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DES NOUVELLES ACQUISITIONS 

(1884-1924) 



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{BLIOTHfiQUE NATIONALS 



CATALOGUE 

DES 



MANUSCRITS ARABES 



DES 



NOUVELLES ACQUISITIONS 

(1884-1924) 



PAR 



E. BLOGIIET 

Bibliothccaire au Department dcs Manuscrils. 



275&S 
PARIS 

Editions ernest leroux 

28, RUE BONAPARTE (vi e ) 

1925 



\ 



INTRODUCTION 



Ce volume contient l'invenlaire de 2i088 manuscrits arabes 
qui sont enlres dans les collections de la BibliOtheque ratio- 
nale, depuisle mois de mai 1884, date a Iaquelle la copie du 
Catalogue des Manuscrils arabes de Mac Guckinde Slane fut 
envbyee a t'impression, qui devait se eontinuer durant 
Onze annees, par les soins de H/ Zotehbergj bibliothecaire 
auDepartement des Manuscrits. 

Celte longue se>ie de livres qui comprend, apeude chose 
pres, la moitie du nombre des volumes decrits dans le Cata- 
logue de Slane, s'est formee paf voie d'acquisition, plus 
rarement par suite do dons, aulour de plusieurs col lections 
de manuscrils qui sont entres a la Bibliolheque a des dates 
diverses. Vingt-huit volumes, contenant, pour la pluparl, des 
traites de theologie chretienne, a l'usage des Coptes, com- 
posant une petite collection, formee en ISgyple par Ame- 
lineau, de livres qu'il acheta au Caire, ou de copies qu'il fit 
executer, de traites qu'il avait l'intention d'etudier, sans 
qu'il lui fiit possible d'acquerir les originaux (4770-4797); 
cette serie d'ouvrages coptes fut deposee a la Bibliolheque, 
par ordre du Ministre de l'lnstruction publique, au mois de 
mai 1887. 

Une collection analogue, mais plus imporlante, de soixanle 
et onze manuscrits (48G9-4939), fut envoyee a la Biblio- 
theque, en 1888, par la Mission Archeologique du Caire, alors 
dirigee par Bouriant; 'e« r°nie-deux premiers numeros 
contiennent des Vios desSuiu(. -ri.'des Martyrs, des traites 
de theologie chretienne, dela meme qualite, duns )es monies 



M INTRODUCTION 

caracte>istiques, qui sont celles des vingt-huit manuscrits 
d'An>e|ineau;les autres sont des livres arabes divers. Ce fut 
egalement la Mission Archeologique du Caire qui, entre 
autres livres, envoya a la Biblic.heque les epopees egyp- 
tiennes, la Simt at-Moudjuhidin (4735-4745 et 4958-4980), la 
Xiral ul-Zahir Bulbars (4746-4754 et 4981-4997), le roman du 
roiBadrnar (4998,5000), le roman d'Alexandre, qui est cher 
a l'lmagination orientale (5001^5003), 1'bistoirefabuleuse de 
Kolaib (5004-5010), tous ces romans formant le cadre d'une 
epopee merveilleuse, qui se deroule au milieu de tableaux 
etranges, dans un style bien superieur a celui des Mille et 
une Nuils; 1'admirable exemplaire des Tables astro riomiques 
d"Abd al-Rahman al-Soufi, qui Tut enlumine a Samarkand, 
par les ordres du prince de la Transoxiane, Mirza Oulough 
Beg Keurguen, et dontplusieurs des illustrations se trouvent 
reprodui les dans les ..,] >e in In ran des iii<intincALs orlmluux 
d<'lul>iljli<)l/t(>qu(<tK(li<m(il(', 

La ((Collection Arcliinard )v (5256, 5259, 5260-5750, 6101- 
6U3, 6130, 6135, 6136, 0249, 6(537 et 6038J a ete presque 
eutierement formee a la Bibliotheque d'un nombre conside- 
rable d'ppuscules, la plupart ecrits sur des feuillets de papier 
non relies, qui ont ete pris en 1894, par les troupes du colo- 
nel Arcbinard, dans le palais d'Abmadou, roi do" Sogou. 

