carmes, à Bruxelles. — Don, par lettres
patentes de Philippe le Bon du 9 septembre 1451, de 80
couronnes d'or « pour les travaux que l'on y fait présen-
tement (4). »
Église de Saint- Jacques-sur-Coudenberg, à Bruxelles.
— Par lettres patentes du 28 janvier 1457 (n. st.),
Philippe le Bon donne 100 livres, de 60 gros la pièce,
pour aider à couvrir les frais de la charpente de l'église et
pour construire un escalier contre la grosse tour de cet édi-
fice (om te hclpen tymmeren ende volmaken eenen weyn-
(1) Registre n° 18203, 4°, de la chambre des comptes, aux Archives du
royaume.
(2) N» 3241, ibidem.
(3) Registre n° 2415, 3°, f° cxxv r°, ibidem.
(4) Ibidem.
— 35 —
delsteen neven den grooten torre van der voorschreien
kercken) (1).
Couvent des Frères-Mineurs, à Bois-le-Duc. — Philippe
le Bon accorde à ces religieux, par mandement du 12 mars
1465 (n. st.), lOOécus, de 48 gros de Flandre la pièce,
pour « emploïer en la réédificacion et réfection de leur cou-
» vent, lequel nagaires par feu de meschief a esté ars et
» brûlé (2). »
Ville de Dînant. — On conserve aux Archives du
royaume un compte de la démolition du château et des
tours, portes, murailles et fortifications de la ville de Dînant,
faite par ordre du duc de Bourgogne, démolition qui fut
commencée le 2 septembre et achevée le 31 octobre 1466.
La direction de ce travail de destruction fut confiée à Pierre
de Rommergnotte, bourgeois de Bouvignes, comme étant
le plus propre « pour ce faire à moins de frais. » Dans ce
compte la dépense s'élève à 620 livres 6 sous, de 40 gros.
Une autre partie de celte dépense, c'est-à-dire une somme
de 917 livres 14 sous, est mentionnée dans le compte du
produit de ce qui a été vendu après le pillage de la ville.
Voici les noms de quelques constructions qui existaient à
Dinant avant 1466, tels que nous les avons copiés dans les
documents dont nous parlons : « la porte vers le pas Baïarl;
» — deux tours eslans entre le chastel et la porte nommée
» la porte de le Val ; — une grosse tour estans au-dessus de
» la ville, nommée la tour Saint-Jehan; — une tour estant
» entre le molin à l'iaue de la ville et la porte du pas Baïart;
» — une tour estans entre le pont de Mœuse et le tour Cor-
(1) Registre n° 2418, 2°, f° cxvij v°, de la chambre des comptes, aux
Archives du royaume.
(2) Collection des acquits de la recette générale des finances, ibidem.
— 34 —
» nière estant sur ledicte rivière de Mœuse, du costé envers
» Bouvignes. »
Couvent des religieuses de Bailleul. — Le 1 1 mars
1494 (n. st.), les religieuses de Bailleul déclarent avoir
reçu une somme de 12 livres, de 40 gros la pièce, que le
receveur général des finances leur a payée par ordre de
Philippe le Beau, « pour les aidier à réédiffîer leur cloislre
» que pendant les dernières guerres a esté tout destruit et
» bruslé (t). »
Abbaye de Nizelles, en Brabant. — Dans une chronique %
manuscrite de cette abbaye qui existe aux Archives du
royaume, on lit que le couvent et l'église furent détruits
par le feu, au commencement de Tannée 1502, et que le
30 mai de la même date on commença à rebâtir letemple
qui fut consacré en 1508. L'église fut de nouveau brûlée en
1577 par une bande de soldats. On ne commença à la res-
taurer qu'en 1601. La même chronique nous apprend qu'en
1776, on entreprit la restauration de tous les bâtiments de
l'abbaye, et qu'à cette époque on changea le maître-autel
sur lequel fut placé un tabernacle de cristal provenant de
l'église Saint-Jacques, à Nivelles, ainsi que deux adorateurs
faits à Écaussines, par un sieur Moulin, sculpteur.
Couvent des Sœurs-Noires, à Binche. — Don de 200 li-
vres, fait au nom de Charles-Quint, en 1555, « pour les
» aidier à rédiffier et construire leur esglize et cloistre brus-
»lée et ruynée par les Franchois en l'an xvc liiij (a). »
(1) Collection des acquits de la recelte générale des finances, aux Archives
du royaume.
(2) Registre n° F. 234 de la chambre des comptes, aux Archives du dépar-
tement du Nord, à Lille.
— 35 —
Abbaye de la Cambre, près de Bruxelles. — Don de
3,000 livres, en 1597, au nom du roi Philippe II, pour la
reconstruction de l'église de cette abbaye.
« Payé aux abbesse et religieuses de l'abbaye de la Chambre, situé lez
Bruxelles, iijm livres que Sa Majesté, par lettres patentes données audict
Bruxelles, le 1er d'aougstxv0 iiijxx xvij, leur at accordé une fois en considéra-
tion que durant les derniers troubles depuis Tan xvc lxxviij, elles sont esté con-
strainctes d'abandonner ledict cloistre et se retirer avecq toulte leur religieuse
congrégation en nombre d'environ cent personnes en ladicte ville, où elles
sont tenues bien eslroictement et aussy esté enserrées et retenues de force
par les rebelles ayants occupé icelle ville jusques l'an xvc iiijxx v; durant
lequel temps elles ont enduré et souffert beaucoup d'oppressions et extorsions
tiranicques des hérilicques; à condition que lesdicts iijm livres ne seront
employées ny déverties en aultre usaige que à la rédifficalion de leur églize
ayant esté destruicte par lesdicts rebelles, du tamps qu'ilz occupoient ladicte
ville (1). »
Commune de Mer chien. — Par diverses lettres patentes
de 1562, 1563 et 1566, Marguerite de Parme accorda au
nom du roi des subsides pour aider le magistrat de la fran-
chise de Merchlen, à faire rebâtir les maisons détruites
par suite d'un grand incendie. On y lit que les habitants de
cette localité ne pouvaient payer leur quote-part dans les
aides, et « comment furent par feu y bouté de fait par au-
» cuns malfaicteurs boute-feux, comme l'en dit, arses et
» brûlées toutes les meilleurs et les plus puissans et nola-
» blés maisons et manoirs de toute la ville et franchise (2). »
Château de Couvin. — Permission de réédifier le châ-
teau de Couvin, en 1572 (3),
(1) Registre n° 23569, f° 132 v°, de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
(2) Collection des acquits de la recette générale des finances, ibidem.
(3) Archives du conseil privé, registre aux dépêches de 1571-1574, f° 124,
aux Archives de l'État, à Liège.
— 36 —
Église du Béguinage, à Bruxelles. — Don de 500 livres
fait, par lettres patentes du 20 août 1597, au recteur du
Béguinage, « pour achever l'érection de l'église » (î).
Église de Vhôpital Saint-Pierre, à Bruxelles. — Voici
une note de l'année 1597 qui concerne cet édifice :
« Aux religieuses du couvent de Saint-Pierre, dit Zieckclieden, à Bruxelles,
ije livres, en considération que durant la rébellion de la ville de Bruxelles,
ilz (sic) estoient constrainctes, par la rage et furie des ennemiz et héréticques,
eulx réfugier en certaine maison particulière, pendant lequel temps leur
église (qui estoit ung bien beau et ample vaisseau) avoit esté ruynée de piet
en comble et les ornemens et meubles d'icelle spoliez (2). »
»
Église de Sainte- G ertrude, à Nivelles. — (Voy. § 57). —
D'après des documents du siècle dernier, on voit que la
châsse de Sainte-Gertrude pesait alors 370 livres de Bra-
bant, et que le coffre avait 6 pieds 2 pouces de longueur
sur 2 1/2 de hauteur et 1 1/2 de largeur (3). Ces documents
nous ont également fourni quelques dates relatives à l'enlè-
vement ou au replacement du corps de sainte Gertrude
dans l'église , quand les événements faisaient craindre
quelque invasion militaire. Ces reliques que les chanoines-
ses conservaient avec tant de soin furent réintégrées avec
la châsse le 24 septembre 1574, le 17 septembre 1585,
le 30 novembre 1622, le 30 septembre 1635, le 30 décem-
bre 1789, le 3 janvier 1791, le 26 septembre 1792 et en
septembre 1793. On les sauva pour les soustraire au pillage
et à la destruction, notamment pendant les guerres du XVIe
siècle, le 28 août 1622, en 1744, le 7 octobre 1789,
le 25 novembre 1790, le 31 mai 1792,
(1) Registre n° F. 281 de la chambre des comptes, aux Archives du dépar-
tement du Nord, à Lille.
(2) Ibidem.
(3) Archives du chapitre de Sainle-Gortrudc, aux Archives du royaume.
— 37 —
Couvent des Clarisses, à Saint-Omer. — A la suite des
guerres de religion du XVIe siècle , les clarisses de
Veere, en Zélande, avaient dû se réfugier à Saint-Omer.
Par ordonnance du 5 octobre 1606, les archiducs leur ac-
cordèrent 300 livres de Flandre « en subvention des frais
» des bastimens et ouvraiges à faire à leur couvent (î). »
Église de Saint-Nicolas, à Bruxelles. — En novembre
1621, l'infante Isabelle fait don de 500 livres de Flandre
aux marguilliers de cette paroisse pour les aider à faire les
frais d'un nouvel autel dans le grand chœur et l'achat d'un
tableau de prix (ung signalé tableau) (2).
Église de Notre-Dame, à Montaigu, — En mars 1640,
payement d'une somme de 27,600 livres de Flandre, qui
restait à solder pour les travaux de construction et d'ameu-
blement de cet édifice bâti aux frais de l'infante Isabelle (3).
Abbaye de Saint-Martin, à Tournai. — Dans une chro-
nique manuscrite du XVIIe siècle de cette abbaye que pos-
sèdent les Archives du royaume, on lit que le 3 juillet 1 671
a été posée la première pierre de la nouvelle église, qui fut
entièrement achevée en 1680.
(i) Registres n° 18308, f° xlvj v°, et n° 18510, f° Ixviij r°, de la chambre
des comptes, aux Archives du royaume.
(2) Registre n° F. 303 de la chambre des comptes, aux Archives du dé-
partement du Nord, à Lille.
(S) Registre n° F. 317, ibidem.
— 58
§ 55. Relieurs et Reliures.
Sommaire : Phelipprart, scribe et relieur, à Mons. — Jean de Tournay,
moine de l'abbaye de Moulins, scribe et relieur. — Volume avec notation
musicale et bréviaires de l'église de Bioux. — Relieurs, calligraphes et
enlumineurs, à Lille, au XVe et au XVIe siècle. — Ateliers de reliure
établis au couvent des augustins, à Louvain. — Ateliers de reliure établis
au couvent des frères de la vie commune, à Bruxelles. — Ateliers de re-
liure, de calligraphie et d'enluminure établis au couvent de IVotre-Dame
de Sion, à Audenarde. — Bernard Buillot, garde des orgues et chapelain
de la chapelle du château de Mons. — Arnould Courtois et Corneille Oli-
viers, relieurs, à Bruxelles. — Reliures allemandes de 1558 et de 1567. —
SW, graveur des fers de l'une de ces reliures.
Phelipprart. — Au § 10 nous avons déjà parlé de ce
scribe de Mons, qui fui aussi relieur. Voici encore une
noie relative à un payement qui lui fui fait par le receveur
général de Hainaut, en 1424, pour la reliure d'un volume.
« A Phelipprart, l'escripvent, pour sen sollaire de avoir couviert et loyet
le graut cartulaire ouquel sont les rentes, droitures, signouries et revenues
appartenans à Monseigneur (Philippe le Bon;, ad cause de son pays de Hayn-
nau : viij lib. tournois (1). »
De Tournay (Jean). — Nous avons établi au g 10 que
les croisiers de N'a mur s'occupaient de reliure vers le milieu
du XVe siècle : nous possédons aujourd'hui la preuve qu'à
la même époque environ on s'occupait de transcriptions de
manuscrits et de reliure de livres à l'abbave de Moulins,
qui était également située dans le comté de Namur. Jean
de Tournav, relisieux du monastère, écrivit et fît la no-
talion musicale, en 14oi ou 1452, d'un beau volume en
vélin, contenant les offices de la Visitation et de la Concep-
tion de Notre-Dame, pour le curé de Bioux, village situé
non loin de l'abbaye. En 14o2 ou 14o5, le même moine
relia pour l'église de Bioux deux grands bréviaires et re-
Rcgistre n° 3194 de la chambre des comptes, aux Archiva du royaume.
■Ch On^hena Se
— 59 —
copia plusieurs feuillets que le temps et l'usage avaient
altérés. Il reçut 5 livres 8 sous pour le premier travail et
4 livres 10 sous pour le second.
«« A Danp (1) Jehan de Tournay, religieux et moîsne professe en l'église
Noslre-Dame de Molin, pour avoir fait, escript et notiez à quairée notte les
offices dfes Visitation et Conception de Nostre-Dame, sur beal vellin, à la
requesle des cureit et personne de Bioul; à lui marchandé, par le conseil
d'aucuns des religieu d'icelle église et dcsdit cureit et personne, à la somme
de iiij couronne qui monte vj ob., vallent cviij s. (2) »
«À Dan Jehan de Tournay, religieu et moisne professe en l'église Noslre-
Dame de Molin, pour avoir reloyé tout noef les deux grans brefviaires de
l'église de Biou, assavoir l'un du temps, et l'autre des sains, et y remis,
escript et nottés aucun quayt aval et amont (3), qui estoient tellement dé-
rompu que on ne s'en povoit aidier ny servir; à lui marchandé, par le conseil
des cureit et personne de Biou, à la somme de v ob. qui vallent iiij lib.x s. (&) »
Relieurs, calligp.aphes et enlumineurrs, a Lille, au XVe
et au XVIe siècle. — Mr le baron de la Fons-Mélicocq,
qui depuis quelques années s'occupe avec tant d'ardeur
du dépouillement des archives départementales et commu-
nales du Nord de la France à un point de vue semblable au
nôtre, vient de publier dans le 40e numéro (15 avril 1858)
du Bulletin du Bouquiniste, imprimé à Paris, un article
des plus intéressants, intitulé : Les manuscrits de la collé-
giale de Saint-Pierre de Lille, prix des relieurs, salaires
des calligraphes; XVe et XVIe siècle. Voici les noms de plu-
sieurs relieurs, calligraphes et enlumineurs cités par Mr de
la Fons-Mélicocq, et que nous reproduisons parce qu'ils
intéressent notre pays :
Relieurs : Jean le Per(140l); Guillaume Moreau ou
Morel (1456-1462); Denis Glorieux (1501-1539); et
maître Siger (1506).
(1) Don.
(2) Registre n° 10912 de la chambre des comptes, aux Archives du royaume
(3) Quelques cahiers au commencement et à la fin.
(4) Registre n° 10913, ibidem.
— 40 —
Calligraphes : Jacques Bernard (1445); Jean Ca-
sier (1447); Jacques Rousée (1525); Jean Lalter et Gérard
le Luict (1555).
Enlumineurs : Un peintre du nom d'Antoine (1506);
Nicolas (1508-1519), et Colard ou Nicolas de Saint-Léger
(1512-1518); ces deux derniers étaient aussi calligraphes.
Courtois (Arnould, Aerl), — et Oliviers (Corneille),
sont deux relieurs qui étaient établis à Bruxelles : le pre-
mier est cité dans un compte de 1548-1549, et le second
dans un compte de 1550-1551 (i).
Ateliers de reliure étarlis au couvent des Augustins, a
Louvain. — On s'occupait de reliure au commencement du
XVe siècle dans le couvent des augustins, à Louvain, car
un religieux de ce monastère nommé en flamand bruederen
Janne den custere (frère Jean le clerc), reçut, en 1420 ou
1421, 4 sous 4 deniers gros pour la restauration du mis-
sel de la chapelle du château ducal.
« Bruederen Janne den custere, augustyn, te Loeven, van dat hi d'mes-
boeck dat behoert ter cappelle opte borch herbonden heeft ende van nuws
gesloet, ende oec dat ter sommiger stat daert behoefde vercleert heeft, coste
iij s. iiij d. g. (2). »
Ateliers de reliure établis au couvent des Frères de la
vie commune, a Bruxelles. — Les frères de la vie com-
mune de Nazareth s'établirent à Bruxelles en 1422 : ce
sont eux qui ont introduit l'art de l'imprimerie dans cette
ville, en 1476. Avant cette époque ils s'occupaient de la
transcription des manuscrits. A la fin du XVe siècle ils ob-
tinrent de pouvoir enseigner la jeunesse (3). Plusieurs de
(1) Registre n<> 21720 de la chambre des comptes, aux Archives du
royaume.
(2) Registre n° 3791, 2°, ibidem.
(3) A. Heurs et A. Wauters, Histoire de Bruxelles, t. NI, p. 13iet 108.
— H —
ces religieux travaillaient à relier des livres vers le milieu
du siècle suivant, et nous citerons entre autres le nom de
frère Jean de Bruynen, qui répara plusieurs volumes, en
1552, pour l'église de Saint-Jacques-sur-Coudenberg, à
Bruxelles.
« Betaelt bruer Jan de Bruynen, religieulx te fraters, voer reparatien van
diversche boecken : xxxvij st. vj den. (1). »
Ateliers de reliure, de calligraphie et d'enluminure,
établis au couvent des soeurs de notre-dame de slon, a
Audenarde, — C'est dans l'ouvrage que Mr Edmond
Vanderstraeten vient de publier sous le titre de Recher-
ches sur les communautés religieuses d' Audenarde, que nous
trouvons des détails sur les ateliers de reliure, de calli-
graphie et d'enluminure, établis en cette ville au couvent
des Sœurs de Notre-Dame de Sion. Ils étaient dirigés par
un religieux et deux frères laïcs du couvent des auguslins,
à Gand. Sur les plats des reliures sorties du couvent des
religieuses d'Audenarde on lit le nom de Sion, et les mono-
grammes ordinaires de Jésus et de Marie. Mr Vanderstrae-
ten cite les noms de quelques religieux artistes qu'il a
recueillis, ce sont : George Cantinis et Michel Pycke,
en 1499; Jean Van Maldeghem, en 1513; Guillaume
Van der Vurst et George Van der Meere, en 1522.
Buillot (Bernard), — « garde d'orghe de la cappelle do-
» mestique de mon très-redoubté Seigneur, et chappellain
» de la cappelle Saint-Silvestre, scituée au chasteau de
» Mons », reçoit une somme de 15 livres, de 20 gros de
Flandre la pièce, pour avoir, en 1481 ou 1482, « réparer
» le missal de ladicte cappelle du chasteau (2). »
(1) Compte de l'église de St-Jacqives de 1552-1553, aux Archives du
royaume.
(2) Registre n° 9570, 2°, f° iiij"xvj r°, de la chambre des comptes, ibidem.
II. 4
_ 42 —
Reliures allemandes de 1558 et de 1567. — S. W.
graveur des fers. — Mr Cuypers-Van Vellhoven possède
dans sa riche bibliothèque un exemplaire du livre intitulé:
New-Mitnz-Biiech, imprimé à Munich, chez Adam Berg,
en 1597. Ce volume in-folio contient environ 80 feuillets
de monnaies de toute espèce gravées sur bois. L'exemplaire
dont nous parlons est enrichi d'une magnifique reliure gau-
frée en parchemin, représentant sur chaque plat deux
évangélistes d'un travail artistique très-remarquable, comme
on peut en juger par la planche ci-jointe. Ces figures sont
doublement encadrées : dans la première bordure on voit
le Sauveur, saints Pierre, Paul et Jean, et dans la seconde
des sujets d'une dimension un peu plus grande : l'Annon- *
ciation, le Baptême du Christ, la Résurrection et le Christ
en croix. Sur le siège d'un personnage assistant à cette der-
nière scène on lit la date de 1558, qui doit être celle de
l'exécution des fers de la reliure; un monogramme formé
des lettres SYV se voit derrière saint Marc: c'est très-pro-
bablement celui de l'artiste qui les a gravés.
Chose assez étrange, nous avons retrouvé les fers des sujets
du second encadrement que nous venons de décrire sur des
couvertures en parchemin provenant d'un volume in-folio,
et appartenant à MrThiry, marchand d'antiquités, à Bruxel-
les. Chaque plat de ces couvertures représente la figure de
la Justice en costume de grande dame de l'époque, et tenant
le glaive de la main droite et la balance de la gauche, avec
uu cartouche au-dessous renfermant l'inscription suivante :
IVSTiCIA QVISQVIS PICTVRAM LVMINE CENNIS DIC DEVS EST IVSTVM
ivstaqve facta. Autour du sujet central existe un premier
encadrement composé de quatre petites figures, la Foi,
l'Espérance, la Charité et la Force; sous le nom de cette
dernière se trouve la date de 1567.
— 43 —
§ 56. Chroniqueurs, Écrivains, Historiographes, etc.
Sommaire .• 0. de la Marche. — Érasme. — Nie. Laidam. — Et. Morel. —
Jean Oudeghcrst. — B. Désirant.
De la Marche (Olivier). — Voici une pièce autographe
de ce chroniqueur qui constate le payement d'une somme
de 40 écus, de 24 sous de Flandre, la pièce, qu'il reçut le
15 février 1482 (n. st.), par ordre de l'archiduc Maximi-
lien d'Autriche, pour le rembourser des pertes qu'il avait
essuyées au service de ce prince.
Je Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et premier maistre d'ostel de
monseigneur le duc d'Austriche et de Bourgoingne, etc., confisse avoir eu et
receu de Clays de Mol, huissier d'armes de Mondictseigneur, la somme
de xl escus de xxiiij patars, pièce, monnoie de Flandre; lesquelz xl escus
estoient en ses mains des biens des François et tenant party contraire à Mon-
dictseigneur. Et les m'a Mondictseigneur donné en récompensse d'aultres
mes pertes, comme il appert par la cédulle de Mondictseigneur, laquelle
somme de xl escus je confesse avoir receu et en quicte ledict Clays de Mol et
tous aultres. Tesmoing mon saing manuel cy mis le XVe jour de février mil
iiijc quatre-vings et ung. 0. de la Marche (1). »
Erasme. — Ce célèbre écrivain, auquel Charles-Quint
avait fait une pension annuelle, ne pouvait, en 1523, en ob-
tenir le payement; aussi, voyant que ses réclamations auprès
des officiers comptables n'étaientpasaccueillies,s'adressa-t-il
à l'empereur qui était alors en Espagne. Celui-ci qui tenait
Érasme en grande estime et désirait le garder à son ser-
vice, enjoignit, par lettre datée de ValladoIid,le 22 août, et
écrite à Marguerite d'Autriche et aux membres du conseil
des finances aux Pays-Bas, de payer sans retard au savant
ce qui lui était dû jusqu'à ce jour.
« De par l'empereur. Madame» ma bonne tante. Chiers et féaulx. De la part
de nostre bien amé maistre Érasme de Roterdame, nous a esté remonslré
(1) Collection d'autographes, aux Archives du royaume.
_ M —
que de la pension que par ci-devant luy avons ordonné prendre et avoir de
nous par chascun an il ne peult avoir ne consuyr solucion ne payement,
quelque dilligence qu'il ait de ce fait faire, nous supliant vous en escripre ;
parquoy et que désirons icelui Érasme estre favorablement traictié par raison
de ses grandes doctrines et littératures, vous requérons et ordonnons le
faire payer et satisfaire de ce que jusques oires luy peult estre deu de sadicte
pension, affin que à faulte d'icelui payement il n'ait occasion de laisser nostre
service. Donné en nostre ville de Validoly, le xxij* jour d'aoust xvc xxiii.
Charles (1). »
Laidam (Nicaise). — Nous avons déjà parlé de ce chro-
niqueur au § 17, et nous avons dit que le baron de Reif-
fenberg a publié divers détails pour sa biographie (2). En
1526, Charles-Quint, qui affectionnait ce serviteur, écrivit*
d'Espagne, une lettre à Marguerite d'Autriche, gouvernante
des Pays-Bas, et aux membres du conseil des finances,
pour recommander à cette princesse la demande que Ni-
caise Laidam avait faite relativement à l'obtention de la
prévôté de Bapaume à ferme.
« De par l'empereur. Madame ma bonne tante, chiers et féaulx. De la
part de Nycase de Ladam, nostre roy d'armes, intitulé : Grenade, nous a esté
exposé comm' il a esté la plus grand partie de son temps résidant en nostre
ville de Beaulpalme, et illec, par moyen des guerres, a perdu ses maisons et
pluiseurs biens, et à cause qu'il désiroity finer ses jours en estât honnorable,
se seroit retirer vers vous, requérant d'avoir la prévosté dudit Beaulpalme à
ferme, pour tel pris que de raison ; sur ce a esté renvoyé vers les président et
gens de nostre chambre des comptes, à Lille, affin d'avoir leur advis, lequel
pour vous veu, fut dit que ledit exposant seroit préférer selon le contenu
d'icellui advis ; et attendu que en son absence, luy estant en nostre service
es royaulmes de par-deçà, vous pourriez avoir pourveu en ladite prévosté et
ferme, nous a très-instamment supplié et requis vous en vouloir escripre à
sa faveur, et pour ce que désirons le bien et avancement de noz anciens ser-
viteurs et officiers, et les pourveoir avant autres, nous vous requérons et
néantmoings ordonnons bien acertes, que sans préiudice de nostre ferme,
(1) Archives de l'audience, aux Archives du royaume.
(2) Nous avons omis de mentionner V Annuaire de la bibliothèque royale de
Belgique, 1842, p. 85.
— 45 —
usant <Ticelle à la manière accoustumée et à nostre plus grand prouflit, vous
ayez ledit Grenade pour recommandé en ladite ferme et prévosté, le préfé-
rant à autres que n'en bailleroient plus grand pris que luy. Atant, Madame
ma bonne tante, chiers et féaulx, Nostre-Seigneur soit garde de vous. Donné
en nostre cité de Grenade, le xvije jour de septembre a° (xvc) xxvi.
Charles (1). »
Morel (Etienne) — fut, de même que Nicaise Laidam,
héraut d'armes de Charles-Quint : on le surnommait Hai-
naut. Il avait obtenu de son souverain, au commencement
de Tannée 1548 (n. st.), une lettre missive pour le prési-
dent du conseil privé, aux Pays-Bas, afin qu'il fût délivré
au porteur un octroi qui lui permît de publier un ouvrage
relatif au campement de l'empereur près de la ville d'In-
golstadt. Les lettres patentes qui furent dépêchées à Morel,
ne le satisfirent point, car immédiatement il réclama non-
seulement pour que le terme du privilège qui lui avait été
accordé fût étendu, à cause du temps nécessaire à la gra-
vure des planches, mais encore contre la désignation in-
complète de l'œuvre même. Un nouvel octroi lui fut dé-
livré pour quatre ans, ensuite d'apostille favorable mise
à sa requête, le 7 avril 1 o48.
«L'empereur et roy. Très-chier et féal. Nous envoyons par-delà l'hérault
Haynnau pour pourtraire certaines choses que luy avons enchargé, et luy
avons accordé de faire imprimer la situacion du camp que eusmes l'année
passée devant Inghelstat, et le povoir vendre sans que autre le puisse impri-
mer ne faire imprimer, dont vous advertissons pour luy ordonner le dépêche
sur ce nécessaire. Atant, très-chier et féal, Nostre-Seigneur vous ait en sa
saincte garde. D'Ausbourg, le xix* de janvier 1547. Charles (2). »
« A monseigneur le président, remonstre Etienne Morel, surnommé Hayn-
nau, hérault d'armes de l'empereur, comme depuis environ deux mois ençà
(1) Archives de l'audience, cartons, aux Archives du royaume.
(2) Nous croyons cette pièce de l'année 1548 (n. st.), car l'apostille de la
requête de Morel est datée du 7 avril 1548, après Pâques.
— 46 —
il ait appourté lettres de l'empereur à Vostre Seigneurie afin de luy faire
expédier lettres de privilège de povoir imprimer ou faire imprimer par au-
tres en son nom le camp de Sa Majesté devant Inglestadt en la Germanye, et
aussi la venue de monsieur de Bueren audict camp, ce que de Vostre Grâce
avez fait dépescher; mais lesdictes lettres ne font mention sinon pour le
camp devant ledict Inglestadt, pour ung an seullement, sans y avoir narré
ladicte venue de monseigneur de Bueren audict camp, et pour ce, monsei-
gneur, que ce sont deux pièces différantes et qu'il fauldra quasi un an à les
jaire tailler et plastrer comme il sera de besoing, parce qu'il y a beaucop
d'ouvraiges fort pesant; à ceste cause ledict remonstrant supplie Vostredicle
Seigneurie que son plaisir soit luy faire renouveller lesdictes lettres de pri-
vilège pour le temps et terme de sept ou huit ans, affin qu'il puist recouvrer
la despense qu'il luy conviendra supporter pour mectre à effect lesdicts ou-
vraiges, en deffendant à tous imprimeurs, paintres et autres que pendant
ledict temps ilz n'ayent à faire imprimer, paindre ou contrefaire lesdictes
pièces, sur grosses paines et amendes à applicquer à Sadicte Majesté. Si
ferez bien (1). »
Oudegherst (Jean). — C'est en 1571, que sortit des
presses de Christophe Plantin, le premier volume des
Annales de Flandre, sous le nom de Pierre Oudegherst;
l'ouvrage complet n'a paru qu'en 1789, avec des notes de
Lesbroussart. Nous avons découvert des documents qui
établissent que Pierre Oudegherst n'est qu'un plagiaire
ou plutôt qu'il s'est approprié l'œuvre de son père. Au
XVIe siècle le fait était déjà connu, et depuis lors aucun
biographe ne s'est douté de la fraude. Valère André (2),
Paquot (3), Lesbroussart, etc., ont commis les mêmes er-
reurs. Voici ce qui ressort des pièces que nous avons eues
sous les yeux.
Pierre Oudegherst, fils de l'annaliste, fut assez impu-
dent pour oser, en 1572, se présenter à Vienne à Maximi-
(1) Les deux pièces existent dans les archives du conseil privé, liasses, aux
Archives du royaume.
(2) Bibliothcca belgica, p. 752.
(3; Mémoires, t. III, p. 269.
— 47 — -
lien II, comme étant l'auteur des Annales de Flandre,
qu'il avait dédiées à ce prince, et pour s'en faire un titre
afin d'obtenir quelque emploi. L'empereur désirant d'abord
avoir sur lui quelques renseignements, fit écrire dans ce
but, deux lettres, le 28 février, l'une au duc d'Albe, —
c'est celle dont la teneur suit ici, — l'autre à Viglius. La
réponse du duc est datée du 10 mai. II s'y excuse d'avoir
tardé si longtemps, mais il n'a pu se procurer des indica-
tions satisfaisantes ; il prie l'empereur de vouloir s'adres-
ser au comte de Monte-Aguda, ambassadeur du roi d'Es-
pagne, auquel il a fait communiquer ce qu'il a pu recueillir
de renseignements sur le personnage en question. En
même temps il envoya au résident du roi à Vienne, une
note d'où il résulte que Pierre Oudegberst était retiré en
Autriche à cause de ses dettes, qu'il était tout simplement
l'éditeur du manuscrit de son père, homme honorable à
juste titre, et qu'aux Pays-Bas il n'avait pas même été
trouvé apte à remplir une charge à la chambre des comp-
tes, à Lille, qu'il avait demandée sous le gouvernement de
la duchesse de Parme. Il est plus que probable que l'empe-
reur fit éconduire le solliciteur.
Une fois mis sur la voie, nous avons trouvé que Jean
Oudegherst, fils de Bauduin (i), était licencié en lois et
exerçait en 1550 et 1551 (2) les fonctions de lieutenant-
général du bailli de Tournai et Tournaisis, charge qu'oc-
cupait avant lui Jacques Bacheler, licencié en lois, seigneur
de Roissart (3), et qui fut remplie après lui par Pierre
d'Ennetières (4). Il fut ensuite nommé pensionnaire du
Franc de Bruges, et prêta serment en cette qualité le
(1) Registre n° 2729, f° ciiijxx iiij r° (annotation marginale), de la cham-
bre des comptes, aux Archives du royaume.
(2) Registres n° 41804., f<> xxxv r°, et n° 41805, f» xxxij v°, ibidem.
(3) Registre n° 41803, f° xxxv v°, ibidem.
(4) Registre n° 41806, f° 47 v°, ibidem.
— 48 —
16 octobre 1551 (i); il jouissait à ce titre de 800 livres
parisis de gages par an, qui lui furent payés jusqu'au
9 juillet 1558, jour où il donna sa démission (2), pour
aller prendre possession de la place de conseiller et procu-
reur général du grand conseil de Malines, que des lettres
patentes de Philippe II, en date du 19 juin, venaient de lui
conférer en remplacement de Bauduin le Cocq (5) : Oude-
gherst prêta serment le 16 juillet, mais il ne jouit pas
longtemps de son nouvel emploi, car il mourut le 21 avril
1559 (4). Les lettres patentes de François Verlysen, son
successeur, sont datées du 28 juillet suivant (s).
« Maximilian der Aander, etc., Hochgeborner lieber Ohaim unnd Furst.4
Deiner Lieb geben wir genedigclich zu vernemen, das unlangst ainer mit .
Namen Peter Oudegherste, der Rechten Leerer, alheer an unnsern kaiser-
lichen Hof konimcn, unnd unns ein Historii, so er in Drueck ausgeen lassen,
underthenigelich presenliert.Wie unns nun derselb von etlichen die Geschick-
lichait unnd Erfarnus beriiembt worden, das wir mit ihme dahin handlen
zu lassen, damit er sich in unnsern Dienst begeben welle, genedigclich wol
genaigt und bedacht weren, so haben wir doch unns darin one Deiner Lieb
Vorwissen unnd mehrere Erckundigung seins Thuens und Lassens nicht enl-
licht resolviern wôllen, unnd ersuechen demnach Dein Lieb freundtlich und
genedigclich gesinnend, Dieselb wolle unns, wie es mit vorgenanlen Oude-
gherste ein Gestalt unnd Gelegenhait, was auch hievor sein Thuen unnd
(1) « Meester Jan Oudegherste onlancx anneghecommen ten pensioene van
» den land omme de groote ende zware zaken die den landen daghelicx over-
» commen, ende dat den meesten tyd altyts ecnighe van den pensionnarissen
«absent moeten zyn omme te reysene in diversche plaelse, zo le hove als
» olders, omme d'aflairen van den landen, le gaigien van viijc ponden pari-
» sis tsiaers, ende dat van den xvjcn october xvc Ij dat hy zynen eedt dede
» als pensionnaris, etc. » (Registre n° 32810, f° cl r°, de la chambre des
comptes, aux Archives du royaume).
(2) « Tôt ende met den ixen Van hoymaent lviijdat hy orlof ghenomen ende
>»vertrocken es. » (Registre n° 32816, f° clxxv r°, ibidem.)
(3) Butkens, Trophées de Brabant, t. IV, p. *315.
(4) Registre n° 2729, cité, et acquits de la recette générale d'Oost-Flandre,
aux Archives du royaume.
(.')) Butkeivs, loc. cit.
— 49 —
Lasscn gewesen, dessen ailes dann Dein Lieb sich Zweifels one wol wirdet
zu erkundigen wissen; innsonderhait auch, ob Dein Lieb anslat des durch-
leuchtigisten unnsers freûntlichen lieben Vettern, Schwagern und Brueders
des Kùnigs zu Hispanien, etc., leiden môge, das wir ihne berùrter massen in
unnsern dienst annemen, Deiner Lieb bericlit mit ehisten zuckommen las-
sen, damit wir unns volgends nach Gelegenhait zu entschliessen haben.
Das raie ht unns von Deiner Lieb zu sonnderin angenemen Gefallen, inn
Freunlscbafft, Gnaden unnd allem Guetem, damit wir Deiner Lieb one das
ganlz woî^ewogen, zu erkennen. Geben in unnser StattWienn, den xxiijen fe-
bruarii a0 1572.»
« Que assez mal Son Excellence sçauroil informer Sa Majesté Impériale des
qualitez ou suffisance d'Oudegerst, pour ne le cognoistre fort bien, néant-
moins icelle vœult bien advertir Sadicle Majesté que Ton tient qu'il s'est retiré
d'icy pour raison de ses debtes, dont il est grandement chergé, ayant, passé
quelques années, du temps de la ducesse de Parme, poursuivy icy ung estât
de maistre des comptes à Lille, à quoy il ne sceut parvenir ne le trouvant
avoir les qualitez ad ce requises, ayant entendu que le recueil des bistoires
de Flandres qu'il a faict imprimer et dédier à Sadicte Majesté, n'a esté faict
par luy, mais par son père quy estoit homme studieux, ayant esté long-
temps pensionnaire du Franc à Bruges, et depuis à sen trespas faict procu-
reur général du roy en son grand conseil, ayant icelluy procureur déleissé
pluissieurs enffans; quy est ce que Sadicte Excellence en sçauroit pour le pré-
sent advertir à Sadicte Majesté (1). »
Désirant (Bernard). — Cet infatigable adversaire des
jansénistes, qui appartenait à Tordre de Saint-Augustin,
fut nommé historiographe du roi Charles II, et prêta ser-
ment en celte qualité le 22 avril 1689 (2). Il obtint de
Joseph Ier, le 15 septembre 1710, le titre particulier de
théologien de l'empereur. Les lettres qui le lui confèrent
contiennent des détails curieux pour la biographie de cet
écrivain; nous les transcrivons ici.
« Josephus, divina favore clementia electus Romanorum imperator, sempcr
Auguslus. Fide dignis itaque testimoniis cdocti bonorabilem religiosum dc-
(1) Archives de lasccrélaireric d'Etat allemande, aux Archives du royaume.
(2) Volume intitulé : Serments, ibidem.
II. S
— 50 —
vot mu nobis dilectum patrem Bernardum Désirant, oi'dinis eremilarum sancti
Augustini, natum et professum in civitate Brugensi, in Flandria, annis abhinc
viginti quinque sacrae theologiœ doctorem in universitate Lovaniensi creatum,
deinde pro mercede variorum scriptorum a se tam pro fide catholica contra
lutheranos, calvinistas et jansenistas, quam contra quatuor proposiliones
gallicanas editorum anno 1689 a serenissimoquodaniHispaniarum regeCarolo
secundo piissiraœ memoriœ, non tantum historiographum regium et profes-
sorem publicum historiarum, quibus plures Germanise principes ac nobiles
imbuit, faclum, sed etiam, mediante consueta electione sanclae facultatis
theologicae Lovanicnsis, regentem renunciatum, ac insuper, accedente eiusdem
serenissimi régis iussu, ab episcopis Belgii, necnon a majori et saniori parte
praedictœ universilalis Lovaniensis ad sedem apostolicam contra jansenistas
niissum, ibidemque munere suo tam praeclare functum fuisse, ut in illius
causœ fulcimentum duo brevia apostolica ad praefatos Belgii episcopos directa,
et unum sibi inscriptum a summo pontifice Innocentio duodecimo felicissimœ*
recordationis obtinuerit. Ac prœterea bénigne perpendentes, prœdictum pa-
trem Bernardum anno 1697 in Belgium reversum jansenistis magis magisque
in odium venisse, necnon allaborante eorumdem invidia anno 1701 tamquam
nimis impense Austriacum a ministris gallicis inaudiluraTrudonopofimrelega-
tum, détecta vero insidiarura fallacia, post quinque raenscs honorifice resli-
tulum fuisse, facere non poluimus, quin tam sublimium meritorum intuitu
eidem graliae noslrœ caesareae propensionem teslatam redderemus. Ac proinde
motu proprio ex certa scientia, animoque bene deliberato prœdictum patrem
Bernardum Désirant, in tbeologum noslrum cesarcum bénigne assumpsimus
et recepimus, prout per praesentes assumimus et recipimus, aliorumque nos-
trorum tlicologorum numéro ac latui clementer adscribimus et adjungimus:
decerncnles ac expresse volentes quod ante nominatus Bernardus Désirant,
noster theologus, omnibus et singulis honoribus, praerogativis, immunitatibus,
prœeminenliis, privilegiis et gratiis utatur, frualur et gaudeat, quibus cœteri
tlicologi nostri uluntur, fruuntur et gaudent, quomodolibcl de consueludine
vel de jure, etc. Quœ dabantur in civitate noslra Viennae, die quin ta seplem-
bris, anno 1710 (1). »
(1) Archives du royaume.
. — 51 —
§ 57. Architectes.
Sommaire : Architectes français : J. Fourcy et J. le Noir. — Le château de
Château-Thierry. — Architectes bourguignons des ducs de Bourgogne de
la 2e race. — Architectes ou maîtres des ouvrages de maçonnerie du comté
de Hainaut depuis Philippe le Bon jusqu'à Charles II. — Arnaud Nullon.
— La Maison du roi, à Bruxelles. — D. de Wagemakere. — R. Van Mans-
dale, dit Keldermans. — Pierre de Mendicaval, architecte espagnol. —
Paul du Collé, dominicain. — M. Van Hulst. — Abhaye de Rotthem.
Fourcy (Jean). — Le Noir (Jean). — Au mois de mai
18o5, on vendit publiquement chez le libraire Heussner, à
Bruxelles, une grande quantité d'archives qui appartenaient
à un amateur belge, disait-on, et qui provenait en majeure
partie de la collection du baron de Joursanvault, vendue à
Paris en 1838, Un des lots concernant la Champagne fut
acquis par Mr le comte de Villermont, qui nous a permis
à cette époque de prendre note de quelques pièces intéres-
santes pour l'histoire des Beaux-Arts.
Dans les dernières années du XIVe siècle, Louis, duc
d'Orléans, fit commencer la reconstruction du château de
la petite ville de Château-Thierry, sur la Marne, et confia,
par lettres patentes du 21 mai 1400, la direction des tra-
vaux à maître Jean Fourcy, qui dans un acte du 24 sep-
tembre de la même année est aussi qualifié de « maistre
» des euvres de massonnerie du roy ou bailliage de Vrtry. »
Jean Fourcy devait recevoir 3 sous 6 deniers de gages par
jour. Il est encore cité dans un acte du 24 novembre 1407.
A cette époque, Pierre le Beuf était le charpentier « des
» euvres de charpenterie de monseigneur d'Orliens en son
» chasteau et chastellerie de Chasleau-Thierry. » Le Cata-
logue analytique des archives de M, le baron de Joursan-
vault, t. Ier, p. 364, renseigne encore d'autres pièces rela-
tives aux travaux du château de Château-Thierry. Au
nombre des documents achetés par Mr le comte de Viller-
— ovz —
mont se trouve aussi une commission du duc d'Orléans,
en date du 9 décembre 1398, donnée à Gilles Chastelain,
clerc des offices de son hôtel et payeur des œuvres du châ-
teau de Pierre Fons, en qualité de payeur des œuvres du
château de La Ferté-Milon : on y lit qu'il ne doit rien payer
sans certificat du maître Jean le Noir, maçon de Charles VI,
roi de France, au bailliage de Senlis.
« Loys, fils de roy de France, duc d'Orliens, comte de Valom, de Bloiz et
de Beaumont, et seigneur de Chasteau-Thierry, à tous ceulx qui ces lettres
verront, salut. Savoir faisons que pour le bon rapport qui fait nous a esté du
sens, loyauté et diligence de maistre Jehan Fourcy, maislre maçon juré ou
bailliage de Vitry, nous icellui avons commis, député et ordonné, et par ces ■
présentes commettons, ordonnons et depputons pour gouverner les ouvrages .
de maçonnerie de nostre chastel du Chasteau-Thierry, de nostre maison de
Jangonne et des autres lieux où nous ferons ouvrer en nostre chastellerie de
Chasteau-Thierry, aux gages de iij soûls vj deniers tournois pour chascun
jour qu'il vacquera ou fait desdis ouvrages, et aux autres droiz, prouffiz et
émolumens accoustumez tant comme il nous plaira. Si donnons en mande-
ment à nostre bailly du Chasteau-Thierry ou à son lieutenant que dudit
maistre Jehan il reçoive le sèrement accoustumé en tel cas, et le mette en
possession et saisine dudit office, et à nostre receveur et païeur des euvres
dudit lieu que les gages de iij soûls vj deniers par jour dessus dis il paie et
délivre audit maistre Jehan, pour tant de jours que par certiffication du clerc
ordené pour recevoir et enregistrer les matières desdiz ouvrages lui appa-
rera icellui maislre Jehan avoir vacquié ou fait d'iceulx ouvrages , et par,
rapportant ces présentes ou vidimus d'icelles fait soubs séel authentique col-
lationné à la chambre de nos comptes, la certiffication dessusdicte et quittance
sur ce nous voulons lesdis gaiges estre allouez es comptes dudit receveur et
païeur par noz amez et féaulx gens de noz comptes, à Paris, sans contredit,
nonobstans quelconques ordonnances, mandemens ou défences à ce contrai-
res. En tesmoing de ce nous avons fait mettre nostre séel à ces présentes.
Donné à Chasteau-Thierry, le xxjc jour de may Pan de grâce mil quatre cens. »
Architectes bourguignons des ducs de Bourgogne. — Le
volume de 1855 du Bulletin monumental, publié à Caen
par Mrde Caumont, contient un article sur lequel nous vou-
lons appeler l'attention des personnes qui s'intéressent à
— 53 —
l'histoire des arls dans notre pays et dans les contrées qui
furent soumises à la domination de nos souverains, cause
fréquente des émigrations de nos meilleurs ouvriers et ar-
tistes, surtout au moyen âge. C'est une Note sur les maîtres
des œuvres des ducs de Bourgogne, suivie d'une note sur
Joseph Colare, fondeur et canonnier, par Mr Marcel Canat.
Nous croyons donc faire chose utile en signalant ici les
noms des architectes ou maîtres des ouvrages de maçonnerie
recueillis par l'honorable président de la Société d'histoire
et d'archéologie de Chàlons-sur-Saône; sa notice est de plus
enrichie de gravures de sceaux de deux de ces architectes
et de sceaux de maîtres-maçons et de maîtres-charpentiers
du XVe siècle.
Jacques de Nuilley, Nuilly ou Nulley, 1576-1596. Il est
qualifié d'ouvrier des œuvres de massonnerie de monsei-
gneur le duc dans plusieurs actes.
DrouetdeDampmarltn, 1585-1596.
Jean Bourgeois, nommé par lettres patentes du 9 décem-
bre 1404, exerçait la profession de maçon à Dijon en 1587.
Pierre Herendel, qui est cité dans l'état de maison de
Philippe le Bon, et auquel succéda
Philippe Mideau, déjà en charge en 1429.
Jean de Monsteret, cité en 1450.
Mr Canat a consigné aussi les noms des maîtres des ou-
vrages de charpenterie du duc de Bourgogne, et parmi eux
il cite {jautier Meneslrier ou Ménestrel, auquel il croit
pouvoir attribuer la bâtisse du couvent des cordeliers,
fondé par Philippe le Bon, en 1454, « car ce couvent, —
» dit l'écrivain français, — tout construit en bois, était un
» ouvrage magnifique de charpenterie, et dénotait un ar-
» chitecle charpentier. » Il rapporte, d'après Mr le comte de
(1) Mémoires pour servir à t histoire de France et de Bourgogne, in-4°;
Paris, 1729; p. 241.
— 54 —
Laborde, (î) que ce maîlre fit des patrons d'ouvrages de
charpenterie que le duc voulait faire exécuter à Bruges et à
Dijon.
Nous devons consigner ici une observation sur le travail
très-consciencieux d'ailleurs de Mr Canat. Il donne à l'ar-
tiste qui jeta en fonte en 1387, pour le maître-autel de l'é-
glise des chartreux de Dijon, les colonnes surmontées d'an-
ges et aussi l'aigle du grand pupitre, le nom de Joseph
Colare, canonnier de Philippe le Hardi, tandis que dans les
documents dont il s'est servi il est appelé Colars Joseph.
Mr Canat a pris Colars pour un nom de famille, tandis que
c'est la forme usitée depuis le XIIe siècle jusqu'au XVIe
pour signifier Nicolas.
Architectes ou maîtres des ouvrages de maçonnerie du
comté de Hainaut. — Nous avons dressé d'après les comp-
tes des domaines de Mons qui existent aux Archives du
royaume (2), la liste des maîtres des ouvrages de maçon-
nerie du Hainaut, c'est-à-dire des architectes, depuis le mi-
lieu du règne de Philippe le Bon jusqu'à la fin du XVIIe
siècle.
Jean Huelin, ou Huwellin, déjà cité en 1442, était en-
core en fonctions en 1464; n'habitait pas Mons. Il recevait
30 livres blancs de gages annuels.
Antoine le Vel,cité de 1465 à 1501; n'habitait pas Mons.
Jean Henrart, cité de 1501 à 1507.
Laurent Colmie ou Colmye, cité en 1507; mort en
juin 1537; n'habitait pas Mons.
Jean Anseau, Anceau ou Ansseau, à Mons, cité de
1537 à 1557.
Jean Repu, à Mons, cité de 1558 à 1568.
(1) Les Ducs de Bourgogne, t. 1er, Preuves, n° 1390, p. 391.
(2) Registres n°» 9738 à 9896 de la chambre des comptes , aux Archives du
royaume.
- 55 —
George de Harmegnies, à Mons, cité de 1568 à 1584.
xWathieu de le Place, à Mons, cité en 1585.
André Villain, au Quesnoy, cité de 1586 à 1593.
Etienne Cauchie, cité de 1595 à 1603.
Bon Thiéry, cité de 1604 à 1620.
Nicolas du Chasteau, cité de 1621 à 1636.
Charles du Chasteau, cité de 1637 à 1668.
Antoine Gallemart, cité de 1668 à 1694.
Nullon (Amand), — était maître des ouvrages de ma-
çonnerie de Philippe le Bon au pays d'Artois, en 1463 (î).
De Wagemakere (Dominique). — Van Mansdale ou
Keldermans (Rombaut). — Mr Alph. Wauters a publié
dans le Messager des sciences historiques, 1842, une ex-
cellente notice sur la Maison du roi ou Maison du pain,
sur la Grand'Place, à Bruxelles. Les plans de l'édifice que
nous voyons aujourd'hui sont dus à Antoine Keldermans,
qui mourut peu de temps après les avoir tracés. La direc-
tion de l'œuvre fut confiée à l'architecte Louis Van Boghem
qui l'avait remplacé dans ses fonctions de maître des ou-
vrages de maçonnerie en Brabant en 1516. Les fréquentes
absences de ce dernier artiste que Marguerite d'Autriche
avait chargé de l'exécution de la belle église de Notre-Dame
de Brou, à Bourg, en Bresse, nécessitèrent la nomination
de deux architectes d'Anvers, Dominique de Wagemakere,
et Rombaut Van Mansdale, dit Keldermans, pour surveil-
ler les travaux et faire les dessins d'exécution et des dé-
tails du nouvel édifice. La pièce que nous publions ici est
relative à l'augmentation de salaire de ces deux artistes
que la chambre des comptes leur accorda par acte du
21 novembre 1517.
(i; Registre n° 9148 de la chambre des comptes, aux Archives du royaume.
— 56 —
Opten xxjen dach der maent van novembri anno xvc xvij is men, by gebreke
van den meester werckman van metselrye ons heeren des conincx hem hou-
dende den meesten deel van den jaere besundere in den somer buyten lants
in Savoyen, overcomen, in presentie ender by advyse van Janne Van den Nu-
wenhove, rentmeester van Brabant in 't quartier van Bruessel, Janne Brème,
rentmeester derselver stadt van Brussel ende conterolleur van den wercke
van Hshertoghen-huyse, mit meesteren Dominico de Wagemakere ende Bom-
bout Van Mansdale, alias Kelderman, meesters werclude van metselryen in
der stadt van Àntwerpen, als dat elck van hen van den arbeyt, moyte ende
onleden die zy gedaen ende gehadt hebben binnen den twee jairen overleden,
in 't maken van der ordinantien, patronen ende berderen van der edifficien,
d'welck men maicl opte Merct,in deser stadt van Bruessel, opte plaitse daerop
plach te slane een huys geheele 'I Broothuys, aldus genaempt des Herlogen-
huys, hebben sal die somme van xx philippus guldenen, boven huere vacacien,
•
ende van Bamisse lestleden voirtans, ende alsoe lange als men aen 't voir-
schreven Herlogen-huys wercken sal, ende zy die ordinantien ende patronen
dairaf maken zelen, elc van hen jairlycx hebben sal, die somme van xxx der
voirschreven philippus guldenen, vallende altyt le Bamisse, boven huere vaca-
cien als voere; behoudelyck dat zy sculdich zelen zyn te doene ende t'ach-
tervolgene 't gheene des hiernae volght : Ierst, dat zy t'allen tyden, als'l
behoeren sal, patroonen, ordinantien oft berderen te maken, dat zy dairtoe
selen verstaen, ten versueke van den luden van deser cameren goidslyts
voere den winter, aleer men die leveringe van den steenen endestoffcn dairop
sal bestaden; îtero, dat zy oie t'allen tyden, als zy beschreven zelen word-
den, by brieven van deser cameren, om ter causen van den voirschreven
wercke alhier in deser stadt te comen, dat zy, oft emmer d'een van hen,
sculdich zal zyn alhier te comen, op huere gewoenlick dachuers van ecnen
philippus gulden voere elcken van hen 's daigs. Aclum in der camere van der
rekenningen, te Bruessel, ten dage ende in 't jaer vorschreven(l). »
De Mendicaval (Pierre), — figure en qualité de maîlre
général des ouvrages du roi d'Espagne (mastro mayor de
las obras de edifîcios), dans Félat de maison de Charles-
Quint qui fut dressé en 1520 (2).
(1) Archives de la chambre des comptes, cartons , aux Archives du
royaume.
(2) Volume intitule : Registro de lo s officia les de la casa rcal d'Aragon,
archives de l'audience, ibidem.
— 57 —
Le nom de cet artiste n'est cité dans aucun des ouvrages
suivants, et il n'est pas probable qu'il le soit dans d'autres :
Cean Bermudez, Diccionario histôrico de las bellas arles;
Zani, Enciclopedia délie belle arti, et Nagler, Nettes allge-
meines Kùnstler-Lexicon.
Du Collé ou Collet (Paul). — Chalon (Pierre). — Le
50 avril 1641 fut incendié par la foudre le clocher de la
vieille et curieuse église collégiale de Saiule-Gertrude, à
Nivelles. Le carillon, qui se composait d'un jeu de cloches,
fut fondu. On évalua la perte à 80,000 livres environ. Le
12 août de l'année même du désastre, d'Andelot, prévôt de
l'église, convint « avec maislre Pierre Chalon, maistre
» charpentier de Landreichy, à présent demeurant à Mous,
» en Haynault, pour l'ouvrage de la flesche et beaufîïoy de
» la tour de l'église de Nivelles, qu'iceluy maistre Pierre
» fera ledict ouvrage suivant le plan et dessin du frère
» Paul Collet, dominiquain, bien et léallemenl. »
Frère Paul Collet, ou du Collé, selon sa signature, était
religieux au couvent de Braine-le-Comte (i).
Le nouveau carillon coûta 23,748 livres.
Van Hulst (Martin), — architecte (bouwmeester) de
l'abbaye de Rotthem dans la mairie de Haelen, en Brabant,
mourut le 1er mai 1636, des suites d'une blessure que lui
avait faite dans une querelle un ouvrier (dienaer), nommé
Guillaume Van Geerlruyden, auquel furent accordées pour
ce fait des lettres patentes de rémission d'homicide, le
4 mai 1645 (2).
(1) Archives de l'église de Saintc-Gcrtrude de Nivelles, aux Archives du
royaume.
(2) Registre 11° 661 de la chambre des comptes, ibidem.
— 58 —
§ 58. Batteurs de cuivre, fondeurs de cloches et de
métaux.
Sommaire : Jacob ou Jacques. — Albert et Jean, fondeurs de cloches, à Lou-
vain et à Dînant. — Renier Van Thienen. — Lutrin pour l'église de St-
Jacques-sur-Caudenberg, à Bruxelles. — Pierre deBackere. — Jacques Jon-
ghelinck. — Jean de Monlfort. — Fonte des objets de sculpture en bronze
reconnue art libéral.
Jacob ou Jacques. — Mr le lieutenant-colonel du génie
Meyers possède parmi grand nombre d'autres curiosités un
mortier en bronze à deux anses, de 22 centimètres de
diamètre sur 17 1/2 de hauteur, dont les caractères per-
mettent d'attribuer au XIIe siècle. On y voit représentées des
colonnes surmontées d'une tête nue et alternées de fleurs -
de lis. On y lit le nom du fondeur : iacob me fecit, et un
autre nom Simon, celui du propriétaire probablement, suivi
de cinq lettres qui n'offrent entr'elles aucun sens.
Albert, — fondeur de cloches (fusor campanarum), est
cité en 1340, comme habitant dans le Uoelstraet ou rue
de Tirlemont, à Louvain, hors la porte Saint-Michel (1).
Jean, — fondeur de cloches, à Dinant, refondit celle de
la chapelle du château de Montaigle, dans la province de
Namur, en 14-57.
« A Jehan, le fondeur de clocques demorant à Dynant, pour avoir ref-
fondu le clocque de la chapelle du chaslel de Montaigle qui estoit rompue, et
pour le métal qu'il y a mis pour faire ladietc clocque plus pesante, par mar-
chié à luy fait, présent le chastellain et aultrez gens de la fortresse, à la
somme de v ob. de Rin xij aidans, qui vallcnt vij ob. (2). »
(1) Acte échcvinal, aux Archives communales de Louvain. Cette note m'a
été communiquée par Mr Ed. Van Even.
(2) Registre n° 10916 de la chambre des comptes, aux Archives du
royaume.
— 59 —
Van Thienen (Renier). — Mr Ch. Piot a publié, en
1855, dans la Revue universelle des arts, t. Ier, p. 280, une
notice sur l'habile fondeur (gheelgietere) de ce nom qui
florissait à Bruxelles de 1464 à 1509. A cette époque nous
n'avons pu retrouver la note relative aux travaux qu'il
exécuta en 1465 pour l'église de Saint-Jacques-sur-Cou-
denberg. Nous avons été plus heureux depuis. Il s'agit
d'un lutrin pour placer dans le chœur et représentant
un pélican, que les marguilliers achetèrent à Renier Van
Thienen pour le prix de 13 livres de gros de Flandre, et
aux piliers duquel il fut convenu que l'artiste ajouterait
quatre petites figures de métal.
« Cont zy allen lieden die dese yeghewoirdige cyrographie selen sien ofte
hoiren lesen dat Andries Van den Horicke ende Jan Juwaes, geheeten Van
Parys, keremeesters nu tertyt der kerken van Coudenberghe, hebben ghe-
cocht jeghen Reyneren Van Thienen, gheelghietere, in den name van der
kerken voirschreve, eenen lattoenen pellicaen tôt eenen lessenere : te sine
in den choir van der voirschreve kerken, in aider manieren alsmen daer
sien mach nu tertyt om xiij liv. gr. Yleems, elc liv. te xxx s. gr. Brab. ge-
rekent; uytghenomen dat Reyneren voirschreven noch vier latloennen bel-
dyen aen de vier pilaren van denselven pellicaen noch setten sal ende leveren
na huerer behoirlen met voirwaerden hierinne onder sproeken, etc. In den
jaere Ons Heeren doen men screef m iiijc ende lxv, den xvijsten dach in
decembri (1). »
De Beckere (Pierre), — fut tout à la fois orfèvre, gra-
veur de sceaux et fondeur de métaux. Il habitait Bruxelles
et nous avons trouvé mention de lui en 1495. Sa mort ar-
riva le 5 janvier 1527. Pierre de Beckere est l'auteur du
magniflque mausolée de Marie, duchesse de Bourgogne,
qui fut élevé par ordre de Philippe le Beau dans l'église de
Notre-Dame, à Bruges. Le tombeau est en marbre noir, et
la statue de la princesse ainsi que tout les ornements sont
(1) Cartulaire de la prévôté de Saint-Jacques-sur-Coudenbcrg, f° 75 v°,
aux Archives du royaume.
— 00 —
en cuivre doré. C'est un des plus beaux monuments qui
existent encore dans le pays. Nous en avons donné une
description détaillée dans la notice consacrée à P. de Bec-
kere qui est insérée dans les Bulletins de l 'Académie,
t. XVIII (•).
Jonghelinck (Jacques). — Dans nos Recherches sur la
vie et les travaux des graveurs de médailles, de sceaux et de
monnaies des Pays-Bas (2), nous avons publié une bio-
graphie assez étendue de cet artiste, qui fut sculpteur,
fondeur de métaux et graveur de sceaux et de médailles.
Jacques Jonghelinck naquit à Anvers, le 21 octobre 1530
et y mourut le 31 mai 1606. Les statues qu'il fît en métal*
sont nombreuses, et l'on trouvera dans l'ouvrage auquel
nous nous permettons de renvoyer beaucoup de détails,
et entre autres sur le monument que le duc d'Albe se fît
ériger dans la citadelle d'Anvers en 1571.
De Montfort (Jean), — est un des meilleurs graveurs
de médailles du XVIIe siècle. Nous avons décrit ses œuvres
dans l'ouvrage que nous venons de citer (3). Il vécut à
Bruxelles de 1595 à 1049. On voit encore dans l'église
de Sainte-Gudule, à Bruxelles, un lion de cuivre doré, qui
orne le mausolée des ducs de Brabant Jean II et Antoine
de Bourgogne, et qui fut coulé par Jean de Monlfort
en 1610.
Fonte des objets de sculpture en bronze reconnue art
(1) Voy. aussi la notice sur P. tic Beckcre que nous avons publiée dans
la Revue de la Numismatique belge, t. 11, 3e série, et qui se trouve à la p. -468,
du t. Ier de nos Recherches sur la vie et les travaux des graveurs de médailles,
de sceaux et de monnaies des Pays-Bas; Bruxelles, 1858.
(2) T. 1er p. 312-542. Celle notice a clé tirée à part ù un petit nombre
d'exemplaires.
(3) T. |w, p. 113-125.
— 61
libéral. — Le 8 juillet 1776 seulement, la fonte des ob-
jets de sculptures en bronze fut mise au rang des arts li-
béraux, et il fut déclaré qu'aucun métier ne pouvait en
empêcher l'exercice (i).
§ 59. Géographes, cartes et plans, etc.
Sommaire : Jacques de Deventer. — Il fait une carte du Brabant et un atlas
de tous les Pays-Bas. — Plan de la ville de Geldern ou Gueldre, dressé
en 1546. — Cartes géographiques, plans et mappemondes de Charles-
Quint. — Henri Pontanus. — Mappemonde en forme d'aigle, publiée
vers 1557. — Octrois pour publier des cartes et plans accordés à Jean
de Beeldesnyder, G. Mercalor, Jérôme Willems, dit de Cock, Abr. Orte-
lius, Chr. Plantin, Fr. Hoogenberghe, J. Vuytersprot et G. de Jode. —
Cartes de la mer Baltique, du Tiémont et de la Lombardie, de la Gueldre
et de la Terre-Sainte. — Pierre Bertius. — Louis et Jean de Bersaques.
— Cartes de la ville et châtellenie de Courtrai et de la banlieue de Menin.
— Plans de bois à Agimont, Hulst et La Roche.
De Deventer (Jacques) — est natif de la ville dont il
porte le nom, selon le témoignage de Guicciardini (Y), qui
le qualifie de très-habile géographe (grandissimo geografo).
Les biographes lui ont à peine consacré quelques lignes,
car, malgré la réputation dont jouissait J. de Deventer
parmi ses contemporains, sa vie et ses travaux sont restés
ignorés: plusieurs ont copié ce qu'a dit de lui Valère André
dans sa Bibliotheca belgica, p. 408. Pierre Opmeer parle
de notre géographe à l'année 1546 de sa chronique en ces
termes : « Jacobus de Daventria, Mechliniae, caciographias
» Brabantise, Hollandise aliarumque Belgii regionum nunc
» edit. » Kok, Vaderlandsch Woordenboek, t. XI, p. 261,
rappelle que Munsterus a inséré dans sa Cosmographia,
p. 752, une description de la Frise par J. de Deventer.
(1) Archives du conseil privé, cartons, aux Archives du royaume.
(2) Descriltione di tutti i Paesi-Dassi; Anvers, 1567; p. 166.
6
— 62 —
Dans une lettre du 1 5 décembre 1 557 à Idzardus (i), Viglius
écrit qu'il lui envoie la carte de Frise faite par notre géo-
graphe. Ortelius a fait graver dans ses recueils plusieurs
cartes dessinées par J. de Deventer. La plus ancienne men-
tion des travaux de ce dernier que nous ayons trouvée,
remonte à Tannée 1537 : il présenta à celte époque une
carte du duché de Brabant au conseil de celte province,
et reçut 4 livres de gratification. Celte dépense est relatée
dans le compte en ces termes :
Jacob Van Deventer, die xx daighen in decembri, a° xvc xxxvj, heeft in
den raide van Brabant gepresenteert een carlte van den lande van Brabant,
by bem, zoe hy zeegt, gemaect, dairvoer bem by den raide es toegevueght
ende geordineert : iiij liv. (2).
Jacques de Deventer fut employé par Philippe II à une
entreprise grandiose. Avant de quitter les Pays-Bas, où il
ne devait plus revenir, ce prince chargea notre géographe
de « visiter, mesurer et desseigner toutes les villes de noz
» pays de par-deçà, aussi les rivières et villaiges circum-
» voisins, semblablement les passaiges ou destroiclz des
» frontières, et le tout rédiger en ung livre contenant
» pourtraict de chascune province, et après démonstration
» de chascune ville particulière. » Sa commission est datée
du 1er avril 1558 : elle lui attribue 200 florins de gages
annuels, et 2 florins par jour en sus pour frais de voyage.
Le 6 juin 1559, le roi lui fit délivrer des lettres de sauf-
conduit pour lui, ses serviteurs et ses bagages, afin que les
gouverneurs des provinces, les magistrats et communes,
les commandants des places fortes, et généralement tous
les officiers à qui il se serait adressé, lui rendissent facile
l'exécution de cette mission. Ces lettres de sauf-conduit
furent plus tard renouvelées, notamment le 20 février 1562
(1) Hoynck Vajv Papendhecht, Analecta Belgica, t. Il, lre partie, p. 386.
(2) Registre n° 21719 de la chambre des complcs, aux Archives du royaume.
— 65 —
(n. st.), le 7 mai 1563 et le 7 mars 1564 (n. st.) (i).
Notre géographe se mit aussitôt en devoir de lever ses
plans et de tracer des caries, mais c'était là une rude be-
sogne qui lui avait été confiée. On lit dans un document
que nous publions plus loin qu'il avait fait espérer au roi
que son œuvre serait terminée en deux ans. La correspon-
dance de Viglius avec Hopperus, qui nous fournit sur
Jacques de Deventer des renseignements précieux, établit
qu'il y employa plus de quinze à seize années. J. de De-
venter avait compté sans la révolution et les troubles qui
la suivirent.
Voici de ces lettres d'Hopperus et de Viglius une ana-
lyse succincte :
Hopperus écrit de Madrid, le 28 juillet 1570, à Viglius
que, si l'œuvre confiée à J. de Deventer est terminée, il
ait à l'envoyer au roi Philippe II le plus tôt possible (2).
Viglius répond à cette demande, le 28 août, d'Anvers, que
ce travail n'est pas encore achevé, pour deux raisons, d'a-
bord à cause de l'âge avancé de l'auteur, qui veut dessiner
tout de sa propre main, puis par suite de la lenteur que
l'on met à le payer, selon l'habitude de la chambre des
comptes. Si Sa Majesté, ajoute-t-il, désire voir la fin d'une
entreprise à laquelle le géographe était occupé depuis douze
ans, qu'elle ordonne à Martin Van den Berghe de le payer
sans délai, car si l'on ne se hâte, il est à craindre que la mort
ne vienne à surprendre J. de Deventer avant qu'il n'y ait
mis la dernière main (3). Une lettre du même écrivain à
(1) Archives de Iaudience, aux Archives du royaume.
(2) « Si magisler Jacohus Davenlrius ahsolvil suum opus, acceptissimum
» crit Suae Majestati ut quam priraum mittatur, et poterit, si videtur, Iradi
» uxori perferendum. »(Joachimi Hopperi episfolœ ad Viglium ab Aytta Zui-
» chemlm (Louvain, 1765); lettre lxxxxvii, p. 283).
(3) « Mr Jacobus Daventrius opus suum nondum absolvit, et duœ res re-
» moram aliquam ci injiciunt, et aetas ejus provccta (cum omnia sua manu
» dclineari cupiat), et sera slipcndii solutio, pro curise nostrse consueludine.
— 64 —
son correspondant à Madrid, et datée du 8 décembre de la
même année, prouve que l'on n'avait pas encore satisfait aux
justes réclamations du géographe (i). Dans une autre lettre
du 9 février 1572 (n. st.), on lit que Viglius s'inquiète des
moyens de faire parvenir l'ouvrage en Espagne, et revient
à la charge sur la nécessité de solder à J. de Deventer ce
qui lui est dû (-2).
On voit par une lettre de Viglius du 1 6 novembre 1 573 (5)
» Itaque D. V. recte faciet, si literis regiis eum commonefaciat, ut cum jam
» duodecim annis ei operi incubuerit, illud tandem absolvi curet. Et M.
» quoque Maiiino a Bergis Regia Majestas scribat, jubeatque ut stipendiorum
» vacalionumque solutionem, quantum in se est, promoveat. Regem enim hoc*
» opus absolutum magnopere cupere, eoque magis, quod œtas ejusdem ma-
» gistri Jacobi ila provecta sit, ut metuat, ne ejus complementum mors raor-
» busqué prœveniat. » (Hoyncrt, Viglii epistolœ politicœ et hisloricœ ad J. Hop-
perum, lettre cvm, p. 580).
(1) « De literis ad Jacobum Daventriensem ac cornmissarium Van de Berghe
n scriptis gratias D. T. ago : valde enim cuperem hoc opus tandem absolvi,
» ac cum in eo apparando illuminandoque majores cogatur facere sumplus,
» mercedis solutio sumptuum laborumque ei aliquod prœbebit solatium. »
(Hoynckt, etc., lettre cxxi, p. G04).
(2) « Mr Jacobus Daventriensis hic sedulo dat operam, ut opus suum ab-
» solvat, verum sollicitus sum, quomodo secure illud in Hispaniam mitli
» possit, cuperemque duci nostro mandari, ut ipse redicns in suam cuslo-
» diam tulclamque id recipiat; difliculter autem illud autor è manibus dabit,
» nisi Regia Majestas de residuo,quod ei debebitur, providerit, ac magislroVan
» [den] Berge scripserit, ut is id persolvat, fidemque suam interponat. Totus
» autem in hoc opère complendo consenuit, ac et absolulo quiescere, ac renun-
» ciare omni ulleriori labori slatuit. » (Hoynckt, etc., lettre cxxvn, p. 614).
(3) « M. Jacobus Daventriensis cum hic ob execulioncm decimi denarii in
» metu popularis sedilionis vcrsarcmur ac a gcusiis novae turbae exoriren-
» tur, ipse bine se alio proripuit, inilioque credideram Dordracum eum con-
» fugisse, ubi antea sedem collocarat, cumque ea urbs paulo post ad geusios
» descivisset, plurimum sollicilus fui ne opus ejus in illorum potestalem venis-
» set, cum de eo nihil cerli inquircre potuissem; tandem apud Coloniam cum
» latere per amicum intcllexi, eumque per literas benigne admonui, rogavi-
» que ut hue cum opère suo redire non gravarelur, eidem pollicilus morluo
» Martino Van den Berge, cui ejus solutio mandata antea fuerat me fideliter
» procuraturum, ut si quid debebitur ci cxsolvalur; si quid autem ab eo
» responsi accepero, D. V. mox significabo. Optassem autem pro magna re ut
» Regia Majestas opère ipsius hoc temporc frui poluisset, quo urbium ab
— 65 —
que J. de Deventer se trouvait à Bruxelles à l'époque des
troubles qui éclatèrent dans cette ville à l'occasion de la
levée du dixième denier; qu'il s'enfuit alors à Dordrecht,
où il avait déjà séjourné auparavant, et qu'après la prise
de cetle ville par les gueux, en juin 1572, il se réfugia à
Cologne. Le 8 février 1575, Viglius écrivait à Hopperus que
J. de Deventer lui avait fait espérer l'envoi de son œuvre
pour le mois suivant (i). A quelques temps de là, le même
fait part à son correspondant de la mort du géographe, dé-
cédé à Cologne, qu'il a apprise par le châtelain de Gouda, et
de ce qu'il y aurait à faire pour s'assurer la propriété des
atlas délaissés par le défunt (Y). Dans une lettre du 12 juillet
il dit à Hopperus qu'il a écrit au magistrat de Cologne, à
la garde duquel les livres ont élé confiés, pour qu'il voulût
ou les lui envoyer ou les faire parvenir directement à Phi-
lippe II (3). La lettre deViglius du 8 août (ou septembre) (4)
» hostibus occupatarum aut a nostris obsessarum ex ejus descriptione ple-
» niorem cognitionem accipere poluisset. » (Viglii Zuichemi ab Aytta Epistolœ
ad J. IJopperum; lettre ccvm, p. 493; Leeuwarden, 1661; — Hoynckt, lettre
ccxvi, p. 781).
(1) « Jacobus Daventriensîs tandem promisit se hue ad proximum mensem
» adfore et opus snum in tria divisum volumina una allaturum. » (Ibidem,
lettre ccxin, p. 505; — Hoynckt, etc., lettre ccxxi, p. 791).
« Jacebum Daventriensera non cesso interpellare, quo debitum exsolvat,
» pro quo aliquot milia florenorum illi impensa fuere. » (Ibidem, lettre
cciv [lisez ccxiv], p. 507; — Hoynckt, etc., lettre ccxxn, p. 793).
(2) « Castellanus Goudensis Gulielmum suum nudius tertius ad me misit,
» per quem obitum Jacobi de Daventria apud Coloniam mihi significaret,
» officiumque quod in conservandis libris regiis ab eo factum erat. Dabimus
» autem una operam, ut illos ab hœredibus recuperemus. » (Ibidem, lettre
ccxvi [lisez ccxxvi], p. 527; — Hoynckt, etc., lettre ccxlix, p. 84-1).
(3) « Signifîcavi D. T. superioribus diebus mortem geographi nostri Jacobi
» a Daventria, rogavique ut D. T. procuraret literas a rege scribi ad senatum
» Coloniensem, qui in suam custodiam recepit libros, quos ad Majeslatis Suae
» postulationem toi annis, tanlisque impensis elaboravit, ut mihi, aliive ad
» eandem Suam Majestalemlransmittcndos traderevelit. » (Ibidem, lettre ccxviu
[lisez ccxxvm], p. 531; — Hoynckt, etc., lettre ccli, p. 844).
(4) « Prioribus jam pridem respondi, posterioribus autem junctœ fuerunl
— 6G —
accuse réception de celle que le roi adresse au magistrat
de Cologne, et qu'il avait demandée dans sa missive précé-
dente. Viglius écrit, le 19 octobre, qu'il a reçu les trois
volumes réclamés; il fait un brillant éloge du soin que
l'artiste géographe a mis à dessiner tous les plans qu'ils
contiennent et se propose de les envoyer à Madrid par la
première occasion (t). Une quinzaine de jours après, il
joint à sa lettre à Hopperus du 7 novembre une liste dé-
taillée de ce que contiennent les trois volumes, lui signale
l'omission du plan de la ville d'Ypres, et lui fait quelques
autres observations. Il voudrait savoir si le roi ne désire
pas que les lacunes soient comblées, et il aimerait à trouve^
quelque moyen sûr pour que les livres arrivassent en bon
état en Espagne (2). Viglius écrit encore, le 23 novembre :
» literœ Regiœ Majestatis ad senatum Coloniensem atque ad me super negocio
» librorum per rar Jacobum Davenlriensem relictorum scriptœ. » (Ibidem, lettre
ccxx [lisez ccxxx], p. 534-, avec la date du 8 août; — Hoynckt, etc., lettre
CCLHI, p. 846, avec la date du 8 septembre).
(1) « Coloniensis senatus libros geograpbicos très mr Jacobi Daventriensis
» ad me misit, quos per primam oportunitatem isthuc destinabo, c-pus certe
» dignum Regia Majestate, in quo omnia hujusce provinciœ belgicœ oppida,
» affubre et eleganter delineata, Sua Majeslas conspiciet, ncc pretii in cos
» insumpti pœnitebit. » (Ibidem, lettre ccxxni [lisez ccxxxin], p. 539; —
Hoynckt, etc., lettre cclvi, p. 8j0).
(2) « Mille-, Cl. D. Hoppere, ad D. T. catalogum oppidorum, quœ in tribus
» voluminibus mr Jacobi Daventriensis depicla comperi. Verum prœmatura
» ipsius mors impediit, quominus, uti cum eo convenerat, templa, civita-
» tum portas et opéra publica non ubique expresserit, et in Flandriœ op-
» pidis omissam ab eo invenio urbem Iprensem, quse est inler celebriores
» cjus comilalus. Desidcraram quoque, ut loca paulo melius illuminata luis-
» sent, quo Regiae Majestalis oculis magis satisfactum fuisset. Verum si rex
» petat, et illos sumptu9 fieri mandet, poterunt quœ desunt adhuc suppleri.
» Sollicitus vero sum quomodo ea volumina tulo ad Majcslatem Suam dirigera
» queam, cum magnopere inlersit, ne in ilincre quod bodie maie securum
» est, intercipiantur aut in allcrius manus incidant. Quamobrem, si Majestas
o Sua tantain moram ferre posset, ut securius ea volumina mitlcrentur, cum
» hic aliquis rumor increbuerit D. V. forsilan propediem ad nos advcnluram,
caperem in id tempus missioncm eam possc dift'erri, quo ex veslro consilio
• (fuid facieudum videalur intclligam, et priusquam se ilincri buic D. V.
— 67 —
il a appris depuis sa dernière missive que la veuve ou con-
cubine de Jacques de Deventer habitait Malines, et qu'elle
a en sa possession les minutes dessinées par le géographe;
il lui a immédiatement fait promettre une bonne récom-
pense pour la cession de tous ces papiers, et croit qu'il est
de la plus haute importance de les avoir, pour qu'ils ne
tombent pas dans des mains étrangères qui seraient à
même de les copier et de les publier. Hopperus devrait
entretenir le roi de cette affaire (i). Enfin la correspon-
dance de Hopperus avec Viglius contient encore une lettre
de ce dernier du 30 décembre l$7$, dans laquelle il est
une dernière fois question de Jacques de Deventer et de
son œuvre (2).
« Le roy, entendant que m™ Jacques Van Deventer, son géographe, n'est
paie de ses gaiges de ijc florins par an, assignez sur la recepte de Malines,
pour autres charges mises sur icelle recepte, et veuillanl qu'il soit annuelle-
ment contenté tant de sesdicts gaiges ordinaires, commenchans le premier
d'apvril xvc lvij, avant Pasques, que de son traictement de ij florins par jour,
quant luy sera ordonné voïaiger ou vacquer au faict de sondict office, selon
«accingat, aliquid quœso responsi tempestive significct. Bene vale, CI. D.
» Hoppere. Bruxellse, vu novembr. cia io lxxv. » (Ibidem, lettre ccxxiv [lisez
ccxxxiv], p. 541; — Hoynckt., etc, lettre cclvii, p. 851).
(1) « Scripseram ad te ante pauculos dies de opère Jacobi Davenlriensis,
» ac poslea intelligens, apud mulierculam quandam Mechliniensem, ejus
» uxorem seu concubinam, servari minutas formularum ab ipso delineatarum,
» dedi operam, ut illas ad manus meas consignaret, promisso ipsi honorario,
» quod Regia Majestas exolvere (uli spero) non gravabitur. Curandum enim
» omni ratione puto, ne in aliénas manus exempla ulla incidant, unde possunl
» alia exculpi evulgarique. Super qua re velim, ut verbum aliquid Majestati
» Suae dicas, intelligasque quid fieri illi placet. » (Ibidem, lettre ccxxvi [lisez
ccxxxvi], p. 543; — Hoinckt, etc., lettre ceux, p. 853).
(2) « Ad literas Regise Majestatis v augusti ad me datas, una cum iis quas
» ad senalum Coloniensem super libris Jacobi Davenlriensis recuperandis ad
» me dédit, nec non aliis xiij octobris de provisione statuum ad me ac gu-
» bernatorem nostrum scriptis, hactenus supersedi quicquam ad Mnjestatcm
» Suam rescribere, cum dubitem, ea quse ad Iibros Daventriensis pertinent
» D. T. ad Majestalem suam relulisse. » (Ibidem, lettre cxxviu [lisez cxxxvm,
p. 540; — Hoynckt, etc., lettre cclxi, p. 857).
— 68 —
sa retenue et commission, Sa Majesté ordonne que de sesdicts gaiges, traic-
tement et vacations icelluy mre Jacques Van Deventer soit contenté des de-
niers de son espargne. Davantaige, pour ce que Sa Majesté a commandé
audict de Deventer visitter, mesurer et desseigner touttes les villes de par-
deçà, aussy les rivières et villaiges voisins, semblablement les passaiges ou
distroictz des frontières, et le tout rédiger en ung livre contenant pourtraict
de chascune province et aprez démonstration de chascune ville particullière,
en quoy luy conviendra vacquer plus de deux ans, Sa Majesté ordonne
que pour le temps que ledict maistre Jacques Van Deventer sera occuppé et
emploie à faire la description et particularité des pays et villes de Luxem-
bourg, Namur, Artois, Bourgoingne, Haynnau et pays circumvoisins de la
langue walonne, luy soit païé xl pattars par jour, pour crue de vacquations
oultre semblable somme contenue en sadicte commission , et ce au regard
quant luy conviendra aller à cheval (pour la descommodité de chariotz), et
qu'il luy fauldra païer certains guydes et interprêtes pour congnoistre les*-
dicts pays, aussy les villes et choses particulières d'importance qu'il trouvera
en iceulx, etc. Faict à Bruxelles, le xxixe jour de may xvc lix (1). »
« De par le roy. A tous noz lieutenans, gouverneurs, bailliz, meyres,
cscoutettes, bourgmestres, eschevins, gens de loy, tollenaires, gardes des
villes, pontz, porlz, passaiges, destroictz et autres fortz, et tous autres noz
justiciers, officiers et subgeclz et ceulx de noz vassaulx, amyz, alliez et
bienveuillans, cui ce regardera et ces présentes seront monstrées, salut et
dilcction. Comme nous ayons donné charge à nostre géographe maistre
Jacques de Deventer, de visiter, mesurer et desseigner toutes les villes de
noz pays de par-deçà, aussi les rivières et villaiges circumvoisins, semblable-
ment les passaiges ou destroictz des frontières, et le tout rédiger en ung livre
contenant pourtraict de chascune province, en après démonstration de chas-
cune ville particulière; pour ce est-il que mandons et commandons à vous
de nostre obéyssance, et requérons à ceulx de nos amys, allyez et bienveuil-
lans, et à chascun de vous endroit soy et si comme à luy appartiendra, que
ayez à leisser passer partout librement et franchement ledict maistre Jac-
ques Deventer avecq ses serviteurs et bagaiges, et au surplus luy donner
et faire donner toute ayde, faveur et assistcnce requise pour le meilleur
effect et accomplissement de sadicte charge, en luy faisant au surplus à cesl
cffect ouverture des villes, places, forteresses et autres lieux où il aura à
faire, sans aucun contredict ou empeschement. Car ainsi nous plaist-il. Donné
en nostre ville de Bruxelles, le vj° jour de juin xvc lix (2). »
(1) Archives de l'audience, liasses, aux Archives du royaume.
(2) Ibidem.
— 69 —
La Bibliothèque royale vient d'acquérir de Mr Gachard
qui l'avait acheté en Espagne, un des volumes de l'atlas de
J. de Devenler. Voici les titres des cartes qu'il renferme et
qui sont toutes exécutées et enluminées sur parchemin,
avec un soin, un luxe et un art infini.
m 1. Generalis descriptio totius Germanicae inferioris et regni Angliœ, una-
cum mari interiacente alque eadem loca ab utraque parte alluente.
2. Germania tota in decem eirculis seu confœderationibus dispartita.
3. KTlVIATIAOriON, hoc est œstuum marinorum in diversis locis ob lune
variationem ocularis demonstratio.
A. Delineatio sinus meridionalis maris, vulgo de Zuyderzee, ab occidenle
Waterlandiam, ab oriente vero Phrisiam occidentatem attingentis.
5. Pars inferioris Hollandiœ nunc Waterlandt quœ olim ad Phrisiam per-
tinuit, cum universis oppidis, pagis ac viis publicis.
6. Superioris Hollandiœ pars in qua situs est episcopatus Traiectensis.
7. Descriptio episcopatus Traiectensis unacum superiore parte Hollandiœ.
8. Descriptio Batavise cum universis in ea viis publicis et aggeribus ad
fluminum ripas aggestis.
9. Zelandiarum insularum unacum limilibus earum descriptio.
10. Effluxus Mosae et duorum cornuum Rheni in mare Britannicum.
11. Ostium Schaldis fluvii cum insulis quas effîcit.
12. Nobilissimus Brabantiœ ducatus qui Mosa et Schaldi fluminibus orbi-
culariter fere circumscribitur et includilur.
13. Episcopatus Leodiensis atque eidem subiectorum territoriorum veris-
simus typus.
14. Ducatus Geldriœ et Clevise cum comitatu Zutphaniœ.
15. Veluania vel ab aliis dicitur Velania, cum omnibus oppidis, pagis et
castellis.
16. Comitatus Monlensis et trium cornuum Rheni.
17. Descriptio eius terrœ quœ est inter Mosam et Rhenum, in qua sunt
ducatus Lymburgensis et Juliœ archiepiscopatusque Coloniensis.
18. Sylvœ Arduennœ descriptio, in qua ducatus est Luxemburgensis et
comitatus Chyni.
19. Archiepiscopatus Treverensis quem interlabitur Mosella fluvius.
20. Ducatus Monlensis et comitatus Markensis unacum parte Angariœ.
21. Ducatuum Angariœ et Weslphaliœ, qui unica appcllalione dat Zue-
dcrlandt dicuntur, descriptio.
22. Episcopatus Paderborncnsis et contiguarum parlium descriptio.
— 70 —
23. EpiscopatusOsnabrugensis etMyndensis locorumque finitimorum typus.
24. Episcopatus Monasteriensis quem Amasus fluvius interlabitur.
25. Typus terrarum non ita solidarum sed maxima ex parle palustrium
inter Amasim et Isalam fluenlasitarum, Drentae atque Twentœ appellationibus
notarum unacum Transisulana.
26. Affluxus Amasi fluminis in Oceanum germanicum respicens ab oriente
comitatum Embdensis, ab occidente vero inclytam terram Grœningensem.
27. Descriptio eflluxus Visurgis fluminis in mare Germanicum.
28. Totius Wandaliœ delineatio, quœ includit ducatum Megapolitanum,
Pomeraniam, Marcbionatum Brandenburgensem et Saxoniaml
29. Descriptio Thuringiœ, Misniae et partes Hassiae superioris.
30. Franconia complectcns archiepiscopatum Moguntinum, episcopatum
item Herbipolensem et Bambergensem cum territorio Buechensi, etc.
31. Delineatio Suevise inferioris et Elsatiae comprehendens ducatum Wur-
tcmburgensem, marcbionatum Badensem, ducatum item Bipontinum, etc.
32. Descriptio Sueviœ superioris et lacus Podamici (qui allemanice die
Costenser-zec dicitur) unacum Elsatia, Sungoia, Brisgoia, Krichgoia, etc.
33. Totius Bavariœ (quse olim Vindelicia dicta fuit) et conliguarum partium
descriptio.
34. Palalinus Bavariae, olim Noriscorum sedes cum episcopatu OEich-
tettensi.
33. Arcbiducatus Austriœ olim veteribus Pannonia snperior cognominata.
36. Typus ducatus Carintbise, Slirise, item et comitatus Ciliensis, finiti-
marumque partium multarum.
37. Rhelke Alpestris descriptio in qua hodie comitatus Tirolis cum Ter-
visana.
38. Descriptio totius Illyridis.
Plan de la ville de Geldern. — Dans le compte com-
munal de l'année 1546 (i) , un passage rappelle le bon
accueil fait par le magistrat de Geldern ou Gueldre, à quel-
ques personnes chargées de lever le plan de la ville; parmi
elles se trouvait un Italien, et nous nous sommes demandé
à ce propos s'il ne s'agissait pas ici du capitaine François
de Marchi, dont nous avons parlé au § 21.
« Als den marsscbalck Merltcn Van Rossum ind cine yttalianir ind kon-
(i) Archives de Geldern : communication de M* Netteshi.im.
— 71 —
stener myt meer ander haefluyd hier waeren, die stat to konterfeiten, d'en-
selvigen in 't Helm mit der stat kannen geschinckt : xvj gr. »
Cartes géographiques, plans et mappemondes de Charles-
Quint. — Nous avons extrait des inventaires des meubles
de ce prince la liste des cartes et plans qu'il possédait. L'un
de ces inventaires, qui date de 1545, en mentionne un
certain nombre sans en faire la description, dans les ter-
mes suivants : « Dix-nœf quartes et painctures de cités,
» villes et chasteaulx, faictes les unes sur linge et les aul-
» très en parchemin » (1). Un autre document du même
genre, qui date de 1556 (2), peu avant le départ de l'em-
pereur pour l'Espagne, décrit ainsi trois cartes et une
mappemonde :
« Une carte de tout le monde, mise sur toille, avecq ung grant aigle.
Une carte marine, sur parchemin, contenant le voyages que l'évecque de
Baleuse a fet aus Indes; ledict évecque a donné à Sa Majesté.
Ung long livre en bois, contenant huyt feulletz de bois, parmy les deux
clouans, auquel livre est figuré la mappa-mundy.
Une petite carte de parchemin contenant pluisieurs régions, au boult de
laquelle y a ung rond verd dans lequel y a trois escriptz en latin, dont celluy
du milieu est en lettre rouge : ladicte carte rolée sur ung baston. »
A la mort de l'empereur, on trouva parmi les meubles
qu'il possédait dans sa retraite à Yuste divers autres plans
et cartes sur lesquels il suivait les mouvements des armées
dans la guerre de Philippe II contre Henri II. Voici com-
ment elles sont renseignées dans l'inventaire (3) :
« Una carta de Italia pintada en papel, y cobierla con lienço.
Una carta de la descrecion de Espana, en pergamino.
Dos cnvoltorios de cartas, de pergamino, de discrepeiones de Santa-Cruz
de Indias.
(1) Archives de l'audience, aux Archives du royaume (ancien n° iiSbi»,
fo cxviij r°).
(2) Registre n° 97 de la chambre des comptes, f° xxj v°, ibidem.
(3) Archives de Simancas : Contradurias, la epoca, lcg° n° 145.
— 72 —
Cuatro pinturas de fortificaciones del condado de Ruysellon, del puerlo de
Rosas y Perpinan y Rosas.
Caria gênerai de la descripcion de Alemana.
La carta gênerai de Flandes.
Carta de Alemana y Ungria.
La pintura de Renti, en pergamino.
Dos chiquitas de Constantinopla. »
Pontanus (Henri), — natif cTArnhem, en Gueldre, qui était
établi à Malines à la fin du règne de Charles-Quint, obtint
du conseil privé, le 1 5 janvier \ 556 (n. st.), un octroi « pour
» imprimer et graver une mappe du monde, en forme d'un
» aigle de l'empire, aorné des noms des princes, potentatz,
» dignitez et offices concernans ledict empire, avec les villes
» impériales anchiennes et modernes, colloquées selon l'or-
» dre de l'alphabelh, pour les trouver plus aysément, en- «
» semble les blasons et armoyeries de chascune çTicelles,
» avec figuraige des sept planètes et d'une bordure cro-
» tesques »(i).
Octrois divers accordés aux Pays-Bas pour purlication
DE CARTES ET PLANS PENDANT LE XVIe SIÈCLE. NOUS Croyons
faire chose utile en insérant ici le texte de la mention des
octrois qui furent accordés dans le courant du XVIe siècle,
sous le sceau de la chancellerie de Brabant, pour pouvoir
mettre au jour des cartes géographiques et des plans : un
dépouillement des registres dans lesquels ils sont consignés
a déjà été publié par Mr Alph. Waulers, dans le Bulletin
du Bibliophile belge, t. XII, p. 73.
« Van eenc octroyé om te moghen printen een carte van de Oosterschcr-
zee voir Jan de Reeldcsnyder, van Hoirne, wocnnende t'Antwerpen, de data
xja novembres a0 (xvc) xxvj (2). »
« Van een octroy om te mocgen prcnten endc bocckcn vercoopen voer
Geerardt Mcrcator, in date dcn xxc" dach aprilis a0 xvc Ij. »
(1) Registre n° 56, f° 46 r°, du conseil privé, aux Archives du royaume.
(2) Registre n" 20787, de la ehambre des comptes, ibidem.
— 75 —
« Van een octroy om te moegen prenten de charte van den lande van
Piedmont ende Lombardie, voere Jeronimus Willems, alias Cocx, in date
den iijen dach octobris a» xvc lj (1). »
« Van een octroy om alleen te moegen prinlen ende doen vercoopen zekere
caerte van Gelderlandt, den tyl van thien jaeren, voere Jeronimus de Cock,
in date den xijen augusti a0 1563 (2). »
« Van een octroy om te mogen doen printen zekeren boeck gheintitu-
leert : Theatrum orbis lerrarum, voer Abraham Ortels, mathématicien, geda-
teert van den xxjen dach van februario xvc lxix (1570, n. st.). »
« Van een octroy om te mogen drucken zekere charte oft beschryvinge
van 't heylich lant, voer Jeronimus Cock, schilder, gedateert van den
xxijen dach van junio xvc lxx. »
« Van een ottroy voer Christoffel Plantyn, om te mogen drucken dye
kaerte van Europen, gedateert van den xven van meerte xvc lxxj (1572,
n. st.). »
« Van een octroy om te mogen drucken eenen boeck inhoudende de figuere
van de principaelste steden van den werelt, voor Franciscus Hoogenberghe,
in date van den xxijen van novembri xvc Ixxiiij. »
« Van een consent voir Jan Vuytersprot, om te mogen drucken dye figure
ende situatie der stadt van Brussel, gedateert van den vjen van oclobri
xvc Ixxiiij (3). »
« Octroy om te moegen printen sekeren boeck : In tabulas geographicas
C. L. Phlololomei ad mcnlem aucloris reslitulas et emendalas, voer Gheraert
Mercalor, in date iija february xvc lxxviij. »
« Octroy om te moeghen printen voer Gheraert de Jode, ghesworen prin-
teren, aengaende den boecken van caerten van diverssche landen ende pro-
vincien, met diversche descriptien, in date vija february xv<= lxxix. >»
« Octroy om printen voor Abraham Orteliers, aengaende Tabulas geogra-
phicas ende andere daertoe noch t'adderen boecxgewyse oft anderssints, in
date va martii xvc lxxix. »
(\) Les octrois de 1551 sont extraits du registre n° 20789, ibidem.
(2) Registre n° 20791, ibidem.
(3) Ces cinq octrois sont extraits du registre n° 20792, et ceux qui suivent
du n» 20793, ibidem.
_ 74 —
Bkrts ou Bertius (Pierre), auteur d'un grand nombre
d'ouvrages scientifiques, et dont la biographie se trouve
dans beaucoup de recueils (î), naquit à Beveren, dans le
pays de Waes, en 1565, et mourut en 1629, à Paris, où il
occupait une chaire au collège de Boncour, après avoir été
successivement recteur du collège des états de Leide, et
professeur de morale à l'université de celte ville, alors qu'il
était calviniste : plus tard il embrassa le catholicisme et se
rendit en France, où ses vastes connaissances mathéma-
tiques et géographiques lui firent obtenir le titre de cosmo-
graphe du roi Louis XIII. La pièce que nous publions est
extraite de la collection d'autographes de Mr Gh. Rahlen-
beck, qui nous l'a obligeamment communiquée :
« En la présence du notaire garde-nolte du roy, noslre sire, au Chastelet
de Paris, soubsigné, mre Pierre Bertius, l'un des professeurs et cosmografes
de Sa Majesté, demeurant au Port-Nostre-Dame, a confessé 'avoir receu
comptant de mre Gabriel de Guenegaud, seigneur dudict lieu et du Plcssie-
Belleville, conseiller du roy en son conseil d'Eslat, et trésorier de son
cspargne, la somme de six cens livres, de laquelle Sadicte Majesté luy a faict
don en considération de ses services, par son acquit patent du dernier dé-
cembre mil six cens vingt-six; de laquelle somme, etc. Faict et passé en
eslude du notaire soubsigné, l'an mil six cens vingt-sept, le xxvije jour
d'avril.
» P. Bertius. »
De Bersacques (Louis et Jean). — Louis de Bersacques
est l'auteur des plans des villes de Menin et de Courtrai, qui
font partie du magnifique recueil publié à Amsterdam par
Blaeu, sous le titre de Novum magnum theatrum, etc.
Le graveur des planches a singulièrement orthographié son
nom, car sur le premier de ces plans on lit pour signature :
Louys de Berjagues fecit, et sur le second : Louys de Da-
(1) Voy. entre autres : Valère André, Bibliolheca belgica, p. 723; — Kok,
Vaderlandschc Woordcnboek, t. VI, p. 497; — Paquot, Mémoires, t. XIV,
p. \, — Biographie universelle, t. IV, p. 3G8.
— 75 —
saques delin. Le magistrat de Courtrai lui paya, en 1641,
300 livres parisis pour la levée de plan de celte ville et de
la châtellenie, comme il conste par cet extrait :
« Aen Louys de Bersacques, ter causen van ghemaeckt te hebben de carie
figuratyf van der stede ende casselrie van Cortryck ende andere deb-
voiren (1). »
On conserve aux Archives du royaume deux plans ma-
nuscrits d'un bois situé à La Roche, dans le Luxembourg,
et d'un autre dans la terre et seigneurie d'Agimont, dressés
en 1616 et en 1622 par Louis et Jean de Bersacques, qui
y sont qualifiés d'arpenteurs héréditaires et sermenlés de
la ville et châtellenie de Courtrai (2). Le même dépôt pos-
sède encore de Louis de Bersacques une carte de la ban-
lieue de Menin, levée en 1644, et un plan, fait à la même
époque, du bois de Hulst (3).
§ 60. Graveurs sur bois et sur cuivre.
Sommaire „• Hub. de Croock. — Sylvestre Van Parys. — Martin Baes. —
Ghal. du Tielt. — Abr. Santvoort.
De Croock ou de Croc (Hubert). — (Voy. S 11). —
Bit tu (en zeer Bctyoont ntîre imoU oeffeninge van
y pazôun o\\$ Uefe Ijeereu 3Jesu-CI)ristL -— ©i)e~
prent te Srugglje tn Ire JjJeerîre strate bg Ijuberedjt
îre Cr00ch jfggiter Sngîrere; tel est le titre d'un petit
volume in-8°, composé de trente feuillets, qui a été adjugé
au prix de 25 francs à la vente Borluut de Noordonck, à
(i) Registre n°34156 de la chambre des comptes, aux Archives du royaume.
(2) N0* 748 et 1991 de Ylnvenlaire des cartes et plans.
(3) N«» 1185 et 412, ibidem.
— 76 —
Gand, en 1858 (i). A la fin du dernier feuillet, on lit encore :
©Jjeprettir te jSrnglje Sg fijuberec l)t îre Crook 0m flan-
web eau iJerrebeke up iren JSurgl) tttt graene 2tmerkeu
imer flintmense te caape.
Ce petit livre est orné de dix gravures sur bois, grossiè-
rement exécutées, dont suit ici la description :
1 . Au titre : Buste du Christ; de son côté droit sort un jet de sang qui
coule dans un calice placé sur une sorte de table avec des dés et un marteau,-
dans le fond se trouve la croix, une échelle, la colonne, etc., et cinq têtes
détachées de leurs corps. Largeur : 7 centimètres environ; hauteur : 5 cent3.
2. Au verso du titre et à peu près de la même dimension que la précé-
dente : Le Christ en croix accosté de la sainte Vierge et de saint Jean. Sous
le sujet représenté est imprimé un avis, sorte de réclame du temps, d'un
style des plus naïfs, dont le sens est que le livre a été visité par beaucoup
de doctes personnages, et tout particulièrement par maître Rogier de Jonghe,
docteur en théologie et proviseur des couvents de Tordre de Saint-Augustin,
lequel Ta approuvé et a déclaré que la lecture n'en était à craindre pour
aucun. L'imprimeur a encore ajouté ces mots : (^©flijpt $wfâî l$Z$î9 f||)|î
ftllto ?§ Sîto^îï, c'est-à-dire, Achetez, lisez, et vous vous convaincrez de
la vérité de l'avertissement préliminaire.
3-10. Dans l'intérieur. Huit petites gravures, dont les sujets sont tirés de
la Passion.
JMich. Bryan, dans son ouvrage intitulé : A biographical
and critical dictionary of painters and engravers, publié
en 1816, reproduit et attribue à II. de Croock (t. II, p. 680)
un monogramme formé des lettres h, d et c gothiques, qu'il
a trouvé sur une estampe en bois représentant la sainte
Trinité. Ce monogramme a été copié entre autres par Brul-
liot, Dictionnaire des monogrammes, Ire partie, n° 1281,
et par Mr Ch. Le Blanc, Manuel de V amateur d'estampes,
t. II, n° 70. Ces écrivains ont avancé que le graveur bru-
geois travaillait déjà vers 1490 ou vers 1500. Le document
(1) Il a été acquis par Mr Ferd. Vandeiuiacgheî*, qui a eu l'obligeance de
nous le communiquer pour en faire la description.
— 77 —
que nous avons publié au § 1 1 , prouve qu'il naquit en 1 490,
Nous ajouterons ici que les gravures que nous avons dé-
crites clans notre premier article, font actuellement partie
de la collection de la Bibliothèque royale, à Bruxelles.
Lambert (Josse). — (Voy. § 37). — Mr Ferdinand Van-
derhaegben vient de publier dans sa Biographie gantoise,
ouvrage qui peut servir de modèle à tous ceux du même
genre, une excellente description de toutes les produc-
tions typographiques de Josse Lambert. Nous regrettons
de n'avoir pas trouvé plus tôt la note qui suit pour la lui
communiquer, car elle fait mention d'un placard sur les
orfèvres, que Mr Vanderhaeghen décrit, sous le n° 107,
parmi les impressions sans date de J. Lambert, et qui paraît
appartenir à Tannée 1 553.
« A Josse Larabreeht, imprimeur, la somme de xiiij solz vj deniers, pour
avoir imprimé l'ordonnance ou placcart de l'empereur concernant le fait des
orfebvres jusques au nombre de cincquanle-huyt copies, et icelles livré en
la greffe de la cour [conseil de Flandre]; pour quoy luy a esté tauxé pour
chascune copie vj deniers parisis (1). »
Van Parys (Sylvestre), — avait obtenu du conseil de
Brabant, le 13 septembre 1546, un octroi pour graver,
imprimer et vendre à Anvers diverses espèces de petites
gravures. Le 29 mai 1570 parut le placcard qui enjoignait
à tout imprimeur, dans quelque genre que ce fût, s'il
voulait continuer l'exercice de sa profession , de passer
un examen d'aptitude devant Christophe Plantin, qui
avait été nommé à cet effet architypographe du roi aux
Pays-Bas. Van Parys passa cet examen le 27 juillet de
la même année. Dans le certificat que Plantin lui remit, il
(1) Registre n° 21918 (a0 1553), f» xlix r°, de la chambre des comptes, aux
Archives du royaume.
