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CATALOGUE
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DES NOUVELLES ACQUISITIONS
(1884-1924)
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{BLIOTHfiQUE NATIONALS
CATALOGUE
DES
MANUSCRITS ARABES
DES
NOUVELLES ACQUISITIONS
(1884-1924)
PAR
E. BLOGIIET
Bibliothccaire au Department dcs Manuscrils.
275&S
PARIS
Editions ernest leroux
28, RUE BONAPARTE (vi e )
1925
\
INTRODUCTION
Ce volume contient l'invenlaire de 2i088 manuscrits arabes
qui sont enlres dans les collections de la BibliOtheque ratio-
nale, depuisle mois de mai 1884, date a Iaquelle la copie du
Catalogue des Manuscrils arabes de Mac Guckinde Slane fut
envbyee a t'impression, qui devait se eontinuer durant
Onze annees, par les soins de H/ Zotehbergj bibliothecaire
auDepartement des Manuscrits.
Celte longue se>ie de livres qui comprend, apeude chose
pres, la moitie du nombre des volumes decrits dans le Cata-
logue de Slane, s'est formee paf voie d'acquisition, plus
rarement par suite do dons, aulour de plusieurs col lections
de manuscrils qui sont entres a la Bibliolheque a des dates
diverses. Vingt-huit volumes, contenant, pour la pluparl, des
traites de theologie chretienne, a l'usage des Coptes, com-
posant une petite collection, formee en ISgyple par Ame-
lineau, de livres qu'il acheta au Caire, ou de copies qu'il fit
executer, de traites qu'il avait l'intention d'etudier, sans
qu'il lui fiit possible d'acquerir les originaux (4770-4797);
cette serie d'ouvrages coptes fut deposee a la Bibliolheque,
par ordre du Ministre de l'lnstruction publique, au mois de
mai 1887.
Une collection analogue, mais plus imporlante, de soixanle
et onze manuscrits (48G9-4939), fut envoyee a la Biblio-
theque, en 1888, par la Mission Archeologique du Caire, alors
dirigee par Bouriant; 'e« r°nie-deux premiers numeros
contiennent des Vios desSuiu(. -ri.'des Martyrs, des traites
de theologie chretienne, dela meme qualite, duns )es monies
M INTRODUCTION
caracte>istiques, qui sont celles des vingt-huit manuscrits
d'An>e|ineau;les autres sont des livres arabes divers. Ce fut
egalement la Mission Archeologique du Caire qui, entre
autres livres, envoya a la Biblic.heque les epopees egyp-
tiennes, la Simt at-Moudjuhidin (4735-4745 et 4958-4980), la
Xiral ul-Zahir Bulbars (4746-4754 et 4981-4997), le roman du
roiBadrnar (4998,5000), le roman d'Alexandre, qui est cher
a l'lmagination orientale (5001^5003), 1'bistoirefabuleuse de
Kolaib (5004-5010), tous ces romans formant le cadre d'une
epopee merveilleuse, qui se deroule au milieu de tableaux
etranges, dans un style bien superieur a celui des Mille et
une Nuils; 1'admirable exemplaire des Tables astro riomiques
d"Abd al-Rahman al-Soufi, qui Tut enlumine a Samarkand,
par les ordres du prince de la Transoxiane, Mirza Oulough
Beg Keurguen, et dontplusieurs des illustrations se trouvent
reprodui les dans les ..,] >e in In ran des iii<intincALs orlmluux
d<'lul>iljli<)l/t(>qu(<tK(li<m(il(',
La ((Collection Arcliinard )v (5256, 5259, 5260-5750, 6101-
6U3, 6130, 6135, 6136, 0249, 6(537 et 6038J a ete presque
eutierement formee a la Bibliotheque d'un nombre conside-
rable d'ppuscules, la plupart ecrits sur des feuillets de papier
non relies, qui ont ete pris en 1894, par les troupes du colo-
nel Arcbinard, dans le palais d'Abmadou, roi do" Sogou.