A Texception de quelques volumes, parmi lesquels on re- 
marque unmagnifique exemplaire de la Grammaire de Siba- 
waiyyih^SO), le dictionnairebiographiquedes^C^^^ 
de Mahomet, par Ibn tfadjar al-Askalani (5262-5263), le Traite 
surjes Cpnseilsaux Uois, par Gbazali (5266), tous ces livres 
sont mo.dernes.etils ont ete copies sur les rives du Niger, dans 
la scconde moitie du xix" siecle • ils ne comprennent, d'une 
facon exclusive, quedes traitos de Ibeologie, des ouvrages de 
jurisprudence malekite, des livres de grammaire, des dic- 
lionnaires, parmi lesquels de nombreux exemplaires du 
Kiimons de Firbuzabadi. La Ibeologie et le droit sont les 
deux seules preoccupations de I'Jslam ; le reste de la science 



INTRODUCTION l" 

ne compte pas pour les Musulmans; la grammaire seule 
trouve grace a leurs yeux, parce que Ton ne peut entendre 
la Parole d'Allah ou la Tradition mohammedienne, si Ton ne 
sait l'arabe b fond, dans ses subtilites les plus delicates. 
Cette collection, dans laquelle paraissent, tout a fait par 
hasard, une histoire du Soudan (5256 et 5259), et quelques 
opuscules du meme genre, ne contient que des ouvrages 
connus et classiques dans la litterature malekite, ou quelques 
traites ecrits, aux rives du Grand Fleuve, par des lettr&3 du 
pays. Si elle napporte rien a notre connaissance de l'lslam, 
elle permet de se former une idee tres precise, bien mieux 
qu'on ne le pourrait faire en vivant de longues ann^es au 
cceur du Soudan, de la mentalite, des besoins intellectuels, 
de la culture, des Musulmans qui habitent depuis des siecles 
dans le desert de sable. Ces besoins sont simples, ou plutot 
ils se reduisent a deux objets speciaux ; en fait, ils se 
ramenent a un seul, l'etude de la Tradition, qui est l'essence 
des ousoul ad-din et des oiisoal al-fikh. Les livres qui ont ete 
ecrits par les shaikhs soudanais ne sont pas inferieurs a ceux 
qui furent composes, aux siecles passes, sur les rives du Nil, 
ou a Damas; ils sont rediges dans une langue tres correcte, 
sans qu'on y releve de fautes, au contraire de ceux qui, vers 
les memes dates, ont ete publies, a l'autre extremite du 
monde de l'lslam, dans la Transoxiane et dans les plaines 
de l'Asie Centrale. Ce purisme temoigne des etudes et de 
l'effort auxquels leurs auteurs durent se livrer au cours de 
longues annees pour atteindre un tel resultat. 

La « Collection Schefer » fut acquise par la Bibliotheque 
en 1899; elle est suffisamment connue par le nombre et 
par l'importance des livres qui formerent Tincomparable 
bibliotheque, le« Cabinet » de cet amateur au gout distingue, 
et presque aristocratique, pour qu'il soit oiseux d'en detail- 
ler les merveilles; elle a ete l'objet d'un Catalogue special, 
qui a ete publie en 1900. 

M. Decourdemanche, qui s'adonna avec passion a l'etude 



IV INTRODUCTION 

de la metrologie musulmane, f ut aussi un collectionneur lev 
vent; mais S es moyens resterent toujours inferieurs a ceux 
de Schefer, qui vecut longtemps en Orient, et auquel de 
puissantes relations, en Perse, en Turquie, en figypte 
permirent de se procurer sans peine ^ livres uniques ou 
si rares, qu'on ies cherche presque vainement dans les col- 
eot,ons occidentals; ses manuscrits entrerent en quatre 
fois a la Bibliotheque, en 1905, 1908, 1911 et 1916 (6172- 
6244; 6309-6395; 6567-6589; 6667-6713); ils ont ete decrits 
dans trois inventaires, donf on trouvera Vindication biblio- 
graphique au cours de ce travail. 