7
— 78 —
lui reconnaît toutes les connaissances nécessaires pour exé-
cuter des gravures et pour les imprimer. Muni de cette
pièce, Sylvestre Van Parys adressa sa requête, qui fut favo-
rablement apostillée, et, bientôt après, le conseil de Bra-
bant lui fit délivrer, au mois d'avril 1571, un nouvel
octroi, lequel lui permettait aussi de vendre des livres.
1 . « Op 't vertooch gedaen den keyser in zynen rade geordonneert in Bra-
bant van wegen Sylvester Van Parys, figuersnydere, woenende binnen der
sladt van Antwerpen, geadmitteert by Zyne Majesteyt ora te mogen con-
tinueren zynen styl van figuersnydere, ende deselve te printen ende ver-
coopen in deselve stede, verzoekende dat Zyne Majesteyt soude believen
hem te consenteren te mogen snyden, printen ende vercoopen brieven van
historié, steden , beelden ende dergelycke wercken by hem geplogen te
printene; die keyser genegen wesende ter bede ende begeerte van den
voirnoemden suppliant, heeft by goeden advyse ende deliberatie van rade<
geconsenteert ende consenteert by desen, dat naer dien de beelden, brieven
ende andere zaken voirschreven (die deselve suppliant zal willen printen),
zullen by zekeren commissaris hiertoe te committerene, denwelcken Zyne
Majesteyt daertoe committeert by desen gevisiteert, geexamineert ende on-
derteekent wcsen, ende met eer de voirnoemden suppliant zal deselven
cleyne zaken mogen snyden oft doen snyden, printen, vercoepen ende dis-
tribueren daer ende alzoe hy gewoenlyc es te doene, sonder daeromme
eenich sinen te mesdoene. Aldus gedaen in den voirschreven rade van Bra-
bant, den xiijen dach van septembri in 't jaer m vc xlvj. >•
2. « Cejourd'hui xxvije du moys de juillet Tan xvc lxx, est comparu person-
nellement par-devant l'honnourable homme. Christophre Plantin, prototipo-
graphe ou chief imprimeur juré du roy, et de Jehan Verwithagen, imprimeur '
juré en ceste ville d'Anvers, et de moy notaire puhlicq, à ce appeliez par
ledict chief imprimeur, Silvesler Van Parys, tailleur et imprimeur de figures
et bourgcoys de ceste cité d'Anvers, lequel ayant exhibé audict imprimeur
ses lettres d'admission et octroy de povoir tailler et imprimer figures, datées
le xiije jour de septembre xvc xlvj, etc.; quoy ensuivant ledict Sylvester
ayant esté diligemement et souffissament examiné par ledict chief imprimeur
sur le faict et l'art de tailler et imprimer figures, a ledict chief imprimeur
trouvé icelluy Silvcstcr fort entendu et expert audict art de tailler et impri-
mer figures comme de ce soy journellement meslant, et poinct d'imprimer
livres, etc. Ce fut faict et passé en Anvers, à la maison dudict chief impri-
meur, etc. »
— 79 —
3. « Au roi, remonstre en toute humilité Silvester Van Parys, tailleur el
imprimeur de figures, et libraire juré et bourgeoys de vostre cité d'Anvers,
que, suyvant le placcart de par Vostre Majesté dernièrement sur le faict de
l'imprimerie et librarie publié à Bruxelles le xixe de may dernier passé,
ayant icelluy suppliant esté examiné par Christophre Plantin, comme pro-
thotypographe ou chief imprimeur juré de Vostredicte Majesté sur le faict et
art de ladicte imprimerie, et ayant par ledict chief imprimeur esté trouvé
idoine de tailler et imprimer figures comme de ce, ensemble de sa bonne
famé et renommée, par les attestations cy-joinctes appairt, il supplie très-
humblement qu'il plaise à Vostre Majesté, suyvant le premier et aultres arti-
cles dudict placcart, confirmer et approuver ledict Silvester Van Parys
suppliant, pour povoir continuer ledict stil et estât de tailler et imprimer
lesdictes figures, et semblablement sondict office de libraire comm' il a
faict jusques à présent, et sur ce luy donner et faire expédier les lettres
d'octroy, de confirmation, continuation et approbation en forme pertinente.
Quoy faisant, etc. (1). »
Baes ou Bassius (Martin), — est un graveur en taille-
douce qui appartient à l'école d'Anvers. Les œuvres qui
nous sont restées de lui constatent qu'il travailla pour les
imprimeurs de Saint-Omer, en 1614; de Tournai, en 1617;
d'Arras, en 1623, et de Douai, de 1618 à 1631. Il habi-
tait celte dernière ville. Là se bornent les détails que nous
avons pu recueillir sur cet artiste. Généralement les écri-
vains qui se sont occupés de nos graveurs n'ont pas connu
la plupart de ces livres de piété qui ont inondé les Pays-
Bas depuis la fin du XVIe siècle jusqu'au commencement
du XVIIIe, et dont un grand nombre est orné de planches;
ressource immense pour les graveurs d'alors, et qui favo-
risa singulièrement le développement de l'art. La majeure
partie des gravures dues au burin de Martin Baes appar-
tiennent à cette catégorie. L'énumération que nous en don-
nons ici, est bien plus étendue que celle de Mr Ch. Le Blanc.
(1) Ces trois pièces sont extraites des archives de l'audience, liasses, aux
Archives du royaume.
— 80 —
Presque toutes ces pièces sont signées d'un monogramme
formé de la réunion des lettres M et B (i), ou du nom de
l'artiste abrégé sous quelqu'une des formes suivantes :
Mart. Baes. — Mart. baes. — M. Baes. — M. Bass. —
M. Bas. — M. bas. — M. b. — Mart. bas. — Mart. Bats.
— Martinus Bas.
1° The life and death of mT Edmund Geninges, etc.
Saint-Omer, Charles Boscard, 1614. Petit in-4° (2).
1. Titre gravé. Martin bas f. Duaci.
2. Portrait d'Ed. Geninges, prêtre martyrisé à Londres, en 1591. Mart.
bas f. (P. 6.).
3-13. Onze autres planches représentant les différentes circonstances d«
sa vie et de son supplice (P. 12, 27, 40, 46, 52, 62, 71, 82, 88 et 95). Quel-
ques-unes sont signées M. b. f. et d'autres M. bas. f.
2° La Magdeleine de F. Rémi de Beaavais, capucin de
la province des Païs-Bas. Tournai, Charles Martin, 1617.
Petit in-8°. Livre d'une grande rareté en vers français.
Il est orné d'un frontispice non signé et d'une planche représentant sainte
Madelaine portée au ciel par deux anges, avec la signature : M. Bass. f.
3° Sancti Belgi ordinis prœdicatorum, par F. Hyacinthe
Choquet. Douai, Balthazar Bellère, 1618. In-8°, %77 p. (s).
Une édition française de ce livre fut publiée par le même
imprimeur, en 1629 (4), sous ce titre : Actions mémorables
des PP. Dominicains qui ont fleuri aux Pays-Bas : elle
renferme les mêmes gravures.
1. Titre gravé, représentant saint Thomas d'Aquin cl le bienheureux Al-
bert le Grand.
2-16. Quinze planches représentant des saints et signées du nom de l'ar-
tiste ou de son monogramme : on les trouve aux pages 39, 56, 62, 67, 73, 76,
88, 102, 107, 1U, 128, 133, 139, 201 et 247. En voici la liste d'après les
légendes des planches :
(1) Voy. Cii. Le Blanc, Manuel de l'amateur d'estampes, t. Ier, p. 193.
(2) N° 16154, fonds Van Ilulthcm, ù la Bibliothèque royale, à Bruxelles.
(3) N» 25186, ibidem.
(4) N° 25203, ibidem.
81 —
B. Zegherus Insulensis.
B. M. Ioannes Agni Gandensis.
B. M. Balduinus Gandensis.
B. M. Egidius de S. Audomaro Gan-
densis.
B. Odo Gandensis. — B. M. Guinan-
dus traiecte.
B. M. Henricus a Calsteris Lovanien.
B. M. Thomas Cantipratanvs convent9
Lovanie.
B. M. Servatius Lovaniensis.
B. Nicolavs Brugensis.
B. M. Ioannes Sterlinus Yallence.
B. M. Ioannes Harlem. — B, M. An-
dréas Harlem.
B. M. Nicolaus conversus Harlemi.
B. M. Margareta Iprensis.
B. M. Alanus de Rvpe-Zuolis.
B. M. Brigida Hollanda.
4° Histoire de Tournay, par Jean Cousin. Douai, Marc
Wyon, 1619 et 1620. Deux volumes, in-4°.
1. La vignette de l'imprimeur.
2-26. Ces deux volumes sont ornés de vingt-cinq planches, représentant
des personnages debout. Le premier livre en contient treize, le second, sept,
et le troisième, cinq. Toutes sont de M. Baes, mais il n'y en a que sept de
signées. En voici la liste d'après les légendes qu'elles portent :
S. Piatus.
S. Chrysolivs.
S. Evbertvs.
S. Martinvs.
S. Victricivs.
Wandalvs.
Gepeda.
Hervlvs.
Svevvs.
Gothvs.
Francvs.
S. Eleutherivs.
S. Medardvs.
S. Amandvs.
S. Acharivs.
S. Eligivs.
S. Mommolenvs.
Quadvs.
Marcoïijanvs.
S. Grimbaldvs.
Sanctvs Macarivs.
S. Aibertvs.
S. Bernardvs.
S. Thomas cantuarius.
Sanctvs Drogo.
5° Histoire de la vie, mort et miracles de Ste Aldegonde,
par un frère capucin de la province wallonne. Arras,
Guillaume de la Rivière, 1623. In-8° (î).
Frontispice gravé, représentant les bienheureux Walbert et Bertille, signé :
M. bas. f.
(1) N° 16160, ibidem.
— 8-2 —
6° Vita Theodorici a Monasterio, guardiani Lovaniensis,
e sinu latibrarum eruta, par Arnould Raissius. Douai,
Pierre Auroy, 1631. ln-4°, 16 p. (î).
Au frontispice un beau portrait de Thiéri de Munster, mort à Louvain,
en 1515, gravé par M. Baes?
7° Recherche des antiquitez et noblesse de Flandre, par
Ph. de l'Espinoy. Douai, veuve Marc Wyon, 1631. In-fol.
Cet ouvrage renferme trois grandes planches dues au burin de M. Baes,
mais qui sont loin de valoir bien d'autres plus petites du même artiste qui
ont été publiées antérieurement à 1631 :
1» Frontispice représentant la Flandre sous la figure d'une femme accostée
de deux guerriers brandissant leur glaive; signé : Mart. bats.
2° Le comte de Flandre assis au milieu de tous les grands dignitaires de »
ce pays, avec la signature : Mart. Baes f. (P. 70).
5° Figure de la Pucelle de Gand, signée : Mart. baes. f. (P. 331).
Deux autres grandes planches du volume, c'est-à-dire l'écusson aux armes
de l'infante Isabelle, en tête de la dédicace, et le frontispice placé à la p. 330,
nous paraissent d'un autre main.
Le livre de Ph. de l'Espinoy est en outre orné d'une grande quantité
d'écussons sur bois très-grossièrement exécutés, et d'écussons gravés sur
cuivre par différents artistes. Nous croyons pouvoir attribuer à Baes ceux que
l'on voit aux pp. 101, 164, 212, 227, 230, 297, 325, 326 et 385 : ils sont
moins bons que les autres.
Dans la collection de gravures de la Bibliothèque royale,
à Bruxelles, on en conserve plusieurs de Martin Baes,
savoir :
1° Grand médaillon flanqué de quatre petits écussons, et signé : a° 1610.
Mari. Bas. sculp.
2° Titre gravé de l'ouvrage suivant, imprimé à Arras, par Guillaume de la
Bivière : La sacrée Vierge Marie au pied de la croix par Louys Bicheomc
(sans date).
3° et 4°. Deux planches représentant quatre médaillons avec les mono-
grammes de Jésus et de Marie et leurs noms en chinois. L'une d'elles est
signée : M. bass. f.
(1) Dutmlleul, Bibliographie douaisienne, p. 15(1.
— 83 —
5° Planche où est représenté un Cœur avec la sainte Trinité au milieu,
signée : M. Baes. f.; elle paraît provenir de quelque ouvrage ascétique.
Mr Ch. Le Blanc, dans son Manuel de l'amateur d'es-
tampes, cite quelques autres gravures de M. Baes que
nous n'avons pas décrites. Voy. nos 1,2, 3, 20-22 et 24.
Cet estimable écrivain se trompe en avançant que l'artiste
publiait déjà en 1590; on peut se convaincre de cette er-
reur en confrontant la description de notre n° 1° avec son
n° 23.
Du Tielt (Ghal.), — est l'auteur de celles des armoiries
de l'ouvrage de Ph. de l'Espinoy dont nous venons de
parler, qui sont gravées sur cuivre avec beaucoup de fi-
nesse. L'un de ces écussons (p. 893) est signé d'un mono-
gramme J avec le mot t'Ipre; au bas d'un autre (p. 321),
on lit : Ghal. du Tielt fe t'Ipre. Mr Nagler (î) lui donne
le prénom de Guillaume et dit que du Tielt est auteur de
plusieurs titres de livres assez médiocres, et qu'il travaillait
à Ypres de 1614 à 1630.
Santvoort (Abraham). — {Voy. % 11). — On trouve
encore une gravure à l'eau forte de cet artiste pour frontis-
pice d'un petit livre excessivement rare, de 48 pages, ayant
pour litre : 'T vader ons in XX oude Duytse en Noordse
taelen, met tfuytleggingen, etc. Cet ouvrage est attribué
à Janus Vlitius, greffier de Breda (2).
{{) IV eue s allgcmcincs Kûnsller-Lexicon, t. XVIII, p. Mi
(2) Bibliothèque de Mr Cuypers-Van Vklthoven.
84
§ 61. Horlogerie.
Sommaire : Jean le Drayere, prêtre, horloger. — Horloge de l'hôtel de Jac-
queline de Bavière, à Mons. — Jean de Smet. — Jean Van Troestenberch.
— Peu d'habileté des horlogers de Bruges en 1506. — Horloge à réveil.
— Une horloge de Charles-Quint. — Horlogers de Hasselt du XVIe siècle.
Henri Van Nuys. — Martin Deeckens ou Doickens. — Horloges de l'hôtel-
de-ville, à Leide, et du palais épiscopal, à Liège.
Un prêtre horloger. — Dans la notice que nous avons
consacrée à Liévin de le Clite ou Van der Clite, peintre
gantois du commencement du XVe siècle (1), nous avons
cité divers exemples d'objets d'art, tels que tableaux, sculp-
tures et verrières, qui n'avaient d'autre origine qu'une*
condamnation, et que l'on pouvait considérer comme de
véritables monuments d'expiation. L'exemple qui suit est
d'un autre genre. Une somme de 18 livres parisis que paya
Jean de Harnes ensuite d'une sentence du conseil de
Flandre, fut consacrée par cette cour à acquitter la moitié
du prix d'une horloge qu'avait fabriquée un prêtre, du nom
de Jean le Drayere ou den Drayere, lequel habitait Gand,
et qui lui fut achetée en 1420.
« A sire Jehan le Drayere, preslre, demourant à Gand, pour avoir fait une
orloge frapant à une clocette, de înarehié à lui fait le xije jour d'aoust mi
cccc et xx, par ordonnance de messeigneurs du conseil, pour la somme de
xxxvj livres parisis, monnoie de Flandres, dont Jehan de Harnes, procureur
sermenté en ladicte chambre, païa, pour certaine offense par lui faicte en la
personne de Jaquemart du Maisnil, la somme de xviij livres (2). »
Horloge de l'hôtel de Jacqueline de Bavière, a Mons. —
Nous avons extrait la description d'une horloge qui sur-
montait la porte d'entrée de l'hôtel qu'avait habité les
(1) Bulletins de l'Académie, t. XXI, n° 3.
(2) Registre n° 21798, de la chambre des comptes, aux Archives du royaume.
— 85 —
comtes de Hainaut de la maison de Bavière, et en dernier
lieu la comtesse Jacqueline, d'un document intitulé : « In-
» ventoire des biens meubles appartenans à monseigneur de
» Bourgongne estans en son hostel qu'on dist Bavière, à
» Mons, en Haynnau. » Cet inventaire fut dressé l 14
mars 1434 (n. st.), par conséquent peu de temps après
que Jacqueline eut fait cession de ses droits à Philippe le
Bon. D'après une annotation consignée à l'inventaire, il
paraît que le duc de Bourgogne fit enlever l'objet dont
nous parlons, et qui est ainsi décrit :
« Item, un orloge estofet de un timbre et quatre cloquetles de métal, aussi
de deux personnaiges d'ommes armez et des poix de plonc à ce servans, les-
quelz orloiges estoit sous le porte dudit ostel regardant sour le court
d'icellui (1). »
De Smet (Jean). — Le 28 novembre 1449, Philippe le
Bon donna ordre à l'audiencier de délivrer gratis des let-
tres patentes de commission en qualité de « varlet de
» chambre aux honneurs » à Jean de Smet, qu'il qualifie
» d'ouvrier d'orloges et de compaz (2) » .
Van Troestenberch (Jean, Hans), — n'était encore, au
commencement de l'année 1499, que a faiseur d'orologes »
à Bruxelles; deux ans plus tard il est qualifié de « varlet
»de chambre et orlogeur de Monseigneur » , c'est-à-dire de
Philippe le Beau (3). Au mois de mars 1499, il reçoit
15 livres 12 sous de Flandre (4), « pour l'estoffe, dorure et
«fachon de ij petitz orologes qu'il a faiz et venduz pour les
(1) Registre aux chartes de 1433 à 1440, f<> cvj r°, de la chambre des comp-
tes, aux Archives du département du Nord, à Lille.
(2) Acquits des comptes du grand sceau, aux Archives du royaume.
(3) Registre n° F. 187, de la chambre des comptes, aux Archives du dé-
partement du Nord, à Lille.
(4) Registre n° 186, ibidem.
— 86 —
» mectre en l'armoierie de Monseigneur et les porter avec
» lui quant il va par les champs » .
Horloge a réveil. — Dans « l'Inventare des biens meu-
» blés Monseigneur le comte de Oltinghen estant en son ostel
Ȉ Condet, fait le xixe jour du mois d'apvril l'an mil vc
»xiiij », figure « une orloige qui contient reuveille (î) ».
Jean, comte d'Ottinghen, seigneur de la Hamaide, Condé,
Renaix, etc., mourut le 15 avril : il avait épousé Isabeau
de la Hamaide, dame de Frasnes, Warelles, Hyon, etc.
Horlogers de Bruges et de Gand au xvie siècle. - — Si
l'on en juge par la note suivante, il n'y avait guère d'hor-
logers habiles à Bruges au commencement du XVIe siècle.
[1506.] « Roelandt de Malines, orlogeur, demourant à Gandt, lequel le ca-
pitaine du chasteau de TEscluse avoit fait venir dudict Gand a l'Escluse, parce
que à Bruges Ton ne povoit finer [trouver] de maistre pour remectre à point
Torloge dudit chasteau (2). »
Horloges de Charles-Quint. — Nous avons reproduit
au § 26 la description de diverses horloges qui ont appar-
tenu à Charles-Quint : dans une lettre de décharge pour
le garde-joyaux, signée par l'empereur le 12 juin 1548,
nous lisons qu'il donna vers cette époque à sa sœur Marie,
reine douairière de Hongrie « une horloge de cuivre dorée,
» quarée, sonnant les heures et demy-heures, venant de la
«duchesse de Bavière (3). »
Horlogers de Hasselt du XVIe siècle. — Il paraît que
dans la seconde moitié de ce siècle, il y avait à Hasselt
plusieurs horlogers qui jouissaient de beaucoup de répu-
tation. Nous citerons Henri Van Nuys, qui livra l'horloge de
(1 et 3) Archives du royaume.
(2) Registre n° 271 1 de lu chambre des comptes, ibidem.
— 87 —
l'hôtel-de-ville de Leide, en 1573 (i), et Martin Deeckens
ou Doickens. Ernest de Bavière, évêque de Liège, acheta
une horloge à ce dernier, en 1589, et le même prince lui
fît payer la somme de 500 florins de Brabant, par ordon-
nance du 2 janvier 1592, pour une grande horloge placée
sur la tour du palais épiscopal de Liège.
« Item, dum Sua Celsitudo de mense aprilis a0 1589 in Hasselt esset, émit
a magistro Martino Doickens unum horologium mediantibus 400 coro-
natis (2). »
« Item juxta ordinationem Sue Celsitudinis solvi Martino Deeckens, civi
Hassellensi, horologario, super secundo horologio magno in turri palatii
Bavarici constituto, et est dicta ordinatio de data 2 januarii 1592 : iijc flor.
Brab. (3). »
§ 62. Orfèvreries et émaux.
Sommaire : Bauduin Hendricxzone. — Jacques Dreet. — Pièce d'orfèvrerie
offerte à Charles le Téméraire, par le magistrat d'Audenarde. — Orfèvre-
ries artistiques des ducs de Bourgogne. — Jean de Lannoy. — Tristam
Berman. — Léonard Charssel. — Jacques Hoefnaghel.
Hendricxzone (Bauduin), — orfèvre, à Bruges, donne
quittance, le 9 mars 1465 (n. st.), de la somme de 93 li-
vres 1 sou 9 deniers, de 40 gros de Flandre la livre, pour
livraison faite à Philippe le Bon, duc de Bourgogne, de
divers objets, et entre autres « pour une paire de bacins
«d'argent dorez et gouderonnez, et le fons à fachon d'un
«soleil greneté à l'entour; et au milieu de chascun bachin,
» au fons, a ung esmail où il a figure en l'un d'un homme
» sauvaige, et en l'autre ung lyon » . Ces deux bassins furent
(1) J. J. Orlers, Bcschrijving dcr stadt Leyden,- 16£1, p. 166.
(2) Compte de la recette générale de 1588-1589, p. 236, chambre des finan-
ces, aux Archives de l'Etat, à Liège.
(3) Compte de la recette générale de 1591-1592, f° 100, ibidem.
— 88 —
achetés à l'occasion du baptême de l'enfant d'Adolphe de
Clèves, dont le duc de Bourgogne avait été le parrain (î).
Dreet (Jacques), — orfèvre, à Audenarde. Le magistrat
lui acheta une belle coupe à. mettre des dragées pour être
offerte à Charles le Téméraire, lors de la joyeuse entrée
de ce prince en cette ville, le 11 août 1468.
« Ghccocht ende betaelt Jacob Dreet, goutsmet, van eenen zelveren dree-
gienap, de borde vergult, weghende xiij maerc v onzen ende v inghelsche,
die onsen geduchten heere ghepresenteert waren tsinen blyden incommene,
ende coste mitten fachoene : ijc lxij liv. iiij st. (2). »
Pièces d'orfèvrerie artistique des ducs de Bourgogne*,
— C'est sous le gouvernement de Maximilien d'Autriche
et de Marie de Bourgogne, et pendant la minorité de Phi- *
lippe le Beau, que le trésor des joyaux accumulés par les
comtes de Flandre et les ducs de Brabant, et par les prin-
ces de la maison de Bourgogne, fit les plus notables pertes.
11 faut en attribuer la cause à l'état de gêne dans laquelle
se trouvèrent les finances après la mort de Charles le Té-
méraire, par suite des malheureuses expéditions de ce
prince, et aussi des émeutes et des guerres qui signalèrent
le règne de ses successeurs. Nous avons extrait d'un in-
ventaire de vaisselle d'or et d'argent de toute espèce qui
fut aliénée à l'époque dont nous parlons, la description de
quelques pièces d'orfèvrerie travaillée, dont l'estimation
fut faite après avoir brisé l'émaillure qui les garnissait.
Le total de cette vaisselle s'élève à 1,272 marcs 1 once
12 1/2 esterlins, qui valaient 17,747 livres de Flandre
3 sous 4 deniers.
(1) Collection des acquits des comptes delà recette générale des finances
aux Archives du royaume.
(2) Registre n°317G3, de la chambre des comptes, ibidem.
— 89 —
« S'ensièvent les parties de ymaiges, joyaulx et vaisselles d'argent doré, qui
estoient engaigiez es mains de Nicolas de May et Jehan Nutin, banquiers,
demourans à Bruges, par l'ordonnance de monseigneur le duc d'Auslrice, etc.,
pour le secours de ses pays de Bourgogne, qui présentement ont esté délivrez
pour juste poix à Pierre Courtois, escuïer, conseiller et sommelier de corps du
roy d'Englelerre, et à Thomas Graffchon, marchant de Londres, pour et au
nom dudict roy d'Englelerre, par le commandement et ordonnance de monsei-
gneur le duc (1). »
« Une ymaige de sainct Jaques, à tout ung bourdon en l'une main et ung
livre en l'aultre, pesant sans l'esmail qui en a esté osté, etc.
Ung autre ymaige de sainct Thomas, à tout une lance en l'une main et ung
livre en l'autre.
Une ymaige de sainct Thadeus, tenant en l'une main ung baston à fachon
de massue et unes hueres en l'autre.
Ung ymaige de sainct Pierre, tenant en l'une main ung grant clef et en
l'autre ung livre.
Une ymaige de sainct Pol, tenant une espée.
Une ymaige de sainct Mathias, à tout une doloire en l'une main et ung
livre en l'autre.
Une ymaige de sainct Loys.
Une ymaige de sainct Jehan-Baptiste.
Une ymaige de sainct Philippe, tenant une croix droite.
Une ymaige de sainct Berthelmi, à tout ung rasoir en l'une main et ung
livre en l'autre.
Une ymaige de Nostre-Dame, armoyé des armes de monseigneur le duc
Jehan, garny de deux angèles.
Ung ymaige de sainct Jehan l'Évangéliste.
Une ymaige à tout un soyoire [scie] en une main et une hueres en l'autre.
Une ymaige de sainct Loys, plus petit que l'autre, à tout une couronne
garnie de perles et de petiz grenatz.
Une ymaige de sainct Simon, tenant un baston en une main et une hueres
en l'autre.
Une ymaige de sainct Anthoine.
Ung petit angèle.
Ung autre angèle plus grant.
Deux petiz ymaiges d'enffans à gcnoulx, tenant chascun ung petit chan-
delier. »
(1) Carions d'inventaires, aux Archives du département du Nord, à Lille.
— 90 — .
De Lannoy (Jean), — est qualifié de valet de chambre
et orfèvre de l'archiduc Philippe le Beau, en 1495 : il était
établi à Malines. Entre autres choses, il livra à ce prince,
cette même année, pour le prix de 60 livres de Flandre, « une
» croix de Jhérusalem de fin or, garnie de xvij petis diamans
» et iij bonnes perles y pendans » , qui fut donnée à la fille
du maître d'hôtel de Marguerite d'Autriche. En 1496, l'ar-
chiduc fait acheter chez lui « une chaîne d'or à la nouvelle
«mode », au prix de 263 livres 6 sous 3 deniers, que
« Monseigneur fist donner à madame la princesse de Cas-
» tille, sa seur, pour en fairre une sainlure en son voïage
»d'Espaigne (î) ». Les comptes font aussi mention de piè-
ces de vaisselle plate émaillée qui ont été fabriquées par
Jean de Lannoy.
Berman (Tristam), — marchand joaillier, à Bruxelles,
reçoit, le 28 juin 1497, la somme de 30 livres 8 sous de
Flandre, pour« ung riche tableau d'or d'escuz ouquel estoit
«une Anmmcialion de Nostre-Dame, taillié et enmaillée,
» pesant une once et demi-estrelin (2). »
Charssel (Léonard), — orfèvre, qui d'Augsbourg vint
s'établir à Malines, est payé, en 1523, de la somme de
75 livres 10 sous de Flandre, pour avoir livré à Margue-
rite d'Autriche « une belle et riche daghe d'argent, bien
» dourée et faicte à façon anticque par personnaiges, laquelle
«madicte dame a fait acheter pour ledit pris; pesant icelle
«environ ij marcs, dont elle a fait don à son petit nepveur,
» le filz du roy de Dannemarcke (3). »
(1) Voy. les registres n°s F. 182, F. 183 et F. {84, de la chambre des
comptes, aux Archives du département du Nord, à Lille.
(2) Collection des acquits des comptes de la recette générale des finances,
aux Archives du royaume.
(3) Registre n» 1799, de la chambre des comptes, et collection des acquits
dei comptes de l'hôtel de .Marguerite d'Autriche, ibidem.
— 91 —
FIoefnaghel (Jacques), — marchand de diamants et de
pierres fines, à Anvers, et père du peintre Georges dont
Mr Éd. Félis a publié une excellente biographie, pleine de
détails intéressants (i), vendit, en 1553, à Marie, reine
douairière de Hongrie, un riche éventail d'or, garni de
rubis et de diamants, pour la somme assez ronde de 2,400
livres de Flandre (2).
§ 63. Tableaux.
Sommaire : Portraits promis par divers grands personnages au comte de
Roggendorff, en 1541. — Portrait de Philippe II, peint par Tiziano Vecelli,
envoyé en Angleterre, en 1553. — Tableaux laissés aux Pays-Bas, en 1587,
par Ferdinand de Toledo, fils du duc d'Albe. — Portrait de Henriette-Marie
de France, reine d'Angleterre, envoyé à Mazarin, en 1G35. — Achats
d'objets d'art aux Pays-Bas pour Sigismond III, roi de Pologne.
Portraits promis, en 1541, a Christophe, comte de Rog-
gendorff et de Gunsterdorff, — seigneur de Condé, Re-
naix, etc., grand maître héréditaire d'Autriche et capitaine
de la garde des hallebardiers allemands de Charles-Quint.
Dans les papiers saisis sur cet illustre seigneur, et dont
quelques fragments existent aux Archives du royaume, se
trouve une note relative aux arts, conçue en ces termes :
« Les seigneurs qu'ilz m'ont promis me donner leur paintures ou pour-
tretures se sont ichy soubzsinés, 1541 (suivent les signatures) :
Charles Trezegnies (3). De Boussu (5).
Henry de Flaigy (4). Jacques de Herbais (6).
(1) Les Artistes belges à l'étranger, t. 1er, p. 85.
(2) Collection des papiers de Marie de Hongrie, aux Archives du royaume.
(3) Charles de Trazegnies, fils du marquis de ce nom, gentilhomme de
l'hôtel de Charles-Quint.
(4) Henri de Pontarlier, chevalier, seigneur de Flaigy.
(5) Jean de Hennin, seigneur de Boussu, chevalier de la Toisor d'or, grand
et premier écuyer d'écurie de Charles-Quint.
(6) Jacques, seigneur de Herbais, commandeur de l'ordre de Saint-Jacques.
— 92 —
Jean d'Ymmerselle (I). G. Sterck (5).
Jehan de Flandres (2). Fernande de la Barre (6).
Ferry de Poictiers (3). Jean de Ligne (7).
La Chaulx (4). Don Louis de Avila (8).
Portrait de Philippe II, peint par Tiziano Vecelli. —
Dans l'article que nous avons consacré à la description des
Tableaux et sculptures de Charles-Quint (9), dont les in-
ventaires de ce prince font mention, nous nous sommes
permis de relever un certain nombre d'erreurs commises
par les écrivains qui se sont occupés de l'histoire des arts,
parce qu'ils mettent trop peu de critique dans leur travaux,,
et qu'ils acceptent sans contrôle des détails biographiques
erronés ou entièrement faux. Nous avons reproduit dans
notre article une lettre de la reine Marie de Hongrie à l'am-
bassadeur de Charles-Quint, à Londres, qui s'occupait de
mener à bonne fin les négociations entamées pour le ma-
riage de l'héritier de l'empereur avec la reine d'Angleterre :
la gouvernante générale des Pays-Bas parle dans cette lettre
de l'envoi d'un portrait du jeune prince Philippe, peint par
Tiziano Vecelli. Le recueil d'où nous avons extrait ce cu-
rieux document, Papiers d'État de Granvelle, t. IV, en
contient une autre relative au même objet, et de quelques
(1) Jean d'Ymmerseele, seigneur de Baudrecies, gentilhomme de l'hôtel de
Charles-Quint, ambassadeur de ce prince vers le duc de Clèves, en 154-3.
(2) C'est quelque membre de la famille du seigneur de Praet, sans doute.
(5) Il était fils de Charles, chevalier, seigneur de Dormans, etc.
(4) Charles de Poupet, seigneur de la Chaulx, conseiller, chambellan et
premier sommelier de corps de Charles-Quint.
(5) Gérard Sterck, receveur des domaines d'Anvers, Hercnthals et Lierre.
(6) Ferdinand de la Barre, seigneur de Mouscron, etc.
(7) Jean de Ligne, comte d'Arenberg, chevalier de l'ordre de la Toison
d'or, etc., qui fut gouverneur et capitaine général des pays de Frise,
Overysscl, etc.
(8) Don Louis de Avila, gentilhomme espagnol, commandeur de l'ordre
d'Alcantara.
(9) Voy. la Revue universelle des arts, t. III, p. 2'2.>.
— 93 —
jours antérieure à celle que nous avons réimprimée, c'est-
à-dire du 13 novembre 1553. Cette lettre échappa à notre
attention lorsque nous rédigeâmes notre petite dissertation;
elle nous semble également intéressante à reproduire ici :
cela nous fournira d'ailleurs l'occasion de signaler une er-
reur dans laquelle est tombé, croyons-nous, Mr Weiss, le
savant éditeur du recueil cité plus haut. Il a cru que la
personne du nom de Lucas, dont il est question dans la
missive du cardinal de Granvelle à Simon Renard, est le
célèbre peintre Lucas Cranach, qui est mort au mois
d'octobre de cette même année 1553. Est-ce qu'il ne s'agi-
rait pas plutôt ici de quelque serviteur de la maison de
l'empereur ?
« Le pourtraict de monseigneur nostre prince, que Lucas a entre ses
mains, est sur bois et grand, et se pourteroit mal aysément, encoires qu'il
n'y aye que la teste; mais je suis après afin que la royne en envoyé ung
qu'elle a de la main de Titiano, que j'espère sera par le premier corrier, et
fauldra bien que faictes entendre à ladicte dame que, comme la painclure
est jà vieille, elle n'aura si bonne couleur que le naturel, oultre ce que pour
maintenant il sera plus formé et barbu que lorsque la pourtraicture se fit. »
Tableaux laissés aux Pays-Bas par Ferdinand de Toledo.
— Dans la lettre qui suit, il est question de divers tableaux
que Ferdinand de Toledo, prieur de Caslille, fils bâtard du
duc d'Albe, fut forcé de laisser à Anvers, lorsqu'il partit
des Pays-Bas; cette lettre est adressée à Alexandre Farnese,
duc de Parme, gouverneur général. Quant à l'origine de
ces tableaux, nous sommes très-porté à croire qu'il s'en
trouvait dans le nombre plusieurs qui avaient été confis-
qués sur quelque grand personnage de l'époque, et d'autres
que l'on aura enlevés aux églises qui furent pillées et sac-
cagées par les briseurs d'images.
« A Son Allèze. Monseigneur, j'ay recheu les lettres de Vostre Altèze fay-
santz mention des painclures que le sr prieur don Ferdande de Toledo laissa
en Anvers à son départ des ches payz, lesquelles à cause des troubles depuyz
— 94 —
survenus il n'avoyt sceu rethirer. Et m'ayant le sr colonnel Mondragon aul-
trefoyz dict que Vostredicte Altèze avoyt commandé que je feroy toute dili-
gence pour les trouver, je n'ay cessé jusques à sçavoir où qu'estoyent devenuz
lesdictes painctures; et sytost que je l'ay sceu j'en ai donné par escript la
désignation audict Mondragon, assavoir les deulx desdictes painctures es
maysons des deulx divers bourgeois, lesquelles avecque une aultre quy a
esté trouvé au collège des patres jésuytes sont estez délivrez en son pouvoir
au chasteau; la iiije, au grandt aultel de la grande église d'Alost; la ve et
vje, en Espaingne, à Madril, et j'ay donné audict sr de Mondragon par escript
le nom de l'home qui là les tient et la rue de sa demeure; la vije et viije sont
de cy estez transportés à Paris et illecq vendus; aullres iiij sont en la ville
de Franckendael, en Allemaingne, pour lesquelles et celles quy sont à Paris
j'attendray Tordre de Vostrc Altèze sur che que j'en ay donné par escript
au pensionaire d'Ayala. Atant, Monseigneur, baysant très-humblement b?s
mayns de Vostre Altèze, je supplie à Dyeu qu'il veulle garder Vostre Altèze
de toute adversité. D'Anvers, che viije d'avril 1587. De Vostre Altèze très-
humble et très-obligé serviteur,
» HENRI DE TSERAERTS (1). »
Portrait de Henriette-Marie de France, reine d'Angle-
terre. — Dans le manuscrit n° 14541 (2) de la Bibliothèque
de Bourgogne, qui renferme la correspondance de Mazarin
des années 1635 et 1656, à l'époque où il était nonce
extraordinaire en France, se trouve une lettre que ce per-
sonnage écrivit, le 18 novembre 1635, à Henriette-Marie
de France, reine d'Angleterre, épouse de Charles Ier, pour
la remercier du portrait qu'elle lui avait envoyé. Mazarin
vante beaucoup l'exécution du tableau, et dit que celle
œuvre seule pourrait suffire pour établir la gloire de l'ar-
tiste. Nous rappellerons qu'à cette époque Antoine Van
Dyck était en grande faveur à la cour d'Angleterre (3), et
les expressions de la lettre nous font supposer qu'il s'agit
ici d'un portrait dû à son pinceau.
(1) Archives de l'audience, liasses, aux Archives du royaume.
(2) Fo 244.
(3) Voy. Carpenter, Mémoires cl documents inédits sur A. Van Dyck, clc,
traduction de Mr L. Hymans; Anvers, 18ir>; pp. 31 et suiv.
— 95 —
« Alla regina délia gran Britagnia.
» Vorrei sodisfarmi in rendere à V. M. le dovute gracie par quelle che tanto
liberalmente s'è compiaciuta compartirmi coq la sua lettera et il ritratto che
mi ha dato il sr di Montagu par sua parte; ma ho tanto soprafatto dall' in-
comparabile generosità délia M. V., che diffidando di me stesso ho supplicato
il detlo signore di repressentarle l'estremo mio contento in vedermi annu-
merato tra gli humilissimi servitori di V. M., e quanto me preggi di posse-
derne il ritratto, il quale solo basterebbe a rendere célèbre il pittore. Queste
Maestà l'hanno trovato bellissimo, et io, riverendo in esso le perfettioni et
uniche qualità delF originale, ne rimango dessiderando con passione ren-
dermi habile à meritar l'honore de1 commendamenli délia M. V., a cui, etc.
Di Ruel, le 18 novembre 1635. »
Achats d'objets d'art pour la Pologne. — Sigismond III,
roi de Pologne, protégea tout particulièrement les arts et
les lettres, et fît de nombreuses acquisitions de tableaux,
sculptures, tapisseries, etc., aux Pays-Bas, et notamment
en 1621, comme le prouve la pièce suivante, par laquelle
les archiducs accordent à un marchand, nommé Henri
Ulenborch, la libre sortie des objets achetés pour compte
du roi.
« Leurs Altèzes Sérénissimes, ayans oy rapport du contenu en ceste re-
queste, ont par advis de ceulx desdictes finances, ordonné et ordonnent par
cestes aux officiers des licentes en Anvers, de laisser passer librement et fran-
chement par la rivière de l'Escault, les peintures, recatez et aultres œuvres
artifîcielz que le suppliant at achapté par-deçà pour le service et par ordre
de Sa Majesté de Poloigne, le tout francq et libre desdicts droitz de licentes
et tonlieux; et si jà passez ilz sont, soubz caution de descharger icelle promp-
tement. Faict à Bruxelles, le 23 d'avril 1621 (1). »
(1) Archives du conseil des finances, liasses, aux Archives du royaume.
96 —
§ 64. Inventaires de manuscrits, de livres imprimés
et d'objets d'art.
Sommaire ; Inventaire des manuscrits et livres imprimés de Pierre Suweels,
chanoine du chapitre de Saint-Pierre, à Anderlecht, dressé en 1488. —
Inventaire des livres manuscrits et imprimés à l'usage de l'église de Saint-
Quentin, à Saint-Quentin, en Vermandois. — Tableaux, sculptures, reli-
quaires, ivoires, orfèvreries, etc., qui lui appartenaient; en 1557.
Inventaire des manuscrits de Pierre Suweels, chanoine
du chapitre de saint-plerre, a anderlecht, dressé en 1488.
— Dans les archives du chapitre de Saint-Pierre, à Ander-
lecht, près de Bruxelles, qui reposent aux Archives du
royaume, existe un document intitulé : Inventarium bono-
rum mobilium per etpost mortem quondam venerabilis viri
domini et magistri Johannis Suweels, canonici, dum vixit,
ecclesie Sancti Pétri Anderlectensis, etc. A0 1488. Nous en
avons extrait l'inventaire de la bibliothèque du chanoine
Jean Suweels, qui était composée d'environ une centaine
de manuscrits de toute espèce; théologie, liturgie, droit
canonique et droit romain, controverse, histoire ancienne
et moderne, poésie, littérature, etc. Nous ferons observer
qu'à l'époque de la rédaction du catalogue que nous pu-
blions, les livres imprimés étaient encore très-rares aux
Pays-Bas.
Racionale divinorum Guillclmi Durandi, Minatcnsis ecclesie episcopi.
Quindccim libri géométrie Euclidis cum commento Campani.
Omelie S. Johannis episcopi, cognomcnlo Crisostomit cum certis aliis opus-
culis sive tractatibus.
Quesliones diversarum materiarum ad ulramque partem disputale lamquatn
problcmalice .
Gcmiila vocabulorum que vocabula latine et theulonicc exponit.
Centiloquium Bonaventure, cum diversis aliis opusculis affixis scu alligatis.
Tredecim libri confessionum S. Auguslini, cum aliis diversis opusculis scu
traclatulis.
— 97 —
Libri domini Marci Pauli de Veniciis de consiieludinibits Orienlalium, cum
duobus itinerariis de Terra Sancta.
Liber médecine qui intitulatur : Thésaurus pauperum.
Textus Algorismi, cum Tractalu de sapiencia et Computo magislri Johannis
de Sacrobusto,
Duo libri, in gallico, videlicet : Liber de quatuor novissimis, ac Liber de
quatuor feminis seu dominabus, cum certis aliis opusculis sive tractatibus.
Duo libri, in teuthonico, videlicet : Liber de destruclione Jhcrusalem, cum
duabus aliis historiis, ac Liber de speculo confessionis, cum diversis adhuc aliis
opusculis sive tractatulis.
Manipulus curatorum, cum duobus aliis tractatulis.
Sermones quinquaginta super oratione dominica domini Hermanni de Pclra,
cum Sermonibus sive excepcionibus ewangeliorum dicti domini Steene.
Sacramcntale Guillelmi de Monte Landinio, cum tribus aliis tractatulis.
Bepertorium aureum Biblie fratris Anthonii Rampigallis cum Formicario
fratris Johannis Nider.
Hisloria deslructionis Troye, cum nonnullis aliis opusculis adjunctis.
Omelie dominicales quatuor doctorum, cum sermonibus et certis aliis ome-
liis diversorum doctorum.
Henricus Bohic super secundo libro Decretalium.
Summular que capsula regalis intitulatur, cum quampluribus aliis ligatis
tractatulis.
Exordia Gasparini Pcrgamensis super relhorica nova Ciceronis, cum diver-
sis aliis opusculis.
Liber qui dicitur : Mensa philosophorum, cum Tractalu de arle loquendi et
tacendi ac Proverbiis seriosis in theulonico primo et deinde in latino sibi
invicem consonantibus.
Traclatus de amore et Lucrecie, cum diversis aliis simul alligatis
tractatulis.
Rubrice seu tituli omnium librorum in corpore juris conlentorum necnon
librorum canonum, cum pluribus aliis.
Casus brevis Decretalium et libri sexti.
Questiones gramaticalcs super diversis locutionibus scripture sacre cl poe-
tarum.
Liber Ovidii de Tristibus.
Liber Malhei Vindocinensis de vila Tobie.
Opus magislri Johannis Mannis et sanctorum christianorum triumphus cum
conclusionibus cuiusdam doctoris Parisiensis super signo crucis levando, ac
Epistola magislri Egidii Baillucl ad eumdcm doctorem desuper missa.
— 98 —
Dicta cum questionibus notabilibus logice super veterem arlem, cum duobus
libris posterioribus.
Liber conlinens diversa epitaphia.
Textus philosophorum pauperum Albcrti Magni.
Equivoca magislri Mathei Vindociensis, cum Libro synonimorum.
Scripla seu sentencie tocius doclrinalis magistri Alexandri de Villa Dei.
Proverbia seriosa in ihentonico primo et deinde in latino sibi invicetn con-
cordantia, cum duobus aliis opusculis.
Summa collalionum ad omne genus hominum.
Soliloquium, seu dyalogus anime et hominis inlerioris domini Bonavenlure,
cum tribus aliis tractatulis.
Tractatus de lepra morali Johannis Nider, cum pluribus aliis opusculis et
tractatulis.
Liber sancti Augustini de spirilu et liltera, cum pluribus et diversis aliis*
tractatibus seu opusculis.
Liber correarum et pro ludo Lutane.
Carmina spirilualia et secularia; in vulgari.
Liber seu ewangelia mulieris dictœ Van den Spinrockc; in vulgafi.
Diclamina; in vulgari.
Hisloria de Saladino-, in vulgari.
Copia pacis seu concordie inter Francos et ducem Austrie, cum suis, facte
anno Domini xiiijc Ixxxij, cum certis aliis; in vulgari.
Donatus sive partes translatée ex latino in theulhonicum, cum colacione
regularum grammaticalium.
Cronica de sanctis ex ducibus Brabantiœ ortum habentibus, cum certis
aliis; in vulgari.
Liber Mychaelis Scoli de procreacione et hominum phisonomia.
Liber in quo depicte sunt duodecim sibille cum earum propheciis.
Liber conlinens prophecias Vincencii predicatoris; cum figuris depictis.
Liber traclans de septem peccalis mortalibus ac eorum radicibus, unacutn
Sermone Roberli de Sturbonne de statu malrimonii; in gallico.
Liber conlinens dictamina; in gallico.
Liber de vicis seu plalcis Parisiensibus; in gallico.
Hubrice seu tituli librorum sacre scripturc et canonum, cum tribus aliis
opusculis.
Qucstiones oclo librorum phisicorum et trium librorum de anima per magis-
trutn Theodericum de Monastcrio disputalc.
Auclores Arislotelis, Senece et aliorum cerlorum doctorum.
Liber Marci Tullii Ciccronis de officiis.
— 99 —
Liber de vita et moribus philosophorum ac veterum poetarum, cum cerlis aliis
tractatulis.
Liber de qxiinta cssencia fratris Johannis de Rupe Scissa, cum pluribus et
diversis aliis tractalibus et opusculis.
Liber continens tractatulum de epilencia, cum Traclatit de amorc qui dicitur
hère os.
Opusculum quinlipartilum grammaticale pro pucris breviler erudiendis, cum
pluribus aliis simul ligatis.
Libellus de moribus cum Libro de corea cecorum, et certis aliis opusculis.
Liber cure pasloralis bcati Gregorii, cum aliis diversis opusculis seu trac-
tatibus.
Tractatus dialogicus de libertate eclesiastica, cum aliis quampluribus trac-
tatulis.
Alphabetum divini amoris de elevacionc mentis in Deum Johannis Gerson.
Spéculum slultorum.
Historia Allcxandri Magni.
Tractatus de electionibus Guillelmi de Mandagoto.
Vita Jhesu ex quatuor ewangelislis per fralrem Ludolphum carthusiensem
composila.
Rcporlata super primo et secundo libro Clcmentinarum magistri Rodolphi de
Rcringhen.
Liber in quo figure Biblie sunt depicte.
Reportata magistri Johannis de Lesura super parte secundi libri Décré-
ta lium.
Leclura magistri Johannis Rundani super octo librorum Phisicorum Aris-
totelis.
Facecie Pogii oraloris.
Termini ulriusque juris.
Una pars biblie, in vulgari, videlicet quinque libri Moysi cum certis aliis
libris Biblie.
Historia Lumbardica in legenda sanctorum quam Jacobus de Voragine or-
dinis predicatorum composuit.
Fasciculus temporum a quodam fralre carthusicnsi compositus.
Biblia tota cum interpretationibus hebraïcorum nominum, secundum ordi-
nem alpbabeti.
Postula Guillelmi Parisiensis super epistolis et ewangcliis de tempore et de
sanctis, cum Libro discipuli de erudicione Christi fidelium.
Unus liber continens Rrcviarium secundum usum et modum ecclcsie Sancti
Pétri Anderleclensis. »
— 100 —
Inventaire des manuscrits, livres imprimés, tableaux,
sculptures, reliquaires, ivoires, orfèvreries, etc., qui ap-
PARTENAIENT, en 1557, A l'église de Saint-Quentin, en Ver-
mandois. — C'est au succès des armées de Philippe II en
Vermandois et en Picardie, dans la guerre contre Henri II,
roi de France, que nous devons la présence de l'inventaire
qui suit aux Archives du royaume (i). Ce document contient
la nomenclature des livres tant manuscrits qu'imprimés,
à l'usage du service divin de l'église de Saint-Quentin, à
Saint-Quentin, en 1557. Nous en avons de plus extrait la
liste de tout ce qui peut offrir quelque intérêt au point de
vue artistique, parmi les innombrables orfèvreries, châsses,
reliquaires, ivoires, repoussés, sculptures, tableaux, que
possédaient cette riche collégiale.
« Inventaire de touttes choses trouvées en l'église collégialle de Saincl-
Quentin, en Vermendois, délivrées par Mr le docteur Melchior Vosmediano,
chapellain de la Majesté Réalle de Philippes, roi d'Espaignes, comte de Flan-
dres, etc., nostre sire, et administrateur de l'hospital réal de sa court, et
par Mr maistre Joan Gomez de Salazar, aussy chapellain de ladictc court
réalle, à Mr maistre Lambert de Caverel, chanoine de Sainct-Omer et de la-
dicte église Sainct-Quentin, commis par ladicte Majesté Réalle à la superin-
tcndencc du service divin de ladicte église, ce iiije de décembre xvc lvij. »
Manuscrits et livres imprimés.
« 1. Ung évangéliaire couvert d'argent, ayant ung imaige de crucifix cs-
maillé avecq aulcunes pierres.
2. Ung évangéliaire, d'ung coslé couvert d'argent avecq ung imaige de Dieu
le Père esmaillé au dos.
3. Ung évangéliaire avecq une croix et dcsoub Agnus Dei, d'argent, avecq
plusieurs pierres.
4. Missale secundum usum Iiemensis ecclesie.
5. Ung aullrc sccundujn usum Cluniaccnsetn.
6. Ung aultre secundum usum Prcmonstratenscm.
7. Ung aultre missal ad usum Laudunensem.
(1) Collection des papiers «l'Étal cl audience.
— 101 —
8. Ung aultre à l'usaige de Noïon.
9. Ung bréviaire à l'usaige de Noyon.
10. Ung grand libvre, de parchemin, pour chanter, escript dessus : Ode
sanclorum; couvert de noir.
11. Ung aultre grand libvre, de parchemin, pour chanter, escript dessus :
Antiphonium estivale; couvert de noir.
12. Ung aultre grand libvre, de parchemin, pour chanter, commenchant
à Pasques, où est escript dessus : Antiphonium estivale.
13. Ung aultre pareil commenchant à Pasques, où est escript : Antipho-
nium estivale.
II. Ung aultre grand libvre, de parchemin, pour chanter, commenchant :
0 presul Christi, et est escript dessus : Antiphonium estivale.
15. Ung aultre grand libvre, de parchemin, pour chanter Curie virgini-
talis; dessus est escript : Festa solemnia ad missam; couvert de noir.
16. Ung aultre grand libvre, de parchemin, pour chanter, commenchant :
Ecce ego Johannes; sur le dos est escript : Antiphonium hycmale; couvert de
noir.
17. Ung aultre grand libvre, de parchemin, pour chanter, commenchant :
Dominica prima advenlus Domini; sur le dos est escript : Antiphonium hye-
male; couvert de noir.
18. Ung aultre grand libvre, de parchemin, pour chanter, commenchant :
In vigilia Assumptionis Virginis; sur le dos est escript : Antiphonium hyc-
male; couvert de noir.
19 Ung aultre grand libvre, de parchemin, pour chanter, commenchant :
Dominica prima advenlus; couvert de noir; sur le dos estoit escript : Anti-
phonium hyemale.
20. Ung aultre grand libvre, de parchemin, commenchant : Ad te levavi
animam meam-, couvert de noir; sur le dos est escript : Graduale annualc.
Tous ces xj libvres sont bien reliés nouveaulx.
21. Item, aultre grand libvre, en parchemin, pour chanter, commenchant :
Ad te levavi, ayant ung sainct Grégore et une armorie en bas; couvert de
blancq; lequel libvre a esté acheté d'ung soldart et est donné à ceste église.
22. Ung aultre grand libvre, en parchemin, In die sancte Pasche, en petite
note, et couvert de blancq.
23. Ung aultre, de mesme grandeur et note pareille, commenchant : In die
sancte Pasche; couvert de blancq.
2i. Ung missel, en parchemin, commenchant : Resurrexit, couvert de cuyr
tané.
23. Ung aultre petit libvre, en pappier, pour chanter, commenchanl :
Humiliavit semetipsum; couvert de noir.
— 402 —
26. Ung missel, de parchemin, commenchant : Dominica prima adventus;
couvert de tané.
27. Ung petit libvre, en parchemin, pour chanter, commenchant : Denc-
dical nos Deus.
28. Ung omeliare en parchemin, commenchant : Feria quarta in capite,-
couvert de rouge.
29. Ung aultre libvre, en parchemin, où est escripl sur le dos : Magnus
codex, contenant plussieurs légendes.
30. Ung libvre, en parchemin, pour chanter, commenchant : Gloria tibi
Divinilas; couvert de blancq.
31. Ung aultre grand libre, en parchemin, pour chanter, commenchant :
In die sancle Pasche; couvert de blancq.
32. Ung légendier, en parchemin, commenchant : In Annunciatione domi-
nica; couvert de blancq.
33. Ung libvre, de parchemin, escript sur le dos : Passionarium estivale..
34. Ung aultre petit, pour chanter, commenchant : Missus est Gabriel; cou-
vert de blanc.
35. Ung aultre, en parchemin, commenchant : In die sancte Pasche,- couvert
de blancq.
36. Ung aultre, en parchemin, pour faire l'eaue bénoisle avecq les aultres
bénédictions; couvert de noir.
37. Ung aultre, de parchemin, Missis mortuorum; couvert de roux.
58. Missale, en papier, adusum ecclesie Parisiensis.
39. 3Iissalc, en parchemin, commenchant : Ad te levavi dominica prima
advenlus.
40. Missale à Tusaige de Noyon.
41. Ung aultre missel, en parchemin, commenchant : Ad le.
42. Ung épistolier, en parchemin, commenchant : Dominica prima adven-
tus; couvert de tané.
45. Ung aultre missel, en parchemin; couvert de tané.
44-45. Deux aultres missels de parchemin.
46. Ung missel, en papier, Lauduncnse (Laon), ayant braies.
47 Ung missel, en parchemin, couvert de noir.
48. Ung aultre pareil, commenchant : Rcsurrcxi; tané.
49-51 . Trois livres à dischanter.
52. Leviticus; couvert de blancq.
55. De plasmalione generis hwnani; couvert de blancq.
54. Evangeliare, en parchemin; couvert de blancq.
55. Ung, en parchemin, commenchant : Ordinarius gloriosissi7nc sancte
Gudule; couvert de tané.
— 103 —
56. Calendarium, en parchemin; couvert tané.
57. Missalc, en parchemin; couvert tané.
58. Ung, en parchemin, commenchant : Naturas rcrum,- tané.
59. Manuale, en pappier, ecclesie ISoviomensis.
60. Ung missel, en parchemin, sans couverture.
61. Ung commenchant : Adjulorium nostrum in notnine.
62. Parabole Solomonis; couvert de blancq.
63. Ung aultre commenchant : Benediclione matulinarum.
64. Ung épistolier, commenchant : Dominica prima adventus; tané.
65. Ung processional, commenchant : 0 mater,- de blancq.
66. Psalterium, en parchemin, avecq notes; tané.
67. Ung aultre commenchant : Nomina provinciarum imperii.
68. Une bible, en parchemin.
69. Ung psautlier, en parchemin; couvert de blancq.
70. Ung aultre libvre, commenchant : Magnum omcliare.
71. Psalterium, en parchemin, servant au chœur; de blancq
72. Ung antiphonier, en grand volume, commenchant : Domine jubé me;
couvert de blancq.
73. Ung aultre, commenchant : Legendus sanetorum; tané.
74. Ung aultre, en parchemin, commenchant : Sanctus, sanctus; de blancq.
75. Ung aultre, en note, commenchant : Chrislus resurgens.
76. Psalterium cum glosis, en parchemin; tané.
77-80. Deux libres à dischanter, petis, et deux grans.
81-82. Duo psalteria, vieulx, en parchemin.
83. Biblia, en parchemin.
84. Vita Chrisli, en pappier; de tané.
85. Breviarium, en parchemin.
86. Autre, en parchemin, commenchant : Sabbalo sancte Pasche,- blanc.
87. Autre, en parchemin : In die sancte Pasche; noir.
88. Ung libvre, en parchemin, commenchant : In die sancti Andrew apostofi.
89. Psalterium velus; couvert de rouge. '
90. A liud psalterium, en parchemin, rouge.
91. Theologorum conclusiones, en parchemin; tané.
92. Ung en parchemin, commenchant : Proprietas rerum.
93. Ung aultre, commenchant : Prologus relractalionum.
94. Calolicum, en pappier, avec plusieurs autres livres nullius valoris.
95. Ung libvre, en papier, escript à la main : Incipiunl colleclanea.
96. Biblia, en parchemin, en petit volummc.
97-146. Ung libvre : De vita et honeslate clericorum,- cum aliis quadraginla
novem pauci valoris. »
— J04 —
Objets d'art divers.
« Ung tableau, en bois, aveeq ung
crucifix et deux larrons.
Ung crucifix de bois sans croix.
Une aultre en la croix.
Ung crucifix en ung tableau de bois
rompu.
Ung sainct Micbiel, en bois.
Ung image d'alcbâtre.
Ung aultre de mesme avecq la teste
rompue.
Ung angle de bois doré.
Ung petit angle [ange] avecq ung bas-
ton de bois.
Deux images tenans ensemble : Nostre-
Dame et sainle Anne, de bois doré.
Ung esgle [aigle], de bois doré.
Ung tableau de bois contenant Nostre-
Dame, descollé par le milieu,
Ung tableau de bois où est ung Dieu
de pierre tenant sa croix.
Ung tableau où est escript au pied :
Cy gist vénérable et discrète per-
sonne né Laurens Vasset.
Ung grand tableau à deux feulles [vo-
lets], auquel y a ung couronnement,
de Nostre-Dame doré.
Ung image, de bois, de Nostre-Dame Ung image de Nostre-Seigneur lyé à
ayant ung manteau bleu.
Ung Dieu, de bois, attaché à la cou-
lumme.
Ung rond de bois où est paincte
Nostre-Dame.
Ung tableau de terre ayant ung cru-
cifix avecq les deux larrons.
Ung petit sainct Anthoine.
l'estacque [poteau].
Une Nostre-Dame de Pitiés
Ung fœullet ayant l'Aparition de Dieu
à sainct Pierre.
Ung tableau de bois où est la Vendi-
tion de Joseph, doré.
Ung tableau auquel est painct Nostre-
Dame, avecq deux fœulles.
Ung prophète, de bois doré, avecq Quatre fœulles de bois en plate
ung billet sur son bras.
Une Magdelaine, de bois doré.
Une Magdelaine dorée, en ung casse
de ivoire.
Ung image de sainct Christophle et
paincture; l'ung de la Prinse Nos-
tre-Seigneur, l'aultre de la Résur-
rection; le iï j** quant il fut prins
des Juifz; le iiije quant il apparut
à saint Thomas.
sainct Anthoine en ung fœuillet de Ung aultre ayant Dieu avecq Pilate.
bois. Quatre petis tableau de toille, en bas :
Une image de pierre blanche ayant le je, sainct Hiéromme; le ije, sainct
deux clous es espaulles et ung Jehan-Baptiste; le iije,saincle Barbe;
libvre en la main. le iiijc, Magdelaine.
Deux angles, de cuvre, dont l'ung n'a Ung petit angle doré, en bois.
pont d'elles. Ung sainct Jacques avecq son baston.
Une image de Nostre-Dame, d'albâtre. [Ina Magdelaine, en bois doré.
Une aultre plus petite de Nostre-Dame, Ung fœullet de tableau où est saincle
de bois doré. Catherine.
— 105 —
Ung prophète avecq ung baston vert.
Une Magdelaine, en une laïette de bois.
Une saincte Barbe, en une laïette.
Ung crucifix de bois avecq ung petit
y pendant.
Un Salvator, en plate paincture.
Ung image de bois tenant ung libvre
en sa main.
Ung Nostre-Seigneur tenant ung calix
en sa main.
Une Nostre-Dame, en bois.
Quatre images de bois doré tenant
ensemble.
Trois Maries, de bois doré.
Une Nostre-Dame de Pitié.
Visitation Nostre-Dame, de bois doré.
Une saincte, encassé en voire.
Ung Dieu lyé à la columme.
Une Nostre-Dame de Pitié aux pied
d'une croix doré.
Ung crucifix, en bois doré.
Trois images de bois doré.
Ung sainct Nicolas, de bois doré.
Une Nostre-Dame, en une laïette de
bois.
Ung saint Claude, encassé en voire.
Ung Ecce Homo, en voire.
Une petite Nostre-Dame, encassé, en
voire.
Une saincte Cécile, de bois doré.
Une Nostre-Dume et saincte Anne en-
cassé en voire.
Une Nostre-Dame de Pitié, encassé en
ung voire rompu.
Une Nostre-Dame des Sept-Doleurs, en
bois.
Ung crucifix avecq deux angles et
trois images.
Ung crucifix doré, avecq deux fœulles.
Une saincte Barbe, doré, en bois, avecq
deux feulles.
viij images de petit Jésus, les cincq à
chemises et les autres sans.
Une saincte Anne, dorée.
Une Nostre-Dame en ung tableau.
Ung Dieu descendu de la croix.
Ung saincte Barbe en ung tableau.
Une paincture en pappier avecq ung
crucifix.
Ung crucifix, en toille.
Ung fœulle d'une table d'autel ayant
deux évesques et ung angle.
Ung Nostre-Dame, Jésus en ses braez.
Une Nativité Noslre- Seigneur, en
bois.
Ung Dieu de Pitié et Nostre-Dame, en
bois.
Une Notre-Dame ayant Jésus devant
elle.
Une aultre plus grande ayant Jésus
en ses bras.
Ung Salvator-Mundi, en bois.
Le Baptesme Jesu-Christ.
Ung tableau de bois où est painle
l'image de la Vierge Marie, faicte à
l'imitacion de celle de sainct Luc
»
où est escript en bas : Ave Maria. »
106
§ 65. Armes de guerre.
Sommaire. Inventaire des pièces d'artillerie existant à Ath, en 1716. — Leurs
noms. — Leur poids. — Fondeurs : Kelleri Tiguro Helvetii, Bérenger de
Falize, Jean Sithof, Ouderogge, Nieupoort, Jean et Bartholomé Caulhals,
Lambert Borguerinx et Jacques Perdrix.
Inventaire des pièces d'artillerie existant a ath, en
1716. — Cet inventaire offre pour l'histoire des armes de
guerre des renseignements curieux; car il indique à la fois
le nom et le poids de chaque pièce, le nom du fondeur
et la localité où la fonte a eu lieu. Ce document est joint au
compte de Jacques Bouchette, munitionnaire de la ville
d'Ath, de \ 725 à 1 733, qui fait partie du supplément à l'in-
ventaire des registres de la chambre des comptes, aux Ar-
chives du royaume.
1. « Une pièce d'artillerie de bronze, de 12 livres de calibre, aux armes de
France, nommé l'Agissant, pesante 2,960 liv., fondue à Douay, par Keleri
Tiguro Helvetii, l'an 1680.
2-7. Six pièces d'artillerie de bronze, de 12 liv., aux armes de France,
toutes six fondues à Douay, par Bérenger de Falize; la lre nommée l'Espahy,
pesante 2,84-0 liv., l'an 1696; la 2e, nommée l'Horrible, pesante 2,720 liv.,
l'an 1699; la 3e, nommée l'Artiste, pesante 2,800 liv., l'an 1696; la 4e,
nommée la Iiabillardc, pesante 2,950 liv., l'an 1697; la 5e, nommée le Ques-
teur, pesante 2,840 liv., l'an 1696, et la 6e, nommée le Chalumeau, pesante
2,940 liv., fondue l'an 1699.
8-9. Deux pièces d'artillerie de bronze, de 12 liv., aux armes d'Hollande;
la lre pesante 3,740 liv., fondue à Rotterdam, par Ouderogge, l'an 1703;
la 2e, pesante 3,635 liv., fondue à La Haye, par Nieupoort, la même année.
10-12. Trois pièces d'artillerie de bronze, de 10 liv., aux armes d'Espagne :
la l«"e, fondue à Bruxelles, par Jean Sithof, l'an 1627, et pèse 2,298 liv.;
la 2e, fondue à Malines, par Jean Sithof, l'an 1634, et pèse 2,550 liv., et
la 3e, pareillement fondue à Malines, par Jean Sithof, l'an 1634, et pèse
2,525 liv.
— 107 —
15-17. Quatre pièces d'artillerie de bronze, de 8 liv. de calibre, aux armes
de France, toutes quatre fondues à Douay : la 1™, nommée le Carme, l'an 1689,
par Kelleri Tiguro Helvetii, et pèse 2,040 liv.; la 2e, nommée le Mineur, fon-
due Tan 1697, par Bérenger de Falize, et pèse 2,110 liv.; la 3e, nommée le
Marmouset, Tan 1690, par Keleri Tiguro Helvetii, et pèse 2,090 liv.; la 4e,
nommée l'Opposant, fondue Tan 1690, par Kelleri Tiguro Helvetii, et
pèse 2,1 10 liv.
18-21. Trois pièces d'artillerie de bronze, de 5 liv., aux armes d'Espagne,
toutes trois fondues à Matines :1a lre, pesante 2,210 liv., l'an 1701, par Bar-
tholomé Caulliats; la 2e, pesante 2,130 liv., fondue l'an 1699, par le même
maistre; et la 3e, pesante 2,132 liv., fondue l'an 1672, par Jean Caulhals.
22-36. Quinze pièces d'artillerie de bronze, de 4 liv., aux armes de France,
toutes fondues à Douay :1a lre, nommée la Princesse, l'an 1689, par Kelleri
Tiguro Helvetii, et pèse 1,293 liv,; la 2e, nommée le Suspect, l'an 1696, par
Bérenger de Falize, et pèse 1,130 liv.; la 3e, nommée le Rossignol, l'an 1693,
par Kelleri Tiguro Helvetii, et pèse 1 ,370 liv. ; la 4e, nommée la Joalière,
l'an 1702, par B. de Falize, et pèse 1,283 liv.; la 5e, nommée l'Enguillc, et
est une courte pièce fondue, l'an 1676, par Kelleri Tiguro Helvetii, et
pèse 870 liv.; la 6e, nommée la Sagesse, l'an 1703, par B. de Falize, et
pèse 1,250 liv.; la 7e, nommée le Canard, fondue par B. de Falize, Tan 1702,
et pèse 1,306 liv.; la 8e, nommée l'Écervelê, fondue parB. de Falize, l'an 1696,
et pèse 1,177 liv.; la 9e, sans nom, fondue l'an 1676, par Keleri Tiguro Hel-
vetii, et pèse 1,320 liv.; la 10e, pareillement sans nom, et est une courte pièce
fondue, l'an 1676, par Kelleri Tiguro Helvetii, et pèse 837 liv.; la 11e, nom-
mée la Truitte, et est une courte pièce comme la précédente, aussi fondue
par le même maistre, la même année, et pèse 870 liv.; la 12e, nommée la
Capacité, fondue, l'an 1703, par B. de Falize, et pèse 1,270 liv.; la 13e, nom-
mée la Valeur, fondue par le même maistre l'an 1702, et pèse 1,269 liv.;
la 14«, nommée l'Abandonné, fondue, l'an 1694, par Kelleri Tiguro Helvetii,
et pèse 1,317 liv.; et la 15e, nommée le Plongeon, fondue, l'an 1694, par Kel-
leri Tiguro Helvetii, et pèse 1,190 liv.
37-41. Cincq courtes pièces d'artillerie de bronze, de 4 liv., aux armes de
France, à trois coups, pesant : la lr«, nommée les Trois Marie. 979 liv.; la 2e,
nommée le Trident, 995 liv.; la 3e, nommée la Déesse Hécate, 931 liv.; la 4e,
nommée les Eveillées, 956 liv.; et la 5e, nommée la Chimère, 1,000 liv.;
toutes cincq sans aucune marque du lieu ni de l'année de leur fonte.
42-46. Six pièces d'artillerie de bronze, de 3 liv., aux armes d'Espagne :
— 108 —
la ire, marquée Ex"> sur le second renfort, fondue à Bruxelles, par Lambert
Borguerinx, l'an 1672, et pèse 1,104 liv. ; la 2e, marquée Ex<-<> sur le second
renfort, fondue à Bruxelles (1), par Jacobus Perdrix, l'an 1672, et pèse
1,038 liv.. la 5e, marquée Exi0 sur le second renfort, fondue à Bruxelles,
par Lambert Borgerinx, Tan 1672, et pèse 1,065 liv.; la 4e, fondue à Malines,
par Jean Cauthals, l'an 1658, et pèse 1,068 liv.; la 5e, marquée Exl° sur la
platte bande de la culasse, fondue à Malines, par Jean Cauthals, l'an 1672, et
pèse 1,062 liv.; la 6*, marquée Exl° sur le second renfort, fondue à Bruxel-
les, par Lambert Borguerinx, l'an 1672, et pèse 1,075 liv.v
47-48. Deux pièces, de 3 liv., aux armes de France, toutes deux fondues à
Douay, l'an 1676, par Kelleri Tiguro Helvetii; la lre, nommée le Gefin, pe-
sant 980 liv., et la 2e, sans nom, 880 liv.
49-50. Deux mortiers de bronze, aux armes de France, d'environ 13 pou-
ces de diamètre ou 75 liv. steens [de pierres], tous deux fondus à Douay,
par B. de Falize : le 1er, pesant 1,804 liv., l'an 1702, et le 2«, pesant 1,500,
l'an 1698.
51-52. Deux mortiers de bronze, aux armes d'Hollande, d'environ 12 pou-
ces de diamètre ou 50 liv. steens, tous deux fondus à La Haye, par Nieport,
l'an 1703, et pèsent, le 1er, 2,450 liv., et le 2e, 2,360 liv.
53-56. Quatre mortiers de bronze, aux armes de France, nommez mortiers
royals, de 6 1/2 pouces de diamètre, sans aucune autre marque que celle de
leurpoid, comme s'ensuit: 252 liv., 249 liv., 247 liv. et 238 liv.
57-60. Quatre hauwits ou obus de bronze, aux armes d'Hollande, tous
fondus à La Haye, par Niepoort : les deux premiers, l'an 1692, et pèsent
990 liv. et 965 liv., et le 3e, pesant 1,000 liv., fondu l'an 1694, et le 4e, pe-
sant aussi 1,000 liv., fondu l'an 1703.
61-72. Douze petits mortiers de fer à la Cohorne de 16 livres ou
de 5 1/4 pouces de diamètre, montez sur leur bloc de bois. »
(1) Dans une copie de cet inventaire, on lit: Valencicnncs.
— 109 —
§ 66. Protecteurs et amateurs des arts, des sciences
et des lettres.
Sommaire : Charles-Eugène, duc de Wurtemberg. — Achats de tableaux, de
médailles, etc. — Gratifications à des écrivains, à des peintres, à des musi-
ciens, etc.
Charles-Eugène, duc de Wurtemberg, — naquit le 1 1 fé-
vrier 1728. Neuf ans plus tard il entra en possession du
duché, qui fut administré par sa mère jusqu'à sa majorité.
A seize ans, l'empereur Charles VI le déclara majeur. Ce
prince fît fleurir l'agriculture dans ses États, établit des fa-
briques de différentes espèces, ouvrit au commerce des rela-
tions nouvelles, modifia les lois, protégea et développa les
universités de Tubingen et de Stuttgart, et créa une biblio-
thèque publique dans cette dernière ville. Il mourut sans
postérité en 1793, emportant dans la tombe, disent les his-
toriens, les regrets et les bénédictions de tous ses sujets.
Les Archives du royaume, à Bruxelles, possèdent un
petit registre in-folio, intitulé : Spécification de la dépense
faite et déboursé pour Son Altesse Sérénissime le jeune duc
deWirtemberg, etc., par ordre de monsieur son gouverneur
le baron de Montlèon à Stouttgard. Nous avons fait de ce
volume divers extraits qui établissent que le jeune duc de
Wurtemberg montrait dès son enfance un goût prononcé
pour les arts, les sciences et les lettres. Nos extraits se rap-
portent aux années 1740 et 1741, ils mentionnent un assez
grand nombre d'écrivains, d'artistes, de poëtes, de musi-
ciens, etc.; ces détails viendront grossir peut-être la somme
de renseignements que l'on possède en Allemagne, et nous
avons cru faire chose utile en les insérant dans notre recueil.
1740. « Donne pour des vers que le Sr de Long présenta à Son Altesse
sur le renouvellement de Tannée: 3 ducats.
A un sourd et muet qui a peint S. A. à la plume et fait des vers sur la nou-
vel année : 4 R. 40.
— 110 —
Au musicien Feftz pour des vers écrit: 4-10.
Païé à Mr de Sanderaat pour deux tableaux : 200.
Donné à un nommé Clet, écrivain à la chansellerie, qui a présenté une re-
quette et un livre à S. A : 4-10.
Paie à Thunger uue médaille de cuivre: i.
Au père Hermineguild, capucin, pour un livre à dire la messe venant
d'Ausbourg : 4-10
Paie au peintre Crote pour six tableaux sur de la glace que S A. la du-
chesse a eu de présent: 50.
Donné pour des vers de Chrislianne-Ernest Wilig, de Louisbourg : 6-20.
Pour des vers de Mr Roor d'Eslingen: 6-20.
Pour des vers du capitaine Riediger et un slampe : 9-20.
Pour des vers du Sr de Long : 9-20.
Paie au peintre Ferardiny pour deux tableaux et avoir doré un cadre pour*
l'église : 25.
Paie au secrétaire Pferinger pour trois médailles d'argent: 12-30.
Lorsque S. A. a mis la premierre pierre au casernes à Stouttgard, donné
pour mettre dans le creu de la pierre une Caroline, une demi-caroline, un
quart de Caroline et deux demi-florins: 17-12.
Paie à la peintre d'Ausbourg cincqs portrais, le premier a 6 ducats et les
autres à 4 ducats : 93.
Donné pour des vers venant de Miltingen d'Ernest-Frédéric Kielbourg :
2 ducats.
Donné pour des vers du Sr Vagner, de Merckling : 8-30.
Païé au Sr Pferinger un porlrai en mignature de S. A par la peintre
d'Ausbourg: 23-42.
Païé au maître de chapel Hartd pour une petite viole d'amour que S. A. fit
présent à Mr de Gourcy: 50.
Païé un portrai de S. A. le duc Charle-Alexandre : 14.
Donné pour assister à rebâtir l'église de Lonnsingen au bourgemaîlre : 100.
Païé au peintre Bauer quatres portrais, un de S. A., deux à mettre des
testes et un autre du feu duc Alexandre: 48.
Au mesme peintre, pour un crucifix qu'il a fait présens à S. A. : 18-40.
Donné au musicien Hechc, pour un chapeau qu'il a perdu dans l'antichambre
de S. A. : 7-30.
Donné pour boire à la comtesse d'Hechquingcn {sic) qui apporta un ta-
bleau à S. A. et autres choses : 7-30.
Donné pour boire au messager d'Hechquingcn qui apporta ce tableau: 2.
Donné à un religieux passant qui fil présent d'un livre à S A., étant avec
un paseport de l'empereur : 6 ducats.
— 111 —
1741. Donné pour des vers qu'on présenta à S. A., de Majer, d'Esling :
4-45.
Paie à l'orfèvre Moreau pour deux médailles, une d'or : 52.
Paie à un peintre qui a peint deux portrais pour S. A. : 50.
Payé à Godet pour avoir netoïé trois tableaux : 7-30.
Donné au maître organiste Stirle : 12-30.
Paie au peintre Weisbrode, pour avoir doré un cadre pour le portrait de
S. A. le duc Charle-Alexandre : 14.
Pourdouzes médailles d'argent au sieur Egler: 75.
Paie un cadre de portrai de S. A. le duc Charle-Alexandre : 8-20.
Au peintre Kleine, pour un portrait qu'il a fait de S. A. (une copie) : 34.
Pour des vers de Philippe Keller, de Tubingen : 5.
Pour des vers et un livre du secrétaire Biirck: 6.
Pour une copie en mignature du feu duc Charle-Alexandre : 20.
Paie au juif Drach, pour deux médailles : 3-30.
Donné pour des vers qui furent présenté à S. A. de Jean-Frédéric Hiller,
théologien : 4-40. »
§ 67. Écrivains, chroniqueurs , historiographes , etc.
Sommaire .• Christine de Pisan. — Bertrand de la Broicquière. — Jean Man-
sel. — Liévin Stuaert, relieur brugeois — Ad. de Wiele. — H.-C. Agrippa.
— L. Goethals ou Panagathus. — J. et P. Oudegherst. — Josse Damhou-
dere. — Martin Snouckaert. — Ch. et Ph. de l'Espinoy. — Gérard Sacré.
— Fr. Haraeus ou Verhaer. — P. Beaucourl de Noortvelde. — J. Ermens.
Christine de Pisan. — Mr le comte de Laborde a publié
dans les Ducs de Bourgogne, Preuves, t. Ier, p. 16, n° 63,
un extrait d'un compte de 1406 qui concerne les rapports de
cette femme célèbre avec les ducs Philippe le Hardi et Jean
sans Peur. Voici une note qui nous apprend que Christine
de Pisan présenta, le 18 mai 1408, un magnifique volume à
Antoine de Bourgogne, duc de Brabant et de Limbourg, et
qu'elle reçut de ce prince une gratification de 20 livres.
Mr Kervyn de Lettenhove a consacré à Christine de Pisan
un long chapitre dans son Froissart (t. 1er, p. 307).
— 112 —
« Ende jouffrouwen Kerstinen van Pizan, woenende te Parys, dewelc Minen-
heere gepresenleert had eenen altescoenen boec , bi ghiften hair gedaen den
xviijen dach van der maent van meye (xiiijc viij) (1). »
De la Broicquière (Bertrand), — gentilhomme natif de
la Guyenne, seigneur de Vieux-Château, est l'auteur d'une
relation de voyage en Orient, qu'il exécuta par ordre de
Philippe le Bon, duc de Bourgogne, en 1432, dont il était
alors conseiller et premier écuyer tranchant. Voici quelques
notes pour servir à la biographie de ce seigneur. Au mois
d'octobre 1441, Philippe le Bon lui confia les fonctions de
capitaine et écoutète de la ville de Gouda. Le 25 septembre
1444, après le décès du seigneur de Commines, il fut mis
en possession de l'office de capitaine du château de Rupel-
monde. Voici une aventure qui lui arriva pendant qu'il oc-,
cupait cette dernière charge. Il « avoit, par ses serviteurs,
» archiers et gens de guerre, le lundi devant le Penlhecouste
» m cccc xlix, fait prendre » Henri de Blyterswyck, mar-
chand allemand, qui s'imaginait avec raison, qu'en vertu
des privilèges accordés à la nation allemande en Flandre, il
pouvait y faire le commerce des draps d'Angleterre. L'ar-
restation avait eu lieu « sur le terrouoir de Waze,sur le pas-
» sage de l'EscauIt pour aler de Flandre à Anvers. » Ber-
trand de la Broicquière a l'avoit fait mener au chastel de
» Rupelmonde et illec l'avoit mis et fait tenir es fers comme
» ung larron ou meurtrier; lui avoit osté de fait et de force,
» sans cognoissance ou jugement de loy, une tasse où il avoit
» xiiij nobles d'Engleterre, de v estrelens pièce, ij livres de
» gros de Flandres et xlj solz de gros. »
Malgré les réclamations du marchand, le capitaine du
château de Rupelmonde ne voulut pas le relâcher même sous
caution. Cependant un négociant de Cologne, ami du pri-
(1) Registre n° 2394 (1408-1409) delà chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
— 115 —
sonnier, promit de payer les 50 écus d'or que réclamait
B. de la Broicquière, sous timbre ou prétexte de dépenses de
nourriture faites par H. de Blyterswyck, pendant cinquante
jours de détention. Quatre marchands du pays de Flandre
interposèrent leurs bons offices, et le prisonnier fut mené
sous bonne escorte à Bruges; mais n'ayant pas su se procu-
rer la somme demandée par son geôlier pour son élargisse-
ment, il fut conduit au château de Nieuport qui était aussi
confié à la garde de B. de la Broicquière, et ne put être mis
en liberté qu'en vertu d'une ordonnance du conseil du duc
de Bourgogne, du 2 août 1449, et moyennant une caution
de 3,000 écus d'or. Le marchand en appela alors à Philippe
le Bon, qui, par sentence rendue à Bruxelles, en son grand
conseil, le 20 mars 1452 (n. st.) seulement, renvoya le
capitaine de Rupelmonde de la plainte portée contre lui, en
ordonnant toutefois la restitution au plaignant des objets qui
lui avaient été pris, et condamnant ce dernier à payer 200
écus d'or, de 48 gros de Flandre, au profit du duc (i).
Singulière justice de monseigneur de Bourgogne !
« Audiencier et contrôleur de nostre chancellerie, délivrez franchement à
nostre amé et féal conseiller et escuïer trenchant Bertrandon de la Broquiére,
deux lettres des offices de capitaine et escoutète de nostre ville de la Goude,
que nagaires nous lui avons donnez. Fait à Hesdin, le xxiije jour d'octobre mil
cccc xlj, Puelippe (2). »
Deux exemplaires, dont un avec enluminures, clu Voyage
de Bertrand de la Broicquière, existaient dans la librairie
des ducs de Bourgogne en 1467 (3); on retrouve le plus beau
(1) L'original de cette senlence où sont consignés tous ces détails, existe
dans la collection des acquits des comptes de la recette générale des finances,
aux Archives du royaume.
(2) Original, dans la collection des acquits des comptes des droits du grand
sceau, ibidem.
(3) Barkois, Bibliothèque prolypographiqnc, nos 1525-1320 et 1752.
— 114 —
mentionné dans les inventaires de 1 577 et de 1 797 (i) : il a
disparu depuis. Van Prael (2) et Barrois (3) attribuent cette
copie à Jean Miélot. Voici le titre que l'inventaire de 1487
lui donne et la description qu'il en fait: « Un grand volume
©couvert de cuir noir, atout deux cloans de léton et cinq
» boulons sur chascun costé, historié et intitulé : Ce twtftge
»îre ©ultre-mer in rog |Jl)tltfpc ire ttatob, et le ratage
»!3ertrattî>0n ire la fJracqutère; commencbant au second
«feuillet : Be toutes $ax& gens, et finissant au dernier :
»3e supplie jqu'tl nte &oit par&omté. »Van Praet a
transcrit, dans sa Notice sur Colard Mansion, le commen-
cement de ce voyage, où l'auteur fait connaître son Ifeu
de naissance, ses titres et qualités, et déclare que c'est le
duc Philippe le Bon qui lui a ordonné de rédiger ses notes-
sous forme de narration.
Le Voyage de Bertrand de la Broicquière est un docu-
ment très-important : notre savant ami Schayes se proposait
de le publier d'après la copie qui en existe à la Bibliothèque
impériale, à Paris. Mr le comte de Laborde en a aussi
annoncé la publication depuis 1849 (4). Ce voyage a été
entrepris par ordre de Philippe le Bon, dans un temps où
ce prince avait l'intention de faire une expédition contre
les Turcs.
Mansel (Jean). — Le nom de l'auteur de la Fleur des
histoires, volumineuse compilation qui n'a jamais été livrée
à l'impression, est parfaitement établi, puisqu'il s'est chargé
lui-même de l'apprendre au lecteur. En effet, à la fin du
(!) Marchai,, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Bourgogne,
t. 1er, p. 2j2.
(2) Notice sur Colard Mansion, p. 118.
(3) Loc. Ci/., p. ii.
(i) Les Ducs de Bourgogne, Preuves, t. Ier, p. ex, noie.
— 115 —
manuscrit n° 9232 de la Bibliothèque de Bourgogne, on
lit dix strophes qui renferment tout le secret, c'est-à-dire
le nom de l'écrivain et le titre de l'ouvrage. Jean Mansel a
pris soin d'en donner la clef, car ces strophes sont suivies
d'autres vers, qui ont été publiés, du reste, par le baron de
Reiffenberg (i), et que nous jugeons inutile de reproduire
ici, dans lesquels il dit qu'il faut prendre la première lettre
de chacun de ces vers, les assembler, et que leur réunion
offre ce quatrain qui termine les essais poétiques de l'auteur:
« Jehan Mansel composa ce livre,
Nommé des Histores la Fleur.
Celuy qui de tous les maulx délivre
Lui soit loïer de son labeur. »
L'auteur du Catalogue de la Bibliothèque du duc de la
Vallière, qui fut vendue en 1784, dans une annotation à la
suite d'un exemplaire incomplet de la Fleur des Histoi-
res (Supplément, n° 4563), avança que Jean Mansel était
de Hesdin, et qu'il avait compilé cet ouvrage par ordre de
Philippe le Bon, duc de Bourgogne, auquel il le présenta.
MM. A. Leglay (2) et Paulin Paris (3), entre autres, ont
accepté cette opinion. De la Serna (4) a cru que la compo-
sition de la Fleur des Histoires remontait, selon loule
apparence, au temps du duc Philippe le Hardi, et a puisé
la preuve de cette assertion dans l'inventaire des livres de
Jean, duc de Berry et d'Auvergne, où il est fait mention
d'un volume portant le même titre, qui lui fut donné par
son frère le duc de Bourgogne. Le baron de Reiffenberg a
adopté celte dernière version, et a cherché à l'appuyer par
le texte même de Jean Mansel, dont les dernières lignes se
(1) Nouvelles Archives historiques des Pays-Bas, t. VI (1832), p. 2.
(2) Catalogue des manuscrits de Cambrai, n° 763.
(3) Les manuscrits françois de la Bibliothèque du Boi, t. Ier, p. 59.
(4) mémoires sur la Bibliothèque dite de Bourgogne, p 10.
— 116 —
rapportent, d'après lui, à l'année 1597. Mais il y a là une
erreur, dont voici la source.
L'Inventaire des livres de Jean, duc de Berry, qu'a publié
Barrois, en 1830 (i), mentionne la Fleur des histoires de la
terre d'Orient, qui est un ouvrage tout différent (2); une an-
notation de 1416 dit que ce volume fut donné au duc
en 14-02, par Philippe le Hardi, et en effet ce livre figure
dans l'inventaire delà bibliothèque de ce dernier prince (3).
On retrouve le même ouvrage(n° 426) dans la bibliothèque
du Louvre, sous Charles V, dont l'inventaire, fait en 1373,
a été publié en 1836.
Jean Mansel était véritablement de Hesdin, et cette par-
ticularité n'avait pas échappé à Jean Senebier, dans son
Catalogue raisonné des manuscrits de la Bibliothèque de
Genève, imprimé en 1779, par conséquent avant la vente *
des livres du duc de la Vallière. Il rapportée la p. 327 un
extrait du prologue du premier volume de la Fleur des His-
toires, que l'on conserve à Genève, et qui est conçu en ces
termes : « Cy commence le livre, intitulé : la Fleur de toutes
» histoires, compilé par honnorable homme Jehan Mansel,
»de Hesdin, au commandement de très-hault et très-puis-
»sanl prince Philippe, duc de Bourgoigne, etc. » On lit en-
core dans le Catalogue d'une partie des livres composant la
Bibliothèque des ducs de Bourgogne, par Mr G. Peignot,
dont la première édition fut publiée en 1850, et la seconde
en 1841 (4) : la Fleur de toutes les Ystoires compilée par
Jehan Mensel, de Hesdin, enrichie d'ymaiges, fait au com-
(1) Bibliothèque protypographique, p 90.
(2) Inventaire ou catalogue des livres de l'ancienne Bibliothèque du Louvre,
fait en l'année 1373, par Gilles Mallet, p. 82; — Peignot, Catalogue d'une
partie des livres composant la Bibliothèque des ducs de Bourgogne, etc.
Dijon, 1841, p. 45.
(3) Peignot, Loc. cit.
(4) P. i;>.
— 117 —
mandement de Philippe le Bon, en 1430; gros vol. in-fol.
sur vélin. Avant de passer outre et de fournir de nouvelles
preuves que Jean Mansel était de Hesdin, en Artois, patrie
de David Aubert et de différents autres compilateurs, scri-
bes, traducteurs et enlumineurs qui furent au service des
ducs de Bourgogne, nous devons consigner ici une obser-
vation que nous a suggéré l'examen d'un grand nombre de
catalogues descriptifs de bibliothèques d'Europe, c'est qu'il
n'existe à peu près nulle part un exemplaire complet de
l'œuvre de Mansel, pas plus à Bruxelles et à Paris, qu'à
Copenhague (i), à Gand (2), à Genève, à Cambrai, à
Mons, etc. : tous sont défectueux. La librairie du duc de
Bourgogne en possédait les quatre volumes, en 1467 (3),
et l'inventaire de la librairie de Marie, reine douairière de
Hongrie, dressé en 1559, après sa mort, en mentionne un
exemplaire magnifique en cinq volumes, et d'autres dépa-
reillés (4). Dans la bibliothèque du professeur Lammens (s),
qui a été vendue à Gand, en 1 839, se trouvait un exemplaire
en deux volumes, du XVe siècle, avec miniatures, et qui
comprenait tout l'ouvrage; il a été adjugé 680 fr. à Mr Po-
lain, de Liège. Ainsi que l'a fort bien fait observer Mr le
baron J. de Saint-Génois, il y a des intercalations, des ap-
pendices et des différences notables dans le texte de la
plupart des exemplaires. Ce savant rappelle, en décrivant le
manuscrit de la bibliothèque de Gand, que Mr Paulin Paris
a consigné dans le t. Ier des Manuscrits de la Bibliothèque
(1) Abrahams, Description des manuscrits français de la Bibliothèque de
Copenhague.
(2) B°nJ. de Saint-Geivois, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de
Gand, p. 45.
(3) Barrois, Bibliothèque protypographique, nos 716-719 et 1501-1 504.
(4) Bulletins de la Commission royale d'histoire, t. X; notice de Mr Gaçhard,
n°» 109, 127, 128, 129 et 104; les volumes dépareillés figurent sous les
no" 271, 299 et 313.
(5) 2e partie, p. 403.
10
— 118 —
du roi, p. 65, le nom d'un Brugeois, Liévin Stuaert, qui a
relié les deux premiers volumes d'un exemplaire de la Fleur
des Histoires abrégée, ayant appartenant à Pierre II, duc
de Bourbon, et dans lequel Mr Paulin croit reconnaître la
main d'un des scribes des manuscrits employés par le sei-
gneur de la Gruuthuyse. En tète de ces volumes, on lit :
Stuaert Ctemn
Mt lia ainôin
a Srugcs.
Dans le t. II (i) des Preuves de son livre : les Ducs de
Bourgogne, Mr le comte de Laborde a inséré le texte d'une
quittance de Hugues de Boulongne, peintre et valet de cham-
bre de Philippe le Bon, datée du 12 juillet 1449, par la-
quelle il reconnaît avoir reçu de Jean Mansel, receveur de
Hesdin, une certaine somme qui lui était due. Ce document
provient des Archives du département du Nord, à Lille.
Nous avons trouvé dans un registre des Archives du
royaume une autre note qui confirme la précédente et qui
vint nous remettre en mémoire cette première mention, à
laquelle le savant écrivain français n'avait pris aucune
attention, et nous rappeler le nom de l'auteur de la Fleur
des Histoires; elle est ainsi conçue :
« (1470). A Jehan Mansel, nagaires receveur de Hesdin, la somme de iiijc
xxv livres ix solz ix deniers à lui deue pour reste de son premier compte de la
recepte du demaine du bailliage de Hesdin, d'une année finie à la Saint-Jehan
Baptiste mil iiijc lxx (2). »
Nous nous sommes livré depuis à des recherches dans le
dépôt de Lille, où est conservée la majeure partie des
comptes du domaine de Hesdin. A partir du compte de
l'année 1435-1436, on y trouve la mention de deux rentes
(1)P. 214, n° 4015.
(2) Registre n° 1925, f° vc iiijxx x v°, de la chambre des comptes, aux Ar
chives du royaume.
— 119 —
de 30 livres chaque, hypothéquées sur le domaine ducal,
payables au profit de Jean Mansel et réversibles Tune sur
Isabelle de Carnin, sa femme, et l'autre sur sa fille Isa-
belle (1). Le nom de ce Jean Mansel figure encore dans le
compte de 1472-1473; le compte suivant ne mentionne
plus que sa veuve; le même registre nous apprend qu'Isa-
belle Mansel était mariée à cette époque avec Jean Sac-
quespée (2).
Dans les comptes de la recette générale des finances de
1425 et de 1438, on rencontre le nom d'un certain Jean
Mansel, habitant de Hesdin : il est difficile de décider si
les deux mentions se rapportent à la même personne. Dans
la première il est question d'un cheval qu'il vend au duc de
Bourgogne, alors à Hesdin, pour le donner à un chevalier
de Bohême (3), et la seconde est relative à la vente de six
tasses d'argent qu'il fait au même prince, lequel en gratifie
un écuyer du nom de David Rime (4). A peu près à la même
(1) « A Jehan Mansel, aux vies de lui et de demoisiel Ysabel de Carnin, sa
» femme, et le derrenier vivant, tout tenant au xije de septembre: 1 livres.
» Audit Jehan Mansel, aux vies de lui et de demoisiel Ysabel, sa fille, et le
» derrain vivant, tout tenant au xije de septembre : 1 livres. » (Registre n° H.
567, f° xlj v°, de la chambre des comptes; aux Archives du département du
Nord, à Lille).
(2) Registre n° H. 573, ibidem.
(3)« A Jehan Mansel, demourant à Hesdin, la somme de lxxx frans, monnoye
» royal, pour la vente d'un cheval de poil rouen que Monseigneur a donné à
>< messire Jehan Teste de Chièvre, chevalier behaignon, chambellan de mon-
» seigneur le régent de France, si qu'il appert par mandement de descharge
» de Monditseigneur sur ce fait donné à Hesdin, le iiije jour de juillet l'an mil
» cccc xxv. » (Registre n° F. 118, de la chambre des comptes, aux Archives du
département du Nord, à Lille. Le double de ce compte existe aux Archives du
royaume )
(&) « A Jehan Mansel, bourgeois de Hesdin, pour six tasses d'argent que
» monseigneur le duc a fait prendre et achetter de luy et icelles données à
» David Rime, escuïer, quant il vint devers Monditseigneur lui rapporter
» nouvelles que les Angloiz venoient pour lever le siège devant Le Croloy,
» par mandement donné en sa ville d'Arras, le xije jour de janvier l'an de
— 120 —
époque, en 142e>, Philippe le Bon avait confié à un nommé
Julien Mansel, la surveillance des travaux qui s'exécutaient
par ses ordres au château de Hesdin (i).
En 1437, nous trouvons un Jean Mansel, qui était pro-
cureur général d'Artois (2), et qui ne peut être le même
que le Jean Mansel, bourgeois de Hesdin, car ces deux
noms se rencontrent dans le même compte avec ces diffé-
rentes qualifications.
En parcourant les comptes du domaine de Hesdin, nous
avons rencontré le nom de Philippe Mansel, auquel on donne
tantôt la qualification de a houpilleur de Monseigneur» , et
tantôt celui de veneur d'Artois : il avait 8 livres de gros de
gages par an, et recevait en outre 1 8 livres parisis « pour le
» gouvernement de xij chiens courans qu'il a en garde et „
» gouvernement de sondit office (5). » Philippe Mansel fut
démissionné de ses fonctions de « houpilleur, veneur et ra-
» chasseur d'Artois », le 8 janvier 1468 (n. st.) et remplacé
successivement par Philippe du Bos, seigneur de Boyefïles,
et en 1471, par Jean de Rubempré, seigneur de Bièvre et
d'Erquennes, tous deux chevaliers, conseillers et chambel-
lans du duc de Bourgogne (4).
» grâce mil iiijc xxxvij : lxv liv. de xl gr. » (Registre n° F. 130, f° ij° xxxvj r°,
de la chambre des comptes, aux Archives du département du Nord, à Lille).
(1) « A Julien Mansel, commis par monseigneur le duc à tenir le compte de
«certains ouvrages que Mondilseigneur fait présentement faire en son chastel
»> de Hesdin, la somme de mil frans, monnoye royal, ele , si qu'il appert par
» mandement sur ce fait donné à Lille, le xiije jour de may Tan m cccc xxxv. ->
(Registre n° F. 118, f° xlij v°, ibidem).
(2) « A maistre Jehan Manssel, procureur général d'Artois, pour voyaiges
» par lui faiz pour les affaires de Monseigneur, pour ce par descharge faicle
"le xxfi jour de may Tan mil iiijc xxxviij : xxx flor. de xxxij gr. » (Registre
» n°F. 130 cité, f°xxr°. Ledoubledc ce compte existe aux Archivcsdu royaume.)
« A maistre Jehan Mansel, procureur général de Monseigneur en son pays
• d'Artois, pour liiij jours commenchant le viije jour d'aoust mil iiijc xxxvij,
» qu'il a vacquez à Lille, à Amiens et autres lieux pour les besoingnemens et
» affaires de Mondilseigneur : eviij fl. de xxxij gr. >y (Ibidem, f° lxxj v°.)
(3) Registre n° II 571, f° xxvij v°, ibidem.
(4) Registres n° II. 572, f° xxv v° et n° II. 573, f° xxviij Y*, ibidem.
— 121 —
Dans l'extrait que nous avons inséré plus haut du compte
de l'argentier de Charles le Téméraire, de 1470, Jean Man-
seï est qualifié de receveur de Hesdin; nous avons été assez
heureux pour retrouver la commission de son successeur,
signée le 10 août 1470, laquelle est transcrite en tête du
compte de l'année 1469-1470, et qui nous révèle quelques
particularités nouvelles, entre autres que Philippe le Bon
supprima toutes les recettes du pays et comté d'Artois, et
les réduisit à quatre seulement, savoir : Arras,Saint-Omer,
Bélhune et Hesdin. Cette dernière recette fut alors confiée à
Jean Mansel, qui avait le titre de conseiller, par lettres paten-
tes, datées de Cité-lez-Arras, le 1 1 juillet 1 469, avec la recette
des aides ordinaires et extraordinaires; d'autres lettres pa-
tentes du duc, données à La Haye, lui attribuent 140 livres
parisis de gages par an. Il avait rempli les fonctions de
receveur des aides d'Artois sous le règne de Philippe le
Bon. Jean Mansel, dit le document dont nous parlons, était
alors avancé en âge, et fut, sur sa demande faite à Hesdin
même à Charles le Téméraire, remplacé par son clerc
nommé Pierre de Saissy. Le rappprochement des dates
nous fait supposer que l'époux d'Isabelle de Carnin dont
nous avons parlé plus haut, et le receveur de Hesdin ne
sont qu'un seul individu , et l'on peut donc sans hésiter
placer la date de la mort de ce Jean Mansel entre le mois de
septembre 1 473 et le mois de septembre de l'année suivante.
De nouvelles investigations établiront probablement un
jour le rapport qui existe entre l'auteur de la Fleur des
histoires et tous ses homonymes.
Mr A. Le Glay, dans son Catalogue de la Bibliothèque de
Cambrai (n° 762), attribue aussi à Jean Mansel une des
traductions qui existent de la vie de Jésus-Christ, écrite par
Ludolphe de Saxe, prieur des Chartreux de Strasbourg,
vers 1330. Nous n'avons trouvé le fait établi par aucun
renseignement positif. C'est peut-être ce qui a conduit le
— 122 —
chevalier Marchai à mettre sous le nom de J. Mansel le beau
manuscrit n° 9081 de la Bibliothèque de Bourgogne, qui
est un volume in-folio, orné de grands et belles miniatures
en grisailles, encadrées et rehaussées d'or, à la fin duquel
on lit : Cp fine la table ires rnbrîcljes ire ce présent
Itore contenant la partait, la résurrection et la »en-
gance îm îrebannaire nastre saubenr et retrempteur
iljesn-crist. Le même volume contient deux, sermons sur
la passion et la résurrection du Christ, dont l'un est de
Jean Gerson, chancelier de Notre-Dame de Paris; ils sont
écrits de la même main, et également ornés de grisailles.
Ce beau manuscrit date du règne de Philippe le Bon: on
n'y trouve pas le nom de l'auteur auquel la première partie
est attribuée.
« Charle, etc. A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut. Comme
par aultres noz lettres pattentes, données en Cité-lez-Arras, le lïnzième jour
de jullet mil cccc soixante-neuf, et pour les causes contenues en icelles, mes-
mement après ce que, par l'advis et délibéracion des gens de noz finances, et
pour le bien, pourffit et utilité de nous et de nostre pays et conté d'Artois,
eusmes aboly touttes les receptes particulières de nostredil pays et conté
d'Artois, et icelles réduictes et mises en quatre receptes seullement, assavoir :
Arras, Saint-Omer, Bétbune et Hesdin, nous eussions commis, ordonné et
estably nostre amé et féal conseillier Jean Mausel en l'office de receveur de noz
dcmaine et aydes, tant ordinaires que extraordinaires, de nostre ville de Hes-
din et des appartenances et appendences, ensemble des aydes ordinaires et
extraordinaires de la ville de Saint-Pol et partie des villaiges de la conté dudit
Saint-Pol, aux gaiges que pour ce lui seroient par aultes noz lettres lauxés et
ordonnés, et deppuis, par aultres noz lettres pattenles données en nostre bos-
tel à La Haye, en Hollande, luy eussions tauxé et ordonné prendre et avoir de
nous par ses mains des deniers de ladicle recepte pour les gaiges dudit office
la somme de vij" livres parisis, monnoye royal, par an, et il soit ainsy que
icclluy Jehan Mansel nous ait présentement fait remonslrer que, obstant son
anchien eage et la foiblessect délibitalion de sa personne, il ne pourroit d'ores
en avant vaquier ne entendre sy diligemment que meslicr scroitet que de bon
cœur et voulenliers faire vouldroil, en l'exercice dudit office, en nous sup-
pliant très-humblement qu'il nous plaise de nostre grûce commettre en son
lieu oudit office nostre ami Pierre de Saissy, son clercq, lequel par longue es-
— 125 —
pace de temps, et mesmement du vivant de feu nostre très-chier seigneur et
père (que Dieu absoille), a soubz luy exercé l'office de recepte des aydes ordi-
naires de nostredit conté d'Artois, et aussy depuis ledit office et recepte de
Hesdin, et à ceste fin a résigniet et remiz en noz mains icellui office de la re-
cepte de Hesdin; sçavoir faisons, etc. Donné en nostre chastel de Hesdin, le xc
jour de aoust Tan de grâce mil cccc soixante-dix (1). »
De Wiele (Adrien), — était, en 1513, ainsi que nous
l'avons dit au § 1er, maître d'école des enfants d'honneur
de l'archiduc Charles : très-peu de temps après il devint le
secrétaire de ce prince, ce qui est constaté par les documents
suivants. On voit d'après ces pièces qu'Adrien de Wiele
écrivit pour Marguerite d'Autriche les Illustrations de la
Gaule, dont le premier volume fut achevé en 1 SI 4 et le se-
cond au commencement de l'année suivante. De Wiele les
avait fait « alluminer » :1a princesse le gratifia d'une somme
de 50 florins d'or du Rhin. Jean le Maire a fait imprimer,
en 1510, 1512 et 1513, un ouvrage en trois volumes qui
porte le même titre (2): ne serait-ce pas l'œuvre de J. le Maire
que Marguerite d'Autriche aurait fait transcrire avec soin?