A Texception de quelques volumes, parmi lesquels on re-
marque unmagnifique exemplaire de la Grammaire de Siba-
waiyyih^SO), le dictionnairebiographiquedes^C^^^
de Mahomet, par Ibn tfadjar al-Askalani (5262-5263), le Traite
surjes Cpnseilsaux Uois, par Gbazali (5266), tous ces livres
sont mo.dernes.etils ont ete copies sur les rives du Niger, dans
la scconde moitie du xix" siecle • ils ne comprennent, d'une
facon exclusive, quedes traitos de Ibeologie, des ouvrages de
jurisprudence malekite, des livres de grammaire, des dic-
lionnaires, parmi lesquels de nombreux exemplaires du
Kiimons de Firbuzabadi. La Ibeologie et le droit sont les
deux seules preoccupations de I'Jslam ; le reste de la science
INTRODUCTION l"
ne compte pas pour les Musulmans; la grammaire seule
trouve grace a leurs yeux, parce que Ton ne peut entendre
la Parole d'Allah ou la Tradition mohammedienne, si Ton ne
sait l'arabe b fond, dans ses subtilites les plus delicates.
Cette collection, dans laquelle paraissent, tout a fait par
hasard, une histoire du Soudan (5256 et 5259), et quelques
opuscules du meme genre, ne contient que des ouvrages
connus et classiques dans la litterature malekite, ou quelques
traites ecrits, aux rives du Grand Fleuve, par des lettr&3 du
pays. Si elle napporte rien a notre connaissance de l'lslam,
elle permet de se former une idee tres precise, bien mieux
qu'on ne le pourrait faire en vivant de longues ann^es au
cceur du Soudan, de la mentalite, des besoins intellectuels,
de la culture, des Musulmans qui habitent depuis des siecles
dans le desert de sable. Ces besoins sont simples, ou plutot
ils se reduisent a deux objets speciaux ; en fait, ils se
ramenent a un seul, l'etude de la Tradition, qui est l'essence
des ousoul ad-din et des oiisoal al-fikh. Les livres qui ont ete
ecrits par les shaikhs soudanais ne sont pas inferieurs a ceux
qui furent composes, aux siecles passes, sur les rives du Nil,
ou a Damas; ils sont rediges dans une langue tres correcte,
sans qu'on y releve de fautes, au contraire de ceux qui, vers
les memes dates, ont ete publies, a l'autre extremite du
monde de l'lslam, dans la Transoxiane et dans les plaines
de l'Asie Centrale. Ce purisme temoigne des etudes et de
l'effort auxquels leurs auteurs durent se livrer au cours de
longues annees pour atteindre un tel resultat.
La « Collection Schefer » fut acquise par la Bibliotheque
en 1899; elle est suffisamment connue par le nombre et
par l'importance des livres qui formerent Tincomparable
bibliotheque, le« Cabinet » de cet amateur au gout distingue,
et presque aristocratique, pour qu'il soit oiseux d'en detail-
ler les merveilles; elle a ete l'objet d'un Catalogue special,
qui a ete publie en 1900.
M. Decourdemanche, qui s'adonna avec passion a l'etude
IV INTRODUCTION
de la metrologie musulmane, f ut aussi un collectionneur lev
vent; mais S es moyens resterent toujours inferieurs a ceux
de Schefer, qui vecut longtemps en Orient, et auquel de
puissantes relations, en Perse, en Turquie, en figypte
permirent de se procurer sans peine ^ livres uniques ou
si rares, qu'on ies cherche presque vainement dans les col-
eot,ons occidentals; ses manuscrits entrerent en quatre
fois a la Bibliotheque, en 1905, 1908, 1911 et 1916 (6172-
6244; 6309-6395; 6567-6589; 6667-6713); ils ont ete decrits
dans trois inventaires, donf on trouvera Vindication biblio-
graphique au cours de ce travail.