La collection de livres et d'objets oriental* formee par 
M. Marteau, et leguee par lui au Musee du Louvre et a la 
Bibliotheque nationale, ne comprenait que deux ouvrases 
arabes (6715 et 6716), qui sont entres au Department des 
Manuscrits, dans les derniers jours de l'annee 1916; mais ces 
deux hvres constituent deux pieces d'une valeur inestimable 
dignes en tous points de figurer a cote des manuscrits acquis 
par Vansleb pour Louis XIV, et des perles de la collection 
Schefer; ,1s ont ete longuement decrits dans un article public 
dans le tome XLI des Notices el exlraits des manuscrits de 
In B.bholhequc nationale, auquel le lecteur pourra se reporter 
pour plus de details. 

Pognon, qui fut consul de France en Syrie et a Baghdad 
avail reuni en Orient, une importante collection de manu- 
scrits arabes et syriaques, formee d'ouvrages anciens ou 
de copies qu'il avail fait executer pour son usage. Les ma- 
nuscrits arabes qui appartinrent a ce savant assyrioloeue 
entrerent a la Bibliotheque en 1922; ils constituent la der- 
mere acqu.sition importante du fonds arabe (6726-0745). 

Parmi tous ces livres, il convient de signaler quelques 
volumes que l'importance de leur texle. la dale a laquelle ils 
ont ete ecnts.leur provenance, rendent toutparticulierement 
prec.eux. Plusicurs sections du Koran, ecrites en koufique 



iN¥&6btic¥l6H 



sur des feuilldts deparchetnin, au viii* et au ix 8 siecle (5103, 
5122, 5123, 5124, 5178, 5179), etdes papyrus qui remontenta 
ces dates lointaines (4952). L'histoire des rois des Arabes pr6« 
islamiques (6726), par Abotf Sa'id al-Asma'i, qui la composa 
sous le regne du khalife abbasside al-Ma'moun, lequel, poUr le 
recompense^ lui conceda en fief les « terres 6miriennes » occi* 

dentales d'ai-Karkh, a l'Ouest de Baghdad: v _ 5 **«a*' 

htj**) £j^' k^ y^°\) <jy^ ^ iJ ^' iS^- L'eCriture a 
ete tfacee, sur des feuillets de peau de gazelle, par le cdlebre 
calligraphe Ibn al-Sikkit, qui termina sa tache le dixieme 
jour du mois de Shawwal 243 (26 Janvier 858); elle est in- 
termediate entre le koufique et le naskh, et rappelle des 
types connus, en particulier l'^criture des fragments du 
Nouveau Testament du ix e et du x e siecle, qui figurent sous le 
nume>o6725'. Unmanuscritenluminedu traite sur lesplantes 
de DiOscoride, ecrit dans une forme splendide, sur des feuil- 



1. La conservation du manuscrit est etonnante; il ne porte aucune mention, 
ailcune eplgraphe, specifiant, suivant la coutume traditionnelle des savants 
mu3ulmans, qu'il a eto consulte ou lu, a ce point que Ton so demande s'il n'est 
pas reste enfoui durant tout un millenaire de la vie du monde dans une biblio- 
thoque privee, ou il deineura absolument ignore; cettc prelenduo histoire du 
Pre-islamisme consiste ea des extraits de pieces de vers, que, par une coinci- 
dence curieuse, Ton retrouve dans un livre qui fit partie, comme elle, de la col- 
lection dePognon, les aCpmniandements des rois arabes de la race de Kahtan » 
(0738); ^expression « terres emiriennes » est .'insoiile au ix e siecle; elle ne 
parait que plus tarcl dans le protocole musulman ; mais Ton n'en sanrait tirer 
de conclusion native : la . teneur du formulaire de l'lslam n'est point tellement 
connue sous le regne d'al-Rashid ou d'al-Mamoun. Le seul historien de cette 
epoque est Tabari; mais Tabari n'est pas un historien, ou, si Ton tient a lui 
donner ce titre, il est un historien qui considere 1'hisloire sous un angle Ires 
veStreint, sous un aspect particulier, dans un esprit anti-historique, enserrnnt 
la trame de son recit dnns un reseau etroit de citations et de references, d'ou 
il lui est impossible de sorlir pour s'elever a la inoindre generalite. Tabari est 
nn traditionniste, et son histoire est le complement de son Tahzib al-at/iqr; il 
ne faut v6ritablement pas deniander a nn theologien de connaitre d'une facon 
exacte les subtilites du Protocole de la Go ur, sans compter qu'il est dangereux 
de pretondre qu'on assisle a la premiere manifestation d'uu pbenomene, ou a 
sadisparition. II estinvraisemblable qu'up. Musiilinan, au xn<» ou au xiii c siecle, 
ou a une date plus tardive, ait en des connaissances paleographiques suffisantes 
pour fabviquer un tel docuiiieut, eu copiaut les poesies qui emaillen t le texle 
des « Commandements des rois arabes de la race de Kahtan », 