« Marguerite, par la grâce de Dieu archiducesse d'Austrice, etc., à nostre
amé et féal chief et gouverneur général de noz demaine et finances, le seigneur
et baron de Montenay et de Marnay, etc., salut et dileclion. Sçavoir vous fai-
sons que nous, eu sur ce vostre advis, voulons et vous mandons par ces présen-
tes que par nostre amé et féal conseillier, trésorier et receveur général de toutes
nosdictes finances, messire Diégho Flores, vous faites païer et délivrer à nostre
bien aimé maistre Adrian Wiele, secrétaire de monseigneur l'archiduc, mon
neveu, la somme de cincquante florins d'or de Rin, du près de xxviij solz,
pièce, de deux gros, monnoye de Flandres, le soit; laquelle somme luy avons
accordée et ordonnée prendre et avoir de nous pour une foys pour et à cause
du deuxiesme livre et volume des Illustrations de Gaulle qu'il a escrit et fait
alluminer pour nous; laquelle somme voulons luy eslre païée à deux termes,
assavoir : la moitié content et l'autre moitié quant il nous délivrera ledict vo-
lume patronné comme est le premier volume qu'il nous a cy-devant délivré,
(1) Registre n« H. 573 de la chambre des comptes , aux Archives du dépar-
tement du Nord, à Lille.
(2) Les illustrations de Gaule et singularilez de Troye.
— 124 —
auquel nostre trésorier et receveur général messire Diégho Flores ordonnons
d'ainsi le faire et par rapportant au premier payement vidimus ou copie au-
tenticque de cestes , signée de l'un de noz secrétaires, et quitance dudict
maistre Adrian Wiele, et au second et dernier paiement cesdictes présentes
et quitance souftïsante d'icelui maistre Adrian tant seullement. Nous voulons
ladicte somme de cincquante florins d'or de Rin , et pour la cause que dessus
estre passée et allouée es comptes et rabatue de la recepte d'icelui nostre tré-
sorier et recepveur général messire Diego Flores par noz aimez et féaulx les
commis ou à commettre de par nous à l'audition de cesdiets comptes, aus-
quelz mandons aussy par cesdictes présentes que ainsi le facent, Sùns aucun
contredit ou difficulté; car ainsi nous plaist-il, nonobstant quelzconcques or-
donnances, restrinctions, mandemens ou deffence à ce contraires. Donné en
la ville de Brucelles, le xvije jour dumoys de novembre l'an de grâce mil cincq
cens et quattorze. » »
« Je Adrian VVillen, secrétaire de mon très-redoubté seigneur monseigneur
le prince d'Espaigne, confesse avoir receu de Diego Flores, trésorier et rece-
veur général de madame l'archiducesse d'Austrice, douaigière de Savoye, etc.,
la somme de vingt-cincq florins d'or de xxviij solz, de deux solz-monnoye de
Flandres pièce, qui reviennent à la somme de trente-cincq livres à cause de
cincquante desdicts florins d'or que madicte dame, par ses lettres patentes en
date du xvijejourde novembre xvc quatorze, luy a ordonné prendre et avoir
pour une foiz, à cause du doiziesme livre et volume des Illustrations de
Gaulle, que j'ay escript et fait alluminer pour madicte dame, a en estre payé
h deux payemens assavoir : la moictié comptant et l'autre moictié quant il
délivrera ladicte volume patronnée comme il appartient, et ce icy pour le pre-
mier payement, etc. Le vje jour de février anno xvc xv. De Wiele (1). »
Agrippa (Henri-Corneille). — (Voy.§\er). — Nos recher-
ches nous ont fait découvrir les lettres patentes, datées de
Bruxelles, le 29 décembre 1529, par lesquelles Charles-
Quint élève H.-C. Agrippa aux fonctions de conseiller in-
diciaire et historiographe, et d'autres lettres patentes du
même prince, qui lui accordent une pension annuelle de 200
livres, de 40 gros la livre. Ces dernières sont également da-
tées de Bruxelles, le 22 décembre 1551; nous en avons
extrait ce passage : « Ouquel [cslat d'indiciaire] l'avons re-
(1) Ces deux documents existent aux Archives du royaume.
— 125 —
» tenu, — dit l'empereur, — à charge de mettre et rédiger
» par escript les faiz et autres euvres louables que puis sa
» retenue auparavant et depuis sadicle retenue se sont faiz
» et se feront parles princes et autres vassaulx, capitaines,
» gens de guerre de noz royaulmes, pays et seignouries et
» autres qui nous ont servy et serviront en noz guerres et
» autres noz affaires et qui viendront à sa cognoissence et
» dont il fera deue et dilligente inquisition. »
« Charles, etc. A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut. Savoir
faisons que pour le bon et louable rapport que fait nous a esté de raessire
Henricus-Cornelius Agripa, docteur es deux droiz, chevalier, et de ses sens,
souffîsance, littérature et expérience en fait de croniques et histoires, nous
icellui avons retenu et retenons par ces présentes nostre conseillier indiciaire
et historiographe, en lui donnant plain povoir, auctorité et mandement espé-
cial dudit estât d'ores en avant tenir, exercer et desservir, tenir bon, vray et
juste recueil et registres de tous actes et fortunes dignes de mémoire qui ad-
viendront à nous et à noz successeurs, et généralement de faire bien et deue-
ment toutes et singulières les choses que bon et léal indiciaire et historio-
graphe dessusdict puet et doit faire, etc. Donné en nostre ville de Bruxelles,
le xxixe jour de décembre l'an de grâce mil cincq cens vingt et neuf (1). »
Goethals ou Panagathus (Liévin). — Nous avons établi
(§ 1er) que cet écrivain, auquel Paquot donne les qualifica-
tions de greffier de la chambre impériale et héraut d'armes
pour la Flandre, composa, en 1 538, un tableau généalogique
de la descendance de l'empereur Charles-Quint, ouvrage
resté inconnu au savant auteur des Mémoires pour servir à
l'histoire littéraire des Pays-Bas (2) que nous venons de
citer. Voici la quittance de Panagathus relative au payement
de la somme de 100 livres qui lui fut accordée pour ce
travail, et une autre quittance du même, dans laquelle on
lit qu'il a écrit sur parchemin l'original du traité de Venlo,
conclu, en 1543, entre Charles-Quint et le duc deClèves.
(1) Ces lettres patentes et celles de 1531 existent dans la collection des ac-
quits des complcsdc la recette générale des finances, aux Archives du royaume.
(2) T. XVI, p. 295.
— 126 —
« Je Liévin Panagathus, maistre d'escole des paiges d'honneur de la roync
régente, etc., confesse avoir receu la somme de c livres de Flandres, que,
par le commandement de la royne et de messeigneurs des finances, il m'a
esté baillée pour samblable somme qu'ils m'ont tauxé et ordonné tant pour
les paines que j'ay fait en la description de la généalogie de l'empereur et
de ladicte royne, comme pour l'avoir fait éluminer pour envoyer audict sei-
gneur empereur. Tesmoing mon seing manuel cy mis le xxe jour de décembre
xvc trente-huyt. L. Panagathus. »
« Je Liévin Panagathus confesse avoir receu la somme de xxiiij livres de
Flandres que messeigneurs des finances m'ont tauxé et ordonné prendre et
avoir pour mes paines et sallaire d'avoir escript et grosse en parchemin le
traictié naguerres fait entre l'empereur et le duc de Clèves. Le iiije jour de
janvier xyc quarante-trois (1). »
Oudegherst (Jean et Pierre). — (Voy. % 56). — Le ma-
nuscrit n°6498 de la Bibliothèque de Bourgogne, à Bruxel- %
les, contient entre autres quinze pages d'une écriture du
XVIIe siècle, qui portent pour titre : « Briefve instruction
» pour ceux qui se veulent façonner de la practique judi-
» ciaire, observée en matière civile es cours de Flandre,
» d'Artois et autres de l'obéissance de l'empereur; extraite des
» notes de Jean Oudegherst, lieutenant général es bailliages
» de Tournay et Tournésis, l'an 1550, trouvées jointe aux
» couslumes desdits bailliages escrites de sa main. »
Dans le t. VI, p. 304, des Annales du Hainaut, de
F. Vinchant, publiées par la Société des Bibliophiles de
Mons, Mr le vicaire général Descamps, l'éditeur de cet im-
portant ouvrage, a inséré une épitaphe en vers latins du
comte Baudouin de Mons, mort en 1070, et signée:
Oudegherst. C'est au véritable auteur des Annales de Flan-
dre qu'il faut l'attribuer, et non à son fils Pierre. Celui-ci,
malgré les déceptions qu'il a dû éprouver en Autriche,
en 1 572, et le peu de protection qu'il avait trouvé aux Pays-
(1) Ces deux documents existent en original dans la collection des acquits
des comptes de la recette générale des finances, aux Archives du royaume.
— 127 —
Bas, parvint pourtant, beaucoup plus tard il est vrai,
en 1588, à y être renvoyé par Philippe II, avec une mis-
sion officielle : c'est ce que prouve la pièce suivante, dans
laquelle il semble vouloir donner le change sur les motifs
de sa longue absence. Dans cette pièce on lit que ses créan-
ciers (l'imprimeur Plantin était probablement du nombre),
qui l'avaient forcé à s'expatrier en 1 572 , n'avaient pas
oublié le nom et la physionomie de leur débiteur : aussi
P. Oudegherst s'adresse-t-il au prince de Parme afin d'ob-
tenir un sursis de six mois que lui accorda le conseil privé,
le 15 novembre 1588, et dont il demanda la renouvelle-
ment en mai et en novembre 1589.
1 . « A Son Altèze remonstre très-humblement Pierre d'Oudegheerste, natif
de Lille, comme, pour avoir esté quatorze ou quinze ans hors de ce Pays-Bas,
au service de Sa Majesté et le bien publicq, seroit esté en plusieurs debtes des-
quelles il en auroit payé aulcunes, mais comme les moyens pour le présent luy
défaillent pour payer le surplus, et qu'il seroit envoyé par-deçà d'Espaigne par
Sa Majesté et remis parVostre Altèze pour traicté avec les consaulx de finances
et privé desdictes affaires, de manière qu'il ne seroit raisonnable qu'il fust
précipité par ses créditeurs pendant le temps qu'il traiclera ses négoces par
deçà; supplie partant que Vostre Altèze soit servye luy accordé lettres d'atler-
mination au moings pour et durant l'année advenir, affin que durant Iedict
temps il ne soit inquiété ou molesté par sesdictz créditeurs pour aulcunes
debtes faictes tant devant son parlement que depuis le temps de son absence et
retour, etc. »
(Apostille). « Soit ceste envoyée à messieurs du conseil privé afin de favora-
blement y ordonner en considération de l'importante cause pour laquelle il
est icy venu envoyé de Sa Majesté pour son service. Faict au camp devant
Berghes, ce 7 de novembre 1588. »
2. « Bemonstre en toute humilité Pierre d'Oudegherste qu'en considération
qu'auroit pleut à Vostre Majesté l'envoyer par-dechà pour affaires grandement
concernantz son service et de ces povres provinces, et que pour cest effet il
auroit longtemps travaillé et faict plusieurs très-grandz despens, Vostre Ma-
jesté se seroit inclinée à luy faire donner lettres d'altermination, etc. (1). »
(1) Ces documents existent dans la collection des papiers d'Etat et audience,
liasses, aux Archives du royaume.
— 128 —
Damhoudere (Josse), — c'est ainsi qu'il avait l'habitude
designer, fut un de nos plus célèbres jurisconsultes. Nous
avons recueilli, d'après des documents authentiques, quel-
ques dates pour compléter sa biographie. 11 fut nommé gref-
fier de la vierschare ou tribunal des échevinsde Bruges (i),
vers la fin de l'année 1 538 ou en 1539, aux gages de 25 li-
vres de gros par an. Charles-Quint l'appela aux fonctions de
conseiller et commis des finances, par lettres patentes datées
de Bruges, le 31 décembre 1551 (2), pour remplacer Laurent
Longin qui avait été nommé trésorier général des finances.
« Meester Joos Dhamhoudere, greffier van der viersschaere, van vier maen-
den en half dat hy, doe ghenomen wesende in den raedt ende als commys van
den financie van den keyserlicke Majesteyt, orlof nain ende ontseghen wierdt
van den dienst deser stede, naer advenance van xxv liv. gr. 's jaers, ende
meester Marcq Van den Velde, ghecommen in zyn stede (3). »
« Je Josse Damhoudere, naguères pensionnaire de la ville de Bruges, et pré-
sentement conseillier et commis des finances de l'empereur, confesse avoir
receu la somme de iiijc xxxix livres iiij solz, de xl gros de Flandres, que deue
m'estoit à cause de xlviij solz, que ledict seigneur empereur, en vertu de ses
lettres patentes données en sa ville de Bruges, le dernier jour de décembre xvc
cincquante-ung, m'a ordonné , octroïé et accordé de gaiges par chascun jour à
cause de mondict estât de conseillier et commis desdictes finances, auquel
estât et office vacant par la promotion de maistre Laurens Longin à Testât de
trésorier général d'icelles, Sadicte Majesté m'a retenu, commis et establi pour
icelui d'ores en avant tenir et exercer de avecq les chiefz et autres commis
desdictes finances entendre à la garde, conservacion et augmentation du de-
meine et autres droictures de Sa Majesté, et conséquament à la consultacion,
délibéracion et expédition des matières et affaires qui surviendront et se traic-
leront au bureau desdictes finances , de signer et vériffier toutes lettres et
(1) Bcgistrc n° 33153, f° lxij r°, de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
(2) D'après la Biographie des hommes remarquables de la Flandre Orientale,
t. 1er, p. 105, Damhoudere fut nommé le G janvier 1551; c'est une erreur évi-
dente, et celte date qui doit être convertie en nouveau style, est probablement
celle de son serment.
(3) Bcgistrc n° 53100, fo lj r<>, de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
— 129 —
mandemens de finances, descharges et autres ordonnances, de faire et clorre
tous les estatz de tous les recepveurs tant général desdictes finances que géné-
raulx et parliuliers des pays et seigneuries de par-deçà, etc. (1). »
Snouckaert (Martin). — MrFerd.Vanderhaeghen a publié
la biographie de cet imprimeur dans sa Biographie gan-
toise, ouvrage qui renferme une foule de détails curieux pour
l'histoire littéraire de notre pays. On y lit que Martin
Snouckaert quitta la ville de Gand en 1 551 pour aller
habiter Bruges, où il devint pensionnaire de la ville, en
remplacement de Josse Damhoudere. Sa nomination à cette
charge date du 27 janvier 1552 (n. st.), comme le prouve
l'extrait du compte communal que nous publions ici. Nous
ajouterons qu'en 1557, il remplaça dans ses fonctions de
greffier civil Jacques de Corte, mort le 21 décembre 1556(2).
Ces mêmes fonctions étaient exercées en 1533, par un indi-
vidu du même nom (3). Martin Snouckaert quitta les Pays-
Bas en 1 567, et eut pour successeur François de Groote (4).
« Meester Maerten Snouckaert ghenomen als pensionaris ten dienste van
desen stede ter gaeigen van xvj liv. xiij st. iiij d. s' jaers beghinnende van den
xxvijen in laumaent lestleden es (5). »
De l'Espinoy (Charles). — Paquot s'est trompé dans ses
Mémoires littéraires (e) relativement à la date de nomina-
tion de Charles de l'Espinoy, à la charge de conseiller or-
dinaire de Flandre. D'après les comptes, ses gages ne lui
furent payés qu'à partir du 9 juillet 1555, jour de sa pres-
tation du serment (7) : il remplaça Liévin Everaert et eut
(1) Collection des acquits des comptes de la recette générale des finances, aux
Archives du royaume.
(2) Registre n° 33172, f° lxj r°, de la chambre des comptes, ibidem.
(3) Registre n° 33147, ibidem.
(4) Registre n° 33182, f° Ixviij r°, ibidem.
(5) Registre n° 33166, f° Ij v°, ibidem.
(6)T.V, p. 190.
(7) Registre n° 2726, f° ije xx r°, de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
— 130 —
pour successeur Marc de Hertoghe. Dans une requête que
sa veuve adressa au conseil des finances pour obtenir
le payement de gages arriérés , elle dit que son mari a
subi de grandes pertes par suite de son attachement au
roi, a icelluy l'Espinoy s'estant retiré de Gand doiz le
» moiz de juillet (xvc) lxxviij vers le pays d'Arthoys pour
» ne participer à la rébellion dudict Gand, ains suivre le
» droicturier party de Sa Majesté, et depuis ii a continuel-
lement faict sans retourner audict Gand.» Plus loin on
lit dans la même requête « que ledict feu conseillier l'Es-
» pinoy a, en Tan (xvc) lxxix, faict pluisieurs voïaiges et
» vacations tant par charge de feu monseigneur de Raisse-
» ghem que monseigneur le président Pamele pour le resla-
» blissement dudict conseil en Flandres en la ville de Douay,
»et aultres affaires concernans grandement le service de Sa
» Majesté » (i).
De l'Espinoy (Philippe), — fils du précédent, est l'écri-
vain auquel nous sommes redevables de la Recherche des
antiquitez et noblesse de Flandres, ouvrage plein de rensei-
gnements utiles. La pièce suivante qui émane de lui, nous
apprend que son père est mort à Audenarde, laissant une
postérité de huit enfants, tant garçons que filles, et nous
donne quelques détails sur ses propriétés et sur sa situa-
tion financière, qui était très-obérée en 1586. Le document .
dont nous parlons est une requête que Ph. de l'Espinoy
adressa au gouvernement pour être dispensé de payer, du
chef de vente d'un fief situé près de la ville d'Aire, laquelle
avait produit 3,950 florins, le cinquième denier qui se per-
cevait au profit du fisc surtout fief ou rente féodale aliéné.
Cette requête fut favorablement apostilléepar le conseil des
finances, le 7 juin 1586.
(1) Collection des papiers d'État cl audience, liasses, aux Archives du
royaume.
__ 151 —
Philippe de l'Espinoy obtint, par lettres patentes datées
de Bruxelles, le 18 février 1626, une gratification de 200 li-
vres. On y lit qu'il servait à l'armée en 1591; que le comte
de Mansfelt lui donna une compagnie de 200 Wallons pour
concourir à la défense de la Flandre, et qu'il fut réformé
du service en 1603 (i).
« Au roy, remonstrent en toulte humilité Philippes de l'Espinoy, escuyer,
filz de feu maistre Charles, en son temps conseillier en vostre conseil de Flan-
dre, comme avecq son père il a esté de premiers réfugié hors des pays rebelles
pour se maintenir au deu service de Dieu et de Vostre Majesté, auquel actuelle-
ment sondict père s'emploïant et estant envoie par Son Altèze à Audenarde
pour y practiquer choses secrètes et qui concernoit beaucoup le service de
Vostre îMajesté, y est mort aux très-grand regret et perte du suppliant et de
sept tant ses frères que sœurs, qui tous et spéciallement ledict suppliant (pour
avoir femme, enffans et mesnaige) si est durant son refuge merveilleusement
chargé et mis à l'arrière, jusques à se veoir entièrement ruyné, n'eust esté
l'heureuse réduction d'aucunes villes principales tostaprèz ensuivye,au moyen
de quoy il est peu à peu entré en la possession de ses biens, nommément en
une sienne terre et seigneurie d'entre Bruxelles et Alost, nommée Sainct-Ulix-
Chapelle(2), laquelle trouvant entièrement bruslée et ruynée, atestécontrainct
se surcharger et faire grandz fraiz pour commencher à se remaser et mectre
ses terres en train d'agriculture, tellement que maintenant il se treuve ré-
duict à touttes extrémitez et ne sçait comme il poura ce achever ne satisfaire
à ses créditeurs, ne soit qu'il vende une pièche de fief et seigneurie que luy est
encoires resté au villaige de Rouquestoire, entre les villes d'Aire et Sainct-
Omer, nommé Lignes, tenu de vostre chasteau dudict Aire, etc. (3). »
Sacré (Gérard). — Dans la notice biographique que nous
avons consacrée à ce chroniqueur, auteur de divers ma-
nuscrits très-curieux pour l'histoire locale du Hainaut ,
notice qui a été insérée dans le Bulletin du bibliophile belge,
t. V, p. 119-123, nous supposions qu'il était né dans
(1) Collection des papiers d'État et audience, liasses, aux Arch.du royaume.
(2) Mr Alpii. Wacters a publié de curieux détails sur Ch. et Ph. de l'Espinoy
en parlant de la seigneurie de Capclle-Saint-Ulric, dans son Histoire des envi-
rons de Bruxelles, t. Ier, p. 394 et 551.
(3) Collection des papiers d'État et audience, aux Archives du royaume.
— 132 —
le Hainaut vers 1620. Les nouveaux détails que nous pu-
blions ici sont plus exacts : ils sont tirés des procès-verbaux
d'élections dressés à différentes époques, lors de la nomina-
tion des abbés élus pendant la longue carrière de Gérard
Sacré, et qui existent aux Archives du royaume (i). Ces
procès-verbaux nous apprennent que ce laborieux compila-
teur a vu le jour à Graux, près deNamur, vers 161 5, et qu'il
fut d'abord novice à l'abbaye de Saint-Gérard, située à peu
de distancede cette ville. Il entra ensuite à l'abbaye de Saint-
Denis en Broqueroie, près de Mons, où il occupa diverses
charges, entre autres et pendant de longues années, les
fonctions de receveur des menues rentes: il mourut dans
ce dernier monastère, le 28 février 1690 (2).
Verhaer ou Har^us (François), — l'auteur des Annales *
ditcum seu principum Brabantiœ, publié par Moretus,
en 1623 (3), reçut de l'infante Isabelle, au nom de Phi-
lippe IV, roi d'Espagne, par lettres patentes, datées de
Bruxelles, le 31 octobre 1 628, une gratiflcation de 300 phi-
lippus, payable en trois ans, pour l'aider à couvrir les frais
d'impression de son livre qu'il avait dédié à l'infante.
« Donnons et accordons de grasce espéciale, — dit le do-
f> cument, — par les présentes en don en ayuda de costa
» [subside] à nostre cher et bien amé François Verhaer,
» licencié en théologie et chanoine de Sainct-Jacques en
» nostre ville de Louvain, et ce en subvention des fraiz de
» l'impression de certain livre qu'il a composé et dédié à
» nostre dame et tante (4). »
Beaucourt de Noortvelde (Patrice), — auquel la science
(1) Archives du conseil privé, cartons, aux Archives du royaume.
(2) Celte date nous est fournie par le registre n° 20 des archives de l'ab-
baye de Saint-Denis, ibidem.
(3) Voy. sa biographie dans Paquot, Mémoires littéraires, t. V11F, p. 229.
(4) Collection des papiers d'État et audience, aux Archives du royaume.
— i35 —
est redevable de quelques dissertations intéressantes sur
l'histoire de la Flandre, naquit à Bruges en 1720, et y
mourut en 1796 (i). On conserve dans la collection d'au-
tographes, aux Archives du royaume, une longue lettre
écrite dans un français des plus barbares, qu'il adressa
au prince Charles de Lorraine au moment où il achevait
l'impression de son intéressant mémoire intitulé: Beschry-
ving van den opgank, voortgank en ondergank der Brug-
schen koophandel, etc,
o De Bruges, ce 6 de février 1775.
« A Son Altesse Royale le prince Charles-Alexandre, duc de Lorraine et de
Baar, etc.
» Monseigneur, la grande inclination que j'ai depuis longtems imprimée
dans le plus profond de mon cœur d'assurer de plus en plus de mon obéis-
sance le prince le plus bénin de la terre, m'a poussé itérativement à la réso-
lution de prendre la plume à la main, un de mes ouvrage qui sorte de l'im-
primerie, portant pour titre : Description historique de l'ancien commerce de
celte ville de Bruges, autrefois la plus florissante de l'Europe, contenant outre
cela les moïens que les comtes de Flandre et nos ancêtres ont employés de le
faire renaître après sa première décadence m'a fourni de quoy de satisfaire
à mes désirs, tellement que j'espère que Votre Altesse Royale me faira la grâce
d'accepter cet exemplair de la manière qui lui est naturelle, la plus gracieuse.
Oserai-je me flatter, pris égard aux approbations de censeurs des livres, que
vous trouverez, Monseigneur, de quoy vous amuser pendants vos momens
perdus, outre un bref et vrai recueil de la mort que j'ai d'un contemporain
du prince d'Orange Guilliaume de Nassau, qui a coopéré beaucoup à faire
tomber le négoce par sa protection qu'il donna aux hyretiques. Votre Altesse
Royale aura devant les yeux un grand nombre des diplômes des princes du
pays et d'autres puissances qui ont gralieusement prêtées la main pour son
accroissement et son soutient, tirantes de ce grand commerce de Bruges aussi
bien que leurs sujets un profit considérable; encore une grande partie des
beaux documents relatifs au commerce, avec les privilèges accordés aux dix-
sept nations commerçantes d'autant de royaumes qui avoient pour lors touttes
leur domicile fixe en cette ville. J'espère, je dis, Monseigneur, que ce livre
(1) Mr Goethals a publié sa biographie dans ses Lectures relatives à l'his-
toire des lettres, t. Iep, p. 256. D'autres notices lui ont été consacrées dans la
Biographie des hommes remarquables de la Flandre orientale, t. Ier, p. ! 1, etc.
11
— 454 —
vous sera aggréable tout comme je pense que celui a été contenant la descrip-
tion de l'églige de Notre-Dame icy(l), puisque la renommée qui vole par cent
trompettes et qui publie partout les hautes vertus et rares qualilées dont il
pleut au Ciel de vous orner, Monseigneur, et vous faire briller au-dessus de
tous vos prédécesseurs gouverneurs généraux du pais, car on n'a jamais vu
qui dans les audiences publiques et privées, accuelle les plaintifs avec un vi-
sage plus doux et remédie aux besoins des oppressés et leurs donner plus de
soulagement, outre cela le père le plus affeclioné pour des gens des lettres,
tellement qu'il semble que Dieu a donné commission à Votre Altesse Royale
(comme au grand Alexandre dont vous portez le nom) de rendre tout le
monde heureux. Ainsi donc, Monseigneur, celui mon livre étant bien reçu et
agréable à vos ieux je m'ouvre le chemin à l'honneur d'en mettre bientôt un
autre à ses pieds, une description dupais du Franc (2) si renommé par sa gran-
deur et richesses, ayant été la première demeure des roys de France où que
le premier roy Pharamond a élé créé et mis sur le trône royal l'an 422, et il
me semble que j'ai assez clairement prouvé que c'est celui roy qui a fait met-
tre en écrit la loy salique, et cela audit pays des Francs. Je voudrois pouvoir
contribuer par quelque bel ouvrage, selon ma petite capacité pour immorta-
liser la gloire, la justice et la bienfaisance de Votre Altesse Royale; et je ne
serai jamais content que la fortune ne m'ait fait présent de quelque occasion,
quoyque je devrais sacrifier tout ce que j'ai de plus cher au monde, pour vous
témoigner, Monseigneur, le grand désir que j'ai de pouvoir contribuera tout
ce qui vous rende plaisir; mais comme il n'y a pour le présent rien en ma
puissance que d'envoyer au Ciel mes faibles prières pour la conservation de
vos précieux jours, et pour qu'il plaise d'induire Votre Altesse Royale de
daigner regarder ma requête que j'ai présenté en qualité de notable dudil
pays du Franc, d'un euïl favorable, afin de m'honnorer de la place vacante
d'eschevin pour mon bonheur et d'icelui de ma nombreuse famille, ayant cinq
ménages à entretenir et mon septième fils qui demeure en France. Croyez-
moy, Monseigneur, vous fairez une chose fort aggréable au Tout-Puissant et
a celui qui prie en grâce de vouloir accepter son sang, sa vie et tout ce qu'il
possède au monde sont voués au service de Votre Altesse Royale, ainsi qu'à
celui de l'auguste maison impériale. C'est dans ocs respectueux senlimcns que
je veu vivre et mourir. Je suis avec la plus grande vénération, Monseigneur,
de Votre Altesse Royale, le très-humble, très-obéisssant et très-dévoué ser-
viteur. » Reaucourt de Noortvelde. »
(1) Description historique de l'église collégiale de Notre-Dame de Bruges, de.;
Bruges, 1773.
(2) Jaerbochcn van den lande van den Vrycn; 178G, 3 vol. in-8°.
ÙD
Le i 5 du même mois, le prince Charles de Lorraine fit
répondre à Beaucourt de Noortvelde dans les termes sui-
vants :
«Monsieur, j'ai reçu voire lettre du 6 de ce mois, avec l'exemplaire de l'ou-
vrage que vous avés fait sur l'ancien commerce de Bruges. Je vous en suis fort
obligé, Monsieur, et ne puis que louer le zèle qui vous porte à travailler à
ses objets qui sont de nature à pouvoir intéresser les provinces qui sont con-
fiées à mon gouvernement. Je suis d'ailleurs sensible à l'attachement que vous
m'avés témoigné à cette occasion et je rencontrerai avec plaisir celles qui
pourront me mettre à même de vous obliger et de vous prouver combien je
suis, etc. »
Ermens (Joseph). — Voici une requête que le libraire
Ermens, de Bruxelles, adressa, le 12 février 1790, aux
états de Brabant, à propos de ce qui lui était dû pour avoir
dressé les catalogues des livres des couvents supprimés :
« A leurs hautes puissances les seigneurs des états de Brabant, Joseph
Ermens, imprimeur libraire en cette ville, représente avec un très-profond
respect qu'aïant été chargé, tant par le ci-devant comité de la caisse de religion
que par les ci-devant conseil roïal et chambre de comptes, de diverses be-
sognes concernant les manuscrits et livres des couvents supprimés, dont une
grande partie doit se trouver encore à l'église des Brigittines, exposée aux
mauvais effets de l'humidité, outre quelques livres qu'il a chez lui, il remit,
passé quelques mois, à la chambre des comptes, l'état des devoirs et dé-
boursements qu'il avoit faits à cette occasion, montant à la somme de
7,494 florins 4 1/2 sous, sur laquelle, ensuite de ses vives instances, il reçut,
le 26 novembre dernier, un à-compte de 4,733 florins 10 sous 6 deniers : le
remontrant a tout lieu de croire que le paiement du surplus étoit résolut,
que l'ordonnance de paiement même étoit déjà expédiée, lorsque le départ pré-
cipité du gouvernement autrichien, a mis fin à toutes ses opérations, et comme
il se trouve extrêmement gêné dans son commerce par une si longue privation
d'une somme aussi considérable, méritée par un travail et de déboursements
de plusieurs années, il a recours à l'équité de vos hautes puissances, etc. (1). »
(I) Archives des clals de Brabant, aux Archives du royaume.
— 15(5 —
§ 68. Tombeaux des souverains et des membres de
leur famille.
Sommaire: Tombeau de Wenceslas III, roi de Bohême. — Jean, le Braban-
çon, sculpteur de la statue de ce prince. — Tombeau de Henri III, duc de
Brabant, et de sa femme. — Tombeau de Jean Ier, duc de Brabant. —
Pierre tombale en cuivre, gravée par Etienne Van Schoref — Tombeau de
Jean l'Aveugle, comte de Luxembourg. — Tombeaux de Louis de Crécy et
de Louis de Maie, comtes de Flandre. — Jean de Hasselt, peintre. — André
Biaunepveu, faiseur de tombes, à Valenciennes. — Jacques de Gerines,
batteur de cuivre. — Tombeau d'Ernest, archiduc d'Autriche. — Josse de
Becberge, peintre. — Verrières à Héverlé et au Béguinage, à Bruxelles.
•
Tombeau de Wenceslas III, roi de Bohême. — C'est un
artiste belge du nom de Jean, dit le Brabançon, qui exé- ,
cuta la statue de saint Wenceslas, ou Wenceslas. III, roi
de Bohême, mort en 1255, laquelle ornait jadis le tombeau
que le fils de ce prince consacra à la mémoire de son père.
Celle particularité, si curieuse pour l'histoire de l'art de
notre pays, est attestée par l'extrait qui suit des Rerum
Bohemicarxim antiqui scriptores partim hactenus inco-
gnili (i), publiés à Hanovre, en 1602 :
« Statua postmodum in sacrario erecta est et alia œnea loco ejus reposita»
Johannis Brabantini, cgrcgii statuarii, nobile opus. »
Tombeau de Henri III, duc de Brabant, et d'Alix de
Bourgogne, sa femme. — Ce monument, qui date de la
seconde moitié du XIIIe siècle, existait encore il y a en-
viron cent ans dans l'église du couvent des dominicains,
à Louvain, dont le duc Henri III et sa femme étaient les
fondateurs. Philippe le Bon accorda, en 1435, au prieur
de ce monastère, pour restaurer le mausolée élevé à la
(I) F» 137, liv. XLIII, ch. XXVIII. (N« 0192, fonds de la ville, Bibliothèque
royale de Bruxelles.)
— 157 —
mémoire de ces princes, une somme de 50 florins clinc-
karts, de 40 gros de Brabant, la pièce. La note qui suit
en fournit la preuve. Mr le chanoine de Ram a publié (î)
de longs détails sur une autre restauration du même mo-
nument qui eut lieu vers 1764, détails que l'on trouve
consignés dans les registres du conseil privé, n° 161,
f0 125 ,»o; no 162, f<> 135 r° «et f° 195 r°, et n° 163,
f° 123 r°, aux Archives du royaume.
« Den prior des godshuys van den predickeren, te Loeven, belaell die
somme van 1 gulden clinckaerts, le xi gr. Brabants 'l sluck, die Myn gene-
dige liere hem bevolen heeft le geven le hulpen totter refectien van der tom-
men aldair, in dewelke die lichame wilen hertoge Henrick van Lothryck
ende van Brabant, ende vrouwe Aliten van Bourgongnien, zynre gesellynnen,
Myns voirschrcven Heren vorvaderen, saliger gedachten, zyn begraven,
welke lomme zeer vervallen was, gelyc Mynen voirschreven Hère dat by
ennigen van zynen dieneren dairom aldair gesonden, elairlic bibracht is
alsl blyc by Mynsheren openen brieven, gegeven xxiiij dage in decembri
anno [xiiijc] xxxv (2). »
Tombeau de Jean Ier, duc de Brabant. — Ce monument,
qui se composait d'un sarcophage avec la statue du duc,
existait dans le chœur de l'église des récollels, à Bruxel-
les. Il fut détruit lorsque les calvinistes dévastèrent l'édi-
fice, en 1583. « Le corps de Jean Ier, — dit Bulkens (0), —
« receut sépulture au milieu du chœur de l'église des
» frères-mineurs, à Bruxelles, soubs un assés beau tom-
»beau, qui durant ces derniers troubles at esté ruiné;
» toutesfois l'archiduc Albert avec l'infante Isabelle, en
» mémoire d'un personnage si signalé, ont faict dresser
» au mesme lieu un marbre par terre, avec une lame de
(1) Recherches sur les sépultures des ducs de Brabant à Louvain, p. 35
(Mémoires de l'Académie, t. XIX).
(2) Registre n° 2410, 1°, f° lxx r°, de la chambre des comptes, aux Archi-
ves du royaume.
(3) Trophées de Brabant, t. Ier, p. 331; édition de 1724.
— 158 —
«cuivre, contenant les armes, quartiers et certaine in-
» scriplion. » La reconstruction du chœur de l'église fut
commencée en 1588 (i), et celle du tombeau du duc
Jean Ier, en 1616. Par ordonnance du conseil des finances
du 19 mai 1626, Etienne Van Schore ou Van Schooren
reçut 450 livres d'Artois, pour avoir gravé sur une grande
plaque de cuivre la figure du duc de Brabant avec ses
armoiries et une inscription indiquant son nom et la date
de sa mort. Ce second monument, auquel les auteurs de
Y Histoire de Bruxelles assignent la date de 1620, subit le
même sort que le premier, lors du bombardement de 1695.
»
a Voor de leveringe gedaen iu 't clooster van de minrebroeders van iijc
carreels dienende tôt wercken van de sépulture van Jouîmes Primus, herloge
van Brabant : ij liv. xj s. (2). » %
« Meester Stephanus Van Schore, plaelsnyder, betaelt de somme van iiijc 1
ponden Arthois , ter causen van te hebben gegraveert ende gesnede'n in co-
pere plate de figure van herloch Jehan van Brabant den lersten, van dien naine
met zyne wapenen ende anderssints op de tombe, liggende in den choor van
den minnebroeders; dus hier by ordonnance van mynenheeren van de finan-
tien in date xix mey xvjc xxvj (3). »
« Huybrecht Peperman, die gelevert heeft een coperen plate, dienende lot
het lengen van de grooten coperen plate , waerop Haere Hoocheyl heeft doen
graveren oft snydcn die ligure van herloghe Jan den lersten, hertoghe van Bra-
bant, dienende op de tombe van den voirschreven herloge : xj liv. xj s. (4). »
Tombeau de Jean l'Aveugle, comte de Luxembourg. —
Albert et Isabelle prirent grand soin de faire restaurer les
monuments élevés par leurs prédécesseurs à la mémoire
des souverains des Pays-Bas et des membres de leur fa-
(1) A. Henné et A. Wauters, f/isloirc de Bruxelles, t. III, p. 103.
(2) Registre n° 27510, 2°, f° 289 r°, de la chambre des comptes, aux Archi-
ves du royaume.
(5) Registre n° 27512, 6e compte de J. Van Oplicm, f° Ixiiij, ibidem.
(4) Ibidem, 7 e compte de J. Van Ophcm (1627-1620), f" lxxxviij, ibidem.
■
TOMBEAU DE JEA]
/
— 159 —
mille : c'est là un fait que les notes que nous publions dans
notre recueil établiront d'une manière irréfutable. Aux
archiducs revient encore l'honneur d'avoir consacré un
tombeau au chevaleresque Jean l'Aveugle, roi de Bohème
et comte de Luxembourg, tué en 1346. Nous avons re-
cueilli quelques documents qui constatent qu'en 1613, un
mausolée fut placé dans l'église de l'abbaye de Notre-Dame
de Munster, à Luxembourg. Le projet, dont nous donnons
ici la reproduction en gravure, fut soumis à l'archiduc Al-
bert, au mois d'octobre 1612, par le comte de Berlaymont,
et reçut son approbation. Le prince accorda 1,000 florins
pour couvrir les frais du monument, par lettres patentes
du 23 février de l'année suivante. Jusqu'ici nous n'avons
pu trouver le nom de l'artiste qui l'exécuta, et ce n'est,
croyons-nous, que dans les archives du monastère où
l'œuvre fut placée qu'on pourra le découvrir, car le sub-
side de 1,000 florins fut payé le 30 août à l'abbé Pierre
Roberli (î), lequel avait été chargé de solder toutes les
dépenses.
A en juger par le dessin, le monument sépulcral du roi
de Bohême était surmonté d'une statue en pierre, dont
certains détails de costume durent être dorés : les grands
côtés du dé devaient être ornés de bas-reliefs, et les petits
de l'écusson des armes du défunt et de son épitaphe. Son
auteur était un sculpteur qui passait « pour bon maistre
» sculpteur ou tailleur d'imaiges » . L'épitaphe qu'avait
composée Henri ou Erycius Puleanus, dont nous avons re-
connu l'écriture, fut modifiée, car elle n'est pas conforme
à celle que rapporte Bertholet, dans son Histoire ecclésias-
tique et civile du duché de Luxembourg, t. VI, p. 176. Cet
(1) Registre n° 2644-, 3e compte de F. Darimont, f<> xxx v°, collection de lu
chambre des comptes, aux Archives du royaume, et liasse des acquits, n° 451,
ibidem.
— 140 —
estimable écrivain dit que le corps de Jean 1* Aveugle re-
posa dans l'abbaye de Noire-Darne de Munster, « jusqu'à
» la destruction du monastère arrivée Tan 1542; alors on
» le transporta chez les cordeliers où il fut mis en dépôt et
» négligemment conservé dans une caisse de bois » . L'ab-
baye fut rebâtie en 1592, dans la ville de Luxembourg,
ajoute le même auteur, et l'abbé Bertels fît replacer le
corps dans la nouvelle église. Dans un autre passage de
son livre, le P. Bertholet s'exprime encore en ces termes,
à propos du monument de Jean l'Aveugle : « Les François
» vinrent mettre le siège devant Luxembourg en 1684. Le
» prince de Chimai, qui en éloit gouverneur, fit brûler les
» deux villes basses pour leur ôter toute retraite. Cet in-
» cendie consuma avec l'église de Munster le superbe mau- <
» solée qui avoit coûté 17,000 florins. » Ce dernier chiffre
est beaucoup plus élevé que celui de la somme accordée
par l'archiduc Albert. Bertholet n'aurait-il pas réduit les
1,000 livres de 1612 en monnaie courante en 1745, date
de la publication de son ouvrage? ou bien le monument
aurait-il effectivement coûté davantage, et l'abbé de Mun-
ster a-t-il supporté le reste des dépenses, puisqu'il paraît
que ce fut lui qui en provoqua l'érection? Consignons tou-
tefois ici que par lettres patentes du 4 avril 1623, l'infante
Isabelle lui accorda, au nom de Philippe IV, une somme
de 300 livres de Flandre « pour l'achepvement de la sé-
» pulture et épilaphe de feu Jean, roy de Bohème (i) » . Le
corps de Jean l'Aveugle fut sauvé de la destruction : il
était encore conservé quand écrivait l'annaliste du Luxem-
bourg.
(I) Registre n° F. 30!î de la chambre des comptes, aux Archives du dépar-
tement du Nord, à Lille. La minute de ces lettres-patentes existe dans la
collection des papiers d'État et audience, liasses, aux Archives du royaume,
a. Bruxelles,
— 441 —
1. « Monseigneur, ayant pieu a Vostre Altèze Sérénissime de me mander
par ceulx de ses finances, aflîn que j'eusse à luy envoyer quelque modelle de
la sépulture qu'elle entend de faire faire à feu Jean, roy de Bohème, comte de
Luxembourg, reposant en l'abbaye de Noslre-Dame de Munster, transmigrée
en la ville de Luxembourg, pour satisfaire audict ordre j'envoye à Vosire
Altèze Sérénissime une modelle tirée par celluy qui désire entreprendre ledict
ouvraige, recognu pour bon maistre sculpteur ou tailleur d'imaiges, lequel en
furnissant les pierres, or et couleurs à ses fraiz demande pour salaire douze
cents florins, et néanlmoins (comme j'espère) se contenterat de mil florins une
fois, parray quelques voictures qu'on ferat facillement faire par les voisins
subjeetz de Vostre Altèze Sérénissime. Sy donques elle est servie d'aggréer la-
dicte modelle et mander à ceulx de ses finances de passer ordonnance pour
mil florins, je tiendray la bonne main que tout soit en peu de temps accom-
ply selon le vouloir de Vostre Altèze Sérénissime. En attendant ses comman-
demens, je supplie le Tout-Puissant, Monseigneur, de conserver Vostre Altèze
Sérénissime en prospérité, bonne et longue vie. De Bruxelles, ce dernier d'oc-
tobre 1612. De Vostre Altèze Sérénissime, très-humble et très-obéyssant vassal,
» Le comte De Berlaymont. »
2. «Leurs Altèzesdésirans faire eslever une nouvelle sépulture au feu Jehan,
roy de Bohème, comte de Luxembourg, reposant en l'abbaye de Nostre-Dame
de Munster, selon la modelle en dressée icy joincle, et ayans eu rapport de ce
que le maistre entreprenneur dudict ouvraige en demande, ont par advis de
ceulx de leurs finances ordonné et ordonent par cestes au receveur général de
Luxembourg, Ferdinande Darimont, de furnir audict effect es mains du pré-
lat de Iadfcte abbaye jusques à la somme de mille florins une foiz, on en-des-
soubz si le marehié se puist faire à moindre pris, à charge de ne pouvoir
excéder ladicte somme, etc. Faict à Bruxelles, le xxiije de febvrier seize cens
treize (1). »
Voici l'annotation manuscrite qui existe sur le dessin
original :
« Haec sepullura constituelur loco satis pulchro in medio chori ecclesiae
munsteriensis Luxemburgi, erifque quadralum artificiosc sculplum opus et
in mullis suis partibus, prout ars requirit deauratum, mullo exactius quam
hic poluerit rcprœsentari, ut cum tempore Suœ Celsitudini serenissimse inno-
(1) Les deux pièces qui précèdent font partie des archives dites Papiers
d'Etat et d'audience, liasse n° 1281, aux Archives du royaume.
— 142 —
tescet. Erit nutcm longitudo imaginis regiœ, cujus fuit corpus ejus dum
viveret, lapides autem erunt alabaslrum, jaspis, marmor, locis convcnien-
tibus. »
Tombeau de Louis de Nevers ou Crécy, comte de Flan-
dre. — Nous avons parlé de ce monument au § 20; il fut
démoli vers la fin du siècle dernier. « En 1785, — dit
» M. Gachard (j), — le chapitre de la cathédrale de Bruges
» sollicita l'autorisation d'ôter de la chapelle du Saint-
» Sacrement, servant de paroisse, en celle église, le céno-
» taphe du comte de Flandre, qui s'y trouvait à côté de
» l'autel. II allégua que ce cénotaphe n'était qu'une masse
» informe de pierres toutes mutilées ; qu'il défigurait la
» chapelle et gênait le célébrant dans ses fonctions; que la
» mémoire du comte Louis de Nevers se trouvait d'aiileurs
» consacrée, en un autre endroit de l'église, par une belle
» pierre sépulcrale de marbre blanc portant avec une in-
» scriplion, les armoiries du prince, ainsi que des attributs
» et trophées militaires. Le gouvernement fit vérifier les
» assertions du chapitre par le procureur général de Flan-
» dre : sur le rapport et conformément à l'avis de ce magis-
» trat, il permit que le cénotaphe de Louis de Nevers fût
» enlevé, mais en chargeant les chanoines de faire insérer,
» dans les registres aux résolutions capilulaires, et la re-
» quête présentée par eux, et sa décision. » Nous avons
tenu à insérer ici le rapport fait par le conseiller deGrys-
pere au conseil privé, le 13 juillet 1785.
« Mrdc Gryspcrre fît rapport de la requête du chapitre calhédral de Bruges,
sollicitant la permission d'oter la cénotaphe du comte de Flandre Louis de
Nevers, placé près de l'autel du Saint-Sacrement dans leur église. Le conseil
après avoir ouï le procureur général de Flandre, est de sentiment qu'on pour-
(1) Bulletins de l'Académie, t. XXI, n<* fi.
— 143 —
rait permettre au chapitre de démolir le cénotaphe, qui tombe en ruine et
gène le service de l'autel, et ce aux conditions indiquées dans l'avis du pro-
cureur général (1). »
Tombeau de Louis de Mâle, comte de Flandre. — Cour-
trai était une ville où les comtes de Flandre, antérieure-
ment à l'avènement de la maison de Bourgogne, faisaient de
fréquents séjours; ils y possédaient un château fortifié
comme tous ceux que Ton bâtissait à ces époques reculées.
Antérieurement à 1373, Louis de Maie fit commencer à
Courtrai la construction d'une chapelle dédiée à sainte
Catherine contre l'église de Notre-Dame, à laquelle cette
chapelle fut annexée; ce prince avait l'intention d'y faire
placer son tombeau. Le petit édifice se trouva achevé en peu
de temps, car le jour de la fête de la patronne de la cha-
pelle, en 1373, — un document contemporain le prouve,
— l'on y célébra l'office divin. Cette chapelle de Sainte-
Catherine existe encore aujourd'hui ; elle est d'un beau
style et a été récemment restaurée avec soin. On y a con-
servé les restes des anciennes peintures murales qui la dé-
coraient, et entre autres les portraits des comtes de Flandre,
dans des niches en pierre, sculptées à bas-reliefs, à colon-
nettes engagées (2). Nous n'hésitons pas à reconnaître pour
l'auteur des figures des prédécesseurs de Louis de Maie et
de ce prince, Jean de Hasselt, qui avait à la même époque
le titre de peintre du comte de Flandre. C'est aussi lui,
croyons-nous, qui traça les dessins du tombeau que Louis
de Maie voulait se faire ériger dans la chapelle dont nous
parlons; il est| hors de doute toutefois qu'il fit, en 1574-, le
(1) Registre n° 265, f<> 17 v°, du conseil privé, aux Archives du royaume.
(2) Voy. l'intéressant travail de Mr E. de Busschere, sur la Peinture murale
à l'huile du XVe siècle, à Gand, dans le Messager des Sciences historiques,
1859, p. 148. On y trouve des gravures représentant plusieurs portraits et les
sculptures des niches.
— 144 —
voyage de Gand à Courlrai, par ordre du comle, qui avait
mandé près de lui André Biaunepveu, «faiseur» ou « mais-
» Ire ouvrier de tombes » , à Valenciennes, pour avoir les avis
de ces deux artistes sur le mausolée sous lequel il voulait
que son corps reposât. Une fois le projet arrêté, Biaunepveu
reçut du comte la commande du monument, et en même
temps 200 francs à compte, valant 360 livres de Flandre.
Le registre d'où nous avons extrait ces curieux détails, et
qui est un compte s'étendant du 17 avril au 10 novem-
bre 1374 seulement (t), mentionne encore le payement de
deux sommes de 100 francs chacune, « sur l'ouvrage, acat
» et voyture d'une novèle tombe que Monseigneur faft
» faire» . Plus loin on lit qu'une avance de 40 francs ou 72
livres a été faite par« Henry le cambrelenc »ou chambellan,
» sur l'ouvrage de vj ymagènes qu'il fait faire de -métal du
» command Monseigneur » . D'après ces quelques notes on
peut conjecturer que le tombeau de Louis de Maie devait
se composer d'un sarcophage orné de statuettes de cuivre,
et surmonté de la statue du comte. Nulle part il n'est ques-
tion que ce monument ait jamais été terminé et placé. S'il
l'avait été, comment expliquerait-on l'érection du magnifi-
que mausolée que Philippe le Bon consacra à la mémoire
de dernier comte de Flandre, avant l'avènement de la mai-
son de Bourgogne, et à celle de Marguerite de Brabant, sa
femme, dans l'église collégiale de Saint-Pierre, à Lille, où
Philippe le Hardi fît faire au défunt, le 29 février 1584,
les plus magnifiques funérailles qu'on eût jamais vues (2).
Nous publierons plus loin une notice descriptive de ce
dernier cénotaphe, dû à Jacques de Gerines, batteur de
cuivre, à Bruxelles, qui est aussi l'auteur du tombeau de
(1) Registre n° 2702, de la chambre des comptes, aux Archives du royaume.
(2) La relation de ces funérailles a été publiée par A.-G.-B. Schayes, dans le
Messager des Sciences historiques, 1838, p. 299, d'après un registre reposant
aux Archives du royaume.
— 445 —
Jeanne, duchesse de Brabant, qui se trouvait dans l'église
des carmes de celle ville.
Mr le baron de la Fons-Melicoq a trouvé, en faisant des
recherches dans les Archives de Valenciennes (i), la noie
que voici : « Mestre Andrieu, l'entailleur (2) » , qui se rap-
porte à l'année 1370, et qui ne peut désigner qu'André
Biaunepveu.
La table du 1er volume des Preuves de l'ouvrage de Mr le
comle de Laborde, intitulé : Les Ducs de Bourgogne, con-
tient la mention suivante : « Perrin Beaul, neveu, imagier :
» il travailla, en 1388-1390, avec Claux Sluter. » Il faut
lire Beaulneveu; c'est probablement un parent d'André,
cité plus haut.
« Item, à Andrieu Biaunevopt, de Valenchiènes, faiseur de thombe, pour
ses despens en venant de Valenchiènes vers Monseigneur . xij francs. — Item,
à maistre Jehan d'Asselt, en venant de Courtray à Gand où il fu mandés:
viij frans; monte xx frans, valent ensi que par letlres Monseigneur appert:
xxxvj livres. »
a Item, à maistre Andrieu Biaunevopt, de Valenchiènes, maistre ouvrier de
tombes, sur l'ouvrage d'une novèle tombe que Monseigneur lui fait faire pour
lui: ijc frans, ensi que par leltrez Monseigneur appert: valent iijc lx livres. »
« Item, à Andrieu Biaunevopt, maistre ouvrier de thombes, sur le voilure
des pierres d'une novèle thombe qu'il doit faire pour Monseigneur à Courtray:
c frans, valent parmy xlij gros qu'il coustèrent au cange : ciiij xx ij livres
ij solz. »
« Item, à Andrieu Biaunepveu, maistre ouvrier de lombes, sur l'ouvrage,
acat et voyture d'une novèle tombe que Monseigneur lui fait faire , deseure
iijc frans qu'il a rechut paravant : c frans, valent parmi xlij gros qu'il cous-
tèrent au cange, ensi que par lettrez Monseigneur appert : c iiij xx ij livres
ij solz. »
(1) Revue universelle des arts, t. XI, p. 50.
(2) L'écrivain français a cru devoir lire la note de la manière suivante :
« Mestre Andriu Lenlailleur. »
— \M —
« Item, as capcllains de le église de Courtray pour le service qu'il ont fait
en le capclle Monseigneur à Courtray depuis le jour Sainte-Kaleline Tan [xiijcJ
lxxiij jusques adont qu'il furent mis en possession des capelcnics de le capelle
ensi que par lotirez Monseigneur appert : xl livres. »
Tombeau d'Ernest, archiduc d'Autriche. — Nous avons
déjà parlé de ce monument aux §§ 20 et 45. Voici encore
une note qui s'y rapporte : elle mentionne un payement
fait, en 1603, au peintre Josse de Becberghe, pour dessins
du tombeau de ce prince et de celui d'une archiduchesse
de Brabant, et pour patrons des verrières que les archiducs
Albert et Isabelle avaient données aux églises de Héverlé,
près de Louvain, et du Béguinage, à Bruxelles.
« A Josse de Beckberge, painclre, la somme de xxj livres, de xl gros, pour
vij patrons qu'il avoit fait en papier, les iiij du tombeau et sépulclire de feu
l'archiducq Erneste, une de feue madame l'archiduchesse de Brabant, et deux
des armoiries et quartiers de Leur Allèzes [les archiducs] mis aux verrières
que Leur Allèzes avoient accordé en don aux esglises à Hever, lès Louvain,
et au Béguinage, à Bruxelles (1). »
§ 69. Confréries.
Sommaire : Confréries de Sainl-Jacques de Compostelle et de la Sainte-Croix,
à Bruxelles : peintres, sculpteurs, verriers, musiciens, architectes, tapis-
siers de haute-lisse, fabricants d'armes, orfèvres, etc., qui en faisaient
partie.
On conserve aux Archives des hospices civils de Bruxel-
les (2) un petit registre in-folio, sur parchemin, intitulé :
Dit es d'boec van der bruederscap mynsheren Sente-Jacobs
(1) Registre n° F. 286, f° vjc iiijxx ix, de la chambre des comptes, aux Ar-
chives du déparlement du Nord, à Lille. Voy. aussi un manuscrit intitulé :
Documents historiques, p. 97, aux Archives du royaume.
(2)N° II. U39.
— 147 —
dut ghemaect ivas in 't jaer Ons Heeren m, ccc. Ivij.
ij daghe in de maent van augasto, volghende elc name na
de ordinantie van den A. B. C. Ce registre, commencé
le 2 août 1357, provient donc de la confrérie de Saint-
Jacques de Compostelle, qui possédait à Bruxelles une cha-
pelle et un hôpital sur l'emplacement desquels on éleva, au
XVIIe siècle, l'église de Notre-Dame de Bon-Secours. Nous
en avons extrait un nombre assez considérable de noms
de personnes qui exerçaient des professions se rattachant
directement ou indirectement à l'histoire des arts. Onze
peintres (scilders) y sont inscrits, et parmi eux nous cite-
rons Jean Van Woluwe, l'artiste que la duchesse Jeanne
employa pour orner de peintures le palais de Coudenberg,
à Bruxelles, et pour enrichir de miniatures différents ma-
nuscrits de sa librairie. Les orfèvres (goutsmeden) sont en
majorité dans le registre de la confrérie de Saint-Jacques :
on en compte vingt-trois. Un seul nom de tailleur d'ima-
ges (beeldescnidere) ou statuaire y est mentionné; c'est celui
de Jean Vederman, qui fut admis en 1404. Nous avons
jugé nécessaire d'extraire du registre les noms des steen-
bickelers et des steenhouwers, c'est-à-dire les tailleurs de
pierre, parce que l'expérience nous a appris que les sculp-
teurs d'ornements qui nous ont laissé ces chapiteaux et ces
tabernacles si délicatement travaillés, sont fréquemment
qualifiés de cette manière dans les documents du XIVe et
du XVe siècle. Bien des architectes auteurs de monuments
remarquables sont ainsi appelés. Les tapissiers de haute-
lisse (legwerkers), qui sont membres de la confrérie, datent
des premières années du règne d'Antoine de Bourgogne :
c'est l'époque où celte industrie commença à prendre quel-
que extension à Bruxelles. Le registre contient en outre le
nom d'un tisserand de tapis (tapytwevere), et ceux de plu-
sieurs brodeurs (bordaerwerkers), qui formaient une cor-
poration importante du temps de Jeanne et de Wenceslas.
— 148 —
Il nous a fourni une liste assez longue de fabricants d'ar-
mes (wapenmakers), de heaumes (helmakers, helmslagers),
de hautberts (habberguelmakers) et d'épées (sweertveghers).
Nous avons également noté les noms de divers batteurs de
cuivre (copersleghers), qui faisaient ces ouvrages dils de
Dinant ou dinanderies.
Jean de ou Van Gerines, Tun des batteurs de cuivre dont
nous parlons, est très-probablement le père de Jacques, qui,
tout en exerçant le même métier, acquit une grande répu-
tation, qui est attestée par les mausolées que Philippe le
Bon fît élever à la mémoire de Louis de Maie, à Lille, et
de Jeanne de Brabant, à Bruxelles. La modeste expression
de ghelaesmakers désigne dans le registre les peintres sur
verre, car Louis et Jean Van Puersele, Gilles et Waulier <
Van Pede, ont fait pour le palais et les églises de Bruxel-
les et des environs beaucoup de vitraux que nous aurons
occasion de rappeler. Enfin, le livre de la confrérie de
Saint-Jacques mentionne, en outre, un maître d'arlillerie
du XIVe siècle, appelé Louis; Thiéri de Visschere, maître
d'école, inscrit sur le registre en 1392; Jérôme Van der
Noot, maître es arts, admis en 1399; Jean (Hanscn) Van
Grimbach, joueur de flûte (pypere) de la duchesse Jeanne;
Simon Van Gaspeldorne, joueur de viole (vedelere); Jean
Van Berlaer, faiseur de tombes (saergmakeré) , comme
Nicolas Garnet, qui fit le mausolée du duc Jean III, à
l'abbaye de Villers (i), et que les documents, nomment
tombarius, et André Biaunepveu, faiseur ou maistre ou-
vrier de thombes, à Valenciennes, auquel fut confiée l'exé-
cution du monument que Louis de Maie se fit élever
en 1374, dans la chapelle castrale à Courtrai, ainsi qu'il
est établi au § précédent (a); Jean Drabbe, tailleur de for-
(2) Voy. § G8.
— 149 —
mes, de moules (vormsnideré), cité en 1419 (1), et François
Rullens, maître de la ville (statmeester) avant 1590, ce qui
veut peut-être signifier maître des ouvrages ou architecte
de la ville de Bruxelles. Cette ville avait à ses gages, vers
la même époque, un cuisinier en titre : c'était, en 1394,
Pierre Pauwels (der stadt coc), et, en 1 405, Pierre Voghel-
boem (overcoc van Brucelle).
Une observation que nous ne devons pas passer sous si-
lence, c'est que les dates de l'admission dans la confrérie
semblent n'avoir été inscrites qu'à partir de 1390 environ;
les noms qui ne sont accompagnés d'aucune date sont donc
d'une époque antérieure, selon toute probabilité. Les der-
nières annotations ont été faites en 1419. Disons encore
que nous n'avons consigné que les noms auxquels est jointe
une profession qui se rattache à l'histoire des arts et des
lettres. Nous insérons également dans nos extraits les noms
de quatre tafelmakers, expression que l'on peut à la fois
traduire par faiseurs de tables, de tableaux et de retables.
Cette dernière interprétation est la seule admissible, selon
nous.
« Adam Van Hamme, sleenhouwere, Diederec Van den Berghe, helmakere.
1419(2). Diederec de Visschere, scoelmeeslere,
Boyden Van derNat, borduerwerkerc. 1392.
Cacste Wrient, steenbiclere. • Daneel , In den Roelaert, goutsmet,
Claus de Lovenerc, scildere, 1411. 1416.
Claus de Puit, steenhouwere, 1418. Evcraert, de tafelmakere.
Diederec Van Ruppien, tapylwevere. Gilys Van Brachene, steenbiclere.
Daneel, de belmmakere. Gheraert Watermale, steenbickelere.
Diederec Helscbemer, scildere. Gheraert Van Alkenen, steenbickelere.
(1) Le mot vormsnideré, en allemand formsneidcr, a clé traduit par les
écrivains de l'Allemagne par graveur sur bois; un graveur sur bois à Bruxel-
les, en 1419, serait un fait de la plus haute importance pour l'histoire de
l'art : nous reviendrons sur la valeur de cette expression. Dans le même
registre on trouve un graverc, qu'il faut traduire par fossoyeur.
(2) Dans le registre, les dates sont en chiffres romains.
12
— 450
Goscn, de helmmakerc.
Gilys, decopersleghere,
Gherem Van dep Noet, scildere.
Gielys Van der Rosen.
Ghysbrecht, de habberguclmakere.
Gheerem Van den Steene, borduerwcr-
kere.
Gielys Van Pede, ghelaesmakere.
Gielys Van Evere, scildere, 1396.
Gherem Van der Noet, heren Gherems
sone, magister arlium, 1399.
Gielys Everaerts, steenhouwere, 1400.
Gielys Van den Berghe, steenhouwere,
1400.
Gielys Hose, heelmakerc, 1403.
Ghecrtde Lovenere, de scildere, 1410.
Gheert Van den Heetvelde, goutsinet,
1412.
GoesenVervien, wapenmakere, 1413.
Heinrec Colyns, broducrwcrkere.
Hansem Van Gembach, miervrouwcre
pypere van Brabant.
Heinric, de swertveghcre.
Heinrec Ghelinc, goutsmet.
Heine Van Diedeghem, steenbickelerc.
Heinric Van Bolenbeke, goutsmcet,
1402.
Heine Van Evelbaert, goutsmet, 1407.
Heine, de tafclmakere.
Heinric, de goutsmet, in den Moene.
Hughe de Porlcre, coperslagerc, 1413.
Heinric H Servranx, bordurwerkere,
1416.
Heinric Van Coloc, scildere, 1417.
Jan Stevens, steenbiclere.
Jan, de helmmakerc.
Joes Van Halle, steenbiclere.
Jan Coviers, goutsmet.
Jan, de goutsmet, in den Moene.
Jan Van Namen, goutsmet.
Jan Zeghelnule, bordurmaker.
Jan Van Halen, scildere.
Jan Adelen, steenbickelerc
Jan Van der Cappellen, helmakere.
Jan Van Amen (sic), de goutsmet.
Jan Van den Wyngarde, hcllema-
kere.
Jan, de tafelmakere.
JacobVan Loen,Van den Bosche, helm-
sleghere.
Jan Van Vaelborre, steenhouwer.
Jacop de Bonté, goutsmet.
Jan Van G criais (1) de copersleghere.
Jacop, de coperslaghere.
Jan der Weduwen, wapenmakere.
Jan de Voghel, helmakere.
Jan VanWoluwe, schildere.
Jan Graet, goutsmet.
Jan de Coene, scildere, 1387.
Jan Everarts, steenbickelere.
Jan Van Berlaer, saergmakere.
Imbrecht Van der Noet, scildere,
1393.
Jan Van den Leone, steenbicleere.
Jan de Scrivere, scildere, 1397.
Jan Scuelen, borduerwerkere, 1399.
Jan M an tel, copersleghere, 1399.
Jan Sporkcn, hcclmslaghcre, 1400.
Jan Van der Capellen, hclmslagcre,
1400.
Jan Van Boutsvocrt, steenhouwere,
1401.
(1) Ce nom est écrit au-dessus du mot Zîemcn; c'est évidemment une correc-
tion du temps.
151
Jan Van Puersele, ghelaesmakere,
1401.
Jan Van Praghen, wapcnmakere, 1 404.
Jan Van dcn Ghehuchte, goutsmet,
1404.
Jan Vederman, beldescnidere, 1404.
Jacop, de coperslaghere, 1405.
Jan 't Servranx, borduerwerkere,
1405.
Jan Couterman, steenhouwere, 1405.
Jan Van Vitcheroel, heelraslaghere,
1407.
Jan Van den Ghehuchte, bordurwer-
kere, 1407.
Jan Vederman, goutsmeet, 1407.
Jan Van Horten, goutsmet, 1407.
Jan Hartewyc, goutsmet, 1407.
Jan Van Asche, coperslagere, 1408.
Jan Van Gavere, goutsmet, 1410.
Jan Kechhoren , borduerwerkere ,
1412.
Jan Sporken [ende] Jan syn sone,
heelrasleghers, 1413.
Jan Van Buedeghem, steenhouwere.
Jacob Mertens, tafelmakere, 1418.
Jan Gheerleec, steenhouwere, 1418.
Jan Drabbe, vormsnidere, 1419.
Laureys, meester van der donder-
bussen.
Louys Van Pursele, de ghelaesmakere.
Lodewyc Van der Molen, borduer-
werkere, 1412.
Loden de Wolf, wapenmakere, 1417.
Meimart, de goutsmet.
Machiel, de copersleghere, 1393.
Merten de Loese, goutsmet, 1407.
Olivier Uselen, scildere, 1404.
Peter Werion, legwerkere, 1406.
Peter Lodewycs, legwerkere, 1407.
Peler Van den Sype, steenhouwere,
1417.
Reynere Pelgherim, goutsmet, 1410.
Symoen Van Gaspeldorne, vedelere.
Willem Uselen, Willemszone, coper-
sleghere.
Vranke de Beckere, scildere.
Willem Van der Eyken, goutsmet.
Vranke Rullens, der statmeester.
Willem, de goutsmet.
Wouter Van Pede, ghelaesmakere.
Willem Van Sassen, goutsmet, 1394.
Willelmus Van Dorpt, der stadt cleerc,
1394.
Vranke, de copersleghere, 1405.
Vranke Van Pede, goutsmet, 1410.
Woutere Egloy, wapemakere, 1413.
Willem Clottaert, legwerkere, 1414.
Wouter Dobbel, goutsmeet, 1418. »
Confrérie de la Sainte-Croix, a Bruxelles. — Dans les"
archives du prieuré de Saint-Jacques-sur-Caudenberg, à
Bruxelles, dont la plus grande partie existe aujourd'hui
aux Archives du royaume, on conservait un petit registre
in-quarto de la confrérie de la Sainte-Croix, qui se trouve
actuellement dans la magnifique bibliothèque de feu
Mr Théodore de Jonghe, laquelle sera bientôt dispersée aux
enchères en vente publique. Ce volume se compose de
— -152 —
36 feuillets de parchemin, et a pour titre : Dit syn de
bmeders ende de susters van den heyleghen Cruce op Cou-
ivenberch, ende dit boec was ghescreven in 't jaer Ons
Heren M CCCC ende LXIJ opten xiijslen dach van october
ende de namen vervolghen de elc na sinen name na den
a. b. c, c'est-à-dire en traduisant : Voici les frères et sœurs
de la Sainte-Croix à Caudenberg; le livre a été écrit le
13 octobre 1462 (i), et les noms y sont inscrits dans l'or-
dre alphabétique. De même que le précédent dont nous
avons plus haut publié des extraits, ce registre contient un
certain nombre de noms d'artistes que nous nous sommes
hâté de recueillir, dans la crainte que quelque amateur de
manuscrits étranger ne vienne l'enlever à notre pays.
Le volume est orné en tête d'une mauvaise miniature,
détachée, nous paraît-il, d'un volume plus ancien, et qui
représente le Christ en croix accosté de la Vierge el de saint
Jean; dessous ces figures se voient les armoiries de Philippe
le Bon, duc de Bourgogue, qui ont été ajoutées plus tard.
Le nom de ce prince figure en tête de la liste; il est suivi
de ceux d'Adolphe de Clèves, seigneur de Ravestein, el de
Philippe, son fils, etc. Tous les membres de la confrérie
s'engageaient à assister à la messe qui se chantait pour le
repos de l'âme d'un confrère décédé, le premier dimanche
après l'enterrement.
A la fin du registre on lit de là même écriture que le
titre : Dit boec was ghemacct in 't jaer Ons Heeren
M CCCC ende Ixij, by her Gielys Strael, proost van Sinte-
Iacobs-cloester op Coudenberch, in Bruesel, etc., welc boec
inhoul de somme van bruederen ende zusteren omtrent viijc.
Ainsi, en 1462, au moment de la rédaction du livre aux
inscriptions des membres de la confrérie de la Sainte-Croix,
(i) Au dos de ce registre, on lit: 1452. C'est une inadvertance du relieur
qui a restauré la plupart des registres du prieuré de Saint-. lac<pics-sur-Cau-
dcubcrg dans le courant du dernier siècle.
— 153 —
par Gilles Strael, prévôt du prieuré de Coudenberg, ces
derniers étaient au nombre d'environ huit cents. D'après
Gramaye (i), la fondation de la confrérie remonte à Tan-
née 1583.
Dans l'extrait que nous publions ne figurent que les
membres reçus au moment de la formation du registre,
et seulement les noms qui avaient quelque intérêt pour
notre recueil : plusieurs y sont inscrits avec leurs femmes.
A cette catégorie appartiennent tous les tapissiers de haut-
lisse, brodeurs et orfèvres, que le registre de la confrérie
de la Sainte-Croix renferme; maître Adrien Dullaert et
Renier (Reynerë), l'un secrétaire et l'autre fabricant de re-
gistres (poechmakere) de la ville de Bruxelles, et les artistes
que nous énumérons plus loin. Comme l'église de Saint-
Jacques-sur-Caudenberg était contigue aux dépendances du
palais des ducs de Bourgogne, à Bruxelles, et que la plu-
part des personnes qui avaient des emplois à la cour habi-
taient dans ce quartier, on ne doit pas s'étonner de les
trouver en majorité parmi les confrères de la Sainte-Croix.
Nous nous sommes borné à noter l'horloger Michel iMoens,
Laurent Bruninc, chirurgien (surgyri) du duc; sire Jean
de Brouwere, son chantre (zengherè), et Jean Van Hert-
tinghe, son joueur de flûte (pipere); maître Josse Bruninc,
chirurgien du comte de Charolais; Hugues Michot, chape-
lain de ce prince; enfin les rois d'armes Henri Van Heesselt,
Jacques de Brey et Josse Van Pouken.
Les personnes dont nous faisons suivre ici les noms, se
sont fait recevoir dans la confrérie postérieurement à 1462,
date de la rédaction du registre : toutefois à en juger par les
caractères de l'écriture, ces diverses inscriptions datent
toutes du XVe siècle, et sont en grande partie antérieure à
(1) Bruxella, p. 6. Voy. aussi : Henné et Wauteiîs, Histoire de Bruxelles,
t. III, p. 357.
— 154 —
la mort de Marie de Bourgogne : maître Jean Boudins,
faiseur d'orgues (prghelere), sire (her) Simon Britonis,
chantre, en 1473, du prince que nous venons de nom-
mer (Mynsheeren zanghere); sire Constant, chantre éga-
lement (lier Constans de senghere); Jean Boete, Renier
Boote et Adam, maître d'écoles (scoelmees(ers); maître Jean
Van Rokeghem, écrivain (scrivein), Jean Jolybois, tam-
bourin d'un bâtard ducal; Nicolas (Colin) de Cerf, autre
tambourin; maître Faes, artilleur de la ville de Bruxelles;
plusieurs haute-lisseurs : Gilles Van Malle, Gilles Van den
Putte, Gilles de Smet, dit Thonys; Henri Mets, brodeur;
Jean de Chênes, dit Piccart, fabricant d'armes (wapemar
kere); Nicolas de Raymakere, fabricant de glaives (sweert*
veghere); PierreWillems, tailleur de pierres (steenhonwere);
les orfèvres Jean Van Myerlaer, Jean Van der Kelder,
Quentin Blangi , Guillaume Meerle et Gautier Van den
Coutere; maître Jean Van den Berghe, architecte (meesier
wercman) ou maître des ouvrages de maçonnerie du duc
Philippe le Bon, en Brabant, et Guillaume, son fils; Rom-
baut Van Inghelghem, Renier Van der Grecht et Dalfim,
peintres.
Parmi les inscriptions faites pendant les premières années
du règne de Charles le Téméraire, il y en a deux de la
même main, qui ont une autre importance; ce sont celles
qui mentionnent les noms de l'orfèvre Jean Van der Weyden
et du peintre Pierre Van der Weyden avec sa femme (Pee-
ter Van der Weyden, scildere, ende syn wyf) : l'un et l'autre
sont fils du peintre Roger.
Un examen attentif des diverses écritures du registre qui
nous occupe, ainsi que des noms qu'il contient, nous a fait
acquérir la conviction qu'il ne s'y trouve aucun nom appar-
tenant au régne de Charles-Quint, ni aux premières années
du règne de Philippe II : il y a dans les inscriptions une
lacune évidente pour cette période, et l'on se sera proba-
— ioo
blement servi d'un autre registre, jusqu'à l'époque corres-
pondante au gouvernement de Marguerite de Parme. Les
dernières annotations ont été faites au temps où le duc de
Parme gouvernait les Pays-Bas. On y trouve entre autres,
le nom du peintre Franc Floris, mort à Anvers en 1570,
celui de l'imprimeur Rutger Velpius, qui n'est venu s'éta-
blir à Bruxelles qu'en 1585 (1), et qui est le dernier nom
de la lettre R.
Ce qui donne quelque poids encore à notre opinion,
c'est l'absence du nom d'Olivier de la Marche dans le regis-
tre, car on ne peut douter qu'il ait fait partie de la confrérie,
puisqu'il est le fondateur d'une messe à l'autel de la Sainte-
Croix, et que son tombeau, aujourd'hi détruit, était placé
au pied du même autel : 0. de la Marche mourut en 1501.
Voici maintenant des noms qui se rattachent plus direc-
tement aux arts, et qui sont mentionnés dans le livre de la
confrérie de la Sainte-Croix : Arnould (Aert) Van der Voert
et Eustache (Tassiri) de Cupere, tailleurs d'images (beelde-
sniders) (2); un enlumineur (verlichteré), appelé meester
Drosys, qui ne peut être que Dreux Jehan, attaché au service
de Philippe le Bon et de Charles, son fils, et dont nous
avons parlé au § 16; les peintres Gérard de Lanlmelere,
G. (Ghelden) Van den Assche, Henri Van Huseghem,
Jean de Brune, Jacques Van der Wouwe, Jean de Roy et
Roger Van der Weyden, qualifié de peintre de la ville,
comme dans d'autres documents qu'a cités Mr Alph. Wau-
ters, le biographe de ce célèbre artiste.
« Augustin Van der Moelen, legwer- Aert Van der Voert, beeldesnider.
kere. BertelmeusVan Holeer, borduerwerc-
Meester Adriaen Dullaert, der stadt ker.
secrelarys van Brucssel. Bernaert Heyms, borduerwcrker.
Andries Doem, legwerckere. Bernaert Heyms, borduerwcrker.
(1) H. Bouselle, Annales de l'imprimerie à Mous, p. 127.
(2) Voy, % M.
— 156
Everaert Vrcderic.
Eclor Van Huseghem, goutsmet.
Gielys Oenbrugglie, goulsmct.
Gielys Van Lint, alias Van dcr Cleyen,
legwercker.
Gljeert de Lantraelere, scildere.
Godevaert Taye, bordurwercker.
Gherem Fierkens, bordurwerker.
Ghelden Van den Assche, scildere.
Her Doem, Iegwerckere.
Heinric Van Huseghem, scildere.
Her Hughe Michot, capellaen myns-
lieren van Chaerloes.
Heinric Van Moelenbeke, goutsmet.
Heinric Van Heesselt, coninc van der Mengy Valye, taboryn.
wapcnen. Meester Drosys, verlichtere.
Meester Joes Bruninc, surgyn myns- Peeter Van Vrclant, borducrwerkerc.
Jan Timmcrman, borduerwercker.
Jan de Roy, scildere.
Jan de Tollenere, goutsmet.
Jan Vranx, bordurwercker.
Jacob de Brey, coninc van Brabanl.
Jorys van Pouken, coninc der wapc-
nen van Vlaenderen.
Her Jan de Brouwere, zenghere myns-
here 'tsherloge. v
Meester Laurcis Bruninc , surgyn
Mynshcren.
Machiel Moens, orloymaker.
Meester Roeger Van der Weyen, der
stad scilder.
heren van Charlos.
Jan Van Holeer, bordurwerkere.
Jan de Brune, scildere.
Jan Visse, legwercker.
Jan Van dcr Gauticren, legwercker.
Jan Van dcr Noct, goutsmet.
Peter Scoepe, Iegwerckere.
Peler Struve, legwerker.
Reynere, der stad boechmakcre.
Steven Van Hadocht, borduerwercker.
Tassin de Cupere, beeldcsnidere.
Willem Hannemans, legwercker.
Jan Van Grimbcrglicn , boerduer- Winant Van Eldert, goudsmet.
wercker.
Jacob Van den Wouwe, scildere.
Jan Van Herttinghe, pipere Myns-
beren.
Jan Van Malle, legwercker.
Willem Embrechts, legwercker.
Willem Gaetman, Iegwerckere.
Wouter de Voeslere, Iegwerckere.
Willem de Coninc, legwerker. »
Mr C. Ruelens a publié récemment dans la Revue d'His-
toire et d'Archéologie, t. II, p. 220, un article sur le
registre de la confrérie de la Sainte-Croix, où l'on trou-
vera quelques détails sur le règlement de cette association
religieuse.
157
§ 70. Peintreso
Sommaire : Pierre, peintre de Hainaul, en 1417. — Portrait de Marguerite de
Bourgogne, veuve de Guillaume IV, comte de Hainaut. — Antoine, peintre
liégeois, en 1475. — Tableau du Jugement du Christ pour le conseil de
Namur. — Amendes pécuniaires consacrées à des objets d'art. — Chrétien
Brun. — Restauration des tableaux du palais du grand conseil, à Malines.
— Lucas et Nicolas Van Nevele. — Ant. Van den Wyngaerde. — Tableaux
de ce maître en Espagne. — Lettres de P. -P. Rubens à J. de Bie, graveur,
et à l'archiduc Albert d'Autriche. — Tableaux divers de Rubens qui existent
ou existaient en Espagne, à Gand, à Malines et à Maiiagne. — Quelques
particularités inédites pour la biographie de cet artiste. — Et. Van Schooren,
graveur. — J. Brueghel, dit de Velours. — Evrard Van Remunde. — Paul
Van Somere. — Olhon Venius. — Portraits des archiducs pour le couvent
de Marlagne, près de Namur. — D. Zeghers. — H. De Clerck. — Tableau
de l'église de Saint-Josse-ten-Noode. — J. Francquaert. — Fr. Du Chaste!.
— Portrait de Charles II pour le conseil de Brabant.
Pierre. — Guillaume IV, comte de Hainaut, mourut
en 1417 : il avait épousé à Cambrai, en 1385, Marguerite
de Bourgogne, fille aînée du duc Philippe le Hardi et de
Marguerite de Maie. Nous avons dit ailleurs que les fêtes
données à l'occasion de ce mariage ont fait l'objet d'un petit
poëme composé par Jean de Malines (î). La veuve du comte
de Hainaut avait la terre et seigneurie de Baudour pour
douaire, et elle faisait de fréquents séjours dans le château
de celte localité. Cette princesse mourut le 8 mars 1441 (n.
st.) (2). En 1417 ou 1418, elle fit peindre son portrait avec
l'écusson de ses armes, pour être placé dans la chapelle de
Saint-Antoine en Barbefosse, sous Havre, près de Mons :
nous parlerons plus loin des belles verrières dont elle en-
richit ce petit édifice à la même époque. L'auteur de ce
tableau est un certain Pierre, qui habitait probablement la
(1) Voy. nos articles dans le Bulletin du Bibliophile belge, t. XII, p. 28, et
dans la Bévue trimestrielle, t. XIII.
(2) Registre n° 8661, 2°, de la chambre des comptes, aux Archives du
royaume.
II. 13
— 158 —
ville de tMons : 10 écus d'or de Hollande, furent le prix de
son travail.
« A Pietlre, le poindeur, a estet payet, par l'ordonnanche monseigneur de
Havrech, pour avoir fait et livret j tavlet ouquel est pourtraite le ymage de
Madamme et l'escut de ses armes, ledit tavlet mis en le capelle de Saint-An-
thonne, à Barbefosse : x escus de Hollande en or, vallent, à xxx solz vj deniers
la pièche, xv livres v solz (J). »
Antoine de Liège. — Voici encore un nom nouveau à
ajouter à cette pléiade d'artistes du XVe siècle que nous
apprenons chaque jour à connaître davantage, et sur les-
quels Ton possédera bientôt des renseignements asse7i
abondants pour renverser ces romans anciens et moder-
nes, qui ont joui jusqu'à présent de quelque réputation.
Ce nom celte fois est celui d'un artiste liégeois, qui nous
apparaît dans un temps où florissaient, sous l'évêqûe Louis
de Bourbon, dans la principauté de Liège et en majeure
partie à Liège même, au dire des biographes de ce pays (2),
Nicolas Quenlo, Jean de Meuse, Jean de Werlh, Laurent,
Jean Beeck, etc., tous peintres, les uns sur panneau, les
autres sur toile, qui précédèrent de quelques années Lam-
bert Lombard, dont le mérite a éclipsé la valeur de tous
ses devanciers, au point d'en faire perdre le souvenir. L'ar-
tiste dont il est ici question s'appelle Antoine : son nom
de famille ne nous est pas connu. Jusqu'à nouvelle décou-
verte nous proposons de l'appeler Antoine de Liège.
Nous avons parlé dans une notice qui fait partie des
Bulletins de l'Académie royale de Belgique, t. XXI, n° 3,
de l'usage qui existait dans les derniers siècles du moyen
âge en particulier de frapper un coupable d'une amende
(1) Registre n° 8654, ibidem.
(2) Voy. la Biographie liégeoise du comte Becdelièvre-Hamal, qui a re-
produit dans son ouvrage les notes publiées par le marquis de VillbRPAonb
et autres historiens.
— 159 -
plus ou moins forte d'après l'énormilé du délit ou du
crime, el de destiner cette somme à la confection d'une
verrière, d'un tableau, d'une statue, d'un bas-relief, ou
de tout autre objet d'art en mêlai, en pierre ou en bois.
De nouveaux exemples sont venus se joindre à ceux que
nous avons publiés : nous en citerons un des plus cu-
rieux qui appartient à l'année 1475. Un certain Jean de
Corioulle fut, dans le courant de celte année, condamné, à
cause de « pluiseurs abus par lui fais et commis en plui-
» seurs et diverses fauchons, » par le conseil ou « siège de la
» gouvernance de Namur, » à une amende de 200 écus, de
27 sous la pièce, au profit du fisc, et en outre à faire faire
à ses frais un tableau représentant le Jugement du Christ,
d'une valeur de 40 florins du Rhin, de 20 sous chacun,
pour être placé dans la salle des séances de la cour de
justice. La ville de Namur avait dans ces temps reculés
des rapports nombreux avec celle de Liège, ville populeuse
où les arts, l'industrie et le commerce étaient beaucoup
plus développés. C'est dans cette dernière cité que Jean
de Corioulle alla commander le tableau expiatoire. Liège
alors renaissait pour ainsi dire de ses cendres : ses rues,
naguères encore si populeuses, étaient encombrées des
ruines des maisons des bourgeois détruites, en 1468, par
l'armée de Charles, duc de Bourgogne, qui n'avait pas
même épargné les églises et les habitations des prêtres. On
peut aisément se faire une idée des pertes énormes que l'art
a dû faire dans ces circonstances. Nous sommes tout étonné
de trouver, huit ans à peine après le sac de la fière cilé,
un artiste, un peintre en réputation, qui y est établi au
milieu de ce grand désordre. Probablement qu'Antoine, —
c'est le peintre auquel Jean de Corioulle s'adressa, — était
fixé à Liège avant la guerre, et qu'il sera revenu comme
tant d'autres dans sa patrie quand les événements le lui
auront permis. Antoine livra, vers le mois de juin 1476,
— 400 —
pour en parer la salle à l'église de Saint-Aubain a où mes-
» seigneurs du conseil tiennent leur siège justeciable, ung
» grant tableau à figure et pain tu re du Jugement de Nostre-
» Seigneur Jésu-Crist » . Mais une question de comptabilité
fit changer celte destination. L'œuvre du peintre fut esti-
mée valoir plus de 40 florins du Rhin « par ouvriers à ce
» congnoissans » , c'est-à-dire par une commission d'experts,
et messeigneurs du conseil décidèrent qu'en toute justice
ils devaient payer à l'artiste le surplus de l'estimation, la-
quelle avait été fixée à 55 florins. Celle somme fui en eflet
remise au peintre Antoine, qui en donna quittance à Namur,
sous la signature d'un notaire impérial juré, le 7 juin 1 476.*
Mais ce qu'il y a pour nous d'inintelligible dans celle
affaire, c'est que Jean de Corioulle repril « de fo relie » le %
tableau et l'emporta chez lui, et qu'un autre document, éga-
lement contemporain de ceux qui nous ont fourni les détails
qui précèdent, déclare que de Corioulle n'avait pas été con-
damné à faire faire un tableau; toujours est-il que la somme
de 55 florins du Rhin, renseignée par Henri d'Outremont,
receveur général de Namur, dans son compte de 1475-
1476, comme ayant été payée par lui au peinlre Antoine,
fut rayée par la chambre des comptes.
Nous nous permettrons de rappeler ici qu'une amende
dont le conseil de Flandre avait frappé Josse de Valmer-
beke, bailli de Hulst et d'Axel, par sentence du 25 août
1411, servit aussi à payer, en 1413, au peintre Liévin
Van den Clite, à Gand, une parlie du prix d'un tableau
représentant le Jugement du Christ, pour orner la salle des
séances de la cour.
1 . « Amendes jugées par le siège de le gouvernance de Namur :
« De Jehan de Corioulle pour pluiscurs abus par lui fais el commis eu
pluiseurs et diverses fauchons a esté condcmpné par le gouverneur et gens
de conseil en ijc escus, du pris de xxvij s. le pièce, dont il fu alerminé de
— 161 —
payer à iij paiemens, pour ce pour le ije et iije dairain paiemens de ladite
condempnacion : ix*x livres, de xl gros.
[En marge.] « Les iiijxxx livres sont renduz au compte précédent (1). »
2. « Je Anthonne, le paintre, demeurant à Liège, congnois et confesse avoir
eu et receu de Henri d'Outremont, recepveur de Namur, la somme de cinc-
quante livres, du pris de xl groz, monnoie de Flandres, le livre, et ce pour
mes paines, estoffes et sallaires d'avoir fait et pourtret ung grant tableau à
figure et painture du Jugement de Nostre-Seigneur Jc'su-Crist, qui est mis et
assis en la salle à Saint-Albain où mes (rès-honnourés seigneurs messeigneurs
du conseil tiennent leur siège justeciable; de laquelle somme, pour la cause
dicte, je me tiens pour solz, contens, bien payés et entièrement salisfiez.
Tesmoing le seimg manuel de Mehieu Leblond, clerc notaire impérial juré,
demourant audict Namur, cy mis à ma requeste, le vijc jour du mois de juing
l'en mil iiijc soissante-el-sesse (2). »
3. « Je Hugues Demigny, greffier du conseil de la conté de Namur, certiffie
à tous à qui il appartient que Henri d'Otremont, receveur de Namur a, par
l'ordonnance de messeigneurs du conseil estans audit lieu de Namur, payé à
Anthoine, le pointre, demourant à Liège, pour la parpaye du tabernacle du
Jugement, en quoy Jehan de Corrioulle avoil esté condenpné jusques à la
somme de xl florins de Rin, de xx aidans chascun florin; et alors que ledit
tabernacle a esté fait, a esté trouvé par ouvriers à ce congnoissans que ledit
tabernacle estoit plus vaillable que lesdits xl florins; et alors fu ordonné par
messeigneurs le lieutenant et gens du conseil audit Namur payer par ledit
receveur audit Anthoine, des amendes jugiés en ladite court de conseil, la
somme de xv livrez, du pris de xl gros, monnoie de Flandres, la livre,
lequel Anthoine, en ma présence, s'est tenu pour content dudit receveur et
l'en a quictié et quictent et tous commiz à qui il appartient. Tesmoing mon
seing manuel cy mis, le xe de jullet l'an mil iiijc Ixxvj (5). »
4. « A Anthoine, le pointre, demourant à Liège, auquel, par l'ordonnance de
monsieur le lieutenant et gens du conseil à Namur, a esté par moy payé pour
le parpaye du tabernacle du Jugement, en quoy Jehan de Corioulle estoit
condempné jusques à la somme de xl florins, de xx s. pièce, et il a esté trouvé
(1) Registre n° 10948, f<> xxvij v°, de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
(2) Collection des acquits de la recette générale de Namur, ibidem.
(3) Ibidem.
— 162 —
que ledis tabernacle estoit plus vuillable, par quoy m'a eslé ordonné payer
oultre lesdis xl florins de Rin, à quoy ledit tabernacle a monté, pour ce icy
lesdis xv florins de Rin, de xx s. pièce, comme par quittance dudit pointre
cy rendue appert. »
[En marge.] « Néantmoins los (sic) pour ledit taux, aclendu que ledit de
CoriouIIe a depuis reprins de fait et de forcbe ladite représentation et trans-
porté en sa maison, comme dist le clerc de ce receveur, et soit veue icelle
cerliflicacion. »
« Icelle cerliflicacion veue, qui ne contient point qu'il ait' esté condempné
à faire aucun tableau, ne de quel pris, aussi qu'il n'appert qu'il soit demouré
a l'onneur de justice, mais reprins par lui comme dit est, aucune cbose n'en
doit estre passée à la charge de Mademoiselle [la duchesse] et pour ce
royé ({). »
Brun (Chrétien), — peintre, fut chargé de la restaura-
tion des tableaux qui ornaient les diverses salles du palais *
du grand conseil de Malines, ainsi que le témoigne le
compte des exploits de cette cour de l'année 1560 (2), dans
lequel on lit :
« A Christiaen Rrun, paintre, la somme de xlviij livres de Flandre, pour,
à l'ordonnance de la court, avoir redreschié, paint et refiguré pluiseurs
ymaiges du passé, faictes à la décoration du paillais où se lient ledict grant
conseil, en pluisieurs lieux où se rassamble le peuple venant à justice, et
principalement en la chappelle où se célèbre journellement la messe et sa-
crifice divin, en la chambre du conseil et en hault, au consistoire où se
tiennent aux jours ordinaires les plaix, el, en présence de messeigneurs dudicl
grant conseil, se prononchent et rendent les sentences el arrestz. »
Les Van Nevele. — Nous avons déjà mentionné au § 46
Lucas Van Nevele. Mr Ch. Rahlenbeck, consul de Saxe,
a fait l'acquisition chez l'antiquaire Thiry, à Bruxelles,
en 1859, d'un petit médaillon qui n'est pas dénué de tout
(1) Registre n<> 10948, cité, f° xliij v°.
(2) Registre n° 2140H, f° xl r°, de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
— 163 —
mérite artistique, et représentant un portrait de femme en
trois quarts, peint sur une plaque de cuivre de 10 centi-
mètres environ de diamètre, avec cette inscription au-
tour : ^TATIS SV.E AN XXXVIll NICOLAVS VAN NEVELE BRVXELLEN-
sis fecit l-S'S-S. L'auteur est donc né en 1550.
Dans des pièces relatives aux réclamations faites après
la mort des comtes d'Egmont et de Homes, Simon Van den
Nevele, peintre, figure parmi les créanciers du premier de
ces seigneurs pour une somme de 200 florins du Rhin, du
chef de patrons qu'il avait fournis (i), et la veuve de maître
Lucas Van Nevele est mentionnée dans la liste des créan-
ciers de la seconde de ces illustres victimes, pour livrai-
son de deux tableaux (vercleert dat de grave van Hueme
van tive tafereelen huer man schuldich is) (2).
Nous croyons que ces divers peintres habitaient
Bruxelles.
Van den Wyngaerde (Antoine). — Dans le Diccionario
de las bellas artes, par Cean Bermudez (3), t.V, p. 264,
on lit qu'en 1582 on voyait dans une galerie du palais du
Pardo, en Espagne, appartenant au roi Philippe II, plu-
sieurs tableaux de la main d'un peintre flamand du nom
d'Antonio de las Vinas, représentant les îles de la Zélande,
avec les villes, ports, etc., qui s'y trouvent. Nous avons
rencontré aux Archives du royaume (4) un document qui
fait connaître le vrai nom de cet artiste et la date de son
départ pour la Péninsule ou les pays de par-delà, suivant
l'expression d'alors. C'est une requête par laquelle Antoine
(1) Manuscrit intitulé : Pièces du XVIe siècle, t. Ier, f° 413, aux Archives
du royaume.
(2) Ibidem, f<> 334 v°.
(3) Cet écrivain a puisé ce détail dans l'ouvrage intitulé : Libro de la mon-
ter ia del rey D. Alonso cl XI, par Argotl de Molina, imprimé à Séville, en
1582, que nous n'avons pu nous procurer.
(4) Papiers d'État et de l'audience, liasses.
— 164 -
Van den Wyngaerde (de las Vinas, en espagnol), qui se
qualifie de peintre du roi, demande, dans les premiers mois
de l'année 1561, à la gouvernante des Pays-Bas Margue-
rite de Parme, de lui accorder franchise de droits pour
lui, sa femme, ses enfants et ses bagages : il emportait
en Espagne avec lui des tableaux, des dessins, des cou-
leurs, etc., pour le service du roi.
« A Son Altèze, Antoine Van de Wingaerde (sic), painctre de Sa Majesté,
estant mandé vouloir de ce pays audict Espaigne transporter pour le service
de Sadicte Majesté certaines paintures, patrons, coullcurs et pluisicurs
aultres choses concernans ù son art de painlre, de sa personne, femme et
famille, le tout chargé en quatre coffres et une casse, marcquez de la pré>
sente marcquez AVV, supplie très-humblement qu'il plaise ù Vostre Altèze*
pour le service de Sa Majesté, à icelluy consentir et accorder voz lettres de
passeport, pour, en vertu d'icelles, en tous portz et passaiges, tant par mer, *
eaue doulce, que par terre, passer avecq lesdicts coffres, casse, sadicle per-
sonne et famille, franchement, librement et sans païer aucuns droitz ou im-
positions, etc.; et ferez bien. »
Documents inédits sur P. -P. Kubens. — Voici deux lettres
inédiles de Pierre-Paul Rubens (i), qui ont de l'intérêt pour
l'histoire des arts. La première a fait partie d'un recueil
qui se trouvait encore, il y a une vingtaine d'années, aux
Archives du royaume et qui forme aujourd'hui un volume
de la Bibliothèque de Bourgogne. Elle est adressée à Bruxel-
les, à Jacques de Bie, graveur en taille douce, lequel tra-
vaillait pour Charles de Croy, duc d'Arschol, à l'époque
où elle fut écrite, c'est-à-dire le 11 mai 1611. Rubens ré-
pond à une lettre qu'il a reçue et dans laquelle de Bie lui
(i) Tout le monde connaît l'estimable recueil de feu noire ami Cachet, Let-
tres inédites de Rubens, publié en 1840. Un grand nombre de lettres tant iné-
dites qu'imprimées ont été recueillies et mises au jour tout récemment par
Mr \V. Noël Sainsbury, dans son beau volume, intitulé : Papcrs relaling to
liubcns; Londres, 1859. On trouve d'autres lettres encore dans Bai.dinucci,
Dette notizie de' professori, t. XV, p. 40, cle.
— 165 —
avait demandé un léger service. Il le remercie de ce qu'il
s'est souvenu de lui en pareille occasion , et regrette
beaucoup de ne pouvoir lui témoigner son affection autre-
ment que par des paroles, et de devoir lui annoncer qu'il
ne peut employer en ce moment le jeune homme qui lui
est recommandé dans la lettre, car il est assailli de de-
mandes de tous côtés. Plusieurs jeunes gens ont été obligés
d'entrer chez d'autres maîtres en attendant qu'il y eût place
dans son atelier. Avec la plus grande difficulté il a pu ad-
mettre un petit garçon, qui était fortement protégé par un
de ses amis, Mr Rockocx (?) Le grand artiste ajoute qu'il a
du refuser au-delà de cent élèves, parmi lesquels se trou-
vaient de ses parents et des parents de sa femme (Isabelle
Brant), et qu'il s'est exposé à mécontenter beaucoup de
personnes avec lesquelles il est en relation d'amitié. Dans
le post-scriptum de cette lettre, Rubens annonce à son cor-
respondant qu'il a vendu très-avantageusement son tableau
de Junon et Argus (1), que de Bie s'était proposé de repro-
duire en gravure : il croit qu'un autre tableau lui convien-
dra mieux, d'autant plus qu'avec les princes, on ne fait
pas toujours ce que l'on veut. Il a voulu lui donner con-
naissance de cette vente et le prie de ne pas lui en vouloir
pour s'être dessaisi de son œuvre.
« Monsieur de Bye. My is seer lieff le mercken dat U. L. die confidentie met
my toonl van iet op my te beghercn, daer ic U. L. in soude connen dienen;
maer daer teghen is my van herle leet dat die occasie niet mede en hrcnght le
connen meer met wercken als woorden gheluyghcn myn affectie t'uwaerls.
Wanl dien jonckman die U. L. my raccommandeert onmoghelyck is te accom-
moderen; want ic van aile canten gheprevenieert ben. Soo dat noch sommighe
voor etlycke jaren by anders meesters baer onderhouden, om myn commodi-
leyl te verwachten. Ondcr ander mynen vriendt ende palroon, ghelyck U. L.
(i) Ce tableau est cité par Mr André Van Hasselt, Histoire de P. -P. Rubens,
p. 298 : Mr A. Michiels L'a passé sous silence dans son Catalogue des tableaux
et dessins de Rubens; Paris, 1854.
— 166 —
weet, mynheer Rouckocx (?) heeft met groote difficulteyt een placlse vercre-
ghen voor een jongbesken dat hy daertoe opvoet en darcnluschen laet leeren
by andere. Voorts mach ic segghen met der waerheyl, sonder eenic bhyper-
bole, dat ic over die hondert hebben moelen refuseren, ooc sommigbe van
myn ende myns huysvrouwen, maer niet sonder grooten ondanck van veele
van myn beste vrienden. Daeromme bidde ic U. L. my toch te willen cxcu-
seren in den besten, ende in aile andere saken proeve doen van myn affectic
die gheetselincx manqueren en sal soo veel als in myn macbt wesen sal. Hier
mede raccommandeerde my seer hcrlelycken aen U. L. goede gratie, wen-
sche U. L. van Godt volcomen zegen en salicheyt. Tôt Anlwcrpen, desen
1 1 mey 1611 . U. L. dienaer,
»PlETRO PAOLO RUBENS (1). »
P. S. « le meyne dat U. L. niet qualyck nemen en sal dat ic met bel stuck
van Juno en Argus, mits een ocasie die baer offereert van redelyck te vercoor
pen myn profyl doenc, want soo ic bope met der tyl iet anders wt den pinceel
vallen sal, dat U. L. beter contenteren mocbte, nocbtans hebbe ic U. L. wil- *
len aviseren van die sake, eer ic sal daeraf concluderen, want ic seer gbeerne
puntualyck handelc ende eeniegbelyck , principalyck myn vrienden , voile
sodisfactie gbeve, ende ic weet wel dat men met princen nietallyt en can tôt
effecl brenghen synen goeden wille, waeraf ic U. L. evenveel gbeobligeert
blyve. »
La seconde lettre de Rubens fut écrite à l'archiduc Al-
bert, en 1614. Il rappelle au prince que deux ans aupa-
ravant il lui a montré un dessin colorié du tableau avec
volets qu'il se proposait de peindre pour l'église cathédrale
de Gand, à la demande de feu l'évèque Maes, dont la mort
vint interrompre les grands projets d'embellissement que
le prélat avait résolu de faire exécuter. Bien que fout eût
été accepté par le chapitre de Saint-Bavon, les travaux
furent statés, et les peines de Rubens pour enfanter ses
grandes conceptions restèrent sans fruit. 11 avait espéré
que le successeur de l'évèque Maes aurait hérité de ses
goûts : il n'en fut rien. IL-Fr. Van der Burch, le nouvel
élu, se laissa guider par de mauvais conseils, et voulut
[D Collection d'aulogrnphes, aux Arcbivcs du royaume.
— 167 —
apporter de notables modifications au projet primitif. Le
grand artiste n'y résiste pas; il se plaint à l'archiduc de
cette conduite inqualifiable, qui doit priver la ville et le
pays d'un chef-d'œuvre. Il ne s'agit pas là, dit-il, de ses
intérêts qui seront lésés; ce qui lui importe, c'est l'intérêt
général. Rubens prie le prince d'écrire à l'évêque de Gand
qu'il a vu ses dessins qui lui paraissent bons, et que le
prélat ferait bien de les examiner au moins avant de pren-
dre une résolution définitive , car en conscience, dit-il,
cette œuvre est de toutes celles qu'il a créées la plus re-
marquable et la plus belle qu'il inventera. L'artiste remercie
l'archiduc pour une telle faveur, et l'assure encore une fois
à la fin de sa lettre qu'il n'est pas mu par une question
d'argent en adressant cette demande, car il est surchargé
d'une belle quantité de travaux si importants qu'il ne
pourra jamais les mener tous à bonne fin. Il se propose de
montrer au prince plusieurs de ses derniers ouvrages
quand il ira à Bruxelles.
Nous n'avons pas retrouvé la minute de la lettre de l'ar-
chiduc Albert à l'évêque Van der Burch, mais une annota-
tion manuscrite mise sur l'original de la missive de Rubens
contient ce qui suit : « Escrire une lettre au révérendissime
» de Gand de la part de Son Altèze, qu'il veuille faire venir
» le tableau d'aullel par ce suppliant peint à la réquisition
» et par charge de fut [feu] révérendissime évesque Macs,
» afin de le faire parachever, et la prendre si avant qu'il
» puisse Iuy eslre désireux ou à son église. »
La démarche de Rubens fut couronnée de succès, et le
tableau, qui devait représenter Saint Bavon distribuant des
biens aux pauvres, fut exécuté. Il passe pour un des ouvra-
ges les plus distingués du chef de l'école d'Anvers, qui a
pourtant produit plus d'un chef-d'œuvre dans les vingt-cinq
ans qui se sont écoulés après l'exécution du maître-autel
de l'église cathédrale de Gand. Le tableau n'occupe plus
— 168 —
son ancien emplacement depuis le commencement du siècle
dernier. « Il est à présumer, — dit à ce propos et avec rai-
» son Mensaert (<), — que si Rubens eût pu prévoir la place
» qu'on a destinée dans la suite à son ouvrage, il l'auroit
» traité de toute autre manière, car ce grand génie connais-
» soit en perfection la différence de l'exposition, que bien
» d'autres assez habiles peintres ont négligée, ce qui leur a
» fait perdre souvent la plus belle fleur de leurs ouvrages,
» comme il est aisé de le remarquer dans ce tableau, qui
» n'a été déplacé que pour faire place au plus superbe et
» au plus magnifique autel du Pays-Bas. » Le Saint Bavon
a été emporté à Paris au commencement de l'occupatidu
française (2), puis il fut envoyé à Bruxelles, et placé dans le
Musée du département de la Dyle (5) : il fut restitué au ma%
gistrat de Gand après la chute de Napoléon Ier.