La collection de livres et d'objets oriental* formee par
M. Marteau, et leguee par lui au Musee du Louvre et a la
Bibliotheque nationale, ne comprenait que deux ouvrases
arabes (6715 et 6716), qui sont entres au Department des
Manuscrits, dans les derniers jours de l'annee 1916; mais ces
deux hvres constituent deux pieces d'une valeur inestimable
dignes en tous points de figurer a cote des manuscrits acquis
par Vansleb pour Louis XIV, et des perles de la collection
Schefer; ,1s ont ete longuement decrits dans un article public
dans le tome XLI des Notices el exlraits des manuscrits de
In B.bholhequc nationale, auquel le lecteur pourra se reporter
pour plus de details.
Pognon, qui fut consul de France en Syrie et a Baghdad
avail reuni en Orient, une importante collection de manu-
scrits arabes et syriaques, formee d'ouvrages anciens ou
de copies qu'il avail fait executer pour son usage. Les ma-
nuscrits arabes qui appartinrent a ce savant assyrioloeue
entrerent a la Bibliotheque en 1922; ils constituent la der-
mere acqu.sition importante du fonds arabe (6726-0745).
Parmi tous ces livres, il convient de signaler quelques
volumes que l'importance de leur texle. la dale a laquelle ils
ont ete ecnts.leur provenance, rendent toutparticulierement
prec.eux. Plusicurs sections du Koran, ecrites en koufique
iN¥&6btic¥l6H
sur des feuilldts deparchetnin, au viii* et au ix 8 siecle (5103,
5122, 5123, 5124, 5178, 5179), etdes papyrus qui remontenta
ces dates lointaines (4952). L'histoire des rois des Arabes pr6«
islamiques (6726), par Abotf Sa'id al-Asma'i, qui la composa
sous le regne du khalife abbasside al-Ma'moun, lequel, poUr le
recompense^ lui conceda en fief les « terres 6miriennes » occi*
dentales d'ai-Karkh, a l'Ouest de Baghdad: v _ 5 **«a*'
htj**) £j^' k^ y^°\) <jy^ ^ iJ ^' iS^- L'eCriture a
ete tfacee, sur des feuillets de peau de gazelle, par le cdlebre
calligraphe Ibn al-Sikkit, qui termina sa tache le dixieme
jour du mois de Shawwal 243 (26 Janvier 858); elle est in-
termediate entre le koufique et le naskh, et rappelle des
types connus, en particulier l'^criture des fragments du
Nouveau Testament du ix e et du x e siecle, qui figurent sous le
nume>o6725'. Unmanuscritenluminedu traite sur lesplantes
de DiOscoride, ecrit dans une forme splendide, sur des feuil-
1. La conservation du manuscrit est etonnante; il ne porte aucune mention,
ailcune eplgraphe, specifiant, suivant la coutume traditionnelle des savants
mu3ulmans, qu'il a eto consulte ou lu, a ce point que Ton so demande s'il n'est
pas reste enfoui durant tout un millenaire de la vie du monde dans une biblio-
thoque privee, ou il deineura absolument ignore; cettc prelenduo histoire du
Pre-islamisme consiste ea des extraits de pieces de vers, que, par une coinci-
dence curieuse, Ton retrouve dans un livre qui fit partie, comme elle, de la col-
lection dePognon, les aCpmniandements des rois arabes de la race de Kahtan »
(0738); ^expression « terres emiriennes » est .'insoiile au ix e siecle; elle ne
parait que plus tarcl dans le protocole musulman ; mais Ton n'en sanrait tirer
de conclusion native : la . teneur du formulaire de l'lslam n'est point tellement
connue sous le regne d'al-Rashid ou d'al-Mamoun. Le seul historien de cette
epoque est Tabari; mais Tabari n'est pas un historien, ou, si Ton tient a lui
donner ce titre, il est un historien qui considere 1'hisloire sous un angle Ires
veStreint, sous un aspect particulier, dans un esprit anti-historique, enserrnnt