VI INTRODUCTION 

lets de parchemin, par un calligraphe chretien, Behnam ibn 
Mousa al-Masihi, au ix e ou au x e ,siecle, tres vraisemblabler 
ment a Djoundai'sapour, ou se trouvait une faculte de mede- 
cine celebre dans tout l'Orient. Les peintures qui ornent ce 
manuscrit sont copiees sur celles qui illustrent le texle grec; 
elles presentent cetle particularity curieuse que le nom des 
plantes est donne en langue arabe, en transcription de leur 
nom grec, et dans un troisieme idiome dont la graphie, 
jusqu'a ce jour, est restee indechiffrable (4947). Un traite 
d'astrologie judieiaire.ecrit par le celebre Abou Ma'shar de 
Balkh, qui porte la date de 1'annee 325 de l'hegire, soit 936 
de l'ere chretienne (5902). 

Un traditionniste, nomrae Mohammad al-Ansari al-Dau- 
labi, a concu l'idee ingenieuse de reunir dans un diction- 
naire les biographies des juristes et des traditionnistes qui 
porlerent les memes noms et les memes surnoms, de facon 
a permettre aux personnes qui se livrent a l'exegese du 
hadis de pouvo.ir, sans des recherches indefinies et dece- 
vantes, discriminer entre des savants homonymes, que Ton 
risque de confondre, au grand dam de Yidjlihad. Un .manu- 
scrit de cet ouvrage, qui rentre dans la categorie de ceux 
qu'on nomme en Perse riclj dl , est decrit sous le n°6017; 
il ne contient qu'une parlie du diclionnaire de Daulabi, et il 
a ete ecrit en Mesopotamie, au cours des annees 381 et 382 
de l'hegire (991-992). C'est vers lc milieu du.x e siecle qu'a 
ete copie en Mesopotamie, dans une graphie dure et ine- 
legante, presqUe entierement depourvue de points diacri- 
tiques, le manuscrit d'une introduction a l'etude de la tradi- 
tion musulmane(5938), dont l'auteur est un Persan de Rayy, 
'Abd al-Rahman al-Razi; cet opuscule est le premier essai 
qui nous soit connu d'une discussion scientifique sur la 
valeur des sentences dont la somme constitue la Sounna; 
elle se lit avec aulant d'inleret que la savante preface com- 
posee par Kastallani pour servir d'introduction a son eom- 
mentaire sur le Sahili c-^ Boukhari. 



t 



INTRODUCTION v,t 

Un volume du dictionnaire biographique des traditipii- 
nistes notoires, par Boukb.arL{590S), porte ia date de415 
de l'hegire (1024); uq fragment d'un cpramentaire sur le 
Koran (5044), - : elle de I'annee 450 (1058). Deux manuscrits, 
dates de la 472 e anneede l'hegire duProphete (1079), ont 
ete ecrits dans i les provinces du Maghreb sur des feuillets de 
parchemin, dans une facture archaique, a laquelle les 
Musulmans prientaux avaient renonce it cette date : le traite 
sur. la refutation des sectes hertHiques, par Ibn Bakilani 
(6090), etlelivrede jurisprudence malekite, qui fut com- 
pose par Abou 'Abd Allah alrAzdi (6095) ; un manuscrit du 
traite sur l'impot foncier, de Yahya al-Kourashi, a et& eopie 

en 489(1096). 