« Ben si deve ricordar seconde» l'estrema bonlà délia sua memoria el arci-
ducca dMiaver vedulo duoi anni fa un dissegno colorito fatto di mia mano per
servicio délia tavola colle porle del altar maggior del duomo di Gandt, ad
instanza del riverendissimo Masio, vescovo di quclla ciltà (che sia in gloria),
il quale haveva deslinato di fare questa opéra con ogni magnificenza possibile,
come senza altro sarebbe riuscila la più grande i bella che mai si facesse in
questi paesi, se la morte non l'havesse prevenuto ; per laquale benchè il
capitolo havesse il tutto approvato, ogni cosa restô sospesa, et io bavendomi
affaticalo molto nel fare el apparalo di lutta Topera, tanto per l'ornamenlo
di marmo quanto per la pillura, restai senza ricompensa alcuna, pascendomi
di speranza ebe monsignor vescovo al présente dovesse insieme colla dignita '
succéder anco in questa impresa, ma m'ingannai molto, poiebè gli si è
lascialo di perverso consiglio persuader senza pur veder una voila li mei
dissegni di (non ha perù fatto ancora alcun palto o concesso con li scultori
sin adesso, ne fatto alcuna provisione de marmi) far l'allar maggiore d'una
maniera scioccissiina senza pillura di sorte alcuna, ma solo con una statua di
San Bavonc et un recinto de marmo, con alcunc colonne et un ripositorio di
dietro Taltare per il Santissimo Sacramenle, che nonostante la pillura, anco
(1) Le Peintre amateur et curieux, t. Il, p. 22.
(2) Hislorisch Icvcnsbcschryving van P. -P. Rubens i Anvers, 1840, p. 453.
(3) Voy. la Notice des tableaux de ce musée publiée en 1814, p. 31.
— 169 —
secondo il mio dissegno, si doveva essere, insieme con la base sopra l'allare
per riponere le reliquie. J quello ch'importa queslo monsignor vescovo lia
destinalo di spendervi la medesima somma de dinari che liavrebbe fatto il
suo antecessore, di maniera che mi dispiacce in eslremo che una cosi bella
impresa s'en ira a monte, non già per Tinteresso mio particolare, che poco
importa, ma per la perdita del ornamento publico di quella città, senon è
che Sua Allezza Serenissima, per l'affettion grandissima che ha dimostrato
sempre di portar à Tarte délia piltura et a me in particolare, come anco per
accrescere la bellezza di quella chiesa principale dalle cui intrate si farà
questa spesa. Dico che Sua Altezza voglia risolversi di far saper al vescovo
di Gandt di haver vislo questo dissegno mio, et che li pareva buono et che
Sua Santità Riverendissima saria bene di tenersi a quello o almeno vederlo
una voila prima di pigliar altra rissolutione. Jo certo resterei obligatissimo
quanto dir si possa a Tamorevolezza di Sua Altezza Seressissima se volesse
favorirmi di una letterina a monsignor vescovo di Gandt di un lai tenorc
come si è detlo, assicurandola ch'io non sono mosso di quel utile che mi ri-
sullarebbe di quell1 opra (poichè sono al présente più cargato d'opere gran-
dissime che non fossi giamai, délie quali penso di portarne alcune a BrusseJles
per moslrar a Sua Altezza, quando saranno finili, poichè si fanno in tela) ma
solo perché posso dir in conscienza di cristiano, quel dissegno di Gandt esser
la più bella cosa che facessi giamai in vita. J per ciô m'induce il zelo di con-
durlo ad effetto,ad usar con Sua Altezza forsè termini troppo imporluni. Che
prego il Signor Idio conservi in buona salute. D'Anversa, aile 19 de marzo
1 G 14-. Di Sua Allezza Serenissima devolissimo servitore.
» PlETRO PàUOLO IlUBlîKS (1). »
Tout ce qui se rattache à l'immortel artiste nous inté-
resse, et c'est ce qui nous a porté à prendre note et à
reproduire une lettre de Joachim d'Encenhear, garde-
joyaux des archiducs, datée de Bruxelles, le 8 août 1609,
et écrite à quelque fonctionnaire dont nous n'avons pas pu
découvrir le nom. Elle est relative au payement de la som-
me de 300 florins à l'orfèvre Robert Staes, pour la chaîne
et la médaille d'or aux effigies d'Albert et d'Isabelle, que
(1) Correspondance historique, a° 1614, f° 20, dans les archives de l'au-
dience, aux Archives du royaume.
— 170 —
ces princes destinaient à Rubens, qui commençait alors à
s'illustrer.
« Senor, Su Alteza me ha mandado diga â Vra. de su parte, que Vm. mande
hazer una ôrden de 600 fl. sobre nosolros, para darlos â Roberto Slaes, su
platcro de oro : los 500, para hazer dellos una cadena de oro con una medalla
de los rostros de Sus Allczas, para darla â un pintor que se Uama Pedro
Paulo Rubens, vezino de Amberes, que Su Alteza le haze merced délia, y los
otros 300 â buena quenta de las obras que esta haziendo y haze hazer el
dicho platero. Y con esto guarde Nuestro-Senor Vm. como puede y Vm.
dessea. De palacio , oy 8 de agoslo 1609. Soy muy cierto servidor de Vm.
» JOACHIM (1). »
Lorsque les archiducs attachèrent le grand artiste à leur
service en qualité de peintre, par lettres patentes du 23
septembre 1609, que Mr Gachard a fait connaître (2), ils ^
envoyèrent au magistrat d'Anvers, la missive que voici :
« Les archiducqz, etc. Chers el bien amez. Comme nous ayons retenu en
nostre service maislre Pierre-Paul Rubbens, peindre, résident en nostre ville
d'Anvers, à cincq cens florins de gages par an, nostre intention et volonté est
que le faciez jouir de l'exemption et franchise des impostz et assises, ainsi
qu'en jouissent tous aullres exemplz par les escroeues de nostre hostel; et Dieu
vous ait, chers et bien amez, en sa continuèle garde. A Bruxelles, le xxe jan-
vier 1610 (3). »
Nous avons recueilli quelques notes inédiles relatives au
prix de diverses productions de Rubens. La première se
rapporte au payement fait, en ICI 5, des portraits d'Albert
et d'Isabelle commandés par eux et envoyés en Espagne
à un noble personnage, le marquis de Siele-Yglesias, et
(1) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
(2) Trésor National, t. I", p. 161.
(3) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume. Les payements des gages de Rubens sont annotés dans le Registre
des gages cl pensions de 1625 à 1639, f° iHjMij, n° 45873 de la chambre
des comptes, ibidem.
— m —
d un autre tableau représentant la Sainte Vierge et l'enfant
Jésus.
La deuxième établit que Rubens peignit, en 1620 ou
1621, un saint Joseph, sur toile, destiné au maître-aulel
de l'église des carmes déchaussés, dans la forêt de Mar-
lagne, près de Namur, église dont la construction venait
d'être achevée : les archiducs en avaient posé la première
pierre dans le courant de Tannée 1619. Ce même document
parle d'une grande plaque de cuivre fondue par Gaspar de
Turkelsteyn, et destinée à recevoir une longue inscription
contenant les obligations imposées aux religieux par leurs
bienfaiteurs, et qui fut ciselée par Élienne Van Schooren,
graveur. Le tableau de Saint-Joseph ne figure pas dans les
catalogues des ouvrages connus de Rubens (i) : aurait-il été
détruit? ou bien est-il aujourd'hui désigné sous une autre
dénomination? (2).
La troisième noie que nous imprimons est une quittance
originale de l'artiste du 12 mai 1624, que nous avons eu
occasion de copier, et qui sera passée du dépôt où elle se
trouvait dans quelque collection d'amateur d'autographes,
quttlance qui fait mention de la somme de 1,800 florins
payée par le curé de l'église de Saint-Jean, à Malines, pour
Y Adoration des Mages avec ses volets. Elle a déjà été pu-
bliée, mais avec une fausse date, dans la vie de Rubens,
imprimée en flamand à Anvers, en 1840. L'auteur de cette
biographie, qui a rassemblé sur les travaux du grand maî-
tre un grand nombre de documents inédits, a inséré dans
son livre (3) beaucoup d'autres pièces relatives au tableau
de Y Adoration des Mages, qui est une des œuvres capitales
de Rubens.
(!) Voy. les catalogues publiés par Mr A. Van Hasselt, à la suite de Y His-
toire de P. -P. Rubens, en 1840, et par Mr A. Michiels, en 1854.
(2) Mensaert en fait la description dans son livre intitulé : le Peintre ama-
teur et curieux , t. II, p. 95.
(3) P. 430 et suiv.
— 172 —
Dans la quatrième et dernière note il est question d'un
à-compte de 2,500 livres, payé par ordonnance du cardi-
nal infant du 9 décembre 1636, en diminution de la som-
me de 10,000 livres, prix convenu avec Rubens pour les
tableaux commandés par le roi Philippe IV, qui les desti-
nait au palais du Pardo, près de Madrid.
l.« A GasparTurckelsteyn, fondeur en métal; Esticnne Van Schorre, schulp-
teur, et Pierre-Paul Rubbens, painctre, la somme de 1 ,066 livres 6 solz, qui,
par ordonnance de Leurs Allèzes, du 29 de mars 1621, leur avoit esté délivré
comme s'ensuit, assçavoir : 273 livres audict Gaspar Turquelsteyn, pour avoir
livré et gecté une platine de cuyvre pour engraver en icelle les oblîgacions
que les pères carmélites au désert ou bois de Morlane-lez-Namur ont pouç la
fondation de Leurs Altèzes, pesante 343 livres, à 15 solz la livre, et avoir jeeté
encoires une petite platine de cuyvre pesant 21 livres; item, 263 livres 6 solz,
audict Estevan Van Schorren, pour avoir couppé et engravé les susdicfes obli*
gâtions contenants 2,324 lettres, une partie à 3 solz et les autres, à 2, la lettre,
et avoir taillé aussy les armes de Leurs Altèzes et de l'ordre desdicts carméli-
tes; et les reslans 330 audict painctre Pierre-Paul Rubbens, pour avoir paincl
le tableau du grand aultcl de ladicte église représentant monseigneur saini
Joseph (1). »
2. « A Pietro-Paulo Rubens, pintor, 300 florines, por dos retratos que a
hecho, uno de la infante, mi Senora, y otro mio, los qualcs mande ynbiar A
Espana al marques de Siele-Yglesias, y otros 300 florines por una pintura de
Nuestra-Scnora con el nino Jésus. Brusselas, a 13 de ottobre de 1615. » (2).
3. « Ick ondersclireven bekcnnc in diversche payementcn ontfanghen le
hebben uit handcn van mynheer den pastor van Sl-Jans-korcke, lot Mèche--
len, de somme van xviij bondert guidons eens, tôt volcomen betaelinghe van
den aulaer-tafcl met deurcn op de voirseyde kerckens hoogbs-autaer staende,
met myn bandt gliemaect; ende t' oirconde de waerltcyt hebbe ick dose
quitancie met myn eyghen bandt gbeschrcvcn cnde ondcrleccken. Tôt Anl-
werpen, den 2 maey 1624.
»PiETno Pauolo Rubens. »
(1) Registre n° F. 303, de la chambre des comptes, aux Archives du dépar-
tement du Nord, à Lille. Mr Gauiaiîd a déjà publié un extrait de cette note dans
la notice qu'il a consacrée à Rubens et que nous avons citée plus haut.
(2) Registre n° 1838, f° 39 r°, de la chambre des comptes, aux Archives du
royaume.
— 175 —
A. « A messire Pierre-Paul Rubbens, chevalier, secrétaire du conseil privé du
roy, la somme de 2,500 livres, en tant moings de 10,000 livres que Son Allèze,
par son ordonnance du 9 de décembre dernier, at ordonné luy estre furniz à
bon compte de ce que cousteront les peinclures que Sadicte Allèze ait faict
faire par ordre exprès de Sa Majesté, et pour ornement de certaine maison de
plaisance d'icelle au Pardo, et ce en quatre termes (1). »>
En 1622, la vie de Rubens fut sérieusement menacée,
paraît-il, par un individu qu'aucuns prétendaient ne pas
posséder toutes ses facultés intellectuelles. Le grand homme
méprisa probablement les menaces de ce misérable , mais
ses amis, et ils étaient nombreux, craignant pour une exis-
tence si précieuse, s'adressèrent au magistrat de la ville,
afin de le faire protéger. Chose incroyable, si elle n'était
attestée par un document, le magistrat, à la tête duquel
était alors Nicolas Rockocx, ce grand protecteur de Rubens,
refusa son concours. Avant de flétrir cette conduite à l'égard
de leur illustre concitoyen, dont la réputation était à cette
époque européenne, nous attendrons de retrouver la ré-
ponse du magistrat. Toujours est-il que les amis de Rubens
se plaignirent à l'infante Isabelle et demandèrent son inter-
vention dans cette affaire. Ce sont ces deux pièces, la re-
quête des uns et la lettre de la gouvernante aux membres
du magistrat d'Anvers, que nous insérons ici :
1. « Au chieff président du conseil privé de Sa Majesté. Certain zéleus du
bien et repos publicq, résidons en la ville d'Anvers, à leur grand regret ont
veu ces jours passez, que Pierre-Paulo Rubens, demeurant en icelle ville, per-
sonne douée de très-belles qualitez, oultre l'art de peindre qu'il possède
avecq admiration de tout le monde, auroit le mesme temps couru grand
hazard de sa vie, par les aggressions d'un certain insolent, à jugement de
plusieurs troublé d'esprit, ce que leur auroit occasionné d'implorer l'assis-
tence du magistrat de ladicle ville à la conservation dudict Rubens, laquelle
leur ayant esté refusée, ils prennent leur recours à Son Altèze, et supplient
vostre seigneurie qu'elle soit servie soubz le paraphe de sa main et signature
(1) Regislre n° F. 315, ibidem.
II. 14
— 174 —
de Sadicle Altèze faire despécher lettres à ceux du magistrat de la ville
d'Anvers, leur enchargeant bien expressément la protexion dudict Rubcns,
comme de personne de laquelle Son Altèze commande qu'on prenne particu-
lier soing. Quoy faisant, etc. »
2. « A ceulx du magistrat d'Anvers. Isabel, etc. Chers et bien amez, estant
informez que Pierre-Paulo Rubens, nostre pensionnaire, auroit couru et court
encore danger de sa personne par les aggressions d'un sien malveillant, que
Ton dit avoir juré sa mort, nous sommes occasionnez de vous, faire ceste, afin
que ne permettiez que luy soit faict aulcun tort ou préjudice, ains que don-
niez incontinent l'ordre qu'il convient pour son repos et asseurance; et Dieu
vous ait [en sa saincte garde]. Le 29 d'avril 1622 (1). »
Brueghel (Jean), — (Voy. § 9) — adressa aux archi*-
ducs, en 1610, une requête conçue en ces termes :
Remonstre en toute humilité Jean Breughel, peintre et bourgeois en la ville *
d'Anvers, que comme il vient journèlement en ceste ville de Bruxelles par
commandement et service de Vos Altesses Sérénissimes, comme il espère
continuer toutes les jours de sa vie, et pour ce faire et continuer tant miculx
comme le service de Vos Altesses requiert, supplie très-humblement qu'iccllcs
soyent servyes luy accepter pour leur peintre domestique, et luy donner de
grâce espéciale la mesme liberté des gardes et tonlicux comme aux aultres
peintres et serviteurs domesticques de Vos Altesses, et sur ce luy faire dépes-
cher acte in forma. Quoy faisant, etc. »
Celle requête fut favorablement aposlillée le 10 mars.
Quand l'artiste présenta au magistrat d'Anvers l'acte dalé
du 13 avril, qui lui accordait franchise et exemption des
assises et mallôtes, celui-ci écrivit à l'archiduc Albert une
longue lettre pour lui démontrer que ce privilège donné à
Breughel serait un mauvais précédent qui pourrait causer
aux finances de la ville un grand préjudice s'il était admis.
Le magistrat disait que du temps où Marie, reine douairière
de Hongrie, était gouvernante des Pays-Bas, elle n'avait
pas exempté des droits un seul des officiers ou ministres
(I) Ces deux documents existent dans la collection des papiers d'État cl de
l'audience, liasses, aux Archives du royaume.
— 175 —
de Charles-Quint, et que le cosmographe Orlelius, pas plus
que l'imprimeur Planlin, malgré leurs fonctions qui les
attachaient à la cour, n'avaient joui d'un privilège aussi
étendu que celui qui venait d'être accordé à Breughel. Les
bourgmestres, échevins et conseil d'Anvers, terminent ainsi
leur lettre qui fut écrite le 17 avril : « Supplions en toute
» humilité qu'il plaise à Vostre Altesse ne contraindre ceste
» ville à s'eslarger davantage en l'exemption desdictes assi-
» ses et mallôles, et accepter de bonne part ses excuses au
» regard de Jehan Breughel et aultres à l'advenir, d'aullant
» plus que naguères ce privilège ayt esté otlroyé à Pierre-
» Paul Rubens, en qualité de peintre de l'hostel de Vostre
» Altesse et auparavant à Oltavio Venio, aussi peintre, à
» cause de son enlrelènement au chasteau de ceste ville,
» dont espérons que Vostre Altesse se contentera (î). »
Van Rormonde ou Van Remunde (Evrard). — Van So-
mere (Paul). — En 1616 la chambre des comptes de
Brabant confia l'exécution des portraits d'Albert et d'Isa-
belle à deux peintres, dont l'un s'appelle Paul Van Somere
et l'autre Evrard Van Remunde, Van Romunde, Van Ror-
munde ou de Rourmonde, selon les variantes que présen-
tent les documents qui font mention de la dépense de ces
peintures, lesquelles furent payées 360 livres en 1617.
Nous ferons observer que les biographes ne parlent point
de ces artistes. Ce fut un peintre décorateur du nom
d'Augustin Van den Venne qui livra les cadres (2).
18 juillet 1617. « Geordonneert te belaelen aen Everardt Van Rormunde,
schilder, de somme van iijc liv. Arthois, voir 't faitzoen van den retracten oft
schilderyen van Hare Hoclieden in deser camere gelevert. »
(;> août 1617). « Accordé sur la requeste de Évrardt de Rourmunde, peintre,
(1) Archives de l'audience, liasses, aux Archives du royaume.
(2) Registre n» 28244, 2°, f° xv v<>, ibidem.
— 176 —
aultrcs 1 livres Artliois pour sallaire et enlliier payement des pourlraictz de
Leurs Altèzes. » (I).
« Betaelt aen Pauwels Van Somere ende Everaert Van Hcmondc, mecsters
schilders, aengcnomcn hebbende te schilderen de efligien van Hacre Hoochey-
den, de somme van lx ponden Arthois, in mindernisse van den accorde met
hen aengcgaen belangendc denselven wercke van schilderyc. » (2).
(1617). « Betaelt aen Everaert Van Romunde, meester schildere, de somme
van iijc ponden Arthois, voor liet maecken endc schilderen van de twec con-
trefeitssclen van Hunne Hooclicyden. »(3).
Paul Van Somere, sur lequel G. Vertue (4) seul nous
donne quelques détails, naquit à Anvers en 1570. Il passa
une grande partie de son existence en Angleterre où il
acquit beaucoup de réputation, et à juste de titre, comme
peintre de portraits. Il se trouvait déjà dans la Grande-
Bretagne en 1606. La note que nous publions prouve qu'il
travailla à Bruxelles, en 1617. Paul Van Somere mourut
à Londres le 5 janvier 1621, à l'âge de quarante-cinq ans.
A celte époque florissaient encore comme portraitistes dans
la Grande-Bretagne, Daniel Mylens et Corneille Jansen,
tous deux des Pays-Bas, dont la réputation s'effaça plus
lard devant le talent de Van Dyck.
Venius ou Van Veen (Olhon), — reçut, par ordonnances
des archiducs du 22 mai 1621, la somme de 1,000 livres
de Flandre, pour avoir peint les portraits d'Albert et d'Isa-
belle, en costume d'hermite, qui étaient destinés à l'hermi-
tage des carmes déchaussés de Marlagne, près deNamur(s).
De Clerck (Henri). — La requête dont nous reprodui-
(1) Registre n° 218 de la chambre des comptes, aux Archives du royaume.
(2) Registre n° 28244, 2», cité, f° xiiij r».
(3) Ibidem, 1», f° xv v°.
(4) Anecdotes of painling in England; Londres, 1782; t. Il, p. î>.
(">) Registre n° F. 303 de la ebambre des comptes, aux Arcbives du dépar-
tement du Nord, à Lille.
— 177 —
sons ici le texle, fut adressée, en 1623, à l'infante Isabelle,
par les marguilliers de la chapelle de Saint-Josse-len-Noode,
lez-Bruxelles, afin d'obtenir un subside pour payer un
tableau qu'ils destinaient à orner le maître-autel. L'infante
leur accorda, au nom du roi Philippe IV, 300 livres de
Flandre, par apostille du 19 août de la même année. Ce
tableau n'était qu'une copie faite par Henri de Clerck,
haute de quinze pieds et large de dix, d'après le Christ en
croix entre les deux larrons, de Michel Van Coxcyen. Ce
dernier tableau était autrefois placé dans l'église de Noire-
Dame, à Alsembergh, près de Bruxelles, et fut, au dire du
biographe C. Van Mander, acheté pour le compte de Phi-
lippe II, vers la fin du XVIe siècle, après avoir été succes-
sivement la propriété d'un bourgeois de Bruxelles et du car-
dinal de Granvelle. En 1623, ce tableau était placé dans
l'église du monastère de Saint-Laurent, à l'Escurial, en
Espagne. D'après les termes de la requête on ne peut dou-
ter que Henri de Clerck n'ait fait cette copie d'après l'ori-
ginal.
« Serenissima Senora, los maestros proveedores de la capilla de San-Josse-
te-Noode, fuera de la puerta de Lovayna , dizen que han mandado hazer y
pintar un grand retablo el qua ha de servir para el altar mayor de la dicha
capilla, y sera de quinze pies de alto y diez de largo, copia del crucifixo de
Halsenbcrgc, el quai ha sido llevado â la yglesia del escurial eu Espana, el
quai retablo se esta haziendo muy curiosamente y â la vivo del original.,
llamandose el maestro Henrrique de Clercq persona conoscida â Vuestra
Alteza Serenissima, y como la dicha obra vendra â costar notable suma de
dineros y que la diclia capilla es del todo povre no haviendo jamas sido honr-
rada de alguna asistencia de Vuestra Alteza, los suplicanles se hechan â sus
rcales y benignos pies suplicando muy umilmente que Vuestra Alteza de su
bondad y caridad acoslumbrada se sirva hazerles mereed de honrrarles con
alguna asistencia y graliudad para allegar a los gastos de lo diebo re-
tablo, etc. (1). »
(1) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
— 178 —
Zeghers (Daniel), — fut, comme chacun sait, un des
plus célèbres peintres de fleurs de l'école flamande du
XVIIe siècle. Il faisait partie de l'ordre des jésuites. La
lettre que nous publions ici est adressée par lui à « Monsieur
» Roulaert, secrétaire de Sa Majesté Catholique, à Bruxelle.»
C'est dans la collection de registres (i) provenant de cet
homme d'État si distingué (2), que nous avons trouvé l'ori-
ginal de ce document : cette collection existe aux Archi-
ves du royaume. La lettre de Daniel Zeghers, est datée
d'Anvers, le 27 décembre 1631 , et répond à celle que Rou-
tart lui avait écrite : elle nous apprend que l'artiste avait
peint pour ce fonctionnaire un tableau dont il se propose de
terminer certains détails, tels que les insectes, dans le cou-
rant de l'été suivant.
« Monsieur, U. L. acngbenamen van dallo 24 courauti is my 26-dicrseIvc
wel ghewoorden, met 18 guldens soe voor de lyfle met den rinck ende kasse
van de schilderye die U. L. my laedt weeten te hebbcn onlfanghen. Hetghenne
den eerweerdighe P. Propocilus ende ick seer gheerne hebben vernomen.
Godt sy ghelooft dat U. L. die beeft mocgben besien met gbesonden oogben
hetglieen daeraen manckcert, le weeten de vligben ende beestiens, sal ick
met den somer voldoen, biddende U. L. my te houden voor U. L. ootmocdiglien
dienaer waerinne ick sal capabel ghevondcn woordcn, U. L. sal my allyt
bereedt vinden dat kenne den Almoghenden onder wiens protecsie \vy ous
samen bruellen met groolnisse soe van my als van den cerwcerdigbe P. Prc-
positus, blyvende altyl U. L ootmocdiglien dienaer in den Hecre.
» Daniel Zeghers.
» Vyt Antwerpen, den 27 descember a0 1631. »
Francquart (Jacques), — livra, en 1614, divers ta-
bleaux pour l'oratoire de l'infante Isabelle, qui lui furent
payés 255 florins. Il reçut 700 livres de Flandre, en décem-
(1) Vol. n<> 7, fo 931.
(2) MrGoETtiALs a publié les biograpbies de D. Zcglicrs et de M. Iloularl
dans ses Lectures relulives à l'histoire des sciences, t. 1er, p. 137, et t. IV,
p. 184.
— 179 —
Lie 1622, pour « sept mois qu'il avoit esté occupé à faire
» faire le chariot de libéralité et la chappelle ardanle aux
» funérailles de feu l'archiducq Albert (i). » Par lettres
patentes du 12 juin 1623, l'infante fit don à Francquart
d'une somme de 1,000 livres (2). Cet artiste fut tout à la
fois, peintre, architecte et ingénieur. Nous avons raconté
ailleurs (3) le procès qu'il eut avec Sigebert Waterloos, gra-
veur de sceaux, pour la reproduction par la gravure du
cortège funèbre de l'archiduc.
« A Jacome Francart, mi pintor, ij« Iv florines que se le dan por algunas
obras que de su oflîcio a hecho para el oratorio de la infante, mi Senora.
Brusselas â 15 di noviembrc 1614- (4). »
Du Chastel (François), — peignit pour le conseil deBra-
baut, le portrait de Charles H, roi d'Espagne, qui lui fut payé
150 livres d'Artois, par ordonnance du 24 mars 1676 (Y).
« Au sieur du Chastel, peincter, la somme de cl livres Arthois pour le pour-
traict par luy faict de Sa Majesté servant à la chambre du conseil de Bra-
bant, etc. »
§ 71. Architectes.
Sommaire: P. le Poivre. — Ses ouvrages manuscrits. — J. Du Brœucq. —
G. Serbelan.
Le Poivre (Pierre), — naquit en 1546 dans le Hainaut,
et peut-être à Mons où il exerça la profession d'archilecle
(1) Registre n° F. 304 de la chambre des comptes, aux Archives du dépar-
tement du Nord, à Lille.
(2) Registre n<> F. 305, ibidem.
(3) Recherches sur la vie et les travaux des graveurs de médailles, de sceaux
et de monnaies dans les Pays-Bas, t. Ier, p. 39.
(4) Registre n° 1837, f° 326 v°, de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
(3) Registre n<> 21728, 4°, de la chambre des comptes, ibidem.
— 180 —
et d'ingénieur, et tint une école d'architecture. Vers 1582,
le comte de Lalaing, grand bailli du Hainaut, l'obligea
d'aller se mettre à Valenciennes à la disposition du duc de
Parme, pour diriger des travaux de fortifications; le Poivre
avait déjà auparavant servi dans l'armée du temps du duc
d'Albe. En 1595, fatigué de la vie active, il demanda à se
retirer, et obtint du comte de Mansfelt, gouverneur géné-
ral des Pays-Bas, des lettres patentes, datées d'Anvers,
le 20 octobre de la même année, par lesquelles il lui était
accordé, « en considération de ses services, Testât de artiste
» et de jéographe, vacant par le trespas de Jacques de
» Breuck » , avec une pension annuelle de 200 livres de
Flandre, assignée sur la recelte domaniale de Mons, et ré-
versible sur Marguerite Meys, sa veuve, pendant trois ans,
à dater du jour de son décès, en vertu d'autres lettres paten-
tes, données à Bruxelles par l'infante Isabelle, le 30 octo-
bre 1621, J. du Brœucq avait joui de la même pension
de 200 livres depuis l'année 1555 jusqu'à sa mort, arrivée
le 30 septembre 1584, avec le titre de maître artiste de
l'empereur. P. le Poivre prit celui de maître artiste du roi.
Il fut gratifié par les archiducs, le 1er juillet 1610, d'une
somme de 250 livres de Flandre* pour certain livre par luy
» composé » , dont il leur avait fait hommage. Par lettres
patentes du 14 octobre 1620, il reçut encore de ces princes
une somme de 500 livres « pour ung livre de tout ce qu'est
» succédé aux guerres passées doiz l'an xvc Ixvij , accom-
» pagné de belles figures » . Peu de temps avant sa mort
P. le Poivre fit parvenir à l'infante Isabelle une requête
dans laquelle il parle de ses travaux, et où sont consignées
quelques notes utiles pour sa biographie; celle supplique
fut favorablement aposlillée le 6 octobre 1626, et le rece-
veur général des finances reçut ordre de payer à l'ar-
tiste 500 livres de Flandre, à litre de secours ou d'ayuda
de costa, selon l'expression consacrée alors, à la condition
— 181 —
toutefois qu'il ferait remettre au conseil des finances, pour
y être gardés, les livres dont il faisait mention dans sa re-
quête que voici :
«A Son Allèze Sérénissime,remonslre très-humblement l'ingénieur maistre
Pierre le Poyvre qu'il at servy à Sa Majesté depuis le lemps du ducq d'AIve,
en ces Pays-Bas s'ayant trouvé et occupé aux occasions de guerre, qu'audict
temps se sont présentées touchant les fortifications de sondict art et pareille-
ment es guerres de France avec le duc de Parme, s'acquictant tousjours fort
honorablement de son debvoir , et comme il auroit faict certains deux livres
travaillez de sa main avecq la plume, des forlifficalions et batailles dudict pays
et des guerres arrivées, lesquelz livres sont es mains de ceulx des finances, et
se trouvant pour le présent fort vieil, aagé de plus de 80 ans, chargé de
femme et beaucoup d'enfans, et fort endebté, n'ayant le moyen pour y satis-
faire ny pour se pouvoir entretenir en ces vieulx jours conforme sa qualité.
Supplie bien humblement en considération de sesdicts services que Vostre
Altèze soit servie de luy accorder quelque honneste ayuda de cosla pour re-
médier à sa nécessité. Quoy faisant, etc. (1). »
Pierre le Poivre mourut le 10 octobre 1626 (2), âgé de
plus de quatre-vingts ans, et laissant une veuve septuagé-
naire et une nombreuse famille. Jacques le Poivre, dont
Mr Ad. Mathieu parle dans sa Biographie wontoise, est
sans aucun doute un descendant de notre architecte;
Mr H. Rousselle cile de lui deux ouvrages de mathémati-
que dans sa Bibliographie montoise (nos 4-00 et 522).
i. (Août 1593). «A Son Excellence, remonstre en toute humilité maislre
Pierre le Poyvre, architecte et géographe de Sa Majesté, comme ayant conti-
nuées l'espace de treize ans à l'exerce de Sadicle Majesté et de Vostre Excel-
(1) Cette pièce, ainsi que celles que nous publions ci-après, et qui nous ont
servi à rédiger cet article biographique, font partie de la collection des pa-
piers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du royaume.
(2) Le payement delà pension de P. le Poivre est consigné dans les regis-
tres nos 9799-9830 de la chambre des comptes, aux Archives du royaume.
Dans le dernier, au f° iijc Ixj v°, on lit à la marge : « Par deux quictances,
«l'une signée dudit le Poivre et l'aullre de Marguerite Meys, sa vefve, avecq
» certification de la mort d'iceluy advenue le xe d'octobre xvjc vingt-six. »
Dans le n° 9831, f° iijc lij r°, on lit que celle-ci mourut le 1er août 1G27.
— 182 —
lcnce, ainsy que ledict remonstrani fut commandé de monseigneur le conte
de Lalaing, gouverneur du pays de Havnault, où que le remonstrani fut con-
trainct par commandement dudict conte, de laisser son bouticque de Testât
d'architecte pour aller trouver Vostredicte Excellence à Valenchienne, ainsy
qu'il vouloit cheminer vers Courtray, ayant depuis continuée en ladicte art de
géographe et d'ingénieur au mieux que possible luy a esté ; ores comme le
suppliant at entendu que ung nommé maistre Jacques de Breucque ayant
servy du mesme estât d'architecte feu Marie, royne d'Hongeric, duquel ledict
maistre Jacques fut pourveu d'une peut ion de ijc livres, de xj groz, monnoye
de Flandres, en récompense de ses bonnes services qu'il avoyt faict assistant
les ingénieurs de Sadicte Majesté en faysant les modelles de Philippeville,
Marienbourch et Charlemont, lequel pention luy fut assignée sur le recepveur
et demaines de Mons , lequel il at tiré jusques l'an iiijxxv qu'il trespassoit,
prie partant ledict suppliant qu'il plaise à Vostre Excellence luy eolloquer eh
récompense de ses bonnes et longues services en la place dudict maistre Jac-
ques de Breucque, depuis le temps de son trespas, etc. »
2. « Albert et Isabel, etc. Receu avons l'humble supplication de maistre
Pierre le Poivre, ingéniaire entretenu en l'artillerie, contenant que moyen-
nant la grâce de Dieu, il a tracé ung livre de tout ce qu'est succédé aux guerres
passées doiz l'an xvc lxvij, accompagné de belles figures, auquel labeur il a
employé six ans avecq beaucoup de travail de l'âme et du corps ; en quelle
considération il nous a très-humblement supplié qu'il nous pleuist luy accor-
der iiijc escuz en don et adjuda de costa , et sur ce luy faire despescher noz
lettres patentes en tel cas pertinentes. Sçavoir vous faisons que, les choses
susdicles considérées, et sur icelles eu vostre advis, nous, pour ces causes et
aultres â ce nous mouvans , inclinans favorablement à la supplication et
requeste dudict maistre Pierre le Poivre, suppliant, luy avons donné et
accordé, donnons et accordons, de grâce cspécialle,par ces présentes, en con-
sidération de ce que dessus, la somme de vc livres, du pris de xl groz,
nostre monnoye de Flandres, la livre, en don et adjuda de costa une foiz, à
en eslrc payé et contenté par les mains de nostre amé et féal conseillier et
recepveur général de nosdictes finances, etc. Donné à Maricmont, le xiiije jour
d'octobre l'an de grâce MDCXX. »
5. « Philippe, etc. A noz tres-chiers et féaulx les chief , trésorier général
et commis de noz domeinescl finances, salut etdilcclion. Receu avons l'humble
supplication de nostre bien amé maistre Pierre le Poivre, architecte et ingé-
nieur entretenu, contenant que doiz l'an xvc iiijxx ij il auroit, par commande-
ment de feu le ducq de Parme, lors gouverneur et capitaine général de noz
— 183 —
pais de par-deçà, esté constrainct de quitter sa résidence et escole d'architec-
ture qu'il tenoit eu nostre ville de Mons, pour suyvre nostre armée et s'em-
ployer aux fortifications nécessaires en et par tout ce que luy a esté com-
mandé; en considération de quoy, et afin de continuer ses services avecq plus
de commodité, noz très-cliiers et très-amez bons oncle et tante, feu de bon
mémoire le sérénissime archiducq Albert (qui Dieu absolve) et madame Isabel-
Clara-Eugenia, par la grâce de Dieu infante d'Espaigne, luy auroient accordé
une pension de ijc florins par an, sa vie durant, sur nostre domeine de ladicte
ville de Mons,- et comme présentement il se treuve eâgé d'environ quatre-
vinglz ans, et sa femme d'environ soixante-six ans, et ayant durant son
mariage avecq icelle vendu trois maisons que luy apparlenoyent, pour
s'ayder en ses nécessitez, et que, advenant son trespas, sadicte femme demeu-
reroit pauvre vefve et sans commodité de vivre en ses vieulx jours , il nous
a très-humblement supplié que prennans favorable esgard à ses longz et
fidelz services, il nous pleuist luy accorder qu'après son trespas sadicte
femme puisse joyr desdicts ijc florins par an sa vie durant, et sur ce luy faire
dépescher noz lettres patentes en tel cas pertinentes. Sçavoir vous faisons
que, les choses susdicles considérées , et sur [ce] eu vostre advis, nous, pour
ces causes et autres à ce nous mouvans, inclinans favorablement à la suppli-
cation et requeste dudict maistre Pierre le Poivre suppliant , avons, par la
délibération de nostredicte dame et tante , accordé et accordons , de grâce
espécialle, par ces présentes, qu'après le trespas dudict suppliant sa femme
pourra joyr des ijc florins par an à luy accordez sur nostre domeine de la
ville de Mons, pour le temps et terme de trois ans, à commencer avoir cours
doiz le jour dudict trespas, etc. Donné en nostre ville de Bruxelles, le xxx«
jour d'octobre l'an de grâce MDC XXI, etc. »
En l'an V de la république, ou en 1797, on vendit à
Bruxelles la riche collection de gravures et de dessins du
chanoine Pierre Wouters, qui avait eu pendant assez long-
temps la garde de la Bibliothèque dite de Bourgogne. A la
p. 304 du catalogue qui a été imprimé de celte collection,
on trouve la description d'un des volumes formés par
P. le Poivre; nous la reproduisons ici textuellement pour
servir de complément aux notes qui sont insérées plus haut :
« L'œuvre de Pierre le Poivre, architecte et ingénieur de Sa Majesté Catho-
lique et des archiducs Albert et Isabelle. II consiste dans quatre-vingt-dix-sept
feuilles, dont plusieurs sont dessinées de deux côtés, représentant des siège
de villes, quelques batailles, des plans de villes et de châteaux, des forlifica-
— 184 —
lions et des caries topographiques et géographiques; tous dessinés à la plume,
lavés de bistre et de quelques couleurs. Parmi ces pièces on dislingue la prise
de la Colette et de la ville de Tunis, par Charles V, le 12 et le 20 août 1535;
la bataille de Lépante, gagnée par don Jean d'Autriche, le 7 octobre 1572; le
siège et la prise de la ville de Tournay , par Alexandre Farnese, le 29 no-
vembre 1582, etle pont Farnese, percé par un brûlot, le 4- avril 1586; enfin
tout ce qui est arrivé de remarquable pendant les troubles des Pays-Bas,
depuis Tan 1566 jusqu'à 1617 inclusivement, se trouve dans celle suilc. On
y trouve de plus : le portrait de l'auteur , dessiné par lui-même, placé à la
tête de l'œuvre; un morceau représentant une église qu'on pille, et autres
excès commis pendant lesdits troubles; plusieurs portraits à cheval, à savoir:
Charles V, avec la bataille contre le duc de Saxe, le 24 avril 1546, dans le
lointain; le duc d'Albe; Jean d'Autriche et le duc de Parme, 1578; les archi-
ducs Albert et Isabelle , dispersés dans le corps de l'œuvre : ils sont à la
pkime et lavés au bistre. Faisant en tout 104 feuilles dessinées par le sus-
dit Pierre le Poivre, dont le nom et la date se trouve sur la plupart des-
diles pièces, d'où il consle qu'il les a dessiné dans le courant des années 1 585.
à 1622. II paroît par une desdites feuilles, que les morceaux représentant les
actions de Charles V, sont extraits des desseins du sieur Gabriel Serbelan,
ingénieur de S. M. Charles V; mais il se dit l'auteur de tous les autres mor-
ceaux où son nom se trouve. Il a ajouté à chaque une courte description
manuscrite avec des notes historiques et intéressantes. Le toul est propre-
ment relié dans un gros volume in-folio; ouvrage unique, qui mérite l'atten-
tion de tous les amateurs. »
§ 72. Inventaires dé tableaux.
Sommaire : Tableaux divers que possédaient don A. de Alluna , le chevalier
H. Van Halmalc et le chanoine Van Halmale, à Anvers, en 1659. —
Tableaux deG. Key, S. de Vos, F. Dcnys, Mompaerl(?), Hubens, Van Dyck,
F. Snydei's, G. de Heym, J. de Mompcr et S. Franck. — Dessins de
J. Romain, P. de Cortone, clc. — Collection de gravures du chanoine
Van Halmalc.
Collections de tableaux des Van Halmale, a Anvers,
en 1059. — Des troubles éclatèrent à Anvers le 50 sep-
tembre 1G59, au milieu desquels la maison du bourgmestre
de la ville, Guillaume Van Halmale, fut pillée et saccagée
par le peuple. Plus tard, ses héritiers et les personnes de
— 185 —
sa famille qui habitaient avec lui, ainsi que ses domesti-
ques, réclamèrent auprès du conseil de Brabanl des indem-
nités pour les pertes qu'ils avaient essuyées. Dans les décla-
rations (i) qui ont été fournies à cette occasion, nous avons
trouvé quelques notes intéressantes pour l'histoire des arts.
Les personnes de la famille du bourgmestre d'Anvers qui
demeuraieut avec lui, étaient les suivantes : Henri Van Hal-
male, chevalier; Guillaume Van Halmale, ancien échevin
de la ville; Henri Van Halmale, chanoine gradué de la ca-
thédrale et officiai de l'évèque d'Anvers; Marie-Catherine
Van Halmale, veuve de Guillaume Van den Werve, et le
colonel André de Altuna. La déclaration de ce dernier est
laconique et atteste le prix qu'il attachait à la perte qu'il
avait faite des portraits de sa famille, peints par Guillaume
Key; elle est ainsi conçue :
« Liste des bardes que j'ay perdu au sac de la maison de monsieur de Uni-
maie, bourgemestre d'Anvers.
Mon pourtrait.
Sept pourtraits de mes ancestres, de Willem Cay , estimé la pièce
en 72 francs, d'un autre peintre en 100 la pièce; seulement l'autre me valent
davantage d'autant que de ne les sçavoir plus recouvrir: 504.
Don Andréa de Altuna. »
Le chevalier Henri Van Halmale, qui fut bourgmestre
forain d'Anvers, possédait, entre autres tableaux, le portrait
équestre du cardinal-infant, gouverneur des Pas-Bas, par
un peintre du nom de Vos, très-probablement l'anversois
Simon de Vos, élève de Rubens; les portraits en pied, peints
sur la même toile, des rois d'Espagne Philippe II[ et Phi-
lippe IV, par le même artiste, et retouchés, dit l'auteur de
la déclaration, par Rubens, ce qui donne beaucoup de vrai-
semblance à notre supposition; le portrait d'une demoiselle
(1) Elles se trouvent dans le volume des consultes du conseil de Brabant
de 1G60 (t. xli), aux Arcbives du royaume. Nous sommes redevable de celte
communication à notre collègue Mr d'FIoop.
— 186 —
de Chevreuse, dû au pinceau de François Denys, et deux
tableaux d'un nommé Mompaert, que nous ne trouvons
mentionné nulle part, et qui est peut-être Josse de Mom-
per. Voici en quels termes Henri Van Halmale désigne les
objets d'art qu'il a perdus dans le saccagement; remarquons
qu'il estime à 300 florins les portraits réunis des deux rois
d'Espagne.
« Het porlraict van den coninck vati Spanien, met synen vacder, in heel
postueringe, geschildert van de Vos, ende overdaen van Rubbens : 500.
Den prince cardinael, in heel postuer, te peerde, van de Vos : GO.
Het portrait van jouffrouwe van Chevereuse, van Denys ; KO.
Een schilderye van het Oudt Testament : 10. .
Een schilderye van eenen Christus metOnsc-Lieve-Vrouwe : 24.
Twee stucken, van Mompaert : 30.
Twee portrailen van voorouders : 24.
Eenen Kersnacht : 12. »
Le chanoine Van Halmale fut un véritable amateur, qui
posséda , en tableaux de l'école flamande , des richesses
artistiques de premier ordre, une collection de gravures
très-importante, d'après les meilleurs maîtres, et un grand
nombre de dessins originaux de Jules Romain, Pierre de
Cortone, Rubens, Van Dyck, etc. Dans une des Lettres
inédites de Rubens, publiés par Gachet (i), l'immortel
artiste, qui était alors à Londres (1629), charge son ami
Gevaerts de présenter des salutations à diverses personnes,
et entre autres à Mr Van Halmale. Le savant éditeur a cru
qu'il s'agissait là de l'échevin Henri Van Halmale : nous
sommes quelque peu tenté de croire qu'il est ici question
du chanoine de ce nom, en considérant que dans sa collec-
tion il existait, avant l'émeute du mois de septembre 1659,
jusque quatre œuvres de Rubens, savoir : une grande pièce
représentant la Conversion de saint Bavon; un épisode de
(1) P. 24G. Voy. aussi: Dumesnil, Histoire des plus célèbres amateurs étran-
gers,- Paris, 18G0; t. v, p. 31.1.
— 187 —
la vie du même saint; Cinq vierges sages, en grisaille, et
une autre grisaille ayant pour sujet Sainte Cécile. Le pre-
mier de ces tableaux ne fut qu'endommagé. A côté des
œuvres de Rubens s'étalaient deux esquisses de Van Dyck,
sur l'une desquelles on voyait la Vierge Marie, et sur l'autre
les portraits du célèbre Thomas Howard, comte d'Arun-
del, et de sa famille (i); un grand Marché-aux-Poissons et
une Chasse à l'Ours, de François Sneyders; un paysage
de Josse de Momper, avec figures de Sébastien Franck, et
une Adoration des Bergers, de Gaspar de Heym, estimée
150 florins. Le chanoine Van Halmale évalua à un millier
de fl. environ, le dommage que lui causait la destruction
de ses tableaux, dessins et gravures. La déclaration est,
comme on le voit, un document qui a de l'importance pour
l'histoire de l'art.
« In schilderyen ende konst. — Voor sooveel ghequetst is een groole
vismerct, geschildert van Snyers, ende cen ander groot sluck van Rubbens,
dat overmidts ghebroken is, 't gène oytbeldt de bekeeringhe van sinie
Bavo : 30.
Een beire-jacbt, van Snyers : 100.
Een stuck van Rubbens, uytbellende bet leven van sinte Bavo : 60.
Een groot sluck, van Momper, ghestoffeerl van Sebastiaen Franck : 60.
Eenen Kerslennacht, van Gaspar Em : 150.
Vyff wyse maeghden, van Rubbens, wit en swert : 36.
Sinte Cecilie, van Rubbens, wit en swert : 30.
Een scbelse , van Van Dyck , waerin gbeprottaicteert is den graef van
Arondel met syne familie : 20.
Een schetse, van Van Dyck, een Mari-belt : 24.
Veele schoone raere teeckenninghen van Julio Romano, Zucaro, Peiro
Corloni, Van Dyck, Rubbens ende andere meesters; item, veele raere printen
van Rafel Urbin, Parmesano, Vannius, Sadeleer, Mercuristaff, Rubbens,
Van Dyck, Nantuel, Tempesla ende andere meesters : 450. »
(1) Voy. Diimksnil, loc. cit., p 185.
— 188 —
§73. Scribes et enlumineurs.
Sommaire: G. Van Midclelere, scribe. — G. Van Steenberghen, orfèvre. —
Colard Mansion, auteur d'un manuscrit du Romuléon. — Dreux Jehan, en-
lumineur. — Comptes des chartreux de N.-D de Scheut, lez Bruxelles,
relatifs à l'exécution et la reliure de manuscrits. — Frère Hcrman, maître
Olhon et Ant. Bloc, scribes. — Bichard, frère Arnould et Guillaume Tonis,
enlumineurs. — Simon Marmion, peintre et enlumineur. — Ses œuvres. —
Bréviaire de Philippe le Bon et Charles le Téméraire. — Emile et Nie, Mar-
mion, enlumineurs. — Jean Beckem, scribe. — J. du Quesne ou du Chesne,
scribe. — Nie. Spierinc , scribe et enlumineur. — Manuscrit des ordon-
nances de l'hôtel du duc de Bourgogne. — Ph. de Maisereulles, scribe et
enlumineur. — J. Boeland, scribe. — Atta vante degli Allavanli, enlumineur
de Florence. — D. Louber, scribe de Hagenau. — J.Van Bal tel, peintre
d'armoiries. — J. Bombaulls, artiste. — H. Van derBrugghe, artiste. — Adr.
Van Diependale, verrier. — G. Van Deynum ou Van Deynen, enlumineur.
Van Middelere (Gérard). — La collection des comptes de
la maison des comtes et ducs de Gueldre, et ceux de la re-
celte générale des finances de ces princes, qui existe aux
Archives provinciales de la Gueldre, à Arnhem, est une
source précieuse pour l'histoiredes arts et lettres, dont nous
devons la communication à l'obligeance du savant et respec-
table Mr Nijhoff. Nous en avons entrepris le dépouillement,
quoiqu'ils aient déjà été grandement utilisé par G. Van Has-
sclt, dans les publications qu'il a faites au commencement
de ce siècle, sous les titres de : Bydragen voor d'oude Gel-
dersche maaltyden, de Geldersche oudheden et de Geldersch
maandwerk. Entre autres particularités curieuses, nous
avons noté le passage d'un compte de 1342-1343, qui rap-
porte que le duc Renaud II, étant à Zutphen, retint aux
gages annuels d'une livre de gros et d'une paire de sou-
liers, à dater du jour des Pâques 1342, l'orfèvre Guillaume
Van Steenberghen et Gérard Van Middelere, écrivain de
livres (mynsheren boeescrivere) .
« Item op Palmen daghe, le Zutphen, meysler Willam Van Steenberghen,
den golsmit : vj schildc.
— 189 —
Item, op Palme-daghc, te Zutphen, meister Gérard Van Middelere, Myns-
hercn boecscrivere, omme te verwullen syn loen van desen jaere : vj schilde.
Item, ter selver tyt, den selven mees ter Gcrarde, omme perkemente médi-
te copene lot Mynsheren bokcn : vj schilde.
Ende is te wetene dat Mynhere dese twe, aise den golsmit ende desen scri-
vere, onthalden heft tôt sinen ghesinde, in maniren dat elkerlyc sal des jaers
hebben voer syn loen j lib. grot.; ende sin nu betaelt van Pascben naeste com-
niende in den jaere Ons Heren [xiijc] xlij, thent Paschen daernaeste in den
jaeren Ons Heren xliij, ende dan sal hi elkerlyc j lib. grote gheven, cum
elkes jaers j paer cledere oft 't ghelt daervoer; ende wert sake dat Mynhere
heer ouch versaghe van renthen, soe waren dese voorwerde daermede doet. »
Mansion (Nicolas, Colard). — Le célèbre bibliothécaire
Van Praet a consacré une notice pleine d'érudition à ce
fameux imprimeur, qui, le premier, introduisit Fart ty-
pographique à Bruges, vers 1475. Il exerçait auparavant
une autre profession non moins honorable, celle d'écri-
vain et de traducteur de livres. Van Praet a rapporté dans
les notes de son ouvrage (p. 70), un extrait du compte
de Guillaume de Poupet, conseiller et garde des joyaux
du duc Philippe le Bon, pour l'année 1450, conservé aux
Archives du département du Nord, à Lille (n° F. 146),
d'après lequel on voit que Nicolas ou Colard Mansion, a
reçu la somme de 54 livres de Flandre, pour la vente
d'un manuscrit relié en velours bleu, intitulé : Romuléon.
Chose singulière, dans un compte de l'épargne de Flandre,
de l'année 1467 (f° xix v°), qui existe aux Archives du
royaume, à Bruxelles, sous le n° 25191 de Y Inventaire,
on trouve une mention du même genre, plus étendue
que la précédente, et qui constate également l'achat fait à
Mansion, en vertu de lettres patentes du duc, datées de
Bruges, le 9 mai 1467, et par l'intermédiaire de maître
Alard le Fèvre, doyen du chapitre de Leuze, lecteur de
Philippe le Bon, d'un autre manuscrit de Romuléon, cou-
vert aussi de velours bleu, et ce pour le prix de 45 écus,
de 48 gros de Flandre, qui font 54 livres de Flandre.
II. 13
— 190 -
« A Colard Mansion, escripvain, la somme de xlv escuz, de xlviij gros, mon-
noie de Flandres, pièce, à lui deue par Monseigneur, pour un livre nommé :
Romulion, en ung volume couvert de velours bleu, que Monditseigncur par
maistre Alart le Fèvre, doyen de Luese [Leuze], son liseur, a fait prendre et
acheter dudit Colart, pour ladite somme, comme peut apparoir par ses let-
tres données en sa ville de Bruges, le ixede may Fan mil iiijc lxvij,par laquelle
Rlonditseigneur mande ladite somme estre païée. »
Jehan (Dreux). — (Voy. § 16). — C'est bien définitive-
ment ainsi qu'il faut écrire le nom de ce célèbre enlumineur,
employé par Philippe le Bon et Charles le Téméraire, pen-
dant de longues années, à enrichir de vignettes les manus-
crits de leur richisssime librairie. Sa signature apposée au
bas d'une quittance, et l'examen des documents qui font
mention de lui, nous en ont fait acquérir la preuve. D'ail-
leurs, nous pourrions citer d'autres personnes qui, au XVe
siècle, portèrent aux Pays-Bas le prénom de Dreux; tel fut
Dreux de la Vacquerie, secrétaire des ducs de Bourgogne,
que nous avons cité plus haut.
Voici encore quelques notes inédites pour servir à la bio-
graphie de notre artiste. Dans la première, il est question
du remboursement d'une somme qu'il avait dépensée pour
avoir fait restaurer, en 1451, les grandes heures cotidien-
nes de Philippe le Bon. La seconde complète les extraits
des comptes publiés par Mr le comte de Laborde, relative-
ment au payement des gages de Dreux Jehan , depuis
le 1er octobre 1451 au 31 décembre 1452.
Au § 69, nous avons cru pouvoir avancer que l'enlumi-
neur, appelé maître Dreux (meester Drosys), qui, en 1462,
faisait partie de la confrérie de la Sainte-Croix, fondée à
l'église de Saint- Jacques-su r-Caudenberg, à Bruxelles, n'é-
tait autre que Dreux Jehan. Nous en avons la conviction,
car dans les comptes de la prévôté de Saint-Jacques, de ce
temps (i), figure également le même nom, tantôt sous la
(1) Archives du royaume.
— 191 —
désignation de meester Drues, scilder, peintre, tantôt avec
la qualification d'enlumineur, meester Druese, verlichtere.
Il devait payer au couvent, deux fois par an, un cens d'un
demi-mouton de Vilvorde, pour une propriété qu'il habi-
tait aux environs de la rue Canlcrsteen et de la rue Terarc-
ken. Nous trouvons le premier payement mentionné à la
date de Noël 1455 : maître Dreux rembourse ce cens
en 1462. Il devait au même monastère, nous ignorons de
quel chef, un autre cens de 1 vieil écu par an, qu'il paie
à partir de 1458 jusqu'en 1469; les comptes des années
suivantes n'existent plus.
I. « Je Dreux Jehan, varlet de chambre et enlumineur de monseigneur le duc
de Bourgogne et de Brabant, confesse avoir eu et receu de maistre Gautier de
la Mandre, conseiller et garde de l'espargne de Monditseigneur, la somme de
x livres xvj solz, de xl gros, qui deue m'estoit pour semblable somme que
j'afferme en ma conscience avoir païée pour lui, pour avoir fait relier par deux
fois les grandes heures colidiennes de Monditseigneur; icelles necloïer, redorer
et faire refaire les fermans d'icelles d'or, et autrement avoir mis à point les-
dictes heures à son plaisir; de laquelle somme je me tieng pour content et
bien paie. Tesmoing le saing manuel de maistre Jehan Schareel, secrétaire de
Monditseigneur, cy mis à ma requeste, à Brouxelles, le xixe jour de septembre
l'an mil cccc cinquante-et-ung (1). »
H. « A maistre Dreue Jehan, varlet de chambre à vie, enlumineur de livres
de Monseigneur, la somme de lv livres iiij s., de xi gros, à cause de semblables
gaiges et pencion de xij solz par jour, que Monseigneur lui a tauxé et ordonné
prendre et avoir de lui de gaiges par jour, pour lui aidier à entretenir en son
service, à escripre, enluminer et historier livres es lieux là où chiet et appar-
tient, et ce depuis le premier d'octobre mil iiijc lj jusques au derrenier jour
de décembre ensuivant.
» A lui, la somme de cix livres iiij solz, pour ses gaiges des mois de janvier
et février l'an mil iiijc lj, mars, avril, may et juin lij.
» A lui, la somme de ex livres viij solz, pour ses gaiges des mois de juillet,
aoust, septembre, octobre, novembre et décembre l'an mil iiijc lij (2). »
(1) Collection des acquits de la recette générale des finances, aux Archives
du royaume.
(2) Begistrc n" 1921, f° vijxx xvij v°, de la chambre des comptes, ibidem.
— 192 -
Comptes des Chartreux de N.-D. de Scheut, lez Bruxel-
les, RELATIFS A L'EXÉCUTION DE MANUSCRITS. — Les Archives
(lu royaume possèdent un registre contenant des comptes
de la chartreuse de JVoIre-Dame de Scheut, lez Bruxel-
les, de la Saint-Martin 1464 à pareil jour 1470. Nous en
avons extrait une série de notes relatives aux dépenses que
le couvent a faites pendant ce temps pour les livres; ces dé-
penses y forment un chapitre spécial. Il est à regretter que
les autres comptes aient été égarés, car ils nous auraient
fourni des documents curieux sur les transcri pleurs et enlu-
mineurs de manuscrits du XVe siècle. Tout incomplets que
soient nos extraits, ils nous ont paru assez intéressants pour
être publiés. A l'époque qu'ils concernent, les chartreux
étaient établis depuis quelques années à peine (i ). Les dépen- <
ses qui figurent dans les comptes dont nous parlons, sous
la rubrique : ad libros ou pro libris, regardent en majeure
partie des achats de parchemin, de vélin, de papier, de
cuirs, de peaux de veau ou de truie et de planchettes de
bois pour couvertures; de clous, de fil et de platines de
cuivre pour relier; enfin de couleurs, de feuilles d'or et de
gomme arabique pour enluminer et dorer les vignettes.
Quelques autres articles offrent un intérêt plus grand, en
ce qu'ils nous indiquent l'espèce de manuscrits que les
chartreux faisaient alors exécuter, tels que bible, graduel,
sermonnaire, grand et petit antiphonaire, psautier, un
Catholicon, etc.
aux Archives du royaume. Mr le comle dr Lauom>e a publié (loc. cit., n* 135Î),
p. 382) une note dans laquelle il est question d'une somme de 54 saints d'or
payée a un certain Jehan, enlumineur à Bruges, en 1442, pour avoir « cnlu-
»ininé, hystorié et lyé deux psaultiers » écrits pour Philippe le Bon, par
Jean Aubert, receveur de Gravelines. Peut-être s'agit-il ici de Dreux Jehan,
qui habitait la ville de Bruges ù la même époque.
(1) Voy., sur ce monastère, la notice de Mr A. Wauters, dans son His-
toire des environs de Bruxelles, t. 1er, p. 36,
- 193 —
Ces comptes nous apprennent de plus qu'un scribe,
nommé maître Othon, écrivit, en 1464 ou 1465, une partie
du troisième volume d'une Bible, enrichie de miniatures,
dont un certain Antoine Tonis exécuta l'autre partie, et
que ce même Olhon collabora à la confection d'autres
ouvrages; que Guillaume Tonis écrivit un graduel et des
petites heures, en 1465; que le petit antiphonaire est dû
à la plume de frère Herman, religieux du couvent, selon
toute probabilité, et qu'Antoine Bloc, autre calligraphe,
fut chargé, de 1464 à 1467, de la transcription du second
volume d'un traité sur les Saints, d'un commentaire sur
les cantiques, d'un recueil de sermons, du Catholicon, du
troisième volume d'un légendaire, etc. Ils nous font con-
naître en outre un enlumineur nouveau dont le prénom est
Richard. Il semble, d'après un passage du texte, qu'un
moine du couvent, appelé frère Antoine, s'occupait alors
aussi de l'ornementation en couleurs des manuscrits. N'ou-
blions pas de faire remarquer encore que les chartreux de
Scheut achètent, en 1467 ou 1468, pour 18 deniers, un
livre imprimé sur papier, traitant de la Patience de Job.
<i Ce passage du compte, — nous écrivait récemment à ce
» sujet Mr Campbell, l'érudit bibliothécaire-adjoint de la
» Bibliothèque royale de La Haye, — doit se rapporter à
» une édition d'Ulric Zell, de Cologne, que possède aussi
» cet établissement, et dont nous avons donné la description
» sous le n° 37 de la deuxième partie de notre catalogue
» des incunables (i); et chose assez remarquable, la date
» que nous lui avons assignée (1467) coïncide parfaile-
» ment avec celle de l'achat d'un exemplaire par les char-
» treux de Scheut. »
(I) Holtrop, Monuments typographiques des Pays-Bas au XVe siècle.
— 194 —
f. Comptes de la Saint-Martin 1464-1465.
« De libris.
« Sccundum volumen de Sanctis, continens xxix quaternos, facit : ij lib.
xviij s.
Tercia die januarii, pro x pellibus de xxviij , dirnidia duodena dcxxxvj,
et una duodena de xxxij, et una de xxx, et 1 1/2 [de] xviij; pollicibus; simul
xviij s. x 1/2 d.
Pro xv magnis assisiis in Bruxellis factis, xxij i/2 d.
Erga Antbonium Bloc, pro quadam Expositione secunde partis super can-
tica, quae incipit : Favus distillons labiamea (sic), vj s. vil.
Wilbelmus Tonis scripsit unum Gradale continens xxj 1/2 quaternos, pro
quolibet quaterno vj stuferos, et Parvas horas cnm vesperis ante priorcmv
continentes xvj 1/2 quaternos, pro quibus omnibus simu), defaleatis expensis,
recepturus erat iiijor florenos Renenses, de quibus pro domo computandi
sunt iij pétri communes; residuum venit aliunde; facit xiij s. vj d.
Ànthonio Bloc, pro dimidio quaterno in Scrmonibus quinque de diver-
ses, ix 1/2 d.
Ad illuminandum tercium principale volumen Biblie, pro auro, xviij d.
Àdhuc Anthonio, pro dimidio quaterno in Catholicon, ij s. ix d.
Pro x magnis assisiis, v stuferos, et x mediocribus, iiij stuferos, et xx mi-
noribus, xix plaças, et pro ornatu quinque antiquorum, ij plaças, simul iiij s.
Tercium volumen Biblie scriptum per magistrum Otlonem, continens xxx 1/2
quaternos minus uno folio, solutum est ei, diversis vicibus, uti palet in ro-
tulo, iij lib. ix s.
Pro uno quaterno pergameni, in Mechlinia, xxj d.
Magistro Ottoni, pro diversis inscriptionibus in diversis libris, xxj d.
Pro deposilione pellis albi equi pro ligatura librorum, ix d.
Pro j 1/2 duodena pergameni de xxxiiij, et iij duodenisde xxxij, et una duo-
dena de xxviij, et xxx et xxxij permixtis; Hem, dirnidia duodena de tenui
materia diverse quantitatis, simul xxx s.
Adhuc pro duobus pellibus de xxxij, xj d.
Adhuc pro duabus duodenis de xxxiiij, xj s. iij d.
Gregorio, scrinifici, pro uno assere pro libris ligandis, v d.
Anthonio Bloc, pro ordinario inscribendo in duobus novis Gradalibus, iij s.
iiij 1/2 d.
Pro duobus asscribus, in nundinis, ad ligandum libros, xxij d. ob.
Uno coreo in quo ligalus est Catholicon, ij s.
Pro vcclura asserum in quo idem ligalus est le Diesl, iiij 1/2 d.
— 195 —
Pro redemptionc libctli fralris Joannis conversi perditi, xijd.
Pro ij quaternis pergameni, xix 1/2 d.
l'aidai)! Richardo, pro floralione xj magnarum lilterarum, xvj d. »
H. Compte de la Saint-Martin 1465-1466.
« De pertinentibus ad libros.
« Primo, pro j 1/2 duodena de xxx polïicibus pergameni et duabus duodenis
franceni magni el parvi, siraul cum una magna pelle, x s.
Adhuc, quarta die januarii, pro una duodena de xxviij, iiij s. iij d.
Adhuc, pro ij quaternis contra quendam de Gerardimonte, de xxviij, xviij d.
Pro coreo spisso in dorso librorum, vj d.
Pro ij coreis vitulinis pro ligatura librorum, xiij 1/2 d.
De una duodena de xxxiiij, v s. vj d.
In Gandavo, pro duabus duodenis de xxxij, x s. vj d. xviij mit.
Pro coreo spisso in dorso librorum et ij pellibus vitulinis, ij s. vj d.
Anthonio de Tolnis, de xj quaternis in tercio volumine Biblie, defalcatis ix
stuferis de ligaturis, quos habuit contra Borchman, xxij s.
Pro xx assisiis tercii etquarli ordinis, simul xviij d.
Pro scriptura arbitrii facti per magistrum Paulum de Rota et magislrum
Pelrum de Thymo (1) super dubio suborto de decimis, Anthonio Bloc, xv d.
In nundinis Pentecostis, de ij duodenis de xxxiiij, xij s.
Pro presentibus magnis et parvis, simul ij 1/2 d.
Anthonio, de 1/2 quaterno pro complemento secundi voluminis et ij 1/2
foliis, et inscriptione quadam, simul xiij d.
Pro tribus unciis asurii cum dimidia uncia, simul v s. vj d.
Adhuc, pro uno magno frusto spissi corei pro corrigiis, etc., xviij d,
Pro xx assisiis de quarto ordine, xviij d.
Pro 1/2 duodena tenui de xxxij, pro Psalterio novicii, ij s. vj d.
In nundinis autompnalibus, pro j 1/2 duodena de xxxij, vj s. ix d.
Pro ij coreis ad ligandum libros, xiij 1/2 d.
Pro iij unciis gommi ad incaustum et illuminandum, iiij 1/2 d.
Adhuc, pro tribus magnis coreis pro libris ligandis, ij s.
Pro uno assere ad ligandum magnos libros, xxj d.
Pro iiij pellibus pergameni ad ligandum Anliphonarium magnum, ij s. iij d.
Anthonio, pro ordinario in parvo Anliphonario, xviij d. »
(1) Pierre Van dcr Ilcydcn, chanoine d'Anderlecht, qui fut secrétaire de la
ville de Bruxelles.
— 496 — .
III. Compte de la Saint- Martin 4466-1467.
« Exposita pro pertinentibus ad libros.
« Primo, Anllionius Block, de tercio volumine Légende, continente xxx 1/2
quaternos, et habet pro quolibet quaterno viij stuferos, cujus summa, simul
xij Renenses (ad xx stuferos quoslibet computatos) et quatuor stuferos, de qui-
bus anno preterito habuit et recepit xxij stuferos; sic summa hoc anno solula
est, xxxix s.
Pro inscriptione ordinarii in parvo Anthiffonario, quem scripsit frater Her-
mannus, habuit idem Anthonius, xviij d.
Pro iiij 1/2 duodenis de xxxiiij pollicibus, solvi Godefrido de Diest, pro
qualibet xxj 1/2 stuferos, sed pro una dimidia, tantum ix 1/2 stuferos; facil
xxiij s. x 1/2 d.
Contra eundem, pro una duodena de xxxij, iiij s. ix d.
Contra eundem, pro tenui materia de diversis mensuris, iiij s.
Contra alium quendam vicinum suum, pro j duodena de xxx, iiij s. iij d.
Post nundinas, pro dimidia libra cupri pro libris claudendis, vij 1/2 d.
Sabbato post Barnabe, pro x assisiis de tercio gradu et pro x de quarto,
solvi vj stuferos; item, adhuc pro v de quarto gradu, iiij denarios; fàeil
simul xxij d.
Pro ij 1/2 unciis azurii de meliori, pro qualibet iij stuferos, facit iij s ix d.
Pro magno frusto albi corii pro ligaminibus librorum, ij s.
Pro duabus pellibus vitulinis, xviij plaças, et pro preparacione unius pel-
lis, xviij mitas; facit xviij d. xviij mit.
Pro iij 1/2 libris, pro qualibet libra vij 1/2 den. parumplus, facil ij s. iiij
1/2 d.
Pro iiij unciis mascot pro libris colorandis, ij d.
Pro quatuor unciis vermclii non fracti, vj d.
Pro ij unciis galnote et iij unciis gummi arabici, iij d. xviij mit.
Pro una duodena de xxxij pollicibus, in nundinis aulumpnalibus, xx stufe-
ros; item, pro j 1/2 duodena de xxx, xxvij stuferos; facit xj s. ix d.
Pro c pcnnis cignorum, ix d.
Pro diversis coloribus, pro fratre Anthonio, pro illuminationc librorum,
vj s. vj d.
Pro j libra cupri cum una uncia, viij d. »
IV. Compte de la Saint-Martin 4467-1468.
« Exposita de pertinentibus ad libros.
« Primo, pro v libris et xiij unciis cupri, pro qualibet vij den. ob. ; facil
iij s. vij 1/2 d.
— 197 —
Pro xij cordis cupreis ad premendum corium ligature, v d. xviij mil.
Pro corio albo pro ligaminibus librorum, iij d.
Pro una pelle vilulina et preparacione ejus, ix d. vj mit.
Pro corio porcino et preparacione ejus, xvij d.
Pro x assisiis magnis in primo gradu et pro v minoribus in secundo gradu,
et pro tribus assisiis triangularibus et xijclavis cupreis magpis, simul v s. j d.
Pro c clavis parvis de spintris, j 1/2 d.
Pro j duodena de xxviij, xvj stuferos, et pro j duodena de xxxij, xix stufe-
ros, et pro j de xxx, xviij stuferos, in nundinis Pentliecostis; simul xiij s. iij d.
Pro duobus asseribus ad libros ligandos, ij s. vj mit.
Pro materia Omeliarii a domino Leodiensi nobis donati, salvo quod solve-
mus pergamenum, dedi procuratori Leodiensi de v 1/2 duodenis de xxxvj,
pro qualibet xxvj stuferos; facit xxxv s. ix d.
Pro tribus unciis azurii de meliori, v s. iiij 1/2 d.
Pro sectione unius asseris, v d.
Pro v pellibus franceni pro litteris nostris, xij d.
Pro duobus coriis porcinis, ij s. v 1/2 d.
Pro viij clavis cupreis magnis, vij d.
Pro iiij libris cum dimidia cupri cum filis cupreis, simul ij s. vj 1/2 d.
Pro preparacione unius corii, j. d. vj mit.
Pro decurtacione et acucione ijc parvorum clavorum cupreorum, ij 1/2 d.
Pro duobus foliis magni papiri, j d. vj mit.
Pro xv magnis et x assisiis in secundo gradu, et x in tercio gradu, et pro iiij
magnis clavis et quatuor parvis sub libris, simul iiij s. v d.
Adhuc pro j libra cupri et filis cupreis, ix d
Pro ij unciis vermelii, vj d.
Pro c spintris acutis cum capitibus, ij d.
Pro acuendis clxxv cupreis clavis, ij d. xviij mit.
Pro iij unciis mascot et pro j quartena fili cuprei, iiij d. vj mit.
Pro j libello de Paciencia Job in papiro gheprint, xviij d.
Pro xx foliis auri, pro Anthonio Tonis, xv d.
Pro albo corio spisso pro ligaminibus librorum, xxj d.
Pro duobus coriis vitulinis pro libris, xvj 1/2 d.
Pro c clavis cupreis parvis, iij d. »
Oulre ces dépenses pour les livres, consignées, comme
on le voit plus haut, dans un chapitre spécial, on en trouve
encore ça et là d'autres qui n'ont pas été transcrites à leur
place par le receveur du couvent. Voici les notes princi-
— 198 —
pales que nous avons recueillies : nous avons négligé les
achats de fils de cuivre, de gomme arabique, d'azur, de
vermillon, etc.
Compte de la Sl-Martin 1464-1465. — « Pro spisso coreo ad libros, xv den.
Cuidam famulo magistri Ottonis, pro quaternis quos pluribus vicibus por-
tavit de Mechlinia, vij d.
Arnoldo Wekere, portanti pergamenum et reportanli Bibliam ad ligandum
versus Diest, xviij d.
Pro vectura tercii vol uni in is Bihlie ligali in Zeelem ad Bruxellas, ix d.
Anthonio Bloc, de libris allatis et reportatis in Viridi Valle, ij d. vj mit. »
Compte de la Sl-Martin 1467-1468. — « Cuidam portanti primum volumen
Légende Sanclorum de domo Silve, pro labore suo dedi, iij d. *
Joanni Sorenberghe, qui portavit hic magnum librum, dedi iij d. »
Compte de la Sl-Marlin 1468-1469. — « Pro uno instrumento van borslc-
len om printen, xviij mit.
Pro vita et passione Christi in papireo libello depictis, etpro ymagine
crucifixi pro fratre Johanne Moens, simul iiij d. vj mit. »
Ces nouveaux extraits viennent ajouter des détails im-
portants à ceux qui nous étaient acquis déjà. Il en ressort
que maître Olhon, calligraphe que les chartreux de Scheut
employèrent fréquemment, demeurait, paraît-il, à Maiines;
que ces religieux firent copier par Antoine Bloc plusieurs
volumes que celui-ci avait empruntés pour eux aux cha-
noines réguliers de Groenendael, et que les chartreux de
Zeelhem, près de Diest, s'occupaient de la reliure des
manuscrits (i).
Nous ferons remarquer aussi cet instrument ou brosse
pour imprimer (van borstelen om printen), qui fut acheté
en 14G8 ou 14G9. Il ne faut pas aller toutefois s'imaginer
qu'il s'agit ici de quelque ustensile nécessaire à l'usage
d'une presse, et en déduire que l'art typographique était
exercé par les chartreux de Scheut. Le mot printen a déjà
(1) Pins haut, il est question d'un Calholicon qui fut relié par eux en 1465.
— 199 —
fait commettre assez d'erreurs, et tout récemment Mr Van
Even a cru pouvoir revendiquer au nom d'un couvent situé
près de Malines (1), l'honneur d'avoir introduit l'imprimerie
dans notre pays. D'après nous, il ne s'agit dans notre texte
que d'une sorte de tampon pour l'impression d'images. Ce
renseignement a toujours une certaine valeur, en ce qu'il
nous apprend que dans le couvent qui nous occupe, on se
livrait à ce travail. Nous inclinons à croire que ces images
n'étaient que de petites bannières avec la représentation
de Notre-Dame de Scheut, destinées aux personnes qui
venaient en pèlerinage, car, si des religieux s'étaient vrai-
ment adonnés à la gravure, nous aurions probablement
trouvé dans les comptes de 1464 à 1470 quelques achats
d'objets ou d'ustensiles à leur usage.
Les recettes des comptes nous fournissent également des
renseignements curieux; nous transcrivons les passages qui
sont relatifs aux livres.
Compte de la Sl-Martin 1465-1466. — « A Wilhelmo Tonis, super illumi-
nacione quam fecit sibi vicarius noster, que deputata sunt pro asurio et
usibus librorum, iiij florenos Arnoldi et postea adhuc ix stuferos, simul
xiij s. iij d.
Adhuc a Wilhelmo Tonis, de ligatura Psalterii et Missalis, viij s. vj d. »
Compte de la Sx-Martin 1466-1467. — «< De illuminacione Diurnalis domi-
celle Elizabet Thonis, monialis in Foresto, quod frater Arnoldus illuminavit,
prelerea quod Arnoldus habuit pro viatico, recepi xviij d. »
Compte de la Sl-Marlin 1467-1468. — « De ligatura diversorum librorum
pro canonico Anderlectensi, recepi diversis vicibus ij lib. xj s.
Adhuc de librorum ligatura pro canonico Anderlectensi recepi viij s. »
Compte de la Si-Martin 1468-1469. — « De illuminacione quarumdam
magnarum lilterarum in Anliphonario domus Septem Foncium et de qui-
busdam litteris illuminatis in Gradali, recepi vij s. vj d.
De illuminacione partis Diurnalis pro domo Sancti Joannis in Angia,
recepi iij s.
(1) Journaux de 1860.
— 200 —
Anno [xiiijc] lxvj0, prior Oliverus domus Antwcrpie mutuavit mibi ix lib.gr.
Brabancie, in quarum defalcacione scripsimus sibi ununi Psalterium et unum
Gradale, quorum precium, computalum ij 1/2 duodenarum pergameni et
xij 1/2 sluferos pro ligatura eorumdem, ascendebat, prout est computatum
cum priore Olivero, ad vj lib. v s.; que summa, qualiter nundum scripta
fuit, tanquam per me recepta, hic tanquam recepta computatur; facit
vj lib. v. s. »
Ces quelques lignes offrent aussi leur, part d'intérêt.
Elles nous apprennent que Guillaume Tonis fit relier à
Scheut des manuscrits qu'il avait sans doute copiés, no-
tamment un psautier et un missel, et que lé vicaire du cou-
vent, dont le nom n'est pas connu, fit pour lui des travaux
d'enluminure : nous avons vu ailleurs que G. Tonis exécuta
plusieurs volumes pour compte des cénobites de Scheut.
Ces derniers relièrent, en 1468, divers livres pour des
chanoines de l'église de Saint-Pierre, à Anderfecht.
Mais ce que ces extraits des dépenses du couvent nous
font connaître de plus intéressant, ce sont les particularités
suivantes, qui prouvent que de 1465 à 1469, seules années
que nos extraits embrassent, plusieurs chartreux s'occu-
paient de l'ornementation des manuscrits. Nous avons déjà
cité le frère Antoine. En 1467, frère Arnould enrichit
d'enluminures un livre d'heures pour Elisabeth Tonis,
religieuse de l'abbaye de Forêt. Deux ans plus lard, il est
question d'un anliphonaire et d'un graduel , enluminés,
pour le prieuré de Sept-Fontaines, dans la forêt de Soigne, et
d'une partie d'un livre d'heures pour un couvent d'Enghien.
Le dernier alinéa parle d'un psautier et d'un graduel,
qui furent écrits et reliés à Scheut pour Olivier, prieur du
couvent [des chartreux?] d'Anvers, le tout pour la somme
de 6 livres 5 sous.
Beckem (Jean). — Nous avons vu dans la Bibliothèque
de Dusseldorf, en 18;ii), un manuscrit, sur papier, petit
in-octavo, d'une jolie écriture, provenant du couvent de
— 201 -
Marienvrede, près de Wesel (Prusse rhénane), et qui con-
tient trois traités différents, savoir : 1° De Imitatione
Christi, à la fin duquel on lit : Finitum et completum per
me fratrem Johannem Beckem in profesto lace evangelisle
sub anno domini m0 cccc Ixvij in Buscoducis; — 2° Libri
sex sancti Effremi diaconi, opuscules qui se terminent par
ces mots : Per me fratrem Johannem Beckem sub anno
incarnationis domini m° cccc Ixvij in Buscoducis feria
quinta quatuor temporum ante natale; — et o° Liber sancti
Basilii, etc., dont l'explicil est à peu près semblable à ceux
des traités qui précèdent : Per me fratrem Johannem Bec-
kem anno incarnationis domini m° cccc Ixvij ipso die sancti
thome apostoli in Buscoducis. On voit par là que le frère
Jean Beckem a copié tout ce manuscrit à Bois-le-Duc, dans
le dernier trimestre de l'année ]467.
Marmion (Simon), — peintre et enlumineur de Valen-
ciennes, fut, à en juger par les témoignages de ses con-
temporains, un des artistes les plus habiles du XVre siècle.
Celte réputation nous paraît justifiée par l'importance des
travaux qui lui furent confiés. Mr le comte de Laborde a
inséré dans le t. Ier de son ouvrage des Ducs de Bourgo-
gne (i), qui a vu le jour en 1849, une note constatant que
dans le courant de l'année 1467, Marmion toucha une
somme de 100 livres à compte du travail dont le duc de
Bourgogne l'avait chargé : il devait « ystorier, enluminer
»et mectre en fourme ung bréviaire que Monditseigneur a
»fail faire pour servir à dire ses heures » . Cet extrait d'un
compte existant aux Archives de Lille n'était pas inédit,
car, déjà en 1841, Mr le docteur Le Glay l'a publié dans
son Mémoire sur quelques inscriptions historiques du dé-
partement du Nord, et nous savons par lui que la note date
(i) Preuves, n° 1922, p. 496.
— 202 —
du mois d'avril, et par conséquent qu'il s'agit dans le texte
de Philippe le Bon. Ce fait est important, puisque l'an-
née 1467 est précisément celle de la mort de ce prince.
De notre côté, nous avons été assez heureux pour retrouver
dans un compte reposant aux Archives du royaume (i),
une description complète de ce bréviaire, qui était donc à
l'usage de Charles le Téméraire. L'œuvre ne fut achevée
qu'en 1470, et Marmion reçut pour son salaire, y compris
les avances qui lui avaient été faites depuis 1467, la somme
très-importante de 490 livres 15 sous, de 40 gros de Flan-
dre, la livre. La note de ce payement est conçue en ces
termes : *
I. « A Simon Marmion, enlumineur, la somme de vijxx xviij livres xv solz,
de xl gros, pour pluseurs parties d'istoires, vignettes, lettres et autres par-
ties par luy failles ou bréviaire de Monseigneur, ainsi qu'il s'ensieult :
Et premièrement, pour avoir historié et vignette le calendrier dudit bré-
viaire et fait le signetz y parlineus en chascun des douze mois de Tan, au
pris de xxiiij solz pour chascun mois, font : xiij livres viij s.
Item, pour Ixxviij quayers vignettez et furniz de histoires pour ledit bré-
viaire, contenant chascun quayer huit feuillez, au pris de xl s. pour chascun
quayer, font : vijxx xvj liv.
Item, pour unze histoires de couleurs failtes oudit bréviaire, au pris de
iiij livres x s. chascune histoire, font : xlix liv. x s.
Item, pour iiijxx iiij histoires d'autres couleurs faittes oudit bréviaire, au
pris de Ix s. pièce, font : ijc xlix liv.
Item, pour ijm vc lettres de deux poins faiz oudit bréviaire, au pris de
vj s. le cent, font : vij liv. x s.
Item, pour vm viijc lix lettres d'ung point faites oudit bréviaire, au pris
de iij s. le cent, font : xj liv. xiiij s. vj d.
Et pour cv lettres de v, vj et vij poins servans emprez les histoires oudii
bréviaire, au pris de vj deniers ebascune lettre, font : lij s. vj d.
Montent ensemble toultcs lesditlcs parties à la somme de iîïjc iiijxx x liv.
xv solz, sur quoy ledit Simon a receu en prest par les mains de Monseigneur
et de l'évcsque de Salubryc iijc xxxij liv. »>
II. « Au révérend père en Dieu messire Enguérant, évesque de Salubryc,
(1) Registre n° 102"), f" iii,jr Ixxiiij v°, de la chambre «1rs comptes.
— 203 —
conseiller et confesseur de Monseigneur, pour avoir fait relyer le bréviaire
de Monditseigneur, réparer les histoires et companiser (sic) les fuelletz dudit
bréviaire, par marchiet fait avec l'ouvrier : xviij livres. » (1)
Jean Molinet a consacré à la louange de Simon Marmion,
son concitoyen, une longue épitaphe en vers, que Mr Le
Glay a fait connaître le premier d'après un manuscrit de
la Bibliothèque de Cambrai (2), et qui depuis a été repro-
duite entièrement par Mr le comte de Laborde (3), et en
partie, d'après lui, par d'autres publicistes (4). Molinet et
d'Oultreman, dans son Histoire de Valenciennes (s), ne sont
pas les seuls auteurs qui aient dans leurs écrits conservé
le souvenir du talent de Marmion et de la célébrité dont
cet artiste a joui. Jean Lemaire, dans son poëme de la
Couronne marg art tique, si souvent mis à profit par les
écrivains qui s'occupent de l'histoire des Beaux-Aris, le
qualifie de
prince d'enluminure,
Dont le nom croist, comme paste en levain,
Par les effecls de sa noble tournure.
Ne perdons pas de vue que Lemaire est natif de Bavai,
à quelques lieues de Valenciennes, et qu'il a rédigé sa
composition poétique à peu d'années de distance de la mort
de Marmion, décédé, comme le dit son épitaphe, en 1489.
Le manuscrit d'où Mr Le Glay a extrait l'épitaphe de
Marmion, contient encore ce qui suit : « La table d'autel
«de la chapelle Sl-Luc est de cest excellent ouvrier Mar-
»mion, digne de très-grande admiration, singulier en la
«draperie, relèvement de platte peinture que l'on jureroit
(1) Registre n° 1925, cité, f° iiijc liiij.
(2) Mémoire sur quelques inscriptions historiques du département du Nord;
Lille, 1841; p. 27.
(3) Les Ducs de Bourgogne, Preuves, t. II, p. xxvn.
(4) Dehaisnes, De l'Art chrétien en Flandre; Peinture,- p. 239.
(5) P. 432.
— 204 —
»que c'est pière blanche, qui n'y prendroit garde de bien
«près, et surtout en la table d'autel la chandelle qui sarnble
»vrayement ardre. »Il ressort évidemment de ce texte que
Simon Marmion a peint des grisailles dans la chapelle
consacrée à saint Luc, et que le maître-autel était orné
d'un tableau de sa main. Simon Leboucq, qui écrivit son
Histowe ecclêsiasticque de la ville et comté de Valentienne
en 1630 (t), nous dit que la confrérie de Saint-Luc fut
érigée en 1460, et que la chapelle de ce nom était située
derrière le chœur. On peut donc assigner approximative-
ment une date à ces travaux de Marmion. Celui-ci est du
reste déjà cité comme maître peintre en 1458 (2). Il fut
peut-être, on peut le supposer avec grand fondement, doyen
de la corporation des peintres, enlumineurs, etc., de Valen-^
ciennes, lors de l'érection de la confrérie, et c'est dans
celle circonstance, qu'il aura fait don des tableaux.
Dans les notes sur des artistes publiées par Mr Van
Even (5), et extraites du manuscrit de J. Molauus, intitulé :
Historiée Lovaniensium libri XIV, on lit qu'autrefois l'hô-
pital de Louvain possédait un tableau, représentant la
Sainte Vierge, peint par Simon Marmion, natif de Valen-
ciennes, dit l'historiographe latin. Cet objet d'art avait élé
donné à l'établissemeut par Velasquez de Lucerna, orateur
de Marguerite d'York, duchesse douairière de Bourgogne,
à l'influence de laquelle on doit la réforme de l'hôpital dans
la seconde moitié du XVe siècle. Mr Van Even rappelle à
propos de cette particularité que L. Guicciardini parle deux
fois (4) de Marmion dans la dernière édition de son ou-
(i) Elle a été publiée, il y a quelques années, par i\lr Arthur Dinaux
(2) Revue universelle des arls, t. XI, p 47 (note de M"* DE la Fons-Mélicocq).
(j) De dietsche warandc; Amsterdam, 4* année, p. 29; — Van Evkn, Lou-
vain monumental, p. 27!).
(4) P. 129 et 57H. Dans l'édition latine de l'ouvrage de Guicciardini, qui
a tii' imprimée a Amsterdam, en I(il3, on a tantôt écrit Marin ion US et tantôt
Harmionus (p. 88 cl 277), et Fauteur de la traduction en a fait deux person
ni:s distinctes à la table.
— 205 —
vrage, à laquelle il donna ses soins, et qui parut à Anvers
en 1588, chez Plantin, peu de mois avant sa mort. L'écri-
vain italien le qualifie d'excellent peintre et d'homme lettré.
Nous ignorons sur quel témoignage cette dernière apprécia-
tion est basée.
Mr Ad. Siret (i) est tombé dans l'erreur en classant l'ar-
tiste valenciennois dans l'école française et en avançant
qu'il fut « nommé peintre de Philippe le Bon » : Marmion
n'eut jamais ce titre.
Mr de la Fons-Mélicocq dit dans une note que plusieurs
tableaux très-estimés de Simon Marmion, qui ornaient
l'église abbatiale de Saint-Jean à Valenciennes, ont été dé-
truits avec cet édifice, par le feu en 1519 : d'après S. Le-
boucq (2), et son témoignage est ici irrécusable, cet incendie
est arrivé le 11 juin 1520.
Simon Marmion eut pour femme Jeanne de Quarouble(3).
Il avait un frère, dont le prénom était Mille (Emile?), qui
exerçait la même profession que lui. L'un et l'autre furent
admis comme francs-maîtres dans la corporation des pein-
tres, verriers, enlumineurs, etc., de la ville de Tournai, le
premier, à la date du 27 avril 1468, et le second, le 15 juil-
let 1469. Il ne faut pas en inférer qu'ils aient habité celte
ville, placée alors sous la domination des rois de France.
Nous rappelerons ici l'opinion que nous avons émise le
premier dans notre Histoire de la tapisserie de haute-lisse,
et qui a été acceptée par le juge rapporteur de notre mé-
moire académique, Mr Éd. Fétis (4) : c'est qu'il ne faut voir
dans cette inscription au registre de la corporation de
Tournai qu'une formalité exigée probablement par les sta-
tuts, pour que les cartons fournis par des peintres étran-
(1) Dictionnaire des peintres; 1848; p. 231.
(2) Histoire ecclésiasticque de la ville et comté de Valentienne, p. 28.
(3) Ibidem, p. 34
(4) Bulletins de l'Académie royale de Belgique, 2e série, t. VIN, nos 9 et 10,
II. 16
— 206 —
gers à la ville, pussent être exécutés en tapisseries par les
haulelisseurs tournaisiens. Emile Marmion et Nicolas (Coli-
net), son fils, vivaient encore en 1499 (i).
La comtesse douairière de Narnur, dame de Bélhune et
de Peteghem-lez-Audenarde, et veuve de Jean III, avait,
en 1445, un secrétaire du nom de Michel Marmion (2).
Du Quesne (Jean). — Spierinc (Nicolas). — On connaît
l'ordonnance sur « l'Estat de la maison du duc Charles de
«Bourgogne, » qui fut composée, en vertu d'ordres de ce
prince, par Olivier de la Marche, au camp de Neuss, en
novembre 1474. Peu d'années auparavant, en 1469, le due
avait déjà introduit des réformes dans le personnel et le
règlement de son hôtel. Un écrivain de Lille, Jean du.
Quesne ou du Chesne, avait été chargé de faire, plusieurs
copies sur parchemin des nouvelles ordonnances, et Nico-
las (Clay) Spierinc, enlumineur, de les orner « d'isloires,
» de vignettes et de lettres dorées. » Le garde-joyaux Jac-
ques de Bregilles en fît relier avec luxe un exemplaire
pour l'usage personnel de Charles le Téméraire, selon toute
probabilité. A en juger d'après la description des manus-
crits illustrés par le pinceau de Spierinc qui nous a été
conservée, ces copies des ordonnances ducales devaient
être richement décorées de miniatures et de lettrines. Voici
les extraits des comptes qui en font mention.
I. « A Jehan du Quesne, escripvain, demeurant a Lille, pour six quayers
de parchemin, et en icculx escript et grosse de sa main les ordonnances de
Tostel de Monseigneur: iiij liv. xvj s. (5). »
II. « A Jacques de Bregilles, garde des joyaulx, pour avoir fait relier et met-
(i) Revue universelle des arts, loe. cit.
(2) Comptes de la seigneurie de Peleghem, aux Archives du royaume.
(3) Registre n° 1924, f° iy iiijxx iiij i<>, de la chamhrcdcs comptes, ibidem.
— 207 —
Ire en aixle livre où sont escriptes toutes les nouvelles ordonnances de Mon-
seigneur, et pour une bourse de cuir jaune à mettre ledit livre, xxvj s. (1). »
III. « Item, cinq quartiers de velours bleu dont a esté couvert un livre où
sont escriptes les ordonnances de l'ostel de Monseigneur : lxxv s. (2). »
IV. « A Claey Spierinc, enlumineur d'istoires , la somme de xlv livres, de
xl gros, pour pluiseurs parties d'istoires, vignettes et autres par luy faictes
du commandement de Monseigneur en hait livretz où sont escriptes toutes les
ordonnances de l'ostel de Monditseigneur, ainsi qui s'ensieut, assavoir :
Premièrement, pour huit histoires faictes èsdits huit livrez, assavoir en
chascun livret une histoire, au pris de xvj s. pièce, font : vj liv. viij s.
Item, pour xvj grandes vignettes faictes èsdits huit livretz, assavoir en chas-
cun livret deux, à x s. pièce, font : viij liv.
Item, pour iiijxx viij petites vignettes faictes èsdits livretz, assavoir en chas-
cun livret xj vignettes, à xij deniers pièce, font : iiij liv. viij s.
Item, pour xxiiij peaulx de vellin employez èsdits livretz : xlviij s.
Item, pour iij grandes lettres dorées faictes en chascun desdits huit livretz,
en tout : xxxij s.
Item, pour lier et lister lesditz livretz, à vj s. pièce, font : xlviij s.
Item, pour avoir envoyé querre lesdictes histoires de Bruxelles en Anvers :
xij s.
Et pour l'escripture et cadelure desdits livretz et cibaurye où il n'a aucune
enluminure, à xlviij s. chascun livret, font : xix liv. iiij s.
A luy, la somme de xxxiiij livres xiiij solz, pour pluseurs autres histoires,
lettres, vignettes et autres parties par luy faictes en ung livre contenant les
ordonnances des chevaliers et escuïers de l'ostel de Monseigneur, pour mettre
en garde devers luy, ainsi qui s'enssuyt, assavoir :
Premièrement, pour une histoire faicte aucommenchement dudit livre : xviij s.
Item, pourix vignettes faictes en icellui livre, à vj s. pièce, font : liiij s.
Item, pour ciiij grandes lettres faictes en icellui livre, à iij d. pièce, font :
xxvj s.
Item, pour lxxvj petites vignettes faictes oudit livre, à xij d. pièce, font : Ixxvj s.
Item, pour l'escripture, estoffe, cadelure et autres cybauries faictes oudit
livre où il n'a aucune enluminure, pour tout : xxiiij liv.
Et pour avoir porté ledit livre de Bruxelles à La Haye, en Hollande, com-
prins son retour : xl s. (3). »
(1) Begistre n° 1924 cité, f<> iijc v v°.
(2) Ibidem, f° iijc viij v°.
(3) Ibidem, f° ecc xxij r°.
— 208 —
Nicolas Spierinc était non-seulement enlumineur, mais
aussi écrivain de livres, comme beaucoup de ses contem-
porains qui exerçaient la même profession. Nous en avons
la preuve dans la note inédile suivante qui appartient a
Tannée 1469 :
« A Clay Spierinc, escripvain, pour ses painne et sallaire d'avoir escript
du commandement de Monseigneur, aucunes oroisons pour Monditseigneur :
xij liv. x s. (I). »
Jean du Quesne ou du Chesne, que nous avons cité plus
haut, est ce même écrivain auquel on a voulu attribuer
une traduction libre des Commentaires de César, d'après la
•
souscription qui se lit à la fin de deux manuscrits de cet
ouvrage, existant l'un dans la Bibliothèque royale de Co-
penhague (2), l'autre dans la Bibliothèque impériale, à *
Paris (3), et d'où il résulte que notre scribe vivait encore
en 1474. Van Praet, dans ses Recherches sur Louis de
Bruges, p. 232, rappelle les titres de quelques autres
manuscrits dus à la plume du calligraphe lillois.
De Maisereulle (Philippe). — Roeland (Jean). — Un
compte, qui comprend les confiscations faites sur les Fran-
çais pour cause de guerre avec Louis Xï, depuis le 22 juillet
1479 jusqu'à la Noël 1480, nous fait connaître les noms
de deux « escripvains de livres » qui habitaient Bruges :
Philippe de Maisereulles et Jean Boeland ou Rollant. Ce
dernier fait part au receveur des confiscations de la succes-
sion que laissait ouverte la mort de son confrère, arrivée,
ainsi que celle de sa femme, peu de temps avant l'époque
que nous venons de citer, parce que les défunts étaient
sujets du roi de France ou « forains, et que nul ne s'estoit
(1) Registre n° 1924 cité, f° ij° Ixxviij v°.
(2) Abraiiams, Description des manuscrits français du moyen-âge de la Bi-
bliothèque royale de Copenhague, p. 70; Copenhague, 18ii.
(3) Paulin Paris, Les manuscrits f'runçois, etc., t. II, p. 299.
— 209 —
» fondé leur héritier (î). » Philippe de Maisereulles el sa
compagne habitaient leur propre maison dans la rue dite
Paerderstrate : il était tout à la fois écrivain et enlumineur
de livres. Jean Roeland reçut 3 livres pour le droit de
dixième denier qui lui revenait du chef de sa dénonciation.
Ces deux artistes ne figurent pas dans la liste publiée par
Mr l'abbé Carton, dans la Biographie des hommes remar-
quables de la Flandre orientale, t, IV, p. 150, liste qui fut
dressée d'après un registre aux recettes et dépenses de la
confrérie des libraires de Bruges, constituée en 1454,
lequel existe à la Bibliothèque de cette ville.
I. « En la dessusdicte ville sont aussi allez de vie à frespas Pheîippe de Mai-
sereulles, en son vivant escripvein de livres, et sa femme, et a esté leur suc-
cession prinse et mise en la main de Monseigneur pour ce que leurs hoirs et
héritiers sont demourans et eulx tenans en parti contraire, dont Testât n'est
encoires faict parce qu'il semble de prime face, par les livres dudit Pheîippe
escrips de sa main, qu'il seroit redevable à diverses personnes en pluiseurs
et diverses sommes de deniers, etc. (2). »
II. « A Jehennin Roeland, escripvein de livres, lequel premièrement donna
à cognoistre ad ce commis que feu Pheîippe de Maisereulles, aussi escripvein
et illuminer (sic) de livres, ensemble sa femme estoient trespassez en la ville
de Bruges, et que le frère dudit Pheîippe et autres hoirs et héritiers desdicts
trespassez estoient demourans en parti contraire, etc. (5). »
III. « A Jehan Rollant, escripvain, demourant à Bruges, lequel premièrement
donna à congnoistre et adverti ce commis des successions de feux Philippe de
Maizerolles et de sa femme, etc., pour son droit du xe denier ; Ix solz (4). »
Attavante degli Attavanti. — Tous ceux qui s'occupent
de l'histoire des Beaux-Arts, ont vu ou connaissent par des
descriptions le superbe missel qui fut exécuté, de 1485 à
(1) Registre n° 19721, f° lxv v°, de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume. Au f° iiijxx xviij r°, il est appelle de Maizerolles.
(2) Registre n° 19720, f°xlij v°, ibidem.
(3) Ibidem, f° lxxix r°. t
(4) Registre n° 19721 cité, f° iiij " xviij v°.
— 210 —
14-87, à Florence, par le célèbre enlumineur dont nous
inscrivons le nom en tète de cet article, aux frais de Mat-
thias Corvin, roi de Hongrie, et que l'on conserve aujour-
d'hui à la Bibliothèque de Bourgogne, dont il fait le plus
bel ornement (1). Plusieurs écrivains ont parlé de cet ar-
tiste, et pour ne pas rappeler ici ce qui a été dit de ses
travaux, nous nous contenterons de renvoyer à l'article
que le Cabinet de l'Amateur et de V Antiquaire (2) a repro-
duit, en 1844, d'après un dictionnaire biographique pu-
blié en Angleterre, et dans lequel les détails que l'on possède
sont réunis. Depuis lors une nouvelle édition de l'ouvrage
de Vasari a paru dans ces dernières années, qui laisse
bien loin derrière elle toutes celles qui l'ont précédée.
Nous croyons faire chose utile en indiquant ici les endroits
où le biographe italien parle de l'enlumineur de Florence :
t. IV, p. 4.0; t. V, p. 54 et p. 63. Les savants et laborieux
éditeurs de l'édition dont il est ici question, ont ajouté aux
renseignements de Vasari des commentaires du plus haut
intérêt, dans l'un desquels (t. V, p. 55-59) on lit qu'il
n'existe que deux manuscrits parfaitement authentiques
avec miniatures d'Attavante, parce qu'ils sont les seuls qui
portent son nom, et que l'un des deux est celui de Bruxel-
les, dont la première grande miniature contient celte in-
scription : ACTAVANTES DE ACTAVANT1BUS DE FLORENTIA HOC
opvs illvminavit. a. d. m. cccc. lxxxv : ailleurs on lit cette
date : Actvm florentine, a. d. m. cccc. lxxxvii. Dans un
autre article que les éditeurs modernes de Vasari ont con-
fia N° 9008. Ce manuscrit a été décrit par l'abbé Chevalier dans les Mé-
moires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, t. IV, pp. 495-
i>02; 1781; par La Serna Santander, Mémoire historique sur lu Bibliothèque
dite de Bourgogne, pp. 59-40; 1809; et par Fl. Frocheur, dans sa Notice sur
la Bibliothèque de Bourgogne, qui a été insérée dans le Messager des Sciences
historiques; Gand, 1S59.
(2) T. III, p. 424; Paris.
— 211 —
sacré à noire enlumineur (t. VI, p. 174), ils reproduisent
un passage d'un auteur italien qui constate que la biblio-
thèque du marquis d'Esté contenait un grand nombre de
volumes exécutés par Atlavante, pour le roi Matthias Cor-
vin (i), et de plus, dans une description qu'ils font de
manuscrits enrichis d'enluminures (t. VI, p. 193-324),
existant en Italie, ils attribuent à cet artiste différentes
miniatures. Enfin, dans une série de documents inédits
puisés aux sources les plus authentiques (t. VI, p. 333),
ils prouvent qu'Attavante vivait encore en 1511. Dans le
Raccoltà di lettere sulla pittura, scaltura, etc. (Rome, 1 759),
t. III, pp. 223-224, nos clvij et clviij, sont publiées deux
lettres, datées Tune du 7 février 1483, et l'autre de l'an-
née 1484, et signées : Vante, miniatore del vescovo di Dolo.
Les biographes n'ont pas hésité à les attribuer à l'artiste flo-
rentin. Voilà donc deux dates acquises pour sa biographie,
1483 et 1511. D'après les érudits commentateurs deVasari
(t. V, p. 55), il était fils de Gabriel di Vante di Francesco.
Nulle part son nom de baptême n'est indiqué : dans un docu-
ment latin de 1508, il est appelé Vanti de Octavantibus;
dans un compte rédigé en italien, de la même année, on le
désigne sous le nom de Vante di Ghabriello. Nous croyons
avoir découvert ce prénom. Parmi les papiers provenant de
Marie de Hongrie, que les Archives du royaume possédaient
encore en 1860, et qui ont été cédés à l'Autriche, se trouve
transcrit sur une grande feuille de papier, un compte
(1) Consultez sur la riche bibliothèque que ce prince avait réunie à Bude,
dans la Basse-Hongrie, l'article que lui a consacré Mr Gley, dans la Biographie
universelle (édition de Michaud), et les Curiosités bibliographiques (Paris, 1857),
publiées dans la Bibliothèque de poche. Le Serapeum du docleur Naumann, t. X,
n° 18, 30 septembre 1849, p. 273, contient un article de MrE. G. Vogel, in-
titulé : Verzeichniss corvinischer Handschriflen in bffentlichen Bibliolhekcn, et
qui constate l'existence de quatre-vingt-treize manuscrits ayant appartenu au
roi Matthias Corvin : le missel de la Bibliothèque de Bourgogne est renseigné
sous le n° 64.