la trame de son recit dnns un reseau etroit de citations et de references, d'ou
il lui est impossible de sorlir pour s'elever a la inoindre generalite. Tabari est
nn traditionniste, et son histoire est le complement de son Tahzib al-at/iqr; il
ne faut v6ritablement pas deniander a nn theologien de connaitre d'une facon
exacte les subtilites du Protocole de la Go ur, sans compter qu'il est dangereux
de pretondre qu'on assisle a la premiere manifestation d'uu pbenomene, ou a
sadisparition. II estinvraisemblable qu'up. Musiilinan, au xn<» ou au xiii c siecle,
ou a une date plus tardive, ait en des connaissances paleographiques suffisantes
pour fabviquer un tel docuiiieut, eu copiaut les poesies qui emaillen t le texle
des « Commandements des rois arabes de la race de Kahtan »,
VI INTRODUCTION
lets de parchemin, par un calligraphe chretien, Behnam ibn
Mousa al-Masihi, au ix e ou au x e ,siecle, tres vraisemblabler
ment a Djoundai'sapour, ou se trouvait une faculte de mede-
cine celebre dans tout l'Orient. Les peintures qui ornent ce
manuscrit sont copiees sur celles qui illustrent le texle grec;
elles presentent cetle particularity curieuse que le nom des
plantes est donne en langue arabe, en transcription de leur
nom grec, et dans un troisieme idiome dont la graphie,
jusqu'a ce jour, est restee indechiffrable (4947). Un traite
d'astrologie judieiaire.ecrit par le celebre Abou Ma'shar de
Balkh, qui porte la date de 1'annee 325 de l'hegire, soit 936
de l'ere chretienne (5902).
Un traditionniste, nomrae Mohammad al-Ansari al-Dau-
labi, a concu l'idee ingenieuse de reunir dans un diction-
naire les biographies des juristes et des traditionnistes qui
porlerent les memes noms et les memes surnoms, de facon
a permettre aux personnes qui se livrent a l'exegese du
hadis de pouvo.ir, sans des recherches indefinies et dece-
vantes, discriminer entre des savants homonymes, que Ton
risque de confondre, au grand dam de Yidjlihad. Un .manu-
scrit de cet ouvrage, qui rentre dans la categorie de ceux
qu'on nomme en Perse riclj dl , est decrit sous le n°6017;
il ne contient qu'une parlie du diclionnaire de Daulabi, et il
a ete ecrit en Mesopotamie, au cours des annees 381 et 382
de l'hegire (991-992). C'est vers lc milieu du.x e siecle qu'a
ete copie en Mesopotamie, dans une graphie dure et ine-
legante, presqUe entierement depourvue de points diacri-
tiques, le manuscrit d'une introduction a l'etude de la tradi-
tion musulmane(5938), dont l'auteur est un Persan de Rayy,
'Abd al-Rahman al-Razi; cet opuscule est le premier essai
qui nous soit connu d'une discussion scientifique sur la
valeur des sentences dont la somme constitue la Sounna;
elle se lit avec aulant d'inleret que la savante preface com-
posee par Kastallani pour servir d'introduction a son eom-
mentaire sur le Sahili c-^ Boukhari.
t
INTRODUCTION v,t
Un volume du dictionnaire biographique des traditipii-
nistes notoires, par Boukb.arL{590S), porte ia date de415
de l'hegire (1024); uq fragment d'un cpramentaire sur le
Koran (5044), - : elle de I'annee 450 (1058). Deux manuscrits,
dates de la 472 e anneede l'hegire duProphete (1079), ont
ete ecrits dans i les provinces du Maghreb sur des feuillets de
parchemin, dans une facture archaique, a laquelle les
Musulmans prientaux avaient renonce it cette date : le traite
sur. la refutation des sectes hertHiques, par Ibn Bakilani
(6090), etlelivrede jurisprudence malekite, qui fut com-
pose par Abou 'Abd Allah alrAzdi (6095) ; un manuscrit du
traite sur l'impot foncier, de Yahya al-Kourashi, a et& eopie
en 489(1096).