C'est dans les premieres annees du vi 6 siecle de l'hegire 
(debut duxii B siecle) que se place la redaction et la copie du 
recueilde tables astronomiques et astrologiques, les deux 
sciences differant trespeu a cette date, intitule ..le,«, : Giiide des 
Astrologues » (5968); ce livreestincomplet; il afaitpartiede 
la bibliotheqne de ScheferV; le manuscrit 6041 a #eecrit tout 
au commencement du vi e siecle de l'hegire, en I'annee 505 
(Mil); il contient une section du Koran, qui a ete copiee et 
enluminee, dans une forme rare, dans les provinces orientales 
de l'lran, a Boust, dans le Sai'stan ; les decorations qui ornent 
ce Koran sontextremement curieuses; elles derivent de l'or- 
nementation florale qui se trouve sculptee sur les pierres 
des basiliques construites en Syrie par les Byzantins, au 
vi* siecle. Ces enluminures copient des modeles nds dans les 

1. C'est par erreur qti'a la page liii du present inventaire, fai indique que sa 
copio a m extVoiitee an xiv siecle ; cette date reproduil trndilipnnellenient une 
opinion de Schefer, qui se trouve inexacte, corome je l'ai moutre daps uu 
article inse>6 dans les --Notices vi extraitti ties iuanuscrits de la nib/iot/ttyiw 
■national?, tome XLI, p. 383 ; il n'y ; a pas u do liter qu'il nn spit autpgraplie, 
que son auteur, un Isma'ilieu, ne l'uit compose dans les forteresses (les princes 
ismailieus, u Tepoque du cSlebre Ilasau-i Sabbah ; l'ecriture de ce manuscrit 
presente des oaractfiristiques et des particularites etrauges a premiere yue, qui 
expliquent suffisammenl la divergcueo de ces iatorprelations. 



Yiil INTRODUCTION 

eeoles meBopotamidnnes dd* Urdu du Tigre et de Pit- 
phrate, au vin« et au ix e Matld, sous -i'iiifluenoe de la Uvh- 
nique du B&s-Emplre, k limitation des proodd&.'des artistes 
chr6tiens ; elles sont l'otiginfe des d6corations qui sfurenfc 
executees en Perse, a partir da eomme^aement du xiti 8 uiecle, 
en Syria et en ISgypte, dans Tempire des Sultans M&m- 

louks du Kaire, jusqu'au xv e ; un exemplaire du traii6 de 
mofphologie compose par ni-Farabi, plus recent d'enviroa 
un deMi-siecle (6663), porte 1'itidication de la date k laquell® 
ilaetecopie dans les deux eres, dans celle ds 1'hegir©, 
i5Moharram 547 (22 avril 1152) et dans le comput de Yas- 
dakart, fils de Shahriyar, le dernier souverain sassanide de 
llran, jour Mah du mois Ardibahist de 542 ; les manusorits 
qui sontainsi dates sont rares; 11 est inutile de dire qu'ils 
ont ete copies en Perse, par des Persana, qui, bien qm 
convertis a l'Islam , gardaient encore le souvenir de 
l'epoque glorieuse des Chosroes; le plus important est le 
recueil de cinquante et un opuscules mathematiques, qui 
est conserve dans jefonds arabe sous le numero 2457, apres 
avoir ete copie a Shiraz, par un Persan, nomme Ahmad ibn 
Mohammad ibn 'Abd abDjalil al-Sidjzi, au eours des arinees 
969 et 970 de 1'ere chretienne. 

La description do 1'Inde, par Albirouni, exigte dans «n 
exemplaire excellent, date du quatrieme jour du mois de 
Djoumada premier de l'annee 554 (24 mai 1159), copie 
sur le manuscrit meme qui exist^it dans la bibliotheque 
de son auteur (6080) ; des. extraits des poesies qui sont 
dues a 1'inspiration de Abou 'Abd Allah al-Hosain al-Bagh- 
dadi (5913) ont ete ecrits en l'annee 559 (1164); leHomasa 
de Ziya ad-Din Hibat Allah al-Shadjari, qui est un recueil 
de poesies, analogue > auHamasa de Bohtori et a celui d'A- 
bou Tammam, fut, comme la description de 1'lnde d'Al- 
birouni, copie sur le manuscrit de l'auteur, en la 563 e annee 
de l'ere musulmane, en 1167 (6018) ; le recueil des proverbes 
compose par Tba'alibi, sous letitre de Tamaththoul (6019) ,-h'a 