212
très-abrégé du domaine de Kremnitz, dépendant du douaire
de Béatrix d'Arragon, femme de Matthias Corvin; ce
compte date de l'année 1486. Parmi les dépenses* qui sont
aussi renseignées sans aucun détail, nous lisons entre au-
tres : « Alexandro Attavanti, 318 ducati 6; — Gregorio,
»musico, 100 duc; — Matheo, aurifabro, 176 duc. » Ne
sommes-nous pas en droit de croire, d'après cette note, qu'il
s'agit ici du grand enlumineur florentin? Espérons que no-
tre opinion sera partagée.
Van Battel (Jean). — Au § 43, nous avons consacré un
article à cet enlumineur, et publié entre autres, d'après.un
compte de la recette générale des finances, existant aux
Archives du département du Nord, à Lille, des notes rela-
tives au payement d'un superbe manuscrit de l'ordre de la
Toison d'or, dont l'exécution lui fut confiée par ordre de
Charles-Quint, en 1549. Depuis, nous avons fait la décou-
verte d'un document qui contient une description détaillée
de ce beau livre, qu'il sera peut-être aisé au moyen de celle
pièce de retrouver dans quelque bibliothèque ou dépôl d'ar-
chives. En 1552 seulement, le volume avait été terminé et
livré par l'artiste. Il parut à la chambre des comples que
le prix que demandait Van Baltel était Irop élevé, et c'est
pourquoi elle en fit faire l'estimation par trois maîtres
peintres de Louvain a eulx entendans en faict de yllymina-
»tion, » savoir : Jean Rombaults, Henri Van der Brugghe
et Adrien Van Diependale; ce dernier était peintre sur
verre (i). C'est le rapport de ces experts que nous avons
sous les yeux II faut dire à leur louange, qu'ils acceptè-
rent, sans grand rabais, les prix demandés par Van Ballel,
pour l'exécution des nombreuses armoiries et des riches
(1) Voy. Van Even, Louvain monumental, p. 58. Les <lcu\ outres artistes ne
sont pas cités par cel écrivain, cl nous ignorons quelle profession ils exeer-
cèrent.
— 215 —
ornements des cent vingt feuillets qui composaient le ma-
nuscrit. Ce fait prouve que les prétentions de l'artiste
n'étaient pas exagérées. Les experts déclarèrent même
qu'aucun artiste de Louvain n'aurait osé entreprendre un
tel ouvrage. Jean Van der Wyckt ou Van Batlele (il signe
ainsi celte fois) reçut donc pour son salaire et ses dépenses,
y compris les 50 carolus dont nous avons parlé au § 45,
et qui furent payés à un peintre de Valenciennes, la somme
de 1,024 livres 16 sous, au lieu de celle de 1,092 livres
6 sous, qu'il avait demandée.
« Par le besongnié de maistre Grégoire Van Dyenen, maistre des comptes
en Brabant, sur l'ouvraige et extimation du livre de Tordre de la Thoison d'or
faict par maistre Jehan Van Battele, pointre et illyminnire de Malines, ou
mois de may xvc lij, et ce suyvant l'ordonnance de messeigneurs des finances,
pour sçavoir au vray ce que icelluy maistre Jehan , par déclaration et ser-
ment de gens eulx entendans en faict et art de pointure et yllyminalion avecq
ce que en deppend, peult avoir mérité et déservy en l'ouvraige et escripture
dudict livre, est trouvé et appert que trois paintres et personnaiges eulx en-
tendans en faict de yllymination, escripture et ouvraige que dessus, demou-
rans à Louvain, assçavoir : Jehan Rombaults, Adrien de Diependale et Henry
Van der Brugghe, après par eulx avoir bien et au long et par intervalle de
temps veu et visité le dessusdict livre et ouvraige d'icelluy, ont affirmé par
serment solempnel ce qui s'enssuyt :
Premiers, que ledict livre est bien et artiphis- II y a figures de per-
cèlement faict et ouvré avec ce à grand payne et tra- sonnaiges de princes
vail ; ensamble qu'il y ait fallu employer du temps cincq, qui à viij caro-
beaucoup, estimant par eulx ledict ouvraige et chas- lus chascune figure,
cune partie d'icelluy, assçavoir les personnaiges des font : xl carolus.
princes, chascun personnaige l'un parmy l'aullre
viij ou x carolus.
Item, l'ouvraige de costel à l'cntour de la figuere II y a dix desdicls
d'iceulx princes qu'ilz appellent paysaiges, machon- anticquaiges, qui à v
naiges, chyrat et anticquaiges, les aulcunes v caro- carolus chascune : xxv
lus et les aultres vj carolus. car.
Item, l'ouvraige des grans armes de chascun des- II y a cincq armes
dicts princes, les aucunes viij carolus et aulcunes grandes de princes,
d'icelles x carolus. qui à viij carolus chas-
cune : xl car.
2U
Item, l'ouvraige des armes des seigneurs de Tor-
dre, dont on y a en pluisieurs parges d'un feuillet
quatre, chascune d'icelles armes avecq l'escripture,
les aucunes ij carolus, aultres iij carolus et aultres
iiij carolus.
Item, l'ouvraige des grandes lettres ayant par-
dedens ung escu armayé, les aucunes xxv s., autres
xxviij s. et autres ij carolus.
Item, les aultres lettres capitales avecq le chyrat
dedens icelles, les aucunes iiij s., aucunes v s. et
aussy aucunes vj s.
Il y a ije ix armes de
chevaliers de l'ordre,
qui à iij carolus l'une
par my l'autre : vje xxvi j
car.
II y a vj lettres ar-
mayez par dedens, qui
à xxv s. pièce : vij car.
x patlars.
Il y a lxiiij lettres
capitales avec leur chi-
rat, prisez chascune à
iiij pattars; pour xxij
autres lettres aussi ca-
pitales avecq leur chy-
rat, prisez à v s. chas- *
cune , et cviij lettres
prisez chascune vj s.
Il y a iiijc un petites
lettres, prisez chas-
cune ung pattart, et
vijc iiij"ij parties de
chyrates, aussi prisées
chascune ung pattart.
Ayans oultre ce déclairé lesdicts maistres ouvriers paintres qu'ilz treu-
vent par l'ouvraige du dessusdict livre que icelluy n'est l'ouvraige d'un maislre
et ouvrier seul, estant l'un plus artiphiciel que l'aultre; toutesvoyes le tout
hien faict, et que à ce faire il a fallu avoir du meilleur et plus esquiz or et ar-
gent, ensamble les meilleurs couleurs qu'on a sceu trouver, dont icelluy
ouvraige chascun en son endroict est couvert ij, iij fois, selon que est requiz.
Disans et déclairans sur ce que leur a esté demandé pour combien ilz voul-
droieut faire et livrer faict ung tel livre, que nul d'eulx ne vouldroit présumer
faire ung tel livre et de si bon ouvraige, aussy qu'il ne croyent que quelque
ouvrier en la ville de Louvain le auseroit entreprendre, veu que ce n'est ou-
vraige d'un seul, mais de pluiseurs eulx bien entendaus en tel art.
Lcdict maistre Jehan Van Battcle, ayant entendu qu'on debvoil faire rap-
port du besoingnié du dessusdict maistre Grégoire Van Dyencn en son affaire,
a dit cl déclairé que en iccllc besougnié n'est comprins rescripture du livre y
mentionné, portant selon qu'il affirme en avoir payé xxiiij s. chascune qua-
Item, les petites lettres avec le chirat mis au boult
des linges , chascune d'icelles lettres et chascun
chirat ung solz.
— 215 —
lerne de viij feulletz, et pour les xv quaternes que contient icellui livre :
xviij car.
Déclairant icelluy maistre Jehan, que en l'ouvraige du dessusdict livre il
a refaict et renouvelle xxiiij armes de chevaliers de l'ordre créez par l'ordre
tenu à Tournay en l'an xvc xxxj, lesquelz luy avoyent par ceulx de l'ordre
esté baillées en escript.
Item, qu'il a faict en icelluy ordre tenu à Tournay quatre nouvelles armes,
et iceulx mis au livre de l'empereur, assçavoir : les armes du duc de Halber-
kcrcke, du prince de Melphe, du comte de Bure et du prince d'Orenge, de-
mandant pour icelles samblables iij carolus de la pièche.
Et qu'il a encoires faict et mis oudict livre de l'empereur xxij armes de
chevaliers de l'ordre créez de nouvel en l'ordre tenu par Sa Majesté à Ulrecht,
en l'an xv° xliiij.
Somme totale, selon la priserie et demande cy-dessus : m xxiiij car. xvj
pattars (i). »
Louber (Diebolt), — esl un copiste de livres qui vivait
à Haguenau, en Alsace , vers la fin du XVe siècle ou au
commencement du XVIe. Un de ses manuscrits, qui avait
appartenu au peintre J. Paelinck (2), fut vendu à Bruxel-
les, en 1860, chez le libraire Heussner. Ce volume, sur
papier, à deux colonnes, est orné de douze grands dessins
coloriés, qui ont peu de mérite; il renferme la légende
populaire des trois rois.
Au point de vue de l'art, le manuscrit n'a aucune valeur,
et ce qui lui donne quelque importance est une note trans-
crite au premier feuillet, dans laquelle D. Louber annonce
quels sont les livres que l'on peut se procurer chez lui; ils
sont repartis en trente-huit articles, et le Livre des trois rois,
y est également renseigné (n° 11). Dans cette liste figurent
côte à côte le sacré et le profane, des romans de chevale-
rie, des livres de piété et de théologie ascétique, des légen
(1) Collection des acquits des comptes de la recette générale des finances,
;iux Archives du royaume.
(2) Catalogue des livres, manuscrits et estampes ayant formé le cabinet de
feu MT Joseph Paelinck, artiste peintre; 2e partie, n° 651.
— 216 —
des, etc.; beaucoup d'entre eux sont ornés de dessins
coloriés (gemolt). Ce catalogue d'une ancienne librairie
allemande peut donc avoir à un certain point de vue quel-
que intérêt, et nous le transcrivons ici :
« Item, welicher Handebuecher man gerne hat gross oder klein geistlich
oder weltlich hùbsch gemolt die findet man aile by Diebolt Louber, Sehriber
in der Burge zu Hagenow.
Item, das grosz Buch genanl lesta Homanorum, und saget was zu Borne
gescheen ist, und saget von den Stetlen do Got gewandelt bet, und saget ouch
von den Keisern zu Borne und von den Bebesten was wunders sie gelriben
hant und von vil ander Gesetzeden die die Borner geraaht liant, und ist mit
den Viguren gemolt. — 2. Item, Vita Cristy. — 3. Item, Die xxiiij Allen, ge-
molt. — 4. Item, een gerymete Bibel. — 5. Item, der Hitler Her Wigolcis, ge-
molt. — 6. Item, Wolff Dietherich, gemolt. — 7. Item, das gantze Passional
der heiligen Z>e6en,Winlerteil und Summerteil; zwey grosse Bûcher. — 8. Iècm,
Episleln und Ewangilien, durch das Jar allen Tag, mit Glosen und von den
Heiligen und Jungfrowen. — 9. Item, Wilhelm von Orliens, gemolt. —
10. Item, Her Ywen und lier Gawin und Kùnig Artus, gemolt. — 11. Item,
der heiligen drie Kunige Buch, gemolt. — 12. Item, Parcisa, gemolt. —
15. Item, sùben meister Bûcher, gemolt. — 14. Item, Bcllial, gemolt. — 15. Item,
der Wilfares Bilter. — 16, Item, die grosse Troye, gemolt. — 17. Item, der
Hertzoge von Osterich, gemolt. — 18. Item, die Hymmelslrasse gênant der
welsche Gast. — 19. Item, die zehen Gebot, mit Glosen. — 20. Item, von
cimme getruwen Rilter der sin eigen Herlze gap umb einer schônen Frowen
xcillen. — 21. Item, Ysopus, gemolt. — 22. Item, gutc bewerte arlzeine
Bûcher. — 25. Item, Frigedang. — 24. Item, Lucidarius. — 25. Item, Pfaffe
Emysz und sust cleine Bette-Bûcher. — 26. Item, der Roscnkrantz . . —
27. Item, der Ritter under dem Zuber. — 28. Item, gemolte Losz-BUchcr. —
29. Item, der Solen-Trost. — 50. Item, von dem Hitler Sant Allexius. —
31. hem, Sant Anszhcms-Frau. — 52. Item, der Kunig von Franchenrich. —
55. Item, ein keiserlich Reht-Buch. — 54. Item, Trisztram. — 55. Item,
Scholhzabcl, gemolt. — 56. Item, von Santé Gregorius dem Siindcr. —
57. Item, Morolff, gemolt. — 58. Item, ein Sallcr latin und tûtsch und sust
anderc, etc. »
Van Deynen ou Van Deynum (Guillaume). — Les corpo-
rations des métiers furent partout et toujours jalouses de
leurs droits et privilèges, et réclamèrent maintes fois contre
— 217 —
les infractions dont se rendaient coupables ceux qui, à des
titres divers, refusaient de se conformer aux règlements en
vigueur. Les personnes qui étaient attachées au service des
souverains entre autres, prétendirent fréquemment être
exemptes de ce chef des obligations que ces règlements
imposaient aux gens qui exerçaient un art ou métier, alors
que Tinscription n'avait pas eu lieu dans la corporation à
laquelle leur spécialité les rattachait. Nous aurons plusieurs
cas à mentionner dans le cours de notre publication, en ce
qui concerne les arts. Le premier que nous citerons est re-
latif au peintre Guillaume Van Deynen ou Van Deynum,
qui avait été attaché à la maison des archiducs Albert et
Isabelle, en qualité d'enlumiueur, le 20 mai 1614. Il s'était
alors établi à Bruxelles. D'où venait-il? c'est ce que nous
n'avons encore pu découvrir. Tant qu'il ne travailla que
pour les archiducs, aucune réclamation ne se produisit;
mais à quelques années de là, l'artiste s'étant avisé de tra-
vailler pour des particuliers, le métier des peintres de la
ville s'en émut, et les doyens le frappèrent d'amende, en
vertu du règlement du 24 mars 1559 (v. st.). S'étant re-
fusé à payer, Van Deynen fut attrait devant le magistrat
pour se conformer aux statuts qui l'obligeaient à se faire
inscrire comme maître dans la corporation. Naturellement
celle-ci eut gain de cause, car les statuts étaient précis.
Van Deynen fut condamné à s'y conformer ou à cesser
l'exercice de son art, par sentence du magistrat rendue
le 30 juin 1618. Il interjeta appel au conseil de Brabant,
qui confirma la sentence. Van Deynen s'était adressé aux
archiducs pour obtenir, par leur intervention, « surséance
» de la procédure pendante » entre lui et le métier des pein-
tres. Les archiducs écrivirent en effet aux bourgmestres,
échevins et conseil de la ville de Bruxelles, le 13 mars, et
leur envoyèrent la requête de l'enlumineur pour avoir là-
dessus leur avis; mais le magistrat ne répondit à cette récla-
— 218 —
mation que le 20 juin. La lettre qui suit et qui porte la
date du 6 juillet 1618, fut encore adressée par le secrétaire
Charles de Bourgoigne au président du conseil privé, selon
toute probabilité, pour faire respecter vis-à-vis du métier
des peintres de Bruxelles, les privilèges dont l'artiste étran-
ger devait jouir en sa qualité de serviteur des archiducs.
Malgré toutes ces démarches, la procédure eut le résultat
que nous venons de rapporter, et ce sont là les motifs qui
ont amené l'octroi de l'acte d'exemption en faveur de Guil-
laume Van Deynen ou Van Deynum que nous transcrivons
ci-après.
I. « Monsieur, le sieur Guillaume Van Deynum, peintre illuminateur, ser-
viteur à Leurs Altèzes Sérénissimes, gaigé à icelles, vous présentera une
requeste tendant aux fins que voirez pour jouir de l'affranchissement que
notoyrement luy compète, estant retenu aux service d'iceux noz princes; et
comme le mestier des peintres de ceste ville taschent pas envie de l'assubjel-
tir (contre toutte rayson et intention de Leursdictes Altèzes) souz eux, je vous
supplie ne souffrir tel indheu empiétement résultant au préjudice de l'au-
thorité d'icelles Leurs Altèzes, etc. (1).»
II. « Sur ce que GuillaumeVan Deynen, peintre illuminateur des archiducqz,
noz princes souverains, a fait remonslrer à Leurs Altesses, que, nonobstant
qu'il auroit esté retenu au service d'icelles, avec traittement ordinaire, et in-
script au registre des domeslicques de l'hostel de Leursdictes Altèzes par le
greffier du bureau d'icelluy, les doyens du mestier des peintres en la ville de
Bruxelles n'auroyent laissé de le travailler continuellement par procédures et
aultrement par-devant ceulx du magistrat dudict Bruxelles, pour l'assubjectir
audict mestier des peintres et aux charges en dépendantes à son très-grand
dommaige et inlérest, et au grand déservice de Leursdictes Altèzes; suppliant
très-humblement que, pour tant mieux pouvoir justifier sa cause, et une fois
se deffairc desdictes molestations et procédures, il pleuist à Leursdictes Al-
tèzes luy faire despescher acte par lequel il puisse conster que Leurs Altèzes
ont retenu ledict suppliant en leur service, et ensuyte de ce entendent qu'il
soit affranchy dudict mestier et de toutes charges ordinaires et extraordi-
naires en dépendantes. Leursdictes Altèzes, ce que dessus considéré, et après
(1) Archives du conseil privé, dépêches, aux Archives du royaume.
— 219 —
avoir eu rapport de l'attestation du greffier Pedro de Mendoça, et de ce que
s'est passé en ceste cause, ont déclairé et déclairent par cestes leur intention
eslre que Iedict Guillaume Van Deynen soit affranchy du mestier des pein-
tres et de toutes charges en dépendantes; ordonnant partant à tous leurs
justiciers, officiers et subjeclz, cui ce regardera, de selon ce eulx régler et
conduyre, sans faire, mettre ou donner, ny souffrir estre fait, mis ou donné
audict Guillanme Van Deynen aulcun trouble, destourbier ou empeschement
au contraire. Fait à Gand, soubz le nom et cachet secret de Leursdictes
Allèzes, le dernier jour de juillet 1618. »
§ 74. Histoire des monuments.
Indication des localités : Altkirch, en Prusse. — Beersel. — Bouvignes. —
Boxtel. — Braine-le-Comte. — Bruges. — Bruxelles. — Diest. — Dijon. —
Enghien. — Gand. — Givet-Saint-Hilaire. — Grammont. — - Groenendael.
— Malines. — Menin. — Mons. — Munster. — Nizelles. — Oldenzaal,
dans l'Overijssel. — Botthem. — Bupelmonde. — Sept-Fontaines, lez-
Bruxelles. — Soignies. — Solre-le-Château. — Verrey, en Bourgogne. —
Waalwyk.
Église de Saint- Jacques-sur-Caudenberg, à Bruxelles. —
Philippe le Bon accorda, par lettres patentes du 11 juil-
let 1435, une somme de 60 livres, de 40 gros de Brabant
la livre, à la fabrique de cette église, pour lui venir en aide
dans les frais de restauration de l'édifice auquel les pluies
causaient de grands dégâts.
« Der kercken van Sinte-Jacops op 'l Coudenberch, te Bruessel, betaelt die
somme van lx liv., te xl grooten Brabantsche, elc pont, die myn genedigen
heren die hertoge der fabrikcn der selver kerken , puerlic om Gods wille,
gegeven heeft, te hulpen totten costen die in der refectien van den hueren
kerken gebueren salen gedaen te werden om die van den regene ende grote
watere te besorgen, alst blyct by mynvoirschreven Heren openen brievcn,
gegeven xj dagen in julio anno [xiiijc] xxxv (1). »
Église de Verrey, en Bourgogne. — Le 4 février 1457
(1) Begistre n°2410, 1°, f°lxxj v°, de la chambre des comptes, aux Archi-
ves du royaume.
— 220 —
(1438, n. st.), le duc Philippe le Bon donna ordre de dé-
livrer aux habitants de celte localité des lettres patentes,
en vertu desquelles il leur permit de pouvoir faire con-
struire une nouvelle chapelle (1).
Église paroissiale de Menin. — Lettres patentes du duc
de Bourgogne, en date de Bruxelles, le 1 7 avril 1 450, avant
Pâques (1451, n. st.), qui accordent aux marguilliers,
paroissiens et habitants de Menin, une somme de 80 livres,
de 40 gros, « pour convertir et emploïer au nouvel ouvrage,
» tant de maçonnerie et charpenterie comme es voirrières
» de l'église parrochial, et autrement ou fait de l'édifice et
» réparation d'icelle église, et non ailleurs (2). »
Eglise de Sainte-Waudru, à Mons. — Reçu de Jean
Spyskin, maître de la fabrique et des ouvrages de celle
église, daté du 19 mai 1451, de la somme de 100 francs,
de 32 gros de Flandre, la pièce, que Philippe le Bon a don-
née aux chanoines « pour employer et convertir en Pou-
» vraige naghaires encommenchiet en ladicte église, pour
» ycelle amender et acroislre, et non ailleurs, ainsi que le
» contiennent les letlrez patentes de Monseigneur, sour ce
» faicles et données en la ville de Mons, le xiiije jour d'aoust
» devant passé [1450] (3). »
L'église collégiale de Sainte-Waudru, à Mons, est sans
contredit un des plus beaux édifices existant encore en Bel-
gique de cette belle époque du moyen-âge. Aussi n'est-il
pas étonnant que plusieurs écrivains de la localité, tels que
MM. Ad. Mathieu, Chalon, Lacroix et Devillers, se soient
occupés de recueillir des renseignements précieux pour
(1) Collection des acquits des comptes du grand sceau, aux Archives du
royaume.
(2) Collection des acquits des comptes de la recette générale des finances,
ibidem*
(ri) Ibidem,
221 —
Thisloire de ce monument. Nous croyons qu'il ne sera pas
inutile de mentionner ici la liste des ouvrages qui ont élé
publiés par ces différents auteurs. Le plus important est
celui de Mr Devillers : il nous fait connaître les noms des
artistes qui ont concouru non-seulement à l'édification,
mais encore à l'ornementation de l'édifice.
L'église de Sainle-Waudru, à Mons, par Ad. Mathieu; in-8°, 16 p.
Mons, histoire monumentale. Sainte-Waudru, par Ad. Mathieu; Mons, 1842;
in-8°, 8 p.
Documents inédits sur l'histoire monumentale et administrative des églises de
Sainle-Waudru et de Saint-Germain, à Mons (A. Lacroix et Ad. Mathieu);
Mons, 1845; in-8°, avec pi.
la tour de Sainte-Waudru à Mons, par R. Chalon; Bruxelles, 1844; in-8°,
avec pi.
Recherches sur l'histoire et l'architecture de l'église de Sainte-Waudru, à
Mons, par L. Devillers; Mons, 1854; in-8°, 64 p.
Mémoire historique et descriptif sur l'église de Sainte-Waudru, à Mons, par
L. Devillers; Mons, 1857; in-fol., avec pi. — On trouve à la fin de ce mé-
moire les épitaphes qui existaient dans l'église, et qui sont reproduites dans
un ouvrage du même auteur, intitulé : Inscriptions sépulcrales des églises,
couvents, hospices et chapelles de la ville de Mons, Mons, 1858.
Église de Rupelmonde. — Ordonnance du 15 août 1455.
dans laquelle on lit que «l'église illec, durant la derrenière
» guerre qui a régné en Flandres a esté de tous poins arse
» et destruicte (i). »
Couvent des Dominicains, à Gand, — Par lettres paten-
tes, datées de Lille, le 11 août 1458, le duc de Bourgogne
donna aux religieux de ce couvent 100 francs, de 52 gros
de Flandre, la pièce, «pour employer en la retenue et sous-
» tènement des murs et couverture de l'église (2). »
(1) Collection des acquits des comptes du grand sceau, aux Archives du
royaume.
(2) Collection des acquits des comptes de la recette générale des finances,
ibidem.
II. 17
— 222 —
Ville de Braine-le-Comte. — Lettres patentes de Philippe
le Bon, en date du 18 avril 1459, après Pâques, qui accor-
dent aux habitants de Braine-le-Comte, remise de l'aide pen-
dant quatre ans «pour réédifier et couvrir les portes et tours
»et autrement en la fortification » de cette ville, laquelle,
pendant les dernières guerres avait été « arse et destruile et
» ny demoura maison ny édifice (î). »
Hôpital du Saint-Esprit , à Dijon. — Les religieux du
Saint-Esprit qui desservaient cet hôpital obtinrent de Phi-
lippe le Bon, des lettres patentes d'amortissement pour leur
église, datées de Bruxelles, le 19 septembre 1462, et tout
à la fois remise du droit de 6 livres, de 40 gros de Flandre,
qu'ils auraient dû payer (a).
Hôtel ducal, à Bruges. — Philippe le Bon , par lettres
patentes, données à Bruges, le 21 avril 1 467, après Pâques,
permet d'appliquer la somme de 1 ,000 écus, de 48 gros de
Flandre, la pièce, à l'ouvrage d'une galerie que l'on fait
à son hôtel de Bruges. On conserve aux Archives du
royaume (s) le compte détaillé de l'emploi de cette somme,
il est intitulé : « Compte Jennyn du Bois, commis de par
» feu monseigneur le duc de Bourgoingne, etc., à tenir le
» compte de certaine chambre et galerie que icellui seigneur
» a nagaires fait faire en son hoslel en sa ville de Bruges.»
Il reste à peine aujourd'hui quelques murailles en ruines
de cet ancien édifice où naquit Philippe le Beau, en 1 478 (4),
et qui était situé à côté de l'ancien hôtel de la Monnaie.
Confrérie de Saint-Georges, à Gand. — Dans une altes-
(1 et 2) Collection des acquits des comptes du grand sceau, aux Archives du
royaume.
(3) Registre n° 27394 de la chambre des comptes, ibidem.
(4) Weale, Delgium, Aix-la-Chapelle and Cologne; Londres, 1 859; p. 1G5.
— 223 —
talion, donnée le 6 février 1485 (1486, n. st.), sous le
sceau des échevins de Gand, on voit que le registre de la
confrérie de Saint-Georges de cette ville, qui avait été re-
nouvelé en 1468, contenait une annotation constatant que
le 20 avril 1474, la jeune princesse Marie de Bourgogne et
sa mère se rendirent dans le local de la gilde, où elle posa
la première pierre des grands travaux dont l'exécution avait
été arrêtée par les membres de ladite confrérie. Voici le
texte de cette note :
« Dat up den Iwinlichsten dach van aprille in 't jaer vier ende tsevenlicii,
naer Paesschen, onze harde gheduchte joncvrauwe ende princesse Marie, in
hucren levene hertoghinne van Bourgoingnen, etc., wesende in Sent-Jooris-
huus, met ende ter presentien van onzer gheduchter vrauwe mervrauwe der
douaigiere van Bourgoingnen, die doe aldaer den eersten steen leyde in 't
malien van den nyeuwen wercke doe angheleyt ende begonnen, etc. »
La somme que la princesse avait promise à la confrérie
à l'occasion de la solennité, ne fut payée qu'en 1494 (i).
Ville de Boavignes. — Le maire de Bouvignes reçut,
le 20 juin 1495, en vertu d'ordres de Maximilien et de Phi-
lippe le Beau, la somme de 60 livres, donnée» en consitlé-
» racion des bons et aggréables services par luy fais par ci-
» devant et journellement, en l'édifficacion et fortifficacion
» de la tour de Crièveceur (2). » (Voy. § 6.)
Prieuré de Groenendael, lez-Bruxelles. — Au mois d'oc-
tobre 1495, l'archiduc Philippe le Beau accorda à ce
prieuré 120 livres de Flandre, « pour en faire certains
» édiffîces et réparacions nécessaires à ladicte abbaye, » et
peu de temps après, au mois de mars 1497 (n. st.), ce
(1) Collection des acquits des comptes de la recette générale des finances,
aux Archives du royaume.
(2) Ibidem.
— 224 —
prince donna encore 68 livres pour aider à réparer l'église
du monastère (1).
Église de Beersel. — Les marguilliers de l'église parois-
siale de ce village, situé non loin de Bruxelles, obtinrent
de Philippe le Beau, en janvier 1498 (n. st.), un subside
de 18 livres de Flandre, pour contribuer aux frais de res-
tauration du monument, « qui puis naguères avoit esté
«bruslé (2). »
Prieuré des Sept-Fontaines, lez- Bruxelles. — Par lettres
patentes datées de Bruxelles, le 19 janvier 1498 (n. st.),
Philippe le Beau donne 60 livres de Flandre aux religieux
de ce monastère, « pour et au lieu d'un bonnier de bois
«qu'il leur avoit lors nagaires accordé, et ce pour eulx *
«aider aux fraiz et despens qu'ilz avoient à soustenir pour
«édiffier leur maison et logis pour y recevoir Monseigneur
«quant il lui plairoit de y loger (3). »
Couvent de Saint-François, à Bruges. — Les religieux du
couvent de Saint-François, nommé le Stalyser, à Bruges,
reçoivent, le 27 avril 1498, de la munificence de Philippe
le Beau, 30 livres de Flandre, pour les aider à achever leur
église qu'ils avaient « puis nagaires commencée à faire édif-
» fier de nouveau (4). »
Abbaye de Notre- Dame de Nizelles,en Brabant. — L'abbé
Pierre Emmens signe, le 11 juin 1524, une quittance de
(1) Registres nos F. 182 et F. 1 84 de la chambre des comptes, aux Archives
du déparlement du Nord, à Lille. (Voy. A. Wauters, Histoire des environs de
Bruxelles, t. III, p. 541.)
(2) Registre n» F. 185, ibidem. (Voy. A. Wauters, loc. cit., p. 670.)
(3) Ibidem. (Voy. A. Wauters, loc. cit., p. 701.)
(4) Collection des acquits des comptes de la recette générale des finances,
aux Archives du royaume. (Voy. Tarlier et Wauters, Géographie et histoire
des communes belges, canton de Nivelles, p. 59.)
— 225 —
la somme de 58 livres de Flandre, qui lui avait été accordée
au nom de Charles-Quint, « pour nous aidier, — y est-il
»dit, — à vivre et refaire nostre église, laquelle par fortune
»de feu de meschief a naguerres esté toute bruslée (1). »
Église d'Altkirch. — Ce village, appelé en hollandais
Aldekerk, était anciennement situé dans le duché de Guel-
dre; il fait aujourd'hui partie de la Prusse rhénane. Nous
lisons dans un document du XVIIe siècle, qu'en 1601 l'é-
glise fut brûlée, et qu'elle fut rebâtie peu de temps après,
au moyen des secours des habitants et de subsides des archi-
ducs Albert et Isabelle. En 1624, la tour était déjà « fendue
» et tombée par impétuosité du temps, par où le toict de la-
» dicte églize a esté entièrement rompu. » Par lettres paten-
tes, datées de Bruxelles, le 31 mars 1626, l'infante Isabelle
accorda 500 livres, de 40 gros de Flandre, la pièce, pour
aider à la restauration de l'édifice (2).
Chapelle de la cour, à Bruxelles. — Ordre fut donné
par les archiducs, le 3 juin 1605, de laisser passer, en
franchise de droits, « deux mil piedz de colomnes, de
»xij piedz de hault et larges ij piedz, pour l'érection du
«doxal et porte de la chappelle de la court, » à Bruxelles,
lesquels avaient été achetés en Hollande (3).
Église de Soignies. — Lettres patentes, datées de Bruxel-
les, le 19 septembre 1606, par lesquelles les archiducs
accordent 500 livres de Flandre, au chapitre de Saint-
Vincent, à Soignies « pour la réfection de l'église collé-
giale (4). »
(1) Collection des acquits des comptes de la recette générale des finances,
aux Archives du royaume.
(2) Collection des papiers d'Etat et de l'audience, liasses, ibidem.
(3) Ibidem.
(4) Collection des acquits des comptes du grand sceau, ibidem.
— 226 —
Couvent des Annonciades, à Bruges. — Ces religieuses
obtinrent des archiducs, le 25 août 1610, une ordonnance
en vertu de laquelle il leur fut payé 200 livres de Flandre,
« pour mectre la première pierre en leur édifîice qu'ilz font
» rédiffier (î). »
Église de Saint- Bar thèlemi, à Grammont. — Par lettres
patentes, datées de Bruxelles, le 15 décembre 1610, Albert
et Isabelle font remise aux habitants de Grammont, de la
moitié du droit du huitième et de la moitié de la taxe
de 40 nobles d'or, pour employer à la réédification de la
nef de l'église paroissiale de cette ville, qui avait été « ruinée
»ès dévastations des troubles passés (2). »
Église de Solre-le-Château. — Un subside de 5,000 livres *
de Flandre fut accordé pour la reconstruction de cet édifice,
par lettres patentes des archiducs, en date de Bruxelles,
le 21 juin 1611, grâce à l'intervention du comte de Solre.
Voici ce qu'on lit dans la requête, qui leur avait été adres-
sée à ce propos.
« Nous a esté remonstré, comme, le xe jour du mois de may dernier, il
auroit pieu à Dieu visiter son bourg de Solre par ung accident si soudain et
inopiné de feu, qu'en moins de deux heures environ, cent et vingt maisons
ont esté réduictes en cendre, à la totale ruyne des pouvres inhabitans d'icelluy,
oultre et par-dessus l'église entièrement bruslée, laquelle estoit des plus belles
et des mieulx ornées, avecq dix-huict cloches toutes fondues et la plus grande
partie du métal perdue, etc. »
Les habitants qui avaient eu leurs maisons brûlées, obtin-
rent exemption de payer les aides pendant trois ans (5).
Église collégiale de Sainte-Pléchelme, à Oldenzaal, dans
(1) Collection des papiers d'Ltat et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
(2) Ibidem
(3) Ibidem.
— 227 —
VOveryssel. — Ce monument dont la construction remon-
tait à plusieurs siècles, dit un document du règne des ar-
chiducs, avait beaucoup souffert par suite des sièges que la
ville d'Oldenzaal avait soutenus, et aussi par les pillages
de la soldatesque. A l'époque dont nous parlons, le toit de
l'église était dépourvu de gouttières, les pluies pénétraient
partout, et menaçaient d'entraîner la ruine de l'édifice.
Albert et Isabelle accordèrent pour aider aux frais de la
réparation, une somme de 500 livres de Flandre, par let-
tres patentes, datées de Mariemont, le 2 juin 1615 (î).
Église de Givet-Saint-Hilaire. — Lettres patentes, en
date de Bruxelles, le 26 septembre 161 S, par lesquelles
Albert et Isabelle autorisent le bailli et receveur du do-
maine d'Agimont, à payer 150 livres, de 40 gros, à titre
de subside, pour la construction de la lour de l'église
de ce village (2).
Église de Saint-Géri, à Bruxelles. — « Receu avons l'hum-
» ble supplication des chiefz et doyens de la chambre des
» rhétoriciens, intitulée par l'empereur Maximilien (de très-
» haulte mémoire), Marie kransken [Guirlande de Marie],
»et margliseurs de la chappelle Nostre-Dame-des-Sept-Dou-
» leurs en l'églize de Sainct-Géry (3), contenant que ladicle
«chappelle auroit esté adornée par l'archiduc Philippe, duc
»de Brabant, d'ung siège à l'entour, lequel estant entière-
» ment desfait par les troubles passez , lesdicts suppliants
»désireroient le renouveller. »
Tels sont les termes d'une requête adressée aux souve-
verains du pays, et qui eut un plein succès, car, par lettres
patentes datées de Bruxelles, le 23 octobre 1615, les archi-
(1 et 2) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives
du royaume.
(3) Voy. Henné et Wauters, Histoire de Bruxelles, t. II, p. G44 et t. III, p. 175.
228
ducs gratifient les pétitionnaires d'une somme de 500 livres
de Flandre (i), pour le renouvellement des stalles.
Église de Waalwyk. — Les archiducs firent don à l'é-
vèque de Bois-Ie-Duc, par lettres patentes du 14 août 1616,
de 500 livres de Flandre, payable sur les recettes des licen-
tes, pour la reconstruction de l'église de Waalwyk, dans le
Brabant septentrional actuel. Voici un extrait du document
qui renferme quelques particularités intéressantes :
« Receu avons l'humble supplication de révérend père en Dieu nostre chier
et féal l'évesque de Bois-le-Ducq, contenant que comme à luy compète la
charge spirituelle de noz bons subjecls catholicques et la conservation *de
leurs âmes, il auroit visité par diverses foiz toutes les places de sondict
évesché et diocèse, et entre aultres trouvé que en la franchise de Waelwyck,
estant environnée de toutes partz et coslez des villaiges et pays d'Hollande,
l'église parochiale illecq durant ces guerres intestines auroit esté de telle
sorte par fortune bruslée qu'il n'y restent que certaines vielles murailles et
fundamens, selon que se peult veoir par la carte sur ce exhibée, par où les
inhabitans d'icelle franchise ont esté cy-devant constrainetz de s'ayder, quant
aux services divins, de la chappelle y estant au petit cloistre de Nostre-Dame
de Nazareth; mais comme audict suppliant est apparu, qu'après les trefves pré-
sentes, par la confluence des catholicques tant des villaiges de Zuyt-Hollande
que des pays d'Altena, Huesden et aultres lieux circumvoisins, ils ne se peu-
vent ultérieurement servir d'icelle chappelle, mais seront constrainetz de
faire rédifier leurdicte ancienne églize parochiale, ayant ledict suppliant à
cesle fin trouvé plusieurs inhabitans d'illecq, lesquclz offrent volonlièrement
d'y contribuer selon leurs petitz moyens, le redressement de laquelle églize
viendra à couster plusieurs mille florins; et pour ce que bonne partie du
revenu d'icelle a depuis ladicle trefve esté détenu de cculx de Besoyen, lcs-
quelz s'en sont retirez, nonobstant que de toute ancienneté ilz ont esté de la-
dicte paroichc, etc. (2) »
Béguinage de Diest. — Don de 200 livres de Flandre
(1) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
(2) Collection des acquits des comptes du grand sceau, ibidem. Toutes les
notes qui suivent sont puisées à la même source.
— 229 —
que les archiducs accordent aux béguines de Diest, par let-
tres patentes, datées de Bruxelles, le 30 septembre 1618,
pour orner le maître-autel de leur église.
Couvent des Frères-Mineurs, à Malines. — Lettres pa-
tentes, datées de Tervueren, le 29 novembre 1618, par les-
quelles les archiducs donnent 150 livres de Flandre, pour
la reconstruction de leur église.
Couvent des Capucins, à Bruxelles. — Lettres patentes
des archiducs, données à Bruxelles, le 23 février 1619, qui
accordent une somme de 2,500 livres de Flandre à ces re-
ligieux, pour agrandir leur couvent et leur église, et y con-
struire un nouveau chœur, dont la dépense s'élèvera à plus
de 5,000 florins.
Collège des Jésuites, à Bruxelles. — Don de 8,000 livres
de Flandre, par lettres patentes des archiducs, datées de
Bruxelles, le 23 février 1619, pour l'achèvement de leur
église.
Couvent des Dominicains, à Br aine -le- Comte. — Albert
et Isabelle font un don de 200 livres de Flandre, par letlres
patentes, datées de Bruxelles, le 20 mars 1619, à ces reli-
gieux, qui étaient venus de Valenciennes à la demande du
magistrat de Braine, pour instruire la jeunesse, afin de les
aider à achever leur église et dortoir dans la construction
desquels les finances de la ville ne peuvent plus intervenir.
Abbaye de Spar maille, à Bruges. — Don de 300 livres
de Flandre, par lettres patentes des archiducs, datées de
Bruxelles, le 20 avril 1619, pour aider aux frais de la con-
struction du cloître.
Couvent des Augustins, à Enghien. — Letlres patentes,
données par les archiducs à Diest, le 8 mai 1619, par les-
— 230 —
quelles ces religieux sont gratifiés de 200 livres de Flandre,
pour agrandir leurs bâtiments, afin d'y établir le noviciat
que le provincial de Tordre veut transférer.
Abbaye de Rotlhem, — Lettres patentes d'Albert et Isa-
belle, datées de Tervueren, le 9 mai 1619, qui accordent
une aumône de 150 livres de Flandre à Catherine Peeter-
mans, abbesse de ce monastère , récemment élevée à celte
dignité, et qui était auparavant religieuse à l'abbaye de
Roosendael , à Malines. On lit dans ce document que les
bâtiments de l'abbaye de Rotthem (Voy. § 57) se trouvaient
alors en très-mauvais étal; ils avaient été ruinés pendant Jes
troubles, et les religieuses élaient encore exposées à la pluie.
Couvent des Capucins, à Soignies. — Lettres patentes,"
données par les archiducs à Mariemont, le 14 juin 1619,
par lesquelles ils accordent 250 livres de Flandre à ces re-
ligieux pour les aider dans les frais delà muraille de clôture
de leur couvent.
Couvent des Pauvres Clarisses, à Boxtel. — Lettres pa-
tentes d'Albert et d'Isabelle, datées de Mariemont, le 27 juin
1619, accordant aux religieuses de l'ordre de Saint-Fran-
çois, dans la baronnie de Boxtel , près de Bois-le-Duc,
200 livres de Flandre, pour la construction d'un nouveau
quartier destiné aux malades. On lit dans le préambule du
document que ces religieuses étaient alors au nombre de
trente-sept; que deux ans auparavant elles avaient obtenu
des archiducs 50 florins, et antérieurement encore 25 flo-
rins, pour la restauration de leur église et de leur couvent,
qui avaient été ruinés par les rebelles à l'époque des deux
sièges de Bois-le-Duc, où elles furent forcées de se retirer.
Couvent des Capucins, à Munster. — Lettres patentes,
datées de Namur, le 23 juillet 1619, par lesquelles les ar-
— 231 —
chiducs donnent 250 livres de Flandre à ces religieux pour
les «ayder à édiffier leur cloistre. »
Couvent des Cordeliers, à Bruxelles. — Lettres patentes
datées de Bruxelles, le 17 octobre 1624, par lesquelles il
est accordé au nom du roi Philippe IV, 1,000 livres,
de 4-0 gros , à ces religieux « pour ayder au payement du
» bastiment du nouveau corps de leur églize. »
Couvent des Annonciades , à Bruxelles. — Don de
1,000 livres de Flandre, accordé par lettres patentes de
la même date « pour ayder au bastiment de leur église. »
Couvent des Augustins, à Bruxelles. — Un don de
1,000 livres de Flandre leur est fait par lettres patentes de
la même date, également « pour ayder au bastiment de
» l'églize. »
§ 75. Musiciens, facteurs d'orgues, etc.
Sommaire : Wautier Vranckenzone, à La Haye. — Ses livres de musique. —
G. de Fourmanoir, à Liège. — J. Bauwens, à Hal. — P. du Hotz. —
R. du Molin. — G. Bosquier. — G. de Ghersem. — A. Smit ou Smet. —
Orgues qu'il a faites. — Orgues de l'abbaye de La Cambre, en 1619. —
D. Norcum. — Association musicale fondée à Arnhem, en 1591. — Noms
des organistes qui en ont fait partie. — La famille des Milleville.
Vranckenzone (Wautier). — (Voy. $ 12.) — Cet artiste
hollandais, dont aucun écrivain n'a parlé jusqu'ici, et dont
les œuvres sont encore à retrouver, est bien décidément un
maître qui jouissait de son vivant d'une bonne réputation.
De même que Philippe le Bon, ainsi qu'il a été dit ailleurs,
Charles le Téméraire lui donna des marques toutes parti-
culières de sa générosité et de son estime, et notamment
en 1469. Nous craindrions de diminuer la valeur des ex-
pressions, si nous ne rapportions ici le texte même du docu-
QTC)
ment, lequel renferme des détails nouveaux sur les travaux
dont Wautier Vrankenzone fut chargé pour les deux ducs
de Bourgogne. Espérons que le savant auteur de la Bio-
graphie universelle des musiciens voudra bien accueillir ce
nom dans la seconde édition de son ouvrage.
« A Gauthier Vrankenzonne, chantre, par cy-devant résident en la cha-
pelle de l'ostel de Monseigneur au lieu de La Haye, la somme de viij" iiij livres,
que Monditseigneur luy a de sa grâce donné pour une fois, tant en récom-
pensation de deux grans livres de musicque qu'il a par cy-devant fait et
escript, et en iceulx fait mectre pluiseurs lectres capitales, et lesquelz livres
il a délivrez à Monditseigneur pour les faire garder devers luy, et soy en
aydier à son très-noble plaisir, comme pour considéracion de la vesture,
despence de bouche et autres frais et despens qu'il a euz et soustenuz pour
avoir tenu soubz luy et à sa charge quatre coraulx pour aydier faire et célé-
brer le service divin en ladicte chappelle au loenge de Dieu et à l'onnear
dudit feu Monditseigneur, et avec ce pour certain sallaire qui luy fu lors
promis pour soy entretenir plus honnestement ou service de ladicte chap-
pelle es années [xiiijc] lxij, lxiij, Ixiiij et lxv, par-dessus le payement qu'il
luy en a esté fait par cy-devant de par ledit feu Monseigneur et Mondit-
seigneur ou autrement (1). »
De Fourmanoir (Gilles), — faisait déjà partie de la cha-
pelle domestique de Charles-Quint, en 1517, en qualité de
chantre : à dater du 1er décembre 1536, il quitta le service
de ce prince avec jouissance d'une pension de 6 sous par
jour. Son nom est tantôt écrit sans particule, et tantôt avec
les particules le ou de; quelquefois on trouve aussi la forme
Formanoir ou Fourmannoir. Notre musicien fit les voyages
d'Fspagne, d'Italie et d'Allemagne avec la suite de l'empe-
pereur (2). La lettre qui suit fut adressée le 2 seplem-
(1) Registre n° 192i, f° ccxiiij r°, de la chambre des comptes, aux Archives
du royaume.
(2) Ces détails sont extraits de notre Histoire de la chapelle musicale des
souverains et des gouverneurs généraux des Pays-Bas, qui sera bien tût livrée
à l'impression.
— 255 —
bre 1544, par Marie de Hongrie à Georges d'Autriche,
évèque de Liège, pour lui recommander G. de Fourmanoir,
qui, ne pouvant plus trouver dans les états de Charles-Quint
les moyens de suffire à son existence et à celle de sa famille,
se disposait à aller s'établir à Liège, où déjà il avait séjourné
quelque temps, pour donner des leçons de son art.
« Mon cousin. Maistre Gilles de Fourmannoir, anchien serviteur de l'empe-
reur, mon seigneur, et cy-devant chantre de sa chappelle dommesticque, que
cognoissez, s'en va présentement vers vous pour vous communiquer l'art de
musicque, comme autresfoiz il a fait, pour y demeurer pour quelque temps
durant ceste guerre; et pour estre icelluy maistre Gilles fort chargé de femme,
enffans et mesnaige, ayant bien à faire à honnestement l'entretenir, vous
prye pour ces respectz l'avoir en favorable recommandation et le faire gra-
cieusement traicler pour quelque temps, selon la requeste qu'il vous en fera,
et vous me ferez plesir. Atant, mon cousin, Nostre-Seigneur vous ait en sa
garde. Escript a Bruxelles, le ije de septembre 1544 (1). »
Bauwens (Jean). — Marie de Hongrie s'intéressait vive-
ment à l'avenir des artistes en général. Voici encore une
lettre de recommandation qu'elle fait écrire, le 18 fé-
vrier 1553 (n. st.), au seigneur de Cormaillon , bailli de
Haï, pour user de toute son influence , afin de faire nom-
mer Jean Bauwens, ex-chantre de la chapelle particulière
de la princesse, à la place de maître de chant de l'église de
Notre-Dame en cette ville, dès que la place sera vacante.
J. Bauwens était peut-être natif de Hal. C'est, croyons-
nous, le même qui figure au nombre des musiciens de la
chapelle de Charles-Quint, en 1530, sous le nom de Jean
Bauduwin.
« Marie, par la grâce de Dieu royne douaigière d'Hongrie, etc. Très-chier
et bien amé. Pour ce que nous entendons que la place de maistre des chants
(1) La minute de cette lettre existe dans la collection des papiers d'Étal et de
l'audience, liasses, aux Archives du royaume. La souscription porte : A mon
cousin l'cvesque de Liège, et on y lit l'annotation suivante ; « Soit mise au nei et
» baillée à maistre Gilles de Fourmannoir pour le faire signer luy-mcsmcs. »
— 234 —
en l'église de Nostre-Dame en la ville de Haulx est ou sera bienlost ouverte,
et que (sic) ce porteur Jehan Bauwens, lequel par cy-devant nous a servy de
chantre de nostre chapelle, par où nous tenons qu'il seroit qualiffié audict
estai; nous vous requérons que estant ouverte ladicte place, vous l'ayez en
nostre faveur pour recommandé en icelle avant nul autre. Et vous nous ferez
plésir. Atant, tres-chier et bien amé, Nostre-Seigncur soit garde de vous.
De Bruxelles, ce xviije de février 1552 (1). »
Du Hotz (Pierre), — c'est ainsi qu'il faut orthographier
ce nom, — fut maître de chapelle de Marguerite de Parme,
et resta en fonctions sous le duc d'Albe et don Louis de
Requesens. C'est de lui qu'émane la requête suivante, que
la princesse apostilla d'un fiât, le H novembre 1560, après
en avoir préalablement fait écrire au roi en Espagne.
« A Son Altèze, donne à cognoislre Pierre du Hot, maistre de la chape-Ile
de Vostre Altèze, comme présentement seroit vacante une prébende de Condet
par le trespas de sire Robert de la Porte, jadis chantre au roy, laquelle pré-
bende seroit à la disposition de Sa Majesté, à raison qu'il n'y at encore point
de rolle aultre que pour les chantres de Sadicte Majesté, sauf ung nommé sire
Jehan du Pont, lequel fut accepté pour chapellain en la ville de Gand, lequel
n'a voulut suivre Sa Majesté, et a faict refus; ensuite supplie partant que
Vostre Altèze la veuille demander pour son tour de raulle, suivant ce que le
roy luy auroit accordé plusieurs tours sur aulcunes prébendes de par-deçà,
au nombre desquelles sont contenues celles de ladicte ville de Condet, pour
en pourveoir ung de ses enfans, et le vouloir avoir pour recommandé vers
monseigneur d'Arras et monsieur le président. En quoy l'obligerés à prier
Dieu pour la santé et prospérité de toute vostre postérité (2). »
Du Molin (Rombaut), — pourrait bien être de la famille
de Rémi du Molin, qui était organiste de l'église de Saint-
Jean, à Malines, en 1528 (Voy. § 2). Rombaut fut appelé
à la place d'organiste de l'église collégiale de Notre-Dame,
à Anvers, vers 1553, et il occupa ces fonctions pendant
(1) Collection des papiers de Marie de Hongrie, aux Archives du royaume.
(2) Collection des papiers d'État cl de l'audience, liasses, ibidem.
— 235 —
environ treize ans; puis il fut appelé en qualité d'accordeur
et facteur d'orgues par la reine de Hongrie. Ces détails sont
extraits d'une demande de pension que R. du Molin fit par-
venir, en 1562, à Marguerite de Parme. Dans un rapport
sur des pétitions de toute espèce, qui fut dressé à cette épo-
que, nous trouvons l'analyse ainsi conçue de la requête de
l'artiste :
« Romboult du Molin dit qu'il a servy l'espace de xiiij ans la feue royne de
Hongrie comme faiseur et accordeur d'orgues, laquelle, pour son service, le
feit leisser l'office d'organiste de l'église Nostre-Dame d'Anvers, lequel il avoit
exercé environ xiij ans, et néantmoins pour complaire à Sa Majesté a de-
meuré et continué le susdict espace, et voïaigé partout, espérant quelque
récompense, laquelle plusieurs fois luy a promis Sadicte Majesté, et se tien-
nant frustré desdictes promesses et impourveu en ses vieux jours il supplie
pour quelque pension (1). »
Bosquier (Guillaume). — Le document que nous pu-
blions contient sur ce musicien d'intéressants détails; c'est
une requête qu'il adresse en 1580, pour être doté d'un nou-
veau bénéfice, car à la même époque il était déjà pourvu de
la chapelle de Saint-Jean, à l'église de Sainte- Waudru , à
Mons.
*
« Au roy, expose en deue révérence Guillaume Bosquier, natif de Mons,
pays de Haynault, maistre musicien des pages de Son Exellence [le duc de
Parme], comment il auroit servi d'enffant à la chappelle de Sa Majesté en
Espaigne l'espace de neufz ans, et en récompense de ce il auroit pieu à Sadicte
Majesté le pourveoir de deux tours de rolles, l'ung sur les chappelles dudict
Mons, et l'aullre sur aultres chappelles et personatz dudict pays de Hayn-
nault, etc. Et comme à présent est escheue et vacante, à la collation de Sadicte
Majesté, la chappelle de Sainct-Jean, située àFonlenelle, lez la ville de Vallen-
eiènes, etc. (2). »
De Ghersem (Géri). — Les archiducs écrivent en faveur
de cet artiste qui fut en grande réputation, la lettre que
voici au magistrat de Tournai, en 1607.
(1 et 2) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives
du royaume.
— 256 —
« Les archiducqz, etc. Chers et bien amez. Géry de Ghersem, maistre de la
chapelle de nostre oratoire, supplie qu'en considération des longz services
qu'il a rendu en la chapelle royale de feue Sa Majesté, et lesquelz il continue
en la susdicte qualité , il nous pleust faire affranchir de tous logemens de
gens de guerre une sienne maison audict Tournay; nous avons bien voulu
advertir par ceste qu'aurons pour service aggréable que teniez îcelle maison
exempte desdicts logemens, si aulcunement faire se peult. Àtant, etc. De
Bruxelles, le xe de décembre 1607 (1). »
Smit ou Smet (Artus). — Toutes les personnes, qui de
près ou de loin se rattachaient à la cour ou au service du
souverain, cherchaient à s'en prévaloir, pour obtenir les
unes exemption de logements militaires, comme Géri Je
Ghersem; les autres, affranchissement de guet et de garde,
ou exemption d'accises, impositions et maltôtes, tels que le
peintre Jean Brueghel(Yo?/. §§ 9 et 70); d'autres enfin, dis-
pense de se faire inscrire dans la corporation, comme l'en-
lumineur G. Van Deynum (Voy. % 73). C'est encore une
demande de ce genre qui fait l'objet de la lettre que nous
reproduisons ci-après, et dans laquelle les archiducs de-
mandent au magistrat de Bruxelles, en 1609, ^'exempter
de guet et de garde, leur facteur d'orgues dont nous avons
déjà parlé au § 2. Nous avons cru alors pouvoir traduire
le prénom flamand Aert par Arnould. Dans le document
en question, Smit ou Smet est appelé Artus, et nous lui
avons restitué ce nom.
« Les archiducqz. Chers et bien amez. Artus Smet, organier, nous a faict
représenter que par le travail qu'il auroit miz à faire par nostre commande-
ment deux orgues, l'un envoyé en Espagne et l'aultre servant en nostre chap-
pelle à Bruxelles, mesmes au moyen des exhalations et fumées corrosans qu'il
a retiré par la longtaiue fonte de l'estain à faire les fleutes et fiagcolz d'icculx
orgues, il seroit demeuré tellement estropié, précluz de ses membres, qu'il n'a
aulcun usage de ses piedz ny bras; nous suppliant, qu'y prennans favorable
(1) Collection des papiers d'Élat et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
— 237 —
regard, nostre bon plaisir fust le faire tenir exempt du guet et garde de ladicte
ville, attendu son impuissance à plus pouvoir gaigner sa vie et à ses femme
et enfans; c'est pourquoy nous désirons qu'affranchiez d'ores en avant le
pauvre homme dudict guet et garde sans l'obliger à y envoyer quelque aullre
en son nom. Par quoy n'y faictes faulte, etc. A Mariemont, le xxviij juin
1609(1).»
Orgues de l'abbaye de la Cambre. — Lettres patentes
données à Tervueren, le 13 novembre 1619, par lesquelles
les archiducs accordent aux religieuses de ce monastère (2)
300 livres de Flandre, pour payer une partie des frais de
l'achat de nouvelles orgues qui doivent coûter 800 florins.
Nous extrayons du préambule de cette pièce le passage
suivant : « Leurdicle église est maintenant ornée d'ung
» aultel fort magnifique et riche tableau, lequel a servy en
» nostre chapelle, et comme leur a esté donné ung orghe
» par feue la duchesse de Parme, de laquelle elles ne se
» peuvent plus servir, etc. (3) »
Norcum (Daniel), — musicien instrumentiste anglais, né
en 1575 ou 1576, abandonna la Grande-Bretagne à la fin
du règne d'Elisabeth (vers 1602), à cause des persécutions
auxquelles les catholiques y étaient en butte. Norcum vint
aux Pays-Bas, et fut admis par les archiducs à faire partie
de leur chapelle en qualité de joueur de viole : il vivait en-
core en 1647 (4). Cet artiste est connu comme écrivain (5).
Association musicale, fondée a Arnhem, en 1591. —
Mr P. Nijhoff, bibliothécaire et archiviste de la ville d'Arn-
(1 et 4) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives
du royaume.
(2) Le nombre des religieuses était alors de 107.
(3) Collection des acquits des comptes du grand sceau, aux Archives du
royaume.
(5) Voy. Fétis, Piioflraphic universelle des musiciens.
II. 18
— 258 —
hem, en Gueldre, a appelé notre attention, en 1860, sur
deux petits volumes manuscrits que possède la biblio-
thèque, et qui offrent de l'intérêt pour l'histoire de Fart
musical. Le premier, qui est en parchemin, est orné en tête
d'un dessin signé : P. v. d. Wal fecit, et a pour titre :
Collegium mitsicum. Ces deux petits volumes in-oblongo
renferment les noms des membres d'une société musicale,
avec leurs armes et leurs devises, vraies ou adoptées, de-
puis l'année 1591, date de la fondation de l'association, à
laquelle ils ont servi de registres d'inscription, jusque vers
la fin du siècle dernier. Nous nous sommes contenté, au
milieu de tous ces noms de musiciens et d'amateurs ineon-
nus, de copier ceux des organistes que nous y avons remar-
qués, et qui sont :
« Dirk Scholl, organist tôt Arnhem.
Gurgius Berff, organist tôt Devcnter.
L. des Milleville, organist tôt Arnhem, 1675.
Pielcr Brouwer, organist, 1699.
Willem des Milleville, organist, 1705.
Ae. E.Veldcamps, le fis, organiste à Arnhem, 1706.
Jean Petit, organiste, 1718.
Louis des Milleville, organiste à Arnhem, 1721.
Er. Heinsius, organist [vers 1762].
C. Slothaver, organist. »
La famille des Milleville, dont trois membres ont fait
partie de l'association, est sans aucun doute une famille
protestante française qui aura émigré. Ce nom nous rap-
pelle celui d'Alexandre Milleville, qui figure comme l'au-
teur de plusieurs chansons dans les nombreux recueils
publiés à Anvers, vers la fin du XVIe siècle et dans les
premières années du siècle suivant, par les éditeurs Pha-
lèse et Bellère.
— 239 —
§ 76. Verrières.
Indication des localités : Anvers, Béthunc, Binderen, Breda, Bruxelles,
Eenaeme, Ertvelde, Gand, Gouda, Louvain, Malines, Odenrode, Parc, Bu-
remonde et Saint-Omer. — Verrière scandaleuse, en 1526. — G. Boels,
peintre verrier, à Louvain.
Vitraux de l'église Saint-Jean, a Gouda. — L'église de
Gouda, qui est dédiée à Saint-Jean-Baptiste, fut détruite
par un incendie qui dévora la ville entière, en 1438, d'au-
tres disent en 1 440. Un nouvel édifice commença à s'éle-
ver sur les ruines de l'ancien, vers 1485. C'est pour con-
courir à sa décoration qu'une somme de 200 livres de
Flandre, fut accordée aux marguilliers de cette église, par
lettres patentes du 26 juillet 1512 « pour employer en la
» façon d'une verrière armoyée des armes de Messeigneurs
» [l'empereur Maximilien et l'archiduc Charles] (î). » La
foudre réduisit une seconde fois l'église de Gouda en cen-
dres, le 12 janvier 1552, date que nous croyons pouvoir
traduire par 1553 (n. st.). Il ne resta debout que les mu-
railles. Les dégâts furent assez vite réparés, car dans l'église
actuelle existent encore des vitraux qui ont été offerts,
en 1555, par George d'Egmond, évêque d'Utrecht, et
en 1556, par Corneille Van Myerop, prévôt et archidiacre
d'Utrecht; par le bailli Wautier Van Bylaer, etc. D'autres
portent les millésimes de 1557, 1559, 1560, 1561, 1562,
1564, 1566, 1567, 1570, 1571, 1594, 1596, 1597,
1601, 1603 et 1655. On remarquera rinterruption entre
les années 1571 et 1594, l'époque des troubles religieux.
Les verrières antérieures à cette lacune sont dues, comme
l'on sait, à Thiéri et à Wautier Crabeth. Plusieurs du
même temps ont été composées par Lambert Van Noord,
(lï Begistrc n» F. 351 de la chambre des comptes, aux Archives du dépar-
tement du Nord, à Lille.
— 240 —
cTAmersfoort, et peintes par Thiéri Van Zyl, cTUtrecht.
Mr Chr. Kramm a publié une description minutieuse des
vitraux de l'église de Saint-Jean, et y a ajouté de curieux
détails sur Jes artistes qui les ont exécutés (i).
Verrière scandaleuse, — telle est l'expression consacrée
par un document contemporain pour qualifier un fait d'une
audace inouïe, arrivé en 1526, au moment Où les placards
de Charles-Quint sévissaient avec force dans les Pays-Bas
contre les partisans des doctrines de Calvin et de Luther.
L'anecdote sur laquelle nous avons en vain essayé de nous
procurer de plus amples renseignements, est mentionnée* en
ces termes dans les acquits d'un compte de la recette géné-
rale des finances (2), à propos du payement de ses vacations
au personnage chargé par ordre de Marguerite, d'Autriche
de s'enquérir de l'auteur du délit, qui a été commis à.Erl-
velde, en Flandre :
« Je George d'Espleghem , secrétaire en ordonnance de l'empereur, con-
fesse avoir receu la somme de vjxx xix livres x solz, de xl gros, qui deuc
m'esloit de reste pour estre parly de la ville de Malines, le ijc jour de mars
xvc xxv et allé à Gand devers le prieur des augustins et le procureur dudict
seigneur empereur en Flandres, cl de là ou villaigc d'Ertveldc, pour prendre
informations du personnaige qui en l'église illecq avoit fait ériger et mectre
une verrière scandeleuze figurée d'aucunes ymaiges en dérisions de Dieu, de
ses appostres et de la foy chrestienne, en quoi faisant, allant, besongnant,
et retournant vers madame de Savoye, certiffie et afferme en ma conscience
avoir vacquée et continuellement esté occupé jusques au vije jour du mois;
(1) De goudschc glazen of beschrijving der beroemte gesclrilderdc kcrkgla-
zen van de groote of Sinle-Janskerk le ter Goude , etc. ; Gouda, 1853; in-8°,
143 pp. Antérieurement à cette publication il a été imprimé à Gouda de
petites descriptions des vitraux en flamand et en français; Tune d'elles, que
nous possédons, est intitulée -.Explication de ce qui est représenté dans le
Magnifique Vitrage de la Grande et Belle Eglise de Saint-Jean à Gouda;
Gouda, 1815.
(2) Archives du royaume.
— 241 —
où sont coroprins, lesdiets jours inclus, six jours entiers, etc. Le xxiiije jour
de juillet l'an mil cincq cens vingt-six (1). »
Verrières du collège du pape Adrien VI, a Louvain, et
du couvent de Sainte-Catherine, a Breda. — Boels (Gérard).
— On lit dans les Recherches historiques sur l'ancienne
abbaye de Parc (2), par Mr F.-J. Raymaekers que l'abbé
Ambroise Van Engelen ou deAngelis, qui gouverna de 1515
à 1543, fît orner la façade principale de l'église de la com-
munauté « d'une belle verrière, représentant l'un des mys-
» tères de la Vierge, avec son effigie et celle de son patron.
» C'est à lui, — ajoute l'auteur dans une note, — qu'on
» doit deux vitraux représentant des mystères de la Vierge
» avec l'effigie du donateur, l'un au chœur de l'église des
» récollets de Louvain, l'autre au couvent de Sainte-Calhe-
»rine, à Breda. Ces vitraux étaient l'œuvre de l'habile
» artiste Gérard Boels, de Louvain. Il fit encore placer une
» verrière à l'église de Notre-Dame, à Anvers; l'auteur est
» désigné sous le nom de Robert, le vitrier (Robrecht, den
» gelaesmaker) , et il reçut la somme cle 120 florins du
» Rhin. »
A ces curieux renseignements nous ajouterons une note
inédite que nous copions d'un document du XVIIe siècle qui
nous a été communiqué :
« Monsieur le prélat de l'abbaye de Park Ambroise de Angelis at donné une
très-belle verrière, ornée des armoiries de Croy avecq le chappeau de cardi-
nal, en la sale du grand collège en théologie [collège du pape Adrien VI] où
doctor Clarius préside; immédiatement après les voirières de nostre Saincl-
Père le pape Adrien le sixiesme, avecq la subscription cy ensuyvante :
Guilelmo Croyo cardinali Ambrosius de Angelis abbas Parcensis posait amoris
quondam mutui symbolum 1533.
(1) Voy. aussi le registre n<> F. 211 de la chambre des comptes, aux Archi-
ves du département du Nord, à Lille.
(2) Elles ont été publiées dans la Revue catholique, qui paraît à Louvain,
t. XVI, VIe série, 1858, et forment une brochure tirée à part de 79 pages.
— 242 —
A la suite de cette note se trouve un mauvais dessin à la
plume qui représente la verrière du couvent de Sainte-
Catherine, à Breda, dont il est parlé plus haut. Le vitrail
était divisé en six compartiments que nous décrirons dans
l'ordre où ils se présentaient au spectateur.
i. La Vierge portant l'enfant Jésus 2.
et entourée d'une gloire, avec un
croissant et le serpent à ses pieds.
3. L'abbé Ambroise Van Engelen, i. L'abbé Van Engelen agenouillé
assis, avec la mitre en tête et la crosse et saint Ambroise, son patron , de-
en main. bout derrière lui.
5. Un ange tenant un écusson, mi- 6. L'écusson du donateur (de sino-
parti de Angelis et mi-parti de Neuin- pie ù 3 pals de vair au chef d'or], sur-
gen (d'argent à 3 tourelles de sable). monté de la mitre et dessous sa de-
vise : Ne quid nimis. *
Au bas du dessin de ce vitrail on lit : Figuer van het
gelaes gegheven van den eerw. heer H.Ambrosius Angelis,
abt van Parck in den pandt van S. Catelynen-dael binnen
Breda , lot desen tyt altyt gebleven gans ende geheel.
Anno 1627. 7 febr. La verrière de l'abbé Van Engelen
existait donc encore en 1627.
Verrières des églises des Dominicains et de Saint-Géry,
a Bruxelles. — Pour pouvoir retracer avec fidélité l'his-
toire des arts, nous avons cru qu'il ne serait pas inutile de
chercher à bien constater l'étendue de nos pertes; aussi
avons-nous pris la ferme résolution de signaler tous les
actes de vandalisme, — et ils sont nombreux, — quels que
fussent leurs auteurs; d'ailleurs ces renseignements se lient
intimement à l'histoire des monuments où les œuvres d'art
détruites ou enlevées se trouvaient placées. Lors du sacca-
geaient de 1566 et des spoliations et dévastations qui s'ac-
complirent pendant les années suivantes dans différentes
localités, les vitraux furent surtout exposés à être anéan-
tis, à cause de leur fragilité cl de l'impossibilité de les dé-
placer pour les mcllrc à l'abri. C'est ainsi qu'une belle ver-
— 243 —
rière que l'empereur Charles-Quint avait fait placer au-
dessus de la porte d'entrée de l'église des dominicains, à
Bruxelles, « laquelle par les rebelles de la saincte foy estok
» ruynée, » fut restaurée en 1587, grâce à deux subsides
de 20 livres de Flandre chacun, qu'Alexandre Farnese, duc
de Parme, accorda à ces religieux, en avril et en octobre de
la même année (î). Au mois de juin de l'année suivante, ce
prince octroya une somme de 4-0 livres aux marguilliers
de l'église de Saint-Géry, à Bruxelles, « pour employer à
» la réparation de trois verrières données par cy-devant par
» feu l'empereur et Sa Majesté (2). » Les archiducs Albert
et Isabelle voulurent aussi contribuer à l'ornementation de
cette dernière église, et firent don, par lettres patentes da-
tées de Mariemont, le 25 juin 1612, d'une somme de 250
livres de Flandre, « pour une verrière à mettre et poser en
» icelle église, enrichie de [leurs] armoiries (3). »
Verrière de l'église des Récollets, a Bruxelles. — Le
comte de Mansfelt, par lettres patentes du 1er septem-
bre 1592, accorda une somme de 60 livres de Flandre au
couvent de Saint-François ou des récollets, à Bruxelles,
a pour la restauration de la verrière derrière le grand autel,
» au cœur de l'église dudict couvent, cy-devant donnée par
» feu de bonne mémoire Jehan, premier de ce nom, duc de
» Brabant et de Lembourg, et dame Marguerite de Flandres,
» sa compaigne (4). » Ce texte est positif et le chœur de l'é-
(1) « Pour la réfection et raccoustraige de la verrière de feu l'empereur
» Charles-Quint, qu'il a faict mectre deseur la porte et entrée de ladicte
«église, etc. » (Registre n° F. 270 de la chambre des comptes, aux Archives
du département du Nord, à Lille.)
(2) Registre n»F. 271, ibidem.
(3) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
(4) Collection des acquits des comptes des reliefs des fiefs, liasse n° 354G,
ibidem. — Voy. aussi le registre n° 17164 de la chambre des comptes, 8°t
f° xliiij r°, ibidem.
— 244 —
difice n'a donc pas été abattu en 1583, ainsi que le disent
les auteurs de Y Histoire de Bruxelles (1), sur le témoignage
d'un manuscrit consacré à la narration des excès commis
par les calvinistes à cette époque.
Verrières au couvent des Dominicains, a Saint-Omer. —
Voici un extrait des lettres patentes par lesquelles les archi-
ducs donnent, en 1604, deux verrières pour orner le réfec-
toire de ce couvent, qui venait d'avoir été incendié (2) :
«< Albert et Isabel, etc., à nos très-chiers et féaulx les chiefz, trésorier gé-
néral et commis de noz domaines et finances, salut et dilection. Nous, eu sur
ce vostre advis, voulons et vous mandons, par ces présentes, que es comptes
que nostre bien amé Charles Moraige, commis à la recepte de nos domaines
au quartier de nostre ville de Sainct-Omer, rendra, etc., vous consentez ,ct
faites passer et allouer en la dcspence la somme de cent livres, de xl groz,
qu'avons donné et accordé aux religieuses personnes noz chiers et bien amez
les prieur et religieux de Tordre de Sainct-Dominicq , en nostre ville de
Sainct-Omer, pour payer les deux premières verrières de leur nouveau ré-
fectoire, enrichies de noz armories, etc. Donné en nostre ville de Bruxelles,
le xvje de février l'an de grâce mil vjc iiij (3). »
Verrière a l'abbaye d'Eenaeme. — Ce monastère, qui
était situé près d'Audenarde, fut enrichi d'une verrière
« aux effigies et armoiries, selon le pourtraict en exhibé, »
des archiducs Albert et Isabelle, qui accordèrent dans cette
intention une somme de 250 livres de Flandre, par lettres
patentes datées de Bruxelles, le 9 août 1610 (4).
Verrières de l'église Saint-Barthélemi, a Béthune. —
Au mois de novembre 1610, les archiducs recevaient de la
part des prévôt, chanoines et chapitre de l'église de Sainl-
Barthélemi, à Béthune, en Artois, la requête suivante :
(1) t. m, p. 101.
(2) J. Dkiuikims, Histoire de la ville de Saint-Omer; 1843; p. 587.
(3 et 4) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives
du royaume.
— 245 —
« Aux archiducqz remonstrent en toute humilité les prévost, chanoines et
chapitre de l'églize collégiale de Sainct-Bartholomieu, en vostre ville de Bé-
thune, souhz le patronat de Voz Altèzes Sérénissimes, que au cœur de ladicte
église, au deseur du grand nul toi, il y a trois vieilles verrières jadis données
par les ducqz de Bourgogne, quy sont présentement fort caducques, mesme-
ment les verres jà pourriz et gastez par vieillesse, de façon qu'il est grand be-
soing de les renouveller, comme ilz remonstrants désireront bien faire, y
faisant paindre en celle du milieu ung crucifix avecq la vierge Marie et sainct
Jehan, et sur les deux aullres les représentations de Voz Altèzes et leurs
armoiries, avecq sainct Albert et saincle Elizabeth. Mais comme ils sont assez
petitement prébendez, et que d'aultre part leur fabricque est grandement
arriérée à cause des grandes mises extraordinaires qu'il a convenu faire en
diverses réparations pour les dommaiges advcnuz depuis quelques années,
spéciallement es festes de Pasques mil vjc et vj, y joinct que lesdictes places ne
peuvent appertenir à aultres qu'à Voz Altèzes comme patrons de ladicte église,
ilz ont prins l'hardiesse de les supplier comme de faict ilz supplient, bien que
en usant de leur piété et libéralité cognue endroict les églises et lieux saincts,
elles soient servies de donner lesdictes trois verrières qui pourroient couster
quelques iiijc florins, comprins les barreaux de fer qu'il y conviendra mectre
au lieu des vieilles eslanficques de pierre qu'il y a, aflîn de tant moings em-
pescher les veues, sy [ainsy] fera la décoration de ladicte une mémoire de Vos
Altèzes à I'advenir, et en prieront tant plus lesdicts suppliants pour la pros-
périté d'icelles. »
Cette supplique signalait un état de choses tel que les
archiducs firent donner ordre à François de Taillich, rece-
veur du domaine à Béthune, de visiter l'édifice et de faire
un rapport. Sa lettre, que nous avons sous les yeux, est da-
tée du 2 décembre, et ses conclusions sont conformes à la
demande des chanoines. Nous en extrayons ce curieux pas-
sage où il est question du mérite artistique des vitraux :
« Je me suis retrouvé, — dit-il, — sur le lieu avecq le maistre des œuvres
de ladicte ville et ung verrier, et aïans visité les verrières, les trouve fort viel-
les et caducques, non-seullemcnt quant aux plombs, mais aussy en ce que
les verres sont mangez et vermoluz par vieillesse et l'ardeur du sollcil, en
sorte que d'en estre la transparence obscurcie, et ne se pooyr bonnement
remectre en œuvre, joinct que lesdictes verrières en ce qu'il y a de paincturc
et aultrement sont de bien maulvaisc grâce, tellement qu'il seroit bien décent
— 246 —
et convenable de les renouveller ; m'aïans les supplians déclarées que pour
mieulx illuminer leur chœur, qui thire ses principales veues desdictes trois
verrières, leur intention seroit de relever les piedz droictz et arches d'icelles
verrières, et les refaire d'ung aullre meilleur traict et fachon plus moderne,
ce qu'ilz feroient à leurs despens, ne restans que les verrières, eslanficques et
barreaux de fer, ou bien au lieu desdictes cstanlicques, de faire aussy les moii-
tans de fer. »
Les chanoines de Béthune obtinrent d'Albert et d'Isa-
belle une somme de 300 livres de 4-0 gros, par lettres
patentes datées de Bruxelles, le 20 janvier 1611. Le
préambule de celles-ci, selon l'usage, reproduit en grande
partie la requête que nous avons insérée plus haut, et grâce
à la munificence des archiducs les chanoines purent se
livrer à leur envie de faire disparaître d'anciens vitraux
et de modifier l'architecture des fenêtres de l'église collé- *
giale de Saint-Barthélemi (î).
Verrière a l'église de Saint-Odenrode, en Brabant. —
Cette église fut enrichie d'une verrière aux armes d'Albert
et Isabelle, ensuite de lettres patentes en date du 19 décem-
bre 1611 de ces princes, qui accordèrent au chapitre
250 livres, de 40 gros, à cet effet. Dans les considérants de
ces lettres on lit quelques détails curieux pour l'histoire de
l'édifice que nous croyons utiles de transcrire :
« Albert et Isabel, etc. Receu avons l'humble supplication des vénérables noz
chiers et bien amez les doyen et chanoines de l'église collégialle de Saincte-
Ode-le-Comtc, contenant que la chappelle (en laquelle ils font le service divin)
ayant esté bastie cy-devant par les ducqz de Brabant, noz prédécesseurs, et
dotée de neuf prébendes, auroit esté durant ces guerres intestines troiz foiz
bruslée et les suppliants constraints la réparer trois foiz, par où la mémoire
des patrons a esté entièrement ostée; et pour ce qu'il est décent et très-raison-
nable qu'en ladicte chappelle y ait quelque mémoire des fondateurs d'icelle,
lesdicls suppliants nous ont très-humblement supplié à leurs unicqz fonda-
(1) Tous les documents cités plus haut font partie de la collection des pa-
piers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du royaume.
— Ml —
leurs et collateurs qu'il nous pleuist décorer icelle chappelle d'une verrière
ornée de noz armoiries ; ordonnons à nostre receveur général de Brabant au
quartier de Bois-le-Ducq , de traitter avec le maistre verrier du pris de la
verrière et procurer qu'icelle soit faite au plustost , etc. ; sçavoir fai-
sons, etc. (1).
Nous espérions trouver dans le compte du receveur du
domaine au quartier de Bois-Ie-Duc, dans lequel est situé
le village d'Odenrode ou Roy, le nom du maître verrier,
mais ce registre ne contient que la mention du payement
de la somme en ces termes :
« Desen rentmeester, diewelcke betaelt heeft aen den deecken ende canonic-
ken van der collégiale kercke van Sinte-Ode tôt Sinte-Oeden-Rode, de somme
van ijc 1 ponden, etc., geaccordeert om voor deselve somme te doen stellen
seecker gelaesen venster in de voorschreven kercke, verciert mette wapenen
van Hunne Hoocheden, etc. (2). »
Verrière a l'église des Augustins, a Gand. — Les cal-
vinistes vendirent cet édifice, en 1582, sous condition que
les acheteurs le démoliraient; il fut reconstruit en 1607.
Les archiducs Albert et Isabelle firent don aux Augustins,
en 1614-, d'une somme de 500 livres de Flandre, pour con-
tribuer aux frais de la principale verrière de la nouvelle
église conventuelle. Nous faisons suivre ici le préambule
des lettres patentes des souverains bienfaiteurs :
« Albert et Isabel , etc. Receu avons l'humble supplication de noz bien
amez les prieur et religieulx du couvent de l'ordre de Sainct-Augustin en
nostre ville et cité de Gand, contenant comme, au plus fort des troubles pas-
sez, les hérétiques, par une très-grande hayne qu'ilz avoient à ce sainct ordre,
destruysoyent l'église dudict couvent, laquelle ayant esté plusieurs années
désolée, sans espoir de la pouvoir rebâtir à l'honneur de Dieu et consolation
des catholicques, ilz nous ont très-humblement supplié et requiz que ù l'hon-
neur de Noslre-Seigneur Jésus-Christ, et afin qu'il puisse servir de mémoire
(1) La minute de ces lettres patentes existe dans la collection des papiers
d'État et de l'audience, liasses, et l'original, sur parchemin, dans la collection
des chartes de l'audience, aux Archives du royaume.
(2) Registre n° 5i28, f° ije xliij v°, de la chambre des comptes, ibidem.
— 248 —
aux siècles advenir, il nous pleuist leur accorder la principalle verrière avec
noz noms et armes, et sur ce leur faire dépescher noz lettres patentes en tel
cas pertinentes; sçavoir vous faisons, etc. (1). »
Verrière a l'église Saint- Willebrod , lez Anvers. —
Une somme de 125 livres de Flandre, pour aider à payer
les frais de deux verrières, fut attribuée aux marguilliers
de l'église de Saint-Willebrod, alors en construction hors la
porte du Kipdorp, à Anvers, par lettres patentes des archi-
ducs, en date de Bruxelles, le 9 juillet 1614 (2).
Verrière a l'église des Carmes, a Malines. — Une ordon-
nance de payement d'une somme de 250 livres de Flandre,
en faveur des carmes de Malines, fut dépêchée par ordre
d'Albert et d'Isabelle, le 10 février 1615, pour « une ver-"
» rière, — y est-il dit, — à poser en leur nouvelle église à
» noz effigies et armes, conforme le patron qu'ilz nous ont
» faict montrer (5). » Les carmes avaient commencé la re-
construction de leur église en 1612.
Verrière a l'abbaye de Baudeloo, aGand. — Cette abbaye
qui était établie dans le pays de Waes, ayant été détruite
de fond en comble par les calvinistes pendant les troubles
du XVIe siècle, les religieux vinrent se réfugier dans la ville
de Gand, où ils restèrent fixés. L'église qu'ils y firent bâtir
existe encore aujourd'hui, et sert actuellement de local à la
bibliothèque de l'université. Ils avaient, lorsqu'elle était
sur le point d'être achevée, adressé une requête aux archi-
ducs qui trouvaient toujours de l'argent pour ces sortes de
libéralités, afin d'obtenir de leur munificence une somme
pour orner d'une verrière représentant ces souverains et
(1 et 2) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives
du royaume.
(5) Ibidem. Le payement de celte somme est consigné dans le registre
n° 1 1921, f° lxvij v°, de la chambre des comptes, au même dépôt.
— 249 —
leurs écussons, la fenêtre principale de l'édifice, laquelle
mesurait 28 pieds d'alors en hauteur et 12 en largeur. Les
moines de Baudeloo furent en effet gratifiés de 250 livres
de Flandre, par apostille mise sur leur demande, le 17 no-
vembre 1615.
Verrière a l'abbaye de Binderen, en Brabant. — L'ab-
baye de Binderen était située près de Helmont, petite ville
de la mairie de Bois-Ie-Duc, dans le Brabant septentrional.
Comme tant d'autres monastères de ces contrées, elle eut
beaucoup à souffrir pendant les guerres avec les Provinces-
Unies au XVIe et au XVIIe siècle. A la faveur de la trêve
d'Anvers, conclue en 1609, les religieuses commencèrent
à rétablir leur demeure ruinée, et une nouvelle église fut
construite. Les archiducs leur accordèrent, en 1616, un
subside de 250 livres pour la décorer d'une verrière à leurs
armes.
« Albert et Isabel , etc. Receu avons l'humble supplication de religieuses
personnes, les abbesse et religieuses du monastère de Binderen, ordre de
Sainct-Bernard, contenant comme icelluy monastère par les guerres passées
auroit esté tolallement destruict, ruyné, bruslé et mis par terre, si qu'à paine
il en restoit quelzques vestiges, lequel les suppliantes auroient depuis les
trefvez commencé à restablir et remettre en estât convenable, y employans
non-seulement les biens d'icelluy monastère, mais aussyle leur propre et de
leurs amis, sicomme présentement leur église est entièrement réédifiée, n'y
restant que les verrières à mettre pour y célébrer le sainct service de Dieu;
c'est pourquoy elles recourrent à nous, suppliant très-humblement que,
comme noz prédécesseurs ducqz de Brabant ont fondé ledict monastère de
Binderen, il nous pleust contribuer ù sa restauration, en donnant pour marc-
que de nostre singulière dévotion envers les maisons de Dieu et à celle-cy de
nostre patronat une verrière honnorée de noz royalles personnes et armes,
qui pourroit revenir à iij° florins peu plus ou moins, qu'elles entendent pour
derrière le grand aultel, etc. ; sçavoir faisons, que nous, les choses, susdictes
considérées, etc , avons à icelles donné et accordé la somme de ijc 1 livres,
du pris de xl gros, nostre monnoye de Flandres , pour faire la verrière sus-
mentionnée, etc. Donné à Tervueren, le xe d'octobre xvjc et xvj (1). »
(l) Collection des papiers d'État et de l'audience, aux Archives du royaume.
— 250 —
Verrières aux églises des Jésuites et des Clarisses, a
Ruremonde. — Les jésuites furent admis à Ruremonde, en
Gueldre, en 1611; très-peu d'années après, l'église qu'ils
avaient fait bâtir était près d'être fiuie. Le recteur présenta
une requête aux archiducs, qui , on le voit par les exem-
ples que nous avons réunis plus haut et par ceux qui sui-
vent, étaient assaillis de demandes du même genre, à l'effet
d'obtenir un subside pour orner le frontispice du temple
d'une grande verrière avec les armoiries des souverains
donateurs. Pour en couvrir les frais, il désirait qu'on lui fit
don de la somme de 2,500 florins, provenant de la confis-
cation des biens de deux filles du village de Straelen qui
avaient été exécutées comme sorcières, en 1616. Peu s'en
fallût que le recteur des jésuites ne réussît, car nous lisons,
dans les lettres patentes qui lui furent octroyées par Albert
et Isabelle, et qui sont datées de Mariemont, le 30 mars
1617, que 2,000 florins lui sont accordés, à payer par le
drossard de Straelen (j).
Leurs Altesses Sérénissimes ne furent pas si généreuses
envers les clarisses de la même ville, dont l'établissement
datait de 1614; celles-ci n'obtinrent que 200 livres de
Flandre « pour la principale verrière de leur église avec-
*> que les effigies et armoiries de Leursdictes Altèzes, à per-
» pétuclle mémoire (a), » par lettres patentes du 28 fé-
vrier 1621.
Verrière a l'église des Jésuites, a Gand. — Décidé-
ment les pères jésuites étaient plus en faveur que les autres
ordres, car les archiducs donnent à ceux de Gand une
somme de 1,000 livres de Flandre pour « faire mcctre en
» la nouvelle église une fenestre [à leurs] effigies et armoi-
(1) Collection des papiers d'État cl de l'audience, liasses, aux Aichives du
royaume.
(2) Registre n° F. 503 de la chambre des comptes, aux Archives du dépar-
tement du Nord, à Lille.
— 251 —
» ries. » Les lettres patentes d'octroi furent signées à Marie-
mont, le 2 août 1619 (i).
Verrières des églises des Carmes chaussés et des Annon-
ciàdes, à Bruxelles. — La fenêtre qui s'élevait au-dessus
de l'entrée principale de l'église des carmes chaussés à
Bruxelles, fut garnie au XVe siècle, d'une grande verrière
que donna « le bon ducq Philippe », sans aucun doute
avant l'incident qui, vers 1449, fit perdre à ces religieux la
faveur du duc de Bourgogne (2). Les archiducs leur accor-
dèrent 350 livres de Flandre pour la restauration de ce
vitrail, par lettres patentes du 23 juillet 1620 (3).
La chapelle des annonciades, dont Albert et Isabelle
avaient posé la première pierre, fut consacrée en 1627.
Ces religieuses avaient obtenu de l'infante, l'année précé-
dente (lettres patentes du 26 octobre), le remboursement
de la somme de 532 florins, prix de la verrière aux armes
du roi Philippe IV, qui ornait la principale fenêtre du
chœur (4).
Vitraux du couvent des Chartreux, a Louvain. — Juste
Lipse, dans son Lovanium, et d'après lui MM. Piot (s) et
Van Eveu (6), parle avec le plus grand éloge du cloître du
couvent des chartreux, à Louvain, dont les fenêtres étaient
garnies de magnifiques vitraux, représentant des sujets
puisés dans l'Ancien et le Nouveau Testament. En 1787
ces vitraux furent vendus; c'est tout ce que les historiens de
la localité nous en apprennent. Voici quelques détails iné-
dits qui concernent ces objets d'art :
(1) Collection des chartes de l'audience, aux Archives du royaume.
(2) A. Henné et A. Wauters, Histoire de Bruxelles, t. III, p. 155.
(3) Registre n° F. 303, cité.
(4) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
(5) Histoire de Louvain, t. Ier, p. 255.
(6) Louvain monumental, p. 256.
— 252 —
Les chartreux avaient été supprimés en 1783. L'admi-
nistration des domaines provenant des couvents compris
dans les édits de Joseph II, et que Ton désignait alors
sous le nom de comité de la caisse de religion, se proposa,
en 1786, de vendre publiquement les vitraux dont il est
ici question. Parmi eux, il s'en trouvait trois grands qui
avaient été donnés par des commandeurs des chevaliers de
Tordre teutonique, savoir : 1° Le Christ chassant les ven-
deurs du temple, par le commandeur Edmond Huyu van
Amstenraedt; 2° Le Christ au milieu des scribes et des phari-
siens, par le commandeur d'Holtrop, et 3° La Circoncision,
par un commandeur dont le portrait était brisé « comme sont
» presque tous ces vitrages depuis le séjour des militaires
» dans ce lieu » , dit le document qui nous fournit ces ren-
seignements : les armes de l'ordre étaient restées intactes
dans cette dernière verrière. L'ordre teutonique avait un
collège à Louvain; il avait été fondé par Edmond Huyn
Van Amstenraedt en 1621, commandeur provincial des
Vioux-Joncs (i), qui est cité plus haut. Le président de cet
établissement, R. Smeysters, réclama les trois vitraux, au
mois de mai 1786, au nom du baron de Reichsach, grand
commandeur du bailliage d'Alden-Biessen, en se fondant
sur le principe adopté « de laisser suivre aux familles les
» monuments qui pouvoient les intéresser dans les couvents
» supprimés (2). » Cette réclamation fut soumise par le
comité aux archiducs gouverneurs généraux, mais nous
n'avons pu savoir quel fut leur avis. Toujours est-il que
les objets revendiqués furent vendus.
Quant à l'époque de la confection de ces vitraux, ils
dataient tous trois de la première moitié du XVIIe siècle,
selon toute probabilité.
(1) Van Even, Louvain monumental, p. 304.
(2) Archives du comité de la caisse de religion, carton n° 354, aux Archives
du royaume.
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— 255 —
§ 77. Fac-similé de signatures écrites.
Sommaire: Architectes, peintres, graveurs, écrivains, enlumineurs, musi-
ciens, géographes, ete.
1. Henri-Corneille Agrippa, savant écrivain de la pre-
mière moitié du XVIe siècle.
2. Rémacle Ardenne, poëte latin, mort à Malines en 1 524.
5. Benoît Arias Montano, savant théologien du XVIe
siècle.
4. Jean d'AuFFAY ou Dauffay, jurisconsulte des Pays-
Bas, mort en 1494. (Voy. § 17.)
5. G. De Backere, graveur de sceaux, de médailles et
de monnaies, florissait à Namur de 1711 à 1715.
6. Pierre-François Basan, graveur sur cuivre, né à
Paris, en 1723; mort en 1797.
7. Patrice Beaucourt de Noortvelde, historien flamand
du XVIIIe siècle.
8. Pierre Bertius, savant et géographe, né à Beveren,
en Flandre, en 1565; mort à Paris, en 1629.
9. Josse Boutmy, organiste de la chapelle du prince Char-
les de Lorraine, à Bruxelles, mort vers 1780.
10. Nicolas-Gui Brenet, peintre français, florissait à
Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
11. Gabriel Briard, peintre français, né en 1725; mort
en 1777.
12. Bertrand de la Broicquière, gentilhomme de la cour
de Philippe le Bon, auteur d'une relation de voyage en
Orient inédile. (Voy. § 67.)
13. Simon Bynnynck, enlumineur, florissait à Bruges
sous le règne de Charles-Quint.
14. Jean-Bapliste-Siméon Chardin, peintre français du
XVIIIe siècle.
II. 19
— 254 —
15. Charles-Nicolas Cochin, dessinateur et graveur fran-
çais du XVIIIe siècle.
16. Philippe de Commines ou de Commynes, historien,
florissait au XVe siècle.
17. Gérard Corselius, jurisconsulte, né à Liège, floris-
sait au XVIe siècle.
18. Josse Damhoudere, jurisconsulte, florissait aux Pays-
Bas, au XVIe siècle.
19. Jean-Baptiste Descamps, peintre et écrivain, natif
de Dunkerque, florissait au XVIIIe siècle.
20. François Dukers, architecte de la cour épiscopale
de Liège, au XVIIIe siècle. (Voy. § 41.)
21. Edmond de Dynter, chroniqueur brabançon, floris-
sait au XVe siècle.
22. Joseph Ermens, écrivain et imprimeur à Bruxelles,
au XVIIIe siècle.
23. François-Xavier de Feller, jésuite, écrivain, né à
Bruxelles, en 1735; mort en 1802.
24. Pierre-Antoine Fiocco, italien de naissance, maître
de chapelle de l'électeur de Bavière, gouverneur général
des Pays-Bas, à la fin du XVIIe siècle.
25. George de la Hele, musicien belge, maître de cha-
pelle de Philippe II, à Madrid.
26. Jean-Libert Hennerel, théologien, président du
collège de Viglius, à Louvain, mort en 1720.
27. Pierre du Hotz, maître de chapelle de Marie, reine
douairière de Hongrie.
28. Corneille-Paul Hoynck de Papendrecht, historien,
né à Dordrecht; mort en 1753.
29. Jean Hudelot, graveur de sceaux, à Bruges, en 1 474.
30. Dreux Jehan, enlumineur des ducs de Bourgogne,
florissait au XVe siècle.
— 255 —
31. Nicaise Ladam, dit Grenade, héraut d'armes de
Charles-Quint, poëte et chroniqueur.
32. Balthazar Lauwereys, graveur de la monnaie de
Bruxelles, mort en 1660.
33. Jean de Lille, enlumineur du XVe siècle.
34. Jacques Mallebrancq, jésuite, auteur de l'ouvrage
intitulé : de Morinis; florissait au XVIIe siècle.
35. Aubert le Mire, dit Mir^us, écrivain, né à Bruxel-
les, en 1573; mort en 1640.
36. Robert de Nole, sculpteur, florissait à Anvers au
XVIIe siècle.
37. Jean Oudegherst, historien flamand, mort en 1559.
(Voy. $ 56.)
58. Liévin Panagathus, dit Goethals, écrivain, florissait
aux Pays-Bas, sous le règne de Charles-Quint.
39. Érycius Puteanus, ou Henri Van de Putte, histo-
rien brabançon, florissait au XVIIe siècle.
40. Jean Ramus, jurisconsulte, né aux Pays-Bas, mort
en 1578.
41. Antoine Renou, peintre d'histoire et écrivain, né
à Paris, en 1731; mort en 1806.
42. Charles Soillot, secrétaire de Charles le Téméraire.
43. Thomas Van Gheer, orfèvre et graveur de sceaux, à
Anvers, florissait vers le milieu du XVIe siècle.
44. Michel-Florent Van Langren, géographe, florissait
aux Pays-Bas dans le XVIIe siècle.
45. Lucas Van Nevele, peintre, florissait à Bruxelles,
sous les règnes de Charles-Quint et de Philippe II.
46. Gilbert Van Veen, peintre et graveur, florissait aux
Pays-Bas sous le règne d'Albert et Isabelle.
47. Adrien Waterloos, graveur de sceaux et de mé-
dailles, mort à Bruxelles, en 1684.
— 256 —
48. Adrien de Wiele, écrivain des Pays-Bas, florissail
sous le règue de Charles-Quint.
4-9. Jean-Joachim Winckelmann, savant antiquaire alle-
mand du XVIIIe siècle.
§ 78. Nielles, émaux, orfèvreries, etc.
Sommaire : Nielles flamands du XVe siècle. — Inventaire des joyaux et reli-
quaires de la chapelle des comtes de Namur, en 1418. — Émaux et ivoires
qui s'y trouvaient. — Emaux et joyaux de Marie de Bourgogne et de
Philippe le Beau.
Nielles flamands du XVe siècle. — Mr C. De Brou a
consacré dans la Revue universelle des Arts (t), un article
à la description d'un médaillon de la collection du duc
d'Arenberg, niellé sur ses deux faces, dont chacune est
composée d'une plaque d'argent, et qui sont soudées en-
semble au moyen d'un cercle de même métal. Le savant
archéologue n'hésite pas à attribuer la gravure de ce bijou
à quelque artiste des Pays-Bas du XVe siècle, et tout le
monde doit se ranger de son avis. Mr De Brou a prouvé
par là que les orfèvres de notre pays se sont également
essayés dans celte partie de l'art.
Le nieille à deux faces que nous publions, vient renforcer
cette opinion. Il appartient à la collection de Mr C. Onghe-
na, à Gand, qui n'a pas voulu confier à un autre artiste le
soin de le reproduire par la gravure. Qu'il reçoive ici nos
remerciements pour l'offre si aimable qu'il nous a faite de
mettre à notre disposition ce joyau digne d'un musée. La
belle planche, sur laquelle il est reproduit avec la plus
scrupuleuse exactitude, nous dispense de donner une ample
(1) T. VIII, p. 517.
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— 257 —
description de ce nielle, qui représente, d'un côté, la sainte
Vierge et l'enfant Jésus entourés d'autres saints person-
nages, groupe de vingt-et-une figures, et de l'autre, le
Christ portant sa croix, accompagné de sa mère, de sainte
Véronique, etc., composition de plus de quinze figures,
a C'est, à n'en pas douter, — nous écrit à ce propos Mr De
» Brou, — encore une production de notre pays, qui date
» de la fin du XVe siècle, ou peut-être des premières années
» du XVIe. Les uns et les autres pourraient fort bien être
»du même artiste. »
Inventaire des joyaux et reliquaires de la chapelle du
château de Namur. — Guillaume II, comte de Namur, légua
par testament à l'église collégiale de Saint-Pierre, à Namur,
« toutes les relicquez et jewiaulx d'or, d'argent et autres
» estans et qui trouvés seroient » dans la chapelle du châ-
teau, après son décès et celui de sa femme, Jeanne de Har-
court, à la condition toutefois de faire construire « pour
» Scellez et tellez dignez relicquez estre poséez et collo-
» quiéez, ung ciboire et lieu convenable, bien séghur, ou
» chœur de ladicte esglise, au plus priez du grant altet,
» entre l'uisserie du capille et ung altet qui est emprez le
» grant altet. » Ce prince mourut le 10 janvier 1418. Très-
peu de temps après, la comtesse se désista du droit qu'elle
avait de conserver tous ces précieux objets, et les fit re-
mettre au chapitre, qui lui en délivra reçu par acte du
6 février. Ce reçu existe en original dans la trésorerie des
chartes des comtes de Namur, aux Archives du royaume(i):
il renferme de tous les joyaux et reliquaires une descrip-
tion que nous avons copiée et que nous publions. On y
trouvera plus d'un renseignement utile pour l'histoire artis-
tique de notre pays, et nous appellerons surtout l'attention
sur les émaux et les ivoires dont il y est question.
(1) C'est Mr Jules Bokgnet qui l'a signale ù notre attention
— 258 —
i . « Une ymagène de Noslre-Dame et deux angèles aux costés et ung autre
angèles estans en mylieu du piet, lesdis deux angelez tenant au-desus ladicte
ymagène de Nostre-Dame en ung grant aifmas [sic] enmailhiet autour ledit
aismas [sic] syx angèles et au-dessus Nostre-Seigneur; tous cesdis anglez à
eillez enmailhiés, et estant ledit aismas sur ung arbreseal enmailhiet tout
d'argent doret, pesant ensamble xxv mars vj oncez et demie.
2. Item, le chief ou ens il at enfermet ung test dez xjm viergènes en
fighure de halriel et de chief d'une virgène d'argent, et assoin le chief ung
cappellet de pières verdez et rougez, pesans xiiij mars et vj oncez.
3. Item, ung vaissel de crestal estans sur ung piet d'argent doreit, ouquel
at une louchette et unez paternostrez qui furent monseigneur saint Loys,
pesans ij mars iij oncez demie.
4. Item, deux angelez à eilez enmailliés estans sur ung piet tenant ung
rond vaissellet de crestal, tout ce de keuvre doreit.
5. Item, ung angèle à ung piet et eilez d'argent doreit, tenant ung petit
rond vaisselet de crestal, où il at des reliquez de Marie-Maddalaine, pesans <
iij mars demi.
6. Item, Ung autre plus petit angle à ung piet et eilez d'argent doreit,
pesans vij onces demie.
7. Item, ung autre plus petit angle d'argent, pesant iij oncez et v esterlins.
8. Item, ung petit vaisseal de crestal à ung piet et comble d'argent doreit,
où il at des reliquez saint Jehan-Baptiste et saint Jacque en Gallisse, et de
sainte Margarine, pesans vij oncez et v esterlins.
9. Item, une ymagène d'ivoire tailliet ens Nostre-Singneur et Marie-Mag-
dalaine qui le poursieut.
10. Item, une autre ymagène d'ivoire : ung saint et deux hommes par-
devant li en genoils et à mains jointez.
H. Item, une pétille ronde boisteletle d'ivoire à ens mettre corpus Domini.
12. Item, une louchette d'argent moult bien et belle ouvrée; ung rond
baston de crestal ourlés aux deux debous d'argent doret, atout le chaint dont
monseigneur saint Loys de Marseille se chaindoit en sen enfance, et ung
petit vaissellet d'argent doreit; pesans tous cesdis menbres j mars iij oncez
xvij esterlins demy.
13. Item, en ung eslui ung petiot vaisselet d'argent a manière d'une
pelitte fiolle à ens mettre sacrum oleum, pesant ledit vaisselet j once.
14. Item, ung vaissellet d'argent doreit figurcl à manière d'une chapelle,
en mylieu ung clokeroul où ens at aucunes relicques de petit pois, pesant
vij mars ij onces et xv esterlins.
15. Item, ung coffre de crestal à ung fond, et bendet de bendes d'argent
— 259 —
doreit où ens at pluiseurs manières de reliquez, pesans enssemble viij mars.
16. Ilem, ung coffre de gayet bendet de bendez, à serrez et cleif d'argent,
ouquel at pluisseurs relicques de pluiseurs manierez.
17. Item, en ung estui ung jacobin d'ivoire.
18. Item, le mitre d'un saint Nicaise doret sus quatre saphis, aucuns perlez,
rubis et émeraudes, pesans iiij oncez et demie d'or.
19. Item, le croche dudit saint Nicaise d'argent dorée, pesante ij oncez
xvij esterlins et demy.
20. Item, le fighure dudit saint Nicaise d'argent doreit, pesant ix mars
j once demie.
21. Item, ung vaissel d'argent doreit fait à piet de calice et tout rond dessus
le couvreture esehaillie au-dessus une croix, pesans j marek iij oncez et
xv esterlins.
22. Item, un autre vaissel de creslal à ung piet, à syes pannel et à cou-
vreture, sur une croix d'argent dorée, et sus et aval pluiseurs pières, pesans
iij mars v oncez ij esterlins et demy.
23. Item, le fighure d'un conte d'Artois estant sur ung piet eslevet et
armoyet, à trois lionceaux, tenant en sa main ung petit ciboire où ens a
reliquez, tout d'argent doret, pesant v mars j once et demie.
24. Item, ung dablial cloyant à manière d'ung estagier, si at ens chascun
pont de l'estagier certainez reliquez, et est ledit estagier de bos couvert
d'argent doreit, pesans ensemble viij mars vj oncez.
25. Item, la fighure de sainte Margeritte assiese sur la fourme d'un dra-
gon, et ledit dragon sur ung piet d'argent, et tout ce doreit, poise ensamble
iiij mars v onces et xv esterlins.
26. Item, ung vaisseal d'argent plats à ung piet à viij panneaux de vairiè-
rez eslevet, estans sur quatre lionceaux, sur ledit piet quatre escucez armoyet
de Savoie et de Chalon, pesant x mars et iij oncez.
27. Item, ung vaissial plat à ung piet d'argent doreit à quatre perlez
fraselés de l'un des costés, et à dedens pluisseurs manières de relicques,
pesans iij mars vj onces et xv esterlins.
28. Item, ung autre vaisseal plat, à l'un des leis pluiseurs compas d'une
sort, enclos dedens pluiseurs relicquez et fait à manière d'un ciboire, le piet
estant sur quatre lionciaux, tout d'argent doreit, pesant iiij mars vj oncez.