C'est dans les premieres annees du vi 6 siecle de l'hegire
(debut duxii B siecle) que se place la redaction et la copie du
recueilde tables astronomiques et astrologiques, les deux
sciences differant trespeu a cette date, intitule ..le,«, : Giiide des
Astrologues » (5968); ce livreestincomplet; il afaitpartiede
la bibliotheqne de ScheferV; le manuscrit 6041 a #eecrit tout
au commencement du vi e siecle de l'hegire, en I'annee 505
(Mil); il contient une section du Koran, qui a ete copiee et
enluminee, dans une forme rare, dans les provinces orientales
de l'lran, a Boust, dans le Sai'stan ; les decorations qui ornent
ce Koran sontextremement curieuses; elles derivent de l'or-
nementation florale qui se trouve sculptee sur les pierres
des basiliques construites en Syrie par les Byzantins, au
vi* siecle. Ces enluminures copient des modeles nds dans les
1. C'est par erreur qti'a la page liii du present inventaire, fai indique que sa
copio a m extVoiitee an xiv siecle ; cette date reproduil trndilipnnellenient une
opinion de Schefer, qui se trouve inexacte, corome je l'ai moutre daps uu
article inse>6 dans les --Notices vi extraitti ties iuanuscrits de la nib/iot/ttyiw
■national?, tome XLI, p. 383 ; il n'y ; a pas u do liter qu'il nn spit autpgraplie,
que son auteur, un Isma'ilieu, ne l'uit compose dans les forteresses (les princes
ismailieus, u Tepoque du cSlebre Ilasau-i Sabbah ; l'ecriture de ce manuscrit
presente des oaractfiristiques et des particularites etrauges a premiere yue, qui
expliquent suffisammenl la divergcueo de ces iatorprelations.
Yiil INTRODUCTION
eeoles meBopotamidnnes dd* Urdu du Tigre et de Pit-
phrate, au vin« et au ix e Matld, sous -i'iiifluenoe de la Uvh-
nique du B&s-Emplre, k limitation des proodd&.'des artistes
chr6tiens ; elles sont l'otiginfe des d6corations qui sfurenfc
executees en Perse, a partir da eomme^aement du xiti 8 uiecle,
en Syria et en ISgypte, dans Tempire des Sultans M&m-
louks du Kaire, jusqu'au xv e ; un exemplaire du traii6 de
mofphologie compose par ni-Farabi, plus recent d'enviroa
un deMi-siecle (6663), porte 1'itidication de la date k laquell®
ilaetecopie dans les deux eres, dans celle ds 1'hegir©,
i5Moharram 547 (22 avril 1152) et dans le comput de Yas-
dakart, fils de Shahriyar, le dernier souverain sassanide de
llran, jour Mah du mois Ardibahist de 542 ; les manusorits
qui sontainsi dates sont rares; 11 est inutile de dire qu'ils
ont ete copies en Perse, par des Persana, qui, bien qm
convertis a l'Islam , gardaient encore le souvenir de
l'epoque glorieuse des Chosroes; le plus important est le
recueil de cinquante et un opuscules mathematiques, qui
est conserve dans jefonds arabe sous le numero 2457, apres
avoir ete copie a Shiraz, par un Persan, nomme Ahmad ibn
Mohammad ibn 'Abd abDjalil al-Sidjzi, au eours des arinees
969 et 970 de 1'ere chretienne.