1 



INTROBUGTION IS 

pas ele 1 transcrit sup l'autogpaphe, mais sur uia esemplaire 
tpes aaoien en 569 (1173); le traits de m^decine <5crit par 
Sa'id ibn Hibat Allah, pour le khalife al-Moktadi, deori- 
vant l'etiologie des maladies, les causes qui les provoquent, 
lea remedes qu'il convieat de leur oppose? (S923), porte 
la date de l'annee 575 (1179) ; il est ant6rieur de quatre ans 
a la copie d'un tome du recueil des biographies des saints du 
Soufisme, ecrit pap un auteur d'origine iranienne, Abou 
No'aifm, d'Isfahan. Comme ses compatriotes deTalont le 
faipe a l'envi, aux siecles poste>ieurs, surtout apres Attar, 
oet erudit sc complut dans le culte de la doctrine mystique, 
nee chez lea Musulmans de Syrie, sous une forme, dans un 
esprit et une intention essentiellement differents dea ten- 
dances qui furent aux siecles suivants les siennes dans les 
provinces de la Perse; le manusorit de cot ouvrage (5958) 
eat date de l'annee 579 de l'hegire (1183). Un exemplaire 
du recueil des proverbes et des anecdotes que Tha 'alibi 
£eriylt, dans la memo intention que le Tamaththoul, sous 
le titre de Hilyal al-mouhadhara (5914), a ete eopie en 583 
.(1187), 

Un auteur d'orlgine persane, Abou 'CJbai'd Ahmad al- 
Harawi, originaire de Herat, au Khorasan, ae donna la tache 
ardue d'jnterpreter les mots rares et difficiles a comppendre 
qui emaillept le texte du Koran et la proae des livres de 
Traditions; l'importance de ce dictionnaire ne respond pas 
au plan qu'Ahmad al-Harawi s'etait trac6. La redaction d'un 
t®l ouvrage etait a peu pres impoosible, au moins en ce qui 
concerne le texte sacre, a l'epoque a laquelle son auteur Ten- 
treprit; elle depasse encore aujourd'hui les moyens des exi- 
giHes I/etude dela Tradition est beaueoup moins ardue; les 
ifntenoas qui aont fausiement attribu6ea au Pfophete, el 
©lies sont nombreuaes, sent concues dans la langue eou- 
pante en Syrie at en Mesopotamie, laqueile est loin de pre- 
muter les memes difficult^, d'aussi ftrandes obseiidtds, que 
It diftWMa t^iiiit^, dans lequel le Kemn est r^dlg^. IS n© 



J INTRODUCTION 

iaut point croire que Ton possede le texte exact de celles 
qu'il a reellement proconcees, et qu'il est bien difficile de 
distinguer des autres : les traditionnistes se sont attaches a 
rendre l'esprit qui inspira le fils d"Abd Allah, plutotque les 
mots qui tomberent de ses levres ; ils traduisirent l'obscu- 
rit6 de «es sentences, qui etaient concues dans le style kora- 
nique, en langue vulgaire, dansl'idionie qu'ils parlaient tous 
les jours, pour se faire . comprendre de leurs disciples. Ce 
fait explique pourquoi et comment, en fait, Yidjtihad est 
impossible, puisque les traditionnistes ont volontairement 
fait disparaitre les caracteristiques prdcieuses qui permet- 
traient cette discrimination ; le manuscrit (5976) a ete copid 
en l'annee 589 de l'hegire (1193). 