29. Item, ung ciboire cloïant à piet d'argent, enmailliet en mylieu le
fighure Noslre-Singneur mise en croix, le piet estant sur quatre lionceaux,
qui poisent tout ensemble iij mars ij onces v esterlins.
30. Item, une croix à ung crucefi eslevet, Noslre-Dame et saint Jehan estant
d'encoslé sur deux membres naissant de la croix, tout d'argent doreit, pesant
iij mars vj onces et xv esterlins.
— 260 — ■
31. Item, le flghure d'un saint d'argent estant en ung chibore de keuvre
doreit, pesant ledit saint iiij oncez et demie.
32. Item, le fighure de sainte Ysabel assièse sur ung piet à trois patez de
lions eslevet, tenant en sa main une lampelette de crestal, et couronnée
autour du chief de pières et perles, pesans ij mars iiij oncez xv esterlins.
35. Item, ung vaisselet à manière de ciboire cloïaut par syX pièces, en
mylieu deux angèles tenant en leur mains la semblance d'un fiètre enmail-
liet, les cloyans au-dedens et au-dehors d'asur et synoble, tout d'argent
doreit. pesant ij mars v oncez.
34.. Item, ung vaissel à piet de calice non doreit, au-dessus à manière
d'une boiste dorée, en laquelle boiste at ung petit cofrelet doreit et autres
pluiseurs manières de relicquez; au-dessus du couvercle de le boiste ung bou-
lecial d'argent doreit, pesant j mark iiij onchez ij esterlin demy.
35. Item, ung petit plat vaisselet ouvret à fourme de verrirez à ufig
petit plat piet tout quairet, pesant vj oncez et iij esterlins.
56. Item, ung vaisselet d'argent, si at sur le piet deux fighures de virgenez
tenant en leur mains une petite lampelete de crestal, où ens il at du saint
sanc de miracles Nostre-Singneur, pesant iij oncez vij esterlins et demy.
57. Item, ung vaissel à manière de ciboire, à une croix au-desseur, ert la-
quelle sans esbeuvre est la ramenbranche de Nostre-Singneur mise en croix;
aux quatre leisde la croix la représentacion des quatre éwangelez, et au- dedans
du chiboire le corps Nostre-Singneur eslevé en croix; au-desoubz de la croix
la fighure d'un calice, au destre et senestre Nostre-Dame et saint Jehan;
ledit ciboire et piet d'icelle d'argent enmailliet, pesans iij mars vij esterlins
demy.
58. Item, ung autre vaisselet de deux angelez sur ung piet d'argent doret,
tenant en leur mains ung petit rond vaissel de crestal, ouquel at relickes,
pesans v onchez.
59. Item, ung autre petit vaisselet de crestal à ung petit rond piet et cou-
vercle d'argent, ouquel crestal at aucunez relicquez, pesans j once et xv es-
terlins.
40. Item, ung autre vaisselet à manière de fiètre estant sur qualres piez,
le crestal en mylieu où ens at relicquez, pesans ensamble j mark iiij oncez
et vij esterlins demi.
4-1. Item, ung petit coffre estant sur quatre petit lionceaux enmailliet aux
quatre fois et dessus, pesans, parmi ccz relicquez qui ens sont, j mark iij on-
cez et ij esterlins demy.
42. Item, ung autre petit coffret formel estans sur quatres petis lionceaux,
pétant, parmi ce que dedens est, ij mars j once demie.
— 261 —
43. Item, ung autre samblant petit coffret à cleif et à serre emmailliet,
estant sur quatre petis lionceaux, pesans, parmy les relicques de par-dedens,
ij marcs iiij once demie.
44. Item, ung autre coffret de crestal estant sur quatre pelis lionceaux,
ourlet et bendet de bendes d'argent doret, et autour du couvercle pièrez et
perles, pesans, parmi les relicquez, iij mars vj oncez v esterlins.
45. Item, une croix estant sur ung piet emmailliet, et sur la croix la
fighure Nostre-Seigneur, et au costet naissant de ledicte croix Nostre-Dame
et saint Jeban, et aux quatrez costés de la croix les quatre ëwangélistes
enmailliés, pesans iiij oncez xvij esterlins demy.
46. Item, ung [petit coffret] à manière d'un petit fiètre estans sur quatre
pies d'argent, pesant, parmi les relicques, iij [mars] xvij esterlins demy.
47. Item, ung bien petit vaiselet où il at aucunez relicquez, pesant xiiij es-
terlins.
48. Item, ung [coffret] de crestal où il at une ampolette, où il avoit de voile
qui procède et int du corps saint Nicolay du .... et deux florins pendans, etc.
49. Item, ung petit coffret d'argent quairet, doreit, aucunement là on at
accoustumé de [ens mettre corpus] Domini le joesdi absolut pour en faire
lendemain le service de l'église.
50. Item, ung estagier de bos aux dos et aux leis eouvers d'argent, au-
devant de jaspre et de voire, en chascun point du voire certainez relicquez.
51. Item, ung reliquiaire d'argent doreit sur quatre piez, couvert d'un
béricle et de quatre piècez où il at ens pluiseurs relicques, pesans ensamble
ij mars vj oncez xij esterlins demy.
52. Item, une paix de cripet à trois figburez d'ivoirez.
53. Item, encores une croix d'argent dorée à ung piet de kèvre doret en-
cassée de reliquez, pessans ensamble ij mars et j once sur le mains. »
Émaux et joyaux de Marie de Bourgogne et de Philippe
le Beau. — Les inventaires descriptifs des joyaux de Phi-
lippe le Bon et de Charles le Téméraire, ainsi que la liste
de ceux qui furent engagés à des bourgeois de Bruges par
Maximilien d'Autriche, alors roi des Romains, documents
précieux pour l'histoire artistique qui ont été publiés par
M1* le comte de Laborde (1), sont là pour attester que les
collections des ducs de Bourgogne étaient extrêmement ri-
(1) Les Ducs de Bourgogne, Preuves, t. Il, pp. 235 cl 430.
— 262 —
ches en objets d'orfèvrerie et de bijouterie en tous genres.
L'inventaire du trésor de Philippe le Bon, qui fut dressé
en juillet 1420, quelques mois à peine après la mort de
Jean sans Peur, et qui par conséquent se rapporte plutôt
aux joyaux que possédait ce dernier prince, prouve com-
bien était répandu à celte époque l'usage d'orner d'émaux
et de camahieux, la vaisselle, les bijoux, les reliquai-
res, etc.
En appelant l'attention des personnes qui se livrent à
des recherches semblables aux nôtres, nous arriverons
un jour à réunir toute une série d'artistes ou d'orfèvres
émailleurs, et si l'on veut se donner la peine de recherchei*
l'origine de la plupart de nos reliquaires et bijoux enrichis
d'émaux, nul doute que l'on ne parvienne à déterminer les
genres qui furent particulièrement en faveur dans notre
pays, et même à revendiquer pour nos artistes liégeois,
brabançons et flamands bon nombre d'objets encore exis-
tants dans les églises, les musées et les collections. Nous
croyons donc bien faire en continuant de consigner dans
notre recueil (Voy. §§ 4 et 62) tous les renseignements
qui peuvent concourir à ce résultat.
Aux Archives du département du Nord, à Lille (t), existe
un Inventoire fait, le 4 août 1485, par l'abbé de Saint-
Berlin, chancelier de l'ordre de la Toison d'or, le comte
de Nassau, seigneur de Breda, et le secrétaire Antoine le
Flameng, de joyaux ayant appartenu à Marie, duchesse
de Bourgogne, qui existaient au château de Gand. Nous en
avons extrait les principaux articles, qui fournissent pour
l'histoire de l'émaillure quelques notes intéressantes.
« Ung fcrmaillet de personnaige d'un mouton csmaillié de blanc.
Ung fermaillet de personnaige d'un ours esmailliée de blanc.
UDg bien grant tableau et au milieu est Tistoire de l'Annonciation cslevée,
garny à Tentour de vj saphirs et v balais et de xlij perles.
(I) Archives de la chambre des comptes, cartons intitules : Objets d'arts, etc.
— 265 —
Item, ung autre bien grant tableau ouquel a ung bien grant ymaige de
Nc-stre-Damrae tenant son enfant, faicte sur le rond, et emprès ung ymaige
sainctc Kaleline esmaillée de blanc, et au-dessus Dieu le Père, et emprès luy
deux angelots semblablement esmailliez, garny à l'entour de xxvij perles,
iij à iij, et entre ij, de ix petîz balais, assavoir sur fleurs esmailliez de blanc (1).
Item, ung autre tableau d'or à ung esmail plat fait de l'istoire Nostre-
Damme et saincte Elisabeth, garny à l'entour de iiij diamans iiij rubiz et
iiij perles.
Item, ung tableau rond, en fachon de miroir, à l'un costé est l'isloire de
IVarcyzus en ung esmail plat, et garny tant d'un costé que d'autre de x dia-
mans, de x rubiz et de x perles, et entre ij de petites fleurs esmailliés pendant
à une petite chainne quarée.
Ung petit tableau d'or quarré à iiij parquetz, et à chascun parquet des
ymages faits d'esmail plat d'un costé et d'autre, et au milieu de chascun
costé, une croisée esmailliée de chardons et de marguerites. »
On lit à la marge que le tableau émaillé des figures de
la Vierge et de sainte Elisabeth a été « donné par l'archiduc
» à sa compagne. » Nous avons retrouvé dans le dépôt confié
à la garde du savant Mr Le Glay, l'original de la lettre de
décharge que Philippe le Beau fît délivrer à son garde-
joyaux, le 18 mars 1497 (1498, n. st.), lorsqu'il eut fait
don de cet émail à sa femme; l'objet y est ainsi décrit :
« Ung tableau d'or à ung esmail plat de personnaiges, à
» sçavoir de Nostre-Dame et de saincte Élizabet, garny à
» l'enlour de iiij diamans et iiij rubis et de iiij bonnes per-
» les, lequel tableau, — dit l'archiduc, — apparlenoit à feu
» Madame, noslre mère, et l'avons donné à nostre très-
» chière et très-amée compaigne. » Le carton qui renferme
le document en question contient encore une autre lettre
de décharge du même prince, du 6 décembre de la même
année, dans laquelle il déclare avoir reçu de son garde-
joyaux les objets suivants : « Ung petit coffret d'or quarré
» fait à parties, garni de menues perles, desoubz ung cristal
(i) En marge on lit celte annotation de la fin du XVe siècle : « A été donné
» à la mère de l'amiral d'Espagne. »
— 264 —
» et entre deux de petites fleurettes esmailliés, et sur les
» quarés et au-dessus de Tance est garni de plus grosses
» perles; — item, ung aultre grant coffret, fait à grant per-
» sonnages d'ivoire, à jour, et par-dedens garny d'imaiges
» d'esmail sur argent doré, atout une sarure d'argent doré;
» — ung fermaillet de personnaige à fachon d'ung ours es-
» maillié de blanc, garni à l'entour du col de deux petites
» pointes de diamans. » Nous avons déjà cité Ce fermail, qui
figure dans l'inventaire de Marie de Bourgogne.
§ 79. Historiographes, indiciaires, écrivains, etc.
Sommaire : G. Chastellain. — H. de Tolins. — J. Fosselier. — F. de' Marchi.
— J. d'Hollander. — N. Trigaut. — M. Coignet. — F. Harœus ou Verhaer.
Chastellain (George). — (Voy. % 17). — Nous avons
recueilli aux Archives du royaume et aux Archives du dé-
partement du Nord, à Lille, des documents inédits qui
pourront servir à écrire d'une manière plus exacte et plus
complète la biographie de ce célèbre chroniqueur : ils sont
tous assez importants, croyons-nous, pour être publiés.
Chastellain nous apprend dans le Proesme de la Chro-
nique du duc Philippe, éditée par Buchon, en 1837, qu'il
est « fils Jehan, né en l'impérialle conté d'Alost en Flan-
» (1res (i), extraict de la maison de Gavre et de Mammy-
» nés. » Dans un compte de 1460-1461, il est appelé
« George Chaslelain, dit de Masmines » (2). Toutes nos re-
cherches pour trouver en Flandre, en Hainaut ou en Brabant
une famille noble du nom de Chaslelain ou le Chaslelain
(1) Cela ne signifie pas qu'il est né à Alost, ainsi que le dit Buciion, éd. de
1837, p. xv.
(2) De Lauokde, les Ducs de liourgogne, Preuves, t. I", p 475, n<> 1841 :
il faut y lire Mamines, au lieu de M animes.
— 265 —
sont restées infructueuses, et nous avons pensé que ce nom
pris par George, avait pour origine, selon l'usage encore
fréquent de son temps, des fonctions dont sa famille avait
été revêtue. Or il y avait à Alost un châtelain ou borch-
grave, et dès la seconde moitié du XIVe siècle, la famille
Tollin possédait cette charge, qui n'en était plus une et
constituait alors un fief héréditaire relevant des comtes de
Flandre.
Voici ce que nos recherches sur cette famille nous ont
appris :
En 1555 vivait Jean Tollin, châtelain d'Alost, dont la
femme fut Elisabeth, héritière de la seigneurie de Poppe-
rode (i). Puis vient Philippe, son fils, qualifié de chevalier,
qui se distingua au siège d'Audenarde, en 1 379 : il épousa :
1° Adewige, fille de Gilles Schouteten, seigneur de Zaem-
slach, et 2° Marie, fille de Jean Vilain, seigneur de Sainl-
Jean-Steene (2). La première décéda sans enfants. De la
seconde alliance naquit, entre autres, Josse, l'aîné, qui
releva, en 1407 ou 1408, la châlellenie d'Alost, le manoir
et la seigneurie de Popperode, la seigneurie d'Eechout, les
mairies de Hofstade et d'Impe, etc. (3). Jean, son fils,
(1) L'Espinoy, Recherches des antiquilez et noblesse de Flandres, p. 266, dit
également que la famille Tollin acquit la seigneurie de Popperode par
mariage. Voy. aussi Sanderus, Flandria illuslrata, t. III, p. 14-2.
(2) « Primiers, messire Philippe Tollin, chevalier, chastellain d'Alost, a dou-
» wée medame Marie, fille messire Jehan Villain, femme audit messire Philippe,
» sur tels fiefs qu'il tient de Monseigneur de Flandres à le pière d'Alost, dont
» de xe denier monta, par prisie dez hommez, vj lihvres de gros. » (Registre
n° 1 354-6, 1°, de la chambre des comptes, aux Archives du royaume.) Les
registres n08 1064- et 1067 de la même collection que le volume précédent,
contiennent les dénombrements des fiefs possédés par Philippe Tollin dans
la chàtellenie d'Alost en 1406.
(3) « De messire Joesse Tholin, chevalier, à qui par le trespas de messire
>> Philippe Thollin, chevalier, jadis chastellain d'Alost, son père, succéda la
> chaslellenie d'Alost avecques les appertenances qui appartiennent audict
» fief. »
a De messire Josse Thoellin, chevalier, chastellain d'Alost, à cui par le
— 266 —
fît les mêmes reliefs en 1433 ou 1434 (i). La branche aînée
des Tollin s'éteignit vers le milieu du XVIe siècle. Marius
Voet, le meilleur généalogiste de Flandre, dans un ma-
nuscrit que Mr F.-V. Goelhals a eu l'obligeance de mettre
à notre disposition, donne la filiation dé celte famille
depuis le XIVe siècle, mais il n'en sait pas rattacher toutes
les branches, et elle présente à coup sur des lacunes (2).
Il qualifie, d'après des actes authentiques sans aucun doute,
Philippe Tollin de vicomte d'Alost (3) et de châtelain de
Ninove. Dans les registres que nous avons parcouru aux
Archives du royaume, il ne porte que le titre de châtelain
d'Alost, ainsi que son fils. Les notes que nous avons re-
cueillies mentionnent comme contemporain de Jean, fils de
Josse, et par conséquent de notre chroniqueur, un« Simon
» trespas de monsieur le chastellain d'Alost, son père, succéda le manoir et
» terre de Popperode, contenant xviij bonniers de terre, etc. »
« De monsieur le chastellain, qui, par le trespas de monsieur son père,
» tient les prisons d'Alost avoecques plusieurs beaux drois, prouffit et émo-
» lumens, etc.
» Dudit messire Josse Thollin, chastellain d'Alost, qui, par le trespas feu
» monsieur son père, tient en fief de Monseigneur le mayerie des parodies
» d'Hofstaden et de Inpe, avec les prouifis et émolumens qui y appartiennent.
» Dudit monsieur le chastellain, qui samblablement par le trespas de
» Monseigneur sondit père, tient en fief de Monseigneur le seignorie nommée
» Heechout, gisant en laditte peiroische d'Hofstaden, avecques toutte justiche
» haulle, moïenne et basse. » (Compte en rouleau des reliefs des fiefs d'Alost,
de la rennenghe 1407 à la rennenghe 1409, n° 2282, aux Archives du
royaume).
(1) Compte en rouleau n° 2305, ibidem.
(2) Tous les manuscrits et livres que nous avons consultés pour la généa-
logie des Tollin ne donnent aucun renseignement sur les branches cadettes
de cette famille du XIVe et du commencement du XVe. Voy. les recueils
conservés aux Archives héraldiques du ministère des affaires étrangères, et
cotés n°s 1, t. I", f« 5; n<> 5, t. VII, et n<> 15, t. Il, f° 87; — Schotel, Tollens
en zijn lijd; Tiel, 1860, p. 389; — et Histoire de la maison de Schoutheele;
Saint-Nicolas, 1861; p. 76.
(3) Ce titre est donné à Jean, son petit-fils, dans les registres n° 1067,
2e partie, f° 1° v°, et n° 1070, f° xv r°, de la chambre des comptes, aux Ar-
chives du royaume.
— 267 —
«Tollin, alias de Borchgrave, » dit le document (î), ce qui
signifie Simon Tollin, ou le Châtelain, En admettant que
Jean Tollin, cité par Marius Voet comme existant encore
en 1355, soit le père de Philippe, ce qui est hors de
doute, il faudrait, pour établir l'ascendance de George
Chastellain, supposer que son père Jean était un autre fils
de ce Jean Tollin, et qu'en qualité de cadet il a pris le
nom de Chastellain ou le Chastellain comme étant pelit-fils
d'un seigneur ayant ce titre.
Tout cela, nous dira-t-on, est assez hypothétique. Nous
ferons de nouveau remarquer que nous n'avons pas décou-
vert la moindre trace d'une famille Chastelain; que dans la
vicomte d'Alost, nous ne trouvons aucune autre famille
possédant en propriété, comme celle de Tollin, un titre
de châtelain transmissible, inaliénable, qui n'appartient
qu'aux aînés; enfin, ce qui est très-important dans la ques-
tion, que les armoiries des Tollin, telles que les analyse
Marius Voet (2), sont composées d'un écu de sable, à la fasce
d'argent à trois merlettes de même en chef, et que l'écusson
de George Chastelain est « également de sable à une fasce
» d'argent, » ce qu'affirme Simon Leboucq, dans son Histoire
ecclésiastique de la ville et comté de Valentienne (3), écrite
en 1650, alors qu'existait encore l'épitaphe du célèbre
(1) Registre n° 1070, cité, f° liij r°. Il possédait, en 1473, à Aspelaer, un
arrière-fief, relevant de la baronnie de Boulers.
(2) Un des recueils (n° 15) cités plus haut en note, donne les mêmes ar-
moiries à la famille Tollin, sauf que la fasce y est chargée, en abîme, d'un
écu d'azur au lion d'or, à la bordure componnée d'argent et de gueules de
douze pièces. Ces dernières armes sont celles des Popperode, famille qui
s'éteignit aux XIVe siècle, et dont la dernière héritière, Elisabeth, fille de
Gilbert, épousa Jean Tollin, vers 1340. Voy. VHisloire de la maison de
Schoutheele, citée.
(3) P. 47. Elle a été publiée il y a quelques années par Mr Arthur Diis-aux.
L'écusson de Chastellain est dessiné dans le manuscrit n° 19103, f« 25, de la
Bibliothèque de Bourgogne, qui renferme des épitaphes de plusieurs églises
de Valenciennes, recueillies au XVIIe siècle.
— 268 —
écrivain (î). Nous jugeons inutile de nous appesantir sur
la suppression ou l'addition par les cadets au moyen-âge
de certaines pièces dans les armoiries patrimoniales : cette
coutume est assez connue.
George Chastellain se dit issu des maisons de Gavre et
de Masmines : ce dernier nom, avons-nous dit, est même
accolé une fois au sien dans un document de 1460. Il
semblerait d'après cela que George appartiendrait à celte
puissante famille, qui possédait de grands fiefs dans les
châtellenies d'Alost et de Termonde, et descendait des Sot-
teghem. Un Jean de Masmines, chevalier, se déshérita
en 1396 de la terre et seigneurie de Calkene et Welteren,
pour la donner à son fils Daniel, à l'occasion de son ma-
riage (2). En 1399, Louis de Masmines relève un fief appelé ^
Overmeere et Vutberghinne, qui lui était échu par la mort
de messire Jean, chevalier, son père. Jean de Masmines
étant mort antérieurement à 1405 (3), date de naissance
de George Chastellain, et celui-ci ne saurait être son fils.
A cette époque, nous n'avons trouvé aucun autre seigneur
de cette famille qui porte le prénom de Jean.
Au résumé, nous sommes d'avis que le chroniqueur des-
cend du côté paternel des châtelains d'Alost appelés Tollin,
et que sa mère appartenait à la famille de Masmines. Espé-
rons que d'autres partageront notre opinion , et que de
nouvelles découvertes viendront la confirmer d'une manière
authentique.
George Chastellain était donc d'extraction noble, et les
documents contemporains le qualifient d'écuyer. C'est à
(1) Registre n<> 14555 de la chambre des comptes, aux Archives du royaume.
(2) Ibidem.
(3) Cette date s'établit d'après répitaphe : on y lit qu'il est mort le
20 mars 1474, à l'âge de soixante-dix ans accomplis; mais comme il faut
changer le style de l'année, qui en Hainaut commençait aux Pâques, ce que
personne n'a encore fait ohserver, il s'ensuit que Chastellain est né au com-
mencement de l'année 1405.
— 269 —
Tannée 1434 que ceux-ci font pour la première fois men-
tion de lui. Il servait alors dans l'armée de Philippe le Bon :
ce prince lui fait donner, par lettres patentes daîées de
Lille, le 50 avril, une somme de 90 francs pour les « bons
»et agréables services » qu'il en avait reçus (î).
Plus de dix ans s'écoulent ensuite sans renseignements
nouveaux sur la personne de Chastellain. En 1445, il est
attaché à la maison du célèbre Pierre de Brezé, seigneur de
la Varenne et sénéchal de Poitou, alors en grande faveur
auprès du roi de France Charles VII, dont il était l'un des
conseillers intimes. Olivier de la Marche donne erronément
à ce seigneur le nom de Jean (2); il en fait l'éloge suivant :
« gentil chevalier, honnorable et le plus plaisant et gracieux
» parleur que Ton sceust nulle part, sage et grand entre-
» preneur. » Celte particularité de la vie de Chastellain est
consignée dans un compte qui s'étend du 1er avril 1444
au 51 mars 1445 (n. st.). On y lit que George vint avec
son maître auprès de Philippe le Bon, et que ce prince fit
don à l'écuyer du gentilhomme français, d'une somme
de 48 livres de Flandre, pour acheter un cheval (5). Dans
le courant de l'année 1446, Chastellain est chargé par le
sénéchal d'un message pour le duc de Bourgogne qu'il
trouve à Gand, où il séjourne pendant quelques semai-
nes, en attendant la réponse du prince aux dépêches dont
(1) « A George Chastellain, escuïer, auquel Monseigneur, pour les bons et
•> agréables services qu'il lui a faiz en ses armées et autres manières, et espère
» que fera encores, a donné de sa grâce espécial, pour une foiz, la somme
» de iiijxxx frans, monnoye roïal, comme appert par mandement de Mondit-
» seigneur, donné en sa ville de Lille , le derrenier jour d'avril mil cccc
»xxxiiij. «(Registre n° F. 124, f° cxix v°, de la chambre des comptes, aux
Archives du département du Nord, à Lille )
(2) Mémoires; Bruxelles, 1G1G; p. 238.
(3) « A George le Chastelain, escuïer, serviteur de Monseigneur le séneschal
» de Poitou, pour don à lui fait par Monditseigneur, pour avoir et acheter
» ung cheval quant il a esté devers lui avec sondit maistrc, la somme de
» xlviij livres. » (Registre n° F. 139, f° ijcj r°, ibidem.)
H. «0
— 270 —
il était porteur. Philippe le Bon le gratifie encore à cette
occasion de 100 livres pour le défrayer de ses dépenses (j).
C'est très-peu de temps après que Chaslelain quitte le ser-
vice de Pierre de Brezé pour celui de son souverain naturel,
qui l'admet à faire partie de sa maison en qualité d'écuyer
paunelier; nous savons qu'il accompagna le duc de Bour-
gogne, au mois d'avril 144-6, à Arras (2), où ce prince
se rendit pour assister au duel entre Galiot de Ballasin,
noble castillan, serviteur du duc de Milan, et Philippe,
seigneur de Ternant, chevalier de la Toison d'or, conseiller
et chambellan de Philippe le Bon, gentilhomme fameux
par ses exploits de chevalerie. Olivier de la Marche nous
a laissé de ce duel une narration détaillée. Mathieu de
Coussy, autre chroniqueur du temps, en parle aussi assez
longuement dans ses écrits.
Le duc de Bourgogne envoya George Chaslellain, à la
fin du mois de septembre de celte même année 1446, à la
cour de France, pour aplanir quelques difficultés qui
s'étaient élevées entre lui et le roi Charles VII, à raison
de certains faits dans lesquels leurs droits réciproques
n'avaient pas été respectés. Ce voyage dura six semaines,
(i)« A George le Chastclain, escuïer, serviteur de monseigneur de la Va-
» renne, séneschal do Poytou, pour don quant il a naguères esté devant
» Monseigneur à Gand, pour certaines choses et matières secrètes, dont il
» ne veull autre déclaracion estre faicle : Ix livres. » (Registre n° F. 140,
fo jx"viij v°, de la chambre des comptes, aux Archives du département du
Nord, à Lille.) Le mandement est daté de Lille, le 29 mars 1446 (n. st.).
« A George le Chaslellain, escuïer, serviteur du seigneur de la Varenne,
» séncschal de Poytou, pour don pour lui aitlier à deffrayer de la ville de
» Gand, où il a esté devers Monseigneur, de par sondit maislrc, auquel lieu
» il a séjourné par aucun temps en attendant la response de certains affaires
» pour lesquels il y estoit venu dont Monseigneur ne veult autre déclaracion
» estre faicle : xl livres. » (Ibidem, f° ixxxxvj r°.)
(2) « A George le Chastclain, escuïer, pour don pour lui aidier à deffraïer
» de ladiclc ville de Lille au parlement de Monseigneur dudil lieu pour aler
» aux armes de monseigneur de Ternant à Arras : vii.j livres. » (Registre
n° F. 344, f° ixxxvj v°, ibidem.)
— 271 —
c'est-à-dire jusqu'au 15 novembre (i). Il s'agit vraisembla-
blement encore du même voyage dans un autre passage du
compte où celle particularité est mentionnée, et où il est
dit que Chastellain reçut du duc une gratification de 32 li-
vres pour les frais qu'il avait «souslenu par certaine grande
«espace de temps, » en séjournant par ordre du prince à
Bruxelles et ailleurs, et aussi pour les dépenses que lui
avaient occasionnées la mission dont il était chargé auprès
du roi de France (s).
Le 20 janvier 1447, Chastellain est de nouveau envoyé à
la cour de Charles VII, et ne fut de retour que le 22 mars;
les motifs de ce voyage nous sont inconnus (3). Quelques
semaines après, Philippe le Bon fait don à Chastellain
d'une somme de 20 livres, — ce sont toujours des livres
de Flandre dont il est ici question, — pour payer les dettes
qu'il avait contractées à Bruges, et le mettre en état de se
(1)« A George le Chastelain, escuïer panetier de Monseigneur, la somme
» de cviij frans demy, pour ung voïage par lui fait par le commandement et
» ordonnance de Monditseigneur devers le roy pour certaines choses touchans
>» le fait de la terre de Cousy et conté de Tonnoire, et aussy le adjournement
» d'aucuns ses vassaulx et féaulx de Picardie, qui avoient esté adjournez en
» personne à la court de parlement, à Paris, contre ung appelle Dimenche de
» Court» ouquel voïage il vacqua depuis le xxvije jour de septembre Tan
» mil cccc xlvj jusque au xve jour du mois de novembre enssuivant » (Registre
n° F. 344 cité, f° lxxvij v°.)
(2) « A George le Chastelain, escuïer pannetier de Monseigneur, pour don
» par Mondilseigneur à lui fait pour lui aidier à deffraïer des frais et despens
» qu'il lui a convenu soustenir par certaine grande espace de temps, qu'il a
» esté devers Mondilseigneur en son service en la ville de Bruxelles et ailleurs,
» et aussi pour lui aidier à supporter les despens qu'il luy conviendra sous-
» tenir en certain voïage qu'il fait de ladicte ville de Bruxelles, devers le roy
» pour aucuns affaires dont Monseigneur ne veull autre declaracion estrc
«faicte : xxxij livres. » {Ibidem, 1° ixxxxij r°.)
(3) « A George Chastelain, etc., la somme de vjxxiiij frans, pour lxij jours
» entiers, commenchans le xxe jour de janvier l'an m iiijc xlvj, qu'il a vaquiez
» à estre alez de la ville de Gand, par le commandement et ordonnance de
» Monseigneur par-devers le roy, noslre sire, pour aucunes matières touchans
m Mondilseigneur et ses subgez, dont il ne veult cy autre declaracion estrc
» faicte, au pris de ij frans par jour. «(Registre n° F. 141, f° lxxviij r°, ibidem.)
— 272 —
rendre à Gand, au mois de mai (»). Puis le fidèle écuyer
pannetier accompagne le seigneur de Ternant, chargé par
son souverain d'aller apaiser la querelle qui s'était élevée
entre le duc de Clèves et l'archevêque de Cologne : il reçut
24 livres à celte occasion (2). A peine revenu, il tombe
assez gravement malade à Bruxelles, et le duc le gratifie
encore d'une somme de 56 livres, pour les frais que cette
maladie lui cause (3).
Au mois de septembre ou octobre 1448, notre écuyer,
dont Philippe le Bon appréciait grandement le mérite, et
qui avait suivi la cour à Hesdin, se rend en Bourgogne
toujours en compagnie du seigneur de Ternant (4). Lé
compte de l'année 1450 renseigne un grand nombre de
gratifications faites par le duc à George Chaslellain : il
reçoit dans le courant du second trimestre 36 livres pour
payer ses dettes et s'entretenir pendant quelque temps au
service du prince (s); au mois de juillet, 24 livres pour le
(1) « A George le Chastelain, elc., pour don à lui fait de par Monseigneur
» pour soy deffraïer de ladicle ville de Bruges et aler à Gand ou mois de mai :
» xx livres. «(Registre n° F. 141, cilé, f° viijxxvj v°, de la chambre des
comptes, aux Archives du département du Nord, a Lille )
(2) «< A George Chaslelain, etc., pour don à lui fait de par Monseigneur,
» pour lui aidier à deffraïer de la ville de Bruges et aler en la compagnie de
» monseigneur de Ternant en ambassade devers monseigneur le duc de Clèves
» et devers monseigneur de Couloingne pour le discord eslant enlre eulx :
» xxiiij livres. » [Ibidem, f° viijxxviij r°.) Olivier de la Marche fut aussi de
ce voyage. Voy. ses Mémoires; éd. de Bruxelles, 161 G; p. 27G.
(3) « A George Chaslelain, etc., pour don à lui fait par Monseigneur, pour
»> lui aidier à faire garir d'une maladie qui l'a longtemps détenu en la ville de
» Bruxelles : xxxij livres. » (Ibidem, f° viijxxx v°.)
(4) « A George le Chaslellain, etc., pour don à luy fait pour le deffroyer
»> de la ville de Hesdin et pour en aller en Bourgoingne avec monseigneur de
» Ternant : xix livres. » (Registre n° F. 144, f° vjxx r°, ibidem.)
(5) « A George Chastelain, pour don à lui fait pour lui aidier à deffroïer
»> au derrenier parlement de Monseigneur de la ville «le Bruxelles, et auss
» pour lui aidier a acquiclicr de ses dcblcs, et pour lui aidier a cnfrcle-
»»nir par aucun temps en son service : xxxvj livres. «(Registre n" F. 146,
f" iij<- ix v°, ibidem. )
— 275 —
défrayer d'un voyage de Bruges à Bruxelles, et aussi a pour
» lui aidier à entretenir plus honneslement » (t); un peu plus
tard, une somme de 16 livres « en considération de ce qu'il
» n'est point compté à gaiges à l'oslel » (2); vers la même
époque, 24 livres encore pour ses dépenses en accom-
pagnant, au mois d'octobre, le duc de Bourgogne de Hesdin
à Lille et à Bruxelles (3); enfin dans le courant de novem-
bre, une semblable somme pour les frais d'un voyage qu'il
avait fait dans le comté de Hainaut (4), « pour aucunes
choses touchant son intérêt et avancement. » George Chas-
tellain avait donc quelque affaire à traiter dans ce pays.
Faut-il placer son mariage à celte époque? il avait alors
quarante-six ans environ, ou doit-on le reculer encore;
c'est ce qu'il est difficile de décider en l'absence d'un do-
cument positif : il ne faut toutefois pas perdre de vue que
son fils Gautier, doyen de l'église collégiale de Saint-Pierre,
à Leuze, vivait encore en 1524 (s).
(1) « A George Chastelain, etc., pour don à lui fait pour lui aidier à deffroyer
» du partement de la ville de Bruges, et d'ilec aler en la ville de Bruxelles,
» et aussi pour lui aidier à entretenir plus honnestement en son scrviee :
» xxiiij livres. » (Begistre n° F. 146 cité, f° ijc iiijxxix r°.)
(2) « A George le Chastellain, escuïer tranchant de Monseigneur, que icellui
» seigneur lui a de sa grâce donné pour une fois pour considéracion de ce
» qu'il n'est point compté à gaiges en l'oslel d'icellui seigneur : xvj li-
» vres. » (Ibidem, f° iijc xj v°.)
C'est évidemment par erreur que le copiste du compte donne ici, ainsi
que dans les notes 1 et 2 de la p. 274, à G. Chastellain le titre d'écuyer
tranchant.
(5) « Audit George le Chastellain, etc., pour lui aidier à acquicter de ses
» debtes et lui aidier à deffroyer au partement de Monseigneur de la ville de
» Hesdin, pour aler à Lille et à Bruxelles ou mois d'octobre l'an mil cccc 1, pour
» considéracion des services qu'il lui a fais et aussi de ce qu'il n'a eu aucuns
» gaiges ou ordonnance de Monditseigneur : xxiiij livres. ^(Ibidem, f° iijcxij r°.)
(4) « A George Chastellain, etc., pour don à lui fait pour lui aidier à
» deffroïer de certain voïaige qu'il a nagaires fait de la ville de Lille es pais et
» conté de Haynnau, pour aucunes choses touchant son bien et avancement :
» xxiiij livres. » (Ibidem, f° iij« v v°.)
(o) Voy. § 17. On lit encore dans un volume intitulé : Revenus et dépenses
— 274 —
Continuons l'analyse des extraits de comptes où il est
parlé de Chastellain. Il résulte d'une ordonnance de paye-
ment du duc, datée du 17 mars 1451 (n. st.), que ce prince
avait envoyé de Bruxelles George, faire un petit voyage se-
cret « en certains lieux, pour aucunes besoignes et affaires,»
dont le comptable dit que Monseigneur « ne veult aullre dé-
» claracion estre faicte (i). » Chastellain reçut encore 12 li-
vres, « en considéracion de ce qu'il n'a aucune retenue ne
» ordonnance de gaiges en l'ostel (2). »
En 1454, Philippe le Bon se rendit à Neversoù il eut une
entrevue avec le duc d'Orléans à propos de la croisade qu'il
voulait entreprendre et du mariage du comte de Charolais,*
son fils (3). George Chastellain et Olivier de la Marche (4)
étaient du voyage, et ce furent eux qui organisèrent la re-
présentation des Mystères que l'on joua devant les prin-
ces (s). Chastellain continue à ne pas figurer sur les écrous
de Charles-Quint de 1520 à 1530, aux Archives du royaume, au f° ij° lxxx :
« A mcssire Gaullhier Chastellain, de Leuz, par lettres du xvjme de sep-
» lemhre [xvc] xxiiij, pour faire grosser une cronicque faicte par son père :
» vj*x livres. »
(1)« A George le Chastellain, ctc , la somme de vj livres iiij solz, pour
» certain voiaige qu'il a fait par le commandement et ordonnance de Monsei-
«tgnenr de la ville de Bruxelles en certains lieux, pour aucunes hesongnes et
» affaires dont Monseigneur ne veult autre déclaracion estre faicte, ouquel
<> voiaige il certiffye et nffern;e en sa conscience avoir vacqué iiij jours. »
(Registre n° F. 147, f° vjxxvij v°, de la chambre des comptes, aux Archives
du département du Nord, à Lille.)
(2) Ibidem, f° iijc ix r°.
(3) De Barante, Histoire des Ducs de Bourgogne (éd. Gachard), t. Il, p. 126.
(4) Voy. de Ladorde, Les Ducs de Bourgogne, Preuves, tome 1er, p. 417,
n" 1502. Olivier de la Marche avait environ vingt-deux ans de moins que
Chastellain. Il fait de ce dernier dans ses Mémoires (éd. de Bruxelles, 161 G;
p. HO), le plus magnifique éloge en ces termes :
« Ce très-vertueux escuyer George Chastelain, mon père en doctrine, mon
» maistre en science et mon singulier amy, lequel seul je puis a ce jour
«nommer et escrire la perle et l'cstoillc de tous les historiographes qui
» de mon temps ny de piéca ayent mis plume, encre, ne papier en labeur
» ou en œuvre. »
(5) « A George Chastellain, 'pour convertir et emploler en certains habille-
— 275 —
de l'hôtel du duc de Bourgogne, et à recevoir des gratifica-
tions pour le défrayer des dépenses qu'il est obligé de faire
en accompagnant Philippe à iNevers (i) à Chàlons (2), à
Dijon, au château de Rouvre (3), à Salins (4), etc., et pour
revenir en Flandre (5). Toutes ces libéralités du duc furent
payées par mandement daté du 7 avril 1455, après Pâ-
ques (6). Dans le courant de cette même année, notre
chroniqueur touche plusieurs autres sommes, par man-
dements du 9 juillet et du 5 août, pour des dépenses de
voyages faits à la suite du prince de Bruges à Lille (7), et
en se rendant par ses ordres de Louvain à Valenciennes,
« pour besongnier en aucunes choses secrètes (s). »
mens pour aucuns jeux que Monseigneur a fait jouer devant luy en la ville de
Nevers : xiij frans ix gros royaux. » (Registre n° F. 149, f° ijc xxxvij v°, de la
chambre des comptes, aux Archives du département du Nord, à Lille.) —
Voy. aussi de Laborde, loc. cit., p. 417, n° 1500.
(1) « Audit George Chastellain, pour don à lui fait par Monseigneur, pour
soy aidier à deffraïer de ladicte ville de Nevers : xij frans royaux. » (Regislre
n° F. 149 cité, f° ijc xxxviij r°, ibidem.)
(2) « Audit George Chastelain, pour don encores pour lui deffraier de la-
» dicte ville de Chalon : xvj frans demi royaulx. » (Ibidem, f° ijc xxxix r°.) —
Voy. aussi de Laborde, loc. cit., p. 418, n° 1510.
(3) « Audit George Chastellain, pour don à lui encores fait pour lui aidier
>» ù deffraïer de la ville de Dijon au parlement de Monseigneur d'ilec et aler
» avec lui en son chastel à Rouvre : xij frans royaux. » (Ibidem, f° ijc xl va.)
(4) « Audit George Chastelain, pour don à lui fait par Monseigneur, pour
» soy deffraïer de la ville de Dijon et aler à Salins : xxij frans royaux. »
(Ibidem, f° ijc xij r°.)
(5 et 6) « A George Chastellain, etc., par don pour lui deffraïer de la ville
» de Dijon et venir avec Monseigneur en ses pays de Flandres et autres de
» par-deçà : xxij frans royaux. » (Regislre n° F. 150, f° iijc xxix v°, ibidem.)
« Audit George Chastellain, pour lui aidier à deffraïer de la ville de Lille et
» aler avec Monseigneur en sa ville de Rruges : xvj livres. » (Ibidem, f° iijc
xxxj r°.)
(7) « A George Chastellain, etc., pour lui aidier à deffraïer de la ville de
» Bruges au parlement de Monseigneur d'ilec pour aler en sa ville de Lille:
» xij livres. » (Ibidem, f° iijc xj vo.)
(8) « A George Chastellain, pour lui deffraïer de la ville de Louvain et aler
» en la ville de Vallenchiennes pour ilec besongnier en aucunes choses secrè-
» tes pour Monseigneur : xviij livres. » (Ibidem, f° iijc xlvij v°.)
— 276 —
Les comptes de la recette générale des finances posté-
rieures à ces dates, qui existent aux Archives du départe-
ment du Nord, à Lille, renseignent encore trois mentions de
George Chastellain : elles ont été publiées par Mr le comte
de Laborde (i), mais nous avons jugé utile d'en donner de
nouveaux textes plus complets. La première parle d'un
voyage fait par Chastellain en France, en 1459 (2), pour les
affaires du duc; la deuxième nous apprend qu'il fut malade
vers la fin de l'année 1460 ou au commencement de 1461,
et que, mandé antérieurement au 22 mars de cette der-
nière année, par Philippe le Bon à Bruxelles, il accompagna
ce prince à Gand (s). La dernière particularité relative à
notre chroniqueur et consignée dans la catégorie des
comptes d'où nous avons extrait tout ce qui précède, est
une gratification que Charles le Téméraire fit donner au ser-
viteur de George Chastellain, qui avait envoyé à ce prince
un « livret » de sa composition sur la mort du duc, son
bienfaiteur (4). Il y a tout lieu de croire qu'il s'agit ici de
Y Éloge du bon duc Philippe, imprimé par Buchon.
(1) Loc. cil., p. 472, no 1836; p. 4-73, n° 1844, et p. 497, n° 1926.
(2) « A George Chastellain, escuïer panelier de Monseigneur, pour reste
• d'un voyage par lui fait en France, pour les besoingnes et affaires de Mon-
» ditseigneur : ex livres viij s. » (Registre n° F. 346, de la chambre des comp-
tes, aux Archives du département du Nord, à Lille.)
(3) « A George Chastellain, dit de Mamines, croniqneur de Monseigneur,
» la somme de xx livres, pour don ù lui fait par Monditseigneur, en consi-
» deracion de certaine maladie qui lui est naguères survenue et aussi aidier
» à deffraïer de ladicle ville de Bruxelles, et s'en retourner avec Mondit-
» seigneur en sa ville de Gand; pour ce par sa quiclance faiclc le xxij« jour
>» de mars [mil iiijc] lx (1461, n. st ) : xx livres de xl gros. » (Registre
u° F. \'JY>, 1° ij,: xxxiiij r°, ibidem.)
(4) « A Jehan Chenebaut, servilcur de George Chaslclain, la somme de
» lx solz, que Monseigneur lui a de sa grâce donné par son vin, quant il lui
» a nagaires apporté lui en sa ville de Brouxelles, ung livret venant de par
» sondil maislre, touchant le trespas de feu de très-noble mémoire monsei-
» gneur le due Phelippe, que Dieu absoille; pour ce par sa quiclance l'aide
» !e xi\( jour du moi'- de juillet. » (Registre n° F. 158, f° CC ij r", ibidem.)
— 277 —
Nous nous sommes étonné, en lisant les fragments des
Mémoires de Chaslelain qui ont été publiés jusqu'ici, de n'y
pas trouver le récit de la guerre dite du Bien public (1465)
et de la bataille de Monllhéry qui en fut l'issue, d'autant
plus que le vaillant Pierre de Brezé y trouva la mort, et
que Chastellain s'occupe volontiers des événements aux-
quels son ancien maître est mêlé.
Le grand chroniqueur obtint de Philippe le Bon, par let-
tres patentes datées de Louvain, le 25 juin 1455 (î), son
logement dans l'hôtel que possédait le duc de Bourgogne à
Valenciennes et que l'on appelait la Salle-le-Comte, pour
s'y livrer entièrement à ses travaux littéraires, ou selon les
expressions de l'époque, « pour mettre par escript choses
» nouvelles et moralles, aussi mettre en fourme par manière
» de cronique fais notables dignes de mémoire advenus par
» chi-devant et qui adviennent et puellent souvantes fois
» advenir. » Son généreux protecteur lui accorda en outre
une pension de 36 sous de Flandre par jour ou 657 livres
par an. Cette pension, d'après la teneur des lettres patentes,
devait être payée par le receveur général de Hainaut, mais
on en chercherait vainement la mention dans le compte
de l'année 1456 (2). C'est le receveur des domaines de la
(1) Nous devons faire remarquer que l'ordre donné par Philippe le Bon à
Paudiencier de délivrer les lettres patentes à Chastellain, sans frais, est daté
du 27. Voici cette pièce :
« Audiencier de nostre chancellerie, délivrez franchement à George le
Chastellain noz lettres patentes par lesquelles luy avons accordé sa demoure
en nostre hostel de la Sale en Valenciennes, et avec ce prendre et avoir de
nous xviij solz, de ij gros, monnoie de Flandres, par jour, tant qu'il nous
plaira pour les causes contenues et déclairéez en nosdicles lettres, sans pour
le droit de nostre scel d'icelles prendre ne relever de luy aucune chose.
Le xxvijc jour de juing Tan m. cccc. lv. [Signé] Phelippe. » (Collection des
acquits des comptes du grand sceau, aux Archives du royaume.)
(2) « A Jeorge Chastelain, escuyer, panelier de Monseigneur le duc de Bour-
» goigne, auquel a esté ordonné par mondit très-redoublé seigneur et son
» conseil, de prenre et avoir sour la receple générale de Haynnau, xxxvj solz
» pour jour, pour considération et qu'il est tenus de mettre par escript choses
— 278 —
Salle-le-Comte, à Valenciennes, qui fut d'abord chargé de
celle dépense, et qui renseigne dans ses comptes le payement
des gages de George Chastellain, depuis le 25 juin 1455
jusqu'au 31 décembre 1456. Pour les payements qui suivi-
rent, à partir de l'année 1457 (i), il faut consulter les comp-
tes de la recelle générale de Hainaut (2). Philippe le Bon,
par mandement du 15 mai 1461 (3), confirma le chiffre
» nouvelles et moralles, en quoy il [esl] expert et congnoissant, aussi mettre
» en fourme par manière de cronicque fais notables dignes de mémoire adve-
» nus par chi-devanl et qui adviennent et puellent sou ventes fois advenir; et
«pour les grans charges de quoy la receple généralle de Haynnau estoit lors
» cliargié, aussi que madame d'Eseaudœuvre estoit nouvellement alée de vie*
» par mort, de quoy la recepte de la Salle fu deschargié d'aucune pencion que
» ladicle damme avoit sour ycelle; messeigneurs des finances de monseigneur
» le duc ont ordonné audit Jeorge prenre sadicte assignacion sour ladicte
» recopie de la Salle, et à celli cause le receveur d'icelle a payet audit George
» pour ciiijxxx jours, commencions le xxve jour de juing mil iiijc lv : iijc
» xlij livres.
» Audit George, pour le terme d'un an commenchant le premier jour de
«janvier mil iiijc |v [1456, n. st.]: vjc Ivij livres. » (Registre n° V. 67, compte
de 1456, f° xxix r°, de la chambre des comptes, aux Archives du départe-
ment du Nord, à Lille.) Ces articles sont biffés.
(1) Voici l'extrait de ce compte dont la rédaction diffère du compte du
receveur de Valenciennes : « A George Chastellain, escuïer pannelier de mon-
» seigneur le duc, auquel xMonditseigneur a ordonné tenir sa résidence en son
» hoslel c'on dist la Salle en Valenchiennes, pour mettre par escript aucu-
» nés choses par manière de cronicques, fais notables dignes de mémoire
«advenus par chi-devant et qui adviennent et puent souvenles fois advenir;
» Mondilseigneur lui a ordonné sur la recepte généralle de Haynnau prendre
» et avoir pour chascun jour la somme de xviij solz, du pris de ij gros,
» monnoie de Flandres, tant qu'il lui plaira, etc., comme appert par vidimus
» des lettres patentes de mondilseigneur le duc sur ce octroïécs audit George,
«données a Louvaing, le xxvc jour de juing [mil] iiijc lv, etc. «(Registre
n° II. 293, compte de 1457, f° Ixxvij v°, ibidem.)
(2) Ils sont classés sous le n° II. 293 des registres de la chambre des
comptes, aux Archives du département du Nord, ù Lille. Le compte de l'an-
née 14-59-1460 existe aux Archives du royaume, à Bruxelles, sous le n° 3196,
de la chambre des comptes : le payement de la pension de Chastellain y est
renseigné au f° Ixij v°.
(5) « A George Chaslclaiu, escuyer et panelier de monseigneur le duc de
» Hourgongne, auquel a esté ordonné par Mondilseigneur et son conseil «le
» prenre et recevoir sour la recepte de la Salle en Valenciennes, xxxvj sol/
— 279 —
de la pension de son chroniqueur à 36 sous par jour, et par
un aulre mandement du 2 mars 1463 (n. st.), ce fut de nou-
veau le receveur de Valenciennes qui eut mission de payer
Chaslellain (i) jusqu'à sa mort, dont la date est fixée par
ce comptable au 13 février 1474 (1475, u. st.) (2). A ce
propos nous ferons observer que le jour du décès de notre
chroniqueur, fixé par son épitaphe au 20 mars 1474
(1475, n. st.), ne saurait être exact, et que nous croyons
plus volontiers le receveur du domaine de Valenciennes,
qui avait intérêt à ne pas payer un seul jour de gage de
plus, puisque la chambre des comptes n'admettait aucune
dépense sans preuve et sans moyen de contrôle. L'épitapbe
de Chaslellain existait dans l'église de la Salle-Ie-Comte, à
Valenciennes; elle est rapportée textuellement par Simon
Leboucq dans son Histoire ecclésiasticque de la ville et
comté de Valentienne (3); nous devons faire remarquer que
l'historiographe de Philippe le Bon y est qualifié de cheva-
lier, titre qui lui fut conféré avec celui tfindiciaire, par
Charles le Téméraire, au mois de mai 1473. Le fait est
rapporté par Jean Molinet dans le prologue de ses Chro-
niques, en ces termes : « Sire George Chaslellain, homme
*> pour jour, jusques à la bonne volenté de Monditseigneur, pour considéracion
» et qu'il est tenu de mettre par escript coses nouvelles et moralles, en coy
» il est expert et congnoissans, pour mettre en fourme de cronicke fais no-
» tables dignes de mémore, qui par cy-devant sont avenus et qui puellent
» journèlement avenir, etc., comme plus à plain appert par le mandement
» scellée du séel de secret le xvc jour du mois de may mil iiijc Ixj. » (Regislre
n° V. 68, compte de 1461-1462, f° xxviij r°, cité plus bas.)
(1) Voy. les registres nos V. 68, V. 69 et V. 70, de la chambre des comptes,
aux Archives du département du Nord, à Lille.
(2) « A messire George Chaslellain, chevalier, conseiller de mon très-
» redoublé et souverain seigneur monseigneur le duc de Bourgoigne, pour
» vjxxxvj jours à commenchier au premier jour d'octobre mil iiijc lxxiiij et
» fenissanl au xiije jour du mois de febvrier prochain enssuivant mil iiij,;
>i lxxiiij, que lors termina ledit George vie par mort. » (Registre n° V. 70,
cité, compte de 1474-1475, f° xxxvj r° )
(3) Voy. aussi le n° 19105 de la Bibliothèque de Bourgogne, f° 25 r°.
— 280 —
» très-éloquent, cler d'esprit, très-aigu d'engin, prompt en
» trois langages, très-expert orateur et le non pareil en
» son temps Pourquoi très-illustre prince Charles de
» Bourgogne, regardant la fermosité de ses mœurs, la sub-
» tililé de son art, le veull anoblir en ses jours; et à la
» célébration et solemnité de la Thoison d'or en Valen-
« tiennes, lui donna ordre de chevalerie, avec tiltre de
» indiciaire, comme celui qui démonstroit par escripture
» authentique les admirables gestes des chevaliers et con-
» frères de l'ordre. »
George Chastellain ne fut pas, croyons-nous, le premier
écrivain qui obtint le titre de chroniqueur ou d'indiciaire,
dont se qualifièrent plus tard Molinet, Jean Lemaire, Julien
Fosselier, Rémi du Puys, Henri-Corneille Agrippa, etc. (Voy.
§§ 1 et 67.) En effet, nous trouvons cité dans le courant
des années 1460 et 1461, un certain Hugues Tolins ou
de Tolins, prêtre, qui est appelé chroniqueur de Mon-
seigneur (î), et que Philippe le Bon envoya en Bourgogne
« pour enquérir et sçavoir, tant par les fondations des
» églises, comme aullrement, les noms des rois et ducs
» qui ont esté en Bourgongne le temps passé, et les fon-
» dations et choses par eux faictes durant leurs vies, afin
» d'icelles rédiger et faire chronique (2). » Il paraît en outre
avoir composé par ordre du duc un « Martirologe et abrégié
» du commencement des batailles (3). »
Il y a quelques années, nous avons été assez heureux
pour retrouver les lettres patentes originales, datées de
Bruxelles, le 14 janvier 1457 (n. st.), par lesquelles le duc
(1)« A muislre Hugues Tolins, croniqucur de Monseigneur, la somme de
» xij livres, pour lui aidicr à avoir ung cheval, en considéracion des services
» qui lui a par ci-devant fais. » (Registre n° F. 155, f» ijc Ij v°, de la chambre
des comptes, aux Archives du département du Nord, à Lille.)
(2) Peioinot, De l'ancienne bibliothèque des ducs de Bourgogne, p. 57.
(5j De Ladoiidl, les Ducs de Bourgogne, Preuves, t. 1er, p. 473, n° 1842.
— 281 —
de Bourgogne confère à George Ghastellain, écuyer et pan-
netier, le litre de conseiller, avec les honneurs et privilèges
qui étaient attachés à cette dignité. Nous publions le texte
de cette pièce.
« Phelippe, elc. A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut.
Savons faisons que pour la bonne et notable relacion qui faicte nous a eslé
de la personne de nostre amé et féal escuïer et pannelier George Chas!elain,
et de ses sens, prudence, discrécion et souffisance, icelui George confions à
plain de ses loyaulté, preud'ommîe et bonne diligence, avons retenu et rete-
nons par ces présentes en nostre conseillier pour nous servir d'ores en avant
oudit estât de conseillier aux honneurs, drois, préhéminences, prérogatives,
libertez, franchises, prouffiz, émolumens acouslumez et qui y appartiennent;
sur quoy il sera tenu de faire le sèrement à ce pertinent es mains de nostre
très-cliier et féal chevalier et chancelier le seigneur d'Aulhume que commet-
tons à ce. Si donnons en mandement à nostredil chancelier que, receu dudil
George Chastelain ledit sèrement, il et tous autres noz gens de conseil le
appellent et évoquent dès lors en avant à nos consaulx et à la consullacion
et expédicion de noz besongnes et affaires touchant nous et noz pais et
seigneuries, et d'icelui estât de conseillier, ensemble des honneurs, drois,
préhéminences, prérogatives, libertez, franchises, prouffiz et émolumens
dessusdiz, ilz et tous autres cui ce regardera le facent, seuffrent et laissent
plainement et paisiblement joyr et user, cessans tous contrediz et em-
peschemens. En tesmoing de ce nous avons fait mectre nostre séel à ces
présentes. Donné en nostre ville de Bruxelles, le xiiij« jour de janvier Tan
de grâce mil quatre cens cinquante et six (1). »
Nous ne pouvons passer sous silence une autre rectifi-
cation concernant Chaslellain, que nous avons constatée
dans le cours de nos recherches : elle n'est pas sans im-
portance.
Tous les biographes et tous ceux qui se sont occupés
de cet écrivain, ont avancé qu'il fut revêtu des fonctions
de héraut d'armes de la Toison d'or. C'est une erreur et
nous allons en citer l'origine. Olivier de la Marche com-
mença la rédaction de ses Mémoires en 1471, lorsqu'il
(!) Collection des chartes de l'audience, aux Archives du royaume.
— 282 —
était, dît-il, sur le point d'avoir quarante-cinq ans accom-
plis (i). On ne saurait nier que lié d'amitié avec Chastellain,
— quoique celui-ci fut d'environ vingt-et-un ans plus âgé,
— et comme lui écuyer pannetier du duc, Olivier ne fût
parfaitement au courant des litres et des honneurs qui lui
avaient été conférés, aussi bien que des qualifications qu'é-
taient en droit de prendre tous les autres seigneurs et
gentilshommes de la cour de Bourgogne. Or, dans les Mé-
moires (2) dont nous parlons, on rencontre celte phrase à
propos de la mort du célèbre chevalier Jacques de Lalaing,
en 14o5 : « Car je sçay bien que le roy d'armes de la Toi-
» son d'or, George Chastelain, noslre grand historiographe,*
» ne plusieurs autres qui se meslent et enlremeltent d'es-
» crire... » De Pinedo y Salazar, auteur de YHisloria in-
signe ôrden del Toyson de oro (5), s'est appuyé sur, ce pas-
sage, qu'il a traduit, et a classé Chastellain parmi les
hérauls d'armes de l'ordre. Peut-être celte erreur a-t-elle
été commise avant lui; toujours est-il, que ni Molinet, ni les
historiens de Valenciennes Simon Leboucq (4) et d'Oultre-
man (5), qui ont aussi fait l'éloge de Chastellain, ne men-
tionnent celte particularité. Il faut ajouler que celui-ci ne
figure pas dans la liste des hérauls d'armes dressée en 1581
et publiée par le baron de Reiffenberg, dans son Histoire
de la Toison d'or (Y). La phrase d'O. de la x\Iarche doit
être interprétée d'une toute autre manière. Le roi d'armes
de la Toison d'or et George Chastellain sont deux person-
nages différents que le chroniqueur n'a pas pu confondre.
Il a voulu dire, que ni le premier ni le second, ni d'autres
(1) Mémoires; éd. de Bruxelles, 1G1G; p. 1M.
(2) P. 595.
(3) .Madrid, 1787; t. II, p. G37.
(4) Loc. cit.
(")) Histoire de la ville et comté de Valcnlicnncs, p. 170.
(G; Bruxelles, 1830; p. 582.
— 285 —
qui se mêlent d'écrire, etc. Le roi d'armes de la Toison
d'or ici en question est un gentilhomme assez connu, et
nous sommes surpris que l'on ait pu prendre le change un
seul instant : il s'agit de Jean Lefèvre, seigneur de Saint-
Remy, la Vacquerie, etc., dont il nous est resté de curieux
Mémoires sur les événements de son temps, de 1 407 à 1 436,
et qui ont été publiés plusieurs fois. Il avait été nommé
Toison d'or, c'est-à-dire héraut d'armes de l'ordre, en 1429,
et il resta en fonctions jusqu'à sa mort, arrivée en juin 1468.
« Il fut tenu, — dit Chastellain, — le plus sachant et ver-
» tueux et vrai-disant que pour son temps estoit, pour un
»roi d'armes le nom pareil qui pour lors fut. » Olivier de
la Marche en parle dans le même sens (î). L'un et l'autre
le citent fréquemment dans leurs ouvrages, car ce gentil-
homme fut mêlé à beaucoup d'événements importants de
cette époque. Une fois l'identité de personne établie, il
suffira, pour prouver que Chastellain n'a pas été le succes-
seur de Jean Lefèvre, de dire que sa charge fut donnée,
sur sa demande, à Gilles Gobert (2), lequel prêta serment
(1) Page 40.
(2) « A Gilles Gobert, roy d'armes de Tordre de la Thoison d'or de Mondit-
» seigneur la somme de vijxx xvij livres x solz, qui deue luy esloit à cause
» de 1 nobles de xlvij s., de ij gros de Flandres, le soit, pièce, que icellui
» seigneur luy a ordonné et accordé pranre et avoir de luy de pencion par an
» pour sondit estât de Thoison d'or, et pour 1 livres tournois, du pris de
» xxxij gros semblables, la livre, que Monditseigneur luy a ordonné pranre et
» avoir de luy par an pour ses robes et habis d'icellui office, à en estre payé
» d'an en an par les mains de sondit argentier, à commencbier le xvje jour de
» juing mil iiijc Ixviij, duquel office il avoit fait le serment dès le jour de la
» Penthecousle oudit an Ixviij, comme puet apparoir par certaines lettres pa-
» tentes de Monditseigneur, données en sa ville de Bruxelles, le derrain jour
» de novembre oudit an Ixviij, tant et si longuement que ledit Thoyson d'or
» servira oudit ordre en icellui office de Thoison d'or, et ce pour ung an entier
» commencheant ledit xvj«jour de juing Ixviij et finy le xve jour de juing a° lxix
» enssuivant, tous incluz. "(Registre n° 1924, f° xvij r°, de la chambre des
comptes, aux Archives du royaume.)
« A Gilles Gobert, roy d'armes dudit ordre.de la Thoison d'or, la somme de
— 284 —
du vivant même du titulaire, et que ce dernier, dont les
lettres patentes de nomination sont datées du 30 novem-
bre 1468, ne mourut qu'en 1492 (î).
Fossetier (Julien), — appartient à cette pléiade de com-
pilateurs indigestes de la fin du XVe siècle et du commen-
cement du XVIe : Valère André lui a consacré quelques
lignes (-2). Il nous apprend lui-même dans un livre, dont
nous reproduisons plus loin le titre, qu'il a vu le jour à
Alh, en 1454. Fossetier embrassa l'état ecclésiastique : dans
ses ouvrages manuscrits qui nous sont parvenus , il se
donne le litre de« chroniqueur et Judiciaire de très-puissant*
» prince don Charles d'Autriche » . Sa Chronique margariti-
que ou alhensienne a été commencée le 15 décembre 1508
et terminée au mois de septembre 1517; elle forme trois
volumes et n'a jamais été imprimée. Dès que Fossetier
avait achevé un volume, il allait en faire hommage à Mar-
guerite d'Autriche. Cette princesse lui fit payer, par ordon-
nance du 9 mars 1515, 50 livres de Flandre pour le
deuxième livre, et pareille somme pour le troisième, par
mandat du 29 septembre 1517. Nous publions le texte de
ces deux documents; ils constatent que les chroniques
offertes à Marguerite étaient écrites sur parchemin. La Bi-
bliothèque de Bourgogne possède encore les originaux des
tomes II et III de l'œuvre de Julien Fossetier (3), qui for-
ment deux beaux volumes, grand in-folio, à deux colonnes,
de 42 lignes à la page, et d'une exécution soignée, sans
»vijxx xvij livres x solz qui lui est deue à cause de 1 nobles de xlvij s., do
»> ij gros de Flandres, le soit, pièce, que icellui seigneur luy a accordé avoir de
» luy de pencion par an pour sondit estât de Thoison d'or, clc. » (Registre
n° 192 ; > , f° xxv v°, ibidem.)
(1) De Pinedo y Salazar, loc. cit. y p. 638.
(2) liibliothecu belgica, p. 597. Foppens a reproduit les mêmes détails dans
sa llibliotheva belgica, p. 780.
(3) n°» io:;n cl 10.') 12.
— 285 —
miniature et non paginés. En tète de chacun d'eux se trouve
un petit prologue ou dédicace de l'auteur à la gouvernante
des Pays-Bas , avec un rondeau sur la devise si connue :
Fortune, infortune fort une. L'ancienne reliure en velours
rouge de ces manuscrits a été remplacée par la reliure au
chiffre de Napoléon qui recouvre tous les livres enlevés par
ordre de l'empereur. Dans les dédicaces l'écrivain expose
en abrégé ce que renferment les volumes, qui sont toutefois
enrichis d'une table détaillée. Le tome II, à la fin duquel
on lit : 3Df0 grctttaô. 1514, commence à l'avènement, de
Salomon et s'arrête au couronnement d'Artaxerxès Mnémon,
appelé Assuérus dans la Bible, dit l'auteur. Le tome III,
qui s'étend jusqu'à Annibal, se termine par la date:
1517. 24 mctg. 2ltl). D'après une annotation écrite sur le
feuillet de garde du tome III, ce manuscrit était « du iije pe-
» pitre le xve » de la librairie ou bibliothèque de Marguerite
d'Autriche.
La Bibliothèque de Bourgogne possède encore trois
autres volumes de l'ouvrage de Fossetier, un tome Ier et
deux exemplaires du tome II; ces deux derniers ont appar-
tenu aux jésuites de Mons. Tous trois sont du même formai,
et écrits sur du papier dont la filigrane est un P gothique.
Ils portent au dos, ainsi que les précédents, le titre de Chro-
nique athénienne. Dans la dédicace du tome Ier (î), l'auteur
qui s'y qualifie de « prestre, indigne compilateur de cesle
» œuvre » explique ainsi cette appellation bizarre de son
livre : « Je l'intitule, — dit-il en s'adressant à Marguerite
» d'Autriche, — la Chronicque margariticque, après vostre
r> nom, ou la Chronique athensyenne, après Ath, lieu de sa
» composition. » Ce premier volume qui embrasse la narra-
tion des faits depuis la création du monde jusqu'au règne
de Salomon, a 322 feuillets, à deux colonnes, de 39 lignes
M) No lO'iOO.
n. -il
— 280 —
à la page, d'une belle écriture. L'annotation suivante, « du
» iije pepitre le xiiij6 » , qui se trouve sur le feuillet de garde,
ainsi que le soin apporté à la transcription du texte et d'au-
tres détails encore, nous fait supposer que cet exemplaire
est l'original du tome Ier qui fut offert par Julien Fosselier
à Marguerite; il n'aurait donc pas exécuté ou fait exécuter
le premier volume sur parchemin. Nous hésitons cependant
à admettre celte opinion. Marie de Hongrie possédait l'ou-
vrage complet de Fossetier; d'après la description qui nous
en est restée (i), — ils étaient reliés en velours rouge, —
nous croyons que ce sont les mêmes volumes qui appar-
tinrent à Marguerite d'Autriche. «
L'un des deux exemplaires sur papier du tome II est la
copie textuelle de l'original dont il est parlé plus haut;
l'autre présente de nombreuses variantes : quoique sur du
papier semblable, celui-ci nous paraît moins ancien. L'écri-
ture de l'autre est plus soignée et se rapproche davantage
de celle du tome Ier. Aucun ne renferme les prologues ni
le rondeau sur la devise de la princesse qui se trouve dans
les trois volumes précédemment décrits.
L'exemplaire, dont le texte est le plus complet (2), est
écrit à longues lignes, et contient 295 feuillets, sans table.
Le copiste du second a l'écriture plus petite. Ce dernier
volume (3) renferme 468 feuillets, à deux colonnes, avec
table; il se termine par cette date : 1514, explicit bajanua-
rii. Ces mots sont d'une autre main également contem-
poraine de l'exécution du manuscrit. Il est évident par là
que celui-ci a dû être copié sur la minute originale de Fos-
selier, et non d'après l'exemplaire sur parchemin. Avant
davoir appartenu aux jésuites de Mons, il avait été la pro-
(i) Voij. les Bulletins de la commission royale d'histoire, irc série, 1. X,
p. 227.
(2) N» ÎOJÎIO.
(3) N" îoiiir,
— 287 —
priété d'un certain Janet Balte, dont le nom se lit sur le
feuillet de garde.
On voyait à l'abbaye de Cambron une copie de la Chro-
nique margaritique au commencement du XVIIe siècle (1).
En 1520, Julien Fossetier acheva et dédia à Marguerite
d'Autriche un autre ouvrage, intitulé dans le prologue :
La vie de Christ, etc. Valère André dit qu'il en existait un
manuscrit dans la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Martin,
à Tournai. La Bibliothèque de Bourgogne en possède un
bel exemplaire, grand in-folio, sur parchemin (2). Il se
compose de 357 feuillets, à longues lignes, de 46 lignes à
la page, avec des mots et souvent des lignes entières tracées
en rouge et ornées de quelques lettrines peintes. L'écriture
est peut-être celle de l'auteur lui-même : elle ressemble
à celle des tomes II et III de l'exemplaire sur parchemin de
la Chronique margaritique. On y trouve une table à la fin
du volume. Les lignes suivantes se lisent au bas du
f° iijc xlix r° :
« Ainsi termine la Vie de Hiésus-Crist, compilée en
» deux livres partiales par Julyen Fossetier, presbtre in-
» digne, résident à Ath, en Haynault. » Fossetier dans la
dédicace de ce livre s'exprime en ces termes (f° 1°). « Plaise
» sçavoir à Vostre Signorie que je Julyen Fossetier, prestre
» indigne, procréé habitaleur d'Ath, en Haynault, ay claci-
» fyet seloncq ma simple capacité et le plus ouvertement et
» véritablement que j'ay peut, de clauses en clauses, tout
» le texte des quatre évangélistes, etc. »
Nous connaissons deux autres ouvrages de Fossetier :
l'un existait, en manuscrit, dans la librairie de Marie, reine
douairière de Hongrie (3); il est décrit de la manière sui-
vante, dans l'inventaire qui nous est parvenu : « Petit livre,
(1) Valère André, Dibliothcca belgica, p. 597.
(2) No 9220.
(3) Bulletins delà commission royale d'histoire, lrc série, l. X, p. 210.
— 288 —
» nommé Faict de par messire Julien Faulcetier. » L'autre
est un petit volume de poésies, imprimé en 1552, de
23 feuillets, in-8°, caractères gothiques; il est intitulé :
Conseil de volentier morir. Imprimé en Anvers par Martin
Lempereur, l'an M. D. XXXII, et dédié à Charles-Quint;
l'auteur se nomme dans la dédicace :
« Je Julien Fossetier, prebstre indigne,
Qui en Haynault ait eu Dath origine,
Anchien de quattre-vingtz ans et plus. »
Ce volume, d'une excessive rareté, a été coté 250 francs
dans le catalogue d'Ed. Tross; il ne figure plus qu'au prix
de 120 francs dans un Catalogne des livres rares et pré-
cieux (n° 18G), publié par L. Potier, en 1859.
1. « L'archiducesse d'Austrice, etc. Diego Flores, nostre trésorier et rece-
veur général de toutes noz demeines et finances, nous vous ordonnons que
bailliez et délivrez comptant à sire Julian Fossetier, prestre, istoriograffe des
Cronicques marguarélicques, la somme de 1 livres, du pris de xl gros, mon-
noye de Flandres, la livre, laquelle somme luy avons ordonnée, octroyée et
accordée prendre et avoir de nous, pour une foiz, et ce pour son payement
et conlenlement des paines, labeurs, fraiz et despence par luy soustenue d'a-
voir compillé et mis par escript la seconde volume desdictes Chronicques
margaréticques, laquelle il nous a délivrée pour estre mise en nostre librarie,
en rapportant avec cesles quictanec soufllsanle dudict sire Julian sur ce ser-
vant seullcment; icelle somme de I livres pour la cause que dessus vous sera
passée et allouée en la despence de voz comptes par les commis ou à commet-
tre de par nous à l'audicion d'iceulx, ausquelz ordonnons par cestes ainsi le
faire sans difficulté. Fait soubz nostre nom, à Gand, le ixc jour de mars
ao xvc xv, stil de Homme (\). »
2. « Marguerite, etc., à nostre très-chicr et féal chief commis sur le fait de
noz demeinc et finances et nostre premier maislre d'bostel le seigneur de Mont-
baillon, salut. Nous, eu sur ce vostre ad vis, voulons et vous ordonnons que
par nostre très-ebier et féal conseiller et receveur général de toutes nosdictes
finances, maistre Jeban de Marnix, vous faicles payer et délivrer content à
nostre bien amé messire Julyan Fossetier, prestre, résident à Àtb, en flnyn-
(1) Collection des acquits, aux Archives du royaume.
— 289 —
nau, la somme de 1 livres, de xl gros de Flandres, laquelle lui avons ordonné
et ordonnons prendre et avoir de nous en récompense d'ung gros livre en
parchemin, escript à la main, qu'il a composé, intitulé : Le tier volume de la
Cronicque marguarilicque, qu'il nous a ce jourd'huy donné et présenté, etc.
Donné à Bruxelles, le pénultiesme jour de septembre Tan de grâce mil \c-
et xvij (1). »
De' Marchi (François). — Au § 21 nous avons rapporté
des documents jusque alors inédits constatant le séjour aux
Pays-Bas du capitaine François de' Marchi, de Bologne,
pour lever les plans des places fortes de nos provinces, qui
furent gravés sur cuivre aux frais de Philippe II, par
Corneille de Hooghe et Jérôme de Cock, en 1566 et 1567.
Au moment où nous rédigions cet article, nous ne connais-
sions pas le livre, peu commun du reste, dont ces planches
devaient faire partie, et cependant Brunet en donne une
description détaillée dans son Manuel du libraire, que nous
n'avons pas eu la pensée de consulter. Il est à noter que
cette importante publication n'a paru qu'en 1599, à Bres-
cia, dans un format grand in-folio; ce livre est rare, dit le
célèbre bibliographe français. Un superbe exemplaire a été
vendu pour quelques francs, en février 1861, chez le
libraire Heussner, à Bruxelles (vente Kelele); voici le titre
de cet ouvrage :
Délia architetlura militare del capitanio Francesco de'
Marchi, bolognese, gentil' huomo romano, libri tre.nelli
quali si descrivono H veri modi, del fortificare, che si usa
a' tempi moderni. Con un brève, et utile trattalo, nel quale
si demostrano li modi del fabricar V artigliaria, et la pral-
tica di adoperarla, da quelli che hanno carico di essa.
Opéra novamente data in luce. In Brescia. MDXC1X.
Appresso Comino Presegni. ad instanza di Gasparo daW
Oglio.
(1) Registre des finances commençant dois le mois de décembre xv- xv, f° 77 r°,
collection des papiers d'Étal et de l'audience, aux Archives du royaume.
— 290 —
La Bibliothèque royale, à Bruxelles, possède uu bel exem-
plaire de ce livre dans le fonds de la ville (n° 5364): nous
y avons également consulté la seconde édition de l'ouvrage
de F. de' Marchi, publié à Rome, en 1810, par L. Marini,
en cinq grands volumes in-folio, ornés de planches, de
deux portraits de l'auteur du traité, et de fac-similé de
son écriture.
La notice biographique dont L. Marini a fait précéder
le texte de F. de' Marchi, renferme des particularités inté-
ressantes sur ce grand ingénieur, qui fut aussi habile
architecte; mais antérieurement à l'année 1533 sa vie était
jusqu'ici restée un mystère. Nous savons par des registres
existant aux Archives du royaume, dont Mr A. Henné a
publié des extraits dans son Histoire de Charles-Quint
(t. III, pp. 128 et 130), qu'il se trouvait déjà aux Pays-Bas
en 1521, où il eut la charge de capitaine des vingt halle-
bardiers, puis celle des vingt-quatre archers que Charles-
Quint créa en 1522, pour la garde de la personne de
Marguerite d'Autriche: il occupait encore ces fonctions à la
mort de cette princesse, arrivée en 1530. Dans les docu-
ments qui font mention de lui, il est appelé François de
Marche, de Marque, de Marcque ou Maercke, et il est qua-
lifié d'écuyer : il signe même sous celte dernière forme
toute flamande les quittances de ses gages. D'après Marini,
le capitaine F. de' Marchi était à Livourne en 1533 et
resta en Italie jusqu'en 1559 : il était alors au service de
Marguerite de Parme depuis de longues années, et revint
aux Pays-Bas avec celle princesse, que Charles-Quint
avait appelée au gouvernement général de ces provinces.
Malgré ces assertions du publiciste italien , nous sommes
toujours tenté de croire que c'est F. de' Marchi qui dressa
le plan de la ville de Gueldre, en 1546 (Voy. § 59).
Le catalogue des livres rares de Mr Libri vendus à Lon-
dres, en 1859, renseigne (n° 1559) un ouvrage de F. de'
— 291 —
Marchi, imprimé à Bologne, en 1560, sous ce titre : Aviso
dove narra a pieno le pompose Livrée et scaramuzza de
Cavalli et Fanti, etc.
Marini dit qu'après l'année 1567 il n'a plus trouvé men-
tion du capitaine F. de' Marchi, et il suppose qu'il mourut
vers cette époque. On s'expliquerait ainsi pourquoi les
planches gravées par C. de Hooghe et J. de Cock n'ont pas
servi, et l'on pourrait fixer à l'année 1568 la date du décès
de l'ingénieur italien.
1. « A François de Marque, escuïer, capitaine, et aux hallebardiers de Ma-
dame, à cause de leurs gaiges, assavoir ledict capitaine àl'advenant dexviij s
par jour, etc., pour ij mois finiz le derrenier de juing [xvc] xx.
» Audict François de Marque, escuïer, capitaine, et xxiiij archiers ordonnez
par l'empereur pour servir Madame la régente, et messieurs du privé conseil
et des finances, à cause de leurs gaiges, assavoir audict capitaine, de xxiiij s.
par jour, etc. (1). »
2. « [1529]. A François de Marcke, escuïer, capitaine des archers de Ma-
dame, etc., pour vacacions par luy faicles à Utrecht, pour la visitacion du
chasteau, etc. (2). »
5. « A François de Marcque, par lettres du ve d'octobre [xvc] xxij, pour sa
robbe de velours de l'année commençant le premier dudict mois : c livres.
» A luy, par autres du xviijc de décembre [xvc] xxiij, pour autres services
et sadicte robbe : ijc livres.
» A luy, par autres du xxe de décembre [xvc] xxiiij, pour sa robbe: c livres.
» A luy, par autres du xije de décembre [xvc] xxiiij, à cause de La Haye :
1 livres.
» A luy, par autres du premier de février [xvc] xxv, pour sa robbe et vac-
cacions : ij livres.
» A luy, par autres du xviije de décembre [xvc] xxvj, pour sa robbe : c livres.
» A luy, par autres du xxje de décembre [xvc] xxvij, pour sa robbe : c livres.
» A luy, par autres du xe de février [xvc] xxviij, pour ses services et vaca-
cions faictes à Utrecht : iijc 1 livres.
(1) Registre intitulé : Revenus et dépenses de Charles-Quint, de 1520-1530,
f° ijc xv r°, collection des papiers d'État et de l'audience, aux Archives du
royaume.
(2) Ibidem, f» ijc liij v°.
— 202 —
» A luy, par autres du xxviije de décembre [xvc] xxix, pour vaeaeions faie-
les à Montfort et ses services : cl livres (1). »
D'Hollander (Jean). — Mr Gachard a parfaitement
établi dans la préface de la Relation des troubles de Gand
sous Charles- Quint (2), que le chanoine J. d'HoIlander
n'était pas l'auteur du livre intitulé : Discours des troubles
de Gand, etc., publié par Hoynck Van Papendrecht. A
celte occasion il a fait faire des recherches aux Archives
de l'État, à Mons, pour découvrir la date de la prise de
possession d'une prébende de Sainte- Waudru, dont d'Hol-
lander avait joui. Nous avons trouvé la minute des lettres
patentes qui lui confèrent ce canonicat : elles sont datées de
Bruxelles, le 10 juin 1616, et commencent en ces termes :
« Albert et Isabel, etc. A noz chières et bien amées les damoisclles cha-
noinesses de nostre église de Saincte-Wauldrud en nostre ville de Mons, salut
et dilection. Comme Guillaume de Pamele, clercq du diocèse de Gand, cha-
noine de ladicte église, ait résigné en noz mains ladicte chanonie et prébende,
pour et au prouffit de Jehan de Hollandere, clercq dudit diocèse et possesseur
de la chapelle fondée à l'aullel de Saincte-Barbe en l'église parochiale de
Sainct-Jacques en nostre ville de Gand, et ce par voye de permutation entre
eulx canonicquement conceue à ladicte chapelle de Saincte-Barbe, soubz
nostre bon plaisir et aultrement point; sçavoir faisons, etc. (5). »
Trigaut (Nicolas), — missionnaire de la compagnie de
Jésus, natif de Douai, partit en 1607 pour les Indes et la
Chine. Il revint en Europe quelques années après, et quitta
de nouveau le continent en 1618. C'est à l'occasion de ce
dernier voyage qu'Albert et Isabelle le gratifièrent d'une
somme de 4,000 livres de Flandre, pour l'aider dans les
frais u qu'il conviendra faire pour la nourriture et despence
(!) Registre cité, f° ijc Ixvij v°.
(2) P. xxxi. Voy. aussi Bulletins de la commission royale d'histoire, 5c série,
t. Il, p. 200.
(5) Collections des papiers d'Etat cl de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
— 293 —
» des dix religieulx qu'il amènera doiz les provinces vers
» le royaulme de Chine. » Le P. Trigaut a fait imprimer la
narration de ses voyages. Le préambule des lettres patentes
des archiducs, qui sont datées de Bruxelles, le 14 jan-
vier 1617, est ainsi conçu :
« Albert et Isabelle, etc. Comme les révérendz pères de la société du nom
de Jésus ayans entreprins de avec l'ayde de Dieu, nostre Créateur, convertir
à nostre saincte foy catholicque, apostolicque, romaine, le royaulme de la
Chine, ayent envoyé en Europe le révérend père Nicolaus Trigautius, pro-
curateur de la mission estant en ladicte Chine, nostre subject, et que iceluy
nous ait très-humblement supplié, que, en considération que notre Saincl-
Pére le pape, le roy catholicque et plusieurs aullres princes chrestiens y ont
selon leur dévotion beaucoup contribué, il nous pleuist de mesme à l'ad-
vancement d'un si bon œuvre luy donner quelque assislence en subvention
des fraiz à faire pour le voyage des dix pères qu'il mènera quant et soy
natifz de noz pays de par-deça, etc. (1). »
Coignet (Michel). — (Voy. § 37.) — Dans les documents
que nous avons recueillis sur ce savant, il est qualifié tantôt
de cosmographe, et tantôt d'ingénieur ou de mathémati-
cien. Michel Coignet jouissait auprès des archiducs d'une
grande estime, dont ils lui donnèrent de marques à diffé-
rentes reprises. C'est ainsi que par ordonnance en date
du 15 avril 1604, il lui fut fait don de 1,000 florins, à
payer par le receveur général des finances. En 1609, il
obtint, « en considération de plusieurs desboursemens,
» fraiz et despens par luy supportez et services extraor-
» dinaires par luy renduz, le terme de douze ans, et ce
» sans gaiges ou aulcun entretènement, » une renie annuelle
de 200 florins, hypothéquée sur une maison à Anvers, qui
appartenait au domaine à titre de confiscation; mais la
trêve avec les Provinces-Unies ayant été signée très-peu de
(1) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
— 294 —
temps après, le propriétaire de cette maison rentra en
possession de son bien, et la rente ne fut point payée à
Coignet. Nous avons sous les yeux une requête qu'il adressa
à ce sujet à l'infante Isabelle, quatorze ans plus tard. Celte
réclamation eut du succès, et la princesse lui accorda, au
lieu de la rente, par apostille du 11 juillet 1623, une
pension de 200 livres de Flandre par an, et, par ordon-
nance du même jour, un don de 500 livres; c'est la somme
qu'il reçut au mois d'août de la même année et dont nous
avons parlé au § 37. Coignet ne jouit pas longtemps de cette
pension, car il mourut quelques mois après l'avoir obtenue,,
le 24 décembre 1623, laissant une veuve, Magdelaine
Marinis, et quatre enfants.
L'infante Isabelle se montra généreuse envers la veuve
du savant mathématicien et ingénieur, et lui fit' don de
200 livres, par apostille mise le 31 juillet 1624, à la sup-
plique qu'elle en avait reçue. Cette requête contient des
détails intéressants pour la biographie de Coignet; nous en
publions ici un extrait :
« A Son Altèze Sérénissime remonstre en toute humilité Magdalaine Mari-
nis, vefve de Michel Coignet, en son vivant mathimaticien et ingéniaire pour
le service de Sa Majesté, qu'ayant feu sondict mary exposé à feu Son Altèze
Sérénissime les bons et signalez services par luy renduz à Sa Majesté et
Sadicte Altèze en la susdicte qualité, signament es sièges de Hulst et Oostende,
où il s'est trouvé souventes fois à ses propres fraiz et sans tirer aulcunes
gaiges, il auroit pieu à feu Sadicte Altèze, par lettres patentes du xiije de
mars xvjc et nœuf, luy donner, céder et transporter, ensamble à ses hoirs
ou ayans cause, une rente de ijc florins ou environ, sur certaine maison
située en la ville d'Anvers, tombée en confiscation par le trcspas de feu Nico-
las de Gershovcn advenu en Zélandc^ mais comme pour diverses obstacles
5urvenuz depuis, et signamment la publication de la trcfve, ladicte rente luy
a esté rendue infructueuse, etc. »
Voici encore un document qui est relatif à Michel Coi-
gnet; c'est une lettre des archiducs au magistrat d'Anvers
à propos des réclamations que lui et Guillaume Flament,
— 295 —
son beau-fils, avaient présentées pour continuer à jouir de
certains privilèges.
« Les archiducqz. Chiers et bien amez. Michiel Coignel, nostre mathémati-
cien et ingéniaire, et Guillaume Flament, son beau-filz, nous ont fait remon-
strer que ayans jusques à maintenant jouy paisiblement de la franchise et
exemption des impostz et aultres droitz que Ton lève en nostre ville d'Anvers
sur la consumption, les fermiers d'iceulx impostz leur y veuillent présente-
ment mettre obstacle et difficulté, suppliants partant très-humblement qu'il
nous pleuist y pourveoir. C'est pourquoy nous vous faisons la présente,
vous ordonnant que puisque lesdicts suppliants sont en nostre actuel service
en la qualité susdicte, vous ayez à donner ordre que l'on ne leur face pré-
sentement plus de difficulté en la jouyssance de la franchise et exemption
susdicte que l'on n'a faict du passé, etc. De Bruxelles, le xxviije de décem-
bre 1611 (1). »
HaRjEus (François) ou Verhaer. — Cet écrivain, dont
nous avons déjà parlé au § 67, s'adressa, en 1630, au
conseil des finances, pour demander un subside afin de
couvrir les frais d'impression de sa traduction de la Bible.
Sa requête nous fait connaître la date de sa naissance qui
était ignorée (2), et que l'on peut fixer à l'an 1543.
« A mcsseigneurs messeigneurs les chefs, trésorier général et commis des
finances du roy, remonstre très-humblement messire Franciscus Harraeus,
prestre, licentié en la sainte théologie et chanoine de Saint-Jacques, à Lou-
vain, qu'ayant mis en lumière, à Tlionneur de Dieu et de la foy catholique,
le livre intitulé : Bibiia sacra cum cxpositionibus priseorum patrum, après y
avoir travaillé plus de trente-cincq ans, il a prins la hardiesse de le dédier
et offrir à voz seigneuries illustrissimes comme vrays patrons de semblables
dessains et estudes pieux, les suppliant de le vouloir recevoir d'un bon œil,
leur osant encore représenter d'avoir employé aux fraiz de l'impression et
l'achapt de deux cent exemplaires, la somme de xijc xc florins, et sur quoy
doibt encore de reste la somme de iiijc lxx florins, comme il appert par la
déclaration de l'imprimeur icy joincte, et ce par-dessus les frais qu'il a
(1) Toutes les pièces citées dans l'article de Michel Coignct, font partie de
la collection des papiers d'État et audience, liasses, aux Archives du royaume.
(2) Voy. Paquot, Mémoires pour servir à l'histoire littéraire, t. VIII, p. 229.
— 296 —
encore deu porter pour la taille de quelques figures, ayans monté a plus
de c florins; sur tout quoy il a receu en vertu de la mercède à luy accor-
dée endéans le terme de deux ans passez la somme de ijc philipes, et dont
partie a esté consommée, tant à son entretien que fraiz de voyages qu'il a
faict pour ladicte impression en Anvers. Et comme il est âgé de 75 ans,
se sentant jà fort débil et destitué de toute assistence,saulff de sa prébende (1),
ne portant en revenu que ijc florins ou environ, il supplie que Vos Seigneu-
ries Illustrissimes soyent servies de consulter favorablement Son Altèze, afin
de luy accorder quelque ultérieur secours, et tel que sera trouvé convenir,
considéré mesmes qu'il a cy-devant mis en lumière et dédié à Son Altèze
Sérénissime Annales ducum Brabantiœ, et oultre ce composé divers aultres
livres pieux à grands fraiz, sicomme : Exposiliones in cvangelia, item in
cpistolas divi Pauli, et les vies des Saincts; quoy faisant, etc. (2). >» •
A la suite de cette requête Harseus obtint de l'infante
Isabelle un don de 650 livres de Flandre, par ordonnance
du 20 avril 1630.
§ 80. Sculpteurs et Sculptures.
Sommaire ; J. de Marville ou de Mereville. — J. Van Zellick. — P. et F. Van
Pullaer. — Tombeau de l'évêque H. de Berghes, à Cambrai. — J. Maldeu-
rée, fondeur, à Tournai. — G. Clauet, peintre. — Épitaphe composée par
Érasme. — G. de Nivraie, orfèvre. — Réparation de l'église des Clarisses,
à S'-Omer. — Conrad Meyt. — R. Paludanus ou Van den Broek. — Tom-
beau de la famille Ximenez Perretta, à Anvers. — R. Colyns de Noie. —
F. du Quesnoy. — R. Pauwels ou Pauli. — Autel d'une confrérie, à Gand.
De Marville ou de Mereville (Jean). — Nous avons parlé
au § 8 de ce sculpteur et d'une lettre qui lui est adressée,
existante en original aux Archives du département du
Nord, à Lille. Il fut impossible de la retrouver en 1850;
nous avons été plus heureux au mois d'avril 1862 (3). La
(1) Il était alors chanoine de Saint-Pierre, à Louvain.
(2) Collection des papiers d'État et l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
(3) Nous l'avons retrouvée dans le t. Ier des Lettres missives.
— 297 —
lettre porte pour suscription : A honerable et saege Jan
Mereville demorand à Dyjon, etc.; elle est signée : Chris-
tofle de Berselare, d'Ypre, et datée de la manière suivante :
Escryt à Schalon, le premier jour d'avril. Godefroy, Tau-
leur de V Inventaire des chartes de la chambre des comptes,
à Lille, a classé ce document sous Tannée 1588.
Le 2e supplément au catalogue du Musée des Thermes et
de rhotel de Cluny, p. 340, donne quelques détails sur cet
artiste.
Van Zellicke (Jean). — Zellick est un village des envi-
rons de Bruxelles : c'est de là sans aucun doute qu'est venu
le nom de famille du sculpteur Jean Van Zellicke, fils de
feu Gilbert, qui est cité dans un acte passé le 3 mars 1465
(1464, n. st.), devant les échevins de Bruxelles, par lequel
cet artiste déclare être prêt à remettre un certain Jean
Van Aa en possession des biens provenant de feu maître
Evrard Strael, dont il avait jusque là joui injustement (i).
« Cont zy allen dat Jan Sellicke, beeldesnidere, zoen wilen Gliysbrechl9
Van Zellicke, etc. Geven in 't jaer Ons Heeren m cccc Ixvij opten derden
dach der maent van raeert. »
Van Pullaer (Pierre et Félix). — Tombeau de Henri de
Berches, évêque de Cambrai. — On conserve aux Archi-
ves communales de Berg-op-Zoom un cahier intitulé :
Computus finalis teslamenti pie memorie domini Benrici
de Bergis, cameracensis episcopi. Henri de Berghes, chan-
celier de Tordre de la Toison d'or, abbé commanditaire de
Saint-Denis en Broqueroie, évêque de Cambrai en 1480,
mourut au château de cette ville le 7 octobre 1 502. Ce docu-
ment renferme des détails d'un grand intérêt sur le tombeau
qui fut élevé à ce prélat dans la cathédrale de Cambrai,
(1) Original, côté au dos : n° vijc vij, dans les archives de la prévoie de
Caudenberg, aux Archives du royaume.
— 298 —
peu de temps après sa mort; on y voit que les exécuteurs
testamentaires du défunt, savoir : Antoine de Berghes,
abbé de Saint-Bertin, Jean de Berghes, seigneur de Berg-
op-Zoom, Philippe Hennebert, chanoine de Tournai, et
l'abbé de Maroilles, cherchèrent d'abord à entrer en ar-
rangement pour l'exécution du cénotaphe avec un sculpteur
ou tailleur d'images de Tournai, mais ils ne purent tomber
d'accord, et ce furent Pierre et Félix Van PuJIaer, père et
fils, qui eurent charge d'exécuter en albâtre les figures du
mausolée d'après le patron qu'en avait dessiné un peintre
du nom de Gabriel Clavet ou Clauel. Les statuaires con-
vinrent du prix de 100 livres pour leur salaire. Il fut payé
près de 347 livres à Jean Maldeurée, fondeur de métaux,
à Tournai, pour les plaques en cuivre doré contenant
l'épitaphe, qui avait été composée par le célèbre « maistre
«Érasme de Roterdammis, poêle. »
En compulsant le compte qui nous a fourni ces détails,
nous avons pris note du nom de l'orfèvre Gilles de JNivraie,
qui estima l'argenterie de Henri de Berghes, et nous avons
extrait les passages suivants, qui sont relatifs à l'épitaphe
du défunt, à un tableau exécuté peut-être par quelque
artiste du prieuré de Groenendael, etc. A leur suite nous
avons transcrit les dépenses ordonnées par les exécuteurs
testamentaires pour la tombe du prélat.
1. « A ung pointre de Valenciennes, lequel a fait et livré grande partie des
blasons servans aux évêques : xij livres.
A Gabriel Clauct, pointre, pour avoir fait et livré aulcuns blasons à l'en-
terrement, etc.
A Thomas, pointre, aussi pour aulcuns blasons, etc.
A Wolfart Mansion qui avoit fait en plusieurs doubles l'épitaphe de feu
monseigneur en franchois : xxv solz.
A maistre Érasme de Roterdamis, poëtc, pour avoir fait aulcuns epifaphes,
et en aulmonne : vj livres.
Par ordonnance de messcigneurs donné a messirc Adrien de le Croix, ung
bréviaire qui avoit esté à feu Jclian de Lens, évesque, extimé en Tinvenloirc
xij livres.
— 299 —
Pour avoir envoie à Louvain à maistre Erasme le double de l'instruction île
l'épitaphe, etc.
A frère Jehan de Wallain, religieulx à Gronnendalle, pour ung tableau que
feu iMonseigneur luy ordonna de faire faire : vij livres.
Par ordonnance de messeigneurs, à la requeste de madame de Humbercourt,
donné en aulmonne aulx religieuses de Saincte-Claire en Sainct-Omer, pour
aider à faire leur église : xxx livres.
Pour avoir ramené ung grand livre en parchemin appartenant à l'abbaye de
Premy : v s. »
2. « Mises faictez pour l'épitaphe de feu monseigneur et la lamme sur sa
sépulture.
» Et primes à Gabriel, poinlre, pour son salaire d'avoir esté avecques
aultres adviser comment l'on pourroit au cœur de Cambray, a esté donné
pour un pot de vin : vj s.
» Item, à Félix Van Pullaer, tailleur d'imaiges, pour pareil : vj s.
» A ung tailleur d'imaige demorant à Tournay, pour son voïage d'estre venu
à Cambray à intention de marchander de tailles les ymages de l'épitaplie de
feu monseigneur, et pour ce que l'on ne se trouva d'accord : xxij s.
» A Gabriel, pointre, pour avoir fait ung patron dudict épitaphe : 1 s.
>» A Piettre Van Pullier [sic] et Félix, son filz, entretailleurs, auxquelz a esté
marchandé de faire et tailler en albastre (qui leur a esté délivré) les ymages et
représentation, le tout ainsy que le patron porte, et pour tout mettre et
assoir à leurs despens en l'église de Cambray, pour quoy a esté fait marchié
avecques eulx, qu'ilz auront c livres.
«Payé aux marchans et ouvriers de Tournay, par marchié fait avecques
eulx d'avoir fait et livré la lamme de feu monseigneur, et assiz sur la sépul-
ture, la somme de xv livres de gros, monnoiede Flandres, valent: iiijXxx livres.
» Payé à Jehan Bourdon, machon de l'église de Cambray, pour avoir mené
à l'église, assiz et mâchonné ladicte lamme au lieu de sa sépulture : lxxij s.
» Item, a esté donné aux compaignons ouvrans à l'hostel Jehan Maldeurée,
à Tournay, pour un pot de vin : vj s.
» A Jehan Maldeurée, fondeur et ouvrier de métal, demorant à Tournay, a
esté délivré pour l'épitaphe de feu monseigneur, lequel il a marchandé de faire
et livrer comme il est assiz en l'église de Cambray : iij0 xlvj livres xix solz
vj deniers.
» Payé au graveur du marbre et à ung pointre de Mons, lesquelz avaient
fait deux patrons pour le marbre à mettre sur la sépulture de feu monsei-
gneur : 1 s.
» Pour avoir fait dorer ledict épitaphe de feu monseigneur, le poindre et
resluminer selon le marchié faict avec Dominique Rabcu, xv livres. »
— 300 —
Meyt (Conrad). — (Voy. § 44.) — Le nom de ce grand
artiste dont nous entreprendrons un jour d'écrire la bio-
graphie, a été singulièrement orthographié dans un docu-
ment constatant à la fois qu'il se maria en 1514, et que
déjà alors il était au service de Marguerite d'Autriche.
Cette princesse le gratifia d'une somme de 50 livres de
Flandre, à l'occasion de ses noces.
« Le xxiijme de may xvc xiiij, a esté vériflié ung mandement patent dont la
teneur s'ensuyt : « Margoemte, à nostre amé et féal chief et gouverneur géné-
ral de noz demainc et finances, le seigneur et baron de Monteney et de Mar-
naix, salut et dilection. Savoir vous faisons, que nous, eu sur ce voslre advis,
voulons et vous mandons par ces présentes, par nostre amé et féal conseil-»
lier, trésorier et recepveur général de nosdicles finances messire Diego
Flores, vous faictes payer, baillier et délivrer comptant à Conrad Maislrée,
nostre tailleur d'ymages, la somme de 1 livres, de xl groz, monnoie de Flan-
dres, la livre, de laquelle somme luy avons fait et faisons don- pour une
fois, tant en faveur et récompense des services qu'il nous a faicts, que en
avancement de son mariage, auquel nostre trésorier et recepveur général
et advenir mandons et commandons par cesdictes présentes, et par rappor-
tant avec ces meismes présentes quictance seuffisant dudict Conrad Maislrée
seullement, icelle somme de 1 livres, des pris, monnoie et pour la cause que
dessus, luy sera passée, etc. Donné en la ville de Malines, le vijme jour de may
l'an de grâce mil cinq cens et xiiij (1). »
Paludanus (Raphaël). — (Voy. § 8.) — Le 27 novem-
bre 1 592, Ferdinand Ximenez Perrelta, chevalier de l'ordre
de Saint-Étienne, noble portugais établi à Anvers, passe
contrat avec l'évêque Liévin Torrentius et le chapitre de
Notre-Dame de cette ville, afin de pouvoir faire construire
dans le chœur de la cathédrale un lieu de sépulture pour
lui, sa femme et d'autres membres de sa famille, et placer,
sur la muraille, près d'un portail du transept, uneépilaphe
avec ses armes. Dans le registre où est transcrit ce contrat,
(1) Registre aux mandements de 1 ;> 1 3- 1 514, coté n° M. <4, de la chambre
des comptes, :mx Archives du département du Nord, à Lille.
— 501 —
que nous publions comme spécimen, on trouve la copie de
la quittance du sculpteur Raphaël Paludanus, auquel il fut
payé 350 florins, de 20 sous, le 1 4 septembre 1 594, pour la
livraison de la pierre dans laquelle étaient taillées les armes
de gentilhomme et une épilaphe richement ornée. Celte der-
nière est rapportée dans le Grand Théâtre sacré du Brabant,
par le baron Leroy (i), et dans la publication plus récente,
intitulée : Inscriptions funéraires et monumentales de la
province d'Anvers; Anvers, église cathédrale (2). Le même
registre dont nous parlons renferme le testament et les co-
diciles de F. Ximenez et d'Anne Lopez, sa femme (s).
1. « Unanimiter concessimus, prout hisce praesentibus. praehabita desuper
malura deliberatione, unanimiter concedimus, liberum locum sepullurae in
summo choro ecclesiae nostrae à latere dextero reverendissimi episcopi, et
a limine januae chori e rigione sacristiae dominorum, a meridie nempe sep-
tenlrionem versus, in latitudine octo pedum infra muros, et in longitudine
etiara infra muros similiter octo, inter primos et secundos gradus ipsius
chori ab oriente versus occidentem, sub quo loco polerit ipse dominus Fer-
dinandus extruere, propriis expensis, pennuarium dictae longitudinis et
latitudinis pro perpétua sua et praedictorum suorum sepultura, videlicet
suae conjugis Annac, et pro suae conjugis matre Béatrice, sicut rationis,
quae sepulla est in choro beginagii nostri, et pro fratre Roderico praedicto,
qui et ibidem sepultus est, quorum corpora transferri poterunt ad praedic-
tum sepullurae locum stalim ubi extructus fuerit; et pro gracia rationis
ipsius Roderici conjuge, et pro ipsorum prolibus et descendentibus, et ip-
sorum conjugibus legitimis, et pro omnibus ejusdem domini Ferdinandi
fralribus, et sororibus praedictis, et eorum legitimis prolibus et successio-
ribus in perpetuum, quos piae recordationis papa Sixtus quinlus, ut jam
diclum est, in familiam assumpsit; ita lamen quod eorum funeralia, et
exequiae semper celebrabuntur in choro prout moris est, salvis semper inte-
gris capituli et fabricae juribus sepullurae dumtaxat exceptis ratione cujus
solvenlur solummodo simplicia jura; idque de funeribus majorum sed de
illorum funeribus qui vel annum duodecimum non allingerunt vel sacram
(1)T. IIF, p. 35.
(2) P. 54.
(3) Fi» 1, 8 et 15.
II. 22
— 502 —
communionem non acceperunt, solvelur solummodo justa medielas praedic-
torum simplicium jurium sepulturae scilicet; quae dicta simplicia sepulturae
jura, sunt ipsi domino Ferdinando Ximenes et ejus conjugi ob collatam ab
eodem fabricae elemosinam rcmissa. Ita etiam lapis sive sarcopbagus super
imponetur ipsi sepulcbro, ut nullatenus sit elevatior ipso pavimcnto, sed illud
erit cum ipso lapide omnino aequale, quod etiam observabilur in ostio
ipsius sepuïchri. Concedimus quoque eidem Ferdinando Ximenes liberam
poteslatem colloeandi epitaphium suum super ipsa janua chori e regione
sacristiae dominorum , ibidemque inserendi lapidem in ipso muro super
januam praedictam, qui lapis sit altitudinis et lalitudinis convenientis ad
inscindendum in eo cbaracteribus magnis et elegantibus ex utraque parte, si
voluerit, haec verba : D. 0. 31., et paulo inferius : Fcrdinandus Ximenes Per-
retla, lusitanus , sacri ordinis sancli SUfani eques commendalarius, sibi .