La description do 1'Inde, par Albirouni, exigte dans «n
exemplaire excellent, date du quatrieme jour du mois de
Djoumada premier de l'annee 554 (24 mai 1159), copie
sur le manuscrit meme qui exist^it dans la bibliotheque
de son auteur (6080) ; des. extraits des poesies qui sont
dues a 1'inspiration de Abou 'Abd Allah al-Hosain al-Bagh-
dadi (5913) ont ete ecrits en l'annee 559 (1164); leHomasa
de Ziya ad-Din Hibat Allah al-Shadjari, qui est un recueil
de poesies, analogue > auHamasa de Bohtori et a celui d'A-
bou Tammam, fut, comme la description de 1'lnde d'Al-
birouni, copie sur le manuscrit de l'auteur, en la 563 e annee
de l'ere musulmane, en 1167 (6018) ; le recueil des proverbes
compose par Tba'alibi, sous letitre de Tamaththoul (6019) ,-h'a
1
INTROBUGTION IS
pas ele 1 transcrit sup l'autogpaphe, mais sur uia esemplaire
tpes aaoien en 569 (1173); le traits de m^decine <5crit par
Sa'id ibn Hibat Allah, pour le khalife al-Moktadi, deori-
vant l'etiologie des maladies, les causes qui les provoquent,
lea remedes qu'il convieat de leur oppose? (S923), porte
la date de l'annee 575 (1179) ; il est ant6rieur de quatre ans
a la copie d'un tome du recueil des biographies des saints du
Soufisme, ecrit pap un auteur d'origine iranienne, Abou
No'aifm, d'Isfahan. Comme ses compatriotes deTalont le
faipe a l'envi, aux siecles poste>ieurs, surtout apres Attar,
oet erudit sc complut dans le culte de la doctrine mystique,
nee chez lea Musulmans de Syrie, sous une forme, dans un
esprit et une intention essentiellement differents dea ten-
dances qui furent aux siecles suivants les siennes dans les
provinces de la Perse; le manusorit de cot ouvrage (5958)
eat date de l'annee 579 de l'hegire (1183). Un exemplaire
du recueil des proverbes et des anecdotes que Tha 'alibi
£eriylt, dans la memo intention que le Tamaththoul, sous
le titre de Hilyal al-mouhadhara (5914), a ete eopie en 583
.(1187),
Un auteur d'orlgine persane, Abou 'CJbai'd Ahmad al-
Harawi, originaire de Herat, au Khorasan, ae donna la tache
ardue d'jnterpreter les mots rares et difficiles a comppendre
qui emaillept le texte du Koran et la proae des livres de
Traditions; l'importance de ce dictionnaire ne respond pas
au plan qu'Ahmad al-Harawi s'etait trac6. La redaction d'un
t®l ouvrage etait a peu pres impoosible, au moins en ce qui
concerne le texte sacre, a l'epoque a laquelle son auteur Ten-
treprit; elle depasse encore aujourd'hui les moyens des exi-
giHes I/etude dela Tradition est beaueoup moins ardue; les
ifntenoas qui aont fausiement attribu6ea au Pfophete, el
©lies sont nombreuaes, sent concues dans la langue eou-
pante en Syrie at en Mesopotamie, laqueile est loin de pre-
muter les memes difficult^, d'aussi ftrandes obseiidtds, que
It diftWMa t^iiiit^, dans lequel le Kemn est r^dlg^. IS n©
J INTRODUCTION
iaut point croire que Ton possede le texte exact de celles
qu'il a reellement proconcees, et qu'il est bien difficile de
distinguer des autres : les traditionnistes se sont attaches a
rendre l'esprit qui inspira le fils d"Abd Allah, plutotque les
mots qui tomberent de ses levres ; ils traduisirent l'obscu-
rit6 de «es sentences, qui etaient concues dans le style kora-
nique, en langue vulgaire, dansl'idionie qu'ils parlaient tous
les jours, pour se faire . comprendre de leurs disciples. Ce
fait explique pourquoi et comment, en fait, Yidjtihad est
impossible, puisque les traditionnistes ont volontairement
fait disparaitre les caracteristiques prdcieuses qui permet-
traient cette discrimination ; le manuscrit (5976) a ete copid
en l'annee 589 de l'hegire (1193).