Trois exemplaires de la grammaire de Sibawaiyyih 
flgurent dans cet inventaire, dans des copies excellentes; 
deux du xn e siecle, une des premieres annees du xm e : une 
de ces copies, executee en Espagne, par le celebre Ibn Kharouf , 
d'une correction parfaite (6499), est datee de l'annde 558 de 
l'hegire (1163). Un exemplaire, contenant le texte transmis 
par Abou 'Abd Allah Mohammad al-Riyahi (5068), a ete 
copid dans les provinces de la Syrie, en 593 (1197); un autre 
manuscrit de cette meme recension (5280), copie en 
Espagne, en l'annee 608 (1211), a fait partie de la biblio- 
theque du roi de Segou, au Soudan. C'est egalement au 
xn e siecle que remonte l'execution d'un recueil de traites de 
mddecine qui ont ete traduits du texte grec d'Hippocrate, 
dont ses Aphorismes, accompagnes d'une version en langue 
syriaque. 

Deux manuscrits des Seances de Hariri, enlumines au 
commencement du xin 6 siecle, dans les domaines du khalife 
abbasside de Baghdad, sont d^crits sous les numeros 6094 
et 5847 ; le premier est entre a la Bibliotheque apres avoir 
pass6 au Yemen, ou ses peintures ont ete saccagees par un 
Musulman ; il.a ete copie en l'annee 619 de l'hegire (1222); 
le second, un pen plus mo.der.ne, a fait partie des collections 



INTRODUCTION XI 

de Ch. Schefer et est date de l'annee 634 (1236). J'ai parle 
assez longuement des qualites de ces deux livres pour 
pouvoir me dispenser de les detailler ici. 

Parmi les ouvrages dont la copie est posterieure a la chute 
du Khalifal abbasside, je citerai seulement un splendide 
exemplaire du Koran, orne d'enluminures (6716), qui a ete 
copie a Baghdad, au cours des annees 1288 et 1289, par le 
celebre calligraphe Yalcout al-Mosta'simi, lequel a date son 
oeuvre de Tun des dix premiers jours du mois de Moharram de 
l'annee 688 del'hegire (2;>janvier-3fevrier 1289); j'ai donne 
dans un autre memoire les raisons qui m'incitent a penser 
que ce manuscrit est la seule oeuvre attribute a Yakout qui 
sorte reellement de ses mains, toutes les autres etant des 
faux qui furent fabriques dans le Khorasan, dans l'empire 
de Sultan Hosain Mirza, a Herat, pour satisfaire la vanite de 
bibliomanes plus fortunes qu'avertis'. 

1. Lc cliche do la pnj!0 H52 dn tomc.\'LI des Aolires nl cvlrmts a ele fait, ou 
plulotrefait, par l'linpi-imerio nnljonale, d'unu fn<;on deplorable, qui no donno 
nulleincnl Failure toule particuliurc du nuslchi do Yatcoi^t al-Mosta'simi. — J'ai 
dit plus haut, page v, nolo, que dc cettc circonstancc qu'un hianuscrit extreme- 
men I nncion no porle aucuno epigniphe, aucuu ex-libris, auoune mention 
parliculiere aux pcrsouncs qui Tout, possede, aucuno nolo enianant d'erudits 
qui l'onl lu, on ne saurait inferer que cc document est apocryplie ; lc fait est 
certain, et j'en citerai im excmple caraclt'rislique : il existo, dans les collec- 
tions de la Bibliotheque, sous lc n° 3So, uu splendide exemplaire du Koran, 
qui a et<3 copie el enluminii en Espagne, et dont l'execntion a pris fin on. 
fevrier 1304, L'ecriture dece Koran, ses decorations, en font une piece digno 
d'nne collection royale, el il est a pri'snmer qu'il a appartenu ft Moham- 
mad III, souverain de Grenade ; ce mauuserit n'a jamais ete consulte ; ses 
feuillets de parchemin, sauf les lout premiers, qui couliennent la Fali/ia et le 
commencement de la Dakara, sont vierges de toute souillure, comme si le 
prince qui le possikluit n'avait pas ose toucher une semblablc merveille, au 
contraire des Korans usuels dont les coins des feuillets sont sales et macules ; 
e'est en vain qu'on y cherchorail la moindre indication sur les personnes en 
la possession desquelles il a pass6, la plus petite note ; mon impression, elle 
est peut-etre fausse, est que Ton n'osait pas annoter des livres qui conlenaient 
la parole d'Allah, ou, comme l'hi6toire d'al-Asma'i, des poesies attributes aux 
prophetes de l'lslam.