Annaeque conjugi, cjusdemque malri Bcalrici, Roderico fralri, ejusque conjugi
Graliae ac liberis, lotique familiae Ximcniorum Perretlac, poni curavit, in
hac vel simili forma. Permillimus praeterea ut arma sive insignis ipsius
domini Ferdinaudi et totius familiae in supremo loco ipsius epilafji ponan-
tur et sint perpetuo, quae omnia et singula inviolabilité!' servare promilli-
mus, et a successoribus noslris irrevocabiliter servaii volumus. In quorum
fîdem, testimonium ac robur bisce subscribi per scribas nostros juralos, et
sigillis nostris quibus in similibus ulimur communiri voluimus. Datum et
actum respective Antverpiae, in palatio nostro episcopali, et in loco noslro
capitulari consueto, anno a Nalivilalc Domini 1592, indiclione quinla, mensis
novembris die vigesima septima. »
2. « Ick onderscreven bekenne mits desen ontfangen le bebben van Senor
Duarte Ximenez, vuyt den name van Senor Ferdinando Ximenes, de somme
van dry hondert ende vyftich guldens, lot 20 stuivers den gulden, ende dat
voor reste van vyf bondert ende dertich guldens, die my van den voorscreven
Ferdinando Ximenez quamen, voor bel maken van syne sépulture, met syne
ornementen ende wapencn, in Onser-Licver-Vrouwen kercke, in den boogen
eboor; waervan ick my van ailes kenne voldacn te wozen, sonder dacrop
oyl iel meer te prclcnderen. In teeeken der waerheyt liebbe dit met myn
cigen liant onderleekent in Anlwerpen, desen 14 scplcmbcr 1594. — Rafaël
Pai.idanus (1). »
Colyns de Nole (Roberl). — (Voy. %% 20, 25 et 4.4.) —
(1) Registre intitulé : Fundaciones c disposiciones dos Senores cavallcro
l'i rnand Ximenez c Anna Lopcz, P" 90 v° et 98 v°, aux Archives du royaume.
— 503 —
Voici un extrait de la minute des lettres patentes qui
nomment cet artiste « maistre sculpteur de l'hostel de Leurs
» Allèzes » les archiducs, en 1604, sans aucuns gages :
« Albert et Isabel, etc. A tous ceulx qui ces présentes verront, salut.
Sçavoir faisons que, pour le bon rapport que fait nous a esté de la personne
de Robert Noie, etc., avons iceluy commis, ordonné et eslabli, commettons,
ordonnons et establissons par ces présentes à Testât et office de schulpteur et
tailler [sic] en marbre, allebastre, bois et semblables matières de nostre
hostel, en luy donnant plain pouvoir, auclorilé et mandement espécial le-
dict office d'ores en avant tenir, exercer et déservir, et au surplus faire bien
et deuement toutes et singulières les choses que bon et léal schulpteur susdict
peult et doibt faire, et que audict office compète et appartiennent, toutesfoiz
sans gaiges, et seullement aux honneurs, prouffitz, émolumens, franchises
et exemptions y appartenans, et dont joyssent aultres noz domesticques et
serviteurs de nosdict hostel partout es lieux de nostre obéyssance, avec pou-
voir de apprendre à ses serviteurs sondict art, sans estre assubjecty à ceulx
du mestier, tant qu'il nous plaira; sur quoy et de s'y bien et deuement
acquitter ledict Robert Noie sera tenu faire le serment pertinent , etc.
Donné en nostre ville de Bruxelles, le xxiiije mars l'an de grâce mil vjc et
iiij (1). »
Du Quesnoy (François). — (Voy. § 19.) — Les docu-
ments qui suivent fournissent pour la biographie de ce
célèbre sculpteur une date précieuse, celle de son départ
pour l'Italie, en 1618, grâce à la libéralité de l'archiduc
Albert.
Les savants directeurs des Archives des Arts, MM. de
Chennevières et de Montaiglon, prétendent qu'il faut écrire
Quesnoy ; nous ne saurions être de leur avis. Us font
cette remarque à propos des notes assez étendues que
P.-J. Mariette a consacrées, dans son Abeccdarin (2), aux
artistes qui ont porté ce nom, et où il manifeste des doutes
(1) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
(2) T. II, pp. 135-143.
— 504 —
sur le prénom du père de Fr. du Quesnoy et sur celui de
Jérôme, son frère (i).
m A Son Altèze Sérénissime, remonslre très-humblement François du
Quesnoy, sculpteur, [et] représente que pour s'esverluer davantaige au faicl
de son art, il se désireroit transporter à Rome pour deux ou trois ans;
mais comme il est dépourveu de moyens à ce convenables, comme de mesme
est son père pour les luy subministrer, et qu'il a commencé à servir Vostrc
Altèze en aulcunes menulez, supplie très-humblement qu'il plaise à Vostre
Altèze Sérénissime luy assigner quelque traictement ordinaire pour se pou-
voir entretenir pendant ledict temps à Rome. »
Cette requête est apostillée de l'ordonnance qui suit,
signée de l'archiduc et des membres du conseil des finances:
« Leurs Altèzes Sérénissimes ayans eu rapport du contenu en ceste re-
queste, et considéré les raisons y alléguées, ont, par advis de ceulx de leurs
finances, donné et accordé, donnent et accordent au suppliant de grâce
espécialle, par cestes, par forme de mercède, pour s'exercer en son art icy
mentionné, la somme de vjc livres, du pris de xl gros, monnoye de Flandres
la livre, une foiz, à en estre payé par les mains du receveur général des-
dictes finances Ambroise Van Oncle, endéans deux années prochaines, assç.a-
voir de cl florins comptant, aultrez cl florins au boull de l'année, et les
restans iij« florins en deux termes de demyes années ensuyvantes, dont
lettres patentes de don seront dépeschées in forma. Faict en nostre ville de
Bruxelles, le xixe de may xvjc xviij. »
Pauwels ou Pauli (Rombaul). — Quelques notes rela-
tives à ce sculpteur sont consignées dans Baert, Mémoires
sur les sculpteurs et architectes des Pays-Bas. Il résulte
d'un document dont nous publions plus loin le texte, que
R. Pauli, nom sous lequel il est plus connu, avait passé
contrat, le 25 mai 1653, avec le curé de Saint-Michel, ù
(I) Baert, Mémoire sur les sculpteurs et architectes des Pays-Bas, a réuni
sur ces artistes de curieux renseignements que le baron de Reiffenbrrc a
fait imprimer dans les Bulletins de la commission royale d'histoire, t. XIV,
lre série. Mr Éd. Fétis a publié depuis une bonne biographie du grand
artiste dans ses Artistes belges à l'étranger, t. Ier, pp. 279-314.
— 305 —
Gand, pour l'exécution d'un autel en marbre destiné à
l'usage de la confrérie de la Sainte-Croix, dans ladite
église, et qu'à la date du 13 avril 1655, un accord fut
conclu entre les deux parties contractantes, qui étaient à
la veille de procéder, en vertu duquel l'artiste s'obligeait à
livrer et placer l'autel pour la fin du mois de septembre.
Il est assez probable que cette condition ne fut pas fidèle-
ment remplie, car, d'après d'autres documents (i), on voit
que le procès fut intenté, et que par sentence du 24 octo-
bre 1656, le grand conseil de Malines condamna les plai-
deurs à exécuter les conventions qui avaient été arrêtées
par écrit (2).
« Den xiijen april xvjc Iv, syn personelyck gecompareert den heere Grego-
rius Breydcls, pastor van Sinte-Michiels kercke, binnen Ghendt, over de
confrérie van het broederschap van 't Heylich-Cruyce in deselve kercke,
ter eender, cnde meester Rombaut Pauli, bellsnyder, ter andere zyden, de-
welcke hebben verclaert alsoo daer apparent was procès te reysen tusschen
deselve, ter causen van het maecken van sekeren aultaer by den voornoem-
den Pauli aenveert te maecken, volgens het contract daervan gemaeckt op
den xxven mey xvjc liij, daervan dat hy tôt noch toe in gebreke was geble-
vcn, soo syn partyen nu andermael daerover veraccordeert in der manieren
hiernaer volgende, te welene : dat de voornoemden Pauli heeft belooft, gelyck
hy belooft mits desen, tusschen dit ende sesse weken te stellen het geheel
onderste werck van marbre ende louche lotte pedestalen van de schilderye,
ende vier maenden daernaer beloeft denselven autaer te volmaecken, vuyt-
genomen het marberen van 't houtwerck, ailes ingevolge van het model ende
contracte daervan synde, dewelken blyven in hunne vigeur ende dat voor
deselve somme by den contracte, etc. »
(I ) Tous ces documents nous ont été obligeamment communiqués par Mr de
RiDDEn, vicaire, à Bruxelles.
(2) Voy. la description de la chapelle de la Sainte-Croix dans les Eglises
de Gand, par Mr Keuvyn de Volkaersbeke, t. II, p. 88.
— 306 —
§81. Géographes, astronomes, cartes de géogra-
phie, etc.
Sommaire : J. de Wesalia. — Alraanachs de 14-32 et 14-59. — Jacques de
Surhon. — Cartes du Luxembourg. — Chr. Sgroolen. — J.-B. Vrient. —
Collection de cartes de Viglius de Zuichem. — Cartes des différentes
parties de l'Europe, exécutées par J. de Deventer, P. Apianus, G. Merca-
tor, A. Ortelius, G. Vopel, Oronce Fine, J. de Castaldi,*etc. — Cartes
géographiques exécutées en tapisseries.
De Wesalia (Jean), — docteur en médecine, à Bruxelles,
sur lequel nous publierons d'autres renseignements en son
lieu, s'occupait de la confection d'almanachs. Les comptes*
de la recette générale des finances mentionnent des récom-
penses que Philippe le Bon lui accorda, en 1432 et en <
1459, pour des almanachs qu'il avait offerts à ce prince. Il
est probable que Jean de Wesalia avait coutume d'en pré-
senter un à chaque renouvellement d'année à son souverain,
mais ce sont là les seuls cas que nous avons trouvés (î).
{. « A maislre Jehan de Wisalia, maistre en médechin [s te], auquel monsei-
gneur le duc a donné de grâce espécial, quant il lui a présenté le grant et
petit alnxanach de ceste présente année, par mandement donné à Lille, le
xje jour de janvier l'an mil cccc xxxj [1432 n. st.], xix livres (2). »
2 « A maislre Jehan de Wesalia, docteur en médecine, xxx livres, pour don
a lui fait par Monseigneur, pour avoir fait et lui présenté le grant almenach
avec les jours esleuz, etc., en ccsle présente année mil iiijc Hx (3). »
De Surhon (Jacques). — Nous avons cité d'après un an-
cien inventaire de placards (/*) une ordonnance du 15 avril
(1) Les comptes d'où ces détails sont extraits ont échappé à l'attention de
Mr le comte de Laborde.
(2) Registre n° F. 122, f° cj v°, de la chambre des comptes, aux Archives
du déparlement du Nord, à Lille.
(3) Registre n° F. 346, f° viij"xvj r°, ibidem.
(4) Voici la note textuelle : « Aullre [ordonnance] pour donner ayde à
— 307 —
1551 (n. st.), relative à la mission que Jacques de Surhon
reçut de dresser une carte du duché du Luxembourg et du
comté de Chiny. Voici le texte de celle pièce tel qu'il
est transcrit dans un registre contemporain (i); elle est
du 1 5 mars 1 550 (1 551 , n. st.) : nous nous sommes trompé
de mois la mentionnant au § 35.
« De par l'empereur, à tous noz gouverneurs, elc. Comme nous ayons
commandé et donné charge à maislre Jacques de Surhon, porteur de cestes,
de se transporter en nostre pays et duché de Luxembourch et conté de
Cigny, pour faire la description et pourtraicture d'iceluy pays, pour ce est-il
que vous mandons et expressément enjoingnons et à chascun de vous en son
endroict, que audict maistre Jacques de Surhon ayez à donner et faire
donner toute adresse et assistence, et au surplus le pourveoir (à ses despens
raisonnables loutesvoyes) de ce qu'il aura besoing, et dont il vous requerra
pour l'accomplissement de sadicte charge. Donné à Bruxelles, le xve de
mars 1550. »
Sgrooten (Chrétien). — (Voy. § 21.) — Ce géographe
mérite sans contredit une place dans la Biographie na-
tionale à côté de Mercator, Ortelius et J. de Deventer. Il
avait été, comme ce dernier, chargé par les gouverneurs
des Pays-Bas de travaux importants, qui absorbèrent la
plus grande partie de son existence. Le 1er novembre 1595,
Philippe II écrivit au cardinal Albert qu'il eût à s'enquérir
de ce qu'étaient devenues les cartes dont l'exécution avait
été confiée à Sgrooten, que le roi suppose s'être réfugié à
Cologne ou à Calcar, près de Clèves, à cause des troubles.
Le roi défend de les faire imprimer, et, si le gouverneur leur
reconnaît de la valeur, il ordonne de les lui envoyer. Il
veut de plus que l'on paye dans un court délai les arriérés
de la pension de Sgrooten.
» maistre Jacques Surhon (sic) à la description et pourtraicture du pays et
» ducé de Luxembourg et conté de Chiny, du xve de mars audict an 1550. »
(1) Registre aux passeports^ liccnlcs et lettres de sûreté de 1545 à 1551,
aux Archives du royaume.
— 308 —
Le cardinal archiduc répondit au roi, le 20 mars 1596,
que déjà Tannée précédente, l'archiduc Ernest avait or-
donné de retirer des mains du géographe toutes les cartes
qu'il avait faites, et qu'on lui avait soldé ce qui lui était
du. Le gouverneur ajoutait que les caries, au nombre de
trente-huit, étaient artislement exécutées et reliées en un
grand volume, mais qu'il voulait avoir sur leur mérite,
l'avis d'hommes compétents avant de les envoyer au mo-
narque.
Au § 59, nous n'avons pas hésité à reconnaître Jacques
de Devenler pour l'auteur d'un atlas de cartes manuscrites
appartenant à la Bibliothèque royale. Les millésimes qui
se lisent sur quelques pièces, ainsi que les faits relatifs à
Devenler, nous ont conduit à émettre cette opinion que
nous conservons encore; mais pour que la lumière se fasse
complètement jour, il n'est pas sans importance de signaler
le rapport exact qu'il y a entre le nombre de cartes existant
dans l'atlas et le chiffre de celles qui composaient l'œuvre
de Chrétien Sgroolen, dont la lettre du cardinal Albert
fait mention.
I. « Mon bon frère, nepveu et cousin, comme Christian Sgrotenus, mon
géographe, soy tenant à Couloigne ou à Calcar, pays de Clèves, ait faicl et
composé par charge de mes lieutenans et gouverneurs de par-delà quelques
cartes ou tables géographiques de l'Europe, que suis informé estre achevées
à grande peine et fraiz dudict géographe, avecq deffence de ne les faire im-
primer; je me suis advisé de vous en escripre ce mot, afin que vous faicles
informer par mon cousin le conte d'Aremberge de ce qu'aura esté faict des-
dictes cartes et lahles pour les recouvrer, et que après que les aurez veu,
considérez si elles sont de tel emport qu'elles méritent m'eslre envoïées,
pour en tel cas en eslre ainsy faict par la meilleure et plus seurc commodité
que s'en pourra offrir, donnant ordre qu'il soit payé et contenté de ses
fraiz et peines par la voye de mes finances, et qu'en oullre il soit contenté
de ses gaiges ou pension ci-devant assignée en Gueldres, dont il n'a joy à
cause des troubles, suivant ce que du passé en ay escript a feu mon bon
nepveu, le ducq de Parme. A tant, mon bou frère, nepveu et cousin, Noslre-
— 309 —
Seigneur vous ait en sa saincte garde. Del Pardo, le premier de novem-
bre 1595 (1).
2. « Mon Seigneur, à mon arrivée en ceste ville de Bruxelles ay trouvé
que ceulx des finances de Vostre Majesté avoient desjà, par occasion du
voïage que le trésorier général desdictz finances feit, passé ung an, à l'or-
donnance de feu de bonne mémoire mon bon frère rarchiducq Ernest au
pays de Gueldres, retiré et faict venir en icelle les cartes ou tables géogra-
phicques et aultres que Cliristien Sgroolen, géographe de Vostre Majesté, a
faict à l'ordonnance d'icelle, et y réposent encores présentement. Et comme
Vostre Majesté m'en escript par ses lettres du premier de novembre dernier,
j'en ay bien voulu advertir icelle, et que lesdictz des finances ont payé au-
dit Sgrooten, par convention qu'en fit ledict trésorier général pour tout ce
qu'il pouvoit prétendre, tant pour la confection desdictes cartes comme aussy
pour les arriéraiges de la pension de xl gros paltars par jour, que Vostre
Majesté luy a piéça accordé, escbeues jusques lors, la somme de iiijm viijc flo-
rins, assçavoir les iijm florins comptant, et les xviijc florins à quelques ter-
mes, et m'ont lesdictz des finances dict qu'ilz luy continueront aussy le paie-
ment de sadicle pension, et ainsy aura ledict Sgrooten toute satisfaction. Et
au regard desdicles cartes, elles sont certes fort belles et bien curieusement
élabourées à la main et non imprimées, estans reliées en ung grand volume
contenantes le nombre de trente-huict cartes portées par la déclaration icy
joincte, mais si elles méritent estre envoïées à Vostre Majesté, je le suis con-
sidérant et voïant, et les feray encores veoir et examiner par hommes eulx
en ce entendans; et, selon qu'elles seront trouvées, advertiray icelle afin d'en-
tendre son bon plaisir ultérieur. L'on m'asseure que ledict Sgroolen pour
s'acquiler de sa promesse vers Vostre Majesté n'en a oneques donné copie à
aultruy, voires a cassé toutes les minutes et projetz, afin que personne aultre
ne s'en prévaille. Et sur ce, Mon Seigneur, après avoir très-humblement baisé
les mains de Vostre Majesté, prieray le Créateur donner à icelle en santé
longue et très-heureuse vie. De Bruxelles, le xx« de mars 1596 (2). »
Vrient ou Vrients (Jean-Baptiste). — (Voy. § 37.) —
Voici un document qui donne une idée de l'étendue du com-
merce que faisait ce libraire, dont la spécialité était la
publication de cartes géographiques et de mappes-mondes.
(1) Vol. intitulé : Correspondance des gouverneurs généraux avec Philippe II
en matière de finances, 1593-1599, aux Archives du royaume.
(2) Ibidem.
— 310 —
« Les archiducqz. A tous noz lieutenans, vice-admiraulx, gouverneurs de
noz villes, chevaulx, fortz et forteresses, gardes des ponlz, porlz et passai-
ges, contrerolleurs et receveurs de noz tonlieux, péaiges et droiz de licences,
ensemble aux officiers de nostre admiraulté, et à tous aultres noz justiciers,
officiers et subjectz, cui ce regardera, et ces présentes seront montrées, salut.
Sçavoir vous faisons, que, par advis de nos Irès-chiers et féaulx les chiefz,
trésorier général et commis de noz demaines et finances, nous avons con-
senti et accordé, consentons et accordons de grâce espécialle par ces présentes
à Jehan-Baptiste Vrinls, marchant libraire, demeurant en nostre ville d'An-
vers, que nonobstant quelzconcqucs noz ordonnances, placcars ou deffences
au contraire, il puisse et pourra, durant le temps et terme de trois mois
prochainement venans, faire amener par petites portions à la foiz, doiz noz
provinces rebelles de Hollande et Zélande par-dcça, par la rivière de nostre-
dicle ville d'Anvers, les denrées cy-aprés déclairées, assçavoir : deux cens
rames de papiers imprimez, cartes, ymaiges, livres et impression; cent
douzaines de peintures, grandes et petites; vingt paires de cartes sphœre-
mundi, petites et grandes; dix douzaines de Jésus, saints st saintes, et crucyfix
de bois; quarante pièces de bois dict en thiois ebbenhout [bois d'ébènc], et
dix douzaines de plates de cuyvre, tant taillées que non taillées, pour impri-
mer caries et images de dévotion; moyennant et en payant à nostre prouffit,
oultre et par-dessus noz tonlieux, les droiz de licences selon la liste de Tan
mil cinq cens nonante-huyt, etc., fil à fil que lesdictes denrées entreront, etc.,
sans que ledict Jean-Baptiste Vrinls puisse ou pourra se servir d'aulcuns vidi-
imis ou copies autenticques en manière que ce soit, ny mesmes céder ou trans-
porter icelluy passeport, du tout ny en partye, à paine de confiscation, etc.
Donné en nostre ville de Bruxelles, le vingt-neufiesme de mars fan de grâce
mil vjc et iiij (1). »
Collection de cartes de Viglius. — Viglius de Zuichem,
président du conseil privé, fit faire de son vivant le triage
et l'inventaire de ses papiers et manuscrits, pour éviter tout
embarras ou confusion après sa mort (2). C'est alors aussi
que fut dressé l'inventaire de la belle collection de cartes
géographiques gravées et manuscrites que Viglius possé-
(1) Collection des papiers d'Etat et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
(2) Ces inventaires sont réunis en un volume dans la collection des inven-
taires, ibidem.
— 311 —
dait, et qu'il légua par testament au collège fondé par lui à
Louvain. Celle liste nous a paru offrir assez d'intérêt pour
être imprimée; elle contient, pour les Pays-Bas surtout, des
indications curieuses sur les auleurs d'un grand nombre de
cartes et plans exécutés sous les règnes de Charles-Quint et
de Philippe II, tels que Jacques de Deventer, Pierre Apia-
nus, Chrétien Sgrooten, Gérard Mercator, Orlelius, etc.
A la suite de l'inventaire que nous publions figure un
manuscrit contenant « les noms des villes des pays d'embas
» hors des trois livres de maistre Jacques de Deventer. » Vi-
glius aura fait confectionner celte nomenclature, en celte
même année 1575, lorsqu'il avait momentanément en sa pos-
session les trois volumes composant l'œuvre de ce géogra-
phe qui devaient être envoyés au roi Philippe II (Voy. § 59).
Nous devons signaler encore le dernier article de cet in-
ventaire qui mentionne six caries représentant les Pays-
Bas, qui furent exécutées en tapisseries de haule-lisse pour
le duc de Savoie.
« Regionum, locorumque descripliones, seu, ut vulgo vocant, charlarum
catalogus, secundum ipsorum silualionem, conscriplus mense auguslo 1575.
Typus cosmographicus universalis, Asiœ descriptio, impressa a0 1567.
impressus Tiguri a0 1534. Hispanise descriptio, imprimée à Pa-
Universalis charta per Gasparum Vo- ris 1548.
pelium, in magna forma, impressa Alia Hispanise descriptio, impressa
a» 1549. Anlverpire a° 1571.
Ilerum, édita per Gerardum Mercato- Britaniœ descriptio, impressa Pari-
rem, impressa a0 1569. siis, apud Hyeronimum Gourmon-
Integra orbis descriptio per Oron- tium, 1549.
tium, impressa Parisiis a0 1536. Britanniœ descriptio, impressa Pari-
Charte cosmographicque universèle, siis 1549.
imprimée à Paris a° 1547. Alia ejusdem descriptio, impressa
Une charte de la grande mer. Parisiis a0 1 545.
Aultrc charte de la grande mer. Hiberniœ descriptio.
Europœ descriptio, per Gerardum Mer- Gallia, in magna charta manuscripla.
catorem, quae pendere solebat ad Gallise dcscriplio, in membraua.
caminum bihliolhecœ. Description de la Franco ou Gaule,
— 312 —
imprimé par Arnoult Nicolai, Ant-
verpiœ.
Nova Francia, impressa Veneliis 1566.
Gauliae descriptio, impressa Antver-
piœ 1568, per Gerardum de Jode.
Description des Gaules avec les con-
fins, imprimée 1564-.
Ejusdem alia descriplio, per Oron-
tium.
Sex diversœ partes Galliœ.
Picardia.
Description d'une lisièrede la Franche-
Conté, joignante à la duché de
Bourgoingne.
La conté de Champaigne, impressa
Antverpiœ, apud J. Liesvelt.
Languedoc.
Lugdunum, impressum Antverpiœ,
apud Hyeronimum Cocum, a0 1550.
Parisiense territorium.
Ducatus Barensis.
Bassigny.
Charla Burgundiœ.
Alia Burgundiœ descriptio.
Charte de Lorraine.
Oppidum Sancli-Quintini, cum aliis
locis circumjacentihus, quœ Phi-
lippus, Hispaniarum rex, sibi sub-
jugaverat (1).
Ejusdem obsidio.
Ilable-Neuf dict de Grâce.
Description du pays de Boulonnois,
de Guines et ville de Calais.
La charte des cnclavemens de France
ou baillaige de Sainct-Omer, Tour-
nehem, Bredenarde, avec les adja-
cens de Flandres, d'Arthois et
Boullonnois.
Les dix-sept villaiges de Boulon-
nois.
La charte du pays Anglois deçà la
mer, Tournehem, etc.
Galliœ belgicœ descriplio, impressa
Antverpiœ, apud Hyeronimum de
Jode, a° 1566.
Arthesiœ descriptio.
Ejusdem pars quœdam.
Hesdinfert, ter.
Villaigedu Soich.
Tornacensis expugnalio.
Charte de 17 villaiges d'Arthois.
Grandcourt.
Une charte en parchemin, contenant
une partie de France, Arlhois et
Flandres.
Magna charla Hannoniœ.
Description du villaige de Faulx.
Flandriœ descriptio, per Gerardum
Mercatorem.
Gandensis civitatis descriplio, in
magna forma, bis, impressa 1540.
Brugensis civitatis descriptio, in parva
forma, ter, impressa a0 1563.
Descriplie van meerschen van Wolfs-
donck.
Eene descriptie van Lereghcm-Vell.
Brabantiœ descriplio, per Jacobum
Davcntricnsem, 1536(2).
(1) C'est très-probablement la carte exécutée par Jacques de Surhon, donl
nous avons parlé plus haut.
(2) Voy. le commencement de notre article sur J. de Dcventcr, au § 59, où
il est question de celle carie.
— 315
Beschryvinghe der stadt van Antwer-
pen met 't casteel, verlicht we-
zende (1).
Deselve stadt noch eens gedruct, by
Symon Cock.
De stadt van Bruessele.
Beschryvinghe van Selleke cum ap-
penditiis.
Zelandiœ descriptio, per Jacobum
Daventriensem.
Ejusdem alia descriptio, magis recens
impressa.
Insula Walachria.
Charte van Vlissinghen.
Schouwen, Ziericzee.
Een groote chaerte van Hollandt, ge-
druct a° 1542.
Een ander chaerte van Hollant, ge-
druct a0 1569.
Een cleyn nyeuw chaerlken van Hol-
lant.
Drye partyen van beschryvinghe van
zeeker deelen van Hollant.
Voorne.
Beschryvinghe van Gheervliet.
Amslerlandia.
Obsidio oppidi Leydensis a° i 574.
Houtsbossch.
Een chaerte roerende de onderhou-
denisse van de diepte in de rivière
van Meerweerde van Werckendam
aff tôt voirby Crayensleyn.
Palroonvandestadtvan Amstelredam,
gemaect by meesler Christiaen
Sgrooten.
Amstelredam.
Texel.
Zuydt-Hollant.
Insulœ juxta Hollandiam, Frisiamque
occiduam dictam.
Frisiœ descriptio, per Jacobum Da-
ventriensem a° 1545 (2).
Ejusdem descriptio, manuscripta.
Frisiœ partis descriptio.
Twee chaerten, in een leren custodie,
inhoudende Vrieslandt.
Frisia Idzardi de Sickingha.
La ville de Leeuwarden, bis.
Zuichem met zynen toebehoirten.
Deselve noch eens, in grooter formen.
La ville de Sneeck.
Charta citerions Frisiœ quœ Hollandiœ
est contermina.
Charte de la maison de Jeveren.
Decanatus Frisiœ Sancti-Salvatoris per
comitatum de Oestergo.
Charta Zuichemensis, conlinens pagos
et possessiones circumjacentes sub
grilevia Leonardiense et Idarde-
rense.
Beschryvinghe van de Conincklycke
Majesteyt bilt by den Sachisscheu
tyden aen Wesl-Frieslandt a0 xvc v
bedyct.
Geldriœ ducatus descriptio, per Jaco-
bum Daventriensem a0 1543.
(1) iMr Dejardin vient de publier dans les Annales de l'académie d'archéo-
logie de Belgique, t. XIX, une savante Description des cartes de la province
d'Anvers et des plans de la ville.
(2) Voy., a propos de celle carte, une intéressante dissertation de
MM. Eekhoff et J. G. Ottema, dans le 35en verslag der liandelingen van liet
Friesch gcnoolschap, etc. (1861).
— 314
Ejusdem descriptio, per Christianum
Sgrolium , impressa per Hierony-
mum Cocum.
Ilerum, per eumdem Christianum,
manuscripta.
Leodiensis diocœsis descriptio.
Mosellœ fluvii descriptio cura Lotha-
ringia.
Charte de Luxembourg, quater.
Descriptio regionum Juliœ, Montis,
Cliviœ et Marchiœ unacura pro-
vincia Coloniensi, per Christianum
Sgrotenum.
Sainct- Hubert en Ardenne.
Metz.
Description de la comté de Namur,
en parchemin.
Charla ducatus Luxemburgensis et
Lotharingiœ.
Westphaliœ descriptio, per Virgilium
Gheys , ex exemplario Chrisliani
Sgroolen.
Ejusdem descriptio ilerum, per Chris-
tianum Sgrolium.
Westphalia ilerum.
Oppida et caslra aliquot Westphaliœ
Quœdam annotationes domini de
Westphalia.
Inferior Germania transrhenana.
Episcopatus Paderbornensis.
Charla domini de Linghcn.
Cliarlc du pays de Al-uustcr et
Overyssel.
Charlcn van Oislland.
Parles Gcrmaniœ quatuor.
Germania œneis formis excisa.
Pars diocœsis Coloniensis.
Munster et Overyssel.
Beschryvinge van den geheelen Byn-
strom.
Islandia.
Moscoviœ et aliarum septentrionalium
regionum descriptio impressa.
Prussia.
Tabulœ Pomeraniœ duœ.
EenanderbeschryvinghevanDuylsch-
landl, gedruct by Jan Liefrinck.
Ecn bescryvinghe van Duytschlandt,
gedruct, bis.
Eenanderbeschryvinghe van Duytsch-
landt, impressa a0 1541, bis.
Twee andere beschryvinghen van
Duytschlandt, gedruct.
Een andere, gedruct Lutetiœ.
Ducatus Wirlenbergensis descriptio,
bis.
Vellleger voir Wiltemberch.
Antiqua charla Hclvetiœ.
Basileœ descriptio cum circumjacenli-
bus regionibus.
Mysniœ et Turingiœ charta.
Die Pals in Bcyeren, bis.
Hessiœ descriptio.
Tolius Sueviœ et Bavariœ descriptio,
bis.
Suevia iterum.
Charta superioris Sueviœ, Appiani (1 ).
Fontes Danubii cum parle Suevic
quœ dicilur Hegow.
Franconia et Nurenbcrga.
(1) LelbWBL, dans sa Géographie du moycn-ÙQe, t. Il, p. 176, noie, dit
n'avoir jamais vu de caries dressées par ce géographe, dont nous avons parlé
au S 21.
— 315 —
Beschryvinghe van 't heroghdom van
Oistenryck mctten aenliggende
landen, gedruct te Nuremberghe
a° 1545.
Item, gedruct te Viennen a° 1545.
Charte des erlzhertochdoms Oister-
reich ob der Emss.
Thuringia.
Saxonia charta.
Marchia Wandaliœ sive Sclavoniae.
Marchia Brandenburgensis.
Charta Wederanie.
Lacus Conslanliensis.
Hildesemensis charta.
Charta Eyffliœ.
Hungariœ descriptio, impressa 1567.
Ejusdem alia descriptio, facta a0 15G6.
Ejusdem alia descriptio, per Jacomo
de Castaldi , impressa in Venelia,
ao 1546.
Alia ejusdem descriptio, antiqua et
mutilata, facta per Petrum Apia-
num 1528.
Turcia.
Charta Montanarum civitatum reginœ.
Prussiœ, Moscoviœ et Tarlariœ des-
criptio, per Anthonium Jenken-
sonia, impressa a0 1562.
Nova descriltione de la Dalmatia et
Croualia, a° 1565 œreis formis
impressa.
Italiae descriptio, in magna forma.
Ejusdem alia descriptio, impressa
Antvcrpiœ a0 1564.
Romœ lerritorium.
La champaigne de Roma, jadis appelé
Lalium.
Charta fori Jnlii, ter.
Parmensis ducalus.
Tusciae descriptio, impressa a°1536.
Lombardia, bis.
Eadem iterum, impressa sereis formis
Veneliis, 1561.
'T heylandt van Malla, eens by Hic-
ronimus Cocq, gedruct a0 1551,
ende twee maal a0 1565.
'T belegh van Malla, gedruct by Jan
Molins.
Pedemontana descriptio impressa,
apud Hieronimum Cocum a0 1552.
Alia ejusdem descriptio, in membrana.
Savoye ou Piémont.
Piémont avec Nisse.
Descriltione del ducato de Savoia ,
impressa in Venetia 1 562.
Terra? Sanctœ descriptio, per Chris-
tianum Sgrotum, ex observatione
et peregrinatione magislri Pétri
Lackslein facta, impressa a° 1570.
Eadem iterum, impressa a° 1556.
La nuova et esatta descritlione délia
soria et délia Terra Sancta, œreis
formis expressa.
Tribus Israël.
Insulae Candiœ descriptio, œreis formis
excusa, impressa Veneliis 1564.
Urbs Africa, bis.
Asiœ una pars, in membrana,
Ejusdem secunda et tertia pars, œreis
formis impressœ.
Descriptio lotiusGreciœ, perNicolaum
Sophianum.
Egipli descriptio, per Orlelium im-
pressa.
Sesse diversche chaerten, daerinne
begrepen zyn dezeNederlanden,die
gemaect zyn geweest voir den her-
loghe van Savoye om dcsclve op
lapilscrie le doen wercken, »
— 516 —
§ 82. Peintres.
Sommaire : L. Van Nevele. — Ch. Smets. — Châleau de Pau, en Béarn. —
Th. Puteanus. — Ph Vos. — D. Pesser. — M. Van Cocxyen. — H. Des-
neux. — Portrait d'Ernest de Bavière, évêquede Liège. — G. Claessens. —
Christ de la chapelle du palais de Bruxelles. — P. Noveliers. — S. Nove-
liers. — D. Noveliers. — J. Brilseeis. — Tahleau à l'église de Wesemael. —
J. Van Kessel. — G. de Crayer. — Portraits de Philippe IV, foi d'Espagne,
et de sa femme. — Tableaux de l'église d'Anderlechl. — A. Van Opstal. —
J.-B. Zegers. — E. Fisen. — Tableau ù l'hôtel-de-ville de Liège. — Artistes
belges en Espagne et en Allemagne.
Van Nevele (Lucas). — (Voy. §§ 46 et 70.) — Par acte %
passé devant les échevins de Bruxelles, le 27 septem-
bre 1548, le peintre Lucas Van Nevele et Marie Van den
Driele, sa femme, achètent une rente hypothéquée sur
diverses propriétés situées dans cette ville (i).
Smets (Chrétien). — Les requêtes sont presque toujours
les documents où se trouve la plus grande somme de dé-
tails biographiques sur les personnes de qui elles émanent.
La supplique que nous insérons ci-après , d'un certain
peintre nommé Chrétien Smets, natif de Malines, contient
sur ses faits et gestes des particularités très-intéressantes,
qui pourront conduire à d'autres découvertes. Dans les pre-
miers mois de l'année 1550, Smets se rendit en France; il
s'arrêta pendant quelque temps à Lyon. Là il trouve à
s'engager au service de Henri d'Albret, roi de Navarre et
prince de Béarn, et va travailler à Pau, où celui-ci faisait
alors construire un château remarquable. En 1553, Jeanne,
fille unique de Henri, et femme d'Antoine de Bourbon, duc
de Vendôme, y mit au monde un jeune prince qui devint
plus lard Henri IV, roi de France.
Après la mort de Henri d'Albret, son maître, notre com-
(1) Archives communales de Bruxelles; pièces acquises en 1802.
— 517 —
patriote continua à être employé par le duc de Vendôme.
La trêve de Vaucelles ayant été conclue entre le roi Henri II
et Charles-Quint, Smets en profita pour venir voir ses
parents aux Pays-Bas, vers la Noël de l'an 1556; mais
peu après son retour, la guerre ayant recommencé, notre
artiste fut arrêté comme Française Bruxelles, bientôt pour-
tant on le relâcha. La requête adressée par lui à Philippe II,
vers le mois d'avril 1557, a pour objet d'obtenir la per-
mission de s'en retourner à Pau pour aller reprendre ses
travaux. Est-il reparti pour la France? c'est ce que nous
n'avons pu découvrir jusqu'ici.
« Au roy, remonstre très-humblement Christien Smets, jeusne homme à
marier, bourgeois, natif de vostre ville de Malines, où sont résidens ses père,
mère, parens, amys et alliez, que en l'an xvc xlix, au Quaresme (1;, lors temps
de paix enlrc ces pays d'embas et vostre royaulme de France (2), le sup-
pliant s'est transporté en la ville de Lyons, tant pour y apprendre la langue
franchoise, comme pour y continuer son slil et exercice de paindre. De laquelle
ville de Lyons il a tost après esté requiz et retiré en la ville de Pau, pays de
Bierne [Béarn], par feu (lors vivant) dom Henry d'Albret, seigneur souverain
illecq, lequel icclluy suppliant a servi de paindre jusques à son trespas, et de-
puis a continué icelluy son service au seigneur duc de Vendosmois, ayant
espousé la fille et héritière unicque dudict don Henry d'Albret, sans depuis
avoir esté déporté dudict service; ains est le suppliant, auparavant le Noël
dernier, durant les trêves, avecq congié et licence dudict seigneur duc de Ven-
dosmois, revenu par-dechà seullement pour reveoir et saluer sesdicts parens
et amys dudict Malines, à intention et espoir de se relirer audict son service,
n'eust esté la faulte et interruption desdictes trêves cependant survenue; au
moyen de laquelle le suppliant ne s'est ausé absenter hors de cesdicts pays
d'embas, craindant d'offenser Vostre Majesté , ayant néantmoings esté arresté
en vostre ville de Bruxelles pour et au lieu d'un Franchois. Et combien que par
ordonnance de Vostre Majesté il soit incontinent depuis esté eslargy dudict
arrest, ayant deuement fait apparoir de tout ce que dessus, toutesfois il se
treuve de présent estre privé de sondict service auquel il avoil bon Iraiclement,
(1) Ce qui correspond à l'année 1550, n. st.
(2) Philippe 11 s'intitulait roi de France, du chef de sa femme Marie Tudor,
reine d'Angleterre.
M. ->:>
— 518 —
gaignant honestement sa vie, et sy est aussy apparant de perdre et demourer
frustré de quatre à cincq cens francqs que luy sont deuz et restans par ledict
seigneur duc de Vendosmois, sy les guerres surviennent ou continuent, ne
soit qu'il plaise à Vostre très-sacrée Majestée luy impartir vostre très-bénigne
grâce, laquelle il supplie très-humblement luy vouloir accorder, et octroyer
congié et licence de se povoir retourner audict Pau, en Biernes, pour y con-
tinuer sondict service et exercice de painctre tant seullement, sans pour ce
mesprendre ne encourrir l'indignation de Vostre Majesté, attendu que le sup-
pliant n'entend à jamais porter armes ne se meslerdu faict de guerre; et priera
toulte sa vie pour la prospérité d'icelle Vostre Majesté (1). »
Puteanus (Thomas), — alias Dupuis ou Van de Putte
peut-être, était peintre, etflorissait sous Ernest de Bavière,
évêque de Liège. Ce prélat lui fit payer, en 1582, la somme
de 150 florins de Brabant pour avoir orné certain livre.
En 1596, il reçut, par ordre de ce prince, une semblable
somme à compte d'un travail dont les documents ne font
pas mention.
1. « De mand»to domini Elderen,presidis,solvit reccplor de Sancto-Trudone
magistro Thome Puteano, piclori, qui quemdam librum ex commissione prin-
cipis depinxit : cl. fl. Brab. (2). »
2. « 20 junii 1596, solvi magistro Thome Puteano, pictori, pro medietate
300 fl. Brab. per principem ipsi accordatorum, juxta ordinalionem (5). »
Vos (Philippe), — peintre, bruxellois de naissance,
n'ayant par conséquent rien de commun avec la famille
de Vos, d'Anvers, s'en alla chercher fortune en Espagne, où
il fut employé par Charles-Quint, et probablement aussi par
le duc de l'Infantado (4). 11 était encore dans la péninsule
(1) Collection des papiers d'Etat et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
(2) Compte de la recette générale de 1582, chambre des finances, aux Archi-
ves de l'État, à Liège.
(3) Compte de la recelte générale de 1596, f° 54-0 v°, ibidem.
(4) Duché situé en Castille; Inigo Lopez Hurtado de Mcndoza en était
alors le titulaire.
— 319 —
en 1588, car à celle date le roi Philippe II écrit au duc de
Parme pour appuyer une requête de l'artiste, lequel de-
mandait main-levée de la séquestration mise sur des biens
qui lui appartenaient aux Pays-Bas, et dont le fisc s'élait
emparé, parce qu'il était absent pendant les troubles
religieux.
Cean Bermudez ne mentionne pas Philippe Vos dans son
Diccionario de las bellas artes.
« Mon bon nepveu, les attestations cy-joinctes, mesmes du duc de i'Infan-
tado, donnent ample tesmoignaige de ce que Philippes Vos, painclre, natif
de ma ville de Bruxelles, allègue par sa requeste cy-enclose, et que durant les
altérations de par-delà il s'est tenu en aultres pays de mon obéissance; à ceste
cause, et pour le service qu'il a faict en chose de son stil à feu de très-haulte
mémoire l'empereur mon seigneur et père, treuvé-je raisonnable que luy soit
osté l'empeschement que par-delà il allègue estre donné en la joyssance de ses
biens, et vous requiers de donner ordre que y soit remédié , afin que son
absence ne luy porte préjudice, si avant que ne se treuve aultre chose de ce
que contient sadicte requeste. Atant, etc. De Madrid, le premier d'ap-
vril 1588(1). »
Pesser (Denis). — vivait à Liège dans la seconde moitié
du XVIIe siècle. Le 7 juillet 1589, il reçut 5 florins 8 sous
de Brabant, pour avoir peint les armes de l'évèque Ernest
de Bavière dans le livre du duc de Brunswick. Le compte
où celte dépense est consignée ne nous donne pas plus de
renseignements. Il mentionne, à la date du 24 juillet, une
autre somme de 36 livres de Brabant, payée au même
Denis Pesser, pour avoir peint les armoiries de Son Émi-
nence sur un autel dans l'église des récollets ou frères
mineurs sur la place du Château, à Liège. Denis Pesser
n'était probablement qu'un peintre décorateur, comme sem-
ble l'établir l'extraild'un comptede 1591, que nous publions
(1) Lettres de Philippe II aux gouverneurs généraux, t. II, 1588, f° 29 r°,
collection des papiers d'État el de l'audience, aux Archives du royaume.
— 320 —
ci-après, et qui concerne des travaux exécutés par lui à
l'occasion de la prochaine venue du duc de Lorraine.
1. « Vij jalii a0 1589, solvi Dionysio Pesser, piclori, pro pictura insi-
gnium Sue Celsitudinis in libro ducis Brunswicensis : v 11. viij s. Brab. » (1)
2. « Solvi 24 julii a° 1589, Dionysio Pesser, pro una pictura circum unum
allare ex ecclesia minorura in foro Castri cum insigniis Sue Celsiludinis :
xxxvj lib. Brab. (2). >»
5. « Ultiraa decembris 1591, ex ante, solvi Dionisio Pesser, pictori, et ejus
nomine ad opus Theoderici de Pont, Georgio de Marche, mercaiori, pro de-
pictione, deauralione et deargentatione diversarum leclicarum in palatio,
coloratione diversarum picturarum necnon diversorum ferculorura pro ad-
ventu ducis Lotharingie : Ij fl. xvj s. Brab. (3). »
Van Cocxyen (Michel). — Voici une lettre adressée au
duc de Parme, qui témoigne de l'estime que Philippe II
avait pour ce grand peintre : elle nous montre que le roi
dut intervenir, en 1589, pour faire payer à l'artiste, alors
nonagénaire, une somme de 2,500 florins qui lui était due
du chef de rentes assignées sur les revenus domaniaux des
quartiers d'Anvers et de Louvain.
« Mon bon nepveu, comme Michiel de Coxye, painctre, ayt par- deçà re-
monstré le grand eaige de quatre-vingts et dix ans, qu'il a desjâ attaincl, et
qu'il est chargé de femme et enffans, estant réduit à tel estât que ne luy est
possible de gaigner sa vie par son art, en laquelle il a esté non peu renommé,
je suis meu à vous faire la présente afin que pour ledict regard, mesme pour
le service qu'il a faict à feu de très-haulte mémoire l'empereur, mon seigneur
et père (que Dieu absolve), et consécutivement à moy, vous enjoindre bien
expressément à ceux de mes finances, qu'ils donnent ordre que audict Michiel
de Coxye soient payez les arriéraiges de quelques rentes hérilables et via-
gières sur les reccptes de mon domaine au quartier d'Anvers et Louvain,
montant à la somme de ijm vc florins une fois, à ce que par tel moyen ledict
pouvre vieillard se puist entretenir et remédier en tel grand eaige et extrême
(1 et 2) Compte de la recette générale de 1589-1590, fo 250, chambre des
finances, aux Archives de l'État, à Liège.
(3) Compte de la fecetle générale de 1591-1592, ibidem.
— 3-21 —
nécessité, et pour mesme raison tiendray à service aggréable ce que sera faicl
audict regard. Atant, etc. De Saint-Laurent, le premier d'apvril 1589 (1). »
Desneux (Henri), — peintre liégeois, dont le comte de
Becdelièvre, pas plus que les biographes venus après
lui, ne fait mention. Il lui fut payé 6 florins de Brabant,
le 20 février 1598, pour un portrait de Tévêque Ernest de
Bavière, destiné à quelque prince étranger.
« 20 februarii 1598, solvi uxori Henrici Desneux, pro pingenda effigie
Suœ Celsitudinis mittenda alicui principi : vj il. Brab. (2). »
Claessens (Gilles). — (Voy. § 46.) — Quoiqu'en puisse
dire M- Weale, nous préférons celle orthographe pour le
nom de la famille Claessens qui a fourni à l'art plusieurs
peintres de mérite au XVIe et au XVIIe siècle. L'estimable
auteur de la nouvelle description de Bruges (3), nous par-
donnera d'autant plus que lui-même n'est pas encore fixé
sur la véritable forme qu'il faut adopter, car il écrit tantôt
Claeissins, et très-souvent Claeissens, quelquefois même
Claeis. Mais ne nous aventurons pas dans une discussion
oiseuse, sans profit pour la science, et consignons simple-
ment que Gilles Claessens reçut des archiducs Albert et
Isabelle une somme de 7 livres 10 sous de Flandre, pour
la livraison d'une image du Christ en croix, qui fut placée
dans la chapelle du palais de Bruxelles; cette peinture a dû
être exécutée postérieurement au mois d'août 1599 et an-
térieurement au mois de septembre 1600.
« Aen Gielis Claessens, schildere, voer een beelt van Onsen Heere aen
't cruys gestelt in de cappelle van den hove, by hem geraaect ende gelevert :
vij liv. x s. (4). »
(1) Lettres de Philippe II aux gouverneurs généraux , t. II, 1589, f° 25 v°,
collection des papiers d'État et de l'audience, aux Archives du royaume.
(2) Compte de la recette générale de 1597-1598, f° 359, chambre des finan-
ces, aux Archives de l'État, à Liège.
(3) Bruges et ses environs; Bruges, 1862.
(I) Registre n° 27504, 1°, f° Iviij r», de la chambre des comptes, aux
Archives du royaume.
— 322 —
Noveliers (Pierre, Salomon et David). — Ces trois
peintres ne sont mentionnés par aucun historien de l'art
flamand; les premiers semblent pourtant avoir eu quelque
mérite, puisqu'ils furent attachés par les archiducs à leur
service pour veiller à la conservation des tableaux qui
garnissaient les palais de Bruxelles et de Tervuereu. Pierre
exerça ces fonctions à partir de l'année 1605, et comme il
était déjà âgé, il obtint de se faire remplacer par Salo-
mon, son fils, en 1618, avec droit aux mêmes exemptions
et franchises dont jouisssaient alors la plupart des person-
nes attachées à la cour. Salomon Noveliers figure en qua-
lité de « peindre de l'hostel de la court, » dans les registres
aux gages, au traitement annuel de 200 livres de Flandre,
qui lui fut accordé par l'infante Isabelle « pour l'entretien
j> des peinctures de la court et maison de la Vuere. » Il
vivait encore en 1660 (î). Nous avons dit ailleurs (Voy.
§25) que ce peintre avait été choisi, en 1613, par les
exécuteurs testamentaires de Charles de Croy, duc d'Ar-
schot, pour dresser le catalogue de la collection de tableaux
de ce seigneur.
Quant à David Noveliers, nous ne connaissons encore
sur lui aucune particularité. En 1618, il demanda à jouir
aussi de l'exemption des impôts et d'autres privilèges, mais
nous ignorons quelle suite fut donnée à sa requête. Nous
sommes très-porté à croire qu'il était également le fils de
Pierre, et qu'il aura basé sa prétention sur celte qualité :
les dates des documents qui suivent justifient celte sup-
position.
1 « Sur ce que Pierre Noveliers auroil remonstré qu'en ce que touche
son art, il at esté au service de Leurs Allèzes doiz le neufiesme de novem-
bre xvjc et v, et a cause d'iceluy a jouy d'aulcunes franchises et exemptions,
(1) Registres n°» 45874, f° iijc Ixij r°, et 4587C, f° ij« xxix, de la chambre
des comptes, aux Archives du royaume.
— 323 —
ores est-il que son filz Salomon Noveliers s'y est emploie passé long
temps, le suppliant ne l'aïant peu continuer à cause de son aage et indispo-
sition, laquelle s'augmentant de jour à aultre, il est constrainct de laisser à
sondict fils l'entière charge; supplie partant très-humblement que Leurs-
dictes Altèzes soient servies luy permettre la résignacion desdictes franchises
et exemptions au prouffict de sondict fils Salomon, et ce en la mesme forme
et manière qu'à luy ont esté accordées; Leursdictes Altèzes, ce que dessus
considéré, ont, par advis de ceulx de leurs finances, accordé et accordent par
cestes audict Salomon Noveliers la franchise et exemptions des maltotes et
gabelles sur vin, bierre et pareilles choses , ensamble de guet et garde, et
contribution, etc. Faict à la Vuere, le vme de novembre xvjc et xviij (1). »
2. « Lettre du conseil des finances. — Messeigneurs, Son Allèze m'a com-
mandé de remectre à Vos Seigneuries la requeste cy-joincte de David No-
veliers, peindre, demandant exemption des assises, de guet et garde, loge-
mens et de toutes autres comunes charges ausquelles les bourgeois de la
ville de Bruxelles sont subjectz, afin de la veoir et l'en consulter, baisant sur
ce humblement les mains à Vos Seigneuries, etc. A la Vueren , le 16 de no-
vembre 1618 (2). »>
Britseels (Jean), — peintre, à Louvain, livre à l'église
de Wesemael, en 1606, un Christ pour le prix de 66 flo-
rins du Rhin.
« Betaelt, aen Jans Britseels, schilderen, woenende tôt Loeven, voor het
Crucifix by hem gemact ende gelevert de kercken deze tegenwordigen jaer
1606, de somme van lxvj Rins-guldenen (3). »
Van Kessel (Jérôme), — peintre, fut inscrit dans la
corporation de Saint-Luc, à Anvers, en 1594, comme
élève de Corneille Floris, le jeune (4). Il épousa Paschasie,
fille de Jean Brueghel, dit de Velours, et de ce mariage
sont issus les divers artistes qui ont illustré le nom de
Van Kessel.
(1) Collection des papiers d'État et de l'audience, aux Archives du royaume.
(2) Ibidem.
(3) Compte de l'église de Wesemael de 1605-1606, ibidem.
(4) Catalogue du Musée d'Anvers; 2e édition, 1857; p. 365.
— oU —
Par un document, dont nous publions plus loin le texte,
nous savons que c'est en 1616 que Jérôme Van Kessel
revint s'établir à Anvers, où il avait très-probablement vu
le jour. Il avait élé employé pendant plusieurs années par
Maximilien, arcbiduc d'Autriche, grand-maîlre de l'ordre
teulonique, lequel lui donna des lettres de recommandation,
lorsqu'il s'en reîourna aux Pays-Bas, pour son frère l'ar-
chiduc Albert. Nous reproduisons la lettre que ce dernier
prince écrivit au magistrat d'Anvers, pour faire obtenir à
Jérôme Van Kessel franchise et exemption d'impôts.
« Les archiducqz. Chiers et bien amez, nous ayant monseigneur l'archiducq
aximilien, nostre bon frère, tesmoigné par ses lettres les services que de
quelques années ençà luy a rendu Jéromme Van Kessel, peindre, et requis
d'en ceste considération le gratifier par-deçà en ce que se pourra présenter;
et nous ayant ledict Van Kessel remonstré qu'il a résolu de prendre sa rési-
dence en nostre ville et cité d'Anvers, soubz espoir d'y joyr des franchises
et exemptions qu'ont aultres de semblable art et profession, nous avons à sa
supplication bien voulu vous faire ces deux molz, afin que en considération
que dessus, et qu'il a esté au service dudict seigneur archiducq, vous luy lais-
siez suivre lesdicles franchises et exemptions, et nous l'aurons à plaisir bien
aggréable. Atant, etc. De Bruxelles, le xxixme de juillet 1616 (1). »
De Crayer (Gaspar). — (Voy. § 8.) — Cet artiste exé-
cuta, en 1621, pour la chambre des comptes de Brabant,
à Bruxelles, trois grandes peintures qui paraissent avoir
représenté des portraits de souverains contemporains;
l'année suivante il peignit encore pour elle les portraits de
Philippe IV, roi d'Espagne, et de son épouse.
i. « Belaclt aen Jaspar de Craye (sic), schilderc, de somme van jc xcv pon-
dcn xviij schellingen Arthois, daerop dal beloopen die drye groote schilde-
rycn, zoe van de keyscrlycke als conincklycke Majesleylen over hooghcr
gcdachten.
(I) Collection des papiers d'État et de l'audience, liasses, aux Archives du
royaume.
— 325 —
« Aen den voorgenoempden Jaspar de Craye, noch de somme van xviij pon-
den voor eene recompense ende voor den extraordinarisen dienst aen de-
zelffve schilderyen gedaen (i). »
2. « Betaelt aen Jaspar de Crayer, meester schildere, voor twee contrefeyt-
sels van Zyne Majesteyt den coninck van Spaignen, Philippus den IVen, ende
die jegenwoordighe coninginne, by hem gemaeck ende in dezer camere
gelevert, met het maecken van die raemen ende het vergulden van de lysten
daertoe dienende : ijc v liv. (2). »
L'église de Saint-Pierre, à Anderlecht, près de Bruxelles,
possède encore aujourd'hui la belle toile de G. de Crayer,
ayant pour sujet Saint Guidon. Ce tableau a été exécuté
vers 1635, car dans le courant de cette année, l'artiste
reçut 170 florins du Rhin, restant de la somme qui lui
était due pour son œuvre. Dans un compte de 1658-1659
on lit qu'il fut payé alors 24 florins à de Crayer, que l'on
qualifie de peintre de l'église, pour la restauration des deux
tableaux représentant Notre-Dame et Saint Roch (3).
1. « Betaelt Monsieur Jaspar de Crayer, die geschilderl heeft het tafareel
van sinte Wyden, in de nieuwen choor, lot voile betalinghe, de somme van
je Ixx Rg. (4). >»
2. « Ilem, aen meester Gaspar de Craeyer, schilder deser kercke, denwelcken
heeft gheaccommodeert de schilderye van Onsen-Lieven-Vrauwen altaer, ende
sinte Rochus schilderye, welcke waeren in het vluchlen eenichsints bedor-
ven : xxiij Rg. (5). » '
Van Opstal (Antoine), — peintre, dont la biographie
est ignorée, appartient peut-être à la famille anversoise
de ce nom, qui a produit plusieurs artistes de grand mérite
(1) Registre n° 28244, 6°, f° xvj v° et xvij r<>, de la chambre des comptes,
aux Archives du royaume.
(2) Ibidem, 7°, f° xv r°.
(3) Voy. quelques autres particularités sur ces tableaux dans Y Histoire des
environs de Bruxelles, par A. Wauters, t. 1er, p. 67.
(4) Volume des comptes de l'église d'Anderlecht de 1634-1647, compte
de 1634-1635, f° xiij v°, aux Archives du royaume.
(5) Vol. des comptes de 1648-1659, compte de 1658-1659, f° xxij r°, ibidem.
— 326 —
au XVIIe siècle. Nagler le mentionne dans son ouvrage (i),
et dit qu'il vécut à Bruxelles, et ne doit pas avoir été sans
valeur, puisque Van Dyck a peint son portrait, qui fut
gravé par Jean Meyssens. Ce dernier avait été son élève (-2).
Un curieux document, dont le texte est reproduit ci-
après, nous apprend qu'Antoine Van Opslal voyagea en
Allemagne, où il resta pendant trois ans attaché en qualité
de peintre de chambre à Charles, archiduc d'Autriche,
comte de Tyrol, évêque de Breslau et de Brixen, et admi-
nistrateur de la grande-maîtrise de l'ordre teutonique,
qui résidait au palais de Neiss, en Silésie. Au mois de
juin 1624, Van Opstal ayant manifesté le désir de retour- *
ner dans sa patrie pour ses affaires, ce prince lui remit
pour l'infante Isabelle une lettre dans laquelle il fait de
l'artiste le plus bel éloge et le recommande chaudement à
la gouvernante, en la priant de l'attacher à son service.
Cette lettre est, comme nous venons de le dire, du 12 juin
1624, mais elle ne fut présentée que le 9 mars 1626, ce
que prouve une annotation mise au dos de la lettre même.
« Durchlauchtige Fùrstin, Geliebte Fraw Muhme und Fraw Multer, Eurer
Ld. seindt unnsere Velter und Sôhnliche willige Dienst, unnd was wir son-
sten melirLiebes unnd Cultes vermôgen, jederzaitt beraitt. Deroselbten raôgen
Wir in gebiïhrender Anbringung freundllichen nîcht bergen, das uns anwc-
sender Anton Von Obsthahl, welchen wir in die drey Jahr hero zue unnsern
Cammer-Maliler brauchen lassen, gehorsambist angelangel : nachdeme Er
nùemehr, nach unnserer genedigisten Licentirung, von binnen, seiner Ange-
legenhaitt nach, sich wiederumb nach Niedeiiandt anhaimbs zue begeben
Vorhabens wchrc, Wir wolten genedigist gcruhen, in Erwegung seines Irewen
Vleisses, welchen Er die Zailt uber in unnsern Dienstcn zuegebracht und
angewendet, bci E. Ld. solchergestalt in mcliori forma Uni zue recommen-
diren und zuvorschraihcn, damitt Er etwan bei E. Ld. Hoflsladt zue Dienslen
einkommcn, unnd sich seiner erlerneten freyen Kunst nach waitters gebrau-
chcn unnd darmilt vordienct machen konttc.
(1) Neues allgcmciiics Kùnstlcr-Lexicon, t. X, p. 367.
(2) Ch. Le Blanc, Manuel de l'amateur d'estampes, t, III, p. 24.
— 327 —
Wan Wir dan gedachtem Von Obstahl (in Anmerckung seiner zimblichen
Bitt, besonders auch das Wir mit seiner Vorricbtung der Mahlerrey, welche
uns Er allewege raitt seinem Fleiss dièse Zaitt ùber, alss Er sicb bei unn-
seren Hoffstatt befunden , vorfertliget, allerdings genedigist wohl content
unnd zuefrieden gewesen) nichl vorschrencket, sondern auss oberzehbtem
Umbstandl seines Wohlvordinsts genedigist erthailet -alss geraicbet an E. Ld.
unnser freundtliches Ansuchen und Begehren hirmitt, 3y Ire Ld. wôllen unn-
serthalben mehrgedachten Anton Von Obstahl, auff sein gehorsambistes
angeben , sowait Ihnen beslens recommendiret und befohlen sein lassen ,
damitt Er, bey vorgebender Occasion unnd Gelegenhait, in E. Ld. Hoffstatt
vor ainem andern zue Diensten gebrauchet und angenohmmen, auch also zue
seiner vorhabenden Inlention, eum effeclu unserer disfals Ihme wiederfah-
renen guttmainenden genedigisten Vorschrifft, derer Er sich sehr fruchtbar-
lichen gelrostet, gelangen unnd schraitten môge. Solches wûrdt Er mitt
seinem trewen Vleiss zu verdienen Ihme angehalten sein lassen, unnd wir
wollen es vor unnsere Person umb E. Ld. in diesen und andern vorfallenden
Angelegenhaitten freundtlichen hinwiederumb zu erwiedern und zu beschul-
den in kaine Vorgessenhaitt setzen. Eurer Ld., dero wir zue angenember
williger Dienst-Erwaisung jederzailt beraitt vorbleiben , hirmitt Gôtllicher
Providentz empfelende. Geben in unnsre Residentz-Stadt Neiss, den 12 Junii
Anno 1624. Eurer Ld. threuer, dienstwilligister und gehorshamer Vetter
und Shon bis in Doit,
Carl (1). »
Zegers (Jean-Baptiste). — L'orthographe de ce nom est
celle qu'ont adoptée les auteurs de l'excellent Catalogue du
Musée d'Anvers, où nous lisons que cet artiste naquit
à Anvers, le 31 décemhre 1624, et fut reçu dans la con-
frérie de Saint-Luc en 1646 ou 1647. C'est donc presque
immédiatement après qu'il se mit en voyage, comme le
prouve la lettre du duc d'Amalfl, que nous publions, et
qui est datée de Vienne, le 7 février 1652. Le duc recom-
mande fortement à l'archiduc Léopold-Guillaume, alors
gouverneur général des Pays-Bas, le jeune peintre qui s'en
retourne dans sa patrie pour y soigner des affaires d'inlé-
(1) Collection de la secrétairerie d'État allemande, aux Archives du royaume.
— 328 —
rèt, très-probablement à cause de la mort rie Gérard, son
père, décédé peu de mois auparavant. Jean-Baptiste Zegers
avait travaillé pendant trois ans dans l'hôtel du duc d'À-
malfi, et par ses vertus et ses manières il avait su se con-
cilier la bienveillance loute particulière de ce riche seigneur,
qui était Octave Piccolomini, l'un des généraux autrichiens
les plus distingués de la guerre de trente ans, mort à Vienne
en 1656.
« Da Vienna, li 7 di febraio 1652.
« Sercnissimo signore, Giovane-Ballista Seghers, pitlore, figiiuolo di
Gcrardo, che, per il nome che haveva acquistato in questa professione, e per
impieghi havuti da Voslra Altezza le sarà stato ben conosciuto, si è traltenutq
da tre anni in casa mia; in quai tempo si è mostrato giovane molto honorato
et inclinalissimo alla virtù, e si è reso per ogni conto mollo commendabile. Se
ne torna a casa per alcuni suoi inleressi, e perché le sue buone qualità lo *
fanno merilevole délie grazie di Vostra Altezza, vengo a supplicarla humil-
mente ad honorarlo di quelle che puô sperare dalla sua benignità, ch' io in
ciù ne riceverô una molto singolare. Et augurando ail' Altezza Vostra dal
Cielo ogni maggiore prosperità, le fo humillissima rivcrenza. A Vostra Altezza
sercnissima, humilissimo et devotissimo scrvo,
11 duca oi Amalfi (1). »
Fisen (Engelberl), — reçoit, le 15 septembre 1681, la
somme de 120 florins « pour avoir peint une table d'autel
» pour la sale basse de la maison-de-ville (2). » On trouve
quelques délails sur cet artiste, qui fut élève de Bertholet
Flémalle, dans la Biographie liégeoise, par le comte de
Becdelièvre, t. II, p. 361.
FIN DU TOME DEUXIEME.
(1) Collection de la secrétaircrie d'État allemande, aux Archives du royaume.
(2) Compte du magislrat de 1680-1681, archives du conseil privé, aux
Archives de l'État, à Liège.
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS LE DEUXIEME VOLUME.
Abbayes. Voy. les noms des localités
ou les noms qu'elles porlent.
Adelen (Jean), tailleur de pierres du
XI Ve siècle, à Bruxelles, 150.
Afrique. Cartes du XVIe siècle, 315.
Agrippa (Henri-Corneille), écrivain du
XVIe siècle. Il est nommé historio-
graphe de Charles-Quint, 124; —
Sa signature, 253.
Albert, fondeur de cloches, à Lou-
vain, en 1540, 58.
Albert d'Autriche, époux de l'infante
Isabelle. Voy. Archiducs.
Aldekerk. Voy. Altkitch.
Alix de Bourgogne, duchesse de Bra-
bant. Notes sur la restauration de
son tombeau, 136.
Allemagne Caries de diverses parties
de ce pays, exécutées au XVIe siè-
cle, 69, 72, 314.
Almanach. Voy. Wesalia.
Alsace. Carte du XVIe siècle, 70.
Alsembergh. L'église de ce village
possédait un tableau de M. Van
Coxcyen, 177.
Altkirch, en Prusse. Bestauration de
l'église, en 1626, 225
Altuna (André de), colonel. Tableaux
qui lui furent enlevés à Anvers,
en 1659, 185.
Amalfi (duc d'). Voy Piccolomini.
Amendes. Voy. Condamnations.
Amsterdam. Plans du XVIe siècle, 313.
Anceau. Voy. Anseau.
Anderlecht. Inventaire des manus-
crits de liturgie du chapitre, en
1505, §'51; — Inventaire des ma-
nuscrits du chanoine P. Suweels,
en 1488, 96; — Tableaux exécutés
pour l'église par G. de Crayer, en
1621, 325.
Angelis (Ambroise de). Voy. Van En-
gelen.
Angleterre. Portrait de la reine Hen-
riette-Marie de France, épouse de
Charles Ier, qu'elle envoie à Maza-
rin, en 1635, 94; — Cartes du
XVIe siècle de ce pays, 69, 511.
Anseau (Jean), Anceau ou Ansseau,
maître des ouvrages de maçonnerie
en liai liant, en 1537, 54.
Anspach (Joachim-Ernest, margrave
d'). II a fait don d'une miniature
d'A. Mozart à Philippe II, duc de
Stettin, 16.
Antoine, chartreux de Scheut, au
XVe siècle. Il s'occupait de l'enlu-
minure des livres, 193.
Antoine, peintre du XVe siècle, à
Liège. Il exécute un tableau pour
le conseil de Namur, en 1476, 158.
Antoine, peintre et enlumineur à Lille,
en 1506,40.
Antoine de Bourgogne. Christine de
Pisan lui fait hommage d'un livre,
en 1408, 111.
— 530
Anvers. Statue du duc d'Albe érigée
en 1571, 60; — Verrière donnée à
l'église de N.-D. par un abbé de
Parc du XVh siècle, 241; — Ver-
rière donnée à l'église de S'-Wille-
brod, par les archiducs, en 1614,
248; — Pillage de la maison du
bourgmestre Van Halmale, en 1 659,
1 84; — Contrat entre l'évêque Tor-
rentius et le chevalier Ximenez Per-
retla, en 1592, par lequel celui-ci
est autorisé à placer un mausolée
dans la cathédrale, et quittance du
sculpteur qui exécuta le monu-
ment, en 1594, 500; — Plans de
celte ville, 313.
Apianus (Pierre), mathématicien et
géographe allemand du XVIe siècle.
Sa signature, 6; — il a fait des car-
tes de la Souabe et de la Hongrie,
314, 515.
Appenzell (Benoît), dit Beivedictus,
musicien du XVI* siècle. Sa signa-
ture, 6.
Aragon (Béatrix d'), reine de Hon-
grie, 212.
Archiducs (les) Albert et Isabelle
envoient de magnifiques dessins à
Philippe H, duc de Sletlin et de
Poniéranie, en 1617, 12; — Lettre
par laquelle il les remercie et leur
demande leur portrait, 13; — Ils
font restaurer les tombeaux de leurs
prédécesseurs, 157, 158, 146; —
Tableaux pour l'oratoire de l'in-
fante, 178; — Dons à des églises et
des couvents pour les construire,
les réparer ou les orner, § 54, § 74,
§76; — R. ColynsdcNole est nommé
sculpteur de ces princes, en 1604,
502; — L'archiduc Albert protège
F. du Quesnoy, 303.
Architectes, § 48, § 69, § 71, 220,
§ 77.
Architecture militaire. Voy. Forti-
fications.
Ardenne (Rémacle), poêle et historio-
graphe du XVI« siècle. Sa signa-
ture, 255.
Ardennes. Carte de cette forêt, du
XVh siècle, 69.
Arias Montano (Benoit) , savant théo-
logien du XVIe siècle. Sa signa-
ture, 253.
Armes. Fabricants d'armes du XI Ve et
du XVe siècle, § 69; — Inventaire
des pièces d'artillerie existant à
Alh, en 1716, 106. — Hérauts et
rois d'armes. Voy Hérauts, Rois.
Arnhem. Description de deux manus-
crits de la bibliothèque de cette
ville, concernant une association
musicale fondée en cette ville, en
1591,258.
Arnould, chartreux de Scheut, du
XV'e siècle. Il s'occupait de l'enlu-
minure des livres, 200.
» •
Arschot (Charles de Croy, duc d').
Voy. Croy.
Art (objels d'). Voy. Inventaires.
Artillerie. Canonnier de Philippe le
Hardi, duc de Bourgogne, en 1587,
54; — Laurent maître d'artillerie
du XI Ve siècle, à Bruxelles, 148,
151; — Ouvrage du capitaine F. de'
Marchi sur celle malière, 289. —
Voy. Armes.
Artois Maître des ouvrages de maçon-
nerie de ce pays du XVe siècle,
55; — Caries du XVIe siècle, 312.
Voy. Béthune, Saint-Omer.
Arundel (Thomas Howard, comte d').
Voy. Howard.
Asselt (Jean d'). Voy. Hassi.it
Astronomes, § 81.
Ath. Inventaire des pièces d'artillerie
y existant en 1716, 106.
Attavante degli Attav anti, enlumineur
florentin du XVe siècle. Détails di-
vers, 209. •
AuBERTfJean), receveur de Cravelines.
il a écrit des psautiers pour Phi-
lippe le Bon, l!i2, note.
Audenarde. Ateliers de reliure, de
calligraphie et d'enluminure au
couvent des sœurs de N.-D. de
Sion, 41.
551 —
Auffày (Jean d') ou Dauffay, juriscon-
sulte, mort en 1494. Sa signature,
253.
Autriche (archiducs d'). Voy., pour les
princes qui ont régné ou gouverné
aux Pays-Bas, leurs prénoms. —
En 1617, il existait des dessins et
miniatures de divers artistes dans
l'album du duc de Sletlin, donnés
par plusieurs archiducs, 15-17; —
Maximilien, grand-maître de l'or-
dre leutonique, emploie Jérôme Van
Kessel, peintre flamand, vers 1615,
524; — Charles, évêque de Breslau,
emploie Antoine Van Opstal, peintre
flamand, de 1622 à 1624, 326.
Autriche (archiduché d'). Cartes du
XVIe siècle, 70, 515.
II.
Backere (G. de), graveur de sceaux et
de médailles, à Namur. Sa signa-
ture, 255.
Bade-Dourlach (George-Frédéric, mar-
quis de). Il a donné à Philippe II,
duc de Stettin, un dessin pour son
album, 18.
Baes (Martin), graveur en taille-douce
du XVIIe siècle. Détails sur ses tra-
vaux, 79.
Bailleul. Reconstruction d'un cou-
vent de religieuses, 54.
Bale. Carte des environs de cette ville,
du XVIe siècle, 514.
Bamberg. Carte de cet évéché,du XVIe
siècle, 70.
Bar (duché de). Carte du XVIe siècle,
312.
Bareuth (Chrétien, margrave de). Il a
fait don à Philippe II, duc de Stet-
tin , d'une miniature d'A. Mozart,
15.
Basa;* (Pierre- François) , graveur sur
cuivre du XVIIIe siècle, à Paris.
Sa signature, 253.
Bassios (Martin). Voy. Baes.
Bastoikgne (Jean de), verrier, à Liège.
Ses travaux, en 1 594, 1 1 .
Batteurs de cuivre. Jacques de Geri-
nes, batteur du XVe siècle, à Brux-
elles, 144, 148; — Noms de divers
batteurs du XIVe et du XVe siècle
qui habitaient cette ville, 148, 150,
151. — Voy. aussi § 58.
Baudeloo (abbaye de). Voy. Gand.
Baudour. Celte seigneurie faisait par-
lie du douaire de Marguerite de
Bourgogne, comtesse de Hainaut,
157.
Bauer, peintre allemand, cité en 1740,
111.
Bauwens (Jean), musicien du XVIe
siècle. Note biographique, 235.
Bavière (maison de). Ernest de Ba-
vière, évèque de Liège, fait orner
de verrières le palais et divers édi-
fices de cette ville, et fait don de
plusieurs autres vitraux, 9-11; —
Le duc Guillaume II a fait don d'une
miniature de T. Bernhart à Phi-
lippe II, duc de Slettin, 14; —
Ferdinand, archevêque de Cologne,
évêque de Liège , a fait don à ce
prince d'une miniature de J. Kônig,
15; — L'elecleur Maximilien a don-
né au même prince une minialure
de M. Kager, ibid.; — Albert, land-
grave de Leuchlenberg et comte de
Halle, a donné au même prince une
minialure de J. Fischer, 17: — L'é-
vèque Ernest de Bavière commande
des travaux aux peintres Thomas
Puteanus, Denis Pesser et Henri
Desneux, 518-521.
Bavière. Caries du XVIe siècle, 70,
514.
Beaucourt de Noortvelde (Patrice), his-
torien flamand. Lettre qu'il adresse
à Charles de Lorraine, en 1775, 155;
— Réponse de ce prince, 155; — Sa
signature, 255.
Beaugrant (Guyot de), sculpteur du
XVIe siècle. Sa signature, 6.
Beaulneveu (Pierre), sculpteur du XIVe
siècle, 145.
Beaunepveu (André). Voy. Biaunepveu.
Beauvais (frère Rémi de), capucin. Des-
cription d'un de ses ouvrages , 80.
— 332 —
Becbergbe (Josse de), peintre du XVIIe
siècle. Il fait, en 1603, les dessins
du tombeau de l'archiduc Ernest et
des patrons de verrières par ordre
d'Albert et Isabelle, 146.
BECKEM(Jean), religieux à Bois-le-Duc.
Description d'un volume contenant
divers traités, écrit par lui, en
1467,201.
Beckere (François de), peintre du
XIVe siècle, à Bruxelles, 151.
Beckere (Pierre de), orfèvre, graveur
de sceaux et fondeur de métaux, à
Bruxelles. Ses travaux, 59.
BEECx(Jean), peintre liégeois du XVe
siècle, 158.
Beeldesnyder (Jean de). 11 obtient un
octroi pour publier une carte ma-
rine, en 1526, 72.
Beersel. Restauration de l'église , en
1498, 224.
Beloeil. Voy. Ligne.
Benedictus d'Appenzell. Voy. Appein-
ZELL.
Benning (Simon). Voy. Bynnyncx.
Berff (George), organiste du XVIIe
siècle, à Deventer, 258.
Berg. Caries de ce comté, du XVIe
siècle, 69, 314.
Bebghes (Henri de), évèque de Cam-
brai, mort en 1502. Dépenses pour
l'exécution de son tombeau, 297.
Berman (Tristam), joaillier, à Bruxel-
les. Il livre à Philippe le Beau, en
1497, un objet richement orne d'é-
maux, 90.
Bernard (Jacques), calligraphe,à Lille,
en 1445, 40.
Berniiart (Tobie). Miniatures de ce
maitre que possédait le duc de Stet-
tin, en 1617, 14, 15.
Behsacques (Jean de), arpenteur de la
ville et châlellcnic de Courlrai.
( artei qu'il a exécutées, 75.
Bersacques (Louis de). Il est auteur
des plans de Menin et Courlrai, pu-
bliés au XVIIe siècle, 74.
Bertius (Pierre) ou Berts, cosmogra-
phe du roi Louis XIII. Pension que
lui fait ce prince, 74; — Sa signa-
ture, 253.
Béthune. Note sur les verrières de
l'église de Saint-Barthélemi, 244.
Bedf (Pierre le), charpentier, tra-
vaille au château de Château-Thier-
ry, en 1407, 51.
Beveren. Restauration, en 1595, du
chàleau-l'ort , par ordre du duc de
Bourgogne, 50.
Biaunepveu (André), ou Biaunevopt,
sculpteur du XIVe siècle, à Valen-
ciennes. Il est chargé par Louis de
Maie de l'exécution du mausolée de
ce prince, 144, 148.
Bibliothèque de Rourgogne (manuscrits
de la). Description des Chroniques
mar Unie unes, de V Arbre des batailles
et des Faits d'armes de chevalerie,
21; — Description des exemplaires
des Chroniques marguaritiqucs, de
J. Fossetier, 284; —Description de
la Vie de Jésus-Christ, par le même,
287.
Bie (Jacques de), graveur du XVIIe
siècle. Lettre que Rubens lui adresse
en 1611, 164.
Bijoux. Description de ceux qui exis-
taient au château de Belœil, en
1559,28.
Bincue. Reconstruclion de l'église des
sœurs-noires, en 1555, 54.
Rinderen (abbaye de). Noie sur sa re-
construclion au XVIIe siècle, 249.
— Les archiducs font décorer l'é-
glise d'une verrière, en 1616, ibid.
Bioux. Un moine de l'abbaye de Mou-
lins écrit et relie des volumes pour
l'église de cette localité, vers 1452,
38.
Blangi (Quentin), orfèvre du XVe siè-
cle, à Bruxelles, 154.
— 333 —
Bloc (Antoine) , calligraphe. Il écrit
divers volumes pour les chartreux
de Scheut, de 1464a 1467, 195, 198.
Boels (Gérard), peintre verrier du
XVIe siècle, à Louvain. Il fait des
vitraux pour l'église des récollets
de cette ville et le couvent de Ste-
Catherine, à Breda, 241.
Boete (Jean), maître d'école du XV*
siècle, à Bruxelles, 154.
Bohême. Tombeau du roiWenceslas III.
Sa statue exécutée au XIIIe siècle
par un sculpteur brabançon, 156;
— Tombeau du roi Jean l'Aveugle,
à Luxembourg, 158.
Bois-le-Duc. Reconstruction du cou-
vent des frères-mineurs, en 1465,
55.
Bois-Seigneur-Isaac (prieuré de). Ré-
paration de l'église et du couvent,
en 1445, 52.
Bont (Corneille de), orfèvre et gra-
veur de sceaux du XVe siècle, à
Gand. Sa signature, 6.
Bonté (Jean de), orfèvre du XIVe siè-
cle, à Bruxelles, 150.
Boote (Renier), maître d'école du XVe
siècle, à Bruxelles, 154.
BorgueiUnx (Lambert), fondeur de ca-
nons du XVIIe siècle, § 65.
Bos (Corneille). Voy. Van den Bossche.
Bosquier (Guillaume), musicien du
XVe siècle. Note pour sa biographie,
255.
Boudins (Jean) , facteur d'orgues du
XVe siècle, à Bruxelles, 154.
Boulongne (Hugues de), peintre de Phi-
lippe le Bon, 118.
Boulonnais. Carte de ce pays, du XVIe
siècle, 512.
Bourbon (Antoine de), duc de Ven-
dôme. Il emploie Chrétien Smels,
peintre flamand , au château de
Pau, en 1556, 517.
Bourgeois (Jean), maître des œuvres
II.
de maçonnerie du duc de Bour-
gogne, en 1404, 55.
Bourgogne (ducs de). Voy. leurs pré-
noms. — Pièces d'orfèvrerie qui leur
ont appartenu, 88.
Bourgogne. Maîtres des ouvrages de
maçonnerie et de charpenlerie des
ducs dans ce pays, 52; — Cartes du
XVIe siècle, 512. — Voy. Dijon,
Verrey.
Boutmy (Josse), organiste de la cha-
pelle de Charles de Lorraine, à
Bruxelles, mort vers 1780. Sa si-
gnature, 255.
Bouvignes. Travaux exécutés au XVe
siècle à la tour de Crèvecœur, 52,
225.
Boxtel. Notes sur les travaux exécutés
au couvent des pauvres-clarisses,
de 1616 à 1619, 250.
Brabant (ducs et duchesses de). Voy.
leurs prénoms.
Brabant. Carte de ce pays exécutée au
XVIe siècle, 62, 69. — Conseil de
Brabant. Voy. Bruxelles.
Bradant septentrional. Voy. Binderen,
Bois-le-Duc, Boxtel, Breda, Oedein-
RODE, Wa.ALWYCK.
Braine-le-Comte. Note de 1459 con-
cernant l'incendie et destruction de
cette ville, 222; — les archiducs
contribuent à l'achèvement de l'é-
glise des dominicains, en 1619,229.
Brandebourg. Cartes du XVIe siècle,
70, 515.
Breda. Verrière donnée au couvent de
Ste-Calherine, au XVIe siècle, 241.
Bredeniers (Henri) , organiste de Phi-
lippe le Beau et de l'archiduc Char-
les. Sa signature, 6.
Brenet (Nicolas-Gui), peintre du
XVIIIe siècle, à Paris. Sa signa-
ture, 255.
Breslau. Charles, archiduc d'Autriche,
evèque de cette ville, emploie A. Van
Opslal, peintre flamand, de 1622 à
1624, 526.
24
— 334 —
Bretagne. Voy. Angleterre.
Brey (Jacques de), hérnut d'armes de
Brabant, en 1462, 156.
Brezé (Pierre de) , seigneur de la Va-
renne et sénéchal de Poitou, tué
en 1465. George Ghaslellain fut à
son service, 269.
Briard (Gabriel), peintre français du
XVIIIe siècle. Sa signature, 253.
Bril (Paul). Le duc de Slettin possé-
dait trois miniatures de ce peintre,
en 1617, 14, 15.
Brisgau. Carte du XVIe siècle, 70.
Britonis (Simon), chantre de Charles
le Téméraire, 154.
Britseels (Jean), peintre, à Louvain.
Il fait, en 1606, un Christ pour l'é-
glise de Wesemael, 323.
Brodeurs, § 69.
Brodures, 28.
Broeucq (Jacques du), sculpteur et ar-
chitecte du XVIe siècle. Sa signa-
ture, 6; — Date de sa mort, 180.
Broicquière (Bertrand de laj, conseil-
ler et écuyer tranchant de Philippe
le Bon. Détails biographiques, 112;
— 11 entreprend par ordre du duc
un voyage en Orient, dont il existe
une narration, 113; — Sa signa-
ture, 253.
Bronze, § 58. — Voy. Fondeurs.
Brouwer (Pierre), organiste. Il est in-
scrit dans l'association musicale
d'Arnhem, en 1699, 238.
Brouwere (Jean de), chantre de Phi-
lippe le Bon, en 1462, 156.
Brueghel (Jean). Exemptions d'impôts
et d'autres charges qui lui sont ac-
cordées, en 1610, 174.
Bruges. Tombeau de Marie de Bour-
gogne dans l'église de N.-D., 59;
— Démolition, en 1785, du tom-
beau de Louis de Nevers, qui exis-
tait dans l'église de Sainl-Donat,
142; — Travaux exécutés à l'hôtel
ducal, en 1467, 222; — Philippe
le Beau contribue, en 1498, à l'a-
chèvement de l'église du couvent de
St-François, 224; — Travaux exé-
cutés au couvent des annonciades,
en 1610, 226; — Albert et Isabelle
coutribuent à la reconstruction du
cloître de l'abbaye de Sparmaille,
en 1619, 229; — Plan du XVIe siè-
cle, 312.
Bron (Chrétien), peintre. H restaure,
en 1560, les tableaux du palais du
grand conseil, à Malines, 162.
Brune (Jean de), peintre, a Bruxel-
les, en 1462, 156.
Bruninc (Josse), chirurgien du comte
de Charolais, en 1462, 156.
Bruninc (Laurent), chirurgien de Phi-
lippe le Bon, en 1462, 156.
Brunswick (Auguste, duc de) et de
Lunebourg. II a fait don d'un des-
sin pour l'album de Philippe 11, duc
de Stettin, 1 5; — Elisabeth de Dane-
mark, duchesse de Brunswick-Wol-
fenbuttel, a donné un dessin pour
l'album du même prince, 16.
Bruxelles. Travaux au couvent des
carmes, en 1451, 52; — Travaux ù
l'église de S'-Jacques-sur-Cauden-
berg, en 1457, ibid.; — Travaux à
l'église du Béguinage, en 1597, 56;
— Destruction de l'église de l'hôpi-
tal Sl-Pierre, pendant les troubles
du XVIe siècle, ibid. ; — L'infante
Isabelle donne, en 1621, un subside
aux marguilliers de l'église de Sl-
Nicolas, pour le nouvel autel du
chœur et l'achat d'un tableau, 57;
— Ateliers de reliure au couvent
des frères de la vie commune au
XV siècle, 40; — Architectes de la
maison du roi, 55 ; — Fondeur en
cuivre du XVe siècle, 59; — Lutrin
pour l'église de Sl-Jacques, fondu
en 1465, ibid.; — Mausolée des ducs
de Brabant dans l'église de Ste-
Gudule, 60; — Plan de celte ville
publié en 1574, 75; — Pièces d'ar-
tillerie fondues dans celle ville au
XVIIe siècle, $ 65; — Confréries de
S'-Jacqucs et de la Ste-Croix du
355
XIVe et du XVe siècle; noms d'ar-
tistes, § 69; — Notes sur le tom-
beau de Jean 1er, duc de Brabant,
et sa reconstruction au XVIIe siècle,
aux récollets de celte ville, 137; —
Verrière donnée par Albert et Isa-
belle à l'église du Béguinage, 146;
— Noms d'artistes extraits des re-
gistres des confréries de Sl-Jacques
de Composlelle et de la Ste-Croix,
146,151,- — Fr. Buelens, architecte
delà ville, vers 1590, 149, J 51; —
Cuisiniers en titre de la ville, en
1394 et 1405, 149; — Portraits
d'Albert et d'Isabelle, peints, en
1616, pour la chambre des comp-
tes, 175; — Portrait du roi Char-
les II, peint, en 1676, pour le con-
seil de Brabant, 179; — Comptes
des chartreux de Scheut, relatifs à
l'exécution de manuscrits, de 1464
à 1470, 192; — Bestauration de
l'église de Sl-Jacques-sur-Cauden-
berg, en 1435, 219; — Note sur des
travaux exécutés à la chapelle de la
cour, en 1605, 225; - Albert et
Isabelle contribuent, en 1615, au
renouvellement des stalles de l'é-
glise de Sl-Géri, 227; — Ils accor-
dent une somme de 2,500 livres, en
1619, aux capucins, pour des tra-
vaux à exécuter à leur église, 229;
— Ils contribuent, en 161 9, à l'achè-
vement de l'église des jésuites, ibid.;
— Philippe IV donne 1,000 livres
aux cordeliers, pour payer les tra-
vaux de leur église, 231; — Autres
dons faits au nom de ce prince par
l'infante Isabelle, aux annonciades
et aux augustins, pour la construc-
tion de leur église, en 1624, ibid.;
— Verrières des églises des domi-
nicains et de Sl-Géri, données par
Charles-Quint, 242; — Verrière de
l'église des récollets donnée par
Jean Ier, ibid.; — Verrière donnée
a l'église des carmes chaussés par
Philippe le Bon, 251; — Verrière
aux armes de Philippe IV dans l'é-
glise des annonciades, ibid.; — Plan
du XVIe siècle, 313; — Christ de la
chapelle du palais des archiducs
exécuté par Gilles Claessens, 321;
— Portraits de souverains exécutés,
en 1621 , pour la chambre des
comptes, 524.
Bhuynen (Jean de), frère de la vie com-
mune, à Bruxelles. Il restaure plu-
sieurs volumes pour l'église de
S'-Jacques-sur-Caudenberg, 41.
Buillot (Bernard), garde des orgues de
la chapelle castrale de MÔîîsT II res-
taure le missel de cette chapelle, en
1481, 41.
Bullen (Jean). Le duc de Stettin pos-
sédait, en 1617, une miniature de
ce maître, 18.
Bynnynck (Simon), enlumineur du XVIe
siècle, à Bruges. Sa signature, 253.
Calais. Plan du XVIe siècle, 312.
Calligraphes. Voy. Scribes.
Cambrai. Dépenses pour l'exécution du
tombeau de l'évêque Henri de Ber-
ghes, qui fut placé dans l'église ca-
thédrale de cetle ville, 297.
Cambre (abbaye de la). Beconstruclion
de l'église, en 1597, 55; — Les ar-
chiducs contribuent, en 1619, aux
frais des nouvelles orgues, 257.
Camin (François, évêque de), puis duc
de Poméranie et de Stettin. Il a
donné au duc Philippe II, son frère,
un dessin pour son album, 18.
Carat (Marcel), auteur d'une brochure
sur les maîtres des œuvres des ducs
de Bourgogne, 53.
Candie. Carte imprimée en 1564, 315.
Canonniers. Voy. Artillerie.
Canons. Voy. Armes.
Cantinis (George) , auguslin. Il dirige,
en 1499, les travaux de reliure au
couvent des sœurs de N.-D. de Sion,
à Audenarde, 41.
Carinthie. Carte du XVIe siècle, 70.
Carnin (Isabelle de;, femme de J. Man-
sel, 119.
Cartes géographiques. Liste des cartes
— 536 —
qui existaient au château de Belœil,
en 1559, 27; — Description d'un
atlas exécuté pour Philippe II, 69;
— Inventaire des cartes, plans et
mappemondes que possédait Char-
les-Quint, 71 ; — Inventaire de la
collection des cartes et plans de
Viglius , en 1575, 311. — Voy.
$ 59, §81.
Casier (Jean), calligraphe, à Lille, en
1447, 40.
Castaldi (Jacques de). Il fait imprimer
une carte de Hongrie à Venise, en
1546,315.
Cauchie (Etienne) , maître des ouvra-
ges de maçonnerie en Hainaut, en
1595, 55. "
Cauthals (Barthélemi et Jean), fon-
deurs de canons du XVIIe et du
XVIIIe siècle, §65.
Cerf (Nicolas de), tambourin du XVe
siècle, à Bruxelles, 154.
Chalon (Pierre), maître charpentier, à
Landrecies et à Mons. Il entreprend,
en 1(41 , la reconstruction de la
tour de l'église de Ste-Gerlrude, à
Nivelles, 57.
Chardin (Jean-Bapliste-Siméon), pein-
tre français du XVIIIe siècle. Sa
signature, 253.
Charlemont. Plan des fortifications de
cette ville, dressé par P. Le Poivre,
182.
Charles le Téméraire, duc de Bour-
gogne. La ville d'Audenarde lui
offre une coupe, en 1468, 88; —
Notes sur son bréviaire, 202; — Il
fait exécuter un manuscrit des or-
donnances de Pliôtel, enrichi d'en-
luminures, 206; — Il récompense
W. Vranckenzonc qui lui a présenté
des livres de musique, 231; —
G. Cliastellain en reçoit diverses
faveurs, 276, 279.
Charles-Quint. Il fait une pension à
Érasme, 43; — Lettres qu'il écrit
en faveur de N. Laidam et E. Morel,
44, 45; — Inventaire des cartes,
plans et mappemondes qu'il possé-
dait, 71; — Ses horloges, 86; —
Adrien de Wiele devient son secré-
taire, 125; — Agrippa est nommé
son historiographe, 124; — Sa gé-
néalogie écrite par L. Panagathus,
en 1538, 125; — Il fait exécuter,
en 1552, un manuscrit de l'ordre
de la Toison d'or, 212; — Musiciens
de sa chapelle, § 75.
Charssel (Léonard), orfèvre d'Augs-
bourg, établi à Malines. Marguerite
d'Autriche lui achète une riche
dague d'argent, en 1523, 90.
Cuasteau (Charles et Nicolas du), maî-
tres des ouvrages de maçonnerie en
Hainaut, au XVIIe siècle, 55.
Chastel (François du), peintre. 11 fait,
en 1676, le portrait du roi Charles
II, pour le conseil de Brabant, 179.
Chastelain (Gilles), clerc des offices de
l'hôtel du duc d'Orléans et payeur
des œuvres des châteaux de Pierre-
fons et de La Ferté-Milon, en 1398,
52.
Chastellain (Gautier), chanoine de
Leuze. Charles-Quint lui fait don-
ner, en 1524, une gratification pour
un exemplaire des chroniques de
son père, 273.
Chastellain (George). Notes inédites
sur l'origine, la vie et la mort de ce
chroniqueur du XVe siècle, 264.
Château-Thierry. Beconstruction du
château de cette ville; la direction
des travaux en est confiée à J. Four-
cy, en 1400, 51.
Châtelain (George). Voy. Chastellain.
Chênes (Jean de), dit Piccarl, fabricant
d'armes du XVe siècle, à Bruxelles,
154.
Chesne (Jean du), écrivain de livres,
à Lille, au XVIe siècle. Noies sur
ses travaux, 206.
Chiny. Carte de ce comté, du XVIe siè-
cle, 69.
Choquet (Hyacinthe), dominicain du
— 357 —
XVIIf siècle. Description d'un de
ses ouvrages, 80.
Christine de Pisan. Elle présente des
livres à Philippe le Hardi et à An-
toine de Bourgogne, 111.
Chroniqueurs, § 48, § 56, § 67, g 77.
Claessens (Gilles), peintre brugeois du
XVIe siècle. 11 fait, en 1599 ou
1600, un Christ pour la chapelle du
palais à Bruxelles, 321.
Clavet (Gabriel) ou Clauet, peintre du
XVI« siècle. H est auteur du patron
du tombeau de Henri de Berghes,
évêque de Cambrai, 298.
Clerck (Henri de), peintre. Il fait, en
1623, la copie d'un tableau de
M. Van Cocxyen, pour l'église de
St-Josse-ten-Noode, 177.
Clèves. Carte de ce pays, du XVIe siè-
cle, 69, 31 4-.
Clite (Liévin de le). Voij, Van den
Clite.
Cloches. Jean, fondeur à Dinant, en
1457, 58.
Clottaert (Guillaume), haule-lisseur,
à Bruxelles, en 1114, 151.
Cobergher (Wenceslas), peintre et ar-
chitecte , qui florissait au XVIe et
et au XVIIe siècle. Sa signature, 6.
Cochin (Charles-Nicolas), graveur en
taille-douce français du XVI Ile siè-
cle. Sa signature, 254.
Cock (Jérôme Willems, alias), peintre,
graveur et éditeur du XVIe siècle,
à Anvers. Cartes publiées par lui,
73, 289, 291, 514, 315.
Cock (Simon), imprimeur du XVIe siè-
cle, à Anvers. Carte publiée par lui,
315.
Coene (Jean de), peintre, à Bruxelles,
en 1387, 150.
Coignet (Michel), mathématicien du
XVIIe siècle. Notes biographiques,
294.
Colars (Joseph). Voy. Joseph.
Collé (Paul du) ou Collet, domini-
cain, à Braine-le-Comte. Il fait, en
1641, le plan de la tour de l'église
de Ste-Gerlrude, à Nivelles, 57.
Collections. Voy. Inventaires.
Colmie (Laurent) ou Colmye, maître des
ouvrages de maconnerieen Hainaut,
en 1507, 54.
Cologne. Cartes de la province et de
l'évêché de ce nom, du XVIe siècle,
69, 314.
Colyns (Henri), brodeur du XIVe siè-
cle, à Bruxelles, 150.
Colyns de Nole (Bobërt), sculpteur du
XVIIe siècle, à Anvers. Sa signa-
ture, 255; — Les archiducs le nom-
ment maître sculpteur de leur hôtel,
en 1604, 502.
Commines (Philippe de), ou de Com-
mynes, historien du XVe siècle. Ses
signatures, 254.
Condamnations. Amendes pécuniaires
consacrées à des objets d'art au XVe
siècle, 158, 160.
Confréries. Noms d'artistes extraits du
registre de la confrérie de Sl-Jac-
ques de Compostelle, à Bruxelles,
de 1357 à 1419, 146; — Noms ex-
traits du registre de la confrérie
de la Ste-Croix, à Bruxelles, depuis
1462 jusqu'à la fin du XVIe siècle,
151.
Coninc (Guillaume de), haute-lisseur,
à Bruxelles, en 1462, 156.
Constance. Carie du lac de ce nom, du
XVIe siècle, 315.
Constant, chantre de Charles le Témé-
raire, 154.
Copistes de livres. Voy. Scribes.
Coraux taillés et ornés, 29.
Corioulle (Jean de). II est condamné,
en 1475, à faire exécuter à ses frais
un tableau du Jugement du Christ,
159.
Corselius (Gérard), jurisconsulte lié-
geois du XVIe siècle. Sa signature,
253.
Corvin (Matthias), roi de Hongrie.
— 338 —
Détails sur sa bibliothèque, 210.
Cosmographie. Caries universelles du
XVIe siècle, 311.
Courtois (Arnould), relieur, à Bruxel-
les, en 1548, 40.
Courtrai. Plan de cette ville et de sa
chàtellenie, exécuté au XVIIe siècle,
74, 75; — Notes sur la chapelle de
Ste-Catherine, dans l'église N.-D.,
achevée en 1575, 145; — Détails
sur le tombeau que Louis de Maie
voulait s'y faire ériger, ibid.
Cousin (Jean). Description des plan-
ches de son Histoire de Toumay, 81 .
Coustain (Pierre), peintre décorateur
de Philippe le Bon. Sa signature, 6.
Couterman (Jean) , tailleur de pierres,
à Bruxelles, en 1405, 151.
Couvents. Voy. les noms des localités.
Couvin. Permission de réédifier le
château, en 1572, 35.
Coviers (Jean), tailleur de pierres du
XIVe siècle, à Bruxelles, 150.
Coxie (Michel). Voy. Van Cocxyen.
Crabeth. Les frères de ce nom sont les
auteurs des vitraux de l'église de Sl-
Jean, à Gouda, placés de 1557 à
1571,259.
Cranach (Lucas). Erreur relative à un
portrait de Philippe II qui est attri-
bué à ce peintre, 95.
Craver (Gaspar de), peintre du XVIIe
siècle, à Bruxelles. Sa signature, 6;
— Portraits de souverains qu'il
exécute pour la chambre des comp-
tes, à Bruxelles, en 1621, 524; —
Tableaux faits par lui pour l'église
d'Anderlecht, 525.
Croatie. Carte imprimée en 1 565, 515.
Croc (Hubert de). Voy. Croock.
Croock (Hubert dej, graveur sur bois
et imprimeur du XVIe siècle. Des-
cription d'un livre avec planches
qu'il a publié à Bruges, 75.
Crote, peintre allemand, cité en 1740,
110.
Croy (Charles de), comte de Cliimay.
Description de manuscrits qui ont
été exécutés par ses ordres entre
1482 et 1486,21.
Croy (Charles de), duc d'Arschot. Il
employait, en 1611, le graveur J. de
Bie à divers travaux, 164.
Croy (Philippe de), duc d'Arschot. Il
fait exécuter divers travaux par
Jérôme de Boovere, scribe et enlu-
mineur, en 1559 et 1541, 25.
Cuivre. Dalles et plaques en cuivre tail-
lées, 158, 171. — Voy. Fondeurs.
Cupere (Eustache de1» , sculpteur, à
Bruxelles, en 1462, 156.
Curtius (Pierre), chanoine, à Liège.
Sa maison est ornée de verrières •
armoriées, en 1588, 10.
Dalfim, peintre du XVe siècle,, à Bru-
xelles, 154.
Dalles tombales. Voy. Pierres.
Dalmatie. Carte imprimée en 1565,
515.
Damhoudere (Josse), jurisconsulte du
XVIe siècle. Détails biographiques,
128; — Sa signature, 254.
Dampmartin (Drouet de), maître des
œuvres de maçonnerie de Philippe
le Hardi, duc de Bourgogne, 55.
Daniel, fabricant de heaumes du XIVe
siècle, à Bruxelles, 149.
Daniel, orfèvre, à Bruxelles, en 1416,
149.
Datrezo (Jacques) , graveur. Voy.
ÏREZO.
Dauffay (Jean). Voy. Auffay.
Deeckens (Martin), horloger, à Has-
scll, en 1589, 87.
Delvaux (Laurent), sculpteur belge du
XVIIIe siècle. Sa signature, 6.
Demigny (Hugues) , greffier du conseil
de Namur, en 1476, 161.
Denys (François). Portrait d'une de-
moiselle de Chevrcusc, peint par
lui, 186.
— 539 —
Descamps (Jean-Baptiste), peintre et
écrivain du XVIIIe siècle. Sa signa-
ture, 254.
Désirant (Bernard). II obtient, en
1710, le litre de théologien de
Joseph Ie*, 49.
Desneux (Henri), peintre liégeois du
XVIe siècle. Il fait, en 1598, le
portrait de l'évèque Ernest de Ba-
vière, 521.
Dessins (collection de). Voy. Inven-
taires.
Deventer (Jacques de), géographe du
XVIe siècle. Sa biographie et ses
travaux, 61; — Cartes exécutées
par lui, 513.
Deventer (ville de). Voy. Berff.
Diest. Les archiducs contribuent à
l'ornementation du maître-autel de
l'église du Béguinage, en 1618, 228.
Dijon. Objets divers en cuivre fondu
pour l'église des chartreux, en 1387,
54; — Les religieux de l'hôpital du
Sl-Esprit obtiennent de Philippe le
Bon, en 1462, des lettres d'amor-
tissement pour leur église, 222.
Dînant. Démolition des fortifications
et pories, en 1466, 55; — Fondeur
de cloches du XVe siècle, établi en
cette ville, 58.
Doboel (Wautier), orfèvre, à Bruxel-
les, en 1418, 151.
Doem (André), haute-lisseur , à Bru-
xelles, en 1462, 155, 156.
Doickens (Martin). Voy. Deeckens.
Dodai. Pièces d'artillerie fondues dans
cette ville au XVI Ie siècle, § 65.
Drabbe (Jean), tailleur de formes, à
Bruxelles, en 1419, 148.
Drayere (Jean den), prêtre, à Gand. Il
fabrique une horloge en 1420, 84
Dreet (Jacques), orfèvre, à Audenarde.
Il exécute une coupe, en 1 468, pour
être offerte à Charles le Téméraire,
88.
Dreux (Jehan). Voy. Jehan.
Dukers (François), architecte du
XVIIIe siècle. Sa signature, 254.
Ddllaert (Adrien), secrétaire de Bru-
xelles, en 1462, 155.
Dupuis (Thomas). Voy. Poteanus.
Duquesnoy (François). Voy. Quesnoy.
Dusseldorf. Description d'un manus-
crit de la bibliothèque, 200.
Dynter (Edmond de), chroniqueur
brabançoi
ture, 254
brabançon du XVe siècle. Sa signa-
Il.
Ecluse (l'). Horloge du château de
cette ville, en 1506, 86.
Ecoles. Maîtres divers du XIVe et du
XVe siècle, à Bruxelles, § 69.
Ecrivains de livres. Voy. Scribes.
Eenaeme (abbaye d'). Verrière donnée
parles archiducs, en 1610, 244.
Eeuwoutsone (Jean), libraire et gra-
veur, à Amsterdam. Il obtient un
octroi en 1546, 1.
Eglises. Voy. les noms des localités.
Egloy (Gautier), orfèvre, à Bruxelles,
en 1415, 151.
Egmont (d). Portraits de divers mem-
bres de cette famille, existant au
château de Belœil, en 1559, 28; —
Simon Van den Nevele, peintre,
figurait au nombre des créanciers
de Lamoral, comte d'Egmont, en
1568, 163.