Trois exemplaires de la grammaire de Sibawaiyyih
flgurent dans cet inventaire, dans des copies excellentes;
deux du xn e siecle, une des premieres annees du xm e : une
de ces copies, executee en Espagne, par le celebre Ibn Kharouf ,
d'une correction parfaite (6499), est datee de l'annde 558 de
l'hegire (1163). Un exemplaire, contenant le texte transmis
par Abou 'Abd Allah Mohammad al-Riyahi (5068), a ete
copid dans les provinces de la Syrie, en 593 (1197); un autre
manuscrit de cette meme recension (5280), copie en
Espagne, en l'annee 608 (1211), a fait partie de la biblio-
theque du roi de Segou, au Soudan. C'est egalement au
xn e siecle que remonte l'execution d'un recueil de traites de
mddecine qui ont ete traduits du texte grec d'Hippocrate,
dont ses Aphorismes, accompagnes d'une version en langue
syriaque.
Deux manuscrits des Seances de Hariri, enlumines au
commencement du xin 6 siecle, dans les domaines du khalife
abbasside de Baghdad, sont d^crits sous les numeros 6094
et 5847 ; le premier est entre a la Bibliotheque apres avoir
pass6 au Yemen, ou ses peintures ont ete saccagees par un
Musulman ; il.a ete copie en l'annee 619 de l'hegire (1222);
le second, un pen plus mo.der.ne, a fait partie des collections
INTRODUCTION XI
de Ch. Schefer et est date de l'annee 634 (1236). J'ai parle
assez longuement des qualites de ces deux livres pour
pouvoir me dispenser de les detailler ici.
Parmi les ouvrages dont la copie est posterieure a la chute
du Khalifal abbasside, je citerai seulement un splendide
exemplaire du Koran, orne d'enluminures (6716), qui a ete
copie a Baghdad, au cours des annees 1288 et 1289, par le
celebre calligraphe Yalcout al-Mosta'simi, lequel a date son
oeuvre de Tun des dix premiers jours du mois de Moharram de
l'annee 688 del'hegire (2;>janvier-3fevrier 1289); j'ai donne
dans un autre memoire les raisons qui m'incitent a penser
que ce manuscrit est la seule oeuvre attribute a Yakout qui
sorte reellement de ses mains, toutes les autres etant des
faux qui furent fabriques dans le Khorasan, dans l'empire
de Sultan Hosain Mirza, a Herat, pour satisfaire la vanite de
bibliomanes plus fortunes qu'avertis'.
1. Lc cliche do la pnj!0 H52 dn tomc.\'LI des Aolires nl cvlrmts a ele fait, ou
plulotrefait, par l'linpi-imerio nnljonale, d'unu fn<;on deplorable, qui no donno
nulleincnl Failure toule particuliurc du nuslchi do Yatcoi^t al-Mosta'simi. — J'ai
dit plus haut, page v, nolo, que dc cettc circonstancc qu'un hianuscrit extreme-
men I nncion no porle aucuno epigniphe, aucuu ex-libris, auoune mention
parliculiere aux pcrsouncs qui Tout, possede, aucuno nolo enianant d'erudits
qui l'onl lu, on ne saurait inferer que cc document est apocryplie ; lc fait est
certain, et j'en citerai im excmple caraclt'rislique : il existo, dans les collec-
tions de la Bibliotheque, sous lc n° 3So, uu splendide exemplaire du Koran,
qui a et<3 copie el enluminii en Espagne, et dont l'execntion a pris fin on.
fevrier 1304, L'ecriture dece Koran, ses decorations, en font une piece digno
d'nne collection royale, el il est a pri'snmer qu'il a appartenu ft Moham-
mad III, souverain de Grenade ; ce mauuserit n'a jamais ete consulte ; ses
feuillets de parchemin, sauf les lout premiers, qui couliennent la Fali/ia et le
commencement de la Dakara, sont vierges de toute souillure, comme si le
prince qui le possikluit n'avait pas ose toucher une semblablc merveille, au
contraire des Korans usuels dont les coins des feuillets sont sales et macules ;
e'est en vain qu'on y cherchorail la moindre indication sur les personnes en
la possession desquelles il a pass6, la plus petite note ; mon impression, elle
est peut-etre fausse, est que Ton n'osait pas annoter des livres qui conlenaient
la parole d'Allah, ou, comme l'hi6toire d'al-Asma'i, des poesies attributes aux
prophetes de l'lslam.