Eichstadt. Carte de cet évêché, du XVIe
siècle, 70. — Voy. Gemmingen.
Emailleurs, § 62.
Émaux, § 53, § 62, § 78.
Embrechts (Guillaume), haute-lisseur,
a Bruxelles, en 1462, 156.
Ems. Carte du cours de ce fleuve, du
XVIe siècle, 70.
Enceniiear (Joachira) , garde-joyaux
des archiducs, 169.
Enghien. Les archiducs contribuent â
l'agrandissement du couvent des
auguslins, en 1619,229.
340
Enlumineurs, § 32, § 55, § 73, $ 77.
— Yoij. Miniatures.
Épées (fabricants d'), §69.
Érasme, célèbre écrivain du XVIe siè-
cle. 11 réclame, en 1525, le paye-
ment de la pension que lui a faite
Charles-Quint, 43; — Il composa
Fépitaphe de Henri de Berghes,
évèque de Cambrai, 298.
Ermens (Joseph), écrivain et impri-
meur, à Bruxelles. Il est chargé
de rédiger les catalogues des livres
des couvents supprimés, en 1789,
155; — Sa signature, 254.
Ernest, archiduc d'Autriche. Albert et
Isabelle font, en 1G03, exécuter le
dessin de son tombeau, 14-6.
Ertvelde. Verrière scandaleuse pla-
cée, en 152G, dans l'église de ce
village, 240.
Escaut. Carte de l'embouchure de ce
fleuve, du XVIe siècle, 69.
Esclavonie. Carte du XVIe siècle, 3 15.
Espagne. Maître des ouvrages de Char-
les-Quint dans ce pays, 56; — Car-
tes exécutées au XVIe siècle, 311.
Espinov (Charles de l'ï, écrivain du
XVIe siècle. Détails biographiques,
129, 150.
Espinoy (Philippe de l'), écrivain du
XVIe siècle. Description îles plan-
ches de son livre, intitulé : Recher-
che des Antiquilez, etc., 82; — Dé-
tails biographiques, 130.
Eventail de Marie de Hongrie, 91.
Everaehts (Gilles), tailleur de pierres,
û Bruxelles,- en 1400, 150.
Everard, faiseur de tables, tableaux
ou retables du XIVe siècle, à Bru-
xelles, 149.
Everarts (Jean), tailleur de pierres du
XIVe siècle, à Bruxelles, 150.
F.
Fais, artilleur de la ville de Bruxel-
les, au XVe siècle, 154.
Falize (Béranger de) , fondeur de ca-
nons du XVir siècle, $ 65.
Faulte (Michel) , graveur sur cuivre,
du XVIe siècle, à Paris. Description
des planches dues ù son burin, 5.
Faulx. Carte de ce village, 312.
Fauquembergue (Philippe, comte de).
Voy. Ligne.
Feftz, musicien. 11 présente des vers au
duc de Wurtemberg, en 1740, 110.
Feller (François-Xavier de), jésuite,
écrivain du XVIIIe siècle. Sa signa-
ture, 254.
Ferardini, peintre. Le duc de Wurtem-
berg lui achète des tableaux en
1740, 110.
Ferté-Millon (La). Gilles Chastelain
est nommé payeur des œuvres du
château, en 1398, 52.
Fèvre (Alard le), doyen du chapitre de
Leuze, lecteur de Philippe le Bon,
en 1467, 189.
Fèvre (Jean le), chroniqueur du XVe
siècle- Voy. Lefèvre.
Fierkens (Jérôme), brodeur, à Bru-
xelles, en 1462, 156.
Fine (Oronce), géographe français du
XVIe siècle. Cartes exécutées par
lui, 311, 312.
Fiocco (Pierre-Antoine) , musicien ita-
lien du XVIIe siècle. Sa signature,
234.
Fischer (Jean). Le duc de Steltin pos-
sédait, en 1617, une miniature de
ce maître, 17.
Fisen (Engelberl), peintre liégeois du
XVIIe siècle. Il fait un tableau pour
la maison-de-ville , à Liège , en
1681, 528.
Flandre (comtes de). Voy. leurs pré-
noms.
Flandre. Carte de ce pays exécutée par
Mercalor, 512.
Flascoen (Laurent), haute-lisseur d'En-
ghien, du XVI'' siècle. Sa signa-
ture, 6.
Flores (Diego), trésorier et receveur
général des finances de Marguerite
d'Autriche. 123, 2SS.
541 —
Floris (François) , peintre du XVIe
siècle, 155.
Fondeurs. Fondeurs de cloches et de
métaux, § 48, § 58, 298. — Fon-
deurs de canons, § 65.
Fons-Melicocq (de la), auleur d'un ar-
ticle intitulé : Les manuscrits de
Sl-Pierre de Lille; prix des relieurs,
salaires des calligraphes ; XVe et
XVte siècle, 39.
Fortifications. Ouvrage du capitaine
F. de' Marchi sur l'architecture mi-
litaire, publié -en 1599, 289.
Fossetier (Julien), poëte et historio-
graphe du XVIe siècle. Notice bio-
graphique et description de ses
œuvres, 284.
Fourcy (Jean), maître des ouvrages de
maçonnerie du roi de France au
bailliage de Vitry, en 1400, 51; —
Le duc d'Orléans lui confie la direc-
tion de la reconstruction du châ-
teau de Château-Thierry, ibid.
Foi'Rmanoir (Gilles de), musicien du
XVIe siècle. Note biographique, 252.
France. Cartes du XVIe siècle, 311.
Fr*nche-Comté. Carte du XVIe siècle,
312.
Franck (Sébastien). Il a peint les figu-
res dans un paysage de J. de Mom-
per, 187.
François ou Vranke, en flamand, bat-
teur de cuivre, à Bruxelles, en 1405,
151.
Franconie. Cartes du XVIe siècle, 70,
314.
Francquart (Jacques), peintre et archi-
tecte du XVIIe siècle. Il publie le
cortège funèbre de l'archiduc Al-
bert, 178.
Frise. Cartes du XVIe siècle, 61, 69,
313. — Voy. Leeuwaerden.
G.
Gaetman (Guillaume), haulc-lisseur, à
Bruxelles, en 1462, 156.
Galle (Corneille), graveur du XVIe
siècle, à Anvers. Renseignements
sur sa famille, 5.
Gallemart (Antoine), mailre des ou-
vrages de maçonnerie en Hainaut,
en 1668, 55.
Gand. Lettre de Rubens à l'archiduc
Albert, relative au tableau de l'é-
glise de Sl-Bavon, en 1614, 166;
— Note sur les travaux exécutés au
couvent des dominicains, en 1458,
221; — Note de 1486 concernant
la pose de la première pierre, par
Marie de Bourgogne, des, grands
travaux exécutés par la confrérie
de St-George, 222; — Verrière
donnée par les archiducs à l'église
des auguslins, en 1614, 247; —
Verrière qu'ils donnent à l'abbaye
de Baudeloo, en 1615, 248; — Ver-
rière donnée par ces princes à l'é-
glise des jésuites, à Gand, en 1619,
250; — Contestation à propos de
l'exécution du maître-autel de la
confrérie de la Ste-Croix, établie
dans l'église de S'-Michel, en 1655,
304; — Plan du XVIe siècle, 312.
Garnet (Nicolas) , sculpteur du XIVe
siècle, auteur du tombeau de Jean
III, duc de Brabant, 148.
Gaule. Voy. France.
Geervliet. Plan de celte ville, du XVIe
siècle, 313.
Geldern. Voy. Gueldre.
Gemmingen (Jean-Conrad de) , évêque
d'Eichstâdt. Il a donné une minia-
ture de T. Bernhart à Philippe 11,
duc de Stettin, 15.
Geninges (Edmond). Description d'un
cyuvrage qui le concerne, 80.
Géograpues,§ 48, § 59, § 77, § 81 , 180.
Gerbier (Balthazar), peintre et archi-
tecte flamand du XVIIe siècle. Sa
signalure, 6.
Gerines (Jacques de), batteur de cui-
vre, à Bruxelles, au XVe siècle. Il
est chargé de l'exécution des mau-
solées de Louis de Maie, comte de
Flandre, et de Jeanne, duchesse de
Brabant, 144, 148.
II.
-::;
— 542
Germes (Jacques de). Voy. Gerines.
Gheerlec (Jean) , tailleur de pierres,
à Bruxelles, en 1418, 151.
Ghelwc (Henri), orfèvre du XIVe siè-
cle, à Bruxelles, 150.
Ghersem (Géri de), maître de cha-
pelle d'Albert et Isabelle, 235.
Ghevs (Virgile), géographe du XVIe
siècle. Il exécute une carte deWest-
phalie, d'après Chr. Sgrooten, 514.
Gilbert, fabricant de hautberts du
XI V* siècle, à Bruxelles, 150.
Gilles, batteur de cuivre du XIVe siè-
cle, à Bruxelles, 150.
Givet-Saint-Hilaire. Construction de
la tour de l'église, en 1615, 227.
Glorieux (Denis), relieur du XVIe siè-
cle, à Lille, 39.
Gobert (Gilles), roi d'armes de la Toi-
son d'or, en 1468, 283.
Goethals (Liévin) ou Panagathus. II
compose un tableau généalogique
de la descendance de Charles-Quint,
en 1538, 125; — Sa signature, 255.
Gossuin, fabricant de heaumes du XIVe
siècle, à Bruxelles, 150.
Gouda. B. de la Broicquièreest nommé
capitaine et écoutète de cette ville,
en 1444, 112; — Notes sur les vi-
traux de l'église de Sl-Jean, 239.
Gourmont (Jérôme) , imprimeur du
XVIe siècle, à Paris. Carte qu'il a
publiée, 31 1.
Graet (Jean), orfèvre du XIVe siècle,
à Bruxelles, 150.
Grammont. Béédification de l'église de
Sl-Barthélemi,en 1610,226.
Granvelle (cardinal). II possédait un
grand tableau de M. Van Cocxyen,
177.
Graveurs. Graveurs sur bois, § 60. —
Graveurs sur cuivre, 8, $ 47, $ 60,
§ 77. — Graveurs de sceaux, de
monnaies et de médailles, § 48,
S 77.
Grèce. Carte du XVIe siècle, 315.
Gregorio, musicien, au service de Béa-
trix d'Aragon, reine douairière de
Hongrie, en 1486, 212.
Grenade (Nicaise). Voy. Ladam.
Groenendael. Travaux exécutés au
prieuré de ce nom, en 1497, 223;
— Jean de Wallain, religieux du
XVe siècle, est chargé par Henri de
Berghes , évèque de Cambrai, de
faire exécuter un tableau, 299.
Groeningen. Carte du XVIe siècle, 70.
Gueldre (ducs de). Benaud II relient à
ses gages, en 1342, un orfèvre et un
écrivain de livres, 188.
Gueldre (pays de). Carte exécutée au
XVIe siècle, 69, 73, 313. — Voy. *
Altkircii, Arnhem, Gueldre.
Gueldre (ville de). Plan levé en 1546,
70.
Guillaume II, comte de Namur. Il
lègue, en 1417 , les joyaux et reli-
quaires de la chapelle du château de
Namur à l'église de Sl-Pierre, en
cette ville, 257.
Guines. Cartes de ce pays, du XVIe siè-
cle, 312.
Gunter (Jérémie) , peintre de l'empe-
reur Matthias. Le duc de Stetiin
possédait une miniature de ce maî-
tre, en 1617, 14.
H.
Haguenau, en Alsace. Voy. Louder.
Hainaut. Maîtres des ouvrages de ma-
çonnerie de ce comté, du XVe au
XVIIe siècle, 54; — Artistes divers
de ce pays, 157, 179, 180, §75; —
Carte du XVIe siècle, 512; — Nom
d'un héraut d'armes de ce pays.
Voy. Morel.
Hannemans (Guillaume), haute-Iisseur,
à Bruxelles, en 1462, 156.
IIar^us (François), ou Verhaer, écri-
vain du XVIIe siècle, 132, 295.
Hardy (Jean), verrier, à Liège. Ses
travaux, en 1598, H.
— 345
Harmecnies (George de), maître des
ouvrages de maçonnerie en Hainaut,
en 1568, 55.
Hartd, maître de chapelle du duc de
Wurtemberg probablement, cité en
1740, 110.
Hartewyc (Jean), orfèvre, à Bruxelles,
en 1407, 151.
% Hasselt. Horlogers du XVIe siècle
qui habitaient cette ville, 86.
Hasselt (Jean de), peintre de Louis de
Maie, comte de Flandre. Il fait des
peintures dans l'église de N-D. , à
Courtrai, 143; — Ce prince le con-
sulte pour l'exécution de son mau-
solée, en 1374, ibid.
Hadtberts (fabricants de), $ 69.
Haute-lisseurs. Voy. Tapissiers.
Havre. Détails sur la chapelle de S'-
Antoine en Barbefosse, construite
au XVe siècle, 157.
Havre-de-Grace. Plan du XVIe siècle,
312.
Haye (La). Pièces d'artillerie fondues
dans cette ville au XVIIIe siècle,
§65.
Heaumes (fabricants de), § 69.
Heinsius (E.), organiste. Il est inscrit
dans l'association musicale d'Arn-
hem vers 1762, 238.
Hele (George de la), maître de cha-
pelle de Philippe II. Sa signature,
254.
Helmont. Voy. Binderen.
Helschemer (Thiéri), peintre du XIVe
siècle, à Bruxelles, 149.
Helvitii. Voy. Kelleri.
Henault (Jérôme), graveur des mon-
naies, à Mons, en 1580. Sa signa-
ture, 6.
Hendricxzone (Bauduin), orfèvre, à
Bruges. Il livre des bassins de ver-
meil émaillés à Philippe le Bon,
en 1465, 87.
Hennebel (Jean-Libert), théologien du
XVIIIe siècle. Sa signature, 254.
Hlmiart (Jean), maître des ouvrages
de maçonnerie, en Hainaut, en 1501,
54.
Henri, fabricant d'épées du XIVe siè-
cle, à Bruxelles, 150.
Henri, faiseur de tables, tableaux ou
retables du XIVe siècle, à Bruxel-
les, 150.
Henri III, duc de Brabant. Notes sur
la restauration de son tombeau, 136.
Hérauts d'armes. Voy. Morel.
Herendel (Pierre), maître des œuvres
de maçonnerie sous Philippele Bon,
duc de Bourgogne, 53.
Herman, chartreux de Scheut. Il écrit
un antiphonaire vers 1465, 193.
Hervé (Jacques de). Sa maison à Liège
est ornée d'un vitrail armorié, en
1588, 10.
Hesdin. Jean Mansel, receveur du do-
maine de cette ville, au XVe siècle,
118.
Hesdinfert. Plan de cette ville, 312.
Hesse (Maurice, landgrave de). Il a
donné un dessin pour l'album de
Philippe II, duc de Stettin, 16.
Hesse. Cartes du XVIe siècle, 70, 314.
Héverlé. Verrière donnée à l'église
par Albert et Isabelle, 146.
Heylen (Henri), de Vilvorde, livre, en
1395, des pierres blanches pour res-
taurer le château de Beveren, 31.
Heym (Gaspar de). Tableau de ce maî-
tre que possédait, en 1659, le cha-
noine Van Halmale, à Anvers, 187.
Heyms (Bernard), brodeur, à Bruxel-
les, en 1462, 155.
Heyst (Jean de), de Vilvorde, livre, en
1 395, des pierres blanches pour res-
taurer le château de Beveren, 31.
Hildesheim. Carte du XVIe siècle, 315.
Hiller (Jean-Frédéric), poëte et théo-
logien allemand, cité en 1741, 111.
Historiens, § 77.
Hoefnagiiel (Jacques), marchand de
diamants, à Anvers, en 1553, 91.
Hollande. Cartes du XVIe siècle, 69,
313. — Voy. Gouda, Haye (la).
— 544 —
Hollander (Jean d'), chanoine de Ste-
Waudru, à Mons. Détails qui le
concernent, 292.
Holstein. Sophie, fille du duc Hol-
stein-Sonderbourg, épouse de Phi-
lippe II, duc de Sleltin , a fait
don a son mari d'un dessin pour
son album, 15; — Philippe, duc
de Holslcin-Glucksbourg , Jean-
Adolphe, duc de Holstcin-Gollorp,
et Marie de Holstein, abbesse d'it-
zehoe, donnent aussi à ce prince
des dessins pour son album, 16, 18.
Holtrop, commandeur de Tordre teu-
tonique. 11 donne un vitrail au cou-
vent des chartreux, à Louvain,252.
Hongrie. Noies sur les manuscrits du
roi Matthias Corvin, 2 10; — Cartes
du XVIe siècle, 515.
Hoogenberghe (François), graveur. 11
obtient un octroi, en 1574, pour
publier des plans de villes, 73.
Hoogue (Corneille de), graveur sur
cuivre du XVIe siècle, 289, 291.
IIopperus (Joachim). Sa correspon-
dance avec Viglius, relativement à
I'allas des Pays-Bas qu'exécute J. de
Deventer pour Philippe 11, 63.
Horlogerie , § 61 .
Hose (Gilles), fabricant de heaumes, à
Bruxelles, en 1405, 150.
Hotz (Pierre du), mailre de la cha-
pelle royale, a Bruxelles. 11 demande
une prébende à Condé, 254-; — Sa
signature, 254.
Howard (Thomas) , comte d'Arundel.
Esquisse de son portrail par A. Van
Dyck, 187.
Hoynck de Papkndreciit (Corneille-
Paul), historien du XVIII" siècle.
Sa signature, 254.
Hubelot (Jean), graveur de sceaux du
XVe siècle, ù Bruges. Sa signature,
254.
Hcelin (Jean), maître des ouvrages de
maçonnerie en Hainaul, en 1442,
54."
fli wi.u.n. Voy. Un li.n.
Huyn Van Amstenraedt (Edmond), com-
mandeur des Vieux-Joncs. Il donne
un vitrail au couvent des chartreux,
à Louvain. 252.
Illyrie. Carte du XVIe siècle, 70.
Impin (Jean). Voy. Ympe.
Ingénieurs Voy. CoicNEt, Francquart,
Marchi, Poivre.
ïngolstadt. Etienne Morel veut publier,
en 1548, un ouvrage sur le campe-
ment de Charles-Quint, près de celle
ville, 45.
Inventaires. Inventaire d'objels d'art
et d'orfèvrerie des ducs de Bour-
gogne, 89; — Inventaire des ma-
nuscrits de P. Suweels, chanoine
d'Anderlecht, en 1488, 96; — In-
ventaire des manuscrits, tableaux,
reliquaires, etc., de l'église de Su
Quenlin, en 1557, 100; — Inven-
taire des tableaux, manuscrits et
objets d'art du château de Belœil,
en 1559, § 55; — Inventaire de la
collection de dessins et miniatures
de Philippe II , duc de Slettin et de
Poméranie, en 1617, § 50; — Inven-
taire des manuscrits de liturgie du
chapitre de Sl-Pierre, à Anderlechl,
en 1505, § 51; — Inventaire des
pièces d'artillerie existant à Alh, en
1716, § 65; — Collections de ta-
bleaux des Van Halmale, a Anvers,
au XVIIe siècle, §72.
Isabelle d'Autriche. Voy. Archiducs.
Islande. Carte du XVIe siècle, 514.
Italie. Carte du XVIe siècle, 515.
Itzeiioe. Voy. Holstein.
Ivoire (sculptures d'j. Description des
ivoires qui existaient au château de
Belœil, en 1559,28;— Ivoires ap-
partenant à l'église de S'-Quenlin,
en 1557, 104; — Ivoires de la cha-
pelle du château de Namur, en
1418,258; — Ivoires appartenant
à Philippe le Beau, en 1498, 2(4.
545 —
Jacob ou Jacques, fondeur en cuivre du
XIIe siècle, 58.
Jacqueline de Bavière. Description de
Tliorloge qui surmontait la porte
d'entrée de son hôtel, à Mons, 84.
Jacques, batteur de cuivre du XIVe
siècle, à Bruxelles, 150, 151.
Jansen (Bernard), sculpteur et archi-
tecte des Pays-Bas, du XVIIe siècle.
Sa signature, 7.
Jansen (Corneille), peintre flamand du
XVIIe siècle, qui florissail en Angle-
terre, 176.
Jean, dit le Brabançon, sculpteur du
XIIIe siècle, exécute la statue du
tombeau de Wenceslas III, roi de
Bohême, 156.
Jean, fabricant de heaumes du XIVe
siècle, à Bruxelles, 150.
Jean, faiseur de tables, tableaux ou
retables du XIVe siècle, à Bruxel-
les, 150.
Jean (frère), auguslin, à Louvain. 11
restaure, en 1420 ou 1421 , le mis-
sel de la chapelle du château ducal,
40.
Jean, fondeur de cloches, à Dinant, en
1457,58.
Jean l'Aveugle, comte de Luxembourg.
Notes sur le tombeau qui lui fut
érigea Luxembourg, en 1613, 138;
— Dessin de ce monument, ibid.
Jean Ier, duc de Brabant. Notes sur
son tombeau et la reconstruction de
ce monument au XVIIe siècle, 157;
— Il donne une verrière à l'église
des récollets, à Bruxelles, 243.
Jean sans Peur, duc de Bourgogne.
Bapports de ce prince avec Chris-
tine de Pisan, 111.
Jeanne, duchesse de Brabant. Artistes
employés par elle, 147, 148; —
Philippe le Bon lui fait élever un
mausolée, 148; — Son joueur de
flûte, ibid.
Jlaxne dl Harcoirt, comtesse de Na
mur. Elle se désiste , en 1418, du
droit qu'elle avait de jouir des
joyaux et reliquaires de la chapelle
du château de Namur, en faveur de
l'église de St-Pierre, 257.
Jehan (Dreux), enlumineur de Philippe
le Bon et Charles le Téméraire. Dé-
tails divers, 156, 190; — Sa signa-
ture, 254.
Jenkenson (Antoine). 11 a fait impri-
mer, en 1562, une carte de la
Prusse, Moscovie et Tartarie, 315.
Jode (Gérard de), imprimeur et édi-
teur du XVIe siècle, à Anvers. Car-
tes publiées par lui, 75, 312.
Jolybois (Jean), tambourin du XVe
siècle, à Bruxelles, 154.
Jonghelinck (Jacques), sculpteur, fon-
deur de métaux et graveur de sceaux
et de médailles, du XVIe siècle, à
Anvers. Sa signature, 7; — Sa bio-
graphie, 60.
Joseph (Nicolas), canonnier du duc de
Bourgogne. En 1387, il jette en
fonte différents objets pour l'église
des chartreux, à Dijon, 54.
Joyaux. Inventaire des joyaux et reli-
quaires de la chapelle du château de
Namur, en 1418, 257; — Joyaux
ayant appartenu à différents ducs
de Bourgogne, 261. — Voy. Orfè-
vreries.
Joyaux (garde-) , des ducs de Bourgo-
gne et de leurs successeurs, 169,
189, 206.
Juliers. Cartesdece pays, du XVIe siè-
cle, 69, 514.
Jurisconsultes, 126, 128; — Signa-
tures de divers, g 48, § 77.
K.
Kager (Mathieu). Miniature de ce maî-
tre que possédait, en 1617, le duc
de Steltin, 15.
Kechhoren (Jean), brodeur, à Bruxel-
les, en 1412, 151.
Keldermans (Bombaut) ou Van Mans-
dalk, architecte du XVIe siècle. Sa
— 546 —
signature, 7; —Il construit la mai-
son du roi, à Bruxelles, 55.
Keller (Philippe), poëte de Tubingen,
cité en 1741, 111.
Kelleri Tiguro Helvetii, fondeur de
canons du XVIIe siècle, § 65.
Key (Guillaume), peintre du XVIe siè-
cle. Portraits de ce maître que pos-
sédait, en 1659, le colonel de Al-
tuna, à Anvers, 185.
Kielbourg (Ernest-Frédéric), poëte
allemand, cité en 1740, 110.
Kilian (Lucas). Dessin de ce maître
que possédait, en 1617, le duc de
Stettin, 17.
Kleine, peintre allemand. 11 fait un
portrait du duc de Wurtemberg, en
1741, 111.
Konig (Jean). Miniature de ce maître
que possédait le duc de Stettin, en
1617, 14, 16.
Kremnitz , domaine dépendant du
douaire de Béatrix d'Aragon, reine
de Hongrie, 212.
L.
LADAM(Nicaise) ou Laidam, dit Grenade,
poëte et chroniqueur du XVIe siè-
cle. Lettre de Charles-Quint pour
lui faire donner la prévôté de
Bapaume, en 1526, 44; — Sa si-
gnature, 255.
LAMBtRT(Josse), graveurct imprimeur,
à Gand, au XVIe siècle, 77.
Lampsonius (Nicolas), chanoine de Sf-
Denis,à Liège. Sa maison est ornée
d'un vitrail armorié, en 1591, 10.
Langrenus (Michel-Florent). Voy. Van
Langren.
Languedoc. Carte du XVIe siècle, 312.
Lannoy (Jean de), orfèvre de Philippe
le Beau, établi à Malines. Il livre à
ce prince divers objets, 90.
Lantmktere (Gérard de), peintre, à
Bruxelles, en 1462, 156.
Lattkr (Jean), calligraphe, à Lille, en
1533, 40.
Laurent, maître d'artillerie du XIVe
siècle, à Bruxelles, 151.
Laurent, peintre liégeois du XVe siè-
cle, 158.
Lauwereys (Balthazar), graveur des
monnaies de Bruxelles, mort en
1660. Sa signature, 255.
Le Blond (Mathieu) , notaire impérial
juré, à Namur, en 1476, 161.
Leeuwaerden. Plan de celte ville du
XVIe siècle, 513.
Lefèvre (Alard). Voy.. Fèvre.
Lefèvre (Jean), seigneur de Saint-
Remy, etc., dit Toison d'or, chro-
niqueur du XVe siècle, 283.
Leide. Voy. Leyden.
Lemaire (Jean), écrivain du XVIe siè-
cle, 123.
Lespinoy (de). Voy. Espinoy.
Leumont (Thiéri), verrier, à Liège. Tra-
vaux exécutés en 1595, 11.
Le Vel. Voy. Vel.
Leyden. Horloge de cette ville, exécutée
en 1573, 87; — Carte du siège de
1574, 313.
Liefrinck (Jean) , imprimeur du XVIe
siècle. Il publie une carte d'Alle-
magne, 314.
Liège (évêché de). Carte du XVIe siè-
cle, 69, 314.
Liège (évèques de). Voy. Bavière.
Liège (ville de). Détails sur des peintres
sur verre de cette ville, du XVIe
siècle, § 49; — Verrières données
par Ernest de Bavière, pour orner
le palais, la cour échevinale, le sé-
minaire, diverses églises et maisons
de Liège, 9-11; — Verrière placée
à l'abbaye de Val-Benoît, en 1588,
9; — L'église des jésuites est ornée
d'une grande verrière, en 1596, H;
— Horloge du palais ëpiscopal exé-
cutée en 1592, 87; — Antoine, pein-
tre du XVe siècle qui habitait cette
ville, 158; — E. Fisen peint un
tableau d'autel pour une salle de la
maison-dc-villc, en 1681, 328.
— 347 —
Liesvelt (J.), imprimeur du XVIe siè-
cle, à Anvers. Carie éditée par lui,
312.
Ligne (Philippe, comte de) et de Fau-
quembergue, baron de Wassenaer,
Belœil, Ville, etc. Inventaire des
tableaux, manuscrits et objets d'art
qui lui appartenaient au château de
Belœil, en 1559, § 53.
Lille. Relieurs, calligraphes et enlu-
mineurs de cette ville, 39, 40; —
Tombeau de Louis de Maie, comte
de Flandre, qui existait à l'église
de Sl-Pierre, 14-4.
Lille (Jean de), enlumineur du XVe
siècle. Sa signature, 255.
Limbourg (duché de). Carte du XVIe
siècle, 69.
Lingen. Carte de ce pays, du XVIe siè-
cle, 514.
Livres. Exemplaire de la Patience de
Job imprimée en 1467, acheté à
cette époque par les chartreux de
Scheut, 193; — Livres divers, § 60.
Lodewvcs (Pierre), haule-lisseur, à
Bruxelles, en 1407, 151.
Loese (Martin de}, orfèvre, à Bruxel-
les, en 1407, 151.
Lombardie. Cartes du XVIe siècle, 73,
315.
Lompré (Guy de) , écuyer d'écurie du
duc de Bourgogne, châtelain de Be-
veren. Il dirige la restauration de ce
château, en 1595, 50.
Long (de). Il présente des vers au duc
de Wurtemberg, en 1740, 109.
Lorimier (Corneille de ou le), calligra-
phe flamand du XVIe siècle. Détails
divers, 24.
Lorraine. Carte du XVI* siècle, 512.
Louber (Diebolt), copiste de livres, à
Haguenau, vers la fin du XVe siècle.
Liste de manuscrits exécutés par lui,
215.
Louis de Mâle, comte de Flandre. Il
confie, en 1574, à André Biaunep-
veu, sculpteur de Valcnciennes,
l'exécution du mausolée qu'il vou-
lait se faire ériger dans l'église
de N.-D., à Courtrai, 145.
Louis de Nevers ou de Crécy, comte de
Flandre. Notes sur la démolition,
en 1785, de son tombeau qui exis-
tait à Bruges, 142.
Louvain. Ateliers de reliure établis au
couvent des augustins, au XVe siè-
cle, 40; — Fondeur de cloches du
XIVe siècle, en celte ville, 58; —
Beslauration du tombeau de Henri
III, duc de Brabant, et de sa femme,
aux dominicains, 156; — Tableau
de S. Marmion donné à l'hôpital,
au XVe siècle, par Velasquez de
Lucerna, 204; — Note sur les ver-
rières du collège du pape Adrien VI,
241; — Verrière de l'église des ré-
collets, ibid. ; — Note sur les vitraux
du couvent des chartreux, 251.
Lovenere (Gérard de), peintre, à Bru-
xelles, en 1410, 150.
Lovenere (Nicolas de), peintre, à Bru-
xelles, en 1411, 149.
Lowichs (François) , verrier, à Liège,
en 1588, 10.'
Lucerna (Velasquez de), orateur de
Marguerite d'York, duchesse de
Bourgogne. Il donne un tableau de
Simon Marmion à l'hôpital de Lou-
vain, 204.
Luict (Gérard le), calligraphe, à Lille,
en 1555,40.
Luxembourg (comtes et ducs de). Voy.
leurs prénoms.
Luxembourg (pays du). Cartes du XVIe
siècle, 307, 514.
Luxembourg (ville de). Notes sur le
tombeau érigé, en 1613, à l'abbaye
de N.-D. de Munster, à la mémoire
de Jean l'Aveugle, 158.
Lyon. Plan du XVIe siècle, 512.
m.
Maercke (François). Voy. Marciii.
Maire (Jean le). Voy. Limaire.
— 348 —
Maisereulles (Philippe de), ou Maize-
rolles, écrivain de livres et enlu-
mineur, à Bruges, en 1479, 208.
Maldeurée (Jean), fondeur de métaux
du XVIe siècle, à Tournai, 298.
Malines (Jean de), poêle du XIVe siè-
cle, 157
Malines (Roland de), horloger du XVIe
siècle, à Gand, 86.
Malines (ville de). Pièces d'artillerie
fondues dans cette ville au XVIIe
siècle, § 65; — Quittance de Rubens
relative au maître-autel de l'église de
Sl-Jean, 171; — Reconstruction de
l'église des frères-mineurs, en 161 8,
229 ; — Verrière donnée à l'église
des carmes par les archiducs, en
1615, 248.
Mallebrancq (Jacques), jésuite, écri-
vain du XVIIe siècle. Sa signature,
255.
Malte. Caries du XVI* siècle, 515.
Mansel (Jean), écrivain du XVe siècle.
Détails sur lui, sa famille el ses
homonymes, et particularités sur
son ouvrage, intitulé : la Fleur des
histoires, 114; — Autre livre qui
lui est attribué, 121.
Mansion (Nicolas ou Colard), impri-
meur et écrivain de livres, au XVe
siècle, à Bruges. Il livre à Philippe
le Bon, en 1450 et 1467, des exem-
plaires du roman de Romuléon, 189.
M an tel (Jean), batteur de cuivre, à
Bruxelles, en 1399, 150.
Manuscrits. Note sur divers exemplai-
res de la Fleur des histoires, 116; —
Roman de Romuléon écrit parColard
Mansion, en 1467, 189; — Comptes
des chartreux de N.-D. de Scheut,
relatifs à l'exécution de manuscrits
de 1464-1470, 192; — Description
d'un manuscrit du couvent de Ma-
rienvrede exécuté par J. Beckem,
m 1467, 200; — Description d'un
bréviaire exécuté par S. Marmion,
de 1467 à 1470, 202; — Descrip-
tion de volumes contenant les or-
donnances de l'hôtel de Charles le
Téméraire, exécutés en 1469, 205;
— Bibliothèque de Matthias Corvin,
roi de Hongrie, 210; — Description
d'an volume de l'ordre de la Toison
d'or, exécuté par ordre de Charles-
Quint, en 1549, 212; — Description
des manuscrits exécutés par D. Lou-
ber, copiste de livres, à Haguenau,
à la lin du XVe siècle, 215; - Voy.
Bibliothèque de Bourgogne, Inven-
taires.
Marche (Olivier de la), chroniqueur
du XVe siècle. Sa signature, 7 ; —
Il est remboursé, en 1482, des per-
tes qu'il avait faites au service de
Maximilien d'Autriche, 43; — Il ré-
dige l'ordonnance sur l'état de
maison de Charles le Téméraire, en •
1474, 206; — Il suivait la cour de
Philippe le Bon, en 1454, et fit re-
présenter des Mystères devant le
duc, à Nevers, 274.
Marchi (François de'), ingénieur italien
du XVIe siècle. Détails sur son sé-
jour aux Pays-Bas et sur ses ouvra-
ges, 289.
Marck. Carte de ce comté, du XVIe
siècle, 69, 314.
Marguerite d'Autriche, duchesse de Sa-
voie. Son portrait existait au châ-
teau de Belœil, en 1559, 27; —
Julien Fosselier lui fait hommage
de ses chroniques, 284; — F. de'
Marchi, ingénieur, était a son ser-
vice, 290; — Elle fait don de 50 li-
vres à C. Meyt, sculpteur, 500.
Marguerite de Bourgogne, veuve de
Guillaume IV, comte de llainaut.
Elle fait placer des verrières et son
portrait dans la chapelle de S'-An-
loine, en Barbefosse, près de Mons,
157.
Marguerite de Parme, gouvernante gé-
nérale des Pays-Bas. Elle prend
l'ingénieur F. de' Marchi à son ser-
vice, 190.
Marie, duchesse de Bourgogne. Pierre
de Beckere exécute le tombeau de
celle princesse à la fin du XVe siè-
cle, 59.
— 349
Marie de Hongrie, gouvernante des
Pays-Bas. Son maitre de chapelle,
6; — Son portrait existait au châ-
teau de Belœil, en 1559, 28; — Elle
protège G. de Fourmanoir et J. Bau-
wens, musiciens, 252, 253; — Son
facteur d'orgues, 235.
Marienbourg. Plan des fortifications de
celte ville, dressé par P. le Poivre,
182.
Marienvrede. Description d'un manus-
crit provenant de ce couvent, 201
Marjnis (Magdelaine), veuve de Michel
Coignet, 294.
Marlagne. Voy. Namur.
Marmion (Michel), secrétaire de la com-
tesse douairière de Namur, en 1445,
206.
Marmion (Mille ou Emile), enlumineur
du XVe siècle, 205.
Marmion (Nicolas), fils d'Emile, 206.
Marmion (Simon), peintre et enlumi-
neur du XVe siècle, à Valenciennes.
Notes biographiques et notes sur
ses travaux, 201.
Marque (François de) ou de Marcque.
Voy. Marchi.
Marville (Jean de) ou de Mereville,
sculpteur employé au tombeau de
Philippe le Hardi, duc de Bour-
gogne, 296.
Masmines (George Chastellain, dit de).
Voy. Chastellain.
Mathématiciens, § 48.
Matueo, orfèvre, au service de Béa-
trix d'Aragon, reine douairière de
Hongrie, en 1486, 212.
Matthias, empereur. Le duc de Stetlin
possédait dans son album, en 1617,
une miniature de J. Gunter que lui
avait donnée ce prince, 14.
Mavence Carte de cet évèchc, du XVIe
siècle, 70.
Mazarin (cardinal). Lettre qu'il écrit
à la reine d'Angleterre pour la re-
mercier du portrait qu'elle lui a en-
voyé, en 1635, 94.
II.
Médailles. Médailles et jetons qui exis-
taient au château de Belœil, en
1559, 28; — Graveurs de médail-
les, §48, § 58.
Médecin. Jean de Wesalia , compose
des almanachs, en 1432 et 1459,
506.
Meerte (Guillaume), orfèvre du XVe
siècle, à Bruxelles, 154.
Meimart, orfèvre, du XIVe siècle, a
Bruxelles, 151.
Mellebrocc (Michel de), entreprend la
restauration du château de Beveren,
en 1395, 51.
Mendicaval (Pierre de), maître général
des ouvrages de Charles-Quint en
Espagne, 56.
Menestrier (Gautier) ou Ménestrel,
charpentier du duc de Bourgogne,
en 1454, 53.
Menin. Plans de celte ville et de sa
banlieue, exécutés au XVIIe siècle,
74, 75; — Réparation de l'église
paroissiale, en 1451 , 220.
MERCATOR(Gérard). Il obtient un octroi
pour publier des ouvrages, en 1551
et 1578,72, 73; — Cartes exécutées
par lui, 311, 312
Merchten. Subsides accordés en 1562,
1565 et 1566, à l'occasion d'un
grand incendie arrivé dans cette
commune, 35.
Mereville (Jean de). Voy. Marville.
Mertens (Jacques), faiseur de tables,
tableaux ou retables à Bruxelles, en
1418, 151.
Mets (Henri), brodeur du XVe siècle,
à Bruxelles, 154.
Metz. Plan du XVIe siècle, 314.
Meuse (Jean de), peintre liégeois du
XVe siècle, 158.
Meuse. Carte du cours de ce fleuve, du
XVIe siècle, 69.
Meyt (Conrad), célèbre sculpteur du
XVIe siècle. Sa signature, 7; —
Marguerite d'Autriche lui fait don
de 50 livres à l'occasion de son ma-
riage, en 1514, 300
20
— 550 —
Michel, batteur de cuivre, à Bruxelles,
en 1393, 131.
Michot (Hugues), chapelain du comte
de Charolais, en 1462, 136.
Mideau (Philippe), maître des œuvres
de maçonnerie du duc de Bour-
gogne, en 1429, 33.
Miélot (Jean), calligraphe et traduc-
teur du XVe siècle. Manuscrit qui
lui est attribué, 114.
Milanais. Signature de Jacques da
Trezo, célèbre graveur du XVIe siè-
cle, originaire de ce pays. 7.
Milleville. Organistes de ce nom au
XVII0 et au XVIIIe siècle, à Arnhem,
238; — Alexandre Milleville, musi-
cien du XVIe siècle, ibid.
Millon (Amand), maître des ouvrages
de maçonnerie au pays d'Artois, en
1463, '53.
Minden. Carte de cet évèché, du XVIe
siècle, 70.
Miniatures Inventaire de la collection
de dessins et miniatures du duc de
Stettin, en 1617, § 50; — Descrip-
tion de miniatures attribuées à
J. Pilavaine, artiste du XVe siècle,
21 ,- — Miniatures du bréviaire de
Charles le Téméraire, exécutées par
S. Marmion, 202; — Miniature d'un
livre des ordonnances de l'hôtel de
ce prince, laite par N. Spierinc,
207; — Miniatures exécutées par
Atlavanle, en 1485, 210; — Minia-
tures d'un volume aux ordonnances
de la Toison d'or, faites par J. Van
Battel, en 1552, 213.
Miniaturistes. Voy. Enlumineurs.
Mire (Aubert le) ou Mir^us , écrivain
du XVIIe siècle. Sa signature, 255.
Misnie. Caries du XVIe siècle, 70, 314.
Moens (Michel), horloger, à Bruxelles,
en 1462, 156.
Molin (Bombaut du), organiste de
>'.-D., à Anvers, vers 1533; accor-
deur et facteur d'orgues de Marie de
Hongrie, 234.
Molinet (Jean), chroniqueur du XV*
siècle. Son appréciation de G. Chas-
tellain, 279.
Mompalrt, peintre du XVIIe siècle.
Tableaux de ce maître que possé-
dait, en 1659, Henri Van Halmale,
bourgmestre forain d'Anvers, 186.
Momper (Josse de), peintre du XVIIe
siècle. Est-ce le même artiste qu'un
certain Mompaert? Voy. ce nom. —
Paysage de ce maître que possédait,
en 1659, le chanoine Van Halmale,
à Anvers, 187.
Monnaies (graveurs de), § 48.
Monogrammes de graveurs, 83.
Mons. Description de manuscrits exé-
cutés par J. Pilavaine, calligraphe et
enlumineur decette ville, entre 1482
et 1486,21; — Orgues et missel de
la chapelle du château, en 1481 ou
1482, 41; — Maîtres des ouvrages
de maçonnerie du Hainaul qui y de-
meuraient, 54, 55; — Horloge de
l'hôtel de Jacqueline de Bavière, 84;
— Philippe le Bon donne, en 1450,
une somme de 100 francs pour la
construction de l'église de Sle-Wau-
dru, 220; — Chapelle de Sl-Antoine,
en Barbefosse, près de cette ville.
Voy. Havre.
MoNSTERET(JeanDE), maître des œuvres
de maçonnerie du duc de Bourgogne,
en 1450, 53.
Montaigle (château de). La cloche de
la chapelle refondue en 1457, 58.
Montaigu. Payement de 27,600 livres
qui restaient dues pour les travaux
de l'église, en 1640, 37.
Montano (Benoît Arias). Voy. Arias.
Montknay (baron de), chef et gouver-
neur général des domaines et finan-
ces de Marguerite d'Autriche, 123.
Montfort (Jean de), graveur de médail-
les et fondeur de métaux du XVII"
siècle, à Bruxelles. Sa signature, 7;
— Ses œuvres, 60.
Montléon (baron de), gouverneur du
duc de Wurtemberg, en 1740, 109.
Monuments. Notes diverses pour leur
551 —
histoire, § 49, S 54, § 68, S 74,
§76, $ 80.
Morel (Etienne), dit Hainaut. Lettre
de Charles-Quint, en 154-7, pour lui
faire délivrer un octroi qui lui per-
mit de publier un ouvrage, 45.
Moreau, orfèvre, cité en 1741, 111.
Moreau ou Morel (Guillaume), relieur
à Lille, au XVe siècle, 39.
Moscovie. Caries du XVIe siècle, 314,
515.
Moselle. Carte du cours de cette ri-
vière du XVIe siècle, 314.
Motte (Godefroid de la), verrier, à
Liège, en 1598, 1 1.
Moulin, sculpteur, à Écaussines. Il
travaille pour l'abbaye de Nizelles,
en 1776, 54.
Moulins (abbaj^e de). Travaux à l'é-
glise, en 1423, 51; — Un religieux
écrit et relie des volumes pour l'é-
glise de Bioux, vers 1452, 58. —
Mozart (Antoine). Miniature que le duc
de Stettin, possédait de ce maître,
en 1617, 14.
Munster. Albert et Isabelle contri-
buent à la construction du couvent
des capucins, en 1619, 230; — Car-
tes des environs de cette ville et de
l'évêché de ce nom, du XVIe siècle,
70, 514.
Musiciens, § 48, § 69, § 75, § 77.
Musique. Jean de Tournay, religieux
de l'abbaye de Moulins, écrit la no-
tation musicale d'un livre d'offices
pour l'église de Bioux, en 1451»
58; — Livres de chant de l'église de
Sl-Quentin, en 1537, 101.
Mytens (Daniel), peintre flamand du
XVIIe siècle, qui florissait en Angle-
terre, 176.
m.
Namur (comtes et comtesses de). Voy.
leurs prénoms.
Namur (comté de). Carte du XVIe siè-
cle, 314.
Najiur (ville de). Tableau exécuté, en
1476, pour la salle des séances du
conseil, à l'église de S*-Aubain, 169;
— Note sur le tableau du maitre-
autel des carmes de Marlagne, peint
par Bubens, 171; — Portraits d'Al-
bert et d'Isabelle, peints, en 1621,
pour cette église, par 0. Venius,
176; — Inventaire des joyaux et re-
liquaires de la chapelle du château,
en 1418, 257.
Neiss, en Silésie. L'évêque Charles,
archiduc d'Autriche, y habitait un
palais où il employa Antoine Van Op-
stal, peintre flamand, en 1624, 326.
Neuhourg, Philippe II, duc de Stet-
tin, possédait, dans son album,
des dessins que lui avaient donnés
quatre princes de cette maison, 18.
Nicolaï (Arnould), imprimeur du XVIe
siècle, à Anvers. Carte éditée par
lui, 312.
Nicolas, calligraphe et enlqmineur, à
Lille, du XVIe siècle, 40.
Nielles. Description et gravure de deux
nielles flamands du XVe siècle, 256.
Nieufort ou Niepoort, fondeur de ca-
nons du XVIIIe siècle, § 65.
Nieuport. B. de la Broicquière, capi-
taine du château de cette ville, en
1449, 113.
Nivelles. Tabernacle de l'église de Sl-
Jacques, transféré à l'abbaye de Ni-
zelles, en 1776, 34; — Notes sur la
châsse de Ste-Gerlrude, 56; — In-
cendie et reconstruction de la tour
- de l'église de Ste-Gertrude,en 1641,
57; — Nouveau carillon, ibid.
Nivraie (Gilles de), orfèvre du XVT
siècle, 298.
Nizelles (abbaye de). Détails divers
pour l'histoire des bâtiments, 54;
— Charles-Quint contribue, en
1524, a la reconstruction de l'é-
glise, 224.
Noir (Jean le), maçon du roi de France
au bailliage de Senlis, en 1398, 52.
Noirot (Claude), graveur des monnaies
de Hollande sous Philippe II. Sa si-
gnature, 7.
m u -\
— oov2
Noirot (Jean) , orfèvre et graveur de
monnaies de Flandre, à Bruges,
sous Charles-Quint. Sa signature, 7.
Nole (Robert Colyns de). Voy. Colyns.
Noortvelde (Patrice Beaucourt de).
Voy. Beaucourt.
Norcum (Daniel), musicien anglais du
XVIesiècle. Note biographique, 257.
Noveliers (David), peintre du XVIIe
siècle, à Bruxelles, 325.
Noveliers (Pierre), peintre, à Bruxel-
les. Il fut préposé ù la conserva-
tion des tableaux des palais de
Bruxelles et Tervueren, de 1605 à
1618, 522.
Noveliers (Salomon), fils de Pierre,
peintre, à Bruxelles. Il succède à
son père dans son emploi, en 1618,
522.
Nuilley (Jacques de), Nuilly ou Nul-
ley, ouvrier des œuvres de maçon-
nerie de Philippe le Hardi, duc de
Bourgogne, 55.
Nuremberg. Carte du pays environnant
cette ville, 514.
Nys( Françoise), femme du graveur an-
versois C. Galle, 5.
O.
Objets d'art, servant de monuments
d'expiation, 84. — Voy. Inventaires.
Ode-le-Comte. Voy. Saint-Odenrode.
Odenrode. Voy. Saint-Odenbode.
Oldenzaal. Réparation de l'église de
Ste-PIéchelme, en 1615, 227.
Oliviers (Corneille), relieur, à Bruxel-
les, en 1550,40.
Ordre teutonique. Vitraux donnés au
XVIIe siècle par différents com-
mandeurs de Tordre au couvent des
chartreux, à Louvain, 252.
Orfèvreries. Description de celles qui
existaient au château de Belœil, en
li.'iO, 28; — Pièces d'orfèvrerie ar-
tistique des ducs de Bourgogne, 88;
— Orfèvreries appartenant à l'é-
glise de S*-Quenlin, en Veiman-
dois, en 1557, 104; — Inventaire
descriptif des orfèvreries apparte-
tenanl à la chapelle du château de
Namur, en 1418, 258. — Voy.
Joyaux.
Orfèvres, 59, 87, 88, S 48, § 69, § 77.
Orgues. Facteurs d'orgues. Voy. Molin.
Smit. — Orgues fabriquées par or-
dre d'Albert et Isabelle, 256; — Ils
contribuent au payement des nou-
velles orgues de l'abbaye de la Cam-
bre, en 1619, 257.
Orient. Relation d'un voyage dans ces
contrées par B. de la Broicquière,
au XVe siècle, 112.
Orléans (Louis, duc d'). Patentes de
ce prince relatives aux travaux de
ses châteaux île Château-Thierry et
de la Ferlé-Milon, en 1598 et 1400,
51.
Oronge ou Orontius. Voy. Fine.
Ortelius (Abraham), géographe du.
XVIe siècle. Il obtient divers octrois
pour publier ses livres, 75; — 11 a
fait une carte d'Egypte, 515.
Otiion, calligj-aphe, à Malincs. Il écrit
divers livres pour les chartreux de
Scheul, au XVe siècle, 195, 198.
Ottinghen (Jean, comte d'), seigneur
de la Hamaide, Coudé, etc., 86.
Oudegherst (Jeanï. Il est l'auteur des
Annales de Flandre, publiées, en
1571, par Pierre, son fils; détails
biographiques, 46 ; — Détails sur
ses œuvres, 126; — Sa signature,
255.
Oudegherst (Pierre), fils de Jean. Il
s'est attribué la rédaction des An-
nales de Flandre, imprimées en
1571, 46; — Détails biographiques,
126.
Ouderogge , fondeur de canons du
XVIIIe siècle, § 65.
Outremont (Henri d') , receveur géné-
ral de Namur, en 1475, 160.
Overyssel Cartes du XVIe siècle, 514.
— Voy. Deventei», Oldenzaal.
555 —
Oyenbrugge (Gilles), orfèvre, à Brux-
elles, en 1462, 156.
Paderborn. Carte de cet évêché, du
XVI* siècle, 69, 514.
Paludanus (Raphaël) ou Van den
Broek, sculpteur du XVIe siècle, à
Anvers. Il fait le mausolée du che-
valier Xiraenez Perretta, en 1592,
301.
Panagathus (Liévin). Voy Goethals.
Papendrecht (Corneille-Paul Hoynck
de). Voy. Hoynck.
Parc (abbaye de). Verrière qui fut
placée au XVIe siècle dans la façade
de l'église, 241.
Paris. Plan du XVIe siècle, 512.
Parme Carte de ce duché, du XVI^ siè-
cle, 515.
PASsAufLéopold d'Autriche, évêquede).
Voy. Autriche.
Padlet (Léon), auteur d'un écrit inti-
titulé : Jacmarl Pilavaine, miniatu-
riste du XVe siècle, 24.
Padli (Rombaut). Voy. Pauwels.
Pauwels (Pierre), cuisinier de la ville
de Bruxelles, en 1594, 149.
Pauwels (Rombaut) ou Pauli , sculp-
teur du XVIIe siècle, à Gand. Il est
chargé, en 1655, de l'exécution du
maitre-autel de la confrérie de la
Ste-Croix, établie dans l'église de
St-Michel, à Gand, 504.
Pays-Bas. Atlas de ces provinces exé-
cuté par ordre de Philippe II, en
1558, 62 à 69.
Peintres, § 48, § 65, § 69, $ 70, § 75,
§77.
Pelgherim (Rénier), orfèvre, à Bruxel-
les, en 1410, 151.
Peperman (Hubert). II livre, en 1626,
une plaque en cuivre pour le tom-
beau de Jean Ier, duc de Brabant,
158.
Per (Jean le), relieur, à Lille, en 1401,
59.
Perdrix fJacques), fondeur de canons
du XVIIe siècle, § 65.
Péronne, en Vermandois. Jacques Pila-
vaine, calligraphe et enlumineur du
XVe siècle, qui habitait Mons, en
Hainaut, était natif de cette ville,
21.
Perretta (Ferdinand Ximenez). Voy.
Ximenez.
Pesser (Denis), peintre liégeois du
XVIe siècle, 519.
Petit (Jean) , organiste. Il est inscrit
dans l'association musicale d'Arn-
hem, en 1718, 258.
Phelipprart, scribe, à Mons. Il est
chargé de la reliure d'un volume,
en 1424, 38.
Philippe II, duc de Stettin et de Pomé-
ranie. Voy. Stettin.
Philippe II, roi d'Espagne. 11 fait venir
Antoine Van den Wyngaerde, pein-
tre flamand, en 1561, 165; — H
fait exécuter des atlas de cartes géo-
graphiques aux Pays-Pas, par J. de
Devenler et Chr. Sgroolen, 62, 507;
— Son portrait par Tiziano Vecelli,
92; — Musiciens de sa chapelle,
§ 75; — Il écrit à Marguerite de
Parme, en 1589, en faveur de M. Van
Coxcyen, 520.
Philippe le Beau, archiduc d'Autriche.
Dons à des églises et couvents pour
les réparer ou les orner, § 54, § 74;
— Son organiste, 6; — Son horlo-
ger, en 1501, 85; — Jean de Lan-
noy, orfèvre de ce prince, 90.
Philippe le Bon, duc de Bourgogne.
Dons à des églises et couvents pour
les réparer ou les orner, § 54, § 74;
— Architectes du duc en Bourgogne
et en Hainaut, 52, 54; — Il envoie
B. de la Broicquière en Orient, 1 12;
— il commande la Fleur des His-
toires à J. Mansel, 115; — Il fait
restaurer le lomhcau de Henri III,
duc de Brubant, et de sa femme, à
Louvain, 156; — Il fait élever des
— 354 —
mausolées à la mémoire de Louis I
de Maie , comte de Flandre, et de
Jeanne, duchesse de Brabant, 144,
148; — Chirurgien, musiciens et
lecteur de ce prince, 153, 189; —
Dreux Jehan, et S. Marmion, enlu-
mineurs, employés par lui, 155,
190, 201 ; — Ses rapports avec
G. Chastellain, 269; — Il charge le
chroniqueur H. Tolins de divers tra-
vaux, 280; — J. de Wesalia lui pré-
sente des almanachs, 500.
Philippe le Hardi, duc de Bourgogne.
Il fait restaurer le château de Beve-
ren, 30; — Architectes de ce prince
en Bourgogne, 52; — Ses rapports
avec Christine de Pisan, 1 11 ; — J. de
Marville, sculpteur., travaille à Dijon
au tombeau de ce prince, en 1388,
296.
Philippeville. Plan des fortifications
de cette ville, dressé par P. le Poi-
vre, 182.
Piccart (Jean). Voy. Chênes.
Piccolomini (Octave), duc d'Amalfi, gé-
néral au service de l'Autriche, mort
en 1656. Il emploie à divers tra-
vaux le peintre flamand J.-B. Ze-
gers, 528.
Piémont. Cartes du XVIe siècle, 73,
315.
Pierre, peintre du XVe siècle. Il fait,
en 1417 ou 1418, le portrait de
Marguerite de Bourgogne, comtesse
douairière de Hainaut, 157.
Pierrefons. Chastelain, payeur des
œuvres de ce château, en 1598, 52.
Pierres et dalles tombales. Albert et
Isabelle font placer une dalle tom-
bale en cuivre à la mémoire de
Jean Ier, duc de Brabant, dans l'é-
glise des récollels, à Bruxelles, 137;
— Pierre tombale en marbre, con-
sacrée à la mémoire de Louis de
INcvers , comte de Flandre, dans
l'église cathédrale, à Bruges, au
XVIIle siècle, 142.
Pilavaine (Jacques), calligraphc et en-
lumineur du XVe siècle , â Mons.
Description «le manuscrits qu'il a
exécutés, 21 .
Pisan (Christine de). Voy. Christine.
Pisset (Tilman), verrier, à Liège. Ses
travaux de 1590 à 1595, 10.
Place (Mathieu de le), maître des ou-
vrages de maçonnerie en Hainaut,
en 1585, 55.
Plantin (Christophe). Il obtient un
octroi, en 1572, pour publier une
carte d'Europe, 75.
Plum (Corneille), orfèvre et graveur de
monnaies frappés à Namur, sous
Philippe le Beau et Charles-Quint.
Sa signature, 7.
Poivre (Pierre le), architecte et ingé-
nieur du XVIe siècle. Notes biogra-
phiques et détails sur ses travaux,
179.
Pologne. Achats d'objets d'art faits
aux Pays-Bas, par le roi Sigismond
111,95.
Poméranie. Carte du XVIe siècle, 70,
514. — Voy. Stettin.
Pontanus (Henri). Il obtient un octroi
pour publier une mappemonde, en
1556, 72.
Popperode, seigneurie appartenant à
la famille de ce nom, qui passa aux
Tollin, 265, 267 note.
Porte (Bobert de la), chantre de la
chapelle de Philippe II, 254.
Portere (Hugues de), batteur de cui-
vre, à Bruxelles, en 1415, 150.
Poupet (Guillaume de), conseiller et
garde-joyaux de Philippe le Bon,
189.
Prusse. Caries du XVIe siècle, 514,
515.
Pcteanus (Henri ou Erycius) ou Van
de Putte, poëte latin et historien
brabançon du XVIIe siècle. Il com-
pose l'épitaphe du mausolée de Jean
l'Aveugle, comte de Luxembourg,
159; — Sa signature, 255.
Puteanus (Thomas), peintre liégeois du
XVIe siècle, 518.
Pvcke (Michel), auguslin. Il dirige, en
1499, les travaux de reliure au cou-
^ V (W
ÙÙO —
vent des sœurs de N.-D. de Sion, à
Audenarde, 41.
Quarouble (Jeanne de), femme de
S. Marmion, peintre, 205.
Quento (Nicolas), peintre liégeois du
XVe siècle, 158.
Quesne (Jean du), écrivain de livres, à
Lille, au XVe siècle. Notes sur ses
travaux, 206.
Quesnoy (le). André Villain, maître
des ouvrages de maçonnerie du Hai-
naut, y demeurait en 1586, 55.
Quesnoy (François du). L'archiduc Al-
bert lui accorde un subside pour
aller à Rome, en 1618, 505.
K.
Raissius (Arnould). Description d'un
de ses ouvrages, 82.
Ramus (Jean), jurisconsulte des Pays-
Bas du XVIe siècle. Sa signature,
255.
Rasières (Rombaut de), graveur de
sceaux et de monnaies , à Anvers,
en 1599. Sa signature, 7.
Raymakere (Nicolas de), fabricant de
glaives du XVe siècle, à Bruxelles,
154.
Reckeim. Verrière placée à l'église de
ce village, en 1597, 11.
Rf.ichsach (baron de), grand comman-
deur du bailliage d'Alden-Biessen,
de l'ordre teulonique,en 1786, 252.
Relieurs, § 55, § 75.
Reliquaires. Inventaire de ceux qui
appartenaient à l'église de Sl-Quen-
lin, en Vermandois, en 1557, 104;
— Liste descriptive des reliquaires
de la chapelle du château de Na-
mur, en 1418, 258.
Reliures. Ateliers au couvent des au-
gustins, à Louvain, 40; — Ateliers
au couvent des frères de la vie com-
mune, à Bruxelles, ibid., — Ateliers
au couvent des sœurs de N.-D. de
Sion, à Audenarde, 41 ; — Reliures
allemandes de 1558 et 1567. 42; —
Achats pour reliures exécutées à la
chartreuse de Scheut, au XVe siècle,
192.
Renaix. Manuscrit de l'église de Sl-
Hermès, exécuté en 1514, 24; —
Chanoines et doyens de cette église
au XVI*- siècle, 25.
Renier, fabricant de registres de la
ville de Bruxelles, en 1462, 156.
Renou (Antoine), peintre du XVIHe
siècle, à Paris. Sa signature, 255.
Repu (Jean), maître des ouvrages de
maçonnerie en Hainaut, en 1558
54.
Rhin. Cartes du cours de ce fleuve, du
XVe siècle, 69, 514.
Riediger, poëte allemand, cité en 1740,
110.
Robert, verrier du XVh siècle. Il place
un vitrail dans l'église de N.-D., à
Anvers, 241.
Robertmont (abbaye de). Verrière qui
y fut placée, en 1587, 9.
Roeland (Jean), écrivain de livres, à
Bruges, en 1479, 208.
Roggendorff (Christophe, comte de),
seigneur de Condé. Divers gentils-
hommes lui promettent leur por-
trait en 1541, 91.
Rois d'armes. Nicaise Ladam, 44, 255;
— Henri Van Heesselt, Jacques de
Brey et Josse Van Pouken , in-
scrits dans la confrérie de la Ste-
Croix, à Bruxelles, en 1462, 155;
— Jean Lefèvre, seigneur de Sl-
Remy, roi d'armes de la Toison d'or,
en 1429, 285; — Gilles Gobert, roi
d'armes de la Toison d'or, en 1468,
ibid,
Rollant (Jean). Voy. Roeland.
Romarin (Antoine). Ernest de Bavière,
évèque de Liège, fait orner sa mai-
son d'une verrière, en 1595, 10.
Rombaults (Jean), peintre, à Louvain,
en 1552, 212.
Rombauts (Nicolas), peintre verrier du
— 356
XVIe siècle, à Bruxelles. Sa signa-
ture, 7.
Rome. Cartes et plans de cette ville et
des environs, du XVIe siècle, 315.
Rommergnotte (Pierre de) , de Bou-
vignes. Il dirige les travaux de dé-
molition des portes et fortifications
de Dinant, en 14-66, 53.
Roon, d'Eslingen, poète allemand, cité
en 1740, MO.
Roovere (Jérôme de), scribe et enlu-
mineur aux Pays-Bas, en 1339, 25.
Rottenhamer (Jean). Le duc de Steltin
possédait deux compositions de ce
maître, en 1617, 14, 17.
Rotterdam. Pièces d'artillerie fondues
dans celle ville au XVIIe siècle, $ 65.
Rotthem (abbaye de). M. Van Hulstcn
était l'architecte, en 1656, 57; —
Note sur l'état des bâtiments, en
1619, 250.
Rourmonde (Evrard de). Voy. Van Ror-
monde.
Rocsée (Jacques), calligraphe, à Lille,
en 1525, 40.
Routart (Michel) , secrétaire du con-
seil d'État. D. Zegbers travaillait,
en 1651, à un tableau pour lui, 178.
Roy. Voy. Saint-Odenrode.
Roy (Jean de), peintre, à Bruxelles,
en 1462, 156.
Rubens (Pierre-Paul). Sa signature, 7;
— Documents inédits sur cet ar-
tiste, 164; — Lettre qu'il écrit au
graveur J . de Bie, en 1611, ibid. ; —
Son tableau île Junon et Argus, 165;
— Letlre qu'il adresse à l'archiduc
Albert à propos de son tableau de
Sl-Bavon distribuant ses bie7is aux
pauvres, en 1614, 166; — Il reçoit,
en 1609, une médaille d'or des ar-
chiducs, 169; — 11 est nommé leur
peintre, 170; — Il fail leur por-
trait pour envoyer en Espagne, en
1615, ibid. ; — Il peint un Sl-Jo-
seph pour l'église des carmes de
Marlagne, vers 1620, 171; — Quit-
tance du prix du maître-autel de
l'église de S'-Jean, à Ma Unes, ibid ;
— La vie de l'artiste est menacée,
en 1622, 175; — Tableaux de Si-
mon de Vos retouchés par lui, 185;
— Tableaux de ce maître que pos-
sédait le chanoine Van Halmale, en
1659, 186.
Rullens (François), maître des ouvra-
ges de la ville de Bruxelles au XIV"
siècle, 149, 151.
Rupelmonde. B. de la Broicquière est
nommé capitaine du château de cette
ville, en 1444, 112; — Note sur l'in-
cendie de l'église, vers 1452, 221.
Ruremonde. Les archiducs donnent des
verrières aux églises des jésuites et
des clarisses de cette ville, en 1617
et 1621, 250.
S.
Sacré (Gérard), chroniqueur'du XVIIe
siècle. Détails biographiques, 151,
Saint-Denis en Broqueroie. Henri de
Berghes, abbé de ce monastère. Voy.
Berghes.
Saint-Hubert. Plan de celte ville du
XVIe siècle, 514.
Saint- Josse-ten-Noode. Tableau du
maîlre-autel, exécuté, en 1625, par
H. de Clerck, 177.
Saint-Léger (Nicolas de), calligraphe
et enlumineur, de 1512 à 1518, 40.
Saint-Odenrode. Verrière donnée à l'é-
glise de ce village par les archiducs,
en 1611, 246.
Saint-Omer. Travaux au couvent des
clarisses, en 1606, 37; — Verrière
données par les archiducs au cou-
vent des dominicains, en 1604,244;
— Les clarisses font reconstruire,
leur église au commencement du
XVIe siècle, 299.
Saint-Quentin. Inventaire des manus-
crits, tableaux, reliquaires, etc., de
l'église collégiale de S'-Quentin, en
1557, 100; — Plan topographique
de cette ville et des environs, levé au
XVIe siècle, 312.
— 357
Sai.nt-Remy (Jean Lefèvre, seigneur
de). Voy. Lefèvre.
Santvoort (Abraham) , graveur en
taille-douce du XVIIe siècle. Gra-
vure de cet artiste, 83.
Savants, § 48, § 56 , § 67, S 77, § 79.
Savoie. Cartes du XVIe siècle, 315.
Saxe. Caries du XVIe siècle, 70, 315.
Saxe-Lauenborg (Ernest-Louis de). Le
duc do Stettin possédait, dans son
album, en 1617, un dessin que ce
prince lui avait donné, 18.
Sceaux (graveurs de), § 48, § 58.
Scheut. Comptes des chartreux de
N.-D. de 1464 à 1470, relatifs à l'exé-
cution de manuscrits, 192; — On
s'y occupait de la reliure et de l'en-
luminure des livres, 193, 200.
Scholl (Thiéri), organiste du XVIIe
siècle, à Arnhem, 258.
Scoepe (Pierre), haute-lisseur, à Bru-
xelles, en 1462, 156.
Scribes, copistes et calligraphes, Ç 52,
§55, §73.
Scrivere (Jean de), peintre, à Bruxel-
les, en 1397, 150.
Scuelen (Jean), brodeur, à Bruxelles,
en 1599, 150.
Sculpteurs, § 48, § 58, § 68, § 69,
§ 77, § 80.
Sculptures. Inventaire de celles qui
existaient au château de Belœil, en
1559, 27; — Inventaire des sculp-
tures en bois, ivoire, albâtre, etc.,
de l'cglisc do S'-Quentin, en 1577,
104. — Voy. Ivoires, Sculpteurs,
Tombeaux.
Senlis. J. Le Noir, maçon du roi de
France dans le bailliage de ce nom,
en 1598, 52.
Sept-fontaines (prieuré des). Travaux
que l'on y exécute, en 1498, 224.
Serbelan (Gabriel), ingénieur de Char-
les-Quint, 184.
Sgrooten (Chrétien). Correspondance
de Philippe II et du cardinal Al-
bert, en 1596, relative à l'atlas
il.
qu'il était chargé de faire pour le
roi , 307; — Cartes exécutées par
lui, 513, 514.
Sickingua (Idzard de). Sa carte de
Frise, 313.
Siete-Yglesias (marquis de). Les ar-
chiducs Albert et Isabelle lui en-
voient, en 1615, leur portrait peint
par Rubens, 170.
Siger, relieur, à Lille, en 1506, 59.
Signatures. Planches de fac-similé de
signatures écrites d'architectes,
peintres, graveurs, écrivains, enlu-
mineurs, musiciens, géographes,
orfèvres, etc., § 48, § 77.
Sithof Me^.n), fondeur de canons du
XVIIe siècle, S 65.
Slothaver (C), organiste du XVIIIe
siècle, membre de l'association mu-
sicale d'Arnhem, 238.
Smeltz (Guillaume), verrier, à Liège,
en 1591, 10.
Smet (Artus, Arnould). Voy. Smit.
Smet (Gilles de), dit Thonys, haute-
lisseur du XVe siècle, à Bruxelles,
154.
Smet (Jean de), horloger de Philippe
le Bon, en 1449, 85.
Smets (Chrétien), peintre malinois du
XVIe siècle. 11 travaille au château
de Pau, en Béarn, 316.
Smit (Artus, Arnould), facteur d'or-
gues d'Albert et d'Isabelle, 236.
Sneeck. Plan de celte ville, du XVIe
siècle, 313.
Sneyders (François). Le chanoine Van
Halmale, à Anvers, possédait, en
1659, un grand tableau de ce maî-
tre, 187.
Snouckaert (Martin), pensionnaire de
Bruges, en 1552, 129.
Soich. Plan de ce village, 512.
Soignies. Albert et Isabelle contri-
buent à la restauration de l'église.
en 1606, 225; — Travaux exécutés
au couvent des capucins, m 1 1»19,
ï>50.
27
358
Soillot (Charles), secrétaire de Char-
les le Téméraire. Sa signature, 255.
Solre-le-Chateau. Reconstruction de
l'église; note sur l'incendie de la
ville, en 1611, 226.
Sopiiianus (Nicolas), géographe du
XVIe siècle. Il a fait une carte de la
Grèce, 515.
Souabe. Caries du XVI "siècle, 70, 514.
Spiebirc (Nicolas), enlumineur et écri-
vain de livres. Il est chargé, en
1469, d'orner de vignettes un ma-
nuscrit à l'usage de Charles le Té-
méraire, 206.
Sporken (Jean) Plusieurs fabricants
de heaumes, ù Bruxelles, du XIVe
et du XVe siècle, des mêmes noms,
150, 151
Spvskin (Jean), maître des ouvrages de
l'église de Ste-Waudru, à Mons, en
H51, 220.
Staes (Robert), orfèvre, à Bruxelles. Jl
livre aux archiducs, en 1609, une
chaîne et une médaille d'or desti-
nées à Rubens, 169.
Stkttin. Inventaire de la collection de
dessins et miniatures de Philippe II,
duc de Sleltin et de Poméranie, en
1617, § 50; — Dessins qui lui ont
été donnés par ses frères George,
Ulric, Bogislas, et ses sœurs Claire-
Marie et Anne, 15, 16, 17, et par
d'autres parents, Philippe-Jules et
Agnès, ducs et duchesses de Slel-
tin, 17.
Stevens (Jean), tailleur de pierres du
XIVe siècle, à Bruxelles, 150.
Stirle, organiste allemand, cité en
1741, 111.
Sthael (Gilles), prévôt de S'-Jacques,
a Bruxelles, en U62, 152.
Strasbourg (l'archiduc Léopold d'Au-
triche, évèquc de). Voy. Autriche.
Struve (Pierre), haute-lisseur, ù Bru-
xelles, en 1462, 156.
^k nc.ARi). Construction de casernes,
en 1740, MO.
Stuvaert (Liévin), relieur du XVe siè-
cle, à Bruges, 118.
Stvrie. Carte du XVIe siècle, 70.
Suisse. Carte du XVIe siècle, 314.
Surhon (Jacques de), orfèvre et géo-
graphe, qui florissait sous Gharles-
Quint. Sa signature, 7; — Il est
chargé de dresser la carte du Luxem-
bourg, en 1551, 506; — II lève le
plan de Sl-Quentin et de ses envi-
rons, 512 note.
Suweels (Pierre), chanoine d'Ander-
lecht. Inventaire de ses manuscrits
dressé en 1488, 96.
S. W. Monogramme du graveur des
fers d'une reliure allemande de .
1558, 42.
Tableaux. Description, inventaires et
notes diverses, 104, 105; § 53,
§ 65, § 70, § 72, § 82.
Tailleurs de pierres, § 69.
Tapisseries. Carte des Pays-Bas exé-
cutées en tapisseries au XVIe siècle,
pour le duc de Savoie, 515.
Tapissiers de haute-lisse, § 48, § 69.
Tartarie. Carte de ce pays imprimée
en 1562, 515.
Taye (Godefroid), brodeur, a Bruxel-
les, en 1462, 156.
Ternant (Philippe de), conseiller de
Philippe le Bon, 270, 272.
Terre-Sainte. Cartes de ce pays, du
XVIe siècle, 515.
Texel. Carte du XVIe siècle, 515.
Théologiens, § 56, S 77.
Thielt (Ghal. du), graveur en taille-
douce, à Ypres, au XVII0 siècle.
Son monogramme, 83.
TurÉuY (Bon), maître des ouvrages de
maçonnerie en Hainaut, en 1604,
55.
Thonys (Gilles de Smet, tlit). Voy. Smet.
Tiiijrinci:. Caries du XVIe siècle, 70,
314, 315.
359 —
Thymo (Pierre a). Foi/. Van der Heyden.
Tiguro. Voy. Kelleri.
Timmerman (Jean), brodeur, a Bruxel-
les, en 1462, 156.
Titien (le). Voy. Vecelli.
Toison d'or. Voy. Lefèvre, Manuscrits.
Toledo (Ferdinand de), prieur de Cas-
tille. Tableaux acquis aux Pays-Bas
par ce seigneur et cités en 1587, 95.
Tolins (Hugues de ou), prêlre, chro-
niqueur de Philippe le Bon. Notes
qui le concernent, 280.
Tollenere (Jean de), orfèvre, à Bru-
xelles, en 1462, 156.
Tollin. Notes sur cette famille ù la-
quelle appartenaient les châtelains
et vicomtes d'Alost du XIVe et du
XV* siècle, 264.
Tombeaux des souverains et des mem-
bres de leur famille, § 60, $ 68,
296; — de H. de Berghes, évêque
de Cambrai, 297; — de Ferd.
Ximenez Perretta, 300.
Tonis (Antoine). 11 écrit divers livres
pour les chartreux de Scheut, au
XVe siècle, 193.
Tonis (Elisabeth), religieuse de l'ab-
baye de Forêt. Les vignettes de son
bréviaire avaient été exécutées par
frère Arnould, chartreux de Scheut,
en 1467, 200.
Tonis (Guillaume), calligraphe. Il écrit
divers volumes pour les chartreux
de Scheut de 1 464 à 1 470, 193, 200.
Toscane. Carte imprimée en 1536, 315.
Tournai. Une verrière aux armes de
Philippe II est placée, en 1585, dans
l'église du couvent des filles-Dieu ou
de la Magdelaine, 11; — Pose de la
première pierre de l'église de l'ab-
baye de S'-Martin, en 1671, 37; —
Note sur le registre d'admission des
peintres, verriers, etc., de cette
ville, 203; — Plan du XVI* siècle,
312.
Toijrnay (Jean de), religieux de l'ab-
baye de .Moulins, au XVe siècle. Il
a écrit et fait la nolalion musicale
d'un volume, à l'usage de l'église
de Bioux, et relié deux bréviaires,
38.
Trêves. Carte de cet archevêché, du
XVIe siècle, 69.
Trezo (Jacques da), graveur de sceaux
et de médailles italien du XVIe siè-
cle. Sa signature, 7.
Trigaut (Nicolas), missionnaire jé-
suite. Albert et Isabelle favorisent
ses voyages, en 1617, 292.
T'Servranx (Henri), brodeur, à Bru-
xelles, en 1416, 150.
T'Servranx (Jean), brodeur, à Bruxel-
les, en 1405, 151.
Turkelsteyn (Gaspar de), fondeur en
cuivre, en 1619, 171.
Turquie. Carte du XVIe siècle, 515.
Tyrol. Carte du XVIe siècle, 70.
m.
Uselen (Guillaume), batteur de cuivre
du XIVe siècle, à Bruxelles, 151.
Uselen (Olivier), peintre, à Bruxelles,
en 1404, 151.
Utrecht. Carte de l'évêché, du XVIe
siècle, 69{
V.
Val-Benoit (abbaye de). Voy. Liège.
Valenciennes. Notes sur André Biau-
nepveu, sculpteur du XIVe siècle,
qui habitait cette ville, 144; — Notes
sur S. Marmion, peintre et enlumi-
neur du XVe siècle, qui y florissait,
201.
Valmerbeke (Josse), bailli de Hulsl et
Axel. 11 est condamné, en 1411, à
payer une partie du prix d'un ta-
bleau, 160.
Valye (Mengy), tambourin , cité en
1462, 156.
Van Alkenen (Gérard), tailleur de pier-
res du XIVe siècle, à Bruxelles, 1 19.
Van Amen (Jean), orfèvre du XIVe siè-
cle, à Bruxelles, 150.
— 360
Van Asche (Jean), batteur Je cuivre,
à Bruxelles, en 1408, 151.
Van Battel (Jean) ou Van der Wyck,
enlumineur et peintre décorateur
du XVIe siècle, à Malines. Sa signa-
ture, 8; — 11 exécute, en 1549, un
manuscrit de l'ordre de la Toison
d'or, pour Charles-Quint, 212.
Van Berlaer (Jean), faiseur de tombes
du XIVe siècle, à Bruxelles, 148,
150.
Van Bogiiem (Louis), architecte bruxel-
lois du XVIe siècle. Sa signature, 8.
— Cité, 55.
Van Bolenbeke (Henri), orfèvre, à
Bruxelles, en 1402, 150.
Van Boutsvoert (Jean), tailleur de pier-
res, à Bruxelles, en 1401, 150.
Van Brachene (Gilles), tailleur de pier-
res du XIVe siècle,à Bruxelles, 149.
VanBuedeghem (Jean), tailleur de pier-
res du XVe siècle, à Bruxelles, 151.
Van Coloe (Henri) , peintre, à Bruxel-
les, en 1417, 150.
Van Coninxlo (Jean), peintre bruxel-
lois du XVIe siècle. Sa signature, 8.
Van Coxcyen (Michel), peintre flamand
du XVIe siècle. Sa signature, 8; —
Note sur son tableau du Christ en
croix, existant à l'Escurial, 177;
— Philippe H écrit, en 1589, au
duc de Parme pour faire payer à
l'artiste les sommes qui lui étaient
dues, 320.
Van den Assche (Ghelden), peintre, à
Bruxelles, en 14G2, 156.
Van den Behgiie (Gilles), tailleur de
pierres, à Bruxelles, en 1400, 150.
Van den Berghe (Guillaume), fils de
Jean qui suit, 154.
Van den Berghe (Jean), maître des ou-
vrages de maçonnerie de Philippe le
Bon, en Brabant, 154.
Van den Berghe (Thiéri), fabricant de
heaumes du XI Ve siècle, à Bruxel-
les, 149.
Van dln Bosscije (Corneille), impri-
meur et graveur, à Anvers. Ses meu-
bles sont confisqués en 1544, 1.
Van den Broek (Raphaël). Voy. Palu-
dands.
Van den Clite (Liévin), peintre, à Gand.
11 peint, en 1413, un tableau pour
la salle du conseil de Flandre, 84,
160.
Van den Coutere (Wautier), orfèvre du
XVe siècle, à Bruxelles, 154.
Van den Ghehuchte (Jean), orfèvre, à
Bruxelles, en 1404, 151.
Van den Gheuuchte (Jean), brodeur,
à Bruxelles, en 1407, 151.
Van den Heetvelde (Gérardï , orfèvre,
à Bruxelles, en 1412, 150.
Van den Kerchove (Rénier), chanoine
et trésorier du chapitre de Sl-
Pierre, a Anderlecht. Il dresse, en
1505, l'inventaire des manuscrits
de liturgie de la communauté, 19.
Van den Leene (Jean), tailleur de pier-
res du XIVe siècle, à Bruxelles, 1 50.
Van den Nevele (Simon), peintre fla-
mand du XVIe siècle, 165.
Van den Perre (Jean), orfèvre et gra-
veur de sceaux de Charles-Quint.
Sa signature, 8.
Van der Putte (Gilles), haute-lisseur
du XVe siècle, à Bruxelles, 154.
Van den Steene (Jérôme), brodeur du
XIVe siècle, à Bruxelles, 150.
Van den Svpe (Pierre), tailleur de pier-
res, a Bruxelles, en 1417, 151.
Van den Venne (Augustin), peintre dé-
corateur du XVIIe siècle, 175.
Van den Wyngaerde (Antoine), dit de
las Vinas, en espagnol, peintre du
XVIe siècle. 11 part pour l'Espagne,
en 1561, 163.
Van den Wyngarde (Jean), fabricant de
heaumes du XIVe siècle, à Bruxel-
les, 1 .i0.
Van de Putte (Henri), dit Krycius Pu-
TEAMJS. Voy. PUTEANUS.
Vas de Putte (Thomas). Voy. Puteanus.
— 561 —
Van der Brugghe (Henri), peinlre, à
Louvain., en 1552, 212.
Van der Cappellen (Jean), le vieux,
fabricant de heaumes du XIV siè-
cle, à Bruxelles, 150.
Van der Cappellen (Jean) , le jeune,
fabricant de heaumes, à Bruxelles,
en 1400, 150.
Van der Cleyen (Gilles). Voj/.Van Lint.
Van der Eyken (Guillaume), orfèvre du
XIVe siècle, à Bruxelles, 151.
Van der Gactieren (Jean), haute-lis-
seur, à Bruxelles, en 1462, 156.
Van der Grecht (Rénier), peintre du
XVe siècle, à Bruxelles, 154.
Van der Heyden (Gaspar), graveur des
monnaies frappées à Tournai, au
XVIe siècle. Sa signature, 8.
Van der Heyden (Pierre;, dit A Thymo,
chanoine d'Auderlecht, cité en 1465,
195.
Van der Kelder (Jean), orfèvre du
XVe siècle, à Bruxelles, 154.
Van der Meere (George), augustin. 11
dirige, en 1522, les travaux de
reliure au couvent des sœurs de
N.-D. de Sion, à Audenarde, 41.
Van der Moelen (Augustin) , haute-
lisseur, à Bruxelles, en 1462, 155.
Van der Molen (Louis) , brodeur, à
Bruxelles, en 1412, 151.
Van der Nat (Bauduin), brodeur du
XIVe siècle;, à Bruxelles, 149.
Van der Noet (Imbert), peintre, à
Bruxelles, en 1593, 150.
Van der Noet (Jean), orfèvre, à Bru-
xelles, en 1462, 156.
Van der Noet (Jérôme), peintre du
XIVe siècle, à Bruxelles, 150.
Van der Noet (Jérôme), fds de Jérôme,
maître es arts , à Bruxelles , en
1599, 148, 150.
Van der Rosen (Gilles), vivait à Bru-
xelles au XIVe siècle, 150.
Van der Voert (Arnould), sculpteur, à
Bruxelles, en 1462, 155.
Van der Vurst (Guillaume), augustin.
Il dirige, en 1522, les travaux de
reliure au couvent des filles de N.-D.
de Sion, à Audenarde, 41.
Van der Weyden (Jean), fils de Roger,
orfèvre du XVe siècle, à Bruxel-
les, 154.
Van der Weyden (Pierre), fils de Roger,
peintre du XVe siècle, à Bruxelles,
154.
Van der Weyden (Roger), peintre de
la ville de Bruxelles, en 1462, 156.
Van der Wouwe (Jacques), peintre, à
Bruxelles, en 1462, 156.
Van der Wyckt (Jean), dit Van Battel,
Voy. Van Battel.
Van Deynen (Guillaume), ou Van Dey-
num, enlumineur. 11 est attaché au
service des archiducs, en 1614; la
corporation des peintres de Bruxel-
les réclament son inscription dans
le métier, en 1618, 216.
Van Diedeghem (Henri), tailleur de
pierres du XIVe siècle, à Bruxelles,
150.
Van Dorpt (Guillaume), clerc de la ville
de Bruxelles, en 1594, 151.
Van Dyck (Antoine). Esquisses de ce
peiutre que possédait, en 1659, le
chanoine Van Halmale, 187.
Van Eldert (Winand), orfèvre, à Bru-
xelles, en 1462, 156.
Van ENGELEN(Ambroise), abbé duParc,
de 1515 à 1545. Il fait orner d'une
verrière la façade de l'église de l'ab-
baye, 241; — 11 donne des verriè-
res aux couvents des récollets, à
Louvain, et de Ste-Catherine, ù
Breda, et à l'église de N.-D., à An-
vers, ibid.
Van Evelbaert ( Henri ) , orfèvre , à
Bruxelles, en 1407, 150.
Van Evere (Gilles), peinlre, a Bruxel-
les, en 1596; 150.
Van Gaspeldorne (Simon), joueur de
viole du XIVe siècle, à Bruxelles,
148, 151.
— 562 —
Van Gavere (Jean), orfèvre, à Bruxel-
les, en 1410, 151 .
Van Gelre (Godefroid), orfèvre et gra-
veur de médailles, du XVIe siècle,
à Bruxelles. Sa signature, 8.
Van Gerines (Jean). Voy. Gerines.
Van Giieer (Thomas), orfèvre et gra-
veur de sceaux du XVIe siècle, à An-
vers. Sa signature, 255.
Van Grimbacu (Jean), joueur de flûte
de Jeanne, duchesse de Brahant,
148.
Van Grimberghen (Jean), brodeur, à
Bruxelles, en 1462, 156.
Van Hadocht (Etienne), brodeur, à
Bruxelles, en 1462, 156.
Van Halen (Jean), peintre du XIVe siè-
cle, à Bruxelles, 150.
Van Halle (Josse), tailleur de pierres
du XIVe siècle, à Bruxelles, 150.
Van Halmale (Guillaume), bourgmestre
d'Anvers. Sa maison est pillée, en
1659, 184.
Van Halmale (Henri), bourgmestre fo-
rain d'Anvers. Note sur les tableaux
qu'il possédait, en 1659, 185.
Van Halmale (Henri), chanoine gradué
de la cathédrale d'Anvers et officiai
de l'évêque. Notes sur les tableaux
qu'il possédait en 1659, 186.
Van Hamme (Adam), tailleur de pierres,
ù Bruxelles, en 1419, 149.
Van Heesselt (Henri), roi d'armes de
Philippe le Bon, en 1462, 156.
Van Herttinghe (Jean), joueur de flûte
de Philippe le Bon, en 1462, 156.
Van Holeer (Barthélemi) , brodeur, à
Bruxelles, en 1462, 155.
Van Holeer (Jean), brodeur, a Bruxel-
les, en 1462, 156.
Van Horten (Jean), orfèvre, à Bruxel-
les, en 1407, 151.
Vil Hulst (Martin), architecte de l'ab-
baye de Rollhcm, en 1656, 57.
\ m Huseghbi (Hector) , orfèvre, à
iîruxelles, en 1462, 156.
Van Huseghem (Henri), peintre, à Bru-
xelles, en 1462, 156.
Van Inghelghem (Rombaut), peintre du
XVe siècle, à Bruxelles, 154.
Van Kessel (Jérôme), peintre. Il re-
vient, en 1616, s'établir à Anvers,
sa patrie, après avoir travaillé pen-
dant des années en Allemagne, 325.
Van Langren (Michel-Florent), géogra-
phe du XVIIe siècle. Sa signature,
255.
Van Lathem (Liévin), orfèvre et gra-
veur de sceaux de Philippe le Beau.
Sa signature, 8.
Van Lint (Gilles), ou Van der Cleyen,
haute-lisseur, à Bruxelles, en 1462,
156.
Van Loen (Jacques), fabricant, de heau-
mes du XIVe siècle , ù Bruxelles,
150.
Van Maldeghem (Jean), augustin. II di-
rige, en 1513, les travaux de reliure
au couvent des sœurs de N.-D. de
Sion, à Audenarde, 41.
Van Malle (Gilles) , haute-lisseur du
XVe siècle, à Bruxelles, 154.
Van Malle (Jean), haute-lisseur, à
Bruxelles, en 1462, 156.
Van Mansdale (Rombaut). Voy. Kelder-
mans.
Van Middelere (Gérard) , écrivain de
livres de Renaud II , duc de Guel-
dre, en 1342, 188.
Van Moelenbeke (Henri), orfèvre, à
Bruxelles, en 1462, 156.
Van Myerlaer (Jean), orfèvre du XV1'
siècle, à Bruxelles, 154.
Van Namen (Jean), orfèvre du XlV'e siè-
cle, à Bruxelles, 150.
Van Nevele (Lucas), peintre du XVIr
siècle, à Bruxelles. Sa veuve était
créancière du comte d'Egmont, 165;
— Il est cité avec sa femme dans
un acte de 1548, 316.
Van Nevele (Nicolas), peintre, à Bruxel-
les. Description d'un portrait peint
— 363 —
par lui en 1588, 162; — Sa signa-
ture, 255.
Van Noord (Lambert), peintre du XVIe
siècle, à Amersfoort, 259.
Van Noys (Henri), horloger, à Hasselt,
en 1573.
Van Nymmegen (Jean) ou Van Vlierden,
orfèvre et graveur de sceaux du
XVIe siècle, à Anvers. Sa signa-
ture, 8.
Van Opstal (Antoine), peintre bruxel-
lois du XVIIe siècle. Il travaille
pour l'évêque de Breslau, en 1624,
526.
Van Orley (Bernard), peintre flamand
du XVIe siècle. Sa signature, 8.
Van Parys (Sylvestre), graveur et im-
primeur, à Anvers. Il obtient divers
octrois pour publier ses gravures,
en 1546 et 1571, 77.
Van Pede (Gilles) , verrier du XIVe
siècle, à Bruxelles, 148, 150.
Van Pede (Henri) ou Van Pe, archi-
tecte bruxellois du XVe siècle. Sa
signature, 8.
Van Pede (Wautier), verrier du XVe
siècle, à Bruxelles, 148, 151.
Van Pouken (George), roi d'armes de
Flandre, en 1462, 156.
Van Pragiien, fabricant d'armes, à
Bruxelles, en 1404, 151.
Van Puersele (Louis), verrier du XIVe
siècle, à Bruxelles, 148, 151.
Van Puersele (Jean), verrier, à Bruxel-
les, en 1401, 151.
Van Pullaer (Pierre) , statuaire du
XVIe siècle. 11 entreprend avec
Félix, son fils, l'exécution du tom-
beau élevé à Cambrai à la mémoire
de l'évêque Henri de Berghes, 299.
Van Remunde (Evrard). Voy. Van Ror-
monde.
Van Rokeghem (Jean). II exerçait la
profession d'écrivain à Bruxelles au
XVe siècle, 154.
Van Rormonde (Evrard), ou Van Ro-
munde, peintre. Il fait les portraits
d'Albert et d'Isabelle, en 1616, 175.
Van Rdppien (Thiéri), fabricant de ta-
pis du XIVe siècle, à Bruxelles, 149.
Van Sassen (Guillaume), orfèvre, à
Bruxelles, en 1394, 151.
Van Schooren (Etienne) ou Van Schore,
graveur sur cuivre. Il grave la figu-
re de Jean Ier, duc de Brabant, pour
son tombeau, en 1626, 138; — 11
taille une inscription sur une pla-
que en cuivre fondue, qui fut placée
dans l'église des carmes de Marla-
gne, vers 1620, 171.
Van Somere (Paul), peintre. Il fait,
en 1616, les portraits d'Albert et
d'Isabelle, 175; — Détails sur cet
artiste, 176.
Van Steenberghen (Guillaume), orfè-
vre de Renaud II, duc de Gueldre,
eu 1342, 188.
Vante. Voy. Attavante.
Van Thienen (Rénier), fondeur en cui-
vre du XVe siècle, à Bruxelles. Ses
travaux, 59.
Van Troestenbergh (Jean), horloger
de Philippe le Beau, 85.
Van Vaelborre (Jean), tailleur de pier-
res du XIVe siècle, à Bruxelles, 150.
Van Veen (Gilbert), peintre et graveur
du XVIIe siècle. Sa signature, 255.
Van Veen (Othon), dit Otto Venmjs,
peintre flamand du XVIIe siècle. Sa
signature, 8; — Il exécute, en 1621,
les portraits d'Albert et d'Isabelle,
pour l'église des carmes de Mar-
lagne, 176.
Van Vitcheroel, fabricant de heaumes
à Bruxelles, en 1407, 151.
Van Vlierden (Jean). Voy. Van Nvm-
megen.
Van Vrelant (Pierre), brodeur, à Bru-
xelles, en 1462, 156.
Van Woluwe (Jean), peintre braban-
çon du XIVe siècle, 147, 150.
Van Zellicke (Jean), sculpteur du XV'
siècle, à Bruxelles, 297.
— 364 —
Van Zyl (Thiéri), peintre sur verre du
XVI* siècle, à Utrecht, 240.
Vecelli (Tiziano). Portrait de Philippe
II peint par ce grand artiste, 92.
Yederman (Jean), orfèvre, à Bruxelles,
en 1407, loi.
Vederman (Jean), sculpteur, à Bruxel-
les, en 1404, 147, 151.
Veere. Les clarisses sont obligées de
se réfugier à S'-Omer, à cause des
troubles, 57.
Vel (Antoine le), maître des ouvrages
de maçonnerie en Hainaut, en 1465,
54.
Veldcamps (Ae. E.), organiste à Arn-
hem, en 1706, 238.
Yelpius (Rutger), imprimeur du XVIe
siècle, à Mons et à Bruxelles, 155.
Veluwe. Carte de ce pays du XVIe siè-
cle, 69.
Vendôme (duc de). Voxj. Bourbon.
Venius (Othon). Voy. Van Veen.
Venlo. L. Goethals écrit sur parche-
min le traité conclu dans cette ville,
en 1545, 125.
Veruaer (François). Voy. Har.eus.
Verrey, en Bourgogne. Philippe le
Bon autorise, en 1438, la recon-
struction de la chapelle, 219.
Verrières. Dons et descriptions, § 49,
146, §76.
Verriers (peintres), S 48, § 49, 212,
S 69, § 76.
Yervien (Gossuin), fabricant d'armes,
à Bruxelles, en 1415, 150.
Viglius de Zuichem. Correspondance
de ce savant avec Hoppcrus , rela-
tive à un allas des Pays-Bas, exé-
cuté par J. de Dcventcr pour Plu-
lippe II, 63; — Inventaire de sa
collection de caries et plans , en
1575, 510.
Villa (don Louis de). Son portrait
existant en 1559, 28.
Vili.ain (André), ^maître des ouvrages
de maçonnerie en Hainaut, en 1586,
55.
Ville (Philippe, comte de Ligne, ba-
ron de). Voy. Ligne.
Vinas (Antoine de las). Voy. Van de*
Wyngaerde.
Visschere (Thiéri de), maître d'école
à Bruxelles, en 1592, 148, 149.
Visse (Jean) , haute-lisseur, à Bruxel-
les, en 1462, 156.
Vitraux. Voy. Verrières.
Vitry. J. Fourcy , maître des œuvres
de maçonnerie du roi de France, au
bailliage de ce nom, en 1400, 51.
Vlitius (Janus) , greffier de Breda,
écrivain du XVIIe siècle. Ouvrage
qui lui est attribué, 85.
Voestere (Waulier de), haute-lisseur,
à Bruxelles, en 1462, 156.
Vogelboem (Pierre), cuisinier" de la
ville de Bruxelles, en 1405, 149.
Voghel (Jean de), fabricant de heau-
mes du XIVe siècle, à Bruxelles,
150.
Voorn. Carte de ce pays, du XVIe siè-
cle, 515.
Vopelius (Gaspar), géographe du XV1«
siècle. Caries exécutées par lui, 511.
Vos (Philippe) , peintre anversois. Il
fut employé en Espagne pour
compte de Charles-Quint, 518.
Vos (Simon de). Tableaux de ce pein-
tre que possédait, en 1659, Henri
Van Halmale, bourgmestre forain
d'Anvers, 185.
Vranckenzone (Wautier), chantre de la
chapelle ducale à La Haye. Ouvra-
ges de sa composition qu'il présente
à Philippe le Bon et à Charles le
Téméraire, 251.
Vranke, nom flamand de François,
batteur de cuivre, à Bruxelles, en
1405, 151.
Vranx (Jean), brodeur, à Bruxelles,
en 1462, 156.
Vredeiuc (Evrard), inscrit dans la
— 565
confrérie de la Ste-Croix, à Bruxel-
les, en 1462, 156.
Vrient (Jean-Baptiste) ou Vrients, li-
braire et éditeur, à Anvers. Note
sur l'étendue de son commerce, en
1604, 509.
Vuytersprot (Jean). Il obtient uu oc-
troi, en 1574, pour publier un plan
de Bruxelles, 75.
W.
Waalwyck. Note sur les désastres oc-
casionnés dans ce village; Albert et
Isabelle contribuent à la recon-
struction de l'église, en 1616, 228.
Wagemakere (Dominique de), archi-
tecte, à Anvers, cité en 1517, 55.
Wagner, de Merckling, poëte allemand,
cité en 1740, 110.
Walcheren (île de). Carte du XVIe siè-
cle, 515.
Wassenaere (Philippe, comte de Li-
gne, baron de). Voy. Ligne. — Por-
traits de divers membres de celte
famille existant au château de Be-
lœil, en 1559,27.
Waterloos (Adrien), graveur de sceaux
et de médailles du XVIIe siècle, à
Bruxelles. Sa signature, 255.
Waterloos (Denis), graveur de sceaux
et de médailles qui tlorissait à Bru-
xelles au XVIIe siècle. Sa signa-
ture, 8.
Waterloos (Sigebert), le vieux, gra-
veur de sceaux et en taille-douce,
qui florissait à Bruxelles sous les
archiducs. Sa signature, 8; — Son
procès avec J. Francquart, pour la
reproduction par la gravure du
cortège funèbre de l'archiduc Al-
bert, 179.
Watermale (Gérard), tailleur de pier-
res du XIVe siècle, à Bruxelles,
149.
Weduwen fJean der), fabricant d'ar-
mesduXIVesiècle, à Bruxelles, 150.
Weisbrode, peintre allemand, cité en
1741, 111.
Wenceslas III, roi de Bohême. La
statue qui ornait son tombeau a été
exécutée par un artiste brabançon
du XIIIe siècle, 156.
Werion (Pierre), haute-lisseur, a Bru-
xelles, en 1406, 151.
Werth Jean (de) , peintre liégeois du
XVe siècle, 158.
Wesalia (Jean de), docteur en méde-
cine, à Bruxelles. Il offre des al-
manachs à Philippe le Bon, en
1452 et 1459, 506.
Wesemael. L'église est ornée, en
1606, d'un Christ, peint par J. Brit-
seels, 525
Weser. Carte du cours de ce fleuve,
du XVIe siècle, 70.
Westphalie. Cartes de ce pays, du
XVIe siècle, 514. — Voy. Munster.
Wille (Adrien) , secrétaire de l'archi-
duc Charles, en 1515, 125; — 11
compose les Illustrations de la
Gaule, pour Marguerite d'Autriche,
ibid.; — Sa signature, 256.
Wierîncx ou Wierix (Jérôme) , gra-
veur, à Anvers. Il est accusé d'ho-
micide et gracié en 1580, 2.
Willems (Jérôme). Voy. Cock.
Willems (Pierre), tailleur de pierres
du XVI* siècle, à Bruxelles, 154.
Willen (Adrien). Voy. Wiele.
Winckelmann (Jean-Jodchim) , savant
antiquaire du XVIIIe siècle. Sa si-
gnature, 256.
Witig (Chrétien-Ernest) , de Louis-
bourg. Il présente des vers eu duc
de Wurtemberg, en 1740, 110.
Wittemberg. Vue du cemp de Charles-
Quint devant celte ville, en 1547,
514.
Wolf (Loden de), fabricant d'armes,
à Bruxelles, en 1417, 151.
Wouters (Pierre), chanoine. Il possé-
dait une collection de dessins et gra-
vures, vendue, en 1797, à Bruxelles,
185.
— 366 —
Wrient (Caeste), tailleur de pierres du
XIVe siècle, à Bruxelles, 149.
W. (S.), monogramme. Voy. S. W.
Wurtemberg (ducs de). Philippe II, duc
de Stettin, avait dans son album
des dessins que lui avaient donnés
deux princes de cette maison, 18;
— Dépenses du duc Charles-Eugène
en achats d'objets d'art, etc., en
1740, 109.
WoRTEMRERG(duché de). Carte du XVIe
siècle, 514.
Wurtzbodrg. Carte de eet évêché du
XVIe siècle, 70.
Wynter (Augustin de), orfèvre et gra-
veur de sceaux, à Bruxelles, en
1530. Sa signature, 8.
Wypart (Antoine) ou Wypartz, ver-
rier, à Liège. Ses travaux de 1587
à 1596,9, 10.
Ximekez Perretta (Ferdinand), cheva-
lier portugais de l'ordre de Sl-
Etienne. Contrat qu'il passe avec
l'évêque d'Anvers, en 1592, pour
pouvoir placer un mausolée dans
l'église cathédrale, 500; — Quit-
tance du sculpteur qui exécuta ce
monument, en 1594, 302.
Xylographie. Voy. Graveurs sur bois.
Yglesias (marquis de Siete-). Voy.
Siete.
Ympe ou Impin (Jean), entreprend la
restauration du château de Beve-
ren, en 1595, 51.
Z.
Zeelhem. Les chartreux de cette loca-
lité s'occupaient de la reliure des
livres au XVe siècle, 198.
Zegers (Jean-Baptiste), peintre anver-
sois. Le duc d'Amalfi l'emploie à
divers travaux de 1649 à 1652, 527.
Zeghelnule (Jean), brodeur du XIVe
siècle, à Bruxelles, 150.
Zeghers (Daniel), peintre. Lettre qu'il
écrit, en 1651, à M. Boutart, rela-
tivement à un tableau qu'il .exécute
pour lui, 178.
Zélande. Cartes du XVIe siècle, 69,
515.
ZUICHEM (VlGLIUS DE). Voy. VlGLIUS.
Zuiderland. Carte de ce pays, du XVIe
siècle, 69.
Zuiderzee. Carte de celle mer et des
côtes, du XVIe siècle, 69.
Zutphen. Carte de ce comté, du XVIe
siècle, 69.
IIS Di: LA TABLE DU TOME II.
ERRATA.
Page 8, ligne 2. lisez : XVIe siècle
» » 18. Lisez: de sceaux et de monnaies.
" 9, » 4 du sommaire. Supprimez : à l'église de Saint-Servais.
» il, » 4 de la noie 5. Lisez : libras.
» 24, » 11. Lisez : où sont transcrits Y Arbre des batailles et les Faits
d'armes de chevalerie, a conservé la preuve de son
origine.
46, » 7 de l'article Oudegherst. Lisez .n'est qu'un plagiaire, qu'il s'est.
51, Sommaire, et p. 55, lig. 9. Lisez : Millon au lieu de Nullon.
52, ligne 4. Lisez : Pierrefons ou Pierre-Fons.
58, » 4 du texte. Lisez : que au lieu de dont.
61, » 10 du texte du § 59. Lisez .• calcographias.
63, avant-dernière ligne du texte. Lisez : ne vienne surprendre.
65, ligne 5 des notes. Lisez .• Hoynckt, etc.
67, » il. Lisez : de celui-ci du 50 décembre.
83, » 4 de l'article du Thielt. Lisez : du monogramme.
89, >• 9. Lisez : Atout au lieu de à tout. (Atout signifie avec.)
140 et 141, à la noie. Lisez: Papiers d'Etat et de l'audience.
148. ligne 19. Lisez : Laurent au lieu de Louis.
155, » 5. » et celui.
ibid. Supprimez la 4e ligne de la 2e colonne.
167, ligne 15. Lisez .• telle au lieu de belle.
212, »» 2. » Aragon.
236, ligne 1 1 de l'article Smit. Lisez : les archiducs prient le magistral.
249. La source de la note concernant l'abbaye de Baudeloo est omise :
elle est tirée d'un document qui fait partie des liasses de
la collection des Papiers d'Elat et de l'audience, aux Ar-
chives du royaume.
267, ligne 20. Lisez : Chaslellain.
268,
»
18.
»
Chaslellain, celui-ci
276,
»
2.
»
postérieurs.
279,
»
10.
»
ern erpe
D"SC9'
282,
»
ô.
»
vingt-deux ans.
286,
>j
19.
»
trouvent.
307,
»
6.
»
de mois en la.
314, lignes 27 et 51 de la 1" colonne. Lisez : dominii.
334, ligne 20. Lisez : Broderies.
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